Résultats : 76 texte(s)
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1
p. 1-17
ODE Sur la Naissance de Monseigneur le Duc de Bretagne en 1707.
Début :
Descend de la double colline [...]
Mots clefs :
Dieu, Guerre, Duc de Bretagne, Dieux, Paix
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texteReconnaissance textuelle : ODE Sur la Naissance de Monseigneur le Duc de Bretagne en 1707.
ODE
Sur la Naiffance de
Monfeigneur le Duc
de Bretagne en 1707 .
Defcend de la double colline
Nimphe , dont le fils amou
reux ,
Février
1711 . X
PIECES
•
Du fombre Epoux de Proferpine
Sceur fléchir le coeur rigoureux
.
Viens fervir l'ardeur qui
m'inſpire ;
Décffe , prefte moy ta Lire ,
Ou celle de ce Grec * vanté,
Dont , par le fuperbe Alexandre
Au milieu de Thebes en
cendre
,
Leféjour fut feul refpecté.
Quel Dieu propice nous
ramene ,
Pindare.
FUGITIVES.
L'efpoir que nous avions
perdu ?
Un fils de Thetis ou d'Alcmene
,, -
Par les Dieux nous cft il
rendu ?
N'en doutons point ; le Ċiel
fenfible ,
Veut réparer le coup terrible
,
Qui nous fit verfer tant de
pleurs.
Hâtez vous ,ô chafte Lucine!
Jamais plus illuftre origine
,
Ne fut digne de vos faveurs.
Xij C
7
PIECES
Peuple , voici le premier
gage ,
Des biens qui vous font
préparez ,
Cet Enfant eft l'heureux
préfage ,
I
Durepos que vous defirez .
Les premiers inftans de fa
vie ,
De la Difcorde & de l'Envie
,
Verront éteindre le flambeau
;
Il renverfera leurs Tro
phées ,
Et leurs couleuvres étouf
fées
FUUGGIITIVES.
Seront les jeux de fon berceau.
Ainfi durant la nuit obfcure
,
De Venus l'Etoile nous
luit ;
Favorable & brillante augure
,
De l'Eclat du jour qui la
fuir.
Ainfi dans le fort des tempeſtes
,
Nous voïont briller fur nos
reftes ,
Ces feux amis des Matclots,
Préfage de la Paix profonde :
X iij
PIECESC
Que le Dieu qui regne fur
l'Onde ,
Va rendre à l'Empire des
flots.:
強
Quel monftre , de carnage
avide
S'eft emparé de l'Univers ?
Quelle impitoiable Eumenide
De fes feux infecte les airs ?
Quel Dieu foufle en tous
lieux la guerre
,
Et femble à dépeupler la
terre
Exciter nos fanglantes
mains a
FUGITIVES.
7 .
Megere des Enfers bannic ,
Eit elle aujourd'huy legenie,
Qui prefide au fort des
humains ?
Arrefte , Furie implacable,
Le Ciel veut calmer fes
rigueurs ;
Les feux d'une guerre cou
> pable
N'ont trop que trop
embrafé
nos coeurs.
Aimable Paix , Vierge facrée
,
Defcends de la voûte azurée;
Viens voir les Temples
relevez
,
X
iiijj
8 PIECES
Et ramene at fein de nos
Villes
Les Dieux bien faifans &
tranquilles ,
Que nos crimes ont foulevez.
維
Mais où fuis- je ? quel trait
de flame
M'échaufe d'une fainte horreur
?
Quel Dieu fait entrer dans
mon ame ,
Une profetique fureur ?
Loin d'ici prophane vulgaire
;
FUGITIVES.
Apollon m'infpire & m'éclaire,
C'est luy , je le vois , je le
lens ;
Mon coeur cede à fa violence
:
Mortels refpectez la pres
fence ;
Prétez l'orreille à mes
accens.
Les temps prédits par la
Sibille ,
A leurs termes font par
venus ,
Nous touchons au regne
tranquille ,
To PIECES
Du vieux Saturne & de
Janus.
Voici la faifon defirée ,
Où Themis & fa foeur
Aftrée ,
Rétabli fans leurs faints
Autels ,
Vont ramener ces jours
infignes ,
Où nos vertus nous rendoient
dignes
Du commerce des Immortels.
Que vois - je ! quel nouveau
miracle ,
Tient encor , mes fens enchantez
?
FUGITIVES. *
Quel vafte , quel pompeux
Lpectacle ,
Frappe mes yeux épous
vantez ?
Un nouveau monde vient
d'éclore ,
L'Univers fe reforme ens
core ,
Dans les abîmes du Chaos ;
Et pour reparer les ruines ,
Je vois des demeures divines
,
Defcendre un peuple de
Heros.
Les elemens ceffent leur
guerre ,
PIECES
Les Cieux ont repris leur
azur
Un feu facré purge la ter
rc ,
De tout ce qu'elle avoit
d'impur.
On ne craint plus l'herbe
mortelle
;
Etle crocodile infidele
Du Nil ne trouble plus les
eaux
Les Lions dépouillent leur
rage ,
Et dans le même pâturage ,
Bondiffent avec les troupeaux.
J
FUGITIVES. 1
C'eft ainfi que la main des
Parques ,
Va nous filer le fiecle heureux
Qui du plus puiffant des
Monarques ,
Doit couronner les juftes
voeux .
Efperons des jours plus pai
fibles
,
Les Dieux ne font point
inflexibles
Puifqu'ils puniffent nos
forfaits.
Dans leurs rigueurs les plus
aufteres ,
Souvent leurs Acaux falutaires
,
14 PIECES
Sont un gage de leurs bienfaits.
Le Ciel dans une nuit
fonde
pro-
Se plaift à nous cacher fes
loix ;
Les Rois font les Mailtres
du monde ,
Les Dieux font les Maitres
des Rois ;
La valeur , le foip , la prudence
,
Des decrets de la Providen
ce .
Ne changent point l'ordre
arrefté ;
Et leur regle conſtante &
fûre
FUGITIVES . 15
Fait feule icy bas la meſure
Des biens & de l'adverfité.
Mais
que
fais - cu , Mufe infenfée
?
Ou tend ce vol ambitieux ?
Ole-tu porter ta penſée
Jufques dans le Confeil des
Dicux ?
Reprime une ardeur perilleufe
,
Ne va point d'une alle ore
güeilleufe
Chercher ta perte dans les
airs ;
Et par des routes inconnuës
,
1.6 PIECES
-4
Suivant Icare au haut des
-nuës ,
Crains de tomber au fond
des Mers.
Si pourtant quelque Esprit
timide ,
Du Pinde ignorant les détours
,
Oppofoit les regles d'Euclide
Aux defordres de mes difcours
;
Qu'il fçache qu'autrefois
Virgile
Fit même aux Mufes de Sicile
FUGITIVES . 17
Approuver de pareils tranf
ports
Et qu'enfin cet heureux dé .
lire
Des plus grands Maiftres de
la Lire
Immortalife les accords.
Sur la Naiffance de
Monfeigneur le Duc
de Bretagne en 1707 .
Defcend de la double colline
Nimphe , dont le fils amou
reux ,
Février
1711 . X
PIECES
•
Du fombre Epoux de Proferpine
Sceur fléchir le coeur rigoureux
.
Viens fervir l'ardeur qui
m'inſpire ;
Décffe , prefte moy ta Lire ,
Ou celle de ce Grec * vanté,
Dont , par le fuperbe Alexandre
Au milieu de Thebes en
cendre
,
Leféjour fut feul refpecté.
Quel Dieu propice nous
ramene ,
Pindare.
FUGITIVES.
L'efpoir que nous avions
perdu ?
Un fils de Thetis ou d'Alcmene
,, -
Par les Dieux nous cft il
rendu ?
N'en doutons point ; le Ċiel
fenfible ,
Veut réparer le coup terrible
,
Qui nous fit verfer tant de
pleurs.
Hâtez vous ,ô chafte Lucine!
Jamais plus illuftre origine
,
Ne fut digne de vos faveurs.
Xij C
7
PIECES
Peuple , voici le premier
gage ,
Des biens qui vous font
préparez ,
Cet Enfant eft l'heureux
préfage ,
I
Durepos que vous defirez .
Les premiers inftans de fa
vie ,
De la Difcorde & de l'Envie
,
Verront éteindre le flambeau
;
Il renverfera leurs Tro
phées ,
Et leurs couleuvres étouf
fées
FUUGGIITIVES.
Seront les jeux de fon berceau.
Ainfi durant la nuit obfcure
,
De Venus l'Etoile nous
luit ;
Favorable & brillante augure
,
De l'Eclat du jour qui la
fuir.
Ainfi dans le fort des tempeſtes
,
Nous voïont briller fur nos
reftes ,
Ces feux amis des Matclots,
Préfage de la Paix profonde :
X iij
PIECESC
Que le Dieu qui regne fur
l'Onde ,
Va rendre à l'Empire des
flots.:
強
Quel monftre , de carnage
avide
S'eft emparé de l'Univers ?
Quelle impitoiable Eumenide
De fes feux infecte les airs ?
Quel Dieu foufle en tous
lieux la guerre
,
Et femble à dépeupler la
terre
Exciter nos fanglantes
mains a
FUGITIVES.
7 .
Megere des Enfers bannic ,
Eit elle aujourd'huy legenie,
Qui prefide au fort des
humains ?
Arrefte , Furie implacable,
Le Ciel veut calmer fes
rigueurs ;
Les feux d'une guerre cou
> pable
N'ont trop que trop
embrafé
nos coeurs.
Aimable Paix , Vierge facrée
,
Defcends de la voûte azurée;
Viens voir les Temples
relevez
,
X
iiijj
8 PIECES
Et ramene at fein de nos
Villes
Les Dieux bien faifans &
tranquilles ,
Que nos crimes ont foulevez.
維
Mais où fuis- je ? quel trait
de flame
M'échaufe d'une fainte horreur
?
Quel Dieu fait entrer dans
mon ame ,
Une profetique fureur ?
Loin d'ici prophane vulgaire
;
FUGITIVES.
Apollon m'infpire & m'éclaire,
C'est luy , je le vois , je le
lens ;
Mon coeur cede à fa violence
:
Mortels refpectez la pres
fence ;
Prétez l'orreille à mes
accens.
Les temps prédits par la
Sibille ,
A leurs termes font par
venus ,
Nous touchons au regne
tranquille ,
To PIECES
Du vieux Saturne & de
Janus.
Voici la faifon defirée ,
Où Themis & fa foeur
Aftrée ,
Rétabli fans leurs faints
Autels ,
Vont ramener ces jours
infignes ,
Où nos vertus nous rendoient
dignes
Du commerce des Immortels.
Que vois - je ! quel nouveau
miracle ,
Tient encor , mes fens enchantez
?
FUGITIVES. *
Quel vafte , quel pompeux
Lpectacle ,
Frappe mes yeux épous
vantez ?
Un nouveau monde vient
d'éclore ,
L'Univers fe reforme ens
core ,
Dans les abîmes du Chaos ;
Et pour reparer les ruines ,
Je vois des demeures divines
,
Defcendre un peuple de
Heros.
Les elemens ceffent leur
guerre ,
PIECES
Les Cieux ont repris leur
azur
Un feu facré purge la ter
rc ,
De tout ce qu'elle avoit
d'impur.
On ne craint plus l'herbe
mortelle
;
Etle crocodile infidele
Du Nil ne trouble plus les
eaux
Les Lions dépouillent leur
rage ,
Et dans le même pâturage ,
Bondiffent avec les troupeaux.
J
FUGITIVES. 1
C'eft ainfi que la main des
Parques ,
Va nous filer le fiecle heureux
Qui du plus puiffant des
Monarques ,
Doit couronner les juftes
voeux .
Efperons des jours plus pai
fibles
,
Les Dieux ne font point
inflexibles
Puifqu'ils puniffent nos
forfaits.
Dans leurs rigueurs les plus
aufteres ,
Souvent leurs Acaux falutaires
,
14 PIECES
Sont un gage de leurs bienfaits.
Le Ciel dans une nuit
fonde
pro-
Se plaift à nous cacher fes
loix ;
Les Rois font les Mailtres
du monde ,
Les Dieux font les Maitres
des Rois ;
La valeur , le foip , la prudence
,
Des decrets de la Providen
ce .
Ne changent point l'ordre
arrefté ;
Et leur regle conſtante &
fûre
FUGITIVES . 15
Fait feule icy bas la meſure
Des biens & de l'adverfité.
Mais
que
fais - cu , Mufe infenfée
?
Ou tend ce vol ambitieux ?
Ole-tu porter ta penſée
Jufques dans le Confeil des
Dicux ?
Reprime une ardeur perilleufe
,
Ne va point d'une alle ore
güeilleufe
Chercher ta perte dans les
airs ;
Et par des routes inconnuës
,
1.6 PIECES
-4
Suivant Icare au haut des
-nuës ,
Crains de tomber au fond
des Mers.
Si pourtant quelque Esprit
timide ,
Du Pinde ignorant les détours
,
Oppofoit les regles d'Euclide
Aux defordres de mes difcours
;
Qu'il fçache qu'autrefois
Virgile
Fit même aux Mufes de Sicile
FUGITIVES . 17
Approuver de pareils tranf
ports
Et qu'enfin cet heureux dé .
lire
Des plus grands Maiftres de
la Lire
Immortalife les accords.
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Résumé : ODE Sur la Naissance de Monseigneur le Duc de Bretagne en 1707.
Le texte est une ode célébrant la naissance du Duc de Bretagne en 1707, écrite en février 1711. L'auteur commence par invoquer les muses et les dieux pour inspirer son écriture, comparant son œuvre à celle du poète antique Pindare. Il exprime l'espoir renouvelé apporté par la naissance de l'enfant, perçu comme un signe de paix et de prospérité future. Le peuple est encouragé à voir en cet enfant un présage de jours meilleurs, où la discorde et l'envie seront vaincues. L'auteur décrit une vision apocalyptique suivie d'une renaissance, où la nature et les éléments retrouvent leur harmonie. Il évoque ensuite la justice et la vertu qui doivent régner, rappelant que les dieux et la providence dirigent le destin des rois et des hommes. Conscient de l'audace de ses pensées, l'auteur se reprend et rappelle que même les grands poètes comme Virgile ont osé des transports similaires dans leurs œuvres.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2
p. 17-20
L'ÉTENDART. Fable Allegorique sur le retour de Mr le D. de B. de la Campagne de Nimegue.
Début :
Amour voulant lever un Regiment, [...]
Mots clefs :
Amour, Étendard
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : L'ÉTENDART. Fable Allegorique sur le retour de Mr le D. de B. de la Campagne de Nimegue.
L'ETENDAR T.
Fable Allegorique fur le retour
de Mrle D. de B. de la Cam
pagne de Nimegue.
Amour voulant lever un
Regiment,
Février
1711. Y
18 PIECES
Battoit la caiffe autour de
fes domaines ;
Soins & Soupirs eftoient fes
Capitaines ,
Dards & Brandons faifoient
fon armement :
Un Etendart lui manquoit
feulement .
Il en cherchoit , quand nôtre
Alcide ,
Victorieux du Batave perfi
dc ,
Lui dit : Amour, daigne entendre
ma voix ;
Va de ma part trouver Adelaïde
,
Entretiens - la de mes premiers
Exploits.
FUGITIVES . 19
C'est elle feule à qui j'en
rend l'hommage ;
Vole & reviens : le Dieu fait
fon meffage
,
Et luy parlant il voit couler
foudain
Des pleurs mêlez de tendref
Le & de joye ;
Prix du Vainqueur qu'une
foigneufe main ,
Va recueillir dans un drapeau
de foye.
Amour foûrit , & le mettant
à
part :
Bon , bon , dit-il , voila mon
Eccndart.
Sous ces Drapeaux , Caporaux
ny Gendarmes ,
20 PIECES
Tours ni Remparts , rien ne
refiftera ;
Et
par hafard quand il me
manquera ,
J'ay ma reffource en ces
yeux pleins de charmes :
Noftre Heros fouvent luy
donnera
Nouveaux fujets à de pareil
les larmes..
Fable Allegorique fur le retour
de Mrle D. de B. de la Cam
pagne de Nimegue.
Amour voulant lever un
Regiment,
Février
1711. Y
18 PIECES
Battoit la caiffe autour de
fes domaines ;
Soins & Soupirs eftoient fes
Capitaines ,
Dards & Brandons faifoient
fon armement :
Un Etendart lui manquoit
feulement .
Il en cherchoit , quand nôtre
Alcide ,
Victorieux du Batave perfi
dc ,
Lui dit : Amour, daigne entendre
ma voix ;
Va de ma part trouver Adelaïde
,
Entretiens - la de mes premiers
Exploits.
FUGITIVES . 19
C'est elle feule à qui j'en
rend l'hommage ;
Vole & reviens : le Dieu fait
fon meffage
,
Et luy parlant il voit couler
foudain
Des pleurs mêlez de tendref
Le & de joye ;
Prix du Vainqueur qu'une
foigneufe main ,
Va recueillir dans un drapeau
de foye.
Amour foûrit , & le mettant
à
part :
Bon , bon , dit-il , voila mon
Eccndart.
Sous ces Drapeaux , Caporaux
ny Gendarmes ,
20 PIECES
Tours ni Remparts , rien ne
refiftera ;
Et
par hafard quand il me
manquera ,
J'ay ma reffource en ces
yeux pleins de charmes :
Noftre Heros fouvent luy
donnera
Nouveaux fujets à de pareil
les larmes..
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Résumé : L'ÉTENDART. Fable Allegorique sur le retour de Mr le D. de B. de la Campagne de Nimegue.
La fable allégorique 'L'ETENDAR T.' de février 1711 raconte le désir d'Amour de lever un régiment. Après avoir rassemblé ses troupes et préparé son armement, Amour cherche un étendard. Alcide, victorieux des Bataves, suggère à Amour de consulter Adélaïde au sujet de ses premiers exploits. Amour rencontre Adélaïde, qui verse des larmes de tendresse et de joie. Elle offre à Amour un drapeau de soie en guise de prix, qu'il accepte comme étendard. Amour affirme que sous ce drapeau, rien ne résistera et qu'il pourra toujours compter sur les charmes d'Adélaïde pour obtenir de nouvelles larmes, symbolisant ainsi l'amour et la victoire.
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3
p. 21-26
A Mr R**** sur sa Terre du Coudray.
Début :
Digne & noble heritier des premieres vertus [...]
Mots clefs :
Coudray
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : A Mr R**** sur sa Terre du Coudray.
A MR **** A&M
furfa Terre du Coudray!
Digne & noble heritier des
premieres vertus
Qu'on adora jadis fous
l'Empire de Rhée ,
Qui feul dans les Palais de
l'aveugle Plutus
Ofâtes introduire Aftrée..
Renoncez pour un tems aux
travaux de Themis ;.
PIECES
Venez voir ces Cofteaux enrichis
de verdure ,
Et ces Bois paternels où l'are
humble & foûmis
Laiffe encor regner la nature.
Les Hyades , Vertumne , &
l'humide Orion
Sur la terre embrafée ont
verfé leurs largefes ;
Ec Bacchus échappé des fureurs
du Lion ,
Songe à vous tenir fes
promeffes.
FUGITIVES. 23
O ! rivages cheris! vallons ai
mez des Cieux ,
Dont jamais n'approcha la
trifteffe importune ,
Et dont le Protecteur tran
quile & glorieux
Ne rougit pointde fa for
tune !
Trop heureux quidu champ
par fes peres laiffé
Peut parcourir au loin les li
mites antiques,
Sans redouter les cris de l'orphelin
chaffé
Da fein de fes Dieux do
meftiques !
24 PIECES
Sous des lambris dorcz l'ins
jufte raviffeur
Entretient le Vautour dont
il eft la victime :
Combien peu de mortels
connoiffent la douceur
D'un bonheur pur & legitime
!
Jouiffez en repos de ce bien
fortuné ,
Le calme & l'innocence y
tiennent leur empire ,
Et des foucis affreux le foufle
empoisonné
N'y corrompt point l'air
qu'on refpire.
Pan ,
FUGITIVES. 23
Pan , Diane , Apollon , les
Faunes , les Sylvains
Peuplent icy vos bois , vos
vergers, vos montagnes ;
La ville eft le féjour des profanes
humains ,
Les Dieux habitent la
campagne .
C'est là que Thomme apprend
leurs mifteres fecrets ,
Et que contre le fort muniffant
fa foibleffe , 13
Il jouit de foi même , & s'ab
breuve à longs traits a
Dans les fources de la Sageffe
.
Février
1711 :
Z
PIECES
1
1
C'eſt là que le Romain
T
dont l'éloquente voix
D'un joug prefque certain
fauva la Republique,
Fortifieroit fon coeur dans
l'étude des Loix
{
Ou du Licée ou du Portique.
Libre de foins publics qui
le faifoient rêver ,
Sa main du Confulat laiffoit
aller les rênes ,
Et courant à Tufcule il alloic
cultiver
Les fruits de l'Ecole d'Athénes.
furfa Terre du Coudray!
Digne & noble heritier des
premieres vertus
Qu'on adora jadis fous
l'Empire de Rhée ,
Qui feul dans les Palais de
l'aveugle Plutus
Ofâtes introduire Aftrée..
Renoncez pour un tems aux
travaux de Themis ;.
PIECES
Venez voir ces Cofteaux enrichis
de verdure ,
Et ces Bois paternels où l'are
humble & foûmis
Laiffe encor regner la nature.
Les Hyades , Vertumne , &
l'humide Orion
Sur la terre embrafée ont
verfé leurs largefes ;
Ec Bacchus échappé des fureurs
du Lion ,
Songe à vous tenir fes
promeffes.
FUGITIVES. 23
O ! rivages cheris! vallons ai
mez des Cieux ,
Dont jamais n'approcha la
trifteffe importune ,
Et dont le Protecteur tran
quile & glorieux
Ne rougit pointde fa for
tune !
Trop heureux quidu champ
par fes peres laiffé
Peut parcourir au loin les li
mites antiques,
Sans redouter les cris de l'orphelin
chaffé
Da fein de fes Dieux do
meftiques !
24 PIECES
Sous des lambris dorcz l'ins
jufte raviffeur
Entretient le Vautour dont
il eft la victime :
Combien peu de mortels
connoiffent la douceur
D'un bonheur pur & legitime
!
Jouiffez en repos de ce bien
fortuné ,
Le calme & l'innocence y
tiennent leur empire ,
Et des foucis affreux le foufle
empoisonné
N'y corrompt point l'air
qu'on refpire.
Pan ,
FUGITIVES. 23
Pan , Diane , Apollon , les
Faunes , les Sylvains
Peuplent icy vos bois , vos
vergers, vos montagnes ;
La ville eft le féjour des profanes
humains ,
Les Dieux habitent la
campagne .
C'est là que Thomme apprend
leurs mifteres fecrets ,
Et que contre le fort muniffant
fa foibleffe , 13
Il jouit de foi même , & s'ab
breuve à longs traits a
Dans les fources de la Sageffe
.
Février
1711 :
Z
PIECES
1
1
C'eſt là que le Romain
T
dont l'éloquente voix
D'un joug prefque certain
fauva la Republique,
Fortifieroit fon coeur dans
l'étude des Loix
{
Ou du Licée ou du Portique.
Libre de foins publics qui
le faifoient rêver ,
Sa main du Confulat laiffoit
aller les rênes ,
Et courant à Tufcule il alloic
cultiver
Les fruits de l'Ecole d'Athénes.
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Résumé : A Mr R**** sur sa Terre du Coudray.
En février 1711, une annonce publicitaire propose la vente de terres en France à un noble héritier. Le texte invite à quitter temporairement les travaux de la justice pour découvrir des paysages verdoyants et des bois paisibles. Les terres sont décrites comme des rivages et vallons protégés de la tristesse et de la fortune malveillante, offrant une vie loin des cris des orphelins. Le texte oppose la vie campagnarde à la vie urbaine, où règnent injustice et soucis. La campagne est présentée comme un lieu de douceur et d'innocence, habitée par des divinités comme Pan, Diane et Apollon. Elle permet à l'homme de s'abreuver à la sagesse et de jouir de soi-même. L'annonce évoque également un Romain dont l'éloquence sauva la République, suggérant qu'il pourrait cultiver les fruits de l'École d'Athènes à Tusculum, libéré des soucis publics.
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4
p. 27-39
LA VOLIERE. Fable Allegorique.
Début :
Qui voudra voir Cicognes attroupées, [...]
Mots clefs :
Amours, Volière, Nymphe
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LA VOLIERE. Fable Allegorique.
LA VOLIERE.
Fable
Allegorique.
Qui voudra voir Cicognes
attroupées ,
Doir naviger fur l'Hebre
Tracien.
Qui veut fçavoir où font
Poules jafpées ,
Vifitera le bord Numidien .
Qui fe fera d'Himette Citoyen
,
Verra foifon d'Abeilles , &
de ruches ,
Zij
28 PIECES
.
Et voyageant au Pays Indien
,
L'air trouvera tout peuplé
de Perruches ,
Car en fes loix Nature a limité
A chaque efpece un climaɛ
affecté.
Mais fi quelqu'un , de d'ef
pece emplumée
Qu'on nomme Amours , a
curiofité ,
Paris tout feul doit eftre vifité.
Ville ne fçay de tant d'Amours
femée ;
Pour ce feul point croirois
FUGITIVES: 19
qu'on l'a nommée
Paris fans pair ..... or fans
obfcurité
Expliquons nous . C'eft qu'-
en cette Cité
De cent Palais , de cent Hôtels
fournie' ,
Eft un Hôtel entre tous
exalté ,
Non pour loger richeffe , &
vanité ;
Lambris dorez , Peinture
bien finie ,
Lits de brocard , ou telle autre
manie
Mais pour loger la Nimphe
Urbánie ,
Z iij
30
PIECES
En qui reluit gentilleffe &
beauté ,
Nobleffe d'ame , hilaricux
genie,
Et un efprit pardeffus l'or
•
vanté;
En ce lieu donc , Amours de
tout plumage ,
Des bords de l'Ebre & desrives
du Tage ,
De toutes parts viennent fe
rallier ,
Tels que Pigeons volans au
Colombier ;
Il en arrive & de France &
d'Espagne ,
Et d'Italie, & du Nord, d'Allemagne
;
FUGITIVES. 31
Ceux là petits , mais alertes
& vifs ,
Ceux- cy plus grands , mais
lourds, froids, & maffifs :
Et ce qui plus l'attention réveille
,
Quand on va voir ces petits
enfançons ,
C'eft qu'ils font tous differens
à merveille ,
Car il en vient de toutes les
façons :
Amours pimpans , friſques ,
&
beaux
garçons ,
Petits Amours à face rechtgnée
,
Z iiij
32
PIECES
Amours Marquis & de haute
lignée ,
Amours de Robbe & portant
le Bonnet ,
Amours d'Epée, Amours de
Cabinet ;
D'iceux pourtant eft petite
poignée ,
Tous vont chez elle employer
leur journée ;
Amours Barbons y font
même leurs Cours ,
Et font reçus malgré leurs
longs difcours ;
Car tout fait nombre . Enfin
toute l'année ,
Dimanche ou non , s'y tient
FUGITIVES. 33
Foire d'Amours ,
Comme l'on voit en l'Automne
premiere
Feuilles à tas dans l'Ardenne
pleuvoir ,
Ou bien oiſeaux voller par
fourmilliere
Sur un grand Pin qui leur
fert de dortoir ;
Auffi voit- on , du matin juf
qu'au foir ,
Gentils Amours , oifeaux de
fa voliere ,
Pleuvoir en foule en ce joli
manoir ,
Et fait bon voir attroupez
autour
d'elle
34
PIECES
Tous ces Oifeaux leur plu
mage étaler ,
Se rengorger , piaffer , caracoller
,
Toûjours fifflans chanfons ,
& ritournelle ,
Et petits Airs , langages des
ruelles ,
Puis jeux badins , volatille
nouvelle ,
་
De gentilleffe avec eux difputer
,
Voler foupirs , & petits
foins troter
Par le logis , or fretillans de
l'aile ,
Or de la queue , or des pieds
tricoter ,
FUGITIVES
35
Danfer , baller , trépudier ,
faurer :
Oncques ne fit le vray Poli
chinele
Semblables tours ; ainfi dans
la maifon
Joyeufeté , farces , badineries
,
Inventions
, &
telles
drôleries
Hiver, Eté, font toûjours de
faifon ;
Momus luy- même avec fes
momeries
Ne nous rendroit à rire plus
enclins ,
Car en tous temps ces petits
Trivelins
36 PIECES
Vont inventant nouvelles
fingeries ,
Et prend la Nimphe au vifage
vermeil ,
A leurs ébats paffe - remps
nompareil.
Mais aprés tout un point me
fcandalife ,
Et fuis honteux , s'il faut que
je le dife ,
De voir comment ces pauvres
infenfez ,
Qui pour l'honneur d'eftre
fes domeftiques
Ont laiffé - là leurs meilleures
pratiques.
De leurs travaux font mak
recompenfez ,
FUGITIVES. 37
Car ne croyez qu'ils ayent
appanages ;
Ains ils font tous tres chichement
payez ,
Ne gagnant rien , fors quelques
arrerages
De lorgnerie , ou tels menus
fuffrages ;
Et les croit on encor falariez
Trop graffement : maints la
fervent fans gages ,
Maints la fervant font baffoüez
, honnis ,
Moquez , bernez , traitez
comme ennemis ,
Et quelquefois foufflersd'entrer
en danfe ,
38 PIECES
De liberté jamais nulle efperance
,
Mieux aimerois eftre efclave
à Thunis.
Partant , Amours , qui n'avez
point de nids ,
Cherchez ailleurs ; mal feur
cft cette hofpice ;
Dehors font beaux , & beau
le frontispice ,
Mais le dedans , autre eft la
question .
Je m'en iray fi l'on me fait
outrage ,
Me direz vous : Eh! pauvre
Alerion ,
Quand une fois on eſt dans
cette cage,
FUGITIVES. 39
On n'en fort pas , c'eſt l'antre
du Lion ;
Pour échapper de fi fortes
Baftilles ,
Vous chercheriez en vain
Porte , ou guichet ,
Tout voftre effort feroit pu
res vetilles ,
Plus fins que vous font pris
au trébuchet.
Fable
Allegorique.
Qui voudra voir Cicognes
attroupées ,
Doir naviger fur l'Hebre
Tracien.
Qui veut fçavoir où font
Poules jafpées ,
Vifitera le bord Numidien .
Qui fe fera d'Himette Citoyen
,
Verra foifon d'Abeilles , &
de ruches ,
Zij
28 PIECES
.
Et voyageant au Pays Indien
,
L'air trouvera tout peuplé
de Perruches ,
Car en fes loix Nature a limité
A chaque efpece un climaɛ
affecté.
Mais fi quelqu'un , de d'ef
pece emplumée
Qu'on nomme Amours , a
curiofité ,
Paris tout feul doit eftre vifité.
Ville ne fçay de tant d'Amours
femée ;
Pour ce feul point croirois
FUGITIVES: 19
qu'on l'a nommée
Paris fans pair ..... or fans
obfcurité
Expliquons nous . C'eft qu'-
en cette Cité
De cent Palais , de cent Hôtels
fournie' ,
Eft un Hôtel entre tous
exalté ,
Non pour loger richeffe , &
vanité ;
Lambris dorez , Peinture
bien finie ,
Lits de brocard , ou telle autre
manie
Mais pour loger la Nimphe
Urbánie ,
Z iij
30
PIECES
En qui reluit gentilleffe &
beauté ,
Nobleffe d'ame , hilaricux
genie,
Et un efprit pardeffus l'or
•
vanté;
En ce lieu donc , Amours de
tout plumage ,
Des bords de l'Ebre & desrives
du Tage ,
De toutes parts viennent fe
rallier ,
Tels que Pigeons volans au
Colombier ;
Il en arrive & de France &
d'Espagne ,
Et d'Italie, & du Nord, d'Allemagne
;
FUGITIVES. 31
Ceux là petits , mais alertes
& vifs ,
Ceux- cy plus grands , mais
lourds, froids, & maffifs :
Et ce qui plus l'attention réveille
,
Quand on va voir ces petits
enfançons ,
C'eft qu'ils font tous differens
à merveille ,
Car il en vient de toutes les
façons :
Amours pimpans , friſques ,
&
beaux
garçons ,
Petits Amours à face rechtgnée
,
Z iiij
32
PIECES
Amours Marquis & de haute
lignée ,
Amours de Robbe & portant
le Bonnet ,
Amours d'Epée, Amours de
Cabinet ;
D'iceux pourtant eft petite
poignée ,
Tous vont chez elle employer
leur journée ;
Amours Barbons y font
même leurs Cours ,
Et font reçus malgré leurs
longs difcours ;
Car tout fait nombre . Enfin
toute l'année ,
Dimanche ou non , s'y tient
FUGITIVES. 33
Foire d'Amours ,
Comme l'on voit en l'Automne
premiere
Feuilles à tas dans l'Ardenne
pleuvoir ,
Ou bien oiſeaux voller par
fourmilliere
Sur un grand Pin qui leur
fert de dortoir ;
Auffi voit- on , du matin juf
qu'au foir ,
Gentils Amours , oifeaux de
fa voliere ,
Pleuvoir en foule en ce joli
manoir ,
Et fait bon voir attroupez
autour
d'elle
34
PIECES
Tous ces Oifeaux leur plu
mage étaler ,
Se rengorger , piaffer , caracoller
,
Toûjours fifflans chanfons ,
& ritournelle ,
Et petits Airs , langages des
ruelles ,
Puis jeux badins , volatille
nouvelle ,
་
De gentilleffe avec eux difputer
,
Voler foupirs , & petits
foins troter
Par le logis , or fretillans de
l'aile ,
Or de la queue , or des pieds
tricoter ,
FUGITIVES
35
Danfer , baller , trépudier ,
faurer :
Oncques ne fit le vray Poli
chinele
Semblables tours ; ainfi dans
la maifon
Joyeufeté , farces , badineries
,
Inventions
, &
telles
drôleries
Hiver, Eté, font toûjours de
faifon ;
Momus luy- même avec fes
momeries
Ne nous rendroit à rire plus
enclins ,
Car en tous temps ces petits
Trivelins
36 PIECES
Vont inventant nouvelles
fingeries ,
Et prend la Nimphe au vifage
vermeil ,
A leurs ébats paffe - remps
nompareil.
Mais aprés tout un point me
fcandalife ,
Et fuis honteux , s'il faut que
je le dife ,
De voir comment ces pauvres
infenfez ,
Qui pour l'honneur d'eftre
fes domeftiques
Ont laiffé - là leurs meilleures
pratiques.
De leurs travaux font mak
recompenfez ,
FUGITIVES. 37
Car ne croyez qu'ils ayent
appanages ;
Ains ils font tous tres chichement
payez ,
Ne gagnant rien , fors quelques
arrerages
De lorgnerie , ou tels menus
fuffrages ;
Et les croit on encor falariez
Trop graffement : maints la
fervent fans gages ,
Maints la fervant font baffoüez
, honnis ,
Moquez , bernez , traitez
comme ennemis ,
Et quelquefois foufflersd'entrer
en danfe ,
38 PIECES
De liberté jamais nulle efperance
,
Mieux aimerois eftre efclave
à Thunis.
Partant , Amours , qui n'avez
point de nids ,
Cherchez ailleurs ; mal feur
cft cette hofpice ;
Dehors font beaux , & beau
le frontispice ,
Mais le dedans , autre eft la
question .
Je m'en iray fi l'on me fait
outrage ,
Me direz vous : Eh! pauvre
Alerion ,
Quand une fois on eſt dans
cette cage,
FUGITIVES. 39
On n'en fort pas , c'eſt l'antre
du Lion ;
Pour échapper de fi fortes
Baftilles ,
Vous chercheriez en vain
Porte , ou guichet ,
Tout voftre effort feroit pu
res vetilles ,
Plus fins que vous font pris
au trébuchet.
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Résumé : LA VOLIERE. Fable Allegorique.
La fable 'La Volière' met en scène la diversité des oiseaux et des amours à travers différentes régions du monde. Elle commence par évoquer les cigognes en Tracie, les poules en Numidie et les abeilles en Himette, soulignant que chaque espèce a un climat spécifique selon les lois de la nature. Pour observer les amours, Paris est présentée comme la ville idéale, réputée pour en abriter une grande variété. À Paris, une nymphe nommée Urbánie, connue pour sa gentillesse, sa beauté, sa noblesse d'âme et son esprit, attire des amours de diverses régions, y compris la France, l'Espagne, l'Italie et l'Allemagne. Ces amours, qu'ils soient petits et vifs ou grands et lourds, se rassemblent autour d'Urbánie, formant une foire perpétuelle. Ils passent leur temps à chanter, danser et jouer, apportant joie et badinage dans la maison. Cependant, la fable critique la condition des amours, qui sont mal récompensés pour leurs services. Ils sont souvent mal payés, moqués et traités comme des ennemis. La liberté leur est refusée, et il est difficile de s'échapper de cette situation. La conclusion est que, bien que l'extérieur de cette 'volière' soit attrayant, l'intérieur est oppressant.
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5
p. 40-48
EPITRE A Monsieur le Comte d'Ayen.
Début :
Comte, pour qui terminant tout procés [...]
Mots clefs :
Comte d'Ayen
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : EPITRE A Monsieur le Comte d'Ayen.
EPITRE
A Monfieur le Comte
d'Ayen.
Comte , pour qui terminant
tout procés
Avec voftre Vertu Fortune
a fait la paix ;
Jaçoit qu'en vous gloire &
haute naiffance
Soit alliée à titres & puif
fance ,
Que de fplendeurs & d'honneurs
meritez ;
Si toutesfois ne font- ce ces
bluettes
FUGITIVES. 41
Qui vous ont mis en l'eftime
où vous êtes ;
Car ce n'eft pas l'or qui fur
Vous reluit
Qui vous acquiert renommée
& bon bruit ;
Que j'aye un livre où femblable
écriture
,
Il ne me chaut de belle
couverture ,
Riches fermoirs & dehorsnon
communs ,
Si le dedans font difcours
importuns ,
Vil pot pourri de Profe dé
labrée ,
Février 1711. Aa
42 PIECES
Oeuvre de Pic, ou telle autre
denrée.
Donc , qui met l'homme en
richeffe & credit ?
Richeffe d'ame & culture :
d'efprit.
Puis joignez y revenus honorables
,
Biens de fortune , titres admirables
;
Je le veux bien , cela ne fait :
nul mal ;
Mais le premier & le point
capital ,
C'eft luy fans plus ; & c'cft
par là , beau Sire ,
Que moy chetif, vous prife
& vous admire.
FUGITIVES. 43
En vous ay vû par un mer-
• veilleux cas ,
Unis & joints Virgile & Mecenas
;
De l'un , avez la grace & la
faconde ;
De l'autre , accueil & douceur
fans feconde ,
En Profe , en Vers , eftes
paffé Docteur ,
Et recitez trop mieux qu'un
Orateur..
C'en est le tout , car en chang
harmonique ,
Non moins primez qu'en '
rime
poëtique ,
Et avec los de bon harmo
niqueur, Aaij
44
PIECES
1
Auffi l'avez de bon Poëtiqueurs
Toûjours chez vous abonde
compagnie
D'efprits divins , de fuivans
d'Uranic .
Toujours y font Ciftres me--
lodieux ,
Gentils Harpeurs , & Mc
neftrels joyeux ,
Et de leur art bien fçavez les
rubriques ;
Même on m'a dit qu'aux rives
Sequaniques ,
N'a pas longtemps ,
telle chanfon ,
fonnicz
Qu'hoftes des Bois accouru
rent au fon ,
FUGITIVES . *
Si qu'cuffiez vû fauter blans
ches Dryades
,
Et de leurs lits fortir belles
Nayades.
Et fe difoient : Oh ! qu'il
chantonne bien.
Seroit - ce point Apollon
Delphien !
Venez , voyez , tant a beau
le vifage ,
Doux fes regards , & noble
le corfage ,
C'eft il, fans faute ; & Nim-
*phes d'admirer ,
Et les Silvains entr'eux de
murmurer..
Cetuy cy vient pour nos
Nimphes féduire,
46 PIECES
Se difoient ils , il les
pourroit
induire
A quelque mal avec fon
chant mignon ;
Freres , jettons en l'eau le
compagnon.
Lors le Dieu Pan fecouant
fes narines ,
Cria tout haut , des montagnes
voifines ,
De fon Ami voyant le mau
vais pas :
Ventre de bouc , qu'ay - je´
entendu là bas ?
Rentrez, coquins ; les Forêts
en tremblerent ,
Faunes cornus vers leurs
trouss'envolerent ,,
FUGITIVES . 4
Où tous tremblans furent
fe retirer ,
Et du depuis n'ont ofé fe
montrer.
Voilà comment , digne fang
de Noailles ,
Fûtes fauvé des mains de ces
canailles.
Nimphes & Dieux fur vous
veillent ici ,
Bien fçavent- ils & le fçavons
auffi ,
Que vôtre vie acquife &
confervée
Eft pour le bien des Mora
tels refervée ;
Non des mortels de meriteindigens
,
48 FUGITIVES.
Mais des mortels de vertus
refulgens.
Or rempliffez vos hautes
deftinées
,
Que tous vos ans foient bril
lantes années ;
Et cependant nous autres
gens de bien
A nôtre employ ne manquerons
en rien ,
Vous
admirans non pas
dans le filence ,
Mais par beaux vers & pieces
d'Eloquence ,
Tant que puiffions une oeúvrè
concevoir
Digne de vous & de vôtre
vouloir
A Monfieur le Comte
d'Ayen.
Comte , pour qui terminant
tout procés
Avec voftre Vertu Fortune
a fait la paix ;
Jaçoit qu'en vous gloire &
haute naiffance
Soit alliée à titres & puif
fance ,
Que de fplendeurs & d'honneurs
meritez ;
Si toutesfois ne font- ce ces
bluettes
FUGITIVES. 41
Qui vous ont mis en l'eftime
où vous êtes ;
Car ce n'eft pas l'or qui fur
Vous reluit
Qui vous acquiert renommée
& bon bruit ;
Que j'aye un livre où femblable
écriture
,
Il ne me chaut de belle
couverture ,
Riches fermoirs & dehorsnon
communs ,
Si le dedans font difcours
importuns ,
Vil pot pourri de Profe dé
labrée ,
Février 1711. Aa
42 PIECES
Oeuvre de Pic, ou telle autre
denrée.
Donc , qui met l'homme en
richeffe & credit ?
Richeffe d'ame & culture :
d'efprit.
Puis joignez y revenus honorables
,
Biens de fortune , titres admirables
;
Je le veux bien , cela ne fait :
nul mal ;
Mais le premier & le point
capital ,
C'eft luy fans plus ; & c'cft
par là , beau Sire ,
Que moy chetif, vous prife
& vous admire.
FUGITIVES. 43
En vous ay vû par un mer-
• veilleux cas ,
Unis & joints Virgile & Mecenas
;
De l'un , avez la grace & la
faconde ;
De l'autre , accueil & douceur
fans feconde ,
En Profe , en Vers , eftes
paffé Docteur ,
Et recitez trop mieux qu'un
Orateur..
C'en est le tout , car en chang
harmonique ,
Non moins primez qu'en '
rime
poëtique ,
Et avec los de bon harmo
niqueur, Aaij
44
PIECES
1
Auffi l'avez de bon Poëtiqueurs
Toûjours chez vous abonde
compagnie
D'efprits divins , de fuivans
d'Uranic .
Toujours y font Ciftres me--
lodieux ,
Gentils Harpeurs , & Mc
neftrels joyeux ,
Et de leur art bien fçavez les
rubriques ;
Même on m'a dit qu'aux rives
Sequaniques ,
N'a pas longtemps ,
telle chanfon ,
fonnicz
Qu'hoftes des Bois accouru
rent au fon ,
FUGITIVES . *
Si qu'cuffiez vû fauter blans
ches Dryades
,
Et de leurs lits fortir belles
Nayades.
Et fe difoient : Oh ! qu'il
chantonne bien.
Seroit - ce point Apollon
Delphien !
Venez , voyez , tant a beau
le vifage ,
Doux fes regards , & noble
le corfage ,
C'eft il, fans faute ; & Nim-
*phes d'admirer ,
Et les Silvains entr'eux de
murmurer..
Cetuy cy vient pour nos
Nimphes féduire,
46 PIECES
Se difoient ils , il les
pourroit
induire
A quelque mal avec fon
chant mignon ;
Freres , jettons en l'eau le
compagnon.
Lors le Dieu Pan fecouant
fes narines ,
Cria tout haut , des montagnes
voifines ,
De fon Ami voyant le mau
vais pas :
Ventre de bouc , qu'ay - je´
entendu là bas ?
Rentrez, coquins ; les Forêts
en tremblerent ,
Faunes cornus vers leurs
trouss'envolerent ,,
FUGITIVES . 4
Où tous tremblans furent
fe retirer ,
Et du depuis n'ont ofé fe
montrer.
Voilà comment , digne fang
de Noailles ,
Fûtes fauvé des mains de ces
canailles.
Nimphes & Dieux fur vous
veillent ici ,
Bien fçavent- ils & le fçavons
auffi ,
Que vôtre vie acquife &
confervée
Eft pour le bien des Mora
tels refervée ;
Non des mortels de meriteindigens
,
48 FUGITIVES.
Mais des mortels de vertus
refulgens.
Or rempliffez vos hautes
deftinées
,
Que tous vos ans foient bril
lantes années ;
Et cependant nous autres
gens de bien
A nôtre employ ne manquerons
en rien ,
Vous
admirans non pas
dans le filence ,
Mais par beaux vers & pieces
d'Eloquence ,
Tant que puiffions une oeúvrè
concevoir
Digne de vous & de vôtre
vouloir
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Résumé : EPITRE A Monsieur le Comte d'Ayen.
L'épître est adressée au Comte d'Ayen, loué pour avoir allié vertu et fortune. L'auteur insiste sur le fait que les honneurs et les titres sont éphémères, et que la véritable renommée découle de la richesse de l'âme et de la culture de l'esprit. Le Comte est comparé à Virgile et à Mécène, réunissant grâce, éloquence, accueil et douceur. Il excelle en prose et en vers, ainsi qu'en musique. Une scène décrit des Dryades et des Nymphes, séduites par le chant du Comte, tentant de le séduire, mais arrêtées par le dieu Pan. Cette intervention divine protège le Comte, soulignant que sa vie est préservée pour le bien des mortels vertueux. L'auteur exprime son admiration et promet de célébrer les hautes destinées du Comte à travers des œuvres dignes de lui.
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6
p. 49-75
EPITRE à Madame D**** sur le veritable Amour.
Début :
Du faux encens dédaigneuse ennemie, [...]
Mots clefs :
Dieux, Amour, Vertu, Paix, Héros
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : EPITRE à Madame D**** sur le veritable Amour.
EPITRE
à Madame D ****
fur le veritable Amour.
Dufaux encens dédaigneuſe
ennemie
Qui dans le vray par l'e.
xemple affermic ,
Sçavez fi bien de tout éloge
plat ,
Diftinguer l'art d'un pinceau
délicat :
Sage Uranie , en qui le don
de plaire ,
Février 1711. Bb
50 PIECES
Eft joint au don de hair le
vulgaire ,
De démêler , libre en vos
fentimens ,
Les préjugez de fes faux
jugemens ;
Et d'abhorrer ces loüanges
guindées ,
Qui n'ont d'appuy que fes
folles idées :
Si quelqu'Auteur pour vous
faire fa cour ,
S'imaginant avoir pris un
beau tour
Vous décrivoit dans fes
peintures feiches ,
" Le Dieu d'Amour , fon carFUGITIVES.
St
quois , & fes fléches :
De la raifon ennemy
langoureux
,
Et de nos fens enchanteur
doucereux ,
Vous déploiant ces lieux
communs poftiches ,
Dont l'Opera brode fes
hemiſtiches :
Sur ce tableau frivolement
conceù ,
Probablement il feroit mal
receu ,
De vous chanter en rimes
indifcretes ,
Que cet Amour ne fe plaît
qu'où vous cftes ;
Bb ij
52 PIECES
Qu'il regne en vous , qu'il
fuit par tout vos pas ,
Et qu'il languit où l'on ne
vous voit pas.
Mais fi quelqu'un plus fage
& plus habile
Vous dépeignoit d'un
crayon moins fterile
Le même Amour
, non tel
qu'on l'avoit feint
Mais en effet , tel qu'il doit
eftre peint
:
Tel qu'autrefois l'ont vŷ
nos premiers fages ,
Lors qu'au Parnaffe attirang
leurs hommages ,
FUGITIVES . 53
cux de guirlan- Le Dieu
par
des orné ,
Fût dans la Grece en triomphe
amené ;
Si pourfuivant cette noble
peinture >
Il vous traçoit d'une main
libre & feure ,
Ces vifs rayons , ces fublimes
ardeurs
Ce feu divin qu'il répand
dans les coeurs ,
Dont la fplendeur les éclaire
& les guide
Dans les fentiers de la vertu
folide :
Vous faifant voir affis à fon
côté Bb iij
54
PIECES
L'Honneur , la Paix , la Vertu
, l'Equité ;
Peut -être alors à le bannir
moins prompte
Vous fouffririez , fans rougeur
, & fans honte ,
Que ce Dieu vint embellir
vôtre Cour :
Connoiffez donc ce que c'eſt
que l'Amour ;
Et deformais l'ame débarafféc
Des préjugez d'une troupe
infenfée ,
Qui ne l'a peint que fous de
faux portraits
;
Gardons nous bien d'en
FUGITIVES .
juger fur leurs traits
De le confondre avec ce
Dieu frivole ,
De qui l'erreur nous a fait
une Idole
Et qui n'épand que des feux
criminels.
