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2251
p. 127-131
LETTRE de Florence. A Florence, ce 4. Octobre 1710.
Début :
Le premier de ce mois Mr le Comte de Gergi Lanquet, [...]
Mots clefs :
Comte de Gergy, Médicis, Florence
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texteReconnaissance textuelle : LETTRE de Florence. A Florence, ce 4. Octobre 1710.
LETTRE
de Florence.
A Florence ,ce 4. Octobre
1710.
Le premier de ce mois Mf
le Comte de Ger,) Lanquet,
Envoyé Extraordinaire de Sa
Adajefié Très- Chrestienne en
ceU: Cour, fit son Entrée PUblique
,(!ifut vers les 4. heures
à l'Audience du Grand Duc
qui le reçoit avec toutes les
marques d'estime acnés àson
caractere ~& à son mérité. Il
estoit parti l'après -midy d'une
maison de plaisance qu'il apriseà
deux mille de Florenc-e,e
se reiék au Palais du Marquis
Nicola Ridolfi
,
qu'il a
choisi pour sa demeure dans
cette Vilie.Issut receu à la
descentedesa chaise
, par ce
Marquis accompagnéepar une
partie deses parens,~& ensuite
conduit dans sonappartement,
où ilfut régalé d'une tres-belle
Musique,suivie de quantité.
de rafraichissements.
Mrle Comte de Gervymonta
ensuite dans son premier carosse
,
accompagné du Bailly
Lorencey
,
chargé par intérim
det affaires du Rey, çy Gentilhomme
de la Chambre ditPrince
François Marie. Ce premier
carosse passe pour un des plus
beaux qu'on aitvû depuis Ion!;
temps dans aucune Cour d'Italie.
Dans lesecond qui ne cedoit
presque en rien au premier
efloÚnt Mrs de Riancourt ~&
Maillet, le premier Consul à
Livouine; & lesecond, cydevant
Consul en Egipte. Les
troisième ~& quatrièmecarosses
estoientremplisd'OfficiersFrançois
~& EspAgnOL.\ ~& de ceux
dela Maison de cet Envoyé.
L'onpeutassurerquejamais
Ministren'a paru dans cette eour-avec plusd'éclat ~& de
magnificence que celui-ci.
Mrle Comte de Gergy qui
tJ1 Gentilhomme ordinaire de
la Chambre de Sa Afajejlé est
firty d'une ancienne famille
de Bourgogne3 dont le nom est
Langunt; ce qui est departiculier,
est qu'un de ces ancêtresnommé
Hubert Languet.
Ministre d'Auguste
,
Electeur
de Saxe, ayantestéenvoyépar
ce Prince dans plusieurs Cours
del'Europe, ~crprincipalement
en France pendant le Réégné de
la Reine Catherine de Medicis
; il eut en 1570. sa premiere
Audience de cette Princessè
,àpareiljour que celui-cy
l'a euë de Cosme de Medicis à
present Grand Duc.
Mr le Comte de Gergy Il
ejiéprécédemment envoyéen du
vepfis Cours d'Allemagne,
en dernier lieu vers Mr le
Duc de Mantouë.
de Florence.
A Florence ,ce 4. Octobre
1710.
Le premier de ce mois Mf
le Comte de Ger,) Lanquet,
Envoyé Extraordinaire de Sa
Adajefié Très- Chrestienne en
ceU: Cour, fit son Entrée PUblique
,(!ifut vers les 4. heures
à l'Audience du Grand Duc
qui le reçoit avec toutes les
marques d'estime acnés àson
caractere ~& à son mérité. Il
estoit parti l'après -midy d'une
maison de plaisance qu'il apriseà
deux mille de Florenc-e,e
se reiék au Palais du Marquis
Nicola Ridolfi
,
qu'il a
choisi pour sa demeure dans
cette Vilie.Issut receu à la
descentedesa chaise
, par ce
Marquis accompagnéepar une
partie deses parens,~& ensuite
conduit dans sonappartement,
où ilfut régalé d'une tres-belle
Musique,suivie de quantité.
de rafraichissements.
Mrle Comte de Gervymonta
ensuite dans son premier carosse
,
accompagné du Bailly
Lorencey
,
chargé par intérim
det affaires du Rey, çy Gentilhomme
de la Chambre ditPrince
François Marie. Ce premier
carosse passe pour un des plus
beaux qu'on aitvû depuis Ion!;
temps dans aucune Cour d'Italie.
Dans lesecond qui ne cedoit
presque en rien au premier
efloÚnt Mrs de Riancourt ~&
Maillet, le premier Consul à
Livouine; & lesecond, cydevant
Consul en Egipte. Les
troisième ~& quatrièmecarosses
estoientremplisd'OfficiersFrançois
~& EspAgnOL.\ ~& de ceux
dela Maison de cet Envoyé.
L'onpeutassurerquejamais
Ministren'a paru dans cette eour-avec plusd'éclat ~& de
magnificence que celui-ci.
Mrle Comte de Gergy qui
tJ1 Gentilhomme ordinaire de
la Chambre de Sa Afajejlé est
firty d'une ancienne famille
de Bourgogne3 dont le nom est
Langunt; ce qui est departiculier,
est qu'un de ces ancêtresnommé
Hubert Languet.
Ministre d'Auguste
,
Electeur
de Saxe, ayantestéenvoyépar
ce Prince dans plusieurs Cours
del'Europe, ~crprincipalement
en France pendant le Réégné de
la Reine Catherine de Medicis
; il eut en 1570. sa premiere
Audience de cette Princessè
,àpareiljour que celui-cy
l'a euë de Cosme de Medicis à
present Grand Duc.
Mr le Comte de Gergy Il
ejiéprécédemment envoyéen du
vepfis Cours d'Allemagne,
en dernier lieu vers Mr le
Duc de Mantouë.
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Résumé : LETTRE de Florence. A Florence, ce 4. Octobre 1710.
Le 4 octobre 1710, le Comte de Gergy, Envoyé Extraordinaire du roi de France, fit son entrée publique à l'audience du Grand Duc de Florence. Il fut accueilli avec estime et respect. Après avoir quitté une maison de plaisance, il se rendit au Palais du Marquis Nicola Ridolfi, sa résidence choisie. À son arrivée, il fut accueilli par le Marquis et ses proches, puis régalé de musique et de rafraîchissements. Le Comte de Gergy se déplaça ensuite dans un carrosse somptueux, accompagné du Bailly Lorencey et du Gentilhomme de la Chambre du Prince François Marie. D'autres carrosses transportaient des dignitaires français et espagnols, ainsi que des officiers de la maison de l'Envoyé. Le Comte de Gergy, Gentilhomme ordinaire de la Chambre du Roi, appartient à la famille Languet de Bourgogne. Un de ses ancêtres, Hubert Languet, fut ministre d'Auguste, Électeur de Saxe, et rencontra la Reine Catherine de Médicis en 1570, le même jour où le Comte de Gergy rencontra Cosme de Médicis. Le Comte avait précédemment été envoyé dans diverses cours d'Allemagne et auprès du Duc de Mantoue.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2252
p. 131-144
LIVRES NOUVEAUX.
Début :
Il paroist un Livre intitulé Histoire du Dauphiné, où se [...]
Mots clefs :
Jésus, Concile, Peuple de Dieu, Grands hommes, Ecclésiastique
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LIVRES NOUVEAUX.
LIVRES NOUVEAUX.
Il paroist un Livre intitulé
Histoire du Dauphiné, ouse
trouve l'Histoiredes
Dauphins,&plusieurs faits
Historiques; diverses particularitez
sur les usages
duDruphiné & sur les
familles,tirez des Originaux
, avec les Généalogies
des plusillustres Maisons de
ce Pays-là, & une Carte
Géographique;orné de figures.
Par Mr de Valbonnay
,
premier Presidenc dela
Chambre des Comptes'
de Grenoble.
1. Ce Livre estin folio,&se
vend à Paris, chez Imbertde
Bats, ruë S. Jacques, à limage
S. Benoilt ; le prix est de
15 livres relié en veau.
Il paroistaussi depuis peu
un Livre intitulé, Paragrrase
sur leLivre de l'Ecclesiastique,
par MonsieurMénard Prieur
d'Aubort.
Pour donner quelque idée
de ce Livre
,
je vais ra pporter
icy quelques endroits de
la Préfacé.
L'Ecclesiastique a esté déclaré
Livre canonique del'EcritureSainte.
Le troisiéme
Concile de Carthage, dans
le Canon 41. le decret d'Eugene
IV. dans l'instruction
donnée aux Arméniens à
Florence aussi toit aprés; le
le Concile où se fit J'union
des Grecs
, reçu de toute
l'Eglise unanimement; le
Concile de Trente dans la
quatrième Session
, en onc
fait par leur décision un Article
de Foy, &c. 1
On ne doute point maintenant
que Jesus
,
fils de
Sirach, n'en foit l'Auteur,&
que ce ne foit celuy qui
estoie petit fils ouarrière
petit fils de Jesus ou de Josue
souverainPontifedesJuifs,j quirevint delacaptivitédeI
Babylone avec Zorobabel. 1
Quelques uns ont voulu
¡]ire que ce Jesus estoit un
des septante- deux Interpretés
que Ptolomée philadelphe
Roy d'Egypte fit venir
de Jerusalem à Alexandrie
pour traduire en Grec la
Bible Hebraïque) & en faire
un des plus beaux ornemens
de cette fameuse Bibliote-
,que, qui félon Aulugelle
estoie composée de sept
cents mille Volumes ; du
moins il est feur qu'il vivoic
en ce temps là.) & que son
nom se trouve parmi ceux
de cesillustres Traducteurs,
Quoi qu'il en loïc il composa
ce Livre en Hébreu,
-
qui estoitsa langue naturelle.
S. Jerôme assure,dans
laPréface du Livre des Proverbes
de Salomon, qu'il en
a veu un exemplaire; mais
cet exemplairene se trouve
plus, & nous l'avons seulement
en grec& en latin,&c.
Quoi que le stile de ce Livre
loit dur, les sujetsqui
y font traitez
,
font d'une
utilité merveilleuse ; cest
une Morale complette; on
y apprend tous les principes
de la veritablesagesse,
tous les devoirs de la Religion
j & tous ceux de la
vie civile; tout ce qu'on
doit à Dieu; tout çe qu'on
doit à son prochain; tout
ce qu'on se doit à foy même.
La pratique de toutes les
vertus depuis les plus grandes
jusqu'aux plus petites,
depuis celles qui nous portent
à Dieu & qui contribuent
à nofirc salut, jusqu'à
celles qui ne font que
purement politiques ou
ceconomiqucs.
- On y voit par tout des
i Sentences qui renferment.
en peu de mots tour ce qu'il
y a de plus essentiel dans la
Doctrine des moeurs ; des
exhortations qui pressent le
LeaeurJ qui le touchent &
qui le persuadent;des exemples
qui l'animent, ou qui
le confondent
,
& de ces
vrais éloges qui font les récompcnfcs
de la vertu ,
&
qui le persuadent. &c.
Comme cet Auteur ne
se contente pas de donner
les preceptes de sagesse à
1 ceux qu'it instruit
,
& qu'il
veut encore leur fournir des
exemples pour leur faire fuivre
par une sainte émulation
les règles qu'il leur prefcrir;
il en tired'excellens de l'Ecriture
sainteil leur propose
les plus grands hommes du
Peuple de Dieu pour modèles
,
& en lesleur proposant
il en sait le Panegyrique avec
tant d'éloqence, que jamais
ces Patriarches & ces
Prophetes si renommez dans
l'ancienne Loy, ne furent
louez plus magnifiquement-,
ni plus véritablementqu'ils
le sont icy. Ce sont des
Porrraits en grand, mais ce
sonc des Portraits fidcles ;
leurs vertus y sont mises
dans tout leur jour;
leur Religion y en:rcprcsensée
avec tour l'éclat de
leur zele; leur courage avec
tout la fermetéde leur coeur;
leur magnificence avec tout
ce quelle avoit de plus pompeux
& de plus riche; & leur
qualitcz héroïques avec toutes
les circonstances qui peuvent
relever la beauté de
leurs grandes avions. Il y
ramene ces fameux conducteurs
du Peuple de Dieu,
ces illustres deffenseurs d'ïsraël
, ces grands Sacrificateurs
du Seigneur. Ilyfait
- voitles grâces que ces grands
Hommes&ceserandsSaints
ontrcceus du Ciel. &c.
Voicy quelques unes des
Maximes dont cc Livre est
rempli.
Le caractère de la vraie
charité c'est d'cfûe vive &,,
prevenante; mais quoi
qu'elle doiveestre prompte
ellene doit pas êtreaveuglée;
il ne faut pas qu'elle se condusse
seulement par les lumières
de la foy ; mais encore
par celles de la rai son; il
faut qu'elle pese, qu'elle
consulte
,
qu'elle examine
ordinairement ce qu'ellefait,
de peur de favoriser le crime
au préjudice de l'innocence.
Le faux ami est plus vif
que *le verita ble
, car l'intcrest
qu'il a de tromper l'anime
plus que la simpleai-nitié
n'anime ordinairemenr.
Humiliez-vous, mais ne
ne vousavilissez pas; l'humilité
prudente & moderée
, nous éleve en nous
abaissantjmais celui qui s'abaisseplus
bas qu'il ne doit,
s'attire du mépris & le mérité.
Ne cachez point par
cet excèsd'humilité les talens
que vous avez receus ;
quand on peut estre urileaux
autres, il ne faut pas par
paresse se persuader qu'on
n'estbonàrien.
Si quelque grand Seigneurvousconvie
à sa table
, ne soyez nitrop libre.,
ni trop retenu; trop de liberté
marque peu de refpeét,
mais trop de retenue
marque peude confiance. Un
juste milieu vous fera aimer
des Grands; c'est à dire de
ceux qui ont l'ame grande
& le don du discernement.
Le mensonge est le premier
de tous les desordres
& le plus grand de tous les
maux,puisqu'il est opposé
directement a la venté) qui
eu le souverain bien.
Celui quiments'anéantir
,,.- carrien ne subsiste que par la
verité; & qui détruir la vérité
, se détruit soi-même
puisque l'homme n'existe y en
Dieu qu'autant qu'il est
vray ;c'està-dire qu'autant
qu'il aime laverité.
>
Ce Livre est in OCIAVO, 3C
se vend a Paris, chez Daniel
Jollet, au bout du Pont S.
Michel, du costé du Marché
neuf
, au Livre Royal
le prix estde 3. liv. 10. foisy
I.c:liécn veau.
Il paroist un Livre intitulé
Histoire du Dauphiné, ouse
trouve l'Histoiredes
Dauphins,&plusieurs faits
Historiques; diverses particularitez
sur les usages
duDruphiné & sur les
familles,tirez des Originaux
, avec les Généalogies
des plusillustres Maisons de
ce Pays-là, & une Carte
Géographique;orné de figures.
Par Mr de Valbonnay
,
premier Presidenc dela
Chambre des Comptes'
de Grenoble.
1. Ce Livre estin folio,&se
vend à Paris, chez Imbertde
Bats, ruë S. Jacques, à limage
S. Benoilt ; le prix est de
15 livres relié en veau.
Il paroistaussi depuis peu
un Livre intitulé, Paragrrase
sur leLivre de l'Ecclesiastique,
par MonsieurMénard Prieur
d'Aubort.
Pour donner quelque idée
de ce Livre
,
je vais ra pporter
icy quelques endroits de
la Préfacé.
L'Ecclesiastique a esté déclaré
Livre canonique del'EcritureSainte.
Le troisiéme
Concile de Carthage, dans
le Canon 41. le decret d'Eugene
IV. dans l'instruction
donnée aux Arméniens à
Florence aussi toit aprés; le
le Concile où se fit J'union
des Grecs
, reçu de toute
l'Eglise unanimement; le
Concile de Trente dans la
quatrième Session
, en onc
fait par leur décision un Article
de Foy, &c. 1
On ne doute point maintenant
que Jesus
,
fils de
Sirach, n'en foit l'Auteur,&
que ce ne foit celuy qui
estoie petit fils ouarrière
petit fils de Jesus ou de Josue
souverainPontifedesJuifs,j quirevint delacaptivitédeI
Babylone avec Zorobabel. 1
Quelques uns ont voulu
¡]ire que ce Jesus estoit un
des septante- deux Interpretés
que Ptolomée philadelphe
Roy d'Egypte fit venir
de Jerusalem à Alexandrie
pour traduire en Grec la
Bible Hebraïque) & en faire
un des plus beaux ornemens
de cette fameuse Bibliote-
,que, qui félon Aulugelle
estoie composée de sept
cents mille Volumes ; du
moins il est feur qu'il vivoic
en ce temps là.) & que son
nom se trouve parmi ceux
de cesillustres Traducteurs,
Quoi qu'il en loïc il composa
ce Livre en Hébreu,
-
qui estoitsa langue naturelle.
S. Jerôme assure,dans
laPréface du Livre des Proverbes
de Salomon, qu'il en
a veu un exemplaire; mais
cet exemplairene se trouve
plus, & nous l'avons seulement
en grec& en latin,&c.
Quoi que le stile de ce Livre
loit dur, les sujetsqui
y font traitez
,
font d'une
utilité merveilleuse ; cest
une Morale complette; on
y apprend tous les principes
de la veritablesagesse,
tous les devoirs de la Religion
j & tous ceux de la
vie civile; tout ce qu'on
doit à Dieu; tout çe qu'on
doit à son prochain; tout
ce qu'on se doit à foy même.
La pratique de toutes les
vertus depuis les plus grandes
jusqu'aux plus petites,
depuis celles qui nous portent
à Dieu & qui contribuent
à nofirc salut, jusqu'à
celles qui ne font que
purement politiques ou
ceconomiqucs.
- On y voit par tout des
i Sentences qui renferment.
en peu de mots tour ce qu'il
y a de plus essentiel dans la
Doctrine des moeurs ; des
exhortations qui pressent le
LeaeurJ qui le touchent &
qui le persuadent;des exemples
qui l'animent, ou qui
le confondent
,
& de ces
vrais éloges qui font les récompcnfcs
de la vertu ,
&
qui le persuadent. &c.
Comme cet Auteur ne
se contente pas de donner
les preceptes de sagesse à
1 ceux qu'it instruit
,
& qu'il
veut encore leur fournir des
exemples pour leur faire fuivre
par une sainte émulation
les règles qu'il leur prefcrir;
il en tired'excellens de l'Ecriture
sainteil leur propose
les plus grands hommes du
Peuple de Dieu pour modèles
,
& en lesleur proposant
il en sait le Panegyrique avec
tant d'éloqence, que jamais
ces Patriarches & ces
Prophetes si renommez dans
l'ancienne Loy, ne furent
louez plus magnifiquement-,
ni plus véritablementqu'ils
le sont icy. Ce sont des
Porrraits en grand, mais ce
sonc des Portraits fidcles ;
leurs vertus y sont mises
dans tout leur jour;
leur Religion y en:rcprcsensée
avec tour l'éclat de
leur zele; leur courage avec
tout la fermetéde leur coeur;
leur magnificence avec tout
ce quelle avoit de plus pompeux
& de plus riche; & leur
qualitcz héroïques avec toutes
les circonstances qui peuvent
relever la beauté de
leurs grandes avions. Il y
ramene ces fameux conducteurs
du Peuple de Dieu,
ces illustres deffenseurs d'ïsraël
, ces grands Sacrificateurs
du Seigneur. Ilyfait
- voitles grâces que ces grands
Hommes&ceserandsSaints
ontrcceus du Ciel. &c.
Voicy quelques unes des
Maximes dont cc Livre est
rempli.
Le caractère de la vraie
charité c'est d'cfûe vive &,,
prevenante; mais quoi
qu'elle doiveestre prompte
ellene doit pas êtreaveuglée;
il ne faut pas qu'elle se condusse
seulement par les lumières
de la foy ; mais encore
par celles de la rai son; il
faut qu'elle pese, qu'elle
consulte
,
qu'elle examine
ordinairement ce qu'ellefait,
de peur de favoriser le crime
au préjudice de l'innocence.
Le faux ami est plus vif
que *le verita ble
, car l'intcrest
qu'il a de tromper l'anime
plus que la simpleai-nitié
n'anime ordinairemenr.
Humiliez-vous, mais ne
ne vousavilissez pas; l'humilité
prudente & moderée
, nous éleve en nous
abaissantjmais celui qui s'abaisseplus
bas qu'il ne doit,
s'attire du mépris & le mérité.
Ne cachez point par
cet excèsd'humilité les talens
que vous avez receus ;
quand on peut estre urileaux
autres, il ne faut pas par
paresse se persuader qu'on
n'estbonàrien.
Si quelque grand Seigneurvousconvie
à sa table
, ne soyez nitrop libre.,
ni trop retenu; trop de liberté
marque peu de refpeét,
mais trop de retenue
marque peude confiance. Un
juste milieu vous fera aimer
des Grands; c'est à dire de
ceux qui ont l'ame grande
& le don du discernement.
Le mensonge est le premier
de tous les desordres
& le plus grand de tous les
maux,puisqu'il est opposé
directement a la venté) qui
eu le souverain bien.
Celui quiments'anéantir
,,.- carrien ne subsiste que par la
verité; & qui détruir la vérité
, se détruit soi-même
puisque l'homme n'existe y en
Dieu qu'autant qu'il est
vray ;c'està-dire qu'autant
qu'il aime laverité.
>
Ce Livre est in OCIAVO, 3C
se vend a Paris, chez Daniel
Jollet, au bout du Pont S.
Michel, du costé du Marché
neuf
, au Livre Royal
le prix estde 3. liv. 10. foisy
I.c:liécn veau.
Fermer
Résumé : LIVRES NOUVEAUX.
Le texte présente deux ouvrages récents. Le premier, 'Histoire du Dauphiné', est rédigé par Monsieur de Valbonnay, premier président de la Chambre des Comptes de Grenoble. Cet ouvrage couvre l'histoire des dauphins, divers faits historiques, les particularités des usages du Dauphiné, ainsi que les généalogies des familles illustres de cette région. Il inclut également une carte géographique. Le livre est en format folio et se vend à Paris chez Imbert de Bats, rue Saint-Jacques, à l'image Saint-Benoît, au prix de 15 livres relié en veau. Le second ouvrage est une 'Paraphrase sur le Livre de l'Ecclésiastique' par Monsieur Ménard, prieur d'Aubort. Ce livre, en format octavo, se vend à Paris chez Daniel Jollet, au bout du Pont Saint-Michel, au prix de 3 livres 10 sols relié en veau. L'Ecclésiastique est reconnu comme un livre canonique de l'Écriture Sainte, attribué à Jésus, fils de Sirach, petit-fils ou arrière-petit-fils de Jésus ou Josué, souverain pontife des Juifs. Le texte mentionne la traduction de la Bible hébraïque en grec par Ptolémée Philadelphe et indique que l'ouvrage est écrit en hébreu, bien que des exemplaires en grec et en latin existent. Le style du livre est dur, mais son contenu est d'une utilité morale complète. Il couvre les principes de la vraie sagesse, les devoirs religieux et civils, et la pratique des vertus. L'ouvrage contient des sentences, des exhortations, des exemples et des éloges qui encouragent la vertu. L'auteur utilise des exemples tirés de l'Écriture Sainte pour illustrer ses préceptes, louant les patriarches et prophètes avec éloquence. Le livre est rempli de maximes sur la charité, l'amitié, l'humilité, le comportement en société et la vérité.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2253
p. 145-202
PROCEZ D'UNE PETITE FILLE reclamée par deux meres.
Début :
Ce Procez se poursuit presentement à Lyon ; mais je prendray [...]
Mots clefs :
Femme, Joie, Mari, Mariage, Grossesse, Amour, Aventure, Bon bourgeois, Grimaces, Procès, Lyon
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : PROCEZ D'UNE PETITE FILLE reclamée par deux meres.
PROCEZ
D'UNE PETITE FILLE
reclamée par deuxmeres.
Ce Procez sepoursuit
presentement à
Lyon ; mais je prendray
l'histoire de plus
loin, car on vient de
m'envoyer des Mémoires
secrets sur l'origine
de cette Avanture.
Ce sont les amours
d'un jeune Lyonnois
& d'une jeune Lyon.,-
noise. Je tairay le nom
de ces deux Amants;
l'histoire est pourtant
publique. Tout Lyon
les connoist
, toute la
Ville les nomme;je ne
les nommeray point ,
je veux estre plus difcret
qu'uneVille entiere.
Leurs noms de
1 galanterie
-
seront , si
vous voulez, Cleonte
& Angelique; & sans
rien changer au fond
de l'Avanture
,
je déguiseray
feulement les
noms, & les qualitez
des principauxActeurs.
Angelique & Cleonte
se rencontrerent par
hazard dans uneAssemblée.
Angelique fille
sage & modeste regarda
tant Cleonte dés la
premiere fois ,-que dés
la seconde ellen'osoit
plus le regarder; mais
C leonte moinstimide
fixasi tendrement ses
yeux sur elle qu'il en
devint passionnement
amoureux.
,-. SiAngeliqueestbrune
ou blonde,si Cleonte
a beaucoup d'esprit
: ous'ilenapeu je n'en
sçay rien. On ne m'a
pas fait le détail de
leurs perfections; mais
j'ay sçuqu'ilss'entr'aimerent
comme s'ils
eussentesté parfaits.
Cleonte trouva un
jour l'occasion de parleren
particulier à Angélique;
d'abord'illuy
fitune déclaration d'amour
à la françoise, &
sans s'amuserà luy apprendre
qu'il l'aimoit,
il commença par luy
jurer qu'il l'aimeroit
toute savie; mais Angelique
le conjura de
ne la point aimer,parce
que des raisons defamille
l'empescheroient
de pouvoir jamais estre
àluy.
Que je fuis malheureux
! s'écria Cleonte,
un Pere avare que j'ay
m'empeschera aussi
d'estre à vous. Ils se
conterent l'un à autre
toutes les raisons de samille
qui s'oppoloienç
à leurunion, & là dessus
ils resolurenttresprudemment
de ne se
plus voir. Angélique
s'en alloit, mais par un
excez de prudence elle
revint sur ses pas pour
défendre à Cleonte de
penjferjamais à elle,,
Ouy ,dit-elle
, pour
vostre repos je vous defends
de maimer. Que
vous estes cruelle! s'é.
cria Cleonte, de soup-.
çonner feulement que
je puisse vous obéir !
ah ! me défendre de
vous aimer c'est me
prouver que vous ne
m'aimez P"ueres.Enfui.
te il se plaignit de [on
malheur en des termes
si tendres, si passionnez
qu'Angelique en soupira,
& luy dit en
voulant fuir
,
he bien
Cleonte aimez moy
donc; mais jevous deffends
de me voir jamais.
Cleonte l'arreste,
se jette à ses genoux, se
desespere;vousaimer
sans vous voir , vous
voulez donc que je
meure. Helas! luy répond-
elle, (croyant
déja le voir mourant)
helas voyez-moy donc;
mais ne me parlez plus
de vostreamour.Autre
dcfefpoir : autres menaces
de mourir.He
bien (dit Angelique
toute troublée ) vous
me parlerez donc; mais
que personne n'en sçacherien
;car si j'y con*
sens,c'est dans fefpe*
rance qu'il arrivera
quelque changement
dans nos affaires.Il en
arrivera sans doute, reprit
Cleonte ; mon amour
m'enassure.~urf
Ils se quitterent dans
l'esperance de pouvoir
obtenir par leurs soins leconsentement de
leurs parents, &C se virent
plusieurs fois pour
se rendre compte des
facilitez qu'ils se fia-,
toient d'avoir trouvées.
Cependant les
obstacles estoient tousjours
lesmesmes; ilsne
diminuoient qu'à leurs
yeux; mais ils se 1es
diminuoient l'unà l'autreàmesure
que Ie.de-!
sir. de les surmonter
augmentent dans tous
les deux. En un mot
leur amour les aveugla
si fort qu'en peu de
jourstoutesles difficultez
di sparurent. Ils se
persuaderent fermement
que rien ne pouvoit
plus s'opposer à
leur Mariage, & qu'ils
n'avoientcontreeux
qu'un peu de temps à»
attendre. Ils remirent
donc lesformalitezà
ce temps- là;mais dés ce
mesme jour la foy de
Mariage fut donnéereciproquement.
UnAnneau
fut mis au doigt
de l'Epouse, & tous
deux convaincus que
lafoy mutuelle& l'anneau
nuptial suffisoient,
tous deux enfin
dans l'aveuglement &
dans la bonne foy s'imaginerent
estrsassez
mariez pour pouvoir
s'assurer qu'ilsl'estoient..
Le Pere de Cieonte
estoit pour lorsà Paris.
SonconsentementcC*
toit necessaire, & nos
Epouxestoient convenus
que c'estoit par la,
qu'il falloitcommencer.
AinsiCieonteresolut
de partir au plustost.
Les adieux furent:
plus tendres que tristes,
parce que Cleorite
estoit seur, disoit-il,
de rapporter le con fen^
tement de son pere. Il
ne quittoit Angélique
que pour aller saffurer
le bonheur de passer avec
elle le reste de la
vie. Il part enfin, 84
laisse Angelique fort
triste de son dépare,
mais tres - persuadée
que le mariage se confirmeroit
à ion retour.
Quelques semaines
secoulerent: Angéliqueentrela
tristesse &
l'esperance n'estoit pas
tant à plaindre qu'elle
le fut dans lafuite. Les
reflexions commencèrentà
la troubler:elle
envisage sa faute, elle
en a honte; maiselle
se flate quecette honte
seratousjours Ignoree, ,
ne sedoutant point jusques-
là
ques-là quelle portoit
dans son sein une preuve
qu'on ne peut tenir
cachée qu'env iron huit
ou neuf mois. Elle ne
connoissoitencore quune
partie du mal qu'-
elleaveit fait: ainsielle
n'en estoit qu'à demi
repentante. Ses regrets
estoient moderez par
un souvenir agréable ;
les regrets sinceres ne
luy vinrentqu'avec les
maux de coeur. ;
Imaginez-vous ses
allarmes & sa douleur;
joignez à cela l'absence
de san Amant : elle
n'en recevoit aucunes
nouvelles; elle se crut
oubliée, trahie, abandonnée.
A quis'en
plaindre? à qui se con- «
sier dans une situation
si cruelle?elle ne trouve
de sou lagement que
dans ses larmes. Laifsons-
la pleurer à loisir
pendantque nous parlerons
des autres personnes
qui ont part à
cette avanture.
Une femme debien,
avoit épousédepuis
quelques années un
bon Bourgeois fortcurieux
d'avoir lignée
,
& fort mal intentionné
pour ses heritiers
collateraux. Cette femme
que je nommeray
Donmene ,va fraire icy
un personnage tout Opt
posé à celuy d'Angelique,
Dorimene avoit le
malheur d'estre sterile,
& c'est ce qui la de[c!:
peroit, car cette sterilité
la faisoit presque,
haïr de son Mary. Le
bon. Bourgeois qui se
preparoit pour lors à
faire un long voyage,
estoit au desespoir de
partir sans sestre assuré
un ,
héritier. Un soir
qu'il rentroit chez luy
triste & rêveur, sa sens"
me qui avoit médité
tout le jour la maniéré
dont ellele recevroit,
attend le momentqu'il
rentre dans sachambre,
court, à luy comme
une femme transportée
de joye
y
se jette à son
col encriant d'unevoix
entrecoupée
,
bonne
nouvelle mon cherMary
! bonne nouve lle !
j'ay tant de joye que je
ne puis parler. Quelle
joye?dit le Mary,de
quoy s'agit-il?Elle, au
lieu de repondre
, recule
quelques pas comme
une femme qui
chancelle, & se laiflc
tomber sur un fauteüil
, en feignant de sévanouir.
Le bon homme
allarmé s'empresse à la
fairerevei-iirellerevient
un peu, le regain
de tendrement, & luy
dit d'une voix soible
ah mon cher maryî
voicy la troisiéme fois
que je m'évanouisdepuis
ce matin
,
& ce
font ces cvanoiiilïcments
qui j-ont ma
joye. Elle recommence
à lembrasser:nouvelle
joye; nouveaux transports.
Estes-vousfolle?
dit leMary Je vous le
repete répliquala femme
, ce sont ces éva- nouiflèments,& ces
maux decoeurqui me
charment, car ils confirment
les doutes que
j'aydepuis quelque
temps. Oïïy mon cher
Mary,jecroisqu'enfin
je suis en estat de vous
donner un gcag9e v0ivant de ma tendresseconjugale.
Ah Ciel! s'écrie
le
le bon Bourgeois3quoy
vous feriez enceinte ?
-cfc-ilpossible?Ellejure
qu'ellele croie. Il
-cmbra& à on tour cetle
qu'ilcroit fécondé;
il est plus charmé qu'-
elle ne seignait de l'estre.
Ce n'e st plus entr'eux
que"mnfports,
que larmes de joye
feintes & veritables.
En un mot depuis ce
moment jusqu'à son
dépare elle joua cette
alternative de joye Se
d'évanoüissement. Et
il partit convaincu qu'-
il trouveroit à Ion retour
Je fils aisné de plusieurs
autresqu'elle luy
promit en iuy disant
adieu.
Dés que leMary fut
parti, Dorimene ne
s'occupa plus que du
foin de paroistre grosse
aux yeux de ses voisiÎIGS
)
& de terminer
cette grossesse comme
si elle eust esté veritable.
Pourcela-ilfalloit
un Enfant d'emprunt;
il falloit confier son
dessein à quelqu'un qui
pust l'aider. Elle fut
trouve£r uneJSage-fem- me qui avoit été autrefois
sa Servante, femme
habile, inventive,
une intriguante enfin,
qui s'appelloit Nerine.
Aprésavoir promis
- une grosse recompense
à cette Nerine
,
Dorimene
luy dit en deux
mots que son dessein
estoit dedonner un fils
à son Mary.
Nerine pleine de ze- lecommenceà luy faire
l'éloge du plus dis-
* cret de tous les jeunes
Lyonnois qu'elle connoissoit.
Dorimenel'interrompt
avec coleré.
Estes-vous folle? ne
po. ,,>
me., connoissez * pas?Jevous - vous pas? Je vous ccoonnnnooiiss
de reste, dit Nerine ;
mais pour faire plaisir à
son Mary,une honneste
femme ne pourroitelle
pas Taisezvous
Nerine. Mais
comment faire donc
Madame ? Comment
faire? reprit Dorimen-
e, je vais vous expliquer
mon dessein,
Dorimene & Nerine
eurent ensemble une
conversation fort
longue. Pour conclure
en deux mots ,
qu'il
fcilloit chercher dansla
Villequelque femme
ou fillequi craignift autant
de paroistreMere
que Dorimene souhaitoit
de lcHre,afin qu'-
elle voulust bien luy
cederson droit de male
ternité.
rendant que nostre
intriguante va cher- ,
cher cet enfant de hazard
chez les plus jolies
personnes de la
Ville,quoyquecela se
trouve aussi chez les
plus laides, Dorimene
commence à joüer toutes
les affectations &
les grimaces d'une premiere
grossesse. Propose-
t-on à Dorimene
une Promenade , elle
l'accepteroit, dit-elle ;
mais la difficulté c'est
la voiture. Le Carosse
la blesserois ; la Chaise
à Porteurs luy souleve
lecoeur; elleapeuren
Batteau ; à pied on fait
des faux pas, le plus
leurest de rester chez
elle; mais elle craint
d'y donner à joüer. Les
grimaces & les contorfions
des Joüeurs luy
sont horreur;elle ne
veut voir que des femmes
gracieuses &C de
beaux hommes. Point
de Spectacles, surtout
I ni Comed ies niOperai,
elle accoucheroit d'un
Neptune ou d'un Arlel.
quin. Elle se reduit
donc au plaisir de la
bonne chere ; elle s'y
dédommagé en se jettant
sur les plus friands
morceaux. Elle les arrache
à ses voisins de
Table: tout permis,
dit-elle,c'est une envie
de femme grosse ; elle
veut mangerde tout ce
qu'elle voit, & dire
tout ce qui luy vient
en pensée,jusqu'à des
médisances, de crainte
que son Enfantn'en
foit marqué.
Parmy toutes ces
feintes, elle n'oublie
pas la principale; il
sautfigurerpar laceinture.
Elle applique
fous un large Corcet
un Coussinet de satinbien
matclasséferriblable
à ceux dont les femmes
maigresse font des
hanches majestueuses.
Dorimene s'en garnit,
& prend foin d'augmenterdemoisenmois
cette grossesse de cotton.
En un mot ,
elle
joüe son rolle si naturellement
que les plus
sins y sont trompez.,
Retournons à la pauvre
Angélique qu_i- prend a*utant de peine,<,
àcacher les défauts de
1 la taille, que celle-cy.
etnipreendnpounr gaester.la
Angélique estoit ro.
peu prés sur son septicme
mois lorsqu'elle sucj
contrainte par une mere
imperieuses qu'elle^
avoit dalleravecelle,
misiter une voisine,&
cette voisine effoit
stement Dorimene.
Cette Mere dd''AAnnggecil'il--
que estoit scrupuleuse
sur Je cérémonial des
visites. Elle '- en devoit
,
une à Dorimene;elle
veut absolument que
[1. fille l'accompagne
dans ce devoir indis-
I pensable. Angelique obéït,&
les voilà chez
I Dorimeneoù plusieurs
autres voisines scitoientassemblées.
;:;.
Angelique souffre 8c
gémit de se voir emprisonnée
dans un habit
serieux ; son corps
la ferre cruellement
quoyqu'il foit lassé
.bien lasche.Ellesetient
droite & se guinde en
hauteur pour tenir
gmoines deuplaceren.lar- Dorimene au coiw
traire estale la grossesse
avec ostentation, bien
à son aise, sans ceinture,
sa Robbe ouverte
à deux battans , appuyant
nonchalemment
ses deux bras
croisez sur l'honorable
fardeau dont chacun
la selicite. Quel crevercoeur
pour Angelique!
quel contraste ! Helas!
dit-elleenellemesme,
que cette femme effc
.t.Jcureu!e de pouvoir
ainsi fairegloire de ce
qui fera ma honte
,
si
l'on s'en apperçoit.
La Sage-femme eCtoit
pour lors dans la
chambre de Dorimene
qui affeotoit de la tenir
prés d'elle depeurd'accident.
Dés qu'Angeliqueavoit
paru cette
rusée avoit remarque
sa taille renforcée &
contrainte
,
sa démarche
che pesante&embarxaffée;
il n'en falloitpas
davantage pour donner
des soupçons à une
connoisseuse. Elle observe
de plus unvisage
affligé & maigri dont
les traitss'a longent. -
Angélique s'apperçoit
qu'on l'examine;elle
est troublée
,
il n'enfaut
pas davantage
pour mettre Nerineau
fait. Cette intriguante
s'approche de Dorimene,
& luydit à l'oreille
: voilà une fille qui
a bien la mine d'avoir
de trop de ce qui
vous manque.
