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Détail
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2901
p. 118-120
Recherches sur l'Empire des Assyriens, [titre d'après la table]
Début :
Monsieur Sevin a donné la premiere partie de ses Recherches [...]
Mots clefs :
Empire assyrien, Orient
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texteReconnaissance textuelle : Recherches sur l'Empire des Assyriens, [titre d'après la table]
Monsieur Sevin a donné
la premiere. partie de
sesRecherches sur l'Empire
des Assyriens, Dans
le dessein de développer
l'histoire de cette ancienne
Monarchie
3
il commencé
par examiner quelle en a
esté l'origine. Quoy qu'eni
dirent la pluspart des au- j theurs modernes,il fouftient
qu'Assur en doit estre
regardé comme le premier
Fondateur, chassé du pays
de Babylone par Nemrod,
il se retira au delà du
• Tigre dans les Provinces
qu'arrosent le Lyc & le
Caper. Ce futl'an 190. ou
environ après le Deluge
que les fondements de cet
Empirefurentjettez. Ilparoist
par ce qu'en dit l'Ecriture,
que dèsses commencements
il fut assez considerable
; ses Roys néanmoins
pendant plus de six
siecles
) ne firent aucune
figure dans l'Orient. Belus
fut le premier qui entreprit
de faire des con-'
1
questes
,
& ce Prince n'à
vescu que deux cens vingt
deux ans avant la fameuse
guerre de Troye. C'estce
queMr Sevin prouve par
les resmoignages de Thallus,
d'Herodore, de Denys
d'Halicarnasse, d'Appien,
de Porphyre & de Macrobe
: il fait voirenfuite
comment ce Prince s'empara
de la Province de Baby
lone. Voilà en peu de
mots le filjet de tout le
Discours de Mr Sevin.
la premiere. partie de
sesRecherches sur l'Empire
des Assyriens, Dans
le dessein de développer
l'histoire de cette ancienne
Monarchie
3
il commencé
par examiner quelle en a
esté l'origine. Quoy qu'eni
dirent la pluspart des au- j theurs modernes,il fouftient
qu'Assur en doit estre
regardé comme le premier
Fondateur, chassé du pays
de Babylone par Nemrod,
il se retira au delà du
• Tigre dans les Provinces
qu'arrosent le Lyc & le
Caper. Ce futl'an 190. ou
environ après le Deluge
que les fondements de cet
Empirefurentjettez. Ilparoist
par ce qu'en dit l'Ecriture,
que dèsses commencements
il fut assez considerable
; ses Roys néanmoins
pendant plus de six
siecles
) ne firent aucune
figure dans l'Orient. Belus
fut le premier qui entreprit
de faire des con-'
1
questes
,
& ce Prince n'à
vescu que deux cens vingt
deux ans avant la fameuse
guerre de Troye. C'estce
queMr Sevin prouve par
les resmoignages de Thallus,
d'Herodore, de Denys
d'Halicarnasse, d'Appien,
de Porphyre & de Macrobe
: il fait voirenfuite
comment ce Prince s'empara
de la Province de Baby
lone. Voilà en peu de
mots le filjet de tout le
Discours de Mr Sevin.
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Résumé : Recherches sur l'Empire des Assyriens, [titre d'après la table]
Monsieur Sevin a présenté la première partie de ses 'Recherches sur l'Empire des Assyriens', visant à développer l'histoire de cette ancienne monarchie. Il soutient qu'Assur, chassé du pays de Babylone par Nemrod, est le premier fondateur de l'empire. Assur se retira au-delà du Tigre, dans les provinces arrosées par le Lyc et le Caper, environ 190 ans après le Déluge. Selon l'Écriture, cet empire fut dès ses débuts assez considérable, mais ses rois ne firent aucune figure dans l'Orient pendant plus de six siècles. Belus, vivant 222 ans avant la guerre de Troie, fut le premier à entreprendre des conquêtes. Sevin appuie cette chronologie sur les témoignages de Thallus, Hérodote, Denys d'Halicarnasse, Appien, Porphyre et Macrobe, et explique comment Belus s'empara de la province de Babylone.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2902
p. 1-38
LE BON MEDECIN, HISTORIETTE.
Début :
L'Esté dernier un riche Bourgeois de Paris alla faire [...]
Mots clefs :
Médecin, Amant, Amour, Dame, Mariage, Mari, Fille, Maladie, Malade, Désespoir, Enceinte, Rupture, Femme grosse, Colère, Rouen, Paris, Père
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LE BON MEDECIN, HISTORIETTE.
ieJnt7iue1rnetMçoiéiimsdoainreslseuyrumnoeavanture,
je vrJudroü
pour l'amour du Lecteur,
quellefût-inotos verita-
,
ble (f'plw jolie ,elle MOIriteroit
mieux le nom
d'Historiette que jeiluy
donné feulefnent parcs
quon en <veu\ une chaque,
mois ,
pardonnez, U
négligence du style,,, les
lm'oissontbien cours pour Autheur du ivercore.
LE BON MEDECIN,
HISTORIETTE. L £ftc dernierunriche
Bourgeois de
Paris alla faire un voyage
à Rouen, & laissa
chez lui sa fille, pour
avoirsoin de son ménage,
elle prit tant de plaisirà
le gouverner, que
cela luy donna envie
d'en avoir un à elle; un
jolivoisin qu'elle voyoit
quelquefois fortisioit
beaucoup cette envie,
elle l'aimoit,elle en étoit
aimée, en un mot ils se
* convenoient, c'étoit un
mariage fait, il n'y manquoitque
le consentement
dupere, &ils ne
doutoient point del'obtenir
àson retour : il$
se repaissoient un jour
ensemblede cette douce
efpprance, lorsque la
fillereçût une lettre de
ce pere absent,; elle ouvre
la lettre,la lit, fait
,
un cri, & la laisse tomber
: l'amant la ramasse,
jette les yeux dessus, Be
.faitun autre cri.CrueLlesurprisepour
ces deux
tendres amans!pendant
qquueecectettetfei4l..1lte se marioic
de san côté, le pere l'avoit
mariée du fien, &c
luy écrivoit quelle se
préparât à recevoir un
mary qu'illuy amenoit
de Roüen.
Quoiqu'il vienne de
t bons maris de ce pays- là, elle aimoit mieux
celui de Paris. La voila
desolée
,
son ainant se
desespere] après les
pleurs & les plaintes on
songe au remede
,
la
fille n'en voit point
d'autre pour prévenir
un si cruel mariage qua
de mourir de douleur
avant que son pere arrive.
Le jeune amant
imagina quelque chofç
de mieux, maisil n'osa
dé-1 couvrir s{'on ddesrs("ein et
sa maîtress.Non,difoitil
en luy-même, elle
n 'approuvera jamais un
projet si hardi, mais
quand j'aurai réiïfli, elle
me pardonnera la hardiesse
de l'entreprise, les
Dames pardonnent fouvent
ce qu'elles n'auroient
jamais permis.
Notreamantlaconjura
de seindre une maladie
subite pour favoriser un
dessein qu'il ayoit, &
sans s'expliquer davantage
il courut à l'expedient
qui nétoit pas
pas trop bien concerté:
Le jeune homme étoit
vif, amoureux & étourdi,
a cela près très raisonnable
:mais les
amans les plus raisonnables
ne sont pas ceux
qui réussissent le mieux.
s: Célui-ci s'étoit souvenu
a propos qu'un
Medecin de Rouen ctoic
arrive chez un ,a~utre Medecin son frere, qui
logeoit chez un de ses
amis; il s'imagina !que
celMédecin de Rôiléh
pourroit bien être Ton.
rival, il prit ses mesures
là-dessus.
'*.Tl. etoit
-
allez beau
garçonpour avoir couru
plusiéurs fois'le bal
en habit de fille.A ce
déguisement,Soutenu
d'une voixunpeu fe^
minine,il ajouta un corset
garni d'ouatre à peu
pré^jufeju^ala grosseur
Convenable à une fille
enceinte de sept àdlUic
mois:ainsidéguisé dans
une chaise à porteur,
sur la brune il va mysserieusement
chez le
Medecin, se. dourantf
bien que le secret qu'it
alloit luiconfier fcroiei
bientôt revelé à Fautro
Medecinson frere ; La
choseluyrétissit mieux!
encore, car le Medecin
de Paris n'étoit point
chez luy
3
n'y devoit
rentrer que fort tard, &
le Médecin de Rouën
étoit arrivé ce jour-là ,
&C se trouvant dans la
salle se crut obligé de
recevoir cette Dame 1
qui avoitl'aird'unepratique
im portance pour
son frère. Ilengageala
conversation avec la
fausse fille, qui ne luy
laissoit voir son visage
qu'à travers une cocfFer
Elle luy tint des discours
propres à exciter
la curiosité, & paroissoit
prend re confiance
aux fiens à mesure qu'il
étaloit son éloquence
provinciale pour luy
paraître le plus habile
ce le plus discret Medecin
du monde. Dés qu'-
elle eut reconnu son
homme pour être celuy
qui la dévoie épouser,;
c'est-à-dire qui dévoie
épouser sa maîtresse dont il vouloit faire , ici
le personnage
)
il tirât
son mouchoir, se migt
à pleurer & sanglotter
fous ses coësses, & après
quelqu'une de ces ceremonies
de pudeur que
l'usage a presquautant
abrégées que les autres
ceremonies du vieux
temps; il parla au Me"
decin en ces termes.
Monsieur ,vous me
paroissez si habile M si
galant homme, que ne
connoissant pas Monsieur
vôtre frere plus
.) que vous,jaime encof
rree mieux me ccoonn-fsieir %àa
vous qu'a luy: esuite
la considence se fit presque
sans parler, la jeune
personneredoubla
¡
les pleurs, Se entr'ouvrant
son écharpe pour
faire voir la tailled'une
femmegrosse,elle dit,
Vous voyez, la plus malheureusefille
dumonde.
LeMedecin des plus
habiles, connut, sans
luy tâter le poulx, de
quelle maladie elle vou- loitguérir,il luy dit,
pour la consoler, qu'il
couroit beaucoup de ces
maladies-là cette année
6C qu'apparemment on
luy avoit promis ma*.
riage,helas !oüi, repliqua-
t-elle, mais le
malheureuxqui m'a séduiten'a
ni parole,ni
honneur.
Aprés plusieurs invectivescontre
le se..
tduâxur .& contre ellemême
,elleconjura Ile
: Medecin de luy donner
quelqu'unde cesremedes
innocens,qui précipitent
le dénouëment
del'avanture,parce
«
qu'elle attendoit dans
vpeuiunn Mcarey d.e Pro-
Quoique leMedecin
nes'imaginapasd'abord
qu'il put être ce Mary
de Province qu'on attendoit,
il ne laissa pas
d'avoir plus de curiosité
qu'il n'enavoit eu
jusques-là, & pour s'attirer
Uconfidence entiere
,
il redoubla ses:
protestations de zele ÔC
dediscretion, Enfin
aprés
aprés toutes les simagréesnecessaires
nôtre
jeune homme déguisé
luy dit : Je fuis la fille
d'un tel, qui m'a écrit
de Rouën, qu'il m'avoit
destinée un honnê-
, te homme, mais tel qu'il
soit, on est trop heureuse
de trouver un Mary
a prés avoir ététrompée
par un amant. Vous
comprenez bien quel
fut l'effet d'une telle
confidence sur le Medecin,
qui crut voir sa
future épouse enceinte
par avance, il demeura
immobile, pendant que
luy embrasant les genoux,
elle le conjuroit
de conduire la chose de
sa çon, queni sonPere,
ni le Mary qu'elle attendoit,
ne pût jamais
soupçonner sa sagesse.
Le Medecin prit ladessus
le parti de la difcretion,
& sans témoigner
qu'il fût l'honnête
homme, que l'on vouloit
charger de l'iniquité
d'autrui, il offrit son
secours, mais on ne l'accepta
qu'à condition
qu-il ne la verroit point
chez son Pere, on fupposoit
quele Medecin
feroit assez delicat pour
rompre un tel mariage,
& assezhonnête homme
pournepoint dire
la cause de la rupture.
Le Medecinallachez
Je Pere dés qu'il le fçut
arrivé, ce Pere luy dit
avec douleur qu'il avoit
trouvé - en arrivant sa
fille tres malade,& ce#*
lui-ci, qui croyoitbien
sçavoir quelle étoit sa
maladie, inventa plusieurs
pretextes de rupture,
mais le Pere esperant
que la beauté de
sa fille pourroitrenouër
cette affaire qu'il souhaittoit
fort, mena nôtre
homme voir la malade
comme Medecin, J
i&C elle le reçût comme
tel, ne se doutant point
qu'ilfût celuiqu'on lui
vouloit donner pour
mary, son Pere n'avoit
encor eu là-dessus aucun
éclaircissemetavec elle,
tla voyant trop mal pour
luiparler si-tôt de mariage
;le Medecin, qu'il
[pria d'examiner la ma- ladie de sa fille, parla
avec toute la circonspey<
5tion d'un homme, qui
ne vouloit rien approfondir;
il demanda du*
temps pour ne point
agir imprudemment,
cette discretion plût
beaucoupà la malade,
elle crût que
connoissant
bien qu'elle fei-1
gnoit cette maladie, &:Il
qu'elle avoit quelque
raison importante pour
feindre, il vouloit lui
rendre service; dans
cette idée elle le gracieusa
fort, il répondit
à ses gracieusetez en
Medecin qui sçavoit le
monde, en forte que cette
consultation devint
insensiblement uneconversation
galante, cc&
assez la methode de nos
Consultans modernes,
&C elle vaut bien,pour
les Dames, celle des anciens
Sectateurs d'Hipocrates.
Letouragreable
que prit cette entrevue
,donna de la gayeté
au Pere, qui dit en badinant,
que comme Perc
discret illaissoit sa fille
consulter en liberté son
Medecin,& les quitta,
croyant s'appercevoir
qu'ils ne se déplaifoient
pas l'un à l'autre.
Voila donc le Medecin
& la malade en liberté
, leur tête-à-tête
commença par le silence,
la fille avoit remarqué
dans ce Medecîn
tous les sentimens d'un
galant homme, mais
elle hesitoit pourtant
encor
encore à lui con fier
son secret. Lui de son
côténecomprenoic pas
bien pourquoy elle hesitost
tant; si l'on fc
souvient icy de l'entrevue
du Medecin & de
l'amant déguisé en fille
enceinte, on comprendra
qu'une si grande
refcrvc dans cette fille
tquil croyoit la racine,
devoit le surprendre;
cependant il y a des
filles si vertueuses,qu'-
un secondaveu leur
coûte presque autant
que le premier. Nôtre
Medecintâchade rIapa
peller en celle-cy cette
confiance dontil croyoit
avoir été déja honoré.
Cela produisit une
conversation équivoque,
qu'on peut aisément
imaginer, la fille
lui parloit d'une maladie
qu'elle vouloit feindre
pour éloigner un '¡
mariage, & le Medecin
d'une autre maladie
plus réelle, dont il croyoit
avoir été déja le
confident. Quoyqu'il
touchât cette corde tres
delicatement, la fille en
fremit de surprise &
d'horreur
,
elle pâlit,
elle rougit,elle se trouble,
tous ces symptomes
étoient encor équivoques
pour le Medecin,
la honte jointe au
repentir fait à peu prés
le même effet, il se fer
pour la rassurer des lieux
communs les plus confolans
) vous n'êtes pas
la feule à Paris, lui dits
il, ce malheur arrive
quelquefois aux plus
honnêtes filles,les meilleurs
coeurs font les
plus credules, il faut esperer
qu'il vous épousera.
On juge bien que Pcclairciffement
suivit de
, prés de pareils discours,
mais on ne sçauroit imaginer,
la
-
surpriseoùils
furent tous deux quand
la chose fut mireau net,
le Pere arriva assez tôt
pour avoir part à eclairciffement
& à la
surprise, ils se regardoient
tous trois sans de-
(Sviner de quelle part venoit
une si horrible calomnie
, la fille même
n'étoit pas encor au fait
lorsque son amant arriva
de la maniere que
vous allez voir.
Pendant que cecy se
passoit, l'amant inquiet
vint s'informer de la
fille de Chambre sur le
mariage qu'il craignoit
tant; elle avoit entendu
quelque chose de la rupture,
elle l'en instruisit,
& il fut d'abord
transporté de joye :
mais ayant appris enfuite
que le Medecin
venoit d'avoir un grand
éclaircissement avec Je
Perc &; la fille,il perdit
la tramontanne & courut
comme unfolà la
chambre de sa Maîtresse,
& la transporté de
desespoir il lui demanda
permission de se percer
le coeur avec son
épée, il n'osa faire sans
permission cette seconde
sottise qu'elle n'auroit
pas plus approuvéeque
la premiere; il entra
donc, & se jetta la face
contre terre entre le
Pere, lafille & leMedecin,
qui le regardoiêïq
toustrois sans dirernOt
lafille parla la pretnÍre,
comme de raison, <
& son amour s'étant
changé en colère,cilen
ne parla que pour fini- j
droyer le pauvre jeune
homme,elle commença
par lui défendre de i
la voir jamais, 1-e Pere j
aussioutré qu'e lle
,
le
fît sortit de sa Maiion,
S£ la fille aussi-tôt
offrir la main au Me*
edecin pour se vengerde
ITofFenfè qu'elle avoit
reçûë du jeune homme, .f
Ile Medecin convint
qu'il meritoit punition,
S8c dit qu'il alloit luymêmelefaire
avertir
b,qu"il1 n'avoit plus rien. à _1 prétendre , , ainsi après
que le pere & la fille eurent
donne leur paroleau
Medecin, il promit - de revenir le lendema in
[pour terminer le maria-
JSeLe
Pere& lafillepaf-j
ferent le reste du jour àj
parler contre Fimprudent
jeune homme ;
laj
fille ne pouvoit s'en laf-j
fer,& son Pere en laj
quittant lui conseilla de
dormir un peu pour appasser
sa colere, lui
faisant comprendre qu'-
un amant capable d'une
telle action ne meritoit
que du mépris. La nuit
calma la violence de ses
transports,maisaulieu
Bu mépris qu'elle atten-
Boit, elle ne sentit sucseder
à sa colere que de
l'amour,^lle fit tant pourcent
reflexions sur
te rifqueou l'avoitmise
zc jeune homme d'être
'c.[ujet d'un Vaudevil-
4e, maiselle ne put trouver
dans cette action
f"que de l'imprudence 8c
tle l'amour, & le plus
blâmable des deux
rnieelseerrttqquu'aà pprorouuvveerr
l'excez de l'autre, en.~
sorte qu'avant le jour
elle se repentitd'avoir
donné sa parole, & fut
bientôt après au desespoir
de ce qu'il n'y avoit
plus moyen de la retirer.
Quand le Medecin revint
il trouva son épou"f1
se fort triste, je me doutois
bien,dit-il au Pere
en presence de sa fille,,
qu'elle n'oublierait pas
b-rôt) ni l'offence
,
ni
l'offenceur
,
elle pour
roit s'en souvenir encor
après son mariage, son
amant n'est pas prest
non plus d'oublier son
amour, je viens de le
rvoir
,
j'ai voulu le puinir,
en lui laissantcroire
[pendant vingt-quatre
heures qu'il feroit malheureux
par son imprudence,
il en est assez puni,
car il a pensé mourir
cette nuit, je m'apperçois
aussique vôtre
fille est fort mal, voila
de ces maladies que fça-j
vent guerir les bons Medecins
: mariez-les tous
deux,voila mon Ordon.
nance. ]
Le jeune amant étoit
riche, la fille eût été
au desespoir; le pere
rut raisonnable, le mariage
se fit. le même
jour par l'entremise du
bon Medecin.
je vrJudroü
pour l'amour du Lecteur,
quellefût-inotos verita-
,
ble (f'plw jolie ,elle MOIriteroit
mieux le nom
d'Historiette que jeiluy
donné feulefnent parcs
quon en <veu\ une chaque,
mois ,
pardonnez, U
négligence du style,,, les
lm'oissontbien cours pour Autheur du ivercore.
LE BON MEDECIN,
HISTORIETTE. L £ftc dernierunriche
Bourgeois de
Paris alla faire un voyage
à Rouen, & laissa
chez lui sa fille, pour
avoirsoin de son ménage,
elle prit tant de plaisirà
le gouverner, que
cela luy donna envie
d'en avoir un à elle; un
jolivoisin qu'elle voyoit
quelquefois fortisioit
beaucoup cette envie,
elle l'aimoit,elle en étoit
aimée, en un mot ils se
* convenoient, c'étoit un
mariage fait, il n'y manquoitque
le consentement
dupere, &ils ne
doutoient point del'obtenir
àson retour : il$
se repaissoient un jour
ensemblede cette douce
efpprance, lorsque la
fillereçût une lettre de
ce pere absent,; elle ouvre
la lettre,la lit, fait
,
un cri, & la laisse tomber
: l'amant la ramasse,
jette les yeux dessus, Be
.faitun autre cri.CrueLlesurprisepour
ces deux
tendres amans!pendant
qquueecectettetfei4l..1lte se marioic
de san côté, le pere l'avoit
mariée du fien, &c
luy écrivoit quelle se
préparât à recevoir un
mary qu'illuy amenoit
de Roüen.
Quoiqu'il vienne de
t bons maris de ce pays- là, elle aimoit mieux
celui de Paris. La voila
desolée
,
son ainant se
desespere] après les
pleurs & les plaintes on
songe au remede
,
la
fille n'en voit point
d'autre pour prévenir
un si cruel mariage qua
de mourir de douleur
avant que son pere arrive.
Le jeune amant
imagina quelque chofç
de mieux, maisil n'osa
dé-1 couvrir s{'on ddesrs("ein et
sa maîtress.Non,difoitil
en luy-même, elle
n 'approuvera jamais un
projet si hardi, mais
quand j'aurai réiïfli, elle
me pardonnera la hardiesse
de l'entreprise, les
Dames pardonnent fouvent
ce qu'elles n'auroient
jamais permis.
Notreamantlaconjura
de seindre une maladie
subite pour favoriser un
dessein qu'il ayoit, &
sans s'expliquer davantage
il courut à l'expedient
qui nétoit pas
pas trop bien concerté:
Le jeune homme étoit
vif, amoureux & étourdi,
a cela près très raisonnable
:mais les
amans les plus raisonnables
ne sont pas ceux
qui réussissent le mieux.
s: Célui-ci s'étoit souvenu
a propos qu'un
Medecin de Rouen ctoic
arrive chez un ,a~utre Medecin son frere, qui
logeoit chez un de ses
amis; il s'imagina !que
celMédecin de Rôiléh
pourroit bien être Ton.
rival, il prit ses mesures
là-dessus.
'*.Tl. etoit
-
allez beau
garçonpour avoir couru
plusiéurs fois'le bal
en habit de fille.A ce
déguisement,Soutenu
d'une voixunpeu fe^
minine,il ajouta un corset
garni d'ouatre à peu
pré^jufeju^ala grosseur
Convenable à une fille
enceinte de sept àdlUic
mois:ainsidéguisé dans
une chaise à porteur,
sur la brune il va mysserieusement
chez le
Medecin, se. dourantf
bien que le secret qu'it
alloit luiconfier fcroiei
bientôt revelé à Fautro
Medecinson frere ; La
choseluyrétissit mieux!
encore, car le Medecin
de Paris n'étoit point
chez luy
3
n'y devoit
rentrer que fort tard, &
le Médecin de Rouën
étoit arrivé ce jour-là ,
&C se trouvant dans la
salle se crut obligé de
recevoir cette Dame 1
qui avoitl'aird'unepratique
im portance pour
son frère. Ilengageala
conversation avec la
fausse fille, qui ne luy
laissoit voir son visage
qu'à travers une cocfFer
Elle luy tint des discours
propres à exciter
la curiosité, & paroissoit
prend re confiance
aux fiens à mesure qu'il
étaloit son éloquence
provinciale pour luy
paraître le plus habile
ce le plus discret Medecin
du monde. Dés qu'-
elle eut reconnu son
homme pour être celuy
qui la dévoie épouser,;
c'est-à-dire qui dévoie
épouser sa maîtresse dont il vouloit faire , ici
le personnage
)
il tirât
son mouchoir, se migt
à pleurer & sanglotter
fous ses coësses, & après
quelqu'une de ces ceremonies
de pudeur que
l'usage a presquautant
abrégées que les autres
ceremonies du vieux
temps; il parla au Me"
decin en ces termes.
Monsieur ,vous me
paroissez si habile M si
galant homme, que ne
connoissant pas Monsieur
vôtre frere plus
.) que vous,jaime encof
rree mieux me ccoonn-fsieir %àa
vous qu'a luy: esuite
la considence se fit presque
sans parler, la jeune
personneredoubla
¡
les pleurs, Se entr'ouvrant
son écharpe pour
faire voir la tailled'une
femmegrosse,elle dit,
Vous voyez, la plus malheureusefille
dumonde.
LeMedecin des plus
habiles, connut, sans
luy tâter le poulx, de
quelle maladie elle vou- loitguérir,il luy dit,
pour la consoler, qu'il
couroit beaucoup de ces
maladies-là cette année
6C qu'apparemment on
luy avoit promis ma*.
riage,helas !oüi, repliqua-
t-elle, mais le
malheureuxqui m'a séduiten'a
ni parole,ni
honneur.
Aprés plusieurs invectivescontre
le se..
tduâxur .& contre ellemême
,elleconjura Ile
: Medecin de luy donner
quelqu'unde cesremedes
innocens,qui précipitent
le dénouëment
del'avanture,parce
«
qu'elle attendoit dans
vpeuiunn Mcarey d.e Pro-
Quoique leMedecin
nes'imaginapasd'abord
qu'il put être ce Mary
de Province qu'on attendoit,
il ne laissa pas
d'avoir plus de curiosité
qu'il n'enavoit eu
jusques-là, & pour s'attirer
Uconfidence entiere
,
il redoubla ses:
protestations de zele ÔC
dediscretion, Enfin
aprés
aprés toutes les simagréesnecessaires
nôtre
jeune homme déguisé
luy dit : Je fuis la fille
d'un tel, qui m'a écrit
de Rouën, qu'il m'avoit
destinée un honnê-
, te homme, mais tel qu'il
soit, on est trop heureuse
de trouver un Mary
a prés avoir ététrompée
par un amant. Vous
comprenez bien quel
fut l'effet d'une telle
confidence sur le Medecin,
qui crut voir sa
future épouse enceinte
par avance, il demeura
immobile, pendant que
luy embrasant les genoux,
elle le conjuroit
de conduire la chose de
sa çon, queni sonPere,
ni le Mary qu'elle attendoit,
ne pût jamais
soupçonner sa sagesse.
Le Medecin prit ladessus
le parti de la difcretion,
& sans témoigner
qu'il fût l'honnête
homme, que l'on vouloit
charger de l'iniquité
d'autrui, il offrit son
secours, mais on ne l'accepta
qu'à condition
qu-il ne la verroit point
chez son Pere, on fupposoit
quele Medecin
feroit assez delicat pour
rompre un tel mariage,
& assezhonnête homme
pournepoint dire
la cause de la rupture.
Le Medecinallachez
Je Pere dés qu'il le fçut
arrivé, ce Pere luy dit
avec douleur qu'il avoit
trouvé - en arrivant sa
fille tres malade,& ce#*
lui-ci, qui croyoitbien
sçavoir quelle étoit sa
maladie, inventa plusieurs
pretextes de rupture,
mais le Pere esperant
que la beauté de
sa fille pourroitrenouër
cette affaire qu'il souhaittoit
fort, mena nôtre
homme voir la malade
comme Medecin, J
i&C elle le reçût comme
tel, ne se doutant point
qu'ilfût celuiqu'on lui
vouloit donner pour
mary, son Pere n'avoit
encor eu là-dessus aucun
éclaircissemetavec elle,
tla voyant trop mal pour
luiparler si-tôt de mariage
;le Medecin, qu'il
[pria d'examiner la ma- ladie de sa fille, parla
avec toute la circonspey<
5tion d'un homme, qui
ne vouloit rien approfondir;
il demanda du*
temps pour ne point
agir imprudemment,
cette discretion plût
beaucoupà la malade,
elle crût que
connoissant
bien qu'elle fei-1
gnoit cette maladie, &:Il
qu'elle avoit quelque
raison importante pour
feindre, il vouloit lui
rendre service; dans
cette idée elle le gracieusa
fort, il répondit
à ses gracieusetez en
Medecin qui sçavoit le
monde, en forte que cette
consultation devint
insensiblement uneconversation
galante, cc&
assez la methode de nos
Consultans modernes,
&C elle vaut bien,pour
les Dames, celle des anciens
Sectateurs d'Hipocrates.
Letouragreable
que prit cette entrevue
,donna de la gayeté
au Pere, qui dit en badinant,
que comme Perc
discret illaissoit sa fille
consulter en liberté son
Medecin,& les quitta,
croyant s'appercevoir
qu'ils ne se déplaifoient
pas l'un à l'autre.
Voila donc le Medecin
& la malade en liberté
, leur tête-à-tête
commença par le silence,
la fille avoit remarqué
dans ce Medecîn
tous les sentimens d'un
galant homme, mais
elle hesitoit pourtant
encor
encore à lui con fier
son secret. Lui de son
côténecomprenoic pas
bien pourquoy elle hesitost
tant; si l'on fc
souvient icy de l'entrevue
du Medecin & de
l'amant déguisé en fille
enceinte, on comprendra
qu'une si grande
refcrvc dans cette fille
tquil croyoit la racine,
devoit le surprendre;
cependant il y a des
filles si vertueuses,qu'-
un secondaveu leur
coûte presque autant
que le premier. Nôtre
Medecintâchade rIapa
peller en celle-cy cette
confiance dontil croyoit
avoir été déja honoré.
Cela produisit une
conversation équivoque,
qu'on peut aisément
imaginer, la fille
lui parloit d'une maladie
qu'elle vouloit feindre
pour éloigner un '¡
mariage, & le Medecin
d'une autre maladie
plus réelle, dont il croyoit
avoir été déja le
confident. Quoyqu'il
touchât cette corde tres
delicatement, la fille en
fremit de surprise &
d'horreur
,
elle pâlit,
elle rougit,elle se trouble,
tous ces symptomes
étoient encor équivoques
pour le Medecin,
la honte jointe au
repentir fait à peu prés
le même effet, il se fer
pour la rassurer des lieux
communs les plus confolans
) vous n'êtes pas
la feule à Paris, lui dits
il, ce malheur arrive
quelquefois aux plus
honnêtes filles,les meilleurs
coeurs font les
plus credules, il faut esperer
qu'il vous épousera.
On juge bien que Pcclairciffement
suivit de
, prés de pareils discours,
mais on ne sçauroit imaginer,
la
-
surpriseoùils
furent tous deux quand
la chose fut mireau net,
le Pere arriva assez tôt
pour avoir part à eclairciffement
& à la
surprise, ils se regardoient
tous trois sans de-
(Sviner de quelle part venoit
une si horrible calomnie
, la fille même
n'étoit pas encor au fait
lorsque son amant arriva
de la maniere que
vous allez voir.
Pendant que cecy se
passoit, l'amant inquiet
vint s'informer de la
fille de Chambre sur le
mariage qu'il craignoit
tant; elle avoit entendu
quelque chose de la rupture,
elle l'en instruisit,
& il fut d'abord
transporté de joye :
mais ayant appris enfuite
que le Medecin
venoit d'avoir un grand
éclaircissement avec Je
Perc &; la fille,il perdit
la tramontanne & courut
comme unfolà la
chambre de sa Maîtresse,
& la transporté de
desespoir il lui demanda
permission de se percer
le coeur avec son
épée, il n'osa faire sans
permission cette seconde
sottise qu'elle n'auroit
pas plus approuvéeque
la premiere; il entra
donc, & se jetta la face
contre terre entre le
Pere, lafille & leMedecin,
qui le regardoiêïq
toustrois sans dirernOt
lafille parla la pretnÍre,
comme de raison, <
& son amour s'étant
changé en colère,cilen
ne parla que pour fini- j
droyer le pauvre jeune
homme,elle commença
par lui défendre de i
la voir jamais, 1-e Pere j
aussioutré qu'e lle
,
le
fît sortit de sa Maiion,
S£ la fille aussi-tôt
offrir la main au Me*
edecin pour se vengerde
ITofFenfè qu'elle avoit
reçûë du jeune homme, .f
Ile Medecin convint
qu'il meritoit punition,
S8c dit qu'il alloit luymêmelefaire
avertir
b,qu"il1 n'avoit plus rien. à _1 prétendre , , ainsi après
que le pere & la fille eurent
donne leur paroleau
Medecin, il promit - de revenir le lendema in
[pour terminer le maria-
JSeLe
Pere& lafillepaf-j
ferent le reste du jour àj
parler contre Fimprudent
jeune homme ;
laj
fille ne pouvoit s'en laf-j
fer,& son Pere en laj
quittant lui conseilla de
dormir un peu pour appasser
sa colere, lui
faisant comprendre qu'-
un amant capable d'une
telle action ne meritoit
que du mépris. La nuit
calma la violence de ses
transports,maisaulieu
Bu mépris qu'elle atten-
Boit, elle ne sentit sucseder
à sa colere que de
l'amour,^lle fit tant pourcent
reflexions sur
te rifqueou l'avoitmise
zc jeune homme d'être
'c.[ujet d'un Vaudevil-
4e, maiselle ne put trouver
dans cette action
f"que de l'imprudence 8c
tle l'amour, & le plus
blâmable des deux
rnieelseerrttqquu'aà pprorouuvveerr
l'excez de l'autre, en.~
sorte qu'avant le jour
elle se repentitd'avoir
donné sa parole, & fut
bientôt après au desespoir
de ce qu'il n'y avoit
plus moyen de la retirer.
Quand le Medecin revint
il trouva son épou"f1
se fort triste, je me doutois
bien,dit-il au Pere
en presence de sa fille,,
qu'elle n'oublierait pas
b-rôt) ni l'offence
,
ni
l'offenceur
,
elle pour
roit s'en souvenir encor
après son mariage, son
amant n'est pas prest
non plus d'oublier son
amour, je viens de le
rvoir
,
j'ai voulu le puinir,
en lui laissantcroire
[pendant vingt-quatre
heures qu'il feroit malheureux
par son imprudence,
il en est assez puni,
car il a pensé mourir
cette nuit, je m'apperçois
aussique vôtre
fille est fort mal, voila
de ces maladies que fça-j
vent guerir les bons Medecins
: mariez-les tous
deux,voila mon Ordon.
nance. ]
Le jeune amant étoit
riche, la fille eût été
au desespoir; le pere
rut raisonnable, le mariage
se fit. le même
jour par l'entremise du
bon Medecin.
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Résumé : LE BON MEDECIN, HISTORIETTE.
Le texte relate l'histoire d'une jeune fille parisienne dont le père, un riche bourgeois, part en voyage à Rouen. Pendant son absence, la fille, qui apprécie de gérer le ménage, développe des sentiments pour un voisin. Ils s'aiment et envisagent de se marier, espérant obtenir le consentement du père à son retour. Cependant, la fille reçoit une lettre de son père annonçant qu'il lui a trouvé un mari à Rouen. Désespérée, elle envisage de mourir pour éviter ce mariage. Son amant, plus raisonnable, imagine un plan. Il se déguise en femme enceinte et se rend chez un médecin de Rouen, frère d'un médecin parisien, pour obtenir son aide. Le médecin, croyant que la 'fille' est enceinte d'un autre homme, accepte de l'aider à éviter le mariage. Le père, de retour, trouve sa fille malade et accepte la rupture du mariage arrangé. Le médecin et la fille ont une conversation équivoque, révélant finalement la vérité. Le père, l'amant et le médecin sont tous surpris. L'amant, désespéré, veut se suicider, mais la fille le chasse. Le médecin, comprenant la situation, propose de marier les deux jeunes gens. Le père accepte, et le médecin prescrit ce mariage comme remède à leur malheur.
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2903
p. 39-40
BOUTS-RIMEZ du mois passé.
Début :
L'un aime le tambour, & l'autre aime la flute, [...]
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texteReconnaissance textuelle : BOUTS-RIMEZ du mois passé.
BOUTS-RIMEZ
du mois pafle*
L'Vn aime le tambour, &
l'autreaime la Huce,
Le Docteur argumente, 1) le
Boulanger blute
Celui-cid'un coup fier aime
à presser le flanc
Celui-là tire un lièvre, un
autretireau blanc:
Amintese repaîtd'une amou.
reuse flame,
jivfp feroit Iris, mais elle
craint le blâme;
Belise se mocquant O* dti
brun&du blond,
Sur ses voisines fait des couplets
deflonflon.
Chacun a ses plaisirs, mais
, Caron danssa Beee
Nous ~rf~ la mortplus
fineque belcrce
Nous surprend, moisonnant
les humains àgrandsflots;
tAinfidu marbre enfin le temps
détruitles blocs.
du mois pafle*
L'Vn aime le tambour, &
l'autreaime la Huce,
Le Docteur argumente, 1) le
Boulanger blute
Celui-cid'un coup fier aime
à presser le flanc
Celui-là tire un lièvre, un
autretireau blanc:
Amintese repaîtd'une amou.
reuse flame,
jivfp feroit Iris, mais elle
craint le blâme;
Belise se mocquant O* dti
brun&du blond,
Sur ses voisines fait des couplets
deflonflon.
Chacun a ses plaisirs, mais
, Caron danssa Beee
Nous ~rf~ la mortplus
fineque belcrce
Nous surprend, moisonnant
les humains àgrandsflots;
tAinfidu marbre enfin le temps
détruitles blocs.
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Résumé : BOUTS-RIMEZ du mois passé.
Le texte 'Bouts-Rimés' décrit les préférences et activités des personnages. Certains aiment la musique, d'autres des activités comme presser le flanc ou chasser. Aminthe et Iris craignent le blâme. Belise compose des couplets sur ses voisines. La mort, personnifiée par Caron, surprend brutalement les humains. Le temps détruit tout, transformant le marbre en poussière.
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2904
p. 41-54
QUESTION.
Début :
Quelle difference y a-t-il entre la tendresse & [...]
Mots clefs :
Amour, Tendresse, Coeur, Volupté, Plaisirs, Temps
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texteReconnaissance textuelle : QUESTION.
QUESTION.
Quelle différencey at-
il entre la tendresse (;J' Famour?
REPONSE. ;
f
Le coeur faitlatendresse,
& l'imagination
fait l'amour. Il y a des
occasîons où les mouvejniens
du coeur, &: les
effets de l'imagination
font confondus. De
rout temps on a difpù-,!
té sur les mouvemens
du coeur & de l'esprit,.
ce font vrais sujets.
Les deux partis peu-,
vent avoir raison,
RElP0NSE;
Les Poëtes font en
possession de les confon- J
, dre,mais sans leur diC.
puter le droit d'expri- j
mer l'amour par le mot
de tendresse, & la ten-j
dresse par le mot d'amour,
je crois qu'il n'y
a personne qui n'en fasse
la difference, & tous
ceux qui d'abord sensibles
au mérite d'une jolie
femme, en deviennent
amoureux par degrez,
sçavent du moins
qu'ils étoient tendres
avant qued'être amoureux,
&que cet objet
avoit réveillé latendresse
dans leur coeur avant
que d'y former la pah
sion de amour.
La tendresse est pour
ainsï dire la trempe du
coeur, les uns aiment
plus, les autres moins
tendrement, & chacun,
aimeselon la convenance
de soncoeur.
L'amour est la tendresse
d'un coeur attaché
à un objet, la tendresse
est la qualité d'un«
coeur quin'atrend quunj
objet pour s'attacher.
Je ne sçai si ces définitions
paroîtront bien
justes dans un temps où
1 amour tient moins de
la tendresse que de la
volupté; aussi n'ai - je
pretendu parler que de
celui que la tendresse
produit. L'amour est la
plus naturelle & la plus
belle de toutes les passions,
parce que latendresseestla
plus naturelle
& la plus belle de
Doutes les qualitez du
soeur humain; parce
que la volupté l'a dégradée,
l'amour est une
passion qu'on cache,&
dont on rougit.
Si la tendresse feule
agissoit dans l'amour,
cette passion seroit la juste
mesure de la bonté,
de la noblesse, & de la
delicatesse des coeurs ;
& la decadence de cet
amour vient sans doute
des esprits les plus bornez
, qui incapables des
grandes idées
, &C dC$',¡
beauxsentimens , ne
trouvent de ressources
ni de plaisirs que dans
la volupté. Comme le
nombre des espritsmédiocres
estleplus grand
& le plus sort, la plûpart
des Dames se sont
tellement rangées de
leur party quelles se
passent maintenant fort
bien de tendresse, &C
1
quelles la regardent
comme imbécillitédans
ceux qui font en âge de
raison, & dans les jeunes
gens comme le &..
faut d'un usage qu'elles
esperent que l'âge & le
monde leur donnera. Ce
ne font point elles qui
confondront l'amour
avec la tendresse; j'en
foupçonnerois bien plûtôt
celles, qui malgré
le torrentde l'usage
soûtiennent encore
l'honneur d'une passions
que tant d'autres exemples
avilissent.
t i
1. Je suisbienéloigné de
penser que la race ensoit
efteinte
,
& quand j'ay
dit - que la pluspart des
femmes se rangeoient du
1 mauvais party, c'est que
leur nombre,fust-il mille
fois plus petit, me paroiftroit
tousjours trop
grand.Qiioyquilen soit,
rien ne fait plus d'honneuraux
femmes que la
tendressedeshommes, Se
pour moy j'yconçois de
grar dsplaisirs, & je suis
persuadéqueleplaisir lccret
que fait la lecture
des belles Tragedies k
des beaux Romans vient
de la tendresse qui y est
peinte. On est charmé de
retrouver en foy les mefmes
sentiments qu'on y
donne aux Héros.
L'âge d'or n'avoitrien
de si doux que l'union des
deux sexes
, par l'amour
que produit feulement la
[cndreffe; & le present le
plus funeste qu'on puft
leur faire estoit la volupté
que Pandore apporta,
& qui finit pour jamais
cet heureux temps. Pour
lors -
Les deux sexesefcoient
unis des plus beaux .,
noeuds ;
Ce qui pouvoit les rendre
1.
*heureux N'estoit jamais illégitime,
hmeuarpxenichmanteestoit leur
sPar la Jîmple nature ils
estoientvertueux;
Le re(pe£l, lam.ur
,
f5 l'estime
Estoientlesseuls lliieennss de
leursociété,
Et chacun possedoit sans
crime
Son plaisirsaliberté.-
Mais, ôfuneste barbarie!
Bientof tinfarne volupté
Vint troublerparsa tirannie
Lacommunefelicité.
La mutuellesympathie
Qui s'expliquoit dans tous
lescoeprs.,
Effrayée ai'ajpeéï de tant
defrenesie
NyfitplusJentirfies douceurs.
Sous les loix de cette trai- tresse
Le coeur ne connutplus les
innocents desirs,
Et tous les sens troublez,
d'une honteujeyvreffe
LLuuychroaivsiirresnetsplleaidsriorist. de
Depuiscetempsfatal3l'amant
(jf la maistresse
Que ce monstre unit en UT*
jour
Goustent lesplaisirs de l'amour
Sansgouster ceux de la
tendresse.
ENIGMES
Quelle différencey at-
il entre la tendresse (;J' Famour?
REPONSE. ;
f
Le coeur faitlatendresse,
& l'imagination
fait l'amour. Il y a des
occasîons où les mouvejniens
du coeur, &: les
effets de l'imagination
font confondus. De
rout temps on a difpù-,!
té sur les mouvemens
du coeur & de l'esprit,.
ce font vrais sujets.
Les deux partis peu-,
vent avoir raison,
RElP0NSE;
Les Poëtes font en
possession de les confon- J
, dre,mais sans leur diC.
puter le droit d'expri- j
mer l'amour par le mot
de tendresse, & la ten-j
dresse par le mot d'amour,
je crois qu'il n'y
a personne qui n'en fasse
la difference, & tous
ceux qui d'abord sensibles
au mérite d'une jolie
femme, en deviennent
amoureux par degrez,
sçavent du moins
qu'ils étoient tendres
avant qued'être amoureux,
&que cet objet
avoit réveillé latendresse
dans leur coeur avant
que d'y former la pah
sion de amour.
La tendresse est pour
ainsï dire la trempe du
coeur, les uns aiment
plus, les autres moins
tendrement, & chacun,
aimeselon la convenance
de soncoeur.
L'amour est la tendresse
d'un coeur attaché
à un objet, la tendresse
est la qualité d'un«
coeur quin'atrend quunj
objet pour s'attacher.
Je ne sçai si ces définitions
paroîtront bien
justes dans un temps où
1 amour tient moins de
la tendresse que de la
volupté; aussi n'ai - je
pretendu parler que de
celui que la tendresse
produit. L'amour est la
plus naturelle & la plus
belle de toutes les passions,
parce que latendresseestla
plus naturelle
& la plus belle de
Doutes les qualitez du
soeur humain; parce
que la volupté l'a dégradée,
l'amour est une
passion qu'on cache,&
dont on rougit.
Si la tendresse feule
agissoit dans l'amour,
cette passion seroit la juste
mesure de la bonté,
de la noblesse, & de la
delicatesse des coeurs ;
& la decadence de cet
amour vient sans doute
des esprits les plus bornez
, qui incapables des
grandes idées
, &C dC$',¡
beauxsentimens , ne
trouvent de ressources
ni de plaisirs que dans
la volupté. Comme le
nombre des espritsmédiocres
estleplus grand
& le plus sort, la plûpart
des Dames se sont
tellement rangées de
leur party quelles se
passent maintenant fort
bien de tendresse, &C
1
quelles la regardent
comme imbécillitédans
ceux qui font en âge de
raison, & dans les jeunes
gens comme le &..
faut d'un usage qu'elles
esperent que l'âge & le
monde leur donnera. Ce
ne font point elles qui
confondront l'amour
avec la tendresse; j'en
foupçonnerois bien plûtôt
celles, qui malgré
le torrentde l'usage
soûtiennent encore
l'honneur d'une passions
que tant d'autres exemples
avilissent.
t i
1. Je suisbienéloigné de
penser que la race ensoit
efteinte
,
& quand j'ay
dit - que la pluspart des
femmes se rangeoient du
1 mauvais party, c'est que
leur nombre,fust-il mille
fois plus petit, me paroiftroit
tousjours trop
grand.Qiioyquilen soit,
rien ne fait plus d'honneuraux
femmes que la
tendressedeshommes, Se
pour moy j'yconçois de
grar dsplaisirs, & je suis
persuadéqueleplaisir lccret
que fait la lecture
des belles Tragedies k
des beaux Romans vient
de la tendresse qui y est
peinte. On est charmé de
retrouver en foy les mefmes
sentiments qu'on y
donne aux Héros.
L'âge d'or n'avoitrien
de si doux que l'union des
deux sexes
, par l'amour
que produit feulement la
[cndreffe; & le present le
plus funeste qu'on puft
leur faire estoit la volupté
que Pandore apporta,
& qui finit pour jamais
cet heureux temps. Pour
lors -
Les deux sexesefcoient
unis des plus beaux .,
noeuds ;
Ce qui pouvoit les rendre
1.
*heureux N'estoit jamais illégitime,
hmeuarpxenichmanteestoit leur
sPar la Jîmple nature ils
estoientvertueux;
Le re(pe£l, lam.ur
,
f5 l'estime
Estoientlesseuls lliieennss de
leursociété,
Et chacun possedoit sans
crime
Son plaisirsaliberté.-
Mais, ôfuneste barbarie!
Bientof tinfarne volupté
Vint troublerparsa tirannie
Lacommunefelicité.
La mutuellesympathie
Qui s'expliquoit dans tous
lescoeprs.,
Effrayée ai'ajpeéï de tant
defrenesie
NyfitplusJentirfies douceurs.
Sous les loix de cette trai- tresse
Le coeur ne connutplus les
innocents desirs,
Et tous les sens troublez,
d'une honteujeyvreffe
LLuuychroaivsiirresnetsplleaidsriorist. de
Depuiscetempsfatal3l'amant
(jf la maistresse
Que ce monstre unit en UT*
jour
Goustent lesplaisirs de l'amour
Sansgouster ceux de la
tendresse.
ENIGMES
Fermer
Résumé : QUESTION.
Le texte distingue la tendresse et l'amour. La tendresse est décrite comme un mouvement du cœur, tandis que l'amour est le fruit de l'imagination. Les poètes confondent souvent ces deux sentiments, mais toute personne sensible reconnaît leur différence. La tendresse précède l'amour et est la qualité d'un cœur qui s'attache à un objet. L'amour est la tendresse d'un cœur attaché à un objet spécifique. L'auteur considère que l'amour véritable, produit par la tendresse, est la plus naturelle et la plus belle des passions. Cependant, la volupté a dégradé l'amour, le transformant en une passion cachée et source de honte. Cette décadence est attribuée aux esprits médiocres qui ne trouvent de plaisir que dans la volupté. La plupart des femmes, influencées par cet usage, se passent de tendresse et la considèrent comme une faiblesse. L'auteur espère que la tendresse des hommes fasse honneur aux femmes et que la lecture de belles tragédies et romans, où la tendresse est mise en avant, procure un plaisir secret. Dans l'âge d'or, l'union des sexes était basée sur l'amour produit par la tendresse. La volupté, apportée par Pandore, a mis fin à cet heureux temps en troublant la communion des cœurs et en rendant l'amour dépourvu de tendresse.
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2905
p. 54-56
« A sa Toilette Alix n'a ny poudre ny plomb. [...] »
Début :
A sa Toilette Alix n'a ny poudre ny plomb. [...]
Mots clefs :
Toilette
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « A sa Toilette Alix n'a ny poudre ny plomb. [...] »
ENIGMES.
, On donnera ordinairement
l'Enigme devinée
dans le Mercure suivant
avec la nouvelle
,
afin
qu'on puisse juger si on l'adevinée juste.Voicy
une Parodie de celle de
la Toilette qui fera à peu
près lemesmeeffet.
A sa Toilette Altxria ny
poudre ny plomb-.
CrojeX^vqm pour cela
q,elieyfocit desoeuvrée.
Desa Boutique bien parée
Centingrédients font le
fond.
Elle fè les applique avec
maintegrimace.
Les Roses (S les Lis dont elleornesaface
Nefsontny Lis ny Rojes
-
de Printemps.
Toilette peut luydire en
jaijanttÜnportante
Avec le nombre de mes
ans
Près de vous mon credit
s'augmente,
Et sans rougirvousn'osez
moy present,
Recevoir vos derniers
Amants.
, On donnera ordinairement
l'Enigme devinée
dans le Mercure suivant
avec la nouvelle
,
afin
qu'on puisse juger si on l'adevinée juste.Voicy
une Parodie de celle de
la Toilette qui fera à peu
près lemesmeeffet.
A sa Toilette Altxria ny
poudre ny plomb-.
CrojeX^vqm pour cela
q,elieyfocit desoeuvrée.
Desa Boutique bien parée
Centingrédients font le
fond.
Elle fè les applique avec
maintegrimace.
Les Roses (S les Lis dont elleornesaface
Nefsontny Lis ny Rojes
-
de Printemps.
Toilette peut luydire en
jaijanttÜnportante
Avec le nombre de mes
ans
Près de vous mon credit
s'augmente,
Et sans rougirvousn'osez
moy present,
Recevoir vos derniers
Amants.
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Résumé : « A sa Toilette Alix n'a ny poudre ny plomb. [...] »
Le texte présente une énigme et une parodie de la toilette, à paraître dans le Mercure. La parodie décrit une toilette sans poudre ni plomb, avec cent ingrédients. La personne utilise ces ingrédients sans grimace, ornant son visage de roses et de lis artificiels. Sa toilette est importante et son crédit augmente avec l'âge, intimidant même ses derniers amants.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2906
p. 56-57
Noms de ceux qui ont deviné cette Enigme.
Début :
Mr de Conflans ; le beau Licencié, & son gracieux Beaufrere [...]
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Noms de ceux qui ont deviné cette Enigme.
Noms de ceux qui ont
devine cette Enigme.
Mr de Conflans ; le
beau Licencié, 8c son
gracieux Beaufrere ; la
Bru du Gendre de la Bellemere;
le beau Cassandre.
devine cette Enigme.
Mr de Conflans ; le
beau Licencié, 8c son
gracieux Beaufrere ; la
Bru du Gendre de la Bellemere;
le beau Cassandre.
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2908
p. 57-58
« Le Deserteur des Toilettes. Guillemette le Blanc. Jerosme Carmin, & [...] »
Début :
Le Deserteur des Toilettes. Guillemette le Blanc. Jerosme Carmin, & [...]
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texteReconnaissance textuelle : « Le Deserteur des Toilettes. Guillemette le Blanc. Jerosme Carmin, & [...] »
Le Deserteur des Toi*-
lettes. Guillemette le
Blanc. Jerosme Carmin,
&C Mathurin Pomadet
assidus , à la Toilette des
Dames. Le Farfadet; le
jeune Doyen; les deux
jeunes soeurs de la ruë
Michelle Cente; la gros
se Marguerite.
lettes. Guillemette le
Blanc. Jerosme Carmin,
&C Mathurin Pomadet
assidus , à la Toilette des
Dames. Le Farfadet; le
jeune Doyen; les deux
jeunes soeurs de la ruë
Michelle Cente; la gros
se Marguerite.
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2909
p. 58
Par l'aimable & toute spirituelle veuve Me de Cossesseville.
Début :
Vostre Enigme me couste peu, [...]
Mots clefs :
Toilette
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texteReconnaissance textuelle : Par l'aimable & toute spirituelle veuve Me de Cossesseville.
Parl'aimable& toute
spirituelleveuve Mede
«Coflèffeville.
Vostre Enigmeme couJIi: peu.-
Cen'estpourmoy quuneAmtt*
- sette. -
Je la lisauprès de 1 monfeu;
|Jela devine amaToilette.
spirituelleveuve Mede
«Coflèffeville.
Vostre Enigmeme couJIi: peu.-
Cen'estpourmoy quuneAmtt*
- sette. -
Je la lisauprès de 1 monfeu;
|Jela devine amaToilette.
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2910
p. 58-59
Réponse sur les mesmes Rimes.
Début :
La Toilette vous couste peu [...]
Mots clefs :
Toilette
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texteReconnaissance textuelle : Réponse sur les mesmes Rimes.
Réponse sur les mesmes
LaToilettevous couste peu. Çenesspourvousqu'une
Avecun teintsi vif, desyeux
sipleinsdefeu,
Çojjejjèvilleria pas grand besoindeToilette.
LaToilettevous couste peu. Çenesspourvousqu'une
Avecun teintsi vif, desyeux
sipleinsdefeu,
Çojjejjèvilleria pas grand besoindeToilette.
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2911
p. 59
« Le Doux rempant ; la Grimasse brodée ; l'éloquent Avocat de [...] »
Début :
Le Doux rempant ; la Grimasse brodée ; l'éloquent Avocat de [...]
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texteReconnaissance textuelle : « Le Doux rempant ; la Grimasse brodée ; l'éloquent Avocat de [...] »
Le Doux rempant 5 la
Grimasse brodée; l'éloquent
Avocat de la ruë
Jean Fleury; la belle Devineusea
dit vostre 1oilette
s'est développée à
mes yeux.
Grimasse brodée; l'éloquent
Avocat de la ruë
Jean Fleury; la belle Devineusea
dit vostre 1oilette
s'est développée à
mes yeux.
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2912
p. 59-60
ENVOY par une Precieuse.
Début :
Une vive & douce lumiere, [...]
Mots clefs :
Toilette
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texteReconnaissance textuelle : ENVOY par une Precieuse.
ENVOY
par une Precieuse,
Vne vive&douce lurnie.",
,
re>
Avec peine f5 p'aij:ry
mentfowvre la pauptcre, ji ce charme desyeuxje
veux donner un nom;
Car ce n'est point Diane ,
encor moins Apollon,
C'est une beaute plus parfaite.
Oui donc? est-ce l'aurore?
non ;
C'est le Soleila si Toilette.
ENIGME
par une Precieuse,
Vne vive&douce lurnie.",
,
re>
Avec peine f5 p'aij:ry
mentfowvre la pauptcre, ji ce charme desyeuxje
veux donner un nom;
Car ce n'est point Diane ,
encor moins Apollon,
C'est une beaute plus parfaite.
Oui donc? est-ce l'aurore?
non ;
C'est le Soleila si Toilette.
ENIGME
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2913
p. 60-61
ENIGME.
Début :
Ma forme fait mon estre, & j'existe sans corps. [...]
Mots clefs :
Fenêtre
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texteReconnaissance textuelle : ENIGME.
ENIGME.
Maformefait mon estrej
&j'existesans corps.
On m'endonne pourtant
defoibles & deforts
Dont hors de moy les uns
en cerclese promenent Et les , autres en moy haut
-
(jf bas Je demenent.
Parmoy Jefit jadis quelque
amoureuxlarcin,
Etparmoy futsauvé jadis
quelque afjdffîn.
En toutpays jesuis d'une
mesmenature; Mais je change de noms
en changeant defigure.
Maformefait mon estrej
&j'existesans corps.
On m'endonne pourtant
defoibles & deforts
Dont hors de moy les uns
en cerclese promenent Et les , autres en moy haut
-
(jf bas Je demenent.
Parmoy Jefit jadis quelque
amoureuxlarcin,
Etparmoy futsauvé jadis
quelque afjdffîn.
En toutpays jesuis d'une
mesmenature; Mais je change de noms
en changeant defigure.
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2914
p. 62-63
Autre Réponse à la Question du mois dernier. Par Mr P.
Début :
La tendresse est une impression delicate que fait sur un [...]
