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1
p. 1-8
PIECE NOUVELLE par M. R. ÉTRENNES, en envoyant un Pigeon.
Début :
LE PIGEON. De vous dire bon jour, ce n'est grande merveille, [...]
Mots clefs :
Pigeon, Amour
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texteReconnaissance textuelle : PIECE NOUVELLE par M. R. ÉTRENNES, en envoyant un Pigeon.
PIECE NOUVELLE
parM.R.
E'TRENNES,
en envoyant un Pigeon.
LE PIGEON.
DE vous dire bon jour,
ce n'est grande merveille,
Un Perroquet vous en dîroit
autant,
Et ces bavards parlent à
tout venant;
Je fuis plus reservé, je parle
rarement,
C'est même tout bas
l'oreille,
Que je vous faismoncompliment.
Messager de l'amour,j'arrive
deCythere,
L'Amour du Char de sa
mere
M'a détaché ce matin,
Je me fixe chez vous, tendre,
fïdelle,sage,
et même aussipeu volage)
(Que (I favais encor mon
frein,
Les soupirs sont tout mon
langage,
Ecoutez sans courroux ces
muets entretiens,
De tous autres foupirs ne
souffrez point l'hommage,
Belle ** ** n'écoutez que
les miens,
Voussçaurez quelque jout
, que je suis un grand
Maître
Dans l'art de bequeter,
dattendrir un baiser; 1. Et ma délicatesse est sur
ce pointpeut-être,
, Un vray modelle à proposer.
EEnnpprreessssaannttcceesslelevvrreess[Lsi
vives, !
Que de douceur j'y vais
puiser;
Vos roses & vos lys ont.
des couleurs naïves
Qu'augmentent mes baiV
sers sans les pouvoir 'i user,
Pour vous donner du frais,
mes doudx 'baatteîmlenes s j
feront auprès de vousl'ofsice
des Zephirs,
Et souvent ce feront à vos
tendresplaisirs
Desapplaudissemens fidelles,
Courrier leger, cheminant
par les airs,
En cette qualité comment
vous servirai-je,
Onsçait que mes pareils
en cent climats divers,
De la Poste ont le Privilege,
Ils portentàleur col Lettres
& Billets doux,
Et pour en rapporter les
réponses secrettes
Ils vôlent par-dessus les
têtes des jaloux ;
Mais de pareils emplois,
de l'humeur dont
vous êtes,
M'occuperont fort peu
pour vous:
Voicy les Hymnes, les
Cantiques,
Qu'en l'honneur de l'Amour,
fit un de ses
sujets :
On vante de ce Dieu le
pouvoir & les traits;
Vouslirez sans rougir dans
ses Panegyriques,
tes éloges de vos attraits.
Peut-êrre qu'apresent Venus
sur sa toillette
Trouve un bijou demoins,
L'Amour est le filouy mo
j'ai prêté mes soins, ;
Venus fera fort inquiette,
Si le vol n'est pointfaitpar
quelqu'autre Psiché,
Et
si
cette beauté, qui doit
être parfaite,
Par lauteur du larcin n'a
point le coeur touché;
Vous seule en avez connoissance,
Ne m'en pourriez-vous pas
dire un mot aujourd'hui,
Faites-m'en la confidence,
Je n'en parlerai qu'à luyv
parM.R.
E'TRENNES,
en envoyant un Pigeon.
LE PIGEON.
DE vous dire bon jour,
ce n'est grande merveille,
Un Perroquet vous en dîroit
autant,
Et ces bavards parlent à
tout venant;
Je fuis plus reservé, je parle
rarement,
C'est même tout bas
l'oreille,
Que je vous faismoncompliment.
Messager de l'amour,j'arrive
deCythere,
L'Amour du Char de sa
mere
M'a détaché ce matin,
Je me fixe chez vous, tendre,
fïdelle,sage,
et même aussipeu volage)
(Que (I favais encor mon
frein,
Les soupirs sont tout mon
langage,
Ecoutez sans courroux ces
muets entretiens,
De tous autres foupirs ne
souffrez point l'hommage,
Belle ** ** n'écoutez que
les miens,
Voussçaurez quelque jout
, que je suis un grand
Maître
Dans l'art de bequeter,
dattendrir un baiser; 1. Et ma délicatesse est sur
ce pointpeut-être,
, Un vray modelle à proposer.
EEnnpprreessssaannttcceesslelevvrreess[Lsi
vives, !
Que de douceur j'y vais
puiser;
Vos roses & vos lys ont.
des couleurs naïves
Qu'augmentent mes baiV
sers sans les pouvoir 'i user,
Pour vous donner du frais,
mes doudx 'baatteîmlenes s j
feront auprès de vousl'ofsice
des Zephirs,
Et souvent ce feront à vos
tendresplaisirs
Desapplaudissemens fidelles,
Courrier leger, cheminant
par les airs,
En cette qualité comment
vous servirai-je,
Onsçait que mes pareils
en cent climats divers,
De la Poste ont le Privilege,
Ils portentàleur col Lettres
& Billets doux,
Et pour en rapporter les
réponses secrettes
Ils vôlent par-dessus les
têtes des jaloux ;
Mais de pareils emplois,
de l'humeur dont
vous êtes,
M'occuperont fort peu
pour vous:
Voicy les Hymnes, les
Cantiques,
Qu'en l'honneur de l'Amour,
fit un de ses
sujets :
On vante de ce Dieu le
pouvoir & les traits;
Vouslirez sans rougir dans
ses Panegyriques,
tes éloges de vos attraits.
