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1
p. 311-312
DEVISE SUR LA STATUE de Diane trouvée en la Ville d'Arles, qui depuis plusieurs siécles y estoit cachée, & qui a esté présentée au Roy.
Début :
Cette Devise a pour corps la Lune, qui apres l'Eclipse qu'elle [...]
Mots clefs :
Statue, Lune, Éclipses, Lumière, Diane, Gloire, Esprits, Bonheur
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texteReconnaissance textuelle : DEVISE SUR LA STATUE de Diane trouvée en la Ville d'Arles, qui depuis plusieurs siécles y estoit cachée, & qui a esté présentée au Roy.
DEVISE SUR LA STATUE
de Diane trouvée en lav VVailllëe
Artes, qui depuis plufieurs
fiécles y eftoit cachée , & qui
ma efté préſentée au Royd saa
Cette Devife a pour corps la Lune,
qui apres ↳ Eclipſe qu'elle fouffre par
l'interpofition de la Terre diametralemensoppofée
entre lle & le Soleil, fe
tire de l'ombre & reçoit la lumiere
de ce mefme Aftre. Cesparoles luyfervent
d'ame , Aliena luce corufcat .
Ellesfont expliquées par ces Vers.
Pourquoy
Ourquoy ne vanter pas cette illuftre
Diane,
Cet Oraclefameux, ce Chefd'oeuvre de
l'Art;
Puis que lesbeaux Efprits yprennent.tant
de parta
.
312
Extraordinaire
3
Et n'y trouvent rien de profane?
Pendant un long filence , & fans gloire
& fans bruit,
La terreluvfervoit d'une profonde nuit,
Quoy quel Aftredujourfist toûjoursfa
carrière ;
Mais par un bonheurfans pareil,
Si- toft qu'elle voit la lumiere,
Elle prendfon éclat de celuy du Soleil
RAULT.
de Diane trouvée en lav VVailllëe
Artes, qui depuis plufieurs
fiécles y eftoit cachée , & qui
ma efté préſentée au Royd saa
Cette Devife a pour corps la Lune,
qui apres ↳ Eclipſe qu'elle fouffre par
l'interpofition de la Terre diametralemensoppofée
entre lle & le Soleil, fe
tire de l'ombre & reçoit la lumiere
de ce mefme Aftre. Cesparoles luyfervent
d'ame , Aliena luce corufcat .
Ellesfont expliquées par ces Vers.
Pourquoy
Ourquoy ne vanter pas cette illuftre
Diane,
Cet Oraclefameux, ce Chefd'oeuvre de
l'Art;
Puis que lesbeaux Efprits yprennent.tant
de parta
.
312
Extraordinaire
3
Et n'y trouvent rien de profane?
Pendant un long filence , & fans gloire
& fans bruit,
La terreluvfervoit d'une profonde nuit,
Quoy quel Aftredujourfist toûjoursfa
carrière ;
Mais par un bonheurfans pareil,
Si- toft qu'elle voit la lumiere,
Elle prendfon éclat de celuy du Soleil
RAULT.
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Résumé : DEVISE SUR LA STATUE de Diane trouvée en la Ville d'Arles, qui depuis plusieurs siécles y estoit cachée, & qui a esté présentée au Roy.
La devise sur la statue de Diane, découverte dans la vallée de Vaillèle, utilise la Lune comme symbole central. Après une éclipse, la Lune sort de l'ombre et reçoit la lumière du Soleil, illustrée par 'Aliena luce corufcat'. Les vers soulignent la grandeur de Diane et l'admiration pour cette œuvre. Le texte décrit une période de silence et d'obscurité sur Terre, suivie d'un retour à la lumière grâce au Soleil.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2
p. 31-70
Description de l'Observatoire, & de tout ce qu'il contient de curieux, & de Machines, avec les choses remarquables dites par les Ambassadeurs, [titre d'après la table]
Début :
Ils allerent le lendemain à l'Observatoire, & ils furent [...]
Mots clefs :
Observatoire, Description, Voir, Pieds, Machine, Tour, Verre, Lunettes, Hauteur, Ambassadeur, Bâtiment, Air, Machines, Soleil, Cassini, Paris, Ciel, Longueur, Tuyaux, Lune
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texteReconnaissance textuelle : Description de l'Observatoire, & de tout ce qu'il contient de curieux, & de Machines, avec les choses remarquables dites par les Ambassadeurs, [titre d'après la table]
Ils allerent le lendemain à
a l'Obfervatoire , & ils furent
ant receus à la grande Porte qui
C iij
30 Suite du Voyage
Mr
donne ſur une Terraſſe élevées
de vingt pieds , par
deCaffini,de la Hire, Borilli ,
Thevenot, Couplet , & Cufet
, qui ſont tous de l'Academie
Royale des Sciences .
Le Bâtiment ayant d'abord
frapé la veuë des Ambaſſadeurs
, ils s'attacherent à le
confiderer. Je croy que vous
ne ferez pas fâchéed'aprendre
beaucoup de choſes curieuſes
qui le regardent.
L'Obfervatoire que leRoy
a fait conſtruire , & qu'on appelle
par cette raiſon Obfervatoire
Royal , eſt ſitué à
un des bouts de Paris au lieu
des Amb. de Siam.
31
le plus élevé de la Ville &
M vers le Midy , afin que la
veuë des Aftres, & principale-
Oment des Planettes qui touates
font leur cour en cet endroit
du Ciel , me foit point
ON empechée par les vapeurs de
fla Riviere & par les fumées
qui s'élevent des Maiſons à
ous l'autre coſté.
en La figure de l'Edifice eſt
cr un quarré d'environ quinze
toiſes à chaque face , ayant
Rof deux Tours octogones aux
ap coins de la face du Midy de
fer ſept toiſes de diamettre , &
et une autre Tour quarée & un
Liet peu moins grande au milieu
C iiij
32 Suite du Voyage
de la face du Nord où eſt
l'entrée. Ces trois Tours font
de mefme hauteur que le
reſte du Baſtiment. Celle qui
eſt à l'Orient eſt ouverte depuis
le ſecond étage , & ces
deux faces oppofées & qui
regardent le Midy & le Septentrion
, font fenduës afin
de donner iſſuë à des Lunettes
de plus de cinquante
pieds pour pouvoir obferver
le paſſage des Planettes dans
le Cercle Meridien , & du
coſté du Nord le paſſage des
Etoiles fixes au meſme Meridien
audeſſus & audeſſous
du Pôle pour en conclure fon
des Amb. de Siam.
33
eft élevation fur noſtre Horizon .
ont La Tour quarrée qui eft dans
e la face Septentrionale du
qui Baſtiment eſt couverte en
de Plate- forme avec des cail
ces loux de pierres à feu , de mêqui
me que le Corps du Bafti-
Sep ment & la Tour Occidentaale.
La Plate - forme de cette
net Tour Septentrionale eft ou
antt verte au milieu , afin qu'éryer
tant dans la Chambre à cou-
Lans vert du vent , on puiffe obdu
ſerver les Aftres.
des Le Baſtiment qui ſans le
Mo bas comprend deux étages
Cous voûtez de pierres de taille
fon fur des murs de neuf pieds
Cv
34 Suite du Voyage
d'épaiſſeur , à ſoixante & fix
pieds de haut , en comprenant
l'appuy de la Plate-forme.
Le bas , ou demy érage
de tout leBaſtiment, eft adofſé
du coſté du Midy à une
terraſſe élevée de plus de
vingt pieds par deſſus la
Campagne;de forte que du
premier étage on entre comme
de plein pied ſur cette
terraſſe où eſt un mats qui
porte une Lunette de foixanté
& dix pieds de longueur ,
& une Tour de Charpente
qui a 130. pieds de hauteur.
Je vous en apprendray l'employ
dans la ſuite de cette
Lettre.
:
des Amb. de Siam.
35
X
e.
Tout ce qui paroiſt hors
des rez de chauffée du Baſtiment
, a dix toiſes & demie
de hauteur , & encore plus de
profondeur en terre à caunt
fe des Carrieres fur leſquelde
les il eſt baſty , & au fond
deſquelles on deſcend par un
de degré de pierre de taille
tourné en viz & fufpendu en
l'air par le milieu où il eſt
vuide , de 14. toiſes de profondeur.
Ce degré répond
taumilieu du Baftiment , &
pour cet effet on a fait des
uf ouvertures rondes d'environ
trois pieds de diametre , tant
à la voûte du plancher du
n
tre
36 Suite du Voyage
rez de chauffée qu'aux voûtes
des deux étages , comme auffi
à la Plate-forme. Les centres
de ces quatres ouvertures
font à plomb fur le centre
du vuide du degré à viz . Ainſi
tout cela ne fait que comme
un puits de vingt- quatre
toiſes & demie de profondeur.
Ce Puits de 147. pieds de
profondeur a ſes uſages ,
comme de ſervir à faire des
épreuves pour ſçavoir ſi pendant
le jour eſtant au fond
de ce Puits on verroit les E.
toiles au Zenit. Ilſert encore à
obſerver les degrez de l'accedes
Amb. de Siam.
37
תנ
atu
leration , de la cheute & defcente
des Corps en l'air & les
vibrations des Pendules au
deſſous de 147. pieds de longueur
, ſans craindre que le
mouvement de l'air y apporte
aucunes alterations. Il a
auſſi ſervy pour les Obfervations
des Barometres de plus
de 80. pieds de longueur ,
stant avec les Mercures ſeuls
qu'avec l'eau ſeule. Il a endcore
ſervy à experimenter
dans des tuyaux de fer blanc
ode mefme longueur , comsf
bien il faloit de hauteur d'eau
* pour éclater les tuyaux , d'où
aca l'on a tiré des connoiffances
bel
38 Suite du Voyage
dans ces
de la force que doivent avoir
les tuyaux par lefquels on
veut conduire les eaux qu'on
prend d'une hauteur , pour
Les élever àune ſemblable.
On a pratiqué
Carrieres des Chambres pour
connoiſtre ſi les grains &
les fruits s'y pourroient conſerver;
on a defcouvert differentes
qualitez de l'air enfermé
& fous-terrain & de
l'air découvert & libre ; ony a
fait cent experiences tant avecleThermometre
qu'avec
les Hydrometres , pour reconnoiftre
les differens ef
fets qui proviennent des dif-
7
des Amb. de Siam.
39
00
or ferens degrez de l'humide ,
duſec, du chaud & du froid,
or tant pendantl'hiver que penof
dant l'eſté , dont la Medecine
tirera un jour de grands a-
Co vantages.
OU De l'Appartement du rez
5 de chauffée on monte dans le
Cor premier & fecond étage ,&
dimeſme ſur la Plate forme de
en tout le Baſtiment par un Efcalier
auffi grand qu'il eſt
beau & hardy. Il eſt garny
d'une riche Balustrade de fer,
Lyd &paroiſt pendre en l'air, énya
re tant vuide par le milieu.
ef Comme les faces de ce ſuperdit
be Baftinent regardent dire40
Suite du Voyage
ctement les quatre parties du
Ciel,& que les feneftres du
ſecond étage ont chacune
huivo pieds de largeur , &
vingt- fix pieds de hauteur
d'appuy , elles permettent
aux Aftronomes de découvrir
tous les endroits duCiel ,
&de faire à couvert toutes
les Obervations qui n'ont
pas beſoin de plus grandes
Lunettes que de 15. ou 20.
pieds , & donnent lieu d'avoir
des Inſtrumens fixes &
inébranlables , eſtant ſcellées
dans les murs ; car pour les
Obſervationsqui demandent
de plus grandes Lunetes , elles
desAmb. de Siam.
41
du les ſe font ſur la Terrafle .
d Enfin ce Baſtiment eſt un
Magazin de tous les Inſtru-
,
e
mens neceſſaires aux Aſtrotell
nomes aux Geomettres ,
te aux Geographes , & à la
Cot Navigation. On y trouve
Ciel toutes les machines qui
uto concernent les Arts , avec
'on les machines de Guerre des
and Anciens , de forte qu'en peu
* de temps on y voit & on y
de apprend tout ce qui eft ner
esd ceffaire aux Ingenieurs ,& à
elle ceux qui dans les academies
tenſeignoient l'Art de fortiden
fier , & celuy de naviger.
, Monfieur Perrault qui a fait le
16 D
42 Suite du Voyage
Deſſein de la Façade du Louvre
, a été l'Architecte de
ceBaſtiment ,& ce qu'il fçait
de Medecine & de Mathematiques
, luy a donné licu
d'obſerver des choſes dans
da construction de cet Edifice
, que tous les autres architectes
ne ſont pas obligez
de ſeavoir. 5.
Aprés que les ambaffadeurs
curent conſideré ce
Baſtiment , dont la ſeule vûë
en dehors ne fait pas connoiſtre
toutes les choſes auf
quelles il eſt utile , ils entrerent
dans la premiere Sale, &
paſſerent dela dans la Tour
des Amb. de Siam.
43
he
마 Orientale , où ils virent didvers
Inftrumens pour obſerver
les Aftres , & admirerent
les prodigieux effets d'un
lia grand Miroir ardent de cinq
pieds de diametre , qui fur
Ed expofé au Soleil. Le feu prit
A à une barre de bois de pluige
fleurs pouces d'épaiffeur auffitoſt
qu'elle luy fut preſenaitée
, &le plomb fondit dans
l'inftant meſme qu'il fut exvu
poſée àfon foyer.
COP
A
Ils virent enſuite un Plaad
niſphere de M. de Caffini ,
qui coprend toutes les Etoiet
les viſibles fur l'Horiſon de e,
Tot Paris , & fert à trouver prom-
Dij
44 Suite du Voyage
ptement à chaque inſtant
leurs ſituations dans le Ciel.
Ils en comprirent aiſément
l'ufage , & prierent Monfieur
de Caffini de leur en faire
conſtruire de ſemblables pour
l'Horiſon de Siam. Ils firent
des Experiences ſur unBarometre
, & fur un Thermometre
, & conceurent les cauſes
Phyſiques de leurs mouvemens
, ſur lesquels ils s'entretinrent
long - temps , & ils
firent meſme quelques abjections
auſquelles ondrépondit.
On leur fit voir dans
cette même Tour des Lunettes
de differentes londesAmb.
de Siam.
45
am gueurs , & l'Ambaſſadeur s'é-
Cit tonna de la netteté d'une
en Lunette de vingt- cinq pieds,
ict avec laquelle il confidera
Fain les objets les plus éloignez, &
bot raifonna fur la difficulté d'en
ren avoir d'une extrême lon
aro gueur, comme de 200. pieds ,
oms qui étant braquées contre les
aufe Aftres , peuvent nonobſtant
uye la peſanteur de leurs tuyaux ,
garder leur rectitude , qui eft
abfolument neceffaire aux
ob Lunettes , & qui a toujours
te fait le chagrin des Aftronodan
mes ; mais M² Comiers ayant
Le experimenté qu'on peut fe
lor paffer de tuyaux , en publia
Diij
46 Suite du Voyage ...
l'invention en 1665. dans ſon
Livre de la nouvelle Science
de la nature & des préſages
des Cometes. Il a depuis en
1683.& 1684.inſeré ceTraité
de Lunettes dans les Tomes
des Mercures Extraordinaires.
Comme ils eſtoient fur
cette matiere , Mª Caffini leur
fit voir par experience que
l'on peut ſe ſervir de Lunettes
fans tuyaux , can ayant
placé àune feneſtreun Verre
objectif de 90.pieds de foyer,
au deçà duquel foyer il mit
un Verre oculaire , ils eurent
le plaiſir de regarder differeus
objets fortéloignez
des Amb. e
47 de Siam.
on C'eſt par dette maniere de
ne Lunettes ſans tuyau , que Mr
age Caffini à découvert depuis
5 peu deux nouveaux Satellites
cat de Saturne , qu'il a appellez
MO SIDERA LODOÏCE A.
na Ils entrerent dans ſon Appartement
, où ils virent une
let machine de cuivre compoqu
ſée des Cercles de la Sphere
and qui porte un verre objectif
yas de 140. pieds de longueur de
Vets foyer Solaire , & qui par le
by mouvement d'une Montre
mi ou Horloge à reffort , fait le
red mouvemet diurne de l'Aſtre,
Life lors que l'Aftre n'eſt élevé
gna fur l'Horison que de deux on
48 Suite du Voyage .
trois degrez. On met cette
machine à la hauteur de fix
àſept pieds , de telle maniere
que la furface du verre seſt
paralelle au diſque de l'Aftre
, & on s'en recule en ligne
droite de la longueur de
140. pieds où l'on place le
verre oculaire , en forte que
les quatre centres , ſçavoir
celuy de l'Aſtre , celuy de
la ſurface du verre objectif,
celuy du verre oculaire,& celuy
de l'ouverture de la prunelle
de l'oeil , foient en une
même ligne droite;& lorſque
Paſtre est beaucoup élevé
fur l'Horison , cette machine
des Amb. de Siam. 49
et ne eſt à proportion élevée en
el l'air par le moyen d'une cormit
de vers les Angles ou coins
de la Tour de bois de 150.
|| pieds de hauteur , qui eſt au
en devant de la face meridionaur
le de l'Obſervatoire ; mais il
ace faut- par un long uſage
red aprendre à ſuivre l'Aſtre aavec
le verre oculaire , en forayt
te que l'oeil décrive un cerject
cle preſque de 141. pieds de
& rayons , dont le verre eſt le
a pro centre.
en u Ils y virent encore un
arlos grand Anneau Aſtronomique
éles qui ſert à trouver par le Somachi
leil l'heure & la minute , auf-
#fibien que la déclinaiſon de
50 Snite du Voyage
l'Aiman pour l'uſage de la
Navigation. Ils firent experience
d'un Niveau Lunette
, qui ſe met promptement
en, équilibre. Ils confidererent
la figure de la Lune faite avec
une grande exactitude & les
concavitez , & éminences
que l'on voit dans ſa ſurface.
Ils entrerent enſuite dans
la Tour Occidentale , où Mr
deCaffini a fait faire unegráde
Carte Geographique, fondée
principalement ſur les
Obſervations des Eclipſes
de Lune , & des Satellites
de Jupiter , aprés avoir donné
la methode de les calcu
des Amb. de Siam .
51
ler. Cette Carte eft gravée
pt & pcinte ſur le pavé fait de
me pierres plates dans un Cera
cle gradué de 28. pieds de
ere diametre , noſtre Pôle ter
ak reſtre Septentrional eſtant
au centre dudu cercle de forte
end que c'eſt une projection fur
face la furface de l'Hemisphere
dr Septentrional, ſuppoſant l'oeil
ulau Pole celeſte du Nord, & bié
es que cette projection ne puiffe
to donner que la partie Septenur
trionale de la terre depuis l'EClip
quateur , on y a neanmoins aellt
jouté la deſcription & la figu-
-da re des terres & des mers qui
cals font meſme au delà du Tro-
1
E ij
52 Suite du Voyage
pique d'hyver , afin de voir
enſemble , & tout d'un coup,
toutes les parties de la terre
que nous connoiſſons habitables.
C'eſt pourquoy le
premier Ambaſſadeur , bien
qu'il n'ait aucune connoiffance
de nos lettres ou cara-
Eteres , reconnut d'abord le
Royaume de Siam , & les
Royaumes circonvoiſins. Il
diftingua l'amerique, & plufieurs
autres Parties du Mondequ'il
borna. Il fit la defcription
de leur voyage juſques
à Paris , dont il marqua la
route ſans hefiter , & fans ſe
méprendre , & fit voir qu'ils
des Amb. de Siam, 53
of avoient paffé au delà des
Azores quand les Pilotes ſe
crurent eſtre fort prés de la
br France. Il faut remarquer
+ que la Carte de l'Obſervaroi-
Die re ne met pas plus de diſtanof
ce entre Siam , & les Azores
ath que les autres Cartes en metdl
tent entre Siam , & les coſtes
de France , les Obferva-
5. tionsayant obligé M. de Cafpe
fini à diminuer toutes les diffor
ferences des longitudes dans
fort les continents , & à laiſſer à
que la Mer Paſſifique une étennal
duë beaucoup plus grande.
ns Ainfi le Royaume de Siam
qui ſe trouve trois cens lieuës
E iij
54 Suite du Voyage
moins éloigné de France que
toutes les anciennes Cartes &
les Globes de Hollande ne le
marquent. Cette correction
faite à la Geographie & à
l'Hydrographie a eſté confirmée
par les Obſervations que
l'on a faites depuis ,& particulierement
par celles des deux
Eclipſes de Lune de 1683 .
& 1685.faites à Paris& à Siam .
Les Péres deFontenay & Tachard
Jefuites , ont fait la derniere
en prefence du Roy de
Siam , & c'eſt ce qui a donné
lieu à ce Prince d'avoir un
Obſervatoire dans ſa Ville
Capitale , & de demander
des Amb. de Siam .
55
douze Jefuites pour vaquer
aux Obſervations. Cela pourera
leur donner occaſion de
id faire paroiſtre leur grand zele
pour la Foy.
Les Ambaſſadeurs monqu
terent enſuite fur la Plateforin
me dont je vous ay déja parlé
, & regarderent la Ville de
Paris tant à la veuë fimple
at qu'avec des Lunettes. Le
Premier Ambaſſadeur ayant
de demandé où étoit le Chafteau
de Berny afin de s'orien-
Hot ter , il reconnut Vincennes ,
Montmartre & Sceaux où il
avoit eſté , & quelques ennds
droits des plus remarquaru
E iiij
16 Suite du Voyage..
bles des environs de Paris,
qu'on luy avoit fait voir lors
qu'il eſtoit dans les lieux que
je viens de vous nommer. Cela
ſurprit tous ceux qui le remarquerent
, & luy attira
beaucoup de loüanges. Ils
deſcendirent aprés dans la
grande Salle qui eſt faite
pour la deſcription de la
Meridienne , & pour y marquer
le cours du Soleil. Ils
loüerent Monfieur de Caffini
à diverſes repriſes , & le Premier
Ambaſſadeur dit pluſieurs
fois , qu'il voudroit bien
qu'ily eust un monsieur de Caffini
à Siam. Apres avoir vu toudes
Amb. de Siam.
57
re
$ tes les choſes que je vous ay
marquées, ils entrerent dans
la Salle des Machines , où ils
en virent d'abord une qui
* donne les Eclipſes de Lune,
&de Soleil , dans tous les
| temps propoſez , leur juſte
grandeur , la partie du mon-
Fat de où elles ſe voyent , & l'Ael
pogée , & Perigée de la Lune
qui ſe voit dans chaque Lu-
| naiſon , d'une maniere aiſée
& en tournant ſeulement une
manivelle.L'Ambaſſadeur deph
manda à M. Couplet qui luy
faifoit voir cette Machine ,
Pre
l'Eclipse du 21. deMayde cettol
te année, qu'il trouva entour-
Ev
58 Suite du Voyage
د
nant luy-même la manivelle
& en cótinuant de la tourner,
il.faifoit remarquer ſi l'Eclipſe
que la Machine montroit
eſtoit ou de Soleil ou de Lune.
Il vit enſuite une Machine
pour les Planetes ſuivant
le Syſteme de Copernic
elle peut eſtre nommée Ephemeride
parlante pour
trouver l'état du Cielen quelque
temps qu'on le propoſe ,
ſçavoir paflé , preſent , & avenir
, la longitude , & la latitude
de chaque Planete , &
par confequent ſon vray
lieu dans le Ciel tel jour
qu'on voudra , en tournant
des Amb. de Siam.
59
, fimplement une manivelle
* ainſi que dans la Machine
I precedente. On y voit la vi-
10 teffe , & la lenteur de chaque
Planete , ſon excentricichte
, & lors qu'elle nous paroiſt
var ſtationnaire , ou retrogarde.
ic Cette Machine eft conſtruiel
te de telle maniere que nepo
ceſſairement elle fait tanqut
toſt la viteſſe , & tantoſt la
bok lenteur de chaque Planette
ſuivant qu'elle s'aproche ou
al s'éloigne du Soleil dans fon
e, Apogée & fon Perigée.
vr L'Ambaſſadeur fut longjot
temps à confiderer de comna
bien Saturne alloit plus len60
Suite du Voyage
tement que les autres Planetes.
Mr Couplet luy dit qu'il
estoit prés de trente ans àfairefon
cours , & que Mercure qu'il marquoit
allerſi viſte, n'étoit qu'environ
80. jours àfaire lefien.
Ces deux Machines ont eſté
faites par Me Thuret , Horlogeur
du Roy; dont la reputation
eſt repanduë dans
toutes le parties du monde
à cauſe de la bonté de ſes
Pendules .
L'Ambaſſadeur fit auſſi
mouvoir luy meſine dans la
Salle dont je vous viens de
parler une Machine qui fert
à ſcier pluſieurs pierres à la
desAmb. de Siam. 6г
ер
fois , & montra les actions
du moteur à ceux qui l'ac-
La cu- compagnoient.
# rioſité le porta juſqu'à démonter
une autre Machine
pour en voir l'interieur,& cofnoiſtre
par là ſi les pieces efſencielles
avoient du rapport
en a ce qu'il s'en eſtoit imaginé.
Il confidera toutes les diffe-
One rentes Machines ſervant aux
ef Mécaniques, que Me Perrault
a fait conſtruire , & deffiannées
dans ſon Traité de Vians
truve.
as On luy fit voir uneMachine
Pneufmatique avec laquelle
on fait des experiences du
62 Suite du Voyage
vuide. Il prit plaifir àconfiderer
deux autres Machines ,
l'une à faire des étofes, & l'autre
avec laquelle on dévide
cent bobines de ſoïe à la fois.
Il en fit aufli mouvoir une autre
propre à netoyer les Ports
de mer , ainſi que pluſieurs
autres & particulierement
celle qui eſt la Catapulte des
anciens , tirée auſſi de Vitruve
par Monfieur Perrault , & il
remarqua enfin les principaux
mouvemens de toutes
les Machines qui estoient
dans cette Salle , & qui luy
furent montrées , & expliquées
par Me Couplet , qu'il
des Amb. de Siam.
63
remercia avec beaucoup
$ d'honnêteté de toute la peine
qu'il s'étoit donnée.
10
2
Il vit avant que de fortir
e de cette Salle deux Trompettes
parlantes de differente figure
, qui étoient poſées ſur
its une fenêtre. Il pria que par le
e moyen de l'une de ces Tromed
pettes on fiſt arrêter un homrur
me qui paffoit à un demi-
& quart de lieuë de là ou enviinc
ron.On dit à cet homme qu'il
our ne paſſaſt point outre & il
Dit s'arrêta en regardant de tous
¡ coſtez d'où venoit la voix
xp qu'il avoit entenduë.
qui
Lors qu'ils furent defcen64
Suite du Voyage
dus fur la terraffe , ils regarderent
divers objets par une
Lunette de trente - quatre
pieds , & virent dans l'image
du Soleil fur le papier une
tache de cet Aftre qui paroiſſoit
depuis quelques jours.
L'Ambaſſadeur apres l'avoir
examinée dit en ſouriant , &
en faiſant alluſion aux mouches
dont ſe ſervent les femmes
, Que les Dames de France
avoient raiſon de mettre des taches
noires fur le roiſage , qu'il
n'en estoit plus surpris , & que
comme la beauté de la pluspart
d'elles approchoit déja de celle du
Soleil , il voyoit bien qu'elles vouloient
desAmb. de Siam.
υς
10
OU
loient luy reſſembler en tout , &
qu'elles aimoient tellement cet Aftre
qu'elles se faisoient un ornement
deſes taches mesmes. Iltê-
■ moigna enſuite à Me de Caffini
la fatisfaction qu'il avoit
euë de voir tout ce qu'il avoit
pris la peine de luy expliquer,
& luy dit qu'il reviendroit
un autre jour pour voir quelque
fet choſe au Ciel & pour conferer avec
luy ſur quelques pensées , que
des les entretiens qu'ils venoient d'avoir
luy avoient fait naiſtre. Je
ne vous raporte rien icy dont
je n'aye eſté temoin ; tout ce
que je vous cite de l'Ambaffadeur
, je l'ay entendu moyno
Loit
F
66 Suite du Voyage
mefme. Il auroit monté à
l'appartement de Monfieur de
la Hire , s'il n'euſt point été
preffé de fortir pour ſe rendre
où il eſtoit attendu , & il
y auroit vu des chofes dignes
de ſa curioſité , & capables
d'exercer ſon eſprit.Monfieur
Borelly , de l'Academie
des Sciences , s'étoit auſſi preparé
àluy en faire voir quantité
qui luy auroient donné
beaucoup de plaifir , mais les
mêmes raiſons l'empeſcherent
de s'arrêter plus longtemps.
a l'Obfervatoire , & ils furent
ant receus à la grande Porte qui
C iij
30 Suite du Voyage
Mr
donne ſur une Terraſſe élevées
de vingt pieds , par
deCaffini,de la Hire, Borilli ,
Thevenot, Couplet , & Cufet
, qui ſont tous de l'Academie
Royale des Sciences .
Le Bâtiment ayant d'abord
frapé la veuë des Ambaſſadeurs
, ils s'attacherent à le
confiderer. Je croy que vous
ne ferez pas fâchéed'aprendre
beaucoup de choſes curieuſes
qui le regardent.
L'Obfervatoire que leRoy
a fait conſtruire , & qu'on appelle
par cette raiſon Obfervatoire
Royal , eſt ſitué à
un des bouts de Paris au lieu
des Amb. de Siam.
31
le plus élevé de la Ville &
M vers le Midy , afin que la
veuë des Aftres, & principale-
Oment des Planettes qui touates
font leur cour en cet endroit
du Ciel , me foit point
ON empechée par les vapeurs de
fla Riviere & par les fumées
qui s'élevent des Maiſons à
ous l'autre coſté.
en La figure de l'Edifice eſt
cr un quarré d'environ quinze
toiſes à chaque face , ayant
Rof deux Tours octogones aux
ap coins de la face du Midy de
fer ſept toiſes de diamettre , &
et une autre Tour quarée & un
Liet peu moins grande au milieu
C iiij
32 Suite du Voyage
de la face du Nord où eſt
l'entrée. Ces trois Tours font
de mefme hauteur que le
reſte du Baſtiment. Celle qui
eſt à l'Orient eſt ouverte depuis
le ſecond étage , & ces
deux faces oppofées & qui
regardent le Midy & le Septentrion
, font fenduës afin
de donner iſſuë à des Lunettes
de plus de cinquante
pieds pour pouvoir obferver
le paſſage des Planettes dans
le Cercle Meridien , & du
coſté du Nord le paſſage des
Etoiles fixes au meſme Meridien
audeſſus & audeſſous
du Pôle pour en conclure fon
des Amb. de Siam.
33
eft élevation fur noſtre Horizon .
ont La Tour quarrée qui eft dans
e la face Septentrionale du
qui Baſtiment eſt couverte en
de Plate- forme avec des cail
ces loux de pierres à feu , de mêqui
me que le Corps du Bafti-
Sep ment & la Tour Occidentaale.
La Plate - forme de cette
net Tour Septentrionale eft ou
antt verte au milieu , afin qu'éryer
tant dans la Chambre à cou-
Lans vert du vent , on puiffe obdu
ſerver les Aftres.
des Le Baſtiment qui ſans le
Mo bas comprend deux étages
Cous voûtez de pierres de taille
fon fur des murs de neuf pieds
Cv
34 Suite du Voyage
d'épaiſſeur , à ſoixante & fix
pieds de haut , en comprenant
l'appuy de la Plate-forme.
Le bas , ou demy érage
de tout leBaſtiment, eft adofſé
du coſté du Midy à une
terraſſe élevée de plus de
vingt pieds par deſſus la
Campagne;de forte que du
premier étage on entre comme
de plein pied ſur cette
terraſſe où eſt un mats qui
porte une Lunette de foixanté
& dix pieds de longueur ,
& une Tour de Charpente
qui a 130. pieds de hauteur.
Je vous en apprendray l'employ
dans la ſuite de cette
Lettre.
:
des Amb. de Siam.
35
X
e.
Tout ce qui paroiſt hors
des rez de chauffée du Baſtiment
, a dix toiſes & demie
de hauteur , & encore plus de
profondeur en terre à caunt
fe des Carrieres fur leſquelde
les il eſt baſty , & au fond
deſquelles on deſcend par un
de degré de pierre de taille
tourné en viz & fufpendu en
l'air par le milieu où il eſt
vuide , de 14. toiſes de profondeur.