Ces deux rivaux ennemis
érernels ,
L'un fils du Ciel ; l'autre né
de la Terre ,
Se font entre eux une immortelle
guerre ;
Plus fignalez en leur divifion
,
Que les Heros de Grece ,
& d'llion.
Bb iiij
66 PIECES
Quelqu'un peut - eftre à ce
début miſtique ,
Va me traiter de cerveau
fanatique
Et me voyant monter fur
ce haut ton >
Traiter l'Amour en ftile de
Platon ,
M'objectera qu'une jeune
Heroïne ,
Mériteroit un peu moins
de doctrine .
Mais fans répondre à ce
langage vain
Laiffons - le en paix fon
Cyrus à la main :
De nos raifons l'ame peu
combatue
,
FUGITIVES . 7
Du Dieu d'Amour encen
fer la ftatuë ,
Et poursuivons nos propos
commencez .
Jadis fans choix les humains
difperfez ,
Troupe feroce & nourrie au
carnage ,
Du feul inftinct fuivoient
la loy fauvage:
Se renfermoient dans les
autres cachez ;
Et des forêts par la faim
arrachez ,
Alloient errans au gré de la
nature
Avec les Ours difputer la
pâture.
58 PIECES
De ce cahos l'Amour répara
teur
Fût de leurs loix le premier
fondateur.
Il fçait fléchir leurs humeurs
indociles..
Les réunit dans l'enceinte
des Villes.
Leur enfeigna le fecours- des
moiffons
,
Des premiers arts leur donna
des leçons ,
Chez eux logea l'amitié fecourable
,
Avec la paix fa foeur infeparable:
› Et
devant tout dans les
terreftres
lieux
FUGITIVES
. 59
Fit refpecter
l'autorité
des
Dieux .
Tel fut ici le fiecle de Ci
belle
;
Mais à ce Dieu la Terre enfin
rebelle
Se rebuta d'une fi douce
Loy ,
Et de fes mains voulut fe
faire un Roy.
Tout auffi toft , évoqué par
la haine ;
Sort de fes flancs un montre
àforme humaine ,
Refte dernier de ces affreux
Tiphons ,
Jadis formé dans des gouffres
profonds ;
PIECES
D'un foible
enfant il a le
front
timide ,
Dans fes
yeux
brille une
douceur
perfide ,
Nouveau
Prothée à
toute
heure , en
tous lieux ,
Sous un
faux
mafque il a
bufe nos
yeux.
Dabord
voilé
d'une
crainte
ingenuë ,
Humble ,
captif, il
tremble,
il
s'infinuë ,
Puis tout à
coup
imperieux
vainqueur
Porte le
trouble &
l'effroy
dans le
coeur ;
Les
trahifons , la
noire tirannie
,
FUGITIVES. GE
Le
defefpoir , la peur , l'i
gnominic ,
Et le tumulte au regard effaré
Suivent fon char de foupçons
entouré.
Ce fut fur lui que la Terre
ennemic
De fa revolte appuya l'infamic
,
Bientoft feduits par les trom
peurs appas
Les fols humains marcherent
fur fes pas.
L'Amour par lui dépouillé
de puiffance
Remonte au Ciel ſéjour de
fa naiffance ,
62
PIECES
Et las de voir l'homme
fourd à fa voix ,
Il l'abandonne à fon malheureux
choix .
Alors enflé d'une nouvelle
audace ,
L'ufurpateur prend fon
nom & fa place :
Et fous ce nom l'erreur de
toutes parts
Fait ici bas , voler fes Etendarts
.
C'eft de ce temps que nous
vîmes éclore
Tous les malheurs envoyez
par Pandore ,
La jaloufic allumant fes flambeaux
FUGITIVES. 63
Creufa dés lors mille horribles
tombeaux ;
Et des forfaits de plus d'une
Medée
Plus d'un climat vit fa rive
innondée .
Un fiecle à l'autre enviant
Les furcurs
Imagina de nouvelles horreurs
;
Chaque âge vit augmen
ter fes miferes ,
Et nos ayeux plus méchans
que leurs peres ,
Nous firent naiſtre encor
plus méchans qu'eux ,
Bientoft fuivis par de pires
neveux.
64
-PIECES
Enfin le Ciel touché de nos
difgraces
Se réfolut d'en effacer les
traces ,
Et tous les Dieux convinrent
que l'Amour
Fut renvoyé dans ce mortel
fejour :
Chacun s'en forme un agreable
augure
,
Le feul Amour,l'Amour ſcul
en murmure.
Qu'a t- il commis, pourquoi
feul immolé
D'entre les Dieux fera t- il
exilé ?
Quittera til ces demeures
heureuſes,
FUGITIVES . 65
Ces regions pures & lumineufes
,
Sejour brillant de gloire &
de clarté ,
Lieux confacrez à la felicité,
Aux doux plaiſirs enfans de
l'innocence ,
Plaifirs qu'échauffe & nourrit
fa prefence ,
Vifs fans tumulte , éternels
fans ennuy
,
Et que les Dieux ne tiennent
que de lui ?
Quoi , difoit- il , de la troupe
celefte ,
J'irai defcendre en un ſejour
funeſte ?
Février
1711.
Cc
66 PIECES
Où l'impudence étale un
front ferain ,
Où les mortels au vifage
d'airain ,
De mon fantôme eſcortant
les bannieres ,
De
l'innocence ont
rompu
les barrieres ;
Et qui d'entr'eux voudra
fuivre mes pas ?
Amour , amour ne vous allarmez
pas
Venez à moi , je connois un
azile ,
Dont les vertus ont fait leur
domicile :
Un feur rempart , un lieu de
qui jamais
FUGITIVES. 67
Nos ennemis ne troubleront
la
paix .
Celui qui regne en ce ſejour
propice ,
En a banny le coupable artifice
,
La perfidie au coup d'oeil
emprunté ,
Et la malice au rire concerté
:
Amour dit vrai, candeur hereditaire
,
Dés le berceau marqua fon
caractere ,
!
Nourry formé
par
doctes foeurs ;
les neuf
Ainfi des arts épris de leurs
douceurs Ccij
68 PIECES
Le Dieu du Pinde & la fage
Minerve ,
De leurs trefors l'ont comblé
fans referve ;
Dans ce réduit des Mufes
habité
Prefide encore une divinité :
Car la beauté dont les Dieux'
l'ont formée,
D'un moindre nom feroit
trop prohanée.
Un doux accueil , un modefte
enjouëment {
Préte à fes traits un nouvel
agrément ;
D'Enfans aîlez une troupe
fidelle ,
FUGITIVES. 69
JPlaifirs
, Amours voltigent
autour d'elle ,
Et fans effort prés d'elle
retenus ,
Pour la fervir ont oublié
Venus.
Non , non Amour ce n'eft
point à Cithere ,
Ny dans les bois qu'Amatonthe
révere ,
Qu'il faut chercher & les
jeux & les ris ? 7
Si vous voulez de vos freres
cheris ;
Revoir un jour la troupe
réünic ,
N'hefitez point , volez chez
Uranic.
70 PIECES
Mais à qui vais - je étaler ces
propos ,
Puis -je penfer qu'un Dicu
qui du cahos ,
Débarafla cette machine
ronde >
Qui voit , qui meut tous les
eftres du monde ,
De fes refforts & l'ame &
l'inftrument
Puiffe ignorer fon plus bel
ornement !
Déja porté fur les ailes
d'Eole
,
Du haut des Cieux je le vois
qui s'envole ,
Plus glorieux d'obéïr en ſa
cour >
FUGITIVES. 71
Que de regner au celefte
féjour .
Confervez bien genereufe
Uranic ,
Ce Dieu puiffant ce celeſte
genie ,
Ame du monde , Auteur
de tous les biens ,
Par qui brifant les terreftres
liens ,
D'un vol hardi nos ames
élancées ,
Jufques au Ciel élévent leurs
penſées
;
Sans fa beauté, fans fes dons
precieux ,
La vertu même eft moins
belle ànos yeux
72 PIECES
Ila produit fous d'heureux
caracteres ,
La dépouillant de fes rides
feveres ,
De qui l'afpest effrayant
les mortels ,
Leur fait fouvent deferter
fes Autels ,
De fon flambeau les flammes
immortelles ,
Jettent en nous ces vives
éteincelles
,
Dont autrefois les Heros
embrafez ,
Malgré la mort fe font
éternifez
;
Cette chaleur fi promte & fi
rapide ,
Sceut
FUGITIVES 7
Sceut échauffer un Thefée ,
un Alcide ,
Arma leurs bras pour calmer
l'Univers ,
Et pour vanger l'équité
mife aux fers .
Telle eft l'ardeur dont ce
Dieu nous enflame .
Tel eft le feu qu'il alluma
dans l'ame ,
De ce Heros aux triomphes
inftruit
>
Dont vous tenez la clarté
qui vous luit ;
}
C'est cet amour impatient
de gloire ,
Février 1711 Dd
44 PIECES
Qui tant de fois affûra la
memoire
,
Luy fic braver les feux & le
trépas ,
Luy fit chercher la guerre
& les combats :
De Jupiter allumant le tonnere
,
Brifer l'orgueil des enfans
de la terre
,
Contre leur rage armer nos
boulevarts ,
Er foudroyer leurs plus fermės
remparts.
Puiffe-t- il voir les nombreu .
ſes années
Toûjours de gloire &
d'honneurs couronnées ,
FUGITIVES 7
Et quand la Paix reviendra
parmi nous,
Se confacrer à des travaux
plus doux:
Non moins heureux fous
l'Empire de Rhée
Que quand la terre à Bellonne
eft livrée.
à Madame D ****
fur le veritable Amour.
Dufaux encens dédaigneuſe
ennemie
Qui dans le vray par l'e.
xemple affermic ,
Sçavez fi bien de tout éloge
plat ,
Diftinguer l'art d'un pinceau
délicat :
Sage Uranie , en qui le don
de plaire ,
Février 1711. Bb
50 PIECES
Eft joint au don de hair le
vulgaire ,
De démêler , libre en vos
fentimens ,
Les préjugez de fes faux
jugemens ;
Et d'abhorrer ces loüanges
guindées ,
Qui n'ont d'appuy que fes
folles idées :
Si quelqu'Auteur pour vous
faire fa cour ,
S'imaginant avoir pris un
beau tour
Vous décrivoit dans fes
peintures feiches ,
" Le Dieu d'Amour , fon carFUGITIVES.
St
quois , & fes fléches :
De la raifon ennemy
langoureux
,
Et de nos fens enchanteur
doucereux ,
Vous déploiant ces lieux
communs poftiches ,
Dont l'Opera brode fes
hemiſtiches :
Sur ce tableau frivolement
conceù ,
Probablement il feroit mal
receu ,
De vous chanter en rimes
indifcretes ,
Que cet Amour ne fe plaît
qu'où vous cftes ;
Bb ij
52 PIECES
Qu'il regne en vous , qu'il
fuit par tout vos pas ,
Et qu'il languit où l'on ne
vous voit pas.
Mais fi quelqu'un plus fage
& plus habile
Vous dépeignoit d'un
crayon moins fterile
Le même Amour
, non tel
qu'on l'avoit feint
Mais en effet , tel qu'il doit
eftre peint
:
Tel qu'autrefois l'ont vŷ
nos premiers fages ,
Lors qu'au Parnaffe attirang
leurs hommages ,
FUGITIVES . 53
cux de guirlan- Le Dieu
par
des orné ,
Fût dans la Grece en triomphe
amené ;
Si pourfuivant cette noble
peinture >
Il vous traçoit d'une main
libre & feure ,
Ces vifs rayons , ces fublimes
ardeurs
Ce feu divin qu'il répand
dans les coeurs ,
Dont la fplendeur les éclaire
& les guide
Dans les fentiers de la vertu
folide :
Vous faifant voir affis à fon
côté Bb iij
54
PIECES
L'Honneur , la Paix , la Vertu
, l'Equité ;
Peut -être alors à le bannir
moins prompte
Vous fouffririez , fans rougeur
, & fans honte ,
Que ce Dieu vint embellir
vôtre Cour :
Connoiffez donc ce que c'eſt
que l'Amour ;
Et deformais l'ame débarafféc
Des préjugez d'une troupe
infenfée ,
Qui ne l'a peint que fous de
faux portraits
;
Gardons nous bien d'en
FUGITIVES .
juger fur leurs traits
De le confondre avec ce
Dieu frivole ,
De qui l'erreur nous a fait
une Idole
Et qui n'épand que des feux
criminels.
Ces deux rivaux ennemis
érernels ,
L'un fils du Ciel ; l'autre né
de la Terre ,
Se font entre eux une immortelle
guerre ;
Plus fignalez en leur divifion
,
Que les Heros de Grece ,
& d'llion.
Bb iiij
66 PIECES
Quelqu'un peut - eftre à ce
début miſtique ,
Va me traiter de cerveau
fanatique
Et me voyant monter fur
ce haut ton >
Traiter l'Amour en ftile de
Platon ,
M'objectera qu'une jeune
Heroïne ,
Mériteroit un peu moins
de doctrine .
Mais fans répondre à ce
langage vain
Laiffons - le en paix fon
Cyrus à la main :
De nos raifons l'ame peu
combatue
,
FUGITIVES . 7
Du Dieu d'Amour encen
fer la ftatuë ,
Et poursuivons nos propos
commencez .
Jadis fans choix les humains
difperfez ,
Troupe feroce & nourrie au
carnage ,
Du feul inftinct fuivoient
la loy fauvage:
Se renfermoient dans les
autres cachez ;
Et des forêts par la faim
arrachez ,
Alloient errans au gré de la
nature
Avec les Ours difputer la
pâture.
58 PIECES
De ce cahos l'Amour répara
teur
Fût de leurs loix le premier
fondateur.
Il fçait fléchir leurs humeurs
indociles..
Les réunit dans l'enceinte
des Villes.
Leur enfeigna le fecours- des
moiffons
,
Des premiers arts leur donna
des leçons ,
Chez eux logea l'amitié fecourable
,
Avec la paix fa foeur infeparable:
› Et
devant tout dans les
terreftres
lieux
FUGITIVES
. 59
Fit refpecter
l'autorité
des
Dieux .
Tel fut ici le fiecle de Ci
belle
;
Mais à ce Dieu la Terre enfin
rebelle
Se rebuta d'une fi douce
Loy ,
Et de fes mains voulut fe
faire un Roy.
Tout auffi toft , évoqué par
la haine ;
Sort de fes flancs un montre
àforme humaine ,
Refte dernier de ces affreux
Tiphons ,
Jadis formé dans des gouffres
profonds ;
PIECES
D'un foible
enfant il a le
front
timide ,
Dans fes
yeux
brille une
douceur
perfide ,
Nouveau
Prothée à
toute
heure , en
tous lieux ,
Sous un
faux
mafque il a
bufe nos
yeux.
Dabord
voilé
d'une
crainte
ingenuë ,
Humble ,
captif, il
tremble,
il
s'infinuë ,
Puis tout à
coup
imperieux
vainqueur
Porte le
trouble &
l'effroy
dans le
coeur ;
Les
trahifons , la
noire tirannie
,
FUGITIVES. GE
Le
defefpoir , la peur , l'i
gnominic ,
Et le tumulte au regard effaré
Suivent fon char de foupçons
entouré.
Ce fut fur lui que la Terre
ennemic
De fa revolte appuya l'infamic
,
Bientoft feduits par les trom
peurs appas
Les fols humains marcherent
fur fes pas.
L'Amour par lui dépouillé
de puiffance
Remonte au Ciel ſéjour de
fa naiffance ,
62
PIECES
Et las de voir l'homme
fourd à fa voix ,
Il l'abandonne à fon malheureux
choix .
Alors enflé d'une nouvelle
audace ,
L'ufurpateur prend fon
nom & fa place :
Et fous ce nom l'erreur de
toutes parts
Fait ici bas , voler fes Etendarts
.
C'eft de ce temps que nous
vîmes éclore
Tous les malheurs envoyez
par Pandore ,
La jaloufic allumant fes flambeaux
FUGITIVES. 63
Creufa dés lors mille horribles
tombeaux ;
Et des forfaits de plus d'une
Medée
Plus d'un climat vit fa rive
innondée .
Un fiecle à l'autre enviant
Les furcurs
Imagina de nouvelles horreurs
;
Chaque âge vit augmen
ter fes miferes ,
Et nos ayeux plus méchans
que leurs peres ,
Nous firent naiſtre encor
plus méchans qu'eux ,
Bientoft fuivis par de pires
neveux.
64
-PIECES
Enfin le Ciel touché de nos
difgraces
Se réfolut d'en effacer les
traces ,
Et tous les Dieux convinrent
que l'Amour
Fut renvoyé dans ce mortel
fejour :
Chacun s'en forme un agreable
augure
,
Le feul Amour,l'Amour ſcul
en murmure.
Qu'a t- il commis, pourquoi
feul immolé
D'entre les Dieux fera t- il
exilé ?
Quittera til ces demeures
heureuſes,
FUGITIVES . 65
Ces regions pures & lumineufes
,
Sejour brillant de gloire &
de clarté ,
Lieux confacrez à la felicité,
Aux doux plaiſirs enfans de
l'innocence ,
Plaifirs qu'échauffe & nourrit
fa prefence ,
Vifs fans tumulte , éternels
fans ennuy
,
Et que les Dieux ne tiennent
que de lui ?
Quoi , difoit- il , de la troupe
celefte ,
J'irai defcendre en un ſejour
funeſte ?
Février
1711.
Cc
66 PIECES
Où l'impudence étale un
front ferain ,
Où les mortels au vifage
d'airain ,
De mon fantôme eſcortant
les bannieres ,
De
l'innocence ont
rompu
les barrieres ;
Et qui d'entr'eux voudra
fuivre mes pas ?
Amour , amour ne vous allarmez
pas
Venez à moi , je connois un
azile ,
Dont les vertus ont fait leur
domicile :
Un feur rempart , un lieu de
qui jamais
FUGITIVES. 67
Nos ennemis ne troubleront
la
paix .
Celui qui regne en ce ſejour
propice ,
En a banny le coupable artifice
,
La perfidie au coup d'oeil
emprunté ,
Et la malice au rire concerté
:
Amour dit vrai, candeur hereditaire
,
Dés le berceau marqua fon
caractere ,
!
Nourry formé
par
doctes foeurs ;
les neuf
Ainfi des arts épris de leurs
douceurs Ccij
68 PIECES
Le Dieu du Pinde & la fage
Minerve ,
De leurs trefors l'ont comblé
fans referve ;
Dans ce réduit des Mufes
habité
Prefide encore une divinité :
Car la beauté dont les Dieux'
l'ont formée,
D'un moindre nom feroit
trop prohanée.
Un doux accueil , un modefte
enjouëment {
Préte à fes traits un nouvel
agrément ;
D'Enfans aîlez une troupe
fidelle ,
FUGITIVES. 69
JPlaifirs
, Amours voltigent
autour d'elle ,
Et fans effort prés d'elle
retenus ,
Pour la fervir ont oublié
Venus.
Non , non Amour ce n'eft
point à Cithere ,
Ny dans les bois qu'Amatonthe
révere ,
Qu'il faut chercher & les
jeux & les ris ? 7
Si vous voulez de vos freres
cheris ;
Revoir un jour la troupe
réünic ,
N'hefitez point , volez chez
Uranic.
70 PIECES
Mais à qui vais - je étaler ces
propos ,
Puis -je penfer qu'un Dicu
qui du cahos ,
Débarafla cette machine
ronde >
Qui voit , qui meut tous les
eftres du monde ,
De fes refforts & l'ame &
l'inftrument
Puiffe ignorer fon plus bel
ornement !
Déja porté fur les ailes
d'Eole
,
Du haut des Cieux je le vois
qui s'envole ,
Plus glorieux d'obéïr en ſa
cour >
FUGITIVES. 71
Que de regner au celefte
féjour .
Confervez bien genereufe
Uranic ,
Ce Dieu puiffant ce celeſte
genie ,
Ame du monde , Auteur
de tous les biens ,
Par qui brifant les terreftres
liens ,
D'un vol hardi nos ames
élancées ,
Jufques au Ciel élévent leurs
penſées
;
Sans fa beauté, fans fes dons
precieux ,
La vertu même eft moins
belle ànos yeux
72 PIECES
Ila produit fous d'heureux
caracteres ,
La dépouillant de fes rides
feveres ,
De qui l'afpest effrayant
les mortels ,
Leur fait fouvent deferter
fes Autels ,
De fon flambeau les flammes
immortelles ,
Jettent en nous ces vives
éteincelles
,
Dont autrefois les Heros
embrafez ,
Malgré la mort fe font
éternifez
;
Cette chaleur fi promte & fi
rapide ,
Sceut
FUGITIVES 7
Sceut échauffer un Thefée ,
un Alcide ,
Arma leurs bras pour calmer
l'Univers ,
Et pour vanger l'équité
mife aux fers .
Telle eft l'ardeur dont ce
Dieu nous enflame .
Tel eft le feu qu'il alluma
dans l'ame ,
De ce Heros aux triomphes
inftruit
>
Dont vous tenez la clarté
qui vous luit ;
}
C'est cet amour impatient
de gloire ,
Février 1711 Dd
44 PIECES
Qui tant de fois affûra la
memoire
,
Luy fic braver les feux & le
trépas ,
Luy fit chercher la guerre
& les combats :
De Jupiter allumant le tonnere
,
Brifer l'orgueil des enfans
de la terre
,
Contre leur rage armer nos
boulevarts ,
Er foudroyer leurs plus fermės
remparts.
Puiffe-t- il voir les nombreu .
ſes années
Toûjours de gloire &
d'honneurs couronnées ,
FUGITIVES 7
Et quand la Paix reviendra
parmi nous,
Se confacrer à des travaux
plus doux:
Non moins heureux fous
l'Empire de Rhée
Que quand la terre à Bellonne
eft livrée.
Fermer
Résumé : EPITRE à Madame D**** sur le veritable Amour.
L'épître est adressée à Madame D ****, en louant son discernement et sa sagesse dans la compréhension de l'amour véritable. L'auteur dénonce les représentations superficielles et trompeuses de l'amour, souvent décrit comme un dieu langoureux et capricieux. Il oppose ce faux amour à une vision noble et vertueuse, inspirée par les anciens sages qui voyaient en l'amour un guide vers la vertu, l'honneur et la paix. L'épître retrace l'histoire de l'amour, d'abord réparateur et civilisateur, puis corrompu par la Terre, qui engendra un amour tyrannique et destructeur. Ce faux amour provoqua des malheurs et des forfaits, menant à une dégradation morale des générations. Touchés par ces disgrâces, les Dieux décidèrent de renvoyer l'amour véritable sur Terre. L'auteur invite l'amour à se réfugier auprès de Madame D ****, dont la cour est un sanctuaire de vertu et de beauté. Il loue ses qualités, soutenues par les Muses et les arts, et la décrit comme un havre de paix et de candeur. L'épître se conclut par une célébration de l'amour véritable, source de gloire et de vertu, capable d'inspirer les héros et de guider les âmes vers le bien.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
7
p. 75-90
ODE à Monsieur le Marquis de la F**.
Début :
Dans la route que je me trace, [...]
Mots clefs :
Homme, Vertu, Nature
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ODE à Monsieur le Marquis de la F**.
O DE
à Monfieur le Marquis
de la F ** .
Dans la route que je me
trace
La Fare , daigne m'éclairer ,
Dd ij
76
PIECES
Toy qui dans le fentier
d'Horace
Marches fans jamais t'égarer
,
Qui par les leçons d'Arif..
tippe ,
De la fageffe de Chrifippe ,
As fçcû corriger l'âpreté :
Et qui celle qu'au temps
d'Aftrée ,
Nous montres la vertu parée
Des attraits de la volupté.
Ce feu facré que Promethée,
Ola dérober dans les Cieux,
La raifon à l'homme apportée
,
FUGITIVES 77
Le tend prefque femblable
aux Dieux ;
Se pourroit - il fage la Fare ,
Qu'un prefent fi noble , &
fi rare
,
De nos maux devint l'inftrument
!
Et qu'une lumiere divine
Put jamais eftre l'origine ,
D'un déplorable aveuglement.
Lorsqu'à l'Epoux de Penes
lope
Minerve accorde fon fe
cours ,
Les Leftrigons , & le Cy
clope , Dd iij
78 PIECES
Envain s'arment contre fes
jours ;
Aidé de cette intelligence ,
Il triomphe de la vengeance
De Neptune en vain courroucé
;
Par elle il brave les careffes
Des Sirennes enchantereffes ,
Et le breuvage de Circé .
De la vertu qui nous conferve
C'eft le fymbolique tableau,
Chaque mortela faMinerve,
Qui doit lui fervir de flam .
beau ;
Mais cette Deité propice
Marchoit toûjours devant
FUGITIVES
Uliffe ,
Lui fervant de guide & d'appuy
Au lieu que par l'homme
conduite
,
Elle ne va plus qu'à fa fuite,
Et fe précipite avec lui .
Loin que la Raifon nous éclaire
,
Et conduife nos actions ,
Nous avons trouvé l'art d'en
faire
L'Orateur de mes paffions ;
C'eft un Sophifte qui nous
jouë ,
Un vil complaifant qui nous
loue , Dd iiij .
80 PIECES
A tous les fons de l'Univers
;
Qui s'habillant du nom de
fages ,
La tiennent fans ceffe à leurs
gages ,
Pour autorifer leurs travers.
C'est elle qui nous fait
accroire ,
Que tout cede à noftre pouvoir
:
Qui nourrit noftre folle
gloire:
De l'yvreffe d'un faux fçavoir
:
Qui par cent nouveaux
Atratagêmes ,
FUGITIVES &
請
Nous maſquant fans ceffe à
nous mêmes ,
Parmi les vices nous endort:
Du furieux fait un Achille ,
Du fourbe un politique ha
bile ,
Et de l'athée un efprit fort.
Mais vous mortels qui dans
le monde ,
Croyant tenir les premiers
rangs ,
Plaignez l'ignorance profonde
De tant de Peuples differenss
Qui confondez avec la
Brutte
82 PIECES
LcHuron caché dans fa hute
Au feul inftinct prefque réduir
,
Parlez quel eft le moins
barbare ,
D'une raiſon qui nous égare,
Ou de l'instinct qui les con
duit ?
La nature en trésors fertile
Lui fait abondamment
trouver
Tout ce qui lui peut eftre
utile ,
Soigneufe de le conferver ;
Content du partage modefte
Qu'il tient de la bonté Ccleſte
›
FUGITIVES 83
Il vit fans trouble , & fans
ennuy
Et fi fon climat lui refuſe
Quelques biens dont l'Europe
abuſe ;
++
Cene font plus des biens
lic pour lui.
Couché dans un antre ruftique
,
Du Nord il brave la rigueur,
Et noftre luxe afiatique
N'a point enervé fa vigueur;
Il ne regrette point la perte
De ces arts dont la décou
verte
A l'homme a couté tant de
foins
84
PIECES
Er qui devenus néceffaires ;
N'ont fait
qu'augmenter
nos miferes ,
En multipliant nos beſoins .
&
Il méprife la vaine étude
D'un Philoſophe pointilleux
,
Qui nâgeant dans l'incer
titude
,
Vante fon fçavoir merveil
feux ;
Il ne veut d'autre connoif
fance
Que ce que la Toute- puif
fance
A bien voulu nous en don
ner ;
FUGITIVES 85
Il fçait qu'il a crée les fages
Pour profiter de fes ouvrages
,
Et non pour les examiner .
Ainfi d'une erreur dangereuſe
,
Il n'avale point le poifon
Et noftre clarreté tenebreufe
N'a point offufqué faraifon;
Il ne fe tend point à lui .
même
Le piege d'un adroit lyftème
Pour le cacher la verité :
Le crime à fes yeux paroist
crime ,
Et jamais rien d'illegitime ,
86 PIECES
Chez lui n'a pris l'air d'équité.
Maintenantfertiles contrées,
· Sages mortels , Peuples heureux
Des Nations hyperborées
Plaignez l'aveuglement af
freux ;
Vous qui dans la vaine Nobleffe
,
Dans les honneurs , dans la
moleffe,
Mettez la gloire , & les plaifirs
:
Vous de qui l'infame avarice
,
FUGITIVES
87
Promene au gré de fon caprice
,
Les infatiables defirs .
Ouy c'eft toy monftre dé
teſtable !
Fatal ennemy des humains
Qui feul du bonheur veritable
,
Al'homme asfermé les chemins
;
Pour appaiſer ſa foifardente
La Terre en tréfors abondante
Feroit germer l'or fous fes
pas ,
Il brûle d'un feu fans remede
&S PIECES
Moins riche de ce qu'il pof
fede ,
Que pauvre de ce qu'il n'a
pas.
Ahi fi d'une pauvreté dure
Nous cherchons à nous affernchir
,
Raprochons nous de la
Nature
Qui feul peut nous enrichir
;
Forçons de funeftes obſtacles
,
Refervons pour nos Tabernacles
,
Det or, ces rubis , ces métaux.
FUGITIVES 84
Où dans le fein des mers a
vides ,
Jettons ces richeffes per fides,
L'unique inftrument de nos
maux.
Ce font là les vrais facrifices
Far qui nous pouvons étouffer
Les femences de tous les vices
Qu'on voit ici bas triompher.
Otez l'intereft de la Terre ,
Vous en exilerez la Guerre,
L'honneur rentrera dans fes
droits ,
Février 1711 Ec
50 PIECES
Et plus juftes que nous ne
fommes ,
Nous verrons regner fur les
hommes
Les moeurs à la place des
Loix.
Sur tout réprimons les faillies
De noftre curiofité , in I
Source de toutes nos folies ,
Mere de noltre vanité ;
Nous errons dans d'épaiffes
Pombres, hom
Où fouvent nos lumieres
fombres
Ne fervent qu'à nous éblouir
;
à Monfieur le Marquis
de la F ** .
Dans la route que je me
trace
La Fare , daigne m'éclairer ,
Dd ij
76
PIECES
Toy qui dans le fentier
d'Horace
Marches fans jamais t'égarer
,
Qui par les leçons d'Arif..
tippe ,
De la fageffe de Chrifippe ,
As fçcû corriger l'âpreté :
Et qui celle qu'au temps
d'Aftrée ,
Nous montres la vertu parée
Des attraits de la volupté.
Ce feu facré que Promethée,
Ola dérober dans les Cieux,
La raifon à l'homme apportée
,
FUGITIVES 77
Le tend prefque femblable
aux Dieux ;
Se pourroit - il fage la Fare ,
Qu'un prefent fi noble , &
fi rare
,
De nos maux devint l'inftrument
!
Et qu'une lumiere divine
Put jamais eftre l'origine ,
D'un déplorable aveuglement.
Lorsqu'à l'Epoux de Penes
lope
Minerve accorde fon fe
cours ,
Les Leftrigons , & le Cy
clope , Dd iij
78 PIECES
Envain s'arment contre fes
jours ;
Aidé de cette intelligence ,
Il triomphe de la vengeance
De Neptune en vain courroucé
;
Par elle il brave les careffes
Des Sirennes enchantereffes ,
Et le breuvage de Circé .
De la vertu qui nous conferve
C'eft le fymbolique tableau,
Chaque mortela faMinerve,
Qui doit lui fervir de flam .
beau ;
Mais cette Deité propice
Marchoit toûjours devant
FUGITIVES
Uliffe ,
Lui fervant de guide & d'appuy
Au lieu que par l'homme
conduite
,
Elle ne va plus qu'à fa fuite,
Et fe précipite avec lui .
Loin que la Raifon nous éclaire
,
Et conduife nos actions ,
Nous avons trouvé l'art d'en
faire
L'Orateur de mes paffions ;
C'eft un Sophifte qui nous
jouë ,
Un vil complaifant qui nous
loue , Dd iiij .
80 PIECES
A tous les fons de l'Univers
;
Qui s'habillant du nom de
fages ,
La tiennent fans ceffe à leurs
gages ,
Pour autorifer leurs travers.
C'est elle qui nous fait
accroire ,
Que tout cede à noftre pouvoir
:
Qui nourrit noftre folle
gloire:
De l'yvreffe d'un faux fçavoir
:
Qui par cent nouveaux
Atratagêmes ,
FUGITIVES &
請
Nous maſquant fans ceffe à
nous mêmes ,
Parmi les vices nous endort:
Du furieux fait un Achille ,
Du fourbe un politique ha
bile ,
Et de l'athée un efprit fort.
Mais vous mortels qui dans
le monde ,
Croyant tenir les premiers
rangs ,
Plaignez l'ignorance profonde
De tant de Peuples differenss
Qui confondez avec la
Brutte
82 PIECES
LcHuron caché dans fa hute
Au feul inftinct prefque réduir
,
Parlez quel eft le moins
barbare ,
D'une raiſon qui nous égare,
Ou de l'instinct qui les con
duit ?
La nature en trésors fertile
Lui fait abondamment
trouver
Tout ce qui lui peut eftre
utile ,
Soigneufe de le conferver ;
Content du partage modefte
Qu'il tient de la bonté Ccleſte
›
FUGITIVES 83
Il vit fans trouble , & fans
ennuy
Et fi fon climat lui refuſe
Quelques biens dont l'Europe
abuſe ;
++
Cene font plus des biens
lic pour lui.
Couché dans un antre ruftique
,
Du Nord il brave la rigueur,
Et noftre luxe afiatique
N'a point enervé fa vigueur;
Il ne regrette point la perte
De ces arts dont la décou
verte
A l'homme a couté tant de
foins
84
PIECES
Er qui devenus néceffaires ;
N'ont fait
qu'augmenter
nos miferes ,
En multipliant nos beſoins .
&
Il méprife la vaine étude
D'un Philoſophe pointilleux
,
Qui nâgeant dans l'incer
titude
,
Vante fon fçavoir merveil
feux ;
Il ne veut d'autre connoif
fance
Que ce que la Toute- puif
fance
A bien voulu nous en don
ner ;
FUGITIVES 85
Il fçait qu'il a crée les fages
Pour profiter de fes ouvrages
,
Et non pour les examiner .
Ainfi d'une erreur dangereuſe
,
Il n'avale point le poifon
Et noftre clarreté tenebreufe
N'a point offufqué faraifon;
Il ne fe tend point à lui .
même
Le piege d'un adroit lyftème
Pour le cacher la verité :
Le crime à fes yeux paroist
crime ,
Et jamais rien d'illegitime ,
86 PIECES
Chez lui n'a pris l'air d'équité.
Maintenantfertiles contrées,
· Sages mortels , Peuples heureux
Des Nations hyperborées
Plaignez l'aveuglement af
freux ;
Vous qui dans la vaine Nobleffe
,
Dans les honneurs , dans la
moleffe,
Mettez la gloire , & les plaifirs
:
Vous de qui l'infame avarice
,
FUGITIVES
87
Promene au gré de fon caprice
,
Les infatiables defirs .
Ouy c'eft toy monftre dé
teſtable !
Fatal ennemy des humains
Qui feul du bonheur veritable
,
Al'homme asfermé les chemins
;
Pour appaiſer ſa foifardente
La Terre en tréfors abondante
Feroit germer l'or fous fes
pas ,
Il brûle d'un feu fans remede
&S PIECES
Moins riche de ce qu'il pof
fede ,
Que pauvre de ce qu'il n'a
pas.
Ahi fi d'une pauvreté dure
Nous cherchons à nous affernchir
,
Raprochons nous de la
Nature
Qui feul peut nous enrichir
;
Forçons de funeftes obſtacles
,
Refervons pour nos Tabernacles
,
Det or, ces rubis , ces métaux.
FUGITIVES 84
Où dans le fein des mers a
vides ,
Jettons ces richeffes per fides,
L'unique inftrument de nos
maux.
Ce font là les vrais facrifices
Far qui nous pouvons étouffer
Les femences de tous les vices
Qu'on voit ici bas triompher.
Otez l'intereft de la Terre ,
Vous en exilerez la Guerre,
L'honneur rentrera dans fes
droits ,
Février 1711 Ec
50 PIECES
Et plus juftes que nous ne
fommes ,
Nous verrons regner fur les
hommes
Les moeurs à la place des
Loix.
Sur tout réprimons les faillies
De noftre curiofité , in I
Source de toutes nos folies ,
Mere de noltre vanité ;
Nous errons dans d'épaiffes
Pombres, hom
Où fouvent nos lumieres
fombres
Ne fervent qu'à nous éblouir
;
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Résumé : ODE à Monsieur le Marquis de la F**.
Dans une lettre adressée au Marquis de la F**, l'auteur exprime son admiration pour la sagesse et la vertu, en s'inspirant de figures mythologiques et historiques. Il compare la raison au feu sacré apporté par Prométhée, se demandant si elle peut devenir un instrument de malheur. L'auteur critique la société qui utilise la raison pour justifier ses passions et ses vices, transformant ainsi la sagesse en complaisance. Il oppose les peuples civilisés, égarés par la raison, aux peuples naturels comme les Hurons, qui vivent en harmonie avec la nature et sont contents de leur sort. Ces derniers ne sont pas corrompus par les arts et les connaissances, qui ont augmenté les misères humaines. L'auteur déplore l'aveuglement des sociétés modernes, obsédées par la richesse et les honneurs, et propose de revenir à une vie plus simple et naturelle pour échapper aux vices et aux guerres. Il conclut en appelant à réprimer la curiosité, source de toutes les folies et de la vanité.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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9
p. 97-103
ODE A une belle Veuve.
Début :
Quel respect imaginaire, [...]
Mots clefs :
Veuve, Amour
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ODE A une belle Veuve.
ODE
A une belle Veuve.
Quel refpect imaginaire ,
Pour les cendres d'un Epoux
Vous rend vous même contraire
A vos defirs les plus doux ;
Quand fa courfe fut bornéc
Par la fatale journée ;
Qui le mit dans le tombeau,
Penfez vous que l'Hymenéc
,
Février
1711. Ff
93 PIECES
Nair pas efteint ſon Alımbeau
.
Pourquoy ces fombres tenebres
,
Dans ce lugubre réduit ,
Pourquoy ces clartez funé-
2009 bres
2
Plus affreufes que la nuit ;
De ces noirs objets troublée
,
Trifte & fans ceffe immolée,
A de frivoles égards ,
Ferez vous d'un Mauzolée ,
Le plaifir de vos regards.
Voyez les Graces fidelles
BIBLIOTHE
LYON
18931
THEQUE
DE
L
FUGITIVE
Malgré vous fuivre vos
Er voltiger autour d'elles ,
L'Amour qui vous tend les
brasjevamo
Voyez ce Dieu plein de
charmes ;
Qui vous dit les yeux en
larmes
Pourquoy ces foins fuper
Alus ,
Pourquoy ces cris ces
palarmesil
Ton Epoux ne t'entend plus .
Si vôtre premiere flame,
Eut jadis un cours fi beau ,
Il doit enhardir vôtre anie ,
·Ff ij
100 PIECES I
A brûler d'un fau nouveau,
Plus d'un bonheur fi paifi
ble ,
La perte vous fut fenfible ;
Plus vous devez afpirer:
Au feul remede infaillible ,
Qui puiffe la réparer.
De la veuve de Sichée
L'Hiftoire vous a fait peur
Didon mourut attachée ,
Au Char d'un Amant trompcur
Mais l'impudente mortelle ,
N'eut à fe plaindre que
d'elle ,
Ce fut fa faute en un mot,
FUGITIVES . fot
A quoy fongeoit cette belle,
De prendre un Amant
bigot .
009
Pouvoit elle mieux atten
dre ,
De ce Heros Voyageur : Y
Qui fuyant fa Ville en
cendre
,
Et le fer du Grec vangeur
Chargé des Dieux de Pergame
Ravit fon pere à la flame
Tenant fon fils par la main
Sans prendre gårde à fa
femme
Qui le perdit en chemin.
Ff iij
102 PIECES
1
Sous un plus heureux aufpice
,
La Déeffe des Amours ,
Veut qu'un nouveau Sacri,
fice
,
Luy. confacre vos beaux
E jours
Déja le Bucher s'allume ,
L'Autel brille
* fume ,
l'Encens
La Victime s'embellit ,
L'Amour même la confume
Enfin l'Hmen
s'accomplit .
Tout confpire à l'allegreffe,
FUGITIVES. 103
De cet inftant folemnel
Une riante Jeunefle ,
Folaftre autour de l'Autel ,
Les Graces à demy nuës ]
A ces danfes ingénues ,
Meflent de tendres accens
Et fur un Trône de nues ,
Venus reçoit voftre encens
A une belle Veuve.
Quel refpect imaginaire ,
Pour les cendres d'un Epoux
Vous rend vous même contraire
A vos defirs les plus doux ;
Quand fa courfe fut bornéc
Par la fatale journée ;
Qui le mit dans le tombeau,
Penfez vous que l'Hymenéc
,
Février
1711. Ff
93 PIECES
Nair pas efteint ſon Alımbeau
.
Pourquoy ces fombres tenebres
,
Dans ce lugubre réduit ,
Pourquoy ces clartez funé-
2009 bres
2
Plus affreufes que la nuit ;
De ces noirs objets troublée
,
Trifte & fans ceffe immolée,
A de frivoles égards ,
Ferez vous d'un Mauzolée ,
Le plaifir de vos regards.
Voyez les Graces fidelles
BIBLIOTHE
LYON
18931
THEQUE
DE
L
FUGITIVE
Malgré vous fuivre vos
Er voltiger autour d'elles ,
L'Amour qui vous tend les
brasjevamo
Voyez ce Dieu plein de
charmes ;
Qui vous dit les yeux en
larmes
Pourquoy ces foins fuper
Alus ,
Pourquoy ces cris ces
palarmesil
Ton Epoux ne t'entend plus .
Si vôtre premiere flame,
Eut jadis un cours fi beau ,
Il doit enhardir vôtre anie ,
·Ff ij
100 PIECES I
A brûler d'un fau nouveau,
Plus d'un bonheur fi paifi
ble ,
La perte vous fut fenfible ;
Plus vous devez afpirer:
Au feul remede infaillible ,
Qui puiffe la réparer.
De la veuve de Sichée
L'Hiftoire vous a fait peur
Didon mourut attachée ,
Au Char d'un Amant trompcur
Mais l'impudente mortelle ,
N'eut à fe plaindre que
d'elle ,
Ce fut fa faute en un mot,
FUGITIVES . fot
A quoy fongeoit cette belle,
De prendre un Amant
bigot .
009
Pouvoit elle mieux atten
dre ,
De ce Heros Voyageur : Y
Qui fuyant fa Ville en
cendre
,
Et le fer du Grec vangeur
Chargé des Dieux de Pergame
Ravit fon pere à la flame
Tenant fon fils par la main
Sans prendre gårde à fa
femme
Qui le perdit en chemin.
Ff iij
102 PIECES
1
Sous un plus heureux aufpice
,
La Déeffe des Amours ,
Veut qu'un nouveau Sacri,
fice
,
Luy. confacre vos beaux
E jours
Déja le Bucher s'allume ,
L'Autel brille
* fume ,
l'Encens
La Victime s'embellit ,
L'Amour même la confume
Enfin l'Hmen
s'accomplit .
Tout confpire à l'allegreffe,
FUGITIVES. 103
De cet inftant folemnel
Une riante Jeunefle ,
Folaftre autour de l'Autel ,
Les Graces à demy nuës ]
A ces danfes ingénues ,
Meflent de tendres accens
Et fur un Trône de nues ,
Venus reçoit voftre encens
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Résumé : ODE A une belle Veuve.
Le poème 'ODE À une belle Veuve', daté de février 1711, s'adresse à une veuve qui, malgré ses désirs, respecte la mémoire de son époux défunt. Il évoque les souvenirs sombres et lugubres liés à la mort de son mari, contrastant avec les avances de l'amour qui tente de la séduire. La veuve est invitée à surmonter sa douleur et à aspirer à un nouveau bonheur, symbolisé par un mariage imminent. Le poème fait référence à des figures historiques comme la veuve de Sichée et Didon, soulignant les erreurs de ces dernières. Il décrit également la déesse des Amours préparant un sacrifice pour consacrer les beaux jours de la veuve. La scène finale montre une jeune fille joyeuse et les Grâces dansant autour de l'autel, tandis que Vénus reçoit l'encens, symbolisant l'accomplissement du mariage.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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10
p. 103-107
STANCES.
Début :
Arrestez, jeune Bergere, [...]
Mots clefs :
Amant, Bergère
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : STANCES.
STANCES.
Arreftez , jeune Bergere ,
Je fuis un Amant fincere ,
Un Amant vous fait il peur
Je n'ay qu'un mot à
v
dire
Ff.iiij
104 PIECES
Ec tout ce que je deſire ,
C'eft de vous tirer d'erreur
Le temps vous pourfait fans
ceffe ,
L'éclat de voſtre jeuneffe ,
Sera bientoft effacé ,
Le temps détruir toutes
chofes ,
Et l'on ne voit plus de
rofes ,
Quand le Printemps eſt paſ
fé.
Les plus fombres nuits finif-
21 fent ,
Leurs ombres s'évanoüiffent,
1
FUGITIVES . ros
Et rendent bien toft le jour s
Mais quand l'aimable jeu
neffe
A fait place à la vielleffe ,
Elle ignore le retour.
L'éclat des fleurs naturelles,
Fait l'ornement de nos Belles
,
On prife leur nouveauté ;
Mais au bout d'une journée,
Cette heureufe déftinée ,
Finit avec leur beauté !
Vos attraits belle Silvie,
Ne mettront point voſtre
for vice
106
PIECES
Hors des atteintes du fort ,
Il vous proméne fans ceffe ,
Du bel âge à la vieilleffe ;
De la vicilleffe à la mort.
-
Ainfi foyez moins volage ;
Er puis qu'avec le bel âge ,
Le plaifir paffe & s'enfuit ,
Quittez voftre indifference ,
La nuit à grands pas s'avan-
CC
Profitez du jour qui luit.
Un peu de tendre folie ,
Fait d'une Fille jolie ,
Le plaifir & le bonheur
;
Et dans le déclin de l'âge ,,
FUGITIVES. 107
Un dehors fier & fauvage.
Luy rend la gloire & l'honneur
.
Par cette leçon fidelle ,
Tircis prefloit une belle ,
D'avoir pitié de fon mal
Son Difcours la rendit fage
Mais elle n'en fit ufage ,
Qu'au profit de fon Rival .
Arreftez , jeune Bergere ,
Je fuis un Amant fincere ,
Un Amant vous fait il peur
Je n'ay qu'un mot à
v
dire
Ff.iiij
104 PIECES
Ec tout ce que je deſire ,
C'eft de vous tirer d'erreur
Le temps vous pourfait fans
ceffe ,
L'éclat de voſtre jeuneffe ,
Sera bientoft effacé ,
Le temps détruir toutes
chofes ,
Et l'on ne voit plus de
rofes ,
Quand le Printemps eſt paſ
fé.
Les plus fombres nuits finif-
21 fent ,
Leurs ombres s'évanoüiffent,
1
FUGITIVES . ros
Et rendent bien toft le jour s
Mais quand l'aimable jeu
neffe
A fait place à la vielleffe ,
Elle ignore le retour.
L'éclat des fleurs naturelles,
Fait l'ornement de nos Belles
,
On prife leur nouveauté ;
Mais au bout d'une journée,
Cette heureufe déftinée ,
Finit avec leur beauté !
Vos attraits belle Silvie,
Ne mettront point voſtre
for vice
106
PIECES
Hors des atteintes du fort ,
Il vous proméne fans ceffe ,
Du bel âge à la vieilleffe ;
De la vicilleffe à la mort.
-
Ainfi foyez moins volage ;
Er puis qu'avec le bel âge ,
Le plaifir paffe & s'enfuit ,
Quittez voftre indifference ,
La nuit à grands pas s'avan-
CC
Profitez du jour qui luit.
Un peu de tendre folie ,
Fait d'une Fille jolie ,
Le plaifir & le bonheur
;
Et dans le déclin de l'âge ,,
FUGITIVES. 107
Un dehors fier & fauvage.
Luy rend la gloire & l'honneur
.
Par cette leçon fidelle ,
Tircis prefloit une belle ,
D'avoir pitié de fon mal
Son Difcours la rendit fage
Mais elle n'en fit ufage ,
Qu'au profit de fon Rival .
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Résumé : STANCES.
Le texte est une série de stances poétiques adressées à une jeune bergère. L'auteur, se présentant comme un amant sincère, l'exhorte à apprécier sa jeunesse et sa beauté avant qu'elles ne disparaissent. Il met en garde contre le passage inexorable du temps, qui efface la jeunesse et la beauté, comparant cette transformation à la fin des nuits sombres et à la fin de la beauté des fleurs. L'auteur souligne que la jeunesse et la beauté sont éphémères, tandis que la vieillesse et la mort sont inévitables. Il encourage la jeune bergère à profiter du moment présent et à ne pas être indifférente, car la jeunesse et le plaisir passent rapidement. L'auteur conclut en racontant l'histoire de Tircis, qui a tenté de convaincre une belle de sa sincérité, mais sans succès, car elle a préféré son rival.
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11
p. 108-110
EPITRE A Monsieur l'Abbé de C**
Début :
Tant que dure la présence [...]
Mots clefs :
Ombre
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : EPITRE A Monsieur l'Abbé de C**
EPITRE
A Monſieur l'Abbé de
C **
Tant que dure la préfence
D'un Altre propice & doux,
J'ai fenty de ton abfence
Plus d'ennuy que de courroux
,'
Je difois je te pardonne
De préferer les beautez
De Céres & de Pomone
Au tumulte des Citez ,
Ainfi l'Amant de Glycér
Epris d'un repos obfcur
FUGITIMES . os
Cherchoit l'ombre folitaire
Des rivages de Tibur ;
Mais aujourd'hui dans mes
Plaines
Le chien bruflant de Prócris
,
De Flore aux douces haleines
Deffeiche les dons chéris.