Peut-êrre qu'apresent Venus
sur sa toillette
Trouve un bijou demoins,
L'Amour est le filouy mo
j'ai prêté mes soins, ;
Venus fera fort inquiette,
Si le vol n'est pointfaitpar
quelqu'autre Psiché,
Et
si
cette beauté, qui doit
être parfaite,
Par lauteur du larcin n'a
point le coeur touché;
Vous seule en avez connoissance,
Ne m'en pourriez-vous pas
dire un mot aujourd'hui,
Faites-m'en la confidence,
Je n'en parlerai qu'à luyv
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Résumé : PIECE NOUVELLE par M. R. ÉTRENNES, en envoyant un Pigeon.
Dans la pièce 'PIECE NOUVELLE' de M.R., un pigeon messager adresse un compliment à une personne aimée. Contrairement aux perroquets bavards, le pigeon parle rarement et de manière réservée. Il se présente comme messager de l'amour, envoyé par l'Amour lui-même depuis Cythère. Le pigeon exprime son désir de se fixer auprès de la personne aimée, tout en reconnaissant sa nature volage. Il vante ses compétences dans l'art des baisers délicats et tendres, les comparant aux doux zéphyrs et aux applaudissements fidèles aux plaisirs tendres. Le pigeon mentionne également son rôle de courrier léger, capable de porter des lettres et des billets doux à travers divers climats, même au-dessus des têtes des jaloux. Cependant, il préfère se consacrer à des tâches plus nobles, comme chanter les hymnes et les cantiques en l'honneur de l'amour. Il fait référence à un bijou volé par l'Amour, peut-être par Psyché, et demande à la personne aimée si son cœur a été touché par l'auteur du larcin, promettant de garder cette confidence secrète.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2
p. 8-20
AUTRE PIECE nouvelle, à l'imitation d'Ausomne. L'AMOUR PUNI.
Début :
Loin de ces prisons redoutables, [...]
Mots clefs :
Amour, Pleurs, Vénus, Dieux, Myrthe, Amant
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : AUTRE PIECE nouvelle, à l'imitation d'Ausomne. L'AMOUR PUNI.
Balzac dit qu'il y a
une figure de la piece
suivante dans une TabledeJaspeà
Naples,
où les femmes lapident
l'Amour avec desRoses.
AUTREPIECE
nouvelle,
L'AMOUR PUNI.
Loin de ces prisons
redoutables,
OùPluton aux ombres
coupables
Fait sentir son juste
courroux; Ilestdans les Enfers des
azyles plus doux.
Là des Myrrhes tousus
forment de verds
om brages,
Qjii n'ont riendes horreurs
de l'éternelle
nuitj
Des ruisseaux y coulent
f"::ns bruit,
Des Pavotslanguissans
couronnent leurs rivages
, On voit parmi les fleurs
qui parent ce séjour,
Hyacinthe & Narcisse,
&C tant d'autres
encore,
Quimortels autrefois
de l'Empire d'amour
Ont paffé fous les Loix
de flore. -
Dans les sombres dé",
tours de ces paisibles
lieux
Plusieurs Amans, dont
la memoire
Doit vivre à jamaisdans
l'Histoire,
S'occupent encor de
leurs feux;
L'ambitieuse imprudente,
Qui voulut voirJupiter
Armé de la foudre tonnallte)
Rappelle ce plaisir qui -
luicoûta si cher,
Et la Maîtresse de Ce-,
phale,
Soupirant pour ce vainqueur,
Cherit la flechefatale
Dont il lui perça le
coeur,
Hero d'une main tremblante,
Tient la lampe étincelante,
Qui lui servit seulement
A voir périr son amant.
Ariane rou le en colere
Ce fil triste instrument
d'un perfideattentat,
Tropmalheureuse, her.
las! d'avoir trahi
r son Pere -
Pour n'obliger qu'un
îngrat.
-,.. Phedre,chancelante §C
confuse,
Baigne, mais trop tard
de ses pleurs,
L'écritoù sa main ac- cuse
Ses criminelles ardeurs.
Moins coupables cent
1 fois,& plus à plaindre
qu'elle,
Et Didon & ThiLbé
vont sefrapper le rein;
D'un perfide ennemi,
l'une a le fer en main,
L'autre celui d'un amat
trop fidelle.
L'Amour, de leurs douleurs,
voulut être
témoin,
Decouvrir son carquois
il avoit pris le soin,
Les Arbres d'unboccage,
L'épaisseur d'unnuage
Adoucirent en vain 1eclat
de son flalubeau,
On reconnut bientôt
cet ennemi nouveau,
Déjà la troupe rebelle
Lui préparoit des Tourmens
inhumains;
L'Amour tout fatigué,
ne bat plus que
d'une aîle,
[1 se soutient à peine, il
tombe entre leurs
mains.
Amour, pour desarmer
les Juges implacables,
C'est vai nement que tu
verses des pleurs1
Onenchaînetes ma-ins,
qui portoient dans
les coeurs
Des coups inévitables;
Attachésurun Myrthe,
en proye à leurs
fureurs,
Tu vas de mille morts
éprouver les horreurs,
Leurs clameurs menaçantes
Ont étouffé tes plaintes
languissantes,
L'une vient t'effrayer
avec le fer sanglant,
Qui
Qui finit de ses jours le
déplorable reste,
L'autre avec le débris
encor étincelant
Du bucher de sa mort,
théâtre trop funeste,
De ses pleurs endurcis,
par le pouvoir des
Dieux,
Myrrha fait contre toy
de redoutables armes,
Leur poids va t'accabler,
ses remords,
lès allarmes
Ne puniront que toy de
son crime odieux.
