Résultats : 33 texte(s)
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Liste
1
p. 186-188
DU NORD.
Début :
Avant hier sur le midi, la Grande Duchesse sentit quelques douleurs. Une demi-heure après elle [...]
Mots clefs :
Copenhague, Roi, Ambassadeur, Saint-Petersbourg
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texteReconnaissance textuelle : DU NORD.
DE PETERSBOURG , le 3 Octobre.
Avant -bier for le midi , la Grande Ducheffe fen
tit quelques de aleurs. Une demi-heure après elle
DECEMBRE. 1754. 187
accoucha d'un Prince , dont la naiffance fut annoncée
au peuple par les falves réitérées du canon
de la citadelle & de l'Amirauté . La Grande Ducheffe
fe porte auffi bien qu'on puiffe le defirer
de même que le jeune Prince , qui a été ondoyé ,
& nomméPaul.
DE COPPENHAGUE , le 27 Octobre.
"
Le 23 de ce mois , le Roi fit l'honneur au Préfident
Ogier , Ambaffadeur de Sa Majeſté Très-
Chrétienne , de dîner chez lui dans une maiſon
de plaifance , que ce Miniftre a fait orner avec
beaucoup de goût . La table étoit de quinze couverts.
Sa Majesté fit placer l'Ambaſſadrice à fa
droite , & l'Ambaffadeur à fa gauche. Les autres
places furent remplies par les Miniftres
d'Etat , & par quelques-uns des principaux Seigneurs
de la Cour. Une magnifique illumination
& un très-beau feu d'artifice terminerent
la fête. La décoration du feu repréſentoit un aro
de triomphe , fur le fronton duquel étoit le chiffre
du Roi , avec cette infcription : Friderico V. Pio ,
Felici , P. P. Optimo Principi . De chaque côté de
cette décoration s'élevoient cinq grandes pyra
mides. Elles étoient liées enfemble par des guir-
Landes , & chargées chacune d'un cartouche contenant
quelque enblême relatif aux vertus de Sa
Majefté, ou le tableau allégorique de quelqu'un
des établiflemens qu'elle a faits pour l'augmenta
tion du commerce , & pour le progrès des arts.
Des vafes à l'antique étoient placés dans les entredeux
des pyramides L'artifice occupoit toute la
longueur de la décoration ; & du milieu , ainfi
que des extrêmités , on voyoit fortir fans interruption
des gerbes de feu . On découvroit à tra
vers les arcades de l'arc de triomphe une perfpec188
MERCURE DE FRANCE.
tive de pots à feu , de trois cens pas de longueur .
Le Roi , en fe retirant , témoigna à l'Ambaffadeur
& à l'Ambaffadrice combien il étoit fatisfait
de la réception qu'ils lui avoient faite.
Avant -bier for le midi , la Grande Ducheffe fen
tit quelques de aleurs. Une demi-heure après elle
DECEMBRE. 1754. 187
accoucha d'un Prince , dont la naiffance fut annoncée
au peuple par les falves réitérées du canon
de la citadelle & de l'Amirauté . La Grande Ducheffe
fe porte auffi bien qu'on puiffe le defirer
de même que le jeune Prince , qui a été ondoyé ,
& nomméPaul.
DE COPPENHAGUE , le 27 Octobre.
"
Le 23 de ce mois , le Roi fit l'honneur au Préfident
Ogier , Ambaffadeur de Sa Majeſté Très-
Chrétienne , de dîner chez lui dans une maiſon
de plaifance , que ce Miniftre a fait orner avec
beaucoup de goût . La table étoit de quinze couverts.
Sa Majesté fit placer l'Ambaſſadrice à fa
droite , & l'Ambaffadeur à fa gauche. Les autres
places furent remplies par les Miniftres
d'Etat , & par quelques-uns des principaux Seigneurs
de la Cour. Une magnifique illumination
& un très-beau feu d'artifice terminerent
la fête. La décoration du feu repréſentoit un aro
de triomphe , fur le fronton duquel étoit le chiffre
du Roi , avec cette infcription : Friderico V. Pio ,
Felici , P. P. Optimo Principi . De chaque côté de
cette décoration s'élevoient cinq grandes pyra
mides. Elles étoient liées enfemble par des guir-
Landes , & chargées chacune d'un cartouche contenant
quelque enblême relatif aux vertus de Sa
Majefté, ou le tableau allégorique de quelqu'un
des établiflemens qu'elle a faits pour l'augmenta
tion du commerce , & pour le progrès des arts.
Des vafes à l'antique étoient placés dans les entredeux
des pyramides L'artifice occupoit toute la
longueur de la décoration ; & du milieu , ainfi
que des extrêmités , on voyoit fortir fans interruption
des gerbes de feu . On découvroit à tra
vers les arcades de l'arc de triomphe une perfpec188
MERCURE DE FRANCE.
tive de pots à feu , de trois cens pas de longueur .
Le Roi , en fe retirant , témoigna à l'Ambaffadeur
& à l'Ambaffadrice combien il étoit fatisfait
de la réception qu'ils lui avoient faite.
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Résumé : DU NORD.
Le 3 octobre 1754 à Petersbourg, la Grande Duchesse donna naissance à un prince, nommé Paul. La mère et l'enfant se portaient bien, et la nouvelle fut célébrée par des salves de canon. Le 23 octobre à Copenhague, le Roi rendit hommage au Président Ogier, Ambassadeur de Sa Majesté Très-Chrétienne, en dînant chez lui dans une maison de plaisance. Quinze convives étaient présents, incluant l'Ambassadrice à la droite du Roi et l'Ambassadeur à sa gauche, ainsi que des ministres d'État et des seigneurs de la Cour. La soirée se termina par une illumination et un feu d'artifice représentant un arc de triomphe avec le chiffre du Roi et des pyramides ornées d'emblèmes et de tableaux allégoriques. Le Roi exprima sa satisfaction à l'Ambassadeur et à l'Ambassadrice pour la réception.
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2
p. 203
DU NORD.
Début :
Pour donner un plus grand lustre à la ville de Moscou, l'Impératrice se propose d'y établir [...]
Mots clefs :
Saint-Petersbourg, Université, Impératrice
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texteReconnaissance textuelle : DU NORD.
DU NOR D.
DE PETERSBOURG , le 17 Novembre.
Pour donner un plus grand luftre à la ville de
Mofcou , l'Impératrice fe propofe d'y établir
une Univerfité. On prétend que toutes les per--
fonnes d'une condition au- deffus du commun ,
feront obligées d'y envoyer leurs enfans. Sa Majefté
Impériale a ordonné que le nombre des Ecoles
publiques für augmenté , & que le peuple ne
manquât nulle part des fecours néceffaires pour
fon inftruction.
DE PETERSBOURG , le 17 Novembre.
Pour donner un plus grand luftre à la ville de
Mofcou , l'Impératrice fe propofe d'y établir
une Univerfité. On prétend que toutes les per--
fonnes d'une condition au- deffus du commun ,
feront obligées d'y envoyer leurs enfans. Sa Majefté
Impériale a ordonné que le nombre des Ecoles
publiques für augmenté , & que le peuple ne
manquât nulle part des fecours néceffaires pour
fon inftruction.
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3
p. 201-202
DU NORD.
Début :
Le Comte Desalleurs, Ambassadeur de France, mourut ici le 23 Novembre, après une [...]
Mots clefs :
Stockholm, Copenhague, Saint-Petersbourg, Constantinople
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texteReconnaissance textuelle : DU NORD.
DU NOR D.
DE CONSTANTINOPLE , le 1 Décembre.
L
E Comte Defalleurs , Ambaffadeur de France
, mourut ici le 23 Novembre , après une
maladie d'environ ſept femaines. Il avoit été cidevant
Envoyé extraordinaire & Miniftre Plénipotentiaire
auprès du Roi & de la République de
Pologne. Le pere du Comte Defalleurs avoit été
auffi Ambaffadeur à la Porte.
Mahomet V. du nom , mourut le 13 Decembre
en cette ville , âgé de cinquante- huit ans deux
mois & vingt-cinq jours. Depuis quelque tems ,
ce Prince étoit fort incommodé d'un rhume. Le
2 de ce mois il fut attaqué de la fievre & d'une
toux féche & violente , qui firent craindre une
fluxion de poitrine . A ces accidens fe joignit un
flux de fang : cependant Sa Hauteffe en peu de
jours, moyennant les remedes qu'on employa pour
fa guérifon , fe trouva confidérablement
foulagée.
Defirant de calmer les inquiétudes du peuple &
des Janiffaires , elle alla le 13 Décembre à cheval
à la grande Mofquée ; mais à fon retour au Sérail
elle fe fentit fuffoquée , & en un inftant elle expira.
Auffi- tôt qu'elle eut rendu le dernier ſoupir ,
fon frere Ofman troifieme du nom , fut procla
mé Empereur. Le nouveau Sultan eft âgé de cin-
I v
202 MERCURE DE FRANCE.
quante- fix ans. Celui qu'on vient de perdre , eft
univerfellement regretté . Les Janiffaires l'avoient
mis fur le throne le 20 Octobre 1730 , à la place
d'Achmet III fon oncle , qui avoit été élevé en
1703 à l'Empire , après la dépofition de Muſtapha
II , pere de Mahomet V & d'Oſman III , açtuellement
regnant.
DE PETERSBOURG , le 3 Décembre.
Selon les lettres de Mofcou , l'on y a célébré
d'une façon éclatante la naiffance du grand Prince
de Ruffic. Illuminations , feux d'artifice , fpectacles
, bals publics , rien n'a été épargné. Le Clergé
, les principaux Seigneurs , les Tribunaux , &
chaque corps de la bourgeoifie , le font empreffés
à l'envi de fignaler leur zele par des fêtes fomptueufes.
La charité s'eft jointe à la magnificence ,
pour que les indigens partageaffent plus vivement
l'allégreffe commune , & l'on a répandu dans leur
fein d'abondantes aumônes .
DE STOCKHOLM , le 12 Décembre.
On a découvert l'auteur des faux billets de banque
répandus dans ce Royaume. C'eſt un Orfévre
de Salhberg , ville de la Weftmanie. Il a été
arrêté , & l'on inftruit fan procès.
DE COPPENHAGUE , le 14 Décembre.
Quelques douleurs que la Reine fentit ces jours.
derniers , firent croire que cette Princeffe touchoit
au terme de fa groffeffe , mais elles n'ont
point eu de fuite ; & Sa Majefté continue de tenix
appartement une fois la ſemaine.
DE CONSTANTINOPLE , le 1 Décembre.
L
E Comte Defalleurs , Ambaffadeur de France
, mourut ici le 23 Novembre , après une
maladie d'environ ſept femaines. Il avoit été cidevant
Envoyé extraordinaire & Miniftre Plénipotentiaire
auprès du Roi & de la République de
Pologne. Le pere du Comte Defalleurs avoit été
auffi Ambaffadeur à la Porte.
Mahomet V. du nom , mourut le 13 Decembre
en cette ville , âgé de cinquante- huit ans deux
mois & vingt-cinq jours. Depuis quelque tems ,
ce Prince étoit fort incommodé d'un rhume. Le
2 de ce mois il fut attaqué de la fievre & d'une
toux féche & violente , qui firent craindre une
fluxion de poitrine . A ces accidens fe joignit un
flux de fang : cependant Sa Hauteffe en peu de
jours, moyennant les remedes qu'on employa pour
fa guérifon , fe trouva confidérablement
foulagée.
Defirant de calmer les inquiétudes du peuple &
des Janiffaires , elle alla le 13 Décembre à cheval
à la grande Mofquée ; mais à fon retour au Sérail
elle fe fentit fuffoquée , & en un inftant elle expira.
Auffi- tôt qu'elle eut rendu le dernier ſoupir ,
fon frere Ofman troifieme du nom , fut procla
mé Empereur. Le nouveau Sultan eft âgé de cin-
I v
202 MERCURE DE FRANCE.
quante- fix ans. Celui qu'on vient de perdre , eft
univerfellement regretté . Les Janiffaires l'avoient
mis fur le throne le 20 Octobre 1730 , à la place
d'Achmet III fon oncle , qui avoit été élevé en
1703 à l'Empire , après la dépofition de Muſtapha
II , pere de Mahomet V & d'Oſman III , açtuellement
regnant.
DE PETERSBOURG , le 3 Décembre.
Selon les lettres de Mofcou , l'on y a célébré
d'une façon éclatante la naiffance du grand Prince
de Ruffic. Illuminations , feux d'artifice , fpectacles
, bals publics , rien n'a été épargné. Le Clergé
, les principaux Seigneurs , les Tribunaux , &
chaque corps de la bourgeoifie , le font empreffés
à l'envi de fignaler leur zele par des fêtes fomptueufes.
La charité s'eft jointe à la magnificence ,
pour que les indigens partageaffent plus vivement
l'allégreffe commune , & l'on a répandu dans leur
fein d'abondantes aumônes .
DE STOCKHOLM , le 12 Décembre.
On a découvert l'auteur des faux billets de banque
répandus dans ce Royaume. C'eſt un Orfévre
de Salhberg , ville de la Weftmanie. Il a été
arrêté , & l'on inftruit fan procès.
DE COPPENHAGUE , le 14 Décembre.
Quelques douleurs que la Reine fentit ces jours.
derniers , firent croire que cette Princeffe touchoit
au terme de fa groffeffe , mais elles n'ont
point eu de fuite ; & Sa Majefté continue de tenix
appartement une fois la ſemaine.
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Résumé : DU NORD.
Le 23 novembre à Constantinople, le Comte Defalleurs, ambassadeur de France, est décédé après une maladie de sept semaines. Il avait précédemment servi en tant qu'Envoyé extraordinaire et Ministre Plénipotentiaire auprès du Roi et de la République de Pologne. Son père avait également été ambassadeur à la Porte. Le 13 décembre, Mahomet V est mort à Constantinople à l'âge de cinquante-huit ans, deux mois et vingt-cinq jours. Il souffrait d'un rhume et a été atteint de fièvre et d'une toux violente le 2 décembre. Bien qu'il ait montré des signes d'amélioration grâce aux remèdes, il est décédé d'une suffocation en rentrant au Sérail après une visite à la grande Mosquée. Son frère Osman III lui a succédé sur le trône. Mahomet V était monté sur le trône le 20 octobre 1730, succédant à son oncle Achmet III, qui avait été déposé en 1703. À Pétersbourg, la naissance du grand Prince de Russie a été célébrée avec des illuminations, des feux d'artifice, des spectacles et des bals publics. Le clergé, les seigneurs et la bourgeoisie ont organisé des fêtes somptueuses et des aumônes ont été distribuées aux indigents. À Stockholm, un orfèvre de Salhberg, en Westmanie, a été arrêté pour avoir fabriqué de faux billets de banque. À Copenhague, la Reine a ressenti des douleurs, mais celles-ci n'ont pas abouti à une grossesse. Elle continue de tenir son appartement une fois par semaine.
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4
p. 166-168
DU NORD.
Début :
L'anniversaire de la naissance de l'Impératrice qui est entrée dans la quarante-cinquiéme année [...]
Mots clefs :
Saint-Petersbourg, Stockholm, Copenhague, Impératrice
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texteReconnaissance textuelle : DU NORD.
DUNOR D.
DE PETERSBOURG , le 4 Janvier.
L'anniverfaire de la naiffance de l'Impératrice
qui eft entrée dans la quarante-cinquième année
de fon âge , fut célébré le 29 du mois dernier avec
beaucoup de magnificence. Toute la Cour s'étant
affemblée le matin dans l'appartement du Grand
Duc , l'accompagna chez Sa Majesté Impériale,
A midi , l'Impératrice dîna en public avec ce Prin
ce ; on fervit une autre table pour la nobleffe de
la premiere & de la feconde claffe . Il y eut le foir
un bal dans la Galerie. Le Grand Duc ſoupa à
une table de deux cens couverts : on tira un feu
d'artifice , & toutes les rues furent illuminées.
Vis-à-vis la principale porte du Palais étoit une
décoration repréfentant le Cirque de Rome , &
éclairée par un grand nombre de pots à feu.
Une toux dont le Prince Paul Petrowitz a été
incommodé , a donné quelque inquiétude ; mais
les allarmes font diffipées , & ce Prince eft parfaitement
rétabli . Il ne fe paffe point de jour que
Impératrice ne lui rende vifite. La Grande DuMARS.
1755. 167
cheffe , après avoir gardé le lit pendant quelque
tems , commence à jouir d'une meilleure fanté.
Le bruit qui avoit couru que cette Princefle étoit
de nouveau enceinte , ne fe confirme pas.
DE STOCKHOLM , le 14 Janvier.
L'Hôpital établi en faveur des malades néceſſiteux
, a tout le fuccès qu'on peut defirer. Les
foins & les libéralités de la fociété qui a fondé la
maiſon des enfans trouvés , l'ont déja miſe en état
d'entretenir cinquante de ces malheureuſes victimes
de la mifere ou de l'infenfibilité de leurs parens.
Le zele du bien public animant également
ici tous les états , les Médecins travaillent de
concert à fixer la meilleure méthode d'inoculer la
petite vérole.
Malgré la rigueur dont l'hyer eft cette année
dans les pays même les plus méridionaux de l'Europe
, la faifon eft ici tellement temperée que
les côtes , & même les rivieres de ce royaume ,
n'ont pas ceffé d'être navigables , tandis que les
ports de la mer Baltique , du côté de la Pomeranie
& de la Pruffe , font totalement fermés par les
glaces .
DE COPPENHAGUE , le 24 Janvier.
Depuis que l'Hôtel des Invalides eft rebâti ;
en fait filer de la laine aux foldats qu'on y entretient
, & ce travail contribue à leur procurer divers
avantages que ne leur fournit pas la fondation.
Le premier des deux prix propofés par l'Académie
de Peinture , de Sculpture & d'Architecture
, a été adjugé au fieur Slod . Le fieur Schultz
xemporté le fecond. Le Baron de Pleffen , Cham
168 MERCURE DE FRANCE.
bellan , & le fieur Gram , Confeiller des Conférences
, ont été élus Académiciens honoraires de
cette Académie .
DE PETERSBOURG , le 4 Janvier.
L'anniverfaire de la naiffance de l'Impératrice
qui eft entrée dans la quarante-cinquième année
de fon âge , fut célébré le 29 du mois dernier avec
beaucoup de magnificence. Toute la Cour s'étant
affemblée le matin dans l'appartement du Grand
Duc , l'accompagna chez Sa Majesté Impériale,
A midi , l'Impératrice dîna en public avec ce Prin
ce ; on fervit une autre table pour la nobleffe de
la premiere & de la feconde claffe . Il y eut le foir
un bal dans la Galerie. Le Grand Duc ſoupa à
une table de deux cens couverts : on tira un feu
d'artifice , & toutes les rues furent illuminées.
Vis-à-vis la principale porte du Palais étoit une
décoration repréfentant le Cirque de Rome , &
éclairée par un grand nombre de pots à feu.
Une toux dont le Prince Paul Petrowitz a été
incommodé , a donné quelque inquiétude ; mais
les allarmes font diffipées , & ce Prince eft parfaitement
rétabli . Il ne fe paffe point de jour que
Impératrice ne lui rende vifite. La Grande DuMARS.
1755. 167
cheffe , après avoir gardé le lit pendant quelque
tems , commence à jouir d'une meilleure fanté.
Le bruit qui avoit couru que cette Princefle étoit
de nouveau enceinte , ne fe confirme pas.
DE STOCKHOLM , le 14 Janvier.
L'Hôpital établi en faveur des malades néceſſiteux
, a tout le fuccès qu'on peut defirer. Les
foins & les libéralités de la fociété qui a fondé la
maiſon des enfans trouvés , l'ont déja miſe en état
d'entretenir cinquante de ces malheureuſes victimes
de la mifere ou de l'infenfibilité de leurs parens.
Le zele du bien public animant également
ici tous les états , les Médecins travaillent de
concert à fixer la meilleure méthode d'inoculer la
petite vérole.
Malgré la rigueur dont l'hyer eft cette année
dans les pays même les plus méridionaux de l'Europe
, la faifon eft ici tellement temperée que
les côtes , & même les rivieres de ce royaume ,
n'ont pas ceffé d'être navigables , tandis que les
ports de la mer Baltique , du côté de la Pomeranie
& de la Pruffe , font totalement fermés par les
glaces .
DE COPPENHAGUE , le 24 Janvier.
Depuis que l'Hôtel des Invalides eft rebâti ;
en fait filer de la laine aux foldats qu'on y entretient
, & ce travail contribue à leur procurer divers
avantages que ne leur fournit pas la fondation.
Le premier des deux prix propofés par l'Académie
de Peinture , de Sculpture & d'Architecture
, a été adjugé au fieur Slod . Le fieur Schultz
xemporté le fecond. Le Baron de Pleffen , Cham
168 MERCURE DE FRANCE.
bellan , & le fieur Gram , Confeiller des Conférences
, ont été élus Académiciens honoraires de
cette Académie .
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Résumé : DU NORD.
Le 29 décembre, l'anniversaire de l'Impératrice russe, qui entrait dans sa quarante-cinquième année, fut célébré avec magnificence. La Cour se rassembla dans l'appartement du Grand Duc avant de se rendre chez Sa Majesté Impériale. À midi, l'Impératrice dîna en public avec le Grand Duc, tandis qu'une autre table était servie pour la noblesse des première et seconde classes. Un bal eut lieu dans la Galerie, suivi d'un souper du Grand Duc à une table de deux cents couverts. Un feu d'artifice fut tiré et les rues furent illuminées. Une décoration représentant le Cirque de Rome était placée devant la principale porte du Palais. Le Prince Paul Petrowitz, incommodé par une toux, se porta mieux, dissipant les inquiétudes. L'Impératrice lui rendait visite quotidiennement. La Grande Duchesse, après une période de repos, commençait à recouvrer une meilleure santé. Les rumeurs sur une nouvelle grossesse de la Grande Duchesse ne se confirmèrent pas. À Stockholm, l'hôpital pour les malades nécessiteux rencontra un grand succès, permettant d'entretenir cinquante enfants trouvés. Les médecins travaillaient ensemble pour fixer la meilleure méthode d'inoculation contre la petite vérole. Malgré un hiver rigoureux en Europe, les côtes et rivières suédoises restaient navigables. À Copenhague, l'Hôtel des Invalides, récemment reconstruit, employait les soldats à filer de la laine. L'Académie de Peinture, de Sculpture et d'Architecture attribua ses prix à MM. Slod et Schultz. MM. le Baron de Pleffen et Gram furent élus Académiciens honoraires.
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5
p. 186-187
DU NORD.
Début :
Plusieurs personnes versées dans la connaissance des loix, ont reçu l'ordre [...]
Mots clefs :
Saint-Petersbourg, Varsovie, Stockholm
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DU NORD.
DU NORD.
DE PETERSBOURG , le 28 Février.
Plufieurs perfonnes verfées dans la connoiffance
des loix , ont reçu ordre de P'Impératrice de
travailler à la réduction d'un nouveau Code. Ik
portera Ie nom de Code Elizabeth . Sa Majefté
Împériale vient d'affigner un fonds de trente mille
roubles , pour fubvenir aux premieres dépenses de
l'établiffement d'une Univerfité dans la ville de
Mofcou. Le Chevalier de Luffy , François de nation
, a entrepris de donner une feuille périodi
que , intitulée le Cameleon littéraire. Tous les Seigneurs
de cette Cour étant dans le goût de la
littérature françoife , s'intéreffent vivement au
fuccès de cet ouvrage.-
DE WARSOVIE , le 17 Mars.
Selon les avis reçus de Dubno , Hadzi Ali Aga ,
Ambaffadeur du Grand Seigneur , a amené de
Conftantinople deux Sauvages qui ont été trouvés
dans les bois , & qu'il doit préfenter au Roi de la
part de Sa Hauteffe. Le fieur Durand , Miniftre de
Sa Majesté très -Chrétienne auprès de la République
, arriva ici le 4 .
DE STOCKHOLM , le 4 Mars.
Il paroît un Edit , par lequel il eft défendu à
tous Matelots , employés fur les vaiffeaux Suédois ,
de paffer dans les pays étrangers , fous peine d'être
déclarés inhabiles à recueillir les fucceffions qui
pourroient dans la fuite leur écheoir , & de perdre
MAI 1759. 187
ce qui leur fera dû fur les bâtimens , à bord defquels
ils auront fervi .
Sa Majefté vient de faire publier qu'elle accorderoit
des gratifications confidérables & plufieurs
priviléges aux entrepreneurs qui voudroient établir
des carroffes publics pour aller d'une Province
à l'autre , & des voitures pour le tranfport des
marchandifes.
DE PETERSBOURG , le 28 Février.
Plufieurs perfonnes verfées dans la connoiffance
des loix , ont reçu ordre de P'Impératrice de
travailler à la réduction d'un nouveau Code. Ik
portera Ie nom de Code Elizabeth . Sa Majefté
Împériale vient d'affigner un fonds de trente mille
roubles , pour fubvenir aux premieres dépenses de
l'établiffement d'une Univerfité dans la ville de
Mofcou. Le Chevalier de Luffy , François de nation
, a entrepris de donner une feuille périodi
que , intitulée le Cameleon littéraire. Tous les Seigneurs
de cette Cour étant dans le goût de la
littérature françoife , s'intéreffent vivement au
fuccès de cet ouvrage.-
DE WARSOVIE , le 17 Mars.
Selon les avis reçus de Dubno , Hadzi Ali Aga ,
Ambaffadeur du Grand Seigneur , a amené de
Conftantinople deux Sauvages qui ont été trouvés
dans les bois , & qu'il doit préfenter au Roi de la
part de Sa Hauteffe. Le fieur Durand , Miniftre de
Sa Majesté très -Chrétienne auprès de la République
, arriva ici le 4 .
DE STOCKHOLM , le 4 Mars.
Il paroît un Edit , par lequel il eft défendu à
tous Matelots , employés fur les vaiffeaux Suédois ,
de paffer dans les pays étrangers , fous peine d'être
déclarés inhabiles à recueillir les fucceffions qui
pourroient dans la fuite leur écheoir , & de perdre
MAI 1759. 187
ce qui leur fera dû fur les bâtimens , à bord defquels
ils auront fervi .
Sa Majefté vient de faire publier qu'elle accorderoit
des gratifications confidérables & plufieurs
priviléges aux entrepreneurs qui voudroient établir
des carroffes publics pour aller d'une Province
à l'autre , & des voitures pour le tranfport des
marchandifes.
