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51
p. 204-205
EXTRAIT du Journal de l'Armée Autrichienne, le 7 Juin.
Début :
Nous avons appris ces jours passés que le Comte de Guadagni avoit été attaqué par un [...]
Mots clefs :
Armée autrichienne, Comte, Attaques, Troupes prussiennes, Poste, Bataillons, Canons, Ennemis
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texteReconnaissance textuelle : EXTRAIT du Journal de l'Armée Autrichienne, le 7 Juin.
EXTRAIT du Journal de l'Armée..
Autrichienne , le 7 Juin.
Nous avons appris ces jours paffés que le
Comte de Guadagni avoit été attaqué par un
corps nombreux de troupes Pruffiennes dans un
pofte qu'il occupoit entre Averbach & Falckenftein.
Le Comte de Guadagni qui n'avoit que cent
trente Maîtres fe replia fur Wildenhammer dès
le commencement de l'attaque. Il fut attaqué
dans ce fecond pofte par une autre colonne
des Ennemis composée de deux bataillons d'Infanterie
, foutenus par un eſcadron de Huffards.
La fupériorité de cette colonne qui menoit avec
elle quatre piéces de canon, détermina le Comte
de Guadagni a fe retirer à Eibenstock. Il fut chargé
deux fois dans fa retraite & continuellement harce
lé par les Pruffiens . Mais il foutint leur effort avec
JUILLET. 1759. 203
intrépidité , & arriva à Eibenstock fans beaucoup
de perte . Là il reçut un renfort de cent Croates
qui le mirent en état de pouffer les Hulfards
Énnemis. Il les mis en fuite après avoir tué un
Lieutenant & plufieurs Soldacs.
Autrichienne , le 7 Juin.
Nous avons appris ces jours paffés que le
Comte de Guadagni avoit été attaqué par un
corps nombreux de troupes Pruffiennes dans un
pofte qu'il occupoit entre Averbach & Falckenftein.
Le Comte de Guadagni qui n'avoit que cent
trente Maîtres fe replia fur Wildenhammer dès
le commencement de l'attaque. Il fut attaqué
dans ce fecond pofte par une autre colonne
des Ennemis composée de deux bataillons d'Infanterie
, foutenus par un eſcadron de Huffards.
La fupériorité de cette colonne qui menoit avec
elle quatre piéces de canon, détermina le Comte
de Guadagni a fe retirer à Eibenstock. Il fut chargé
deux fois dans fa retraite & continuellement harce
lé par les Pruffiens . Mais il foutint leur effort avec
JUILLET. 1759. 203
intrépidité , & arriva à Eibenstock fans beaucoup
de perte . Là il reçut un renfort de cent Croates
qui le mirent en état de pouffer les Hulfards
Énnemis. Il les mis en fuite après avoir tué un
Lieutenant & plufieurs Soldacs.
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Résumé : EXTRAIT du Journal de l'Armée Autrichienne, le 7 Juin.
Le 7 juin, le Comte de Guadagni, avec cent trente hommes, a été attaqué par des troupes prussiennes entre Averbach et Falckenstein. Il s'est replié sur Wildenhammer, où il a de nouveau été attaqué par deux bataillons d'infanterie et un escadron de hussards, soutenus par quatre pièces de canon. Malgré la supériorité numérique ennemie, il s'est retiré à Eibenstock, subissant deux charges et des harcèlements continus. Arrivé à Eibenstock avec peu de pertes, il a reçu un renfort de cent Croates. Grâce à ce soutien, il a repoussé les hussards ennemis, tuant un lieutenant et plusieurs soldats, et les a mis en fuite.
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52
p. 204-209
Relation de ce qui s'est passé à l'action du premier Août près de Minden, entre l'armée du Roi & celle des Alliés.
Début :
La prise de Minden par le Duc de Broglie ayant dérangé le projet que [...]
Mots clefs :
Duc de Broglie, Prise de Minden, Armée, Ennemis, Maréchal de Contades, Siège, Prince Ferdinand , Mouvements des troupes, Tactique militaire, Bataillons, Attaque, Infanterie, Cavalerie, Canons, Blessés et morts, Général, Commandant, Retraite, Cassel
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texteReconnaissance textuelle : Relation de ce qui s'est passé à l'action du premier Août près de Minden, entre l'armée du Roi & celle des Alliés.
Relation de ce qui s'eft paffé à l'action du premier
Août près de Minden , entre l'armée du Roi &
celle des Alliés .
La prife de Minden par le Duc de Broglie
ayant dérangé le projet que le Prince Ferdinand
avoit de fe retirer fous cette ville , & notre
armée s'y étant rendue le 15 Juillet , les ennemis
dirigèrent leur marche fur Petershagen ;
• ils s'avancèrent le 16 à Todenhaufen , & s'emparèrent
le 17 d'un bois qui n'étoit qu'à une deinie-
lieue de Minden.
Comme on pouvoit croire que l'ennemi cherchoit
à engager une affaire , & l'objet du Maréchal
de Contades n'étant que de conferver Minden
& de couvrir le fiége de Munſter , on fir
prendre à l'armée une pofition défenfive. Elle fe
SEPTEMBRE 1759. 205
couvrit d'un petit ruilleau & d'un marais regardé
comme impraticable , la droite appuyée à Minden
, la gauche à la montagne & a des bois.
Le Prince Ferdinand renonçant à nous attaquer
, s'occupa des moyens de nous refferrer
dans notre pofition , & de gêner l'arrivée de
nos convois . 11 fit auffi travailler à des retranchemens
en avant , & dans le bois qui débouchoit
dans la plaine de Minden.
Quand ce Prince crut la gauche affez formidable
pour réfifter à nos efforts , il fit faire à
fon armée un mouvement qui la raprocha du
marais. Son quartier général fut établi au village
de Hill ..
Le Prince héréditaire fut enfuite détaché avec
un corps de douze mille hommes fur Labbecké ,
d'où il s'avança au débouché de nos convois.
3
Ce mouvement engagea le Maréchal de Contades
à faire un détachement de trois mille
hommes aux ordres du Duc de Briffac , pour
protéger nos communications & couvrir les gros
équipages qui avoient été envoyés à Coesfeld.
Le détachement du Prince héréditaire de Brunf
wick ayant affoibli l'armée ennemie , dont le
flanc gauche paroiffoit fort étendu , le Maréchal
de Contades jugea que le moment éroit favorable
pour l'attaquer. L'ara će ennemie étoit derrière
le village de Hill , la gauche derrière celui
d'Holtzhaufen , & cette armée tenoit encore au
Wefer par un corps particulier campé entre le
village de Todenhaufen & celui de Petershagen.
C'eft fur ce corps particulier que le Maréchal
de Contades jugea néceffaire de faire fes premiers
efforts , dans le deffein de le culbuter & d'em➡
bratler enfuite le flanc gauche de l'ennemi.
Le Duc de Broglie avec les troupes de fa ré→
ferve fut chargé de cette attaque ; on la renforça
de huit Bataillons des Grenadiers de France
206 MERCURE DE FRANCE.
& Royaux , de fix piéces de canon de 12 livres
& de quatre obufiers , & il lui fut prefcrit dans
la difpofition générale d'attaquer l'ennemi vivement
& avec rapidité , pour ne pas donner le
temps au Prince Ferdinand d'arriver far notre
gauche qu'on avoit rendue moins forte en nombre
de troupes , parce qu'on vouloit faire le principal
effort par notre droite.
L'armée fe forma en bataille au point du jour ,
appuyant la gauche au marais , occupant le vil .
lage d'Hullem & les hayes qui l'environnent.
Quatre Brigades d'Infanterie aux ordres da
Marquis de Guerchy formoient la gauche de la
premiere ligne , foutenue en feconde ligne par
le corps des troupes Saxones aux ordres du
Comte de Luface.
Trois Brigades de Cavalerie aux ordres du Duc
de Filtz-James formoient le centre de la ligne
dans une grande bruyere qui eft entre le village
de Hullem & celui de Todenhaufen , & elles
étoient foutenues par trois autres Brigades de Cavalerie
en feconde ligne , aux ordres da Marquis
Dumefnil.
La Gendarmerie & fes Carabiniers étoient en
réferve en troifiéme ligne derriere le centre.
La droite de la ligne étoit compofée de quatre
Brigades d'Infanterie aux ordres du Chevalier de
Nicolay ; elle étoit placée à la droite de la Cavalerie
, & foutenue en feconde ligne par deux
Brigades d'Infanterie aux ordres du Comte de
Saint- Germain.
La réſerve du Duc de Broglie faifoit la droite
du tout ; & le Chevalier de Nicolay avoit ordre
de concerter les mouvemens avec ceux du Duc
de Broglie , & même de le foutenir , pour faire
dans cette partie un effort plus décifi£.
SEPTEMBRE. 1759. 107
L'action commença à cette droite à cinq heures
du matin par une canonnade fort vive entre les
troupes du Duc de Broglie , & le corps ennemi
qui s'étoit avancé au village de Todenhaufen.
Cette canonnade dura près de trois heures.
Pendant ce temps - là , fur l'avis que donna le
Duc de Broglie que les ennemis avoient plus
de troupes dans cette partie qu'on ne l'avoit jugé
la veille , le Maréchal de Contades fit marcher
deux brigades d'infanterie de la feconde ligne ,
pour renforcer encore cette droite ; mais l'attaque
ordonnée n'ayant pas eu lieu , le Prince
Ferdinand eut le temps de porter les troupes de
fa droite fur fon centre , & fit déboucher promptement
neuf bataillons fans canon fur la bruyere
vis-à - vis de notre Cavalerie; tandis que d'autres
troupes avec du canon attaquoient la gauche
aux ordres du Marquis de Guerchy , qui foutint
cette attaque avec beaucoup de fermeté.
Le Duc de Filtz James voyant déboucher
cette Infanterie vis - à- vis de lui , fit marcher fur
elle une partie de fa Cavalerie , qui fut repoulfée.
Le Maréchal de Contades dit alors au Duc
de Broglie de retourner à ſa réſerve & de fe
contenter de contenir la gauche des Ennemis ,
en attendant le fuccès du combat qui venoit de
s'engager.
Il ordonna en même temps au Marquis de
Beaupreau d'occuper avec les Brigades d'Infanterie
de Touraine & de Rouergue , & huit piéces de
canon de huit , quelques maifons entourées de
haies , qui étoient en avant de la droite de notre
Cavalerie , pour la protéger , & pour prendre
à revers l'Infanterie ennemie . Pendant que cer
208 MERCURE DE FRANCE.
'ordre s'exécutoit , quelques Brigades de Cavalerie
marcherent de nouveau fur l'Infanterie ennemie
qui foutint cette charge avec autant de fermeté
que la premiere . La Gendarmerie & les Carabiniers
firent avec peu de fuccès une troifiéme
charge. Le Marquis de Poyanne qui les commandoit
fut bleflé d'un coup de feu & de quelques
coups de fabre ; & la droite de la Cavalerie
commandée par le Marquis de Vogué, en fit une
quatriéme auffi infructueule que les autres.
Le Prince de Condé pendant toutes ces attaques
chargea à la tête de la Cavalerie avec une valeur
digne de fon fang & de fon nom .
Toute cette Cavalerie étant en déroute , le
centre fut percé. Les Brigades de Touraine &
de Rouergue qui n'avoient pas encore achevé
d'occuper les maiſons dont on vient de parler ,
furent attaquées par leur flanc droit par plu
fieurs Efcadrons de Cavalerie , & fouffrirent ertrêmement.
Le Marquis de Beaupreau qui les
commandoit fut bleffé de plufieurs coups de labre
, & le Marquis de Monty de deux coups de
feu. Elles fe replierent fur la Brigade d'Auvergne
& d'Anhalt , que le Maréchal de Contades plaça
à la hâte dans les haies en arrière de la bruyere.
L'Ennemi fe rendit maître de ces maifons & f
plaça du canon qui tira avec beaucoup de vivacité
fur nos troupes.
Tandis que ces différentes attaques ſe faifoient
au centre , l'Ennemi pouffoit avec beaucoup de
vivacité celle de notre gauche.
Le Comte de Luface foutint nos brigades de la
première ligne , & attaqua avec quelques baraillons
Saxons une tête de colonne d'Infanterie ennemie
qui débouchoit fur lui ; mais malgré les
efforts qu'il fit de fa perfonne , & avec les troupes
animées par fon exemple , les Brigades d'Aquitaine
& de Condé furent obligées de fe replier
SEPTEMBRE. 1759. 209
8
avec une perte confidérable , & le Marquis dé
Maugiron qui les commandoit fut bleffé de deux
coups de feu .
Dans ce défordre général , le Maréchal de
Contades ordonna la retraite , le Marquis de
Guerchy & le Comte de Luface replierent dans
le camp les Brigades d'Infanterie de la gauche.
Les troupes du Duc de Broglie firent leur retraite
fur la Ville de Minden ; & la Cavalerie entra
auffi dans le camp.
Ce fut dans le moment de cette retraite que le
Maréchal de Contades apprit que le Duc de
Briffac avoit été attaqué & battu auprès de Coovelt
par le corps du Prince héréditaire de Brunfwick
, & que ce Prince étoit maître du Pont de
Coovelt fur la Wera.
Il apprit en même temps par le Commandant
de l'escorte des gros équipages qui étoient à Remen
, que les Ennemis marchoient à lui , & que
pour s'en garantir il avoit fait bruler le Pont des
Salines de Remen.
Cer Pont de Coovelt occupé par l'Ennemi , &
celui des Salines brulé , qui devoient fervir a la
retraite de l'Armée , déterminerent le Maréchal
de Contades à lui faire paffer le Wefer pour fe
retirer fur Einbeck ; & l'ordre en fut donné aux
équipages , aux convois de pain qui étoient à
l'Armée , & aux troupes.
On n'a eu jufqu'à préfent que des détails imparfaits
de la perte qu'on a faite. Elle roule principalement
fur les quarante Efcadrons & les quatre
Brigades d'Infanterie qui ont eu le plus de
part a l'action .
L'Armée s'eft retirée vers Caffel. Je donnerai
dans le Mercure prochain le détail de cette marche
qui fait beaucoup d'honneur aux troupes &
aux Officiers Généraux qui les commandoient ,
Août près de Minden , entre l'armée du Roi &
celle des Alliés .
La prife de Minden par le Duc de Broglie
ayant dérangé le projet que le Prince Ferdinand
avoit de fe retirer fous cette ville , & notre
armée s'y étant rendue le 15 Juillet , les ennemis
dirigèrent leur marche fur Petershagen ;
• ils s'avancèrent le 16 à Todenhaufen , & s'emparèrent
le 17 d'un bois qui n'étoit qu'à une deinie-
lieue de Minden.
Comme on pouvoit croire que l'ennemi cherchoit
à engager une affaire , & l'objet du Maréchal
de Contades n'étant que de conferver Minden
& de couvrir le fiége de Munſter , on fir
prendre à l'armée une pofition défenfive. Elle fe
SEPTEMBRE 1759. 205
couvrit d'un petit ruilleau & d'un marais regardé
comme impraticable , la droite appuyée à Minden
, la gauche à la montagne & a des bois.
Le Prince Ferdinand renonçant à nous attaquer
, s'occupa des moyens de nous refferrer
dans notre pofition , & de gêner l'arrivée de
nos convois . 11 fit auffi travailler à des retranchemens
en avant , & dans le bois qui débouchoit
dans la plaine de Minden.
Quand ce Prince crut la gauche affez formidable
pour réfifter à nos efforts , il fit faire à
fon armée un mouvement qui la raprocha du
marais. Son quartier général fut établi au village
de Hill ..
Le Prince héréditaire fut enfuite détaché avec
un corps de douze mille hommes fur Labbecké ,
d'où il s'avança au débouché de nos convois.
3
Ce mouvement engagea le Maréchal de Contades
à faire un détachement de trois mille
hommes aux ordres du Duc de Briffac , pour
protéger nos communications & couvrir les gros
équipages qui avoient été envoyés à Coesfeld.
Le détachement du Prince héréditaire de Brunf
wick ayant affoibli l'armée ennemie , dont le
flanc gauche paroiffoit fort étendu , le Maréchal
de Contades jugea que le moment éroit favorable
pour l'attaquer. L'ara će ennemie étoit derrière
le village de Hill , la gauche derrière celui
d'Holtzhaufen , & cette armée tenoit encore au
Wefer par un corps particulier campé entre le
village de Todenhaufen & celui de Petershagen.
C'eft fur ce corps particulier que le Maréchal
de Contades jugea néceffaire de faire fes premiers
efforts , dans le deffein de le culbuter & d'em➡
bratler enfuite le flanc gauche de l'ennemi.
Le Duc de Broglie avec les troupes de fa ré→
ferve fut chargé de cette attaque ; on la renforça
de huit Bataillons des Grenadiers de France
206 MERCURE DE FRANCE.
& Royaux , de fix piéces de canon de 12 livres
& de quatre obufiers , & il lui fut prefcrit dans
la difpofition générale d'attaquer l'ennemi vivement
& avec rapidité , pour ne pas donner le
temps au Prince Ferdinand d'arriver far notre
gauche qu'on avoit rendue moins forte en nombre
de troupes , parce qu'on vouloit faire le principal
effort par notre droite.
L'armée fe forma en bataille au point du jour ,
appuyant la gauche au marais , occupant le vil .
lage d'Hullem & les hayes qui l'environnent.
Quatre Brigades d'Infanterie aux ordres da
Marquis de Guerchy formoient la gauche de la
premiere ligne , foutenue en feconde ligne par
le corps des troupes Saxones aux ordres du
Comte de Luface.
Trois Brigades de Cavalerie aux ordres du Duc
de Filtz-James formoient le centre de la ligne
dans une grande bruyere qui eft entre le village
de Hullem & celui de Todenhaufen , & elles
étoient foutenues par trois autres Brigades de Cavalerie
en feconde ligne , aux ordres da Marquis
Dumefnil.
La Gendarmerie & fes Carabiniers étoient en
réferve en troifiéme ligne derriere le centre.
La droite de la ligne étoit compofée de quatre
Brigades d'Infanterie aux ordres du Chevalier de
Nicolay ; elle étoit placée à la droite de la Cavalerie
, & foutenue en feconde ligne par deux
Brigades d'Infanterie aux ordres du Comte de
Saint- Germain.
La réſerve du Duc de Broglie faifoit la droite
du tout ; & le Chevalier de Nicolay avoit ordre
de concerter les mouvemens avec ceux du Duc
de Broglie , & même de le foutenir , pour faire
dans cette partie un effort plus décifi£.
SEPTEMBRE. 1759. 107
L'action commença à cette droite à cinq heures
du matin par une canonnade fort vive entre les
troupes du Duc de Broglie , & le corps ennemi
qui s'étoit avancé au village de Todenhaufen.
Cette canonnade dura près de trois heures.
Pendant ce temps - là , fur l'avis que donna le
Duc de Broglie que les ennemis avoient plus
de troupes dans cette partie qu'on ne l'avoit jugé
la veille , le Maréchal de Contades fit marcher
deux brigades d'infanterie de la feconde ligne ,
pour renforcer encore cette droite ; mais l'attaque
ordonnée n'ayant pas eu lieu , le Prince
Ferdinand eut le temps de porter les troupes de
fa droite fur fon centre , & fit déboucher promptement
neuf bataillons fans canon fur la bruyere
vis-à - vis de notre Cavalerie; tandis que d'autres
troupes avec du canon attaquoient la gauche
aux ordres du Marquis de Guerchy , qui foutint
cette attaque avec beaucoup de fermeté.
Le Duc de Filtz James voyant déboucher
cette Infanterie vis - à- vis de lui , fit marcher fur
elle une partie de fa Cavalerie , qui fut repoulfée.
Le Maréchal de Contades dit alors au Duc
de Broglie de retourner à ſa réſerve & de fe
contenter de contenir la gauche des Ennemis ,
en attendant le fuccès du combat qui venoit de
s'engager.
Il ordonna en même temps au Marquis de
Beaupreau d'occuper avec les Brigades d'Infanterie
de Touraine & de Rouergue , & huit piéces de
canon de huit , quelques maifons entourées de
haies , qui étoient en avant de la droite de notre
Cavalerie , pour la protéger , & pour prendre
à revers l'Infanterie ennemie . Pendant que cer
208 MERCURE DE FRANCE.
'ordre s'exécutoit , quelques Brigades de Cavalerie
marcherent de nouveau fur l'Infanterie ennemie
qui foutint cette charge avec autant de fermeté
que la premiere . La Gendarmerie & les Carabiniers
firent avec peu de fuccès une troifiéme
charge. Le Marquis de Poyanne qui les commandoit
fut bleflé d'un coup de feu & de quelques
coups de fabre ; & la droite de la Cavalerie
commandée par le Marquis de Vogué, en fit une
quatriéme auffi infructueule que les autres.
Le Prince de Condé pendant toutes ces attaques
chargea à la tête de la Cavalerie avec une valeur
digne de fon fang & de fon nom .
Toute cette Cavalerie étant en déroute , le
centre fut percé. Les Brigades de Touraine &
de Rouergue qui n'avoient pas encore achevé
d'occuper les maiſons dont on vient de parler ,
furent attaquées par leur flanc droit par plu
fieurs Efcadrons de Cavalerie , & fouffrirent ertrêmement.
Le Marquis de Beaupreau qui les
commandoit fut bleffé de plufieurs coups de labre
, & le Marquis de Monty de deux coups de
feu. Elles fe replierent fur la Brigade d'Auvergne
& d'Anhalt , que le Maréchal de Contades plaça
à la hâte dans les haies en arrière de la bruyere.
L'Ennemi fe rendit maître de ces maifons & f
plaça du canon qui tira avec beaucoup de vivacité
fur nos troupes.
Tandis que ces différentes attaques ſe faifoient
au centre , l'Ennemi pouffoit avec beaucoup de
vivacité celle de notre gauche.
Le Comte de Luface foutint nos brigades de la
première ligne , & attaqua avec quelques baraillons
Saxons une tête de colonne d'Infanterie ennemie
qui débouchoit fur lui ; mais malgré les
efforts qu'il fit de fa perfonne , & avec les troupes
animées par fon exemple , les Brigades d'Aquitaine
& de Condé furent obligées de fe replier
SEPTEMBRE. 1759. 209
8
avec une perte confidérable , & le Marquis dé
Maugiron qui les commandoit fut bleffé de deux
coups de feu .
Dans ce défordre général , le Maréchal de
Contades ordonna la retraite , le Marquis de
Guerchy & le Comte de Luface replierent dans
le camp les Brigades d'Infanterie de la gauche.
Les troupes du Duc de Broglie firent leur retraite
fur la Ville de Minden ; & la Cavalerie entra
auffi dans le camp.
Ce fut dans le moment de cette retraite que le
Maréchal de Contades apprit que le Duc de
Briffac avoit été attaqué & battu auprès de Coovelt
par le corps du Prince héréditaire de Brunfwick
, & que ce Prince étoit maître du Pont de
Coovelt fur la Wera.
Il apprit en même temps par le Commandant
de l'escorte des gros équipages qui étoient à Remen
, que les Ennemis marchoient à lui , & que
pour s'en garantir il avoit fait bruler le Pont des
Salines de Remen.
Cer Pont de Coovelt occupé par l'Ennemi , &
celui des Salines brulé , qui devoient fervir a la
retraite de l'Armée , déterminerent le Maréchal
de Contades à lui faire paffer le Wefer pour fe
retirer fur Einbeck ; & l'ordre en fut donné aux
équipages , aux convois de pain qui étoient à
l'Armée , & aux troupes.
On n'a eu jufqu'à préfent que des détails imparfaits
de la perte qu'on a faite. Elle roule principalement
fur les quarante Efcadrons & les quatre
Brigades d'Infanterie qui ont eu le plus de
part a l'action .
L'Armée s'eft retirée vers Caffel. Je donnerai
dans le Mercure prochain le détail de cette marche
qui fait beaucoup d'honneur aux troupes &
aux Officiers Généraux qui les commandoient ,
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Résumé : Relation de ce qui s'est passé à l'action du premier Août près de Minden, entre l'armée du Roi & celle des Alliés.