Angeliqua la voyant
parler bas ne douta
plus du jugement
qu'on faisoit d'elle, 8c
pour surcroist de malheur
quelqu'un s'avisa
de dire à Dorimene
qu'elle cfkoit en de boa*
nes mains davoir Nerine
pour Sage-femme.
Au mot de Sage - femme
Angelique paslit
comme un Criminel
qui voit son Juge. La
Mere crut quelle se
trouvoit mal. Nerine
officieuse courut la secourir
par avance, &
c'est ce qui acheva de
lu troubler. Dés que la
Sage-femme a mis la
main sur elle se croit à
terme; lapeurlasaisit;
- elle tombe en foiblesse.
Onla porte sur un lit}-
dans une chambre voisineoù
fous prétexte de
la laisser rcpofcr
,
sa
Mere& lesautres femmes
qui avoientaidé à
la faire revenir de sa
foiblesse, la laisserent
feuleavec Nerine.
Ce fut là le premici:
moment de bonheur
pour Angéliquedepuis
le départde sonAmant,
car Nerine, aprés toutes
les façons que vous
pouvez vous imaginer,
luy fit tout avoüer,
devint sa Confidente ,
& luy promit de la ri.
rer d'affaire sans que sa
Mere mesme puft s'en
appercevoir. En effet,
depuis ce jour-là Ntri,
ne & Angélique prirent
secretement des
mesures.Angélique avoit
une Tante qu'elle
aimoitfort;elle resolut
de luy confier son secret.
Cette Tante avoit
une Maison de Campagne
fort prés de la
Ville. Àinsï quand Nerine
jugea qu'il estoit
temps, la Tante obtint
de la Mere que sa filfe"
iroit passer quelques
jours avec elle à la campagne.
-
Ce fut là qu'Angelique,
parle lecours de
Nerine, se debarassa de
ce qui pouvoit nuire a
sa réputation. Elle retourna
bientost aprés à
la Ville où elle parut
plusbelle, plus fraische,
& plus fille que
jamais.
--
Voicy où comment
cele sujet du Procez.
LaTante& laNièce,
à la sollicitation de Ne- Il-le, conv inrent qu-):-
elle se chargeroit de
l'Enfant qu'elle pro-
~,
mitparunBilletdereprefencerroutes
les fois
que l'amour maternel
d'Angelique la presseroit
de voir en secret
cette petite fille, car
c'eneftoitune, 6L qui
ressembloit parfaitement
à saMere.
Nerine part avec la
petite fille, & court
d'abord chez Dorimene
nequi n'attendoit que
l'heure d'accoucher de
l'Enfant d'Angelique.
Elle s'estoit mise depuis
quelques jours au
lit, oùplusieurs voisiries
la venoient voir.
Les témoins luy efc
toient necessaires afin
qu'on ne pust dans la
fuite luy chicaner la
proprieté de l'Enfant
qui alloit paroistre. Il
falloit donc que ces
voilines vissent & ne
vissent pas; c'e st ce qui
l'embarassoit; car elles
estoient trop curieuses
& trop empressées à la
secourir. Ilestoitdifficile
d'éluder leurs curiositez
ind iscretes.
D'un autre côté Nerineestoitarrivée
avec
l'Enfant parune petite
ruë destournée oùdonnoit
un Jardin de la
maison.Ellegagnapar
un degré dérobe une
Garderobeoù ellelaissa
l'Enfant. Cette Garderobe
donnoit dans la
ruelle du lit de Dorimene
; Nerine entra
seule dans la chambre a donnalesignal.Ausc?
si-tost Dorimene pria
lesvoisines delalaisser
reposer.Elless'éloignèrenttoutesjusqu'à
l'autre
bout de la chambre
,
& bien ditDorimene
impatiente, a
-
quoy en sommes nous.
Tout va bien répond
tout bas Nerine;nous
avons tiré d'affaire nostre
pauvre fille enceinte,
& je vais vous faire
acoucher de l'Enfant
de cette fille-là.
Pendant qu'elles parloient
bas de la maniere
dont elles alloient
joüerdes gobelets l'Enfant
quis'ennuyoitseul
dans la Garderobese
mità crier comme un
Enfant déjà né; lesvoisines
entendirent ces
cris, prématurez
,
6c
tout estoit perdu si Dorimene
n'eu a eu la prefence
d'esprit de couvrir
les cris de l'Enfant
par les siens.Nerine
crioitaussi
, courage,
Madame, courage, &
cela fit un chorus pareil
à celuy que firent
jadis les Corybantespour
cacher àSaturne
les cris du jeuneJupi- ter.
Dans ce moment
Nerine escamota siadroitement
l'Enfant,
que l'ayant glissé sur le
bord du lit, elle l'en
tira comme s'ilfustvenu
de plus loin,& le fit
voir à ces connoisseuses
qui s'estoient avancées.
Elles admirerent sa
beauté, le trouvant
pourtant un peu trop
fort pour sonâge. Nerine
leur figne que la
malade avoit un grand
mal de teste.Elles sortirent
doucement sur
la pointe du pied en
attendant le Baptesme
qui se fit le lendemain
soletnnel lement.
Voila un Enfant
bienvrayemblablement
establidans lafamille
deDorimene.Il y
fut élevépendantquel:
que temps sans qu'Angelique
sceutque c'efroit
le sien. On ne m'a
point dit comment eJ-*
Je en fut in struite;mais
faites attention icy à
ia circonstance la plus
eftonnante de toute
l'histoire. Vous avez
veu la timide Angelique
cacher en tremblant
les fuites de son
mariagesecret, &C on
la voit à present reclamer
publiquement le
témoin de sa faute. Ellenecraint
plus de publier
sa honte: cechangement
neparoist pas
vraysemblable ; c'est
cependant un fait public
, dC qui, comme
j'ay dit, fait à present à
Lion lesujet d'un
grandProcez. L'Avocat
dit que l'amour, matemelseul
la déterminéeàfaireuntel
éclat;
maiselle a eu des raisons
particulières que
je ne puis encore reveler
au public, quand le
Procez sera jugé
,
il
me fera permis dedire
ce que je sçai de ce dé..
nouement,quinerouleencoreà
Lyon, que
sur ladéclaration de la
Sâge- femme.
D'UNE PETITE FILLE
reclamée par deuxmeres.
Ce Procez sepoursuit
presentement à
Lyon ; mais je prendray
l'histoire de plus
loin, car on vient de
m'envoyer des Mémoires
secrets sur l'origine
de cette Avanture.
Ce sont les amours
d'un jeune Lyonnois
& d'une jeune Lyon.,-
noise. Je tairay le nom
de ces deux Amants;
l'histoire est pourtant
publique. Tout Lyon
les connoist
, toute la
Ville les nomme;je ne
les nommeray point ,
je veux estre plus difcret
qu'uneVille entiere.
Leurs noms de
1 galanterie
-
seront , si
vous voulez, Cleonte
& Angelique; & sans
rien changer au fond
de l'Avanture
,
je déguiseray
feulement les
noms, & les qualitez
des principauxActeurs.
Angelique & Cleonte
se rencontrerent par
hazard dans uneAssemblée.
Angelique fille
sage & modeste regarda
tant Cleonte dés la
premiere fois ,-que dés
la seconde ellen'osoit
plus le regarder; mais
C leonte moinstimide
fixasi tendrement ses
yeux sur elle qu'il en
devint passionnement
amoureux.
,-. SiAngeliqueestbrune
ou blonde,si Cleonte
a beaucoup d'esprit
: ous'ilenapeu je n'en
sçay rien. On ne m'a
pas fait le détail de
leurs perfections; mais
j'ay sçuqu'ilss'entr'aimerent
comme s'ils
eussentesté parfaits.
Cleonte trouva un
jour l'occasion de parleren
particulier à Angélique;
d'abord'illuy
fitune déclaration d'amour
à la françoise, &
sans s'amuserà luy apprendre
qu'il l'aimoit,
il commença par luy
jurer qu'il l'aimeroit
toute savie; mais Angelique
le conjura de
ne la point aimer,parce
que des raisons defamille
l'empescheroient
de pouvoir jamais estre
àluy.
Que je fuis malheureux
! s'écria Cleonte,
un Pere avare que j'ay
m'empeschera aussi
d'estre à vous. Ils se
conterent l'un à autre
toutes les raisons de samille
qui s'oppoloienç
à leurunion, & là dessus
ils resolurenttresprudemment
de ne se
plus voir. Angélique
s'en alloit, mais par un
excez de prudence elle
revint sur ses pas pour
défendre à Cleonte de
penjferjamais à elle,,
Ouy ,dit-elle
, pour
vostre repos je vous defends
de maimer. Que
vous estes cruelle! s'é.
cria Cleonte, de soup-.
çonner feulement que
je puisse vous obéir !
ah ! me défendre de
vous aimer c'est me
prouver que vous ne
m'aimez P"ueres.Enfui.
te il se plaignit de [on
malheur en des termes
si tendres, si passionnez
qu'Angelique en soupira,
& luy dit en
voulant fuir
,
he bien
Cleonte aimez moy
donc; mais jevous deffends
de me voir jamais.
Cleonte l'arreste,
se jette à ses genoux, se
desespere;vousaimer
sans vous voir , vous
voulez donc que je
meure. Helas! luy répond-
elle, (croyant
déja le voir mourant)
helas voyez-moy donc;
mais ne me parlez plus
de vostreamour.Autre
dcfefpoir : autres menaces
de mourir.He
bien (dit Angelique
toute troublée ) vous
me parlerez donc; mais
que personne n'en sçacherien
;car si j'y con*
sens,c'est dans fefpe*
rance qu'il arrivera
quelque changement
dans nos affaires.Il en
arrivera sans doute, reprit
Cleonte ; mon amour
m'enassure.~urf
Ils se quitterent dans
l'esperance de pouvoir
obtenir par leurs soins leconsentement de
leurs parents, &C se virent
plusieurs fois pour
se rendre compte des
facilitez qu'ils se fia-,
toient d'avoir trouvées.
Cependant les
obstacles estoient tousjours
lesmesmes; ilsne
diminuoient qu'à leurs
yeux; mais ils se 1es
diminuoient l'unà l'autreàmesure
que Ie.de-!
sir. de les surmonter
augmentent dans tous
les deux. En un mot
leur amour les aveugla
si fort qu'en peu de
jourstoutesles difficultez
di sparurent. Ils se
persuaderent fermement
que rien ne pouvoit
plus s'opposer à
leur Mariage, & qu'ils
n'avoientcontreeux
qu'un peu de temps à»
attendre. Ils remirent
donc lesformalitezà
ce temps- là;mais dés ce
mesme jour la foy de
Mariage fut donnéereciproquement.
UnAnneau
fut mis au doigt
de l'Epouse, & tous
deux convaincus que
lafoy mutuelle& l'anneau
nuptial suffisoient,
tous deux enfin
dans l'aveuglement &
dans la bonne foy s'imaginerent
estrsassez
mariez pour pouvoir
s'assurer qu'ilsl'estoient..
Le Pere de Cieonte
estoit pour lorsà Paris.
SonconsentementcC*
toit necessaire, & nos
Epouxestoient convenus
que c'estoit par la,
qu'il falloitcommencer.
AinsiCieonteresolut
de partir au plustost.
Les adieux furent:
plus tendres que tristes,
parce que Cleorite
estoit seur, disoit-il,
de rapporter le con fen^
tement de son pere. Il
ne quittoit Angélique
que pour aller saffurer
le bonheur de passer avec
elle le reste de la
vie. Il part enfin, 84
laisse Angelique fort
triste de son dépare,
mais tres - persuadée
que le mariage se confirmeroit
à ion retour.
Quelques semaines
secoulerent: Angéliqueentrela
tristesse &
l'esperance n'estoit pas
tant à plaindre qu'elle
le fut dans lafuite. Les
reflexions commencèrentà
la troubler:elle
envisage sa faute, elle
en a honte; maiselle
se flate quecette honte
seratousjours Ignoree, ,
ne sedoutant point jusques-
là
ques-là quelle portoit
dans son sein une preuve
qu'on ne peut tenir
cachée qu'env iron huit
ou neuf mois. Elle ne
connoissoitencore quune
partie du mal qu'-
elleaveit fait: ainsielle
n'en estoit qu'à demi
repentante. Ses regrets
estoient moderez par
un souvenir agréable ;
les regrets sinceres ne
luy vinrentqu'avec les
maux de coeur. ;
Imaginez-vous ses
allarmes & sa douleur;
joignez à cela l'absence
de san Amant : elle
n'en recevoit aucunes
nouvelles; elle se crut
oubliée, trahie, abandonnée.
A quis'en
plaindre? à qui se con- «
sier dans une situation
si cruelle?elle ne trouve
de sou lagement que
dans ses larmes. Laifsons-
la pleurer à loisir
pendantque nous parlerons
des autres personnes
qui ont part à
cette avanture.
Une femme debien,
avoit épousédepuis
quelques années un
bon Bourgeois fortcurieux
d'avoir lignée
,
& fort mal intentionné
pour ses heritiers
collateraux. Cette femme
que je nommeray
Donmene ,va fraire icy
un personnage tout Opt
posé à celuy d'Angelique,
Dorimene avoit le
malheur d'estre sterile,
& c'est ce qui la de[c!:
peroit, car cette sterilité
la faisoit presque,
haïr de son Mary. Le
bon. Bourgeois qui se
preparoit pour lors à
faire un long voyage,
estoit au desespoir de
partir sans sestre assuré
un ,
héritier. Un soir
qu'il rentroit chez luy
triste & rêveur, sa sens"
me qui avoit médité
tout le jour la maniéré
dont ellele recevroit,
attend le momentqu'il
rentre dans sachambre,
court, à luy comme
une femme transportée
de joye
y
se jette à son
col encriant d'unevoix
entrecoupée
,
bonne
nouvelle mon cherMary
! bonne nouve lle !
j'ay tant de joye que je
ne puis parler. Quelle
joye?dit le Mary,de
quoy s'agit-il?Elle, au
lieu de repondre
, recule
quelques pas comme
une femme qui
chancelle, & se laiflc
tomber sur un fauteüil
, en feignant de sévanouir.
Le bon homme
allarmé s'empresse à la
fairerevei-iirellerevient
un peu, le regain
de tendrement, & luy
dit d'une voix soible
ah mon cher maryî
voicy la troisiéme fois
que je m'évanouisdepuis
ce matin
,
& ce
font ces cvanoiiilïcments
qui j-ont ma
joye. Elle recommence
à lembrasser:nouvelle
joye; nouveaux transports.
Estes-vousfolle?
dit leMary Je vous le
repete répliquala femme
, ce sont ces éva- nouiflèments,& ces
maux decoeurqui me
charment, car ils confirment
les doutes que
j'aydepuis quelque
temps. Oïïy mon cher
Mary,jecroisqu'enfin
je suis en estat de vous
donner un gcag9e v0ivant de ma tendresseconjugale.
Ah Ciel! s'écrie
le
le bon Bourgeois3quoy
vous feriez enceinte ?
-cfc-ilpossible?Ellejure
qu'ellele croie. Il
-cmbra& à on tour cetle
qu'ilcroit fécondé;
il est plus charmé qu'-
elle ne seignait de l'estre.
Ce n'e st plus entr'eux
que"mnfports,
que larmes de joye
feintes & veritables.
En un mot depuis ce
moment jusqu'à son
dépare elle joua cette
alternative de joye Se
d'évanoüissement. Et
il partit convaincu qu'-
il trouveroit à Ion retour
Je fils aisné de plusieurs
autresqu'elle luy
promit en iuy disant
adieu.
Dés que leMary fut
parti, Dorimene ne
s'occupa plus que du
foin de paroistre grosse
aux yeux de ses voisiÎIGS
)
& de terminer
cette grossesse comme
si elle eust esté veritable.
Pourcela-ilfalloit
un Enfant d'emprunt;
il falloit confier son
dessein à quelqu'un qui
pust l'aider. Elle fut
trouve£r uneJSage-fem- me qui avoit été autrefois
sa Servante, femme
habile, inventive,
une intriguante enfin,
qui s'appelloit Nerine.
Aprésavoir promis
- une grosse recompense
à cette Nerine
,
Dorimene
luy dit en deux
mots que son dessein
estoit dedonner un fils
à son Mary.
Nerine pleine de ze- lecommenceà luy faire
l'éloge du plus dis-
* cret de tous les jeunes
Lyonnois qu'elle connoissoit.
Dorimenel'interrompt
avec coleré.
Estes-vous folle? ne
po. ,,>
me., connoissez * pas?Jevous - vous pas? Je vous ccoonnnnooiiss
de reste, dit Nerine ;
mais pour faire plaisir à
son Mary,une honneste
femme ne pourroitelle
pas Taisezvous
Nerine. Mais
comment faire donc
Madame ? Comment
faire? reprit Dorimen-
e, je vais vous expliquer
mon dessein,
Dorimene & Nerine
eurent ensemble une
conversation fort
longue. Pour conclure
en deux mots ,
qu'il
fcilloit chercher dansla
Villequelque femme
ou fillequi craignift autant
de paroistreMere
que Dorimene souhaitoit
de lcHre,afin qu'-
elle voulust bien luy
cederson droit de male
ternité.
rendant que nostre
intriguante va cher- ,
cher cet enfant de hazard
chez les plus jolies
personnes de la
Ville,quoyquecela se
trouve aussi chez les
plus laides, Dorimene
commence à joüer toutes
les affectations &
les grimaces d'une premiere
grossesse. Propose-
t-on à Dorimene
une Promenade , elle
l'accepteroit, dit-elle ;
mais la difficulté c'est
la voiture. Le Carosse
la blesserois ; la Chaise
à Porteurs luy souleve
lecoeur; elleapeuren
Batteau ; à pied on fait
des faux pas, le plus
leurest de rester chez
elle; mais elle craint
d'y donner à joüer. Les
grimaces & les contorfions
des Joüeurs luy
sont horreur;elle ne
veut voir que des femmes
gracieuses &C de
beaux hommes. Point
de Spectacles, surtout
I ni Comed ies niOperai,
elle accoucheroit d'un
Neptune ou d'un Arlel.
quin. Elle se reduit
donc au plaisir de la
bonne chere ; elle s'y
dédommagé en se jettant
sur les plus friands
morceaux. Elle les arrache
à ses voisins de
Table: tout permis,
dit-elle,c'est une envie
de femme grosse ; elle
veut mangerde tout ce
qu'elle voit, & dire
tout ce qui luy vient
en pensée,jusqu'à des
médisances, de crainte
que son Enfantn'en
foit marqué.
Parmy toutes ces
feintes, elle n'oublie
pas la principale; il
sautfigurerpar laceinture.
Elle applique
fous un large Corcet
un Coussinet de satinbien
matclasséferriblable
à ceux dont les femmes
maigresse font des
hanches majestueuses.
Dorimene s'en garnit,
& prend foin d'augmenterdemoisenmois
cette grossesse de cotton.
En un mot ,
elle
joüe son rolle si naturellement
que les plus
sins y sont trompez.,
Retournons à la pauvre
Angélique qu_i- prend a*utant de peine,<,
àcacher les défauts de
1 la taille, que celle-cy.
etnipreendnpounr gaester.la
Angélique estoit ro.
peu prés sur son septicme
mois lorsqu'elle sucj
contrainte par une mere
imperieuses qu'elle^
avoit dalleravecelle,
misiter une voisine,&
cette voisine effoit
stement Dorimene.
Cette Mere dd''AAnnggecil'il--
que estoit scrupuleuse
sur Je cérémonial des
visites. Elle '- en devoit
,
une à Dorimene;elle
veut absolument que
[1. fille l'accompagne
dans ce devoir indis-
I pensable. Angelique obéït,&
les voilà chez
I Dorimeneoù plusieurs
autres voisines scitoientassemblées.
;:;.
Angelique souffre 8c
gémit de se voir emprisonnée
dans un habit
serieux ; son corps
la ferre cruellement
quoyqu'il foit lassé
.bien lasche.Ellesetient
droite & se guinde en
hauteur pour tenir
gmoines deuplaceren.lar- Dorimene au coiw
traire estale la grossesse
avec ostentation, bien
à son aise, sans ceinture,
sa Robbe ouverte
à deux battans , appuyant
nonchalemment
ses deux bras
croisez sur l'honorable
fardeau dont chacun
la selicite. Quel crevercoeur
pour Angelique!
quel contraste ! Helas!
dit-elleenellemesme,
que cette femme effc
.t.Jcureu!e de pouvoir
ainsi fairegloire de ce
qui fera ma honte
,
si
l'on s'en apperçoit.
La Sage-femme eCtoit
pour lors dans la
chambre de Dorimene
qui affeotoit de la tenir
prés d'elle depeurd'accident.
Dés qu'Angeliqueavoit
paru cette
rusée avoit remarque
sa taille renforcée &
contrainte
,
sa démarche
che pesante&embarxaffée;
il n'en falloitpas
davantage pour donner
des soupçons à une
connoisseuse. Elle observe
de plus unvisage
affligé & maigri dont
les traitss'a longent. -
Angélique s'apperçoit
qu'on l'examine;elle
est troublée
,
il n'enfaut
pas davantage
pour mettre Nerineau
fait. Cette intriguante
s'approche de Dorimene,
& luydit à l'oreille
: voilà une fille qui
a bien la mine d'avoir
de trop de ce qui
vous manque.
Angeliqua la voyant
parler bas ne douta
plus du jugement
qu'on faisoit d'elle, 8c
pour surcroist de malheur
quelqu'un s'avisa
de dire à Dorimene
qu'elle cfkoit en de boa*
nes mains davoir Nerine
pour Sage-femme.
Au mot de Sage - femme
Angelique paslit
comme un Criminel
qui voit son Juge. La
Mere crut quelle se
trouvoit mal. Nerine
officieuse courut la secourir
par avance, &
c'est ce qui acheva de
lu troubler. Dés que la
Sage-femme a mis la
main sur elle se croit à
terme; lapeurlasaisit;
- elle tombe en foiblesse.
Onla porte sur un lit}-
dans une chambre voisineoù
fous prétexte de
la laisser rcpofcr
,
sa
Mere& lesautres femmes
qui avoientaidé à
la faire revenir de sa
foiblesse, la laisserent
feuleavec Nerine.
Ce fut là le premici:
moment de bonheur
pour Angéliquedepuis
le départde sonAmant,
car Nerine, aprés toutes
les façons que vous
pouvez vous imaginer,
luy fit tout avoüer,
devint sa Confidente ,
& luy promit de la ri.
rer d'affaire sans que sa
Mere mesme puft s'en
appercevoir. En effet,
depuis ce jour-là Ntri,
ne & Angélique prirent
secretement des
mesures.Angélique avoit
une Tante qu'elle
aimoitfort;elle resolut
de luy confier son secret.
Cette Tante avoit
une Maison de Campagne
fort prés de la
Ville. Àinsï quand Nerine
jugea qu'il estoit
temps, la Tante obtint
de la Mere que sa filfe"
iroit passer quelques
jours avec elle à la campagne.
-
Ce fut là qu'Angelique,
parle lecours de
Nerine, se debarassa de
ce qui pouvoit nuire a
sa réputation. Elle retourna
bientost aprés à
la Ville où elle parut
plusbelle, plus fraische,
& plus fille que
jamais.
--
Voicy où comment
cele sujet du Procez.
LaTante& laNièce,
à la sollicitation de Ne- Il-le, conv inrent qu-):-
elle se chargeroit de
l'Enfant qu'elle pro-
~,
mitparunBilletdereprefencerroutes
les fois
que l'amour maternel
d'Angelique la presseroit
de voir en secret
cette petite fille, car
c'eneftoitune, 6L qui
ressembloit parfaitement
à saMere.
Nerine part avec la
petite fille, & court
d'abord chez Dorimene
nequi n'attendoit que
l'heure d'accoucher de
l'Enfant d'Angelique.
Elle s'estoit mise depuis
quelques jours au
lit, oùplusieurs voisiries
la venoient voir.
Les témoins luy efc
toient necessaires afin
qu'on ne pust dans la
fuite luy chicaner la
proprieté de l'Enfant
qui alloit paroistre. Il
falloit donc que ces
voilines vissent & ne
vissent pas; c'e st ce qui
l'embarassoit; car elles
estoient trop curieuses
& trop empressées à la
secourir. Ilestoitdifficile
d'éluder leurs curiositez
ind iscretes.
D'un autre côté Nerineestoitarrivée
avec
l'Enfant parune petite
ruë destournée oùdonnoit
un Jardin de la
maison.Ellegagnapar
un degré dérobe une
Garderobeoù ellelaissa
l'Enfant. Cette Garderobe
donnoit dans la
ruelle du lit de Dorimene
; Nerine entra
seule dans la chambre a donnalesignal.Ausc?
si-tost Dorimene pria
lesvoisines delalaisser
reposer.Elless'éloignèrenttoutesjusqu'à
l'autre
bout de la chambre
,
& bien ditDorimene
impatiente, a
-
quoy en sommes nous.
Tout va bien répond
tout bas Nerine;nous
avons tiré d'affaire nostre
pauvre fille enceinte,
& je vais vous faire
acoucher de l'Enfant
de cette fille-là.
Pendant qu'elles parloient
bas de la maniere
dont elles alloient
joüerdes gobelets l'Enfant
quis'ennuyoitseul
dans la Garderobese
mità crier comme un
Enfant déjà né; lesvoisines
entendirent ces
cris, prématurez
,
6c
tout estoit perdu si Dorimene
n'eu a eu la prefence
d'esprit de couvrir
les cris de l'Enfant
par les siens.Nerine
crioitaussi
, courage,
Madame, courage, &
cela fit un chorus pareil
à celuy que firent
jadis les Corybantespour
cacher àSaturne
les cris du jeuneJupi- ter.
Dans ce moment
Nerine escamota siadroitement
l'Enfant,
que l'ayant glissé sur le
bord du lit, elle l'en
tira comme s'ilfustvenu
de plus loin,& le fit
voir à ces connoisseuses
qui s'estoient avancées.
Elles admirerent sa
beauté, le trouvant
pourtant un peu trop
fort pour sonâge. Nerine
leur figne que la
malade avoit un grand
mal de teste.Elles sortirent
doucement sur
la pointe du pied en
attendant le Baptesme
qui se fit le lendemain
soletnnel lement.
Voila un Enfant
bienvrayemblablement
establidans lafamille
deDorimene.Il y
fut élevépendantquel:
que temps sans qu'Angelique
sceutque c'efroit
le sien. On ne m'a
point dit comment eJ-*
Je en fut in struite;mais
faites attention icy à
ia circonstance la plus
eftonnante de toute
l'histoire. Vous avez
veu la timide Angelique
cacher en tremblant
les fuites de son
mariagesecret, &C on
la voit à present reclamer
publiquement le
témoin de sa faute. Ellenecraint
plus de publier
sa honte: cechangement
neparoist pas
vraysemblable ; c'est
cependant un fait public
, dC qui, comme
j'ay dit, fait à present à
Lion lesujet d'un
grandProcez. L'Avocat
dit que l'amour, matemelseul
la déterminéeàfaireuntel
éclat;
maiselle a eu des raisons
particulières que
je ne puis encore reveler
au public, quand le
Procez sera jugé
,
il
me fera permis dedire
ce que je sçai de ce dé..
nouement,quinerouleencoreà
Lyon, que
sur ladéclaration de la
Sâge- femme.
Fermer
Résumé : PROCEZ D'UNE PETITE FILLE reclamée par deux meres.
Le texte relate une histoire complexe impliquant plusieurs personnages à Lyon. L'intrigue commence par une jeune fille, Angélique, qui est réclamée par deux mères lors d'un procès. Angélique et Cleonte, deux jeunes Lyonnais, tombent amoureux malgré les obstacles familiaux. Ils échangent des anneaux et se considèrent mariés, attendant le consentement de leurs parents. Cleonte part à Paris pour obtenir l'accord de son père. Pendant son absence, Angélique, enceinte, est tourmentée par la honte et l'absence de nouvelles de Cleonte, se croyant trahie et abandonnée. Parallèlement, Dorimene, une femme stérile, simule une grossesse pour satisfaire son mari. Elle cherche une femme ou une fille enceinte pour adopter son enfant. Nerine, une sage-femme, remarque Angélique chez Dorimene et suspecte sa grossesse. Cette découverte conduit au procès où deux mères réclament la jeune fille. L'histoire se poursuit avec Angélique, enceinte de son amant secret, perturbée par l'annonce de la venue d'une sage-femme. Nerine, une servante, devient la confidente d'Angélique et l'aide à cacher sa grossesse. Elles élaborent un plan avec la tante d'Angélique, qui possède une maison de campagne où Angélique accouche en secret. Nerine emmène ensuite l'enfant chez Dorimene, qui est sur le point d'accoucher publiquement pour dissimuler la véritable identité de l'enfant. Nerine introduit l'enfant dans la chambre de Dorimene de manière discrète, malgré la curiosité des voisines. Dorimene et Nerine parviennent à tromper les voisines en faisant croire que l'enfant est le sien. L'enfant est élevé dans la famille de Dorimene sans qu'Angélique en soit informée pendant un certain temps. Plus tard, Angélique décide de révéler publiquement sa maternité, ce qui conduit à un procès à Lyon. L'avocat d'Angélique invoque l'amour maternel comme motif de cette révélation, mais des raisons particulières, non encore divulguées, expliquent ce changement de comportement. Le dénouement de l'histoire reste en suspens, dépendant de la déclaration de la sage-femme.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
2254
p. 203-204
ACADÉMIE Royale des Médailles & Inscriptions.
Début :
Le Vendredy 14. Messieurs de l'Académie Royale des Médailles [...]
Mots clefs :
Abbé de Boissy, Académie royale des médailles et inscriptions
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ACADÉMIE Royale des Médailles & Inscriptions.
ACADEMIE
*RoyaledesMédailles1
1G*3Inscriptïons. 1 j LeVendredy
14.
Meilleurs de l'Académie
Royale des Médaijles
& Inscriptions
tinrent leurAssemblée
publique à l'ordinaire
dans la Semaine de la
S. Martin.
Mrl'AbbédeBoissy
ouvrit l'Assemblée pas,
la lectureciun Discours
sur les Expiations.
Mr l'Abbé Couture
en lut ensuite un sur
le Souper des Romains.
EtMrl'AbbéSimod
en lut un sur les Présa-
* ges.
*RoyaledesMédailles1
1G*3Inscriptïons. 1 j LeVendredy
14.
Meilleurs de l'Académie
Royale des Médaijles
& Inscriptions
tinrent leurAssemblée
publique à l'ordinaire
dans la Semaine de la
S. Martin.
Mrl'AbbédeBoissy
ouvrit l'Assemblée pas,
la lectureciun Discours
sur les Expiations.
Mr l'Abbé Couture
en lut ensuite un sur
le Souper des Romains.
EtMrl'AbbéSimod
en lut un sur les Présa-
* ges.
Fermer
2255
p. 204-252
Extrait du Discours de Mr l'Abbé de Boissy.
Début :
Mr l'Abbé de Boissy marque dans le commencement de [...]
Mots clefs :
Abbé de Boissy, Expiation, Dieux, Romains, Crimes, Superstition, Médée, Déesse, Sacrifices, Malheurs, Mort, Plutarque
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Extrait du Discours de Mr l'Abbé de Boissy.
Extrait du Discours de
MrfabbdeBoe
Mrl'AbbédeBoissy
marque dans le commencement
de ionL)acours,
l'importance Sç
l'ancienneté des expiationSjfic
prouve que les
plusanciens Autheurs
delaTheologie Payenne
, ont reconnu cette
Providence divinc,qui
recompense le bien ôC
punit le mal
, & que
dans tous les temps on
avait cru les expiations
ducrime, une Loy indispensable
de cette
Providence. Il montré
l'abus que les Payens
faisoient de cette Loy,
en immolant des Victimes
humaines
,
Sacrifices
cruels, dit-il
dans lesquels on offinçoit
la nature , en voulant révérer
les Dieux, &c.
Ensuite aprèsavoir
expose cette vérité consiante,
qu'avant la Loy
deMoïse, levrayDieu
avoit establi les Sacrisices.
Ilfait voir l'abus
que la superstition en
a fait par degrez.
Voicy ce qu'il rapporte
d'Hellode sur la
punition des crimes &
la necessité des Expiations.
Hefîodedit-il, dans sa.
Theogonie raconte que la
Nuit enfanta les cruelles
Parques Clotho
,
Lachesis,
& Atropos
,
fatales dispensatrices
du bien & du mal,
dont la severité s'attachant
à poursuivre le crime, le
punit également dans le*
hommes&dans les Dieux,
& dont la colere ne s'aplpeassse
qu'après avoir f appé
criminels.Il ajousteque
la Nuit eut encore pour
fille
,
Nemesis
,
Déesse si
redoutable aux malheureux
mortels que les Grecs
ont aussi connuë fous les
noms de Rhamnusienne
d'Adrastée
,
& que les Romains
qui ne luy avoient
point donné de nom propre
en leur Langue, n'ont
pas laissé de reverer dans
le
le Capitole,suivant le témoignage
de Pline. Plutarque
qui luy donne pour
auteurs de sa naissance, Jupiter
& la Niceffité, nous
la reprefenreplacée dans
un lien fort élevé d'où elle
ordonna des chastiments
pour tous les crimes. Point
de Scélératquela force ou
l'adresse puisse soustraire à
sa poursuite. Trois autres
Déesses luy fervent de Ministres,
& sont employées
à l'execution de ses ordres;
l'une prompte& legere appellée
Panée, s'attache aux
coupables qu.i des cettevie
sont condamnez à des peines
corporelles; elle est
moins cruelle que les autrès,
& laisse mesme passer
des fautes legeres, qui semùbleroient
demander quelque
sorte d'expiation.Ceux
dont les mauvaises habitudes
sont plus difficiles à
corriger
,
tombent après
leur mort entre les mains
de Dicée, la seconde de ces
Divinitez vengeresses.. A
l'égard des Criminels les
plus endurcis,aprés avoir
estérepoussezparDicée
ils sont livrez à la fureur
d'Erenys, plus implacable
que le s deux autres. Elle
les poursuit sans relasche,
& après les avoir fait longtemps
errer dans la douleur
& dans l'affliction les précipice
dans un abysme affreux,
&c.
lu
M. l'Abbéde Boiflfy
tire de cette allegorie,
& de plusieurs autres
partages aussi anciens
,
cette vérité crue dans
tous les temps, que les
Dieux punisoient les
crimes, & qu'ils se laissoient
fléchir par les
Expiations.
Ilobservedeplus queles
Philosophes
,
& sur tout
les Pythagoriciens, se proposoient
dans l'expiation
une fin beaucoup plus noble
& plus élevée.
Leur Purification celebre
dans l'Antiquité, fous
le nom de kadaroysavoient
quelque rapport à ce que
nosMystiques appellent la
vie Purgative.Ellesestoient
,;J,iO:inguées en différents
degrez par le moyen dei:
quelsils prétendoient l'amedegagée que de toutes
les soüil eures qu'elle avoir
contractée par sonunion.
avec la Matiereestoit restablie
dans toute la pureté
de sa premiereorigine *,
de
forte qu'après sa separation
d'avec le corps, elle parvenoit
enfin à estre déïfiée,
C'est ainsi que s'exprime
un decesPhilosophes dans
les Vers dorez attribuez
communement à Pythagoj:
e.'
1
Et quand ton Ame separée
de ton Corps
,
fera;
parvenuë dans la région
de l'air le plus pur , tu de'::
viendras un immortel,incorruptible.
Mais ce n'est
pas icy le lieud'examiner
cette opinion que nous reservons
à développer dans
la suite,&c. ., 1 , M.l'AbbédeBoissy
paffe de là à un détail
tres curieux, des differents
termes que les
Grecs & les Romains
appliquoient aux Sacrifices
expiatoires.
-15?: Kjia^c m;Î
'!lcIl remarque ensuite que le
surnom de Fehruata chez
lesSabins,&chez les Romains
celuy de Februlis,
parce que tous les ans dans
la Feste des Lupercales; on
faisoit l'expiation de la
Ville de Rome, par cette
raison ce jour se nommoit
Februatus. C'est delà au
rapport de Varron & de
Festus que le mois de Fé.,
vrier a tiré son nom d'au.
tant que cette ceremonie
se pratiquoit pendant ce
mois;PlineLiv. 15.ch.19.
fait mention deVenus Cluà.-
cirra del'ancien motcliïereJ
purifier.
Cetteexactitude à specifier
les noms des Dieux
passoit pour un point tellement
important dan s la
TheologiePayenne, qu'on
la poulloit jusqu'au scrupule,
& qu'on croyo t n'y
pouvoirmanquer sans encourir
leur indignation.
C'est ce qu'on peur voir
danslePhilebus de Platon.
Un des Personnnges d ce
Dialogue avoit avancéque
la
la Déesseque l'on appelloit
communement Venus, pouvoitestre nommée plus
proprement & plus veritablement
la Volupté: Ma
crainte est excessive
,
répond
Socrate,lorsqu'il s'agit de
donner des noms aux Dieux,
4,'infipuifquil a plû à cette |.Deesse dese faire appeller
Venus,je parlerayd'ellesous le
nom qu'elle aime le mieux.
Les Anciensapprehen-
1- doient tellement d'omettre
ce nom favori de chaque
1
Divinité qu'ils chargeoient
leurs invocations de tous
ceux dont ils pouvoient
s'aviser, c'est ce qu'on peut
aisément remarquer dans
la pluspart des Hymnes
anciennes qui ne sont le
;
plussouvent qu'un tissu de
<,
surnoms & d'épithetes.
Ainsi Carulle aprés avoir
invoque Diane de différentes
maniérés; Soye% revérée
j luydit-il
y
soustel
nom qu'il vous plaira de prendre.
Ainsi dans le Poëme
seculaire d'Horace, ce Poete
s'adresse à la mesme
Déesseen ces termes : FavorableHithyie,
OHLncine>
soitque vous choififlie'{ ce nom,
soit que vous luy préferiez
celuy de Déesse qui préside
aux Nôces.
Quelquefois au lieu de
demander aux Dieux quel
nom leur estoit le plusagreable
, on se contentoit
de mettre au pluriel un de
ceux qu'ils portoient, comme
pour embrasser par là
toute la Divinité
,
8c ne
rien oublier de ses attributs.
C'est en ce sens que
l'oracle des Sybilles a dit:
Aprésles Parques ilfautappaiser
les Hithyies par des SA*
crifices comme il est convenable.
EnfuiteM.l'Abbéde
Boissy donne aprés les
anciens,au terme d'Expiation>
une ligniifcation
plus étenduë,&
dit:
Qu'ils se servoient des
mots expiare & lustrare,
nonfeulementpar rapport
auxcrimes5mais encore a
l'égard de tout ce guils regardoient
comme la fuite
.ou l'effet de ces mesmes
crimes. Ainsi, expier ne
signisioit souvent autre
chose que faire certains
actes de Religion dans la
vûë d'éloigner quelques
malheurs soit qu'on les ressentit
actuellement
,
soit
que l'on en fust seulement
menace par des prodiges
ou par d'autres ifgnes, &c, •#•••*t -
Ce n'estoient passeulement
lesparticuliers qui
avoient besoin d'expiation,
des Villes toutes entieres
se croyoient obligées d'y
avoir recours. La pluspart
d'entr'elles avoient un jour
fixe pour cette Ceremonie
que l'on renouvelloit couY
les ans. Elle se faisoit à
Rome le 5 de Février. Le
Sacrifice se nommoit Amburbale
ou Amburbium, se-
Ion Servius
, & les Victimes
que l'on yemployoit
dmburbiales,au rapport de
Festus.
