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p. 49-101
EXTRAIT Du Discours de M. l'Abbé Simon, dans la derniere Assemblée de l'Academie des Medailles & Inscriptions. SUR LES PRESAGES.
Début :
Ordre & Division du Discours. L'origine & les causes de [...]
Mots clefs :
Présages, Abbé Simon, Signe, Maison, Augure, Hommes, Mort, Dieux, Voix, Temps, Grecs, Chute, Superstition, Signes, Volonté, Académie royale des médailles et inscriptions
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texteReconnaissance textuelle : EXTRAIT Du Discours de M. l'Abbé Simon, dans la derniere Assemblée de l'Academie des Medailles & Inscriptions. SUR LES PRESAGES.
EXTRAIT
DuDiscoursdeM.l'Abbé
Simon, dans la derniere
Assemblée de
l'Academie des Medailles
& lnscriptions.
SVRLESPRESAGES.
Ordre & Division du <
Discours. L'origine & les causes de
l'oblervation des Presages,
les diverses Efpcces
,
les
occasions ausquelles on y
avoit 1ccours & ce qui
estoit necessaire pour les
faire valoir ou pour les détruire.
Mr l'Abbé Simon trouve
la premiere Origine
de la superstition des Présages
dans la foiblesse de 0l'homme, dont la curiosité
veut penetrer l'avenir
, & dont l'orgüeil
veut abaisser jusques à
luy l'Estre suprême à qui
rien n'est caché.
Les Philosophes rcconnoi{
fJot uneintelligence suprême,
infinimentdistante
de la leur, luy subordonnerent
des Divinitecz éclairées
immediatement de ses
lumieres, qu'elles répandoienc
sur d'autres génies.
jnferieurs placez au -
dessous
d'elles dans tous les élemens ;
ceux-cy plus à portée d'entretenir
commerce avec les
hommes se plaisoient, disoient-
ils, à leurcommuniquer
ce qu'ilssçavoient de
l'avenir, & à leur donner
des pressentiments de ce qui
devoit leur arriver,&c.
La science des Presages
est apparemment aussi an
cienne que l'Idolâtrie ; cc
qu'il y a de certain c'est que
les anciens ~ha bitans de la
Palestine en estoient infectez
dés le temps de Moyse,qui
sir ~daffensc aux Israëlites de
suivre l'exemple des Nations,
dont ils alloient posseder
le pays, qui écoutoient,
dit-il, les Augures
& les Devins.
Mrl'AbbéSimon distingue
icy la confiance
du peupledeDieu en ses
Prophetes, d'avec la credulité
superstitieuse des
peuples idolâtres pour les
Presages. Il marqueainsi
le caractere des derniers.
Lorsque la prudence humaine
estl en défaut
,
elle a
recours à une intelligence
superieure capable de fixer
sonincertitude & de relever
son courage dans les occafions
embarasantes & dans:
les périlspressants.
AinsiUlisse ne sçachant si
tes Dieux qui l'avoient perfccuté
si long-temps sur
terre & sur mer, approuvoient
enfin son retour en
sa patrie & le dessein hasardeux
qu'il méditoit, prie Jupiter
de luy faire connoître
sa volonté par la voix de
quelqu'un de ceux qui veilloientalors
dans la maison,
& par un prodige au dehors.
Un cou p de tonnerre qui
éclata en même temps le
remplit de joye &fa crainte
se dissipa entierement, entendant
une femme qui
bluttoit de la farine
,
& qui
rebutée de ce travail souhaitoit
que le festin qu'on préparoit
aux Amans de Penclope,
fust le dernier de leur
vie. Ces imprécations luy
parurent un Presagecertain
de la fin malheureuse de ses
ennemis & du succés de sa
vangeance.
Des signes semblables
que le hasard faisoit quelquefois
paroître comme à
point nommé aux voeux
des Suppliants, les convainquirent
de la vigilance des
Dieux toûjours attentifs à
répondre à leurs constations,
& engagez pour ainsi
dire, par le devoir de leur
ministére à leur donner des
pressentiments de ce qui devoit
leur arriver.
Cette persuasion lesobligea
à observer plus religieusement
toutce qu'ils entendoient
& ce qui se presentoit
à eux dans le moment qu'ils
formoient quelque entreprise,&
leursespritsremplis
de leurs projets n'avaient
pas de peine à découvrir
dans tout ce qui paroissoit
des marques évidentes de
l'évenement dont ils vouloient
estre éclaircis; semblablcs
à ceux qui regardent
attentivement des nuages&
quiy voyent tout ce que
leur imagination leur represente.
Cependant pour s'assurer
de leurs conjectures ils ne
manquoient pas quand les
choses estoient arrivées de
confronter les évenements
avec les prognostics, & de
tâcher de les concilier en semble,
lors que la fortune ne
ses faisoit pas quadrcr assez
juste. En cette maniere on
interprétoit les Oracles ,
& encore au jourd'huy des
gens prévenus en faveur de
certaines pretendues Propheties
,
s'imaginent entrevoir
dans leur obscurité
affectée toutes les grandes
révolutions qui arrivent
dans le monde.
Je paffe icy une fuite
de Remarques judicieuses
, par où l'on voit l'é.
tablissement des Presages
dont les Egyptiens
ont fait un Art oùils
ontexcellé,&: qu'ils ont
transmis aux Grecs, 6c
qui a elle soutenu en.
suite par l'autorité des
hommes les plus graves
& les plus éclairez, qui
en faisoient un des articles
de leur religion. Pithagore
& ses Disciples,
Socrate , Platon, Xeno- phon,&c.
Ensuite les Hetrusques
ont appris cet Arc
aux Romains,&c.
Aprés avoir marque
l'origine & l'établissement
des Presages, Mr
l'Abbé Simon en explique
les especes. La necessité
d'abréger m'oblige
à ne dire qu'un
mot de chacune.
La première espece de
Presage se tiroit des paroles,
les voix qu'onentendoit
Anî sçavoir d'où elles venoient,
passoient pour divines,
telle sur celle qui arresta
leContul Mancinus,
prest de s'embarquer pour
l'expedition de Numance où iléchoüa. honteusement,.
On peut mettre au même
rang ces voix effroyantes &
ces cris lugubres qu'on
entendoit dans les bois,
on les attribuoit aux Faunes,
& l'on croyoit qu'elles annonçoient
des accidents funestes.
On prenoit aussi pour
présages les voix de ceux
qu'onrencontroit en sortant
des mai sons, & sur
des mots prononcez par
hasard, on prenoit quelque
fois des resolutions tresimportantes.
Le Sénat Romainle
détermina a retablir Rome
brûlépar les Gaulois, sur
la voix d'un Centurion qui
crioit à l'Enseigne de sa
Compagnie,de planter le
Drapeau,& de rester, où il
estoit, quoy que cette voix
n'eut qu'un rapport imaginaire
au sujet dont il s'agilfoir.
Les Grecs nettoient pas
moins attachez à cette manie
que les Romains. Il y
avoit dans l'Achaïe un Temple
de Mercure où on le
consultoit d'une maniere
assez singuliere. Celuy qui
desiroitestre éclairci de son
fort
,
sapprochoit de la
Statue. de ce Dieu, & luy
disoit tout bas à l'oreille
ce qu'il vouloir fqavolr>
bouchant les siennes avec
ses doigts.Il sortoit du
Temple en la même posture,
& ne débouchait ses oreilles
que lors qu'il estoit au milieu
de la grande Place publique.