Le 15 juillet 1759, l'armée française, dirigée par le Maréchal de Contades, s'installa à Minden après que le Duc de Broglie eut pris la ville. Cette action perturba les plans du Prince Ferdinand de se retirer à Minden. Les ennemis avancèrent vers Petershagen, s'emparèrent d'un bois près de Minden et prirent des positions défensives. Le Maréchal de Contades positionna son armée derrière un ruisseau et un marais, avec la droite à Minden et la gauche protégée par une montagne et des bois. Le Prince Ferdinand, renonçant à attaquer, renforça ses positions et gêna les convois français. Le Maréchal de Contades, voyant une opportunité après le départ du Prince héréditaire de Brunswick, décida d'attaquer. L'armée française se forma en bataille au point du jour, avec des unités d'infanterie et de cavalerie réparties stratégiquement. L'action débuta à cinq heures du matin par une canonnade entre les troupes du Duc de Broglie et les ennemis à Todenhaufen. Malgré des renforts, l'attaque française fut repoussée. Les ennemis perçèrent le centre français, et la cavalerie ennemie repoussa plusieurs charges françaises. Le Maréchal de Contades ordonna la retraite après des pertes significatives. Pendant la retraite, il fut informé que le Duc de Brissac avait été battu près de Coesfeld par le Prince héréditaire de Brunswick, et que les ponts nécessaires à la retraite étaient soit occupés, soit détruits. L'armée se retira vers Cassel. Les détails des pertes étaient encore incomplets, mais elles étaient principalement parmi les unités de cavalerie et d'infanterie ayant participé à l'action.
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53
p. 201-203
De l'Armée de l'Empire, le 26 Septembre.
Début :
Le 21, le Prince de Deux-Ponts fit un mouvement en avant avec toute l'armée, [...]
Mots clefs :
Prince, Mouvements des troupes, Ennemis, Général Haddick, Prussiens, Combat, Artillerie, Bataillons, Infanterie, Blessés et morts, Prisonniers de guerre, Maréchal Daun, Opérations militaires
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texteReconnaissance textuelle : De l'Armée de l'Empire, le 26 Septembre.
De l'Armée de l'Empire , le 26 Septembre.
Le 21 , le Prince de Deux- Ponts fit un mouvement
en avant avec toute l'armée , dans le deffein
de faire abandonner aux Ennemis la pofition
avantageufe qu'ils occupoient fur les hauteurs de
Meiffen. Le Général Haddick avoit marché la
veille pour Le porter fur le flanc droit des Pruf
Gens.
I
202 MERCURE DE FRANCE.
Toutes les difpofitions étant faites pour l'atta
que, & l'armée s'étant formée fur deux lignes
vis-à-vis de Neuftadt , le combat commença par
le feu de nos canons & de nos obufiers , qui fut
très-vif & très -foutenu pendant toute la journée.
L'Ennemiy répondit par celui de plufieurs batteries.
Le Prince de Deux- Ponts fit attaquer le Village
de Bockwen , où les Pruffiens étoient retranchés.
Nos Grenadiers y mirent le feu , & l'Ennemi
fut contraint d'abandonner ce pofte. Une partie de
notre Infanterie défila fur les hauteurs qui font du
· côté de l'Elbe , pour prendre en flanc l'avantgarde
de l'armée Prufiienne. Cette avant-garde
fut pliée , & perdit du terrein.
Le Général Haddick pofté entre Krogis & Stoifchen
, foudroyoit en même temps avec la groffe
artillerie les redoutes & les batteries des Ennemis.
Le Prince de Deux- Ponts fit un mouvement du
côté de Lomatſch , pour le rapprocher de ce Général.
Les Prulliens qui fe virent en danger de
perdre leur communication avec Torgau & Léipfick
, fe portèrent fur notre aîle gauche , & firent
avancer cinq bataillons foutenus de plufieurs efcadrons
de Cavalerie , qui la chargèrent avec la
plus grande vivacité . Nos troupes foutinrent cette
• attaque avec fermeté, & la repoufferent . La Cavalerie
ennemie fut mife eu déroute : on la pourfuivit
quelque temps ; mais on fut arrêté par la
rencontre de plufieurs bataillons Pruffiens qui
étoient poftés près de Lothayn.
-
Le gros de l'Infanterie ennemie s'avança en
même temps. Le Prince de Deux - Ponts la fic
charger par toute la Cavalerie de l'armée , qui
l'attaqua jufqu'à dix fois fans pouvoir la rompre.
Cette Infanterie venoit de s'emparer d'une de nos
batteries : alors notre Cavalerie redoubla fes efforts
; les bataillons Pruffiens plièrent , & leurs
NOVEMBRE. 1759 203
Dragons qui s'étoient préfentés pour les foutenir
, furent difperfés fans pouvoir ſe rallier . Nos
troupes reprirent la batterie dont l'ennemi s'étoit
emparé , & lui enleverent plufieurs pièces de fa
grolle artillerie. Le pofte de Lothayn étoit encore
occupé par quelques bataillons Pruffiens . Il fut
attaqué & emporté par nos troupes légères , &.
les Ennemis y mirent le feu en fe retirant.
Sur les cinq heures du foir , les Pruffiens étoient
déjà challés de tous leurs poftes . Ils avoient laiffé
fur le champ de bataille plus de dix - huit cents
morts, avec fix piéces de canon & deux étendards .
On leur avoit fait plus de deux cens prifonniers ,
& nous n'avions perdu en tout que mille hommes
tués ou bleffés .
La nuit qui furvint empêcha nos troupes de
pouffer plus loin leurs avantages. Lés Ennemis
eurent le temps de fe reconnoître & de prendre
une nouvelle pofition dans laquelle il nous fut
impoffible de les attaquer.
Du 30.
Le 29 , le Maréchal de Daun arriva à Drefde ,
& le Prince de Deux - Ponts s'y rendit pour concerter
avec lui le plan des opérations qui doivent
terminer la campagne.
Le 21 , le Prince de Deux- Ponts fit un mouvement
en avant avec toute l'armée , dans le deffein
de faire abandonner aux Ennemis la pofition
avantageufe qu'ils occupoient fur les hauteurs de
Meiffen. Le Général Haddick avoit marché la
veille pour Le porter fur le flanc droit des Pruf
Gens.
I
202 MERCURE DE FRANCE.
Toutes les difpofitions étant faites pour l'atta
que, & l'armée s'étant formée fur deux lignes
vis-à-vis de Neuftadt , le combat commença par
le feu de nos canons & de nos obufiers , qui fut
très-vif & très -foutenu pendant toute la journée.
L'Ennemiy répondit par celui de plufieurs batteries.
Le Prince de Deux- Ponts fit attaquer le Village
de Bockwen , où les Pruffiens étoient retranchés.
Nos Grenadiers y mirent le feu , & l'Ennemi
fut contraint d'abandonner ce pofte. Une partie de
notre Infanterie défila fur les hauteurs qui font du
· côté de l'Elbe , pour prendre en flanc l'avantgarde
de l'armée Prufiienne. Cette avant-garde
fut pliée , & perdit du terrein.
Le Général Haddick pofté entre Krogis & Stoifchen
, foudroyoit en même temps avec la groffe
artillerie les redoutes & les batteries des Ennemis.
Le Prince de Deux- Ponts fit un mouvement du
côté de Lomatſch , pour le rapprocher de ce Général.
Les Prulliens qui fe virent en danger de
perdre leur communication avec Torgau & Léipfick
, fe portèrent fur notre aîle gauche , & firent
avancer cinq bataillons foutenus de plufieurs efcadrons
de Cavalerie , qui la chargèrent avec la
plus grande vivacité . Nos troupes foutinrent cette
• attaque avec fermeté, & la repoufferent . La Cavalerie
ennemie fut mife eu déroute : on la pourfuivit
quelque temps ; mais on fut arrêté par la
rencontre de plufieurs bataillons Pruffiens qui
étoient poftés près de Lothayn.
-
Le gros de l'Infanterie ennemie s'avança en
même temps. Le Prince de Deux - Ponts la fic
charger par toute la Cavalerie de l'armée , qui
l'attaqua jufqu'à dix fois fans pouvoir la rompre.
Cette Infanterie venoit de s'emparer d'une de nos
batteries : alors notre Cavalerie redoubla fes efforts
; les bataillons Pruffiens plièrent , & leurs
NOVEMBRE. 1759 203
Dragons qui s'étoient préfentés pour les foutenir
, furent difperfés fans pouvoir ſe rallier . Nos
troupes reprirent la batterie dont l'ennemi s'étoit
emparé , & lui enleverent plufieurs pièces de fa
grolle artillerie. Le pofte de Lothayn étoit encore
occupé par quelques bataillons Pruffiens . Il fut
attaqué & emporté par nos troupes légères , &.
les Ennemis y mirent le feu en fe retirant.
Sur les cinq heures du foir , les Pruffiens étoient
déjà challés de tous leurs poftes . Ils avoient laiffé
fur le champ de bataille plus de dix - huit cents
morts, avec fix piéces de canon & deux étendards .
On leur avoit fait plus de deux cens prifonniers ,
& nous n'avions perdu en tout que mille hommes
tués ou bleffés .
La nuit qui furvint empêcha nos troupes de
pouffer plus loin leurs avantages. Lés Ennemis
eurent le temps de fe reconnoître & de prendre
une nouvelle pofition dans laquelle il nous fut
impoffible de les attaquer.
Du 30.
Le 29 , le Maréchal de Daun arriva à Drefde ,
& le Prince de Deux - Ponts s'y rendit pour concerter
avec lui le plan des opérations qui doivent
terminer la campagne.
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Résumé : De l'Armée de l'Empire, le 26 Septembre.
Le 21 septembre, le Prince de Deux-Ponts lança une offensive pour chasser les ennemis des hauteurs de Meissen. Le Général Haddick attaqua le flanc droit des Prussiens, débutant le combat par un échange intense d'artillerie. Les forces françaises prirent le village de Bockwen et repoussèrent l'avant-garde prussienne. Haddick, positionné entre Krogis et Stoifchen, bombardait les redoutes ennemies. Les Prussiens attaquèrent l'aile gauche française avec cinq bataillons et de la cavalerie, mais furent repoussés. L'infanterie prussienne captura une batterie française, mais la cavalerie française contre-attaqua et reprit la batterie, capturant plusieurs pièces d'artillerie. Les troupes légères françaises prirent le poste de Lothayn. À la fin de la journée, les Prussiens perdirent plus de 1 800 hommes, six pièces de canon et deux étendards, tandis que les Français firent plus de 200 prisonniers et perdirent environ 1 000 hommes. La nuit interrompit les avancées françaises, permettant aux Prussiens de se repositionner. Le 29 septembre, le Maréchal de Daun arriva à Dresde pour planifier les opérations futures avec le Prince de Deux-Ponts.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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54
p. 199-204
DE LONDRES, le 20 Octobre.
Début :
La Cour a reçu plusieurs lettres du Canada, dont le contenu vient d'être [...]
Mots clefs :
Canada, Troupes, Général, Bataillons, Ennemis, Camp, Indiens d'Amérique, Français, Débarquement, Siège de Québec, Attaques, Blessés et morts, Grenadiers, Avantages, Commandant, Vaisseaux, Amiral, Forts, Capitaine, Courrier
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DE LONDRES, le 20 Octobre.
De
LONDRES , le 20 Octobre.
La Cour a reçu plufieurs lettres du Canada ,
dont le contenu vient d'être rendu public , Elles
I iv
200 MERCURE DE FRANCE.
portent en fubftance les nouvelles fuivantes :
Les troupes aux ordres du Général Wolf dé
barquerent le 2 Juin dans l'Ifle d'Orléans. Deux
jours après , le fieur Monckton , Brigadier , fut
détaché avec quatre bataillons pour déloger quel→
ques troupes ennemies , qui occupoient la pointe
de Lévi. Il fit cette entrepriſe le 30 , tandis qu'un
fecond détachement commandé par le Colonel
Carleton s'établiffoit à la pointe occidentale de
l'Ifle. On travailla aufſitôt à conſtruire des batte
ries à la pointe de Lévi . Seize cens Ennemis tra
verferent le fleuve dans l'intention de détruire
nos ouvrages ; mais ils furent repouffés & obligés
de fe retirer avec perte, La Compagnie du Capi +
taine Dancks , qui avoit éte poftée dans les bois
pour couvrir nos travailleurs , fut attaquée par
un corps d'Indiens , & entierement détruite.
Le camp du Général Wolf n'étoit féparé de celui
du Marquis de Montcalm ,que par la riviere de
Montmorenci. Nos troupes firent pluſieurs tenta
tives pour paffer cette riviere;mais elles trouverent
le bod oppofé tout-à-fait inacceffible ; & les Indiens
qui le gardoient leur tuerent une quarantaine
d'hommes. Le 31 Juillet le Général Wolf fir
embarquer à la pointe de Lévi un détachement
fur les efquifs de la flotte. Le vaiffeau le Centurion
entra dans le canal pour protéger les troupes
contre le feu des batteries de l'Ennemi . On gar
nit d'artillerie les hauteurs. Treize Compagnies
de Grenadiers aborderent avec deux cens hommes
du ſecond bataillon Américain . Ils avoient
ordre de ne commencer l'attaque que lorsqu'ils
verroient les brigades des fieurs Monckton &
Townshend à portée de les foutenir. Leur ardeur
ne leur permit pas d'attendre ce fecours.
Ils attaquerent une redoute , & furent foudrøyés
par le feu des François. Il fallut les rappeller , &.
DECEMBRE . 1759. 201
renoncer à cette attaque , où nous avons eu deux
cens hommes tués , & près de fept cens bleffés.
Quelques jours après le Général Wolf envoya
à Chambaud un détachement de douze cen's
hommes , & le magafin que les ennemis y avoient
formé fut brûlé . Ce Général , de concert avec
l'Amiral Saunders , reconnut attentivement l'état
de la place , & la pofition de l'armée Françoife
qui occupoit un camp retranché le long de la
côte de Beauport , depuis la riviere de Saint-
Charles,jufqu'au faut de Montmorency : Il jugea
qu'il étoit impoffible de réuffir dans le fiége de
Québec , à moins qu'on ne vînt à bout de tirer
l'armée Françoile de fa pofition & de l'engager
à une bataille. Après avoir pris l'avis des Officiers-
Généraux , il fut réfolu qu'une partie de la flotte
remonteroit la riviere pour attaquer les vailleaux
ennemis , & que les bateaux plats feroient employés
à débarquer les troupes à trois milles au
dellas de la ville. Cette réfolution fut exécutée le
8 Septembre.
Le débarquement fe fit le 11 une heure avant
le jour à quelque diſtance du Cap Diamant . Le
lendemain l'action s'engagea. Le front de l'ennemi
étoit couvert par des brouffail es. Les François
commencerent l'attaque & chargerent notre
droite avec beaucoup de vivacité . Cette attaque
devint funefte aux deux Généraux. Le Marquis
de Montcalm fut tué à la tête de fes bataillons.
Le Général Wolf eut le même fort ; & les Commandans
en fecond des deux troupes furent
dangereufement bleffés . On fe battit de part &
d'autre avec acharnement. Nos Grenadiers for--
dirent fur l'ennemi la bayonnette au bout du
fufil , & le firent plier de toute part. L'attaque
Fut moins vive à notre gauche. L'Ennemi tenta
plufieurs fois de prendre en flancs mais fes
Iy
202 MERCURE DE FRANCE.
mouvemens furent toujours arrêtés par l'activité
de nos troupes : enfin reſtés maîtres du champ de
bataille , nous nous emparâmes d'une pièce de
canon , & nous fimes quatorze Officiers prifonniers
de guerre.
Notre avantage avoit été confidérable , mais
il n'étoit pas décifif. Nos Généraux prirent toutes
les mesures néceffaires pour bien fortifier leur
camp. Le 17 , nous n'avions point encore de
batterie établie , & les travaux de la tranchée
étoient à peine commencés . Sur le foir , contre
notre attente , le Commandant de la Place
demanda à capituler. Les articles furent dreffés
pendant la nuit , & fignés le jour fuivant à huit
heures du matin. Nos Généraux ont accordé à
la garniſon tous les honneurs de la guerre. Les
habitans ont été maintenus dans leurs poffeffions ,
& dans la jouiffance de leurs priviléges . On s'eft
engagé à leur conferver le libre exercice de leur
religion . On s'eft déterminé à leur accorder toutes
leurs demandes , parce que la faifon étoit déjà
bien avancée , & qu'on craignoit qu'une plus
longue résistance de leur part n'expofât les
troupes & furtout la flotte à de fâcheux accidens .
La garniſon vient d'être embarquée fur plufieurs
de nos bâtimens , qui doivent la conduire
en France , où elle a demandé d'être tranfportée.
Nous avons trouvé dans la ville fix petits
canons de bronze , cent quatre-vingt-dix canons
de fer , feize mortiers, & quantité de bombes , de
boulets & de munitions. ( L'arrivée des Officiers
François les met à portée de détruire la mauvaile
impreffion que les papiers Anglois ont pu donner
fur leur conduite. )
Du 28.
L'Amiral Saunders a fait embarquer la Garni
fon Françoile de Quebec , avec tous les priſonDECEMBRE.
1759. 203
niers que nos troupes ont fait dans le Canada. Il
mande qu'il a eu avis que les François ont abandonné
tous les Forts qu'ils avoient fur l'Ohio ,
après les avoir démolis ; & qu'ils ont fait dire aux
Indiens qu'ils étoient obligés de fe rapprocher de
Montréal , mais qu'ils efpéroient de retourner
fur l'Ohio l'année prochaine .
Du 6 Novembre.
Depuis qu'on a été informé que le Capitaine
Thurot étoit parti de Dunkerque, on a été trèsattentif
à découvrir la route de fon eſcadre , & à
prendre des mefures pour faire échouer fes def
Teins que l'on ignore. Quelques bâtimens Hollandois
qui font entrés dans nos Ports ont déclaré
qu'ils avoient apperçu cette efcadre à la hauteur
de Texel , faifant voile vers le Nord. Le Chef
d'Efcadre Boys a ordre de la poursuivre. Il arriva
le 25 du mois dernier à Edimbourg , où il s'arrêta
quelques heures pour renouveller fes provifions ;
& il en partit enfuite pour aller à la recherche de
cet ennemi. On a détaché plufieurs corvettes qui
ont ordre de croifer le long des Côtes orientales
d'Angleterre & d'Ecoffe. Le Chevalier Brett doit
fe porter inceffamment fur la Côte d'Irlande ,
pour veiller à la fureté de ce Royaume.
L'Amiral Broderick continue de croifer à la
hauteur de Cadix , pour empêcher la fortie des
vaiffeaux qui faifoient partie de l'efcadre du fieur
de la Clue , & qui ont relâché dans ce Port. Le
Chef d'Elcadre Duff eft avec dix vailleaux devant
la baye de Quiberon en Bretagne.
L'Amiral Hawke eft devant Breft avec vingtun
vaiffeaux de ligne. Il a informé la Cour que
le Maréchal de Conflans avoit reçu des ordres
pofitifs de mettre à la voile, & qu'on doit s'at
tendre qu'il les exécutera inceffamment . L'efca
dre de l'Amiral Hawke a été affoiblie par l'e
I vj
204 MERCURE DE FRANCE..
détachementqu'il a eu ordre de faire de quelques
vaiffeaux de guerre qui font partis pour aller
croifer à la hauteur du Cap de Finiftere. L'objet
de ce détachement eft d'arrêter l'efcadre du fieur
de Bompart , qui eft en route pour revenir fur
les Côtes de France.
150
Le 31 , on dépêcha un Courier au Roi de Pruffe.
On le dit chargé de porter à ce Prince le renouvellement
du Traité de Subfide entre les Cours
de Londres & de Berlin. Le fubfi te accordé à Sa
Majefté Pruffienne pour l'année prochaine , eft
d'un million de livres fterling. On affure que le
Traité avec le Landgrave de Helle- Caffel fera renouvellé
incellamment , & que ce Prince fournira
un nouveau corps de fix mille hommes à la
folde de l'Angleterre .
Un Courier arriva de Petersbourg ce même
jour. On n'a rien publié jufqu'à prélent du contenu
de les dépêches . Mais on fçait que le fieur
Keith , Miniftre du Roi à la Cour de Ruffie , a été
trompé dans l'efpérance qu'il avoit conçue d'engager
cette Couronne à retirer les troupes.
LONDRES , le 20 Octobre.
La Cour a reçu plufieurs lettres du Canada ,
dont le contenu vient d'être rendu public , Elles
I iv
200 MERCURE DE FRANCE.
portent en fubftance les nouvelles fuivantes :
Les troupes aux ordres du Général Wolf dé
barquerent le 2 Juin dans l'Ifle d'Orléans. Deux
jours après , le fieur Monckton , Brigadier , fut
détaché avec quatre bataillons pour déloger quel→
ques troupes ennemies , qui occupoient la pointe
de Lévi. Il fit cette entrepriſe le 30 , tandis qu'un
fecond détachement commandé par le Colonel
Carleton s'établiffoit à la pointe occidentale de
l'Ifle. On travailla aufſitôt à conſtruire des batte
ries à la pointe de Lévi . Seize cens Ennemis tra
verferent le fleuve dans l'intention de détruire
nos ouvrages ; mais ils furent repouffés & obligés
de fe retirer avec perte, La Compagnie du Capi +
taine Dancks , qui avoit éte poftée dans les bois
pour couvrir nos travailleurs , fut attaquée par
un corps d'Indiens , & entierement détruite.
Le camp du Général Wolf n'étoit féparé de celui
du Marquis de Montcalm ,que par la riviere de
Montmorenci. Nos troupes firent pluſieurs tenta
tives pour paffer cette riviere;mais elles trouverent
le bod oppofé tout-à-fait inacceffible ; & les Indiens
qui le gardoient leur tuerent une quarantaine
d'hommes. Le 31 Juillet le Général Wolf fir
embarquer à la pointe de Lévi un détachement
fur les efquifs de la flotte. Le vaiffeau le Centurion
entra dans le canal pour protéger les troupes
contre le feu des batteries de l'Ennemi . On gar
nit d'artillerie les hauteurs. Treize Compagnies
de Grenadiers aborderent avec deux cens hommes
du ſecond bataillon Américain . Ils avoient
ordre de ne commencer l'attaque que lorsqu'ils
verroient les brigades des fieurs Monckton &
Townshend à portée de les foutenir. Leur ardeur
ne leur permit pas d'attendre ce fecours.
Ils attaquerent une redoute , & furent foudrøyés
par le feu des François. Il fallut les rappeller , &.
DECEMBRE . 1759. 201
renoncer à cette attaque , où nous avons eu deux
cens hommes tués , & près de fept cens bleffés.
Quelques jours après le Général Wolf envoya
à Chambaud un détachement de douze cen's
hommes , & le magafin que les ennemis y avoient
formé fut brûlé . Ce Général , de concert avec
l'Amiral Saunders , reconnut attentivement l'état
de la place , & la pofition de l'armée Françoife
qui occupoit un camp retranché le long de la
côte de Beauport , depuis la riviere de Saint-
Charles,jufqu'au faut de Montmorency : Il jugea
qu'il étoit impoffible de réuffir dans le fiége de
Québec , à moins qu'on ne vînt à bout de tirer
l'armée Françoile de fa pofition & de l'engager
à une bataille. Après avoir pris l'avis des Officiers-
Généraux , il fut réfolu qu'une partie de la flotte
remonteroit la riviere pour attaquer les vailleaux
ennemis , & que les bateaux plats feroient employés
à débarquer les troupes à trois milles au
dellas de la ville. Cette réfolution fut exécutée le
8 Septembre.
Le débarquement fe fit le 11 une heure avant
le jour à quelque diſtance du Cap Diamant . Le
lendemain l'action s'engagea. Le front de l'ennemi
étoit couvert par des brouffail es. Les François
commencerent l'attaque & chargerent notre
droite avec beaucoup de vivacité . Cette attaque
devint funefte aux deux Généraux. Le Marquis
de Montcalm fut tué à la tête de fes bataillons.
