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101
p. 213
Faute à corriger dans le Mercure de Septembre.
Début :
Page 103, ligne 9, au lieu de Marseillois, lisez, Massiliens. Je prie ceux [...]
Mots clefs :
Fautes, Caractères, Lettres
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texteReconnaissance textuelle : Faute à corriger dans le Mercure de Septembre.
Faute à corriger dans le Mercure de Septembre.
PAGE 103 , ligne 9 , au lieu de Marſeillois , lisi
-fez , Maffiliens.
Je prie ceux qui m'envoyent leurs manufcrits
de vouloir bien marquer diſtinctement les lettres
des noms propres ſur leſquels le ſens ne peut lever
l'équivoque des caracteres. La reſſemblance du z
avec l'r de l'écriture courante a fait imprimer
dans le Mercure d'Août à l'article des Morts , page
213 , Philibert de Sizy au lieu de Siry, &de même
Hugues de Sizy au lieu de Hugues de Siry.
PAGE 103 , ligne 9 , au lieu de Marſeillois , lisi
-fez , Maffiliens.
Je prie ceux qui m'envoyent leurs manufcrits
de vouloir bien marquer diſtinctement les lettres
des noms propres ſur leſquels le ſens ne peut lever
l'équivoque des caracteres. La reſſemblance du z
avec l'r de l'écriture courante a fait imprimer
dans le Mercure d'Août à l'article des Morts , page
213 , Philibert de Sizy au lieu de Siry, &de même
Hugues de Sizy au lieu de Hugues de Siry.
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Résumé : Faute à corriger dans le Mercure de Septembre.
Le texte évoque des fautes d'impression dans le Mercure. En septembre, 'Marseillois' a été corrigé en 'Maffiliens'. L'auteur recommande de bien distinguer les lettres des noms propres. En août, 'Philibert de Sizy' et 'Hugues de Sizy' ont été imprimés à la place de 'Philibert de Siry' et 'Hugues de Siry' en raison de la ressemblance entre 'z' et 'r'.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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102
p. 199-200
De Barcelonne, le 8. Décembre.
Début :
Toutes les Lettres de Madrid nous font appréhender les suites de la [...]
Mots clefs :
Lettres, Santé du roi, Enrôlement, Construction navale
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texteReconnaissance textuelle : De Barcelonne, le 8. Décembre.
De Barcelonne , le 8. Décembre.
Toutes les Lettres de Madrid nous font appréhender
les fuites de la maladie du Roi. Cependant
on exécute fans relâche les ordres donnés ,
pour mettre les forces du Royaume en état de
de le faire refpecter. On conftruit des Vaiffeaux
I. iv.
200 MERCURE DE FRANCE.
dans nos Ports , & on leve des Recrues dans les
Provinces.
Toutes les Lettres de Madrid nous font appréhender
les fuites de la maladie du Roi. Cependant
on exécute fans relâche les ordres donnés ,
pour mettre les forces du Royaume en état de
de le faire refpecter. On conftruit des Vaiffeaux
I. iv.
200 MERCURE DE FRANCE.
dans nos Ports , & on leve des Recrues dans les
Provinces.
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103
p. 203-205
De Londres, le 2 Janvier.
Début :
Les dernieres nouvelles venues de Hollande ont donné de l'inquiétude à notre [...]
Mots clefs :
Commissaires, Hollande, Traité, Comte, Lettres, Vaisseaux anglais, Violences, Cuba, Armée prussienne, Enrôlement, Amiral, Colonies américaines, Bataillons, Général Forbes, Jamaïque, Combat
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texteReconnaissance textuelle : De Londres, le 2 Janvier.
De Londres , le i Janvier.
Les dernieres nouvelles venues de Hollan le
ont donné de l'inquiétude à notre miniftere ; &
on s'eft déterminé enfin à prendre des mesures
efficaces pour terminer les conteftations qui fe
font élévées entre les deux Nations . On affure
que les fieurs Hay & Hunter , Commiffaires de
l'Amirauté , doivent fe rendre inceſſamment à la
Haye. Ils font chargés , dit - on , de travailler
avec les Commiffaires de leurs Hautes Puiffances
à un arrangement dont le Traité de Commerce
de 1674 fera la bafe , & qui mettra déſormais
les Sujets de la République à l'abri des entrepriſes
qui font la matiére de leurs plaintes .
Le 25 du même mois , la Cour reçut un Courier
dépêché par le Comte de Briſtol , Envoyé-
Extraordinaire du Roi à la Cour de Madrid.
Tout ce qu'on fçait du contenu des Lettres que
ce Courier a apportées, c'eft que Le Miniſtere Efpagnol
a témoigné beaucoup de mécontentement
de la conduite de plufieurs vaiffeaux Anglois, qui
ont commis des hoftilités & des violences contre
les Habitans de l'Ifle de Cuba . Le Comte de Briftol
a repréſenté que le Gouvernement Anglois ,
loin d'approuver ces pirateries , étoit réfolu d'en
punir exemplairement les Auteurs , fi on pouvoir
les découvrir.
On affure qu'à la fin du mois de Février toutes
les armées Pruffiennes auront reçu les recrues
qui doivent les compléter , & qu'alors le Roi de
Pruffe aura deux cens mille hommes effectifs . Ce
Monarque a donné à plufieurs Armateurs Anglois
des commiffions , qui les autorisent à faire
des courfes contre fes ennemis. Les bâtimens feront
commandés par des Officiers Anglois , & les
équipages feront pris à Hambourg , à Bréme &
à Embden,
I vj
204 MERCURE DE FRANCE
On compte recevoir bientôt des nouvelles - de
l'Eſcadre de l'Amiral Hughes ; & on defire beau--
coup d'apprendre le fuccès de l'expédition qu'il a
été chargé de tenter contre les Colonies Frangoiles
de la Martinique & de la Guadeloupe..
Notre Miniſtere ne croit pas que cette entreprife
puiffe manquer , parce que le plan a été
combiné avec bien de l'attention , & que les arrangemens
ont été pris avec beaucoup de pru
dence.
Trois bataillons des Gardes à pied , & divers
Régimens qui ont leurs quartiers en Angleterre
& en Irlande , ont reçu ordre de ſe tenir prêts à
s'embarquer pour les premiers jours du mois de
Mars. La flotte qui doit agir fur les côtes de
France , fera compofée de vingt vaiffeaux de ligne
, de plufieurs frégates , brulots , galiotes à
bombes , & d'un grand nombre de bâtimens de
transport..
Les dernieres Lettres de l'Amérique Septenarionale
nous ont appris que le Général Forbes
avoit été obligé de renoncer à la conquête du
Fort du Quefne , par une multitude d'accidens
imprévus, qui ont retardé la marche des troupes -
à fes ordres , & qui ont donné le temps aux :
Ennemis de fe mettre en défenſe .
On écrit de la Jamaïque que le 3 de Novem
bre dernier le vaiffeau de guerre Anglois le Buckingham
rencontra à la hauteur de l'Ile de
Montferrat une flotte de quinze vaiſſeaux Marchands
qui faifoient route de Saint Euſtache vers
la Martinique, & qui étoient eſcortés par le vaiffeau
de guerre François le Florissant & deux
frégates. Le Buckingham attaqua cette eſcorte, &
le combat dura deux heures fans aucun avanta➡-
de part ni d'autre. Ce vaiffeau fut obligé de
retirer après avoir eu dix hommes tues &
FEVRIER. 1759. 205
•
quarante bleffés. Pendant le combat les vailfeaux
Marchands firent force de voiles pour s'é
loigner , & ils font arrivés à leur deſtination.
Les dernieres nouvelles venues de Hollan le
ont donné de l'inquiétude à notre miniftere ; &
on s'eft déterminé enfin à prendre des mesures
efficaces pour terminer les conteftations qui fe
font élévées entre les deux Nations . On affure
que les fieurs Hay & Hunter , Commiffaires de
l'Amirauté , doivent fe rendre inceſſamment à la
Haye. Ils font chargés , dit - on , de travailler
avec les Commiffaires de leurs Hautes Puiffances
à un arrangement dont le Traité de Commerce
de 1674 fera la bafe , & qui mettra déſormais
les Sujets de la République à l'abri des entrepriſes
qui font la matiére de leurs plaintes .
Le 25 du même mois , la Cour reçut un Courier
dépêché par le Comte de Briſtol , Envoyé-
Extraordinaire du Roi à la Cour de Madrid.
Tout ce qu'on fçait du contenu des Lettres que
ce Courier a apportées, c'eft que Le Miniſtere Efpagnol
a témoigné beaucoup de mécontentement
de la conduite de plufieurs vaiffeaux Anglois, qui
ont commis des hoftilités & des violences contre
les Habitans de l'Ifle de Cuba . Le Comte de Briftol
a repréſenté que le Gouvernement Anglois ,
loin d'approuver ces pirateries , étoit réfolu d'en
punir exemplairement les Auteurs , fi on pouvoir
les découvrir.
On affure qu'à la fin du mois de Février toutes
les armées Pruffiennes auront reçu les recrues
qui doivent les compléter , & qu'alors le Roi de
Pruffe aura deux cens mille hommes effectifs . Ce
Monarque a donné à plufieurs Armateurs Anglois
des commiffions , qui les autorisent à faire
des courfes contre fes ennemis. Les bâtimens feront
commandés par des Officiers Anglois , & les
équipages feront pris à Hambourg , à Bréme &
à Embden,
I vj
204 MERCURE DE FRANCE
On compte recevoir bientôt des nouvelles - de
l'Eſcadre de l'Amiral Hughes ; & on defire beau--
coup d'apprendre le fuccès de l'expédition qu'il a
été chargé de tenter contre les Colonies Frangoiles
de la Martinique & de la Guadeloupe..
Notre Miniſtere ne croit pas que cette entreprife
puiffe manquer , parce que le plan a été
combiné avec bien de l'attention , & que les arrangemens
ont été pris avec beaucoup de pru
dence.
Trois bataillons des Gardes à pied , & divers
Régimens qui ont leurs quartiers en Angleterre
& en Irlande , ont reçu ordre de ſe tenir prêts à
s'embarquer pour les premiers jours du mois de
Mars. La flotte qui doit agir fur les côtes de
France , fera compofée de vingt vaiffeaux de ligne
, de plufieurs frégates , brulots , galiotes à
bombes , & d'un grand nombre de bâtimens de
transport..
Les dernieres Lettres de l'Amérique Septenarionale
nous ont appris que le Général Forbes
avoit été obligé de renoncer à la conquête du
Fort du Quefne , par une multitude d'accidens
imprévus, qui ont retardé la marche des troupes -
à fes ordres , & qui ont donné le temps aux :
Ennemis de fe mettre en défenſe .
On écrit de la Jamaïque que le 3 de Novem
bre dernier le vaiffeau de guerre Anglois le Buckingham
rencontra à la hauteur de l'Ile de
Montferrat une flotte de quinze vaiſſeaux Marchands
qui faifoient route de Saint Euſtache vers
la Martinique, & qui étoient eſcortés par le vaiffeau
de guerre François le Florissant & deux
frégates. Le Buckingham attaqua cette eſcorte, &
le combat dura deux heures fans aucun avanta➡-
de part ni d'autre. Ce vaiffeau fut obligé de
retirer après avoir eu dix hommes tues &
FEVRIER. 1759. 205
•
quarante bleffés. Pendant le combat les vailfeaux
Marchands firent force de voiles pour s'é
loigner , & ils font arrivés à leur deſtination.
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Résumé : De Londres, le 2 Janvier.
En janvier, le ministère britannique a pris des mesures pour résoudre les conflits avec les Pays-Bas et l'Espagne. Des commissaires ont été envoyés à La Haye pour négocier sur la base du traité de commerce de 1674. Le comte de Bristol a signalé le mécontentement espagnol concernant des hostilités en Cuba, et le gouvernement britannique a promis de punir les responsables. À la fin février, les armées prussiennes devaient atteindre deux cents mille hommes, et le roi de Prusse a autorisé des armateurs anglais à recruter des équipages pour des courses contre ses ennemis. Le ministère britannique attendait des nouvelles de l'amiral Hughes concernant les colonies françaises de Martinique et Guadeloupe. Trois bataillons des Gardes à pied et divers régiments étaient prêts à s'embarquer début mars, avec une flotte composée de vingt vaisseaux de ligne et autres bâtiments pour agir sur les côtes françaises. En Amérique septentrionale, le général Forbes a renoncé à la conquête du Fort Duquesne. À la Jamaïque, le Buckingham a combattu une flotte française sans avantage pour aucune des parties.
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104
p. 204-207
DE LONDRES, le 14 Janvier.
Début :
L'Escadre qui doit partir pour les Indes Orientales, escortera les Vaisseaux [...]
Mots clefs :
Indes orientales, Escadre, Vaisseaux, Sénégal, Détachement des troupes, New York, Armateur français, Port, Gouvernement, Ministres, Bengale, Lettres, Compagnie des Indes, Attaques, Amiral, Général Forbes, Combats, Fortifications, Résistance, Prisonniers de guerre
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DE LONDRES, le 14 Janvier.
DE LONDRES , le 14 Janvier.
L'Efcadre qui doit partir pour les Indes Orientales
, eſcortera les Vaiffeaux de la Compagnie. On
arme à Portsmouth quinze Vaifieaux de ligne , &
plufieurs autres Bâtimens fur lefquels on fait embarquer
des vivres pour huit mois. Un gros détachement
du corps de l'artillerie , qui a eu ordre
de partir de Wolwich le 8 de ce mois fera employé
fur cette flotte commandée par le Général
Bofcawen. On affure que ce grand armement a
pour objet uue expédition fecrette & étrangere au
plan d'opérations qui a été annoncé.
On a reçu des Lettres du Sénégal fur les côtes
MARS. 1759. 205
d'Afrique ces Lettres portent qu'un détache
ment de nos troupes ayant eu ordre de marcher
contre une Nation du Pays , qui eft fort attachée
aux François , avoit été battu , contraint de prendre
la fuite avec précipitation , après avoir eu
vingt- quatre hommes tués & vingt- fept bleffés ,
& que le Commandant en fecond a été du nombre
des morts.
Nous avons appris par des Lettres de la Nouvelle
York , qu'un Armateur François nommé
Chatileau , a établi fa croiſière le long des côtes
de cette Province , & qu'il s'y eft rendu fi redou
table , que tous les bâtimens fe tiennent renfermés
dans les Ports , par l'impoffibilité d'éviter la
rencontre. En deux mois de temps il a fait vingttrois
prifes confidérables . Le dernier navire dont
i s'eft emparé tranfportoit à Bofton cinquante
foldats avec leurs femmes. Ce Corfaire , après
l'avoir pillé a contraint le Capitaine de lui payer
deux cens livres fterlings de rançon .
Du 19
La Cour reçut dernierement des lettres de la
Haye , dans lesquelles le Général York rend compte.
des conférences qu'il a eues avec quelques Membres
du Gouvernement des Provinces Unies. II
paroît que les conteftations qui fe font élevées
au fujet de l'enlévement des Navires Hollandois
par nos Armateurs , s'aigriffent de plus en plus.
Notre Ministère voudroit bien terminer ce différend
a l'amiable ; mais il perlévére a exiger pour
condition , que les Etats- Généraux interdiront à
leurs Sujets un comm rce auquel il n'eft pas
à
préfumer qu'ils veuillent renoncer.
Les lettres écrites de Bengale en date du mois
de Mars 1758 , nous ont appris que dix vaiffeaux.
François arriverent à la rade de Pondicheri au
mois de Septembre 1757 , & y débarquerent le
206 MERCURE DE FRANCE.
Régiment de Lorraine , & qu'enfuite ces vaiffeaux
retournerent à l'Ile Maurice pour y prendre
d'autres troupes qu'ils y avoient laiffées. On
ajoute dans cette lettre que la fupériorité des
troupes Françoifes dans l'Inde donne beaucoup
à craindre pour nos établiffemens ; qu'on eſt
perfuadé que les François méditent quelque
grande entreprise , d'autant plus qu'à l'arrivée
des vaiffeaux de leur Compagnie des Indes , leur
marine ne fera point inférieure à la nôtre.
Nous avons été informés par des Lettres venues
de Guinée , qu'un Corfaire François avoit
foutenu un combat de quatre heures contre un
de nos vaiffeaux de guerre de 64 canons & une
de nos frégates de 28. Ce bâtiment nommé le
Comte de Saint Florentin , croifoit depuis quelque
temps le long de la Côte de Guinée , à deffein
d'enlever les navires Anglois employés à la traite
des Négres.
L'Amiral Saunders commandera la flotte qui
doit partir incellamment pour l'Amérique Sepsentrionnale.
Cette flotte eft compofée de qua
torze vaiffeaux de ligne & de deux frégates.
Le 20
>
Du 29.
an Courrier arrivé de la Haye apporta
la nouvelle de la mort de la Princelle
Anne , Fille aînée du Roi & Gouvernante des
Provinces- Unies.
Le 20 Décembre dernier on a appris par les
Lettres du Général Forbes , en date du 30 Novembre
1758 , que le
24
du même mois les Indiens
qui faifoient partie de la Garnifon Françoiſe
du Fort du Quefne , avoient pris querelle avec
les autres troupes de cette garnifon , & que leur
mécontentement avoit été fi grand , qu'ils étoient
fortis du Fort pour fe retirer bien avant dans les
terres ; qu'alors les François affoiblis par cette
MARS 1759.
207
déſertion , avoient pris le parti de faire fauter les
ouvrages , d'emmener l'artillerie & les munitions
, & de s'embarquer fur l'Ohio pour ſe rapprocher
des établiffemens qu'ils ont fur le Miffiffipi.
Ces Lettres ajoutent que le Général Forbes
averti de leur retraite , s'avança auffitốt pour
prendre poffeffion de la Place , qu'il en trouva
toutes les fortifications détruites & tous les effets
enlevés ; qu'il détacha quelque cavalerie légère
pour aller à la pourfuite des ennemis ; mais qu'on
ne put jamais les atteindre. Ainfi les François ont
perdu un Fort , & nos troupes n'ont gagné que
des ruines .
Du 3 Février.
Une chaloupe de guerre arrivée le 26. à Portf
mouth , nous a appris le fuccès de l'expédition
du fieur Keppel , Chef d'Eſcadre , fur les côtes
d'Afrique. Dans la route il effuya une tempête
violente qui difperfa fon efcadre , & trois des
navires qui la compofoient firent naufrage fur
les côtes de Barbarie ; mais cet accident ne l'empêcha
point de fuivre fon objet . Il arriva le 28
Décembre avec le refte de fon efcadre à la hauteur
de l'Ile de Gorée . Dès le jour fuiyant il attaqua
les forts occupés dans cette Ille par les
François. La réfiftance fut d'abord affez vive ;
mais l'attaque ayant continué avec ardeur , les
trois cens hommes qui étoient dans l'Ifle furent
contraints de fe rendre prifonniers de guerre.
L'Efcadre qui doit partir pour les Indes Orientales
, eſcortera les Vaiffeaux de la Compagnie. On
arme à Portsmouth quinze Vaifieaux de ligne , &
plufieurs autres Bâtimens fur lefquels on fait embarquer
des vivres pour huit mois. Un gros détachement
du corps de l'artillerie , qui a eu ordre
de partir de Wolwich le 8 de ce mois fera employé
fur cette flotte commandée par le Général
Bofcawen. On affure que ce grand armement a
pour objet uue expédition fecrette & étrangere au
plan d'opérations qui a été annoncé.
On a reçu des Lettres du Sénégal fur les côtes
MARS. 1759. 205
d'Afrique ces Lettres portent qu'un détache
ment de nos troupes ayant eu ordre de marcher
contre une Nation du Pays , qui eft fort attachée
aux François , avoit été battu , contraint de prendre
la fuite avec précipitation , après avoir eu
vingt- quatre hommes tués & vingt- fept bleffés ,
& que le Commandant en fecond a été du nombre
des morts.