On la celebroit à Athenes
le 6. du mois Thargelion,
qui répondoit à celuy
d'Avril. C'est Diogene
laërce qui nous en assure
dans la vie de Socrate. •
Chez les Romains , aprés
le dénombrement des
Citoyens, qui fut institué
par Servius Tullius, il y
avoit une Expiation [0-.
lemnelle pour tout le peuple
, & parce qu'elle se faisoit
tous les cinq ans, ctefi:,
du mot lustrare
,
expier ,
que cet espace de temps a
pris le nom de Luflmra.
Dans les Jeux Seculaires, *
qui comme l'on sçait se
celebroient tous les 110.
ans ,
la pompe commençoit
tousjours parune Expiation
généra le, & les
Prestres distribuoient tout
ce qui estoitnecessaire pour
la pratiquer. ~r '1,
Mais avec ces Festes déterminées
a certains jours
fixes, on ordonnoit en certaines
occasions des Expiations
extraordinaires.Ainhy
selon le témoignage de
Denis d'Halicarnasse
,
la
Ville de Romefut purifiée
aprés que les Tarquins en
eurent esté chassez. Selon
Je mesme Autheur
,
elle le
fut encore neu fans aprés
au sujet du meurtre d'un
grand nombre deCitoyens,
qui avoient esté tuez en
voulant restablir les mesmes
Tarquins
,
& quoyqu'unejustenecessité
l'eust
fait commettre, le Senat
arresta neanmoins que tout
le Peuple ferait, expié d'autant , que sans cette précaution
il ne leur eust pas
esté permis d'approcher
des Autels, & de faire les
Sacrifices ordinaires.rr-
Ce n'estoitpas seule
ment sur les Villes entieres
que tomboient les Expiations.
Elles s'exerçoient encore
sur certains particuliers
qu'on jugeoit devoir
estrepurifiez. Lorsqu'on
pratiquoitces Ceremonies
à l'égard des Carrefours
,
on les nommoit Compitalia, &c.•»•• Les Atheniens purisioient
aussi les Theatres &
les lieux où se tenoient les
A*ssemb•lées p•ubliq•ues. Chez les Romains clou.,
ze personnes nomniéesr-,ra.
tres Arvales,purisioient la
Campagne aunloÍs de
May, & les Expiationsqui
netomboientque sur les
perionnes estoient ou publiques
ou particulieres.
Les Expiations du premier
genre (ont celles dont
on usoit dans les Armées.
On les expioit ordinairement
avant £c après le
combat. Lapremiere de cesExpiations
se faisoit pour prevenir
les malheurs que le sort
des armes pouvoit faire
apprehender;l'autre estoit
destinée pour se purifier dixcarnage
qu'on avoit fait
dans l'action,& pour appaiser
les Manes de ceux
qui y avoient esté tuez, &
toutes les deux estoient appelléesArmilustrium.
Quand aux Purifications
particulieres,elles estoient
d'un ressort beaucoup plus
estendu,puisqu'il n'y avoit
ni Nôces ni Funerailles qui
n'y fussentégalementassujetties.
Mais la superstition
des Anciens nes'arrestoit
pas à ces actions communes.
Elle multiplioit tellementàleursyeuxles
objets
de frayeur,qu'ils'imaginoientvVoOiIrr
à tous 1m11o0--,
mentsla Nature soulevée
se declarer contre eux, &
les Elements irritez se déchaisner
pour declarer la
guerre au genre humainde
la part des Dieux. Un Orage
imprévu
,
la chute de la
Foudre, le debordement
des Rivieres nesefaisoient
pas craind re seulement
pour les dommages réels
cjiuls causoient ; ils passoient
pour autant de presages
de malheurs encore
plus redoutables
Theophraste en faisant le
Portrait d'unSuperstitieux,
ditque les vapeurs d'un
Songe, la rencontre d'une
Belette, ou le cris d'une
Souris,troublent l'esprit
d'un homme timide, &
l'arrestent tout court au
milieu de sacourse & de
ses projets.
Ecoutons Aristophanes.
Qu'un Tremblement de
Terre se faffe [cotir, dit ce
Comique , qu'un feu de
mauvaiseaugure brilletout
àcoup dans l'air, qu'une
Belette vienne à passer dans
le lieu de l'Assemblée publique,
ne se reparera-t-elle
pasàl'instant,&c.
Dans le temps qu'on faisoit
l'élection de Fabius
Maximus àla dignité de
Dictateur, & de C. Flaminius
à celle de General de
la Cavalerie
, on entendit
le cris d'une Souris, &c'en
fut assez ,au rapport de
Valere Maxime, pour obliger
ces Magistrats à se déposer.
A l'égard des Songes,
Plutarque nous fait une
vive peinture de cette superstition.
Le sommeil
, ditce Philosophe
,
fait oublier
aux Esclaves la dureté
de leursMaistres. Iladoucit
les peines des matheu"
reux enchaisnez dans une
prison. Il donne du rclaCche
a la douleur la plus
vive; tout s'abandonne a
ses charmes, & la superstition
feule y est insensible.
Elleagiteceuxqu'elle
captive jusques dans lesein
du repos, & leur suscite
des visionsterribles de
Monstres & de Furies.
-
Tourmentez de ces cruelles
chimeres ils ne peuvent
cesser de les craindre, lors
,,Inetme qu'ils son éveillez,
&
& pour se délivrer d'un
supplice que leur crédulité
feule leur fait souffrir, ils
achètent à grand frais le
secours des Devins. Si vous
apprehendez l'effet de quelquevision,
leur crient ces
Charlatans
,
si vous êtes
poursuivis par Hecate la
terrestre, appeliez laVieille
qui paistritvostre pain,
plongez-vous dans la Mer,
&tenez-vousassis à terre
tout le long d'un jour,&c.
Après avoir parlé de
L'Expiation des homfc
cides , Mr l'Ablpé de
Boissyenrapportédans
un seul point d'hill:oi:
re les circonstances IC$
plusessentielles,
** • <w
Jason
,
chef des Argow
nautes,après avoir enlevé
la Toison d'or avecMedéê,
fut poursuivi par les Peuples
de Colchos commandez
par le jeunt Abfyrte,
frere de cette Princesse. Les
Grecs, qui seftoient' retirez
dans une des Bouches
du Danube, présd'être
accablez par le nombre,,
deliberaient déjà de livrer
Medée
, pour obtenir le
passage qui leur était fermé
lors que cette Princesse
le? tira d'embarras par cette
ruse. Elle envoya de magnifiques
presens à son frere.
Elle luy fit dire qu'on
l'emmenait contre son gré,
& luy proposa de se rendre
seul vers le soir dans
une Ile voisine, l'aÍfurJl}t
qu'elle s'y trouverait seule
desoncoté
, & qu'elle
voulait retourner aveclui
àColchos a près avoir tiré
laToison d'entre les mains
des Grecs. Absyrte vint
imprudemment au rendez-
vous où il croyoit ne
rencontrer que sa iceur;
mais Jason qui s'y était
caché de concert avec elle,
attaqua tout a coup le jeunePrince
qui n'était point
sur ses gardes, & le tua
sans beaucoup de peine.
Aussi tôt il coupe les extrem
itez de ce Cadavre; il
lèche trois fois le sang qui
en sortait & observe de
le cracher trois fois ieion
la coutume des Meurtriers
qui pretendoient s'expier,
ainsi que le remarque le
Poëte
, à quoy le Scoliaste
ajoute que l'usage des Assassinselloit
des'attacher
! au col les extremitez du
Corps de ceux qu'ils
avoient massacrez. Aprés
cette action sanglante
,
Jason
& Medée se baftereiic
de regagner leur Vaisseaus,
& les Argonautes ayant
surpris quelques Batimens
de Colchos, se fan--
verent à la fayeur., de la
nuit. Ils abordèrent dan$
l'Ile d'Acca, où Jason &;,
Medée prirent terre pour
se faire expier par Circé
qui en était Souveraine.
CettePrincesseSoeur d'Æetes,
& Tante de Medée-.,
les reçut avec bonté sans les
connaitre
, & voulut en
vain les faire asseoir. L'ua
& l'autre sans proférer une
feule parole,&. tenant les
yeux baissez, s'avancerent
promptement jusquau
foyar
,
sélon la coutume
des Suppliants, & s'y tinrent
assis après que JaforJ
eut fiché en terred'épés
dont ilavait tuéAbsyrte
Leur silence ôe leur situationfirent
aisément comprendre
à Circé qu'ils estaient
fugitifs & coupables
de~~ quelque homicide.
Alors, continue le Poëte ,
touchée de rerpea- pour
Jupiter protecteurdes supphants>;*
clleordonne les
apprets duSacrifice. On
apporte d'abord un petit
Cochon qui tettoietcrxôrr,
ellel'égorge ; ellefrotte de
Con. faiïg les mains de Jason
& de Medée, & fait
des Libations en invÓqtiant:
JupiterExpiateur. Ensuite,
ayant fait jetter dehors par
ses femmes les restes du
Sacrifice elle., brulle sur
l'Autel des Gateaux paitris
de Farine, de Sel &
d'Eau, êc accompagne
cette action de Prières propres
à flechir la colere des
cruellesEumenides , sait
qu'ilseussènt trempé leurs
mains dans un fang étranger,
soit qu'ils les eussent
foüillées du meurtre d'un
de leurs Citoyens ou de icursprocllcs*
Dés
Desqueces Ceremonies
furent achevées, Circé
ignorantencore le fort & le
nom de ses hôtes
,
lesfie
asseoir sur des sièges magnifiques
,3e leurdemanda
qui ils estoient
,
d'où iisvenaient quelsujet
lesavoit engagez d'implorer
son secours. Medec,
qu'elle souhaittaitsurtout
d'entendre parler, n'eut
pas plustot levé la teste
3 qu'ellesefit reconnaitre à
ses ycux brillantd'unéclat
particulier à
-
la famille
fr!'y£etes fils du Soleil,puis
s'exprimant en la langue
deColchos, ellese justifia
d'une voix timide,rejettant
sur de mauvais conseils
tout ce qu'elle avait
fait, & passant legerement
sur la mort d'Absyrte.Mais
Circé n'en comprit pas
moins toute l'atrocité de
ses forfaits. Malheureuse
Princesse
,
s'écria-t-elle
dont la suite n'est pas
moins indecenre que criminèlle
? comment éviterez-
vous la fureur d'y£etes
, qui pour venger la
mort de son fils vous poursuivra
sans doute jusqu'au
fond de la Grece? Pour.
moy, dont vousavez imploré
la protection en état
-,
deflipplilatirelein"abfliendray
de rien entreprendre
contre vous; maisn'attendez
point que j'approuve
ni vos desseins ni vostre
fuite, & queje vous donne
aziledans ce Palais non
plus qu'à l'inconnu que
vous suivezcontrele gré
de vostre Pere. Aces mots, ,
Medée toute tremblante
& fondant en larmes
,
fut
emmenée par Jason avl-c
lequel elle rejoignitlesArgonautes
, &c.
Le foyer estoit aussi un
azile sacré chez les Romains;
car selon Plutarque
Coriolan qui avoit esté
banni de son Pays, contraint
de chercher un azile
chezTullusAufidius,
le plus considerable des
Volsques, & son ennemi
particu lier, prit en entrant
chez luy le party de s'asseoir
prés du foyeroù il
demeura sans parler, &
sans le découvrir la teste
lx. le visage, ce qui est afsez
conforme à la contenance
de Medée cliczCiri
cé.
On pourroitestre surpris
de voir dans ces exemples
d'illustres malheureux
se jetter entre les
bras de leurs ennemismes
mes,mais ils estoient trop
seures du respect <111011
avoit de leur temps pour ledroit des suppliants que
les plus scelerars eussent à
peine osé violer; senti-
-mènes louables, sur lesquels
on a-sansdoute formé*
ce Proverbe qui fait tant
d'honneur aux moeurs de
l'Antiquité
,
Res rft- sacra
misèr.
On a vu dans la purification
de jason & deMedée
,
que les restes du Sacrifices
avoienr esté jettezdehors,
& c'estce quis'observoit
scrupuleusement
dans routesles Expiations,
tantàl'égard des Victimes
que des autres Offrandes.
Agamemnon, dans le I,
de l'Iliade, commande de
purifier l'Armée
,
ensuite
dequoy l'on jette dans la
Merlesrestes du Sacrifice.
LesEgyptiens,auxrapport
d'Herodote velidoientaux
Grecs prévenus
apparemment contre leur
Religion, la teste de la
VicUmcimmoiéejOÙ s'ils
ne trouvoient point de ces
Marchands Etrangers, ils
la jettoient dans le Nil
en prononçant ces paroles:
Puissant tomber sur
cette teste, les malheurs qut
prenacent l'Egypte où celuy
qui fait ce Sacrifice.
Surquoy l'on doit remarquer
quec'estoit tousjours
dansla Mer, dans les Fteur*
ves ou dans les Ruliteaux'
qu'on easevelissoit autant
qu'il estoit-possible, ces
restes de testes. Pour ceux
qui estoient trop eloignez
des eaux, ils se contentoient
de les faire porter
dans les Carrefours ; on.*
s'abstenoit encore en jectant
ces restes, de regarder
derriere soy,de peur d'attirer
en les voyant, les
malheurs qu'on se figuroit
y estreattachez.
Il y avoit une forte:
d'expiation de l'homicide
bien plus commode&
plus facile queles autres; elle consistoit à se laver
simplement dans un Eau
courante. Elle avoit efiré
pratiquée dés les premiers
siecles
,
sur tout par les
Grecs qui- la transmirent
aux Latins,
On employoitsurtout,
cette derniere espece de
Purification en forçantdes
Batailles.Achille , à soin
de se purifier à Milet dans
une Source d'eau courante
a près avoir tué Strambellus
Roy des Leleges.
Xuéc , au II. Livre dc-'
FEneïde
,
assure qu'il ne
luy est pas permis de se
charger des Statuës des
Dieux jusqu'à ce qu'il se
foit expié par cette Ceremonie.
'- Horace après avoir tué
sa Soeur fut expié de )~
maniere que les Loix le
prefcrivoienr pour les
nielirtresinvolontaires.Lee
Prestres éleverent alors
deux Autels, l'unà Junon
Infpearice des Soeurs, &
l'aurre à un Dieu ou Genie
du Pays, que lesRomains
eiit- appelléjanus & ont
surnomméCuriace
,
du
nom de ces Albain, infortunez
c]a'Horaceavoit1liez
en deffendant sa Patrie.
Lors que les Sacrifices &
les Expiationsfurentachevécs
, on fit enfin passer
Horace sous le joug coustume
pratiquée par les
Romains à l'égard des ennemis
qui se rendoi nt à
discretion.Tite-Live, qui lit à peu prés le mesme
dérail ,ajouste seulement
que l'expiation se fit aux
dépens du Public; qu'on
couvrit la teste d'Horacelorsqu'il
passasous le joug
&quelapratique desCeremonies
qu'on avoit observées
à son égard fus
transmise à sa famille comme
une espece d'heritage.
MrfabbdeBoe
Mrl'AbbédeBoissy
marque dans le commencement
de ionL)acours,
l'importance Sç
l'ancienneté des expiationSjfic
prouve que les
plusanciens Autheurs
delaTheologie Payenne
, ont reconnu cette
Providence divinc,qui
recompense le bien ôC
punit le mal
, & que
dans tous les temps on
avait cru les expiations
ducrime, une Loy indispensable
de cette
Providence. Il montré
l'abus que les Payens
faisoient de cette Loy,
en immolant des Victimes
humaines
,
Sacrifices
cruels, dit-il
dans lesquels on offinçoit
la nature , en voulant révérer
les Dieux, &c.
Ensuite aprèsavoir
expose cette vérité consiante,
qu'avant la Loy
deMoïse, levrayDieu
avoit establi les Sacrisices.
Ilfait voir l'abus
que la superstition en
a fait par degrez.
Voicy ce qu'il rapporte
d'Hellode sur la
punition des crimes &
la necessité des Expiations.
Hefîodedit-il, dans sa.
Theogonie raconte que la
Nuit enfanta les cruelles
Parques Clotho
,
Lachesis,
& Atropos
,
fatales dispensatrices
du bien & du mal,
dont la severité s'attachant
à poursuivre le crime, le
punit également dans le*
hommes&dans les Dieux,
& dont la colere ne s'aplpeassse
qu'après avoir f appé
criminels.Il ajousteque
la Nuit eut encore pour
fille
,
Nemesis
,
Déesse si
redoutable aux malheureux
mortels que les Grecs
ont aussi connuë fous les
noms de Rhamnusienne
d'Adrastée
,
& que les Romains
qui ne luy avoient
point donné de nom propre
en leur Langue, n'ont
pas laissé de reverer dans
le
le Capitole,suivant le témoignage
de Pline. Plutarque
qui luy donne pour
auteurs de sa naissance, Jupiter
& la Niceffité, nous
la reprefenreplacée dans
un lien fort élevé d'où elle
ordonna des chastiments
pour tous les crimes. Point
de Scélératquela force ou
l'adresse puisse soustraire à
sa poursuite. Trois autres
Déesses luy fervent de Ministres,
& sont employées
à l'execution de ses ordres;
l'une prompte& legere appellée
Panée, s'attache aux
coupables qu.i des cettevie
sont condamnez à des peines
corporelles; elle est
moins cruelle que les autrès,
& laisse mesme passer
des fautes legeres, qui semùbleroient
demander quelque
sorte d'expiation.Ceux
dont les mauvaises habitudes
sont plus difficiles à
corriger
,
tombent après
leur mort entre les mains
de Dicée, la seconde de ces
Divinitez vengeresses.. A
l'égard des Criminels les
plus endurcis,aprés avoir
estérepoussezparDicée
ils sont livrez à la fureur
d'Erenys, plus implacable
que le s deux autres. Elle
les poursuit sans relasche,
& après les avoir fait longtemps
errer dans la douleur
& dans l'affliction les précipice
dans un abysme affreux,
&c.
lu
M. l'Abbéde Boiflfy
tire de cette allegorie,
& de plusieurs autres
partages aussi anciens
,
cette vérité crue dans
tous les temps, que les
Dieux punisoient les
crimes, & qu'ils se laissoient
fléchir par les
Expiations.
Ilobservedeplus queles
Philosophes
,
& sur tout
les Pythagoriciens, se proposoient
dans l'expiation
une fin beaucoup plus noble
& plus élevée.
Leur Purification celebre
dans l'Antiquité, fous
le nom de kadaroysavoient
quelque rapport à ce que
nosMystiques appellent la
vie Purgative.Ellesestoient
,;J,iO:inguées en différents
degrez par le moyen dei:
quelsils prétendoient l'amedegagée que de toutes
les soüil eures qu'elle avoir
contractée par sonunion.
avec la Matiereestoit restablie
dans toute la pureté
de sa premiereorigine *,
de
forte qu'après sa separation
d'avec le corps, elle parvenoit
enfin à estre déïfiée,
C'est ainsi que s'exprime
un decesPhilosophes dans
les Vers dorez attribuez
communement à Pythagoj:
e.'
1
Et quand ton Ame separée
de ton Corps
,
fera;
parvenuë dans la région
de l'air le plus pur , tu de'::
viendras un immortel,incorruptible.
Mais ce n'est
pas icy le lieud'examiner
cette opinion que nous reservons
à développer dans
la suite,&c. ., 1 , M.l'AbbédeBoissy
paffe de là à un détail
tres curieux, des differents
termes que les
Grecs & les Romains
appliquoient aux Sacrifices
expiatoires.
-15?: Kjia^c m;Î
'!lcIl remarque ensuite que le
surnom de Fehruata chez
lesSabins,&chez les Romains
celuy de Februlis,
parce que tous les ans dans
la Feste des Lupercales; on
faisoit l'expiation de la
Ville de Rome, par cette
raison ce jour se nommoit
Februatus. C'est delà au
rapport de Varron & de
Festus que le mois de Fé.,
vrier a tiré son nom d'au.
tant que cette ceremonie
se pratiquoit pendant ce
mois;PlineLiv. 15.ch.19.
fait mention deVenus Cluà.-
cirra del'ancien motcliïereJ
purifier.
Cetteexactitude à specifier
les noms des Dieux
passoit pour un point tellement
important dan s la
TheologiePayenne, qu'on
la poulloit jusqu'au scrupule,
& qu'on croyo t n'y
pouvoirmanquer sans encourir
leur indignation.
C'est ce qu'on peur voir
danslePhilebus de Platon.
Un des Personnnges d ce
Dialogue avoit avancéque
la
la Déesseque l'on appelloit
communement Venus, pouvoitestre nommée plus
proprement & plus veritablement
la Volupté: Ma
crainte est excessive
,
répond
Socrate,lorsqu'il s'agit de
donner des noms aux Dieux,
4,'infipuifquil a plû à cette |.Deesse dese faire appeller
Venus,je parlerayd'ellesous le
nom qu'elle aime le mieux.
Les Anciensapprehen-
1- doient tellement d'omettre
ce nom favori de chaque
1
Divinité qu'ils chargeoient
leurs invocations de tous
ceux dont ils pouvoient
s'aviser, c'est ce qu'on peut
aisément remarquer dans
la pluspart des Hymnes
anciennes qui ne sont le
;
plussouvent qu'un tissu de
<,
surnoms & d'épithetes.
Ainsi Carulle aprés avoir
invoque Diane de différentes
maniérés; Soye% revérée
j luydit-il
y
soustel
nom qu'il vous plaira de prendre.
Ainsi dans le Poëme
seculaire d'Horace, ce Poete
s'adresse à la mesme
Déesseen ces termes : FavorableHithyie,
OHLncine>
soitque vous choififlie'{ ce nom,
soit que vous luy préferiez
celuy de Déesse qui préside
aux Nôces.
Quelquefois au lieu de
demander aux Dieux quel
nom leur estoit le plusagreable
, on se contentoit
de mettre au pluriel un de
ceux qu'ils portoient, comme
pour embrasser par là
toute la Divinité
,
8c ne
rien oublier de ses attributs.
C'est en ce sens que
l'oracle des Sybilles a dit:
Aprésles Parques ilfautappaiser
les Hithyies par des SA*
crifices comme il est convenable.
EnfuiteM.l'Abbéde
Boissy donne aprés les
anciens,au terme d'Expiation>
une ligniifcation
plus étenduë,&
dit:
Qu'ils se servoient des
mots expiare & lustrare,
nonfeulementpar rapport
auxcrimes5mais encore a
l'égard de tout ce guils regardoient
comme la fuite
.ou l'effet de ces mesmes
crimes. Ainsi, expier ne
signisioit souvent autre
chose que faire certains
actes de Religion dans la
vûë d'éloigner quelques
malheurs soit qu'on les ressentit
actuellement
,
soit
que l'on en fust seulement
menace par des prodiges
ou par d'autres ifgnes, &c, •#•••*t -
Ce n'estoient passeulement
lesparticuliers qui
avoient besoin d'expiation,
des Villes toutes entieres
se croyoient obligées d'y
avoir recours. La pluspart
d'entr'elles avoient un jour
fixe pour cette Ceremonie
que l'on renouvelloit couY
les ans. Elle se faisoit à
Rome le 5 de Février. Le
Sacrifice se nommoit Amburbale
ou Amburbium, se-
Ion Servius
, & les Victimes
que l'on yemployoit
dmburbiales,au rapport de
Festus.
On la celebroit à Athenes
le 6. du mois Thargelion,
qui répondoit à celuy
d'Avril. C'est Diogene
laërce qui nous en assure
dans la vie de Socrate. •
Chez les Romains , aprés
le dénombrement des
Citoyens, qui fut institué
par Servius Tullius, il y
avoit une Expiation [0-.
lemnelle pour tout le peuple
, & parce qu'elle se faisoit
tous les cinq ans, ctefi:,
du mot lustrare
,
expier ,
que cet espace de temps a
pris le nom de Luflmra.
Dans les Jeux Seculaires, *
qui comme l'on sçait se
celebroient tous les 110.
ans ,
la pompe commençoit
tousjours parune Expiation
généra le, & les
Prestres distribuoient tout
ce qui estoitnecessaire pour
la pratiquer. ~r '1,
Mais avec ces Festes déterminées
a certains jours
fixes, on ordonnoit en certaines
occasions des Expiations
extraordinaires.Ainhy
selon le témoignage de
Denis d'Halicarnasse
,
la
Ville de Romefut purifiée
aprés que les Tarquins en
eurent esté chassez. Selon
Je mesme Autheur
,
elle le
fut encore neu fans aprés
au sujet du meurtre d'un
grand nombre deCitoyens,
qui avoient esté tuez en
voulant restablir les mesmes
Tarquins
,
& quoyqu'unejustenecessité
l'eust
fait commettre, le Senat
arresta neanmoins que tout
le Peuple ferait, expié d'autant , que sans cette précaution
il ne leur eust pas
esté permis d'approcher
des Autels, & de faire les
Sacrifices ordinaires.rr-
Ce n'estoitpas seule
ment sur les Villes entieres
que tomboient les Expiations.
Elles s'exerçoient encore
sur certains particuliers
qu'on jugeoit devoir
estrepurifiez. Lorsqu'on
pratiquoitces Ceremonies
à l'égard des Carrefours
,
on les nommoit Compitalia, &c.•»•• Les Atheniens purisioient
aussi les Theatres &
les lieux où se tenoient les
A*ssemb•lées p•ubliq•ues. Chez les Romains clou.,
ze personnes nomniéesr-,ra.
tres Arvales,purisioient la
Campagne aunloÍs de
May, & les Expiationsqui
netomboientque sur les
perionnes estoient ou publiques
ou particulieres.
Les Expiations du premier
genre (ont celles dont
on usoit dans les Armées.
On les expioit ordinairement
avant £c après le
combat. Lapremiere de cesExpiations
se faisoit pour prevenir
les malheurs que le sort
des armes pouvoit faire
apprehender;l'autre estoit
destinée pour se purifier dixcarnage
qu'on avoit fait
dans l'action,& pour appaiser
les Manes de ceux
qui y avoient esté tuez, &
toutes les deux estoient appelléesArmilustrium.
Quand aux Purifications
particulieres,elles estoient
d'un ressort beaucoup plus
estendu,puisqu'il n'y avoit
ni Nôces ni Funerailles qui
n'y fussentégalementassujetties.
Mais la superstition
des Anciens nes'arrestoit
pas à ces actions communes.
Elle multiplioit tellementàleursyeuxles
objets
de frayeur,qu'ils'imaginoientvVoOiIrr
à tous 1m11o0--,
mentsla Nature soulevée
se declarer contre eux, &
les Elements irritez se déchaisner
pour declarer la
guerre au genre humainde
la part des Dieux. Un Orage
imprévu
,
la chute de la
Foudre, le debordement
des Rivieres nesefaisoient
pas craind re seulement
pour les dommages réels
cjiuls causoient ; ils passoient
pour autant de presages
de malheurs encore
plus redoutables
Theophraste en faisant le
Portrait d'unSuperstitieux,
ditque les vapeurs d'un
Songe, la rencontre d'une
Belette, ou le cris d'une
Souris,troublent l'esprit
d'un homme timide, &
l'arrestent tout court au
milieu de sacourse & de
ses projets.
Ecoutons Aristophanes.
Qu'un Tremblement de
Terre se faffe [cotir, dit ce
Comique , qu'un feu de
mauvaiseaugure brilletout
àcoup dans l'air, qu'une
Belette vienne à passer dans
le lieu de l'Assemblée publique,
ne se reparera-t-elle
pasàl'instant,&c.
Dans le temps qu'on faisoit
l'élection de Fabius
Maximus àla dignité de
Dictateur, & de C. Flaminius
à celle de General de
la Cavalerie
, on entendit
le cris d'une Souris, &c'en
fut assez ,au rapport de
Valere Maxime, pour obliger
ces Magistrats à se déposer.
A l'égard des Songes,
Plutarque nous fait une
vive peinture de cette superstition.
Le sommeil
, ditce Philosophe
,
fait oublier
aux Esclaves la dureté
de leursMaistres. Iladoucit
les peines des matheu"
reux enchaisnez dans une
prison. Il donne du rclaCche
a la douleur la plus
vive; tout s'abandonne a
ses charmes, & la superstition
feule y est insensible.
Elleagiteceuxqu'elle
captive jusques dans lesein
du repos, & leur suscite
des visionsterribles de
Monstres & de Furies.
-
Tourmentez de ces cruelles
chimeres ils ne peuvent
cesser de les craindre, lors
,,Inetme qu'ils son éveillez,
&
& pour se délivrer d'un
supplice que leur crédulité
feule leur fait souffrir, ils
achètent à grand frais le
secours des Devins. Si vous
apprehendez l'effet de quelquevision,
leur crient ces
Charlatans
,
si vous êtes
poursuivis par Hecate la
terrestre, appeliez laVieille
qui paistritvostre pain,
plongez-vous dans la Mer,
&tenez-vousassis à terre
tout le long d'un jour,&c.
Après avoir parlé de
L'Expiation des homfc
cides , Mr l'Ablpé de
Boissyenrapportédans
un seul point d'hill:oi:
re les circonstances IC$
plusessentielles,
** • <w
Jason
,
chef des Argow
nautes,après avoir enlevé
la Toison d'or avecMedéê,
fut poursuivi par les Peuples
de Colchos commandez
par le jeunt Abfyrte,
frere de cette Princesse. Les
Grecs, qui seftoient' retirez
dans une des Bouches
du Danube, présd'être
accablez par le nombre,,
deliberaient déjà de livrer
Medée
, pour obtenir le
passage qui leur était fermé
lors que cette Princesse
le? tira d'embarras par cette
ruse. Elle envoya de magnifiques
presens à son frere.
Elle luy fit dire qu'on
l'emmenait contre son gré,
& luy proposa de se rendre
seul vers le soir dans
une Ile voisine, l'aÍfurJl}t
qu'elle s'y trouverait seule
desoncoté
, & qu'elle
voulait retourner aveclui
àColchos a près avoir tiré
laToison d'entre les mains
des Grecs. Absyrte vint
imprudemment au rendez-
vous où il croyoit ne
rencontrer que sa iceur;
mais Jason qui s'y était
caché de concert avec elle,
attaqua tout a coup le jeunePrince
qui n'était point
sur ses gardes, & le tua
sans beaucoup de peine.
Aussi tôt il coupe les extrem
itez de ce Cadavre; il
lèche trois fois le sang qui
en sortait & observe de
le cracher trois fois ieion
la coutume des Meurtriers
qui pretendoient s'expier,
ainsi que le remarque le
Poëte
, à quoy le Scoliaste
ajoute que l'usage des Assassinselloit
des'attacher
! au col les extremitez du
Corps de ceux qu'ils
avoient massacrez. Aprés
cette action sanglante
,
Jason
& Medée se baftereiic
de regagner leur Vaisseaus,
& les Argonautes ayant
surpris quelques Batimens
de Colchos, se fan--
verent à la fayeur., de la
nuit. Ils abordèrent dan$
l'Ile d'Acca, où Jason &;,
Medée prirent terre pour
se faire expier par Circé
qui en était Souveraine.
CettePrincesseSoeur d'Æetes,
& Tante de Medée-.,
les reçut avec bonté sans les
connaitre
, & voulut en
vain les faire asseoir. L'ua
& l'autre sans proférer une
feule parole,&. tenant les
yeux baissez, s'avancerent
promptement jusquau
foyar
,
sélon la coutume
des Suppliants, & s'y tinrent
assis après que JaforJ
eut fiché en terred'épés
dont ilavait tuéAbsyrte
Leur silence ôe leur situationfirent
aisément comprendre
à Circé qu'ils estaient
fugitifs & coupables
de~~ quelque homicide.
Alors, continue le Poëte ,
touchée de rerpea- pour
Jupiter protecteurdes supphants>;*
clleordonne les
apprets duSacrifice. On
apporte d'abord un petit
Cochon qui tettoietcrxôrr,
ellel'égorge ; ellefrotte de
Con. faiïg les mains de Jason
& de Medée, & fait
des Libations en invÓqtiant:
JupiterExpiateur. Ensuite,
ayant fait jetter dehors par
ses femmes les restes du
Sacrifice elle., brulle sur
l'Autel des Gateaux paitris
de Farine, de Sel &
d'Eau, êc accompagne
cette action de Prières propres
à flechir la colere des
cruellesEumenides , sait
qu'ilseussènt trempé leurs
mains dans un fang étranger,
soit qu'ils les eussent
foüillées du meurtre d'un
de leurs Citoyens ou de icursprocllcs*
Dés
Desqueces Ceremonies
furent achevées, Circé
ignorantencore le fort & le
nom de ses hôtes
,
lesfie
asseoir sur des sièges magnifiques
,3e leurdemanda
qui ils estoient
,
d'où iisvenaient quelsujet
lesavoit engagez d'implorer
son secours. Medec,
qu'elle souhaittaitsurtout
d'entendre parler, n'eut
pas plustot levé la teste
3 qu'ellesefit reconnaitre à
ses ycux brillantd'unéclat
particulier à
-
la famille
fr!'y£etes fils du Soleil,puis
s'exprimant en la langue
deColchos, ellese justifia
d'une voix timide,rejettant
sur de mauvais conseils
tout ce qu'elle avait
fait, & passant legerement
sur la mort d'Absyrte.Mais
Circé n'en comprit pas
moins toute l'atrocité de
ses forfaits. Malheureuse
Princesse
,
s'écria-t-elle
dont la suite n'est pas
moins indecenre que criminèlle
? comment éviterez-
vous la fureur d'y£etes
, qui pour venger la
mort de son fils vous poursuivra
sans doute jusqu'au
fond de la Grece? Pour.
moy, dont vousavez imploré
la protection en état
-,
deflipplilatirelein"abfliendray
de rien entreprendre
contre vous; maisn'attendez
point que j'approuve
ni vos desseins ni vostre
fuite, & queje vous donne
aziledans ce Palais non
plus qu'à l'inconnu que
vous suivezcontrele gré
de vostre Pere. Aces mots, ,
Medée toute tremblante
& fondant en larmes
,
fut
emmenée par Jason avl-c
lequel elle rejoignitlesArgonautes
, &c.
Le foyer estoit aussi un
azile sacré chez les Romains;
car selon Plutarque
Coriolan qui avoit esté
banni de son Pays, contraint
de chercher un azile
chezTullusAufidius,
le plus considerable des
Volsques, & son ennemi
particu lier, prit en entrant
chez luy le party de s'asseoir
prés du foyeroù il
demeura sans parler, &
sans le découvrir la teste
lx. le visage, ce qui est afsez
conforme à la contenance
de Medée cliczCiri
cé.
On pourroitestre surpris
de voir dans ces exemples
d'illustres malheureux
se jetter entre les
bras de leurs ennemismes
mes,mais ils estoient trop
seures du respect <111011
avoit de leur temps pour ledroit des suppliants que
les plus scelerars eussent à
peine osé violer; senti-
-mènes louables, sur lesquels
on a-sansdoute formé*
ce Proverbe qui fait tant
d'honneur aux moeurs de
l'Antiquité
,
Res rft- sacra
misèr.
On a vu dans la purification
de jason & deMedée
,
que les restes du Sacrifices
avoienr esté jettezdehors,
& c'estce quis'observoit
scrupuleusement
dans routesles Expiations,
tantàl'égard des Victimes
que des autres Offrandes.
Agamemnon, dans le I,
de l'Iliade, commande de
purifier l'Armée
,
ensuite
dequoy l'on jette dans la
Merlesrestes du Sacrifice.
LesEgyptiens,auxrapport
d'Herodote velidoientaux
Grecs prévenus
apparemment contre leur
Religion, la teste de la
VicUmcimmoiéejOÙ s'ils
ne trouvoient point de ces
Marchands Etrangers, ils
la jettoient dans le Nil
en prononçant ces paroles:
Puissant tomber sur
cette teste, les malheurs qut
prenacent l'Egypte où celuy
qui fait ce Sacrifice.
Surquoy l'on doit remarquer
quec'estoit tousjours
dansla Mer, dans les Fteur*
ves ou dans les Ruliteaux'
qu'on easevelissoit autant
qu'il estoit-possible, ces
restes de testes. Pour ceux
qui estoient trop eloignez
des eaux, ils se contentoient
de les faire porter
dans les Carrefours ; on.*
s'abstenoit encore en jectant
ces restes, de regarder
derriere soy,de peur d'attirer
en les voyant, les
malheurs qu'on se figuroit
y estreattachez.
Il y avoit une forte:
d'expiation de l'homicide
bien plus commode&
plus facile queles autres; elle consistoit à se laver
simplement dans un Eau
courante. Elle avoit efiré
pratiquée dés les premiers
siecles
,
sur tout par les
Grecs qui- la transmirent
aux Latins,
On employoitsurtout,
cette derniere espece de
Purification en forçantdes
Batailles.Achille , à soin
de se purifier à Milet dans
une Source d'eau courante
a près avoir tué Strambellus
Roy des Leleges.
Xuéc , au II. Livre dc-'
FEneïde
,
assure qu'il ne
luy est pas permis de se
charger des Statuës des
Dieux jusqu'à ce qu'il se
foit expié par cette Ceremonie.
'- Horace après avoir tué
sa Soeur fut expié de )~
maniere que les Loix le
prefcrivoienr pour les
nielirtresinvolontaires.Lee
Prestres éleverent alors
deux Autels, l'unà Junon
Infpearice des Soeurs, &
l'aurre à un Dieu ou Genie
du Pays, que lesRomains
eiit- appelléjanus & ont
surnomméCuriace
,
du
nom de ces Albain, infortunez
c]a'Horaceavoit1liez
en deffendant sa Patrie.
Lors que les Sacrifices &
les Expiationsfurentachevécs
, on fit enfin passer
Horace sous le joug coustume
pratiquée par les
Romains à l'égard des ennemis
qui se rendoi nt à
discretion.Tite-Live, qui lit à peu prés le mesme
dérail ,ajouste seulement
que l'expiation se fit aux
dépens du Public; qu'on
couvrit la teste d'Horacelorsqu'il
passasous le joug
&quelapratique desCeremonies
qu'on avoit observées
à son égard fus
transmise à sa famille comme
une espece d'heritage.
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Résumé : Extrait du Discours de Mr l'Abbé de Boissy.
