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1
s. p.
A SON ALTESSE ROYALE MONSEIGNEUR LE DUC D'ORLEANS FRERE UNIQUE DU ROY.
Début :
MONSEIGNEUR, S'il n'y a rien de plus difficile [...]
Mots clefs :
Monseigneur, Roi, Siège, Prince, Ennemis, Place, Vie, Temps, Ordres, Âge, Lieux, Monarque, Places, Guerre, Troupes, Combat, Reine, Admiration, Actions, Attaque
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texteReconnaissance textuelle : A SON ALTESSE ROYALE MONSEIGNEUR LE DUC D'ORLEANS FRERE UNIQUE DU ROY.
ASON ALTESSE ROYALE
201
و
MONSEIGNEUR
:
0
LE DUC
D'ORLEANS
FRERE UNIQUE DU ROY
M ONSEIGNEUR,
م
S'il n'y a rien de plus
difficile àfaire que les EpiEPISTRE
.
Stres de la nature de celle
que j'ofe entreprendre ,
c'eſt ſur tout lors qu'onse
propose de donner quelque
idée d'une Vie toute glorieuse
, & qui s'est formée
Sur un Modelle où les
plushautes Vertus se trouvent
dans leur plus brillant
éclat. Quoy que les
bonnes inclinations qu'un
Prince fait voir si - toft
qu'il fort de l'Enfance ,
Semblent devoir faire croire
que la ſuite répondra à de Mon
EPISTRE .
fi beaux commencemens ,
'Histoire ne laiſſe pas de
nous fournir de grands
exemples du contrairs.
Mais , MONSEIGNEUR ,
on n'a pas douté un moment
que le temps ne donnaft
de la force aux vertus
naiſſantes deVoftreAlteffe
Royale , quand on vous a
veu pour la feuë Reyne vostre
Mere un respect 15
une tendreffe qui caufoient
de la joye & de l'admiration
à tous ceux qui avoient
EPISTRE.
P'honneur de vous aprocher.
V. A. R. n'estoit jamais
plus contente , que lors qu'-
Elle estoit avec cette Princeffe.
Vous quittiez fouvent
les plaiſirs qui ont accoutumé
d'attacher les Per-
Sonnes d'un age peu avancé
, pour ſuivre cette vertueuse
Reyne dans les lieux
où sa pieté la conduiſoit..
Vostre chagrin paroiſſoit
fenſible, lors que vous croyiez
luy avoir déplû en quelque
chofe ; & dés queV. A. R.
EPISTRE .
eut remarqué que cettefage
Princeffe fouhaitoit que
vous vous attachaßiez au
Roy, ces voeux furent außitoſt
remplis ; mais , MONSEIGNEUR
, comme vous ne
faites en cela que ſuivre
voſtre penchant naturel , il
a toûjours paru depuis ce
temps-là que rien ne pouvoit
alterer la reſpectueuse
amitié que vous aviez pour
un Monarque quieft devenu
les delices defes Peuples,
& l'admiration de toute la
EPISTRE.
Terre ; le temps n'a fait
qu'augmenter cette union ,
& la tendreſſe vous ayant
joint au Roy ainfi que le
Sang, tout a marqué la
parfaite intelligence dans
laquelle vous vivez. Lors
qu'il s'estagy des divertiffemens
que l'age autorise , &
des Spectacles qu'unSouverain
doit donner pour la
gloire deſon Etat , & pour
occuper la plus vive Feuneſſe
de fa Cour, qui ſans
ces plaisirs neceſſaires auroit
EPISTRE.
pû en chercher d'autres
moins permis on vous a vûs
briller enfemble , &vous
faire reconnoiſtre par voſtre
bonne grace & par vostre
bon air, toutes les fois que
l'usage observé dans ces
fortes de Spectacles demandoit
que vous fußiez caché.
Quandde cesfeux on apaffé
à quelque divertiſſement
Martial , on vous a veus
dans ces Festes guerrieres
dans ces Carrousels commander
l'un l'autre les
EPISTRE .
premieres Quadrilles.Enfin
lors qu'il s'estagy de veritables
fatigues , & de perils
eff ctifs, on peut dire,MONSEIGNEUR
, que vous n'avez
pas feulement accom
pagnéleRoy, mais que vous
avez toujours esté ſonOm
bre,s'ilm' eftpermisdeparler
ainsi, à moins que V.A.R.
n'ait quitté cet Augufte
Frere pour aller vaincre
fes Ennemis en prenant
des Places, ou en gagnant
des Batailles. Le doy parler
EPISTRE.
de cette union , puis que d'e
toutes les merveilles de ce
floriffantEtat, c'est ceque le
Roy deSiam ale plus admiré.
Les Relations conviennent
toutes que lors que ce
Monarque l'eut apprise, il
ditqu'il nes'étonnoitplusdes
prosperitez de la France ,
ny du malheur de quelques
Roisfes voifins, dont la di
viſion de la Famille Royale
avoit cauſe laruine. Enfin
ce Prince en parla d'une
maniere quifit paroiſtre que
EPISTRE.
cestoit la seule chose qui
manquoit au bonheur deSa
Vie , esque s'il euſt eu quelques
Souhaits à former , ils
ne pouvoient estre quesur
une choſe dans laquelle il
faisoit confifter leſouverain
bonheurd'unEtat. LesAmbaffadeurs
de ce Monarque
ne luy diront pas seulement
ce qu'ils ont veu de cetteunion;
mais aprés luy avoir
confirmé tout ce que la Renommée
a prisſoin de luy aprendre
des merveilles de la
i
Vie
EPISTRE.
Viedu Roy , ils parleront de
V. A. R. Ils enfont charmez
, & voicy la troiſiéme
Relation , où l'on peut voir
de quelle maniere ils ont expliqué
ce qu'ils en penſent.
Vostre bonté , MONSEIGNEUR,
leur a paru dans
les choses obligeantes queV.
AR a bien voulu leur dire,
Vostre magnificence a brillé
à leurs yeux dans vos Palais
&&dans vos Festes , &
ils ont paßé pendant leur
Voyage de Flandre dans
EPISTRE.
quelques - uns des lieux où
V. A. R. a fait marcher la
Victoireàses coſtez. Mais
comme ils n'ont vũ qu'une
partie de ce que vous avez
conquis pour le Roy , je ne
Sçaurois m'empescher de
marquer icy tout ce que vous
avez fait lors que vous avez
commandé en Chef les
Armées d'un FrereAuguste
qui vous est plus cher que
vous- même. QuandceMonarque
entreprit la glorieu-
Se Guerre qui vangea tant
EPISTRE.
de Rois , en humiliant une
Puissance inferieure à ces
Souverains , & qui s'en di-
Soit lArbitre. SaMajesté
commença pardesEntrepri-
Ses dont tous les Siecles paf-
Sezne luy fourniffoient aucun
exemple. Elle ouvrit la
Campagne par quatre Sieges
àla fois , &vous euftes
Pavantage , MONSEL
GNEUR, de triompher le
premier en forçant la Ville
d'Orsoy de ſe rendre à dif
cretion ; de forte qu'on ne
Tij
EPISTRE .
1
peut s'entretenir de cette fameuse
Guerre qu'aprés avoir
admiré le Roy dans
tout ce qu'il a fait pour la
Soûtenir außi glorieusement
qu'il l'avoit commencée , on
ne paſſe aux Actions du
Prince à qui est deuë la
conqueste de cette Place.Elle
couta peu de temps & peu
d'hommes ; & cependant ,
MONSEIGNEUR , le Roy ,
&V. A.R toûjours inſepables
, ſur tout dans le
peril , vous courustes risque
EPISTRE .
L
de la Vie. Sa Majestévoulant
tout voir , & donner
par ttoouuttſeess ordres elle-mefme
, alloit tantoft àun Siege
& tantoſt à l'autre. Ainfi
on peut dire qu' Ellé estoiten
meſme temps devant les
quatre Places aßiegées. Ce
Monarque estant un jour
venu dans vostre Camp ,
vous allaſtes enſemble voir
quelques attaques . Vous
bravaſtes le peril , & demeuraſtes
quelque tempsen
un lieu où M. le Chevalier
EPISTRE .
preff aftes
d Arquin,qui vousſuivoit,
fut tué d'un coup de Canon
avant que vous fußiezhors
deſa portée. Ce Siege fut
bien-toft finy, mais la maniere
dont vous preffaftes
cette Place , & voſtre inébranlable
fermetéfirent connoiſtre
que vous eſtiez capable
des plus hautes entreprifes.
Le Roy enfut bien per
Suadé, puis qu'aprés cette
conqueſte il choisit V. A. R.
pour faire le Siege de Zutphen,
Placeforte , & Capi
EPISTRE .
tale d'une Province. L'impatiente
ardeur que vous
fiftes alors paroistre fut une
preuve incontestable es de
voſtre valeur , & du desir
que vous aviez d'acquerir
de la gloire. Vous partiſtes
à trois heures du matin , &
demeurastes quatorze heures
àcheval. Enfin , MONSEIGNEUR,
vous n'arrestates
qu'àla veuë de laPlace,
où vous deviez cueillir des
Lauriers, &fi elle avoit esté
plus éloignée, l'ardeur quié
EPSSTRE .
chaufoit votre courage,vous
auroit empeſché desentirles
fatiques ausquelles l'homme
le plus robuſte auroit dûfuccomber
Vous allastes reconnoiſtre
la Place jusqu'à la
portée du Mousquet. Vous
marquâtes l'endroit où vous
vouliez que la Tranchée
fust ouverte , es les lieux
où l'on devoit drefferles Bateries
; vous poursuiviſtes le
Siege avec vigueur ,
triomphant &des ruſes que
les Ennemis mirent en ufaEPISTRE.
ام
ge, &de toute la valeur
qu'ils firent paroiſtre , vous
réduiistes ſous l'obeiffance
du Roy unePlace forte par
elle-mesme,&par une nombreuse
Garnison , &munie
de tout ce qui pouvoitfervir
àune longue défense;mais
vostre pieté vous empefcha
d'y entrer , avant que d'y
avoir rétably le culte des
Autels , eny faisant celebrer
laMeffe.
L'année ſuivante le Roy
ayant aßiegeMastric, donEPISTRE.
naà V. A. R. l'attaque dis
Fort de Veich. Ce ne devoit
estre qu'unefaufſe Attaque,
mais vous la poufſfaſtes avec
tant de chaleur le jour que
vos Troupes donnerent pour
favorifer la veritable , que
vousfiſtesrompre les Palif-
Sades,&emporterla Demylune
; deforte quefi on eust
préparé des échelles , on se
Seroit rendu Maistre de la
Place par escalade , tant
vous ſcavez inſpirer d'ardeur
aux Troupes qui com-
د.
EPISTRE.
battent ſous vos ordres .
Pendant le cours de cette
Guerre , V. A. R. prit encore
deux Places importantes,
5gagna une Bataille qui
en afſeura beaucoup autres.
Bouchain fut la premiere
qui connut que vous n'attaquezjamais
fans triompher.
Aprés avoir reconnu
vous- mefmes les endroits les
plus avantageux , vous ré-
Solûtes d'ataquer deux Baſtions
. L'un estoit convert
par un Ouvrage à corne,
>
EPISTRE .
LaCourtine qui estoit entre
ces deux Bastions estoitaußi
couverte d'une Demy-lune ,
&pour diviſerle feu desAffiegezpar
une diverſion neceffaire,
&faciliterles Travaux
de cette attaque qui
embrafſoit plusieurs grands
Ouvrages , V. A. R. jugea
àpropos d'en faire commencer
une du costé de la baffe-
Ville.
Vous estiez appliqué à
ce Siege , lors que le Roy
vous envoya avertir, fuivant
EPISTRE.
vant la parole qu'il vous
avoit donnée , Qu'il voyoit
quelque apparence deBataille
,& qu'il croyoit que
le Prince d'Orange expoſeroit
plûtoſt cinquante
mille hommes, que d'eſtre
témoin de la priſe de Bouchain.
Vous marchastes
außi- toft,laiſſant vos ordres
pour la continuation du Siege.
Vous trouvaſtes leRoy
en Bataille en presence des
Ennemis, &vous vousmi
tes àla teſte de l'aifle gauche
ū
EPISTRE .
que vous deviez commander.
Le Prince d'Orange
ayant évitéle Combat, vous
retournaſtes au Camp , 5
tout remply encore de l'ardeur
dont vous eſtiez animé
, vous ordonnaſtes qu'on
emportaft tous les Dehors
de Bouchain l'épée à la
main, ce qui fut executé,
laPlace ſe rendit bien- toft
aprés. Tant que ce Siege
dura, V. A. R. paffa toutes
les nuits à cheval. Elle viſitoit
les Attaques , les BateEPISTRE.
ries , & les Gardes des Lignes.
Elle entroit dans tous
les détails , & envoyoit
fans ceffe des rafraichiffemens
aux Soldats pour les
encourager au travail.
Fedeurois parlericy d'une
Conqueſte bien plus importante
, &dire ce que V. A.
R. fit devant Saint Omer
mais comme on en peut jugerpar
les Sieges des Places
que vous avez prifes ,dont
Je viens d'ébaucher quelques
Actions, je ne parleray
EPISTRE.
plus que de la Bataille de
Caffel ; elle est remplie de
trop de circonstances glorieuses
àV. A. R. pourn'en
marquerpas au moins quelques-
unes . L'Armée ennemie
estoit plus forte que celle
du Roy,elle estoit postée dans
des lieux naturellementfortifiez.
Des hayes vives &
des foſſez pleins d'eau luy
fervoient de rempart, elle
n'estoit point obligée de di
viſerſes forces comme vous,
MONSEIGNEUR , qui de
EPISTRE .
viez laiffer des Troupes
dans la Tranchée de Saint-
Omer,& dans les postes que
que vous aviez gagnez autour
de cette Place. Cependant
voyant la neceßité , ou
de combattre , ou d'eſtre contraint
à lever le Siege que
vous aviez ſi heureuſement
commencé, vous ne balançastes
point,quoy que leConfeildeGuerre
euft de lapeine
àSerefoudre au Combat,
dites, Que vous ne vouliez
pas eſtre obligé à lever le
EPISTRE.
Siege , & que fous voſtre
Commandement les Armes
du Roy receuffent un
affront qui ne leur eſtoit
point encorearrivé depuis
le commencement de la
Guerre. Vous vous avançaftes
enfuitepour reconnoiſtre
les Ennemis , & donnastes
des ordres pour les
aller attaquer. Ce fut - là
que vous remplistes les devoirs
& d'un brave Capitaine
, & d'un General experimenté
Vous exhortaftes
EPISTRE.
les Soldats, vous leur inspiraſtes
de l'ardeur , & vous
les menaſtes à la charge.
Ainsi vostre esprit esvostre
coeur n'agirent pas moins
que vostre bras. Dés que les
Ennemis faisoient quelque
mouvement , vous donniez
de nouveaux ordres , & vous
fuftes toûjours defangfroid
au milieu des dangers ,Sans
paroiſtre un seul moment
embaraßé. Lefeu des Ennemis
ne vous étonna point;
vous vistes pluſieurs de vos
A
EPISTRE.
Officiers bleffez autour de
vous ; vous eustes mesme un
cheval bleßé , & receustes
un coup de Mousquet dans
vos Armes. Tout cela ne
vous empécha point de chargerſouvent
à la teste des
EscadronsedesBataillons,
d'estre toûjours au plus fort
de la mêlée , & de remener
vous-mesme au Combat,des
Troupes qui avoient plié.
Le lendemain la douceur
ayant pris la place du feu
qui brilloit dans vos yeux
EPISTRE..
ود
le jour du Combat ,le foin
que vous fiftes prendre des
Bleſſez,vous rendit l'amour
des Vaincus dont vous
aviez esté la terreur , comme
vous devinſtes l'admiration
des Vainqueurs..
Mais, MONSEIGNEUR, ce
n'est pas affez , qu'aprés a
voir fait voir voſtre ſage
conduite dans un âge où la
prudence eft fi peu ordinatre
àla jeunesse , jaye fait une
legere peinture d'une partie
de vos éclatantes Actions ;
aa
EPISTRE.
Jedois ajoûter icy que nousne
voyons point de Souverains
, meſmeparmy les plus
puiſſans Monarques , qui
ayent porté la magnificence
außi loin que V. A. R. Vos
Superbes Bastimens , vos
Meubles magnifiques, &la
riche abondance de vosPierrerits
, tout marque le Sang
dont vous fortez. Cependant,
MONSEIGNEUR,tant
dechoſes n'empeſchent point
que la Nobleffe infortunée
ne trouve un azile auprés
EPSSTRE.
de vous , es que beaucoup
d'illustres Malheureux ne
foient tous les ans vangez
par vos bienfaits des injuſtices
de la fortune. Si l'on
joint à toutes ces dépenses
les grandes &galantes Feſtes
que vous donnez ſouvent
, on connoistra, MONSEIGNEUR
, que vous fçavezfoûtenir
de toutes manieres
l'éclat de vostre augufterang;
außı perſonne n'en
connoift-il mieux la grandeur
,&les droits queV.A
EPISTRE .
R. Maisquoy que vous les
Coûteniez ſi dignement ,
vous avez une bonté naturelle
, qui ſans vous faire
defcendre de vostre rang
vous attire tous les coeurs.
Iusqu où ne va- t- elle point
pour les auguſtes Perfonnes
qui vous touchent ? Quels
Soins ne prenez - vous pas
de l'éducation d'un Prince,
dont l'efprit a brillé avant
l'âge , &à qui vous donnez
ſi ſouvent d'utiles leçons.?
Quelle tendreffe n'avez-
VOUS
EPISTRE.
C
pas pour la Reyne d'Eſpagne
, & pour Madame la
DucheffeRoyalede Savoye,
vos augustes Filles ! On en
peut juger par l'empreſſo
ment que vous avez à leur
apprendre de vos nouvelles ,
& à recevoir des leurs , &
par les Preſens que vous
leur faites continuellement;
de forte que si elles ne tenoient
point la vie de vous ,
vous paroiftriez peut- estre
trop galant à leur égard.
Mais , MONSEIGNEUR
ee
EPISTRE.
on peut dire quesi l'avan
tage eft grandde vous avoir
pour Pere , il y en a außi
beaucoup à vous avoir pour
Maistre. Ceux qui ont
I'honneur de vous fervir ,
trouvent unProtecteurdans
V. A. R. Vous avez la
bonté d'entrer jusque dans
le détail de leurs affaires.
S'ils ont des proces que vous
trouviez juftes , vous les
faites recommander ; &sit
faut obtenir du Roy quetque
grace en leur faveur .
EPISTR E.
V. A. R. ne dédaigne
point de parler pour eux.
Enfin ,MONSEIGNEUR ,
-Si on vous rend quelque
Service diftingué , vous
accablez de bienfaits ceux
dont vous le recevez .Mais,
MONSEIGNEUR , je
voy qu'il faut que je finiffe
malgré l'abondance de
la matiere qui me reste ,
& que pour ne point pas-
Ser tes bornes d'une Epiſtre
, j'ajoûteſeulement icy
EPISTRE.
que je suis avec le plus profond
respect,
MONSEIGNEUR,
De Voſtre Alteſſe Royale
Le tres -humble & tres
obeïllant Serviteur
DEVIZE .
201
و
MONSEIGNEUR
:
0
LE DUC
D'ORLEANS
FRERE UNIQUE DU ROY
M ONSEIGNEUR,
م
S'il n'y a rien de plus
difficile àfaire que les EpiEPISTRE
.
Stres de la nature de celle
que j'ofe entreprendre ,
c'eſt ſur tout lors qu'onse
propose de donner quelque
idée d'une Vie toute glorieuse
, & qui s'est formée
Sur un Modelle où les
plushautes Vertus se trouvent
dans leur plus brillant
éclat. Quoy que les
bonnes inclinations qu'un
Prince fait voir si - toft
qu'il fort de l'Enfance ,
Semblent devoir faire croire
que la ſuite répondra à de Mon
EPISTRE .
fi beaux commencemens ,
'Histoire ne laiſſe pas de
nous fournir de grands
exemples du contrairs.
Mais , MONSEIGNEUR ,
on n'a pas douté un moment
que le temps ne donnaft
de la force aux vertus
naiſſantes deVoftreAlteffe
Royale , quand on vous a
veu pour la feuë Reyne vostre
Mere un respect 15
une tendreffe qui caufoient
de la joye & de l'admiration
à tous ceux qui avoient
EPISTRE.
P'honneur de vous aprocher.
V. A. R. n'estoit jamais
plus contente , que lors qu'-
Elle estoit avec cette Princeffe.
Vous quittiez fouvent
les plaiſirs qui ont accoutumé
d'attacher les Per-
Sonnes d'un age peu avancé
, pour ſuivre cette vertueuse
Reyne dans les lieux
où sa pieté la conduiſoit..
Vostre chagrin paroiſſoit
fenſible, lors que vous croyiez
luy avoir déplû en quelque
chofe ; & dés queV. A. R.
EPISTRE .
eut remarqué que cettefage
Princeffe fouhaitoit que
vous vous attachaßiez au
Roy, ces voeux furent außitoſt
remplis ; mais , MONSEIGNEUR
, comme vous ne
faites en cela que ſuivre
voſtre penchant naturel , il
a toûjours paru depuis ce
temps-là que rien ne pouvoit
alterer la reſpectueuse
amitié que vous aviez pour
un Monarque quieft devenu
les delices defes Peuples,
& l'admiration de toute la
EPISTRE.
Terre ; le temps n'a fait
qu'augmenter cette union ,
& la tendreſſe vous ayant
joint au Roy ainfi que le
Sang, tout a marqué la
parfaite intelligence dans
laquelle vous vivez. Lors
qu'il s'estagy des divertiffemens
que l'age autorise , &
des Spectacles qu'unSouverain
doit donner pour la
gloire deſon Etat , & pour
occuper la plus vive Feuneſſe
de fa Cour, qui ſans
ces plaisirs neceſſaires auroit
EPISTRE.
pû en chercher d'autres
moins permis on vous a vûs
briller enfemble , &vous
faire reconnoiſtre par voſtre
bonne grace & par vostre
bon air, toutes les fois que
l'usage observé dans ces
fortes de Spectacles demandoit
que vous fußiez caché.
Quandde cesfeux on apaffé
à quelque divertiſſement
Martial , on vous a veus
dans ces Festes guerrieres
dans ces Carrousels commander
l'un l'autre les
EPISTRE .
premieres Quadrilles.Enfin
lors qu'il s'estagy de veritables
fatigues , & de perils
eff ctifs, on peut dire,MONSEIGNEUR
, que vous n'avez
pas feulement accom
pagnéleRoy, mais que vous
avez toujours esté ſonOm
bre,s'ilm' eftpermisdeparler
ainsi, à moins que V.A.R.
n'ait quitté cet Augufte
Frere pour aller vaincre
fes Ennemis en prenant
des Places, ou en gagnant
des Batailles. Le doy parler
EPISTRE.
de cette union , puis que d'e
toutes les merveilles de ce
floriffantEtat, c'est ceque le
Roy deSiam ale plus admiré.
Les Relations conviennent
toutes que lors que ce
Monarque l'eut apprise, il
ditqu'il nes'étonnoitplusdes
prosperitez de la France ,
ny du malheur de quelques
Roisfes voifins, dont la di
viſion de la Famille Royale
avoit cauſe laruine. Enfin
ce Prince en parla d'une
maniere quifit paroiſtre que
EPISTRE.
cestoit la seule chose qui
manquoit au bonheur deSa
Vie , esque s'il euſt eu quelques
Souhaits à former , ils
ne pouvoient estre quesur
une choſe dans laquelle il
faisoit confifter leſouverain
bonheurd'unEtat. LesAmbaffadeurs
de ce Monarque
ne luy diront pas seulement
ce qu'ils ont veu de cetteunion;
mais aprés luy avoir
confirmé tout ce que la Renommée
a prisſoin de luy aprendre
des merveilles de la
i
Vie
EPISTRE.
Viedu Roy , ils parleront de
V. A. R. Ils enfont charmez
, & voicy la troiſiéme
Relation , où l'on peut voir
de quelle maniere ils ont expliqué
ce qu'ils en penſent.
Vostre bonté , MONSEIGNEUR,
leur a paru dans
les choses obligeantes queV.
AR a bien voulu leur dire,
Vostre magnificence a brillé
à leurs yeux dans vos Palais
&&dans vos Festes , &
ils ont paßé pendant leur
Voyage de Flandre dans
EPISTRE.
quelques - uns des lieux où
V. A. R. a fait marcher la
Victoireàses coſtez. Mais
comme ils n'ont vũ qu'une
partie de ce que vous avez
conquis pour le Roy , je ne
Sçaurois m'empescher de
marquer icy tout ce que vous
avez fait lors que vous avez
commandé en Chef les
Armées d'un FrereAuguste
qui vous est plus cher que
vous- même. QuandceMonarque
entreprit la glorieu-
Se Guerre qui vangea tant
EPISTRE.
de Rois , en humiliant une
Puissance inferieure à ces
Souverains , & qui s'en di-
Soit lArbitre. SaMajesté
commença pardesEntrepri-
Ses dont tous les Siecles paf-
Sezne luy fourniffoient aucun
exemple. Elle ouvrit la
Campagne par quatre Sieges
àla fois , &vous euftes
Pavantage , MONSEL
GNEUR, de triompher le
premier en forçant la Ville
d'Orsoy de ſe rendre à dif
cretion ; de forte qu'on ne
Tij
EPISTRE .
1
peut s'entretenir de cette fameuse
Guerre qu'aprés avoir
admiré le Roy dans
tout ce qu'il a fait pour la
Soûtenir außi glorieusement
qu'il l'avoit commencée , on
ne paſſe aux Actions du
Prince à qui est deuë la
conqueste de cette Place.Elle
couta peu de temps & peu
d'hommes ; & cependant ,
MONSEIGNEUR , le Roy ,
&V. A.R toûjours inſepables
, ſur tout dans le
peril , vous courustes risque
EPISTRE .
L
de la Vie. Sa Majestévoulant
tout voir , & donner
par ttoouuttſeess ordres elle-mefme
, alloit tantoft àun Siege
& tantoſt à l'autre. Ainfi
on peut dire qu' Ellé estoiten
meſme temps devant les
quatre Places aßiegées. Ce
Monarque estant un jour
venu dans vostre Camp ,
vous allaſtes enſemble voir
quelques attaques . Vous
bravaſtes le peril , & demeuraſtes
quelque tempsen
un lieu où M. le Chevalier
EPISTRE .
preff aftes
d Arquin,qui vousſuivoit,
fut tué d'un coup de Canon
avant que vous fußiezhors
deſa portée. Ce Siege fut
bien-toft finy, mais la maniere
dont vous preffaftes
cette Place , & voſtre inébranlable
fermetéfirent connoiſtre
que vous eſtiez capable
des plus hautes entreprifes.
Le Roy enfut bien per
Suadé, puis qu'aprés cette
conqueſte il choisit V. A. R.
pour faire le Siege de Zutphen,
Placeforte , & Capi
EPISTRE .
tale d'une Province. L'impatiente
ardeur que vous
fiftes alors paroistre fut une
preuve incontestable es de
voſtre valeur , & du desir
que vous aviez d'acquerir
de la gloire. Vous partiſtes
à trois heures du matin , &
demeurastes quatorze heures
àcheval. Enfin , MONSEIGNEUR,
vous n'arrestates
qu'àla veuë de laPlace,
où vous deviez cueillir des
Lauriers, &fi elle avoit esté
plus éloignée, l'ardeur quié
EPSSTRE .
chaufoit votre courage,vous
auroit empeſché desentirles
fatiques ausquelles l'homme
le plus robuſte auroit dûfuccomber
Vous allastes reconnoiſtre
la Place jusqu'à la
portée du Mousquet. Vous
marquâtes l'endroit où vous
vouliez que la Tranchée
fust ouverte , es les lieux
où l'on devoit drefferles Bateries
; vous poursuiviſtes le
Siege avec vigueur ,
triomphant &des ruſes que
les Ennemis mirent en ufaEPISTRE.
ام
ge, &de toute la valeur
qu'ils firent paroiſtre , vous
réduiistes ſous l'obeiffance
du Roy unePlace forte par
elle-mesme,&par une nombreuse
Garnison , &munie
de tout ce qui pouvoitfervir
àune longue défense;mais
vostre pieté vous empefcha
d'y entrer , avant que d'y
avoir rétably le culte des
Autels , eny faisant celebrer
laMeffe.
L'année ſuivante le Roy
ayant aßiegeMastric, donEPISTRE.
naà V. A. R. l'attaque dis
Fort de Veich. Ce ne devoit
estre qu'unefaufſe Attaque,
mais vous la poufſfaſtes avec
tant de chaleur le jour que
vos Troupes donnerent pour
favorifer la veritable , que
vousfiſtesrompre les Palif-
Sades,&emporterla Demylune
; deforte quefi on eust
préparé des échelles , on se
Seroit rendu Maistre de la
Place par escalade , tant
vous ſcavez inſpirer d'ardeur
aux Troupes qui com-
د.
EPISTRE.
battent ſous vos ordres .
Pendant le cours de cette
Guerre , V. A. R. prit encore
deux Places importantes,
5gagna une Bataille qui
en afſeura beaucoup autres.
Bouchain fut la premiere
qui connut que vous n'attaquezjamais
fans triompher.
Aprés avoir reconnu
vous- mefmes les endroits les
plus avantageux , vous ré-
Solûtes d'ataquer deux Baſtions
. L'un estoit convert
par un Ouvrage à corne,
>
EPISTRE .
LaCourtine qui estoit entre
ces deux Bastions estoitaußi
couverte d'une Demy-lune ,
&pour diviſerle feu desAffiegezpar
une diverſion neceffaire,
&faciliterles Travaux
de cette attaque qui
embrafſoit plusieurs grands
Ouvrages , V. A. R. jugea
àpropos d'en faire commencer
une du costé de la baffe-
Ville.
Vous estiez appliqué à
ce Siege , lors que le Roy
vous envoya avertir, fuivant
EPISTRE.
vant la parole qu'il vous
avoit donnée , Qu'il voyoit
quelque apparence deBataille
,& qu'il croyoit que
le Prince d'Orange expoſeroit
plûtoſt cinquante
mille hommes, que d'eſtre
témoin de la priſe de Bouchain.
Vous marchastes
außi- toft,laiſſant vos ordres
pour la continuation du Siege.
Vous trouvaſtes leRoy
en Bataille en presence des
Ennemis, &vous vousmi
tes àla teſte de l'aifle gauche
ū
EPISTRE .
que vous deviez commander.
Le Prince d'Orange
ayant évitéle Combat, vous
retournaſtes au Camp , 5
tout remply encore de l'ardeur
dont vous eſtiez animé
, vous ordonnaſtes qu'on
emportaft tous les Dehors
de Bouchain l'épée à la
main, ce qui fut executé,
laPlace ſe rendit bien- toft
aprés. Tant que ce Siege
dura, V. A. R. paffa toutes
les nuits à cheval. Elle viſitoit
les Attaques , les BateEPISTRE.
ries , & les Gardes des Lignes.
Elle entroit dans tous
les détails , & envoyoit
fans ceffe des rafraichiffemens
aux Soldats pour les
encourager au travail.
Fedeurois parlericy d'une
Conqueſte bien plus importante
, &dire ce que V. A.
R. fit devant Saint Omer
mais comme on en peut jugerpar
les Sieges des Places
que vous avez prifes ,dont
Je viens d'ébaucher quelques
Actions, je ne parleray
EPISTRE.
plus que de la Bataille de
Caffel ; elle est remplie de
trop de circonstances glorieuses
àV. A. R. pourn'en
marquerpas au moins quelques-
unes . L'Armée ennemie
estoit plus forte que celle
du Roy,elle estoit postée dans
des lieux naturellementfortifiez.
Des hayes vives &
des foſſez pleins d'eau luy
fervoient de rempart, elle
n'estoit point obligée de di
viſerſes forces comme vous,
MONSEIGNEUR , qui de
EPISTRE .
viez laiffer des Troupes
dans la Tranchée de Saint-
Omer,& dans les postes que
que vous aviez gagnez autour
de cette Place. Cependant
voyant la neceßité , ou
de combattre , ou d'eſtre contraint
à lever le Siege que
vous aviez ſi heureuſement
commencé, vous ne balançastes
point,quoy que leConfeildeGuerre
euft de lapeine
àSerefoudre au Combat,
dites, Que vous ne vouliez
pas eſtre obligé à lever le
EPISTRE.
Siege , & que fous voſtre
Commandement les Armes
du Roy receuffent un
affront qui ne leur eſtoit
point encorearrivé depuis
le commencement de la
Guerre. Vous vous avançaftes
enfuitepour reconnoiſtre
les Ennemis , & donnastes
des ordres pour les
aller attaquer. Ce fut - là
que vous remplistes les devoirs
& d'un brave Capitaine
, & d'un General experimenté
Vous exhortaftes
EPISTRE.
les Soldats, vous leur inspiraſtes
de l'ardeur , & vous
les menaſtes à la charge.
Ainsi vostre esprit esvostre
coeur n'agirent pas moins
que vostre bras. Dés que les
Ennemis faisoient quelque
mouvement , vous donniez
de nouveaux ordres , & vous
fuftes toûjours defangfroid
au milieu des dangers ,Sans
paroiſtre un seul moment
embaraßé. Lefeu des Ennemis
ne vous étonna point;
vous vistes pluſieurs de vos
A
EPISTRE.
Officiers bleffez autour de
vous ; vous eustes mesme un
cheval bleßé , & receustes
un coup de Mousquet dans
vos Armes. Tout cela ne
vous empécha point de chargerſouvent
à la teste des
EscadronsedesBataillons,
d'estre toûjours au plus fort
de la mêlée , & de remener
vous-mesme au Combat,des
Troupes qui avoient plié.
Le lendemain la douceur
ayant pris la place du feu
qui brilloit dans vos yeux
EPISTRE..
ود
le jour du Combat ,le foin
que vous fiftes prendre des
Bleſſez,vous rendit l'amour
des Vaincus dont vous
aviez esté la terreur , comme
vous devinſtes l'admiration
des Vainqueurs..
Mais, MONSEIGNEUR, ce
n'est pas affez , qu'aprés a
voir fait voir voſtre ſage
conduite dans un âge où la
prudence eft fi peu ordinatre
àla jeunesse , jaye fait une
legere peinture d'une partie
de vos éclatantes Actions ;
aa
EPISTRE.
Jedois ajoûter icy que nousne
voyons point de Souverains
, meſmeparmy les plus
puiſſans Monarques , qui
ayent porté la magnificence
außi loin que V. A. R. Vos
Superbes Bastimens , vos
Meubles magnifiques, &la
riche abondance de vosPierrerits
, tout marque le Sang
dont vous fortez. Cependant,
MONSEIGNEUR,tant
dechoſes n'empeſchent point
que la Nobleffe infortunée
ne trouve un azile auprés
EPSSTRE.
de vous , es que beaucoup
d'illustres Malheureux ne
foient tous les ans vangez
par vos bienfaits des injuſtices
de la fortune. Si l'on
joint à toutes ces dépenses
les grandes &galantes Feſtes
que vous donnez ſouvent
, on connoistra, MONSEIGNEUR
, que vous fçavezfoûtenir
de toutes manieres
l'éclat de vostre augufterang;
außı perſonne n'en
connoift-il mieux la grandeur
,&les droits queV.A
EPISTRE .
R. Maisquoy que vous les
Coûteniez ſi dignement ,
vous avez une bonté naturelle
, qui ſans vous faire
defcendre de vostre rang
vous attire tous les coeurs.
Iusqu où ne va- t- elle point
pour les auguſtes Perfonnes
qui vous touchent ? Quels
Soins ne prenez - vous pas
de l'éducation d'un Prince,
dont l'efprit a brillé avant
l'âge , &à qui vous donnez
ſi ſouvent d'utiles leçons.?
Quelle tendreffe n'avez-
VOUS
EPISTRE.
C
pas pour la Reyne d'Eſpagne
, & pour Madame la
DucheffeRoyalede Savoye,
vos augustes Filles ! On en
peut juger par l'empreſſo
ment que vous avez à leur
apprendre de vos nouvelles ,
& à recevoir des leurs , &
par les Preſens que vous
leur faites continuellement;
de forte que si elles ne tenoient
point la vie de vous ,
vous paroiftriez peut- estre
trop galant à leur égard.
Mais , MONSEIGNEUR
ee
EPISTRE.
on peut dire quesi l'avan
tage eft grandde vous avoir
pour Pere , il y en a außi
beaucoup à vous avoir pour
Maistre. Ceux qui ont
I'honneur de vous fervir ,
trouvent unProtecteurdans
V. A. R. Vous avez la
bonté d'entrer jusque dans
le détail de leurs affaires.
S'ils ont des proces que vous
trouviez juftes , vous les
faites recommander ; &sit
faut obtenir du Roy quetque
grace en leur faveur .
EPISTR E.
V. A. R. ne dédaigne
point de parler pour eux.
Enfin ,MONSEIGNEUR ,
-Si on vous rend quelque
Service diftingué , vous
accablez de bienfaits ceux
dont vous le recevez .Mais,
MONSEIGNEUR , je
voy qu'il faut que je finiffe
malgré l'abondance de
la matiere qui me reste ,
& que pour ne point pas-
Ser tes bornes d'une Epiſtre
, j'ajoûteſeulement icy
EPISTRE.
que je suis avec le plus profond
respect,
MONSEIGNEUR,
De Voſtre Alteſſe Royale
Le tres -humble & tres
obeïllant Serviteur
DEVIZE .
