Auteur du texte (2)
[empty]
[empty]
Destinataire du texte (2)
[empty]
[empty]
Détail
Liste
Résultats : 2 texte(s)
1
p. 1-12
ODE NOUVELLE contre l'Esprit.
Début :
Source intarissable d'erreurs [...]
Mots clefs :
Esprit, Nature
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ODE NOUVELLE contre l'Esprit.
ODE NOUVELLE
contre l'Esprit,
Source intarissable d'erreurs
Poison qui corrompt la
droiture,
Des sentïmens de la nature,
Et la vérité de nos coeurs. if
Feu fonlletuquiibrrillees p,our
Charme des mortels inCcn.
sez,
Esprit ; je viens icy détruire
Les Autels quel'on t'a dressez,
Et toy fatalePoësi,
C'est luy fous un nom specieux,
Qui nomma langage des
Dieux,
Les accès de ta frenesie
;
Luy dont te vint l'aurorité;
D'aller consacrant le mensonge,
© Et detraieter deverité,
La vainc illusiond'un songe.
Encor si telle qu'autrefois,
Suivant pas à pas la nature,
Dans une naïve peinture..
Tuchantois les prcz & les
bois,
Ou qu'au bonficclc de Catulle
Simple dans tes exprelfions
Et de Virgile, & de Tibulle
Tu foupirois les passions.
Mais non; de quelque rime
| rare, De pointes, derasinemens,
Tu cherches les vains ornemens
Dont une coquette Ce pare,
Et suivant les égaremens
D'une Muse , trop peu fcnsée,
Tu négliges les fcnrirncnsj
Pour faire briller la pensee.
is
Tel ne chantoitau bord des
caux)
Du Mincius l'heureux Titire
, Maissimplement faisoit redire
Le nom d'Amarille aux
échos,
Et les Naïades attentives-
Qmttoient leurs joncs &
leurs roseaux
Pour venir danser sur ses
rives,
Aux doux fons de ses Chalumeaux.
Esprit, tu séduis, on t'admire;
Mais rarement on t'aimera
Ce qui seurement touchera
C'est ce que le coeur nous
fait dire
C'cil ce langage de nos
coeurs
Qui saisit l'ame & qui l'agite
Etde faire couler nos pleurs
Tu n'auras jamais le merite.
Laissons ces frivoles sujets
Que tu nous donnes de
nous plaindre
Quand de toy l'on a tant à
craindre
Sur de plus importans objets.
Dans les choses les plus sacrees
Tu te plais à nous faire voir
Qoe plus elles sont révérées
Et plus y brille, ton pouvoir.
Dans la vérité simple & pure
D'une faince Religion,
: Est-ildesuperstition
Dont tu n'y glisse rimpofturc.
Ec moyen de te pardonner
Ce que tu veux tirer de gloire
De nous apprendre à raisonner
Quand il ne s'agit que de
croire.
Que de
vaincsdifHnétions"
Que de varierez frivoles
Ont tiré des mêmes paroles
-'
Les heretiques fictions -
Combien le subtil artifice
De Luther & de ses Docteurs
, Aux gens simples & sans
malice
A-cil fait adopter d'erreurs.
Ton rafinement empoifonne
Xes plus saines opinions
Jamais ru n'as gueri personne
De les cruelles passions
,,' Tu ne fais qu'augmenter
nos vices Enmultipliant nos desirs,
Et des plus innocens plaisirs
Tu nous fais souvent des
supplices.
Demande aux hôtes de ces
bois
Si chez eux la loy de nature
N'est pas plus prudente &
plus sûre
Pour leur faire faire un bon
choix;
Que tes penetrantes lumieres.
Non, les animaux amoureux
N'ont pas besoin dans leurs
tannieres
De ton beau feu pour cGrc:
heureux.
Sx
C'est toy d'où ftaifïent ces
caprices
Par où Venus soutient sa
Cour,
Et cet attirail d'artifices
*
Donc tu sophistiques rAmour.
Les Pigeons & les Tourterelles
Sçavent se plaire & s'enflammer,
En il quelque Ovide pour
elles
Qui fit jamais un Art d'aimer.