Nous avons appris par des Lettres de la Nouvelle
York , qu'un Armateur François nommé
Chatileau , a établi fa croiſière le long des côtes
de cette Province , & qu'il s'y eft rendu fi redou
table , que tous les bâtimens fe tiennent renfermés
dans les Ports , par l'impoffibilité d'éviter la
rencontre. En deux mois de temps il a fait vingttrois
prifes confidérables . Le dernier navire dont
i s'eft emparé tranfportoit à Bofton cinquante
foldats avec leurs femmes. Ce Corfaire , après
l'avoir pillé a contraint le Capitaine de lui payer
deux cens livres fterlings de rançon .
Du 19
La Cour reçut dernierement des lettres de la
Haye , dans lesquelles le Général York rend compte.
des conférences qu'il a eues avec quelques Membres
du Gouvernement des Provinces Unies. II
paroît que les conteftations qui fe font élevées
au fujet de l'enlévement des Navires Hollandois
par nos Armateurs , s'aigriffent de plus en plus.
Notre Ministère voudroit bien terminer ce différend
a l'amiable ; mais il perlévére a exiger pour
condition , que les Etats- Généraux interdiront à
leurs Sujets un comm rce auquel il n'eft pas
à
préfumer qu'ils veuillent renoncer.
Les lettres écrites de Bengale en date du mois
de Mars 1758 , nous ont appris que dix vaiffeaux.
François arriverent à la rade de Pondicheri au
mois de Septembre 1757 , & y débarquerent le
206 MERCURE DE FRANCE.
Régiment de Lorraine , & qu'enfuite ces vaiffeaux
retournerent à l'Ile Maurice pour y prendre
d'autres troupes qu'ils y avoient laiffées. On
ajoute dans cette lettre que la fupériorité des
troupes Françoifes dans l'Inde donne beaucoup
à craindre pour nos établiffemens ; qu'on eſt
perfuadé que les François méditent quelque
grande entreprise , d'autant plus qu'à l'arrivée
des vaiffeaux de leur Compagnie des Indes , leur
marine ne fera point inférieure à la nôtre.
Nous avons été informés par des Lettres venues
de Guinée , qu'un Corfaire François avoit
foutenu un combat de quatre heures contre un
de nos vaiffeaux de guerre de 64 canons & une
de nos frégates de 28. Ce bâtiment nommé le
Comte de Saint Florentin , croifoit depuis quelque
temps le long de la Côte de Guinée , à deffein
d'enlever les navires Anglois employés à la traite
des Négres.
L'Amiral Saunders commandera la flotte qui
doit partir incellamment pour l'Amérique Sepsentrionnale.
Cette flotte eft compofée de qua
torze vaiffeaux de ligne & de deux frégates.
Le 20
>
Du 29.
an Courrier arrivé de la Haye apporta
la nouvelle de la mort de la Princelle
Anne , Fille aînée du Roi & Gouvernante des
Provinces- Unies.
Le 20 Décembre dernier on a appris par les
Lettres du Général Forbes , en date du 30 Novembre
1758 , que le
24
du même mois les Indiens
qui faifoient partie de la Garnifon Françoiſe
du Fort du Quefne , avoient pris querelle avec
les autres troupes de cette garnifon , & que leur
mécontentement avoit été fi grand , qu'ils étoient
fortis du Fort pour fe retirer bien avant dans les
terres ; qu'alors les François affoiblis par cette
MARS 1759.
207
déſertion , avoient pris le parti de faire fauter les
ouvrages , d'emmener l'artillerie & les munitions
, & de s'embarquer fur l'Ohio pour ſe rapprocher
des établiffemens qu'ils ont fur le Miffiffipi.
Ces Lettres ajoutent que le Général Forbes
averti de leur retraite , s'avança auffitốt pour
prendre poffeffion de la Place , qu'il en trouva
toutes les fortifications détruites & tous les effets
enlevés ; qu'il détacha quelque cavalerie légère
pour aller à la pourfuite des ennemis ; mais qu'on
ne put jamais les atteindre. Ainfi les François ont
perdu un Fort , & nos troupes n'ont gagné que
des ruines .
Du 3 Février.
Une chaloupe de guerre arrivée le 26. à Portf
mouth , nous a appris le fuccès de l'expédition
du fieur Keppel , Chef d'Eſcadre , fur les côtes
d'Afrique. Dans la route il effuya une tempête
violente qui difperfa fon efcadre , & trois des
navires qui la compofoient firent naufrage fur
les côtes de Barbarie ; mais cet accident ne l'empêcha
point de fuivre fon objet . Il arriva le 28
Décembre avec le refte de fon efcadre à la hauteur
de l'Ile de Gorée . Dès le jour fuiyant il attaqua
les forts occupés dans cette Ille par les
François. La réfiftance fut d'abord affez vive ;
mais l'attaque ayant continué avec ardeur , les
trois cens hommes qui étoient dans l'Ifle furent
contraints de fe rendre prifonniers de guerre.
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Résumé : DE LONDRES, le 14 Janvier.
Le 14 janvier, une flotte doit partir de Portsmouth pour escorter les vaisseaux de la Compagnie des Indes vers les Indes Orientales. Cette flotte, composée de quinze vaisseaux de ligne et plusieurs autres bâtiments, est armée pour une durée de huit mois. Elle est commandée par le Général Boscawen et rejoint par un détachement de l'artillerie parti de Woolwich le 8 janvier. Cette expédition semble cacher des intentions secrètes. Au Sénégal, un détachement de troupes françaises a été battu lors d'une opération contre une nation alliée des Français, subissant 24 morts et 27 blessés, dont le commandant en second. À New York, le corsaire français Chatileau terrorise les côtes en capturant 23 navires en deux mois, dont un transportant 50 soldats et leurs femmes vers Boston. Des tensions existent entre la France et les Provinces Unies concernant la capture de navires hollandais par des armateurs français. La France souhaite une résolution amiable mais exige que les États-Généraux interdisent ce commerce. En Inde, des lettres de Bengale signalent l'arrivée de dix vaisseaux français à Pondichéry en septembre 1757, débarquant le Régiment de Lorraine. Cette présence française est perçue comme une menace. En Guinée, un corsaire français a combattu pendant quatre heures contre un vaisseau de guerre britannique de 64 canons et une frégate de 28 canons. L'Amiral Saunders doit commander une flotte de 14 vaisseaux de ligne et 2 frégates pour l'Amérique du Nord. Le 29 décembre, un courrier de La Haye annonce la mort de la Princesse Anne, fille aînée du Roi et gouvernante des Provinces-Unies. Le 20 décembre, des lettres du Général Forbes rapportent qu'une mutinerie d'Indiens a forcé les Français à abandonner le Fort Duquesne. Le Général Forbes a pris possession des ruines mais n'a pas pu capturer les fugitifs. Le 3 février, une chaloupe de guerre rapporte le succès de l'expédition du Sieur Keppel en Afrique. Malgré une tempête ayant causé la perte de trois navires, Keppel a capturé l'île de Gorée, prenant 300 prisonniers français.
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105
p. 205-206
De Hambourg le 8 Septembre.
Début :
Les lettres de Stettin nous ont appris que l'Armée Suédoise qui campoit à [...]
Mots clefs :
Lettres, Armée suédoise, Prise de la ville, Fort, Capitulation, Déplacement des troupes, Garnison, Attaque, Résistance, Prusse, Retraite
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : De Hambourg le 8 Septembre.
De
Hambourg
le
8
Septembre
.
Les
Lettres
de
Stettin
nous ont appris
que
l'Ar
mée
Suédoife qui campoit à
Loitz
,
en
partir
le
1
206 MERCURE DE FRANCE.
21 du mois dernier , pour ſe porter fur Anclam ?
dont elle s'eft emparée. Un des Détachemens de
cette Armée fe préfenta devant le Fort d'Uker-
munde , qui lui fut rendu par capitulation. Le
gros de l'Armée marcha le 28 à Schwine , Ville
fortifiée par des retrranchemens paliffadés , &
défendue par une garnifon de fix cens hommes.
Le Comte de Meyerfeld fut chargé d'attaquer
cette Place , & il s'y porta avec beaucoup de ré-
folution. L'attaque dura depuis quatre heures du
matin , jufqu'à fept heures du foir. Les Pruffiens
après une vive réſiſtance , furent forcés de fe re-
tirer en défordre. Les Suédois ont enlevé le fieur
Hauflqui commandoit dans la Place , trois Lieu-
tenans , un Enfeigne , huit Bas-Officiers & foixan-
te-onze Soldats Ils ont trouvé dans les retran-
chemens plufieurs piéces de canon , & des mu-
nitions en abondance.
Hambourg
le
8
Septembre
.
Les
Lettres
de
Stettin
nous ont appris
que
l'Ar
mée
Suédoife qui campoit à
Loitz
,
en
partir
le
1
206 MERCURE DE FRANCE.
21 du mois dernier , pour ſe porter fur Anclam ?
dont elle s'eft emparée. Un des Détachemens de
cette Armée fe préfenta devant le Fort d'Uker-
munde , qui lui fut rendu par capitulation. Le
gros de l'Armée marcha le 28 à Schwine , Ville
fortifiée par des retrranchemens paliffadés , &
défendue par une garnifon de fix cens hommes.
Le Comte de Meyerfeld fut chargé d'attaquer
cette Place , & il s'y porta avec beaucoup de ré-
folution. L'attaque dura depuis quatre heures du
matin , jufqu'à fept heures du foir. Les Pruffiens
après une vive réſiſtance , furent forcés de fe re-
tirer en défordre. Les Suédois ont enlevé le fieur
Hauflqui commandoit dans la Place , trois Lieu-
tenans , un Enfeigne , huit Bas-Officiers & foixan-
te-onze Soldats Ils ont trouvé dans les retran-
chemens plufieurs piéces de canon , & des mu-
nitions en abondance.
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Résumé : De Hambourg le 8 Septembre.
Le 8 septembre, des lettres de Stettin ont rapporté que l'armée suédoise, initialement à Loitz, s'est déplacée vers Anklam le 21 du mois précédent et l'a conquise. Un détachement suédois a ensuite pris le fort d'Uckermunde par capitulation. Le 28, l'armée suédoise a marché vers Schwine, une ville fortifiée par des retranchements palissadés et défendue par une garnison de six cents hommes. Le comte de Meyerfeld a mené l'attaque, qui a duré de quatre heures du matin à sept heures du soir. Malgré une vive résistance, les Prussiens ont été contraints de se retirer en désordre. Les Suédois ont capturé plusieurs officiers et soldats, ainsi que plusieurs pièces de canon et des munitions.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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106
p. 258-259
Avis des Administrateurs Généraux des Postes.
Début :
On avertit qu'à l'avenir, & à compter du mois de Juillet de la [...]
Mots clefs :
Villes ibériques, Envois postaux, Lettres, Parution
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Avis des Administrateurs Généraux des Postes.
Avis des Administrateurs Généraux des Poftes .
ON avertit qu'à l'avenir , & à compter dir
mois de Juillet de la préſente année , on pourra
écrire deux fois par femaine à Madrid , Cadix ,
Séville , Malaga & Lisbonne , ainfi que dans toutes
les autres Villes d'Efpagne & de Portugal,
où l'on ne pouvoit écrire qu'une fois par femaine
:
; Sçavoir le Mardi par l'ordinaire actuellement
établi.
Les Lettres de cet ordinaire continueront de
partir de Paris le Mardi de chaque femaine , &
les réponſes à ces Lettres continueront d'arriver
à Paris le Samedi .
Le Samedi , par le nouvel ordinaire.
Les Lettres de cet ordinaire partiront de Paris
le Samedi de chaque femaine , & les réponses .
aux Lettres de ce deuxième ordinaire arriveront '
à Paris le Mercredi .
Quant à la Catalogne, dont les Lettres vont &
viennent par le Courier de Provence , elles continueront
de partir deux fois par ſemaine ; fçavoir
, le Mardi & le Samedi , & d'arriver également
deux fois par ſemaine à Paris ; ſçavoir , le
Dimanche & le Jeudi.
Les Lettres pour cette Province d'Eſpagne
pour le Royaume de Valence & pour Maïorque
ne feront plus à l'avenir , & à compter du dudit
mois de Juillet prochain , fujettes à l'affranchiffement
que l'on a exigé jnfqu'à ce jour. Ainf
elles pafferont fans difficulté de Perpignan à BarJUIN.
1760:
celone . Celles d'Eſpagne venant par cette route
259
pafferont également en France fans affranchiffement
, parce que l'office des Poftes de Madrid
doit de fon côté fupprimer celui qu'on a juſqu'à
ce jour exigé en Eſpagne fur ces Lettres.
ON avertit qu'à l'avenir , & à compter dir
mois de Juillet de la préſente année , on pourra
écrire deux fois par femaine à Madrid , Cadix ,
Séville , Malaga & Lisbonne , ainfi que dans toutes
les autres Villes d'Efpagne & de Portugal,
où l'on ne pouvoit écrire qu'une fois par femaine
:
; Sçavoir le Mardi par l'ordinaire actuellement
établi.
Les Lettres de cet ordinaire continueront de
partir de Paris le Mardi de chaque femaine , &
les réponſes à ces Lettres continueront d'arriver
à Paris le Samedi .
Le Samedi , par le nouvel ordinaire.
Les Lettres de cet ordinaire partiront de Paris
le Samedi de chaque femaine , & les réponses .
aux Lettres de ce deuxième ordinaire arriveront '
à Paris le Mercredi .
Quant à la Catalogne, dont les Lettres vont &
viennent par le Courier de Provence , elles continueront
de partir deux fois par ſemaine ; fçavoir
, le Mardi & le Samedi , & d'arriver également
deux fois par ſemaine à Paris ; ſçavoir , le
Dimanche & le Jeudi.
Les Lettres pour cette Province d'Eſpagne
pour le Royaume de Valence & pour Maïorque
ne feront plus à l'avenir , & à compter du dudit
mois de Juillet prochain , fujettes à l'affranchiffement
que l'on a exigé jnfqu'à ce jour. Ainf
elles pafferont fans difficulté de Perpignan à BarJUIN.
1760:
celone . Celles d'Eſpagne venant par cette route
259
pafferont également en France fans affranchiffement
, parce que l'office des Poftes de Madrid
doit de fon côté fupprimer celui qu'on a juſqu'à
ce jour exigé en Eſpagne fur ces Lettres.
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Résumé : Avis des Administrateurs Généraux des Postes.
À partir de juillet 1760, le service postal connaît des modifications significatives. Il devient possible d'écrire deux fois par semaine à Madrid, Cadix, Séville, Malaga, Lisbonne et d'autres villes d'Espagne et du Portugal, contre une seule fois auparavant. Les lettres partiront de Paris le mardi et les réponses arriveront le samedi. Un second service postal partira le samedi, avec les réponses arrivant le mercredi. Pour la Catalogne, les lettres continueront de partir et d'arriver deux fois par semaine, respectivement le mardi et le samedi de Paris, et le dimanche et le jeudi à Paris. Concernant les lettres pour la province d'Espagne, le Royaume de Valence et Majorque, elles ne seront plus soumises à l'affranchissement. Elles pourront passer de Perpignan à Barcelone sans affranchissement, et les lettres d'Espagne suivant cette route bénéficieront également de cette exemption, car les postes de Madrid supprimeront l'affranchissement exigé jusqu'à présent.
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107
p. 205-206
LETTRE à l'Auteur du Mercure.
Début :
Monsieur, L'avertissement amphibologique du Libraire de Madame R. ... Auteur des Mémoires [...]
Mots clefs :
Mémoire, Auteur, Lettres, Ouvrage, Livre, Libraire, Public
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LETTRE à l'Auteur du Mercure.
LETTRE à l'Auteur du Mercure.
ONSIEUR ,
L'avertiffement amphibologique du Libraire de
Madame R.... Auteur des Mémoires de Milady
2C6 MERCURE
DE FRANCE
>
B.... meforce à vous prier inftamment de vou-.
loir bien inftruire le Public , que l'Auteur des
Lettres de Fanny Butler , & de celles de Milady
Juliette Catesby n'a aucune prétention fur un
Quvrage, qui fans doute feroit beaucoup d'honpas
même
neur à fa plume ; mais qui ne lui eft
connu . Un de mes amis m'apporta hier une copie
de ce fingulier avertillement , & ne put me,
rendre compte de l'hiftoire de Milady B .... Mon génie peu fertile en événemens , & l'extrême
parelle de mon efprit , ne me permettront
jamais , je crois , d'entreprendre
un Livre en
quatre parties. Le Libraire de Madame R.... par
fa mal adroite façon de s'exprimer , a riſqué de lui enlever un avantage qu'elle a fur moi.Je lui en
reconnoîtrois bien d'autres , peut- être,fi j'avois le
temps de lirefon Livre. Jele penfe , & j'ai d'autang
plus de raifon de me le perfuader , qu'il n'eft,
pas ordinaire de rappeller au Public des Ouvra
ges,qui ont eu le bonheur d'obtenir fon fuffrage,
fans être bien für de l'agrément , de celui qu'on
préfente à leur fuite. J'en juge par moi -même,
Le fuccès de Milady Catesby m'a fi fort éffrayée, que je n'ai encore olé tenter un nouvel éffai. Il
elt fi rare de plaire deux fois ! R.
ONSIEUR ,
L'avertiffement amphibologique du Libraire de
Madame R.... Auteur des Mémoires de Milady
2C6 MERCURE
DE FRANCE
>
B.... meforce à vous prier inftamment de vou-.
loir bien inftruire le Public , que l'Auteur des
Lettres de Fanny Butler , & de celles de Milady
Juliette Catesby n'a aucune prétention fur un
Quvrage, qui fans doute feroit beaucoup d'honpas
même
neur à fa plume ; mais qui ne lui eft
connu . Un de mes amis m'apporta hier une copie
de ce fingulier avertillement , & ne put me,
rendre compte de l'hiftoire de Milady B .... Mon génie peu fertile en événemens , & l'extrême
parelle de mon efprit , ne me permettront
jamais , je crois , d'entreprendre
un Livre en
quatre parties. Le Libraire de Madame R.... par
fa mal adroite façon de s'exprimer , a riſqué de lui enlever un avantage qu'elle a fur moi.Je lui en
reconnoîtrois bien d'autres , peut- être,fi j'avois le
temps de lirefon Livre. Jele penfe , & j'ai d'autang
plus de raifon de me le perfuader , qu'il n'eft,
pas ordinaire de rappeller au Public des Ouvra
ges,qui ont eu le bonheur d'obtenir fon fuffrage,
fans être bien für de l'agrément , de celui qu'on
préfente à leur fuite. J'en juge par moi -même,
Le fuccès de Milady Catesby m'a fi fort éffrayée, que je n'ai encore olé tenter un nouvel éffai. Il
elt fi rare de plaire deux fois ! R.
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Résumé : LETTRE à l'Auteur du Mercure.
Cette lettre vise à clarifier l'attribution de certaines œuvres littéraires. L'auteur nie être l'auteur des 'Mémoires de Milady', des 'Lettres de Fanny Butler' et des 'Lettres de Milady Juliette Catesby'. Bien qu'elle reconnaisse la qualité potentielle de ces ouvrages, elle affirme ne pas en être l'auteure. L'auteur mentionne avoir reçu une copie d'un avertissement du libraire de Madame R., qui a suggéré qu'elle pourrait être l'auteure de ces œuvres. Elle exprime son incapacité à écrire un livre en quatre parties en raison de son manque d'imagination et de la paresse de son esprit. Le succès de 'Milady Catesby' l'a dissuadée de tenter une nouvelle œuvre, craignant de ne pas pouvoir reproduire un tel succès. Elle souligne également qu'il est rare de plaire deux fois au public avec des œuvres successives.