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Résumé : DU NORD.
En 1759, plusieurs événements politiques et culturels marquants ont eu lieu en Europe. À Saint-Pétersbourg, l'impératrice Élisabeth a ordonné la création du Code Élisabeth, un nouveau code législatif, et a alloué trente mille roubles pour fonder une université à Moscou. Le Chevalier de Luffy a lancé la publication périodique 'Le Caméléon littéraire', soutenue par des seigneurs de la cour intéressés par la littérature française. À Varsovie, Hadzi Ali Aga, ambassadeur du Grand Seigneur, a présenté deux individus sauvages au roi, et le ministre français Durand est arrivé le 4 mars. À Stockholm, un édit a interdit aux matelots suédois de s'expatrier, sous peine de perdre leurs droits successoraux et leurs salaires. La reine suédoise a annoncé des gratifications et des privilèges pour les entrepreneurs établissant des services de carrosses publics et de transport de marchandises entre provinces.
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6
p. 218-219
DU NORD.
Début :
On a fait venir ici du village de Wedenskeo un paysan, [...]
Mots clefs :
Copenhague, Stockholm, Saint-Petersbourg, Sa Majesté impériale, Comte, Grand Maréchal de la Cour, Etude des arts, Législation, Naissances
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DU NORD.
DUNOR D.
DE PETERSBOURG , le 3 Avril.
On a fait venir ici du village de Wedenskeo un
payſan , nommé Jacques Kirilof , qui , par la
nombreuſe famille qu'il a de deux mariages , eft
l'objet de la curiofité générale. Sa premiere femme
eft accouchée quatre fois de quatre enfans
fept fois de trois & dix fois de deux . Celle qu'il a
épousée en fecondes noces , a mis au monde trois
enfans dans fa premiere couche : elle eft accouchée
fix fois de deux , & elle eft encore enceinte.
Sa Majefté Impériale a fait préfent de y5o0o0 roubles
à ce payfan.
DE STOCKHOLM , le 22 Avril.
Comme les lettres de divers couriers ont été
enlevées depuis quelque tems , le Sénat a fait une'
loi , par laquelle il eft dit que les perfonnes qui
feront convaincues d'un pareil attentat , fubiront
le même fupplice que les voleurs de grand che
min. Le gouvernement s'occupe férieufement
des moyens d'augmenter les progrès de l'agriculture
& du, commerce dans le Duché de Finlande.
Il invite les perfonnes que l'amour du bien public
anime , & qui par leurs lumieres font en état d'y
contribuer , à communiquer par écrit leurs avis
für cette matiere. Honneurs , exemptions, primes
JUIN. 1755. 219
tout fera employé pour exciter l'émulation . On
fe propofe d'applanir toutes les routes qui menent
à l'induftrie , & d'éloigner tous les obſtacles qui
peuvent l'empêcher de s'étendre.
DE COPPENHAGUE , le 18 Avril.
Diverfes fciences ont été cultivées en Dane
marck avec fuccès. Le gouvernement defirant
plus d'application à l'étude des arts qui intéreffent
plus généralement la fociété , vient d'inviter par
un programme les Sçavans Danois à leur confacrer
une partie de leurs méditations . Il les exhorte
à travailler principalement fur la navigation , fur
le commerce & les manufactures , fur les moyens
d'augmenter les revenus , de diminuer les dépen
fes , de fubvenir aux befains & de procurer des
commodités . En même tems , il demande qu'on
ne s'attache point à des idées purement fyftématiques
, qu'on borne l'étendue des differtations à
deux ou trois feuilles d'impreffion , & qu'on n'y
faffe point parade d'une érudition fuperfue . Tous
les ouvrages qui rempliront les vûes du Roi .
feront imprimés à fes dépens. Il faudra les adreffer
au Comte de Moltke , grand Maréchal de la
Cour. Les Auteurs peuvent écrire en latin , françois
, allemand ou danois. On recevra avec plaifir
les obfervations , non feulement des fçavans.
mais même de toutes les perfonnes qui auront à
communiquer quelque projet avantageux ; elles
ne doivent pas s'embarraffer du ftyle. Leurs mémoires
feront remis à des perfonnes habiles , qui
leur donneront la forme convenable , & qui les
traduiront en danois , s'ils font compofés dans une
autre langue,
DE PETERSBOURG , le 3 Avril.
On a fait venir ici du village de Wedenskeo un
payſan , nommé Jacques Kirilof , qui , par la
nombreuſe famille qu'il a de deux mariages , eft
l'objet de la curiofité générale. Sa premiere femme
eft accouchée quatre fois de quatre enfans
fept fois de trois & dix fois de deux . Celle qu'il a
épousée en fecondes noces , a mis au monde trois
enfans dans fa premiere couche : elle eft accouchée
fix fois de deux , & elle eft encore enceinte.
Sa Majefté Impériale a fait préfent de y5o0o0 roubles
à ce payfan.
DE STOCKHOLM , le 22 Avril.
Comme les lettres de divers couriers ont été
enlevées depuis quelque tems , le Sénat a fait une'
loi , par laquelle il eft dit que les perfonnes qui
feront convaincues d'un pareil attentat , fubiront
le même fupplice que les voleurs de grand che
min. Le gouvernement s'occupe férieufement
des moyens d'augmenter les progrès de l'agriculture
& du, commerce dans le Duché de Finlande.
Il invite les perfonnes que l'amour du bien public
anime , & qui par leurs lumieres font en état d'y
contribuer , à communiquer par écrit leurs avis
für cette matiere. Honneurs , exemptions, primes
JUIN. 1755. 219
tout fera employé pour exciter l'émulation . On
fe propofe d'applanir toutes les routes qui menent
à l'induftrie , & d'éloigner tous les obſtacles qui
peuvent l'empêcher de s'étendre.
DE COPPENHAGUE , le 18 Avril.
Diverfes fciences ont été cultivées en Dane
marck avec fuccès. Le gouvernement defirant
plus d'application à l'étude des arts qui intéreffent
plus généralement la fociété , vient d'inviter par
un programme les Sçavans Danois à leur confacrer
une partie de leurs méditations . Il les exhorte
à travailler principalement fur la navigation , fur
le commerce & les manufactures , fur les moyens
d'augmenter les revenus , de diminuer les dépen
fes , de fubvenir aux befains & de procurer des
commodités . En même tems , il demande qu'on
ne s'attache point à des idées purement fyftématiques
, qu'on borne l'étendue des differtations à
deux ou trois feuilles d'impreffion , & qu'on n'y
faffe point parade d'une érudition fuperfue . Tous
les ouvrages qui rempliront les vûes du Roi .
feront imprimés à fes dépens. Il faudra les adreffer
au Comte de Moltke , grand Maréchal de la
Cour. Les Auteurs peuvent écrire en latin , françois
, allemand ou danois. On recevra avec plaifir
les obfervations , non feulement des fçavans.
mais même de toutes les perfonnes qui auront à
communiquer quelque projet avantageux ; elles
ne doivent pas s'embarraffer du ftyle. Leurs mémoires
feront remis à des perfonnes habiles , qui
leur donneront la forme convenable , & qui les
traduiront en danois , s'ils font compofés dans une
autre langue,
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Résumé : DU NORD.
En avril 1755, plusieurs événements marquants se sont produits en Europe. À Saint-Pétersbourg, Jacques Kirilof, un paysan issu de deux mariages, a reçu 50 000 roubles du souverain impérial. À Stockholm, le Sénat a instauré une loi sévère contre le vol des courriers. En Finlande, le gouvernement a lancé un appel à idées pour promouvoir l'agriculture et le commerce. À Copenhague, le gouvernement danois a encouragé les savants à étudier la navigation, le commerce, les manufactures et les finances publiques. Les mémoires acceptés seront imprimés aux frais du roi et peuvent être rédigés en latin, français, allemand ou danois.
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7
p. 205-206
DU NORD.
Début :
On reçoit avis que la ville de Szereszow, en Lithuanie, [...]
Mots clefs :
Varsovie, Stockholm, Lituanie, Académie royale des sciences, Académie des sciences et des belles-lettres de Berlin
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texteReconnaissance textuelle : DU NORD.
DUNOR D.
DE WARSOVIE , le 3 Mai.
On reçoit avis que la ville de Szerefzow , en
Lithuanie , a été preſque entierement réduite en
cendres.
306 MERCURE DE FRANCE.
DE STOCKHOLM , le 4 Mai .
L'Académie royale des Sciences dans une affemblée
qu'elle tint hier , a élu pour Préſident le Baron
de Scheffer , Sénateur & Chevalier des Ordres
de Sa Majesté. Cette Compagnie a aggrégé à fon
corps , en qualité d'Affociés étrangers , M. Lidbeck
, de la Société royale de Londres ; M. Kuhn ,
Docteur en Médecine , & Membre de l'Académie
des Sciences & Belles - Lettres de Berlin ; M. l'Abbé
de la Caille , Aftronome , de l'Académie des
Sciences de Paris ; M. Morand , de la même Académie
, & Secrétaire perpétuel de celle de Chirurgie
; & M. Waitz , Directeur des Salines du
Landgraviat de Heffe - Caffel .
Une femme eft morte à Kimi , dans la Bothnie
orientale , âgée de cent vingt-fept ans. Depuis .
deux ans feulement elle avoit perdu l'ouie &
La vue..
DE WARSOVIE , le 3 Mai.
On reçoit avis que la ville de Szerefzow , en
Lithuanie , a été preſque entierement réduite en
cendres.
306 MERCURE DE FRANCE.
DE STOCKHOLM , le 4 Mai .
L'Académie royale des Sciences dans une affemblée
qu'elle tint hier , a élu pour Préſident le Baron
de Scheffer , Sénateur & Chevalier des Ordres
de Sa Majesté. Cette Compagnie a aggrégé à fon
corps , en qualité d'Affociés étrangers , M. Lidbeck
, de la Société royale de Londres ; M. Kuhn ,
Docteur en Médecine , & Membre de l'Académie
des Sciences & Belles - Lettres de Berlin ; M. l'Abbé
de la Caille , Aftronome , de l'Académie des
Sciences de Paris ; M. Morand , de la même Académie
, & Secrétaire perpétuel de celle de Chirurgie
; & M. Waitz , Directeur des Salines du
Landgraviat de Heffe - Caffel .
Une femme eft morte à Kimi , dans la Bothnie
orientale , âgée de cent vingt-fept ans. Depuis .
deux ans feulement elle avoit perdu l'ouie &
La vue..
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Résumé : DU NORD.
Le 3 mai, Szerefzow en Lituanie a été détruite par un incendie. Le 4 mai, l'Académie royale des Sciences de Stockholm a élu le Baron de Scheffer comme Président et intégré plusieurs membres étrangers. Une femme est décédée à Kimi, en Bothnie orientale, à l'âge de 127 ans, après avoir perdu l'ouïe et la vue deux ans plus tôt.
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8
p. 195-197
DU NORD.
Début :
Charly Aga, Ambassadeur du Grand Seigneur, doit repasser ici en [...]
Mots clefs :
Varsovie, Fraustadt, Wschowa, Stockholm, Copenhague, Roi, Comte, Le palatinat, Ambassadeur du grand seigneur
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texteReconnaissance textuelle : DU NORD.
DU NORD.
DE WARSOVIE , le 31 Mai. -
HALY AGA, Ambaffadeur du Grand Seigneur ,
repaflet ici ea retournant à
nople , & l'on attend inceffamment ce Miniftre .
On a effuyé à Poſen un affreux orage , accompagné
de grêle , dont les grains étoient d'une groffeur
extraordinaire. Le feu du ciel eft tombé fur
le village de Stipulke en Lithuanie , & a brûlé
douze maiſons & quatorze granges.
On mande de Conftantinople que le nouveau
Grand Vifir vient d'obtenir pour fon fils la charge
d'Imbrahor , ou de Grand Ecuyer de Sa Hauteffe.
Les mêmes lettres ajoutent que vraisemblablement
le Kiflar Aga , ou Chef des Eunuques Noirs ,
ne demeurera pas long -tems en place , & qu'il
aura pour fucceffeur le Hafnadar Aga , ou Tréforier
de la caffette du Sultan.
DE FRAUSTADT , le 26 Mai.
Ce matin l'Ambaffadeur de Sa Hauteffe a eu
fon audience de congé du Roi ; il avoit eu fa
premiere audience le 22. Sa Majeſté a repris cet
I ij
196 MERCURE DE FRANCE.
après-midi le chemin de Drefde . Pendant fon fe
jour ici , elle a conféré le Palatinat de Volhinie
au Comte Potocki , & le Palatinat de Novogorod
au Prince Jablonowski . Le Comte Malachowski ,
Starofte d'Ofwieczim , a été pourvû de la charge
de Grand Ecuyer Tranchant de la Couronne , &
la place de Stolnitz de Lithuanie a été donnée aú
fecond fils du Comte de Poniatowski , Caftellan
de. Cracovie. Sa Majefté a fait choix du Comte de
Mnifzeck , Grand Chambellan de Lithuanie , pour
aller complimenter le Grand Seigneur ſur ſon avépement
au Trône.
DE
STOCKHOLM , le 30 Mai.
On a détaché douze cens hommes des Régimens
d'Uplande & de Sudermanie , pour travailler
anx fortifications en Finlande. Ils font partis depuis
quelques jours à bord de cinq galeres qui doi
vent les tranfporter à Helfingford."
-
Les Auteurs des deux ouvrages que l'Académie
royale des Belles lettres couronna l'année der
niere , ont enfin ceffé de cacher leurs noms. Le
heur Toneld , Auditeur de la Cour , a compofé la
differtation à laquelle le prix d'histoire a été adjugé.
La piece qui a remporté le prix de poësie
eft du fieur Ancherfen , Profeffeur d'Eloquence
& Bibliothécaire de l'Univerfité à Coppenhague.
Par des Lettres circulaires que le Roi vient de
faire expédier , la Diete générale du Royaume eft
convoquée pour le 13 du mois d'Octobre prochain.
Le renouvellement des traités entre la Suede
& la Porte fera l'un des principaux objets des
délibérations de cette affemblée . Le fieur Celfing,
frere du Miniftre qui réfide de la part de cette
Cour à Conftantinople , et chargé de porter la
JUILLET. 1755. 197
réponſe du Roi à la Lettre que le Sultan a écrite à
Sa Majesté.
DE COPPENHAGUE, le 1 Juin.
La femaine derniere le Roi fit près d'Elfeneur
la revue de fon Régiment d'Infanterie. Sa Majeſté
arriva ici le 24. Hier elle fe rendit avec le
Prince Royal au camp qu'elle a ordonné de former
près de cette ville ; & elle vit les troupes qui
s'y font raffemblées , faire diverſes manoeuvres
militaires.
Il a été réfolu dans une affemblée générale que
les actionnaires de la Compagnie Afiatique ont
tenue depuis peu d'augmenter de trois cens mille
écus de Banque le fond de cette Compagnie.
Un détachement de deux cens hommes doit
s'embarquer à bord des deux vaiffeaux qu'on arme
Four protéger la navigation des Danois dans la
Méditerranée. Le Roi eft retourné à Friedensbourg.
DE WARSOVIE , le 31 Mai. -
HALY AGA, Ambaffadeur du Grand Seigneur ,
repaflet ici ea retournant à
nople , & l'on attend inceffamment ce Miniftre .
On a effuyé à Poſen un affreux orage , accompagné
de grêle , dont les grains étoient d'une groffeur
extraordinaire. Le feu du ciel eft tombé fur
le village de Stipulke en Lithuanie , & a brûlé
douze maiſons & quatorze granges.
On mande de Conftantinople que le nouveau
Grand Vifir vient d'obtenir pour fon fils la charge
d'Imbrahor , ou de Grand Ecuyer de Sa Hauteffe.
Les mêmes lettres ajoutent que vraisemblablement
le Kiflar Aga , ou Chef des Eunuques Noirs ,
ne demeurera pas long -tems en place , & qu'il
aura pour fucceffeur le Hafnadar Aga , ou Tréforier
de la caffette du Sultan.
DE FRAUSTADT , le 26 Mai.
Ce matin l'Ambaffadeur de Sa Hauteffe a eu
fon audience de congé du Roi ; il avoit eu fa
premiere audience le 22. Sa Majeſté a repris cet
I ij
196 MERCURE DE FRANCE.
après-midi le chemin de Drefde . Pendant fon fe
jour ici , elle a conféré le Palatinat de Volhinie
au Comte Potocki , & le Palatinat de Novogorod
au Prince Jablonowski . Le Comte Malachowski ,
Starofte d'Ofwieczim , a été pourvû de la charge
de Grand Ecuyer Tranchant de la Couronne , &
la place de Stolnitz de Lithuanie a été donnée aú
fecond fils du Comte de Poniatowski , Caftellan
de. Cracovie. Sa Majefté a fait choix du Comte de
Mnifzeck , Grand Chambellan de Lithuanie , pour
aller complimenter le Grand Seigneur ſur ſon avépement
au Trône.
DE
STOCKHOLM , le 30 Mai.
On a détaché douze cens hommes des Régimens
d'Uplande & de Sudermanie , pour travailler
anx fortifications en Finlande. Ils font partis depuis
quelques jours à bord de cinq galeres qui doi
vent les tranfporter à Helfingford."
-
Les Auteurs des deux ouvrages que l'Académie
royale des Belles lettres couronna l'année der
niere , ont enfin ceffé de cacher leurs noms. Le
heur Toneld , Auditeur de la Cour , a compofé la
differtation à laquelle le prix d'histoire a été adjugé.
La piece qui a remporté le prix de poësie
eft du fieur Ancherfen , Profeffeur d'Eloquence
& Bibliothécaire de l'Univerfité à Coppenhague.
Par des Lettres circulaires que le Roi vient de
faire expédier , la Diete générale du Royaume eft
convoquée pour le 13 du mois d'Octobre prochain.
Le renouvellement des traités entre la Suede
& la Porte fera l'un des principaux objets des
délibérations de cette affemblée . Le fieur Celfing,
frere du Miniftre qui réfide de la part de cette
Cour à Conftantinople , et chargé de porter la
JUILLET. 1755. 197
réponſe du Roi à la Lettre que le Sultan a écrite à
Sa Majesté.
DE COPPENHAGUE, le 1 Juin.
La femaine derniere le Roi fit près d'Elfeneur
la revue de fon Régiment d'Infanterie. Sa Majeſté
arriva ici le 24. Hier elle fe rendit avec le
Prince Royal au camp qu'elle a ordonné de former
près de cette ville ; & elle vit les troupes qui
s'y font raffemblées , faire diverſes manoeuvres
militaires.
Il a été réfolu dans une affemblée générale que
les actionnaires de la Compagnie Afiatique ont
tenue depuis peu d'augmenter de trois cens mille
écus de Banque le fond de cette Compagnie.
Un détachement de deux cens hommes doit
s'embarquer à bord des deux vaiffeaux qu'on arme
Four protéger la navigation des Danois dans la
Méditerranée. Le Roi eft retourné à Friedensbourg.
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Résumé : DU NORD.
En mai 1755, plusieurs événements politiques et naturels ont marqué l'Europe et le Moyen-Orient. À Varsovie, l'ambassadeur du Grand Seigneur est attendu de Constantinople. Posen a subi un violent orage avec grêle, et un incendie dû à la foudre a détruit des bâtiments en Lituanie. À Constantinople, le nouveau Grand Vizir a obtenu la charge d'Imbrahor pour son fils, et des changements sont prévus parmi les eunuques du sultan. À Fraustadt, l'ambassadeur du roi a pris congé après avoir décerné des distinctions à plusieurs nobles, dont le Comte Potocki et le Prince Jablonowski. Le roi a également nommé des représentants pour des missions diplomatiques, notamment auprès du Grand Seigneur. En Suède, des troupes ont été envoyées en Finlande pour renforcer les fortifications. Le roi a convoqué une Diète générale pour renouveler les traités avec la Porte, et le frère du ministre suédois à Constantinople doit porter la réponse du roi au sultan. À Stockholm, les auteurs des ouvrages couronnés par l'Académie royale des Belles Lettres ont révélé leurs identités. À Copenhague, le roi a passé en revue son régiment d'infanterie et observé des manœuvres militaires. La Compagnie Asiatique a décidé d'augmenter son fonds de trois cents mille écus, et un détachement doit protéger la navigation danoise en Méditerranée.
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9
p. 238-241
DU NORD.
Début :
On équippe à Cronstadt quatre frégates, sur lesquelles on fera embarquer [...]
Mots clefs :
Saint-Petersbourg, Varsovie, Stockholm, Copenhague, Comte, Incendie, Ministre du grand seigneur, Comte de Frisenbourg, Alger, Paix, Inoculation de la petite vérole sur des enfants, Cosaques Haydamakis, Accident
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texteReconnaissance textuelle : DU NORD.
DU NOR D.
DE PETERSBOURG , le 16 Juin.
On équippe à Cronstadt quatre frégates , fur
lefquelles on fera embarquer un certain nombre
de cadets de marine , pour les exercer dans Part
de la navigation. Il eft décidé que le commeree
demeurera libre entre Conftantinople & Temernikow
, jufqu'à ce qu'il fe forme une compagnie
marchande dans ce dernier port.
Sa Majefté Impériale a gratifié d'une penfion de
cinquante mille roubles le Comte Rafoumowski
, Hetman de l'Ukraine , pour l'indemnifer de
la perte de divers droits dont il jouiffoit , & qu'on
a fupprimés.
On n'a reçu que le 4 de ce mois les lettres qu'on
devoit recevoir de Stockholm le 29 du mois dernier.
La plupart étoient ouvertes . Il en manquoit
quelques-unes de celles qu'on attendoit. Le Maître
de la derniere pofte de Suede a mandé , que la
valife avoit été trouvée fur le grand chemin dans
l'état qu'il l'envoyoit , & que l'on ignoroit ce que
le courier étoit devenu .
Selon les nouvelles d'Efthonie , la ville de
Dorpt a été prefque totalement détruite par un
incendie. On doit au Régiment de Peterſbourg la
confervation du petit nombre de maifons qui ont
AOUST . 1755. 239
été préfervées de l'embrafement. Quatre foldats
de ce Régiment ont eu le malheur de périr dans
les flammes , & plus de cinquante ont été bleffés,
Sa Majesté Impériale tint le 12 de ce mois un
Confeil d'Etat , à l'occafion de quelques dépêches
de M. Obreskoy , fon Réfident à Conftantinople.
On vient de recevoir la trifte nouvelle d'un incendie
, qui a réduit deux mille cinq cens mai
fons en cendres dans la ville de Moſcou.
DE WARSOVIE , le 16 Juin.
Le Miniftre du Grand Seigneur , en revenant
de Frauſtadt , a repaffé à Radom , & il y a été
reçu avec beaucoup de magnificence par le Comte
Malachowski , Maréchal du tribunal des revenus
de la Couronne. Le Gouvernement a affigné
feize mille écus pour les frais du voyage du Comte
de Mnifzeck , qui doit aller complimenter , au
nom du Roi & de la République , le Grand Seigneur
fur fon avenement au trône . Un tiers de
cette fomme fera payé par le Grand Duché de
Lithuanie. Le Roi a envoyé au Miniftre de Sa
Hauteffe un fervice de porcelaine , de la plus grande
beauté. Les Cofaques Haydamakis ont recommencé
depuis peu leurs courfes. Une troupe de
ces brigands ayant pénétré dans la Staroftie de
Byalacerkiew , a pillé le village de Jenifzewska ,
& maffacré le Prêtre qui deffervoit l'églife grec
que.
DE STOCKHOLM , le 18 Juin.
Des lettres écrites d'Alger , le 2 du mois dera
nier , donnent lieu d'efperer que la paix continue
ra de ſubſiſter entre la Suede & les Algériens. -
240 MERCURE DE FRANCE.
1
Le 6 , le Comte de Solms , nouvel Envoyé ex→
traordinaire du Roi de Pruffe , arriva de Berlin , &
le 10 il eut fes premieres audiences du Roi & de
la Reine.
Il paroît une Ordonnance , portant que conformément
à ce qui a été réglé dans la derniere
Diéte , aucun repréfentant d'une famille noble
n'aura féance aux Etats , s'il ne produit des pouvoirs
fignés par la famille qu'il fera chargé de
repréſenter.
M. Aurivillius , Médecin à Upfal , y a effayé
l'inoculation de la petite vérole fur un petit garçon
de huit ans. Cette expérience a eu tout lefuccès
qu'on pouvoit defirer. M. Leche , Profeffeur
à Abo , vient de faire la même épreuve ſur ſa propre
fille , & il a également réuffi .
DE COPPENHAGUE , le 21 Juin.
Sa Majesté a nommé Chevalier de l'Ordre de
l'Elephant le Comte de Frifenbourg , Lieutenantgénéral
, & Confeiller privé .
Un navire Hollandois a conduit ici un rhinoceros
, âgé de treize ans . Cet animal chaque jour
mange trente livres de pain , & quatre-vingt livres
de foin. Il pefe foixante quintaux.
Le Roi pofa le 12 de ce mois la premiere pierre
de l'Eglife Allemande , que l'on conftruit à Chriftianshaven.
Les troupes qui étoient campées , fe féparerent
le 16. Dès le 14 , elles avoient ceffé de mancuvrer.
Ce dernier jour a été marqué par un fâcheux
accident. Dans le tems qu'un Canonier ouvroit
une caiffe remplie de cartouches , & pofée ſur un
charior , un étincelle d'une méche fut portée de
ce côté par le vent , & mit le feu à la poudre.
A O UST.
1755. 241
Le chariot ayant fauté en l'air , les éclats tuerent
trois hommes , & en blefferent plufieurs autres.
DE PETERSBOURG , le 16 Juin.
On équippe à Cronstadt quatre frégates , fur
lefquelles on fera embarquer un certain nombre
de cadets de marine , pour les exercer dans Part
de la navigation. Il eft décidé que le commeree
demeurera libre entre Conftantinople & Temernikow
, jufqu'à ce qu'il fe forme une compagnie
marchande dans ce dernier port.
Sa Majefté Impériale a gratifié d'une penfion de
cinquante mille roubles le Comte Rafoumowski
, Hetman de l'Ukraine , pour l'indemnifer de
la perte de divers droits dont il jouiffoit , & qu'on
a fupprimés.