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Résumé : A SON ALTESSE ROYALE MONSEIGNEUR LE DUC D'ORLEANS FRERE UNIQUE DU ROY.
L'épître est adressée à Monseigneur le Duc d'Orléans, frère unique du roi, et met en lumière les vertus et les exploits du Duc. L'auteur reconnaît la difficulté de décrire une vie aussi glorieuse et vertueuse, tout en soulignant que les bonnes inclinations d'un prince peuvent se manifester dès l'enfance, bien que l'histoire offre des exemples contraires. Le Duc d'Orléans est loué pour son respect et sa tendresse envers la reine, sa mère, ainsi que pour son attachement au roi. Il a souvent préféré la compagnie de la reine aux plaisirs habituels de son âge, et son chagrin était visible lorsqu'il croyait lui avoir déplu. La reine souhaitait qu'il se rapproche du roi, ce qui fut réalisé. Leur relation est marquée par une respectueuse amitié et une parfaite intelligence, renforcée par des divertissements et des spectacles où ils brillaient ensemble. Lors des divertissements martiaux, le Duc et le roi se distinguaient dans les carrousels et les fêtes guerrières. Leur union a été admirée par le roi de Siam, qui y voyait une clé du bonheur et de la prospérité de l'État français. L'épître détaille également les exploits militaires du Duc, notamment lors de la guerre contre une puissance inférieure. Le Duc a joué un rôle crucial dans la prise de plusieurs places fortes, comme Orsoy, Zutphen, et Bouchain, montrant un courage et une détermination exceptionnels, souvent au péril de sa vie. Il a également participé à la bataille de Cassel, où il a mené les troupes avec ardeur et stratégie. Sa conduite sage et brave a été saluée par tous. Enfin, l'épître souligne la magnificence du Duc, visible dans ses bâtiments superbes, ses meubles magnifiques, et la richesse de ses pierreries, tout en notant que ces richesses n'entravent pas sa noblesse et sa générosité.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2
s. p.
A MONSIEUR LE COMTE DE S. AIGNAN.
Début :
MONSIEUR, Je croy que personne ne s'étonnera de voir [...]
Mots clefs :
Âge, Roi, Temps, Sang, Naissance, Jeune, Actions, Apprendre, Vertu, Duc de Beauvillier, Saint-Aignan
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texteReconnaissance textuelle : A MONSIEUR LE COMTE DE S. AIGNAN.
A MONSIEUR
LE COMTE
DES.AIGNAN.
M
ONSIEUR
Je croy que perſonne ne
s'étonnera de voir voſtre
a ij
EPISTRE.
Nom à la teſte de cet Ouvrage.
Le Nom de S. Aignan
est trop fameux dans
l'Empire des Lettres , pour
ne ne se pas attirer l'hommage
de tous ceux qui en
font profeſſion. Vous fortés
d'un fangfameux par luymesme
, comme il l'est par
les plus grandes Alliances;
Vous comptés des Souverains
dans vostre Maiſon ,
& le Portugal , & la Savoye
font de grands témoins
de cette éclatante
EPISTRE.
verité. Quoy que vous
Soyez encore fort jeune ,
j'ay beaucoup à vous dire,
les perſonnes de vostre qualite
ont presques toûjours
l'esprit au- deſſus de leur
âge , parce que l'on trouve
moyen de leur apprendre
dés le berceau des choses
qui demanderoient un âge
plus avancê. Auffi Monfieur
l'on ne peut douter que
vos lumieres ne devancent
bien- toft vos années , &je
croy qu'il m'est permis de
EPISTRE.
vous dire que ſi en entrant
dans le monde , vous voulez
vous proposer degrands
exemples à fuiure , vous
devez d'abord jetter les
yeuxfurvostreAyeul LHiſtoire
vous apprendra qu'il
estoit Mestre de Camp
General de toute la Cavalerie
Legere de France , &
t'un des premiers aiſſallans
du fameux Carrousel , qui
futfait à la Place Royale
en réjouiſſance du mariage
de Louis XIII. Apres a-ه
EPISTRE.
(
voir examiné toutes ses actions
qui vous le feront
paroître aussi brave que
galant , fuivez la route
glorieuse que vous trouveres
tracée par vostre fang,
& regardez celuy dont
vous tenés la naiſſance
vous verrez qu'il a merité
parluy-mefme , autant que
parce qu'il doit àses illuftres
Ayeux , le haut rang
où il est élevé , & l'estime
d'un Monarque qui ne la
prodigue pas , & qu'il y
EPISTRE.
eft parvenu par tous les
degrés qui conduifent dans
le chemin de la gloire. Il
s'est signalé aux Combats
de Steimbrug , & de Vaudrevanges
, & à la retraite
de Mayence , où il fit des
chofes dignes d'immortaliferfon
nom. Il s'est trouvé
aux Sieges de Château
Porcien , de fainte Merehou
, & de Montmedy ; il
a triomphé devant Bourges
, pris le Fort de Baugy,
& confervé le Berry au
EPISTRE
Roy. Toutes ces actionsle
firent nommer Maréchal
des Camps & Armées
de Sa Majesté, & peu de
temps apres LieutenantGeneral
; &la mesme année
au fortir de dix Campagnes
, qu'il venoit d'achever
glorieusement , il amena
quatre cent Gentilshommes
au Roy , tous refolus
à repandre leur fang pour
ce Prince , à l'exemple de
leur Conducteur , qui dans
les temps difficiles leur as
EPISTRE
voit inspiré ce sentiment.
Il avoit alors la mesme a-
Etivité en courant aux dangers
pour lefervice de fon
Roy , qu'il en a fait paroître
pour ſes plaiſirs dansſes
Feftes galantes , & dans
fes Carrousels , &la même
ardeur pour les belles
Lettres qu'il a toûjours protegees
. La place qu'il tient
dans l'Academie Françoife,
& dans cellede Padouë ,
en est une marque auffibien
que le nom de ProteEPISTRE.
Eteur qu'il soutient avec
tant degloiredans l'Acade
mie Royale d'Arles. Je ne
dis rien icy deſon inviolable
fidelité pour le Roy. Elle a
paru dans toute la pureté
que l'on en pouvoit attendre
, puiſque rien n'a esté
capable de l'ébranler un
moment , dans un temps
qu'on nesçauroit croire aujourd'huy
qu'il ait eſté.
Lorsque vous aurez examiné
la glorieuse vie de
celuy dont vous devez imiEPISTRE.
fer toutes les actions , jettez
les yeux fur les modeſtes
vertusde celle dont vous
tenés une partie du fang
qui vous a formé. Vous
la verrez briller par ces
feuls endroits,fuirla pompe
de la Courfans la mépriſer,
nes'attacherqu'aux
Autels,& ne regarder que
L'illustre Epoux que le Ciel
luy a donné. Comme les
exemplesqui nous doivent
toucher , ont beaucoup de
force pour porter à la vertu
EPISTRE.
tu , fi vous voulez, Mon
fieur, devenir parfaitement
honneste homme , & vous
acquerir une estime generale
, regardés , examinés.
& imités Monsieur le
Duc de Beauviliers . On
vous dira que dans un
âge fait pour les plaisirs ,
environné de toute la jeune
Noblesse de la Cour
dont l'exemple pouvoit eſtre
dangereux , il s'est toujours
distingué par sa moderation
, parsa vertu ,&par
:
1
EPISTRE
une ſageſſe qui luy a fait
meriter des Emplois , qui
avoient juſques icy paru
au- deſſus des personnes de
fon âge. Je ne doute point,
Monsieur , qu'avec de pareilsfecours,
vous nefaffiez
compter vosvertus bien plûtoft
que vos années. Ce
qu'on voit faire de glorieux
au sang dont on a l'avantage
defortir,frape beaucoup,&
perfuade plus que
Les vertus étrangeres. Vous
avez d'ailleurs le bonheur
L
EPISTRE .
d'estre né dans un temps
où les vertus du Roy l'ont
élevé dans un fi haut degre
de gloire , qu'à peine la
peut- on concevoir , & comme
vostre naiſſance vous
doit acquerir le Privilege
d'eſtre ſouvent témoin des
actions qui luyferoient chaque
jour meriter le furnom
de Grand , fi toute la terre
ne le luy avoit pas déja
donné , la justice qu'il rend
vous apprendra à tous
و
que vostre qualité ne vous
é ij
EPISTRE
doit pas empecher de la
rendre à tous ceux à qui
vous la devrez , fa prudence
vous fera connoître
que rien n'est plus neceffaire
aux hommes que cette
vertu dans quelque élevation
qu'ils foient , la ma
niere dont il garde ſon fe
2 cret , & celuy des autres
vous fera voir de quelle utilité
le fecret est dans la
vie , lors qu'on le garde
pourses propres affaires, &
que celuy d'autruy n'est
EPISTRE
point à nous , puisqu'un fi
grandRoy nerevellejamais
les fecrets qu'il a souhaité
desçavoir. La clemence de
ce Monarque vous apprendra
à pardonner , fa douceur
à estre humain , & à
n'avoir jamais d'emportement
, fa bonté à excufer
les defauts d'autruy ,fa-vigilance
à ne vous point
laiſſer ſurprendre , fa libe
ralité à n'eſtre point avare
, & à faire du bien,fa
fermeté à ne vous étonner
é ij
EPISTRE.
de rien quand la justice
fera pour vous , &sa pietéàvivre
en honneste homme
, & en vray Chrétien .
Pendant que vous verrez
pratiquer ces vertus, au
Roy , voſtre âge ,& vostre
naiſſance vous permettent
on meſme temps de voir de
pres de quelle maniere une
grande Princeffe , dont l'ef
prit est aussi élevé que sa
naiſſance &fon rang , t
dont le goût est d'une juf
teffe admirable,lesfait inEPISTRE
!
Sinuer à Monseigneur te
Duc de Bourgogne. Il est
vray que ce jeune Prince
n'est pas encore non plus
que vous en âge de lespratiquer,
mais il en retient du
moins quelques - unes , qui
avec le temps ferant encore
plus d'impreffion fur fon
ofprit. Cependant voyez le
tout remply de la boüillante
, & genereuse ardeur
qu'il tient de fon fang ,ne
respirer que le bruit de la
Guerre,faire faire l'ExerEPISTRE
cice , & nommer les Offi
ciers aux Gardes par leur
nom , ce qui fait voir que
la plus grande partie luy
en est déja connuë . Profités
, Monsieur , de tant de
choſes avantageuses. Vous
avez deja donné desmarques
que vous ne manquerez
pas du coſté du coeurs
à peinesçaviez - vous prononcer
quelques paroles,
qu'ayant vu saigner Madame
la Ducheffe vostre
mere , vous vous fentites
EPISTRE. 4
ausfi- toſt émů de colere à
la veuë de fon sang , &
cherchâtes vostre epée pour
punir celuy qui l'avoit fait
couler. Ainsi, Monsieur
je n'ay rien à dire du cofté
de la valeur ; & l'on
connoît affez par ces genereux
commencemens , que
vous ne laiſſerés pas v ſtre
épée inutile ; du reste attachés
vous ſouvent à regarder
les exemples que
vous fourniſſent vos Maiftres,&
vostre fang;faites
EPISTRE.
2
en ſouvent une étude particuliere
, &foyez perfuadé
qu'en les ſuivant , vous
remplirés dignement , &
avec éclat la carriere où
vous entrerés bien- toft. Ce
fera alors que vous me
fournirés de grands fujets
de parler de vous , & de
vous marquer ſouvent que
jefuis ,
MONSIEVR,
Vottretres-humble & tres -obeïſſant
Serviteur , DEVIZE .
LE COMTE
DES.AIGNAN.
M
ONSIEUR
Je croy que perſonne ne
s'étonnera de voir voſtre
a ij
EPISTRE.
Nom à la teſte de cet Ouvrage.
Le Nom de S. Aignan
est trop fameux dans
l'Empire des Lettres , pour
ne ne se pas attirer l'hommage
de tous ceux qui en
font profeſſion. Vous fortés
d'un fangfameux par luymesme
, comme il l'est par
les plus grandes Alliances;
Vous comptés des Souverains
dans vostre Maiſon ,
& le Portugal , & la Savoye
font de grands témoins
de cette éclatante
EPISTRE.
verité. Quoy que vous
Soyez encore fort jeune ,
j'ay beaucoup à vous dire,
les perſonnes de vostre qualite
ont presques toûjours
l'esprit au- deſſus de leur
âge , parce que l'on trouve
moyen de leur apprendre
dés le berceau des choses
qui demanderoient un âge
plus avancê. Auffi Monfieur
l'on ne peut douter que
vos lumieres ne devancent
bien- toft vos années , &je
croy qu'il m'est permis de
EPISTRE.
vous dire que ſi en entrant
dans le monde , vous voulez
vous proposer degrands
exemples à fuiure , vous
devez d'abord jetter les
yeuxfurvostreAyeul LHiſtoire
vous apprendra qu'il
estoit Mestre de Camp
General de toute la Cavalerie
Legere de France , &
t'un des premiers aiſſallans
du fameux Carrousel , qui
futfait à la Place Royale
en réjouiſſance du mariage
de Louis XIII. Apres a-ه
EPISTRE.
(
voir examiné toutes ses actions
qui vous le feront
paroître aussi brave que
galant , fuivez la route
glorieuse que vous trouveres
tracée par vostre fang,
& regardez celuy dont
vous tenés la naiſſance
vous verrez qu'il a merité
parluy-mefme , autant que
parce qu'il doit àses illuftres
Ayeux , le haut rang
où il est élevé , & l'estime
d'un Monarque qui ne la
prodigue pas , & qu'il y
EPISTRE.
eft parvenu par tous les
degrés qui conduifent dans
le chemin de la gloire. Il
s'est signalé aux Combats
de Steimbrug , & de Vaudrevanges
, & à la retraite
de Mayence , où il fit des
chofes dignes d'immortaliferfon
nom. Il s'est trouvé
aux Sieges de Château
Porcien , de fainte Merehou
, & de Montmedy ; il
a triomphé devant Bourges
, pris le Fort de Baugy,
& confervé le Berry au
EPISTRE
Roy. Toutes ces actionsle
firent nommer Maréchal
des Camps & Armées
de Sa Majesté, & peu de
temps apres LieutenantGeneral
; &la mesme année
au fortir de dix Campagnes
, qu'il venoit d'achever
glorieusement , il amena
quatre cent Gentilshommes
au Roy , tous refolus
à repandre leur fang pour
ce Prince , à l'exemple de
leur Conducteur , qui dans
les temps difficiles leur as
EPISTRE
voit inspiré ce sentiment.
Il avoit alors la mesme a-
Etivité en courant aux dangers
pour lefervice de fon
Roy , qu'il en a fait paroître
pour ſes plaiſirs dansſes
Feftes galantes , & dans
fes Carrousels , &la même
ardeur pour les belles
Lettres qu'il a toûjours protegees
. La place qu'il tient
dans l'Academie Françoife,
& dans cellede Padouë ,
en est une marque auffibien
que le nom de ProteEPISTRE.
Eteur qu'il soutient avec
tant degloiredans l'Acade
mie Royale d'Arles. Je ne
dis rien icy deſon inviolable
fidelité pour le Roy. Elle a
paru dans toute la pureté
que l'on en pouvoit attendre
, puiſque rien n'a esté
capable de l'ébranler un
moment , dans un temps
qu'on nesçauroit croire aujourd'huy
qu'il ait eſté.
Lorsque vous aurez examiné
la glorieuse vie de
celuy dont vous devez imiEPISTRE.
fer toutes les actions , jettez
les yeux fur les modeſtes
vertusde celle dont vous
tenés une partie du fang
qui vous a formé. Vous
la verrez briller par ces
feuls endroits,fuirla pompe
de la Courfans la mépriſer,
nes'attacherqu'aux
Autels,& ne regarder que
L'illustre Epoux que le Ciel
luy a donné. Comme les
exemplesqui nous doivent
toucher , ont beaucoup de
force pour porter à la vertu
EPISTRE.
tu , fi vous voulez, Mon
fieur, devenir parfaitement
honneste homme , & vous
acquerir une estime generale
, regardés , examinés.
& imités Monsieur le
Duc de Beauviliers . On
vous dira que dans un
âge fait pour les plaisirs ,
environné de toute la jeune
Noblesse de la Cour
dont l'exemple pouvoit eſtre
dangereux , il s'est toujours
distingué par sa moderation
, parsa vertu ,&par
:
1
EPISTRE
une ſageſſe qui luy a fait
meriter des Emplois , qui
avoient juſques icy paru
au- deſſus des personnes de
fon âge. Je ne doute point,
Monsieur , qu'avec de pareilsfecours,
vous nefaffiez
compter vosvertus bien plûtoft
que vos années. Ce
qu'on voit faire de glorieux
au sang dont on a l'avantage
defortir,frape beaucoup,&
perfuade plus que
Les vertus étrangeres. Vous
avez d'ailleurs le bonheur
L
EPISTRE .
d'estre né dans un temps
où les vertus du Roy l'ont
élevé dans un fi haut degre
de gloire , qu'à peine la
peut- on concevoir , & comme
vostre naiſſance vous
doit acquerir le Privilege
d'eſtre ſouvent témoin des
actions qui luyferoient chaque
jour meriter le furnom
de Grand , fi toute la terre
ne le luy avoit pas déja
donné , la justice qu'il rend
vous apprendra à tous
و
que vostre qualité ne vous
é ij
EPISTRE
doit pas empecher de la
rendre à tous ceux à qui
vous la devrez , fa prudence
vous fera connoître
que rien n'est plus neceffaire
aux hommes que cette
vertu dans quelque élevation
qu'ils foient , la ma
niere dont il garde ſon fe
2 cret , & celuy des autres
vous fera voir de quelle utilité
le fecret est dans la
vie , lors qu'on le garde
pourses propres affaires, &
que celuy d'autruy n'est
EPISTRE
point à nous , puisqu'un fi
grandRoy nerevellejamais
les fecrets qu'il a souhaité
desçavoir. La clemence de
ce Monarque vous apprendra
à pardonner , fa douceur
à estre humain , & à
n'avoir jamais d'emportement
, fa bonté à excufer
les defauts d'autruy ,fa-vigilance
à ne vous point
laiſſer ſurprendre , fa libe
ralité à n'eſtre point avare
, & à faire du bien,fa
fermeté à ne vous étonner
é ij
EPISTRE.
de rien quand la justice
fera pour vous , &sa pietéàvivre
en honneste homme
, & en vray Chrétien .
Pendant que vous verrez
pratiquer ces vertus, au
Roy , voſtre âge ,& vostre
naiſſance vous permettent
on meſme temps de voir de
pres de quelle maniere une
grande Princeffe , dont l'ef
prit est aussi élevé que sa
naiſſance &fon rang , t
dont le goût est d'une juf
teffe admirable,lesfait inEPISTRE
!
Sinuer à Monseigneur te
Duc de Bourgogne. Il est
vray que ce jeune Prince
n'est pas encore non plus
que vous en âge de lespratiquer,
mais il en retient du
moins quelques - unes , qui
avec le temps ferant encore
plus d'impreffion fur fon
ofprit. Cependant voyez le
tout remply de la boüillante
, & genereuse ardeur
qu'il tient de fon fang ,ne
respirer que le bruit de la
Guerre,faire faire l'ExerEPISTRE
cice , & nommer les Offi
ciers aux Gardes par leur
nom , ce qui fait voir que
la plus grande partie luy
en est déja connuë . Profités
, Monsieur , de tant de
choſes avantageuses. Vous
avez deja donné desmarques
que vous ne manquerez
pas du coſté du coeurs
à peinesçaviez - vous prononcer
quelques paroles,
qu'ayant vu saigner Madame
la Ducheffe vostre
mere , vous vous fentites
EPISTRE. 4
ausfi- toſt émů de colere à
la veuë de fon sang , &
cherchâtes vostre epée pour
punir celuy qui l'avoit fait
couler. Ainsi, Monsieur
je n'ay rien à dire du cofté
de la valeur ; & l'on
connoît affez par ces genereux
commencemens , que
vous ne laiſſerés pas v ſtre
épée inutile ; du reste attachés
vous ſouvent à regarder
les exemples que
vous fourniſſent vos Maiftres,&
vostre fang;faites
EPISTRE.
2
en ſouvent une étude particuliere
, &foyez perfuadé
qu'en les ſuivant , vous
remplirés dignement , &
avec éclat la carriere où
vous entrerés bien- toft. Ce
fera alors que vous me
fournirés de grands fujets
de parler de vous , & de
vous marquer ſouvent que
jefuis ,
MONSIEVR,
Vottretres-humble & tres -obeïſſant
Serviteur , DEVIZE .
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Résumé : A MONSIEUR LE COMTE DE S. AIGNAN.
L'épître est adressée à Monsieur le Comte des Aignan et exprime l'admiration de l'auteur pour la renommée littéraire et les alliances prestigieuses de la famille du Comte. L'auteur reconnaît la jeunesse du Comte tout en soulignant son esprit mature et ses lumières précoces. Il encourage le Comte à suivre l'exemple de son aïeul, qui fut Maître de Camp Général de la Cavalerie Légère de France et participa au célèbre Carrousel de la Place Royale pour le mariage de Louis XIII. L'aïeul se distingua par sa bravoure et sa galanterie lors des combats de Steimbrug, de Vaudrevanges, et de la retraite de Mayence, ainsi que lors des sièges de Château Porcien, Sainte Mèrehou, et Montmedy. Après dix campagnes glorieuses, il fut nommé Maréchal des Camps et Armées du Roi et Lieutenant Général. L'aïeul était également connu pour sa fidélité inviolable envers le Roi et son engagement dans les lettres, ayant des places à l'Académie Française et à celle de Padoue. L'épître invite le Comte à imiter les vertus de ses ancêtres et à suivre les exemples de modération, de vertu, et de sagesse du Duc de Beauvilliers. Elle met en avant les vertus du Roi, telles que la justice, la prudence, la clémence, la douceur, la bonté, la vigilance, la libéralité, la fermeté, et la piété, que le Comte peut observer et imiter. Enfin, l'auteur encourage le Comte à profiter de son environnement et de son éducation pour devenir un homme vertueux et honorable.
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3
p. 300-305
Mort d'un homme âgé de cent dix-neufs ans, avec des particularités singulieres. [titre d'après la table]
Début :
Quoique l'on se soit récrié sur le grand nombre d'années [...]
Mots clefs :
Mort, Âge, François Maille, Vivre longtemps
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texteReconnaissance textuelle : Mort d'un homme âgé de cent dix-neufs ans, avec des particularités singulieres. [titre d'après la table]
Quoique l'on se soit récrié sur le grand nombre d'années de
Mr de Corneille mort âgé de
84 ans, on peut dire neapmoins
qu'il eft mort jeune , puifqu'il
avoit trente cinq ans moins
qu'un homme qui vient de
mourir à Chateau- neuf, àune
lieuë de Graffe , qui avoit 1 19.
ans. Il fe nommoit François
Maille , & il eftoit né à Pontevez , petit Village de Provence. Ila efté impoffible de trouver fon Baptiftaire, parce qu'en
ce temps-là on ne gardoit pas.
foigneufement, les Regiftres
des Paroiffes ; mais on a des
preuves certaines de cet âge. Il
cftoit en 1607. Aide de Cuift-
302 MERCURE
ne chez Mr le Duc de Lefdiguieres , & il en eut fon Congé en 1610. Ce Congé a efté
vû dans le Pays par un grand
nombre de perfonnes . M' le
Baron de Chasteau- neufa trouvé dans un Regiftre de ſa Maifon , que fongrand- pere avoit
pris Maille pour fon Cuifinier
le 16. de Mars 16 22. Il fe maria à Chafteau - neuf, où il a
toûjours efté au fervice du
Seigneur du même lieu. A
l'âge de centans il eut unegalanterie avec une fille du même Village , & il en eut un
enfant. A cent dix ans eftant
GALANT 303
à la chaffe il tomba d'une muraille & fe caffa une jambe. Il
guerit , & il vécut encore neuf
années aprés cet accident, étant
frais & vigoureux , &joüiffant
de fon bon fens & de fa memoire. Il n'a commencé à garder le lit qu'environ deux
moistsavant fa mort fans avoir
d'autre incommodité que fon
grand âge , mangeant bien &
buvant pour le moins un pot
de vin à chaque repas. Il n'avoit jamais efté malade , & il
n'eft mort que parce qu'il faut
mourir.
On avoit crû jufqu'à pre-
304 MERCURE
fent que la diette contribuoit
beaucoup à faire vivre longtemps , & l'on foûtenoit que
les gens de qualité accoûtumez à manger beaucoup , &
ſur tout une grande quantité
de viandes differentes , & beaucoup de ragoufts mouroient
beaucoup plutoft que les Payfans ou autres gens que la neceffité obligeoit à vivre fobrement & à boire de même : mais
la mort de François Maille ,
qui pouvoit paffer pour le
Doyen du Genre humainprouve bien le contraire , puifque
non-feulement il buvoit un
a
Sela
GALANT 305
pot de vin à chacun de fes repas ; mais qu'il eftoit impoffible qu'eftant attaché à la cuifine , l'alteration que cauſe le
feu ne l'obligeaft pas à boire
fouvent , & à tâter aux differens ragoufts aufquels il travailloit , & ainfi il n'eftoit occupé qu'à tout ce qui pouvoit
abreger fes jours , ce qui confond les raifonnemens des
hommes
Mr de Corneille mort âgé de
84 ans, on peut dire neapmoins
qu'il eft mort jeune , puifqu'il
avoit trente cinq ans moins
qu'un homme qui vient de
mourir à Chateau- neuf, àune
lieuë de Graffe , qui avoit 1 19.
ans. Il fe nommoit François
Maille , & il eftoit né à Pontevez , petit Village de Provence. Ila efté impoffible de trouver fon Baptiftaire, parce qu'en
ce temps-là on ne gardoit pas.
foigneufement, les Regiftres
des Paroiffes ; mais on a des
preuves certaines de cet âge. Il
cftoit en 1607. Aide de Cuift-
302 MERCURE
ne chez Mr le Duc de Lefdiguieres , & il en eut fon Congé en 1610. Ce Congé a efté
vû dans le Pays par un grand
nombre de perfonnes . M' le
Baron de Chasteau- neufa trouvé dans un Regiftre de ſa Maifon , que fongrand- pere avoit
pris Maille pour fon Cuifinier
le 16. de Mars 16 22. Il fe maria à Chafteau - neuf, où il a
toûjours efté au fervice du
Seigneur du même lieu. A
l'âge de centans il eut unegalanterie avec une fille du même Village , & il en eut un
enfant. A cent dix ans eftant
GALANT 303
à la chaffe il tomba d'une muraille & fe caffa une jambe. Il
guerit , & il vécut encore neuf
années aprés cet accident, étant
frais & vigoureux , &joüiffant
de fon bon fens & de fa memoire. Il n'a commencé à garder le lit qu'environ deux
moistsavant fa mort fans avoir
d'autre incommodité que fon
grand âge , mangeant bien &
buvant pour le moins un pot
de vin à chaque repas. Il n'avoit jamais efté malade , & il
n'eft mort que parce qu'il faut
mourir.
On avoit crû jufqu'à pre-
304 MERCURE
fent que la diette contribuoit
beaucoup à faire vivre longtemps , & l'on foûtenoit que
les gens de qualité accoûtumez à manger beaucoup , &
ſur tout une grande quantité
de viandes differentes , & beaucoup de ragoufts mouroient
beaucoup plutoft que les Payfans ou autres gens que la neceffité obligeoit à vivre fobrement & à boire de même : mais
la mort de François Maille ,
qui pouvoit paffer pour le
Doyen du Genre humainprouve bien le contraire , puifque
non-feulement il buvoit un
a
Sela
GALANT 305
pot de vin à chacun de fes repas ; mais qu'il eftoit impoffible qu'eftant attaché à la cuifine , l'alteration que cauſe le
feu ne l'obligeaft pas à boire
fouvent , & à tâter aux differens ragoufts aufquels il travailloit , & ainfi il n'eftoit occupé qu'à tout ce qui pouvoit
abreger fes jours , ce qui confond les raifonnemens des
hommes
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Résumé : Mort d'un homme âgé de cent dix-neufs ans, avec des particularités singulieres. [titre d'après la table]
François Maille, né à Pontevez en Provence, est décédé à Château-Neuf à l'âge de 119 ans, devenant ainsi le doyen de l'humanité. Son âge a été confirmé par divers documents et témoignages, notamment son service auprès du Duc de Lesdiguières et son embauche comme cuisinier en 1622. Maille s'est marié à Château-Neuf et a servi le seigneur local. À 100 ans, il a eu un enfant avec une jeune femme du village. À 110 ans, il a survécu à une chute et a continué à vivre en bonne santé pendant neuf années supplémentaires. Il est décédé à 119 ans sans autre inconvénient que son grand âge. Maille avait une alimentation variée et buvait du vin à chaque repas, contredisant les croyances de l'époque sur la sobriété nécessaire pour une longue vie.
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4
p. 10-16
Article qui contient les particularitez de la vie de cinq personnes qui sont mortes âgées de plus de cent ans, dont on a appris la mort sans avoir sçu des particularitez de la vie. [titre d'après la table]
Début :
Je passe à des Articles de Morts qui feront souhaiter à [...]
Mots clefs :
Âge, Centenaires, Jours, Vécu
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texteReconnaissance textuelle : Article qui contient les particularitez de la vie de cinq personnes qui sont mortes âgées de plus de cent ans, dont on a appris la mort sans avoir sçu des particularitez de la vie. [titre d'après la table]
Je paffe à des Articles de
Morts qui feront fouhaiter à
tous ceux qui les litont , une
auffi longue vie à ce Monarque que celle de ceux qui en
font le fujet. Vous avez déja
vû dans les Nouvelles publiques , l'âge de ceux dontje vais
vous parler ; mais comme elles
n'ont pas affez de place pour
s'étendre fur ce qui les regarde ,
je crois devoir l'ajoûter icy
& vous faire connoiftre combien leur fanté a esté parfaite
pendant la durée de plus d'un
fiecle qu'ils ont vécu , & vous
apprendre les circonſtances de
GALANT 11
leur mort , n'eftant morts pour
ainfi dire , que parce qu'il faut
mourir, & fans que leurs forces fuffent diminuées jufques à
leur dernier moment , ou du
moins à quelques jours prés.
Je commence par celuy qui eft
mort le plus jeune.
Dominique Mailhos mourut le 23. Decembre dernier
âgé de cent & un an dans la
Paroiffe de Saint Lis prés de
l'Ifle en Jordain. Il eftoit né à
à l'Ifle en Jordain , & il ſe maria à l'âge de 30. ans. Il fut
enfuite Métayer pendant 46.
ans chez Mr le Gardeus ; it
12 MERCURE
>
quitta la Métayerie & alla demeurer chez fon gendre , où
il est mort. Il a confervé fon
bon fens jufqu'à quinze jours
avant la mort, & il fut confeffé la veille qu'il le perdit.
Martin du Clerc Manouvrier du Village d'Alaigneu
prés de Peronne , eft mort âgé
de cent quatre ans. Il a toujoursconfervé unefantéfi parfaite & une fi grande vigueur
qu'il dit un an avant la mort,
qu'il commençoit àfentir qu'il
devenoit vieux , parce qu'il ne
pouvoit plus porter trois mines de bled ; c'est- à- dire envi-
GALANT 13
ron cent cinquante pefant fur
fa tefte , depuis le Monaftere
du Mont Saint Quentin juf
qu'à fa maiſon , qui en eft à
une petite demie-licuë.
Michel de Gourgues , Sieur
de Lobuge , ancien Procureur
au Siege Prefidial de Xaintes ,
eft mort âgé de cent cinq ans
& huit mois. Il s'eft toûjours
bien porté , & n'a eſté
jours malade. Il alla encore à
la Chaffe quelques jours avant
fa mort , cftant fort gay , &
fautant & danfant. Ileft mort
d'une retention d'urine.
que fix
Mr Caftera Avocat au Par-
14 MERCURE
lement de Bordeaux , y eſt
mort âgé de cent dix ans dix
mois & dix jours. Il fut élû
Jurat de la même Ville l'an
1648. & a toûjours vêcu fans
avoir eu la moindre incommodité. Il a confervé fon bon
fens juſqu'à la derniere heure
de fa vie.
Mre Guillaume de Labbat
eft mort à la Fléche âgé de
cent onze ans. Il eftoit fils de
Guillaume de Labbat & de
Marie d'Antin. Il avoit commencé à fervir le Roy Louis
XIII. dans fon Regiment des
Gardes , dés l'âge de quatorze
CALANT 15
ans , & il avoit continué de
fervir Louis XIV. juſqu'àl'âge de quarante- cinq ans qu'il
fe retira avec Mr le Marquis
de la Varennes Lieutenant de
Roy d'Anjou & Gouverneur
de la Fléche. Il a paffé pour un
des plus braves de fon temps.
Il avoit une memoire prodigieufe qu'il a confervée jufqu'à la mort. En effet il fe fouvenoit des plus particuliers
évenemens du fiecle dernier ,
qu'il rapportoit d'une maniere
fort agreable. Il marchoit librement & fans bâton , écrivoit & lifoit fans lunettes ; &
16 MERCURE
il n'a efté qu'un jour malade.
Auffi avoit il vêcu fort fobrement juſqu'au jour de ſa mort
Morts qui feront fouhaiter à
tous ceux qui les litont , une
auffi longue vie à ce Monarque que celle de ceux qui en
font le fujet. Vous avez déja
vû dans les Nouvelles publiques , l'âge de ceux dontje vais
vous parler ; mais comme elles
n'ont pas affez de place pour
s'étendre fur ce qui les regarde ,
je crois devoir l'ajoûter icy
& vous faire connoiftre combien leur fanté a esté parfaite
pendant la durée de plus d'un
fiecle qu'ils ont vécu , & vous
apprendre les circonſtances de
GALANT 11
leur mort , n'eftant morts pour
ainfi dire , que parce qu'il faut
mourir, & fans que leurs forces fuffent diminuées jufques à
leur dernier moment , ou du
moins à quelques jours prés.
Je commence par celuy qui eft
mort le plus jeune.
Dominique Mailhos mourut le 23. Decembre dernier
âgé de cent & un an dans la
Paroiffe de Saint Lis prés de
l'Ifle en Jordain. Il eftoit né à
à l'Ifle en Jordain , & il ſe maria à l'âge de 30. ans. Il fut
enfuite Métayer pendant 46.
ans chez Mr le Gardeus ; it
12 MERCURE
>
quitta la Métayerie & alla demeurer chez fon gendre , où
il est mort. Il a confervé fon
bon fens jufqu'à quinze jours
avant la mort, & il fut confeffé la veille qu'il le perdit.
Martin du Clerc Manouvrier du Village d'Alaigneu
prés de Peronne , eft mort âgé
de cent quatre ans. Il a toujoursconfervé unefantéfi parfaite & une fi grande vigueur
qu'il dit un an avant la mort,
qu'il commençoit àfentir qu'il
devenoit vieux , parce qu'il ne
pouvoit plus porter trois mines de bled ; c'est- à- dire envi-
GALANT 13
ron cent cinquante pefant fur
fa tefte , depuis le Monaftere
du Mont Saint Quentin juf
qu'à fa maiſon , qui en eft à
une petite demie-licuë.
Michel de Gourgues , Sieur
de Lobuge , ancien Procureur
au Siege Prefidial de Xaintes ,
eft mort âgé de cent cinq ans
& huit mois. Il s'eft toûjours
bien porté , & n'a eſté
jours malade. Il alla encore à
la Chaffe quelques jours avant
fa mort , cftant fort gay , &
fautant & danfant. Ileft mort
d'une retention d'urine.
que fix
Mr Caftera Avocat au Par-
14 MERCURE
lement de Bordeaux , y eſt
mort âgé de cent dix ans dix
mois & dix jours. Il fut élû
Jurat de la même Ville l'an
1648. & a toûjours vêcu fans
avoir eu la moindre incommodité. Il a confervé fon bon
fens juſqu'à la derniere heure
de fa vie.
Mre Guillaume de Labbat
eft mort à la Fléche âgé de
cent onze ans. Il eftoit fils de
Guillaume de Labbat & de
Marie d'Antin. Il avoit commencé à fervir le Roy Louis
XIII. dans fon Regiment des
Gardes , dés l'âge de quatorze
CALANT 15
ans , & il avoit continué de
fervir Louis XIV. juſqu'àl'âge de quarante- cinq ans qu'il
fe retira avec Mr le Marquis
de la Varennes Lieutenant de
Roy d'Anjou & Gouverneur
de la Fléche. Il a paffé pour un
des plus braves de fon temps.
Il avoit une memoire prodigieufe qu'il a confervée jufqu'à la mort. En effet il fe fouvenoit des plus particuliers
évenemens du fiecle dernier ,
qu'il rapportoit d'une maniere
fort agreable. Il marchoit librement & fans bâton , écrivoit & lifoit fans lunettes ; &
16 MERCURE
il n'a efté qu'un jour malade.