Ce degré répond
taumilieu du Baftiment , &
pour cet effet on a fait des
uf ouvertures rondes d'environ
trois pieds de diametre , tant
à la voûte du plancher du
n
tre
36 Suite du Voyage
rez de chauffée qu'aux voûtes
des deux étages , comme auffi
à la Plate-forme. Les centres
de ces quatres ouvertures
font à plomb fur le centre
du vuide du degré à viz . Ainſi
tout cela ne fait que comme
un puits de vingt- quatre
toiſes & demie de profondeur.
Ce Puits de 147. pieds de
profondeur a ſes uſages ,
comme de ſervir à faire des
épreuves pour ſçavoir ſi pendant
le jour eſtant au fond
de ce Puits on verroit les E.
toiles au Zenit. Ilſert encore à
obſerver les degrez de l'accedes
Amb. de Siam.
37
תנ
atu
leration , de la cheute & defcente
des Corps en l'air & les
vibrations des Pendules au
deſſous de 147. pieds de longueur
, ſans craindre que le
mouvement de l'air y apporte
aucunes alterations. Il a
auſſi ſervy pour les Obfervations
des Barometres de plus
de 80. pieds de longueur ,
stant avec les Mercures ſeuls
qu'avec l'eau ſeule. Il a endcore
ſervy à experimenter
dans des tuyaux de fer blanc
ode mefme longueur , comsf
bien il faloit de hauteur d'eau
* pour éclater les tuyaux , d'où
aca l'on a tiré des connoiffances
bel
38 Suite du Voyage
dans ces
de la force que doivent avoir
les tuyaux par lefquels on
veut conduire les eaux qu'on
prend d'une hauteur , pour
Les élever àune ſemblable.
On a pratiqué
Carrieres des Chambres pour
connoiſtre ſi les grains &
les fruits s'y pourroient conſerver;
on a defcouvert differentes
qualitez de l'air enfermé
& fous-terrain & de
l'air découvert & libre ; ony a
fait cent experiences tant avecleThermometre
qu'avec
les Hydrometres , pour reconnoiftre
les differens ef
fets qui proviennent des dif-
7
des Amb. de Siam.
39
00
or ferens degrez de l'humide ,
duſec, du chaud & du froid,
or tant pendantl'hiver que penof
dant l'eſté , dont la Medecine
tirera un jour de grands a-
Co vantages.
OU De l'Appartement du rez
5 de chauffée on monte dans le
Cor premier & fecond étage ,&
dimeſme ſur la Plate forme de
en tout le Baſtiment par un Efcalier
auffi grand qu'il eſt
beau & hardy. Il eſt garny
d'une riche Balustrade de fer,
Lyd &paroiſt pendre en l'air, énya
re tant vuide par le milieu.
ef Comme les faces de ce ſuperdit
be Baftinent regardent dire40
Suite du Voyage
ctement les quatre parties du
Ciel,& que les feneftres du
ſecond étage ont chacune
huivo pieds de largeur , &
vingt- fix pieds de hauteur
d'appuy , elles permettent
aux Aftronomes de découvrir
tous les endroits duCiel ,
&de faire à couvert toutes
les Obervations qui n'ont
pas beſoin de plus grandes
Lunettes que de 15. ou 20.
pieds , & donnent lieu d'avoir
des Inſtrumens fixes &
inébranlables , eſtant ſcellées
dans les murs ; car pour les
Obſervationsqui demandent
de plus grandes Lunetes , elles
desAmb. de Siam.
41
du les ſe font ſur la Terrafle .
d Enfin ce Baſtiment eſt un
Magazin de tous les Inſtru-
,
e
mens neceſſaires aux Aſtrotell
nomes aux Geomettres ,
te aux Geographes , & à la
Cot Navigation. On y trouve
Ciel toutes les machines qui
uto concernent les Arts , avec
'on les machines de Guerre des
and Anciens , de forte qu'en peu
* de temps on y voit & on y
de apprend tout ce qui eft ner
esd ceffaire aux Ingenieurs ,& à
elle ceux qui dans les academies
tenſeignoient l'Art de fortiden
fier , & celuy de naviger.
, Monfieur Perrault qui a fait le
16 D
42 Suite du Voyage
Deſſein de la Façade du Louvre
, a été l'Architecte de
ceBaſtiment ,& ce qu'il fçait
de Medecine & de Mathematiques
, luy a donné licu
d'obſerver des choſes dans
da construction de cet Edifice
, que tous les autres architectes
ne ſont pas obligez
de ſeavoir. 5.
Aprés que les ambaffadeurs
curent conſideré ce
Baſtiment , dont la ſeule vûë
en dehors ne fait pas connoiſtre
toutes les choſes auf
quelles il eſt utile , ils entrerent
dans la premiere Sale, &
paſſerent dela dans la Tour
des Amb. de Siam.
43
he
마 Orientale , où ils virent didvers
Inftrumens pour obſerver
les Aftres , & admirerent
les prodigieux effets d'un
lia grand Miroir ardent de cinq
pieds de diametre , qui fur
Ed expofé au Soleil. Le feu prit
A à une barre de bois de pluige
fleurs pouces d'épaiffeur auffitoſt
qu'elle luy fut preſenaitée
, &le plomb fondit dans
l'inftant meſme qu'il fut exvu
poſée àfon foyer.
COP
A
Ils virent enſuite un Plaad
niſphere de M. de Caffini ,
qui coprend toutes les Etoiet
les viſibles fur l'Horiſon de e,
Tot Paris , & fert à trouver prom-
Dij
44 Suite du Voyage
ptement à chaque inſtant
leurs ſituations dans le Ciel.
Ils en comprirent aiſément
l'ufage , & prierent Monfieur
de Caffini de leur en faire
conſtruire de ſemblables pour
l'Horiſon de Siam. Ils firent
des Experiences ſur unBarometre
, & fur un Thermometre
, & conceurent les cauſes
Phyſiques de leurs mouvemens
, ſur lesquels ils s'entretinrent
long - temps , & ils
firent meſme quelques abjections
auſquelles ondrépondit.
On leur fit voir dans
cette même Tour des Lunettes
de differentes londesAmb.
de Siam.
45
am gueurs , & l'Ambaſſadeur s'é-
Cit tonna de la netteté d'une
en Lunette de vingt- cinq pieds,
ict avec laquelle il confidera
Fain les objets les plus éloignez, &
bot raifonna fur la difficulté d'en
ren avoir d'une extrême lon
aro gueur, comme de 200. pieds ,
oms qui étant braquées contre les
aufe Aftres , peuvent nonobſtant
uye la peſanteur de leurs tuyaux ,
garder leur rectitude , qui eft
abfolument neceffaire aux
ob Lunettes , & qui a toujours
te fait le chagrin des Aftronodan
mes ; mais M² Comiers ayant
Le experimenté qu'on peut fe
lor paffer de tuyaux , en publia
Diij
46 Suite du Voyage ...
l'invention en 1665. dans ſon
Livre de la nouvelle Science
de la nature & des préſages
des Cometes. Il a depuis en
1683.& 1684.inſeré ceTraité
de Lunettes dans les Tomes
des Mercures Extraordinaires.
Comme ils eſtoient fur
cette matiere , Mª Caffini leur
fit voir par experience que
l'on peut ſe ſervir de Lunettes
fans tuyaux , can ayant
placé àune feneſtreun Verre
objectif de 90.pieds de foyer,
au deçà duquel foyer il mit
un Verre oculaire , ils eurent
le plaiſir de regarder differeus
objets fortéloignez
des Amb. e
47 de Siam.
on C'eſt par dette maniere de
ne Lunettes ſans tuyau , que Mr
age Caffini à découvert depuis
5 peu deux nouveaux Satellites
cat de Saturne , qu'il a appellez
MO SIDERA LODOÏCE A.
na Ils entrerent dans ſon Appartement
, où ils virent une
let machine de cuivre compoqu
ſée des Cercles de la Sphere
and qui porte un verre objectif
yas de 140. pieds de longueur de
Vets foyer Solaire , & qui par le
by mouvement d'une Montre
mi ou Horloge à reffort , fait le
red mouvemet diurne de l'Aſtre,
Life lors que l'Aftre n'eſt élevé
gna fur l'Horison que de deux on
48 Suite du Voyage .
trois degrez. On met cette
machine à la hauteur de fix
àſept pieds , de telle maniere
que la furface du verre seſt
paralelle au diſque de l'Aftre
, & on s'en recule en ligne
droite de la longueur de
140. pieds où l'on place le
verre oculaire , en forte que
les quatre centres , ſçavoir
celuy de l'Aſtre , celuy de
la ſurface du verre objectif,
celuy du verre oculaire,& celuy
de l'ouverture de la prunelle
de l'oeil , foient en une
même ligne droite;& lorſque
Paſtre est beaucoup élevé
fur l'Horison , cette machine
des Amb. de Siam. 49
et ne eſt à proportion élevée en
el l'air par le moyen d'une cormit
de vers les Angles ou coins
de la Tour de bois de 150.
|| pieds de hauteur , qui eſt au
en devant de la face meridionaur
le de l'Obſervatoire ; mais il
ace faut- par un long uſage
red aprendre à ſuivre l'Aſtre aavec
le verre oculaire , en forayt
te que l'oeil décrive un cerject
cle preſque de 141. pieds de
& rayons , dont le verre eſt le
a pro centre.
en u Ils y virent encore un
arlos grand Anneau Aſtronomique
éles qui ſert à trouver par le Somachi
leil l'heure & la minute , auf-
#fibien que la déclinaiſon de
50 Snite du Voyage
l'Aiman pour l'uſage de la
Navigation. Ils firent experience
d'un Niveau Lunette
, qui ſe met promptement
en, équilibre. Ils confidererent
la figure de la Lune faite avec
une grande exactitude & les
concavitez , & éminences
que l'on voit dans ſa ſurface.
Ils entrerent enſuite dans
la Tour Occidentale , où Mr
deCaffini a fait faire unegráde
Carte Geographique, fondée
principalement ſur les
Obſervations des Eclipſes
de Lune , & des Satellites
de Jupiter , aprés avoir donné
la methode de les calcu
des Amb. de Siam .
51
ler. Cette Carte eft gravée
pt & pcinte ſur le pavé fait de
me pierres plates dans un Cera
cle gradué de 28. pieds de
ere diametre , noſtre Pôle ter
ak reſtre Septentrional eſtant
au centre dudu cercle de forte
end que c'eſt une projection fur
face la furface de l'Hemisphere
dr Septentrional, ſuppoſant l'oeil
ulau Pole celeſte du Nord, & bié
es que cette projection ne puiffe
to donner que la partie Septenur
trionale de la terre depuis l'EClip
quateur , on y a neanmoins aellt
jouté la deſcription & la figu-
-da re des terres & des mers qui
cals font meſme au delà du Tro-
1
E ij
52 Suite du Voyage
pique d'hyver , afin de voir
enſemble , & tout d'un coup,
toutes les parties de la terre
que nous connoiſſons habitables.
C'eſt pourquoy le
premier Ambaſſadeur , bien
qu'il n'ait aucune connoiffance
de nos lettres ou cara-
Eteres , reconnut d'abord le
Royaume de Siam , & les
Royaumes circonvoiſins. Il
diftingua l'amerique, & plufieurs
autres Parties du Mondequ'il
borna. Il fit la defcription
de leur voyage juſques
à Paris , dont il marqua la
route ſans hefiter , & fans ſe
méprendre , & fit voir qu'ils
des Amb. de Siam, 53
of avoient paffé au delà des
Azores quand les Pilotes ſe
crurent eſtre fort prés de la
br France. Il faut remarquer
+ que la Carte de l'Obſervaroi-
Die re ne met pas plus de diſtanof
ce entre Siam , & les Azores
ath que les autres Cartes en metdl
tent entre Siam , & les coſtes
de France , les Obferva-
5. tionsayant obligé M. de Cafpe
fini à diminuer toutes les diffor
ferences des longitudes dans
fort les continents , & à laiſſer à
que la Mer Paſſifique une étennal
duë beaucoup plus grande.
ns Ainfi le Royaume de Siam
qui ſe trouve trois cens lieuës
E iij
54 Suite du Voyage
moins éloigné de France que
toutes les anciennes Cartes &
les Globes de Hollande ne le
marquent. Cette correction
faite à la Geographie & à
l'Hydrographie a eſté confirmée
par les Obſervations que
l'on a faites depuis ,& particulierement
par celles des deux
Eclipſes de Lune de 1683 .
& 1685.faites à Paris& à Siam .
Les Péres deFontenay & Tachard
Jefuites , ont fait la derniere
en prefence du Roy de
Siam , & c'eſt ce qui a donné
lieu à ce Prince d'avoir un
Obſervatoire dans ſa Ville
Capitale , & de demander
des Amb. de Siam .
55
douze Jefuites pour vaquer
aux Obſervations. Cela pourera
leur donner occaſion de
id faire paroiſtre leur grand zele
pour la Foy.
Les Ambaſſadeurs monqu
terent enſuite fur la Plateforin
me dont je vous ay déja parlé
, & regarderent la Ville de
Paris tant à la veuë fimple
at qu'avec des Lunettes. Le
Premier Ambaſſadeur ayant
de demandé où étoit le Chafteau
de Berny afin de s'orien-
Hot ter , il reconnut Vincennes ,
Montmartre & Sceaux où il
avoit eſté , & quelques ennds
droits des plus remarquaru
E iiij
16 Suite du Voyage..
bles des environs de Paris,
qu'on luy avoit fait voir lors
qu'il eſtoit dans les lieux que
je viens de vous nommer. Cela
ſurprit tous ceux qui le remarquerent
, & luy attira
beaucoup de loüanges. Ils
deſcendirent aprés dans la
grande Salle qui eſt faite
pour la deſcription de la
Meridienne , & pour y marquer
le cours du Soleil. Ils
loüerent Monfieur de Caffini
à diverſes repriſes , & le Premier
Ambaſſadeur dit pluſieurs
fois , qu'il voudroit bien
qu'ily eust un monsieur de Caffini
à Siam. Apres avoir vu toudes
Amb. de Siam.
57
re
$ tes les choſes que je vous ay
marquées, ils entrerent dans
la Salle des Machines , où ils
en virent d'abord une qui
* donne les Eclipſes de Lune,
&de Soleil , dans tous les
| temps propoſez , leur juſte
grandeur , la partie du mon-
Fat de où elles ſe voyent , & l'Ael
pogée , & Perigée de la Lune
qui ſe voit dans chaque Lu-
| naiſon , d'une maniere aiſée
& en tournant ſeulement une
manivelle.L'Ambaſſadeur deph
manda à M. Couplet qui luy
faifoit voir cette Machine ,
Pre
l'Eclipse du 21. deMayde cettol
te année, qu'il trouva entour-
Ev
58 Suite du Voyage
د
nant luy-même la manivelle
& en cótinuant de la tourner,
il.faifoit remarquer ſi l'Eclipſe
que la Machine montroit
eſtoit ou de Soleil ou de Lune.
Il vit enſuite une Machine
pour les Planetes ſuivant
le Syſteme de Copernic
elle peut eſtre nommée Ephemeride
parlante pour
trouver l'état du Cielen quelque
temps qu'on le propoſe ,
ſçavoir paflé , preſent , & avenir
, la longitude , & la latitude
de chaque Planete , &
par confequent ſon vray
lieu dans le Ciel tel jour
qu'on voudra , en tournant
des Amb. de Siam.
59
, fimplement une manivelle
* ainſi que dans la Machine
I precedente. On y voit la vi-
10 teffe , & la lenteur de chaque
Planete , ſon excentricichte
, & lors qu'elle nous paroiſt
var ſtationnaire , ou retrogarde.
ic Cette Machine eft conſtruiel
te de telle maniere que nepo
ceſſairement elle fait tanqut
toſt la viteſſe , & tantoſt la
bok lenteur de chaque Planette
ſuivant qu'elle s'aproche ou
al s'éloigne du Soleil dans fon
e, Apogée & fon Perigée.
vr L'Ambaſſadeur fut longjot
temps à confiderer de comna
bien Saturne alloit plus len60
Suite du Voyage
tement que les autres Planetes.
Mr Couplet luy dit qu'il
estoit prés de trente ans àfairefon
cours , & que Mercure qu'il marquoit
allerſi viſte, n'étoit qu'environ
80. jours àfaire lefien.
Ces deux Machines ont eſté
faites par Me Thuret , Horlogeur
du Roy; dont la reputation
eſt repanduë dans
toutes le parties du monde
à cauſe de la bonté de ſes
Pendules .
L'Ambaſſadeur fit auſſi
mouvoir luy meſine dans la
Salle dont je vous viens de
parler une Machine qui fert
à ſcier pluſieurs pierres à la
desAmb. de Siam. 6г
ер
fois , & montra les actions
du moteur à ceux qui l'ac-
La cu- compagnoient.
# rioſité le porta juſqu'à démonter
une autre Machine
pour en voir l'interieur,& cofnoiſtre
par là ſi les pieces efſencielles
avoient du rapport
en a ce qu'il s'en eſtoit imaginé.
Il confidera toutes les diffe-
One rentes Machines ſervant aux
ef Mécaniques, que Me Perrault
a fait conſtruire , & deffiannées
dans ſon Traité de Vians
truve.
as On luy fit voir uneMachine
Pneufmatique avec laquelle
on fait des experiences du
62 Suite du Voyage
vuide. Il prit plaifir àconfiderer
deux autres Machines ,
l'une à faire des étofes, & l'autre
avec laquelle on dévide
cent bobines de ſoïe à la fois.
Il en fit aufli mouvoir une autre
propre à netoyer les Ports
de mer , ainſi que pluſieurs
autres & particulierement
celle qui eſt la Catapulte des
anciens , tirée auſſi de Vitruve
par Monfieur Perrault , & il
remarqua enfin les principaux
mouvemens de toutes
les Machines qui estoient
dans cette Salle , & qui luy
furent montrées , & expliquées
par Me Couplet , qu'il
des Amb. de Siam.
63
remercia avec beaucoup
$ d'honnêteté de toute la peine
qu'il s'étoit donnée.
10
2
Il vit avant que de fortir
e de cette Salle deux Trompettes
parlantes de differente figure
, qui étoient poſées ſur
its une fenêtre. Il pria que par le
e moyen de l'une de ces Tromed
pettes on fiſt arrêter un homrur
me qui paffoit à un demi-
& quart de lieuë de là ou enviinc
ron.On dit à cet homme qu'il
our ne paſſaſt point outre & il
Dit s'arrêta en regardant de tous
¡ coſtez d'où venoit la voix
xp qu'il avoit entenduë.
qui
Lors qu'ils furent defcen64
Suite du Voyage
dus fur la terraffe , ils regarderent
divers objets par une
Lunette de trente - quatre
pieds , & virent dans l'image
du Soleil fur le papier une
tache de cet Aftre qui paroiſſoit
depuis quelques jours.
L'Ambaſſadeur apres l'avoir
examinée dit en ſouriant , &
en faiſant alluſion aux mouches
dont ſe ſervent les femmes
, Que les Dames de France
avoient raiſon de mettre des taches
noires fur le roiſage , qu'il
n'en estoit plus surpris , & que
comme la beauté de la pluspart
d'elles approchoit déja de celle du
Soleil , il voyoit bien qu'elles vouloient
desAmb. de Siam.
υς
10
OU
loient luy reſſembler en tout , &
qu'elles aimoient tellement cet Aftre
qu'elles se faisoient un ornement
deſes taches mesmes. Iltê-
■ moigna enſuite à Me de Caffini
la fatisfaction qu'il avoit
euë de voir tout ce qu'il avoit
pris la peine de luy expliquer,
& luy dit qu'il reviendroit
un autre jour pour voir quelque
fet choſe au Ciel & pour conferer avec
luy ſur quelques pensées , que
des les entretiens qu'ils venoient d'avoir
luy avoient fait naiſtre. Je
ne vous raporte rien icy dont
je n'aye eſté temoin ; tout ce
que je vous cite de l'Ambaffadeur
, je l'ay entendu moyno
Loit
F
66 Suite du Voyage
mefme. Il auroit monté à
l'appartement de Monfieur de
la Hire , s'il n'euſt point été
preffé de fortir pour ſe rendre
où il eſtoit attendu , & il
y auroit vu des chofes dignes
de ſa curioſité , & capables
d'exercer ſon eſprit.Monfieur
Borelly , de l'Academie
des Sciences , s'étoit auſſi preparé
àluy en faire voir quantité
qui luy auroient donné
beaucoup de plaifir , mais les
mêmes raiſons l'empeſcherent
de s'arrêter plus longtemps.
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Résumé : Description de l'Observatoire, & de tout ce qu'il contient de curieux, & de Machines, avec les choses remarquables dites par les Ambassadeurs, [titre d'après la table]
Les ambassadeurs de Siam ont visité l'Observatoire Royal de Paris, situé à l'extrémité sud de la ville. Cet observatoire, conçu pour offrir une vue dégagée des astres, évite les vapeurs de la Seine et les fumées des maisons. Le bâtiment est de forme carrée avec trois tours : deux octogonales aux coins sud et une carrée au nord. Ces tours abritent des lunettes astronomiques pour observer les planètes et les étoiles. La tour nord est équipée d'une plateforme pour les observations et d'une terrasse élevée pour les instruments. L'Observatoire comprend deux étages voûtés et un puits profond de 147 pieds, utilisé pour diverses expériences scientifiques, comme observer les étoiles au zénith ou tester la résistance des tuyaux. Les ambassadeurs ont admiré les instruments et les expériences, notamment un miroir ardent et un planisphère. Ils ont également vu des lunettes de différentes longueurs et ont appris l'utilisation des lunettes sans tuyaux pour découvrir de nouveaux satellites de Saturne. L'Observatoire abrite également une machine astronomique et un anneau astronomique pour déterminer l'heure et la déclinaison magnétique. Une grande carte géographique, basée sur les observations des éclipses et des satellites de Jupiter, est gravée sur le pavé. Les ambassadeurs ont reconnu leur royaume et d'autres parties du monde sur cette carte. L'architecte de l'Observatoire, Monsieur Perrault, a intégré des connaissances en médecine et en mathématiques dans la construction. Les observations astronomiques et les corrections apportées à la géographie et à l'hydrographie par M. de Cassini ont réduit la distance entre le Siam et les Azores, ainsi qu'entre le Siam et les côtes de France, confirmées par les éclipses de lune de 1683 et 1685. Les pères jésuites De Fontenay et Tachard ont joué un rôle clé dans ces observations, ce qui a conduit le roi de Siam à établir un observatoire et à demander des jésuites pour les observations. Les ambassadeurs ont également visité Paris et ont été impressionnés par les machines et les observations astronomiques. Ils ont vu des machines montrant les éclipses et les mouvements des planètes, construites par Me Thuret. Les ambassadeurs ont également examiné diverses machines mécaniques et pneumatiques, et ont été impressionnés par les trompetes parlantes capables de communiquer à distance. L'ambassadeur a exprimé sa satisfaction et a promis de revenir pour discuter davantage. Il a également fait des remarques sur les taches solaires, comparant les taches sur le visage des femmes à celles du Soleil.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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p. 185-217
Liste des Presens pour le Roy de Siam, pour la Princesse Reine, pour M. Constance, & pour les Ambassadeurs qui sont venus en France. [titre d'après la table]
Début :
J'ay poussé trop loin tout ce qui regard[e] l'Ambassade de [...]
Mots clefs :
Ambassade de Siam, Présents, Siam, Travail, Argent, Ouvrages, Pierreries, Lever du soleil, Coucher du soleil, Lune, Diamants, Étoiles fixes, Globe, Cercle, Ligne, Degré, Signes, Sabre, Montres, Horloge, Soleil, Poignée, Pièces de draps, Fourreau, Manière de compter
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texteReconnaissance textuelle : Liste des Presens pour le Roy de Siam, pour la Princesse Reine, pour M. Constance, & pour les Ambassadeurs qui sont venus en France. [titre d'après la table]
J'ay pouffé trop loin tout
ce qui regard l'Ambassadede
Siam en France, pour ne pas
achever, en vous apprenant ce
qu il y a long temps que vis desirez sçavoir & dont il m'a
été impossible d'estreplûtost
nformé de la manière que je
le souhaitois. On peut dire
que c'efl: la feule chose qui
manquoic au Journal de cette
Ambiflade, après les quatre
Lettres que je vous ay écrites
là-dessus,&ce que je vous ay
appris dans ma derniere, rouchant
ce qui s'eil: passé a Brest
avant rembarquement des
Âmbassadeurs
,
& dans le
temps qu'ils se sont embarquez.
Je vous envoye donc
cette Liste des Presens si desirée,
& dont la richessè marque
la grandeur du Roy. Il y
a beaucoup de choses parmy
le grand nombred'Articles
que vous allez voir, qui font
pour la Princessè Reyne.
) Cent cinquante pieces de
Draps de toutes fortes de couleurs,
des plusfins & des plus
baaux qui se soient trouvez en
Europe.
Quatre-vingts pieces de
Draps d'or, & de Brocarda
d'ordedifferens desseins, d'une
grande richdTe) & d'un
grand prix.
Cent Fusils qui tirent chacun
six coups. Ils font d'un
travail tres-singulier. Il y ena
beaucoup dont les ornemens
font d'or; les autres font enrichisd'argent,
& iapiufparc
ontefté faits par M. Piraube.
Vingt paires de Pistolets,
dont plusieurs tirent aussi six
coups, qui font autant de
chefj-d'oeuvrcs de l'art, & de
la magnificence, ainsi qu'un1
très-grand nombre d'autres
armes à feu. Il y a aussi des
Cuirasses
,
& d'autres orneniensde
Guerre d'un tres-beau
travail, & d'une très-grande
beauté, tant a cause des divers,
ouvrages de cizelure, que de
la nouvelle maniéré qu'on a
trouvée dy,appliquer l'or &:
l'argent.î Le tout estgarny
d'une infinité de Pierreries;de
ofrteque le travail, & la richesseles
rendent d'un fort
grand prix., :;!. ;:'neu
Douze Vertes, ou chcmifes,
aFufage des Siamois, pour la
PrincesseReyne. La pluspart
font de Point de France, ôci
toutesd'unepiece. On met,
des écofes d'or, ou de couleur
dcuous, ce qui en fait paroître
le dessein. Les Ouvrages donty
je vous parle, font d'une beau-j
té& d'une delicatesse si surprenante,
qquu'"oonnnn'a'ajajamin~aiiiss rien
vû en Europe de ce travail,
qui en ait approché. Il
Douze Mouchoirs dumêmeOuvrage
, mais dont les.
desseins font differens.
;
Douze Pendules faites par^
M.Turet, entre lesquellesil
yen a trois d'or, cizelées de:
Bas-reliefs d'un tres-beau travail.
Elles montrent le mouvement
annuel,& le diurne
la longueur des jours & des;
nuits pendant toute l'annéen
le lever& le coucher du Soleil]
pour l'horisondeSiam, lage;
de la Lune, & la maniéré de:
compter les filüisàlaSiamjise
par Lunaison, ayant deux
Lunes, dont l'une marque
30, jours, & l'autre 2p. ôc
ainsi successivement.
Quatre Montres d'or, ou
Pendules émaillées de couleursdifférentes.
Deux Horloges sonnantes,
dont les boëtes sont enrichies
de tres-beaux Bas-reliefs. Elles
font émaillées de diverses couleurs,&
montrent l'âge de la
Lune, &la maniere de compter
les mois à la Siamoise.
Trente-six Montres d'or.
de divedes maniérés, enrichies
de Pierreries, avec leurs boëces
garnies de Diamans & dl
clous d'or. t
Deux Globes faits par Bail
thazar Martinot
,
Horlogeu:
de la défunte Reyne mere d
Roy. L'un cit cdelle) & ra
prelente le mouvement d-
Firm,-tiiientoù l'ont attachéa
les Etoiles fixes deplufieun
grandeurs, posé s (Ion leu:
longitude, & 1.tiride. Ce:
Etoiles font d'or & ie relief
&sontappliquée le Glc.":,
bequieHd'argent gravé. O
y voit les Conste a ons
cclJ
stes par figures es ct iieiit po
sécs. Le mouv m AZ V !
Glold
Globe est de tourner sur ses
deux Pôles Artique & Antarctique.
Le Zodiaque est placé
lfur la ligne ccliptique en la
'maniéré ordinaire, sur laquelle
ligne le Soleil fait son touren
(un an, & ainsi il fait son afcen-
-fion oblique d'un Tropique en
,un autre Tropique. Il fait conÈnoiftre
son lever s son coucher
par toute la terre, par le
imoyen d'un cercle déclinant
'êcmobile,quisemes selon la
lliauteur des Climats & des
dieux ou l'on s'en veut servir.
rLeSoleil & la Lune font emportez
en 24. heures avec le
premier Mobile auFirmamenc:
lequel saic Ion cours en 3~<
jours, & par consequent le:
Etoiles fixes ont leur mOUj
vemenc ordinaire, & l'on y
voit leur lever & coucher fui
l'horison, comme les autre:
Planeres. LaLunea sonmoui
vement naturel qui retrogradc:
& se renouvelle tous les vingt:
neufjours & demy ,ce qui tlÍi
connoiilre les afped:s auSolciï
& ses fkuations dans chaque
degré des Signes, par chaque
jour ôc chaque heure. Ce Gloc
be est Cilpendu en l'air par 11
Pôle Areique. il chemine paj
[a pesanteur, & remonte en
Douflânt la mainpar dessous. >premier Meridienestfixe,
klesheures sont posées fixes
iu droit de la Ligne équinoxiae
sur un cercle horisontal, cou-
3e de deux cercles verticaux
lngle droit & d'un cercle oblilue
déclinant,qui sert à conloillre
le passagedes Astres
'ers l'horizon. L'Horloge qui
st dedans, peut souffrir telle
i1meirtation qu'on voudra, &
sur la Mer. Elle marque
es minutes qui peuvent estre
tiles pour la Navigation, &
pourconnoistre les lonritu-^
des & les latitudes.
Le Globe terrestreest d'argen
sur un pied tres-propre ,
où
font gravées en Langue Sia.
moise les principales,Parties du
monde, & ladivision geogra
fique sort exacte. Il ya dedani
une Pendule sonnante qui v.
huit jours,&qui fait mouvoi
par l'endroitdela Ligne équi
noxiale un Zodiaque placé et
Ecliptique, qui est emportée
4. heures On y voit deu
cercles d'argent. L'un porte le
douze Signes, & l'autre Ic:
douze mois à la maniere Sia
moise. Le Soleil estentreeux*
,& fait son cours naturel, parcourant
tous les degrez des Signes
de degré en degré, ôc
faisant connoistre les parties
de la Terre qui sont éclairées
selon les Saisons. A. l'air des
Pôles, quiestl'Antartique,
est un Cadran.d'Horloge qui
marque encore m! inutes,
les heures ,les jours, les tuoi:",
Ôc les Lunes ;. desorte que les
mesmes motions se trouvent
Ce Globe s'arreste comme le
Celeste ;mais les manieres de
mettre en pratique sont fort
différentes. C'est un cravailde
speculation particulière, auquel
MMartinoes'estfort applii
qué)& il a outre ces deux Globes
trois sort belles Pendule:
avec les heures en Siamois,&
plusieurs fort belles Montra
faites par le mesme.
Un Sabre garny de sors
beaux Diamans, de groflfe
Emeraudes, & de très- beaux
Rubis.
Un Sabre dont la poignée esr
d'or massif, & garnie aussibien
que le fourreau, de Turquoises
de la Vieille roche, ôc de
plus de quatre - vingts - dix
Pierres d'une grosseur surprenante.
Un autre Sabre dont la poignée
est aussi d'ormassif, sur
laquelle, auin bien que sur le
fourreau, sont enchassées douze
grosses Emeraudes, divers
gros Diamans
, te beaucoup
d':-,utr s Pierreriess
Cinq Miroirs de cristal de
roche, dont les bordures sont
tres-artistement travaillées, &
garnies de Pierreries.
Plufieurs autres Miroirs,
quantité de Boëtes d'or, &
beaucoup de Poignards dont
les poignées font d'or massif,
& d'or de rapport, faits par
Mr Bains, fort estimé pour ces
sortes d'Ouvrages. f' -*.
Quatre Cabinets, quatre
Ecritoires d'or massif & de
Iiï.iXi'c.r.ni:dor> servant de
-L 1 <- '.- :>. Toul - .-s ) aVvC tolites les garnitures,
qui consistent en un
tres-grand nombre de petites
Boëtes d'or d'un tres-beau travail,
enrichies de Diamans, &;J
de diverses autres Pierreries..