Le Général Wolf eut le même fort ; & les Commandans
en fecond des deux troupes furent
dangereufement bleffés . On fe battit de part &
d'autre avec acharnement. Nos Grenadiers for--
dirent fur l'ennemi la bayonnette au bout du
fufil , & le firent plier de toute part. L'attaque
Fut moins vive à notre gauche. L'Ennemi tenta
plufieurs fois de prendre en flancs mais fes
Iy
202 MERCURE DE FRANCE.
mouvemens furent toujours arrêtés par l'activité
de nos troupes : enfin reſtés maîtres du champ de
bataille , nous nous emparâmes d'une pièce de
canon , & nous fimes quatorze Officiers prifonniers
de guerre.
Notre avantage avoit été confidérable , mais
il n'étoit pas décifif. Nos Généraux prirent toutes
les mesures néceffaires pour bien fortifier leur
camp. Le 17 , nous n'avions point encore de
batterie établie , & les travaux de la tranchée
étoient à peine commencés . Sur le foir , contre
notre attente , le Commandant de la Place
demanda à capituler. Les articles furent dreffés
pendant la nuit , & fignés le jour fuivant à huit
heures du matin. Nos Généraux ont accordé à
la garniſon tous les honneurs de la guerre. Les
habitans ont été maintenus dans leurs poffeffions ,
& dans la jouiffance de leurs priviléges . On s'eft
engagé à leur conferver le libre exercice de leur
religion . On s'eft déterminé à leur accorder toutes
leurs demandes , parce que la faifon étoit déjà
bien avancée , & qu'on craignoit qu'une plus
longue résistance de leur part n'expofât les
troupes & furtout la flotte à de fâcheux accidens .
La garniſon vient d'être embarquée fur plufieurs
de nos bâtimens , qui doivent la conduire
en France , où elle a demandé d'être tranfportée.
Nous avons trouvé dans la ville fix petits
canons de bronze , cent quatre-vingt-dix canons
de fer , feize mortiers, & quantité de bombes , de
boulets & de munitions. ( L'arrivée des Officiers
François les met à portée de détruire la mauvaile
impreffion que les papiers Anglois ont pu donner
fur leur conduite. )
Du 28.
L'Amiral Saunders a fait embarquer la Garni
fon Françoile de Quebec , avec tous les priſonDECEMBRE.
1759. 203
niers que nos troupes ont fait dans le Canada. Il
mande qu'il a eu avis que les François ont abandonné
tous les Forts qu'ils avoient fur l'Ohio ,
après les avoir démolis ; & qu'ils ont fait dire aux
Indiens qu'ils étoient obligés de fe rapprocher de
Montréal , mais qu'ils efpéroient de retourner
fur l'Ohio l'année prochaine .
Du 6 Novembre.
Depuis qu'on a été informé que le Capitaine
Thurot étoit parti de Dunkerque, on a été trèsattentif
à découvrir la route de fon eſcadre , & à
prendre des mefures pour faire échouer fes def
Teins que l'on ignore. Quelques bâtimens Hollandois
qui font entrés dans nos Ports ont déclaré
qu'ils avoient apperçu cette efcadre à la hauteur
de Texel , faifant voile vers le Nord. Le Chef
d'Efcadre Boys a ordre de la poursuivre. Il arriva
le 25 du mois dernier à Edimbourg , où il s'arrêta
quelques heures pour renouveller fes provifions ;
& il en partit enfuite pour aller à la recherche de
cet ennemi. On a détaché plufieurs corvettes qui
ont ordre de croifer le long des Côtes orientales
d'Angleterre & d'Ecoffe. Le Chevalier Brett doit
fe porter inceffamment fur la Côte d'Irlande ,
pour veiller à la fureté de ce Royaume.
L'Amiral Broderick continue de croifer à la
hauteur de Cadix , pour empêcher la fortie des
vaiffeaux qui faifoient partie de l'efcadre du fieur
de la Clue , & qui ont relâché dans ce Port. Le
Chef d'Elcadre Duff eft avec dix vailleaux devant
la baye de Quiberon en Bretagne.
L'Amiral Hawke eft devant Breft avec vingtun
vaiffeaux de ligne. Il a informé la Cour que
le Maréchal de Conflans avoit reçu des ordres
pofitifs de mettre à la voile, & qu'on doit s'at
tendre qu'il les exécutera inceffamment . L'efca
dre de l'Amiral Hawke a été affoiblie par l'e
I vj
204 MERCURE DE FRANCE..
détachementqu'il a eu ordre de faire de quelques
vaiffeaux de guerre qui font partis pour aller
croifer à la hauteur du Cap de Finiftere. L'objet
de ce détachement eft d'arrêter l'efcadre du fieur
de Bompart , qui eft en route pour revenir fur
les Côtes de France.
150
Le 31 , on dépêcha un Courier au Roi de Pruffe.
On le dit chargé de porter à ce Prince le renouvellement
du Traité de Subfide entre les Cours
de Londres & de Berlin. Le fubfi te accordé à Sa
Majefté Pruffienne pour l'année prochaine , eft
d'un million de livres fterling. On affure que le
Traité avec le Landgrave de Helle- Caffel fera renouvellé
incellamment , & que ce Prince fournira
un nouveau corps de fix mille hommes à la
folde de l'Angleterre .
Un Courier arriva de Petersbourg ce même
jour. On n'a rien publié jufqu'à prélent du contenu
de les dépêches . Mais on fçait que le fieur
Keith , Miniftre du Roi à la Cour de Ruffie , a été
trompé dans l'efpérance qu'il avoit conçue d'engager
cette Couronne à retirer les troupes.
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Résumé : DE LONDRES, le 20 Octobre.
En 1759, des événements militaires significatifs se sont déroulés au Canada. Le 2 juin, les troupes du Général Wolfe ont débarqué sur l'île d'Orléans. Le Brigadier Monckton a été chargé de déloger des troupes ennemies à la pointe de Lévi, tandis que le Colonel Carleton établissait une position à l'ouest de l'île. Les Britanniques ont construit des batteries à la pointe de Lévi, repoussant une attaque ennemie de 160 hommes. Cependant, une compagnie britannique a été détruite par des Indiens. Le 31 juillet, Wolfe a tenté une attaque sur les lignes françaises mais a subi de lourdes pertes. Quelques jours plus tard, un détachement britannique a brûlé un magasin ennemi à Chambaud. Wolfe et l'Amiral Saunders ont décidé d'attaquer Québec en remontant la rivière et en débarquant les troupes à trois milles de la ville. Le 11 septembre, les troupes ont débarqué près du Cap Diamant et ont engagé le combat le lendemain. Les généraux Wolfe et Montcalm ont été tués. Les Britanniques ont pris le contrôle du champ de bataille, capturant des prisonniers et des canons. Le commandant français a demandé à capituler le 17 septembre. Les Britanniques ont accordé à la garnison les honneurs de la guerre et ont embarqué les prisonniers pour la France. Par ailleurs, l'Amiral Saunders a reçu des informations sur l'abandon des forts français sur l'Ohio. En Europe, des mesures ont été prises pour contrer les mouvements de l'escadre française du Capitaine Thurot. Divers amiraux britanniques surveillaient les côtes pour empêcher les sorties de vaisseaux français. Un traité de subside entre l'Angleterre et la Prusse a été renouvelé, et un courier a été envoyé à Petersbourg sans que le contenu des dépêches soit divulgué.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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55
p. 193-195
DE STOCKOLM, le premier Février.
Début :
Le Général Manteuffel, après le mauvais succès de son entreprise sur nos quartiers, se retira [...]
Mots clefs :
Général, Quartiers, Retraite, Déserteurs, Prisonniers, Attaque, Bataillons, Comte, Commandant, Officiers, Capitaine, Froid, Températures extrêmes
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DE STOCKOLM, le premier Février.
De STOKOLM , le premier Février.
Le Général Manteuffel , après le mauvais fuccès
de fon entreprife fur nos quartiers , fe retira
précipitamment à Anclam où il entra le 24
au foir. Il fut pouríuivi par le Général de Lan-
I
>
194 MERCURE DE FRANCE.
tingshaufen , qui lui enleva dans cette retraite
deux piéces de canon , & foixante dix-huit chariots
de bagages. Nous fimes auffi plus de centcinquante
prilonniers , & nous favorifâmes l'évafion
d'un grand nombre de déferteurs . Le Général
de Lantingshaufen , arriva le 25 devant Anclam
: il envoya auffitôt le Baron de Wrangel ,
fon Aide de camp général , au Comte de Monteuffel
, pour le lommer de rompre le pont qu'il
avoit fur la Péene . Sur fon refus , le Comte de
Lantingshaufen fit fes difpofitions pour l'attaquer.
Sept bataillons , commandés par le Comte de
Horn , en furent chargés. L'attaque commença
le 28 au matin , avant le jour , & nos troupes
forcèrent les Pruffiens d'abandonner le Fauxbourg
en deçà de la Péene , & la chauffée qui
conduit à la Ville. Un de nos bataillons , dans la
chaleur de la pourfuite , pénétra avec lesfuyards
dans la Ville. Le Comte de Manteuffel y étoit
occupé à rallier les troupes ; mais trois bieffures
qu'il reçut le mirent hors de combat , & il fut fait
prifonnier avec fon Aide de camp . Cependant
les Pruffiens s'étant ralliés , le bataillon Suédois
fongea à la retraite , & il l'exécuta en fe faifant
jour à travers le Régiment de Kalkstein , qui lui
barroit le pallage. Il fit même prifonniers le
Commandant de ce corps , & plufieurs foldats.
La perte des Prufliens dans cette occafion , &
dans leur incurfion en Pomeranie , a été de
quinze à feize cens hommes. La nôtre a été de
deux à trois cens.
Le Comte de Lantingshaufen envoya le lendemain
de fon expédition , un Officier au Gouverneur
d'Anclam , pour le fommer de nouveau
de détruire fon pont . Cet Officier étoit chargé
de lui déclarer , en cas de refus , que le Général
Suédois ne pourroit fe difpenfer , pour affurer
MARS. 1760. 195
la tranquillité de fes quartiers , de revenir fur
cette Ville , & de la bruler entièrement. Cette
fommation a fait impreffion fur le Commandant
Pruffien , & il a fait rompre le pont.
Le Général de Stutterheim a pris le comman
dement des Pruffiens , à la place du Comte de
Manteuffel. Cet événement a déconcerté les projets
des Pruffiens fur le Mecklembourg. Après
cette expédition , le Comte de Lantingshaufen a
renvoyé les Troupes dans leurs cantonnemens
& fon quartier général eſt établi à Gripswald .
>
Des avis venus de Norwège , apprennent que
le Capitaine Thurot,eft dans un des Ports de cette
Côte , avec fa petite Efcadre. Il y a amené quatre
Vaiffeaux Anglois , qu'il a intercepté à l'entrée
du Sund.
Le froid , qu'on a reffenti jufques vers la fin
du mois dernier , a été d'une rigueur exceffive.
détroit du Sund a été entièrement gelé , de
forte qu'on pouvoit paffer à pied ou en traîneaux ,
de la Selande , en Scanie.
Le Général Manteuffel , après le mauvais fuccès
de fon entreprife fur nos quartiers , fe retira
précipitamment à Anclam où il entra le 24
au foir. Il fut pouríuivi par le Général de Lan-
I
>
194 MERCURE DE FRANCE.
tingshaufen , qui lui enleva dans cette retraite
deux piéces de canon , & foixante dix-huit chariots
de bagages. Nous fimes auffi plus de centcinquante
prilonniers , & nous favorifâmes l'évafion
d'un grand nombre de déferteurs . Le Général
de Lantingshaufen , arriva le 25 devant Anclam
: il envoya auffitôt le Baron de Wrangel ,
fon Aide de camp général , au Comte de Monteuffel
, pour le lommer de rompre le pont qu'il
avoit fur la Péene . Sur fon refus , le Comte de
Lantingshaufen fit fes difpofitions pour l'attaquer.
Sept bataillons , commandés par le Comte de
Horn , en furent chargés. L'attaque commença
le 28 au matin , avant le jour , & nos troupes
forcèrent les Pruffiens d'abandonner le Fauxbourg
en deçà de la Péene , & la chauffée qui
conduit à la Ville. Un de nos bataillons , dans la
chaleur de la pourfuite , pénétra avec lesfuyards
dans la Ville. Le Comte de Manteuffel y étoit
occupé à rallier les troupes ; mais trois bieffures
qu'il reçut le mirent hors de combat , & il fut fait
prifonnier avec fon Aide de camp . Cependant
les Pruffiens s'étant ralliés , le bataillon Suédois
fongea à la retraite , & il l'exécuta en fe faifant
jour à travers le Régiment de Kalkstein , qui lui
barroit le pallage. Il fit même prifonniers le
Commandant de ce corps , & plufieurs foldats.
La perte des Prufliens dans cette occafion , &
dans leur incurfion en Pomeranie , a été de
quinze à feize cens hommes. La nôtre a été de
deux à trois cens.
Le Comte de Lantingshaufen envoya le lendemain
de fon expédition , un Officier au Gouverneur
d'Anclam , pour le fommer de nouveau
de détruire fon pont . Cet Officier étoit chargé
de lui déclarer , en cas de refus , que le Général
Suédois ne pourroit fe difpenfer , pour affurer
MARS. 1760. 195
la tranquillité de fes quartiers , de revenir fur
cette Ville , & de la bruler entièrement. Cette
fommation a fait impreffion fur le Commandant
Pruffien , & il a fait rompre le pont.
Le Général de Stutterheim a pris le comman
dement des Pruffiens , à la place du Comte de
Manteuffel. Cet événement a déconcerté les projets
des Pruffiens fur le Mecklembourg. Après
cette expédition , le Comte de Lantingshaufen a
renvoyé les Troupes dans leurs cantonnemens
& fon quartier général eſt établi à Gripswald .
>
Des avis venus de Norwège , apprennent que
le Capitaine Thurot,eft dans un des Ports de cette
Côte , avec fa petite Efcadre. Il y a amené quatre
Vaiffeaux Anglois , qu'il a intercepté à l'entrée
du Sund.
Le froid , qu'on a reffenti jufques vers la fin
du mois dernier , a été d'une rigueur exceffive.
détroit du Sund a été entièrement gelé , de
forte qu'on pouvoit paffer à pied ou en traîneaux ,
de la Selande , en Scanie.
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Résumé : DE STOCKOLM, le premier Février.
Le 1er février, après un échec à Stockholm, le Général Manteuffel se retira à Anclam, poursuivi par le Général Lantingshaufen. Ce dernier captura deux pièces de canon, soixante-dix-huit chariots de bagages, fit plus de cent cinquante prisonniers et favorisa l'évasion de nombreux déserteurs. Le 25 février, Lantingshaufen arriva devant Anclam et demanda à Manteuffel de détruire le pont sur la Péene. Face au refus, Lantingshaufen attaqua avec sept bataillons commandés par le Comte de Horn. L'attaque débuta le 28 au matin, forçant les Prussiens à abandonner le faubourg et la chaussée menant à la ville. Manteuffel fut blessé et fait prisonnier. Les Prussiens se ralliant, un bataillon suédois se retira, capturant le commandant du Régiment de Kalkstein et plusieurs soldats. Les pertes prussiennes furent de quinze à seize cents hommes, contre deux à trois cents pour les Suédois. Lantingshaufen somma le gouverneur d'Anclam de détruire le pont, mençant de brûler la ville en cas de refus. Le pont fut détruit. Le Général Stutterheim remplaça Manteuffel. Lantingshaufen renvoya ses troupes dans leurs cantonnements, établissant son quartier général à Gripswald. Par ailleurs, des nouvelles de Norvège signalèrent la présence du Capitaine Thurot avec quatre vaisseaux anglais interceptés. Un froid rigoureux gela le détroit du Sund, permettant le passage à pied ou en traîneaux entre la Selande et la Scanie.
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56
p. 210
DE BERLIN, le 10 Mars.
Début :
Les forces de Sa Majesté seront divisées, comme les années précédentes, en trois armées. [...]
Mots clefs :
Armée, Bataillons, Prince Henri, Général, Suédois, Ministre
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texteReconnaissance textuelle : DE BERLIN, le 10 Mars.
De BERLIN , le 10 Mars.
Les forces de Sa Majesté feront divifées ,
comme les années précédentes , en trois armées.
La premiere, deftinée à faire tête aux Autrichiens ,
fera compofée de foixante - quatre bataillons , dont
il y en a quinze de Grenadiers , & de cent-fix eícadrons.
Le Roi la commandera. La feconde, fera
oppofée aux Ruffes ; elle fera forte de 44 batail
lons & de 52 efcadrons. Elle doit s'affembler aux
environs de Coflin . Le Prince Henri , dont la
fanté eft prèlque entierement rétablie , en aura
le commandement .
La troifiéme , fera tête aux Suédois dans la
Pomeranie. Elle fera compofée de vingt - trois
bataillons , & de quarante- cinq efcadrons. Sa
Majefté n'en a point encore nommé le Général.
Outre ces trois Armées , il y aura quelques autres
corps,que l'on portera où il fera néceffaire. Le plus
confiderable de ces corps , fera fous les ordres du
Général Fouquet.
On a appris depuis , que le 18 de ce mois , la
Cour étoit partie pour Magdebourg , conformé
ment aux ordres du Roi. Les Miniftres des affaires
étrangeres, l'y ont fuivie. Cette précaution , qui
annonce que le Brandebourg va devenir le théâ
tre de la guerre , infpire beaucoup d'inquiétude.
Les forces de Sa Majesté feront divifées ,
comme les années précédentes , en trois armées.
La premiere, deftinée à faire tête aux Autrichiens ,
fera compofée de foixante - quatre bataillons , dont
il y en a quinze de Grenadiers , & de cent-fix eícadrons.
Le Roi la commandera. La feconde, fera
oppofée aux Ruffes ; elle fera forte de 44 batail
lons & de 52 efcadrons. Elle doit s'affembler aux
environs de Coflin . Le Prince Henri , dont la
fanté eft prèlque entierement rétablie , en aura
le commandement .
La troifiéme , fera tête aux Suédois dans la
Pomeranie. Elle fera compofée de vingt - trois
bataillons , & de quarante- cinq efcadrons. Sa
Majefté n'en a point encore nommé le Général.
Outre ces trois Armées , il y aura quelques autres
corps,que l'on portera où il fera néceffaire. Le plus
confiderable de ces corps , fera fous les ordres du
Général Fouquet.
On a appris depuis , que le 18 de ce mois , la
Cour étoit partie pour Magdebourg , conformé
ment aux ordres du Roi. Les Miniftres des affaires
étrangeres, l'y ont fuivie. Cette précaution , qui
annonce que le Brandebourg va devenir le théâ
tre de la guerre , infpire beaucoup d'inquiétude.
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Résumé : DE BERLIN, le 10 Mars.
Le 10 mars, les forces de Sa Majesté seront divisées en trois armées. La première, dirigée par le Roi, comptera soixante-quatre bataillons, dont quinze de Grenadiers, et cent-six escadrons, pour affronter les Autrichiens. La deuxième, commandée par le Prince Henri, se rassemblera près de Cöln et comprendra quarante-quatre bataillons et cinquante-deux escadrons, afin de combattre les Russes. La troisième armée, dont le général n'est pas encore nommé, fera face aux Suédois en Poméranie avec vingt-trois bataillons et quarante-cinq escadrons. D'autres corps seront déployés selon les besoins, le plus important étant sous les ordres du Général Fouquet. Le 18 mars, la Cour a quitté Berlin pour Magdebourg, suivie par les ministres des affaires étrangères, ce qui indique que le Brandebourg pourrait devenir le théâtre des opérations militaires, suscitant de l'inquiétude.
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57
p. 205-206
DE PARIS, le 19 Avril.
Début :
Le 10 de ce mois, le Roi fit dans la plaine des Sablons la revue [...]
Mots clefs :
Régiment, Inspection, Loterie de l'école royale militaire, Tirage, Académie royale des inscriptions et belles-lettres, Séance, Prix académique, Sujets, Académie royale des sciences, Bataillons
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texteReconnaissance textuelle : DE PARIS, le 19 Avril.
De PARIS , le 19 Avril.
Le 10 de ce mois , le Roi fit dans la plaine
des Sablons la revue du Régiment des Gardes
Françoiles , & de celui des Gardes Suilles . Ces
deux Régimens, après avoir fait l'exercice , défilerent
en préfence de Sa Majefté. Madame , &
Meldames Victoire , Sophie & Louife , affifterent
à cette revue.
Le tirage de la Loterie de l'Ecole Royale Militaire
, s'eft fait en la manière accoutumée , dans
l'Hôtel de Ville de Paris , les de ce mois. Les
nunréros fortis de la roue de fortune font , 7 , 23 ,
12 , 57 & 83. Le prochain tirage fe fera le 6 du
mois de Mai.
Le Mardis de ce mois , l'Académie Royale
des Infcriptions & Belles-Lettres fit fa rentrée
publique . Le fieur le Beau , Secretaire perpétuel
ouvrit la Séance , & annonça que les piéces qui
avoient concouru au prix , n'ayant point fatisfait
l'Académie , elle avoit arrêté que le même fujet
feroit propofé pour la rentrée de Pâques 1,762 , &
que le prix feroit double. Il s'agit d'examiner
Quelle fut l'étendue de la Navigation & du Com
merces des Egyptiens , fous le régne des Ptolomées ?
Le fieur le Beau , annonça enfuite le fujet du Prïx
206 MERCURE DE FRANCE
·
que l'Académie diftribuera à la S. Martin de l'année
1761. Il confifte à examiner ; Quelsfont les
différens noms que l'Antiquité a donnés au Nil?
Quels hommages on lui a rendus ? La raifon des
attributs qui le caractérisentfur ces Monumens ? On
y joindra l'examen des mêmes queftions, fur le Dieu
Сапоре .
Dans la Séance publique de l'Académie Royale
des Sciences , du Mercredi 16 , le fieur de Fouchi
, Sécrétaire perpétuel , annonça que le prix de
cette année avoit été adjugé au fieur Eufer fils ,
de l'Académie des Sciences & Belles- Lettres de
Pruffe ; & que l'Académie propofoit pour fujet du
prix de 1762 , Si les Planétes fe meuvent dans un
milieu dont la réfiftance produife un effet fenfiblefur
leur mouvement ?
Le prix de soo liv . remis à l'Académie , pour
celui qui réuffiroit, le mieux , à déterminer les
moyens propres à porter la perfection & l'oeconomie
dans la Verrerie , a été adjugé au fieur
Bofc d'Antick , Docteur en Médecine , & Corref
pondant de l'Académie.
Quatre bataillons des Gardes- Françoiles , &
deux des Gardes - Suiffes , font partis d'ici pour
l'Armée d'Allemagne.
Le 10 de ce mois , le Roi fit dans la plaine
des Sablons la revue du Régiment des Gardes
Françoiles , & de celui des Gardes Suilles . Ces
deux Régimens, après avoir fait l'exercice , défilerent
en préfence de Sa Majefté. Madame , &
Meldames Victoire , Sophie & Louife , affifterent
à cette revue.
Le tirage de la Loterie de l'Ecole Royale Militaire
, s'eft fait en la manière accoutumée , dans
l'Hôtel de Ville de Paris , les de ce mois. Les
nunréros fortis de la roue de fortune font , 7 , 23 ,
12 , 57 & 83. Le prochain tirage fe fera le 6 du
mois de Mai.
Le Mardis de ce mois , l'Académie Royale
des Infcriptions & Belles-Lettres fit fa rentrée
publique . Le fieur le Beau , Secretaire perpétuel
ouvrit la Séance , & annonça que les piéces qui
avoient concouru au prix , n'ayant point fatisfait
l'Académie , elle avoit arrêté que le même fujet
feroit propofé pour la rentrée de Pâques 1,762 , &
que le prix feroit double. Il s'agit d'examiner
Quelle fut l'étendue de la Navigation & du Com
merces des Egyptiens , fous le régne des Ptolomées ?
Le fieur le Beau , annonça enfuite le fujet du Prïx
206 MERCURE DE FRANCE
·
que l'Académie diftribuera à la S. Martin de l'année
1761. Il confifte à examiner ; Quelsfont les
différens noms que l'Antiquité a donnés au Nil?
Quels hommages on lui a rendus ? La raifon des
attributs qui le caractérisentfur ces Monumens ? On
y joindra l'examen des mêmes queftions, fur le Dieu
Сапоре .