Alors il prenoic
pour la réponse de Mercure
les premieres paroles qu'il
entendoit.
Une autre espece de presage
étoit les tressaillemens
du coeur, des yeux & des
sourcils, qu'on appelloit
SaflifJauo.!
Les Pal pitations de coeur
spassoiiengt pounr unemauv.ais
Les tressaillemens de
l'oeil droit, estoient au
contraire un signe heureux.
-
L'engourdissement du petit
doigt de la main droite
ou letressaillement du pouce
de la main gauche, ne
signifioit au contraire rien
de favorable.
Les teintemens d'oreilles
& les bruits qu'on s'imaginoit
entendre , estoient P,¡..
reillement desprésagesassez
ordinaires. Les Anciens
disoient, comme le Peuple
le dit encoreaujourd'huy
,
que des personnes absentes
partaient d'eux.
Mais les éternuëmens
estoient des presages encore
plus anciens & plus autorisez.
Penelope entendant
son fils éternuer dans le
temps qu'elle disoit que son
Mari estant de retour sçauroit
bien tirer vengeance
des desordres que ses Amants
interessezfaisoient
dans sa maison
, en conçut
une esperance certaine de
l'accomplissement de ses
desirs.C'estoit alors un
sïgne toûjours avantageux.
C'est pourquoy les Grecs
l'appelloient l'oy seau ou
l'augure de Jupiter
,
s'imaginant
qu'il en estoit l'Auteur
,
& qu'ils devoient luy
en rendre graces dans
l'instant.
Ils tenoientmême l'éternuëment
pour un Dieu ou
une chose divine
,
suivant
Aristote. La raison que ce
Philosophe en apporte, cest
qu'ilest produit par lemouvement
ducerveau, & qu'il
est la marque de la sante de
cette partie la plus excellente
qui soit dans l'homme,
le siege de l'ame & de la
raison. Cependant leScholiaste
de Theocrite prétend
que l'éternuëment estoitun
presage. équivoque, qui
pouvoit estre bon & mauvais.
C'est pourquoy les
assistans avoient coûtume
de saluer la personne qui
éternuoit en faisant des Cou'"
haits pour sa conservation,
afindedétourner ce qu'il
pouroit y avoir de fâcheux.
Les Grecs se servoient de lar
formule
, que Jupiter HJOUÏ
conserve,comme nous disons
Dieu vous assiste.
En cff.[ les éternuëmens
du matin; c'etf à dire depuis
minuit jusqu'à midy
,
n'êtoient
pas avantageux; ita
devenoient meilleurs lereste
du jour. Entre les éternucmens,
on estimoit davantage
ceux qui venoient du
côté droic ; mais l'Amour
les rendoit toujours favorables
aux Amants de quelque
costé qu'ils vinssent, si
l'on en croit Catulle.
L'Esprit familier de Socrate
se servoit de cc presage
en diverses manieres
pour luy donner de bons
conseils. Quand un autre
éternuoit à sa droite,c'étoit
un figne qu'il dévoit
agit, & une deffense de le
faire quand on éternuoit à
sa gauche, &c.
Il n'est pas trop seur que
Socrate setoittoûjours bien
trouvé de suivre ces présages
; mais il paroist que cc
n'estoit pas unsigneinfaillible
pour tous les autres:
témoin ce mary donc il cff
fait mention dans une ancienne
Epigrame de l'Anthologie,
qui se plaint qu'-
ayant éternué prés d'un
Tombeau, plein d'esperance
d'apprendre bien-tost la
mort de sa femme, les vents
avoient emporté le présage.
On peut joindre aux
éternuëmens des accidents
aussi naturels & aussi ordinaires
, sçavoir les chutes
imprévues, foit des hommes
,soit des choses inanimées
sur lesquelles on faisoie
des prognostics. Un
des plus remarquables fut
celle de Camille, aprés la
prise de Veïes; voyant la
grande quantité de butin
qu'on avoir ramassé, il pria
les Dieux que si sa bonne
fortune & celle du peuple
Romain leur paroissoit excessive
,
de vouloir bien
adoucir la jalousie qu'elle
pouvoir causer en leur envoyant
quelque legere disgrace
,
s'estant tourné en
même temps pour faire son
adoration, il tomba, & l'onprit
la fuite de cetaccident
comme un presage de son
exil & de la prise de Rome,
qui arrivérent peu de temps
aprés.
La chute de Neron, en
recitant en public ces Vers
de l'Oedipe
, ma Femme ,
ma Mere, mon Pere
m'obligent de périr ,
,
fut
remarquée comme le signal
fatal de sa mort. On fit
lemême jugement durenversement
de statuës de ses
Dieux domestiquesqu'on
trouva par terre le premier
jour de Janvier. Ces presages
qui comprenoient la
chute
chute du tonnerre,&dautres
chosessemblables,s'appeloient
caduca auspicia.
C'en estoit un de pareille
nature de heurter le pied
contre le feiïil de laporte en
forçant; de rompre les cordons
de ses souliers, & de
se sentir retenu par sa robbc
en voulant se lever de son
siege; tout cela étoit pris à
mauvais augure. On remarque
quele jour que Tiberius
Gracchus futtué, il
s'estoit fort blessée au pied
au sortir de sa Inaifon,
ensorte que son soulier en
fut tout ensanglanté.
Larencontre decertaines
personnes &de certains animaux,
ne faisoit pas moins
d'impression sur les esprits
foibles & super sticieux. Un
, Ethiopien, un Eunuque, un
Nain,unhomme contrefait
qu'ils trouvoient le matin au
sortir de leur maison, les
effrayoit. & les faisoit rc:n.
trer. Auguste ne pouvoit
dissimuler l'horreur qu'il
, avoit pour ces monstres de
nature.
Les animaux qui porroient
bonheur estoient le liôfti
les fourmis, les abeilles, &e. Les animaux qui
présageoient des malheurs
estoient les serpens, les crocodilles
,
les renards, les
chiens, les chats, les singes,
les rats, les souris, belettes, "'le. Il y avoit àussi des
noms heureux & malheureux
, &c.
Pompée se sauvant en
Egypte apréslaBataille de
Pharsale
,
vit de loin en
abordant à Paphos dans
l'isle de Chypre,un grand
édifice dont il demanda le
nom au Pilote;ayant appris
que ion nom signifoit
- lemauvaisRoy,ilen détourna
les yeux avec douleur, consterné
d'un si triste presage.
Auguste tout au contraire,
en eut un qui le remplit
d'esperance d'une prochaine
victoire
,
s'avançant
vers Actium avec son
Année) il rencontra un
homme nommé Eutychus,
c'est à dire heureux, qui
conduisoit un Asne nommé
Nicon
,
c'est à dire victorieux.
Après le gain de la
Batailleil fit representer l'un
tz l'autre en bronze dansle
Temple qu'il fit bâtir sur le
lieu oùil avoit campé & où
il avoit fait cette heurcufc
rencontre.
On peut joindre aux noms
les couleurs qui avoient leurs
significations & leurs prefages.
Le blanc estoit le
symbole de la joyc, de la selicité
,
de l'innocence; le
noir estoit un signe de mort,
de chagrin ,de malheur; la
pourpre estoit la marque de
l'Empire & de la souveraiue
Puissance.
L'observation de la lumiere
de lampe n'estoit pas moins
frivole:onen tiroit des prog-
Donies,tant des changemens
de temps que de divers accidents.