«s^s»
C'est dans ce livre detefiablc
Que paroist la corruption
Qui d'une simple passion
A fait unArc abominable.
Art dont nous vint en sa fureur
Cemonstre de Coquetterie
Et ce mêtier faux & tfoln.
peur,
Qu'on appelle Galanterie.
VFinissons
; insensiblement
Jecede au charme quim'entraîne,
Et j'oublicray toute ma haine
Si j'écris encoreun mOJncnr. Hipric que je hais,& qu'on
aime,
Avec douleur je m'apperçois
Pour écrire contre toy même,
QuV>n ne peut fc passer de
toy.
contre l'Esprit,
Source intarissable d'erreurs
Poison qui corrompt la
droiture,
Des sentïmens de la nature,
Et la vérité de nos coeurs. if
Feu fonlletuquiibrrillees p,our
Charme des mortels inCcn.
sez,
Esprit ; je viens icy détruire
Les Autels quel'on t'a dressez,
Et toy fatalePoësi,
C'est luy fous un nom specieux,
Qui nomma langage des
Dieux,
Les accès de ta frenesie
;
Luy dont te vint l'aurorité;
D'aller consacrant le mensonge,
© Et detraieter deverité,
La vainc illusiond'un songe.
Encor si telle qu'autrefois,
Suivant pas à pas la nature,
Dans une naïve peinture..
Tuchantois les prcz & les
bois,
Ou qu'au bonficclc de Catulle
Simple dans tes exprelfions
Et de Virgile, & de Tibulle
Tu foupirois les passions.
Mais non; de quelque rime
| rare, De pointes, derasinemens,
Tu cherches les vains ornemens
Dont une coquette Ce pare,
Et suivant les égaremens
D'une Muse , trop peu fcnsée,
Tu négliges les fcnrirncnsj
Pour faire briller la pensee.
is
Tel ne chantoitau bord des
caux)
Du Mincius l'heureux Titire
, Maissimplement faisoit redire
Le nom d'Amarille aux
échos,
Et les Naïades attentives-
Qmttoient leurs joncs &
leurs roseaux
Pour venir danser sur ses
rives,
Aux doux fons de ses Chalumeaux.
Esprit, tu séduis, on t'admire;
Mais rarement on t'aimera
Ce qui seurement touchera
C'est ce que le coeur nous
fait dire
C'cil ce langage de nos
coeurs
Qui saisit l'ame & qui l'agite
Etde faire couler nos pleurs
Tu n'auras jamais le merite.
Laissons ces frivoles sujets
Que tu nous donnes de
nous plaindre
Quand de toy l'on a tant à
craindre
Sur de plus importans objets.
Dans les choses les plus sacrees
Tu te plais à nous faire voir
Qoe plus elles sont révérées
Et plus y brille, ton pouvoir.
Dans la vérité simple & pure
D'une faince Religion,
: Est-ildesuperstition
Dont tu n'y glisse rimpofturc.
Ec moyen de te pardonner
Ce que tu veux tirer de gloire
De nous apprendre à raisonner
Quand il ne s'agit que de
croire.
Que de
vaincsdifHnétions"
Que de varierez frivoles
Ont tiré des mêmes paroles
-'
Les heretiques fictions -
Combien le subtil artifice
De Luther & de ses Docteurs
, Aux gens simples & sans
malice
A-cil fait adopter d'erreurs.
Ton rafinement empoifonne
Xes plus saines opinions
Jamais ru n'as gueri personne
De les cruelles passions
,,' Tu ne fais qu'augmenter
nos vices Enmultipliant nos desirs,
Et des plus innocens plaisirs
Tu nous fais souvent des
supplices.
Demande aux hôtes de ces
bois
Si chez eux la loy de nature
N'est pas plus prudente &
plus sûre
Pour leur faire faire un bon
choix;
Que tes penetrantes lumieres.
Non, les animaux amoureux
N'ont pas besoin dans leurs
tannieres
De ton beau feu pour cGrc:
heureux.
Sx
C'est toy d'où ftaifïent ces
caprices
Par où Venus soutient sa
Cour,
Et cet attirail d'artifices
*
Donc tu sophistiques rAmour.