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108
p. 112
LETTRES de Mademoiselle de Jussy à Mademoiselle de ***. A Amsterdam , & se trouve à Paris chez Bauche, quai des Augustins ; Duchesne, rue S. Jacques, & Cellot, grand'Salle du Palais, brochure in-12, 1762, Prix 30 sols broché.
Début :
Nous donnerons bientôt un extrait de cette brochure, dont la lecture nous [...]
Mots clefs :
Lettres, Brochure
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LETTRES de Mademoiselle de Jussy à Mademoiselle de ***. A Amsterdam , & se trouve à Paris chez Bauche, quai des Augustins ; Duchesne, rue S. Jacques, & Cellot, grand'Salle du Palais, brochure in-12, 1762, Prix 30 sols broché.
LETTRES de Mademoifelle de Jussy
à Mademoiselle de *** . A Amfterdam
, &fe trouve à Paris chez Bauche,
quai des Auguftins ; Duchefne , rue
S. Jacques , & Cellot , grand' Salle
du Palais , brochure in- 12 , 1762 ,
Prix 30 fols broché.
Nous donnerons bientôt un extrait
de cette brochure , dont la lecture nous
a paru trop intéreffante pour nous en
tenir à une fimple annonce. L'abondance
des matières nous oblige à remettre
pour les volumes fuivans , plufieurs
Guvrages qui méritent d'être connus ,
& ces Lettres ne feront pas un des moindres
objets de la curiofité du Public. On
trouve chez les mêmes Libraires quelques
exemplaires du projet de paix perpétuelle
, par M. Rouffeau de Genève ,
avec une belle eftampe de M. Cochin à
Ma rête du Livre . Prix 24 fols broché.
à Mademoiselle de *** . A Amfterdam
, &fe trouve à Paris chez Bauche,
quai des Auguftins ; Duchefne , rue
S. Jacques , & Cellot , grand' Salle
du Palais , brochure in- 12 , 1762 ,
Prix 30 fols broché.
Nous donnerons bientôt un extrait
de cette brochure , dont la lecture nous
a paru trop intéreffante pour nous en
tenir à une fimple annonce. L'abondance
des matières nous oblige à remettre
pour les volumes fuivans , plufieurs
Guvrages qui méritent d'être connus ,
& ces Lettres ne feront pas un des moindres
objets de la curiofité du Public. On
trouve chez les mêmes Libraires quelques
exemplaires du projet de paix perpétuelle
, par M. Rouffeau de Genève ,
avec une belle eftampe de M. Cochin à
Ma rête du Livre . Prix 24 fols broché.
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Résumé : LETTRES de Mademoiselle de Jussy à Mademoiselle de ***. A Amsterdam , & se trouve à Paris chez Bauche, quai des Augustins ; Duchesne, rue S. Jacques, & Cellot, grand'Salle du Palais, brochure in-12, 1762, Prix 30 sols broché.
Le texte annonce la publication des 'Lettres de Mademoifelle de Jussy' à Amsterdam et à Paris chez trois libraires. Cette brochure, au format in-12, est parue en 1762 et coûte 30 sols brochée. Elle est jugée particulièrement intéressante. De plus, quelques exemplaires du 'Projet de paix perpétuelle' de Rousseau, illustré par Cochin, sont disponibles à 24 sols brochée.
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109
p. 152-157
AVIS AU PUBLIC, SUR LA PETITE POSTE. Par M. D........
Début :
LA Poste de Paris paroît plaire universellement aujourd'hui, & son succès est [...]
Mots clefs :
Lettres, Heures, Facteurs, Bureau, Boîtes, Registre
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texteReconnaissance textuelle : AVIS AU PUBLIC, SUR LA PETITE POSTE. Par M. D........
AVIS AU PUBLIC ,
SUR LA PETITE POSTE.
Par M. D ....
LA Pofte de Paris paroît plaire univerfellement
aujourd'hui , & fon fuccès eft
tel qu'il ne me reſteroit plus rien à dire
à ce fujet , fi je ne m'occupois que du
produit ; mais je ne faurois marquer trop
fouvent au Public la reconnoiffance que
j'ai de la justice qu'il veut bien rendre à
mon zèle; j'ai donc cru devoir lui préfenter
quelques réflexions qui tendent à aſfurer
de plus en plus un bon fervice.
On tient au Bureau 'général de cette
Pofte un Regiftre à deux colonnes ;
dans l'une font tranfcrites toutes les
plaintes qui y arrivent ; dans l'autre le
réfultat des recherches qu'on fait en
conféquence. Ce Regiftre prouve que
la plupart des retards ou autres fautes
dont quelques perfonnes fe plaignent
encore , ne doivent être imputés qu'à
des gens étrangers à la Pofte : en effet ,
les perfonnes qui voudront bien venir
parcourir ce Regiftre , verront qu'il ne
contient aucunes plaintes des Marchands
, & en général de tous ceux qui
JANVIER. 1763. 153
de
donnent eux-mêmes leurs Lettres aux
Facteurs , & qui les reçoivent d'eux directement.
Ainfi la plupart des plaintes
juftes , tant de ceux dont les Letrres
n'ont pas été remifes exactement , que
de ceux qui ne les ont pas reçues dans
leur temps , ne doivent point inculper
cet établiffement. On doit plutôt , comme
je l'ai déja dit , imputer ces fautes à
ceux qui font chargés de porter ces
Lettres à la Pofte ou à ceux à qui les
Facteurs font obligés de les confier . Les
timbres qui font fur chaque Lettre ont
été imaginés pour remédier à ces abus
& pour donner au Public la preuve
l'exactitude de la Pofte ; mais prefque
perfonne ne veut fe donner la peine de
les examiner. Un de ces timbres indique
le quantiéme du mois ; un autre celui
de la levée , & par conféquent l'heure
à laquelle la Lettre a été mife à la Poſte.
La premiere levée commence à fix heures
du matin, & toutes les autres d'heure-
& -demie en heure-& - demie , à un
quart d'heure ou une demie heure près ,
lorfque dans quelques-unes de ces levées
les Facteurs ont une grande quantité de
Lettres à rendre. Il faut toujours l'intervalle
d'une levée pour que l'on ait le
temps de porter les Lettres qui ne font
Gy
154 MERCURE DE FRANCE. ·
pás pour le quartier du Bureau où elles
ont été collectées , au Bureau général ,
dans lequel feul on peut les trier , c'eſtà-
dire les diftribuer par quartier , & les
envoyer aux différens Bureaux des quartiers
où elles font adreffées ainfi les
Lettres de la premiere levée , qui fe fait
de fix heures du matin à fept heures &
demie , font portées au triage dans l'intervalle
de la deuxiéme levée , qui eft de
7 heures & demie à 9 heures , & diftribuées
dans les quartiers où elles font
adreffées par les Facteurs qui font la
troifiéme levée & la feconde diftribution
, & qui commencent leurs tournées
à 9 heures du matin & la finiffent à 10
heures & demie. Les Lettres de la feconde
levée , qui font collectées dans
la tournée de 7 heures& demie à 9o heures
, font rendues à leur adreffe dans
la tournée de 10 heures & demie à midi
, & cette tournée fait la quatriéme
levée & la troifiéme diftribution ; les
autres levées & diftributions fe font
pendant toute la journée dans le même
ordre. D'aprés ce détail , & en regardant
les deux timbres dont on vient de
parler , il eft facile de voir de qui vient
la faute. Le troifiéme timbre ne fert qu'à
retrouver d'où vient une Lettre quand
JANVIER . 1763. 155:
cela eft néceffaire ; mais comme fouvent ,
la négligence de celui à qui on a confié
une Lettre pour la mettre à la Boete
fait que la date intérieure de cette Lettre
ne cadre point avec le timbre de la dáte ,
que le Bureau met exactement fur toutes
celles qui lui font apportées , il feroit
à fouhaiter que ceux qui écrivent vouluffent
bien dater leurs Lettres fur le
deffus , furtout lorfqu'on les envoye aux
Boëtes ; car toutes celles qui font remifes
aux Facteurs dans leurs tournées , par
des perfonnes fûres , & qui ont foin de
les faire mettre dans le Coffret du Facteur
en leur préfence , ne peuvent effuyer
de retards ni s'égarer , la clef du
coffret du Facteur ne fortant jamais du
Bureau auquel il eft attaché. Le nombre
de Lettres de Paris pour Paris , qui fe
trouvent journellement dans les Boetes ,
dela Grande Pofte, prouvent l'infidélité
ou le peu d'intelligence de plufieurs de
ceux par qui on envoie des Lettres aux
Boëtes. L'obligation où l'on eft d'entrer
dans les boutiques de ceux qui tiennent
dès Boëtes de la Pofte de Paris & de lesy
affranchir , met une fi grande différence
entre ces Boetes & celles de la .
Grande Pofte , qui font ouvertes dans la
rue, & où on ne paye rien , que l'on
Gvj
156 MERCURE DE FRANCE.
ne peut croire que par imbécilité feule
on puiffe s'y méprendre.
>
S'il étoit encore quelque point dans le
fervice de cette Pofte que le Public ne
trouvât pas affez éclairci , ou fur lequel il
defirât quelque changement ; les principes
& les motifs qui me conduiſent,
doivent l'affurer de l'empreffement avec
lequel je me porterai à le fatisfaire . Le
nombre de Lettres dans le commencement
de l'année eft fi confidérable
que les tournées des Facteurs font néceffairement
retardées , & que les dernieres
finiffent très-tard , ce qui fait que
beaucoup de Lettres , quoique mifes tard
à la Pofte dans ces temps-là , font néanmoins
portées le lendemain à la premiere
diftribution . Pour procurer au Public
le même avantage en Automne , où
le nombre des Lettres diminue beaucoup
, il a été arrêté qu'en tout temps la
derniere tournée pour collecter fe feroit
vers les huit heures du foir dans tous
les Quartiers qui ne font pas trop
écartés
pour y lever les Lettres que l'on voudra
qui foient rendues le matin de 7
heures & demie à 9 heures.
Toutes les perfonnes qui verroient
des Facteurs ne pas mettre les Lettres
qu'on leur donneroit dans leur coffret ,
JANVIER. 1763. 157
ou des Boëtiers qui ne les mettroient
pas dans leur boete , font priés d'en
envoyer une note au Bureau général
en l'adreffant à M. de Beauvoifin , Infpecteur
général , qui y demeure. Il eft
ordonné aux Boëtiers & aux Facteurs de
fe charger fans aucune rétribution de
ces notes , & généralement de tous les
avis qu'on voudra bien lui adreffer.
On continuera toujours de faite des
vifites , foit au commencement de l'année
, foit dans toute autre circonftance
pour tous ceux qui enverronr des cartes
de leur nom , & au bas les noms & demeures
des différentes perfonnes chez
qui ils veulent qu'elles foient portées
en payant un fol pour chaque vifite.
Avant que de rendre la carte , celui qui
fera chargé de la porter aura foin de
couper la demeure.
On ne peut recommander avec trop
d'inftance de ne mettre dans les Lettres
ni or , ni argent , ni effets précieux : on
fe chargera toujours de porter par la
Pofte les fommes & les effets que l'on
voudra , au prix & aux conditions qui
ont été déja annoncées , pourvu que
l'on les déclare , & qu'on en tire reconnoiffance
, fi cela en vaut la peine.
SUR LA PETITE POSTE.
Par M. D ....
LA Pofte de Paris paroît plaire univerfellement
aujourd'hui , & fon fuccès eft
tel qu'il ne me reſteroit plus rien à dire
à ce fujet , fi je ne m'occupois que du
produit ; mais je ne faurois marquer trop
fouvent au Public la reconnoiffance que
j'ai de la justice qu'il veut bien rendre à
mon zèle; j'ai donc cru devoir lui préfenter
quelques réflexions qui tendent à aſfurer
de plus en plus un bon fervice.
On tient au Bureau 'général de cette
Pofte un Regiftre à deux colonnes ;
dans l'une font tranfcrites toutes les
plaintes qui y arrivent ; dans l'autre le
réfultat des recherches qu'on fait en
conféquence. Ce Regiftre prouve que
la plupart des retards ou autres fautes
dont quelques perfonnes fe plaignent
encore , ne doivent être imputés qu'à
des gens étrangers à la Pofte : en effet ,
les perfonnes qui voudront bien venir
parcourir ce Regiftre , verront qu'il ne
contient aucunes plaintes des Marchands
, & en général de tous ceux qui
JANVIER. 1763. 153
de
donnent eux-mêmes leurs Lettres aux
Facteurs , & qui les reçoivent d'eux directement.
Ainfi la plupart des plaintes
juftes , tant de ceux dont les Letrres
n'ont pas été remifes exactement , que
de ceux qui ne les ont pas reçues dans
leur temps , ne doivent point inculper
cet établiffement. On doit plutôt , comme
je l'ai déja dit , imputer ces fautes à
ceux qui font chargés de porter ces
Lettres à la Pofte ou à ceux à qui les
Facteurs font obligés de les confier . Les
timbres qui font fur chaque Lettre ont
été imaginés pour remédier à ces abus
& pour donner au Public la preuve
l'exactitude de la Pofte ; mais prefque
perfonne ne veut fe donner la peine de
les examiner. Un de ces timbres indique
le quantiéme du mois ; un autre celui
de la levée , & par conféquent l'heure
à laquelle la Lettre a été mife à la Poſte.
La premiere levée commence à fix heures
du matin, & toutes les autres d'heure-
& -demie en heure-& - demie , à un
quart d'heure ou une demie heure près ,
lorfque dans quelques-unes de ces levées
les Facteurs ont une grande quantité de
Lettres à rendre. Il faut toujours l'intervalle
d'une levée pour que l'on ait le
temps de porter les Lettres qui ne font
Gy
154 MERCURE DE FRANCE. ·
pás pour le quartier du Bureau où elles
ont été collectées , au Bureau général ,
dans lequel feul on peut les trier , c'eſtà-
dire les diftribuer par quartier , & les
envoyer aux différens Bureaux des quartiers
où elles font adreffées ainfi les
Lettres de la premiere levée , qui fe fait
de fix heures du matin à fept heures &
demie , font portées au triage dans l'intervalle
de la deuxiéme levée , qui eft de
7 heures & demie à 9 heures , & diftribuées
dans les quartiers où elles font
adreffées par les Facteurs qui font la
troifiéme levée & la feconde diftribution
, & qui commencent leurs tournées
à 9 heures du matin & la finiffent à 10
heures & demie. Les Lettres de la feconde
levée , qui font collectées dans
la tournée de 7 heures& demie à 9o heures
, font rendues à leur adreffe dans
la tournée de 10 heures & demie à midi
, & cette tournée fait la quatriéme
levée & la troifiéme diftribution ; les
autres levées & diftributions fe font
pendant toute la journée dans le même
ordre. D'aprés ce détail , & en regardant
les deux timbres dont on vient de
parler , il eft facile de voir de qui vient
la faute. Le troifiéme timbre ne fert qu'à
retrouver d'où vient une Lettre quand
JANVIER . 1763. 155:
cela eft néceffaire ; mais comme fouvent ,
la négligence de celui à qui on a confié
une Lettre pour la mettre à la Boete
fait que la date intérieure de cette Lettre
ne cadre point avec le timbre de la dáte ,
que le Bureau met exactement fur toutes
celles qui lui font apportées , il feroit
à fouhaiter que ceux qui écrivent vouluffent
bien dater leurs Lettres fur le
deffus , furtout lorfqu'on les envoye aux
Boëtes ; car toutes celles qui font remifes
aux Facteurs dans leurs tournées , par
des perfonnes fûres , & qui ont foin de
les faire mettre dans le Coffret du Facteur
en leur préfence , ne peuvent effuyer
de retards ni s'égarer , la clef du
coffret du Facteur ne fortant jamais du
Bureau auquel il eft attaché. Le nombre
de Lettres de Paris pour Paris , qui fe
trouvent journellement dans les Boetes ,
dela Grande Pofte, prouvent l'infidélité
ou le peu d'intelligence de plufieurs de
ceux par qui on envoie des Lettres aux
Boëtes. L'obligation où l'on eft d'entrer
dans les boutiques de ceux qui tiennent
dès Boëtes de la Pofte de Paris & de lesy
affranchir , met une fi grande différence
entre ces Boetes & celles de la .
Grande Pofte , qui font ouvertes dans la
rue, & où on ne paye rien , que l'on
Gvj
156 MERCURE DE FRANCE.
ne peut croire que par imbécilité feule
on puiffe s'y méprendre.
>
S'il étoit encore quelque point dans le
fervice de cette Pofte que le Public ne
trouvât pas affez éclairci , ou fur lequel il
defirât quelque changement ; les principes
& les motifs qui me conduiſent,
doivent l'affurer de l'empreffement avec
lequel je me porterai à le fatisfaire . Le
nombre de Lettres dans le commencement
de l'année eft fi confidérable
que les tournées des Facteurs font néceffairement
retardées , & que les dernieres
finiffent très-tard , ce qui fait que
beaucoup de Lettres , quoique mifes tard
à la Pofte dans ces temps-là , font néanmoins
portées le lendemain à la premiere
diftribution . Pour procurer au Public
le même avantage en Automne , où
le nombre des Lettres diminue beaucoup
, il a été arrêté qu'en tout temps la
derniere tournée pour collecter fe feroit
vers les huit heures du foir dans tous
les Quartiers qui ne font pas trop
écartés
pour y lever les Lettres que l'on voudra
qui foient rendues le matin de 7
heures & demie à 9 heures.
Toutes les perfonnes qui verroient
des Facteurs ne pas mettre les Lettres
qu'on leur donneroit dans leur coffret ,
JANVIER. 1763. 157
ou des Boëtiers qui ne les mettroient
pas dans leur boete , font priés d'en
envoyer une note au Bureau général
en l'adreffant à M. de Beauvoifin , Infpecteur
général , qui y demeure. Il eft
ordonné aux Boëtiers & aux Facteurs de
fe charger fans aucune rétribution de
ces notes , & généralement de tous les
avis qu'on voudra bien lui adreffer.
On continuera toujours de faite des
vifites , foit au commencement de l'année
, foit dans toute autre circonftance
pour tous ceux qui enverronr des cartes
de leur nom , & au bas les noms & demeures
des différentes perfonnes chez
qui ils veulent qu'elles foient portées
en payant un fol pour chaque vifite.
Avant que de rendre la carte , celui qui
fera chargé de la porter aura foin de
couper la demeure.
On ne peut recommander avec trop
d'inftance de ne mettre dans les Lettres
ni or , ni argent , ni effets précieux : on
fe chargera toujours de porter par la
Pofte les fommes & les effets que l'on
voudra , au prix & aux conditions qui
ont été déja annoncées , pourvu que
l'on les déclare , & qu'on en tire reconnoiffance
, fi cela en vaut la peine.
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Résumé : AVIS AU PUBLIC, SUR LA PETITE POSTE. Par M. D........
L'avis public concernant la Petite Poste de Paris met en avant son succès et la reconnaissance de son zèle. Pour garantir un bon service, un registre est maintenu au Bureau général, où sont consignées les plaintes et les résultats des recherches. La majorité des retards ou erreurs sont attribués à des personnes extérieures à la Poste, telles que celles qui apportent les lettres au Bureau ou les destinataires. Les timbres apposés sur les lettres indiquent la date et l'heure de dépôt, facilitant ainsi l'identification des fautes. Les levées et distributions des lettres sont organisées à des intervalles précis tout au long de la journée. Il est recommandé de dater les lettres sur l'enveloppe pour éviter les retards et il est signalé l'infidélité de ceux qui utilisent les boîtes de la Grande Poste. Pour améliorer le service, il est proposé de collecter les lettres jusqu'à huit heures du soir en automne. Les citoyens sont encouragés à signaler les manquements des facteurs ou boîtiers. Enfin, il est fortement déconseillé d'envoyer des objets de valeur par la Poste, bien qu'il soit possible de les déclarer pour un transport sécurisé.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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110
p. 69-93
LETTRE à l'Auteur du Mercure Sur les ÉNIGMES & les LOGOGRYPHES,
Début :
Vous ne sçaviez probablement pas Monsieur, que la premiere Enigme du [...]