Mots clefs :
Tendresse, Amour
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texteReconnaissance textuelle : Autre Réponse à la Question du mois dernier. Par Mr P.
Autre Keponle a la Question
du mois dernier.
ParMr P.
La tendresse est une
impression delicate que
fait sur un coeur la dispositionqu'il
a à devenir
amoureux; elle devient
amour lorsqu'elle se détermine
sur un objet.
Quoyquunenfantn'ait
point de ces desirs
pressans
Qujse rendent maistres
dessens,
EtJOÏÎÎ des jjajjLons lesouverainempires
péja pourtant on connoist
qu'il afj?ire
A ce qui doitle dominer
: un jour:
yîinfi danssatendre jeunesse,
Amour n'estencor que
tendrejje:
Et tendresse eji l'enfance
del'amour.
,
du mois dernier.
ParMr P.
La tendresse est une
impression delicate que
fait sur un coeur la dispositionqu'il
a à devenir
amoureux; elle devient
amour lorsqu'elle se détermine
sur un objet.
Quoyquunenfantn'ait
point de ces desirs
pressans
Qujse rendent maistres
dessens,
EtJOÏÎÎ des jjajjLons lesouverainempires
péja pourtant on connoist
qu'il afj?ire
A ce qui doitle dominer
: un jour:
yîinfi danssatendre jeunesse,
Amour n'estencor que
tendrejje:
Et tendresse eji l'enfance
del'amour.
,
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Résumé : Autre Réponse à la Question du mois dernier. Par Mr P.
Le texte 'Autre Keponle a la Question du mois dernier' définit la tendresse comme une impression délicate précurseur de l'amour. Elle se transforme en amour lorsqu'elle se fixe sur un objet spécifique. Même les enfants montrent une tendance à aimer. La tendresse est ainsi perçue comme l'enfance de l'amour.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2915
p. 63-64
Questions nouvelles.
Début :
Qu'est-ce que le coeur a de commun avec l'esprit ? [...]
Mots clefs :
Amour, Esprit
2916
p. 64-68
CHANSON du Tabac.
Début :
D'où me vient cette sombre humeur ? [...]
Mots clefs :
Tabac, Chanson, Plaisirs, Temple
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texteReconnaissance textuelle : CHANSON du Tabac.
Un demande s'il y a
de la difference entre ce
qu'on appelle s-aimer, k
ce qu'on appelle Amour
propre.
On s'estdéjà plaint
plufleursfois que je donnois
des Chansons anciennes
: mais on s'est
plaint bien plusencore de
ce que j'avois interrompu
la fuite de mes Chan-
[ans de Caractere que j'avois
promises au Public,
& qu'on y chante tout
autrement
autrementque je ne les
ay composces., parce que
je ne les ay jamais fait
noter.Cette derniere conïïderation
l'emportecar
elle est aidée de 1 envie
que j'ay de les mettre à
,.couvert de l'oubly & de refi'ropiement.
CHANSON
du Tabac.
D'où me vient cette fàmbre
humeur ?
Pourquoy mesfoiblesyeux
craignent-ils la lumiere?
Pourquoy suis-jeacablé
jd'eunetrisse langueur? n'ay point ma,
Tabatiere!
Point de Tabac, helas !
plaisir,santé,
Raison
,
vivacité,
"Tout avec mon Tabac est
reflesurma Table.
.Amyjëcourable,
,Le tien est-il bon»
detestable;,
Ulestparfumé.
.Adejim
,
adesim
, a de
simple Tabacjesuis
accoustume.
Cet autreestplus agreable.
Ah!qu'il est aimable!
Ah ! quelle 'Voluptél
Dieu du Tabac que tes
Autels
Soient encenses par les
- mortels.
Qué du plus noir Petun
mille Pipesfumantes
Tefournirent d'encens.
jQue les Beautez les plus
charmantes
Se barboüillent de tes pre.
sens.
Quetes doyens enchifrenez
Chantentdu neZ
T-esplaisirsforcenez
Et , que pour te rendre propuce,
Ton Temple retentisse
Ueterniiements
Et de reniflements.
Ton Temple retentisse
D'eternuements
Et de reniflements.
de la difference entre ce
qu'on appelle s-aimer, k
ce qu'on appelle Amour
propre.
On s'estdéjà plaint
plufleursfois que je donnois
des Chansons anciennes
: mais on s'est
plaint bien plusencore de
ce que j'avois interrompu
la fuite de mes Chan-
[ans de Caractere que j'avois
promises au Public,
& qu'on y chante tout
autrement
autrementque je ne les
ay composces., parce que
je ne les ay jamais fait
noter.Cette derniere conïïderation
l'emportecar
elle est aidée de 1 envie
que j'ay de les mettre à
,.couvert de l'oubly & de refi'ropiement.
CHANSON
du Tabac.
D'où me vient cette fàmbre
humeur ?
Pourquoy mesfoiblesyeux
craignent-ils la lumiere?
Pourquoy suis-jeacablé
jd'eunetrisse langueur? n'ay point ma,
Tabatiere!
Point de Tabac, helas !
plaisir,santé,
Raison
,
vivacité,
"Tout avec mon Tabac est
reflesurma Table.
.Amyjëcourable,
,Le tien est-il bon»
detestable;,
Ulestparfumé.
.Adejim
,
adesim
, a de
simple Tabacjesuis
accoustume.
Cet autreestplus agreable.
Ah!qu'il est aimable!
Ah ! quelle 'Voluptél
Dieu du Tabac que tes
Autels
Soient encenses par les
- mortels.
Qué du plus noir Petun
mille Pipesfumantes
Tefournirent d'encens.
jQue les Beautez les plus
charmantes
Se barboüillent de tes pre.
sens.
Quetes doyens enchifrenez
Chantentdu neZ
T-esplaisirsforcenez
Et , que pour te rendre propuce,
Ton Temple retentisse
Ueterniiements
Et de reniflements.
Ton Temple retentisse
D'eternuements
Et de reniflements.
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Résumé : CHANSON du Tabac.
Le texte traite de deux sujets principaux : la distinction entre 's'aimer' et 'amour propre', et les plaintes concernant les chansons anciennes. Les lecteurs ont regretté l'interruption de la publication des 'Chansons de Caractère' et les modifications apportées aux chansons, car l'auteur ne les avait jamais fait noter. Cette préoccupation est motivée par le désir de l'auteur de préserver ces chansons de l'oubli et de les republier. Le texte inclut également une chanson intitulée 'Chanson du Tabac'. Le narrateur y exprime une humeur mélancolique et triste due à l'absence de sa tabatière et de tabac. Il décrit divers types de tabac, préférant un tabac simple et habituel. La chanson se conclut par une prière aux 'mortels' d'encenser les autels du 'Dieu du Tabac', imaginant un culte où les beautés charmantes se barbouillent de tabac et où les doyens enchifrenés chantent les plaisirs forcés, accompagnés d'éternuements et de reniflements résonnant dans le temple du tabac.
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2917
p. 69-72
Devises des Jettons de l'Année 1712.
Début :
TRESOR ROYAL. Des Cyclopes travaillant à un Bouclier. Arte atque [...]
Mots clefs :
Jetons, Devises, Trésor royal, Guerres, Hercule, Marine, Galères, Bâtiments, Parties casuelles
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texteReconnaissance textuelle : Devises des Jettons de l'Année 1712.
Devise des Jettons
de l'Année 1712.
TRESOR ROYAL;
Des Cyclopestravaillant
à un Bouclier.
Arte atque metallo.
PARTIES CASUELLES.
Daphné changée. en
Lauriers, f5 ces mots de
Virgile.
Mortalem eripuit
formam,
ORDINAIRE
des Guerres.
La Massuë d'Hercule.
Eadempost mille labores.
EXTRAORDINAIRE
des Guerres.
Hercule avec sa peau
de Lion f5 sa Àdajjuë ,
rnarctantàgrands pas.
Orbem pacare laborat.
marine.
JSftptunedansfonChar*
Bello pacique.
GALERES.
Meduse couchée dans
son antre au bord de la
mer.
Etiamtranquillevidetur.
BASTIMENTS.
Minerve tenant à la
main une éqúerre&quelques
instruments deJardinage.
Gravibus folatia curis.
1
Le sujetchoisi pourle
Jetton de Madame la
Dauphine est une CouronneferméedeDauphins,
&pour Devijc ces mots.
Magnus splendor maximaque
virtus.
ï Celle -cy n'est pas de udcadémie,
de l'Année 1712.
TRESOR ROYAL;
Des Cyclopestravaillant
à un Bouclier.
Arte atque metallo.
PARTIES CASUELLES.
Daphné changée. en
Lauriers, f5 ces mots de
Virgile.
Mortalem eripuit
formam,
ORDINAIRE
des Guerres.
La Massuë d'Hercule.
Eadempost mille labores.
EXTRAORDINAIRE
des Guerres.
Hercule avec sa peau
de Lion f5 sa Àdajjuë ,
rnarctantàgrands pas.
Orbem pacare laborat.
marine.
JSftptunedansfonChar*
Bello pacique.
GALERES.
Meduse couchée dans
son antre au bord de la
mer.
Etiamtranquillevidetur.
BASTIMENTS.
Minerve tenant à la
main une éqúerre&quelques
instruments deJardinage.
Gravibus folatia curis.
1
Le sujetchoisi pourle
Jetton de Madame la
Dauphine est une CouronneferméedeDauphins,
&pour Devijc ces mots.
Magnus splendor maximaque
virtus.
ï Celle -cy n'est pas de udcadémie,
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Résumé : Devises des Jettons de l'Année 1712.
En 1712, le Trésor Royal émit des jetons classés en catégories telles que 'Parties Casuelles', 'Ordinare des Guerres' et 'marine'. Les motifs incluent des Cyclopes, Daphné, Hercule, Méduse et Minerve. Les devises proviennent de la littérature classique, comme des vers de Virgile. Le jeton de Madame la Dauphine montre une couronne de dauphins avec la devise 'Magnus splendor maximaque virtus'.
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2918
p. 1-8
PIECE NOUVELLE par M. R. ÉTRENNES, en envoyant un Pigeon.
Début :
LE PIGEON. De vous dire bon jour, ce n'est grande merveille, [...]
Mots clefs :
Pigeon, Amour
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : PIECE NOUVELLE par M. R. ÉTRENNES, en envoyant un Pigeon.
PIECE NOUVELLE
parM.R.
E'TRENNES,
en envoyant un Pigeon.
LE PIGEON.
DE vous dire bon jour,
ce n'est grande merveille,
Un Perroquet vous en dîroit
autant,
Et ces bavards parlent à
tout venant;
Je fuis plus reservé, je parle
rarement,
C'est même tout bas
l'oreille,
Que je vous faismoncompliment.
Messager de l'amour,j'arrive
deCythere,
L'Amour du Char de sa
mere
M'a détaché ce matin,
Je me fixe chez vous, tendre,
fïdelle,sage,
et même aussipeu volage)
(Que (I favais encor mon
frein,
Les soupirs sont tout mon
langage,
Ecoutez sans courroux ces
muets entretiens,
De tous autres foupirs ne
souffrez point l'hommage,
Belle ** ** n'écoutez que
les miens,
Voussçaurez quelque jout
, que je suis un grand
Maître
Dans l'art de bequeter,
dattendrir un baiser; 1. Et ma délicatesse est sur
ce pointpeut-être,
, Un vray modelle à proposer.
EEnnpprreessssaannttcceesslelevvrreess[Lsi
vives, !
Que de douceur j'y vais
puiser;
Vos roses & vos lys ont.
des couleurs naïves
Qu'augmentent mes baiV
sers sans les pouvoir 'i user,
Pour vous donner du frais,
mes doudx 'baatteîmlenes s j
feront auprès de vousl'ofsice
des Zephirs,
Et souvent ce feront à vos
tendresplaisirs
Desapplaudissemens fidelles,
Courrier leger, cheminant
par les airs,
En cette qualité comment
vous servirai-je,
Onsçait que mes pareils
en cent climats divers,
De la Poste ont le Privilege,
Ils portentàleur col Lettres
& Billets doux,
Et pour en rapporter les
réponses secrettes
Ils vôlent par-dessus les
têtes des jaloux ;
Mais de pareils emplois,
de l'humeur dont
vous êtes,
M'occuperont fort peu
pour vous:
Voicy les Hymnes, les
Cantiques,
Qu'en l'honneur de l'Amour,
fit un de ses
sujets :
On vante de ce Dieu le
pouvoir & les traits;
Vouslirez sans rougir dans
ses Panegyriques,
tes éloges de vos attraits.
Peut-êrre qu'apresent Venus
sur sa toillette
Trouve un bijou demoins,
L'Amour est le filouy mo
j'ai prêté mes soins, ;
Venus fera fort inquiette,
Si le vol n'est pointfaitpar
quelqu'autre Psiché,
Et
si
cette beauté, qui doit
être parfaite,
Par lauteur du larcin n'a
point le coeur touché;
Vous seule en avez connoissance,
Ne m'en pourriez-vous pas
dire un mot aujourd'hui,
Faites-m'en la confidence,
Je n'en parlerai qu'à luyv
parM.R.
E'TRENNES,
en envoyant un Pigeon.
LE PIGEON.
DE vous dire bon jour,
ce n'est grande merveille,
Un Perroquet vous en dîroit
autant,
Et ces bavards parlent à
tout venant;
Je fuis plus reservé, je parle
rarement,
C'est même tout bas
l'oreille,
Que je vous faismoncompliment.
Messager de l'amour,j'arrive
deCythere,
L'Amour du Char de sa
mere
M'a détaché ce matin,
Je me fixe chez vous, tendre,
fïdelle,sage,
et même aussipeu volage)
(Que (I favais encor mon
frein,
Les soupirs sont tout mon
langage,
Ecoutez sans courroux ces
muets entretiens,
De tous autres foupirs ne
souffrez point l'hommage,
Belle ** ** n'écoutez que
les miens,
Voussçaurez quelque jout
, que je suis un grand
Maître
Dans l'art de bequeter,
dattendrir un baiser; 1. Et ma délicatesse est sur
ce pointpeut-être,
, Un vray modelle à proposer.
EEnnpprreessssaannttcceesslelevvrreess[Lsi
vives, !
Que de douceur j'y vais
puiser;
Vos roses & vos lys ont.
des couleurs naïves
Qu'augmentent mes baiV
sers sans les pouvoir 'i user,
Pour vous donner du frais,
mes doudx 'baatteîmlenes s j
feront auprès de vousl'ofsice
des Zephirs,
Et souvent ce feront à vos
tendresplaisirs
Desapplaudissemens fidelles,
Courrier leger, cheminant
par les airs,
En cette qualité comment
vous servirai-je,
Onsçait que mes pareils
en cent climats divers,
De la Poste ont le Privilege,
Ils portentàleur col Lettres
& Billets doux,
Et pour en rapporter les
réponses secrettes
Ils vôlent par-dessus les
têtes des jaloux ;
Mais de pareils emplois,
de l'humeur dont
vous êtes,
M'occuperont fort peu
pour vous:
Voicy les Hymnes, les
Cantiques,
Qu'en l'honneur de l'Amour,
fit un de ses
sujets :
On vante de ce Dieu le
pouvoir & les traits;
Vouslirez sans rougir dans
ses Panegyriques,
tes éloges de vos attraits.
Peut-êrre qu'apresent Venus
sur sa toillette
Trouve un bijou demoins,
L'Amour est le filouy mo
j'ai prêté mes soins, ;
Venus fera fort inquiette,
Si le vol n'est pointfaitpar
quelqu'autre Psiché,
Et
si
cette beauté, qui doit
être parfaite,
Par lauteur du larcin n'a
point le coeur touché;
Vous seule en avez connoissance,
Ne m'en pourriez-vous pas
dire un mot aujourd'hui,
Faites-m'en la confidence,
Je n'en parlerai qu'à luyv
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Résumé : PIECE NOUVELLE par M. R. ÉTRENNES, en envoyant un Pigeon.
Dans la pièce 'PIECE NOUVELLE' de M.R., un pigeon messager adresse un compliment à une personne aimée. Contrairement aux perroquets bavards, le pigeon parle rarement et de manière réservée. Il se présente comme messager de l'amour, envoyé par l'Amour lui-même depuis Cythère. Le pigeon exprime son désir de se fixer auprès de la personne aimée, tout en reconnaissant sa nature volage. Il vante ses compétences dans l'art des baisers délicats et tendres, les comparant aux doux zéphyrs et aux applaudissements fidèles aux plaisirs tendres. Le pigeon mentionne également son rôle de courrier léger, capable de porter des lettres et des billets doux à travers divers climats, même au-dessus des têtes des jaloux. Cependant, il préfère se consacrer à des tâches plus nobles, comme chanter les hymnes et les cantiques en l'honneur de l'amour. Il fait référence à un bijou volé par l'Amour, peut-être par Psyché, et demande à la personne aimée si son cœur a été touché par l'auteur du larcin, promettant de garder cette confidence secrète.
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2919
p. 8-20
AUTRE PIECE nouvelle, à l'imitation d'Ausomne. L'AMOUR PUNI.
Début :
Loin de ces prisons redoutables, [...]
Mots clefs :
Amour, Pleurs, Vénus, Dieux, Myrthe, Amant
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : AUTRE PIECE nouvelle, à l'imitation d'Ausomne. L'AMOUR PUNI.
Balzac dit qu'il y a
une figure de la piece
suivante dans une TabledeJaspeà
Naples,
où les femmes lapident
l'Amour avec desRoses.
AUTREPIECE
nouvelle,
L'AMOUR PUNI.
Loin de ces prisons
redoutables,
OùPluton aux ombres
coupables
Fait sentir son juste
courroux; Ilestdans les Enfers des
azyles plus doux.
Là des Myrrhes tousus
forment de verds
om brages,
Qjii n'ont riendes horreurs
de l'éternelle
nuitj
Des ruisseaux y coulent
f"::ns bruit,
Des Pavotslanguissans
couronnent leurs rivages
, On voit parmi les fleurs
qui parent ce séjour,
Hyacinthe & Narcisse,
&C tant d'autres
encore,
Quimortels autrefois
de l'Empire d'amour
Ont paffé fous les Loix
de flore. -
Dans les sombres dé",
tours de ces paisibles
lieux
Plusieurs Amans, dont
la memoire
Doit vivre à jamaisdans
l'Histoire,
S'occupent encor de
leurs feux;
L'ambitieuse imprudente,
Qui voulut voirJupiter
Armé de la foudre tonnallte)
Rappelle ce plaisir qui -
luicoûta si cher,
Et la Maîtresse de Ce-,
phale,
Soupirant pour ce vainqueur,
Cherit la flechefatale
Dont il lui perça le
coeur,
Hero d'une main tremblante,
Tient la lampe étincelante,
Qui lui servit seulement
A voir périr son amant.
Ariane rou le en colere
Ce fil triste instrument
d'un perfideattentat,
Tropmalheureuse, her.
las! d'avoir trahi
r son Pere -
Pour n'obliger qu'un
îngrat.
-,.. Phedre,chancelante §C
confuse,
Baigne, mais trop tard
de ses pleurs,
L'écritoù sa main ac- cuse
Ses criminelles ardeurs.
Moins coupables cent
1 fois,& plus à plaindre
qu'elle,
Et Didon & ThiLbé
vont sefrapper le rein;
D'un perfide ennemi,
l'une a le fer en main,
L'autre celui d'un amat
trop fidelle.
L'Amour, de leurs douleurs,
voulut être
témoin,
Decouvrir son carquois
il avoit pris le soin,
Les Arbres d'unboccage,
L'épaisseur d'unnuage
Adoucirent en vain 1eclat
de son flalubeau,
On reconnut bientôt
cet ennemi nouveau,
Déjà la troupe rebelle
Lui préparoit des Tourmens
inhumains;
L'Amour tout fatigué,
ne bat plus que
d'une aîle,
[1 se soutient à peine, il
tombe entre leurs
mains.
Amour, pour desarmer
les Juges implacables,
C'est vai nement que tu
verses des pleurs1
Onenchaînetes ma-ins,
qui portoient dans
les coeurs
Des coups inévitables;
Attachésurun Myrthe,
en proye à leurs
fureurs,
Tu vas de mille morts
éprouver les horreurs,
Leurs clameurs menaçantes
Ont étouffé tes plaintes
languissantes,
L'une vient t'effrayer
avec le fer sanglant,
Qui
Qui finit de ses jours le
déplorable reste,
L'autre avec le débris
encor étincelant
Du bucher de sa mort,
théâtre trop funeste,
De ses pleurs endurcis,
par le pouvoir des
Dieux,
Myrrha fait contre toy
de redoutables armes,
Leur poids va t'accabler,
ses remords,
lès allarmes
Ne puniront que toy de
son crime odieux.
L'Amour attire sa Mere
Par ses pleurs & par ses
cris,
Vient-elle à son secours?
non Venus en colere
Vient augmenter les
tourmens de son fils.
Je n'ai que trop souffert
de cet audacieux,
Dit-elle, qu'à son tour
il éprouve ma rage,
Des filets de Vulcain,
des ris malins des
Dieux
Jenai pas oubliel'outrage,
C'est Venus en courroux,
qui menace, tremblez
Sa main s'arme aussitôt
d'un long bouquet
de Roses,
De leurs boutons à peine
éclofes,
Le fang couloit dé-ja
fous ses coups redoublez,
Arrêtez Deesse irritée,
S'écrie avec transport
laTroupeépouventée,
Lorsque nous respirions
le jour
Le fort fit nos malheurs
ce ne fut pas l'Amour.
une figure de la piece
suivante dans une TabledeJaspeà
Naples,
où les femmes lapident
l'Amour avec desRoses.
AUTREPIECE
nouvelle,
L'AMOUR PUNI.
Loin de ces prisons
redoutables,
OùPluton aux ombres
coupables
Fait sentir son juste
courroux; Ilestdans les Enfers des
azyles plus doux.
Là des Myrrhes tousus
forment de verds
om brages,
Qjii n'ont riendes horreurs
de l'éternelle
nuitj
Des ruisseaux y coulent
f"::ns bruit,
Des Pavotslanguissans
couronnent leurs rivages
, On voit parmi les fleurs
qui parent ce séjour,
Hyacinthe & Narcisse,
&C tant d'autres
encore,
Quimortels autrefois
de l'Empire d'amour
Ont paffé fous les Loix
de flore. -
Dans les sombres dé",
tours de ces paisibles
lieux
Plusieurs Amans, dont
la memoire
Doit vivre à jamaisdans
l'Histoire,
S'occupent encor de
leurs feux;
L'ambitieuse imprudente,
Qui voulut voirJupiter
Armé de la foudre tonnallte)
Rappelle ce plaisir qui -
luicoûta si cher,
Et la Maîtresse de Ce-,
phale,
Soupirant pour ce vainqueur,
Cherit la flechefatale
Dont il lui perça le
coeur,
Hero d'une main tremblante,
Tient la lampe étincelante,
Qui lui servit seulement
A voir périr son amant.
Ariane rou le en colere
Ce fil triste instrument
d'un perfideattentat,
Tropmalheureuse, her.
las! d'avoir trahi
r son Pere -
Pour n'obliger qu'un
îngrat.
-,.. Phedre,chancelante §C
confuse,
Baigne, mais trop tard
de ses pleurs,
L'écritoù sa main ac- cuse
Ses criminelles ardeurs.
Moins coupables cent
1 fois,& plus à plaindre
qu'elle,
Et Didon & ThiLbé
vont sefrapper le rein;
D'un perfide ennemi,
l'une a le fer en main,
L'autre celui d'un amat
trop fidelle.
L'Amour, de leurs douleurs,
voulut être
témoin,
Decouvrir son carquois
il avoit pris le soin,
Les Arbres d'unboccage,
L'épaisseur d'unnuage
Adoucirent en vain 1eclat
de son flalubeau,
On reconnut bientôt
cet ennemi nouveau,
Déjà la troupe rebelle
Lui préparoit des Tourmens
inhumains;
L'Amour tout fatigué,
ne bat plus que
d'une aîle,
[1 se soutient à peine, il
tombe entre leurs
mains.
Amour, pour desarmer
les Juges implacables,
C'est vai nement que tu
verses des pleurs1
Onenchaînetes ma-ins,
qui portoient dans
les coeurs
Des coups inévitables;
Attachésurun Myrthe,
en proye à leurs
fureurs,
Tu vas de mille morts
éprouver les horreurs,
Leurs clameurs menaçantes
Ont étouffé tes plaintes
languissantes,
L'une vient t'effrayer
avec le fer sanglant,
Qui
Qui finit de ses jours le
déplorable reste,
L'autre avec le débris
encor étincelant
Du bucher de sa mort,
théâtre trop funeste,
De ses pleurs endurcis,
par le pouvoir des
Dieux,
Myrrha fait contre toy
de redoutables armes,
Leur poids va t'accabler,
ses remords,
lès allarmes
Ne puniront que toy de
son crime odieux.
L'Amour attire sa Mere
Par ses pleurs & par ses
cris,
Vient-elle à son secours?
non Venus en colere
Vient augmenter les
tourmens de son fils.
Je n'ai que trop souffert
de cet audacieux,
Dit-elle, qu'à son tour
il éprouve ma rage,
Des filets de Vulcain,
des ris malins des
Dieux
Jenai pas oubliel'outrage,
C'est Venus en courroux,
qui menace, tremblez
Sa main s'arme aussitôt
d'un long bouquet
de Roses,
De leurs boutons à peine
éclofes,
Le fang couloit dé-ja
fous ses coups redoublez,
Arrêtez Deesse irritée,
S'écrie avec transport
laTroupeépouventée,
Lorsque nous respirions
le jour
Le fort fit nos malheurs
ce ne fut pas l'Amour.
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Résumé : AUTRE PIECE nouvelle, à l'imitation d'Ausomne. L'AMOUR PUNI.
Le texte décrit diverses scènes et personnages liés à l'amour et à ses conséquences. À Naples, une figure de pièce montre des femmes lapidant l'Amour avec des roses. Une autre pièce, 'L'Amour Puni', est également mentionnée. Les Enfers sont explorés, avec des lieux paisibles où coulent des ruisseaux et poussent des fleurs comme l'hyacinthe et le narcisse, symbolisant les amants morts par amour. Des amants célèbres sont évoqués, tels que celle qui voulut voir Jupiter armé de la foudre, la maîtresse de Céphale, Héro, Ariane, Phèdre, Didon et Thybé. Ces personnages sont décrits dans des situations de douleur et de regret liées à leurs amours tragiques. L'Amour, fatigué et blessé, est capturé et enchaîné par ces amants vengeurs. Venus, la mère de l'Amour, refuse de le secourir et décide de le punir à son tour avec un bouquet de roses. La troupe épouvantée implore Venus d'arrêter, affirmant que leurs malheurs étaient dus à la force et non à l'Amour.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2920
p. 20-33
PAR Mr. V. A Mr. DE** Qui lui avoit envoyé un Remede pour la Fiévre.
Début :
Plus ne m'enquiers de quelle drogue avez [...]
Mots clefs :
Fièvre, Dieu, Déesse, Santé, Yeux, Remède, Drogue
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : PAR Mr. V. A Mr. DE** Qui lui avoit envoyé un Remede pour la Fiévre.
PAR Mr.V.AMr.DE**
Qui lui avoit envoyé un Remede
pour la Fièvre. P Lus ne m'enquiers de
quelle drogue avez
Formé ce bol, par qui feroient
bravez
Bien plus de maux, plus
de pestes encore,
Que parmi nous n'en apporta.
Pandore.
Nul mal ne tient contre
ce bol divin,
J'envoys enmoy la vertu
confirmée
Contre une Fiévre en mon
sang allumée,
Du Kinkina le secours.
étoit vain,
Point n'en étoit la fureur
allentie,
Vous dites:Parts, & lav
voila partie.
Mais à la fin le voïle: efl;
arraché,
Ainsi que vous, je sçai ce
qui compose
Ce bol, en qui tant de
force est enclose,
Pour un Poëte il n'est rien
de caché,
Lors qu'Apollon nôtre esprit
a touché, <
Comme les Dieux nous
voyons toute chose.
Que nous voulions penetrer
aux Enfers,
Tous leurs secrets à nos
- yeux font offerts,
Nous y voyons jufqui
l'ardeur farouche
Que pour sa femme a Pluton
dans sa couche;
s'il faut percer les mysteres
des Cieux,
Là, nous allons manger
avec les Dieux
,- Dans leur Conseil nous.
sommes reçus même,
Nous y voyons Jupin ce
Dieu suprême,
Pour cent Amours furtifs
se travailler,
Et son épouse après luy
criailler.
Dans son Palais, dans ses,
grotes profondes
Neptune en vain préreU-f
droit se cacher,
Tout au travers de l'abyme
des Ondes
Nos yeux perçans iroient
là le chercher.
Nous discernons les essences
premieres,
Rien, en un mot-, n'évite
nos lumieres,
Aviez-vouscrûpouvoir les
éviter
Adonc,afin quen'en puiffiez
douter
N'est-il pas vray que ce
bol salutaire
Par qui tout maux font
gueris ences lieux
N'est feulement qu'un magique
giquemystere
Qui de leur Ciel fait descendre
les Dieux,
Et les contraint de venir
en personne
Suivre la loy que vôtre bol
leur donne?
Carje l'ay veu clairement
de mes yeux,
Et ne suis point trop simple,
trop credule, Lorsque je pris ce philtre
merveilleux
Sur le sommet de ce puis
fant globule
Je vis s'asseoir la Deesse
Santé
Au teint vermeil, à ferme
corpulence,
A la dent
blanche, àl'oeil
plein de gayté, ':
Et telle enfin qu'au siécle
d'innocence
Toûjours les Dieux l'accordoient
aux humains, J
Ou telle encor que leurs
benignes mains
4 La font souvent dans le
siécle où noussommes,
, Briller au front de quel
ques bonnes gens,
Qui malgré l'air corrompu
denostemps
Ont le coeurpur commeles
premiers hommes,
sencens Abbez, Chanoines,
& Prieurs,
Gens indulgens pour leur
propre molesse,
Et contre autrui si severes
crieurs.
Mais revenons à la faine
Deesse,
Bacchus, l'Amour, les ris,
les enjouëmens
Sommeil aisé,confiance
-
en les forces,
Desirspuissants, delicates
amorces,
Tout en un mot ce que de
Dieux charmans
Compte l'Olimpe, étoient
lors à (a suite.
Ce n'estle tout; je vis fous
saconduite,
Et j'en frémis encore de
respect,
Je vis ces Dieux sur moy
fondre avec elle,
Je crus alors qu'une guerre
cruelle
S'alloit sur moy former à
son aspect,
Mais non,rienmoins,la redoutable
Fièvre
Fuit sans combatcomme
un timide Liévre
Fuit à rafpett du vîte Lévrier.
Apres cela la Deesse ravie
Marque à chacun des
Dieux qui l'ont suivie
Le Logement qu'il doit
s'approprier.
Bacchus daborddemon
Palais s'empare,
Pour poste Amour mon
coeur s'en va choisir,
Les enjouëmens mon ame
vont saisir,
Le doux sommeil aussitôt
se prepare
A se loger dans mes yeux
languissans,
Non pour toujours,convention
fut faite
Que du Soleil chaque
courie parfaite
Mise en trois parts, les pavots
ravissans
En auroient une, où serains
Se tranquilles
Mes yeux pour eux feroient
de {ûrs azy les,
Quedececours,pendant
les autres parts,
Mes yeux pourroienc,dans
leur mince irrutture,
Loger des Cieux,de toute
la nature
La vive image, & celle
des beaux arts,
Et pour Iris mille amoureux
regards.
La confiance ou l'abus de
ces forces
Courent remplir l'imagination
Jolis desirs , , delicates amorces
Prennent aussimême habitation
Puis d'autres Die)ux dont
ne fais mention
Selon leur rang à leur devoir
se rendent
Et la fanté de qui tous ils
dépendent
Ne voulut point prendre
un poste arrête,
Mais se logea dans toute
la Cité.
Ains, grace à vous, je me
vois en santé,
Mieux que ne fut oncques
le fort Hercule.
J'ai toutefois là-dessus un
scrupule,
Dont besoin est que vous
rnéclaircissiez.
Je craindrois fort que par
hazard n'eussîez
Fait -un mécompte a l'égard
de mon âge,
Et qu'enfaisant vôtre pa-
,
¿te enchanteur
Vous ne m'eussiez invoqué
par malheur
Quelque santé trop jeune
- & trop peu sage,
J'ai sur le front trente-sept
ans au mOlns-)
Or, si m'aviez, par vos
tragiques foins,
Toutde nouveau fait couler
dans les veines
Le même fang & les me.
mes esprits,
Qui m'arumoient à vingt.
ans, que de peines
J'aurois encor sous le joug,
de Cypris!
Qui lui avoit envoyé un Remede
pour la Fièvre. P Lus ne m'enquiers de
quelle drogue avez
Formé ce bol, par qui feroient
bravez
Bien plus de maux, plus
de pestes encore,
Que parmi nous n'en apporta.
Pandore.
Nul mal ne tient contre
ce bol divin,
J'envoys enmoy la vertu
confirmée
Contre une Fiévre en mon
sang allumée,
Du Kinkina le secours.
étoit vain,
Point n'en étoit la fureur
allentie,
Vous dites:Parts, & lav
voila partie.
Mais à la fin le voïle: efl;
arraché,
Ainsi que vous, je sçai ce
qui compose
Ce bol, en qui tant de
force est enclose,
Pour un Poëte il n'est rien
de caché,
Lors qu'Apollon nôtre esprit
a touché, <
Comme les Dieux nous
voyons toute chose.
Que nous voulions penetrer
aux Enfers,
Tous leurs secrets à nos
- yeux font offerts,
Nous y voyons jufqui
l'ardeur farouche
Que pour sa femme a Pluton
dans sa couche;
s'il faut percer les mysteres
des Cieux,
Là, nous allons manger
avec les Dieux
,- Dans leur Conseil nous.
sommes reçus même,
Nous y voyons Jupin ce
Dieu suprême,
Pour cent Amours furtifs
se travailler,
Et son épouse après luy
criailler.
Dans son Palais, dans ses,
grotes profondes
Neptune en vain préreU-f
droit se cacher,
Tout au travers de l'abyme
des Ondes
Nos yeux perçans iroient
là le chercher.
Nous discernons les essences
premieres,
Rien, en un mot-, n'évite
nos lumieres,
Aviez-vouscrûpouvoir les
éviter
Adonc,afin quen'en puiffiez
douter
N'est-il pas vray que ce
bol salutaire
Par qui tout maux font
gueris ences lieux
N'est feulement qu'un magique
giquemystere
Qui de leur Ciel fait descendre
les Dieux,
Et les contraint de venir
en personne
Suivre la loy que vôtre bol
leur donne?
Carje l'ay veu clairement
de mes yeux,
Et ne suis point trop simple,
trop credule, Lorsque je pris ce philtre
merveilleux
Sur le sommet de ce puis
fant globule
Je vis s'asseoir la Deesse
Santé
Au teint vermeil, à ferme
corpulence,
A la dent
blanche, àl'oeil
plein de gayté, ':
Et telle enfin qu'au siécle
d'innocence
Toûjours les Dieux l'accordoient
aux humains, J
Ou telle encor que leurs
benignes mains
4 La font souvent dans le
siécle où noussommes,
, Briller au front de quel
ques bonnes gens,
Qui malgré l'air corrompu
denostemps
Ont le coeurpur commeles
premiers hommes,
sencens Abbez, Chanoines,
& Prieurs,
Gens indulgens pour leur
propre molesse,
Et contre autrui si severes
crieurs.
Mais revenons à la faine
Deesse,
Bacchus, l'Amour, les ris,
les enjouëmens
Sommeil aisé,confiance
-
en les forces,
Desirspuissants, delicates
amorces,
Tout en un mot ce que de
Dieux charmans
Compte l'Olimpe, étoient
lors à (a suite.
Ce n'estle tout; je vis fous
saconduite,
Et j'en frémis encore de
respect,
Je vis ces Dieux sur moy
fondre avec elle,
Je crus alors qu'une guerre
cruelle
S'alloit sur moy former à
son aspect,
Mais non,rienmoins,la redoutable
Fièvre
Fuit sans combatcomme
un timide Liévre
Fuit à rafpett du vîte Lévrier.
Apres cela la Deesse ravie
Marque à chacun des
Dieux qui l'ont suivie
Le Logement qu'il doit
s'approprier.
Bacchus daborddemon
Palais s'empare,
Pour poste Amour mon
coeur s'en va choisir,
Les enjouëmens mon ame
vont saisir,
Le doux sommeil aussitôt
se prepare
A se loger dans mes yeux
languissans,
Non pour toujours,convention
fut faite
Que du Soleil chaque
courie parfaite
Mise en trois parts, les pavots
ravissans
En auroient une, où serains
Se tranquilles
Mes yeux pour eux feroient
de {ûrs azy les,
Quedececours,pendant
les autres parts,
Mes yeux pourroienc,dans
leur mince irrutture,
Loger des Cieux,de toute
la nature
La vive image, & celle
des beaux arts,
Et pour Iris mille amoureux
regards.
La confiance ou l'abus de
ces forces
Courent remplir l'imagination
Jolis desirs , , delicates amorces
Prennent aussimême habitation
Puis d'autres Die)ux dont
ne fais mention
Selon leur rang à leur devoir
se rendent
Et la fanté de qui tous ils
dépendent
Ne voulut point prendre
un poste arrête,
Mais se logea dans toute
la Cité.
Ains, grace à vous, je me
vois en santé,
Mieux que ne fut oncques
le fort Hercule.
J'ai toutefois là-dessus un
scrupule,
Dont besoin est que vous
rnéclaircissiez.
Je craindrois fort que par
hazard n'eussîez
Fait -un mécompte a l'égard
de mon âge,
Et qu'enfaisant vôtre pa-
,
¿te enchanteur
Vous ne m'eussiez invoqué
par malheur
Quelque santé trop jeune
- & trop peu sage,
J'ai sur le front trente-sept
ans au mOlns-)
Or, si m'aviez, par vos
tragiques foins,
Toutde nouveau fait couler
dans les veines
Le même fang & les me.
mes esprits,
Qui m'arumoient à vingt.
ans, que de peines
J'aurois encor sous le joug,
de Cypris!
Fermer
Résumé : PAR Mr. V. A Mr. DE** Qui lui avoit envoyé un Remede pour la Fiévre.
Le texte relate une conversation entre deux individus au sujet d'un remède contre la fièvre. Le premier interlocuteur, après avoir pris ce remède, le décrit comme ayant des propriétés divines et mystérieuses. Il raconte une vision où la déesse Santé apparaît, accompagnée de divers dieux tels que Bacchus, l'Amour et le Sommeil. Chacun de ces dieux occupe une place spécifique dans son corps, apportant santé et bien-être. Le narrateur voit la fièvre s'enfuir comme un lièvre effrayé. Il exprime ensuite un doute sur son âge, craignant que le remède ne lui ait redonné la santé et la vigueur de sa jeunesse, ce qui pourrait entraîner des désirs et des peines amoureuses. Il mentionne avoir trente-sept ans et s'inquiète des conséquences possibles de ce remède.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
2921
p. 34-47
ODE NOUVELLE à Monsieur de M.
Début :
O ! Muse, en ces momens, où libre en cette table, [...]
Mots clefs :
Muse, Peine, Héros, Esprit, Raison, Dieux, Cieux
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ODE NOUVELLE à Monsieur de M.
ODENOUVELLE
à Monsieurde M. O !Muse, en ces
momens,
où libre en
cette table,
J'y voy mes airs suivis de
ce bruit favorable,,
Qui me rend aujourd'huy
le plus fier des. humains
,
Viens,toi-même, & metsmoi
la Lyre entre les
mains,
Que mes doigts en tirant
le son le plus aimable,
De tes pompeux accords, de tes accens divins
Rende l'usage à nos sestins.
*
Commençons; je connois
à l'ardeur quim'inspire
Que Pollymnie est en ces
lieux:
Oüi, je ce reconnois,&
chacun dans ses yeux
Avec transport me laisse
Ce que peuvent sur nous
* C'ctoiclacourume chezles Anciens
de chanter aprèsles grandsrepas.
- Cytharâ crinitus Iota:
Personat auratâ.
Virg.Hom.dansl'Iliade&l'Odyr.,
tes sons harmonieux,
Mais n'entreprenons point
de dire
Les exploits des Heros, la
naissance des Dieux:
Comment d'un seul regard
ébranlant son Empire
Jupiter fait trembler & la
terre & les Cieux;
Ce qui forme les vents, ce
qui fait le tonnere,
Comment chaque lasson a
partagé la terre,
Ce retour si confiant &
des nuits & desjours
Entre tant. de [ujets sublimes,
Que toy seul aujourdhuy
sois l'objet de nos rimes;
Chantonsla gloire deton.
cours.
Où fuis-je? & dans cette
carriere *
Doù je vois. s'élever fous
les pieds des chevaux
Cette épaisse & noble
poussiere
Dontse viennent couvrir
mille jeunes rivaux,
Quel mortel ** assis les
couronne?
Cette foule qui l'environne
* Jeux Olimpiques.
-** Pindare.
De sa voix leule attend le
prix de sestravaux.
Sur quel ton monte-t-il sa
lyre?
Et comment pourrai
-
je
décrire
Ses ambitieuses chan[onst
L'air s'ouvre devant luy de
l'un à l'autrePôle,
Comme un Cygne écla,
tant loin de nous il
s'envole,
Et la hauteur du Ciel est
celle de Tes fons.
Mufe, avec tant d'efforts
à peine turelpires,
Mais, aimable Sapho, je
t'entends, tu soupires,
~Tucedesàl'amour quiposfede
tes sens.
Bien Ppluisnddouacermee,nt que- ru fais que la raison s'é-
1 gare,
Bacchus nous ranime, &
pour plaire
Il prend cette lyre legere
Qu'Anacreontouche pour
luy,
A sa voix le plaisir se répand
surla
terre,
Et partout il livre la guerre
Aux soins, à la peine, à
l'ennui.
De ses sons le galantHorace
Parant sesaccords avec
grace,
- Aux bords les plus fleuris
va dérober le rhim,
Plus diligentque n'etf une
abeille au matin.
Que loüerai-je le plus,ou
sa cadence juste,
Ou de ses vers aisezle tour
ingenieux?
Par sa main l'immortel
Auguste
Boit le même nectar qu'-
Hebé
Hebé dispense aux
Dieux:
Mais sa lyre avec luy s'enferme
fous sa tombe;
En vain, sans qu'un beau
feu daigne au moins
l'éclairer,
Ronsard chez nos ayeux
cherche à la retirer:
Sous ses vains efforts il
succombe,
Et couvert du mépris plus
cruel que l'oubli,
Sous son obscure audace
il reste enseveli.
Mais l'ordre des arts pour
nouschange,
Lordre des temps enfin
& s'explique ôc s'arrange,
Et commençant l'éclat
du.
Parnasse François,
Nous donne de Malherbe
ôc l'oreille, & la
1.
voix.
Quels accords épurez
quels nombres pleins
de charmes,
Soit que,cos'manimbanat tausX,),
Il suive au milieu des aIJf'
larmes J"
Un Roy qui soumet tout
à l'effort de son bras;
Soit que triomphant de
l'envie,
Dans la paix des plaisirs
suivie
Il peigne ce Héros le front
orné de fleurs,
Et que luy faisantplaindre
uneamoureuse
peine
Il touche la Nymphe de
Seine
De fès incurables douleurs.
*
C'en est fait
,
& le Ciel
acheve;
De-ces Maîtres fameux
* Vers imitez de Malherbe.
je vois un jeune Eleve*
Qui fixe de nos airs &c
l'éclat &le son:
Espritjuste, esprit vrai,
aue sa force admirable
!
Du Pinde & du Lycée a
fait le nourisson,
Et qui nereconnoît pour:,
beauté veritable '?
Que celle qui veut bien
avoüer la raison.
Muse, joüis dans luy du
comble de la gloire;
Ce mortel si content au*
temple de Memoire 11
* M. dela Mothe.
Avec pompe en ce jour
à nos yeux est conduit;
Unimmortel éclat le
suit,
Il obtient à son gré cet
honneur qu'il desire;
Ah ! qu'on ouvre ce tempIe,
& que chacun
admire
Ces Héros que l'esprit y
rassemble à nos yeux:
* * * entr'eux place sa
lyre
Plus brillante en ces lieux
où le mérite aspire,
Que celled'Arion, qui
brille au haut des
Cieux.
M***
?
Estimateur aimable
Du mérite de nos écrits,
Qui prendroit bien des
tiens le tour inimitable,
Seroit sûr d'emporter le
prix.
Par toy déja deux fois admis
dans le mystere
De tes ouvrages si brillans,
J'ai vu pour les beaux arts
ton goût hereditaire,
Un naturel aisé, les plus
rares talens.
J'ai vû que, ta muse facile
Sur le Pinde avec grace
affermissant tes pas,
Tu ferois sans peine Virgile,
Si tu n)étois pas né du rang
de Mecoenas.
à Monsieurde M. O !Muse, en ces
momens,
où libre en
cette table,
J'y voy mes airs suivis de
ce bruit favorable,,
Qui me rend aujourd'huy
le plus fier des. humains
,
Viens,toi-même, & metsmoi
la Lyre entre les
mains,
Que mes doigts en tirant
le son le plus aimable,
De tes pompeux accords, de tes accens divins
Rende l'usage à nos sestins.
*
Commençons; je connois
à l'ardeur quim'inspire
Que Pollymnie est en ces
lieux:
Oüi, je ce reconnois,&
chacun dans ses yeux
Avec transport me laisse
Ce que peuvent sur nous
* C'ctoiclacourume chezles Anciens
de chanter aprèsles grandsrepas.
- Cytharâ crinitus Iota:
Personat auratâ.
Virg.Hom.dansl'Iliade&l'Odyr.,
tes sons harmonieux,
Mais n'entreprenons point
de dire
Les exploits des Heros, la
naissance des Dieux:
Comment d'un seul regard
ébranlant son Empire
Jupiter fait trembler & la
terre & les Cieux;
Ce qui forme les vents, ce
qui fait le tonnere,
Comment chaque lasson a
partagé la terre,
Ce retour si confiant &
des nuits & desjours
Entre tant. de [ujets sublimes,
Que toy seul aujourdhuy
sois l'objet de nos rimes;
Chantonsla gloire deton.
cours.
Où fuis-je? & dans cette
carriere *
Doù je vois. s'élever fous
les pieds des chevaux
Cette épaisse & noble
poussiere
Dontse viennent couvrir
mille jeunes rivaux,
Quel mortel ** assis les
couronne?
Cette foule qui l'environne
* Jeux Olimpiques.
-** Pindare.
De sa voix leule attend le
prix de sestravaux.
Sur quel ton monte-t-il sa
lyre?
Et comment pourrai
-
je
décrire
Ses ambitieuses chan[onst
L'air s'ouvre devant luy de
l'un à l'autrePôle,
Comme un Cygne écla,
tant loin de nous il
s'envole,
Et la hauteur du Ciel est
celle de Tes fons.
Mufe, avec tant d'efforts
à peine turelpires,
Mais, aimable Sapho, je
t'entends, tu soupires,
~Tucedesàl'amour quiposfede
tes sens.
Bien Ppluisnddouacermee,nt que- ru fais que la raison s'é-
1 gare,
Bacchus nous ranime, &
pour plaire
Il prend cette lyre legere
Qu'Anacreontouche pour
luy,
A sa voix le plaisir se répand
surla
terre,
Et partout il livre la guerre
Aux soins, à la peine, à
l'ennui.
De ses sons le galantHorace
Parant sesaccords avec
grace,
- Aux bords les plus fleuris
va dérober le rhim,
Plus diligentque n'etf une
abeille au matin.
Que loüerai-je le plus,ou
sa cadence juste,
Ou de ses vers aisezle tour
ingenieux?
Par sa main l'immortel
Auguste
Boit le même nectar qu'-
Hebé
Hebé dispense aux
Dieux:
Mais sa lyre avec luy s'enferme
fous sa tombe;
En vain, sans qu'un beau
feu daigne au moins
l'éclairer,
Ronsard chez nos ayeux
cherche à la retirer:
Sous ses vains efforts il
succombe,
Et couvert du mépris plus
cruel que l'oubli,
Sous son obscure audace
il reste enseveli.
Mais l'ordre des arts pour
nouschange,
Lordre des temps enfin
& s'explique ôc s'arrange,
Et commençant l'éclat
du.
Parnasse François,
Nous donne de Malherbe
ôc l'oreille, & la
1.
voix.
Quels accords épurez
quels nombres pleins
de charmes,
Soit que,cos'manimbanat tausX,),
Il suive au milieu des aIJf'
larmes J"
Un Roy qui soumet tout
à l'effort de son bras;
Soit que triomphant de
l'envie,
Dans la paix des plaisirs
suivie
Il peigne ce Héros le front
orné de fleurs,
Et que luy faisantplaindre
uneamoureuse
peine
Il touche la Nymphe de
Seine
De fès incurables douleurs.
*
C'en est fait
,
& le Ciel
acheve;
De-ces Maîtres fameux
* Vers imitez de Malherbe.
je vois un jeune Eleve*
Qui fixe de nos airs &c
l'éclat &le son:
Espritjuste, esprit vrai,
aue sa force admirable
!
Du Pinde & du Lycée a
fait le nourisson,
Et qui nereconnoît pour:,
beauté veritable '?
Que celle qui veut bien
avoüer la raison.
Muse, joüis dans luy du
comble de la gloire;
Ce mortel si content au*
temple de Memoire 11
* M. dela Mothe.
Avec pompe en ce jour
à nos yeux est conduit;
Unimmortel éclat le
suit,
Il obtient à son gré cet
honneur qu'il desire;
Ah ! qu'on ouvre ce tempIe,
& que chacun
admire
Ces Héros que l'esprit y
rassemble à nos yeux:
* * * entr'eux place sa
lyre
Plus brillante en ces lieux
où le mérite aspire,
Que celled'Arion, qui
brille au haut des
Cieux.
M***
?
Estimateur aimable
Du mérite de nos écrits,
Qui prendroit bien des
tiens le tour inimitable,
Seroit sûr d'emporter le
prix.
Par toy déja deux fois admis
dans le mystere
De tes ouvrages si brillans,
J'ai vu pour les beaux arts
ton goût hereditaire,
Un naturel aisé, les plus
rares talens.
J'ai vû que, ta muse facile
Sur le Pinde avec grace
affermissant tes pas,
Tu ferois sans peine Virgile,
Si tu n)étois pas né du rang
de Mecoenas.
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Résumé : ODE NOUVELLE à Monsieur de M.
Le texte est une ode dédiée à un muse, probablement un poète ou un musicien, célébrant sa gloire et son talent. L'auteur exprime sa fierté et son inspiration en présence de ce muse, le comparant à des figures mythologiques et historiques renommées pour leur maîtrise des arts. Il mentionne divers poètes et musiciens antiques et modernes, tels que Homère, Virgile, Pindare, Sapho, Anacréon, Horace, et Malherbe, soulignant leurs contributions et leurs styles distincts. L'auteur décrit ensuite l'évolution des arts et la transition vers la poésie française, mettant en lumière l'influence de Malherbe. Il célèbre un jeune élève, probablement un poète contemporain, qui incarne la perfection des arts et la raison. Ce jeune poète est conduit au temple de la Mémoire, où il est honoré pour son mérite et son talent. Enfin, l'auteur adresse des éloges à un estimateur des beaux-arts, soulignant son goût héréditaire et ses talents rares, et exprime son admiration pour ses œuvres brillantes.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2922
p. 48
« Plusieurs personnes sont ravies d'avoir des Pieces fugitives anciennes [...] »
Début :
Plusieurs personnes sont ravies d'avoir des Pieces fugitives anciennes [...]
Mots clefs :
Pièces fugitives
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texteReconnaissance textuelle : « Plusieurs personnes sont ravies d'avoir des Pieces fugitives anciennes [...] »
plusieurs personnes
sontraviesd'avoir des
Piecesfugitivesanciennes,
qui n'étant point
imprimées échapent à
beaucoup de recuëils;
quelques-uns ne voudraientdans
les Pieces
fugitives que des Pieces
nouvelles: pourcontenter
lesuns& lesautres je
donnerai de l'ancien &
du nouveau, car le nouveau
est trop rare pour
en donner un volume
tous les mois.
sontraviesd'avoir des
Piecesfugitivesanciennes,
qui n'étant point
imprimées échapent à
beaucoup de recuëils;
quelques-uns ne voudraientdans
les Pieces
fugitives que des Pieces
nouvelles: pourcontenter
lesuns& lesautres je
donnerai de l'ancien &
du nouveau, car le nouveau
est trop rare pour
en donner un volume
tous les mois.
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2923
p. 1-2
« Quoy qu'on ait parlé le mois dernier du Mariage du [...] »
Début :
Quoy qu'on ait parlé le mois dernier du Mariage du [...]
Mots clefs :
Nouvelle, Cérémonie
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Quoy qu'on ait parlé le mois dernier du Mariage du [...] »
Quoy qu'on ait parlé le
mois dernier du Mariage du
Prince de Moscovie avec la
Princesse de Wo,st:nbutteI
,
on a cru devoir donner ce
mois-cy plusieurs particularitez
concernant cette Ceremonie,
donc on n'avait
pas elle instruit; ainsi la
lettre suivante qui a esté écriteà
une grande Princesse,
quoy que d'ancienne datte,
peut estre regardée comme
nouvelle: On commencera
toujours à l'avenir, la partie
des nouvelles, par d'anciens
détails qu'on aura reçus depuis
l'impression duVolume
precedent.
mois dernier du Mariage du
Prince de Moscovie avec la
Princesse de Wo,st:nbutteI
,
on a cru devoir donner ce
mois-cy plusieurs particularitez
concernant cette Ceremonie,
donc on n'avait
pas elle instruit; ainsi la
lettre suivante qui a esté écriteà
une grande Princesse,
quoy que d'ancienne datte,
peut estre regardée comme
nouvelle: On commencera
toujours à l'avenir, la partie
des nouvelles, par d'anciens
détails qu'on aura reçus depuis
l'impression duVolume
precedent.
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Résumé : « Quoy qu'on ait parlé le mois dernier du Mariage du [...] »
Le texte révèle des détails sur le mariage entre le Prince de Moscovie et la Princesse de Wo,st:nbutteI. Une lettre ancienne, adressée à une grande Princesse, apporte des informations nouvelles. À l'avenir, les nouvelles commenceront par des détails anciens reçus après la publication du précédent volume.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2924
p. 3-14
A Torgau le 27. Octobre.
Début :
Le Czar arriva icy samedy dernier. Sa majesté alla à pied [...]
Mots clefs :
Torgau, Mariage, Tsar, Cour, Prince, Princesse, Maréchaux
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texteReconnaissance textuelle : A Torgau le 27. Octobre.
A Torgau le 17.Octobre.
Le Czararriva icy samedy
dernier. Sa Majestéalla dpied
à la Cour;leCzarowitzson
fils alla au-devant de luy, &
l'accompagna à l'appartement
qu'on luy avoit préparé. S.A.
le Ducdntoine7JlrlckaUt luy
rendrevisite. Monfèignejir U
Ducse retira ensuite gr le
C-çar alla voir la Duchesse
Louise, parce que la Reine
n'étoit pas encore habillée. Il
trouva auprés de la Duchesse,
la Princessefiancéeau C%arr.
OWtlz. Je dois vous dire, Madame
, que le Czar ejlun
Princegrand, tres bienfait,&
fortgracieux. Ilporteses cheveux
quisontbruns &frisez.
Il a unegrande barbe à la Po-
Jonoifl; ses habitsfont à la
Françoise5 mais plus modestes
qu'éclatans. Il a toûjours une
Canne à la main, eil al'air
d'ungrand Capitaine, comme
il est en effet. Il parlesouvent
à son Grand Chanchelier le
Comte Galouski, & aux
Princes & Generaux Moscosuites
: iln'estpas unmoment
çtj'tf Ilparle Bas Aiemand IJ
mieux qu'il ne croit luy même.
La DuchéeLouise le sçait
fort bien entretenir. Il y a
toujours dans ses Apartemrnts,
des Bouffonsy & desmoindres
ofo~~MM~jW~~ avec les
Princes, Généraux, CM autres
Seigneurs. S. M.>Czarienne
nesoupa point Samedy. A la
sortie de la Comedie, d<tns le
temps qu'on servoitsa Table,
elle entra dansson Abattement,
mit un Manteausursa teste) e alla pajjer la nuit dans une
Mai[inde la Ville
,
où l'on
ne s'attendaitpasd'avoir l'honneur
de recevoir un si grand
Prince. Il fait presqueregu~
lierement quatre repas chaque
jour; il mange deuxfois avec
la Reine, e deux foischez
UY-
Le Mariage se fit hier
Dimanche. Tous les Princes
&toutesles Princepesdinerent
en particulier, &•je rendirent
enfuite auprès de la Reine.
La Cour étoit magnifique.
La nouvelle épouse avoit un
habit de Moire d'argent, brodé
aujji d'argent, & fort ricbe;
Un Manteau Royal de la
mesme coulenr, ses cheveux
lien tressez, co une Couronne
couleur de Cramoisysur 1.
teste, toutegarnie de Diamants,
Le C^aroypit^ avoit un habit
blancfortbeau, broded'or; &
le Czar avoit un habit rouge
dont les boutonnières étoient de
Galon d'argent.
Les Maréchaux vinrent
avertir à trois heures que tout
étoit prest, & toute l'ajfembleç
se rendit dans 14 grande Salle
ou l'on avoitdressé un Autel.