Dans son discours, l'Abbé de Boissy souligne l'importance des expiations dans les religions anciennes, notant que les auteurs théologiques païens reconnaissaient une Providence divine récompensant le bien et punissant le mal. Il critique les sacrifices humains pratiqués par les païens, les qualifiant de cruels et contraires à la nature. L'Abbé de Boissy cite Hésiode, qui dans sa Théogonie, décrit les Parques et Nemesis, déesses punissant les crimes. Il mentionne également les philosophes, notamment les Pythagoriciens, qui voyaient dans les expiations une purification de l'âme. Les Grecs et les Romains avaient des termes spécifiques pour les sacrifices expiatoires et des cérémonies régulières pour purifier les villes et les individus. Ces expiations étaient pratiquées à des moments précis, comme après des combats ou des catastrophes naturelles, et pouvaient être ordinaires ou extraordinaires. Les Anciens croyaient que des événements naturels, comme des orages ou des tremblements de terre, étaient des présages de malheurs divins, les poussant à consulter des devins pour interpréter les songes et les signes. L'Abbé de Boissy décrit également les rites d'expiation pour les homicides, incluant des sacrifices et des prières pour apaiser les Euménides. Ces cérémonies visaient à purifier les participants et à prévenir les malheurs futurs. Le texte mentionne plusieurs exemples historiques et rituels anciens. Médée, fille du Soleil, et Jason, après la mort d'Absyrte, cherchent refuge auprès de Circé. Circé, bien qu'elle refuse de soutenir leurs desseins, leur accorde un refuge temporaire. Coriolan, banni de Rome, trouve refuge chez Tullus Aufidius, son ennemi, illustrant le respect des droits des suppliants dans l'Antiquité. Concernant les rituels de purification, les restes des sacrifices étaient jetés à la mer ou dans des cours d'eau pour éviter les malheurs. Les Égyptiens et les Grecs pratiquaient cette expiation, souvent après des homicides. Achille, Énée, et Horace sont cités comme ayant utilisé cette méthode de purification après des actes de violence. Horace, après avoir tué sa sœur, fut purifié selon les lois romaines et dut passer sous le joug, une pratique transmise à sa famille.
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2256
p. 252-254
Digression. [titre d'après la table]
Début :
Je voudrois bien donner au Public de petites Dissertations sur [...]
Mots clefs :
Digression, Défauts
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Digression. [titre d'après la table]
Je voudrois bien donner
au Public de petites
Dissertationssur les
nouveautez de nos
Theatres : mais je
crains de blesser la sins
cerité,ou les Autheurs.
S'ils vou loient m'envoyer
eux-mesmes un
nota des deffauts de
leurs pièces
,
dont ils
me permetcroient dp
parler
)
je fournirois
moy mes remarques
surlesbeautezqu'elles
contiennent
,
& cela
feroitune vrayecritique.
Jattends le consentement
par écrit du
premier Autheur de
bonne foy qui voudra
bien convenir que sa 41
piece a des deffauts,&
qu'il a cela de commun
avec Corneille
,
Moliere,
Raciiie, & Quinaut.
au Public de petites
Dissertationssur les
nouveautez de nos
Theatres : mais je
crains de blesser la sins
cerité,ou les Autheurs.
S'ils vou loient m'envoyer
eux-mesmes un
nota des deffauts de
leurs pièces
,
dont ils
me permetcroient dp
parler
)
je fournirois
moy mes remarques
surlesbeautezqu'elles
contiennent
,
& cela
feroitune vrayecritique.
Jattends le consentement
par écrit du
premier Autheur de
bonne foy qui voudra
bien convenir que sa 41
piece a des deffauts,&
qu'il a cela de commun
avec Corneille
,
Moliere,
Raciiie, & Quinaut.
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Résumé : Digression. [titre d'après la table]
L'auteur souhaite publier des dissertations sur les nouveautés théâtrales, mais craint de blesser les auteurs. Il propose que ces derniers envoient une note des défauts de leurs pièces, permettant ainsi une critique constructive en mentionnant aussi les beautés des œuvres. Il attend l'accord écrit d'un auteur reconnaissant les défauts de sa pièce, comme ceux de Corneille, Molière, Racine et Quinault.
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2257
p. 255-260
BOUTS RIMEZ DONNEZ DANS LE MERCURE PRECEDENT. Remplis par l'Amant jaloux.
Début :
Tu fus jadis pour moy constante Tourterelle [...]
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : BOUTS RIMEZ DONNEZ DANS LE MERCURE PRECEDENT. Remplis par l'Amant jaloux.
BOUTS RIMEZ
D0NNEZ
DANS LE MERCURE
PRECEDENT.
Remplis par l('Amantjaloux
Tufiu jadispourmoy
confiante
Tourterelle
Pourmoyfiulje te vis
douce comme
un Mouton
Adaiston coeurplusleger
qf-te n'est
un Haneton
Te terannsfotrvmeoalamgesjeeux
Hirondelle.
Mon indigne rival an
neZ
de.Perrocuet
Gwi-îidant sur son vieux
corps sa tejîe deLinote
Quandje veux tapprocher
entre ses dents.marmore
H veutjure le Dogue
,
&
QTce?iest un,Roquet.
Dece Singel'hymen te
jfjt donc
la Guenuche
Il est puissant Seigneur , dit-il,brides a Veaux
ildoitau Maqtiignon[es
deux'
maigfes.. Chevaux
Etsépargnant le vin
y
boitmoinsque vin
taPeruche.
Sa
tàcj
notirri ne
-
SaTable3luy nourri, ne
peustnoourrinr .Chat
ChtZ. luy Merlesrotis
passent
pour. Gel inotes
Mange-t-il desGougeons,
il les
nomme.Barbotes.
Tu le crois riche enfin il eji:
guemux com.meRatT
Très d'un gros Boeuf
Amant dune
jeune. Genisse
Il s'entremet,il rampe,
il porte
le Poulet
A la porte du riche il
garde
le mulet
A lafortune il court,
maisa
d'Ecrevisse..
<~
Iltjça*tit porur toeut m'retien Tu m'as quitté pourtant
pourplumer cePigeon
Mais telle en sesfilets
croitprendre
un Esturgeon
QQuuii rni'yy ttrroouurvvee aà Ilda, fsian'
qu'une
maigre.. Sardine.
D0NNEZ
DANS LE MERCURE
PRECEDENT.
Remplis par l('Amantjaloux
Tufiu jadispourmoy
confiante
Tourterelle
Pourmoyfiulje te vis
douce comme
un Mouton
Adaiston coeurplusleger
qf-te n'est
un Haneton
Te terannsfotrvmeoalamgesjeeux
Hirondelle.
Mon indigne rival an
neZ
de.Perrocuet
Gwi-îidant sur son vieux
corps sa tejîe deLinote
Quandje veux tapprocher
entre ses dents.marmore
H veutjure le Dogue
,
&
QTce?iest un,Roquet.
Dece Singel'hymen te
jfjt donc
la Guenuche
Il est puissant Seigneur , dit-il,brides a Veaux
ildoitau Maqtiignon[es
deux'
maigfes.. Chevaux
Etsépargnant le vin
y
boitmoinsque vin
taPeruche.
Sa
tàcj
notirri ne
-
SaTable3luy nourri, ne
peustnoourrinr .Chat
ChtZ. luy Merlesrotis
passent
pour. Gel inotes
Mange-t-il desGougeons,
il les
nomme.Barbotes.
Tu le crois riche enfin il eji:
guemux com.meRatT
Très d'un gros Boeuf
Amant dune
jeune. Genisse
Il s'entremet,il rampe,
il porte
le Poulet
A la porte du riche il
garde
le mulet
A lafortune il court,
maisa
d'Ecrevisse..
<~
Iltjça*tit porur toeut m'retien Tu m'as quitté pourtant
pourplumer cePigeon
Mais telle en sesfilets
croitprendre
un Esturgeon
QQuuii rni'yy ttrroouurvvee aà Ilda, fsian'
qu'une
maigre.. Sardine.
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Résumé : BOUTS RIMEZ DONNEZ DANS LE MERCURE PRECEDENT. Remplis par l'Amant jaloux.
Le poème 'BOUTS RIMEZ' décrit les traits d'un rival amoureux à travers des comparaisons animales. L'amant jaloux le compare à un perroquet vantard, un chien agressif et un singe ridicule. Le rival est également dépeint comme un avare, économisant sur tout, y compris le vin, et se nourrissant de mets modestes comme des merles et des goujons. Malgré ses apparences de richesse, il est comparé à un rat avare et à une écrevisse rampante. Le poème se conclut par une réflexion amère de l'amant, qui constate que sa bien-aimée l'a quitté pour ce rival, espérant attraper un grand poisson mais n'obtenant qu'une maigre sardine.
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2258
p. 261-264
BOUTS RIMEZ. LES QUATRE SAISONS.
Début :
Le Ramier bequetant la tendre Tourterelle [...]
Mots clefs :
Saisons
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texteReconnaissance textuelle : BOUTS RIMEZ. LES QUATRE SAISONS.
BOUTSRIMEZ
LESQUATRE
SAISONS.
ILE PRINTEMPS.
LeRamierbequetant la
Pendre
Tourterelle
LaBergere dijlraiteégarant
fpnMoutcn,
Et la Terre en Amour
formant
le.-Hanetafr
D*esignneennrt lLee PPtr*i;nïjtteeemyppss
annonçoit
/'Hirondelle,
VEST E'
Quad ïEjléfaitjaserle
frilieux
Perroquet
La chaleur rends muets
Rossignol
e5 Linote
Le Foureursans travail
dort comme une. Marmote
JEtla BourgeoiseauMail
fasitobaignner RRooqquuecrf..
L'AUTOMNE,
Jr vois la noix nouvelle
amuser
la - -Guenuche,
L'Hommeva s'amusera
boire vins
nou veaux
EtPbebu* séloignant
faittourner ses. Chevaux
Versles climats brullants
d'ok- nom vient
la Peruche.
L'HYVE R.
LHyverqui dans Parisfait
hznjjer le Chat
Tfaitvenir du Alans
Plaideurs eS. Gelinotes
L'Officiery mangeantCf
Perdrix
€5*. Barbotes
Parmille autres plaisirs , devientgueux comms un Rat.
BOUTS;
LESQUATRE
SAISONS.
ILE PRINTEMPS.
LeRamierbequetant la
Pendre
Tourterelle
LaBergere dijlraiteégarant
fpnMoutcn,
Et la Terre en Amour
formant
le.-Hanetafr
D*esignneennrt lLee PPtr*i;nïjtteeemyppss
annonçoit
/'Hirondelle,
VEST E'
Quad ïEjléfaitjaserle
frilieux
Perroquet
La chaleur rends muets
Rossignol
e5 Linote
Le Foureursans travail
dort comme une. Marmote
JEtla BourgeoiseauMail
fasitobaignner RRooqquuecrf..
L'AUTOMNE,
Jr vois la noix nouvelle
amuser
la - -Guenuche,
L'Hommeva s'amusera
boire vins
nou veaux
EtPbebu* séloignant
faittourner ses. Chevaux
Versles climats brullants
d'ok- nom vient
la Peruche.
L'HYVE R.
LHyverqui dans Parisfait
hznjjer le Chat
Tfaitvenir du Alans
Plaideurs eS. Gelinotes
L'Officiery mangeantCf
Perdrix
€5*. Barbotes
Parmille autres plaisirs , devientgueux comms un Rat.
BOUTS;
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Résumé : BOUTS RIMEZ. LES QUATRE SAISONS.
Le texte décrit les activités saisonnières des animaux et des humains. Au printemps, les oiseaux chantent et les humains se baignent. En été, la chaleur réduit les chants des oiseaux. À l'automne, les animaux et les humains se réjouissent. En hiver, certains animaux apparaissent et les humains deviennent gourmands.
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2259
p. 257-258
BOUTS RIMEZ HEROIQUES ET CHAMPESTRES.
Début :
... Lauriers [...]
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : BOUTS RIMEZ HEROIQUES ET CHAMPESTRES.
Boutsrimez
HEROIQYES
ET
CHAMPESTRE S. MG10uuesrreiLteautrrieesrs •Lisette
: Cesars 0 Etendars •Houlette
Folette
intrépidité
immortalité
• ramages BOCARG€SF
HEROIQYES
ET
CHAMPESTRE S. MG10uuesrreiLteautrrieesrs •Lisette
: Cesars 0 Etendars •Houlette
Folette
intrépidité
immortalité
• ramages BOCARG€SF
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2260
p. 258-259
REPONSE. Par Mr de Gi**.
Début :
La jalousie des Amants dure moins que celle des Maris, [...]
Mots clefs :
Jalousie, Mari, Amant
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : REPONSE. Par Mr de Gi**.
On a demandé enquoy
font différentes
la jaîoufïedun Maiy,
&C la jalousie d'un A-*j
mant.
*LA jalousie des A
mantsdure moins que
Celle des Maris, carun
Amant ell gueri de sa
jalouiîe en cédantdaimer
;mais un Mary ne
peut se guerir de sa jalousse
qu'en cessant d'estre
jaloux.
font différentes
la jaîoufïedun Maiy,
&C la jalousie d'un A-*j
mant.
*LA jalousie des A
mantsdure moins que
Celle des Maris, carun
Amant ell gueri de sa
jalouiîe en cédantdaimer
;mais un Mary ne
peut se guerir de sa jalousse
qu'en cessant d'estre
jaloux.
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2261
p. 259-260
REPONSE. Par le Marquis de **.
Début :
La jalouse fureur anime les Espoux, [...]
Mots clefs :
Jalousie, Mari, Amant
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : REPONSE. Par le Marquis de **.
REPONSE.
l!ar le Marquis de* *
Lajalousefureur antme
les Espoux,
L'Amant est accablé de
Jessoupçonsjalouxy
Sursafemme un Mary
cherche à punir
l'offense ;
Et l'Amant sur luymesme
exercesa
vengeance.
l!ar le Marquis de* *
Lajalousefureur antme
les Espoux,
L'Amant est accablé de
Jessoupçonsjalouxy
Sursafemme un Mary
cherche à punir
l'offense ;
Et l'Amant sur luymesme
exercesa
vengeance.
Fermer
2262
p. 260-261
REPONSE. Par Me de **.
Début :
Les Amants sont plus fols dans leur jalousie que les [...]
Mots clefs :
Jalousie, Mari, Amant
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : REPONSE. Par Me de **.
REPONSE.
Par Aie de**,
Les Amanrs font
plus fols dans leur jalousseque
les Mans,
car l'Amant jaloux épouse
quelques fois;
mais le Mary jaloux se -
dcmarieroics'il pouvoit.
- Les Maris font fols
de souffrir si impatiemment
un mal qu'ils ne
peuvent e-rn peschers &
les Amants font fols
de s'affliger d'un mal - dont ils peuvent sedé-
Jivrer.
Par Aie de**,
Les Amanrs font
plus fols dans leur jalousseque
les Mans,
car l'Amant jaloux épouse
quelques fois;
mais le Mary jaloux se -
dcmarieroics'il pouvoit.
- Les Maris font fols
de souffrir si impatiemment
un mal qu'ils ne
peuvent e-rn peschers &
les Amants font fols
de s'affliger d'un mal - dont ils peuvent sedé-
Jivrer.
Fermer
2263
p. 262-263
REPONSE. Par Mr de Chen...
Début :
La jalousie des Maris est plus soupçonneuse ; celle des Amants [...]
Mots clefs :
Jalousie, Amant, Mari
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : REPONSE. Par Mr de Chen...
REPONSE.
ParMrdeChen.
La jalousie des Maris
est plus soupçonneuse;
celle desAmants
est plus capricieuse.
Les jalousies des Maris
sont souvent mieux
fondées que celle des
Amants;& par con sequent
celles des Amai^
ts fontplus bizarres
&: plus injustes,car
ilestplusvray-semblaible
, vertuà part,qu'- uneMaiftrelfeloitfidel*
le qu'une Femme.
ParMrdeChen.
La jalousie des Maris
est plus soupçonneuse;
celle desAmants
est plus capricieuse.
Les jalousies des Maris
sont souvent mieux
fondées que celle des
Amants;& par con sequent
celles des Amai^
ts fontplus bizarres
&: plus injustes,car
ilestplusvray-semblaible
, vertuà part,qu'- uneMaiftrelfeloitfidel*
le qu'une Femme.
Fermer
2264
p. 263-264
REPONSE. Par M. de la M.
Début :
Souvent la jalousie esteint l'amour des Maris, & ne [...]
Mots clefs :
Jalousie, Amant, Mari
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : REPONSE. Par M. de la M.
REPONSE.
Par M. de la M.
Souvent la jalousieesteint
l'amour des
Maris; &C ne fait au
contraire qu augmenter
celuy des Amants. (LcursCceurs sont des brasiers
ardents
jettcZj-j de l'eaujamriers,
craindre
Mais l'amourd'unEpoux
ressemble aux
feux mourants
Qu'unegoutte d'eaupeut
esteindre.
Par M. de la M.
Souvent la jalousieesteint
l'amour des
Maris; &C ne fait au
contraire qu augmenter
celuy des Amants. (LcursCceurs sont des brasiers
ardents
jettcZj-j de l'eaujamriers,
craindre
Mais l'amourd'unEpoux
ressemble aux
feux mourants
Qu'unegoutte d'eaupeut
esteindre.
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2265
p. 264-265
REPONSE. Par Licidas.
Début :
La jalousie des Amants est ordinairement plus delicate, & plus [...]
Mots clefs :
Jalousie, Amant, Mari
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texteReconnaissance textuelle : REPONSE. Par Licidas.
REPONSE. -
Par LicidvU.
La jalousie des Amants
est ordinairement
plus delicate, &
plus discrette: celle des
Marisestplus grossiere&
plus brutale; elle
est gravée par des rides
sur leur front: celle des
Amants respectueux , n'est gravée que dans
leur coeur.
Par LicidvU.
La jalousie des Amants
est ordinairement
plus delicate, &
plus discrette: celle des
Marisestplus grossiere&
plus brutale; elle
est gravée par des rides
sur leur front: celle des
Amants respectueux , n'est gravée que dans
leur coeur.
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2266
p. 265-266
REPONSE. Par M. P**
Début :
De l'Amant au Mary, voicy la difference, [...]
Mots clefs :
Jalousie, Amant, Mari
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texteReconnaissance textuelle : REPONSE. Par M. P**
REPONSE.
Par M. P **
De l'Amantau Mary,
voicy la différence,
Dans leurjalouse extravagance
• L'un ifl jaloux de fort
- honneur,
Vautre tft jaloux des
droits du coeur.
Par M. P **
De l'Amantau Mary,
voicy la différence,
Dans leurjalouse extravagance
• L'un ifl jaloux de fort
- honneur,
Vautre tft jaloux des
droits du coeur.
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2267
p. 266-267
REPONSE. Par M. des **
Début :
La jalousie en general n'est plus gueres à la [...]
Mots clefs :
Jalousie, Amant, Mari
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texteReconnaissance textuelle : REPONSE. Par M. des **
REPONSE.
ParM,des* *
La 0 jalousieen géné-
,
ral n'est plus gueres à
la mode ni dans les Aniantsni
dans les Maris.
-
,
Les Amants sont à
Jprefent si vifs dans leur
pourfuÍre, & si inconstants
dans leur bonheur,
qu'ils n'ont pas
le tem ps d'estre jaloux.
A l'égard des Maris,
s'il yen. a beaucoup
qui le soyent
,
il y en
a peu qui le paroissent.
Si l'Epoux inquiet riofè
pluslepavotfin>
C'cfiqutletfparmynous»
honteuxdesorejaloux
Etqu'il n'estplus honteux
d'avoirsujet de l'estre,
loisiren
huit jours de répondre
à cette Question.
Je vous donneray
le mois prochain
le reste des réponses
qu'on m'envoyera
ParM,des* *
La 0 jalousieen géné-
,
ral n'est plus gueres à
la mode ni dans les Aniantsni
dans les Maris.
-
,
Les Amants sont à
Jprefent si vifs dans leur
pourfuÍre, & si inconstants
dans leur bonheur,
qu'ils n'ont pas
le tem ps d'estre jaloux.
A l'égard des Maris,
s'il yen. a beaucoup
qui le soyent
,
il y en
a peu qui le paroissent.
Si l'Epoux inquiet riofè
pluslepavotfin>
C'cfiqutletfparmynous»
honteuxdesorejaloux
Etqu'il n'estplus honteux
d'avoirsujet de l'estre,
loisiren
huit jours de répondre
à cette Question.
Je vous donneray
le mois prochain
le reste des réponses
qu'on m'envoyera
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Résumé : REPONSE. Par M. des **
Le texte aborde la jalousie dans les relations amoureuses et matrimoniales, notant qu'elle est moins courante. Les amants, vifs et inconstants, n'ont pas le temps d'être jaloux. Parmi les maris, nombreux sont jaloux mais peu l'avouent ouvertement. Il n'est plus honteux d'avoir des raisons de l'être. Le texte mentionne aussi un délai de huit jours pour répondre à une question et promet des réponses supplémentaires le mois suivant.
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2268
p. 268-270
Nouvelles Questions.
Début :
Pour donner occasion à des réponses convenables au mois prochain [...]
Mots clefs :
Donner, Recevoir, Questions
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouvelles Questions.
Nouvelles Questions.
Pour donner occasion
à des réponses
convenables au mois
prochain qui tombera
dans les Etrennes, voirçy
deux Questions sur
les mots de donner &
de recevoir.
< PremiereQiiejlion.
On demande si
dans le Monde ondonne
plus qu'on ne re-.
çoit.
Seconde Question,
Ondemande lecjuelert
le plus ancien
à l'égard de chaque
homme en particu lier,
de donner ou de recevoir.
Cetteseconde Qjiefion
ejlém^matique ; il riya
qu'une réponse juste à faire
: cejl ce quilfaut. deviner.
Troisiéme Quejlion.
S'ilestplus
généreuxde
donner que de
recevoir.
Pour donner occasion
à des réponses
convenables au mois
prochain qui tombera
dans les Etrennes, voirçy
deux Questions sur
les mots de donner &
de recevoir.
< PremiereQiiejlion.
On demande si
dans le Monde ondonne
plus qu'on ne re-.
çoit.
Seconde Question,
Ondemande lecjuelert
le plus ancien
à l'égard de chaque
homme en particu lier,
de donner ou de recevoir.
Cetteseconde Qjiefion
ejlém^matique ; il riya
qu'une réponse juste à faire
: cejl ce quilfaut. deviner.
Troisiéme Quejlion.
S'ilestplus
généreuxde
donner que de
recevoir.
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Résumé : Nouvelles Questions.
Le document pose trois questions sur les notions de donner et de recevoir. Il s'interroge sur la prévalence du don par rapport à la réception, sur le devoir le plus ancien entre les deux, et sur laquelle des deux actions est la plus généreuse. La seconde question est qualifiée de problématique, nécessitant une réponse réfléchie.
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2269
p. 271-278
NOUVELLES d'Espagne.
Début :
Du Camp Royal de Casa Texada le 2. Novembre. Le [...]
Mots clefs :
Ennemis, Armée, Habitants, Casatejada
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : NOUVELLES d'Espagne.
NOUVELLES
d'Espagne.
ZD
Du Camp RoyaldeCasa
Texada le 2. Novembre.
LE Roy reçut ilya
deuxjours un CourrierdeMr
le Duc de Noailles qui luy
mandoit qu'ilentreroit le 10.
en Catalogne & hier il reçut
avis que l'Archiducavoit
quitté son Camp du Pardo;
qu'ilavoit marche à Pinto,
& qu'il auoït passé le Tage à
Aranjuez où son armée êfloit
campée.
L'Armée du Roy grossit de
jour en jour. Tous les Magazins
sontfaits à Talavera de
la Veja, & à Talavera de la
Reyna. Mr l'Evesque de
Murcie a envoyé à Sa Majesté
Catholique, un grand
nombre de Chariots chargez
degrains
, & toutesles Villes
d'Andalousies'efforcent à
ïenvi pour donner des marques
de leurzeles;les unesmvoyent
de grosses sommes
d'autres des chevaux , tout équipe%;
de maispresque toutes
l'argent & desvivres.
UnPartyennemi de cent
quatre-vingt
Quatre-vingtCavaliers
,
qui
avoit esté envoyé pour s'informer
denostre situation, a
estédéfait par Mr le Marquis
deLança ote.
LeRebetleFerrer avouluse
venger de ce que les habitans
de Corella avoient rasé sa
maison
, aya nt assemblé à Saragosse
environ mille hommes
tant Fantassins que Cavaliers,
ilse mit en marche pour tascher
de nouveau dese rendre maistre
de Corella. Mais les habitans
de cette Ville
,
de Tudela
C- des autres lieux des
environs
,
s'estant joint aux
Troupes, avec lesquelles ils
avoient auparavant chassé les
ennemis
}
marchèrent au devant
de luy, le chargèrent si
vivement,qu'ilfutobligéde
si retirer aprés avoir perdu
prés de cent cinquante hommes.
Deux Regimens de Dragons
.,
Ér un détachement des
troupes de Navarre , ont reçu
ordre de s'avancerpourempescher
les courses des Partis
Ennemis. Les Deserteurs qui
viennent en ajJezgrand nombre
,
assurent que l'Armée de
l'Archiduc estfortdiminuée,
parce que la trop grande hcew*
ce que les Generaux donnent
4ux soldats
,
les excitantàse
disperser pourpiller, ily en a
un grand nombre d'ajJomme:(.
par lespeuples, qui ne laissent
paffir que ceux quise disent
CatholiquesDeserteurs.
Le bruitqui s'estoitrépandu
que Archiducauoit fait
sortir toutes les Dames deMadrid
dans le dessein de donner
cette Capitale aupillage, s'est
trouvéfaux. Peut-estre que le
refus que les habitans ontfait
de porter leurs armes à la Caza
del Campo,les a préservez.
Ce qu'il y a decertain, c'est
que ce Prince estfort irrité
contre eux&on assure mesme
qu'il a ditque s'il peut devenir
leur Maistreabsolu,ilen
fera une Colonie.
Mr de Valejo a enlevé
aux Ennemis un Convoy de
provisions
y & défait deux
censchevaux qui l'escortoient.
Il pleut icy depuis dix jours;
mais heureusementleterrain
est une especede gravier qui
ne tourne pas aisement en
bouë; en forte que nous n'en
serons pas incommodez dans
les marches.
D'autres Lettres du 8.
portent que l'Archiduc avoitfait
enlever à Madrid
deux mille chevaux pour
remonter sa Cavalerie, <5é
que quelques maisons avoientestépillées
;queles
Miquelets avoient voutuf
s'emparer de Segorbe, anciennement
Sagunte, dans
le Royaume de Valence;
mais qu'ilsavoientesté repoussez
avec perte de cent
soixante hommes; que le
Roy d'Espagne ayant appris
la marche des Ennemis,
avoit détaché sept
mille chevaux pour les suivre,
& pour charger leur
arriere Garde s'ils pouvoient
la joindre.
d'Espagne.
ZD
Du Camp RoyaldeCasa
Texada le 2. Novembre.
LE Roy reçut ilya
deuxjours un CourrierdeMr
le Duc de Noailles qui luy
mandoit qu'ilentreroit le 10.
en Catalogne & hier il reçut
avis que l'Archiducavoit
quitté son Camp du Pardo;
qu'ilavoit marche à Pinto,
& qu'il auoït passé le Tage à
Aranjuez où son armée êfloit
campée.
L'Armée du Roy grossit de
jour en jour. Tous les Magazins
sontfaits à Talavera de
la Veja, & à Talavera de la
Reyna. Mr l'Evesque de
Murcie a envoyé à Sa Majesté
Catholique, un grand
nombre de Chariots chargez
degrains
, & toutesles Villes
d'Andalousies'efforcent à
ïenvi pour donner des marques
de leurzeles;les unesmvoyent
de grosses sommes
d'autres des chevaux , tout équipe%;
de maispresque toutes
l'argent & desvivres.
UnPartyennemi de cent
quatre-vingt
Quatre-vingtCavaliers
,
qui
avoit esté envoyé pour s'informer
denostre situation, a
estédéfait par Mr le Marquis
deLança ote.
LeRebetleFerrer avouluse
venger de ce que les habitans
de Corella avoient rasé sa
maison
, aya nt assemblé à Saragosse
environ mille hommes
tant Fantassins que Cavaliers,
ilse mit en marche pour tascher
de nouveau dese rendre maistre
de Corella. Mais les habitans
de cette Ville
,
de Tudela
C- des autres lieux des
environs
,
s'estant joint aux
Troupes, avec lesquelles ils
avoient auparavant chassé les
ennemis
}
marchèrent au devant
de luy, le chargèrent si
vivement,qu'ilfutobligéde
si retirer aprés avoir perdu
prés de cent cinquante hommes.
Deux Regimens de Dragons
.,
Ér un détachement des
troupes de Navarre , ont reçu
ordre de s'avancerpourempescher
les courses des Partis
Ennemis. Les Deserteurs qui
viennent en ajJezgrand nombre
,
assurent que l'Armée de
l'Archiduc estfortdiminuée,
parce que la trop grande hcew*
ce que les Generaux donnent
4ux soldats
,
les excitantàse
disperser pourpiller, ily en a
un grand nombre d'ajJomme:(.
par lespeuples, qui ne laissent
paffir que ceux quise disent
CatholiquesDeserteurs.
Le bruitqui s'estoitrépandu
que Archiducauoit fait
sortir toutes les Dames deMadrid
dans le dessein de donner
cette Capitale aupillage, s'est
trouvéfaux. Peut-estre que le
refus que les habitans ontfait
de porter leurs armes à la Caza
del Campo,les a préservez.
Ce qu'il y a decertain, c'est
que ce Prince estfort irrité
contre eux&on assure mesme
qu'il a ditque s'il peut devenir
leur Maistreabsolu,ilen
fera une Colonie.
Mr de Valejo a enlevé
aux Ennemis un Convoy de
provisions
y & défait deux
censchevaux qui l'escortoient.
Il pleut icy depuis dix jours;
mais heureusementleterrain
est une especede gravier qui
ne tourne pas aisement en
bouë; en forte que nous n'en
serons pas incommodez dans
les marches.
D'autres Lettres du 8.
portent que l'Archiduc avoitfait
enlever à Madrid
deux mille chevaux pour
remonter sa Cavalerie, <5é
que quelques maisons avoientestépillées
;queles
Miquelets avoient voutuf
s'emparer de Segorbe, anciennement
Sagunte, dans
le Royaume de Valence;
mais qu'ilsavoientesté repoussez
avec perte de cent
soixante hommes; que le
Roy d'Espagne ayant appris
la marche des Ennemis,
avoit détaché sept
mille chevaux pour les suivre,
& pour charger leur
arriere Garde s'ils pouvoient
la joindre.
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Résumé : NOUVELLES d'Espagne.
Le roi d'Espagne a reçu des nouvelles du duc de Noailles annonçant son entrée en Catalogne le 10 novembre. L'archiduc a quitté son camp du Pardo pour marcher vers Pinto et a traversé le Tage à Aranjuez. L'armée royale s'accroît quotidiennement, avec des magasins établis à Talavera de la Vega et Talavera de la Reina. L'évêque de Murcie a envoyé des chariots de grains, et les villes d'Andalousie fournissent des sommes d'argent, des chevaux et des vivres. Le marquis de Lañote a défait un parti ennemi de 180 cavaliers. Le rebelle Ferrer a été repoussé après avoir perdu près de 150 hommes. Deux régiments de dragons et des troupes de Navarre ont été envoyés contrer les incursions ennemies. Les déserteurs rapportent que l'armée de l'archiduc est diminuée en raison des pillages. Monsieur de Valejo a capturé un convoi de provisions et défait 200 chevaux ennemis. Malgré dix jours de pluie, le terrain ne se transforme pas en boue. Des lettres du 8 novembre indiquent que l'archiduc a réquisitionné 2 000 chevaux à Madrid et que les Miquelets ont été repoussés à Segorbe. Le roi d'Espagne a envoyé 7 000 cavaliers pour suivre les ennemis.
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2270
p. 278-280
ARTICLE des Enigmes.
Début :
Le mot de la grande Enigme du mois dernier ; c'est [...]
Mots clefs :
Coche
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ARTICLE des Enigmes.
ARTICLE
des Enigmes*
Le mot dela grande
Enigmedumois
dernier; c'est leCoche.
Voicy les noms de
ceux qui l'ont devinée;
car je ne veux rien retrancher
des anciens
Amufemencs du Public.
J'ay vû des gens
de bonesprit condamner
ces liftes de noms
badins& pueriles;
mais j'ayvû aussi des
gens de bon esprit s'amuser
à les lire.Je veux
croire que ceux qui me
lesenvoyent sontaussi
censezqueceux qui les
condamneront ; &£
puis qu'ils prennent
plaisir à les imaginer
bien ridicu les, je puis
sans deroger au borï
sensmettreicy les plus
extravagants qu'ors
pourra m envoyer.
des Enigmes*
Le mot dela grande
Enigmedumois
dernier; c'est leCoche.
Voicy les noms de
ceux qui l'ont devinée;
car je ne veux rien retrancher
des anciens
Amufemencs du Public.
J'ay vû des gens
de bonesprit condamner
ces liftes de noms
badins& pueriles;
mais j'ayvû aussi des
gens de bon esprit s'amuser
à les lire.Je veux
croire que ceux qui me
lesenvoyent sontaussi
censezqueceux qui les
condamneront ; &£
puis qu'ils prennent
plaisir à les imaginer
bien ridicu les, je puis
sans deroger au borï
sensmettreicy les plus
extravagants qu'ors
pourra m envoyer.
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Résumé : ARTICLE des Enigmes.
L'article évoque l'énigme du mois dernier, nommée 'Coche'. L'auteur mentionne les personnes ayant résolu l'énigme et souhaite maintenir les amusements traditionnels. Certains critiques trouvent ces listes frivoles, tandis que d'autres s'en amusent. L'auteur publiera les listes les plus extravagantes et invite à en envoyer d'autres.
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2271
p. 280
ENVOY du nom de l'Enigme.
Début :
Carosse de voiture ; oüy c'est le mot je croy [...]
Mots clefs :
Coche
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ENVOY du nom de l'Enigme.
E N V O.Y
du nom de l'Enigme.
Carossedevoiture;oüy
ceji lemotje croy
-
Mon nomd'Enigme c'est
la Roche;
Surle Registre écrivez- moy, Carjeretiensmaplace au
Coche.
du nom de l'Enigme.
Carossedevoiture;oüy
ceji lemotje croy
-
Mon nomd'Enigme c'est
la Roche;
Surle Registre écrivez- moy, Carjeretiensmaplace au
Coche.
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2272
p. 281-282
Noms, Dictons, & Rébus, de ceux qui ont deviné l'Enigme du Coche.
Début :
La petite Emerillonée de la ruë des Hodriettes ; le Beau [...]
Mots clefs :
Coche
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texteReconnaissance textuelle : Noms, Dictons, & Rébus, de ceux qui ont deviné l'Enigme du Coche.
Noms,Dictons,&Rébus, 1
de ceux qui ont deviné
.- l'Enigmedu Coche.
LapetiteEmerillonéedela
ruë des Hodriettes
; le Beau Tenebreux
; le Coche
part,belleHermiones
vous avez oublié que
laVilledaCoche n'effc
point pavee quoyque,.
le pavé l'incommode
beaucoup; l'Espritmal
leché de laruë aux.
Ours; labelle negligéeàlaPortiere
duCoche;
le Hurlubrela l'a
devinée sans y tase her;
les Inseparables du
quartier; la Ville du
Coche;lesFauxbourgs
sontdans leMagasin; toucheCochertu atlras
pour boire; le Solitaire
de Blois;
de ceux qui ont deviné
.- l'Enigmedu Coche.
LapetiteEmerillonéedela
ruë des Hodriettes
; le Beau Tenebreux
; le Coche
part,belleHermiones
vous avez oublié que
laVilledaCoche n'effc
point pavee quoyque,.
le pavé l'incommode
beaucoup; l'Espritmal
leché de laruë aux.
Ours; labelle negligéeàlaPortiere
duCoche;
le Hurlubrela l'a
devinée sans y tase her;
les Inseparables du
quartier; la Ville du
Coche;lesFauxbourgs
sontdans leMagasin; toucheCochertu atlras
pour boire; le Solitaire
de Blois;
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Résumé : Noms, Dictons, & Rébus, de ceux qui ont deviné l'Enigme du Coche.
Le texte 'Noms, Dictons, & Rébus' propose des énigmes et devinettes sur des personnages et lieux. Il mentionne 'la petite Emerillonée de la ruë des Hodriettes,' 'le Beau Tenebreux,' et 'la Ville du Coche.' D'autres références incluent 'l'Esprit mal léché de la ruë aux Ours' et 'le Hurlubre.' Les devinettes visent à identifier des personnes ou lieux à partir de descriptions énigmatiques.
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2273
p. 283-287
ENIGME.
Début :
La belle Alix rebute par fierté [...]
Mots clefs :
Fagot
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ENIGME.
E N I G ME.
LabrlleAlix rebute
parfierté
ToussesAmants, jusqu'à
celuy quelleaime;
Etconsumantautruypar
sa beauté,
Parsa vertu se consume
elle-mesMe.
DanssontLogis ellerevint
un soir
Pensanttousjours à son
tristedevoir:
Moysanspenser a rien;
ce qu onnepourra
croire,
J'attendois son retour caché
dans un Armoire.
Elle entre en révant sans
mevoir,
Etdanssonfauteüilvient
s'asseoir.
Qiion m'allume dufeu,
dit-elle,&que l'on forte.
On allume
, on la laisse,
dïonferme saporte.
Pour adoMetr ses maux
elles'assoupissoit
Tandisqu'unfeu naissant
surmon ameagissoit >
Deja me contenirn'estpas
chosefacile
Agité, petillant, tout
mon corpsfremissoit,
Ne pouvantm'exprimer,
j'emprunte icy lestile
De Malherbe ou deThedphile,
Pour vous découvriqr quuii
je sais,
En roou* le cachantsije
puis.
Je brujle pour une inhw*
maine
Quidompteparfiertéson
penchant amoureux.
Quoyqu'elle ne foit pas
insensible à mesfeux
Elle est insensible à P;4t
peine.
O vous jeunes aimants>
trop vifs dans vos
îranJJjorts,
se Prés d'elle vous ferez.
d'inutiles ïftlrts
Vom serez, jJ commemoy
eviBimts de vos
flammes:
Plaignons ensemble nojlre
sorts
La vivacité de nos
Ames
Npelsuesrtpqroum'àpntoeums ednotnlnaer
mort.
LabrlleAlix rebute
parfierté
ToussesAmants, jusqu'à
celuy quelleaime;
Etconsumantautruypar
sa beauté,
Parsa vertu se consume
elle-mesMe.
DanssontLogis ellerevint
un soir
Pensanttousjours à son
tristedevoir:
Moysanspenser a rien;
ce qu onnepourra
croire,
J'attendois son retour caché
dans un Armoire.
Elle entre en révant sans
mevoir,
Etdanssonfauteüilvient
s'asseoir.
Qiion m'allume dufeu,
dit-elle,&que l'on forte.
On allume
, on la laisse,
dïonferme saporte.