Dans la Séance publique de l'Académie Royale
des Sciences , du Mercredi 16 , le fieur de Fouchi
, Sécrétaire perpétuel , annonça que le prix de
cette année avoit été adjugé au fieur Eufer fils ,
de l'Académie des Sciences & Belles- Lettres de
Pruffe ; & que l'Académie propofoit pour fujet du
prix de 1762 , Si les Planétes fe meuvent dans un
milieu dont la réfiftance produife un effet fenfiblefur
leur mouvement ?
Le prix de soo liv . remis à l'Académie , pour
celui qui réuffiroit, le mieux , à déterminer les
moyens propres à porter la perfection & l'oeconomie
dans la Verrerie , a été adjugé au fieur
Bofc d'Antick , Docteur en Médecine , & Corref
pondant de l'Académie.
Quatre bataillons des Gardes- Françoiles , &
deux des Gardes - Suiffes , font partis d'ici pour
l'Armée d'Allemagne.
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Résumé : DE PARIS, le 19 Avril.
Le 10 avril, le Roi a passé en revue les régiments des Gardes Françaises et des Gardes Suisses dans la plaine des Sablons, en présence de Madame et des Mesdames Victoire, Sophie et Louise. Le 2 avril, le tirage de la loterie de l'École Royale Militaire a eu lieu à l'Hôtel de Ville de Paris, révélant les numéros 7, 23, 12, 57 et 83. Le prochain tirage est prévu pour le 6 mai. L'Académie Royale des Inscriptions et Belles-Lettres a tenu sa rentrée publique le 22 avril. Le secrétaire perpétuel, le sieur Le Beau, a annoncé que les pièces concourant au prix n'avaient pas satisfait l'Académie. Le même sujet, portant sur la navigation et le commerce des Égyptiens sous les Ptolémées, sera proposé pour la rentrée de Pâques 1762 avec un prix double. Il a également annoncé le sujet du prix pour la Saint-Martin 1761, concernant les noms du Nil et du dieu Saturne dans l'Antiquité. Lors de la séance publique de l'Académie Royale des Sciences du 16 avril, le sieur de Fouchi a annoncé que le prix de cette année a été attribué au sieur Eufer fils. Le sujet pour 1762 porte sur la résistance du milieu dans lequel se meuvent les planètes. Le prix pour l'amélioration de la verrerie a été attribué au sieur Bosc d'Antic. Quatre bataillons des Gardes Françaises et deux des Gardes Suisses sont partis pour l'armée d'Allemagne.
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58
p. 192-193
De DANTZICK, le 18 Juin 1760.
Début :
Le Feld-Maréchal, Comte de Soltikoff, est arrivé depuis peu de jours à l'Armée [...]
Mots clefs :
Feld-maréchal, Comte, Armée, Roi de Prusse, Général, Bataillons, Régiments, Opérations militaires
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : De DANTZICK, le 18 Juin 1760.
De DANTZICK , le 18 Juin 1760 .
(
E Feld - Maréchal , Comte de Soltikoff , eft
arrivé depuis peu de jours à l'Armée avec plufieurs
Officiers- Généraux . L'Armée eft en pleine marche
vers les Etats du Roi de Pruffe : l'avant - garde
doit avoir pallé la Wartha ; elle eft fous les ordres
du Lieutenant - Général de Czernichew ; elle paroît
diriger fa marche fur Cuftrin .
Le Général de Tottleben , continue avec fuccès
les opérations en Poréranie. Après divers
avantages remportés fur les Pruffiens , près de
Coflin , il les a attaqués près de Neugart . Il a défait
entierement deux Bataillons francs , & il leur
a fait plus de deux cens prifonniers . Il vient d'être
renforcé par deux Régimens , & il a pris poffeffion
de Neugart. Le Général de Forcade s'eft replié par
Rugenwalde fur Stargart ; enforte que la Poméranie
eft prefqu'entiérement abandonnée aux
Troupes
JUILLET. 1760. 195
Troupes Ruffiennes. Le Général de Tottleben.
poulle des partis jufqu'aux portes de Colberg.
(
E Feld - Maréchal , Comte de Soltikoff , eft
arrivé depuis peu de jours à l'Armée avec plufieurs
Officiers- Généraux . L'Armée eft en pleine marche
vers les Etats du Roi de Pruffe : l'avant - garde
doit avoir pallé la Wartha ; elle eft fous les ordres
du Lieutenant - Général de Czernichew ; elle paroît
diriger fa marche fur Cuftrin .
Le Général de Tottleben , continue avec fuccès
les opérations en Poréranie. Après divers
avantages remportés fur les Pruffiens , près de
Coflin , il les a attaqués près de Neugart . Il a défait
entierement deux Bataillons francs , & il leur
a fait plus de deux cens prifonniers . Il vient d'être
renforcé par deux Régimens , & il a pris poffeffion
de Neugart. Le Général de Forcade s'eft replié par
Rugenwalde fur Stargart ; enforte que la Poméranie
eft prefqu'entiérement abandonnée aux
Troupes
JUILLET. 1760. 195
Troupes Ruffiennes. Le Général de Tottleben.
poulle des partis jufqu'aux portes de Colberg.
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Résumé : De DANTZICK, le 18 Juin 1760.
Le 18 juin 1760, le feld-maréchal Comte de Soltikoff rejoint l'armée près de Dantzick. L'avant-garde, dirigée par Czernichew, avance vers Custrin. En Poméranie, Tottleben remporte des victoires près de Coslin et Neugart, capturant plus de deux cents prisonniers. Forcade se replie vers Stargard, laissant la Poméranie aux Prussiens. Tottleben attaque jusqu'à Colberg.
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59
p. 202-203
De VIENNE, le 2 Août. Extrait d'une Lettre de Vienne, du 29 Juillet.
Début :
Nous avons appris, le 27 de ce mois, la nouvelle de la prise de [...]
Mots clefs :
Prise d'une ville, Artillerie, Attaque, Compagnies, Bataillons, Garnison, Conquête, Impératrice, Provisions, Munitions, Soldats, Déserteurs, Général Laudon, Armée
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : De VIENNE, le 2 Août. Extrait d'une Lettre de Vienne, du 29 Juillet.
De VIENNE , le 2 Août.
Extrait d'une Lettre de Vienne , du 29 Juillet.
Nous avons appris , le 27 de ce mois , la nouvelle
de la prife de Glatz . L'artillerie, confiftant
en quatre-vingt-deux canons & mortiers , diſtribuée
en quatorze batteries , n'avoit commencé à
tirer que le 26 à trois heures du matin . Le général
Laudon , qui étoit arrivé la veille pour juger
par lui- même des travaux & des progrès du fiége
, a fait attaquer à ſept heures du matin , par
deux Compagnies de Grenadiers , foutenues d'un
Bataillon , un ouvrage qui couvroit le chemin
couvert , & qui fut emporté fans réſiſtance . Les
Affiégeans ont pourfuivi les Pruffiens dans le chemin
couvert , & de là ils font entrés pêle-mêle
dans la Ville. Auflitôt la Garnifon s'eft rendue
à difciétion , & l'on s'eft emparé de la Ville &
du Château. Il reftoit encore un petit Fort , détaché
de la Place , qui eft abfolument dominé parle
Château , & qui s'eft rendu dans la journée .
La conquête de cette Place , ne coûte pas deux
cens hommes à l'Impératrice. L'artillerie n'a tiré
que pendant quatre heures , & l'emplacement
des batteries étoit fi bien choifi , & le feu fi bien
dirigé, que dans ce court efpace elle a caufé beaucoup
de dommage.
On a trouvé dans Glatz 22570 quintaux de farine
, 4.83 mefures de froment , 34828 mefures
d'avoine , 21870 quintaux de foin , & une grande
quantité d'autres provifions.
L'artillerie & les munitions de guerre confiftoient
en deux cens trois canons , mortiers ou
obufiers , avec quatre mille boulets , quatre mille
trois cens bombes , fix mille neuf cens grenades,
& dix-fept cens mille cartouches , tant de fufil
que de carabine.
SEPTEMBRE. 1760. 203
Lorfque nos troupes font entrées dans cette Pla
ce , la plupart des foldats qui compofoient la
garnion ont jetté bas les armes , & le font déclarés
déferteurs. Air fi , quoique leur nombre fût ,
au moment de la prife , de près de deux mille
cinq cens , nous n'avons pas fait plus de mille
prifonniers Pruſſiens .
Le Général Laudon a retiré fur le champ quinze
mille hommes des troupes employées au Siége
Pour renforcer fon armée , & dès aujourd'hui il
fe met en marche pour Breſlau.
Extrait d'une Lettre de Vienne , du 29 Juillet.
Nous avons appris , le 27 de ce mois , la nouvelle
de la prife de Glatz . L'artillerie, confiftant
en quatre-vingt-deux canons & mortiers , diſtribuée
en quatorze batteries , n'avoit commencé à
tirer que le 26 à trois heures du matin . Le général
Laudon , qui étoit arrivé la veille pour juger
par lui- même des travaux & des progrès du fiége
, a fait attaquer à ſept heures du matin , par
deux Compagnies de Grenadiers , foutenues d'un
Bataillon , un ouvrage qui couvroit le chemin
couvert , & qui fut emporté fans réſiſtance . Les
Affiégeans ont pourfuivi les Pruffiens dans le chemin
couvert , & de là ils font entrés pêle-mêle
dans la Ville. Auflitôt la Garnifon s'eft rendue
à difciétion , & l'on s'eft emparé de la Ville &
du Château. Il reftoit encore un petit Fort , détaché
de la Place , qui eft abfolument dominé parle
Château , & qui s'eft rendu dans la journée .
La conquête de cette Place , ne coûte pas deux
cens hommes à l'Impératrice. L'artillerie n'a tiré
que pendant quatre heures , & l'emplacement
des batteries étoit fi bien choifi , & le feu fi bien
dirigé, que dans ce court efpace elle a caufé beaucoup
de dommage.
On a trouvé dans Glatz 22570 quintaux de farine
, 4.83 mefures de froment , 34828 mefures
d'avoine , 21870 quintaux de foin , & une grande
quantité d'autres provifions.
L'artillerie & les munitions de guerre confiftoient
en deux cens trois canons , mortiers ou
obufiers , avec quatre mille boulets , quatre mille
trois cens bombes , fix mille neuf cens grenades,
& dix-fept cens mille cartouches , tant de fufil
que de carabine.
SEPTEMBRE. 1760. 203
Lorfque nos troupes font entrées dans cette Pla
ce , la plupart des foldats qui compofoient la
garnion ont jetté bas les armes , & le font déclarés
déferteurs. Air fi , quoique leur nombre fût ,
au moment de la prife , de près de deux mille
cinq cens , nous n'avons pas fait plus de mille
prifonniers Pruſſiens .
Le Général Laudon a retiré fur le champ quinze
mille hommes des troupes employées au Siége
Pour renforcer fon armée , & dès aujourd'hui il
fe met en marche pour Breſlau.
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Résumé : De VIENNE, le 2 Août. Extrait d'une Lettre de Vienne, du 29 Juillet.
Le 27 juillet, la prise de Glatz a été annoncée après une offensive rapide. L'artillerie, composée de quatre-vingt-deux canons et mortiers, a commencé à tirer le 26 juillet à trois heures du matin. Le général Laudon a ordonné une attaque à sept heures par deux compagnies de grenadiers soutenues par un bataillon. Un ouvrage couvrant le chemin couvert a été pris sans résistance, permettant l'entrée dans la ville. La garnison s'est rendue immédiatement, et la ville ainsi que le château ont été capturés. Un petit fort détaché s'est rendu dans la journée. La conquête de Glatz a coûté moins de deux cents hommes à l'Impératrice. L'artillerie a tiré pendant seulement quatre heures, causant des dommages significatifs grâce à un emplacement des batteries bien choisi et un tir précis. À Glatz, on a trouvé d'importantes provisions, dont 22 570 quintaux de farine, 4 83 mesures de froment, 34 828 mesures d'avoine, et 21 870 quintaux de foin. L'artillerie et les munitions comprenaient deux cent trois canons, mortiers ou obusiers, avec quatre mille boulets, quatre mille trois cents bombes, six mille neuf cents grenades, et dix-sept mille cartouches. Lors de l'entrée des troupes, la plupart des soldats de la garnison ont jeté leurs armes et se sont déclarés déserteurs. Sur environ deux mille cinq cents soldats présents, mille prisonniers prussiens ont été faits. Le général Laudon a retiré quinze mille hommes pour renforcer son armée et se dirige vers Breslau.
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60
p. 203-205
Extrait du Journal de l'armée aux ordres du Maréchal de Daun, le 28 Juillet.
Début :
Le Roi de Prusse, après avoir fait plusieurs marches & tentatives inutiles pour rentrer [...]
Mots clefs :
Roi de Prusse, Marche, Maréchal Daun, Canons, Bombes, Garnison, Général, Troupes, Prince, Escadron, Bataillons, Baron, Ennemis, Succès, Attaque, Camps militaires
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texteReconnaissance textuelle : Extrait du Journal de l'armée aux ordres du Maréchal de Daun, le 28 Juillet.
Extrait du Journal de l'armée aux ordres du
Maréchal de Daun , le 28 Juillet.
Le Roi de Pruffe , après avoir fait plufieurs
marches & tentatives inutiles pour rentrer dans
la Siléfe, & ayant toujours eu en tête le Maréchal
Daun , retourna en Saxe , & s'étant préfenté
, le 13 de ce mois , devant Drefde , il tenta de
l'emporter d'emblée. Mais il fut vigoureuſement
repoutlé à plufieurs fois , ce qui lui fit prendre la
rétolation d'en faire le fiége dans les formes . L
17 au foir , quatre batteries de canon commencerent
à tirer avec beaucoup de vivacité. Il fir
aufli jetter une grande quantité de bombes fur la
vieille Ville. Plufieurs quartiers furent bientôt enflammés
; mais le fecours de la Garniſon & des
habitans , empêcha que le ravage ne devînt confi
dérable.
La certitude d'être inceffamment ſecouru par
le Maréchal de Daun , foutint la Garnifon . Le
Genéral Maquire fit le 16 une fortie du côté de
la Ville neuve . Il prit en flanc les troupes qui
bloquoient Drefde de ce côté ; & il les obligea
de plier après une affez grande perte . Le Générai
de Ried les attaqua en même temps , & les
obligea d'abandonner le poste de Weitenhirfch.
1 vj
204 MERCURE DE FRANCE .
;
On apprit que le Maréchal de Daun n'étoit plus
qu'a deux marches de la Ville ; il arriva , en
effet , le 18 après midi , & il établit ſon camp à
Schonfeld. I alia , le 19 de grand matin , reconnoître
la pofition du corps Pruſſien qui aſſiégeoit
la Villeneuve , fous les ordres du Prince de,
Holstein . Sa réfolution fut auflitôt prife , de l'obliger
a paller l'Elbe, En conféquence , le Maréchal
de Daun envoya au Général de Ried un renfort
de plufieurs Basaillons & Escadrons , avec
ordre d'attaquer ce corps . Le Baron de Riederé
cuta cette commiffion avec autant d'intelligence
que de valeur . Il attaqua les Pruffiens de front
& en flanc , pendant qu'un gros corps de Croates
, forti de Drefde , les chargeoit d'un autre
côté. Les ennemis abandonnerent leurs retranchemens
& repafferent l'Elbe fur les ponts qu'ils
avoient à Ubigau & à Kaditz. On leur fit quatre
cens trente-fix prifonniers. Notre perte nefur que
de quatre-vingt- quatre hommes.
Le 20 , quelques Efclavons perent l'Elbe à la
nage ; ils s'emparerent de cinc, ' bateaux chargés
de grains qu'ils amenerent de notre côté. Les
Pruffiens en brûlerent eux- mêmes le lendemain.
quatre autres qu'on n'avoit pu leur enlever. Le
Roi de Pruffe fit brûler les Fauxbourgs de Wihdruff
& de Pyrna. Le 2 , il commença à faire
battre en brêche le cinquiéme bastion . Le Maréchal
Daun fit entrer dans la Ville feize Bataillons
de troupes fraîches; & il changea la poſition de
fon arniée . La droite fut placée le long de l'Elbe ,
depuis le jardin de Neumann jufqu'a Radebéal.
Le Prince de Loweſtein occupa , avec la réterve,
le pofte de Bordorf , & le Baron de Ried eut
ordre de pouler des partis du côté de Meilen
jufqu'à Torgau.
On fit , la nuit du 21 , au 22 , la fortiequia
!
SEPTEMBRE. 1760. 205
décidé la levée du fiége de Drefde. Neuf Ba
taillons , dix Compagnies de Genadiers , & cinq
Efcadrons le portereat vers le Fauxbourg de
Pyrna , fous les ordres du Lieutenant Général
Angers. En même tems , cinq Bataillons , autánt
de Compagnies de Grenadiers , & trois Elcadrons
pénét érent dans le Fa xbourg de Wilsdruff. Le
fuccès fut égal & complet des deux côtés . Toutes
les batteries de l'ennemi farent ruinées ; fes
canons furent encloués & les affurs brifés . On ne
put emmener cette artillerie , à caufe des décombres
qui embaraffoient les chemins . Notre perte
eft d'environ cinq cens hommes , tant tués que
bleffés . Celle des Pruffiens , eft incomparablement
plus confidérables. Nous leur avons fait
trois cens trente- fix prifonniers.
Le fuccès de cette attaque obligea le Roi de
Pruffe à fe mettre lui- même fur la défenfive. Il
reira , le 13 , de la ligne qui faifoit face à l'armée
de l'Empire , toute la cavalerie & plufieurs
Régimens d'infant " ie , pour en renforcer celle
qui étoit devant Dde. Le Maréchal de Daun
fit entrer le même jour , dans cette Ville , un détachement
de huit cens hommes pour foulager
la Garnifon , & pour l'aider à éteindre entierement
le feu. Quatre cens Pionniers y furent auffi
envoyés pour réparer es fortifications.
Il ne fe palla rien de remarquable le 25. Les
Pruffens travaillerent à élever des retranchemens
fur les flancs de leur camp. On fit de la Ville
un feu continuel fur eux , & ils ne tirerent pas
un feul coup de canon .
Le Maréchal de Daun alla à Dreſde le 26 ; il
fit le tour des remparts , avec le Comte de Maquire
, à qui il témoigna fa fatisfaction . On ache
va , le même jour , de ruiner dans les Fauxbourgs
de Wils ruff & de Pyrna tout ce qui ref
toit des travaux des ennemis.
Maréchal de Daun , le 28 Juillet.
Le Roi de Pruffe , après avoir fait plufieurs
marches & tentatives inutiles pour rentrer dans
la Siléfe, & ayant toujours eu en tête le Maréchal
Daun , retourna en Saxe , & s'étant préfenté
, le 13 de ce mois , devant Drefde , il tenta de
l'emporter d'emblée. Mais il fut vigoureuſement
repoutlé à plufieurs fois , ce qui lui fit prendre la
rétolation d'en faire le fiége dans les formes . L
17 au foir , quatre batteries de canon commencerent
à tirer avec beaucoup de vivacité. Il fir
aufli jetter une grande quantité de bombes fur la
vieille Ville. Plufieurs quartiers furent bientôt enflammés
; mais le fecours de la Garniſon & des
habitans , empêcha que le ravage ne devînt confi
dérable.
La certitude d'être inceffamment ſecouru par
le Maréchal de Daun , foutint la Garnifon . Le
Genéral Maquire fit le 16 une fortie du côté de
la Ville neuve . Il prit en flanc les troupes qui
bloquoient Drefde de ce côté ; & il les obligea
de plier après une affez grande perte . Le Générai
de Ried les attaqua en même temps , & les
obligea d'abandonner le poste de Weitenhirfch.
1 vj
204 MERCURE DE FRANCE .
;
On apprit que le Maréchal de Daun n'étoit plus
qu'a deux marches de la Ville ; il arriva , en
effet , le 18 après midi , & il établit ſon camp à
Schonfeld. I alia , le 19 de grand matin , reconnoître
la pofition du corps Pruſſien qui aſſiégeoit
la Villeneuve , fous les ordres du Prince de,
Holstein . Sa réfolution fut auflitôt prife , de l'obliger
a paller l'Elbe, En conféquence , le Maréchal
de Daun envoya au Général de Ried un renfort
de plufieurs Basaillons & Escadrons , avec
ordre d'attaquer ce corps . Le Baron de Riederé
cuta cette commiffion avec autant d'intelligence
que de valeur . Il attaqua les Pruffiens de front
& en flanc , pendant qu'un gros corps de Croates
, forti de Drefde , les chargeoit d'un autre
côté. Les ennemis abandonnerent leurs retranchemens
& repafferent l'Elbe fur les ponts qu'ils
avoient à Ubigau & à Kaditz. On leur fit quatre
cens trente-fix prifonniers. Notre perte nefur que
de quatre-vingt- quatre hommes.
Le 20 , quelques Efclavons perent l'Elbe à la
nage ; ils s'emparerent de cinc, ' bateaux chargés
de grains qu'ils amenerent de notre côté. Les
Pruffiens en brûlerent eux- mêmes le lendemain.
quatre autres qu'on n'avoit pu leur enlever. Le
Roi de Pruffe fit brûler les Fauxbourgs de Wihdruff
& de Pyrna. Le 2 , il commença à faire
battre en brêche le cinquiéme bastion . Le Maréchal
Daun fit entrer dans la Ville feize Bataillons
de troupes fraîches; & il changea la poſition de
fon arniée . La droite fut placée le long de l'Elbe ,
depuis le jardin de Neumann jufqu'a Radebéal.
Le Prince de Loweſtein occupa , avec la réterve,
le pofte de Bordorf , & le Baron de Ried eut
ordre de pouler des partis du côté de Meilen
jufqu'à Torgau.
On fit , la nuit du 21 , au 22 , la fortiequia
!
SEPTEMBRE. 1760. 205
décidé la levée du fiége de Drefde. Neuf Ba
taillons , dix Compagnies de Genadiers , & cinq
Efcadrons le portereat vers le Fauxbourg de
Pyrna , fous les ordres du Lieutenant Général
Angers. En même tems , cinq Bataillons , autánt
de Compagnies de Grenadiers , & trois Elcadrons
pénét érent dans le Fa xbourg de Wilsdruff. Le
fuccès fut égal & complet des deux côtés . Toutes
les batteries de l'ennemi farent ruinées ; fes
canons furent encloués & les affurs brifés . On ne
put emmener cette artillerie , à caufe des décombres
qui embaraffoient les chemins . Notre perte
eft d'environ cinq cens hommes , tant tués que
bleffés . Celle des Pruffiens , eft incomparablement
plus confidérables. Nous leur avons fait
trois cens trente- fix prifonniers.
Le fuccès de cette attaque obligea le Roi de
Pruffe à fe mettre lui- même fur la défenfive. Il
reira , le 13 , de la ligne qui faifoit face à l'armée
de l'Empire , toute la cavalerie & plufieurs
Régimens d'infant " ie , pour en renforcer celle
qui étoit devant Dde. Le Maréchal de Daun
fit entrer le même jour , dans cette Ville , un détachement
de huit cens hommes pour foulager
la Garnifon , & pour l'aider à éteindre entierement
le feu. Quatre cens Pionniers y furent auffi
envoyés pour réparer es fortifications.
Il ne fe palla rien de remarquable le 25. Les
Pruffens travaillerent à élever des retranchemens
fur les flancs de leur camp. On fit de la Ville
un feu continuel fur eux , & ils ne tirerent pas
un feul coup de canon .
Le Maréchal de Daun alla à Dreſde le 26 ; il
fit le tour des remparts , avec le Comte de Maquire
, à qui il témoigna fa fatisfaction . On ache
va , le même jour , de ruiner dans les Fauxbourgs
de Wils ruff & de Pyrna tout ce qui ref
toit des travaux des ennemis.
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Résumé : Extrait du Journal de l'armée aux ordres du Maréchal de Daun, le 28 Juillet.