Mots clefs :
Mot, Lettres, Indiquer, Corps, Combinaisons, Transpositions, Lecteur, Musique, Divisions, Énigmes, Logogriphes
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texteReconnaissance textuelle : LETTRE à l'Auteur du Mercure Sur les ÉNIGMES & les LOGOGRYPHES,
réputées les mem→
bres de ce corps : comme dans cet ancien
Logogryphe Latin , dont le mot
eft mufcatum ; & où par la diffection
du mot , on trouve mus
muftum.
mufca &
Sume caput mus ) , curram : ventrem ( ca ) conjunge
, volabo. ( mufca )
Addepedes ( tum ) , comedes , ( muſcatum ) ;
& fine ventre ( ca ) , bibes. ( muftum ).
Le premier Logogryphe François qui
ait paru dans les Mercures , fe trouve à
la fin du 2 volume de Décembre 1727 .
Il est bien fait , & le Mercure du mois
de Février 1728 , pag. 310 , lui donne
pour auteur le Marquis de la Guefnerie
en Anjou. Cependant au mois de Juillet
fuivant, M. le Clouftier d'Andely p. 1612.
prétendit que les deux premiers qui
avoient paru dans le Mercure , & qu'il
ne cite ni n'indique , font de lui.
Mais il s'en faut bien que ces premiers
Logogryphes , introduits dans les MerAVRIL.
1763. 83'
cures de France il y a environ 35 ans ,
foient les plus anciens dans notre Langue.
J'en connois un du célébre Dufrefni
qui doit avoir au moins 50 ou 60
ans. Je ne fçais s'il fut imprimé en fon
temps dans le Mercure galant : encore
moins s'il eft le doyen des Logogryphes
François ; mais au befoin , il pourroit
leur fervir de modéle. Le voici . Le
mot eft Orange.
Sans ufer de pouvoir magique ,
Mon corps entier en France ( Orange ) a deux
tiers en Afrique. ( Oran ) .
Ma tête ( Or ) n'a jamais rien entrepris en vain ;
Sans elle , en moi tout eft divin . ( Ange )
Je fuis affez propre au ruftique , ( Orge )
Quand on me veut ôter le coeur ( An )
Qu'a vu plus d'une fois renaître le Lecteur,
Mon nom bouleverfé , dangereux voisinage ,
Au Gafcon imprudent peut caufer le naufrage.
( Garone. )
D'après ce Logogryphe & quelques
autres qui ont été goûtés , on en peut
établir les régles. La plupart de celles
de l'énigme lui font communes avec le
Logogryphe , mais le Logogryphe en
a de particulières que voici.
Préfenter d'abord une énigme fort
D vj
84 MERCURE DE FRANCE.
courte fur le mot entier du Logogryphe.
Je dis fort courte , parce qu'elle ne doit
fervir que d'introduction aux énigmes
qui doivent fuivre , fur les divifions ou
combinaiſons du même mot.
On pourroit objecter que l'a uteur
du Logogryphe précédent ne s'eft pas
affujetti à cette régle ; & que fon début
, Mon corps entier en France , n'eſt
pas une énigme ; puifqu'on peut dire
également de toutes les villes & de tous
les lieux du Royaume Mon corps entier
en France , comme il le dit de la
ville d'Orange : mais l'auteur y a fuppléé
avantageufement en ajoutant que
ce corps entier en France a deux tiers
en Afrique : ce qui ne peut plus convenir
qu'au mot Orange , & fait deux
énigmes en un ſeul vers .
Če ne feroit pas abfolument un défaut
, que la petite énigme préparatoire
du Logogryphe fur le mot entier convînt
à deux mots différens ; puifque les
énigmes fuivantes ferviroient à reconnoître
lequel eft le véritable. Il eſt cependant
mieux que l'énigme du début
ne puiffe pas recevoir deux différentes
explications.
Après l'énigme fur le mot entier
viennent les énigmes particulières fur
AVRIL 1763. 85
il
les démembremens & les tranfpofitions
de ce mot. Voici en quoi confifte leur
mérite ; 1º. dans la clarté de l'indication
des fyllabes ou lettres qui par leurs divifions
& combinaifonsforment de nouveaux
mots & donnent lieu aux nouvelles
énigmes. Rien n'eft plus clair
que cette indication dans le Logogryphe
que nous venons de citer. Ma
tete n'a jamais rien entrepris en vain
défigne bien la pre miere fyllabe . Sans
elle en moi tout eft divin : otez Or ,
refte Ange. Les autres mots font pareillement
indiqués fans équivoque :
comme Orge en retranchant la fyllabe
du milieu An , qui fait le coeur du
mot. & c. 2°. Dans la jufteffe de ces
énigmes fubalternes , qui ne doivent
être ni trop claires ni trop bbfcures :
j'ajoute , ni trop longues pour ne pas.
fatiguer l'attention du lecteur. Si une
énigme en forme doit être courte , à
plus forte raifon la briéveté convientelle
aux énigmes dont l'affemblage compofe
le Logogryphe . Elles ont ici toutes
les conditions requife's . 3 ° . Dans le nombre
des énigmes que le mot entier renferme
dans fes divifions. Il eft clair que c'eft
un mérite de plus pour un Logogryphe
, le reſte étant égal , de contenir
86 MERCURE DE FRANCE .
un plus grand nombre d'énigmes.
Il y en a fix dans celui d'Orange ,
quoique le mot n'ait que fix lettres .
L'Auteur auroit pu en tirer un plus grand
nombre d'énigmes , puifqu'il a négligé
les mots Orage , Rage , Age , Gare ,
Argo , &c. Il a fans doute craint
de devenir trop long ou trop confus.
4°. Enfin dans l'art de referrer le
tout dans le moins d'espace poffible , en
évitant les inutilités & les longueurs .
Ici l'auteur a renfermé fes fix énigmes
en neuf vers.
Les mots les plus favorables aux Logogryphes
font ceux dans lefquels on
trouve un plus grand nombre de mots
par de fimples divifions , lefquelles font
beaucoup plus faciles à indiquer que les
tranfpofitions de lettres . Tel eft le mot
Courage , dont les fimples divifons ou
retranchemens feront trouver Cou, rage;
Cour , age; Courge , Cage , Orage. &c.
Ainfi les mots les plus longs, quoiqu'ils
fourniffent d'ordinaire un plus grand
nombre de combinaiſons , font les moins
avantageux pour un Logogryphe. Imagineroit-
on que pour en faire un , on
eût choifi un mot tel que Métamorphofe ,
d'où l'on n'en peut guères tirer d'autre
qu'en fe donnant la torture , & où pour
AVRIL. 1763.
87
e
indiquer le mot , phare , par exemple ,
il faut avertir le Lecteur de raffembler
la 8 , la 9 , la 4 , la 7 & la 2º lettre
& qu'alors il trouvera ce qni fait
lefalu des navigateurs , c'eft ce qu'on
exprimera dans le vers fuivant ou dans
quelque autre auffi harmonieux :
Huit , neuf, quatre , fept , deux : je guide le
Nocher.
C'est au choix heureux de mots de
cette espéce qu'on a l'obligation d'avoir
vû longtemps les Mercures remplis de
Logogryphes dans ce ftyle.
On s'eft enfin laffé de ce langage
barbare , & plutôt que d'indiquer les
tranfpofitions de lettres par leur numé
ro , on a pris le parti de ne les point
indiquer du tout , & de faire dire au
mot entier du Logogryphe ; vous trouverez
en moi un adverbe , une Saiſon ,
un Elément , un Saint , un Pape , un
Empereur , un fleuve , une note de mufique
, &c. fans défigner l'ordre des lettres
qui forment ces mots , ce qui eft
auffi vague & auffi confus , que l'autre
expédient étoit uniforme & faftidieux.
Si les mots trop longs font rarement
propres pour un Logogryphe , les mots
les plus courts offrent quelquefois dans
88 MERCURE DE FRANCE.
un très -petit nombre de lettres un affez
grand nombre de combinaiſons , ce
qui leur donne une forte de grace , parce
qu'on ne s'attend pas à cette fécondité.
Par exemple on vous annonce un
mot de trois lettres , dans lequel on trouve
neuf ou dix mots différens , fur lef
quels on fera neuf ou dix petites énigmes
par diverfes combinaiſons bien indiquées
en devinant le mot ail,vous ferez
furpris d'y trouver lia , ali , lai , ai,
ia , al , la , note de mufique , la , article,
là , adverbe , il article ; & li meſure itinéraire
de la Chine.
Il y a des mots tellement compofés,
qu'en retranchant fucceffivement une
deux , trois , quatre lettres , il refte toujours
un mot entier & enfin une lettre ,
lefquels peuvent fournir matière à autant
d'énigmes,& faire de tout un joli Logogryphe.
Par exemple, canon , par le retranchement
fucceffif d'une lettre , devient
anon , non , on , & la lettre n. Silex
, mot latin , eft dans le même cas ;
on y trouve ilex , lex ex & x , fans
compter file & lis. Dans Avoie , nom
d'une Sainte que porte une rue de Paris
, en fuivant la même méthode , vous
trouverez voye , vie , ie , & l'e muet. Ce
mor a cela de particulier encore , que
> >
AVRIL. 1763. 89
les cinq lettres qui le compofent, font
a , i , o , u. Ces deux derniers Logogryphes
ont été faits & donnés au Mercure
il y a quelques années.
Le mot latin adamas fournit un
exemple encore plus fingulier & peutêtre
unique. En le rognant lettre à lettre
( qu'on me permette cette expreffion )
par le commencement , il deviendra
damas , amas , mas , as & s ; & en lė
mutilant à rebours , adama , adam , ada,
( Princeffe connue dans l'hiftoire ) ad
& a ; mais cela feroit un mêlange bizarre
de mots François , Latins & Efpagnols
qu'il faudroit diftinguer , ce qui
feroit difficile & de plus cauferoit des
longueurs & de l'embrouillement.
Un mot qui a plufieurs anagrames,
peut fournir un Logogryphe par de fim
ples tranfpofitions fans retranchement.
Je connois un Logogryphe dans ce cas
dont le mot eft nacre. On y trouve par
fimple tranfpofition de lettres , crane ,
carne , écran , Nerac , Rance , ( carrière
de marbre ) & ancre. 1
Depuis quelque temps , le défaut ordinaire
des Logogryphes du Mercure
eft de n'être Logogryphes que de nom ;
puiſqu'on y dit au Lecteur préciſement
tout ce qu'il faut pour lui faire trouver
90 MERCURE DE FRANCE.
le mot fans avoir rien à deviner , ce
qui provient de ce qu'on péche contre
la feconde des quatres régles que j'ai
données plus haut & qu'au lieu de faire
des énigmes fur les parties féparées du
mot total , on exprime ces parties par
des fynonymes équivalens à leur nom .
Je n'en chercherai point la preuve plus
loin que dans le Mercure de Janvier
où fe trouve l'énigme du Fiacre. Le
mot du fecond Logogryphe eft Soif:
l'énigme fur ce mot par laquelle on
commence le Logogryphe, eft affez bien
faite , mais trop longue , puifque la
préface d'un ouvrage n'en doit pas
faire prés de la moitié. Si la lecture
de cette énigme préliminaire n'a pas
fuffi pour me faire deviner le mot
Soif, le refte va me l'indiquer fi
clairement, qu'il ne me fera pas poffible
de m'y méprendre. Je pourfuis ma lecture
& je vois que l'on m'annonce que
je trouverai dans le mot que je cherche
, 1 ° . l'objet des foins d'Argus. Eftce
là une énigme ? C'eft comine fi l'on
me difoit,vous trouverez Io ; j'écris donc
Io : voilà déja deux lettres . 2° . Certaine
note de Mufique ; rien ne m'indique encore
laquelle c'eft des fept notes ; je
laiffe donc fon nom en blanc , & je conAVRIL
1763. or
,
inue . 3 ° . Un arbriffeau des plus touf
fus , ce pourroit être if ou bien hour.
Je fufpends mon jugement. Je lis juf
qu'au bout , & le dernier vers m'apprend
que le mot entier n'a que quatre
lettres. Or j'en fçais déja deux , i & o :
je reprens où j'en étois , & je vois 4 ° .
qu'il faut trouver dans le mot entier une
vertu théologale. Laquelle des trois ?
Ce ne peut être que foi , puifque le
mot entier n'a que quatre lettres , &
que i & o que j'ai déja font du nombre .
J'écris donc foi. Je conclus auffitôt que
l'arbriffeau dont j'étois en doute ne
peut être qu'if, puifqu'il fe trouve dans
le mot foi. Il ne manque denc plus
qu'une lettre. 5. Ce dont un chien quand
il peut fe régale. Autant vaudroit dire
un os. Or dans le mot os je trouve la
lettre o que j'ai déja , & de plus la lettres
; celle -ci eft donc la quatriéme qui
me manquoit.J'écris donc os.5º.Un terme
enfin de dédain , de mépris. On ne peut
exprimer plus clairement le mot fi, que
je trouve en effet dans les mots que j'ai
déja. Les quatre lettres du mot font
donc i , o , f & f. J'y cherche la note
de mufique que j'ai laiffée en fouffrance
; & je vois que ce ne peut être que
la note fi. Il ne reste plus qu'à faire un
92 MERCURE
DE FRANCE.
mot avec les quatre lettres trouvées ¿
o,f, s. Quatre lettres ne peuvent s'ar- .
ranger que de vingt- quatre façons différentes
, dont la moitié dans le cas préfent
ne pourroit fe prononcer. Dès les
premiers effais de combinaifons , je
m'apperçois que ces quatre lettres i ,
o, f, s , ne peuvent faire que les mots
fois & foif. Ce dernier mot explique
très-bien l'énigme du début : le mot
du Logogryphe eft donc foif.Toutes ces
opérations fe font beaucoup plus promptement
qu'elles ne peuvent fe décrire ;
enforte qu'à la feconde lecture
avoir rien deviné , je reconnois évidemment
que le mot cherché eft foif, &
que tout ce qu'on m'a dit avec apparence
de mystère , fe réduit à cette propofition
, Lecteur , faites un mot françois
de ces quatre lettres , i , o , f , s ;
or je demande fi c'eft- là un Logogryphe.
J'en dirois prèfque autant de l'autre qui
fuit , dont le mot eft mode , ainfi que'
de la plupart de ceux que je vois dans
les Mercures depuis quelques années.
fans
Il est vrai que fouvent le mot a
plus de quatre lettres, & que quoiqu'elles
me foient toutes indiquées auffi clairement
que fi l'on me les eût nommées ,
il feroit long & pénible d'en compofer
AVRIL. 1763. 93
#
an feul mot.Je me contente alors d'avoir
toutes les lettres du mot, & j'abandonne
fans regret une recherche purement ennuyeuſe
, qui n'éxige que la patience de
former 120 arrangemens différens , file
mot a cinq lettres ; 720, s'il en a fix ; ſept
fois 720 ou 5047 , s'il y a fept lettres
& c,ce qui n'eft plus que l'ouvrage d'un
manoeuvre. Il n'y a que l'utilité ou l'im-
-portance de l'objet , cu une raiſon d'interêt
, qui pût faire furmonter un tra
vail auffi rebutant.
J'ai l'honneur d'être , & c.
bres de ce corps : comme dans cet ancien
Logogryphe Latin , dont le mot
eft mufcatum ; & où par la diffection
du mot , on trouve mus
muftum.
mufca &
Sume caput mus ) , curram : ventrem ( ca ) conjunge
, volabo. ( mufca )
Addepedes ( tum ) , comedes , ( muſcatum ) ;
& fine ventre ( ca ) , bibes. ( muftum ).
Le premier Logogryphe François qui
ait paru dans les Mercures , fe trouve à
la fin du 2 volume de Décembre 1727 .
Il est bien fait , & le Mercure du mois
de Février 1728 , pag. 310 , lui donne
pour auteur le Marquis de la Guefnerie
en Anjou. Cependant au mois de Juillet
fuivant, M. le Clouftier d'Andely p. 1612.
prétendit que les deux premiers qui
avoient paru dans le Mercure , & qu'il
ne cite ni n'indique , font de lui.
Mais il s'en faut bien que ces premiers
Logogryphes , introduits dans les MerAVRIL.
1763. 83'
cures de France il y a environ 35 ans ,
foient les plus anciens dans notre Langue.
J'en connois un du célébre Dufrefni
qui doit avoir au moins 50 ou 60
ans. Je ne fçais s'il fut imprimé en fon
temps dans le Mercure galant : encore
moins s'il eft le doyen des Logogryphes
François ; mais au befoin , il pourroit
leur fervir de modéle. Le voici . Le
mot eft Orange.
Sans ufer de pouvoir magique ,
Mon corps entier en France ( Orange ) a deux
tiers en Afrique. ( Oran ) .
Ma tête ( Or ) n'a jamais rien entrepris en vain ;
Sans elle , en moi tout eft divin . ( Ange )
Je fuis affez propre au ruftique , ( Orge )
Quand on me veut ôter le coeur ( An )
Qu'a vu plus d'une fois renaître le Lecteur,
Mon nom bouleverfé , dangereux voisinage ,
Au Gafcon imprudent peut caufer le naufrage.
( Garone. )
D'après ce Logogryphe & quelques
autres qui ont été goûtés , on en peut
établir les régles. La plupart de celles
de l'énigme lui font communes avec le
Logogryphe , mais le Logogryphe en
a de particulières que voici.
Préfenter d'abord une énigme fort
D vj
84 MERCURE DE FRANCE.
courte fur le mot entier du Logogryphe.
Je dis fort courte , parce qu'elle ne doit
fervir que d'introduction aux énigmes
qui doivent fuivre , fur les divifions ou
combinaiſons du même mot.
On pourroit objecter que l'a uteur
du Logogryphe précédent ne s'eft pas
affujetti à cette régle ; & que fon début
, Mon corps entier en France , n'eſt
pas une énigme ; puifqu'on peut dire
également de toutes les villes & de tous
les lieux du Royaume Mon corps entier
en France , comme il le dit de la
ville d'Orange : mais l'auteur y a fuppléé
avantageufement en ajoutant que
ce corps entier en France a deux tiers
en Afrique : ce qui ne peut plus convenir
qu'au mot Orange , & fait deux
énigmes en un ſeul vers .
Če ne feroit pas abfolument un défaut
, que la petite énigme préparatoire
du Logogryphe fur le mot entier convînt
à deux mots différens ; puifque les
énigmes fuivantes ferviroient à reconnoître
lequel eft le véritable. Il eſt cependant
mieux que l'énigme du début
ne puiffe pas recevoir deux différentes
explications.
Après l'énigme fur le mot entier
viennent les énigmes particulières fur
AVRIL 1763. 85
il
les démembremens & les tranfpofitions
de ce mot. Voici en quoi confifte leur
mérite ; 1º. dans la clarté de l'indication
des fyllabes ou lettres qui par leurs divifions
& combinaifonsforment de nouveaux
mots & donnent lieu aux nouvelles
énigmes. Rien n'eft plus clair
que cette indication dans le Logogryphe
que nous venons de citer. Ma
tete n'a jamais rien entrepris en vain
défigne bien la pre miere fyllabe . Sans
elle en moi tout eft divin : otez Or ,
refte Ange. Les autres mots font pareillement
indiqués fans équivoque :
comme Orge en retranchant la fyllabe
du milieu An , qui fait le coeur du
mot. & c. 2°. Dans la jufteffe de ces
énigmes fubalternes , qui ne doivent
être ni trop claires ni trop bbfcures :
j'ajoute , ni trop longues pour ne pas.
fatiguer l'attention du lecteur. Si une
énigme en forme doit être courte , à
plus forte raifon la briéveté convientelle
aux énigmes dont l'affemblage compofe
le Logogryphe . Elles ont ici toutes
les conditions requife's . 3 ° . Dans le nombre
des énigmes que le mot entier renferme
dans fes divifions. Il eft clair que c'eft
un mérite de plus pour un Logogryphe
, le reſte étant égal , de contenir
86 MERCURE DE FRANCE .
un plus grand nombre d'énigmes.