Douze Tasses à prendre du
Thé & du Cassé,& d'autres
liqueurs, faites à l'usage des
Siamois, toutes d'or. Elles
sont émaillées - de plusieurs
couleurs, & garnies de Pierreries,
avec leurs, boëtes. de Filigranne
d'or, & de Vermeil
doré,&d'une très- bellecizetare,
if-a?i:fod
Uri-€ Couronne d'or garnie
de gros Diamant3&de gros.
Rubisd'Orienr, avec un tour
de fort grosses Perles. Cette
Couronne est d'un travail trèsbeau
& tres-delicat, & les Pierreriesenfont
parfaites..
* Plusieurs petits Cabinets
d'Ambre, avec des Bas-reliefs
tres-delicatement travaillez,&
desFigures de mesme matière
qui en font le couronnement
Deux Miroirs à bordure
d'Ambre avec des Glaces des
plus grandes qui se puissent
faire. On ne peut rien ajoutée
à la beauté des bordures, qui
font très-larges. On y voir
une insiuité de Bas-reliefs, &
de figures différences, auOE,.
bien que divers ornemens,
convenant à l'Ambre sur lesquels
ils sont cizelez;car il y
en a de diverses fortes. C'effc
le travail de plusieurs années..
Douze grands Lustres de
Cristal de Roche. .-
;'" Douze Girandoles dumênie
Christal, & fort hautes.
Douze Tapis faits à la Ma-'*
nufacture deChalliotapellée,
Sajvontrk. Ils sont à fonds d'or,
d'un tres-bèau deflcin, & fort
grands.; - 1 !
; Quatre Tentures de Tapisserie
à fond d'or. de la Manufacture
Royale des Gobelins.
Ell s
representent les Maisons
Royales & plusieursHistoires.
t',
Quarante-huit Cartes d'une
inventiontrésrare, toutes
dorrées, & enrichies d'ornemens
extraordinaires par les
plus
ti
habiles Ouvriers du
Royaume.
Unetres-grande quantité
d'Instrumens bde Mathematique,
pour la Navigation, pour
les Eaux, & pourtout ce qui
concerne cette Science, les uns
d'or, lesautresd'argent, ôc
les autres de cuivre doré. Tous
ces Instrumens sont très bien
travaillez.
Quantité de Compas de:
proportion.
Plusieurs Selles, Housses,
& Foureaux de Pistolet, les;
unes brodées d'or, & les autres
d'or, & d'argent;
Plusieurs Brides & autres;
Harnois garnis de pierreries.,
Une HoussedeCheval,& une:
Housse d'Eléphantd'unetrèsbelle
broderie dont une partie
du dessein est formé par un tres
grand nombre de Pierreries.
Plusieurs Juste-au corps,Vesses)
Casaquins&Baudriers à
àla façon des Siamois, tous
délicatement brodez & [ernez
de perles.
Plusieurs Miroirs ardens d'une
construction nouvelle, &
qui bien qu'ils n'ayent qu'un
pied de diametre, font autant
d'effet &ont autant d'achvice
que tous ceux qu'ona veus
jusquapresent. àj
hfii On peut aisémentdistin^
guer parmy ces Articles les
choses qui conviennent à la
-
Princcflè Reyne;commedes
Chemises de Point, des Montrès
,* des Pendules, des Miroirs,
des Ecritoires, des Caffettesjdes
Cabinets, & généralement
tout ce qui regardeI
les toilettes, soit pour l'ufa
ge,foit pour l'ornement.
Comme Mr Confiancecft
Catholique, il y à une tresbelle
Chapelle pour luy avec
quantité d'autrespresens qui
luyconviennent. Il y à aussi
un Habit du Roy pour le meme
Mr Confiance, accompagné
de tout ce qui regardele
reste de l'habillement. Il avoit?
témoigné aux Ambassadeurs
avant leur départ, qu'il souhaitoit
avec passion avoir un
des Habits de ce Prince. Tous
ces presens sont accompagnez
de plusieurs autres, au nom de
MonseigneurleDauphin & de
Madame la Dauphine.
-
Je vous ay marqué la manière
galante dont Monsieur
a fait des pre sens quelque
temps avant le départ des Ambaffadeurs.
Un jeune Prince qui n'est
pas moins estimé par son ciprit
que par la grandeur de sa
naissance, a faitaussi un present
crés-confiderabic auRojn
deSiam. C'estungrand Livre
ou toutes les Conquestesdu
Roydepuisiecommencemenc
de [on Regne,sont peintes sun
du Velin, & vis à vis de chaque
Tableau, qui represente»
ou la prise d'une Place, ou le
gain d'une Bataille, ou quelque
action éclatante, & guerriere;
l'Histoire dece Tableau
est écrite, &toute renfermée
dans la page. Il y à une autre
page blanche qu'on à laissée
pour y mettre la Traduction
:qume l'ooniesn.d<oit faire en SiaFRESENSDES.
M.
Aux Ambdjjadeurs.
Plusieurs Portraits du Roy»
d'or émaillé, & garnis de
diamans.
Plusieurs Chaînes d'or avec
la Medaille desa Majesté.
Six Luftrcs de Cristal de
roche à chacun des trois Ambaladeurs.
- Plusieurs pieces de draps fin.;!
de diverses couleurs.
Plusieurs pieces de Draps
d'or &de Brocards d'or.
Plusieurs Fusils, Pistolets
&autres Armes, tres-riches &
cres-curieuses. Une infinité
d'autres, presens à leurufage jj
comme des Sabres & des
Poignards garnis d'or.:
1J Des Tasses d'or àprendrâl
du Thé, & du Caffé.
1, - Des Cartes, des Compas &:.
des Machines de toutes Í()rtesL;
pour lesCieux, pour la N:-*
vigation, pour les Forrifica-a
tions, & pour divers aurress
Arts.
Trois Cabinets de Cristal ddss
roche taillé à facerres, un peui
plus grands que des Calfates
ordinaires,mais beaucoup plus;,
élevez. Ils font encourez de co^
lomncs-de Vermeil d'oré de di-,
versordres d'Archlteâure,&de
plusieurs autres ornemens. Les
dedans font d'une tres -belle
Graveure, parce que la cizelure
y auroit incommodé. Ces
Cabinets, quoy que quarrez
long, ont des couverclesélevez
qui les font paroistre à
demy en DOines) & ne s'ouvrent
que par le dessus.
Plusieurs Tables de Marbre
de diverses couleurs.,& de diverses
maniérés.
Mrs de Croissy & de Segne-
[ay, ont aussi envoyé de trèsbeaux
presens àMrConftance,
qui leur en avoic envoya
de 5um. Parmy ceux qui fonti
partis, i; v a des Miroirs dune
giùnckur, & d'une eaute,
Piufieurs Vases, Buires
Bassins, &: Bocals de Verniei
doré, dont la cizelure eftl
tres-belle. Il y aussi-pluficura1
Ouvrages des Manufactures:
de France, & de tout ce qui:
sby faeit deaplusurare.&de plus-
PRESENS DES JESVlTES
au Roy de Siam.
-Deux'grandes Machines,:
l'une pour les Planettes
)
&
l'autre pourlesEclipse. J'en
ayI donné ?la deCcription, &
celle de leurs effetsdans mi
LettredeSiam, où je parle de
l'Observatoire. On a ajouté a
cette Machine un mouvement
d'Horloge qui donne defoy
même tous les jours la fituation
des Planettesdans le Ciel,
&r'ne laisse pas de faire connoîrre
le pasle & l'avenir, par
l'aat present des Plancttes
dans le Ciel, comme on fai-
Foit aux Machines qui ont précédé
celle-cy.
L Un Globe suspendu allant k"*
par son propre poids.
Deux tres-belles Horloges^
al lant sur un plan incliné.
Quatres grandes Pendules3.
façonnées comme celles de:
rObfervatoire.
Quatre autres portatives.
Un mouvement qu'on nomme
Pàraletique, pour fèrviti
à obfcrver avec de grands Verres
(ans tuyaux, & plufieursc
autres Instrumens de Mathematique,
& d'Âstrologie.
Des Montres qui peuvent
se remonter sans qu'on serti
a pperçoive, & sans qu'ortj
fâche qu'on les remonte, &;
qui se trouvent remontées ,
pourvcu qu'on les ouvre seulement
une fois le jour pour
/oir l'heure. Quand on les
)uvre plus souvent? on ne
es remonte quaproporion
du temps qu'on a été [ans
es ouvrir.
Tous ces Ouvrages ont été
âits par M' Turet, dont le
jenie est admirable pour ces
brtes de choies, & qui n'est
las moins connu & cftimé
hez les Edrangers,qu'il l'cit
n France.Ilsferontconnoistre
ux Peuples d'Orient que les
¡eaux Arts fleunflent beaucoup
plusen ce Royaume qu'a
la Chine & au Japon; ôclei
Indiens qui croyent surpasses
en richesses tous les Peuple;:
de la Terre, verront par le:
Presens du Roy,fortis de 1;
feule Cour de France que le:
Indes n'en fournirent pas aui
tant à toutes les autres Nai
tions pendant des Siecles eru
tiers. La pluspart de tous ce
Ouvrages ont étéveus che::
M Alvarés quia conduit pan
ticulierement ceux qui (on
enrichis de Pierreries>dont:
a fourny unfort grand nonn
bre. Son aaiviré a fait voir fo<
zef
tele^latopt fait mettre dans
des caissesde plomb, scellées
avecd'autre; plomb, de Íorte-)
que tout ce que ces caisses rerq
fermeest- impénétrable à l'air
dehMer
ce qui regard l'Ambassadede
Siam en France, pour ne pas
achever, en vous apprenant ce
qu il y a long temps que vis desirez sçavoir & dont il m'a
été impossible d'estreplûtost
nformé de la manière que je
le souhaitois. On peut dire
que c'efl: la feule chose qui
manquoic au Journal de cette
Ambiflade, après les quatre
Lettres que je vous ay écrites
là-dessus,&ce que je vous ay
appris dans ma derniere, rouchant
ce qui s'eil: passé a Brest
avant rembarquement des
Âmbassadeurs
,
& dans le
temps qu'ils se sont embarquez.
Je vous envoye donc
cette Liste des Presens si desirée,
& dont la richessè marque
la grandeur du Roy. Il y
a beaucoup de choses parmy
le grand nombred'Articles
que vous allez voir, qui font
pour la Princessè Reyne.
) Cent cinquante pieces de
Draps de toutes fortes de couleurs,
des plusfins & des plus
baaux qui se soient trouvez en
Europe.
Quatre-vingts pieces de
Draps d'or, & de Brocarda
d'ordedifferens desseins, d'une
grande richdTe) & d'un
grand prix.
Cent Fusils qui tirent chacun
six coups. Ils font d'un
travail tres-singulier. Il y ena
beaucoup dont les ornemens
font d'or; les autres font enrichisd'argent,
& iapiufparc
ontefté faits par M. Piraube.
Vingt paires de Pistolets,
dont plusieurs tirent aussi six
coups, qui font autant de
chefj-d'oeuvrcs de l'art, & de
la magnificence, ainsi qu'un1
très-grand nombre d'autres
armes à feu. Il y a aussi des
Cuirasses
,
& d'autres orneniensde
Guerre d'un tres-beau
travail, & d'une très-grande
beauté, tant a cause des divers,
ouvrages de cizelure, que de
la nouvelle maniéré qu'on a
trouvée dy,appliquer l'or &:
l'argent.î Le tout estgarny
d'une infinité de Pierreries;de
ofrteque le travail, & la richesseles
rendent d'un fort
grand prix., :;!. ;:'neu
Douze Vertes, ou chcmifes,
aFufage des Siamois, pour la
PrincesseReyne. La pluspart
font de Point de France, ôci
toutesd'unepiece. On met,
des écofes d'or, ou de couleur
dcuous, ce qui en fait paroître
le dessein. Les Ouvrages donty
je vous parle, font d'une beau-j
té& d'une delicatesse si surprenante,
qquu'"oonnnn'a'ajajamin~aiiiss rien
vû en Europe de ce travail,
qui en ait approché. Il
Douze Mouchoirs dumêmeOuvrage
, mais dont les.
desseins font differens.
;
Douze Pendules faites par^
M.Turet, entre lesquellesil
yen a trois d'or, cizelées de:
Bas-reliefs d'un tres-beau travail.
Elles montrent le mouvement
annuel,& le diurne
la longueur des jours & des;
nuits pendant toute l'annéen
le lever& le coucher du Soleil]
pour l'horisondeSiam, lage;
de la Lune, & la maniéré de:
compter les filüisàlaSiamjise
par Lunaison, ayant deux
Lunes, dont l'une marque
30, jours, & l'autre 2p. ôc
ainsi successivement.
Quatre Montres d'or, ou
Pendules émaillées de couleursdifférentes.
Deux Horloges sonnantes,
dont les boëtes sont enrichies
de tres-beaux Bas-reliefs. Elles
font émaillées de diverses couleurs,&
montrent l'âge de la
Lune, &la maniere de compter
les mois à la Siamoise.
Trente-six Montres d'or.
de divedes maniérés, enrichies
de Pierreries, avec leurs boëces
garnies de Diamans & dl
clous d'or. t
Deux Globes faits par Bail
thazar Martinot
,
Horlogeu:
de la défunte Reyne mere d
Roy. L'un cit cdelle) & ra
prelente le mouvement d-
Firm,-tiiientoù l'ont attachéa
les Etoiles fixes deplufieun
grandeurs, posé s (Ion leu:
longitude, & 1.tiride. Ce:
Etoiles font d'or & ie relief
&sontappliquée le Glc.":,
bequieHd'argent gravé. O
y voit les Conste a ons
cclJ
stes par figures es ct iieiit po
sécs. Le mouv m AZ V !
Glold
Globe est de tourner sur ses
deux Pôles Artique & Antarctique.
Le Zodiaque est placé
lfur la ligne ccliptique en la
'maniéré ordinaire, sur laquelle
ligne le Soleil fait son touren
(un an, & ainsi il fait son afcen-
-fion oblique d'un Tropique en
,un autre Tropique. Il fait conÈnoiftre
son lever s son coucher
par toute la terre, par le
imoyen d'un cercle déclinant
'êcmobile,quisemes selon la
lliauteur des Climats & des
dieux ou l'on s'en veut servir.
rLeSoleil & la Lune font emportez
en 24. heures avec le
premier Mobile auFirmamenc:
lequel saic Ion cours en 3~<
jours, & par consequent le:
Etoiles fixes ont leur mOUj
vemenc ordinaire, & l'on y
voit leur lever & coucher fui
l'horison, comme les autre:
Planeres. LaLunea sonmoui
vement naturel qui retrogradc:
& se renouvelle tous les vingt:
neufjours & demy ,ce qui tlÍi
connoiilre les afped:s auSolciï
& ses fkuations dans chaque
degré des Signes, par chaque
jour ôc chaque heure. Ce Gloc
be est Cilpendu en l'air par 11
Pôle Areique. il chemine paj
[a pesanteur, & remonte en
Douflânt la mainpar dessous. >premier Meridienestfixe,
klesheures sont posées fixes
iu droit de la Ligne équinoxiae
sur un cercle horisontal, cou-
3e de deux cercles verticaux
lngle droit & d'un cercle oblilue
déclinant,qui sert à conloillre
le passagedes Astres
'ers l'horizon. L'Horloge qui
st dedans, peut souffrir telle
i1meirtation qu'on voudra, &
sur la Mer. Elle marque
es minutes qui peuvent estre
tiles pour la Navigation, &
pourconnoistre les lonritu-^
des & les latitudes.
Le Globe terrestreest d'argen
sur un pied tres-propre ,
où
font gravées en Langue Sia.
moise les principales,Parties du
monde, & ladivision geogra
fique sort exacte. Il ya dedani
une Pendule sonnante qui v.
huit jours,&qui fait mouvoi
par l'endroitdela Ligne équi
noxiale un Zodiaque placé et
Ecliptique, qui est emportée
4. heures On y voit deu
cercles d'argent. L'un porte le
douze Signes, & l'autre Ic:
douze mois à la maniere Sia
moise. Le Soleil estentreeux*
,& fait son cours naturel, parcourant
tous les degrez des Signes
de degré en degré, ôc
faisant connoistre les parties
de la Terre qui sont éclairées
selon les Saisons. A. l'air des
Pôles, quiestl'Antartique,
est un Cadran.d'Horloge qui
marque encore m! inutes,
les heures ,les jours, les tuoi:",
Ôc les Lunes ;. desorte que les
mesmes motions se trouvent
Ce Globe s'arreste comme le
Celeste ;mais les manieres de
mettre en pratique sont fort
différentes. C'est un cravailde
speculation particulière, auquel
MMartinoes'estfort applii
qué)& il a outre ces deux Globes
trois sort belles Pendule:
avec les heures en Siamois,&
plusieurs fort belles Montra
faites par le mesme.
Un Sabre garny de sors
beaux Diamans, de groflfe
Emeraudes, & de très- beaux
Rubis.
Un Sabre dont la poignée esr
d'or massif, & garnie aussibien
que le fourreau, de Turquoises
de la Vieille roche, ôc de
plus de quatre - vingts - dix
Pierres d'une grosseur surprenante.
Un autre Sabre dont la poignée
est aussi d'ormassif, sur
laquelle, auin bien que sur le
fourreau, sont enchassées douze
grosses Emeraudes, divers
gros Diamans
, te beaucoup
d':-,utr s Pierreriess
Cinq Miroirs de cristal de
roche, dont les bordures sont
tres-artistement travaillées, &
garnies de Pierreries.
Plufieurs autres Miroirs,
quantité de Boëtes d'or, &
beaucoup de Poignards dont
les poignées font d'or massif,
& d'or de rapport, faits par
Mr Bains, fort estimé pour ces
sortes d'Ouvrages. f' -*.
Quatre Cabinets, quatre
Ecritoires d'or massif & de
Iiï.iXi'c.r.ni:dor> servant de
-L 1 <- '.- :>. Toul - .-s ) aVvC tolites les garnitures,
qui consistent en un
tres-grand nombre de petites
Boëtes d'or d'un tres-beau travail,
enrichies de Diamans, &;J
de diverses autres Pierreries..
Douze Tasses à prendre du
Thé & du Cassé,& d'autres
liqueurs, faites à l'usage des
Siamois, toutes d'or. Elles
sont émaillées - de plusieurs
couleurs, & garnies de Pierreries,
avec leurs, boëtes. de Filigranne
d'or, & de Vermeil
doré,&d'une très- bellecizetare,
if-a?i:fod
Uri-€ Couronne d'or garnie
de gros Diamant3&de gros.
Rubisd'Orienr, avec un tour
de fort grosses Perles. Cette
Couronne est d'un travail trèsbeau
& tres-delicat, & les Pierreriesenfont
parfaites..
* Plusieurs petits Cabinets
d'Ambre, avec des Bas-reliefs
tres-delicatement travaillez,&
desFigures de mesme matière
qui en font le couronnement
Deux Miroirs à bordure
d'Ambre avec des Glaces des
plus grandes qui se puissent
faire. On ne peut rien ajoutée
à la beauté des bordures, qui
font très-larges. On y voir
une insiuité de Bas-reliefs, &
de figures différences, auOE,.
bien que divers ornemens,
convenant à l'Ambre sur lesquels
ils sont cizelez;car il y
en a de diverses fortes. C'effc
le travail de plusieurs années..
Douze grands Lustres de
Cristal de Roche. .-
;'" Douze Girandoles dumênie
Christal, & fort hautes.
Douze Tapis faits à la Ma-'*
nufacture deChalliotapellée,
Sajvontrk. Ils sont à fonds d'or,
d'un tres-bèau deflcin, & fort
grands.; - 1 !
; Quatre Tentures de Tapisserie
à fond d'or. de la Manufacture
Royale des Gobelins.
Ell s
representent les Maisons
Royales & plusieursHistoires.
t',
Quarante-huit Cartes d'une
inventiontrésrare, toutes
dorrées, & enrichies d'ornemens
extraordinaires par les
plus
ti
habiles Ouvriers du
Royaume.
Unetres-grande quantité
d'Instrumens bde Mathematique,
pour la Navigation, pour
les Eaux, & pourtout ce qui
concerne cette Science, les uns
d'or, lesautresd'argent, ôc
les autres de cuivre doré. Tous
ces Instrumens sont très bien
travaillez.
Quantité de Compas de:
proportion.
Plusieurs Selles, Housses,
& Foureaux de Pistolet, les;
unes brodées d'or, & les autres
d'or, & d'argent;
Plusieurs Brides & autres;
Harnois garnis de pierreries.,
Une HoussedeCheval,& une:
Housse d'Eléphantd'unetrèsbelle
broderie dont une partie
du dessein est formé par un tres
grand nombre de Pierreries.
Plusieurs Juste-au corps,Vesses)
Casaquins&Baudriers à
àla façon des Siamois, tous
délicatement brodez & [ernez
de perles.
Plusieurs Miroirs ardens d'une
construction nouvelle, &
qui bien qu'ils n'ayent qu'un
pied de diametre, font autant
d'effet &ont autant d'achvice
que tous ceux qu'ona veus
jusquapresent. àj
hfii On peut aisémentdistin^
guer parmy ces Articles les
choses qui conviennent à la
-
Princcflè Reyne;commedes
Chemises de Point, des Montrès
,* des Pendules, des Miroirs,
des Ecritoires, des Caffettesjdes
Cabinets, & généralement
tout ce qui regardeI
les toilettes, soit pour l'ufa
ge,foit pour l'ornement.
Comme Mr Confiancecft
Catholique, il y à une tresbelle
Chapelle pour luy avec
quantité d'autrespresens qui
luyconviennent. Il y à aussi
un Habit du Roy pour le meme
Mr Confiance, accompagné
de tout ce qui regardele
reste de l'habillement. Il avoit?
témoigné aux Ambassadeurs
avant leur départ, qu'il souhaitoit
avec passion avoir un
des Habits de ce Prince. Tous
ces presens sont accompagnez
de plusieurs autres, au nom de
MonseigneurleDauphin & de
Madame la Dauphine.
-
Je vous ay marqué la manière
galante dont Monsieur
a fait des pre sens quelque
temps avant le départ des Ambaffadeurs.
Un jeune Prince qui n'est
pas moins estimé par son ciprit
que par la grandeur de sa
naissance, a faitaussi un present
crés-confiderabic auRojn
deSiam. C'estungrand Livre
ou toutes les Conquestesdu
Roydepuisiecommencemenc
de [on Regne,sont peintes sun
du Velin, & vis à vis de chaque
Tableau, qui represente»
ou la prise d'une Place, ou le
gain d'une Bataille, ou quelque
action éclatante, & guerriere;
l'Histoire dece Tableau
est écrite, &toute renfermée
dans la page. Il y à une autre
page blanche qu'on à laissée
pour y mettre la Traduction
:qume l'ooniesn.d<oit faire en SiaFRESENSDES.
M.
Aux Ambdjjadeurs.
Plusieurs Portraits du Roy»
d'or émaillé, & garnis de
diamans.
Plusieurs Chaînes d'or avec
la Medaille desa Majesté.
Six Luftrcs de Cristal de
roche à chacun des trois Ambaladeurs.
- Plusieurs pieces de draps fin.;!
de diverses couleurs.
Plusieurs pieces de Draps
d'or &de Brocards d'or.
Plusieurs Fusils, Pistolets
&autres Armes, tres-riches &
cres-curieuses. Une infinité
d'autres, presens à leurufage jj
comme des Sabres & des
Poignards garnis d'or.:
1J Des Tasses d'or àprendrâl
du Thé, & du Caffé.
1, - Des Cartes, des Compas &:.
des Machines de toutes Í()rtesL;
pour lesCieux, pour la N:-*
vigation, pour les Forrifica-a
tions, & pour divers aurress
Arts.
Trois Cabinets de Cristal ddss
roche taillé à facerres, un peui
plus grands que des Calfates
ordinaires,mais beaucoup plus;,
élevez. Ils font encourez de co^
lomncs-de Vermeil d'oré de di-,
versordres d'Archlteâure,&de
plusieurs autres ornemens. Les
dedans font d'une tres -belle
Graveure, parce que la cizelure
y auroit incommodé. Ces
Cabinets, quoy que quarrez
long, ont des couverclesélevez
qui les font paroistre à
demy en DOines) & ne s'ouvrent
que par le dessus.
Plusieurs Tables de Marbre
de diverses couleurs.,& de diverses
maniérés.
Mrs de Croissy & de Segne-
[ay, ont aussi envoyé de trèsbeaux
presens àMrConftance,
qui leur en avoic envoya
de 5um. Parmy ceux qui fonti
partis, i; v a des Miroirs dune
giùnckur, & d'une eaute,
Piufieurs Vases, Buires
Bassins, &: Bocals de Verniei
doré, dont la cizelure eftl
tres-belle. Il y aussi-pluficura1
Ouvrages des Manufactures:
de France, & de tout ce qui:
sby faeit deaplusurare.&de plus-
PRESENS DES JESVlTES
au Roy de Siam.
-Deux'grandes Machines,:
l'une pour les Planettes
)
&
l'autre pourlesEclipse. J'en
ayI donné ?la deCcription, &
celle de leurs effetsdans mi
LettredeSiam, où je parle de
l'Observatoire. On a ajouté a
cette Machine un mouvement
d'Horloge qui donne defoy
même tous les jours la fituation
des Planettesdans le Ciel,
&r'ne laisse pas de faire connoîrre
le pasle & l'avenir, par
l'aat present des Plancttes
dans le Ciel, comme on fai-
Foit aux Machines qui ont précédé
celle-cy.
L Un Globe suspendu allant k"*
par son propre poids.
Deux tres-belles Horloges^
al lant sur un plan incliné.
Quatres grandes Pendules3.
façonnées comme celles de:
rObfervatoire.
Quatre autres portatives.
Un mouvement qu'on nomme
Pàraletique, pour fèrviti
à obfcrver avec de grands Verres
(ans tuyaux, & plufieursc
autres Instrumens de Mathematique,
& d'Âstrologie.
Des Montres qui peuvent
se remonter sans qu'on serti
a pperçoive, & sans qu'ortj
fâche qu'on les remonte, &;
qui se trouvent remontées ,
pourvcu qu'on les ouvre seulement
une fois le jour pour
/oir l'heure. Quand on les
)uvre plus souvent? on ne
es remonte quaproporion
du temps qu'on a été [ans
es ouvrir.
Tous ces Ouvrages ont été
âits par M' Turet, dont le
jenie est admirable pour ces
brtes de choies, & qui n'est
las moins connu & cftimé
hez les Edrangers,qu'il l'cit
n France.Ilsferontconnoistre
ux Peuples d'Orient que les
¡eaux Arts fleunflent beaucoup
plusen ce Royaume qu'a
la Chine & au Japon; ôclei
Indiens qui croyent surpasses
en richesses tous les Peuple;:
de la Terre, verront par le:
Presens du Roy,fortis de 1;
feule Cour de France que le:
Indes n'en fournirent pas aui
tant à toutes les autres Nai
tions pendant des Siecles eru
tiers. La pluspart de tous ce
Ouvrages ont étéveus che::
M Alvarés quia conduit pan
ticulierement ceux qui (on
enrichis de Pierreries>dont:
a fourny unfort grand nonn
bre. Son aaiviré a fait voir fo<
zef
tele^latopt fait mettre dans
des caissesde plomb, scellées
avecd'autre; plomb, de Íorte-)
que tout ce que ces caisses rerq
fermeest- impénétrable à l'air
dehMer
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Résumé : Liste des Presens pour le Roy de Siam, pour la Princesse Reine, pour M. Constance, & pour les Ambassadeurs qui sont venus en France. [titre d'après la table]
Le texte décrit les présents offerts par le roi de France à l'ambassade de Siam. L'auteur exprime des regrets de n'avoir pas pu fournir ces informations plus tôt. La liste des présents est détaillée et inclut divers articles destinés à la princesse reine de Siam. Parmi ces articles, on trouve des draps de différentes couleurs et matériaux précieux. Les armes, telles que des fusils et pistolets, sont ornées d'or et d'argent. Les ornements de guerre, comme les cuirasses, sont enrichis de pierreries. Les vêtements et accessoires offerts sont de grande qualité. Les objets notables incluent des pendules, montres et horloges, ainsi que des globes célestes et terrestres. Des sabres ornés de pierres précieuses, des miroirs, des cabinets et écritoires en or, des tasses pour le thé, une couronne d'or, des lustres et girandoles en cristal, des tapisseries, des cartes, et des instruments de mathématiques sont également mentionnés. Les présents incluent aussi des selles et housses brodées, ainsi que des miroirs ardents. Pour Monsieur Confiance, catholique, des articles spécifiques comme une chapelle et un habit du roi sont prévus. Un jeune prince a offert un livre illustrant les conquêtes du roi de France. Tous ces présents sont accompagnés de ceux de Monseigneur le Dauphin et de Madame la Dauphine.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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4
p. 145-165
REFLEXIONS sur les Observations du Flux & du Reflux de la Mer, faites à Dunkerque, & au Havre de Grace, avec quelques Regles pour determiner dans ces deux Ports les temps de la haute & pleine Mer.
Début :
Les Observations du Flux & du Reflux de la Mer [...]
Mots clefs :
Flux, Reflux, Marées, Lune, Pleine mer, Haute mer, Pleines lunes, Dunkerque, Le Havre, Mouvement, Ports
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texteReconnaissance textuelle : REFLEXIONS sur les Observations du Flux & du Reflux de la Mer, faites à Dunkerque, & au Havre de Grace, avec quelques Regles pour determiner dans ces deux Ports les temps de la haute & pleine Mer.
REFLEXIONS
sur lesObservations
duFlux e5duReflux
de la Mer,faites à
Dunkerque
,
f5 au
HavredeGrâce, avec
quelques Regles pour
determiner dans ces
deux Ports les temps
de la haute f5 pleine
Mer,
L
es Observations du
Flux & du Reflux de la
Mer estant d'une grande
importance pourla seureté
de la navigation, & pour
choisirlestemps les plus
propres pour entrer dans
les Ports de lOcéan, ou
pour en sortir; estantd'ailleurs
avantageuxpour la
Physique de connoistre si
les periodes du Flux & du
Reflux ont quelque liaison
avec le mouvement de la
Lune, Ôc si elles sont [uc.
ceptibles de quelques Regles
: Mr le Comte de Ponchartrain
donna ordre aux
Professeurs d'Hydrographie
d'observer pendant
quelque temps le Flux &le
Reflux de laMer.
Mrs Baert & du Bocageen
ont fait des observations
pendant plus d'une
année avectoute l'exactitude
possible
,
le premier
à Dunkerque, & le second
au Havre de Grace:ils en
ont dressé un Journal qu'ils
ont envoyé à l'Académie
des Sciences, qui, par l'examen
qu'elle en a faite, a
trouvé des regles plus exactes
que celles que l'on
avoit eu jusqu'à present
pour déterminer dans ces
deux Ports l'heure de la
- haute ou pleine Mer,& les
- jours des grandes ôc petites
Marées.
On sçait déja que la
Mer monte deux fois Ôc
descend deuxfois chaque
jour ; qu'il est haute Mer
ou pleine Mer lorsquela
Mer cesse de monter ,
ôç
qu'il est basse Mer, lorsqu'elle
cesse de descendre.
On appelle les grandes Marées
celles auxquelles la
Mer monte plus haut qu'à
Msaornéesocredlilneasiraeus,qu&ellpeestsitaes
hauteurest moinsconsîderable.
On suppose aussi com- -
munement qu'au jour des
nouvelles & pleines Lunes,
la- haute ou pleine Mer arrive
dans un mesme Port à
la mesme heure du jour;
& en divers Ports à diverses
heures du jour;
c'est ce que nous avons eu
occasiondeverifieràDun
kerque & au Havre de
Grace; & nous avons trouvé
que le jour des nouvel- ;
les & pleines Lunes, la
',1 pleine Mer arrivoit à Dunkerque
vers le midy,&aiî
Havre sur les neuf heures
& demi du matin. Le tems
dela pleine Mer dans ces
deux Ports n'arrive pas
pourtant toutes les nouvelles
&pleines Lunes précisément
àlamesmeheure
& minute du jour, mais
il anticipe ou retarde souvent
de plusieurs minutes
de sorte que nous avons
estéobligez d'establir un
temps moyen de la pleine
Mer au jour des nouvelles
& pleines Lunes qu'on a
déterminé à Dunkerque à
11.heures54. minutes, ôc
au Havre à 9. h. 1c. m, du
matin,
La variation du temps
des Marées aux jours des
nouvelles & pleines Lunes
paroist dépendre en partie
de la scituation & de la
force desVents,de la disposition
des costes ôc du lit
de la Mer , qui peuvent
contribuer à accclercr ou
retarder le mouvement de
la Mer &: à l'élever a une
hauteur plus grande que
celle qu'elle avoit naturellement
ou à faire comprimer
les eaux & les faire
descendre au dessous de
leur estat naturel
: mais entre
ces causes dont il seroit
difficile de donner des reglesexactes
, nous attribuons
cet effet,du moins
en partie, à l'heure de la
nouvelle ou pleine Lune
qui peut arriver le matin
ou lesoir.