Le vieux Duc mena la Princese.
sa petite fille, & trois
Dames de la Reineportèrent lit
queue de son Manteau.
Le C^ar accompagna l,
Reine, & le Czarowitz 14
Duchcfe Laüise. Dés qu'ils
surentarrivez
,
le Prestre Grec
qui étoit babille à peu prés de
mesmeque les Catholiques,
dcma la Benediction; il changea,
les Bagues, & demanda
en latin aufutur époux & à
lafuture épouse, s'ilsvoulount
se prendre pour Mary &pour
Femme. Il mit ensuite un
Bonnet Ducal
, ou Couronne
de velours Cramoisi, sur la
teste du Prince; mais celle
de laPrincefe s*étanttrouvée
trop étroite, le Czarordonna
àson Grand Chancellier de la
tenirsur la tefie de cette Princesse.
Le Czar se promena
toujours pendant cette Ceremo-
~3~* lors qu'ellefutachevée,
ilselicita les nouveaux époux,
On retourna ensuite chez la
Reine, dans lemesme ordre
qu'on en étoit sorti, & toute
la Cour fit Compliment ati
Prince& àla Princesse. Le
Czar donna pendant tout le
jour de grandes marques de
joye,ilécrivit à la Ptincejjè
sonépouse quiétoitàThorn erf
Pologneypour luy notifier ce
Mariage.
1
Onservit un grandsouper
a huit heures, sur un, Table
eu ilyavoitdouze Couverts.
Le Czarowitzfut placé dans
le milieu ayant a sa droite lé
Czarson Perecm la Princesse
son eooufe à sa gauche. Le
DucAntoineVlrick étoit à
la droite du Czar, & la
Reine à lagauche de la nouvelle
époufiy le Due Louis, à Iai
gauche de la Reine,ainsi que li
Prince Dolorouki, à l'un des
bouts "de la Table
:
le Prince
Turbetti étoit vis-à-vis de 1.
Reine, le Prince Courquin.,
vis-à-vis de la Primcesse, le
General Prusse vis-à-vis le
Duc AmoineUlrich., qui
avoit àsa droite la Duchesse
JLouife;Cm le Comte Galonski,
à l'autre bout de 1. Table.
Apres le souper, onse rendit
dans la Salle où l'on avoit
fait la Ceremonie. Onydansa
d'abord plusieurs danses Polonoiss.
Le Czarowitz dansa
lepremier; le vieux Duc dansa
après luy, puis le C%ary &
ensuite tous les Princes- Adofce*
vîtes. Ces danses durèrent
long-temps; le C^AY sortoit
quelques sois de la Salle, (y*
alors tout étoit dans l'inaflions
quelquesfois les Bouffons dAn.
soient seuls
,
puis se fatjbierib
donner de grands verres pour
boire à la santé de la Compagnie.
Le Czarowitz dansa
quelques Menuets; le Bal
finit par une danseAngloise.
1,1etotton-e heures lorjvjuc
l'on conduisit les nouveaux
époux à leur Apartement. Le
Czarowitz allase desbabiller
dantunautre Apartement, ~&
quand on eut deshabillé la
Princesse ,le C=t.:tr entraavec
toute la Cour. Le Prince son
filsavoituneRobbedeChambre
rougrsemée defleurs d'çr.
LaPrincesse en avaitune blAss.
chesemée defleurs au naturel
,
~& brodées.
Aprés que le C-çar eut
donnésa Benediction au Prince
son fils, illefit entrerdans le
Lit d'un costé, pendant que Io,
Princessey entroit de l'autre,
laReine Cm la DuchesseLoüise
étant auprés d'elle,ensuite
dequoychacunseretira.
P. S.
Le Duc AntoineUlrick
tria dit qu'il seroitdeVendredy
en huit jours à Gorde qu'il ira
ensuite avec le Czarowitzà
Francfort
- njoir le nouvel
Empereur} ~& que le Czar
pnaiert,iorùalJaeudy pour i. Pomera-
pénibClaem.pagne tfi fort
Le Czararriva icy samedy
dernier. Sa Majestéalla dpied
à la Cour;leCzarowitzson
fils alla au-devant de luy, &
l'accompagna à l'appartement
qu'on luy avoit préparé. S.A.
le Ducdntoine7JlrlckaUt luy
rendrevisite. Monfèignejir U
Ducse retira ensuite gr le
C-çar alla voir la Duchesse
Louise, parce que la Reine
n'étoit pas encore habillée. Il
trouva auprés de la Duchesse,
la Princessefiancéeau C%arr.
OWtlz. Je dois vous dire, Madame
, que le Czar ejlun
Princegrand, tres bienfait,&
fortgracieux. Ilporteses cheveux
quisontbruns &frisez.
Il a unegrande barbe à la Po-
Jonoifl; ses habitsfont à la
Françoise5 mais plus modestes
qu'éclatans. Il a toûjours une
Canne à la main, eil al'air
d'ungrand Capitaine, comme
il est en effet. Il parlesouvent
à son Grand Chanchelier le
Comte Galouski, & aux
Princes & Generaux Moscosuites
: iln'estpas unmoment
çtj'tf Ilparle Bas Aiemand IJ
mieux qu'il ne croit luy même.
La DuchéeLouise le sçait
fort bien entretenir. Il y a
toujours dans ses Apartemrnts,
des Bouffonsy & desmoindres
ofo~~MM~jW~~ avec les
Princes, Généraux, CM autres
Seigneurs. S. M.>Czarienne
nesoupa point Samedy. A la
sortie de la Comedie, d<tns le
temps qu'on servoitsa Table,
elle entra dansson Abattement,
mit un Manteausursa teste) e alla pajjer la nuit dans une
Mai[inde la Ville
,
où l'on
ne s'attendaitpasd'avoir l'honneur
de recevoir un si grand
Prince. Il fait presqueregu~
lierement quatre repas chaque
jour; il mange deuxfois avec
la Reine, e deux foischez
UY-
Le Mariage se fit hier
Dimanche. Tous les Princes
&toutesles Princepesdinerent
en particulier, &•je rendirent
enfuite auprès de la Reine.
La Cour étoit magnifique.
La nouvelle épouse avoit un
habit de Moire d'argent, brodé
aujji d'argent, & fort ricbe;
Un Manteau Royal de la
mesme coulenr, ses cheveux
lien tressez, co une Couronne
couleur de Cramoisysur 1.
teste, toutegarnie de Diamants,
Le C^aroypit^ avoit un habit
blancfortbeau, broded'or; &
le Czar avoit un habit rouge
dont les boutonnières étoient de
Galon d'argent.
Les Maréchaux vinrent
avertir à trois heures que tout
étoit prest, & toute l'ajfembleç
se rendit dans 14 grande Salle
ou l'on avoitdressé un Autel.
Le vieux Duc mena la Princese.
sa petite fille, & trois
Dames de la Reineportèrent lit
queue de son Manteau.
Le C^ar accompagna l,
Reine, & le Czarowitz 14
Duchcfe Laüise. Dés qu'ils
surentarrivez
,
le Prestre Grec
qui étoit babille à peu prés de
mesmeque les Catholiques,
dcma la Benediction; il changea,
les Bagues, & demanda
en latin aufutur époux & à
lafuture épouse, s'ilsvoulount
se prendre pour Mary &pour
Femme. Il mit ensuite un
Bonnet Ducal
, ou Couronne
de velours Cramoisi, sur la
teste du Prince; mais celle
de laPrincefe s*étanttrouvée
trop étroite, le Czarordonna
àson Grand Chancellier de la
tenirsur la tefie de cette Princesse.
Le Czar se promena
toujours pendant cette Ceremo-
~3~* lors qu'ellefutachevée,
ilselicita les nouveaux époux,
On retourna ensuite chez la
Reine, dans lemesme ordre
qu'on en étoit sorti, & toute
la Cour fit Compliment ati
Prince& àla Princesse. Le
Czar donna pendant tout le
jour de grandes marques de
joye,ilécrivit à la Ptincejjè
sonépouse quiétoitàThorn erf
Pologneypour luy notifier ce
Mariage.
1
Onservit un grandsouper
a huit heures, sur un, Table
eu ilyavoitdouze Couverts.
Le Czarowitzfut placé dans
le milieu ayant a sa droite lé
Czarson Perecm la Princesse
son eooufe à sa gauche. Le
DucAntoineVlrick étoit à
la droite du Czar, & la
Reine à lagauche de la nouvelle
époufiy le Due Louis, à Iai
gauche de la Reine,ainsi que li
Prince Dolorouki, à l'un des
bouts "de la Table
:
le Prince
Turbetti étoit vis-à-vis de 1.
Reine, le Prince Courquin.,
vis-à-vis de la Primcesse, le
General Prusse vis-à-vis le
Duc AmoineUlrich., qui
avoit àsa droite la Duchesse
JLouife;Cm le Comte Galonski,
à l'autre bout de 1. Table.
Apres le souper, onse rendit
dans la Salle où l'on avoit
fait la Ceremonie. Onydansa
d'abord plusieurs danses Polonoiss.
Le Czarowitz dansa
lepremier; le vieux Duc dansa
après luy, puis le C%ary &
ensuite tous les Princes- Adofce*
vîtes. Ces danses durèrent
long-temps; le C^AY sortoit
quelques sois de la Salle, (y*
alors tout étoit dans l'inaflions
quelquesfois les Bouffons dAn.
soient seuls
,
puis se fatjbierib
donner de grands verres pour
boire à la santé de la Compagnie.
Le Czarowitz dansa
quelques Menuets; le Bal
finit par une danseAngloise.
1,1etotton-e heures lorjvjuc
l'on conduisit les nouveaux
époux à leur Apartement. Le
Czarowitz allase desbabiller
dantunautre Apartement, ~&
quand on eut deshabillé la
Princesse ,le C=t.:tr entraavec
toute la Cour. Le Prince son
filsavoituneRobbedeChambre
rougrsemée defleurs d'çr.
LaPrincesse en avaitune blAss.
chesemée defleurs au naturel
,
~& brodées.
Aprés que le C-çar eut
donnésa Benediction au Prince
son fils, illefit entrerdans le
Lit d'un costé, pendant que Io,
Princessey entroit de l'autre,
laReine Cm la DuchesseLoüise
étant auprés d'elle,ensuite
dequoychacunseretira.
P. S.
Le Duc AntoineUlrick
tria dit qu'il seroitdeVendredy
en huit jours à Gorde qu'il ira
ensuite avec le Czarowitzà
Francfort
- njoir le nouvel
Empereur} ~& que le Czar
pnaiert,iorùalJaeudy pour i. Pomera-
pénibClaem.pagne tfi fort
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Résumé : A Torgau le 27. Octobre.
Le 17 octobre à Torgau, le tsar arriva le samedi précédent et fut accueilli par le tsarévitch, son fils, qui l'accompagna à son appartement. Le duc Antoine Ulrich lui rendit visite. Le tsar rencontra ensuite la duchesse Louise, car la reine n'était pas encore habillée. Il y trouva la princesse fiancée au tsar. Le tsar est décrit comme un homme grand, bien fait et gracieux, avec des cheveux bruns et frisés, une grande barbe à la polonaise, et des habits à la française mais modestes. Il conversait souvent avec son grand chancelier, le comte Galouski, ainsi qu'avec les princes et généraux moscovites. Le mariage eut lieu le dimanche. Les princes et princesses dînèrent en privé avant de se rendre auprès de la reine. La nouvelle épouse portait un habit de moire d'argent brodé d'or et un manteau royal de la même couleur, avec une couronne cramoisie garnie de diamants. Le tsarévitch portait un habit blanc brodé d'or, et le tsar un habit rouge avec des boutonnières en galon d'argent. La cérémonie se déroula dans une grande salle où un autel avait été dressé. Le vieux duc mena la princesse, et trois dames de la reine portèrent la queue de son manteau. Le tsar accompagna la reine, et le tsarévitch la duchesse Louise. Le prêtre grec donna la bénédiction, échangea les bagues, et demanda aux futurs époux s'ils voulaient se prendre pour mari et femme. Il mit ensuite une couronne de velours cramoisi sur la tête du prince, mais celle de la princesse étant trop étroite, le tsar ordonna à son grand chancelier de la tenir. Après la cérémonie, un grand souper fut servi à huit heures avec douze couverts. Le tsarévitch fut placé au milieu, avec à sa droite le tsar son père et à sa gauche la princesse son épouse. Le duc Antoine Ulrich était à la droite du tsar, et la reine à la gauche de la nouvelle épouse. Après le souper, on se rendit dans la salle de la cérémonie pour danser. Le bal se termina par une danse anglaise à une heure du matin. Les nouveaux époux furent conduits à leur appartement, où le tsar donna sa bénédiction avant que chacun ne se retire. Le duc Antoine Ulrich annonça qu'il serait à Gorde dans huit jours, puis irait avec le tsarévitch à Francfort pour voir le nouvel empereur, et que le tsar partirait le jeudi suivant pour la Poméranie.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2925
p. 14-23
« Voicy plusieurs autres Lettres, qui quoy qu'elles soient aussi [...] »
Début :
Voicy plusieurs autres Lettres, qui quoy qu'elles soient aussi [...]
Mots clefs :
Lettres, Roi de Suède, Ambassadeur de Hollande, Tsar, Armée, Vizir, Paix
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Voicy plusieurs autres Lettres, qui quoy qu'elles soient aussi [...] »
Voicyplusieurs autres
Lettres, qui quoy qu'elles
(oient aussi d'anciennes
dattes,n'en sont pas moins
rurieufes.
Copie d'une Lettre de Mr
Fabien,Envoyé d Hols-
; tein auprés du Roy de
Suede
,
dattée à Bender
le3 Septembre.
r»
,,"
Les Affairessont encore icy
au même état comme je l'ay
mandé parmes dernierees. Le
Capizilar Kiahiasi du grand
Visir estarrivé ces jours safiés
à l'Armée ; commeil efl fort
dans lesinterests du Roy de
Suede
, on s'attend à quelque
changement favorable d'un
moment à l'autre ; le Palatin
de Kiovie & le ComteTarlo,
font allez trouver legrand
Visir, à l'Armée~&c'està leur
retour que nous pourrons favoir
quelque chose de ~positif.
Selon les apparences les Moscovites
ne rendront point Asaff.
jiinji la Guerre pourroit bien -
ejlre continuée. Ils ont demandé
des nouveaux délais; le
grand Vizir a dit à Messieurs
Schafirof & Czeremethof,
qu'il les feroitpendre vis-à-vis
l'un de l'autre,si on ne rendoit
pas la Place dans le temps fixé.
ilya apparence que le Roy
taJfèrA, encore icy cet hiver.
Lettre de l'Ambassadeur
d'Hollande
,
écrite de
Constantinople le 1 ~8;
Septembre.
Les Lettres de l'Armée du
29 Aoustportent queleVisir
étoit encore campéen Moldavie
du costéSeptentrional du Danube
; le Czar s'exeuse toIf
jourssurl'executionduTfaiter
~se qui cause quelque soupçon
somme s'il cherchoit à l'éluder,
le Roy de Suede continuë à
seplaindre dugrand virirËr
de la Paix à son exclusion
,
l'Envoyé desa Majeflé Suedoise
,
MonsieurFunck, s'ejl
rendu à l'Armée auprés du
grand Visir poury négocier à
la place du General Poniatov-
Vsh> à qui la Cour du Visir,
est défenduë:l'on a eu avis icy
queSa Majefléfaisoitréparer
les maisonsrüinées par les
inondations du Niester à Bender,
avec intentiond'ypasser
l'Hiver. Depuisles dernieres
nouvelles
,
les Plenipotentiaires
& les Otages du C^ar9 font
étroittement gardez aux sept
Tours ~& mis hors de tout
Arets.
Copie d'un Lettre de Monsieur
Stirnhoc, Secretaire
de Suede à Vienne du ig,,
Septembre.
Le Roy a refuséd'acepter
le Corps de Cavallerie que le
grand Visir luy avoit ojfirt
pour le conduire àses Provinces
ou à son Arméefous le commandement
du Bacha de Pomelie
, ~& l'on croit que Sa
Majesté ne quittera pas les
Turcs quelle n'aitauparavant
la Paix avec le Czar; lors
que le Roy a dit au grandVisir
qu'il ne tenoit qu'à luj de prendre
le Czar prisonnier
, &
puis stipuler telles conditions
qu'il pourvoit souhaitter ; il a
répondu que s'il prenoit le
Czar prisonnierilnesçauroit à
quis'adresser pour- traiter de la
Paix; (y a demandé qui gouverneroit
la Moscoviependant
saprison ; Monsieur Fabrice,
a ajouté que le Roy diffiroit
encored'écrire oudefaireécrire;
mjftn'ajy.- je point reçû de
Lettre de Bender depuis cet
évenement qu'une de Afonsieurle
Lieutenant General
d'Aldorf
,
du 26.Juilletcon*
cernantsesaffairesparticulières
où il n) a pas un mot de nou':'
velles. Il efi arrivé IEY un
Secretaire du-RésidentDalman;
qui a suivi le grand Visir en
Campagne; je luy ay parlé il
tria confirmé tout ce que nous
sçvons déja:, ajoutantque 14.
miseredel'ArméeMoscovite
étoitsigrandequelleétoit inexprimable
:que plus-de20 millei
hommes & tous les cheveaux
étôientpéris,&que le desespoit
avoitmême
,
après la Paixfaite,
porté prés de dèux-milles
Moscovites qui n'ont paseu 14,
ftrce, de marchera tied,,le long
chemin qu'ils avaient encore
A faire, d'embrasser la Religion
Mahometane;le même Secretaire
dit encore que le grand
Visirfaisoit tout de son mieux
pour attirer dans fort parti le
Kan des Tartares en luyoffrant
une bonne part de l'or & des
pierreries du C%ary maisl'Ambassadeur
d'Angleterre à Constantinople
a écrit icy du 2r.
jïoufl, que le Kan etoit toujours
des amis du Roy
, 0* nonobstant
que le Grand Seigneur a-'
'Voit ratifiéla Paix,SaMajesté
pourroit pourtant en continuant
la Guerre centre le C%ar> disposes
de toutes les forces deS'
Tartares.
Lettres, qui quoy qu'elles
(oient aussi d'anciennes
dattes,n'en sont pas moins
rurieufes.
Copie d'une Lettre de Mr
Fabien,Envoyé d Hols-
; tein auprés du Roy de
Suede
,
dattée à Bender
le3 Septembre.
r»
,,"
Les Affairessont encore icy
au même état comme je l'ay
mandé parmes dernierees. Le
Capizilar Kiahiasi du grand
Visir estarrivé ces jours safiés
à l'Armée ; commeil efl fort
dans lesinterests du Roy de
Suede
, on s'attend à quelque
changement favorable d'un
moment à l'autre ; le Palatin
de Kiovie & le ComteTarlo,
font allez trouver legrand
Visir, à l'Armée~&c'està leur
retour que nous pourrons favoir
quelque chose de ~positif.
Selon les apparences les Moscovites
ne rendront point Asaff.
jiinji la Guerre pourroit bien -
ejlre continuée. Ils ont demandé
des nouveaux délais; le
grand Vizir a dit à Messieurs
Schafirof & Czeremethof,
qu'il les feroitpendre vis-à-vis
l'un de l'autre,si on ne rendoit
pas la Place dans le temps fixé.
ilya apparence que le Roy
taJfèrA, encore icy cet hiver.
Lettre de l'Ambassadeur
d'Hollande
,
écrite de
Constantinople le 1 ~8;
Septembre.
Les Lettres de l'Armée du
29 Aoustportent queleVisir
étoit encore campéen Moldavie
du costéSeptentrional du Danube
; le Czar s'exeuse toIf
jourssurl'executionduTfaiter
~se qui cause quelque soupçon
somme s'il cherchoit à l'éluder,
le Roy de Suede continuë à
seplaindre dugrand virirËr
de la Paix à son exclusion
,
l'Envoyé desa Majeflé Suedoise
,
MonsieurFunck, s'ejl
rendu à l'Armée auprés du
grand Visir poury négocier à
la place du General Poniatov-
Vsh> à qui la Cour du Visir,
est défenduë:l'on a eu avis icy
queSa Majefléfaisoitréparer
les maisonsrüinées par les
inondations du Niester à Bender,
avec intentiond'ypasser
l'Hiver. Depuisles dernieres
nouvelles
,
les Plenipotentiaires
& les Otages du C^ar9 font
étroittement gardez aux sept
Tours ~& mis hors de tout
Arets.
Copie d'un Lettre de Monsieur
Stirnhoc, Secretaire
de Suede à Vienne du ig,,
Septembre.
Le Roy a refuséd'acepter
le Corps de Cavallerie que le
grand Visir luy avoit ojfirt
pour le conduire àses Provinces
ou à son Arméefous le commandement
du Bacha de Pomelie
, ~& l'on croit que Sa
Majesté ne quittera pas les
Turcs quelle n'aitauparavant
la Paix avec le Czar; lors
que le Roy a dit au grandVisir
qu'il ne tenoit qu'à luj de prendre
le Czar prisonnier
, &
puis stipuler telles conditions
qu'il pourvoit souhaitter ; il a
répondu que s'il prenoit le
Czar prisonnierilnesçauroit à
quis'adresser pour- traiter de la
Paix; (y a demandé qui gouverneroit
la Moscoviependant
saprison ; Monsieur Fabrice,
a ajouté que le Roy diffiroit
encored'écrire oudefaireécrire;
mjftn'ajy.- je point reçû de
Lettre de Bender depuis cet
évenement qu'une de Afonsieurle
Lieutenant General
d'Aldorf
,
du 26.Juilletcon*
cernantsesaffairesparticulières
où il n) a pas un mot de nou':'
velles. Il efi arrivé IEY un
Secretaire du-RésidentDalman;
qui a suivi le grand Visir en
Campagne; je luy ay parlé il
tria confirmé tout ce que nous
sçvons déja:, ajoutantque 14.
miseredel'ArméeMoscovite
étoitsigrandequelleétoit inexprimable
:que plus-de20 millei
hommes & tous les cheveaux
étôientpéris,&que le desespoit
avoitmême
,
après la Paixfaite,
porté prés de dèux-milles
Moscovites qui n'ont paseu 14,
ftrce, de marchera tied,,le long
chemin qu'ils avaient encore
A faire, d'embrasser la Religion
Mahometane;le même Secretaire
dit encore que le grand
Visirfaisoit tout de son mieux
pour attirer dans fort parti le
Kan des Tartares en luyoffrant
une bonne part de l'or & des
pierreries du C%ary maisl'Ambassadeur
d'Angleterre à Constantinople
a écrit icy du 2r.
jïoufl, que le Kan etoit toujours
des amis du Roy
, 0* nonobstant
que le Grand Seigneur a-'
'Voit ratifiéla Paix,SaMajesté
pourroit pourtant en continuant
la Guerre centre le C%ar> disposes
de toutes les forces deS'
Tartares.
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Résumé : « Voicy plusieurs autres Lettres, qui quoy qu'elles soient aussi [...] »
Le texte relate des échanges diplomatiques et militaires impliquant le roi de Suède, le grand vizir ottoman et le tsar de Russie. Une lettre de M. Fabien, datée du 3 septembre, mentionne l'arrivée du capitaine Kiahasi du grand vizir, laissant espérer un changement favorable. Le palatin de Kiev et le comte Tarlo ont rencontré le grand vizir, et leur retour devrait apporter des nouvelles positives. Les Moscovites refusent de rendre la place d'Asaff, ce qui pourrait prolonger la guerre. Le grand vizir a menacé de punir les représentants moscovites si la place n'est pas rendue. Le roi de Suède pourrait rester à Bender pour l'hiver. Une lettre de l'ambassadeur d'Hollande, datée du 18 septembre, indique que le vizir est encore en Moldavie et que le tsar retarde l'exécution de certains faits, suscitant des soupçons. Le roi de Suède se plaint de son exclusion des négociations de paix. L'envoyé suédois, M. Funck, est sur place pour négocier. Les plénipotentiaires et les otages du tsar sont étroitement gardés. Une lettre de M. Stirnhoc, datée du 19 septembre, révèle que le roi de Suède a refusé un corps de cavalerie offert par le grand vizir. Le roi attend la paix avec le tsar avant de quitter les Turcs. Le grand vizir exprime ses difficultés à négocier la paix si le tsar est capturé. Un secrétaire confirme les pertes importantes de l'armée moscovite et les efforts du grand vizir pour rallier les Tartares. Cependant, l'ambassadeur d'Angleterre indique que le kan des Tartares reste allié au roi de Suède.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2926
p. 23-36
« Les Lettres de Hambourg du 20. Novembre portent que les [...] »
Début :
Les Lettres de Hambourg du 20. Novembre portent que les [...]
Mots clefs :
Vaisseaux, Moscovites, Guerre, Roi Auguste, Roi du Danemark, Artillerie, Armée, Traité
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Les Lettres de Hambourg du 20. Novembre portent que les [...] »
Les Lettres de Hambourg
du 20. Novembre portent
que les Suedois ont publié
un Maniseste pour répondre
à ceux du Roy de Dannemarck
& du Roy Auguste.
Il répresentent qu'ilsn'ont
donné aucun sujet de rupture
à ces deux Princes, qui
contre les Traitez, ont al.
lumé la Guerre dans l' Empire
où ils ont introduit les
Moscovires, qui pourront
leur donner ; ainsi qu'aux
autres Princesvoisins, coup
lieu de s'en repentir; qu'ils
ont aussi publié un autre Ecritoù
ils marquent les fervices
que le Roy Guftave-
Adolphe, rendit à l'Empire
dans le temps quel'Empereur
FerdinandII. publia,
le 18Avril 1619. un Editl
dans le desseinde se rendre
maistre absolu de toute
FAlemagne,fous pretexter
de fairebrestituer les biensdes
Eglises Catholiques
dont les Procédants étoient
en possession;quelaliberté;
de l'Empire avoic été réta-
"* blie
blic & affermie par les Traitez
de Westphalic qui avoient
terminé cette Guerre,
que tous les Princes de
l'Empire en devoient témoigner
leur reconnoissan
ces aux Suedois, & que si
ces Princes avoientconsenti
par ces Traitez à leur céder
quelques Provinces,ils ne
l'avoient pas tant fait pour
les dédommager des frais
de la Guerre, que pour leut
conserver une entrée, par
laquelle ils pouroient venir,
en cas de besoin, au secours
de l'Empire; que nonobstant
le Traité de Neutralité
fait pour conserver la tranquilité
de la Basse Allemagne,
le Roy de Dannemarck
& le Roy Auguste yavoient
commencé la Guerre.,quoy
dqoulem,elautRegence de Stokapprouvé
ce Traité;
que si le Roy de Suede,
ne l'avait accepté,ille
falloirattribuer àson
grand éloignement &à
quelques expressions préjudiciables
à sa Souveraineté
,
& à ce qu'il rendoit absolument
inutile l'Arméequ'il
avoit en Pomcianie , pendant
que ses Ennemis aù.
roient pû employer routes
leurs forces contre ses autres
Etats.
Ces mêmesLettresdirent
qu'un Officier envoyé par le
General Ducker,Commandant
de Stralzund
)
avoic
rapporté en passant à Hambourg
pouraller à Stral -
zund
, que la Garnison &
les Fortifications de laVille
étoitent en si bon état quelle
pouroit soutenir un long
siege, ce qui donncroit tout
le temps au secours que l'on
préparoit d'y arriver ; que
celles qu'on avoir reçues diij
Camp devant cette Place
portoient, que du nombre
des Bastiments du Roy de
DannemarcK
,
qui étoient
èhargezd'Artillerie, il n'en
étoit arrivé que deux,le rëftôayant
été dispersé par I&
témpeste; qu'il n'y avoit sur 1
ces deux Bastimens que qua.,,,
torze pieces de gros canon
& onze de dix huit livres de
baie, que l'on travailloir à
débarquer
,
& que le reste
de l'Artillerie & les Munilfl
tions étoient sur les autfififl
Bastimens quiavoient esié.
obligez de relâcher vers l'Ilk
de Femeren ; que la plus
grande partie des Vaisscaux
de Guerre séroient recirez
ducosté de l'isle de Moon,
& que le reste croifoit à la
baureur de l'Isle de Rugen,
eu il n'y avoit pas d'appar
renceque les Ennemis fissent
une defente;qu'il n'y avoic
pas non plus d'apparence
qu'ilspussent attaquer la
Place dans les formes., leur
Armée foutfrant beaucoup
par les maladies, & par les
mauvais temps, & particulièrement
la Cavalerie
)
dont on avoit déjàenvoyé
une grande partie sur les
Frontières de Pologne.
t
Les Lettres de Stoxolm du i s- Octobre disent que le
Roy Stamflus, après avoir
eu plusieursConférences
avec la Régence
, en étoit
party pour Carel scroon., où
il devoit s'embarquer sur
une Florte de trente Vaisfaux
de Guerre ou Fregatcs,
commandée par le General
Wdchrmci ster ,qui dévoie
transporter treize mille
hommes, en Pomeranie. -|
Celles de Varsovie du 14
Novembre marquent, qu'-
un grand nombre de Gentilshommes
& d'autres gens
rüinez par les Taxes & Contributions
exigées par les
Troupes de la Nation, par
les Saxfons, & par les MaC:
covites, avoient formé un
corps considérable dans la
grande Pologne,où ilsfaisoient
de grands désordes,
ainsique danslePalatinat de
de Cracovie, sous le nom
d'Indépendants; que l'Armée
de Lithuanie qui s'était
approchée de la Frontiere,
faisoitaussi de grands defordres
en retournant dans ce
Duché, où elle doit prendre
des quartiers d'hiver: que
les Députez nommez par la
Republique pour traiter avec
les Envoyez du Grand
Seigneur, estoient arrivez
à Leopol
,
ainsi que le
Comte Sienawski, Grand
General de la Couronne;
mais qu'on nesçvoit pas encore
quand ces Envoyez s'y
rendroient.
Par les avis qu'on avoit
eus àHambourg le 27. Novembre
,
du Camp devant
Stralzund
,
l'Artillerie du
Roy Auguste n'y étoit pas
encore arrivé, les chemins étant
tous rompus à cause des
pluyes continuëlles ; on
travailloit à débarquer celle
qui étoit sur les deux Bastiments
de la FlotteDanoise
qui avoient abordé heureusement
; mais comme elle
n'étoitpassuffisante pour
battre la Place vigoureusement
, on croyoit que les
deux Rois feroient contraints
d'abandonuer cette
entreprise, ou dela terminer
parun bombardement, à*
cause de l'impossibilité qu'il
y avoit de faire hiverner
leurs Troupes dans la Pomeranie,
à causede la disette
des fourages.
D'autres Lettres portaient
que les Partis de
Wismar conrinuoient leurs
courses sans que les Troupes
Danoises qui en font le
blocus,pussent les en empêcher;
que le 2 1.ils enleverent
un Courrier qui venoit de
l'Armée; que la nuit du
1
au 16. un Détachement de
la Garnison battit auprés de
Warnemunde, une garde
Danoise & brûsla un Bastimène
chargé d'Artillerie;
que le Capitaine d'unYacht
Suédois, arrivé dans le Porc
decette Place avoit rapporté
que cent quarante Bastimens
detransport partis de Stokholm
étoient arrivez à Carelfcroon
)
escortez par
vingt - huit Vaisseaux de
guerre &qu'ils devoient incessamenttransporter
treize
mille hom. en Pomeranie.
Par lesavisdeBerlin du 14.
on a appris que l'Electeur
de Brandebourg
,
avoit envoyé
ordre à sesTroupes qui
ont fait la Campagne dans
le PJYsBas) de retourner en
diligence dans ses Etats.
du 20. Novembre portent
que les Suedois ont publié
un Maniseste pour répondre
à ceux du Roy de Dannemarck
& du Roy Auguste.
Il répresentent qu'ilsn'ont
donné aucun sujet de rupture
à ces deux Princes, qui
contre les Traitez, ont al.
lumé la Guerre dans l' Empire
où ils ont introduit les
Moscovires, qui pourront
leur donner ; ainsi qu'aux
autres Princesvoisins, coup
lieu de s'en repentir; qu'ils
ont aussi publié un autre Ecritoù
ils marquent les fervices
que le Roy Guftave-
Adolphe, rendit à l'Empire
dans le temps quel'Empereur
FerdinandII. publia,
le 18Avril 1619. un Editl
dans le desseinde se rendre
maistre absolu de toute
FAlemagne,fous pretexter
de fairebrestituer les biensdes
Eglises Catholiques
dont les Procédants étoient
en possession;quelaliberté;
de l'Empire avoic été réta-
"* blie
blic & affermie par les Traitez
de Westphalic qui avoient
terminé cette Guerre,
que tous les Princes de
l'Empire en devoient témoigner
leur reconnoissan
ces aux Suedois, & que si
ces Princes avoientconsenti
par ces Traitez à leur céder
quelques Provinces,ils ne
l'avoient pas tant fait pour
les dédommager des frais
de la Guerre, que pour leut
conserver une entrée, par
laquelle ils pouroient venir,
en cas de besoin, au secours
de l'Empire; que nonobstant
le Traité de Neutralité
fait pour conserver la tranquilité
de la Basse Allemagne,
le Roy de Dannemarck
& le Roy Auguste yavoient
commencé la Guerre.,quoy
dqoulem,elautRegence de Stokapprouvé
ce Traité;
que si le Roy de Suede,
ne l'avait accepté,ille
falloirattribuer àson
grand éloignement &à
quelques expressions préjudiciables
à sa Souveraineté
,
& à ce qu'il rendoit absolument
inutile l'Arméequ'il
avoit en Pomcianie , pendant
que ses Ennemis aù.
roient pû employer routes
leurs forces contre ses autres
Etats.
Ces mêmesLettresdirent
qu'un Officier envoyé par le
General Ducker,Commandant
de Stralzund
)
avoic
rapporté en passant à Hambourg
pouraller à Stral -
zund
, que la Garnison &
les Fortifications de laVille
étoitent en si bon état quelle
pouroit soutenir un long
siege, ce qui donncroit tout
le temps au secours que l'on
préparoit d'y arriver ; que
celles qu'on avoir reçues diij
Camp devant cette Place
portoient, que du nombre
des Bastiments du Roy de
DannemarcK
,
qui étoient
èhargezd'Artillerie, il n'en
étoit arrivé que deux,le rëftôayant
été dispersé par I&
témpeste; qu'il n'y avoit sur 1
ces deux Bastimens que qua.,,,
torze pieces de gros canon
& onze de dix huit livres de
baie, que l'on travailloir à
débarquer
,
& que le reste
de l'Artillerie & les Munilfl
tions étoient sur les autfififl
Bastimens quiavoient esié.
obligez de relâcher vers l'Ilk
de Femeren ; que la plus
grande partie des Vaisscaux
de Guerre séroient recirez
ducosté de l'isle de Moon,
& que le reste croifoit à la
baureur de l'Isle de Rugen,
eu il n'y avoit pas d'appar
renceque les Ennemis fissent
une defente;qu'il n'y avoic
pas non plus d'apparence
qu'ilspussent attaquer la
Place dans les formes., leur
Armée foutfrant beaucoup
par les maladies, & par les
mauvais temps, & particulièrement
la Cavalerie
)
dont on avoit déjàenvoyé
une grande partie sur les
Frontières de Pologne.
t
Les Lettres de Stoxolm du i s- Octobre disent que le
Roy Stamflus, après avoir
eu plusieursConférences
avec la Régence
, en étoit
party pour Carel scroon., où
il devoit s'embarquer sur
une Florte de trente Vaisfaux
de Guerre ou Fregatcs,
commandée par le General
Wdchrmci ster ,qui dévoie
transporter treize mille
hommes, en Pomeranie. -|
Celles de Varsovie du 14
Novembre marquent, qu'-
un grand nombre de Gentilshommes
& d'autres gens
rüinez par les Taxes & Contributions
exigées par les
Troupes de la Nation, par
les Saxfons, & par les MaC:
covites, avoient formé un
corps considérable dans la
grande Pologne,où ilsfaisoient
de grands désordes,
ainsique danslePalatinat de
de Cracovie, sous le nom
d'Indépendants; que l'Armée
de Lithuanie qui s'était
approchée de la Frontiere,
faisoitaussi de grands defordres
en retournant dans ce
Duché, où elle doit prendre
des quartiers d'hiver: que
les Députez nommez par la
Republique pour traiter avec
les Envoyez du Grand
Seigneur, estoient arrivez
à Leopol
,
ainsi que le
Comte Sienawski, Grand
General de la Couronne;
mais qu'on nesçvoit pas encore
quand ces Envoyez s'y
rendroient.
Par les avis qu'on avoit
eus àHambourg le 27. Novembre
,
du Camp devant
Stralzund
,
l'Artillerie du
Roy Auguste n'y étoit pas
encore arrivé, les chemins étant
tous rompus à cause des
pluyes continuëlles ; on
travailloit à débarquer celle
qui étoit sur les deux Bastiments
de la FlotteDanoise
qui avoient abordé heureusement
; mais comme elle
n'étoitpassuffisante pour
battre la Place vigoureusement
, on croyoit que les
deux Rois feroient contraints
d'abandonuer cette
entreprise, ou dela terminer
parun bombardement, à*
cause de l'impossibilité qu'il
y avoit de faire hiverner
leurs Troupes dans la Pomeranie,
à causede la disette
des fourages.
D'autres Lettres portaient
que les Partis de
Wismar conrinuoient leurs
courses sans que les Troupes
Danoises qui en font le
blocus,pussent les en empêcher;
que le 2 1.ils enleverent
un Courrier qui venoit de
l'Armée; que la nuit du
1
au 16. un Détachement de
la Garnison battit auprés de
Warnemunde, une garde
Danoise & brûsla un Bastimène
chargé d'Artillerie;
que le Capitaine d'unYacht
Suédois, arrivé dans le Porc
decette Place avoit rapporté
que cent quarante Bastimens
detransport partis de Stokholm
étoient arrivez à Carelfcroon
)
escortez par
vingt - huit Vaisseaux de
guerre &qu'ils devoient incessamenttransporter
treize
mille hom. en Pomeranie.
Par lesavisdeBerlin du 14.
on a appris que l'Electeur
de Brandebourg
,
avoit envoyé
ordre à sesTroupes qui
ont fait la Campagne dans
le PJYsBas) de retourner en
diligence dans ses Etats.
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Résumé : « Les Lettres de Hambourg du 20. Novembre portent que les [...] »
Les Lettres de Hambourg du 20 novembre rapportent que les Suédois ont publié un manifeste en réponse à ceux du roi de Danemark et du roi Auguste. Les Suédois affirment n'avoir donné aucun motif de rupture à ces deux princes, qui ont déclenché la guerre en violation des traités, introduisant les Moscovites dans l'Empire. Ils rappellent également les services rendus par le roi Gustave-Adolphe à l'Empire lors de l'édit de Ferdinand II en 1619, visant à établir une domination absolue en Allemagne sous prétexte de restituer les biens des Églises catholiques. Les traités de Westphalie ont rétabli et affirmé la liberté de l'Empire, et les princes doivent reconnaître les services des Suédois. Les mêmes lettres mentionnent que la garnison et les fortifications de Stralsund sont en bon état, capables de soutenir un long siège. Les forces danoises, dispersées par une tempête, manquent d'artillerie suffisante pour attaquer la place. Les lettres de Stockholm du 1er octobre indiquent que le roi Gustave-Adolphe se prépare à embarquer pour la Poméranie avec une flotte de trente vaisseaux de guerre, transportant treize mille hommes. Les lettres de Varsovie du 14 novembre signalent des troubles en grande Pologne et dans le Palatinat de Cracovie, causés par les taxes et contributions exigées par les troupes. Les députés de la République pour traiter avec les envoyés du Grand Seigneur sont arrivés à Leopoli. Les avis de Hambourg du 27 novembre rapportent que l'artillerie du roi Auguste n'est pas encore arrivée devant Stralsund en raison des pluies continuelles, rendant l'entreprise difficile. Les lettres mentionnent également des actions des partisans de Wismar contre les troupes danoises. Enfin, les avis de Berlin du 14 novembre indiquent que l'Électeur de Brandebourg a ordonné à ses troupes de retourner dans ses États.
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2927
p. 36-40
Extrait d'une Lettre de Vienne, du 18. Novembre.
Début :
Les Quartiers d'hiver de l'Armée de l'Empire ont été [...]
Mots clefs :
Vienne, Paix, Couronnement, Armée
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texteReconnaissance textuelle : Extrait d'une Lettre de Vienne, du 18. Novembre.
Extrait d'une Lettre de
Vienne, du 18. Novembre.
Les Quartiersd'hiver de
l'Armée de l'Empire ont cié
règlez,neufRegiments Autrichiens
,
doivent hiverner en
Ba viere, trois dans la Boheme,
& un dans l'Autriche, e
les Troupes des Electeurs dans
leurs Etats. Les Lettres qu'ona
reçeûës desFrontieres de Turquie
confirment que ïArmée
Othomaneprenoitsesquartiers
d'hiver des deuxcoflt7,du Danube^
du Prut; que le Grand
Seigneurparoissoit toûjours
disposéà observer exactement
le Traité de Carlowitz, ce
que le Roy de Sucde déçoit
hiverner à Bender. L'Imperatrice
Regente a écrit à ce Prince
pour luy offrir un passage libre
par la Hongrie
, & par lei
PaysHereditaires, à condition
qu'il ne seroit accompagé que
de deux mille hommes. L'Archiducayant
envoyé ordre au
Comte de Staremberg, President
de la Chambre des Finances
,de préparer dessommes considerables
pour les dépenses de
son Couronnement, e pour
continuer vigoureusement la
Guerre, onparle de mettre sur
le tapis le projet proposé en
1703. qui (si de mettre une
tres-forte taxe sur tous les
biens meubles & immeubles
sur , tous les Marchands Artisans, , & autres , ce qui
cause une grande consternation.
Le jour du Couronnement n'ejl
point encorefixé:cependant les
principaux Officiers de la
Maison du nouvel Empereur,
partent pourse rendre à Francfort.
Onareçû icy les Préliminaires
de la Paix,signez entre
la France &l'Angleterre ; le
Conseil quis'estAssembléplusieursfois
pour les examiner,
ne les àpas approuvez On commence
à battre laCaisse
}
pour
lever les Recreuës nécessaires
pour lesRegiments Autrichiens
&on a envoyédesordres dans
tous les PaysHereditairespour
les obligeràfournirle nombre de
Soldatsauquel ils ont ététaxez
defournir. Le Primce Charles
de lVe'Wbourg) Gouverneur dtt
TiraI qui avoitportéà Milan le
Decret de tEleaion à l'Archiduc,
est revenu à Inspruch afin
de donner ordre aux préparatifs
pour la réception de ce Prince luhoimdmeavgoiety recevoir le il.
des Etats du Tirol.
Vienne, du 18. Novembre.
Les Quartiersd'hiver de
l'Armée de l'Empire ont cié
règlez,neufRegiments Autrichiens
,
doivent hiverner en
Ba viere, trois dans la Boheme,
& un dans l'Autriche, e
les Troupes des Electeurs dans
leurs Etats. Les Lettres qu'ona
reçeûës desFrontieres de Turquie
confirment que ïArmée
Othomaneprenoitsesquartiers
d'hiver des deuxcoflt7,du Danube^
du Prut; que le Grand
Seigneurparoissoit toûjours
disposéà observer exactement
le Traité de Carlowitz, ce
que le Roy de Sucde déçoit
hiverner à Bender. L'Imperatrice
Regente a écrit à ce Prince
pour luy offrir un passage libre
par la Hongrie
, & par lei
PaysHereditaires, à condition
qu'il ne seroit accompagé que
de deux mille hommes. L'Archiducayant
envoyé ordre au
Comte de Staremberg, President
de la Chambre des Finances
,de préparer dessommes considerables
pour les dépenses de
son Couronnement, e pour
continuer vigoureusement la
Guerre, onparle de mettre sur
le tapis le projet proposé en
1703. qui (si de mettre une
tres-forte taxe sur tous les
biens meubles & immeubles
sur , tous les Marchands Artisans, , & autres , ce qui
cause une grande consternation.
Le jour du Couronnement n'ejl
point encorefixé:cependant les
principaux Officiers de la
Maison du nouvel Empereur,
partent pourse rendre à Francfort.
Onareçû icy les Préliminaires
de la Paix,signez entre
la France &l'Angleterre ; le
Conseil quis'estAssembléplusieursfois
pour les examiner,
ne les àpas approuvez On commence
à battre laCaisse
}
pour
lever les Recreuës nécessaires
pour lesRegiments Autrichiens
&on a envoyédesordres dans
tous les PaysHereditairespour
les obligeràfournirle nombre de
Soldatsauquel ils ont ététaxez
defournir. Le Primce Charles
de lVe'Wbourg) Gouverneur dtt
TiraI qui avoitportéà Milan le
Decret de tEleaion à l'Archiduc,
est revenu à Inspruch afin
de donner ordre aux préparatifs
pour la réception de ce Prince luhoimdmeavgoiety recevoir le il.
des Etats du Tirol.
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Résumé : Extrait d'une Lettre de Vienne, du 18. Novembre.
La lettre du 18 novembre à Vienne annonce que les quartiers d'hiver de l'Armée de l'Empire sont établis. Neuf régiments autrichiens hiverneront en Bavière, trois en Bohême et un en Autriche, tandis que les troupes des Électeurs resteront dans leurs États. L'Armée ottomane prend ses quartiers d'hiver de part et d'autre du Danube et du Prut, et le Grand Seigneur semble respecter le Traité de Carlowitz. Le roi de Suède, Charles XII, prévoit d'hiverner à Bender. L'Imperatrice Régente a proposé un passage libre au roi de Suède à travers la Hongrie et les Pays Hereditaires, à condition qu'il soit accompagné de seulement deux mille hommes. L'Archiduc a ordonné au Comte de Staremberg de préparer des fonds pour le couronnement et la poursuite de la guerre. Un projet de 1703 proposant une forte taxe sur les biens meubles et immeubles, ainsi que sur les marchands et artisans, suscite une grande consternation. Les préliminaires de la paix entre la France et l'Angleterre ont été reçus et désapprouvés par le Conseil à Vienne. Des mesures sont prises pour lever des recrues pour les régiments autrichiens, et le Prince Charles de Wurtemberg est revenu à Innsbruck pour préparer la réception de l'Archiduc.
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2928
p. 40-46
« Les Lettres de Madrid du 16. Novembre, portent que la [...] »
Début :
Les Lettres de Madrid du 16. Novembre, portent que la [...]
Mots clefs :
Roi, Renne, Madrid, Feux d'artifice
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texteReconnaissance textuelle : « Les Lettres de Madrid du 16. Novembre, portent que la [...] »
Les Lettres de Madrid du
16. Novembre,portent que la
Cour partit d'Aranjuez le14.
Que leurs Majestez Catholiques
, en passant par Cien-
Poçuelos
,
où les Ennemis avoient
campé longtemps l'année
précédente
, y avoient été
reçues avec de grandes démons- -
trations de joye; que lesHabitans
avoient planté exprèssur
le chemin, une Avenue d'arbres
dm quart de lieuë de
longueur; a chacun des bouts il
y avoit un Arc de Triomphe
orné des portraits du Roy
,
de
la Reine
, e du Prince det
Asturies ; qu'ils avoient tiré
plusieurs feux d'Artifice,fait
couler des Fontaines de vin , & donnéplusieurs autres marques
de leurzele: que le
1 5.
leurs Majestez arrivèrent à
Madrid; qu'Elles allerent descendre
à IVoflre- Dame d'A..
tocha où l'on chanta le Te
Deum;que le Roy monta enfuite
à cheval, & la Reine en
Carosse,avec le Princesonfils:
que toutes les rues où leurs
À4ajefleK passerentétoient tenduesdesplus
belles Tapisseries)
avecungrand nombre de Portraits
du Roy, de la R.eine,&
du Prince; que les Boutiques
de la rui des Orphévresétoient
ornées de vases & de VaijpUe
d'or Qr d'argent, de quantité de
Bijoux &de toutesfortes de
pierreries : que la marche dura
jusqu'a la nuit, avec des acclamarions
& des marques
de zrle inexprimables ; que le
soir on fit jouer la grande Ma*
chine de feux d'Artifice qui, avoit
été dressée dans la Place du
Palais ; que les fenestres des
Maisons furent illuminées de
flambeaux de cire blanche pen-(
dant toute la nuit.
Celles du13.marquent que
les réjouissances ont continué
les deux jourssuivans par des
feux d'Artifice d'une beautésur
prenante, de l'inventiond'uncélébréArtificierd'Alcala
;par
des illuminations,&par toutes
les autres démonstrations d'une
grande joye : que le 19. on ce.
lebra dans l'EZlifè des Carmelites
Dechaussées
, une Mfie
solennelle pour rendregrâces à
Dieu de l'heureux retour de
leurs Majestez Catholiques&
du Prince leur fils; que Don
Lorenfo - Folch de Cardona
, grand Aumosnier, officia, &
que Don Juan de las Evas
Prédicateurdu , Roy,fit un très
beau Sermon ; que le 11. les
Jfùites du Collège Impérialsirent
des obseques folemmelles
pour le repos des Ames des Soldats
qui sont morts pendant lA
derniere Campagne, & que
toute la Noblessey affijla: que
plujieurs Particuliers., recommencerent
le 1 3. à donner des
marque de leurjoye pour l'arrivée
de leurs Majestez,par des
illumina/ions, par des feux
d'Artifice
, cy des Arcs de
Trbe,ornez de Peintures
&de vers à la louange de leurs
Afajejle^ ; que les deux Compagnies
de Comediens-Espagnols
allerent en Mascarade
MI Palais où ils chanterent des
Airs nouveaux, 0* répresenterent
unetrès-belle Piecequi
finit par un Bal magnifique.
Qu'à l'égard des nouvelles
de la guerre, les Lettres qu'on
Avoit reçues d'Arragon portoient
que les Troupes du Roy
quifont dans ce Royaumes'étoient
emparées de Benavarri
oùil y avoit trois cens hommes,
qui avoientétéfaits prisonniers
avec Don Bonfacto
Manrique, qui les commandoit.
16. Novembre,portent que la
Cour partit d'Aranjuez le14.
Que leurs Majestez Catholiques
, en passant par Cien-
Poçuelos
,
où les Ennemis avoient
campé longtemps l'année
précédente
, y avoient été
reçues avec de grandes démons- -
trations de joye; que lesHabitans
avoient planté exprèssur
le chemin, une Avenue d'arbres
dm quart de lieuë de
longueur; a chacun des bouts il
y avoit un Arc de Triomphe
orné des portraits du Roy
,
de
la Reine
, e du Prince det
Asturies ; qu'ils avoient tiré
plusieurs feux d'Artifice,fait
couler des Fontaines de vin , & donnéplusieurs autres marques
de leurzele: que le
1 5.
leurs Majestez arrivèrent à
Madrid; qu'Elles allerent descendre
à IVoflre- Dame d'A..
tocha où l'on chanta le Te
Deum;que le Roy monta enfuite
à cheval, & la Reine en
Carosse,avec le Princesonfils:
que toutes les rues où leurs
À4ajefleK passerentétoient tenduesdesplus
belles Tapisseries)
avecungrand nombre de Portraits
du Roy, de la R.eine,&
du Prince; que les Boutiques
de la rui des Orphévresétoient
ornées de vases & de VaijpUe
d'or Qr d'argent, de quantité de
Bijoux &de toutesfortes de
pierreries : que la marche dura
jusqu'a la nuit, avec des acclamarions
& des marques
de zrle inexprimables ; que le
soir on fit jouer la grande Ma*
chine de feux d'Artifice qui, avoit
été dressée dans la Place du
Palais ; que les fenestres des
Maisons furent illuminées de
flambeaux de cire blanche pen-(
dant toute la nuit.
Celles du13.marquent que
les réjouissances ont continué
les deux jourssuivans par des
feux d'Artifice d'une beautésur
prenante, de l'inventiond'uncélébréArtificierd'Alcala
;par
des illuminations,&par toutes
les autres démonstrations d'une
grande joye : que le 19. on ce.
lebra dans l'EZlifè des Carmelites
Dechaussées
, une Mfie
solennelle pour rendregrâces à
Dieu de l'heureux retour de
leurs Majestez Catholiques&
du Prince leur fils; que Don
Lorenfo - Folch de Cardona
, grand Aumosnier, officia, &
que Don Juan de las Evas
Prédicateurdu , Roy,fit un très
beau Sermon ; que le 11. les
Jfùites du Collège Impérialsirent
des obseques folemmelles
pour le repos des Ames des Soldats
qui sont morts pendant lA
derniere Campagne, & que
toute la Noblessey affijla: que
plujieurs Particuliers., recommencerent
le 1 3. à donner des
marque de leurjoye pour l'arrivée
de leurs Majestez,par des
illumina/ions, par des feux
d'Artifice
, cy des Arcs de
Trbe,ornez de Peintures
&de vers à la louange de leurs
Afajejle^ ; que les deux Compagnies
de Comediens-Espagnols
allerent en Mascarade
MI Palais où ils chanterent des
Airs nouveaux, 0* répresenterent
unetrès-belle Piecequi
finit par un Bal magnifique.
Qu'à l'égard des nouvelles
de la guerre, les Lettres qu'on
Avoit reçues d'Arragon portoient
que les Troupes du Roy
quifont dans ce Royaumes'étoient
emparées de Benavarri
oùil y avoit trois cens hommes,
qui avoientétéfaits prisonniers
avec Don Bonfacto
Manrique, qui les commandoit.
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Résumé : « Les Lettres de Madrid du 16. Novembre, portent que la [...] »
Le 14 novembre, la Cour quitta Aranjuez pour Madrid. À Cien-Poçuelos, les souverains furent accueillis par des démonstrations de joie, des arcs de triomphe ornés de leurs portraits, des feux d'artifice et des fontaines de vin. Le 15 novembre, à Madrid, les rues étaient tendues de tapisseries et ornées de portraits. Des acclamations et des illuminations marquèrent leur arrivée. Le soir, des feux d'artifice furent allumés sur la Place du Palais. Les réjouissances se poursuivirent avec des illuminations et des feux d'artifice. Le 19 novembre, une messe solennelle fut célébrée pour remercier Dieu du retour des souverains. Le 11 novembre, les Jésuites organisèrent des obsèques solennelles pour les soldats morts lors de la dernière campagne. Des particuliers et des comédiens espagnols exprimèrent également leur joie par des illuminations, des arcs de triomphe et des représentations théâtrales. Sur le front de la guerre, les troupes du roi prirent Benavarri en Aragon, capturant trois cents hommes, dont Don Bonfacto Manrique, leur commandant.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2929
p. 46-52
Extrait d'une Lettre du Camp de Calaf du 18 Novembre.
Début :
Mr le Comte de Muret, Lieutenant General ayant esté détaché [...]
Mots clefs :
Troupes, Calaf, Ennemis
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texteReconnaissance textuelle : Extrait d'une Lettre du Camp de Calaf du 18 Novembre.
Extrait d'une Lettre du
Camp de Calafdu 18
Novembre.
Mr le Comte de Muret,
Lieutenant General ayant esté
détachéavec trois mille hommes.
pour aller attaquer Cardone,
y arriva le 14. Il trouva
qite les Ennemis avoient aDèz
bien fortifié la Ville & le
Chasteau, £r que même ils
avoient aussifortifié une Casfine
où ils avoient missix-vingt
hommu. Ilfut aussi que la
Garnisonetoit composée de
bonnes Troupes; sçavoir du
Régiment de Taf, de deux
Battaillons; d'un Régiment de
Grisons, & de celuy Jef.,
Députation de Catalogne d'un
battaillon chutlnJ (;7 trois cens
hommes d'autres Troupes, qui
toutes étoient bien disposées à
faire une vigoureuse résistance :
Mais les Troupes du Roy
étoient auiYi bien dijpojeeh a les
attaquer. L'Artillerie ayant
ruiné les def,njres de deux
Tours quiflanquoient ungrand
retranchement que les Ennemii
avoientélevé entre la Cassine
& la Ville, Mr le Comte de
Muretfit toutes les dispositions
necessaires pour attaquer ce
retranchement. Il partagea
quatorze cens hommes en trois
Corps; celuy du centre, desix
Compagnies de Grenadiers Ë,,r
de six piquets, étoit commandé
parMr le Marquis d'Arpajon;
celuy de la droite,composé d'un
pareil nombre de Grenadiers gr
de
de piquets étoit commandé par
fyfr le Comte d'Hercel, c:::ï
celuy de la gauche
,
de trois
:ens Dragons &desix Piquets,
étoit commandé par
Mf le Comte de Melun. On
narcha dans cet ordre le i7.a
a pointe dujour, en laissant
derriere la Cassinefortifiée,&
e retranchement fut emporté
.)Epée à la mainJaux trois ataques.
Les Troupes qui les
dessendoientfurentsuiviesdesi
réscjue les nôtres entrerentdans
a Ville avec elles. Le Gou-.
verneur du Chasteau, voulant
profiter de ce désordre, fit sortir
trois cens hommes pour enveloper
nos Troupes, & les mettre
entre deux feux; mais ellesse
rallierentsipromptementqu'elles
obligerent les Ennemis de se
jetter dans un Ravin, & de
se retirerderriere la Riviere de
Cardonner. On ne trouva point
d'Habitansdans laVille,parce
qu'ils en étoient tous sortis à
l'approche de nos Troupes. Mr
le Comte de Muretfit ensuite
sommer le Commandant de la
CaJJine,cjiiise renditavecsept
autres Officiers 0* cent douze
Soldatssans avoiretféattaque;
IJÆI'!Y que cepostefustfraisé&
palissadé. Mr de Courtieres,
Lieutenant Colonel dans les
TroupesWalones,unCapitaine
des Grenadiers & un Aidc-
Major des mesmesTroupes,
furent blessezàl'attaque du
retranchement, qui n'a pas
cousté aux Troupes du Roy
vQleufiae%ra9ntehommes tuez ou
au lieu que les Ennemisen
ont perdu environ sept
cens, tant tue%, déserteurs
ouprisonniers,y compris
lessix-vingtshommesqui
étoient dans la CaJJtne. On
trouva beaucoup de vivre?
dans la Ville, que les Ennemis
yavoientamassez. Lelendemain
de l'action, Mr le Comte
de Muretfit dresserdes Batte
ries contre leChasteau.