C'estoitunsignede
pluye &de quelque agréable
avanture lors qu'elle étincelloit,
&qu'il se formoit autour
de la méche des manieres
de champignons; c'est
pourquoy on mêloit quelquefois
un peu de vin avec
l'huile pour la faire pétiller.
Non seulement les Femmes
& les Amants s'amusoient
à ces badineries; mais Tibere
même, au rapport de
Suetone
, quoy que dailleurs
il eût peu de Religion,
hafardoit sans balancer le
combat, lors qu'estans à la
teste d'une Armée & travaillant
la nuit dans sa Tente,
la lampe venoit à s'éteindre
tout à coup, ayant
éprouvé, disoit-il
, que ce
presagequiestoit particulier
pour sa Maison
,
luy avoir
toûjours esté favorable aussi
bien qu'à ses Ancestres.
Il y avoit une espece de
Jeu dont les Amants se fervoient
pour éprouver s'ils
estoient aimez de leurs Maîtresses
; c'estoit de faire claquer
des feüilles dans leurs
mains. Si le son qu'elles rendoient
estoit clair & perçant
ils auguroient bien de
leurs amours. Ils estoient
aussi fort contens lors qu'en
pressant des pepins de pommes
entre leurs doigts
,
ils,
les faisoientsauter jusqu'au
plafond de la chambre.
Le bruit que faisoit le
laurierjetté sur un foyer sacréestoit
pareillement un
heureux presage.
:
Voyons maintenant les,
occasions qui exigeoient une
attention particuliere aux
présages.
La mort estant si redoutable
à tous les hommes, ils
ne pouvoient pasestretranquilles
sur ce qui sembloit
la leur annoncer. Ily avoit
peu de gens qui ne s'imaginassent
en avoir des pressentimens
;mais celles des Princes
& des hommes illustres
interessant tout l'Etat, on
étudioit avec foin toutcequi
la précedoit,&l'on ne manquoit
pas de découvrir des
signes funebres qui en passoient
pour les avant - coureurs.
Tels qu'estoient des
Comètes& semblablesPheflomenes)
des Hiboux entendus
dans leurs Appartemens,
l'ouverture subite de
leurs tombeaux, ou des voix
plaintives qui en sortoienr,
les appellant par leur nom,
la rencontre imprévuë de
victimes lugubres échapées
des mains du Sacrificateur
qui les couvroit de sang,
leurs Palais, leurs Statuës, &
autres Monumens Publics
frapez de la foudre; quelques
discours faisant mention
de leur mort ou de leur
derniere volonté, ou de leur
successeur. Ainsi Neton faisant
réciter dans le Senat
une Harangue qu'il avoit
faire contre Vindex & les
conjurez,qui finissoit par ces
mots que les scelerats porteroient
la peine de leurs crimes,
& seroient bien tost une fin
tragique. Les Senateurs voulant
luy applaudir,&l'exciter
à la vengeance, secrierent,
faites Seigneur. Il accomplit
la Prophetie & périt
peu de temps après comme
il avoit vêcu.
Le Confu! Petilius sur aussi
sans y penser le Prophete
de son malheur,exhortant
les Soldats à s'emparer d'une
hauteur dont le nom êtoit
équivoqueà celuy de la
mort,leur dit qu'il estoitresolu
à la gagner avant la fin
du jour. L'événement confirma
le présage
,
ayantesté
tué à l'attaque de ce Posse;c;
Toutes ces especes de présages
dont les uns annonçoient
des choses agréa bles
èc avantageuses, les autres
des accidens trisses & funestes
estant des signes qu'on
croyoit envoyez aux hommes
de la part des Dieux
pour les avertir de ce qu'ils
devoient esperer ou craindre,
paroissoient inutiles à
moins qu'ils ne les observassent
& ne s'en fissent l'aplication
necessaire.
-
C'est aussi à quoy ils ne
manquoient pas lorsque le
présagerépondoit à leurs
voeux. Ils l'acceptoient sur
le champ avec joye & en
rendoient graces aux Dieux
qu'ils en croyoient les Auteurs
,les suppliant de vouloir
accomplir ce qu'ils avoientla
bonté de leur promettre
, & pour s'assurer
davantage de leur bonne
volonté ils leurendemandoient
de nouveaux qui
confirmassent les premiers.
Ils estoient au defcfpoir
lorsque dans le temps qu'il
leur apparoissoit un signe
favorable, on faisoit quelque
chose qui en détruisist
le bon-heur, ce qu'on appeloit
vituperare omen.
Au contraire, s'il arri-
Voit quelque accident qui
leur fit de la peine, & leur
parût de mauvaifc augure
ils en rejettoient l'idée avec
horreur; & prioient les
Dieux de détourner le malheur
dont ils estoient menacez
, ou de les faire retomber
sur la teste de leurs
ennemis; mais ils n'estoient
en droitde le faireque lorsque
le présage s'estoit presenté
à eux,ce qu'onappelloit
omen oblatium
,
s'ils
l'avoient demandé, il falloit
se soûmettre avec résignation
à la volonté divine.
Ceux qui dans le fond
du coeeur reconnoissoient la
vanité de toutes ces observations,
ne pouvoient cependant
se difpenfcr de suivre
l'usage comme les autrès.
Tout ceque la prudence
pouvoit leur permettre
estoit de donner un tour favorable
aux accidens sâcheux
qui leur arrivoient
pour empêcher les mauvailes
impressionsqu'ils pouvoient
eau fer dans l'esprit
de ceux qui en estoienttémoins.
Ainsi Jules Cesar
estant tombé en descendant
duVaisseauqui l'avoit
porté en Affrique
,
où il
alloit faire la guerre au reste
du party de Pompée,&apprehendant
que sa chute
Dallarmjic ses Soldats,eût
assez de presenced'esprit
pour tirer avantage de ce
mauvais augure ;
il embrassa
la terre, en disant, je te
tiens
,
Affrique,LaVistoire
qu'il yremporta fitconnoître
que tous ces signes funestes
n'estoient efficaces
que pour ceuxqui avoient
la foiblesse de les craindre.
Il y en avoit donc on tâchoit
d'arrester la malignite
par des remedes aussi ridicules.
Lorfquc deux amis 1
se promenoient ensemble,
une pierre quitomboitentredeux,
un enfant ou un
chien qui les separoit, estoit
un prognostic de la rupturede
leuramitié.
Pour empêcher l'effet,ils
marchoient sur la pierre,
frappoient le chien, ou donnoient
un soufflet à l'en- fant. On remedioit à peu prés
de la même maniere à la
malédiction pretenduë qu'
une Belette laissoit dans un
chemin qu'elle avoit traversé.
Les Gens superstitieux
qui lavoient apperçû Ce
donnoient bien de garde de
paner les premiers par cet
endroit qu'ils nenstent jetté
au delà trois pierres pour
renvoyer par ce, nombre
misterieux sur ce maudit animal
le malheur, qu'il leur
annonçoit, C'est dans cette
mêmevueque l'on attachoitaux
portes des Maisonslesoiseaux
de mau--
vais augure que l'on pouvoit
attrapper
C'estoit une coutume
observée à Rome de nerien
dire que d'agreable le premier
jour de Janvier, de
se saluer les uns les autres
avec des souhaits obligeants
de se faire de petits presens,
sur tout de miel & d'autres
douceurs, non seulement
comme des rélTIoignageSt
d'amitié&de politesse ; mais
aussi comme d'heureux présages
qui annonçoient le
bon- heur & la douceur de
la vie dont on joüiroit le
reste de l'année. La pensée
où ils estoient qu'on la
continuëroit comme on
l'avoit commencée
,
estoit
cause que la solemnité de
la feste qui devoit faire
cesser toute forte de travail
3< n'empêchoit pas que chaoun
ne fit quelque légere
fonébon de son emploi
pouréviter le préjugé honteux
de paresse &doisiveté
&c.#
- De peur de faire un extrait
trop long, j'obmet
icy plusieurs détails sçavans
& agréables sur la
superstition ancienne des
Sacrificateurs, des Magistrats&
des Généraux
dJArlnéè; par exemple.