Les Pigeons & les Tourterelles
Sçavent se plaire & s'enflammer,
En il quelque Ovide pour
elles
Qui fit jamais un Art d'aimer.
«s^s»
C'est dans ce livre detefiablc
Que paroist la corruption
Qui d'une simple passion
A fait unArc abominable.
Art dont nous vint en sa fureur
Cemonstre de Coquetterie
Et ce mêtier faux & tfoln.
peur,
Qu'on appelle Galanterie.
VFinissons
; insensiblement
Jecede au charme quim'entraîne,
Et j'oublicray toute ma haine
Si j'écris encoreun mOJncnr. Hipric que je hais,& qu'on
aime,
Avec douleur je m'apperçois
Pour écrire contre toy même,
QuV>n ne peut fc passer de
toy.
Fermer
Résumé : ODE NOUVELLE contre l'Esprit.
L'auteur critique l'Esprit, le considérant comme une source d'erreurs et de corruption. Il accuse l'Esprit d'avoir détourné la droiture et la vérité des cœurs, notamment à travers la poésie moderne, qui glorifie le mensonge et néglige les sentiments sincères. Contrairement à la poésie des anciens, comme Virgile et Tibulle, qui était simple et naturelle, la poésie moderne se pare de vains ornements. L'auteur regrette que l'Esprit, cherchant à séduire et être admiré, ne touche pas véritablement les cœurs, préférant le langage du cœur qui émeut sincèrement. L'auteur dénonce également l'influence de l'Esprit dans les domaines sacrés, introduisant superstition et erreurs, comme celles propagées par Luther. L'Esprit est accusé d'empoisonner les opinions saines, d'augmenter les vices et de transformer les plaisirs innocents en supplices. Dans le domaine de l'amour, les humains, corrompus par les caprices et les artifices, contrastent avec les animaux qui suivent naturellement la loi de la nature. L'auteur reconnaît finalement la difficulté d'écrire contre l'Esprit, car on ne peut s'en passer.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
2
p. 169-183
ESTRENNES. Voyage de l'Amour & de l'Amitié.
Début :
Iris tout exprés pour vous [...]
Mots clefs :
Amour, Étrennes, Iris, Coeur, Tendresse, Soeur, Amitié
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ESTRENNES. Voyage de l'Amour & de l'Amitié.
ESTRENNES.
Voyage de l'Amour & de
l'Amitié.
IRis
tout exprés pour
vous
Ces Dieux ont fait ce voyage;
Il vous doit être assez doux
Qu'à s'accorder on engage
Les Maîtres de l'Univers,
Qu'on voit rarement ensemble.
Fasse le Ciel, que les vers
De celui qui les rassemble
Pour vous feule dans son
cœur
Iris, ayant l'art de vous
plaire,
Vous qui feule pouvez faire
Sa fortune & son bonheur,
Puisse sa nouvelle année
Passer comme une journée,
Les jours comme des momens,
Quedureste de nos ans
La course soit fortunée,
Etque nôtre destinée
Nous fasse avec ces beaux
jours
Si doux, si dignes d'envie,
Trouver la fin de la vie
Dans la fin de nos amours.
L'amour, partant de Cithere
Pour se rendre auprés d'Iris,
Inquiet de n'oser faire
Seul ce voyage à Paris,
Viens, dit-il à l'amitié
Viens, chere sœur,par pitié
Servir de guide à
ton frere;
Car je ne veux en ce jour,
Quoique le Conteur publie,
Qu'il soit dit que la folie
Serve de guide à l'amour.
Chacun de nous a
ses charmes:
Je te prêreray mes armes,
Prete moy
,
ma chere
sœur,
Ton air sage, ta douceur,
Cette tendresse durable
De qui la solidité
Souvent n'est pas moins
aimable
Que l'estma vivacité.
Cela dit, pour ce voyage
Ils troquerent d'équipage,
Ils volent, sur leur passage
On vit d'abord s'enflammer
Tout cequi dans la nacure
Jusques à cette avanture
Avoitrefusé d'aimer.