Auffi avoit il vêcu fort fobrement juſqu'au jour de ſa mort
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Résumé : Article qui contient les particularitez de la vie de cinq personnes qui sont mortes âgées de plus de cent ans, dont on a appris la mort sans avoir sçu des particularitez de la vie. [titre d'après la table]
Le texte décrit la vie et la mort de plusieurs individus ayant atteint un âge avancé. Dominique Mailhos, métayer, est décédé à 101 ans à l'Isle en Jordain, conservant ses facultés mentales jusqu'à quinze jours avant sa mort. Martin du Clerc, manœuvre, est mort à 104 ans près de Peronne, en bonne santé jusqu'à un an avant son décès. Michel de Gourgues, ancien procureur, est décédé à 105 ans et 8 mois, en bonne santé jusqu'à sa mort causée par une rétention d'urine. Monsieur Caftera, avocat à Bordeaux, est mort à 110 ans, 10 mois et 10 jours, sans jamais avoir connu de problème de santé. Enfin, Monsieur Guillaume de Labbat est décédé à la Flèche à 111 ans, ayant servi les rois Louis XIII et Louis XIV, et conservant une mémoire prodigieuse et une santé robuste jusqu'à sa mort.
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5
p. 82-93
Lettre de Monsieur l'Evesque de Nisme, à Monsieur le Pelletier, Ministre d'Etat.
Début :
Quoyque je vous aye déja parlé plus d'une fois de la mort [...]
Mots clefs :
Evêque de Nîmes, Mort, Mr le Pelletier, Visite, Âge, Affaiblissement
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Lettre de Monsieur l'Evesque de Nisme, à Monsieur le Pelletier, Ministre d'Etat.
Quoyque je vous aye déja
GALANT 83
le
parlé plus d'une fois de la mort
de Mr l'Evêque de Nifmes ,
on ne peut trop parler d'un
Serviteur de Dieu fi zelé, qui
a efté fi utile à fon prochain ,
& qui a tant travaillé pour
falut des ames. Jevous envoye
une Lettre écrite un peu avant
fa mort, & qui avec tous les
merveilleux Ouvrages de ce
Prelat, contribuera à faire vivre fa memoire.
Lettre de Monfieur l'Evefque
de Nifmes , à Monfieur le
Pelletier , Miniftre d'Etat.
Une viſite , Monſieur , queje
84 MERCURE
viens defaire à Mr le Ducd'Ufez depuis peu dans cette Provin
ce m'a empêché de répondre plutoft à votre derniere Lettre. Fe
vois que vous avez quitté voftre
folitude de Ville-Neuve , avant
que lafaifon de la Campagnefuft
paffée. Ilfaut ménager unefanté
foible , l'air deParis eft moinsfu
bril, lesfecours yfont plus prefens,
quand on approche de l'age
des Patriarches , il faut fe mettre fous lesfoins d'unefamille affectionnée, & recevoir de ſes enfans les fruitsde la bonne éducation
qu'on leur adonnée. La confidence
que vous mefaites de l'état où
yous croyez que vous réduit le
GALANT 85°
poids de vos années me toucheroit
davantagefi vous n'enparliezpas
fibien , &fije ne voyois encore
sout voftre efprit dans voftre Lettre &dans celle que MrBaville
m'a communiquée ; mais enfin vôtre apprehenfion eft raisonnable ;
tout ce qui tend àſa fin diminuë
neceffairement la vigueur paffée
les organes s'ufent , l'efprit s'afaiblit avec le corps , le feu qui nous
anime s'éteint infenfiblement &
la raison auffi bien que les fens
fuccombe quelquefoisfous les extrémitez de la vieilleffe.
Ceux qui comme vous ont mené une vie toûjours occupée , qui
ont efté chargez depenibles &im-
86 MERCURE
portantes affaires , qui ont pris à
cœur les interefts de l'Etat comme,
ceux de leurfamille , quifont ai
fément touchez des malheurs prefens & des miferes de la Patrie.
Ceux- là , dis-je , ont fujet de
craindre que l'application & l'u
fage qu'ils ont fait de leur efprit
n'y caufe enfin quelque défaillance. Ilyapeu de ces vieilleſſes heu
reufes qui fe foutiennent jufques
àlafin, où le temps n'ôte à l'homme quelque partie de luy- même
& cette benediction que Moyfe
prononçafur Azer: Sicut dies ju
ventutis tuæ ita erit fenectus
e fe renouvelle gueres de- tua ne
puis celle-là.
GALANT 87
M.Nous avons vû vous &moy,
Monfieur, des hommes dont on avoir eftimé le jugement & lafageffe, aprés avoir remply les premiers Emplois & les premiers
ChargesduRoyaume, traîner un
refte de vie dans une langueur pitoyable ,fans raifonnement , fans
intelligence , dans l'oubli de leur
propre nom.
Favouequecette espece de mort
vivante eft d'unegrande humiliation quandon lafent ou qu'on la
prévoir. L'homme nefait jamais
plus de pitiéque lorsqu'il commence ainfi à rentrer dans fon neant;
la mort naturelle eftlapeine du pe-
88 MERCURE
ché, la mort civile ou morale ag
mondeen eftlapenitence. Ilfauts'y
refigner quand on la voit approcher, dans le danger de nepouvoirplus offriràDieu avec liberté
les facrifices de bonnes œuvres d'
de louanges , luy en faire undefon
filence & defon inaction.
Aprés cela il faut fe confoler
de tout. L'Apoftre nous apprend
que foit que nous vivions , foit
que nous mourions`, nous fommes
au Seigneur, nous devons croire
que toute affliction , comme toute
confolation , viennent de luy, que
c'eft toûjours un bien que fa volonté s'accompliſſe en nous , &
GALANT 89
qu'en nous ôtant ce qui fert à le
connoiftre & à le fervir, il nous
ôte en mefme temps ce qui peut in
duire à l'offencer.
Cet affoibliffement que vous
eroy zremarqueren vostreperfon
ne eft une marquede l'attention que
vous avezfür vous mefme; iln'eft
pas étonnant que vous éprouviez
quelque changement &quelque
diminution de force , que vostre
imagination fe refroidiffe ; que
voftre applicationfe relâche ,
vosprieresfoient moinsferventes ,
que vos actions & vos penfées
foient moins vives , que le corps
quife corrompt, appefentiffe l'ames
Avril 1710.
H
que
90 MERCURE
vous touchez à ce terme fatal
de la vie , aude- là duquel il n'y
plus que travail & doulent
felon l'Écriture.
La reflexion que nous avons à
faire, Monfieur , car à deux ou
trois années prés , nous fommes
dans le mefme cas ; c'eſt de nous
regarderfur le declin de l'âge comme desferviteurs qui vont deve
nir inutiles ; de mettre à profit les
beures que Dieu nous laiffe avant
que cela vienne, où felon l'Evan
gile, ilne fera plus libre de tra
vailler pour le falut. Hatonsnous de luy offrir des reconnoiffan
ces des affections qui feront
GALANT 91
tous les jours plus ufees , e
prions-le que s'il veut nous punir
avantnoftremortpar laprivation
des douceurs temporelles & fpirituelles de la vie , il conferve du
moins dans nos cœurs mortifiez
un fond de Religion , de Foy
d'humilité depatience.
C'est une grace & une benediction du Ciel pour vous d'eftre
au milieu de vostrefamille , aimé
&honoré de vos enfans , qut
vous adouciront vos peines , qui
respecterontjufqu'à vosfoibleffes
& qui touchez de tendreffe , de
puiée de defir de vous prolonger
unrefte de vie , auront les mefmes
Hij
92 MERCURE
foins de voftre foibleffe que vous
aurez eu de leur enfance.
Quoique je fois perfuadé que
vous n'avez pas grand befoin de
nos leçons , & qu'un efpritfolide & tranquile comme le vostre,
ne foitpas d'ordinaire fujet à de
tels dérangemens , j'ay bien voula
vous obéir & vous témoigner avec quelle déference &avec quel
Zele jefuis , &c.
Cette Lettre a charmé tous
ceux qui l'ont lûë. On en a fait
ungrand nombre de Copies ,
& toutes les perfonnes qui font
fort avancées en âge en ont
voulu avoir; & c'eft une con-
GALANT 93
folation pour elles de penfer
qu'elles mourront dans le fein
d'une famille cherie , qui tâchera d'adoucir leurs maux,
& je ne doute point que la
kcture de cette Lettre nevous
doive faire beaucoup de platfir.
GALANT 83
le
parlé plus d'une fois de la mort
de Mr l'Evêque de Nifmes ,
on ne peut trop parler d'un
Serviteur de Dieu fi zelé, qui
a efté fi utile à fon prochain ,
& qui a tant travaillé pour
falut des ames. Jevous envoye
une Lettre écrite un peu avant
fa mort, & qui avec tous les
merveilleux Ouvrages de ce
Prelat, contribuera à faire vivre fa memoire.
Lettre de Monfieur l'Evefque
de Nifmes , à Monfieur le
Pelletier , Miniftre d'Etat.
Une viſite , Monſieur , queje
84 MERCURE
viens defaire à Mr le Ducd'Ufez depuis peu dans cette Provin
ce m'a empêché de répondre plutoft à votre derniere Lettre. Fe
vois que vous avez quitté voftre
folitude de Ville-Neuve , avant
que lafaifon de la Campagnefuft
paffée. Ilfaut ménager unefanté
foible , l'air deParis eft moinsfu
bril, lesfecours yfont plus prefens,
quand on approche de l'age
des Patriarches , il faut fe mettre fous lesfoins d'unefamille affectionnée, & recevoir de ſes enfans les fruitsde la bonne éducation
qu'on leur adonnée. La confidence
que vous mefaites de l'état où
yous croyez que vous réduit le
GALANT 85°
poids de vos années me toucheroit
davantagefi vous n'enparliezpas
fibien , &fije ne voyois encore
sout voftre efprit dans voftre Lettre &dans celle que MrBaville
m'a communiquée ; mais enfin vôtre apprehenfion eft raisonnable ;
tout ce qui tend àſa fin diminuë
neceffairement la vigueur paffée
les organes s'ufent , l'efprit s'afaiblit avec le corps , le feu qui nous
anime s'éteint infenfiblement &
la raison auffi bien que les fens
fuccombe quelquefoisfous les extrémitez de la vieilleffe.
Ceux qui comme vous ont mené une vie toûjours occupée , qui
ont efté chargez depenibles &im-
86 MERCURE
portantes affaires , qui ont pris à
cœur les interefts de l'Etat comme,
ceux de leurfamille , quifont ai
fément touchez des malheurs prefens & des miferes de la Patrie.
Ceux- là , dis-je , ont fujet de
craindre que l'application & l'u
fage qu'ils ont fait de leur efprit
n'y caufe enfin quelque défaillance. Ilyapeu de ces vieilleſſes heu
reufes qui fe foutiennent jufques
àlafin, où le temps n'ôte à l'homme quelque partie de luy- même
& cette benediction que Moyfe
prononçafur Azer: Sicut dies ju
ventutis tuæ ita erit fenectus
e fe renouvelle gueres de- tua ne
puis celle-là.
GALANT 87
M.Nous avons vû vous &moy,
Monfieur, des hommes dont on avoir eftimé le jugement & lafageffe, aprés avoir remply les premiers Emplois & les premiers
ChargesduRoyaume, traîner un
refte de vie dans une langueur pitoyable ,fans raifonnement , fans
intelligence , dans l'oubli de leur
propre nom.
Favouequecette espece de mort
vivante eft d'unegrande humiliation quandon lafent ou qu'on la
prévoir. L'homme nefait jamais
plus de pitiéque lorsqu'il commence ainfi à rentrer dans fon neant;
la mort naturelle eftlapeine du pe-
88 MERCURE
ché, la mort civile ou morale ag
mondeen eftlapenitence. Ilfauts'y
refigner quand on la voit approcher, dans le danger de nepouvoirplus offriràDieu avec liberté
les facrifices de bonnes œuvres d'
de louanges , luy en faire undefon
filence & defon inaction.
Aprés cela il faut fe confoler
de tout. L'Apoftre nous apprend
que foit que nous vivions , foit
que nous mourions`, nous fommes
au Seigneur, nous devons croire
que toute affliction , comme toute
confolation , viennent de luy, que
c'eft toûjours un bien que fa volonté s'accompliſſe en nous , &
GALANT 89
qu'en nous ôtant ce qui fert à le
connoiftre & à le fervir, il nous
ôte en mefme temps ce qui peut in
duire à l'offencer.
Cet affoibliffement que vous
eroy zremarqueren vostreperfon
ne eft une marquede l'attention que
vous avezfür vous mefme; iln'eft
pas étonnant que vous éprouviez
quelque changement &quelque
diminution de force , que vostre
imagination fe refroidiffe ; que
voftre applicationfe relâche ,
vosprieresfoient moinsferventes ,
que vos actions & vos penfées
foient moins vives , que le corps
quife corrompt, appefentiffe l'ames
Avril 1710.
H
que
90 MERCURE
vous touchez à ce terme fatal
de la vie , aude- là duquel il n'y
plus que travail & doulent
felon l'Écriture.
La reflexion que nous avons à
faire, Monfieur , car à deux ou
trois années prés , nous fommes
dans le mefme cas ; c'eſt de nous
regarderfur le declin de l'âge comme desferviteurs qui vont deve
nir inutiles ; de mettre à profit les
beures que Dieu nous laiffe avant
que cela vienne, où felon l'Evan
gile, ilne fera plus libre de tra
vailler pour le falut. Hatonsnous de luy offrir des reconnoiffan
ces des affections qui feront
GALANT 91
tous les jours plus ufees , e
prions-le que s'il veut nous punir
avantnoftremortpar laprivation
des douceurs temporelles & fpirituelles de la vie , il conferve du
moins dans nos cœurs mortifiez
un fond de Religion , de Foy
d'humilité depatience.
C'est une grace & une benediction du Ciel pour vous d'eftre
au milieu de vostrefamille , aimé
&honoré de vos enfans , qut
vous adouciront vos peines , qui
respecterontjufqu'à vosfoibleffes
& qui touchez de tendreffe , de
puiée de defir de vous prolonger
unrefte de vie , auront les mefmes
Hij
92 MERCURE
foins de voftre foibleffe que vous
aurez eu de leur enfance.
Quoique je fois perfuadé que
vous n'avez pas grand befoin de
nos leçons , & qu'un efpritfolide & tranquile comme le vostre,
ne foitpas d'ordinaire fujet à de
tels dérangemens , j'ay bien voula
vous obéir & vous témoigner avec quelle déference &avec quel
Zele jefuis , &c.
Cette Lettre a charmé tous
ceux qui l'ont lûë. On en a fait
ungrand nombre de Copies ,
& toutes les perfonnes qui font
fort avancées en âge en ont
voulu avoir; & c'eft une con-
GALANT 93
folation pour elles de penfer
qu'elles mourront dans le fein
d'une famille cherie , qui tâchera d'adoucir leurs maux,
& je ne doute point que la
kcture de cette Lettre nevous
doive faire beaucoup de platfir.
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Résumé : Lettre de Monsieur l'Evesque de Nisme, à Monsieur le Pelletier, Ministre d'Etat.
La lettre adressée à Monsieur le Pelletier, Ministre d'État, traite de la mort de l'Évêque de Nîmes, décrit comme un serviteur de Dieu zélé et utile à son prochain. L'auteur envoie une lettre écrite par l'Évêque peu avant son décès, destinée à perpétuer sa mémoire. L'Évêque explique qu'une visite au Duc d'Uzès l'a empêché de répondre plus tôt à la lettre de Pelletier. Il conseille à Pelletier de prendre soin de sa santé en raison de son âge avancé et de se reposer dans une famille affectionnée. L'Évêque reconnaît les appréhensions de Pelletier concernant la vieillesse et la diminution des forces physiques et mentales. Il mentionne que ceux qui ont mené une vie active et ont été chargés de responsabilités importantes peuvent craindre que leur esprit ne faiblisse avec l'âge. La lettre se termine par des réflexions sur la mort et la nécessité de se préparer spirituellement, en offrant des prières et des actions de grâce à Dieu. La lettre a été bien reçue et copiée par de nombreuses personnes âgées, leur offrant consolation et réconfort.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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6
p. 347-349
Article dont la lecture fera plaisir aux Vieillards. [titre d'après la table]
Début :
Je devrois aussi vous parler de plusieurs personnes mortes [...]
Mots clefs :
Mort, Centenaires, Âge
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texteReconnaissance textuelle : Article dont la lecture fera plaisir aux Vieillards. [titre d'après la table]
Je devrois auffi vous parler
348 MERCURE
de plufieurs perfonnes mortes
beaucoup par de là l'âge de
cent ans. Ces Articles font curieux &font toûjours d'autant
plus de plaifir à ceux qui les
lifent, queceuxqui approchent
de l'âge de quatre- vingt ans fe
croyent encore fort jeunes , &
croyent avec raifon qu'ils peuvent vivre encore un affez
grand nombre d'années , &
mefme fans fe reffentir beaucoup des incommoditez de la
vicilleffe , dautant que ceux qui
vivent beaucoup au delà de
cent ans , font prefque toûjours dans une parfaite fanté ,
que
GALANT 349
que leur vûe eft bonne , qu'ils
jouiffent de toutes les forces
des jeunes gens , & qu'ils ne
meurent point à caufe deleurs
infirmitez ; mais feulement parce que la nature s'ufe , & qu'ils
ne meurent que parce qu'il
que tous les hommes meu- faut
rent
348 MERCURE
de plufieurs perfonnes mortes
beaucoup par de là l'âge de
cent ans. Ces Articles font curieux &font toûjours d'autant
plus de plaifir à ceux qui les
lifent, queceuxqui approchent
de l'âge de quatre- vingt ans fe
croyent encore fort jeunes , &
croyent avec raifon qu'ils peuvent vivre encore un affez
grand nombre d'années , &
mefme fans fe reffentir beaucoup des incommoditez de la
vicilleffe , dautant que ceux qui
vivent beaucoup au delà de
cent ans , font prefque toûjours dans une parfaite fanté ,
que
GALANT 349
que leur vûe eft bonne , qu'ils
jouiffent de toutes les forces
des jeunes gens , & qu'ils ne
meurent point à caufe deleurs
infirmitez ; mais feulement parce que la nature s'ufe , & qu'ils
ne meurent que parce qu'il
que tous les hommes meu- faut
rent
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Résumé : Article dont la lecture fera plaisir aux Vieillards. [titre d'après la table]
Le texte évoque des personnes ayant vécu plus de cent ans, suscitant un grand intérêt, notamment chez ceux approchant des quatre-vingts ans. Ces individus se perçoivent comme jeunes et en bonne santé, conservant la vue et les forces de la jeunesse. Leur décès est attribué à l'épuisement naturel de la vie.
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7
p. 277-278
BOUTS RIMEZ DONNEZ DANS LE MERCURE PRECEDENT. LES AGES.
Début :
Nos jeunes Débauchez à vingt ans en ont. trente [...]
Mots clefs :
Âge
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texteReconnaissance textuelle : BOUTS RIMEZ DONNEZ DANS LE MERCURE PRECEDENT. LES AGES.
Comme l'émulation des
Boutsrimez a esté grande,
& que j'en ay reçu beaucoup
, j'ay esté obligé de
les distribuer en plusieur
end roits, & d'en obmettre
plusieurs de bon,ausquels
j'ay prcferé les autres, seulement
parce qu'on avoit
augmenté ou diminué des
Rimes contre les regles.
BOUTS RIMEZ
, DONNEZ
DANS LE MERCURE
PRECEDENT.
LES AGES.
NOs jeunes Débauchez 4
vingtansenont. trente
Ilssont vieux à trente ans,
caducsà. quarerente
JesuisGarçon,mon âge étant
égal au tien
Toy marié,ton âge est le double
du mien
L'ambitieuxguerrierviellit
avant cinquante
L'Imbecille&le Folsontjeunes
à soixante
L'Esprit vieillit le corps , Pascal usa le sien
Pensant trop, dormant peu, ne
mangeantpresque rien
Qui pense
, mange &dort,
peutpasserles. septante
Un CampagnardoisifpajJèrd, les nonante
Sisans trop raisonner il sçait
reglerson. bien
Ses repas,ses désirs
, & l'ardeur
deson chien.
Boutsrimez a esté grande,
& que j'en ay reçu beaucoup
, j'ay esté obligé de
les distribuer en plusieur
end roits, & d'en obmettre
plusieurs de bon,ausquels
j'ay prcferé les autres, seulement
parce qu'on avoit
augmenté ou diminué des
Rimes contre les regles.
BOUTS RIMEZ
, DONNEZ
DANS LE MERCURE
PRECEDENT.
LES AGES.
NOs jeunes Débauchez 4
vingtansenont. trente
Ilssont vieux à trente ans,
caducsà. quarerente
JesuisGarçon,mon âge étant
égal au tien
Toy marié,ton âge est le double
du mien
L'ambitieuxguerrierviellit
avant cinquante
L'Imbecille&le Folsontjeunes
à soixante
L'Esprit vieillit le corps , Pascal usa le sien
Pensant trop, dormant peu, ne
mangeantpresque rien
Qui pense
, mange &dort,
peutpasserles. septante
Un CampagnardoisifpajJèrd, les nonante
Sisans trop raisonner il sçait
reglerson. bien
Ses repas,ses désirs
, & l'ardeur
deson chien.
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Résumé : BOUTS RIMEZ DONNEZ DANS LE MERCURE PRECEDENT. LES AGES.
Le texte évoque la distribution de 'bouts-rimez' et les règles de rime. Il discute de l'âge et de la vieillesse, notant que les jeunes sont débauchés à vingt ans, vieux à trente ans et caducs à quarante ans. Il compare divers types de personnes et leurs espérances de vie, citant Pascal comme exemple de quelqu'un dont l'esprit a usé le corps. Un campagnard paisible peut vivre jusqu'à quatre-vingt-dix ans en régulant ses repas et désirs.
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8
p. 279-280
SUR LES MESMES BOUTS RIMEZ PAR MR De N***. Semper homo stultus.
Début :
L'Homme à tout âge est fol, à quinze ans comme à trente [...]
Mots clefs :
Âge
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : SUR LES MESMES BOUTS RIMEZ PAR MR De N***. Semper homo stultus.
SURLES MESMES
BOUTS RIMEZ
PARMrDe N***.
Semper homo stultus.
L'Homme
a tout âge estsol,
a quinze ans comme a trente
Autrement fol pourtant à
'VIngt ans qu'à quarente
Et mon âge en folie est diffe-
-
rentdu tien
Quoyque ton âgesoit aussifol
quele
, mien.
Semper homo juvenis.
JJhoïime a tout âge estjeune,
à quinze ans a cinquante
Tousjours jeunes désirs
,
il
méditeà. soixante
Pottr unsiecle futur qu'il s'imagine
sien
Des projetsreculez dontil ne
verra rien,
Semper homo vetulus.
L'homme à tout âgeestvieux -,'
àseptansà septante
Tousjours prés de la mort a
neufcomme à nonante
On radoteensuivantlesplaijirJ
le bien
On radoteenun mot quand on
vit comme un chien.
BOUTS RIMEZ
PARMrDe N***.
Semper homo stultus.
L'Homme
a tout âge estsol,
a quinze ans comme a trente
Autrement fol pourtant à
'VIngt ans qu'à quarente
Et mon âge en folie est diffe-
-
rentdu tien
Quoyque ton âgesoit aussifol
quele
, mien.
Semper homo juvenis.
JJhoïime a tout âge estjeune,
à quinze ans a cinquante
Tousjours jeunes désirs
,
il
méditeà. soixante
Pottr unsiecle futur qu'il s'imagine
sien
Des projetsreculez dontil ne
verra rien,
Semper homo vetulus.
L'homme à tout âgeestvieux -,'
àseptansà septante
Tousjours prés de la mort a
neufcomme à nonante
On radoteensuivantlesplaijirJ
le bien
On radoteenun mot quand on
vit comme un chien.
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Résumé : SUR LES MESMES BOUTS RIMEZ PAR MR De N***. Semper homo stultus.
Le texte 'Sur les mêmes bouts rimez' décrit trois phases de la vie humaine : la folie, la jeunesse et la vieillesse. À tout âge, l'homme est fou, jeune et vieux. À quinze, trente ou quarante ans, la folie varie. À quinze ou cinquante ans, il conserve des désirs jeunes. De sept à quatre-vingt-dix ans, il est proche de la mort et radote, vivant misérablement.
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9
p. 163-166
I. QUESTION.
Début :
S'il vaudroit mieux ne point voir celle qu'on [...]
Mots clefs :
Âge, Aimer, Amour
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texteReconnaissance textuelle : I. QUESTION.
QUESTION.
S'il vaudroit mieux ne
point voir celle qu'on
aime,que de la voir indifférente
à nostre Amour.
II,QUESTION.
Jusqu'à quel âge l'Amour
doit l'emporter sur
la Raison;cest-à-dire à
quel âge on doit commencer
d'aimer
-
fagemène.
III. QUESTION.
S'il est raisonnable
de haïr celle qui nous a
charlué, quand elle nous
méprise.
IV. QUESTION.
Lequel estle moins fâcheux
d'aimer une periorïne
dont le coeur est
déjà touché d'une autre
passion, ou une dont le
acoevur eost iincrap.able d'en
V.QUESTION.
S'il vaut mieux estre;
aimé, que d'estre aimable.
S'il vaudroit mieux ne
point voir celle qu'on
aime,que de la voir indifférente
à nostre Amour.
II,QUESTION.
Jusqu'à quel âge l'Amour
doit l'emporter sur
la Raison;cest-à-dire à
quel âge on doit commencer
d'aimer
-
fagemène.
III. QUESTION.
S'il est raisonnable
de haïr celle qui nous a
charlué, quand elle nous
méprise.
IV. QUESTION.
Lequel estle moins fâcheux
d'aimer une periorïne
dont le coeur est
déjà touché d'une autre
passion, ou une dont le
acoevur eost iincrap.able d'en
V.QUESTION.
S'il vaut mieux estre;
aimé, que d'estre aimable.
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Résumé : I. QUESTION.
Le texte explore cinq questions philosophiques sur l'amour et les émotions. Il examine si préférer ne pas voir une personne indifférente est mieux, jusqu'à quel âge l'amour doit primer sur la raison, la rationalité de haïr après un mépris, les désagréments d'aimer une personne engagée ou incapable d'aimer, et s'il est préférable d'être aimé ou aimable.
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10
p. 31-33
MALHEURS de l'homme.
Début :
Que l'homme est bien durant sa vie [...]
Mots clefs :
Malheurs, Homme, Âge
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texteReconnaissance textuelle : MALHEURS de l'homme.
MALHEVR.S
de l'homme.
QUel'hommeest bien durant
savie
Uuparfait miroir de douleurs;
Dés qu'il respire, il pleure,
il crie,
Et semble prévoir ses malheurs.
Dans l'enfance toujours
des pleurs,
Un Pedant porteur de triste1fc;
Des Livres de toutes couleurs,
-
Des châtimens de toute
espece.
& .-
L'ardente & fo,ugueuic,
Jeulit sse
4càict encore en pire état;
Des Créanciers, une Mal*
treslij.
Le tiraillent comme unFor- !çat..
Dans l'âge mur autre*
combat, - 1
L'ambition le sollicite,
Richesses
,
honneur, faux
éclat,
Fcnlmc) famille, tout l'ag$
ite.,
Vieux, on le méprise
, on
lT,é1vVi.tei »,
Mauvaise humeur
,
infirmirés
pTouixt,guraivetlele, goutte,-
Assiégent sa caducité.
Il meurt enfinpeu regreté
S'il , n'attendoit unmeilleurEtre
Dans une heureuseEternité
Seroitcelapeinedenaître!
de l'homme.
QUel'hommeest bien durant
savie
Uuparfait miroir de douleurs;
Dés qu'il respire, il pleure,
il crie,
Et semble prévoir ses malheurs.
Dans l'enfance toujours
des pleurs,
Un Pedant porteur de triste1fc;
Des Livres de toutes couleurs,
-
Des châtimens de toute
espece.
& .-
L'ardente & fo,ugueuic,
Jeulit sse
4càict encore en pire état;
Des Créanciers, une Mal*
treslij.
Le tiraillent comme unFor- !çat..
Dans l'âge mur autre*
combat, - 1
L'ambition le sollicite,
Richesses
,
honneur, faux
éclat,
Fcnlmc) famille, tout l'ag$
ite.,
Vieux, on le méprise
, on
lT,é1vVi.tei »,
Mauvaise humeur
,
infirmirés
pTouixt,guraivetlele, goutte,-
Assiégent sa caducité.
Il meurt enfinpeu regreté
S'il , n'attendoit unmeilleurEtre
Dans une heureuseEternité
Seroitcelapeinedenaître!
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Résumé : MALHEURS de l'homme.
Le texte décrit les malheurs de l'homme tout au long de sa vie. Dès sa naissance, il pleure et anticipe ses souffrances. Enfance marquée par les pleurs et les châtiments. Adolescence harcelée par des créanciers. À l'âge mûr, l'ambition le pousse à rechercher richesses et honneurs. Vieillesse marquée par le mépris, la mauvaise humeur et les maladies. Il meurt peu regretté, sauf s'il espère une meilleure existence. Le texte conclut sur la peine d'exister.
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11
p. 16-22
STANCE.
Début :
Arrestez, jeune Bergere, [...]
Mots clefs :
Amant, Âge, Vieillesse
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : STANCE.
STANCE.
ARrestez, jeune Bergere,
Je fuis un amant sincere,
Un amant vous fait-il
peur?
Je
Je n'ay qu'un mot à
vous dire,
Et tout ce que je desire
Estde vous tirer d'erreur.
Le tems vous pourfait
sans celle,
L'éclat de vôtre jeunch Te Sera bien-tôteffacé,.
ILé tems détruit toutes
4
choses;
Et l'on ne voit plus de
roses
Quand le Printems cflr
pasle.
Les plus sombres nuits
finissent,
Leurs ombres s'évanouifTent,
Et rendent bien-tôt le
jour,
Mais quand l'aimable
jeunesse
A fait place à la vieillesse,
Elle ignore le retour.
L'éclat des fleurs naturelles
Fait l'ornement de nos
belles,
On priseleurnouveauté.
Mais au1bout d'une journée
Cette heureuse destinée
Finit avec leur beauté:.
Vos attraits, Eellé Silviev
- - Ne mettrontpoi•nt votrevie
Hors des atteintes du
fort.
Il vous promene sans
cesse
Du bel âge à la vieillesse
De la vieillesse à la
mort,
Ainsi soyez moins volage.
Et puisqu'avec le bel
age
Le plaisir paffe& s'ertfuit,
Quittez vôtre indifference,
La nuit à grands pas s'avance
Profitez du jour qui
luit.
Un peu de tendre folie
Fait d'une fille jolie
Leplaisir & le bonheur,
Et dans le déclin de
13 age
Un dehors fier& fau..
vage
Lui rend la gloire &
l'honneur.
Par cette leçon fidelle
Tircis pressoit une belle
D'avoir pitié de son
mal;
Son discours la rendit
sage:
Mais elle n'en fit usage
Qu'au profit de son rival.
ARrestez, jeune Bergere,
Je fuis un amant sincere,
Un amant vous fait-il
peur?
Je
Je n'ay qu'un mot à
vous dire,
Et tout ce que je desire
Estde vous tirer d'erreur.
Le tems vous pourfait
sans celle,
L'éclat de vôtre jeunch Te Sera bien-tôteffacé,.
ILé tems détruit toutes
4
choses;
Et l'on ne voit plus de
roses
Quand le Printems cflr
pasle.
Les plus sombres nuits
finissent,
Leurs ombres s'évanouifTent,
Et rendent bien-tôt le
jour,
Mais quand l'aimable
jeunesse
A fait place à la vieillesse,
Elle ignore le retour.
L'éclat des fleurs naturelles
Fait l'ornement de nos
belles,
On priseleurnouveauté.
Mais au1bout d'une journée
Cette heureuse destinée
Finit avec leur beauté:.
Vos attraits, Eellé Silviev
- - Ne mettrontpoi•nt votrevie
Hors des atteintes du
fort.
Il vous promene sans
cesse
Du bel âge à la vieillesse
De la vieillesse à la
mort,
Ainsi soyez moins volage.
Et puisqu'avec le bel
age
Le plaisir paffe& s'ertfuit,
Quittez vôtre indifference,
La nuit à grands pas s'avance
Profitez du jour qui
luit.
Un peu de tendre folie
Fait d'une fille jolie
Leplaisir & le bonheur,
Et dans le déclin de
13 age
Un dehors fier& fau..
vage
Lui rend la gloire &
l'honneur.
Par cette leçon fidelle
Tircis pressoit une belle
D'avoir pitié de son
mal;
Son discours la rendit
sage:
Mais elle n'en fit usage
Qu'au profit de son rival.
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Résumé : STANCE.
Le poème 'STANCE' est une œuvre lyrique adressée à une jeune bergère. L'amant, sincère et désespéré, tente de la convaincre de l'aimer. Il met en garde contre la fugacité de la jeunesse et de la beauté, soulignant que le temps détruit tout, y compris la beauté des roses et la jeunesse. Il compare la vie à un cycle où les nuits sombres finissent et laissent place au jour, mais où la jeunesse, une fois perdue, ne revient pas. Il exhorte la bergère à ne pas être volage et à profiter du présent, car le plaisir passe rapidement avec l'âge. L'amant, nommé Tircis, espère que son discours rendra la jeune fille sage et qu'elle aura pitié de son amour. Cependant, elle utilise cette sagesse pour favoriser son rival.
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12
p. 109-115
Le Pere, rival de son Fils.
Début :
Philis mes beaux jours sont passez, [...]
Mots clefs :
Père et fils, Rival, Philis, Âge, Amants, Amour
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Le Pere, rival de son Fils.
e Pere, rival de fon
Fils.
PH
Hilis mes beaux
jours fent paffez ,
Et mon Fils n'est qu'à
fon aurore ,
Pour vous il eſt trop
jeune encore
Et je ne le fuis pas
affez.
10 MERCURE
7
Une maligne deftinée,
Sauve nos jours de vôtre
Loy,
Vous naquites trop tard
pour moi ,
Pour lui vous cftes trop
toft née,
Ni moi ni ce jeune
écolier ,
Ne fçaurions comment
nous y prendre ,
A peine il commence
d'apprendre ,
Et je commence d'oublier.
GALANT. II
t
Que vostre deftin &
le noftre
Seroient charmants &
merveilleux ,
Si ce qui manque à l'un
des deux
Pouvoit fe retrancher à
l'autre
Si de mon âge joint
au fien
On faifoit un égal partage
Et qu'on ajoûta à fon âge
Ce que l'on ofteroit du
mien.
112 MERCURE
Par là vous pourriez
voir éclore
Pour vous deux Amans
à la fois ;
Je deviendrois ce que
j'étois ,
Et luy ce qu'il n'eft pas
encore.
Mais pourquoy for
mer ce defir ,
Si noftre âge approchoit
du. voftre
Nous ferions rivaux l'un
de l'autre ,
Et vous auriez peine à
choifir.
1
1
GALANT. 113
Que mon Fils donc
feul y pretende ,
Que pour jouir de vos
apas.
L'Amour en lui double le
pas ,
Et que voftre beauté
l'attende.
Quefera-t-il en attendant ,
Voftre cœur avant qu'il
s'engage,
Octobre 1712. K
114 MERGURE
Voudra-t-il fe mettre
en otage,
Entre les mains d'un
confident.
Mais Dieux quelle affuranceprendre .
Sur un jeune coeur en
depoft,
Telqui l'auroit mourroit
pluftoft
Que de fe refoudre à le
rendre,
GALANT 115
Voftre cœur , s'il veut
prendre avis
Surun fi delicat miftere ,
Pourroit effayer fur le
Pere
Comment il aimera le
Fils.
Fils.
PH
Hilis mes beaux
jours fent paffez ,
Et mon Fils n'est qu'à
fon aurore ,
Pour vous il eſt trop
jeune encore
Et je ne le fuis pas
affez.
10 MERCURE
7
Une maligne deftinée,
Sauve nos jours de vôtre
Loy,
Vous naquites trop tard
pour moi ,
Pour lui vous cftes trop
toft née,
Ni moi ni ce jeune
écolier ,
Ne fçaurions comment
nous y prendre ,
A peine il commence
d'apprendre ,
Et je commence d'oublier.
GALANT. II
t
Que vostre deftin &
le noftre
Seroient charmants &
merveilleux ,
Si ce qui manque à l'un
des deux
Pouvoit fe retrancher à
l'autre
Si de mon âge joint
au fien
On faifoit un égal partage
Et qu'on ajoûta à fon âge
Ce que l'on ofteroit du
mien.
112 MERCURE
Par là vous pourriez
voir éclore
Pour vous deux Amans
à la fois ;
Je deviendrois ce que
j'étois ,
Et luy ce qu'il n'eft pas
encore.
Mais pourquoy for
mer ce defir ,
Si noftre âge approchoit
du. voftre
Nous ferions rivaux l'un
de l'autre ,
Et vous auriez peine à
choifir.
1
1
GALANT. 113
Que mon Fils donc
feul y pretende ,
Que pour jouir de vos
apas.
L'Amour en lui double le
pas ,
Et que voftre beauté
l'attende.
Quefera-t-il en attendant ,
Voftre cœur avant qu'il
s'engage,
Octobre 1712. K
114 MERGURE
Voudra-t-il fe mettre
en otage,
Entre les mains d'un
confident.
Mais Dieux quelle affuranceprendre .