Le Consul Paulus en
rentrant dans sa maison au
sortir du Senat où l'on avoit
résolu la guerre contre Persée
dernier Roi de Macedoine,
une petite fille qu'il avoit
vint au devant de luy les
larmes aux yeux;luy ayant
demandé lesujet de sa tristesse
, mon pere ,
dit-elle,
c'en est fait de Persa, c'estoit
le nom de sa petite chienne
qui venoit de mourir, alors
embrassant tendrement cet
ensant, ma chere fille, luy
ditil, j'accepte le Présage,
fècC»•••«*••••#«
Si les Anciens ont observé
religieusement les presages
dans lesaffaires publiques,ils
n'y ont pas esté moins attachez
dans les particulières
comme la naissance des ensans,
les mariages,les voyages
,
le lever, les repas ,
&
la pluspart des actions importantes
de leur vie,&c.
Livie estant grosse de
Tibère
,
après diverses autres
experiences, fit éclorrc
un oeuf dans sa main ,il en
sortitun poussin ayant une
très-belle crête ; qui fut
ensuite le prognostique de
l'Empire qui luy efloie
destiné. Géra vint apporter
à l'Imperatrice Julie sa
mercj un oeuf couleur de
Pourpre, qu'on disoit clîre
nouvellement pondu dans
le Palais. Cette couleur
estant la livrée del'Empire,
sembloit le promettre au
nouveau Prince; c'estoit
aussi l'intention de ceuxqui
l'avaient presenté,&l'Impératrice
l'avoir accepté
dans ce même sens. Mais
Caracalle encore enfant
ayant pris cet oeuf,&l'ayant
caúé
,
Julies'écria, quoyqu'enriant,
mauditparricide
tu as tuëtonfrere On prétend
que Severe, qui estoit present
>
fort adonné aux Présages,
fut plus vivement
touché de ces paroles - ,
qu'aucun des assistans qui
n'en firent l'application, &
peut estre le récit que lorsque
Géra eut esté tue pas
son frere.
Mr l'Abbé Simon fait
ensuite le détail des superstitions
anciennes sur
les Mariages ; on peut
tous les presages heureux
, & que les Devins
habiles prédisoient plus
de malheur aux époux
que de bonheur
,
afin
queleur prédictions sur.
sent plus seurement accomplies
Voici quelques maximes
qu'on suivoit dans les repas,
par exemple de ne point parler
d'incendies, de ne point
laisser la table vuide ou sans
sel, prendre garde de ne le
point répandre ( superstition
qui ricflpas tricote abolie)de
ne point balayer la table
lorsque quelqu'un des conviez
se leveroit de table, &:
de ne point défervir lorsqu'il
buvoit, de regler le
nombre des Conviez, &
des coups quel'on buvoic
à trois ou à neuf en l'honneur
des Graces &des Muses
; mais cette rcglc n'é-
,.toit pas sans exception. Il
cfl: constant que les Romains
estoient souvent douze
à une même table, mais
ils ne pouvoient y estre gueres
davantage sans incommodité
; c'est peur estre l'arigine
de la fatalité qu'on
attribue encore aujourdhuy
au nombre de
1 3. &c.
Je passe pour abreger
sur les présages qu'ils
croyoient leur annoncer
la mort, lesCommettes
les Hiboux.
Ensuite Mr l'AbbéSimon
explique la manière
dont ils acceptaient
les bons présages,& celle
dont ils se servoient
pour détourner les maiw
vais, & finit en observant
que la superstition
des présàges ayant cessé
par letabliflement de la
Religion chrétienne,il
reste pourtant encore
parmy le Peuple, des vestiges
de ces observations
fuperftitieulcs
, qui étoient
en usage dans
l'Antiquité.
DuDiscoursdeM.l'Abbé
Simon, dans la derniere
Assemblée de
l'Academie des Medailles
& lnscriptions.
SVRLESPRESAGES.
Ordre & Division du <
Discours. L'origine & les causes de
l'oblervation des Presages,
les diverses Efpcces
,
les
occasions ausquelles on y
avoit 1ccours & ce qui
estoit necessaire pour les
faire valoir ou pour les détruire.
Mr l'Abbé Simon trouve
la premiere Origine
de la superstition des Présages
dans la foiblesse de 0l'homme, dont la curiosité
veut penetrer l'avenir
, & dont l'orgüeil
veut abaisser jusques à
luy l'Estre suprême à qui
rien n'est caché.
Les Philosophes rcconnoi{
fJot uneintelligence suprême,
infinimentdistante
de la leur, luy subordonnerent
des Divinitecz éclairées
immediatement de ses
lumieres, qu'elles répandoienc
sur d'autres génies.
jnferieurs placez au -
dessous
d'elles dans tous les élemens ;
ceux-cy plus à portée d'entretenir
commerce avec les
hommes se plaisoient, disoient-
ils, à leurcommuniquer
ce qu'ilssçavoient de
l'avenir, & à leur donner
des pressentiments de ce qui
devoit leur arriver,&c.
La science des Presages
est apparemment aussi an
cienne que l'Idolâtrie ; cc
qu'il y a de certain c'est que
les anciens ~ha bitans de la
Palestine en estoient infectez
dés le temps de Moyse,qui
sir ~daffensc aux Israëlites de
suivre l'exemple des Nations,
dont ils alloient posseder
le pays, qui écoutoient,
dit-il, les Augures
& les Devins.
Mrl'AbbéSimon distingue
icy la confiance
du peupledeDieu en ses
Prophetes, d'avec la credulité
superstitieuse des
peuples idolâtres pour les
Presages. Il marqueainsi
le caractere des derniers.
Lorsque la prudence humaine
estl en défaut
,
elle a
recours à une intelligence
superieure capable de fixer
sonincertitude & de relever
son courage dans les occafions
embarasantes & dans:
les périlspressants.
AinsiUlisse ne sçachant si
tes Dieux qui l'avoient perfccuté
si long-temps sur
terre & sur mer, approuvoient
enfin son retour en
sa patrie & le dessein hasardeux
qu'il méditoit, prie Jupiter
de luy faire connoître
sa volonté par la voix de
quelqu'un de ceux qui veilloientalors
dans la maison,
& par un prodige au dehors.
Un cou p de tonnerre qui
éclata en même temps le
remplit de joye &fa crainte
se dissipa entierement, entendant
une femme qui
bluttoit de la farine
,
& qui
rebutée de ce travail souhaitoit
que le festin qu'on préparoit
aux Amans de Penclope,
fust le dernier de leur
vie. Ces imprécations luy
parurent un Presagecertain
de la fin malheureuse de ses
ennemis & du succés de sa
vangeance.
Des signes semblables
que le hasard faisoit quelquefois
paroître comme à
point nommé aux voeux
des Suppliants, les convainquirent
de la vigilance des
Dieux toûjours attentifs à
répondre à leurs constations,
& engagez pour ainsi
dire, par le devoir de leur
ministére à leur donner des
pressentiments de ce qui devoit
leur arriver.