Camp de Calafdu 18
Novembre.
Mr le Comte de Muret,
Lieutenant General ayant esté
détachéavec trois mille hommes.
pour aller attaquer Cardone,
y arriva le 14. Il trouva
qite les Ennemis avoient aDèz
bien fortifié la Ville & le
Chasteau, £r que même ils
avoient aussifortifié une Casfine
où ils avoient missix-vingt
hommu. Ilfut aussi que la
Garnisonetoit composée de
bonnes Troupes; sçavoir du
Régiment de Taf, de deux
Battaillons; d'un Régiment de
Grisons, & de celuy Jef.,
Députation de Catalogne d'un
battaillon chutlnJ (;7 trois cens
hommes d'autres Troupes, qui
toutes étoient bien disposées à
faire une vigoureuse résistance :
Mais les Troupes du Roy
étoient auiYi bien dijpojeeh a les
attaquer. L'Artillerie ayant
ruiné les def,njres de deux
Tours quiflanquoient ungrand
retranchement que les Ennemii
avoientélevé entre la Cassine
& la Ville, Mr le Comte de
Muretfit toutes les dispositions
necessaires pour attaquer ce
retranchement. Il partagea
quatorze cens hommes en trois
Corps; celuy du centre, desix
Compagnies de Grenadiers Ë,,r
de six piquets, étoit commandé
parMr le Marquis d'Arpajon;
celuy de la droite,composé d'un
pareil nombre de Grenadiers gr
de
de piquets étoit commandé par
fyfr le Comte d'Hercel, c:::ï
celuy de la gauche
,
de trois
:ens Dragons &desix Piquets,
étoit commandé par
Mf le Comte de Melun. On
narcha dans cet ordre le i7.a
a pointe dujour, en laissant
derriere la Cassinefortifiée,&
e retranchement fut emporté
.)Epée à la mainJaux trois ataques.
Les Troupes qui les
dessendoientfurentsuiviesdesi
réscjue les nôtres entrerentdans
a Ville avec elles. Le Gou-.
verneur du Chasteau, voulant
profiter de ce désordre, fit sortir
trois cens hommes pour enveloper
nos Troupes, & les mettre
entre deux feux; mais ellesse
rallierentsipromptementqu'elles
obligerent les Ennemis de se
jetter dans un Ravin, & de
se retirerderriere la Riviere de
Cardonner. On ne trouva point
d'Habitansdans laVille,parce
qu'ils en étoient tous sortis à
l'approche de nos Troupes. Mr
le Comte de Muretfit ensuite
sommer le Commandant de la
CaJJine,cjiiise renditavecsept
autres Officiers 0* cent douze
Soldatssans avoiretféattaque;
IJÆI'!Y que cepostefustfraisé&
palissadé. Mr de Courtieres,
Lieutenant Colonel dans les
TroupesWalones,unCapitaine
des Grenadiers & un Aidc-
Major des mesmesTroupes,
furent blessezàl'attaque du
retranchement, qui n'a pas
cousté aux Troupes du Roy
vQleufiae%ra9ntehommes tuez ou
au lieu que les Ennemisen
ont perdu environ sept
cens, tant tue%, déserteurs
ouprisonniers,y compris
lessix-vingtshommesqui
étoient dans la CaJJtne. On
trouva beaucoup de vivre?
dans la Ville, que les Ennemis
yavoientamassez. Lelendemain
de l'action, Mr le Comte
de Muretfit dresserdes Batte
ries contre leChasteau.
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Résumé : Extrait d'une Lettre du Camp de Calaf du 18 Novembre.
Le 14 novembre, le Comte de Muret, lieutenant général, arriva à Cardone avec trois mille hommes pour attaquer la ville. Les ennemis avaient fortifié la ville, le château et une caserne, où ils avaient placé soixante-dix hommes. La garnison comprenait des troupes du Régiment de Taf, deux bataillons, le Régiment de Grisons, le Régiment Jef, une députation de Catalogne et trois cents hommes d'autres troupes. L'artillerie française détruisit les défenses de deux tours, permettant au Comte de Muret de préparer l'attaque d'un retranchement entre la caserne et la ville. Il divisa quatorze cents hommes en trois corps : le centre commandé par le Marquis d'Arpajon, la droite par le Comte d'Hercel et la gauche par le Comte de Melun. Le 17 novembre, à l'aube, les troupes françaises attaquèrent et prirent le retranchement après trois assauts. Les ennemis se retirèrent derrière la rivière de Cardonner. La ville était vide d'habitants. Le Comte de Muret somma ensuite le commandant de la caserne, qui se rendit avec sept autres officiers et cent douze soldats. Parmi les blessés français figuraient Mr de Courtieres, un capitaine des grenadiers et un aide-major des troupes wallonnes. Les pertes françaises s'élevèrent à vingt-neuf hommes tués ou blessés, tandis que les ennemis perdirent environ sept cents hommes, y compris les soixante-dix de la caserne. Beaucoup de vivres furent trouvés dans la ville. Le lendemain, le Comte de Muret fit dresser des batteries contre le château.
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2930
p. 52-90
NOUVELLES de divers endroits.
Début :
De Venise le 14. Novembre. On a fait icy pendant [...]
Mots clefs :
Ambassadeurs, Bataillon, Madrid, Courtrai, Arras, La Haye, Fort-Louis, Bayonne, Huningue, Milan, Naples, Angleterre, Grenoble, Gênes, Rome, Londres, Paix, Lisbonne, Venise, Cadix, Vaisseaux, Deuil, Guerre
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texteReconnaissance textuelle : NOUVELLES de divers endroits.
NOUVELLES
de divers endroits.
De Venise le 14. Novembre,
On a fait icy pendant
trois jours des Prieres publiques
dans les Eglisesde
S. Marc, & de S. Roch,
avec l'Exposition du Saine
Sacrement, pour demander
à Dieu qu'illuy plaise faire
cesser le lféau dela mortalité
sur les Bestiaux qui continue
avec une grande violence.
-
Tous les Corps & toutes les
Communautez ont ercé en
Procession à ces Eglises,
; pendant ces trois jours,
durant lesquels les assemblées
particulieres ont elle
dessendues
)
& les Theatres
fermez. Cette maladie s'est
communiquée dans le Mantoüan,
dans la Stirie, &dans
la Carinthie,oùelle fait de
grands ravages.
De Milan le 11. Novembre,
Les Ambassadeurs de Venise
eurent le 7. Audiancc
de l'Archiduc. Le Comte
Antonio Rainoldi alla les
prendre au CollegeHelvetique
où ils étoient logez,
avec un Carrosse à quatre
Chevaux. Ils étoient en habit
de deüil, ainsi que toute
leur Livrée; mais les jours
suivants, ils parurent vêrus
magnifiquement,ainsi que
toote leur suite.
Le 8. le Cardinal Impenalc
Legat à Latere , envo yé
par le Pape pour complimenter
ce Prince, fit son
entréepublique. Le Comte
Rainoldi alla le prendreavec
plusieurs Carrosses à six
Chevaux au Monastere de
Castellazzo,&leconduisit
jusqu'au dehors de la Porte
Romaine où s'etant mis
sous un Dais, il donna la
Benediction au Clergé.
L'Archiduc arriva ensuite,
& après des compliments
reciproques,ils monterent àcheval
, & entrerent dans
laVille. LeClergéseculier
& regulier commençoit la
marche; les Gardes à pied
& à cheval marchoient ensuite;
puis vingt- quatre
Mulets du Legat avec de
riches couvertures,ungrand
Carrosse, & une Litiere;
douze Estafiers de l'Archiduc,
avec chacun un cheval
de main; les Valets de
Chambre du Legat avec
deux Masses; les Principaux
de sa fuite à cheval, ses
Estafiers vestus de sa livrée:
ceux de l'Archiduc étoient
en deüil. Ce Prince étoit
fous un Dais de Toiled'or
ayant le Legat à sa gauche.
Pluficurs Seigneursmarchoient
devant eux & ils
étoient suivis de douze
Evesques ouPrelats àcheval.
Le Senat venoit ensuite,
suivi des Tribunaux & des
soixante Decurions de la
Ville. Ils arriverent en cet
ordre devant l'Eglise Metropolitaine;
mais L'Archiduc
n'y entra pas, & il alla
droit au Palais. Le Legat y
entra, & fut reçu par
le
Cardinal Archinto qui en
est Archevesque;il fut ensuite
conduit au Palais dans
un Carrosse à six chevaux, ÔC
de-là au logement qui luy
avoitesté pre paré. Le lendemain
il rendit encore visite
à l'Archiduc qui le reçut à
la seconde Anti -chambre,
& le reconduisitjusqu'à la
troisiéme.
Les Ambassadeurs de la
Republique de Genes, firent
aussi leur Entrée le mesme
jour; & curent Audiance;
& le lendemain matin 10.
ceux de la Republique de
Lucques eurent aussi Audiance
, & l'aprésdînée du
mesme jour l'Archiduc
partit puur aller coucher à
Lodi.
DeLisbone le 9.Novembre.
La nouvelle qui s'étoir
répanduë depuis huit jours
que laPaix se traitoit en AnJgleterre,
a été confirmée par
un Exprés dépeché par nôtre
Ambassadeur en cette:
Cour là, qui a apporté les
Préliminaires. Le Comte do
Portmore , a reçu ordre do
remener en Angleterre les
Troupes de cette Couronne,
excepté deux Bataillons
pour remplacer les Soldats
qui manquent à la Garnison,
de Gibraltar ; sept Vaisseaux
de guerre Ancrloisqui
toient dans nostre Port, en
partirent hier pour retourneren
Angleterre. Le pain
est toujours très -
cher icy,
&on estfort en peine des
Bâtimens qui sont allez charger
des grains en Barbarie.
De Naples le 10 Novembre.
Le 3. de ce moison commença
les réjoüissances publiques
, pour l'Elcction de
Archiduc à l'Empire. Elles
levoient durer trois jours;
nais le foir du troisiémeà
ine demi- heure de nuit,il
omba une si grande pluye
qu'elle éteignit toutes les iluminations,
gasta les Tenures
qui étoient en plusieurs
endroits, & trempa tellenent
les Artifices,qu'ayant
econnu le lendemain qu'ils
le pourroient plus servir
)nIes abandonna , au pillage
tinÍi que toutes les Machines.
Le Vice-Roy qui dévoit
aller ce foir
-
là visiter les
Feux d'Artifice, préparez
sur la Mer avec de grandes
Machines chargées de
fruits
,
donna unBal dans
le Salon duPalais,pour supléer
à l'execution de ces
grands préparatifs, qu'on
renouvellera après le Couronnement.
Le S. il fitchanter
le Te Deurn dans l'Eglise
du grand Convent des,
Dominicains ,& il y tint
Chapelle; pendant laquelle
l'Infanterie Allemande qui
étoit dans la Place fit trois
décharges de Mousqueterie,
& les Canonniers des !
Chasteaux
,
firent trois salves
de toute l'Artillerie. Il
le fie chanter hier dans l'Eg'ife
des Theatins,&doit de
main le faire chanterdans
celle de la MaisonProfesse
des Jesuites,
De Cadiz le 12.Novembre.
Des Armateurs François
amenèrent avant-hier icy
trois Vaisseaux Hollandois.
qui venoient du Levant. Ils
sont chargez de Soye
,
de
Cottonfilé, deCaffé&d'autres
riches Marchandises,
letout estimé prés d'uai
million.
¡Une: FrégateFrançoise
ayant attaqué sur les costes
de Galice, un Vaisseau de
Guerre Portugais,montede
60.pieces de canon, étoit
sur le point de s'en emparer
après quatre heures de combat,
lors que le feu ayant
pris au Vaisseau, il sauta en
l'air avec tout l'Equipage,
dont on ne put sauver que
trois personnes.
Ilest encore venu quarante
sept Deserteurs de Gibraltar
)
presque tous Hollandois
,& qui continuent.
de dire que laGarnison n'est
point payée, & que les vivres
y sont à untrès- haut
prix.
De Rome le 14. Novembre,
Le trois de ce mois, la
Marquise de Prié
, comme
Ambassadrice de la Cour
de Vienne, quitta le deüil
& reçue les compliments sur
l'Election de l'Archiduc à
l'Empire. Il y eut le foir une
grande Assemblée chez elle
où se touverent la Connéta
ble Colonne,Dona Maria
Bernardina
,
les Neveux du
Pape,l'Envoyé de Portugal,
& plusîeurs autres -Perronnes
distinguées
: Le Prince
d'Avellino
,
avoit mandé à
ses principaux Domestiques
de donner part aux Cardinaux
de l'Election de l'Archiduc,
& de faire des illuminations
pendant rTois1
soirs ; mais les Maistres desj
Ceremonies ayant reprefenté
qu'il étoit contre l'ordre i
qu'il se fie fous les yeux dirr
Pape,desréjoüissances pour
une nouvelle dont on n.1avoit
point donné part à Sa|
Sainteté
>
ces
réjouifTanccsjji
ont elle differées.
110 ",
De Venise le zi. Novembre.
L'Archiducayant passéle
14. à Bussolengo
,
sur les
Frontières de l'EtatVenitien
sur sa route de Milan à Inspruch
,
les Procurateurs Pisani
& da-Lezze,Ambassadeurs
Extraordinaires de la
République,le complimencerent.
Ce Prince futconduit
au Palais qui luy avoit
été prepare; & qui étoit
magnifiquement meublé & -
illuminé,&où il trouva une
garde de deuxmille Cava -
liers ou Dragons tous habillez
de neuf Le lendemain les
Ambassadeurs luy presenterent
un Régale de Cire
,
de
Miroirs, de Crstaux, de
Confitures, &de plusieurs
autres choses galantes: On
luy servit un repas magnifi.
que après lequel il alla à Roveredo,
accompagné par les
mêmes Ambassadeurs, &
pardeuxmille Cavaliers
ou Dragons,quine le quitterent
que sur les Frontières
du Trentin. Ce Prince fie
present aux Ambassadeurs
de chacun une Boeste à portrait,
garnies de pierreries , D
& estimées nulle Pisto- les.
DtLjhonne le 13.Novembre
On esticy dans de grandes
inquiétudes, sur l'avis qu'on
a eu , que Mr du Gué-
Troüin,avoit. débarqué des
Troupes aux lsles du Cap
Vert ; & qu'érant entrée
dans la Baye de Tous -
les,.
Saints,il avoi t pillé la Ville
de San Salvador, Capitale
du Brésil
,
ainsiqu'unautre
Port, où il avoitbrûlé tous
les Vaisseaux qui y étoient.
De Londres le 24. Novembre.
Mr l'Evêque de Bristo,
Garde du Sceau Privé se prépare
à partir pour la Hollande
en qualitéd'Ambassadeur-
Pîenipotentaire pour
les Négociations de la Paix,
que tous les Pcules des trois.
Royaumes souhaitoient
avec tant d'empressement ;
qu'il avoit esté resolu en
plusieurs endroits de pre- 1
senter des Adresses à la Reine
pour la supliet de la con- 1 clure aux conditions qu'El- j
le & sonConseil jugeroienc
à propos; mais on s'en est
abstenu de crainte qu'il ne
parust qu'on voudroit donner
atteinte au pouvoirabsolu
qu'a le Souverain defaire
la Paix & la Guerre, quand
illuy plaist.
¡ Trois cens prisonniers
François ont été transportezà
Calais
, pour estre
échangez.
La Foudre étant tombée
la nuit du 16. au 17. sur l'EglisedeSouthwel
,
dansle
Comté de Nottingham.
).'
cette Eglise aété brûlée 3-
vec l'Ecole quien étoit prdche,&
les Cloches fonduës.
DupremierDécembre.
Le 25. Novembre il arriva
un Courrier du Comte
de Strafford, qui apporta le
consentement des Etats Géncraux
pour traiter de la
Paix sur le pied des Prelimi
mires,&les Passeports pour
les Ambassadeurs du Roy ]
Tres -
Chrestien. Outre les
vingt - cinq gros Vaifleatffc-«
de guerre qui ont été desarmez,
on en desarme encore
plusieurs autres.
Le28. jour de la naissance
de la Reine Elisabeth
, auquel
le menupeupleavoit
coutume, avant le regne de
JacquesII. de célebrer la
memoire de cette Princesse
en brulant l'Effigiedu Pape,
&celles de plusieurs Cardinaux
& Religieux,je Conseil
fut averti que quelques mal
intentionnez
,
avoient fait
faire secrettement de grands
préparatifs, dans le dessein
de causer quelque tulmute.
On envoya des Huissiers,
avec un Détachement de
Grenadiers commandé par
un Officier
,
dans l'endroit
qu'un avoit indiqué, & ils y
trouverent une figure du
Pape,avec plusicurs autres
de Cardinaux,& Religieux,
& même du Diable dans un
Chariot, qui fut brisé ainsi
que toutes les Figures. Le
foir du mêmejour,&la nuit
suivante on fit prendre les
armesaux Milices, qui firent
des patroüilles dans les ruës;
mais il ne se passa pas J:
moindre désordre.
De Cents le 26. Novembre.
Monsieur le Marquis de
Monteleon
,
Ambassadeur
d'Espagne ayant reçû ordre
de se rendre à Madrid pour
y recevoir ses instructions
sur les Congrez de la Paix
ausquels il doit assister
, en
qualité de Plenipotentiaire,
prit hier son Audiance de
de congé du Sénat.
Les Gx mille Allemands
qui s'étoient avancez sur
nôtre Frontiere pour y prendredesQuartiers
d'hiver,
marchent dans le Mantoüan
où ils occuperont les Quartiers
qui étoient destinez
aux Troupes. de BranSebourg
qui retournent en
Allemagne,
Il est entré h1uit mille-
Allemands sur lesTerres du
Grand DucOU\ il prennent
des Quartiers, ce Prince ayant
refusé de fournir aux
Commissaires Impériaux
les huit cens mille livres que
l'Archiduc luy avoit fais
demander,
De Grenoble30.Novembre.
Il parut il y a quelques
jours de ce costé. cy un gros
party delaGarnisondeSuze
qui étoit venu par Exiles.
Aussi tost qu'on en eut avis
on fit sortir trente Dragons
avec chacun un fantassin en
croupe: Ils trouverent les
Ennemis qui rafraichifsoient
dans un Village;Les
Fantassins yentrerent criant
qui vive, & au premier feu
que nos gens firent sur eux,
ils se retirerent. Les Dragons
qui les observoient les poursuivirent
& mirent en désordre
; cinq furent tuez &
trente cinq faits prisonnires.
De Huninguele 4. Decembre,
Nôtre garnisona faitune
course dans la Forest Noire
sans aucune oppoficion
,
&
a ramené un gros butin.
Les Lettres de Hombourg
,
portent que soixante Husfars
ennemis étant entrez
dans le Pays, avoient commencé
à piller & brûler;
mais quedesDétachemens
de certe Place & de Saar
sa Loüis, ayant été à leur poucsuite,
les avoient battus;
& repris le butin qu'ils
avoient fait.
De Bayone le 4. Décembre.
Il y a presentement icy
18 Bastimens Anglois qui
ont apporté diverses Marchandées
pour les vendre,
& ensuite chargerdes Vins
& des Eaux
-
de- vie.
Une Fregate du Roy de
34. canons a pris un Flessingois
de 32. canons & de
150. hommes d'équipage ,
dont plus de 60ont été tuez
dans le combat qui a duré
cinq heures.
Des Lettres de Gibraltar
du 20. du passé portent que
la disette y étoit si grande
que le Commandant de la
Place étoit obligé de tenir
les Portes fermées pour
empêcher la desertion:que
quatreBastimens Portugais
étant entrez dans la Baye
pour se mettre à couvert
d'un gros temps qui auroit
pû les jetter sur les costes
de Barbarie, on leur avoir
fait décharger le grains qu'ils
avoient à leur bord
, de
remboursé l'argent qu'il
leur avoit couité.
On a aussiappris que les
Maures qui sont devant
Ceuta ayant voulu emporter
parEscalade le Bastion de
S. Pierre avoient esté vivementrepoussezjusques
dans
leur Camp avec perte de
plusde 1200 hommes; &
qu'il écoit arrivé de Carthagene
à cette Place, un tenfort
de 400. hommes &
beaucoup de munitions de
guerre & de bouche.
," Du Fort-Louis le10.
DéCembrr.P
;
Le Commandant de
Lauterbourg ayant eu avis
que le 6. au foir il devoit
sortir un Bataillon de Philisbourg
pour aller a Landau
,envoya un party de
Dragons & de Grenadiers
xjui se porterent sur le chemin
en des lieux couverts.
Les Ennemisétant tombez
dans l'Embuscade, furent
envelopez; le Commandant
fut tué avec plusieurs Soldats,
& le reste pris. Ce
bataillon étoit des Troupes
de Souabe & de Franconie,
& alloit relever un autre
bataillon des mêmes Trou- pesquiestàLandau.?
De la Haye le 8. Décembre9
Le Courier que le Comte
de Goes, Envoyéde la
Cour de Vienne avoit dé*
pêche à Milan pour porter àl'Archiducles Préliminairesde
la Paix, en revint le
2.1 Novembre. Il apporta
uneLettre par laquelle cc
Prince prie les Etats Gcné-.,
raux de n'avoir point d'égard
à ces Preliminaires,
qu'il les avoir rejettez, &
qu'il protestoit contre
toutes les Assemblées&les
Negotiations qu'on pouroit
faire sur cesujet.
On a appris depuis que ce
Prince persiste dans la résolution
de ne point envoyer
de Plenipotentiaires pour
traiter de la Paix sur le pied
des Preliminaires.
Hier le Comte de Strafr!
ford
,
Ambassadeur Plenipotentiaire
d'Angleterre
communiqua aux Ministres
detous les Alliez dans une
Assemblée que l'on tint exprés,
que la Reine sa Maitrciïc
avoit nommé la Ville
d'Utrecht pour le lieu où se
tiendroient les Conferences
pour laPaix, & que l'ouverture
s'en feroit le 12, Janvier
prochain. Il remit enfuite
à chacun de ces Ministres
une Lettre de la Reine
de la Grande Bretagne
qu'elle écrivoit à leurs Maîtres
pour les inviter à y envoyer
leurs Plénipotentiaires..
D'Arras le ii. Décembre.
Monsieur le Marechal de
Montcfquiau, partit d'icy
avanthier avec la plus grande
partie de notre Garnison
pour se mettre à la teste
d'un Darachemem de trois
cens hommes par bataillon,
& de centhommes parRe- -
giment de Cavalerie & de
Dragons de. toutes lcs.,
Troupes qui sont depuis la
Meuse juiqu'àla Mer. Leur
rendez vous étoit le long de
la Scarpe depuis Douay
jusqu'à Mortagne, & le
long du Canal & de la Deule,
Ces Troupes n'ont point de
bagages, & n'ont porté des
vivres que pour quatre
jours, & des outils à remues
laterre; elles travaillent à
combler le canal en quelques
endroits, à rüiner les
Ponts, les Ecluses & les Digues
de cemême Canal
,
de
la Scarpe, & de la Deule
afin d'ôter , aux Ennemisle
moyen d'établir leurs Magasins
de vivres & de munitions
à Douay pour la Canv»
pagne prochaine,ainsi quils
l'avoient projetté.
Pendant qu'une partie de
ce gros Détachement commençoitces
travaux, Mr de
Goëbriant marchoit à la
petiteVille deLillers, où les
Ennemis avoient cinq cens
hommes qui ont esté faits
prisonniers; &les Fortifications
qu'ils y avoient faites
ont esté démolies.
De Courtray le 18. Decembre.
Un Parti de cènehommes
de la garnisond'Ipres
ayant rencontréplusieurs
Détachements de cinq Rements,
lesadéfaits l'unaprés
l'autre
,
& en a fait la plus
part prisonniers.
Le mêmejoursoixante
Hussards, furent surpris la
nuit dans un Village à deux
lieuës de Cologne
) par un
party de trente Fantassins
François qui leur enleverent
trente chevaux,
A Madrid le 3. Décembre.
Le Conséil envoyaVeridredy
dernier des instructions
aux Plénipotentiaires
qui doivent partir incessamment
pour les Conferences
de la Paix Le Roya donné
la Charge de President du
Conseil de Guerre à Mr
le Marquis de Bedmar : Les
Lettres de Malaga portent
qu'il y étoit arrivé un Bastinient
venant de Gibraltar
où il y avoit quatre - vingt
six Soldats de la Garnison ;
de cettePlace, qui ayant
monté de nuit dans ce Vais-
-
seau obligerent lesMatelots
f de mettre à la voile, aprést
avoir eux mêmes coupé les f
cables *>
de divers endroits.
De Venise le 14. Novembre,
On a fait icy pendant
trois jours des Prieres publiques
dans les Eglisesde
S. Marc, & de S. Roch,
avec l'Exposition du Saine
Sacrement, pour demander
à Dieu qu'illuy plaise faire
cesser le lféau dela mortalité
sur les Bestiaux qui continue
avec une grande violence.
-
Tous les Corps & toutes les
Communautez ont ercé en
Procession à ces Eglises,
; pendant ces trois jours,
durant lesquels les assemblées
particulieres ont elle
dessendues
)
& les Theatres
fermez. Cette maladie s'est
communiquée dans le Mantoüan,
dans la Stirie, &dans
la Carinthie,oùelle fait de
grands ravages.
De Milan le 11. Novembre,
Les Ambassadeurs de Venise
eurent le 7. Audiancc
de l'Archiduc. Le Comte
Antonio Rainoldi alla les
prendre au CollegeHelvetique
où ils étoient logez,
avec un Carrosse à quatre
Chevaux. Ils étoient en habit
de deüil, ainsi que toute
leur Livrée; mais les jours
suivants, ils parurent vêrus
magnifiquement,ainsi que
toote leur suite.
Le 8. le Cardinal Impenalc
Legat à Latere , envo yé
par le Pape pour complimenter
ce Prince, fit son
entréepublique. Le Comte
Rainoldi alla le prendreavec
plusieurs Carrosses à six
Chevaux au Monastere de
Castellazzo,&leconduisit
jusqu'au dehors de la Porte
Romaine où s'etant mis
sous un Dais, il donna la
Benediction au Clergé.
L'Archiduc arriva ensuite,
& après des compliments
reciproques,ils monterent àcheval
, & entrerent dans
laVille. LeClergéseculier
& regulier commençoit la
marche; les Gardes à pied
& à cheval marchoient ensuite;
puis vingt- quatre
Mulets du Legat avec de
riches couvertures,ungrand
Carrosse, & une Litiere;
douze Estafiers de l'Archiduc,
avec chacun un cheval
de main; les Valets de
Chambre du Legat avec
deux Masses; les Principaux
de sa fuite à cheval, ses
Estafiers vestus de sa livrée:
ceux de l'Archiduc étoient
en deüil. Ce Prince étoit
fous un Dais de Toiled'or
ayant le Legat à sa gauche.
Pluficurs Seigneursmarchoient
devant eux & ils
étoient suivis de douze
Evesques ouPrelats àcheval.
Le Senat venoit ensuite,
suivi des Tribunaux & des
soixante Decurions de la
Ville. Ils arriverent en cet
ordre devant l'Eglise Metropolitaine;
mais L'Archiduc
n'y entra pas, & il alla
droit au Palais. Le Legat y
entra, & fut reçu par
le
Cardinal Archinto qui en
est Archevesque;il fut ensuite
conduit au Palais dans
un Carrosse à six chevaux, ÔC
de-là au logement qui luy
avoitesté pre paré. Le lendemain
il rendit encore visite
à l'Archiduc qui le reçut à
la seconde Anti -chambre,
& le reconduisitjusqu'à la
troisiéme.
Les Ambassadeurs de la
Republique de Genes, firent
aussi leur Entrée le mesme
jour; & curent Audiance;
& le lendemain matin 10.
ceux de la Republique de
Lucques eurent aussi Audiance
, & l'aprésdînée du
mesme jour l'Archiduc
partit puur aller coucher à
Lodi.
DeLisbone le 9.Novembre.
La nouvelle qui s'étoir
répanduë depuis huit jours
que laPaix se traitoit en AnJgleterre,
a été confirmée par
un Exprés dépeché par nôtre
Ambassadeur en cette:
Cour là, qui a apporté les
Préliminaires. Le Comte do
Portmore , a reçu ordre do
remener en Angleterre les
Troupes de cette Couronne,
excepté deux Bataillons
pour remplacer les Soldats
qui manquent à la Garnison,
de Gibraltar ; sept Vaisseaux
de guerre Ancrloisqui
toient dans nostre Port, en
partirent hier pour retourneren
Angleterre. Le pain
est toujours très -
cher icy,
&on estfort en peine des
Bâtimens qui sont allez charger
des grains en Barbarie.
De Naples le 10 Novembre.
Le 3. de ce moison commença
les réjoüissances publiques
, pour l'Elcction de
Archiduc à l'Empire. Elles
levoient durer trois jours;
nais le foir du troisiémeà
ine demi- heure de nuit,il
omba une si grande pluye
qu'elle éteignit toutes les iluminations,
gasta les Tenures
qui étoient en plusieurs
endroits, & trempa tellenent
les Artifices,qu'ayant
econnu le lendemain qu'ils
le pourroient plus servir
)nIes abandonna , au pillage
tinÍi que toutes les Machines.
Le Vice-Roy qui dévoit
aller ce foir
-
là visiter les
Feux d'Artifice, préparez
sur la Mer avec de grandes
Machines chargées de
fruits
,
donna unBal dans
le Salon duPalais,pour supléer
à l'execution de ces
grands préparatifs, qu'on
renouvellera après le Couronnement.
Le S. il fitchanter
le Te Deurn dans l'Eglise
du grand Convent des,
Dominicains ,& il y tint
Chapelle; pendant laquelle
l'Infanterie Allemande qui
étoit dans la Place fit trois
décharges de Mousqueterie,
& les Canonniers des !
Chasteaux
,
firent trois salves
de toute l'Artillerie. Il
le fie chanter hier dans l'Eg'ife
des Theatins,&doit de
main le faire chanterdans
celle de la MaisonProfesse
des Jesuites,
De Cadiz le 12.Novembre.
Des Armateurs François
amenèrent avant-hier icy
trois Vaisseaux Hollandois.
qui venoient du Levant. Ils
sont chargez de Soye
,
de
Cottonfilé, deCaffé&d'autres
riches Marchandises,
letout estimé prés d'uai
million.
¡Une: FrégateFrançoise
ayant attaqué sur les costes
de Galice, un Vaisseau de
Guerre Portugais,montede
60.pieces de canon, étoit
sur le point de s'en emparer
après quatre heures de combat,
lors que le feu ayant
pris au Vaisseau, il sauta en
l'air avec tout l'Equipage,
dont on ne put sauver que
trois personnes.
Ilest encore venu quarante
sept Deserteurs de Gibraltar
)
presque tous Hollandois
,& qui continuent.
de dire que laGarnison n'est
point payée, & que les vivres
y sont à untrès- haut
prix.
De Rome le 14. Novembre,
Le trois de ce mois, la
Marquise de Prié
, comme
Ambassadrice de la Cour
de Vienne, quitta le deüil
& reçue les compliments sur
l'Election de l'Archiduc à
l'Empire. Il y eut le foir une
grande Assemblée chez elle
où se touverent la Connéta
ble Colonne,Dona Maria
Bernardina
,
les Neveux du
Pape,l'Envoyé de Portugal,
& plusîeurs autres -Perronnes
distinguées
: Le Prince
d'Avellino
,
avoit mandé à
ses principaux Domestiques
de donner part aux Cardinaux
de l'Election de l'Archiduc,
& de faire des illuminations
pendant rTois1
soirs ; mais les Maistres desj
Ceremonies ayant reprefenté
qu'il étoit contre l'ordre i
qu'il se fie fous les yeux dirr
Pape,desréjoüissances pour
une nouvelle dont on n.1avoit
point donné part à Sa|
Sainteté
>
ces
réjouifTanccsjji
ont elle differées.
110 ",
De Venise le zi. Novembre.
L'Archiducayant passéle
14. à Bussolengo
,
sur les
Frontières de l'EtatVenitien
sur sa route de Milan à Inspruch
,
les Procurateurs Pisani
& da-Lezze,Ambassadeurs
Extraordinaires de la
République,le complimencerent.
Ce Prince futconduit
au Palais qui luy avoit
été prepare; & qui étoit
magnifiquement meublé & -
illuminé,&où il trouva une
garde de deuxmille Cava -
liers ou Dragons tous habillez
de neuf Le lendemain les
Ambassadeurs luy presenterent
un Régale de Cire
,
de
Miroirs, de Crstaux, de
Confitures, &de plusieurs
autres choses galantes: On
luy servit un repas magnifi.
que après lequel il alla à Roveredo,
accompagné par les
mêmes Ambassadeurs, &
pardeuxmille Cavaliers
ou Dragons,quine le quitterent
que sur les Frontières
du Trentin. Ce Prince fie
present aux Ambassadeurs
de chacun une Boeste à portrait,
garnies de pierreries , D
& estimées nulle Pisto- les.
DtLjhonne le 13.Novembre
On esticy dans de grandes
inquiétudes, sur l'avis qu'on
a eu , que Mr du Gué-
Troüin,avoit. débarqué des
Troupes aux lsles du Cap
Vert ; & qu'érant entrée
dans la Baye de Tous -
les,.
Saints,il avoi t pillé la Ville
de San Salvador, Capitale
du Brésil
,
ainsiqu'unautre
Port, où il avoitbrûlé tous
les Vaisseaux qui y étoient.
De Londres le 24. Novembre.
Mr l'Evêque de Bristo,
Garde du Sceau Privé se prépare
à partir pour la Hollande
en qualitéd'Ambassadeur-
Pîenipotentaire pour
les Négociations de la Paix,
que tous les Pcules des trois.
Royaumes souhaitoient
avec tant d'empressement ;
qu'il avoit esté resolu en
plusieurs endroits de pre- 1
senter des Adresses à la Reine
pour la supliet de la con- 1 clure aux conditions qu'El- j
le & sonConseil jugeroienc
à propos; mais on s'en est
abstenu de crainte qu'il ne
parust qu'on voudroit donner
atteinte au pouvoirabsolu
qu'a le Souverain defaire
la Paix & la Guerre, quand
illuy plaist.
¡ Trois cens prisonniers
François ont été transportezà
Calais
, pour estre
échangez.
La Foudre étant tombée
la nuit du 16. au 17. sur l'EglisedeSouthwel
,
dansle
Comté de Nottingham.
).'
cette Eglise aété brûlée 3-
vec l'Ecole quien étoit prdche,&
les Cloches fonduës.
DupremierDécembre.
Le 25. Novembre il arriva
un Courrier du Comte
de Strafford, qui apporta le
consentement des Etats Géncraux
pour traiter de la
Paix sur le pied des Prelimi
mires,&les Passeports pour
les Ambassadeurs du Roy ]
Tres -
Chrestien. Outre les
vingt - cinq gros Vaifleatffc-«
de guerre qui ont été desarmez,
on en desarme encore
plusieurs autres.
Le28. jour de la naissance
de la Reine Elisabeth
, auquel
le menupeupleavoit
coutume, avant le regne de
JacquesII. de célebrer la
memoire de cette Princesse
en brulant l'Effigiedu Pape,
&celles de plusieurs Cardinaux
& Religieux,je Conseil
fut averti que quelques mal
intentionnez
,
avoient fait
faire secrettement de grands
préparatifs, dans le dessein
de causer quelque tulmute.
On envoya des Huissiers,
avec un Détachement de
Grenadiers commandé par
un Officier
,
dans l'endroit
qu'un avoit indiqué, & ils y
trouverent une figure du
Pape,avec plusicurs autres
de Cardinaux,& Religieux,
& même du Diable dans un
Chariot, qui fut brisé ainsi
que toutes les Figures. Le
foir du mêmejour,&la nuit
suivante on fit prendre les
armesaux Milices, qui firent
des patroüilles dans les ruës;
mais il ne se passa pas J:
moindre désordre.
De Cents le 26. Novembre.
Monsieur le Marquis de
Monteleon
,
Ambassadeur
d'Espagne ayant reçû ordre
de se rendre à Madrid pour
y recevoir ses instructions
sur les Congrez de la Paix
ausquels il doit assister
, en
qualité de Plenipotentiaire,
prit hier son Audiance de
de congé du Sénat.
Les Gx mille Allemands
qui s'étoient avancez sur
nôtre Frontiere pour y prendredesQuartiers
d'hiver,
marchent dans le Mantoüan
où ils occuperont les Quartiers
qui étoient destinez
aux Troupes. de BranSebourg
qui retournent en
Allemagne,
Il est entré h1uit mille-
Allemands sur lesTerres du
Grand DucOU\ il prennent
des Quartiers, ce Prince ayant
refusé de fournir aux
Commissaires Impériaux
les huit cens mille livres que
l'Archiduc luy avoit fais
demander,
De Grenoble30.Novembre.
Il parut il y a quelques
jours de ce costé. cy un gros
party delaGarnisondeSuze
qui étoit venu par Exiles.
Aussi tost qu'on en eut avis
on fit sortir trente Dragons
avec chacun un fantassin en
croupe: Ils trouverent les
Ennemis qui rafraichifsoient
dans un Village;Les
Fantassins yentrerent criant
qui vive, & au premier feu
que nos gens firent sur eux,
ils se retirerent. Les Dragons
qui les observoient les poursuivirent
& mirent en désordre
; cinq furent tuez &
trente cinq faits prisonnires.
De Huninguele 4. Decembre,
Nôtre garnisona faitune
course dans la Forest Noire
sans aucune oppoficion
,
&
a ramené un gros butin.
Les Lettres de Hombourg
,
portent que soixante Husfars
ennemis étant entrez
dans le Pays, avoient commencé
à piller & brûler;
mais quedesDétachemens
de certe Place & de Saar
sa Loüis, ayant été à leur poucsuite,
les avoient battus;
& repris le butin qu'ils
avoient fait.
De Bayone le 4. Décembre.
Il y a presentement icy
18 Bastimens Anglois qui
ont apporté diverses Marchandées
pour les vendre,
& ensuite chargerdes Vins
& des Eaux
-
de- vie.
Une Fregate du Roy de
34. canons a pris un Flessingois
de 32. canons & de
150. hommes d'équipage ,
dont plus de 60ont été tuez
dans le combat qui a duré
cinq heures.
Des Lettres de Gibraltar
du 20. du passé portent que
la disette y étoit si grande
que le Commandant de la
Place étoit obligé de tenir
les Portes fermées pour
empêcher la desertion:que
quatreBastimens Portugais
étant entrez dans la Baye
pour se mettre à couvert
d'un gros temps qui auroit
pû les jetter sur les costes
de Barbarie, on leur avoir
fait décharger le grains qu'ils
avoient à leur bord
, de
remboursé l'argent qu'il
leur avoit couité.
On a aussiappris que les
Maures qui sont devant
Ceuta ayant voulu emporter
parEscalade le Bastion de
S. Pierre avoient esté vivementrepoussezjusques
dans
leur Camp avec perte de
plusde 1200 hommes; &
qu'il écoit arrivé de Carthagene
à cette Place, un tenfort
de 400. hommes &
beaucoup de munitions de
guerre & de bouche.
," Du Fort-Louis le10.
DéCembrr.P
;
Le Commandant de
Lauterbourg ayant eu avis
que le 6. au foir il devoit
sortir un Bataillon de Philisbourg
pour aller a Landau
,envoya un party de
Dragons & de Grenadiers
xjui se porterent sur le chemin
en des lieux couverts.
Les Ennemisétant tombez
dans l'Embuscade, furent
envelopez; le Commandant
fut tué avec plusieurs Soldats,
& le reste pris. Ce
bataillon étoit des Troupes
de Souabe & de Franconie,
& alloit relever un autre
bataillon des mêmes Trou- pesquiestàLandau.?
De la Haye le 8. Décembre9
Le Courier que le Comte
de Goes, Envoyéde la
Cour de Vienne avoit dé*
pêche à Milan pour porter àl'Archiducles Préliminairesde
la Paix, en revint le
2.1 Novembre. Il apporta
uneLettre par laquelle cc
Prince prie les Etats Gcné-.,
raux de n'avoir point d'égard
à ces Preliminaires,
qu'il les avoir rejettez, &
qu'il protestoit contre
toutes les Assemblées&les
Negotiations qu'on pouroit
faire sur cesujet.
On a appris depuis que ce
Prince persiste dans la résolution
de ne point envoyer
de Plenipotentiaires pour
traiter de la Paix sur le pied
des Preliminaires.
Hier le Comte de Strafr!
ford
,
Ambassadeur Plenipotentiaire
d'Angleterre
communiqua aux Ministres
detous les Alliez dans une
Assemblée que l'on tint exprés,
que la Reine sa Maitrciïc
avoit nommé la Ville
d'Utrecht pour le lieu où se
tiendroient les Conferences
pour laPaix, & que l'ouverture
s'en feroit le 12, Janvier
prochain. Il remit enfuite
à chacun de ces Ministres
une Lettre de la Reine
de la Grande Bretagne
qu'elle écrivoit à leurs Maîtres
pour les inviter à y envoyer
leurs Plénipotentiaires..
D'Arras le ii. Décembre.
Monsieur le Marechal de
Montcfquiau, partit d'icy
avanthier avec la plus grande
partie de notre Garnison
pour se mettre à la teste
d'un Darachemem de trois
cens hommes par bataillon,
& de centhommes parRe- -
giment de Cavalerie & de
Dragons de. toutes lcs.,
Troupes qui sont depuis la
Meuse juiqu'àla Mer. Leur
rendez vous étoit le long de
la Scarpe depuis Douay
jusqu'à Mortagne, & le
long du Canal & de la Deule,
Ces Troupes n'ont point de
bagages, & n'ont porté des
vivres que pour quatre
jours, & des outils à remues
laterre; elles travaillent à
combler le canal en quelques
endroits, à rüiner les
Ponts, les Ecluses & les Digues
de cemême Canal
,
de
la Scarpe, & de la Deule
afin d'ôter , aux Ennemisle
moyen d'établir leurs Magasins
de vivres & de munitions
à Douay pour la Canv»
pagne prochaine,ainsi quils
l'avoient projetté.
Pendant qu'une partie de
ce gros Détachement commençoitces
travaux, Mr de
Goëbriant marchoit à la
petiteVille deLillers, où les
Ennemis avoient cinq cens
hommes qui ont esté faits
prisonniers; &les Fortifications
qu'ils y avoient faites
ont esté démolies.
De Courtray le 18. Decembre.
Un Parti de cènehommes
de la garnisond'Ipres
ayant rencontréplusieurs
Détachements de cinq Rements,
lesadéfaits l'unaprés
l'autre
,
& en a fait la plus
part prisonniers.
Le mêmejoursoixante
Hussards, furent surpris la
nuit dans un Village à deux
lieuës de Cologne
) par un
party de trente Fantassins
François qui leur enleverent
trente chevaux,
A Madrid le 3. Décembre.
Le Conséil envoyaVeridredy
dernier des instructions
aux Plénipotentiaires
qui doivent partir incessamment
pour les Conferences
de la Paix Le Roya donné
la Charge de President du
Conseil de Guerre à Mr
le Marquis de Bedmar : Les
Lettres de Malaga portent
qu'il y étoit arrivé un Bastinient
venant de Gibraltar
où il y avoit quatre - vingt
six Soldats de la Garnison ;
de cettePlace, qui ayant
monté de nuit dans ce Vais-
-
seau obligerent lesMatelots
f de mettre à la voile, aprést
avoir eux mêmes coupé les f
cables *>
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Résumé : NOUVELLES de divers endroits.
À la fin de l'année 1700, divers événements politiques et militaires ont marqué l'Europe. À Venise, des prières publiques ont été organisées pour lutter contre une épidémie affectant le bétail, qui s'est également propagée dans le Mantouan, la Styrie et la Carinthie. À Milan, les ambassadeurs de Venise ont été reçus par l'Archiduc, et le cardinal Impérial a fait une entrée publique. Les ambassadeurs de Gênes et de Lucques ont également été accueillis. À Lisbonne, la paix en Angleterre a été confirmée par des préliminaires apportés par un ambassadeur. À Naples, les réjouissances pour l'élection de l'Archiduc à l'Empire ont été perturbées par la pluie. À Cadix, des navires hollandais chargés de marchandises ont été capturés par des armateurs français, et une frégate française a attaqué un vaisseau portugais. Des déserteurs de Gibraltar continuaient d'arriver. À Rome, la marquise de Prié a reçu des compliments pour l'élection de l'Archiduc. À Lisbonne, des inquiétudes ont surgi concernant des troupes débarquées aux îles du Cap-Vert. À Londres, des préparatifs pour la paix ont été mentionnés, et des prisonniers français ont été transportés à Calais. Des troubles ont été évités lors de la célébration de la naissance de la reine Élisabeth. À Cents, l'ambassadeur d'Espagne a pris congé du Sénat pour se rendre à Madrid. Des troupes allemandes ont occupé des quartiers d'hiver dans le Mantouan et sur les terres du Grand-Duc. À Grenoble, des dragons ont repoussé une garnison ennemie. À Huningue, une garnison a fait une course dans la Forêt-Noire. À Bayonne, des navires anglais ont apporté des marchandises, et une frégate française a capturé un vaisseau flessingois. À Gibraltar, la disette était grande, et des Maures ont été repoussés lors d'une attaque. À Fort-Louis, un bataillon ennemi a été pris en embuscade. Sur le plan militaire, un bataillon de Souabe et de Franconie se dirigeait vers Landau pour relever un autre bataillon. Le 21 novembre, le comte de Goes, envoyé de la Cour de Vienne, est revenu de Milan avec des préliminaires de paix, que l'archiduc a rejetés et contre lesquels il a protesté. L'Angleterre a proposé Utrecht comme lieu pour les conférences de paix, prévues pour le 12 janvier. Le maréchal de Montreuil a quitté Arras avec des troupes pour des travaux de défense le long de la Scarpe et du canal, afin d'empêcher les ennemis d'établir des magasins. Mr de Goëbriant a capturé des ennemis à Lillers. À Courtray, des détachements ennemis ont été défaits et des hussards ont été surpris près de Cologne. À Madrid, des instructions ont été envoyées aux plénipotentiaires pour les conférences de paix, et un bastiment est arrivé à Malaga avec des soldats de Gibraltar.
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2931
p. 91-93
MORTS.
Début :
Germain de la Faille, Doyen des Anciens Capitouls, Syndic de [...]
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texteReconnaissance textuelle : MORTS.
MORTS.
Germain de la Faille , Doyen des Anciens Capif
touls, Syndic de la Ville de
Toulouze, Secretaire - Perpetuel
de l'Académie des
Jeux - Floraux, & Aureur
des Annales delamêmeVille,
y mourut le 12i.Novembre
âgé de 5>6. ans.
Bernardin Kadot,Marquis
de Sebville, Maréchal
des Camps & Armées du
Roy, mourut le 11.Octobre
,
dans l'on Chasteau de
Sebville
,
âgé de 70. ans. Il
avoir été Envoyé deSa Majessé
,
à la Cour de Vienne.
Elisabeth
-
de- Rouxel de
Medavy de Grancey
,
Dame
d'Atour de la feue Reine
d'Espagne
, mourut le 26.
Novembre, âgée de 5 8. ans.
Elle étoit fille du feu Maréchal
de ce nom.
Marie Mignor, qui avoit
epousé en 1633. François
de l'Hôpital, Comte de
Rosnay, Maréchal de France
, Chevalier des Ordres
du Roy &c. mourut le 3o.,,
Novembre - dans un âge
fort avancé.
Pierre Deiria, Laboureur,
de la Paroisse de Brassempoy
dans le Diocese d'Aire, mourut
le 21. Novembre âgé de
cent ans. Iltravailloitencore
à la terrehuit jours avant
son decés.
Jacques Boucher
,
Sieur
dela Tour, deTeissodédans
le Diocese de Lavaur, mourut
le2 5 Novembre âgé dô;
cent onze ans. MARIAGES
Germain de la Faille , Doyen des Anciens Capif
touls, Syndic de la Ville de
Toulouze, Secretaire - Perpetuel
de l'Académie des
Jeux - Floraux, & Aureur
des Annales delamêmeVille,
y mourut le 12i.Novembre
âgé de 5>6. ans.
Bernardin Kadot,Marquis
de Sebville, Maréchal
des Camps & Armées du
Roy, mourut le 11.Octobre
,
dans l'on Chasteau de
Sebville
,
âgé de 70. ans. Il
avoir été Envoyé deSa Majessé
,
à la Cour de Vienne.
Elisabeth
-
de- Rouxel de
Medavy de Grancey
,
Dame
d'Atour de la feue Reine
d'Espagne
, mourut le 26.
Novembre, âgée de 5 8. ans.
Elle étoit fille du feu Maréchal
de ce nom.
Marie Mignor, qui avoit
epousé en 1633. François
de l'Hôpital, Comte de
Rosnay, Maréchal de France
, Chevalier des Ordres
du Roy &c. mourut le 3o.,,
Novembre - dans un âge
fort avancé.
Pierre Deiria, Laboureur,
de la Paroisse de Brassempoy
dans le Diocese d'Aire, mourut
le 21. Novembre âgé de
cent ans. Iltravailloitencore
à la terrehuit jours avant
son decés.
Jacques Boucher
,
Sieur
dela Tour, deTeissodédans
le Diocese de Lavaur, mourut
le2 5 Novembre âgé dô;
cent onze ans. MARIAGES
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Résumé : MORTS.
Le texte relate le décès de plusieurs personnalités et individus. Germain de la Faille, Doyen des Anciens Capif, Syndic de la Ville de Toulouse, Secrétaire Perpétuel de l'Académie des Jeux Floraux et auteur des Annales de Toulouse, est décédé le 12 novembre à l'âge de 56 ans. Bernardin Kadot, Marquis de Sebville et Maréchal des Camps et Armées du Roy, est mort le 11 octobre au château de Sebville à l'âge de 70 ans. Il avait été Envoyé de Sa Majesté à la Cour de Vienne. Élisabeth de Rouxel de Medavy de Grancey, Dame d'Atour de la feue Reine d'Espagne, est décédée le 26 novembre à l'âge de 58 ans. Elle était la fille du feu Maréchal de ce nom. Marie Mignor, épouse de François de l'Hôpital, Comte de Rosnay, Maréchal de France et Chevalier des Ordres du Roy, est morte le 30 novembre à un âge avancé. Pierre Deiria, laboureur de la paroisse de Brassempoy dans le Diocèse d'Aire, est décédé le 21 novembre à l'âge de 100 ans. Il travaillait encore à la terre huit jours avant son décès. Jacques Boucher, Sieur de la Tour de Teissode dans le Diocèse de Lavaur, est mort le 25 novembre à l'âge de 111 ans.
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2932
p. 93-96
MARIAGES.
Début :
Christian-Loüis de Montmorency – Luxembourg, Lieutenant General des Armées du [...]
Mots clefs :
Maison de Montmorency
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texteReconnaissance textuelle : MARIAGES.
MARIAGES;
Christian- Loüis de Montmorency
- Luxembourg-.,»
Lieutenant General des Armées
du Roy, & de la Province
de Flandres, épousa
le 7. Décembre, Louise de
Harla y ,
fille unique d'Achilles
de Harlay, Comte de
Beaumont, Conseiller d'Etac
ordinaire;& d'Anne Renée
Loiiife du Louer de
Coetjenval, & petite fille
d'Achilles de Harlay,cydevant
premier Président du
Parlement: Le nouvel Epoux,
qui pot toit le nom de
Chevalier de Luxembourg.
porte présentement cduj$
de Prince de Tmgy.
Un ne peut vous donner
me plus juste idée de la granleur
&des illustrations de la
iiaifon de Montmorency
,
qu'en vous rapportant le
Discours que Mr Chcvilard
,
Historiographe de
trance, & Genealogiste du
î^oy a composé à l'occasion
d'une Carte Genealogique,
}U'tl a faite pour Monsieur
de Montmorency Fosseusc,
mefde cette Maison. Ainsi,
ce Discours qui estinsète
dans la premiere partie de
pe Volume, doitestreregardé
comme un Ouvrage
nouveau.
N. Abuéèc: de Chcvilly,
Capitaine aux Gardes, a épousé
Catherine Turgoc de
Saint Clair,filled'Antoine
TurgorJ& deJeanne Mar ie
du Tiller de la Bussiere. Elle
étoit veuve de Gilles d'Aligre
de Boifhndry,Conseil-
1er au Parlement;& elle est
soeur de MrTurgot Maître
des Requestes
,
& de Mr
Turgot Evêque de Seez.
Il s'cil fait depuis plusieur
autres Mariagesdoncon a
esté informé trop tard pour
les inferer dans ce volume
en en parlera le mois prochain.
Christian- Loüis de Montmorency
- Luxembourg-.,»
Lieutenant General des Armées
du Roy, & de la Province
de Flandres, épousa
le 7. Décembre, Louise de
Harla y ,
fille unique d'Achilles
de Harlay, Comte de
Beaumont, Conseiller d'Etac
ordinaire;& d'Anne Renée
Loiiife du Louer de
Coetjenval, & petite fille
d'Achilles de Harlay,cydevant
premier Président du
Parlement: Le nouvel Epoux,
qui pot toit le nom de
Chevalier de Luxembourg.
porte présentement cduj$
de Prince de Tmgy.
Un ne peut vous donner
me plus juste idée de la granleur
&des illustrations de la
iiaifon de Montmorency
,
qu'en vous rapportant le
Discours que Mr Chcvilard
,
Historiographe de
trance, & Genealogiste du
î^oy a composé à l'occasion
d'une Carte Genealogique,
}U'tl a faite pour Monsieur
de Montmorency Fosseusc,
mefde cette Maison. Ainsi,
ce Discours qui estinsète
dans la premiere partie de
pe Volume, doitestreregardé
comme un Ouvrage
nouveau.
N. Abuéèc: de Chcvilly,
Capitaine aux Gardes, a épousé
Catherine Turgoc de
Saint Clair,filled'Antoine
TurgorJ& deJeanne Mar ie
du Tiller de la Bussiere. Elle
étoit veuve de Gilles d'Aligre
de Boifhndry,Conseil-
1er au Parlement;& elle est
soeur de MrTurgot Maître
des Requestes
,
& de Mr
Turgot Evêque de Seez.
Il s'cil fait depuis plusieur
autres Mariagesdoncon a
esté informé trop tard pour
les inferer dans ce volume
en en parlera le mois prochain.
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Résumé : MARIAGES.
Le texte relate deux mariages notables. Le premier est celui de Christian-Louis de Montmorency, Lieutenant Général des Armées du Roy et de la Province de Flandres, avec Louise de Harlay le 7 décembre. Louise est la fille unique d'Achilles de Harlay, Comte de Beaumont, Conseiller d'État ordinaire, et d'Anne Renée Louise du Louer de Coëtjenval, ainsi que la petite-fille d'Achilles de Harlay, ancien Premier Président du Parlement. Christian-Louis porte le titre de Chevalier de Luxembourg et est Prince de Tingry. Le texte mentionne également un discours de M. Chevillard, Historiographe de France et Généalogiste du Roy, composé pour une carte généalogique destinée à Monsieur de Montmorency Fossé, membre de cette maison. Ce discours est présenté comme un ouvrage nouveau et figure dans la première partie d'un volume. Le second mariage est celui de N. Aubrée de Chevilly, Capitaine aux Gardes, avec Catherine Turgot de Saint Clair. Catherine est la fille d'Antoine Turgot et de Jeanne Marie du Tiller de la Bussière, veuve de Gilles d'Aligre de Boisfondry, Conseiller au Parlement, et sœur de M. Turgot, Maître des Requestes, et de M. Turgot, Évêque de Seez. Le texte indique enfin que plusieurs autres mariages ont eu lieu, mais les informations sont arrivées trop tard pour être incluses dans ce volume. Ces mariages seront mentionnés le mois prochain.
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2933
p. 97-102
« Le Roy a nommé Monsieur Anisson de Haute-roche, Prevost [...] »
Début :
Le Roy a nommé Monsieur Anisson de Haute-roche, Prevost [...]
Mots clefs :
Roi, Académie française, Nominations, Prix de poésie
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Le Roy a nommé Monsieur Anisson de Haute-roche, Prevost [...] »
Le Roy a nommé MonsïeurAnisson
de Hauteroche,
Prevost des Marchands
de la Ville deLyon.
Il est pere de Monsieur de
Haureroche Conseiller au
Parlement de Paris, &
Conseiller de la Chambre
du Commerce, dont est
aussi Monsieur Menager
& de Mr l'AbbeAnisson.
Il a un frere à Lyon, quia
esté Echevin de la mesme
Ville:
Le Lundy 30. Novembre,
Monsieur l'Archevesque
de Lyon, sacra dans
l'Eglise Collegiale de saint
Nizier
,
Monsieur l'Abbé
Sieault Evesque de Synope
,
anifte de Monsieur
Mador Evesque de Bellay,
& de Monsieur de Montmartin
Evesque de Grenoblel'Evesché
de Synope
est fuffraganc de l'Archevesché
d'Amasie, donc
Monsieur le Nonce Cufani
aresté pourveu.