Sur un jeune coeur en
depoft,
Telqui l'auroit mourroit
pluftoft
Que de fe refoudre à le
rendre,
GALANT 115
Voftre cœur , s'il veut
prendre avis
Surun fi delicat miftere ,
Pourroit effayer fur le
Pere
Comment il aimera le
Fils.
Fermer
Résumé : Le Pere, rival de son Fils.
Le texte relate un dialogue entre PH et Galant sur les complications liées à l'âge et aux sentiments amoureux. PH exprime son inquiétude face à l'âge avancé et à l'inexpérience de son fils dans les relations amoureuses. Il craint que ni lui ni son fils ne sachent comment gérer cette situation, car le fils commence à apprendre tandis que PH commence à oublier. Galant imagine une situation idéale où les âges des deux hommes seraient équilibrés pour éviter les rivalités, mais reconnaît l'impossibilité de cette situation. PH suggère que seul son fils devrait poursuivre la relation amoureuse, car l'amour accélère ses pas en lui. Galant s'interroge sur les intentions du fils et exprime des doutes sur la sagesse de mettre un jeune cœur en dépôt. Il propose finalement que le cœur de PH observe comment PH aime son fils pour en tirer des leçons.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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13
p. 1015-1022
MORTS NAISSANCES et Mariages.
Début :
Dame Elisabeth de Massol, veuve du Marquis de Clermont-Tonnere, [...]
Mots clefs :
Marquis, Comte de Valbelle, Âge, Capitaine
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MORTS NAISSANCES et Mariages.
MORTS NAISSANCES
et Mariages.
Ame Elisabeth de Massol , veuve du
D'Marquis de Clermont - Tonnere ·
>
Marquis de Crusil , et de Vovillars , mourur dans sa Terre de Vovillars , le 8.
Avril dernier dans la 83. année de son
âge , étant née à Dijon le 1. de Juin 1649.
Sa beauté et son esprit étoient peu com-.
muns. Depuis la mort de M. son époux ,
arrivée le 29 Fevrier 1689. , elle a toûjours
1016 MERCURE DE FRANCE
jours couché dans sa biére, et pratiqué une
grande dévotion ; elle a toûjours vêcu
avec toute la noblesse et la grandeur qui
convenoient à sa naissance. Elle étoit mere du Marquis de Clermont-Tonnerre ,
· Chevalier des Ordres du Roi , et Commissaire General de la Cavalerie Legere ; *
et de Madame de Courtivron , Présidente à Mortier au Parlement de Bourgogne.
M. Joseph de Gasquet , Marêchal des
Camps et Armées du Roi , et Commandeur de l'Ordre Royal et Militaire de
S. Louis , mourut à Agen le 12 Avril ,
âgé de 93 ans.
Jean-François de la Baume Comte
de Forsat , &c. mourut le 15. âgé d'en - ¨
viron 70. ans.
2
Le 20 Avril , mourut à Paris en son
Hôtel , Cosme Alphonse de Valbelle
Chevalier , Marquis de Monfuron , et de
Bressieux , Comte de Ribiers , Premier
Capitaine Sous - Lieutenant des Gendar
mes de la Garde du Roi , Brigadier de
ses Armées , Commandeur de l'Ordre
Royal et Militaire de S. Louis , Grand Bailly des Montagnes de Dauphiné , Grand
Sénechal de Marseille. Ce Seigneur est
mort sans alliance à la fin de sa 41 année,
il étoit le dernier mâle de la branche de
Valbelle Montfuron 2, cadette de celle de
Valbelle
Μ ΑΥ. 17323 1017
Valbelle Meirargües , devenue l'ainée de
toutes les branches de cette Maison par
la mort de Cosme de Valbelle mort sans ~
postérité le 29 Avril 1716.
Le Comte de Valbelle étoit fils du second lit de Leon de Valbelle , Marquis
de Montfuron , Comte de Ribiers , Grand
Bailly des Montagnes de Dauphiné , et
d'Antoinette d'Albon S. Forgeux , dont les
Pere avoit eu pour premiere femme Marie de Pontevés- Buous , qui lui avoit don--
né Gaspard de Valbelle , mort Capitaine
de Cavalerie dans le Régiment de Monseigneur le Dauphin, et Louis de Valbelle , tué Capitaine de Cavalerie dans le
Régiment de Berry:
Il étoit aimé et estimé de tous ceux qui
le connoissoient , surtout de Mrs lesGendarmes et de tous ceux qui servoient dans
la Compagnie des Gendarmes , aussi par
une distinction jusqu'à présent inconnue ,.
ils ont voulu assister en Corps et en habits
uniformes à ses funerailles , voulant marquer au public par une distinction qui
n'étoit pas en usage , combien ils honoroient un Officier qui avoit toûjours été
occupé de leurs interêts et de leurs avan--
tages.
Il fit sa premiere Campagne en 1706...
n'étant pour lors âgé que de 15 ans ; V il Se
1018 MERCURE DE FRANCE
મ
se trouva dans cette année à la Bataille
de Ramilly , et il y fut blessé de plusieurs
coups , dont un l'avoit frappé dans un endroit remarquable , en lui fendant la joue
et la lévre inferieure ; il se trouva en 1708.
à la Bataille d'Oudenarde où il eut un
cheval tué sous lui. En 1709 , il se distingua fort la veille de la Bataille de Mal-'
plaquet dans la Troüée , où l'on l'avoit
placé avec un Escadron de la Maison du
Roi qu'il avoit l'honneur de commander.
Lejour de la Bataille , il soutint avec courage l'impétuosité des ennemis , qui firent les derniers efforts pour rompre la
Maison du Roi ; il receut pendant l'ac
tion plusieurs coups dans ses habits , et
quelques légeres contusions. Un Gentilhomme attaché à lui , eut auprès de
sa Personne une jambe emportée d'un
coup de Canon. Il fit toutes les autrès
Campagnesde la même Guerre en se distinguant toujours par son éxact tude , et par
son assiduité à tous les devoirs d'un bon
Officier; ne négligeant pas même de faire
les fonctions d'Aide de Camp de M. le
Prince de Rohan , afin de tout voir, et de
tout connoître,et dese rendre par- là capable d'être un jour utile à sa Patrie.
Il avoit servi dans la Compagnie des
Gendarmes en qualité d'Enseigne depuis
7
le
MAY. 1732. 101
le mois de Janvier 1707, et il en fut fait
Capitaine Sous- Lieutenant en 1715. Il
fut fait Brigadier des Armées du Roi en
1719 , et Commandeur de l'Ordre de
S. Louis en 1722. Dans tous ces Emplois
on l'a vu se conduire avec fermeté , lorsqu'il s'agissoit du bien du service , et
avec unedouceur qui ne peut s'exprimer,
soit en donnant les ordres qui concernoient le bien du service , soit en toute
autre occasion.
Jacques-Antoine Phelipeaux , Evêque
de Lodéve , et Abbé des Abbayes de
Nantz , de S. Sauveurs et de S Gilles ,
mourut dans son Diocèse vers la fin du
mois d'Avril.
Le P. Louis de la Ferté, de la Compagnie
de Jesus , mourut le 7. de ce mois auCollege de la Fleche , dans la 74 année de
son âge; il étoit second fils du Maréchal
Duc de la Ferté , Pair de France.
Dame Marie-Elizabeth Langlois, veuve
de M. Nicolas le Camus , Maitre des Requêtes , qui avoit été nommé Premier President de la Cour des Aides en survivance de M. le Camus son Pere , mourut ..
Paris le ୨9 du même mois dans la 62 année de son âge..
M. Samuel- Charles de la Reinterie, Che
valier de l'Ordre Militaire de S. Louis ,
Brigadier
1020 MERCURE DE FRANCE
Brigadier des Armées du Roi , Comman
dant pour sa Majesté au Gouvernement
des Ville et Chateau de Brest , y mourut
le 10 de ce mois âgé de 77 ans , il y en
avoit 64 qu'il servoit. Il commandoit le´
Regiment de Touraine dont il étoit Major à la Bataille de Fleurus ; au siége de
Mons il en fut fait Lieutenant-Colonel.
Il avoit deffendu la Ville et Chateau d'Os
talric où il commandoit en chef, et il en
fit lever le siége . Après le siége de Barce
lone, il eut le Gouvernement du Chateau
de Montjouï ; après l'évasion , il se retira
chez lui , et en 1702 il eut le Comman
dement de Brest où il a été 30 ans. Il a
eu deux freres , deux fils , deux neveux
tuez dans le Regiment de Touraine et actacllement le seul fils qui lui resté , y est
Capitaine depuis 13 ans.
Jean-Baptiste de Lillerin , Seigneur de
Britissendeau , ancien Conseiller au Parlement de Bretagne , mourut le 15. May,
âgé de 68. ans.
Charles-Pierre Auget , Seigneur de la
Chabossiere , &c. Commandeur de l'Ordre de S. Lazare , ancien Commissaire
General des Chevaux- Legers de la Garde
du Roy , mourut le 19, de ce mois ,
âgé de 91. ans.
Renéde Cordouan, Marquis de la Noüe,
Brigadier
#
ΜΑΥ. 1732. 1021
Brigadier des Armées du Roi et Inspecteur Géneral de Cavalerie , mourut à Pa
ris le 20 de ce mois âgé d'environ 60 ans.
Pierre le Mastin , Capitaine de l'une des
Compagnies du Regiment des Gardes
Françoises , mourut à Paris le 21 , dans
la 55 année de son âge..
Dame Claude-Marguerite Marie-Mag
delaine Antoinette Desseville , Epouse de
François Frederic de Boullene , Marquis
de S. Remy, Exempt des Gardes du Roi ,
accoucha le 27 Avrildernier d'un fils, tenu
sur les Fonts de Batême par M. Antoine
Denis Raudot , Intendant Géneral des
Classes de la Marine, son Oncle maternel,"
et par Dame Reine- Genevieve Aimejas ,
veuve de M. François- Frederic de Boul
lene , Chevalier Marquis de S. Remy.
-Dame Françoise- Louise de Laurant , Epouse
de Louis-François Laurant , Comte de Monsse- rin , &c. accoucha le 11. May d'un fils , fut qui
nommé Jean-Louis , par N... Prince Duc de
Melfort , et par D. Euphemie Wallace , veuve du
Prince Duc de Melfort,
D. Therese- Gilette Locquet de Grandville ,
Epouse de François , Comte de Broglie , Chevalier des Ordres du Roy, Lieutenant General de ses Armées , Gouverneur de Mont-Dauphin ,
Directeur General de la Cavalerie et des Dragons , Ambassadeur de S. M, auprès du Roy de
I
lak
1022 MEREURE DE FRANCE
la Grande-Bretagne, accoucha le 11. d'une fille
qui fut nommée Marie- Therese , par M. Guill.
de Lamoignon , Président au Parlement , et par
D. Marie- Françoise Méliant , Epouse de Guill.
Urbain de Lamoignon , Conseiller d'Etat Ordinaire , et au Conseil Royal des Finances.
Cesar-Gabriel de Choiseul, Marquis de Choiseal , de la Riviere , fils de Hubert , Marquis
de Choiseul , et de Dame Henriette-Louise de
Beauveau , épousa le 30. Avril D Marie de
Champagne , fille de feu René Braudesy de
Champagne , Marquis de Villaine et de la - Varenne , et de Dame Catherine- Therese le Royer.
Louis-François de Damas , Comte de Thiange
er Danlezy , &c. Capitaine au Regiment Mestre
de Camp General , fils de feu Louis- Amoine.
Herard de Damas , Comte Danlezy , Maréchal
des Camps et Armées du Roy , Commandeur de
POrdre de S. Louis , et de D. Marie- Elizabeth '
Palatine de Dio , de Montperou , &c. épousa le'
26. May D. Madelaine-Angelique de Gassion
fille de Jean de Gassion , Marquis de Gassion er
Dalluge , Premier Baron , Doyen du PercheGouet , Maréchal de Camp , et de D. Anne- Ma
rie-Jeanne Fleuriau d'Armenonville.
et Mariages.
Ame Elisabeth de Massol , veuve du
D'Marquis de Clermont - Tonnere ·
>
Marquis de Crusil , et de Vovillars , mourur dans sa Terre de Vovillars , le 8.
Avril dernier dans la 83. année de son
âge , étant née à Dijon le 1. de Juin 1649.
Sa beauté et son esprit étoient peu com-.
muns. Depuis la mort de M. son époux ,
arrivée le 29 Fevrier 1689. , elle a toûjours
1016 MERCURE DE FRANCE
jours couché dans sa biére, et pratiqué une
grande dévotion ; elle a toûjours vêcu
avec toute la noblesse et la grandeur qui
convenoient à sa naissance. Elle étoit mere du Marquis de Clermont-Tonnerre ,
· Chevalier des Ordres du Roi , et Commissaire General de la Cavalerie Legere ; *
et de Madame de Courtivron , Présidente à Mortier au Parlement de Bourgogne.
M. Joseph de Gasquet , Marêchal des
Camps et Armées du Roi , et Commandeur de l'Ordre Royal et Militaire de
S. Louis , mourut à Agen le 12 Avril ,
âgé de 93 ans.
Jean-François de la Baume Comte
de Forsat , &c. mourut le 15. âgé d'en - ¨
viron 70. ans.
2
Le 20 Avril , mourut à Paris en son
Hôtel , Cosme Alphonse de Valbelle
Chevalier , Marquis de Monfuron , et de
Bressieux , Comte de Ribiers , Premier
Capitaine Sous - Lieutenant des Gendar
mes de la Garde du Roi , Brigadier de
ses Armées , Commandeur de l'Ordre
Royal et Militaire de S. Louis , Grand Bailly des Montagnes de Dauphiné , Grand
Sénechal de Marseille. Ce Seigneur est
mort sans alliance à la fin de sa 41 année,
il étoit le dernier mâle de la branche de
Valbelle Montfuron 2, cadette de celle de
Valbelle
Μ ΑΥ. 17323 1017
Valbelle Meirargües , devenue l'ainée de
toutes les branches de cette Maison par
la mort de Cosme de Valbelle mort sans ~
postérité le 29 Avril 1716.
Le Comte de Valbelle étoit fils du second lit de Leon de Valbelle , Marquis
de Montfuron , Comte de Ribiers , Grand
Bailly des Montagnes de Dauphiné , et
d'Antoinette d'Albon S. Forgeux , dont les
Pere avoit eu pour premiere femme Marie de Pontevés- Buous , qui lui avoit don--
né Gaspard de Valbelle , mort Capitaine
de Cavalerie dans le Régiment de Monseigneur le Dauphin, et Louis de Valbelle , tué Capitaine de Cavalerie dans le
Régiment de Berry:
Il étoit aimé et estimé de tous ceux qui
le connoissoient , surtout de Mrs lesGendarmes et de tous ceux qui servoient dans
la Compagnie des Gendarmes , aussi par
une distinction jusqu'à présent inconnue ,.
ils ont voulu assister en Corps et en habits
uniformes à ses funerailles , voulant marquer au public par une distinction qui
n'étoit pas en usage , combien ils honoroient un Officier qui avoit toûjours été
occupé de leurs interêts et de leurs avan--
tages.
Il fit sa premiere Campagne en 1706...
n'étant pour lors âgé que de 15 ans ; V il Se
1018 MERCURE DE FRANCE
મ
se trouva dans cette année à la Bataille
de Ramilly , et il y fut blessé de plusieurs
coups , dont un l'avoit frappé dans un endroit remarquable , en lui fendant la joue
et la lévre inferieure ; il se trouva en 1708.
à la Bataille d'Oudenarde où il eut un
cheval tué sous lui. En 1709 , il se distingua fort la veille de la Bataille de Mal-'
plaquet dans la Troüée , où l'on l'avoit
placé avec un Escadron de la Maison du
Roi qu'il avoit l'honneur de commander.
Lejour de la Bataille , il soutint avec courage l'impétuosité des ennemis , qui firent les derniers efforts pour rompre la
Maison du Roi ; il receut pendant l'ac
tion plusieurs coups dans ses habits , et
quelques légeres contusions. Un Gentilhomme attaché à lui , eut auprès de
sa Personne une jambe emportée d'un
coup de Canon. Il fit toutes les autrès
Campagnesde la même Guerre en se distinguant toujours par son éxact tude , et par
son assiduité à tous les devoirs d'un bon
Officier; ne négligeant pas même de faire
les fonctions d'Aide de Camp de M. le
Prince de Rohan , afin de tout voir, et de
tout connoître,et dese rendre par- là capable d'être un jour utile à sa Patrie.
Il avoit servi dans la Compagnie des
Gendarmes en qualité d'Enseigne depuis
7
le
MAY. 1732. 101
le mois de Janvier 1707, et il en fut fait
Capitaine Sous- Lieutenant en 1715. Il
fut fait Brigadier des Armées du Roi en
1719 , et Commandeur de l'Ordre de
S. Louis en 1722. Dans tous ces Emplois
on l'a vu se conduire avec fermeté , lorsqu'il s'agissoit du bien du service , et
avec unedouceur qui ne peut s'exprimer,
soit en donnant les ordres qui concernoient le bien du service , soit en toute
autre occasion.
Jacques-Antoine Phelipeaux , Evêque
de Lodéve , et Abbé des Abbayes de
Nantz , de S. Sauveurs et de S Gilles ,
mourut dans son Diocèse vers la fin du
mois d'Avril.
Le P. Louis de la Ferté, de la Compagnie
de Jesus , mourut le 7. de ce mois auCollege de la Fleche , dans la 74 année de
son âge; il étoit second fils du Maréchal
Duc de la Ferté , Pair de France.
Dame Marie-Elizabeth Langlois, veuve
de M. Nicolas le Camus , Maitre des Requêtes , qui avoit été nommé Premier President de la Cour des Aides en survivance de M. le Camus son Pere , mourut ..
Paris le ୨9 du même mois dans la 62 année de son âge..
M. Samuel- Charles de la Reinterie, Che
valier de l'Ordre Militaire de S. Louis ,
Brigadier
1020 MERCURE DE FRANCE
Brigadier des Armées du Roi , Comman
dant pour sa Majesté au Gouvernement
des Ville et Chateau de Brest , y mourut
le 10 de ce mois âgé de 77 ans , il y en
avoit 64 qu'il servoit. Il commandoit le´
Regiment de Touraine dont il étoit Major à la Bataille de Fleurus ; au siége de
Mons il en fut fait Lieutenant-Colonel.
Il avoit deffendu la Ville et Chateau d'Os
talric où il commandoit en chef, et il en
fit lever le siége . Après le siége de Barce
lone, il eut le Gouvernement du Chateau
de Montjouï ; après l'évasion , il se retira
chez lui , et en 1702 il eut le Comman
dement de Brest où il a été 30 ans. Il a
eu deux freres , deux fils , deux neveux
tuez dans le Regiment de Touraine et actacllement le seul fils qui lui resté , y est
Capitaine depuis 13 ans.
Jean-Baptiste de Lillerin , Seigneur de
Britissendeau , ancien Conseiller au Parlement de Bretagne , mourut le 15. May,
âgé de 68. ans.
Charles-Pierre Auget , Seigneur de la
Chabossiere , &c. Commandeur de l'Ordre de S. Lazare , ancien Commissaire
General des Chevaux- Legers de la Garde
du Roy , mourut le 19, de ce mois ,
âgé de 91. ans.
Renéde Cordouan, Marquis de la Noüe,
Brigadier
#
ΜΑΥ. 1732. 1021
Brigadier des Armées du Roi et Inspecteur Géneral de Cavalerie , mourut à Pa
ris le 20 de ce mois âgé d'environ 60 ans.
Pierre le Mastin , Capitaine de l'une des
Compagnies du Regiment des Gardes
Françoises , mourut à Paris le 21 , dans
la 55 année de son âge..
Dame Claude-Marguerite Marie-Mag
delaine Antoinette Desseville , Epouse de
François Frederic de Boullene , Marquis
de S. Remy, Exempt des Gardes du Roi ,
accoucha le 27 Avrildernier d'un fils, tenu
sur les Fonts de Batême par M. Antoine
Denis Raudot , Intendant Géneral des
Classes de la Marine, son Oncle maternel,"
et par Dame Reine- Genevieve Aimejas ,
veuve de M. François- Frederic de Boul
lene , Chevalier Marquis de S. Remy.
-Dame Françoise- Louise de Laurant , Epouse
de Louis-François Laurant , Comte de Monsse- rin , &c. accoucha le 11. May d'un fils , fut qui
nommé Jean-Louis , par N... Prince Duc de
Melfort , et par D. Euphemie Wallace , veuve du
Prince Duc de Melfort,
D. Therese- Gilette Locquet de Grandville ,
Epouse de François , Comte de Broglie , Chevalier des Ordres du Roy, Lieutenant General de ses Armées , Gouverneur de Mont-Dauphin ,
Directeur General de la Cavalerie et des Dragons , Ambassadeur de S. M, auprès du Roy de
I
lak
1022 MEREURE DE FRANCE
la Grande-Bretagne, accoucha le 11. d'une fille
qui fut nommée Marie- Therese , par M. Guill.
de Lamoignon , Président au Parlement , et par
D. Marie- Françoise Méliant , Epouse de Guill.
Urbain de Lamoignon , Conseiller d'Etat Ordinaire , et au Conseil Royal des Finances.
Cesar-Gabriel de Choiseul, Marquis de Choiseal , de la Riviere , fils de Hubert , Marquis
de Choiseul , et de Dame Henriette-Louise de
Beauveau , épousa le 30. Avril D Marie de
Champagne , fille de feu René Braudesy de
Champagne , Marquis de Villaine et de la - Varenne , et de Dame Catherine- Therese le Royer.
Louis-François de Damas , Comte de Thiange
er Danlezy , &c. Capitaine au Regiment Mestre
de Camp General , fils de feu Louis- Amoine.
Herard de Damas , Comte Danlezy , Maréchal
des Camps et Armées du Roy , Commandeur de
POrdre de S. Louis , et de D. Marie- Elizabeth '
Palatine de Dio , de Montperou , &c. épousa le'
26. May D. Madelaine-Angelique de Gassion
fille de Jean de Gassion , Marquis de Gassion er
Dalluge , Premier Baron , Doyen du PercheGouet , Maréchal de Camp , et de D. Anne- Ma
rie-Jeanne Fleuriau d'Armenonville.
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Résumé : MORTS NAISSANCES et Mariages.
En 1732, plusieurs décès et naissances ont marqué la noblesse française. Ame Elisabeth de Massol, veuve du Marquis de Clermont-Tonnerre, est décédée à Vovillars le 8 avril à l'âge de 83 ans. Connue pour sa beauté et son esprit, elle était la mère du Marquis de Clermont-Tonnerre et de Madame de Courtivron. Joseph de Gasquet, Maréchal des Camps et Armées du Roi, est mort à Agen le 12 avril à 93 ans. Jean-François de la Baume, Comte de Forsat, est décédé le 15 avril à environ 70 ans. Cosme Alphonse de Valbelle, Chevalier et Marquis de Monfuron, est mort à Paris le 20 avril à 41 ans. Il était Premier Capitaine Sous-Lieutenant des Gendarmes de la Garde du Roi et Commandeur de l'Ordre de Saint-Louis. Jacques-Antoine Phelipeaux, Évêque de Lodève, et le Père Louis de la Ferté, de la Compagnie de Jésus, sont également décédés en avril. Marie-Elizabeth Langlois, veuve de Nicolas le Camus, est morte à Paris le 29 avril à 62 ans. Samuel-Charles de la Reinterie, Brigadier des Armées du Roi, est décédé à Brest le 10 mai à 77 ans. Jean-Baptiste de Lillerin, ancien Conseiller au Parlement de Bretagne, est mort le 15 mai à 68 ans. Charles-Pierre Auget, Commandeur de l'Ordre de Saint-Lazare, est décédé le 19 mai à 91 ans. René de Cordouan, Marquis de la Noüe, est mort à Paris le 20 mai à environ 60 ans. Pierre le Mastin, Capitaine des Gardes Françaises, est décédé à Paris le 21 mai à 55 ans. Parmi les naissances, Claude-Marguerite Desseville a accouché d'un fils le 27 avril. Françoise-Louise de Laurant et Thérèse-Gilette Locquet de Grandville ont toutes deux donné naissance à un fils et à une fille respectivement le 11 mai. Enfin, César-Gabriel de Choiseul a épousé Marie de Champagne le 30 avril, et Louis-François de Damas a épousé Madeleine-Angélique de Gassion le 26 mai.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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14
p. 2451
« Voici un avis assez singulier, et qui peut flatter les hommes de notre âge d'une heureuse et [...] »
Début :
Voici un avis assez singulier, et qui peut flatter les hommes de notre âge d'une heureuse et [...]
Mots clefs :
Danse, Âge, Vieillesse
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Voici un avis assez singulier, et qui peut flatter les hommes de notre âge d'une heureuse et [...] »
Voici un avis assez singulier , et qui peut flatfer les hommes de notre âge d'une heureuse et
longue vieillesse.
Le Sr Dumirail , pere , âgé de 82 ans passez
Pensionnaire du Roy , qui a dansé dans les Balfets de la Cour , dans la jeunesse de Louis XIV.
et long tems à l'Académie Royale de Musique,
qui a conservé sa taille déliée , et qui marche
comme s'il n'avoit que 30 ans , donne avis qu'il
tient à present sa Salle rue du Four , Fauxbourg S. Germain. II y montre entr'autres Danses le
Rigaudon Anglois , qui est une Danse fort vive ,
coupée et légere.
longue vieillesse.
Le Sr Dumirail , pere , âgé de 82 ans passez
Pensionnaire du Roy , qui a dansé dans les Balfets de la Cour , dans la jeunesse de Louis XIV.
et long tems à l'Académie Royale de Musique,
qui a conservé sa taille déliée , et qui marche
comme s'il n'avoit que 30 ans , donne avis qu'il
tient à present sa Salle rue du Four , Fauxbourg S. Germain. II y montre entr'autres Danses le
Rigaudon Anglois , qui est une Danse fort vive ,
coupée et légere.
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Résumé : « Voici un avis assez singulier, et qui peut flatter les hommes de notre âge d'une heureuse et [...] »
L'avis concerne le Sr Dumirail, 82 ans, pensionnaire du Roi, ancien danseur des ballets de la cour de Louis XIV et membre de l'Académie Royale de Musique. Malgré son âge, il conserve une taille déliée et enseigne la danse rue du Four, dans le Faubourg Saint-Germain. Il propose notamment le Rigaudon Anglais, une danse vive et légère.
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15
p. 1-4
LES QUATRE AGES. CANTATE A mettre en Musique.
Début :
Heureux siécle de l'innocence, [...]
Mots clefs :
Terre, Âge
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texteReconnaissance textuelle : LES QUATRE AGES. CANTATE A mettre en Musique.
LES QUATRE’ AGES.
CANTATE '
A mettre en Musique.‘ _
_ av.
grw. . g Eurcux sxéclc de Piunocence,‘
r o i _
‘ ' -v Beaux purs de PAgc d’or qwêtaæ?
vous devenus 3
0L‘: sont ces tcms où l'abat-ï
dance,
N’c'toit pas 1c vil finit des iravanx assidus il
" M
a- MEIÏCURE m; FRANCE
La Nature a.l\ors libérale v ‘ ‘- "
' Prodiguoit de son sein les trésors précieux g
q Jamais mere ne fur plus tendre, et plus égale. .
Ses cnfans joiiissoient des délices des Cieux.
i Air.
Le lait serpentoit dans les Plaines ,
Le nziel couloir dans les Jardins.
Les seuls Zéphirs par leurs baleines ,
Faisoient respirer les humains.
De Pl-lyver, les filles de Flore
Ne connoissoicnr pas les rigueurs , ,
De conCCrt Vertumne, et I.’Aurore
Immorralisoienr leurs couleurs.
L'innocence servait de guide _‘__
Au Dieu qui donne 3. tout des Loir,‘
Et jamais d’aucun trait perfide
Il ne remplissait son Carquois.
Le lait. . _ “
p ‘ RécitatifÏ
Biais bien-tôt les Mortels , de la» divine A54
rrée ,
Ne mériterenr pluslcs dons-ni les faveurs:
Elle quitta la Terre, c: fut dans Pfiinpirée
Qmnd elle vit changerles coeurs. ‘
p Airÿ
@’on verse deslannes !
On perd pour‘ jamais
‘La
JANVIER. x7333 3
La douceur des charmes
Qxc produit la Paix.
Du Dieu de la Guerre
Ifiinjuste fureur
Répond sur la terre ’
La, haine et Phorrcur.
Ëa Nature avare
Garde ses trésors ,
Et l’Amour prépare
A mille remords. ’
Récitattf.
Grands Dîcuit l quel thangcment funeste!
Les plaisirs innocens ne sont plus de saison ;
Le vice cst triomphant : c: le courroux cé-e‘
lcstc i
Lui laisse enchaîner 1a raison.
Tbémis fait place â Pinjusticc ,
UOtphelin gémit opprimé ,
Et PUnivcrs entier n’€St qu’un vaste édifice
941i mérite d’êtte abîmé.
-_ Air.
C'est a‘. kfiseulc molesse
Qÿon élcvc des Autels 5
Tout ce qui n’cst pas foihlcsse
Est indigne des Mortcls.
Ils ne connaissent de chaînes
Qxe
g‘ MERCURE ne FRANCE
Que celles des doux plaisirs 5
Et se font même des peines
D’avoir de trop longs désirs.‘
C’esr. . . . _
Récitatif.
lnfin PAge de fer , auteur de mille crimes;
.,Vient enclor augmenter Pcxcès de leurs mal-j
heurs :
Il creuse sous leurs pas OEelfroyables abîmes a
Qui leur semblent couverts de fleurs.
Air
Les mains homicides‘
Des trois Eumënides
Dans tout PUnivcrn
Porteur les Enfers;
Le sang par le crimi
Seul est répandu , a
Et prend pour victime
Toujours la vertu.
Morale.
Mortel: ,'voila‘n de votre vie
La vive Image et le Tableau ; ’
Plus tard elle vous est ravie ,
l: plus vous descende: criminels au Tombeaux;
CANTATE '
A mettre en Musique.‘ _
_ av.
grw. . g Eurcux sxéclc de Piunocence,‘
r o i _
‘ ' -v Beaux purs de PAgc d’or qwêtaæ?
vous devenus 3
0L‘: sont ces tcms où l'abat-ï
dance,
N’c'toit pas 1c vil finit des iravanx assidus il
" M
a- MEIÏCURE m; FRANCE
La Nature a.l\ors libérale v ‘ ‘- "
' Prodiguoit de son sein les trésors précieux g
q Jamais mere ne fur plus tendre, et plus égale. .
Ses cnfans joiiissoient des délices des Cieux.
i Air.
Le lait serpentoit dans les Plaines ,
Le nziel couloir dans les Jardins.
Les seuls Zéphirs par leurs baleines ,
Faisoient respirer les humains.
De Pl-lyver, les filles de Flore
Ne connoissoicnr pas les rigueurs , ,
De conCCrt Vertumne, et I.’Aurore
Immorralisoienr leurs couleurs.
L'innocence servait de guide _‘__
Au Dieu qui donne 3. tout des Loir,‘
Et jamais d’aucun trait perfide
Il ne remplissait son Carquois.
Le lait. . _ “
p ‘ RécitatifÏ
Biais bien-tôt les Mortels , de la» divine A54
rrée ,
Ne mériterenr pluslcs dons-ni les faveurs:
Elle quitta la Terre, c: fut dans Pfiinpirée
Qmnd elle vit changerles coeurs. ‘
p Airÿ
@’on verse deslannes !
On perd pour‘ jamais
‘La
JANVIER. x7333 3
La douceur des charmes
Qxc produit la Paix.
Du Dieu de la Guerre
Ifiinjuste fureur
Répond sur la terre ’
La, haine et Phorrcur.
Ëa Nature avare
Garde ses trésors ,
Et l’Amour prépare
A mille remords. ’
Récitattf.
Grands Dîcuit l quel thangcment funeste!
Les plaisirs innocens ne sont plus de saison ;
Le vice cst triomphant : c: le courroux cé-e‘
lcstc i
Lui laisse enchaîner 1a raison.
Tbémis fait place â Pinjusticc ,
UOtphelin gémit opprimé ,
Et PUnivcrs entier n’€St qu’un vaste édifice
941i mérite d’êtte abîmé.
-_ Air.
C'est a‘. kfiseulc molesse
Qÿon élcvc des Autels 5
Tout ce qui n’cst pas foihlcsse
Est indigne des Mortcls.
Ils ne connaissent de chaînes
Qxe
g‘ MERCURE ne FRANCE
Que celles des doux plaisirs 5
Et se font même des peines
D’avoir de trop longs désirs.‘
C’esr. . . . _
Récitatif.
lnfin PAge de fer , auteur de mille crimes;
.,Vient enclor augmenter Pcxcès de leurs mal-j
heurs :
Il creuse sous leurs pas OEelfroyables abîmes a
Qui leur semblent couverts de fleurs.
Air
Les mains homicides‘
Des trois Eumënides
Dans tout PUnivcrn
Porteur les Enfers;
Le sang par le crimi
Seul est répandu , a
Et prend pour victime
Toujours la vertu.
Morale.
Mortel: ,'voila‘n de votre vie
La vive Image et le Tableau ; ’
Plus tard elle vous est ravie ,
l: plus vous descende: criminels au Tombeaux;
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Résumé : LES QUATRE AGES. CANTATE A mettre en Musique.
Le texte 'Les Quatre Âges' décrit les époques de l'humanité à travers des cantates et des récitatifs. L'âge d'or est marqué par une nature généreuse et tendre, offrant des trésors précieux. Les humains jouissent de délices célestes dans un environnement pur et idyllique, guidés par l'innocence et la paix. Cependant, la corruption des cœurs entraîne la perte des faveurs divines. La douceur et la paix disparaissent, remplacées par la haine et l'horreur. La nature devient avare, et l'amour engendre des remords. Le vice triomphe, et la raison est enchaînée, laissant place à l'injustice. L'âge de fer, caractérisé par des crimes et des abîmes cachés sous des apparences florissantes, aggrave les malheurs humains. Les Euménides, déesses de la vengeance, répandent le sang et la violence, prenant toujours la vertu pour victime. Le texte se conclut par une morale rappelant aux mortels que leur vie est une image de ces âges, et que plus ils tardent à se repentir, plus ils descendent vers la criminalité et la tombe.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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16
p. 1458-1459
MORTS ET MARIAGES.
Début :
Louis-François Bellanger de Tourotte, Seigneur de Blacy, &c. Chevalier des Ordres de [...]
Mots clefs :
Armées, Âge, La Tour d'Auvergne, Comte
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MORTS ET MARIAGES.
MORTS ET MARIAGES.
Ouis-François Bellanger de Tourotte , Sei
gneur de Blacy , &c. Chevalier des Ordres de
S. Louis et de S. Lazare, Maréchal des Camps et
II. Vol Armées
JUIN. 1733 1459
Armées du Roy , mourut le 26. Juin , âgé
d'environ 72. ans.
Charles- Emanuel de Beaufremont ,". Abbé des
Abbayes de S. Pierre de Luxeüil , et de S. Paul
de Besançon, mourut en son Château de Sey sur
Saone , le 27. de Juin , âgé d'environ 69. ans.
Fréderic- Jule de la Tour d'Auvergne , Prince
d'Auvergne , mourut le 28. Juin , âgé de 62. ans .
un mois , 26. jours. Il étoit frere du Duc de
Bouillon , Pair et Grand - Chambellan de France,
mort le 17. May 1730.
Pierre-François Marie Comte de Baglion de
la Sale , fils de Mathieu-Ignace de Bagliom ,
Comte de la Sale , et de D. Marie- Jacqueline de
la Grange , épousa le 10. Juin D. Angelique
Louise- Sophie d'Azonville , fille de feu Charles
Auguste d'Azonville , Marquis de Louville ,
Gentilhomme de la Chambre du Roy d'Espagne,
Lieutenant General de ses Armées , Gouverneur
de Courtray , et de D. Hiacinthe- Sophie de
Bechameil de Nointel.
Ouis-François Bellanger de Tourotte , Sei
gneur de Blacy , &c. Chevalier des Ordres de
S. Louis et de S. Lazare, Maréchal des Camps et
II. Vol Armées
JUIN. 1733 1459
Armées du Roy , mourut le 26. Juin , âgé
d'environ 72. ans.
Charles- Emanuel de Beaufremont ,". Abbé des
Abbayes de S. Pierre de Luxeüil , et de S. Paul
de Besançon, mourut en son Château de Sey sur
Saone , le 27. de Juin , âgé d'environ 69. ans.
Fréderic- Jule de la Tour d'Auvergne , Prince
d'Auvergne , mourut le 28. Juin , âgé de 62. ans .
un mois , 26. jours. Il étoit frere du Duc de
Bouillon , Pair et Grand - Chambellan de France,
mort le 17. May 1730.
Pierre-François Marie Comte de Baglion de
la Sale , fils de Mathieu-Ignace de Bagliom ,
Comte de la Sale , et de D. Marie- Jacqueline de
la Grange , épousa le 10. Juin D. Angelique
Louise- Sophie d'Azonville , fille de feu Charles
Auguste d'Azonville , Marquis de Louville ,
Gentilhomme de la Chambre du Roy d'Espagne,
Lieutenant General de ses Armées , Gouverneur
de Courtray , et de D. Hiacinthe- Sophie de
Bechameil de Nointel.