Cette persuasion lesobligea
à observer plus religieusement
toutce qu'ils entendoient
& ce qui se presentoit
à eux dans le moment qu'ils
formoient quelque entreprise,&
leursespritsremplis
de leurs projets n'avaient
pas de peine à découvrir
dans tout ce qui paroissoit
des marques évidentes de
l'évenement dont ils vouloient
estre éclaircis; semblablcs
à ceux qui regardent
attentivement des nuages&
quiy voyent tout ce que
leur imagination leur represente.
Cependant pour s'assurer
de leurs conjectures ils ne
manquoient pas quand les
choses estoient arrivées de
confronter les évenements
avec les prognostics, & de
tâcher de les concilier en semble,
lors que la fortune ne
ses faisoit pas quadrcr assez
juste. En cette maniere on
interprétoit les Oracles ,
& encore au jourd'huy des
gens prévenus en faveur de
certaines pretendues Propheties
,
s'imaginent entrevoir
dans leur obscurité
affectée toutes les grandes
révolutions qui arrivent
dans le monde.
Je paffe icy une fuite
de Remarques judicieuses
, par où l'on voit l'é.
tablissement des Presages
dont les Egyptiens
ont fait un Art oùils
ontexcellé,&: qu'ils ont
transmis aux Grecs, 6c
qui a elle soutenu en.
suite par l'autorité des
hommes les plus graves
& les plus éclairez, qui
en faisoient un des articles
de leur religion. Pithagore
& ses Disciples,
Socrate , Platon, Xeno- phon,&c.
Ensuite les Hetrusques
ont appris cet Arc
aux Romains,&c.
Aprés avoir marque
l'origine & l'établissement
des Presages, Mr
l'Abbé Simon en explique
les especes. La necessité
d'abréger m'oblige
à ne dire qu'un
mot de chacune.
La première espece de
Presage se tiroit des paroles,
les voix qu'onentendoit
Anî sçavoir d'où elles venoient,
passoient pour divines,
telle sur celle qui arresta
leContul Mancinus,
prest de s'embarquer pour
l'expedition de Numance où iléchoüa. honteusement,.
On peut mettre au même
rang ces voix effroyantes &
ces cris lugubres qu'on
entendoit dans les bois,
on les attribuoit aux Faunes,
& l'on croyoit qu'elles annonçoient
des accidents funestes.
On prenoit aussi pour
présages les voix de ceux
qu'onrencontroit en sortant
des mai sons, & sur
des mots prononcez par
hasard, on prenoit quelque
fois des resolutions tresimportantes.
Le Sénat Romainle
détermina a retablir Rome
brûlépar les Gaulois, sur
la voix d'un Centurion qui
crioit à l'Enseigne de sa
Compagnie,de planter le
Drapeau,& de rester, où il
estoit, quoy que cette voix
n'eut qu'un rapport imaginaire
au sujet dont il s'agilfoir.
Les Grecs nettoient pas
moins attachez à cette manie
que les Romains. Il y
avoit dans l'Achaïe un Temple
de Mercure où on le
consultoit d'une maniere
assez singuliere. Celuy qui
desiroitestre éclairci de son
fort
,
sapprochoit de la
Statue. de ce Dieu, & luy
disoit tout bas à l'oreille
ce qu'il vouloir fqavolr>
bouchant les siennes avec
ses doigts.Il sortoit du
Temple en la même posture,
& ne débouchait ses oreilles
que lors qu'il estoit au milieu
de la grande Place publique.
Alors il prenoic
pour la réponse de Mercure
les premieres paroles qu'il
entendoit.
Une autre espece de presage
étoit les tressaillemens
du coeur, des yeux & des
sourcils, qu'on appelloit
SaflifJauo.!
Les Pal pitations de coeur
spassoiiengt pounr unemauv.ais
Les tressaillemens de
l'oeil droit, estoient au
contraire un signe heureux.
-
L'engourdissement du petit
doigt de la main droite
ou letressaillement du pouce
de la main gauche, ne
signifioit au contraire rien
de favorable.
Les teintemens d'oreilles
& les bruits qu'on s'imaginoit
entendre , estoient P,¡..
reillement desprésagesassez
ordinaires. Les Anciens
disoient, comme le Peuple
le dit encoreaujourd'huy
,
que des personnes absentes
partaient d'eux.
Mais les éternuëmens
estoient des presages encore
plus anciens & plus autorisez.
Penelope entendant
son fils éternuer dans le
temps qu'elle disoit que son
Mari estant de retour sçauroit
bien tirer vengeance
des desordres que ses Amants
interessezfaisoient
dans sa maison
, en conçut
une esperance certaine de
l'accomplissement de ses
desirs.C'estoit alors un
sïgne toûjours avantageux.
C'est pourquoy les Grecs
l'appelloient l'oy seau ou
l'augure de Jupiter
,
s'imaginant
qu'il en estoit l'Auteur
,
& qu'ils devoient luy
en rendre graces dans
l'instant.
Ils tenoientmême l'éternuëment
pour un Dieu ou
une chose divine
,
suivant
Aristote. La raison que ce
Philosophe en apporte, cest
qu'ilest produit par lemouvement
ducerveau, & qu'il
est la marque de la sante de
cette partie la plus excellente
qui soit dans l'homme,
le siege de l'ame & de la
raison. Cependant leScholiaste
de Theocrite prétend
que l'éternuëment estoitun
presage. équivoque, qui
pouvoit estre bon & mauvais.
C'est pourquoy les
assistans avoient coûtume
de saluer la personne qui
éternuoit en faisant des Cou'"
haits pour sa conservation,
afindedétourner ce qu'il
pouroit y avoir de fâcheux.
Les Grecs se servoient de lar
formule
, que Jupiter HJOUÏ
conserve,comme nous disons
Dieu vous assiste.
En cff.[ les éternuëmens
du matin; c'etf à dire depuis
minuit jusqu'à midy
,
n'êtoient
pas avantageux; ita
devenoient meilleurs lereste
du jour. Entre les éternucmens,
on estimoit davantage
ceux qui venoient du
côté droic ; mais l'Amour
les rendoit toujours favorables
aux Amants de quelque
costé qu'ils vinssent, si
l'on en croit Catulle.
L'Esprit familier de Socrate
se servoit de cc presage
en diverses manieres
pour luy donner de bons
conseils. Quand un autre
éternuoit à sa droite,c'étoit
un figne qu'il dévoit
agit, & une deffense de le
faire quand on éternuoit à
sa gauche, &c.
Il n'est pas trop seur que
Socrate setoittoûjours bien
trouvé de suivre ces présages
; mais il paroist que cc
n'estoit pas unsigneinfaillible
pour tous les autres:
témoin ce mary donc il cff
fait mention dans une ancienne
Epigrame de l'Anthologie,
qui se plaint qu'-
ayant éternué prés d'un
Tombeau, plein d'esperance
d'apprendre bien-tost la
mort de sa femme, les vents
avoient emporté le présage.