Pour adoMetr ses maux
elles'assoupissoit
Tandisqu'unfeu naissant
surmon ameagissoit >
Deja me contenirn'estpas
chosefacile
Agité, petillant, tout
mon corpsfremissoit,
Ne pouvantm'exprimer,
j'emprunte icy lestile
De Malherbe ou deThedphile,
Pour vous découvriqr quuii
je sais,
En roou* le cachantsije
puis.
Je brujle pour une inhw*
maine
Quidompteparfiertéson
penchant amoureux.
Quoyqu'elle ne foit pas
insensible à mesfeux
Elle est insensible à P;4t
peine.
O vous jeunes aimants>
trop vifs dans vos
îranJJjorts,
se Prés d'elle vous ferez.
d'inutiles ïftlrts
Vom serez, jJ commemoy
eviBimts de vos
flammes:
Plaignons ensemble nojlre
sorts
La vivacité de nos
Ames
Npelsuesrtpqroum'àpntoeums ednotnlnaer
mort.
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2274
p. 288-291
Capitulation de la Ville d'Aire.
Début :
La Ville d'Aire a capitulé le 10. & la Garnison en [...]
Mots clefs :
Brigadier, Dragons, Fort Saint-François, Aire-sur-la-Lys
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Capitulation de la Ville d'Aire.
Capitulation de la Ville
£Airt.
LaVilled'Airea capitulé
le 10.& la Garnisonen
,Ca sortie le 12. ainsi que du
Fort S. François, pour estre
conduite à S. Orner.
Ladeffense de cette place
mérite bien une relation
particulière ; on aura des
Mémoires exactspourenr
faire un Journal qu'on
donnera lemois prochain; 1
en attendant voicy l'Etat
des trou pes qui sont sorties
de cetteplace.
Etat de la Garnison
dslîre.
îVlonfieur le Marquis
de Goesbriant Coinmandant.
Mr le Comte d'Eltrado
Mareschalde Camp.
Mrde Liftenois Mares
chal deCamp.
MrdeGrimaldi
Brigadier.
MrdeBüeil }
Brigadier.
M. de Cursi
,
Brigadier:
Mr deFlavacour
Brigadier.
MrleGé Gouverneur.
Mr de Capestan Lieutenant
de Roy.
Mr Major.
Mrde Robelin, Ingenieur
enchef.
•' Mr deValiere, Commandant
rAmiIeric.
Etat des Régiments.
Biiejl 2. Bataillons.
GrederSuiffe 3,
Du Fort 2. Provence 2.
La Reine 2. Mr
Doudancour Colonel.
Aunis 2. Mr le
Marquis de Lyonne.
Mauriel 1. atf
fort S. François.
-
Brancas
, T.
Listenois-Dragons. f.
Cfcad rons.
Belabre
,
Dragons ;
3. Escadrons.
Flavacour r.Escadron,
£Airt.
LaVilled'Airea capitulé
le 10.& la Garnisonen
,Ca sortie le 12. ainsi que du
Fort S. François, pour estre
conduite à S. Orner.
Ladeffense de cette place
mérite bien une relation
particulière ; on aura des
Mémoires exactspourenr
faire un Journal qu'on
donnera lemois prochain; 1
en attendant voicy l'Etat
des trou pes qui sont sorties
de cetteplace.
Etat de la Garnison
dslîre.
îVlonfieur le Marquis
de Goesbriant Coinmandant.
Mr le Comte d'Eltrado
Mareschalde Camp.
Mrde Liftenois Mares
chal deCamp.
MrdeGrimaldi
Brigadier.
MrdeBüeil }
Brigadier.
M. de Cursi
,
Brigadier:
Mr deFlavacour
Brigadier.
MrleGé Gouverneur.
Mr de Capestan Lieutenant
de Roy.
Mr Major.
Mrde Robelin, Ingenieur
enchef.
•' Mr deValiere, Commandant
rAmiIeric.
Etat des Régiments.
Biiejl 2. Bataillons.
GrederSuiffe 3,
Du Fort 2. Provence 2.
La Reine 2. Mr
Doudancour Colonel.
Aunis 2. Mr le
Marquis de Lyonne.
Mauriel 1. atf
fort S. François.
-
Brancas
, T.
Listenois-Dragons. f.
Cfcad rons.
Belabre
,
Dragons ;
3. Escadrons.
Flavacour r.Escadron,
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Résumé : Capitulation de la Ville d'Aire.
Le 10, la ville d'Aire a capitulé. Le 12, la garnison et les troupes du Fort Saint-François ont été transférées à Saint-Omer. La défense de cette place sera relatée dans un journal à paraître le mois prochain, basé sur des mémoires exacts. La garnison comprenait plusieurs officiers de haut rang, dont le Marquis de Goesbriant en tant que commandant, les Comtes d'Eltrado et de Liftenois comme maréchaux de camp, et divers brigadiers. Parmi eux figuraient Monsieur de Grimaldi, Monsieur de Büeil, Monsieur de Cursi, Monsieur de Flavacour, Monsieur le Gé en tant que gouverneur, Monsieur de Capestan comme lieutenant du roi, et Monsieur de Robelin en tant qu'ingénieur en chef. Les régiments présents incluaient le Royal, le Royal-Suédois, le Fort, la Provence, la Reine, l'Aunis, et le Mauriel. Les dragons étaient représentés par les régiments Brancas, Listenois, Belabre, et un escadron de Flavacour.
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2275
p. 292-293
Extrait d'une Lettre de Lille du 17. Novembre.
Début :
Le Prince Eugene arriva avant hier icy, quoyqu'on ne [...]
Mots clefs :
Prince Eugène, Lille
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texteReconnaissance textuelle : Extrait d'une Lettre de Lille du 17. Novembre.
Extratt dune Lettre .d,e
Lilledu17% Novembre.
Le PrinceEugene arriva
avant hier icy, quoyqu'on
ne l'attendift pas; nostreArtillerie & nos
gros Equipages ont campé
hier depuis le Bourdin.
iùfqu-à cette Ville, &: toute
l'Armée doit venir camper
aujourd huy dans la
Plaine. On ne délivre point
le fourage, ce qui cause de
grands desordres.La Cavalerie
est en assez bon citaCy
mais l'Infanterie est entierement
ruinée. Les troubles
augmentent en Angleterre
, ce qui nous inquiettes,
fort par le retarde.
ment quecela donnera aux
Finance, La Reine Anne
a ordonné à Mylord Duc,
d'y passer incessamment.
Le Prince Eugene va à Cologne
d'où il se rendra à
Vienne.
Lilledu17% Novembre.
Le PrinceEugene arriva
avant hier icy, quoyqu'on
ne l'attendift pas; nostreArtillerie & nos
gros Equipages ont campé
hier depuis le Bourdin.
iùfqu-à cette Ville, &: toute
l'Armée doit venir camper
aujourd huy dans la
Plaine. On ne délivre point
le fourage, ce qui cause de
grands desordres.La Cavalerie
est en assez bon citaCy
mais l'Infanterie est entierement
ruinée. Les troubles
augmentent en Angleterre
, ce qui nous inquiettes,
fort par le retarde.
ment quecela donnera aux
Finance, La Reine Anne
a ordonné à Mylord Duc,
d'y passer incessamment.
Le Prince Eugene va à Cologne
d'où il se rendra à
Vienne.
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Résumé : Extrait d'une Lettre de Lille du 17. Novembre.
Le 17 novembre, le Prince Eugène est arrivé à Lille. L'artillerie et les gros équipements sont déployés jusqu'à la ville. La distribution de fourrage est interrompue, provoquant des désordres. La cavalerie est en bon état, mais l'infanterie est ruinée. Les troubles en Angleterre augmentent, inquiétant pour les finances. La Reine Anne a ordonné au Duc de se rendre en Angleterre. Le Prince Eugène se dirige vers Cologne, puis Vienne.
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2276
p. 294-295
Extrait d'une autre Lettre de Lille du 20.
Début :
Toute nostre Armée est enfin passée aprés avoir ruiné & [...]
Mots clefs :
Lille, Officier
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texteReconnaissance textuelle : Extrait d'une autre Lettre de Lille du 20.
Extrait d'uneautreLettre
deLille du10.
4 Toute nostre Armée
estenfin passée aprés avoir
ruiné & pillé tout le Paysj
les Eglises n enont pas esté
exemptes. Plusieurs Partie
de France ont faitde gros
butin; un entr'autresapris
un Officier avec deux mille
Louis d or ; & hier un
autre Parti a pris un Officier
dans un Carosse à six
chevaux avec neuf cens
Loüis. On nous a pris aussi
plusieurs Colonels.
Ily a toûjours un petit
Corps de troupes campé à
S. Venant pourescorter
l'Artilleriedu Sieged'Aire
que l'on charge sur laLys.
Le Prince Eugene & Milord
Duc sont partis hier
pour la Haye.
deLille du10.
4 Toute nostre Armée
estenfin passée aprés avoir
ruiné & pillé tout le Paysj
les Eglises n enont pas esté
exemptes. Plusieurs Partie
de France ont faitde gros
butin; un entr'autresapris
un Officier avec deux mille
Louis d or ; & hier un
autre Parti a pris un Officier
dans un Carosse à six
chevaux avec neuf cens
Loüis. On nous a pris aussi
plusieurs Colonels.
Ily a toûjours un petit
Corps de troupes campé à
S. Venant pourescorter
l'Artilleriedu Sieged'Aire
que l'on charge sur laLys.
Le Prince Eugene & Milord
Duc sont partis hier
pour la Haye.
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Résumé : Extrait d'une autre Lettre de Lille du 20.
L'armée a traversé la région après l'avoir ravagée et pillée, y compris les églises. Des unités françaises ont capturé des officiers avec des sommes importantes en louis d'or. Plusieurs colonels ont été capturés. Un détachement reste à Saint-Venant pour escorter l'artillerie du siège d'Aire. Le prince Eugène et le duc de Marlborough sont partis pour La Haye.
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2277
p. 295-299
Suite des Nouvelles d'Espagne.
Début :
Depuis ma derniere, on a sçu que les Ennemis estoient [...]
Mots clefs :
Vitoria, Ennemis, Roi d'Espagne, Noailles, Tolède, Madrid
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texteReconnaissance textuelle : Suite des Nouvelles d'Espagne.
Suite des Nouvelles
-d'Efpagnc.
A Vittoria le ij,
Novembre.
Depuis
ma derniert, on
afçu que les Ennemis estoient
tousjours à Val de Moro, qui
riejlquà 4. lieues de Madrid,
qu'ils avoient mis4000.
hommes dans Tolcde;J
qu'ils l'alloient fortifier.
Par leCourrier qui arriva
hier icy,on a apprisque lesEnnemis
vendoientle boisJecharbon
& les autres choses quils
avoient amassées à Madrid,
obligeantmesme lesBourgeois
à les acheter; ce qui afait
dire qu'ils ne veulentpas garderMadridnirefierà
Tolede;
maison ne peutpas encore efire
long tempssanssavoir la- resolution
qu'ilsprendrontquand
ils sçauront que la tesie des
Troupes que le Roy envoye à
son petit Fils entre actuelle-
Menten Roussillon, & que le
tout
toutyfera le20. de cemois ,
de maniere que Mrde Noailles
agira dans peu de jours.
On ne peut rien comprendre
aux desseins des Ennemis
ni à leurs vues, le Roy d'Espagne
ayant actuellementplus
de vingtmille hommes,
estant bienplusfort, en Cavalerie
que
les
Ennemis, ce qui
le met en estatetenlever les
vivresdes Ennemis de quelque
part qu'ils veulent les tirer.
Mr de Noailles entrant
en Catalogne avec53. Bataillons
53. Escadrons
,
est en
estat detout entreprendre. Ensin
noussommes à la Deïllc db:
quelques grande action, &
tpeut-estre de la decisionde ton? £cettegrande affaire.
,
':':\ De Vittoria le 14.
Novembre.
LA Reine a reçu un
Courrier du Roy, quiluy
écrit qu'il avoit fait la revuedesonarmée,
qui consiée
en seize mille cinq
cens hommes d'Infanterie,
& onze mille cinq -cen$.
chevaux,sanscompter lez
tambours & les trompettes;
l'Archiduc se fortifié
toûjours à Tolede, Scl'èn
ne peut encore pénetrer (es
desseins.
-d'Efpagnc.
A Vittoria le ij,
Novembre.
Depuis
ma derniert, on
afçu que les Ennemis estoient
tousjours à Val de Moro, qui
riejlquà 4. lieues de Madrid,
qu'ils avoient mis4000.
hommes dans Tolcde;J
qu'ils l'alloient fortifier.
Par leCourrier qui arriva
hier icy,on a apprisque lesEnnemis
vendoientle boisJecharbon
& les autres choses quils
avoient amassées à Madrid,
obligeantmesme lesBourgeois
à les acheter; ce qui afait
dire qu'ils ne veulentpas garderMadridnirefierà
Tolede;
maison ne peutpas encore efire
long tempssanssavoir la- resolution
qu'ilsprendrontquand
ils sçauront que la tesie des
Troupes que le Roy envoye à
son petit Fils entre actuelle-
Menten Roussillon, & que le
tout
toutyfera le20. de cemois ,
de maniere que Mrde Noailles
agira dans peu de jours.
On ne peut rien comprendre
aux desseins des Ennemis
ni à leurs vues, le Roy d'Espagne
ayant actuellementplus
de vingtmille hommes,
estant bienplusfort, en Cavalerie
que
les
Ennemis, ce qui
le met en estatetenlever les
vivresdes Ennemis de quelque
part qu'ils veulent les tirer.
Mr de Noailles entrant
en Catalogne avec53. Bataillons
53. Escadrons
,
est en
estat detout entreprendre. Ensin
noussommes à la Deïllc db:
quelques grande action, &
tpeut-estre de la decisionde ton? £cettegrande affaire.
,
':':\ De Vittoria le 14.
Novembre.
LA Reine a reçu un
Courrier du Roy, quiluy
écrit qu'il avoit fait la revuedesonarmée,
qui consiée
en seize mille cinq
cens hommes d'Infanterie,
& onze mille cinq -cen$.
chevaux,sanscompter lez
tambours & les trompettes;
l'Archiduc se fortifié
toûjours à Tolede, Scl'èn
ne peut encore pénetrer (es
desseins.
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Résumé : Suite des Nouvelles d'Espagne.
Le texte décrit des événements militaires en Espagne. Les ennemis sont positionnés à Val de Moro, près de Madrid, et ont renforcé leurs troupes à Tolède. Ils vendent des ressources amassées à Madrid, indiquant qu'ils ne prévoient pas de s'y établir durablement. La situation est incertaine en raison de l'arrivée prochaine de troupes françaises en Roussillon. Le roi d'Espagne dispose de plus de vingt mille hommes et d'une cavalerie supérieure, lui permettant de menacer les approvisionnements ennemis. Monsieur de Noailles, avec 53 bataillons et 53 escadrons, est prêt à intervenir en Catalogne. La reine a reçu des informations selon lesquelles l'armée du roi compte seize mille cinq cents hommes d'infanterie et onze mille cinq cents chevaux, sans compter les tambours et les trompettes. L'archiduc continue de se fortifier à Tolède, mais ses intentions restent obscures.
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2278
p. 299-301
« L'ouverture du Parlement se fit le 12. de ce [...] »
Début :
L'ouverture du Parlement se fit le 12. de ce [...]
Mots clefs :
Messe rouge, Parlement
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « L'ouverture du Parlement se fit le 12. de ce [...] »
L'ouverture duParlei
ment se fit le n. de ce
mois lendemain de la
S. Martin,avec les Ceremonies
ordinaires. La Messe
qu'onappelle Messe ROllge
,
à cause que tous les
Présidents & les Conseillers
y assistent en Robes
Rouges, fut celebrée par
Mr l'Evesque de Chartres.
Messieurs estant entrez
dans la Grand'Chambre,
Mr l'Avocat Generalfit un
Pifcours sur l'Eloquence.
Mr le Premier Présidens
parla ensuite sur la Probité
& le désinteressement
necessaires aux Avocats, -
J'espere vous donner au
mois prochain une idée
plusestenduë de ces Discours,
aussi bien que de
ceux qu'on a prononcez le
jour des Mercuriales.
'-,
On ne vous parle point
encore des Charges delx,
Maison de Monseigneur le
Duc de Berry; ori attendi
qu'elles soient toutes remplies
pour en donner une
Liste.
FIN.
ment se fit le n. de ce
mois lendemain de la
S. Martin,avec les Ceremonies
ordinaires. La Messe
qu'onappelle Messe ROllge
,
à cause que tous les
Présidents & les Conseillers
y assistent en Robes
Rouges, fut celebrée par
Mr l'Evesque de Chartres.
Messieurs estant entrez
dans la Grand'Chambre,
Mr l'Avocat Generalfit un
Pifcours sur l'Eloquence.
Mr le Premier Présidens
parla ensuite sur la Probité
& le désinteressement
necessaires aux Avocats, -
J'espere vous donner au
mois prochain une idée
plusestenduë de ces Discours,
aussi bien que de
ceux qu'on a prononcez le
jour des Mercuriales.
'-,
On ne vous parle point
encore des Charges delx,
Maison de Monseigneur le
Duc de Berry; ori attendi
qu'elles soient toutes remplies
pour en donner une
Liste.
FIN.
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Résumé : « L'ouverture du Parlement se fit le 12. de ce [...] »
Le Parlement s'est ouvert le lendemain de la Saint-Martin avec la 'Messe Rouge' célébrée par l'évêque de Chartres. Les membres se sont ensuite réunis dans la Grand'Chambre. L'Avocat Général a parlé de l'éloquence, et le Premier Président a souligné la probité et le désintéressement des avocats. Des détails supplémentaires sur les discours seront fournis ultérieurement. La liste des charges de la Maison du Duc de Berry sera publiée une fois toutes les charges pourvues.
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2279
p. 302-304
AVIS.
Début :
On donnera a présent les Mercures les premiers jours des [...]
Mots clefs :
Mercure, Lettres
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texteReconnaissance textuelle : AVIS.
A VIS.
Ondonneraapréfent
les Mercures les
premiers joursdes
mois, trèsregulierement.
Il y aura tous les mois
à la fin de chaque Mercure,
un Arricle des
Nouvelles les plus ressentes,
afin qu'on aie
aij moins dans celleslà,
l'agrement de la
nouveauté
, qu'on ne
peut avoir dans celles
qu'on a recueillies dans
le cours du mois. Cela
produira sans doute
quelques fautes d'Impression,
car dans les
Impressions precipitées,
onn'a pas letemps*
de corriger exa&ev
ment les Epreuves.
On avertitqueceux
qui enverront des Lettres
sans en avoir affranchi
le port,ne trouveront
point dans le
Mercure les Articles
qu'ils auront envoyez,
parce qu on ne peut recevoir
que les Lettres
qui sont franches.
Ceux qui enverront
des Memoires , n'auront
qu'à les adresser
au Bureau du Mercure
Ondonneraapréfent
les Mercures les
premiers joursdes
mois, trèsregulierement.
Il y aura tous les mois
à la fin de chaque Mercure,
un Arricle des
Nouvelles les plus ressentes,
afin qu'on aie
aij moins dans celleslà,
l'agrement de la
nouveauté
, qu'on ne
peut avoir dans celles
qu'on a recueillies dans
le cours du mois. Cela
produira sans doute
quelques fautes d'Impression,
car dans les
Impressions precipitées,
onn'a pas letemps*
de corriger exa&ev
ment les Epreuves.
On avertitqueceux
qui enverront des Lettres
sans en avoir affranchi
le port,ne trouveront
point dans le
Mercure les Articles
qu'ils auront envoyez,
parce qu on ne peut recevoir
que les Lettres
qui sont franches.
Ceux qui enverront
des Memoires , n'auront
qu'à les adresser
au Bureau du Mercure
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Résumé : AVIS.
Le périodique 'Mercure' paraîtra mensuellement avec des articles récents. Chaque édition inclura une section 'Nouvelles les plus récentes' pour des informations actualisées. Les lettres non affranchies ne seront pas publiées. Les mémoires peuvent être envoyés au Bureau du Mercure. Des erreurs d'impression peuvent survenir en raison du manque de temps pour corriger les épreuves.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2281
s. p.
APPROBATION.
Début :
J'ay lû par ordre de Monseigneur le Chancellier le [...]
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : APPROBATION.
J'Ay lû par ordre de Monseigneur
leChancellier le
MercureGalant des mois
de Septembre & Octobre,
& celuy du mois de Novembre.
A Paris ce 2. 7.
Novembre 1710. CAPON.
leChancellier le
MercureGalant des mois
de Septembre & Octobre,
& celuy du mois de Novembre.
A Paris ce 2. 7.
Novembre 1710. CAPON.
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2282
s. p.
PRIVILEGE DU ROY.
Début :
LOUIS par la grace de Dieu, Roy de France & de Navarre : A nos amez [...]
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : PRIVILEGE DU ROY.
PRIVILEGE DU ROY.
LOUIS par la grâce deDieu,Royde
France & de Navarre: A nos amez
& -tèam: Conseillers les gens tenants nos
Cours de Parlements, Maîtres des Requêtes
ordinaires de nôtreHôtel, Grand Confcil,
Prevôt de Paris, Bailifs,Sénéchaux
,
leuïs
Lieutenants Civils, & autres nos Justiciers
& Officiers qu'il appartiendra
,
SALUT. -
Ayant choisi Nôtre tres-cher
,
& bien aîné
CHARLES DU FRESNY,Sieut de
Riviere, NôtreValet de Chambre ordicaite;
ponr continuer de faire le Recueil
jle plusieurs nouvelles, Rélations
, & Bii**
toires ;
&lefaireimprimer sous le titre
de Mercure Galâm;il Nous a trés-hum- -
blement faitsupplier de lui vouloir accorderssosLettres
dePrivilegesur ce néceffaipes»*
A CES CAUSES Nous fui avons permis & permettons
, par ces Presentes
,
de faire Imprimer
le Livre intitulé L'E MERCURE
GALANT, Contenant plusieurs Nouvelles,
Relations, Histoires, &generalement
toutce qui dépend duditLivre
, & qu'on
a coutûme d'y mettre depuis trente ans.
en telle forme, marge, caractere
,
& autant
de fois que bon lui semblera
, par tel Immeur
& Libraire qu'il voudra choisir ,
-" dele faire vendre & <îéï>fcer partwaC
nôtre Royaume, pendant le temps de trois
années consecutives à compter du jour de
la datte des Presentes
;
Faisonsdésenses à
toutes sortes de personnes de quelque qualité
& condition qu'elles soient d'en introduire
d'ImpressionsEtrangeres en aucun lieu
de nôtre obéissance, & à tous Imprimeurs,
Libraires, &Colporteurs ,& tous autres
de faire Imprimer, vendre, & débiter,&
contrefaireleditLivre, ni Graver aucunes
Planches servantà l'ornement d'icelui,
ni même de le donner à lire pendant ledit
temps sousquelque pretexte quecefoit,
sans la permission expresse
,
& par écrit
dudit Exposant
, ou de ceux qui auront
droit de lui
.,
à peine de confiscation des
Exemplaires contrefaits ; de six mil livres
d'amende contre chacun des contrevenants,
dont un tiers à l'Hôtel Dieu de Paris, un
tiersau Dénonciateur
,
& l'autre tiers audit
Exposant
,
& de tous dépens dommages&
interests à la charge que ces Prefenres seront
enregistrées tout au
1
long sur le Registre
de la Communauté des Imprimeurs
& Libraires de Paris, & ce dans trois mois
du jour& datte d'icelles; que l'impression
dudit Livre fera faite dans nôtre Royaume,
& non ailleurs, & ce conformément aux
Reglemensdela Librairie; & qu'avantde
Fexposer envente, il en feramis deuxExerapaires
-dans nôtfe Bibliotheque publique»
undans celle denôtre Châteaudu Louvre,
"un dans celle de nôtre trés-cher & féal
Chevalier Chancelier de France, le Sieur
PHELIPPEAVX, Comte dePontchartrain,
Commandeur de nos Ordres,le tout àpeine de nullité desdites Presentes
,
du
contenu desquelles ,Vous MANDONS, &
enjoignons de faire jouir & user ledit sieur
Exposant
, ou Ces ayant cause, pleinement
& paisiblement sans souffrir qu'il leur soit
causé aucun trouble, ou empêchement,
Voulons qu'à la copie des Presentes qui sera
Imprimée au commencement, ou àla
fin dudit Livre, soit tenuë pour bien, &
duëmentsignifiée, & qu'aux Copies coilationnées
par l'un de nosamez & feaux
Conseillers & Secrétaires foy soit ajoutée
comme à l'original. Commandons au Premier
nôtreHuissier ou Sergent de faire pour
l'execution des Presentes tous Actes requis
-!X necessaires sans autres permissions, norobstant
Clameur de Haro, Chartre Normande
,& Lettres à ce contraires:CAR
ici est nôtreplaisir. DON NE' à Versailles
le trente-uniéme jour d'Août, l'an de grace
mil sept cent dix, & de nôtre Regnele soiyante
huit. Par le Royen son Conseil. Signé,
DEVANOLLES.
Regifiré sur le Registre num. 3. de lét
Communauté des Imprimeurs & Libraires
de Paris
, page 63 num. 3<f. conformémens
eux Reglements
, & notamment à l'Ar—
ress du 13. Août 1703. A Paris
, ce 2. Scf—
Pumbre 1710. Signé, P. DE LAVHkr..
Syndic.
LOUIS par la grâce deDieu,Royde
France & de Navarre: A nos amez
& -tèam: Conseillers les gens tenants nos
Cours de Parlements, Maîtres des Requêtes
ordinaires de nôtreHôtel, Grand Confcil,
Prevôt de Paris, Bailifs,Sénéchaux
,
leuïs
Lieutenants Civils, & autres nos Justiciers
& Officiers qu'il appartiendra
,
SALUT. -
Ayant choisi Nôtre tres-cher
,
& bien aîné
CHARLES DU FRESNY,Sieut de
Riviere, NôtreValet de Chambre ordicaite;
ponr continuer de faire le Recueil
jle plusieurs nouvelles, Rélations
, & Bii**
toires ;
&lefaireimprimer sous le titre
de Mercure Galâm;il Nous a trés-hum- -
blement faitsupplier de lui vouloir accorderssosLettres
dePrivilegesur ce néceffaipes»*
A CES CAUSES Nous fui avons permis & permettons
, par ces Presentes
,
de faire Imprimer
le Livre intitulé L'E MERCURE
GALANT, Contenant plusieurs Nouvelles,
Relations, Histoires, &generalement
toutce qui dépend duditLivre
, & qu'on
a coutûme d'y mettre depuis trente ans.
en telle forme, marge, caractere
,
& autant
de fois que bon lui semblera
, par tel Immeur
& Libraire qu'il voudra choisir ,
-" dele faire vendre & <îéï>fcer partwaC
nôtre Royaume, pendant le temps de trois
années consecutives à compter du jour de
la datte des Presentes
;
Faisonsdésenses à
toutes sortes de personnes de quelque qualité
& condition qu'elles soient d'en introduire
d'ImpressionsEtrangeres en aucun lieu
de nôtre obéissance, & à tous Imprimeurs,
Libraires, &Colporteurs ,& tous autres
de faire Imprimer, vendre, & débiter,&
contrefaireleditLivre, ni Graver aucunes
Planches servantà l'ornement d'icelui,
ni même de le donner à lire pendant ledit
temps sousquelque pretexte quecefoit,
sans la permission expresse
,
& par écrit
dudit Exposant
, ou de ceux qui auront
droit de lui
.,
à peine de confiscation des
Exemplaires contrefaits ; de six mil livres
d'amende contre chacun des contrevenants,
dont un tiers à l'Hôtel Dieu de Paris, un
tiersau Dénonciateur
,
& l'autre tiers audit
Exposant
,
& de tous dépens dommages&
interests à la charge que ces Prefenres seront
enregistrées tout au
1
long sur le Registre
de la Communauté des Imprimeurs
& Libraires de Paris, & ce dans trois mois
du jour& datte d'icelles; que l'impression
dudit Livre fera faite dans nôtre Royaume,
& non ailleurs, & ce conformément aux
Reglemensdela Librairie; & qu'avantde
Fexposer envente, il en feramis deuxExerapaires
-dans nôtfe Bibliotheque publique»
undans celle denôtre Châteaudu Louvre,
"un dans celle de nôtre trés-cher & féal
Chevalier Chancelier de France, le Sieur
PHELIPPEAVX, Comte dePontchartrain,
Commandeur de nos Ordres,le tout àpeine de nullité desdites Presentes
,
du
contenu desquelles ,Vous MANDONS, &
enjoignons de faire jouir & user ledit sieur
Exposant
, ou Ces ayant cause, pleinement
& paisiblement sans souffrir qu'il leur soit
causé aucun trouble, ou empêchement,
Voulons qu'à la copie des Presentes qui sera
Imprimée au commencement, ou àla
fin dudit Livre, soit tenuë pour bien, &
duëmentsignifiée, & qu'aux Copies coilationnées
par l'un de nosamez & feaux
Conseillers & Secrétaires foy soit ajoutée
comme à l'original. Commandons au Premier
nôtreHuissier ou Sergent de faire pour
l'execution des Presentes tous Actes requis
-!X necessaires sans autres permissions, norobstant
Clameur de Haro, Chartre Normande
,& Lettres à ce contraires:CAR
ici est nôtreplaisir. DON NE' à Versailles
le trente-uniéme jour d'Août, l'an de grace
mil sept cent dix, & de nôtre Regnele soiyante
huit. Par le Royen son Conseil. Signé,
DEVANOLLES.
Regifiré sur le Registre num. 3. de lét
Communauté des Imprimeurs & Libraires
de Paris
, page 63 num. 3<f. conformémens
eux Reglements
, & notamment à l'Ar—
ress du 13. Août 1703. A Paris
, ce 2. Scf—
Pumbre 1710. Signé, P. DE LAVHkr..
Syndic.
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Résumé : PRIVILEGE DU ROY.
Le document est un privilège royal accordé par Louis, roi de France et de Navarre, à Charles du Fresny, sieur de Rivière, valet de chambre du roi. Ce privilège autorise du Fresny à imprimer et vendre le livre 'Le Mercure Galant', contenant diverses nouvelles et histoires, pour une durée de trois années consécutives à partir de la date du document. Le roi interdit l'importation d'impressions étrangères ou la reproduction du livre sans autorisation écrite de du Fresny, sous peine d'amendes et de confiscation des exemplaires contrefaits. L'impression doit se faire en France selon les règlements de la librairie, et deux exemplaires doivent être déposés dans la bibliothèque publique, celle du château du Louvre et celle du chancelier de France. Le privilège est enregistré sur le registre de la communauté des imprimeurs et libraires de Paris et doit être respecté par tous les justiciers et officiers du roi. Le document est daté du 31 août 1710 à Versailles.
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2283
p. 3-11
ÉTRENNES DE MERCURE.
Début :
Dans un Sallon du Firmament [...]
Mots clefs :
Étrennes, Mercure
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texteReconnaissance textuelle : ÉTRENNES DE MERCURE.
E'TRENNES
DE
MERCURE.
D
ansun Sallon du Firmament
Où les Dieuxàffemblcz,
tenoientappartement>
On vit entrer Le Dieu
Mercure,
Qui d'unMarchand Forain
avoitprislafigure.
Dieutegard, dit Momusy
quas-tu dans ton
Balot,
Des Etrennes,sans doute?
Ouy,dit le Mercelot.
Fort bien. Tu nous <uts
donc étaler enparoles
Tout ce quun Mercelot
étale en babioles;
Ouvrgesdélicats, Bijoux
de Cabinet,
Orpur bien travaillé/ep
à direunSonnet,
Des Brillans endajfeZs
en naïve Epigrame,
-
:.Amours d'argent massif
dansunEpithalame
Eloges tout sucrez
, &
friands Madrigaux, Portraitsvrais oufardez
fatjriojues Tableaux,
Des Odes de clinquant,
des Tambours,des
Trompettes,
Nipes d'Eglogues,des
Houlettes,
Petits Chiens9 &petits
Montons,
Flûtes, Flageolets
,
geolets &
JHufettesy
Lyres d'adulateurs*
chantantfor tons les
tons.
Chut, dit le Mercelotr
un brillant étalage
JÎ plus que l'on ne peut
Je n'A.)etnpgrieafgrqeusoc dainsrmses
Que fideles petits Miroirsy
vit
Quifont voirles défunts,,
Fj
y
dit le Dieu comique.
Vnfidtle Miroir est un
garde-boutique;
jî Paris tu vendras bien
mieux
Lunettes à tromper les
jeux,
PourlesPrudesdutemps,
Eventails àlorgnettes,
Des Besicles pour leurs
Maris,
Rubllns à parer les Coquettes,
Noeudsgalands pour les
Favoris,
Noeuds coulans, &poignardspour
les Amans
trahis.
Veux-tusi ur,reprit Mercure,
Je n'ay que des riens.Je te
jure.
Petits Riens de hasard,
qu'on va mettre au
rabais:
Heureusement, les Ba.
gatelles
AuPArnaïe commeau
Palais
Plaisentquand ellessont
nouvelles,
Enfemme,en belesprit,
jeunesse & nouveaute,
Tiennent souvent lien de
D'accort,mais nouveauté
pour les Dieux est
usée,
De leurgoustsurle Beau
la pointeesle'mo'-ijjée;
Car ils en ont tant vû.
ça fais - donc de tOIJ;"
mieux,
Ondoitdes Et.rennesaux
Dieux
Dés le temps des Romains
, à ce que dit il-lieoire
JD'ejïreEtrenne^jlsfai*
Joientgloire,
Et par conséquentd'e'~
trenner9
Chezles Dieux recevoir
ne vapointsans donner.
Mercure,sois-doncmagnifique
Et déployé icy ta BoutH
que.
Tout beau! du peu que
j'ay j'en veuxfaire à
deux fois,
Tel quifait aujourd'huy
despresens à mains
pleinesy
Seroit moins libéral en
donnant des Etrennes,
S'il devoitcomme moyles
donner to/;* les mois,
DE
MERCURE.
D
ansun Sallon du Firmament
Où les Dieuxàffemblcz,
tenoientappartement>
On vit entrer Le Dieu
Mercure,
Qui d'unMarchand Forain
avoitprislafigure.
Dieutegard, dit Momusy
quas-tu dans ton
Balot,
Des Etrennes,sans doute?
Ouy,dit le Mercelot.
Fort bien. Tu nous <uts
donc étaler enparoles
Tout ce quun Mercelot
étale en babioles;
Ouvrgesdélicats, Bijoux
de Cabinet,
Orpur bien travaillé/ep
à direunSonnet,
Des Brillans endajfeZs
en naïve Epigrame,
-
:.Amours d'argent massif
dansunEpithalame
Eloges tout sucrez
, &
friands Madrigaux, Portraitsvrais oufardez
fatjriojues Tableaux,
Des Odes de clinquant,
des Tambours,des
Trompettes,
Nipes d'Eglogues,des
Houlettes,
Petits Chiens9 &petits
Montons,
Flûtes, Flageolets
,
geolets &
JHufettesy
Lyres d'adulateurs*
chantantfor tons les
tons.
Chut, dit le Mercelotr
un brillant étalage
JÎ plus que l'on ne peut
Je n'A.)etnpgrieafgrqeusoc dainsrmses
Que fideles petits Miroirsy
vit
Quifont voirles défunts,,
Fj
y
dit le Dieu comique.
Vnfidtle Miroir est un
garde-boutique;
jî Paris tu vendras bien
mieux
Lunettes à tromper les
jeux,
PourlesPrudesdutemps,
Eventails àlorgnettes,
Des Besicles pour leurs
Maris,
Rubllns à parer les Coquettes,
Noeudsgalands pour les
Favoris,
Noeuds coulans, &poignardspour
les Amans
trahis.
Veux-tusi ur,reprit Mercure,
Je n'ay que des riens.Je te
jure.
Petits Riens de hasard,
qu'on va mettre au
rabais:
Heureusement, les Ba.
gatelles
AuPArnaïe commeau
Palais
Plaisentquand ellessont
nouvelles,
Enfemme,en belesprit,
jeunesse & nouveaute,
Tiennent souvent lien de
D'accort,mais nouveauté
pour les Dieux est
usée,
De leurgoustsurle Beau
la pointeesle'mo'-ijjée;
Car ils en ont tant vû.
ça fais - donc de tOIJ;"
mieux,
Ondoitdes Et.rennesaux
Dieux
Dés le temps des Romains
, à ce que dit il-lieoire
JD'ejïreEtrenne^jlsfai*
Joientgloire,
Et par conséquentd'e'~
trenner9
Chezles Dieux recevoir
ne vapointsans donner.
Mercure,sois-doncmagnifique
Et déployé icy ta BoutH
que.
Tout beau! du peu que
j'ay j'en veuxfaire à
deux fois,
Tel quifait aujourd'huy
despresens à mains
pleinesy
Seroit moins libéral en
donnant des Etrennes,
S'il devoitcomme moyles
donner to/;* les mois,
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Résumé : ÉTRENNES DE MERCURE.
Le texte relate l'entrée de Mercure, déguisé en marchand forain, dans un salon où les dieux sont réunis. Momus, un autre dieu, l'interroge sur le contenu de son baluchon. Mercure révèle qu'il contient des étrennes, des objets variés et délicats tels que des bijoux, des sonnets, des épigrammes, des portraits, des odes, des flûtes et des miroirs. Momus suggère de vendre des objets plus adaptés aux dieux, comme des lunettes trompeuses, des éventails, des rubans et des poignards. Mercure insiste sur la nouveauté de ses objets, affirmant que les dieux apprécient surtout cela. Il rappelle la coutume romaine des étrennes et assure qu'il saura faire preuve de générosité malgré la modestie de ses offrandes. Momus l'encourage à déployer sa boutique magnifiquement.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2284
p. 11-31
LIVRE Nouveau.
Début :
Il paroist depuis peu un livre intitulé, Regles pour former [...]
Mots clefs :
Règles, Droit, Avocat, Éloquence, Génies, Barreau, Justice
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texteReconnaissance textuelle : LIVRE Nouveau.
LIVRE
Nouveau
Il paroist depuis peuun
Livre intitulé,, Réglés
pourformer un Avocat,
tirées des plusfameux
Auteurs , tant Anciens
que Modernes.
Dans le premier Chapitre
,
l'Auteur parle de
l'Eloquence en général.,
& montre que lanature
seule, toute éloquente
qu'elle est, ne suffit pas
pour former un parfait
Orateur.
Au second Chapitre,
de la noblesse &prérogative
de laproffession d'A..-
avocat,ilrapporte que
parmi les Grecs & les
Romains
,
les Conque.
rans même descendant
du char de leur triomphe
,
venoient immoler
aux pieds de la Justice,
l'ambition de perdre les
hommes
? pour suivre
celle de les deffendre.
C'estainsi que le Roya
rravaillé luy même à former
ce Chef- d'oeuvre de
nouvelles Ordonnances:
monument immortel de
la Ggcife & dela justice
de Louis LE GRAND.