L'Amour attire sa Mere
Par ses pleurs & par ses
cris,
Vient-elle à son secours?
non Venus en colere
Vient augmenter les
tourmens de son fils.
Je n'ai que trop souffert
de cet audacieux,
Dit-elle, qu'à son tour
il éprouve ma rage,
Des filets de Vulcain,
des ris malins des
Dieux
Jenai pas oubliel'outrage,
C'est Venus en courroux,
qui menace, tremblez
Sa main s'arme aussitôt
d'un long bouquet
de Roses,
De leurs boutons à peine
éclofes,
Le fang couloit dé-ja
fous ses coups redoublez,
Arrêtez Deesse irritée,
S'écrie avec transport
laTroupeépouventée,
Lorsque nous respirions
le jour
Le fort fit nos malheurs
ce ne fut pas l'Amour.
une figure de la piece
suivante dans une TabledeJaspeà
Naples,
où les femmes lapident
l'Amour avec desRoses.
AUTREPIECE
nouvelle,
L'AMOUR PUNI.
Loin de ces prisons
redoutables,
OùPluton aux ombres
coupables
Fait sentir son juste
courroux; Ilestdans les Enfers des
azyles plus doux.
Là des Myrrhes tousus
forment de verds
om brages,
Qjii n'ont riendes horreurs
de l'éternelle
nuitj
Des ruisseaux y coulent
f"::ns bruit,
Des Pavotslanguissans
couronnent leurs rivages
, On voit parmi les fleurs
qui parent ce séjour,
Hyacinthe & Narcisse,
&C tant d'autres
encore,
Quimortels autrefois
de l'Empire d'amour
Ont paffé fous les Loix
de flore. -
Dans les sombres dé",
tours de ces paisibles
lieux
Plusieurs Amans, dont
la memoire
Doit vivre à jamaisdans
l'Histoire,
S'occupent encor de
leurs feux;
L'ambitieuse imprudente,
Qui voulut voirJupiter
Armé de la foudre tonnallte)
Rappelle ce plaisir qui -
luicoûta si cher,
Et la Maîtresse de Ce-,
phale,
Soupirant pour ce vainqueur,
Cherit la flechefatale
Dont il lui perça le
coeur,
Hero d'une main tremblante,
Tient la lampe étincelante,
Qui lui servit seulement
A voir périr son amant.
Ariane rou le en colere
Ce fil triste instrument
d'un perfideattentat,
Tropmalheureuse, her.
las! d'avoir trahi
r son Pere -
Pour n'obliger qu'un
îngrat.
-,.. Phedre,chancelante §C
confuse,
Baigne, mais trop tard
de ses pleurs,
L'écritoù sa main ac- cuse
Ses criminelles ardeurs.
Moins coupables cent
1 fois,& plus à plaindre
qu'elle,
Et Didon & ThiLbé
vont sefrapper le rein;
D'un perfide ennemi,
l'une a le fer en main,
L'autre celui d'un amat
trop fidelle.
L'Amour, de leurs douleurs,
voulut être
témoin,
Decouvrir son carquois
il avoit pris le soin,
Les Arbres d'unboccage,
L'épaisseur d'unnuage
Adoucirent en vain 1eclat
de son flalubeau,
On reconnut bientôt
cet ennemi nouveau,
Déjà la troupe rebelle
Lui préparoit des Tourmens
inhumains;
L'Amour tout fatigué,
ne bat plus que
d'une aîle,
[1 se soutient à peine, il
tombe entre leurs
mains.
Amour, pour desarmer
les Juges implacables,
C'est vai nement que tu
verses des pleurs1
Onenchaînetes ma-ins,
qui portoient dans
les coeurs
Des coups inévitables;
Attachésurun Myrthe,
en proye à leurs
fureurs,
Tu vas de mille morts
éprouver les horreurs,
Leurs clameurs menaçantes
Ont étouffé tes plaintes
languissantes,
L'une vient t'effrayer
avec le fer sanglant,
Qui
Qui finit de ses jours le
déplorable reste,
L'autre avec le débris
encor étincelant
Du bucher de sa mort,
théâtre trop funeste,
De ses pleurs endurcis,
par le pouvoir des
Dieux,
Myrrha fait contre toy
de redoutables armes,
Leur poids va t'accabler,
ses remords,
lès allarmes
Ne puniront que toy de
son crime odieux.
L'Amour attire sa Mere
Par ses pleurs & par ses
cris,
Vient-elle à son secours?
non Venus en colere
Vient augmenter les
tourmens de son fils.
Je n'ai que trop souffert
de cet audacieux,
Dit-elle, qu'à son tour
il éprouve ma rage,
Des filets de Vulcain,
des ris malins des
Dieux
Jenai pas oubliel'outrage,
C'est Venus en courroux,
qui menace, tremblez
Sa main s'arme aussitôt
d'un long bouquet
de Roses,
De leurs boutons à peine
éclofes,
Le fang couloit dé-ja
fous ses coups redoublez,
Arrêtez Deesse irritée,
S'écrie avec transport
laTroupeépouventée,
Lorsque nous respirions
le jour
Le fort fit nos malheurs
ce ne fut pas l'Amour.
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Résumé : AUTRE PIECE nouvelle, à l'imitation d'Ausomne. L'AMOUR PUNI.