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Résumé : MORTS ET MARIAGES.
En juin 1733, plusieurs décès notables ont été enregistrés. Ouis-François Bellanger de Tourotte, Seigneur de Blacy, Chevalier des Ordres de Saint-Louis et de Saint-Lazare, et Maréchal des Camps et Armées du Roi, est décédé le 26 juin à l'âge d'environ 72 ans. Charles-Emanuel de Beaufremont, Abbé des Abbayes de Saint-Pierre de Luxeuil et de Saint-Paul de Besançon, est mort le 27 juin à son Château de Sey sur Saône, à l'âge d'environ 69 ans. Frédéric-Jules de la Tour d'Auvergne, Prince d'Auvergne, est décédé le 28 juin à l'âge de 62 ans. Il était le frère du Duc de Bouillon, Pair et Grand-Chambellan de France, mort le 17 mai 1730. Par ailleurs, Pierre-François Marie Comte de Baglion de la Sale a épousé le 10 juin Dame Angélique Louise-Sophie d'Azonville, fille de feu Charles Auguste d'Azonville, Marquis de Louville, Gentilhomme de la Chambre du Roi d'Espagne, Lieutenant Général de ses Armées, et Gouverneur de Courtray.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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17
p. 1676-1682
MORTS, NAISSANCES.
Début :
On a appris d'Oran que Jean-Sebastien Hue de Miromenil, cy-devant Colonel du [...]
Mots clefs :
Âge, Roi, Marquis, Mort, Capitaine, Comte, Veuve, Château, Régiment, Chevalier
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MORTS, NAISSANCES.
MORTS , NAISSANCES.
Na appris d'Oran que Jean - Sebastien
Hue de Miromenil , cy- devant Colonel du
Regiment de Querci en France , y étoit mort
des blessures reçues à la journée du 10 Juin ,
contre les Maures , le 15 du même mois , generalement
regretté des Officiers et des Soldats.
Il commandoit les Troupes Espagnoles , comme
Colonel de jour.
D. Louise-Césarine de Conflans , veuve de
Mre Emmanuel de Proisy , Marquis de Morfontaines
, mourut le 19 Juin , en son Château de
Bouleuze en Champagne , dans la 86 année de
son âge. Elle étoit fille de Christophe de Confans
, Comte de Vezilly , Seigneur de Bouleuze,
de Poilly , &c. Gentilhomme ordinaire de la
Chambre du Roy Louis XIII . et Capitaine
d'une Compagnie de Chevaux Legers de cent
Maîtres , en 1635 et de D.Magdeleine de Chastillon
sur Marne , de la branche des Seigneurs
de Marigny , qui mourut veuve le 1 Septembre
1683 .
JUILLET. 1733. 1677
1683. La Marquise de Morfontaines , dont on
rapporte la mort , a eu pour fille unique, Louise
de Proisy de Morfontaines , mariée avec Emmanuel
de Hallencourt , Marquis de Dromesnil ,
cy- devant Capitaine- Lieutenant de la Compagnie
des Chevaux Legers Dauphins , et frere de
Charles François de Hallencourt de Dromesnil
Evêque de Verdun ; duquel mariage est venue
une fille , qui a épousé en 1726. à l'âge de 19
ans , Charles Brulart , Marquis de Genlis . La
Généalogie de la Maison de Conflans , qui est
une branche de l'ancienne Maison de Briénne, est
rapportée dans le 6 tom . des Grands Officiers de
la Couronne , à l'article des Connétables , page
142.
?
D. Marguerite de Mareau de Villeregis , veuve
en premieres nôces de Maximilien - Claude- Franfois
, Comte de Gomiecourt , mort le 13 Mars
1665. et en secondes , depuis le 21 Septembre
1689 de Louis de Mailly , Seigneur du Fresnoy
Fécamp , la Neuville , &c. Mestre de Camp
d'un Régiment de Cavalerie , et Capitaine- Lieu
tenant des Gensdarmes du Princ de Condé
mourut à Paris , le Juin , dans la 93 année
de son âge , et fut inhumée à S. Nicolas des
Champs , dans la Sépulture de sa famille. Elle a
laissé de son second mariage un fils , appellé le
Comte de Mailly , qui n'est point marié , et Elizabeth
de Mailly, mariée en 1708.avec Joachim
de la Viefville, Seigneur de Plainville , Levremont,
Rouville , Chevalier de l'Ordre Militaire de saint
Louis , et Capitaine de Vaisseaux du Roy .
Pierre-Antoine Rouillé , Seigneur de S. Seine,
Ville-Sery , Arnay , &c . Président honoraire au
Grand Conseil , mourut le Juin , âgé d'environ
to ans , il avoit été marié le 29 Mars
f
1708
1678 MERCURE DE FRANCE
4708. avec Anne le Gouz , seconde fille de Benoît
- Etienne le Gouz - Maillard , Seigneur de Seine
Ville-Serye Arnay , Président au Parle
ment de Dijon , et d'Anne Berthier.
Charles-Emmanuel de Baufremont , Barón de
Secy , Abbe commandataire des Abbaïes de saint
Pierre de Luxeuil, et de S. Paul de Besançon ,
mourut le 27 Juin , âgé de 69 ans , il étoit oncle
de Louis - Benigne de Baufremont , Marquis de
Clairvaulx , et de Listenois , Comte de Poligny
Rand , Durue , Baron de Traves , Ressin , Montsogeon
, & c. Chevalier de l'Ordre de la Toison
d'or , Biigadier des Armées du Roy , du 1 Fevrier
1719 , et cy-devant Mestre de Camp d'un
Régiment de Dragons , lequel a été marié le s
Mars 1712 avec D Helene de Courtenay , la
derniere de sa Maison , dont il a plusieurs fils ;
Paîné appelié le Marquis de Baufremont , qui a
été fat à l'âge de 18 ans , au mois de Decembre,
Mestre de Camp du Regiment de Dragon ,
qu'avoit son pere , et dans lequel il étoit Capitaine
.
<
Fréderic-Jules de la Tour , appellé le Prince
d'Auvergne, mourut à Paris le 28 Juin , après
une longue maladie , dans la 62 année de son
age , étant né le 2 May 1672. Il étoit fils puîné
de Godefroi- Maurice de la Tour , Duc de Bouilton,
d'Albret, et de Château- Thierry , Pair et Grand
Chambelian de France , mort le 25 Juillet 1721.
et de Marie-Anne Mancini , morte le 21 Juin
1914. il avoit été autrefois connu sous le nom
de Chevalier de Bouillon étant Chevalier
Grand Croix de l'Ordre de S. Jean de Jérusalem
, qu'il quitta et prit ensuite le titre de Prince
d'Auvergne. Il avoit été marié le 17 Janvier
1720, avec Catherine Olive de Trantes , fille de
-
Pa
JUILLET. 1733. 1679
Patrice de Trantes,Chevalier, Baron , et d'Irlande,
Grand Trésorier d'Angleterre , sous le 1tgne de
Jacques II. qu'il suivit en France en 1689. et de
D. Eleonore de Nagle de Monamini , il en avoit
eu deux fils et une fille , mais ils sont morts en
bas âge.
9
D. Marie-Anne Foucault , veuve depuis le 14
Mars 1705. de François Petit de Villeneuve ,
Conseiller honoraire en la Cour des Ayces
mourut à Paris le 30 Juin , âgée de 85 ans ; elle
étoit soeur de Jos ph- Nicolas Foucault , Marquis
de Magny , Conseiller d'Etat ordinaire
mort le 8 Février 1721 et elle avoit tu deux
fils tous deux Présidens en la Cour des
Aydes ; l'aîné , mort l 2.4 Decembre 1751
laissant des enfans en bas áge ; le cadet étoit
mort dès le 7 Mars 1710. à l'âge de 23 ans
n'ayant laissé qu'une filie unique , Lonmée Marie-
Anne Petit de Villeneuve , née au mois de
Juillet 1709. qui a été mariée le 19 Juillet 1728,
avec Jean Baptiste Maximilien le Feron, Seigneur
du Plessis Maître des Requêtes.
Frere Nicolas de Geraldin , Chevalier , Grand
Croix , de l'Ordre de Saint Jean de Jerusalem ,
Grand Prieur titulaire d'Angleterre , Commandeur
de la Commanderie Magistrale de Metz ,
mourut au Château de S. Symphorien, en basse-
Normandie , le 29 Juin , âgé de 40 ans.
Claude de la Villeneuve de Languedouë , Seigneur
d'Ossonville et Ansonville , dans le Pais Chartrain
, Enseigne au Régiment des Gardes- Françoises
, et auparavant Doyen des Pages des Ecuries
du Roy , mourut à Draveil sur Seine, à l'âge
d'environ 26 ans , le 7 Juillet , sans avoir été
marié.
Jean-Baptiste d'Audiffret , Gentilhomme Provençal
160 MER CURE DE FRANCE
vençal , de la Ville de Marseille , cy.devant En
voyé Extraordinaire du Roy , auprès de S.A.R.
le Duc de Lorraine, mourut à Nancy le 9 Juillet,
âgé d'environ 76 ans , et fut inhumé avec beau
coup de pompe ; son Convoi ayant été accompagné
d'un détachement des Gardes du Duc de
Lorraine , et un grand nombre de personnes de
considération y ayant assisté.
Il fut nommé le 20 Février 1698. par le Roy,
son Envoïé extraordinaire auprès des Ducs de
Mantouë , de Parme et de Modene, et ayant été
rappellé d'Italie , il fut choisi au mois de Juillet
1703. pour aller résider avec le même caractere
d'Envoyé extraordinaire à la Cour de Lorraine.
Il remplit ce poste jusqu'au 29 Jain de
l'année derniere 1732. qu'il prit à Luneville son
audience de congé de la Duchesse doüairiere de
Lorraine. Ses longs services avoient été recompensez
au mois de Septembre dernier d'une pension
de 3000 liv. Il étoit cousin germain de
M. d'Audiffret , Maréchal des Camps et Aimées
du Roy , Gouverneur du Château d'If et Isles de
Marseille .
Charles de la Grange -Trianon , Diacre , Chahoine
Jubilaire de l'Eglise Métropolitaine de Paris
, Abbé Comandataire de l'Abbaye de saint
Sever , Ordre de S. Benoît , Diocèse de Coutances
, Prieur des Prieurez de S. Martin du Vieil ,
Bellesme , de S.. Maxire , Diocèse de la Rochelle ,
et d'Yvette , près Chevreuse , Conseiller en la
Grand- Chambre du Parlement , et Doyen des
Conseillers Clercs , mourut le 10. Juillet en sa
Maison Claustrale, dans la 80, année de son âge,
étant né à Paris le 23. Aqût 1653. d'un Faruille
très-ancienne et illustre dans la Robbe , qui finit
en sa personne. L'Abbé de la Grange avoit été
reçû
JUILLET.
1733. 1631
reçû Chanoine de Paris, le 3. Avril 1679. et Conseiller
au Parlement le 13. May 1682. et il avoit
obtenu l'Abbaye de S. Sever en 1694. Il a nommé
pour son Executeur Testamentaire M. d'Argouges,
Lieutenant Civil, auquel il fait un présent
de 4. Tableaux de prix . Il avoit fait l'année deɛniere
une donation de soooo. livres au Chapitre
de Notre Dame pour l'entretien des Orgues de
l'Eglise , à la charge d'un annuel après sa mort.
Par la mort de l'Abbé de la Grange , Jean-
Baptiste Pajot de Dampierre , Soudiacre , Chanoine
de l'Eglise de Paris , depuis le 14. Octobre
1709. et Abbé de S. Loup , Diocèse de Troyes ,
du mois de Janvier 1731. Conseiller en la cinquiéme
Chambre des Enquêtes , reçû le 17. Juillet
1715. fut appellé et monta à la Grand- Chainbre
le même jour 10. Juillet 1733.
D. Marie Regnault , Veuve en premieres Nôces
d'Edme Roger du Perron , Seigneur de Corcelles ,
Intendant pour le Roy à Cazal et à Pignerol , et
en secondes , depuis le premier Avril 1720. de
Jean- Pierre Chuberé , Conseiller , Secretaire du
Roy , Maison , Couronne de France et de ses Finances
, Avocat au Parlement , et ancien Bâton→
nier , Banquier Expeditionnaire en Cour de Rome
et Legations , mourut à Paris le 13. Juillet ,
ayant eu de son premier Mary une fille mariée
avec Pierre d'Hariague , Seigneur d'Auneau en
Beauce , Secretaire du Roy , et cy-devant Trésorier
de la Maison d'Orleans , et de son second ,
Marie- Louise Chuberé , mariée le 3. Septembre
1714. avec Jean-Baptiste- Auguste le Rebours ,
Seigneur de S. Mard sur le Mont , Conseiller au
Parlement de Paris , et morte le 29. Juin 1729.
â l'âge de 36. ans.
D. Jeanne Duranti , veuve depuis le 12. Dé
K cembre
1632 MERCURE DE FRANCE
cembre 1708, de Denis Marsollier , Conseiller au
Grand Conseil , mourut à Paris en la Capitainerie
du Louvre le 14. Juillet , dans la 92. année
de son âge , étant née au mois de May 1645 .
Elle laisse une fille unique , Epouse de Louis de
Nyert , Marquis de Gambais , Seigneur de Neuville
, Gentilhomme ordinaire du Roy , et son
premier Valet de Chambre , Gouverneur de Limoges
, Bailly de Gray , en Franche - Comté , et
Capitaine- Concierge du Château du Louvre.
D. Anno de Casteras de la Riviere , Baronne
de Conflans , Epouse de Michel - Jean- Baptiste
Charon , Marquis de Ménars , Brigadier des Armées
du Roy , Capitaine des Chasses de la Capitainerie
de Blois , Gouverneur du Château de
Blois , Chevalier de S. Louis , accoucha le 26
Juin , d'une fille , qui fut nommée Anne.
D. Marie-Elisabeth de S. Simon , Epouse de
Claude Roland, Comte de Laval - Montmorency,
Maréchal des Camps et Armées du Roy , Gouverneur
de Philippeville , accoucha le 27 Juin ,
d'une fille, qui fut nommée Henriette - Charlotte,
par Henry de S. Simon , Colonnel du Régiment
de S. Simon , et par D. Marie Jeanne- Louise
Bouin d'Angervilliers , Epouse du Marquis de
Ruffec , Grand d'Espagne,
D. Genevieve- Adelaide- Félicité Do , Epouse
de Louis de Brancas , Duc de Lauragais , Pair de
France , accoucha le 3 Juillet , d'un fils , qui for
nommé Louis- Léon-Félicité , par Léon de Ma
daillan de Lesparre , Comte de Lassay ; et par
D, Marie-Angelique Fremin de Moras , Epouse
de Louis- Antoine de Brancas , Duc de Villars ,
Pair de France , Chevalier des Ordres du Roy.
Na appris d'Oran que Jean - Sebastien
Hue de Miromenil , cy- devant Colonel du
Regiment de Querci en France , y étoit mort
des blessures reçues à la journée du 10 Juin ,
contre les Maures , le 15 du même mois , generalement
regretté des Officiers et des Soldats.
Il commandoit les Troupes Espagnoles , comme
Colonel de jour.
D. Louise-Césarine de Conflans , veuve de
Mre Emmanuel de Proisy , Marquis de Morfontaines
, mourut le 19 Juin , en son Château de
Bouleuze en Champagne , dans la 86 année de
son âge. Elle étoit fille de Christophe de Confans
, Comte de Vezilly , Seigneur de Bouleuze,
de Poilly , &c. Gentilhomme ordinaire de la
Chambre du Roy Louis XIII . et Capitaine
d'une Compagnie de Chevaux Legers de cent
Maîtres , en 1635 et de D.Magdeleine de Chastillon
sur Marne , de la branche des Seigneurs
de Marigny , qui mourut veuve le 1 Septembre
1683 .
JUILLET. 1733. 1677
1683. La Marquise de Morfontaines , dont on
rapporte la mort , a eu pour fille unique, Louise
de Proisy de Morfontaines , mariée avec Emmanuel
de Hallencourt , Marquis de Dromesnil ,
cy- devant Capitaine- Lieutenant de la Compagnie
des Chevaux Legers Dauphins , et frere de
Charles François de Hallencourt de Dromesnil
Evêque de Verdun ; duquel mariage est venue
une fille , qui a épousé en 1726. à l'âge de 19
ans , Charles Brulart , Marquis de Genlis . La
Généalogie de la Maison de Conflans , qui est
une branche de l'ancienne Maison de Briénne, est
rapportée dans le 6 tom . des Grands Officiers de
la Couronne , à l'article des Connétables , page
142.
?
D. Marguerite de Mareau de Villeregis , veuve
en premieres nôces de Maximilien - Claude- Franfois
, Comte de Gomiecourt , mort le 13 Mars
1665. et en secondes , depuis le 21 Septembre
1689 de Louis de Mailly , Seigneur du Fresnoy
Fécamp , la Neuville , &c. Mestre de Camp
d'un Régiment de Cavalerie , et Capitaine- Lieu
tenant des Gensdarmes du Princ de Condé
mourut à Paris , le Juin , dans la 93 année
de son âge , et fut inhumée à S. Nicolas des
Champs , dans la Sépulture de sa famille. Elle a
laissé de son second mariage un fils , appellé le
Comte de Mailly , qui n'est point marié , et Elizabeth
de Mailly, mariée en 1708.avec Joachim
de la Viefville, Seigneur de Plainville , Levremont,
Rouville , Chevalier de l'Ordre Militaire de saint
Louis , et Capitaine de Vaisseaux du Roy .
Pierre-Antoine Rouillé , Seigneur de S. Seine,
Ville-Sery , Arnay , &c . Président honoraire au
Grand Conseil , mourut le Juin , âgé d'environ
to ans , il avoit été marié le 29 Mars
f
1708
1678 MERCURE DE FRANCE
4708. avec Anne le Gouz , seconde fille de Benoît
- Etienne le Gouz - Maillard , Seigneur de Seine
Ville-Serye Arnay , Président au Parle
ment de Dijon , et d'Anne Berthier.
Charles-Emmanuel de Baufremont , Barón de
Secy , Abbe commandataire des Abbaïes de saint
Pierre de Luxeuil, et de S. Paul de Besançon ,
mourut le 27 Juin , âgé de 69 ans , il étoit oncle
de Louis - Benigne de Baufremont , Marquis de
Clairvaulx , et de Listenois , Comte de Poligny
Rand , Durue , Baron de Traves , Ressin , Montsogeon
, & c. Chevalier de l'Ordre de la Toison
d'or , Biigadier des Armées du Roy , du 1 Fevrier
1719 , et cy-devant Mestre de Camp d'un
Régiment de Dragons , lequel a été marié le s
Mars 1712 avec D Helene de Courtenay , la
derniere de sa Maison , dont il a plusieurs fils ;
Paîné appelié le Marquis de Baufremont , qui a
été fat à l'âge de 18 ans , au mois de Decembre,
Mestre de Camp du Regiment de Dragon ,
qu'avoit son pere , et dans lequel il étoit Capitaine
.
<
Fréderic-Jules de la Tour , appellé le Prince
d'Auvergne, mourut à Paris le 28 Juin , après
une longue maladie , dans la 62 année de son
age , étant né le 2 May 1672. Il étoit fils puîné
de Godefroi- Maurice de la Tour , Duc de Bouilton,
d'Albret, et de Château- Thierry , Pair et Grand
Chambelian de France , mort le 25 Juillet 1721.
et de Marie-Anne Mancini , morte le 21 Juin
1914. il avoit été autrefois connu sous le nom
de Chevalier de Bouillon étant Chevalier
Grand Croix de l'Ordre de S. Jean de Jérusalem
, qu'il quitta et prit ensuite le titre de Prince
d'Auvergne. Il avoit été marié le 17 Janvier
1720, avec Catherine Olive de Trantes , fille de
-
Pa
JUILLET. 1733. 1679
Patrice de Trantes,Chevalier, Baron , et d'Irlande,
Grand Trésorier d'Angleterre , sous le 1tgne de
Jacques II. qu'il suivit en France en 1689. et de
D. Eleonore de Nagle de Monamini , il en avoit
eu deux fils et une fille , mais ils sont morts en
bas âge.
9
D. Marie-Anne Foucault , veuve depuis le 14
Mars 1705. de François Petit de Villeneuve ,
Conseiller honoraire en la Cour des Ayces
mourut à Paris le 30 Juin , âgée de 85 ans ; elle
étoit soeur de Jos ph- Nicolas Foucault , Marquis
de Magny , Conseiller d'Etat ordinaire
mort le 8 Février 1721 et elle avoit tu deux
fils tous deux Présidens en la Cour des
Aydes ; l'aîné , mort l 2.4 Decembre 1751
laissant des enfans en bas áge ; le cadet étoit
mort dès le 7 Mars 1710. à l'âge de 23 ans
n'ayant laissé qu'une filie unique , Lonmée Marie-
Anne Petit de Villeneuve , née au mois de
Juillet 1709. qui a été mariée le 19 Juillet 1728,
avec Jean Baptiste Maximilien le Feron, Seigneur
du Plessis Maître des Requêtes.
Frere Nicolas de Geraldin , Chevalier , Grand
Croix , de l'Ordre de Saint Jean de Jerusalem ,
Grand Prieur titulaire d'Angleterre , Commandeur
de la Commanderie Magistrale de Metz ,
mourut au Château de S. Symphorien, en basse-
Normandie , le 29 Juin , âgé de 40 ans.
Claude de la Villeneuve de Languedouë , Seigneur
d'Ossonville et Ansonville , dans le Pais Chartrain
, Enseigne au Régiment des Gardes- Françoises
, et auparavant Doyen des Pages des Ecuries
du Roy , mourut à Draveil sur Seine, à l'âge
d'environ 26 ans , le 7 Juillet , sans avoir été
marié.
Jean-Baptiste d'Audiffret , Gentilhomme Provençal
160 MER CURE DE FRANCE
vençal , de la Ville de Marseille , cy.devant En
voyé Extraordinaire du Roy , auprès de S.A.R.
le Duc de Lorraine, mourut à Nancy le 9 Juillet,
âgé d'environ 76 ans , et fut inhumé avec beau
coup de pompe ; son Convoi ayant été accompagné
d'un détachement des Gardes du Duc de
Lorraine , et un grand nombre de personnes de
considération y ayant assisté.
Il fut nommé le 20 Février 1698. par le Roy,
son Envoïé extraordinaire auprès des Ducs de
Mantouë , de Parme et de Modene, et ayant été
rappellé d'Italie , il fut choisi au mois de Juillet
1703. pour aller résider avec le même caractere
d'Envoyé extraordinaire à la Cour de Lorraine.
Il remplit ce poste jusqu'au 29 Jain de
l'année derniere 1732. qu'il prit à Luneville son
audience de congé de la Duchesse doüairiere de
Lorraine. Ses longs services avoient été recompensez
au mois de Septembre dernier d'une pension
de 3000 liv. Il étoit cousin germain de
M. d'Audiffret , Maréchal des Camps et Aimées
du Roy , Gouverneur du Château d'If et Isles de
Marseille .
Charles de la Grange -Trianon , Diacre , Chahoine
Jubilaire de l'Eglise Métropolitaine de Paris
, Abbé Comandataire de l'Abbaye de saint
Sever , Ordre de S. Benoît , Diocèse de Coutances
, Prieur des Prieurez de S. Martin du Vieil ,
Bellesme , de S.. Maxire , Diocèse de la Rochelle ,
et d'Yvette , près Chevreuse , Conseiller en la
Grand- Chambre du Parlement , et Doyen des
Conseillers Clercs , mourut le 10. Juillet en sa
Maison Claustrale, dans la 80, année de son âge,
étant né à Paris le 23. Aqût 1653. d'un Faruille
très-ancienne et illustre dans la Robbe , qui finit
en sa personne. L'Abbé de la Grange avoit été
reçû
JUILLET.
1733. 1631
reçû Chanoine de Paris, le 3. Avril 1679. et Conseiller
au Parlement le 13. May 1682. et il avoit
obtenu l'Abbaye de S. Sever en 1694. Il a nommé
pour son Executeur Testamentaire M. d'Argouges,
Lieutenant Civil, auquel il fait un présent
de 4. Tableaux de prix . Il avoit fait l'année deɛniere
une donation de soooo. livres au Chapitre
de Notre Dame pour l'entretien des Orgues de
l'Eglise , à la charge d'un annuel après sa mort.
Par la mort de l'Abbé de la Grange , Jean-
Baptiste Pajot de Dampierre , Soudiacre , Chanoine
de l'Eglise de Paris , depuis le 14. Octobre
1709. et Abbé de S. Loup , Diocèse de Troyes ,
du mois de Janvier 1731. Conseiller en la cinquiéme
Chambre des Enquêtes , reçû le 17. Juillet
1715. fut appellé et monta à la Grand- Chainbre
le même jour 10. Juillet 1733.
D. Marie Regnault , Veuve en premieres Nôces
d'Edme Roger du Perron , Seigneur de Corcelles ,
Intendant pour le Roy à Cazal et à Pignerol , et
en secondes , depuis le premier Avril 1720. de
Jean- Pierre Chuberé , Conseiller , Secretaire du
Roy , Maison , Couronne de France et de ses Finances
, Avocat au Parlement , et ancien Bâton→
nier , Banquier Expeditionnaire en Cour de Rome
et Legations , mourut à Paris le 13. Juillet ,
ayant eu de son premier Mary une fille mariée
avec Pierre d'Hariague , Seigneur d'Auneau en
Beauce , Secretaire du Roy , et cy-devant Trésorier
de la Maison d'Orleans , et de son second ,
Marie- Louise Chuberé , mariée le 3. Septembre
1714. avec Jean-Baptiste- Auguste le Rebours ,
Seigneur de S. Mard sur le Mont , Conseiller au
Parlement de Paris , et morte le 29. Juin 1729.
â l'âge de 36. ans.
D. Jeanne Duranti , veuve depuis le 12. Dé
K cembre
1632 MERCURE DE FRANCE
cembre 1708, de Denis Marsollier , Conseiller au
Grand Conseil , mourut à Paris en la Capitainerie
du Louvre le 14. Juillet , dans la 92. année
de son âge , étant née au mois de May 1645 .
Elle laisse une fille unique , Epouse de Louis de
Nyert , Marquis de Gambais , Seigneur de Neuville
, Gentilhomme ordinaire du Roy , et son
premier Valet de Chambre , Gouverneur de Limoges
, Bailly de Gray , en Franche - Comté , et
Capitaine- Concierge du Château du Louvre.
D. Anno de Casteras de la Riviere , Baronne
de Conflans , Epouse de Michel - Jean- Baptiste
Charon , Marquis de Ménars , Brigadier des Armées
du Roy , Capitaine des Chasses de la Capitainerie
de Blois , Gouverneur du Château de
Blois , Chevalier de S. Louis , accoucha le 26
Juin , d'une fille , qui fut nommée Anne.
D. Marie-Elisabeth de S. Simon , Epouse de
Claude Roland, Comte de Laval - Montmorency,
Maréchal des Camps et Armées du Roy , Gouverneur
de Philippeville , accoucha le 27 Juin ,
d'une fille, qui fut nommée Henriette - Charlotte,
par Henry de S. Simon , Colonnel du Régiment
de S. Simon , et par D. Marie Jeanne- Louise
Bouin d'Angervilliers , Epouse du Marquis de
Ruffec , Grand d'Espagne,
D. Genevieve- Adelaide- Félicité Do , Epouse
de Louis de Brancas , Duc de Lauragais , Pair de
France , accoucha le 3 Juillet , d'un fils , qui for
nommé Louis- Léon-Félicité , par Léon de Ma
daillan de Lesparre , Comte de Lassay ; et par
D, Marie-Angelique Fremin de Moras , Epouse
de Louis- Antoine de Brancas , Duc de Villars ,
Pair de France , Chevalier des Ordres du Roy.
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Résumé : MORTS, NAISSANCES.
En juin et juillet 1733, plusieurs décès notables ont été enregistrés. Jean-Sébastien Hue de Miromenil, colonel du régiment de Quercy, est mort des blessures reçues lors d'un combat contre les Maures le 15 juin. Louise-Césarine de Conflans, veuve d'Emmanuel de Proisy, marquis de Morfontaines, est décédée le 19 juin à l'âge de 86 ans. Marguerite de Mareau de Villeregis, veuve de Louis de Mailly, est morte à Paris en juin à l'âge de 93 ans. Pierre-Antoine Rouillé, seigneur de Saint-Seine, est décédé en juin à l'âge d'environ 70 ans. Charles-Emmanuel de Baufremont, baron de Secy, est mort le 27 juin à l'âge de 69 ans. Frédéric-Jules de la Tour, prince d'Auvergne, est décédé à Paris le 28 juin à l'âge de 62 ans. Marie-Anne Foucault, veuve de François Petit de Villeneuve, est morte à Paris le 30 juin à l'âge de 85 ans. Frère Nicolas de Geraldin, chevalier de l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem, est décédé le 29 juin à l'âge de 40 ans. Claude de la Villeneuve de Languedouë, enseigne au régiment des Gardes-Françoises, est mort à Draveil sur Seine le 7 juillet à l'âge d'environ 26 ans. Jean-Baptiste d'Audiffret, envoyé extraordinaire du roi auprès du duc de Lorraine, est décédé à Nancy le 9 juillet à l'âge d'environ 76 ans. Charles de la Grange-Trianon, chanoine et abbé commandataire, est mort le 10 juillet à l'âge de 80 ans. Marie Regnault, veuve de Jean-Pierre Chuberé, est décédée à Paris le 13 juillet. Jeanne Duranti, veuve de Denis Marsollier, est morte à Paris le 14 juillet à l'âge de 92 ans. Parmi les naissances, Anne de Casteras de la Rivière, baronne de Conflans, a accouché d'une fille nommée Anne le 26 juin. Marie-Élisabeth de Saint-Simon, épouse de Claude Roland, comte de Laval-Montmorency, a donné naissance à une fille nommée Henriette-Charlotte le 27 juin. Geneviève-Adélaïde-Félicité de Durfort, épouse de Louis de Brancas, duc de Lauragais, a accouché d'un fils nommé Louis-Léon-Félicité le 3 juillet.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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18
p. 188-195
MORTS[,] NAISSANCES, et Mariages.
Début :
Le nommé Nicolas-François Petit, Gagne deniers, mourut à Paris, ruë [...]
Mots clefs :
Dame, Âge, Seigneur, Maison, Paris, Roi, Mestre de camp de cavalerie, Parlement de Metz, Thomas Honoré de Francini, Louis-Christophe de La Rochefoucauld de Lascaris, Bernard du Mas de La Vergne, Armand François de Bretagne, Louise de Montguillon, William Stafford-Howard, Joseph Hyacinthe de Kersulguen, Marie Hélène Moreau de Séchelles
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MORTS[,] NAISSANCES, et Mariages.
MORTS NAISSANCES
311
et Mariages.
E nommé Nicolas - François Petit
Gagne deniers ,mourut à Paris , rue
Cadet , le 2. Novembre 1733. dans la
centiéme année de son âge , et fit inhumé
dans le cimetiere de S. Joseph , annexe
de la Paroisse S. Eustache,
M. Thomas Honoré de Francini , Prê
tre- Docteur en Theologie de la Faculté de
Paris , de la Maison Royale de Navarre
et Doyen de la même Faculté , mourut le
5. Janvier 1734 au College de Boncours ,
dans la 78. année de son âge. Son corps
fût transporté à S. Germain en Laye pour
être inhumé dans l'Eglise des Recollets Y
lieu de la sépulture de sa famille , qui est
originaire de la Ville de Florence , et com
prise au nombre de celles qui étoient admises
aux dignitez de la République dès
l'an 1318. Elle vint s'établir en France
sous le regne de Henry IV. et fut naturalisée
en 1500. Jean Nicolas de Francini,
ancien Maître d'Hôtel du Roy qui
avoit épousé en 1684. Magdelaine Catherine
de Lully , morte en 1703. fille du
celebre Jean- Baptiste Lulli , est de cette
>
famille.
JANVIER. 1734. 189
famille. Francini porte d'Azur à une main
gantelée d'argent mouvante du flanc seneftre
de l'Ecu , tenant une pomme de pin d'or surmontée
d'une étoile de même , & accompagnée
de trois fleurs de Lys d'or, deux en chef
une en pointe.
Louis- Christophe de la Rochefoucaud
de Lascaris , Marquis d'Urfé , Grand Bailly
du Pays et Comté de Forez , Mestre de
Camp de Cavalerie , mourut le 7. Janvier
près de Tortonne dans le Milanez , dans
la trentiéme année de son âge . Il étoit fils
aîné de Jean Antoine de la Rochefou
caud , Marquis de Langheac , & c. et
de Dame Marie-Therese de Guerin de Lugeac.
Il avoit succedé aux biens de la Maison
d'Urfé en vertu d'anciennes substitutions
, par la mort de Joseph Marie de
Lascaris , Marquis d'Urfé , le dernier de
cette illustre Maison , arrivé le 13. Octobre
1724. celui qui vient de mourir avoit
été marié le 11. Septembre 1724. avec.
Dame Jeanne Camus de Pontcarré , fille
de Nicolas- Pierre Camus , Seigneur de
Pontcarré Premier Président du Parlement
de Normandie , et de feuë Dame
Marie -Michelle de Bragelongne sa scconde
femme . Il en a laissé des enfans.
Bernard du Mas de la Vergne , Maréchal
190 MERCURE DE FRANCE
chal des Logis de la premiere Compagnie
des Mousquetaires de la Garde du Roy ,
Mestre de Camp de Cavalerie , et Chevalier
de S. Louis , mourut le 16. Janvier
âgé d'environ 76. ans Il avoit été marié
le 30. Avril 1697. avec Anne Geneviève
Portier , fille de François Portier , Ecuyer
sieur de Compiegne et de Maillezais , Secretaire
des Commandemens , et Intendant
des Maisons et affaires du Duc de
Longueville , et de Catherine Cantot.
Armand François de Bretagne , premier
Baron de Bretagne , Baron d'Avangour ,
Comte de Vertus et de Goello , &c. Maréchal
des Camps et Armées du Roy ,
Chevalier de S. Louis , mourut à Paris le
12. Janvier , âgé de 52. ans . Il avoit été
successivement Guidon et Enseigne de la
Compagnie des Gendarmes de la Garde dur
Roy . Il n'a point été marié , laissant seulement
un frere et une soeur , qui sont
Henry François de Bretagne , Colonel
d'Infanterie , qu'il a institué son légataire
universel , et Dame Marie-Claire - Geneviéve
de Bretagne , veuve de Charles Roger
, Prince de Courtenay , mort en
1730.
Dame Louise de Montguillon , veuve
en premieres nôces d'Alexandre leMazier,
Auditeur en la Chambre des Comtes ; et
en
JANVIER 1734 191
en secondes de Claude- Auguste Vitart de
Passy , Ecuyer , Seigneur de Barzy , Capitaine
de Dragons , mourut le 14. Janvier
dans un âge avancé , laissant des enfans
de ses deux mariages.
M. Pierre Renard , Prêtre Superieur de
la Maison et Hôpital Royal de la Trinité
à Paris , mourut le même jour 14. âgé de
85. ans.
Dame Marie Angelique Cadeau , veuve
de Guillaume Fremin , Comte de Moras,
et Président à Mortier au Parlement de
Metz , mourut le 16. âgée de 87. ans . Elle
a laissé pour fille unique Marie Angelique
Fremin de Moras , qui a été mariée
le 17. Décembre 1709. avec Louis Antoine
de Brancas , Duc de Villars , Pair de
France , Chevalier des Ordres du Roy' ,
& c.
Guillaume Stafford Howard , Comte
de Stafford , Pair de la Grande Bretagne ,
mourut le 18. Janvier en la Maison des
Religieuses Chanoinesses Angloises , ruë
des Fossez S. Victor , d'une apoplexie
dont il fût attaqué étant à la grille . Il
étoit âgé d'environ 49. ans. Ses obseques
ont été celebrées le 20. dans l'Eglise Paroissiale
de S. Nicolas du Chardonnet ,
et il a été inhumé dans l'Eglise des mêmes
Chanoinesses Angloises, La Maison Howard
192 MERCURE DE FRANCE
ward est une des plus anciennes et des
plus illustres d'Angleterre. Guillaume
Howard , ayeul de celui qui vient de
mourir , étoit cadet des Ducs de Norfolck
, Aînez de toute la Maison Howard,
qui est fort nombreuse. Il prit le nom de
Stafford ; dont il avoit épousé l'heritiere.
Ce Seigneur , qui avoit embrassé la Religion
Catholique , ayant été accusé faussement
par deux scelerats de tremper dans
une prétendue conspiration des Catholiques
contre le Roy Charles II. eût la tête
tranchée à Londres le 8. Janvier 1681 .
à l'âge de 70. ans . Son fils , pere de celui
qui donne lieu à cet article , avoit suivi la
fortune du Roy Jacques II . en France , et
faisoit aussi profession de la Religion Catholique.
>
Charles de Creil , ancien Capitaine de
Cavalerie , ci devant Gentilhomme ordinaire
de la Maison du Roy , mourut le
24. Janvier âgé de 68. ans . Il étoit Fils de
feu Pierre de Creil , Seigneur de Grand-
Mesnil , Maître ordinaire en la Chambre
des Comtes , et de Jeanne Crié sa seconde
femme .