Plus de Bergere cruelle,
Plus de malheureux berger,
Chacun qui voulut changer
Trouva maîtresse nouvelle>
Qui voulut rester amant
Retrouva dans sa maitresse
Pour un reste de tendresse
Un nouvel empressement.
Les amis se rechaufferent,
Tous les cœurs se renflammerent,
On s'aima mêmeàla Cour,
Et la triste indifférence
-
Sentit dans son froid séjour
Echauffer son indolence
Aux approches de l'Amour.
Tandis qu'avec diligence
Ces Dieux traversent les
airs,
La nuit déployant ses voiles
D'un crêpe semé d'étoiles
Enveloppa l'univers.
Iris cependant livrée
Aux charmes d'un doux
sommeil
,
De ses pavots enyvrée
Attendoit que son reveil
Sur son tein eût fait éclorre
Bien plus de fleurs que
l'aurore
N'en avoit fait naitre -encore
Sur le chemin du Soleil.
Quand tout à coup à sa
porte
Cette belle entend dubruit.
Qui, dit-elle, de la sorte
Ose entrer ici la nuit ?
C'est un enfant miserable
Répond d'un air pitoyable
Cet enfant, maitre des
Dieux,
Qui vient chercher
en ces
lieux
Un azile à sa misere
Auprès de vos agrémens.
Je suis chargé par ma mere
Pour vous de cent com- plimens.
On me banit, on me chasse,
Je trouve dans madisgrace
Peu de cœurs assez bien faits
Pour medonner encore
place.
On me traitte de cruel,
On me traitte de parjure
Et sans être criminel
Nonil n'est forte d'injure
Dontje ne sois accablé
>
On diroit que j'ai trouble
Tout l'ordre de la nature,
Cependant quelle imposture !
Sansrçioi, les hommesn'auroient
Qu'une languissante vie.
Je fais naître leurs desirs,
Je fais lesardens plaisirs
Parqui leur ame est ravie
Sansmoi qu'ilsignoreroiet.
Et je voy leur injustice
Oubliertous mes bienfaits,
Et sur un leger caprice
Traiter même de supplice
Les biensque je leur ai faits.
Vôtre pitié vous engage
Au secours des malheureux,
Vôtre cœur est genereux,
Et par unAdoux assemblage
J'ay toujours vû sa bonté
Compagne de sa beauté.
Pour un enfant maltraitté,
«
Dit Iris, vôtre langage
Me paroît bien doucereux,
Avec cet air langoureux,
Ce ton doux, cet équipage)
Ne seriez-vous point l'Amour ?
Je le fuis, mais las! je n'ose
Vous parler de mon re-
tour,
Je sçai que je fuis la cause
D'une infinité de maux
Dont l'affreuse jalousie
Et sa trille frenesie
Ont troublé vôtre repos.
Qui fit seul vôtre souffrance,
Doit faire vôtre bonheur;
Aussi viens-je en recompense
Vous faire present
-
d'un
cœur
Dignedevôtre tendressè.,
Comme il n'est point aujourd'huy
Horsmis vous
<
d'autre
maitresse
Au monde digne de luy.
Ce cœur ell fait pour le
vôtre f,
Je les ay faits l'un pour
l'autre;
De mille&mille agrémens
Vôtreardeur fera suivie,
Et vos doux engagemens
Feront de tous les momens
D'une si charmante vie
Autant dejour dePrintems.
Le moyen, à
ta parole,
Dit Iris, d'ajoûter foy!
Volage, n'est-ce pas toy,
Qui sous cet espoir frivole
Trompas ma credulité?
[J'en conviens, la verité
INeft pas toûjours mon
partage,
IRépond l'Amour: mais je
,
gage,
)Que sur ma sincerité
[La caution que j'amene
rVa rassurervôtre çœurJ
[ Et le convaincra sans peine.
[ L'amitié, ma chere sœur,
[ Icy presente s'engage
A tenir tous mes sermens,
1 Que dans l'ardeur de vous
plaire
Pour les rompre, j'ai fait
faire
Exprés aux autres amans,
Taprudence est non commune,
Amour, en cette action;
Qui fut, soit dit sans rancune,
Si sujet à caution
Fait très bien d'en mener
une
En pareille occasion.