Veux tu d'un Aftre perfide
Piquer les âpres chaleurs ,
Et dans ton jardin aride ,
Seicher ainfi que tes fleurs.
Non , non , fuis plûtoft l'exemple
De tes amis Cafaniers
110 PIECES
Et réviens chercher au temple
L'ombre de tes maronniers.
Là nous trouverons fans
peine
Avec toi le verre en main ,
Cet homme que Diogéne
Chercha filong temps en
vain ,
Et dans fa douce allégreffe ,
Dont tu fçais nous abreuver
,
Nous puiferons la fageffe
Qu'il cherchoit fans la trouver
,
A Monſieur l'Abbé de
C **
Tant que dure la préfence
D'un Altre propice & doux,
J'ai fenty de ton abfence
Plus d'ennuy que de courroux
,'
Je difois je te pardonne
De préferer les beautez
De Céres & de Pomone
Au tumulte des Citez ,
Ainfi l'Amant de Glycér
Epris d'un repos obfcur
FUGITIMES . os
Cherchoit l'ombre folitaire
Des rivages de Tibur ;
Mais aujourd'hui dans mes
Plaines
Le chien bruflant de Prócris
,
De Flore aux douces haleines
Deffeiche les dons chéris.
Veux tu d'un Aftre perfide
Piquer les âpres chaleurs ,
Et dans ton jardin aride ,
Seicher ainfi que tes fleurs.
Non , non , fuis plûtoft l'exemple
De tes amis Cafaniers
110 PIECES
Et réviens chercher au temple
L'ombre de tes maronniers.
Là nous trouverons fans
peine
Avec toi le verre en main ,
Cet homme que Diogéne
Chercha filong temps en
vain ,
Et dans fa douce allégreffe ,
Dont tu fçais nous abreuver
,
Nous puiferons la fageffe
Qu'il cherchoit fans la trouver
,
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Résumé : EPITRE A Monsieur l'Abbé de C**
L'auteur écrit à l'abbé de C** pour exprimer son ennui de son absence, qu'il attribue à une préférence pour la tranquillité des champs. Il évoque un changement de saison avec une chaleur intense et invite l'abbé à revenir pour partager une sagesse rare, sous les marronniers, comparée à celle de Diogène.
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12
p. 111-112
EPITALAME sur le Mariage de Mademoiselle D**
Début :
Seigneur Hymen, comment l'entendez vous, [...]
Mots clefs :
Mariage, Hymen, Amour
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : EPITALAME sur le Mariage de Mademoiselle D**
EPIT ALAME
fur le Mariage de
Mademoiselle D **
Seigneur Hymen, comment
l'enténdez vous,
Difoit l'aîné des enfans de
Cythere ,
De cet objet qui fut formé
pour vous ,
Croyez vous feul eſtre dé.
pofitaire ,
Non dit l'Hymen , quoi
qu'à ne vous rien faire.
Pour mon profit vous soyez
peu zelé,
2 PIECES
Eh mon amy , lui dit l'enfant
aiflé,
Conſerve nous ainfi que ta
prunelle ,
Quand une fois l'Amour
s'eft envolé
Le pauvre Hymen ne bat
plus que d'une aifle.
fur le Mariage de
Mademoiselle D **
Seigneur Hymen, comment
l'enténdez vous,
Difoit l'aîné des enfans de
Cythere ,
De cet objet qui fut formé
pour vous ,
Croyez vous feul eſtre dé.
pofitaire ,
Non dit l'Hymen , quoi
qu'à ne vous rien faire.
Pour mon profit vous soyez
peu zelé,
2 PIECES
Eh mon amy , lui dit l'enfant
aiflé,
Conſerve nous ainfi que ta
prunelle ,
Quand une fois l'Amour
s'eft envolé
Le pauvre Hymen ne bat
plus que d'une aifle.
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13
p. 113-118
ODE Sur un commencement d'Année.
Début :
L'Astre qui partage nos jours, [...]
Mots clefs :
Année
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ODE Sur un commencement d'Année.
O
DEA
Sur un commencement
d'Année.
L'Aftre qui partage nos
jours ,
Et qui nous preſte ſa lu-
4
miere
Viene de terminer la carriere,
Et commencer un nouveau
cours .
Avec une viteffe extrême T
Nous avons vu l'an's'écou
ler ;
Février 1711. Gg
114 PIECES
Celui ci paffera de même
Sans qu'on puiffe le rappeller.
Tout finit , tout eft fans remede
,
Aux Loix du temps affu
jéti ,
Et par l'inftant qui lui fuccede
,
Chaque inftant eft anéantis
La plus brillante des journées
Paffe
pour
ne
plus
revenir
,
La
plus
fertile
des
années
11 FUGITIVES.
N'a commencé que pour fi
nir.
En vain par les murs qu'on
acheve ,
L'on tâche à s'immortalifer;
La vanité qui les éleve
Ne fçauroit les éternifer .
L'homme qui de tout eſt le
Maitreymi:0
Par la même Loi doit perir ;
Ici bas commencer à naiftre,
Neft que commencer à
mourir.
Pourquoi donc dans ce pèu
d'efpace Gg ij
716 PIECES
€
De tant de foins m'embarraffer
?
Pourquoi perdre le jour qui
paffe ,
Pour un autre qui doit paſſer?
Si tel eft le deftin des hommes
,
Qu'un moment peut les voir
finirs
Goutons bien l'instant où
nous fommes ,
Puifqu'il ne peut plus reve
nir.
Cet homme eft vraiment
* déplorable , citrus?
FUGITIVES.
Qui de la fortune amoureux
Serend lui même miferable ,
En travaillant pour eftre
heureux .
Infenfez ! voſtre ame fe livre
A de tumultueux projets
Vous mourez fans avoir ja
mais
Pû trouver le moment de
aplo vivre.m, qusmon I
Je fonge aux jours que j'ai
paffez ,
Sans les regreter: nimen
tanplaindregnod ! anda
Je vois ceux qui me ſongs
laiffez ,
118 PIECES
Sans les defirer ni les crain
dre.
Jak
Ne laiffons point évanouir
Des biens mis en noftre
puiffance ,
Et que l'attente d'en jouir
N'étouffe point leur joüif
fance.
Le moment paffe n'eft pluss
rien ,
Demain nous pouvons ne
plus eftre ,
Be prefent eft l'unique bien ,
Dont l'homme foit vrai
ment le Maitres
DEA
Sur un commencement
d'Année.
L'Aftre qui partage nos
jours ,
Et qui nous preſte ſa lu-
4
miere
Viene de terminer la carriere,
Et commencer un nouveau
cours .
Avec une viteffe extrême T
Nous avons vu l'an's'écou
ler ;
Février 1711. Gg
114 PIECES
Celui ci paffera de même
Sans qu'on puiffe le rappeller.
Tout finit , tout eft fans remede
,
Aux Loix du temps affu
jéti ,
Et par l'inftant qui lui fuccede
,
Chaque inftant eft anéantis
La plus brillante des journées
Paffe
pour
ne
plus
revenir
,
La
plus
fertile
des
années
11 FUGITIVES.
N'a commencé que pour fi
nir.
En vain par les murs qu'on
acheve ,
L'on tâche à s'immortalifer;
La vanité qui les éleve
Ne fçauroit les éternifer .
L'homme qui de tout eſt le
Maitreymi:0
Par la même Loi doit perir ;
Ici bas commencer à naiftre,
Neft que commencer à
mourir.
Pourquoi donc dans ce pèu
d'efpace Gg ij
716 PIECES
€
De tant de foins m'embarraffer
?
Pourquoi perdre le jour qui
paffe ,
Pour un autre qui doit paſſer?
Si tel eft le deftin des hommes
,
Qu'un moment peut les voir
finirs
Goutons bien l'instant où
nous fommes ,
Puifqu'il ne peut plus reve
nir.
Cet homme eft vraiment
* déplorable , citrus?
FUGITIVES.
Qui de la fortune amoureux
Serend lui même miferable ,
En travaillant pour eftre
heureux .
Infenfez ! voſtre ame fe livre
A de tumultueux projets
Vous mourez fans avoir ja
mais
Pû trouver le moment de
aplo vivre.m, qusmon I
Je fonge aux jours que j'ai
paffez ,
Sans les regreter: nimen
tanplaindregnod ! anda
Je vois ceux qui me ſongs
laiffez ,
118 PIECES
Sans les defirer ni les crain
dre.
Jak
Ne laiffons point évanouir
Des biens mis en noftre
puiffance ,
Et que l'attente d'en jouir
N'étouffe point leur joüif
fance.
Le moment paffe n'eft pluss
rien ,
Demain nous pouvons ne
plus eftre ,
Be prefent eft l'unique bien ,
Dont l'homme foit vrai
ment le Maitres
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Résumé : ODE Sur un commencement d'Année.
Le poème médite sur la fugacité du temps et l'inévitabilité de la mort. Il souligne la fin d'une année et le début d'une nouvelle, notant que les jours et les années passent rapidement et sans retour. Tout, y compris les réalisations humaines comme les bâtiments, est soumis aux lois du temps. L'homme, maître de tout, doit également périr. Le poème invite à profiter du moment présent, car il ne reviendra pas. Il critique ceux qui, amoureux de la fortune, travaillent pour le bonheur sans jamais le trouver. Le poète exprime son détachement des jours passés, sans regret ni désir pour les jours à venir. Il encourage à savourer les biens présents et à ne pas les laisser s'évanouir en les attendant. Le moment présent est le seul bien dont l'homme est vraiment maître.
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14
p. 119-122
LA MARMELADE. A Madame du H**
Début :
Par les mains de Daphné des pêches aprestées [...]
Mots clefs :
Marmelade
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texteReconnaissance textuelle : LA MARMELADE. A Madame du H**
LA MARMELADE
A Madame du H **
Paroles ar les mains de Daphné
des pêches apreltées
Şansordre enla poëfle jettées,
Cuifoient à bouillons lens
fur un feu moderéb
Qu'elle même avoit préparé:
Les Amours volloient autour
d'elle ,
Ils s'en écartent rarement,
Chacun d'eux s'empre foit a
lui marquer fon zele.
L'un en paffant legerements
120 PIECES
Allumoit le feu d'un coup
d'aille ;
L'autre à l'entretenir atta
ché conftament
Le ménageoit habilement .
En femme des long- temps
faite à leur badinage ;
Daphné , d'un air ailé la
El cueilliere à la main
Gouvernoit les Mutias ) prébfidoir
à l'ouvrage
Tandis que chacun fonge
aux foins qui le partage ,
La marmelade va fon train !
Et doja du fond de l'airain ,
Un parfum préferable à ceux
que l'Arabie
Renferme
FUGITIVES. 121
Renferme en fes valtes deferts
,
A replis ondoyans s'exhale
dans les airs.
Les noyaux ajoutez , Daphné
l'ame ravie ,
210319083 2019
vifa
Voyoit
d'un
vilage
fiant
Lo fuccés dont fa peine al
loit cftre fuiviend
Quand un amour impatient
Détachant fa trouffe perfide,
Qui fur de mille coeurs le fatal
homicide
,
Sous la poëlle la fit voſler.
L'éclair que nous voyons
foudain étinceler ,
Février 1711. Hh
127 PIECES
D'un éclat moins fubit s'allume
dans la nuë ;
L'airain gemit , la flame au
travers s'infinue .
Au hazard de fes doigts tendres
& délicats ,
Daphné , comme une autre
Pallas
,
Pour enlever la poëlle entre
dans la mellée ;
Le fecours vint trop tard ,
helas !
La Marmelade fut brufléc,
A Madame du H **
Paroles ar les mains de Daphné
des pêches apreltées
Şansordre enla poëfle jettées,
Cuifoient à bouillons lens
fur un feu moderéb
Qu'elle même avoit préparé:
Les Amours volloient autour
d'elle ,
Ils s'en écartent rarement,
Chacun d'eux s'empre foit a
lui marquer fon zele.
L'un en paffant legerements
120 PIECES
Allumoit le feu d'un coup
d'aille ;
L'autre à l'entretenir atta
ché conftament
Le ménageoit habilement .
En femme des long- temps
faite à leur badinage ;
Daphné , d'un air ailé la
El cueilliere à la main
Gouvernoit les Mutias ) prébfidoir
à l'ouvrage
Tandis que chacun fonge
aux foins qui le partage ,
La marmelade va fon train !
Et doja du fond de l'airain ,
Un parfum préferable à ceux
que l'Arabie
Renferme
FUGITIVES. 121
Renferme en fes valtes deferts
,
A replis ondoyans s'exhale
dans les airs.
Les noyaux ajoutez , Daphné
l'ame ravie ,
210319083 2019
vifa
Voyoit
d'un
vilage
fiant
Lo fuccés dont fa peine al
loit cftre fuiviend
Quand un amour impatient
Détachant fa trouffe perfide,
Qui fur de mille coeurs le fatal
homicide
,
Sous la poëlle la fit voſler.
L'éclair que nous voyons
foudain étinceler ,
Février 1711. Hh
127 PIECES
D'un éclat moins fubit s'allume
dans la nuë ;
L'airain gemit , la flame au
travers s'infinue .
Au hazard de fes doigts tendres
& délicats ,
Daphné , comme une autre
Pallas
,
Pour enlever la poëlle entre
dans la mellée ;
Le fecours vint trop tard ,
helas !
La Marmelade fut brufléc,
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Résumé : LA MARMELADE. A Madame du H**
Le texte relate la préparation de la marmelade par Daphné, assistée par les Amours. Ces derniers allument et entretiennent le feu, tandis que Daphné surveille la cuisson des pêches avec une cuillère. Un parfum délicieux, surpassant ceux de l'Arabie, se répand dans l'air. Daphné admire son travail, mais un Amour impatient fait voler la poêle, provoquant un accident. Un éclair illumine la scène, et malgré les efforts de Daphné pour sauver la poêle, la marmelade est brûlée.
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15
p. 123-131
AUTRE EPITALAME. A Monsieur de M** Par Monsieur ROY.
Début :
Le jour de l'Hymenée & souvent dés la veille [...]
Mots clefs :
Amour, Hymen
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texteReconnaissance textuelle : AUTRE EPITALAME. A Monsieur de M** Par Monsieur ROY.
AUTRE EPITALAME
A Monfieur de M **
Par Monfieur Roy. I
Le jour de l'Hymenée , &
fouvent dés la veille.
Une Muſe fait à merveille i
Dépeindre les Epoux dans
leur naiflante ardeur.
Huit jours plus tard c'eft
trop attendre
Le couple devenu pas tendre
,
Baille au recit de fon bon-
む
heur.
Hhij
124
PIECES
Cher Morville pour toi dans
l'objet qui t'engage ,
Tu trouves chaque jour à
l'aimer davantage .
Je viens donc affez toſt chanter
Un
bonheur que le temps
doit encor
augmenter.
Le mois paffé Venus quittas
Cythere
Pour fe rendre auprés de
Themis ;
C'eft une nouveauté ; car
- Themis eft fevore ,
Venus voudroit changer
les Juges en amis ,
Themis peur de foupçon ne
la fréquente guere.
FUGITIVES. 125
Venus pour ce jour là prit
un fage maintien,
Elle affecta certain air do
referve
Sur le regard de Minerve ;
Elle compofa le fien ;
L'Amour marchoit à cofté
de fa mere
Déguilé fous les atours
De l'Hymen fon grave frere;
Mais il fautoit , danfoit toû
jours ,
Et fi ce n'eftoit pas le plus
svif des Amours ,
C'eftoit du moins l'Hymen
plus gay que l'ordinaire,
Ils entrerent à petit bruit.
Hh iij
126: PIECES
Au fonds du Temple eſt un
réduit
Où la Déeffe retirée
Jugeoit des Epoux diviſez
Voilà , dit- elle , à Citherée,
Les querelles que vous caufez.
Vous donnez aux Amans
l'efperance frivole
De ne les point quitter, d'entretenir
leur feux
Sur votrefoy l'Hymen ferre
leurs noeuds ,
Puis vous leur manquez de
parole.
Eh bien pour tous les coeurs
dont j'ai trompé les voeux
FUGITIVES . 127
J'en fçai deux,dit Venus , que
je vais rendre heureux ,
Vous & moi formerons leur
chaîne
,
Vous n'avez qu'à vouloir
voilà ce qui m'amene ,
Qu'avec plaifir je rappelle ce
temps
Où l'on vous vit regner
fous le beau nom d'Aftrée !
Il n'eftoit point alors d'u
nion alterée
Que vous rendiez d'Epour
contens !
Formons encor des noeuds
fur ce premier modele ,
Dans voſtre vertueufe Cour
Hh iii
128 PIECES
S'éleve une aimable mortelle
Celui dont elle tient le jour,
Eft voftre Miniftre fidelle.
La jeune de Vienne ; c'eſt
elle
Dont je voudrois difpofer
avec vous .
Mais , dit Themis à qui la
deſtinerons nous ?
Epoufe du Dieu Mars, vous
me parlez peut eftre
Pour vos Guerriers préfomptueux
;
La modefte raifon chez eux
n'ole paroiftre ,
Penfez vous que mon goût
fimpatife avec eux ?
Ad H
FUGITIVES . 119
Scachez auffi que ma candeur
abhore ..
Ces honneftes trompeurs
qu'on nomme courtisans.
Que de Vienne à jamais
ignore
Leurs Arts flateurs ou méprifants.
Tant mieux reprit Venus
nous n'avons plus
d'obſtacles ,
Celui que je propofe , eft un
de vos Oracles ;
Il faut vous dire tout , il eft
auffi le mien ,
Et pour vous & pour moi
parle également bien ,
130 PIECES
Pour vous , il perfuade , il
touche
Quand il s'explique en mon
nom ,
Et je crois parler raifon
Quand je parle par ſa bouche.
Lagrave Themis lui fourit :
C'eft Morville,à ces traits je
ne m'y puis méprendre;
L'Hymen qui fuit vos pas
lui peut aller aprendre
Que vos voeux , qu'aux fiens
j'ai fouferit ,
Au moins nous n'imitons ni
l'Amant , ni la Belle ,
S'ils ne devoient s'aimer
FUGITIVES. 131
d'un amour éternelle ,
Et mieux qu'on n'aime en ce
temps.ci.
Mais qui m'en répondra
l'Amour n'eft point ici.
Hymen amenezvoftre frere:
Non
, non il n'eſt pas ncceffaire,
>
Je vous en répond , moi ,
criá le petit Dieu ,
Themis le reconnut , Amour
fongez un peu
A ne pas nous en faire accroire
,
Allez , lui dit l'Amour , il y
va de ma gloire
J'en jure par de Vienne
Adicu.
A Monfieur de M **
Par Monfieur Roy. I
Le jour de l'Hymenée , &
fouvent dés la veille.
Une Muſe fait à merveille i
Dépeindre les Epoux dans
leur naiflante ardeur.
Huit jours plus tard c'eft
trop attendre
Le couple devenu pas tendre
,
Baille au recit de fon bon-
む
heur.
Hhij
124
PIECES
Cher Morville pour toi dans
l'objet qui t'engage ,
Tu trouves chaque jour à
l'aimer davantage .
Je viens donc affez toſt chanter
Un
bonheur que le temps
doit encor
augmenter.
Le mois paffé Venus quittas
Cythere
Pour fe rendre auprés de
Themis ;
C'eft une nouveauté ; car
- Themis eft fevore ,
Venus voudroit changer
les Juges en amis ,
Themis peur de foupçon ne
la fréquente guere.
FUGITIVES. 125
Venus pour ce jour là prit
un fage maintien,
Elle affecta certain air do
referve
Sur le regard de Minerve ;
Elle compofa le fien ;
L'Amour marchoit à cofté
de fa mere
Déguilé fous les atours
De l'Hymen fon grave frere;
Mais il fautoit , danfoit toû
jours ,
Et fi ce n'eftoit pas le plus
svif des Amours ,
C'eftoit du moins l'Hymen
plus gay que l'ordinaire,
Ils entrerent à petit bruit.
Hh iij
126: PIECES
Au fonds du Temple eſt un
réduit
Où la Déeffe retirée
Jugeoit des Epoux diviſez
Voilà , dit- elle , à Citherée,
Les querelles que vous caufez.
Vous donnez aux Amans
l'efperance frivole
De ne les point quitter, d'entretenir
leur feux
Sur votrefoy l'Hymen ferre
leurs noeuds ,
Puis vous leur manquez de
parole.
Eh bien pour tous les coeurs
dont j'ai trompé les voeux
FUGITIVES . 127
J'en fçai deux,dit Venus , que
je vais rendre heureux ,
Vous & moi formerons leur
chaîne
,
Vous n'avez qu'à vouloir
voilà ce qui m'amene ,
Qu'avec plaifir je rappelle ce
temps
Où l'on vous vit regner
fous le beau nom d'Aftrée !
Il n'eftoit point alors d'u
nion alterée
Que vous rendiez d'Epour
contens !
Formons encor des noeuds
fur ce premier modele ,
Dans voſtre vertueufe Cour
Hh iii
128 PIECES
S'éleve une aimable mortelle
Celui dont elle tient le jour,
Eft voftre Miniftre fidelle.
La jeune de Vienne ; c'eſt
elle
Dont je voudrois difpofer
avec vous .
Mais , dit Themis à qui la
deſtinerons nous ?
Epoufe du Dieu Mars, vous
me parlez peut eftre
Pour vos Guerriers préfomptueux
;
La modefte raifon chez eux
n'ole paroiftre ,
Penfez vous que mon goût
fimpatife avec eux ?
Ad H
FUGITIVES . 119
Scachez auffi que ma candeur
abhore ..
Ces honneftes trompeurs
qu'on nomme courtisans.
Que de Vienne à jamais
ignore
Leurs Arts flateurs ou méprifants.
Tant mieux reprit Venus
nous n'avons plus
d'obſtacles ,
Celui que je propofe , eft un
de vos Oracles ;
Il faut vous dire tout , il eft
auffi le mien ,
Et pour vous & pour moi
parle également bien ,
130 PIECES
Pour vous , il perfuade , il
touche
Quand il s'explique en mon
nom ,
Et je crois parler raifon
Quand je parle par ſa bouche.
Lagrave Themis lui fourit :
C'eft Morville,à ces traits je
ne m'y puis méprendre;
L'Hymen qui fuit vos pas
lui peut aller aprendre
Que vos voeux , qu'aux fiens
j'ai fouferit ,
Au moins nous n'imitons ni
l'Amant , ni la Belle ,
S'ils ne devoient s'aimer
FUGITIVES. 131
d'un amour éternelle ,
Et mieux qu'on n'aime en ce
temps.ci.
Mais qui m'en répondra
l'Amour n'eft point ici.
Hymen amenezvoftre frere:
Non
, non il n'eſt pas ncceffaire,
>
Je vous en répond , moi ,
criá le petit Dieu ,
Themis le reconnut , Amour
fongez un peu
A ne pas nous en faire accroire
,
Allez , lui dit l'Amour , il y
va de ma gloire
J'en jure par de Vienne
Adicu.
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Résumé : AUTRE EPITALAME. A Monsieur de M** Par Monsieur ROY.
Le poème 'Autre Épithalame' de Monsieur Roy célèbre un mariage et les sentiments amoureux des époux. La Muse loue les jeunes mariés dans leur ardeur initiale. Huit jours plus tard, le couple partage un bonheur plus serein. Venus, déesse de l'amour, consulte Thémis, déesse de la justice, pour un mariage. Venus souhaite transformer les juges en amis, mais Thémis reste prudente. Venus et l'Amour, déguisé en Hymen, se rendent dans le temple de Thémis. Thémis reproche à Venus de donner de faux espoirs aux amants. Venus propose de former un couple heureux et évoque les unions réussies sous le règne d'Astrée. Thémis exprime ses réserves sur les courtisans et les guerriers présomptueux. Venus suggère Morville comme époux pour la jeune de Vienne, fille du ministre fidèle de Thémis. Thémis reconnaît Morville comme un oracle favorable à l'amour. L'Amour assure que les vœux des époux seront éternels et que leur amour surpassera celui des amants actuels. Thémis accepte finalement, et l'Amour jure de la véracité de ses paroles.
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16
p. 1
« Ce sera le titre ordinaire de la quatriéme Partie du [...] »
Début :
Ce sera le titre ordinaire de la quatriéme Partie du [...]
Mots clefs :
Pièces fugitives
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texteReconnaissance textuelle : « Ce sera le titre ordinaire de la quatriéme Partie du [...] »
PcIECES FUGITIVES. E sera le titre ordinaire
dela quatriéme
Partie du Mercure,
que je templiray
de Pieces fugitivesstant
en Vers qu'en Proie:
Je nyplaceray dans ce
mois-cy que des Poëfies
spirituelles.
dela quatriéme
Partie du Mercure,
que je templiray
de Pieces fugitivesstant
en Vers qu'en Proie:
Je nyplaceray dans ce
mois-cy que des Poëfies
spirituelles.
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17
p. 2-11
ODE TIRÉE DU PSEAUME 143. Benedictus Dominus meus.
Début :
BENI soit le Dieu des Armées, [...]
Mots clefs :
Seigneur, Ennemis
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ODE TIRÉE DU PSEAUME 143. Benedictus Dominus meus.
TIRE'E'DU PSEAUME If'.
Benedictus Dominas:meus. BENI soit le Dieudes
Armées, ;
Qui donne la force à mon
bras,
Et par qui mesmainsfont
formées
Dans Farcpenibib des
combats;
De sa clemence inépuifa-
: ble t.
Le secours prompt & fa*
vorable,
Afiai mes oppressions: : En luy j'ay trouvé mon
azile,
Et par luy d'un peuple indocile
J'ay dissipé lesfactions.
Qui suis-je vile creature,
Qui suis-je, Seigneur,&
pourquoy
Le Souverain de la nature
S'abbaiÍfe-t-il jusques à
moy ?
L'homme en sa coursepassagere
N'est rien qu'une vapeur
legere,
Que le Soleil fait dissiper,
Sa grandeur n'est qu'une
vaine ombre
Et sa clarté qu'une nuit
sombre,
Que l'oeil, fuit & voit
échapper.
s,
Maisquoy les périls qui
m'obsedent
Ne font point encore paf
sez?
De nouveaux ennemis
succedent
A mes ennemis terrassez?
Dieu terrible,ordonne aux : campagnes
D'engloutir les vastes
montagnes ,
Commande aux Cieux ck
s'abbaisser,
Fais de leurs voutes enflammées
Pleuvoir ces fleches allumées
Que tes fureurs-sçavent
lancer.
Objet de mes humbles
Cantiques,
Seigneur,je t'addresse ma
voix
Toy, do.3nt les promesses
antiques
Furent toûjours l'espoirdes
Roys,
Tojyde qui les secours
propices,
Atravers tant de precipices,
M'ont toujours garanti
d'effroy,
Conserve aujourd'hui ton
ouvrage,
Etdaigne détourner l'orage
Qui s'appreste à fondre
sur moy,
Arreste cet affreux déluge,
Doncles flots me vont submerger,
Sois mon vangeur, fois
mon refuge
Contre le fils de l'ecrangen
Vange-toy d'un peuple
-
infidele, 4
De qui la bouche crimi-
,
nelle
Ne souvre quilïrnpier^,
Et dont la main vouée au
crime
Ne connoist rien de legitimé
Que le meurtre & l'iniquité.
Ces hommes, qui nont
point encore
-EpIquvé la main du Seigneur
iSegflanttenot qrueeDieu le*
Et s'enyvrent de leur bon- heur;
Leur posterité florissante,
Ainsi qu'unetigenaissante
Croît & s'éleve fous leursyeux,
Leurs filles couronnent
leurs têtes
De tout ce qu'en nos jours
de fêtes
Nous portons de plusprecieux.
De leurs grains leurs
granges sont pleines,
Leurs celliers regorgent
- de fruits,
Leurs troupeaux touschargez
de laines
Sont incessamment reproduits,
Pour eux la fertile rosée
Tombant sur la terre embrasée,
Rafraîchit son seinalteré.
Et pour eux le flambeau
du monde
Nourrit d'une chaleur fécondé
Le germe en ses flancs
resserré.
Le calme regne dans
leurs Villes,
Nul bruit n'interrompt
leur sommeil,
On ne voit point leurs
toits fragiles
Ouverts aux rayons du
Soleil;
Cest ainsi qu'ils passent
:: leur fig€ :
Heureux) difcnt."ils) le rivage
.Où l'on jouit d'un tel bonheur.
Qu'ilsrestent dans leur
rêverie,
Heureuse la feule Patrie
Où l'onadore le Seigneur.
Benedictus Dominas:meus. BENI soit le Dieudes
Armées, ;
Qui donne la force à mon
bras,
Et par qui mesmainsfont
formées
Dans Farcpenibib des
combats;
De sa clemence inépuifa-
: ble t.
Le secours prompt & fa*
vorable,
Afiai mes oppressions: : En luy j'ay trouvé mon
azile,
Et par luy d'un peuple indocile
J'ay dissipé lesfactions.
Qui suis-je vile creature,
Qui suis-je, Seigneur,&
pourquoy
Le Souverain de la nature
S'abbaiÍfe-t-il jusques à
moy ?
L'homme en sa coursepassagere
N'est rien qu'une vapeur
legere,
Que le Soleil fait dissiper,
Sa grandeur n'est qu'une
vaine ombre
Et sa clarté qu'une nuit
sombre,
Que l'oeil, fuit & voit
échapper.
s,
Maisquoy les périls qui
m'obsedent
Ne font point encore paf
sez?
De nouveaux ennemis
succedent
A mes ennemis terrassez?
Dieu terrible,ordonne aux : campagnes
D'engloutir les vastes
montagnes ,
Commande aux Cieux ck
s'abbaisser,
Fais de leurs voutes enflammées
Pleuvoir ces fleches allumées
Que tes fureurs-sçavent
lancer.
Objet de mes humbles
Cantiques,
Seigneur,je t'addresse ma
voix
Toy, do.3nt les promesses
antiques
Furent toûjours l'espoirdes
Roys,
Tojyde qui les secours
propices,
Atravers tant de precipices,
M'ont toujours garanti
d'effroy,
Conserve aujourd'hui ton
ouvrage,
Etdaigne détourner l'orage
Qui s'appreste à fondre
sur moy,
Arreste cet affreux déluge,
Doncles flots me vont submerger,
Sois mon vangeur, fois
mon refuge
Contre le fils de l'ecrangen
Vange-toy d'un peuple
-
infidele, 4
De qui la bouche crimi-
,
nelle
Ne souvre quilïrnpier^,
Et dont la main vouée au
crime
Ne connoist rien de legitimé
Que le meurtre & l'iniquité.
Ces hommes, qui nont
point encore
-EpIquvé la main du Seigneur
iSegflanttenot qrueeDieu le*
Et s'enyvrent de leur bon- heur;
Leur posterité florissante,
Ainsi qu'unetigenaissante
Croît & s'éleve fous leursyeux,
Leurs filles couronnent
leurs têtes
De tout ce qu'en nos jours
de fêtes
Nous portons de plusprecieux.
De leurs grains leurs
granges sont pleines,
Leurs celliers regorgent
- de fruits,
Leurs troupeaux touschargez
de laines
Sont incessamment reproduits,
Pour eux la fertile rosée
Tombant sur la terre embrasée,
Rafraîchit son seinalteré.
Et pour eux le flambeau
du monde
Nourrit d'une chaleur fécondé
Le germe en ses flancs
resserré.
Le calme regne dans
leurs Villes,
Nul bruit n'interrompt
leur sommeil,
On ne voit point leurs
toits fragiles
Ouverts aux rayons du
Soleil;
Cest ainsi qu'ils passent
:: leur fig€ :
Heureux) difcnt."ils) le rivage
.Où l'on jouit d'un tel bonheur.
Qu'ilsrestent dans leur
rêverie,
Heureuse la feule Patrie
Où l'onadore le Seigneur.
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Résumé : ODE TIRÉE DU PSEAUME 143. Benedictus Dominus meus.
Le poème 'Tiré du Psaume LXXXIX' est une louange à Dieu, le Seigneur des armées, qui accorde force et secours au poète pour vaincre ses ennemis et disperser les factions rebelles. Le poète s'émerveille de l'attention divine envers une 'vile créature' et souligne la fragilité de la grandeur humaine. Il exprime ses craintes face aux périls et aux nouveaux ennemis qui succèdent aux anciens. Il implore Dieu de manifester sa puissance en ordonnant aux campagnes d'engloutir les montagnes et aux cieux de lancer des flèches enflammées, afin de le protéger et de le venger des peuples infidèles qui ne reconnaissent pas la main du Seigneur. Le poème décrit ensuite la prospérité des ennemis, dont la postérité croît, les filles sont couronnées de biens précieux, les granges sont pleines de grains, les celliers regorgent de fruits, et les troupeaux sont chargés de laines. La rosée et le flambeau du monde nourrissent leurs terres, et le calme règne dans leurs villes. Le poète conclut en souhaitant que ces peuples restent dans leur rêverie et en bénissant la patrie où l'on adore le Seigneur.
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18
p. 11-17
ODE TIRÉE DU PSEAUME 145. Lauda anima mea Dominu.
Début :
MON ame loüez le Seigneur, [...]
Mots clefs :
Seigneur, Dieu
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texteReconnaissance textuelle : ODE TIRÉE DU PSEAUME 145. Lauda anima mea Dominu.
ODE;
TIRE'E DU PSEAUME 14J.
Lauda animamea Dominùo MON ame loüez le
Seigneur,
Rendez un éternel h- onneur
Au digne & seul objet de
vos justes loüanges;
Oui, mon Dieu, je veux
désormais
Partager la gloire des Aïtges,
Et couronner ma vie à
chanter vos bienfaits.
Renonçons au sterile ap-
Puy
Des Grands qu'on adore
aujourd'huy,
Ne fondons point sur eux
une esperance folle,
Leur pompe indigne de
nosvoeux
N'est qu'unsimulacre frivolle,
Et les solides biens ne dépendent
pas d'eux.
Comme nous esclaves
du [art)
Comme nous jouets de la
mort,
La terre engloutira leurs
Grandeurs insensées,
Et periront en même jour
Ces vastes &: hautes pensées
Qu'admirent aujourd'huy
ceux qui leur font la
Cour.
Dieu seul doit faire nôtre
espoir,
Dieu de qui l'immortel
pouvoir
Fit sortir du néantleCîel,
la terre & l'onde,
Et qui,tranquille au haut
des airs,
Anima d'une voix seconde
Tous les êtres semez dans
ce vaste Univers.
Heureux, qui, du Ci*el
occupe,
Et dp'un faeuxéc,lat détrom- Met de bonne heure en
luy toute Con esperance;
Il protege la verité,
Et sçaura, prendre la defsense
Du Juste que: l'impie aura
perfecuce.
C'est le Seigneur qui
nous nourrit, »
C'est le Seigneur qui nous
guérit,
Il prévient nos besoins, il
adoucit nos peines,
Il assûre nos pas craintifs,
Il délie & brile nos chaînes,
Et nos tyrans par luy deviennent
nos captifs.
Il offre au timide étranger
Un bras promptà le proteger,
; ;
Et l'orphelin en luy, retrouve
un sécond Pere,
De la veuve il devient l'époux:
Et par un châtiment severe
Il confond les pecheurs
animez contre nous.
Les jours des Roys font
dans sa main,
Leur Regneest un Regne
Incertain,
Dont
Dont tedoigc du Seigneur
a marque les limites:
Mais son Empire illimité
N'a point eu de bornes
prélcrites,
Et confondra le temps
avecl'éternité.
TIRE'E DU PSEAUME 14J.
Lauda animamea Dominùo MON ame loüez le
Seigneur,
Rendez un éternel h- onneur
Au digne & seul objet de
vos justes loüanges;
Oui, mon Dieu, je veux
désormais
Partager la gloire des Aïtges,
Et couronner ma vie à
chanter vos bienfaits.
Renonçons au sterile ap-
Puy
Des Grands qu'on adore
aujourd'huy,
Ne fondons point sur eux
une esperance folle,
Leur pompe indigne de
nosvoeux
N'est qu'unsimulacre frivolle,
Et les solides biens ne dépendent
pas d'eux.
Comme nous esclaves
du [art)
Comme nous jouets de la
mort,
La terre engloutira leurs
Grandeurs insensées,
Et periront en même jour
Ces vastes &: hautes pensées
Qu'admirent aujourd'huy
ceux qui leur font la
Cour.
Dieu seul doit faire nôtre
espoir,
Dieu de qui l'immortel
pouvoir
Fit sortir du néantleCîel,
la terre & l'onde,
Et qui,tranquille au haut
des airs,
Anima d'une voix seconde
Tous les êtres semez dans
ce vaste Univers.
Heureux, qui, du Ci*el
occupe,
Et dp'un faeuxéc,lat détrom- Met de bonne heure en
luy toute Con esperance;
Il protege la verité,
Et sçaura, prendre la defsense
Du Juste que: l'impie aura
perfecuce.
C'est le Seigneur qui
nous nourrit, »
C'est le Seigneur qui nous
guérit,
Il prévient nos besoins, il
adoucit nos peines,
Il assûre nos pas craintifs,
Il délie & brile nos chaînes,
Et nos tyrans par luy deviennent
nos captifs.
Il offre au timide étranger
Un bras promptà le proteger,
; ;
Et l'orphelin en luy, retrouve
un sécond Pere,
De la veuve il devient l'époux:
Et par un châtiment severe
Il confond les pecheurs
animez contre nous.
Les jours des Roys font
dans sa main,
Leur Regneest un Regne
Incertain,
Dont
Dont tedoigc du Seigneur
a marque les limites:
Mais son Empire illimité
N'a point eu de bornes
prélcrites,
Et confondra le temps
avecl'éternité.
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Résumé : ODE TIRÉE DU PSEAUME 145. Lauda anima mea Dominu.
L'ode du Psaume 14 invite à louer le Seigneur et à lui rendre un honneur éternel. L'auteur souhaite partager la gloire des anges et consacrer sa vie à chanter les bienfaits divins. Il met en garde contre l'adoration des grands de ce monde, dont la pompe est vaine et les biens éphémères. La terre engloutira leurs grandeurs et leurs pensées périront. L'auteur affirme que seul Dieu doit être l'objet de notre espoir. Il rappelle que Dieu a créé le ciel, la terre et l'onde, et anime tous les êtres de l'univers. Heureux est celui qui, dès son jeune âge, place son espoir en Dieu, protège la vérité et défend le juste. Le Seigneur nourrit, guérit, prévient les besoins et adoucit les peines. Il assure les pas craintifs, délie les chaînes et rend les tyrans captifs. Il protège l'étranger, devient un second père pour l'orphelin et un époux pour la veuve, tout en châtiant les pécheurs. Les jours des rois sont incertains et leurs règnes limités par la volonté du Seigneur. En revanche, l'Empire de Dieu est illimité et confondra le temps avec l'éternité.
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19
p. 18-22
ODE TIRÉE DU PSEAUME 14.. Domine quis habitat, & c.
Début :
Seigneur, dans ton Temple adorable [...]
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texteReconnaissance textuelle : ODE TIRÉE DU PSEAUME 14.. Domine quis habitat, & c.
ODE
--
TIRE'E DU PSEAUME14..
Dominequis hAbilat,.&c. s Eigneur, dans ton
Temple adorable
Quel mortel est dignes
d'entrer?
Qui pourra ,
grandDieu
x
penetrer
Dans ce séjour impénétrable,
Où les Saints imelinezs
d'un air reipectueux,
Contemplent de ton front
1éclatmajeftueuxî
Ce sera celuy qui du vice
Evite lesentier impur,
Qui marche d'un pas serme
ôdùr
Dans le chemin de la Ju-
Itice,
Attentif & fidele' à connostre
la voix,
Intrepide & severe à pratiquer
ses loix.
-Ce fera celuy dont la bou- che
Des flateurs méprise le
fard, Bij
Dontlecoeurlincere. S
iansait
Rendjustice au vray qui lé touche,
Et qui par des discours
faux &: calomnieux ':
Jamais à la pudeur nafait
baisserJes yeux-J:
Celuy devant qui le superbe,
Enfté' d'une vaine splendeur,
sa Paroist plus bas dans sa
grandeur,
Que l'infeste caché fous
l'herbe;
Qui bravant du méchant
le faste couronné.
Honore la vertu du. juste
infortuné.
Celuy,dis-jedontles promesses
-
Socnteunrgtagae itonujou,rs
Celuy qui d'un infâme
gain
Ne icair point grossir Ces.
richessès:
Celuy qui sur les dons du
coupable puissant
N'a jamais decidé des
jours de l'innocent.
Qvui moarcyherea d,a:RS cette Comble d'unéternelbonheur,
Un jour des élûs du Sei-
- gneur
Partagera la fainte joye,
Et les fremissemens de
l'Enfer irrité >
Ne pourront faire obstacle
à sa félicité.
--
TIRE'E DU PSEAUME14..
Dominequis hAbilat,.&c. s Eigneur, dans ton
Temple adorable
Quel mortel est dignes
d'entrer?
Qui pourra ,
grandDieu
x
penetrer
Dans ce séjour impénétrable,
Où les Saints imelinezs
d'un air reipectueux,
Contemplent de ton front
1éclatmajeftueuxî
Ce sera celuy qui du vice
Evite lesentier impur,
Qui marche d'un pas serme
ôdùr
Dans le chemin de la Ju-
Itice,
Attentif & fidele' à connostre
la voix,
Intrepide & severe à pratiquer
ses loix.
-Ce fera celuy dont la bou- che
Des flateurs méprise le
fard, Bij
Dontlecoeurlincere. S
iansait
Rendjustice au vray qui lé touche,
Et qui par des discours
faux &: calomnieux ':
Jamais à la pudeur nafait
baisserJes yeux-J:
Celuy devant qui le superbe,
Enfté' d'une vaine splendeur,
sa Paroist plus bas dans sa
grandeur,
Que l'infeste caché fous
l'herbe;
Qui bravant du méchant
le faste couronné.
Honore la vertu du. juste
infortuné.
Celuy,dis-jedontles promesses
-
Socnteunrgtagae itonujou,rs
Celuy qui d'un infâme
gain
Ne icair point grossir Ces.
richessès:
Celuy qui sur les dons du
coupable puissant
N'a jamais decidé des
jours de l'innocent.
Qvui moarcyherea d,a:RS cette Comble d'unéternelbonheur,
Un jour des élûs du Sei-
- gneur
Partagera la fainte joye,
Et les fremissemens de
l'Enfer irrité >
Ne pourront faire obstacle
à sa félicité.
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Résumé : ODE TIRÉE DU PSEAUME 14.. Domine quis habitat, & c.
L''ODE' du Psaume 14 décrit les qualités requises pour accéder au temple de Dieu et contempler Sa majesté. L'individu vertueux évite le vice et marche dans la justice, tout en étant attentif à la voix divine. Il méprise les flatteries, rend justice avec sincérité et ne se laisse pas corrompre par des discours faux ou calomnieux. Respectueux de la pudeur, il humilie les superbes et honore la vertu des justes. Il ne fait pas de promesses trompeuses, ne s'enrichit pas par des gains infâmes et ne décide pas du sort des innocents en fonction des dons des puissants coupables. En récompense, cette personne partagera la sainte joie des élus du Seigneur et sa félicité ne sera pas entravée par les tourments de l'enfer.
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20
p. 23-30
ODE TIRÉE DU PSEAUME 45. Deus noster refugium & virtus, &c.
Début :
Puisque nostre Dieu favorable [...]
Mots clefs :
Dieu, Seigneur, Peuple, Nations
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texteReconnaissance textuelle : ODE TIRÉE DU PSEAUME 45. Deus noster refugium & virtus, &c.
ODE
TIRE'E DU PSEAUME+f.
Deus noster refugium &
virtus, &c.
-. pPUisque nostre Dieu
Nous affure de son secours,
Il nest plus de revers capable
De troubler la paix de nos
jours,
Et si la nature fragile
Estoit à ses derniers mcu
mens,
Nous la verrions dun ceittranquile
S'écrouler dans ses fondemens.
Par les ravages du Tonnerre
Nousverrionsnoschamps
moissonnez,
Etdes entrailles de la terre
Les plus hauts monts deT
racinez,
Nos yeux verroient leur
masse aride
TraansiporrréesauTmioliemu de-s
Tomber d'une chute rapide
Dans levaste gouffre des
mers.
Les remparts de laCité
fainte
Nousfont un refuge assuré;
Dieuluy-même dans son
enceinte
A marqué son séjour facre.
Uneonde pure & délectable
Arrose avec legereté
Le tabernacle redoutable
Où repose sa Majesté. ,"
Les Nations à main armee
Couvroient nos fertiles
sillons;
On a vû les champs d'Idumée
Inondez de leurs Bataillons.
Le Seigneur parle, & l'infidelle
Tremble pour Ces propres
Etats,
Il flotte, il fc trouble, il
chancelle,
Et la terre fuit fous ses pas.
Venez Nations arrogantes?
Peuples vains.,.voisinsjaloux
,
Voir les merveilles éclatantes
Que. (a main opere pour
nous.
Que pourront vos ligues
formées
Contre le bonheur de nos
jours?
Quandle bras du Dieu des
armées
S'armera pour nostre. secours.
Par luy ses troupes infernales
A qui nos champs furent
ouverts,
Irotnat dleeleusrs flâmes fa-
Embrazer un autre Univers.
La foudre prompte à nous
deffendre
Des médians & de leurs
complots,
Mettra les Boucliers en
cendre,
Et brizera leurs Javelots.
Arreste, peuple impie,
arreite,
'- Je fuis ton Dieu, ton Souverain
,
Monbras est levé sur ta
teste,
Les feux vengeurs sont
dans ma main.
Voy le Ciel, voy la terre
& l'onde!
Remplis de mon immen^
site,
Et dans tous les climats
du monde,
Mon Nom des peuples
exalté.
Toy pour qui l'ardente
victoire
Marche d'unpas obéissant,
Seigneur! combats pour
nostregloire,
Psotege ton peuple innoitcent,
fais que nostre humble
patrie,
Joüissant d'un caloae promIS,
Confonde à jamais kfurie
De nos superbes ennemis.
TIRE'E DU PSEAUME+f.
Deus noster refugium &
virtus, &c.
-. pPUisque nostre Dieu
Nous affure de son secours,
Il nest plus de revers capable
De troubler la paix de nos
jours,
Et si la nature fragile
Estoit à ses derniers mcu
mens,
Nous la verrions dun ceittranquile
S'écrouler dans ses fondemens.
Par les ravages du Tonnerre
Nousverrionsnoschamps
moissonnez,
Etdes entrailles de la terre
Les plus hauts monts deT
racinez,
Nos yeux verroient leur
masse aride
TraansiporrréesauTmioliemu de-s
Tomber d'une chute rapide
Dans levaste gouffre des
mers.
Les remparts de laCité
fainte
Nousfont un refuge assuré;
Dieuluy-même dans son
enceinte
A marqué son séjour facre.
Uneonde pure & délectable
Arrose avec legereté
Le tabernacle redoutable
Où repose sa Majesté. ,"
Les Nations à main armee
Couvroient nos fertiles
sillons;
On a vû les champs d'Idumée
Inondez de leurs Bataillons.
Le Seigneur parle, & l'infidelle
Tremble pour Ces propres
Etats,
Il flotte, il fc trouble, il
chancelle,
Et la terre fuit fous ses pas.
Venez Nations arrogantes?
Peuples vains.,.voisinsjaloux
,
Voir les merveilles éclatantes
Que. (a main opere pour
nous.
Que pourront vos ligues
formées
Contre le bonheur de nos
jours?
Quandle bras du Dieu des
armées
S'armera pour nostre. secours.
Par luy ses troupes infernales
A qui nos champs furent
ouverts,
Irotnat dleeleusrs flâmes fa-
Embrazer un autre Univers.
La foudre prompte à nous
deffendre
Des médians & de leurs
complots,
Mettra les Boucliers en
cendre,
Et brizera leurs Javelots.
Arreste, peuple impie,
arreite,
'- Je fuis ton Dieu, ton Souverain
,
Monbras est levé sur ta
teste,
Les feux vengeurs sont
dans ma main.
Voy le Ciel, voy la terre
& l'onde!
Remplis de mon immen^
site,
Et dans tous les climats
du monde,
Mon Nom des peuples
exalté.
Toy pour qui l'ardente
victoire
Marche d'unpas obéissant,
Seigneur! combats pour
nostregloire,
Psotege ton peuple innoitcent,
fais que nostre humble
patrie,
Joüissant d'un caloae promIS,
Confonde à jamais kfurie
De nos superbes ennemis.
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Résumé : ODE TIRÉE DU PSEAUME 45. Deus noster refugium & virtus, &c.
Le poème 'ODE' du Psaume 46 célèbre la protection divine et la puissance de Dieu. Dieu est présenté comme un refuge et une force, garantissant la paix et la sécurité même face à des catastrophes naturelles. Les remparts de la cité sont décrits comme un refuge assuré, où Dieu réside. Une onde pure arrose le tabernacle où repose la majesté divine. Le poème évoque également des menaces extérieures, telles que des nations armées couvrant les champs fertiles. Cependant, Dieu intervient et les infidèles tremblent. Les nations arrogantes et jalouses sont invitées à voir les merveilles que Dieu opère pour son peuple. Les ligues formées contre le bonheur du peuple divin sont vaines face à l'intervention divine. Les troupes infernales seront détruites par la foudre divine, qui défend contre les méchants et leurs complots. Le poème se termine par un avertissement aux peuples impies, leur ordonnant de s'arrêter car Dieu lève son bras vengeur. Le Nom de Dieu est exalté dans tous les climats du monde. Le poème prie Dieu de combattre pour la gloire de son peuple, de protéger les innocents, et de permettre à la patrie de jouir d'une paix promise, confondant ainsi la furie des ennemis superbes.
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21
p. 31-38
ODE TIRÉE DU PSEAUME 18. Coeli enarrant gloriam, Dei.