Lorsque la pleine arrive
, par exemple à Dunkerque
vers le midy,alors
l'heure de la pleine Lune
concours avec l'heure de la
hauteMer déterminée cydessus
à
11. h. 54. m. &
par consequent le temps
moyen de la pleine Mer
ne doit point differer du
temps veritable. Mais lorfque
la pleine Lune arrive
dés lematin,alors la Lune
est déja endecours sur le
midy, & par consequent si
l'on suppose que le mouvement
de la Maréeaquelque
rapport avec la phase
de la Lune, il doit y avoir
ce jour là un retardement
dans l'heure de la haute
Mer. Aucontrairelorsque
la nouvelle Lune arrive sur
le foir, la Lune estoit en
croissant dans le temps de
la haute Mer, & par consequens
il doit y avoir par lamesmecauseune acceleration
dans le tems de la
Marée. En effet cette regle iD s'accorde aux observations
de forte qu'on les peut concilier
ensemble
,
& connoistre
le mouvement de
la haute Mer assez exa<5tement,
car nous avons remarqué
qu'il faut ajoûter
au tems moyen establi cydessus
deux minutes pour
chaque heure,que le temps
de la nouvelle ou pleine
Lune anticipe le temps
moyen de la pleine Mer ;
& retrancher au contraire
deux minutes pour chaque
heure pour le temps que la
nouvelle ou pleine Mer retarde
à l'égard du temps
moyen de la pleine Mer.
Non feulement la pleine
Mer arrive à la mesme
heure du jour dans les nouvelles
& pleines Lunes , mais nous avons remarqué
que la pleine Mer arrive
auOE le jour des Quadratures
à peu prés à la mesme
heure avec des variations
presque semblables
: de
forte que nous avonsaussi
establi pour le jour des
Quadratures le temps
moyen de la pleine Mer
que nous avons déterminé àDunkerque à 5. h. 6. m.
du soir, & au Havre de
Grace à 2. h. 40. m. du
foir. Nous avons employé
les mesmesregles que cydessus
pour trouver le vray
temps de la pleine Mer au
jour desQuadratures ayant
égard au temps que l'heure
des Quadratures antici.
ene ou retardent à l'égard
dutemps moyen de la
4einc Lune déterminée
cy-dessus par le jour des
Quadratures.
L'intervale qui est entre
le temps de la pleine
Mer au jourdesnouvelles
& pleines Lunes, & le
temps de la pleine Mer au
our des Quadratures est
de
5.
h. 12. m. à Dunkerque,&
de ,,,
h. 14. m. au
1"vre de Grace, c'est-àiire
environ5.h. un quart,
d'où l'on croit qu'il y a
dans ces deux Ports une
uniformité dans le retardement
des Marées. Mais
ce qu'il y a de plus remarquable
c'est que depuis
les Quadratures jusqu'aux
nouvelles & pleines Lunes,
le retardement de la Marée
d'un jourà l'autre est plus
grand que depuis les nouvelles
& pleines Lunes jusqu'aux
Quadratures
, ce
qui se fait par une espece
de progressionreglée
de sorte qu'on , a déterminé
le retardement journalier
à mesure qu'elles
s'éloignent des nouvelles
-& pleines Lunes,& des
Quadratures avec autant
d'exactitude qu'on pouvoit
l'esperer dansunematiere
physique sujetteà des
irregularitez. Cette progression
qui s'est dernierement
observée à Dunkerque
&au Havre de Grace
se trouve aussi uniforme
que les observations faites
:'
en 1679. &1680. par Mrs
de la Hir & Puard à Brest
& à Bayonne, de forte
qu'ily a apparence qu'il y
a à peu prés la mesme dans
tous les Ports de l'Ocean.
On peut attribuer la raison
de cette progression à
ce que les Maréesestant
plus petites vers les Quadratures
que vers les pleines
Lunes, la Mer qui augmente
de hauteur d'un jour
à l'autre à mesure qu'on
approche de la nouvelle ou
pleine Lune,employe plus
detemps pour surmonter
la hauteur du jour precedent
au lieu que depuis la
nouvelle & pleine Lune
jusqu'aux Quadratures, la
Merestant comprimée par
son propre poids descend
avec
avec plus de vitesse
, &
rend par consequent les
intervafes entre les Marées
plus grandes.
Divers Auteurs ont déja
remarqué que les grandes
Marées n'arrivoient
pas le jour desnouvelles &
pleines Lunes, mais pour
l'ordinaire deux jours aprés,
ce quiest vérifié par
les observations faites à
- Dunkerque & au Havre
où nous avons observé que
les petites Marées n'arrivoient
pas non plus le jour
des Quadratures, mais
pour l'ordinaire deux jours
aprés.
Pour ce qui est des plus
grandes Marées qui arrivent
dans une année, &
que la pluspart supposent
estrecelles qui suivent imme
diatement les Equinoxes
, & dont on s'est efforcé
de donner des raisons
nous n'avons rien trouvé
dans la comparaison de nos
observations qui puisse
conserver cette opinion, &
il paroist assezévident qu'-
elles ne suivent point cette
regle du moins àDunkerque
&au Havre de Grace.
Mais nous avons observé
que dans les grandes Ma-
~rées qui arrivent aprés les
nouvelles & les pleines
Lunes,la Mer monte plus
haut lorsque la Lune est
dans son Perigée que lorsqu'elle
est dans son Apogée.
On a aussi observé
que dans les petites Marées
qui sont aprés les Quadratures
,
la Mer monte
plus haut lorsque la Lune
est dans son Perigée que
lorsqu'elle est dans son Apogé1
evdd'ou,r'<1);n peutconjecturer
que la hauteur des
Marées dépend du moins
en partie dela diverse distance
de la Luneàla Terre.
Sur ces observations, on
a establi des regles pour
trouver dans ces deuxPorts
le temps de la pleine Mer
pour tous les jours de l'année
avec plus de précisionqu'on
n'avoit fait jusques
a present, & l'on a dressé
dans ce dessein une Table
qui fera inserée dans la
connoissance des tem ps, ôc
où l'on a marqué le retardement
desMarées de deux
heures en deux heures, tant
après la nouvelle & pleine
Lune, qu'après les Quadratures.
On pourra examiner, fl
les regles qui conviennent
à Dunkerque&au Havre
de Grâce,peuvent s'appliquer
aux autres Ports de
l'Océan, pourveu qu'on
sçache dans chacun de ces
Ports le temps moyen de
la pleine Mer au jour des
nouvelles & pleines Lunes.
& des Quadratures.
Lea par MrCassini le
sur lesObservations
duFlux e5duReflux
de la Mer,faites à
Dunkerque
,
f5 au
HavredeGrâce, avec
quelques Regles pour
determiner dans ces
deux Ports les temps
de la haute f5 pleine
Mer,
L
es Observations du
Flux & du Reflux de la
Mer estant d'une grande
importance pourla seureté
de la navigation, & pour
choisirlestemps les plus
propres pour entrer dans
les Ports de lOcéan, ou
pour en sortir; estantd'ailleurs
avantageuxpour la
Physique de connoistre si
les periodes du Flux & du
Reflux ont quelque liaison
avec le mouvement de la
Lune, Ôc si elles sont [uc.
ceptibles de quelques Regles
: Mr le Comte de Ponchartrain
donna ordre aux
Professeurs d'Hydrographie
d'observer pendant
quelque temps le Flux &le
Reflux de laMer.
Mrs Baert & du Bocageen
ont fait des observations
pendant plus d'une
année avectoute l'exactitude
possible
,
le premier
à Dunkerque, & le second
au Havre de Grace:ils en
ont dressé un Journal qu'ils
ont envoyé à l'Académie
des Sciences, qui, par l'examen
qu'elle en a faite, a
trouvé des regles plus exactes
que celles que l'on
avoit eu jusqu'à present
pour déterminer dans ces
deux Ports l'heure de la
- haute ou pleine Mer,& les
- jours des grandes ôc petites
Marées.
On sçait déja que la
Mer monte deux fois Ôc
descend deuxfois chaque
jour ; qu'il est haute Mer
ou pleine Mer lorsquela
Mer cesse de monter ,
ôç
qu'il est basse Mer, lorsqu'elle
cesse de descendre.
On appelle les grandes Marées
celles auxquelles la
Mer monte plus haut qu'à
Msaornéesocredlilneasiraeus,qu&ellpeestsitaes
hauteurest moinsconsîderable.
On suppose aussi com- -
munement qu'au jour des
nouvelles & pleines Lunes,
la- haute ou pleine Mer arrive
dans un mesme Port à
la mesme heure du jour;
& en divers Ports à diverses
heures du jour;
c'est ce que nous avons eu
occasiondeverifieràDun
kerque & au Havre de
Grace; & nous avons trouvé
que le jour des nouvel- ;
les & pleines Lunes, la
',1 pleine Mer arrivoit à Dunkerque
vers le midy,&aiî
Havre sur les neuf heures
& demi du matin. Le tems
dela pleine Mer dans ces
deux Ports n'arrive pas
pourtant toutes les nouvelles
&pleines Lunes précisément
àlamesmeheure
& minute du jour, mais
il anticipe ou retarde souvent
de plusieurs minutes
de sorte que nous avons
estéobligez d'establir un
temps moyen de la pleine
Mer au jour des nouvelles
& pleines Lunes qu'on a
déterminé à Dunkerque à
11.heures54. minutes, ôc
au Havre à 9. h. 1c. m, du
matin,
La variation du temps
des Marées aux jours des
nouvelles & pleines Lunes
paroist dépendre en partie
de la scituation & de la
force desVents,de la disposition
des costes ôc du lit
de la Mer , qui peuvent
contribuer à accclercr ou
retarder le mouvement de
la Mer &: à l'élever a une
hauteur plus grande que
celle qu'elle avoit naturellement
ou à faire comprimer
les eaux & les faire
descendre au dessous de
leur estat naturel
: mais entre
ces causes dont il seroit
difficile de donner des reglesexactes
, nous attribuons
cet effet,du moins
en partie, à l'heure de la
nouvelle ou pleine Lune
qui peut arriver le matin
ou lesoir.
Lorsque la pleine arrive
, par exemple à Dunkerque
vers le midy,alors
l'heure de la pleine Lune
concours avec l'heure de la
hauteMer déterminée cydessus
à
11. h. 54. m. &
par consequent le temps
moyen de la pleine Mer
ne doit point differer du
temps veritable. Mais lorfque
la pleine Lune arrive
dés lematin,alors la Lune
est déja endecours sur le
midy, & par consequent si
l'on suppose que le mouvement
de la Maréeaquelque
rapport avec la phase
de la Lune, il doit y avoir
ce jour là un retardement
dans l'heure de la haute
Mer. Aucontrairelorsque
la nouvelle Lune arrive sur
le foir, la Lune estoit en
croissant dans le temps de
la haute Mer, & par consequens
il doit y avoir par lamesmecauseune acceleration
dans le tems de la
Marée. En effet cette regle iD s'accorde aux observations
de forte qu'on les peut concilier
ensemble
,
& connoistre
le mouvement de
la haute Mer assez exa<5tement,
car nous avons remarqué
qu'il faut ajoûter
au tems moyen establi cydessus
deux minutes pour
chaque heure,que le temps
de la nouvelle ou pleine
Lune anticipe le temps
moyen de la pleine Mer ;
& retrancher au contraire
deux minutes pour chaque
heure pour le temps que la
nouvelle ou pleine Mer retarde
à l'égard du temps
moyen de la pleine Mer.
Non feulement la pleine
Mer arrive à la mesme
heure du jour dans les nouvelles
& pleines Lunes , mais nous avons remarqué
que la pleine Mer arrive
auOE le jour des Quadratures
à peu prés à la mesme
heure avec des variations
presque semblables
: de
forte que nous avonsaussi
establi pour le jour des
Quadratures le temps
moyen de la pleine Mer
que nous avons déterminé àDunkerque à 5. h. 6. m.
du soir, & au Havre de
Grace à 2. h. 40. m. du
foir. Nous avons employé
les mesmesregles que cydessus
pour trouver le vray
temps de la pleine Mer au
jour desQuadratures ayant
égard au temps que l'heure
des Quadratures antici.
ene ou retardent à l'égard
dutemps moyen de la
4einc Lune déterminée
cy-dessus par le jour des
Quadratures.
L'intervale qui est entre
le temps de la pleine
Mer au jourdesnouvelles
& pleines Lunes, & le
temps de la pleine Mer au
our des Quadratures est
de
5.
h. 12. m. à Dunkerque,&
de ,,,
h. 14. m. au
1"vre de Grace, c'est-àiire
environ5.h. un quart,
d'où l'on croit qu'il y a
dans ces deux Ports une
uniformité dans le retardement
des Marées. Mais
ce qu'il y a de plus remarquable
c'est que depuis
les Quadratures jusqu'aux
nouvelles & pleines Lunes,
le retardement de la Marée
d'un jourà l'autre est plus
grand que depuis les nouvelles
& pleines Lunes jusqu'aux
Quadratures
, ce
qui se fait par une espece
de progressionreglée
de sorte qu'on , a déterminé
le retardement journalier
à mesure qu'elles
s'éloignent des nouvelles
-& pleines Lunes,& des
Quadratures avec autant
d'exactitude qu'on pouvoit
l'esperer dansunematiere
physique sujetteà des
irregularitez. Cette progression
qui s'est dernierement
observée à Dunkerque
&au Havre de Grace
se trouve aussi uniforme
que les observations faites
:'
en 1679. &1680. par Mrs
de la Hir & Puard à Brest
& à Bayonne, de forte
qu'ily a apparence qu'il y
a à peu prés la mesme dans
tous les Ports de l'Ocean.
On peut attribuer la raison
de cette progression à
ce que les Maréesestant
plus petites vers les Quadratures
que vers les pleines
Lunes, la Mer qui augmente
de hauteur d'un jour
à l'autre à mesure qu'on
approche de la nouvelle ou
pleine Lune,employe plus
detemps pour surmonter
la hauteur du jour precedent
au lieu que depuis la
nouvelle & pleine Lune
jusqu'aux Quadratures, la
Merestant comprimée par
son propre poids descend
avec
avec plus de vitesse
, &
rend par consequent les
intervafes entre les Marées
plus grandes.
Divers Auteurs ont déja
remarqué que les grandes
Marées n'arrivoient
pas le jour desnouvelles &
pleines Lunes, mais pour
l'ordinaire deux jours aprés,
ce quiest vérifié par
les observations faites à
- Dunkerque & au Havre
où nous avons observé que
les petites Marées n'arrivoient
pas non plus le jour
des Quadratures, mais
pour l'ordinaire deux jours
aprés.
Pour ce qui est des plus
grandes Marées qui arrivent
dans une année, &
que la pluspart supposent
estrecelles qui suivent imme
diatement les Equinoxes
, & dont on s'est efforcé
de donner des raisons
nous n'avons rien trouvé
dans la comparaison de nos
observations qui puisse
conserver cette opinion, &
il paroist assezévident qu'-
elles ne suivent point cette
regle du moins àDunkerque
&au Havre de Grace.
Mais nous avons observé
que dans les grandes Ma-
~rées qui arrivent aprés les
nouvelles & les pleines
Lunes,la Mer monte plus
haut lorsque la Lune est
dans son Perigée que lorsqu'elle
est dans son Apogée.
On a aussi observé
que dans les petites Marées
qui sont aprés les Quadratures
,
la Mer monte
plus haut lorsque la Lune
est dans son Perigée que
lorsqu'elle est dans son Apogé1
evdd'ou,r'<1);n peutconjecturer
que la hauteur des
Marées dépend du moins
en partie dela diverse distance
de la Luneàla Terre.
Sur ces observations, on
a establi des regles pour
trouver dans ces deuxPorts
le temps de la pleine Mer
pour tous les jours de l'année
avec plus de précisionqu'on
n'avoit fait jusques
a present, & l'on a dressé
dans ce dessein une Table
qui fera inserée dans la
connoissance des tem ps, ôc
où l'on a marqué le retardement
desMarées de deux
heures en deux heures, tant
après la nouvelle & pleine
Lune, qu'après les Quadratures.
On pourra examiner, fl
les regles qui conviennent
à Dunkerque&au Havre
de Grâce,peuvent s'appliquer
aux autres Ports de
l'Océan, pourveu qu'on
sçache dans chacun de ces
Ports le temps moyen de
la pleine Mer au jour des
nouvelles & pleines Lunes.
& des Quadratures.
Lea par MrCassini le
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Résumé : REFLEXIONS sur les Observations du Flux & du Reflux de la Mer, faites à Dunkerque, & au Havre de Grace, avec quelques Regles pour determiner dans ces deux Ports les temps de la haute & pleine Mer.
Le texte 'Réflexions sur les Observations du Flux et du Reflux de la Mer' met en lumière l'importance des observations des marées pour la navigation et la physique. Sous l'ordre du Comte de Ponchartrain, les Professeurs d'Hydrographie ont observé le flux et le reflux de la mer à Dunkerque et au Havre de Grâce pendant plus d'une année. Les observations de Baert et du Bocage ont permis de dresser un journal envoyé à l'Académie des Sciences, qui a établi des règles plus exactes pour déterminer les heures de haute mer et les jours des grandes et petites marées dans ces ports. Les marées montent et descendent deux fois par jour. Les grandes marées se produisent lorsque la mer monte plus haut que d'habitude, tandis que les petites marées ont une hauteur moins considérable. Les observations ont montré que la haute mer arrive à Dunkerque vers midi et au Havre vers neuf heures et demie du matin lors des nouvelles et pleines lunes. Cependant, cette heure peut varier en fonction de divers facteurs, notamment la position et la force des vents, la disposition des côtes et le lit de la mer. Les variations des marées dépendent également de la phase de la lune. Par exemple, si la pleine lune arrive le matin, la haute mer est retardée, tandis que si elle arrive le soir, la haute mer est accélérée. Des règles ont été établies pour ajuster le temps moyen de la haute mer en fonction de l'heure de la nouvelle ou pleine lune. Les observations ont également révélé que la haute mer arrive à la même heure lors des quadratures, avec des variations similaires. Des temps moyens de la haute mer ont été établis pour les jours des quadratures à Dunkerque et au Havre. L'intervalle entre les temps de haute mer lors des nouvelles lunes et des quadratures est d'environ cinq heures et un quart, indiquant une uniformité dans le retardement des marées. Les auteurs ont noté que les grandes marées n'arrivent pas le jour des nouvelles et pleines lunes, mais généralement deux jours après. De même, les petites marées n'arrivent pas le jour des quadratures, mais deux jours après. Les observations ont également montré que la hauteur des marées dépend de la distance de la lune à la Terre, la mer montant plus haut lorsque la lune est dans son périgée. Enfin, des règles et une table ont été établies pour déterminer le temps de la haute mer pour tous les jours de l'année avec plus de précision, et il est suggéré que ces règles pourraient s'appliquer à d'autres ports de l'océan.
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5
p. 141-143
OPERATION.
Début :
Nouvelle Lune en Juin le 167 de l'année à [...]
Mots clefs :
Opération, Lune, Astronomie, Temps
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : OPERATION.
OPERATIONS
Nouvelle Lune en Juin
le 167 de l'année à 6. heu
res , 18. minutes du matin.
Nouvelle Lune en- May
le 137. de l'année à 3. heu
res , 12. minutes du matin.
Il reſte 30. jours , 3. heu
res , 6. minutes.
a
Oftez de ces 30. jours , 3 .
heures, 6. minutes, 29. jours,
12. heures , 44. minutes.
All refte les oo. 14 heu
res , 227 minutes.
Par confequent dans la
14 MERCURE
་
connoiffance destemps que
M. Lieutaud a donnée au
Public pour l'année 1711. il
s'y trouve une Lune, & un
mois Lunairetrop grandde
14. heures & 22 minutes ,
&uneLunaifonde30. jours,
3. heures & 6. minutes. Ce
font deux erreurs contrai
res au Calendrier Gregorien , & aux propres fenti
mens de M. Caffini , dont
voici lesparoles : Omnis Lunatio 29%
ad 30 extenditur. C'étoit à
M. Touraine qu'il écrivoit
il y a plus de quinze ans
dies fuperat, nulla
GALANT 143
pour répondre à une regle
duCalendrier , canon 2. Ut
nimirum Lunationes ita fibi
mutuò fuccedant , ut alterna.
tim fex contineant 39. dies ,
& fex alia dies tantum 29″.
complectantur
Nouvelle Lune en Juin
le 167 de l'année à 6. heu
res , 18. minutes du matin.
Nouvelle Lune en- May
le 137. de l'année à 3. heu
res , 12. minutes du matin.
Il reſte 30. jours , 3. heu
res , 6. minutes.
a
Oftez de ces 30. jours , 3 .
heures, 6. minutes, 29. jours,
12. heures , 44. minutes.
All refte les oo. 14 heu
res , 227 minutes.
Par confequent dans la
14 MERCURE
་
connoiffance destemps que
M. Lieutaud a donnée au
Public pour l'année 1711. il
s'y trouve une Lune, & un
mois Lunairetrop grandde
14. heures & 22 minutes ,
&uneLunaifonde30. jours,
3. heures & 6. minutes. Ce
font deux erreurs contrai
res au Calendrier Gregorien , & aux propres fenti
mens de M. Caffini , dont
voici lesparoles : Omnis Lunatio 29%
ad 30 extenditur. C'étoit à
M. Touraine qu'il écrivoit
il y a plus de quinze ans
dies fuperat, nulla
GALANT 143
pour répondre à une regle
duCalendrier , canon 2. Ut
nimirum Lunationes ita fibi
mutuò fuccedant , ut alterna.
tim fex contineant 39. dies ,
& fex alia dies tantum 29″.
complectantur
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Résumé : OPERATION.
Le texte traite des phases de la Lune et des erreurs dans un calendrier. Il mentionne deux nouvelles lunes : la première en juin, le 167e jour de l'année à 6 heures et 18 minutes du matin, et la seconde en mai, le 137e jour de l'année à 3 heures et 12 minutes du matin. La durée entre ces deux nouvelles lunes est calculée à 30 jours, 3 heures et 6 minutes. Cependant, des divergences sont notées dans les données fournies par M. Lieutaud pour l'année 1711, indiquant une Lune trop grande de 14 heures et 22 minutes et une lunaison de 30 jours, 3 heures et 6 minutes. Ces erreurs contredisent le calendrier grégorien et les observations de M. Cassini, qui stipule que toute lunaison s'étend de 29 à 30 jours. Le texte cite également une règle du calendrier canon 2, précisant que les lunaisons doivent alterner entre 29 et 30 jours.
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7
p. 332
DEUXIÈME ENIGME.
Début :
Je me plais à marcher la nuit ; [...]
Mots clefs :
Lune
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texteReconnaissance textuelle : DEUXIÈME ENIGME.
DEVXIE'ME ENIGME.
JE me plais à marcher la nuit t-
Aucun guide ne me conduit ;
Je marche aussi le jour : fa clarté m'est conv
• traire»-
Aux flambeaux seuls j'ài dequoi plaire*,
Je fuis d'un difficile accès j
On ne peut m' approcher de près.
J'ai cependant le regard favorable :
Ma blancheur me rend agréable ,
Le rouge me rend effroyable;
Sur le corps le plus fioid j'exerce mon pou»
voir ;
Je fçai quand il me plaît fortement l'émou.
voir ; .
e fais aussi paroitre en tous lieux ma puîslàn-
J ce»
On est charmé de ma présence.
JE me plais à marcher la nuit t-
Aucun guide ne me conduit ;
Je marche aussi le jour : fa clarté m'est conv
• traire»-
Aux flambeaux seuls j'ài dequoi plaire*,
Je fuis d'un difficile accès j
On ne peut m' approcher de près.
J'ai cependant le regard favorable :
Ma blancheur me rend agréable ,
Le rouge me rend effroyable;
Sur le corps le plus fioid j'exerce mon pou»
voir ;
Je fçai quand il me plaît fortement l'émou.
voir ; .
e fais aussi paroitre en tous lieux ma puîslàn-
J ce»
On est charmé de ma présence.
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8
p. *536-536
« Le mot du Logogryphe du mois de Fevrier est France, 1. 2. 3. 4. 5. 6. [...] »
Début :
Le mot du Logogryphe du mois de Fevrier est France, 1. 2. 3. 4. 5. 6. [...]
Mots clefs :
France, Lettre de change, Lune
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Le mot du Logogryphe du mois de Fevrier est France, 1. 2. 3. 4. 5. 6. [...] »
Le mot du Logogryphe du mois de
Fevrier eft France , 1. 2. 3. 4.5 6. 1.2 . 3.456.
On a dû expliquer les deux Enigmes ,
par la Lettre de Change & la Lun
Fevrier eft France , 1. 2. 3. 4.5 6. 1.2 . 3.456.
On a dû expliquer les deux Enigmes ,
par la Lettre de Change & la Lun
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9
p. 2391-2394
DESCRIPTION d'un Globe celeste mouvant, qui represente le mouvement du Soleil, de la Lune et des Etoiles fixes, inventé par M. Outhier, Prêtre du Diocèse de Besançon, et presenté par l'Autheur à l'Academie Royale des Sciences, le 26 Juillet 1727.
Début :
On voit d'abord un Globe celeste, porté par l'Axe du monde dans un Cercle méridien, [...]
Mots clefs :
Académie royale des sciences, Étoiles fixes, Machine, Lune, Sonnerie
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DESCRIPTION d'un Globe celeste mouvant, qui represente le mouvement du Soleil, de la Lune et des Etoiles fixes, inventé par M. Outhier, Prêtre du Diocèse de Besançon, et presenté par l'Autheur à l'Academie Royale des Sciences, le 26 Juillet 1727.
OF
N voit d'abord un Globe celeste, porté par
l'Axe du monde dans un Cercle méridien ,
qui est engagé dans l'horizon à l'élevation du Polet
aux Spheres ordinaires. Sur ce Globe sont représentées
toutes les constellations et les Etoiles fixes,
et au dedans est enfermé le mouvement d'une
Pendule qui le fait mouvoir,et lui fait achever sa
révolution d'Orient en Occident , heures ,
16 minutes et quelques secondes, sur les Poles du
monde.
en 23
Pendant que le Globe tourne ainsi , une Aiguille
marque les heures du temps moyen , sur un petit
Cadran , qui est attaché fur le Méridien , au Pole
Arctique ; et en même temps un second mou-
Fij vement
2392 MERCURE
DE FRANCE
vement , qui est conduit par le premier , donne
sur les Poles de l'Eccliptique les mouvemens
propres du Soleil , de la Lune et des Nuës , par
le moyen d'une piece excentrique & de trois branches
,dont l'une porte le Soleil , qui demeure par
la construction de la Machine, huit jours de plus
dans les signes Septentrionaux, que dans les Méridionaux.
La seconde branche conduit la Lune
qui est portée sur la troisiéme ; & cette troisiéme
est dirigée par l'Excentrique , pour faire prendre
à la Lune ses latitudes Septentrionale & Méridionale
. L'Excentrique a aussi son mouvement
particulier , pour donner le mouvement des
noeuds. La Lune outre cela , ou plutôt le petit
Globe d'yvoire qui le représente, tourne sur son
centre et prefente toujours la moitié qui est blanche
vers le Soleil.
Par tous ces mouvemens on connoît le lever ,
le paffage au Meridien , le coucher , les amp itudes
ortives & occases , les differentes élevations
fous le Meridien du Soleil, de la Lune et des Etoiles
fixes ; les conjonctions du Soleil et de la Lune,
celles qui font Ecliptiques & celles qui ne le font
pas , et toutes les Phases de la Lune. Le Soleil
ayant ses differences d'ascension droite fait connoître
le temps vrai , & sa difference au temps
moyen que l'on connoît sur le petit Çadran , qui
eft au Pole Arétique.
Toute la machine eft d'une telle construction,
qu'elle n'eft pas pius sujette à s'arrêter que les
Pendules ordinaires , les differens mouvemens
qu'on vient de rapporter ne chatgeant prefque en
rien l'ouvrage .
Messieurs de l'Académic Royale des Sciences
qui eurent la bonté de donner une approbation
generale à cet Ouvrage , ont bien voulu après le
rap
OCTOBRE 1731. \ 2293
faport de Messieurs Cassini et du Fay, qui avoient
été nommez pour l'examiner , le faire inserer
dans l'histoire de l'Académie de 1727. au nom→
bre des Machines et des inventions qu'ils ont approuvécs.
EXTRAITde l'Histoire de l'Académie
Royale des Sciences , de l'année 17270
page 143.
ور
ם כ
အ
כ כ
ן כ
UN Globe celeste mouvant, de M. Guthier,
Prêtre du Diocèse de Besançon , qui représente
le mouvement diurne & le mouvement
annuel du Soleil , leur difference ou celle
" du temps vrai et du moyen , tous les mouvemens
de la Lune , ses Phases , les Eclipses , le
bɔ passage des Etoiles fixes
par le Méridien , leur
mouvement particulier , &c . tout cela par la
construction interieure du Globe, qui contient
deux mouvemens séparez, dont l'un se fait sur
l'axe de l'Equateur , & l'autre sur celui de l'Ecliptique.
Il contient aussi une Horloge sonante.
Quoiqu'il y ait déja plusieurs Ouvrages dans
ce gout - là , on a trouvé que celui - cy
étoit tres ingénieusement imaginé , que quel-
» ques dispositions nouvelles ; celles par exemple
, qui regardent les Phases de la Lune et ses
Latitudes , le rendoient simple , et donnoient
une idée avantageuse de l'intelligence et de
» l'habileté de l'inventeur.
>>
∞
ל כ
Da
que
Comme Messieurs de l'Académie trouverent
la Machine seroit encore plus simple et plus
parfaite , de n'avoir point de sonnerie , mais d'avoir
une Aiguille de minutes. L'Auteur dans d'autres
semblables Ouvrages qu'il a fait exécuter ,
en a` retranché la sonnerie , qui les auroit rendus
Fiij trop
2394 MERCURE
DE FRANCE
trop composez, y a ajouté l'Aiguille des minutes,
les a fait marcher huit jours sans les remonter ,y
a donné un moyen d'allonger ou accourcir la
Pendule tres facilement , pour en regler les mouvemens
, sans être obligé d'ouvrir le Globe. Un
de ces Ouvrages a paru à l'Assemblée de l'Acadé
mie , le 1 Septembre 1731 et a été envoïé au
Roy de Portugal , et P'Auteur a eu l'honneur de
lire à l'Assemblée du s du même mois , un Memoire
au sujet de ces perfections qu'il a donné à
son Ouvrage, qu'il a fait exécuter par le sieur
Jean - Baptiste Cattin , Horloger de Franche-
Comté , qui y a parfaitement bien réussi .
I
Les Curieux qui voudront avoir de pareilles
Machines , du même Auteur, en trouveront chez
le sieur C. Langlois , Ingénieur du Roy pour les
Instrumens de Mathématique .
Il demeure sur le Quai de l'Horloge du Palais
, à l'Enseigne du Niveau , et c'est lui qui a
P'honneur de travailler pour l'Observatoire,pour
PAcademie Royale des Sciences , et pour les autres
differentes Académies du Royaume.
N voit d'abord un Globe celeste, porté par
l'Axe du monde dans un Cercle méridien ,
qui est engagé dans l'horizon à l'élevation du Polet
aux Spheres ordinaires. Sur ce Globe sont représentées
toutes les constellations et les Etoiles fixes,
et au dedans est enfermé le mouvement d'une
Pendule qui le fait mouvoir,et lui fait achever sa
révolution d'Orient en Occident , heures ,
16 minutes et quelques secondes, sur les Poles du
monde.
en 23
Pendant que le Globe tourne ainsi , une Aiguille
marque les heures du temps moyen , sur un petit
Cadran , qui est attaché fur le Méridien , au Pole
Arctique ; et en même temps un second mou-
Fij vement
2392 MERCURE
DE FRANCE
vement , qui est conduit par le premier , donne
sur les Poles de l'Eccliptique les mouvemens
propres du Soleil , de la Lune et des Nuës , par
le moyen d'une piece excentrique & de trois branches
,dont l'une porte le Soleil , qui demeure par
la construction de la Machine, huit jours de plus
dans les signes Septentrionaux, que dans les Méridionaux.