Le texte décrit diverses scènes et personnages liés à l'amour et à ses conséquences. À Naples, une figure de pièce montre des femmes lapidant l'Amour avec des roses. Une autre pièce, 'L'Amour Puni', est également mentionnée. Les Enfers sont explorés, avec des lieux paisibles où coulent des ruisseaux et poussent des fleurs comme l'hyacinthe et le narcisse, symbolisant les amants morts par amour. Des amants célèbres sont évoqués, tels que celle qui voulut voir Jupiter armé de la foudre, la maîtresse de Céphale, Héro, Ariane, Phèdre, Didon et Thybé. Ces personnages sont décrits dans des situations de douleur et de regret liées à leurs amours tragiques. L'Amour, fatigué et blessé, est capturé et enchaîné par ces amants vengeurs. Venus, la mère de l'Amour, refuse de le secourir et décide de le punir à son tour avec un bouquet de roses. La troupe épouvantée implore Venus d'arrêter, affirmant que leurs malheurs étaient dus à la force et non à l'Amour.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3
p. 20-33
PAR Mr. V. A Mr. DE** Qui lui avoit envoyé un Remede pour la Fiévre.
Début :
Plus ne m'enquiers de quelle drogue avez [...]
Mots clefs :
Fièvre, Dieu, Déesse, Santé, Yeux, Remède, Drogue
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : PAR Mr. V. A Mr. DE** Qui lui avoit envoyé un Remede pour la Fiévre.
PAR Mr.V.AMr.DE**
Qui lui avoit envoyé un Remede
pour la Fièvre. P Lus ne m'enquiers de
quelle drogue avez
Formé ce bol, par qui feroient
bravez
Bien plus de maux, plus
de pestes encore,
Que parmi nous n'en apporta.
Pandore.
Nul mal ne tient contre
ce bol divin,
J'envoys enmoy la vertu
confirmée
Contre une Fiévre en mon
sang allumée,
Du Kinkina le secours.
étoit vain,
Point n'en étoit la fureur
allentie,
Vous dites:Parts, & lav
voila partie.
Mais à la fin le voïle: efl;
arraché,
Ainsi que vous, je sçai ce
qui compose
Ce bol, en qui tant de
force est enclose,
Pour un Poëte il n'est rien
de caché,
Lors qu'Apollon nôtre esprit
a touché, <
Comme les Dieux nous
voyons toute chose.
Que nous voulions penetrer
aux Enfers,
Tous leurs secrets à nos
- yeux font offerts,
Nous y voyons jufqui
l'ardeur farouche
Que pour sa femme a Pluton
dans sa couche;
s'il faut percer les mysteres
des Cieux,
Là, nous allons manger
avec les Dieux
,- Dans leur Conseil nous.
sommes reçus même,
Nous y voyons Jupin ce
Dieu suprême,
Pour cent Amours furtifs
se travailler,
Et son épouse après luy
criailler.
Dans son Palais, dans ses,
grotes profondes
Neptune en vain préreU-f
droit se cacher,
Tout au travers de l'abyme
des Ondes
Nos yeux perçans iroient
là le chercher.
Nous discernons les essences
premieres,
Rien, en un mot-, n'évite
nos lumieres,
Aviez-vouscrûpouvoir les
éviter
Adonc,afin quen'en puiffiez
douter
N'est-il pas vray que ce
bol salutaire
Par qui tout maux font
gueris ences lieux
N'est feulement qu'un magique
giquemystere
Qui de leur Ciel fait descendre
les Dieux,
Et les contraint de venir
en personne
Suivre la loy que vôtre bol
leur donne?
Carje l'ay veu clairement
de mes yeux,
Et ne suis point trop simple,
trop credule, Lorsque je pris ce philtre
merveilleux
Sur le sommet de ce puis
fant globule
Je vis s'asseoir la Deesse
Santé
Au teint vermeil, à ferme
corpulence,
A la dent
blanche, àl'oeil
plein de gayté, ':
Et telle enfin qu'au siécle
d'innocence
Toûjours les Dieux l'accordoient
aux humains, J
Ou telle encor que leurs
benignes mains
4 La font souvent dans le
siécle où noussommes,
, Briller au front de quel
ques bonnes gens,
Qui malgré l'air corrompu
denostemps
Ont le coeurpur commeles
premiers hommes,
sencens Abbez, Chanoines,
& Prieurs,
Gens indulgens pour leur
propre molesse,
Et contre autrui si severes
crieurs.
Mais revenons à la faine
Deesse,
Bacchus, l'Amour, les ris,
les enjouëmens
Sommeil aisé,confiance
-
en les forces,
Desirspuissants, delicates
amorces,
Tout en un mot ce que de
Dieux charmans
Compte l'Olimpe, étoient
lors à (a suite.
Ce n'estle tout; je vis fous
saconduite,
Et j'en frémis encore de
respect,
Je vis ces Dieux sur moy
fondre avec elle,
Je crus alors qu'une guerre
cruelle
S'alloit sur moy former à
son aspect,
Mais non,rienmoins,la redoutable
Fièvre
Fuit sans combatcomme
un timide Liévre
Fuit à rafpett du vîte Lévrier.
Apres cela la Deesse ravie
Marque à chacun des
Dieux qui l'ont suivie
Le Logement qu'il doit
s'approprier.
Bacchus daborddemon
Palais s'empare,
Pour poste Amour mon
coeur s'en va choisir,
Les enjouëmens mon ame
vont saisir,
Le doux sommeil aussitôt
se prepare
A se loger dans mes yeux
languissans,
Non pour toujours,convention
fut faite
Que du Soleil chaque
courie parfaite
Mise en trois parts, les pavots
ravissans
En auroient une, où serains
Se tranquilles
Mes yeux pour eux feroient
de {ûrs azy les,
Quedececours,pendant
les autres parts,
Mes yeux pourroienc,dans
leur mince irrutture,
Loger des Cieux,de toute
la nature
La vive image, & celle
des beaux arts,
Et pour Iris mille amoureux
regards.