Lelî Novembre Hen":
ry -
Charles Arnauld de
Pomponne, Abbé de saint
Medard de Soissons
,
Aumofbier
du Roy,cy- devant
Ambassadeur de Sa Majesté
à Venise, fut nommé
Conseillerd'Estatd'Eglise,
àla place de feu Monsieur
le Tellier Archevesque de
Rheims.
Monsieur Trudaine Intendant
de Bourgogne,
ayant esté nomnlé Conseiller
d'Estat,s'est demis
de cette Intendance.
Monsieur de la Brisse;
Intendant de Caen, aesté
nommé Intendant de
Bourgogne; & Monsieur
Guinet Maistre des Requestes,
a esténommé In«
tendant deCaen.
Le premier Décembre,
Louis-Auguste d'Albertd'AillY,
Vidame d'Amiens,
Capitaine
-
Lieutenant des
Chevaux Legers de la
Garde du Roy, ayant esté
nomme par Sa Majesté
Duc de Chaulnes,Pair de
France, presta ferment au
Parlement, & y sut receu
avec les ceremonies ordinaires.
Le 17. Décembre on
fît un Service solemnel
dans l'Eglise des Minimes
près de la Place Royale.
pour le repos de l'Ame de
feu Monsieur le Maréchal
de Boufflers. Monsieur
l'Evesque de Tournay célebra
la Messe
,
& le Pere
de la Ruë Jesuite, prononça
I'Oraison funebre. Un
grand nombre de Seigneurs
& de Dames dela
Cour y assisterent.
L'Académie Françoise a
proposé pour le sujet du
Prix de Poësie qu'elle delivrera
l'année prochaine le
jour de faine Loüis : LApplication
continuelle du R.oy à
affeurer le repos de Ces Sujets ,
& son attention à rendre
Monseigneur le Dauphin de
plus enplus capable de respondreàs7esveuës
de Hauteroche,
Prevost des Marchands
de la Ville deLyon.
Il est pere de Monsieur de
Haureroche Conseiller au
Parlement de Paris, &
Conseiller de la Chambre
du Commerce, dont est
aussi Monsieur Menager
& de Mr l'AbbeAnisson.
Il a un frere à Lyon, quia
esté Echevin de la mesme
Ville:
Le Lundy 30. Novembre,
Monsieur l'Archevesque
de Lyon, sacra dans
l'Eglise Collegiale de saint
Nizier
,
Monsieur l'Abbé
Sieault Evesque de Synope
,
anifte de Monsieur
Mador Evesque de Bellay,
& de Monsieur de Montmartin
Evesque de Grenoblel'Evesché
de Synope
est fuffraganc de l'Archevesché
d'Amasie, donc
Monsieur le Nonce Cufani
aresté pourveu.
Lelî Novembre Hen":
ry -
Charles Arnauld de
Pomponne, Abbé de saint
Medard de Soissons
,
Aumofbier
du Roy,cy- devant
Ambassadeur de Sa Majesté
à Venise, fut nommé
Conseillerd'Estatd'Eglise,
àla place de feu Monsieur
le Tellier Archevesque de
Rheims.
Monsieur Trudaine Intendant
de Bourgogne,
ayant esté nomnlé Conseiller
d'Estat,s'est demis
de cette Intendance.
Monsieur de la Brisse;
Intendant de Caen, aesté
nommé Intendant de
Bourgogne; & Monsieur
Guinet Maistre des Requestes,
a esténommé In«
tendant deCaen.
Le premier Décembre,
Louis-Auguste d'Albertd'AillY,
Vidame d'Amiens,
Capitaine
-
Lieutenant des
Chevaux Legers de la
Garde du Roy, ayant esté
nomme par Sa Majesté
Duc de Chaulnes,Pair de
France, presta ferment au
Parlement, & y sut receu
avec les ceremonies ordinaires.
Le 17. Décembre on
fît un Service solemnel
dans l'Eglise des Minimes
près de la Place Royale.
pour le repos de l'Ame de
feu Monsieur le Maréchal
de Boufflers. Monsieur
l'Evesque de Tournay célebra
la Messe
,
& le Pere
de la Ruë Jesuite, prononça
I'Oraison funebre. Un
grand nombre de Seigneurs
& de Dames dela
Cour y assisterent.
L'Académie Françoise a
proposé pour le sujet du
Prix de Poësie qu'elle delivrera
l'année prochaine le
jour de faine Loüis : LApplication
continuelle du R.oy à
affeurer le repos de Ces Sujets ,
& son attention à rendre
Monseigneur le Dauphin de
plus enplus capable de respondreàs7esveuës
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Résumé : « Le Roy a nommé Monsieur Anisson de Haute-roche, Prevost [...] »
Le roi a nommé Monsieur Anisson de Hauteroche Prévost des Marchands de Lyon. Il est le père de Monsieur de Hauteroche, Conseiller au Parlement de Paris et Conseiller de la Chambre du Commerce, ainsi que de Monsieur Menager et de Monsieur l'Abbé Anisson. Il a également un frère à Lyon qui a été Échevin de la même ville. Le 30 novembre, Monsieur l'Abbé Sieault a été sacré Évêque de Synope par l'Archevêque de Lyon, en présence des Évêques de Bellay et de Grenoble. Le 1er novembre, Henry-Charles Arnauld de Pomponne a été nommé Conseiller d'État d'Église, remplaçant l'Archevêque de Reims. Monsieur Trudaine, Intendant de Bourgogne, a démissionné pour ce poste, remplacé par Monsieur de la Brisse, tandis que Monsieur Guinet a été nommé Intendant de Caen. Le 1er décembre, Louis-Auguste d'Albert d'Ailly a été nommé Duc de Chaulnes et Pair de France. Le 17 décembre, un service solennel a été célébré pour le repos de l'âme du Maréchal de Boufflers, avec une oraison funèbre prononcée par le Père de la Ruë. L'Académie Française a proposé un sujet pour le Prix de Poésie de l'année suivante, portant sur l'application du Roi à assurer le repos de ses sujets et la formation du Dauphin.
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2934
p. 102-117
Dernieres Nouvelles.
Début :
De Lisbonne le 4. Decembre. [...]
Mots clefs :
Madrid, Strasbourg, Arras, Hambourg, Bender, Lisbonne
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Dernieres Nouvelles.
Dernieres Nouvelles.
De Lisbonne le 4. Decembre.
> Le Roy assemble fouvenc
son Conseil pour prendre
des mesures convenables
aux conjondures presentes,&
un Exprés partiehier
pour l'Angleterre t
avec des Dépesches qui
portent, à ce que l'on af-;
feurc
, que Sa Majesté re-
- met à la Reine sesinterests
ausujet de la Paix,& nos
Envoyez à Londres & à la
Haye, sont nommez pour
assisterauCongrezenqua*
litéde Pleni potentiaires.
La nouvelle qu'on a eutt
icy de l'expedition des
François dans le Bresil
,
noms a esté confirmée par
un Bastiment arrive de San
Salvador, & l'on y adjouste
d'autant plus de foy ,que
nous n'avons point de nou":
•
evnelles de la Flotte que nous attendons.
[
De Gironne le 10. Decembre,
Les dix huit Bataillons,
&les douze Escadrons qu'-
on attendoitdeDauphiné
estant arrivez, Monsieur le
Marquis de Fiennes s'est
mis en marche pour aller
faire le siege d'Ostalric.
Les Ennemis en ayant esté
informez, s'avancerentau
nombre de 400. Chevaux,
• de deux Bataillons, & d'un
gros corps de Miquelets
pour luy disputer le paffage
entre Bazola & Caftelfollit;
mais Monsieur de
Fiennes ayant marché à
eux avec son Avantgarde
seulement,ils seretirèrent
avec beaucoup de précipitation,
abandonnant tous
les postes qu'ils occupoient
dans les montagnes.
De Httmbourglc 11Decembre.
Les dernieres Lettres
qu'on a receuës du Camp
devant Wifmar
, portent
que la nuit du 4. au 5. trois
mille hommes d'Infanterie
,& trois cens Dragons,
eftoienc forcis de la Place
avec neuf petites pieces de
canon pour surprendre les
Troupes du Blocus; que le
General Ranrzaw qui y
commande en ayant esté
informé, avoir envoyé une
Trou pe de Cavallerie devant
chacune des portes,
pour observer les mouvements
de la Garnison
, &
donna en mesme temps les
ordres necessairespourdisposer
toutes ses Troupes de
maniere qu'elles pussent
marcher promptement où
il seroit necessaire:queles
Suédois en sortant de la
Ville, avoient repoussé la
Cavallerie Danoise; qu'ils
pousserent ensuitela Garde
avancée & le Piquet de
deux cens Chevaux , aprés
quoy ils attaquerent le Regiment
de Dragons de Bulau
, qui ayant esté soustenu
par trois autresRegiments
)
le combat dura
deux heures, ce qui donna
le temps au General Rantzaw
defaire avancer des
Troupes qui prirent les
Suedois en flanc des deux
Costez, & marcha en-ntef;
me temps avec un autre
Corps pour leur cou per la
retraite, ensorte que l'infanterie
fut obligée de former
un Bataillon quarré
pour se retirer
9.
mais que
ce Bataillon ayant esté
rompu, il n'estoit rentre
dans la Ville qu'environ
seize cens hommes, le reste
avoit esté tué ou pris
avec les neufpieces de Canon.
Extrait de Lettres de Bender
du 16. Octobre.
Mr Funck nostre Envoyé,
mande parunExpres
qui vient d'arriver
quele Grand Visir fait à,
brcfent des merveilles, 8c
promet au Roy de Suede
cout ce qu'illuy demande-
'a en Troupes & en argent.
Les Moscovitesontem-
)loyé plusieursartifices
tour éluder & retarder l'éxecution
de la Paix faite
avec la Porte. Le dernier
erme fixé pour la reddi-
~iond'Asas, & la démoli-
~ion de TaganroK expirera
dansquelques jours, & :-
ls cherchent encore à gagner
une prolongation,
mais nous avons de tresgrandes
raisons pour croire
que la Porte ne se laissera
plusamuser
, & qu'elle
reprendra les armes incessamment.
Cependant de
quelque manière que la
chose tourne, le Roy de
Suede demeure ferme dans
la resolution qu'il a prise
de partir cet hiver, & de
se porter en Pologne.
UArrtts le 20. Decembre.
,
Les Troupes qui ont
jjfte employées à combler
e canal de la Deule, & ce-
~uyde Douay;à ~ompre les
:clu(es, les Ponts & les
Digues
,
sont rerournées
dans leurs quartiers dans
~voir perdu un seul homneon
a aussi ruiné le Pont-
Vendin
,
& enfoncé des
~acteaux &abbatu des ar-
~res dans la haute Scarpe
~u dessus de Doüay., de
orte que les munitions qui
~ontàGand & destinées
)our lesmagasinsdecette
place
,
n'y pourronr tstre
transportées que par charrois,
ce qui sera tres difficile
à executer,tant à cause
des grossès sommes qu'il
en coustera aux Ennemis.
qu'à cause des forces escortes
pour chaque convoy.
Les cinq hommes qui
ont esté faits prisonniersa
Lillers,&qui sont de Troupes
Hollandoises ont esté
amenez icy. k
D'autres Lettres portent
que dès que les Ennemis
furent informez de
ce qui sepassoit, ils assemblerent
toutes les Garnisons
de la frontiere;mais
que
que n'ayant pu le raire
assez promptement, les
nostres se retiroient lorsque
les Gouverneurs de
Lille & deDoüai parurent à
une lieuë& demie d'Arras,
à la teste de trente Escadrons,
qui après quelques
escarmouches avec l'arriere
garde de nosTroupes,
commandée par Mr le
Comte de Broglio,se retirerent,
crainte d'estre coupez.
De Strasbourg le 17Decembre.
Les Ennemis ont tenté
de nouveau de conduire de
Philisbourg à Landau, un
gros Convoy de bled & de
Farine; mais ur l'avis qu'ils
ont eu que nos Troupes
estoient en mouvement
pour l'enlever,ils l'ont fait
rentrer dans cette Place.
Il deserte beaucoup de
leurs soldats, il en est venu
en unjour vingt- sixà Lauterbourg
,
qui disent qu'ils
ne sont point payez.
Un party de la Garnison
de BrifacK estant en
course le 14. rencontra
quarante cinq Hussards ennemis,
en tua treize & en
prit dix-neuf qui ont esté
amenez tous montez à Bru
sack.
DeMadrid le 14. Decembre
Les dernieres Lettres
qu'onareceuës de Catalogne,
portent que le Comte
de Staremberg ayant fait
un détachement de TroupesAllemandes
pourchanger
la Garnison de Tarragone
,
les Officiers des
Troupes Angloises qui y
sont, avoient refusé d'éva•
cuer cette Place,&avoient
fait dire au Comte de Staremberg,
qu'ils en respondoient.
Le 10 Décembre, le Pere
Athanase de Megrigny,
Capucin, fut sacré Evesque
de Graffe, dans l'Eglise des
Capucins de la rue saint
Honoré, par Monsieur
l'Evesque de Strasbourg assistédeMessieurs les E-,
vesques de Toul ôc d'Evreux.
Le 21.Mrl'AbbélePilleur
fut sacre Evesque de
Saintes., dans la Chapelle
de l'Archevesché
.,
parMon-
Geur le Cardinal de Noailes,
assisté de Messieurs les
Evesques de Tournay
)
&
le Seez.
De Lisbonne le 4. Decembre.
> Le Roy assemble fouvenc
son Conseil pour prendre
des mesures convenables
aux conjondures presentes,&
un Exprés partiehier
pour l'Angleterre t
avec des Dépesches qui
portent, à ce que l'on af-;
feurc
, que Sa Majesté re-
- met à la Reine sesinterests
ausujet de la Paix,& nos
Envoyez à Londres & à la
Haye, sont nommez pour
assisterauCongrezenqua*
litéde Pleni potentiaires.
La nouvelle qu'on a eutt
icy de l'expedition des
François dans le Bresil
,
noms a esté confirmée par
un Bastiment arrive de San
Salvador, & l'on y adjouste
d'autant plus de foy ,que
nous n'avons point de nou":
•
evnelles de la Flotte que nous attendons.
[
De Gironne le 10. Decembre,
Les dix huit Bataillons,
&les douze Escadrons qu'-
on attendoitdeDauphiné
estant arrivez, Monsieur le
Marquis de Fiennes s'est
mis en marche pour aller
faire le siege d'Ostalric.
Les Ennemis en ayant esté
informez, s'avancerentau
nombre de 400. Chevaux,
• de deux Bataillons, & d'un
gros corps de Miquelets
pour luy disputer le paffage
entre Bazola & Caftelfollit;
mais Monsieur de
Fiennes ayant marché à
eux avec son Avantgarde
seulement,ils seretirèrent
avec beaucoup de précipitation,
abandonnant tous
les postes qu'ils occupoient
dans les montagnes.
De Httmbourglc 11Decembre.
Les dernieres Lettres
qu'on a receuës du Camp
devant Wifmar
, portent
que la nuit du 4. au 5. trois
mille hommes d'Infanterie
,& trois cens Dragons,
eftoienc forcis de la Place
avec neuf petites pieces de
canon pour surprendre les
Troupes du Blocus; que le
General Ranrzaw qui y
commande en ayant esté
informé, avoir envoyé une
Trou pe de Cavallerie devant
chacune des portes,
pour observer les mouvements
de la Garnison
, &
donna en mesme temps les
ordres necessairespourdisposer
toutes ses Troupes de
maniere qu'elles pussent
marcher promptement où
il seroit necessaire:queles
Suédois en sortant de la
Ville, avoient repoussé la
Cavallerie Danoise; qu'ils
pousserent ensuitela Garde
avancée & le Piquet de
deux cens Chevaux , aprés
quoy ils attaquerent le Regiment
de Dragons de Bulau
, qui ayant esté soustenu
par trois autresRegiments
)
le combat dura
deux heures, ce qui donna
le temps au General Rantzaw
defaire avancer des
Troupes qui prirent les
Suedois en flanc des deux
Costez, & marcha en-ntef;
me temps avec un autre
Corps pour leur cou per la
retraite, ensorte que l'infanterie
fut obligée de former
un Bataillon quarré
pour se retirer
9.
mais que
ce Bataillon ayant esté
rompu, il n'estoit rentre
dans la Ville qu'environ
seize cens hommes, le reste
avoit esté tué ou pris
avec les neufpieces de Canon.
Extrait de Lettres de Bender
du 16. Octobre.
Mr Funck nostre Envoyé,
mande parunExpres
qui vient d'arriver
quele Grand Visir fait à,
brcfent des merveilles, 8c
promet au Roy de Suede
cout ce qu'illuy demande-
'a en Troupes & en argent.
Les Moscovitesontem-
)loyé plusieursartifices
tour éluder & retarder l'éxecution
de la Paix faite
avec la Porte. Le dernier
erme fixé pour la reddi-
~iond'Asas, & la démoli-
~ion de TaganroK expirera
dansquelques jours, & :-
ls cherchent encore à gagner
une prolongation,
mais nous avons de tresgrandes
raisons pour croire
que la Porte ne se laissera
plusamuser
, & qu'elle
reprendra les armes incessamment.
Cependant de
quelque manière que la
chose tourne, le Roy de
Suede demeure ferme dans
la resolution qu'il a prise
de partir cet hiver, & de
se porter en Pologne.
UArrtts le 20. Decembre.
,
Les Troupes qui ont
jjfte employées à combler
e canal de la Deule, & ce-
~uyde Douay;à ~ompre les
:clu(es, les Ponts & les
Digues
,
sont rerournées
dans leurs quartiers dans
~voir perdu un seul homneon
a aussi ruiné le Pont-
Vendin
,
& enfoncé des
~acteaux &abbatu des ar-
~res dans la haute Scarpe
~u dessus de Doüay., de
orte que les munitions qui
~ontàGand & destinées
)our lesmagasinsdecette
place
,
n'y pourronr tstre
transportées que par charrois,
ce qui sera tres difficile
à executer,tant à cause
des grossès sommes qu'il
en coustera aux Ennemis.
qu'à cause des forces escortes
pour chaque convoy.
Les cinq hommes qui
ont esté faits prisonniersa
Lillers,&qui sont de Troupes
Hollandoises ont esté
amenez icy. k
D'autres Lettres portent
que dès que les Ennemis
furent informez de
ce qui sepassoit, ils assemblerent
toutes les Garnisons
de la frontiere;mais
que
que n'ayant pu le raire
assez promptement, les
nostres se retiroient lorsque
les Gouverneurs de
Lille & deDoüai parurent à
une lieuë& demie d'Arras,
à la teste de trente Escadrons,
qui après quelques
escarmouches avec l'arriere
garde de nosTroupes,
commandée par Mr le
Comte de Broglio,se retirerent,
crainte d'estre coupez.
De Strasbourg le 17Decembre.
Les Ennemis ont tenté
de nouveau de conduire de
Philisbourg à Landau, un
gros Convoy de bled & de
Farine; mais ur l'avis qu'ils
ont eu que nos Troupes
estoient en mouvement
pour l'enlever,ils l'ont fait
rentrer dans cette Place.
Il deserte beaucoup de
leurs soldats, il en est venu
en unjour vingt- sixà Lauterbourg
,
qui disent qu'ils
ne sont point payez.
Un party de la Garnison
de BrifacK estant en
course le 14. rencontra
quarante cinq Hussards ennemis,
en tua treize & en
prit dix-neuf qui ont esté
amenez tous montez à Bru
sack.
DeMadrid le 14. Decembre
Les dernieres Lettres
qu'onareceuës de Catalogne,
portent que le Comte
de Staremberg ayant fait
un détachement de TroupesAllemandes
pourchanger
la Garnison de Tarragone
,
les Officiers des
Troupes Angloises qui y
sont, avoient refusé d'éva•
cuer cette Place,&avoient
fait dire au Comte de Staremberg,
qu'ils en respondoient.
Le 10 Décembre, le Pere
Athanase de Megrigny,
Capucin, fut sacré Evesque
de Graffe, dans l'Eglise des
Capucins de la rue saint
Honoré, par Monsieur
l'Evesque de Strasbourg assistédeMessieurs les E-,
vesques de Toul ôc d'Evreux.
Le 21.Mrl'AbbélePilleur
fut sacre Evesque de
Saintes., dans la Chapelle
de l'Archevesché
.,
parMon-
Geur le Cardinal de Noailes,
assisté de Messieurs les
Evesques de Tournay
)
&
le Seez.
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Résumé : Dernieres Nouvelles.
Le roi a convoqué son conseil pour adopter des mesures en réponse aux circonstances actuelles. Un émissaire a été envoyé en Angleterre pour informer la reine que Sa Majesté remet ses intérêts concernant la paix. Des plénipotentiaires ont été nommés à Londres et à La Haye pour participer au congrès. La confirmation de l'expédition française au Brésil est arrivée par un navire de San Salvador. À Gironne, le marquis de Fiennes a dirigé dix-huit bataillons et douze escadrons vers Ostalric. Les ennemis, prévenus, ont avancé avec 400 chevaux, deux bataillons et des miquelets, mais se sont retirés face à l'avant-garde de Fiennes. À Humbourg, des troupes suédoises ont tenté une sortie de Wismar, repoussant la cavalerie danoise et attaquant des régiments de dragons. Le combat a duré deux heures, permettant au général Rantzaw de disposer ses troupes. Environ seize cents Suédois sont rentrés en ville, le reste étant tué ou capturé. À Bender, l'envoyé Funck rapporte que le Grand Visir promet au roi de Suède des troupes et de l'argent. Les Moscovites utilisent des artifices pour retarder la paix avec la Porte ottomane, mais celle-ci semble prête à reprendre les armes. Le roi de Suède prévoit de partir pour la Pologne cet hiver. En Artois, des troupes ont saboté des infrastructures pour empêcher le transport de munitions. Des prisonniers hollandais ont été capturés à Lillers. Les ennemis ont rassemblé des garnisons frontalières, mais se sont retirés face à l'arrière-garde commandée par le comte de Broglio. À Strasbourg, les ennemis ont tenté de conduire un convoi de blé à Landau, mais l'ont fait rentrer en ville face à la menace des troupes françaises. Des déserteurs ennemis rapportent ne pas être payés. Un détachement de Brisack a engagé et capturé des hussards ennemis. À Madrid, le comte de Starhemberg a tenté de changer la garnison de Tarragone, mais les officiers anglais ont refusé. En France, deux sacres épiscopaux ont eu lieu : le père Athanase de Megrigny a été sacré évêque de Graffe et l'abbé Le Pilleur évêque de Saintes.
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2935
p. 117
TABLE.
Début :
Etrennes de Mercure au Public 3 I. PARTIE. Erudition sur [...]
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texteReconnaissance textuelle : TABLE.
TABLE
ETrennes de Mercure au Pffblic
3
I. PARTIE.
éruditionsur le mot Etrennes, 9
trennes de Me laC. de à
Mr le Marquis de. 21
autre Etrenne par Mrde L. T.
Mxtfait du Discours de Mr de
Reaumur, Hù à l'ouverture de
l'Académie Royale des Sciences
, 13
AcademieFrançoise de Rome, 39
These soustenuë à Reims, 43
Discours nouveau sur L'Origine,
la Généalogie
,
& la Maison
de Mo tmorency ) 49
Discours sur h dignité des Empereurs
) &surion origine, 97
Ceremonie du Couronnement des
Empereurs, 107
Recherches surl'Empire des Assyriens
, 118 II.PARTIE,
Amusements.
Lebon Medecin, Historiette;
Bouts rimezj Queftionsi Ref*.
^ponfes: Enigmes, e!i-c. I &
suivantes.
III. PARTIE,
f
Pieces fugitives.
tiece nouvelle parMrR. Etrennes
en envoyant un Pigeon, I
utre piece nouvelle, 8 arMrV.àMrde*** 2o
de nouvelle à Mrde M. 34
ouvelles de divers endrozlS, S1
F orts, 9l
ariages, 93
TnieTes nouvelles;
ETrennes de Mercure au Pffblic
3
I. PARTIE.
éruditionsur le mot Etrennes, 9
trennes de Me laC. de à
Mr le Marquis de. 21
autre Etrenne par Mrde L. T.
Mxtfait du Discours de Mr de
Reaumur, Hù à l'ouverture de
l'Académie Royale des Sciences
, 13
AcademieFrançoise de Rome, 39
These soustenuë à Reims, 43
Discours nouveau sur L'Origine,
la Généalogie
,
& la Maison
de Mo tmorency ) 49
Discours sur h dignité des Empereurs
) &surion origine, 97
Ceremonie du Couronnement des
Empereurs, 107
Recherches surl'Empire des Assyriens
, 118 II.PARTIE,
Amusements.
Lebon Medecin, Historiette;
Bouts rimezj Queftionsi Ref*.
^ponfes: Enigmes, e!i-c. I &
suivantes.
III. PARTIE,
f
Pieces fugitives.
tiece nouvelle parMrR. Etrennes
en envoyant un Pigeon, I
utre piece nouvelle, 8 arMrV.àMrde*** 2o
de nouvelle à Mrde M. 34
ouvelles de divers endrozlS, S1
F orts, 9l
ariages, 93
TnieTes nouvelles;
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Résumé : TABLE.
Le document 'Etrennes de Mercure au Public' se divise en trois parties. La première explore l'étymologie du mot 'étrennes' et divers sujets historiques, comme les étrennes du Marquis de, un discours de Reaumur, et des recherches sur l'Empire des Assyriens. La deuxième propose des divertissements littéraires. La troisième présente des pièces nouvelles et des nouvelles diverses, incluant des mariages et des nouvelles théâtrales.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2936
p. 3-5
AVERTISSEMENT.
Début :
La division du Mercure en quatre parties séparées avoit ses [...]
Mots clefs :
Division du Mercure
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : AVERTISSEMENT.
AVERTISSEMENT.
LAdivisionduMercure
enquatre parties fépa
recs avoit lescommoditez,
mais elle empêchoit que
l'impression n'en pût estre
faiterégulierement le pre
mier , second, outroisiéme
jour du mois , on n'a pu
par exemple, le distribuer
avant le six de Janvier, cet
inconvenient à paru plus
confidcrablc, que celuy de
mêler indifferemment tou
tes lespieces à mesure qu'on
les envoye & les Nouvelles
sans egard aux dattes dans
le moment qu'on reçoit les
Lettres ; on essayera de ce
dérangement,dans ce mois
cy , à condition que si on
se plaint de cette metode ,
onen eflfayera d'une autre,
dont quelqu'un se plaindra
encore , &c'esttantmieux ;
car les Livres dont on se
plaint le moins ce sontceux
qu'on ne lit gueres.
LAdivisionduMercure
enquatre parties fépa
recs avoit lescommoditez,
mais elle empêchoit que
l'impression n'en pût estre
faiterégulierement le pre
mier , second, outroisiéme
jour du mois , on n'a pu
par exemple, le distribuer
avant le six de Janvier, cet
inconvenient à paru plus
confidcrablc, que celuy de
mêler indifferemment tou
tes lespieces à mesure qu'on
les envoye & les Nouvelles
sans egard aux dattes dans
le moment qu'on reçoit les
Lettres ; on essayera de ce
dérangement,dans ce mois
cy , à condition que si on
se plaint de cette metode ,
onen eflfayera d'une autre,
dont quelqu'un se plaindra
encore , &c'esttantmieux ;
car les Livres dont on se
plaint le moins ce sontceux
qu'on ne lit gueres.
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Résumé : AVERTISSEMENT.
Le périodique 'La division du Mercure' est divisé en quatre parties, ce qui complique sa distribution régulière en début de mois. Une nouvelle méthode de distribution sera testée ce mois-ci. Si elle suscite des plaintes, elle sera remplacée. Les périodiques peu lus sont généralement ceux dont on se plaint le moins.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2937
p. 5-14
THETIS, Cantate. Sur le recouvrement de la santé de Monseigneur le Comte de Toulouse.
Début :
Nereïdes, plaignez ma peine ; [...]
Mots clefs :
Cantate, Santé, Douleur, Rétablissement, Comte de Toulouse
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : THETIS, Cantate. Sur le recouvrement de la santé de Monseigneur le Comte de Toulouse.
THETIS,
Cantate.
Sur lerecouvrement delasanté
de Monseigneur le Comte
deToulouse.
THETIS.
Nercïdes, plaignez ma. pei
ne ;
Pleurez, pleurez
;
Soeurs
, mes
Cet aimable Héros, si cher
ànostre Reine
Est livré par le Sort aux plus
vives douleurs.
Plaignez ma tendresse
inutile
Qui n'a pû du Destin desar
mer les rigueurs;
Helas les maux même
d'Achile
Ne m'ont pas coûté plus
de pleurs.
Chœur des Nerti'des.
Messons nos soupirs
à ses
larmes,
Frapons l'air de nos cris
;
Denos vives alarmes
Queles rochers soient at
tendris.
THETIS.
**
Qu'avec plaisir en luy je re
voyois les charmes
Et le courage de mon fils.
* Les Nereïdes.
Menonsnossoupirsà ses lar
mes
Frapons l'air de nos cris.
THE TI S.
O Sort.injuste Sort épuise
tutes armes
:':JSur tout ce qui plaistà
Thetis ?
Les Nereïdes,
Denosvives alarmes
Que les rochers soient ac
rendris.-i 11
Symphonie.
;
THETIS..
Quelle clarté penetre en ces
grottes profondes?
Cetéclat du Soleil m'annon
ce le retour,
Ce Dieu qui rentre fous
:
les ondes
Va sur ce queje crains éclair
cir monamour.
APOLLON.
Consolez- vous belle
Decfle
THETIS.
Vous avez vû dans vôtre
cours
Cet aimableHeros pour qui
je m'interesse.
APOLLON.
Consolez- vous belle
Deesse,
Vous n'avez rien à crain
dre pour ses jours:
La Parque avoit sur luy levé
son bras perfide.
Je l'ay vû sans fremir regar
der le trépas;
Auseinde la douleuril estoit
intrepide,
Et plus Héros encore qu'au
milieu des combats.
Mais la Parque n'a fairqu'u
ne menace vaine,
Un des fis d Esculape a dé
tourné sescoups,
Et pour vostre Heros force
encorl'inhumaine
De filer les jours les plus
doux.
D'un nom celebre, ou d'un
bonheur durable
Achille jadiseue 1-e
choix,-M>iis au Fils de Louis le
Sort plusfavorable
Veut les accorder à la
fois
TH
ETIS.
Ociel ! aprés un troubleex
trême
Qjie le calmea d'attraits!
Le Destin me rend ce que
j'aime;
Je pardonne au Destin tous
lesmauxqu'il m'afaits.
Venez
, bruyans Tritons ,
venez, tendres sirencs,
Apprenez par vos chants
mon bonheur auxZephirs,
Vous partagiez mes pei
nes,
Partagezmesplaisirs.
Chœur.
Apprenons par nos chants
son bonheur aux Zephirs
,
,
Nous partagions ses pei
nes
Partageons ses plaisirs.
Cette Piece qui est de M
de la Morhe, a esté miseen
Musique par Mr de Ville
neuve
, &a esté executée le
4.Janvier par la Musiquede
Monsieur le Comte de Tou
louse, en presence de Mada
me la Duchesse d Orléans.
Il en plus rare de trouver
des Achilles de fang froid
dans l'accablement d'une
maladie cruelle ,
qu'au mi
lieu des combats, où l'am
bition & lagloire nous fou
tiennent
; l'yvresse de ces,
deuxpassions en nous étour
dissantnous cache lamoitié
du peril. Un Guerrier est
animé par l'exemple de ceux
qui l'environnent, tous ces
grands appareils de guerre
inspirentquelquefoisducou
rage à ceux même quin'en
ont point; mais le triste ap
pareilqu'étale la Chirurgie
fait souvent trembler ceux
qu'on a vûs intrepides dans
les combats
; je prefertrois
peut estre
à l'intrepidiré
guerriere cette fermeté d'a
me qui fait supporter sans
sourciller les douleurs les
plus violences; mais je n'ay
pas besoin lCY de l'art des
Panegiristes qui élevent tou
jours au-dessus des autres
vertus celle qui dominedans
le Heros du jour, puisque le
Prince dont
il s'agir icy pos
sede à un degré égal& la
fermeté d'ame & la valeur
& la bonté du cœur, sans
laquelle toutes les autres ver
tus ne meritent point de ve
ritables loüanges
Cantate.
Sur lerecouvrement delasanté
de Monseigneur le Comte
deToulouse.
THETIS.
Nercïdes, plaignez ma. pei
ne ;
Pleurez, pleurez
;
Soeurs
, mes
Cet aimable Héros, si cher
ànostre Reine
Est livré par le Sort aux plus
vives douleurs.
Plaignez ma tendresse
inutile
Qui n'a pû du Destin desar
mer les rigueurs;
Helas les maux même
d'Achile
Ne m'ont pas coûté plus
de pleurs.
Chœur des Nerti'des.
Messons nos soupirs
à ses
larmes,
Frapons l'air de nos cris
;
Denos vives alarmes
Queles rochers soient at
tendris.
THETIS.
**
Qu'avec plaisir en luy je re
voyois les charmes
Et le courage de mon fils.
* Les Nereïdes.
Menonsnossoupirsà ses lar
mes
Frapons l'air de nos cris.
THE TI S.
O Sort.injuste Sort épuise
tutes armes
:':JSur tout ce qui plaistà
Thetis ?
Les Nereïdes,
Denosvives alarmes
Que les rochers soient ac
rendris.-i 11
Symphonie.
;
THETIS..
Quelle clarté penetre en ces
grottes profondes?
Cetéclat du Soleil m'annon
ce le retour,
Ce Dieu qui rentre fous
:
les ondes
Va sur ce queje crains éclair
cir monamour.
APOLLON.
Consolez- vous belle
Decfle
THETIS.
Vous avez vû dans vôtre
cours
Cet aimableHeros pour qui
je m'interesse.
APOLLON.
Consolez- vous belle
Deesse,
Vous n'avez rien à crain
dre pour ses jours:
La Parque avoit sur luy levé
son bras perfide.
Je l'ay vû sans fremir regar
der le trépas;
Auseinde la douleuril estoit
intrepide,
Et plus Héros encore qu'au
milieu des combats.
Mais la Parque n'a fairqu'u
ne menace vaine,
Un des fis d Esculape a dé
tourné sescoups,
Et pour vostre Heros force
encorl'inhumaine
De filer les jours les plus
doux.
D'un nom celebre, ou d'un
bonheur durable
Achille jadiseue 1-e
choix,-M>iis au Fils de Louis le
Sort plusfavorable
Veut les accorder à la
fois
TH
ETIS.
Ociel ! aprés un troubleex
trême
Qjie le calmea d'attraits!
Le Destin me rend ce que
j'aime;
Je pardonne au Destin tous
lesmauxqu'il m'afaits.
Venez
, bruyans Tritons ,
venez, tendres sirencs,
Apprenez par vos chants
mon bonheur auxZephirs,
Vous partagiez mes pei
nes,
Partagezmesplaisirs.
Chœur.
Apprenons par nos chants
son bonheur aux Zephirs
,
,
Nous partagions ses pei
nes
Partageons ses plaisirs.
Cette Piece qui est de M
de la Morhe, a esté miseen
Musique par Mr de Ville
neuve
, &a esté executée le
4.Janvier par la Musiquede
Monsieur le Comte de Tou
louse, en presence de Mada
me la Duchesse d Orléans.
Il en plus rare de trouver
des Achilles de fang froid
dans l'accablement d'une
maladie cruelle ,
qu'au mi
lieu des combats, où l'am
bition & lagloire nous fou
tiennent
; l'yvresse de ces,
deuxpassions en nous étour
dissantnous cache lamoitié
du peril. Un Guerrier est
animé par l'exemple de ceux
qui l'environnent, tous ces
grands appareils de guerre
inspirentquelquefoisducou
rage à ceux même quin'en
ont point; mais le triste ap
pareilqu'étale la Chirurgie
fait souvent trembler ceux
qu'on a vûs intrepides dans
les combats
; je prefertrois
peut estre
à l'intrepidiré
guerriere cette fermeté d'a
me qui fait supporter sans
sourciller les douleurs les
plus violences; mais je n'ay
pas besoin lCY de l'art des
Panegiristes qui élevent tou
jours au-dessus des autres
vertus celle qui dominedans
le Heros du jour, puisque le
Prince dont
il s'agir icy pos
sede à un degré égal& la
fermeté d'ame & la valeur
& la bonté du cœur, sans
laquelle toutes les autres ver
tus ne meritent point de ve
ritables loüanges
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Résumé : THETIS, Cantate. Sur le recouvrement de la santé de Monseigneur le Comte de Toulouse.
La cantate 'Thétis' célèbre la guérison du Comte de Toulouse. Thétis, mère d'Achille, exprime sa douleur face aux souffrances de son fils, comparant ses maux à ceux d'Achille. Les Néréides partagent sa peine. Une lumière annonce le retour d'Apollon, qui révèle que le Comte a surmonté une menace de mort grâce à un fils d'Esculape. Apollon compare le destin favorable du Comte à celui d'Achille, soulignant que le Comte bénéficie d'un nom célèbre et d'un bonheur durable. Thétis, apaisée, exprime sa joie et invite les Tritons et les sirènes à célébrer ce bonheur. La pièce, écrite par M. de La Morlière et mise en musique par M. de Villeneuve, a été exécutée le 4 janvier en présence de Madame la Duchesse d'Orléans. Le texte loue le Comte de Toulouse pour sa fermeté, sa valeur et sa bonté de cœur, soulignant la rareté des héros intrépides face à la maladie.
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2938
p. 15-43
EXTRAIT. Du voyage de Mr Chambon dans les Mines de Pologne.
Début :
Etant en Pologne, je me ressouvins d'avoir Iû autre fois un Livre [...]
Mots clefs :
Mines de Pologne, Descente dans les mines, Technique minière, Découverte de minéraux, Fontaines et phénomènes naturels, Travail dans les mines
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : EXTRAIT. Du voyage de Mr Chambon dans les Mines de Pologne.
EXTRAIT.
Du DoynTe de Mr Chambon
dans les Mines de Pologne.
Etant en Pologne, je
me ressouvins d'avoir Iù
autrefois un Livre qui
traite des Mines de Sel de)
ce Païs là, & je resolus de
voir la chose par moy
mesme, je communiquay,
mon dessein à deux de mes
amis , qui mepromirent
de m'y accompagner ; la
plus fameuse de ces Mines
n'étoitéloignée que d'une
journée, nous nous y ren
dimes le lendemain & nous
y trouvâmes plusieurs per
sonnes qui dévoient y des
cendre. J'examinay l'ouver
ture,les machines qui fer
vent à la descente des hom
nies, des chevaux, des ne
cessitez des uns & desautres
&au tirage des Sels. Cette
ouverture estquarrée
; les
Machines font des Rouës
qui ne different de celles
qui sont à nos Carrieres,
qu'en ce qu'elles font cou
vertes, la corde pour faire
la descente en: d'une bonne
grosseur. On nous demanda
si nous voulions descendre;
la profondeur de cette ou
verture a quelque chose
d'effrayant, mais moy qui
voulois voir,je répondis
brusquement que j'estois
prest à partir
; cette resolu
tion determinal'un de ceux
qui m'accompagnoient ;
mais l'autre fut plus timide
& refusa de nous suivre.
On descend la grosse
corde
;ceux qui ont fait ce
voyage en prennent de la
grosseur du petit doigt a£*>•
tachées à la grosse. Il faut
se representer les cordes
dont se fcrvent les Bateliers
qui tirent un Batteau pour
luy faire remonter la Ri
viere. Quand ils se furent
placez sur ces petitescordes,
il faut nous dirent ils s'as
seoir sur nous. Allons, dis
je à mon ami
, il n'est plus
question de s'en dédire
, je
me plaçay des premiers de
la maniere dont on me l'a
, & il en fit
autant. Tout le monde étant
voit montré
rangé,on descend :
à peine
étois je à trois toises de pro
fondeur, que ceux qui gou
vernoient la corde,arrête
rent tout court, & crierent
qu'il falloit prier Dieu, j'en
tendis dans le moment en
tonner un Salve : je fus
frapé d'une idée facheuse,
je me repentis de ma curio
sité, mais reflection faite,
je me rassuray, de maniere
cependant que nature pâ
tissoit. Nous coulâmes in
sensiblement, & on arriva
à bon port, cette premiere
descente estde vingt toises
ou environ.
Ceux qui travaillent dans
ces Mines, & qui avoient
entendu le signal, vinrent
nous recevoir avec des
branches de Pin raifi
neuxallumées en forme de
flambeaux. Ils nous con
duisirent à la Chapelle qui
est au bouc d'une Voute
soutenuë par des pilotis, &
appuyé par des travers de
distance en distance. A cin
quante pas delà sepresente
sur la main droite une fon
taine d'eau douce à l'usage
des hommes & desbestes
qui habitent dans ces sou
terrains, &. dont plusieurs
n'ont jamais vû le jour. Je
fis remplir une bouteille de
cette eau, je diray dans la
fuite ce que j'en fis, j'en
remplis une autre d'une eau
fallée qui se trouve un peu
plus avant sur la gauche,on
pompe cette derniere eau
que l'on monte par la corde
pour ladécuiredans un Vil
lage appelle Wieliska,qui
n'est pas bien éloigné de
l'entrée de la Mine, & l'on
en fait un Sel propre à fer
vir sur larable Enavançant
un peu plus du mesme côté
ontrouve unevoute aHe~
haute & a(kz large sous la-I
quelle il peut y avoir une I
vingtaine de Maisonnettes i
avec des Ecuries J'ayappris
que les Chevaux qui y ont
demeuré une quinzaine de
jours
, quelques maigres
qu'ils soient, y deviennenc
à pleine peau
; que les Ha
bitans y sont rarement ma
lades ; mais je conjecture
que leur santé peut proce
der des vapeurs salines en
nemies de la pourriture &
de la corruption, & que
leur corps s'affoiblit peu à
peu,& se trouveenfinnoyé
par la superiorité de ces
mesmes vapeurs qu'ils font
obligezde respirer, d'autant
plus qu'ils sont privez de la
lumiere qui préparéun bau
me qui ranime les nostres,
& les soutient.
Les hommes fervent à ta
coupe du Sel, à le conduire
& à le transporter, & les
chevaux à tirer une seconde
rouë en forme de tour qui
sert à faire la seconde des
cente dans un fond où l'on
coupele Sel en forme de co
lomne de la grosseur d'un
quartaut de vin, & de la
longueur d'une aune & de
mie ou environ. On y peut,
descendre si l'on veut par la 1
corde de la maniéré donc je
l'ay raporté ; mais il y a une
douzaine d'Echelles en zig
zagattachées à la muraille,
par lesquels je descendis. Le
Roy avoit fait faire des
Escaliers, qui faute d'appuy
sontruinez & fondus par
,
les eaux. Arrivédansce fond
qui cO: sort spacieux & fort
élevé,je goustay les murail
ks que je reconnus estre des
masses de Sel. Ce Selestde
lacouleur dela craye dont
les*
les Tailleurs se servent. Je
goustay la matiere sur la
quelle je marchois, & je re
marquay dans certaines ca
nelures, principalementà la
racine où est la premiere
ébauche du Sel, une terre
semblableàcelle desSalpe
triers fort chargée de Sal
pestre
: plus on creuse, plus
elle est pleinedeterrestreïté.
CeSel en pierre est tres caus
tique, très amertrèsde
fagreable à la langue; ceux
quienusents'yacoûtument;
les pcrfonnes de condition
n'ensontjamais servir sur
l urs tables. Il rougit Les
viandes comme le Salperre.
CeSel est tiré du fond de ces
Mines, par la mesme Ma
chine qui sertà la descente:
delà il est conduit sur des
Rouleaux jusqu'au premier
endroit d'où il esttiré delà
mesme maniere, puis on le
charge sur des charettes
pour le transporter dans
toutes lesProvincesde la
Pologne,dansla Hongrie,:
& dans la Silesie.
Il se rencontre beaucoup
4cSel gemme dansces Mi
nes
; ceSet est blanc comme
la neige, fort dur & cristalin,
on en fait des sallieres, des
Chapelets, de petites statues
& plusieurs autres ouvrages,
qu'on vendsur les lieux. IL
y a des veines dont on tire
de ces sels si solides & si
cristallins qu'ils ressemblent
à descristaux de roche ;
ils
ne tiennent de la nature du
sel que parce qu'ils n'onc
paseûlamesmecuite, peut
estre qu'avec le temps, la*
nature lesauroit portez auj
metallique ouàla pierre pre
tieuse. On peut conicâurer.
par la pureté & par la trans
parence dont ils font,qu'elle
l'auroit fait si ellen'avoit
point étéinterompuëQuoy
qu'il en foie, l'Auteur de :
cette nature n'a pas voulu
quetoutfût dansle plus haut
degré de perfc£tion,que
toute animalité fut un érac
,
excellent, quetout vegetal
fust balsamique,&quecouc
le métallique fust or. Le
;
Verjus, quoy que moins
parfait que le Raisin, a ses
proprictez: le cheval moins
parfait que l'homme a son :
v
mérité :
le fer quoy quIn-"
ferieur à l'or ne laissepas
d'estre d'une grande utilité.
On peut reconnoistre parce
que je viens de dire, bien
des especes de sel différentes
par leur cuitte & par leurs
filtrations
: 1°. ayant fait
k Il
évaporer à mon retour,
l'eau douce que j'emportay
avec moy dans une bouteille
elle se trouva chargée d'une
Imais
quantité assez considerable
|de sel presque insipide. 2.
°,
0 de l'eau de ma secondebou
iciite on en tire par decoc
rrion un sel blanc plus pic
I quant que ce premier sel,
beaucoup plus doux
que celuy que nous prepa
ronsde l'eau de la Mer. C'est
ce sel qu'on sert comme
nous avons dit sur les tables
des Gens de condition, &
on ne peut expliquer la
difference entre le premier
sel qui est insipide & celuy
cy ,
qu'en fupofant que le
le premier en tres-attenué
par une filtration plusétroite
& plus serrée. 3
°. Outre ces
fels dilayez, le sel gemme.
4°. Ce sel en greffes masses
tenant de la nature du salpê
tre,enfin ce sel rempli de ter
restreïtez quicfilaracine:",la
premiere ébauchedesautres.
Après estresorti decette
representationinfernale, je
remarquay que la neige
(c'étoit au fort de l'hiver)
sur la surface, de la terre qui
1:Jlli
environne £ette Mine &
la couvre, étoit aussi
dure que la pierre, & qu'il
y avoitune grande diffe
rence entre cellelà & celle
qui étoit dans des endroits
pluséloignez.Tout
le monde
sçait que la dureté vicnt des
sels. La vue de ces objets
augmenta ma curiosité : je
resolus d'aller plus loin.
Vichfkjt au Midi de Cra
covie n'est eloigné que de
deux lieües de cette Mine
qui n'est pas le seul endroit
où l'on tire le sel blanc. Il
s'en fait encore à Bokonia, à
Sambor,àHarosoli,àCalouche,
& en beaucoup d'endroits
des Monts Crapaks. J'allay
visiter une Mine de soufre
qui n'étoit pas fort éloignée.
Je vis avec plaisir une grande
étendue de terrain aux en
virons de l'ouverture sans
glace & sans neige
; j'y trou
vay l'air très temperé, on
auroit ci û efirÇ.dans unBain
Je me fis descendre dans
le tond de la Mine qui n'est
pas bien profonde. J'yvis
avec surprise un gros Ruis
seau portant Batteau qui la
traverse &qui en sort à une
demi lieue de là
,
l'eau en
est nitreuse & sulphurée. Il
y a des deuxcôtez du ruis
seau des chemins qui sont
plus enfoncez que sa surface,
& pour empêcher qu'il ne
les inonde, on a posé tout
le long du Canal des Pilotis
contre lesquels on a ataché
des planches pour soutenir
l'eau. La voute de la Mine
est aussi soutenuë par des
Pilotis avec des travers, &
les murailles par des plan
ches appuyéespar des solives
ce qui se pratique dans les
Mines métalliques sulphu
rées, au lieu que l'on se con
tente de soutenir la voute
des Mines de [el, parce
qu'on ne craint pas que les
murailles s'éboulent.
La terre de cette Mine
ressemble assez à la terre
gratte, & peu de gens s'avi
sent d'en tirer la pierre de
souffre. On la fait boüillir
dans l'eau
: par cette culte le
souffre se Icparc de la terre
& surnage; on la jetteen
fuite dans différents moules.
A la vue de ces preparations
j'étois convaincu qu'on pou
voittirer dufruit decegenre
d'étude, & que les Philoso
phes avoient eû raison d'en
faire un precepte. Rempli
de ces pensées, je me pro
menay longtemps dans ces
souterrains
, &je cherchay
de tous costez à profiter
: je
remarquay par le goust que
la racine de cette Mine par
ticipoit fort du sel de mi
nière ; je me perfuaday que
cette racine métallique ou
ce verjus mineral, étoit de
venu balsamique par la cuitc
qu'ilavoiteuë dela nature.
Voila mon principe
disois-jeàmoy-mesme, la
nature travaille par tout de la
, me
mesmemaniere,elle mene tou
joursses ouvragespardegrez.
Au forcir de cette Mine
j'en visitay de Vitriol
d'Antimoine, & de Marbre,
j'allay à des fontaines où le
,
fer battu en petites lames se
change en cuivre en cinq oa
six jours, & le bois en pierre:
ces fontaines font entre Ca
louche & Stry, aux environs
de Slochoufà une journée
:
ily en a beaucoup d'autres
minerales qui ont des vertus
particulieres. L'esprit metal
lique est tres puissant dans
cette Contrée
; on y voit
desMarais où le fer se forme:
il faudroit un volume en
tier pour décrire ce que j'y
ay vû :
il y a mesme quan
tité de Mines d'or & d'ar
gent. La plus abondante en
or & en argent est prés de
Slochouf
: elle est ordinaire
ment affermée à des Alle
mans & à des Anglois, par
ce que lesPolonois ne fc
piquent gueres d'industrieni
de soins. j'y achetay un mor
ceau de Mine afiez curieux,
de la grosseur d'un œuf de
poule
, formé pardescane
lures d'arsenic jaune
, de
sel, d'une pierre cristalline
de couleur d'agathc, & de
quelques unes d'or, que la
nature avoir jointes par des
dispositions bizarres qui se
rencontrent dans les en
trailles de la terre.
J'eus envie d'aller voir une
fontaine de bytume quiest
dans le mesme Palatinat de
Cracovie, voicy ce qu'on en
dit, & qui elt tres veritable.
Elle prend feu de temps en
tems, particulierement dans
le Printemps
: ce feu cil si
violent que les étincelles
étant emportées par le vent
brulent les bleds voisins
:&
mesme comme le fond de
cette fontaineest un bytume
assezépais, & que les veines
de cette matiere sont repan
duës tout autour à une
grande distance , ce feu s'il
n'est éteint se communique
à ce bytume terrestre qui
s'enflame dans les terres
; de
maniere que suivant la tra
dition du païs,
il brula toute
une forest, & qu'il enleva un
quart delieuë de la surfacede
la terre, faisant une caverne
assezvasté qui fut dans le
moment remplie d'eau, ce
qui donna la naissance au
Marais salé qu'on y voit au
jourd'huy. Ces accidents qui
intimident les Paysans, les
rend attentifs à ce qui se
passe sur certe fontaine, &¡
sur la riviere qu'elle forme
dés sa naissance. Ils ont soin
dés qu'il paroist quelques
étincelles,&mesme quel
que lueur, d'accourir avec
leurs fleaux ou delongues
verges dont ils battent l'eau
de toute leur force pour 1,1
faire élever par dessus le Bi
tume
; &pouren estreaver
tis ils y mettent des Senti
nelles, quid'ailleurs pren
nent garde que quelqu'un
par malice ou par curiosité
n'y mettent le feu avec quel
que bougieallumée, & à peu
prés commeonle met à rcali
de vie. Si quelques Seigneurs
Polonois ou des Etrangers
viennent voir cette fontaine
par curiosité , les Gardes
permettent qu'on mette le
feu avec la bougie allumée
sur la surface de l'eau
, mais
ils se munissent auparavant
de branches d'arbres pour
l'éteindre en battant l'eau.
Cette eau eO: cependant
froide au toucher, mais elle
ne se glace jamais, elle jette
une odeur tres agreable, &
a la faveurdu lait. La Mon
tagne sur laquelle elle est,
esi couverte de fleurs odo
riferentes.
Le Livre dont on a tiré cet
Extrait, contientune infi
nité d'autres détailstrés cu.
rieux sur differentes ma
tieres.Il se vend sur le second
Perron delaSain te Chapelle,
dans la boutique de Claude
Barbin.
Du DoynTe de Mr Chambon
dans les Mines de Pologne.
Etant en Pologne, je
me ressouvins d'avoir Iù
autrefois un Livre qui
traite des Mines de Sel de)
ce Païs là, & je resolus de
voir la chose par moy
mesme, je communiquay,
mon dessein à deux de mes
amis , qui mepromirent
de m'y accompagner ; la
plus fameuse de ces Mines
n'étoitéloignée que d'une
journée, nous nous y ren
dimes le lendemain & nous
y trouvâmes plusieurs per
sonnes qui dévoient y des
cendre. J'examinay l'ouver
ture,les machines qui fer
vent à la descente des hom
nies, des chevaux, des ne
cessitez des uns & desautres
&au tirage des Sels. Cette
ouverture estquarrée
; les
Machines font des Rouës
qui ne different de celles
qui sont à nos Carrieres,
qu'en ce qu'elles font cou
vertes, la corde pour faire
la descente en: d'une bonne
grosseur. On nous demanda
si nous voulions descendre;
la profondeur de cette ou
verture a quelque chose
d'effrayant, mais moy qui
voulois voir,je répondis
brusquement que j'estois
prest à partir
; cette resolu
tion determinal'un de ceux
qui m'accompagnoient ;
mais l'autre fut plus timide
& refusa de nous suivre.
On descend la grosse
corde
;ceux qui ont fait ce
voyage en prennent de la
grosseur du petit doigt a£*>•
tachées à la grosse. Il faut
se representer les cordes
dont se fcrvent les Bateliers
qui tirent un Batteau pour
luy faire remonter la Ri
viere. Quand ils se furent
placez sur ces petitescordes,
il faut nous dirent ils s'as
seoir sur nous. Allons, dis
je à mon ami
, il n'est plus
question de s'en dédire
, je
me plaçay des premiers de
la maniere dont on me l'a
, & il en fit
autant. Tout le monde étant
voit montré
rangé,on descend :
à peine
étois je à trois toises de pro
fondeur, que ceux qui gou
vernoient la corde,arrête
rent tout court, & crierent
qu'il falloit prier Dieu, j'en
tendis dans le moment en
tonner un Salve : je fus
frapé d'une idée facheuse,
je me repentis de ma curio
sité, mais reflection faite,
je me rassuray, de maniere
cependant que nature pâ
tissoit. Nous coulâmes in
sensiblement, & on arriva
à bon port, cette premiere
descente estde vingt toises
ou environ.
Ceux qui travaillent dans
ces Mines, & qui avoient
entendu le signal, vinrent
nous recevoir avec des
branches de Pin raifi
neuxallumées en forme de
flambeaux. Ils nous con
duisirent à la Chapelle qui
est au bouc d'une Voute
soutenuë par des pilotis, &
appuyé par des travers de
distance en distance. A cin
quante pas delà sepresente
sur la main droite une fon
taine d'eau douce à l'usage
des hommes & desbestes
qui habitent dans ces sou
terrains, &. dont plusieurs
n'ont jamais vû le jour. Je
fis remplir une bouteille de
cette eau, je diray dans la
fuite ce que j'en fis, j'en
remplis une autre d'une eau
fallée qui se trouve un peu
plus avant sur la gauche,on
pompe cette derniere eau
que l'on monte par la corde
pour ladécuiredans un Vil
lage appelle Wieliska,qui
n'est pas bien éloigné de
l'entrée de la Mine, & l'on
en fait un Sel propre à fer
vir sur larable Enavançant
un peu plus du mesme côté
ontrouve unevoute aHe~
haute & a(kz large sous la-I
quelle il peut y avoir une I
vingtaine de Maisonnettes i
avec des Ecuries J'ayappris
que les Chevaux qui y ont
demeuré une quinzaine de
jours
, quelques maigres
qu'ils soient, y deviennenc
à pleine peau
; que les Ha
bitans y sont rarement ma
lades ; mais je conjecture
que leur santé peut proce
der des vapeurs salines en
nemies de la pourriture &
de la corruption, & que
leur corps s'affoiblit peu à
peu,& se trouveenfinnoyé
par la superiorité de ces
mesmes vapeurs qu'ils font
obligezde respirer, d'autant
plus qu'ils sont privez de la
lumiere qui préparéun bau
me qui ranime les nostres,
& les soutient.
Les hommes fervent à ta
coupe du Sel, à le conduire
& à le transporter, & les
chevaux à tirer une seconde
rouë en forme de tour qui
sert à faire la seconde des
cente dans un fond où l'on
coupele Sel en forme de co
lomne de la grosseur d'un
quartaut de vin, & de la
longueur d'une aune & de
mie ou environ. On y peut,
descendre si l'on veut par la 1
corde de la maniéré donc je
l'ay raporté ; mais il y a une
douzaine d'Echelles en zig
zagattachées à la muraille,
par lesquels je descendis. Le
Roy avoit fait faire des
Escaliers, qui faute d'appuy
sontruinez & fondus par
,
les eaux. Arrivédansce fond
qui cO: sort spacieux & fort
élevé,je goustay les murail
ks que je reconnus estre des
masses de Sel. Ce Selestde
lacouleur dela craye dont
les*
les Tailleurs se servent. Je
goustay la matiere sur la
quelle je marchois, & je re
marquay dans certaines ca
nelures, principalementà la
racine où est la premiere
ébauche du Sel, une terre
semblableàcelle desSalpe
triers fort chargée de Sal
pestre
: plus on creuse, plus
elle est pleinedeterrestreïté.