On n'a reçu que le 4 de ce mois les lettres qu'on
devoit recevoir de Stockholm le 29 du mois dernier.
La plupart étoient ouvertes . Il en manquoit
quelques-unes de celles qu'on attendoit. Le Maître
de la derniere pofte de Suede a mandé , que la
valife avoit été trouvée fur le grand chemin dans
l'état qu'il l'envoyoit , & que l'on ignoroit ce que
le courier étoit devenu .
Selon les nouvelles d'Efthonie , la ville de
Dorpt a été prefque totalement détruite par un
incendie. On doit au Régiment de Peterſbourg la
confervation du petit nombre de maifons qui ont
AOUST . 1755. 239
été préfervées de l'embrafement. Quatre foldats
de ce Régiment ont eu le malheur de périr dans
les flammes , & plus de cinquante ont été bleffés,
Sa Majesté Impériale tint le 12 de ce mois un
Confeil d'Etat , à l'occafion de quelques dépêches
de M. Obreskoy , fon Réfident à Conftantinople.
On vient de recevoir la trifte nouvelle d'un incendie
, qui a réduit deux mille cinq cens mai
fons en cendres dans la ville de Moſcou.
DE WARSOVIE , le 16 Juin.
Le Miniftre du Grand Seigneur , en revenant
de Frauſtadt , a repaffé à Radom , & il y a été
reçu avec beaucoup de magnificence par le Comte
Malachowski , Maréchal du tribunal des revenus
de la Couronne. Le Gouvernement a affigné
feize mille écus pour les frais du voyage du Comte
de Mnifzeck , qui doit aller complimenter , au
nom du Roi & de la République , le Grand Seigneur
fur fon avenement au trône . Un tiers de
cette fomme fera payé par le Grand Duché de
Lithuanie. Le Roi a envoyé au Miniftre de Sa
Hauteffe un fervice de porcelaine , de la plus grande
beauté. Les Cofaques Haydamakis ont recommencé
depuis peu leurs courfes. Une troupe de
ces brigands ayant pénétré dans la Staroftie de
Byalacerkiew , a pillé le village de Jenifzewska ,
& maffacré le Prêtre qui deffervoit l'églife grec
que.
DE STOCKHOLM , le 18 Juin.
Des lettres écrites d'Alger , le 2 du mois dera
nier , donnent lieu d'efperer que la paix continue
ra de ſubſiſter entre la Suede & les Algériens. -
240 MERCURE DE FRANCE.
1
Le 6 , le Comte de Solms , nouvel Envoyé ex→
traordinaire du Roi de Pruffe , arriva de Berlin , &
le 10 il eut fes premieres audiences du Roi & de
la Reine.
Il paroît une Ordonnance , portant que conformément
à ce qui a été réglé dans la derniere
Diéte , aucun repréfentant d'une famille noble
n'aura féance aux Etats , s'il ne produit des pouvoirs
fignés par la famille qu'il fera chargé de
repréſenter.
M. Aurivillius , Médecin à Upfal , y a effayé
l'inoculation de la petite vérole fur un petit garçon
de huit ans. Cette expérience a eu tout lefuccès
qu'on pouvoit defirer. M. Leche , Profeffeur
à Abo , vient de faire la même épreuve ſur ſa propre
fille , & il a également réuffi .
DE COPPENHAGUE , le 21 Juin.
Sa Majesté a nommé Chevalier de l'Ordre de
l'Elephant le Comte de Frifenbourg , Lieutenantgénéral
, & Confeiller privé .
Un navire Hollandois a conduit ici un rhinoceros
, âgé de treize ans . Cet animal chaque jour
mange trente livres de pain , & quatre-vingt livres
de foin. Il pefe foixante quintaux.
Le Roi pofa le 12 de ce mois la premiere pierre
de l'Eglife Allemande , que l'on conftruit à Chriftianshaven.
Les troupes qui étoient campées , fe féparerent
le 16. Dès le 14 , elles avoient ceffé de mancuvrer.
Ce dernier jour a été marqué par un fâcheux
accident. Dans le tems qu'un Canonier ouvroit
une caiffe remplie de cartouches , & pofée ſur un
charior , un étincelle d'une méche fut portée de
ce côté par le vent , & mit le feu à la poudre.
A O UST.
1755. 241
Le chariot ayant fauté en l'air , les éclats tuerent
trois hommes , & en blefferent plufieurs autres.
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Résumé : DU NORD.
Le 16 juin, quatre frégates sont équipées à Cronstadt pour l'entraînement des cadets de marine. Il est décidé que le commerce restera libre entre Constantinople et Temernikow jusqu'à la création d'une compagnie marchande à Temernikow. Le Comte Rafoumowski, Hetman de l'Ukraine, reçoit une pension de cinquante mille roubles pour compenser la suppression de certains droits. Les lettres de Stockholm, attendues le 29 mai, sont reçues le 4 juin, certaines étant ouvertes ou manquantes. Un incendie a détruit la ville de Dorpt en Estonie, épargnant quelques maisons grâce à l'intervention du Régiment de Petersbourg, qui a perdu quatre soldats et en a blessé plus de cinquante. Un autre incendie à Moscou a réduit deux mille cinq cents maisons en cendres. Le 12 juin, la Russie tient un Conseil d'État concernant des dépêches de son résident à Constantinople. À Varsovie, le ministre du Grand Seigneur est reçu magnifiquement à Radom. Le gouvernement alloue seize mille écus pour le voyage du Comte de Mnifzeck auprès du Grand Seigneur. Les Cosaques Haydamakis reprennent leurs pillages, attaquant un village en Ukraine. À Stockholm, des lettres d'Alger laissent espérer la continuation de la paix entre la Suède et les Algériens. Le Comte de Solms, nouvel envoyé du Roi de Prusse, arrive à Stockholm. Une ordonnance stipule que les représentants nobles doivent produire des pouvoirs signés. Des expériences d'inoculation de la variole réussissent en Suède. À Copenhague, le Comte de Frisenbourg est nommé Chevalier de l'Ordre de l'Élephant. Un rhinocéros est amené par un navire hollandais. Le Roi pose la première pierre de l'Église Allemande à Christianshaven. Un accident impliquant un canonnier fait trois morts et plusieurs blessés.
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10
p. 230
DU NORD.
Début :
On enseigne actuellement au Régiment de Petersbourg un nouvel exercice [...]
Mots clefs :
Saint-Petersbourg, Stockholm, Copenhague, Enseignement militaire, Election de députés, Diète générale, Brigades, Marine
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texteReconnaissance textuelle : DU NORD.
DU NORD.
DE PETERSBOURG , le 6 Juillet.
On enfeigne actuellement au Régiment de Peterfbourg
un nouvel exercice , que l'Impératrice
a refolu de preferire à toute fon infanterie . Sa Majefté
Impériale fe propofe auffi d'en établir un
nouveau pour la cavalerie .
DE STOCKHOLM , le 23 Juillet.
On procéde dans toutes les provinces à l'élection
des Députés qui doivent affifter à la Diete
générale.
DE COPPENHAGUE , le 25 Juillet.
Jufqu'à préfent , le Corps de la Marine n'avoit
été composé que de trois Brigades. Le Roi vient
d'en créer une quatrième , dont M. de Lutzow a
été déclaré Commandant.´
DE PETERSBOURG , le 6 Juillet.
On enfeigne actuellement au Régiment de Peterfbourg
un nouvel exercice , que l'Impératrice
a refolu de preferire à toute fon infanterie . Sa Majefté
Impériale fe propofe auffi d'en établir un
nouveau pour la cavalerie .
DE STOCKHOLM , le 23 Juillet.
On procéde dans toutes les provinces à l'élection
des Députés qui doivent affifter à la Diete
générale.
DE COPPENHAGUE , le 25 Juillet.
Jufqu'à préfent , le Corps de la Marine n'avoit
été composé que de trois Brigades. Le Roi vient
d'en créer une quatrième , dont M. de Lutzow a
été déclaré Commandant.´
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Résumé : DU NORD.
Le document relate des nouvelles militaires et politiques européennes. À Saint-Pétersbourg, un nouveau type d'exercice est enseigné à l'infanterie et envisagé pour la cavalerie. À Stockholm, des élections désignent les députés pour la Diète générale. À Copenhague, la Marine ajoute une quatrième brigade commandée par M. de Lutzow.
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11
p. 221-223
DU NORD.
Début :
L'Impératrice, toujours attentive à soulager les malheureux, a fait remettre [...]
Mots clefs :
Saint-Petersbourg, Grand Varadin, Grad Varazdin, Dresde, Cologne, Impératrice, Tombeau royal, Sauterelles, Borax, Accident, Jean-Pierre de Herwegh
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texteReconnaissance textuelle : DU NORD.
DU NORD.
DE PETERSBOURG , le 15 Août.
L'Impératrice , toujours attentive à foulager
les malheureux , a fait remettre cent mille roubles
au Gouverneur de Mofcou , pour être diftria
Kiij
222 MERCURE DE FRANCE.
bués aux habitans de cette ville , qui ont le plus
fouffert par les derniers incendies.
Les lettres de Belogorodfled marquent que des
fauterelles , d'une efpece qui n'eſt connue en
Ruffie que depuis quelques années , ont ravagé
une grande étendue de pays dans le diftrict de
Nowoskolski , & qu'enfuite elles ont été prefque
toutes dévorées par des fauterelles d'une autre
espece.
DU GRAND VARADIN , le 22 Août.
Des ouvriers en creufant la terre , ont trouvé
un tombeau de brique , couvert de trois pierres
de taille , dans lequel étoient un globe de vermeil
, une couronne à fleurons auffi d'argent doré,
garnie de rubis & d'éméraudes , un manteau d'une
riche étoffe , & une agrafe d'or maffif. Ces différens
indices font juger que ce Monument eft un
tombeau royal . En effet , l'hiftoire nous apprend
que dans l'endroit où il a été découvert , Saint
Ladiflas Roi de Hongrie, a bâti une églife , & que
ce Prince qui eft mort en 1995 , y a été inhumé ,
ainsi que le Roi André , mort en 1235 ; & la Reine
Marie , morte en 1392. Les offemens qu'on a
tirés de ce monument étant petits & grêles , on
préfume que ce tombeau eft celui de la Reine
Marie. On a demandé à l'Impératrice la permiffion
de fouiller dans les environs pour chercher
les tombeaux de S. Ladiflas & du Roi André.
DE DRESDE , le 31 Août
.
Un particulier a découvert dans cet électorat ,
une terre minérale , dont on compofe un borax ,
qui s'emploie avec fuccès pour fondre l'or &
l'argent , ainfi que pour la foudure . Les CommifOCTOBRE.
1755. 223'
faires que le Gouvernement a chargés d'en faire
l'examen , ont jugé que ce borax avoit toutes les
propriétés que celui de Venife.
On a arrêté dans la Luface une voiture , qui
conduifoit en pays étranger plufieurs quintaux
de la terre , dont on fe fert pour fabriquer la porcelaine
de Saxe . Les lettres de Græfenhain font
mention d'un cruel accident . Un effain étranger
s'étant introduit dans une ruche du Juge du lieu ,
les abeilles domeftiques font entrées en fureur.
Elles fe fopt jettées fur tout ce qu'elles ont rencontré
dans la cour de la maiſon entr'autres
fur un cocher qui y rentroit avec les chevaux
& elles ne l'ont point quitté qu'elles ne Payent
laiffé mort fur la place .
,
DE COLOGNE , le 25 Août.
"
M. Jean -Pierre de Herwegh étant mort le 15
de ce mois , après avoir été trente-quatre ans à
la tête de la Régence , le Sénat s'affembla le zi
pour lui donner un fucceffeur. Tous les fuffrages
fe font réunis en faveur de M. Jean-Gafpard - Tofeph
Zum de Putz.
DE PETERSBOURG , le 15 Août.
L'Impératrice , toujours attentive à foulager
les malheureux , a fait remettre cent mille roubles
au Gouverneur de Mofcou , pour être diftria
Kiij
222 MERCURE DE FRANCE.
bués aux habitans de cette ville , qui ont le plus
fouffert par les derniers incendies.
Les lettres de Belogorodfled marquent que des
fauterelles , d'une efpece qui n'eſt connue en
Ruffie que depuis quelques années , ont ravagé
une grande étendue de pays dans le diftrict de
Nowoskolski , & qu'enfuite elles ont été prefque
toutes dévorées par des fauterelles d'une autre
espece.
DU GRAND VARADIN , le 22 Août.
Des ouvriers en creufant la terre , ont trouvé
un tombeau de brique , couvert de trois pierres
de taille , dans lequel étoient un globe de vermeil
, une couronne à fleurons auffi d'argent doré,
garnie de rubis & d'éméraudes , un manteau d'une
riche étoffe , & une agrafe d'or maffif. Ces différens
indices font juger que ce Monument eft un
tombeau royal . En effet , l'hiftoire nous apprend
que dans l'endroit où il a été découvert , Saint
Ladiflas Roi de Hongrie, a bâti une églife , & que
ce Prince qui eft mort en 1995 , y a été inhumé ,
ainsi que le Roi André , mort en 1235 ; & la Reine
Marie , morte en 1392. Les offemens qu'on a
tirés de ce monument étant petits & grêles , on
préfume que ce tombeau eft celui de la Reine
Marie. On a demandé à l'Impératrice la permiffion
de fouiller dans les environs pour chercher
les tombeaux de S. Ladiflas & du Roi André.
DE DRESDE , le 31 Août
.
Un particulier a découvert dans cet électorat ,
une terre minérale , dont on compofe un borax ,
qui s'emploie avec fuccès pour fondre l'or &
l'argent , ainfi que pour la foudure . Les CommifOCTOBRE.
1755. 223'
faires que le Gouvernement a chargés d'en faire
l'examen , ont jugé que ce borax avoit toutes les
propriétés que celui de Venife.
On a arrêté dans la Luface une voiture , qui
conduifoit en pays étranger plufieurs quintaux
de la terre , dont on fe fert pour fabriquer la porcelaine
de Saxe . Les lettres de Græfenhain font
mention d'un cruel accident . Un effain étranger
s'étant introduit dans une ruche du Juge du lieu ,
les abeilles domeftiques font entrées en fureur.
Elles fe fopt jettées fur tout ce qu'elles ont rencontré
dans la cour de la maiſon entr'autres
fur un cocher qui y rentroit avec les chevaux
& elles ne l'ont point quitté qu'elles ne Payent
laiffé mort fur la place .
,
DE COLOGNE , le 25 Août.
"
M. Jean -Pierre de Herwegh étant mort le 15
de ce mois , après avoir été trente-quatre ans à
la tête de la Régence , le Sénat s'affembla le zi
pour lui donner un fucceffeur. Tous les fuffrages
fe font réunis en faveur de M. Jean-Gafpard - Tofeph
Zum de Putz.
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Résumé : DU NORD.
Le texte relate divers événements historiques et découvertes en Europe. À Saint-Pétersbourg, le 15 août, l'Impératrice a alloué cent mille roubles au Gouverneur de Moscou pour aider les habitants touchés par des incendies récents. À Belogorod, des sauterelles ont ravagé le district de Nowoskolski avant d'être détruites par une autre espèce. À Grand Varadin, le 22 août, des ouvriers ont découvert un tombeau de brique contenant un globe de vermeil, une couronne d'argent doré garnie de rubis et d'émeraudes, un manteau richement orné, et une agrafe d'or massif. Ce tombeau est présumé appartenir à la Reine Marie, morte en 1392. Des recherches sont autorisées pour localiser les tombeaux de Saint Ladislas et du Roi André. À Dresde, le 31 août, un particulier a découvert une terre minérale permettant de composer un borax utilisé pour fondre l'or et l'argent, ainsi que pour la soudure. Cette découverte a été validée par les commissaires du Gouvernement. Par ailleurs, une voiture transportant de la terre pour fabriquer la porcelaine de Saxe a été arrêtée en Lusace. Un accident tragique est également rapporté à Græfenhain, où un essaim d'abeilles a tué un cocher après avoir été perturbé par un étranger. À Cologne, le 25 août, M. Jean-Pierre de Herwegh est décédé après trente-quatre ans à la tête de la Régence. Le Sénat s'est réuni pour élire M. Jean-Gaspard-Joseph Zum de Putz comme successeur.
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12
p. 217-218
DU NORD.
Début :
Une troupe de voleurs commettoit depuis quelques tems beaucoup de brigandages [...]
Mots clefs :
Saint-Petersbourg, Stockholm, Drontheim, Brigandage, Commerce, Biorno Stafelgraan, Tempête
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DU NORD.
DU NOR D.
DE PETERSBOURG , le 5 Septembre.
les
Une troupe de voleurs commettoit depuis quel
que tems beaucoup de brigandages dans les environs
de Mofcou. On a découvert qu'elle avoit
pour chefun ancien Officier d'Artillerie , qui pour
quelques malverfations avoit été privé de fon emploi
. Il a été arrêté , ainfi que plufieurs de fes complices.
Ayant prouvé qu'il étoit Gentilhomme ,
au lieu de recevoir le Knout en public , il l'a reçu
dans une chambre de la Citadelle ; & au lieu
de le marquer fur le front & fur les joues , on
s'eft contenté de le marquer fur une épaule. Enfuite
il a été conduit à Rogerwik , pour y être
employé aux travaux,
K
218 MERCURE DE FRANCE.
DE STOCKHOLM , le 11 Septembre.
Deux navires chargés de bled étant arrivés de
Dantzick , & ayant fait baiffer confidérablement
le prix de cette denrée , un riche négociant , nommé
Borno Stafelgraan , qui en avoit fait de grands
amas , dans l'efpérance de profiter de la difette
s'eft pendu de défe fpoir. Les Magiftrats ont fait
attacher fon cadavre à une potence , & ont confifqué
fon magafin , dont ils ont envoyé les grains
aux Hôpitaux. Sa femme a été condamnée à une
amende de quatorze cens écus .
DE DRONTHEIM , le 2 Septembre.
On effuya le 26 du mois dernier dans le Comté
de Jalfberg une tempête fi terrible , que des per-
Tonnes âgées de quatre- vingt-dix ans , ne fe fouviennent
point d'en avoir vu une pareille. Vers
les dix heures du matin , il ſe forma à l'oueft , au
nord & à l'eft , d'épais nuages qui fe raffemblerent
au mieu de l'horifon , & obfcureirent le
ciel de tous côtés , excepté au fud. Entre midi &
une heure , l'orage commença par une pluie violente
, accompagnée d'affreux coups de tonnerre,
A cette pluie fuccéda une grêle d'une groffeur
prodigieufe. Les fruits de la terre de plus de quarante
métairies , ont été totalement détruits. Toutes
les vitres qui regardoient le couchant , le feptentrion
& le levant , ont été brifées . Plufieurs
perfonnes , dans la campagne , ont été tuées ou
bleflées . Le feu du ciel à réduit en cendres cing
ou fix maiſons.
DE PETERSBOURG , le 5 Septembre.
les
Une troupe de voleurs commettoit depuis quel
que tems beaucoup de brigandages dans les environs
de Mofcou. On a découvert qu'elle avoit
pour chefun ancien Officier d'Artillerie , qui pour
quelques malverfations avoit été privé de fon emploi
. Il a été arrêté , ainfi que plufieurs de fes complices.
Ayant prouvé qu'il étoit Gentilhomme ,
au lieu de recevoir le Knout en public , il l'a reçu
dans une chambre de la Citadelle ; & au lieu
de le marquer fur le front & fur les joues , on
s'eft contenté de le marquer fur une épaule. Enfuite
il a été conduit à Rogerwik , pour y être
employé aux travaux,
K
218 MERCURE DE FRANCE.
DE STOCKHOLM , le 11 Septembre.
Deux navires chargés de bled étant arrivés de
Dantzick , & ayant fait baiffer confidérablement
le prix de cette denrée , un riche négociant , nommé
Borno Stafelgraan , qui en avoit fait de grands
amas , dans l'efpérance de profiter de la difette
s'eft pendu de défe fpoir. Les Magiftrats ont fait
attacher fon cadavre à une potence , & ont confifqué
fon magafin , dont ils ont envoyé les grains
aux Hôpitaux. Sa femme a été condamnée à une
amende de quatorze cens écus .
DE DRONTHEIM , le 2 Septembre.
On effuya le 26 du mois dernier dans le Comté
de Jalfberg une tempête fi terrible , que des per-
Tonnes âgées de quatre- vingt-dix ans , ne fe fouviennent
point d'en avoir vu une pareille. Vers
les dix heures du matin , il ſe forma à l'oueft , au
nord & à l'eft , d'épais nuages qui fe raffemblerent
au mieu de l'horifon , & obfcureirent le
ciel de tous côtés , excepté au fud. Entre midi &
une heure , l'orage commença par une pluie violente
, accompagnée d'affreux coups de tonnerre,
A cette pluie fuccéda une grêle d'une groffeur
prodigieufe. Les fruits de la terre de plus de quarante
métairies , ont été totalement détruits. Toutes
les vitres qui regardoient le couchant , le feptentrion
& le levant , ont été brifées . Plufieurs
perfonnes , dans la campagne , ont été tuées ou
bleflées . Le feu du ciel à réduit en cendres cing
ou fix maiſons.
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Résumé : DU NORD.
En Russie, au début septembre, une bande de voleurs dirigée par un ancien officier d'artillerie, démis pour malversations, a été arrêtée à Moscou. Le chef, en raison de son statut de gentilhomme, a été fouetté en privé et marqué sur l'épaule avant d'être envoyé à Rogervik pour travailler. En Suède, l'arrivée de deux navires de blé à Stockholm a fait chuter les prix, ruinant Borno Stafelgraan, qui s'est pendu. Les autorités ont exposé son cadavre et confisqué ses biens pour les hôpitaux, tandis que sa femme a été condamnée à une amende de quatorze cents écus. À Drontheim, une tempête dévastatrice a frappé le comté de Jalsberg le 26 août, détruisant les récoltes de plus de quarante métairies, blessant ou tuant plusieurs personnes, et incendiant cinq ou six maisons.
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13
p. 225
DU NORD.
Début :
La proclamation de la Diete générale du royaume se fit le 13 [...]
Mots clefs :
Stockholm, Copenhague, Diète générale, Élection, Groenland, Tremblement de terre
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DU NORD.
DU NOR D.
DE STOCKHOLM , le 21 Octobre.
La proclamation de la Diete générale du royaume
fe fit le 13 de ce mois dans toute les places
publiques de cette capitale , avec les cérémonies
accoutumées . Le même jour, les Députés du Corps
de la Nobleffe , & ceux des trois autres Ordres .
préſenterent leurs pouvoirs. Le 17 , la Noblef
fe a procédé à l'élection d'un Maréchal de la
Diete , & les fuffrages ſe font réunis en faveur du
Comte Axel de Ferfen , Major - Général des armées
du Roi , & Chevalier de l'Ordre de l'Epée.
Aujourd'hui l'ouverture de la Diete s'eft faite
avec toute pompe poffible.
DE COPPENHAGUE, le 14 Nov.
Selon les nouvelles du Groenland , on y a
effuyé un violent tremblement de terre, & les
allarmes des habitans ont été d'autant plus vives ,
qu'ils n'avoient point d'idée de ce redoutable
phénomene.
DE STOCKHOLM , le 21 Octobre.
La proclamation de la Diete générale du royaume
fe fit le 13 de ce mois dans toute les places
publiques de cette capitale , avec les cérémonies
accoutumées . Le même jour, les Députés du Corps
de la Nobleffe , & ceux des trois autres Ordres .
préſenterent leurs pouvoirs. Le 17 , la Noblef
fe a procédé à l'élection d'un Maréchal de la
Diete , & les fuffrages ſe font réunis en faveur du
Comte Axel de Ferfen , Major - Général des armées
du Roi , & Chevalier de l'Ordre de l'Epée.
Aujourd'hui l'ouverture de la Diete s'eft faite
avec toute pompe poffible.
DE COPPENHAGUE, le 14 Nov.
Selon les nouvelles du Groenland , on y a
effuyé un violent tremblement de terre, & les
allarmes des habitans ont été d'autant plus vives ,
qu'ils n'avoient point d'idée de ce redoutable
phénomene.
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Résumé : DU NORD.
Le 13 octobre, la Diète générale du royaume de Suède a été proclamée à Stockholm. Les députés des quatre ordres ont présenté leurs pouvoirs. Le 17 octobre, Axel de Fersen a été élu Maréchal de la Diète. Par ailleurs, un tremblement de terre a causé l'alerte au Groenland.
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14
p. 217-218
DU NORD.
Début :
Quelque attentif que le Gouvernement soit à maintenir la sureté [...]
Mots clefs :
Varsovie, Stockholm, Sureté publique, Vols et brigandages, Exécutions, Mal contagieux, Secousses
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texteReconnaissance textuelle : DU NORD.
DUNOR D.
DE WARSOVIE , le 29 Novembre.
QuelUelque attentif que le Gouvernement foit
à maintenir la fureté publique dans cette ville ,
les vols y font toujours fréquens. La femaine
derniere encore , le magafin d'un riche négociant
Arménien a été forcé , & l'on en a enlevé beau→
coup de marchandiſes de grande valeur . Les Juifs
étant foupçonnés d'être complices des voleurs ,
ou du moins de les favorifer , on a chaffé de cette
capitale toutes les perfonnes de cette nation , par
un decret qui fut publié avant-hier , & qui a été
exécuté aujourd'hui . Depuis quelques jours , on
a arrêté dix brigands , & hier on fe faifit d'un de
leurs chefs.
Au commencement du mois dernier , il arriva
de Bender à Laticzew un jeune Turc , qu'on fçavoit
avoir été domeftique dans la premiere de
ces deux villes. Sa dépenfe furpaffant de beaucoup
les facultés d'un homme de ſon état , il
fur mis aux arrêts , & interrogé par ordre des
Magiftrats . Il déclara qu'il avoit hérité du bien
de fon Maître , qui l'avoit inftitué fon légataire
, & qui étoit mort de la pefte avec toute fa
famille. Quelques jours après il mourut. Les prifonniers
qui avoient été renfermés avec lui dans
La même chambre , & même les Geoliers qui
II. Vol. K
218 MERCURE DE FRANCE.
les avoient fervis , ne tarderent pas à avoir le
même fort. Ces accidens ont d'abord caufé beaucoup
d'épouvante à Laticzew , & même dans la
ville de Nimirow , qui en eft voifine. La plupart
des habitans ont abandonné leurs maifons , & fe
font retirés dans les bois. Mais aucun d'eux n'étant
mort depuis avec des fymptomes de mal
contagieux , les inquiétudes font entierement
diffipées.