La confiance ou l'abus de
ces forces
Courent remplir l'imagination
Jolis desirs , , delicates amorces
Prennent aussimême habitation
Puis d'autres Die)ux dont
ne fais mention
Selon leur rang à leur devoir
se rendent
Et la fanté de qui tous ils
dépendent
Ne voulut point prendre
un poste arrête,
Mais se logea dans toute
la Cité.
Ains, grace à vous, je me
vois en santé,
Mieux que ne fut oncques
le fort Hercule.
J'ai toutefois là-dessus un
scrupule,
Dont besoin est que vous
rnéclaircissiez.
Je craindrois fort que par
hazard n'eussîez
Fait -un mécompte a l'égard
de mon âge,
Et qu'enfaisant vôtre pa-
,
¿te enchanteur
Vous ne m'eussiez invoqué
par malheur
Quelque santé trop jeune
- & trop peu sage,
J'ai sur le front trente-sept
ans au mOlns-)
Or, si m'aviez, par vos
tragiques foins,
Toutde nouveau fait couler
dans les veines
Le même fang & les me.
mes esprits,
Qui m'arumoient à vingt.
ans, que de peines
J'aurois encor sous le joug,
de Cypris!
Qui lui avoit envoyé un Remede
pour la Fièvre. P Lus ne m'enquiers de
quelle drogue avez
Formé ce bol, par qui feroient
bravez
Bien plus de maux, plus
de pestes encore,
Que parmi nous n'en apporta.
Pandore.
Nul mal ne tient contre
ce bol divin,
J'envoys enmoy la vertu
confirmée
Contre une Fiévre en mon
sang allumée,
Du Kinkina le secours.
étoit vain,
Point n'en étoit la fureur
allentie,
Vous dites:Parts, & lav
voila partie.
Mais à la fin le voïle: efl;
arraché,
Ainsi que vous, je sçai ce
qui compose
Ce bol, en qui tant de
force est enclose,
Pour un Poëte il n'est rien
de caché,
Lors qu'Apollon nôtre esprit
a touché, <
Comme les Dieux nous
voyons toute chose.
Que nous voulions penetrer
aux Enfers,
Tous leurs secrets à nos
- yeux font offerts,
Nous y voyons jufqui
l'ardeur farouche
Que pour sa femme a Pluton
dans sa couche;
s'il faut percer les mysteres
des Cieux,
Là, nous allons manger
avec les Dieux
,- Dans leur Conseil nous.
sommes reçus même,
Nous y voyons Jupin ce
Dieu suprême,
Pour cent Amours furtifs
se travailler,
Et son épouse après luy
criailler.
Dans son Palais, dans ses,
grotes profondes
Neptune en vain préreU-f
droit se cacher,
Tout au travers de l'abyme
des Ondes
Nos yeux perçans iroient
là le chercher.
Nous discernons les essences
premieres,
Rien, en un mot-, n'évite
nos lumieres,
Aviez-vouscrûpouvoir les
éviter
Adonc,afin quen'en puiffiez
douter
N'est-il pas vray que ce
bol salutaire
Par qui tout maux font
gueris ences lieux
N'est feulement qu'un magique
giquemystere
Qui de leur Ciel fait descendre
les Dieux,
Et les contraint de venir
en personne
Suivre la loy que vôtre bol
leur donne?
Carje l'ay veu clairement
de mes yeux,
Et ne suis point trop simple,
trop credule, Lorsque je pris ce philtre
merveilleux
Sur le sommet de ce puis
fant globule
Je vis s'asseoir la Deesse
Santé
Au teint vermeil, à ferme
corpulence,
A la dent
blanche, àl'oeil
plein de gayté, ':
Et telle enfin qu'au siécle
d'innocence
Toûjours les Dieux l'accordoient
aux humains, J
Ou telle encor que leurs
benignes mains
4 La font souvent dans le
siécle où noussommes,
, Briller au front de quel
ques bonnes gens,
Qui malgré l'air corrompu
denostemps
Ont le coeurpur commeles
premiers hommes,
sencens Abbez, Chanoines,
& Prieurs,
Gens indulgens pour leur
propre molesse,
Et contre autrui si severes
crieurs.
Mais revenons à la faine
Deesse,
Bacchus, l'Amour, les ris,
les enjouëmens
Sommeil aisé,confiance
-
en les forces,
Desirspuissants, delicates
amorces,
Tout en un mot ce que de
Dieux charmans
Compte l'Olimpe, étoient
lors à (a suite.
Ce n'estle tout; je vis fous
saconduite,
Et j'en frémis encore de
respect,
Je vis ces Dieux sur moy
fondre avec elle,
Je crus alors qu'une guerre
cruelle
S'alloit sur moy former à
son aspect,
Mais non,rienmoins,la redoutable
Fièvre
Fuit sans combatcomme
un timide Liévre
Fuit à rafpett du vîte Lévrier.
Apres cela la Deesse ravie
Marque à chacun des
Dieux qui l'ont suivie
Le Logement qu'il doit
s'approprier.