La seconde branche conduit la Lune
qui est portée sur la troisiéme ; & cette troisiéme
est dirigée par l'Excentrique , pour faire prendre
à la Lune ses latitudes Septentrionale & Méridionale
. L'Excentrique a aussi son mouvement
particulier , pour donner le mouvement des
noeuds. La Lune outre cela , ou plutôt le petit
Globe d'yvoire qui le représente, tourne sur son
centre et prefente toujours la moitié qui est blanche
vers le Soleil.
Par tous ces mouvemens on connoît le lever ,
le paffage au Meridien , le coucher , les amp itudes
ortives & occases , les differentes élevations
fous le Meridien du Soleil, de la Lune et des Etoiles
fixes ; les conjonctions du Soleil et de la Lune,
celles qui font Ecliptiques & celles qui ne le font
pas , et toutes les Phases de la Lune. Le Soleil
ayant ses differences d'ascension droite fait connoître
le temps vrai , & sa difference au temps
moyen que l'on connoît sur le petit Çadran , qui
eft au Pole Arétique.
Toute la machine eft d'une telle construction,
qu'elle n'eft pas pius sujette à s'arrêter que les
Pendules ordinaires , les differens mouvemens
qu'on vient de rapporter ne chatgeant prefque en
rien l'ouvrage .
Messieurs de l'Académic Royale des Sciences
qui eurent la bonté de donner une approbation
generale à cet Ouvrage , ont bien voulu après le
rap
OCTOBRE 1731. \ 2293
faport de Messieurs Cassini et du Fay, qui avoient
été nommez pour l'examiner , le faire inserer
dans l'histoire de l'Académie de 1727. au nom→
bre des Machines et des inventions qu'ils ont approuvécs.
EXTRAITde l'Histoire de l'Académie
Royale des Sciences , de l'année 17270
page 143.
ور
ם כ
အ
כ כ
ן כ
UN Globe celeste mouvant, de M. Guthier,
Prêtre du Diocèse de Besançon , qui représente
le mouvement diurne & le mouvement
annuel du Soleil , leur difference ou celle
" du temps vrai et du moyen , tous les mouvemens
de la Lune , ses Phases , les Eclipses , le
bɔ passage des Etoiles fixes
par le Méridien , leur
mouvement particulier , &c . tout cela par la
construction interieure du Globe, qui contient
deux mouvemens séparez, dont l'un se fait sur
l'axe de l'Equateur , & l'autre sur celui de l'Ecliptique.
Il contient aussi une Horloge sonante.
Quoiqu'il y ait déja plusieurs Ouvrages dans
ce gout - là , on a trouvé que celui - cy
étoit tres ingénieusement imaginé , que quel-
» ques dispositions nouvelles ; celles par exemple
, qui regardent les Phases de la Lune et ses
Latitudes , le rendoient simple , et donnoient
une idée avantageuse de l'intelligence et de
» l'habileté de l'inventeur.
>>
∞
ל כ
Da
que
Comme Messieurs de l'Académie trouverent
la Machine seroit encore plus simple et plus
parfaite , de n'avoir point de sonnerie , mais d'avoir
une Aiguille de minutes. L'Auteur dans d'autres
semblables Ouvrages qu'il a fait exécuter ,
en a` retranché la sonnerie , qui les auroit rendus
Fiij trop
2394 MERCURE
DE FRANCE
trop composez, y a ajouté l'Aiguille des minutes,
les a fait marcher huit jours sans les remonter ,y
a donné un moyen d'allonger ou accourcir la
Pendule tres facilement , pour en regler les mouvemens
, sans être obligé d'ouvrir le Globe. Un
de ces Ouvrages a paru à l'Assemblée de l'Acadé
mie , le 1 Septembre 1731 et a été envoïé au
Roy de Portugal , et P'Auteur a eu l'honneur de
lire à l'Assemblée du s du même mois , un Memoire
au sujet de ces perfections qu'il a donné à
son Ouvrage, qu'il a fait exécuter par le sieur
Jean - Baptiste Cattin , Horloger de Franche-
Comté , qui y a parfaitement bien réussi .
I
Les Curieux qui voudront avoir de pareilles
Machines , du même Auteur, en trouveront chez
le sieur C. Langlois , Ingénieur du Roy pour les
Instrumens de Mathématique .
Il demeure sur le Quai de l'Horloge du Palais
, à l'Enseigne du Niveau , et c'est lui qui a
P'honneur de travailler pour l'Observatoire,pour
PAcademie Royale des Sciences , et pour les autres
differentes Académies du Royaume.
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Résumé : DESCRIPTION d'un Globe celeste mouvant, qui represente le mouvement du Soleil, de la Lune et des Etoiles fixes, inventé par M. Outhier, Prêtre du Diocèse de Besançon, et presenté par l'Autheur à l'Academie Royale des Sciences, le 26 Juillet 1727.
Le texte présente un Globe céleste conçu par M. Guthier, prêtre du diocèse de Besançon. Cet instrument illustre les mouvements diurnes et annuels du Soleil, ainsi que ceux de la Lune, y compris ses phases et les éclipses. Il montre également le passage des étoiles fixes par le méridien et leurs mouvements particuliers. Le Globe est doté de deux mouvements séparés : l'un sur l'axe de l'équateur et l'autre sur celui de l'écliptique. Il comprend une horloge sonnante et des dispositifs innovants pour les phases de la Lune et ses latitudes, ce qui le rend simple et ingénieux. L'Académie Royale des Sciences a approuvé cet ouvrage et l'a inclus dans l'histoire de l'Académie de 1727. Les membres de l'Académie ont recommandé de supprimer la sonnerie et d'ajouter une aiguille de minutes pour simplifier et améliorer la machine. M. Guthier a ensuite créé d'autres instruments similaires sans sonnerie, avec une aiguille de minutes, et capables de fonctionner huit jours sans remontage. Un de ces ouvrages a été présenté à l'Assemblée de l'Académie le 1er septembre 1731 et envoyé au roi de Portugal. Les personnes intéressées peuvent acquérir des machines similaires auprès de M. C. Langlois, ingénieur du roi pour les instruments de mathématiques, résidant sur le Quai de l'Horloge du Palais, à l'Enseigne du Niveau. M. Langlois travaille pour l'Observatoire, l'Académie Royale des Sciences et d'autres académies du royaume.
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10
p. 882-887
MEMOIRE au sujet d'un nouveau Calendrier.
Début :
Voicy un Ouvrage qui a été déposé par l'Auteur [...]
Mots clefs :
Calendrier, Hémisphère, Astronomes, Epacte, Lune, Éclipses de soleil
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MEMOIRE au sujet d'un nouveau Calendrier.
MEMOIRE au sujet d'un nouveau
Calendrier.
Oicy un Ouvrage qui a été déposé
Vopar l'Auteur à la Bibliotheque de
l'Abbaye Royale de S. Germain des Prezlez- Paris , dont la Reconnoissance a été
donnée par les RR. P P. Dom Martin
Bouquet et Louis Lemrault , Bibliothe
quaires , le 20. Avril 1732.
DE '
882 MERCURE DE FRANCE
DECOUVERTE faiteparun travail consommé.
CREATION d'un nouveau Calendrier
pour toutes les parties du Monde , composépar le calcul Astronomique , dont le
point a été pris l'année d'une grande
Eclipse de Soleil , arrivée en 1706. sous
notre Hemisphere , qui accorde l'Ecclesiastique , le Civil , les Conciles et le sentiment des PP. de l'Eglise. Cette Découverte peut servir non- seulement pour
l'Eglise Romaine , mais encore pour
Toutes les Nations de la Terre , de toutes sortes de Religions dans l'un et
l'autre Hemisphere. Rien de plus clair
et de plus simple dans son principe lorsqu'on l'a trouvé. Rien de plus obscur, de
plus composé et de plus difficile quand on le cherche.
L'Auteur de cet Ouvrage prie tous les
Astronomes du siecle , de lui faire l'honneur de venir à la Bibliotheque de l'Abbaye Royale S. Germain , pour être présens à ce qu'il démontrera en public , il
y aura , dit-il , deux Assemblées par Semaine; sçavoir , les Lundis et Vendredis.
11 est penetré des devoirs sacrez qu'il
doit à sa Religion , au Roy et à sa Patrie,
à laquelle il est attaché comme l'Epouse
la
M A Y. 1732. 853
la plus fidelle et la plus vertueuse l'est
à son Epoux.
L'Auteur ne veut pas aller chercher
une fortune ailleurs , il espere la trouver
dans le sein de sa Patrie, et il ne veut jamais s'en séparer.
Il prie Messieurs de l'Académie Royale des Sciences et tous les Sçavans en ce
genre , d'honorer les Assemblées de leur
présence > pour être témoins de ce que
' Auteur démontrera ; il promet de développer des choses qui n'ont pû être acquises que par un travail consommé ,
ce qui produira les effets qu'il annonce
dans tous les siecles passez , présent et à
venir.
L'Auteur s'oblige de répondre sur le
champ , en présence de l'Assemblée , à
toutes les difficultez imaginables, de quelle
nature qu'elles puissent être , concernant
la matiere qu'il traite , sans apporter pour
excuse qu'il n'avoit pas prévû la difficulté
qu'on lui fait. Outre les Assemblées , of
peut le consulter en particulier tous les
jours à la Bibliotheque de S. Germain , où
tous les Sçavans seront bien reçûs depuis
9. heures du matin jusqu'à rr. et depuis
3. heures après midi jusqu'à 6. heures du
soir , il expliquera toutes les difficultez
qu'on pourra lui opposer.
C Voici
$84 MERCURE DE FRANCE
Voici deux Observations faites par deux
celebres Astronomes dans les deux Hemispheres , l'année d'une grande Eclipse
de Soleil , arrivée en 1706. qui sert de
point fixe.
L'Epacte Astronomique de notreHemisphere a été calculée sous le méridien de
Mantoüe en Italie , où l'Auteur étoit pour
lors ; cette Epacte s'est trouvée suivant le
calcul de l'Eclipse de 16. p. 15. h. 28" 45" ,
elle con-vient à tous les Méridiens de notre Hemisphere , et c'est par cette Epacte
qu'il est remonté jusqu'à la Naissance de
J.C.et ensuite il est descendu jusqu'à 6400.
ans pour avoir la découverte complete.
Suivant le calcul d'un Astronome de
l'autre Hemisphere , l'Epacte Astronomique a été trouvée de 17. p. 8. h. 31'15"-
Nous prenons pour point fixe le 23. Mars
dans l'une et l'autre Partie du monde , et
nous cherchons la nouvelle Lune la plus
proche de ce point que nous trouvons le
14.Mars, ce 14. étoit un Dimanche, le plein
de la Lune étoit le 27. Mars , ce 27. étoit
un Samedy, la Lune étoit dans son 14.
et le 28. étoit un Dimanche , qui , selon
les Chrétiens , est la vraie Pâque.
Tous ces points sont égaux à ceux de
notre Hemisphere , puisqu'ils s'accordent
en tous sens, l'Epacte Astronomique étant
de
MAY. 1732. * 85
de 16. p. 15. h. 28 ' 45 ". suivant le Civil
on doit compter 17. d'Epacte, à cause
-que les heures qui suivent les jours passent 12. heures on compte un jour civil,
parce que le jour astronomique anticipe.
sur le jour civil , afin de s'approcher toû
jours de plus en plus de l'Equinoxe et de
faire accorder les deux Hemispheres.
,
On prie les Astronomes de faire at
tention à ce que l'Auteur découvre. Il démontrera par le même principe quel
quantiéme a été celebrée la premiere Pâque du Christianisme ou pour mieux s'expliquer , il démontrera la Pâque qui a
été celebrée il y a 169 8. ans , qui est l'an
34. de J. C. qui selon les Chronologistes
Sacrez , est l'an que J. C. est mort ;
suivant notre Hemisphere l'Epacte astronomique étoit de 24. j . 6. h. 58' 29". la
nouvelle Lune la plus proche du 23 Mars
étoit le 6. Avril , qui se trouvoit un
Jeudy, parce que l'an 34 la Lettre Dominicale étoit A. le plein étoit le 19. Avril,
qui tomboit un Mercredy; la Lune étoit
ce jour- là dans son 14. le Vendredy- Saint
étoit le 21. Avril, et le Dimanche sui
vant étoit le 23. Avril pour la premiere
Pâque du Christianisme.
C'est par cette raison que l'Eglise a
tegléquele plein qui seroit le plus proche
Cij
de
886 MERCURE DE FRANCE
6
,
de l'Equinoxe seroit le plein de la Lune
Pascale , et que le Dimanche immédiatement après,seroit la Pâque des Chrétiens;
mais lorsque le plein tomberoit un Dimanche , pour ne pas faire la Pâque avec
les Juifs, on la remettroit toûjours au Dimanche suivant, pour suivre une conformité et une regle précise dans tout le
Christianisme ; et afin que toutes les Nations de la terre suivent cette regle , il
faut donc donner un calcul infaillible
qui ne s'écarte en rien du vrai , de la maniere que l'Auteur le démontre.
6
Il donne un Calcul , non-seulement
pour toute l'Europe , mais encore pour
toutes les parties de la Terre ; danslautre Hemisphere l'Epacte Astronomique
de l'an 34. de J. C. est de 23.j. 17. h.
1'31" , égal à 24..jours pour le civil, qui
donnera les nouvelles et pleines Lunes
Paschales , et si la Religion Chrétienneey.
étoit établie , on celebreroit la Pâque
le même jour qu'ici.
1 .
On prie les personnes consommées en
Astronomie et dans la matiere en question , de faire l'honneur de répondre à
Auteur , il donnera tous les mois quelque chose de nouveau et de très- interessant , qu'il espere être bien reçû du
Public. Il y a près de trente ans que cet
MAY. 17320 887
cet Auteur vit dans l'obscurité , il est
témps qu'il se fasse connoître avec son
Ouvrage.
Calendrier.
Oicy un Ouvrage qui a été déposé
Vopar l'Auteur à la Bibliotheque de
l'Abbaye Royale de S. Germain des Prezlez- Paris , dont la Reconnoissance a été
donnée par les RR. P P. Dom Martin
Bouquet et Louis Lemrault , Bibliothe
quaires , le 20. Avril 1732.
DE '
882 MERCURE DE FRANCE
DECOUVERTE faiteparun travail consommé.
CREATION d'un nouveau Calendrier
pour toutes les parties du Monde , composépar le calcul Astronomique , dont le
point a été pris l'année d'une grande
Eclipse de Soleil , arrivée en 1706. sous
notre Hemisphere , qui accorde l'Ecclesiastique , le Civil , les Conciles et le sentiment des PP. de l'Eglise. Cette Découverte peut servir non- seulement pour
l'Eglise Romaine , mais encore pour
Toutes les Nations de la Terre , de toutes sortes de Religions dans l'un et
l'autre Hemisphere. Rien de plus clair
et de plus simple dans son principe lorsqu'on l'a trouvé. Rien de plus obscur, de
plus composé et de plus difficile quand on le cherche.
L'Auteur de cet Ouvrage prie tous les
Astronomes du siecle , de lui faire l'honneur de venir à la Bibliotheque de l'Abbaye Royale S. Germain , pour être présens à ce qu'il démontrera en public , il
y aura , dit-il , deux Assemblées par Semaine; sçavoir , les Lundis et Vendredis.
11 est penetré des devoirs sacrez qu'il
doit à sa Religion , au Roy et à sa Patrie,
à laquelle il est attaché comme l'Epouse
la
M A Y. 1732. 853
la plus fidelle et la plus vertueuse l'est
à son Epoux.
L'Auteur ne veut pas aller chercher
une fortune ailleurs , il espere la trouver
dans le sein de sa Patrie, et il ne veut jamais s'en séparer.
Il prie Messieurs de l'Académie Royale des Sciences et tous les Sçavans en ce
genre , d'honorer les Assemblées de leur
présence > pour être témoins de ce que
' Auteur démontrera ; il promet de développer des choses qui n'ont pû être acquises que par un travail consommé ,
ce qui produira les effets qu'il annonce
dans tous les siecles passez , présent et à
venir.
L'Auteur s'oblige de répondre sur le
champ , en présence de l'Assemblée , à
toutes les difficultez imaginables, de quelle
nature qu'elles puissent être , concernant
la matiere qu'il traite , sans apporter pour
excuse qu'il n'avoit pas prévû la difficulté
qu'on lui fait. Outre les Assemblées , of
peut le consulter en particulier tous les
jours à la Bibliotheque de S. Germain , où
tous les Sçavans seront bien reçûs depuis
9. heures du matin jusqu'à rr. et depuis
3. heures après midi jusqu'à 6. heures du
soir , il expliquera toutes les difficultez
qu'on pourra lui opposer.
C Voici
$84 MERCURE DE FRANCE
Voici deux Observations faites par deux
celebres Astronomes dans les deux Hemispheres , l'année d'une grande Eclipse
de Soleil , arrivée en 1706. qui sert de
point fixe.
L'Epacte Astronomique de notreHemisphere a été calculée sous le méridien de
Mantoüe en Italie , où l'Auteur étoit pour
lors ; cette Epacte s'est trouvée suivant le
calcul de l'Eclipse de 16. p. 15. h. 28" 45" ,
elle con-vient à tous les Méridiens de notre Hemisphere , et c'est par cette Epacte
qu'il est remonté jusqu'à la Naissance de
J.C.et ensuite il est descendu jusqu'à 6400.
ans pour avoir la découverte complete.
Suivant le calcul d'un Astronome de
l'autre Hemisphere , l'Epacte Astronomique a été trouvée de 17. p. 8. h. 31'15"-
Nous prenons pour point fixe le 23. Mars
dans l'une et l'autre Partie du monde , et
nous cherchons la nouvelle Lune la plus
proche de ce point que nous trouvons le
14.Mars, ce 14. étoit un Dimanche, le plein
de la Lune étoit le 27. Mars , ce 27. étoit
un Samedy, la Lune étoit dans son 14.
et le 28. étoit un Dimanche , qui , selon
les Chrétiens , est la vraie Pâque.
Tous ces points sont égaux à ceux de
notre Hemisphere , puisqu'ils s'accordent
en tous sens, l'Epacte Astronomique étant
de
MAY. 1732. * 85
de 16. p. 15. h. 28 ' 45 ". suivant le Civil
on doit compter 17. d'Epacte, à cause
-que les heures qui suivent les jours passent 12. heures on compte un jour civil,
parce que le jour astronomique anticipe.
sur le jour civil , afin de s'approcher toû
jours de plus en plus de l'Equinoxe et de
faire accorder les deux Hemispheres.
,
On prie les Astronomes de faire at
tention à ce que l'Auteur découvre. Il démontrera par le même principe quel
quantiéme a été celebrée la premiere Pâque du Christianisme ou pour mieux s'expliquer , il démontrera la Pâque qui a
été celebrée il y a 169 8. ans , qui est l'an
34. de J. C. qui selon les Chronologistes
Sacrez , est l'an que J. C. est mort ;
suivant notre Hemisphere l'Epacte astronomique étoit de 24. j . 6. h. 58' 29". la
nouvelle Lune la plus proche du 23 Mars
étoit le 6. Avril , qui se trouvoit un
Jeudy, parce que l'an 34 la Lettre Dominicale étoit A. le plein étoit le 19. Avril,
qui tomboit un Mercredy; la Lune étoit
ce jour- là dans son 14. le Vendredy- Saint
étoit le 21. Avril, et le Dimanche sui
vant étoit le 23. Avril pour la premiere
Pâque du Christianisme.
C'est par cette raison que l'Eglise a
tegléquele plein qui seroit le plus proche
Cij
de
886 MERCURE DE FRANCE
6
,
de l'Equinoxe seroit le plein de la Lune
Pascale , et que le Dimanche immédiatement après,seroit la Pâque des Chrétiens;
mais lorsque le plein tomberoit un Dimanche , pour ne pas faire la Pâque avec
les Juifs, on la remettroit toûjours au Dimanche suivant, pour suivre une conformité et une regle précise dans tout le
Christianisme ; et afin que toutes les Nations de la terre suivent cette regle , il
faut donc donner un calcul infaillible
qui ne s'écarte en rien du vrai , de la maniere que l'Auteur le démontre.
6
Il donne un Calcul , non-seulement
pour toute l'Europe , mais encore pour
toutes les parties de la Terre ; danslautre Hemisphere l'Epacte Astronomique
de l'an 34. de J. C. est de 23.j. 17. h.
1'31" , égal à 24..jours pour le civil, qui
donnera les nouvelles et pleines Lunes
Paschales , et si la Religion Chrétienneey.
étoit établie , on celebreroit la Pâque
le même jour qu'ici.
1 .
On prie les personnes consommées en
Astronomie et dans la matiere en question , de faire l'honneur de répondre à
Auteur , il donnera tous les mois quelque chose de nouveau et de très- interessant , qu'il espere être bien reçû du
Public. Il y a près de trente ans que cet
MAY. 17320 887
cet Auteur vit dans l'obscurité , il est
témps qu'il se fasse connoître avec son
Ouvrage.
Fermer
Résumé : MEMOIRE au sujet d'un nouveau Calendrier.
Le texte décrit un mémoire relatif à la création d'un nouveau calendrier fondé sur des calculs astronomiques. L'auteur a déposé son ouvrage à la Bibliothèque de l'Abbaye Royale de Saint-Germain-des-Prés à Paris, où il a été reconnu le 20 avril 1732. Ce calendrier, élaboré à partir d'une grande éclipse solaire observée en 1706, vise à harmoniser les calendriers ecclésiastique, civil et les conciles, tout en étant applicable à toutes les nations et religions du monde. L'auteur convie les astronomes et les savants à des démonstrations publiques à la bibliothèque, les lundis et vendredis, pour examiner son travail. Il s'engage à répondre à toutes les questions et à expliquer les difficultés liées à son calendrier. L'auteur mentionne des observations astronomiques réalisées en 1706, servant de point fixe pour ses calculs. Il démontre comment ces observations permettent de déterminer la date de la Pâque chrétienne, notamment celle de l'an 34, année supposée de la mort de Jésus-Christ. Le calendrier proposé est conçu pour être universel, applicable à toutes les parties du monde, et pour fournir un calcul infaillible afin de standardiser la célébration de la Pâque chrétienne. L'auteur espère ainsi se faire connaître après avoir vécu dans l'obscurité pendant près de trente ans.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
11
p. 838-845
SUITE des Curiositez naturelles, &c. du Cabinet de M. Capperon.
Début :
Il y a dans mon Cabinet plusieurs Oyseaux naturels, posez sur leurs pieds [...]
Mots clefs :
Figure, Soleil, Tableau, Cabinet, Figure, Lune, Mort, Tableaux, Oiseaux, Couleurs naturelles, Curiosités
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : SUITE des Curiositez naturelles, &c. du Cabinet de M. Capperon.
SUITE des Curiositez naturelles, & c.
du Cabinet de M. Capperon.
I'
OYSEAU X.
Ly a dans mon Cabinet plusieurs Oyseaux
naturels , posez sur leurs pieds
comme s'ils étoient vivans , et qui y sont
depuis dix ou douze ans , sans aucune altération
, par la maniere que j'ai de les
conserver les grands sont empaillez , et
les petits en chair et en os . Il y a un Paon
entier , dont la queue bien étendue couvre
toute la Cheminée de mon Cabinet.
Un mâle de Phaisan , posé sur un piédestail
, une Cigogne , deux Pelicans , un
gros oyseau de Mer , nommé dans Jonston
, Onocrotalus , un Canard d'Afrique ,
un autre Oyseau singulier , venant de Canada
, un tres beau Perroquet ; plusieurs
autres Oyseaux de Mer ; un Lorio jaune
et noir , un Picus Varius , une Huppe
des Chardonnets , Linotes & c. L'Anser ,
Magellanicus, de Jonston, beaucoup plus.
gros
MAY. 1733 $39
que
gros qu'une Oye , dont les aîles n'ont
4 pouces de longueur . On vient de met
l'envoyer de Dieppe.
Ouvrages de l'Art.
Un morceau de Buis , de la grosseur
et de la forme d'une noix , autour duquel
sont sculptez quarante petits Tableaux
de la Vie de Notre - Seigneur. II
s'ouvre en deux para ; dans une moitié
se voïent sur le haut , Adam et Eve
proche l'Arbre du fruit deffendu , où est
le Serpent qui les tente ; auprès d'eux est
un Lion ; dans le dessous est Caïn qui tuë
son frere Abel; au côté sont deux Chevaux
d'une délicatesse surprenante , qui
labourent avec une Charue, au côté gauche
est l'Arche de Noé , et auprès un
homme étendu mort , comme noyé par
le Déluge ; par une coulisse qui s'ouvre
derriere , paroît un Mouton qui paît.
Dans l'autre moitié de cette espece de
noix , on voit sur le haut dans le milieu
le Fils de Dieu , attaché à la Croix, et les
deux Larrons ; au bas de la Croix , la
sainte Vierge, et S. Jean ; puis Longis qui
perce le côté sacré , et un Soldat qui est
un peu plus loin ; au côté droit , qui est
séparé par une colonne , délicatement
travaillée , paroît Jesus- Christ flagellé par
A v
840 MERCURE DE FRANCE
un Soldat ; et au côté gauche, séparé par
une autre colonne , il y a deux Soldats
qui gardent le Tombeau , lequel se voit
en tirant une Coulisse par derriere, et 2
autres Soldats qui le gardent de ce côté- là .
Cer Ouvrage et toutes les figures sont
d'une délicatesse surprenante. Une Urne
Sépulciale antique.Les Portraits des douze
Césars en émail.
,
Autre Ouvrage, oreillement de buis , à
peu près dans le même dessein que le précédent
mais beaucoup plus parfait ,
tant pour le grand nombre des figures ,
que pour leur beauté et leur perfection .
Cet Ouvrage est aussi rond , s'ouvrant en
deux moitiés , jointes par une Charniere
; il est à peu près de la grosseur d'une
Bale de Jeu de Paume. Dans la premiere
moitié sont plusieurs figures du même
Mystere de la Passion du Sauveur, et dans
l'autre , deux Points d'Histoire de l'ancien
Testament , le Sacrifice d'Abraham,
et le Serpent d'Airain ; le tout comprenant
un grand nombre de figures , et faisant
un ouvrage des plus achevez et des
plus finis.
Une Piramide d'Yvoire , haute de 18 pouces
& demi , faite au Tour , dont la tige
n'a guere qu'une bonne ligne de diametre
dans le bas ; elle n'eft vers le haut gros
que
MAY . 1733. 841
gros que de la grosseur d'une épingle ordinaire.
A la hauteur de six pouces est posée
sur la tige une espece de Lanterne à
jour , formée par 4 colonnes ; au milieu
de cette Lanterne sont trois figures de
personnes assises à une Table , sur laquelle
paroissent les Mets et les Bouteilles .
Cet Ouvrage est encore des plus délicats .
Deux figures de bois bronzées , d'un pied
neuf pouces de haut , posées sur deux
Guéridons , dont l'une représente Apollon
jouant de la Lyre ; et au bas , un petit
Cupidon , qui lui présente un Arc ;
l'autre , est le Dieu Pan,tenant un Sifflet,
au bas duquel est un petit Satire . Ces deux
piéces sont excellentes et d'un habile
Sculpteur , qui a travaillé à Paris , à Rome
, à Naples , & c . lequel m'en a fait
présent , par reconnoissance de ce qu'étant
un orphelin de mon ancienne Paroisse
, et lui trouvant de la disposition pour
la Sculpture , je le formai moi-même dans
cet Art.
Ouvrages de mafaçon et de mon invention.
Un Tableau de S. Ambroise , peint à
huile , d'un pied en quarré , dont la bordure
est de carton , faite avec des coins ,
à la Romaine , ornez de fleurs , le tout
doré d'or bruni . Plusieurs autres Ta-
A vj bleaux
842 MERCURE DE, FRANCE
bleaux de mon invention , lesquels ont
autant de force pour les draperies et pour
tout le reste , que s'ils étoient peints à
buile , et qui ne sont néanmoins faits.
ni en détrempe, ni en pastel . D'autres encore
plus singuliers , sçavoir , des Paysages
et des Ports de Mer en relief ; entre
autres il y en a un de deux pieds de
longueur sur un pied et quelques pouces
de hauteur , qui représente la Ville d'Eu
en Perspective , où les Eglises , Maisons ,
&c. paroissent en relief telles qu'elles paroissent
d'un point de vûe que j'ai choisi
hors de la Ville. Cet Ouvrage m'a occupé
plus d'une année. Ces sortes de Tableaux
sont faits avec de petits cartons
coupez et colez à propos , et le tout peint
ensuite à huile. Un petit Squelete où
toute l'Ostologie est parfaitement observée.
La Figure est droite sur ses pieds ,
appuyée sur une bêche et a seulement
un pied de haut ; elle est très - ressemblante
au naturel. Une Figure de bois de
deux pieds de haut, représentant un homme
mort , dont le ventre et la poitrine
sont ouverts , où se voyent le coeur , les
poulmons , le foye , l'estomac et tous les
visceres , intestins , vaisseaux , & c, dans .
leurs figures , situations et couleurs naturelles.
Un Oiseau en forme de Per-
Loquet
MAY. 1733. 84
?
roquet , tout fait avec de petites aîles de
hannetons et autres Scarabées de differentes
couleurs . Un Dragon aîlé d'un pied
et demi de long , enfermé dans une espece
de Châsse de verre aux deux extrémitez
de laquelle , en bas , sont deux
bouquets de fleurs; et au haut, dans toute:
sa longueur , pend une Guirlande aussi
de fleurs ; le tout , tant le Dragon que
les fleurs , est fait de Coquilles dans leurs
seules couleurs naturelles . Un petit Emouleur
, posé sur un piedestal , lequel par
des ressorts de mon invention , cachez.
dans le piedestal , fait tourner sa meule
avec le pied , et tourne sa tête de temps.
en temps. Une Sphere tracée en dedans
sur un Globe de verre mobile , où sont
représentez en or tous les Cercles , et les
principales Etoiles fixes avec leurs noms..
Et sur la Sphere un petit Soleil et une
Lune mobile , qu'on peut mettre chaque
jour en place sur le Zodiaque. Autre Õu--
vrage de neuf pouces de longueur , sur
six pouces de largeur, et seulement deux
pouces de hauteur , au milieu duquel est
une espece de Boussole double et mobile,,
où est la Lune , laquelle se couvre ou se
découvre , suivant l'augmentation ou la
diminution de ses phases , et par deux poin
res placées au bord. exterieur de cette
Boussole
Boussole , elle marque sur la bordure
qui est autour , les jours de la Lune et
les heures des Marées ; ayant cela de singulier
, qu'en tel sens qu'on tourne la
Machine par un mouvement secret , les
deux pointes reviennent toujours au jour
et à l'heure convenable.
Un Globe Terrestre , représenté sur
une Carte mobile , ayant pour centre le
Pole Septentrional , et se terminant au
Tropique du Capricorne avec les Longitudes
et les Latitudes ; le tout environné
d'un cercle fixe , où sont marquées
les 24. heures et où est attaché par les
deux bouts un fil d'archal qui tient lieu
d'horison ; de sorte que par un Index où
est un petit Soleil mobile , on peut voir
l'heure du lever et du coucher du Soleil
, quelle heure il est dans chaque Pays,
sur quel Pays le Soleil est vertical à chaque
moment du jour , ainsi que les Eclipses
de Soleil et de Lune .
Ouvrage d'Optique de ma façon.
Deux Tableaux magiques , l'un desquels
représente une Demoiselle environnée
de branches et de feüillages , laquelle
regardée par un petit trou placé aufait
voir une Tête de Mort. L'autre
Tableau qui est au derriere du predessus
,
mier,
MAY. 1733 845
mier , représente sept differens Bustes de
Papes , Abbez , &c. sur lesquels posant
la ` même Machine où est le petit trou ,
il ne paroît que mon seul Portrait . Un Tableau
où sont écrits six Vers d'une Enigme
; au haut de ce Tableau est posé à
Angle droit , une Glace de Miroir , laquelle
étant découverte , représente le
même Tableau , où au lieu des Vers on
voit un Moulin à vent , qui est le mot
de l'Enigme. Une Figure difforme , peinte
sur un Cône de carton , large par par le bas
d'un pied sur un pied et demi de hauteur
, lequel vû d'un certain point , représente
une Religieuse tenant une Croix
dans ses mains . Plusieurs figures difformes
, qui paroissent très- agréables , étant
regardées dans un Miroir Cylindrique.