DE STOCKHOLM , le 9 Decembre.
Suivant les nouvelles de Dalecarlie , & de quel
ques autres provinces , on y a fenti le premier du
mois dernier une fecouffe , pendant laquelle les
eaux de plufieurs rivieres & de différens lacs ont
été extrêmement agitées.
DE WARSOVIE , le 29 Novembre.
QuelUelque attentif que le Gouvernement foit
à maintenir la fureté publique dans cette ville ,
les vols y font toujours fréquens. La femaine
derniere encore , le magafin d'un riche négociant
Arménien a été forcé , & l'on en a enlevé beau→
coup de marchandiſes de grande valeur . Les Juifs
étant foupçonnés d'être complices des voleurs ,
ou du moins de les favorifer , on a chaffé de cette
capitale toutes les perfonnes de cette nation , par
un decret qui fut publié avant-hier , & qui a été
exécuté aujourd'hui . Depuis quelques jours , on
a arrêté dix brigands , & hier on fe faifit d'un de
leurs chefs.
Au commencement du mois dernier , il arriva
de Bender à Laticzew un jeune Turc , qu'on fçavoit
avoir été domeftique dans la premiere de
ces deux villes. Sa dépenfe furpaffant de beaucoup
les facultés d'un homme de ſon état , il
fur mis aux arrêts , & interrogé par ordre des
Magiftrats . Il déclara qu'il avoit hérité du bien
de fon Maître , qui l'avoit inftitué fon légataire
, & qui étoit mort de la pefte avec toute fa
famille. Quelques jours après il mourut. Les prifonniers
qui avoient été renfermés avec lui dans
La même chambre , & même les Geoliers qui
II. Vol. K
218 MERCURE DE FRANCE.
les avoient fervis , ne tarderent pas à avoir le
même fort. Ces accidens ont d'abord caufé beaucoup
d'épouvante à Laticzew , & même dans la
ville de Nimirow , qui en eft voifine. La plupart
des habitans ont abandonné leurs maifons , & fe
font retirés dans les bois. Mais aucun d'eux n'étant
mort depuis avec des fymptomes de mal
contagieux , les inquiétudes font entierement
diffipées.
DE STOCKHOLM , le 9 Decembre.
Suivant les nouvelles de Dalecarlie , & de quel
ques autres provinces , on y a fenti le premier du
mois dernier une fecouffe , pendant laquelle les
eaux de plufieurs rivieres & de différens lacs ont
été extrêmement agitées.
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Résumé : DU NORD.
Le texte décrit des événements récents à Varsovie et dans d'autres régions. À Varsovie, malgré les efforts du gouvernement pour maintenir l'ordre, les vols persistent. La semaine précédente, un magasin appartenant à un riche négociant arménien a été cambriolé, et des marchandises de grande valeur ont été dérobées. Les Juifs, soupçonnés de complicité, ont été expulsés de la capitale par un décret publié avant-hier et exécuté aujourd'hui. Dix brigands ont été arrêtés, et l'un de leurs chefs a été capturé hier. Au début du mois dernier, un jeune Turc est arrivé de Bender à Laticzew. Suspecté de dépenses excessives, il a été arrêté et a déclaré avoir hérité de son maître, mort de la peste avec sa famille. Peu après, il est décédé, et d'autres prisonniers et geôliers ayant été en contact avec lui ont également succombé à la maladie. Cette épidémie a semé la panique à Laticzew et à Nimirow, poussant les habitants à fuir leurs maisons. Cependant, l'absence de nouveaux cas contagieux a dissipé les inquiétudes. De Stockholm, les nouvelles rapportent une secousse sismique en Dalécarlie et dans d'autres provinces le premier du mois dernier, durant laquelle les eaux de plusieurs rivières et lacs ont été fortement agitées.
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15
p. 211-212
DU NORD.
Début :
Entre les différens effets que le tremblement de terre, du premier [...]
Mots clefs :
Stockholm, Copenhague, Tremblements de terre, Affaissement des terres, Crue, Globe de feu, Débordement des lacs, Dégâts
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texteReconnaissance textuelle : DU NORD.
DU NORD.
DE STOCKHOLM , le 30 Décembre.
Entre les différens effets que le tremblentent de
tërre, du premier Novembre , a produits en Dale
earlie , on a remarqué que pendant la crue extraordinaire
des eaux des lacs de Frixem & de
Stora-Leed , le terrein des environs s'eft affaillé
avec un grand bruit , & qu'il s'eft relevé à meſure
que ces lacs font rentrés dans leur lit. Les lettres
de Wexio dans le Smaland marquent , que le 28
du même mois , à huit heures cinquante-une minutes
du foir , on apperçut au ciel un globe de
feu , dont le diametre apparent étoit de la grandeur
de celui de la lune , lorfqu'elle eft dans fon
plein. Ce globe courut rapidement du fud - oueft
au nord- est. Ainfi que plufieurs cometes il traînoit
après lui une queue lumineufe . Il ſe détacha
de ce globe une portion , qui après s'être développée
, remplit un très-grand efpace , & répandit
une clarté égale à celle du jour. La durée de
ce phénomene fut de trente fecondes.
Selon les avis reçus de la Gothie occidentale
, le tremblement de teire du premier Novembre
s'y eft fait fentir avec beaucoup de violence.
De très-gros arbres ont été renversés. En plufieurs
endroits , les eaux ont páru mugir . Sut le lac de
(
212 MERCURE DE FRANCE.
Miorn, près de Gothenbourg , la plupart des ra
deaux ont été emportés & difperfés de côté &
d'autre .
DE COPPENHAGUE, le 19 Déc.
Le 10 Septembre , vers minuit , on fentit une
violente fecouffe de tremblement de terre dans le
diftrict de Hufewig. Il y en eut le lendemain
plufieurs autres . Celle des deux heures après-midi
renverfa un grand nombre de maiſons. On a
perdu par ces accidens une quantité confidérable
de provifions d'hyver. Pendant prefque toute la
journée du 12 , les eaux d'une petite riviere , qui
coule près de Nord- Syffel , devinrent blanches
comme du lait.
DE STOCKHOLM , le 30 Décembre.
Entre les différens effets que le tremblentent de
tërre, du premier Novembre , a produits en Dale
earlie , on a remarqué que pendant la crue extraordinaire
des eaux des lacs de Frixem & de
Stora-Leed , le terrein des environs s'eft affaillé
avec un grand bruit , & qu'il s'eft relevé à meſure
que ces lacs font rentrés dans leur lit. Les lettres
de Wexio dans le Smaland marquent , que le 28
du même mois , à huit heures cinquante-une minutes
du foir , on apperçut au ciel un globe de
feu , dont le diametre apparent étoit de la grandeur
de celui de la lune , lorfqu'elle eft dans fon
plein. Ce globe courut rapidement du fud - oueft
au nord- est. Ainfi que plufieurs cometes il traînoit
après lui une queue lumineufe . Il ſe détacha
de ce globe une portion , qui après s'être développée
, remplit un très-grand efpace , & répandit
une clarté égale à celle du jour. La durée de
ce phénomene fut de trente fecondes.
Selon les avis reçus de la Gothie occidentale
, le tremblement de teire du premier Novembre
s'y eft fait fentir avec beaucoup de violence.
De très-gros arbres ont été renversés. En plufieurs
endroits , les eaux ont páru mugir . Sut le lac de
(
212 MERCURE DE FRANCE.
Miorn, près de Gothenbourg , la plupart des ra
deaux ont été emportés & difperfés de côté &
d'autre .
DE COPPENHAGUE, le 19 Déc.
Le 10 Septembre , vers minuit , on fentit une
violente fecouffe de tremblement de terre dans le
diftrict de Hufewig. Il y en eut le lendemain
plufieurs autres . Celle des deux heures après-midi
renverfa un grand nombre de maiſons. On a
perdu par ces accidens une quantité confidérable
de provifions d'hyver. Pendant prefque toute la
journée du 12 , les eaux d'une petite riviere , qui
coule près de Nord- Syffel , devinrent blanches
comme du lait.
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Résumé : DU NORD.
Le 30 décembre, des effets du tremblement de terre du 1er novembre ont été observés en Dalécarlie, où le terrain s'est affaissé puis relevé lors d'une crue extraordinaire des lacs de Frixem et de Stora-Leed. Le 28 novembre à 8 heures 51 minutes, un globe de feu apparut dans le ciel au-dessus de Wexio, dans le Småland, se déplaçant rapidement du sud-ouest au nord-est avec une queue lumineuse. Une partie de ce globe se détacha, illuminant la région pendant trente secondes. En Gothie occidentale, le tremblement de terre du 1er novembre fut violent, renversant des arbres et dispersant des radeaux sur le lac de Mjörn près de Göteborg. À Copenhague, un violent tremblement de terre fut ressenti le 10 septembre vers minuit, suivi de plusieurs secousses le lendemain, causant la destruction de nombreuses maisons et la perte de provisions d'hiver. Le 12 septembre, les eaux d'une petite rivière près de Nord-Syssel devinrent blanches comme du lait pendant presque toute la journée.
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16
p. 226-227
DU NORD.
Début :
On n'apprend poin que les derniers tremblemens ayant causé de dommages dans aucune Ville [...]
Mots clefs :
Copenhague, Trondheim, Tremblement de terre, Agitation des eaux, Dégâts, Petite vérole, Malades, Inoculation de la petite vérole sur des enfants, Guérison
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texteReconnaissance textuelle : DU NORD.
DU NORD.
DE COPPENHAGUE, le 8 Janvier.
On n'apprend point que les derniers tremble.
mens ayent caufé de dommages dans aucune Ville
de Danemarck. Les effets produits par les fecouffes
ont été beaucoup moins fenfibles fur terre ,
que fur les eaux. Celles d'un Lac du Comté de
Laurvig ont éprouvé une agitation extraordinaire.
Les liens d'un train de bois de charpente
fe font rompus , & tout le bois a été difperfé.
Quelques barques ont été jettées fur le rivage ,
mais une feule a été fubmergée par les flots.
DE DRONTHEIM , le 16 Janvier.
La petite vérole ayant fait ici beaucoup de ravage
l'année derniere , M. Wachsmuth , Chirurgien
, a cru rendre fervice à cette Ville , en y introduifant
l'ufage de l'inoculation . Il en a fair
l'effai fur un de les enfans , âgé de deux ans. Cette
premiere expérience ayant réuffi , on en aten¬
MAR S. 17565 227
té plufieurs autres . Elles ont eu toutes un égal
fuccès , & il y a déja eu quarante enfans inoculés
. Un jeune homme de vingt- deux ans , ne fe
fouvenant pas s'il avoit eu la petite vérole , fe
l'eft fait donner par la même méthode . L'inocu
lation n'a produit aucun effet , & le jeune homme
n'en a point été incommodé .
DE COPPENHAGUE, le 8 Janvier.
On n'apprend point que les derniers tremble.
mens ayent caufé de dommages dans aucune Ville
de Danemarck. Les effets produits par les fecouffes
ont été beaucoup moins fenfibles fur terre ,
que fur les eaux. Celles d'un Lac du Comté de
Laurvig ont éprouvé une agitation extraordinaire.
Les liens d'un train de bois de charpente
fe font rompus , & tout le bois a été difperfé.
Quelques barques ont été jettées fur le rivage ,
mais une feule a été fubmergée par les flots.
DE DRONTHEIM , le 16 Janvier.
La petite vérole ayant fait ici beaucoup de ravage
l'année derniere , M. Wachsmuth , Chirurgien
, a cru rendre fervice à cette Ville , en y introduifant
l'ufage de l'inoculation . Il en a fair
l'effai fur un de les enfans , âgé de deux ans. Cette
premiere expérience ayant réuffi , on en aten¬
MAR S. 17565 227
té plufieurs autres . Elles ont eu toutes un égal
fuccès , & il y a déja eu quarante enfans inoculés
. Un jeune homme de vingt- deux ans , ne fe
fouvenant pas s'il avoit eu la petite vérole , fe
l'eft fait donner par la même méthode . L'inocu
lation n'a produit aucun effet , & le jeune homme
n'en a point été incommodé .
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Résumé : DU NORD.
En janvier 1756, des tremblements de terre ont eu lieu au Danemark et en Norvège. À Copenhague, ces secousses n'ont pas causé de dommages significatifs dans les villes danoises. Les effets ont été plus notables sur les eaux, notamment dans un lac du comté de Laurvig, où des liens d'un train de bois se sont rompus et des barques ont été jetées sur le rivage, une seule étant submergée. À Drontheim, la variole a causé de nombreux décès en 1755. Le chirurgien M. Wachsmuth a introduit l'inoculation pour prévenir la maladie. Après une première expérience réussie sur un enfant de deux ans, quarante autres enfants ont été inoculés avec succès. Un jeune homme de vingt-deux ans, incertain d'avoir déjà contracté la variole, s'est également fait inoculer sans effet secondaire.
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17
p. 245
DU NORD.
Début :
On a reçu avis qu'à Romdehlem, situé à environ vingt [...]
Mots clefs :
Copenhague, Effondrement d'une montagne, Inondations, Morts, Dégâts
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texteReconnaissance textuelle : DU NORD.
DU NOR D.
DE COPPENHAGUE, le 17 Mars.
On a reçu avis qu'à Romdehlem , fitué à environ
vingt lieues de Drontheim , une montagne
très haute s'étoit écroulée. Par cet accident , le
cours d'une riviere , qui a près de deux lieues de
large , a été interrompu , & toutes les campagnes
voifines ont été inondées. Il a péri trente
perfonnes & un grand nombre de beftiaux . Les
eaux ont renversé plufieurs maiſons.
DE COPPENHAGUE, le 17 Mars.
On a reçu avis qu'à Romdehlem , fitué à environ
vingt lieues de Drontheim , une montagne
très haute s'étoit écroulée. Par cet accident , le
cours d'une riviere , qui a près de deux lieues de
large , a été interrompu , & toutes les campagnes
voifines ont été inondées. Il a péri trente
perfonnes & un grand nombre de beftiaux . Les
eaux ont renversé plufieurs maiſons.
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18
p. 207
DU NORD.
Début :
En conséquence d'un Décret qui vient d'être publié, les Vaisseaux soit [...]
Mots clefs :
Copenhague, Décret, Vaisseaux, Cronenbourg
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texteReconnaissance textuelle : DU NORD.
DU NOR D.
DE
COPPENHAGUE , le IS Avril.
EN conféquence d'un Décret qui vient d'être
publié, les Vaiffeaux foit nationaux foit étrangers,
feront tenus à l'avenir , lorfqu'ils pafferont le
Sund , de baiffer le pavillon pendant cinq minutes
devant la fortereffe de Cronenbourg , fous
peine d'y être contrains par le canon de cette
Fortereffe.
DE
COPPENHAGUE , le IS Avril.
EN conféquence d'un Décret qui vient d'être
publié, les Vaiffeaux foit nationaux foit étrangers,
feront tenus à l'avenir , lorfqu'ils pafferont le
Sund , de baiffer le pavillon pendant cinq minutes
devant la fortereffe de Cronenbourg , fous
peine d'y être contrains par le canon de cette
Fortereffe.
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19
p. 195
DU NORD.
Début :
On a fait ici la découverte d'une des plus horribles conspirations [...]
Mots clefs :
Stockholm, Conspiration , Liberté des États, Sécurité retrouvée, Commémoration annuelle
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texteReconnaissance textuelle : DU NORD.
DU NORD.
DE STOCKHOLM , le 2 Juillet.
ON a fait ici la découverte d'une des plus hora
ribles confpirations qui aient été formées contre
la liberté des Etats. Elle devoit éclater la nuit du
22 au 23 du mois dernier ; mais , par les bonnes
mefures qu'on a prifes , on en a prévenu
F'exécution , & la tranquillité eft actuellement affurée
. Les Etats ont fait chanter le 27 un Te Deum
avec pompe dans toutes les Eglifes de la Ville
pour remercier Dieu d'avoir préfervé la Suede
d'un auffi grand danger . Ils ont ordonné que tous
les ans on célébreroit cet événement , de la même
façon , le jour de Saint Jean , pour confacrer
à perpétuité cette grace du Ciel & leur reconnoiffance.
DE STOCKHOLM , le 2 Juillet.
ON a fait ici la découverte d'une des plus hora
ribles confpirations qui aient été formées contre
la liberté des Etats. Elle devoit éclater la nuit du
22 au 23 du mois dernier ; mais , par les bonnes
mefures qu'on a prifes , on en a prévenu
F'exécution , & la tranquillité eft actuellement affurée
. Les Etats ont fait chanter le 27 un Te Deum
avec pompe dans toutes les Eglifes de la Ville
pour remercier Dieu d'avoir préfervé la Suede
d'un auffi grand danger . Ils ont ordonné que tous
les ans on célébreroit cet événement , de la même
façon , le jour de Saint Jean , pour confacrer
à perpétuité cette grace du Ciel & leur reconnoiffance.
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Résumé : DU NORD.
À Stockholm, le 2 juillet, une conspiration contre la liberté des États a été découverte. Prévue pour le 22 au 23 juin, elle a été empêchée par des mesures préventives. La tranquillité est rétablie. En remerciement, un Te Deum solennel a été ordonné le 27 juin. Cet événement sera célébré annuellement à la Saint-Jean.
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20
p. 233-234
DU NORD.
Début :
Le 16 de ce mois, la Commission établie par les Etats pour juger le Comte de Brahé, [...]
Mots clefs :
Stockholm, Condamnation à mort, Décapitation, Comte de Brahé, Baron de Horn, Place du Ridderholm, Fugitifs
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texteReconnaissance textuelle : DU NORD.
DU NORD.
DE STOCKHOLM , le 24 Juillet.
LE 16 de ce mois, la Commiffion établie par les
Etats pour juger le Comte de Brahé , le Baron de
Horn , le Capitaine Stalfward , le fieur Puke , &
les nommés Mozelius , Ernft , Ercolin , Chriftienin
& la Chapelle , les a condamnés à avoir la
tête tranchée. On leur lut leur Sentence , & le
Procureur Général de la Commiffion ayant fait le
lendemain aux Etats le rapport des preuves fur
leſquelles eft fondé le jugement , il a été confirmé.
Les quatre premiers ont été décapités aujourd'hui
dans la Place du Ridderholm . Cette exécution
s'eft faite tranquillement & fans aucune rumeur.
On avoit pofté près de la Place du Ridderholm
, plufieurs détachemens de troupes réglées ,
& les Compagnies de la Milice Bourgeoife à che
val. Les Compagnies d'Infanterie de cette Milice
étoient fous les armes dans les autres Places publiques
de la Ville & dans les Fauxbourgs . Les
familles du Comte de Brahé & du Baron de Horn
ont obtenu la permiffion de faire enlever les corps
de ces deux Seigneurs pour leur donner la ſépulture.
Mozelius , Eraft , Ercolin , Chriftienin &
la Chapelle feront conduits après - demain au fupplice.
Les Etats ont envoyé ordre aux Ambaffa
234 MERCURE DE FRANCE.
deurs , Miniftres , Agens & Confuls de Suede
dans les pays étrangers , de réclamer le Comte de
Hardt , le Baron Eric de Wrangel & le Capitaine
Gyllenpetz , partout où l'on pourra découvrir ces
fugitifs.
DE STOCKHOLM , le 24 Juillet.
LE 16 de ce mois, la Commiffion établie par les
Etats pour juger le Comte de Brahé , le Baron de
Horn , le Capitaine Stalfward , le fieur Puke , &
les nommés Mozelius , Ernft , Ercolin , Chriftienin
& la Chapelle , les a condamnés à avoir la
tête tranchée. On leur lut leur Sentence , & le
Procureur Général de la Commiffion ayant fait le
lendemain aux Etats le rapport des preuves fur
leſquelles eft fondé le jugement , il a été confirmé.
Les quatre premiers ont été décapités aujourd'hui
dans la Place du Ridderholm . Cette exécution
s'eft faite tranquillement & fans aucune rumeur.
On avoit pofté près de la Place du Ridderholm
, plufieurs détachemens de troupes réglées ,
& les Compagnies de la Milice Bourgeoife à che
val. Les Compagnies d'Infanterie de cette Milice
étoient fous les armes dans les autres Places publiques
de la Ville & dans les Fauxbourgs . Les
familles du Comte de Brahé & du Baron de Horn
ont obtenu la permiffion de faire enlever les corps
de ces deux Seigneurs pour leur donner la ſépulture.
Mozelius , Eraft , Ercolin , Chriftienin &
la Chapelle feront conduits après - demain au fupplice.
Les Etats ont envoyé ordre aux Ambaffa
234 MERCURE DE FRANCE.
deurs , Miniftres , Agens & Confuls de Suede
dans les pays étrangers , de réclamer le Comte de
Hardt , le Baron Eric de Wrangel & le Capitaine
Gyllenpetz , partout où l'on pourra découvrir ces
fugitifs.
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Résumé : DU NORD.
Le 16 juillet, une commission suédoise a condamné à mort plusieurs individus, dont le comte de Brahé, le baron de Horn, le capitaine Stalfward, le sieur Puke, Mozelius, Ernft, Ercolin, Chriftienin et la Chapelle. La sentence a été confirmée par les États après le rapport du procureur général. Les exécutions du comte de Brahé, du baron de Horn, du capitaine Stalfward et du sieur Puke ont eu lieu le 24 juillet sur la place du Ridderholm, sans incident notable. Des troupes et des milices étaient présentes pour maintenir l'ordre. Les familles du comte de Brahé et du baron de Horn ont obtenu la permission d'enterrer leurs proches. Les exécutions de Mozelius, Ernft, Ercolin, Chriftienin et la Chapelle étaient prévues pour le lendemain. Par ailleurs, les États suédois ont ordonné à leurs représentants à l'étranger de rechercher et de réclamer le comte de Hardt, le baron Eric de Wrangel et le capitaine Gyllenpetz, tous trois en fuite.
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21
p. 189-190
DU NORD.
Début :
Par une Déclaration publiée depuis quelques jours, le Roi défend à tous [...]
Mots clefs :
Stockholm, Copenhague, Déclaration du roi, Embargo, Complots, Tentative de révolte, Procès, Islande, Mont Kotlugia, Incendies
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texteReconnaissance textuelle : DU NORD.
DU NORD.
DE STOCKHOLM , le 4 Août.
Par une Déclaration publiée depuis quelques
jours , le Roi défend à tous Propriétaires ou
190 MERCURE DE FRANCE.
Capitaines de Vaiffeaux Suédois , de charger , pour
la France ou pour la Grande- Bretagne , aucunes
armes , munitions de guerre , & autres marchandifes
prohibées.
Des Brigands avoient formé le deffein de profiter
de la conjuration pour piller plufieurs des
principales maifons de cette Ville . On a arrêté
les chefs de ce complot. Les Colonels Stiernel &
Kalling ont été cités devant la Commiffion , à
l'occafion de quelques écrits dont on les accuſe
d'être les auteurs.
Elle continue d'inftruire le procès des nommés
Helberg , Flodelius , Fifcher & Sahlfeld , qui ont
tenté d'exciter les Dalécarliens à la révolte . Le
Trabant Silverhielm , que la Commiſſion avoit
fait arrêter dès le commencement de la Diete , a
été condamné à quinze jours au pain & à l'eau
enfuite à fix ans de prifon au Château de Maelftrand.
Il eft privé à perpétuité de la faculté de
rentrer au fervice , d'avoir voix dans les Dietes ,
& de le trouver jamais dans le lieu où la Diete
fera affemblée .
DE COPENHAGUE , le 20 Août.
Des lettres de l'Ile d'Iſlande annoncent que le
mont Kotlugia dans le district de Skoptefield s'eft
abîmé , ainfi que deux Villages qui en étoient
voifins. La perte caufée par l'incendie arrivé le
22 du mois dernier à Bergen , monte à plus de fix
millions . Trois mille mailons faifant environ le
tiers de la Ville , ont été réduites en cendres.
Entre les édifices que les flammes ont détruits
on regrette furtout l'Eglife neuve & la Douane.
DE STOCKHOLM , le 4 Août.
Par une Déclaration publiée depuis quelques
jours , le Roi défend à tous Propriétaires ou
190 MERCURE DE FRANCE.
Capitaines de Vaiffeaux Suédois , de charger , pour
la France ou pour la Grande- Bretagne , aucunes
armes , munitions de guerre , & autres marchandifes
prohibées.
Des Brigands avoient formé le deffein de profiter
de la conjuration pour piller plufieurs des
principales maifons de cette Ville . On a arrêté
les chefs de ce complot. Les Colonels Stiernel &
Kalling ont été cités devant la Commiffion , à
l'occafion de quelques écrits dont on les accuſe
d'être les auteurs.
Elle continue d'inftruire le procès des nommés
Helberg , Flodelius , Fifcher & Sahlfeld , qui ont
tenté d'exciter les Dalécarliens à la révolte . Le
Trabant Silverhielm , que la Commiſſion avoit
fait arrêter dès le commencement de la Diete , a
été condamné à quinze jours au pain & à l'eau
enfuite à fix ans de prifon au Château de Maelftrand.
Il eft privé à perpétuité de la faculté de
rentrer au fervice , d'avoir voix dans les Dietes ,
& de le trouver jamais dans le lieu où la Diete
fera affemblée .
DE COPENHAGUE , le 20 Août.
Des lettres de l'Ile d'Iſlande annoncent que le
mont Kotlugia dans le district de Skoptefield s'eft
abîmé , ainfi que deux Villages qui en étoient
voifins. La perte caufée par l'incendie arrivé le
22 du mois dernier à Bergen , monte à plus de fix
millions . Trois mille mailons faifant environ le
tiers de la Ville , ont été réduites en cendres.
Entre les édifices que les flammes ont détruits
on regrette furtout l'Eglife neuve & la Douane.
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Résumé : DU NORD.