CeSel en pierre est tres caus
tique, très amertrèsde
fagreable à la langue; ceux
quienusents'yacoûtument;
les pcrfonnes de condition
n'ensontjamais servir sur
l urs tables. Il rougit Les
viandes comme le Salperre.
CeSel est tiré du fond de ces
Mines, par la mesme Ma
chine qui sertà la descente:
delà il est conduit sur des
Rouleaux jusqu'au premier
endroit d'où il esttiré delà
mesme maniere, puis on le
charge sur des charettes
pour le transporter dans
toutes lesProvincesde la
Pologne,dansla Hongrie,:
& dans la Silesie.
Il se rencontre beaucoup
4cSel gemme dansces Mi
nes
; ceSet est blanc comme
la neige, fort dur & cristalin,
on en fait des sallieres, des
Chapelets, de petites statues
& plusieurs autres ouvrages,
qu'on vendsur les lieux. IL
y a des veines dont on tire
de ces sels si solides & si
cristallins qu'ils ressemblent
à descristaux de roche ;
ils
ne tiennent de la nature du
sel que parce qu'ils n'onc
paseûlamesmecuite, peut
estre qu'avec le temps, la*
nature lesauroit portez auj
metallique ouàla pierre pre
tieuse. On peut conicâurer.
par la pureté & par la trans
parence dont ils font,qu'elle
l'auroit fait si ellen'avoit
point étéinterompuëQuoy
qu'il en foie, l'Auteur de :
cette nature n'a pas voulu
quetoutfût dansle plus haut
degré de perfc£tion,que
toute animalité fut un érac
,
excellent, quetout vegetal
fust balsamique,&quecouc
le métallique fust or. Le
;
Verjus, quoy que moins
parfait que le Raisin, a ses
proprictez: le cheval moins
parfait que l'homme a son :
v
mérité :
le fer quoy quIn-"
ferieur à l'or ne laissepas
d'estre d'une grande utilité.
On peut reconnoistre parce
que je viens de dire, bien
des especes de sel différentes
par leur cuitte & par leurs
filtrations
: 1°. ayant fait
k Il
évaporer à mon retour,
l'eau douce que j'emportay
avec moy dans une bouteille
elle se trouva chargée d'une
Imais
quantité assez considerable
|de sel presque insipide. 2.
°,
0 de l'eau de ma secondebou
iciite on en tire par decoc
rrion un sel blanc plus pic
I quant que ce premier sel,
beaucoup plus doux
que celuy que nous prepa
ronsde l'eau de la Mer. C'est
ce sel qu'on sert comme
nous avons dit sur les tables
des Gens de condition, &
on ne peut expliquer la
difference entre le premier
sel qui est insipide & celuy
cy ,
qu'en fupofant que le
le premier en tres-attenué
par une filtration plusétroite
& plus serrée. 3
°. Outre ces
fels dilayez, le sel gemme.
4°. Ce sel en greffes masses
tenant de la nature du salpê
tre,enfin ce sel rempli de ter
restreïtez quicfilaracine:",la
premiere ébauchedesautres.
Après estresorti decette
representationinfernale, je
remarquay que la neige
(c'étoit au fort de l'hiver)
sur la surface, de la terre qui
1:Jlli
environne £ette Mine &
la couvre, étoit aussi
dure que la pierre, & qu'il
y avoitune grande diffe
rence entre cellelà & celle
qui étoit dans des endroits
pluséloignez.Tout
le monde
sçait que la dureté vicnt des
sels. La vue de ces objets
augmenta ma curiosité : je
resolus d'aller plus loin.
Vichfkjt au Midi de Cra
covie n'est eloigné que de
deux lieües de cette Mine
qui n'est pas le seul endroit
où l'on tire le sel blanc. Il
s'en fait encore à Bokonia, à
Sambor,àHarosoli,àCalouche,
& en beaucoup d'endroits
des Monts Crapaks. J'allay
visiter une Mine de soufre
qui n'étoit pas fort éloignée.
Je vis avec plaisir une grande
étendue de terrain aux en
virons de l'ouverture sans
glace & sans neige
; j'y trou
vay l'air très temperé, on
auroit ci û efirÇ.dans unBain
Je me fis descendre dans
le tond de la Mine qui n'est
pas bien profonde. J'yvis
avec surprise un gros Ruis
seau portant Batteau qui la
traverse &qui en sort à une
demi lieue de là
,
l'eau en
est nitreuse & sulphurée. Il
y a des deuxcôtez du ruis
seau des chemins qui sont
plus enfoncez que sa surface,
& pour empêcher qu'il ne
les inonde, on a posé tout
le long du Canal des Pilotis
contre lesquels on a ataché
des planches pour soutenir
l'eau. La voute de la Mine
est aussi soutenuë par des
Pilotis avec des travers, &
les murailles par des plan
ches appuyéespar des solives
ce qui se pratique dans les
Mines métalliques sulphu
rées, au lieu que l'on se con
tente de soutenir la voute
des Mines de [el, parce
qu'on ne craint pas que les
murailles s'éboulent.
La terre de cette Mine
ressemble assez à la terre
gratte, & peu de gens s'avi
sent d'en tirer la pierre de
souffre. On la fait boüillir
dans l'eau
: par cette culte le
souffre se Icparc de la terre
& surnage; on la jetteen
fuite dans différents moules.
A la vue de ces preparations
j'étois convaincu qu'on pou
voittirer dufruit decegenre
d'étude, & que les Philoso
phes avoient eû raison d'en
faire un precepte. Rempli
de ces pensées, je me pro
menay longtemps dans ces
souterrains
, &je cherchay
de tous costez à profiter
: je
remarquay par le goust que
la racine de cette Mine par
ticipoit fort du sel de mi
nière ; je me perfuaday que
cette racine métallique ou
ce verjus mineral, étoit de
venu balsamique par la cuitc
qu'ilavoiteuë dela nature.
Voila mon principe
disois-jeàmoy-mesme, la
nature travaille par tout de la
, me
mesmemaniere,elle mene tou
joursses ouvragespardegrez.
Au forcir de cette Mine
j'en visitay de Vitriol
d'Antimoine, & de Marbre,
j'allay à des fontaines où le
,
fer battu en petites lames se
change en cuivre en cinq oa
six jours, & le bois en pierre:
ces fontaines font entre Ca
louche & Stry, aux environs
de Slochoufà une journée
:
ily en a beaucoup d'autres
minerales qui ont des vertus
particulieres. L'esprit metal
lique est tres puissant dans
cette Contrée
; on y voit
desMarais où le fer se forme:
il faudroit un volume en
tier pour décrire ce que j'y
ay vû :
il y a mesme quan
tité de Mines d'or & d'ar
gent. La plus abondante en
or & en argent est prés de
Slochouf
: elle est ordinaire
ment affermée à des Alle
mans & à des Anglois, par
ce que lesPolonois ne fc
piquent gueres d'industrieni
de soins. j'y achetay un mor
ceau de Mine afiez curieux,
de la grosseur d'un œuf de
poule
, formé pardescane
lures d'arsenic jaune
, de
sel, d'une pierre cristalline
de couleur d'agathc, & de
quelques unes d'or, que la
nature avoir jointes par des
dispositions bizarres qui se
rencontrent dans les en
trailles de la terre.
J'eus envie d'aller voir une
fontaine de bytume quiest
dans le mesme Palatinat de
Cracovie, voicy ce qu'on en
dit, & qui elt tres veritable.
Elle prend feu de temps en
tems, particulierement dans
le Printemps
: ce feu cil si
violent que les étincelles
étant emportées par le vent
brulent les bleds voisins
:&
mesme comme le fond de
cette fontaineest un bytume
assezépais, & que les veines
de cette matiere sont repan
duës tout autour à une
grande distance , ce feu s'il
n'est éteint se communique
à ce bytume terrestre qui
s'enflame dans les terres
; de
maniere que suivant la tra
dition du païs,
il brula toute
une forest, & qu'il enleva un
quart delieuë de la surfacede
la terre, faisant une caverne
assezvasté qui fut dans le
moment remplie d'eau, ce
qui donna la naissance au
Marais salé qu'on y voit au
jourd'huy. Ces accidents qui
intimident les Paysans, les
rend attentifs à ce qui se
passe sur certe fontaine, &¡
sur la riviere qu'elle forme
dés sa naissance. Ils ont soin
dés qu'il paroist quelques
étincelles,&mesme quel
que lueur, d'accourir avec
leurs fleaux ou delongues
verges dont ils battent l'eau
de toute leur force pour 1,1
faire élever par dessus le Bi
tume
; &pouren estreaver
tis ils y mettent des Senti
nelles, quid'ailleurs pren
nent garde que quelqu'un
par malice ou par curiosité
n'y mettent le feu avec quel
que bougieallumée, & à peu
prés commeonle met à rcali
de vie. Si quelques Seigneurs
Polonois ou des Etrangers
viennent voir cette fontaine
par curiosité , les Gardes
permettent qu'on mette le
feu avec la bougie allumée
sur la surface de l'eau
, mais
ils se munissent auparavant
de branches d'arbres pour
l'éteindre en battant l'eau.
Cette eau eO: cependant
froide au toucher, mais elle
ne se glace jamais, elle jette
une odeur tres agreable, &
a la faveurdu lait. La Mon
tagne sur laquelle elle est,
esi couverte de fleurs odo
riferentes.
Le Livre dont on a tiré cet
Extrait, contientune infi
nité d'autres détailstrés cu.
rieux sur differentes ma
tieres.Il se vend sur le second
Perron delaSain te Chapelle,
dans la boutique de Claude
Barbin.
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Résumé : EXTRAIT. Du voyage de Mr Chambon dans les Mines de Pologne.
L'auteur, lors d'un voyage en Pologne, décide d'explorer les mines de sel après avoir lu un livre sur le sujet. Accompagné de deux amis, il se rend à la mine la plus célèbre, située à une journée de route. Il examine les installations, notamment les machines et les cordes utilisées pour la descente. Malgré une certaine appréhension, il descend dans la mine, suivi par un ami. La descente se fait à l'aide de cordes, et ils sont accueillis par des mineurs munis de flambeaux. La mine est équipée d'une chapelle et d'une fontaine d'eau douce. L'auteur observe que les chevaux et les habitants des souterrains semblent en bonne santé, attribuant cela aux vapeurs salines. Les mineurs extraient le sel, le transportent et le conduisent vers la surface via des machines et des rouleaux. Le sel extrait varie en qualité, allant du sel gemme blanc et cristallin aux masses de sel terreux. L'auteur goûte et examine le sel, notant ses propriétés et ses usages. Il observe également que la neige autour de la mine est extrêmement dure en raison des sels présents. L'auteur visite ensuite d'autres mines, notamment une mine de soufre, où il observe des phénomènes naturels intéressants. Il note la présence de ruisseaux et de chemins souterrains, ainsi que des méthodes de soutènement des voûtes et des murailles. Il achète un échantillon de mine contenant divers minéraux, dont de l'or. Il mentionne également des fontaines où des transformations chimiques se produisent, comme la transformation du fer en cuivre. La région est riche en mines d'or et d'argent, souvent exploitées par des étrangers. Enfin, il évoque une fontaine de bitume qui s'enflamme parfois, causant des incendies et des transformations du paysage. Par ailleurs, le texte décrit une fontaine remarquable située sur une montagne couverte de fleurs odorantes. Les Gardes permettent aux curieux d'allumer une bougie à la surface de l'eau, mais ils se préparent avec des branches pour éteindre le feu en cas de besoin. Cette eau, bien que froide au toucher, ne gèle jamais et dégage une odeur agréable. Elle a également la particularité de se mêler au lait. Le livre d'où est tiré cet extrait contient de nombreux détails curieux sur diverses matières et est disponible à la vente sur le second perron de la Sainte-Chapelle, dans la boutique de Claude Barbin.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2939
p. 43-49
ETRENNES.
Début :
Ceux qui se souviennent de la dispute fameuse qui s'eleva [...]
Mots clefs :
Étrennes, Début du siècle, Nouvel an, Poésie, Versification
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texteReconnaissance textuelle : ETRENNES.
ETRENNES.
Ceux qui se souviennent de la dispute fameuse qui s'eleva l'an
milseptcens,sçavoir si
cette annéeétoit la fin
du seiziéme siecle ou le
commencement du dixseptiéme, me pardonne-
ront de faire une autre
question qui n'est pas
moinsinutile;scavoir d
le Mercure des Etrènnes
doit estre celuy de Decembre qui [e donne au
premier jour de l'an, ou
le Mercure de Janvier
qui contient le premier
jour de l'an: ce doute ne
vaut pas la peined'estre
éclaircy ; mais il sufit
pour autoriser un reste
d'Etrenne qu'on m'aenvoyé.1
L'Anonime éruditionné.
S'IUS demandez de l'érudition sur les Etrennes
;
de tous
temps lespeuplesontoffert aux
Dieux cv* aux hommes les
premices de toutes choses, ces
Etrennes ont été établies pour
offrir les premices de l'année
nouvelle; certain peuple d'Afrique celebroit la premiere année du siecle, le premier mois
de tannEe) le premier jour du
mois, &' U premiers heure
du jour
ETRENNE.
Par Monsieur de L. T.
Surl'air d'unVaudeville connu.
Au nouvel an milsept cens
doae.,
Puissiez-vous devenir l'Epouse
&un jeune Epoux tendre cy
charmant
,
.f<!!i ne soit point d'humeur
jalouse,
jamais Mary toujours Amant
Pendant tout l'anmilsept cens
douze.
REPONSE.
yu/qu';' l'an milsept cens treize
Je chercheray la rime à treize>
Et ce Mary toujours Amant
Dans l'univers en est-il frei'{!,
On trouvera plus seurement
Rime riche à milsept cens
treize.
IMPROMPTU.
Le premier jour de l'an à un
homme de qualité, par
Monsieur M. D. M.
Ne pas donner à plus riche
que soy,
A vôtre égard, c'est maxime
pourmoy.
Cettemaxime efi vraye,~& riofsensepersonne ;
Mais ce qu'on peut donner a#
Pape comme au Roy
,
c'ejl bonjour ~& bon an, Sei
gneursje*votts ledonne^-
Le mesme à une Dlle, en luy
envoyant un de ces petits cœurs
qui renfermentune Devise.
Tel quiJefiequey Iris ,pour
vous d'estresincere,
Vous dit qu'il vous ouvre son
coeur
Mais il efi quelque fois injidul
& trompeur.
Celuy-cy dont la forme efi fragile & legere,
^uoy qu'un ouvrage de l'Art
,
n'estpoint un imposteur.
il renferme unsecret myflere,
Pour contenter un desir curieux,
Ouvrez, ce cællr, qui s'offre à
vos beauxyeux,
Tout autre en pouroit craindre
un regard homicide,
Pourêtre heureuxou malheureux
Souvent c'est moins le choix#
,
que lesort qui decide.
Ceux qui se souviennent de la dispute fameuse qui s'eleva l'an
milseptcens,sçavoir si
cette annéeétoit la fin
du seiziéme siecle ou le
commencement du dixseptiéme, me pardonne-
ront de faire une autre
question qui n'est pas
moinsinutile;scavoir d
le Mercure des Etrènnes
doit estre celuy de Decembre qui [e donne au
premier jour de l'an, ou
le Mercure de Janvier
qui contient le premier
jour de l'an: ce doute ne
vaut pas la peined'estre
éclaircy ; mais il sufit
pour autoriser un reste
d'Etrenne qu'on m'aenvoyé.1
L'Anonime éruditionné.
S'IUS demandez de l'érudition sur les Etrennes
;
de tous
temps lespeuplesontoffert aux
Dieux cv* aux hommes les
premices de toutes choses, ces
Etrennes ont été établies pour
offrir les premices de l'année
nouvelle; certain peuple d'Afrique celebroit la premiere année du siecle, le premier mois
de tannEe) le premier jour du
mois, &' U premiers heure
du jour
ETRENNE.
Par Monsieur de L. T.
Surl'air d'unVaudeville connu.
Au nouvel an milsept cens
doae.,
Puissiez-vous devenir l'Epouse
&un jeune Epoux tendre cy
charmant
,
.f<!!i ne soit point d'humeur
jalouse,
jamais Mary toujours Amant
Pendant tout l'anmilsept cens
douze.
REPONSE.
yu/qu';' l'an milsept cens treize
Je chercheray la rime à treize>
Et ce Mary toujours Amant
Dans l'univers en est-il frei'{!,
On trouvera plus seurement
Rime riche à milsept cens
treize.
IMPROMPTU.
Le premier jour de l'an à un
homme de qualité, par
Monsieur M. D. M.
Ne pas donner à plus riche
que soy,
A vôtre égard, c'est maxime
pourmoy.
Cettemaxime efi vraye,~& riofsensepersonne ;
Mais ce qu'on peut donner a#
Pape comme au Roy
,
c'ejl bonjour ~& bon an, Sei
gneursje*votts ledonne^-
Le mesme à une Dlle, en luy
envoyant un de ces petits cœurs
qui renfermentune Devise.
Tel quiJefiequey Iris ,pour
vous d'estresincere,
Vous dit qu'il vous ouvre son
coeur
Mais il efi quelque fois injidul
& trompeur.
Celuy-cy dont la forme efi fragile & legere,
^uoy qu'un ouvrage de l'Art
,
n'estpoint un imposteur.
il renferme unsecret myflere,
Pour contenter un desir curieux,
Ouvrez, ce cællr, qui s'offre à
vos beauxyeux,
Tout autre en pouroit craindre
un regard homicide,
Pourêtre heureuxou malheureux
Souvent c'est moins le choix#
,
que lesort qui decide.
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Résumé : ETRENNES.
Le texte aborde la tradition des étrennes, des cadeaux échangés au début de l'année. Il commence par une discussion sur la classification de l'année 1700 et la période de publication du Mercure des Étrennes, justifiant ainsi la réception d'un reste d'étrenne. L'auteur souligne que, depuis toujours, les peuples offrent aux dieux et aux hommes les prémices de toutes choses, les étrennes marquant les prémices de l'année nouvelle. Un peuple d'Afrique célébrait ainsi la première année du siècle, le premier mois de l'année, le premier jour du mois et la première heure du jour. Le texte inclut également des poèmes et des impromptus liés aux étrennes. Un poème souhaite à une personne de devenir l'épouse d'un jeune époux tendre et charmant. Une réponse à ce poème cherche une rime pour l'année 1713. Un impromptu conseille de ne pas donner à plus riche que soi et suggère que le meilleur cadeau est un 'bonjour' et 'bon an' pour les seigneurs et les demoiselles. Un petit cœur contenant une devise est envoyé à une demoiselle, symbolisant un cœur sincère et non trompeur.
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2940
p. 49-79
NOUVELLES.
Début :
Le Parlement s'est assemblé aujourd'huy suivant la derniere prorogation. La Reine [...]
Mots clefs :
Parlement et discours royal, Préparation à la paix, Levée de troupes et nominations, Londres, Événements militaires et affrontements, Commerce maritime et flottes, Lille, Berlin, Varsovie, Rome, Vienne, Hambourg, Lisbonne, Cadix, Toulon, Namur, Dunkerque, Lauterbourg, Thionville, Condé, Messine
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texteReconnaissance textuelle : NOUVELLES.
NOUVELLES.
-
De Londres le 18. Decembre.
LE Parlement s'est assembléaujourd'huy
suivant la derniere prorogation. La Reine étant allée à la Chambre des Seigneurs, & les Communes
y
étant arrivées, elle a
fait .,
un discours qui contient en
substance
:
Qu'elle étoit
bien aise de leur pouvoir
dire que nonobstant les artifices de ceux qui cher-
choient à continuer la
guerre, le lieu & le temps
pour l'ouverture d'un traité de paix generale étoient
fixez: que la plûpart des
Alliez, principalement les
Etats Generaux, avoient
par leur promptitude à y
concourir témoigné leur
confianceenelle & qu'-
elle ne doutoit pas que ses
propres sujets ne fussent
persuadez del'affection
quelleavoit pour eux,que
sa principale attention (croit d'affermir la Religion,
les droits & les libertez de
la nation, & la succession
à la Couronne dans la ligne protestante: quaprés
,
une guerre qui avoit couté tant de fang & tant de
trésors. elle travailleroit
Ide,tout son pouvoir à favoriser & à augmenter le
commerce de ses sujets:
que non seulement elle
s'employeroit à procurer
une satisfactionraisonnable à
tous les Princes
[ & Etats engagez dans
ï cette guerre, mais qu'elle
se joindroit avec eux par
| les liens les plus étroits
pour rendre la paix ferme
& durable:que le moyen
le plus efficace pour réussir étant de se préparer de
bonne heure à la guerre,
elle recommandoic aux
Communes de donner
avec toute la diligence poc.
sible les subsides necessaires pour la campagne prochaine
:
& elle finit son
discours en leur recommandant l'union, & d'éviter tout ce quipourroit
donner lieu de croire qu'il
y
eût de la division parmi
eux. Les Communes se re-
tirerent ensuite, après quoy
il y eut un long débat parmi les Seigneurs, qui conclurent à la pluralité de six
voix de representer à la
Reine par une adresse,qu'il
ny auroit jamais de paix
fûre tant que l'Espagne seroit possedée par un Prince de la Maisonde France:
mais les Communes au
contraire rèsolurent à la
pluralité de cent cinquante voix d'établir un Comité qui seroit chargé de travailler à une adresse pour
remercier la Reine de ce
qu'elle leur avoit déclaré
touchant la paix generale.
DeLille le16. janvier.
Les nouvelles que nous
avons reçuës hier de Londres & de la Haye, nous
assûrent toutes une paix
prochaine. La Chambre
des Communes persiste
toûjours: L'Evêque de BrifiaI, & M. de Buys qui
-
étoient à Londres sont arrivez à Utrek, où les conferences se tiendront le z2.
du courant.
Monsieur le Prince Eugene quiest passé le8. en
Angleterre, n'y est point
allépourtâcher de mettre
quelque obstacle à lapaix;
au contraire i' on aÍfLlre
qu'il y
est passé dela part
de l'Empereur pour assûrer
la Reine qu'il entrera avec
plaisirdans le CTaicé gene- ral,&qu'il y envoyera
incessamment ses Ambassadeurs.
La Reine a
nommé Milord Amilton pour être de
la Grande Chambre; mais
les Seigneurs ne veulent
point le recevoir à causè.
qu'il est Escossois.-
„
> ,"
De Berlin le 14. Decembre.
L'Electeurde Brandebourg aordonnéunenouvelle levée de six mille
nommes. Les Etatsseront
obligez dejes fournir,suivant la répartition qui en
a
été faite par chaque Bailliage, qui fera obligé de
les fournir. Pour cet effet
on arrête tous les vagabonds & les mandians.
-
Son. Altesse Electorale
a
donné la Prévôté duChapitre de Magdebourg,
vaccante par le decez du
Prince de Saxe Barbi
,
aa
Prince Louis son frere:
cette Prévôté vaut dix mil
écus de rente.
De Varsovie le 30. Novembre.
Les Generaux Szeremetof ôù Ronne n'ont pû faire consentir lesSenateurs
Polonois, qui sont à Leopol, à accorder des Quartiers d'Hyver aux Troupes
du Czar, & ont enfin été
obligez de promettre qu'ils
les feroient sortir du Royaume, suivant le traitté
conclu avec les Turcs. Elles doivent aller hyverner
dans le Duché de Severie,
& vers Kiovie & Sivoleusko.
De ?tome le5Decembre.
Le General des Jesuites
,
ses Assistans, & les Procu.
reurs des Provinces ont
presenté au Pape dans une
audience que Sa Sainteté
leur a
accordée, un aéte
signé de tous, portant qu'-
ilssesoûmettoient entierement aux Decrets de 1704.
& aux autres émanez en
consequence sur les ceremonies Chinoises, & donnerent toutes les marques
& lesassurances d'une entiere obeïssance pour le S.
Siege. Le Pape qui les re5ur très favorablement ordonna que cet acte fût
imprimé.
MonsieurPignatelliEvêque de Leccé, ayant été
enlevé violemment de son
Palais par ordre du Viceroy de Naples, & ensuits
conduit horsdu Royaume,
est arrivé ici aujourd'hui
dans un carosse à six chevaux, que le Cardinal Paulucci avoir envoyé au devant de lui avec un de ses
Gentilshommes, & estallé
descendre aux Théatins,
où le Pape lui avoit fait
préparer un logement.
Dans la Congregation de
rimmumceEccIefiaiHque
tenuë au sujet de ce Prelat, il a
été resolu de le
soûtenir.
Sa Sainteté a
reçû des
lettres de Dom Annibal
Albani, par lesquelles il
mande que l'Archiduc lui
avoitpromis dans deux audiences qu'illui avoit données) qu'il restituëroitComacchio au S. Siege aprés
foa couronnement.
rDu 12,.
Mardi, jour de la Conception, on celebra l'anniversaire du couronnement
du Pape, dans sa chapelle.
Les illuminations, les feux
d'artifice, &: les aumônes
se firent à l'ordinaire.
MonsieurCafarelli,Gouverneur de cette ville, est
mort aprés une longue maladie, ôc le Pape a
dispensé
sa famille de faire la cavalcade
accoûcumée à la mort
du Gouverneur,n'étant pas
assez riche pour faire cette
dépense. Sa Sainteté a
donne ce Gouvernement à M.
Scorti, Milanois, Auditeur
de Rote; & sonCanonicat
deS.PierreàM.l'AbbéRiviera Secretaire du sacré
College,& de la Congre-
igation consistoriale.
Du 19.
L'Archiduc, ayant enfin
tdonné part de son Election
:au. Pape par le Marquis de
Rona, Sa Sainteté ordon-
:na aussitôt qu'on chantât
le Te Deumy & qu'on fist
des feux & des illuminations, le Marquis de Prié
a
étédéclaré Ambassadeur
de l'Empereur 'en! cette
--
Cour, & le Prince ,d'A.
vellino retourne à Naples
avec laqualité de Grand
Chancellier du Royaume.
M. Odescalchi a
été nommé Nonce en Pologne,&
M. Doria qui revient de
sa Vicelegation d'Avignon
a
été nomme Archevêque
in partibus. Mardi dernier
la Congregation consistoriale confirmal'élection
du Doyen de Saltzbourg,
à l'Evêché d'Olmutz, nonobstantlesinstancesde l'ElecteurdeTreves en faveur
de son frere. Le même jour
Monsieur le Cardinal de la
Tremoille assista à la Messe
que le Chapitrede S. Jean
a
a coutume de dire pour le
Roy le jour de sainte Luce,
& il y
fut accompagné par
plus de soixante carosses.
Son Eminence donna enfuite un grand repas.
M. de Molines refusant
toûjours de remettre aux
Ministres de la Cour de
Vienne les carosses que le
Duc d'Ucede avoit laissez
au Palais d'Espagne
,
& qui
ont été confisquez depuissa
rebellion
,
ils le menacent
de les faire enlever de vive
force; ce qui a
obligé M.
de Molines d'augmenterle
nombre des gens qu'il avoir
déja pour la sûreté de son
Palais & de sa Personne.
De Vienne le 16. Decembre,
Toutes les lettres de Valaquie & des frontieres de
Turquie portent, que le
Grand Visir aprés avoir celebré le Beïram à Andrinople un Capigiarrivé de
Constantinople lui avoit
apporté de la part du Grand
Seigneur un riche Caftan
,
avec d'autres marques d'affection -& de distinction ;
mais quelemême Officier
aprèsleslui avoir delivrées,
avoit porté un ordre à l'Aga des Janissaires, par lequel il lui étoit enjoint d'arrêter le GrandVisir, de
l'enyoyer prisonnier à Constantinople, & de prendre
le commandement de l'arméejusquàce que le Grand
Seigneur eût nommé un
autre GrandVisir
: ce qui
a
été execute.
Dtf Hambourgle25. Decemb.
On a
reçû des lettres de
Rostok qui portent que le
Commandant dés troupes
que le Roy de Dannemarck y a
laissées pourgarder les magasins qu'il a en
cette ville, ayant demandé
permission aux Magistrats
devisiter leur Arsenal&
leurs magasins,ilslalui
refuserent : mais que s'en
étant fait ouvrir les portes
-
deviveforce pendant que
les habitans étoient au sermon, cette violence caafa,
un grandtumulte. On demanda à ce Commandant
quelle railon il avoit pour
en agir de la sorte; & sur
ce qu'il répondit qu'il avoit
voulu visiterl'Arsenal pour
s'en servir en cas de besoin,
les habitans répondirent
qu'ilsperiroient plûtôt que
de laisser enlever leur artillerie & leurs munitions. Incontinent les Magiilrats firent tendre les c
haînes dans
les ruës qui aboutissent à
l'Arsenal, & y
firent pointer du canon chargé à
cartouche, & plusieurs compagnies de Bourgeois y
sont tous les jours de garde.
u.
DeLisbonne le 14.Decembre.
,
On a
reçû des lettres d'Elvas du 6. qui portent que
les troupes Espagnoles qui
font en quartier aux environs de Badajoz, ont fait
une course fort avant dans
le pays, d'où elles ont amené cinq cent bêtes à corne,
& beaucoup d'Orages pour
les contributions.
De Cadis le 27. Decembre.
La Flotte de Bucnotai-
res a mis aujourd'hui à la
voile avec quatre Navires
François, qui vont à la
Mer du Sud.
Il eH: arrivé une Corvette de la Martinique, qui a
rapporté que M. du GuéTroüin en revenoit avec
M. du Casse, & qu'il étoit
richement chargé.
De Toulon le24. Decembre.
Trois vaisseaux de guerre, sortis de ce Port pour
aller donner la chasse à
quelques armateurs enne-
mis, quicroisoient sur les.
côtes de Provence, ont
trouvé quatre vaisseaux
Hollandois, qui portoient
des provisions à Porc-Mahon,qu'ilsavoient chargées en Calabre.Dés qu'ils
apperçûrent les nôtres ils
prirent chasse pour les éviter,mais ils furent bientôt joints: deux se rendirent sans faire grande résistance
}
mais les deux autres se deffendirent pendant quatre heures, & ne
si: rendirentqu'aprés avoir
perdu la plus grande partie
tie de leur équipage.
De Namur le 6.Janvier.
Un Parti de nôtre Garnisonsétant joint avanthyer à un détachement de
celle de Charleroy, attaquerent auprès de Louvain cent quarante hommes des ennemis, qui en
étoient fortis pour aller à
Bruges, & les poursuivirent jusqu'aux Portes de
cette Place: quatorze furent tuez,& quarante-deux
faits prisonniers, qui ont
été amenez icy.
Un autre détachement
a
été mettre le feu à des
batteaux chargez de fourages, qui remontoient la
Meuse pour aller à Liége;
mais en se retirant il aété
attaqué par un Parti de la
Garnison d'Huy beaucoup
superieur, qui tua six hommes, &en fit seize prisonniers. Le reste se sauva à
la faveur de la nuit qui
survint.
De Dunkerque le 5Janvier.
Un Armateur de Calais
a
amené un vaisseau Hambourgeois chargé de diverses Marchandises pour
plus de cent cinquante
mille écus.
Un autre Armateur a
aussi amené une grosse
Flutte Hollandoise du port
de quatre.cent tonneaux,
chargée de Saumon, de
Cuivre &: d'Etain.
De Lauterbourg le 16. Dec.
Un Capitaine de Hussars
de nôtre garnison a
brûlé
avec trente hommes seuls-
ment, les magasins de fourages que les ennemis
avoient entre Philisbourg
& Spire, & il est revenu
sans avoir été joint par les
detachemens qui avoient
été envoyez à sa poursuite.
De Thionville le 24.Decemb.
La garnison du Fort de
S. Martin prés de Treves,
ayant attaqué un détachement de celle de Traerbach
,
l'a défait entierement:mais elle a
perdu30.
Hommes, & en a eu 19. de
blessez.
De Condéle 18. Decembre.
Nostre Commandant
ayantenvoyé soixante dragons & quarante Grenadiers pour mettre le feu à
plusieurs Batteaux chargez
de fourage & de munitions
que les ennemis avoient sur
l'Escaut, entre Mortagne
& S.Amand, pousserentd'abord deux cens hommes
qui les gardoient: mais ils
furent obligez ensuite de
se retirer avec précipitation
,
pour éviter d'être
coupez par plusieurs détachemens ennemis qui les
cherchoient.
DeMessinele 26.Décembre,
; Onembarquaavanthier
ici deux bataillons & des
munitions de guerre& de
bouche, pour Portolongone. On a
reçu des remises
de Madrid pour lesrecrues,
& pour la remonte denôtre cavalerie.
Les Liparotesontattaqué
le convoi de Naples qui
venoit de Calabre, chargé
de grains, ils en ont coulé
quatre bâtimens à
fond, &
en ont pris six autres qu'ils
ont menez à Lipari.
Un vaisseau François de
64. canons, eH: arrivé ici
ce matinavec un gros Navire Angloisqu'ilavoit pris
dans le canal de Malthe.
Ce vaisseau est chargé de
soye, decotton,, Ôc. de caffé.
La nuit du 14. & celle
du
2.y. on ressentit ici plusieurs secousses, assez violentes de tremblemens de
terre, mais qui n'ont cependant causé aucun dommage. G iii
-
De Londres le 18. Decembre.
LE Parlement s'est assembléaujourd'huy
suivant la derniere prorogation. La Reine étant allée à la Chambre des Seigneurs, & les Communes
y
étant arrivées, elle a
fait .,
un discours qui contient en
substance
:
Qu'elle étoit
bien aise de leur pouvoir
dire que nonobstant les artifices de ceux qui cher-
choient à continuer la
guerre, le lieu & le temps
pour l'ouverture d'un traité de paix generale étoient
fixez: que la plûpart des
Alliez, principalement les
Etats Generaux, avoient
par leur promptitude à y
concourir témoigné leur
confianceenelle & qu'-
elle ne doutoit pas que ses
propres sujets ne fussent
persuadez del'affection
quelleavoit pour eux,que
sa principale attention (croit d'affermir la Religion,
les droits & les libertez de
la nation, & la succession
à la Couronne dans la ligne protestante: quaprés
,
une guerre qui avoit couté tant de fang & tant de
trésors. elle travailleroit
Ide,tout son pouvoir à favoriser & à augmenter le
commerce de ses sujets:
que non seulement elle
s'employeroit à procurer
une satisfactionraisonnable à
tous les Princes
[ & Etats engagez dans
ï cette guerre, mais qu'elle
se joindroit avec eux par
| les liens les plus étroits
pour rendre la paix ferme
& durable:que le moyen
le plus efficace pour réussir étant de se préparer de
bonne heure à la guerre,
elle recommandoic aux
Communes de donner
avec toute la diligence poc.
sible les subsides necessaires pour la campagne prochaine
:
& elle finit son
discours en leur recommandant l'union, & d'éviter tout ce quipourroit
donner lieu de croire qu'il
y
eût de la division parmi
eux. Les Communes se re-
tirerent ensuite, après quoy
il y eut un long débat parmi les Seigneurs, qui conclurent à la pluralité de six
voix de representer à la
Reine par une adresse,qu'il
ny auroit jamais de paix
fûre tant que l'Espagne seroit possedée par un Prince de la Maisonde France:
mais les Communes au
contraire rèsolurent à la
pluralité de cent cinquante voix d'établir un Comité qui seroit chargé de travailler à une adresse pour
remercier la Reine de ce
qu'elle leur avoit déclaré
touchant la paix generale.
DeLille le16. janvier.
Les nouvelles que nous
avons reçuës hier de Londres & de la Haye, nous
assûrent toutes une paix
prochaine. La Chambre
des Communes persiste
toûjours: L'Evêque de BrifiaI, & M. de Buys qui
-
étoient à Londres sont arrivez à Utrek, où les conferences se tiendront le z2.
du courant.
Monsieur le Prince Eugene quiest passé le8. en
Angleterre, n'y est point
allépourtâcher de mettre
quelque obstacle à lapaix;
au contraire i' on aÍfLlre
qu'il y
est passé dela part
de l'Empereur pour assûrer
la Reine qu'il entrera avec
plaisirdans le CTaicé gene- ral,&qu'il y envoyera
incessamment ses Ambassadeurs.
La Reine a
nommé Milord Amilton pour être de
la Grande Chambre; mais
les Seigneurs ne veulent
point le recevoir à causè.
qu'il est Escossois.-
„
> ,"
De Berlin le 14. Decembre.
L'Electeurde Brandebourg aordonnéunenouvelle levée de six mille
nommes. Les Etatsseront
obligez dejes fournir,suivant la répartition qui en
a
été faite par chaque Bailliage, qui fera obligé de
les fournir. Pour cet effet
on arrête tous les vagabonds & les mandians.
-
Son. Altesse Electorale
a
donné la Prévôté duChapitre de Magdebourg,
vaccante par le decez du
Prince de Saxe Barbi
,
aa
Prince Louis son frere:
cette Prévôté vaut dix mil
écus de rente.
De Varsovie le 30. Novembre.
Les Generaux Szeremetof ôù Ronne n'ont pû faire consentir lesSenateurs
Polonois, qui sont à Leopol, à accorder des Quartiers d'Hyver aux Troupes
du Czar, & ont enfin été
obligez de promettre qu'ils
les feroient sortir du Royaume, suivant le traitté
conclu avec les Turcs. Elles doivent aller hyverner
dans le Duché de Severie,
& vers Kiovie & Sivoleusko.
De ?tome le5Decembre.
Le General des Jesuites
,
ses Assistans, & les Procu.
reurs des Provinces ont
presenté au Pape dans une
audience que Sa Sainteté
leur a
accordée, un aéte
signé de tous, portant qu'-
ilssesoûmettoient entierement aux Decrets de 1704.
& aux autres émanez en
consequence sur les ceremonies Chinoises, & donnerent toutes les marques
& lesassurances d'une entiere obeïssance pour le S.
Siege. Le Pape qui les re5ur très favorablement ordonna que cet acte fût
imprimé.
MonsieurPignatelliEvêque de Leccé, ayant été
enlevé violemment de son
Palais par ordre du Viceroy de Naples, & ensuits
conduit horsdu Royaume,
est arrivé ici aujourd'hui
dans un carosse à six chevaux, que le Cardinal Paulucci avoir envoyé au devant de lui avec un de ses
Gentilshommes, & estallé
descendre aux Théatins,
où le Pape lui avoit fait
préparer un logement.
Dans la Congregation de
rimmumceEccIefiaiHque
tenuë au sujet de ce Prelat, il a
été resolu de le
soûtenir.
Sa Sainteté a
reçû des
lettres de Dom Annibal
Albani, par lesquelles il
mande que l'Archiduc lui
avoitpromis dans deux audiences qu'illui avoit données) qu'il restituëroitComacchio au S. Siege aprés
foa couronnement.
rDu 12,.
Mardi, jour de la Conception, on celebra l'anniversaire du couronnement
du Pape, dans sa chapelle.
Les illuminations, les feux
d'artifice, &: les aumônes
se firent à l'ordinaire.
MonsieurCafarelli,Gouverneur de cette ville, est
mort aprés une longue maladie, ôc le Pape a
dispensé
sa famille de faire la cavalcade
accoûcumée à la mort
du Gouverneur,n'étant pas
assez riche pour faire cette
dépense. Sa Sainteté a
donne ce Gouvernement à M.
Scorti, Milanois, Auditeur
de Rote; & sonCanonicat
deS.PierreàM.l'AbbéRiviera Secretaire du sacré
College,& de la Congre-
igation consistoriale.
Du 19.
L'Archiduc, ayant enfin
tdonné part de son Election
:au. Pape par le Marquis de
Rona, Sa Sainteté ordon-
:na aussitôt qu'on chantât
le Te Deumy & qu'on fist
des feux & des illuminations, le Marquis de Prié
a
étédéclaré Ambassadeur
de l'Empereur 'en! cette
--
Cour, & le Prince ,d'A.
vellino retourne à Naples
avec laqualité de Grand
Chancellier du Royaume.
M. Odescalchi a
été nommé Nonce en Pologne,&
M. Doria qui revient de
sa Vicelegation d'Avignon
a
été nomme Archevêque
in partibus. Mardi dernier
la Congregation consistoriale confirmal'élection
du Doyen de Saltzbourg,
à l'Evêché d'Olmutz, nonobstantlesinstancesde l'ElecteurdeTreves en faveur
de son frere. Le même jour
Monsieur le Cardinal de la
Tremoille assista à la Messe
que le Chapitrede S. Jean
a
a coutume de dire pour le
Roy le jour de sainte Luce,
& il y
fut accompagné par
plus de soixante carosses.
Son Eminence donna enfuite un grand repas.
M. de Molines refusant
toûjours de remettre aux
Ministres de la Cour de
Vienne les carosses que le
Duc d'Ucede avoit laissez
au Palais d'Espagne
,
& qui
ont été confisquez depuissa
rebellion
,
ils le menacent
de les faire enlever de vive
force; ce qui a
obligé M.
de Molines d'augmenterle
nombre des gens qu'il avoir
déja pour la sûreté de son
Palais & de sa Personne.
De Vienne le 16. Decembre,
Toutes les lettres de Valaquie & des frontieres de
Turquie portent, que le
Grand Visir aprés avoir celebré le Beïram à Andrinople un Capigiarrivé de
Constantinople lui avoit
apporté de la part du Grand
Seigneur un riche Caftan
,
avec d'autres marques d'affection -& de distinction ;
mais quelemême Officier
aprèsleslui avoir delivrées,
avoit porté un ordre à l'Aga des Janissaires, par lequel il lui étoit enjoint d'arrêter le GrandVisir, de
l'enyoyer prisonnier à Constantinople, & de prendre
le commandement de l'arméejusquàce que le Grand
Seigneur eût nommé un
autre GrandVisir
: ce qui
a
été execute.
Dtf Hambourgle25. Decemb.
On a
reçû des lettres de
Rostok qui portent que le
Commandant dés troupes
que le Roy de Dannemarck y a
laissées pourgarder les magasins qu'il a en
cette ville, ayant demandé
permission aux Magistrats
devisiter leur Arsenal&
leurs magasins,ilslalui
refuserent : mais que s'en
étant fait ouvrir les portes
-
deviveforce pendant que
les habitans étoient au sermon, cette violence caafa,
un grandtumulte. On demanda à ce Commandant
quelle railon il avoit pour
en agir de la sorte; & sur
ce qu'il répondit qu'il avoit
voulu visiterl'Arsenal pour
s'en servir en cas de besoin,
les habitans répondirent
qu'ilsperiroient plûtôt que
de laisser enlever leur artillerie & leurs munitions. Incontinent les Magiilrats firent tendre les c
haînes dans
les ruës qui aboutissent à
l'Arsenal, & y
firent pointer du canon chargé à
cartouche, & plusieurs compagnies de Bourgeois y
sont tous les jours de garde.
u.
DeLisbonne le 14.Decembre.
,
On a
reçû des lettres d'Elvas du 6. qui portent que
les troupes Espagnoles qui
font en quartier aux environs de Badajoz, ont fait
une course fort avant dans
le pays, d'où elles ont amené cinq cent bêtes à corne,
& beaucoup d'Orages pour
les contributions.
De Cadis le 27. Decembre.
La Flotte de Bucnotai-
res a mis aujourd'hui à la
voile avec quatre Navires
François, qui vont à la
Mer du Sud.
Il eH: arrivé une Corvette de la Martinique, qui a
rapporté que M. du GuéTroüin en revenoit avec
M. du Casse, & qu'il étoit
richement chargé.
De Toulon le24. Decembre.
Trois vaisseaux de guerre, sortis de ce Port pour
aller donner la chasse à
quelques armateurs enne-
mis, quicroisoient sur les.
côtes de Provence, ont
trouvé quatre vaisseaux
Hollandois, qui portoient
des provisions à Porc-Mahon,qu'ilsavoient chargées en Calabre.Dés qu'ils
apperçûrent les nôtres ils
prirent chasse pour les éviter,mais ils furent bientôt joints: deux se rendirent sans faire grande résistance
}
mais les deux autres se deffendirent pendant quatre heures, & ne
si: rendirentqu'aprés avoir
perdu la plus grande partie
tie de leur équipage.
De Namur le 6.Janvier.
Un Parti de nôtre Garnisonsétant joint avanthyer à un détachement de
celle de Charleroy, attaquerent auprès de Louvain cent quarante hommes des ennemis, qui en
étoient fortis pour aller à
Bruges, & les poursuivirent jusqu'aux Portes de
cette Place: quatorze furent tuez,& quarante-deux
faits prisonniers, qui ont
été amenez icy.
Un autre détachement
a
été mettre le feu à des
batteaux chargez de fourages, qui remontoient la
Meuse pour aller à Liége;
mais en se retirant il aété
attaqué par un Parti de la
Garnison d'Huy beaucoup
superieur, qui tua six hommes, &en fit seize prisonniers. Le reste se sauva à
la faveur de la nuit qui
survint.
De Dunkerque le 5Janvier.
Un Armateur de Calais
a
amené un vaisseau Hambourgeois chargé de diverses Marchandises pour
plus de cent cinquante
mille écus.
Un autre Armateur a
aussi amené une grosse
Flutte Hollandoise du port
de quatre.cent tonneaux,
chargée de Saumon, de
Cuivre &: d'Etain.
De Lauterbourg le 16. Dec.
Un Capitaine de Hussars
de nôtre garnison a
brûlé
avec trente hommes seuls-
ment, les magasins de fourages que les ennemis
avoient entre Philisbourg
& Spire, & il est revenu
sans avoir été joint par les
detachemens qui avoient
été envoyez à sa poursuite.
De Thionville le 24.Decemb.
La garnison du Fort de
S. Martin prés de Treves,
ayant attaqué un détachement de celle de Traerbach
,
l'a défait entierement:mais elle a
perdu30.
Hommes, & en a eu 19. de
blessez.
De Condéle 18. Decembre.
Nostre Commandant
ayantenvoyé soixante dragons & quarante Grenadiers pour mettre le feu à
plusieurs Batteaux chargez
de fourage & de munitions
que les ennemis avoient sur
l'Escaut, entre Mortagne
& S.Amand, pousserentd'abord deux cens hommes
qui les gardoient: mais ils
furent obligez ensuite de
se retirer avec précipitation
,
pour éviter d'être
coupez par plusieurs détachemens ennemis qui les
cherchoient.
DeMessinele 26.Décembre,
; Onembarquaavanthier
ici deux bataillons & des
munitions de guerre& de
bouche, pour Portolongone. On a
reçu des remises
de Madrid pour lesrecrues,
& pour la remonte denôtre cavalerie.
Les Liparotesontattaqué
le convoi de Naples qui
venoit de Calabre, chargé
de grains, ils en ont coulé
quatre bâtimens à
fond, &
en ont pris six autres qu'ils
ont menez à Lipari.
Un vaisseau François de
64. canons, eH: arrivé ici
ce matinavec un gros Navire Angloisqu'ilavoit pris
dans le canal de Malthe.
Ce vaisseau est chargé de
soye, decotton,, Ôc. de caffé.
La nuit du 14. & celle
du
2.y. on ressentit ici plusieurs secousses, assez violentes de tremblemens de
terre, mais qui n'ont cependant causé aucun dommage. G iii
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Résumé : NOUVELLES.
Le texte présente diverses nouvelles politiques et militaires d'Europe. À Londres, le Parlement s'est réuni et la Reine a prononcé un discours annonçant la fixation du lieu et du temps pour l'ouverture d'un traité de paix générale. Elle a exprimé sa confiance dans la loyauté de ses alliés et de ses sujets, et a souligné son engagement à affermir la religion, les droits et les libertés de la nation, ainsi qu'à favoriser le commerce. Elle a également recommandé aux Communes de préparer les subsides nécessaires pour la prochaine campagne militaire et a insisté sur l'union et l'évitation des divisions. Les Communes ont ensuite résolu de former un comité pour remercier la Reine, tandis que les Seigneurs ont demandé que l'Espagne ne soit pas possédée par un Prince de la Maison de France pour une paix durable. À Lille, les nouvelles de Londres et de La Haye confirment une paix prochaine. L'Évêque de Bristol et M. de Buys sont arrivés à Utrecht pour les conférences de paix. Le Prince Eugène est passé en Angleterre pour assurer la Reine de l'engagement de l'Empereur dans le traité de paix. La Reine a nommé Lord Hamilton à la Grande Chambre, mais les Seigneurs refusent de l'accepter en raison de sa nationalité écossaise. À Berlin, l'Électeur de Brandebourg a ordonné une nouvelle levée de six mille hommes et a attribué la Prévôté du Chapitre de Magdebourg à son frère, le Prince Louis. À Varsovie, les généraux polonais n'ont pas réussi à obtenir des quartiers d'hiver pour les troupes du Czar et doivent les faire sortir du royaume. À Rome, le Général des Jésuites et ses assistants se sont soumis aux décrets de 1704 concernant les cérémonies chinoises. L'Évêque de Lecce a été enlevé et conduit à Rome, où le Pape lui a préparé un logement. Le Pape a également reçu des lettres promettant la restitution de Comacchio après le couronnement de l'Archiduc. À Vienne, le Grand Visir a été arrêté et remplacé après avoir reçu des marques d'affection du Grand Seigneur. À Hambourg, un tumulte a éclaté après que le commandant des troupes danoises a forcé l'Arsenal de Rostock. À Lisbonne, des troupes espagnoles ont mené une course dans le pays, capturant du bétail et des provisions. À Cadix, une flotte de buckaniers a mis voile pour la Mer du Sud, accompagnée de navires français. À Toulon, des vaisseaux français ont capturé des navires hollandais transportant des provisions. À Namur, des détachements français ont attaqué des ennemis près de Louvain et ont capturé des prisonniers. Un autre détachement a mis le feu à des bateaux ennemis sur la Meuse. À Dunkerque, des armateurs ont capturé des vaisseaux hollandais et hambourgeois chargés de marchandises. À Lauterbourg, un capitaine de hussards a brûlé des magasins ennemis près de Philisbourg. À Thionville, la garnison du Fort de Saint-Martin a défait un détachement ennemi mais a subi des pertes. À Condé, un détachement français a mis le feu à des bateaux ennemis sur l'Escaut mais a dû se retirer face à des renforts ennemis. À Messine, des troupes et des munitions ont été embarquées pour Portolongone. Les Lipariotes ont attaqué un convoi de Naples, coulant plusieurs bâtiments. Un vaisseau français a capturé un navire anglais chargé de marchandises diverses. Des tremblements de terre ont été ressentis sans causer de dommages.
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2941
p. 80-87
LETTRE De M. le Chev. de P*** sur un petit vol fait chez Payen, Traiteur, ruë des Bourdonnois, le 21. Decembre 1711.
Début :
MONSIEUR, Je vous avois promis des memoires sur certaine avanture galante [...]
Mots clefs :
Vol, Bal masqué, Fuite , Dissimulation, Poursuite, Fourberie, Déguisements
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LETTRE De M. le Chev. de P*** sur un petit vol fait chez Payen, Traiteur, ruë des Bourdonnois, le 21. Decembre 1711.
LETTRE
De M. le Chev. de p***
sur un petit vol fait chez
Payen, Traiteur, ruë
des Bourdonnois, le 21. Décembre 171u
MONSIEUR,
Je vous avois promis des
mémoires surcertaineavanturegalantedontjejustémoin
au
bal qui s'ejl donné il y a
huitjours, à l'Hôtel des Am-
bassadeurs, ruë de Tournon:
mais comme rvOllS- ne ¥lommeZ,
jamais les masques dans vôtre
Mercure, CT que les noms,
les caracteres, & l'âge des
deux personnes quevoussça-
'Ve,:\ font tout le plaisant de
cette avauture, je ne vous en
parlerai pas davantage:contentezvous du recit d'un petit njol quifutfait en mapre,
ftnce ce même soir.
Deux ; de mes amis &moy
en ayantrassemblé quatre autres ponr aller souper chez
Payen, un Filou,qui étoit apparemment dégtttjé prés de
nous dans ce même bal, &
qui entendit de quoy il s'agissoit,prit les devants, & avec
un habit de laquais ,tenant à
samain une épée & unecanne
fort belle, qu'il avoit peutêtre volée à ce mêmebal, entra chezle Traiteur, (g) contrefausanttyvrogne, lui annonça septconvives,du nombre desquels, disoit-ily étoit
son maître, Cfit allumer du
jeu dans une chambre qu'il
choisit: peu de temps après il
appela un des garçons, qu'il
pria de le mettre dans quelque petit endroit caché, de
peur que son maître ne levît
jvie, & ne l'assommât de
coups. Le garçoncharitable le
fit entrerdansunpetitcabinet
sur le degré proche la chambre, & c'est où il desiroit être
pour pouvoir prendre son
temps
,
comme vous AlleZ
voir.
Nousarrivâmeseffectivement au nombre de sept
avecplusieurs laquais ; on mit
la nape avec sept couverts&
un buffêt garni
,
comme on
jfait qu'ilslesontchezPayen,
de eva-iflègedargent tréspropre:notre couvert mis, &
lesouper commandé, les garçons nous lasserent,& e'etf
le moment qu'attendoit nôtre
Filouauguet danssa cachette: ils'etoit deguisélui-même
en garçon de cabaret, un tablier blanc en écharpe,laveste
grasse, C9* le bonnet de caprice;
il entre en feignant de
pestercontresescamarades qui
nous avoient donné une table
trop petite, & nous pria de
permettre qu'il nous en donnât
une plus grande, parce que
celle-ci leur étoit necessaire
pour un autre écot: aussitôt,
avec uneadressemerveilleuse
que nous admirâmes, ilfit tenir danssa maingauchesept
coûteaux,sept cuillieres,sept
fourchettes, &deuxsalieres,
sanslesrenvtrfer,depeur9
disoit'-',jl,de nous portermaL
heur:ilnousremarquer
.la capacité de sa main gauche
& l'agilité de sa droite, lors
quilentendit quelqu'un de
nous qui dusoit bas à un autre:
Voula un nouveau garçon que
je neconnaispas,.& cependant
jesoupe tous les joursici depuis
que l.e)(atu marié Nôtre Filou
aussitotfaisant le folâtre,capriola de la table à la porte,
qu'il tirasur lui, CTfuidan
la rue en trois entambees: 01
criaaussitotauvoleur, & l'ot
fut dans la ruépresqu'aussito
que lui;cependant il dtsparut,
cYon le chercha inutilementt
l'on napprit qu'une heure
après qu'il s'étoitréfugié dam
une boutique,en priant qu'on
ne le décelât point à cesjeunes
Officiers quivouloient l'enroler de force.
Le Maître de la boutique
a
dit que le Filou étoit entré
cht'Z lut ne tenantrien asa
main, (2* avecun habit tout
différent de celui d'un garçon
de cabaret. C'eflce qui ma
paru ddeplus surprenant dans
tavanture, car de la vitesse
dont il fut poursuïvi, ilfaut
quen courantilait changédû
décoration pluspromptement,
quArlequin hote & hotelle*•
rie n'en changesur le theatre,
De M. le Chev. de p***
sur un petit vol fait chez
Payen, Traiteur, ruë
des Bourdonnois, le 21. Décembre 171u
MONSIEUR,
Je vous avois promis des
mémoires surcertaineavanturegalantedontjejustémoin
au
bal qui s'ejl donné il y a
huitjours, à l'Hôtel des Am-
bassadeurs, ruë de Tournon:
mais comme rvOllS- ne ¥lommeZ,
jamais les masques dans vôtre
Mercure, CT que les noms,
les caracteres, & l'âge des
deux personnes quevoussça-
'Ve,:\ font tout le plaisant de
cette avauture, je ne vous en
parlerai pas davantage:contentezvous du recit d'un petit njol quifutfait en mapre,
ftnce ce même soir.
Deux ; de mes amis &moy
en ayantrassemblé quatre autres ponr aller souper chez
Payen, un Filou,qui étoit apparemment dégtttjé prés de
nous dans ce même bal, &
qui entendit de quoy il s'agissoit,prit les devants, & avec
un habit de laquais ,tenant à
samain une épée & unecanne
fort belle, qu'il avoit peutêtre volée à ce mêmebal, entra chezle Traiteur, (g) contrefausanttyvrogne, lui annonça septconvives,du nombre desquels, disoit-ily étoit
son maître, Cfit allumer du
jeu dans une chambre qu'il
choisit: peu de temps après il
appela un des garçons, qu'il
pria de le mettre dans quelque petit endroit caché, de
peur que son maître ne levît
jvie, & ne l'assommât de
coups. Le garçoncharitable le
fit entrerdansunpetitcabinet
sur le degré proche la chambre, & c'est où il desiroit être
pour pouvoir prendre son
temps
,
comme vous AlleZ
voir.