Le 28 juillet, le Journal de l'armée aux ordres du Maréchal de Daun rapporte que le Roi de Prusse, après plusieurs tentatives infructueuses pour pénétrer en Silésie, se dirigea vers la Saxe et tenta de prendre Dresde le 13 juillet. Repoussé, il décida de mettre la ville en siège. Le 17 juillet, les batteries prussiennes bombardèrent Dresde, causant des incendies rapidement maîtrisés par la garnison et les habitants. La garnison, certaine d'être secourue par le Maréchal de Daun, résista efficacement. Le 16 juillet, le Général Maguire effectua une sortie et repoussa les troupes prussiennes, tandis que le Général de Ried les força à abandonner le poste de Weitenhirsch. Le Maréchal de Daun arriva près de Dresde le 18 juillet et attaqua les forces prussiennes le 19, les forçant à retraverser l'Elbe. Les Prussiens subirent de lourdes pertes et laissèrent 436 prisonniers. Le 20 juillet, des escadrons prussiens brûlèrent des bateaux de ravitaillement. Le Roi de Prusse incendia les faubourgs de Wilsdruff et de Pyrna et commença à bombarder les fortifications de Dresde. Le Maréchal de Daun renforça la ville avec des troupes fraîches et modifia la position de son armée. La nuit du 21 au 22 juillet, une sortie décisive permit de lever le siège de Dresde. Les forces françaises détruisirent les batteries ennemies et firent 336 prisonniers. Le Roi de Prusse dut se mettre en défense et renforça ses troupes devant Dresde. Le Maréchal de Daun visita Dresde le 26 juillet, exprimant sa satisfaction, et les travaux de destruction des fortifications ennemies furent achevés.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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61
p. 206
De [R]ATISBONNE, le premier Août.
Début :
Les Troupes du Duc de Wirtemberg sont en marche pour se rendre [...]
Mots clefs :
Duc, Troupes, Bataillons, Compagnie, Escadrons, Général, Marche, Corps, Armée
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : De [R]ATISBONNE, le premier Août.
De KATISBONNE , le premier Août.
Les Troupes du Duc de Wirtemberg font en
marche pour fe rendre en Saxe . Elles confiftent
én douze Bataillons , vingt Compagnies de Grenadiers
, quinze Elcadrons , & un corps de trois
cens Chafleurs , faifant en tout douze mille hom
mes . Elles feront rendues , le 13 de ce mois, à
Smalkalde. Le Général de Luzinsky , qui s'étoit
mis en marche de Romschild pour le réu
nir à l'armée de l'Empire , a eu ordre de rétrograder.
Le Corps qu'il commande formera l'avant-
garde de cette nouvelle armée, qui eſt commandé
par le Duc de Wirtemberg lui -même.
Les Troupes du Duc de Wirtemberg font en
marche pour fe rendre en Saxe . Elles confiftent
én douze Bataillons , vingt Compagnies de Grenadiers
, quinze Elcadrons , & un corps de trois
cens Chafleurs , faifant en tout douze mille hom
mes . Elles feront rendues , le 13 de ce mois, à
Smalkalde. Le Général de Luzinsky , qui s'étoit
mis en marche de Romschild pour le réu
nir à l'armée de l'Empire , a eu ordre de rétrograder.
Le Corps qu'il commande formera l'avant-
garde de cette nouvelle armée, qui eſt commandé
par le Duc de Wirtemberg lui -même.
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Résumé : De [R]ATISBONNE, le premier Août.
Le 1er août, les troupes du Duc de Wurtemberg, composées de douze bataillons, vingt compagnies de grenadiers, quinze escadrons et trois cents chasseurs, soit douze mille hommes, se dirigent vers la Saxe pour arriver à Smalkalde le 13 août. Le général de Luzinsky, revenu de Romschild, commande l'avant-garde de cette armée dirigée par le Duc de Wurtemberg.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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62
p. 180-186
DÉTAIL de tout ce qui s'est passé depuis l'arrivée de M. le Prince de LICHTENSTEIN jusqu'au 4.
Début :
M. le Prince de Lichtenstein arriva à Parme le 1 Septembre ; [...]
Mots clefs :
Prince du Lichtenstein, Infant, Audience, Palais, Prince Ferdinand , Ministres, Officiers, Audience publique, Comte, Marquis, Valets, Honneurs, Carosse, Bataillons, Armes, Pages, Dames, Noblesse, Empereur, Gentilshommes, Opéra, Infante
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DÉTAIL de tout ce qui s'est passé depuis l'arrivée de M. le Prince de LICHTENSTEIN jusqu'au 4.
DETAIL de tout ce qui s'eft paffé depuis l'arrivée
de M. le Prince de LICHTENSTEIN jufqu'au 4 .
M. le Prince de Lichtenſtein arriva à Parme le
1 Septembre ; auflitôt après , il fit informer M.
Dutillot , par un de fes Gentilshommes.
M. Dutillot fe tranfporta chez lui , & lui donna
l'heure que l'Infant avoit fixé pour fon audience
particuliere.
Cette audience fut le lendemain à midi & demi;
M.Dutillot alla prendre M. le Prince de Lichtenftein
au Palais Palavicini où il eſt logé , & l'amena
chez l'Infant , il le conduifit enfuite chez le Prince
Ferdinand , de là à l'appartement de Madame
Infante Ifabelle , où le trouva auffi Madame Louiſe ..
M.le Prince de Lichtenſtein, fut au fortir du Palais
, rendre la vifire à M. Dutillot ; fortit de chez
Ge Miniftre , & y revint dîner avec les Miniftres de
France , d'Espagne , de Turin , de Gènes & de
Malte ; M. le Comte de Neuilly , M le Bailli de
Breteuil , M. l'Abbé de Canillac & M. le Comte
de Mercy . Il amena avec lui les huit Chambellans
qui l'ont accompagné , & deux Officiers Majors..
OCTOBRE. 1760. 185
M. Dutillot avoit invité le Capitaine & le Major
des Gardes du Corps , le grand Ecuyer & le premier
Ecuyer de l'Infant , le Gouverneur du Frince
Ferdinand , des Gentilshommes de la Chambre ,
des Majordomes , des Dames du Palais , M. l'Evêque
de Plaifance , frere du feu Chancelier Criftiani
chargé par l'Infant , à caufe de la mort de
l'Evêque de Parme , de la cérémonie du mariage )
& quelques Perfonnes de la premiere Nobleffe du
Pays.
Après le dîner , M. de Lichtenftein retourna à
fon Hôtel , où il reçut des vifites .
Le troifiéme jour fixé pour l'Audience publique,
M. le Comte Peroli , Introducteur, partit du
Palais à onze heures & demie , dans un caroffe
de l'Infant attelé à huit chevaux ; ce caroffe étoit
précédé par un autre à fix chevaux ( vuide ) , &
fuivi par trois autres attelés à huit chevaux ; dans
chacun de ces caroffes , étoit un Majordome.
Un Officier de l'Ecurie étoit à cheval à la tête
de ce Cortége ; douze Valets de pied étoient fur
deux files aux deux côtés de la voiture de l'Infant
, où étoit M. l'Introducteur , trois derriere ce
carofie , & deux derriere chacun des autres .
Deux Palfreniers à cheval ſuivoient l'Officier
de l'Ecurie
M. le Comte Peroli fut dans cet ordre prendre
chez lui M. le Marquis Palavicini , premier Gentilhomme
de la Chambre , que l'Infant avoir
chargé de faire les honneurs à M. le Prince de
Lichtenſtein .
M. de Palavicini monta dans le même caroffe ,
dans lequel étoit venu M. le Comte Peroli ; ce
dernier lui donna la droite.
Ils furent dans le même ordre chez M. le Prin
ce de Lichtenſtein.
Ils monterent l'efcalier , fuivis des trois Majordomes
qui les avoient accompagnés : les
182 MERCURE DE FRANCE. 1
douze valets de pieds fuivoient fur deux files.
M. le Prince de Lichtenſtein étoit venu au-devant
d'eux, & avoit defcendu deux marches; il les conduifitjufques
à la chambre. MM . les Majordomest
refterent à la piéce la plus voisine de cette chambre
, où ils entrerent un moment après M. de
Palavicini & M. Peroli , à qui M. le Prince de
Lichtenſtein avoit fait partout les honneurs des
Portes.
On defcendit de chez M. le Prince , qui fit
toujours les honneurs à M. de Palavicini jufques
au bas de fon efcalier ; où étant arrivé , M. de
Palavicini lui fit les honneurs du caroffe , il y
monta , fe plaça feul dans le fond , M. de Pałavicini
fur le devant à droite , M. Peroli à gauche.
MM. les Majordomes firent également les
bonneurs des caroffes de l'Infant dans lesquels
ils étoient venus , aux huit Chambellans .
On fe mit en marche dans l'ordre fuivant :
Un Officier de l'Ecurie de l'Infant , & deur
Palfreniers à cheval.
Le caroffe de M. l'Introducteur , à fix chevaux ,
vuide.
Deux Suiffes , de M. le Prince de Lichtenſtein ,
à cheval.
24 Valets de pied.
6 Coureurs.
6 Heyducs.
12 Palfreniers , tenant chacun un cheval par la
bride.
9 Officiers , de la Maifon de M. le Prince , à
cheval.
Son Ecuyer.
& Pages, dont deux Hongrois, & fix Allemands
Quatre Gentilshommes.
Le caroffe de l'Infant , où étoit M. le Prince de
Lichtenſtein , M. de Palavicini & M. Peroli , 1 %
Valets de pied de l'Infant aux deux côtés.
OCTOBRE . 1760 . 184
Un grand caroffe d'entrée , à M. le Prince,
attelé à 8 chevaux.
Les trois caroffes de l'Infant , dont les Majordomes
faifoient les honneurs.
A une diſtance de 30 ou 40 pas , trois autres
carolles , à M. le Prince de Lichtenſtein , attelés à
huit chevaux .
Les rues étoient bordées , depuis l'Hôtel Palavicini
jufques au Palais , par les deux Bataillons du
Régiment de Parme habillés de neuf, à-peu-près
comme le Corps des Grenadiers de France
douze Compagnies de Grenadiers.
> &
Les Troupes préfentoient les armes , les tambours
rappelloient , & les Officiers ont falué du
chapeau .
La Garde du Palais étoit formée devant la
porte; elle préfentoit les armes ; les tambours rappelloient
, & les Officiers ont falué du chapeau.
12 Suifles des Portes étoient fous la voute de
l'entrée du Palais.
80 Hallebardiers de la Garde de S. A. R. bordoient
l'escalier fur deux files, depuis la premiere
marche juſques au pallier d'en- haut ; & les deux
portes qui donnent de ce pallier à l'appartement
de l'Infant & à celui de Madame Ifabelle , étoient
gardées par quatre de ces mêmes Hallebardiers ,
la hallebarde fur l'épaule.
M. Le Comte Rimbaldefi, Maître des Cérémonies,
vint recevoir M. le Prince au bas de l'efcalier
& marcha devant lui.
La Livrée de l'Infant précédoit fur deux files ;
celle de M. le Prince fuivoit ce Seigneur , qui mar
choit entre M. le Marquis Palavicini & l'Introducteur.
La Livrée de M. le Prince s'arrêta dans deur
anti-falles avec celle de l'Infant ; deux Suiffes de la
porte empêchoient celle des particuliers d'y entrer,
184 MERCURE DE FRANCE.
M. le Prince de Lichtenstein , toujours précédé
par le Maître des Cérémonies , & ayant M. de Pala
vicini à fa droite & l'Introducteur à ſa gauche, traverfa
la Salle des Gardes : les Gardes du Corps
étoient fous les armes. Le Capitaine des Gardes le
reçut à la porte de la Salle en dedans, prit la place
de M. l'Introducteur à côté de lui , & marcha
ainfi à toutes les Audiences. L'Introducteur s'étoit
avancé d'un pas , & marchoit à côté du Maître
des Cérémonies . M. le Prince étoit précédé par
les Officiers de fa Maiſon qui s'arrêterent dans la
prémiere antichambre après la Salle des Gardes ,
par les Pages qui s'arrêterent dans l'antichambre
après celle où étoient reftés les Officiers de fa
Maifon , & avant celle où étoient les Pages de
S. A. R. par fes quatre Gentilshommes qui entrerentjufques
dans la piéce du Sallon de l'Audience
de l'Infant ; & par les huit Chambellans de l'Empereur
qui les précédérent jufques aux pieds , da
Throne .
Toutes les Dames de la Nobleffe du Pays &
Etrangeres , s'étoient rendues le matin chez Madame
Ifabelle .
La Nobleffe de l'Etat , les Seigneurs les plus
diftingués d'Italie , & l'Infant , étoient placés autour
de fon thrône , & rempliffoient douze Piéces
que traverfa M. le Prince de Lichtenftein , depuis
celle où s'étoient arrêtés fes Pages juſques à la
porte de la Salle de l'Audience.
Certe Salle eft , très-vaffe , & avoit été richement
& galamment ornée ; le dais de l'Infant étoit au
fond , vis-à-vis de la porte , par où entra M. le
Prince de Lichtenftein .
Au moment où ce Seigneur parut dans la Salle,
S. A. R. fe leva du fauteuil , ou il étoit affis , falua
M. le Prince de Lichtenftein & remit fon chapeau.
M.le Prince fe couvrit , & expola l'objet de fa
million..
OCTOBRE. 1760. r&'s
M. le Comte de S. Vital fut envoyé , avec deux
Gentilshommes de la Chambre , & deux Majordomes
prendre Madame Infante Ifabelle dans fon
appartement. Elle entra dans la Salle d'audience
par une porte pratiquée à côté du dais, précédée des
perfonnes qui avoient été envoyées pour la chercher
, & fuivie par Madame de Gonzales , Madame
la Comteffe de Siffa , & cing Dames du Palais.
M. le Prince de Lichtenſtein s'adreſſant à Madame
Infante Ifabelle , lui répéta la demande qu'il
avoit faite à S. A. R. Madame fe tourna du côté de
l'Infant , comme pour lui demander fon approbation
; après quoi elle répondit à M. le Prince de
Lichtenſtein , & reçut de lui une Lettre de la main
de l'Archiduc , & le portrait de ce Prince ; enfuite
elle fe retira dans fon appartement.
L'Infant & M. le Prince de Lichtenstein resterent
découverts , tout le tems que Madame Infante
Ifabelle refta dans la Salle .
M. le Prince de Lichtenftein préfenta à l'Infant
Les huit Chambellans de l'Empereur.
M. le Prince de Lichtenſtein forrit de l'audience
de l'Infant dans le même ordre qu'il yétoit entré ,
& marcha dans ce même ordre à celle du Prince
Ferdinand ; le cérémonial y fut obfervé comme à
celle de l'Infant.
M. le Prince de Lichtenstein paffa de cette audience
à celle de Madame Infante Ifabelle. Tour y
fut obfervé comme aux précédentes, excepté que M.
le Prince ne fe couvrit qu'un moment , ôta fon chapeau
, & refta découvert julques à ce qu'il fortît.
Il paffa à l'Audience de Madame Louife où tout
fut exactement obfervé comme à celle de Madame
Infante Iíabelle.
Il fut conduit enfuite dans l'appartement qui
lui avoit été préparé à la Cour , par M. de Palavicini,
M. l'Introducteur & le Maître des Cérémo186
MERCURE DE FRANCE.
nies.Il y fut fuivi par quantité de Nobleſſe .
M. de Lichtenſtein arrivé dans cet appartement
, y fut vifité par un Gentilhomme de la
Chambre de la part dé l'Infant.
Un moment après , M. le Comte de S. Vital ,
fur auffi lui annoncer que S. A. R. le faifoit
traiter. Il lui préſenta en même- tems le Majordome
, le Comte de S. Vital , le Capitaine des
Gardes , le Gouverneur du Prince Ferdinand ,
des Gentilshommes de la Chambre , le Maître
des Cérémonies , l'Introducteur , quatre Chambellans
de l'Empereur , M. le Marquis Canoffa , &
quelques autres perfonnes de la Nobleſſe du Pays ,
& Allemande.
M. Le Prince fut fervi par les Officiers de l'Infant
, propofés pour fervir S. A. R. à table :
toutes les autres perfonnes furent fervies par la
livrée de S. A. R.
On ne s'étoit mis à table qu'après que l'Infant
eut dîné.
Après le repas , M. de Lichtenſtein paſſa chez
l'Infant lui faire une vifite , & en fortit un moment
après pour retourner dans ſon appartement,
où il reçut des vifites.
Afept heures & demie , on paffa au Théâtre
pour voir l'Opéra. L'Infant & Madame Ifabelle
furent , avec leur Cour , dans la grande loge du
milieu , appellée la loge de la Couronne. M. le
Prince de Lichtenſtein étoit , avec quelques Scigneurs
de fa fuite , dans celle qui eft la plus près
du Théâtre à droite.
Trois Majordomes avoient été chargés par
l'Infant , de faire les honneurs du Théâtre où
tout fe paffa dans le plus grand ordre.
Le parterre & les loges étoient remplis de
toute la Nobleffe du Pays , & Etrangeres , qui
avoient pu y contenir.
de M. le Prince de LICHTENSTEIN jufqu'au 4 .
M. le Prince de Lichtenſtein arriva à Parme le
1 Septembre ; auflitôt après , il fit informer M.
Dutillot , par un de fes Gentilshommes.
M. Dutillot fe tranfporta chez lui , & lui donna
l'heure que l'Infant avoit fixé pour fon audience
particuliere.
Cette audience fut le lendemain à midi & demi;
M.Dutillot alla prendre M. le Prince de Lichtenftein
au Palais Palavicini où il eſt logé , & l'amena
chez l'Infant , il le conduifit enfuite chez le Prince
Ferdinand , de là à l'appartement de Madame
Infante Ifabelle , où le trouva auffi Madame Louiſe ..
M.le Prince de Lichtenſtein, fut au fortir du Palais
, rendre la vifire à M. Dutillot ; fortit de chez
Ge Miniftre , & y revint dîner avec les Miniftres de
France , d'Espagne , de Turin , de Gènes & de
Malte ; M. le Comte de Neuilly , M le Bailli de
Breteuil , M. l'Abbé de Canillac & M. le Comte
de Mercy . Il amena avec lui les huit Chambellans
qui l'ont accompagné , & deux Officiers Majors..
OCTOBRE. 1760. 185
M. Dutillot avoit invité le Capitaine & le Major
des Gardes du Corps , le grand Ecuyer & le premier
Ecuyer de l'Infant , le Gouverneur du Frince
Ferdinand , des Gentilshommes de la Chambre ,
des Majordomes , des Dames du Palais , M. l'Evêque
de Plaifance , frere du feu Chancelier Criftiani
chargé par l'Infant , à caufe de la mort de
l'Evêque de Parme , de la cérémonie du mariage )
& quelques Perfonnes de la premiere Nobleffe du
Pays.
Après le dîner , M. de Lichtenftein retourna à
fon Hôtel , où il reçut des vifites .
Le troifiéme jour fixé pour l'Audience publique,
M. le Comte Peroli , Introducteur, partit du
Palais à onze heures & demie , dans un caroffe
de l'Infant attelé à huit chevaux ; ce caroffe étoit
précédé par un autre à fix chevaux ( vuide ) , &
fuivi par trois autres attelés à huit chevaux ; dans
chacun de ces caroffes , étoit un Majordome.
Un Officier de l'Ecurie étoit à cheval à la tête
de ce Cortége ; douze Valets de pied étoient fur
deux files aux deux côtés de la voiture de l'Infant
, où étoit M. l'Introducteur , trois derriere ce
carofie , & deux derriere chacun des autres .
Deux Palfreniers à cheval ſuivoient l'Officier
de l'Ecurie
M. le Comte Peroli fut dans cet ordre prendre
chez lui M. le Marquis Palavicini , premier Gentilhomme
de la Chambre , que l'Infant avoir
chargé de faire les honneurs à M. le Prince de
Lichtenſtein .
M. de Palavicini monta dans le même caroffe ,
dans lequel étoit venu M. le Comte Peroli ; ce
dernier lui donna la droite.
Ils furent dans le même ordre chez M. le Prin
ce de Lichtenſtein.
Ils monterent l'efcalier , fuivis des trois Majordomes
qui les avoient accompagnés : les
182 MERCURE DE FRANCE. 1
douze valets de pieds fuivoient fur deux files.
M. le Prince de Lichtenſtein étoit venu au-devant
d'eux, & avoit defcendu deux marches; il les conduifitjufques
à la chambre. MM . les Majordomest
refterent à la piéce la plus voisine de cette chambre
, où ils entrerent un moment après M. de
Palavicini & M. Peroli , à qui M. le Prince de
Lichtenſtein avoit fait partout les honneurs des
Portes.
On defcendit de chez M. le Prince , qui fit
toujours les honneurs à M. de Palavicini jufques
au bas de fon efcalier ; où étant arrivé , M. de
Palavicini lui fit les honneurs du caroffe , il y
monta , fe plaça feul dans le fond , M. de Pałavicini
fur le devant à droite , M. Peroli à gauche.
MM. les Majordomes firent également les
bonneurs des caroffes de l'Infant dans lesquels
ils étoient venus , aux huit Chambellans .
On fe mit en marche dans l'ordre fuivant :
Un Officier de l'Ecurie de l'Infant , & deur
Palfreniers à cheval.
Le caroffe de M. l'Introducteur , à fix chevaux ,
vuide.
Deux Suiffes , de M. le Prince de Lichtenſtein ,
à cheval.
24 Valets de pied.
6 Coureurs.
6 Heyducs.
12 Palfreniers , tenant chacun un cheval par la
bride.
9 Officiers , de la Maifon de M. le Prince , à
cheval.
Son Ecuyer.
& Pages, dont deux Hongrois, & fix Allemands
Quatre Gentilshommes.
Le caroffe de l'Infant , où étoit M. le Prince de
Lichtenſtein , M. de Palavicini & M. Peroli , 1 %
Valets de pied de l'Infant aux deux côtés.
OCTOBRE . 1760 . 184
Un grand caroffe d'entrée , à M. le Prince,
attelé à 8 chevaux.
Les trois caroffes de l'Infant , dont les Majordomes
faifoient les honneurs.
A une diſtance de 30 ou 40 pas , trois autres
carolles , à M. le Prince de Lichtenſtein , attelés à
huit chevaux .
Les rues étoient bordées , depuis l'Hôtel Palavicini
jufques au Palais , par les deux Bataillons du
Régiment de Parme habillés de neuf, à-peu-près
comme le Corps des Grenadiers de France
douze Compagnies de Grenadiers.
> &
Les Troupes préfentoient les armes , les tambours
rappelloient , & les Officiers ont falué du
chapeau .
La Garde du Palais étoit formée devant la
porte; elle préfentoit les armes ; les tambours rappelloient
, & les Officiers ont falué du chapeau.
12 Suifles des Portes étoient fous la voute de
l'entrée du Palais.
80 Hallebardiers de la Garde de S. A. R. bordoient
l'escalier fur deux files, depuis la premiere
marche juſques au pallier d'en- haut ; & les deux
portes qui donnent de ce pallier à l'appartement
de l'Infant & à celui de Madame Ifabelle , étoient
gardées par quatre de ces mêmes Hallebardiers ,
la hallebarde fur l'épaule.
M. Le Comte Rimbaldefi, Maître des Cérémonies,
vint recevoir M. le Prince au bas de l'efcalier
& marcha devant lui.
La Livrée de l'Infant précédoit fur deux files ;
celle de M. le Prince fuivoit ce Seigneur , qui mar
choit entre M. le Marquis Palavicini & l'Introducteur.
La Livrée de M. le Prince s'arrêta dans deur
anti-falles avec celle de l'Infant ; deux Suiffes de la
porte empêchoient celle des particuliers d'y entrer,
184 MERCURE DE FRANCE.
M. le Prince de Lichtenstein , toujours précédé
par le Maître des Cérémonies , & ayant M. de Pala
vicini à fa droite & l'Introducteur à ſa gauche, traverfa
la Salle des Gardes : les Gardes du Corps
étoient fous les armes. Le Capitaine des Gardes le
reçut à la porte de la Salle en dedans, prit la place
de M. l'Introducteur à côté de lui , & marcha
ainfi à toutes les Audiences. L'Introducteur s'étoit
avancé d'un pas , & marchoit à côté du Maître
des Cérémonies . M. le Prince étoit précédé par
les Officiers de fa Maiſon qui s'arrêterent dans la
prémiere antichambre après la Salle des Gardes ,
par les Pages qui s'arrêterent dans l'antichambre
après celle où étoient reftés les Officiers de fa
Maifon , & avant celle où étoient les Pages de
S. A. R. par fes quatre Gentilshommes qui entrerentjufques
dans la piéce du Sallon de l'Audience
de l'Infant ; & par les huit Chambellans de l'Empereur
qui les précédérent jufques aux pieds , da
Throne .