Le 4 août, le roi de Suède a interdit aux propriétaires et capitaines de vaisseaux suédois de transporter des armes, munitions et autres marchandises prohibées vers la France ou la Grande-Bretagne. À Stockholm, des brigands ont été arrêtés pour un projet de pillage de maisons importantes. Les colonels Stiernel et Kalling sont cités devant une commission pour des écrits qu'ils sont accusés d'avoir rédigés. La commission enquête également sur Helberg, Flodelius, Fischer et Sahlfeld, accusés d'avoir tenté de soulever les Dalécarliens. Le trabant Silverhielm a été condamné à quinze jours de pain et d'eau, suivi de six ans de prison, et privé à jamais de servir, voter aux Diètes et se trouver où la Diète est assemblée. Le 20 août, des lettres d'Islande rapportent la destruction du mont Kotlugia et de deux villages voisins. L'incendie du 22 juillet à Bergen a causé des pertes de plus de six millions, détruisant environ un tiers de la ville, dont la nouvelle église et la douane.
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22
p. 185
DU NORD.
Début :
Sur la nouvelle des hostilités commises par le Roi de Prusse [...]
Mots clefs :
Saint-Petersbourg, Saxe, Roi de Prusse, Impératrice, Troupes, Livonie
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texteReconnaissance textuelle : DU NORD.
DU NOR D.
DE PETERSBOURG , le 17 Septembre.
Sur la nouvelle des hoftilités commiſes par le
Roi de Pruffe dans la Saxe , & de l'invaſion dont
ce Prince menace la Boheme , l'Impératrice a ordonné
d'affembler dans la Livonie un Corps con→
fidérable de troupes , deftiné à fecourir l'impératrice
Reine de Hongrie & de Boheme , & le Roi
de Pologne Electeur de Saxe. Le Feld -Maréchal
Apraxin aura le commandement de cette armée.
DE PETERSBOURG , le 17 Septembre.
Sur la nouvelle des hoftilités commiſes par le
Roi de Pruffe dans la Saxe , & de l'invaſion dont
ce Prince menace la Boheme , l'Impératrice a ordonné
d'affembler dans la Livonie un Corps con→
fidérable de troupes , deftiné à fecourir l'impératrice
Reine de Hongrie & de Boheme , & le Roi
de Pologne Electeur de Saxe. Le Feld -Maréchal
Apraxin aura le commandement de cette armée.
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23
p. 207-208
DU NORD.
Début :
Un grand nombre de Seigneur se sont empressés de venir ici, [...]
Mots clefs :
Varsovie, Stockholm, Seigneurs, Impératrice Reine de Hongrie et Bohême, Roi de Prusse, Constantinople, Peste, Marche des soldats, Ordonnance, Marchandises
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DU NORD.
DU NOR D.
DE WARSOVIE , le 15 Novembre.
Un grand nombre de Seigneurs N fe font empref+
fés de venir ici , pour rendre leurs reſpects au Roi.-
Sur l'avis que les troupes Ruffiennes , qui mar
chent au fecours de l'Impératrice Reine de Hongrie
& de Boheme , paroiffoient vouloir prendre
leur route par la Pologne , le Roi de Pruffe a requis
la République de ne point leur accorder le
paffage . Sa Majefté Pruffienne , informée qu'on
lai fuppofe des vues préjudiciables aux intérêts des
habitans de Dantzick , les a fait affurer qu'Elle
étoit fort éloignée de penfer à leur donner aucun
fujet d'inquiétude.
On apprend de Conftantinople , que cette Capitale
de la Turquie eft prefque entiérement délivrée
de la pefte , mais que le mal contagieux fait
encore beaucoup de ravages dans quelques parties
de la Grece. Les mêmes lettres marquent que
dans le mois de Septembre il y a eu plufieurs fecouffes
de tremblement de terre en divers endroits
des Etats du Grand Seigneur.
por-
Les avis recus de Courlande & de Livonie
tent que les troupes Ruffiennes , deſtinées à agir
contre le Roi de Pruffe , ont été obligées par la
208 MERCURE DE FRANCE.
rigueur de la faifon , de fufpendre leur marche.
Ces avis ajoutent que le 7 de ce mois le Feld-
Maréchal Apraxin n'étoit pas encore arrivé à Riga.
DE STOCKOLM , le 17 Novembre.
Par une Ordonnance du 4 de ce mois , il eft
défendu de faire entrer en Suede toutes marchandifes
& denrées étrangeres , dont le Royaume,
peut abfolument fe paffer.
4
DE WARSOVIE , le 15 Novembre.
Un grand nombre de Seigneurs N fe font empref+
fés de venir ici , pour rendre leurs reſpects au Roi.-
Sur l'avis que les troupes Ruffiennes , qui mar
chent au fecours de l'Impératrice Reine de Hongrie
& de Boheme , paroiffoient vouloir prendre
leur route par la Pologne , le Roi de Pruffe a requis
la République de ne point leur accorder le
paffage . Sa Majefté Pruffienne , informée qu'on
lai fuppofe des vues préjudiciables aux intérêts des
habitans de Dantzick , les a fait affurer qu'Elle
étoit fort éloignée de penfer à leur donner aucun
fujet d'inquiétude.
On apprend de Conftantinople , que cette Capitale
de la Turquie eft prefque entiérement délivrée
de la pefte , mais que le mal contagieux fait
encore beaucoup de ravages dans quelques parties
de la Grece. Les mêmes lettres marquent que
dans le mois de Septembre il y a eu plufieurs fecouffes
de tremblement de terre en divers endroits
des Etats du Grand Seigneur.
por-
Les avis recus de Courlande & de Livonie
tent que les troupes Ruffiennes , deſtinées à agir
contre le Roi de Pruffe , ont été obligées par la
208 MERCURE DE FRANCE.
rigueur de la faifon , de fufpendre leur marche.
Ces avis ajoutent que le 7 de ce mois le Feld-
Maréchal Apraxin n'étoit pas encore arrivé à Riga.
DE STOCKOLM , le 17 Novembre.
Par une Ordonnance du 4 de ce mois , il eft
défendu de faire entrer en Suede toutes marchandifes
& denrées étrangeres , dont le Royaume,
peut abfolument fe paffer.
4
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Résumé : DU NORD.
Le 15 novembre, plusieurs seigneurs se sont rendus à Varsovie pour rendre hommage au roi. Le roi de Prusse a demandé à la République de ne pas permettre le passage des troupes russes, qui se dirigeaient vers l'impératrice reine de Hongrie et de Bohême. Il a également rassuré les habitants de Dantzick sur ses intentions pacifiques. À Constantinople, la peste a presque disparu, mais elle continue de sévir en Grèce. En septembre, des secousses sismiques ont été enregistrées dans divers endroits des États turcs. En Courlande et en Livonie, les troupes russes destinées à combattre le roi de Prusse ont suspendu leur marche en raison de l'hiver rigoureux. Le feld-maréchal Apraxin n'était pas encore arrivé à Riga le 7 novembre. Le 17 novembre, une ordonnance suédoise a interdit l'importation de marchandises et denrées étrangères dont la Suède peut se passer.
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24
p. 207-210
DU NORD.
Début :
Le temps s'étant remis au beau, on ne doute pas que les troupes [...]
Mots clefs :
Saint-Petersbourg, Mouvements des troupes, Subsistances, Reine de Pologne, Varsovie, Sénateurs, Grand Chancelier de Russie, Lettre circulaire, Roi de Prusse, Souverains, Feld-Maréchal Apraxin, Paix, Comte de Bestuchef, Stockholm, Paix de Westphalie, Suède, Électeurs, Commissaires
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DU NORD.
DU NORD.
DE PETERSBOURG , le 24 Novembre.
L temps s'étant remis au beau , on ne doute
pasque les troupes commandées par le Feld-Maréchal
Apraxin , ne continuent inceſſamment leur
marche. Selon les nouvelles qu'on a de ces troupes
, il n'y regne ni maladie , ni déſertion. On a
donné les ordres néceſſaires pour que dans tous les
lieuxde leur paſſage , elles trouvaſſent abondammentdes
ſubſiſtances . Le dernier convoi des munitions
de guerre , deſtinées pour cette armée ,
eftarrivéàRiga.
S.M. Impériale a envoyé pluſieurs préfens à la
Reinede Pologne, Electrice de Saxe, & a ordonné
qu'on fit à Dreſde une remiſe de cent mille rowbles,
pour le foulagement des habitans de la campagne
, qui ont le plus fouffert de l'invaſion des
troupes Pruffiennes.
DE WARSOVIE , le 13 Décembre.
Tous lesSénateurs ont reçu du Comte de Beftuchef,
Grand Chancelier de Ruſſie , une Lettre
circulaire , par laquelle ce Miniſtre leur marque
que le fortdéplorable de Sa Majesté , auquel Elle
208 MERCURE DE FRANCE.
n'a pas donné le moindre lieu , mérite une compaſſion
égale à la gloire que Sa Majesté s'eſt acquiſe
par fa noble conſtance. Qu'il doit en même
temps exciter toutes les Puiſſances , ſurtout les
Puiſſances alliées du Roi & de la République , à
prendre à un événement de cette nature une part
ſenſible. Que les ſuites funeſtes qui pourroient
réſulter de la démarche du Roi de Pruſſe , tant
pour le repos commun de l'Europe , que pour
chaque Puiſſance en particulier , & furtout pour
les pays voiſins des Etats de S. M. Pruffienne, font
évidentes. Que chaque Souverain a intérêt , pour
ſa propre fûreté , en faiſant cauſe commune avec
l'Impératrice Reine de Hongrie & avec le Roi , de
prendre les meſures convenables , non ſeulement
pour procurer à deux Puiſſances injuftement attaquées
, la fatisfaction qui leur eſt dûe , mais auſſi
pour preſcrire au pouvoir trop étendu du Roi de
Pruſſe des bornes qui puiſſent à l'avenir ſervir
d'abri contre les infultes d'un tel voiſin. Le Comte
de Beſtuchef ajoute que l'Impératrice de Ruſſie ,
vivement touchée de l'infortune du Roi , & ne
pouvant voir avec indifférence les entrepriſes de
S. M. Prufſienne , a pris la réſolution d'aſſiſter
efficacement & promptement le Roi , & d'envoyer
un corps conſidérable de ſes troupes au ſecours
de Sa Majeſté. Que ce corps eſt actuellement
en marche ſous les ordres du Feld-Maréchal
Apraxin , & qu'une néceſſité indiſpenſable l'obli
gera de traverſer une partie du territoire de la Pologne.
Que toutes les perſonnes qui jugeront fans
prévention , rendront juſtice à un projet qui ne
tend qu'à défendre les Alliés de la Ruffie , &à rétablir
la paix en Allemagne , en y remettant les
choſes dans unjuſte équilibre. Que fans doute
les Polonois faciliteront , autant qu'il dépendra
JANVIER . 17576 205
d'eux, lamarche des troupes Ruſſiennes , & s'empreſſferont
de concourir à venger le Roi leur maî
tre , & à faire échouer les vaſtes deſſeins du Roi
de Prufſfe. « Rien , continue le Comte de Beſtu-
>>chef, n'eſt plus propre pour cet effet , que de
>>rétablir en Pologne l'harmonie& la tranquillité
>>qui y font troublées depuis ſi long-temps , &de
>>prendre unanimement à coeur les circonstances
>>>préſentes. Ma très - gracieuſe Souveraine a déja
>>donné tant de preuves convaincantes de l'amitié
>fincere qu'Elle conſerve pour la République , &
>>de l'intérêt ſenſible qu'elle prend, tant au bien
>>de la Pologne en général , qu'à celui de chaque
>>P>olonois en particulier , que je ne doute nulle-
>>ment que Votre Excellence ne foit tout-à-fais
>>p>erfuadée des ſentimens de S. M. Impériale. Je
>me flatte pareillement que Votre Excellence ſe
>>fera un plaiſir d'engager ſes compatriotes ani-
>>més du point d'honneur &de l'amour qu'ils ont
>>pour leur Roi , à faire prévaloir le malheur de
>>ce Prince fur des débats domestiques , & fur des
>>haines particulieres..... Le moyen le plus fûr
>>de vous attirer l'approbation de S. M. Impériale,
>>>eſt de gagner les bonnes graces du Roi votre
>> maître , & de donner à ce Prince , ainſi qu'à la
>>République , des preuves inconteſtables de votre
>>>zele & de votre attachement. >>>> :
Le bruit court que le Roi & la République , à
l'exemple des autres Puiſſances de l'Europe , accorderont
inceſſamment le titre d'Impératrice à
cette Princeſſe, à qui la Pologne n'a donné juſqu'à
préſent que celui d'Autocratrice. Alors le fieur
Wolkonskoy prendra le caractere d'Ambaſſadeur.
Ces jours derniers le Poſtillon chargé des lettres
de Cracovie , a été aſſaſſiné entré Rodoſzice &
Konskie. On a retrouvé ſa malle dans un endrois
210 MERCURE DE FRANCE.
écarté du grand chemin; mais les paquets de let
tres qu'elle contenoit , avoient étéenlevés.
DE STOCKOLM , le 15 Décembre.
1
1
La Suede étant garante de la paix deWestphalie,
leComte deGoes , Miniſtre Plénipotentiaire de
la Cour de Vienne , & le Baron de Sack , Envoyé.
Extraordinaire de celle de Dreſde , après avoir
repréſenté au Roi la triſte ſituation de la Saxe, ont
réclamé pour cet Electorat les ſecours de la Couronne.
Sa Majesté a répondu qu'Elle voyoit avec
plaiſir la confiance que lui témoignoient ces deux
Cours; qu'Elle n'ignoroit pas les obligations que
la Suede avoit contractées par le Traité de Weftphalie;
qu'on la verroit toujours diſpoſée à les
remplir exactement : mais qu'avant de prendre
une réſolution définitive fur la réquiſition faite
par l'Impératrice Reine de Hongrie , & par le
Roi de Pologne , Electeur de Saxe , il étoit indiſpenſable
de ſe concerter avec la Couronne de
France , garante du même Traité. レイ
Cette Cour a renouvellé ſon Traité avec la
France pour douze ans, à compter du 12 Juillet
1756.
LesCommiſſaires établis par lesEtats du royaume,
pour inſtruire le procès des auteurs de la derniereconſpiration
, ont condamné le Comte de
Hardt& le Baron Eric deWrangel , à perdre la
tête.
DE PETERSBOURG , le 24 Novembre.
L temps s'étant remis au beau , on ne doute
pasque les troupes commandées par le Feld-Maréchal
Apraxin , ne continuent inceſſamment leur
marche. Selon les nouvelles qu'on a de ces troupes
, il n'y regne ni maladie , ni déſertion. On a
donné les ordres néceſſaires pour que dans tous les
lieuxde leur paſſage , elles trouvaſſent abondammentdes
ſubſiſtances . Le dernier convoi des munitions
de guerre , deſtinées pour cette armée ,
eftarrivéàRiga.
S.M. Impériale a envoyé pluſieurs préfens à la
Reinede Pologne, Electrice de Saxe, & a ordonné
qu'on fit à Dreſde une remiſe de cent mille rowbles,
pour le foulagement des habitans de la campagne
, qui ont le plus fouffert de l'invaſion des
troupes Pruffiennes.
DE WARSOVIE , le 13 Décembre.
Tous lesSénateurs ont reçu du Comte de Beftuchef,
Grand Chancelier de Ruſſie , une Lettre
circulaire , par laquelle ce Miniſtre leur marque
que le fortdéplorable de Sa Majesté , auquel Elle
208 MERCURE DE FRANCE.
n'a pas donné le moindre lieu , mérite une compaſſion
égale à la gloire que Sa Majesté s'eſt acquiſe
par fa noble conſtance. Qu'il doit en même
temps exciter toutes les Puiſſances , ſurtout les
Puiſſances alliées du Roi & de la République , à
prendre à un événement de cette nature une part
ſenſible. Que les ſuites funeſtes qui pourroient
réſulter de la démarche du Roi de Pruſſe , tant
pour le repos commun de l'Europe , que pour
chaque Puiſſance en particulier , & furtout pour
les pays voiſins des Etats de S. M. Pruffienne, font
évidentes. Que chaque Souverain a intérêt , pour
ſa propre fûreté , en faiſant cauſe commune avec
l'Impératrice Reine de Hongrie & avec le Roi , de
prendre les meſures convenables , non ſeulement
pour procurer à deux Puiſſances injuftement attaquées
, la fatisfaction qui leur eſt dûe , mais auſſi
pour preſcrire au pouvoir trop étendu du Roi de
Pruſſe des bornes qui puiſſent à l'avenir ſervir
d'abri contre les infultes d'un tel voiſin. Le Comte
de Beſtuchef ajoute que l'Impératrice de Ruſſie ,
vivement touchée de l'infortune du Roi , & ne
pouvant voir avec indifférence les entrepriſes de
S. M. Prufſienne , a pris la réſolution d'aſſiſter
efficacement & promptement le Roi , & d'envoyer
un corps conſidérable de ſes troupes au ſecours
de Sa Majeſté. Que ce corps eſt actuellement
en marche ſous les ordres du Feld-Maréchal
Apraxin , & qu'une néceſſité indiſpenſable l'obli
gera de traverſer une partie du territoire de la Pologne.
Que toutes les perſonnes qui jugeront fans
prévention , rendront juſtice à un projet qui ne
tend qu'à défendre les Alliés de la Ruffie , &à rétablir
la paix en Allemagne , en y remettant les
choſes dans unjuſte équilibre. Que fans doute
les Polonois faciliteront , autant qu'il dépendra
JANVIER . 17576 205
d'eux, lamarche des troupes Ruſſiennes , & s'empreſſferont
de concourir à venger le Roi leur maî
tre , & à faire échouer les vaſtes deſſeins du Roi
de Prufſfe. « Rien , continue le Comte de Beſtu-
>>chef, n'eſt plus propre pour cet effet , que de
>>rétablir en Pologne l'harmonie& la tranquillité
>>qui y font troublées depuis ſi long-temps , &de
>>prendre unanimement à coeur les circonstances
>>>préſentes. Ma très - gracieuſe Souveraine a déja
>>donné tant de preuves convaincantes de l'amitié
>fincere qu'Elle conſerve pour la République , &
>>de l'intérêt ſenſible qu'elle prend, tant au bien
>>de la Pologne en général , qu'à celui de chaque
>>P>olonois en particulier , que je ne doute nulle-
>>ment que Votre Excellence ne foit tout-à-fais
>>p>erfuadée des ſentimens de S. M. Impériale. Je
>me flatte pareillement que Votre Excellence ſe
>>fera un plaiſir d'engager ſes compatriotes ani-
>>més du point d'honneur &de l'amour qu'ils ont
>>pour leur Roi , à faire prévaloir le malheur de
>>ce Prince fur des débats domestiques , & fur des
>>haines particulieres..... Le moyen le plus fûr
>>de vous attirer l'approbation de S. M. Impériale,
>>>eſt de gagner les bonnes graces du Roi votre
>> maître , & de donner à ce Prince , ainſi qu'à la
>>République , des preuves inconteſtables de votre
>>>zele & de votre attachement. >>>> :
Le bruit court que le Roi & la République , à
l'exemple des autres Puiſſances de l'Europe , accorderont
inceſſamment le titre d'Impératrice à
cette Princeſſe, à qui la Pologne n'a donné juſqu'à
préſent que celui d'Autocratrice. Alors le fieur
Wolkonskoy prendra le caractere d'Ambaſſadeur.
Ces jours derniers le Poſtillon chargé des lettres
de Cracovie , a été aſſaſſiné entré Rodoſzice &
Konskie. On a retrouvé ſa malle dans un endrois
210 MERCURE DE FRANCE.
écarté du grand chemin; mais les paquets de let
tres qu'elle contenoit , avoient étéenlevés.
DE STOCKOLM , le 15 Décembre.
1
1
La Suede étant garante de la paix deWestphalie,
leComte deGoes , Miniſtre Plénipotentiaire de
la Cour de Vienne , & le Baron de Sack , Envoyé.
Extraordinaire de celle de Dreſde , après avoir
repréſenté au Roi la triſte ſituation de la Saxe, ont
réclamé pour cet Electorat les ſecours de la Couronne.
Sa Majesté a répondu qu'Elle voyoit avec
plaiſir la confiance que lui témoignoient ces deux
Cours; qu'Elle n'ignoroit pas les obligations que
la Suede avoit contractées par le Traité de Weftphalie;
qu'on la verroit toujours diſpoſée à les
remplir exactement : mais qu'avant de prendre
une réſolution définitive fur la réquiſition faite
par l'Impératrice Reine de Hongrie , & par le
Roi de Pologne , Electeur de Saxe , il étoit indiſpenſable
de ſe concerter avec la Couronne de
France , garante du même Traité. レイ
Cette Cour a renouvellé ſon Traité avec la
France pour douze ans, à compter du 12 Juillet
1756.
LesCommiſſaires établis par lesEtats du royaume,
pour inſtruire le procès des auteurs de la derniereconſpiration
, ont condamné le Comte de
Hardt& le Baron Eric deWrangel , à perdre la
tête.
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Résumé : DU NORD.
En 1756-1757, plusieurs événements militaires et diplomatiques marquent l'Europe. En Russie, les troupes commandées par le Feld-Maréchal Apraxin avancent sans rencontrer de maladies ni de désertions, grâce aux subsistances fournies le long de leur trajet. L'Impératrice de Russie a également envoyé des fonds à la Reine de Pologne pour aider les habitants affectés par l'invasion prussienne. À Varsovie, le Comte de Bestuchef, Grand Chancelier de Russie, adresse une lettre circulaire aux Sénateurs polonais, exprimant la compassion de l'Impératrice pour le roi de Pologne et condamnant les actions du roi de Prusse. La Russie prévoit d'envoyer des troupes sous le commandement d'Apraxin pour secourir le roi de Pologne, traversant une partie du territoire polonais. Le Comte de Bestuchef appelle à l'unité et à la tranquillité en Pologne pour soutenir le roi. En Suède, le Comte de Goes et le Baron de Sack réclament des secours pour la Saxe, mais la Suède doit se concerter avec la France avant de prendre une décision. La Suède renouvelle son traité avec la France pour douze ans. Par ailleurs, en Suède, les auteurs d'une conspiration sont condamnés à mort.
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25
p. 195-198
DU NORD
Début :
Le Roi de Grande-Bretagne ayant demandé que l'Impératrice employât ses bons [...]
Mots clefs :
Saint-Petersbourg, Roi de Grande-Bretagne, Comtes, Marquis, Impératrice Reine, Mémoire, Varsovie, Lettre à l'Empereur, Roi de Prusse, Guerre
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DU NORD
DU NORD
DE PETERSBOURG , le 20 Décembre.
LB
B Roi de la Grande- Bretagne ayant demandé
que l'impératrice employât fes bons offices pour
ménager un accommodement entre les Cours de
Vienne & de Drefde , & celle de Berlin , S. M.
Impériale n'a pas cru devoir ſe prêter au defir de
S. M. Britannique . Le Comte de Beftuchef ,
Grand Chancelier , a fait remettre au Chevalier
Hambury- Williams , Ambaffadeur d'Angleterre ,
un Mémoire contenant les motifs du refus de l'Impératrice
: il eft conçu en ces termes . « Après la
premiere Réponse à S. E. M. l'Ambaſſadeur de
>> la Grande- Bretagne , lorfqu'il demanda il y a
» deux mois la médiation de S. M. l'Impératrice.
mentre la Cour de Vienne & celle de Berlin , fçavoir
, que S. M. Imperiale ne s'étoit point attenndue
à une pareille démarche de la part de S. M.
Britannique , M. l'Ambaffadeur comprendra fa-
»cilement , dans la fituation où font les affaires
»que le vifempreflement , avec lequel il vient de
»réitérer la même demande au Miniftere de cette
>> Cour , a dû étonner d'autant plus S. M. Impé
»riale , qu'Elle avoit cru pouvoir avec juftice at
wtendre plus d'égard pour ce qui avoit été déja dé
I ij
196 MERCURE DE FRANCE.
claré une fois au fujet de fes difpofitions. L'Im-
» pératrice ordonne donc de faire connoître à Son
>> Excellence , que les intentions de S. M. Impé-
»riale , énoncées dans fa premiere réponse , demeu-
Drant invariablement les mêmes , elle n'écoutera
»plus aucune propofition ultérieure de médiation .
>> Quant aux menaces dont M. l'Ambaſſadeur s'eft
»fervi , & notamment à celle que le Roi de Pruffe
»attaqueroit bientôt lui-même les troupes de l'Impé-
»ratrice , elles ne fervent qu'à diminuer le poids
» de la demande de M. l'Ambaffadeur , & à forti-
»fier S. M. Impériale dans fes réfolutions . >>
Quoique la guerre dans laquelle l'Impératrice
s'engage , autorife la Ruffie à ne point dégarnir
fes magafins , S. M. Impériale , informée de la
difette qui régné en Suede , a permis qu'on ytranfportât
de Nerva & de Riga foixante mille muids
de bled. En même temps elle a ajouté en pur don
dix mille tonneaux de farine , qui feront fournis
du Port de Wibourg.
DE WARSOVIE , le 20 Décembre.
Il s'eft répandu dans le public plufieurs copies
d'une Lettre que le Roi a écrite à l'Empereur ,
& dont voici la fubftance .
« Votre Majeſté s'eft couverte d'une gloire im-
»mortelle , par les Décrets qu'elle a envoyés à la
» Diete générale de l'Empire , fur la premiere nou-
»velle que le Roi de Pruffe avoit envahi nos Etats
» Héréd taires . Arrivés maintenant ici , & pouvant
reprendre librement nos correfpondances ,
>> nous ne devons point différer de vous témoi-
»gner combien nous fommes fenfibles au procé
»dé généreux de Votre Majefté. Nous ne doutons
wpoint que l'Empire de fon côté ne prenne les
FEVRIER. 1757. 197
réfolutions les plus vigoureufes , & ne les exécu
»te , ainfi que l'exige indifpenfablement la fûreté
»de chaque Prince & Etat du Corps Germanique.