Bacchus daborddemon
Palais s'empare,
Pour poste Amour mon
coeur s'en va choisir,
Les enjouëmens mon ame
vont saisir,
Le doux sommeil aussitôt
se prepare
A se loger dans mes yeux
languissans,
Non pour toujours,convention
fut faite
Que du Soleil chaque
courie parfaite
Mise en trois parts, les pavots
ravissans
En auroient une, où serains
Se tranquilles
Mes yeux pour eux feroient
de {ûrs azy les,
Quedececours,pendant
les autres parts,
Mes yeux pourroienc,dans
leur mince irrutture,
Loger des Cieux,de toute
la nature
La vive image, & celle
des beaux arts,
Et pour Iris mille amoureux
regards.
La confiance ou l'abus de
ces forces
Courent remplir l'imagination
Jolis desirs , , delicates amorces
Prennent aussimême habitation
Puis d'autres Die)ux dont
ne fais mention
Selon leur rang à leur devoir
se rendent
Et la fanté de qui tous ils
dépendent
Ne voulut point prendre
un poste arrête,
Mais se logea dans toute
la Cité.
Ains, grace à vous, je me
vois en santé,
Mieux que ne fut oncques
le fort Hercule.
J'ai toutefois là-dessus un
scrupule,
Dont besoin est que vous
rnéclaircissiez.
Je craindrois fort que par
hazard n'eussîez
Fait -un mécompte a l'égard
de mon âge,
Et qu'enfaisant vôtre pa-
,
¿te enchanteur
Vous ne m'eussiez invoqué
par malheur
Quelque santé trop jeune
- & trop peu sage,
J'ai sur le front trente-sept
ans au mOlns-)
Or, si m'aviez, par vos
tragiques foins,
Toutde nouveau fait couler
dans les veines
Le même fang & les me.
mes esprits,
Qui m'arumoient à vingt.
ans, que de peines
J'aurois encor sous le joug,
de Cypris!
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Résumé : PAR Mr. V. A Mr. DE** Qui lui avoit envoyé un Remede pour la Fiévre.
Le texte relate une conversation entre deux individus au sujet d'un remède contre la fièvre. Le premier interlocuteur, après avoir pris ce remède, le décrit comme ayant des propriétés divines et mystérieuses. Il raconte une vision où la déesse Santé apparaît, accompagnée de divers dieux tels que Bacchus, l'Amour et le Sommeil. Chacun de ces dieux occupe une place spécifique dans son corps, apportant santé et bien-être. Le narrateur voit la fièvre s'enfuir comme un lièvre effrayé. Il exprime ensuite un doute sur son âge, craignant que le remède ne lui ait redonné la santé et la vigueur de sa jeunesse, ce qui pourrait entraîner des désirs et des peines amoureuses. Il mentionne avoir trente-sept ans et s'inquiète des conséquences possibles de ce remède.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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4
p. 34-47
ODE NOUVELLE à Monsieur de M.
Début :
O ! Muse, en ces momens, où libre en cette table, [...]
Mots clefs :
Muse, Peine, Héros, Esprit, Raison, Dieux, Cieux
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texteReconnaissance textuelle : ODE NOUVELLE à Monsieur de M.
ODENOUVELLE
à Monsieurde M. O !Muse, en ces
momens,
où libre en
cette table,
J'y voy mes airs suivis de
ce bruit favorable,,
Qui me rend aujourd'huy
le plus fier des. humains
,
Viens,toi-même, & metsmoi
la Lyre entre les
mains,
Que mes doigts en tirant
le son le plus aimable,
De tes pompeux accords, de tes accens divins
Rende l'usage à nos sestins.
*
Commençons; je connois
à l'ardeur quim'inspire
Que Pollymnie est en ces
lieux:
Oüi, je ce reconnois,&
chacun dans ses yeux
Avec transport me laisse
Ce que peuvent sur nous
* C'ctoiclacourume chezles Anciens
de chanter aprèsles grandsrepas.
- Cytharâ crinitus Iota:
Personat auratâ.
Virg.Hom.dansl'Iliade&l'Odyr.,
tes sons harmonieux,
Mais n'entreprenons point
de dire
Les exploits des Heros, la
naissance des Dieux:
Comment d'un seul regard
ébranlant son Empire
Jupiter fait trembler & la
terre & les Cieux;
Ce qui forme les vents, ce
qui fait le tonnere,
Comment chaque lasson a
partagé la terre,
Ce retour si confiant &
des nuits & desjours
Entre tant. de [ujets sublimes,
Que toy seul aujourdhuy
sois l'objet de nos rimes;
Chantonsla gloire deton.
cours.
Où fuis-je? & dans cette
carriere *
Doù je vois. s'élever fous
les pieds des chevaux
Cette épaisse & noble
poussiere
Dontse viennent couvrir
mille jeunes rivaux,
Quel mortel ** assis les
couronne?
Cette foule qui l'environne
* Jeux Olimpiques.
-** Pindare.
De sa voix leule attend le
prix de sestravaux.
Sur quel ton monte-t-il sa
lyre?
Et comment pourrai
-
je
décrire
Ses ambitieuses chan[onst
L'air s'ouvre devant luy de
l'un à l'autrePôle,
Comme un Cygne écla,
tant loin de nous il
s'envole,
Et la hauteur du Ciel est
celle de Tes fons.
Mufe, avec tant d'efforts
à peine turelpires,
Mais, aimable Sapho, je
t'entends, tu soupires,
~Tucedesàl'amour quiposfede
tes sens.
Bien Ppluisnddouacermee,nt que- ru fais que la raison s'é-
1 gare,
Bacchus nous ranime, &
pour plaire
Il prend cette lyre legere
Qu'Anacreontouche pour
luy,
A sa voix le plaisir se répand
surla
terre,
Et partout il livre la guerre
Aux soins, à la peine, à
l'ennui.