Apres avoir parlé de
l'Eloquence en général.,
l'Auteur traite à fond celle
du Barreau, qui est
son objet particulier.
Je fais consister,dit il
l'Eloquence du Barreau dans
quatre principales choses.
La premiere ,
Sciencedan.s la
La seconde,à bien Composer.
nLaotroinsiémce,eà biren.proLaquatrième&
dernière,
à possederles vertus que
doit avoir un Avocar.
Sur chaque partie je rapporteray
les Regles qui y
conviennent
,
& voila tout
mon dessein.
L'Auteur marque enfuite
les differens carac.
teres de l'Eloquence
,
que chaque Avocat peut
chofir par rapport à ses
talens naturels, & à l'étenduë
de son esprit. Il
marque à ce propos les
differens genies de quelques
Orateurs anciens.
Cefary parloir avec force
&. vehemence.
Celius, se faisoit admirer
dans ses discours parunge
nietoutsingulier.
Calledus, estoit subtil dans
ses raisonnemens.
Brutus,avoit de la gravi
té en parlant en Public.
Sulpicius, avoir des poin
ces trésagréables.
Casseus,plaidoit avec
chaleur.
Pollion, composoit avc
majesté.
Calvus, avec scrupule &
circonspection.
Seneque, avoit la secondite
en partage.
Africain, l'énergie.
- Crispus) l'agrément.
Tracallus
, une belle déclamation.
Secundus, l'élegance.
Demosthene )cnlporroit la
piéce ( si on peut se sevir
de ce mot)
Ciceron, semble avoir luy;
fqculutouarels icetseémzine.ntes,¡
i,
Ensuite l'Auteuraprés
avoir établi plusieurs Regles
generales pour devenir
excellent Avocat,
convient que la grande
difficulté, est de mettre
ces Regles enusage.
Il faut, dit il, à un Avocat
un esprit profond pour
penecrerle fond des Regles,
son discernement les distingue,&
les compare,sa Justice
n'y voit que ce qu'il y
faut voir, sa droiture les
prend toûjours par le bon
costé,& sa délicatesse apperçoit
celles qui patoissent
imperceptibles ; tout cela
fait qu'on ne peut donner
pour l'usage
,
des Regles
fixes ôc immuables,
Eneffet les Regles generales
sont des écueils
pour les petits genies qui
les suivent à la lettre, les
genies fauxméprisent les
Regles- parce qu'ils n'en
sentent pas la justesse,&
les grands genies s'élevent
au-dessus des Regles,
parce qu'ils sçavent
- plus que les Regles.
Tout le reste du Livre
est conformement à son
titre,unreceüil avec ordre
de Regles, de Maximes
& de Conseils:
j'en rapporterai quelques
traits en abregé sans les
choisir, plutost pour
vous donner une idée
generale du Livre, que
pour vous en citer les plus
beaux endroits.
Le sublime & les ornemens
ne sont pas bons dans
toutes sortes de caures; il
fauttraiter les petits sujets
d&'un aircsimp.le& naturel,
, Vous allez voir une ma-
- xime qui paroist d'abord
un peu obscure,l'Auteur
la développe tres-sinement
& tres - nette..
ment; mais ce qu'il en
dit est trop étendu pour
estreplacé icy; clïofesexcellenteilsy^daodieist
on ne peut faite l'exerait
sans en diminuer la beauté
,
voici la maxime.
Il y a de l'art à paroistre
quelques fois douter de ce
que nous disons pour mieux
persuader la verité,&c.
Undes cas ou l'Avocat
peut utilement paroistre
douter de la bonté
de sa cause
,
c'est
quand il s'agit de prouver
aux Juges qu'il ne la
soûtient point paropiniâtreté,
& qu'il n'estpoint
aveuglé par la prévennon,.
Ce n'est pas peu dans
l'Eloquence de bien sçavoir
ce qui doit estre negligé,
&ce qui nele doit
pas estre.
Laveritable Eloquen
• ce doit estre proportionnée
à la capacité de ceux
à qui elle parle.
Que vostre stile foit pur
sans estre énervé parune
exactitude scrupuleuse.,
Lacomposition de l'AvocatDemandeur
doit
estredifférente decelle
du Dessendeur. Le premier
doit établir simplement
Ca.demande ; le second
est toûjours en action
,
il nie, il refute
,
il
excuse, il supplie, il adoucit
& diminuë. Atout
prendre il est bien plus
difficile de soûtenir le
Deffendeur, que le Demandeur.
:
Si Vous plaidezpour
unaccusateur,vostre
composition doit estre
1-iardic, feyerc.,&:vigoareuse,
reuse, parce que vous avez
à combattre la douceur
& la clemence des
Juges; sivous desfendez
un accusé, vostre composition
doit exciter &
soûtenir par sa douceur,
la clemence de ces mêmes
Juges combatuë par
la feyerité des Loix.
UnPlaidoyerqui manque
d'art doit se soûtenir
par l'assemblage deses
forces, par le poids &
par les secousses redoublées
des raisonnemens,
& des preuves.
Un Avocat doit si
bien ménager son Eloquence
qu'onimpute à
la bonté de sa cause, les
traits que son habileté
luy fournit..
Pour bien exprimer les
choses, le tour le plus
~~re!. çlt-J Jeplus cliffir
cile àtrouverà ceux qui
le cherchent, ceux qui
le trouvent sansle cherçker,
jfoAt ..prçjÇjqs les
seuls qui le trouvent. >u
Ce n'est pasassezàun.
Orateur d'estre Eloquent;
il doitconformer
son Eloquenceau goût
de (on siécle.
- La mode n'est. pas à
negliger dans leschofès*
où il est essentiel deplaire
au plus grand nombre.
Il cft dangereux de faire
voir les Factums aux Juges,
avant qu'on ait plaidé-la cause,
car se flatantqu'ils fçaventparavance
tout ceqi*±
on leur peut dire sur l'affaite,
ilsn'écouteront point
l'Avocat avec attention,&
vous perdrez le fruit de certains
traits d'éloquence, qui
touchent & qui émeuvent
les Juges; quand on les prononce
, & qui font peu d'esset
dans la lecture.
Le dernier conseil que
l'Auteur donneà unfameux
Avocat, c'efi; de
se retrancherauCabinet
quand il commence à
moins briller au Barreau,
Il cite là-dessusAsser, le
plus celcbre Orateur de
son siécle, qui à quatrevingt
ans, croyoit plaider
aussi bien qu'à trente;
on disoit de luy qu'il
aimoit mieux renoncerà
sa réputation
,
qu'à sa
profession. Cet exemple
doit rendre Cage les Auteurs
,
dont le feu & la
délicatesse commence à
s'émousser par le grand
âge, car la malignité se
plaist à juger d'un Auteur
par ses derniers 0Uf
vrages , ou par ses premiers
quelle injustice?
de condamner un bel et
prit par des essais qui luy
sont échappez en fortant
du College ; il est
moins injustedeblâmer
celuy qui ne peut se resoudre
à cesser d'êtreAuteur,
car il est plus pardonnable
à un jeune étourdy
de commencer
trop tost
,
qu'à unhomme
censé de finir trop
tard*
Il se vend à. Paris, chez
Daniel Joller, sur le Pont S.
Michel, ducosté du Marché-
Neuf, au Livre Royal.
Nouveau
Il paroist depuis peuun
Livre intitulé,, Réglés
pourformer un Avocat,
tirées des plusfameux
Auteurs , tant Anciens
que Modernes.
Dans le premier Chapitre
,
l'Auteur parle de
l'Eloquence en général.,
& montre que lanature
seule, toute éloquente
qu'elle est, ne suffit pas
pour former un parfait
Orateur.
Au second Chapitre,
de la noblesse &prérogative
de laproffession d'A..-
avocat,ilrapporte que
parmi les Grecs & les
Romains
,
les Conque.
rans même descendant
du char de leur triomphe
,
venoient immoler
aux pieds de la Justice,
l'ambition de perdre les
hommes
? pour suivre
celle de les deffendre.
C'estainsi que le Roya
rravaillé luy même à former
ce Chef- d'oeuvre de
nouvelles Ordonnances:
monument immortel de
la Ggcife & dela justice
de Louis LE GRAND.
Apres avoir parlé de
l'Eloquence en général.,
l'Auteur traite à fond celle
du Barreau, qui est
son objet particulier.
Je fais consister,dit il
l'Eloquence du Barreau dans
quatre principales choses.
La premiere ,
Sciencedan.s la
La seconde,à bien Composer.
nLaotroinsiémce,eà biren.proLaquatrième&
dernière,
à possederles vertus que
doit avoir un Avocar.
Sur chaque partie je rapporteray
les Regles qui y
conviennent
,
& voila tout
mon dessein.
L'Auteur marque enfuite
les differens carac.
teres de l'Eloquence
,
que chaque Avocat peut
chofir par rapport à ses
talens naturels, & à l'étenduë
de son esprit. Il
marque à ce propos les
differens genies de quelques
Orateurs anciens.
Cefary parloir avec force
&. vehemence.
Celius, se faisoit admirer
dans ses discours parunge
nietoutsingulier.
Calledus, estoit subtil dans
ses raisonnemens.
Brutus,avoit de la gravi
té en parlant en Public.
Sulpicius, avoir des poin
ces trésagréables.
Casseus,plaidoit avec
chaleur.
Pollion, composoit avc
majesté.
Calvus, avec scrupule &
circonspection.
Seneque, avoit la secondite
en partage.
Africain, l'énergie.
- Crispus) l'agrément.
Tracallus
, une belle déclamation.
Secundus, l'élegance.
Demosthene )cnlporroit la
piéce ( si on peut se sevir
de ce mot)
Ciceron, semble avoir luy;
fqculutouarels icetseémzine.ntes,¡
i,
Ensuite l'Auteuraprés
avoir établi plusieurs Regles
generales pour devenir
excellent Avocat,
convient que la grande
difficulté, est de mettre
ces Regles enusage.
Il faut, dit il, à un Avocat
un esprit profond pour
penecrerle fond des Regles,
son discernement les distingue,&
les compare,sa Justice
n'y voit que ce qu'il y
faut voir, sa droiture les
prend toûjours par le bon
costé,& sa délicatesse apperçoit
celles qui patoissent
imperceptibles ; tout cela
fait qu'on ne peut donner
pour l'usage
,
des Regles
fixes ôc immuables,
Eneffet les Regles generales
sont des écueils
pour les petits genies qui
les suivent à la lettre, les
genies fauxméprisent les
Regles- parce qu'ils n'en
sentent pas la justesse,&
les grands genies s'élevent
au-dessus des Regles,
parce qu'ils sçavent
- plus que les Regles.
Tout le reste du Livre
est conformement à son
titre,unreceüil avec ordre
de Regles, de Maximes
& de Conseils:
j'en rapporterai quelques
traits en abregé sans les
choisir, plutost pour
vous donner une idée
generale du Livre, que
pour vous en citer les plus
beaux endroits.
Le sublime & les ornemens
ne sont pas bons dans
toutes sortes de caures; il
fauttraiter les petits sujets
d&'un aircsimp.le& naturel,
, Vous allez voir une ma-
- xime qui paroist d'abord
un peu obscure,l'Auteur
la développe tres-sinement
& tres - nette..
ment; mais ce qu'il en
dit est trop étendu pour
estreplacé icy; clïofesexcellenteilsy^daodieist
on ne peut faite l'exerait
sans en diminuer la beauté
,
voici la maxime.
Il y a de l'art à paroistre
quelques fois douter de ce
que nous disons pour mieux
persuader la verité,&c.
Undes cas ou l'Avocat
peut utilement paroistre
douter de la bonté
de sa cause
,
c'est
quand il s'agit de prouver
aux Juges qu'il ne la
soûtient point paropiniâtreté,
& qu'il n'estpoint
aveuglé par la prévennon,.
Ce n'est pas peu dans
l'Eloquence de bien sçavoir
ce qui doit estre negligé,
&ce qui nele doit
pas estre.
Laveritable Eloquen
• ce doit estre proportionnée
à la capacité de ceux
à qui elle parle.
Que vostre stile foit pur
sans estre énervé parune
exactitude scrupuleuse.,
Lacomposition de l'AvocatDemandeur
doit
estredifférente decelle
du Dessendeur. Le premier
doit établir simplement
Ca.demande ; le second
est toûjours en action
,
il nie, il refute
,
il
excuse, il supplie, il adoucit
& diminuë. Atout
prendre il est bien plus
difficile de soûtenir le
Deffendeur, que le Demandeur.
:
Si Vous plaidezpour
unaccusateur,vostre
composition doit estre
1-iardic, feyerc.,&:vigoareuse,
reuse, parce que vous avez
à combattre la douceur
& la clemence des
Juges; sivous desfendez
un accusé, vostre composition
doit exciter &
soûtenir par sa douceur,
la clemence de ces mêmes
Juges combatuë par
la feyerité des Loix.
UnPlaidoyerqui manque
d'art doit se soûtenir
par l'assemblage deses
forces, par le poids &
par les secousses redoublées
des raisonnemens,
& des preuves.
Un Avocat doit si
bien ménager son Eloquence
qu'onimpute à
la bonté de sa cause, les
traits que son habileté
luy fournit..
Pour bien exprimer les
choses, le tour le plus
~~re!. çlt-J Jeplus cliffir
cile àtrouverà ceux qui
le cherchent, ceux qui
le trouvent sansle cherçker,
jfoAt ..prçjÇjqs les
seuls qui le trouvent. >u
Ce n'est pasassezàun.
Orateur d'estre Eloquent;
il doitconformer
son Eloquenceau goût
de (on siécle.
- La mode n'est. pas à
negliger dans leschofès*
où il est essentiel deplaire
au plus grand nombre.
Il cft dangereux de faire
voir les Factums aux Juges,
avant qu'on ait plaidé-la cause,
car se flatantqu'ils fçaventparavance
tout ceqi*±
on leur peut dire sur l'affaite,
ilsn'écouteront point
l'Avocat avec attention,&
vous perdrez le fruit de certains
traits d'éloquence, qui
touchent & qui émeuvent
les Juges; quand on les prononce
, & qui font peu d'esset
dans la lecture.
Le dernier conseil que
l'Auteur donneà unfameux
Avocat, c'efi; de
se retrancherauCabinet
quand il commence à
moins briller au Barreau,
Il cite là-dessusAsser, le
plus celcbre Orateur de
son siécle, qui à quatrevingt
ans, croyoit plaider
aussi bien qu'à trente;
on disoit de luy qu'il
aimoit mieux renoncerà
sa réputation
,
qu'à sa
profession. Cet exemple
doit rendre Cage les Auteurs
,
dont le feu & la
délicatesse commence à
s'émousser par le grand
âge, car la malignité se
plaist à juger d'un Auteur
par ses derniers 0Uf
vrages , ou par ses premiers
quelle injustice?
de condamner un bel et
prit par des essais qui luy
sont échappez en fortant
du College ; il est
moins injustedeblâmer
celuy qui ne peut se resoudre
à cesser d'êtreAuteur,
car il est plus pardonnable
à un jeune étourdy
de commencer
trop tost
,
qu'à unhomme
censé de finir trop
tard*
Il se vend à. Paris, chez
Daniel Joller, sur le Pont S.
Michel, ducosté du Marché-
Neuf, au Livre Royal.
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Résumé : LIVRE Nouveau.
Le livre 'Règles pour former un Avocat' compile des conseils d'auteurs anciens et modernes pour former des avocats. Il commence par discuter de l'éloquence, soulignant que la nature seule ne suffit pas pour créer un orateur parfait. Le texte aborde ensuite la noblesse et les prérogatives de la profession d'avocat, en citant des exemples de Grecs et de Romains qui vénéraient la justice. L'auteur divise l'éloquence du barreau en quatre éléments principaux : la science, la composition, la prononciation et les vertus nécessaires à un avocat. Il décrit divers caractères d'éloquence que chaque avocat peut adopter selon ses talents naturels. Le livre établit également des règles générales pour devenir un excellent avocat, tout en reconnaissant la difficulté de les appliquer. Le texte mentionne plusieurs maximes et conseils pratiques pour les avocats. Il insiste sur l'importance de douter parfois pour persuader, de proportionner l'éloquence à l'audience, et de différencier la composition du demandeur de celle du défendeur. Il conclut par un conseil à un avocat célèbre de se retirer au cabinet lorsqu'il commence à moins briller, illustré par l'exemple d'Asser, un orateur célèbre qui préférait renoncer à sa réputation plutôt qu'à sa profession.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2285
p. 31-35
MORTS.
Début :
Charles Theodore Othon Prince de Salm & du S. Empire, [...]
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texteReconnaissance textuelle : MORTS.
MORTS,
Charles Theodore Othon
Prince de Salm & du S. Empire,
Maréchal de Campgéneral
de l'Empereur ; cidevant
Gouverneurdel'Empereur
Joseph,& grand Maître
de sa Maison, quiestoit né le
27. Juillet
1 645, mourut le
10. Novembre à Aix la Chapelle
ch sa 66.année. Ilavoitépousé en premier
res noccs Godcfroidc Anne
Marie Agnés, fille de Walfgand
Comte de Glein, & de
Marie Comtesse de Amstenra£
fc, morte en couches le
2. Novembre i66j.
Ilenaeû Marie Christine
Godefroide Princesse de
Salm, née le 2. Novembre
1667.& mariée le 15Juillet
1687. à Lcopol Prince
deDietrichftein.
Sa seconde femme estoit
Louise Marie, fille d'Edouard
Comte Palatin du
Rhin;& d'Anne de Gonzague
, & soeur de Madame
la Princesse
, & de Madame
la Duchessed'Hanovre. -
Il en a eû Louise,née le
-1-3. May 1672.. Louis Ocon
né le 14. Octobre 1674.
Louise Apollonie,née le 21.
Janvier 1667. & Eleonore
Christine, née le 14. Mars
l$7$.
,
N. de Harlai,fille de Nicolas
Auguste de Harlai,
Comte de Cely,Conseiller -
ordinaire& Plenipotentiaire
au Traité de Rifwick
, &
de FrançoiseLouise Marie
Boucherat, fille de feu Mr
le Chancellier Boucherat
est , morte sans alliance le
cinquième Decembre.
N. Escart, épouse de
Mr Bclanger de Tourote,
BrigadierdesArmées du
Roy & Colonel deCavalerie,
est morte.
Mre Henri de Ghaisnes,
Comte dudit lieu & de
Monlmont, ci-devant Enseigne
des Gendarmes de
Berri, est mort le 10 Decembre
âgé de 45. ans. Il
avoit épousé Marie Helene
de Mailli
,
fille de Charles
Marquis de Jalesnes & de
Marie Madelaine de Broc.
N. Pecquotveuve deNicolas
Edouard Mier, Chevalier
Seigneur de Maisons
Verneüil ,
& Doyen du
Grand Conseil , mourut lC).
S. Decembre.
.;
Michel de Loy,Doyen des
Professeurs de Droit dans
l'Université de Paris, mourut
le 10. Decembre âgé de
./S5,. ans.
Charles Theodore Othon
Prince de Salm & du S. Empire,
Maréchal de Campgéneral
de l'Empereur ; cidevant
Gouverneurdel'Empereur
Joseph,& grand Maître
de sa Maison, quiestoit né le
27. Juillet
1 645, mourut le
10. Novembre à Aix la Chapelle
ch sa 66.année. Ilavoitépousé en premier
res noccs Godcfroidc Anne
Marie Agnés, fille de Walfgand
Comte de Glein, & de
Marie Comtesse de Amstenra£
fc, morte en couches le
2. Novembre i66j.
Ilenaeû Marie Christine
Godefroide Princesse de
Salm, née le 2. Novembre
1667.& mariée le 15Juillet
1687. à Lcopol Prince
deDietrichftein.
Sa seconde femme estoit
Louise Marie, fille d'Edouard
Comte Palatin du
Rhin;& d'Anne de Gonzague
, & soeur de Madame
la Princesse
, & de Madame
la Duchessed'Hanovre. -
Il en a eû Louise,née le
-1-3. May 1672.. Louis Ocon
né le 14. Octobre 1674.
Louise Apollonie,née le 21.
Janvier 1667. & Eleonore
Christine, née le 14. Mars
l$7$.
,
N. de Harlai,fille de Nicolas
Auguste de Harlai,
Comte de Cely,Conseiller -
ordinaire& Plenipotentiaire
au Traité de Rifwick
, &
de FrançoiseLouise Marie
Boucherat, fille de feu Mr
le Chancellier Boucherat
est , morte sans alliance le
cinquième Decembre.
N. Escart, épouse de
Mr Bclanger de Tourote,
BrigadierdesArmées du
Roy & Colonel deCavalerie,
est morte.
Mre Henri de Ghaisnes,
Comte dudit lieu & de
Monlmont, ci-devant Enseigne
des Gendarmes de
Berri, est mort le 10 Decembre
âgé de 45. ans. Il
avoit épousé Marie Helene
de Mailli
,
fille de Charles
Marquis de Jalesnes & de
Marie Madelaine de Broc.
N. Pecquotveuve deNicolas
Edouard Mier, Chevalier
Seigneur de Maisons
Verneüil ,
& Doyen du
Grand Conseil , mourut lC).
S. Decembre.
.;
Michel de Loy,Doyen des
Professeurs de Droit dans
l'Université de Paris, mourut
le 10. Decembre âgé de
./S5,. ans.
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Résumé : MORTS.
Le texte énumère plusieurs décès et fournit des biographies succinctes de personnalités. Charles Théodore Othon, Prince de Salm et Maréchal de Camp de l'Empereur, est né le 27 juillet 1645 et est décédé le 10 novembre à Aix-la-Chapelle à l'âge de 66 ans. Il s'est marié trois fois : d'abord à Godcfroidc Anne Marie Agnés, décédée en couches le 2 novembre 1661, ensuite à Marie Christine Godefroide, mariée le 15 juillet 1687 à Leopold Prince de Dietrichstein, et enfin à Louise Marie, fille d'Edouard Comte Palatin du Rhin. De ses mariages, il a eu plusieurs enfants : Louise, née le 13 mai 1672, Louis Ocon, né le 14 octobre 1674, Louise Apollonie, née le 21 janvier 1667, et Eleonore Christine, née le 14 mars 1675. Parmi les autres décès notables, on compte N. de Harlai, fille de Nicolas Auguste de Harlai, décédée sans alliance le 5 décembre, N. Escart, épouse de Mr Belanger de Tourote, Mre Henri de Ghaisnes, Comte de Monlmont, décédé le 10 décembre à l'âge de 45 ans, N. Pecquot, veuve de Nicolas Édouard Mier, décédée le 10 décembre, et Michel de Loy, Doyen des Professeurs de Droit dans l'Université de Paris, décédé le 10 décembre à l'âge de 75 ans.
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2286
p. 35-45
MARIAGE.
Début :
Mr de Planque, Brigadier des Armées du Roy, & Inspecteur [...]
Mots clefs :
Duc, Monsieur de Planque, Bretonvilliers, Roquelaure
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MARIAGE.
ans. MARI A G E.
Mr dePlanque, Brigadier
des Armées du Roy, & Infpecteur
General de l'Infanterie,
épousa,lepremier
jour de Novembre Mademoiselle
de Cadclan ,niéce
de feu Mr le iviaiftre de la
Maisonfort, Fermier Gencral
- Le pere de Mr Planque ,
qui cft d'une tres-ancienne
& tres bonne famillle du
Languedoc,est mort assez
, jeune, estant Brigadier &
Commandant à Bayonne.
-
Mr de Planque aeû laconfiance
de - Mr le Duc de
Noaillesdanscetteaction si
- bien concertée, qui obligea
lesEnnemis de se rembarquer
; ce fut Mr de Planque
qui conduisit le corps
d'Infanterie de Perpignan
à Cette.
L'affaire de Cette me rappelle
l'idée d'une circonstance
que j'ai apprise depuis &
qui regarde Mr poujet,dont
j'ai parlé dans mon premier
Mercure.
Il est bien vrai que le*
Anglois s'emparant de la
la Ville de Cette, où il est
Juge de l'Amirauté, voulurentle
forcer à prester ferment
entre leurs main; sa
fermeté à le refuser
, & les
services qu'il a rendus en cette
occasion lui ont attiré des
*
loüanges de Mrs de Roquelaure
& de Basville. De
pareils temoignages, & une
lettre de lui tres-autorisee,
m'obligent à lui rendre justice
; voici un Extrait de sa
Lettre.
Le 2. 8.Juillet, quifut la
veille du départ des Ennemis,
toutes les Troupesse rembarquerent
& sur les 4. heures
aprésmidi,il ne ressoit dans.
Cettequ'environ40. hommes,
distribuez en diferensposses. Il me parut que 50. Maî.
tres envore;C en diligence aurotentpusi
rendremaîtres du
lieu: lessuites d'uneaffaire con!*¡
certée me paroisoient à craindre,
Cela joint à donneravis
à. nos Généraux de cette jitua-,
tion
, je lefis parunBourgeoisque
j'envoyai &c., Sur les huit heures du matin
du 29. jefus prispar les
ordres du ChevalierNorisqui
estoit à terre; je fus mis dans
sa Chaloupe Joù ilJe mit luimême,
il me déposasur le
premier Vaisseauquise trouva
àsonpassage. C'estoituneFregatte
d'environ 40. Canons,
qui estoit à l'entrée du Port le
coPi 4 travers, quitira tçtitth
la matinée sur la Ville.C'est
là que j'appris la raison de ma
détention. Le Capitaine de ce
Bastiment me traita fort honnestement
, eaprès m'avoir
fait diner avec lui, il me dit
qu'il alloitsur l'amiral parler
pour moi, vers les six heures
au soir.MrNorism'envoya
sa Chaloupe avec un Officier;
jefus porte surson Vaisseau ,
M il mefitdire par l'Interprète
de l'Amiral Hollandois
, que
quoi qu'il pût me retenir
,
il
vouloit pourtant me renvoyer
àla consideration de Mrle Duc
de Roquelaure
,
En ce rcmps là on avoit
écrit de Cette, qu'il avoit
couru risque de la vie. Quoi
que la more soit glorieuse , quand elle est cau fée par le
zele & la fidélité d'un Sujet
pour son Prince, c'est toujours
une fin tragique. Aussi
n'est ce qu'en le (cachanc
renvoyéhonorablementque
j'ai pris la liberté deplaisanter
de son échange,&je citcrois
plusieurs exemples de
Magistrats
,
qui dans le
temps de la Ligue ont couru
mêmes risques pour pareille
fidélité à leur Prince ,
& qui ont plaisance les premiers
sur la maniere dont ils
s'estoient tirez d'affaire.
Madame la Presidente de
Bretonvilliers cil: morte le
Decembre
,
son nom
estoit Claude Perrot de Fercourt
: Elle estoit veuve de
BenigneleRagois, Seigneur
de Bretonvilliers,President
des Comptes; & fille de
Jean Perrot, Seigneur de
Saint Dié & de Fercourt
President , aux Enquestes du
Parlement
,
& de Madelaine
de Combaut Authcuilqb
Je tâcheray dans la suite
d'avoir quelques remarques
Historiques ou Géographiques
sur chaque Article;par
exemple,en voicy deux à
propos de la demierenomination.
:
-
Celle deLandeneou Liudevenech
, donnée au Pere
de Vau, en Latin Lindana
ou Lindanoe portus, fut fondée
vers l'an 480. par S,
Guinolé, autrement S. Guingalois
qm' en sur le premier
Abbé, cette Abbayedevins
très florissante parla discipline
qu'ilyétablie,-elk en>-
brassa la rcglc de S. Benoist
l'an 8 1 8.
Celle d'Arouaifeou d'Arouage
, donnée au Pere
,
d'Ambrine,en latin Aridagamantia
& Aroasia, est de
Chanoines Reguliers de S.
Augustin. Il y avoit autrefois
une grande Forest prés
de Bapaume, &c'estde cette
Forest que cette Abbaye
a retenu le nom.
Le grand Maistre dc l'Ordre
Teutonique, Evêque de
Bressu, a esté élu Coadjuteur
del'Archevêque & Electeur
de Mayence; il est
frere de l'Imperatrice Douairière.
Jacques-Fitz James, Duc
de Bervick
,
Chevalier dela
Jarretiere,dela Toisond'or
& de S. Louis, Maréchal de
France ; & Gouverneur du
Limosin, a estéreçû Duc &
Pair de France le 10. de ce
mois; il y a pris séanceavec
les ceremoniesaccoûtumées
Mr dePlanque, Brigadier
des Armées du Roy, & Infpecteur
General de l'Infanterie,
épousa,lepremier
jour de Novembre Mademoiselle
de Cadclan ,niéce
de feu Mr le iviaiftre de la
Maisonfort, Fermier Gencral
- Le pere de Mr Planque ,
qui cft d'une tres-ancienne
& tres bonne famillle du
Languedoc,est mort assez
, jeune, estant Brigadier &
Commandant à Bayonne.
-
Mr de Planque aeû laconfiance
de - Mr le Duc de
Noaillesdanscetteaction si
- bien concertée, qui obligea
lesEnnemis de se rembarquer
; ce fut Mr de Planque
qui conduisit le corps
d'Infanterie de Perpignan
à Cette.
L'affaire de Cette me rappelle
l'idée d'une circonstance
que j'ai apprise depuis &
qui regarde Mr poujet,dont
j'ai parlé dans mon premier
Mercure.
Il est bien vrai que le*
Anglois s'emparant de la
la Ville de Cette, où il est
Juge de l'Amirauté, voulurentle
forcer à prester ferment
entre leurs main; sa
fermeté à le refuser
, & les
services qu'il a rendus en cette
occasion lui ont attiré des
*
loüanges de Mrs de Roquelaure
& de Basville. De
pareils temoignages, & une
lettre de lui tres-autorisee,
m'obligent à lui rendre justice
; voici un Extrait de sa
Lettre.
Le 2. 8.Juillet, quifut la
veille du départ des Ennemis,
toutes les Troupesse rembarquerent
& sur les 4. heures
aprésmidi,il ne ressoit dans.
Cettequ'environ40. hommes,
distribuez en diferensposses. Il me parut que 50. Maî.
tres envore;C en diligence aurotentpusi
rendremaîtres du
lieu: lessuites d'uneaffaire con!*¡
certée me paroisoient à craindre,
Cela joint à donneravis
à. nos Généraux de cette jitua-,
tion
, je lefis parunBourgeoisque
j'envoyai &c., Sur les huit heures du matin
du 29. jefus prispar les
ordres du ChevalierNorisqui
estoit à terre; je fus mis dans
sa Chaloupe Joù ilJe mit luimême,
il me déposasur le
premier Vaisseauquise trouva
àsonpassage. C'estoituneFregatte
d'environ 40. Canons,
qui estoit à l'entrée du Port le
coPi 4 travers, quitira tçtitth
la matinée sur la Ville.C'est
là que j'appris la raison de ma
détention. Le Capitaine de ce
Bastiment me traita fort honnestement
, eaprès m'avoir
fait diner avec lui, il me dit
qu'il alloitsur l'amiral parler
pour moi, vers les six heures
au soir.MrNorism'envoya
sa Chaloupe avec un Officier;
jefus porte surson Vaisseau ,
M il mefitdire par l'Interprète
de l'Amiral Hollandois
, que
quoi qu'il pût me retenir
,
il
vouloit pourtant me renvoyer
àla consideration de Mrle Duc
de Roquelaure
,
En ce rcmps là on avoit
écrit de Cette, qu'il avoit
couru risque de la vie. Quoi
que la more soit glorieuse , quand elle est cau fée par le
zele & la fidélité d'un Sujet
pour son Prince, c'est toujours
une fin tragique. Aussi
n'est ce qu'en le (cachanc
renvoyéhonorablementque
j'ai pris la liberté deplaisanter
de son échange,&je citcrois
plusieurs exemples de
Magistrats
,
qui dans le
temps de la Ligue ont couru
mêmes risques pour pareille
fidélité à leur Prince ,
& qui ont plaisance les premiers
sur la maniere dont ils
s'estoient tirez d'affaire.
Madame la Presidente de
Bretonvilliers cil: morte le
Decembre
,
son nom
estoit Claude Perrot de Fercourt
: Elle estoit veuve de
BenigneleRagois, Seigneur
de Bretonvilliers,President
des Comptes; & fille de
Jean Perrot, Seigneur de
Saint Dié & de Fercourt
President , aux Enquestes du
Parlement
,
& de Madelaine
de Combaut Authcuilqb
Je tâcheray dans la suite
d'avoir quelques remarques
Historiques ou Géographiques
sur chaque Article;par
exemple,en voicy deux à
propos de la demierenomination.
:
-
Celle deLandeneou Liudevenech
, donnée au Pere
de Vau, en Latin Lindana
ou Lindanoe portus, fut fondée
vers l'an 480. par S,
Guinolé, autrement S. Guingalois
qm' en sur le premier
Abbé, cette Abbayedevins
très florissante parla discipline
qu'ilyétablie,-elk en>-
brassa la rcglc de S. Benoist
l'an 8 1 8.
Celle d'Arouaifeou d'Arouage
, donnée au Pere
,
d'Ambrine,en latin Aridagamantia
& Aroasia, est de
Chanoines Reguliers de S.
Augustin. Il y avoit autrefois
une grande Forest prés
de Bapaume, &c'estde cette
Forest que cette Abbaye
a retenu le nom.
Le grand Maistre dc l'Ordre
Teutonique, Evêque de
Bressu, a esté élu Coadjuteur
del'Archevêque & Electeur
de Mayence; il est
frere de l'Imperatrice Douairière.
Jacques-Fitz James, Duc
de Bervick
,
Chevalier dela
Jarretiere,dela Toisond'or
& de S. Louis, Maréchal de
France ; & Gouverneur du
Limosin, a estéreçû Duc &
Pair de France le 10. de ce
mois; il y a pris séanceavec
les ceremoniesaccoûtumées
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Résumé : MARIAGE.
Le texte présente plusieurs informations historiques et biographiques. Mr de Planque, Brigadier des Armées du Roi et Inspecteur Général de l'Infanterie, épousa Mademoiselle de Cadclan, nièce de feu Mr le Trésorier de la Maisonfort, Fermier Général, le premier jour de novembre. Le père de Mr de Planque, issu d'une ancienne et respectable famille du Languedoc, était Brigadier et Commandant à Bayonne. Mr de Planque joua un rôle crucial dans une action militaire qui força les ennemis à se rembarquer, conduisant le corps d'infanterie de Perpignan à Cette. Mr Poujet, Juge de l'Amirauté à Cette, refusa de prêter serment aux Anglois et reçut des louanges de Mrs de Roquelaure et de Basville. Une lettre de Mr Poujet détaille les événements du 28 juillet, où les troupes ennemies se rembarquèrent, laissant environ 40 hommes. Mr Poujet alerta les généraux de la situation et fut ensuite capturé par les Anglois, mais finalement renvoyé à Mr le Duc de Roquelaure. Madame la Présidente de Bretonvilliers, Claude Perrot de Fercourt, veuve de Benigne le Ragois, Seigneur de Bretonvilliers, et fille de Jean Perrot, Seigneur de Saint Dié et de Fercourt, Président aux Enquestes du Parlement, décéda en décembre. Le texte fournit également des informations sur des abbayes historiques : celle de Landene ou Liudevenech, fondée vers l'an 480 par Saint Guinolé, et celle d'Arouaise ou d'Arouage, fondée par le Père d'Ambrine. Enfin, Jacques-Fitz James, Duc de Berwick, Chevalier de la Jarretière, de la Toison d'or et de Saint Louis, Maréchal de France et Gouverneur du Limousin, fut reçu Duc et Pair de France le 10 du mois.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2287
p. 45-47
Dons faits par le Roy.
Début :
Le Roy a nommé Mr de Goesbriant, Chevalier du S. Esprit, [...]
Mots clefs :
Marquis de Lyonne, Dons
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Dons faits par le Roy.
Donsfaitsparle Roy.
• Le Roy a nommé Mr de
Goesbriant, Chevalier du S.
Esprit
, & luy a donné une
pensionde douze mil livres
Il eil: d'une ancienne noblesse
,
& Gendre de Mr
Desmaretz.
Sa'Majdte a fait Lieutenant
General, Mr leComte
d'Estrades : Mrs de Beuil,
de Grimaldy, de Robelin,
& de Selve, Maréchaux de
Camp; Mrs.leMarquis de
Lyonne, & de Bellabre, Brigadiers;&
Mr de Ravignana
eu une pension de2000.liv.
Le Regiment du Fort ancien
, a esté donrté à Mr
le Marquis de Lyonne;il seraconservé
à la Paix,& portera
le nom de Lyonne.
Celuy de Lorraine ,
, a cfté
donné à Mr le Comte de
la Motte ,avec permisson
de le vendre.<
-
Ccluy d'Aulnix qtf'avoîtT
Mr le Marquis de, Lyonne,
a esté donné àMrle Comte
deBrancas.
• Le Roy a nommé Mr de
Goesbriant, Chevalier du S.
Esprit
, & luy a donné une
pensionde douze mil livres
Il eil: d'une ancienne noblesse
,
& Gendre de Mr
Desmaretz.
Sa'Majdte a fait Lieutenant
General, Mr leComte
d'Estrades : Mrs de Beuil,
de Grimaldy, de Robelin,
& de Selve, Maréchaux de
Camp; Mrs.leMarquis de
Lyonne, & de Bellabre, Brigadiers;&
Mr de Ravignana
eu une pension de2000.liv.
Le Regiment du Fort ancien
, a esté donrté à Mr
le Marquis de Lyonne;il seraconservé
à la Paix,& portera
le nom de Lyonne.
Celuy de Lorraine ,
, a cfté
donné à Mr le Comte de
la Motte ,avec permisson
de le vendre.<
-
Ccluy d'Aulnix qtf'avoîtT
Mr le Marquis de, Lyonne,
a esté donné àMrle Comte
deBrancas.
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Résumé : Dons faits par le Roy.
Le roi a nommé Monsieur de Goesbriant Chevalier du Saint-Esprit et lui a octroyé une pension de douze mille livres. Il a promu Messieurs de Beuil, de Grimaldi, de Robelin et de Selve au rang de Maréchaux de Camp. Monsieur le Comte d'Estrades a été nommé Lieutenant Général. Monsieur de Lyonne a reçu le régiment du Fort ancien et Monsieur de Brancas le régiment d'Aulnix. Monsieur de Ravignana a obtenu une pension de deux mille livres.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2288
p. 47-48
MARIAGE.
Début :
Mr le Comte de Boulainviller a épousé le 23. Decembre [...]
Mots clefs :
Comte de Boulainviller
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MARIAGE.
MJKlAGE.
Mr le Comte de Boulainviller
a épouséle 23 Decembre
Mlle Dalegre, avec
l'agrémentdu Roy, qui a
signé son Contrat. La Maison
de Boulainviller & cet.,.
led'Alegre font si illustres
qu'ellessont connues de
tout le monde. Mr deBoulainviller
estl sans cnfans depuis
la Bataille deMalplaquet
,oùil perdit le Marquis
de Boulainviller, jeune
Seigneur de tres grande cc.
pcrance, & son filsunique
, pour lors; caril avoit perdu
six mois avanr t'Abbe de
Boulainviller
,
âgé de dixfcpt
ans, & dont à cet âge
la capacité tenoitduprodige.