Figure particuliere et difforme , tracée
sur un Plan allongé , laquelle vûe de loin
représente une Vierge.
Voilà les Curiositez qui forment mon
Cabinet , telles que j'ai pû les assembler
dans un petit Lieu comme la Ville d'Eu ,
et que j'ai augmentées de petits Ouvrages
de mon invention , executez en differens
temps , pour me délasser de mes
autres occupations plus sérieuses et plus
nécessaires. Signé , CAPPERON
Doyen de S. Maxent.
ancien
A la Ville d'Eu , le 16. Mars 17339
du Cabinet de M. Capperon.
I'
OYSEAU X.
Ly a dans mon Cabinet plusieurs Oyseaux
naturels , posez sur leurs pieds
comme s'ils étoient vivans , et qui y sont
depuis dix ou douze ans , sans aucune altération
, par la maniere que j'ai de les
conserver les grands sont empaillez , et
les petits en chair et en os . Il y a un Paon
entier , dont la queue bien étendue couvre
toute la Cheminée de mon Cabinet.
Un mâle de Phaisan , posé sur un piédestail
, une Cigogne , deux Pelicans , un
gros oyseau de Mer , nommé dans Jonston
, Onocrotalus , un Canard d'Afrique ,
un autre Oyseau singulier , venant de Canada
, un tres beau Perroquet ; plusieurs
autres Oyseaux de Mer ; un Lorio jaune
et noir , un Picus Varius , une Huppe
des Chardonnets , Linotes & c. L'Anser ,
Magellanicus, de Jonston, beaucoup plus.
gros
MAY. 1733 $39
que
gros qu'une Oye , dont les aîles n'ont
4 pouces de longueur . On vient de met
l'envoyer de Dieppe.
Ouvrages de l'Art.
Un morceau de Buis , de la grosseur
et de la forme d'une noix , autour duquel
sont sculptez quarante petits Tableaux
de la Vie de Notre - Seigneur. II
s'ouvre en deux para ; dans une moitié
se voïent sur le haut , Adam et Eve
proche l'Arbre du fruit deffendu , où est
le Serpent qui les tente ; auprès d'eux est
un Lion ; dans le dessous est Caïn qui tuë
son frere Abel; au côté sont deux Chevaux
d'une délicatesse surprenante , qui
labourent avec une Charue, au côté gauche
est l'Arche de Noé , et auprès un
homme étendu mort , comme noyé par
le Déluge ; par une coulisse qui s'ouvre
derriere , paroît un Mouton qui paît.
Dans l'autre moitié de cette espece de
noix , on voit sur le haut dans le milieu
le Fils de Dieu , attaché à la Croix, et les
deux Larrons ; au bas de la Croix , la
sainte Vierge, et S. Jean ; puis Longis qui
perce le côté sacré , et un Soldat qui est
un peu plus loin ; au côté droit , qui est
séparé par une colonne , délicatement
travaillée , paroît Jesus- Christ flagellé par
A v
840 MERCURE DE FRANCE
un Soldat ; et au côté gauche, séparé par
une autre colonne , il y a deux Soldats
qui gardent le Tombeau , lequel se voit
en tirant une Coulisse par derriere, et 2
autres Soldats qui le gardent de ce côté- là .
Cer Ouvrage et toutes les figures sont
d'une délicatesse surprenante. Une Urne
Sépulciale antique.Les Portraits des douze
Césars en émail.
,
Autre Ouvrage, oreillement de buis , à
peu près dans le même dessein que le précédent
mais beaucoup plus parfait ,
tant pour le grand nombre des figures ,
que pour leur beauté et leur perfection .
Cet Ouvrage est aussi rond , s'ouvrant en
deux moitiés , jointes par une Charniere
; il est à peu près de la grosseur d'une
Bale de Jeu de Paume. Dans la premiere
moitié sont plusieurs figures du même
Mystere de la Passion du Sauveur, et dans
l'autre , deux Points d'Histoire de l'ancien
Testament , le Sacrifice d'Abraham,
et le Serpent d'Airain ; le tout comprenant
un grand nombre de figures , et faisant
un ouvrage des plus achevez et des
plus finis.
Une Piramide d'Yvoire , haute de 18 pouces
& demi , faite au Tour , dont la tige
n'a guere qu'une bonne ligne de diametre
dans le bas ; elle n'eft vers le haut gros
que
MAY . 1733. 841
gros que de la grosseur d'une épingle ordinaire.
A la hauteur de six pouces est posée
sur la tige une espece de Lanterne à
jour , formée par 4 colonnes ; au milieu
de cette Lanterne sont trois figures de
personnes assises à une Table , sur laquelle
paroissent les Mets et les Bouteilles .
Cet Ouvrage est encore des plus délicats .
Deux figures de bois bronzées , d'un pied
neuf pouces de haut , posées sur deux
Guéridons , dont l'une représente Apollon
jouant de la Lyre ; et au bas , un petit
Cupidon , qui lui présente un Arc ;
l'autre , est le Dieu Pan,tenant un Sifflet,
au bas duquel est un petit Satire . Ces deux
piéces sont excellentes et d'un habile
Sculpteur , qui a travaillé à Paris , à Rome
, à Naples , & c . lequel m'en a fait
présent , par reconnoissance de ce qu'étant
un orphelin de mon ancienne Paroisse
, et lui trouvant de la disposition pour
la Sculpture , je le formai moi-même dans
cet Art.
Ouvrages de mafaçon et de mon invention.
Un Tableau de S. Ambroise , peint à
huile , d'un pied en quarré , dont la bordure
est de carton , faite avec des coins ,
à la Romaine , ornez de fleurs , le tout
doré d'or bruni . Plusieurs autres Ta-
A vj bleaux
842 MERCURE DE, FRANCE
bleaux de mon invention , lesquels ont
autant de force pour les draperies et pour
tout le reste , que s'ils étoient peints à
buile , et qui ne sont néanmoins faits.
ni en détrempe, ni en pastel . D'autres encore
plus singuliers , sçavoir , des Paysages
et des Ports de Mer en relief ; entre
autres il y en a un de deux pieds de
longueur sur un pied et quelques pouces
de hauteur , qui représente la Ville d'Eu
en Perspective , où les Eglises , Maisons ,
&c. paroissent en relief telles qu'elles paroissent
d'un point de vûe que j'ai choisi
hors de la Ville. Cet Ouvrage m'a occupé
plus d'une année. Ces sortes de Tableaux
sont faits avec de petits cartons
coupez et colez à propos , et le tout peint
ensuite à huile. Un petit Squelete où
toute l'Ostologie est parfaitement observée.
La Figure est droite sur ses pieds ,
appuyée sur une bêche et a seulement
un pied de haut ; elle est très - ressemblante
au naturel. Une Figure de bois de
deux pieds de haut, représentant un homme
mort , dont le ventre et la poitrine
sont ouverts , où se voyent le coeur , les
poulmons , le foye , l'estomac et tous les
visceres , intestins , vaisseaux , & c, dans .
leurs figures , situations et couleurs naturelles.
Un Oiseau en forme de Per-
Loquet
MAY. 1733. 84
?
roquet , tout fait avec de petites aîles de
hannetons et autres Scarabées de differentes
couleurs . Un Dragon aîlé d'un pied
et demi de long , enfermé dans une espece
de Châsse de verre aux deux extrémitez
de laquelle , en bas , sont deux
bouquets de fleurs; et au haut, dans toute:
sa longueur , pend une Guirlande aussi
de fleurs ; le tout , tant le Dragon que
les fleurs , est fait de Coquilles dans leurs
seules couleurs naturelles . Un petit Emouleur
, posé sur un piedestal , lequel par
des ressorts de mon invention , cachez.
dans le piedestal , fait tourner sa meule
avec le pied , et tourne sa tête de temps.
en temps. Une Sphere tracée en dedans
sur un Globe de verre mobile , où sont
représentez en or tous les Cercles , et les
principales Etoiles fixes avec leurs noms..
Et sur la Sphere un petit Soleil et une
Lune mobile , qu'on peut mettre chaque
jour en place sur le Zodiaque. Autre Õu--
vrage de neuf pouces de longueur , sur
six pouces de largeur, et seulement deux
pouces de hauteur , au milieu duquel est
une espece de Boussole double et mobile,,
où est la Lune , laquelle se couvre ou se
découvre , suivant l'augmentation ou la
diminution de ses phases , et par deux poin
res placées au bord. exterieur de cette
Boussole
Boussole , elle marque sur la bordure
qui est autour , les jours de la Lune et
les heures des Marées ; ayant cela de singulier
, qu'en tel sens qu'on tourne la
Machine par un mouvement secret , les
deux pointes reviennent toujours au jour
et à l'heure convenable.
Un Globe Terrestre , représenté sur
une Carte mobile , ayant pour centre le
Pole Septentrional , et se terminant au
Tropique du Capricorne avec les Longitudes
et les Latitudes ; le tout environné
d'un cercle fixe , où sont marquées
les 24. heures et où est attaché par les
deux bouts un fil d'archal qui tient lieu
d'horison ; de sorte que par un Index où
est un petit Soleil mobile , on peut voir
l'heure du lever et du coucher du Soleil
, quelle heure il est dans chaque Pays,
sur quel Pays le Soleil est vertical à chaque
moment du jour , ainsi que les Eclipses
de Soleil et de Lune .
Ouvrage d'Optique de ma façon.
Deux Tableaux magiques , l'un desquels
représente une Demoiselle environnée
de branches et de feüillages , laquelle
regardée par un petit trou placé aufait
voir une Tête de Mort. L'autre
Tableau qui est au derriere du predessus
,
mier,
MAY. 1733 845
mier , représente sept differens Bustes de
Papes , Abbez , &c. sur lesquels posant
la ` même Machine où est le petit trou ,
il ne paroît que mon seul Portrait . Un Tableau
où sont écrits six Vers d'une Enigme
; au haut de ce Tableau est posé à
Angle droit , une Glace de Miroir , laquelle
étant découverte , représente le
même Tableau , où au lieu des Vers on
voit un Moulin à vent , qui est le mot
de l'Enigme. Une Figure difforme , peinte
sur un Cône de carton , large par par le bas
d'un pied sur un pied et demi de hauteur
, lequel vû d'un certain point , représente
une Religieuse tenant une Croix
dans ses mains . Plusieurs figures difformes
, qui paroissent très- agréables , étant
regardées dans un Miroir Cylindrique.
Figure particuliere et difforme , tracée
sur un Plan allongé , laquelle vûe de loin
représente une Vierge.
Voilà les Curiositez qui forment mon
Cabinet , telles que j'ai pû les assembler
dans un petit Lieu comme la Ville d'Eu ,
et que j'ai augmentées de petits Ouvrages
de mon invention , executez en differens
temps , pour me délasser de mes
autres occupations plus sérieuses et plus
nécessaires. Signé , CAPPERON
Doyen de S. Maxent.
ancien
A la Ville d'Eu , le 16. Mars 17339
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Résumé : SUITE des Curiositez naturelles, &c. du Cabinet de M. Capperon.
Le cabinet de curiosités de M. Capperon, situé à Eu, abrite une collection diversifiée d'oiseaux naturels conservés depuis dix à douze ans. Parmi ces oiseaux, on trouve un paon, un phasian, une cigogne, des pélicans, un onocrotale, un canard d'Afrique, un oiseau du Canada, un perroquet, et plusieurs autres espèces. Les grands oiseaux sont empailés, tandis que les petits sont conservés en chair et en os. En plus des oiseaux, le cabinet contient plusieurs œuvres d'art et objets rares. Notamment, un morceau de buis sculpté représentant des scènes de la vie du Christ et de l'Ancien Testament, une urne sépulcrale antique, des portraits des douze Césars en émail, et une pyramide d'ivoire. Des sculptures en bois, comme Apollon et Pan, sont également présentes. Capperon mentionne également des œuvres de sa propre invention, telles que des tableaux en relief représentant des paysages et des ports de mer, un squelette et une figure anatomique en bois. Des objets mécaniques, comme un émouleur fonctionnant par ressorts et une sphère astronomique, sont également exposés. Des œuvres d'optique, comme des tableaux magiques et des figures difformes vues à travers des miroirs, complètent la collection. Capperon souligne que ces curiosités ont été assemblées à Eu et augmentées de ses propres inventions pour le divertissement et la détente. Le texte est signé par Capperon, doyen de Saint-Maxent, et daté du 16 mai 1733.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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12
p. 477-482
DIFFICULTÉ sur le mouvement annuel du Flux et Reflux de la Mer.
Début :
Il est surprenant que les Philosophes qui se picquent d'une si grande exactitude [...]
Mots clefs :
Flux et reflux, Mer, Lune, Tropiques, Équateur, Nouvelles lunes, Pleines lunes, Lunes, Mouvement, Explication, Solstices, Annuel, Menstruel, Terre, Cercles
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texteReconnaissance textuelle : DIFFICULTÉ sur le mouvement annuel du Flux et Reflux de la Mer.
DIFFICULT E' sur le mouvement
annuel du Flux et Reflux de la Mer.
L est surprenant que les Philosophes
Iquise piequent d'une si grande prac
titude dans l'explication de tous les mouvemens
de la Mer , qu'ils défient de proposer
aucune difficulté contre leur sistême
, qu'ils ne dissipent aussi -tôt , n'en
ayent pas encore apperçu une qui saute
aux yeux dans l'explication qu'ils donnent
du mouvement annuel : c'est qu'elle
paroît fondée sur un principe dont tout
le monde convient, que l'Equateur est le
plus grand de tous les cercles de laTerre ,
et que les deux Tropiques lui sont considérablement
inférieurs , principe incontestable
, mais qui est mal appliqué dans
leur systême. Pour le démontrer , il ne
faut que l'examiner et l'application qu'ils
en font . Mais auparavant il est bon d'établir
l'état de la question.
478 MERCURE DE FRANCE
On distingue trois sortes de mouvements
différents dans les eaux de la Mer,
le Diurne , le Menstruel , et l'annuel.
Le Diurne est celui par lequel les eaux
de la Mer se débordent sur nos Rivages
et s'en retirent deux fois le jour , ensorte
toutefois que ces inondations arrivent
tous les jours près de 48 min. plus tard
que le jour précédent.
Le mouvement Menstruel est ainsi
appellé , parce que les Marées sont plus
fortes aux nouvelles et pleines Lunes de
chaque mois que dans les Quadratures.
Enfin le mouvement annuel est celui
par lequel les eaux de la Mer se gonflent
plus considérablement aux nouvelles et
pleines Lunes des Equinoxes, qu'aux nouvelles
et pleines Lunes des Solstices.
Il ne s'agit ici que du mouvement annuel
, et c'est précisément l'explication
qu'on en donne communément que je
me propose de refuter icy . Voici donc
comme on l'explique.
•
Dans les nouvelles et pleines Lunes des
Equinoxes, la Lune répond à l'Equateur
terrestre qui est le plus grand de tous
les cercles de la Terre. Dans les nouvelles
et pleines Lunes des Solstices elle répond
aux deux Tropiques qui sont de beaucoup
plus petits que l'Equateur ; par
conMARS.
1734 479
conséquent quand la Lune se trouve directement
sur l'Equateur , il y a une
plus grande convexité sur la terre par
rapport à la Lune , une bosse plus considérable
, que quand elle répond aux
Tropiques, ainsi la distance qui se trouve
depuis la circonférence de l'Equateur
jusqu'à la partie inférieure de la Lune ,
étant beaucoup moins grande que celle
qui se trouve entre les Tropiques et la
même partie inférieure de la Lune
lit se trouve plus retréci dans cet endroit
que
que si elle répondoit aux Tropiques ;
donc la matiere céleste a beaucoup plus
de peine à passer donc elle comprime
davantage les eaux , et par conséquent
les Marées doivent être plus grandes dans
les nouvelles et pleines Lunes des Equi
noxes que dans celles des Solstices.
و
, le
Cette explication seroit merveilleuse
si elle ne péchoit point , comme je l'ai
dit dans l'application du principe. Il est
bien vrai que l'Equateur est le plus grand
de tous les cercles de la terre que les
Tropiques lui cédent en grandeur , mais
il est faux d'en conclure que la Lune
répond à un moindre cercle quand elle
se trouve sur les Tropiques que quand
elle se trouve sur l'Equateur , et je soutiens
, de l'aveu même des Auteurs du
systême
480 MERCURE DE FRANCE.
systême , que dans l'un et l'autre cas
la Lune répond à des cercles égaux entr'eux.
Pour le prouver il ne faut
que considerer
la situation des Tropiques par
rapport à la Lune dans les nouvelles et
pleines Lunes des Solstices , et faire attention
que pour lors elle ne répond pas
précisément au centre des Tropiques , mais
à un cercle dont le centre est la terre ,
et que ce cercle se prend d'un Tropique
à l'autre , c'est - à - dire , d'un point , par
exemple,du Tropique du Cancer sur nô
tre horizon au point duCapricorne qui lui
est directement opposé chez nos Antipodes;
la raison en est qu'en quelqu'endroit
que se trouve la Lune , elle presse toujours
vers la partie qui lui est directement
opposée : or quand elle se trouve
sur un Tropique , le cercle que je viens
de décrire lui est directement opposé ; et
c'est dont ces Auteurs du systême conwiennent
eux -mêmes , et dont ils se servent
pour expliquer pourquoi nous
avons aussi -tôt la Marée , quand la Lune
se trouve au Tropique du Capicorne
sous nôtre horizon , que quand elle se
rencontre au Tropique du Cancer sur
nôtre horizon ; ils en conviennent donc
eux-mêmes : or le cercle que je viens de
déMARS
1734. 481
, que
décrire, etl'Equateur sont égaux entr'eux;
car ils coupent tous deux la terre
nous supposons avec eux ronde , en deux
parties égales : suivant les principes de
Geométrie deux cercles qui coupent un
même Globe en deux parties égales sont
égaux entr'eux ; donc de l'aveu méme de
nos adversaires , l'Equateur et le Cercle
que je viens de décrire et auquel ils
avotient que répond la Lune aux nouvelles
et pleines Lunes des Solstices , sont
égaux entr'eux ; donc il n'y a point de
plus grande convexité sur la surface de
la terre par rapport à la Lune dans l'un
que
dans l'autre cas ; d'où il s'ensuit
que
la matiere céleste ne se trouvant point
plus gênée , ne doit pas davantage comprimer
les eaux de la Mer ; et ainsi suivant
cette explication , les Marées ne
doivent pas être plus grandes dans les
nouvelles Lunes des Equinoxes que dans
celles des Solstices ; ce systême ne vaut
donc rien pour expliquer le mouvement
annuel . J'avoue qu'il peut arriver qu'on
donne une véritable et solide explication
de ce mouvement ; mais je soutiens que
celle que je viens de refuter est insoutenable
; et cependant elle est à la mode
chez tous les Philosophes , qui toujours
accoutumez à distinguer un Equateur et
D des
482 MERCURE DE FRANCE
des Tropiques ; ne font nulle attention
à la situation respective de ces cercles par
rapport
à la Lune.
annuel du Flux et Reflux de la Mer.
L est surprenant que les Philosophes
Iquise piequent d'une si grande prac
titude dans l'explication de tous les mouvemens
de la Mer , qu'ils défient de proposer
aucune difficulté contre leur sistême
, qu'ils ne dissipent aussi -tôt , n'en
ayent pas encore apperçu une qui saute
aux yeux dans l'explication qu'ils donnent
du mouvement annuel : c'est qu'elle
paroît fondée sur un principe dont tout
le monde convient, que l'Equateur est le
plus grand de tous les cercles de laTerre ,
et que les deux Tropiques lui sont considérablement
inférieurs , principe incontestable
, mais qui est mal appliqué dans
leur systême. Pour le démontrer , il ne
faut que l'examiner et l'application qu'ils
en font . Mais auparavant il est bon d'établir
l'état de la question.
478 MERCURE DE FRANCE
On distingue trois sortes de mouvements
différents dans les eaux de la Mer,
le Diurne , le Menstruel , et l'annuel.
Le Diurne est celui par lequel les eaux
de la Mer se débordent sur nos Rivages
et s'en retirent deux fois le jour , ensorte
toutefois que ces inondations arrivent
tous les jours près de 48 min. plus tard
que le jour précédent.
Le mouvement Menstruel est ainsi
appellé , parce que les Marées sont plus
fortes aux nouvelles et pleines Lunes de
chaque mois que dans les Quadratures.
Enfin le mouvement annuel est celui
par lequel les eaux de la Mer se gonflent
plus considérablement aux nouvelles et
pleines Lunes des Equinoxes, qu'aux nouvelles
et pleines Lunes des Solstices.
Il ne s'agit ici que du mouvement annuel
, et c'est précisément l'explication
qu'on en donne communément que je
me propose de refuter icy . Voici donc
comme on l'explique.
•
Dans les nouvelles et pleines Lunes des
Equinoxes, la Lune répond à l'Equateur
terrestre qui est le plus grand de tous
les cercles de la Terre. Dans les nouvelles
et pleines Lunes des Solstices elle répond
aux deux Tropiques qui sont de beaucoup
plus petits que l'Equateur ; par
conMARS.
1734 479
conséquent quand la Lune se trouve directement
sur l'Equateur , il y a une
plus grande convexité sur la terre par
rapport à la Lune , une bosse plus considérable
, que quand elle répond aux
Tropiques, ainsi la distance qui se trouve
depuis la circonférence de l'Equateur
jusqu'à la partie inférieure de la Lune ,
étant beaucoup moins grande que celle
qui se trouve entre les Tropiques et la
même partie inférieure de la Lune
lit se trouve plus retréci dans cet endroit
que
que si elle répondoit aux Tropiques ;
donc la matiere céleste a beaucoup plus
de peine à passer donc elle comprime
davantage les eaux , et par conséquent
les Marées doivent être plus grandes dans
les nouvelles et pleines Lunes des Equi
noxes que dans celles des Solstices.
و
, le
Cette explication seroit merveilleuse
si elle ne péchoit point , comme je l'ai
dit dans l'application du principe. Il est
bien vrai que l'Equateur est le plus grand
de tous les cercles de la terre que les
Tropiques lui cédent en grandeur , mais
il est faux d'en conclure que la Lune
répond à un moindre cercle quand elle
se trouve sur les Tropiques que quand
elle se trouve sur l'Equateur , et je soutiens
, de l'aveu même des Auteurs du
systême
480 MERCURE DE FRANCE.
systême , que dans l'un et l'autre cas
la Lune répond à des cercles égaux entr'eux.
Pour le prouver il ne faut
que considerer
la situation des Tropiques par
rapport à la Lune dans les nouvelles et
pleines Lunes des Solstices , et faire attention
que pour lors elle ne répond pas
précisément au centre des Tropiques , mais
à un cercle dont le centre est la terre ,
et que ce cercle se prend d'un Tropique
à l'autre , c'est - à - dire , d'un point , par
exemple,du Tropique du Cancer sur nô
tre horizon au point duCapricorne qui lui
est directement opposé chez nos Antipodes;
la raison en est qu'en quelqu'endroit
que se trouve la Lune , elle presse toujours
vers la partie qui lui est directement
opposée : or quand elle se trouve
sur un Tropique , le cercle que je viens
de décrire lui est directement opposé ; et
c'est dont ces Auteurs du systême conwiennent
eux -mêmes , et dont ils se servent
pour expliquer pourquoi nous
avons aussi -tôt la Marée , quand la Lune
se trouve au Tropique du Capicorne
sous nôtre horizon , que quand elle se
rencontre au Tropique du Cancer sur
nôtre horizon ; ils en conviennent donc
eux-mêmes : or le cercle que je viens de
déMARS
1734. 481
, que
décrire, etl'Equateur sont égaux entr'eux;
car ils coupent tous deux la terre
nous supposons avec eux ronde , en deux
parties égales : suivant les principes de
Geométrie deux cercles qui coupent un
même Globe en deux parties égales sont
égaux entr'eux ; donc de l'aveu méme de
nos adversaires , l'Equateur et le Cercle
que je viens de décrire et auquel ils
avotient que répond la Lune aux nouvelles
et pleines Lunes des Solstices , sont
égaux entr'eux ; donc il n'y a point de
plus grande convexité sur la surface de
la terre par rapport à la Lune dans l'un
que
dans l'autre cas ; d'où il s'ensuit
que
la matiere céleste ne se trouvant point
plus gênée , ne doit pas davantage comprimer
les eaux de la Mer ; et ainsi suivant
cette explication , les Marées ne
doivent pas être plus grandes dans les
nouvelles Lunes des Equinoxes que dans
celles des Solstices ; ce systême ne vaut
donc rien pour expliquer le mouvement
annuel . J'avoue qu'il peut arriver qu'on
donne une véritable et solide explication
de ce mouvement ; mais je soutiens que
celle que je viens de refuter est insoutenable
; et cependant elle est à la mode
chez tous les Philosophes , qui toujours
accoutumez à distinguer un Equateur et
D des
482 MERCURE DE FRANCE
des Tropiques ; ne font nulle attention
à la situation respective de ces cercles par
rapport
à la Lune.
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Résumé : DIFFICULTÉ sur le mouvement annuel du Flux et Reflux de la Mer.
Le texte traite des mouvements annuels des marées, soulignant une difficulté dans l'explication courante de ce phénomène. Les philosophes, bien qu'ils aient expliqué avec précision les mouvements diurnes et mensuels des eaux marines, n'ont pas résolu la question du mouvement annuel. Les trois types de mouvements des marées sont le mouvement diurne, le mouvement mensuel et le mouvement annuel. Le mouvement diurne se caractérise par des marées qui se produisent deux fois par jour, avec un décalage de 48 minutes chaque jour. Le mouvement mensuel est marqué par des marées plus fortes aux nouvelles et pleines lunes de chaque mois. Le mouvement annuel, quant à lui, se manifeste par des marées plus importantes aux équinoxes qu'aux solstices. L'explication traditionnelle du mouvement annuel repose sur le principe que l'équateur est le plus grand cercle de la Terre, tandis que les tropiques sont plus petits. Selon cette explication, la Lune, en se trouvant sur l'équateur aux équinoxes, crée une plus grande convexité terrestre, comprimant ainsi davantage les eaux et augmentant les marées. Cependant, le texte conteste cette explication en affirmant que la Lune répond à des cercles égaux, que ce soit sur l'équateur ou sur les tropiques. Ainsi, la différence de convexité et de compression des eaux ne peut expliquer les variations des marées entre les équinoxes et les solstices. Le texte conclut que cette explication est insoutenable et qu'une autre explication doit être trouvée pour le mouvement annuel des marées.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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13
p. 744-747
RÉPONSE de M. le Gendre de Saint Aubin, à l'objection concernant le Flux et Reflux de la Mer, insérée dans le Mercure de Mars dernier.
Début :
Le Systême Cartésien sur le Flux et Reflux de la Mer, victorieux si souvent des objections, [...]
Mots clefs :
Flux et reflux, Lune, Équateur, Mer, Pression, Terre, Eaux , Globe, Soleil, Hypothèse, Système cartésien, Copernic
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texteReconnaissance textuelle : RÉPONSE de M. le Gendre de Saint Aubin, à l'objection concernant le Flux et Reflux de la Mer, insérée dans le Mercure de Mars dernier.
REPONSE de M. le Gendre de Saint
Aubin , à l'objection concernant le
Flux et Reflux de la Mer , insérée dans
le Mercure de Mars dernier.
par un
E Systême Cartésien sur le Flux et Reflux
I de la Mer,victorieux si souvent des objec
tions , a été attaqué dans le Mercure ,
raisonnement très solide en soi , mais qui ne
donne aucune atteinte à la véritable explication
de ce Phénomene. Le parfait accord des variations
du Flux et du Reflux avec le cours de la
Lune , se remarque également aux trois mouve
mens de la Mer , diurne , menstruel et annuel.
L'Auteur de la nouvelle objection convient de la
justesse des deux prémiers rapports , en ce que le
Flux retarde tous les jours d'environ 48. minutes,
comme le passage de la Lune par le même Méridien
, et en ce que la pression des eaux de la Mer
par le Globe Lunaire étant plus forte lorsque la
Lune est dans une ligne droite avec le Soleil dans
les conjonctions , et oppositions , les Marées sont
alors plus hautes ; mais la difficulté tombe sur le
moll
AVRIL 1734 745
mouvement annuel de la Mer , suivant lequel on
observe que ses eaux sont beaucoup plus gonflées
dans les conjonctions et oppositions des équinoxes
, que dans celles des Solstices. L'Auteur de
l'objection , après avoir remarqué que la Lune
étant dans un tropique , elle n'en décrit pas moins
un grand cercle de la Sphere , qui a pour centre
celui du Globe Terrestre puisqu'il faut que
la Lune presse en 24. heures les eaux qui sont
sous les deux Tropiques opposez , pour que
le Flux ne retarde pas plus sur nos Côtes , lorsque
la Lune est dans le Solstice le plus éloigné , que
quand elle est dans le Solstice le plus proche ; et
que tous les grands cercles d'une Sphere sont égaux
entre eux ; il en conclut que le Systême est insuffisant
pour expliquer le mouvement annuel
de la Mer.
La solution n'est pas fort difficile. Premierement
l'égalité de tous les grands cercles d'une
Sphere n'est d'aucune consideration dans l'espece
dont il s'agit , l'augmentation du Flux dans
les équinoxes , étant causée par une pression plus
perpendiculaire , au lieu que dans les Solstices la
pression est fort indirecte et ne fait que glisser
sur les eaux.
1. Secondement les Astronômes regardent la Ter
re , non comme un Globe exactement rond , où
tous les cercles sont égaux . mais comme un ellipsoïde
allongé vers les poles , ou comme un
Spheroïde rehaussé sur l'Equateur .
Suivant la premiere opinion , le Soleil et la
Lune se réncontrant en même-temps dans une
ligne presque directe sur l'Equateur , et étant per
pendiculaires au plan des deux axes de l'éllipse ,
la pression de la Lune porte bien plus à plomb
sur les eaux de la Mer , que quand le rayon de la
Fiij Lune
746 MERCURE DE FRANCE
Lune fait un angle fort aigu avec ce même plan.
Suivant la seconde opinion que la Terre est
un Sphéroïde rehaussé sur l'Equateur , il est clair
que ce cercle surpassant de beaucoup tous les autres
par sa convexité , presse davantage la matiere
étherée dans les équinoxes , parce qu'il est
opposé plus directement au Soleil et à la Lune.
On remarque encore de la difference entre les
Marées des deux Solstices ; et celles du Solstice
d'hyver étant un peu plus fortes , nous font connoître
que le périhelie de la Terre a aussi quelque
part à une plus grande pression des eaux de laMer;
ce qui revient à l'ancien sentiment de Pline , que le
Soleil est en partie cause du Flux et du Reflux .
Je vais me servir de l'occasion de cette Dissertation
Astronomique pour proposer une hypothese
du mouvement de la Terre , differente de
celle de Copernic . Elle consiste à mettre les pôles
de l'Equateur dans une situation droite à la place
de ceux de l'écliptique , ensorte que le cercle variable
du jour comprenue alternativement cha
que pole dans l'hémisphere éclairé ; au lieu que
dans l'hypothèse de Copernic , le cercle du jour
étant immobile , les poles de l'Equateur passent
alternativement dans l'hémisphere qui voit le Soleil.
La révolution diurne de la Terre décrit un
parallele , de même que le Soleil dans le Systême
de Tycho , et on n'a pas besoin d'un mouvement
de plus du Globe Terrestre d'Orient en Occident
, introduit par Copernic ( Révolut. lib. 1 .
e. 11. ) pour expliquer le parallelisme de l'axe
de la Terre , par l'exemple de l'Aiguille d'une
Boussole qui ne tourne point dans le temps que
sa boëte tourne. La seule inclinaison de l'écliptique
sur l'Equateur suffit pour causer ladiversité
des saisons et l'inégalité des jours .
La Terre garde son parallelisme, par un axe toû
jour
AVRIL. 1734. 747
jours droit, en parcourant la route oblique du Zodiaque
sans s'écarter ; l'Equateur du Globe Terrestre
s'éleve et s'abaisse par rapport à un cercle
fixe dans le Ciel, de tout l'espace compris entre cet
Equateur et un des Tropiques ; et chaque pole de
l'Equateur coupe alternativement l'axe du Zodiaque
, pendant les solstices.