De ses sons le galantHorace
Parant sesaccords avec
grace,
- Aux bords les plus fleuris
va dérober le rhim,
Plus diligentque n'etf une
abeille au matin.
Que loüerai-je le plus,ou
sa cadence juste,
Ou de ses vers aisezle tour
ingenieux?
Par sa main l'immortel
Auguste
Boit le même nectar qu'-
Hebé
Hebé dispense aux
Dieux:
Mais sa lyre avec luy s'enferme
fous sa tombe;
En vain, sans qu'un beau
feu daigne au moins
l'éclairer,
Ronsard chez nos ayeux
cherche à la retirer:
Sous ses vains efforts il
succombe,
Et couvert du mépris plus
cruel que l'oubli,
Sous son obscure audace
il reste enseveli.
Mais l'ordre des arts pour
nouschange,
Lordre des temps enfin
& s'explique ôc s'arrange,
Et commençant l'éclat
du.
Parnasse François,
Nous donne de Malherbe
ôc l'oreille, & la
1.
voix.
Quels accords épurez
quels nombres pleins
de charmes,
Soit que,cos'manimbanat tausX,),
Il suive au milieu des aIJf'
larmes J"
Un Roy qui soumet tout
à l'effort de son bras;
Soit que triomphant de
l'envie,
Dans la paix des plaisirs
suivie
Il peigne ce Héros le front
orné de fleurs,
Et que luy faisantplaindre
uneamoureuse
peine
Il touche la Nymphe de
Seine
De fès incurables douleurs.
*
C'en est fait
,
& le Ciel
acheve;
De-ces Maîtres fameux
* Vers imitez de Malherbe.
je vois un jeune Eleve*
Qui fixe de nos airs &c
l'éclat &le son:
Espritjuste, esprit vrai,
aue sa force admirable
!
Du Pinde & du Lycée a
fait le nourisson,
Et qui nereconnoît pour:,
beauté veritable '?
Que celle qui veut bien
avoüer la raison.
Muse, joüis dans luy du
comble de la gloire;
Ce mortel si content au*
temple de Memoire 11
* M. dela Mothe.
Avec pompe en ce jour
à nos yeux est conduit;
Unimmortel éclat le
suit,
Il obtient à son gré cet
honneur qu'il desire;
Ah ! qu'on ouvre ce tempIe,
& que chacun
admire
Ces Héros que l'esprit y
rassemble à nos yeux:
* * * entr'eux place sa
lyre
Plus brillante en ces lieux
où le mérite aspire,
Que celled'Arion, qui
brille au haut des
Cieux.
M***
?
Estimateur aimable
Du mérite de nos écrits,
Qui prendroit bien des
tiens le tour inimitable,
Seroit sûr d'emporter le
prix.
Par toy déja deux fois admis
dans le mystere
De tes ouvrages si brillans,
J'ai vu pour les beaux arts
ton goût hereditaire,
Un naturel aisé, les plus
rares talens.
J'ai vû que, ta muse facile
Sur le Pinde avec grace
affermissant tes pas,
Tu ferois sans peine Virgile,
Si tu n)étois pas né du rang
de Mecoenas.
à Monsieurde M. O !Muse, en ces
momens,
où libre en
cette table,
J'y voy mes airs suivis de
ce bruit favorable,,
Qui me rend aujourd'huy
le plus fier des. humains
,
Viens,toi-même, & metsmoi
la Lyre entre les
mains,
Que mes doigts en tirant
le son le plus aimable,
De tes pompeux accords, de tes accens divins
Rende l'usage à nos sestins.
*
Commençons; je connois
à l'ardeur quim'inspire
Que Pollymnie est en ces
lieux:
Oüi, je ce reconnois,&
chacun dans ses yeux
Avec transport me laisse
Ce que peuvent sur nous
* C'ctoiclacourume chezles Anciens
de chanter aprèsles grandsrepas.
- Cytharâ crinitus Iota:
Personat auratâ.
Virg.Hom.dansl'Iliade&l'Odyr.,
tes sons harmonieux,
Mais n'entreprenons point
de dire
Les exploits des Heros, la
naissance des Dieux:
Comment d'un seul regard
ébranlant son Empire
Jupiter fait trembler & la
terre & les Cieux;
Ce qui forme les vents, ce
qui fait le tonnere,
Comment chaque lasson a
partagé la terre,
Ce retour si confiant &
des nuits & desjours
Entre tant. de [ujets sublimes,
Que toy seul aujourdhuy
sois l'objet de nos rimes;
Chantonsla gloire deton.
cours.
Où fuis-je? & dans cette
carriere *
Doù je vois. s'élever fous
les pieds des chevaux
Cette épaisse & noble
poussiere
Dontse viennent couvrir
mille jeunes rivaux,
Quel mortel ** assis les
couronne?
Cette foule qui l'environne
* Jeux Olimpiques.
-** Pindare.
De sa voix leule attend le
prix de sestravaux.
Sur quel ton monte-t-il sa
lyre?
Et comment pourrai
-
je
décrire
Ses ambitieuses chan[onst
L'air s'ouvre devant luy de
l'un à l'autrePôle,
Comme un Cygne écla,
tant loin de nous il
s'envole,
Et la hauteur du Ciel est
celle de Tes fons.
Mufe, avec tant d'efforts
à peine turelpires,
Mais, aimable Sapho, je
t'entends, tu soupires,
~Tucedesàl'amour quiposfede
tes sens.