Sans elle accepter je n'ose
Le cœur que l'on me propose,
Avec elle je le veux,
Et sans vous laisser morfondre
Plus long temps icy tous
deux,
Si vôtre sœur veut répondre
D'unir la sincerité
A vôtre vivacité,
Amour, j'accepte avec
joye
Ce cœur que Venus m'envoye,
Et je signe le traitté
Voyage de l'Amour & de
l'Amitié.
IRis
tout exprés pour
vous
Ces Dieux ont fait ce voyage;
Il vous doit être assez doux
Qu'à s'accorder on engage
Les Maîtres de l'Univers,
Qu'on voit rarement ensemble.
Fasse le Ciel, que les vers
De celui qui les rassemble
Pour vous feule dans son
cœur
Iris, ayant l'art de vous
plaire,
Vous qui feule pouvez faire
Sa fortune & son bonheur,
Puisse sa nouvelle année
Passer comme une journée,
Les jours comme des momens,
Quedureste de nos ans
La course soit fortunée,
Etque nôtre destinée
Nous fasse avec ces beaux
jours
Si doux, si dignes d'envie,
Trouver la fin de la vie
Dans la fin de nos amours.
L'amour, partant de Cithere
Pour se rendre auprés d'Iris,
Inquiet de n'oser faire
Seul ce voyage à Paris,
Viens, dit-il à l'amitié
Viens, chere sœur,par pitié
Servir de guide à
ton frere;
Car je ne veux en ce jour,
Quoique le Conteur publie,
Qu'il soit dit que la folie
Serve de guide à l'amour.
Chacun de nous a
ses charmes:
Je te prêreray mes armes,
Prete moy
,
ma chere
sœur,
Ton air sage, ta douceur,
Cette tendresse durable
De qui la solidité
Souvent n'est pas moins
aimable
Que l'estma vivacité.
Cela dit, pour ce voyage
Ils troquerent d'équipage,
Ils volent, sur leur passage
On vit d'abord s'enflammer
Tout cequi dans la nacure
Jusques à cette avanture
Avoitrefusé d'aimer.
Plus de Bergere cruelle,
Plus de malheureux berger,
Chacun qui voulut changer
Trouva maîtresse nouvelle>
Qui voulut rester amant
Retrouva dans sa maitresse
Pour un reste de tendresse
Un nouvel empressement.
Les amis se rechaufferent,
Tous les cœurs se renflammerent,
On s'aima mêmeàla Cour,
Et la triste indifférence
-
Sentit dans son froid séjour
Echauffer son indolence
Aux approches de l'Amour.
Tandis qu'avec diligence
Ces Dieux traversent les
airs,
La nuit déployant ses voiles
D'un crêpe semé d'étoiles
Enveloppa l'univers.
Iris cependant livrée
Aux charmes d'un doux
sommeil
,
De ses pavots enyvrée
Attendoit que son reveil
Sur son tein eût fait éclorre
Bien plus de fleurs que
l'aurore
N'en avoit fait naitre -encore
Sur le chemin du Soleil.
Quand tout à coup à sa
porte
Cette belle entend dubruit.
Qui, dit-elle, de la sorte
Ose entrer ici la nuit ?
C'est un enfant miserable
Répond d'un air pitoyable
Cet enfant, maitre des
Dieux,
Qui vient chercher
en ces
lieux
Un azile à sa misere
Auprès de vos agrémens.
Je suis chargé par ma mere
Pour vous de cent com- plimens.
On me banit, on me chasse,
Je trouve dans madisgrace
Peu de cœurs assez bien faits
Pour medonner encore
place.
On me traitte de cruel,
On me traitte de parjure
Et sans être criminel
Nonil n'est forte d'injure
Dontje ne sois accablé
>
On diroit que j'ai trouble
Tout l'ordre de la nature,
Cependant quelle imposture !
Sansrçioi, les hommesn'auroient
Qu'une languissante vie.