La premiere femme de
Mr le Comte de Boulainviller
estoit Marie-Anne
Hurault du Marais , morte
en 1696.
Mr le Comte de Boulainviller
a épouséle 23 Decembre
Mlle Dalegre, avec
l'agrémentdu Roy, qui a
signé son Contrat. La Maison
de Boulainviller & cet.,.
led'Alegre font si illustres
qu'ellessont connues de
tout le monde. Mr deBoulainviller
estl sans cnfans depuis
la Bataille deMalplaquet
,oùil perdit le Marquis
de Boulainviller, jeune
Seigneur de tres grande cc.
pcrance, & son filsunique
, pour lors; caril avoit perdu
six mois avanr t'Abbe de
Boulainviller
,
âgé de dixfcpt
ans, & dont à cet âge
la capacité tenoitduprodige.
La premiere femme de
Mr le Comte de Boulainviller
estoit Marie-Anne
Hurault du Marais , morte
en 1696.
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Résumé : MARIAGE.
Le 23 décembre, le Comte de Boulainviller a épousé Mlle Dalegre avec l'agrément du Roi. Les maisons de Boulainviller et Dalegre sont illustres. Le Comte a perdu deux fils : le Marquis de Boulainviller à la bataille de Malplaquet et l'Abbé de Boulainviller six mois auparavant. Sa première épouse, Marie-Anne Hurault du Marais, est décédée en 1696.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2289
p. 49-101
EXTRAIT Du Discours de M. l'Abbé Simon, dans la derniere Assemblée de l'Academie des Medailles & Inscriptions. SUR LES PRESAGES.
Début :
Ordre & Division du Discours. L'origine & les causes de [...]
Mots clefs :
Présages, Abbé Simon, Signe, Maison, Augure, Hommes, Mort, Dieux, Voix, Temps, Grecs, Chute, Superstition, Signes, Volonté, Académie royale des médailles et inscriptions
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : EXTRAIT Du Discours de M. l'Abbé Simon, dans la derniere Assemblée de l'Academie des Medailles & Inscriptions. SUR LES PRESAGES.
EXTRAIT
DuDiscoursdeM.l'Abbé
Simon, dans la derniere
Assemblée de
l'Academie des Medailles
& lnscriptions.
SVRLESPRESAGES.
Ordre & Division du <
Discours. L'origine & les causes de
l'oblervation des Presages,
les diverses Efpcces
,
les
occasions ausquelles on y
avoit 1ccours & ce qui
estoit necessaire pour les
faire valoir ou pour les détruire.
Mr l'Abbé Simon trouve
la premiere Origine
de la superstition des Présages
dans la foiblesse de 0l'homme, dont la curiosité
veut penetrer l'avenir
, & dont l'orgüeil
veut abaisser jusques à
luy l'Estre suprême à qui
rien n'est caché.
Les Philosophes rcconnoi{
fJot uneintelligence suprême,
infinimentdistante
de la leur, luy subordonnerent
des Divinitecz éclairées
immediatement de ses
lumieres, qu'elles répandoienc
sur d'autres génies.
jnferieurs placez au -
dessous
d'elles dans tous les élemens ;
ceux-cy plus à portée d'entretenir
commerce avec les
hommes se plaisoient, disoient-
ils, à leurcommuniquer
ce qu'ilssçavoient de
l'avenir, & à leur donner
des pressentiments de ce qui
devoit leur arriver,&c.
La science des Presages
est apparemment aussi an
cienne que l'Idolâtrie ; cc
qu'il y a de certain c'est que
les anciens ~ha bitans de la
Palestine en estoient infectez
dés le temps de Moyse,qui
sir ~daffensc aux Israëlites de
suivre l'exemple des Nations,
dont ils alloient posseder
le pays, qui écoutoient,
dit-il, les Augures
& les Devins.
Mrl'AbbéSimon distingue
icy la confiance
du peupledeDieu en ses
Prophetes, d'avec la credulité
superstitieuse des
peuples idolâtres pour les
Presages. Il marqueainsi
le caractere des derniers.
Lorsque la prudence humaine
estl en défaut
,
elle a
recours à une intelligence
superieure capable de fixer
sonincertitude & de relever
son courage dans les occafions
embarasantes & dans:
les périlspressants.
AinsiUlisse ne sçachant si
tes Dieux qui l'avoient perfccuté
si long-temps sur
terre & sur mer, approuvoient
enfin son retour en
sa patrie & le dessein hasardeux
qu'il méditoit, prie Jupiter
de luy faire connoître
sa volonté par la voix de
quelqu'un de ceux qui veilloientalors
dans la maison,
& par un prodige au dehors.
Un cou p de tonnerre qui
éclata en même temps le
remplit de joye &fa crainte
se dissipa entierement, entendant
une femme qui
bluttoit de la farine
,
& qui
rebutée de ce travail souhaitoit
que le festin qu'on préparoit
aux Amans de Penclope,
fust le dernier de leur
vie. Ces imprécations luy
parurent un Presagecertain
de la fin malheureuse de ses
ennemis & du succés de sa
vangeance.
Des signes semblables
que le hasard faisoit quelquefois
paroître comme à
point nommé aux voeux
des Suppliants, les convainquirent
de la vigilance des
Dieux toûjours attentifs à
répondre à leurs constations,
& engagez pour ainsi
dire, par le devoir de leur
ministére à leur donner des
pressentiments de ce qui devoit
leur arriver.
Cette persuasion lesobligea
à observer plus religieusement
toutce qu'ils entendoient
& ce qui se presentoit
à eux dans le moment qu'ils
formoient quelque entreprise,&
leursespritsremplis
de leurs projets n'avaient
pas de peine à découvrir
dans tout ce qui paroissoit
des marques évidentes de
l'évenement dont ils vouloient
estre éclaircis; semblablcs
à ceux qui regardent
attentivement des nuages&
quiy voyent tout ce que
leur imagination leur represente.
Cependant pour s'assurer
de leurs conjectures ils ne
manquoient pas quand les
choses estoient arrivées de
confronter les évenements
avec les prognostics, & de
tâcher de les concilier en semble,
lors que la fortune ne
ses faisoit pas quadrcr assez
juste. En cette maniere on
interprétoit les Oracles ,
& encore au jourd'huy des
gens prévenus en faveur de
certaines pretendues Propheties
,
s'imaginent entrevoir
dans leur obscurité
affectée toutes les grandes
révolutions qui arrivent
dans le monde.
Je paffe icy une fuite
de Remarques judicieuses
, par où l'on voit l'é.
tablissement des Presages
dont les Egyptiens
ont fait un Art oùils
ontexcellé,&: qu'ils ont
transmis aux Grecs, 6c
qui a elle soutenu en.
suite par l'autorité des
hommes les plus graves
& les plus éclairez, qui
en faisoient un des articles
de leur religion. Pithagore
& ses Disciples,
Socrate , Platon, Xeno- phon,&c.
Ensuite les Hetrusques
ont appris cet Arc
aux Romains,&c.
Aprés avoir marque
l'origine & l'établissement
des Presages, Mr
l'Abbé Simon en explique
les especes. La necessité
d'abréger m'oblige
à ne dire qu'un
mot de chacune.
La première espece de
Presage se tiroit des paroles,
les voix qu'onentendoit
Anî sçavoir d'où elles venoient,
passoient pour divines,
telle sur celle qui arresta
leContul Mancinus,
prest de s'embarquer pour
l'expedition de Numance où iléchoüa. honteusement,.
On peut mettre au même
rang ces voix effroyantes &
ces cris lugubres qu'on
entendoit dans les bois,
on les attribuoit aux Faunes,
& l'on croyoit qu'elles annonçoient
des accidents funestes.
On prenoit aussi pour
présages les voix de ceux
qu'onrencontroit en sortant
des mai sons, & sur
des mots prononcez par
hasard, on prenoit quelque
fois des resolutions tresimportantes.
Le Sénat Romainle
détermina a retablir Rome
brûlépar les Gaulois, sur
la voix d'un Centurion qui
crioit à l'Enseigne de sa
Compagnie,de planter le
Drapeau,& de rester, où il
estoit, quoy que cette voix
n'eut qu'un rapport imaginaire
au sujet dont il s'agilfoir.
Les Grecs nettoient pas
moins attachez à cette manie
que les Romains. Il y
avoit dans l'Achaïe un Temple
de Mercure où on le
consultoit d'une maniere
assez singuliere. Celuy qui
desiroitestre éclairci de son
fort
,
sapprochoit de la
Statue. de ce Dieu, & luy
disoit tout bas à l'oreille
ce qu'il vouloir fqavolr>
bouchant les siennes avec
ses doigts.Il sortoit du
Temple en la même posture,
& ne débouchait ses oreilles
que lors qu'il estoit au milieu
de la grande Place publique.
Alors il prenoic
pour la réponse de Mercure
les premieres paroles qu'il
entendoit.
Une autre espece de presage
étoit les tressaillemens
du coeur, des yeux & des
sourcils, qu'on appelloit
SaflifJauo.!
Les Pal pitations de coeur
spassoiiengt pounr unemauv.ais
Les tressaillemens de
l'oeil droit, estoient au
contraire un signe heureux.
-
L'engourdissement du petit
doigt de la main droite
ou letressaillement du pouce
de la main gauche, ne
signifioit au contraire rien
de favorable.
Les teintemens d'oreilles
& les bruits qu'on s'imaginoit
entendre , estoient P,¡..
reillement desprésagesassez
ordinaires. Les Anciens
disoient, comme le Peuple
le dit encoreaujourd'huy
,
que des personnes absentes
partaient d'eux.
Mais les éternuëmens
estoient des presages encore
plus anciens & plus autorisez.
Penelope entendant
son fils éternuer dans le
temps qu'elle disoit que son
Mari estant de retour sçauroit
bien tirer vengeance
des desordres que ses Amants
interessezfaisoient
dans sa maison
, en conçut
une esperance certaine de
l'accomplissement de ses
desirs.C'estoit alors un
sïgne toûjours avantageux.
C'est pourquoy les Grecs
l'appelloient l'oy seau ou
l'augure de Jupiter
,
s'imaginant
qu'il en estoit l'Auteur
,
& qu'ils devoient luy
en rendre graces dans
l'instant.
Ils tenoientmême l'éternuëment
pour un Dieu ou
une chose divine
,
suivant
Aristote. La raison que ce
Philosophe en apporte, cest
qu'ilest produit par lemouvement
ducerveau, & qu'il
est la marque de la sante de
cette partie la plus excellente
qui soit dans l'homme,
le siege de l'ame & de la
raison. Cependant leScholiaste
de Theocrite prétend
que l'éternuëment estoitun
presage. équivoque, qui
pouvoit estre bon & mauvais.
C'est pourquoy les
assistans avoient coûtume
de saluer la personne qui
éternuoit en faisant des Cou'"
haits pour sa conservation,
afindedétourner ce qu'il
pouroit y avoir de fâcheux.
Les Grecs se servoient de lar
formule
, que Jupiter HJOUÏ
conserve,comme nous disons
Dieu vous assiste.
En cff.[ les éternuëmens
du matin; c'etf à dire depuis
minuit jusqu'à midy
,
n'êtoient
pas avantageux; ita
devenoient meilleurs lereste
du jour. Entre les éternucmens,
on estimoit davantage
ceux qui venoient du
côté droic ; mais l'Amour
les rendoit toujours favorables
aux Amants de quelque
costé qu'ils vinssent, si
l'on en croit Catulle.
L'Esprit familier de Socrate
se servoit de cc presage
en diverses manieres
pour luy donner de bons
conseils. Quand un autre
éternuoit à sa droite,c'étoit
un figne qu'il dévoit
agit, & une deffense de le
faire quand on éternuoit à
sa gauche, &c.
Il n'est pas trop seur que
Socrate setoittoûjours bien
trouvé de suivre ces présages
; mais il paroist que cc
n'estoit pas unsigneinfaillible
pour tous les autres:
témoin ce mary donc il cff
fait mention dans une ancienne
Epigrame de l'Anthologie,
qui se plaint qu'-
ayant éternué prés d'un
Tombeau, plein d'esperance
d'apprendre bien-tost la
mort de sa femme, les vents
avoient emporté le présage.
On peut joindre aux
éternuëmens des accidents
aussi naturels & aussi ordinaires
, sçavoir les chutes
imprévues, foit des hommes
,soit des choses inanimées
sur lesquelles on faisoie
des prognostics. Un
des plus remarquables fut
celle de Camille, aprés la
prise de Veïes; voyant la
grande quantité de butin
qu'on avoir ramassé, il pria
les Dieux que si sa bonne
fortune & celle du peuple
Romain leur paroissoit excessive
,
de vouloir bien
adoucir la jalousie qu'elle
pouvoir causer en leur envoyant
quelque legere disgrace
,
s'estant tourné en
même temps pour faire son
adoration, il tomba, & l'onprit
la fuite de cetaccident
comme un presage de son
exil & de la prise de Rome,
qui arrivérent peu de temps
aprés.
La chute de Neron, en
recitant en public ces Vers
de l'Oedipe
, ma Femme ,
ma Mere, mon Pere
m'obligent de périr ,
,
fut
remarquée comme le signal
fatal de sa mort. On fit
lemême jugement durenversement
de statuës de ses
Dieux domestiquesqu'on
trouva par terre le premier
jour de Janvier. Ces presages
qui comprenoient la
chute
chute du tonnerre,&dautres
chosessemblables,s'appeloient
caduca auspicia.
C'en estoit un de pareille
nature de heurter le pied
contre le feiïil de laporte en
forçant; de rompre les cordons
de ses souliers, & de
se sentir retenu par sa robbc
en voulant se lever de son
siege; tout cela étoit pris à
mauvais augure. On remarque
quele jour que Tiberius
Gracchus futtué, il
s'estoit fort blessée au pied
au sortir de sa Inaifon,
ensorte que son soulier en
fut tout ensanglanté.
Larencontre decertaines
personnes &de certains animaux,
ne faisoit pas moins
d'impression sur les esprits
foibles & super sticieux. Un
, Ethiopien, un Eunuque, un
Nain,unhomme contrefait
qu'ils trouvoient le matin au
sortir de leur maison, les
effrayoit. & les faisoit rc:n.
trer. Auguste ne pouvoit
dissimuler l'horreur qu'il
, avoit pour ces monstres de
nature.
Les animaux qui porroient
bonheur estoient le liôfti
les fourmis, les abeilles, &e. Les animaux qui
présageoient des malheurs
estoient les serpens, les crocodilles
,
les renards, les
chiens, les chats, les singes,
les rats, les souris, belettes, "'le. Il y avoit àussi des
noms heureux & malheureux
, &c.
Pompée se sauvant en
Egypte apréslaBataille de
Pharsale
,
vit de loin en
abordant à Paphos dans
l'isle de Chypre,un grand
édifice dont il demanda le
nom au Pilote;ayant appris
que ion nom signifoit
- lemauvaisRoy,ilen détourna
les yeux avec douleur, consterné
d'un si triste presage.
Auguste tout au contraire,
en eut un qui le remplit
d'esperance d'une prochaine
victoire
,
s'avançant
vers Actium avec son
Année) il rencontra un
homme nommé Eutychus,
c'est à dire heureux, qui
conduisoit un Asne nommé
Nicon
,
c'est à dire victorieux.
Après le gain de la
Batailleil fit representer l'un
tz l'autre en bronze dansle
Temple qu'il fit bâtir sur le
lieu oùil avoit campé & où
il avoit fait cette heurcufc
rencontre.
On peut joindre aux noms
les couleurs qui avoient leurs
significations & leurs prefages.
Le blanc estoit le
symbole de la joyc, de la selicité
,
de l'innocence; le
noir estoit un signe de mort,
de chagrin ,de malheur; la
pourpre estoit la marque de
l'Empire & de la souveraiue
Puissance.
L'observation de la lumiere
de lampe n'estoit pas moins
frivole:onen tiroit des prog-
Donies,tant des changemens
de temps que de divers accidents.
C'estoitunsignede
pluye &de quelque agréable
avanture lors qu'elle étincelloit,
&qu'il se formoit autour
de la méche des manieres
de champignons; c'est
pourquoy on mêloit quelquefois
un peu de vin avec
l'huile pour la faire pétiller.
Non seulement les Femmes
& les Amants s'amusoient
à ces badineries; mais Tibere
même, au rapport de
Suetone
, quoy que dailleurs
il eût peu de Religion,
hafardoit sans balancer le
combat, lors qu'estans à la
teste d'une Armée & travaillant
la nuit dans sa Tente,
la lampe venoit à s'éteindre
tout à coup, ayant
éprouvé, disoit-il
, que ce
presagequiestoit particulier
pour sa Maison
,
luy avoir
toûjours esté favorable aussi
bien qu'à ses Ancestres.
Il y avoit une espece de
Jeu dont les Amants se fervoient
pour éprouver s'ils
estoient aimez de leurs Maîtresses
; c'estoit de faire claquer
des feüilles dans leurs
mains. Si le son qu'elles rendoient
estoit clair & perçant
ils auguroient bien de
leurs amours. Ils estoient
aussi fort contens lors qu'en
pressant des pepins de pommes
entre leurs doigts
,
ils,
les faisoientsauter jusqu'au
plafond de la chambre.
Le bruit que faisoit le
laurierjetté sur un foyer sacréestoit
pareillement un
heureux presage.
:
Voyons maintenant les,
occasions qui exigeoient une
attention particuliere aux
présages.
La mort estant si redoutable
à tous les hommes, ils
ne pouvoient pasestretranquilles
sur ce qui sembloit
la leur annoncer. Ily avoit
peu de gens qui ne s'imaginassent
en avoir des pressentimens
;mais celles des Princes
& des hommes illustres
interessant tout l'Etat, on
étudioit avec foin toutcequi
la précedoit,&l'on ne manquoit
pas de découvrir des
signes funebres qui en passoient
pour les avant - coureurs.
Tels qu'estoient des
Comètes& semblablesPheflomenes)
des Hiboux entendus
dans leurs Appartemens,
l'ouverture subite de
leurs tombeaux, ou des voix
plaintives qui en sortoienr,
les appellant par leur nom,
la rencontre imprévuë de
victimes lugubres échapées
des mains du Sacrificateur
qui les couvroit de sang,
leurs Palais, leurs Statuës, &
autres Monumens Publics
frapez de la foudre; quelques
discours faisant mention
de leur mort ou de leur
derniere volonté, ou de leur
successeur. Ainsi Neton faisant
réciter dans le Senat
une Harangue qu'il avoit
faire contre Vindex & les
conjurez,qui finissoit par ces
mots que les scelerats porteroient
la peine de leurs crimes,
& seroient bien tost une fin
tragique. Les Senateurs voulant
luy applaudir,&l'exciter
à la vengeance, secrierent,
faites Seigneur. Il accomplit
la Prophetie & périt
peu de temps après comme
il avoit vêcu.
Le Confu! Petilius sur aussi
sans y penser le Prophete
de son malheur,exhortant
les Soldats à s'emparer d'une
hauteur dont le nom êtoit
équivoqueà celuy de la
mort,leur dit qu'il estoitresolu
à la gagner avant la fin
du jour. L'événement confirma
le présage
,
ayantesté
tué à l'attaque de ce Posse;c;
Toutes ces especes de présages
dont les uns annonçoient
des choses agréa bles
èc avantageuses, les autres
des accidens trisses & funestes
estant des signes qu'on
croyoit envoyez aux hommes
de la part des Dieux
pour les avertir de ce qu'ils
devoient esperer ou craindre,
paroissoient inutiles à
moins qu'ils ne les observassent
& ne s'en fissent l'aplication
necessaire.
-
C'est aussi à quoy ils ne
manquoient pas lorsque le
présagerépondoit à leurs
voeux. Ils l'acceptoient sur
le champ avec joye & en
rendoient graces aux Dieux
qu'ils en croyoient les Auteurs
,les suppliant de vouloir
accomplir ce qu'ils avoientla
bonté de leur promettre
, & pour s'assurer
davantage de leur bonne
volonté ils leurendemandoient
de nouveaux qui
confirmassent les premiers.
Ils estoient au defcfpoir
lorsque dans le temps qu'il
leur apparoissoit un signe
favorable, on faisoit quelque
chose qui en détruisist
le bon-heur, ce qu'on appeloit
vituperare omen.
Au contraire, s'il arri-
Voit quelque accident qui
leur fit de la peine, & leur
parût de mauvaifc augure
ils en rejettoient l'idée avec
horreur; & prioient les
Dieux de détourner le malheur
dont ils estoient menacez
, ou de les faire retomber
sur la teste de leurs
ennemis; mais ils n'estoient
en droitde le faireque lorsque
le présage s'estoit presenté
à eux,ce qu'onappelloit
omen oblatium
,
s'ils
l'avoient demandé, il falloit
se soûmettre avec résignation
à la volonté divine.
Ceux qui dans le fond
du coeeur reconnoissoient la
vanité de toutes ces observations,
ne pouvoient cependant
se difpenfcr de suivre
l'usage comme les autrès.
Tout ceque la prudence
pouvoit leur permettre
estoit de donner un tour favorable
aux accidens sâcheux
qui leur arrivoient
pour empêcher les mauvailes
impressionsqu'ils pouvoient
eau fer dans l'esprit
de ceux qui en estoienttémoins.
Ainsi Jules Cesar
estant tombé en descendant
duVaisseauqui l'avoit
porté en Affrique
,
où il
alloit faire la guerre au reste
du party de Pompée,&apprehendant
que sa chute
Dallarmjic ses Soldats,eût
assez de presenced'esprit
pour tirer avantage de ce
mauvais augure ;
il embrassa
la terre, en disant, je te
tiens
,
Affrique,LaVistoire
qu'il yremporta fitconnoître
que tous ces signes funestes
n'estoient efficaces
que pour ceuxqui avoient
la foiblesse de les craindre.
Il y en avoit donc on tâchoit
d'arrester la malignite
par des remedes aussi ridicules.
Lorfquc deux amis 1
se promenoient ensemble,
une pierre quitomboitentredeux,
un enfant ou un
chien qui les separoit, estoit
un prognostic de la rupturede
leuramitié.
Pour empêcher l'effet,ils
marchoient sur la pierre,
frappoient le chien, ou donnoient
un soufflet à l'en- fant. On remedioit à peu prés
de la même maniere à la
malédiction pretenduë qu'
une Belette laissoit dans un
chemin qu'elle avoit traversé.
Les Gens superstitieux
qui lavoient apperçû Ce
donnoient bien de garde de
paner les premiers par cet
endroit qu'ils nenstent jetté
au delà trois pierres pour
renvoyer par ce, nombre
misterieux sur ce maudit animal
le malheur, qu'il leur
annonçoit, C'est dans cette
mêmevueque l'on attachoitaux
portes des Maisonslesoiseaux
de mau--
vais augure que l'on pouvoit
attrapper
C'estoit une coutume
observée à Rome de nerien
dire que d'agreable le premier
jour de Janvier, de
se saluer les uns les autres
avec des souhaits obligeants
de se faire de petits presens,
sur tout de miel & d'autres
douceurs, non seulement
comme des rélTIoignageSt
d'amitié&de politesse ; mais
aussi comme d'heureux présages
qui annonçoient le
bon- heur & la douceur de
la vie dont on joüiroit le
reste de l'année. La pensée
où ils estoient qu'on la
continuëroit comme on
l'avoit commencée
,
estoit
cause que la solemnité de
la feste qui devoit faire
cesser toute forte de travail
3< n'empêchoit pas que chaoun
ne fit quelque légere
fonébon de son emploi
pouréviter le préjugé honteux
de paresse &doisiveté
&c.#
- De peur de faire un extrait
trop long, j'obmet
icy plusieurs détails sçavans
& agréables sur la
superstition ancienne des
Sacrificateurs, des Magistrats&
des Généraux
dJArlnéè; par exemple.
Le Consul Paulus en
rentrant dans sa maison au
sortir du Senat où l'on avoit
résolu la guerre contre Persée
dernier Roi de Macedoine,
une petite fille qu'il avoit
vint au devant de luy les
larmes aux yeux;luy ayant
demandé lesujet de sa tristesse
, mon pere ,
dit-elle,
c'en est fait de Persa, c'estoit
le nom de sa petite chienne
qui venoit de mourir, alors
embrassant tendrement cet
ensant, ma chere fille, luy
ditil, j'accepte le Présage,
fècC»•••«*••••#«
Si les Anciens ont observé
religieusement les presages
dans lesaffaires publiques,ils
n'y ont pas esté moins attachez
dans les particulières
comme la naissance des ensans,
les mariages,les voyages
,
le lever, les repas ,
&
la pluspart des actions importantes
de leur vie,&c.
Livie estant grosse de
Tibère
,
après diverses autres
experiences, fit éclorrc
un oeuf dans sa main ,il en
sortitun poussin ayant une
très-belle crête ; qui fut
ensuite le prognostique de
l'Empire qui luy efloie
destiné. Géra vint apporter
à l'Imperatrice Julie sa
mercj un oeuf couleur de
Pourpre, qu'on disoit clîre
nouvellement pondu dans
le Palais. Cette couleur
estant la livrée del'Empire,
sembloit le promettre au
nouveau Prince; c'estoit
aussi l'intention de ceuxqui
l'avaient presenté,&l'Impératrice
l'avoir accepté
dans ce même sens. Mais
Caracalle encore enfant
ayant pris cet oeuf,&l'ayant
caúé
,
Julies'écria, quoyqu'enriant,
mauditparricide
tu as tuëtonfrere On prétend
que Severe, qui estoit present
>
fort adonné aux Présages,
fut plus vivement
touché de ces paroles - ,
qu'aucun des assistans qui
n'en firent l'application, &
peut estre le récit que lorsque
Géra eut esté tue pas
son frere.
Mr l'Abbé Simon fait
ensuite le détail des superstitions
anciennes sur
les Mariages ; on peut
tous les presages heureux
, & que les Devins
habiles prédisoient plus
de malheur aux époux
que de bonheur
,
afin
queleur prédictions sur.
sent plus seurement accomplies
Voici quelques maximes
qu'on suivoit dans les repas,
par exemple de ne point parler
d'incendies, de ne point
laisser la table vuide ou sans
sel, prendre garde de ne le
point répandre ( superstition
qui ricflpas tricote abolie)de
ne point balayer la table
lorsque quelqu'un des conviez
se leveroit de table, &:
de ne point défervir lorsqu'il
buvoit, de regler le
nombre des Conviez, &
des coups quel'on buvoic
à trois ou à neuf en l'honneur
des Graces &des Muses
; mais cette rcglc n'é-
,.toit pas sans exception. Il
cfl: constant que les Romains
estoient souvent douze
à une même table, mais
ils ne pouvoient y estre gueres
davantage sans incommodité
; c'est peur estre l'arigine
de la fatalité qu'on
attribue encore aujourdhuy
au nombre de
1 3. &c.
Je passe pour abreger
sur les présages qu'ils
croyoient leur annoncer
la mort, lesCommettes
les Hiboux.
Ensuite Mr l'AbbéSimon
explique la manière
dont ils acceptaient
les bons présages,& celle
dont ils se servoient
pour détourner les maiw
vais, & finit en observant
que la superstition
des présàges ayant cessé
par letabliflement de la
Religion chrétienne,il
reste pourtant encore
parmy le Peuple, des vestiges
de ces observations
fuperftitieulcs
, qui étoient
en usage dans
l'Antiquité.
DuDiscoursdeM.l'Abbé
Simon, dans la derniere
Assemblée de
l'Academie des Medailles
& lnscriptions.
SVRLESPRESAGES.
Ordre & Division du <
Discours. L'origine & les causes de
l'oblervation des Presages,
les diverses Efpcces
,
les
occasions ausquelles on y
avoit 1ccours & ce qui
estoit necessaire pour les
faire valoir ou pour les détruire.
Mr l'Abbé Simon trouve
la premiere Origine
de la superstition des Présages
dans la foiblesse de 0l'homme, dont la curiosité
veut penetrer l'avenir
, & dont l'orgüeil
veut abaisser jusques à
luy l'Estre suprême à qui
rien n'est caché.
Les Philosophes rcconnoi{
fJot uneintelligence suprême,
infinimentdistante
de la leur, luy subordonnerent
des Divinitecz éclairées
immediatement de ses
lumieres, qu'elles répandoienc
sur d'autres génies.
jnferieurs placez au -
dessous
d'elles dans tous les élemens ;
ceux-cy plus à portée d'entretenir
commerce avec les
hommes se plaisoient, disoient-
ils, à leurcommuniquer
ce qu'ilssçavoient de
l'avenir, & à leur donner
des pressentiments de ce qui
devoit leur arriver,&c.
La science des Presages
est apparemment aussi an
cienne que l'Idolâtrie ; cc
qu'il y a de certain c'est que
les anciens ~ha bitans de la
Palestine en estoient infectez
dés le temps de Moyse,qui
sir ~daffensc aux Israëlites de
suivre l'exemple des Nations,
dont ils alloient posseder
le pays, qui écoutoient,
dit-il, les Augures
& les Devins.
Mrl'AbbéSimon distingue
icy la confiance
du peupledeDieu en ses
Prophetes, d'avec la credulité
superstitieuse des
peuples idolâtres pour les
Presages. Il marqueainsi
le caractere des derniers.
Lorsque la prudence humaine
estl en défaut
,
elle a
recours à une intelligence
superieure capable de fixer
sonincertitude & de relever
son courage dans les occafions
embarasantes & dans:
les périlspressants.
AinsiUlisse ne sçachant si
tes Dieux qui l'avoient perfccuté
si long-temps sur
terre & sur mer, approuvoient
enfin son retour en
sa patrie & le dessein hasardeux
qu'il méditoit, prie Jupiter
de luy faire connoître
sa volonté par la voix de
quelqu'un de ceux qui veilloientalors
dans la maison,
& par un prodige au dehors.
Un cou p de tonnerre qui
éclata en même temps le
remplit de joye &fa crainte
se dissipa entierement, entendant
une femme qui
bluttoit de la farine
,
& qui
rebutée de ce travail souhaitoit
que le festin qu'on préparoit
aux Amans de Penclope,
fust le dernier de leur
vie. Ces imprécations luy
parurent un Presagecertain
de la fin malheureuse de ses
ennemis & du succés de sa
vangeance.
Des signes semblables
que le hasard faisoit quelquefois
paroître comme à
point nommé aux voeux
des Suppliants, les convainquirent
de la vigilance des
Dieux toûjours attentifs à
répondre à leurs constations,
& engagez pour ainsi
dire, par le devoir de leur
ministére à leur donner des
pressentiments de ce qui devoit
leur arriver.
Cette persuasion lesobligea
à observer plus religieusement
toutce qu'ils entendoient
& ce qui se presentoit
à eux dans le moment qu'ils
formoient quelque entreprise,&
leursespritsremplis
de leurs projets n'avaient
pas de peine à découvrir
dans tout ce qui paroissoit
des marques évidentes de
l'évenement dont ils vouloient
estre éclaircis; semblablcs
à ceux qui regardent
attentivement des nuages&
quiy voyent tout ce que
leur imagination leur represente.
Cependant pour s'assurer
de leurs conjectures ils ne
manquoient pas quand les
choses estoient arrivées de
confronter les évenements
avec les prognostics, & de
tâcher de les concilier en semble,
lors que la fortune ne
ses faisoit pas quadrcr assez
juste. En cette maniere on
interprétoit les Oracles ,
& encore au jourd'huy des
gens prévenus en faveur de
certaines pretendues Propheties
,
s'imaginent entrevoir
dans leur obscurité
affectée toutes les grandes
révolutions qui arrivent
dans le monde.
Je paffe icy une fuite
de Remarques judicieuses
, par où l'on voit l'é.
tablissement des Presages
dont les Egyptiens
ont fait un Art oùils
ontexcellé,&: qu'ils ont
transmis aux Grecs, 6c
qui a elle soutenu en.
suite par l'autorité des
hommes les plus graves
& les plus éclairez, qui
en faisoient un des articles
de leur religion. Pithagore
& ses Disciples,
Socrate , Platon, Xeno- phon,&c.
Ensuite les Hetrusques
ont appris cet Arc
aux Romains,&c.
Aprés avoir marque
l'origine & l'établissement
des Presages, Mr
l'Abbé Simon en explique
les especes. La necessité
d'abréger m'oblige
à ne dire qu'un
mot de chacune.
La première espece de
Presage se tiroit des paroles,
les voix qu'onentendoit
Anî sçavoir d'où elles venoient,
passoient pour divines,
telle sur celle qui arresta
leContul Mancinus,
prest de s'embarquer pour
l'expedition de Numance où iléchoüa. honteusement,.
On peut mettre au même
rang ces voix effroyantes &
ces cris lugubres qu'on
entendoit dans les bois,
on les attribuoit aux Faunes,
& l'on croyoit qu'elles annonçoient
des accidents funestes.
On prenoit aussi pour
présages les voix de ceux
qu'onrencontroit en sortant
des mai sons, & sur
des mots prononcez par
hasard, on prenoit quelque
fois des resolutions tresimportantes.
Le Sénat Romainle
détermina a retablir Rome
brûlépar les Gaulois, sur
la voix d'un Centurion qui
crioit à l'Enseigne de sa
Compagnie,de planter le
Drapeau,& de rester, où il
estoit, quoy que cette voix
n'eut qu'un rapport imaginaire
au sujet dont il s'agilfoir.
Les Grecs nettoient pas
moins attachez à cette manie
que les Romains. Il y
avoit dans l'Achaïe un Temple
de Mercure où on le
consultoit d'une maniere
assez singuliere. Celuy qui
desiroitestre éclairci de son
fort
,
sapprochoit de la
Statue. de ce Dieu, & luy
disoit tout bas à l'oreille
ce qu'il vouloir fqavolr>
bouchant les siennes avec
ses doigts.Il sortoit du
Temple en la même posture,
& ne débouchait ses oreilles
que lors qu'il estoit au milieu
de la grande Place publique.
Alors il prenoic
pour la réponse de Mercure
les premieres paroles qu'il
entendoit.
Une autre espece de presage
étoit les tressaillemens
du coeur, des yeux & des
sourcils, qu'on appelloit
SaflifJauo.!
Les Pal pitations de coeur
spassoiiengt pounr unemauv.ais
Les tressaillemens de
l'oeil droit, estoient au
contraire un signe heureux.
-
L'engourdissement du petit
doigt de la main droite
ou letressaillement du pouce
de la main gauche, ne
signifioit au contraire rien
de favorable.
Les teintemens d'oreilles
& les bruits qu'on s'imaginoit
entendre , estoient P,¡..
reillement desprésagesassez
ordinaires. Les Anciens
disoient, comme le Peuple
le dit encoreaujourd'huy
,
que des personnes absentes
partaient d'eux.
Mais les éternuëmens
estoient des presages encore
plus anciens & plus autorisez.
Penelope entendant
son fils éternuer dans le
temps qu'elle disoit que son
Mari estant de retour sçauroit
bien tirer vengeance
des desordres que ses Amants
interessezfaisoient
dans sa maison
, en conçut
une esperance certaine de
l'accomplissement de ses
desirs.C'estoit alors un
sïgne toûjours avantageux.
C'est pourquoy les Grecs
l'appelloient l'oy seau ou
l'augure de Jupiter
,
s'imaginant
qu'il en estoit l'Auteur
,
& qu'ils devoient luy
en rendre graces dans
l'instant.
Ils tenoientmême l'éternuëment
pour un Dieu ou
une chose divine
,
suivant
Aristote. La raison que ce
Philosophe en apporte, cest
qu'ilest produit par lemouvement
ducerveau, & qu'il
est la marque de la sante de
cette partie la plus excellente
qui soit dans l'homme,
le siege de l'ame & de la
raison. Cependant leScholiaste
de Theocrite prétend
que l'éternuëment estoitun
presage. équivoque, qui
pouvoit estre bon & mauvais.
C'est pourquoy les
assistans avoient coûtume
de saluer la personne qui
éternuoit en faisant des Cou'"
haits pour sa conservation,
afindedétourner ce qu'il
pouroit y avoir de fâcheux.
Les Grecs se servoient de lar
formule
, que Jupiter HJOUÏ
conserve,comme nous disons
Dieu vous assiste.
En cff.[ les éternuëmens
du matin; c'etf à dire depuis
minuit jusqu'à midy
,
n'êtoient
pas avantageux; ita
devenoient meilleurs lereste
du jour. Entre les éternucmens,
on estimoit davantage
ceux qui venoient du
côté droic ; mais l'Amour
les rendoit toujours favorables
aux Amants de quelque
costé qu'ils vinssent, si
l'on en croit Catulle.
L'Esprit familier de Socrate
se servoit de cc presage
en diverses manieres
pour luy donner de bons
conseils. Quand un autre
éternuoit à sa droite,c'étoit
un figne qu'il dévoit
agit, & une deffense de le
faire quand on éternuoit à
sa gauche, &c.
Il n'est pas trop seur que
Socrate setoittoûjours bien
trouvé de suivre ces présages
; mais il paroist que cc
n'estoit pas unsigneinfaillible
pour tous les autres:
témoin ce mary donc il cff
fait mention dans une ancienne
Epigrame de l'Anthologie,
qui se plaint qu'-
ayant éternué prés d'un
Tombeau, plein d'esperance
d'apprendre bien-tost la
mort de sa femme, les vents
avoient emporté le présage.
On peut joindre aux
éternuëmens des accidents
aussi naturels & aussi ordinaires
, sçavoir les chutes
imprévues, foit des hommes
,soit des choses inanimées
sur lesquelles on faisoie
des prognostics. Un
des plus remarquables fut
celle de Camille, aprés la
prise de Veïes; voyant la
grande quantité de butin
qu'on avoir ramassé, il pria
les Dieux que si sa bonne
fortune & celle du peuple
Romain leur paroissoit excessive
,
de vouloir bien
adoucir la jalousie qu'elle
pouvoir causer en leur envoyant
quelque legere disgrace
,
s'estant tourné en
même temps pour faire son
adoration, il tomba, & l'onprit
la fuite de cetaccident
comme un presage de son
exil & de la prise de Rome,
qui arrivérent peu de temps
aprés.
La chute de Neron, en
recitant en public ces Vers
de l'Oedipe
, ma Femme ,
ma Mere, mon Pere
m'obligent de périr ,
,
fut
remarquée comme le signal
fatal de sa mort. On fit
lemême jugement durenversement
de statuës de ses
Dieux domestiquesqu'on
trouva par terre le premier
jour de Janvier. Ces presages
qui comprenoient la
chute
chute du tonnerre,&dautres
chosessemblables,s'appeloient
caduca auspicia.
C'en estoit un de pareille
nature de heurter le pied
contre le feiïil de laporte en
forçant; de rompre les cordons
de ses souliers, & de
se sentir retenu par sa robbc
en voulant se lever de son
siege; tout cela étoit pris à
mauvais augure. On remarque
quele jour que Tiberius
Gracchus futtué, il
s'estoit fort blessée au pied
au sortir de sa Inaifon,
ensorte que son soulier en
fut tout ensanglanté.