On peut joindre aux
éternuëmens des accidents
aussi naturels & aussi ordinaires
, sçavoir les chutes
imprévues, foit des hommes
,soit des choses inanimées
sur lesquelles on faisoie
des prognostics. Un
des plus remarquables fut
celle de Camille, aprés la
prise de Veïes; voyant la
grande quantité de butin
qu'on avoir ramassé, il pria
les Dieux que si sa bonne
fortune & celle du peuple
Romain leur paroissoit excessive
,
de vouloir bien
adoucir la jalousie qu'elle
pouvoir causer en leur envoyant
quelque legere disgrace
,
s'estant tourné en
même temps pour faire son
adoration, il tomba, & l'onprit
la fuite de cetaccident
comme un presage de son
exil & de la prise de Rome,
qui arrivérent peu de temps
aprés.
La chute de Neron, en
recitant en public ces Vers
de l'Oedipe
, ma Femme ,
ma Mere, mon Pere
m'obligent de périr ,
,
fut
remarquée comme le signal
fatal de sa mort. On fit
lemême jugement durenversement
de statuës de ses
Dieux domestiquesqu'on
trouva par terre le premier
jour de Janvier. Ces presages
qui comprenoient la
chute
chute du tonnerre,&dautres
chosessemblables,s'appeloient
caduca auspicia.
C'en estoit un de pareille
nature de heurter le pied
contre le feiïil de laporte en
forçant; de rompre les cordons
de ses souliers, & de
se sentir retenu par sa robbc
en voulant se lever de son
siege; tout cela étoit pris à
mauvais augure. On remarque
quele jour que Tiberius
Gracchus futtué, il
s'estoit fort blessée au pied
au sortir de sa Inaifon,
ensorte que son soulier en
fut tout ensanglanté.
Larencontre decertaines
personnes &de certains animaux,
ne faisoit pas moins
d'impression sur les esprits
foibles & super sticieux. Un
, Ethiopien, un Eunuque, un
Nain,unhomme contrefait
qu'ils trouvoient le matin au
sortir de leur maison, les
effrayoit. & les faisoit rc:n.
trer. Auguste ne pouvoit
dissimuler l'horreur qu'il
, avoit pour ces monstres de
nature.
Les animaux qui porroient
bonheur estoient le liôfti
les fourmis, les abeilles, &e. Les animaux qui
présageoient des malheurs
estoient les serpens, les crocodilles
,
les renards, les
chiens, les chats, les singes,
les rats, les souris, belettes, "'le. Il y avoit àussi des
noms heureux & malheureux
, &c.
Pompée se sauvant en
Egypte apréslaBataille de
Pharsale
,
vit de loin en
abordant à Paphos dans
l'isle de Chypre,un grand
édifice dont il demanda le
nom au Pilote;ayant appris
que ion nom signifoit
- lemauvaisRoy,ilen détourna
les yeux avec douleur, consterné
d'un si triste presage.
Auguste tout au contraire,
en eut un qui le remplit
d'esperance d'une prochaine
victoire
,
s'avançant
vers Actium avec son
Année) il rencontra un
homme nommé Eutychus,
c'est à dire heureux, qui
conduisoit un Asne nommé
Nicon
,
c'est à dire victorieux.
Après le gain de la
Batailleil fit representer l'un
tz l'autre en bronze dansle
Temple qu'il fit bâtir sur le
lieu oùil avoit campé & où
il avoit fait cette heurcufc
rencontre.
On peut joindre aux noms
les couleurs qui avoient leurs
significations & leurs prefages.
Le blanc estoit le
symbole de la joyc, de la selicité
,
de l'innocence; le
noir estoit un signe de mort,
de chagrin ,de malheur; la
pourpre estoit la marque de
l'Empire & de la souveraiue
Puissance.
L'observation de la lumiere
de lampe n'estoit pas moins
frivole:onen tiroit des prog-
Donies,tant des changemens
de temps que de divers accidents.
C'estoitunsignede
pluye &de quelque agréable
avanture lors qu'elle étincelloit,
&qu'il se formoit autour
de la méche des manieres
de champignons; c'est
pourquoy on mêloit quelquefois
un peu de vin avec
l'huile pour la faire pétiller.
Non seulement les Femmes
& les Amants s'amusoient
à ces badineries; mais Tibere
même, au rapport de
Suetone
, quoy que dailleurs
il eût peu de Religion,
hafardoit sans balancer le
combat, lors qu'estans à la
teste d'une Armée & travaillant
la nuit dans sa Tente,
la lampe venoit à s'éteindre
tout à coup, ayant
éprouvé, disoit-il
, que ce
presagequiestoit particulier
pour sa Maison
,
luy avoir
toûjours esté favorable aussi
bien qu'à ses Ancestres.
Il y avoit une espece de
Jeu dont les Amants se fervoient
pour éprouver s'ils
estoient aimez de leurs Maîtresses
; c'estoit de faire claquer
des feüilles dans leurs
mains. Si le son qu'elles rendoient
estoit clair & perçant
ils auguroient bien de
leurs amours. Ils estoient
aussi fort contens lors qu'en
pressant des pepins de pommes
entre leurs doigts
,
ils,
les faisoientsauter jusqu'au
plafond de la chambre.
Le bruit que faisoit le
laurierjetté sur un foyer sacréestoit
pareillement un
heureux presage.
:
Voyons maintenant les,
occasions qui exigeoient une
attention particuliere aux
présages.
La mort estant si redoutable
à tous les hommes, ils
ne pouvoient pasestretranquilles
sur ce qui sembloit
la leur annoncer. Ily avoit
peu de gens qui ne s'imaginassent
en avoir des pressentimens
;mais celles des Princes
& des hommes illustres
interessant tout l'Etat, on
étudioit avec foin toutcequi
la précedoit,&l'on ne manquoit
pas de découvrir des
signes funebres qui en passoient
pour les avant - coureurs.
Tels qu'estoient des
Comètes& semblablesPheflomenes)
des Hiboux entendus
dans leurs Appartemens,
l'ouverture subite de
leurs tombeaux, ou des voix
plaintives qui en sortoienr,
les appellant par leur nom,
la rencontre imprévuë de
victimes lugubres échapées
des mains du Sacrificateur
qui les couvroit de sang,
leurs Palais, leurs Statuës, &
autres Monumens Publics
frapez de la foudre; quelques
discours faisant mention
de leur mort ou de leur
derniere volonté, ou de leur
successeur. Ainsi Neton faisant
réciter dans le Senat
une Harangue qu'il avoit
faire contre Vindex & les
conjurez,qui finissoit par ces
mots que les scelerats porteroient
la peine de leurs crimes,
& seroient bien tost une fin
tragique. Les Senateurs voulant
luy applaudir,&l'exciter
à la vengeance, secrierent,
faites Seigneur. Il accomplit
la Prophetie & périt
peu de temps après comme
il avoit vêcu.
Le Confu! Petilius sur aussi
sans y penser le Prophete
de son malheur,exhortant
les Soldats à s'emparer d'une
hauteur dont le nom êtoit
équivoqueà celuy de la
mort,leur dit qu'il estoitresolu
à la gagner avant la fin
du jour. L'événement confirma
le présage
,
ayantesté
tué à l'attaque de ce Posse;c;
Toutes ces especes de présages
dont les uns annonçoient
des choses agréa bles
èc avantageuses, les autres
des accidens trisses & funestes
estant des signes qu'on
croyoit envoyez aux hommes
de la part des Dieux
pour les avertir de ce qu'ils
devoient esperer ou craindre,
paroissoient inutiles à
moins qu'ils ne les observassent
& ne s'en fissent l'aplication
necessaire.