Nousarrivâmeseffectivement au nombre de sept
avecplusieurs laquais ; on mit
la nape avec sept couverts&
un buffêt garni
,
comme on
jfait qu'ilslesontchezPayen,
de eva-iflègedargent tréspropre:notre couvert mis, &
lesouper commandé, les garçons nous lasserent,& e'etf
le moment qu'attendoit nôtre
Filouauguet danssa cachette: ils'etoit deguisélui-même
en garçon de cabaret, un tablier blanc en écharpe,laveste
grasse, C9* le bonnet de caprice;
il entre en feignant de
pestercontresescamarades qui
nous avoient donné une table
trop petite, & nous pria de
permettre qu'il nous en donnât
une plus grande, parce que
celle-ci leur étoit necessaire
pour un autre écot: aussitôt,
avec uneadressemerveilleuse
que nous admirâmes, ilfit tenir danssa maingauchesept
coûteaux,sept cuillieres,sept
fourchettes, &deuxsalieres,
sanslesrenvtrfer,depeur9
disoit'-',jl,de nous portermaL
heur:ilnousremarquer
.la capacité de sa main gauche
& l'agilité de sa droite, lors
quilentendit quelqu'un de
nous qui dusoit bas à un autre:
Voula un nouveau garçon que
je neconnaispas,.& cependant
jesoupe tous les joursici depuis
que l.e)(atu marié Nôtre Filou
aussitotfaisant le folâtre,capriola de la table à la porte,
qu'il tirasur lui, CTfuidan
la rue en trois entambees: 01
criaaussitotauvoleur, & l'ot
fut dans la ruépresqu'aussito
que lui;cependant il dtsparut,
cYon le chercha inutilementt
l'on napprit qu'une heure
après qu'il s'étoitréfugié dam
une boutique,en priant qu'on
ne le décelât point à cesjeunes
Officiers quivouloient l'enroler de force.
Le Maître de la boutique
a
dit que le Filou étoit entré
cht'Z lut ne tenantrien asa
main, (2* avecun habit tout
différent de celui d'un garçon
de cabaret. C'eflce qui ma
paru ddeplus surprenant dans
tavanture, car de la vitesse
dont il fut poursuïvi, ilfaut
quen courantilait changédû
décoration pluspromptement,
quArlequin hote & hotelle*•
rie n'en changesur le theatre,
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Résumé : LETTRE De M. le Chev. de P*** sur un petit vol fait chez Payen, Traiteur, ruë des Bourdonnois, le 21. Decembre 1711.
Le 21 décembre 171u, un incident de vol a eu lieu chez Payen, un traiteur situé rue des Bourdonnois. Le Chevalier de p*** relate cet événement dans une lettre, après avoir mentionné une aventure galante dont il a été témoin lors d'un bal à l'Hôtel des Ambassadeurs, rue de Tournon, sans en révéler les détails. L'auteur et deux de ses amis avaient prévu de souper chez Payen avec quatre autres personnes. Un individu malintentionné, déguisé en laquais et portant des objets volés, les devança et se fit passer pour le maître de sept convives. Il demanda au traiteur de l'aider à se cacher pour éviter des coups de son supposé maître. Le garçon du traiteur le cacha dans un petit cabinet. À leur arrivée, sept personnes et plusieurs laquais furent servis. Le filou, déguisé en garçon de cabaret, entra et demanda à changer la table, prétextant qu'elle était nécessaire pour un autre écot. Profitant de la situation, il vola sept couteaux, sept cuillères, sept fourchettes et deux salières sans être remarqué. Il s'enfuit ensuite en criant au voleur et disparut dans une boutique où il changea rapidement de déguisement pour échapper à ses poursuivants.
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2942
p. 87-91
ODE DE MONSIEUR DE LA MOTTE.
Début :
Dans le temps qu'au Dieu du Permesse [...]
Mots clefs :
Poésie, Critique poétique, Louanges
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ODE DE MONSIEUR DE LA MOTTE.
ODE
DE MONSIEUR
DE LAMOTTE.
DAns le temps qu'au
Dieu du Permesse
J'adreubis mon premier
tribut,
Heureux fruit de ma douce yvresse,
Ce Dieu lui-même m'apparut.
Deux Déesses suivoieny ses
, traces, -
L'une à l'œil sier, au front
bautain;1r
L'autre avec un ris plein
de grâces
Savançoit l'encens à la
main.
C'est la loüange ôcla critique,
tique,
Me dit Phœbus, choisis
des deux,
Qui dans la lice poëtique
Guidera ces pas hazardeux.
Phœbus me quitte, & la
louange
Confuse de mon peu d'égard
, Disparoît & déja se vange
Avec un dédaigneux regards
L'autre prés de moy prend
sa place,
Et l'arbitre demesécritsi
Elle ôte, elleajoute, elle
efface,
A chaque chosemet son
prix.
Elle veut la raison , pour
baze
De mes plus badines chansons -
Chicane les mots & la
phrase,
Va même à critiquer les
sons.
Elle orne sifIbienma penlec'
,
,;..,
Et met tant d'art dans mes
accords,
Qu'enfin la loüange est
forcée
De me rapporter ses trésors.
Je goûte aujourd'hui le
mélange
Il De leurs différentes faveurs,
Et la critique, & la loüange
Vivent avec moy comme
soeurs
DE MONSIEUR
DE LAMOTTE.
DAns le temps qu'au
Dieu du Permesse
J'adreubis mon premier
tribut,
Heureux fruit de ma douce yvresse,
Ce Dieu lui-même m'apparut.
Deux Déesses suivoieny ses
, traces, -
L'une à l'œil sier, au front
bautain;1r
L'autre avec un ris plein
de grâces
Savançoit l'encens à la
main.
C'est la loüange ôcla critique,
tique,
Me dit Phœbus, choisis
des deux,
Qui dans la lice poëtique
Guidera ces pas hazardeux.
Phœbus me quitte, & la
louange
Confuse de mon peu d'égard
, Disparoît & déja se vange
Avec un dédaigneux regards
L'autre prés de moy prend
sa place,
Et l'arbitre demesécritsi
Elle ôte, elleajoute, elle
efface,
A chaque chosemet son
prix.
Elle veut la raison , pour
baze
De mes plus badines chansons -
Chicane les mots & la
phrase,
Va même à critiquer les
sons.
Elle orne sifIbienma penlec'
,
,;..,
Et met tant d'art dans mes
accords,
Qu'enfin la loüange est
forcée
De me rapporter ses trésors.
Je goûte aujourd'hui le
mélange
Il De leurs différentes faveurs,
Et la critique, & la loüange
Vivent avec moy comme
soeurs
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Résumé : ODE DE MONSIEUR DE LA MOTTE.
Dans l''ODE' de Monsieur de Lamotte, le poète relate une apparition divine lors de son premier hommage au dieu du Permesse. Phœbus, accompagné de deux déesses représentant respectivement la louange et la critique, demande au poète de choisir entre elles pour guider ses pas dans la lice poétique. La louange, offensée par l'hésitation du poète, disparaît. La critique prend alors sa place, corrigeant et améliorant les œuvres du poète avec précision et art. Finalement, le poète parvient à harmoniser la critique et la louange, qui coexistent en lui comme des sœurs.
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2943
p. 92-93
MADRIGAL NOUVEAU à une femme jalouse.
Début :
Surmontez les transports de cette jalousie, [...]
Mots clefs :
Jalousie, Femme jalouse, Amabilité, Amour, Madrigal, Surmonter la jalousie
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MADRIGAL NOUVEAU à une femme jalouse.
MADRIGAL NOUVEAU
à une femme jalouse.
SUrmontez les transports
de cettejalouseie,
Les chagrins & l'emportement
Ne ramenent point un
amantL'implacable Junon, la
terrib le Mede'e,
En proye aux mouvemens
,;,; i
jaloux,
Dont vous êtes si possedée,
Ont fait trembler, frémir
leurs amans, leurs
époux,
Lisez de leurs fureurs l'histoire déplorable;
Lisez-la pour en profiter.
L'une s'est fait haïr, &,
-
l'autre redouter,
Mais pour se faire aimer
il faut se rendre aimable.
à une femme jalouse.
SUrmontez les transports
de cettejalouseie,
Les chagrins & l'emportement
Ne ramenent point un
amantL'implacable Junon, la
terrib le Mede'e,
En proye aux mouvemens
,;,; i
jaloux,
Dont vous êtes si possedée,
Ont fait trembler, frémir
leurs amans, leurs
époux,
Lisez de leurs fureurs l'histoire déplorable;
Lisez-la pour en profiter.
L'une s'est fait haïr, &,
-
l'autre redouter,
Mais pour se faire aimer
il faut se rendre aimable.
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2944
p. 93-94
MADRIGAL, Par la jeune Muse, ainsi surnommée par tous ceux qui ont du goût pour la Poësie, parce qu'elle a, entre les autres qualitez qui la distinguent, le naturel le plus heureux pour la Poësie.
Début :
Quand le sage Damon dit que d'un trait mortel [...]
Mots clefs :
Madrigal, Amour
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texteReconnaissance textuelle : MADRIGAL, Par la jeune Muse, ainsi surnommée par tous ceux qui ont du goût pour la Poësie, parce qu'elle a, entre les autres qualitez qui la distinguent, le naturel le plus heureux pour la Poësie.
MADRIGAL, <
ParlajeuneAiuferainsisurnommee par tous ceux qui ont du goût
-
pourla PÚfte, parcegoellee,
entre les autres qualitt;{.,qui la Ji.
-
flinguent) le naturel le plus hetiç
'feux pour laPoè'fieQUand le sage Damon
dit qued'un trait mortel
L'Amour blesseles coeurs
sans qu'ilsoientle plaindre,
Quecest un Dieu traître
& cruel;
L'Amour pour moy n'est
point a
craindre:
Mais quand le jeune Atis
me vient dire à son tour,
Ce Dieu n'est qu'un en- fant, doux, caressant,
aimable,
Plus beau mille fois que
le jour,
Queje le trouve redoutable
ParlajeuneAiuferainsisurnommee par tous ceux qui ont du goût
-
pourla PÚfte, parcegoellee,
entre les autres qualitt;{.,qui la Ji.
-
flinguent) le naturel le plus hetiç
'feux pour laPoè'fieQUand le sage Damon
dit qued'un trait mortel
L'Amour blesseles coeurs
sans qu'ilsoientle plaindre,
Quecest un Dieu traître
& cruel;
L'Amour pour moy n'est
point a
craindre:
Mais quand le jeune Atis
me vient dire à son tour,
Ce Dieu n'est qu'un en- fant, doux, caressant,
aimable,
Plus beau mille fois que
le jour,
Queje le trouve redoutable
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Résumé : MADRIGAL, Par la jeune Muse, ainsi surnommée par tous ceux qui ont du goût pour la Poësie, parce qu'elle a, entre les autres qualitez qui la distinguent, le naturel le plus heureux pour la Poësie.
Le madrigal explore la poésie et l'amour. La poésie doit être naturelle et sincère. Damon voit l'amour comme un dieu traître et cruel, tandis qu'Atis le décrit comme un enfant doux. Le locuteur craint l'amour malgré sa beauté. Le texte met en avant la complexité des perceptions de l'amour, entre peur et admiration.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2945
p. 97-142
ABREGÉ de sa fameuse question sur la circulation du sang par le coeur du foetus, où l'on rapporte les experiences et les raisonnements de Messieurs Mery, Tauvry, Duvernay, & Delitre, & par occasion le Systeme de Mr Duvernay sur la respiration des Poissons.
Début :
On distingue naturellement les animaux en trois classes, sçavoir les [...]
Mots clefs :
Circulation sanguine, Respiration, Poissons, Anatomie, Poumon, Veines et artères
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texteReconnaissance textuelle : ABREGÉ de sa fameuse question sur la circulation du sang par le coeur du foetus, où l'on rapporte les experiences et les raisonnements de Messieurs Mery, Tauvry, Duvernay, & Delitre, & par occasion le Systeme de Mr Duvernay sur la respiration des Poissons.
Lafamese dispute qui
excita en 1699. entre
jMejJïeurs Mery & Du*
verneysur la circulation
du sang par le cœur du
fétus humain,ayant donne occasion d'examiner
celle de quantité de differens animaux tant terrestresqu'aquatiques, &
amphibies, & même leur
maniere de respirer
,
&
tout ce qui s'elf dit à ce Jujet, aussi-bien que toutes les experiences quiont
été faites par plusieurs
sçavans anatomistes de
France & d'Angleterre
se trouvant dispersé ei
differens volumes qui on
paru depuis pendantplusieursannées; M. Parem
a cru faireplaisir au Public de lui donner le tout
rassembléen abregé,&
comme dans un point de
vûè, afin qu'ilpuisseplus
aisément embrasser cette
partie danatomiequisans
contredit efi une des plus
interessantes qu'on puiffc
traiter.
ABREGE
desafameusequestion
sur la circulation du
sangparle cœur dufœ~
tus, où l'onrapporte
les experiences f5 les
raisonnements deMes
sieurs Mery, Tauvigi,
Duvernay, & Deliire, ~Cfparoccasîon le
Systeme de Mr Duvernày sur la respira-
classes,sçavoir les terres-
,. tres
,
les aquatiques, & les
amphibies. Le mouvement
du sang dans le caur des
aquatiques est le plus aisé
à expliquer, & ne souffre
aucune difliculté ; parce
que leur cœur n'ayant qu'-
une oreillette & qu'un ventricule ou cavité
,
on ne
peut douter que lesang ne
se rende de toutes les parties de leur corps danscet-,
te oreillette,qui par sa contraction le verte ensuite
dans le coeur, tandis qu'il
se dilate
;
après quoy le
cœur en fè resserrant le
;
pousse dans l'Aorte, &de
là dansroutes les parties de
l'animal. Mais à l'égard des
animaux terrettres donc
i
le cœura deux ventricules
ou cavitez
,
& chaque cavité une oreillette
,
tout le
monde aujourd'huy convient que dés qu'ils refpi-
«? rent le fang de tout leur
corps, ( excepté celuy des
poumons) est apporté par
les veines caves ascendantes & descendantes dans
l'oreillette droite de leur
coeur, en mesme temps
que celuy de leurs poumons est versé dans la gauche par la veine du poumon;& qu'ensuite ces deux
oreillertes Ce resserrant toutes deux en mesme temps,
exprimenttout le sangdonc
elles font chargées chacune dans son ventricule,
tandis que le cœur se dilate, a
prés quoy le cœur venant à se resserrer
,
pousse
le fang de son ventricule
droit dans les poumons par
l'artere pulmonaire & celuy de son ventricule gauche dans les Aortes ascen-
dantes & descendantes
,
d'où il estensuite distribué
àtouteslesparties du corps.
Quant auxamphibies tels
que les tortuës, les serpens,
&c. LesAutheurscydessus conviennent que leur
cœur a
trois cavitez
,
sçavoir premierement une
droite,&une gauche,comme les animaux terrestres
;
.& outrecelaunetroisiéme
cavité, comme feule, ainsi
que dans les animaux aquatiques, laquelle est firuée
entre les deux premieres;
en telle
6
forte cependant
qu'elle communique avec
la droite, comme celle-cy
communique avec la gauche, & qu'elle n'a point
d'oreillette, comme ces
deux dernieres.
Ils conviennent de plus
que le fang des différentes
parties du corps de ces animaux (excepté le poumon)
-vient se rassembler dans
1"oreillette droite de leur
cœur , & que celuy des
poumons ,ou si l'on veut
du poumon, parce que les
serpensn'enont qu'un) est
rapportédansl'oreillette
1
gauche
,
d'où il est versé
dans son ventricule pendant que le cœur se dilate,
le tout comme dans les
animaux rerreftres
:
mais
pendant le resserrement du
coetir l'adion est differente de ce qui se passe dans
les animaux rerrestres;parce que dans les amphibies
l'Aorte part du ventricule
droit, & non pas du gauche, & l'artere du poumon
vient du troisiéme ventricule,commedansles aquatiques. Il sort encore du
ventricule droit une fecon-
de ou nouvelle Aorte qui
va se reunir avec l'artere
descendante au dessous du
cœur, à peu prés comme le
canal Botal dans les fœtus
rerrestres;& pourun usage
tout semblable; & les quatre Autheurs citez conviennent encore de toutes
ces parties. A l'égard de
leur usage je considere que
pendant le resserrement du
coeur) le fang estobligéde
passer du ventricule gauche dans le droit, n'ayant
point d'autre issuë;&comme ce passage se fait par le
haut du ventricule droit,
& que ce fang imprégné
del'air des poumons,est
peu propre:à se mo lier
avec celuy qu'il trouve
dans le ventricle droir, lequel en est beaucoup plus
destitué;le fang qui vient
du ventricule gauche dans
le droit, en chasse celuy
qu'il y rencontre & l'oblige de fuir dansle troisiéme
ventricule dont la communication avec le droit cft
plus bas, pour de là passer
dans l'artere pulmonaire,
& aller aux poumons, tan-
dis que luy-mesme prend
le chemin des Aortesascendantes & defcendanres, quisontau dessus du
ventricule droit &ce chemin du fang par le cœur
des amphibies ne souffre
pas encore de difficulté,
parce que les communications & les valvules le démonstrent; mais ces mesmes Autheurs ne s'accordenr pas dans le reste,c'està dire, dans l'application
que Mr Mery en fait à son
Systeme.
Car depuis la découverte
de la circulation du sang
dans les adultesterrestres,
du trou ovale,&du canal
Bocal
,
tous les Anatomistes convenoient que le sœtus ne respirant point, ses
poumons devoient estre
très affaisez,&qu'il n'y
pourroitpasser par consequent que très
-
peu de
ifang: c'est ce qui les obHgeoit à
en faire passer au
i,.,joins-L de l'oreillette droite dans la gauche par le
trouovale, pour soulager
les poumons, & plus d'un
tiers.par le canalBotal dans
l'Aorte descendance,poi
la mesme fin. Le premi
se joignoit dans l'oreille
gauche avec le peu qu'ell
en recevoit des poumon
pour entrer
-
conjointe
ment dans le ventricul
gaucher de là estre pourfi
pesle mesle dans les Aor
tes;maisparticulierement
dans l'ascendante qui eii
auroit reccu trop peu sans
ce recours; & le secon d se
mesloit avec celuy de l'Aor-j
te descendante pour
arrofer les parties inférieures
du corps.
Mais Mr Mery ayant
ouvé dans plusieurs soes
qu'il adissequez l'Artee
pulmonaire mesme au
elà du canal de commuication
,
plus grosse que
Aorte à sa naissance
,
a
reu qu'il devoir paffer
eaucoup plus de fang par
L premiere que par la deriere, &qu'ainsi tout le
ang, qui felon cet Auleur) passe par les pounons du fœtus, ne pouant monter par l'Aorte,
[ falloit qu'unepartie de
e
fang arrivé dans l'oreil-
lette gauche,repassastdans
la droite
,
pour soulager:
cette Aorte. Il a
creudes
plus que la disposition de:
la membrane qui est am
trou ovale, favorisoit les
passage du fang en ce sens,
Mais ce qui fèllllble l'avoir
le plus déterminéà fonden
ce nouveau Systeme, ç'a
este le partage du fang dui
ventricule gauche de la
Tortuë dans le droit dont
on vient de parler; parces
qu'il a creu qu'on pouvoit
comparer la communica—
tion de ces deux vencricu-
[es avec le trou ovale, &
la secondé ou nouvelle
Aorte des amphibies avec
le canal Bocal. Mr Mery
auroit pu adjouster à
toutes ces rairons, que peutestre le fondement sur lequel l'ancien Systeme est
establi, n'est pas inebranlable; scavoir que les poumons des fœtus terrestres
font tellement affaissez,
que le fang n'y sçauroit
passer; car il n'est pas necessaire de vesicules pleines d'air, dans les autres
g
landes pour y
faire passer
le sang,& l'effort du cœur
de la mere suffit. Pourquoy donc l'effort des
cœurs de la mere & du
fœtus enreroble ne suffisent-ils pasaussîpourpouffer le fang - au travers des
poumons,qui ne sontcomposez que de glandes
;
il
semble au contraire que
s'il y avoit beaucoup d'air
comprimé entre les glandes du Pancreas, du Mezentere, &c. ilferoitplus.
propre à arrester la circulation du fang qu'ellescontiennent, qu'à la faciliter
>
par
par la compression qu'il
feroit sur leurs vaisseaux
sanguins.
Maisrevenons à nos Au.
theurs. MrsTauvry & Duvernay se font opposez à
ce nouveau Systeme, &
pour cet effet le premier a
fait voir des cœurs de fœtus dans lesquels l'Aorte à
la sortie du cœur estoit
plus grosse que l'artere pulmonaire au delà du canal
Botal. Cependant cette experience ne détruit pas absolument le premier fondement de Mr Mery, par-
ce qu'il y a
plusieurs fœtus donr l'Aorte eH: plus
menuë que l'arrere pulmonaire dans les premiers
mois de leur accroissement, & plus grosse dans
les derniers mois.
-
Mais
Mr Tauvry l'attaque d'une
autre maniéré , en arrribuant la grosseur excessive
de l'artere du poumon, par
rapport à rAortet à la difficulté que le sang trouve
a
circuler par les poumons,
particulièrement quand le
fœtus est peu avancé en
âge; ce qui semble affoi-
blir le nouveau Systeme,
(supposé que son fondement foit bon.) Mr Chemineau a
examiné un foetus qui a eu vie, dont le
cœur s'esttrouvé semblable à ceux des amphibies, (excepté que son Aorte
ancienne naissoit de son
troisiémeventricule
,
ôc
non pas du droit, & que
la féconde ou nouvelle
Aorte ne s'y trouvoit point
du tout. ) Dans ce cœur l'artérepulmonaire, qui a
sanaissanceestoit plus menuë que l'Aorte, la fur-
passoit de beaucoup proche les poumons, ce qui
semble favoriser les partisans de l'ancienne opinion
,
supposé toujours
qu'ils soient bien fondez.
A l'égard de Mr Duvernay, il neconvient pas de
la com paraison que Mr
Mery fait du trou ovale
,
avec la communication du
venrricule gauche, & du
droit dans les Tortuës, à
cause des différentessituations de ces ouvertures.,
dont l'une est entre les oreillettes dans les animaux
terrestres, & l'autre entre
--.. lesventricules dans les amphibies. Il objecte de plus
à Mr Mery
,
qu'en voulant
décharger l'Aorte par le
trou ovate~ôe les poumons
par le canal Botal, il furcharge d'un autre costé les
poumons, du fang qui revient de l'oreillette gauche
dans la droite. A quoy il
adjouste, que dans le nouveau Systeme le fang de la
ere efl: trop ralienti ôz
trop affoibli par son partage au travers des poumons
du fœtus, ôc qu'il est plus
a propos d'en faire palTer
du moins une partie par l'Aorteascendante immediatement comme il en
passe une autre partie immédiatement dans l'Aorte descendante
,
afin que
les parties superieures n'ayent pas en cela une condition pire que les inférieures. Quam à la seconde
ou nouvelle Aorte des amphibies Mr Duvernay ne
convient pas non plus qu'-
on puisse la comparer au
canal Botal:caril prétend
qu'elle ne fert qu'à distri-
buer du fang à leur estomac. Mais on ne sçauroit
cependant douter, que si
ellen'existoit point,le fang
qu'elle porte ne deust palfer, du moins en partie,
par l'artere pulmonaire;
ainsi on ne peut disconvenir qu'elle ne foulage les
poumons danslesanimaux
oùelle se trouve; & on ne
sçauroit penser non plus,
qu'elle soit delhnée uniquement pour leur estomac , puisque la Nature
pouvoir s'en paffer en tirant de l'Aorte defcendan-
te desrameaux pourl'usage
deceviscere.Onpeutdonc
croire, que quand l'am- 1
phibie ne respire pas comme quand ilest dans l'eau,
l'air qu'il tient comprimé
au dedans de ses poumons
y
retarde lacirculation de
sonsang,cequi l'oblige de
s'échaper alors en partie
par l'ancienne & la nouvelle Aorte plus abondamment que quand l'animal
respire
,
comme il arrive
dans le fœtus qui ne respire
point encore, parce que la
rerpiration met les parties
des
des poumons au large, &
facilite le cours du sang,
au lieu que l'expiration les
comprime & les retarde,
ainsi l'expiration ou la
compression de l'air dans
les vesicules des poumons
fait précisément le mesme effet que leur propre
poids dans les fœtus
,
1
d'où il suit qu'estre amphibie
,
c'est en quelque
façon encore estretantost
adulte
,
sçavoir quand ils
font à l'air, & tantost fœtus,scavoir quand ils font
dans l'eau.
On peut penser la mefme chose d'une autrees--
pece d'amphibies qui nont
qu'un ventricule, qu'une
oreillette,&qu'une Aorte,
comme les poissons
,
tels
fontla Salamandre, la
Grenouille
,
&c. sçavoir
que quand ils respirent
l'air, leur cœur par cette
aorte envoye une quantité
considerablede son fang
dans leur poumon pours'y
vivifier; mais que quand
l'animal est dans l'eau &y
comprime de l'air enfermé dans ses poumons, ily /s
passe alors moins de fang,
& tour prend le chemin des
Aortes ascendantes & descendances.
A l'égard des poissons il
semble ZD qu'ils devroient
avoir aussi cette nouvelle
Aorte préférablementaux
autres espèces d'animaux,
parce qu'ils ne paroissent
pas respirer
; mais on va
voir au contraire qu'ils respirent continuellement;
ainsi ils n'en ont nullement
besoin.
Pour revenir à la question du trou ovale MrDe-
litre a
fait voir à l'Académie le cœur d'un homme
de quarante ans dans lequel le trou estoit encore
tout ouvert. La continuation de la veine pulmonaire qui le compose conjointement avec l'oreillette
droite, y
offroit à la veuë
une espece d'entonnoir,
dont l'embouchure regardoit l'oreillette gauche,
comme il paroist dans les
fœtus humains. De plus
l'artere du poumon y
estoit
de beaucoup plus grosse
que l'Aorte, quoy qu'elle
ne souffrist pascependant
de resistance du costé des
poumons de cet homme
qui avoit l'usage de la respiration libre. Ainsi la réfutation prétendue de Mr
Tauvry dont on a
parlé,
& celle qu'on prétendoit
tirer du fœtus de MrChemineau ne peuvent plus
subsister.D'ailleurs le canal Botal estantdesseiché
dans cet homme comme
dans tous les adultes, tout
le fang de l'artere du poumon estoit obligé de revenir par sa veine pulmonai-
re,qui luy estoit égale en
grosseur;ainsi pour contenir tout ce fang, il auroit
fallu une oreillette & un
ventricule gauche,& une
Aorte aussi spacieux que du
cossé droit, au lieu qu'ils
cftoient de beaucoup plus
petits. Il faut donc dire
qu'une partie du sangrapporté par la veine du poumon, se dechargeoit par
le trou ovalaire dans l'oreillette droite,& qu'il n'y
en avoit qu'une partie qui
entrast dans l'oreillette
gauche) & de là dans son
ventricule,pour estre poussée par l'Aorte précisement comme dans le nouveau Systeme de Mr Mery
touchant les foetus. Au lieu
que selonl'ancien Systeme
il faudroit dire que les parties gauches du cœur de
cethomme
,
recevoient
autant de fang, que les
parties droites qui sont
plus amples, ce qui paroiss
renfermer une espece de
répugnance.
Il , ne reste plus que d'examiner ce qui se paÍfe
dans lesVeaux & Agneaux
fœtus, où Mr Tauvry
a
trouvé les parties gauches
du cœur plus grandes que
les droites. Car s'il suitdelà, selon Mr Mery mesme,
que le mouvement du fang
se fait dans le cœur de ces
animaux d'une manière
opposée à celle du fœtus
humain, c'està dire, selon
le Systeme d'Hervée. C'est
aussicedont Mr Mery convient, pourveu qu'on luy
accorde que dans les fœtus
humains la circulation se
fait selon son nouveau Systeme. lequel ne suppose
autre principe dans l'Autheur de la nature, sinon
celuy-cy donc tous les
Philosophes conviennent.
(Disposuit omniasuaviter. )
Quant à la respiration
des poissons dont on vient
de parler, il faut considerer premièrement que le
fang qui va de leur cœur à
leurs oüyes par l'artere des
oüyes
,
est noiraftre
,
en
comparaison de ce qu'il est
au sortir des mesmes oüyes,
où il est vermeil comme
au sortirdes poumons dans
les animaux qui respirent,
d'où il suit desja que les
oüyes des poissons leur
-
tiennent lieu de poumons.
Secondement les poissons
vivent tres peu de temps
dans l'eaudonc on a
tiré
l'air. Troisiémement lorsqu'on les enferme dans
une bouteille pleine d'eau
ils n'y demeurent pas longtempssans y estre étouffez,
à moins qu'on ne la débouche pour y
laisser entrer de,
l'air nouveau dans l'eau
;
car on sçait que seau destituée d'air s'en remplit en
peu de temps quand on l'y
exposeà découvert. C'est
pour cela que pendant les
longues gelées on estobligédecasser la glace des
rivieres, estangs & autres
reservoirs de poisson
,
afin
qu'ils puissent respirer l'air
qui entre dans l'eau par
ces ouvertures. C'est par
la mesme raison que quand
on remplit un reservoirde
poisson, peu de temps a
près
tout le poisson tient sa teste
à la surface de l'eau pour
venir respirer. Quatrièmement l'action des paneaux
des oüyes des poissons est
perpetuelle,sçavoir de s'elever & de s'abbaisser successivement comme lapoitrine. Cinquiémementon
- ne sçauroit douter que par
cette action ils ne prennent continuellement de
reau par leur bec qùlis
cliaffent" ensuite au travers
de leurs oüyes. Or si cette
action ne servoit pas à filtrer de l'air dans leur fang,
comme celle despoumons
des autres animaux, il paroist que la Nature auroit
fait de lamachine la plus
composéelachosE la plus
inutile;car premièrement
l'eau que les poissons avallent avec leursaliments,est
plus que suffisante pour
leur nourriture; & ils n'ont
pas besoin d'oüyes pour cet
effet. De plus on ne voit
point ce qu'ils peuvent tirer de l'eau, sinon de l'air
qui leur estnecessaire comme aux autres animaux
pour former des esprits &
desferments. Enfinonne
voit point non plus en eux
aucun autre instrument
pour attirer de l'air que
leurs wyesJ ni que la fepa-
ration de l'air dans l'eau au
moyen de ces oiiyes
,
soit
plus difficile que celle des
parties de la bile dans le
foye
,
de l'urine dans les
reins, du lait dans les mamelles, & de toutesles autres liqueurs contenues
dans le fang des animaux,
dans le fang mesme, puifqu'il ne faut que supposer
dans lesoüyesdespoissons
des glandes ou des tuyaux
desjapleins d'air & tout
ouverts qui s'embouchent
dans les arteres des oüyes;
car l'eau venant à couler
(ur les orifices de ces
tuyaux, ne pourra se joindre à l'air qu'ils contien-
;nene à causede la diversité
ede - leurs parties; mais l'air
contenu dans les pores de
-
de leau, ne manquera pas de s'incorporer avec cet
air
,
& de le chasser en
avant,àcause qu'ilest prefsé luy mesme par les paneaux des oüyes. Quant à
lacomposition des cuves
il suffit pour en juger, de
se representer ce que Mr
Duvernay nous en apprend, sçavoir qu'il y a
soixante neuf muscles qui
servent à leur aétionj que
chaque feuillet d'oüye est
composéde270. lames,ce
qui fait u£o. lames pour
les deux ouyes
,
à quatre
feuillets pour chaque oüye.
Que fîirla face de chacune
de ces lames il y a 21 6 o.
petits filets de vaisseaux
sanguins ou d'anastomes,
ce qui fait prés de
10000000. d'anastomes
en tout.
MéÚs pour avoir une
idée
-
plus nette de toute
cette mechanique admirable
rable des ouyes
,
il faut
sçavoir que l'arterc qui
tient lieu de pulmonaire
dans les poissons à laforcie
de leur cceur, se partage
en huit branches
;
sçavoir
quatre à droite
,
& quatre
à gauche; les quatre ra.
meaux vont de chaquecofié se rendre à quatre arcs
osseux qui soustiennent les
feuillets des oüyes, sçavoir
chaque rameau dans le demi canal ou goutiere qu^
regne te long de la convexité de cet arc. Ce rameau
dans tout son coursle long
de cette goutiere
,
envoye
deux branches d'artere à
chaque lame des oüyes
dont un feuillet est com- posé, parce que chaque
lame est elle
-
mesme composée de deux parties ou
lamelles faites en forme de
faux adoffécs
,
posées de
travers sur le chan par leur
base sur la goutiere, & liées
par quantité de filets de
nerfs. Le dos & la bafe de
ces faux est pareillement
osseux pour leur donner de
la consistance, & pour soustenir le rameau d'arterc
& de nerfs, qui monte le
long du dos de chaque
faux jusqu'à sa pointe où
il se termine. De cette
pointe part une veine qui
descendant le long du
tranchant de la faux passe
par dessous sa bafe
,
ôc là
se reunissant avec la veine
pareille de la faux opposee,
elles entrent conjointement dans un tuyau ve- ineux qui regne le long de
la mesme goutiere à costé
;de l'arreriel. On trouve encore le long de cette mes-
[me goutiere un rameau de
nerf qui fert à former les
membranes & ligarnens
donc les lames des oüyes
font unies entr'elles. Ilya
de plus un nombre presqu'innombrable de petits
vaisseaux sanguins qui s'estendent directement du
dos de chaque faux à son
tranchant sur chacune de
ses faux & ce sont les communications ou anastomeses si cherchées par les Anatomistes des arreres avec
les veines. Enfin ces anastomeses font distinguées
les unes des autres, & fou-
stenues par autant de filets osseux faits en forme
de poils,& par des rameaux
de nerfsqui partent du dos
de chaque faux.fW'
Les tuyaux veneux qui
régnent le long des goutiercs estant arrivez à leur
extremitédu cossé de dessus ou du cerveau du poisson, prennent taconditance d'arteres, & suppléent
àce que le cœur manque
de faire dans les poissons;
car ils se réunifient en un
tronc qui forme l'Aorte
amendante&descendan-
** — - *
te & par là fournissent du ;
fang vivifié d'air à la teste
& aux parties inférieures.
Mais à l'autre extremité
des goutieres ils se reunissent en un seul tronc veneux qui va se rendre à
l'oreillette du cœur avec les
autres veines qui rapportent le fang du reste du
corps de l'animal Voila
bien des merveilles jusques là inconnuës aux Anaromistes. Il faut esperer,
-
que le temps nous en découvrira bien d'autres.
A V
excita en 1699. entre
jMejJïeurs Mery & Du*
verneysur la circulation
du sang par le cœur du
fétus humain,ayant donne occasion d'examiner
celle de quantité de differens animaux tant terrestresqu'aquatiques, &
amphibies, & même leur
maniere de respirer
,
&
tout ce qui s'elf dit à ce Jujet, aussi-bien que toutes les experiences quiont
été faites par plusieurs
sçavans anatomistes de
France & d'Angleterre
se trouvant dispersé ei
differens volumes qui on
paru depuis pendantplusieursannées; M. Parem
a cru faireplaisir au Public de lui donner le tout
rassembléen abregé,&
comme dans un point de
vûè, afin qu'ilpuisseplus
aisément embrasser cette
partie danatomiequisans
contredit efi une des plus
interessantes qu'on puiffc
traiter.
ABREGE
desafameusequestion
sur la circulation du
sangparle cœur dufœ~
tus, où l'onrapporte
les experiences f5 les
raisonnements deMes
sieurs Mery, Tauvigi,
Duvernay, & Deliire, ~Cfparoccasîon le
Systeme de Mr Duvernày sur la respira-
classes,sçavoir les terres-
,. tres
,
les aquatiques, & les
amphibies. Le mouvement
du sang dans le caur des
aquatiques est le plus aisé
à expliquer, & ne souffre
aucune difliculté ; parce
que leur cœur n'ayant qu'-
une oreillette & qu'un ventricule ou cavité
,
on ne
peut douter que lesang ne
se rende de toutes les parties de leur corps danscet-,
te oreillette,qui par sa contraction le verte ensuite
dans le coeur, tandis qu'il
se dilate
;
après quoy le
cœur en fè resserrant le
;
pousse dans l'Aorte, &de
là dansroutes les parties de
l'animal. Mais à l'égard des
animaux terrettres donc
i
le cœura deux ventricules
ou cavitez
,
& chaque cavité une oreillette
,
tout le
monde aujourd'huy convient que dés qu'ils refpi-
«? rent le fang de tout leur
corps, ( excepté celuy des
poumons) est apporté par
les veines caves ascendantes & descendantes dans
l'oreillette droite de leur
coeur, en mesme temps
que celuy de leurs poumons est versé dans la gauche par la veine du poumon;& qu'ensuite ces deux
oreillertes Ce resserrant toutes deux en mesme temps,
exprimenttout le sangdonc
elles font chargées chacune dans son ventricule,
tandis que le cœur se dilate, a
prés quoy le cœur venant à se resserrer
,
pousse
le fang de son ventricule
droit dans les poumons par
l'artere pulmonaire & celuy de son ventricule gauche dans les Aortes ascen-
dantes & descendantes
,
d'où il estensuite distribué
àtouteslesparties du corps.
Quant auxamphibies tels
que les tortuës, les serpens,
&c. LesAutheurscydessus conviennent que leur
cœur a
trois cavitez
,
sçavoir premierement une
droite,&une gauche,comme les animaux terrestres
;
.& outrecelaunetroisiéme
cavité, comme feule, ainsi
que dans les animaux aquatiques, laquelle est firuée
entre les deux premieres;
en telle
6
forte cependant
qu'elle communique avec
la droite, comme celle-cy
communique avec la gauche, & qu'elle n'a point
d'oreillette, comme ces
deux dernieres.
Ils conviennent de plus
que le fang des différentes
parties du corps de ces animaux (excepté le poumon)
-vient se rassembler dans
1"oreillette droite de leur
cœur , & que celuy des
poumons ,ou si l'on veut
du poumon, parce que les
serpensn'enont qu'un) est
rapportédansl'oreillette
1
gauche
,
d'où il est versé
dans son ventricule pendant que le cœur se dilate,
le tout comme dans les
animaux rerreftres
:
mais
pendant le resserrement du
coetir l'adion est differente de ce qui se passe dans
les animaux rerrestres;parce que dans les amphibies
l'Aorte part du ventricule
droit, & non pas du gauche, & l'artere du poumon
vient du troisiéme ventricule,commedansles aquatiques. Il sort encore du
ventricule droit une fecon-
de ou nouvelle Aorte qui
va se reunir avec l'artere
descendante au dessous du
cœur, à peu prés comme le
canal Botal dans les fœtus
rerrestres;& pourun usage
tout semblable; & les quatre Autheurs citez conviennent encore de toutes
ces parties. A l'égard de
leur usage je considere que
pendant le resserrement du
coeur) le fang estobligéde
passer du ventricule gauche dans le droit, n'ayant
point d'autre issuë;&comme ce passage se fait par le
haut du ventricule droit,
& que ce fang imprégné
del'air des poumons,est
peu propre:à se mo lier
avec celuy qu'il trouve
dans le ventricle droir, lequel en est beaucoup plus
destitué;le fang qui vient
du ventricule gauche dans
le droit, en chasse celuy
qu'il y rencontre & l'oblige de fuir dansle troisiéme
ventricule dont la communication avec le droit cft
plus bas, pour de là passer
dans l'artere pulmonaire,
& aller aux poumons, tan-
dis que luy-mesme prend
le chemin des Aortesascendantes & defcendanres, quisontau dessus du
ventricule droit &ce chemin du fang par le cœur
des amphibies ne souffre
pas encore de difficulté,
parce que les communications & les valvules le démonstrent; mais ces mesmes Autheurs ne s'accordenr pas dans le reste,c'està dire, dans l'application
que Mr Mery en fait à son
Systeme.
Car depuis la découverte
de la circulation du sang
dans les adultesterrestres,
du trou ovale,&du canal
Bocal
,
tous les Anatomistes convenoient que le sœtus ne respirant point, ses
poumons devoient estre
très affaisez,&qu'il n'y
pourroitpasser par consequent que très
-
peu de
ifang: c'est ce qui les obHgeoit à
en faire passer au
i,.,joins-L de l'oreillette droite dans la gauche par le
trouovale, pour soulager
les poumons, & plus d'un
tiers.par le canalBotal dans
l'Aorte descendance,poi
la mesme fin. Le premi
se joignoit dans l'oreille
gauche avec le peu qu'ell
en recevoit des poumon
pour entrer
-
conjointe
ment dans le ventricul
gaucher de là estre pourfi
pesle mesle dans les Aor
tes;maisparticulierement
dans l'ascendante qui eii
auroit reccu trop peu sans
ce recours; & le secon d se
mesloit avec celuy de l'Aor-j
te descendante pour
arrofer les parties inférieures
du corps.
Mais Mr Mery ayant
ouvé dans plusieurs soes
qu'il adissequez l'Artee
pulmonaire mesme au
elà du canal de commuication
,
plus grosse que
Aorte à sa naissance
,
a
reu qu'il devoir paffer
eaucoup plus de fang par
L premiere que par la deriere, &qu'ainsi tout le
ang, qui felon cet Auleur) passe par les pounons du fœtus, ne pouant monter par l'Aorte,
[ falloit qu'unepartie de
e
fang arrivé dans l'oreil-
lette gauche,repassastdans
la droite
,
pour soulager:
cette Aorte. Il a
creudes
plus que la disposition de:
la membrane qui est am
trou ovale, favorisoit les
passage du fang en ce sens,
Mais ce qui fèllllble l'avoir
le plus déterminéà fonden
ce nouveau Systeme, ç'a
este le partage du fang dui
ventricule gauche de la
Tortuë dans le droit dont
on vient de parler; parces
qu'il a creu qu'on pouvoit
comparer la communica—
tion de ces deux vencricu-
[es avec le trou ovale, &
la secondé ou nouvelle
Aorte des amphibies avec
le canal Bocal. Mr Mery
auroit pu adjouster à
toutes ces rairons, que peutestre le fondement sur lequel l'ancien Systeme est
establi, n'est pas inebranlable; scavoir que les poumons des fœtus terrestres
font tellement affaissez,
que le fang n'y sçauroit
passer; car il n'est pas necessaire de vesicules pleines d'air, dans les autres
g
landes pour y
faire passer
le sang,& l'effort du cœur
de la mere suffit. Pourquoy donc l'effort des
cœurs de la mere & du
fœtus enreroble ne suffisent-ils pasaussîpourpouffer le fang - au travers des
poumons,qui ne sontcomposez que de glandes
;
il
semble au contraire que
s'il y avoit beaucoup d'air
comprimé entre les glandes du Pancreas, du Mezentere, &c. ilferoitplus.
propre à arrester la circulation du fang qu'ellescontiennent, qu'à la faciliter
>
par
par la compression qu'il
feroit sur leurs vaisseaux
sanguins.
Maisrevenons à nos Au.
theurs. MrsTauvry & Duvernay se font opposez à
ce nouveau Systeme, &
pour cet effet le premier a
fait voir des cœurs de fœtus dans lesquels l'Aorte à
la sortie du cœur estoit
plus grosse que l'artere pulmonaire au delà du canal
Botal. Cependant cette experience ne détruit pas absolument le premier fondement de Mr Mery, par-
ce qu'il y a
plusieurs fœtus donr l'Aorte eH: plus
menuë que l'arrere pulmonaire dans les premiers
mois de leur accroissement, & plus grosse dans
les derniers mois.
-
Mais
Mr Tauvry l'attaque d'une
autre maniéré , en arrribuant la grosseur excessive
de l'artere du poumon, par
rapport à rAortet à la difficulté que le sang trouve
a
circuler par les poumons,
particulièrement quand le
fœtus est peu avancé en
âge; ce qui semble affoi-
blir le nouveau Systeme,
(supposé que son fondement foit bon.) Mr Chemineau a
examiné un foetus qui a eu vie, dont le
cœur s'esttrouvé semblable à ceux des amphibies, (excepté que son Aorte
ancienne naissoit de son
troisiémeventricule
,
ôc
non pas du droit, & que
la féconde ou nouvelle
Aorte ne s'y trouvoit point
du tout. ) Dans ce cœur l'artérepulmonaire, qui a
sanaissanceestoit plus menuë que l'Aorte, la fur-
passoit de beaucoup proche les poumons, ce qui
semble favoriser les partisans de l'ancienne opinion
,
supposé toujours
qu'ils soient bien fondez.
A l'égard de Mr Duvernay, il neconvient pas de
la com paraison que Mr
Mery fait du trou ovale
,
avec la communication du
venrricule gauche, & du
droit dans les Tortuës, à
cause des différentessituations de ces ouvertures.,
dont l'une est entre les oreillettes dans les animaux
terrestres, & l'autre entre
--.. lesventricules dans les amphibies. Il objecte de plus
à Mr Mery
,
qu'en voulant
décharger l'Aorte par le
trou ovate~ôe les poumons
par le canal Botal, il furcharge d'un autre costé les
poumons, du fang qui revient de l'oreillette gauche
dans la droite. A quoy il
adjouste, que dans le nouveau Systeme le fang de la
ere efl: trop ralienti ôz
trop affoibli par son partage au travers des poumons
du fœtus, ôc qu'il est plus
a propos d'en faire palTer
du moins une partie par l'Aorteascendante immediatement comme il en
passe une autre partie immédiatement dans l'Aorte descendante
,
afin que
les parties superieures n'ayent pas en cela une condition pire que les inférieures. Quam à la seconde
ou nouvelle Aorte des amphibies Mr Duvernay ne
convient pas non plus qu'-
on puisse la comparer au
canal Botal:caril prétend
qu'elle ne fert qu'à distri-
buer du fang à leur estomac. Mais on ne sçauroit
cependant douter, que si
ellen'existoit point,le fang
qu'elle porte ne deust palfer, du moins en partie,
par l'artere pulmonaire;
ainsi on ne peut disconvenir qu'elle ne foulage les
poumons danslesanimaux
oùelle se trouve; & on ne
sçauroit penser non plus,
qu'elle soit delhnée uniquement pour leur estomac , puisque la Nature
pouvoir s'en paffer en tirant de l'Aorte defcendan-
te desrameaux pourl'usage
deceviscere.Onpeutdonc
croire, que quand l'am- 1
phibie ne respire pas comme quand ilest dans l'eau,
l'air qu'il tient comprimé
au dedans de ses poumons
y
retarde lacirculation de
sonsang,cequi l'oblige de
s'échaper alors en partie
par l'ancienne & la nouvelle Aorte plus abondamment que quand l'animal
respire
,
comme il arrive
dans le fœtus qui ne respire
point encore, parce que la
rerpiration met les parties
des
des poumons au large, &
facilite le cours du sang,
au lieu que l'expiration les
comprime & les retarde,
ainsi l'expiration ou la
compression de l'air dans
les vesicules des poumons
fait précisément le mesme effet que leur propre
poids dans les fœtus
,
1
d'où il suit qu'estre amphibie
,
c'est en quelque
façon encore estretantost
adulte
,
sçavoir quand ils
font à l'air, & tantost fœtus,scavoir quand ils font
dans l'eau.
On peut penser la mefme chose d'une autrees--
pece d'amphibies qui nont
qu'un ventricule, qu'une
oreillette,&qu'une Aorte,
comme les poissons
,
tels
fontla Salamandre, la
Grenouille
,
&c. sçavoir
que quand ils respirent
l'air, leur cœur par cette
aorte envoye une quantité
considerablede son fang
dans leur poumon pours'y
vivifier; mais que quand
l'animal est dans l'eau &y
comprime de l'air enfermé dans ses poumons, ily /s
passe alors moins de fang,
& tour prend le chemin des
Aortes ascendantes & descendances.
A l'égard des poissons il
semble ZD qu'ils devroient
avoir aussi cette nouvelle
Aorte préférablementaux
autres espèces d'animaux,
parce qu'ils ne paroissent
pas respirer
; mais on va
voir au contraire qu'ils respirent continuellement;
ainsi ils n'en ont nullement
besoin.
Pour revenir à la question du trou ovale MrDe-
litre a
fait voir à l'Académie le cœur d'un homme
de quarante ans dans lequel le trou estoit encore
tout ouvert. La continuation de la veine pulmonaire qui le compose conjointement avec l'oreillette
droite, y
offroit à la veuë
une espece d'entonnoir,
dont l'embouchure regardoit l'oreillette gauche,
comme il paroist dans les
fœtus humains. De plus
l'artere du poumon y
estoit
de beaucoup plus grosse
que l'Aorte, quoy qu'elle
ne souffrist pascependant
de resistance du costé des
poumons de cet homme
qui avoit l'usage de la respiration libre. Ainsi la réfutation prétendue de Mr
Tauvry dont on a
parlé,
& celle qu'on prétendoit
tirer du fœtus de MrChemineau ne peuvent plus
subsister.D'ailleurs le canal Botal estantdesseiché
dans cet homme comme
dans tous les adultes, tout
le fang de l'artere du poumon estoit obligé de revenir par sa veine pulmonai-
re,qui luy estoit égale en
grosseur;ainsi pour contenir tout ce fang, il auroit
fallu une oreillette & un
ventricule gauche,& une
Aorte aussi spacieux que du
cossé droit, au lieu qu'ils
cftoient de beaucoup plus
petits. Il faut donc dire
qu'une partie du sangrapporté par la veine du poumon, se dechargeoit par
le trou ovalaire dans l'oreillette droite,& qu'il n'y
en avoit qu'une partie qui
entrast dans l'oreillette
gauche) & de là dans son
ventricule,pour estre poussée par l'Aorte précisement comme dans le nouveau Systeme de Mr Mery
touchant les foetus. Au lieu
que selonl'ancien Systeme
il faudroit dire que les parties gauches du cœur de
cethomme
,
recevoient
autant de fang, que les
parties droites qui sont
plus amples, ce qui paroiss
renfermer une espece de
répugnance.
Il , ne reste plus que d'examiner ce qui se paÍfe
dans lesVeaux & Agneaux
fœtus, où Mr Tauvry
a
trouvé les parties gauches
du cœur plus grandes que
les droites. Car s'il suitdelà, selon Mr Mery mesme,
que le mouvement du fang
se fait dans le cœur de ces
animaux d'une manière
opposée à celle du fœtus
humain, c'està dire, selon
le Systeme d'Hervée. C'est
aussicedont Mr Mery convient, pourveu qu'on luy
accorde que dans les fœtus
humains la circulation se
fait selon son nouveau Systeme. lequel ne suppose
autre principe dans l'Autheur de la nature, sinon
celuy-cy donc tous les
Philosophes conviennent.
(Disposuit omniasuaviter. )
Quant à la respiration
des poissons dont on vient
de parler, il faut considerer premièrement que le
fang qui va de leur cœur à
leurs oüyes par l'artere des
oüyes
,
est noiraftre
,
en
comparaison de ce qu'il est
au sortir des mesmes oüyes,
où il est vermeil comme
au sortirdes poumons dans
les animaux qui respirent,
d'où il suit desja que les
oüyes des poissons leur
-
tiennent lieu de poumons.
Secondement les poissons
vivent tres peu de temps
dans l'eaudonc on a
tiré
l'air. Troisiémement lorsqu'on les enferme dans
une bouteille pleine d'eau
ils n'y demeurent pas longtempssans y estre étouffez,
à moins qu'on ne la débouche pour y
laisser entrer de,
l'air nouveau dans l'eau
;
car on sçait que seau destituée d'air s'en remplit en
peu de temps quand on l'y
exposeà découvert. C'est
pour cela que pendant les
longues gelées on estobligédecasser la glace des
rivieres, estangs & autres
reservoirs de poisson
,
afin
qu'ils puissent respirer l'air
qui entre dans l'eau par
ces ouvertures. C'est par
la mesme raison que quand
on remplit un reservoirde
poisson, peu de temps a
près
tout le poisson tient sa teste
à la surface de l'eau pour
venir respirer. Quatrièmement l'action des paneaux
des oüyes des poissons est
perpetuelle,sçavoir de s'elever & de s'abbaisser successivement comme lapoitrine. Cinquiémementon
- ne sçauroit douter que par
cette action ils ne prennent continuellement de
reau par leur bec qùlis
cliaffent" ensuite au travers
de leurs oüyes. Or si cette
action ne servoit pas à filtrer de l'air dans leur fang,
comme celle despoumons
des autres animaux, il paroist que la Nature auroit
fait de lamachine la plus
composéelachosE la plus
inutile;car premièrement
l'eau que les poissons avallent avec leursaliments,est
plus que suffisante pour
leur nourriture; & ils n'ont
pas besoin d'oüyes pour cet
effet. De plus on ne voit
point ce qu'ils peuvent tirer de l'eau, sinon de l'air
qui leur estnecessaire comme aux autres animaux
pour former des esprits &
desferments. Enfinonne
voit point non plus en eux
aucun autre instrument
pour attirer de l'air que
leurs wyesJ ni que la fepa-
ration de l'air dans l'eau au
moyen de ces oiiyes
,
soit
plus difficile que celle des
parties de la bile dans le
foye
,
de l'urine dans les
reins, du lait dans les mamelles, & de toutesles autres liqueurs contenues
dans le fang des animaux,
dans le fang mesme, puifqu'il ne faut que supposer
dans lesoüyesdespoissons
des glandes ou des tuyaux
desjapleins d'air & tout
ouverts qui s'embouchent
dans les arteres des oüyes;
car l'eau venant à couler
(ur les orifices de ces
tuyaux, ne pourra se joindre à l'air qu'ils contien-
;nene à causede la diversité
ede - leurs parties; mais l'air
contenu dans les pores de
-
de leau, ne manquera pas de s'incorporer avec cet
air
,
& de le chasser en
avant,àcause qu'ilest prefsé luy mesme par les paneaux des oüyes. Quant à
lacomposition des cuves
il suffit pour en juger, de
se representer ce que Mr
Duvernay nous en apprend, sçavoir qu'il y a
soixante neuf muscles qui
servent à leur aétionj que
chaque feuillet d'oüye est
composéde270. lames,ce
qui fait u£o. lames pour
les deux ouyes
,
à quatre
feuillets pour chaque oüye.
Que fîirla face de chacune
de ces lames il y a 21 6 o.
petits filets de vaisseaux
sanguins ou d'anastomes,
ce qui fait prés de
10000000. d'anastomes
en tout.
MéÚs pour avoir une
idée
-
plus nette de toute
cette mechanique admirable
rable des ouyes
,
il faut
sçavoir que l'arterc qui
tient lieu de pulmonaire
dans les poissons à laforcie
de leur cceur, se partage
en huit branches
;
sçavoir
quatre à droite
,
& quatre
à gauche; les quatre ra.
meaux vont de chaquecofié se rendre à quatre arcs
osseux qui soustiennent les
feuillets des oüyes, sçavoir
chaque rameau dans le demi canal ou goutiere qu^
regne te long de la convexité de cet arc. Ce rameau
dans tout son coursle long
de cette goutiere
,
envoye
deux branches d'artere à
chaque lame des oüyes
dont un feuillet est com- posé, parce que chaque
lame est elle
-
mesme composée de deux parties ou
lamelles faites en forme de
faux adoffécs
,
posées de
travers sur le chan par leur
base sur la goutiere, & liées
par quantité de filets de
nerfs. Le dos & la bafe de
ces faux est pareillement
osseux pour leur donner de
la consistance, & pour soustenir le rameau d'arterc
& de nerfs, qui monte le
long du dos de chaque
faux jusqu'à sa pointe où
il se termine. De cette
pointe part une veine qui
descendant le long du
tranchant de la faux passe
par dessous sa bafe
,
ôc là
se reunissant avec la veine
pareille de la faux opposee,
elles entrent conjointement dans un tuyau ve- ineux qui regne le long de
la mesme goutiere à costé
;de l'arreriel. On trouve encore le long de cette mes-
[me goutiere un rameau de
nerf qui fert à former les
membranes & ligarnens
donc les lames des oüyes
font unies entr'elles. Ilya
de plus un nombre presqu'innombrable de petits
vaisseaux sanguins qui s'estendent directement du
dos de chaque faux à son
tranchant sur chacune de
ses faux & ce sont les communications ou anastomeses si cherchées par les Anatomistes des arreres avec
les veines. Enfin ces anastomeses font distinguées
les unes des autres, & fou-
stenues par autant de filets osseux faits en forme
de poils,& par des rameaux
de nerfsqui partent du dos
de chaque faux.fW'
Les tuyaux veneux qui
régnent le long des goutiercs estant arrivez à leur
extremitédu cossé de dessus ou du cerveau du poisson, prennent taconditance d'arteres, & suppléent
àce que le cœur manque
de faire dans les poissons;
car ils se réunifient en un
tronc qui forme l'Aorte
amendante&descendan-
** — - *
te & par là fournissent du ;
fang vivifié d'air à la teste
& aux parties inférieures.
Mais à l'autre extremité
des goutieres ils se reunissent en un seul tronc veneux qui va se rendre à
l'oreillette du cœur avec les
autres veines qui rapportent le fang du reste du
corps de l'animal Voila
bien des merveilles jusques là inconnuës aux Anaromistes. Il faut esperer,
-
que le temps nous en découvrira bien d'autres.
A V
Fermer
Résumé : ABREGÉ de sa fameuse question sur la circulation du sang par le coeur du foetus, où l'on rapporte les experiences et les raisonnements de Messieurs Mery, Tauvry, Duvernay, & Delitre, & par occasion le Systeme de Mr Duvernay sur la respiration des Poissons.