Je fais naître leurs desirs,
Je fais lesardens plaisirs
Parqui leur ame est ravie
Sansmoi qu'ilsignoreroiet.
Et je voy leur injustice
Oubliertous mes bienfaits,
Et sur un leger caprice
Traiter même de supplice
Les biensque je leur ai faits.
Vôtre pitié vous engage
Au secours des malheureux,
Vôtre cœur est genereux,
Et par unAdoux assemblage
J'ay toujours vû sa bonté
Compagne de sa beauté.
Pour un enfant maltraitté,
«
Dit Iris, vôtre langage
Me paroît bien doucereux,
Avec cet air langoureux,
Ce ton doux, cet équipage)
Ne seriez-vous point l'Amour ?
Je le fuis, mais las! je n'ose
Vous parler de mon re-
tour,
Je sçai que je fuis la cause
D'une infinité de maux
Dont l'affreuse jalousie
Et sa trille frenesie
Ont troublé vôtre repos.
Qui fit seul vôtre souffrance,
Doit faire vôtre bonheur;
Aussi viens-je en recompense
Vous faire present
-
d'un
cœur
Dignedevôtre tendressè.,
Comme il n'est point aujourd'huy
Horsmis vous
<
d'autre
maitresse
Au monde digne de luy.
Ce cœur ell fait pour le
vôtre f,
Je les ay faits l'un pour
l'autre;
De mille&mille agrémens
Vôtreardeur fera suivie,
Et vos doux engagemens
Feront de tous les momens
D'une si charmante vie
Autant dejour dePrintems.
Le moyen, à
ta parole,
Dit Iris, d'ajoûter foy!
Volage, n'est-ce pas toy,
Qui sous cet espoir frivole
Trompas ma credulité?
[J'en conviens, la verité
INeft pas toûjours mon
partage,
IRépond l'Amour: mais je
,
gage,
)Que sur ma sincerité
[La caution que j'amene
rVa rassurervôtre çœurJ
[ Et le convaincra sans peine.
[ L'amitié, ma chere sœur,
[ Icy presente s'engage
A tenir tous mes sermens,
1 Que dans l'ardeur de vous
plaire
Pour les rompre, j'ai fait
faire
Exprés aux autres amans,
Taprudence est non commune,
Amour, en cette action;
Qui fut, soit dit sans rancune,
Si sujet à caution
Fait très bien d'en mener
une
En pareille occasion.
Sans elle accepter je n'ose
Le cœur que l'on me propose,
Avec elle je le veux,
Et sans vous laisser morfondre
Plus long temps icy tous
deux,
Si vôtre sœur veut répondre
D'unir la sincerité
A vôtre vivacité,
Amour, j'accepte avec
joye
Ce cœur que Venus m'envoye,
Et je signe le traitté
Fermer
Résumé : ESTRENNES. Voyage de l'Amour & de l'Amitié.
Le poème 'Estrennes' relate un voyage de l'Amour et de l'Amitié, accompagnés par Iris. L'Amour, craignant de voyager seul, invite l'Amitié à se joindre à lui, soulignant que chacun possède des qualités uniques. L'Amitié apporte sa sagesse et sa douceur, tandis que l'Amour enflamme les cœurs, transformant les relations et réchauffant les amitiés, même à la cour. Au cours de leur périple, la nuit tombe et Iris s'endort. L'Amour, déguisé en enfant malheureux, se présente à elle et se plaint d'être banni et injustement traité. Il explique son rôle crucial dans la vie des hommes, malgré leur ingratitude. Iris, reconnaissant l'Amour, accepte son cœur en cadeau, symbolisant une vie remplie de tendresse et de bonheur. L'Amitié garantit la sincérité de l'Amour, assurant Iris de la fidélité de ses sentiments. Iris accepte finalement le cœur offert par l'Amour, scellant ainsi un pacte de sincérité et de vivacité.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
Pas de résultat.
Résultats : 2 texte(s)
1
p. 108-110
EPITRE A Monsieur l'Abbé de C**
Début :
Tant que dure la présence [...]