Il y en a fix dans celui d'Orange ,
quoique le mot n'ait que fix lettres .
L'Auteur auroit pu en tirer un plus grand
nombre d'énigmes , puifqu'il a négligé
les mots Orage , Rage , Age , Gare ,
Argo , &c. Il a fans doute craint
de devenir trop long ou trop confus.
4°. Enfin dans l'art de referrer le
tout dans le moins d'espace poffible , en
évitant les inutilités & les longueurs .
Ici l'auteur a renfermé fes fix énigmes
en neuf vers.
Les mots les plus favorables aux Logogryphes
font ceux dans lefquels on
trouve un plus grand nombre de mots
par de fimples divifions , lefquelles font
beaucoup plus faciles à indiquer que les
tranfpofitions de lettres . Tel eft le mot
Courage , dont les fimples divifons ou
retranchemens feront trouver Cou, rage;
Cour , age; Courge , Cage , Orage. &c.
Ainfi les mots les plus longs, quoiqu'ils
fourniffent d'ordinaire un plus grand
nombre de combinaiſons , font les moins
avantageux pour un Logogryphe. Imagineroit-
on que pour en faire un , on
eût choifi un mot tel que Métamorphofe ,
d'où l'on n'en peut guères tirer d'autre
qu'en fe donnant la torture , & où pour
AVRIL. 1763.
87
e
indiquer le mot , phare , par exemple ,
il faut avertir le Lecteur de raffembler
la 8 , la 9 , la 4 , la 7 & la 2º lettre
& qu'alors il trouvera ce qni fait
lefalu des navigateurs , c'eft ce qu'on
exprimera dans le vers fuivant ou dans
quelque autre auffi harmonieux :
Huit , neuf, quatre , fept , deux : je guide le
Nocher.
C'est au choix heureux de mots de
cette espéce qu'on a l'obligation d'avoir
vû longtemps les Mercures remplis de
Logogryphes dans ce ftyle.
On s'eft enfin laffé de ce langage
barbare , & plutôt que d'indiquer les
tranfpofitions de lettres par leur numé
ro , on a pris le parti de ne les point
indiquer du tout , & de faire dire au
mot entier du Logogryphe ; vous trouverez
en moi un adverbe , une Saiſon ,
un Elément , un Saint , un Pape , un
Empereur , un fleuve , une note de mufique
, &c. fans défigner l'ordre des lettres
qui forment ces mots , ce qui eft
auffi vague & auffi confus , que l'autre
expédient étoit uniforme & faftidieux.
Si les mots trop longs font rarement
propres pour un Logogryphe , les mots
les plus courts offrent quelquefois dans
88 MERCURE DE FRANCE.
un très -petit nombre de lettres un affez
grand nombre de combinaiſons , ce
qui leur donne une forte de grace , parce
qu'on ne s'attend pas à cette fécondité.
Par exemple on vous annonce un
mot de trois lettres , dans lequel on trouve
neuf ou dix mots différens , fur lef
quels on fera neuf ou dix petites énigmes
par diverfes combinaiſons bien indiquées
en devinant le mot ail,vous ferez
furpris d'y trouver lia , ali , lai , ai,
ia , al , la , note de mufique , la , article,
là , adverbe , il article ; & li meſure itinéraire
de la Chine.
Il y a des mots tellement compofés,
qu'en retranchant fucceffivement une
deux , trois , quatre lettres , il refte toujours
un mot entier & enfin une lettre ,
lefquels peuvent fournir matière à autant
d'énigmes,& faire de tout un joli Logogryphe.
Par exemple, canon , par le retranchement
fucceffif d'une lettre , devient
anon , non , on , & la lettre n. Silex
, mot latin , eft dans le même cas ;
on y trouve ilex , lex ex & x , fans
compter file & lis. Dans Avoie , nom
d'une Sainte que porte une rue de Paris
, en fuivant la même méthode , vous
trouverez voye , vie , ie , & l'e muet. Ce
mor a cela de particulier encore , que
> >
AVRIL. 1763. 89
les cinq lettres qui le compofent, font
a , i , o , u. Ces deux derniers Logogryphes
ont été faits & donnés au Mercure
il y a quelques années.
Le mot latin adamas fournit un
exemple encore plus fingulier & peutêtre
unique. En le rognant lettre à lettre
( qu'on me permette cette expreffion )
par le commencement , il deviendra
damas , amas , mas , as & s ; & en lė
mutilant à rebours , adama , adam , ada,
( Princeffe connue dans l'hiftoire ) ad
& a ; mais cela feroit un mêlange bizarre
de mots François , Latins & Efpagnols
qu'il faudroit diftinguer , ce qui
feroit difficile & de plus cauferoit des
longueurs & de l'embrouillement.
Un mot qui a plufieurs anagrames,
peut fournir un Logogryphe par de fim
ples tranfpofitions fans retranchement.
Je connois un Logogryphe dans ce cas
dont le mot eft nacre. On y trouve par
fimple tranfpofition de lettres , crane ,
carne , écran , Nerac , Rance , ( carrière
de marbre ) & ancre. 1
Depuis quelque temps , le défaut ordinaire
des Logogryphes du Mercure
eft de n'être Logogryphes que de nom ;
puiſqu'on y dit au Lecteur préciſement
tout ce qu'il faut pour lui faire trouver
90 MERCURE DE FRANCE.
le mot fans avoir rien à deviner , ce
qui provient de ce qu'on péche contre
la feconde des quatres régles que j'ai
données plus haut & qu'au lieu de faire
des énigmes fur les parties féparées du
mot total , on exprime ces parties par
des fynonymes équivalens à leur nom .
Je n'en chercherai point la preuve plus
loin que dans le Mercure de Janvier
où fe trouve l'énigme du Fiacre. Le
mot du fecond Logogryphe eft Soif:
l'énigme fur ce mot par laquelle on
commence le Logogryphe, eft affez bien
faite , mais trop longue , puifque la
préface d'un ouvrage n'en doit pas
faire prés de la moitié. Si la lecture
de cette énigme préliminaire n'a pas
fuffi pour me faire deviner le mot
Soif, le refte va me l'indiquer fi
clairement, qu'il ne me fera pas poffible
de m'y méprendre. Je pourfuis ma lecture
& je vois que l'on m'annonce que
je trouverai dans le mot que je cherche
, 1 ° . l'objet des foins d'Argus. Eftce
là une énigme ? C'eft comine fi l'on
me difoit,vous trouverez Io ; j'écris donc
Io : voilà déja deux lettres . 2° . Certaine
note de Mufique ; rien ne m'indique encore
laquelle c'eft des fept notes ; je
laiffe donc fon nom en blanc , & je conAVRIL
1763. or
,
inue . 3 ° . Un arbriffeau des plus touf
fus , ce pourroit être if ou bien hour.
Je fufpends mon jugement. Je lis juf
qu'au bout , & le dernier vers m'apprend
que le mot entier n'a que quatre
lettres. Or j'en fçais déja deux , i & o :
je reprens où j'en étois , & je vois 4 ° .
qu'il faut trouver dans le mot entier une
vertu théologale. Laquelle des trois ?
Ce ne peut être que foi , puifque le
mot entier n'a que quatre lettres , &
que i & o que j'ai déja font du nombre .
J'écris donc foi. Je conclus auffitôt que
l'arbriffeau dont j'étois en doute ne
peut être qu'if, puifqu'il fe trouve dans
le mot foi. Il ne manque denc plus
qu'une lettre. 5. Ce dont un chien quand
il peut fe régale. Autant vaudroit dire
un os. Or dans le mot os je trouve la
lettre o que j'ai déja , & de plus la lettres
; celle -ci eft donc la quatriéme qui
me manquoit.J'écris donc os.5º.Un terme
enfin de dédain , de mépris. On ne peut
exprimer plus clairement le mot fi, que
je trouve en effet dans les mots que j'ai
déja. Les quatre lettres du mot font
donc i , o , f & f. J'y cherche la note
de mufique que j'ai laiffée en fouffrance
; & je vois que ce ne peut être que
la note fi. Il ne reste plus qu'à faire un
92 MERCURE
DE FRANCE.
mot avec les quatre lettres trouvées ¿
o,f, s. Quatre lettres ne peuvent s'ar- .
ranger que de vingt- quatre façons différentes
, dont la moitié dans le cas préfent
ne pourroit fe prononcer. Dès les
premiers effais de combinaifons , je
m'apperçois que ces quatre lettres i ,
o, f, s , ne peuvent faire que les mots
fois & foif. Ce dernier mot explique
très-bien l'énigme du début : le mot
du Logogryphe eft donc foif.Toutes ces
opérations fe font beaucoup plus promptement
qu'elles ne peuvent fe décrire ;
enforte qu'à la feconde lecture
avoir rien deviné , je reconnois évidemment
que le mot cherché eft foif, &
que tout ce qu'on m'a dit avec apparence
de mystère , fe réduit à cette propofition
, Lecteur , faites un mot françois
de ces quatre lettres , i , o , f , s ;
or je demande fi c'eft- là un Logogryphe.
J'en dirois prèfque autant de l'autre qui
fuit , dont le mot eft mode , ainfi que'
de la plupart de ceux que je vois dans
les Mercures depuis quelques années.
fans
Il est vrai que fouvent le mot a
plus de quatre lettres, & que quoiqu'elles
me foient toutes indiquées auffi clairement
que fi l'on me les eût nommées ,
il feroit long & pénible d'en compofer
AVRIL. 1763. 93
#
an feul mot.Je me contente alors d'avoir
toutes les lettres du mot, & j'abandonne
fans regret une recherche purement ennuyeuſe
, qui n'éxige que la patience de
former 120 arrangemens différens , file
mot a cinq lettres ; 720, s'il en a fix ; ſept
fois 720 ou 5047 , s'il y a fept lettres
& c,ce qui n'eft plus que l'ouvrage d'un
manoeuvre. Il n'y a que l'utilité ou l'im-
-portance de l'objet , cu une raiſon d'interêt
, qui pût faire furmonter un tra
vail auffi rebutant.
J'ai l'honneur d'être , & c.
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Résumé : LETTRE à l'Auteur du Mercure Sur les ÉNIGMES & les LOGOGRYPHES,
Le texte traite des logogryphes, des énigmes basées sur la manipulation des mots. Il commence par mentionner un ancien logogryphe latin et le premier logogryphe français publié dans les Mercures en décembre 1727, attribué au Marquis de la Guésnerie. Cependant, le Clouftier d'Andely a revendiqué la paternité des premiers logogryphes parus dans le Mercure. Le texte présente ensuite un logogryphe du célèbre Dufresny, daté d'au moins 50 à 60 ans avant la publication, utilisant le mot 'Orange'. Il explique les règles des logogryphes, soulignant l'importance d'une énigme introductive courte et claire, suivie d'énigmes sur les divisions et combinaisons du mot. Le texte critique les logogryphes récents du Mercure, les jugeant trop explicites et manquant de mystère. Il conclut en mentionnant des exemples de mots favorables aux logogryphes et des erreurs courantes dans leur composition.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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111
p. 73-79
LETTRE de M. le Président HÉNAULT, au sujet de la Dissertation de M. de SAINT-FOIX, sur la Statue Equestre qui est à Notre- Dame de Paris. Paris, 16 Février 1763.
Début :
J'AI reçu hier, Monsieur, par la Petite Poste, un Paquet timbré B. avec la date [...]
Mots clefs :
Dissertation, Statue équestre, Église, Lettres, Chroniques
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LETTRE de M. le Président HÉNAULT, au sujet de la Dissertation de M. de SAINT-FOIX, sur la Statue Equestre qui est à Notre- Dame de Paris. Paris, 16 Février 1763.
NOUVELLES LITTERAIRES.
LETTRE de M. lePréſident HÉN AULT,
au fujet de la Differtation de M. de
SAINT-FOIX , fur la Statue Equeftre
qui eft à Notre- Dame de Paris.
J
Paris , 16 Février 1763 .
AI reçu hier , Monfieur , par la Petite
Pofte , un Paquet timbré B. avec la date
du mois ; je l'ouvris en préfence des
perfonnes qui me faifoient l'honneur de
dîner chez moi. J'y trouvai avec furpriſe
& reconnoiffance ,une réponse à l'article
de votre Mercure , où M. de Saint-foix
combat ce que j'ai avancé au fujet de
la Statue équestre de Philippe-le -Bel. Ce
n'avoit pas été fans précautions , que
j'avois pris un parti fur une queftion
que je fçais qui a été agitée plufieurs
fois ; & je me ferois fait un plaifir de répondre
à M. de Saint-foix qui a mérité
l'eftime publique , s'il m'avoit fait l'honneur
de s'adreffer à moi-même ; mais
II. Vol. D
74 MERCURE DE FRANCE .
comme il a pris un autre parti , j'ai cru
devoir éviter une querelle littéraire , &
je m'en fuis rapporté au jugement des
Lecteurs de cette Lettre . Ce n'eft donc
point moi qui parle aujourd'hui , c'eſt
un Anonyme qui joint à la générofité
de me défendre un incognito dont je
me plains à lui-même , puifqu'il me
met dans l'impoffibilité de lui témoigner
ma reconnoiffance : fa differtation
m'a paru fi bien faite , que je n'ai pas
héfité , Monfieur , à avoir l'honneur
de vous l'envoyer. C'eft peut- être le
moyen d'arracher le fecret de mon protecteur
; & je le prie avec d'autant plus
d'inftances de fe déclarer , qu'il me
garentira du foupçon , qui eft quelquefois
affez fondé d'avoir emprunté cette
forme pour me cacher moi- même.
J'ai l'honneur d'être , & c.
HENAULT.
LETTRE de l'Anonyme à M. le Préftdent
HENAULT.
MONSIEUR ,
Vous aurez , fans doute , lû dans le
Mercure de Janvier , premier Vol .pag.
73 , une petite differtation où M. de
Saint-Foix prétend que vous avez eu
tort de croire que la Statue Equeftre qui
eft dans l'Eglife de N. D. eft celle de
AVRIL. 1763. 75
par
Philippe le Bel : mais je prens la liberté
de vous confiller de ne pas vous preffer
de chanter la palinodie. Vous trouverez
de quoi appuyer le fentiment que
vous avez embraffé dans une difcuffion
bien faite que vous lirez dans un voyage
à Munfter , écrit le célébre Claude
Joly mort en 1700 , grand Chantre &
Official de l'Eglife de Paris. Ce voyage
a été imprimé à Paris en 1670 in- 12 .
L'Auteur recommandable par fon érudition
& par fa piété , qui nous a donné
un grand nombre de bons ouvrages ,
avoit été en 1646 à la fuite de Madame
de Longueville à Munſter où fon mari
travailloit alors au Traité de Weftphalie .
A fon retour , M. Joly fit une relation
des lieux par où il avoit paffé &
de ce qu'il y avoit remarqué de curieux .
C'eſt à l'occafion de Bouvines où Philippe
Augufte a remporté une victoire
par l'interceffion de la Vierge , qu'il
parle des batailles de Mons en Puelle
& de Caffel où Philippe le Bel &
Philippe de Valois remporterent auffi ,
par la même interceffion , la victoire
fur les Flamands. M. Joly y difcute
très-au long la queftion de la Statue
Equeftre de l'Eglife de Notre-Dame de
Paris ; il le fait d'une maniere fenfée &
Dij
76 MERCURE DE FRANCE.
folide , comme un homme qui n'eft
point paffionné pour un fentiment ,
plutôt que pour un autre ; mais enfin
il conclud à regarder la Statue Equeſtre
comme étant de Philippe le Bel. Si vous
joignez à la lecture de la differtation
de M. Joly , trois lettres de M. Jouet
Chanoine de Chartres & ami de M.
Joly , qui à fa priere avoit fait des
recherches dans les Archives de fon
Chapitre , pour éclaircir ce trait d'hiftoire
,
, je fuis perfuadé que vous ne
fongerez pas à vous retracter , parce
que vous verrez que la differtation de
M. de Saint - Foix n'eft rien moins
qu'une démonftration de ce qu'il avance
d'après plufieurs de nos Auteurs . Ces
lettres de M. Jouet font imprimées à
la fin du voyage de Munfter. Je n'entrerai
point dans le détail de ce que
contiennent ces écrits , où l'on trouve
par avance la réponſe aux objections
qu'on vous fait , même à celles des
leçons de l'ancien Breviaire de Paris .
Il faudroit tranfcrire prefque toute la
differtation de M. Joly , ainfi que les
lettres de M. Jouet ; il vaut mieux que
vous ayez le plaifir de les lire vousmême.
Ce qui vous divertira , peutêtre
, eft la façon différente dont M. Joly
AVRIL. 1763 . 77
a lu les autorités qu'on vous objecte
je veux dire les grandes Chroniques
de France & le Continuateur de Nangis.
Car M. de Saint- Foix lit dans les
Chroniques qu'il cite , que , ce fut dans
l'Eglife de NOTRE-DAME DE PARIS
que Philippe de Valois entra monté fur
fon deftrier. Et M. Joly dit que dans
le manufcrit authentique qu'il avoit de
ces Chroniques , on lifoit expreffément
que Philippe de Valois après avoir remis
l'Oriflambe fur l'Autel de Saint
Denis , s'en alla à NOTRE-DAME
DE CHARTRES , & quand il fut là ,
il fe arma des armes qu'il avoit portées
en la bataille des Flamands , puis
monta fur un deftrier & ainfi entra en
Eglife très - devotement. Il en eſt de
même du Continuateur de Nangis.
M. de Saint- Foix lit Rex verò ( Philippus
Valefius ) .... Pofteà IVIT
PARISIOS & Ecclefiam Beatæ Mariæ
ingreffus , &c. Mais M. Joly d'après
un manufcrit de S. Germain des Prés
lit Pofteà INIIT CARNOTUM &
Ecclefiam Beata Maria ingreffus. Et
c'eſt en effet ainfi qu'on lit dans les
deux Editions in -4" . & in-fol. du
Spécilége où eft le Continuateur de
Nangis ; on n'y trouve point Ivit Pa-
D iij
78 MERCURE DE FRANCE.
rifios , mais Ivit Camotum . Delà , Monfieur
, il faut conclure que M. de Saint-
Foix a lu dans les mêmes ouvrages
autrement que M. Joly , ce qui prouveroit
qu'il y a des variantes dans les
manufcrits . Mais l'on n'en peut rien
conclure contre votre fentiment , juf
qu'à ce qu'on ait fait voir quelle eft la
véritable leçon à laquelle on doit s'en
tenir. Je fuis perfuadé que fi M. de
Saint- Foix avoit lu la differtation de
M. Joly , il eft trop galant homme pour
avoir voulu faire defcendre fi malhonnêtement
notre grand Roi Philippe le
Bel de deffus fon cheval , & exiger que
Meffieurs du Chapitre de Notre- Dame
de Paris changent l'infcription qu'ils
ont fait mettre à la Statue Equeftre ;
ce qu'ils ne feront affurément pas , parce
qu'ils ont vu l'ouvrage de leur ancien
Confrere.
J'ai cru , Monfieur , que , quoique
vous ayez beaucoup lu , vous pouviez
ignorer la differtation de M. Joly qu'on
ne s'aviferoit pas d'aller chercher dans
un voyage à Munſter. Vous me permettrez
de ne point mettre mon nom
à ces réflexions qui n'en valent pas la
peine , outre que le nom ne fait rien
à la chofe ; mais elles font d'un de vos.