»Les hoftilités des Pruffiens contre nos Sujets s'ac
>> cumulent de jour en jour , & elles font déja par-
>>venues à un tel point , que , fi l'on ne nous ac-
»corde au plutôt des fecours , nous fommes mé-
»nacés de la ruine totale de notre Electorat . Notre
»armée que les ennemis avoient bloquée dans fon
»camp de Pirna , forcée par la difette de vivres
»de quitter ce pofte , s'eft vue réduite par une
>>fuite de circonftances défaftreufes , à fe rendre
»prifonniere de guerre. Quelque durs qu'aient
»été les articles de la Capitulation , on ne les a
>> pas même obſervés. Contre le droit de la guer,
»re , on a contraint les Soldats par toute forte
»de mauvais traitemens , d'entrer au fervice dụ
»Roi de Pruffe . Ce Prince continue de s'appro-
>>prier tous nos revenus . Il fe fait payer même des
>>fommes que nous avions remifes aux Débiteurs ,
Dou pour l'acquit defquelles nous leur avions ac-
» cordé des délais. Les Membres des Etats de nos
>> Provinces , & les Officiers de nos Bailliages ,
>> ont eu ordre de fournir un nombre exorbitant de
>>recrues , & d'armer ainfi contre nous- mêmes
>>nos propres Sujets , fous peine d'être condamnés
»à la brouette. A la vue de tant de calamités , il
» ne nous refte qu'à avoir de nouveau recours à
»Votre Majefté , en fa qualité de Chef & Juge
>>Suprême de l'Empire , & à la requérir de réité-
>> rer fes remontrances à nos Co- Etats , afin qu'on
>> s'oppoſe fans délai à des violences qui entraî-
»nent après elles l'anéantiffement des Conftitu-
>>tions & des Loix les plus facrées. Nous nous
»promettons de l'amour reconnu de Votre Majef-
»té pour la juftice , qu'elle ufera des moyens les
I iij
198 MERCURE DE FRANCE.
»plus efficaces , pour que nous foyons remis en
»poffeffion de nos pays Héréditaires , & pour que
>>nous obtenions non feulement une fatisfaction
>>convenable pour le paffé , mais des fûretés fuffifantes
pour l'avenir. »
DE PETERSBOURG , le 20 Décembre.
LB
B Roi de la Grande- Bretagne ayant demandé
que l'impératrice employât fes bons offices pour
ménager un accommodement entre les Cours de
Vienne & de Drefde , & celle de Berlin , S. M.
Impériale n'a pas cru devoir ſe prêter au defir de
S. M. Britannique . Le Comte de Beftuchef ,
Grand Chancelier , a fait remettre au Chevalier
Hambury- Williams , Ambaffadeur d'Angleterre ,
un Mémoire contenant les motifs du refus de l'Impératrice
: il eft conçu en ces termes . « Après la
premiere Réponse à S. E. M. l'Ambaſſadeur de
>> la Grande- Bretagne , lorfqu'il demanda il y a
» deux mois la médiation de S. M. l'Impératrice.
mentre la Cour de Vienne & celle de Berlin , fçavoir
, que S. M. Imperiale ne s'étoit point attenndue
à une pareille démarche de la part de S. M.
Britannique , M. l'Ambaffadeur comprendra fa-
»cilement , dans la fituation où font les affaires
»que le vifempreflement , avec lequel il vient de
»réitérer la même demande au Miniftere de cette
>> Cour , a dû étonner d'autant plus S. M. Impé
»riale , qu'Elle avoit cru pouvoir avec juftice at
wtendre plus d'égard pour ce qui avoit été déja dé
I ij
196 MERCURE DE FRANCE.
claré une fois au fujet de fes difpofitions. L'Im-
» pératrice ordonne donc de faire connoître à Son
>> Excellence , que les intentions de S. M. Impé-
»riale , énoncées dans fa premiere réponse , demeu-
Drant invariablement les mêmes , elle n'écoutera
»plus aucune propofition ultérieure de médiation .
>> Quant aux menaces dont M. l'Ambaſſadeur s'eft
»fervi , & notamment à celle que le Roi de Pruffe
»attaqueroit bientôt lui-même les troupes de l'Impé-
»ratrice , elles ne fervent qu'à diminuer le poids
» de la demande de M. l'Ambaffadeur , & à forti-
»fier S. M. Impériale dans fes réfolutions . >>
Quoique la guerre dans laquelle l'Impératrice
s'engage , autorife la Ruffie à ne point dégarnir
fes magafins , S. M. Impériale , informée de la
difette qui régné en Suede , a permis qu'on ytranfportât
de Nerva & de Riga foixante mille muids
de bled. En même temps elle a ajouté en pur don
dix mille tonneaux de farine , qui feront fournis
du Port de Wibourg.
DE WARSOVIE , le 20 Décembre.
Il s'eft répandu dans le public plufieurs copies
d'une Lettre que le Roi a écrite à l'Empereur ,
& dont voici la fubftance .
« Votre Majeſté s'eft couverte d'une gloire im-
»mortelle , par les Décrets qu'elle a envoyés à la
» Diete générale de l'Empire , fur la premiere nou-
»velle que le Roi de Pruffe avoit envahi nos Etats
» Héréd taires . Arrivés maintenant ici , & pouvant
reprendre librement nos correfpondances ,
>> nous ne devons point différer de vous témoi-
»gner combien nous fommes fenfibles au procé
»dé généreux de Votre Majefté. Nous ne doutons
wpoint que l'Empire de fon côté ne prenne les
FEVRIER. 1757. 197
réfolutions les plus vigoureufes , & ne les exécu
»te , ainfi que l'exige indifpenfablement la fûreté
»de chaque Prince & Etat du Corps Germanique.
»Les hoftilités des Pruffiens contre nos Sujets s'ac
>> cumulent de jour en jour , & elles font déja par-
>>venues à un tel point , que , fi l'on ne nous ac-
»corde au plutôt des fecours , nous fommes mé-
»nacés de la ruine totale de notre Electorat . Notre
»armée que les ennemis avoient bloquée dans fon
»camp de Pirna , forcée par la difette de vivres
»de quitter ce pofte , s'eft vue réduite par une
>>fuite de circonftances défaftreufes , à fe rendre
»prifonniere de guerre. Quelque durs qu'aient
»été les articles de la Capitulation , on ne les a
>> pas même obſervés. Contre le droit de la guer,
»re , on a contraint les Soldats par toute forte
»de mauvais traitemens , d'entrer au fervice dụ
»Roi de Pruffe . Ce Prince continue de s'appro-
>>prier tous nos revenus . Il fe fait payer même des
>>fommes que nous avions remifes aux Débiteurs ,
Dou pour l'acquit defquelles nous leur avions ac-
» cordé des délais. Les Membres des Etats de nos
>> Provinces , & les Officiers de nos Bailliages ,
>> ont eu ordre de fournir un nombre exorbitant de
>>recrues , & d'armer ainfi contre nous- mêmes
>>nos propres Sujets , fous peine d'être condamnés
»à la brouette. A la vue de tant de calamités , il
» ne nous refte qu'à avoir de nouveau recours à
»Votre Majefté , en fa qualité de Chef & Juge
>>Suprême de l'Empire , & à la requérir de réité-
>> rer fes remontrances à nos Co- Etats , afin qu'on
>> s'oppoſe fans délai à des violences qui entraî-
»nent après elles l'anéantiffement des Conftitu-
>>tions & des Loix les plus facrées. Nous nous
»promettons de l'amour reconnu de Votre Majef-
»té pour la juftice , qu'elle ufera des moyens les
I iij
198 MERCURE DE FRANCE.
»plus efficaces , pour que nous foyons remis en
»poffeffion de nos pays Héréditaires , & pour que
>>nous obtenions non feulement une fatisfaction
>>convenable pour le paffé , mais des fûretés fuffifantes
pour l'avenir. »
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Résumé : DU NORD
Le 20 décembre, depuis Pétersbourg, il a été rapporté que le roi de Grande-Bretagne avait demandé à l'impératrice de Russie d'intervenir en tant que médiatrice entre les cours de Vienne, Dresde et Berlin. L'impératrice a refusé cette demande. Le comte Bestuchef, Grand Chancelier, a remis un mémoire au chevalier Hambury-Williams, ambassadeur d'Angleterre, expliquant les motifs du refus. L'impératrice a souligné qu'elle n'avait pas anticipé une telle demande et qu'elle ne changerait pas d'avis. Elle a également mentionné que les menaces de la Prusse, notamment celle d'attaquer ses troupes, ne faisaient que renforcer sa décision. Malgré la guerre, l'impératrice a autorisé l'envoi de soixante mille muids de blé et dix mille tonneaux de farine en Suède, où une disette régnait. Le même jour, depuis Varsovie, une lettre du roi à l'empereur a été diffusée. Le roi exprime sa gratitude pour les décrets envoyés à la Diète générale de l'Empire concernant l'invasion de la Prusse dans ses États héréditaires. Il décrit les hostilités croissantes et les difficultés de son armée, bloquée à Pirna, qui a dû se rendre en raison de la disette. Le roi demande à l'empereur d'intervenir pour stopper les violences et restaurer les constitutions et lois sacrées.
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26
p. 179-180
DU NORD
Début :
Il se trouvoit dans l'armée destinée à agir contre le Roi de Prusse, [...]
Mots clefs :
Saint-Petersbourg, Roi de Prusse, Impératrice de Russie, Officiers russes, Copenhague, Inoculation, Petite vérole, Succès, Norvège, Secousses
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DU NORD
DU NORD
DE PETERSBOURG , le 26 Février.
"
Il fe trouvoit dans l'armée deftinée à agir con
tre le Roi de Pruffe , plufieurs Officiers nés fujets
de ce Prince. L'Impératrice n'a point voulu less
Hvj
180 MERCURE DE FRANCE.
obliger de porter les armes contre leur Souverain.
Ils ont été remplacés par des Officiers Ruffiens
dans les Régimens où ils étoient employés , &
le Feld-Maréchal Apraxin les ayant renvoyés ici ,
on les fait partir fucceffivement , pour aller remplir
les nouveaux poftes qu'on leur deftine.
DE COPENHAGUE , le 18 Février.
Le Roi dîna les de ce mois chez le Préfident
Ogier , Ambaffadeur de Sa Majefté Très- Chrétienne.
Depuis fix mois , plus de cent perfonnes
ont été inoculées de la petite vérole en cette Ville.
Aucune n'eft morte , ni ne reffent la moindre incommodité.
Selon les lettres écrites de diverfes
Provinces , l'inoculation y a le même fuccès . On
a eu quelque peine à introduire cette méthode en
Norwege , mais elle commence à s'y établir.
On mande de Norwege , que le premier , le
19 , le 22 , le 23 , le 24 & le 25 du mois dernier ,
on a entendu dans la Province d'Aggerhus plufleurs
bruits fouterreins , & que le 4 de ce mois
on y a fenti deux fecouffes de tremblement de:
terre.
DE PETERSBOURG , le 26 Février.
"
Il fe trouvoit dans l'armée deftinée à agir con
tre le Roi de Pruffe , plufieurs Officiers nés fujets
de ce Prince. L'Impératrice n'a point voulu less
Hvj
180 MERCURE DE FRANCE.
obliger de porter les armes contre leur Souverain.
Ils ont été remplacés par des Officiers Ruffiens
dans les Régimens où ils étoient employés , &
le Feld-Maréchal Apraxin les ayant renvoyés ici ,
on les fait partir fucceffivement , pour aller remplir
les nouveaux poftes qu'on leur deftine.
DE COPENHAGUE , le 18 Février.
Le Roi dîna les de ce mois chez le Préfident
Ogier , Ambaffadeur de Sa Majefté Très- Chrétienne.
Depuis fix mois , plus de cent perfonnes
ont été inoculées de la petite vérole en cette Ville.
Aucune n'eft morte , ni ne reffent la moindre incommodité.
Selon les lettres écrites de diverfes
Provinces , l'inoculation y a le même fuccès . On
a eu quelque peine à introduire cette méthode en
Norwege , mais elle commence à s'y établir.
On mande de Norwege , que le premier , le
19 , le 22 , le 23 , le 24 & le 25 du mois dernier ,
on a entendu dans la Province d'Aggerhus plufleurs
bruits fouterreins , & que le 4 de ce mois
on y a fenti deux fecouffes de tremblement de:
terre.
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Résumé : DU NORD
Le texte décrit deux événements distincts. À Saint-Pétersbourg, le 26 février, plusieurs officiers prussiens servaient dans une armée destinée à agir contre leur propre roi. L'impératrice a refusé de les obliger à combattre leur souverain et les a remplacés par des officiers russes. À Copenhague, le 18 février, le roi a dîné chez le président Ogier, ambassadeur de France. Depuis six mois, plus de cent personnes ont été inoculées contre la petite vérole à Copenhague sans complications. Cette méthode a également réussi dans diverses provinces, bien que son introduction en Norvège ait rencontré des difficultés. Par ailleurs, des bruits souterrains et des tremblements de terre ont été signalés dans la province d'Aggerhus en Norvège les 1er, 19, 22, 23, 24 et 25 du mois précédent, ainsi que le 4 du mois en cours.
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27
p. 179-184
DU NORD
Début :
Le 15 de ce mois, le Chevalier Douglas, Ministre du Roi de France, [...]
Mots clefs :
Saint-Petersbourg, Prières pour le Roi de France, Copenhague, Inoculation de la petite vérole sur des enfants, Varsovie, Réponse au Mémoire raisonné de la Cour de Berlin, Roi de Prusse, Cour de Berlin, Mémoire, Roi
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DU NORD
DU NORD
DE PETERSBOURG , le 26 Février.
Le 15 de ce mois , le Chevalier Douglas , Miniftre
du Roi de France , fit chanter le Te Deum
dans l'Eglife des Miffionnaires Catholiques Romains
, en action de graces de la confervation des
jours de Sa Majefté Très- Chrétienne. La Mufique
de l'Impératrice exécuta le Motet . Prefque tous les
Miniftres Etrangers & les Seigneurs y affifterent.
Le Chevalier Douglas donna le même jour une
fête des plus brillantes dans l'Hôtel loué pour le
Marquis de l'Hopital , qui vient réfider ici en qualité
d'Ambaffadeur de France. Cette Cour a partagé
la joie que le rétabliffement de la fanté du
Roi Très-Chrétien a caufée aux François établis
en cette Ville. Plufieurs Seigneurs Ruffiens ont
fait éclater leurs fentimens à cet égard , par de
fplendides repas & par des bals magnifiques.
DE COPENHAGUE , le 12 Mars.
Afin que le peuple puiffe profiter des avantages
de l'infertion de la petite vérole, le Gouvernement
a établi dans la mailon de Bonftræd , fix lits pour
pauvres enfans que leurs parens voudront les
faire inoculer.
H vj
180 MERCURE DE FRANCE.
Une tempête a jetté derniérement fur la côte de
Wefterhever dans l'Eiderftad , un poiffon dont on
ne connoît pas l'efpece , & qui a so pieds de longueur.
DE WARSOVIE , le 22 Février.
Dans l'écrit intitulé , Les preuves évidentes : réponse
au Mémoire raisonné de la Cour de Berlin ,
on compare la conduite du Roi à celle de Sa Majefté
Pruffienne. Au fujet de l'enlevement de plufieurs
papiers du Cabinet de Drefde , on fait les
obfervations fuivantes . « Il falloit , avant toutes
» chofes , que la Cour de Berlin fongeât à pallier
l'infraction qu'elle méditoit contre le droit
» des Gens. Pour cet effet , elle commença par
» débiter que le hazard avoit fait tomber les co-
» pies de diverfes pieces entre les mains du Roi de
» Pruffe , & que ces copies donnoient de juftes
» foupçons contre la Cour de Saxe. On parla de
» négociations fecrettes ; & fous le pretexte des
» inquiétudes qu'elles caufoient , on allégua la
» néceffité de s'emparer des actes originaux , de
crainte , difoit - on que le Miniftere Saxon ne
pût nier leur exiftence. Mais fi ces prétendues
copies font parvenues au Roi de Pruffe
» avant fon invafion en Saxe , comment ce Prince
» a-t'il déclaré formellement à la face de l'Euro-
» pe , qu'il n'avoit rien à la charge du Roi ? En
» même temps , fi Sa Majesté Pruffienne a eu
» quelques foupçons , n'étoit- il pas dans l'ordre
» de s'éclaircir s'ils étoient fondés ? Un Prince ,
» qui exalte fi fort fon amour pour le genre hune
devoit -il pas attendre qu'il n'y eût
» plus d'espérance à la réconciliation , avant que
» de fe permettre des hoftilités , qui entraînent la
» ruine de tant de milliers de Sujets innocens ?
» main
AVRIL 1757 1S1
» Le Roi de Pruffe a reconnu lui - même la juſtice
» de cette loi , en faisant demander trois fois à
» l'Impératrice Reine de Hongrie & de Bohême
» les intentions de cette Princeffe , quoiqu'il pré-
» tendît que les motifs de fon mécontentement
» contre Elle étoient fuffifans pour lui déclarer la
» guerre....... Les raifonnemens de la Cour de
> Berlin , ajoute-t'on , ne font pas plus confé-
» quens que les procédés . Qu'on examine toutes
» les pieces , qu'elle produit comme des témoins
>> non équivoques des dangereux projets de la
» Cour de Saxe , on trouvera qu'elles prouvent
>> feulement que
les Cours de Vienne & de Lon-
» dres ont follicité le Roi d'accéder au Traité de
» Petersbourg. Certainement cette acceffion au-
>> roit été auffi exempre de blâme , que le Traité
» même. Mais de plus , quoique l'Impératrice
» Reine de Ho grie , & le Roi de la Grande- Bretagne
aient pouffé très - vivement certe affaire
» depuis la premiere propofition qui en fut faite
» il y a dix ans , cette négociation n'est jamais
» parvenue à fa conclufion . Reconnoît-on à cela,
» cela ce defir ardent , que l'Auteur du mémoire
» raisonné , en faifant mention de la premiere
» inftruction donnée au Miniftre du Roi à Peters-
>> bourg , impure à la Cour de Saxe pour l'accef-
>> fion ? Etoit - ce à rechercher avidement l'occa-
» fion favorable de remettre fur le rapis le traité
» de partage projetté pour la ruine totale du Roi
» de Proffe , ainsi que S. M. Praffienne en accufe
» cette Cour dans le Mémoire préfenté le 4 Oc-
» tobre à Rat bonne de la part de ce Prince ? ..
» Que deviendroient les liens les plus facrés de la
» Société Quelle fûreté refteroit - il aux Nations
» pour u repos , fi pour juftifier l'attentat d'une
» invaſion hoſtile , entrepriſe contre un Voisin au
182 MERCURE DE FRANCE.
» fein de la paix , & fans avertiffement, il ne falloir
J
que le rendre fufpect de mauvaiſe volonté , &
» donner de fimples fuppofitions pour des preu-
» ves ? ... Les Miniftres de S. M. Polonoife , eft-
» il dit dans un autre endroit de cette réponſe
» ont le malheur d'être des objets marqués de difgrace
aux yeux de S. M. Pruffienne , & de fe
voir traités par fon ordre avec les expreffions les
» plus dures , & d'une maniere dont il eft difficile
de trouver des exemples. Quoique pénétrés de
» douleur d'avoir déplu à un fi grand Monarque ,
» ils ont cependant cette confolation , que faire
» éclater fa haine contre les Miniftres d'un Souve
>> rain , dont on fe déclare l'ennemi , c'eft ren-
» dre un témoignage authentique à la vigilance &
» à la fidélité de ces mêmes Miniftres pour le fer-
» vice de leur Maître. »
Ce Mémoire eſt ſuivi de quarante- quatre pieces
Juftificatives. Une des plus remarquables eft une
Lettre écrite de Strupen par le Roi au Roi de
Pruffe le 12 du mois de Septembre dernier. Elle eſt
conçue en ces termes.
"
« Monfieur mon Frere . Le Comte de Bellegarde
m'ayant rendu hier au foir , à fon retour
» la réponſe par laquelle Votre Majefté me donne
» encore à connoître , qu'il lui faut des précau-
» tions fuffifantes pour le libre cours de l'Elbe
» pendant la guerre qui s'allume entre Elle &
I'Impératrice Reine , & pour que mes troupes
» n'entreprennent rien contre Votre Majefté pen-
» dant cette même guerre , qui puiffe arrêter la
» Marche de fes troupes , je m'empreffe d'y faire
une autre réponſe , pour lever s'il eft poffi-
» ble , l'obftacle des défiances que Votre Majeſté
» femble avoir. Prêt à accorder l'un , & à promettre
l'autre , je fouhaiterois que Votre Ma-
>
AVRIL. 1757 . 183
30
» jefté voulût fe confier à ma parole royale ,
qu'aucun Miniftre n'a jamais tenté ni n'oferoit
» tenter de me faire violer. Cependant , fi Votre
» Majefté croit devoir infifter fur des fûretés en-
» core plus réelles , quoique ma parole pourroit
» fuffire , j'offre à Votre Majefté , pour lui affu-
» rer le libre cours de l'Elbe , qu'Elle tienne ,
>> pendant tout le temps de la guerre , des Garni-
»fons à Wittemberg & à Torgau , & je confenti-
>> rai même qu'Elle en mette une à Pyrna. Quant
» à la fûreté par rapport à l'armée , je ne vois
» d'autre expédient , que de lui donner des ôta-
» ges. Ces offres , à ce que j'efpere , fatisferont
» entiérement Votre Majefté , & la convaincront
» de la pureté de mes fentimens .
» Les conditions que j'ai à lui demander en
» échange , font , que Votre Majefté faffe éva-
» cuer tout le refte de mes Etats. Qu'Elle remette
» toutes les chofes dans la fituation où elles
» étoient avant l'entrée de fes troupes en Saxe ,
» & qu'Elle facilite & affure également le retour
>> des miennes dans leurs quartiers , avec les pré-
» cautions requiſes en pareille circonftance , aux
Places près que j'accorde , ainfi qu'il eft dit ci-
>> deffus , aux troupes de Votre Majeſté , lef-
» quelles y vivront pour leur argent , & ne s'y
» mêleront point du Gouvernement Civil . Pour
» abréger le détail de ces arrangemens , il dépen-
» dra de Votre Majefté de nommer quelqu'un
» comme je ferai de ma part , pour en convenir
» enſemble jufqu'à notre ratification . Votre Majefté
voit , combien je prends fur moi par les
> offres que je lui fais . Il me feroit impoffible de
» rien faire davantage , & j'aimerois mieux at-
» tendre toutes les extrêmités , que de manquer
» à ce que je dois à moi -même , à mes états & à
184 MERCURE DE FRANCE.
» mon armée. Remerciant au refte Votre Majeſté
» de tout ce qu'elle me dit d'obligeant pour moi &
» pour toute ma Famille Royale , je la prie d'être
» perfuadée des fentimens pleins de confidération
» d'eftime , avec lefquels je fuis , & c. »
DE PETERSBOURG , le 26 Février.
Le 15 de ce mois , le Chevalier Douglas , Miniftre
du Roi de France , fit chanter le Te Deum
dans l'Eglife des Miffionnaires Catholiques Romains
, en action de graces de la confervation des
jours de Sa Majefté Très- Chrétienne. La Mufique
de l'Impératrice exécuta le Motet . Prefque tous les
Miniftres Etrangers & les Seigneurs y affifterent.
Le Chevalier Douglas donna le même jour une
fête des plus brillantes dans l'Hôtel loué pour le
Marquis de l'Hopital , qui vient réfider ici en qualité
d'Ambaffadeur de France. Cette Cour a partagé
la joie que le rétabliffement de la fanté du
Roi Très-Chrétien a caufée aux François établis
en cette Ville. Plufieurs Seigneurs Ruffiens ont
fait éclater leurs fentimens à cet égard , par de
fplendides repas & par des bals magnifiques.
DE COPENHAGUE , le 12 Mars.
Afin que le peuple puiffe profiter des avantages
de l'infertion de la petite vérole, le Gouvernement
a établi dans la mailon de Bonftræd , fix lits pour
pauvres enfans que leurs parens voudront les
faire inoculer.
H vj
180 MERCURE DE FRANCE.
Une tempête a jetté derniérement fur la côte de
Wefterhever dans l'Eiderftad , un poiffon dont on
ne connoît pas l'efpece , & qui a so pieds de longueur.
DE WARSOVIE , le 22 Février.
Dans l'écrit intitulé , Les preuves évidentes : réponse
au Mémoire raisonné de la Cour de Berlin ,
on compare la conduite du Roi à celle de Sa Majefté
Pruffienne. Au fujet de l'enlevement de plufieurs
papiers du Cabinet de Drefde , on fait les
obfervations fuivantes . « Il falloit , avant toutes
» chofes , que la Cour de Berlin fongeât à pallier
l'infraction qu'elle méditoit contre le droit
» des Gens. Pour cet effet , elle commença par
» débiter que le hazard avoit fait tomber les co-
» pies de diverfes pieces entre les mains du Roi de
» Pruffe , & que ces copies donnoient de juftes
» foupçons contre la Cour de Saxe. On parla de
» négociations fecrettes ; & fous le pretexte des
» inquiétudes qu'elles caufoient , on allégua la
» néceffité de s'emparer des actes originaux , de
crainte , difoit - on que le Miniftere Saxon ne
pût nier leur exiftence. Mais fi ces prétendues
copies font parvenues au Roi de Pruffe
» avant fon invafion en Saxe , comment ce Prince
» a-t'il déclaré formellement à la face de l'Euro-
» pe , qu'il n'avoit rien à la charge du Roi ? En
» même temps , fi Sa Majesté Pruffienne a eu
» quelques foupçons , n'étoit- il pas dans l'ordre
» de s'éclaircir s'ils étoient fondés ? Un Prince ,
» qui exalte fi fort fon amour pour le genre hune
devoit -il pas attendre qu'il n'y eût
» plus d'espérance à la réconciliation , avant que
» de fe permettre des hoftilités , qui entraînent la
» ruine de tant de milliers de Sujets innocens ?
» main
AVRIL 1757 1S1
» Le Roi de Pruffe a reconnu lui - même la juſtice
» de cette loi , en faisant demander trois fois à
» l'Impératrice Reine de Hongrie & de Bohême
» les intentions de cette Princeffe , quoiqu'il pré-
» tendît que les motifs de fon mécontentement
» contre Elle étoient fuffifans pour lui déclarer la
» guerre....... Les raifonnemens de la Cour de
> Berlin , ajoute-t'on , ne font pas plus confé-
» quens que les procédés . Qu'on examine toutes
» les pieces , qu'elle produit comme des témoins
>> non équivoques des dangereux projets de la
» Cour de Saxe , on trouvera qu'elles prouvent
>> feulement que
les Cours de Vienne & de Lon-
» dres ont follicité le Roi d'accéder au Traité de
» Petersbourg. Certainement cette acceffion au-
>> roit été auffi exempre de blâme , que le Traité
» même. Mais de plus , quoique l'Impératrice
» Reine de Ho grie , & le Roi de la Grande- Bretagne
aient pouffé très - vivement certe affaire
» depuis la premiere propofition qui en fut faite
» il y a dix ans , cette négociation n'est jamais
» parvenue à fa conclufion . Reconnoît-on à cela,
» cela ce defir ardent , que l'Auteur du mémoire
» raisonné , en faifant mention de la premiere
» inftruction donnée au Miniftre du Roi à Peters-
>> bourg , impure à la Cour de Saxe pour l'accef-
>> fion ? Etoit - ce à rechercher avidement l'occa-
» fion favorable de remettre fur le rapis le traité
» de partage projetté pour la ruine totale du Roi
» de Proffe , ainsi que S. M. Praffienne en accufe
» cette Cour dans le Mémoire préfenté le 4 Oc-
» tobre à Rat bonne de la part de ce Prince ? ..