Mots clefs :
Ombre
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : EPITRE A Monsieur l'Abbé de C**
EPITRE
A Monſieur l'Abbé de
C **
Tant que dure la préfence
D'un Altre propice & doux,
J'ai fenty de ton abfence
Plus d'ennuy que de courroux
,'
Je difois je te pardonne
De préferer les beautez
De Céres & de Pomone
Au tumulte des Citez ,
Ainfi l'Amant de Glycér
Epris d'un repos obfcur
FUGITIMES . os
Cherchoit l'ombre folitaire
Des rivages de Tibur ;
Mais aujourd'hui dans mes
Plaines
Le chien bruflant de Prócris
,
De Flore aux douces haleines
Deffeiche les dons chéris.
Veux tu d'un Aftre perfide
Piquer les âpres chaleurs ,
Et dans ton jardin aride ,
Seicher ainfi que tes fleurs.
Non , non , fuis plûtoft l'exemple
De tes amis Cafaniers
110 PIECES
Et réviens chercher au temple
L'ombre de tes maronniers.
Là nous trouverons fans
peine
Avec toi le verre en main ,
Cet homme que Diogéne
Chercha filong temps en
vain ,
Et dans fa douce allégreffe ,
Dont tu fçais nous abreuver
,
Nous puiferons la fageffe
Qu'il cherchoit fans la trouver
,
A Monſieur l'Abbé de
C **
Tant que dure la préfence
D'un Altre propice & doux,
J'ai fenty de ton abfence
Plus d'ennuy que de courroux
,'
Je difois je te pardonne
De préferer les beautez
De Céres & de Pomone
Au tumulte des Citez ,
Ainfi l'Amant de Glycér
Epris d'un repos obfcur
FUGITIMES . os
Cherchoit l'ombre folitaire
Des rivages de Tibur ;
Mais aujourd'hui dans mes
Plaines
Le chien bruflant de Prócris
,
De Flore aux douces haleines
Deffeiche les dons chéris.
Veux tu d'un Aftre perfide
Piquer les âpres chaleurs ,
Et dans ton jardin aride ,
Seicher ainfi que tes fleurs.
Non , non , fuis plûtoft l'exemple
De tes amis Cafaniers
110 PIECES
Et réviens chercher au temple
L'ombre de tes maronniers.
Là nous trouverons fans
peine
Avec toi le verre en main ,
Cet homme que Diogéne
Chercha filong temps en
vain ,
Et dans fa douce allégreffe ,
Dont tu fçais nous abreuver
,
Nous puiferons la fageffe
Qu'il cherchoit fans la trouver
,
Fermer
Résumé : EPITRE A Monsieur l'Abbé de C**
L'auteur écrit à l'abbé de C** pour exprimer son ennui de son absence, qu'il attribue à une préférence pour la tranquillité des champs. Il évoque un changement de saison avec une chaleur intense et invite l'abbé à revenir pour partager une sagesse rare, sous les marronniers, comparée à celle de Diogène.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
2
p. 26-27
RÉPONSE A une lettre en vers & prose de M. Du.
Début :
Maître Vincent le grand faiseur de lettres [...]
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : RÉPONSE A une lettre en vers & prose de M. Du.
REPONSE
A une lettre en vers fl}
prose deM. Du.
,
Maître Vincent le grand
faiseur de lettres
Si bien que vous neuc
sçû prosaiser
Maître Clement le grand
forgeur: de metres -
Si doucement n'eût feu
poëtiser.,
Phoebus à donc va se desabuser
De son amour pour la docte
Fontaine,
Et connoîtra que pour
: bons vers puiser
Vin Champenois , vaut
mieuxqu'eaud'Hypocrêne.
EPIGRAMME
A une lettre en vers fl}
prose deM. Du.
,
Maître Vincent le grand
faiseur de lettres
Si bien que vous neuc
sçû prosaiser
Maître Clement le grand
forgeur: de metres -
Si doucement n'eût feu
poëtiser.,
Phoebus à donc va se desabuser
De son amour pour la docte
Fontaine,
Et connoîtra que pour
: bons vers puiser
Vin Champenois , vaut
mieuxqu'eaud'Hypocrêne.
EPIGRAMME
Fermer
Pas de résultat.