Début :
Les Cieux instruisent la terre [...]
Mots clefs :
Dieu
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texteReconnaissance textuelle : ODE TIRÉE DU PSEAUME 18. Coeli enarrant gloriam, Dei.
ODE
,.
TIRE'E DU PSEAUME 18.
Ccclt enarrant. gloriam Det. LEs Cieuxinfiruifent
la terre
A reverer son autheur ; Tout ce que leur globe
i&feçre
Célébré un Dieu Créateur.
Quel plus sublime cantique?
Que le concert magnifique
De tous les celestes corps ?
Quelle grandeur infinie!
Quelle divineharmonie
Resulte de leurs accords!
De sa puissànce immortelle
Tout parle, tout nous
instruit
; Le jour au jour lerevele,
La nuit l'annonce à la
nuit.
Ce grand & superbe ouvrage
N'est point pour l'homme
un langage
Obscur & mysterieux;
Son admirable firuéture
Est la voix de la. nature
Qui se fait entendre aux
yeux.
Dans une éclatante voûte
Il a placé de ses mains,
Le Soleil qui dans sa route
Eclaire tous les humains,
Environné de lumiere
Il entre dans sa carrière
Comme un époux glorieux
Qui dés, l'Aube matinale
De sa couche nuptiale
Sort brillant & radieux,
L'Univers à sa prelènce
Semblesortir du néant:
Il prend sa course
, ils'avance
Commeun superbe Géant:
Bidentostésa m'archie fécon- Embrassè le tour du monde
Dans le cercle qu'il décrit,
& par sa chaleur puissante
La Nature languissànte
Se ranime & se nourrit.
0 ! que tes oeuvres font
belles,
Grand Dieu! quels font
ces bienfaits,
Que ceux qui te sont fideles
Sous ton joug trouvent
d'attraits!
Ta crainte inspire la joye>
EMe assure nostre voye,
Elle nous rend trionv
phans,
Elle éclaire la jeunesse , Et fait brillerlasagesse
Dans les plus foibles ensans.
Soutiens ma foy chancelante,
Dieu puissant, infpiresmoy
Cette crainte vigilante,
Qui fait pratiquer ta loy :
Loy sainte, loy desirable
> Ta richesse est préferable
A la richesse de l'or,
Et ta douceur est pareille
Au miel dont la jeune
Abeille
Compose son cher trésor.
Mais sans tes clartez (àcrées
Qui peut connoistre,Seigneur,
Les foiblesses égarées
Dans les replis de son
coeur:
Prestes-moy tesfeux propices
Viens m'aider à fuïr les
vices
Qui s'attachent à mes pas;
Viens consumer par ta
flâme
Ceux que je vois dans
mon ame, Et ceux que je n'y vois
pas.
Si de leur cruel empire
Tu viens dégager mes.
sens,
Si tu daignes me sourire
Mes jours feront innocens;
—
J'iray puiser sur ta trace
Dans les sources de la
grâce,
Et de ses eaux abreuvé
Ma gloire fera connoistre
Que le Dieu qui m'a fait
naistre
Est le Dieu qui m'a fauve.
,.
TIRE'E DU PSEAUME 18.
Ccclt enarrant. gloriam Det. LEs Cieuxinfiruifent
la terre
A reverer son autheur ; Tout ce que leur globe
i&feçre
Célébré un Dieu Créateur.
Quel plus sublime cantique?
Que le concert magnifique
De tous les celestes corps ?
Quelle grandeur infinie!
Quelle divineharmonie
Resulte de leurs accords!
De sa puissànce immortelle
Tout parle, tout nous
instruit
; Le jour au jour lerevele,
La nuit l'annonce à la
nuit.
Ce grand & superbe ouvrage
N'est point pour l'homme
un langage
Obscur & mysterieux;
Son admirable firuéture
Est la voix de la. nature
Qui se fait entendre aux
yeux.
Dans une éclatante voûte
Il a placé de ses mains,
Le Soleil qui dans sa route
Eclaire tous les humains,
Environné de lumiere
Il entre dans sa carrière
Comme un époux glorieux
Qui dés, l'Aube matinale
De sa couche nuptiale
Sort brillant & radieux,
L'Univers à sa prelènce
Semblesortir du néant:
Il prend sa course
, ils'avance
Commeun superbe Géant:
Bidentostésa m'archie fécon- Embrassè le tour du monde
Dans le cercle qu'il décrit,
& par sa chaleur puissante
La Nature languissànte
Se ranime & se nourrit.
0 ! que tes oeuvres font
belles,
Grand Dieu! quels font
ces bienfaits,
Que ceux qui te sont fideles
Sous ton joug trouvent
d'attraits!
Ta crainte inspire la joye>
EMe assure nostre voye,
Elle nous rend trionv
phans,
Elle éclaire la jeunesse , Et fait brillerlasagesse
Dans les plus foibles ensans.
Soutiens ma foy chancelante,
Dieu puissant, infpiresmoy
Cette crainte vigilante,
Qui fait pratiquer ta loy :
Loy sainte, loy desirable
> Ta richesse est préferable
A la richesse de l'or,
Et ta douceur est pareille
Au miel dont la jeune
Abeille
Compose son cher trésor.
Mais sans tes clartez (àcrées
Qui peut connoistre,Seigneur,
Les foiblesses égarées
Dans les replis de son
coeur:
Prestes-moy tesfeux propices
Viens m'aider à fuïr les
vices
Qui s'attachent à mes pas;
Viens consumer par ta
flâme
Ceux que je vois dans
mon ame, Et ceux que je n'y vois
pas.
Si de leur cruel empire
Tu viens dégager mes.
sens,
Si tu daignes me sourire
Mes jours feront innocens;
—
J'iray puiser sur ta trace
Dans les sources de la
grâce,
Et de ses eaux abreuvé
Ma gloire fera connoistre
Que le Dieu qui m'a fait
naistre
Est le Dieu qui m'a fauve.
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Résumé : ODE TIRÉE DU PSEAUME 18. Coeli enarrant gloriam, Dei.
Le poème célèbre la gloire de Dieu à travers la contemplation de la nature et des cieux. Les cieux et la terre révèrent leur créateur, et les corps célestes forment un concert harmonieux révélant la grandeur divine. Chaque jour et chaque nuit manifestent la puissance immortelle de Dieu, qui parle clairement à travers la nature. Le Soleil, placé par Dieu, éclaire et ranime la nature par sa chaleur. Les œuvres de Dieu sont décrites comme belles et ses bienfaits comme attrayants. La crainte de Dieu inspire la joie, assure la voie, rend triomphant, éclaire la jeunesse et fait briller la sagesse. Le poète demande à Dieu de soutenir sa foi et d'inspirer en lui une crainte vigilante pour pratiquer la loi divine. Il préfère la richesse spirituelle à celle de l'or et reconnaît l'incapacité humaine à connaître ses propres faiblesses sans l'aide divine. Il demande à Dieu de l'aider à fuir les vices et à purifier son âme. Si Dieu le délivre des vices et lui sourit, ses jours seront innocents. Il aspire à puiser dans les sources de la grâce pour témoigner de la gloire de Dieu.
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22
p. 39-46
ODE TIRÉE DU PSEAUME 47. Magnus Dominus & laudabilis nimis.
Début :
La gloire du Seigneur, sa grandeur immortelle, [...]
Mots clefs :
Seigneur, Dieu, Terre, Univers
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texteReconnaissance textuelle : ODE TIRÉE DU PSEAUME 47. Magnus Dominus & laudabilis nimis.
ODE
TIRE'E DU PSEAUME 47.
Magnrs Dominus & Uu~
dabilis nimis. LA gloire du Seigneur,
sa grandeur
immortelle,
De l'Univers entier doit
occuper le zele:
Mais sur tous les humains
consacrez à ses loix,
Le peuple de Sion doit signaler
sa voix.
Sion montagne auguste&
sainte,
Formidable aux audadeux,
) '~-* = .-Sionfe'jourdelicieux',~-~ 1
Cest toyc'est ton heureuse
enceinte
: Qui renferme le Dieu de
la terre & des Cieux.
O murs!OSéjour*pleinde Montsacrénostreunique espoir,
Où Dieu faitregner la victoire
Manifeste, son pouvoir.
Cent Rois liguez pour
nous livrer la guerre
Estoient venus sur nous
fonfondre
de toutes parts,
Ils ont vu nos sacrez remparts.
Leur aspect foudroyant,
telqu'unaffreuxtonnerre,
-
Les a precipitez au centre
de la terre;
Le Seigneur dans leur
camp a jetté la terreur,
Il parle& nous voyons
leurs travaux mis en pou- ,dre, Leurs chefs aveuglez par
- l'erreur,
Leurs soldats consternez
d'horreur,
Leurs vaisseaux iubmerdgçzyr)
ôcebr;ûierparlafou-3 Monumens éternels de sa
justefureur, :
Rien ne {çauroi^troubler
* les loixinviolables
Qui fondent le bonheur
de la sainte cité,
Seigneur toy-même en a& jeJtteétte
Les fondemens inébranl, ables
:
Aux pieds de tes Autels
humblement consternez
Nos voeuxparta clemetu
ce ont esté couronnez,,,,
Des lieux cheris où le
,
jour prend naissance,
Jusqu'aux climats oùfttút
sa splendeur,
Tout l'univers revere ta
puissance,
Tous les mortels adorent
ta grandeur.
Publions les bienfaits, célebrons
la justice.
DuSouverain del'univers.
Que le bruit de nos chants
vole au-delà des mers,
Qu'avec nous la terre s'unisse,
Que nos voix penetrent
lesairs;
Elevons jusqu'à luy nos
choeurs &nos concerts,
Vousfilles de Sion, florissante
jeunesse,
Joignez-vous ànoschants
sacrez;
Formez des pas & des fons
d'allegresse
Autour de ces murs reverezr
Venez offrir des voeux
pleins de tendresse
Au Seigneur que vous
adorez:
Peuples dequil'appuysur
sa bonté sefonde,
Allez dans tous les coins
du monde
Asonnom glorieux élever
desAutels.
Les siecles avenir béniront
vostre zele,
Et de ses bienfaits immortels
L'éternel comblera vostre
race fidelle..
Marquonsluy nostre amourpar
des voeux éclatans,
C'est nostre Dieu,c'est nostre
pere,
C'est le Roy que Sion revere;
De son regne éternel les
glorieux instans
Dureront au-delà des siecles
& des temps.
TIRE'E DU PSEAUME 47.
Magnrs Dominus & Uu~
dabilis nimis. LA gloire du Seigneur,
sa grandeur
immortelle,
De l'Univers entier doit
occuper le zele:
Mais sur tous les humains
consacrez à ses loix,
Le peuple de Sion doit signaler
sa voix.
Sion montagne auguste&
sainte,
Formidable aux audadeux,
) '~-* = .-Sionfe'jourdelicieux',~-~ 1
Cest toyc'est ton heureuse
enceinte
: Qui renferme le Dieu de
la terre & des Cieux.
O murs!OSéjour*pleinde Montsacrénostreunique espoir,
Où Dieu faitregner la victoire
Manifeste, son pouvoir.
Cent Rois liguez pour
nous livrer la guerre
Estoient venus sur nous
fonfondre
de toutes parts,
Ils ont vu nos sacrez remparts.
Leur aspect foudroyant,
telqu'unaffreuxtonnerre,
-
Les a precipitez au centre
de la terre;
Le Seigneur dans leur
camp a jetté la terreur,
Il parle& nous voyons
leurs travaux mis en pou- ,dre, Leurs chefs aveuglez par
- l'erreur,
Leurs soldats consternez
d'horreur,
Leurs vaisseaux iubmerdgçzyr)
ôcebr;ûierparlafou-3 Monumens éternels de sa
justefureur, :
Rien ne {çauroi^troubler
* les loixinviolables
Qui fondent le bonheur
de la sainte cité,
Seigneur toy-même en a& jeJtteétte
Les fondemens inébranl, ables
:
Aux pieds de tes Autels
humblement consternez
Nos voeuxparta clemetu
ce ont esté couronnez,,,,
Des lieux cheris où le
,
jour prend naissance,
Jusqu'aux climats oùfttút
sa splendeur,
Tout l'univers revere ta
puissance,
Tous les mortels adorent
ta grandeur.
Publions les bienfaits, célebrons
la justice.
DuSouverain del'univers.
Que le bruit de nos chants
vole au-delà des mers,
Qu'avec nous la terre s'unisse,
Que nos voix penetrent
lesairs;
Elevons jusqu'à luy nos
choeurs &nos concerts,
Vousfilles de Sion, florissante
jeunesse,
Joignez-vous ànoschants
sacrez;
Formez des pas & des fons
d'allegresse
Autour de ces murs reverezr
Venez offrir des voeux
pleins de tendresse
Au Seigneur que vous
adorez:
Peuples dequil'appuysur
sa bonté sefonde,
Allez dans tous les coins
du monde
Asonnom glorieux élever
desAutels.
Les siecles avenir béniront
vostre zele,
Et de ses bienfaits immortels
L'éternel comblera vostre
race fidelle..
Marquonsluy nostre amourpar
des voeux éclatans,
C'est nostre Dieu,c'est nostre
pere,
C'est le Roy que Sion revere;
De son regne éternel les
glorieux instans
Dureront au-delà des siecles
& des temps.
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Résumé : ODE TIRÉE DU PSEAUME 47. Magnus Dominus & laudabilis nimis.
Le poème 'ODE' du Psaume 47 célèbre la gloire et la grandeur immortelle du Seigneur, reconnue par l'Univers entier. Le peuple de Sion est loué pour son zèle et sa consécration aux lois divines. Sion, montagne sainte et auguste, est le refuge divin offrant protection et victoire. Lors d'une bataille, cent rois s'allient contre Sion mais sont vaincus par la terreur divine. Leurs efforts sont réduits à néant, et leurs chefs sont aveuglés par l'erreur. Les murs de Sion, inébranlables, symbolisent l'espoir et la protection divine. Le Seigneur est loué pour sa puissance et sa justice. Le poème appelle à célébrer et à publier les bienfaits divins, invitant tous les peuples à adorer et à révérer le Seigneur. Les filles de Sion et la jeunesse sont encouragées à joindre leurs voix aux chants sacrés, et les peuples sont invités à élever des autels au nom glorieux du Seigneur. Le poème se conclut par une expression d'amour et de dévotion envers Dieu, le Père et le Roi de Sion, dont le règne éternel durera au-delà des siècles. Les générations futures béniront le zèle des fidèles et seront comblées par les bienfaits immortels de l'Éternel.
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23
p. 46-53
ODE TIRÉE DU PSEAUME 75. Notus in Judoea Deus, & c.
Début :
Le Seigneur est connu dans ces climats paisibles, [...]
Mots clefs :
Dieu
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texteReconnaissance textuelle : ODE TIRÉE DU PSEAUME 75. Notus in Judoea Deus, & c.
ODE
TIRE'E DU PSEAUME 75.
Notusin judoeaDeus, &c. LE Seigneur est connu
dans ces climats
paisibles,
Il habite avec nous,& ses
secoursvisibles
Ont de son peuple heuil
reux prévenu les souhaits;
Ce Dieu de ses faveurs
nous comblantàtoute
heure, ;,
A fait desa demeure
Leséjour de la paix.
Du haut de la montagne
où sa grandeurreside
Ila brisé la lance & l'épée
homicide
, Sur qui l'impieté fondoit
* son ferme appuy: -
Le fang des Etrangers a
fait fumer la terre,
Et le feu de la guerre
S'est éteint devant luy.
:
Une affreuse clarré dans
les airs répandue,
Frappe d'aveuglement
cette troupe éperduë;
Par un nouvel effroy je les
voisdissipez,
Et l'éclat Foudroyant de
ses rayons celestes
Aneantit leurs restes
Aux glaives échappez.
Ces insensezqu'endort
une vapeur legere,
- Prennent pour de vrais
biens une ombre mensongere,
Qui leur peint destresors
chimeriques &vains:
Mais
Mais bientôt le reveil dissipe
cette yvresse,
Et toute leur richesse
S'échappe de leurs mains. JL'ambition conduit leurs
escadrons rapides,
Ils dévorent déjàdans leurs
coursesavides
Toutes les Régions qu'éclaire
le Soleil:
Mais le Seigneur s'éleve,
& saseule menace
Convertit leur audace
Enun morne sommeil.
O Dieu, que ton pouvoir
est grand ôc redoutable!
Qui pourra le cacher au
trait inévitable
Dont tu poursuisl'impie
au jour de ta fureur?
A punir les méchans ta
colere fidelle
Fait marcher devant elle
La mort & la terreur.
Contre ces oppresseurs «tes
jugemens augustes
S'élevent pour sauver les
humbles & lesjustes
Dont le , coeur devant toy
s'abbaisse avec respect;
Ta justice paroist de feux
étincelante
,
Et la terre tremblante
S'arresteà ton aspect.
Ceux pour qui ta clemence
opere ces miracles
Ne cesserontjamais d'adorer
tes oracles,
De benir ton saint nom,
depratiquer ta loy;
Quel encens est plus pur
qu'un si saint exercice?
Quel autre sacrifice
Est plus digne de toy ?
Ce sont là les presens,
grand Dieu, que tu demandes
;
Peuples, ce ne sont point
vos pompeuses offrandes
Qui le peuventpayer de
ses dons immortels.
C'est par une humblefoy,
c'est par un amour tendre
Que l'homme peut pretendre
D'enrichir ses Autels,
Venez donc adorer le -
Dieu saint & terrible
Qui vous a delivrez par
4 sa force invincible
Du joug que vous avez redouté
tant de fois,
Qui d'un soufflereduit
l'orgüeilleuse licence,
Releve l'innocence,
Et terrasse les Rois.
ODE
TIRE'E DU PSEAUME 75.
Notusin judoeaDeus, &c. LE Seigneur est connu
dans ces climats
paisibles,
Il habite avec nous,& ses
secoursvisibles
Ont de son peuple heuil
reux prévenu les souhaits;
Ce Dieu de ses faveurs
nous comblantàtoute
heure, ;,
A fait desa demeure
Leséjour de la paix.
Du haut de la montagne
où sa grandeurreside
Ila brisé la lance & l'épée
homicide
, Sur qui l'impieté fondoit
* son ferme appuy: -
Le fang des Etrangers a
fait fumer la terre,
Et le feu de la guerre
S'est éteint devant luy.
:
Une affreuse clarré dans
les airs répandue,
Frappe d'aveuglement
cette troupe éperduë;
Par un nouvel effroy je les
voisdissipez,
Et l'éclat Foudroyant de
ses rayons celestes
Aneantit leurs restes
Aux glaives échappez.
Ces insensezqu'endort
une vapeur legere,
- Prennent pour de vrais
biens une ombre mensongere,
Qui leur peint destresors
chimeriques &vains:
Mais
Mais bientôt le reveil dissipe
cette yvresse,
Et toute leur richesse
S'échappe de leurs mains. JL'ambition conduit leurs
escadrons rapides,
Ils dévorent déjàdans leurs
coursesavides
Toutes les Régions qu'éclaire
le Soleil:
Mais le Seigneur s'éleve,
& saseule menace
Convertit leur audace
Enun morne sommeil.
O Dieu, que ton pouvoir
est grand ôc redoutable!
Qui pourra le cacher au
trait inévitable
Dont tu poursuisl'impie
au jour de ta fureur?
A punir les méchans ta
colere fidelle
Fait marcher devant elle
La mort & la terreur.
Contre ces oppresseurs «tes
jugemens augustes
S'élevent pour sauver les
humbles & lesjustes
Dont le , coeur devant toy
s'abbaisse avec respect;
Ta justice paroist de feux
étincelante
,
Et la terre tremblante
S'arresteà ton aspect.
Ceux pour qui ta clemence
opere ces miracles
Ne cesserontjamais d'adorer
tes oracles,
De benir ton saint nom,
depratiquer ta loy;
Quel encens est plus pur
qu'un si saint exercice?
Quel autre sacrifice
Est plus digne de toy ?
Ce sont là les presens,
grand Dieu, que tu demandes
;
Peuples, ce ne sont point
vos pompeuses offrandes
Qui le peuventpayer de
ses dons immortels.
C'est par une humblefoy,
c'est par un amour tendre
Que l'homme peut pretendre
D'enrichir ses Autels,
Venez donc adorer le -
Dieu saint & terrible
Qui vous a delivrez par
4 sa force invincible
Du joug que vous avez redouté
tant de fois,
Qui d'un soufflereduit
l'orgüeilleuse licence,
Releve l'innocence,
Et terrasse les Rois.
ODE
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Résumé : ODE TIRÉE DU PSEAUME 75. Notus in Judoea Deus, & c.
Le Psaume 75 est une ode célébrant la puissance et la protection divine. Dieu est présent et actif dans des climats paisibles, offrant son aide visible et comblant son peuple de faveurs. Il réside dans un lieu de paix et a brisé les armes de guerre, éteignant les conflits. Les ennemis, aveuglés et dispersés par la lumière divine, voient leurs richesses éphémères s'envoler. Leur ambition est vaincue par la menace divine, qui transforme leur audace en sommeil. La colère de Dieu punit les méchants, tandis que sa justice protège les humbles et les justes. Les bénéficiaires de sa clémence adorent ses oracles et pratiquent sa loi, offrant un encens pur et un sacrifice digne. Dieu demande une foi humble et un amour tendre plutôt que des offrandes pompeuses. L'ode invite à adorer Dieu, qui a délivré son peuple du joug redouté, réduit l'orgueil, relevé l'innocence et terrassé les rois.
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24
p. 53-61
ODE TIRÉE DU PSEAUME 57. Si verè utique justitiam loquimini.
Début :
Si la Loy du Seigneur vous touche, [...]
Mots clefs :
Cieux, Dieu
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texteReconnaissance textuelle : ODE TIRÉE DU PSEAUME 57. Si verè utique justitiam loquimini.
ODE
TIRE'E DU PSEAUME 57.
Si iw utique justitiam laquimini.
sIlaLoy du Seigneur
vous touche,
Si le mensonge vous fait
peur,
Si la justice en vôtre coeur
Regne aussi bien qu'en
vostre bouche,
Parlez, fils des hommes,
pourquoy 1
Faut-il qu'une haine farouche
Presideauxjuçemen$
que vous lancez sur moyr
C'estvous de qui les mains
impures -- Trament le tissu dérefté
Qui fait trébucher l'équité
Dans le piege des impostures
Lâches >aux cabales vendus
,
Partisans de fourbes obC.
curs,
Habilesfeulement à
noircir les vertus.
L'hypocrite en fraudes
fercile,
Dés l'enfance est pêtryde
fard:
Il sçait colorer avec art
Lefiel que sa bouche distile,
Et la morsure du serpent
Est moins aiguë & moins
subtile
Que le venin caché que
sa langue répand.
En vain le sage les conseille,
E iiij
Ils sont inflexibles &,
sourds;
>!•>
Leur coeur s'assoupir aux
discours,
De la vertu qui lesréveille:
Plus insensibles & plus
froids
Quel'Aspic qui ferme loreille
Aux son,s melodieuxdune
touchante voix. :
Mais de leurslangues difsamantes,
Ton: ou tard Dieu me
vengera,
N'en doutons point, ce
Dieu sçaura
Foudroyer leurs testes fumantes
: Il vaincra ces Lyons ardens,
Et dans leur gueules écumantes
Il plongera sa main & brisera
leurs dents.
Ainsi que la vague rapide,
D'un torrent qui roule à
grand bruit,
Se dissipe & s'évanoüit,
Dans le sein de la terre
humide,
Ou comme l'airain enflâme
Pait fondre la cire liquide
Qui boüillonne à l'alpeér
d'un brazierallumé.
Ainsi leurs grandeurs éclipfées
S'évanoüiront à nos yeux :
Ainsi la justice des Cieux
Confondra leurs lâches
penseés,
Leurs dards deviendront
impuissans,
Et de leurs pointes émousfées,
Ne penetreront plus le
sein des innocens.
Avant ., que leurs tiges celebres
Puissent pouffer des rejettons,
Eux-mêmes foibles avortons,
Seront cachez dans les
tenebres)
Et leur sort deviendra pareil
Au fort
«
de cesoyseaux funebres
Qui n'osent soûtenir les
regards du Soleil.
C'est alors que de leur
disgrace
Les Justes riront à leur
tour;
C'est alors que viendra le
jour
De punir leursuperbe audace,
Et que sans paroistre inhumains
Nous pourrons extirper
leur race,
Et laver dans leur fang
nos innocentes mains.
Ceux qui verront cette
vengeance !
Pourront dire avec verité
Que l'injustice & l'équité
Ont tour à tourleurrécompense,
Et qu'il cit un Dieu dans
les Cieux
Dont le bras soûtient l'innocence
, Et confond des méchans
l'orgüeil ambitieux.
TIRE'E DU PSEAUME 57.
Si iw utique justitiam laquimini.
sIlaLoy du Seigneur
vous touche,
Si le mensonge vous fait
peur,
Si la justice en vôtre coeur
Regne aussi bien qu'en
vostre bouche,
Parlez, fils des hommes,
pourquoy 1
Faut-il qu'une haine farouche
Presideauxjuçemen$
que vous lancez sur moyr
C'estvous de qui les mains
impures -- Trament le tissu dérefté
Qui fait trébucher l'équité
Dans le piege des impostures
Lâches >aux cabales vendus
,
Partisans de fourbes obC.
curs,
Habilesfeulement à
noircir les vertus.
L'hypocrite en fraudes
fercile,
Dés l'enfance est pêtryde
fard:
Il sçait colorer avec art
Lefiel que sa bouche distile,
Et la morsure du serpent
Est moins aiguë & moins
subtile
Que le venin caché que
sa langue répand.
En vain le sage les conseille,
E iiij
Ils sont inflexibles &,
sourds;
>!•>
Leur coeur s'assoupir aux
discours,
De la vertu qui lesréveille:
Plus insensibles & plus
froids
Quel'Aspic qui ferme loreille
Aux son,s melodieuxdune
touchante voix. :
Mais de leurslangues difsamantes,
Ton: ou tard Dieu me
vengera,
N'en doutons point, ce
Dieu sçaura
Foudroyer leurs testes fumantes
: Il vaincra ces Lyons ardens,
Et dans leur gueules écumantes
Il plongera sa main & brisera
leurs dents.
Ainsi que la vague rapide,
D'un torrent qui roule à
grand bruit,
Se dissipe & s'évanoüit,
Dans le sein de la terre
humide,
Ou comme l'airain enflâme
Pait fondre la cire liquide
Qui boüillonne à l'alpeér
d'un brazierallumé.
Ainsi leurs grandeurs éclipfées
S'évanoüiront à nos yeux :
Ainsi la justice des Cieux
Confondra leurs lâches
penseés,
Leurs dards deviendront
impuissans,
Et de leurs pointes émousfées,
Ne penetreront plus le
sein des innocens.
Avant ., que leurs tiges celebres
Puissent pouffer des rejettons,
Eux-mêmes foibles avortons,
Seront cachez dans les
tenebres)
Et leur sort deviendra pareil
Au fort
«
de cesoyseaux funebres
Qui n'osent soûtenir les
regards du Soleil.
C'est alors que de leur
disgrace
Les Justes riront à leur
tour;
C'est alors que viendra le
jour
De punir leursuperbe audace,
Et que sans paroistre inhumains
Nous pourrons extirper
leur race,
Et laver dans leur fang
nos innocentes mains.
Ceux qui verront cette
vengeance !
Pourront dire avec verité
Que l'injustice & l'équité
Ont tour à tourleurrécompense,
Et qu'il cit un Dieu dans
les Cieux
Dont le bras soûtient l'innocence
, Et confond des méchans
l'orgüeil ambitieux.
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Résumé : ODE TIRÉE DU PSEAUME 57. Si verè utique justitiam loquimini.
L'ode du Psaume 57 traite de la justice et de l'injustice. Elle commence par une invocation à la loi du Seigneur, soulignant la peur du mensonge et l'importance de la justice. Le texte dénonce ceux qui lancent des jugements haineux et trompeurs, accusant des mains impures de tramer des intrigues. Les hypocrites sont décrits comme des lâches et des partisans de fourberies, capables de colorer leurs mensonges avec art. Leur venin est comparé à celui d'un serpent. Le texte déplore l'inflexibilité et la surdité de ces individus face aux conseils du sage, les comparant à un aspic. Cependant, il affirme que Dieu vengera ceux qui sont calomniés, foudroyant les méchants et brisant leurs forces. La grandeur des méchants s'évanouira comme une vague rapide ou de la cire fondue, et la justice divine confondra leurs pensées lâches. Enfin, le texte prédit que les justes riront de la disgrâce des méchants, et que leur vengeance sera justifiée. Ceux qui verront cette vengeance témoigneront que l'injustice et l'équité ont reçu leur récompense, affirmant l'existence d'un Dieu qui soutient l'innocence et confond l'orgueil des méchants.
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25
p. 61-72
ODE TIRÉE DU PSEAUME 71. Deus judicium tuum Regi da.
Début :
O Dieu qui par un choix propice [...]
Mots clefs :
Homme, Roi, Dieu
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texteReconnaissance textuelle : ODE TIRÉE DU PSEAUME 71. Deus judicium tuum Regi da.
ODE
TIRE'E DU PSEAUME71.
Deus lulicium tuum Regi da.
~O Dieu qui par un
choix propice
Daignâtes élire entre tous
Un homme qui fut parmi
nous
L'oracle de vostre Justice:
Inspirez à ce digne Roy,
Avec l'amour de vostre
loy,
Et l'horreur de la violence,
Cette clair-voyante éq-uité,
Qui de la fausse vrai-semblance
Sçait discerner la verité.
Que par des jugemens ièveres.
Sa voix rassurel'innocent,
Que de son peuple gemissant
Sa main soulage les mife*
res,
Que jamais le mensonge
obscur,
Des pas de l'homme libre
& pur,
N'ose à ses yeux foüiller
la trace,
Et que le vice fastueux
Ne soit point assis à la
place
Du merite humble & vertueux.
Ainsi du plus hautdes
montagnes -2.
La paix & tous les dons
des Cieux,
Comme un fleuve delicieux,
Viendront inonder les
campagnes: Son regne àses peuples touchez
Sera ce qu'aux épis sechez
Est l'eau que le Ciel leur
envoye,
Et tant que luira le Soleil,
L'homme plein d'une sainte
joye
Le bénira des son reveil.
son
Son Trône deviendra l'asyle
-
pe l'orphelin persecuté
,
Son équitable austerité
Soutiendra le soible pupile;
Le pauvre fous ce defsenseur
Ne craindra plus que l'oppresseur
Luy ravisse son herirage
5 Et le champ qu'il aura
femé
Ne deviendra plus le partage
De l'usurpateur affamé.
Ses dons versez avec justice,
Du passe calomniateur,
Ny du sterile adulateur
N'assouviront point l'avarice:
Pour eux son front fera
glacé.
Le zele desinteressé,
Seul digne de sa confidence,
Fera renaistre pour jamais
Les delices & l'abondance
Inseparable de la paix.
Alors sasuiterenommeé,
Répanduë au-delà des
mers,
Jusqu'aux deux bouts de
l'Univers,
Avec éclat sera femée:
Ses ennemishumiliez
Mettront leur orgüeil à
ses pieds,
Et des plus éloignez rivages,
Les Rois frappez de sa
grandeur,
Viendront par de riches
hommages
Briguer sa puissante faveur.
Ils diront voila le modele
Que doivent suivre tous
les Rois, Fij
C'est de la saintetédes loix
Le protecteur le plusside
le, L'ambitieux immoderé,
Et des eaux du siecle en-
, - yvre,
N'ose paroistre en sa presence
:
Mais l'humble ressent son
appuy,
Et les larmes de l'innocence
,.,,,
Sont precieuses devant
luy.
De fès triomphantes années
,
Le temps respectera le
cours,
Et d'un long ordre d'heureux
jours
Ses vertus feront couronnées.
Leps voaisuseasuxspearzles vents
Vogueront des climats
glacez
Aux bords de l'ardente
Lybie:
La mer enrichira ses ports,
Et pour lui l'heureuseArabie
Epuisera tous fcs tresors.
Tel qu'on voit la teste
chenuë
D'unchesne autrefois arbrisseau,
Egaller le plus haut rameau
Du Cedre caché dans la
nuë., Tel croissant toujours en
grandeur,
Il egalera la splendeur
Du potentat le plus superbe,
Et tes redoutables Sujets
Se multiplieront comme
l'herbe
Autour des humides marets.
Qu'ilvive;&que dansleur
memoire,
Les Rois lui dressènt dés
Autels
y
-
Queles coeursde tous les
mortels
Soient les monumens de
sa gloire:
Et vous, ô maistre des humains
Qui de , vos bienfaisantes
mains
,- Formez les Monarques
celebres
Convertirezl'hommeen--
durcy
,
xÀ
Et daignez chasser les ce- nebres
- Dont vostre nom est obfcurcy.
FIN.
TIRE'E DU PSEAUME71.
Deus lulicium tuum Regi da.
~O Dieu qui par un
choix propice
Daignâtes élire entre tous
Un homme qui fut parmi
nous
L'oracle de vostre Justice:
Inspirez à ce digne Roy,
Avec l'amour de vostre
loy,
Et l'horreur de la violence,
Cette clair-voyante éq-uité,
Qui de la fausse vrai-semblance
Sçait discerner la verité.
Que par des jugemens ièveres.
Sa voix rassurel'innocent,
Que de son peuple gemissant
Sa main soulage les mife*
res,
Que jamais le mensonge
obscur,
Des pas de l'homme libre
& pur,
N'ose à ses yeux foüiller
la trace,
Et que le vice fastueux
Ne soit point assis à la
place
Du merite humble & vertueux.
Ainsi du plus hautdes
montagnes -2.
La paix & tous les dons
des Cieux,
Comme un fleuve delicieux,
Viendront inonder les
campagnes: Son regne àses peuples touchez
Sera ce qu'aux épis sechez
Est l'eau que le Ciel leur
envoye,
Et tant que luira le Soleil,
L'homme plein d'une sainte
joye
Le bénira des son reveil.
son
Son Trône deviendra l'asyle
-
pe l'orphelin persecuté
,
Son équitable austerité
Soutiendra le soible pupile;
Le pauvre fous ce defsenseur
Ne craindra plus que l'oppresseur
Luy ravisse son herirage
5 Et le champ qu'il aura
femé
Ne deviendra plus le partage
De l'usurpateur affamé.
Ses dons versez avec justice,
Du passe calomniateur,
Ny du sterile adulateur
N'assouviront point l'avarice:
Pour eux son front fera
glacé.
Le zele desinteressé,
Seul digne de sa confidence,
Fera renaistre pour jamais
Les delices & l'abondance
Inseparable de la paix.
Alors sasuiterenommeé,
Répanduë au-delà des
mers,
Jusqu'aux deux bouts de
l'Univers,
Avec éclat sera femée:
Ses ennemishumiliez
Mettront leur orgüeil à
ses pieds,
Et des plus éloignez rivages,
Les Rois frappez de sa
grandeur,
Viendront par de riches
hommages
Briguer sa puissante faveur.
Ils diront voila le modele
Que doivent suivre tous
les Rois, Fij
C'est de la saintetédes loix
Le protecteur le plusside
le, L'ambitieux immoderé,
Et des eaux du siecle en-
, - yvre,
N'ose paroistre en sa presence
:
Mais l'humble ressent son
appuy,
Et les larmes de l'innocence
,.,,,
Sont precieuses devant
luy.
De fès triomphantes années
,
Le temps respectera le
cours,
Et d'un long ordre d'heureux
jours
Ses vertus feront couronnées.
Leps voaisuseasuxspearzles vents
Vogueront des climats
glacez
Aux bords de l'ardente
Lybie:
La mer enrichira ses ports,
Et pour lui l'heureuseArabie
Epuisera tous fcs tresors.
Tel qu'on voit la teste
chenuë
D'unchesne autrefois arbrisseau,
Egaller le plus haut rameau
Du Cedre caché dans la
nuë., Tel croissant toujours en
grandeur,
Il egalera la splendeur
Du potentat le plus superbe,
Et tes redoutables Sujets
Se multiplieront comme
l'herbe
Autour des humides marets.
Qu'ilvive;&que dansleur
memoire,
Les Rois lui dressènt dés
Autels
y
-
Queles coeursde tous les
mortels
Soient les monumens de
sa gloire:
Et vous, ô maistre des humains
Qui de , vos bienfaisantes
mains
,- Formez les Monarques
celebres
Convertirezl'hommeen--
durcy
,
xÀ
Et daignez chasser les ce- nebres
- Dont vostre nom est obfcurcy.
FIN.
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Résumé : ODE TIRÉE DU PSEAUME 71. Deus judicium tuum Regi da.
Le texte est une ode inspirée du Psaume 71, adressée à un roi. Il prie Dieu d'accorder au roi la sagesse et la justice pour gouverner avec équité, protéger les innocents et soulager les misères de son peuple. Le roi doit discerner la vérité et rejeter la violence et le mensonge. En gouvernant ainsi, la paix et les bénédictions divines inonderont le royaume, et le roi sera béni par son peuple. Son trône deviendra un refuge pour les opprimés, et il soutiendra les faibles et les pauvres. Ses dons seront distribués avec justice, et il favorisera le zèle désintéressé. La renommée du roi s'étendra à travers le monde, et les rois étrangers viendront lui rendre hommage. Le roi sera un modèle de sainteté et de justice, et ses vertus seront couronnées par des années de triomphe. Son règne sera prospère, et son peuple se multipliera. Le texte se termine par une prière à Dieu pour qu'il forme les monarques célèbres et chasse les ténèbres.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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26
p. 1-8
APPLICATION D'une Metamorphose d'Ovide, à la prise de Gironne, sous le nom de Maurice & de Gironde.
Début :
Vers les bords du prochain rivage, [...]
Mots clefs :
Métamorphose d'Ovide, Nymphe
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texteReconnaissance textuelle : APPLICATION D'une Metamorphose d'Ovide, à la prise de Gironne, sous le nom de Maurice & de Gironde.
APPLICATION
D'uneMetamorphose
d'Ovide, à laprise de
Gironne,sous le nom
de Maurice& de Gironde.
vers les bords du prochain
rivage,
A l'abry des Monts escarpez
Je vois une Nymphe volagc>
Rire de ses Amans trompez
Gironde fille de Prothée,
Par leur plus tendre effort
ne pûc estre arrestée,
Habile à s'en débarasser,
En Lis ils lavirent changer,
Devenuë Aigle ensuite
,
elle fut dégagée,
Des mains qui croyoient
l'embrasser
Du Guerrier qui la trouve
belle,
Mille desirs secrets ont
échaufé le sein.
Et la Gloire a part au
dessein,
De fixercecoeurinfidelle,
Maurice plein d'ardeur
court au sacré Vallon,
Où sur son entreprise il
consulte Apollon, Tu dois t'attendre à mille
obstacles
, Dit le Dieu clair-voyant,
mais c'est pour tes pareils,
Que le Ciel garde ses Miracles.
Ose tour,& fuis mes conseils,
Avant que la saison nouvelle.
Permette un courslibre aux
Nochers,
Surprend cette Beauté rebelle,
Endormie entre sept Rochers.
Alors qu'elle se fasse, ou
Lyonneou Tygresse,
Qu'elle se change eneaux,
en feux,
Point de relâche, insiste
,
presse
, Qui sçait estre constant à
la fin est heureux,
Maurice marche à longue
traites
,
Envjn pour en troubler le
couts ,
Mille noirs Chevres pieds
ont quitté leurs retraites,
Qu'ils partagent avec les
Ours,
Au premier bruit la Nymphe
alerte
Du Heros medite la perte ,
Mil- éclairs partent de ses
yeux,
Mais c'est en vain, qu'elle
fulmine
-
En vain de sa fureurl'éclat8L
Imperueux,
Fait mugir les échos deJa
rivevoisine,
Maurice n'est pas moins ,
ardent,audacieux,
Gironde par ce témeraire)
Voyant de son courroux le
feupeurespecté,
Confie à l'Element contraire,
Et sa Gloire& sa liberté.
La jeune & timide Nayade,
Qojjn Satyre pour suit de pris
Jamais fous tant de flots ne
cacha ses attraits,
Et la plus humide Plcyade,
Jamais d'un tel torrent n'innonda
les Guerets,
Mais en eau vainement fon-
-
due:
Sans qu'Elle ébranle le
Heros,
A sa premiere forme elle
estenfinrendue,
Et luy fait entendre ces
mots:
Redoute un desespoir fu-
,jar
neste,
Garde - toy d'abuser du
désordre ou je fuis,
Fais grace à mes derniers
réduits,
Et jet'abandonne lereste.
Maurice nesçait pastriompher
à demy,
La Nymphe en dépit d'Elle
admire,
La valeur de son ennemy,
Ellerougit,elle fou pire,
Enfin elle s'écrie en luy
rendant la main,
De ton ardeur confiante on
ne peut se deffendre,
Mais sans doute l'effortqui
me
force à me rendre,
N'etoit pas un effort ht^
main.
D'uneMetamorphose
d'Ovide, à laprise de
Gironne,sous le nom
de Maurice& de Gironde.
vers les bords du prochain
rivage,
A l'abry des Monts escarpez
Je vois une Nymphe volagc>
Rire de ses Amans trompez
Gironde fille de Prothée,
Par leur plus tendre effort
ne pûc estre arrestée,
Habile à s'en débarasser,
En Lis ils lavirent changer,
Devenuë Aigle ensuite
,
elle fut dégagée,
Des mains qui croyoient
l'embrasser
Du Guerrier qui la trouve
belle,
Mille desirs secrets ont
échaufé le sein.
Et la Gloire a part au
dessein,
De fixercecoeurinfidelle,
Maurice plein d'ardeur
court au sacré Vallon,
Où sur son entreprise il
consulte Apollon, Tu dois t'attendre à mille
obstacles
, Dit le Dieu clair-voyant,
mais c'est pour tes pareils,
Que le Ciel garde ses Miracles.
Ose tour,& fuis mes conseils,
Avant que la saison nouvelle.
Permette un courslibre aux
Nochers,
Surprend cette Beauté rebelle,
Endormie entre sept Rochers.
Alors qu'elle se fasse, ou
Lyonneou Tygresse,
Qu'elle se change eneaux,
en feux,
Point de relâche, insiste
,
presse
, Qui sçait estre constant à
la fin est heureux,
Maurice marche à longue
traites
,
Envjn pour en troubler le
couts ,
Mille noirs Chevres pieds
ont quitté leurs retraites,
Qu'ils partagent avec les
Ours,
Au premier bruit la Nymphe
alerte
Du Heros medite la perte ,
Mil- éclairs partent de ses
yeux,
Mais c'est en vain, qu'elle
fulmine
-
En vain de sa fureurl'éclat8L
Imperueux,
Fait mugir les échos deJa
rivevoisine,
Maurice n'est pas moins ,
ardent,audacieux,
Gironde par ce témeraire)
Voyant de son courroux le
feupeurespecté,
Confie à l'Element contraire,
Et sa Gloire& sa liberté.
La jeune & timide Nayade,
Qojjn Satyre pour suit de pris
Jamais fous tant de flots ne
cacha ses attraits,
Et la plus humide Plcyade,
Jamais d'un tel torrent n'innonda
les Guerets,
Mais en eau vainement fon-
-
due:
Sans qu'Elle ébranle le
Heros,
A sa premiere forme elle
estenfinrendue,
Et luy fait entendre ces
mots:
Redoute un desespoir fu-
,jar
neste,
Garde - toy d'abuser du
désordre ou je fuis,
Fais grace à mes derniers
réduits,
Et jet'abandonne lereste.
Maurice nesçait pastriompher
à demy,
La Nymphe en dépit d'Elle
admire,
La valeur de son ennemy,
Ellerougit,elle fou pire,
Enfin elle s'écrie en luy
rendant la main,
De ton ardeur confiante on
ne peut se deffendre,
Mais sans doute l'effortqui
me
force à me rendre,
N'etoit pas un effort ht^
main.
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Résumé : APPLICATION D'une Metamorphose d'Ovide, à la prise de Gironne, sous le nom de Maurice & de Gironde.
Le texte relate une métamorphose inspirée d'Ovide, liée à la prise de Gironde. Gironde, une nymphe fille de Prothée, se transforme pour échapper à ses amants. Maurice, un guerrier, est résolu à capturer la nymphe. Apollon l'avertit des obstacles mais l'encourage à persévérer. Maurice surprend Gironde endormie et la poursuit malgré ses transformations en lionne, tigresse, eaux et feux. Vaincue, Gironde se rend et admire la valeur de Maurice. Elle lui demande de ne pas abuser de sa défaite et lui rend la main, reconnaissant la force de son ardeur.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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27
p. 9-28
LE R. P. D. C** à Monsieur Estienne, Libraire de Paris.
Début :
Monsieur Estienne, eh ! ne m'imprimez pas. [...]
Mots clefs :
Imprimer, Ouvrage, Libraire
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texteReconnaissance textuelle : LE R. P. D. C** à Monsieur Estienne, Libraire de Paris.
LE R. P. -D.C**.
àMonsieurEstienne;
Libraire de Paris.
MonsieurEstienne,eh !ne - m'imprimez pas.
Au nom de Dieu quartier.
Monsieur Estienne,
Jamais en rien, vous le sçavez,
hêlas!
Ne vous fis tort au moins
qu'il me souvienne,
Et si l'ay fait encor, posez le
cas,
Gardezvous bien que rancune
vous tienne
Les rancuniers sont mal
menezlàbas
Si nevoulez que tel mal
vousavienne
Pardonnez-moy d'une ame
bien chrestienne,
Monsieur Estienne
,
ch !
ne m'imprimez pas.
Je sçai qu'en l'art de bien
:.' mouler un Livre,
Vous égalez ces Estiennes
fameux,
Que vous comptez au rang
devosayeux,
Etqui dans vous, commençant
a revivre,
Nous font trouver dans un
de leurs neveux:
Ce que leur siecle a tant
loué dans eux,
Mais quand bien même en
dépitdela Parque,
Pour m'imprimer revenant.
sur leurs pas,
Ils se pourroient échapper
dela Barque,
Où tous mortels vont après
leurs trépas,
Fust-ce Robert, ou fust ce
Charles Estienne,
Je leur dirois toûjours la
même Antienne,
Monsieur Estienne
3
ch !
ne m'imprimez pas,
Ne croyez pas qu'un
chagrin myfantrope
} Me fasse icy le prendre sur
ce ton ,
J'aime lagloireenenfant
d'Helicon:
Mais tel souvent aprés elle
galope,
Dont le Pegase à chaque
moment chope,
Et qu'elle suïc comme on
fuït un larron;
Je la connois, j'ay fait son
Horoscope,
Quand on dit oüy, la quinteuse
ditnon.
Or s'il vous plaist en pareil
accessoire
Irois-je faire uu procès à la
gloire?
Procès sur quoi? d'ailleurs
c'estun grand cas
Sipar Procès la Dame s'aprivoife
:
Mais faisons mieux & pour
éviter noise
Monsieur Estienne, eh ! ne ,.. m'imprimez pas.
Vous me direz, cela vous
plaistàdire,
Je icai le cas qu'on fait de
vos écrits
Les ay souventoüipriser &
lire
Par maints Quidans soidisans
beaux esprits,
La presse est grande à se les
faire écrire,
Or mieux vaudroient moulez
quemanuscrits.
Graces vous rend de vostre
courtoisie:
Car c'est de vous que parc
le compliment,
Honteux seroit de mentir
si crument
Amon profit, de vousc'est
ambrosie,
Que je savoure assez benignement
:
Mais que mes Vers soient
bonne, marchandise
Comme Preschez; ou de
mauvais alloy,
Comme entre-nous me le
paroissàamoy,
Quand seroit vray qu'à
Paris on les prise,
Ne laisserois de vous dire
tout bas
Pour des raisonsque trouverez
de mise
Monsieur Estienne,eh!
nem'imprimezpas.
Quelque parfaitque
puisse estre un Ouvrage
En l'imprimant on luy fait
mauvais tour,
Presque toujours il en reçoit
dommage
Maint en ay vû se hâler au
grand jour
Sur quoi Couvent à par moy
- je recole
Petit écrit donné fous le
manceau
Qu'on se dérobe& qui
vient par bricole,
Ou bien moulé chez Pierre
du Marteau,
Fut-il mauvais nous paroist
toujours beau
Et pour l'avois on ne plaint
la pistole.
Qujl cesse d'estre & secret
&nouveau
On n'en voudra débourser
un obole.
-
J'ay ce Sonnet, mon voisin
ne l'a pas,
Voilà par où le Sonnet m'a
sçu plaire
Ce point de vue en fait le
grand appas; Est-il public; n'en fait on
plusmystere
Il perd son , sel, deslors il
tombe à bas:
Monsieur Estienne
,
eh !
ne m'imprimez pas.
Vers manuscritssouffrent
des négligences
Qu'a , vers moulez on ne
pardonne pas,
Dans les premiers on les
nommelicence,
Làtouts'excuse& se parte
au gros sas;
Dans les seconds la moindre
tache est crime
Point de quartier de la part
d'un Icétcur
Qui sur le tour ,
la cadence
& larime
Ne fait jamais nulle grace à
l'Auteur;
Tant que mes Vers fous
la simple écriture,
N'estanr moulez ni reliez en
veau;
Dans les réduits iront ingnito
Pour eux ne crains de fà.
cheuse avanture;
Lapitié seule en dépit des
matins
Garantira ces pauvres orphelins
Deî'cotfp*cte bec: mais sur
vostre boutique
Si me mettiez jamais en
rang d'oignon,
Point ne seroit de petit
compagnon,
Point de Gnmault qui ne
me fit la nique;
Tels en sçavez qu'on a mis
en beaux draps;
Monsieur Estienne
,
eh !
ne m'imprimez pas.