» Que deviendroient les liens les plus facrés de la
» Société Quelle fûreté refteroit - il aux Nations
» pour u repos , fi pour juftifier l'attentat d'une
» invaſion hoſtile , entrepriſe contre un Voisin au
182 MERCURE DE FRANCE.
» fein de la paix , & fans avertiffement, il ne falloir
J
que le rendre fufpect de mauvaiſe volonté , &
» donner de fimples fuppofitions pour des preu-
» ves ? ... Les Miniftres de S. M. Polonoife , eft-
» il dit dans un autre endroit de cette réponſe
» ont le malheur d'être des objets marqués de difgrace
aux yeux de S. M. Pruffienne , & de fe
voir traités par fon ordre avec les expreffions les
» plus dures , & d'une maniere dont il eft difficile
de trouver des exemples. Quoique pénétrés de
» douleur d'avoir déplu à un fi grand Monarque ,
» ils ont cependant cette confolation , que faire
» éclater fa haine contre les Miniftres d'un Souve
>> rain , dont on fe déclare l'ennemi , c'eft ren-
» dre un témoignage authentique à la vigilance &
» à la fidélité de ces mêmes Miniftres pour le fer-
» vice de leur Maître. »
Ce Mémoire eſt ſuivi de quarante- quatre pieces
Juftificatives. Une des plus remarquables eft une
Lettre écrite de Strupen par le Roi au Roi de
Pruffe le 12 du mois de Septembre dernier. Elle eſt
conçue en ces termes.
"
« Monfieur mon Frere . Le Comte de Bellegarde
m'ayant rendu hier au foir , à fon retour
» la réponſe par laquelle Votre Majefté me donne
» encore à connoître , qu'il lui faut des précau-
» tions fuffifantes pour le libre cours de l'Elbe
» pendant la guerre qui s'allume entre Elle &
I'Impératrice Reine , & pour que mes troupes
» n'entreprennent rien contre Votre Majefté pen-
» dant cette même guerre , qui puiffe arrêter la
» Marche de fes troupes , je m'empreffe d'y faire
une autre réponſe , pour lever s'il eft poffi-
» ble , l'obftacle des défiances que Votre Majeſté
» femble avoir. Prêt à accorder l'un , & à promettre
l'autre , je fouhaiterois que Votre Ma-
>
AVRIL. 1757 . 183
30
» jefté voulût fe confier à ma parole royale ,
qu'aucun Miniftre n'a jamais tenté ni n'oferoit
» tenter de me faire violer. Cependant , fi Votre
» Majefté croit devoir infifter fur des fûretés en-
» core plus réelles , quoique ma parole pourroit
» fuffire , j'offre à Votre Majefté , pour lui affu-
» rer le libre cours de l'Elbe , qu'Elle tienne ,
>> pendant tout le temps de la guerre , des Garni-
»fons à Wittemberg & à Torgau , & je confenti-
>> rai même qu'Elle en mette une à Pyrna. Quant
» à la fûreté par rapport à l'armée , je ne vois
» d'autre expédient , que de lui donner des ôta-
» ges. Ces offres , à ce que j'efpere , fatisferont
» entiérement Votre Majefté , & la convaincront
» de la pureté de mes fentimens .
» Les conditions que j'ai à lui demander en
» échange , font , que Votre Majefté faffe éva-
» cuer tout le refte de mes Etats. Qu'Elle remette
» toutes les chofes dans la fituation où elles
» étoient avant l'entrée de fes troupes en Saxe ,
» & qu'Elle facilite & affure également le retour
>> des miennes dans leurs quartiers , avec les pré-
» cautions requiſes en pareille circonftance , aux
Places près que j'accorde , ainfi qu'il eft dit ci-
>> deffus , aux troupes de Votre Majeſté , lef-
» quelles y vivront pour leur argent , & ne s'y
» mêleront point du Gouvernement Civil . Pour
» abréger le détail de ces arrangemens , il dépen-
» dra de Votre Majefté de nommer quelqu'un
» comme je ferai de ma part , pour en convenir
» enſemble jufqu'à notre ratification . Votre Majefté
voit , combien je prends fur moi par les
> offres que je lui fais . Il me feroit impoffible de
» rien faire davantage , & j'aimerois mieux at-
» tendre toutes les extrêmités , que de manquer
» à ce que je dois à moi -même , à mes états & à
184 MERCURE DE FRANCE.
» mon armée. Remerciant au refte Votre Majeſté
» de tout ce qu'elle me dit d'obligeant pour moi &
» pour toute ma Famille Royale , je la prie d'être
» perfuadée des fentimens pleins de confidération
» d'eftime , avec lefquels je fuis , & c. »
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Résumé : DU NORD
Le 15 février, le Chevalier Douglas, ministre du Roi de France, a organisé un Te Deum dans l'église des Missionnaires Catholiques Romains à Saint-Pétersbourg pour célébrer la récupération de la santé du Roi de France. La musique de l'Impératrice a interprété un motet, et presque tous les ministres étrangers et les seigneurs y ont assisté. Le même jour, Douglas a donné une fête somptueuse dans l'hôtel loué pour le Marquis de l'Hôpital, nouvel ambassadeur de France. La cour russe a partagé la joie des Français établis en ville, et plusieurs seigneurs russes ont exprimé leurs sentiments par des repas somptueux et des bals magnifiques. À Copenhague, le gouvernement a établi des lits pour les enfants pauvres dans la maison de Bonftræd afin qu'ils puissent être inoculés contre la petite vérole. Une tempête a jeté sur la côte de Westerhever un poisson inconnu de six pieds de longueur. À Varsovie, un écrit intitulé 'Les preuves évidentes' compare la conduite du Roi de Pologne à celle du Roi de Prusse concernant l'enlèvement de documents du Cabinet de Dresde. Le texte critique la Prusse pour avoir justifié son invasion en Saxe par des soupçons non fondés et des copies de documents. Il souligne l'injustice de déclarer la guerre sans preuve solide et sans tentative de réconciliation. Le Roi de Prusse a reconnu la nécessité de clarifier ses soupçons avant d'agir. Le mémoire est suivi de quarante-quatre pièces justificatives, dont une lettre du Roi de Pologne au Roi de Prusse datée du 12 septembre. Cette lettre propose des garanties pour assurer la libre navigation de l'Elbe et la sécurité des troupes pendant la guerre. Le Roi de Pologne offre également de retirer ses troupes des territoires prussiens en échange de la restitution de ses États et de la sécurité de ses armées.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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28
p. 201-203
DU NORD
Début :
Par ordre du Roi, le Comte de Brulh a fait dresser, pour être insérée dans [...]
Mots clefs :
Varsovie, Comte de Brulh, Note, Gazette de Berlin, Monnaies, Frappe, Différentes sortes, Valeur
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DU NORD
DU NORD
DE WARSOVIE , le 22 Mars.
PAR ordre du Roi , le Comte de Brulh a fait
dreffer , pour être inférée dans les papiers publics
, une note dont voici l'extrait. « Cette
» Cour a vu avec étonnement l'article inféré dans
» la Gazette de Berlin , N° 31 , en date du 12,
» Mars , où l'on prétend démentir , comme
❤faux très-calomnieux , les avis donnés d'ici ,
au fujet des monnoies que les Juifs Ephraim
» font frapper actuellement à Leipfick.... La fa-
» çon , dont l'Auteur de cet article s'y prend
» pour éblouir le public , eft des plus fingulieres.
» Il met en queftion ce qui n'y eft pas. Au
» contraire , il paffe fous filence ce dont il s'agit.
Il protefte qu'on ne frappe point à Drefde d'au-
» tres efpeces que fous la date de 1757 , & fur
» le pied ordinaire , & qu'à Leipfick on n'a
point fabriqué de pieces de deux gros , de
» quatre gros , & d'un tiers d'écu. Les avis de
» Saxe n'ont rien dit d'oppofé à ces deux affer-
>> tions. S'ils ont nommé les différentes efpeces,
» ci-deffus mentionnées , ce n'a été qu'en com-
» paraifon avec les feules dont il s'agit , fçavoir
les pieces de huit gros , qu'il ne faut pas con-
Iv
202 MERCURE DE FRANCE:
fondre avec les tiers d'écu & avec les fimples
gros.... On a affirmé feulement , que celles qui
» fe frappoient actuellement à Leipfick , fous les
» dates de 1753 , & des trois années fuivantes ,
» avec les anciens coins extorqués , étoient debeaucoup
inférieures aux mêmes pieces que l'Entre-
» preneur Frege avoit fait battre de fon temps.
» Voilà ce que portent les avis de Saxe ; & l'arti-
» cle de Berlin , fe taifant fur ce point , en fait
» l'aveu tacite ..... Quoique l'Ecrivain Pruffien
» avance en termes généraux , que les efpeces ,
» qui fe frappent actuellement à Leipfick , font
» égales à celles de Frege , fi même elles ne les
» excédent pas en valeur intrinfeque ; il n'en eft
>> pas moins certain ( & c'eft une vérité incon-
» teftable , fondée fur une évaluation faite , dont
>> tous les monnoyeurs impartiaux peuvent at-
»
22
413
tefter l'exactitude ) que les nouveaux gros de la
» fabrique des Juffs Ephraïm à Leipfick , ne va-
» lent que fennins , & leurs nouvelles pieces
» de huit gros , que 6 gros o fennins , c'eft-à-
» dire , que les gros font de 18 écus , is gros ,
69 fennins , & les pieces de huit gros , de 18
» écus , 14 gros , 1 fennins , au marc fin d'ar-
» gent , qui n'étoit auparavant monnoyé en gros
» qu'à 15 écus , & en pieces de huit gros , qu'à
» 14 écus , 2 gros , 25, fennins , ce qui fait
ainfi , pour cent , un déchet de 19 écus , 13
gros , fenpins ', fur les gros , & de 24
écus , gros , 3 fennins , fur les pieces de
» huit gros.... On a cru devoir en avertir le public
, afin que chacun puiffe fe garantir de préjudice
: attendu que les Juifs Ephraïm réfon-
>> dant поп feulement toutes les monnoies de
Saxe , mais encore une partie de celles de
» Pruffe , le dommage , qui en réfulteroit à l'ag
MIA 1.17570 203
» venir , feroit immenfe , fi ces nouvelles efpe-
>> ces continuoient d'avoir un libre cours dans le
» commerce.... »
DE WARSOVIE , le 22 Mars.
PAR ordre du Roi , le Comte de Brulh a fait
dreffer , pour être inférée dans les papiers publics
, une note dont voici l'extrait. « Cette
» Cour a vu avec étonnement l'article inféré dans
» la Gazette de Berlin , N° 31 , en date du 12,
» Mars , où l'on prétend démentir , comme
❤faux très-calomnieux , les avis donnés d'ici ,
au fujet des monnoies que les Juifs Ephraim
» font frapper actuellement à Leipfick.... La fa-
» çon , dont l'Auteur de cet article s'y prend
» pour éblouir le public , eft des plus fingulieres.
» Il met en queftion ce qui n'y eft pas. Au
» contraire , il paffe fous filence ce dont il s'agit.
Il protefte qu'on ne frappe point à Drefde d'au-
» tres efpeces que fous la date de 1757 , & fur
» le pied ordinaire , & qu'à Leipfick on n'a
point fabriqué de pieces de deux gros , de
» quatre gros , & d'un tiers d'écu. Les avis de
» Saxe n'ont rien dit d'oppofé à ces deux affer-
>> tions. S'ils ont nommé les différentes efpeces,
» ci-deffus mentionnées , ce n'a été qu'en com-
» paraifon avec les feules dont il s'agit , fçavoir
les pieces de huit gros , qu'il ne faut pas con-
Iv
202 MERCURE DE FRANCE:
fondre avec les tiers d'écu & avec les fimples
gros.... On a affirmé feulement , que celles qui
» fe frappoient actuellement à Leipfick , fous les
» dates de 1753 , & des trois années fuivantes ,
» avec les anciens coins extorqués , étoient debeaucoup
inférieures aux mêmes pieces que l'Entre-
» preneur Frege avoit fait battre de fon temps.
» Voilà ce que portent les avis de Saxe ; & l'arti-
» cle de Berlin , fe taifant fur ce point , en fait
» l'aveu tacite ..... Quoique l'Ecrivain Pruffien
» avance en termes généraux , que les efpeces ,
» qui fe frappent actuellement à Leipfick , font
» égales à celles de Frege , fi même elles ne les
» excédent pas en valeur intrinfeque ; il n'en eft
>> pas moins certain ( & c'eft une vérité incon-
» teftable , fondée fur une évaluation faite , dont
>> tous les monnoyeurs impartiaux peuvent at-
»
22
413
tefter l'exactitude ) que les nouveaux gros de la
» fabrique des Juffs Ephraïm à Leipfick , ne va-
» lent que fennins , & leurs nouvelles pieces
» de huit gros , que 6 gros o fennins , c'eft-à-
» dire , que les gros font de 18 écus , is gros ,
69 fennins , & les pieces de huit gros , de 18
» écus , 14 gros , 1 fennins , au marc fin d'ar-
» gent , qui n'étoit auparavant monnoyé en gros
» qu'à 15 écus , & en pieces de huit gros , qu'à
» 14 écus , 2 gros , 25, fennins , ce qui fait
ainfi , pour cent , un déchet de 19 écus , 13
gros , fenpins ', fur les gros , & de 24
écus , gros , 3 fennins , fur les pieces de
» huit gros.... On a cru devoir en avertir le public
, afin que chacun puiffe fe garantir de préjudice
: attendu que les Juifs Ephraïm réfon-
>> dant поп feulement toutes les monnoies de
Saxe , mais encore une partie de celles de
» Pruffe , le dommage , qui en réfulteroit à l'ag
MIA 1.17570 203
» venir , feroit immenfe , fi ces nouvelles efpe-
>> ces continuoient d'avoir un libre cours dans le
» commerce.... »
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Résumé : DU NORD
Le 22 mars, le Comte de Brulh, par ordre du Roi, a publié une note en réponse à un article de la Gazette de Berlin. Cet article démentait les informations sur les monnaies frappées par les Juifs Ephraim à Leipzig. La Cour de Saxe exprime son étonnement face à la méthode utilisée par l'auteur de l'article pour éblouir le public, en passant sous silence les faits importants. L'article de Berlin affirme que seules les monnaies datées de 1757 sont frappées à Dresde et que Leipzig n'a pas fabriqué certaines pièces spécifiques. Les avis de Saxe mentionnent uniquement les pièces de huit gros, distinctes des tiers d'écu et des simples gros. Les avis de Saxe affirment que les pièces frappées à Leipzig entre 1753 et 1756, avec les anciens coins, sont de moindre valeur que celles frappées par l'Entrepreneur Frege. L'article de Berlin, en ne contestant pas ce point, en fait tacitement l'aveu. Bien que l'auteur prussien affirme que les nouvelles pièces de Leipzig sont égales ou supérieures à celles de Frege, il est prouvé que les nouveaux gros valent seulement 18 écus, 1 gros, 69 fennins, et les pièces de huit gros, 18 écus, 14 gros, 1 fennin, au marc fin d'argent. Cela représente un déchet de 19 écus, 13 gros, 69 fennins pour les gros, et de 24 écus, 1 gros, 3 fennins pour les pièces de huit gros. La Cour de Saxe avertit le public pour éviter des préjudices, car les Juifs Ephraim résident non seulement en Saxe mais aussi en Prusse, et le dommage serait immense si ces nouvelles pièces continuaient à circuler librement dans le commerce.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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29
p. 189-190
DU NORD
Début :
On étoit déjà instruit que le Régiment du Prince Frédéric-Auguste s'étant soustrait [...]
Mots clefs :
Varsovie, Régiment, Prince Frédéric-Auguste, Désertion, Roi de Prusse, Lieutenant, Soldats, Sergent Richter, Escarmouche, Prince Xavier
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texteReconnaissance textuelle : DU NORD
DU NORD
DE WARSOVIE , le 19 Avril.
On étoit déja inftruit que le Régiment du Prin-
N
ce Frédéric- Augufte s'étant fouftrait à l'autorité
des Officiers Prufliens qui lui avoient été donnés
pour le commander , avoit déferté du ſervice du
Roi de Pruffe . On vient de l'être que ce Régiment
étoit arrivé en Pologne. Il eft compofé de
huit cens hommes, Après avoir été mis d'abord
en quartiers par S. M. Pruffienne à Luben & à
Guben , il avoit eu ordre d'aller à Berlin. Pour
être plus fûr de contenir les foldats , le Lieutenant-
Colonel qui les conduifoit les avoit fait défarmer.
En chemin , ils rencontrerent quelques charriots
chargés d'armes & de munitions . Animés
par un Sergent nommé Richter , ils fe faifirent
des charriots , & bientôt ils furent en état de faire
la loi aux Officiers de qui ils la recevoient . Ceuxci
ont en vain appellé des troupes à leur fecours.
Avant qu'elles arrivaffent , les Saxons étoient déja
loin. Ce n'a pas été cependant fans combat qu'ils
font parvenus jufqu'à la frontiere. Ils ont eu à
foutenir plufieurs efcarmouches avec divers détachemens.
Le Roi a gratifié le Sergent Richter
d'un brevet de Capitaine , & d'une penfion. Le
190 MERCURE DE FRANCE.
lendemain du jour qu'on reçut la nouvelle de
l'arrivée du Régiment du Prince Frédéric-Augufte,
on a appris qu'un bataillon du Régiment du Prince
Xavier avoit trouvé auffi moyen d'échapper
aux troupes Pruffiennes qui le pourfuivoient.
Dans le temps qu'il étoit fur le point de gagner la
frontiere , un Corps de Pruffiens , foutenu d'un
grand nombre de Payfans , a entrepris de lui fermer
le paffage. Le Bataillon s'eft fait jour malgré
cet obſtacle , & il eſt entré heureuſement dans ce
Royaume , après avoir tué non feulement une
cinquantaine de payfans , mais encore un Officier
& vingt- fept foldats Pruffiens.
DE WARSOVIE , le 19 Avril.
On étoit déja inftruit que le Régiment du Prin-
N
ce Frédéric- Augufte s'étant fouftrait à l'autorité
des Officiers Prufliens qui lui avoient été donnés
pour le commander , avoit déferté du ſervice du
Roi de Pruffe . On vient de l'être que ce Régiment
étoit arrivé en Pologne. Il eft compofé de
huit cens hommes, Après avoir été mis d'abord
en quartiers par S. M. Pruffienne à Luben & à
Guben , il avoit eu ordre d'aller à Berlin. Pour
être plus fûr de contenir les foldats , le Lieutenant-
Colonel qui les conduifoit les avoit fait défarmer.
En chemin , ils rencontrerent quelques charriots
chargés d'armes & de munitions . Animés
par un Sergent nommé Richter , ils fe faifirent
des charriots , & bientôt ils furent en état de faire
la loi aux Officiers de qui ils la recevoient . Ceuxci
ont en vain appellé des troupes à leur fecours.
Avant qu'elles arrivaffent , les Saxons étoient déja
loin. Ce n'a pas été cependant fans combat qu'ils
font parvenus jufqu'à la frontiere. Ils ont eu à
foutenir plufieurs efcarmouches avec divers détachemens.
Le Roi a gratifié le Sergent Richter
d'un brevet de Capitaine , & d'une penfion. Le
190 MERCURE DE FRANCE.
lendemain du jour qu'on reçut la nouvelle de
l'arrivée du Régiment du Prince Frédéric-Augufte,
on a appris qu'un bataillon du Régiment du Prince
Xavier avoit trouvé auffi moyen d'échapper
aux troupes Pruffiennes qui le pourfuivoient.
Dans le temps qu'il étoit fur le point de gagner la
frontiere , un Corps de Pruffiens , foutenu d'un
grand nombre de Payfans , a entrepris de lui fermer
le paffage. Le Bataillon s'eft fait jour malgré
cet obſtacle , & il eſt entré heureuſement dans ce
Royaume , après avoir tué non feulement une
cinquantaine de payfans , mais encore un Officier
& vingt- fept foldats Pruffiens.
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Résumé : DU NORD
Le 19 avril, le Régiment du Prince Frédéric-Auguste, composé de huit cents hommes, déserta l'autorité prussienne et atteignit la Pologne. Stationné à Luben et Guben, il avait reçu l'ordre de se rendre à Berlin. Désarmés par le lieutenant-colonel, les soldats rencontrèrent des charriots d'armes et de munitions, et sous l'incitation du sergent Richter, ils s'en emparèrent et prirent le contrôle de leurs officiers. Malgré les renforts prussiens, ils atteignirent la frontière après plusieurs escarmouches. Richter fut promu capitaine et reçut une pension. Le lendemain, un bataillon du Régiment du Prince Xavier échappa également aux Prussiens. À la frontière, il affronta un corps prussien soutenu par des paysans, tuant une cinquantaine de civils, un officier et vingt-sept soldats avant d'entrer en Pologne.
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30
p. 161-162
DU NORD.
Début :
L'armée suédoise est campée près de Ferdinandshoff, & ses postes avancés [...]
Mots clefs :
Stralsund, Armée suédoise, Camps militaires, Troupes, Bâtiments, Recrutement, Marchandises, Confiscation
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texteReconnaissance textuelle : DU NORD.
DU NORD
DE STRALSUND , le 17 Novembre.
L'armée Suédoife eft campée près de Ferdinandshoff
, & fes poftes avancés ne font pas loin
de Stettin . Une partie des troupes ett occupée à
combler le Port de Swinemunde ; on y a déja
jetté quantité de groffes pierres & de caifles rem
162 MERCURE DE FRANCE.
plies de fable , & on y a coulé à fond ſeize bâtimens
qui en rendent l'entrée impraticable.
Les fujets du Roi de Suede qui étoient au fervice
de la Pruffe ont été rappellés , & ils viennent fucceffivement
groffir l'armée des Suédois. Sur la
déclaration publiée de la part de S. M. Suédoife ,
que les Troupes Polonoifes ou Saxonnes engagées
de force parmi les Pruffiens , en ſe rendant
a l'armée de Suede , y trouveroient toute la protection
& toute la fûreté poffibles , il eſt arrivé au
camp du Feld-Maréchal Ungern de Sternberg
beaucoup de Soldats Polonois & Saxons.
Toutes les marchandifes que des Navires Hollandois
ou des Bâtimens neutres avoient apportées
dans ce Port pour le compte des Négocians Pruffiens,
ont été confiſquées par les Suédois ; & ils ne
laiffent fortir que celles qui appartiennent aux fue
jets des Puiffances neutres.
DE STRALSUND , le 17 Novembre.
L'armée Suédoife eft campée près de Ferdinandshoff
, & fes poftes avancés ne font pas loin
de Stettin . Une partie des troupes ett occupée à
combler le Port de Swinemunde ; on y a déja
jetté quantité de groffes pierres & de caifles rem
162 MERCURE DE FRANCE.
plies de fable , & on y a coulé à fond ſeize bâtimens
qui en rendent l'entrée impraticable.
Les fujets du Roi de Suede qui étoient au fervice
de la Pruffe ont été rappellés , & ils viennent fucceffivement
groffir l'armée des Suédois. Sur la
déclaration publiée de la part de S. M. Suédoife ,
que les Troupes Polonoifes ou Saxonnes engagées
de force parmi les Pruffiens , en ſe rendant
a l'armée de Suede , y trouveroient toute la protection
& toute la fûreté poffibles , il eſt arrivé au
camp du Feld-Maréchal Ungern de Sternberg
beaucoup de Soldats Polonois & Saxons.
Toutes les marchandifes que des Navires Hollandois
ou des Bâtimens neutres avoient apportées
dans ce Port pour le compte des Négocians Pruffiens,
ont été confiſquées par les Suédois ; & ils ne
laiffent fortir que celles qui appartiennent aux fue
jets des Puiffances neutres.
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Résumé : DU NORD.
Le 17 novembre, l'armée suédoise est positionnée près de Ferdinandshoff, avec des avant-postes proches de Stettin. Une partie des troupes suédoises rend le port de Swinemünde impraticable en y jetant des pierres et des caisses remplies de sable, et en coulant seize bâtiments. Les sujets suédois au service de la Prusse sont rappelés et rejoignent progressivement l'armée suédoise. Suite à une déclaration du roi de Suède offrant protection et sécurité aux troupes polonaises et saxonnes engagées de force parmi les Prussiens, de nombreux soldats polonais et saxons rejoignent le camp du feld-maréchal Ungern de Sternberg. Les marchandises apportées par des navires hollandais ou des bâtiments neutres pour le compte de négociants prussiens sont confisquées par les Suédois, qui n'autorisent la sortie que des marchandises appartenant aux sujets des puissances neutres.
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31
p. 173-176
DU NORD.
Début :
L'Impératrice a fait arrêter à Nerwa le Maréchal Apraxin, & des Commissaires [...]
Mots clefs :
Saint-Petersbourg, Impératrice, Feld-Maréchal Apraxin, Détention, Officiers, Lettre, Batailles, Armées, Victoire, Conseil de guerre, Régiments d'infanterie, Démission
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texteReconnaissance textuelle : DU NORD.
DU NORD.
DE PETERSBOURG , le 15 Décembre.
L'IMPERATRICE a fait arrêter à Nerwa le Maréchal
Apraxin , & des Commiffaires font nomme
pour aller l'interroger fur plufieurs chefs d'accufation
produits à la Cour contre lui.