La Lune , suivant cette hypothese , étant dans
un Solstice , les deux tropiques ne passent
pas , à la verité , en 24. heures au--ddessous de la
Lune , comme on les y fait passer dans l'hypothese
de Copernic , pour rendre raison de ce que
le Flux arrive toujours à la même heure vers nos
Côtes , mais il y est suppléé par le contrecoup
de la pression de la Lune qui étant assez forte
pour contraindre le Globe de la Terre de reculer
de quelque espace ( ce qu'il faut absolument admettre,
indépendainment de cette hypothese ,
pour expliquer comment il arrive un flux et un
reflux de douze en douze heures ) cette pression
de la Lune agit en même-temps sur les deux
paralleles opposez. J'attends sur cette nouvelle
hypothese , plus simple que celle de Copernic ,
la décision des grands Astronomes .
Aubin , à l'objection concernant le
Flux et Reflux de la Mer , insérée dans
le Mercure de Mars dernier.
par un
E Systême Cartésien sur le Flux et Reflux
I de la Mer,victorieux si souvent des objec
tions , a été attaqué dans le Mercure ,
raisonnement très solide en soi , mais qui ne
donne aucune atteinte à la véritable explication
de ce Phénomene. Le parfait accord des variations
du Flux et du Reflux avec le cours de la
Lune , se remarque également aux trois mouve
mens de la Mer , diurne , menstruel et annuel.
L'Auteur de la nouvelle objection convient de la
justesse des deux prémiers rapports , en ce que le
Flux retarde tous les jours d'environ 48. minutes,
comme le passage de la Lune par le même Méridien
, et en ce que la pression des eaux de la Mer
par le Globe Lunaire étant plus forte lorsque la
Lune est dans une ligne droite avec le Soleil dans
les conjonctions , et oppositions , les Marées sont
alors plus hautes ; mais la difficulté tombe sur le
moll
AVRIL 1734 745
mouvement annuel de la Mer , suivant lequel on
observe que ses eaux sont beaucoup plus gonflées
dans les conjonctions et oppositions des équinoxes
, que dans celles des Solstices. L'Auteur de
l'objection , après avoir remarqué que la Lune
étant dans un tropique , elle n'en décrit pas moins
un grand cercle de la Sphere , qui a pour centre
celui du Globe Terrestre puisqu'il faut que
la Lune presse en 24. heures les eaux qui sont
sous les deux Tropiques opposez , pour que
le Flux ne retarde pas plus sur nos Côtes , lorsque
la Lune est dans le Solstice le plus éloigné , que
quand elle est dans le Solstice le plus proche ; et
que tous les grands cercles d'une Sphere sont égaux
entre eux ; il en conclut que le Systême est insuffisant
pour expliquer le mouvement annuel
de la Mer.
La solution n'est pas fort difficile. Premierement
l'égalité de tous les grands cercles d'une
Sphere n'est d'aucune consideration dans l'espece
dont il s'agit , l'augmentation du Flux dans
les équinoxes , étant causée par une pression plus
perpendiculaire , au lieu que dans les Solstices la
pression est fort indirecte et ne fait que glisser
sur les eaux.
1. Secondement les Astronômes regardent la Ter
re , non comme un Globe exactement rond , où
tous les cercles sont égaux . mais comme un ellipsoïde
allongé vers les poles , ou comme un
Spheroïde rehaussé sur l'Equateur .
Suivant la premiere opinion , le Soleil et la
Lune se réncontrant en même-temps dans une
ligne presque directe sur l'Equateur , et étant per
pendiculaires au plan des deux axes de l'éllipse ,
la pression de la Lune porte bien plus à plomb
sur les eaux de la Mer , que quand le rayon de la
Fiij Lune
746 MERCURE DE FRANCE
Lune fait un angle fort aigu avec ce même plan.
Suivant la seconde opinion que la Terre est
un Sphéroïde rehaussé sur l'Equateur , il est clair
que ce cercle surpassant de beaucoup tous les autres
par sa convexité , presse davantage la matiere
étherée dans les équinoxes , parce qu'il est
opposé plus directement au Soleil et à la Lune.
On remarque encore de la difference entre les
Marées des deux Solstices ; et celles du Solstice
d'hyver étant un peu plus fortes , nous font connoître
que le périhelie de la Terre a aussi quelque
part à une plus grande pression des eaux de laMer;
ce qui revient à l'ancien sentiment de Pline , que le
Soleil est en partie cause du Flux et du Reflux .
Je vais me servir de l'occasion de cette Dissertation
Astronomique pour proposer une hypothese
du mouvement de la Terre , differente de
celle de Copernic . Elle consiste à mettre les pôles
de l'Equateur dans une situation droite à la place
de ceux de l'écliptique , ensorte que le cercle variable
du jour comprenue alternativement cha
que pole dans l'hémisphere éclairé ; au lieu que
dans l'hypothèse de Copernic , le cercle du jour
étant immobile , les poles de l'Equateur passent
alternativement dans l'hémisphere qui voit le Soleil.
La révolution diurne de la Terre décrit un
parallele , de même que le Soleil dans le Systême
de Tycho , et on n'a pas besoin d'un mouvement
de plus du Globe Terrestre d'Orient en Occident
, introduit par Copernic ( Révolut. lib. 1 .
e. 11. ) pour expliquer le parallelisme de l'axe
de la Terre , par l'exemple de l'Aiguille d'une
Boussole qui ne tourne point dans le temps que
sa boëte tourne. La seule inclinaison de l'écliptique
sur l'Equateur suffit pour causer ladiversité
des saisons et l'inégalité des jours .
La Terre garde son parallelisme, par un axe toû
jour
AVRIL. 1734. 747
jours droit, en parcourant la route oblique du Zodiaque
sans s'écarter ; l'Equateur du Globe Terrestre
s'éleve et s'abaisse par rapport à un cercle
fixe dans le Ciel, de tout l'espace compris entre cet
Equateur et un des Tropiques ; et chaque pole de
l'Equateur coupe alternativement l'axe du Zodiaque
, pendant les solstices.
La Lune , suivant cette hypothese , étant dans
un Solstice , les deux tropiques ne passent
pas , à la verité , en 24. heures au--ddessous de la
Lune , comme on les y fait passer dans l'hypothese
de Copernic , pour rendre raison de ce que
le Flux arrive toujours à la même heure vers nos
Côtes , mais il y est suppléé par le contrecoup
de la pression de la Lune qui étant assez forte
pour contraindre le Globe de la Terre de reculer
de quelque espace ( ce qu'il faut absolument admettre,
indépendainment de cette hypothese ,
pour expliquer comment il arrive un flux et un
reflux de douze en douze heures ) cette pression
de la Lune agit en même-temps sur les deux
paralleles opposez. J'attends sur cette nouvelle
hypothese , plus simple que celle de Copernic ,
la décision des grands Astronomes .
Fermer
Résumé : RÉPONSE de M. le Gendre de Saint Aubin, à l'objection concernant le Flux et Reflux de la Mer, insérée dans le Mercure de Mars dernier.
Le texte présente une réponse de M. le Gendre de Saint-Aubin à une objection concernant le flux et le reflux de la mer, publiée dans le Mercure de Mars précédent. L'auteur défend le système cartésien, qui explique les variations du flux et du reflux en accord avec le cours de la Lune. Les mouvements diurne, mensuel et annuel de la mer sont mentionnés, avec un accent sur la difficulté d'expliquer le mouvement annuel. L'objection soulève le fait que la Lune, même lorsqu'elle est dans un tropique, décrit un grand cercle de la sphère terrestre, ce qui devrait affecter le flux de manière uniforme. L'auteur explique que l'augmentation du flux aux équinoxes est due à une pression plus perpendiculaire, contrairement aux solstices où la pression est plus indirecte. Deux hypothèses sont proposées pour expliquer cette différence : la Terre pourrait être un ellipsoïde allongé vers les pôles ou un sphéroïde rehaussé sur l'équateur. Dans les deux cas, la pression lunaire est plus efficace aux équinoxes. Le texte mentionne également une différence entre les marées des deux solstices, celles d'hiver étant plus fortes en raison du périhélie de la Terre. Enfin, l'auteur propose une nouvelle hypothèse sur le mouvement de la Terre, différente de celle de Copernic. Cette hypothèse suggère que les pôles de l'équateur sont droits par rapport à ceux de l'écliptique, et que la Terre garde son parallelisme en parcourant la route oblique du Zodiaque. La Lune, suivant cette hypothèse, exerce une pression suffisante pour contraindre la Terre à reculer, expliquant ainsi le flux et le reflux.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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14
p. 1104-1117
TROISIÈME PARTIE de la comparaison des Philosophies de Descartes et de Newton. Par M. de S. Aubin.
Début :
Les Newtoniens prétendent (Praefat. editor. in Nevvt.) que l'attraction peut être une qualité [...]
Mots clefs :
Descartes, Newton, Philosophies, Newtoniens, Attraction, Corps, Soleil, Lune, Terre, Planètes, Mouvement, Système, Force, Fluide, Raison
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texteReconnaissance textuelle : TROISIÈME PARTIE de la comparaison des Philosophies de Descartes et de Newton. Par M. de S. Aubin.
TROISIEME PARTIE de la
comparaison des Philosophies de Descartes
et de Newton. Par M. de S. Aubin .
L
Es Newtoniens prétendent ( Prafat. editor. in
Nevvt. ) que l'attraction peut être une qualité
de la matière aussi primitive que la mobilité.
Les Cartésiens répondent que la mobilité et les
I. Vol. autres
JUIN. 1734. 17057
autres qualités primitives de la matiere , comme
l'étendue , l'impénétrabilité , sont fort differentes
de l'attraction ; que ces proprietés sont trèssimples
, au lieu que l'attraction est une qualité
composée , qui consiste en l'action d'un corps
sur un autre corps. Que ce n'est pas parler en
Physicien , que de dire qu'une attraction pénétre.
tous les centres , sans sçavoir pourquoi , et qu'elle
fait tout dans la nature , sans dire comment.
L'attraction est même contraire à l'experience.
Qu'on suspende deux cubes d'acier d'un pouce
de diamétre chacun à deux fils , ( Harsoëk
rec. de piec. Phys . ) en sorte que les deux cubes se
touchent presque par un de leurs côtés , ils ne
s'approchent pas dans un lieu où l'air n'a aucune
agitation qui rompe son équilibre ; et l'attraction
n'agit pas davantage sur eux dans le vuide
pneumatique , quoique le moindre choc, la moindre
impulsion les fasse changer de place . Cepen--
dant si ces deux cubes ne faisoient qu'un seul
parallélepipéde d'un pouce d'épaiseur , une force
de plus de cent mille livres ne les sépareroit pas.
Suivant l'experience de Guericke faite à Magdebourg
, ( M. de Mairan , Tr. de l'Aur. Bor. )
deux plans polis de deux pouces trois quarts de
diametre , s'unissoient si bien ensemble , par la
juxta- position , et frotés seulement de quelque
matiere un peu grasse , qu'ils soutenoient , sans
attaché au
se separer , un poids de 80. livres ,
plan inferieur. Il faut donc qu'il y ait quelque
autre cause de cette forte union des parcelles d'un
corps , que la prétendue attraction mutuelle de
Newton , à moins qu'on n'y ajoûte la cohesion
et la juxta- position , autres qualités occultes : au
Heu qu'il est très - vrai - semblable , que
la cause
de cette forte union est la pression du plein , suiyant
l'hypothese des Cartesiens.
Mait .
TIC MERCURE DE FRANCE
Mais il y a plus. Ce qui est inconcevable ,
comme une cause naturelle , c'est une attraction
qui opere au-delà du vuide. Le P. Castel ( Tr. de
Phys. sur lapesant. ) est surpris , avec raison , que
Newton at allié le vuide avec le sys.ê.ne d'une
pesanteur universelle . Newton compare ( Princ.
Mith. p. 3. ) tout mouvement circulaire à celui
d'une pierre , que la force du bras fait tourner
dans une fronde. Y auroit - il quelque apparence
à supposer qu'il se feroit simplement une attrac
tion de la pierre par le bras , sans fronde et au
travers d'un milieu vuide ? La Physique ne peut
admettre ( Leibn. Théod. ) l'action immediate
d'un corps sur un autre corps éloigné : Il y a
même de la contradiction dans les termes.
Sur les fondemens ruineux de l'attraction et du
vuide , Newton éleve ses prétendues démonstrations
. Il ne place point le centre de l'Univers
dans un mobile actif , comme le Soleil , ni dans
aucune autre Planete , mais dans un espace vuide
, duquel il nous assure ( Princ. Math.p. 374 )
que le Soleil ne s'éloigne jamais beaucoup . II
donne donc au So eil , non - seulement un mouvement
de révolution sur son axe , mais encore
un mouvement de transport d'un heu à un autre
; et toutes les Ellipses des Planetes doivent varier
en même tems , puisqu'elles ont toujours le
Soleil à un de leurs foyers.
Newton allegue de mauvaises raisons pour détruire
les tourbilions . Les revo utions des Planetes
, dit-il , ( p.354 ) sont élipiques , et les aires
qu'elles décrivent par leurs mouvemens autour
du Soleil , sont proportionnelles aux tems : Il
suppose plusi urs Cercles excentriques - les uns
dans les autres et prétend que les loix Astronomiques
et les mécaniques ne peuvent se conci-
I. Vol.
lier
JUIN. 1107
י734
lier , en supposant un fluide de matiere étherée,
parce que dans le tems que l'aphélie demandera
un mouvement plus tardir, un passage plus étroit
demandera un mouvement plus prompt , ou au
contraire. Rien n'est plus foible que cette objection.
Quand il se trouve dans la nature que que
Concurience entre deux contraires , le plus fort
l'emporte , et les loix du mouvement ont bientôt
décidé entr'eux.
Il n'y a pas plus de solidité à l'objection , que
fluide , qui environne la terre , doit ête d'une
densité égale à celle du Globe. Voici en quoi
consiste cette objection . » Si le fluide dans lequel
» le Globe terrestre nage, dit Newton , ( p. 353. )
est plus ou moins dense , le Globe , au lieu de
» revenir au point d'où il est parti , décrira une
spirale dans sa révolution , en approchant du
» centre ou de la circonference . Si la densité est
égale , les parties lu so ide seront en équilibre
e avec les parties du fluide , et le Globe alors pour-
" ra occuper toutes les places du tourbillon , aussi
bien que le centre . Il est isé de répondre ; premierement
, qu'il ne faut pas considerer une lanete
, comme un mobile plongé dans un fluide ,
mais qu'on doit se représenter un fluide qui participe
aux mouvemens du Globe, comme une portion
de la matière étherée entraînée par lui , et qui
l'environne également de toute part . Le Globe
doit être en équilibre avec son ciel , avec la couche
du tourbillon Solaire où il fait sa révolution ,
mais il n'a pas besoin d'équilibre dans son tourbillon
paticulier , ille forme , et il y donne la loi.
Secondement il n'y a aucun inconvenient qu'un
Globe et le fluide où il nâge , soient d'une égale
densité. Le Globe ne cesse pas pour cela d'ê re solide
, et son atmosphere ne perd pas sa fluidité . Il
Реце
tro MERCURE DE FRANCE
peut y avoir une densité égale entre des particu
les , dont les unes sont accrochées entre elles , et
les autres ne le sont pas : de même qu'un morceau
de bois, qui est un solide , à une égale densité
et est en équilibre avec le volume d'eau qui
l'entraîne.
L'objection tirée du passage des Cométes en
tout sens au travers du tourbillon , a été refutée
dans la seconde partie de cette dissertation. Venons
aux effets de l'attraction universelle, New
ton suppose qu'un mouvement direct d'Occident
en Orient a été imprimé dès le commencement,
par le Créateur , à toutes les Planetes , et que l'attraction
des centres de leurs révolutions les détourne
continuellement de leur tendance à cemouvement
rectiligne , ce qui leur fait décrire
des ellipses. Il se fût épargné bien des calculs
, s'il eût dit tout d'un coup , que le Créateur
, dès le commencement a imprimé aux Planetes
des mouvemens elliptiques . C'est la gravitation
réciproque du Soleil et des Planetes , dit - il ,
( P.374. ) qui les fait tourner autour de leur centre
commun , à des distances plus ou moins éloignées ,
et dans des orbites elliptiques. Tout le systême
roule sur ces deux principes ; premierement , que
les forces de l'attraction mutuelle sont en raison
inverse des quarrés des distances ; c'est - à dire ,
que le corps étant deux fois plus éloigné , la
force centrale agit sur lui quatre fois plus foiblement
, que l'éloignement étant quatre fois plus
gran 1 , la force est seize fois plus foible , & c . Secondement
, que les corps s'attirent en raison directe
de leurs masses, ou de la quantité de leur matiere.
L'essai du systême se fait uniquement sur la
Lune Remontons aux principes . Quand deux
forces , l'une horizontale , l'autre perpendiculai
I.Vo!.
re
JUIN. 1734. 1109
re , poussent également un corps , il décrit la
diagonale d'un quarré . Newton , partant de cette
premiere conclusion , décompose , pour ainsi
dire , la courbe décrite par le mouvement de la
Luue.Connoissant les proportions de son orbite,
et les tems de sa révolution , il calcule les degrés
de la force directe et de la force centrale ,
qui agissant à la fois sur la Lune , produisent
son mouvement elliptique . Il trouve que si
la Lune venoit à perdre sa force directe , ensorte
qu'elle obéit uniquement à l'attraction centrale ,
elle tomberoit de quinze piés dans la premiere
minute. Newton prétend aussi que les corps ,
dont nous connoissons la chûte, avancent de cinquante
quatre mille piés en une minute que si
les corps commençoient à tomber de la hauteur
de la Lune , ou d'une hauteur de soixante demidiametres
de la terre , leur pesanteur diminuant
en raison inverse du quarré de cette distance , leur
chûte seroit de quinze piés dans la premiere minute
, comme la chute de la Lune ; et que la Lune
arrivant à la surface de la terre , décriroit dans
la derniere minute cinquante quatre mille piés ,
de même que les corps graves , près de la surface
de la terre , avancent en tombant de quinze
piés dans la premiere seconde , et de cinquante
quatre mille piés dans toute la minute. Le quarré
de soixante multiplié par quinze , donne cinquante
quatre mille , et Newton en conclut
qu'un même principe , une même force agit sur
la Lune et sur les corps dont nous connoissons
la chûte , suivant la loi qu'il a établie de la raison
inverse des quarrés des distances . Il attribuë,
en conséquence , une gravitation generale et mutuelle
à tous les corps Celestes , dans la même
proportion. Mais cette attraction , refutée déja
I. Vol.
са
TH10 MERCURE DE FRANCE
en qualité de cause , n'est pas plus soutenable
par ses effets.
Premierement , les expériences de la chûte
des corps , près de la surface de la terre , c'estâ
- dire , des hauteurs quelconques qui sont à
notre portée , comme Tours , Montagnes , &c .
ne peuvent se faire que sur des corps dont la
masse a un rapport très - inegal à la masse du
Globe lunaire ; en sorte que si l'attraction agit
avec une force égale sur des masses , dont la quanrité
de matiere est si disproportionnée , un des
fondemens du systême Newtonien tombe en ruine
, sçavoir que l'attraction agit en raison directe
des masses. Secondement , je soutiens que l'at
mosphere , qui environne la terre , étant fort
épaisse , au lieu que la région de la Lune est vuide,
suivant Newton , et la difference causée par l'épaisseur
d'un fluide étant telle encore suivant
Newton , que sans la résistance de l'air grossier,
le corps le plus poreux , comme une éponge , se
précipiteroit avec autant de vitesse qu'un Globe
de plomb , une des démontrations de Newton
étant même , qu'un mobile qui traverse un fluide
de pareille pesanteur spécifique , en quelque sens
que ce soit , et quelque soit la vitesse qu'on lui
donne d'abord , doit perdre la moitié de sa vîtesavant
que d'avoir parcouru trois de ses diametres
: il s'ensuit incontestablement de ses principes,
que si l'attraction centrale agit dans un milieu
vuide , à la hauteur de la Lune , en raison
inverse du quarré de la distance , par rapport à
une attraction qui agit dans un fluide fort dense,
auprès de la surface de la terre , ces deux attrac
tions ne peuvent être semblables .
se ,
Troisiémement il est certain que les masses
des Planetes ne changent point , et que leurs dis-
I. Vol. tanoes
JUIN. 1734 IIII
tances varient , d'où il résulte par une conséquence
invincible que les Planettes dans leurs
périhélies , bien plus puissamment attirées par
le Soleil , devroient tomber sur ce centre , comme
Aristote disoit , que s'il y avoit une autre
terre , elle tomberoit sur celle - ci . Car le moindre
dérangement dans l'équilibre entraîne tout - àfait
un corps , parce que l'excès qui a précedé ,
augmente continuellement l'excès qui suit . Or
tout Astronome convient des absides ou variations
des distances des Planetes . L'équilibre doit
alors être rompu par leur éloignement ou leur
proximité. Elles doivent s'attirer quelquefois
beaucoup plus fortement. La Lune , par exemple,
dans la conjonction , devroit abandonner la
Terre et aller se joindre au Soleil , sur tout la
Terre étant dans le périhélie ; il arriveroit encore
que les deux attractions du Soleil et de la
Terre sur la Lune agissant du même côté
dans l'opposition de la Lune , au lieu que dans
sa conjonction ces deux forces se combattent . la
Lune dans l'opposition tomberoit sur la Terre .
Il est impossible que deux attractions si inégales
et dans ces situations de la Lune si contraires ,
produisent le même effet de la retenir dans l'écliptique.
Il faut aussi dans les absides et conjonctions
des autres Planetes , non-seulement
supposer une qualité occulte , telle que l'attraction
, mais il faut la supposer variable et de maniere
qu'elle se proportionne toujours au besoin
qu'on a d'elle.
Lorsqu'une Planete dans le périhélie , s'est approchée
du centre , l'attraction centrale étant
augmentée , il est impossible , en suivant les loix
du Systême Newtonien , que cette Planete retourne
à sa distance moyenne , et à plus forte
I. Vol.
raison
1112 MERCURE DE FRANCE
raison à l'aphélie . On prétend que quand Jupiter
et Saturne sont dans leur plus grande
proximité, qui est de cent soixante cinq millions
de lieues , suivant les derniers Astronomes , leurs
mouvemens ne sont plus de la même régularité ,
ce que les Newtoniens attribuent à une attraction
plus forte. Puisque le cours de Saturne est dérangé
, il faut donc que l'attraction centrale, qui devroit
agir plus puissammene sur Saturne à une
moindre distance, vienne à se relâcher , sans cause
, pour rendre à Saturne sa régularité . Le Systê
me est autant dénué de causes physiques , qu'il
est abondant en calculs.
Dans les grandes conjonctions des Planetes ,
plusieurs forces centrales réunies dans une ligne
perpendiculaire , devroient agir beaucoup plus
puissamment. Jupiter est plus massif que Saturne
, car Jupiter a plus de densité , suivant New-
Fon ( p. 372. ) il est aussi plus gros suivant tous
les Astronomes , Saturne est donc fortement attiré
par Jupiter , et quand ils se trouvent en con
jonction , la force passagere de Jupiter jointe à
la gravitation continuelle du Soleil , et aturant
Saturne du même côté , doit l'obliger de sortir
de son orbite ; et comme nous l'avons observé ,
le Systême ne fournit aucun moyen de l'y faire
rentrer. Au contraire , l'attraction augmentant
toujours à mesure que la distance diminuera , Saturne
décrira une ligne spirale , puis parabolique
et enfin presque perpendiculaire ; et venant de la
Région la plus éloignée se réunir au Soleil , quels
désordres ne fera t'il point en traversant irrégu
lierement, avec ses satellites , tout ce Monde New.
tonien , où il y a autant de principes de destruction
, que de centres de gravité.
Si l'on répond que l'excès de la vitesse de la
·
I. Vol. Planetę
JUIN. 1734 TII
Planété la soutient contre un excès d'attraction ,
Le Systême Newtonien est donc défectueux , et
c'est une nécessité indispensable d'y ajoûter un
troisiéme principe de la vitesse , qui moderé et
concilie les deux autres . Mais les Géometres auroient
un beau champ pour démontrer par des
calculs réels , fondez sur la regle de Kepler, admise
par Newton , et sur les Observations Astronomiques,
que les rapports réciproques des distances ,
des masses et des vitesses n'étant pas les mêmes en
tout temps , toute la théorie Newtoniene ne peut
avoir aucune solidité , puisque l'équilibre venant
à être rompu dans quelque partie de l'Univers ,
par la moindre inégalité d'attraction d'une Planete
ou d'un Satellite dans les absides , l'équilibre
seroit rompu en même - temps par tout , et
l'Univers aussi - tôt détruit , tous les Globes tombant
les uns sur les autres ; le Soleil même
suivant Newton , s'écarteroit de son centre à
quelque distance et précipiteroit encore la chute
des Planetes dans leurs conjonctions , la force de
la gravitation étant telle dans ce Systême , que
lorsqu'une Planete s'approche du Soleil , elle oblige
le Soleil de s'avancer un peu vers elle , s'il n'est
retenu par une attraction contraire. Ainsi tout le
Systême , au lieu d'avoir un rapport précis avec
les Phénomenes ( qui est le seul moyen de le faire
valoir ) est perpétuellement en contradiction avec
les faits établis par l'Astronomie .
Newton dit qu'il ne fait point d'hypothese ;
cependant tirer mille conséquences du même
principe d'une attraction generale et mutuelle ,
établir que les forces de cette attraction sont en
raison directe des masses , et en raison inverse des
quarrez des distances ; que suivant cette proposition
constante , le Soleil attire les Planetes , et
Je Vol.
дис
11 MERCURE DE FRANCE
ter , que s'il étoit dans le Ciel de Jupiter , maïs
sans être entré dans son tourbillon , il tomberoit
sur le Soleil , à moins qu'il ne vint à rencontrer
pendant sa chute le tourbillon particulier de
quelque Planete. Ainsi il y a lieu de faire sur ce
bouler des conjectures fort differentes de celles
de Newton , qui d'ailleurs ne pourroit tirer de
cette comparaison aucun avantage , puisqu'en
supposant le mouvement elliptique du boulet autour
de la Terre , ce seroit toujours une explication
plus physique de l'attribuer à l'impulsion
du fluide , qu'à une attraction centrale .
Newton finit ( p . 484. ) par reconnoître
qu'une matiere imperceptible penetre tous les
corps , et qu'elle est le principe de leurs attractiens
à de moyennes distances ; comme si la
nécessité d'un mouvement d'impulsion n'étoit
pas encore plus indispensable à l'égard des disrances
éloignées . Le Systême Newtonien ne
seroit soutenable , qu'en supposant les Planetes
sans absides et tous les corps celestes , sans
aucune variation de distance ; ce qui est bien
éloigné de la théorie des Cieux ; et ce Systême ne
nous apprendroit toujours rien , puisqu'il roule
sur un principe inconnu à l'Auteur , de son
aveu, et qui n'a mené jusqu'ici à aucune découverte.
L'Optique de Newton , qui est restée imparfaite,
n'a pas procuré plus d'utilité . Cette invention
si vantée des couleurs élementaires peut paroître
un peu suspecte , plusieurs personnes ayant
tenté inutilement cette experience ; Mariotte, dont
la sagacité en ce genre étoit connue, n'a pû réüssir
à la trouver , et M. Rizzetti a conclu des experiences
qu'il a faites , que tous les rayons sont
également refrangibles .
A l'égard de la Géometrie de l'infini, Newton
I. Vol.
se
JUIN. 1734. 1117
se sert de la Méthode qu'il appelle p. 32. ) des
points naissants et évanouissants , Méthode qui
renferme les mêmes contradictions que celle des
infiniment petits , Il n'est pas besoin de se jetter
dans des discussions métaphysiques , pour con
noître avec la plus entiere certitude , que la divisibilité
à l'infini ne peut s'allier avec les indi-
I visibles. Examinons quelles sont les veritables
défectuositez du Systême Cartésien , et s'il est
possible d'y remedier.
La fin dans le second volume de Juin.
comparaison des Philosophies de Descartes
et de Newton. Par M. de S. Aubin .
L
Es Newtoniens prétendent ( Prafat. editor. in
Nevvt. ) que l'attraction peut être une qualité
de la matière aussi primitive que la mobilité.
Les Cartésiens répondent que la mobilité et les
I. Vol. autres
JUIN. 1734. 17057
autres qualités primitives de la matiere , comme
l'étendue , l'impénétrabilité , sont fort differentes
de l'attraction ; que ces proprietés sont trèssimples
, au lieu que l'attraction est une qualité
composée , qui consiste en l'action d'un corps
sur un autre corps. Que ce n'est pas parler en
Physicien , que de dire qu'une attraction pénétre.
tous les centres , sans sçavoir pourquoi , et qu'elle
fait tout dans la nature , sans dire comment.
L'attraction est même contraire à l'experience.
Qu'on suspende deux cubes d'acier d'un pouce
de diamétre chacun à deux fils , ( Harsoëk
rec. de piec. Phys . ) en sorte que les deux cubes se
touchent presque par un de leurs côtés , ils ne
s'approchent pas dans un lieu où l'air n'a aucune
agitation qui rompe son équilibre ; et l'attraction
n'agit pas davantage sur eux dans le vuide
pneumatique , quoique le moindre choc, la moindre
impulsion les fasse changer de place . Cepen--
dant si ces deux cubes ne faisoient qu'un seul
parallélepipéde d'un pouce d'épaiseur , une force
de plus de cent mille livres ne les sépareroit pas.
Suivant l'experience de Guericke faite à Magdebourg
, ( M. de Mairan , Tr. de l'Aur. Bor. )
deux plans polis de deux pouces trois quarts de
diametre , s'unissoient si bien ensemble , par la
juxta- position , et frotés seulement de quelque
matiere un peu grasse , qu'ils soutenoient , sans
attaché au
se separer , un poids de 80. livres ,
plan inferieur. Il faut donc qu'il y ait quelque
autre cause de cette forte union des parcelles d'un
corps , que la prétendue attraction mutuelle de
Newton , à moins qu'on n'y ajoûte la cohesion
et la juxta- position , autres qualités occultes : au
Heu qu'il est très - vrai - semblable , que
la cause
de cette forte union est la pression du plein , suiyant
l'hypothese des Cartesiens.
Mait .
TIC MERCURE DE FRANCE
Mais il y a plus. Ce qui est inconcevable ,
comme une cause naturelle , c'est une attraction
qui opere au-delà du vuide. Le P. Castel ( Tr. de
Phys. sur lapesant. ) est surpris , avec raison , que
Newton at allié le vuide avec le sys.ê.ne d'une
pesanteur universelle . Newton compare ( Princ.
Mith. p. 3. ) tout mouvement circulaire à celui
d'une pierre , que la force du bras fait tourner
dans une fronde. Y auroit - il quelque apparence
à supposer qu'il se feroit simplement une attrac
tion de la pierre par le bras , sans fronde et au
travers d'un milieu vuide ? La Physique ne peut
admettre ( Leibn. Théod. ) l'action immediate
d'un corps sur un autre corps éloigné : Il y a
même de la contradiction dans les termes.
Sur les fondemens ruineux de l'attraction et du
vuide , Newton éleve ses prétendues démonstrations
. Il ne place point le centre de l'Univers
dans un mobile actif , comme le Soleil , ni dans
aucune autre Planete , mais dans un espace vuide
, duquel il nous assure ( Princ. Math.p. 374 )
que le Soleil ne s'éloigne jamais beaucoup . II
donne donc au So eil , non - seulement un mouvement
de révolution sur son axe , mais encore
un mouvement de transport d'un heu à un autre
; et toutes les Ellipses des Planetes doivent varier
en même tems , puisqu'elles ont toujours le
Soleil à un de leurs foyers.
Newton allegue de mauvaises raisons pour détruire
les tourbilions . Les revo utions des Planetes
, dit-il , ( p.354 ) sont élipiques , et les aires
qu'elles décrivent par leurs mouvemens autour
du Soleil , sont proportionnelles aux tems : Il
suppose plusi urs Cercles excentriques - les uns
dans les autres et prétend que les loix Astronomiques
et les mécaniques ne peuvent se conci-
I. Vol.
lier
JUIN. 1107
י734
lier , en supposant un fluide de matiere étherée,
parce que dans le tems que l'aphélie demandera
un mouvement plus tardir, un passage plus étroit
demandera un mouvement plus prompt , ou au
contraire. Rien n'est plus foible que cette objection.