-
C'est aussi à quoy ils ne
manquoient pas lorsque le
présagerépondoit à leurs
voeux. Ils l'acceptoient sur
le champ avec joye & en
rendoient graces aux Dieux
qu'ils en croyoient les Auteurs
,les suppliant de vouloir
accomplir ce qu'ils avoientla
bonté de leur promettre
, & pour s'assurer
davantage de leur bonne
volonté ils leurendemandoient
de nouveaux qui
confirmassent les premiers.
Ils estoient au defcfpoir
lorsque dans le temps qu'il
leur apparoissoit un signe
favorable, on faisoit quelque
chose qui en détruisist
le bon-heur, ce qu'on appeloit
vituperare omen.
Au contraire, s'il arri-
Voit quelque accident qui
leur fit de la peine, & leur
parût de mauvaifc augure
ils en rejettoient l'idée avec
horreur; & prioient les
Dieux de détourner le malheur
dont ils estoient menacez
, ou de les faire retomber
sur la teste de leurs
ennemis; mais ils n'estoient
en droitde le faireque lorsque
le présage s'estoit presenté
à eux,ce qu'onappelloit
omen oblatium
,
s'ils
l'avoient demandé, il falloit
se soûmettre avec résignation
à la volonté divine.
Ceux qui dans le fond
du coeeur reconnoissoient la
vanité de toutes ces observations,
ne pouvoient cependant
se difpenfcr de suivre
l'usage comme les autrès.
Tout ceque la prudence
pouvoit leur permettre
estoit de donner un tour favorable
aux accidens sâcheux
qui leur arrivoient
pour empêcher les mauvailes
impressionsqu'ils pouvoient
eau fer dans l'esprit
de ceux qui en estoienttémoins.
Ainsi Jules Cesar
estant tombé en descendant
duVaisseauqui l'avoit
porté en Affrique
,
où il
alloit faire la guerre au reste
du party de Pompée,&apprehendant
que sa chute
Dallarmjic ses Soldats,eût
assez de presenced'esprit
pour tirer avantage de ce
mauvais augure ;
il embrassa
la terre, en disant, je te
tiens
,
Affrique,LaVistoire
qu'il yremporta fitconnoître
que tous ces signes funestes
n'estoient efficaces
que pour ceuxqui avoient
la foiblesse de les craindre.
Il y en avoit donc on tâchoit
d'arrester la malignite
par des remedes aussi ridicules.
Lorfquc deux amis 1
se promenoient ensemble,
une pierre quitomboitentredeux,
un enfant ou un
chien qui les separoit, estoit
un prognostic de la rupturede
leuramitié.
Pour empêcher l'effet,ils
marchoient sur la pierre,
frappoient le chien, ou donnoient
un soufflet à l'en- fant. On remedioit à peu prés
de la même maniere à la
malédiction pretenduë qu'
une Belette laissoit dans un
chemin qu'elle avoit traversé.
Les Gens superstitieux
qui lavoient apperçû Ce
donnoient bien de garde de
paner les premiers par cet
endroit qu'ils nenstent jetté
au delà trois pierres pour
renvoyer par ce, nombre
misterieux sur ce maudit animal
le malheur, qu'il leur
annonçoit, C'est dans cette
mêmevueque l'on attachoitaux
portes des Maisonslesoiseaux
de mau--
vais augure que l'on pouvoit
attrapper
C'estoit une coutume
observée à Rome de nerien
dire que d'agreable le premier
jour de Janvier, de
se saluer les uns les autres
avec des souhaits obligeants
de se faire de petits presens,
sur tout de miel & d'autres
douceurs, non seulement
comme des rélTIoignageSt
d'amitié&de politesse ; mais
aussi comme d'heureux présages
qui annonçoient le
bon- heur & la douceur de
la vie dont on joüiroit le
reste de l'année. La pensée
où ils estoient qu'on la
continuëroit comme on
l'avoit commencée
,
estoit
cause que la solemnité de
la feste qui devoit faire
cesser toute forte de travail
3< n'empêchoit pas que chaoun
ne fit quelque légere
fonébon de son emploi
pouréviter le préjugé honteux
de paresse &doisiveté
&c.#
- De peur de faire un extrait
trop long, j'obmet
icy plusieurs détails sçavans
& agréables sur la
superstition ancienne des
Sacrificateurs, des Magistrats&
des Généraux
dJArlnéè; par exemple.
Le Consul Paulus en
rentrant dans sa maison au
sortir du Senat où l'on avoit
résolu la guerre contre Persée
dernier Roi de Macedoine,
une petite fille qu'il avoit
vint au devant de luy les
larmes aux yeux;luy ayant
demandé lesujet de sa tristesse
, mon pere ,
dit-elle,
c'en est fait de Persa, c'estoit
le nom de sa petite chienne
qui venoit de mourir, alors
embrassant tendrement cet
ensant, ma chere fille, luy
ditil, j'accepte le Présage,
fècC»•••«*••••#«
Si les Anciens ont observé
religieusement les presages
dans lesaffaires publiques,ils
n'y ont pas esté moins attachez
dans les particulières
comme la naissance des ensans,
les mariages,les voyages
,
le lever, les repas ,
&
la pluspart des actions importantes
de leur vie,&c.
Livie estant grosse de
Tibère
,
après diverses autres
experiences, fit éclorrc
un oeuf dans sa main ,il en
sortitun poussin ayant une
très-belle crête ; qui fut
ensuite le prognostique de
l'Empire qui luy efloie
destiné. Géra vint apporter
à l'Imperatrice Julie sa
mercj un oeuf couleur de
Pourpre, qu'on disoit clîre
nouvellement pondu dans
le Palais. Cette couleur
estant la livrée del'Empire,
sembloit le promettre au
nouveau Prince; c'estoit
aussi l'intention de ceuxqui
l'avaient presenté,&l'Impératrice
l'avoir accepté
dans ce même sens. Mais
Caracalle encore enfant
ayant pris cet oeuf,&l'ayant
caúé
,
Julies'écria, quoyqu'enriant,
mauditparricide
tu as tuëtonfrere On prétend
que Severe, qui estoit present
>
fort adonné aux Présages,
fut plus vivement
touché de ces paroles - ,
qu'aucun des assistans qui
n'en firent l'application, &
peut estre le récit que lorsque
Géra eut esté tue pas
son frere.
Mr l'Abbé Simon fait
ensuite le détail des superstitions
anciennes sur
les Mariages ; on peut
tous les presages heureux
, & que les Devins
habiles prédisoient plus
de malheur aux époux
que de bonheur
,
afin
queleur prédictions sur.
sent plus seurement accomplies
Voici quelques maximes
qu'on suivoit dans les repas,
par exemple de ne point parler
d'incendies, de ne point
laisser la table vuide ou sans
sel, prendre garde de ne le
point répandre ( superstition
qui ricflpas tricote abolie)de
ne point balayer la table
lorsque quelqu'un des conviez
se leveroit de table, &:
de ne point défervir lorsqu'il
buvoit, de regler le
nombre des Conviez, &
des coups quel'on buvoic
à trois ou à neuf en l'honneur
des Graces &des Muses
; mais cette rcglc n'é-
,.toit pas sans exception. Il
cfl: constant que les Romains
estoient souvent douze
à une même table, mais
ils ne pouvoient y estre gueres
davantage sans incommodité
; c'est peur estre l'arigine
de la fatalité qu'on
attribue encore aujourdhuy
au nombre de
1 3. &c.
Je passe pour abreger
sur les présages qu'ils
croyoient leur annoncer
la mort, lesCommettes
les Hiboux.