Dés qu'àParison affiche
un Ouvrage,
C'estletossin que l'on fortne
surluy;
Gens du mêtier à qui tout
fait ombrage
,
Et toujours prests à donner
sur autruy , Pour l'accablcr l'attendant
au passage,
Nouvel Auteur qui se met
sur les rangs,
A son début doit compter s'ilestsage
De bien payer àses petits
Tyrans
Sa bien-venuë & son apprentissage.
Pour les lauriers, & la gloire,&
l'encens,
Qu'aux fiens Phoebus assigne
pour tout gage,
Qu'il ne prétende cfuc:.ad;
mis à partage;
Leur partensouffre, & c'cfi
selonleur sens
Soupe de pain qu'on ôte à
leur potage:
Sur ce pied là, que de gens
sur les bras!
Leur tenir teste & montrer
bon visage
Scroit le mieux,si j'avois du
courage
Mais il me manque, & je
crains les combats.
Monsieur Estienne, eh! ne
m'imprimez pas.
,
è;Ë ,; Je le vois bien, contre toute
avanture
L'espoir flateur du débit
vous rassure;
Car encor bien que soyez
gracieux
Point ne croiray
,
foit dit
sans vous déplaire
Qu'alliez-vous mettre en
frais pour mes beaux yeux?
Si lefaisiez ne seriez bon
Libraire:
Mais s'il advient, comme
tout se peur faire
Que mes écrits par un triste
destin,
De la boutiqueaillentau
magasin,
Et que delà moisis dans la
poussieee,
Ils soient enfin livrez à la
., beurriere,
Ettousen blocvendus pour
un douzain,
Qien diriez-vous? Ce fcroit
bien le pire,
Vous en seriez pour nombre
de Ducats;
Er quant à moy je n'en ferois
que rire
En vous disans avois-jetort
helas!
Monsieur Estienne,eh! ne
m'imprimez pas.
Mais supposons contre tou-
.!1 te apparence
Que lesditsVers,puisqu'ainsivo1usleplaist
Par lafaveur dune heureuse
influence
Seront prisez, & vendus,
qui plus est ;
Je ne dis pas que ne soit
quelquechose
,
Force écrivainss'en contenteroient
bien,
Et puis de gloire une petite
dose,
Chez les Rimeurs ne gasta
jamais rien:
Mais croyez-vous,quoiquel'Ouvrage
plaise
Que l'on n'ait rien d'aill,eurs
à discuter,
Et que auteur en soit pils
à son aise?
Ay vû , pour moy ,
bien
des gens en douter;
Maints en connois qu'on a
menez bienroides,
Et comme on dit plus viste
que le pas;
Chat échaudé, croyezmoy
,
craint l'eau froide.
Monsieur Estienne
,
eh !
ne m'imprimez pas.
Pour ces raisons
,
& pour
bien d'autrescauses
Que sur ce point je pourrois
alleguer,
Mes petits Vers resteront
lettrescloses
Et vous plaira ne les point
divulguer,
De mon vivant ne les vcut
voir paraître,
Quand seray mort alors serez
le maure:
Si demandez quand sera,
vous diray
Que ce sera le plus tardque
pourray.
Vous convient donc un bien
petitattendre,
Et vous prendrez, je croy , le tout en gré;
Ne voudriez que je m'allasse
pendre C ij
Pour abreger, au moins rien
n'en feray,
Si le comptiez, compteriez
sans vostre hôte;
Mais moy deffunt je fuis à
vous sans faute
Prenez mes Vers, faites en
vos choux gras,
Force fera de souffrir ce
martyre,
Parce qu'alors ne pourray
plus vous dire
Monsieur Estienne, eh! ne
m'imprimez pas.
àMonsieurEstienne;
Libraire de Paris.
MonsieurEstienne,eh !ne - m'imprimez pas.
Au nom de Dieu quartier.
Monsieur Estienne,
Jamais en rien, vous le sçavez,
hêlas!
Ne vous fis tort au moins
qu'il me souvienne,
Et si l'ay fait encor, posez le
cas,
Gardezvous bien que rancune
vous tienne
Les rancuniers sont mal
menezlàbas
Si nevoulez que tel mal
vousavienne
Pardonnez-moy d'une ame
bien chrestienne,
Monsieur Estienne
,
ch !
ne m'imprimez pas.
Je sçai qu'en l'art de bien
:.' mouler un Livre,
Vous égalez ces Estiennes
fameux,
Que vous comptez au rang
devosayeux,
Etqui dans vous, commençant
a revivre,
Nous font trouver dans un
de leurs neveux:
Ce que leur siecle a tant
loué dans eux,
Mais quand bien même en
dépitdela Parque,
Pour m'imprimer revenant.
sur leurs pas,
Ils se pourroient échapper
dela Barque,
Où tous mortels vont après
leurs trépas,
Fust-ce Robert, ou fust ce
Charles Estienne,
Je leur dirois toûjours la
même Antienne,
Monsieur Estienne
3
ch !
ne m'imprimez pas,
Ne croyez pas qu'un
chagrin myfantrope
} Me fasse icy le prendre sur
ce ton ,
J'aime lagloireenenfant
d'Helicon:
Mais tel souvent aprés elle
galope,
Dont le Pegase à chaque
moment chope,
Et qu'elle suïc comme on
fuït un larron;
Je la connois, j'ay fait son
Horoscope,
Quand on dit oüy, la quinteuse
ditnon.
Or s'il vous plaist en pareil
accessoire
Irois-je faire uu procès à la
gloire?
Procès sur quoi? d'ailleurs
c'estun grand cas
Sipar Procès la Dame s'aprivoife
:
Mais faisons mieux & pour
éviter noise
Monsieur Estienne, eh ! ne ,.. m'imprimez pas.
Vous me direz, cela vous
plaistàdire,
Je icai le cas qu'on fait de
vos écrits
Les ay souventoüipriser &
lire
Par maints Quidans soidisans
beaux esprits,
La presse est grande à se les
faire écrire,
Or mieux vaudroient moulez
quemanuscrits.
Graces vous rend de vostre
courtoisie:
Car c'est de vous que parc
le compliment,
Honteux seroit de mentir
si crument
Amon profit, de vousc'est
ambrosie,
Que je savoure assez benignement
:
Mais que mes Vers soient
bonne, marchandise
Comme Preschez; ou de
mauvais alloy,
Comme entre-nous me le
paroissàamoy,
Quand seroit vray qu'à
Paris on les prise,
Ne laisserois de vous dire
tout bas
Pour des raisonsque trouverez
de mise
Monsieur Estienne,eh!
nem'imprimezpas.
Quelque parfaitque
puisse estre un Ouvrage
En l'imprimant on luy fait
mauvais tour,
Presque toujours il en reçoit
dommage
Maint en ay vû se hâler au
grand jour
Sur quoi Couvent à par moy
- je recole
Petit écrit donné fous le
manceau
Qu'on se dérobe& qui
vient par bricole,
Ou bien moulé chez Pierre
du Marteau,
Fut-il mauvais nous paroist
toujours beau
Et pour l'avois on ne plaint
la pistole.
Qujl cesse d'estre & secret
&nouveau
On n'en voudra débourser
un obole.
-
J'ay ce Sonnet, mon voisin
ne l'a pas,
Voilà par où le Sonnet m'a
sçu plaire
Ce point de vue en fait le
grand appas; Est-il public; n'en fait on
plusmystere
Il perd son , sel, deslors il
tombe à bas:
Monsieur Estienne
,
eh !
ne m'imprimez pas.
Vers manuscritssouffrent
des négligences
Qu'a , vers moulez on ne
pardonne pas,
Dans les premiers on les
nommelicence,
Làtouts'excuse& se parte
au gros sas;
Dans les seconds la moindre
tache est crime
Point de quartier de la part
d'un Icétcur
Qui sur le tour ,
la cadence
& larime
Ne fait jamais nulle grace à
l'Auteur;
Tant que mes Vers fous
la simple écriture,
N'estanr moulez ni reliez en
veau;
Dans les réduits iront ingnito
Pour eux ne crains de fà.
cheuse avanture;
Lapitié seule en dépit des
matins
Garantira ces pauvres orphelins
Deî'cotfp*cte bec: mais sur
vostre boutique
Si me mettiez jamais en
rang d'oignon,
Point ne seroit de petit
compagnon,
Point de Gnmault qui ne
me fit la nique;
Tels en sçavez qu'on a mis
en beaux draps;
Monsieur Estienne
,
eh !
ne m'imprimez pas.
Dés qu'àParison affiche
un Ouvrage,
C'estletossin que l'on fortne
surluy;
Gens du mêtier à qui tout
fait ombrage
,
Et toujours prests à donner
sur autruy , Pour l'accablcr l'attendant
au passage,
Nouvel Auteur qui se met
sur les rangs,
A son début doit compter s'ilestsage
De bien payer àses petits
Tyrans
Sa bien-venuë & son apprentissage.
Pour les lauriers, & la gloire,&
l'encens,
Qu'aux fiens Phoebus assigne
pour tout gage,
Qu'il ne prétende cfuc:.ad;
mis à partage;
Leur partensouffre, & c'cfi
selonleur sens
Soupe de pain qu'on ôte à
leur potage:
Sur ce pied là, que de gens
sur les bras!
Leur tenir teste & montrer
bon visage
Scroit le mieux,si j'avois du
courage
Mais il me manque, & je
crains les combats.
Monsieur Estienne, eh! ne
m'imprimez pas.
,
è;Ë ,; Je le vois bien, contre toute
avanture
L'espoir flateur du débit
vous rassure;
Car encor bien que soyez
gracieux
Point ne croiray
,
foit dit
sans vous déplaire
Qu'alliez-vous mettre en
frais pour mes beaux yeux?
Si lefaisiez ne seriez bon
Libraire:
Mais s'il advient, comme
tout se peur faire
Que mes écrits par un triste
destin,
De la boutiqueaillentau
magasin,
Et que delà moisis dans la
poussieee,
Ils soient enfin livrez à la
., beurriere,
Ettousen blocvendus pour
un douzain,
Qien diriez-vous? Ce fcroit
bien le pire,
Vous en seriez pour nombre
de Ducats;
Er quant à moy je n'en ferois
que rire
En vous disans avois-jetort
helas!
Monsieur Estienne,eh! ne
m'imprimez pas.
Mais supposons contre tou-
.!1 te apparence
Que lesditsVers,puisqu'ainsivo1usleplaist
Par lafaveur dune heureuse
influence
Seront prisez, & vendus,
qui plus est ;
Je ne dis pas que ne soit
quelquechose
,
Force écrivainss'en contenteroient
bien,
Et puis de gloire une petite
dose,
Chez les Rimeurs ne gasta
jamais rien:
Mais croyez-vous,quoiquel'Ouvrage
plaise
Que l'on n'ait rien d'aill,eurs
à discuter,
Et que auteur en soit pils
à son aise?
Ay vû , pour moy ,
bien
des gens en douter;
Maints en connois qu'on a
menez bienroides,
Et comme on dit plus viste
que le pas;
Chat échaudé, croyezmoy
,
craint l'eau froide.
Monsieur Estienne
,
eh !
ne m'imprimez pas.
Pour ces raisons
,
& pour
bien d'autrescauses
Que sur ce point je pourrois
alleguer,
Mes petits Vers resteront
lettrescloses
Et vous plaira ne les point
divulguer,
De mon vivant ne les vcut
voir paraître,
Quand seray mort alors serez
le maure:
Si demandez quand sera,
vous diray
Que ce sera le plus tardque
pourray.
Vous convient donc un bien
petitattendre,
Et vous prendrez, je croy , le tout en gré;
Ne voudriez que je m'allasse
pendre C ij
Pour abreger, au moins rien
n'en feray,
Si le comptiez, compteriez
sans vostre hôte;
Mais moy deffunt je fuis à
vous sans faute
Prenez mes Vers, faites en
vos choux gras,
Force fera de souffrir ce
martyre,
Parce qu'alors ne pourray
plus vous dire
Monsieur Estienne, eh! ne
m'imprimez pas.
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Résumé : LE R. P. D. C** à Monsieur Estienne, Libraire de Paris.
L'auteur adresse une lettre à Monsieur Estienne, libraire à Paris, pour le supplier de ne pas imprimer ses écrits. Il commence par affirmer qu'il n'a jamais causé de tort à Estienne et le prie de ne pas lui en tenir rigueur. L'auteur reconnaît les compétences d'Estienne en imprimerie, les comparant à celles des célèbres Estienne. Cependant, il exprime des réserves sur la publication de ses vers, craignant qu'ils ne soient pas bien reçus et qu'ils subissent des critiques sévères une fois imprimés. Il souligne que les œuvres manuscrites échappent à certaines critiques que les livres imprimés ne peuvent éviter. L'auteur craint également les rivalités et les critiques des autres auteurs et libraires, exprimant sa peur des combats littéraires et des critiques. Il conclut en demandant à Estienne de ne pas publier ses vers de son vivant, mais de le faire après sa mort.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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28
p. 29-33
Réponse de Mercure sur la Requeste de Monsieur Estienne.
Début :
En mon Bureau, lisois avec besicles [...]
Mots clefs :
Muse, Mercure
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Réponse de Mercure sur la Requeste de Monsieur Estienne.
Réponse de Mercure sur
la Requeste de Monsieur
Estienne.
En mon Bureau, lisois
avec besicles
Requeste en Vers, Re.
queste par Articles,
Dont chaque article aq,'
oit écrit au bas
Monsieur Estienne, eh !
nemimprimez, pas.
Lors une ivluft & modeste&
timide,
Consine ou Soeur
,
de la
Mused'Ovide,
En rougissantvint me
diretoutbas,
Seigneur Mercure, eh !
ne m'imprimezpas.
e)Ë~
Muse, luj dis-je, onpeut
-
voussatisfaire,
QuunfroidAuteur vienne
dire au contraire,
Imprimez- moy; cesi là
monembarras,
J'ayme bienmieux
,
eh!
ne m'imprimez pas.
Voyons pourtant quelle
Musevous estes,
Chanteriez-vous Amour
ensesgoguettes,
Ou bien Bacchus éguayant
un repas ?
Peut-estre,mais chut, ne
rnlmprlmez,pas.
J'ayfait ces Vers,continua
la Musl,
Que vous li(eZ: don ttout
Paris s'amuse;
Je les dictay3 mais les
dictaytoutbas
A cil qui dit, chut, ne
m'1imprimez pas.
Beaucoup me plaistpareille
retenuë,
Luy dis-je
y
maissi-tost Il qu'on vousavûë
Onestpartropferu devos
appas
Pour enson coeur ne vous
imprimer pas.
Je vois en vous,certain
feu qui petille
,
Vous mepiaisez, par fyotre
humeurgentille,
Priez, criez, ne mécha•
perezpas,
Must,
mafoy vouspoejjè*
rezle pas.
la Requeste de Monsieur
Estienne.
En mon Bureau, lisois
avec besicles
Requeste en Vers, Re.
queste par Articles,
Dont chaque article aq,'
oit écrit au bas
Monsieur Estienne, eh !
nemimprimez, pas.
Lors une ivluft & modeste&
timide,
Consine ou Soeur
,
de la
Mused'Ovide,
En rougissantvint me
diretoutbas,
Seigneur Mercure, eh !
ne m'imprimezpas.
e)Ë~
Muse, luj dis-je, onpeut
-
voussatisfaire,
QuunfroidAuteur vienne
dire au contraire,
Imprimez- moy; cesi là
monembarras,
J'ayme bienmieux
,
eh!
ne m'imprimez pas.
Voyons pourtant quelle
Musevous estes,
Chanteriez-vous Amour
ensesgoguettes,
Ou bien Bacchus éguayant
un repas ?
Peut-estre,mais chut, ne
rnlmprlmez,pas.
J'ayfait ces Vers,continua
la Musl,
Que vous li(eZ: don ttout
Paris s'amuse;
Je les dictay3 mais les
dictaytoutbas
A cil qui dit, chut, ne
m'1imprimez pas.
Beaucoup me plaistpareille
retenuë,
Luy dis-je
y
maissi-tost Il qu'on vousavûë
Onestpartropferu devos
appas
Pour enson coeur ne vous
imprimer pas.
Je vois en vous,certain
feu qui petille
,
Vous mepiaisez, par fyotre
humeurgentille,
Priez, criez, ne mécha•
perezpas,
Must,
mafoy vouspoejjè*
rezle pas.
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Résumé : Réponse de Mercure sur la Requeste de Monsieur Estienne.
Le texte relate une conversation entre Mercure et une muse, apparentée à la Muse d'Ovide, au sujet de la publication de ses vers. La muse, timide, demande à Mercure de ne pas imprimer ses œuvres. Mercure, après avoir lu la requête, exprime son embarras face à des auteurs indécis. Il interroge la muse sur le contenu de ses vers, se demandant s'ils traitent de l'amour ou de Bacchus. La muse révèle qu'elle a écrit des vers appréciés à Paris, mais dictés à quelqu'un qui lui déconseille la publication. Mercure admire sa retenue mais souligne que, une fois connue, elle pourrait susciter le désir de publication. Il perçoit en elle un feu intérieur et une humeur gentille, et lui assure qu'il ne la forcera pas à publier ses vers.
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29
p. 37-40
Bulle d'Or. [titre d'après la table]
Début :
Dans un temps où tous les Princes de l'Empire [...]
Mots clefs :
Mercure galant, Bulle d'Or, Dames
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Bulle d'Or. [titre d'après la table]
Dans un temps ou
tous les Princes de TEnîpire
ont peut-être des,
interests, & des vûës,
différentes sur l'élection
d'un Empereur
,
& lors
que tout le monde effc
attentif à un événement
si important au repos de
l'Europe, j'aycrû que
chacun feroit bien-aise
de trouver icy la Bulle
d'Or, pièce absolument
necessaire à ceux qui
veulent avoir quelque
connoissancedes affaires
d'Allemagne.
Une Dame, jeune,
jolie,mignonne & fort
parce, monta l'autre jour
avecempressement dans
son garde-meuble , où
je la trouvay fort occupée
à remuer un tas de
gros Livres poudreux&
moisis
,
qui navoient
point vu le jour depuis
qu'elle estoit au monde:
Si vous me trouvez icy
moy-même, me dit-elle,
en me - voyant entrer,
cest que mes gens font
si sots qu'ils n'ont pû
trouver un Livre, ou
l'on ma dit qu'étoit la
Bulle d'Or. Je veux lire
laBulled'Or, tvlonÍieur;
car la Bulle d'Or est à
la mode. Je n'en fuis pas
surpris, luy répondis-je,.
car Bulle d'Or estun petit
mot fort joly, & un
joly mot suffit pour donner
de la curiosié aux
Dames;cependant assise
sur ce tas de Livres, elle
en feuilletoit un gros,
qui pesoit bien trente
livres. Il me parut qu'un
Mercure Galant luy siéroit
mieux à la main qu'-
un gros in folio sur ses
genoux: je mets icy la
Bulle d'Or en faveur de
cette DaIne» 6c peutêtre
de plusieurs autres , qui sanssçavoir de quoy -
il s'agit se demandent
l'une à l'autre: AvcZ-.
mous vû la Bulle d'Or?
comme elles se demandoient
il y a deux mois :
ji'veT^yous vu" Rhadarnijle?
tous les Princes de TEnîpire
ont peut-être des,
interests, & des vûës,
différentes sur l'élection
d'un Empereur
,
& lors
que tout le monde effc
attentif à un événement
si important au repos de
l'Europe, j'aycrû que
chacun feroit bien-aise
de trouver icy la Bulle
d'Or, pièce absolument
necessaire à ceux qui
veulent avoir quelque
connoissancedes affaires
d'Allemagne.
Une Dame, jeune,
jolie,mignonne & fort
parce, monta l'autre jour
avecempressement dans
son garde-meuble , où
je la trouvay fort occupée
à remuer un tas de
gros Livres poudreux&
moisis
,
qui navoient
point vu le jour depuis
qu'elle estoit au monde:
Si vous me trouvez icy
moy-même, me dit-elle,
en me - voyant entrer,
cest que mes gens font
si sots qu'ils n'ont pû
trouver un Livre, ou
l'on ma dit qu'étoit la
Bulle d'Or. Je veux lire
laBulled'Or, tvlonÍieur;
car la Bulle d'Or est à
la mode. Je n'en fuis pas
surpris, luy répondis-je,.
car Bulle d'Or estun petit
mot fort joly, & un
joly mot suffit pour donner
de la curiosié aux
Dames;cependant assise
sur ce tas de Livres, elle
en feuilletoit un gros,
qui pesoit bien trente
livres. Il me parut qu'un
Mercure Galant luy siéroit
mieux à la main qu'-
un gros in folio sur ses
genoux: je mets icy la
Bulle d'Or en faveur de
cette DaIne» 6c peutêtre
de plusieurs autres , qui sanssçavoir de quoy -
il s'agit se demandent
l'une à l'autre: AvcZ-.
mous vû la Bulle d'Or?
comme elles se demandoient
il y a deux mois :
ji'veT^yous vu" Rhadarnijle?
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Résumé : Bulle d'Or. [titre d'après la table]
Le texte aborde l'intérêt suscité par la Bulle d'Or, un document essentiel pour comprendre les affaires d'Allemagne et l'élection d'un Empereur. Dans un contexte où l'Europe est attentive à cet événement, l'auteur présente la Bulle d'Or pour satisfaire la curiosité des lecteurs. Une jeune dame, décrite comme jolie et intelligente, cherche la Bulle d'Or parmi des livres anciens dans son garde-meuble. Elle souhaite lire ce document car il est à la mode. L'auteur note que le terme 'Bulle d'Or' est attrayant et suscite la curiosité, même sans que les personnes sachent exactement de quoi il s'agit. Il compare cette situation à une mode passagère, où les dames se demandent mutuellement si elles ont vu la Bulle d'Or, de la même manière qu'elles demandaient récemment si elles avaient vu le 'Mercure Galant'.
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30
p. 1-12
ODE NOUVELLE contre l'Esprit.
Début :
Source intarissable d'erreurs [...]
Mots clefs :
Esprit, Nature
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ODE NOUVELLE contre l'Esprit.
ODE NOUVELLE
contre l'Esprit,
Source intarissable d'erreurs
Poison qui corrompt la
droiture,
Des sentïmens de la nature,
Et la vérité de nos coeurs. if
Feu fonlletuquiibrrillees p,our
Charme des mortels inCcn.
sez,
Esprit ; je viens icy détruire
Les Autels quel'on t'a dressez,
Et toy fatalePoësi,
C'est luy fous un nom specieux,
Qui nomma langage des
Dieux,
Les accès de ta frenesie
;
Luy dont te vint l'aurorité;
D'aller consacrant le mensonge,
© Et detraieter deverité,
La vainc illusiond'un songe.
Encor si telle qu'autrefois,
Suivant pas à pas la nature,
Dans une naïve peinture..
Tuchantois les prcz & les
bois,
Ou qu'au bonficclc de Catulle
Simple dans tes exprelfions
Et de Virgile, & de Tibulle
Tu foupirois les passions.
Mais non; de quelque rime
| rare, De pointes, derasinemens,
Tu cherches les vains ornemens
Dont une coquette Ce pare,
Et suivant les égaremens
D'une Muse , trop peu fcnsée,
Tu négliges les fcnrirncnsj
Pour faire briller la pensee.
is
Tel ne chantoitau bord des
caux)
Du Mincius l'heureux Titire
, Maissimplement faisoit redire
Le nom d'Amarille aux
échos,
Et les Naïades attentives-
Qmttoient leurs joncs &
leurs roseaux
Pour venir danser sur ses
rives,
Aux doux fons de ses Chalumeaux.
Esprit, tu séduis, on t'admire;
Mais rarement on t'aimera
Ce qui seurement touchera
C'est ce que le coeur nous
fait dire
C'cil ce langage de nos
coeurs
Qui saisit l'ame & qui l'agite
Etde faire couler nos pleurs
Tu n'auras jamais le merite.
Laissons ces frivoles sujets
Que tu nous donnes de
nous plaindre
Quand de toy l'on a tant à
craindre
Sur de plus importans objets.
Dans les choses les plus sacrees
Tu te plais à nous faire voir
Qoe plus elles sont révérées
Et plus y brille, ton pouvoir.
Dans la vérité simple & pure
D'une faince Religion,
: Est-ildesuperstition
Dont tu n'y glisse rimpofturc.
Ec moyen de te pardonner
Ce que tu veux tirer de gloire
De nous apprendre à raisonner
Quand il ne s'agit que de
croire.
Que de
vaincsdifHnétions"
Que de varierez frivoles
Ont tiré des mêmes paroles
-'
Les heretiques fictions -
Combien le subtil artifice
De Luther & de ses Docteurs
, Aux gens simples & sans
malice
A-cil fait adopter d'erreurs.
Ton rafinement empoifonne
Xes plus saines opinions
Jamais ru n'as gueri personne
De les cruelles passions
,,' Tu ne fais qu'augmenter
nos vices Enmultipliant nos desirs,
Et des plus innocens plaisirs
Tu nous fais souvent des
supplices.
Demande aux hôtes de ces
bois
Si chez eux la loy de nature
N'est pas plus prudente &
plus sûre
Pour leur faire faire un bon
choix;
Que tes penetrantes lumieres.
Non, les animaux amoureux
N'ont pas besoin dans leurs
tannieres
De ton beau feu pour cGrc:
heureux.
Sx
C'est toy d'où ftaifïent ces
caprices
Par où Venus soutient sa
Cour,
Et cet attirail d'artifices
*
Donc tu sophistiques rAmour.
Les Pigeons & les Tourterelles
Sçavent se plaire & s'enflammer,
En il quelque Ovide pour
elles
Qui fit jamais un Art d'aimer.
«s^s»
C'est dans ce livre detefiablc
Que paroist la corruption
Qui d'une simple passion
A fait unArc abominable.
Art dont nous vint en sa fureur
Cemonstre de Coquetterie
Et ce mêtier faux & tfoln.
peur,
Qu'on appelle Galanterie.
VFinissons
; insensiblement
Jecede au charme quim'entraîne,
Et j'oublicray toute ma haine
Si j'écris encoreun mOJncnr. Hipric que je hais,& qu'on
aime,
Avec douleur je m'apperçois
Pour écrire contre toy même,
QuV>n ne peut fc passer de
toy.
contre l'Esprit,
Source intarissable d'erreurs
Poison qui corrompt la
droiture,
Des sentïmens de la nature,
Et la vérité de nos coeurs. if
Feu fonlletuquiibrrillees p,our
Charme des mortels inCcn.
sez,
Esprit ; je viens icy détruire
Les Autels quel'on t'a dressez,
Et toy fatalePoësi,
C'est luy fous un nom specieux,
Qui nomma langage des
Dieux,
Les accès de ta frenesie
;
Luy dont te vint l'aurorité;
D'aller consacrant le mensonge,
© Et detraieter deverité,
La vainc illusiond'un songe.
Encor si telle qu'autrefois,
Suivant pas à pas la nature,
Dans une naïve peinture..
Tuchantois les prcz & les
bois,
Ou qu'au bonficclc de Catulle
Simple dans tes exprelfions
Et de Virgile, & de Tibulle
Tu foupirois les passions.
Mais non; de quelque rime
| rare, De pointes, derasinemens,
Tu cherches les vains ornemens
Dont une coquette Ce pare,
Et suivant les égaremens
D'une Muse , trop peu fcnsée,
Tu négliges les fcnrirncnsj
Pour faire briller la pensee.
is
Tel ne chantoitau bord des
caux)
Du Mincius l'heureux Titire
, Maissimplement faisoit redire
Le nom d'Amarille aux
échos,
Et les Naïades attentives-
Qmttoient leurs joncs &
leurs roseaux
Pour venir danser sur ses
rives,
Aux doux fons de ses Chalumeaux.
Esprit, tu séduis, on t'admire;
Mais rarement on t'aimera
Ce qui seurement touchera
C'est ce que le coeur nous
fait dire
C'cil ce langage de nos
coeurs
Qui saisit l'ame & qui l'agite
Etde faire couler nos pleurs
Tu n'auras jamais le merite.
Laissons ces frivoles sujets
Que tu nous donnes de
nous plaindre
Quand de toy l'on a tant à
craindre
Sur de plus importans objets.
Dans les choses les plus sacrees
Tu te plais à nous faire voir
Qoe plus elles sont révérées
Et plus y brille, ton pouvoir.
Dans la vérité simple & pure
D'une faince Religion,
: Est-ildesuperstition
Dont tu n'y glisse rimpofturc.
Ec moyen de te pardonner
Ce que tu veux tirer de gloire
De nous apprendre à raisonner
Quand il ne s'agit que de
croire.
Que de
vaincsdifHnétions"
Que de varierez frivoles
Ont tiré des mêmes paroles
-'
Les heretiques fictions -
Combien le subtil artifice
De Luther & de ses Docteurs
, Aux gens simples & sans
malice
A-cil fait adopter d'erreurs.
Ton rafinement empoifonne
Xes plus saines opinions
Jamais ru n'as gueri personne
De les cruelles passions
,,' Tu ne fais qu'augmenter
nos vices Enmultipliant nos desirs,
Et des plus innocens plaisirs
Tu nous fais souvent des
supplices.
Demande aux hôtes de ces
bois
Si chez eux la loy de nature
N'est pas plus prudente &
plus sûre
Pour leur faire faire un bon
choix;
Que tes penetrantes lumieres.
Non, les animaux amoureux
N'ont pas besoin dans leurs
tannieres
De ton beau feu pour cGrc:
heureux.
Sx
C'est toy d'où ftaifïent ces
caprices
Par où Venus soutient sa
Cour,
Et cet attirail d'artifices
*
Donc tu sophistiques rAmour.
Les Pigeons & les Tourterelles
Sçavent se plaire & s'enflammer,
En il quelque Ovide pour
elles
Qui fit jamais un Art d'aimer.
«s^s»
C'est dans ce livre detefiablc
Que paroist la corruption
Qui d'une simple passion
A fait unArc abominable.
Art dont nous vint en sa fureur
Cemonstre de Coquetterie
Et ce mêtier faux & tfoln.
peur,
Qu'on appelle Galanterie.
VFinissons
; insensiblement
Jecede au charme quim'entraîne,
Et j'oublicray toute ma haine
Si j'écris encoreun mOJncnr. Hipric que je hais,& qu'on
aime,
Avec douleur je m'apperçois
Pour écrire contre toy même,
QuV>n ne peut fc passer de
toy.
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Résumé : ODE NOUVELLE contre l'Esprit.
L'auteur critique l'Esprit, le considérant comme une source d'erreurs et de corruption. Il accuse l'Esprit d'avoir détourné la droiture et la vérité des cœurs, notamment à travers la poésie moderne, qui glorifie le mensonge et néglige les sentiments sincères. Contrairement à la poésie des anciens, comme Virgile et Tibulle, qui était simple et naturelle, la poésie moderne se pare de vains ornements. L'auteur regrette que l'Esprit, cherchant à séduire et être admiré, ne touche pas véritablement les cœurs, préférant le langage du cœur qui émeut sincèrement. L'auteur dénonce également l'influence de l'Esprit dans les domaines sacrés, introduisant superstition et erreurs, comme celles propagées par Luther. L'Esprit est accusé d'empoisonner les opinions saines, d'augmenter les vices et de transformer les plaisirs innocents en supplices. Dans le domaine de l'amour, les humains, corrompus par les caprices et les artifices, contrastent avec les animaux qui suivent naturellement la loi de la nature. L'auteur reconnaît finalement la difficulté d'écrire contre l'Esprit, car on ne peut s'en passer.
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31
p. 13-18
EPITRE EN VERS, Par M. V ........
Début :
Par tes conseils & ton exemple [...]
Mots clefs :
Esprit
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : EPITRE EN VERS, Par M. V ........
EPITRE EN VERS,
: Par M. V i
par tes conseils & ton
exemple
Ce que j'ay de vertus fut
trop bien cimenté,
CherP. dans la pureté
Des innocens banquets du
Temple
De raison & de fermeté.
Ja'aymfaitpunelemo,isson trop
Pourestrejamaisinfsetcte
D'une sordideavidité,
Quelle honte
,
bon Dieu,
quel scandalleenParnasse -
De voirundeses Candidats
Employerlaplume d'Horace
( A liquider
-un compte, à
dresser des estats !
J'ay vû, diroitMaror, en
faitanc la grimace,
J'ayvû l'Eleve de Clio
Sedentem in selonio;
Jelay vû calculer, flombrcrJ
chiffrer,rabattre,
Et d'un produit au denier
- quatre
Raisonner selon l'adgio.
Dure, dure plûtost; l'honorableindigence,
Dontj'ay si long-tems essaïé,
Je sçay quel est le prix d'une
honneste opulence
Que fuie la joyeuse innocence,
Et qu'un Philolophe étayé
Dans peu de richesse & d'aisance
,
Dans le chemin de sapience
Marche plus fermme de
moitié:
Mais j'aime mieux un sage
a, pié1
Content de son indépendance
Qu'un juste in,dignement
noyé
Dans une
servile abondan- ce,
Qiii facnfianccou[.)bonneurJ'
joye, amitié
Au foin d'augmenter sa
finance,
Est luy mêmesacrifié
A des biens donc il n'a jamais
la joüissance.
Nourri par Apollon, cultivé
par tes soins,
Cher P. ne crains pas que je
me timpanise
Par l'odieuse convoitise
D'un bien plus grand que
mesbesoins:
D'une ame libre&dégagée * De préjugez contagieux,
Une fortune un peu rangée,
Ua
Un corps sain
, un esprit
joyeux,
Et quelque Prose mélangée
De Vers badins & serieux,
Me feront trouver l'apogée
De la felicité des Dieux.
C'estpar ces maximes, qu'ignore
Tout Riche, Juif, Arabe,
ou More,
Que j'ay fçû plaire déslong
temps
A des Protecteursquej'honore,
Et c'est ainsi que je prétends
j. Trouver l'art de leur plaire encore.
Cest dans cc bon esprit
Gaulois,
Que le gentil Maistre François
Appelle Pantagruélisme,
Q~~ Neüilly L. * & * nin
Puisent cet enjouëment
benin,
Dont est formé leur Atti--
cisme.
: Par M. V i
par tes conseils & ton
exemple
Ce que j'ay de vertus fut
trop bien cimenté,
CherP. dans la pureté
Des innocens banquets du
Temple
De raison & de fermeté.
Ja'aymfaitpunelemo,isson trop
Pourestrejamaisinfsetcte
D'une sordideavidité,
Quelle honte
,
bon Dieu,
quel scandalleenParnasse -
De voirundeses Candidats
Employerlaplume d'Horace
( A liquider
-un compte, à
dresser des estats !
J'ay vû, diroitMaror, en
faitanc la grimace,
J'ayvû l'Eleve de Clio
Sedentem in selonio;
Jelay vû calculer, flombrcrJ
chiffrer,rabattre,
Et d'un produit au denier
- quatre
Raisonner selon l'adgio.
Dure, dure plûtost; l'honorableindigence,
Dontj'ay si long-tems essaïé,
Je sçay quel est le prix d'une
honneste opulence
Que fuie la joyeuse innocence,
Et qu'un Philolophe étayé
Dans peu de richesse & d'aisance
,
Dans le chemin de sapience
Marche plus fermme de
moitié:
Mais j'aime mieux un sage
a, pié1
Content de son indépendance
Qu'un juste in,dignement
noyé
Dans une
servile abondan- ce,
Qiii facnfianccou[.)bonneurJ'
joye, amitié
Au foin d'augmenter sa
finance,
Est luy mêmesacrifié
A des biens donc il n'a jamais
la joüissance.
Nourri par Apollon, cultivé
par tes soins,
Cher P. ne crains pas que je
me timpanise
Par l'odieuse convoitise
D'un bien plus grand que
mesbesoins:
D'une ame libre&dégagée * De préjugez contagieux,
Une fortune un peu rangée,
Ua
Un corps sain
, un esprit
joyeux,
Et quelque Prose mélangée
De Vers badins & serieux,
Me feront trouver l'apogée
De la felicité des Dieux.
C'estpar ces maximes, qu'ignore
Tout Riche, Juif, Arabe,
ou More,
Que j'ay fçû plaire déslong
temps
A des Protecteursquej'honore,
Et c'est ainsi que je prétends
j. Trouver l'art de leur plaire encore.
Cest dans cc bon esprit
Gaulois,
Que le gentil Maistre François
Appelle Pantagruélisme,
Q~~ Neüilly L. * & * nin
Puisent cet enjouëment
benin,
Dont est formé leur Atti--
cisme.
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Résumé : EPITRE EN VERS, Par M. V ........
L'épître de M. V i célèbre les vertus et la pureté acquises grâce aux conseils et à l'exemple de son destinataire, cher P. L'auteur exprime son dégoût pour la cupidité et le scandale de voir des candidats utiliser leur plume pour des tâches mercantiles. Il méprise les poètes qui privilégient les calculs financiers à la poésie. Préférant une honnête indigence à une richesse servile, il sacrifie la joie, l'amitié et le bonheur à l'augmentation de sa fortune. Il valorise une vie simple et indépendante, nourrie par Apollon et cultivée par les soins de cher P. L'auteur se réjouit d'une fortune modeste, d'un corps sain, d'un esprit joyeux et d'une prose mêlée de vers. Ces principes lui ont permis de plaire à ses protecteurs, et il espère continuer à le faire. Il conclut en souhaitant que ses proches partagent cet enjouement bénin, qualifié de pantagruélisme par le maître François.
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32
p. 18-19
EPIGRAMME.
Début :
Le traître Amour prit à Venus la Mere [...]
Mots clefs :
Amour, Amitié
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : EPIGRAMME.
EPIGRAMME.
Letraître Amour prità Venus
la Merc
Certain bouquet pour donnerà
Psiché,
Puis dans les yeux de celle
qui mest chere
S'enfuie tout droit se croïant
bien caché:
Lors je luy dis : Te voilà
mal niché,
Petit Garçon ,cherche une
autre retraitte,
Celle du coeur fera bien plus
secrette.
Vrrayment,ditil, Amy"ê
c'estm'obliger;
Et pour payer ton amitié
discrette,
C'e{t dans ton coeur que je
me veux loger.
Letraître Amour prità Venus
la Merc
Certain bouquet pour donnerà
Psiché,
Puis dans les yeux de celle
qui mest chere
S'enfuie tout droit se croïant
bien caché:
Lors je luy dis : Te voilà
mal niché,
Petit Garçon ,cherche une
autre retraitte,
Celle du coeur fera bien plus
secrette.
Vrrayment,ditil, Amy"ê
c'estm'obliger;
Et pour payer ton amitié
discrette,
C'e{t dans ton coeur que je
me veux loger.
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33
p. 20-30
ODE A Mr D**. Sur les affaires de sa Famille.
Début :
Esprit né pour servir d'exemple [...]
Mots clefs :
Bonheur, Vice, Amitié, Malheur
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ODE A Mr D**. Sur les affaires de sa Famille.
ODE5
AMe D * ».
Sur les affaires de fl
Famille.
Espritné pour servir d'exemple
Aux coeurs dela vertu touchez
Quisans guideà pu de fom
Temple
Penetrer les sentiers cachez,
CherD. quelle inquiétude
Tç fait une-
Des chagrins & de la douleur
Et Ministre de ton fuplicc
,
Pourquoy par un sombre
caprice
Veux-tu secondcr ton mak
heur.
Chasse cet cnnuy volontaire
Qui tiens ton esprit dans les
fers
Et que dans une ame vulgaire
Jettel'épreuve des revers
Fais teste au malheur qui
t'opprime
Qu'une esperance légitime,
Te munisse contre le sort
L'air fisle,une horrible tempeste
Aujourd'huy gronde sur ta
teste
Demain tu feras dans le
port
f!)2
Toujours la Mer n'est pas
en bute
Aux ravage des Aquillons
Toujours les torrens par
leur chûte
Ne désolent pas nos Va
lonsLes
disgraces désesperées
Et de nul espoir tempcrées
Sont affreuses à soutenir
Mais leur charge en moins.
importune
Lorsqu'on gémit d'une infortune
Qu'onest au point de voir"
finir
Un jour le
trou
ble qui te*
ronge
En un doux repos transfor1
me
Ne sera plus pour toy qu'un
songe
Que le réveil aura calméEspere
donc aveccourage
Sile Pilote craint l'orage
Quand Neptune cnchainc
les flots
L'espoir du calme le raflurc
Quand les vents & la nuë
obscure
Glacent le coeur des Matelots.
c Jesçay que l'homme le plus
Cage
Par les disgraces combatu-
Peut fouhaitterpour apanage.
La Fortune après la Vertu
Mais dans un bonheur ùns
mélange Souvent
Souvent cettevertusechange
En une honteuse langeur
Autour de l'aveugle richesse
Marrchuentdl'oergesüils&e.\x
,Qtlcfuit la dureté du coeur.
Non que ça' fagcffccndor-,
mie yl
,
Au temps de tes prosperitez
Eut besoin d'eîke r'affermie
Par de dutes
-
fatalitez
Ny que ta gloire peu fidel- lev.;
Eut jamais choisi pour modelle
Ce fol superbe
, & ténébreux
Qui gonfléd'une fiertébafse
N'a jamais eu d'autres difgraccs
Que de n'estre point malheux.
Mais si les maux & la tristesse
Nous font des secours super
flus
Quand des bornes de la fagesse
Les biens ne nous sont point
exclus
Ils nous fonc trouver plus
charmante
Nostre felicité presente
Comparéeau malheur passé
Et leur influence tragique
Reveille un bonheur létargique
Que rien n'a jamais traversé.
.PA*- SK
Ainsi que le cours des années
Se forme des jours & des
nuits
Le cercle de nos destinées
Est marqué de joye,&de
d'ennuys
Le Ciel par un ordre équitable
Rend l'un à l'autre profitable
Et dans ces inégalitez
Souvent lasagesse supr ême
Sçait tirer nostre bonheur
même
Du fein de nos calamitez
•
Moymêmea qui l'horreur
*du vice
Jadis, non sans temerité
Chargea la main encore novice
Du flambeau dela verité
Si contre mes rimes sinceres
J'ay vû de honteux aversaires
Lancer tant de traits inoüis ;
Loin de gémir de cet ou-
Peutestrtargeeje dois à leur ra.
S~
Toutlerepos dont je joüis.
Ê~k
A force d'exciter ma bile
Eux-mêmes l'ont fçu corriger
J'ay veu qu'il estoit plus facile
De souffrir, que de (e vanger
Et tel donc ma verve orageuse
Pour prix de sa haine outrageuse
Eut fait un sujet de pitié
Puni par un mépris paisible
Me laisse seulement sensible
Aux charmes de ton amitié.
AMe D * ».
Sur les affaires de fl
Famille.
Espritné pour servir d'exemple
Aux coeurs dela vertu touchez
Quisans guideà pu de fom
Temple
Penetrer les sentiers cachez,
CherD. quelle inquiétude
Tç fait une-
Des chagrins & de la douleur
Et Ministre de ton fuplicc
,
Pourquoy par un sombre
caprice
Veux-tu secondcr ton mak
heur.
Chasse cet cnnuy volontaire
Qui tiens ton esprit dans les
fers
Et que dans une ame vulgaire
Jettel'épreuve des revers
Fais teste au malheur qui
t'opprime
Qu'une esperance légitime,
Te munisse contre le sort
L'air fisle,une horrible tempeste
Aujourd'huy gronde sur ta
teste
Demain tu feras dans le
port
f!)2
Toujours la Mer n'est pas
en bute
Aux ravage des Aquillons
Toujours les torrens par
leur chûte
Ne désolent pas nos Va
lonsLes
disgraces désesperées
Et de nul espoir tempcrées
Sont affreuses à soutenir
Mais leur charge en moins.
importune
Lorsqu'on gémit d'une infortune
Qu'onest au point de voir"
finir
Un jour le
trou
ble qui te*
ronge
En un doux repos transfor1
me
Ne sera plus pour toy qu'un
songe
Que le réveil aura calméEspere
donc aveccourage
Sile Pilote craint l'orage
Quand Neptune cnchainc
les flots
L'espoir du calme le raflurc
Quand les vents & la nuë
obscure
Glacent le coeur des Matelots.
c Jesçay que l'homme le plus
Cage
Par les disgraces combatu-
Peut fouhaitterpour apanage.
La Fortune après la Vertu
Mais dans un bonheur ùns
mélange Souvent
Souvent cettevertusechange
En une honteuse langeur
Autour de l'aveugle richesse
Marrchuentdl'oergesüils&e.\x
,Qtlcfuit la dureté du coeur.
Non que ça' fagcffccndor-,
mie yl
,
Au temps de tes prosperitez
Eut besoin d'eîke r'affermie
Par de dutes
-
fatalitez
Ny que ta gloire peu fidel- lev.;
Eut jamais choisi pour modelle
Ce fol superbe
, & ténébreux
Qui gonfléd'une fiertébafse
N'a jamais eu d'autres difgraccs
Que de n'estre point malheux.
Mais si les maux & la tristesse
Nous font des secours super
flus
Quand des bornes de la fagesse
Les biens ne nous sont point
exclus
Ils nous fonc trouver plus
charmante
Nostre felicité presente
Comparéeau malheur passé
Et leur influence tragique
Reveille un bonheur létargique
Que rien n'a jamais traversé.
.PA*- SK
Ainsi que le cours des années
Se forme des jours & des
nuits
Le cercle de nos destinées
Est marqué de joye,&de
d'ennuys
Le Ciel par un ordre équitable
Rend l'un à l'autre profitable
Et dans ces inégalitez
Souvent lasagesse supr ême
Sçait tirer nostre bonheur
même
Du fein de nos calamitez
•
Moymêmea qui l'horreur
*du vice
Jadis, non sans temerité
Chargea la main encore novice
Du flambeau dela verité
Si contre mes rimes sinceres
J'ay vû de honteux aversaires
Lancer tant de traits inoüis ;
Loin de gémir de cet ou-
Peutestrtargeeje dois à leur ra.
S~
Toutlerepos dont je joüis.
Ê~k
A force d'exciter ma bile
Eux-mêmes l'ont fçu corriger
J'ay veu qu'il estoit plus facile
De souffrir, que de (e vanger
Et tel donc ma verve orageuse
Pour prix de sa haine outrageuse
Eut fait un sujet de pitié
Puni par un mépris paisible
Me laisse seulement sensible
Aux charmes de ton amitié.
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Résumé : ODE A Mr D**. Sur les affaires de sa Famille.
Le poème traite des épreuves de la vie et des moyens de les surmonter. Il commence par une réflexion sur les chagrins et la douleur, exhortant le lecteur à ne pas se laisser abattre par les malheurs. Les difficultés de la vie sont comparées à une tempête en mer, avec l'espoir d'un retour au calme même dans les moments les plus sombres. Le texte encourage à résister aux disgrâces et à trouver du courage dans l'espoir, malgré les vents et les nuages qui obscurcissent le cœur. Il met en garde contre les dangers de la richesse et du bonheur sans mélange, qui peuvent conduire à une langueur honteuse. Les maux et la tristesse sont présentés comme des secours supplémentaires, rendant la félicité présente plus charmante lorsqu'elle est comparée au malheur passé. Le poème conclut en soulignant que les destinées humaines sont marquées de joie et d'ennuis, et que la sagesse suprême sait tirer le bonheur même des calamités. L'auteur exprime sa gratitude envers ceux qui ont critiqué ses rimes sincères, car leurs attaques l'ont rendu plus fort et plus paisible. Il se réjouit de la fin de ces conflits et se déclare sensible uniquement aux charmes de l'amitié.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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34
p. 31-33
MALHEURS de l'homme.
Début :
Que l'homme est bien durant sa vie [...]
Mots clefs :
Malheurs, Homme, Âge
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MALHEURS de l'homme.
MALHEVR.S
de l'homme.
QUel'hommeest bien durant
savie
Uuparfait miroir de douleurs;
Dés qu'il respire, il pleure,
il crie,
Et semble prévoir ses malheurs.
Dans l'enfance toujours
des pleurs,
Un Pedant porteur de triste1fc;
Des Livres de toutes couleurs,
-
Des châtimens de toute
espece.
& .-
L'ardente & fo,ugueuic,
Jeulit sse
4càict encore en pire état;
Des Créanciers, une Mal*
treslij.
Le tiraillent comme unFor- !çat..
Dans l'âge mur autre*
combat, - 1
L'ambition le sollicite,
Richesses
,
honneur, faux
éclat,
Fcnlmc) famille, tout l'ag$
ite.,
Vieux, on le méprise
, on
lT,é1vVi.tei »,
Mauvaise humeur
,
infirmirés
pTouixt,guraivetlele, goutte,-
Assiégent sa caducité.
Il meurt enfinpeu regreté
S'il , n'attendoit unmeilleurEtre
Dans une heureuseEternité
Seroitcelapeinedenaître!
de l'homme.
QUel'hommeest bien durant
savie
Uuparfait miroir de douleurs;
Dés qu'il respire, il pleure,
il crie,
Et semble prévoir ses malheurs.
Dans l'enfance toujours
des pleurs,
Un Pedant porteur de triste1fc;
Des Livres de toutes couleurs,
-
Des châtimens de toute
espece.
& .-
L'ardente & fo,ugueuic,
Jeulit sse
4càict encore en pire état;
Des Créanciers, une Mal*
treslij.
Le tiraillent comme unFor- !çat..
Dans l'âge mur autre*
combat, - 1
L'ambition le sollicite,
Richesses
,
honneur, faux
éclat,
Fcnlmc) famille, tout l'ag$
ite.,
Vieux, on le méprise
, on
lT,é1vVi.tei »,
Mauvaise humeur
,
infirmirés
pTouixt,guraivetlele, goutte,-
Assiégent sa caducité.
Il meurt enfinpeu regreté
S'il , n'attendoit unmeilleurEtre
Dans une heureuseEternité
Seroitcelapeinedenaître!