On apprend de Bretagne que Messirǝ
Jofeph- Hyacinte de Kersulguen , Chevalier
Seigneur , Marquis de Klorec , mourut le
19. de ce mois , en son Chasteau de Chefdu-
Bois
JANVIER 1734 193
du- Bois , où il avoit fixé depuis long- tems
sa demeure , mais où il ne s'est pas moins
rendu utile aux interêts du Roy , qu'à ceux
de sa Province ; tous les Officiers Generaux
qu'il recevoit chez lui avec une magnificence
et une noblesse qui l'auroient
distingué à la Cour , l'honoroient de leur
confiance et de leur amitié , et abandon
noient entierement à sa prudence ce qu'ils
ne pouvoient ou connoître ou executer
par eux mêmes , et l'associoient toûjours
à leur conseil . Il fut sur tout l'ami intime
du feu Maréchal de Vauban .
Egalement estimé de la Noblesse de
Bretagne , et connu par son zele pour les
interêts de la Province. Il fût élu deux
fois d'une voix unanime Président de
l'Assemblée des Etats de 1731. en l'absen
ce du Duc de la Tremouille .
Outre un esprit élevé , pénétrant , vif
plein d'un enjoüement noble et délicat ; il
possedoit à un si haut dégré le don de la
parole , qu'on le regardoit comme l'oracle
de la Province. Le caractere de son
coeur honoroit encore les qualitez supé
rieures de son esprit. Il alloit au- levant de
tous lei démêlez . Il calmoit toutes les querelles
, et la décision de tous les interêts
lui étoit confiée , sans que qui que ce soit.
ait jamais été tenté d'en appeller à un autie
Tribunal. Sa
194 MERCURE DE FRANCE.
ne
Sa tendresse pour les
pauvres , et sur
tout , pour les pauvres de ses terres ,
peut être mieux publiée que par les larmes
qu'ils ont répandues à sa mort ; moment
qu'il a rendu précieux aux hommes
et aux yeux de Dieu , par les sentimens
de religion , de paix , et de tranquillité ,
que le témoignage seul de la bonne conscience
peut donner.
,
Il laissa deux fils , l'aisné aujourd'hui
Marquis de Klorec , que la longue interruption
de la guerre où il s'étoit distingué
dans le service de la Marine , a fixé à la
tête de sa famille , et le Chevalier de
Klorec , Lieutenant de Vais eaux , fort
connu par ses services et son mérit . personnel
, l'un et l'autre Chevaliers de Saint
Louis .
Cet illustre Mort étoit de la Maison
de Kersulguen , l'une des plus anciennes
Maisons de Bretagne , et alliée de tout
tems à ce qu'il y a de plus considerable.
Jamais homme ne fut plus aimé
pendant sa vie , ni plus regretté après sa
mort.
Dame Marie-Helene Moreau de Se
chelles , épouse de M. René Herault
Chevalier , Seigneur de Fontaine- Labbé,
et de Vaucresson , Conseiller d'Etat , et
Lieutenant
JANVIER 1734. 195
> Lieutenant General de Police de la Ville
Prévôté et Vicomté de Paris , mariez le
30. Décembre 1732., accoucha le 23. Janvier
d'un fils , son premier enfant ,
quifut
nommé Jean René , ayant été tenu șur
les Fonts par M. Jean Moreau , Cheva
lier , Seigneur de Sechelles , Maistre des
Requestes , et Intendant du Haynault ,
son ayeul maternel , et par Dame Jeanne-
Charlotte Guillard , veuve de Louis Herault
, Seigneur d'Epone , et Mazieres , da
grande belle-mere paternelle.
Guy de Chartraire , Seigneur de Rugny
, de Montreal , & c. fils d'Emilien de
Chartraire de Romilly , Conseiller honofaire
au Parlement de Metz , et de Dame
Jeanne- Marie Girard , épousa le 20. Janvier
Dame Marie- Reine Chauvelin , fille
de M. Chauvelin , Seigneur de Beausejour
, &c. Conseiller d'Etat , et de Dame
Catherine Martin .
311
et Mariages.
E nommé Nicolas - François Petit
Gagne deniers ,mourut à Paris , rue
Cadet , le 2. Novembre 1733. dans la
centiéme année de son âge , et fit inhumé
dans le cimetiere de S. Joseph , annexe
de la Paroisse S. Eustache,
M. Thomas Honoré de Francini , Prê
tre- Docteur en Theologie de la Faculté de
Paris , de la Maison Royale de Navarre
et Doyen de la même Faculté , mourut le
5. Janvier 1734 au College de Boncours ,
dans la 78. année de son âge. Son corps
fût transporté à S. Germain en Laye pour
être inhumé dans l'Eglise des Recollets Y
lieu de la sépulture de sa famille , qui est
originaire de la Ville de Florence , et com
prise au nombre de celles qui étoient admises
aux dignitez de la République dès
l'an 1318. Elle vint s'établir en France
sous le regne de Henry IV. et fut naturalisée
en 1500. Jean Nicolas de Francini,
ancien Maître d'Hôtel du Roy qui
avoit épousé en 1684. Magdelaine Catherine
de Lully , morte en 1703. fille du
celebre Jean- Baptiste Lulli , est de cette
>
famille.
JANVIER. 1734. 189
famille. Francini porte d'Azur à une main
gantelée d'argent mouvante du flanc seneftre
de l'Ecu , tenant une pomme de pin d'or surmontée
d'une étoile de même , & accompagnée
de trois fleurs de Lys d'or, deux en chef
une en pointe.
Louis- Christophe de la Rochefoucaud
de Lascaris , Marquis d'Urfé , Grand Bailly
du Pays et Comté de Forez , Mestre de
Camp de Cavalerie , mourut le 7. Janvier
près de Tortonne dans le Milanez , dans
la trentiéme année de son âge . Il étoit fils
aîné de Jean Antoine de la Rochefou
caud , Marquis de Langheac , & c. et
de Dame Marie-Therese de Guerin de Lugeac.
Il avoit succedé aux biens de la Maison
d'Urfé en vertu d'anciennes substitutions
, par la mort de Joseph Marie de
Lascaris , Marquis d'Urfé , le dernier de
cette illustre Maison , arrivé le 13. Octobre
1724. celui qui vient de mourir avoit
été marié le 11. Septembre 1724. avec.
Dame Jeanne Camus de Pontcarré , fille
de Nicolas- Pierre Camus , Seigneur de
Pontcarré Premier Président du Parlement
de Normandie , et de feuë Dame
Marie -Michelle de Bragelongne sa scconde
femme . Il en a laissé des enfans.
Bernard du Mas de la Vergne , Maréchal
190 MERCURE DE FRANCE
chal des Logis de la premiere Compagnie
des Mousquetaires de la Garde du Roy ,
Mestre de Camp de Cavalerie , et Chevalier
de S. Louis , mourut le 16. Janvier
âgé d'environ 76. ans Il avoit été marié
le 30. Avril 1697. avec Anne Geneviève
Portier , fille de François Portier , Ecuyer
sieur de Compiegne et de Maillezais , Secretaire
des Commandemens , et Intendant
des Maisons et affaires du Duc de
Longueville , et de Catherine Cantot.
Armand François de Bretagne , premier
Baron de Bretagne , Baron d'Avangour ,
Comte de Vertus et de Goello , &c. Maréchal
des Camps et Armées du Roy ,
Chevalier de S. Louis , mourut à Paris le
12. Janvier , âgé de 52. ans . Il avoit été
successivement Guidon et Enseigne de la
Compagnie des Gendarmes de la Garde dur
Roy . Il n'a point été marié , laissant seulement
un frere et une soeur , qui sont
Henry François de Bretagne , Colonel
d'Infanterie , qu'il a institué son légataire
universel , et Dame Marie-Claire - Geneviéve
de Bretagne , veuve de Charles Roger
, Prince de Courtenay , mort en
1730.
Dame Louise de Montguillon , veuve
en premieres nôces d'Alexandre leMazier,
Auditeur en la Chambre des Comtes ; et
en
JANVIER 1734 191
en secondes de Claude- Auguste Vitart de
Passy , Ecuyer , Seigneur de Barzy , Capitaine
de Dragons , mourut le 14. Janvier
dans un âge avancé , laissant des enfans
de ses deux mariages.
M. Pierre Renard , Prêtre Superieur de
la Maison et Hôpital Royal de la Trinité
à Paris , mourut le même jour 14. âgé de
85. ans.
Dame Marie Angelique Cadeau , veuve
de Guillaume Fremin , Comte de Moras,
et Président à Mortier au Parlement de
Metz , mourut le 16. âgée de 87. ans . Elle
a laissé pour fille unique Marie Angelique
Fremin de Moras , qui a été mariée
le 17. Décembre 1709. avec Louis Antoine
de Brancas , Duc de Villars , Pair de
France , Chevalier des Ordres du Roy' ,
& c.
Guillaume Stafford Howard , Comte
de Stafford , Pair de la Grande Bretagne ,
mourut le 18. Janvier en la Maison des
Religieuses Chanoinesses Angloises , ruë
des Fossez S. Victor , d'une apoplexie
dont il fût attaqué étant à la grille . Il
étoit âgé d'environ 49. ans. Ses obseques
ont été celebrées le 20. dans l'Eglise Paroissiale
de S. Nicolas du Chardonnet ,
et il a été inhumé dans l'Eglise des mêmes
Chanoinesses Angloises, La Maison Howard
192 MERCURE DE FRANCE
ward est une des plus anciennes et des
plus illustres d'Angleterre. Guillaume
Howard , ayeul de celui qui vient de
mourir , étoit cadet des Ducs de Norfolck
, Aînez de toute la Maison Howard,
qui est fort nombreuse. Il prit le nom de
Stafford ; dont il avoit épousé l'heritiere.
Ce Seigneur , qui avoit embrassé la Religion
Catholique , ayant été accusé faussement
par deux scelerats de tremper dans
une prétendue conspiration des Catholiques
contre le Roy Charles II. eût la tête
tranchée à Londres le 8. Janvier 1681 .
à l'âge de 70. ans . Son fils , pere de celui
qui donne lieu à cet article , avoit suivi la
fortune du Roy Jacques II . en France , et
faisoit aussi profession de la Religion Catholique.
>
Charles de Creil , ancien Capitaine de
Cavalerie , ci devant Gentilhomme ordinaire
de la Maison du Roy , mourut le
24. Janvier âgé de 68. ans . Il étoit Fils de
feu Pierre de Creil , Seigneur de Grand-
Mesnil , Maître ordinaire en la Chambre
des Comtes , et de Jeanne Crié sa seconde
femme .
On apprend de Bretagne que Messirǝ
Jofeph- Hyacinte de Kersulguen , Chevalier
Seigneur , Marquis de Klorec , mourut le
19. de ce mois , en son Chasteau de Chefdu-
Bois
JANVIER 1734 193
du- Bois , où il avoit fixé depuis long- tems
sa demeure , mais où il ne s'est pas moins
rendu utile aux interêts du Roy , qu'à ceux
de sa Province ; tous les Officiers Generaux
qu'il recevoit chez lui avec une magnificence
et une noblesse qui l'auroient
distingué à la Cour , l'honoroient de leur
confiance et de leur amitié , et abandon
noient entierement à sa prudence ce qu'ils
ne pouvoient ou connoître ou executer
par eux mêmes , et l'associoient toûjours
à leur conseil . Il fut sur tout l'ami intime
du feu Maréchal de Vauban .
Egalement estimé de la Noblesse de
Bretagne , et connu par son zele pour les
interêts de la Province. Il fût élu deux
fois d'une voix unanime Président de
l'Assemblée des Etats de 1731. en l'absen
ce du Duc de la Tremouille .
Outre un esprit élevé , pénétrant , vif
plein d'un enjoüement noble et délicat ; il
possedoit à un si haut dégré le don de la
parole , qu'on le regardoit comme l'oracle
de la Province. Le caractere de son
coeur honoroit encore les qualitez supé
rieures de son esprit. Il alloit au- levant de
tous lei démêlez . Il calmoit toutes les querelles
, et la décision de tous les interêts
lui étoit confiée , sans que qui que ce soit.
ait jamais été tenté d'en appeller à un autie
Tribunal. Sa
194 MERCURE DE FRANCE.
ne
Sa tendresse pour les
pauvres , et sur
tout , pour les pauvres de ses terres ,
peut être mieux publiée que par les larmes
qu'ils ont répandues à sa mort ; moment
qu'il a rendu précieux aux hommes
et aux yeux de Dieu , par les sentimens
de religion , de paix , et de tranquillité ,
que le témoignage seul de la bonne conscience
peut donner.
,
Il laissa deux fils , l'aisné aujourd'hui
Marquis de Klorec , que la longue interruption
de la guerre où il s'étoit distingué
dans le service de la Marine , a fixé à la
tête de sa famille , et le Chevalier de
Klorec , Lieutenant de Vais eaux , fort
connu par ses services et son mérit . personnel
, l'un et l'autre Chevaliers de Saint
Louis .
Cet illustre Mort étoit de la Maison
de Kersulguen , l'une des plus anciennes
Maisons de Bretagne , et alliée de tout
tems à ce qu'il y a de plus considerable.
Jamais homme ne fut plus aimé
pendant sa vie , ni plus regretté après sa
mort.
Dame Marie-Helene Moreau de Se
chelles , épouse de M. René Herault
Chevalier , Seigneur de Fontaine- Labbé,
et de Vaucresson , Conseiller d'Etat , et
Lieutenant
JANVIER 1734. 195
> Lieutenant General de Police de la Ville
Prévôté et Vicomté de Paris , mariez le
30. Décembre 1732., accoucha le 23. Janvier
d'un fils , son premier enfant ,
quifut
nommé Jean René , ayant été tenu șur
les Fonts par M. Jean Moreau , Cheva
lier , Seigneur de Sechelles , Maistre des
Requestes , et Intendant du Haynault ,
son ayeul maternel , et par Dame Jeanne-
Charlotte Guillard , veuve de Louis Herault
, Seigneur d'Epone , et Mazieres , da
grande belle-mere paternelle.
Guy de Chartraire , Seigneur de Rugny
, de Montreal , & c. fils d'Emilien de
Chartraire de Romilly , Conseiller honofaire
au Parlement de Metz , et de Dame
Jeanne- Marie Girard , épousa le 20. Janvier
Dame Marie- Reine Chauvelin , fille
de M. Chauvelin , Seigneur de Beausejour
, &c. Conseiller d'Etat , et de Dame
Catherine Martin .
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Résumé : MORTS[,] NAISSANCES, et Mariages.
En janvier 1734, plusieurs décès notables ont été enregistrés. Nicolas-François Petit, âgé de 100 ans, est décédé à Paris et inhumé dans le cimetière de Saint-Joseph. M. Thomas Honoré de Francini, Prêtre et Docteur en Théologie, est mort à 78 ans au Collège de Boncours et inhumé à Saint-Germain-en-Laye. La famille Francini, originaire de Florence, s'était établie en France sous le règne de Henri IV et avait été naturalisée en 1500. Louis-Christophe de La Rochefoucauld de Lascaris, Marquis d'Urfé, est décédé à 30 ans près de Tortonne. Bernard du Mas de La Vergne, Maréchal des Logis des Mousquetaires du Roi, est mort à 76 ans. Armand-François de Bretagne, Maréchal des Camps et Armées du Roi, est décédé à 52 ans à Paris. Parmi les autres décès notables, on compte Dame Louise de Montguillon, M. Pierre Renard, Prêtre Supérieur de la Maison de la Trinité, et Dame Marie-Angélique Cadeau, veuve du Comte de Moras. Guillaume Stafford Howard, Comte de Stafford, est mort à 49 ans à Paris. Charles de Creil, ancien Capitaine de Cavalerie, est décédé à 68 ans. Joseph-Hyacinte de Kersulguen, Marquis de Klorec, est mort à 62 ans en Bretagne. Du côté des naissances et mariages, Dame Marie-Hélène Moreau de Séchelles a accouché d'un fils nommé Jean-René le 23 janvier 1734. Guy de Chartraire a épousé Dame Marie-Reine Chauvelin le 20 janvier 1734.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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19
p. 395-405
MORTS, NAISSANCES et Mariages.
Début :
Le dix-neuf Janvier Dame Marie-Magdelene Baudin, Epouse de Mathias Goudin, Conseiller [...]
Mots clefs :
Paris, France, Mort, Seigneur, Âge, Conseiller au Parlement, Dame, Roi, Fille, Chevalier, Secrétaire, Marquis, Comte, Président, Louis Milon de Rigny, Pierre de Brilhat, Pierre-Maurille Boulard, René-Charles-Elisabeth de Coëtlogon, Marie-Celse-Antoinette de Cugnac, Louis-Charles de Gouffier, Catherine-Angélique d'Albert de Luynes
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texteReconnaissance textuelle : MORTS, NAISSANCES et Mariages.
MORTS , NAISSANCES
et Mariages.
LBA
Edix- neuf Janvier Dame Marie -Magdelene
Baudin , Epouse de Mathias Goudin , Conseilde
ler en la Cour des Aydes de Paris , et qui avoit
été mariée le 18 Fevrier 1732.mourut en couches
de son deuxième enfant , agée de 27. ans.
>
Le 24. Janvier M. Louis Milon , Evêque et
Seigneur de Condom Prieur des Prieurés de
S. Marcel , de Villiers S. Sepulchre , et des deux
Gemeaux , Docteur en Théologie de la Faculté
11
de
396 MERCURE DE FRANCE
de Paris du 4. Juillet 1685. mourut en son Château
à deux lieuës de Condom , agé d'environ
76. ans , et dans la 41. année de son Episcopat ,
ayant été nommé à l'Evêché de Condom , Suffra
(gant de Bourdeaux , le 1. Novembre 1693 et sacré
le 14. Fevrier 1694. Il avoit été auparavant
Chanoine de l'Eglise de Saint Martin de Tours,
et Aumônier du Roi . Ce Prêlat qui est fort regretté
dans son Diocèse , a fondé à Condom un Hôpital
, dans lequel les pauvres sont emploïés à
divers Arts et Métiers , et il a confié l'administration
de cette Maison aux Soeurs appellées de
la Foy. Il a établi les mêmes Soeurs à Nérac ,
pour instruire et cathechiser les jeunes Filles de
la Religion protestante , a retabli les Eglises de
Monchenit , et de Puge , que les Religionaires
avoient entierement detruites , et a achevé son Palais
Episcopal qui avoit été deja commencé à
grands frais . Il assista en 1705. à l'Assemblée
générale du Clergé , en qualité d'un des Députés
de la Province de Bourdeaux . Ce Prélat étoit
deuxième Fils d'Alexandre Milon , Seigneur de
la Borde , Mesne Amnon &c. Président , Trésorier
General de rance en Berri , mort le 10.
May 1687. et de Françoise Palla , morte le 26.
May 1703. Il avoit pour Frere aîné Aléxandre
Milon , Maîtte des Requêtes Honoraire de l'Hôtel
du Roi , qui vient d'entrer dans la 82. année
de son age , et qui est veuf depuis le 6. Janvier
1700. de Marie - Magdelene Thérese Coicault de
Chevigny , de laquelle il avoit eu Françoise- Elizabeth
Milon , Fille unique , mariée le 19. Fevrier
1700. avec Louis- Charles de Machault ,
Seigneur d'Arnouville , Conseiller d'Etat ordinaire
, et morte le 22. Janvier 1720. laissant un
Fils unique , qui est Maître des Requêtes depuis
1728
1
FEVRIER . 1734 397
1718. L'Eveque de Condom avoit pour frere
puîné Henry Milon , Seigneur de Mesne , Intendant
General des Turces et levées de France ,
et Grand-Maître des Eaux et forêts de France en
Touraine , puis en Poitou , Auni , Saintonge ,
Engoumois , Limosin , haute et basse Marche ,
Bourbonnois , et Nivernois , mort depuis plusieurs
années , ayant laissé de Jeanne - Françoise
Angelique Collin sa femme , trois Fils , dont l'un ,
après avoir été Capitaine dans le Regiment du
Roi , s'étoit retiré à Condom auprès de l'Evêque
son Oncle ; un autre connu sous le nom du sieur
de Mesne , resident à Tours , et un troisiéme qui
est Alexandre Milon , né à Paris le 13. Juin 1688 .
Docteur en Théologie de la Faculté de Paris du
18. Octobre 1714. ci-devant Aumônier du Roi ,
et à présent Evêque de Valence en Dauphiné qui
a été nommé à cet Evêché le 7. May 1725 .
et sacré le 31. Mars 1728. et qui a obtenu au
mois de May 1728. l'Abbaye de Leoncel,Ordre
de Citaux , Diocèse de Die.
Le 25. Janvier M. Pierre de Brilhat , Vicomte,
de Geneay en Poitou , Seigneur de Nouzières en
ngoumois , Premier President au Parlement de
Bretagne , mourut à Paris agé de 67. ans , étant
né le 26. Janvier 1667. Il étoit dans la 31. année
de l'éxercice de sa Charge de Premier Président,
en laquelle il avoit été reçu le 16. Juin 1703
étant auparavant Conseiller au Parlement de
Paris , depuis le 27. Fevrier 1688. Il étoit Fils
ainé de Nicolas de Brilhat , Seigneur de Nouzieres
, Vicomte de Geneay , Conseiller au Parlement
de Paris , et de Jeanne Auzanne , et avoit
épousé en premieres noces le 17. Septembre 1693 ,
Marie-Anne de Chouet, Fille de Pierre de Choüett
Seigneur de Gevreau , Conseiller au Parlement
I v de
398 MERCURE DE FRANCE
de Bretagne , et de Marie du Moley ; et en se
condes noces Pelagie- Constance de Lys , Fille
d'un Conseiller au même Parlement. Cette derniere
mourut de la petite verole à Paris le 11 .
Novembre 1731. agée d'environ 43. ans. Il a
laissé des Enfans de l'une et de l'autre.
:
Le même jour Emanuel Pierre-Claude Raymond
, Ecuyer , Sieur de Marcest , Lieuter ne
au Regiment de Rosnyvinen , Dragons , File
feu Pierre Raymond, Ecuyer , Seigneur de
cest , Lieutenant de Roy en la Province de Bo
bonnois , et auparavant Lieutenant au Régime :
des Gardes Françoises , mort le 8. Juillet 12
59. ans ; et de Dame Elizabeth River sa YouT
mourut d'une maladie de poitrine à Paris , gé
21. ans f . mois 24. jours. Il avoit fait sa pa
miere Campagne l'année derniere en Allem
à
"
Gabriel-Jean Nicolas, Seigneur de la Reyre , er
de Tralage , Fils de feu Gabriel Nicolas , Signeur
de-la Reynie de Tralage , et de Vic , Conseiller
d'Etat ordinaire , et Sous- Doyen du Conseil
, et auparavant Lieutenant General de Police
de la Ville de Paris , mort le 14. Juin 1709 .
l'age de 84. ans , et de Gabrielle de Garibal
mourut à Rome , le 26. Janvier , où il s'étoit
retiré depuis plusieurs années. Il n'avoit point
été marié.
Le 28 , Janvier Dame Marie- Therese Poyrel
de Grandval , veuve depuis le 24. Juin 1724. de
Jean du Puis , Ecuyer, Conseiller, Tresorier General
de la Maison du Roi , mourut à Paris ,
agé de 68. ans . mois , laissant un Fils qui est
Pierre du Puis , reçu Conseiller au Parlement de
Paris le 27. Janvier 1712.puis Président au Grand
Conseil le 9. Fevrier 1720. qui a épousé l'Ainée
des trois Filles de feu Charles Ruau du Tronchot,
Seigneur
FEVRIER 1734. 399
Seigneur de Ville - Dieu &c. Chevalier de l'Ordre
du Roi, Secretaire de S. M. Maison , Couronne
de France , et de ses Finances , Ancien Fermier
General , mort le 20. Juillet 1729. et de Marie-
Anne Lépinau , de laquelle il a des enfans.
Dame Anne-Magdelaine Adelaide de Maupeou,
Fille de René- Charles de Maupeou , Marquis de
Motangle , et de Montigny , President à Mortier
au Parlement de Paris , et d'Anne-Victoire de
Lamoignon de Courson , et Epouse de François-
Louis de Louvet de Murat , Comte de Nogaret ,
de Cauvisson , Capitaine de Cavalerie dans le
Regiment Dauphin ; mariée le 22. Novembre
1731. mourut le 28. Janvier en couches de son
premier enfant , mort incontinent après , agé de
19. ans 5. jours , fort regrettée . Elle fut inhumée
le lendemain aux Cordeliers.
La nuit du 30. au 31. Janvier , Charles - Her
cules d'Albert , Chevalier de Luynes , Chef d'Escadre
des Armées Navales du Roi depuis 1422,
et Capitaine des Gardes du Pavillon , Amiral
qui avoit servi en dernier lieu , en qualité de Chef
d'Escadre sur l'Escadre qui a été envoiée l'année
derniere dans la Mer Baltique , sous les ordres du
Marquis de la Luzerne , Lieutenant General ,
mourut à Paris , dans la 60. année de son age ,
étant né le 8. Mars 1674. Il étoit second Fils de
Louis - Charles d'Albert , Duc de Luynes , Paix
de France , mort le 20. Octobre 1690. et d'Anne
de Rhohan de Montbason ,sa deuxième femme ,
morte le 29. Octobre 1684. et grand oncle de
Charles- Philippe d'Albert , aujourd'huy Duc de
Luynes , Pair de France.
Le premier Fevrier , Louis le Gendre , Prêtre,
natif de Rouen , Chanoine du 15. Avril 1690 .
et Sous-Chantre de l'Eglise Métropolitaine de
I vi
Paris
400 MERCURE DE FRANCE
·
Paris du .Juillet 1723.et Abbé Commandataire
de l'Abbaïe Roiale deN.D. de Claire - Fontaine
O.S.A.Diocèse de Chartres du mois de Decembre
1724.mourut en sa MaisonCanoniale, agé de 78.
ans. Il étoit Auteur d'une Histoire de France , imprimée
d'abord en plusieurs volumes in 12. puis
en dernier lieu en 3. vol. in fol . à laquelle est
joint un ouvrage intitulé Mours des François ,
dont il y a aussi une Edition in 12. morceau estimé.
On a encore de lui une Histoire du Cardinal
d'Amboise , 3. vol . in 12. et 1. vol . in 4º. On a
de plus de lui , une Vie Latine de François de
Harlay , Archêveque de Paris , son Bienfaicteur ,
le tout écrit d'un bon Stile .
>
Jean Baptiste du Moustier , Clerc du Diocèse
de Bayeux, Abbé Commandataire de l'Abbaie de
la Victoire , O.S A Diocèse de Senlis , depuis
le 8. Janvier 172 1. et auparavant de celle de Saint
Sauveur de Blaye , O. S. B. Diocèse de Bourdeaux
depuis le 6 Novembre 1717. aussi Prieur
d'Huriel , Aumônier du Duc de Bourbon , et
Secretaire de ses commandemens ; et ci-devant
Instituteur de la jeunesse de ce Prince , mourut
à l'Hôtel de Condé , le 1, Fevrier , après une longue
maladie.
Le neuf Fevrier Dame Marguerite-Charlote de
la Roche de Fontenilles , Fille de feu François de
la Roche , Marquis de Fontenilles , mort en 1728.
et de Dame Marie- Therese de Mesme , et Epouse
depuis le 16. Avril 1733. de Simon -Joseph de
Raousset , Marquis de Seillon , Conseiller au
Parlement de Provence , mourut en couches ,
agée d'environ 33. ans.
D. marie Anne le Bault de Langy , Fille ainée
de Gilbert - François le Bault , Chevalier Seigneur
de Langy en Nivernois , et de D. Anne-Radegonde
FEVRIER. 1734. 401
gonde Charpentier de Crecy , mourut en la ville
de Saint Saulge en la même Province , le 10. Fevrier
, agée d'environ 30. ans. La famille de le
Bault de Langy , ancienne Noblesse de Nivernois,
porte de gueules au chevron d'or , accompagné
de trois Merlettes de sable.
M. Pierre-Maurice Boulard , Ecuyer , Chevalier
, Commandeur , Secretaire General , et Greffier
de l'Ordre Royale Militaire et Hospitalier
de Notre- Dame de Mont- Carmel et de Saint
Lazare de Jerusalem , et Intendant et Secretairedes
commandemens de S. A.S. Monseigneur le
Prince de Conty , mourut le 18. Janvier 1734.
agé d'environ 62. ans. Il étoit Fils de Pierre
Boulard , qui a été emploié pendant plus de 30.
années en qualité de premier Secretaire des Ambassades
du feu Comte d'Avaux , tant à Venize
au Traité de paix de Nimegue en Holande ,qu'en
Irlande à la suite de Jacques I I. Roi d'Angletaire.
N. Boulard son Fils , a commencé en l'année
1701. à servir le Roy en la même qualité ,
sous le même ministere en Holande , et à continué
à son retour en France , de travailler aux
mêmes affaires jusqu'à la mort du Comte d'Avaux
, arrivée en 1709. Il fut depuis choisi pour
Premier Secretaire de l'Ambassade du feu Marechal
d'Uxelles , Plenipotentiaire aux Conferences
de Gertrudemberg , et ensuite Premier Secretaire
de M. de Mesme , Premier Président du Parlement.
Il a été reçu Chevalier de l'Ordre Militaire
et Hospitalier de Saint Lazare , le 9. Octobre
1716. Commandeur et Secretaire General ,
et Greffier du mêine Ordre , le 15. Juillet 1728,
Le Roi pour recompenser les services du Sieur
Boulard , et de son Pere lui avoit accordé des Lertres
de Noblesse pour lui et sa posterité , par Lettres
402 MERCURE DE FRANCE
tres Patentes du mois de Fevrier 1719. et depuis
La mort de M. de Mesme , Premier President ,
feu S. A. S. Monseigneur le Prince de Conty ,
connoissant la probité , capacité , et le désinteressement
du Sieur Boulard , l'a choisi pour le
mettre à la tête des affaires de sa Maison en qualité
de son Intendant General , et Secretaire de
ses Commandemens , et il a toujours été honnoré
de la confiance de ce Prince , et de celle de
Madame la Princesse, et de Monseigneur le Prince
de Conty leur Fils , qui ont donné des preuves
éclatantes de leur satisfaction . Le merite d'un si
digne sujet , le fait regretter universellement.
René- Charles -Elizabeth de Coëtlogon, Comte
de Loyat , Châtelain de-la Gaudinaye , Sindic General
des Etats de- la Province de Bretagne , mourut
à Paris le 19. Fevrier agé de 60. ans , Il étoit
Neveu de feu Alain- Emanuel de Coëtlogon,Maréchal
et Vice- Amiral de France , Chevalier des
Ordres du Roi , Grand - Croix de l'Ordre Militaire
de Saint Louis &c. mort le 7. May 1730*
à l'age de 83. ans, et il avoit épousé Anne Auvril ,
Fille unique de René Auvril , Seigneur de la
Roche et de Genevieve Menardo, de laquelle il
a laissé Louis de Coëtlogon , Lieutenant dans le
Regiment du Roi , puis reçu Cornette dans la scconde
Compagnie des Mousquetaires le 30. May
1731. Emanuel- Louis de Coëtlogon , Capitaine
de Dragons dans le Regiment , Mestre de Camp
General ; Emanuel Marie , Chevalier de Coërlogon
, Lieutenant de Vaisseaux ; et René- Anne
Elizabeth de Coetlogon , Abbé Commandataire
de l'Abbaie de Saint Memin près de Châlons sur
Marne , depuis le mois d'Octobre 1729. La Genealogie
de la Maison de Coëtlogon , du Dio
cèse de Saint Brieuc , en basse Bretagne , est raportée
FEVRIER 1734. 403
portée dans la nouvelle Edition des Grands Offi
ciers de la Couronne , article des Maréchaux de
France tome 7. page 717. où elle est remontée
jusqu'à la fin du 12. Siecle. Ses Armes sont de
Gueules à trois Ecussons d'Hermines passées.
2. et I.
On mande de Bourgogne , que le nommé
Jean Coquelay , du village de Presle , Bailliage
d'Avallon , Intendance de Dijon , étoit mort depuis
peu , agé de 106 ans ; étant né le 15. Septembre
1627. Il avoit conservé son bon sens jusqu'à
sa mort ; il marchoit encore très - bien deux
jours auparavant , et il ne se souvenoit pas d'avoir
jamais été malade ; il a vû sa cinquième
Generation , dont il subsiste encore plusieurs
Enfans.
Il y a dans ce village , et aux environs , des
Habitans qui ont plus de 90. ans , qui travaillent
journellement . Ce n'est pas seulement parmi les
villagois , mais il y a aussi plusieurs Gentils- Hommes
dans ces Cantons , qui sont de même age
et qui vont tous les jours à la Chasse , soit
pied ou à cheval : l'Air y est extrémement pur ,
et il n'y a presque jamais de malades.
Le 25. Fevrier 1734. a été baptisée à S.Sulpice
Marie-Celse-Antoinette , née le jour précedent
fille de Jean - Baptiste - François de Cugnac , appellé
le Marquis de Dampierre , Baron d'Huisseau
, Mestre de Camp de Cavalerie , cy-devant
Cornette des Chevaux Legers de Berry , et de
D. Françoise- Charlotte de Langhac , qui ont
été mariez le 7 Juillet 1732. elle a été tenuë
sur les Fonts par Mrs Michel Celse Roger de
Rabutin , Comte de Bussy , Evêque de Luçon,
l'un des 40 de l'Académie Françoise son parent
paternel
404 MERCURE DE FRANCE
paternel et maternel , et par D. Marie-Magdelaine
-Henriette de Lagny son ayeule paternelle,
veuve depuis 1724. de François de Cugnac ,
Marquis de Dampierre , Baron d'Huisseau ,
d'Hautevenne , & c .
Le 13 Janvier a été célebré dans la Chapelle
de l'Hôtel de Pontchartrain le Mariage de
Louis -Charles de Gouffier , Marquis d'Heilly,
Ribemont &c. né du vingt - sept Septembre
1698. Mestre de Camp du Régiment de Condé
Cavalerie , par Commission du 24 Novembre
1719. Fils de feu Charles- Antoine de Gouffier
, Marquis d'Heilly , Enseigne des Gendarmes
de la Garde du Roy , Maréchal de Camp
de ses Armées , et Chevalier de l'Ordre Militaire
de S. Louis , mort à l'âge de 33 ans , des
blessures qu'il avoit receues a la Bataille de Ramillies
, le 23 May 1706. et de Dame Catherine-
Angelique d'Albert de Luynes , sa veuve ,
avec Dile Marie- Catherine Phelypeaux , fille
mineure , et unique héritiere de feu François
Phelypeaux , Chevalier Seigneur d'Outreville
Maître des Requêtes ordinaire de l'Hôtel du
Roy , mort le 19 Décembre 1715 , dans la ! 26
année de son âge , et de feue D. Marie - Catherine
Voisin sa femme , fille d'un Conseiller au
Parlement de Rouen , morte âgée de 39 ans
le 2 Février 1717. la Mariée est petite niéce de
feu Louis Phelypeaux de Pontchartrain , Chancelier
de France . La Généalogie de la Maison
de Gouffier , dont il subsiste encore plusieurs
branches est rapportée dans l'Histoire des
Grands Officiers de la Couronne , à l'Art . des
Duchez non Pairies Tom. f . pag. 605 .
+6
Le 26 Janvier , Angelique - François de Renoüard
,
FEVRIER. 1734 405
豎
nouard , Chevalier , Comte de Villayer et d'Auteuil
, Seigneur de Drouges , Couvrau , &c . Maftre
des Requêtes Ordinaire de l'Hôtel du Roy ,
depuis 1719. et auparavant Conseiller au Parlement
de Paris, où il avoit été reçu en 1716. fils
unique , né posthume de feu Jean - Jacques de
Renouard , Comte de Villayer , Conseiller au
Parlement de Bretagne ; et de deffunte Dame
Michelle-Lucrece Chappel , morte le 22 Janvier
1717. et petit- fils de Jean - Jacques de Renouard
, Comte de Villayer , mort Doïen du
Conseil d'Etat du Roy , et l'un des quarante de
l'Académie Françoise , les Mars 1691. âgé de
86 ans , a été marié avec Dame Angelique- Clau
de de Marescot , Dame de Thoiry , àgée de 29
ans , du 7 du même mois de Janvier , et veuve
depuis le Novembre 1731. d'Adrien Claude de
Baussan , son cousin germain , Ecuyer du Roy ,
dont elle a un fils unique. Elle est fille et seule
heritiére de feu Gilles - Michel de Marescot , Seigneur
de Thoiry , de Morgue , &c. Mestre de
Camp de Cavalerie , Maréchal General des Logis
de la Cavalerie Legere de France , Chevalier
de l'Ordre Militaire de S Louis , mort le 8
Mars 1714 et de feue Angelique Dappougny , sa
femme , morte le 9 Janvier 1705. Les Armes de
la famille de la Mariée sont de Gueules à trois
faces d'argent à un Lion Léopardé , brochant sur
Le tout , et un Chef de même , chargé d'un Aigle ,
Couronné de sable , et pour Cimier un Léopard ,
surmonté d'un Aigle couronné, qui sont les Armes
des Marescotti de Boulogne en Italie , qui ont
reconnu les Marescot de France pour leurs pa
>
rens. La famille de Renouard - Villayer est de
Bretagne , et porte pour armes , d'Argent à une
Quinte-feuille , percée de Gueules.
et Mariages.