Larencontre decertaines
personnes &de certains animaux,
ne faisoit pas moins
d'impression sur les esprits
foibles & super sticieux. Un
, Ethiopien, un Eunuque, un
Nain,unhomme contrefait
qu'ils trouvoient le matin au
sortir de leur maison, les
effrayoit. & les faisoit rc:n.
trer. Auguste ne pouvoit
dissimuler l'horreur qu'il
, avoit pour ces monstres de
nature.
Les animaux qui porroient
bonheur estoient le liôfti
les fourmis, les abeilles, &e. Les animaux qui
présageoient des malheurs
estoient les serpens, les crocodilles
,
les renards, les
chiens, les chats, les singes,
les rats, les souris, belettes, "'le. Il y avoit àussi des
noms heureux & malheureux
, &c.
Pompée se sauvant en
Egypte apréslaBataille de
Pharsale
,
vit de loin en
abordant à Paphos dans
l'isle de Chypre,un grand
édifice dont il demanda le
nom au Pilote;ayant appris
que ion nom signifoit
- lemauvaisRoy,ilen détourna
les yeux avec douleur, consterné
d'un si triste presage.
Auguste tout au contraire,
en eut un qui le remplit
d'esperance d'une prochaine
victoire
,
s'avançant
vers Actium avec son
Année) il rencontra un
homme nommé Eutychus,
c'est à dire heureux, qui
conduisoit un Asne nommé
Nicon
,
c'est à dire victorieux.
Après le gain de la
Batailleil fit representer l'un
tz l'autre en bronze dansle
Temple qu'il fit bâtir sur le
lieu oùil avoit campé & où
il avoit fait cette heurcufc
rencontre.
On peut joindre aux noms
les couleurs qui avoient leurs
significations & leurs prefages.
Le blanc estoit le
symbole de la joyc, de la selicité
,
de l'innocence; le
noir estoit un signe de mort,
de chagrin ,de malheur; la
pourpre estoit la marque de
l'Empire & de la souveraiue
Puissance.
L'observation de la lumiere
de lampe n'estoit pas moins
frivole:onen tiroit des prog-
Donies,tant des changemens
de temps que de divers accidents.
C'estoitunsignede
pluye &de quelque agréable
avanture lors qu'elle étincelloit,
&qu'il se formoit autour
de la méche des manieres
de champignons; c'est
pourquoy on mêloit quelquefois
un peu de vin avec
l'huile pour la faire pétiller.
Non seulement les Femmes
& les Amants s'amusoient
à ces badineries; mais Tibere
même, au rapport de
Suetone
, quoy que dailleurs
il eût peu de Religion,
hafardoit sans balancer le
combat, lors qu'estans à la
teste d'une Armée & travaillant
la nuit dans sa Tente,
la lampe venoit à s'éteindre
tout à coup, ayant
éprouvé, disoit-il
, que ce
presagequiestoit particulier
pour sa Maison
,
luy avoir
toûjours esté favorable aussi
bien qu'à ses Ancestres.
Il y avoit une espece de
Jeu dont les Amants se fervoient
pour éprouver s'ils
estoient aimez de leurs Maîtresses
; c'estoit de faire claquer
des feüilles dans leurs
mains. Si le son qu'elles rendoient
estoit clair & perçant
ils auguroient bien de
leurs amours. Ils estoient
aussi fort contens lors qu'en
pressant des pepins de pommes
entre leurs doigts
,
ils,
les faisoientsauter jusqu'au
plafond de la chambre.
Le bruit que faisoit le
laurierjetté sur un foyer sacréestoit
pareillement un
heureux presage.
:
Voyons maintenant les,
occasions qui exigeoient une
attention particuliere aux
présages.
La mort estant si redoutable
à tous les hommes, ils
ne pouvoient pasestretranquilles
sur ce qui sembloit
la leur annoncer. Ily avoit
peu de gens qui ne s'imaginassent
en avoir des pressentimens
;mais celles des Princes
& des hommes illustres
interessant tout l'Etat, on
étudioit avec foin toutcequi
la précedoit,&l'on ne manquoit
pas de découvrir des
signes funebres qui en passoient
pour les avant - coureurs.
Tels qu'estoient des
Comètes& semblablesPheflomenes)
des Hiboux entendus
dans leurs Appartemens,
l'ouverture subite de
leurs tombeaux, ou des voix
plaintives qui en sortoienr,
les appellant par leur nom,
la rencontre imprévuë de
victimes lugubres échapées
des mains du Sacrificateur
qui les couvroit de sang,
leurs Palais, leurs Statuës, &
autres Monumens Publics
frapez de la foudre; quelques
discours faisant mention
de leur mort ou de leur
derniere volonté, ou de leur
successeur. Ainsi Neton faisant
réciter dans le Senat
une Harangue qu'il avoit
faire contre Vindex & les
conjurez,qui finissoit par ces
mots que les scelerats porteroient
la peine de leurs crimes,
& seroient bien tost une fin
tragique. Les Senateurs voulant
luy applaudir,&l'exciter
à la vengeance, secrierent,
faites Seigneur. Il accomplit
la Prophetie & périt
peu de temps après comme
il avoit vêcu.
Le Confu! Petilius sur aussi
sans y penser le Prophete
de son malheur,exhortant
les Soldats à s'emparer d'une
hauteur dont le nom êtoit
équivoqueà celuy de la
mort,leur dit qu'il estoitresolu
à la gagner avant la fin
du jour. L'événement confirma
le présage
,
ayantesté
tué à l'attaque de ce Posse;c;
Toutes ces especes de présages
dont les uns annonçoient
des choses agréa bles
èc avantageuses, les autres
des accidens trisses & funestes
estant des signes qu'on
croyoit envoyez aux hommes
de la part des Dieux
pour les avertir de ce qu'ils
devoient esperer ou craindre,
paroissoient inutiles à
moins qu'ils ne les observassent
& ne s'en fissent l'aplication
necessaire.
-
C'est aussi à quoy ils ne
manquoient pas lorsque le
présagerépondoit à leurs
voeux. Ils l'acceptoient sur
le champ avec joye & en
rendoient graces aux Dieux
qu'ils en croyoient les Auteurs
,les suppliant de vouloir
accomplir ce qu'ils avoientla
bonté de leur promettre
, & pour s'assurer
davantage de leur bonne
volonté ils leurendemandoient
de nouveaux qui
confirmassent les premiers.
Ils estoient au defcfpoir
lorsque dans le temps qu'il
leur apparoissoit un signe
favorable, on faisoit quelque
chose qui en détruisist
le bon-heur, ce qu'on appeloit
vituperare omen.
Au contraire, s'il arri-
Voit quelque accident qui
leur fit de la peine, & leur
parût de mauvaifc augure
ils en rejettoient l'idée avec
horreur; & prioient les
Dieux de détourner le malheur
dont ils estoient menacez
, ou de les faire retomber
sur la teste de leurs
ennemis; mais ils n'estoient
en droitde le faireque lorsque
le présage s'estoit presenté
à eux,ce qu'onappelloit
omen oblatium
,
s'ils
l'avoient demandé, il falloit
se soûmettre avec résignation
à la volonté divine.
Ceux qui dans le fond
du coeeur reconnoissoient la
vanité de toutes ces observations,
ne pouvoient cependant
se difpenfcr de suivre
l'usage comme les autrès.
Tout ceque la prudence
pouvoit leur permettre
estoit de donner un tour favorable
aux accidens sâcheux
qui leur arrivoient
pour empêcher les mauvailes
impressionsqu'ils pouvoient
eau fer dans l'esprit
de ceux qui en estoienttémoins.
Ainsi Jules Cesar
estant tombé en descendant
duVaisseauqui l'avoit
porté en Affrique
,
où il
alloit faire la guerre au reste
du party de Pompée,&apprehendant
que sa chute
Dallarmjic ses Soldats,eût
assez de presenced'esprit
pour tirer avantage de ce
mauvais augure ;
il embrassa
la terre, en disant, je te
tiens
,
Affrique,LaVistoire
qu'il yremporta fitconnoître
que tous ces signes funestes
n'estoient efficaces
que pour ceuxqui avoient
la foiblesse de les craindre.
Il y en avoit donc on tâchoit
d'arrester la malignite
par des remedes aussi ridicules.
Lorfquc deux amis 1
se promenoient ensemble,
une pierre quitomboitentredeux,
un enfant ou un
chien qui les separoit, estoit
un prognostic de la rupturede
leuramitié.
Pour empêcher l'effet,ils
marchoient sur la pierre,
frappoient le chien, ou donnoient
un soufflet à l'en- fant. On remedioit à peu prés
de la même maniere à la
malédiction pretenduë qu'
une Belette laissoit dans un
chemin qu'elle avoit traversé.
Les Gens superstitieux
qui lavoient apperçû Ce
donnoient bien de garde de
paner les premiers par cet
endroit qu'ils nenstent jetté
au delà trois pierres pour
renvoyer par ce, nombre
misterieux sur ce maudit animal
le malheur, qu'il leur
annonçoit, C'est dans cette
mêmevueque l'on attachoitaux
portes des Maisonslesoiseaux
de mau--
vais augure que l'on pouvoit
attrapper
C'estoit une coutume
observée à Rome de nerien
dire que d'agreable le premier
jour de Janvier, de
se saluer les uns les autres
avec des souhaits obligeants
de se faire de petits presens,
sur tout de miel & d'autres
douceurs, non seulement
comme des rélTIoignageSt
d'amitié&de politesse ; mais
aussi comme d'heureux présages
qui annonçoient le
bon- heur & la douceur de
la vie dont on joüiroit le
reste de l'année. La pensée
où ils estoient qu'on la
continuëroit comme on
l'avoit commencée
,
estoit
cause que la solemnité de
la feste qui devoit faire
cesser toute forte de travail
3< n'empêchoit pas que chaoun
ne fit quelque légere
fonébon de son emploi
pouréviter le préjugé honteux
de paresse &doisiveté
&c.#
- De peur de faire un extrait
trop long, j'obmet
icy plusieurs détails sçavans
& agréables sur la
superstition ancienne des
Sacrificateurs, des Magistrats&
des Généraux
dJArlnéè; par exemple.
Le Consul Paulus en
rentrant dans sa maison au
sortir du Senat où l'on avoit
résolu la guerre contre Persée
dernier Roi de Macedoine,
une petite fille qu'il avoit
vint au devant de luy les
larmes aux yeux;luy ayant
demandé lesujet de sa tristesse
, mon pere ,
dit-elle,
c'en est fait de Persa, c'estoit
le nom de sa petite chienne
qui venoit de mourir, alors
embrassant tendrement cet
ensant, ma chere fille, luy
ditil, j'accepte le Présage,
fècC»•••«*••••#«
Si les Anciens ont observé
religieusement les presages
dans lesaffaires publiques,ils
n'y ont pas esté moins attachez
dans les particulières
comme la naissance des ensans,
les mariages,les voyages
,
le lever, les repas ,
&
la pluspart des actions importantes
de leur vie,&c.
Livie estant grosse de
Tibère
,
après diverses autres
experiences, fit éclorrc
un oeuf dans sa main ,il en
sortitun poussin ayant une
très-belle crête ; qui fut
ensuite le prognostique de
l'Empire qui luy efloie
destiné. Géra vint apporter
à l'Imperatrice Julie sa
mercj un oeuf couleur de
Pourpre, qu'on disoit clîre
nouvellement pondu dans
le Palais. Cette couleur
estant la livrée del'Empire,
sembloit le promettre au
nouveau Prince; c'estoit
aussi l'intention de ceuxqui
l'avaient presenté,&l'Impératrice
l'avoir accepté
dans ce même sens. Mais
Caracalle encore enfant
ayant pris cet oeuf,&l'ayant
caúé
,
Julies'écria, quoyqu'enriant,
mauditparricide
tu as tuëtonfrere On prétend
que Severe, qui estoit present
>
fort adonné aux Présages,
fut plus vivement
touché de ces paroles - ,
qu'aucun des assistans qui
n'en firent l'application, &
peut estre le récit que lorsque
Géra eut esté tue pas
son frere.
Mr l'Abbé Simon fait
ensuite le détail des superstitions
anciennes sur
les Mariages ; on peut
tous les presages heureux
, & que les Devins
habiles prédisoient plus
de malheur aux époux
que de bonheur
,
afin
queleur prédictions sur.
sent plus seurement accomplies
Voici quelques maximes
qu'on suivoit dans les repas,
par exemple de ne point parler
d'incendies, de ne point
laisser la table vuide ou sans
sel, prendre garde de ne le
point répandre ( superstition
qui ricflpas tricote abolie)de
ne point balayer la table
lorsque quelqu'un des conviez
se leveroit de table, &:
de ne point défervir lorsqu'il
buvoit, de regler le
nombre des Conviez, &
des coups quel'on buvoic
à trois ou à neuf en l'honneur
des Graces &des Muses
; mais cette rcglc n'é-
,.toit pas sans exception. Il
cfl: constant que les Romains
estoient souvent douze
à une même table, mais
ils ne pouvoient y estre gueres
davantage sans incommodité
; c'est peur estre l'arigine
de la fatalité qu'on
attribue encore aujourdhuy
au nombre de
1 3. &c.
Je passe pour abreger
sur les présages qu'ils
croyoient leur annoncer
la mort, lesCommettes
les Hiboux.
Ensuite Mr l'AbbéSimon
explique la manière
dont ils acceptaient
les bons présages,& celle
dont ils se servoient
pour détourner les maiw
vais, & finit en observant
que la superstition
des présàges ayant cessé
par letabliflement de la
Religion chrétienne,il
reste pourtant encore
parmy le Peuple, des vestiges
de ces observations
fuperftitieulcs
, qui étoient
en usage dans
l'Antiquité.
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Résumé : EXTRAIT Du Discours de M. l'Abbé Simon, dans la derniere Assemblée de l'Academie des Medailles & Inscriptions. SUR LES PRESAGES.
Dans son discours à l'Académie des Médailles et Inscriptions, l'abbé Simon examine l'origine et les causes de l'observation des présages. Il attribue la superstition des présages à la curiosité et à l'orgueil humains, qui cherchent à pénétrer l'avenir et à abaisser l'Etre suprême. Les philosophes anciens reconnaissaient une intelligence suprême et lui subordonnaient des divinités éclairées, qui communiquaient des pressentiments aux hommes. La science des présages est aussi ancienne que l'idolâtrie. Les anciens habitants de la Palestine étaient déjà infectés par cette croyance du temps de Moïse, qui mettait en garde les Israélites contre les augures et les devins. Simon distingue la confiance des Israélites en leurs prophètes de la crédulité superstitieuse des peuples idolâtres. Les présages étaient souvent interprétés dans des moments de prudence humaine en défaut, comme dans le cas d'Ulysse cherchant des signes divins pour son retour. Les signes naturels ou fortuits, comme des cris ou des chutes, étaient interprétés comme des présages. Les Grecs et les Romains attachaient une grande importance à ces signes, souvent utilisés pour prendre des décisions importantes. Simon mentionne diverses espèces de présages, tels que les paroles entendues sans savoir d'où elles venaient, les tressaillements du corps, les éternuements, et les chutes. Chaque signe avait une interprétation spécifique, souvent liée à des événements futurs. Les animaux, les noms, et les couleurs avaient également des significations particulières dans la divination. Les Romains accordaient une grande importance aux présages dans divers aspects de leur vie, qu'il s'agisse de la mort, des naissances, des mariages, des voyages ou des repas. Certains présages positifs incluaient le bruit clair des feuilles froissées, les pépins de pomme sautant haut, ou le bruit du laurier sur un foyer sacré. En revanche, des signes comme les comètes, les hiboux, ou des voix plaintives étaient perçus comme des mauvais augures. Les princes et les hommes illustres étaient particulièrement attentifs à ces signes, car leur mort affectait l'État entier. Les Romains tentaient de neutraliser les mauvais présages par divers rituels. Par exemple, Jules César, après être tombé en descendant de son vaisseau, embrassa la terre pour contrer le mauvais augure. D'autres superstitions incluaient marcher sur une pierre tombée entre deux amis pour éviter la rupture de leur amitié, ou jeter des pierres sur une belette croisée sur un chemin. Les Romains observaient également des coutumes spécifiques pour attirer la chance, comme échanger des vœux et des présents le premier jour de janvier. Les superstitions étaient également présentes dans les repas, avec des règles strictes sur la manière de se comporter à table. La superstition des présages a diminué avec l'établissement de la religion chrétienne, bien que certains vestiges subsistent encore parmi le peuple.
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2290
p. 102-108
MARINE. Avis de Prises.
Début :
De Toulon le premier Decembre 1710. Le sieur Desdons Capitaine [...]
Mots clefs :
Vaisseau, Tonneaux, Prises, Anglais, Capitaine, Capitaines, Commandant, Toulon, Calais, Livourne, Morlaix
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MARINE. Avis de Prises.
MARINE.
Avis de Prises.
De Toulon le premier Decembre
1 7 10.
Le sieur Desdons Capitaine
de Brulot qui avoit armé
encourse le Vaisseau la Marie
Anne, a pris trois Vais-
[caux, sçavoir, deux Anglois,
chargez de morüe &
de bled, & le troisiéme
Hollandois,venantde Moscovie
,
destiné pour Livourne,
à l'abordage duquel le
Sr Desdons a cité tué par le
dernier coup de Canon qui
en futtiré.
Cette prise est estimée
2.50000. livres.
De Calais le 5. Decembre
1710.
Le Capiraine Gavelle y a
amené un Batteau Anglois,
nommé le Samuel de Hastin
g.
Le Capitaine Guillaume
Cardon y a aussiamené une
Galliotte Hollandoise de 70
Tonneaux, nommée les
trois Amis dAmsterdam.
De Livourne le
1 g.. Novembre1710.
Le Capitaine Augier,
Commandant IcVaincau la
Fortune de la mer , a mené
à Livourne un Vaisseau
Hollandois, nommé la Galere
Sara-Maria, estimée
zjooo. écus.
Madame la Connestable
Doüairrere de Cologne. M.
le Connestable, M. son frere
& Mesdames leurs Epouses
qont presentement à Ligourne.
De Calais le 8. Decembre
1710.
Il yaesté amené 3. pri-.
qes, sçavoir
, une Barque
Suedoise de50 Tonneaux,
faice par les Capitaines
Marcq Teste
,
& Jean Hache.
La 2.
e. un Dogre de 50-
Tonneaux pris par les Capitaines
Bachelier & Live.
Et la 3 e.estune Galliotte
de
1 50 Tonneaux prispar
les Capitaines Dunet &autres
Corsairesde ce Port.
De Toulon le 2. Decembre
1710.
Le sieur de Pallas écrit
de Cadis qu'il y a conduit
deux prises, sçivoir un Vaisseau
de la Reine Anne de
30.Canons, dans lequelil
s'est trouve environ dix mil
piastres en or ,deux mil pia sstres
enmarchandises, 40.
bariques de vivres, & que
le corps du Vaisseau a esté
vendu 2010.piastres.
Et la 2e.un Vaisseau Anglois
de 70. Tonneaux.
Le sieur Grasson Commandant
le Faucon y a mené
aussi un Vaisseau Anglois
de 30. Canons chargé de
munitionsdeguerre,&un
Vaisseau Venitien,estimée
îjooo. piastres.
De Morlaix le 5. Decembre-
1710,
Les sieurs de Quernolle &£
Cambruah,Commandants
les Fregates la Couronne&
la Fidelle, y ont mené les prises
suivantes.
Le Henry de Bristol, le*
Vigilant de Montsara, le
Content de Falmouth
,
ô£
le Hopsvel de Guernezey.
Le ticur de Luzancy
Commandant une Fregate
du même nom, a conduit 4
prisesàl'Isle de Bas,
De Calais le 8. Decembre
1710.
Des Corsaires de Calais
y ont amené trois prises
nommées.
La Concorde de Christiania.
La Tour de Ahum.
L'Esperance de Drames.
Avis de Prises.
De Toulon le premier Decembre
1 7 10.
Le sieur Desdons Capitaine
de Brulot qui avoit armé
encourse le Vaisseau la Marie
Anne, a pris trois Vais-
[caux, sçavoir, deux Anglois,
chargez de morüe &
de bled, & le troisiéme
Hollandois,venantde Moscovie
,
destiné pour Livourne,
à l'abordage duquel le
Sr Desdons a cité tué par le
dernier coup de Canon qui
en futtiré.
Cette prise est estimée
2.50000. livres.
De Calais le 5. Decembre
1710.
Le Capiraine Gavelle y a
amené un Batteau Anglois,
nommé le Samuel de Hastin
g.
Le Capitaine Guillaume
Cardon y a aussiamené une
Galliotte Hollandoise de 70
Tonneaux, nommée les
trois Amis dAmsterdam.
De Livourne le
1 g.. Novembre1710.
Le Capitaine Augier,
Commandant IcVaincau la
Fortune de la mer , a mené
à Livourne un Vaisseau
Hollandois, nommé la Galere
Sara-Maria, estimée
zjooo. écus.
Madame la Connestable
Doüairrere de Cologne. M.
le Connestable, M. son frere
& Mesdames leurs Epouses
qont presentement à Ligourne.
De Calais le 8. Decembre
1710.
Il yaesté amené 3. pri-.
qes, sçavoir
, une Barque
Suedoise de50 Tonneaux,
faice par les Capitaines
Marcq Teste
,
& Jean Hache.
La 2.
e. un Dogre de 50-
Tonneaux pris par les Capitaines
Bachelier & Live.
Et la 3 e.estune Galliotte
de
1 50 Tonneaux prispar
les Capitaines Dunet &autres
Corsairesde ce Port.
De Toulon le 2. Decembre
1710.
Le sieur de Pallas écrit
de Cadis qu'il y a conduit
deux prises, sçivoir un Vaisseau
de la Reine Anne de
30.Canons, dans lequelil
s'est trouve environ dix mil
piastres en or ,deux mil pia sstres
enmarchandises, 40.
bariques de vivres, & que
le corps du Vaisseau a esté
vendu 2010.piastres.
Et la 2e.un Vaisseau Anglois
de 70. Tonneaux.
Le sieur Grasson Commandant
le Faucon y a mené
aussi un Vaisseau Anglois
de 30. Canons chargé de
munitionsdeguerre,&un
Vaisseau Venitien,estimée
îjooo. piastres.
De Morlaix le 5. Decembre-
1710,
Les sieurs de Quernolle &£
Cambruah,Commandants
les Fregates la Couronne&
la Fidelle, y ont mené les prises
suivantes.
Le Henry de Bristol, le*
Vigilant de Montsara, le
Content de Falmouth
,
ô£
le Hopsvel de Guernezey.
Le ticur de Luzancy
Commandant une Fregate
du même nom, a conduit 4
prisesàl'Isle de Bas,
De Calais le 8. Decembre
1710.
Des Corsaires de Calais
y ont amené trois prises
nommées.
La Concorde de Christiania.
La Tour de Ahum.
L'Esperance de Drames.
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Résumé : MARINE. Avis de Prises.
Entre novembre et décembre 1710, plusieurs prises maritimes ont été réalisées par des capitaines français. À Toulon, le 1er décembre, le capitaine Desdons a capturé trois vaisseaux, deux anglais et un hollandais, estimés à 250 000 livres, mais a été tué lors de l'opération. À Calais, le 5 décembre, le capitaine Gavelle a amené un bateau anglais, et le capitaine Guillaume Cardon a capturé une galiote hollandaise. À Livourne, le 19 novembre, le capitaine Augier a conduit un vaisseau hollandais estimé à 25 000 écus. Le 8 décembre, trois autres prises ont été amenées à Calais. À Toulon, le 2 décembre, le sieur de Pallas a conduit deux prises à Cadix, et le sieur Grasson a amené un vaisseau anglais et un vaisseau vénitien. À Morlaix, le 5 décembre, les capitaines de Quernolle et Cambruah ont mené plusieurs prises. Le sieur de Luzancy a conduit quatre prises à l'île de Batz. Enfin, des corsaires de Calais ont amené trois autres prises.
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2291
p. 109
CHANSONS.
Début :
De toutes mes Chansons, les deux suivantes sont les seules [...]
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texteReconnaissance textuelle : CHANSONS.
C HA NSONS.
Detoutes mes Chansons,
lesdeux suivantes
sont les feules dont on m'ait derobé e-xa-âement
les airs, comme ils
font imprimez. Il seroit
inutilede les donner icy.
Je -joindray seulement
des paroles nouvelles aux
anciennes;cestainsi
qu'on fait passer le vin
vieux &: usé, en le rajeu-
;ai{Tant avec de la Tocane.
Detoutes mes Chansons,
lesdeux suivantes
sont les feules dont on m'ait derobé e-xa-âement
les airs, comme ils
font imprimez. Il seroit
inutilede les donner icy.
Je -joindray seulement
des paroles nouvelles aux
anciennes;cestainsi
qu'on fait passer le vin
vieux &: usé, en le rajeu-
;ai{Tant avec de la Tocane.
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2292
p. 110-112
CHANSON à boire.
Début :
Les Rois d'Egipte & de Sirie. [...]
Mots clefs :
Vin
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texteReconnaissance textuelle : CHANSON à boire.
CHANSON
à boire.
Les Rois d'Egipte & de
Sirie.
Viuloientqu'on embaumât
leurscorps-
Pour durer plus longtemps
morts.
Quelle folie.
Avant que de nos corps
nostreamesoit partie
Avec du vin embaumons
nous,
Que ce baume el doux,
Embaumons nous, embaumons
nous ,
Pour durerplus longtemps
en vie.
NOUVEAU COUPLET.
Raison ? quand ce vin
nous anime
, Pourquoi vien tu compter
nos coups.
Tu nous dit moderez,
vous , Quelle maxime,
Toûjours de la raisonserons
nous la victime ,
Elle seule condamne en
nous>
Desexcèssidoux,
Enyvrons nous,en
nous, Nouspourons boireaprès
sans crime,
à boire.
Les Rois d'Egipte & de
Sirie.
Viuloientqu'on embaumât
leurscorps-
Pour durer plus longtemps
morts.
Quelle folie.
Avant que de nos corps
nostreamesoit partie
Avec du vin embaumons
nous,
Que ce baume el doux,
Embaumons nous, embaumons
nous ,
Pour durerplus longtemps
en vie.
NOUVEAU COUPLET.
Raison ? quand ce vin
nous anime
, Pourquoi vien tu compter
nos coups.
Tu nous dit moderez,
vous , Quelle maxime,
Toûjours de la raisonserons
nous la victime ,
Elle seule condamne en
nous>
Desexcèssidoux,
Enyvrons nous,en
nous, Nouspourons boireaprès
sans crime,
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Résumé : CHANSON à boire.
La chanson prône la célébration de la vie et la consommation de vin. Elle critique les anciens rois d'Égypte et de Syrie pour leur pratique d'embaumement. Elle suggère d'embaumer la vie avec du vin. La raison est vue comme une ennemie des plaisirs, modérant les excès. La chanson encourage à boire sans culpabilité, affirmant qu'il est possible de boire sans commettre de crime.
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2293
p. 112-114
LES CLOCHES
Début :
Ton... tan... ton temps est passé, [...]
Mots clefs :
Cloches
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texteReconnaissance textuelle : LES CLOCHES
LES CLOCHES
Ton.tan. ton temps
ejlpajjé,
Vieille coquette,
Ton tin ton timbre rf1
cassé
Vieille pendule tu repette,
a cinquante ans.
Le carillon de la clochette
Qui sonnoit l'heure d'tt.
mourette Dans , ton Printemps ,
Tu n'avois qu'à; tinter
&ta doucesonette at..
tiroitun Amant,
JMaisaprejents
Ton toxin, tintant,
Ne reveillepersonne,
Dis moi quand sur le
tendreton,
Ta grossi clochesonne,
Tententon,
Non non non ,
Si l'on tentent,
Ce n'ejl qu'auson,
De ton argentcomptant.
Ton.tan. ton temps
ejlpajjé,
Vieille coquette,
Ton tin ton timbre rf1
cassé
Vieille pendule tu repette,
a cinquante ans.
Le carillon de la clochette
Qui sonnoit l'heure d'tt.
mourette Dans , ton Printemps ,
Tu n'avois qu'à; tinter
&ta doucesonette at..
tiroitun Amant,
JMaisaprejents
Ton toxin, tintant,
Ne reveillepersonne,
Dis moi quand sur le
tendreton,
Ta grossi clochesonne,
Tententon,
Non non non ,
Si l'on tentent,
Ce n'ejl qu'auson,
De ton argentcomptant.
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2294
p. 114-116
PARODIE nouvelle.
Début :
Ton tan ton temps est passé, [...]
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : PARODIE nouvelle.
PARO DIE
nouvelle.
Ton tantontemps cft
paf.,
Jidansauvage,
Ton tin ton timbre cft
- casse,
Tu veux qu'après leMa«
riage,
Aprés deux ans,
Ta femme pour toysoit
constante,
Et pour tout autre indiferente,
Dansson Printemps ,
Crois tu que ton couroux
que ton bruitéclatant,
Chassera sonAmant,
Elle l'attend,
Ton toxintintant,
N'éfrayera personne,
Dismoyquandsur le
tristeton,
Ta grole clochesonne,
Te plaint-on,
Non nonnon,
De tes tourmens,
Dansmachanson,
L'on. rira dans cent ans
Les airs des deux Chan-
, fons ci-dessus, sont imprimez&
connus.
nouvelle.
Ton tantontemps cft
paf.,
Jidansauvage,
Ton tin ton timbre cft
- casse,
Tu veux qu'après leMa«
riage,
Aprés deux ans,
Ta femme pour toysoit
constante,
Et pour tout autre indiferente,
Dansson Printemps ,
Crois tu que ton couroux
que ton bruitéclatant,
Chassera sonAmant,
Elle l'attend,
Ton toxintintant,
N'éfrayera personne,
Dismoyquandsur le
tristeton,
Ta grole clochesonne,
Te plaint-on,
Non nonnon,
De tes tourmens,
Dansmachanson,
L'on. rira dans cent ans
Les airs des deux Chan-
, fons ci-dessus, sont imprimez&
connus.
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Résumé : PARODIE nouvelle.
Le poème 'PARO DIE' relate les inquiétudes d'un homme sur l'infidélité de sa femme après leur mariage. Il doute de l'efficacité de ses menaces et craint que sa femme attende un amant malgré tout. Les tourments de l'homme susciteront des rires plutôt que de la pitié. Les airs des chansons mentionnées sont déjà imprimés et connus.
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2295
p. 117
LARCHE TURPIN. Lettre de Monsieur N** sur la Comedie de
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texteReconnaissance textuelle : LARCHE TURPIN. Lettre de Monsieur N** sur la Comedie de
LARCHE TURPIN
Lettre de Monsieur N* * sur
la Comedie de
Lettre de Monsieur N* * sur
la Comedie de
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2296
p. 117-120
RÉPONSE
Début :
Votre lettre est pleine d'esprit, & si judicieuse [...]
Mots clefs :
Pièces, Critique
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : RÉPONSE
RE' P O NS E
Vostre lettre est pleine
d'esprit, & si judicieuse
qu'elle feroit plaisir à
l'Auteurmême de la Comedie
que vous critiquez
;mais enfinc'est
toujours une critique
je me suis déja fait assez
d'ennemis par les piéces
que jay refusé de placer
dans le Mercure, je ne
veut point m'en faire par
les piéces que j'y placeray
,
& avant que d'y
mettre des critiques, je
voudroient qu'elles fussent
approuvées par les-.;
Auteursmêmes. Cescritiques,
me direz-vous, feront
donc.de purs éloges;
point du tout, & j'attens
d'un bon Auteur
tragique une critique sévere
de saTragedie nouvelle,
qu'on verra bientoit,
il m'a promis dei:
donner ce bon exemple
à ceux qui le voudront
suivre.
- Un Ancien appelle ceux
qui critiquent lesouvrages,
tonsores, des Barbiers
,
la pluspart des Auteurs
craignent le rasoir,
ils crient qu'on les écorche
quand on lesrasede
prés, qu'ilsapprennent
donc à se raser eux-mêmes,
car par soy,oupar
les autres encore faut-il
bien qu'on soit tondu.
Vostre lettre est pleine
d'esprit, & si judicieuse
qu'elle feroit plaisir à
l'Auteurmême de la Comedie
que vous critiquez
;mais enfinc'est
toujours une critique
je me suis déja fait assez
d'ennemis par les piéces
que jay refusé de placer
dans le Mercure, je ne
veut point m'en faire par
les piéces que j'y placeray
,
& avant que d'y
mettre des critiques, je
voudroient qu'elles fussent
approuvées par les-.;
Auteursmêmes. Cescritiques,
me direz-vous, feront
donc.de purs éloges;
point du tout, & j'attens
d'un bon Auteur
tragique une critique sévere
de saTragedie nouvelle,
qu'on verra bientoit,
il m'a promis dei:
donner ce bon exemple
à ceux qui le voudront
suivre.
- Un Ancien appelle ceux
qui critiquent lesouvrages,
tonsores, des Barbiers
,
la pluspart des Auteurs
craignent le rasoir,
ils crient qu'on les écorche
quand on lesrasede
prés, qu'ilsapprennent
donc à se raser eux-mêmes,
car par soy,oupar
les autres encore faut-il
bien qu'on soit tondu.
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Résumé : RÉPONSE
L'auteur répond à une critique d'une comédie en reconnaissant sa qualité. Il exprime sa réticence à publier des critiques dans le Mercure sans l'accord des auteurs concernés, afin d'éviter de se créer des ennemis en refusant ou en acceptant des pièces. Il attend une critique sévère d'un auteur tragique sur sa nouvelle tragédie, espérant en faire un exemple. Un ancien compare les critiques à des barbiers, soulignant que les auteurs craignent souvent les critiques comme des rasages douloureux. Il suggère que les auteurs devraient apprendre à se critiquer eux-mêmes ou à accepter les critiques des autres.
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2297
p. 120-122
LA MUSE. Naissante.
Début :
Sans doute il n'y a point au Parnasse de Muse si [...]
Mots clefs :
Muse
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LA MUSE. Naissante.
Naissante.
Sansdoute oint" il n4y apoint
au Parnllfft de muSesi
jeune que moy ,je riay
que dou;?:.;c ans &demjj
maisvostre Mercurem'a:
inspiré par avance tout
tejpriï
l'espritquej'aurayà tren..
te; si vous continuez ,
Mercure fera plus de
Poëtes qu'Apollon,j'ay
commencé à remplir vos
Bout-Rimez,je vousprie
de les achever pour moy.
Voici les quatre premiers
Vers.
Ma main tropfoible encor
pourceüillir ces
Lauriers
Dont Homerejadis couronna
les Guerriers
Ceüillelesfleursde Prez,
au son de la Musette
je ne suispoint Clio, je
m'appelle Lisette
Sansdoute oint" il n4y apoint
au Parnllfft de muSesi
jeune que moy ,je riay
que dou;?:.;c ans &demjj
maisvostre Mercurem'a:
inspiré par avance tout
tejpriï
l'espritquej'aurayà tren..
te; si vous continuez ,
Mercure fera plus de
Poëtes qu'Apollon,j'ay
commencé à remplir vos
Bout-Rimez,je vousprie
de les achever pour moy.
Voici les quatre premiers
Vers.
Ma main tropfoible encor
pourceüillir ces
Lauriers
Dont Homerejadis couronna
les Guerriers
Ceüillelesfleursde Prez,
au son de la Musette
je ne suispoint Clio, je
m'appelle Lisette
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Résumé : LA MUSE. Naissante.
Lisette, jeune poète, écrit à un destinataire admiré, qu'elle considère comme un guide. Inspirée par lui, elle a commencé à composer des poèmes. Elle demande à compléter ses 'Bout-Rimez' et partage quatre vers exprimant son désir de cueillir des fleurs au son de la musette, tout en reconnaissant son incapacité à atteindre la gloire des anciens héros comme Homère.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2298
p. 122-123
RÉPONSE.
Début :
Une Muse naissante en l'honneur des Cesars [...]
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : RÉPONSE.
REPONSE.
UneMuse naissanteen
l'honneurdes Cesars
Arbore <£Apollon, les
brillans Etendars
Lisette peut chanter le
Sceptre & la Houlette
jamais Musenefutplus
noblement Folette
Quellechante l'amour ou
l'intrepidité
Elle n'aqu'a choisirpour
l'immortalité
De lassere Trompette ou
destendres. ramages
Des superbes Palais ou
dessombres Bocages
UneMuse naissanteen
l'honneurdes Cesars
Arbore <£Apollon, les
brillans Etendars
Lisette peut chanter le
Sceptre & la Houlette
jamais Musenefutplus
noblement Folette
Quellechante l'amour ou
l'intrepidité
Elle n'aqu'a choisirpour
l'immortalité
De lassere Trompette ou
destendres. ramages
Des superbes Palais ou
dessombres Bocages
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2299
p. 123-125
RÉPONSE.
Début :
Par ce peu de paroles j'entends & j'attends de [...]
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : RÉPONSE.
R E P O N SE.
Par ce peu de paroles
j'entends & j'attends de
ve.us mille choses agreables,
que vostrecaractered'esprit
me rend
precieusespar avance.
mais je crains que..parefft
nefoit vostre devise
,
vos couplets, sur ce refrain
sont bons, mais le
sujet n'est pas propre au
Mercure. à buenoentendor
pocaspalabras, vous
qui citez l'Epagnol en
homme qui le sçait,n'auriez
vous point quelque
nouvelle Espagnole à
-
me donner,j'atens vôtre
dissertation, & vos
remarques.
Par ce peu de paroles
j'entends & j'attends de
ve.us mille choses agreables,
que vostrecaractered'esprit
me rend
precieusespar avance.
mais je crains que..parefft
nefoit vostre devise
,
vos couplets, sur ce refrain
sont bons, mais le
sujet n'est pas propre au
Mercure. à buenoentendor
pocaspalabras, vous
qui citez l'Epagnol en
homme qui le sçait,n'auriez
vous point quelque
nouvelle Espagnole à
-
me donner,j'atens vôtre
dissertation, & vos
remarques.
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2300
p. 125-126
L'ANONIME Folastre.
Début :
En lisant dans vostre dernier Mercure l'article des Araignées, [...]
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : L'ANONIME Folastre.
L'A NON I ME
Folastre.
En lisant dans vostre
dernier Mercure l'article
des Araignées, jefisune
reflection morale,ensuite
vostre article Burlesque
me mit en humeur de
travestir burlesqnement
ma reflectionserieuse , voudriez vous la placer
quelque partfOus le nom
de Caprice Comique
Folastre.
En lisant dans vostre
dernier Mercure l'article
des Araignées, jefisune
reflection morale,ensuite
vostre article Burlesque
me mit en humeur de
travestir burlesqnement
ma reflectionserieuse , voudriez vous la placer
quelque partfOus le nom
de Caprice Comique
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