Quand il se trouve dans la nature que que
Concurience entre deux contraires , le plus fort
l'emporte , et les loix du mouvement ont bientôt
décidé entr'eux.
Il n'y a pas plus de solidité à l'objection , que
fluide , qui environne la terre , doit ête d'une
densité égale à celle du Globe. Voici en quoi
consiste cette objection . » Si le fluide dans lequel
» le Globe terrestre nage, dit Newton , ( p. 353. )
est plus ou moins dense , le Globe , au lieu de
» revenir au point d'où il est parti , décrira une
spirale dans sa révolution , en approchant du
» centre ou de la circonference . Si la densité est
égale , les parties lu so ide seront en équilibre
e avec les parties du fluide , et le Globe alors pour-
" ra occuper toutes les places du tourbillon , aussi
bien que le centre . Il est isé de répondre ; premierement
, qu'il ne faut pas considerer une lanete
, comme un mobile plongé dans un fluide ,
mais qu'on doit se représenter un fluide qui participe
aux mouvemens du Globe, comme une portion
de la matière étherée entraînée par lui , et qui
l'environne également de toute part . Le Globe
doit être en équilibre avec son ciel , avec la couche
du tourbillon Solaire où il fait sa révolution ,
mais il n'a pas besoin d'équilibre dans son tourbillon
paticulier , ille forme , et il y donne la loi.
Secondement il n'y a aucun inconvenient qu'un
Globe et le fluide où il nâge , soient d'une égale
densité. Le Globe ne cesse pas pour cela d'ê re solide
, et son atmosphere ne perd pas sa fluidité . Il
Реце
tro MERCURE DE FRANCE
peut y avoir une densité égale entre des particu
les , dont les unes sont accrochées entre elles , et
les autres ne le sont pas : de même qu'un morceau
de bois, qui est un solide , à une égale densité
et est en équilibre avec le volume d'eau qui
l'entraîne.
L'objection tirée du passage des Cométes en
tout sens au travers du tourbillon , a été refutée
dans la seconde partie de cette dissertation. Venons
aux effets de l'attraction universelle, New
ton suppose qu'un mouvement direct d'Occident
en Orient a été imprimé dès le commencement,
par le Créateur , à toutes les Planetes , et que l'attraction
des centres de leurs révolutions les détourne
continuellement de leur tendance à cemouvement
rectiligne , ce qui leur fait décrire
des ellipses. Il se fût épargné bien des calculs
, s'il eût dit tout d'un coup , que le Créateur
, dès le commencement a imprimé aux Planetes
des mouvemens elliptiques . C'est la gravitation
réciproque du Soleil et des Planetes , dit - il ,
( P.374. ) qui les fait tourner autour de leur centre
commun , à des distances plus ou moins éloignées ,
et dans des orbites elliptiques. Tout le systême
roule sur ces deux principes ; premierement , que
les forces de l'attraction mutuelle sont en raison
inverse des quarrés des distances ; c'est - à dire ,
que le corps étant deux fois plus éloigné , la
force centrale agit sur lui quatre fois plus foiblement
, que l'éloignement étant quatre fois plus
gran 1 , la force est seize fois plus foible , & c . Secondement
, que les corps s'attirent en raison directe
de leurs masses, ou de la quantité de leur matiere.
L'essai du systême se fait uniquement sur la
Lune Remontons aux principes . Quand deux
forces , l'une horizontale , l'autre perpendiculai
I.Vo!.
re
JUIN. 1734. 1109
re , poussent également un corps , il décrit la
diagonale d'un quarré . Newton , partant de cette
premiere conclusion , décompose , pour ainsi
dire , la courbe décrite par le mouvement de la
Luue.Connoissant les proportions de son orbite,
et les tems de sa révolution , il calcule les degrés
de la force directe et de la force centrale ,
qui agissant à la fois sur la Lune , produisent
son mouvement elliptique . Il trouve que si
la Lune venoit à perdre sa force directe , ensorte
qu'elle obéit uniquement à l'attraction centrale ,
elle tomberoit de quinze piés dans la premiere
minute. Newton prétend aussi que les corps ,
dont nous connoissons la chûte, avancent de cinquante
quatre mille piés en une minute que si
les corps commençoient à tomber de la hauteur
de la Lune , ou d'une hauteur de soixante demidiametres
de la terre , leur pesanteur diminuant
en raison inverse du quarré de cette distance , leur
chûte seroit de quinze piés dans la premiere minute
, comme la chute de la Lune ; et que la Lune
arrivant à la surface de la terre , décriroit dans
la derniere minute cinquante quatre mille piés ,
de même que les corps graves , près de la surface
de la terre , avancent en tombant de quinze
piés dans la premiere seconde , et de cinquante
quatre mille piés dans toute la minute. Le quarré
de soixante multiplié par quinze , donne cinquante
quatre mille , et Newton en conclut
qu'un même principe , une même force agit sur
la Lune et sur les corps dont nous connoissons
la chûte , suivant la loi qu'il a établie de la raison
inverse des quarrés des distances . Il attribuë,
en conséquence , une gravitation generale et mutuelle
à tous les corps Celestes , dans la même
proportion. Mais cette attraction , refutée déja
I. Vol.
са
TH10 MERCURE DE FRANCE
en qualité de cause , n'est pas plus soutenable
par ses effets.
Premierement , les expériences de la chûte
des corps , près de la surface de la terre , c'estâ
- dire , des hauteurs quelconques qui sont à
notre portée , comme Tours , Montagnes , &c .
ne peuvent se faire que sur des corps dont la
masse a un rapport très - inegal à la masse du
Globe lunaire ; en sorte que si l'attraction agit
avec une force égale sur des masses , dont la quanrité
de matiere est si disproportionnée , un des
fondemens du systême Newtonien tombe en ruine
, sçavoir que l'attraction agit en raison directe
des masses. Secondement , je soutiens que l'at
mosphere , qui environne la terre , étant fort
épaisse , au lieu que la région de la Lune est vuide,
suivant Newton , et la difference causée par l'épaisseur
d'un fluide étant telle encore suivant
Newton , que sans la résistance de l'air grossier,
le corps le plus poreux , comme une éponge , se
précipiteroit avec autant de vitesse qu'un Globe
de plomb , une des démontrations de Newton
étant même , qu'un mobile qui traverse un fluide
de pareille pesanteur spécifique , en quelque sens
que ce soit , et quelque soit la vitesse qu'on lui
donne d'abord , doit perdre la moitié de sa vîtesavant
que d'avoir parcouru trois de ses diametres
: il s'ensuit incontestablement de ses principes,
que si l'attraction centrale agit dans un milieu
vuide , à la hauteur de la Lune , en raison
inverse du quarré de la distance , par rapport à
une attraction qui agit dans un fluide fort dense,
auprès de la surface de la terre , ces deux attrac
tions ne peuvent être semblables .
se ,
Troisiémement il est certain que les masses
des Planetes ne changent point , et que leurs dis-
I. Vol. tanoes
JUIN. 1734 IIII
tances varient , d'où il résulte par une conséquence
invincible que les Planettes dans leurs
périhélies , bien plus puissamment attirées par
le Soleil , devroient tomber sur ce centre , comme
Aristote disoit , que s'il y avoit une autre
terre , elle tomberoit sur celle - ci . Car le moindre
dérangement dans l'équilibre entraîne tout - àfait
un corps , parce que l'excès qui a précedé ,
augmente continuellement l'excès qui suit . Or
tout Astronome convient des absides ou variations
des distances des Planetes . L'équilibre doit
alors être rompu par leur éloignement ou leur
proximité. Elles doivent s'attirer quelquefois
beaucoup plus fortement. La Lune , par exemple,
dans la conjonction , devroit abandonner la
Terre et aller se joindre au Soleil , sur tout la
Terre étant dans le périhélie ; il arriveroit encore
que les deux attractions du Soleil et de la
Terre sur la Lune agissant du même côté
dans l'opposition de la Lune , au lieu que dans
sa conjonction ces deux forces se combattent . la
Lune dans l'opposition tomberoit sur la Terre .
Il est impossible que deux attractions si inégales
et dans ces situations de la Lune si contraires ,
produisent le même effet de la retenir dans l'écliptique.
Il faut aussi dans les absides et conjonctions
des autres Planetes , non-seulement
supposer une qualité occulte , telle que l'attraction
, mais il faut la supposer variable et de maniere
qu'elle se proportionne toujours au besoin
qu'on a d'elle.
Lorsqu'une Planete dans le périhélie , s'est approchée
du centre , l'attraction centrale étant
augmentée , il est impossible , en suivant les loix
du Systême Newtonien , que cette Planete retourne
à sa distance moyenne , et à plus forte
I. Vol.
raison
1112 MERCURE DE FRANCE
raison à l'aphélie . On prétend que quand Jupiter
et Saturne sont dans leur plus grande
proximité, qui est de cent soixante cinq millions
de lieues , suivant les derniers Astronomes , leurs
mouvemens ne sont plus de la même régularité ,
ce que les Newtoniens attribuent à une attraction
plus forte. Puisque le cours de Saturne est dérangé
, il faut donc que l'attraction centrale, qui devroit
agir plus puissammene sur Saturne à une
moindre distance, vienne à se relâcher , sans cause
, pour rendre à Saturne sa régularité . Le Systê
me est autant dénué de causes physiques , qu'il
est abondant en calculs.
Dans les grandes conjonctions des Planetes ,
plusieurs forces centrales réunies dans une ligne
perpendiculaire , devroient agir beaucoup plus
puissamment. Jupiter est plus massif que Saturne
, car Jupiter a plus de densité , suivant New-
Fon ( p. 372. ) il est aussi plus gros suivant tous
les Astronomes , Saturne est donc fortement attiré
par Jupiter , et quand ils se trouvent en con
jonction , la force passagere de Jupiter jointe à
la gravitation continuelle du Soleil , et aturant
Saturne du même côté , doit l'obliger de sortir
de son orbite ; et comme nous l'avons observé ,
le Systême ne fournit aucun moyen de l'y faire
rentrer. Au contraire , l'attraction augmentant
toujours à mesure que la distance diminuera , Saturne
décrira une ligne spirale , puis parabolique
et enfin presque perpendiculaire ; et venant de la
Région la plus éloignée se réunir au Soleil , quels
désordres ne fera t'il point en traversant irrégu
lierement, avec ses satellites , tout ce Monde New.
tonien , où il y a autant de principes de destruction
, que de centres de gravité.
Si l'on répond que l'excès de la vitesse de la
·
I. Vol. Planetę
JUIN. 1734 TII
Planété la soutient contre un excès d'attraction ,
Le Systême Newtonien est donc défectueux , et
c'est une nécessité indispensable d'y ajoûter un
troisiéme principe de la vitesse , qui moderé et
concilie les deux autres . Mais les Géometres auroient
un beau champ pour démontrer par des
calculs réels , fondez sur la regle de Kepler, admise
par Newton , et sur les Observations Astronomiques,
que les rapports réciproques des distances ,
des masses et des vitesses n'étant pas les mêmes en
tout temps , toute la théorie Newtoniene ne peut
avoir aucune solidité , puisque l'équilibre venant
à être rompu dans quelque partie de l'Univers ,
par la moindre inégalité d'attraction d'une Planete
ou d'un Satellite dans les absides , l'équilibre
seroit rompu en même - temps par tout , et
l'Univers aussi - tôt détruit , tous les Globes tombant
les uns sur les autres ; le Soleil même
suivant Newton , s'écarteroit de son centre à
quelque distance et précipiteroit encore la chute
des Planetes dans leurs conjonctions , la force de
la gravitation étant telle dans ce Systême , que
lorsqu'une Planete s'approche du Soleil , elle oblige
le Soleil de s'avancer un peu vers elle , s'il n'est
retenu par une attraction contraire. Ainsi tout le
Systême , au lieu d'avoir un rapport précis avec
les Phénomenes ( qui est le seul moyen de le faire
valoir ) est perpétuellement en contradiction avec
les faits établis par l'Astronomie .
Newton dit qu'il ne fait point d'hypothese ;
cependant tirer mille conséquences du même
principe d'une attraction generale et mutuelle ,
établir que les forces de cette attraction sont en
raison directe des masses , et en raison inverse des
quarrez des distances ; que suivant cette proposition
constante , le Soleil attire les Planetes , et
Je Vol.
дис
11 MERCURE DE FRANCE
ter , que s'il étoit dans le Ciel de Jupiter , maïs
sans être entré dans son tourbillon , il tomberoit
sur le Soleil , à moins qu'il ne vint à rencontrer
pendant sa chute le tourbillon particulier de
quelque Planete. Ainsi il y a lieu de faire sur ce
bouler des conjectures fort differentes de celles
de Newton , qui d'ailleurs ne pourroit tirer de
cette comparaison aucun avantage , puisqu'en
supposant le mouvement elliptique du boulet autour
de la Terre , ce seroit toujours une explication
plus physique de l'attribuer à l'impulsion
du fluide , qu'à une attraction centrale .
Newton finit ( p . 484. ) par reconnoître
qu'une matiere imperceptible penetre tous les
corps , et qu'elle est le principe de leurs attractiens
à de moyennes distances ; comme si la
nécessité d'un mouvement d'impulsion n'étoit
pas encore plus indispensable à l'égard des disrances
éloignées . Le Systême Newtonien ne
seroit soutenable , qu'en supposant les Planetes
sans absides et tous les corps celestes , sans
aucune variation de distance ; ce qui est bien
éloigné de la théorie des Cieux ; et ce Systême ne
nous apprendroit toujours rien , puisqu'il roule
sur un principe inconnu à l'Auteur , de son
aveu, et qui n'a mené jusqu'ici à aucune découverte.
L'Optique de Newton , qui est restée imparfaite,
n'a pas procuré plus d'utilité . Cette invention
si vantée des couleurs élementaires peut paroître
un peu suspecte , plusieurs personnes ayant
tenté inutilement cette experience ; Mariotte, dont
la sagacité en ce genre étoit connue, n'a pû réüssir
à la trouver , et M. Rizzetti a conclu des experiences
qu'il a faites , que tous les rayons sont
également refrangibles .
A l'égard de la Géometrie de l'infini, Newton
I. Vol.
se
JUIN. 1734. 1117
se sert de la Méthode qu'il appelle p. 32. ) des
points naissants et évanouissants , Méthode qui
renferme les mêmes contradictions que celle des
infiniment petits , Il n'est pas besoin de se jetter
dans des discussions métaphysiques , pour con
noître avec la plus entiere certitude , que la divisibilité
à l'infini ne peut s'allier avec les indi-
I visibles. Examinons quelles sont les veritables
défectuositez du Systême Cartésien , et s'il est
possible d'y remedier.
La fin dans le second volume de Juin.
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Résumé : TROISIÈME PARTIE de la comparaison des Philosophies de Descartes et de Newton. Par M. de S. Aubin.
Le texte compare les philosophies de Descartes et de Newton, en se concentrant sur la notion d'attraction. Les Newtoniens considèrent l'attraction comme une qualité primitive de la matière, similaire à la mobilité. En revanche, les Cartésiens la voient comme une qualité composée et contraire à l'expérience, car elle n'est pas observable dans certaines conditions expérimentales, comme l'attraction entre deux cubes d'acier suspendus. Ils préfèrent expliquer l'union des particules d'un corps par la cohésion et la juxtaposition. Les Cartésiens critiquent également l'idée d'une attraction opérant à travers le vide, la comparant à une pierre tournant dans une fronde sans lien physique. Ils rejettent l'action immédiate d'un corps sur un autre à distance, la trouvant contradictoire. Newton, quant à lui, place le centre de l'Univers dans un espace vide et attribue au Soleil des mouvements complexes. Les Cartésiens réfutent les objections de Newton contre les tourbillons, affirmant que les lois du mouvement résolvent les concurrences entre forces opposées. Le texte examine ensuite les effets de l'attraction universelle. Newton suppose un mouvement initial imprimé par le Créateur et une attraction réciproque entre le Soleil et les planètes. Les Cartésiens critiquent ses calculs, estimant qu'il aurait pu simplement postuler des mouvements elliptiques initiaux. Ils contestent également la validité des expériences de Newton sur la chute des corps, arguant que les différences de milieu invalident les comparaisons. Ils soulignent les variations des distances des planètes, qui devraient entraîner des déséquilibres selon les lois newtoniennes. Le texte critique le système newtonien et ses implications sur le mouvement des planètes, notamment Saturne et Jupiter. Lors des grandes conjonctions planétaires, Jupiter attire fortement Saturne, le forçant à sortir de son orbite. Le système newtonien ne fournit aucun moyen pour que Saturne y retourne, ce qui pourrait entraîner des désordres. Il affirme que le système newtonien est défectueux et nécessite un troisième principe de vitesse pour concilier les forces en jeu. Les rapports réciproques des distances, des masses et des vitesses ne sont pas constants, ce qui pourrait rompre l'équilibre de l'univers et entraîner la destruction des planètes. Newton reconnaît l'existence d'une matière imperceptible pénétrant tous les corps, mais cela ne suffit pas à expliquer les mouvements à grandes distances. Le texte conclut que le système newtonien n'est pas soutenable et critique également l'optique de Newton, notamment sa théorie des couleurs élémentaires, ainsi que sa méthode en géométrie de l'infini, qui contient des contradictions.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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19
p. 68
« LE mot de la premiere Enigme du mois de Décembre est la Lune. Celui [...] »
Début :
LE mot de la premiere Enigme du mois de Décembre est la Lune. Celui [...]
Mots clefs :
Lune, Montre, Esprit, Solitude, Cal
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « LE mot de la premiere Enigme du mois de Décembre est la Lune. Celui [...] »
LEE mot de la premiere Enigme du
mois de Décembre eft la Lune. Celui
de la feconde eft la Montre. Celui du
premier Logogryphe eft efprit , dans
lequel on trouve Sire , re , fi , pie, pite,
lire , pifte , ris , prife, pife , terpfi. Celui
du Second eft Solitude , dans lequel on
trouve duel , folive , ifle , fol , ut &fol,
lit , vide , olive , os , fot , fol , ovide ,
dot , Dieu , dole & dol, Toul,& LOUIS.
Celui du troifiéme eft cal , qui retourné,
fait lac.
mois de Décembre eft la Lune. Celui
de la feconde eft la Montre. Celui du
premier Logogryphe eft efprit , dans
lequel on trouve Sire , re , fi , pie, pite,
lire , pifte , ris , prife, pife , terpfi. Celui
du Second eft Solitude , dans lequel on
trouve duel , folive , ifle , fol , ut &fol,
lit , vide , olive , os , fot , fol , ovide ,
dot , Dieu , dole & dol, Toul,& LOUIS.
Celui du troifiéme eft cal , qui retourné,
fait lac.
Fermer
20
p. 184-187
De PARIS, le 13 Mai 1763.
Début :
Le 13 Avril, le Corps de la Ville, à la tête duquel étoit le sieur de Pontcarré de [...]
Mots clefs :
Prévôts des marchands, Duc, Chevalier, Cérémonie, Ministre plénipotentiaire, Diplomatie, Météores, Lumière, Lune, Incendie, Prince de Condé, Ville, Dégâts, Perte, Loterie de l'Hôtel-de-ville, Tirage, Gains
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : De PARIS, le 13 Mai 1763.
De PARIS, le 13 Mai 1763.
Le 13 Avril , le Corps de Ville , à la tête
duquel étoit le fieur de Pontcarré de Viarmes ,
Prévôt des Marchands , fe tranſporta a l'Hôtel
de Lamoignon , rue Pavée , où il fit l'ouver
ture de la nouvelle Bibliothèque Publique que
l'on a déja annoncée. Le Duc de Brillac , Pair
& Grand Pannetier de France , Chevalier des
Ordres du Roi , & Lieutenant - Général de ſes
JUILLET. 1763. 185
au Armées , nommé pour préfider cette année,
Chapitre de l'Ordre de S. Michel , s'eft rendu
le 9 de ce mois , à la Grand'Salle des Pères
Cordeliers de cette Ville . Là , revêtu du Manteau
& du Collier des Ordres du Roi , & ayant à
fes côtés le fieur Chendret , Héraut , & le fieur
Perfeville , Huifier defdits Ordres , en habit de
cérémonie ; il reçut Chevalier de l'Ordre de S.
Michel , le fieur Brochier , Ecuyer , premier Secré
taire du Comte de Rochechouart , Miniftre plénipotentiaire
du Roi à la Cour de Parme. Le
Duc de Briffac aſſiſta enſuite , avec tous les Chevaliers
qui fe trouvoient préfens , à la Grand'-
Meffe qui fe célébre tous les ans dans l'Eglife des
Pères Cordeliers , en mémoire de l'apparition
de S. Michel.
On a appris de Lisbone , que Don Vincent
de Souza Coufinho , Miniftre plénipotentiaire du
Roi de Portugal , auprè; du Roi de Sardaigne
a été nommé par Sa Majefté Très-Fidèle , pour
venir réfider en la même qualité auprès du
Roi.
Le fieur Meffier , habile Aftronome , obfervant
à l'Obfervatoire Royal de la Marine , à l'Hôtel
de Clugny , le 29 Avril , à une heure quarantehuit
minutes du matin , a apperçu un globe de
feu , à la hauteur d'environ douze degrés fur
l'Horifon & à l'Orient de Paris , traînant une
longue queue lumineuſe , comme le fillon que
trace en l'air une fufée volante : fon diamétre
apparent étoit environ le tiers de la Lune , &
fa couleur étoit d'un rouge vif. La Lune qui
étoit alors fur l'Horifon , effaçoit une grande partie
de la lumière de ce Météore qui , dans une
nuit obfcure , auroit répandu une lumière confidérable
dans l'Atmosphère. Ce globe parut tome
186 MERCURE DE FRANCE.
ber prefque perpendiculairement , en employant
dans fa chute jufqu'à l'Horiſon environ quatorze
fecondes de temps. Le Ciel étoit pour lors prefque
totalement couvert , le vent au Sud- Oueſt
& le Barometre étoit à la hauteur de vingtfept
pouces fix lignes.
On écrit de Nancy , que le même jour , à une
heure & demie du matin , le même globe de
feu y a été obfervé. Ce globe n'a été apperçu
qu'un inftant à l'Oueft de Nancy , fort près de
l'Horifon , & traînant une queue brillante qui
auroit jetté une lumière très-conſidérable fi elle
n'avoit été effacée par celle de la Lune.
On vient d'apprendre la malheureuſe nouvelle
d'un incendie qui a détruit plus de la moitié de
la petite Ville d'Hirfon , appartenante au Prince
de Condé , & fituée dans la Généralité de Soiffons ,
Election de Guife . Le 23 du mois dernier , à cinq
heures du foir , le feu prit à la maiſon d'un
Couvreur , les flammes excitées par un vent du
Nord très-violent , fe portèrent , en moins d'une
demic heure , d'une extrémité à l'autre de la
Ville , & s'attachèrent en fept ou huit endroits
différens , avec une telle impétuofité , qu'en moins
de deux heures , plus de trois cens Bâtimens
furent entiérement confumés avec tous les meubles
, grains , fourages & effets qui s'y trou
voient enfermés , fans qu'il eût été poffible de
retirer du plus grand nombre de ces maifons ,
ni les papiers des Notaires & des Employés des
Fermes , ni même l'argent comptant. On regarde
comme un grand bonheur , qu'un enfant feul air
péri dans les flammes. Les Officiers & les principaux
Habitans du lieu , ont dreflé un Procèsverbal
de la perte que cet incendie a occafionnée ,
& l'eftimation monte à quatre cens quarante &
un mille fept cens vingt - une livres.
JUILLET. 1763 . 187
Un femblable malheur eft arrivé le premier
de ce mois , au Village de Perrigny , Bailliage
d'Auxonne , où cinquante maiſons ont été confumées
par le feu.
Le vingt - huitième Tirage de la Loterie de
l'Hôtel- de- Ville s'eft fait le 25 du mois dernier ,
en la manière accoutumée. Le Lot de cinquante
mille livres eft échu au numéro 8694 ; celurde
vingt mille livres au numéro 11093 ; & les deux
de dix mille livres aux numéros 5978 & 7110 .
Les de ce mois , on a tiré la Loterie de
l'Ecole Royale Militaire. Les Numéros fortis de
la Roue de Fortune , font , 7 , 19 , 34 , 56 , 59.
Le prochain Tirage fe fera le 16 Juin .
Le 13 Avril , le Corps de Ville , à la tête
duquel étoit le fieur de Pontcarré de Viarmes ,
Prévôt des Marchands , fe tranſporta a l'Hôtel
de Lamoignon , rue Pavée , où il fit l'ouver
ture de la nouvelle Bibliothèque Publique que
l'on a déja annoncée. Le Duc de Brillac , Pair
& Grand Pannetier de France , Chevalier des
Ordres du Roi , & Lieutenant - Général de ſes
JUILLET. 1763. 185
au Armées , nommé pour préfider cette année,
Chapitre de l'Ordre de S. Michel , s'eft rendu
le 9 de ce mois , à la Grand'Salle des Pères
Cordeliers de cette Ville . Là , revêtu du Manteau
& du Collier des Ordres du Roi , & ayant à
fes côtés le fieur Chendret , Héraut , & le fieur
Perfeville , Huifier defdits Ordres , en habit de
cérémonie ; il reçut Chevalier de l'Ordre de S.
Michel , le fieur Brochier , Ecuyer , premier Secré
taire du Comte de Rochechouart , Miniftre plénipotentiaire
du Roi à la Cour de Parme. Le
Duc de Briffac aſſiſta enſuite , avec tous les Chevaliers
qui fe trouvoient préfens , à la Grand'-
Meffe qui fe célébre tous les ans dans l'Eglife des
Pères Cordeliers , en mémoire de l'apparition
de S. Michel.
On a appris de Lisbone , que Don Vincent
de Souza Coufinho , Miniftre plénipotentiaire du
Roi de Portugal , auprè; du Roi de Sardaigne
a été nommé par Sa Majefté Très-Fidèle , pour
venir réfider en la même qualité auprès du
Roi.
Le fieur Meffier , habile Aftronome , obfervant
à l'Obfervatoire Royal de la Marine , à l'Hôtel
de Clugny , le 29 Avril , à une heure quarantehuit
minutes du matin , a apperçu un globe de
feu , à la hauteur d'environ douze degrés fur
l'Horifon & à l'Orient de Paris , traînant une
longue queue lumineuſe , comme le fillon que
trace en l'air une fufée volante : fon diamétre
apparent étoit environ le tiers de la Lune , &
fa couleur étoit d'un rouge vif. La Lune qui
étoit alors fur l'Horifon , effaçoit une grande partie
de la lumière de ce Météore qui , dans une
nuit obfcure , auroit répandu une lumière confidérable
dans l'Atmosphère. Ce globe parut tome
186 MERCURE DE FRANCE.
ber prefque perpendiculairement , en employant
dans fa chute jufqu'à l'Horiſon environ quatorze
fecondes de temps. Le Ciel étoit pour lors prefque
totalement couvert , le vent au Sud- Oueſt
& le Barometre étoit à la hauteur de vingtfept
pouces fix lignes.
On écrit de Nancy , que le même jour , à une
heure & demie du matin , le même globe de
feu y a été obfervé. Ce globe n'a été apperçu
qu'un inftant à l'Oueft de Nancy , fort près de
l'Horifon , & traînant une queue brillante qui
auroit jetté une lumière très-conſidérable fi elle
n'avoit été effacée par celle de la Lune.
On vient d'apprendre la malheureuſe nouvelle
d'un incendie qui a détruit plus de la moitié de
la petite Ville d'Hirfon , appartenante au Prince
de Condé , & fituée dans la Généralité de Soiffons ,
Election de Guife . Le 23 du mois dernier , à cinq
heures du foir , le feu prit à la maiſon d'un
Couvreur , les flammes excitées par un vent du
Nord très-violent , fe portèrent , en moins d'une
demic heure , d'une extrémité à l'autre de la
Ville , & s'attachèrent en fept ou huit endroits
différens , avec une telle impétuofité , qu'en moins
de deux heures , plus de trois cens Bâtimens
furent entiérement confumés avec tous les meubles
, grains , fourages & effets qui s'y trou
voient enfermés , fans qu'il eût été poffible de
retirer du plus grand nombre de ces maifons ,
ni les papiers des Notaires & des Employés des
Fermes , ni même l'argent comptant. On regarde
comme un grand bonheur , qu'un enfant feul air
péri dans les flammes. Les Officiers & les principaux
Habitans du lieu , ont dreflé un Procèsverbal
de la perte que cet incendie a occafionnée ,
& l'eftimation monte à quatre cens quarante &
un mille fept cens vingt - une livres.
JUILLET. 1763 . 187
Un femblable malheur eft arrivé le premier
de ce mois , au Village de Perrigny , Bailliage
d'Auxonne , où cinquante maiſons ont été confumées
par le feu.
Le vingt - huitième Tirage de la Loterie de
l'Hôtel- de- Ville s'eft fait le 25 du mois dernier ,
en la manière accoutumée. Le Lot de cinquante
mille livres eft échu au numéro 8694 ; celurde
vingt mille livres au numéro 11093 ; & les deux
de dix mille livres aux numéros 5978 & 7110 .
Les de ce mois , on a tiré la Loterie de
l'Ecole Royale Militaire. Les Numéros fortis de
la Roue de Fortune , font , 7 , 19 , 34 , 56 , 59.
Le prochain Tirage fe fera le 16 Juin .
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Résumé : De PARIS, le 13 Mai 1763.
En avril 1763, plusieurs événements marquants eurent lieu. Le 13 avril, le Corps de Ville, sous la direction du Prévôt des Marchands Pontcarré de Viarmes, inaugura la nouvelle Bibliothèque Publique à l'Hôtel de Lamoignon. Lors de cette cérémonie, le Duc de Brillac, président pour l'année, accueillit le Chevalier Brochier dans l'Ordre de Saint-Michel. Par la suite, le Duc de Brillac assista à la Grand-Messe en mémoire de Saint-Michel. À Lisbonne, Don Vincent de Souza Couto fut nommé ministre plénipotentiaire du Roi de Portugal auprès du Roi de Sardaigne. Le 29 avril, l'astronome Messier observa un globe de feu lumineux à l'Observatoire Royal de la Marine, phénomène également observé à Nancy le même jour. Les conditions météorologiques étaient particulières, avec un ciel couvert, un vent soufflant du sud-ouest et un baromètre à vingt-sept pouces six lignes. Le 23 mai, un incendie dévasta plus de la moitié de la ville d'Hirson, appartenant au Prince de Condé. En moins de deux heures, plus de trois cents bâtiments furent détruits, causant la mort d'un enfant et des pertes estimées à quatre cent quarante et un mille sept cent vingt et une livres. Le 1er juillet, un autre incendie détruisit cinquante maisons au village de Perrigny, dans le Bailliage d'Auxonne. Le 25 mai, le vingt-huitième tirage de la Loterie de l'Hôtel-de-Ville eut lieu, avec les numéros gagnants 8694, 11093, 5978 et 7110. La Loterie de l'École Royale Militaire fut également tirée, révélant les numéros fortunés 7, 19, 34, 56 et 59. Le prochain tirage était prévu pour le 16 juin.
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p. 157
De STOCKHOLM, le 6 Avril 1764.
Début :
La Reine & les trois Princesses se sont rendus, le premier de ce mois, [...]
Mots clefs :
Reine, Princesse, Observatoire, Éclipses de soleil, Lune
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texteReconnaissance textuelle : De STOCKHOLM, le 6 Avril 1764.
DE STOCKHOLM , le 6 Avril 1764.
La Reine & les trois Princeffes fe fontrendus , le
premier de ce mois , à l'Obfervatoire de cette
Ville à l'occafion de la grande éclipfe du Soleil :
elle a commencé à 10 heures 48 minutes 52fecondes
, & a fini à une heure 39 minutes 53 fecondes,
apres midi. Dans la plus grande force de l'éclipfe ,
la Lune a couvert onze douzièmes du diamètre
du Soleil.
La Reine & les trois Princeffes fe fontrendus , le
premier de ce mois , à l'Obfervatoire de cette
Ville à l'occafion de la grande éclipfe du Soleil :
elle a commencé à 10 heures 48 minutes 52fecondes
, & a fini à une heure 39 minutes 53 fecondes,
apres midi. Dans la plus grande force de l'éclipfe ,
la Lune a couvert onze douzièmes du diamètre
du Soleil.
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