En 1699, une dispute scientifique éclate entre les médecins Mery et Duvernay concernant la circulation du sang chez le fœtus humain. Cette controverse incite à l'étude de la circulation sanguine et des mécanismes respiratoires chez divers animaux terrestres, aquatiques et amphibies. Les observations et expériences de plusieurs savants anatomistes français et anglais sont compilées par M. Parem dans un abrégé. L'abrégé se concentre sur la circulation sanguine chez les fœtus, rapportant les expériences et raisonnements de Mery, Tauvry, Duvernay et Delire. Chez les animaux aquatiques, le cœur possède une seule oreillette et un seul ventricule, simplifiant la compréhension de la circulation sanguine. Chez les animaux terrestres, le cœur a deux ventricules et deux oreillettes, impliquant les poumons dans la circulation sanguine. Les amphibies, comme les tortues et les serpents, ont un cœur à trois cavités, compliquant davantage la circulation. Les auteurs s'accordent sur le fait que le sang des différentes parties du corps des amphibies se rassemble dans l'oreillette droite, tandis que le sang des poumons va dans l'oreillette gauche. Cependant, ils divergent sur les détails de la circulation et les comparaisons avec le système du fœtus humain. Mery propose un nouveau système où le sang passe par les poumons du fœtus, utilisant le trou ovale et le canal de Botall pour faciliter la circulation. Tauvry et Duvernay contestent ce modèle, présentant des observations anatomiques sur les variations des artères pulmonaires et aortiques chez les fœtus. Delire ajoute que le trou ovale peut rester ouvert chez les adultes, soutenant l'idée d'une circulation particulière chez les fœtus. Les débats portent également sur la respiration des amphibies et des poissons, qui adaptent leur circulation sanguine en fonction de leur environnement aquatique ou aérien. Les auteurs discutent des mécanismes de compression et de dilatation des poumons, influençant la circulation sanguine. Chez les poissons, les ouïes jouent le rôle des poumons, filtrant continuellement l'air dissous dans l'eau. La structure des ouïes est détaillée, avec des muscles et des vaisseaux sanguins complexes permettant la circulation du sang et l'absorption de l'air. Les artères et veines des ouïes se rejoignent pour former l'aorte, fournissant du sang vivifié à tout le corps du poisson.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2946
p. 143-166
AVANTURE du Bal.
Début :
Un jeune Officier fort amoureux d'une femme fort verteuse, en fut rebuté [...]
Mots clefs :
Infidélité, Déguisements, Lettre compromettante, Femme jalouse, Vengeance, Mari trompeur, Déception amoureuse, Rendez-vous secret
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : AVANTURE du Bal.
A VANTVRË duBaL
Elleefldefraifche.date y
l'une des personnesinteressees dans l'Avanture
me la vient de conter; elle
est de la Semaine passée.
-
Un jeune Officier fort
amoureux d'une femme
fort vercueuse, en fut rebuté plusieurs fois,& de
tres-bonne foy car elle
fut prested'en avertir son
mary. Elle en menaça
l'Officier qui luy repre-
senta qu'elle avoit grapd!
tort d'estre si fidelle à un
mary qui avoit une maistresse.Une maistresse!
s'écria la Dame qui estois
encore- plus jalouse que
vertuéuse. Ah Jsi vous
pouvez meprouvercelaw
a-aa. Achevez, Madame,,
achevez, luy dit TOfÉcier ; vous avez voulu
dire que sije pouvoisvous
prouver l'infideliré de
vostre mary
,
vous vous
en vengeriez.J'avoue
reprit
*
reprit vivement la Dame, que j'ay voulu dire
cela dans mon premier
mouvement
,
mais la
raison me revient bien
viste comme vous voyez, car je n'ay pas
achevé, il en feroit de
mesme si je voyois réellement l'infidelité de
mon mary, mon premier
mouvement feroit de me
vanger
,
mais la raison
me reviendroit si viste
que vous n'auriez pas le
loisir de profiter de ce
moment-laJe me le tiens
pour dit3 reprit le Cavalier,la question n'estdonc
plus que de vous prendre
dans un moment de colere qui dure assèz pour
vous déterminer à la
vengeance, la question
fèroit encore, repliquat'elle, en le quittant bruC.
quement, si cette vangeance ne le tourneroit
point contre vous
plustostquecontremonmari.
-
Le Cavalier estoit de
ceux qui expliquent tout
à leur avantage, parce
qu'ils jugent desavantageusement de toutes les
femmes3 il conceut de
grandes esperances s'il
pouvoit trouver l'occasion favorable, il la chercha avec foin; enfin ayant
gagné à force d'argent
la femme de Chambre
de la maistressè du mary,
il sceut que le foir mes.
me ils dévoient se trou-
ver à un bal, 06 cette
femme de Chambre luy
monstra la lettre que sa
maistresseécrivoit au mary pour ce rendez-vous,
Voicy ce qu'elle contenoit.
Trop infortunémary
d'une femme jalouse je
ne pourray te consoler ce
soir dans mon appariemil'
5
car j'y reçois des
Dames qui.sj viennent
deguiser pour un bal qui
Je donne dans le grand
Appartement bas qui est
au dessous du mien tu
m'y trouveras deguisée
simplement en chauvesouris, avec deuxjuppes
noires, un ruban jaune
:
autour du col, (jf un
rougesurla teste, viens-y
avec la mesme robe a"Arménien que tu aVOIS aux
deux derniers balsyÇtfc*
LeCavalier copia cette lettre en
écriturede
femme, & y
adjoufta
feulement cecy :
C'est la
seconde fois aujcurai.ry
que je t'écris la nicj;>ie
close
,
jet'envoye cette
secondeinsiruction en cas
que tu n'ayespas receu la
premiere.
La femme de Chambre
recacheta l'original de
cette lettre, & l'envoya
naturellement au mary
dès le matin comme elle
en avoit l'ordre, & le
Cavalier envoya la sienne par un laquais fort
adroit,qui faisoit le niais
a merveille, 6C qui alla
droit au logis de la Dame
jalouse
,
où feignantde
n'avoir trouvé en bas aucunlaquais de Monsieur,
il montachez la femmede
Chambre de Madame
,
à qui il demanda niaiièment., si Monsieur n'estoit point au logis, il
tenoit negligemment à
sa main la lettre que cette
femme de Chambre-cy
cofidentede la jaloufiede
sa maistresse, se sceut bon
gréd'avoir attrapée à
nostre faux niais, qui la
pria bonnement de la remettre entre les mains de
Monsieur sans que Madame en sceust rien, elle
fit tout le contraire com-
,
me vous pouvez penser,
&c'estoit l'intention du
Cavalier qui se doutoit
bien que la femme jalouse feroit suivre son mari,
& seroit convaincuë de
son infidelité,c'est tout
ce qu'il souhaitoit, mais
le hasard pouffa la chose
plus loin.
Le mari voulant aller
au bal àl'insceu de sa
femme, feignit le foir un
mal de teste,elle comprit
d'abord qu'ayant receu
la lettre dont elle avoit
le double
,
il se disposoit
à se derober d'elle pour
aller au rendez-vous, Se
pour luy donner beau,
elle feignit aussi une migraine, & se retira de
bonne heure dans sots
appartement, sa confidente eut foin de luy
trouver pour le bal un
habit de chauve souris
pareil à celuy que devoit
avoir sa rivale, avec le
signal des rubans marquez dans lalettre.
Le mari sortit en secret sur les dix heures du
-
foir pour aller se deguiser je ne scay où; la femme prit le carrose un peu
aprés, & se rendit au bal
avec safemme de Cham-
re qu'elle fit aussimaiquer, le bal ne faisoit
que de commencer, elle
leposta dans un coin, où
elle ne fut remarquée
que <lefonjeune Amant, ui voyant la Chauve
Fouris de ii bonne heure
m rendezvous, & sçabhantquelle ne devoit
i'j trouver que fort tard,
devina que cette Chauve -
souris-cy pourroit
bien estre la femme jalousequi prenoit les de-
vants pour donner le
change à son mari
,
cC
le convaincrede perfidie,
ce soupçon fut bien tost
confirmépar la femme de]
Chambre avec qui il estoit d'intelligence, jfbuvenez vous que c'est celle de la maistresse du ma1
ri, & qu'estant de la maison où le bal se donnoit,
elle y
pouvoitestre naturellement, elle y
cherchoit le mari Amant de
sa maistresse qu'elle ve-
soit prier de ne point
impatienter, parce qu'-
elle ne pouvoit venir que
sur la fin du bal. Comme
cette femme deChambre
sec nostre Amantmasqué
s'entretenoient ensemble,l'Armenien ,c'està
dire, le mari en robbe
d'Armenien, parut, 6L
fut aussitost reconnu par
sa femme
,
qui chercha
l'occasion de l'attirer
dans quelque coinpour
le confondre. Nostre
Amant qui les observoit
pour voir le denoüement
de cette Scene
,
en imagina unequi pourroic luy
estre plus favorable, il
concerta impromptu avec
la femme de Chambre ,
qui voulut bien sacrifier
sa maistresse à cet Amant
passionné & liberal
:
voicy comment elle sy prit.
Elle aborda l'Armenien, & luy dit ,-que fin
maistresse le prioit de j
changer son deguise-
ment, parce qu'on l'avoit trop remarqué au dernierbal, & le pria de
lasuivre jusqu'à une petite chambre où elle luy
donneroit un autre ha-
;
bit: voilà donc la femme
:
de Chambre qui marche
;
la première,l'Arménien
la suit, la Chauve souris
fuit l'Arménien, & l'Amant fuit la Chauve-souris, marche mysterieuse
& interessante dont je ne
vous tracerai point icy
*, !..Jr,m
tous les detours, car je
n'ay point sceu exactement quel estoit le plan
de ces appartemens; mais
enfin à la faveur de quelque obscurité chacun allant à ses fins nos quatre
personnages se trouverent postez comme vous
allez voir le mari entre
d'abord avec la femme
de Chambre dans un cabinet, y
quitta son habit
d'Armenien pour en
prendre un autre avec un
masque
masque different, & retourna au bal attendre sa
maistresse. L'Amant à
quilafemmedeChambre
donna l'habit que venoit
de quitter le mari, resta
dans le cabinet pour y
estre pris pour luy si l'occasson devenoit favorable & elle le devint, car la femme jalouse trou-
| vant la porte ouverte, Se
voyant l'Amant Armenien qu'elle prit pourson
mari
,
crut avoir trouvé
le moment de le confondre. Elle entre, ne doutant point qu'il ne fust là
pour y
attendre la Chauve souris sarivale, l'Amant Armenien feignit
-
-
de s'y méprendre comme auroit fait le mari
,
-& cela produisit une icene que je prie le Lecteur
de nepointdeviner trop
tost, il feroittort à l'honneur du mari, à la vertu
de la femme, oC à celuy
qui écrit cette avanture,
car il se garderoit bien
d'en faire le récit si le dénouement en estoit vi- cieux.
A Cette femme par malheur pour l'Amant n'aimoit pas assez son mari
pour se foncier qu'il la
prit en ce moment pour
sa maistresse, elle se demanqua d'abord pour
l'accabler de reproches
6c d'injures, le faux mari feignant un repentir
sincerer voulut reparer
son infidélité par un raccommodement des plus
tendres, maisil la trouva
inflexible: ah, Madame,
s'écria-t-il, en le démarquant, puisque vous ne
voulez pas pardonner à
un mari perside, vengezvous-en donc dans ce
premier mouvement de
colere où la vengeance
est si pardonnable »
la
vertueuse femme luy respondit avec sa vivacité
ordinaire qu'unautrepre-
mier mouvement avoit
desja succèdéà celuy de
la vengeance
,
& quelle
se sentoitsiindignée contre luy que s'il paroissoit
jamais en sa presenceelle
luy mettrait en telle un
mari qui sçavoit aussi
bien se vanger d'un suborneur qu'estre infidellelIa femme.
Apres - cette menace
elle laissa nostre jeune
présomptueux convaicu
pour la première fois de
sa vie que ses charmes
avoient bien peu de force, puisqu'ils n'avoient
pas pû vaincre une fClnme desja affoiblie
par le
desir naturel de punir un
mari infidelle.
Elleefldefraifche.date y
l'une des personnesinteressees dans l'Avanture
me la vient de conter; elle
est de la Semaine passée.
-
Un jeune Officier fort
amoureux d'une femme
fort vercueuse, en fut rebuté plusieurs fois,& de
tres-bonne foy car elle
fut prested'en avertir son
mary. Elle en menaça
l'Officier qui luy repre-
senta qu'elle avoit grapd!
tort d'estre si fidelle à un
mary qui avoit une maistresse.Une maistresse!
s'écria la Dame qui estois
encore- plus jalouse que
vertuéuse. Ah Jsi vous
pouvez meprouvercelaw
a-aa. Achevez, Madame,,
achevez, luy dit TOfÉcier ; vous avez voulu
dire que sije pouvoisvous
prouver l'infideliré de
vostre mary
,
vous vous
en vengeriez.J'avoue
reprit
*
reprit vivement la Dame, que j'ay voulu dire
cela dans mon premier
mouvement
,
mais la
raison me revient bien
viste comme vous voyez, car je n'ay pas
achevé, il en feroit de
mesme si je voyois réellement l'infidelité de
mon mary, mon premier
mouvement feroit de me
vanger
,
mais la raison
me reviendroit si viste
que vous n'auriez pas le
loisir de profiter de ce
moment-laJe me le tiens
pour dit3 reprit le Cavalier,la question n'estdonc
plus que de vous prendre
dans un moment de colere qui dure assèz pour
vous déterminer à la
vengeance, la question
fèroit encore, repliquat'elle, en le quittant bruC.
quement, si cette vangeance ne le tourneroit
point contre vous
plustostquecontremonmari.
-
Le Cavalier estoit de
ceux qui expliquent tout
à leur avantage, parce
qu'ils jugent desavantageusement de toutes les
femmes3 il conceut de
grandes esperances s'il
pouvoit trouver l'occasion favorable, il la chercha avec foin; enfin ayant
gagné à force d'argent
la femme de Chambre
de la maistressè du mary,
il sceut que le foir mes.
me ils dévoient se trou-
ver à un bal, 06 cette
femme de Chambre luy
monstra la lettre que sa
maistresseécrivoit au mary pour ce rendez-vous,
Voicy ce qu'elle contenoit.
Trop infortunémary
d'une femme jalouse je
ne pourray te consoler ce
soir dans mon appariemil'
5
car j'y reçois des
Dames qui.sj viennent
deguiser pour un bal qui
Je donne dans le grand
Appartement bas qui est
au dessous du mien tu
m'y trouveras deguisée
simplement en chauvesouris, avec deuxjuppes
noires, un ruban jaune
:
autour du col, (jf un
rougesurla teste, viens-y
avec la mesme robe a"Arménien que tu aVOIS aux
deux derniers balsyÇtfc*
LeCavalier copia cette lettre en
écriturede
femme, & y
adjoufta
feulement cecy :
C'est la
seconde fois aujcurai.ry
que je t'écris la nicj;>ie
close
,
jet'envoye cette
secondeinsiruction en cas
que tu n'ayespas receu la
premiere.
La femme de Chambre
recacheta l'original de
cette lettre, & l'envoya
naturellement au mary
dès le matin comme elle
en avoit l'ordre, & le
Cavalier envoya la sienne par un laquais fort
adroit,qui faisoit le niais
a merveille, 6C qui alla
droit au logis de la Dame
jalouse
,
où feignantde
n'avoir trouvé en bas aucunlaquais de Monsieur,
il montachez la femmede
Chambre de Madame
,
à qui il demanda niaiièment., si Monsieur n'estoit point au logis, il
tenoit negligemment à
sa main la lettre que cette
femme de Chambre-cy
cofidentede la jaloufiede
sa maistresse, se sceut bon
gréd'avoir attrapée à
nostre faux niais, qui la
pria bonnement de la remettre entre les mains de
Monsieur sans que Madame en sceust rien, elle
fit tout le contraire com-
,
me vous pouvez penser,
&c'estoit l'intention du
Cavalier qui se doutoit
bien que la femme jalouse feroit suivre son mari,
& seroit convaincuë de
son infidelité,c'est tout
ce qu'il souhaitoit, mais
le hasard pouffa la chose
plus loin.
Le mari voulant aller
au bal àl'insceu de sa
femme, feignit le foir un
mal de teste,elle comprit
d'abord qu'ayant receu
la lettre dont elle avoit
le double
,
il se disposoit
à se derober d'elle pour
aller au rendez-vous, Se
pour luy donner beau,
elle feignit aussi une migraine, & se retira de
bonne heure dans sots
appartement, sa confidente eut foin de luy
trouver pour le bal un
habit de chauve souris
pareil à celuy que devoit
avoir sa rivale, avec le
signal des rubans marquez dans lalettre.
Le mari sortit en secret sur les dix heures du
-
foir pour aller se deguiser je ne scay où; la femme prit le carrose un peu
aprés, & se rendit au bal
avec safemme de Cham-
re qu'elle fit aussimaiquer, le bal ne faisoit
que de commencer, elle
leposta dans un coin, où
elle ne fut remarquée
que <lefonjeune Amant, ui voyant la Chauve
Fouris de ii bonne heure
m rendezvous, & sçabhantquelle ne devoit
i'j trouver que fort tard,
devina que cette Chauve -
souris-cy pourroit
bien estre la femme jalousequi prenoit les de-
vants pour donner le
change à son mari
,
cC
le convaincrede perfidie,
ce soupçon fut bien tost
confirmépar la femme de]
Chambre avec qui il estoit d'intelligence, jfbuvenez vous que c'est celle de la maistresse du ma1
ri, & qu'estant de la maison où le bal se donnoit,
elle y
pouvoitestre naturellement, elle y
cherchoit le mari Amant de
sa maistresse qu'elle ve-
soit prier de ne point
impatienter, parce qu'-
elle ne pouvoit venir que
sur la fin du bal. Comme
cette femme deChambre
sec nostre Amantmasqué
s'entretenoient ensemble,l'Armenien ,c'està
dire, le mari en robbe
d'Armenien, parut, 6L
fut aussitost reconnu par
sa femme
,
qui chercha
l'occasion de l'attirer
dans quelque coinpour
le confondre. Nostre
Amant qui les observoit
pour voir le denoüement
de cette Scene
,
en imagina unequi pourroic luy
estre plus favorable, il
concerta impromptu avec
la femme de Chambre ,
qui voulut bien sacrifier
sa maistresse à cet Amant
passionné & liberal
:
voicy comment elle sy prit.
Elle aborda l'Armenien, & luy dit ,-que fin
maistresse le prioit de j
changer son deguise-
ment, parce qu'on l'avoit trop remarqué au dernierbal, & le pria de
lasuivre jusqu'à une petite chambre où elle luy
donneroit un autre ha-
;
bit: voilà donc la femme
:
de Chambre qui marche
;
la première,l'Arménien
la suit, la Chauve souris
fuit l'Arménien, & l'Amant fuit la Chauve-souris, marche mysterieuse
& interessante dont je ne
vous tracerai point icy
*, !..Jr,m
tous les detours, car je
n'ay point sceu exactement quel estoit le plan
de ces appartemens; mais
enfin à la faveur de quelque obscurité chacun allant à ses fins nos quatre
personnages se trouverent postez comme vous
allez voir le mari entre
d'abord avec la femme
de Chambre dans un cabinet, y
quitta son habit
d'Armenien pour en
prendre un autre avec un
masque
masque different, & retourna au bal attendre sa
maistresse. L'Amant à
quilafemmedeChambre
donna l'habit que venoit
de quitter le mari, resta
dans le cabinet pour y
estre pris pour luy si l'occasson devenoit favorable & elle le devint, car la femme jalouse trou-
| vant la porte ouverte, Se
voyant l'Amant Armenien qu'elle prit pourson
mari
,
crut avoir trouvé
le moment de le confondre. Elle entre, ne doutant point qu'il ne fust là
pour y
attendre la Chauve souris sarivale, l'Amant Armenien feignit
-
-
de s'y méprendre comme auroit fait le mari
,
-& cela produisit une icene que je prie le Lecteur
de nepointdeviner trop
tost, il feroittort à l'honneur du mari, à la vertu
de la femme, oC à celuy
qui écrit cette avanture,
car il se garderoit bien
d'en faire le récit si le dénouement en estoit vi- cieux.
A Cette femme par malheur pour l'Amant n'aimoit pas assez son mari
pour se foncier qu'il la
prit en ce moment pour
sa maistresse, elle se demanqua d'abord pour
l'accabler de reproches
6c d'injures, le faux mari feignant un repentir
sincerer voulut reparer
son infidélité par un raccommodement des plus
tendres, maisil la trouva
inflexible: ah, Madame,
s'écria-t-il, en le démarquant, puisque vous ne
voulez pas pardonner à
un mari perside, vengezvous-en donc dans ce
premier mouvement de
colere où la vengeance
est si pardonnable »
la
vertueuse femme luy respondit avec sa vivacité
ordinaire qu'unautrepre-
mier mouvement avoit
desja succèdéà celuy de
la vengeance
,
& quelle
se sentoitsiindignée contre luy que s'il paroissoit
jamais en sa presenceelle
luy mettrait en telle un
mari qui sçavoit aussi
bien se vanger d'un suborneur qu'estre infidellelIa femme.
Apres - cette menace
elle laissa nostre jeune
présomptueux convaicu
pour la première fois de
sa vie que ses charmes
avoient bien peu de force, puisqu'ils n'avoient
pas pû vaincre une fClnme desja affoiblie
par le
desir naturel de punir un
mari infidelle.
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Résumé : AVANTURE du Bal.
Le texte raconte une aventure impliquant un jeune officier amoureux d'une femme vertueuse et jalouse. L'officier, repoussé à plusieurs reprises, cherche à la séduire en exploitant sa jalousie. Il obtient une lettre de la maîtresse du mari de la dame, décrivant un rendez-vous déguisé en chauve-souris. L'officier copie cette lettre et l'envoie à la dame jalouse, espérant la convaincre de l'infidélité de son mari. La dame, après avoir reçu la lettre, se déguise en chauve-souris et se rend à un bal. Elle y rencontre son mari déguisé en Arménien et son amant, également déguisé. Grâce à la complicité de la femme de chambre, l'amant et le mari échangent leurs déguisements. La dame, croyant confondre son mari avec sa maîtresse, se retrouve face à l'amant. Ce dernier feint le repentir, mais la dame, ne reconnaissant pas son mari, l'accable de reproches. L'amant, démasqué, comprend que ses charmes n'ont pas suffi à séduire la dame.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
2947
p. 166-171
Vers sur l'inconstance par feu Mr P...
Début :
La constance & la foy ne sont que de vains noms, [...]
Mots clefs :
Inconstance, Confiance, Amour, Commerce amoureux, Soupirs
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Vers sur l'inconstance par feu Mr P...
Vers sur £inconstance
par feu Mr P
La confiance f5 lafoj ne
font que de vains noms,
Dont les laides es les
barbons
Taschent d'en;bara[ferla
jew/ejjecvcduie,
Pour retenir toujours
dans leurs herisahveux
Parle char?r:e d'un faux
ferapule
,
Ceux qu'un juste de^ouft
a
cLajJt de chez, etix,
Cupidonsous les lolx de la
si'mple nature,
Réduit tout ce fait
soupirer icy bas,
Ilnepunit jamaisrebelle
ny parjure;
C'estun empire
*
qm nedure
Qu'autant queses Sujets Jtrouvent des appas.
Des qu'un
-
objetcesse de
plaire,
Le commerce amoureux
aujjîtofl doitifnir,
Et l'effetdesifrmi-ns?/eji
plus qu'une ilhnere
,
La perte du pLiifir qui
nous les afait faire,
Nous dispensé de les tenir.
&Amourdeson {!::f';;n est
tousjoursseul le '?y
Et
Etsansque noussçachions
nypourquoy nycommenty
Comme dansnostre cœur
a toute heure il peut
naistre,
Il en peut malgré nous
sortir a tout moment.
ZJliffe qui parfafagtjJeJ
Futsivantédedans la
Grece,
Quoyqu'amoureux f5
bien traité,
Refusal'immortalité,
ji la charge d'aimertous,
joursuneDeesse,
Aimez.., tant que l'amour
•.
unira ruas esprits,
Mais ne vous piquez,
point d'une follecon-
,
stance,
Et n'attendez, pas que i'altfence,
Ou le degoust
,
ou les
mépris
Vousfajfentfairepenitece
i
Desplasirs que vous
4nurçzjpris.
Quandonfent mourirsa
tendresse,
Qu'onbâille auprès d'une
maiflrefje,
Et que le cœur riejtplus
content,
Queservent les efforts
qu'onfaitpourle Pdro
ifire,
L'honneur depasserpeur
constiant,
Ne vautpas la peine de
l'estre.
par feu Mr P
La confiance f5 lafoj ne
font que de vains noms,
Dont les laides es les
barbons
Taschent d'en;bara[ferla
jew/ejjecvcduie,
Pour retenir toujours
dans leurs herisahveux
Parle char?r:e d'un faux
ferapule
,
Ceux qu'un juste de^ouft
a
cLajJt de chez, etix,
Cupidonsous les lolx de la
si'mple nature,
Réduit tout ce fait
soupirer icy bas,
Ilnepunit jamaisrebelle
ny parjure;
C'estun empire
*
qm nedure
Qu'autant queses Sujets Jtrouvent des appas.
Des qu'un
-
objetcesse de
plaire,
Le commerce amoureux
aujjîtofl doitifnir,
Et l'effetdesifrmi-ns?/eji
plus qu'une ilhnere
,
La perte du pLiifir qui
nous les afait faire,
Nous dispensé de les tenir.
&Amourdeson {!::f';;n est
tousjoursseul le '?y
Et
Etsansque noussçachions
nypourquoy nycommenty
Comme dansnostre cœur
a toute heure il peut
naistre,
Il en peut malgré nous
sortir a tout moment.
ZJliffe qui parfafagtjJeJ
Futsivantédedans la
Grece,
Quoyqu'amoureux f5
bien traité,
Refusal'immortalité,
ji la charge d'aimertous,
joursuneDeesse,
Aimez.., tant que l'amour
•.
unira ruas esprits,
Mais ne vous piquez,
point d'une follecon-
,
stance,
Et n'attendez, pas que i'altfence,
Ou le degoust
,
ou les
mépris
Vousfajfentfairepenitece
i
Desplasirs que vous
4nurçzjpris.
Quandonfent mourirsa
tendresse,
Qu'onbâille auprès d'une
maiflrefje,
Et que le cœur riejtplus
content,
Queservent les efforts
qu'onfaitpourle Pdro
ifire,
L'honneur depasserpeur
constiant,
Ne vautpas la peine de
l'estre.
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Résumé : Vers sur l'inconstance par feu Mr P...
Le poème 'Vers sur l'inconstance' de feu Mr P examine la nature éphémère et trompeuse de la confiance et de l'amour. Les auteurs, souvent des vieillards, utilisent des artifices pour maintenir l'attachement des autres, mais ces efforts sont vains. L'amour, gouverné par Cupidon, ne punit jamais les rebelles ou les parjures et dure seulement tant que les sujets trouvent des attraits dans l'objet de leur affection. Dès qu'un objet cesse de plaire, le commerce amoureux doit prendre fin. L'amour est souvent inconstant et imprévisible, naissant et disparaissant sans raison apparente. Le poète cite l'exemple de Hyacinthe, qui refusa l'immortalité pour éviter la charge d'aimer toujours une déesse. Il conseille d'aimer tant que l'amour unit les esprits, mais de ne pas s'engager dans une folle inconstance. Attendre que l'infidélité, le dégoût ou les mépris fassent regretter les plaisirs passés est vain. Lorsque la tendresse meurt, les efforts pour la raviver sont inutiles. L'honneur de passer pour constant ne vaut pas la peine d'être maintenu.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2948
p. 172-187
ENVOY. / EXTRAIT d'une Lettre écrite de Paris à Mr MODEY Conseiller en la Cour souveraine de la Province d'Utrecht, par Mr *** le 28. Décembre 1711.
Début :
On vous envoye, Monsieur, cet Extrait de Lettre tres-curieux [...]
Mots clefs :
Rois Mérovingiens, Charlemagne, Éloge des derniers rois mérovingiens
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ENVOY. / EXTRAIT d'une Lettre écrite de Paris à Mr MODEY Conseiller en la Cour souveraine de la Province d'Utrecht, par Mr *** le 28. Décembre 1711.
E NV O Y.
On vous envoyeMonsieur,
cet Extrait de Lettre très-curieux
,
C'F si vousjuge^ apropos de l'inserer dansleMercure on continuera devousfaire
part de pluficurs autres Disserrationshistoriques
,
que lePublic ne regardera pas comme
indifférentes, EXTRAIT
d'une Lettre écrite de arts àMr MO DEY Conseilseiller en la Coursouverainede la Province d'Utrecht, par AIr * ** le
28. Décembre 1711.
Le public est redevable
à Mr Herman Sehminkè
vostre compatriote
,
de la
nouvelle Edition delaVie
de Charlemagne par Eginhard
,avec des Notes qu'il
viene de faire imprimer;
&quoyque je n'aye paillé
d'autreconnoissance de
cette Edition que celle que
j'ay tirée de la lecture de
nostre Journal des Sçavans
du sept de ce mois qui en parle, je ne laisse pas de
comprendre que les matières historiques luy sont familieres, & qu'ilen fait une
estude particulière. Je suis
persuadé que j'en aurai encore une meilleure opinion
lorsque j'aurai pu voir le
Livre entier & les Notes
qu'il y a
faites.
t~
Cependant,Monsieur,
vous croirez peut
-
estre
aussi bien que moy
y
qu'une histoire entiere deCharlemagne, & traitée par une
fçavante main, auroit encore esté plus agreable.
ment receuë du Public,
que l'Edition d'Eginhard
qui n'en contient qu'un
petit abrégé.
La vie de ce grand Empereur cft trop racourcie
dans Eginhard & l'est
mesme tellement qu'elle
ne satisfait pas le lecteur
pour peu qu'il soit instruit
de nostre Histoire : & ce n'est, pour ainsi dire,qu'un
petit éloge. De. plus la vérité des faits de ce Monarque, ne se trouve point
dans tout ce qu'Eginhard
en rapporte. Eginhardne
parle point des premieres
années de la vie de CharLemagne, parce que, dit- il,iln'yavoitplus person-
ne lorsqu'il écrivoit qui
pust l'en instruire
: ce qui
fait connoistre qu'il n'a
composé cet Abregé ou
plustost cet Eloge que 1
quelques années après le
deceds de ce Monarque,
d'où il est facile de conclure qu'il ne la composé
que de memoire, & non
pasamesurequelesactions
se sont parsées; & à moins
que par les Notes que Mr
Schminke y a
faites, il n'aie
rempli tous les faits qui
manquent dans Eginhard,
& corrigé ceux qu'il rap-
porte contre la verité
,
je
suispersuadé que ce ne
peut estre un ouvrage où
il ne reste encore beaucoup
dechoses à desirer.
,..
Ce queMr SchminKe
dit dans la seconde Dissertation, que le nom de Chapelain estoit pour lors ce
que nous
appellons aujourd'huy Secretaire d'Estatsouffre
,
ce me semble, quelques difficultez
,
puisque
l'on ne voit pas qu'avant
Mr de Laubespine, sous le
regne du Roy Henry II. il
y en ait eu aucun qui se soit
qualifié du titre de Secretaire d'Estat; mais ce qu'il
dit que lodrchlcbapelaiii estoit le premier Secretaire
d'Estat de nos Rois, est en..
core bien plus esloigné de
la verité de l'histoire
: car
quoyqu'on voye que l'ona
quelquefois désigné les
simples Secrétaires fous le
titre de Chapelains
; ce qui
estoit cependant rare fous
le regne de Charlemagne;
on ne voit pas qu'on ait
donné le nom d'Archichapelains à d'autrespersonnes qu'a ceux que nous ap-
pellons aujourd'hui grands
Aumofniers.
Il estvray que souvent
J & mesme d'ordinaireces -
1
grands Aumofniers ouArjehiehapelains devenoient
ensuite,& estoientenmesrne temps grands Chan-
^.cclicrs ou Apocrisaires:
mais, non premiers Secretaires d'Estat
: & je ne sçay
quelle bonne raison Mr
SchminKe pourroit en
donner, puifqu'on trouve
plusieurs preuves dans l'eftat de la maison de nos
Rois par Adalard, & dans
d'autres anciens Autheurs,
& en particulier dans le
Glossaire de du Gange, &
dans les autres Glossaires
Latins fous les mots Anhïcapellanus ÔC Apocrysarius
,
que l'un & l'autre ne signifioient autre chose que
Grand Aumosnier de nos
Rois de la premiere& de
la seconderace.
-
Il paroist par le mesme
Journal des Sçavants que
Mr SchminKe deffend fortement la reputation d'Eginhard contre l'Autheur
de l'Esprit de Gerson
,
qui
s'est efforcé de rendresuspecte la bonne foy de cet
ancien Autheur
,
sur tout
par rapport aux Rois Merovingiens, accusant Eginhard d'avoir prisà tasche
derabbaisser ceux-cy
,
ôc
de les noter de faineantise
pour donner plus de relief
à la valeur des Carlovingiens qu'il avoit tentrepris
de Hacrer..
Monsieur le Noble qui
est l'Autheur del'Esprit de
Gerson
,
ne parle pas coumeil faut de la basseflatterie d'Eginhardàce sujet
;
Pl
iD
& quand il auroit eu des
raisonssolides,Mr Schminkeavoitunplusgrand adverfaire à combattre; c'est
le sçavant & celebre Pere
le Cointe, qui a
clairement
prouvé en plusieurs endroits de ses Annales Ecclesiastiques des François,
l'injustice de cette basse
flatterie d'Eginhard, fondée sur un mensonge manifeste. Ceux qui ne cherchent uniquement que la
verité dans l'histoire, auroient veu avec plaisir les
coups que Mr Schminke
au*oic porté au Pere le
Cointe c'est à dire les
preuves >
s'il s'en rrouvp
aucune qui ioit assez forrepour resucer le sentiment
de ce sçavant Autheur de
nos Annales Ecclesiastiques
,
qui a
demonstrativement prouvé que lesderniers Rois de la premiere
race depuis Clovis II. fils
du grand Dagobert
,
estoient de grands Princes,
<5< que ce qu'ils n'ont pû
faire dans le cours de leur
Regne, ne doit estre attribue qu'aleur bas âgeic'est
.Ce que l'on voit dans les
Annales du Pere le Cointe
sous l'an 6.,1.. depuis le
nombre 6. pag.265.jusqu'au nombre 30. pag. 275.
Tome 4. fous l'an 694. pag.
298. Sous l'an 711. nombre 3. pag. soi. Sous l'année715. nombres 19. & 42,.
pag.360. &551. Sous 1année 73 7. nombre 37.pag.
886. Sous l'an 640. nombre 8. Tome 5. pag. 34. ôc
35. nombre 13. pag. 325.&
suivantes.
C'est dans les endroits
citez ci-dessus que ce sça-
.,. vant
vant fait voir que ceux des
Rois de la premiere race
qui ont tilé d'âge à
faire
la Guerre, l'ont fait avec
courage ôc vigueur, foie
contre les Ennemies de
l'Etat, foit contre Pepin &
ses fils
,
pour secouer le
joug qu'ils vouloient imposer, ou qu'ils avoient déja imposé à leurs Majestez.
Qu'ils ont rendu la justice
par eux-mesmes avec tant
d'équité,que quelques uns
d'entre eux, comme Childebert, ont merité le furnom de Justes, & qu'enfin
loin qu'ils residassent toute l'année dans leur prétendu Palais de Mamacas,
comme le dit faussement
Eginhard
,
on a
des Jugemens rendus par ces Monarques, & un grand nombre de Chartes qu'ils ont
données dans divers Palais
ou differens lieux situez
dans les diverses Provinces qui composoient laMonarchie Françoise, quijustifient le contraire. Le Pere le Cointe y
fait voirenfin que ces Princes ont eu
de la valeur & de la pru-
dencc, & qu'il ne leur a
manque pour devenir des
Rois excellents
,
qu'uq.
plus grand nombre dannées.&unplus long regne.
On vous envoyeMonsieur,
cet Extrait de Lettre très-curieux
,
C'F si vousjuge^ apropos de l'inserer dansleMercure on continuera devousfaire
part de pluficurs autres Disserrationshistoriques
,
que lePublic ne regardera pas comme
indifférentes, EXTRAIT
d'une Lettre écrite de arts àMr MO DEY Conseilseiller en la Coursouverainede la Province d'Utrecht, par AIr * ** le
28. Décembre 1711.
Le public est redevable
à Mr Herman Sehminkè
vostre compatriote
,
de la
nouvelle Edition delaVie
de Charlemagne par Eginhard
,avec des Notes qu'il
viene de faire imprimer;
&quoyque je n'aye paillé
d'autreconnoissance de
cette Edition que celle que
j'ay tirée de la lecture de
nostre Journal des Sçavans
du sept de ce mois qui en parle, je ne laisse pas de
comprendre que les matières historiques luy sont familieres, & qu'ilen fait une
estude particulière. Je suis
persuadé que j'en aurai encore une meilleure opinion
lorsque j'aurai pu voir le
Livre entier & les Notes
qu'il y a
faites.
t~
Cependant,Monsieur,
vous croirez peut
-
estre
aussi bien que moy
y
qu'une histoire entiere deCharlemagne, & traitée par une
fçavante main, auroit encore esté plus agreable.
ment receuë du Public,
que l'Edition d'Eginhard
qui n'en contient qu'un
petit abrégé.
La vie de ce grand Empereur cft trop racourcie
dans Eginhard & l'est
mesme tellement qu'elle
ne satisfait pas le lecteur
pour peu qu'il soit instruit
de nostre Histoire : & ce n'est, pour ainsi dire,qu'un
petit éloge. De. plus la vérité des faits de ce Monarque, ne se trouve point
dans tout ce qu'Eginhard
en rapporte. Eginhardne
parle point des premieres
années de la vie de CharLemagne, parce que, dit- il,iln'yavoitplus person-
ne lorsqu'il écrivoit qui
pust l'en instruire
: ce qui
fait connoistre qu'il n'a
composé cet Abregé ou
plustost cet Eloge que 1
quelques années après le
deceds de ce Monarque,
d'où il est facile de conclure qu'il ne la composé
que de memoire, & non
pasamesurequelesactions
se sont parsées; & à moins
que par les Notes que Mr
Schminke y a
faites, il n'aie
rempli tous les faits qui
manquent dans Eginhard,
& corrigé ceux qu'il rap-
porte contre la verité
,
je
suispersuadé que ce ne
peut estre un ouvrage où
il ne reste encore beaucoup
dechoses à desirer.
,..
Ce queMr SchminKe
dit dans la seconde Dissertation, que le nom de Chapelain estoit pour lors ce
que nous
appellons aujourd'huy Secretaire d'Estatsouffre
,
ce me semble, quelques difficultez
,
puisque
l'on ne voit pas qu'avant
Mr de Laubespine, sous le
regne du Roy Henry II. il
y en ait eu aucun qui se soit
qualifié du titre de Secretaire d'Estat; mais ce qu'il
dit que lodrchlcbapelaiii estoit le premier Secretaire
d'Estat de nos Rois, est en..
core bien plus esloigné de
la verité de l'histoire
: car
quoyqu'on voye que l'ona
quelquefois désigné les
simples Secrétaires fous le
titre de Chapelains
; ce qui
estoit cependant rare fous
le regne de Charlemagne;
on ne voit pas qu'on ait
donné le nom d'Archichapelains à d'autrespersonnes qu'a ceux que nous ap-
pellons aujourd'hui grands
Aumofniers.
Il estvray que souvent
J & mesme d'ordinaireces -
1
grands Aumofniers ouArjehiehapelains devenoient
ensuite,& estoientenmesrne temps grands Chan-
^.cclicrs ou Apocrisaires:
mais, non premiers Secretaires d'Estat
: & je ne sçay
quelle bonne raison Mr
SchminKe pourroit en
donner, puifqu'on trouve
plusieurs preuves dans l'eftat de la maison de nos
Rois par Adalard, & dans
d'autres anciens Autheurs,
& en particulier dans le
Glossaire de du Gange, &
dans les autres Glossaires
Latins fous les mots Anhïcapellanus ÔC Apocrysarius
,
que l'un & l'autre ne signifioient autre chose que
Grand Aumosnier de nos
Rois de la premiere& de
la seconderace.
-
Il paroist par le mesme
Journal des Sçavants que
Mr SchminKe deffend fortement la reputation d'Eginhard contre l'Autheur
de l'Esprit de Gerson
,
qui
s'est efforcé de rendresuspecte la bonne foy de cet
ancien Autheur
,
sur tout
par rapport aux Rois Merovingiens, accusant Eginhard d'avoir prisà tasche
derabbaisser ceux-cy
,
ôc
de les noter de faineantise
pour donner plus de relief
à la valeur des Carlovingiens qu'il avoit tentrepris
de Hacrer..
Monsieur le Noble qui
est l'Autheur del'Esprit de
Gerson
,
ne parle pas coumeil faut de la basseflatterie d'Eginhardàce sujet
;
Pl
iD
& quand il auroit eu des
raisonssolides,Mr Schminkeavoitunplusgrand adverfaire à combattre; c'est
le sçavant & celebre Pere
le Cointe, qui a
clairement
prouvé en plusieurs endroits de ses Annales Ecclesiastiques des François,
l'injustice de cette basse
flatterie d'Eginhard, fondée sur un mensonge manifeste. Ceux qui ne cherchent uniquement que la
verité dans l'histoire, auroient veu avec plaisir les
coups que Mr Schminke
au*oic porté au Pere le
Cointe c'est à dire les
preuves >
s'il s'en rrouvp
aucune qui ioit assez forrepour resucer le sentiment
de ce sçavant Autheur de
nos Annales Ecclesiastiques
,
qui a
demonstrativement prouvé que lesderniers Rois de la premiere
race depuis Clovis II. fils
du grand Dagobert
,
estoient de grands Princes,
<5< que ce qu'ils n'ont pû
faire dans le cours de leur
Regne, ne doit estre attribue qu'aleur bas âgeic'est
.Ce que l'on voit dans les
Annales du Pere le Cointe
sous l'an 6.,1.. depuis le
nombre 6. pag.265.jusqu'au nombre 30. pag. 275.
Tome 4. fous l'an 694. pag.
298. Sous l'an 711. nombre 3. pag. soi. Sous l'année715. nombres 19. & 42,.
pag.360. &551. Sous 1année 73 7. nombre 37.pag.
886. Sous l'an 640. nombre 8. Tome 5. pag. 34. ôc
35. nombre 13. pag. 325.&
suivantes.
C'est dans les endroits
citez ci-dessus que ce sça-
.,. vant
vant fait voir que ceux des
Rois de la premiere race
qui ont tilé d'âge à
faire
la Guerre, l'ont fait avec
courage ôc vigueur, foie
contre les Ennemies de
l'Etat, foit contre Pepin &
ses fils
,
pour secouer le
joug qu'ils vouloient imposer, ou qu'ils avoient déja imposé à leurs Majestez.
Qu'ils ont rendu la justice
par eux-mesmes avec tant
d'équité,que quelques uns
d'entre eux, comme Childebert, ont merité le furnom de Justes, & qu'enfin
loin qu'ils residassent toute l'année dans leur prétendu Palais de Mamacas,
comme le dit faussement
Eginhard
,
on a
des Jugemens rendus par ces Monarques, & un grand nombre de Chartes qu'ils ont
données dans divers Palais
ou differens lieux situez
dans les diverses Provinces qui composoient laMonarchie Françoise, quijustifient le contraire. Le Pere le Cointe y
fait voirenfin que ces Princes ont eu
de la valeur & de la pru-
dencc, & qu'il ne leur a
manque pour devenir des
Rois excellents
,
qu'uq.
plus grand nombre dannées.&unplus long regne.
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Résumé : ENVOY. / EXTRAIT d'une Lettre écrite de Paris à Mr MODEY Conseiller en la Cour souveraine de la Province d'Utrecht, par Mr *** le 28. Décembre 1711.
Dans une lettre datée du 28 décembre 1711, adressée à Monsieur Mo Dey, conseiller à la cour souveraine de la province d'Utrecht, l'auteur discute de la nouvelle édition de la 'Vie de Charlemagne' par Eginhard, éditée par Herman Schminke. Bien que l'auteur reconnaisse la compétence de Schminke en matière historique, il estime qu'une histoire complète de Charlemagne, rédigée par une main savante, aurait été plus appréciée du public. La version d'Eginhard est jugée trop abrégée et ne satisfait pas les lecteurs instruits en histoire. Eginhard ne traite pas des premières années de Charlemagne et a composé son ouvrage de mémoire, plusieurs années après la mort de l'empereur. L'auteur exprime des doutes sur les notes de Schminke, qui pourraient ne pas corriger toutes les inexactitudes d'Eginhard. La lettre aborde également des divergences historiques, notamment sur le rôle des chapelains et des secrétaires d'État sous Charlemagne. L'auteur conteste les affirmations de Schminke concernant ces titres, en se basant sur des sources anciennes comme Adalard et le Glossaire de Du Cange. De plus, Schminke défend la réputation d'Eginhard contre les accusations de l'auteur de 'L'Esprit de Gerson', qui critique la partialité d'Eginhard envers les rois mérovingiens. L'auteur regrette que Schminke n'ait pas engagé un débat plus approfondi avec le Père le Cointe, qui a démontré l'injustice des critiques d'Eginhard envers les rois mérovingiens.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2949
p. 187-192
LETTRE D'AVIS Sur une nouvelle machine inventée pour scier les marbres avec plus de simplicité & de promptitude qu'aucune des machines qu'on ait encore veuës.
Début :
Monsieur, Le hasard m'a fait sçavoir ce que toutes mes recherches [...]
Mots clefs :
Machines, Inventions, Marbre, Scie, Mécanique
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LETTRE D'AVIS Sur une nouvelle machine inventée pour scier les marbres avec plus de simplicité & de promptitude qu'aucune des machines qu'on ait encore veuës.
LETTRE D'AVI
Sur une nouvelle machine
inventée pourscierlesmar- 1 bresavec plus desimplicité
* & de promptitude qu'aucune des machines qu'on ait
encore veuës.
MONSIEUR,
-il Lehasard m'a fait fça-«
voir ce que toutes mes re-n
c
herches n'avoient pu mep
»faire découvrir:j'ayen-
-fiii ~sceur le secret de'Mrvl
»
de Corvolles, de la ma-
"mère que je vais,ivousi.
»conter. Je l'aymené àq
»
Nostre. Dame y
voir le3
Ilouvel Autel ;
je luy ay
dit que j'estoissurp
ris que
»
l'on fust si long-temps à-s
»travailler le marbre,&
»
qu'il ne luy estoit par per~3
»mis, ayant eu les "privi':l
leD-es qu'il a
pleu au ~Roy
»iuy accorder, de ne les
»pasmettre en mouve-
ment depuis le temps
qu'il lesavoit.
Les reproches que je
«
luy ay faits qu'il n'est ja«
mais content de ce qu'ilfA:
imagine
,
& qu'il s'occute
pe tous les joursà des dé
eç.
couvertes nouvelles, sans«
les rendre publiques,l'ont«
piqué d'honneur;il ma«
respondu en ces termes
cen'est point pour refiifer au public la connoiC.CQ
sance deschoses que j'ay
inventées, que je ne fais
«
point faire d'ouvrages; «
mais comme il ne fuffic*
» pas de trouver dessecrets,
* & qu'il faut encore pour
»
les rendre utiles au pu-
»blic, trouver le moyen de
»les rendre d'un facile usa-
»ge & de peu de frais, je
»
n'ai pu merefoudre à met-
»trema machine en œuvre
»
qu'aprés quelques augmentat.ions que je n'ay
» pas pû trouver que de-
»
puis peu.
Il y a une machine pour
scier les marbres, & une
pour y
faire tous les profils
sans ciseau ni maillet; ellesont toutes deuxun mes-
me mouvement, celle à
faire les profils n'est autre
chose qu'un calibre de fer
fondu,sur lequel font marquées les differentes mouleures qu'on veut imprimer
sur le marbre: & celle pour
scier n'est autre chose qu'-
un chassisquarré long, aux
deux bouts duquel il y a
deux pieces de bois épaisses
de cinq à six pouces,&hau.
tes de douze, dans le milieu desquellesilya de petites fentes où on passe le
bout des scies. Ces scies l[ont trouéesdansleurs ex-
tremitez, & dans ce trou
on met une broche de fer,
entre laquelle & le bois on
fourre un cornu fendu par
le moyen duquel on tend
la scie de telle iorte qu'elle
ne se lasche point.
Je ne vous explique peutestre pas cela assez nettement; mais comme vous
entendez mieux la mecaniqueque moy ,
vous devinerez ce que je veux vous
faire entendre
Sur une nouvelle machine
inventée pourscierlesmar- 1 bresavec plus desimplicité
* & de promptitude qu'aucune des machines qu'on ait
encore veuës.
MONSIEUR,
-il Lehasard m'a fait fça-«
voir ce que toutes mes re-n
c
herches n'avoient pu mep
»faire découvrir:j'ayen-
-fiii ~sceur le secret de'Mrvl
»
de Corvolles, de la ma-
"mère que je vais,ivousi.
»conter. Je l'aymené àq
»
Nostre. Dame y
voir le3
Ilouvel Autel ;
je luy ay
dit que j'estoissurp
ris que
»
l'on fust si long-temps à-s
»travailler le marbre,&
»
qu'il ne luy estoit par per~3
»mis, ayant eu les "privi':l
leD-es qu'il a
pleu au ~Roy
»iuy accorder, de ne les
»pasmettre en mouve-
ment depuis le temps
qu'il lesavoit.
Les reproches que je
«
luy ay faits qu'il n'est ja«
mais content de ce qu'ilfA:
imagine
,
& qu'il s'occute
pe tous les joursà des dé
eç.
couvertes nouvelles, sans«
les rendre publiques,l'ont«
piqué d'honneur;il ma«
respondu en ces termes
cen'est point pour refiifer au public la connoiC.CQ
sance deschoses que j'ay
inventées, que je ne fais
«
point faire d'ouvrages; «
mais comme il ne fuffic*
» pas de trouver dessecrets,
* & qu'il faut encore pour
»
les rendre utiles au pu-
»blic, trouver le moyen de
»les rendre d'un facile usa-
»ge & de peu de frais, je
»
n'ai pu merefoudre à met-
»trema machine en œuvre
»
qu'aprés quelques augmentat.ions que je n'ay
» pas pû trouver que de-
»
puis peu.
Il y a une machine pour
scier les marbres, & une
pour y
faire tous les profils
sans ciseau ni maillet; ellesont toutes deuxun mes-
me mouvement, celle à
faire les profils n'est autre
chose qu'un calibre de fer
fondu,sur lequel font marquées les differentes mouleures qu'on veut imprimer
sur le marbre: & celle pour
scier n'est autre chose qu'-
un chassisquarré long, aux
deux bouts duquel il y a
deux pieces de bois épaisses
de cinq à six pouces,&hau.
tes de douze, dans le milieu desquellesilya de petites fentes où on passe le
bout des scies. Ces scies l[ont trouéesdansleurs ex-
tremitez, & dans ce trou
on met une broche de fer,
entre laquelle & le bois on
fourre un cornu fendu par
le moyen duquel on tend
la scie de telle iorte qu'elle
ne se lasche point.
Je ne vous explique peutestre pas cela assez nettement; mais comme vous
entendez mieux la mecaniqueque moy ,
vous devinerez ce que je veux vous
faire entendre
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Résumé : LETTRE D'AVIS Sur une nouvelle machine inventée pour scier les marbres avec plus de simplicité & de promptitude qu'aucune des machines qu'on ait encore veuës.
La lettre d'Avi présente une nouvelle machine destinée à scier les marbres de manière plus simple et rapide que les machines existantes. L'auteur, après avoir découvert le secret de la machine de Corvolles, l'a démontrée à Notre-Dame pour prouver son efficacité. Il critique Corvolles de ne pas rendre publiques ses inventions et de se concentrer constamment sur de nouvelles découvertes sans les partager. Corvolles justifie son silence en expliquant qu'il cherche à rendre ses inventions utiles, faciles à utiliser et économiques. La machine pour scier les marbres se compose d'un châssis carré long avec des pièces de bois aux extrémités, permettant le passage des scies tendues par une broche de fer et un cornu fendu. Une autre machine permet de créer des profils sur le marbre sans ciseau ni maillet, en utilisant un calibre de fer fondu avec des mouleures marquées. Les deux machines fonctionnent avec le même mouvement.
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2950
p. 193-199
CHANSON nouvelle.
Début :
Quand on a bû la tête tourne, tourne, tourne. [...]
Mots clefs :
Chansons à boire, Ivresse, Vin, Ivresse moralisante
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : CHANSON nouvelle.
CHANSON
nouvelle.
f/Ai trouvé cetteChan-
~on dans mon porteeüille avec le titre de
Nouvelle, parce qu'elle
~toit nouvelle quand je
'eus faiteilyatroisans;
:llc l'est encor pour ceux
qui la verront, car elle
n'a point couru. J'aver-
:15 qu'ayant été compoce à tableelle doit être
chantéeentre deux vins,
le Carnaval peut aider
à faire entrer dans le caractere de l'air,quiest
fait pour exprimer une
demi yvresse, c'est-àdire une yvresse d'honnêtes gens,& pourainsi
dire, une yvresse moralisante, qui faittourner
la tête sans faire tourner l'esprit.
I. Couplet.
Q-vand
on a
bû la tete
tourne, tourne,tourne. A jeun la teste tourne
aujji, ,
tou$i mortel la tefie
tourne, t. f.
Lefa%e nous le dit ainfx
Et moyje,disquandla
testeme tourne,
Sagement je dis:
Heureux celui dont la
,
teste
ne
tourne
Qjiatable avec[es amis.
2. Couplet.
Qu'entre nous la bou-
~/7~
Et nous enyvre à coups
égAUXy
Qu'à la ronde son beau
feu tourne,t.t.
Tourne & retourne nos
cerveaux.
Si de sang froid le meilleur esprit tourne
Toûjours de travers,
Ne craignons point que
le vinle retourne,
SerA-t-.jlpi.! à l'envers?
3. Couplet.
Ce Courtisan dont l'esprit
tourne,t.t.
Paroîtra sincere aux
fins,
En vous caressantilvous
tourne t. t-idIl qjom faitaller à ses
fins,
Son cœur, àfroidjamais
au vrai ne tourne,
Toujours du travers,
Il trompe encor quand le
vin le retourne,
Cest un cœur à deux envers.
4. Couplet.
Prés de Phi/il la teste
tourne,t. t.
Quejesuis lœs desa rigueur,
Grand Dieu du vin, qui
lescœurstourne,t.t.*+
Enyvres-la de ta liqueur,
Qjtelle en prend bien ?
déjasonbel œil tourna
•
Quasi vers le mien,
Pourpeu que labouteille
elle retourne -','
Elle va tourner à bien
nouvelle.
f/Ai trouvé cetteChan-
~on dans mon porteeüille avec le titre de
Nouvelle, parce qu'elle
~toit nouvelle quand je
'eus faiteilyatroisans;
:llc l'est encor pour ceux
qui la verront, car elle
n'a point couru. J'aver-
:15 qu'ayant été compoce à tableelle doit être
chantéeentre deux vins,
le Carnaval peut aider
à faire entrer dans le caractere de l'air,quiest
fait pour exprimer une
demi yvresse, c'est-àdire une yvresse d'honnêtes gens,& pourainsi
dire, une yvresse moralisante, qui faittourner
la tête sans faire tourner l'esprit.
I. Couplet.
Q-vand
on a
bû la tete
tourne, tourne,tourne. A jeun la teste tourne
aujji, ,
tou$i mortel la tefie
tourne, t. f.
Lefa%e nous le dit ainfx
Et moyje,disquandla
testeme tourne,
Sagement je dis:
Heureux celui dont la
,
teste
ne
tourne
Qjiatable avec[es amis.
2. Couplet.
Qu'entre nous la bou-
~/7~
Et nous enyvre à coups
égAUXy
Qu'à la ronde son beau
feu tourne,t.t.
Tourne & retourne nos
cerveaux.
Si de sang froid le meilleur esprit tourne
Toûjours de travers,
Ne craignons point que
le vinle retourne,
SerA-t-.jlpi.! à l'envers?
3. Couplet.
Ce Courtisan dont l'esprit
tourne,t.t.
Paroîtra sincere aux
fins,
En vous caressantilvous
tourne t. t-idIl qjom faitaller à ses
fins,
Son cœur, àfroidjamais
au vrai ne tourne,
Toujours du travers,
Il trompe encor quand le
vin le retourne,
Cest un cœur à deux envers.
4. Couplet.
Prés de Phi/il la teste
tourne,t. t.
Quejesuis lœs desa rigueur,
Grand Dieu du vin, qui
lescœurstourne,t.t.*+
Enyvres-la de ta liqueur,
Qjtelle en prend bien ?
déjasonbel œil tourna
•
Quasi vers le mien,
Pourpeu que labouteille
elle retourne -','
Elle va tourner à bien
Fermer
Résumé : CHANSON nouvelle.
Le texte présente une chanson intitulée 'Nouvelle', composée il y a trente ans et toujours inédite. L'auteur recommande de la chanter 'entre deux vins', c'est-à-dire légèrement ivre, mais de manière morale et honnête. La chanson explore le thème de l'ivresse et ses effets sur les individus. Le premier couplet décrit la sensation de tête qui tourne, que ce soit ivre, à jeun ou même mort. L'auteur exprime l'envie de ne jamais voir sa tête tourner, même en buvant avec des amis. Le deuxième couplet parle de l'ivresse partagée entre amis, qui enivre de manière égale et fait tourner les cerveaux. Il souligne que même les meilleurs esprits peuvent tourner de travers, mais sans craindre que le vin retourne à l'envers. Le troisième couplet aborde la sincérité apparente d'un courtisan dont l'esprit tourne toujours de travers. Ce courtisan trompe même lorsqu'il est ivre, car il a un cœur à deux envers. Le quatrième couplet mentionne une personne près de Philippe, dont la tête tourne. L'auteur implore le 'Grand Dieu du vin' d'enivrer cette personne de sa liqueur, espérant qu'elle tourne à bien. La chanson se termine sur cette note d'espoir.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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