LBA
Edix- neuf Janvier Dame Marie -Magdelene
Baudin , Epouse de Mathias Goudin , Conseilde
ler en la Cour des Aydes de Paris , et qui avoit
été mariée le 18 Fevrier 1732.mourut en couches
de son deuxième enfant , agée de 27. ans.
>
Le 24. Janvier M. Louis Milon , Evêque et
Seigneur de Condom Prieur des Prieurés de
S. Marcel , de Villiers S. Sepulchre , et des deux
Gemeaux , Docteur en Théologie de la Faculté
11
de
396 MERCURE DE FRANCE
de Paris du 4. Juillet 1685. mourut en son Château
à deux lieuës de Condom , agé d'environ
76. ans , et dans la 41. année de son Episcopat ,
ayant été nommé à l'Evêché de Condom , Suffra
(gant de Bourdeaux , le 1. Novembre 1693 et sacré
le 14. Fevrier 1694. Il avoit été auparavant
Chanoine de l'Eglise de Saint Martin de Tours,
et Aumônier du Roi . Ce Prêlat qui est fort regretté
dans son Diocèse , a fondé à Condom un Hôpital
, dans lequel les pauvres sont emploïés à
divers Arts et Métiers , et il a confié l'administration
de cette Maison aux Soeurs appellées de
la Foy. Il a établi les mêmes Soeurs à Nérac ,
pour instruire et cathechiser les jeunes Filles de
la Religion protestante , a retabli les Eglises de
Monchenit , et de Puge , que les Religionaires
avoient entierement detruites , et a achevé son Palais
Episcopal qui avoit été deja commencé à
grands frais . Il assista en 1705. à l'Assemblée
générale du Clergé , en qualité d'un des Députés
de la Province de Bourdeaux . Ce Prélat étoit
deuxième Fils d'Alexandre Milon , Seigneur de
la Borde , Mesne Amnon &c. Président , Trésorier
General de rance en Berri , mort le 10.
May 1687. et de Françoise Palla , morte le 26.
May 1703. Il avoit pour Frere aîné Aléxandre
Milon , Maîtte des Requêtes Honoraire de l'Hôtel
du Roi , qui vient d'entrer dans la 82. année
de son age , et qui est veuf depuis le 6. Janvier
1700. de Marie - Magdelene Thérese Coicault de
Chevigny , de laquelle il avoit eu Françoise- Elizabeth
Milon , Fille unique , mariée le 19. Fevrier
1700. avec Louis- Charles de Machault ,
Seigneur d'Arnouville , Conseiller d'Etat ordinaire
, et morte le 22. Janvier 1720. laissant un
Fils unique , qui est Maître des Requêtes depuis
1728
1
FEVRIER . 1734 397
1718. L'Eveque de Condom avoit pour frere
puîné Henry Milon , Seigneur de Mesne , Intendant
General des Turces et levées de France ,
et Grand-Maître des Eaux et forêts de France en
Touraine , puis en Poitou , Auni , Saintonge ,
Engoumois , Limosin , haute et basse Marche ,
Bourbonnois , et Nivernois , mort depuis plusieurs
années , ayant laissé de Jeanne - Françoise
Angelique Collin sa femme , trois Fils , dont l'un ,
après avoir été Capitaine dans le Regiment du
Roi , s'étoit retiré à Condom auprès de l'Evêque
son Oncle ; un autre connu sous le nom du sieur
de Mesne , resident à Tours , et un troisiéme qui
est Alexandre Milon , né à Paris le 13. Juin 1688 .
Docteur en Théologie de la Faculté de Paris du
18. Octobre 1714. ci-devant Aumônier du Roi ,
et à présent Evêque de Valence en Dauphiné qui
a été nommé à cet Evêché le 7. May 1725 .
et sacré le 31. Mars 1728. et qui a obtenu au
mois de May 1728. l'Abbaye de Leoncel,Ordre
de Citaux , Diocèse de Die.
Le 25. Janvier M. Pierre de Brilhat , Vicomte,
de Geneay en Poitou , Seigneur de Nouzières en
ngoumois , Premier President au Parlement de
Bretagne , mourut à Paris agé de 67. ans , étant
né le 26. Janvier 1667. Il étoit dans la 31. année
de l'éxercice de sa Charge de Premier Président,
en laquelle il avoit été reçu le 16. Juin 1703
étant auparavant Conseiller au Parlement de
Paris , depuis le 27. Fevrier 1688. Il étoit Fils
ainé de Nicolas de Brilhat , Seigneur de Nouzieres
, Vicomte de Geneay , Conseiller au Parlement
de Paris , et de Jeanne Auzanne , et avoit
épousé en premieres noces le 17. Septembre 1693 ,
Marie-Anne de Chouet, Fille de Pierre de Choüett
Seigneur de Gevreau , Conseiller au Parlement
I v de
398 MERCURE DE FRANCE
de Bretagne , et de Marie du Moley ; et en se
condes noces Pelagie- Constance de Lys , Fille
d'un Conseiller au même Parlement. Cette derniere
mourut de la petite verole à Paris le 11 .
Novembre 1731. agée d'environ 43. ans. Il a
laissé des Enfans de l'une et de l'autre.
:
Le même jour Emanuel Pierre-Claude Raymond
, Ecuyer , Sieur de Marcest , Lieuter ne
au Regiment de Rosnyvinen , Dragons , File
feu Pierre Raymond, Ecuyer , Seigneur de
cest , Lieutenant de Roy en la Province de Bo
bonnois , et auparavant Lieutenant au Régime :
des Gardes Françoises , mort le 8. Juillet 12
59. ans ; et de Dame Elizabeth River sa YouT
mourut d'une maladie de poitrine à Paris , gé
21. ans f . mois 24. jours. Il avoit fait sa pa
miere Campagne l'année derniere en Allem
à
"
Gabriel-Jean Nicolas, Seigneur de la Reyre , er
de Tralage , Fils de feu Gabriel Nicolas , Signeur
de-la Reynie de Tralage , et de Vic , Conseiller
d'Etat ordinaire , et Sous- Doyen du Conseil
, et auparavant Lieutenant General de Police
de la Ville de Paris , mort le 14. Juin 1709 .
l'age de 84. ans , et de Gabrielle de Garibal
mourut à Rome , le 26. Janvier , où il s'étoit
retiré depuis plusieurs années. Il n'avoit point
été marié.
Le 28 , Janvier Dame Marie- Therese Poyrel
de Grandval , veuve depuis le 24. Juin 1724. de
Jean du Puis , Ecuyer, Conseiller, Tresorier General
de la Maison du Roi , mourut à Paris ,
agé de 68. ans . mois , laissant un Fils qui est
Pierre du Puis , reçu Conseiller au Parlement de
Paris le 27. Janvier 1712.puis Président au Grand
Conseil le 9. Fevrier 1720. qui a épousé l'Ainée
des trois Filles de feu Charles Ruau du Tronchot,
Seigneur
FEVRIER 1734. 399
Seigneur de Ville - Dieu &c. Chevalier de l'Ordre
du Roi, Secretaire de S. M. Maison , Couronne
de France , et de ses Finances , Ancien Fermier
General , mort le 20. Juillet 1729. et de Marie-
Anne Lépinau , de laquelle il a des enfans.
Dame Anne-Magdelaine Adelaide de Maupeou,
Fille de René- Charles de Maupeou , Marquis de
Motangle , et de Montigny , President à Mortier
au Parlement de Paris , et d'Anne-Victoire de
Lamoignon de Courson , et Epouse de François-
Louis de Louvet de Murat , Comte de Nogaret ,
de Cauvisson , Capitaine de Cavalerie dans le
Regiment Dauphin ; mariée le 22. Novembre
1731. mourut le 28. Janvier en couches de son
premier enfant , mort incontinent après , agé de
19. ans 5. jours , fort regrettée . Elle fut inhumée
le lendemain aux Cordeliers.
La nuit du 30. au 31. Janvier , Charles - Her
cules d'Albert , Chevalier de Luynes , Chef d'Escadre
des Armées Navales du Roi depuis 1422,
et Capitaine des Gardes du Pavillon , Amiral
qui avoit servi en dernier lieu , en qualité de Chef
d'Escadre sur l'Escadre qui a été envoiée l'année
derniere dans la Mer Baltique , sous les ordres du
Marquis de la Luzerne , Lieutenant General ,
mourut à Paris , dans la 60. année de son age ,
étant né le 8. Mars 1674. Il étoit second Fils de
Louis - Charles d'Albert , Duc de Luynes , Paix
de France , mort le 20. Octobre 1690. et d'Anne
de Rhohan de Montbason ,sa deuxième femme ,
morte le 29. Octobre 1684. et grand oncle de
Charles- Philippe d'Albert , aujourd'huy Duc de
Luynes , Pair de France.
Le premier Fevrier , Louis le Gendre , Prêtre,
natif de Rouen , Chanoine du 15. Avril 1690 .
et Sous-Chantre de l'Eglise Métropolitaine de
I vi
Paris
400 MERCURE DE FRANCE
·
Paris du .Juillet 1723.et Abbé Commandataire
de l'Abbaïe Roiale deN.D. de Claire - Fontaine
O.S.A.Diocèse de Chartres du mois de Decembre
1724.mourut en sa MaisonCanoniale, agé de 78.
ans. Il étoit Auteur d'une Histoire de France , imprimée
d'abord en plusieurs volumes in 12. puis
en dernier lieu en 3. vol. in fol . à laquelle est
joint un ouvrage intitulé Mours des François ,
dont il y a aussi une Edition in 12. morceau estimé.
On a encore de lui une Histoire du Cardinal
d'Amboise , 3. vol . in 12. et 1. vol . in 4º. On a
de plus de lui , une Vie Latine de François de
Harlay , Archêveque de Paris , son Bienfaicteur ,
le tout écrit d'un bon Stile .
>
Jean Baptiste du Moustier , Clerc du Diocèse
de Bayeux, Abbé Commandataire de l'Abbaie de
la Victoire , O.S A Diocèse de Senlis , depuis
le 8. Janvier 172 1. et auparavant de celle de Saint
Sauveur de Blaye , O. S. B. Diocèse de Bourdeaux
depuis le 6 Novembre 1717. aussi Prieur
d'Huriel , Aumônier du Duc de Bourbon , et
Secretaire de ses commandemens ; et ci-devant
Instituteur de la jeunesse de ce Prince , mourut
à l'Hôtel de Condé , le 1, Fevrier , après une longue
maladie.
Le neuf Fevrier Dame Marguerite-Charlote de
la Roche de Fontenilles , Fille de feu François de
la Roche , Marquis de Fontenilles , mort en 1728.
et de Dame Marie- Therese de Mesme , et Epouse
depuis le 16. Avril 1733. de Simon -Joseph de
Raousset , Marquis de Seillon , Conseiller au
Parlement de Provence , mourut en couches ,
agée d'environ 33. ans.
D. marie Anne le Bault de Langy , Fille ainée
de Gilbert - François le Bault , Chevalier Seigneur
de Langy en Nivernois , et de D. Anne-Radegonde
FEVRIER. 1734. 401
gonde Charpentier de Crecy , mourut en la ville
de Saint Saulge en la même Province , le 10. Fevrier
, agée d'environ 30. ans. La famille de le
Bault de Langy , ancienne Noblesse de Nivernois,
porte de gueules au chevron d'or , accompagné
de trois Merlettes de sable.
M. Pierre-Maurice Boulard , Ecuyer , Chevalier
, Commandeur , Secretaire General , et Greffier
de l'Ordre Royale Militaire et Hospitalier
de Notre- Dame de Mont- Carmel et de Saint
Lazare de Jerusalem , et Intendant et Secretairedes
commandemens de S. A.S. Monseigneur le
Prince de Conty , mourut le 18. Janvier 1734.
agé d'environ 62. ans. Il étoit Fils de Pierre
Boulard , qui a été emploié pendant plus de 30.
années en qualité de premier Secretaire des Ambassades
du feu Comte d'Avaux , tant à Venize
au Traité de paix de Nimegue en Holande ,qu'en
Irlande à la suite de Jacques I I. Roi d'Angletaire.
N. Boulard son Fils , a commencé en l'année
1701. à servir le Roy en la même qualité ,
sous le même ministere en Holande , et à continué
à son retour en France , de travailler aux
mêmes affaires jusqu'à la mort du Comte d'Avaux
, arrivée en 1709. Il fut depuis choisi pour
Premier Secretaire de l'Ambassade du feu Marechal
d'Uxelles , Plenipotentiaire aux Conferences
de Gertrudemberg , et ensuite Premier Secretaire
de M. de Mesme , Premier Président du Parlement.
Il a été reçu Chevalier de l'Ordre Militaire
et Hospitalier de Saint Lazare , le 9. Octobre
1716. Commandeur et Secretaire General ,
et Greffier du mêine Ordre , le 15. Juillet 1728,
Le Roi pour recompenser les services du Sieur
Boulard , et de son Pere lui avoit accordé des Lertres
de Noblesse pour lui et sa posterité , par Lettres
402 MERCURE DE FRANCE
tres Patentes du mois de Fevrier 1719. et depuis
La mort de M. de Mesme , Premier President ,
feu S. A. S. Monseigneur le Prince de Conty ,
connoissant la probité , capacité , et le désinteressement
du Sieur Boulard , l'a choisi pour le
mettre à la tête des affaires de sa Maison en qualité
de son Intendant General , et Secretaire de
ses Commandemens , et il a toujours été honnoré
de la confiance de ce Prince , et de celle de
Madame la Princesse, et de Monseigneur le Prince
de Conty leur Fils , qui ont donné des preuves
éclatantes de leur satisfaction . Le merite d'un si
digne sujet , le fait regretter universellement.
René- Charles -Elizabeth de Coëtlogon, Comte
de Loyat , Châtelain de-la Gaudinaye , Sindic General
des Etats de- la Province de Bretagne , mourut
à Paris le 19. Fevrier agé de 60. ans , Il étoit
Neveu de feu Alain- Emanuel de Coëtlogon,Maréchal
et Vice- Amiral de France , Chevalier des
Ordres du Roi , Grand - Croix de l'Ordre Militaire
de Saint Louis &c. mort le 7. May 1730*
à l'age de 83. ans, et il avoit épousé Anne Auvril ,
Fille unique de René Auvril , Seigneur de la
Roche et de Genevieve Menardo, de laquelle il
a laissé Louis de Coëtlogon , Lieutenant dans le
Regiment du Roi , puis reçu Cornette dans la scconde
Compagnie des Mousquetaires le 30. May
1731. Emanuel- Louis de Coëtlogon , Capitaine
de Dragons dans le Regiment , Mestre de Camp
General ; Emanuel Marie , Chevalier de Coërlogon
, Lieutenant de Vaisseaux ; et René- Anne
Elizabeth de Coetlogon , Abbé Commandataire
de l'Abbaie de Saint Memin près de Châlons sur
Marne , depuis le mois d'Octobre 1729. La Genealogie
de la Maison de Coëtlogon , du Dio
cèse de Saint Brieuc , en basse Bretagne , est raportée
FEVRIER 1734. 403
portée dans la nouvelle Edition des Grands Offi
ciers de la Couronne , article des Maréchaux de
France tome 7. page 717. où elle est remontée
jusqu'à la fin du 12. Siecle. Ses Armes sont de
Gueules à trois Ecussons d'Hermines passées.
2. et I.
On mande de Bourgogne , que le nommé
Jean Coquelay , du village de Presle , Bailliage
d'Avallon , Intendance de Dijon , étoit mort depuis
peu , agé de 106 ans ; étant né le 15. Septembre
1627. Il avoit conservé son bon sens jusqu'à
sa mort ; il marchoit encore très - bien deux
jours auparavant , et il ne se souvenoit pas d'avoir
jamais été malade ; il a vû sa cinquième
Generation , dont il subsiste encore plusieurs
Enfans.
Il y a dans ce village , et aux environs , des
Habitans qui ont plus de 90. ans , qui travaillent
journellement . Ce n'est pas seulement parmi les
villagois , mais il y a aussi plusieurs Gentils- Hommes
dans ces Cantons , qui sont de même age
et qui vont tous les jours à la Chasse , soit
pied ou à cheval : l'Air y est extrémement pur ,
et il n'y a presque jamais de malades.
Le 25. Fevrier 1734. a été baptisée à S.Sulpice
Marie-Celse-Antoinette , née le jour précedent
fille de Jean - Baptiste - François de Cugnac , appellé
le Marquis de Dampierre , Baron d'Huisseau
, Mestre de Camp de Cavalerie , cy-devant
Cornette des Chevaux Legers de Berry , et de
D. Françoise- Charlotte de Langhac , qui ont
été mariez le 7 Juillet 1732. elle a été tenuë
sur les Fonts par Mrs Michel Celse Roger de
Rabutin , Comte de Bussy , Evêque de Luçon,
l'un des 40 de l'Académie Françoise son parent
paternel
404 MERCURE DE FRANCE
paternel et maternel , et par D. Marie-Magdelaine
-Henriette de Lagny son ayeule paternelle,
veuve depuis 1724. de François de Cugnac ,
Marquis de Dampierre , Baron d'Huisseau ,
d'Hautevenne , & c .
Le 13 Janvier a été célebré dans la Chapelle
de l'Hôtel de Pontchartrain le Mariage de
Louis -Charles de Gouffier , Marquis d'Heilly,
Ribemont &c. né du vingt - sept Septembre
1698. Mestre de Camp du Régiment de Condé
Cavalerie , par Commission du 24 Novembre
1719. Fils de feu Charles- Antoine de Gouffier
, Marquis d'Heilly , Enseigne des Gendarmes
de la Garde du Roy , Maréchal de Camp
de ses Armées , et Chevalier de l'Ordre Militaire
de S. Louis , mort à l'âge de 33 ans , des
blessures qu'il avoit receues a la Bataille de Ramillies
, le 23 May 1706. et de Dame Catherine-
Angelique d'Albert de Luynes , sa veuve ,
avec Dile Marie- Catherine Phelypeaux , fille
mineure , et unique héritiere de feu François
Phelypeaux , Chevalier Seigneur d'Outreville
Maître des Requêtes ordinaire de l'Hôtel du
Roy , mort le 19 Décembre 1715 , dans la ! 26
année de son âge , et de feue D. Marie - Catherine
Voisin sa femme , fille d'un Conseiller au
Parlement de Rouen , morte âgée de 39 ans
le 2 Février 1717. la Mariée est petite niéce de
feu Louis Phelypeaux de Pontchartrain , Chancelier
de France . La Généalogie de la Maison
de Gouffier , dont il subsiste encore plusieurs
branches est rapportée dans l'Histoire des
Grands Officiers de la Couronne , à l'Art . des
Duchez non Pairies Tom. f . pag. 605 .
+6
Le 26 Janvier , Angelique - François de Renoüard
,
FEVRIER. 1734 405
豎
nouard , Chevalier , Comte de Villayer et d'Auteuil
, Seigneur de Drouges , Couvrau , &c . Maftre
des Requêtes Ordinaire de l'Hôtel du Roy ,
depuis 1719. et auparavant Conseiller au Parlement
de Paris, où il avoit été reçu en 1716. fils
unique , né posthume de feu Jean - Jacques de
Renouard , Comte de Villayer , Conseiller au
Parlement de Bretagne ; et de deffunte Dame
Michelle-Lucrece Chappel , morte le 22 Janvier
1717. et petit- fils de Jean - Jacques de Renouard
, Comte de Villayer , mort Doïen du
Conseil d'Etat du Roy , et l'un des quarante de
l'Académie Françoise , les Mars 1691. âgé de
86 ans , a été marié avec Dame Angelique- Clau
de de Marescot , Dame de Thoiry , àgée de 29
ans , du 7 du même mois de Janvier , et veuve
depuis le Novembre 1731. d'Adrien Claude de
Baussan , son cousin germain , Ecuyer du Roy ,
dont elle a un fils unique. Elle est fille et seule
heritiére de feu Gilles - Michel de Marescot , Seigneur
de Thoiry , de Morgue , &c. Mestre de
Camp de Cavalerie , Maréchal General des Logis
de la Cavalerie Legere de France , Chevalier
de l'Ordre Militaire de S Louis , mort le 8
Mars 1714 et de feue Angelique Dappougny , sa
femme , morte le 9 Janvier 1705. Les Armes de
la famille de la Mariée sont de Gueules à trois
faces d'argent à un Lion Léopardé , brochant sur
Le tout , et un Chef de même , chargé d'un Aigle ,
Couronné de sable , et pour Cimier un Léopard ,
surmonté d'un Aigle couronné, qui sont les Armes
des Marescotti de Boulogne en Italie , qui ont
reconnu les Marescot de France pour leurs pa
>
rens. La famille de Renouard - Villayer est de
Bretagne , et porte pour armes , d'Argent à une
Quinte-feuille , percée de Gueules.
Fermer
Résumé : MORTS, NAISSANCES et Mariages.
En janvier et février 1734, plusieurs décès, naissances et mariages ont été enregistrés. Le 9 janvier, Dame Marie-Magdeleine Baudin, épouse de Mathias Goudin, est décédée en couches à l'âge de 27 ans. Elle avait été mariée le 18 février 1732. Le 24 janvier, M. Louis Milon, évêque et seigneur de Condom, est mort à son château à l'âge d'environ 76 ans. Il avait été nommé à l'évêché de Condom en 1693 et avait fondé un hôpital à Condom ainsi qu'une école pour les jeunes filles protestantes à Nérac. Il avait également rétabli des églises et achevé son palais épiscopal. Le même jour, M. Pierre de Brilhat, vicomte de Geneay en Poitou, seigneur de Nouzières en Angoumois, et premier président au Parlement de Bretagne, est décédé à Paris à l'âge de 67 ans. Le 26 janvier, Gabriel-Jean Nicolas, seigneur de la Reyre et de Tralage, est mort à Rome à l'âge de 60 ans. Le 28 janvier, Dame Marie-Thérèse Poyrel de Grandval, veuve de Jean du Puis, est décédée à Paris à l'âge de 68 ans. Le même jour, Dame Anne-Magdeleine Adélaïde de Maupeou, épouse de François-Louis de Louvet de Murat, est morte en couches à l'âge de 19 ans. La nuit du 30 au 31 janvier, Charles-Hercule d'Albert, chevalier de Luynes et chef d'escadre, est décédé à Paris à l'âge de 60 ans. Le 1er février, Louis le Gendre, prêtre et chanoine de Paris, est mort à l'âge de 78 ans. Il était l'auteur de plusieurs ouvrages historiques. Le même jour, Jean-Baptiste du Moustier, abbé commandataire de l'abbaye de la Victoire, est décédé à l'Hôtel de Condé après une longue maladie. Le 9 février, Dame Marguerite-Charlotte de la Roche de Fontenilles, épouse de Simon-Joseph de Raousset, marquis de Seillon, est morte en couches à l'âge d'environ 33 ans. Le 10 février, Dame Marie-Anne le Bault de Langy est décédée à Saint-Saulge à l'âge d'environ 30 ans. Le 18 janvier, M. Pierre-Maurice Boulard, secrétaire général et greffier de l'Ordre de Notre-Dame de Mont-Carmel et de Saint-Lazare de Jérusalem, est mort à l'âge d'environ 62 ans. Le 19 février, René-Charles-Élisabeth de Coëtlogon, comte de Loyat, est décédé à Paris à l'âge de 60 ans. Il était syndic général des États de la province de Bretagne et avait épousé Anne Auvril. Enfin, Jean Coquelay, un habitant du village de Presle en Bourgogne, est décédé à l'âge de 106 ans. Le 25 février, Marie-Celse-Antoinette, fille de Jean-Baptiste-François de Cugnac, Marquis de Dampierre, et de Françoise-Charlotte de Langhac, a été baptisée à Saint-Sulpice. Le 13 janvier, Louis-Charles de Gouffier, Marquis d'Heilly, a épousé Dile Marie-Catherine Phelypeaux dans la chapelle de l'Hôtel de Pontchartrain. Le 26 janvier, Angelique-François de Renouard, Chevalier et Comte de Villayer, a épousé Dame Angelique-Claude de Marescot.
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20
p. 1247-1255
« Le 16 Mai 1734. Dame Geneviéve Hérault, veuve depuis le 12 Mars 1719, de Henri Bourdon [...] »
Début :
Le 16 Mai 1734. Dame Geneviéve Hérault, veuve depuis le 12 Mars 1719, de Henri Bourdon [...]
Mots clefs :
Paris, Armées, Chevalier des Ordres du roi, Enfants, Âge, Duc d'Orléans, Pierre-Madeleine de Beauvau, Jacques-Henri de Lorraine, François de Cormis, Georges-Jacques de Clermont, Bruno-Emmanuel-Marie-Esprit de Vassy
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Le 16 Mai 1734. Dame Geneviéve Hérault, veuve depuis le 12 Mars 1719, de Henri Bourdon [...] »
Le 16 Mai 1734. Dame Geneviéve Hérault ,
Veuve depuis le 12 Mars 1719. de Henri Bourdon
, Conseiller du Roi , Correcteur ordinaire
en sa Chambre des Comptes de Paris , mourut ,
laissant une fille unique , nommée Barbe Geneviéve
Bourdon , matiée au mois de Juin 1712.
avec Armand- Louis Parent , Conseiller au Parle
ment de Paris , depuis le 16 Mars 1720 .
Le même jour , Gui-Etienne- Alexandre de
1. Vol. I vj Faoucq
1248 MERCURE DE FRANCE
,
Faoucq , Chevalier , Marquis de Garnetot ,
en Normandie , Mestre de Camp de Car
valerie , et Sous- Lieutenant de la Compagnie
des Chevaux Legers de Bretagne mourut à
Strasbourg,dans la 37 année de son âge. L étoit
fils de Gui de Faoucq , Seigneur de Garnetot,
et de Marie - Louise du Houlley , sa femme , e
il avoit été marié le 30 Juin 172 t . avec Charlotte-
Sophie de Sonning , fille de feu André Nicolas
de Sonning Receveur General des Finances
de la Generalité de Paris , et de Louise - Chat.
lotte de Launay , sa veuve. Il en a eu des Enfans.
2.
Le 21 , Frere Elisabeth - René de Froulay de
Tessé , Chevalier de l'Ordre de S. Jean de Jerusalem
, et Lieutenant de Vaisseaux du Roi
deuxième fils de René Mans de Froulay , Comte
de Tessé , Vicomte de Beaumont et de Frenay ,
Marquis de Lavardin et de Lessart, Grand d'Es
pagne , Lieutenant General au Gouvernement du
Pays du Maine , Perche et Comté de Laval
Chevalier des Ordres du Roi , Lieutenant Generai
de ses Armées , et premier Ecuyer de la
Rejne , et de teue Dame Marie- Elisabeth- C aude
Pétionille Bouchu , morte le 9 Dicembre 1733.
mourut au Château de Vernie au Maine dans.
la 23 année de son âge , étant né à Paris, le 17
Août 1711..
>
"
Le 22 , M de la Roque , Chevalier de l'Ordre
Militaire de S. Louis , Enseigne de la premiere
Compagnie des Gardes du Corps du Roi , et Brigadier
de ses Armées , de la Promotion du 20
Fevrier dernier , mourut de maladie au Camp de
Bruchsall en Allemagne..
Le 30 Mai , Pierre- Madelene de Beauvau
Marquis du Rivau , appellé le Comte de Beau-
I., Vals.
vau,
་་་
24
573.40
•
vau , Chevalier des Ordres du Roi , Lieutenant
General des Armées de S. M. Directeur General
de la Cavalerie , et Gouverneur de la Ville de
Douay , y mourut dans la 71 année de son âge .
fl tur successivement Guidon des Gendarmes .
Anglois au mois de Mars 1680 Enseigne de
cette Compagnie le 7 Septembre 1687 Sous-
Lieutenane de ce le des Gendarmes Flamans le
Premier Novembre 1693. créé Brigadier de Ca
valerie le 23 Decembre 1702 Chevalier de l'Or
dre Militaire de S Louis en 174. Capitaine-
Lieutenant de la Compagnie des Chevaux Legers
de Bourgogne , le 10 Avril 1706. Inspec
teur General de Cavalerie la même année , Ma
recha de Camp le 2. Mais 1709. Lieutenant
General des Armées du Roile 8 Mars 1718.
nommé Commandant en Chef en Dauphiné au
mois d'Avril 1719. et Directeur General de la
Cavalerie au mois de Mai suivant . Il fut un des .
4 Seigneurs , qui accompagnerent et reconduisi
rent la Sainte Ampoule au Sacre du Roi , le 25
Octobre fut 1722. Chevalier des Ordres du reçu
Roi , le 3 Juin 1724. et fut en 1725. Pun des
doux Ambassadeurs extraordinaires pour le Mariage
de S. M. à Strashourg . Enfin le Gouver
nement de Douay lui fut donné au mois de
Mars 1732. Le Comte de Beauvau , frere aîné
de René- François de Beauvau du Rivau , Aiche
vêque de Narbonne , Commandeur des Ordres
du Roi , étoit fils de Jacques de Beauvau, Marquis
du Rivau, Capitaine Colonel des 100 Suisses
de la Garde de Gaston , Duc d'Orleans , Mar.
réchal des Camps et Armées du Roi , mort le
5 Juillet 1702. âgé de 76 ans , et de Diane Marie
du Cimpet de Saugeon sa femme , moite
le 30 Juin de la même année 1702. âgée de 82
1.Vol . ans 2>
$250 MERCURE DE FRANCE
ans , et il avoit été marié le 28 Avril 1711
avec Marie-Therese de Beauvau , sa cousine du
3 au 4 degré , fille de Gabriël- Henri de Beauvau
, Marquis de Montgogier , Comte de Crissé,
Capitaine des Gardes du Corps de feu Philippe ,
fils de France Duc d'Orleans , et de feuë Marie-
Angelique de S.André, sa premiere femme. Il en
a laissé Marie - Anne - Elisabeth de Beauvau , fille
unique , née le 31 Janvier 1712. mariée le 4
Mai 1730, avec Louis - Paul de Rochechouart ,
Duc de Mortemar , Pair de France , appellé le
Duc de Rochechouart , Premier Gentilhomme
de la Chambre du Roi , et Colonel d'un Regiment
d'Infanterie , dont elle est restée veuve
sans enfans , le 4 Decembre 1731 .
Jacques- Henri de Lorraine , Prince de Lixin,
Marquis de Craon et d'Ambleville , Grand
Maître de Lorraine , Chevalier des Ordres du
Roi , Mestre de Camp d'un Regiment de Cavalerie
pour son service , et Brigadier de ses Armées
de la promotion du 20 Fevrier dernier
a été tué le 2 du présent mois de Juin
la tête du Pont de Philisbourg , dans la 37
année de son âge , étant né le 24 Mars 1698 ,
étoit frere puîné de Charles - Louis de Lorraine,
Prince de Pons , Chevalier des Ordres du Roi ,
Colonel d'un Regiment d'Infanterie , et Briga
dier des Armées de S M. de la même promo
tion du 20 Fevrier dernier , et fils de feu Charles
de Lorraine , Comte de Marsan , aussi
Chevalier des Ordres du Roi , mort le 13 No
vembre 1708. et de feuë D. Catherine- Therese
de Matignon , sa deuxième femme , morte le
7 Decembre 1699. laquelle étoit veuve eu premieres
noces de Jean - Baptiste Colbert , Marquis
de Seignelay , Ministre et Sécretaire d'Etat •
I.Vol Come
JUIN. 1734- 1251
Commandeur des Ordres du Roi , mort le 3
Novembre 1690. Le Prince de Lixin avoit été
Chevalier de Malthe , porté le titre de Chevalier
de Lorraine. Il quitta la Croix et se maria le
19. Août 1721 , avec Marguerite - Gabriele de
Beauveau , fille de Marc de eBauveau ; marquis
de Craon , et d'Haroüel , Baron d'Antray de
S. Georges et de Turkestin , Conseiller d'Etat ,
et Grand Ecuyer du Duc de Lorraine , créé Prince
de l'Empire , et de Dame Marguerite de Ligneville
, Dame d'honneur de la Duchesse de
Lorraine. Le feu Duc de Lorraine dernier mort
lui donna en faveur de ce mariage le titee de
Prince de Lixin , et retablit pour lui la Charge
de Grand- Maitre de sa maison; il n'a point laissé
d'enfans.
Le 3. Juin 1734. Jacob Marquis de Montalambert
, Ecuyer de la Princesse de Conti , mourut
à Paris , au petit Hôtel de Conti , âgé de
37. ans.
Le même jour Dame Jeanne - Therese - Antoi
nette Pelletier , femme de Louis- Anne Seguier ,
Conseiller au Parlement de Paris , qu'elle avoit
épousé le 26. Fevrier 1726. et fille unique d'An
toine - Denis Pelletier , Auditeur ordinaire de
la Chambre des Comptes de Paris , et de Dame
Suzanne le Noir , mourut après une longue ma
Jadie à Paris , dans une âge peu avancé , laissant
des enfans.
Le 4 DameMarie - Louise- Charlotte Desvieux,
Epouse de Charles de Montholon , Conseiller au
Parlement de Paris , mourut d'une maladie de
poitrine , n'étant mariée que depuis le 22. Fevrier
dernier , ainsi qu'il a été rapporté dans le
Mercure du mois de Mars , p . 619. elle étoit âgée
17. ans 2. mois'et demi. de
.
1.Vol. Fran
1242 MERCURE DE FRANCE
François de Cormis , fi's de Noble Antoine
de Cormis , Syndic de la Provence , et de Dame
Françoise du Perier , Doyen des Avocats au Patlement
de Provence , recommandable par sa pieté
par sa vie penitente , son desinteressement ,
son amour pour les pauvres , et par une profon
de capacité dans sa profession , mourut à Aix le
4. Jum 1734. après avoir été la veille , jour de
l'Ascension , entendre la Messe , et communier.
Il étoit âgé de 95. ans , étant né le 25. Juillet
1639. Il étoit le dernier survivant de sa Classe à
la Tontine , dont le produit qui étoit dans ces
derniers tems de 57. mille livres a toujours été
affecté en entier pour les Hôpitaux et pour les
Pauvres. Il a institué ses Heritiers par son Testament
les Hôpitaux de la Misericorde et de la
Charité de la Ville d'Aix .
2.
Le Comte de Clermont d'Amboise , Colonel
du Régiment d'Auvergne , Inspecteur general
d'Infanterie , et Brigadier des Armées du Roy ,
de la promotion du 20. Eévrier dernier , qui
mourut au Camp de Sanguina, dans le Parmesan ,
le 6. Juin 1734. d'un coup de mousquet qu'il
avoit reçû e 4. précèdent à Colorno , en allant ,
sans avoir été commandé , poster sc. hommes
sur la Parma , il étoit âgé d'environ 45. ans , et
il se nommon Georges - Jacques de Ciermont ,
Seigneur , Marquis de S. Aignan , de Verdigny,
&c. Il étoit fils de feu Georges- Henry de Clermont
, Seigneur de S. Aignan , Verdigny , &c.
Maréchal de Camp des Armées du Roy , mort
à Mantoue au mois d'Avril 1702. d'une blessure
qu'il avoit reçue dans une sortie pendant le blocus
de cette Place , et de D Marie - Magdeleine
Birault de Chizay , et il avoit été marié le 14
Janvier 1728. avec Louise-Diane- Françoise de
1. Vol Cler
JUIN. 1734. 7253
Clermont , de même Maison que lui , fille de
Pierre Gaspard , Marquis de Cermont Gallerande
, Seigneur de Loudon , de Mera , &c . Che
valier des Ördres du Roy , Maréchal de Camp de
ses Armées , de la promotion du 20. Février
dernier , Bailly de Dole , et premier Ecuyer du
Duc d'Orleans , et de D. Gabrielle- Françoise
d'O , Dame d'Atours de la Duchesse Douairiere
d'Orleans.
Le 7. Jean- Baptiste-Louis Couturier , Prêtre ,
Chanoine honoraire de l'Eglise Royale , Collegiale
et Paroissiale de S. Germain l'Auxerrois
Prédicateur ordinaire du Roy , mourut à Paris,
âgé d'environ 55. ans , après s'être acquis beaucoup
de réputation par ses talens pour la Chaire,
ayant prêché plusieurs fois à la Cour et rempli
les meilleures Chaires de Paris , toujours avec
un grand concours . Il avoit été nommé par
Archevêque de Paris , au mois de Novembre
1730 à la Cure de la Paroisse de S. Sauveur,
mais il ne parut dans cette Eglise que pour en
prendre possession , s'étant démis incontinent
après de cette Cure.
Le 10. Pierre Felicien de Bofflin , Marquis
d'Argenson , Seigneur de Pezigneux , Gentilhomme
de Dauphiné , Commandeur de l'Ordre
Royal et Militaire de S. Louis , Brigadier des.
Armées du Roy , de la promotion du premier
Février 1719. et Gouverneur de Gap mourut
à Paris âgé de 14. ans. Le Gouvernement de
Gap en Dauphiné a été donné au fils aîné du
deffunt .