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Résumé : MALHEURS de l'homme.
Le texte décrit les malheurs de l'homme tout au long de sa vie. Dès sa naissance, il pleure et anticipe ses souffrances. Enfance marquée par les pleurs et les châtiments. Adolescence harcelée par des créanciers. À l'âge mûr, l'ambition le pousse à rechercher richesses et honneurs. Vieillesse marquée par le mépris, la mauvaise humeur et les maladies. Il meurt peu regretté, sauf s'il espère une meilleure existence. Le texte conclut sur la peine d'exister.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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35
p. 34-35
EPIGRAMME.
Début :
Soucis cuisans au partir de Caliste [...]
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : EPIGRAMME.
EPIGRAMME.
SOucis cuisans au partir
deCaliste
JJ. commençoient à me suplicier
Quand Cupidon me voyant
pâ!e&trifle
Medit: Amy, pourquoy
te soucier?
Lors m'envoyant, pour me
iolatier,
Tout son cortege,& celuy
de sa Mere,
Songes plaisans & joyeuse
chimere,
Qcuhi me'ernseignantà rapro- lestemps,
Me font joüirmalgré l'ab-
[ence amere
Des biens passez&deceux
que j'attends.
SOucis cuisans au partir
deCaliste
JJ. commençoient à me suplicier
Quand Cupidon me voyant
pâ!e&trifle
Medit: Amy, pourquoy
te soucier?
Lors m'envoyant, pour me
iolatier,
Tout son cortege,& celuy
de sa Mere,
Songes plaisans & joyeuse
chimere,
Qcuhi me'ernseignantà rapro- lestemps,
Me font joüirmalgré l'ab-
[ence amere
Des biens passez&deceux
que j'attends.
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36
p. 35-38
PLACET à M**
Début :
Ministre aussi sage qu'affable, [...]
Mots clefs :
Ministre
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : PLACET à M**
aPLACET M**
Ministreaussi sage qu'affable,
- Aussi genereux qu'équitable,
Par qui le Dieu Plutus, qu'-
onavoitexilé,
Va bien-tost estre rappellé :
Recevez ce Placet que ma
main vous presente,
Et d'une dextre bien-faisante
Mettez au bas ces mots exquis:
Soit fait ainsi qu'il est requis.
La Justicevous le conseille,
Par pme pour le supliant;
On sçait que vous sçavez
accorder à merveille
Et l'interest du Prince, &
celuy duClient;
Maispeut-êtem'allez-vous
dire,
Que j'en parle bien aisément,
Et que ces mots qu'icy je
je vous presse d'écrire,
Ne se prononcent pas toûjours
si promptement.
Sansdoute, jesçay bien moi
toute la premiere,
Qu'on me feroit telle priere,
Où je ne voudrois pas dite.
en terme precis :
Soit fait ainsi qu'il cit requis;
Au sexe feminin convientla
negative;
Et quoy qu'à dire vrai, plus
d'une Belle icy
Ne se serve pas trop de la
prérogative,
L'ordre veut neanmoinsque
cela soitainsi.
Mais chez vous c'cfttout*lc
contraire,
Ministre, tant qu'il vous
plaira,
Quand nostreSexe vous
-
à- priera,
L'ordre veut parmi nous que -
sans autre mystere
Le Ministreréponde ainsi
que le Marquis,
Soit fait ainsi qu'ilest requis.-
Ministreaussi sage qu'affable,
- Aussi genereux qu'équitable,
Par qui le Dieu Plutus, qu'-
onavoitexilé,
Va bien-tost estre rappellé :
Recevez ce Placet que ma
main vous presente,
Et d'une dextre bien-faisante
Mettez au bas ces mots exquis:
Soit fait ainsi qu'il est requis.
La Justicevous le conseille,
Par pme pour le supliant;
On sçait que vous sçavez
accorder à merveille
Et l'interest du Prince, &
celuy duClient;
Maispeut-êtem'allez-vous
dire,
Que j'en parle bien aisément,
Et que ces mots qu'icy je
je vous presse d'écrire,
Ne se prononcent pas toûjours
si promptement.
Sansdoute, jesçay bien moi
toute la premiere,
Qu'on me feroit telle priere,
Où je ne voudrois pas dite.
en terme precis :
Soit fait ainsi qu'il cit requis;
Au sexe feminin convientla
negative;
Et quoy qu'à dire vrai, plus
d'une Belle icy
Ne se serve pas trop de la
prérogative,
L'ordre veut neanmoinsque
cela soitainsi.
Mais chez vous c'cfttout*lc
contraire,
Ministre, tant qu'il vous
plaira,
Quand nostreSexe vous
-
à- priera,
L'ordre veut parmi nous que -
sans autre mystere
Le Ministreréponde ainsi
que le Marquis,
Soit fait ainsi qu'ilest requis.-
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Résumé : PLACET à M**
Le texte est un plaidoyer adressé à un ministre, décrit comme sage, affable, généreux et équitable. Le suppliant demande au ministre d'accorder une faveur, symbolisée par le rappel du dieu Plutus, en signant un document avec les mots 'Soit fait ainsi qu'il est requis'. Le suppliant reconnaît la capacité du ministre à concilier les intérêts du prince et ceux du client. Il admet que les décisions ne sont pas toujours prises promptement et que la négation est souvent associée au sexe féminin. Cependant, il souligne que le ministre, contrairement à cette norme, doit répondre positivement aux prières du sexe féminin en acceptant de signer le document. Le texte insiste sur l'obligation du ministre de répondre favorablement aux demandes, conformément à l'ordre établi.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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37
p. 39
Epitaphe sur la mort de Mr le Duc d'Albe.
Début :
Grand d'Espagne, aussi grand par haute naissance, [...]
Mots clefs :
Duc d'Albe, Espagne
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Epitaphe sur la mort de Mr le Duc d'Albe.
Epitaphesur la mort
de Mr le Duc d'Elbe.
Grand à'Espagne
,
aussi
gf"od par ma haute naislancc,
QJC par mon grand courage
& par mon ralc cfprir,
Sous ce marbre enfermé je
te paroispetit;
Lcdteur? vas t'informer de
mes grandeursenFrance,
Où le cruel destinquivouloitm'abaisser,
N'ypouvantreussir, me les
a fait laisser.
de Mr le Duc d'Elbe.
Grand à'Espagne
,
aussi
gf"od par ma haute naislancc,
QJC par mon grand courage
& par mon ralc cfprir,
Sous ce marbre enfermé je
te paroispetit;
Lcdteur? vas t'informer de
mes grandeursenFrance,
Où le cruel destinquivouloitm'abaisser,
N'ypouvantreussir, me les
a fait laisser.
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38
p. 40
SUITE DE LA BULLE d'Or.
Début :
On a esté bien-aise de voir le commencement de la Bulle [...]
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : SUITE DE LA BULLE d'Or.
Epitaphesur la mort
de Mr le Duc d'Elbe.
Grand à'Espagne
,
aussi
gf"od par ma haute naislancc,
QJC par mon grand courage
& par mon ralc cfprir,
Sous ce marbre enfermé je
te paroispetit;
Lcdteur? vas t'informer de
mes grandeursenFrance,
Où le cruel destinquivouloitm'abaisser,
N'ypouvantreussir, me les
a fait laisser.
de Mr le Duc d'Elbe.
Grand à'Espagne
,
aussi
gf"od par ma haute naislancc,
QJC par mon grand courage
& par mon ralc cfprir,
Sous ce marbre enfermé je
te paroispetit;
Lcdteur? vas t'informer de
mes grandeursenFrance,
Où le cruel destinquivouloitm'abaisser,
N'ypouvantreussir, me les
a fait laisser.
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39
p. 73-120
« ARTICLE X. De la Monnoye. § 1 Nous ordonnons de [...] »
Début :
ARTICLE X. De la Monnoye. § 1 Nous ordonnons de [...]
Mots clefs :
Bulle d'Or, Terres, Avenir, Princes, Électeurs, Droit, Juge, Seigneur, Constitution, Justice, Dignité, Église, Salut, Séculiers, Empire, Roi de Bohème, Roi des Romains
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « ARTICLE X. De la Monnoye. § 1 Nous ordonnons de [...] »
ARTICLE X.
nela Monnoye. §iNOus ordonnons de
plus, que le Roy
de Boheme qui après nous
succedera à ce Royaume,
pourra pendant son Regne
faire battre Monnoye d'Or &
d'Argent en tous les endroits
&: lieux de son Royaume,ou
Terres en dépendantes qu'il
lui plaira &ordonnera dans
la forme & maniéré jusqu'à
present observée dans ledit
Royaume, ainsi que de tout
temps il a été loisible à
nos Predecesseurs Rois de
Boheme de faire, ftiiv-aiit la
poissession continuelle qu'ils
ont de ce Droit, voulons &:
ordonnons aussi par la présence
ConstitutionImpériale'
Grace perpetuelle, que les
Rois de Bohême poi/Icnt
acheter &: acquérir desautres
Princes, Seigneurs, Comtes
&: de toute autre Personne,"
des Chameaux., - ,Terres &
Terres héritages, dequelque nature
qu'ilspuissentêtre, en recevoir
en don&par engagement:
à condition qu'ils feront tenus
de les laisser en lamême nature
qu'ilstesauronttrouvez ies
comme Fiefs,Franc-aleu
comme, tel, &c. En sorte
toutes fois que les biens que
les rois de Boheme auront
ainsi acquis ou reçu, & qu'ils
auront jugé à propos- d'unir au
Royaume de Boheme, ils
feront obligez d'en payer les
redevances ordinaires&accoûruméesquienetoient
ducs
à FEmpirc.-
§. 2.. Laquelle presente
Construction &: Grâce, Nous
étendons aussi, en vertu de
nôtrepresente Loy impériale,
à tous les Princes Electeurs,
tant Ecclesiastques, que Séculiers
,
&: à leurs successeurs
&: légitimésHéritiers, aux
charges & conditions ci-denns
prescrites.
ARTICLE XI.
De l'Election des Princes
Electeurs.
§. I. ORdonnon*s aussî, que les ( omtes,
Barons,Nobles, Feudataires,
Vassaux,Officiers, Gens de
guerre,Citoyens, Bourgeois
& toutes autres Personnes, de
quelque Etat, Dignité&condition
qu'elles soient, qui
setons Sujets des Eglises de
Cologne,Mayence & Trêves,
ne devront ni ne pourront à
l'avenir, comme ilsn'ont pu
ni dû parle pasé, estre citer,
çÜ-ezJ ni trduits hors le
Territoire, ni les termes &:
limites de la Jurisdiction desdites
Eglises & leurs dépendances
,à l'inflance de quelque
Demandeur que ce soit; ni
obligez de comparoistre en
Justice pardevant d'autres
Tribunaux &: Juges, que
pardevant les Juges ordinaires
des A rehevêques de Mayence,
deTrêves &: de Cologne,
comme nous trouvons que de
tout tems il a été ainsi observé.
§. 2.. Et s'il arrivoit que
nonobstant nostre presente
Confticution, quelqu'un des
Sujets desEglises de Trêves,
de Mayence & de Cologne,
fût ajourné ou cité ( pour
quelque Cause que ce foit,
civile,criminelle ou mixte.
jdu autre Affaire, pardevant
quelqu'autre Juge hors des
Territoires,termes,&; limites
desdites Eglises ou d'aucunes
d'icelles, celui qui aura été
cité ne fera nullement, tenu
.de comparoiste ouderépondre
: décorantlaCitation,
les Procédures &: Sentences
interlottitoires ou définitivesrendues
ouàrendre contre le
Défaillant, par tels Juges qui
Tcjpnthors du Ressort desdites
Eglises,.&: tout ce qui s'en
feaeurtorfeitfaentteseunivttiapt.,anr uelxe&c:utdioennouul -:
j§. 3. A quoy nous ajoutons
éxpressement queles Comtes,
Barons,Feudataires,Nobles,
Vyailaux, Officiers, Gens deguerre
,Citoyens, Pailans &!
tous autres Sujets desdites
Fglifcs,de quelque Etait;
Dignité ou Condition qu'ils
soient, ne pourront pas appeller
des Procédures, Sentences
-
interlocutoires
définitives, ou Mandemens
desdits Archevesques& de
leurs Eglises ou de leurs
Officiaux ou Juges Séculiers,
nonplus que desexécutions
faitesouàfaire en conséquencecontr'eux,
dans la
Jurisdiction de l'Archeveique
ou desditsOfficiaux, à quelqu'autre
Tribunal que ce soit,
pendant-quelaJufticcrte fera
pointdéniéeaux Complaignans
dans les Tribunaux
cUldits- Archevesques& de
leurs Officiaux; Faisons désenses
à tous autres Juges de
recevoir semblables Appellations,
& les déclarations
,
nulles
&: sans effet.
§. 4. Mais en cas de déni
de Justice, Nous permettons
à tous les sus-nommez à qui
la Justice aura été déniée,
d'appeller, non pas indifferemment
à tout autre Juge
ordinaire ou subdelegué
mais immédiatement , au Tribunal
de la Cour Imperjale &
au Juge qui y présidera alors;
cassant & annullant toutes les
Procédures qui auront été faitesailleurs,
au préjudice de
cette Constitution.
§. 5. Laquelle en vertu de
nôtre preseuce Loi Imperiale,
Nous étendons aussi aux Illustres
Comte Palatin du
Rhin, Duc deSaxe&Marquis
de Brandebourg, Princes Electeurs
Seculiers ou Laïques,&
à leurs Successeurs
,
Heritiers
& Sujets,en la mêmeforme âc
maniereque dessus.
ARTICLE XII.
, De l'Assemblée des Princes
Electeurs.
Au nom de la sainte & in*
divisible Trinité& à no[Ire
plus grand bonheur. Ainjî
c(oit-il. HARLES IV. par la
grace de Dieu Empereur
des Romains, toujours Augure
& Roy de Bohême:à la
memaire perpetuelle de la
chose.
§.I. Parmi les divers soins
qui occupent continuellement
nostre esprit pour le bien
public, nostre Hautesse Impériale
a consideré que les
Princes Electeurs du saint Empire
qui en.foiiç les bazes
solides & les colonnes immobiles,
ne pouvant pas avoir
commodement communication
ensemble,àcause de leur
trop grand éloignement les uns
des autres, il estnecessaire
que pour le bien & le salut
de l'Empire ilss'assemblent
plus souvent que de coustume ;
afin que comme ils font j.~r~'
încz des abus & desordres qui
regnent dans les Provinces qui
leur sont connuës, ilspuissent
en faire rapport & en conferer
ensemble, &: aviser aux
moyens d'y apporter le remede
par leurs salutaires
conseils & leur fage prévoyance.
§. 2. C'est pourquoi dans
nostre Cour solemnelle tenuë
par nostreHautesse à Nuremberg",
avec les Venerables
Princes ElecteursEcclesiastiques
,& les Illustres Princes
Electeurs Séculiers; & plusieurs
autresPrinces &: grands
Seigneurs, aprèsune meure
déliberation avec les mesmes
Princes Electeurs,de leur
a?/is_,pour le bien &: le salut
commun? Nous avons jugé à
propos avec lesdits Princes
Electeurs, tant Ecclesiastiques
que Seculiers, d'ordonner
qu'à l'avenir les mesmes
Princes Electeurs s'assembleront
en Personne une fois l'an ;
en une de nos Villes Impériales,
quatre semainesconsécutives
après la Feste de
Pâques,& que pour la presente
année, au même temps
prochainement venant, il fera
célébré par Nous & les mêmes
Princes une Conférence,
Cour ou Assemblée de cette
forte en nostre Ville Impériale
de Metz; & lors, en l'un des
jours de la tenue de ladite
Assemblée, il fera par Nous
& de leur avis, nomme un
lieu auquel ils auront à s'assembler
l'année suivante: Et
cette presente Constitution ne
durera que tant qu'il plaira à
Nous &: à Eux; & pendant
quelle aura lieu, Nous
prenons en nostre Protection
&Sauvegarde lesdits Princes
Electeurs, tant en venant en
nostre Cour qu'en y séjournant
& s'en retonrnant.
§.3. Etafin que la négociation
& l'expédition des
Affaires communes concernant
le salut &le repos public,
ne soient point retardées par
les festins qui se font ordinairementen
semblables Assemblées
; Nous ordonnons aussi,
de leur consentement llna-.
aime, que pendant lesdites
Assemblées il ne fera loisible
à qui que ce soit de faire aucun
festins general aux Princes,
mais bien des repas particuliers
, qui n'apportent point
d'empêchement à l'expedition
des affaires; &: cela mesme
avec moderation.
*
ARTICLEXIII.
De la révocation du Privi/fgt.
L.
Tatuons &déclarons
aussi, par nonre present
Edit Impérial, perpetuel &
irrevocable, que tous les
Priviléges & toutes Lettres de
Concession que Nous ou les
Empereurs & Rois des Romains
nos Predécesseurs de
glorieuremémoire, aurions
octroyez de nostre propre
mouvement ou d'une autre
maniere, fous quelques termes
que ce pilt être, ou queNous
ou nos Successeurs Eir p-:.-rcurs
& Rois pourroient à l'avenir
accorder à qui que ce soit & de
quelque Etat, Préeminence,
ou Condition qu'ilsoit;même
aux Villes, Bourgs ou COHl"'
munautez de quelques lieux
que ce soit pour des Droits,
Graces, Inununitez,COlltumesou
autre choses, ne
pourront prejudicier nidéroger
aux Libertez, Jurisdictions,
Droits, Honneurs&
Seigneuries des l rinces Electeurs
du saint Empire, Ecolesiastiques
& Seculiers, ni
d'aucun d'eux, encore que
dans lesdits Priviléges&
lesdites Lettres accordées,
comme dit est, en faveur de
quelquesPersonnes que ce soit
& de quelque Prééminence,
Dignité & Etat qu'elles
soient, ou desdites Communautez,
il fût expressément
porté qu'elles nepourroient
estre revoquées, si ce n'est
qu'en cas qu'oneûtspécialement
& de mot à mot inseré
dans tout le corps & contenu
desdites Lettres cette clause
de non revocation; lesquels
Priviléges &: Lettres, entant
qu'ils préjudicient & dérogent
en quelques choses aux Liberiez,
Jurifdichons,Droits,
Honneurs &: Seigneuriesdesdits
Princes Electeurs ou
d'aucun, Nous avons, de
nostrecertaine Science, pleine
Puissance 6c Autorité Imperiale
revoquez & cassez,
revoquons & cassons,entendons
&: tenons pour revoquez
& cassez par ces Prefel-ices,
ARTICLE XIV.
De ceux IlllfqNels on ôte les
biens Féodaux comme en
étant indignes. ET dautant qu'en plusieurs
lieux de Tizinpire
les Vassaux & Feudataires font
à contre-tems & malicieusement
une resignation ou dcnrL
rementverbal des Fiefs qu'ils
tiennent de leurs Se,igncllrsj
pour avoir lieuaprès ladite
resignation de les défier, 6t
de leur déclarer la guerre ,- 8c
fous prétexted'unehostilité
ouverte pouvoir attaquer , envahir, occuper, & retenir
lesditsFiefs & Terres au préjudicedesmêmes
Seigneurs;
Nous ordonnons
, par cette
Constitution perpétuelle, que
telles 6c semblables resignations
ou renonciations seront
reputé es comme non faites, si
elles ne sontfaites librement
réellement, & si les Seigneurs
ne sont misenponcrsion
corporelle& réelle d:'[-
<lirsEiefs ; en forte que ces faiseurs
de défi..pe troublentjamais
ou par eux ou par d'autres
,
& ne donnent conseil ,
faveurcqz- assistenceàquelqu'-
tin, pour troubler ou inquiéter
leursSeigneurs dans les Fiefs
où Beneficesqu'ilsaurontre-,
signez: Voulons que ceux qui
feront le contraire & attaqueront
leurs Seigneurs dans
leurs Benefices&Fiefs refiç-•O
nez ou non resignez,en quelque
manièreque ce soit, ou,
les troubleront ou endommageronr
;ou préteront conseil,
afiitfa-nce oufaveur à ceux quicommettrontsemblables
attentats ,perdentenmêmetems&.
par cela même lesdits
Fkfs:.te Benefices >•te soient.
déeiartoiofmie^:v& mis aui1
Ban de l'Empire
,
sans qu'ils
puitfentlt jamais rentrer ,
fous
quelque prétexte que ce soit,
danslesdits Fiefs&Benefices,
& sans qu'on les leur puisse
de nouveau en aucune maniére
conferer; Déclarant que la
Concession ou l'Investiture
qu'on leur en pourroit avoir
donnéensuite,contre la presente
Constitution
,
soit sans
aucun effet. Ordonnons en
dernier lieu
, que ceux ou celui
qui oseront ou oseraagir
frauduleusement contre leur
Seigneur ou son Seigneur
,
.lx. les iront attaquer de desseinprémédité
,
sans avoir
fait ladite resignation ; foit
que le défi ait esté fait ou non
fait, encourent par cela mé-
melesditèspeines:,enverta
de la presente -San&ion,
ArtïCLE XV. :
Des Conspirations,
,
i§. 1.N 1 1 Ous defapprouvonsaussi,
couda nnons).
& de nostrecertaine Science
déclarons nulles toutes Gonfpirations,
Conventicules., SOr
cierez
-
Ulicices;détestées dC
défenduës par lesiLoixdans
& hors desVilles, entre Ville
&: Ville; entre Partic111ie.r&
Particulier, entre Ville &:
Particulier sous pretexte de
Parenté,de Bourgeoise, où
telle autre couleur. qu'elle
puisseestre; comme aussi tou*
tes Confédérations&Pactes,
& toutes Coustumes sur ce
introduites, que Nous tenons
plutost pour corruption, lesquelles
les Villes ou Personnes
de quelque Dignité,Condition
ou Etat qu'elles puissent
estre,
-
auroient fait jtl\£qu'à
present, ou présumeroient de
faire à l'avenir, -foieentr'eux,
soitavec d'autres
,
sans l'autoriré
des Seigneurs dont ils
font Sujets
,
Officiers ou Serviteurs
, ou demeurant dans
leur Détroit,ces mêmes Seigneurs
n'étant,pas nommément
exceptez, ainsiqu'elles
ont été deffenduës & cances
par les sacrées Loix des Divins
Empereurs nos Fiicdé«e£*
seurs ;
à l'exception toutefois
des Conféderations &: Ligues
que l'on sçait avoir été faites :
par lés Princes,les Villes & autres,
pour la conservation dela
Paix générale des Provinces
e4 Pays ente'eux ;
lesquelles
reservantspecialement par nôtreDéclaration, Nousordonnons
qu'elles demeurent
dans leur force &: vigueur,
jusques à ce qLw Nous trou.., ,
vions à propos d'en ordonner
autrement.
§.2. Nous ordonnons que
tout Particulier qui osera à
l'avenir faire des Ligues
5 : Conspirations & Pactes de
cette sorte,contre la disposition
de cet Edit& de nôtre
ancienne Lça sur cepubliée
, >
outre la peine portée par la
même Loi, encourrera deslors
la notte d'infamie &: la
peine de l'amende de dix Ji.
vres d'or; & que toute Ville
qui pareillement violera nostre
presente Loi, encourera
aussi la peine de l'amende de
cent livres d'or, avec la perte
& privation de ses Privilèges
Impériaux; desquelles amendes
pécuniaires la moitié en
fera applicable au Fisc Imperia1,
& l'autre au Seigneur du
Détroit,aupréjudice duquel
lesdits ligues auront été faites.
ARTICLE XVI.
Des Phalburgers ou Gens déchûs
de leurBourgoisie.
§. I.AU reste
,
il Nous
a esté souvent fait
plainte, que certains Bourgeois
& Sujets des Princes,
Barons & autres cherchans
à secoüer le joug de leur su-
1 jétion oriyiiiaire même
par une entreprise téméraire
,
n'en tenant aucun compte,se
font recevoir Bourgeois d'autres
Villes, comme ils l'ont
en persoune dans les Terres,
Villes, Bourgs, & Villages
de leurs premiers Seigneurs,
qu'ils ont osé Ôc osent abandonner
par cette fraude
,
ils
prétendent joüir des Libertez
des Villes où par ce moyen
ils ont acquis le Droit de
Bourgeoisie & estre par elles
protegez; lesquels Bourgeois
font vulgairement appelez en
Allemagne Phalburgers. Or
d'autant qu'il n'est pas juste
que quelqu'un profite de son
dol & de sa fraude; Nous,
après avoir sur ce pris l'avis des
Princes ElecteursEcclesiasti-.
ques & Séculiers,, &de nostre
certaine Science
,
pleine Puis
sance & Autorité Impériale
,
avons ordonné & ordonnons
par cette presente Loi perpétuelle&
irrevocable, que lesdits
Bourgeois &: Sujets qui se
mocqueront ainsi de ceux fous
la sujétion desquels ils sont,
ne pouront de ce jour à l'avenir
dans toutes les Terres,Lieux
& Provinces du saint Empire
, joüir en aucune façon
des Droits & libertez des Villes
où parune telle fraude ils
se feront ou se font fait recevoir
jusqu'àpresent Bourgeois:
si ce n'etf que se transferant
réellement en personne dans
lesdites Villes pour y établir
un domicile actuel & y faire
une residence continuelle
,
vraye & non feinte, ils y subissent
les Impositionsaccoûtumées&
les charges municipales;
& si quelques-uns y ont été
reçus ou le sont à l'avenir,leur
reception fera réputée pour
nulle ; &: les Reçus, de quelque
Dignité
,
Condition&
Etat qu'ils soient, ne joüiront
en aucun cas&: fous quelque
prétexté que ce foie
,
des
Droits & Libertez desdites
Villes ,ce nonobstant quelconques
Droits & Privilèges
obtenus, & Coutumes obfervées
en quelque temps que ce
foit ; lesquels entant qu'ils
font contraire à nôtrepresente
Loi, Nous de nostre certaine
Science, pleine Puissance Impériale
,
les revoquons par
ces Presentes,&: ordonnons
qu'ils soient privez de toute
force &: valeur.
j. 2. A la reserve & sans
préjudice à toujours, touchantce
que dessus) des
Droits que les Princes, Seigneurs
& autres Personnes
qui de cette maniéré ont esté
ou feront à l'avenir abandonnez
, ont sur les personnes ôc
les biens de leurs Sujets qui
les abandonnent ansi ; &:*
pour ceux qui contre la difporition
de nôtre presente
Loi, ont osé par le passé
, ou
oseront à l'avenir recevoir
lesdits Bourgeois èc Sujets
d'autrui , si ils ne les :ren,.;
voient absolument dans un
mois aprèslapublication, à,
eux faite des Presentes,Nous,
déclarons que toutes les fois;
qu'ils transgresserontnôçre
presente Loi. ils encoureront
la peine de l'amande de cent
marcs d'or pur, dont la moitié
fera apphquable irremissiblement
à nôtre Fisc Impérial,
& l'autre aux Seigneurs
de ceux qui auront été ainsi
reçus.
ARTICLE XVII.
Des Défis.
§. I.NOus déclarons en
outre, que ceux
qui seignent d'avoirjuste raison
de défier que lqu'un
,
l'auront
envoyé défier à contretems
, en des lieux ou il n'a
pas son domicile établi; &
où il ne demeure pas ordinairement
ne pourronr pas
avec honneur ravager ses
Terres, ni brûler ses Maisons,
ou par autres voyes endommager
ses Héritages.
§. 2. Etdautant qu'il n'est
pas juste que le dol &: la fraudesoientprofitables
à personne,
Nous voulons &: ordonnons
par cette presente
Constitution perpetuelle, que
lesdéfis faits ou à faireà l'avenir
de cette fotte
,
à quelquesSeigneurs
ouautres Gens
quecesoient, avec lesquels
on auroit été en societé, familiaritéouhonnête
amitié
soit de nulle valeur; &: qu'il
ne soit nullement permis fous
pretexte de tel défi, d'outrager
quelqu'un par incendies;
pillcrics.Sefa^cagetnens , à
moins que ledéfi n'eûtété
dénoncé publiquement, pendant
troisjours, naturels, àla
personne même,défiée, -ou
dansle lieu de son domicile
ordinaire & accoutumé
, &.
que. par Témoinssuffisans il
ne fût rendu témoignage de
cette dénonciation. Ordonnons
que quiconque osera
défier & attaquer quelqu'un
en la manière susdite
, encoure
dés lors la notte d'infaiiiie,
comme s'il n'avoit esté
fait aucun défi; & qu'il soit
chastié comme Traistre par
tous Juges,suivant la rigueur
des Loix.
§. 3. Défendons &condamnons
aussi toute forte de
guerres&dequerelles injustes
, &" pareillement, les
incendies, les - ravages & les
violences injustes
,
les Péages
&Importions illicites &Se non
usitées; comme aÚffi les exactions
que l'on a coutume de
faire pour les Sauf-conduits
&les Sauve-gardes que l'on
veutfaire prendre par force
aux Gens ; &ce sur les peines
dont les saintes Loix ordonnent
que ccfdits attentats
soient punis. r
ARTICLE XVIII.
Lettres d'Intimation. AVous ,
Illustre & Magnifique
Prince, Seigneur,
&c. Marquisde Bran*
hourg, Archichambellan du
saint Empire Romain, nostre
Co-électeur & très-iberAmi.
Nous vous intimons par ces
Presentes l'Election dit Roy des
Romains
, qui pour causes
raisonnables doit être faite incessamment
,
& vous appellons
selon le devoir de nostre charge
& la coutume à laditeElection ;
afin que dans trois mois consécutifs,
àcompter de teljour, &c.
Vous ayez, àvenirpar VOHS-
même
, ou par vos Ambassadeurs
ou Procureurs ,
soit un ou
plusieursayant Charge & Mandement
suffisànt
, au lieu du
selon la , forme des Loix sacréts
qui ont été jur cefaites, pour
déliberer
,
traiter & convenir
avec les autres Princes vos &
nos Co- électeurs
,
de l'Election
d'un Roi des Romains, quipar
la grace de Dieuferaaprèscréé
Empereur; & pour y demeurer
jusqu'ala confommatioa de cette
Election,& autrementfaire &
procéder comme il eflexprimé
dans les Loix sacrées sur ce
établies ; àfaute de quoi Nous
y procéderonsfinalement avec
les autres Princes vos& nos Coélectleurs
suivant que l'ordonnev
l'Autorité desdites Loix nuftobftant
vostre absence ou Ctllf
des roJlrel.
ARTICLE XIX.
forme de Procuration à donner
par le Prince Electeur
qui , envoyera, ses Ambassa-
, deurs à FElection. NOus N. par la grace de
Dieu, ÔCC. du saint Empire,
&c. Sçavoirfaisonsà tous
par ces Presentes, Jthte comme
pour des Causes raisonnables
L'on doit inceffimment procéder
à l'Election d'un Roi des Romains
,
ér que nous desirons ardemment,
ainsique nousy oblige
l'honneur& Etat du saint Em*
pire, qu'ilnesoit exposé à aucuns
eminens dangers;Nous ,
ayant une ferme presuasion &
une confiancesinguliere en la
fidelité
,
suffisance & prudence
de nos chers&bien
- aimez tels,
&c. lesavonsfait , conflitue^
& ordonnez comme nous les
faisons ,constituons & ordonnons
,avec tout droit
, maniére&
forme
, le mieux & le
plus efficacement que nous pouvons
, nos veritables & légitimes
Procureurs & Ambassatleurs
spéciaux,eux ou chacun
d'eux solidairement, en sorte
que la condition de celui Ifuioccupera
ne soit pas meilleure , mais que ce qui aura esté commencé
par l'unse puissefinir Ô*
duëment terminerparl'autre ,
&cepour traiterpar tout avec
les autres Princes nos Co -
électeurs,
tantEcclesiastiques que
Séculiers
, conveniravec eux&
concluresur le choix d'une Personne
qui ait les qualitez propres
à estre élû Roi des Romains
,
Ó" pour aijïfier aux
Traitez qui si ferontsur l'Election
d'une telle Personne, é*
y traiter& délibererpour Nous
en nostreplace (J- en nostre nom,
comme aufjt pour en nostre même
nom &place
, nommer la même
Personne & consentir qu'elle
soit éluë Roi des Romains, &
élevée au saint Empire
,
&
pourfairesur nostrepropre con->
science tout Serment qui sera
necessaire, convenable cf aciQutumé
jmêmepour en cequi
concerne les choses susdites ott
quelqu'unedesditeschoses,sub-
JHtuer&revoquersolidairement
un autre ou d'autres Procureurs,
&faire toutes& chacunes choses
queserontnecessaires à" utiles
à faire en ce qui concerne les
Affairessusdites,ju[qu'à la consommation
des Traitez, de cette
Nomination
,
Déliberation &
Election
, ou telles autressemblables,&
aul/i utiles& importantes
chosès
, encore qu'elles ou
quelquune d'icelles,demandassentun
Mandementplusspécial,
ou qu'ellesfussentdeplus grande
consequence & plus particulière
que les susdites ; le tout comme
nouspourrionsfaire nous -mêmes,//
nous étionspersonnellement
present aux Négociations
desdits Traitez, Délibération , Nomination df Election future,
ayant & voulant avoir, 6"A
promettant fermement d'avoir
perpétuellement agriable&pour
ratifiétoutce qui fera négocié,
traité ou fait, ou de quelque
Wanière ordonnédans les .Affaires
susdites, en quelqu'une
Quelles par nos susdits Pro..
cureurs ou Ambassadeurs; cçw
me anssipar leurs fubdeléguez*»
ou par ceux qui seront ftbjli.
tuez, par eux ou parquelqu'un
d'eux.
ARTICLE XX.
De. l'union des Pri(JCipIlMfez.,:
des Eleveurs&desDroits
-,
- yannexez,.
Ah Nom de Ufainie& indivi^
-
sible Trivit.éydranojlreplus*
grand bonheur.Ainjifiit-il* cHALRLES IV. parla
grace de Dieu, Empereur
des Romains, toujours Auguste
& Roi de Boheme
>
à la
perpétuellemémoire de la
chose.
Comme toutes & chacunes
les Principautez, en vertu
deiquelles l'on sçait que les
Princes Electeurs Seculiers
ont droit & voixenl'Election
du Roi des Romains futur
Empereur, font tellement attachées
& inséparablement
unies à ce Droit & aux Fonctions,
Dignitez & aut':es)
Droits y appartenant & en
dépendans
, que le Droit&
la Voix,l'Office &: la Dignité,
& les autres Droits qui
appartiennent à chacune desditesPrincipautez
, ne peuvent
échoir qu'à celui qui
posséde notoirement la Principauté
avec la Terre, les
Vasselages
,
Fiefs, Domaines
& ses appartenances; Nous
ordonnons par ce present Edit
Impérial, perpétuel & irrc-.
vocable, qu'.à. l'avenir chacune
desdits Principautez demeurera
& fera si étroitement
indivisiblement conjointe &
unies avec la Voix d'Election,
l'Office&toutes autres Dignitez,
Droits&appartenances.
concernant la DignitéElectorale
, que quiconque fera paisible
poIÏeneur d'unedesdites
Principautez ; joüiraaussi de
la libre &: paisible possession
du Droit, de la Voix, de
l'Office, de la Dignité &: de
toutes autres appartenances
qui la concernent, &: fera reputé
de tous vrai & legitme
Electeur; & comme tel on
fera tenu à l'inviter, & recevoir
& admettre
,
& non
autres, avec les autres Princes
Electeurs en tout tems
&: sans contradiction aucune ,
aux Elections des Rois des
Romains
,
& à toutes les Actions
qui concerneront l'honneur
& le bien du saint Empire,
sans qu'aucune deschoses
susdites
,
attendu qu'elles
font ou doivent être en aucun
tems divisée ou séparée l'une
„
l'autre, ou puisse en Jugement
ou dehors être reputéeséparément
ou évincée par Sentence
; voulant que toute Audience
soit refusée à celui qui
demandera l'une sans l'autre
& que si par surprise ou autrement
il l'obtenoit, & qu'ils
s'en ensuivist quelque Procédure
, Jugement, Sentence,
ou quelqu'autre semblable attentat
contre nostre presente
Constitution, le tout en tout,
ce qui en pourroit émaner ,
en Quelque façon que ce pufl:
estre
,
foit de nul effet annuellement
nul.
ARTICLE XXI.
De l'ordre de la marche entre
Us Archevêques.
$. I. OR dautant qli<?
Nous avons [llffi..
fammentexplique au - commencement
de nos presentes
Constitutions l'ordre de la
Séance que les Princes Electeurs
Ecclesiastiques devoient
tenir au Confcil
,
à la Table
& ailleurs, lorsque la Cour
Impériale se tiendra, ou que
les Princes Electeurs feront
ci-aprésobligez des'assembler
avec l'Empereur ou le
Roi des Romains, sur quoi
nous avons appris qu'il y avoir
eu par le paslé plusieurs disputes;
Nous avons aussi cru
qu'il étoit expédient de prescrire
l'ordre qui doit être par
euxobservé aux Procédions
&: Marches publiques.
§. 2. C'cll pourquoi Nous
ordonnons par ce present
Edit Impérial & perpétuel ,1
quetoutes les fois que dans
les Assembléesgénérales ou
feront l'Empereur ou le Roi
des Romains & lesdits Princes,
l'empereur ou le Roi des
Romains voudra sortir en public
& en cérémonie
,
& qu'il
fera porter devant lui les Ornemens
Imperiaux, l'Archevêquede
Trêves marchera
le premier & seul devant
l'Empereur ou le Roi en ligne
droite & diamétrale;ensorte
qu'entre l'Empereurou le Roi
,& lui, il n'y ait que les Prince
à qui il appartient de porter
le; Marques Impériales
ou Royales.
§. 3. Mais quand l'Empereur
ou le Roi marchera (ans
faireporterlesdits Marques,
alors le même Archevêque
précédera l'Empereur ou le
Roi en la manière susdite, en
forte qu'il n'y ait absolument
personne entr'eux; les deux
autres Archevêques Electeurs
gardant dans lesdites Processions
chacun la place qui luy
a esté ci
-
dessus assignée pour
la Séance, selon la Province
en laquelle ils se trouveront.
nela Monnoye. §iNOus ordonnons de
plus, que le Roy
de Boheme qui après nous
succedera à ce Royaume,
pourra pendant son Regne
faire battre Monnoye d'Or &
d'Argent en tous les endroits
&: lieux de son Royaume,ou
Terres en dépendantes qu'il
lui plaira &ordonnera dans
la forme & maniéré jusqu'à
present observée dans ledit
Royaume, ainsi que de tout
temps il a été loisible à
nos Predecesseurs Rois de
Boheme de faire, ftiiv-aiit la
poissession continuelle qu'ils
ont de ce Droit, voulons &:
ordonnons aussi par la présence
ConstitutionImpériale'
Grace perpetuelle, que les
Rois de Bohême poi/Icnt
acheter &: acquérir desautres
Princes, Seigneurs, Comtes
&: de toute autre Personne,"
des Chameaux., - ,Terres &
Terres héritages, dequelque nature
qu'ilspuissentêtre, en recevoir
en don&par engagement:
à condition qu'ils feront tenus
de les laisser en lamême nature
qu'ilstesauronttrouvez ies
comme Fiefs,Franc-aleu
comme, tel, &c. En sorte
toutes fois que les biens que
les rois de Boheme auront
ainsi acquis ou reçu, & qu'ils
auront jugé à propos- d'unir au
Royaume de Boheme, ils
feront obligez d'en payer les
redevances ordinaires&accoûruméesquienetoient
ducs
à FEmpirc.-
§. 2.. Laquelle presente
Construction &: Grâce, Nous
étendons aussi, en vertu de
nôtrepresente Loy impériale,
à tous les Princes Electeurs,
tant Ecclesiastques, que Séculiers
,
&: à leurs successeurs
&: légitimésHéritiers, aux
charges & conditions ci-denns
prescrites.
ARTICLE XI.
De l'Election des Princes
Electeurs.
§. I. ORdonnon*s aussî, que les ( omtes,
Barons,Nobles, Feudataires,
Vassaux,Officiers, Gens de
guerre,Citoyens, Bourgeois
& toutes autres Personnes, de
quelque Etat, Dignité&condition
qu'elles soient, qui
setons Sujets des Eglises de
Cologne,Mayence & Trêves,
ne devront ni ne pourront à
l'avenir, comme ilsn'ont pu
ni dû parle pasé, estre citer,
çÜ-ezJ ni trduits hors le
Territoire, ni les termes &:
limites de la Jurisdiction desdites
Eglises & leurs dépendances
,à l'inflance de quelque
Demandeur que ce soit; ni
obligez de comparoistre en
Justice pardevant d'autres
Tribunaux &: Juges, que
pardevant les Juges ordinaires
des A rehevêques de Mayence,
deTrêves &: de Cologne,
comme nous trouvons que de
tout tems il a été ainsi observé.
§. 2.. Et s'il arrivoit que
nonobstant nostre presente
Confticution, quelqu'un des
Sujets desEglises de Trêves,
de Mayence & de Cologne,
fût ajourné ou cité ( pour
quelque Cause que ce foit,
civile,criminelle ou mixte.
jdu autre Affaire, pardevant
quelqu'autre Juge hors des
Territoires,termes,&; limites
desdites Eglises ou d'aucunes
d'icelles, celui qui aura été
cité ne fera nullement, tenu
.de comparoiste ouderépondre
: décorantlaCitation,
les Procédures &: Sentences
interlottitoires ou définitivesrendues
ouàrendre contre le
Défaillant, par tels Juges qui
Tcjpnthors du Ressort desdites
Eglises,.&: tout ce qui s'en
feaeurtorfeitfaentteseunivttiapt.,anr uelxe&c:utdioennouul -:
j§. 3. A quoy nous ajoutons
éxpressement queles Comtes,
Barons,Feudataires,Nobles,
Vyailaux, Officiers, Gens deguerre
,Citoyens, Pailans &!
tous autres Sujets desdites
Fglifcs,de quelque Etait;
Dignité ou Condition qu'ils
soient, ne pourront pas appeller
des Procédures, Sentences
-
interlocutoires
définitives, ou Mandemens
desdits Archevesques& de
leurs Eglises ou de leurs
Officiaux ou Juges Séculiers,
nonplus que desexécutions
faitesouàfaire en conséquencecontr'eux,
dans la
Jurisdiction de l'Archeveique
ou desditsOfficiaux, à quelqu'autre
Tribunal que ce soit,
pendant-quelaJufticcrte fera
pointdéniéeaux Complaignans
dans les Tribunaux
cUldits- Archevesques& de
leurs Officiaux; Faisons désenses
à tous autres Juges de
recevoir semblables Appellations,
& les déclarations
,
nulles
&: sans effet.
§. 4. Mais en cas de déni
de Justice, Nous permettons
à tous les sus-nommez à qui
la Justice aura été déniée,
d'appeller, non pas indifferemment
à tout autre Juge
ordinaire ou subdelegué
mais immédiatement , au Tribunal
de la Cour Imperjale &
au Juge qui y présidera alors;
cassant & annullant toutes les
Procédures qui auront été faitesailleurs,
au préjudice de
cette Constitution.
§. 5. Laquelle en vertu de
nôtre preseuce Loi Imperiale,
Nous étendons aussi aux Illustres
Comte Palatin du
Rhin, Duc deSaxe&Marquis
de Brandebourg, Princes Electeurs
Seculiers ou Laïques,&
à leurs Successeurs
,
Heritiers
& Sujets,en la mêmeforme âc
maniereque dessus.
ARTICLE XII.
, De l'Assemblée des Princes
Electeurs.
Au nom de la sainte & in*
divisible Trinité& à no[Ire
plus grand bonheur. Ainjî
c(oit-il. HARLES IV. par la
grace de Dieu Empereur
des Romains, toujours Augure
& Roy de Bohême:à la
memaire perpetuelle de la
chose.
§.I. Parmi les divers soins
qui occupent continuellement
nostre esprit pour le bien
public, nostre Hautesse Impériale
a consideré que les
Princes Electeurs du saint Empire
qui en.foiiç les bazes
solides & les colonnes immobiles,
ne pouvant pas avoir
commodement communication
ensemble,àcause de leur
trop grand éloignement les uns
des autres, il estnecessaire
que pour le bien & le salut
de l'Empire ilss'assemblent
plus souvent que de coustume ;
afin que comme ils font j.~r~'
încz des abus & desordres qui
regnent dans les Provinces qui
leur sont connuës, ilspuissent
en faire rapport & en conferer
ensemble, &: aviser aux
moyens d'y apporter le remede
par leurs salutaires
conseils & leur fage prévoyance.
§. 2. C'est pourquoi dans
nostre Cour solemnelle tenuë
par nostreHautesse à Nuremberg",
avec les Venerables
Princes ElecteursEcclesiastiques
,& les Illustres Princes
Electeurs Séculiers; & plusieurs
autresPrinces &: grands
Seigneurs, aprèsune meure
déliberation avec les mesmes
Princes Electeurs,de leur
a?/is_,pour le bien &: le salut
commun? Nous avons jugé à
propos avec lesdits Princes
Electeurs, tant Ecclesiastiques
que Seculiers, d'ordonner
qu'à l'avenir les mesmes
Princes Electeurs s'assembleront
en Personne une fois l'an ;
en une de nos Villes Impériales,
quatre semainesconsécutives
après la Feste de
Pâques,& que pour la presente
année, au même temps
prochainement venant, il fera
célébré par Nous & les mêmes
Princes une Conférence,
Cour ou Assemblée de cette
forte en nostre Ville Impériale
de Metz; & lors, en l'un des
jours de la tenue de ladite
Assemblée, il fera par Nous
& de leur avis, nomme un
lieu auquel ils auront à s'assembler
l'année suivante: Et
cette presente Constitution ne
durera que tant qu'il plaira à
Nous &: à Eux; & pendant
quelle aura lieu, Nous
prenons en nostre Protection
&Sauvegarde lesdits Princes
Electeurs, tant en venant en
nostre Cour qu'en y séjournant
& s'en retonrnant.
§.3. Etafin que la négociation
& l'expédition des
Affaires communes concernant
le salut &le repos public,
ne soient point retardées par
les festins qui se font ordinairementen
semblables Assemblées
; Nous ordonnons aussi,
de leur consentement llna-.
aime, que pendant lesdites
Assemblées il ne fera loisible
à qui que ce soit de faire aucun
festins general aux Princes,
mais bien des repas particuliers
, qui n'apportent point
d'empêchement à l'expedition
des affaires; &: cela mesme
avec moderation.
*
ARTICLEXIII.
De la révocation du Privi/fgt.
L.
Tatuons &déclarons
aussi, par nonre present
Edit Impérial, perpetuel &
irrevocable, que tous les
Priviléges & toutes Lettres de
Concession que Nous ou les
Empereurs & Rois des Romains
nos Predécesseurs de
glorieuremémoire, aurions
octroyez de nostre propre
mouvement ou d'une autre
maniere, fous quelques termes
que ce pilt être, ou queNous
ou nos Successeurs Eir p-:.-rcurs
& Rois pourroient à l'avenir
accorder à qui que ce soit & de
quelque Etat, Préeminence,
ou Condition qu'ilsoit;même
aux Villes, Bourgs ou COHl"'
munautez de quelques lieux
que ce soit pour des Droits,
Graces, Inununitez,COlltumesou
autre choses, ne
pourront prejudicier nidéroger
aux Libertez, Jurisdictions,
Droits, Honneurs&
Seigneuries des l rinces Electeurs
du saint Empire, Ecolesiastiques
& Seculiers, ni
d'aucun d'eux, encore que
dans lesdits Priviléges&
lesdites Lettres accordées,
comme dit est, en faveur de
quelquesPersonnes que ce soit
& de quelque Prééminence,
Dignité & Etat qu'elles
soient, ou desdites Communautez,
il fût expressément
porté qu'elles nepourroient
estre revoquées, si ce n'est
qu'en cas qu'oneûtspécialement
& de mot à mot inseré
dans tout le corps & contenu
desdites Lettres cette clause
de non revocation; lesquels
Priviléges &: Lettres, entant
qu'ils préjudicient & dérogent
en quelques choses aux Liberiez,
Jurifdichons,Droits,
Honneurs &: Seigneuriesdesdits
Princes Electeurs ou
d'aucun, Nous avons, de
nostrecertaine Science, pleine
Puissance 6c Autorité Imperiale
revoquez & cassez,
revoquons & cassons,entendons
&: tenons pour revoquez
& cassez par ces Prefel-ices,
ARTICLE XIV.
De ceux IlllfqNels on ôte les
biens Féodaux comme en
étant indignes. ET dautant qu'en plusieurs
lieux de Tizinpire
les Vassaux & Feudataires font
à contre-tems & malicieusement
une resignation ou dcnrL
rementverbal des Fiefs qu'ils
tiennent de leurs Se,igncllrsj
pour avoir lieuaprès ladite
resignation de les défier, 6t
de leur déclarer la guerre ,- 8c
fous prétexted'unehostilité
ouverte pouvoir attaquer , envahir, occuper, & retenir
lesditsFiefs & Terres au préjudicedesmêmes
Seigneurs;
Nous ordonnons
, par cette
Constitution perpétuelle, que
telles 6c semblables resignations
ou renonciations seront
reputé es comme non faites, si
elles ne sontfaites librement
réellement, & si les Seigneurs
ne sont misenponcrsion
corporelle& réelle d:'[-
<lirsEiefs ; en forte que ces faiseurs
de défi..pe troublentjamais
ou par eux ou par d'autres
,
& ne donnent conseil ,
faveurcqz- assistenceàquelqu'-
tin, pour troubler ou inquiéter
leursSeigneurs dans les Fiefs
où Beneficesqu'ilsaurontre-,
signez: Voulons que ceux qui
feront le contraire & attaqueront
leurs Seigneurs dans
leurs Benefices&Fiefs refiç-•O
nez ou non resignez,en quelque
manièreque ce soit, ou,
les troubleront ou endommageronr
;ou préteront conseil,
afiitfa-nce oufaveur à ceux quicommettrontsemblables
attentats ,perdentenmêmetems&.
par cela même lesdits
Fkfs:.te Benefices >•te soient.
déeiartoiofmie^:v& mis aui1
Ban de l'Empire
,
sans qu'ils
puitfentlt jamais rentrer ,
fous
quelque prétexte que ce soit,
danslesdits Fiefs&Benefices,
& sans qu'on les leur puisse
de nouveau en aucune maniére
conferer; Déclarant que la
Concession ou l'Investiture
qu'on leur en pourroit avoir
donnéensuite,contre la presente
Constitution
,
soit sans
aucun effet. Ordonnons en
dernier lieu
, que ceux ou celui
qui oseront ou oseraagir
frauduleusement contre leur
Seigneur ou son Seigneur
,
.lx. les iront attaquer de desseinprémédité
,
sans avoir
fait ladite resignation ; foit
que le défi ait esté fait ou non
fait, encourent par cela mé-
melesditèspeines:,enverta
de la presente -San&ion,
ArtïCLE XV. :
Des Conspirations,
,
i§. 1.N 1 1 Ous defapprouvonsaussi,
couda nnons).