AVRIL. 1763. 19
ferviteurs qui a l'honneur de vous être ,
depuis long - tems , très-refpectueufement
dévoué .
LETTRE de M. lePréſident HÉN AULT,
au fujet de la Differtation de M. de
SAINT-FOIX , fur la Statue Equeftre
qui eft à Notre- Dame de Paris.
J
Paris , 16 Février 1763 .
AI reçu hier , Monfieur , par la Petite
Pofte , un Paquet timbré B. avec la date
du mois ; je l'ouvris en préfence des
perfonnes qui me faifoient l'honneur de
dîner chez moi. J'y trouvai avec furpriſe
& reconnoiffance ,une réponse à l'article
de votre Mercure , où M. de Saint-foix
combat ce que j'ai avancé au fujet de
la Statue équestre de Philippe-le -Bel. Ce
n'avoit pas été fans précautions , que
j'avois pris un parti fur une queftion
que je fçais qui a été agitée plufieurs
fois ; & je me ferois fait un plaifir de répondre
à M. de Saint-foix qui a mérité
l'eftime publique , s'il m'avoit fait l'honneur
de s'adreffer à moi-même ; mais
II. Vol. D
74 MERCURE DE FRANCE .
comme il a pris un autre parti , j'ai cru
devoir éviter une querelle littéraire , &
je m'en fuis rapporté au jugement des
Lecteurs de cette Lettre . Ce n'eft donc
point moi qui parle aujourd'hui , c'eſt
un Anonyme qui joint à la générofité
de me défendre un incognito dont je
me plains à lui-même , puifqu'il me
met dans l'impoffibilité de lui témoigner
ma reconnoiffance : fa differtation
m'a paru fi bien faite , que je n'ai pas
héfité , Monfieur , à avoir l'honneur
de vous l'envoyer. C'eft peut- être le
moyen d'arracher le fecret de mon protecteur
; & je le prie avec d'autant plus
d'inftances de fe déclarer , qu'il me
garentira du foupçon , qui eft quelquefois
affez fondé d'avoir emprunté cette
forme pour me cacher moi- même.
J'ai l'honneur d'être , & c.
HENAULT.
LETTRE de l'Anonyme à M. le Préftdent
HENAULT.
MONSIEUR ,
Vous aurez , fans doute , lû dans le
Mercure de Janvier , premier Vol .pag.
73 , une petite differtation où M. de
Saint-Foix prétend que vous avez eu
tort de croire que la Statue Equeftre qui
eft dans l'Eglife de N. D. eft celle de
AVRIL. 1763. 75
par
Philippe le Bel : mais je prens la liberté
de vous confiller de ne pas vous preffer
de chanter la palinodie. Vous trouverez
de quoi appuyer le fentiment que
vous avez embraffé dans une difcuffion
bien faite que vous lirez dans un voyage
à Munfter , écrit le célébre Claude
Joly mort en 1700 , grand Chantre &
Official de l'Eglife de Paris. Ce voyage
a été imprimé à Paris en 1670 in- 12 .
L'Auteur recommandable par fon érudition
& par fa piété , qui nous a donné
un grand nombre de bons ouvrages ,
avoit été en 1646 à la fuite de Madame
de Longueville à Munſter où fon mari
travailloit alors au Traité de Weftphalie .
A fon retour , M. Joly fit une relation
des lieux par où il avoit paffé &
de ce qu'il y avoit remarqué de curieux .
C'eſt à l'occafion de Bouvines où Philippe
Augufte a remporté une victoire
par l'interceffion de la Vierge , qu'il
parle des batailles de Mons en Puelle
& de Caffel où Philippe le Bel &
Philippe de Valois remporterent auffi ,
par la même interceffion , la victoire
fur les Flamands. M. Joly y difcute
très-au long la queftion de la Statue
Equeftre de l'Eglife de Notre-Dame de
Paris ; il le fait d'une maniere fenfée &
Dij
76 MERCURE DE FRANCE.
folide , comme un homme qui n'eft
point paffionné pour un fentiment ,
plutôt que pour un autre ; mais enfin
il conclud à regarder la Statue Equeſtre
comme étant de Philippe le Bel. Si vous
joignez à la lecture de la differtation
de M. Joly , trois lettres de M. Jouet
Chanoine de Chartres & ami de M.
Joly , qui à fa priere avoit fait des
recherches dans les Archives de fon
Chapitre , pour éclaircir ce trait d'hiftoire
,
, je fuis perfuadé que vous ne
fongerez pas à vous retracter , parce
que vous verrez que la differtation de
M. de Saint - Foix n'eft rien moins
qu'une démonftration de ce qu'il avance
d'après plufieurs de nos Auteurs . Ces
lettres de M. Jouet font imprimées à
la fin du voyage de Munfter. Je n'entrerai
point dans le détail de ce que
contiennent ces écrits , où l'on trouve
par avance la réponſe aux objections
qu'on vous fait , même à celles des
leçons de l'ancien Breviaire de Paris .
Il faudroit tranfcrire prefque toute la
differtation de M. Joly , ainfi que les
lettres de M. Jouet ; il vaut mieux que
vous ayez le plaifir de les lire vousmême.
Ce qui vous divertira , peutêtre
, eft la façon différente dont M. Joly
AVRIL. 1763 . 77
a lu les autorités qu'on vous objecte
je veux dire les grandes Chroniques
de France & le Continuateur de Nangis.
Car M. de Saint- Foix lit dans les
Chroniques qu'il cite , que , ce fut dans
l'Eglife de NOTRE-DAME DE PARIS
que Philippe de Valois entra monté fur
fon deftrier. Et M. Joly dit que dans
le manufcrit authentique qu'il avoit de
ces Chroniques , on lifoit expreffément
que Philippe de Valois après avoir remis
l'Oriflambe fur l'Autel de Saint
Denis , s'en alla à NOTRE-DAME
DE CHARTRES , & quand il fut là ,
il fe arma des armes qu'il avoit portées
en la bataille des Flamands , puis
monta fur un deftrier & ainfi entra en
Eglife très - devotement. Il en eſt de
même du Continuateur de Nangis.
M. de Saint- Foix lit Rex verò ( Philippus
Valefius ) .... Pofteà IVIT
PARISIOS & Ecclefiam Beatæ Mariæ
ingreffus , &c. Mais M. Joly d'après
un manufcrit de S. Germain des Prés
lit Pofteà INIIT CARNOTUM &
Ecclefiam Beata Maria ingreffus. Et
c'eſt en effet ainfi qu'on lit dans les
deux Editions in -4" . & in-fol. du
Spécilége où eft le Continuateur de
Nangis ; on n'y trouve point Ivit Pa-
D iij
78 MERCURE DE FRANCE.
rifios , mais Ivit Camotum . Delà , Monfieur
, il faut conclure que M. de Saint-
Foix a lu dans les mêmes ouvrages
autrement que M. Joly , ce qui prouveroit
qu'il y a des variantes dans les
manufcrits . Mais l'on n'en peut rien
conclure contre votre fentiment , juf
qu'à ce qu'on ait fait voir quelle eft la
véritable leçon à laquelle on doit s'en
tenir. Je fuis perfuadé que fi M. de
Saint- Foix avoit lu la differtation de
M. Joly , il eft trop galant homme pour
avoir voulu faire defcendre fi malhonnêtement
notre grand Roi Philippe le
Bel de deffus fon cheval , & exiger que
Meffieurs du Chapitre de Notre- Dame
de Paris changent l'infcription qu'ils
ont fait mettre à la Statue Equeftre ;
ce qu'ils ne feront affurément pas , parce
qu'ils ont vu l'ouvrage de leur ancien
Confrere.
J'ai cru , Monfieur , que , quoique
vous ayez beaucoup lu , vous pouviez
ignorer la differtation de M. Joly qu'on
ne s'aviferoit pas d'aller chercher dans
un voyage à Munſter. Vous me permettrez
de ne point mettre mon nom
à ces réflexions qui n'en valent pas la
peine , outre que le nom ne fait rien
à la chofe ; mais elles font d'un de vos.
AVRIL. 1763. 19
ferviteurs qui a l'honneur de vous être ,
depuis long - tems , très-refpectueufement
dévoué .
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Résumé : LETTRE de M. le Président HÉNAULT, au sujet de la Dissertation de M. de SAINT-FOIX, sur la Statue Equestre qui est à Notre- Dame de Paris. Paris, 16 Février 1763.
Le texte relate une correspondance entre le Président Hénault et un anonyme au sujet d'une controverse concernant la statue équestre de Philippe le Bel à Notre-Dame de Paris. Hénault reçoit une réponse de M. de Saint-Foix, qui conteste ses affirmations sur cette statue. Pour éviter une querelle littéraire, Hénault laisse le jugement aux lecteurs. Par la suite, il reçoit une lettre anonyme qui défend son point de vue en se référant à une dissertation de Claude Joly, un érudit du XVIIe siècle. Dans son ouvrage 'Voyage à Munster', Joly discute de la statue et conclut qu'elle représente bien Philippe le Bel. L'anonyme suggère à Hénault de consulter cette dissertation ainsi que des lettres de M. Jouet, chanoine de Chartres, pour appuyer son opinion. La lettre anonyme critique également les interprétations de M. de Saint-Foix, qui diffèrent de celles de Joly en raison de variantes dans les manuscrits. L'anonyme conclut en exprimant son dévouement à Hénault et en espérant que cette correspondance éclaircira la question.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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112
p. 180-181
SUITE de l'Article de WARSOVIE.
Début :
Loin donc que Sa Majesté Impériale veuille usurper les droits de la République [...]
Mots clefs :
Majesté impériale, République, Pologne, Duc, Assemblée, Noblesse, Régence, Honneur, Universaux, Souverain, Lettres, Conseil
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : SUITE de l'Article de WARSOVIE.
SUITE de l'Article de WARSOVIE.
„ Loin donc que Sa Majefté Impériale veuille
> ufurper les droits de la République , Elle avoue
» hautement la Suzeraineté de la République de
Pologne fur lefdits Duchés , & elle ne le pro-
» pole pas moins de les maintenir conftamment
» dans leurs dépendances féodales avec la République.
Elle ne reconnoît & ne reconnoîtra
» jamais pour Duc légitime des Duchés de Cour-
>>lande & de Semigalle que le Duc Erneſt -Jean ,
>> invefti légalement du confentement de toute la
République.
כ כ
02
Par- là Sa Majefté Impériale remplit ce qu'exigent
la juftice & le droit du voisinage , & ne
> fait que fuivre les conftitutions & les loix de la
République , à l'exemple de toutes les Puiffances
» de l'Europe qui , en vertu de fes conftitutions ,
» ont reconnu Erneft - Jean , Duc légitime de
Courlande.
Le Duc de Biren, par desUniverfaux datés de Mittau,
oùila fait un voyage leiode ce mois ,a fixé leroe
du mois prochain pour l'affemblée qu'il annonce ,
& en preffant la Régence & la Nobleffe dontelle
fera compofée , de lui rendre hommage
il s'étend fur les fervices que lui rend l'Impératrice
Catherine , en le rétabliffant dans fon
honneur & dans fes biens , fans dire un mot
AVRIL. 1763.
181
ni du Roi ni de la République de Pologne
enfin il déclare que Samedi prochain 22 de ce
mois , il s'établira à Mittau avec toute fa famille.
Le fieur Simolin', Réfident de Ruffie , a
accompagné les Univerfaux du Duc de Biren
' d'une lettre circulaire , dans laquelle il recommande
de la part de fa Cour à la Nobleffe
Courlandoife de fe foumettre à l'ancien Souverain
rappellé. Il promet à ceux qui le reconnoîtront
aujourd'hui , la protection de l'Impératrice
fa maîtreffe , & menace au contraire de l'indignation
de cette Princeffe ceux qui voudroient lui
réfifter. Le Duc Charles , qui eft toujours à Mitrau
, a cru devoir envoyer ces deux Piéces au Roi
fon père , en lui écrivant , comme à fon Seigneur
Suzerain lui dénoncer ces procédés vio- > pour
lens , dont l'effet achévera de détruire fon établiffement
en Courlande : il réclame toujours la
protection du Roi , celle de la République , & les
ordres de Sa Majefté fur la conduite qu'il doit
tenir.
Sa Majesté Polonoiſe a répondu à ce Prince
que , ne pouvant lui rien préfcrire fans l'avis du
Sénat , elle a fait expédier fes Lettres néceffaires
pour le convoquer , & que le réfultat des délibérations
de cette Affemblée fixera le parti qu'il
aura à prendre. On compte que ce Confeil aura
lieu vers la fin du mois . prochain .
„ Loin donc que Sa Majefté Impériale veuille
> ufurper les droits de la République , Elle avoue
» hautement la Suzeraineté de la République de
Pologne fur lefdits Duchés , & elle ne le pro-
» pole pas moins de les maintenir conftamment
» dans leurs dépendances féodales avec la République.
Elle ne reconnoît & ne reconnoîtra
» jamais pour Duc légitime des Duchés de Cour-
>>lande & de Semigalle que le Duc Erneſt -Jean ,
>> invefti légalement du confentement de toute la
République.
כ כ
02
Par- là Sa Majefté Impériale remplit ce qu'exigent
la juftice & le droit du voisinage , & ne
> fait que fuivre les conftitutions & les loix de la
République , à l'exemple de toutes les Puiffances
» de l'Europe qui , en vertu de fes conftitutions ,
» ont reconnu Erneft - Jean , Duc légitime de
Courlande.
Le Duc de Biren, par desUniverfaux datés de Mittau,
oùila fait un voyage leiode ce mois ,a fixé leroe
du mois prochain pour l'affemblée qu'il annonce ,
& en preffant la Régence & la Nobleffe dontelle
fera compofée , de lui rendre hommage
il s'étend fur les fervices que lui rend l'Impératrice
Catherine , en le rétabliffant dans fon
honneur & dans fes biens , fans dire un mot
AVRIL. 1763.
181
ni du Roi ni de la République de Pologne
enfin il déclare que Samedi prochain 22 de ce
mois , il s'établira à Mittau avec toute fa famille.
Le fieur Simolin', Réfident de Ruffie , a
accompagné les Univerfaux du Duc de Biren
' d'une lettre circulaire , dans laquelle il recommande
de la part de fa Cour à la Nobleffe
Courlandoife de fe foumettre à l'ancien Souverain
rappellé. Il promet à ceux qui le reconnoîtront
aujourd'hui , la protection de l'Impératrice
fa maîtreffe , & menace au contraire de l'indignation
de cette Princeffe ceux qui voudroient lui
réfifter. Le Duc Charles , qui eft toujours à Mitrau
, a cru devoir envoyer ces deux Piéces au Roi
fon père , en lui écrivant , comme à fon Seigneur
Suzerain lui dénoncer ces procédés vio- > pour
lens , dont l'effet achévera de détruire fon établiffement
en Courlande : il réclame toujours la
protection du Roi , celle de la République , & les
ordres de Sa Majefté fur la conduite qu'il doit
tenir.
Sa Majesté Polonoiſe a répondu à ce Prince
que , ne pouvant lui rien préfcrire fans l'avis du
Sénat , elle a fait expédier fes Lettres néceffaires
pour le convoquer , & que le réfultat des délibérations
de cette Affemblée fixera le parti qu'il
aura à prendre. On compte que ce Confeil aura
lieu vers la fin du mois . prochain .
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Résumé : SUITE de l'Article de WARSOVIE.
Le texte aborde les relations entre l'Empire et la République de Pologne concernant les duchés de Courlande et de Semigalle. L'empereur reconnaît la suzeraineté de la République sur ces duchés et Ernest-Jean comme duc légitime, conformément aux constitutions et lois de la République ainsi qu'aux reconnaissances des autres puissances européennes. Le duc de Biren convoque une assemblée pour prêter hommage, mettant en avant les services de l'impératrice Catherine sans mentionner le roi ou la République de Pologne. Il annonce également son installation à Mittau avec sa famille. Le résident russe, Simolin, envoie une lettre circulaire exhortant la noblesse courlandaise à se soumettre à Biren, promettant la protection de l'impératrice et menaçant les résistants. Le duc Charles informe le roi de Pologne de ces procédés violents et réclame protection. Le roi convoque le Sénat pour délibérer et prendre une décision à la fin du mois prochain.
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113
p. 193
De STRASBOURG, le 20 Janvier 1763.
Début :
Le 17 de ce mois, le Maréchal de Contades, le sieur de Lucé, [...]
Mots clefs :
Maréchal de Contades, Intendant, Évêque, Lettres, Diocèse, Abbaye, Élection, Scrutin
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texteReconnaissance textuelle : De STRASBOURG, le 20 Janvier 1763.
De STRASBOURG , le 20 Janvier 1763.'
Le 17 de ce mois , le Maréchal de Contades ,
le fieur de Lucé , Intendant de la Province , &
l'Evêque d'Arath , fe font tranfportés , en conféquence
des Lettres de Cachet qui leur ont été
adreffées , à l'Abbaye Réguliere de Marmoutier
, Ordre de Saint Benoît de l'ancienne Obfervance
, près de Saverne au Diocèle de Strafbourg
, pour y affifter en qualité de Commiffaires
du Roi , à l'élection d'un nouvel Abbé , dont
la Place étoit vacante par la mort du Père Placide.
Schweigheuffer , Religieux du même ordre ,
décédé le is Décembre dernier . On a procédé
le lendemain 18 à cette élection par la ' voye du
fcrutin , & tous les fuffrages fe font réunis en
faveur du Pere Anfelme Genin , Religieux de la
même Abbaye , natif de Waffelonne en Alface ,
âgé de quarante-deux ans...
Le 17 de ce mois , le Maréchal de Contades ,
le fieur de Lucé , Intendant de la Province , &
l'Evêque d'Arath , fe font tranfportés , en conféquence
des Lettres de Cachet qui leur ont été
adreffées , à l'Abbaye Réguliere de Marmoutier
, Ordre de Saint Benoît de l'ancienne Obfervance
, près de Saverne au Diocèle de Strafbourg
, pour y affifter en qualité de Commiffaires
du Roi , à l'élection d'un nouvel Abbé , dont
la Place étoit vacante par la mort du Père Placide.
Schweigheuffer , Religieux du même ordre ,
décédé le is Décembre dernier . On a procédé
le lendemain 18 à cette élection par la ' voye du
fcrutin , & tous les fuffrages fe font réunis en
faveur du Pere Anfelme Genin , Religieux de la
même Abbaye , natif de Waffelonne en Alface ,
âgé de quarante-deux ans...
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Résumé : De STRASBOURG, le 20 Janvier 1763.
Le 17 janvier 1763, le Maréchal de Contades, le sieur de Lucé et l'Évêque d'Arath se sont rendus à l'Abbaye de Marmoutier pour désigner un nouvel abbé après le décès du Père Placide Schweigheuffer. Le Père Anselme Genin, religieux de l'abbaye, a été élu le 18 janvier.
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114
p. 205
De Warsovie, le 9 Février 1763.
Début :
On a appris par les dernières Lettres de Courlande que le sieur [...]
Mots clefs :
Lettres, Courlande, Sénateur, Déclaration
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texteReconnaissance textuelle : De Warsovie, le 9 Février 1763.
De WARSOVIE , le 9 Février 1763.
ONNa appris par les dernières Lettres de Courlande
que le fieur Simolin a remis au Sénateur
Lipski , Caftellan de Lincici , une Déclaration
dont voici la teneur .
ONNa appris par les dernières Lettres de Courlande
que le fieur Simolin a remis au Sénateur
Lipski , Caftellan de Lincici , une Déclaration
dont voici la teneur .
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115
p. 200-201
DE LONDRES, le 21 Février 1763.
Début :
Le sieur Richard Néville, Aldsworth, Secrétaire d'Ambassade de sa Majesté Britannique [...]