Le 11. Henry- Hubert d'Estampes , Marquis
de Valençay , Seigneur du Guepeau , mourut à
Paris , âgé de 49. ans , 6. mois 11. jours , et fut
inhumé le lendemain au soir aux Carmes Dé-
1. Vol. chaus
254 MERCURE DE FRANCE
chaussez. Il étoit fils de feu Jean- Hippolité d'Es
tampes , Marquis de Valençay , mort au mois de
Mars 1697. et de Dame Gabrielle - Louise Masso
du Bousquet , et il avoit été marié le 30. Septembre
1715. avec Marie- Philiberte Amelot ,
soeur de Jean-Jacques Amelot, Seigneur de Chail-
Jou , Conseiller d'Etat ordinaire et Intendant des
Finances , l'un des 40. de l'Académie Françoise,
et fille de Denis -Jean Amelot , Seigneur de Chail
lou et de Chastillon sur Indre , Maître des Requêtes
Honoraire de l'Hôtel du Roy , et de feue
Philiberte Barillon d'Amoncourt . Il en laisse des
enfans.
Le 15. D. Marie- Magdelaine Robin de la Peschellerie
, Epouse de Jean - Marie de Vougny ,
Seigneur de Foileny , Conseiller du Roy en ses
Conseils , Secretaire de S. M. et Secretaire ordinaire
du Conseil d'Etat , Direction et Finances ,
avec lequel elle avoit été mariée au mois d'Avril
1733. mourut âgée de 23. 24. ans , après être
accouchée le 12. précédent d'un fils , qu'elle a
laissé vivant. Elle étoit fille unique de M. Robin
de la Peschellerie, reçû Secretaire du Roy en 1732
à
Le 26. May 1734. les Cerémonies du Baptême
furent suppléées parM.Cesar le Blanc , Evêque d'A
vranches , dans l'Eglise de S. Eustache à Paris , à
Bruno- Emanuel- Marie- Esprit de Vassy , né le
25. Mars 1717. au Château de Bressey en Normandie
, et ondoyé le même jour , par permission
de l'Evêque d'Avranches , fils de M. Fran
çois-Marie de Vassy , Chevalier , Seigneur , Mar
quis de Bressey , de Pirou , &c. et de D. Helene
Pelagie Geraldin , son Epouse. Les Parein et Ma.
raine ont été M. Claude-Constance- Esprit Juyenal
d'Harville des Ursins , Marquis de Trai
I Vol.
ncl
JUIN. 1934
8255
·
mel , âgé de 11. ans , et Dlle Claude- Constance-
Esprit Juvenale d'Harville des Ursins de Trainel ,
Frere et Soeur , tofans de feu Esprit- Juvenal
d'Harville des Ursins , Marquis de Trainel, Scigneur
de Doue , Colonel du Régiment de Dragons
d'Orleans , mort le 11. Juillet 1726. etde
D. Louise- Magdeleine le Blanc, sa Veuve , Niece
de l'Evêque d'Avranches.
Ca
La Marquise de la Vieuville accoucha le Dimanche
6. Juin , d'un garçon , qui a été tenu sur
les Fonts de Baptême par le Comte de la Vieuville
, et par la Marquise de Caux ; il a été nome
umé Charles-Jean- Baptiste-Julle.
Veuve depuis le 12 Mars 1719. de Henri Bourdon
, Conseiller du Roi , Correcteur ordinaire
en sa Chambre des Comptes de Paris , mourut ,
laissant une fille unique , nommée Barbe Geneviéve
Bourdon , matiée au mois de Juin 1712.
avec Armand- Louis Parent , Conseiller au Parle
ment de Paris , depuis le 16 Mars 1720 .
Le même jour , Gui-Etienne- Alexandre de
1. Vol. I vj Faoucq
1248 MERCURE DE FRANCE
,
Faoucq , Chevalier , Marquis de Garnetot ,
en Normandie , Mestre de Camp de Car
valerie , et Sous- Lieutenant de la Compagnie
des Chevaux Legers de Bretagne mourut à
Strasbourg,dans la 37 année de son âge. L étoit
fils de Gui de Faoucq , Seigneur de Garnetot,
et de Marie - Louise du Houlley , sa femme , e
il avoit été marié le 30 Juin 172 t . avec Charlotte-
Sophie de Sonning , fille de feu André Nicolas
de Sonning Receveur General des Finances
de la Generalité de Paris , et de Louise - Chat.
lotte de Launay , sa veuve. Il en a eu des Enfans.
2.
Le 21 , Frere Elisabeth - René de Froulay de
Tessé , Chevalier de l'Ordre de S. Jean de Jerusalem
, et Lieutenant de Vaisseaux du Roi
deuxième fils de René Mans de Froulay , Comte
de Tessé , Vicomte de Beaumont et de Frenay ,
Marquis de Lavardin et de Lessart, Grand d'Es
pagne , Lieutenant General au Gouvernement du
Pays du Maine , Perche et Comté de Laval
Chevalier des Ordres du Roi , Lieutenant Generai
de ses Armées , et premier Ecuyer de la
Rejne , et de teue Dame Marie- Elisabeth- C aude
Pétionille Bouchu , morte le 9 Dicembre 1733.
mourut au Château de Vernie au Maine dans.
la 23 année de son âge , étant né à Paris, le 17
Août 1711..
>
"
Le 22 , M de la Roque , Chevalier de l'Ordre
Militaire de S. Louis , Enseigne de la premiere
Compagnie des Gardes du Corps du Roi , et Brigadier
de ses Armées , de la Promotion du 20
Fevrier dernier , mourut de maladie au Camp de
Bruchsall en Allemagne..
Le 30 Mai , Pierre- Madelene de Beauvau
Marquis du Rivau , appellé le Comte de Beau-
I., Vals.
vau,
་་་
24
573.40
•
vau , Chevalier des Ordres du Roi , Lieutenant
General des Armées de S. M. Directeur General
de la Cavalerie , et Gouverneur de la Ville de
Douay , y mourut dans la 71 année de son âge .
fl tur successivement Guidon des Gendarmes .
Anglois au mois de Mars 1680 Enseigne de
cette Compagnie le 7 Septembre 1687 Sous-
Lieutenane de ce le des Gendarmes Flamans le
Premier Novembre 1693. créé Brigadier de Ca
valerie le 23 Decembre 1702 Chevalier de l'Or
dre Militaire de S Louis en 174. Capitaine-
Lieutenant de la Compagnie des Chevaux Legers
de Bourgogne , le 10 Avril 1706. Inspec
teur General de Cavalerie la même année , Ma
recha de Camp le 2. Mais 1709. Lieutenant
General des Armées du Roile 8 Mars 1718.
nommé Commandant en Chef en Dauphiné au
mois d'Avril 1719. et Directeur General de la
Cavalerie au mois de Mai suivant . Il fut un des .
4 Seigneurs , qui accompagnerent et reconduisi
rent la Sainte Ampoule au Sacre du Roi , le 25
Octobre fut 1722. Chevalier des Ordres du reçu
Roi , le 3 Juin 1724. et fut en 1725. Pun des
doux Ambassadeurs extraordinaires pour le Mariage
de S. M. à Strashourg . Enfin le Gouver
nement de Douay lui fut donné au mois de
Mars 1732. Le Comte de Beauvau , frere aîné
de René- François de Beauvau du Rivau , Aiche
vêque de Narbonne , Commandeur des Ordres
du Roi , étoit fils de Jacques de Beauvau, Marquis
du Rivau, Capitaine Colonel des 100 Suisses
de la Garde de Gaston , Duc d'Orleans , Mar.
réchal des Camps et Armées du Roi , mort le
5 Juillet 1702. âgé de 76 ans , et de Diane Marie
du Cimpet de Saugeon sa femme , moite
le 30 Juin de la même année 1702. âgée de 82
1.Vol . ans 2>
$250 MERCURE DE FRANCE
ans , et il avoit été marié le 28 Avril 1711
avec Marie-Therese de Beauvau , sa cousine du
3 au 4 degré , fille de Gabriël- Henri de Beauvau
, Marquis de Montgogier , Comte de Crissé,
Capitaine des Gardes du Corps de feu Philippe ,
fils de France Duc d'Orleans , et de feuë Marie-
Angelique de S.André, sa premiere femme. Il en
a laissé Marie - Anne - Elisabeth de Beauvau , fille
unique , née le 31 Janvier 1712. mariée le 4
Mai 1730, avec Louis - Paul de Rochechouart ,
Duc de Mortemar , Pair de France , appellé le
Duc de Rochechouart , Premier Gentilhomme
de la Chambre du Roi , et Colonel d'un Regiment
d'Infanterie , dont elle est restée veuve
sans enfans , le 4 Decembre 1731 .
Jacques- Henri de Lorraine , Prince de Lixin,
Marquis de Craon et d'Ambleville , Grand
Maître de Lorraine , Chevalier des Ordres du
Roi , Mestre de Camp d'un Regiment de Cavalerie
pour son service , et Brigadier de ses Armées
de la promotion du 20 Fevrier dernier
a été tué le 2 du présent mois de Juin
la tête du Pont de Philisbourg , dans la 37
année de son âge , étant né le 24 Mars 1698 ,
étoit frere puîné de Charles - Louis de Lorraine,
Prince de Pons , Chevalier des Ordres du Roi ,
Colonel d'un Regiment d'Infanterie , et Briga
dier des Armées de S M. de la même promo
tion du 20 Fevrier dernier , et fils de feu Charles
de Lorraine , Comte de Marsan , aussi
Chevalier des Ordres du Roi , mort le 13 No
vembre 1708. et de feuë D. Catherine- Therese
de Matignon , sa deuxième femme , morte le
7 Decembre 1699. laquelle étoit veuve eu premieres
noces de Jean - Baptiste Colbert , Marquis
de Seignelay , Ministre et Sécretaire d'Etat •
I.Vol Come
JUIN. 1734- 1251
Commandeur des Ordres du Roi , mort le 3
Novembre 1690. Le Prince de Lixin avoit été
Chevalier de Malthe , porté le titre de Chevalier
de Lorraine. Il quitta la Croix et se maria le
19. Août 1721 , avec Marguerite - Gabriele de
Beauveau , fille de Marc de eBauveau ; marquis
de Craon , et d'Haroüel , Baron d'Antray de
S. Georges et de Turkestin , Conseiller d'Etat ,
et Grand Ecuyer du Duc de Lorraine , créé Prince
de l'Empire , et de Dame Marguerite de Ligneville
, Dame d'honneur de la Duchesse de
Lorraine. Le feu Duc de Lorraine dernier mort
lui donna en faveur de ce mariage le titee de
Prince de Lixin , et retablit pour lui la Charge
de Grand- Maitre de sa maison; il n'a point laissé
d'enfans.
Le 3. Juin 1734. Jacob Marquis de Montalambert
, Ecuyer de la Princesse de Conti , mourut
à Paris , au petit Hôtel de Conti , âgé de
37. ans.
Le même jour Dame Jeanne - Therese - Antoi
nette Pelletier , femme de Louis- Anne Seguier ,
Conseiller au Parlement de Paris , qu'elle avoit
épousé le 26. Fevrier 1726. et fille unique d'An
toine - Denis Pelletier , Auditeur ordinaire de
la Chambre des Comptes de Paris , et de Dame
Suzanne le Noir , mourut après une longue ma
Jadie à Paris , dans une âge peu avancé , laissant
des enfans.
Le 4 DameMarie - Louise- Charlotte Desvieux,
Epouse de Charles de Montholon , Conseiller au
Parlement de Paris , mourut d'une maladie de
poitrine , n'étant mariée que depuis le 22. Fevrier
dernier , ainsi qu'il a été rapporté dans le
Mercure du mois de Mars , p . 619. elle étoit âgée
17. ans 2. mois'et demi. de
.
1.Vol. Fran
1242 MERCURE DE FRANCE
François de Cormis , fi's de Noble Antoine
de Cormis , Syndic de la Provence , et de Dame
Françoise du Perier , Doyen des Avocats au Patlement
de Provence , recommandable par sa pieté
par sa vie penitente , son desinteressement ,
son amour pour les pauvres , et par une profon
de capacité dans sa profession , mourut à Aix le
4. Jum 1734. après avoir été la veille , jour de
l'Ascension , entendre la Messe , et communier.
Il étoit âgé de 95. ans , étant né le 25. Juillet
1639. Il étoit le dernier survivant de sa Classe à
la Tontine , dont le produit qui étoit dans ces
derniers tems de 57. mille livres a toujours été
affecté en entier pour les Hôpitaux et pour les
Pauvres. Il a institué ses Heritiers par son Testament
les Hôpitaux de la Misericorde et de la
Charité de la Ville d'Aix .
2.
Le Comte de Clermont d'Amboise , Colonel
du Régiment d'Auvergne , Inspecteur general
d'Infanterie , et Brigadier des Armées du Roy ,
de la promotion du 20. Eévrier dernier , qui
mourut au Camp de Sanguina, dans le Parmesan ,
le 6. Juin 1734. d'un coup de mousquet qu'il
avoit reçû e 4. précèdent à Colorno , en allant ,
sans avoir été commandé , poster sc. hommes
sur la Parma , il étoit âgé d'environ 45. ans , et
il se nommon Georges - Jacques de Ciermont ,
Seigneur , Marquis de S. Aignan , de Verdigny,
&c. Il étoit fils de feu Georges- Henry de Clermont
, Seigneur de S. Aignan , Verdigny , &c.
Maréchal de Camp des Armées du Roy , mort
à Mantoue au mois d'Avril 1702. d'une blessure
qu'il avoit reçue dans une sortie pendant le blocus
de cette Place , et de D Marie - Magdeleine
Birault de Chizay , et il avoit été marié le 14
Janvier 1728. avec Louise-Diane- Françoise de
1. Vol Cler
JUIN. 1734. 7253
Clermont , de même Maison que lui , fille de
Pierre Gaspard , Marquis de Cermont Gallerande
, Seigneur de Loudon , de Mera , &c . Che
valier des Ördres du Roy , Maréchal de Camp de
ses Armées , de la promotion du 20. Février
dernier , Bailly de Dole , et premier Ecuyer du
Duc d'Orleans , et de D. Gabrielle- Françoise
d'O , Dame d'Atours de la Duchesse Douairiere
d'Orleans.
Le 7. Jean- Baptiste-Louis Couturier , Prêtre ,
Chanoine honoraire de l'Eglise Royale , Collegiale
et Paroissiale de S. Germain l'Auxerrois
Prédicateur ordinaire du Roy , mourut à Paris,
âgé d'environ 55. ans , après s'être acquis beaucoup
de réputation par ses talens pour la Chaire,
ayant prêché plusieurs fois à la Cour et rempli
les meilleures Chaires de Paris , toujours avec
un grand concours . Il avoit été nommé par
Archevêque de Paris , au mois de Novembre
1730 à la Cure de la Paroisse de S. Sauveur,
mais il ne parut dans cette Eglise que pour en
prendre possession , s'étant démis incontinent
après de cette Cure.
Le 10. Pierre Felicien de Bofflin , Marquis
d'Argenson , Seigneur de Pezigneux , Gentilhomme
de Dauphiné , Commandeur de l'Ordre
Royal et Militaire de S. Louis , Brigadier des.
Armées du Roy , de la promotion du premier
Février 1719. et Gouverneur de Gap mourut
à Paris âgé de 14. ans. Le Gouvernement de
Gap en Dauphiné a été donné au fils aîné du
deffunt .
Le 11. Henry- Hubert d'Estampes , Marquis
de Valençay , Seigneur du Guepeau , mourut à
Paris , âgé de 49. ans , 6. mois 11. jours , et fut
inhumé le lendemain au soir aux Carmes Dé-
1. Vol. chaus
254 MERCURE DE FRANCE
chaussez. Il étoit fils de feu Jean- Hippolité d'Es
tampes , Marquis de Valençay , mort au mois de
Mars 1697. et de Dame Gabrielle - Louise Masso
du Bousquet , et il avoit été marié le 30. Septembre
1715. avec Marie- Philiberte Amelot ,
soeur de Jean-Jacques Amelot, Seigneur de Chail-
Jou , Conseiller d'Etat ordinaire et Intendant des
Finances , l'un des 40. de l'Académie Françoise,
et fille de Denis -Jean Amelot , Seigneur de Chail
lou et de Chastillon sur Indre , Maître des Requêtes
Honoraire de l'Hôtel du Roy , et de feue
Philiberte Barillon d'Amoncourt . Il en laisse des
enfans.
Le 15. D. Marie- Magdelaine Robin de la Peschellerie
, Epouse de Jean - Marie de Vougny ,
Seigneur de Foileny , Conseiller du Roy en ses
Conseils , Secretaire de S. M. et Secretaire ordinaire
du Conseil d'Etat , Direction et Finances ,
avec lequel elle avoit été mariée au mois d'Avril
1733. mourut âgée de 23. 24. ans , après être
accouchée le 12. précédent d'un fils , qu'elle a
laissé vivant. Elle étoit fille unique de M. Robin
de la Peschellerie, reçû Secretaire du Roy en 1732
à
Le 26. May 1734. les Cerémonies du Baptême
furent suppléées parM.Cesar le Blanc , Evêque d'A
vranches , dans l'Eglise de S. Eustache à Paris , à
Bruno- Emanuel- Marie- Esprit de Vassy , né le
25. Mars 1717. au Château de Bressey en Normandie
, et ondoyé le même jour , par permission
de l'Evêque d'Avranches , fils de M. Fran
çois-Marie de Vassy , Chevalier , Seigneur , Mar
quis de Bressey , de Pirou , &c. et de D. Helene
Pelagie Geraldin , son Epouse. Les Parein et Ma.
raine ont été M. Claude-Constance- Esprit Juyenal
d'Harville des Ursins , Marquis de Trai
I Vol.
ncl
JUIN. 1934
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·
mel , âgé de 11. ans , et Dlle Claude- Constance-
Esprit Juvenale d'Harville des Ursins de Trainel ,
Frere et Soeur , tofans de feu Esprit- Juvenal
d'Harville des Ursins , Marquis de Trainel, Scigneur
de Doue , Colonel du Régiment de Dragons
d'Orleans , mort le 11. Juillet 1726. etde
D. Louise- Magdeleine le Blanc, sa Veuve , Niece
de l'Evêque d'Avranches.
Ca
La Marquise de la Vieuville accoucha le Dimanche
6. Juin , d'un garçon , qui a été tenu sur
les Fonts de Baptême par le Comte de la Vieuville
, et par la Marquise de Caux ; il a été nome
umé Charles-Jean- Baptiste-Julle.
Fermer
Résumé : « Le 16 Mai 1734. Dame Geneviéve Hérault, veuve depuis le 12 Mars 1719, de Henri Bourdon [...] »
En mai et juin 1734, plusieurs personnalités notables décédèrent. Le 16 mai, Dame Geneviève Hérault, veuve de Henri Bourdon, Conseiller du Roi, mourut à l'âge de 82 ans, laissant une fille unique, Barbe Geneviève Bourdon, mariée à Armand-Louis Parent. Le même jour, Gui-Étienne-Alexandre de Faoucq, Chevalier et Marquis de Garnetot, mourut à Strasbourg à l'âge de 37 ans. Il était marié à Charlotte-Sophie de Sonning et avait des enfants. Le 21 mai, Frère Élisabeth-René de Froulay de Tessé, Chevalier de l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem et Lieutenant de vaisseaux du Roi, mourut au Château de Vernie à l'âge de 23 ans. Le 22 mai, M. de la Roque, Chevalier de l'Ordre Militaire de Saint-Louis et Brigadier des Armées du Roi, mourut de maladie au camp de Bruchsall en Allemagne. Le 30 mai, Pierre-Madelaine de Beauvau, Marquis du Rivau et Comte de Beauvau, Lieutenant Général des Armées du Roi et Directeur Général de la Cavalerie, mourut à Douai à l'âge de 71 ans. Il avait une fille unique, Marie-Anne-Élisabeth de Beauvau, mariée à Louis-Paul de Rochechouart, Duc de Mortemar. Jacques-Henri de Lorraine, Prince de Lixin, fut tué le 2 juin à la tête du Pont de Philisbourg à l'âge de 37 ans. Il était marié à Marguerite-Gabrielle de Beauvau et n'avait pas d'enfants. Le 3 juin, Jacques Marquis de Montalambert, Ecuyer de la Princesse de Conti, mourut à Paris à l'âge de 37 ans. Le même jour, Dame Jeanne-Thérèse-Antoinette Pelletier, épouse de Louis-Anne Seguier, mourut à Paris après une longue maladie, laissant des enfants. Le 4 juin, Dame Marie-Louise-Charlotte Desvieux, épouse de Charles de Montholon, mourut à l'âge de 17 ans et demi. Le même jour, François de Cormis, Doyen des Avocats au Parlement de Provence, mourut à Aix à l'âge de 95 ans. Le Comte de Clermont d'Amboise, Colonel du Régiment d'Auvergne et Brigadier des Armées du Roi, mourut le 6 juin au camp de Sanguina en Parmesan à l'âge d'environ 45 ans. Le 7 juin, Jean-Baptiste-Louis Couturier, Prêtre et Chanoine honoraire de l'Église Royale de Saint-Germain l'Auxerrois, mourut à Paris à l'âge d'environ 55 ans. Le 10 juin, Pierre Félicien de Bofflin, Marquis d'Argenson et Gouverneur de Gap, mourut à Paris à l'âge de 64 ans. Le 11 juin, Henry-Hubert d'Estampes, Marquis de Valençay, mourut à Paris à l'âge de 49 ans, 6 mois et 11 jours. Le 15 juin, Dame Marie-Magdelaine Robin de la Peschellerie, épouse de Jean-Marie de Vougny, mourut à l'âge de 24 ans après avoir accouché d'un fils. Le 26 mai, les cérémonies du baptême furent suppléées pour Bruno-Emanuel-Marie-Esprit de Vassy, né au Château de Bressey en Normandie. La Marquise de la Vieuville accoucha le 6 juin d'un garçon nommé Charles-Jean-Baptiste-Julle.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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21
p. 221
VERS Pour Monseigneur le Dauphin, prononcés par Mademoiselle de Guerchy.
Début :
Monseigneur, Dans l'âge d'or, une simple guirlande [...]
Mots clefs :
Coeurs, Temple, Âge
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : VERS Pour Monseigneur le Dauphin, prononcés par Mademoiselle de Guerchy.
VERS
Pour Monfeigneur le Dauphin , prononcés
par Mademoiselle de Guerchy.
MONSEIGNEUR,
Dans l'âge d'or , une fimple guirlande
Ornoit le Temple & paroit les Autels ;
Du lait , des fruits , étoient la feule offrande
Qu'une main pure offroit aux immortels.
Comme eux ici , vous , qui tenez leur place ,
Vous recevez l'hommage de nos coeurs ;
Et l'âge d'or à vos yeux ſe retrace
Par nos habits , fymbole de nos moeurs.
La vérité fans art & fans parure
Emprunte ici la voix du fentiment.
Daignez l'entendre , & recevez l'augure
Que nous infpire un tendre mouvement.
Dieu , que nos coeurs adorent en ce Temple ;
Rendra vos jours égaux à vos vertus ,
Et l'univers prendra de nous l'exemple
De les compter comme ceux de Titus.
Pour Monfeigneur le Dauphin , prononcés
par Mademoiselle de Guerchy.
MONSEIGNEUR,
Dans l'âge d'or , une fimple guirlande
Ornoit le Temple & paroit les Autels ;
Du lait , des fruits , étoient la feule offrande
Qu'une main pure offroit aux immortels.
Comme eux ici , vous , qui tenez leur place ,
Vous recevez l'hommage de nos coeurs ;
Et l'âge d'or à vos yeux ſe retrace
Par nos habits , fymbole de nos moeurs.
La vérité fans art & fans parure
Emprunte ici la voix du fentiment.
Daignez l'entendre , & recevez l'augure
Que nous infpire un tendre mouvement.
Dieu , que nos coeurs adorent en ce Temple ;
Rendra vos jours égaux à vos vertus ,
Et l'univers prendra de nous l'exemple
De les compter comme ceux de Titus.
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Résumé : VERS Pour Monseigneur le Dauphin, prononcés par Mademoiselle de Guerchy.
Le poème, adressé au Dauphin par Mademoiselle de Guerchy, compare l'âge d'or à la dévotion actuelle. Il loue la simplicité et la pureté des mœurs actuelles, symbolisées par les habits portés. Il souhaite que Dieu bénisse le Dauphin, lui accordant la vertu de l'empereur Titus et servant d'exemple à l'univers.
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Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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22
p. [5]-10
SUR LA PARESSE.
Début :
HEUREUX Loisir, douce Indolence, [...]
Mots clefs :
Plaisir, Âge, Guide, Liberté, Ambition, Paresse
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texteReconnaissance textuelle : SUR LA PARESSE.
SUR LA PARESSE.
f
HEUREUX Loifir , douce Indolence ,
Dans la paix & dans le filence
Que j'aime à goûter tes appas !
Que j'aime à dormir dans tes bras
Sans m'appercevoir que je penfe ,
Ne fongeant qu'à mon éxiſtence ,
N'y fongeant même prèſque pas !
ravaux & foins de difparoître
I. Vol. A iij
6 MERCURE DE FRANCE.
Dès que tu t'approches de nous
Ne rien fçavoir , c'eſt te connoître.
Arts pénibles , éloignez-vous :
Ce n'eft qu'en vous ignorant tous ,
Que j'apprendrai bien celui d'être,
Inftruis- moi dans cet art fi doux ,
Dieu du repos , fois mon ſeul maître g
Qui n'en a point d'autre que toi
Se fait une aimable habitude
De jouir doucement de ſoi.
A l'abri de l'inquiétude ,
La fuir eft toute ſon étude ,'
Et te goûter tout ſon emploi.
Viens être mon guide & mon Roi
Je veux me jetter dans ta chaîne,
Loin qu'on en redoute la gêne ,
On aime à tomber fous ſon poids
La liberté qui fuit les loix
Se plaît à plier ſous la tienne.
Mais , ô ma chere Qiliveté !
Tandis qu'en ton fein je fommeille
Quelle voix frappe mon oreille ,
Et trouble ma tranquillité ?
Baillant , à demi je m'éveille :
J'entr'ouvre un oeil déconcerté.
Quel objet tout-à-coup l'étonne ?
Que vois-je ? où fuis-je tranſporté ?
J'apperçois fur un même trône
Et portant femblable couronne
AVRIL 1763.
Une double Divinité
Qu'un peuple de Fous environne ,
Et qu'encenſe la Vanité.
D'un air inquiet , agité ;
S'avance une foule importune :
L'ambition & la fortune
Sont l'une & l'autre Déité.
Leurs mains font pleines de largeffes ;
Et fi j'en crois à leurs promeſſes ,
Crédit , puiſſance , dignité ,
Titres , honneurs , emplois , richeffes ,
Au gré de mon avidité
Viendront me prouver leurs tendreffes ,
Pourvû que laiffant tes careffes ,
Je me range de leur sôté.....
Vaines & trompeuſes idoles !
Par vos féduifantes paroles
Croyez-vous que je fois tenté ?
Gardez pour vous vos dons frivoles ,
Mon coeur n'en peut être flatté.
La gloire la plus éclatante
Ne vaut point la douceur charmante
De cette oifive obfcurité
Où végére ma nonchalance :
Riches , fiers de votre opulence ,
Je le fuis de ma pauvreté.
De cette fuperbe affluence
L'avantage eft trop acheté ;
Nul de vous dans fon abondance
7
A iy
MERCURE DE FRANCE .
Ne peut dire avec vérité ,
Comme moi dans mon indigence ?
Mon bonheur ne m'a rien coûté.
Que me veut cette Mufé affable bukk
Qui m'attireau facré vallon
Sa main de la spart Apollon
Me préfente un laurier durable
Mais un travail infatigable
De ce laurier fera le prix :
Il ne doit être le
partage
Que de celui dont les écrits
Dignes de paffer d'âge en âge
Avec un affidu courage
Seront polis , & repolis ?...
Retourne , 'Mufe enchantereſſe ;
Et n'interromps plus mon repos :
Remporte tes brillans rameaux
J'aime cent fois mieux ma pareffe.
Si quelquefois avec tes foeurs!
Errant fur les bords du Permeffe ,
Je veux moiſſonner quelques fleurs ,
Ce n'eſt point au prix des douceurs
Qu'on goûte au fein de la moleffe :
Pour elles volontiers je laiffe
Mules , Phabus & leurs faveurs."
Bien fou quiconque fe confume
En écrivant pour éffacer ;
Je veux que les vers fous ma plume
Viennent d'eux-mêmes fe placer :
?
I
AVRIL. 1763.
Ainfi que l'eau de l'hypochrene
De la fource dont elle fort"
Jaillit fans obftacle & fans peine ,
D'une heureuſe & facile veine
Je veux qu'ils coulent fans effort.
Je ne veux point , ô Renommée !
• Te facrifier mon loiſir
Et changer contre ta fumée
Et mon bonheur & mon plaifir.
Que dis -je ? le Plaifir lui-même
Des ris , des jeux environné ,
Ceint d'un tranſparent diadême jin A
Et de guirlandes couronné ,
S'offre à mes yyeux fart un nuage
Dans les vague des airs traîné . ) and
Ce jeune Dieu paroît orné des ho'l
De tous les attraits du bel âge :
Il eſt léger , il eft volage ;
Son oeil eft vif , fon front , ferein ;) .
Le caprice & le badinage
T
Le tiennent tous deux par la main, g
Les fleurs qui tombent de fon "fein
Jonchent les lieux de fon paffage :
Des amours le brillant effain
Devant lui vole à tire d'aîle ,
Et lui prépare le chemin.
Il vient à moi ; fa voix m'appelle :
A fa voix , je marche , je cours.
Adieu , charmante létargie ,
A v
10 MERCURE DE FRANCE.
Où tantôt mon âme affoupie
Eûr voulu fommeiller toujours,
Pour me féparer de tes charmes ,
La fortune & l'ambition
N'ont point eu d'affez fortes armes :
L'éclat d'un immortel renom
N'a pu me vaincre & me féduire :
J'ai préféré ton doux empire
Aux vains honneurs de l'Hélicon.
Le plaifir feul a l'avantage
De m'arracher à tes appas ;
Mais s'il m'entraîne ſur ſes
pas ,
Ce n'eft que pour un court voyage
Dont tu me verras revenir
Plus épris de mon éſclavage
Sur tes genoux me rendormir.
Se livrer trop à l'allégreſſe ,
Ce n'eft point en ſçavoir jouir.
Qui veut agir avec fageffe ,
Donne fa vie à la pareſſe ,
Et quelques momens au plaifir.
Par le nouveau venu au Parnaffe.
f
HEUREUX Loifir , douce Indolence ,
Dans la paix & dans le filence
Que j'aime à goûter tes appas !
Que j'aime à dormir dans tes bras
Sans m'appercevoir que je penfe ,
Ne fongeant qu'à mon éxiſtence ,
N'y fongeant même prèſque pas !
ravaux & foins de difparoître
I. Vol. A iij
6 MERCURE DE FRANCE.
Dès que tu t'approches de nous
Ne rien fçavoir , c'eſt te connoître.
Arts pénibles , éloignez-vous :
Ce n'eft qu'en vous ignorant tous ,
Que j'apprendrai bien celui d'être,
Inftruis- moi dans cet art fi doux ,
Dieu du repos , fois mon ſeul maître g
Qui n'en a point d'autre que toi
Se fait une aimable habitude
De jouir doucement de ſoi.
A l'abri de l'inquiétude ,
La fuir eft toute ſon étude ,'
Et te goûter tout ſon emploi.
Viens être mon guide & mon Roi
Je veux me jetter dans ta chaîne,
Loin qu'on en redoute la gêne ,
On aime à tomber fous ſon poids
La liberté qui fuit les loix
Se plaît à plier ſous la tienne.
Mais , ô ma chere Qiliveté !
Tandis qu'en ton fein je fommeille
Quelle voix frappe mon oreille ,
Et trouble ma tranquillité ?
Baillant , à demi je m'éveille :
J'entr'ouvre un oeil déconcerté.
Quel objet tout-à-coup l'étonne ?
Que vois-je ? où fuis-je tranſporté ?
J'apperçois fur un même trône
Et portant femblable couronne
AVRIL 1763.
Une double Divinité
Qu'un peuple de Fous environne ,
Et qu'encenſe la Vanité.
D'un air inquiet , agité ;
S'avance une foule importune :
L'ambition & la fortune
Sont l'une & l'autre Déité.
Leurs mains font pleines de largeffes ;
Et fi j'en crois à leurs promeſſes ,
Crédit , puiſſance , dignité ,
Titres , honneurs , emplois , richeffes ,
Au gré de mon avidité
Viendront me prouver leurs tendreffes ,
Pourvû que laiffant tes careffes ,
Je me range de leur sôté.....
Vaines & trompeuſes idoles !
Par vos féduifantes paroles
Croyez-vous que je fois tenté ?
Gardez pour vous vos dons frivoles ,
Mon coeur n'en peut être flatté.
La gloire la plus éclatante
Ne vaut point la douceur charmante
De cette oifive obfcurité
Où végére ma nonchalance :
Riches , fiers de votre opulence ,
Je le fuis de ma pauvreté.
De cette fuperbe affluence
L'avantage eft trop acheté ;
Nul de vous dans fon abondance
7
A iy
MERCURE DE FRANCE .
Ne peut dire avec vérité ,
Comme moi dans mon indigence ?
Mon bonheur ne m'a rien coûté.
Que me veut cette Mufé affable bukk
Qui m'attireau facré vallon
Sa main de la spart Apollon
Me préfente un laurier durable
Mais un travail infatigable
De ce laurier fera le prix :
Il ne doit être le
partage
Que de celui dont les écrits
Dignes de paffer d'âge en âge
Avec un affidu courage
Seront polis , & repolis ?...
Retourne , 'Mufe enchantereſſe ;
Et n'interromps plus mon repos :
Remporte tes brillans rameaux
J'aime cent fois mieux ma pareffe.
Si quelquefois avec tes foeurs!
Errant fur les bords du Permeffe ,
Je veux moiſſonner quelques fleurs ,
Ce n'eſt point au prix des douceurs
Qu'on goûte au fein de la moleffe :
Pour elles volontiers je laiffe
Mules , Phabus & leurs faveurs."
Bien fou quiconque fe confume
En écrivant pour éffacer ;
Je veux que les vers fous ma plume
Viennent d'eux-mêmes fe placer :
?
I
AVRIL. 1763.
Ainfi que l'eau de l'hypochrene
De la fource dont elle fort"
Jaillit fans obftacle & fans peine ,
D'une heureuſe & facile veine
Je veux qu'ils coulent fans effort.
Je ne veux point , ô Renommée !
• Te facrifier mon loiſir
Et changer contre ta fumée
Et mon bonheur & mon plaifir.
Que dis -je ? le Plaifir lui-même
Des ris , des jeux environné ,
Ceint d'un tranſparent diadême jin A
Et de guirlandes couronné ,
S'offre à mes yyeux fart un nuage
Dans les vague des airs traîné . ) and
Ce jeune Dieu paroît orné des ho'l
De tous les attraits du bel âge :
Il eſt léger , il eft volage ;
Son oeil eft vif , fon front , ferein ;) .
Le caprice & le badinage
T
Le tiennent tous deux par la main, g
Les fleurs qui tombent de fon "fein
Jonchent les lieux de fon paffage :
Des amours le brillant effain
Devant lui vole à tire d'aîle ,
Et lui prépare le chemin.
Il vient à moi ; fa voix m'appelle :
A fa voix , je marche , je cours.
Adieu , charmante létargie ,
A v
10 MERCURE DE FRANCE.
Où tantôt mon âme affoupie
Eûr voulu fommeiller toujours,
Pour me féparer de tes charmes ,
La fortune & l'ambition
N'ont point eu d'affez fortes armes :
L'éclat d'un immortel renom
N'a pu me vaincre & me féduire :
J'ai préféré ton doux empire
Aux vains honneurs de l'Hélicon.
Le plaifir feul a l'avantage
De m'arracher à tes appas ;
Mais s'il m'entraîne ſur ſes
pas ,
Ce n'eft que pour un court voyage
Dont tu me verras revenir
Plus épris de mon éſclavage
Sur tes genoux me rendormir.
Se livrer trop à l'allégreſſe ,
Ce n'eft point en ſçavoir jouir.
Qui veut agir avec fageffe ,
Donne fa vie à la pareſſe ,
Et quelques momens au plaifir.
Par le nouveau venu au Parnaffe.
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Résumé : SUR LA PARESSE.
Le poème 'Sur la paresse', publié en avril 1763 dans le Mercure de France, exalte la paresse et l'indolence comme sources de paix et de tranquillité. L'auteur exprime son désir de repos et de ne penser à rien, trouvant dans la paresse une douce habitude protectrice contre l'inquiétude. Il rejette les arts pénibles et les activités exigeantes, préférant l'ignorance et le repos. Cependant, sa tranquillité est perturbée par l'apparition de l'ambition et de la fortune, représentées comme des divinités entourées de fous et encensées par la vanité. Ces figures tentent de le séduire avec des promesses de crédit, de puissance et de richesses, mais il les rejette, préférant la douceur de son obscurité et de sa nonchalance. Une muse lui offre un laurier durable, symbole de gloire littéraire, mais il refuse, trouvant le prix trop élevé. Il aspire à écrire sans effort, comme l'eau jaillissant d'une source. Il rejette également la renommée et le plaisir, bien que ce dernier parvienne à l'arracher temporairement à sa paresse. L'auteur conclut que se livrer trop à l'allégresse n'est pas savoir jouir de la vie, et qu'il vaut mieux donner sa vie à la paresse et quelques moments au plaisir.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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