Toutes les Dames de la Nobleffe du Pays &
Etrangeres , s'étoient rendues le matin chez Madame
Ifabelle .
La Nobleffe de l'Etat , les Seigneurs les plus
diftingués d'Italie , & l'Infant , étoient placés autour
de fon thrône , & rempliffoient douze Piéces
que traverfa M. le Prince de Lichtenftein , depuis
celle où s'étoient arrêtés fes Pages juſques à la
porte de la Salle de l'Audience.
Certe Salle eft , très-vaffe , & avoit été richement
& galamment ornée ; le dais de l'Infant étoit au
fond , vis-à-vis de la porte , par où entra M. le
Prince de Lichtenftein .
Au moment où ce Seigneur parut dans la Salle,
S. A. R. fe leva du fauteuil , ou il étoit affis , falua
M. le Prince de Lichtenftein & remit fon chapeau.
M.le Prince fe couvrit , & expola l'objet de fa
million..
OCTOBRE. 1760. r&'s
M. le Comte de S. Vital fut envoyé , avec deux
Gentilshommes de la Chambre , & deux Majordomes
prendre Madame Infante Ifabelle dans fon
appartement. Elle entra dans la Salle d'audience
par une porte pratiquée à côté du dais, précédée des
perfonnes qui avoient été envoyées pour la chercher
, & fuivie par Madame de Gonzales , Madame
la Comteffe de Siffa , & cing Dames du Palais.
M. le Prince de Lichtenſtein s'adreſſant à Madame
Infante Ifabelle , lui répéta la demande qu'il
avoit faite à S. A. R. Madame fe tourna du côté de
l'Infant , comme pour lui demander fon approbation
; après quoi elle répondit à M. le Prince de
Lichtenſtein , & reçut de lui une Lettre de la main
de l'Archiduc , & le portrait de ce Prince ; enfuite
elle fe retira dans fon appartement.
L'Infant & M. le Prince de Lichtenstein resterent
découverts , tout le tems que Madame Infante
Ifabelle refta dans la Salle .
M. le Prince de Lichtenftein préfenta à l'Infant
Les huit Chambellans de l'Empereur.
M. le Prince de Lichtenſtein forrit de l'audience
de l'Infant dans le même ordre qu'il yétoit entré ,
& marcha dans ce même ordre à celle du Prince
Ferdinand ; le cérémonial y fut obfervé comme à
celle de l'Infant.
M. le Prince de Lichtenstein paffa de cette audience
à celle de Madame Infante Ifabelle. Tour y
fut obfervé comme aux précédentes, excepté que M.
le Prince ne fe couvrit qu'un moment , ôta fon chapeau
, & refta découvert julques à ce qu'il fortît.
Il paffa à l'Audience de Madame Louife où tout
fut exactement obfervé comme à celle de Madame
Infante Iíabelle.
Il fut conduit enfuite dans l'appartement qui
lui avoit été préparé à la Cour , par M. de Palavicini,
M. l'Introducteur & le Maître des Cérémo186
MERCURE DE FRANCE.
nies.Il y fut fuivi par quantité de Nobleſſe .
M. de Lichtenſtein arrivé dans cet appartement
, y fut vifité par un Gentilhomme de la
Chambre de la part dé l'Infant.
Un moment après , M. le Comte de S. Vital ,
fur auffi lui annoncer que S. A. R. le faifoit
traiter. Il lui préſenta en même- tems le Majordome
, le Comte de S. Vital , le Capitaine des
Gardes , le Gouverneur du Prince Ferdinand ,
des Gentilshommes de la Chambre , le Maître
des Cérémonies , l'Introducteur , quatre Chambellans
de l'Empereur , M. le Marquis Canoffa , &
quelques autres perfonnes de la Nobleſſe du Pays ,
& Allemande.
M. Le Prince fut fervi par les Officiers de l'Infant
, propofés pour fervir S. A. R. à table :
toutes les autres perfonnes furent fervies par la
livrée de S. A. R.
On ne s'étoit mis à table qu'après que l'Infant
eut dîné.
Après le repas , M. de Lichtenſtein paſſa chez
l'Infant lui faire une vifite , & en fortit un moment
après pour retourner dans ſon appartement,
où il reçut des vifites.
Afept heures & demie , on paffa au Théâtre
pour voir l'Opéra. L'Infant & Madame Ifabelle
furent , avec leur Cour , dans la grande loge du
milieu , appellée la loge de la Couronne. M. le
Prince de Lichtenſtein étoit , avec quelques Scigneurs
de fa fuite , dans celle qui eft la plus près
du Théâtre à droite.
Trois Majordomes avoient été chargés par
l'Infant , de faire les honneurs du Théâtre où
tout fe paffa dans le plus grand ordre.
Le parterre & les loges étoient remplis de
toute la Nobleffe du Pays , & Etrangeres , qui
avoient pu y contenir.
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Résumé : DÉTAIL de tout ce qui s'est passé depuis l'arrivée de M. le Prince de LICHTENSTEIN jusqu'au 4.
Le 1er septembre 1760, le Prince de Lichtenstein arriva à Parme et fut informé par M. Dutillot de l'heure de son audience privée avec l'Infant, fixée au lendemain à midi et demi. L'audience débuta au Palais Palavicini, où M. Dutillot accompagna le Prince de Lichtenstein chez l'Infant, puis chez le Prince Ferdinand, et enfin chez l'Infante Isabelle, en présence de Madame Louise. Après l'audience, le Prince de Lichtenstein rendit visite à M. Dutillot et dîna avec divers ministres, dont ceux de France, d'Espagne, de Turin, de Gênes et de Malte. Le troisième jour, pour l'audience publique, un cortège composé de plusieurs carrosses et de nombreux valets se rendit chez le Marquis Palavicini, premier Gentilhomme de la Chambre, qui fut chargé de faire les honneurs au Prince de Lichtenstein. Le cortège se dirigea ensuite vers l'hôtel du Prince de Lichtenstein, où il fut accueilli et conduit à l'intérieur. Le cortège, incluant le Prince de Lichtenstein, le Marquis Palavicini et l'Introducteur, se rendit au Palais de l'Infant. Les rues étaient bordées par des troupes en uniforme, et la garde du Palais était formée. À l'intérieur, le Prince de Lichtenstein traversa plusieurs salles ornées, où étaient présents la noblesse du pays et des étrangers. L'Infant se leva et salua le Prince, qui exposa l'objet de sa mission. Madame Infante Isabelle fut ensuite amenée dans la salle d'audience et reçut une lettre et un portrait de l'Archiduc. Le Prince de Lichtenstein présenta les Chambellans de l'Empereur à l'Infant et passa aux audiences du Prince Ferdinand et de Madame Infante Isabelle, suivant le même cérémonial. Il fut ensuite conduit dans son appartement à la Cour, où il reçut diverses visites de la noblesse. Après le dîner, le Prince de Lichtenstein rendit visite à l'Infant et retourna dans son appartement. En soirée, il se rendit au théâtre pour assister à l'opéra, où l'Infant et Madame Isabelle occupaient la loge royale, tandis que le Prince de Lichtenstein était dans une loge voisine.
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63
p. 203-204
De l'Armée aux ordres du Maréchal de Daun, le 7 septembre.
Début :
Le Roi de Prusse ayant voulu occuper le poste de Nieder-Arnsdorff, & se trouvant prévenu [...]
Mots clefs :
Roi de Prusse, Postes militaires, Général, Détachements, Artillerie, Attaque, Baron, Bataillons, Secours, Maréchal Daun
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texteReconnaissance textuelle : De l'Armée aux ordres du Maréchal de Daun, le 7 septembre.
De l'Armée aux ordres du Maréchal de Daun ,
le 7 Septembre.
Le Roi de Pruffe ayant voulu occuper le pofte
de Nieder-Arnsdorff , & fe trouvant prévenu par
le Général Beck , détacha trois Régimens , avec
quelques pieces d'Artillerie , pour en déloger nos
troupes. Ils attaquèrent ce pofte avec beaucoup
de vivacité ; mais le Baron de Beck eut le tems
de faire foutenir les Volontaires de Siléfie , qui
Foccupoient , par deux Bataillons de Waradins,
& le Comte de Daun détacha , de fon côté , dans '
le méme deffein , trois Bataillons de Grenadiers.
Au moyen de ce fecours , les Pruffiens furent re
pouffés ; & après une attaque de trois heures, ils
fe retirèrent avec une perte confidérable . On ne
peut pas l'évaluer à moins de fept à huir cens
Bommes.› ant tués que bleffés. La nôtre eft de
I vi
204 MERCURE DE FRANCE.
trois cens hommes. Depuis , le Roi de Pruffe ayant
voulu gagner Landshut , le Maréchal de Daun
fit une marche qui arrêta ce Prince , & le Comte
de Lafcy a pris pofte à Landshut & fur les hauteurs
voifines. Depuis , il ne s'eft rien paſſé de
confidérable .
le 7 Septembre.
Le Roi de Pruffe ayant voulu occuper le pofte
de Nieder-Arnsdorff , & fe trouvant prévenu par
le Général Beck , détacha trois Régimens , avec
quelques pieces d'Artillerie , pour en déloger nos
troupes. Ils attaquèrent ce pofte avec beaucoup
de vivacité ; mais le Baron de Beck eut le tems
de faire foutenir les Volontaires de Siléfie , qui
Foccupoient , par deux Bataillons de Waradins,
& le Comte de Daun détacha , de fon côté , dans '
le méme deffein , trois Bataillons de Grenadiers.
Au moyen de ce fecours , les Pruffiens furent re
pouffés ; & après une attaque de trois heures, ils
fe retirèrent avec une perte confidérable . On ne
peut pas l'évaluer à moins de fept à huir cens
Bommes.› ant tués que bleffés. La nôtre eft de
I vi
204 MERCURE DE FRANCE.
trois cens hommes. Depuis , le Roi de Pruffe ayant
voulu gagner Landshut , le Maréchal de Daun
fit une marche qui arrêta ce Prince , & le Comte
de Lafcy a pris pofte à Landshut & fur les hauteurs
voifines. Depuis , il ne s'eft rien paſſé de
confidérable .
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Résumé : De l'Armée aux ordres du Maréchal de Daun, le 7 septembre.
Le 7 septembre, le roi de Prusse tenta d'occuper le poste de Nieder-Arnsdorff, mais fut devancé par le général Beck. Les Prussiens attaquèrent avec trois régiments et quelques pièces d'artillerie pour déloger les troupes françaises. Le baron de Beck mobilisa les Volontaires de Silésie, soutenus par deux bataillons de Waradins. Le comte de Daun renforça la défense en envoyant trois bataillons de grenadiers. Après trois heures de combat, les Prussiens furent repoussés, subissant entre sept cents et huit cents pertes. Les forces françaises perdirent environ trois cents hommes. Par la suite, le roi de Prusse chercha à atteindre Landshut, mais le maréchal de Daun intervint pour l'arrêter. Le comte de La Fcy prit position à Landshut et sur les hauteurs voisines. Aucune action notable n'a été signalée depuis.
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64
p. 188-190
De l'Armée aux ordres du Maréchal de Daun, le 30 Septembre.
Début :
Le Maréchal de Daun, par ses bonnes dispositions, a obligé le Roi [...]
Mots clefs :
Maréchal Daun, Roi de Prusse, Corps, Général, Cavalerie, Infanterie, Bataillons, Ennemis, Détachement, Attaque
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texteReconnaissance textuelle : De l'Armée aux ordres du Maréchal de Daun, le 30 Septembre.
De l'Armée aux ordres du Maréchal de
Daun , le 30 Septembre.
Le Maréchal de Daun , par les bonnes difpofi
NOVEMBRE. 1760. 189
>
tions, a obligé le Roi de Pruffe de renoncer au
projet qu'n avoit formé de pénétrer du côté de
Glatz & de Landshut . Il s'eft donné , à cette occafion
, plufieurs petits combats pour déloger les
Pruffiens de leurs poftes: Il n'y a eu que nos corps
avancés qui aient agi . Le Général d'ajafas
qui fuivoit les ennemis dans la plaine , avec les
Carabiniers & les Grenadiers à cheval , s'étant ap
perçu que l'Infanterie Pruffienne étoit fort éloignée
de la Cavalerie , & que la célérité de fa
marche y avoit caufé quelque défordre , réſolut
de l'attaquer. Il le fit avec tant de vivacité , qu'il
enfonça d'abord trois Bataillons ennemis de la
premiere ligne , prit douze piéces de canon , &
fit soo prifonniers . La feconde ligne commençoit
à plier lorsque les Pruffiens reçurent du renfort
; ils fe rallieren & firent fur notre Cavalerie
⚫un feu très- vif de leur Artillerie. Le Général d'Ajaffas
fut alors obligé de fe retirer & d'abandonner
une partie de fes prifonniers ; il n'en emmena
qu'environ 130 , parmi lesquels étoit un Officier
de l'Etat - Major Sa perte fur d'une centaine
d'hommes tués ou bleffés . Celle des ennemis fut
beaucoup plus conſidérable au rapport des déferteurs
qui ſe rendirent le même jour à notre armée
au nombre de plus de 60.
Pendant que nos Corps détachés harceloient
l'ennemi , notre armée arriva , & campa , fa droi
te appuyée à Seittendorff , & la gauche à Kunzendorff.
Le Général de Lafcy occupa en même
tems Langen-Wattersdorff , & pouffa les troupes
légères aux ordres du Général Brentano jufqu'à
Dannhauſen . Le Général Baron de Laudon fuivit ,
pendant tous ces mouvemens l'arriere - garde
Pruffienne , & établit ſon Camp fur les hauteurs
de Reifendorff & de Waldenbourg. Le Roi de
Prufle fit camper fon armée fur les hauteurs de
190 MERCURE DE FRANCE
Hohen- Gersdorff , fa gauche s'étendant juſqu'à
Blaven- Rantzen. Depuis , il ne s'eft rien paſſé de
confidérable.
Daun , le 30 Septembre.
Le Maréchal de Daun , par les bonnes difpofi
NOVEMBRE. 1760. 189
>
tions, a obligé le Roi de Pruffe de renoncer au
projet qu'n avoit formé de pénétrer du côté de
Glatz & de Landshut . Il s'eft donné , à cette occafion
, plufieurs petits combats pour déloger les
Pruffiens de leurs poftes: Il n'y a eu que nos corps
avancés qui aient agi . Le Général d'ajafas
qui fuivoit les ennemis dans la plaine , avec les
Carabiniers & les Grenadiers à cheval , s'étant ap
perçu que l'Infanterie Pruffienne étoit fort éloignée
de la Cavalerie , & que la célérité de fa
marche y avoit caufé quelque défordre , réſolut
de l'attaquer. Il le fit avec tant de vivacité , qu'il
enfonça d'abord trois Bataillons ennemis de la
premiere ligne , prit douze piéces de canon , &
fit soo prifonniers . La feconde ligne commençoit
à plier lorsque les Pruffiens reçurent du renfort
; ils fe rallieren & firent fur notre Cavalerie
⚫un feu très- vif de leur Artillerie. Le Général d'Ajaffas
fut alors obligé de fe retirer & d'abandonner
une partie de fes prifonniers ; il n'en emmena
qu'environ 130 , parmi lesquels étoit un Officier
de l'Etat - Major Sa perte fur d'une centaine
d'hommes tués ou bleffés . Celle des ennemis fut
beaucoup plus conſidérable au rapport des déferteurs
qui ſe rendirent le même jour à notre armée
au nombre de plus de 60.
Pendant que nos Corps détachés harceloient
l'ennemi , notre armée arriva , & campa , fa droi
te appuyée à Seittendorff , & la gauche à Kunzendorff.
Le Général de Lafcy occupa en même
tems Langen-Wattersdorff , & pouffa les troupes
légères aux ordres du Général Brentano jufqu'à
Dannhauſen . Le Général Baron de Laudon fuivit ,
pendant tous ces mouvemens l'arriere - garde
Pruffienne , & établit ſon Camp fur les hauteurs
de Reifendorff & de Waldenbourg. Le Roi de
Prufle fit camper fon armée fur les hauteurs de
190 MERCURE DE FRANCE
Hohen- Gersdorff , fa gauche s'étendant juſqu'à
Blaven- Rantzen. Depuis , il ne s'eft rien paſſé de
confidérable.
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Résumé : De l'Armée aux ordres du Maréchal de Daun, le 30 Septembre.
Le 30 septembre 1760, le Maréchal de Daun a empêché le Roi de Prusse d'avancer vers Glatz et Landshut. Plusieurs affrontements ont opposé les troupes françaises et prussiennes, notamment les corps avancés. Le Général d'Ajaffas, à la tête des Carabiniers et des Grenadiers à cheval, a attaqué l'infanterie prussienne, profitant de son désordre. Cette offensive a permis de repousser trois bataillons ennemis, de capturer douze canons et environ 130 prisonniers, dont un officier de l'état-major. Cependant, l'arrivée de renforts prussiens a contraint le Général d'Ajaffas à se retirer, abandonnant une partie des prisonniers. Les pertes françaises s'élèvent à une centaine d'hommes tués ou blessés, tandis que les désertions prussiennes ont atteint plus de 60 hommes. Pendant ces événements, l'armée principale française a campé avec sa droite à Seittendorff et sa gauche à Kunzendorff. Le Général de Laffy a occupé Langen-Wattersdorff et envoyé des troupes légères jusqu'à Dannhausen sous les ordres du Général Brentano. Le Général Baron de Laudon a suivi l'arrière-garde prussienne et établi son camp sur les hauteurs de Reifendorff et de Waldenbourg. Le Roi de Prusse a campé son armée sur les hauteurs de Hohen-Gersdorff, sa gauche s'étendant jusqu'à Blaven-Rantzen. Aucune action notable n'a suivi ces mouvements.
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65
p. 193-199
Du 10 Janvier 1763.
Début :
Le 30 du mois dernier, les Feuillans de la rue S. Honoré célébrérent dans leur Eglise un Service [...]
Mots clefs :
Feuillants, Loterie de l'école royale militaire, Serment, Régiments, Bataillons, Officiers réformés
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Du 10 Janvier 1763.
Du 10 Janvier 17636
Le 30 du mois derniet , les Feuillans de la rue
S. Honoré célébrérent dans leur Eglife un Service
folemnel pour les Officiers & Soldats morts
dans les troupes du Roi pendant la dernierecampagne.
Les , on a tiré la Loterie de l'Ecole Royale
Militaire ; les Numéros fortis de la roue de Forsune
font, 69 , 89 , 66 , 82 20. Le prochain
tirage fe fera les Février.
Il paroît une Ordonnance du 10 Décembre
1762 , concernant l'Infanterie Françoife : les difpofitions
qu'elle renferme meritent qu'on entre
dans les détails .
D'après cette Ordonnance , douze Régimens
feront confervés à quatre bataillons : fept Régi
mensferont portés à quatre batallions , au moye
de fept Régimens qui y feront incorporés : ving
deux Régimens feront confervés à deux bataillo
& un à un bataillon : dix-fept Régimens de de
bataillons , & fix d'un bataillon , feront affe
au fervice de la Marine : Sa Majeſté , pour
II. Vol. I
a
194 MERCURE
DE FRANCE
.
la connoiffance & la mémoire des actions des
Régimens de fon Infanterie veut qu'à l'avenir
ils portent tous des noms de Provinces ; les Régimens
qui changeront de noms conferveront le
rang dont ils jouillent actuellement dans l'Infanterie
: les Régimens affectés au fervice de la Marine
conferveront auffi leur rang & leur fervice
dans l'Infanterie & dans les circonstances où
ces Régimens ne feroient utiles ni dans les Colonies
ni dans les Ports , ils feront employés dans
les Armées comme les autres Régimens , qui pareillement
ferviront aux Colonies , lorfque ceux
que S. M. y deftine particuliérement n'y fuffiront
pas. Chacune des Compagnies de Grenadiers fera
foit en temps de paix , foit en temps de guerre ,
commandée par un Capitaine , un Lieutenant &
un Sous Lieutenant , & compofée de deux Sergens
, d'un Fourrier , de quatre Caporaux , quatre
Appointés , ( place créée dans la préfente Ordonnance
pour être fubftituée à celle d'Anfpellade
qui fera fupprimée ) de quarante Grenadiers , &
d'un Tambour : les compagnies de Fufiliers feront
, en tout temps , commandées par un Capi-
' taine , un Lieutenant & un Sous-Lieutenant ,
compolées en temps de paix de quatre Sergens
d'un Fourrier de bruit Caporaux , huit Appointés,
quarante Fufiliers & de deur Tambours . Sa Majefté
le réserve de choisir & de nommer à l'avenir
les Lieutenans - Colonels & les Majors . La charge
de ces derniers qui , dorénavant , auront fur les
Capitaines Fautorité dont ils ont befoin pour rem
plir leurs fonctions , fera dans tous les Régimeas
d'Infanterie un grade fupérieur à celui de Capitaine
, & conduira immédiatement au grade de Lieutenant Colonel ou de Colonel : ilfera établi
une caiffe , où tout l'argent de la folde & de la
&
BOJANVIER. 1763. 195
maſſe , ou de toute autre pattie qui appartiendra
à chaque Régiment , fera enfermé, & l'on crée un
Tréforier qui en aura la régie , fubordonnément
aw Colonel & au Major , fous les ordres du Secrétaire
d'Etat ayant le Département de la Guerre.
Le terme des engagemens fera fixé à l'avenir à
huit années au lieu de fix ; les hautes - paies ne
rengageront point , & les congés feront donnés à
leur expiration . S. M. donnera les ordres pour
faire délivrer dès- a - préfent le congé abfolu aux
quatre plus anciens Soldats de chaque Compagnie
dont les engagemens font expirés , les Soldats
qui auront contracté un fecond engagement , &
qui voudront enfuite fe retirer chez eux & non
ailleurs , y toucheront la moitié de leur folde , &
S. M. leur fera délivrer tous les huit ans un habit
del'uniforme du Régiment dans lequel ils auront
fervi : quant à ceux qui auront contracté on troifiéme
engagement , ils auront le choix ou d'être
reçus à l'Hôtel des Invalides , ou de fe retirer chez
eux avec leur folde entiere , & S M. leur fera déhvter
tous les fix ans un habit de l'uniforme du
Régiment dans lequel ils auront fervi : il y aura
dorénavant une paie de paix & une paie de guerre.