Ensuite Mr l'AbbéSimon
explique la manière
dont ils acceptaient
les bons présages,& celle
dont ils se servoient
pour détourner les maiw
vais, & finit en observant
que la superstition
des présàges ayant cessé
par letabliflement de la
Religion chrétienne,il
reste pourtant encore
parmy le Peuple, des vestiges
de ces observations
fuperftitieulcs
, qui étoient
en usage dans
l'Antiquité.
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Résumé : EXTRAIT Du Discours de M. l'Abbé Simon, dans la derniere Assemblée de l'Academie des Medailles & Inscriptions. SUR LES PRESAGES.
Dans son discours à l'Académie des Médailles et Inscriptions, l'abbé Simon examine l'origine et les causes de l'observation des présages. Il attribue la superstition des présages à la curiosité et à l'orgueil humains, qui cherchent à pénétrer l'avenir et à abaisser l'Etre suprême. Les philosophes anciens reconnaissaient une intelligence suprême et lui subordonnaient des divinités éclairées, qui communiquaient des pressentiments aux hommes. La science des présages est aussi ancienne que l'idolâtrie. Les anciens habitants de la Palestine étaient déjà infectés par cette croyance du temps de Moïse, qui mettait en garde les Israélites contre les augures et les devins. Simon distingue la confiance des Israélites en leurs prophètes de la crédulité superstitieuse des peuples idolâtres. Les présages étaient souvent interprétés dans des moments de prudence humaine en défaut, comme dans le cas d'Ulysse cherchant des signes divins pour son retour. Les signes naturels ou fortuits, comme des cris ou des chutes, étaient interprétés comme des présages. Les Grecs et les Romains attachaient une grande importance à ces signes, souvent utilisés pour prendre des décisions importantes. Simon mentionne diverses espèces de présages, tels que les paroles entendues sans savoir d'où elles venaient, les tressaillements du corps, les éternuements, et les chutes. Chaque signe avait une interprétation spécifique, souvent liée à des événements futurs. Les animaux, les noms, et les couleurs avaient également des significations particulières dans la divination. Les Romains accordaient une grande importance aux présages dans divers aspects de leur vie, qu'il s'agisse de la mort, des naissances, des mariages, des voyages ou des repas. Certains présages positifs incluaient le bruit clair des feuilles froissées, les pépins de pomme sautant haut, ou le bruit du laurier sur un foyer sacré. En revanche, des signes comme les comètes, les hiboux, ou des voix plaintives étaient perçus comme des mauvais augures. Les princes et les hommes illustres étaient particulièrement attentifs à ces signes, car leur mort affectait l'État entier. Les Romains tentaient de neutraliser les mauvais présages par divers rituels. Par exemple, Jules César, après être tombé en descendant de son vaisseau, embrassa la terre pour contrer le mauvais augure. D'autres superstitions incluaient marcher sur une pierre tombée entre deux amis pour éviter la rupture de leur amitié, ou jeter des pierres sur une belette croisée sur un chemin. Les Romains observaient également des coutumes spécifiques pour attirer la chance, comme échanger des vœux et des présents le premier jour de janvier. Les superstitions étaient également présentes dans les repas, avec des règles strictes sur la manière de se comporter à table. La superstition des présages a diminué avec l'établissement de la religion chrétienne, bien que certains vestiges subsistent encore parmi le peuple.
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p. 2410-2412
LOGOGRYPHE.
Début :
Enfant de la crédulité, [...]
Mots clefs :
Présages
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Enfant de la crédulité ,
J'ai réglé les projets de plus d'un grand Em²
pire ,
Par moi le Curieux aspire
Apénetrer du tems la sombre obscurité.
A
NOVEMBRE. 1732 2411
Sept lettres font mon tout , les trois premieres
parts
Du Campagnard avide attirent les regards
Sans être le fruit de sa peine ,
Et sur elles souvent roulent d'heureux ház
zards
Entre Tircis et sa Climene.
Du mot qui suit , la Grèce a reconnu le prix ,
Certains de ses Heros en ont tiré leur gloire ;
1. 3. 2. 4. 7. je deviens un pays ,
Objet d'un Conquerant très-vanté dans l'Hisy
toire ;
2. 5. 6. 7. malheur àtout vivant
Qui ressent ma cruelle atteinte ,
L'homme qui s'en alarme implore un Ek
*ment ,
Er peut- être qu'il doit son salut à sa crainte ;
1. 3. 2. 7. sachez que j'ai donné le jour;
6.2. 5. 1. 8. 7. admirés la surprise ;
Pour l'appas de ma friandise
Une Nymphe se livre au rival de l'Amour}
4.3.2. 1. 7. ornemens des Forêts;
Je fus toujours votre ennemie ; .
J'immole sans pitié le Mirte et le Ciprès į
Mais 5. 6. 2. je ( 1 ) suis la vie.
(1) Du verbe suivre,
E iiij 11
412 MERCURE DE FRANCE
Il est de certains jours aux plaisirs destinés ,
Quand 6. 2. 5. et 4. en forment l'épithete ;
Du tabac et du sucre à souffrir condamnés
2. §. 1. 3. tout haut j'annonce la défaite
C'est assez chiffrer , cher Lecteur .
Exeree tes talens , et dans mon tout devine
Le célebre habitant de la double Colline ,
Que sans trop le connoître a chanté maint Auệ teur ;
Mais malgré tous les traits rassemblés par ma plume ,
L'anagrame m'abbaisse à n'être qu'un légume.
Par le Poëte de S. Cloud.
Enfant de la crédulité ,
J'ai réglé les projets de plus d'un grand Em²
pire ,
Par moi le Curieux aspire
Apénetrer du tems la sombre obscurité.
A
NOVEMBRE. 1732 2411
Sept lettres font mon tout , les trois premieres
parts
Du Campagnard avide attirent les regards
Sans être le fruit de sa peine ,
Et sur elles souvent roulent d'heureux ház
zards
Entre Tircis et sa Climene.
Du mot qui suit , la Grèce a reconnu le prix ,
Certains de ses Heros en ont tiré leur gloire ;
1. 3. 2. 4. 7. je deviens un pays ,
Objet d'un Conquerant très-vanté dans l'Hisy
toire ;
2. 5. 6. 7. malheur àtout vivant
Qui ressent ma cruelle atteinte ,
L'homme qui s'en alarme implore un Ek
*ment ,
Er peut- être qu'il doit son salut à sa crainte ;
1. 3. 2. 7. sachez que j'ai donné le jour;
6.2. 5. 1. 8. 7. admirés la surprise ;
Pour l'appas de ma friandise
Une Nymphe se livre au rival de l'Amour}
4.3.2. 1. 7. ornemens des Forêts;
Je fus toujours votre ennemie ; .
J'immole sans pitié le Mirte et le Ciprès į
Mais 5. 6. 2. je ( 1 ) suis la vie.
(1) Du verbe suivre,
E iiij 11
412 MERCURE DE FRANCE
Il est de certains jours aux plaisirs destinés ,
Quand 6. 2. 5. et 4. en forment l'épithete ;
Du tabac et du sucre à souffrir condamnés
2. §. 1. 3. tout haut j'annonce la défaite
C'est assez chiffrer , cher Lecteur .
Exeree tes talens , et dans mon tout devine
Le célebre habitant de la double Colline ,
Que sans trop le connoître a chanté maint Auệ teur ;
Mais malgré tous les traits rassemblés par ma plume ,
L'anagrame m'abbaisse à n'être qu'un légume.
Par le Poëte de S. Cloud.
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