Mots clefs :
Scrétaire d'ambassade, Majesté britannique, Cour de France, Lord, Lettres, Comte, Nominations
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texteReconnaissance textuelle : DE LONDRES, le 21 Février 1763.
DE LONDRES , le 21 Février 1763.
Le fieur Richard Néville , Aldfworth , Secré
taire d'Ambaſſade de Sa Majeſté Britannique à la
Cour de France , eft arrivé ici le 15 avec le traité
MA I. 1763.
201
définitif, figné à Paris le 10 de ce mois. Le Lord
Egrémont , Secrétaire d'Etat , a adreffé une lettre
au Lord Maire pour l'informer de cet événement
& le rendre public .
Le 19 de ce mois , le Roi a nommé le Comte de
Sandwich fon Ambaſſadeur Extraordinaire & Plénipotentiaire
à la Cour de Madrid. Ce Miniftre doit
partir inceffamment pour fe rendre à ſa deſtination.
Le fieur Richard Néville , Aldfworth , Secré
taire d'Ambaſſade de Sa Majeſté Britannique à la
Cour de France , eft arrivé ici le 15 avec le traité
MA I. 1763.
201
définitif, figné à Paris le 10 de ce mois. Le Lord
Egrémont , Secrétaire d'Etat , a adreffé une lettre
au Lord Maire pour l'informer de cet événement
& le rendre public .
Le 19 de ce mois , le Roi a nommé le Comte de
Sandwich fon Ambaſſadeur Extraordinaire & Plénipotentiaire
à la Cour de Madrid. Ce Miniftre doit
partir inceffamment pour fe rendre à ſa deſtination.
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Résumé : DE LONDRES, le 21 Février 1763.
Le 21 février 1763, Richard Néville est arrivé à Londres avec le traité signé à Paris le 10 février. Le Lord Egremont a informé le Lord Maire. Le 19 février, le Roi a nommé le Comte de Sandwich Ambassadeur à Madrid.
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116
p. 223-225
De VERSAILLES, le 16 Avril 1763.
Début :
Le 20 du mois dernier, le Comte de Lusace a pris congé de leurs [...]
Mots clefs :
Comte de Lusace, Famille royale, Comtesse, Maréchal des camps, Baron, Maréchal, Marquis, Ministre plénipotentiaire, Contrat de mariage, Lettres, Lieutenant, Gouvernement, Abbaye, Diocèse, Archevêque, Académie d'écriture, Honneur
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texteReconnaissance textuelle : De VERSAILLES, le 16 Avril 1763.
De VERSAILLES , le 16 Avril 1763 .
LELE 20 du mois dernier , le Comte de Luſace a
pris congé de Leurs Majestés , ainſi que de la Famille
Royale.
Le même jour , la Comteſſe de Sparre & la
Comteſſe de la Luzerne ont été préſentées à
Leurs Majestés & à la Famille Royale ; la première
par la Ducheſſe de Praflin , la ſeconde par
la Comteſſe d'Eſtourmel .
Le même jour , le Baron de Cloſen , Maréchal
des Camps & Armées du Roi , Colonel- Lieutenant
du Régiment Royal-Deux- Ponts , qui a
ſervi avec beaucoup de diſtinction dans cette dernière
guèrre , a obtenu le cordon rouge , & a
eu l'honneur de remercier Sa Majesté
Le Roi a nommé le Marquis de Bauſſet , cidevant
ſon Miniſtre Plénipotentiaire auprès de
l'Electeur de Cologne , pour aller remplacer le
Baron de Breteuil à la Cour de Ruſſie ; il fut
enſuite préſenté par le Duc de Praflin à Sa Majeſté
, qu'il eut l'honneur de remercier en cette
qualité.
Le 27 , Leurs Majestés & la Famille Royale
fignerent le Contrat de mariage du Marquis de
Tana avec la Demoiſelle de Caſſini .
Le même jour , le Comte de la Guiche , prêta
ferment entre les mains du Roi pour la Lieutenance
Général du Comté de Charolois.
Le Roi a accordé les Entrées de la Chambre
au Comte de Langeron.
Kiv
224 MERCURE DE FRANCE.
Le Marquis de la Marck , ayant été obligé
par ſon grand âge & fes infirmités de ſe démettre
de la place de premier Ecuyer du Prince
de Condé , le Marquis de Chamboran , Brigadier
des Armées du Roi , Mestre de Camp
du Régiment de ſon nom , a eu l'honneur d'être
préſenté à Sa Majeſté en cette qualité.
Le 29 , le fieur de Mello , Miniſtre Plénipotentiaire
du Roi de Portugal , eut une Audience
particulière du Roi , dans laquelle ,
après avoir remis ſes Lettres de rappel , il prit
congé de ſa Majeſté. Il fut conduit à cette Audience
, ainſi qu'à celles de la Reine & de la
Famille Royale , par le fieur Dufort Introducteur
des Ambaſſadeurs .
Le 30 au foir , le Roi a été attaqué d'une
fiévre accompagné de mal de tête. La fiévre
a duré tout le Jeudi , mais toujours en diminuant.
Cette indiſpoſition a empêché Sa Majeſté
de faire la Cene , ſelon l'uſage ordinaire.
Le Vendredi matin, la fiévre a cellé , & Sa
Majeſté a été entièrement rétablie.
Le Jeudi Saint à midi, la Reine lava les pieds à
douze pauvres Filles qu'Elle fervit à table . Le ſieur
Desfourniels, Maître d'Hôtel ordinaire, précéda le
fervice , en l'abſcence du premier Maître d'Hôtel
de la Reine. Les Plats furent portés par Madame
la Dauphine , Madame Adélaïde , Mefdames
Sophie & Louiſe , par la Comteſſe de la
Marche , & par les Dames du Palais de la Reine ,
& les Dames de Meldames de France.
Le Prince de Croy , Lieutenant Général des
Armées du Roi , a le Gouvernement de Condé ,
qui vaque par la mort du Comte de Danois , &
dont il avoit la ſurvivance .
Sa Majesté a donné l'Abbaye de Lorroux, Or.
dre de Citeaux Diocéſe d'Angers , à l'Abbé
Desbriéres , Chapelain du Roi ; celle de Sara-
,
JUIN. 1763. 225
mon , Ordre de S. Benoît , Diocéſe d'Auch , à
l'Abbé de la Cour , Vicaire Général de l'Evêché
de Comminges ; celle de Quarante , Ordre de
S. Auguſtin , Diocéſe de Narbonne , à l'Abbé de
Bouſtanelle , Vicaire Général de l'Evêché de Béziers
; & celle de Rillé , Ordre de S. Auguſtin ,
Diocéſe de Rennes , à l'Abbé l'Olivier de Troujoli.
Le 9 de ce mois , l'Archevêque de Narbonne
& celui de Toulouſe ont prêté lerment pendant
la Meſſe entre les mains de Sa Majeſté.
Le Roi vient d'accorder au Marquis de Mailly,
fils du Comte de Mailly , Lieutenant-Gédéral
des Armées de Sa Majesté , & Commandant en
Rouffillon , la Compagnie des Gendarmes Ecof
Tois , dont le Comte de Mailly avoit conſervé
l'exercice juſqu'à ce que ſon fils eût atteint l'âge
que Sa Majeſté avoit fixé.
L'Académie d'Ecriture , nouvellement établie
à Paris , a eu l'honneur de préſenter au Roi le
précis de ſes travaux pendant l'année dernière ,
avec les diſcours qui ont été lus à la première
Séance publique de l'Académie , & la médaille
qu'elle a fait frapper à l'occaſion de ſon établiſlement.
Le ſieur Marmontel a eu l'honneur de préſenter
à Leurs Majeſtés & à la Famille Royale
un Ouvrage de fa compofition ,intitulé , Poëti
que Françoise.
LELE 20 du mois dernier , le Comte de Luſace a
pris congé de Leurs Majestés , ainſi que de la Famille
Royale.
Le même jour , la Comteſſe de Sparre & la
Comteſſe de la Luzerne ont été préſentées à
Leurs Majestés & à la Famille Royale ; la première
par la Ducheſſe de Praflin , la ſeconde par
la Comteſſe d'Eſtourmel .
Le même jour , le Baron de Cloſen , Maréchal
des Camps & Armées du Roi , Colonel- Lieutenant
du Régiment Royal-Deux- Ponts , qui a
ſervi avec beaucoup de diſtinction dans cette dernière
guèrre , a obtenu le cordon rouge , & a
eu l'honneur de remercier Sa Majesté
Le Roi a nommé le Marquis de Bauſſet , cidevant
ſon Miniſtre Plénipotentiaire auprès de
l'Electeur de Cologne , pour aller remplacer le
Baron de Breteuil à la Cour de Ruſſie ; il fut
enſuite préſenté par le Duc de Praflin à Sa Majeſté
, qu'il eut l'honneur de remercier en cette
qualité.
Le 27 , Leurs Majestés & la Famille Royale
fignerent le Contrat de mariage du Marquis de
Tana avec la Demoiſelle de Caſſini .
Le même jour , le Comte de la Guiche , prêta
ferment entre les mains du Roi pour la Lieutenance
Général du Comté de Charolois.
Le Roi a accordé les Entrées de la Chambre
au Comte de Langeron.
Kiv
224 MERCURE DE FRANCE.
Le Marquis de la Marck , ayant été obligé
par ſon grand âge & fes infirmités de ſe démettre
de la place de premier Ecuyer du Prince
de Condé , le Marquis de Chamboran , Brigadier
des Armées du Roi , Mestre de Camp
du Régiment de ſon nom , a eu l'honneur d'être
préſenté à Sa Majeſté en cette qualité.
Le 29 , le fieur de Mello , Miniſtre Plénipotentiaire
du Roi de Portugal , eut une Audience
particulière du Roi , dans laquelle ,
après avoir remis ſes Lettres de rappel , il prit
congé de ſa Majeſté. Il fut conduit à cette Audience
, ainſi qu'à celles de la Reine & de la
Famille Royale , par le fieur Dufort Introducteur
des Ambaſſadeurs .
Le 30 au foir , le Roi a été attaqué d'une
fiévre accompagné de mal de tête. La fiévre
a duré tout le Jeudi , mais toujours en diminuant.
Cette indiſpoſition a empêché Sa Majeſté
de faire la Cene , ſelon l'uſage ordinaire.
Le Vendredi matin, la fiévre a cellé , & Sa
Majeſté a été entièrement rétablie.
Le Jeudi Saint à midi, la Reine lava les pieds à
douze pauvres Filles qu'Elle fervit à table . Le ſieur
Desfourniels, Maître d'Hôtel ordinaire, précéda le
fervice , en l'abſcence du premier Maître d'Hôtel
de la Reine. Les Plats furent portés par Madame
la Dauphine , Madame Adélaïde , Mefdames
Sophie & Louiſe , par la Comteſſe de la
Marche , & par les Dames du Palais de la Reine ,
& les Dames de Meldames de France.
Le Prince de Croy , Lieutenant Général des
Armées du Roi , a le Gouvernement de Condé ,
qui vaque par la mort du Comte de Danois , &
dont il avoit la ſurvivance .
Sa Majesté a donné l'Abbaye de Lorroux, Or.
dre de Citeaux Diocéſe d'Angers , à l'Abbé
Desbriéres , Chapelain du Roi ; celle de Sara-
,
JUIN. 1763. 225
mon , Ordre de S. Benoît , Diocéſe d'Auch , à
l'Abbé de la Cour , Vicaire Général de l'Evêché
de Comminges ; celle de Quarante , Ordre de
S. Auguſtin , Diocéſe de Narbonne , à l'Abbé de
Bouſtanelle , Vicaire Général de l'Evêché de Béziers
; & celle de Rillé , Ordre de S. Auguſtin ,
Diocéſe de Rennes , à l'Abbé l'Olivier de Troujoli.
Le 9 de ce mois , l'Archevêque de Narbonne
& celui de Toulouſe ont prêté lerment pendant
la Meſſe entre les mains de Sa Majeſté.
Le Roi vient d'accorder au Marquis de Mailly,
fils du Comte de Mailly , Lieutenant-Gédéral
des Armées de Sa Majesté , & Commandant en
Rouffillon , la Compagnie des Gendarmes Ecof
Tois , dont le Comte de Mailly avoit conſervé
l'exercice juſqu'à ce que ſon fils eût atteint l'âge
que Sa Majeſté avoit fixé.
L'Académie d'Ecriture , nouvellement établie
à Paris , a eu l'honneur de préſenter au Roi le
précis de ſes travaux pendant l'année dernière ,
avec les diſcours qui ont été lus à la première
Séance publique de l'Académie , & la médaille
qu'elle a fait frapper à l'occaſion de ſon établiſlement.
Le ſieur Marmontel a eu l'honneur de préſenter
à Leurs Majeſtés & à la Famille Royale
un Ouvrage de fa compofition ,intitulé , Poëti
que Françoise.
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Résumé : De VERSAILLES, le 16 Avril 1763.
En avril 1763, plusieurs événements significatifs se sont déroulés à la cour de Versailles. Le 20 mars, le Comte de Lusace a pris congé des souverains et de la famille royale. La Comtesse de Sparre et la Comtesse de la Luzerne ont été présentées aux Majestés et à la famille royale par la Duchesse de Praflin et la Comtesse d'Estourmel, respectivement. Le Baron de Closen a été distingué pour ses services durant la dernière guerre et a reçu le cordon rouge. Le Marquis de Bausset a été nommé pour remplacer le Baron de Breteuil à la Cour de Russie et a été présenté au Roi par le Duc de Praflin. Le 27 avril, les souverains et la famille royale ont signé le contrat de mariage du Marquis de Tana avec la Demoiselle de Cassini. Le Comte de la Guiche a prêté serment pour la Lieutenance Générale du Comté de Charolois, et le Comte de Langeron a obtenu les Entrées de la Chambre. Le Marquis de Chamboran a été présenté au Roi comme premier Écuyer du Prince de Condé. Le 29 avril, le sieur de Mello, Ministre Plénipotentiaire du Roi de Portugal, a pris congé du Roi après avoir remis ses lettres de rappel. Le 30 avril, le Roi a été indisposé par une fièvre accompagnée de maux de tête, mais il a été entièrement rétabli le lendemain. Le Jeudi Saint, la Reine a lavé les pieds de douze pauvres filles, assistée par des membres de la famille royale et des dames du palais. Le Prince de Croy a reçu le Gouvernement de Condé à la suite du décès du Comte de Danois. Le Roi a attribué plusieurs abbayes à des abbés chapelains et vicaires généraux. Le 9 juin, les Archevêques de Narbonne et de Toulouse ont prêté serment au Roi. Le Marquis de Mailly a reçu la Compagnie des Gendarmes Écossais. L'Académie d'Écriture a présenté au Roi le précis de ses travaux et une médaille commémorative. Le sieur Marmontel a offert aux Majestés et à la famille royale son ouvrage intitulé 'Poétique Françoise'.
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117
p. 179
De LONDRES, le 13 Mai 1763.
Début :
Le Comte de Hertford a baisé la main du Roi pour remercier Sa Majesté de l'avoir nommé [...]
Mots clefs :
Comte, Ambassade de France, Duc, Majesté très chrétienne, Lettres, Mariage, Princesse, Médecin ordinaire du roi
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : De LONDRES, le 13 Mai 1763.
De LONDRES , le 13 Mai 1763.
Le Comte de Hertford a bailé la main du Roi
pour remercier Sa Majeſté de l'avoir nommé à
l'Ambaffade de France.
Le Duc de Nivernois , ayant obtenu de Sa
Majefté Très-Chrétienne fes Lettres de rappel ,
a pris congé du Roi le 4 de ce mois , & le lendemain
il a pris congé de la Reine.
•
On affure que le mariage de la Princeffe Augufte
avec le Prince Héréditaire de Brunſwick ,
eft abfolument arrêté , & que ce Prince ne tardera
pas à paffer en Angleterre.
M. Raulin , Médecin ordinaire du Roi , connu
par les Ouvrages , & déja de plufieurs Académies ,
fut reçu le 12 du mois de Mai , Membre de la
Société Royale de Londres.
Le Comte de Hertford a bailé la main du Roi
pour remercier Sa Majeſté de l'avoir nommé à
l'Ambaffade de France.
Le Duc de Nivernois , ayant obtenu de Sa
Majefté Très-Chrétienne fes Lettres de rappel ,
a pris congé du Roi le 4 de ce mois , & le lendemain
il a pris congé de la Reine.
•
On affure que le mariage de la Princeffe Augufte
avec le Prince Héréditaire de Brunſwick ,
eft abfolument arrêté , & que ce Prince ne tardera
pas à paffer en Angleterre.
M. Raulin , Médecin ordinaire du Roi , connu
par les Ouvrages , & déja de plufieurs Académies ,
fut reçu le 12 du mois de Mai , Membre de la
Société Royale de Londres.
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Résumé : De LONDRES, le 13 Mai 1763.
Le 13 mai 1763, le Comte de Hertford a été nommé ambassadeur de France à Londres. Le Duc de Nivernois a quitté ses fonctions le 4 mai. Le mariage de la Princesse Auguste avec le Prince Héréditaire de Brunswick est confirmé. Le médecin M. Raulin a été admis à la Société Royale de Londres le 12 mai.
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118
p. 194
D'AMSTERDAM, le 13 Juin 1763.
Début :
Un Navire arrivé de Surinam, a apporté aux Directeurs de la Colonie des Berbices, [...]
Mots clefs :
Navire, Lettres, Gouverneur, Plantations, Révolte, Colonie, Rebelles, Saccages
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : D'AMSTERDAM, le 13 Juin 1763.
D'AMSTERDAM , le 13 Juin 1763 .
1
Un Navire arrivé de Surinam , a apporté aux
Directeurs de la Colonie des Berbices , des Lettres
qui confirment la fâcheufe nouvelle du faccagement
de cette Colonie par les Négres révoltés. Le
Gouverneur du Fort a été réduit a la néceffité de
le faire fauter & de s'enfuir. L'établiffement des
Berbices n'eft pas ancien , & ne confiftoit guères
qu'en quatre-vingt ou cent plantations ; mais il
commençoit à faire des progrès fenfibles. Une
des caufes de cette révolte , paroît être le peu
d'attention qu'on a eu de remplacer les Blancs
qu'une maladie épidémique a fait périr depuis
près de deux ans dans cette Colonie , où le petic
nombre d'Européens qui y reſtoit , ne fuffifoit pas
pour veiller fur les Négres & leur en impofer. La
confternation a été fi grande à Timerary, qui n'eft
éloigné des Berbices que de douze à quinze lieues ,
que plufieurs Colons s'en font déja retirés . 11 eft
probable en effet que les rebelles s'y font portés ,
a moins qu'ils n'ayent été prévenus par les Anglois
de la Barbade , & par les Hollandois de Surinam
. On craint auffi beaucoup pour les plantations
d'y fequebo , éloignées des Berbices de vingtcinq
ou trente lieues feulement.
1
Un Navire arrivé de Surinam , a apporté aux
Directeurs de la Colonie des Berbices , des Lettres
qui confirment la fâcheufe nouvelle du faccagement
de cette Colonie par les Négres révoltés. Le
Gouverneur du Fort a été réduit a la néceffité de
le faire fauter & de s'enfuir. L'établiffement des
Berbices n'eft pas ancien , & ne confiftoit guères
qu'en quatre-vingt ou cent plantations ; mais il
commençoit à faire des progrès fenfibles. Une
des caufes de cette révolte , paroît être le peu
d'attention qu'on a eu de remplacer les Blancs
qu'une maladie épidémique a fait périr depuis
près de deux ans dans cette Colonie , où le petic
nombre d'Européens qui y reſtoit , ne fuffifoit pas
pour veiller fur les Négres & leur en impofer. La
confternation a été fi grande à Timerary, qui n'eft
éloigné des Berbices que de douze à quinze lieues ,
que plufieurs Colons s'en font déja retirés . 11 eft
probable en effet que les rebelles s'y font portés ,
a moins qu'ils n'ayent été prévenus par les Anglois
de la Barbade , & par les Hollandois de Surinam
. On craint auffi beaucoup pour les plantations
d'y fequebo , éloignées des Berbices de vingtcinq
ou trente lieues feulement.