On affigne au Colonel , outre fes appointemens
de Capitaine , 3ooo livres par an , en temps de
paix , & 3600 livres en temps de guerre , au
Lieutenant-Colonel , outre fes appointemens de
Capitaine , 2000 livres en paix , & 3000 livres en
guerre à chaque Major des Régimens de quatre
bataillons , oco liv . en paix , & 4500 livres en
guerre : à chaque Major des Régimens de deux &
d'un bataillon , 2880 livres en paix , & 4000 liv .
en guerre : au Commandant de bataillon qui fera
créé pendant la guerre , 4000 livrés à chaque
Aide-Major , avec commiffion de ' Capitaine ,
:
I ij
196 MERCURE DE FRANCE.
froo liv, en paix , & 2400 liv. en guerre : à chaque
Aide- Major fans commillion de Capitaine
900 livres en paix , & 1800 liv. en guerres à cha
que Sous- Aide-Major , 600 liv. en paix , & Dea
liv. en guerre au Quartier- Maître 1, 554490 livres
en paix , & 80 livres en guerre à chaque Porte-
Drapeau , 450 liv . en paix, & 600 liv. en guerre i
au Tréforier d'un Régiment de quatre bataillons ,
1000 livres en paix , & 3000 livres en guerres;
au Tréforier d'un Régiment de deur & d'un ba¬
raillon , 1200 livres en paix , & 2009 livres en
guerre: au Tambour-Major, as livres en tout
temps à l'Aumônier , soo livres en paix , &
726 livres en guerre , au Chirurgien , foo divres
en paix , & 720 livres en guerre. Dans les com→
pagnies de Grenadiers , à chaque Capitaine , 2008
fivres en paix & 3000 livres en guerre ; au Lieu-*
renant , 900 livres en paix , & 1200 livres en
guerres au Sous Lieutenant , 600 livres en pain
& 900 livres en guerre ; à chaque Sergent , 232:
livres en paix & 228 livres en guerre , au Fourrier
, 189 livres en paix & 186 enguerre
chaque Caporal , 156 livres en paix & 161 en
guerres à chaque Appointé , 138 livres en paix ,
& 144 livres en guerre ; à chaque Grenadier &
Tambour , 110 livres en paix , & 126 livres en
guerre. Dans les compagnies de Fusiliers
Capitaine , 1500 livres en paix , & 2400 livres
en guerre au Lieutenant, 600 livres en paix &
1000 livres en guerre , au Sous Lieutenant , 140
livrés en paix , & 800 livres en guerre ; à chaque
Sergent , 204 livres en paix , & 210 livres en
guerre ; au Fourrier , 162 livres en paix , & 168
en guerre , à chaque Caporal, 138 livres en paix,
& 144 en guerre ; à chaque Appointé , 110 live
en paix & 126 en guerres à chaque Fufilier &
yan
1
JANVIER. 1763. 197
Tambour , 102 livres en paix , & 108 livres en
guerre. Lorsque les Régimens deftinés aux Colonics
auront ordre d'y paffer , en temps de paix ,
ils toucheront la moitié en fus defdits appointe
meris & folde du jour de leur embarquement
jufqu'au jour de tear débarquement à leur retour
en France ; & lorsqu'ils s'embarquerent pour les
Colonies , en temps de guerre , ils toucheront les
appointemens & folde réglés pour le temps de
guerre , & la moitié en fus deldits appointemens
& folde , dujour de leur embarquementjufqu'au
jour de leur débarquement à leur retour en
France: its recevront trois mois d'avance lorfqu'ils
s'embarquerent , indépendamment de la
fubfiftance , fur les Vaiffeaux : Sa Majefté fe
charge à l'avenir des recrues , des armemens
& défend aux Officiers de donner des congés
abfolus : quoique les Capitaines ne foient plus
chargés ni des recrues , ni de l'entretien de leur
troupe , ils feront néanmoins obligés de veiller
au bien-être des Soldats , fous peine de punition:
les Officiers ne pourront s'abfenter qu'en s'engageant
faire deux hommes de recrue au-deffus
de cinq pieds deux pouces : dorénavant tous les
Régimens de l'Infanterie Françoile , à la réſerve
de celui des Gardes- Lorraines , feront habillés
de blanc , avec des marques diftinctives pour
chacun. Il fera fait une revue exacte d'inſpection
& de fubfiftance defdits Régimens. Les Soldats
réformés feront partagés en plufieurs claffes pour
être conduits par étape jufqu'à la premiere Ville
de leur Province , par des Officiers choifis à cet
effer & chargés de leurs congés . Les congés ne
feront délivrés à aucun defdirs Soldats que lorf
qu'ils feront rendus dans l'endroit de leur réli-'
dence. Les Officiers conducteurs auront une gra-
"
I
iij
198 MERCURE DE FRANCE.
tification de cent cinquante livres. Il fera donné à
chacun des Soldats réformés un habit , un chapeau
& trois livres. Il leur eft défendu de s'écarter de
leur route, & il eft enjoint aux Prévôts des Ma “
réchauffées d'y veiller , & d'empêcher toute ef
péce de défordre parmi eux. Leurs armemens
feront remis aux magafins du Roi. Les Colonels
jouiront de quinze cens livres de penfion for le
Tréfor Royal , jufqu'à ce qu'ils foient remplacés.
S. M. donnera de plus fes ordres pour leur faire
rembourfer le prix de leurs Régimens , s'ils l'ont
payé , fur le pied qu'elle a fixé. Tous les autres
Officiers réformés jouiront en penfion fur le Tréfor
Royal ; favoir , les Lieutenans Colonels , de
douze cens livres ; les Capitaines de Fufiliers qui
auront vingt ans de fervice de quatre cens livres ;
ceux qui n'auront pas vingt ans de fervice de trois
cens livres feulement ; voulant au furplus S. M.
que lefdites penfions ne foient payées qu'à ceux
defdits Officiers' qui fe retireront chez eux & nom
ailleurs , & qui s'y employeront a la levée du ba
ta llon de recrue qui y fera affemble. A l'égard
des Lieutenans ou Enfeignes qui feront réfor
més , S. M. entend qu'ils fe retirent dans leurs
Provinces pour y remplir les emplois qu'Elle
leur deftine ; le réfervant de leur faire connoître
fes intentions fur cet objet lorſqu'on lui aura rendu
compte de leurs fervices & de leurs talens .
Ceux des Lieutenans ou Enfeignes réformés qui
feront fortis de l'Ecole Militaire, feront remplacés
par préférence à tous nouveaux Sujets ; & en
attendant , ils jouiront chez eux de deux cens liv.
d'appointemens .
Cette Ordonnance eft terminée par un état
arrêté par le Roi de l'uniforme qui a été ré-,
glé pour l'habillement & équipement de chaque
Régiment d'Infanterie Françoile.
JANVIER. 1763 . 199
Tl vient de paroître encore fix autres Ordonnances
du Roi. Par la premiere datée du 20 Novembre
1762 , Sa Majefté licentie les Compagnies
de Guides , de Brunelly & de Metzenius qui
fervoient à fon armée d'Allemagne. Par la feconde
datée du même jour , le Roi réforme la Compagnie
des Chaffeurs de Bon , ci- devant Monet.
La troifiéme , du 26 Novembre , porte amuiſtie
en faveur des Officiers Mariniers & Marelors déferteurs
du Service de S. M. La quatrième , du 1 .
Décembre , porte fuppreffion des quatre onces
dont la ration de pain de inunition avoit été
augmentée pendant la guerre pour toutes les
troupes de S. M. Par la cinquième , du 4 Décembre
, S. M. ayant reconnu que le nombre de
fes Ingénieurs ordinaires , fixé à 300 par les Ordonnances
antérieures , n'étoit pas fuffifant pour.
remplir fon fervice , en fixe pour l'avenir le
nombre à quatre cent qui porteront exclufivement
la dénomination d'Ingénieurs ordinaires du
Roi. La fixiéme du 20 Décembre concerne la
vente de chevaux , de canons & de pelottons ,
& la fuppreffion du fupplément de folde que S. M.
avoit accordé aux Sergens & Soldats Cannoniers
attachés au fervice des piéces de canon à la Suédoife
, établies dans les Régimens d'Infanterie
Françoile & Etrangere .
Le 30 du mois derniet , les Feuillans de la rue
S. Honoré célébrérent dans leur Eglife un Service
folemnel pour les Officiers & Soldats morts
dans les troupes du Roi pendant la dernierecampagne.
Les , on a tiré la Loterie de l'Ecole Royale
Militaire ; les Numéros fortis de la roue de Forsune
font, 69 , 89 , 66 , 82 20. Le prochain
tirage fe fera les Février.
Il paroît une Ordonnance du 10 Décembre
1762 , concernant l'Infanterie Françoife : les difpofitions
qu'elle renferme meritent qu'on entre
dans les détails .
D'après cette Ordonnance , douze Régimens
feront confervés à quatre bataillons : fept Régi
mensferont portés à quatre batallions , au moye
de fept Régimens qui y feront incorporés : ving
deux Régimens feront confervés à deux bataillo
& un à un bataillon : dix-fept Régimens de de
bataillons , & fix d'un bataillon , feront affe
au fervice de la Marine : Sa Majeſté , pour
II. Vol. I
a
194 MERCURE
DE FRANCE
.
la connoiffance & la mémoire des actions des
Régimens de fon Infanterie veut qu'à l'avenir
ils portent tous des noms de Provinces ; les Régimens
qui changeront de noms conferveront le
rang dont ils jouillent actuellement dans l'Infanterie
: les Régimens affectés au fervice de la Marine
conferveront auffi leur rang & leur fervice
dans l'Infanterie & dans les circonstances où
ces Régimens ne feroient utiles ni dans les Colonies
ni dans les Ports , ils feront employés dans
les Armées comme les autres Régimens , qui pareillement
ferviront aux Colonies , lorfque ceux
que S. M. y deftine particuliérement n'y fuffiront
pas. Chacune des Compagnies de Grenadiers fera
foit en temps de paix , foit en temps de guerre ,
commandée par un Capitaine , un Lieutenant &
un Sous Lieutenant , & compofée de deux Sergens
, d'un Fourrier , de quatre Caporaux , quatre
Appointés , ( place créée dans la préfente Ordonnance
pour être fubftituée à celle d'Anfpellade
qui fera fupprimée ) de quarante Grenadiers , &
d'un Tambour : les compagnies de Fufiliers feront
, en tout temps , commandées par un Capi-
' taine , un Lieutenant & un Sous-Lieutenant ,
compolées en temps de paix de quatre Sergens
d'un Fourrier de bruit Caporaux , huit Appointés,
quarante Fufiliers & de deur Tambours . Sa Majefté
le réserve de choisir & de nommer à l'avenir
les Lieutenans - Colonels & les Majors . La charge
de ces derniers qui , dorénavant , auront fur les
Capitaines Fautorité dont ils ont befoin pour rem
plir leurs fonctions , fera dans tous les Régimeas
d'Infanterie un grade fupérieur à celui de Capitaine
, & conduira immédiatement au grade de Lieutenant Colonel ou de Colonel : ilfera établi
une caiffe , où tout l'argent de la folde & de la
&
BOJANVIER. 1763. 195
maſſe , ou de toute autre pattie qui appartiendra
à chaque Régiment , fera enfermé, & l'on crée un
Tréforier qui en aura la régie , fubordonnément
aw Colonel & au Major , fous les ordres du Secrétaire
d'Etat ayant le Département de la Guerre.
Le terme des engagemens fera fixé à l'avenir à
huit années au lieu de fix ; les hautes - paies ne
rengageront point , & les congés feront donnés à
leur expiration . S. M. donnera les ordres pour
faire délivrer dès- a - préfent le congé abfolu aux
quatre plus anciens Soldats de chaque Compagnie
dont les engagemens font expirés , les Soldats
qui auront contracté un fecond engagement , &
qui voudront enfuite fe retirer chez eux & non
ailleurs , y toucheront la moitié de leur folde , &
S. M. leur fera délivrer tous les huit ans un habit
del'uniforme du Régiment dans lequel ils auront
fervi : quant à ceux qui auront contracté on troifiéme
engagement , ils auront le choix ou d'être
reçus à l'Hôtel des Invalides , ou de fe retirer chez
eux avec leur folde entiere , & S M. leur fera déhvter
tous les fix ans un habit de l'uniforme du
Régiment dans lequel ils auront fervi : il y aura
dorénavant une paie de paix & une paie de guerre.
On affigne au Colonel , outre fes appointemens
de Capitaine , 3ooo livres par an , en temps de
paix , & 3600 livres en temps de guerre , au
Lieutenant-Colonel , outre fes appointemens de
Capitaine , 2000 livres en paix , & 3000 livres en
guerre à chaque Major des Régimens de quatre
bataillons , oco liv . en paix , & 4500 livres en
guerre : à chaque Major des Régimens de deux &
d'un bataillon , 2880 livres en paix , & 4000 liv .
en guerre : au Commandant de bataillon qui fera
créé pendant la guerre , 4000 livrés à chaque
Aide-Major , avec commiffion de ' Capitaine ,
:
I ij
196 MERCURE DE FRANCE.
froo liv, en paix , & 2400 liv. en guerre : à chaque
Aide- Major fans commillion de Capitaine
900 livres en paix , & 1800 liv. en guerres à cha
que Sous- Aide-Major , 600 liv. en paix , & Dea
liv. en guerre au Quartier- Maître 1, 554490 livres
en paix , & 80 livres en guerre à chaque Porte-
Drapeau , 450 liv . en paix, & 600 liv. en guerre i
au Tréforier d'un Régiment de quatre bataillons ,
1000 livres en paix , & 3000 livres en guerres;
au Tréforier d'un Régiment de deur & d'un ba¬
raillon , 1200 livres en paix , & 2009 livres en
guerre: au Tambour-Major, as livres en tout
temps à l'Aumônier , soo livres en paix , &
726 livres en guerre , au Chirurgien , foo divres
en paix , & 720 livres en guerre. Dans les com→
pagnies de Grenadiers , à chaque Capitaine , 2008
fivres en paix & 3000 livres en guerre ; au Lieu-*
renant , 900 livres en paix , & 1200 livres en
guerres au Sous Lieutenant , 600 livres en pain
& 900 livres en guerre ; à chaque Sergent , 232:
livres en paix & 228 livres en guerre , au Fourrier
, 189 livres en paix & 186 enguerre
chaque Caporal , 156 livres en paix & 161 en
guerres à chaque Appointé , 138 livres en paix ,
& 144 livres en guerre ; à chaque Grenadier &
Tambour , 110 livres en paix , & 126 livres en
guerre. Dans les compagnies de Fusiliers
Capitaine , 1500 livres en paix , & 2400 livres
en guerre au Lieutenant, 600 livres en paix &
1000 livres en guerre , au Sous Lieutenant , 140
livrés en paix , & 800 livres en guerre ; à chaque
Sergent , 204 livres en paix , & 210 livres en
guerre ; au Fourrier , 162 livres en paix , & 168
en guerre , à chaque Caporal, 138 livres en paix,
& 144 en guerre ; à chaque Appointé , 110 live
en paix & 126 en guerres à chaque Fufilier &
yan
1
JANVIER. 1763. 197
Tambour , 102 livres en paix , & 108 livres en
guerre. Lorsque les Régimens deftinés aux Colonics
auront ordre d'y paffer , en temps de paix ,
ils toucheront la moitié en fus defdits appointe
meris & folde du jour de leur embarquement
jufqu'au jour de tear débarquement à leur retour
en France ; & lorsqu'ils s'embarquerent pour les
Colonies , en temps de guerre , ils toucheront les
appointemens & folde réglés pour le temps de
guerre , & la moitié en fus deldits appointemens
& folde , dujour de leur embarquementjufqu'au
jour de leur débarquement à leur retour en
France: its recevront trois mois d'avance lorfqu'ils
s'embarquerent , indépendamment de la
fubfiftance , fur les Vaiffeaux : Sa Majefté fe
charge à l'avenir des recrues , des armemens
& défend aux Officiers de donner des congés
abfolus : quoique les Capitaines ne foient plus
chargés ni des recrues , ni de l'entretien de leur
troupe , ils feront néanmoins obligés de veiller
au bien-être des Soldats , fous peine de punition:
les Officiers ne pourront s'abfenter qu'en s'engageant
faire deux hommes de recrue au-deffus
de cinq pieds deux pouces : dorénavant tous les
Régimens de l'Infanterie Françoile , à la réſerve
de celui des Gardes- Lorraines , feront habillés
de blanc , avec des marques diftinctives pour
chacun. Il fera fait une revue exacte d'inſpection
& de fubfiftance defdits Régimens. Les Soldats
réformés feront partagés en plufieurs claffes pour
être conduits par étape jufqu'à la premiere Ville
de leur Province , par des Officiers choifis à cet
effer & chargés de leurs congés . Les congés ne
feront délivrés à aucun defdirs Soldats que lorf
qu'ils feront rendus dans l'endroit de leur réli-'
dence. Les Officiers conducteurs auront une gra-
"
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198 MERCURE DE FRANCE.
tification de cent cinquante livres. Il fera donné à
chacun des Soldats réformés un habit , un chapeau
& trois livres. Il leur eft défendu de s'écarter de
leur route, & il eft enjoint aux Prévôts des Ma “
réchauffées d'y veiller , & d'empêcher toute ef
péce de défordre parmi eux. Leurs armemens
feront remis aux magafins du Roi. Les Colonels
jouiront de quinze cens livres de penfion for le
Tréfor Royal , jufqu'à ce qu'ils foient remplacés.
S. M. donnera de plus fes ordres pour leur faire
rembourfer le prix de leurs Régimens , s'ils l'ont
payé , fur le pied qu'elle a fixé. Tous les autres
Officiers réformés jouiront en penfion fur le Tréfor
Royal ; favoir , les Lieutenans Colonels , de
douze cens livres ; les Capitaines de Fufiliers qui
auront vingt ans de fervice de quatre cens livres ;
ceux qui n'auront pas vingt ans de fervice de trois
cens livres feulement ; voulant au furplus S. M.
que lefdites penfions ne foient payées qu'à ceux
defdits Officiers' qui fe retireront chez eux & nom
ailleurs , & qui s'y employeront a la levée du ba
ta llon de recrue qui y fera affemble. A l'égard
des Lieutenans ou Enfeignes qui feront réfor
més , S. M. entend qu'ils fe retirent dans leurs
Provinces pour y remplir les emplois qu'Elle
leur deftine ; le réfervant de leur faire connoître
fes intentions fur cet objet lorſqu'on lui aura rendu
compte de leurs fervices & de leurs talens .
Ceux des Lieutenans ou Enfeignes réformés qui
feront fortis de l'Ecole Militaire, feront remplacés
par préférence à tous nouveaux Sujets ; & en
attendant , ils jouiront chez eux de deux cens liv.
d'appointemens .
Cette Ordonnance eft terminée par un état
arrêté par le Roi de l'uniforme qui a été ré-,
glé pour l'habillement & équipement de chaque
Régiment d'Infanterie Françoile.
JANVIER. 1763 . 199
Tl vient de paroître encore fix autres Ordonnances
du Roi. Par la premiere datée du 20 Novembre
1762 , Sa Majefté licentie les Compagnies
de Guides , de Brunelly & de Metzenius qui
fervoient à fon armée d'Allemagne. Par la feconde
datée du même jour , le Roi réforme la Compagnie
des Chaffeurs de Bon , ci- devant Monet.
La troifiéme , du 26 Novembre , porte amuiſtie
en faveur des Officiers Mariniers & Marelors déferteurs
du Service de S. M. La quatrième , du 1 .
Décembre , porte fuppreffion des quatre onces
dont la ration de pain de inunition avoit été
augmentée pendant la guerre pour toutes les
troupes de S. M. Par la cinquième , du 4 Décembre
, S. M. ayant reconnu que le nombre de
fes Ingénieurs ordinaires , fixé à 300 par les Ordonnances
antérieures , n'étoit pas fuffifant pour.
remplir fon fervice , en fixe pour l'avenir le
nombre à quatre cent qui porteront exclufivement
la dénomination d'Ingénieurs ordinaires du
Roi. La fixiéme du 20 Décembre concerne la
vente de chevaux , de canons & de pelottons ,
& la fuppreffion du fupplément de folde que S. M.
avoit accordé aux Sergens & Soldats Cannoniers
attachés au fervice des piéces de canon à la Suédoife
, établies dans les Régimens d'Infanterie
Françoile & Etrangere .
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Résumé : Du 10 Janvier 1763.
Le 30 janvier 1763, les Feuillans de la rue Saint-Honoré ont organisé un service solennel en mémoire des officiers et soldats décédés lors de la dernière campagne. Le tirage de la loterie de l'École Royale Militaire a révélé les numéros 69, 89, 66, 82 et 20, avec le prochain tirage prévu pour février. Une ordonnance du 10 décembre 1762 réorganise l'infanterie française. Douze régiments seront maintenus à quatre bataillons, sept régiments passeront à quatre bataillons par incorporation de sept autres, et vingt-deux régiments seront conservés à deux bataillons, avec un régiment à un bataillon. Dix-sept régiments de deux bataillons et six d'un bataillon seront affectés au service de la Marine. Les régiments porteront désormais des noms de provinces et conserveront leur rang. Les régiments de la Marine conserveront également leur rang et pourront être utilisés dans les armées en cas de besoin. L'ordonnance précise la composition des compagnies de grenadiers et de fusiliers, avec des grades spécifiques et des soldes différenciées en temps de paix et de guerre. Les engagements des soldats sont fixés à huit ans, avec des congés accordés à l'expiration de cette période. Les soldats ayant contracté un second ou troisième engagement bénéficieront de diverses récompenses. Les soldes des officiers et sous-officiers sont détaillées, ainsi que les conditions de service pour les régiments destinés aux colonies. Les recrues, armements et congés sont désormais à la charge du roi. Les régiments de l'infanterie française seront habillés de blanc, avec des marques distinctives. Une revue d'inspection et de subsistance des régiments est prévue. Les soldats réformés seront conduits par étapes jusqu'à leur province d'origine, avec des congés et des habits fournis. Les officiers réformés recevront des pensions en fonction de leur ancienneté et de leur service. Les ordonnances supplémentaires concernent la licenciation de certaines compagnies, l'amnistie pour les déserteurs, la suppression de l'augmentation de la ration de pain, l'augmentation du nombre d'ingénieurs ordinaires, et la suppression du supplément de solde pour les canonniers.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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66
p. 190-191
De RATISBONNE, le 10 Juin 1763.
Début :
Suivant les nouvelles de Wetzlar, le 8 de ce mois, à deux heures du matin, [...]
Mots clefs :
Corps de troupes, Arrivée imprévue, Alarme, Régiments, Infanterie, Bataillons, Landgrave, Députés, Conclusion de paix, Garnison, Officiers, Magistrats, Chambre, Séance
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : De RATISBONNE, le 10 Juin 1763.
De RATISBONNE , le 10 Juin 1763.
Suivant les nouvelles de Wetzlar , lé 8 de
ce mois , à deux heures du matin , il y eut dans
cette Ville une allarme générale caufée par l'ar
rivée imprévue d'un corps de troupes au fervice
de Heffe- Darmstadt. Ce corps , compofé del
deux Régimens d'Infanterie de troupes réglées .
de quatre Bataillóns de Milice & de cinq cens
hommes , tant Cavaliers que Dragon's & Huf
fards , aprés avoir enfoncé les potres de la Ville ,
JUILLET. 1763. 191
& s'être affurés de fes principales avenues , entra
de force dans les mailons des Bourgue-Maître ,
Sénateurs & Bourgeois , & fe faifit de feize Magiftrats
qui furent obligés de répondre devant
les Députés commis à cet effet par le Land
grave. Cet événement a répandu ici la plus
grande confternation . Toute la Ville eft remplie
de troupes qui ont amené avec elles trente
pieces de canons chargés à cartouches , Il y a
dans plufieurs maifons foixante - dix à quatrevingt
hommes , & à l'exception de la pofte ,
perfonne n'ofe fortir de la Ville . On attribue les
motifs de cette éxécution à l'événement fuivant.
Après la conclufion de la Paix , les troupes
alliées , au nombre de fix cens hommes , ayant
dirigé leur marche par cette Ville , attaquérent ,
avec le fecours de la Garnifon & de quelques
Bourgeois , les troupes de Heffe - Darmstadt ,
qui furent repouffées & dont l'Officier Com
mandant fut maltraité par le Bourge- Maître &
par quelques Sénateurs . Le Landgrave demanda
fatisfaction de cette injure au Magiftrat
mais n'ayant pu l'obtenir , ce refus le détermina
à en venir à des voies de fait . Il y a eu
à ce fujet , ce matin entre huit & neuf heures.
une féance extraordinaire des Affelleurs de la
Chambre ; mais on n'en fçait point encore le
réfultat.
Suivant les nouvelles de Wetzlar , lé 8 de
ce mois , à deux heures du matin , il y eut dans
cette Ville une allarme générale caufée par l'ar
rivée imprévue d'un corps de troupes au fervice
de Heffe- Darmstadt. Ce corps , compofé del
deux Régimens d'Infanterie de troupes réglées .
de quatre Bataillóns de Milice & de cinq cens
hommes , tant Cavaliers que Dragon's & Huf
fards , aprés avoir enfoncé les potres de la Ville ,
JUILLET. 1763. 191
& s'être affurés de fes principales avenues , entra
de force dans les mailons des Bourgue-Maître ,
Sénateurs & Bourgeois , & fe faifit de feize Magiftrats
qui furent obligés de répondre devant
les Députés commis à cet effet par le Land
grave. Cet événement a répandu ici la plus
grande confternation . Toute la Ville eft remplie
de troupes qui ont amené avec elles trente
pieces de canons chargés à cartouches , Il y a
dans plufieurs maifons foixante - dix à quatrevingt
hommes , & à l'exception de la pofte ,
perfonne n'ofe fortir de la Ville . On attribue les
motifs de cette éxécution à l'événement fuivant.