& de nostrecertaine Science
déclarons nulles toutes Gonfpirations,
Conventicules., SOr
cierez
-
Ulicices;détestées dC
défenduës par lesiLoixdans
& hors desVilles, entre Ville
&: Ville; entre Partic111ie.r&
Particulier, entre Ville &:
Particulier sous pretexte de
Parenté,de Bourgeoise, où
telle autre couleur. qu'elle
puisseestre; comme aussi tou*
tes Confédérations&Pactes,
& toutes Coustumes sur ce
introduites, que Nous tenons
plutost pour corruption, lesquelles
les Villes ou Personnes
de quelque Dignité,Condition
ou Etat qu'elles puissent
estre,
-
auroient fait jtl\£qu'à
present, ou présumeroient de
faire à l'avenir, -foieentr'eux,
soitavec d'autres
,
sans l'autoriré
des Seigneurs dont ils
font Sujets
,
Officiers ou Serviteurs
, ou demeurant dans
leur Détroit,ces mêmes Seigneurs
n'étant,pas nommément
exceptez, ainsiqu'elles
ont été deffenduës & cances
par les sacrées Loix des Divins
Empereurs nos Fiicdé«e£*
seurs ;
à l'exception toutefois
des Conféderations &: Ligues
que l'on sçait avoir été faites :
par lés Princes,les Villes & autres,
pour la conservation dela
Paix générale des Provinces
e4 Pays ente'eux ;
lesquelles
reservantspecialement par nôtreDéclaration, Nousordonnons
qu'elles demeurent
dans leur force &: vigueur,
jusques à ce qLw Nous trou.., ,
vions à propos d'en ordonner
autrement.
§.2. Nous ordonnons que
tout Particulier qui osera à
l'avenir faire des Ligues
5 : Conspirations & Pactes de
cette sorte,contre la disposition
de cet Edit& de nôtre
ancienne Lça sur cepubliée
, >
outre la peine portée par la
même Loi, encourrera deslors
la notte d'infamie &: la
peine de l'amende de dix Ji.
vres d'or; & que toute Ville
qui pareillement violera nostre
presente Loi, encourera
aussi la peine de l'amende de
cent livres d'or, avec la perte
& privation de ses Privilèges
Impériaux; desquelles amendes
pécuniaires la moitié en
fera applicable au Fisc Imperia1,
& l'autre au Seigneur du
Détroit,aupréjudice duquel
lesdits ligues auront été faites.
ARTICLE XVI.
Des Phalburgers ou Gens déchûs
de leurBourgoisie.
§. I.AU reste
,
il Nous
a esté souvent fait
plainte, que certains Bourgeois
& Sujets des Princes,
Barons & autres cherchans
à secoüer le joug de leur su-
1 jétion oriyiiiaire même
par une entreprise téméraire
,
n'en tenant aucun compte,se
font recevoir Bourgeois d'autres
Villes, comme ils l'ont
en persoune dans les Terres,
Villes, Bourgs, & Villages
de leurs premiers Seigneurs,
qu'ils ont osé Ôc osent abandonner
par cette fraude
,
ils
prétendent joüir des Libertez
des Villes où par ce moyen
ils ont acquis le Droit de
Bourgeoisie & estre par elles
protegez; lesquels Bourgeois
font vulgairement appelez en
Allemagne Phalburgers. Or
d'autant qu'il n'est pas juste
que quelqu'un profite de son
dol & de sa fraude; Nous,
après avoir sur ce pris l'avis des
Princes ElecteursEcclesiasti-.
ques & Séculiers,, &de nostre
certaine Science
,
pleine Puis
sance & Autorité Impériale
,
avons ordonné & ordonnons
par cette presente Loi perpétuelle&
irrevocable, que lesdits
Bourgeois &: Sujets qui se
mocqueront ainsi de ceux fous
la sujétion desquels ils sont,
ne pouront de ce jour à l'avenir
dans toutes les Terres,Lieux
& Provinces du saint Empire
, joüir en aucune façon
des Droits & libertez des Villes
où parune telle fraude ils
se feront ou se font fait recevoir
jusqu'àpresent Bourgeois:
si ce n'etf que se transferant
réellement en personne dans
lesdites Villes pour y établir
un domicile actuel & y faire
une residence continuelle
,
vraye & non feinte, ils y subissent
les Impositionsaccoûtumées&
les charges municipales;
& si quelques-uns y ont été
reçus ou le sont à l'avenir,leur
reception fera réputée pour
nulle ; &: les Reçus, de quelque
Dignité
,
Condition&
Etat qu'ils soient, ne joüiront
en aucun cas&: fous quelque
prétexté que ce foie
,
des
Droits & Libertez desdites
Villes ,ce nonobstant quelconques
Droits & Privilèges
obtenus, & Coutumes obfervées
en quelque temps que ce
foit ; lesquels entant qu'ils
font contraire à nôtrepresente
Loi, Nous de nostre certaine
Science, pleine Puissance Impériale
,
les revoquons par
ces Presentes,&: ordonnons
qu'ils soient privez de toute
force &: valeur.
j. 2. A la reserve & sans
préjudice à toujours, touchantce
que dessus) des
Droits que les Princes, Seigneurs
& autres Personnes
qui de cette maniéré ont esté
ou feront à l'avenir abandonnez
, ont sur les personnes ôc
les biens de leurs Sujets qui
les abandonnent ansi ; &:*
pour ceux qui contre la difporition
de nôtre presente
Loi, ont osé par le passé
, ou
oseront à l'avenir recevoir
lesdits Bourgeois èc Sujets
d'autrui , si ils ne les :ren,.;
voient absolument dans un
mois aprèslapublication, à,
eux faite des Presentes,Nous,
déclarons que toutes les fois;
qu'ils transgresserontnôçre
presente Loi. ils encoureront
la peine de l'amande de cent
marcs d'or pur, dont la moitié
fera apphquable irremissiblement
à nôtre Fisc Impérial,
& l'autre aux Seigneurs
de ceux qui auront été ainsi
reçus.
ARTICLE XVII.
Des Défis.
§. I.NOus déclarons en
outre, que ceux
qui seignent d'avoirjuste raison
de défier que lqu'un
,
l'auront
envoyé défier à contretems
, en des lieux ou il n'a
pas son domicile établi; &
où il ne demeure pas ordinairement
ne pourronr pas
avec honneur ravager ses
Terres, ni brûler ses Maisons,
ou par autres voyes endommager
ses Héritages.
§. 2. Etdautant qu'il n'est
pas juste que le dol &: la fraudesoientprofitables
à personne,
Nous voulons &: ordonnons
par cette presente
Constitution perpetuelle, que
lesdéfis faits ou à faireà l'avenir
de cette fotte
,
à quelquesSeigneurs
ouautres Gens
quecesoient, avec lesquels
on auroit été en societé, familiaritéouhonnête
amitié
soit de nulle valeur; &: qu'il
ne soit nullement permis fous
pretexte de tel défi, d'outrager
quelqu'un par incendies;
pillcrics.Sefa^cagetnens , à
moins que ledéfi n'eûtété
dénoncé publiquement, pendant
troisjours, naturels, àla
personne même,défiée, -ou
dansle lieu de son domicile
ordinaire & accoutumé
, &.
que. par Témoinssuffisans il
ne fût rendu témoignage de
cette dénonciation. Ordonnons
que quiconque osera
défier & attaquer quelqu'un
en la manière susdite
, encoure
dés lors la notte d'infaiiiie,
comme s'il n'avoit esté
fait aucun défi; & qu'il soit
chastié comme Traistre par
tous Juges,suivant la rigueur
des Loix.
§. 3. Défendons &condamnons
aussi toute forte de
guerres&dequerelles injustes
, &" pareillement, les
incendies, les - ravages & les
violences injustes
,
les Péages
&Importions illicites &Se non
usitées; comme aÚffi les exactions
que l'on a coutume de
faire pour les Sauf-conduits
&les Sauve-gardes que l'on
veutfaire prendre par force
aux Gens ; &ce sur les peines
dont les saintes Loix ordonnent
que ccfdits attentats
soient punis. r
ARTICLE XVIII.
Lettres d'Intimation. AVous ,
Illustre & Magnifique
Prince, Seigneur,
&c. Marquisde Bran*
hourg, Archichambellan du
saint Empire Romain, nostre
Co-électeur & très-iberAmi.
Nous vous intimons par ces
Presentes l'Election dit Roy des
Romains
, qui pour causes
raisonnables doit être faite incessamment
,
& vous appellons
selon le devoir de nostre charge
& la coutume à laditeElection ;
afin que dans trois mois consécutifs,
àcompter de teljour, &c.
Vous ayez, àvenirpar VOHS-
même
, ou par vos Ambassadeurs
ou Procureurs ,
soit un ou
plusieursayant Charge & Mandement
suffisànt
, au lieu du
selon la , forme des Loix sacréts
qui ont été jur cefaites, pour
déliberer
,
traiter & convenir
avec les autres Princes vos &
nos Co- électeurs
,
de l'Election
d'un Roi des Romains, quipar
la grace de Dieuferaaprèscréé
Empereur; & pour y demeurer
jusqu'ala confommatioa de cette
Election,& autrementfaire &
procéder comme il eflexprimé
dans les Loix sacrées sur ce
établies ; àfaute de quoi Nous
y procéderonsfinalement avec
les autres Princes vos& nos Coélectleurs
suivant que l'ordonnev
l'Autorité desdites Loix nuftobftant
vostre absence ou Ctllf
des roJlrel.
ARTICLE XIX.
forme de Procuration à donner
par le Prince Electeur
qui , envoyera, ses Ambassa-
, deurs à FElection. NOus N. par la grace de
Dieu, ÔCC. du saint Empire,
&c. Sçavoirfaisonsà tous
par ces Presentes, Jthte comme
pour des Causes raisonnables
L'on doit inceffimment procéder
à l'Election d'un Roi des Romains
,
ér que nous desirons ardemment,
ainsique nousy oblige
l'honneur& Etat du saint Em*
pire, qu'ilnesoit exposé à aucuns
eminens dangers;Nous ,
ayant une ferme presuasion &
une confiancesinguliere en la
fidelité
,
suffisance & prudence
de nos chers&bien
- aimez tels,
&c. lesavonsfait , conflitue^
& ordonnez comme nous les
faisons ,constituons & ordonnons
,avec tout droit
, maniére&
forme
, le mieux & le
plus efficacement que nous pouvons
, nos veritables & légitimes
Procureurs & Ambassatleurs
spéciaux,eux ou chacun
d'eux solidairement, en sorte
que la condition de celui Ifuioccupera
ne soit pas meilleure , mais que ce qui aura esté commencé
par l'unse puissefinir Ô*
duëment terminerparl'autre ,
&cepour traiterpar tout avec
les autres Princes nos Co -
électeurs,
tantEcclesiastiques que
Séculiers
, conveniravec eux&
concluresur le choix d'une Personne
qui ait les qualitez propres
à estre élû Roi des Romains
,
Ó" pour aijïfier aux
Traitez qui si ferontsur l'Election
d'une telle Personne, é*
y traiter& délibererpour Nous
en nostreplace (J- en nostre nom,
comme aufjt pour en nostre même
nom &place
, nommer la même
Personne & consentir qu'elle
soit éluë Roi des Romains, &
élevée au saint Empire
,
&
pourfairesur nostrepropre con->
science tout Serment qui sera
necessaire, convenable cf aciQutumé
jmêmepour en cequi
concerne les choses susdites ott
quelqu'unedesditeschoses,sub-
JHtuer&revoquersolidairement
un autre ou d'autres Procureurs,
&faire toutes& chacunes choses
queserontnecessaires à" utiles
à faire en ce qui concerne les
Affairessusdites,ju[qu'à la consommation
des Traitez, de cette
Nomination
,
Déliberation &
Election
, ou telles autressemblables,&
aul/i utiles& importantes
chosès
, encore qu'elles ou
quelquune d'icelles,demandassentun
Mandementplusspécial,
ou qu'ellesfussentdeplus grande
consequence & plus particulière
que les susdites ; le tout comme
nouspourrionsfaire nous -mêmes,//
nous étionspersonnellement
present aux Négociations
desdits Traitez, Délibération , Nomination df Election future,
ayant & voulant avoir, 6"A
promettant fermement d'avoir
perpétuellement agriable&pour
ratifiétoutce qui fera négocié,
traité ou fait, ou de quelque
Wanière ordonnédans les .Affaires
susdites, en quelqu'une
Quelles par nos susdits Pro..
cureurs ou Ambassadeurs; cçw
me anssipar leurs fubdeléguez*»
ou par ceux qui seront ftbjli.
tuez, par eux ou parquelqu'un
d'eux.
ARTICLE XX.
De. l'union des Pri(JCipIlMfez.,:
des Eleveurs&desDroits
-,
- yannexez,.
Ah Nom de Ufainie& indivi^
-
sible Trivit.éydranojlreplus*
grand bonheur.Ainjifiit-il* cHALRLES IV. parla
grace de Dieu, Empereur
des Romains, toujours Auguste
& Roi de Boheme
>
à la
perpétuellemémoire de la
chose.
Comme toutes & chacunes
les Principautez, en vertu
deiquelles l'on sçait que les
Princes Electeurs Seculiers
ont droit & voixenl'Election
du Roi des Romains futur
Empereur, font tellement attachées
& inséparablement
unies à ce Droit & aux Fonctions,
Dignitez & aut':es)
Droits y appartenant & en
dépendans
, que le Droit&
la Voix,l'Office &: la Dignité,
& les autres Droits qui
appartiennent à chacune desditesPrincipautez
, ne peuvent
échoir qu'à celui qui
posséde notoirement la Principauté
avec la Terre, les
Vasselages
,
Fiefs, Domaines
& ses appartenances; Nous
ordonnons par ce present Edit
Impérial, perpétuel & irrc-.
vocable, qu'.à. l'avenir chacune
desdits Principautez demeurera
& fera si étroitement
indivisiblement conjointe &
unies avec la Voix d'Election,
l'Office&toutes autres Dignitez,
Droits&appartenances.
concernant la DignitéElectorale
, que quiconque fera paisible
poIÏeneur d'unedesdites
Principautez ; joüiraaussi de
la libre &: paisible possession
du Droit, de la Voix, de
l'Office, de la Dignité &: de
toutes autres appartenances
qui la concernent, &: fera reputé
de tous vrai & legitme
Electeur; & comme tel on
fera tenu à l'inviter, & recevoir
& admettre
,
& non
autres, avec les autres Princes
Electeurs en tout tems
&: sans contradiction aucune ,
aux Elections des Rois des
Romains
,
& à toutes les Actions
qui concerneront l'honneur
& le bien du saint Empire,
sans qu'aucune deschoses
susdites
,
attendu qu'elles
font ou doivent être en aucun
tems divisée ou séparée l'une
„
l'autre, ou puisse en Jugement
ou dehors être reputéeséparément
ou évincée par Sentence
; voulant que toute Audience
soit refusée à celui qui
demandera l'une sans l'autre
& que si par surprise ou autrement
il l'obtenoit, & qu'ils
s'en ensuivist quelque Procédure
, Jugement, Sentence,
ou quelqu'autre semblable attentat
contre nostre presente
Constitution, le tout en tout,
ce qui en pourroit émaner ,
en Quelque façon que ce pufl:
estre
,
foit de nul effet annuellement
nul.
ARTICLE XXI.
De l'ordre de la marche entre
Us Archevêques.
$. I. OR dautant qli<?
Nous avons [llffi..
fammentexplique au - commencement
de nos presentes
Constitutions l'ordre de la
Séance que les Princes Electeurs
Ecclesiastiques devoient
tenir au Confcil
,
à la Table
& ailleurs, lorsque la Cour
Impériale se tiendra, ou que
les Princes Electeurs feront
ci-aprésobligez des'assembler
avec l'Empereur ou le
Roi des Romains, sur quoi
nous avons appris qu'il y avoir
eu par le paslé plusieurs disputes;
Nous avons aussi cru
qu'il étoit expédient de prescrire
l'ordre qui doit être par
euxobservé aux Procédions
&: Marches publiques.
§. 2. C'cll pourquoi Nous
ordonnons par ce present
Edit Impérial & perpétuel ,1
quetoutes les fois que dans
les Assembléesgénérales ou
feront l'Empereur ou le Roi
des Romains & lesdits Princes,
l'empereur ou le Roi des
Romains voudra sortir en public
& en cérémonie
,
& qu'il
fera porter devant lui les Ornemens
Imperiaux, l'Archevêquede
Trêves marchera
le premier & seul devant
l'Empereur ou le Roi en ligne
droite & diamétrale;ensorte
qu'entre l'Empereurou le Roi
,& lui, il n'y ait que les Prince
à qui il appartient de porter
le; Marques Impériales
ou Royales.
§. 3. Mais quand l'Empereur
ou le Roi marchera (ans
faireporterlesdits Marques,
alors le même Archevêque
précédera l'Empereur ou le
Roi en la manière susdite, en
forte qu'il n'y ait absolument
personne entr'eux; les deux
autres Archevêques Electeurs
gardant dans lesdites Processions
chacun la place qui luy
a esté ci
-
dessus assignée pour
la Séance, selon la Province
en laquelle ils se trouveront.
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Résumé : « ARTICLE X. De la Monnoye. § 1 Nous ordonnons de [...] »
Le texte présente plusieurs articles relatifs aux droits et obligations des rois de Bohême et des princes électeurs du Saint-Empire. L'article X accorde au roi de Bohême le droit de frapper monnaie d'or et d'argent dans tout son royaume et d'acquérir des terres et des fiefs, sous réserve du paiement des redevances ordinaires. Cette disposition s'applique également aux princes électeurs, qu'ils soient ecclésiastiques ou séculiers. L'article XI protège les sujets des églises de Cologne, Mayence et Trêves en interdisant leur citation en justice en dehors de leur juridiction, sauf en cas de déni de justice. L'article XII impose aux princes électeurs de se réunir annuellement pour discuter des abus et des remèdes à y apporter. L'article XIII révoque les privilèges nuisibles aux libertés et juridictions des princes électeurs. L'article XIV interdit les résignations frauduleuses de fiefs, et l'article XV condamne les conspirations et ligues non autorisées par les seigneurs. Enfin, l'article XVI traite des bourgeois cherchant à échapper à leur sujétion en se faisant recevoir dans d'autres villes. Le texte aborde également des lois et ordonnances impériales concernant divers aspects de la vie politique et sociale. Il réglemente les bourgeois qui abandonnent leurs sujets pour obtenir des libertés urbaines par fraude. Une loi perpétuelle et irrévocable stipule que ces bourgeois ne peuvent jouir des droits et libertés des villes où ils se sont fait recevoir par fraude, sauf s'ils s'établissent réellement dans ces villes et subissent les impositions et charges municipales. Les réceptions antérieures sont déclarées nulles, et les droits obtenus par fraude sont révoqués. Le texte interdit les défis faits à des personnes n'ayant pas leur domicile dans les lieux mentionnés et exige une dénonciation publique pour que les défis soient valides. Les guerres injustes, incendies, pillages et exactions sont condamnés, avec des peines sévères prévues par les lois impériales. Des lettres d'intimation appellent les Princes Électeurs à participer à l'élection du Roi des Romains dans un délai de trois mois. Le texte précise la forme de procuration que les Princes Électeurs doivent donner à leurs ambassadeurs pour les représenter lors de cette élection. Il traite également de l'union des principautés des Électeurs, stipulant que les droits et voix en matière d'élection sont inséparablement liés à la possession des principautés. Seul le possesseur légitime d'une principauté peut jouir des droits électoraux et être reconnu comme Électeur. Enfin, l'ordre de marche des Archevêques lors des processions publiques est réglementé, avec l'Archevêque de Trêves marchant en premier devant l'Empereur ou le Roi.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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40
p. 1-3
SONNET, Sur des Vers que Mademoiselle M. avoit envoyez a l'Auteur.
Début :
L'AUTRE jour la Cour du Parnasse, [...]
Mots clefs :
Ouvrage
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : SONNET, Sur des Vers que Mademoiselle M. avoit envoyez a l'Auteur.
SONNET,
Sur des Vers que fyîademoifellc
M.avoit envoyczil. l'Auteur. L'AUTRE jour la
Courdu Parnasse,
Pour juger au rapport
d'Horace,
Du prix de certains
vers nouveaux,
Apres maint Arrêttoû
jours juste,
Contre mille Ouvrages
divers;
Enfin le Courtisan
d'Auguste,
Fit rapport de vos derniers
vers.
Aussi-tost le Dieu d
Permesse
Dit:je reconnois cette
piece,
Je la fis en ce même
endroit.
L'Amour avoit monté
sa Lyre,
Sa mere écoutoit sans
mot dire,
Je chantois, Iris écrivoit.
Sur des Vers que fyîademoifellc
M.avoit envoyczil. l'Auteur. L'AUTRE jour la
Courdu Parnasse,
Pour juger au rapport
d'Horace,
Du prix de certains
vers nouveaux,
Apres maint Arrêttoû
jours juste,
Contre mille Ouvrages
divers;
Enfin le Courtisan
d'Auguste,
Fit rapport de vos derniers
vers.
Aussi-tost le Dieu d
Permesse
Dit:je reconnois cette
piece,
Je la fis en ce même
endroit.
L'Amour avoit monté
sa Lyre,
Sa mere écoutoit sans
mot dire,
Je chantois, Iris écrivoit.
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Résumé : SONNET, Sur des Vers que Mademoiselle M. avoit envoyez a l'Auteur.
Un sonnet décrit une scène au Parnasse où les muses jugent des vers nouveaux. Un courtisan présente les derniers vers de l'auteur. Apollon reconnaît la pièce et affirme l'avoir composée. L'Amour joue de la lyre, Vénus écoute, l'auteur chante et Iris écrit.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
41
p. 4-6
SONNET, Sur la mort de M. Duché.
Début :
Celui que nous plaignons, & qu'un sort glorieux [...]
Mots clefs :
Mort
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : SONNET, Sur la mort de M. Duché.
SONNET,
1.
SUT la mort de M. Duché.
: "',l'!, « CELUI que nous
plaignons, &
qu un sort glorieux
Place au rang des Elûs,
dans la Citéceleste,
Brilla par ses talens ,
fut doux, simple,
1% modeste,
Fidele à ses amis, discret,
officieux.
Des charmes dont la
monde avoit flatté
ses yeux;
Dieu dissipabien-tost
l'illusion funeste,
Et de ses jeunes ans il
consacra le reste
A chater les grandeurs
du Monarque des
Cieux.
Il n'est plus, & j'ai vu
: passer la derniere
heure,
Mais en pleurant sa
mort, c'est moi seul
que je pleure,
Mon aveugle fureur
n'accuse point son fort.
IL jouit des seuls biens,
qui faisoient son envie,
Et ne pouvoit trouver
qmu'enoparssta,ntparla
Le port tranquille &
fur- de l'éternelle vie.
1.
SUT la mort de M. Duché.
: "',l'!, « CELUI que nous
plaignons, &
qu un sort glorieux
Place au rang des Elûs,
dans la Citéceleste,
Brilla par ses talens ,
fut doux, simple,
1% modeste,
Fidele à ses amis, discret,
officieux.
Des charmes dont la
monde avoit flatté
ses yeux;
Dieu dissipabien-tost
l'illusion funeste,
Et de ses jeunes ans il
consacra le reste
A chater les grandeurs
du Monarque des
Cieux.
Il n'est plus, & j'ai vu
: passer la derniere
heure,
Mais en pleurant sa
mort, c'est moi seul
que je pleure,
Mon aveugle fureur
n'accuse point son fort.
IL jouit des seuls biens,
qui faisoient son envie,
Et ne pouvoit trouver
qmu'enoparssta,ntparla
Le port tranquille &
fur- de l'éternelle vie.
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Résumé : SONNET, Sur la mort de M. Duché.
Le sonnet rend hommage à M. Duché, homme distingué par ses talents et ses qualités morales. Doux, simple, modeste et fidèle, il se détourna des illusions du monde pour louer les grandeurs divines. Sa mort est perçue comme une ascension vers la Cité céleste. Le poète exprime sa tristesse mais reconnaît que M. Duché jouit désormais de la vie éternelle.
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42
p. 7-9
SONNET, A M. le Chevalier de S. Gilles.
Début :
Apollon au Parnasse hier s'estant rendu, [...]
Mots clefs :
Apollon, Auteurs
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texteReconnaissance textuelle : SONNET, A M. le Chevalier de S. Gilles.
SONNET,
4 M. le Chevalier de S. Gilles. APollon au Parnasse
hier s'estant
rendu,
tuteurs vieux &nouveaux
vinrent de
compagnie,
Etdisputoient entr'eux
avec telle manie,
Que le Dieumême à
peine était-il entendu.
Entre autres Sarrazin
crioit comme un
perdu.,
Se plaignant queSaint
Gillesavoit pris son
genie.
-
Non, Meilleurs, disoitil,
ce n'est point
ironie,
Et s'il ne me le rend,
je veux estrependu.
Un genieeft là-baschole
si familiere; j
Que ne prend-il celuy
de Pie, de Frontinierel
Lors Apollon luy dit:
ah! tu fais le fâché,
Eh bien, pour te montrer
a quel point je
l'honnore,
Il gardera le tien, & je
luy donne encore
Celuy d'Anacreon pardessus
le marché.
4 M. le Chevalier de S. Gilles. APollon au Parnasse
hier s'estant
rendu,
tuteurs vieux &nouveaux
vinrent de
compagnie,
Etdisputoient entr'eux
avec telle manie,
Que le Dieumême à
peine était-il entendu.
Entre autres Sarrazin
crioit comme un
perdu.,
Se plaignant queSaint
Gillesavoit pris son
genie.
-
Non, Meilleurs, disoitil,
ce n'est point
ironie,
Et s'il ne me le rend,
je veux estrependu.
Un genieeft là-baschole
si familiere; j
Que ne prend-il celuy
de Pie, de Frontinierel
Lors Apollon luy dit:
ah! tu fais le fâché,
Eh bien, pour te montrer
a quel point je
l'honnore,
Il gardera le tien, & je
luy donne encore
Celuy d'Anacreon pardessus
le marché.
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Résumé : SONNET, A M. le Chevalier de S. Gilles.
Au Parnasse, Apollon reçoit des tuteurs discutant avec animation. Sarrazin accuse Saint-Gilles d'avoir pris son génie. Apollon apaise Sarrazin en lui montrant l'honneur fait à Saint-Gilles, qui conserve son génie et reçoit celui d'Anacréon.
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43
p. 9-11
RONDEAU.
Début :
Je l'ay trouvé ce petit fier-à-bras, [...]
Mots clefs :
Dieu
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texteReconnaissance textuelle : RONDEAU.
RONDEAU.
E l'ay trouve ce petit
fier-à-bras,
Ce traître Dieu, parain
de Ménelas,
Qui mieux armé que
Diane à laChasse,
Dans certains yeux avoit
trouvé sa place,
Pour me jouer quelque
tour de Judas,
J'ai d'abord dit:fuyons,
doublons le pas,
Allons chercher ou
Phoebus ou Pallas,
C'est contre amour un
remede efficace,
Je l'ai trouvé.
Depuis ce temps je
cherche:mais helas
Je cours toûjours sans
sçavoir où je vas,
J'ai beau marcher, j'ai
beau suivre leur trace,
Pour les trouver j'ay
fait tout le Parnasse,
Et le seul Dieu que je
ne cherchois pas
Je l'ai trouvé.
E l'ay trouve ce petit
fier-à-bras,
Ce traître Dieu, parain
de Ménelas,
Qui mieux armé que
Diane à laChasse,
Dans certains yeux avoit
trouvé sa place,
Pour me jouer quelque
tour de Judas,
J'ai d'abord dit:fuyons,
doublons le pas,
Allons chercher ou
Phoebus ou Pallas,
C'est contre amour un
remede efficace,
Je l'ai trouvé.
Depuis ce temps je
cherche:mais helas
Je cours toûjours sans
sçavoir où je vas,
J'ai beau marcher, j'ai
beau suivre leur trace,
Pour les trouver j'ay
fait tout le Parnasse,
Et le seul Dieu que je
ne cherchois pas
Je l'ai trouvé.
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Résumé : RONDEAU.
Le poème 'RONDEAU' relate une rencontre avec un individu traître, comparé à Judas. Le narrateur, se sentant menacé, fuit et cherche l'aide des dieux Phébus et Pallas contre l'amour. Il se retrouve perdu et rencontre finalement un dieu inattendu, soulignant sa quête vaine et ses errements.
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44
p. 12-15
ÉTRENNES A M. de Pointis aprés son expedition de Cartagene.
Début :
L'an passé, qu'un dessein un peu trop hazardeux, [...]
Mots clefs :
Guerre, Carthagène
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texteReconnaissance textuelle : ÉTRENNES A M. de Pointis aprés son expedition de Cartagene.
E'TRENNES
A M.de Pointis aprèsson expédition
de Cartagene. L'An passé, qu'un
dessein un peu
trop hazardeux,
Vousavoit fait sortir
de France,
A tel jour qu'aujourd'huy
je fis pour vous
des voeux,
Et mes voeux vous ont
porté chance,
Vousestes revenu gaillard
tk- bien payé
Des dépens de vostre
voyage;
En vous voyant passer
chacun s'est écrié:
Voila le vainqueur de
Cartage,
C'est Scipion,non pas
Scipion l'Afriquain,
Mais Scipion l'Ameriquain,
Or bien que dans ce
temps une paix necessaire,
Semble avoir des Guerriers
suspendu les
projets
Il reste encor pour vous
des conquêtes à faire,
Et j'ai pour vous encor
à faire des souhaits,
Voici comment, il est
certains sujets rebelles,
Que l'on nomme jeunes
cruelles,
Que ces peuples par
vous soient vaincus
à leur tour,
Tâchez d'en dépeupler
la terre,
Allez & revenez, s'il
se peut, en amour
Aussi formidable qu'en
guerre.
A M.de Pointis aprèsson expédition
de Cartagene. L'An passé, qu'un
dessein un peu
trop hazardeux,
Vousavoit fait sortir
de France,
A tel jour qu'aujourd'huy
je fis pour vous
des voeux,
Et mes voeux vous ont
porté chance,
Vousestes revenu gaillard
tk- bien payé
Des dépens de vostre
voyage;
En vous voyant passer
chacun s'est écrié:
Voila le vainqueur de
Cartage,
C'est Scipion,non pas
Scipion l'Afriquain,
Mais Scipion l'Ameriquain,
Or bien que dans ce
temps une paix necessaire,
Semble avoir des Guerriers
suspendu les
projets
Il reste encor pour vous
des conquêtes à faire,
Et j'ai pour vous encor
à faire des souhaits,
Voici comment, il est
certains sujets rebelles,
Que l'on nomme jeunes
cruelles,
Que ces peuples par
vous soient vaincus
à leur tour,
Tâchez d'en dépeupler
la terre,
Allez & revenez, s'il
se peut, en amour
Aussi formidable qu'en
guerre.
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Résumé : ÉTRENNES A M. de Pointis aprés son expedition de Cartagene.
Le poème 'E'TRENNES' célèbre M. de Pointis, victorieux à Carthagène. Comparé à Scipion l'Africain, il est surnommé 'Scipion l'Américain'. Le poète souhaite qu'il soumette des sujets rebelles et connaisse aussi le succès en amour.
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45
p. 15-18
EPITAPHE Du Chien de Madame D...
Début :
PASSANS pleurez mon triste sort, [...]
Mots clefs :
Amour, Mort
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texteReconnaissance textuelle : EPITAPHE Du Chien de Madame D...
EPITAPHE
DPu Chien de Madame D. ASSANS pleurez
montristefort,
Il fut toûjours digne
d'envie,
Tant que je fus prés
de Silvie,
Mais sa rigueur causa
ma mort,
Amour voyant que la
cruelle
Bravoit ses coups, suyoitsesloix,
Voulut punir ce coeur
rebelle,
Il prend son arc &son
carquois,
Et dans son courroux
il fit choix
De sa fleche la plus
mortelle;
J'estois alors prés de la :
belle,
Je joiiois sans songer à
mal Amour
Amour tira, le trait
fatal,
Pàrt,vole, & m'atteint
au lieu d'elle,
Un feu prompt & séditicux
S'alluma dés-lors dans
mes veines,
Apres mille secrettes
peines,
La mort vint me fermer
les yeux,
Ainsi je garantis Sylvie
Du plus cruel de tous
les maux;
Elle joüit d'un plein repos,
Mais il m'en a cousté
la vie.
DPu Chien de Madame D. ASSANS pleurez
montristefort,
Il fut toûjours digne
d'envie,
Tant que je fus prés
de Silvie,
Mais sa rigueur causa
ma mort,
Amour voyant que la
cruelle
Bravoit ses coups, suyoitsesloix,
Voulut punir ce coeur
rebelle,
Il prend son arc &son
carquois,
Et dans son courroux
il fit choix
De sa fleche la plus
mortelle;
J'estois alors prés de la :
belle,
Je joiiois sans songer à
mal Amour
Amour tira, le trait
fatal,
Pàrt,vole, & m'atteint
au lieu d'elle,
Un feu prompt & séditicux
S'alluma dés-lors dans
mes veines,
Apres mille secrettes
peines,
La mort vint me fermer
les yeux,
Ainsi je garantis Sylvie
Du plus cruel de tous
les maux;
Elle joüit d'un plein repos,
Mais il m'en a cousté
la vie.
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Résumé : EPITAPHE Du Chien de Madame D...
L'épitaphe raconte la mort de Montristefort, chien de Madame D. Assans. Proche de Sylvie, il fut tué par Amour pour punir Sylvie. Une flèche mortelle atteignit le chien, le tuant après mille souffrances. Il sauva ainsi Sylvie, lui permettant de reposer en paix.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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46
p. 19-28
PROLOGUE, Qui fut chanté chez Mad. d'*** avant la representation de l'Ecole des Maris.
Début :
MELPOMÉNE, Muse de la Tragedie. Quittez, quittez ma soeur une [...]
Mots clefs :
Gloire, Muse, Héros
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : PROLOGUE, Qui fut chanté chez Mad. d'*** avant la representation de l'Ecole des Maris.
PROLOGUE,
Quifutchantéche%Mad.
avant la representation
de l'Ecole des
Maris.
MELPO ME'NE,
Muse de la Tragedie. QUittez
,
quittez
ma soeurune
arrogance vaine,
Osez -vous comparer
vos frivoles chansons
Aux nobles, aux sublimes
sons
De l'Heroïque Melpo-
1
méne? -
1 'q.
THALIE,
Muse de la Comedie.
Hé de grâce, ma soeur
tréve de vanité,
Vivez en paix avec Thalie,
Vous [avez que vingt
fois elle a déconcerté
Par une agrcable folie,
Uneennuyeuse gravité-
:
MELPOME'NE.
Ma voix resuscite la
gloire
De mes antiques demi
Dieux,
Et je consacre la mémoire
De ceux qui brillent à
vos yeux.
THALIE.
Voschants par leur lu-
,. gubre accord,
Fatiguent souvent leur
oreille,
Ma flute souvent les
réveille,
Et vôtreLyre les endort.
MELPOME'NE.
Croyez-vous que ce
foit un talent fort
utile
De badiner à tous propos?
THALIE.
Vous imaginez-vous
qu'il soir si difficile
De faire bailler les
Heros ?
ME.LPQ,ME"ÍNE.
De Lauriers immortels
je couronne leurs
têtes.
THALIE.
Je sçailes délasser par
dagreables fêtes.
MELPOME'NE.
Je vante leurs exploits.
THALIE,
J'amuse leurs desirs.
MELPOME'NE.
Jeprends foin de leur
gloire.
THALIE.
Et moy de leurs plaisirs.
MELPOME'NE.
Je m'étonne qu'une
Deesse
Qu'une Muse se laisse
à l'orgueil entraîner.
L'amour propre est une
foiblesse
Qu'aux mal-heureux
morte ls il faut abandonner.
THALIE.
Nevousytrompez pas,
le seul
le seul orgueil vous touche, J'ai reçû '},. comme vous
ce dangereux present,
Mais le mien est vif&
plaisant,
Et le vôtre est sombre
& farouche.
MELPOME'NE.
Vous estes ma cadette
au jugement derous,
Et l'on est modeste à
vôtreâge.
THALIE.
Si je fuis plus jeune
que vous,
Ne vous étonnez pas si
je plais davantage.
MELPOME'NE.
Ne profanons plus nôtre
voix
Par une odieuse querelle,
Un Prince des Heros
le plusnoble modele,
Nous fournit de plus
doux emplois,
Il a mille vertus dignes
desanaissance,
Les-Muses dont il est
l'appuy
Doivent se corlfacrcr
à luy
Par zele & par recon- noissance.
THALIE.
A servir ce Heros bornons
nôtre desir.
MELPOMENE,
C'est le plus digne cmploy
des filles de memoire.
THALIE.
Que Melpoméne veille
à celebrer sa gloire.
MELPOME)NE.
QueThalie ait le foin
d'occuper son loisir.
TOUTES DEUX.
Que Melpoméneveille1
à celebrer sa gloire.
Que Thalie ait le foin
d'occuper son loisir.
Quifutchantéche%Mad.
avant la representation
de l'Ecole des
Maris.
MELPO ME'NE,
Muse de la Tragedie. QUittez
,
quittez
ma soeurune
arrogance vaine,
Osez -vous comparer
vos frivoles chansons
Aux nobles, aux sublimes
sons
De l'Heroïque Melpo-
1
méne? -
1 'q.
THALIE,
Muse de la Comedie.
Hé de grâce, ma soeur
tréve de vanité,
Vivez en paix avec Thalie,
Vous [avez que vingt
fois elle a déconcerté
Par une agrcable folie,
Uneennuyeuse gravité-
:
MELPOME'NE.
Ma voix resuscite la
gloire
De mes antiques demi
Dieux,
Et je consacre la mémoire
De ceux qui brillent à
vos yeux.
THALIE.
Voschants par leur lu-
,. gubre accord,
Fatiguent souvent leur
oreille,
Ma flute souvent les
réveille,
Et vôtreLyre les endort.
MELPOME'NE.
Croyez-vous que ce
foit un talent fort
utile
De badiner à tous propos?
THALIE.
Vous imaginez-vous
qu'il soir si difficile
De faire bailler les
Heros ?
ME.LPQ,ME"ÍNE.
De Lauriers immortels
je couronne leurs
têtes.
THALIE.
Je sçailes délasser par
dagreables fêtes.
MELPOME'NE.
Je vante leurs exploits.
THALIE,
J'amuse leurs desirs.
MELPOME'NE.
Jeprends foin de leur
gloire.
THALIE.
Et moy de leurs plaisirs.
MELPOME'NE.
Je m'étonne qu'une
Deesse
Qu'une Muse se laisse
à l'orgueil entraîner.
L'amour propre est une
foiblesse
Qu'aux mal-heureux
morte ls il faut abandonner.
THALIE.
Nevousytrompez pas,
le seul
le seul orgueil vous touche, J'ai reçû '},. comme vous
ce dangereux present,
Mais le mien est vif&
plaisant,
Et le vôtre est sombre
& farouche.
MELPOME'NE.
Vous estes ma cadette
au jugement derous,
Et l'on est modeste à
vôtreâge.
THALIE.
Si je fuis plus jeune
que vous,
Ne vous étonnez pas si
je plais davantage.
MELPOME'NE.
Ne profanons plus nôtre
voix
Par une odieuse querelle,
Un Prince des Heros
le plusnoble modele,
Nous fournit de plus
doux emplois,
Il a mille vertus dignes
desanaissance,
Les-Muses dont il est
l'appuy
Doivent se corlfacrcr
à luy
Par zele & par recon- noissance.
THALIE.
A servir ce Heros bornons
nôtre desir.
MELPOMENE,
C'est le plus digne cmploy
des filles de memoire.
THALIE.
Que Melpoméne veille
à celebrer sa gloire.
MELPOME)NE.
QueThalie ait le foin
d'occuper son loisir.
TOUTES DEUX.
Que Melpoméneveille1
à celebrer sa gloire.
Que Thalie ait le foin
d'occuper son loisir.
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Résumé : PROLOGUE, Qui fut chanté chez Mad. d'*** avant la representation de l'Ecole des Maris.
Le prologue de 'L'École des Maris' met en scène Melpomène, Muse de la Tragédie, et Thalie, Muse de la Comédie. Melpomène exalte la noblesse et la sublimité de ses chants héroïques, célébrant la gloire des demi-dieux et des héros. Thalie, en revanche, met en avant l'utilité de la comédie pour distraire et amuser, contrastant avec la gravité de la tragédie. Melpomène critique l'orgueil de Thalie, tandis que Thalie accuse Melpomène de sombre farouche. Leur dispute s'apaise lorsqu'elles reconnaissent la nécessité de célébrer ensemble un héros noble. Elles conviennent que Melpomène veillera à célébrer sa gloire, tandis que Thalie s'occupera de distraire ses loisirs.
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47
p. 29-48
POLLICHON. Poëme par M. de N*** Directeur de l'Hôtel-Dieu de Vienne en Dauphiné.
Début :
Les Dieux sont pour César, & Caton pour Pompée. [...]
Mots clefs :
Dieux, Jugement, Muse, République, Caton, Rome
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : POLLICHON. Poëme par M. de N*** Directeur de l'Hôtel-Dieu de Vienne en Dauphiné.
POLLICHON.
Poëme par M. de N it -il: * Directeur
de l'Hôtel-Dita
de Vienne en Dauphiné.
Lesujetest tiré d'une Echop,
f) souslaporte d'entrée
de tHôtcLDteu, demandéeàl'Auteur
par une infinitédepersonnesstes
unes
pour Pollichon, & les
autres pour Henriette.
LES Dieux sontpour
César, & Caton pour
Pompée.
Bon jadis, mais les
Dieux, les Catons
1 de ce temps
Ont de plus grands
soucis la cervelle
occupée,
Et se partagent bien
pour d'autres combattans,
-0 Pollichon d'une part,
& de loutre Henriette.
Quelle verve vous préd
Poëte,
Et quel debut? qu'ont
de commun entr'eux
Deux inconnus & ces
Romains fameux? -
Je le dirai: c'est que
l'un & l'autre homme
Veut estre seul maître
absolu dans Rome,
En leur faveur il se fait
des partis,
Adolescens, hommes
faits, cheveux gris,
Sages & fols
,
chacun
pour euxs'engage;
Les dieux contre les
dieux l'Olimpe se
partage
Tout comme à Troye,
Apollon d'un côté,
Et d'autre part quelque
autre Deïté.
Rome voit une guerre
en cruauté feconde;
Ilse verse du fang sur
la terre& surl'onde,
Ettoutcela pourquoi ?
seulemet pour sçavoir
Qui sur la République
, aura le plein pouir
Du fier Beau- pere ou
de l'obstiné Gendre;
Ces deux Maîtres d'escrime
en pouffant
tout à bout A
Firent tantqu'ils gâterent
tout.
Catule en fut témoin
, il pourra vous rapprend
re;
Or, ce fait entendu,le
mien se peutcom-
1
prendre,
Ilne fauttout au plus
que changer quelque
nom:
Par exemple au mot
Republique,
Substituez le mot boutique:
A PompéeHenriette,à
CesarPollichon,
Au fonds voustrouverez
que lachoseest
égale;
Au fang prés répandu
c'est un autre Pharsale,
Dans les esprits même
chaleur,
Même espoirdu succés,
même amour dela
gloire,
Même attente de la
Vctoire,
Même bruit, & même
fureur,
Mêmes détours,&mêmes
ruses.
OLucain!ôBreboeuf!
j'invoque ici vos
Mu[es,
Venez entousiasme, hyperbole,
grands
mots;
Je ne sçaurois sans vous
celebrer mes Héros,
Dire de leurs desirs l'ardeur
impatiente,
Et dans cous leurs projets
l'audace triomphante;
Prêtez-moy vôtreemphase
&: vos plus
vifs crayons.
Encor pourrai je à peine
entreprendre;
essayons.
Sous un portiqueétroit
dont l'antiq ue ftruétUfC
Nlo"qfe-aux yeux des
passans qu'une caverne
obscure,
HabitePollichon l'honneur
de son quartlert
Demi porteur de chaise
& demi savetier:
Non, loin de là se montre
une jeune Amphibie,
Et Fille & femme.ô£
veuve , engageante
& hardie
Henriette, en un mot
qui de dessein
formé
Veut ravir au vieillard
fou Palais enfumé.
Muse , raconte-moy
quelles furent ses
brigues,
Que! art ou quel demon
a noüé cette
intrigue:
Mais je le prens trop
haut; parlons plus
simplement :
La verité s'explique
avec moins d'ornement.
Mes gens en veulent
donc à la même demeure,
On m'en romptlatête
à toute heure ;
Dés que pour l'un des
deux je vais me déclarer,
A quoy dois-je me preparer?
Les Pollichons vont
direrage,
Est- ce là ce Juge si
sage?
Etles Henrietsd'autre
part
Me le revaudront tôt
ou tard
Cruel relfeét humain,
quelles loixtum'imposes!
1
Mais non, c'est par le
fond qu'il fautregler
les choses;
Quiconque aura raisonchez
moy l'em-
- portera,
Aprés grondera qui
voudra:
GronGronder
est chose juridique;
Ca, parlez donc
, on
vous écoutera.
Commencez, Pollichon,
vous aurez la
replique,
Henriette elle durera
Autant de temps qu'il
luy plaira;
LairtezàPollichon ensser
sa Rhetorique,
Aprés luy la vôtre viendra,
Qui ne. fera pas laconique;
Car tout vieux Avocat
se pique
De ne pas s'expliquer
par un & cætera.
Quoy tous deux àla
fois? O bruit diabolique!
Un Huissier pour crier,
paix là.
Je m'enfuis, je n'ai pas
laeste assez stoïque
Pour supporter cette
musique:
Finissons ; à tous deux
j'adjuge la boutique;
A tous deux! Mais
voyons si cela se
pourra:
Tous deux insolidum!
nenny, la chose
implique;
Faisons donc mieux,
hé bien!on la partagera.
Salomon, Prince Pacifique,
D'un semblable procès
de même se tira.
Voila mon Jugement,
on l'executera.
L'executer
,
répond la
Nymphecolérique,
Quoy l'on m'enpollichonnera!
Moy Dres de Pollichon!
oh la belle repliquéi
Surelle le vieillard jette
un regard oblique,
Et qui te dit, qu'on le
voudra?
Les passans me feroient
la nique,
Moy vivre auprés de
toy? plûtôt dans
l'Amérique,
Pollichon plein d'honneurira,
VIvra,
mourra.
Quefaire donc?en vain
mon e sprit s a llambique.
T hemis, sage Themis,
toy ma ressource
unique,
Inspire-moy ce qu'on
se1a;
Quel nouveau jugement
faut-il que je
fabrique?
Le voici, nuls des deux
la boutiquen'aura :
Donner tout, partager,
ôter tout: la sottise
N'est pas où l'on la
croit; maint Juge
comme moy
Donne, ôteou fait partage
en dépit de
la loy ;
Nul par ce Jugement,
donné vaille que
vaille
N'aura ni l'huïtre ni
l'écaille.
Belle Leçon, pour tous
grands, petitsMagistrats,
Ne tombez jamais dans
1.. mon cas.
Mais j'entens des cenfeurs,
qui d'un ton
pedantesque,
S'acharnent sur mes
vers, & disent, quel
grotesque?
Cest justement celuy
dont Horace a parlé:
Sur une tére humaine
uncheval est colé;
Plumes, membres divers,
assemblage
bizare,
Au dessus belle femme
-
au dessous monstre
affreux;
Messieurs qui ne riroit
duncontraste sirare?
Qui ne riroir? riez, c'est
tout ce que je veux.
Poëme par M. de N it -il: * Directeur
de l'Hôtel-Dita
de Vienne en Dauphiné.
Lesujetest tiré d'une Echop,
f) souslaporte d'entrée
de tHôtcLDteu, demandéeàl'Auteur
par une infinitédepersonnesstes
unes
pour Pollichon, & les
autres pour Henriette.
LES Dieux sontpour
César, & Caton pour
Pompée.
Bon jadis, mais les
Dieux, les Catons
1 de ce temps
Ont de plus grands
soucis la cervelle
occupée,
Et se partagent bien
pour d'autres combattans,
-0 Pollichon d'une part,
& de loutre Henriette.