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Résumé : D'AMSTERDAM, le 13 Juin 1763.
Le 13 juin 1763, une révolte des esclaves noirs a éclaté dans la colonie des Berbices, confirmée par des lettres reçues par les directeurs de la colonie. Cette révolte a permis aux esclaves de prendre le fort et de chasser le gouverneur. La colonie, récente et composée de 80 à 100 plantations, montrait des signes de progrès. La cause principale de la révolte est attribuée au manque de surveillance des esclaves, suite à une épidémie ayant tué de nombreux colons blancs deux ans auparavant. La nouvelle a provoqué une grande consternation à Timerary, située à 12 à 15 lieues des Berbices, incitant plusieurs colons à se retirer. Les rebelles pourraient se diriger vers Timerary, à moins d'être arrêtés par les Anglais de la Barbade et les Hollandais du Surinam. De plus, les plantations de Ysequebo, situées à 25 ou 30 lieues des Berbices, sont également menacées.
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119
p. 191
De FRANCFORT, le 2 Septembre 1763.
Début :
Des Lettres de Hanovre, du 15 du mois dernier, avoient annoncé la mort du [...]
Mots clefs :
Lettres, Décès, Prince
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : De FRANCFORT, le 2 Septembre 1763.
De FRAANNCCFFOORRTT ,, le 2 Septembre 1763 .
Des Lettres de Hanovre , du is du mois dernier
, avoient annoncé la mort du Prince Régnant
de Waldeck . Cette nouvelle étoit prématurée ,
on vient d'apprendre que ce Prince eſt mort à
Avolſen , le 31. du même mois.
Des Lettres de Hanovre , du is du mois dernier
, avoient annoncé la mort du Prince Régnant
de Waldeck . Cette nouvelle étoit prématurée ,
on vient d'apprendre que ce Prince eſt mort à
Avolſen , le 31. du même mois.
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120
p. 211
AVIS DIVERS.
Début :
La Société d'Agence a ci-devant annoncé que son Bureau étoit [...]
Mots clefs :
Société d'agence, Directeur, Changements, Lettres, Paquets
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : AVIS DIVERS.
A V I S D I V E R S.
LA Société d'Agence a ci - devant annoncé que
ſon Bureau étoit établi chez M. de Neuve-Egli
ſe, rue des Orties, Butte S. Roeh, & que les
Lettres, Piéces & Paquets devoient être envoyés
à l'adreſſe dudit ſieur de Neuve - Egliſe & com
pagnie. Elle prévient aujourd'hui que ledit ſieur
de Neuve-Egliſe a ceſſé d'en être Directeur dès
le premier de ce mois, que la Société ne le
cautionne plus, & que leſdites Lettres & Pa
quets doivent déſormais être adreſſés à M. de
Prémilon & Compagnie, rue S. Louis, au Ma
rais, vis-à-vis l'Hôtel Turpin , à Paris.
LA Société d'Agence a ci - devant annoncé que
ſon Bureau étoit établi chez M. de Neuve-Egli
ſe, rue des Orties, Butte S. Roeh, & que les
Lettres, Piéces & Paquets devoient être envoyés
à l'adreſſe dudit ſieur de Neuve - Egliſe & com
pagnie. Elle prévient aujourd'hui que ledit ſieur
de Neuve-Egliſe a ceſſé d'en être Directeur dès
le premier de ce mois, que la Société ne le
cautionne plus, & que leſdites Lettres & Pa
quets doivent déſormais être adreſſés à M. de
Prémilon & Compagnie, rue S. Louis, au Ma
rais, vis-à-vis l'Hôtel Turpin , à Paris.
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Résumé : AVIS DIVERS.
La Société d'Agence, initialement située chez M. de Neuve-Eglise, rue des Orties, Butte Saint-Roch, annonce que M. de Neuve-Eglise a cessé ses fonctions. Les correspondances doivent dorénavant être envoyées à M. de Prémilon et Compagnie, rue Saint-Louis au Marais, vis-à-vis de l'Hôtel Turpin, à Paris.
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121
p. 159-160
D'AMSTERDAM, le 16 Avril 1764.
Début :
On a reçu des Lettres des Berbices, en date du 31 Décembre, suivant [...]
Mots clefs :
Lettres, Troupes, Colonie, Rebelles
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texteReconnaissance textuelle : D'AMSTERDAM, le 16 Avril 1764.
D'AMSTERDAM , le 16 Avril 1764.-
On a reçu des Lettres des Berbices , en date du
31 Décembre , fuivant lefquelles nos troupes fe
font emparées fans la moindre réſiſtance de Rio-
Cange & de prèfque toute la Colonie dont les
5
160 MERCURE DE FRANCE.
售rebelles avoient ruiné la plupart des maiſons ,
& on a établi à Steevenbourg un gros pofte pour
la fureté de cette Place.
On a reçu des Lettres des Berbices , en date du
31 Décembre , fuivant lefquelles nos troupes fe
font emparées fans la moindre réſiſtance de Rio-
Cange & de prèfque toute la Colonie dont les
5
160 MERCURE DE FRANCE.
售rebelles avoient ruiné la plupart des maiſons ,
& on a établi à Steevenbourg un gros pofte pour
la fureté de cette Place.
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122
p. 199-202
AVIS DIVERS.
Début :
On a établi depuis peu dans cette Capitale, par privilége exclusif [...]
Mots clefs :
Bureau, Paris, Vente, Adresse, Lettres, Étrangers, Établissement, Renseignements, Province, Objets, Négociants, Marchands, Privilège
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texteReconnaissance textuelle : AVIS DIVERS.
A VIS DIVER S.
On a établi depuis peu dans cette Capitale ,
par privilége exclufif , un Bureau Général d'Indication
, d'Avis , d'Adreffe & de Rencontre.
Cet Etabliſſement , confacré à l'utilité publique,
a pour but d'indiquer par voies d'adreffe , tous
les objets à vendre ou à louer tant à Paris qu'en
Provinces , comme Terres , Maiſons , Domaines ,
Rentes , Charges , Fonds de Commerce , Meubles
, Bijoux , &c. Meubles ou Appartemens
meublés ou non-meublés ; en forte que les perfonnes
tant de Paris que des Provinces qui ont
quelques objets à vendre , à louer ou à acheter ,
peuvent en adreffer à ce Bureau une note circonftancice
, franche de port , en payant feulement
pour tous frais ; fçavoir , pour les objets à
vendre , une livre ; quatre fols, pour ceux du prix
jufqu'à 1000 liv . 3 liv. pour ceux juſqu'à 10000
liv. & 6 liv. pour ceux de 10 , 15 , 20000 liv . &
au-deffus. A l'égard de ceux à louer , les enregiftremens
font de fix fols pour le loyer jufqu'à
300 liv . de douze fols jufqu'à 1000 liv . & de
vingt-quatre fols jufqu'à 3000 liv. & de trois liv.
pour ceux de 3000 liv . & au- deffus. L'on paye le
double de ce prix pour le renfeignement , & lorfque
les perfonnes ne s'accommodent pas de l'ob-
Liv
200 MERCURE DE FRANCE.
et dont on a délivré lé renfeignement , on leur
en donne d'autres gratis , jnfqu'a ce qu'elles foient
fatisfaites.
Ce Bureau préfente enfin au Public un avantage
fupérieur à toutes les voies dont on s'eft fervi
jufqu'à préfent , foit pour vendre , foit pour rencontrer
l'objet que l'on a envie de fe procurer :
1 ° , par la réunion générale de toutes les chofes
qui fe trouvoient auparavant difperfées , & qui
échappoient à ceux qui en faifoient la recherche :
2 ° , parce que les objets que l'on y fait enregif
trer ne font fupprimés du Tableau qui leur eft
propre , qu'après que l'on en a difpofé.
Les Etrangers qui defireront auſſi trouver à
leur arrivée à Paris un appartement prêt à occuper
, pourront écrire directement à ce Bureau ,
qui fe chargera de leur en procurer , enjoignant.
feulement a leur Lettre un Mandat payable à
Paris , au moins pour le montant du premier
mois .
On peut aufli s'y adreffer pour les Extraits de
Baptême , Mariages , Sépultures , & c. & pour
toutes autres recherches & expéditions .
Ce Bureau , pour ne négliger aucun des objets
utiles à la Société , enregistre auffi les diverſes
Penfions Collégiales , Conventuelles & Bourgeoifes
, tant de Paris que des Provinces , moyennant
un abonnement de 3 liv . par année ſealement , &
à la faveur du Tableau détaillé que l'on y aura
fait inférer des prix , nourritures , foins & éducations
qu'on y reçoit , le Particulier ou le Père
de Famille feront moins embarraffés dans le
choix que leur fortune ou les circonstances exigeront.
On a encore réuni un nouvel objet à ce Bureau
qui intérefle particulièrement les Etrangers qui
NOVEMBRE. 1764. 20-
venant à Paris , n'ayant pas de domicile abfoluz
ment fixe & permanent , font fouvent expofes
perdre les Letrres ou effets qui leur font adref
fés , foit par les fréquens changemens de demeu
re , ou par la négligence de ceux chez qui l'on
pourroit le les faire adreffer , foit enfin pour év
ter les incommodités qui peuvent réfulter de la
curiofité , fouvent même de l'indifcrétion de ceux
entre les mains de qui pourroient tomber ces
Lettres. Or ce Bureau préfente un moyen facile
de prévenir ces fortes de défagrémens , par la
railon qu'on peut s'y faire adreffer directement
ces Lettres comme à un domicile qui devient
commun à tous Etrangers & Citoyens ; & que par
l'ordre qu'on y tient, elles font exactement remifes
à la volonté des Commettans , ce qui s'entend
pareillement de toutes les Villes où l'on fe
propofe d'établir de femblables Bureaux .
Il eft effentiel d'obferver qu'on ne fe charge de
la réception defdites Lettres , qu'autant que le
port en eft acquitté , ou que l'on auroit pris avec
le Bureau des arrangemens particuliers & relatifs
à cet objet , en payant deux fols pour la remife de
chacune defdites Lettres.
N. B. Ceux qui defireront former un pareil Etabliffement
dans les principales Villes du Royaume
s'adrefferont , pour en traiter , au Bureau Général ,
rue S. Honoré , à l'Hôtel d'Aligre.
Quoique ce que nous venons d'annoncer ne
foit qu'un extrait fort abrégé de l'utilité de cet
établiſſement , nous pensons qu'il eft fuffisamment
étendu pour que chacun juge en particulier de
l'avantage qu'il peut y trouver.
Les Négocians , les Marchands ou Artiftes ,
&c , qui étant difpofés à augmenter leur Commerce
ou a quitter leur Etat , & qui n'attendent fouvent
Iy
>
202 MERCURE DE FRANCE:
que l'occafion favorable de céder leur fond , ou
enfin les Charges ou Priviléges auxquels ils font
attachés, & ceux qui n'attendent également qu'une
femblable rencontre pour former leur Etabliffement
, envifageront aifément la facilité que leur
préfente à cet égard ce nouveau Bureau. En effet
tous ceux qui font dans l'un & dans l'autre cas
pouvant ufer de la voie qui leur eft ouverte , il est
évident qu'ils feront plus à portée qu'auparavant
de remplir réciproquement leurs vues.
On conçoit qu'il en peut être la même choſe à
l'égard des perfonnes qui defirent fe procurer un
Secrétaire , un Intendant , un Régiffeur , &c , &
de celles qui defirent fe placer en cette qualité.
Nous remarquons auffi qu'il ne feroit pas
moins intéreſſant aux Négocians, aux Marchands,
foit en gros , foit en détail , & à bien d'autres
Particuliers , de faire mettre leurs adreffes audit
Bureau chaque fois qu'ils changent de demeure
, parce que quelques circonftances les obligent
à quitter un quartier où ils auront acquis une
réputation avantageufe , les perfonnes qui leur
feront attachées auront par-là un moyen fûr de
les retrouver.
On a établi depuis peu dans cette Capitale ,
par privilége exclufif , un Bureau Général d'Indication
, d'Avis , d'Adreffe & de Rencontre.
Cet Etabliſſement , confacré à l'utilité publique,
a pour but d'indiquer par voies d'adreffe , tous
les objets à vendre ou à louer tant à Paris qu'en
Provinces , comme Terres , Maiſons , Domaines ,
Rentes , Charges , Fonds de Commerce , Meubles
, Bijoux , &c. Meubles ou Appartemens
meublés ou non-meublés ; en forte que les perfonnes
tant de Paris que des Provinces qui ont
quelques objets à vendre , à louer ou à acheter ,
peuvent en adreffer à ce Bureau une note circonftancice
, franche de port , en payant feulement
pour tous frais ; fçavoir , pour les objets à
vendre , une livre ; quatre fols, pour ceux du prix
jufqu'à 1000 liv . 3 liv. pour ceux juſqu'à 10000
liv. & 6 liv. pour ceux de 10 , 15 , 20000 liv . &
au-deffus. A l'égard de ceux à louer , les enregiftremens
font de fix fols pour le loyer jufqu'à
300 liv . de douze fols jufqu'à 1000 liv . & de
vingt-quatre fols jufqu'à 3000 liv. & de trois liv.
pour ceux de 3000 liv . & au- deffus. L'on paye le
double de ce prix pour le renfeignement , & lorfque
les perfonnes ne s'accommodent pas de l'ob-
Liv
200 MERCURE DE FRANCE.
et dont on a délivré lé renfeignement , on leur
en donne d'autres gratis , jnfqu'a ce qu'elles foient
fatisfaites.
Ce Bureau préfente enfin au Public un avantage
fupérieur à toutes les voies dont on s'eft fervi
jufqu'à préfent , foit pour vendre , foit pour rencontrer
l'objet que l'on a envie de fe procurer :
1 ° , par la réunion générale de toutes les chofes
qui fe trouvoient auparavant difperfées , & qui
échappoient à ceux qui en faifoient la recherche :
2 ° , parce que les objets que l'on y fait enregif
trer ne font fupprimés du Tableau qui leur eft
propre , qu'après que l'on en a difpofé.
Les Etrangers qui defireront auſſi trouver à
leur arrivée à Paris un appartement prêt à occuper
, pourront écrire directement à ce Bureau ,
qui fe chargera de leur en procurer , enjoignant.
feulement a leur Lettre un Mandat payable à
Paris , au moins pour le montant du premier
mois .
On peut aufli s'y adreffer pour les Extraits de
Baptême , Mariages , Sépultures , & c. & pour
toutes autres recherches & expéditions .
Ce Bureau , pour ne négliger aucun des objets
utiles à la Société , enregistre auffi les diverſes
Penfions Collégiales , Conventuelles & Bourgeoifes
, tant de Paris que des Provinces , moyennant
un abonnement de 3 liv . par année ſealement , &
à la faveur du Tableau détaillé que l'on y aura
fait inférer des prix , nourritures , foins & éducations
qu'on y reçoit , le Particulier ou le Père
de Famille feront moins embarraffés dans le
choix que leur fortune ou les circonstances exigeront.
On a encore réuni un nouvel objet à ce Bureau
qui intérefle particulièrement les Etrangers qui
NOVEMBRE. 1764. 20-
venant à Paris , n'ayant pas de domicile abfoluz
ment fixe & permanent , font fouvent expofes
perdre les Letrres ou effets qui leur font adref
fés , foit par les fréquens changemens de demeu
re , ou par la négligence de ceux chez qui l'on
pourroit le les faire adreffer , foit enfin pour év
ter les incommodités qui peuvent réfulter de la
curiofité , fouvent même de l'indifcrétion de ceux
entre les mains de qui pourroient tomber ces
Lettres. Or ce Bureau préfente un moyen facile
de prévenir ces fortes de défagrémens , par la
railon qu'on peut s'y faire adreffer directement
ces Lettres comme à un domicile qui devient
commun à tous Etrangers & Citoyens ; & que par
l'ordre qu'on y tient, elles font exactement remifes
à la volonté des Commettans , ce qui s'entend
pareillement de toutes les Villes où l'on fe
propofe d'établir de femblables Bureaux .
Il eft effentiel d'obferver qu'on ne fe charge de
la réception defdites Lettres , qu'autant que le
port en eft acquitté , ou que l'on auroit pris avec
le Bureau des arrangemens particuliers & relatifs
à cet objet , en payant deux fols pour la remife de
chacune defdites Lettres.
N. B. Ceux qui defireront former un pareil Etabliffement
dans les principales Villes du Royaume
s'adrefferont , pour en traiter , au Bureau Général ,
rue S. Honoré , à l'Hôtel d'Aligre.
Quoique ce que nous venons d'annoncer ne
foit qu'un extrait fort abrégé de l'utilité de cet
établiſſement , nous pensons qu'il eft fuffisamment
étendu pour que chacun juge en particulier de
l'avantage qu'il peut y trouver.
Les Négocians , les Marchands ou Artiftes ,
&c , qui étant difpofés à augmenter leur Commerce
ou a quitter leur Etat , & qui n'attendent fouvent
Iy
>
202 MERCURE DE FRANCE:
que l'occafion favorable de céder leur fond , ou
enfin les Charges ou Priviléges auxquels ils font
attachés, & ceux qui n'attendent également qu'une
femblable rencontre pour former leur Etabliffement
, envifageront aifément la facilité que leur
préfente à cet égard ce nouveau Bureau. En effet
tous ceux qui font dans l'un & dans l'autre cas
pouvant ufer de la voie qui leur eft ouverte , il est
évident qu'ils feront plus à portée qu'auparavant
de remplir réciproquement leurs vues.
On conçoit qu'il en peut être la même choſe à
l'égard des perfonnes qui defirent fe procurer un
Secrétaire , un Intendant , un Régiffeur , &c , &
de celles qui defirent fe placer en cette qualité.
Nous remarquons auffi qu'il ne feroit pas
moins intéreſſant aux Négocians, aux Marchands,
foit en gros , foit en détail , & à bien d'autres
Particuliers , de faire mettre leurs adreffes audit
Bureau chaque fois qu'ils changent de demeure
, parce que quelques circonftances les obligent
à quitter un quartier où ils auront acquis une
réputation avantageufe , les perfonnes qui leur
feront attachées auront par-là un moyen fûr de
les retrouver.
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Résumé : AVIS DIVERS.
Un Bureau Général d'Indication, d'Avis, d'Adresse et de Rencontre a été créé à Paris. Cet établissement facilite la vente, la location ou l'achat de divers objets, tels que terres, maisons, domaines, rentes, charges, fonds de commerce, meubles, bijoux, et appartements meublés ou non. Les intéressés peuvent soumettre une note détaillée en payant des frais spécifiques selon la valeur des objets. Le Bureau propose également des services de renseignements gratuits jusqu'à satisfaction et enregistre les pensions collégiales, conventuelles et bourgeoises pour aider les particuliers dans leurs choix. Les étrangers peuvent utiliser ce Bureau pour trouver des appartements ou recevoir leur courrier, évitant ainsi les pertes dues aux changements fréquents de domicile. Le Bureau garantit la réception et la remise exacte des lettres contre paiement des frais de port. Pour établir des bureaux similaires dans d'autres villes, il est possible de contacter le Bureau Général à l'Hôtel d'Aligre, rue Saint-Honoré. Ce service est particulièrement utile pour les négociants, marchands, artisans et autres particuliers cherchant à augmenter leur commerce ou à trouver des opportunités d'emploi. Il facilite également la recherche de secrétaires, intendants, régisseurs, et autres postes similaires. Les particuliers sont encouragés à mettre à jour leurs adresses auprès du Bureau pour maintenir le contact avec leurs relations professionnelles.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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