Depuis la détention de ce Maréchal , on a rendu
publique une Lettre très - forte , adreffée directe-
-ment à Sa Majesté Impériale le 14 Novembre dernier
, par le Général Sibilsky , Officier Polonois ,
qui commandoit un corps de troupes dans l'armée
Ruffienne . Cette Lettre s'exprime en ces termes :
a Très Séréniffime Impératrice , Votre Majefté
» Impériale , en me confiant le commandement
-» d'an corps de troupes de l'armée qu'Elle a fait
» marcher en Pruffe , m'a donné une marque
• ·
de fa bienveillance fi diftinguée & fi précieuſe ,
» que je n'ai point de termes affez forts pour ex-
> primer la reconnoiffance dont je fuis pénétré.
» Il m'eût été bien glorieux de vous facrifier ma
» vie au lit d'honneur : c'étoit-là l'objet de mon
» zele , le terme de mon ambition , & le moyen
» de m'acquitter envers V. M. I. Mais mon deſtin
» veut que je fois encore redevable à cet égard .
» Peut- être aurai-je même le regret d'emporter
Hiij
174 MERCURE DE FRANCE.
» cette dette au tombeau. Quoi qu'il en foit , je
ne puis , Très-Séréniffime Impératrice , diffimuler
» l'étonnement dont je fus faifi à mon arrivée fur
» le territoire ennemi , lorfque je vis les Cofaques
>> brûler , faccager & commettre les plus cruels
» excès , au mépris de toutes les loix de la guerre
» reçues chez les Nations policées . Dès-lors il me
» fut aifé de prévoir la difette de fubfiftances , où,
par une fuite naturelle de cet abus , ſe trouve-
» roit l'armée de V. M. I. Mais ma furpriſe & ma
» douleur augmenterent bien davantage , lorf-
» qu'après cette victoire complette , où les trou-
» pes de V. M. I. mirent l'ennemi en fuite , & dans
>> un défordre dont il étoit facile de profiter , pour
achever fa ruine , & lui porter un coup dont il
» n'eût pu fe relever , je vis négliger tous ces
» avantages , & que j'eus même la mortification
» de ne pouvoir obtenir trois Régimens d'Infante-
Drie , avec lefquels j'aurois moi - même entrepris
» d'aller à la pourfuite des vaincus . Mes propofi-
» tions étoient fondées fur l'expérience & fur la
→
nature des circonftances actuelles : j'y faifois
» enviſager une continuation de fuccès nullement
» douteux , mes raifons étoient appuyées fur des
» certitudes , plutôt que fur des probabilités ; enfin
j'offrois de garantir de ma perfonne l'exécu-
» tion de tout ce que je propofois. Mais j'eus le
» malheur de n'être pas écouté , & j'eus lieu bientôt
après de déplorer le réfultat inopiné, du
» Confeil de Guerre , où la retraite de l'armée de
» V. M. I. fut réfolue ; retraite auffi prématurée
» que précipitée , & qui s'exécuta par une armée
» victorieufe , pleine de courage & d'ardeur , brû-
» lant du defir de retourner au combat , encore
» fuffifamment pourvue de vivres & de munitions
» de guerre, & dont la moitié eût fuffi pour détruire
FEVRIER. 1758. 175
» entiérement un ennemi faifi de crainte & d'ef-
» froi . Je n'adhérai point au réſultat de ce Confeil
, parce que j'aurois été obligé d'agir contre
» mon devoir ; je ne le fignai pas non plus , parce
» que j'aurois bleffé ma confcience. Ainfi voyant
» que les opérations militaires étoient finies pour
» cette année , qu'on laiffoit là Konifberg ( quoi-
» que cette Ville qui n'attendoit que le moment
» de fe foumettre à V. M. I. eût déja dreffé une
» capitulation ) ; qu'enfin il n'étoit plus queftion
» que d'anticiper le temps des quartiers d'hyver' ;
>> par toutes ces confidérations , je jugeai que ma
» préſence ne pouvoit plus être d'aucune utilité à
» l'armée , & je priai le Feld- Maréchal Comte
» d'Apraxin de m'accorder ma démiffion ,
» vertu du plein pouvoir dont il étoit muni , & de
» permettre que je m'en retournaffe à Warfovie.
» Il y confentit , & fe chargea même d'en répon-
» dre à V. M. I , comme le prouve l'écrit figné de
» fa main dont je joins ici la copie.
en
» J'efpere donc que V. M. I. ne défaprouvera
» point mon départ de l'armée , & qu'Elle voudra
» bien me permettre de lui renouveller très - hum-
» blement l'offre de mes fervices . Quelque mé-
» diocres qu'ils foient , je la fupplie de les agréer ,
» fielle trouve à propos de faire reprendre le fil
>> des opérations militaires. Entiérement, foumis
>> aux volontés de V. M. I. je n'afpire qu'à la fer-
» vir utilement , & à faire connoître , au prix
» même de ma vie , le profond refpect dont je
» fuis pénétré pour fon augufte perfonne ». A
Warfovie , le 14 Novembre 1757. Signé , Sibilsky,
Baron de Wolfsberg.
On fait toutes les difpofitions néceffaires pour
faire rentrer inceffamment une armée de quatrevingts
mille hommes de troupes Ruffiennes dans
H iv
176 MERCURE DE FRANCE.
le Royaume de Pruffe. Quatorze Régimens tirés
de l'intérieur de l'Empire font déja en marche ,
pour en remplacer quelques autres , & furtout les
troupes irrégulieres.
DE PETERSBOURG , le 15 Décembre.
L'IMPERATRICE a fait arrêter à Nerwa le Maréchal
Apraxin , & des Commiffaires font nomme
pour aller l'interroger fur plufieurs chefs d'accufation
produits à la Cour contre lui.
Depuis la détention de ce Maréchal , on a rendu
publique une Lettre très - forte , adreffée directe-
-ment à Sa Majesté Impériale le 14 Novembre dernier
, par le Général Sibilsky , Officier Polonois ,
qui commandoit un corps de troupes dans l'armée
Ruffienne . Cette Lettre s'exprime en ces termes :
a Très Séréniffime Impératrice , Votre Majefté
» Impériale , en me confiant le commandement
-» d'an corps de troupes de l'armée qu'Elle a fait
» marcher en Pruffe , m'a donné une marque
• ·
de fa bienveillance fi diftinguée & fi précieuſe ,
» que je n'ai point de termes affez forts pour ex-
> primer la reconnoiffance dont je fuis pénétré.
» Il m'eût été bien glorieux de vous facrifier ma
» vie au lit d'honneur : c'étoit-là l'objet de mon
» zele , le terme de mon ambition , & le moyen
» de m'acquitter envers V. M. I. Mais mon deſtin
» veut que je fois encore redevable à cet égard .
» Peut- être aurai-je même le regret d'emporter
Hiij
174 MERCURE DE FRANCE.
» cette dette au tombeau. Quoi qu'il en foit , je
ne puis , Très-Séréniffime Impératrice , diffimuler
» l'étonnement dont je fus faifi à mon arrivée fur
» le territoire ennemi , lorfque je vis les Cofaques
>> brûler , faccager & commettre les plus cruels
» excès , au mépris de toutes les loix de la guerre
» reçues chez les Nations policées . Dès-lors il me
» fut aifé de prévoir la difette de fubfiftances , où,
par une fuite naturelle de cet abus , ſe trouve-
» roit l'armée de V. M. I. Mais ma furpriſe & ma
» douleur augmenterent bien davantage , lorf-
» qu'après cette victoire complette , où les trou-
» pes de V. M. I. mirent l'ennemi en fuite , & dans
>> un défordre dont il étoit facile de profiter , pour
achever fa ruine , & lui porter un coup dont il
» n'eût pu fe relever , je vis négliger tous ces
» avantages , & que j'eus même la mortification
» de ne pouvoir obtenir trois Régimens d'Infante-
Drie , avec lefquels j'aurois moi - même entrepris
» d'aller à la pourfuite des vaincus . Mes propofi-
» tions étoient fondées fur l'expérience & fur la
→
nature des circonftances actuelles : j'y faifois
» enviſager une continuation de fuccès nullement
» douteux , mes raifons étoient appuyées fur des
» certitudes , plutôt que fur des probabilités ; enfin
j'offrois de garantir de ma perfonne l'exécu-
» tion de tout ce que je propofois. Mais j'eus le
» malheur de n'être pas écouté , & j'eus lieu bientôt
après de déplorer le réfultat inopiné, du
» Confeil de Guerre , où la retraite de l'armée de
» V. M. I. fut réfolue ; retraite auffi prématurée
» que précipitée , & qui s'exécuta par une armée
» victorieufe , pleine de courage & d'ardeur , brû-
» lant du defir de retourner au combat , encore
» fuffifamment pourvue de vivres & de munitions
» de guerre, & dont la moitié eût fuffi pour détruire
FEVRIER. 1758. 175
» entiérement un ennemi faifi de crainte & d'ef-
» froi . Je n'adhérai point au réſultat de ce Confeil
, parce que j'aurois été obligé d'agir contre
» mon devoir ; je ne le fignai pas non plus , parce
» que j'aurois bleffé ma confcience. Ainfi voyant
» que les opérations militaires étoient finies pour
» cette année , qu'on laiffoit là Konifberg ( quoi-
» que cette Ville qui n'attendoit que le moment
» de fe foumettre à V. M. I. eût déja dreffé une
» capitulation ) ; qu'enfin il n'étoit plus queftion
» que d'anticiper le temps des quartiers d'hyver' ;
>> par toutes ces confidérations , je jugeai que ma
» préſence ne pouvoit plus être d'aucune utilité à
» l'armée , & je priai le Feld- Maréchal Comte
» d'Apraxin de m'accorder ma démiffion ,
» vertu du plein pouvoir dont il étoit muni , & de
» permettre que je m'en retournaffe à Warfovie.
» Il y confentit , & fe chargea même d'en répon-
» dre à V. M. I , comme le prouve l'écrit figné de
» fa main dont je joins ici la copie.
en
» J'efpere donc que V. M. I. ne défaprouvera
» point mon départ de l'armée , & qu'Elle voudra
» bien me permettre de lui renouveller très - hum-
» blement l'offre de mes fervices . Quelque mé-
» diocres qu'ils foient , je la fupplie de les agréer ,
» fielle trouve à propos de faire reprendre le fil
>> des opérations militaires. Entiérement, foumis
>> aux volontés de V. M. I. je n'afpire qu'à la fer-
» vir utilement , & à faire connoître , au prix
» même de ma vie , le profond refpect dont je
» fuis pénétré pour fon augufte perfonne ». A
Warfovie , le 14 Novembre 1757. Signé , Sibilsky,
Baron de Wolfsberg.
On fait toutes les difpofitions néceffaires pour
faire rentrer inceffamment une armée de quatrevingts
mille hommes de troupes Ruffiennes dans
H iv
176 MERCURE DE FRANCE.
le Royaume de Pruffe. Quatorze Régimens tirés
de l'intérieur de l'Empire font déja en marche ,
pour en remplacer quelques autres , & furtout les
troupes irrégulieres.
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Résumé : DU NORD.
Le 15 décembre, l'impératrice a ordonné l'arrestation du maréchal Apraxin à Nerwa. Des commissaires ont été désignés pour l'interroger sur plusieurs accusations portées contre lui. Parallèlement, une lettre du général Sibilsky, officier polonais commandant un corps de troupes dans l'armée russe, a été rendue publique. Datée du 14 novembre, cette lettre exprime la gratitude de Sibilsky envers l'impératrice pour lui avoir confié le commandement des troupes en Prusse. Il regrette de n'avoir pu sacrifier sa vie pour elle et critique les actions des Cosaques, qui ont brûlé, pillé et commis des excès sur le territoire ennemi, compromettant ainsi les approvisionnements de l'armée. Sibilsky déplore également la négligence des avantages militaires après une victoire, notamment le refus de poursuivre l'ennemi malgré ses propositions fondées sur l'expérience et les circonstances. Il mentionne sa démission et son retour à Varsovie, espérant que l'impératrice acceptera ses services pour les futures opérations militaires. En outre, des préparatifs sont en cours pour faire entrer 80 000 hommes de troupes russes en Prusse, avec des régiments de l'intérieur de l'Empire en marche pour les remplacer.
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32
p. 179-181
DU NORD.
Début :
On est présentement instruit des circonstances qui ont obligé nos [...]
Mots clefs :
Stockholm, Armée, Maréchal, Lieutenant, Capitaine, Colonel, Canons, Prussiens, Attaques
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texteReconnaissance textuelle : DU NORD.
DU NOR D.
DE STOCKOLM , le 9 Février.
>
N eft préfentement inftruit des circonftances
qui ont obligé nos troupes d'abandonner Anclam
& Demmin. L'armée qui avoit pris les quartiers
d'hyver en deça de la Peene , comptoit y tenir
jufqu'à ce que le temps lui permit de poursuivre
Les avantages , parce qu'on ne prévoyoit pas que
cette riviere , & les marais qui l'environnent
duffent fe glacer , comme il eft très-rare en effer
que ces eaux ſe gelent . Mais le froid vif qui commença
quelques jours avant Noël , devint tout- àcoup
fiviolent , que dès le 28 Décembre la cavalerie
pouvoit paffer la Peene fur la glace. Comme
alers la poſition de nos troupes n'étoit rien moins
qu'avantageufe , & que tous les poftes fur la Peene
étaient expofés , le Maréchal de Sternberg prit la
réfolution de retirer les quartiers , & de raffembler
les troupes entre Ruhtenberg & Stralfund .
Ainfi le Comte d'Hamilton , Lieutenant général ,
évacua le 29 Anclam , & le Lieutenant colonel
Sparre , quittant Wollgaft , fe replia fur Greiffswald.
Le Major général de Lugen , qui commandoit
à Tribfées , en ayant auffi retiré fes troupes ,
undéta chement de cent hommes , commandé par
H vj
180 MERCURE DE FRANCE:
le Capitaine Sternroos , fut attaqué près de Nof
fendorf par les Huffards Pruffiens de Mala
chowski , & il en fut enveloppé. Ce Capitaine fe
jetta dans une maifon , où il fit une vigoureuſe
défenfe. Les ennemis y mirent le feu pour l'obliger
d'en fortir ; il ſe fit jour l'épée à la main , &
rejoignit le corps du Général de Lugen.
Le même jour 29 Décembre , le Colonel Carpelan
, qui commandoit à Demmin , reçut ordre
d'abandonner cette Place , & de fe rendre au corps
de l'armée. Mais comme il difpofoit ſa retraite
il fut bloqué de toutes parts par dix bataillons &
trente-quatre efcadrons Pruffiens , aux ordres du
Maréchal de Lehwald. D'abord les ennemis le
fommerent de fe rendre , avec la garnifon , prifonnier
de guerre. Il répondit que ces conditions
n'étoient pas faites pour des Suédois. Sur cette
réponſe , l'ennemi commença l'attaque par un
feu très- vif de canons , de mortiers & d'obuz. On
lui ripofta de maniere , qu'on lui démonta pluheurs
pieces d'artillerie . Le lendemain , le Maré--
chal de Lehwal fit faire d'autres propofitions.
Elles furent également rejettées , & le Colonel
Carpelan envoya les Majors During & Wrangeb
offrir l'évacuation de la Place , mais à la ſeule
condition de fe retirer librement avec tout ce
qui appartenoit aux Suédois. Les Pruffiens voulurent
exiger que la garnifon s'engageât à ne point
fervir d'un an contre le Roi du Pruffe ou fes Alliés
; le Colonel ayant tenu ferme , obtint enfin la
capitulation qu'il fouhaitoit , & elle fut fignée le
30 au foir. Il fortit le premier Janvier de Demmin
avec toute la garnifon , & le 4 il rejoignit à
Ludersh gen le Général Lybecker.
Les douze ou treize mille hommes deftinés à
paffer en Pomeranie , pour renforcer l'armée du
AVRIL. 1758. 181
Roi , fe rendent de tous côtés dans les ports ou
ils doivent être embarqués , & l'on travaille en
conféquence avec toute l'activité poffible à réparer
les Galeres qui doivent tranfporter ces Troupes.
Il part auffi continuellement des provifions
pour Stralfund & l'Ile de Rugen.
DE STOCKOLM , le 9 Février.
>
N eft préfentement inftruit des circonftances
qui ont obligé nos troupes d'abandonner Anclam
& Demmin. L'armée qui avoit pris les quartiers
d'hyver en deça de la Peene , comptoit y tenir
jufqu'à ce que le temps lui permit de poursuivre
Les avantages , parce qu'on ne prévoyoit pas que
cette riviere , & les marais qui l'environnent
duffent fe glacer , comme il eft très-rare en effer
que ces eaux ſe gelent . Mais le froid vif qui commença
quelques jours avant Noël , devint tout- àcoup
fiviolent , que dès le 28 Décembre la cavalerie
pouvoit paffer la Peene fur la glace. Comme
alers la poſition de nos troupes n'étoit rien moins
qu'avantageufe , & que tous les poftes fur la Peene
étaient expofés , le Maréchal de Sternberg prit la
réfolution de retirer les quartiers , & de raffembler
les troupes entre Ruhtenberg & Stralfund .
Ainfi le Comte d'Hamilton , Lieutenant général ,
évacua le 29 Anclam , & le Lieutenant colonel
Sparre , quittant Wollgaft , fe replia fur Greiffswald.
Le Major général de Lugen , qui commandoit
à Tribfées , en ayant auffi retiré fes troupes ,
undéta chement de cent hommes , commandé par
H vj
180 MERCURE DE FRANCE:
le Capitaine Sternroos , fut attaqué près de Nof
fendorf par les Huffards Pruffiens de Mala
chowski , & il en fut enveloppé. Ce Capitaine fe
jetta dans une maifon , où il fit une vigoureuſe
défenfe. Les ennemis y mirent le feu pour l'obliger
d'en fortir ; il ſe fit jour l'épée à la main , &
rejoignit le corps du Général de Lugen.
Le même jour 29 Décembre , le Colonel Carpelan
, qui commandoit à Demmin , reçut ordre
d'abandonner cette Place , & de fe rendre au corps
de l'armée. Mais comme il difpofoit ſa retraite
il fut bloqué de toutes parts par dix bataillons &
trente-quatre efcadrons Pruffiens , aux ordres du
Maréchal de Lehwald. D'abord les ennemis le
fommerent de fe rendre , avec la garnifon , prifonnier
de guerre. Il répondit que ces conditions
n'étoient pas faites pour des Suédois. Sur cette
réponſe , l'ennemi commença l'attaque par un
feu très- vif de canons , de mortiers & d'obuz. On
lui ripofta de maniere , qu'on lui démonta pluheurs
pieces d'artillerie . Le lendemain , le Maré--
chal de Lehwal fit faire d'autres propofitions.
Elles furent également rejettées , & le Colonel
Carpelan envoya les Majors During & Wrangeb
offrir l'évacuation de la Place , mais à la ſeule
condition de fe retirer librement avec tout ce
qui appartenoit aux Suédois. Les Pruffiens voulurent
exiger que la garnifon s'engageât à ne point
fervir d'un an contre le Roi du Pruffe ou fes Alliés
; le Colonel ayant tenu ferme , obtint enfin la
capitulation qu'il fouhaitoit , & elle fut fignée le
30 au foir. Il fortit le premier Janvier de Demmin
avec toute la garnifon , & le 4 il rejoignit à
Ludersh gen le Général Lybecker.
Les douze ou treize mille hommes deftinés à
paffer en Pomeranie , pour renforcer l'armée du
AVRIL. 1758. 181
Roi , fe rendent de tous côtés dans les ports ou
ils doivent être embarqués , & l'on travaille en
conféquence avec toute l'activité poffible à réparer
les Galeres qui doivent tranfporter ces Troupes.
Il part auffi continuellement des provifions
pour Stralfund & l'Ile de Rugen.
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Résumé : DU NORD.
Le texte décrit l'abandon des villes d'Anclam et de Demmin par les troupes suédoises en raison du froid intense qui a gelé la rivière Peene et les marais environnants, facilitant la traversée des troupes prussiennes. Le maréchal de Sternberg a ordonné le retrait des troupes vers Ruhtenberg et Stralsund. Le 29 décembre, le comte d'Hamilton a évacué Anclam, tandis que le lieutenant-colonel Sparre s'est replié sur Greifswald. Le major général de Lugen, attaqué près de Nossendorf par les Hussards prussiens de Malachowski, a réussi à rejoindre ses troupes après une défense vigoureuse. Le même jour, le colonel Carpelan, commandant à Demmin, a reçu l'ordre d'abandonner la ville. Bloqué par les forces prussiennes du maréchal de Lehwald, il a refusé de se rendre et a obtenu une capitulation permettant à la garnison suédoise de se retirer librement. Carpelan a quitté Demmin le 1er janvier et a rejoint le général Lybecker à Ludershagen le 4 janvier. Par ailleurs, environ 12 000 à 13 000 hommes sont en route pour renforcer l'armée du roi en Poméranie, avec des préparatifs en cours pour leur transport et l'approvisionnement des ports de Stralsund et de l'île de Rügen.
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33
p. 193-194
DU NORD.
Début :
M. le Marquis de Monteil, ci-devant Ministre Plénipotentiaire de S. M. T. C. [...]
Mots clefs :
Varsovie, Marquis de Monteil, Envoyé extraordinaire, Comte de Broglie, Major général, Troupes, Attaque, Stockholm, Galères, Provisions, Gottenbourg, Incendie, Fonderie
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texteReconnaissance textuelle : DU NORD.
DU NORD.
DE VARSOVIE , le 25 Juin.
leMarquisde Monteil , ci -devant Miniſtre
Plénipotentiaire de S. M. T. C. auprès de l'Electeur
de Cologne , a été nommé pour venir remplacer
ici , en qualité d'Envoyé Extraordinaire & de Miniſtre
Plénipotentiaire , M. le Comte de Broglie ,
qui eſt allé ſervir à l'armée de France.
On a cu avis que le Major Général Ruſſien
Demicku, ayant été détaché le 19 Juin , de Konitz
par le Comte de Romanzoff avec un corps
de Troupes , étoit arrivé le 20 au ſoir près de
Ratzembourg , & qu'y ayant trouvé un Parti de
Huſſards Pruffiens ,il l'avoit fait attaquer par cinq
cens Coſaques foutenus par quelques Eſcadrons
de Huſſards ; que les Coſaques avoient d'abord
diſperſé l'ennemi qui avoit laiſſé vingt morts ſur
laplace; qu'on avoit fait ſur lui trente deux priſonniers;
qu'enfin le reſte avoit pris la fuite , &
qu'il avoit été pourſuivi juſqu'au nouveau Stettin.
DE STOCKOLM , le 24 Juin.
On équipe actuellement en ce Port pluſieurs.
Galeres deſtinées à tranſporter en Pomeranie les
I
194 MERCURE DE FRANCE.
munitions & les proviſions néceſſaires pour l'armée
Suédoiſe..
Nous apprenons de Gottenbourg , que le 8 de
Juin, entre cinq & fix heures du foir , le feu prit
à la fonderie de canons qui étoit dans la citadelle
de cette ville , & que le bâtiment a ſauté en l'air .
Il y a péri ſept hommes avec un Officier , & deux
foldats d'Artillerie ont été dangereuſement bleſſés
àquelque diſtance. Le fracas des grenades & des
bombes qui étoient chargées , a duré près de deux
heures. Voilà le ſecond accident de cette nature
que nous effuyons , ce qui fait ſoupçonner que ce
n'eſt point l'effet du hazard.
DE VARSOVIE , le 25 Juin.
leMarquisde Monteil , ci -devant Miniſtre
Plénipotentiaire de S. M. T. C. auprès de l'Electeur
de Cologne , a été nommé pour venir remplacer
ici , en qualité d'Envoyé Extraordinaire & de Miniſtre
Plénipotentiaire , M. le Comte de Broglie ,
qui eſt allé ſervir à l'armée de France.
On a cu avis que le Major Général Ruſſien
Demicku, ayant été détaché le 19 Juin , de Konitz
par le Comte de Romanzoff avec un corps
de Troupes , étoit arrivé le 20 au ſoir près de
Ratzembourg , & qu'y ayant trouvé un Parti de
Huſſards Pruffiens ,il l'avoit fait attaquer par cinq
cens Coſaques foutenus par quelques Eſcadrons
de Huſſards ; que les Coſaques avoient d'abord
diſperſé l'ennemi qui avoit laiſſé vingt morts ſur
laplace; qu'on avoit fait ſur lui trente deux priſonniers;
qu'enfin le reſte avoit pris la fuite , &
qu'il avoit été pourſuivi juſqu'au nouveau Stettin.
DE STOCKOLM , le 24 Juin.
On équipe actuellement en ce Port pluſieurs.
Galeres deſtinées à tranſporter en Pomeranie les
I
194 MERCURE DE FRANCE.
munitions & les proviſions néceſſaires pour l'armée
Suédoiſe..
Nous apprenons de Gottenbourg , que le 8 de
Juin, entre cinq & fix heures du foir , le feu prit
à la fonderie de canons qui étoit dans la citadelle
de cette ville , & que le bâtiment a ſauté en l'air .
Il y a péri ſept hommes avec un Officier , & deux
foldats d'Artillerie ont été dangereuſement bleſſés
àquelque diſtance. Le fracas des grenades & des
bombes qui étoient chargées , a duré près de deux
heures. Voilà le ſecond accident de cette nature
que nous effuyons , ce qui fait ſoupçonner que ce
n'eſt point l'effet du hazard.
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Résumé : DU NORD.
Le texte décrit plusieurs événements militaires et diplomatiques en Europe. À Varsovie, le Marquis de Monteil a été nommé Envoyé Extraordinaire et Ministre Plénipotentiaire, succédant au Comte de Broglie, parti servir dans l'armée française. Parallèlement, le Major Général Russe Demicku, envoyé par le Comte de Romanzoff, a attaqué des Hussards Prussiens près de Ratzembourg avec des Cosaques et des Hussards. Les Cosaques ont dispersé les Prussiens, laissant vingt morts et trente-deux prisonniers, et ont poursuivi les fuyards jusqu'au nouveau Stettin. À Stockholm, des galères sont équipées pour transporter des munitions et des provisions en Pomeranie pour l'armée suédoise. À Gottenbourg, un incendie a détruit une fonderie de canons dans la citadelle le 8 juin, causant la mort de sept hommes, dont un officier, et blessant gravement deux soldats d'artillerie. L'explosion a duré près de deux heures, suggérant un possible sabotage.
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