Quelle verve vous préd
Poëte,
Et quel debut? qu'ont
de commun entr'eux
Deux inconnus & ces
Romains fameux? -
Je le dirai: c'est que
l'un & l'autre homme
Veut estre seul maître
absolu dans Rome,
En leur faveur il se fait
des partis,
Adolescens, hommes
faits, cheveux gris,
Sages & fols
,
chacun
pour euxs'engage;
Les dieux contre les
dieux l'Olimpe se
partage
Tout comme à Troye,
Apollon d'un côté,
Et d'autre part quelque
autre Deïté.
Rome voit une guerre
en cruauté feconde;
Ilse verse du fang sur
la terre& surl'onde,
Ettoutcela pourquoi ?
seulemet pour sçavoir
Qui sur la République
, aura le plein pouir
Du fier Beau- pere ou
de l'obstiné Gendre;
Ces deux Maîtres d'escrime
en pouffant
tout à bout A
Firent tantqu'ils gâterent
tout.
Catule en fut témoin
, il pourra vous rapprend
re;
Or, ce fait entendu,le
mien se peutcom-
1
prendre,
Ilne fauttout au plus
que changer quelque
nom:
Par exemple au mot
Republique,
Substituez le mot boutique:
A PompéeHenriette,à
CesarPollichon,
Au fonds voustrouverez
que lachoseest
égale;
Au fang prés répandu
c'est un autre Pharsale,
Dans les esprits même
chaleur,
Même espoirdu succés,
même amour dela
gloire,
Même attente de la
Vctoire,
Même bruit, & même
fureur,
Mêmes détours,&mêmes
ruses.
OLucain!ôBreboeuf!
j'invoque ici vos
Mu[es,
Venez entousiasme, hyperbole,
grands
mots;
Je ne sçaurois sans vous
celebrer mes Héros,
Dire de leurs desirs l'ardeur
impatiente,
Et dans cous leurs projets
l'audace triomphante;
Prêtez-moy vôtreemphase
&: vos plus
vifs crayons.
Encor pourrai je à peine
entreprendre;
essayons.
Sous un portiqueétroit
dont l'antiq ue ftruétUfC
Nlo"qfe-aux yeux des
passans qu'une caverne
obscure,
HabitePollichon l'honneur
de son quartlert
Demi porteur de chaise
& demi savetier:
Non, loin de là se montre
une jeune Amphibie,
Et Fille & femme.ô£
veuve , engageante
& hardie
Henriette, en un mot
qui de dessein
formé
Veut ravir au vieillard
fou Palais enfumé.
Muse , raconte-moy
quelles furent ses
brigues,
Que! art ou quel demon
a noüé cette
intrigue:
Mais je le prens trop
haut; parlons plus
simplement :
La verité s'explique
avec moins d'ornement.
Mes gens en veulent
donc à la même demeure,
On m'en romptlatête
à toute heure ;
Dés que pour l'un des
deux je vais me déclarer,
A quoy dois-je me preparer?
Les Pollichons vont
direrage,
Est- ce là ce Juge si
sage?
Etles Henrietsd'autre
part
Me le revaudront tôt
ou tard
Cruel relfeét humain,
quelles loixtum'imposes!
1
Mais non, c'est par le
fond qu'il fautregler
les choses;
Quiconque aura raisonchez
moy l'em-
- portera,
Aprés grondera qui
voudra:
GronGronder
est chose juridique;
Ca, parlez donc
, on
vous écoutera.
Commencez, Pollichon,
vous aurez la
replique,
Henriette elle durera
Autant de temps qu'il
luy plaira;
LairtezàPollichon ensser
sa Rhetorique,
Aprés luy la vôtre viendra,
Qui ne. fera pas laconique;
Car tout vieux Avocat
se pique
De ne pas s'expliquer
par un & cætera.
Quoy tous deux àla
fois? O bruit diabolique!
Un Huissier pour crier,
paix là.
Je m'enfuis, je n'ai pas
laeste assez stoïque
Pour supporter cette
musique:
Finissons ; à tous deux
j'adjuge la boutique;
A tous deux! Mais
voyons si cela se
pourra:
Tous deux insolidum!
nenny, la chose
implique;
Faisons donc mieux,
hé bien!on la partagera.
Salomon, Prince Pacifique,
D'un semblable procès
de même se tira.
Voila mon Jugement,
on l'executera.
L'executer
,
répond la
Nymphecolérique,
Quoy l'on m'enpollichonnera!
Moy Dres de Pollichon!
oh la belle repliquéi
Surelle le vieillard jette
un regard oblique,
Et qui te dit, qu'on le
voudra?
Les passans me feroient
la nique,
Moy vivre auprés de
toy? plûtôt dans
l'Amérique,
Pollichon plein d'honneurira,
VIvra,
mourra.
Quefaire donc?en vain
mon e sprit s a llambique.
T hemis, sage Themis,
toy ma ressource
unique,
Inspire-moy ce qu'on
se1a;
Quel nouveau jugement
faut-il que je
fabrique?
Le voici, nuls des deux
la boutiquen'aura :
Donner tout, partager,
ôter tout: la sottise
N'est pas où l'on la
croit; maint Juge
comme moy
Donne, ôteou fait partage
en dépit de
la loy ;
Nul par ce Jugement,
donné vaille que
vaille
N'aura ni l'huïtre ni
l'écaille.
Belle Leçon, pour tous
grands, petitsMagistrats,
Ne tombez jamais dans
1.. mon cas.
Mais j'entens des cenfeurs,
qui d'un ton
pedantesque,
S'acharnent sur mes
vers, & disent, quel
grotesque?
Cest justement celuy
dont Horace a parlé:
Sur une tére humaine
uncheval est colé;
Plumes, membres divers,
assemblage
bizare,
Au dessus belle femme
-
au dessous monstre
affreux;
Messieurs qui ne riroit
duncontraste sirare?
Qui ne riroir? riez, c'est
tout ce que je veux.
Fermer
Résumé : POLLICHON. Poëme par M. de N*** Directeur de l'Hôtel-Dieu de Vienne en Dauphiné.
Le texte présente un poème intitulé 'Pollichon' écrit par M. de N, directeur de l'Hôtel-Dieu de Vienne en Dauphiné. L'auteur explique que l'idée du poème lui a été suggérée par des personnes demandant des histoires sur Pollichon ou Henriette, deux personnages en conflit. Le poème compare cette situation à des conflits historiques, comme celui entre César et Pompée, où des factions se forment pour soutenir l'un ou l'autre. Dans le poème, Pollichon et Henriette se disputent la maîtrise d'une boutique, chacun cherchant à être le seul maître absolu. Cette rivalité divise les habitants, y compris les dieux, et entraîne des conflits similaires à ceux de l'Antiquité. L'auteur décrit Pollichon comme un demi-porteur de chaise et demi-savetier, tandis qu'Henriette est une jeune veuve ambitieuse. L'auteur, jouant le rôle de juge, doit trancher entre les deux protagonistes. Après avoir écouté leurs arguments, il décide de ne donner la boutique à aucun des deux, soulignant la sottise de certains jugements. Il conclut en invitant les critiques à rire de ce contraste grotesque, faisant référence à une métaphore d'Horace sur un cheval à tête humaine.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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48
p. 31-59
LE DON DE LA NAYADE, PIECE NOUVELLE.
Début :
Bradamante, fille d'Aimon [...]
Mots clefs :
Amour, Histoire, Galant, Belle, Château, Lieu, Roi, Chevalier, Dame, Fille, Infante, Auteur, Conte, Soeur, Guerrière
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texteReconnaissance textuelle : LE DON DE LA NAYADE, PIECE NOUVELLE.
LEDON
DE LA NAYADE,
r,
- - PIECE NOUVELLE. BRadamante, fille
d'Aimon
Fut vaillante & pleine, de
* charmes;
Sa beauté
,
son adresse aux armes,
Lui donnerent un grand
renom.
L'histoire fit jadis recit de
ses proüesses:
Elle occit des Géans, conquit
desFotreresses;
Défit rOfr des payensfit
mille autresexploits.
- L'Auteur debite toutefois
Une Avanture dont la
belle,
Maigre son extreme valeur.
Ne put sortir à son honneur;
Le moindreChevalier s'en
fut mieux tMé- qu'elle.
Il falloit; & j'eusse voulu
Que le cas eut été conté
par la Fontaine
S'il s'en étoit donné la,
-
peine, -
Le conte en auroit mieux
valu.
Mais sans userd'un plus
ample prélude,
Venons à notre histoire.
Au fond d'un bois épais
Bradamante un beau jour
vintpour prendre le frais,
Ou pour chercher la soli-
« tude.
L'obscurité du lieu l'invi-
< tant au repos,
Elle ôta son armet, s'assit
sur l'herbe tendre,
Et ne put long-temps se
défendre
Des charmes de Morphée.-
Qr il est à propos
Qu'on sache que le Roy
Marcile,
Dans un château non loin
de cet endroit,
Avoir une fille nubile,
Qui Fleur-d'espine se nommoit.
Enchassantce jour. là, de
hazardelle paire
Auprés du sauvage réQl.Iir,
Où la Guerriere se délasse.
L'Infante sans fuite & sans
bruit
Aproche,& voit la riche
-
armure.
N'agucres cerraine blesÍÙre)
Que sur le chef Bradamante
reçut,
L'obligea de couper [a
longue chevelure.
C'est justement ce qui
déçut
Nôtre imprudente chasseresse.
Elle admire ses traits, sa
grace, sa jeunesse,
Sa taille
y
son air fier, même
au sein du repos:
Ah! que mon fort seroit
digne d'envie,
Si je plaifois, dit-elle, àce
jeune Heros.
Mais sans vouloir ici faire
la renchérie,
Ni la prude mal-à-propos,
Eveillons -le; voyons ce
que le fortm'apprête.
Elle l'éveille:en un instant
Les yeux de Bradamante
achevcnt sa conquête.
Je ne puis resisterau juste
empressement
De vous entretenir: c'est
trop de hardiesse;
, Mais ,Seigneur,excusez
une jeune Princesse
Dont l'Amour vous rend
le Vainqueur.
Oui,monbeau Chevalier,
maigremoy je vous aime,
Etje ne sçiquelleforce
suprême
Vous a fL tôt rendu le
maîtredemoncoeur.
C'ell l'effet de la sympa- .thie.:',:
Fille qui resiste trop eu
Ou qui serend sans qu'on
;., la priev,
Met ordinairement lafympathie
en jeu.
L'Amour lne..fait passer les
bornes ordinaires :
Maisquoy?! c'estledestin
de celles 4emon rang,
De se déclarer les premieresLV;.-.
D'ailleurs vous êtes trop charmant,
Pour qu'un coeur avec
vous s'amuse aux bienséances:
Les plus severes d'entre
nous
Ne balanceroienc pointà
fairepus avances,
Si tous lesCavaliers étoient
faits comme vous.
AcediscoursBradamante » ,Bradamante
réplique: r
Les Daines, je crois, ra-
Leur donneraient de la
pratique
,
S'ilsnetoient pas faitsautrement.
Treve demodestie,interrompit
l'Infante:
Ne perdonspointenvains
discours
Un temps qui nous est
cher, & qu'on n'a pas
toujours.
La Scene étoit assez plaisante
Pour la faire dater: Bradamante
pourtant ';
Ne voulut pas pouffer la
feinte plus avant;
Soit crainte denourrirde
folles esperances,
Qui ne pouvoient finir
trop tôt;
Ou de passer pour un nigaut,
Négligeant de telles avances.
Elle declara donc .& son
sexe&sonnom (.-,.
Pourarrester l'effet delamoureuxpoison.
Quelle surprise pour l'In-
< fante,
Quelle douleur! Elle fai-
: soit pitié.
Enfin ne pouvant être amante,
Elleprend le parti d'une
tentendre
amifiéy
Venez vous reposer, dit.
elle à la guerriere,
Dans un Château voisin
-
que tient le Roy mon
pere;
Onfera de son mieux pour
vous y regaler,
Aussibienest-il tard, où
pourriez-vous aller?
Vousne rencontrerez aiu
- cune hôtellerie.
-
Aux offres qu'elle fait Bradamante
se rend
Par complaisance seulement;
Et toutes deux de compagnie,
Aprésavoir rejoint les
chiens & les chasseurs,
S'en vont droit au Château.
Là près des con- noisseurs,
Bradamante parut une
beauté divine. *--
Laprévoyante Fleur-despine
Avoit eu foin de mettre
en arrivânt
Sa compagneen habit
- - décent:
Précautionassez utile,
Les gens étant là,comme
•-* * * - j
ailleurs,
Fort médisans &c grands
glofeurs.
Quand on est sage au
fonds, c'est le plus difsicile,
Il ne faut à crédit donner
prise aux censeurs.
Que sur ce point chacun à
sa mode raisonne;
Le scandale à mon sens est
le plus grand péché:
l'aimerois mieux encor un
vice bien caché
Qu'une vertu que l'on
soupçonne.
L'auteur ne conte point G
la chere fut bonne,
Cela se présuppose; ainsi
je n'en dis rien.
-
Le souper fait,aprés quelque
entretien,
On se coucha. La belle
Hôtesse
Donna belle chambre &
bon lit
A Bradamante, qui dormit
Jusqu'au matin tout d'une
piece.
L'autre reposa peu; l'Amour
l'en empêcha:
Elle le plaignit,soûpira.
*
~.r. Lanuits'étantainsipalier
Aprés mille tendres adieux,
Bradamante partit, non
sansêtre pressée
De s'arrêter encor que
que temps dans ces
lieux.
Elle [e rend en diligence
A Montauban,où le bon
-' Duc Aymon
L'attendoit plein d'impatience.
Nôtrevieillard en sa maison
Soupoit en l'attendant;
il se lève
,
brailsl'semè-
It
A ses côtez galamment
vous la place:
Mais après le repas il lui
fait un Sermon.
Pour s'excu ser, l'adroite
Paladine
De ses exploits guerriers
ayant
fait
le récit,
La rencontre de Fleurd'espine
Vint à son tour:Dieu sçait
comme on en rit !
L'histoire en parut excellente;
fit tant qu'elle dura pas
un ne s'endormit.
Certain cadet de BradaResolut
à part-foy d'en
faire ion profit.
Les cadets de ces lieux
ont toujours de l'esprit.
Celui
- ci connoissoit l'Infante
, A Saragosse ill'avoit vue
un Jour,
Et- pour elle déslors il eût
parlé d'amour, -, S'il eût crûreunir en si
haute entreprise
:
Mais ilsurmonta forr
- pent hant,
N'étant pas homme à
faire la sottise,
D'aimer pour aimer feu^
lement.
Je laisse àpenser sile Sire,
De l'humeur que je viens
de dire,: N'ayant encore barbe au
menton,
Rioit fous cape: en voicy
la raison:
Richardet, c'etf le nom
qu'avoir le bon Apôtre,
Ressembloit à sa soeur:mais
si parfaitement,
Que le bon-homme Aymon
souvent
Luy-même sf trompoit,
& prenoit l'un pour
l'autre,
^ur ce pied-la le drôlecrut
Qu'il
Qu'il viendroit ians peine
à son but,
Au moyen de lareffem- blance.
Plein de cette douce es-
- perance i
Le Galant des la même
nuit,
Pendant que sa soeur dort,
que tout est en silence,
Lui vole armes, cheval,
& tout ce qui s'enfuit.
Equipé de la forte il s'en
va sans trompette: Il se rend chez l'Infante
avant la fin du jour.
- C'eut été pour tout autre
une trop longuetraioeO
Mais que ne fait-on point
animé par l'amour?
Les parens à l'aspect dela
seinte pucelle
Donnent dans le paneau
sans se douter dutour*;
Heureux qui peut de Ion.
retour
Porter la premiere nouvelle!
Tant on est sur par làde
bien faire sa Cour.
Je ne dirai point les tendresses
Il
1. Embrassades, baisers,£a*
jrefïes
Qtie, l'Infante lui fit dans sareception;
Sitffic qu'on ne sçauroit en
< faire davantage.
Mais quoique le Galant
danscetteoccasion
S'écartât de ion personnage,
L'Infante jusqu'au bout sur
dans la bonne foy.
Puis quand elleeût [çû
tout; étoit-ce là dequoy
Lui faire plus mauvais vifage?
On desarma le Pelerin;
Point d'Ecuyers, l'Infante
cn fit roffice,
N'ayant voulu que ce
service
Lui fut rendu d'uneautre
main;
On lui mit juppes &: cor- nettes, Mouchoirs, rubans, enfin
tout l'attirail galant
Dvnt aùjourd'huy Ce fervent,
nos Coquettes;
Il n'y manquoit que du
rouge& du blanc;
On le laissoit en ce temps
aux Grisettes.
Le souper fut servi;mais
=._
durant le repas
Richarder, dont l'habit
-
relevoit les appas,
Fit plus d'une jalouse, &
- plus d'une infidelle.
Cependant la fausse Donzelle
Affecte certain air honteux
,0
Certaine pudeur virginale,
Vous eussiez dit une Vef-
-
tale
Si bien sçait gouverner &
son geste & ses yeux.
Enfin l'heure tant desirée
Arriva pour nôtre galant :
Tête à tête avec luy Finfante
étoit restée
y,
La voyant confuse, affligé>
Il luy parla:Voicycomment
: Plus que vous je fus desolée,
Luy dit-elle, le jour qu'en
m'éloignant devous 1
Je meritay vôtre courroux
:
Mais loin de soulager nôtre
commun martire,
Un plus long séjour en
ces lieux
Eut rendu le mal encor
- pire
Ainsi je vous quittay, ne
., pouvant faire mieux.
Je apLiiçjnoisr> la rigueur de
nôtre destinée,
Lors qu'un peu loin de 1mon chemin,
J'entens comme la voix
d'une Femme effrayée.
J'y cours; au bord diin
Lac j'apperçois un
Silvain,
Qui perdant tout fefpeél
poursuivoit une Dame:
Je vole, l'épée à la main,
Et d'unrevers que je donne
à
l'infame
Je le mets hors d'étatd'ac
complir son dessein;
La Dame échappa donc:
Chevalier, me dit-elle,
Il ne sera pas dit que vous
m aurez en vain
Donné secours
: Sçachez
que je suis immortelle.
J'habite fous ces eaux, &
j'ay plus de pouvoir
Que toutes les Nymphes
ensemble
;
Vous pouvez demander
tout ce que bon vous
semble -
Sans crainte de refus. Parlez;
vous allez voir,
Si- ma juste reconnoissance
Pour mon liberateur fera
bien son devoir;
Je n'exigeay de sa puiCtance
Ni Sceptre , ni Tresors,
voulant un plus grand
bien;
Je ne luydemanday pour
toute recompense,
Que de vouloir changervôtre
sexe ou le
mien.
A peine avois-je exposé
ma Requête,
Que laDeesse l'accorda,
Dans le Lac elle me plongea.
1
Depuis les pieds ju[qu'?i'
la tête.
Admirez de ces eaux Fe£Z
set prodigieux;
Enhomme au même in-
Aanc je me vois transformée,
Jugez combien je fus
charmée,
Disons charmé pour parler
mieux.
- A, ce mot d'abord l'In-
(Inre fut sac hee.
Croyant que d'elle on se
mocquoit,
Et plus Bradamante affirmoic;,
Et moins l'autre la vouloir
croire,
Celle-ci protestoit, juroit.
Jurer n'est pas prouver,
finissons làl'histoire,
Mais je pourrois pourtant
la compter jusqu'au
bout
Oüi, tout peut être écrit
par une plume sage,
Tout avoit en cecy , pour
but le mariage:
Et mariage couvre tout.
DE LA NAYADE,
r,
- - PIECE NOUVELLE. BRadamante, fille
d'Aimon
Fut vaillante & pleine, de
* charmes;
Sa beauté
,
son adresse aux armes,
Lui donnerent un grand
renom.
L'histoire fit jadis recit de
ses proüesses:
Elle occit des Géans, conquit
desFotreresses;
Défit rOfr des payensfit
mille autresexploits.
- L'Auteur debite toutefois
Une Avanture dont la
belle,
Maigre son extreme valeur.
Ne put sortir à son honneur;
Le moindreChevalier s'en
fut mieux tMé- qu'elle.
Il falloit; & j'eusse voulu
Que le cas eut été conté
par la Fontaine
S'il s'en étoit donné la,
-
peine, -
Le conte en auroit mieux
valu.
Mais sans userd'un plus
ample prélude,
Venons à notre histoire.
Au fond d'un bois épais
Bradamante un beau jour
vintpour prendre le frais,
Ou pour chercher la soli-
« tude.
L'obscurité du lieu l'invi-
< tant au repos,
Elle ôta son armet, s'assit
sur l'herbe tendre,
Et ne put long-temps se
défendre
Des charmes de Morphée.-
Qr il est à propos
Qu'on sache que le Roy
Marcile,
Dans un château non loin
de cet endroit,
Avoir une fille nubile,
Qui Fleur-d'espine se nommoit.
Enchassantce jour. là, de
hazardelle paire
Auprés du sauvage réQl.Iir,
Où la Guerriere se délasse.
L'Infante sans fuite & sans
bruit
Aproche,& voit la riche
-
armure.
N'agucres cerraine blesÍÙre)
Que sur le chef Bradamante
reçut,
L'obligea de couper [a
longue chevelure.
C'est justement ce qui
déçut
Nôtre imprudente chasseresse.
Elle admire ses traits, sa
grace, sa jeunesse,
Sa taille
y
son air fier, même
au sein du repos:
Ah! que mon fort seroit
digne d'envie,
Si je plaifois, dit-elle, àce
jeune Heros.
Mais sans vouloir ici faire
la renchérie,
Ni la prude mal-à-propos,
Eveillons -le; voyons ce
que le fortm'apprête.
Elle l'éveille:en un instant
Les yeux de Bradamante
achevcnt sa conquête.
Je ne puis resisterau juste
empressement
De vous entretenir: c'est
trop de hardiesse;
, Mais ,Seigneur,excusez
une jeune Princesse
Dont l'Amour vous rend
le Vainqueur.
Oui,monbeau Chevalier,
maigremoy je vous aime,
Etje ne sçiquelleforce
suprême
Vous a fL tôt rendu le
maîtredemoncoeur.
C'ell l'effet de la sympa- .thie.:',:
Fille qui resiste trop eu
Ou qui serend sans qu'on
;., la priev,
Met ordinairement lafympathie
en jeu.
L'Amour lne..fait passer les
bornes ordinaires :
Maisquoy?! c'estledestin
de celles 4emon rang,
De se déclarer les premieresLV;.-.
D'ailleurs vous êtes trop charmant,
Pour qu'un coeur avec
vous s'amuse aux bienséances:
Les plus severes d'entre
nous
Ne balanceroienc pointà
fairepus avances,
Si tous lesCavaliers étoient
faits comme vous.
AcediscoursBradamante » ,Bradamante
réplique: r
Les Daines, je crois, ra-
Leur donneraient de la
pratique
,
S'ilsnetoient pas faitsautrement.
Treve demodestie,interrompit
l'Infante:
Ne perdonspointenvains
discours
Un temps qui nous est
cher, & qu'on n'a pas
toujours.
La Scene étoit assez plaisante
Pour la faire dater: Bradamante
pourtant ';
Ne voulut pas pouffer la
feinte plus avant;
Soit crainte denourrirde
folles esperances,
Qui ne pouvoient finir
trop tôt;
Ou de passer pour un nigaut,
Négligeant de telles avances.
Elle declara donc .& son
sexe&sonnom (.-,.
Pourarrester l'effet delamoureuxpoison.
Quelle surprise pour l'In-
< fante,
Quelle douleur! Elle fai-
: soit pitié.
Enfin ne pouvant être amante,
Elleprend le parti d'une
tentendre
amifiéy
Venez vous reposer, dit.
elle à la guerriere,
Dans un Château voisin
-
que tient le Roy mon
pere;
Onfera de son mieux pour
vous y regaler,
Aussibienest-il tard, où
pourriez-vous aller?
Vousne rencontrerez aiu
- cune hôtellerie.
-
Aux offres qu'elle fait Bradamante
se rend
Par complaisance seulement;
Et toutes deux de compagnie,
Aprésavoir rejoint les
chiens & les chasseurs,
S'en vont droit au Château.
Là près des con- noisseurs,
Bradamante parut une
beauté divine. *--
Laprévoyante Fleur-despine
Avoit eu foin de mettre
en arrivânt
Sa compagneen habit
- - décent:
Précautionassez utile,
Les gens étant là,comme
•-* * * - j
ailleurs,
Fort médisans &c grands
glofeurs.
Quand on est sage au
fonds, c'est le plus difsicile,
Il ne faut à crédit donner
prise aux censeurs.
Que sur ce point chacun à
sa mode raisonne;
Le scandale à mon sens est
le plus grand péché:
l'aimerois mieux encor un
vice bien caché
Qu'une vertu que l'on
soupçonne.
L'auteur ne conte point G
la chere fut bonne,
Cela se présuppose; ainsi
je n'en dis rien.
-
Le souper fait,aprés quelque
entretien,
On se coucha. La belle
Hôtesse
Donna belle chambre &
bon lit
A Bradamante, qui dormit
Jusqu'au matin tout d'une
piece.
L'autre reposa peu; l'Amour
l'en empêcha:
Elle le plaignit,soûpira.
*
~.r. Lanuits'étantainsipalier
Aprés mille tendres adieux,
Bradamante partit, non
sansêtre pressée
De s'arrêter encor que
que temps dans ces
lieux.
Elle [e rend en diligence
A Montauban,où le bon
-' Duc Aymon
L'attendoit plein d'impatience.
Nôtrevieillard en sa maison
Soupoit en l'attendant;
il se lève
,
brailsl'semè-
It
A ses côtez galamment
vous la place:
Mais après le repas il lui
fait un Sermon.
Pour s'excu ser, l'adroite
Paladine
De ses exploits guerriers
ayant
fait
le récit,
La rencontre de Fleurd'espine
Vint à son tour:Dieu sçait
comme on en rit !
L'histoire en parut excellente;
fit tant qu'elle dura pas
un ne s'endormit.
Certain cadet de BradaResolut
à part-foy d'en
faire ion profit.
Les cadets de ces lieux
ont toujours de l'esprit.
Celui
- ci connoissoit l'Infante
, A Saragosse ill'avoit vue
un Jour,
Et- pour elle déslors il eût
parlé d'amour, -, S'il eût crûreunir en si
haute entreprise
:
Mais ilsurmonta forr
- pent hant,
N'étant pas homme à
faire la sottise,
D'aimer pour aimer feu^
lement.
Je laisse àpenser sile Sire,
De l'humeur que je viens
de dire,: N'ayant encore barbe au
menton,
Rioit fous cape: en voicy
la raison:
Richardet, c'etf le nom
qu'avoir le bon Apôtre,
Ressembloit à sa soeur:mais
si parfaitement,
Que le bon-homme Aymon
souvent
Luy-même sf trompoit,
& prenoit l'un pour
l'autre,
^ur ce pied-la le drôlecrut
Qu'il
Qu'il viendroit ians peine
à son but,
Au moyen de lareffem- blance.
Plein de cette douce es-
- perance i
Le Galant des la même
nuit,
Pendant que sa soeur dort,
que tout est en silence,
Lui vole armes, cheval,
& tout ce qui s'enfuit.
Equipé de la forte il s'en
va sans trompette: Il se rend chez l'Infante
avant la fin du jour.
- C'eut été pour tout autre
une trop longuetraioeO
Mais que ne fait-on point
animé par l'amour?
Les parens à l'aspect dela
seinte pucelle
Donnent dans le paneau
sans se douter dutour*;
Heureux qui peut de Ion.
retour
Porter la premiere nouvelle!
Tant on est sur par làde
bien faire sa Cour.
Je ne dirai point les tendresses
Il
1. Embrassades, baisers,£a*
jrefïes
Qtie, l'Infante lui fit dans sareception;
Sitffic qu'on ne sçauroit en
< faire davantage.
Mais quoique le Galant
danscetteoccasion
S'écartât de ion personnage,
L'Infante jusqu'au bout sur
dans la bonne foy.
Puis quand elleeût [çû
tout; étoit-ce là dequoy
Lui faire plus mauvais vifage?
On desarma le Pelerin;
Point d'Ecuyers, l'Infante
cn fit roffice,
N'ayant voulu que ce
service
Lui fut rendu d'uneautre
main;
On lui mit juppes &: cor- nettes, Mouchoirs, rubans, enfin
tout l'attirail galant
Dvnt aùjourd'huy Ce fervent,
nos Coquettes;
Il n'y manquoit que du
rouge& du blanc;
On le laissoit en ce temps
aux Grisettes.
Le souper fut servi;mais
=._
durant le repas
Richarder, dont l'habit
-
relevoit les appas,
Fit plus d'une jalouse, &
- plus d'une infidelle.
Cependant la fausse Donzelle
Affecte certain air honteux
,0
Certaine pudeur virginale,
Vous eussiez dit une Vef-
-
tale
Si bien sçait gouverner &
son geste & ses yeux.
Enfin l'heure tant desirée
Arriva pour nôtre galant :
Tête à tête avec luy Finfante
étoit restée
y,
La voyant confuse, affligé>
Il luy parla:Voicycomment
: Plus que vous je fus desolée,
Luy dit-elle, le jour qu'en
m'éloignant devous 1
Je meritay vôtre courroux
:
Mais loin de soulager nôtre
commun martire,
Un plus long séjour en
ces lieux
Eut rendu le mal encor
- pire
Ainsi je vous quittay, ne
., pouvant faire mieux.
Je apLiiçjnoisr> la rigueur de
nôtre destinée,
Lors qu'un peu loin de 1mon chemin,
J'entens comme la voix
d'une Femme effrayée.
J'y cours; au bord diin
Lac j'apperçois un
Silvain,
Qui perdant tout fefpeél
poursuivoit une Dame:
Je vole, l'épée à la main,
Et d'unrevers que je donne
à
l'infame
Je le mets hors d'étatd'ac
complir son dessein;
La Dame échappa donc:
Chevalier, me dit-elle,
Il ne sera pas dit que vous
m aurez en vain
Donné secours
: Sçachez
que je suis immortelle.
J'habite fous ces eaux, &
j'ay plus de pouvoir
Que toutes les Nymphes
ensemble
;
Vous pouvez demander
tout ce que bon vous
semble -
Sans crainte de refus. Parlez;
vous allez voir,
Si- ma juste reconnoissance
Pour mon liberateur fera
bien son devoir;
Je n'exigeay de sa puiCtance
Ni Sceptre , ni Tresors,
voulant un plus grand
bien;
Je ne luydemanday pour
toute recompense,
Que de vouloir changervôtre
sexe ou le
mien.
A peine avois-je exposé
ma Requête,
Que laDeesse l'accorda,
Dans le Lac elle me plongea.
1
Depuis les pieds ju[qu'?i'
la tête.
Admirez de ces eaux Fe£Z
set prodigieux;
Enhomme au même in-
Aanc je me vois transformée,
Jugez combien je fus
charmée,
Disons charmé pour parler
mieux.
- A, ce mot d'abord l'In-
(Inre fut sac hee.
Croyant que d'elle on se
mocquoit,
Et plus Bradamante affirmoic;,
Et moins l'autre la vouloir
croire,
Celle-ci protestoit, juroit.
Jurer n'est pas prouver,
finissons làl'histoire,
Mais je pourrois pourtant
la compter jusqu'au
bout
Oüi, tout peut être écrit
par une plume sage,
Tout avoit en cecy , pour
but le mariage:
Et mariage couvre tout.
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Résumé : LE DON DE LA NAYADE, PIECE NOUVELLE.
Le texte narre les aventures de Bradamante, fille d'Aimon, célèbre pour sa vaillance et sa beauté. Ses exploits incluent des combats contre des géants et la conquête de forteresses. Une aventure particulière est mise en avant : Bradamante, reposant dans un bois, est découverte par Fleur-d'Épine, fille du roi Marcile. Séduite par la beauté de Bradamante, Fleur-d'Épine lui déclare son amour. Bradamante, après avoir révélé son identité et son sexe, accepte l'hospitalité de Fleur-d'Épine au château royal. Simultanément, Richardet, le frère cadet de Bradamante, profite de leur ressemblance pour se faire passer pour elle et séduire Fleur-d'Épine. Il se rend au château et est bien accueilli. Fleur-d'Épine, croyant avoir affaire à Bradamante, lui raconte une histoire impliquant une nymphe qui a changé son sexe pour celui de Richardet. L'histoire se termine sans révéler la vérité, mais il est suggéré que le but final est le mariage.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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49
p. 1-2
EPIGRAMME, Sur une Dame qui s'occupoit à filer.
Début :
Ce ne sont plus les trois soeurs de la Fable, [...]
Mots clefs :
Amour
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texteReconnaissance textuelle : EPIGRAMME, Sur une Dame qui s'occupoit à filer.
£PIG;RAMMfrt»V;:
Sur une Dame qui tNï:Úpr DÍt à,
fIer. CE ne sont plus les trois
soeurs de laPable,
Qui de ma, jours font
, tourner le fuseau,
Une Déesse, aux mortels
plus affable,
Leur a ravi le fatal éche-:
veau,
Mais vôtre fort n'en fera
pas plus beau -
D'être filé par ses mains
fortunées.
L'Amour, helas ! armé de
son ciseau
Milieuqu'Atropos tranchervos
années.
Sur une Dame qui tNï:Úpr DÍt à,
fIer. CE ne sont plus les trois
soeurs de laPable,
Qui de ma, jours font
, tourner le fuseau,
Une Déesse, aux mortels
plus affable,
Leur a ravi le fatal éche-:
veau,
Mais vôtre fort n'en fera
pas plus beau -
D'être filé par ses mains
fortunées.
L'Amour, helas ! armé de
son ciseau
Milieuqu'Atropos tranchervos
années.
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50
p. 3-22
PLAINTES Au Messager du Mans sur sa lenteur & sur sa paresse.
Début :
Ce n'est point l'interest ni l'amour de la gloire, [...]
Mots clefs :
Le Mans, Messager, Coffre, Triste, Douleur, Temps
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : PLAINTES Au Messager du Mans sur sa lenteur & sur sa paresse.
PLAINTES
Au Messager du Mans sur sa
lenteur &sursaparesse. CE n'est point l'interest
ni l'amour de la gloire,
Qui me fait en ce jour importuner
les Cieux,
Je n'ai rien à ptétendre au
Temple de mémoire;
Le vif éclat de l'or n'ébloüit
point mes yeux,
De ces foibles honteux
mon ame préservée
Ne nourrit point dans
moi de si bas sentimens;
Tout ceque je demande
est la prompte arrivée
DuMessager du Mans.
Déjà vingt fois & plus le
Le Soleil & la Lune
Ont regnétour-à-tour
Depuisqueje languis dans
ma triste infortune
Déjàlalumiere du jour
A vingt fois pour le moins
fait place à la chandelle
Sans que durantun si long
temps
On aie vû dans ces lieux
lanobleharidelle
Du Messager du Mans.
Cependant je gemis, &
ma douleur profonde
Me fait perdre le jugement
Quavez-vous?me dit tout
le monde,
Vous êtes depuis peu tout
je ne sçai comment.
Helas ! si on sçavoit la
cause
De cesmaux cruels& prêt
sans,
Si l'on sçavoit. & quoy?
non jene puis,jen'ose,
Et je ne le dirai qu'au
Messager du Mans.
Quel démon cruel & barbare
Si long-temps l'arrête en
chemin,
Quel ennemi secret, quel
ennuyeux destin
Tous deux si long-temps
nous sépare ?
Non, je ne puis souffrir
tous ces retardemens,
Je veux moi-même aller
le chercher & le
suivre
1
Car c'en est trop, & je ne
puis plus vivre
Si je ne vois le Messager
du Mans.
Quoy tout le jour à ma
pensée
Son image viendra s'offrir,
Etma douleurprelente &
ma douleur passée
Me feront doublement
souffrir,
Encore si la nuit dans un
repos tranquile
Contre tous mes chagrins
jetrouvois un azyle;
Mais non, quand le sommeil
peut assoupir
-
mes sens
Si je rêve
y
je rêve au Messager
du Mans.
Si pourcalmer un peu ma
triste inquiétude
Je prens quelque Livre à
la main,
D'abord son souvenir
vient troubler mon:
étude
Et me fait perdre mon.
latin.
Oui;j'ai beau tout tenter,
rien ne peut m'en dutraire,
Et je passe souvent tout le
jour, à quoy faire?
Le dirai-je? à compter les
heures,les momens
Que retarde en chemin le
Messager du Mans.
Si quelqu'un vient à ma
rencontre
Je vais le prendre au dépourvû,
Et lui disant
: Ne l'avezvous
point vu > Bongré, malgré, je veux
qu'il me le montre,
S'il me demande, & qui?
je demeure en suspens,
Et j'admire son ignorance,
Croyant quecommemoy
tout le monde ici
pense
Au Messager" du Mans.
Si quelqu'autre plus favorable
Encre dans ce qui fait ma
peine ôc mon souci
Et me dit d'unair agréable,
Je levis l'ature jour quoiqu'un
peu loin d'ici,
J'admire son bonhelir&
je lui porte envie,
Je le montre à tous les
passans,
Et renforçant ma voix devant
tous je mécrie:
L'heureux homme!il a vu
le Messager du Mans.
Si quelque voyageur vers
le Mans prend sa route,
Je l'arrête,quoyqu'il en
coûte,
Il a beau me crier:Monsieur
je suis pressé,
On m'attend, laissez-moi,
s'il vous plaist,le
passage,
Je le recharge encor de
mille complimens
P,our l'heureux- Ménager du Mans.
Je fais le guet planté tout
le jour
sur
ma portey
Tantôt assis,tantôt debout,
Et quoy qu'il entre, ou
quoy qu'il sorte,
Je vois, & j'examine couc.
L'esprit tout occupé de
cette unique affaire,
Alerte au moindre bruit,
si par hazard j'entens
QuelqueCheval hennir,
ou bien quelqueAsne
1braire,1
Je crois toujours que c'est
le Messagerdu Mans.
Entendray -jebientôt
gringotterles sonnettes?
Leverrai-je bientôt entrer
superbement?
Claquant son foüet & piquant
ses mazettes?
Quand viendra-t-il ce
, Messager charmanty
Lesforêts, les rochees"&
le creux des fontaines
Retentissent partout de
,-
mes gemisseméns,
Scras-tu donc leseulinseasible
à mespeines,
Barbare Messager du
Mans?
Helas quand dans Roüen,
tu me faisois tant
d'offres,
Si tu voulois si tard m'apporter
mes deux coffres
Falloit-il t'en charger,
Boureau de Messager?
Je m'ensouviens encor, tu
ne peux t'en défendre,
Dans six jours au plus tard
tu devois me les rendre,
Tu me l'avois juré, sontce
là tes sermens,
Traistre de Messager du
Mans?
Que diras-tu pour ton ex-
Si rien pourtant peutt'excuser:
Cherchequelquedétour,
invente quelque rufe,
Ingrat, je taiderai moymême
à m'abuser,
Pour toy je sens encor un
reste de tendresse
Malgré tous mes ressentimens.
O Ciel peut-on avoir tant
defoiblesse
Pour un maraut de Messager
du Mans?
Parle enfin, dis-moy quelque
chose,
Qui t'a si long-temps rerenÙ"),
De ces delays viens
m'apprendre lacause,
Dis;) ne devrois-tu pasi
être déjà venu>
Quoy ces rossesn'ont pû'r
faire un silongvoyage?
Des brigands t'ont voie
tout monpauvre Çql!l':,
01 page?sr-': (}
On
On t'a roüé de coups?Plût
à Dieu:mais tu mens,
Fripon de Messager du
Mans.
Dis plûtôt qu'à trinquer
bornant ta diligence,
T'arrêtant à chaque bou-
, chon,
Par tout où tu trouvois le
cydre ou le vin bon,
Tu ne songeois, coquin,
qu'à te garnir la panse;
Ne dissimule point, dis
qu'à force de boire
Avecque tes pareils tous
mauvais garnemens,
De mes coffres reçûs tu
perdis la memoire,
Yvrogne Messager du
Mans.
Tu ne peux desormais appasserma
colere,
Tu periras, ingrat, l'Arrest
en est porté,
Non, je n'écoute plus ni
soupirs ni prieres,
Tu n'as que trop longtempsoutrage
ma
bonté;
Je veux que sans misericorde
On t'attache au bout
d'unecorde,
Pourêtreun bel exemple
aux Messagers trop
,
lents,
Pendart de Messager du
Mans.
Venez implacables furies,
Tisiphone,, Megere, &
vous triste Alecton,
Sortez du manoir de PluÉ*
qu
Pour
exerceici
toutes vos
barbaries,
Inventez ,s'il se peut,quelques
nouveaux tourmens,
Vous punissez là-bas de
peines éternelles
Des Ombres bien moins
criminelles
Que n'est le Messager du
Mans.
Mais que dis-je,où m'emporte
une juste ven-
,
geance?
Calmons
- nous pour un
temps
y
ïoygxis plus retertus,
Ayons pour lui quelque
indulgence
Du moinsjusqu'à ce que
mes coffres soient venus
:),
La prudence le veut, la
raison le demande,
Laissons après cela travailler.
les Sergens,
Qu'onbrûle si l'on veut ;,
qu'on assomme ou
qu'on pende
Le Messager du Mans.
Cependant j'en tiens pour
*
mon compte:
Mais si jamais j'ysuisreprise
Si Messager du Mans aprés
cela m'affronte,.
Je veux être étrillé de la
Fleche à Paris;
Je veux aller le trot d'icy
jusques en Boheme
Je veux avoir procès avec
des bas Normans,
- Et pour dire encor plus,
je veux passer moimême
Pour Messager du Mans.
Au Messager du Mans sur sa
lenteur &sursaparesse. CE n'est point l'interest
ni l'amour de la gloire,
Qui me fait en ce jour importuner
les Cieux,
Je n'ai rien à ptétendre au
Temple de mémoire;
Le vif éclat de l'or n'ébloüit
point mes yeux,
De ces foibles honteux
mon ame préservée
Ne nourrit point dans
moi de si bas sentimens;
Tout ceque je demande
est la prompte arrivée
DuMessager du Mans.
Déjà vingt fois & plus le
Le Soleil & la Lune
Ont regnétour-à-tour
Depuisqueje languis dans
ma triste infortune
Déjàlalumiere du jour
A vingt fois pour le moins
fait place à la chandelle
Sans que durantun si long
temps
On aie vû dans ces lieux
lanobleharidelle
Du Messager du Mans.
Cependant je gemis, &
ma douleur profonde
Me fait perdre le jugement
Quavez-vous?me dit tout
le monde,
Vous êtes depuis peu tout
je ne sçai comment.
Helas ! si on sçavoit la
cause
De cesmaux cruels& prêt
sans,
Si l'on sçavoit. & quoy?
non jene puis,jen'ose,
Et je ne le dirai qu'au
Messager du Mans.
Quel démon cruel & barbare
Si long-temps l'arrête en
chemin,
Quel ennemi secret, quel
ennuyeux destin
Tous deux si long-temps
nous sépare ?
Non, je ne puis souffrir
tous ces retardemens,
Je veux moi-même aller
le chercher & le
suivre
1
Car c'en est trop, & je ne
puis plus vivre
Si je ne vois le Messager
du Mans.
Quoy tout le jour à ma
pensée
Son image viendra s'offrir,
Etma douleurprelente &
ma douleur passée
Me feront doublement
souffrir,
Encore si la nuit dans un
repos tranquile
Contre tous mes chagrins
jetrouvois un azyle;
Mais non, quand le sommeil
peut assoupir
-
mes sens
Si je rêve
y
je rêve au Messager
du Mans.
Si pourcalmer un peu ma
triste inquiétude
Je prens quelque Livre à
la main,
D'abord son souvenir
vient troubler mon:
étude
Et me fait perdre mon.
latin.
Oui;j'ai beau tout tenter,
rien ne peut m'en dutraire,
Et je passe souvent tout le
jour, à quoy faire?
Le dirai-je? à compter les
heures,les momens
Que retarde en chemin le
Messager du Mans.
Si quelqu'un vient à ma
rencontre
Je vais le prendre au dépourvû,
Et lui disant
: Ne l'avezvous
point vu > Bongré, malgré, je veux
qu'il me le montre,
S'il me demande, & qui?
je demeure en suspens,
Et j'admire son ignorance,
Croyant quecommemoy
tout le monde ici
pense
Au Messager" du Mans.
Si quelqu'autre plus favorable
Encre dans ce qui fait ma
peine ôc mon souci
Et me dit d'unair agréable,
Je levis l'ature jour quoiqu'un
peu loin d'ici,
J'admire son bonhelir&
je lui porte envie,
Je le montre à tous les
passans,
Et renforçant ma voix devant
tous je mécrie:
L'heureux homme!il a vu
le Messager du Mans.
Si quelque voyageur vers
le Mans prend sa route,
Je l'arrête,quoyqu'il en
coûte,
Il a beau me crier:Monsieur
je suis pressé,
On m'attend, laissez-moi,
s'il vous plaist,le
passage,
Je le recharge encor de
mille complimens
P,our l'heureux- Ménager du Mans.
Je fais le guet planté tout
le jour
sur
ma portey
Tantôt assis,tantôt debout,
Et quoy qu'il entre, ou
quoy qu'il sorte,
Je vois, & j'examine couc.
L'esprit tout occupé de
cette unique affaire,
Alerte au moindre bruit,
si par hazard j'entens
QuelqueCheval hennir,
ou bien quelqueAsne
1braire,1
Je crois toujours que c'est
le Messagerdu Mans.
Entendray -jebientôt
gringotterles sonnettes?
Leverrai-je bientôt entrer
superbement?
Claquant son foüet & piquant
ses mazettes?
Quand viendra-t-il ce
, Messager charmanty
Lesforêts, les rochees"&
le creux des fontaines
Retentissent partout de
,-
mes gemisseméns,
Scras-tu donc leseulinseasible
à mespeines,
Barbare Messager du
Mans?
Helas quand dans Roüen,
tu me faisois tant
d'offres,
Si tu voulois si tard m'apporter
mes deux coffres
Falloit-il t'en charger,
Boureau de Messager?
Je m'ensouviens encor, tu
ne peux t'en défendre,
Dans six jours au plus tard
tu devois me les rendre,
Tu me l'avois juré, sontce
là tes sermens,
Traistre de Messager du
Mans?
Que diras-tu pour ton ex-
Si rien pourtant peutt'excuser:
Cherchequelquedétour,
invente quelque rufe,
Ingrat, je taiderai moymême
à m'abuser,
Pour toy je sens encor un
reste de tendresse
Malgré tous mes ressentimens.
O Ciel peut-on avoir tant
defoiblesse
Pour un maraut de Messager
du Mans?
Parle enfin, dis-moy quelque
chose,
Qui t'a si long-temps rerenÙ"),
De ces delays viens
m'apprendre lacause,
Dis;) ne devrois-tu pasi
être déjà venu>
Quoy ces rossesn'ont pû'r
faire un silongvoyage?
Des brigands t'ont voie
tout monpauvre Çql!l':,
01 page?sr-': (}
On
On t'a roüé de coups?Plût
à Dieu:mais tu mens,
Fripon de Messager du
Mans.
Dis plûtôt qu'à trinquer
bornant ta diligence,
T'arrêtant à chaque bou-
, chon,
Par tout où tu trouvois le
cydre ou le vin bon,
Tu ne songeois, coquin,
qu'à te garnir la panse;
Ne dissimule point, dis
qu'à force de boire
Avecque tes pareils tous
mauvais garnemens,
De mes coffres reçûs tu
perdis la memoire,
Yvrogne Messager du
Mans.
Tu ne peux desormais appasserma
colere,
Tu periras, ingrat, l'Arrest
en est porté,
Non, je n'écoute plus ni
soupirs ni prieres,
Tu n'as que trop longtempsoutrage
ma
bonté;
Je veux que sans misericorde
On t'attache au bout
d'unecorde,
Pourêtreun bel exemple
aux Messagers trop
,
lents,
Pendart de Messager du
Mans.
Venez implacables furies,
Tisiphone,, Megere, &
vous triste Alecton,
Sortez du manoir de PluÉ*
qu
Pour
exerceici
toutes vos
barbaries,
Inventez ,s'il se peut,quelques
nouveaux tourmens,
Vous punissez là-bas de
peines éternelles
Des Ombres bien moins
criminelles
Que n'est le Messager du
Mans.
Mais que dis-je,où m'emporte
une juste ven-
,
geance?
Calmons
- nous pour un
temps
y
ïoygxis plus retertus,
Ayons pour lui quelque
indulgence
Du moinsjusqu'à ce que
mes coffres soient venus
:),
La prudence le veut, la
raison le demande,
Laissons après cela travailler.
les Sergens,
Qu'onbrûle si l'on veut ;,
qu'on assomme ou
qu'on pende
Le Messager du Mans.
Cependant j'en tiens pour
*
mon compte:
Mais si jamais j'ysuisreprise
Si Messager du Mans aprés
cela m'affronte,.
Je veux être étrillé de la
Fleche à Paris;
Je veux aller le trot d'icy
jusques en Boheme
Je veux avoir procès avec
des bas Normans,
- Et pour dire encor plus,
je veux passer moimême
Pour Messager du Mans.
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Résumé : PLAINTES Au Messager du Mans sur sa lenteur & sur sa paresse.
Le texte est une plainte adressée au 'Messager du Mans' pour sa lenteur et sa paresse. L'auteur exprime son impatience et sa douleur face à l'absence prolongée du messager, qui tarde à lui apporter ses coffres. Il décrit son désespoir et son obsession, mentionnant que l'image du messager hante ses pensées jour et nuit. L'auteur interroge les passants et les voyageurs pour obtenir des nouvelles du messager, et il imagine divers scénarios pour expliquer son retard, allant de problèmes sur la route à des excès de boisson. Il menace finalement de punir sévèrement le messager, mais décide de suspendre sa vengeance jusqu'à la réception de ses coffres. L'auteur conclut en affirmant qu'il se vengera sévèrement si le messager ose revenir après son retard.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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