Bien Ppluisnddouacermee,nt que- ru fais que la raison s'é-
1 gare,
Bacchus nous ranime, &
pour plaire
Il prend cette lyre legere
Qu'Anacreontouche pour
luy,
A sa voix le plaisir se répand
surla
terre,
Et partout il livre la guerre
Aux soins, à la peine, à
l'ennui.
De ses sons le galantHorace
Parant sesaccords avec
grace,
- Aux bords les plus fleuris
va dérober le rhim,
Plus diligentque n'etf une
abeille au matin.
Que loüerai-je le plus,ou
sa cadence juste,
Ou de ses vers aisezle tour
ingenieux?
Par sa main l'immortel
Auguste
Boit le même nectar qu'-
Hebé
Hebé dispense aux
Dieux:
Mais sa lyre avec luy s'enferme
fous sa tombe;
En vain, sans qu'un beau
feu daigne au moins
l'éclairer,
Ronsard chez nos ayeux
cherche à la retirer:
Sous ses vains efforts il
succombe,
Et couvert du mépris plus
cruel que l'oubli,
Sous son obscure audace
il reste enseveli.
Mais l'ordre des arts pour
nouschange,
Lordre des temps enfin
& s'explique ôc s'arrange,
Et commençant l'éclat
du.
Parnasse François,
Nous donne de Malherbe
ôc l'oreille, & la
1.
voix.
Quels accords épurez
quels nombres pleins
de charmes,
Soit que,cos'manimbanat tausX,),
Il suive au milieu des aIJf'
larmes J"
Un Roy qui soumet tout
à l'effort de son bras;
Soit que triomphant de
l'envie,
Dans la paix des plaisirs
suivie
Il peigne ce Héros le front
orné de fleurs,
Et que luy faisantplaindre
uneamoureuse
peine
Il touche la Nymphe de
Seine
De fès incurables douleurs.
*
C'en est fait
,
& le Ciel
acheve;
De-ces Maîtres fameux
* Vers imitez de Malherbe.
je vois un jeune Eleve*
Qui fixe de nos airs &c
l'éclat &le son:
Espritjuste, esprit vrai,
aue sa force admirable
!
Du Pinde & du Lycée a
fait le nourisson,
Et qui nereconnoît pour:,
beauté veritable '?
Que celle qui veut bien
avoüer la raison.
Muse, joüis dans luy du
comble de la gloire;
Ce mortel si content au*
temple de Memoire 11
* M. dela Mothe.
Avec pompe en ce jour
à nos yeux est conduit;
Unimmortel éclat le
suit,
Il obtient à son gré cet
honneur qu'il desire;
Ah ! qu'on ouvre ce tempIe,
& que chacun
admire
Ces Héros que l'esprit y
rassemble à nos yeux:
* * * entr'eux place sa
lyre
Plus brillante en ces lieux
où le mérite aspire,
Que celled'Arion, qui
brille au haut des
Cieux.
M***
?
Estimateur aimable
Du mérite de nos écrits,
Qui prendroit bien des
tiens le tour inimitable,
Seroit sûr d'emporter le
prix.
Par toy déja deux fois admis
dans le mystere
De tes ouvrages si brillans,
J'ai vu pour les beaux arts
ton goût hereditaire,
Un naturel aisé, les plus
rares talens.
J'ai vû que, ta muse facile
Sur le Pinde avec grace
affermissant tes pas,
Tu ferois sans peine Virgile,
Si tu n)étois pas né du rang
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Résumé : ODE NOUVELLE à Monsieur de M.
Le texte est une ode dédiée à un muse, probablement un poète ou un musicien, célébrant sa gloire et son talent. L'auteur exprime sa fierté et son inspiration en présence de ce muse, le comparant à des figures mythologiques et historiques renommées pour leur maîtrise des arts. Il mentionne divers poètes et musiciens antiques et modernes, tels que Homère, Virgile, Pindare, Sapho, Anacréon, Horace, et Malherbe, soulignant leurs contributions et leurs styles distincts. L'auteur décrit ensuite l'évolution des arts et la transition vers la poésie française, mettant en lumière l'influence de Malherbe. Il célèbre un jeune élève, probablement un poète contemporain, qui incarne la perfection des arts et la raison. Ce jeune poète est conduit au temple de la Mémoire, où il est honoré pour son mérite et son talent. Enfin, l'auteur adresse des éloges à un estimateur des beaux-arts, soulignant son goût héréditaire et ses talents rares, et exprime son admiration pour ses œuvres brillantes.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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5
p. 48
« Plusieurs personnes sont ravies d'avoir des Pieces fugitives anciennes [...] »
Début :
Plusieurs personnes sont ravies d'avoir des Pieces fugitives anciennes [...]
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Pièces fugitives
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texteReconnaissance textuelle : « Plusieurs personnes sont ravies d'avoir des Pieces fugitives anciennes [...] »
plusieurs personnes
sontraviesd'avoir des
Piecesfugitivesanciennes,
qui n'étant point
imprimées échapent à
beaucoup de recuëils;
quelques-uns ne voudraientdans
les Pieces
fugitives que des Pieces
nouvelles: pourcontenter
lesuns& lesautres je
donnerai de l'ancien &
du nouveau, car le nouveau
est trop rare pour
en donner un volume
tous les mois.
sontraviesd'avoir des
Piecesfugitivesanciennes,
qui n'étant point
imprimées échapent à
beaucoup de recuëils;
quelques-uns ne voudraientdans
les Pieces
fugitives que des Pieces
nouvelles: pourcontenter
lesuns& lesautres je
donnerai de l'ancien &
du nouveau, car le nouveau
est trop rare pour
en donner un volume
tous les mois.
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