Après la conclufion de la Paix , les troupes
alliées , au nombre de fix cens hommes , ayant
dirigé leur marche par cette Ville , attaquérent ,
avec le fecours de la Garnifon & de quelques
Bourgeois , les troupes de Heffe - Darmstadt ,
qui furent repouffées & dont l'Officier Com
mandant fut maltraité par le Bourge- Maître &
par quelques Sénateurs . Le Landgrave demanda
fatisfaction de cette injure au Magiftrat
mais n'ayant pu l'obtenir , ce refus le détermina
à en venir à des voies de fait . Il y a eu
à ce fujet , ce matin entre huit & neuf heures.
une féance extraordinaire des Affelleurs de la
Chambre ; mais on n'en fçait point encore le
réfultat.
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Résumé : De RATISBONNE, le 10 Juin 1763.
Le 10 juin 1763, à Ratisbonne, une alarme générale a été déclenchée à deux heures du matin par l'arrivée inattendue de troupes au service du landgrave de Hesse-Darmstadt. Composées de deux régiments d'infanterie, quatre bataillons de milice et environ cinq cents cavaliers, dragons et hussards, ces troupes ont forcé les portes de la ville et pris le contrôle des principales avenues. Elles ont investi les maisons des bourgmestres, sénateurs et bourgeois, contraignant plusieurs magistrats à répondre devant des députés nommés par le landgrave. La ville est maintenant remplie de troupes armées de trente pièces de canon, et les habitants sont confinés chez eux, sauf pour les postes de garde. Cet événement est attribué à une altercation précédente où des troupes alliées, soutenues par la garnison et quelques bourgeois, ont attaqué les troupes de Hesse-Darmstadt après la conclusion de la paix. Le landgrave a demandé réparation pour l'affront subi mais, n'ayant pas obtenu satisfaction, a décidé d'agir par la force. Une séance extraordinaire des assemblées de la Chambre a eu lieu ce matin, mais son résultat n'est pas encore connu.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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67
p. 195-200
« Le 24 Février, l'Académie Royale de Peinture & de Sculpture tint [...] »
Début :
Le 24 Février, l'Académie Royale de Peinture & de Sculpture tint [...]
Mots clefs :
Académie royale de peinture et de sculpture, Assemblée, Ouvrages, Régiments, Gardes françaises, Services, Honneur, Officiers, Soldats, Ordonnance, Compagnies, Bataillons, Capitaines, Soldes, Uniforme, Règlement, Commandant, Loterie de l'école royale militaire, Loterie de l'Hôtel-de-ville, Tirage, Numéros
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Le 24 Février, l'Académie Royale de Peinture & de Sculpture tint [...] »
L, 24 Février, l'Académie Royale de Peinture ,
& de Sculpture tint une Aſſem blée & reçut au
nombre des Aggrégés le ſieur Prince, Peintre
de l'Impératrice de Ruſſie, connu par différens
Onvrages qui lui ont acquis de la r lutation
I ij -
196 MERCURE DE FRANCE.
|
dans cette Cour , ainſi que dans celle de
Vienne & de Warſovie. Il a préſenté a l'Aca
démie quatre Tableaux & plufieurs deſſeins qui
ont mérité les ſuffrages de tous les Membres.
Le ſieur Briſſon, dc l'Académie Royale des
Sciences , commencera , le 14 de ce mois, un
cours de phyſique expérimentale , dans la Salie
des Machines au Collége de Navarre, & le
continuera les Lundis, Mercredis & Vendredis
de chaque ſemaine.
Sa Majeſté voulant donner au Régiment des
Gardes Françoiſes des marques de la ſatisfac
tion qu'Elle a des ſervices diſtingués que ce
Corps a rendus dans tous les temps & dans tou
tes les circonſtances , & lui régler en même
temps un traitement qui réponde à l'honneur
qu'il a d'être affecté d'une manière particulière
à la garde de ſa Perſonne, a réſolu de lui fi
xer une conſtitution ſolide & invariable, & d'ac
corder, tant aux Officiers qu'aux Soldats une
· augmentation de traitement. En conſéquence,
Sà Majeſté a rendu une Ordonnance, en date
du 29 Janvier dernier, ſuivant laquelle ce Ré
· giment continuera d'être compoſé de trois com
pagnies de Grenadiers & de trente compagnies de
Fuſiliers, leſquelles formeront ſix bataillons,
compoſé chacun d'une demie-compagnie de Gre
nadiers & de cinq compagnies de Fuſiliers.Chaque
compagnie de Grenadiers ſera commandée en
tout temps par un Capitaine , deux Lieutenans,
deux Sous-Lieutenans, & deux Enſeignes à Pique ;
& compoſée de quatre Sergens, d'un Sergent
d'Armes, d'un Sergent-Fourrier, de huit Capo
raux, d'un Caporal Aide-Fourrier, d'un Caporal
Aide-Magaſinier , de huit Appointés, d'un Ap
pointé-Aide-Magaſinier , d'un Appointé-Chirur
gien, de quatre-vingt Grenadiers & de quatre
J U I N. 1764. 1q7
Tambours. Chaque compagnie de Fuſiliers ſera
commandée en tout temps par un Capitaine, un
Lieutenant, deux Sous-Lieutenans, un Enſeigne
à Picque & une Enſeigne à Drapeau, & compoſée
en temps de paix, de quatre Sergens, d'un Sér
gent-d'Armes, d'un Sergent-Fourier, de huit Ca
poraux, d'un Caporal-Porte-Drapeau , d'un Ca
poral-Magaſinier , d'un Caporal-aide-Fourrier ,
d'un Caporal-Canonnier, de huit Appointés, d'un
Appointé-Aide-Magaſinier, d'un Appointé-Chi
rurgien , de denx Appointés-Apprentifs Canon
niers, de ſoixante - ſeize Fuſiliers & de quatre
Tambours: l'Etat-Major ſera compoſé d'un Colo
nel, d'un Lieutenant-Colonel, d'un Major, de
ſept Aides-Major , de ſept Sous-Aides Major, de
deux Sergens d'Ordre, dun Tambour-Major, de
deux Sous-Tambours-Majors, de deux Commiſ
ſaires, d'un Maréchal-des-Logis, d'un Aumônier,
de deux Chirurgiens Majors, d'un Prevôt, d'un
Lieutenant de Prévôt, d'un Greffier, d'un Juge-Au
diteur des Bandes, d'un Médecin, d'un Aide-Mé
decin, d'un Apothicaire, de douze Archers, d'un
Exécuteur & de ſeize Muſiciens.La même Ordon
nance aſſigne les fonctions de chacun des Officiers
& Bas-Officiers, & porte divers Réglemens ſur le
choix des Sergens & autres. Le terme des engage
mens ſera fixé à huit ans. Les Soldats qui, après
avoir ſetvi ſeize ans, ſe retireront chez eux & non
ailleurs, y toucheront la moitié de leur ſolde,
indépendamment d'un habit de l'uniforme qui
leur ſera délivré tous les huit ans : ceux qui
auront ſervi vingt-quatre ans auront le choix, ou
d'être reçus à l'Hôtel des Invalides ou de ſe retirer
chez eux & non ailleurs, avec leur ſolde entiere &
il leur ſera délivré tous les ſix ans un habit de l'uniforme.
Les appointemens & ſolde ſeront payés à
I iij
r98 MERCURE DE FRANCE.
fp
l'avenir aux Officiers & Soldats de la maniere ſui
vante. CoMPAGNIE DE GRENADIERs. Capitaine,
12 , ooo , liv. par an en tout temps ; Lieutenant ,
4, ooo : Sous-Lieutenant, 2 , ooo ; Enſeigne, r ,
zoe ; Sergent d'Armes, 85o ; Sergent-Fourrier ,
75 o ; Sergent, 6oo ; Caporal , 2 16 , Appointé,
Aide-Magafinier & Chirurgien, 19 3 ; Tambour,
2 1 6 ; Grenadiers, 18o. CoMPAGNIEs DE FUs1
LIERs. Capitaine, 11 ooo liv. Lieutenant, 3 , ooo ;
premier Sous-Lieutenant, 1 , 5oo; ſecond Sous
Lieutenant, 1 , 2oe ; Enſeigne à Pique, 8oo ;
Fnſeigne à Drapeau, 66o ;Sergent d'Armes, 8oo,
Sergent Fourrier, 7oo; Sergent, 54o ; Caporal,
Porte-Drapeau, Magaſinier , Aide-Fourrier &
Canonnier, 198 ; Appointé, Aide-Magaſinier,
Chirurgien & Apprentif-Canonnier, 18o ; Tam
bour, 193; Fuſilier, 162. ETAT-MAJoR. Colonel,
7o, coe liv. Lieutenant-Colonel, indépendam
ment de ſes appointemens de Capitaine, 11,75o ;
Major, 18, ooo ; premier Aide-Major, 5 , eoo ;
Aide Major,4 , 5oo; Sous-Aide-Major, 2 , 5oo,
Capitaine-Appointé, 1, 5oo; Sergent d'Ordre, 1,
2 oc;Tambour-Major, 8oo Sous-Tambour Major,
36o. Aumônier, 1 , ooo; Chirurgien Major, 1, ooo
Commifſaire des Guerres ayant la Police, 1 o,
287 ; ſecond Commiſſaire, 6 , 35 o ; Maréchal
des-Logis, 3 , ooo , Prevôt, 3 , 639 , Lieutenant
de Prevôt, 8oo , Greffier, 45 ° ; Juge-Auditeur
des Bandes, 6oo ; Archer, zoo , Exécuteur, 1 5o ;
Médecin, 8oo, Aide-Médecin, 5co; Apothicaire,
6oo ; Muſicien , 1 , 5oo. Les Capitaines ſeront à
l'avenir déchargés du ſoin de faire des recrues :
l'Etat-Major en ſera chargé pour toutes les com
pagnies moyennant 12oliv. par homme,les hom
mes ne ſeront agréés qu'autant qu'ils auront
moins de vingt-cinq ans & cinq pieds quatre pou
ces de taille , & qu'ils produiront un certificat
J U I N. 1764. 199
de bonnes moeurs & de domicile : ils prêteront
ſerment entre les mains du Major à la tête du Ré
giment en bataille ſur les Drapeaux qui ſeront
réunis à cet effet: là ils jureront d'obéir aux or
dre de leurs Officiers & Bas-Officiers, de ne jamais
déſerter, de ne jamais quitter leurs Drapeaux ſous
quelque prétexte que ce ſoit, & étant particuliere
ment deſtinés à l'honneur de garder Sa Majeſté,
ils promettront de la fervir avec zéle & fidélité,
& de veiller à ſa conſervation au péril de leur vie
Le Colonel ſeul ſera chargé de donner les congés
abſolus. Au moyen du nouveau traitement, les
penſions d'ancienneté & les gratifications atta
chées aux charges ſeront ſupprimées. En temps
de guerre ſeulement, la ſomme de 4 , ooo liv.
continuera d'être payée au Commandant du
Régiment, lorſqu'il fera la campagne en qualité
de Commandant de la brigade , ainſi que la ſom
me de, 1 , 5oo liv. à chacun de quatre Capitaines
Appointés dans la colonne des Capitaines. Le Ré
giment ſera caſerné dans trois ou ſix corps de
caſernes. A commencer du 1 Avril prochain , jour
fixé pour la nouvelle compoſition, les Capitaines
ſeront déchargés du ſoin des logemens dans les
différens quartiers de Paris : le Colonel en de
meurera ſeul chargé, ainſi que de la Police & de
la diſcipline des caſernes & de l'habillement &
uniforme du Régiment. Le Roi donne au Colonel
ſeul le pouvoir d'accorder aux Soldats de leur
compagnie la permiſſion de travailler dans Paris,
de ſe marier & de s'abſenter par congé ou autre
ment : le Régiment continuera de jouir de tous
ſes anciens Priviléges & prérogatives.
Le trente - huitiéme tirage de la Loterie de
l'Hôtel de Ville s'eſt fait le 24 Mars, en la
manière accoutumée. Le lot de cinquante mille
I iv .
2oo MERCURE DE FRANCE.
livres eſt échu au numéro 13765, celui de vingr
mille livres au numéro 13 573 , & les deux de
dix mille livres aux numéres 1891 & 12 694.
Le 5 du même mois , on a tiré la Loterie
de l'Ecole Royale Militaire, les numéros ſortis
de la roue de fortune ſont 48 , 5 , 3o , 46, 36,
& de Sculpture tint une Aſſem blée & reçut au
nombre des Aggrégés le ſieur Prince, Peintre
de l'Impératrice de Ruſſie, connu par différens
Onvrages qui lui ont acquis de la r lutation
I ij -
196 MERCURE DE FRANCE.
|
dans cette Cour , ainſi que dans celle de
Vienne & de Warſovie. Il a préſenté a l'Aca
démie quatre Tableaux & plufieurs deſſeins qui
ont mérité les ſuffrages de tous les Membres.
Le ſieur Briſſon, dc l'Académie Royale des
Sciences , commencera , le 14 de ce mois, un
cours de phyſique expérimentale , dans la Salie
des Machines au Collége de Navarre, & le
continuera les Lundis, Mercredis & Vendredis
de chaque ſemaine.
Sa Majeſté voulant donner au Régiment des
Gardes Françoiſes des marques de la ſatisfac
tion qu'Elle a des ſervices diſtingués que ce
Corps a rendus dans tous les temps & dans tou
tes les circonſtances , & lui régler en même
temps un traitement qui réponde à l'honneur
qu'il a d'être affecté d'une manière particulière
à la garde de ſa Perſonne, a réſolu de lui fi
xer une conſtitution ſolide & invariable, & d'ac
corder, tant aux Officiers qu'aux Soldats une
· augmentation de traitement. En conſéquence,
Sà Majeſté a rendu une Ordonnance, en date
du 29 Janvier dernier, ſuivant laquelle ce Ré
· giment continuera d'être compoſé de trois com
pagnies de Grenadiers & de trente compagnies de
Fuſiliers, leſquelles formeront ſix bataillons,
compoſé chacun d'une demie-compagnie de Gre
nadiers & de cinq compagnies de Fuſiliers.Chaque
compagnie de Grenadiers ſera commandée en
tout temps par un Capitaine , deux Lieutenans,
deux Sous-Lieutenans, & deux Enſeignes à Pique ;
& compoſée de quatre Sergens, d'un Sergent
d'Armes, d'un Sergent-Fourrier, de huit Capo
raux, d'un Caporal Aide-Fourrier, d'un Caporal
Aide-Magaſinier , de huit Appointés, d'un Ap
pointé-Aide-Magaſinier , d'un Appointé-Chirur
gien, de quatre-vingt Grenadiers & de quatre
J U I N. 1764. 1q7
Tambours. Chaque compagnie de Fuſiliers ſera
commandée en tout temps par un Capitaine, un
Lieutenant, deux Sous-Lieutenans, un Enſeigne
à Picque & une Enſeigne à Drapeau, & compoſée
en temps de paix, de quatre Sergens, d'un Sér
gent-d'Armes, d'un Sergent-Fourier, de huit Ca
poraux, d'un Caporal-Porte-Drapeau , d'un Ca
poral-Magaſinier , d'un Caporal-aide-Fourrier ,
d'un Caporal-Canonnier, de huit Appointés, d'un
Appointé-Aide-Magaſinier, d'un Appointé-Chi
rurgien , de denx Appointés-Apprentifs Canon
niers, de ſoixante - ſeize Fuſiliers & de quatre
Tambours: l'Etat-Major ſera compoſé d'un Colo
nel, d'un Lieutenant-Colonel, d'un Major, de
ſept Aides-Major , de ſept Sous-Aides Major, de
deux Sergens d'Ordre, dun Tambour-Major, de
deux Sous-Tambours-Majors, de deux Commiſ
ſaires, d'un Maréchal-des-Logis, d'un Aumônier,
de deux Chirurgiens Majors, d'un Prevôt, d'un
Lieutenant de Prévôt, d'un Greffier, d'un Juge-Au
diteur des Bandes, d'un Médecin, d'un Aide-Mé
decin, d'un Apothicaire, de douze Archers, d'un
Exécuteur & de ſeize Muſiciens.La même Ordon
nance aſſigne les fonctions de chacun des Officiers
& Bas-Officiers, & porte divers Réglemens ſur le
choix des Sergens & autres. Le terme des engage
mens ſera fixé à huit ans. Les Soldats qui, après
avoir ſetvi ſeize ans, ſe retireront chez eux & non
ailleurs, y toucheront la moitié de leur ſolde,
indépendamment d'un habit de l'uniforme qui
leur ſera délivré tous les huit ans : ceux qui
auront ſervi vingt-quatre ans auront le choix, ou
d'être reçus à l'Hôtel des Invalides ou de ſe retirer
chez eux & non ailleurs, avec leur ſolde entiere &
il leur ſera délivré tous les ſix ans un habit de l'uniforme.
Les appointemens & ſolde ſeront payés à
I iij
r98 MERCURE DE FRANCE.
fp
l'avenir aux Officiers & Soldats de la maniere ſui
vante. CoMPAGNIE DE GRENADIERs. Capitaine,
12 , ooo , liv. par an en tout temps ; Lieutenant ,
4, ooo : Sous-Lieutenant, 2 , ooo ; Enſeigne, r ,
zoe ; Sergent d'Armes, 85o ; Sergent-Fourrier ,
75 o ; Sergent, 6oo ; Caporal , 2 16 , Appointé,
Aide-Magafinier & Chirurgien, 19 3 ; Tambour,
2 1 6 ; Grenadiers, 18o. CoMPAGNIEs DE FUs1
LIERs. Capitaine, 11 ooo liv. Lieutenant, 3 , ooo ;
premier Sous-Lieutenant, 1 , 5oo; ſecond Sous
Lieutenant, 1 , 2oe ; Enſeigne à Pique, 8oo ;
Fnſeigne à Drapeau, 66o ;Sergent d'Armes, 8oo,
Sergent Fourrier, 7oo; Sergent, 54o ; Caporal,
Porte-Drapeau, Magaſinier , Aide-Fourrier &
Canonnier, 198 ; Appointé, Aide-Magaſinier,
Chirurgien & Apprentif-Canonnier, 18o ; Tam
bour, 193; Fuſilier, 162. ETAT-MAJoR. Colonel,
7o, coe liv. Lieutenant-Colonel, indépendam
ment de ſes appointemens de Capitaine, 11,75o ;
Major, 18, ooo ; premier Aide-Major, 5 , eoo ;
Aide Major,4 , 5oo; Sous-Aide-Major, 2 , 5oo,
Capitaine-Appointé, 1, 5oo; Sergent d'Ordre, 1,
2 oc;Tambour-Major, 8oo Sous-Tambour Major,
36o. Aumônier, 1 , ooo; Chirurgien Major, 1, ooo
Commifſaire des Guerres ayant la Police, 1 o,
287 ; ſecond Commiſſaire, 6 , 35 o ; Maréchal
des-Logis, 3 , ooo , Prevôt, 3 , 639 , Lieutenant
de Prevôt, 8oo , Greffier, 45 ° ; Juge-Auditeur
des Bandes, 6oo ; Archer, zoo , Exécuteur, 1 5o ;
Médecin, 8oo, Aide-Médecin, 5co; Apothicaire,
6oo ; Muſicien , 1 , 5oo. Les Capitaines ſeront à
l'avenir déchargés du ſoin de faire des recrues :
l'Etat-Major en ſera chargé pour toutes les com
pagnies moyennant 12oliv. par homme,les hom
mes ne ſeront agréés qu'autant qu'ils auront
moins de vingt-cinq ans & cinq pieds quatre pou
ces de taille , & qu'ils produiront un certificat
J U I N. 1764. 199
de bonnes moeurs & de domicile : ils prêteront
ſerment entre les mains du Major à la tête du Ré
giment en bataille ſur les Drapeaux qui ſeront
réunis à cet effet: là ils jureront d'obéir aux or
dre de leurs Officiers & Bas-Officiers, de ne jamais
déſerter, de ne jamais quitter leurs Drapeaux ſous
quelque prétexte que ce ſoit, & étant particuliere
ment deſtinés à l'honneur de garder Sa Majeſté,
ils promettront de la fervir avec zéle & fidélité,
& de veiller à ſa conſervation au péril de leur vie
Le Colonel ſeul ſera chargé de donner les congés
abſolus. Au moyen du nouveau traitement, les
penſions d'ancienneté & les gratifications atta
chées aux charges ſeront ſupprimées. En temps
de guerre ſeulement, la ſomme de 4 , ooo liv.
continuera d'être payée au Commandant du
Régiment, lorſqu'il fera la campagne en qualité
de Commandant de la brigade , ainſi que la ſom
me de, 1 , 5oo liv. à chacun de quatre Capitaines
Appointés dans la colonne des Capitaines. Le Ré
giment ſera caſerné dans trois ou ſix corps de
caſernes. A commencer du 1 Avril prochain , jour
fixé pour la nouvelle compoſition, les Capitaines
ſeront déchargés du ſoin des logemens dans les
différens quartiers de Paris : le Colonel en de
meurera ſeul chargé, ainſi que de la Police & de
la diſcipline des caſernes & de l'habillement &
uniforme du Régiment. Le Roi donne au Colonel
ſeul le pouvoir d'accorder aux Soldats de leur
compagnie la permiſſion de travailler dans Paris,
de ſe marier & de s'abſenter par congé ou autre
ment : le Régiment continuera de jouir de tous
ſes anciens Priviléges & prérogatives.
Le trente - huitiéme tirage de la Loterie de
l'Hôtel de Ville s'eſt fait le 24 Mars, en la
manière accoutumée. Le lot de cinquante mille
I iv .
2oo MERCURE DE FRANCE.
livres eſt échu au numéro 13765, celui de vingr
mille livres au numéro 13 573 , & les deux de
dix mille livres aux numéres 1891 & 12 694.
Le 5 du même mois , on a tiré la Loterie
de l'Ecole Royale Militaire, les numéros ſortis
de la roue de fortune ſont 48 , 5 , 3o , 46, 36,
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Résumé : « Le 24 Février, l'Académie Royale de Peinture & de Sculpture tint [...] »
Le 24 février, l'Académie Royale de Peinture et de Sculpture a accueilli le sieur Prince, peintre de l'Impératrice de Russie, parmi les agrégés. Il a présenté quatre tableaux et plusieurs dessins, appréciés par les membres de l'Académie. Le sieur Brisson, de l'Académie Royale des Sciences, débutera un cours de physique expérimentale le 14 du mois suivant, les lundis, mercredis et vendredis au Collège de Navarre. Sa Majesté a exprimé sa satisfaction envers le Régiment des Gardes Françaises pour ses services distingués. Elle a décidé d'accorder une augmentation de traitement aux officiers et soldats, et a rendu une ordonnance le 29 janvier pour réorganiser le régiment. Ce dernier sera composé de trois compagnies de grenadiers et de trente compagnies de fusiliers, formant six bataillons. L'ordonnance précise la composition et les fonctions de chaque grade, ainsi que les conditions de service et les retraites. Les soldats ayant servi seize ans recevront la moitié de leur solde s'ils se retirent chez eux, tandis que ceux ayant servi vingt-quatre ans pourront choisir entre l'Hôtel des Invalides ou une retraite avec solde complète. Les traitements des officiers et soldats sont détaillés, et les capitaines seront déchargés du recrutement, remplacé par l'État-Major. Les nouvelles recrues devront avoir moins de vingt-cinq ans et une taille minimale de cinq pieds quatre pouces, avec un certificat de bonnes mœurs et de domicile. Le régiment continuera de jouir de ses anciens privilèges et prérogatives. Le 24 mars, le trente-huitième tirage de la Loterie de l'Hôtel de Ville a attribué un lot de cinquante mille livres au numéro 13765, un lot de vingt mille livres au numéro 13573, et deux lots de dix mille livres aux numéros 1891 et 12694. Le 5 mars, la Loterie de l'École Royale Militaire a également eu lieu.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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