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1
p. 193-199
Memoire concernant quelques observations sur le vitriol & sur le fer, par M. Geoffroy. [titre d'après la table]
Début :
Le Mercredy 26. Avril l'Academie Royale des Sciences reprit ses [...]
Mots clefs :
Vitriol, Liqueur, Académie royale des sciences, Terre, Équateur, Méridiens, Sels acides, Nitre, Botanistes, Cristaux
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texteReconnaissance textuelle : Memoire concernant quelques observations sur le vitriol & sur le fer, par M. Geoffroy. [titre d'après la table]
LE mercredy 26. Avril
l'Académie Royale des
Sciences reprir ses exercices
qui avoient estê interrompus
pendant les FêtesdePasquès,
& elle lés ouvrir à on ordinaire
par une Assemblée
publique.
Monsieur Oflîni com- mença la Séance par un discours;
dans lequel il démontra
que la figure de la Terre
étoit Ecliptique, & que son
(axe pris d'un Pole à l'autre
étoit beaucoup plus grand
que - son Diamètre fous
l'Equateur: Il donna en
mcfme temps une méthode
pour avoir la mesure des
devrez des Méridiens.
MrLemery le jeune, expliqua
ensuite la maniere
dont les Sels acides ( &
particulierement le Sel acide
du Nitre ) agissent sur les
soufres pour prÉxfcire la
"flafne.
Mr Marchand, rapporta
la découvertequ'il avoir
faite de la fkur d'une petite
planteou efpccfr de mousle,
nommée LichenpetroeusfldlAtus.
Cette Fleur avoit été
jusques ici inconnuëaux
Botanistes, quoyque la plante
fûttres-commune.
Mr Geoffroy termina la
Seance par la lecture d'un
mémoire, concernant quelques
observations sur le Vitriol
& sur le Fer. Il donna
plusieurs manieres de reduire
le Vitriol vert en une liqueur
grasse onctueuse & qui ne
secristallise plus, qu'il nomma
Eau mne ou essence Hipuque
duVitriol.Onappelle
ordinairement Eaux meres,
des liqueurs grasses, qui
restent après les cristallisations
du salpetre ,du Vitriol,
du esl marin, de l'alum, &c.
On avoit crû jusques ici que
les liqueurs grasses étoient
commposées des sels alcalis
& de la graisse de la Terre
qui fc trouvant messez avec
ces sels s'en séparoient dans
la cristalisation ; mais il
avança que cela. n'étoit poinr,
Q¿ que c'estoit la substance
même des sels qui étoit ainsi
changée, & qu'il prouva par-
C.qùé tous ces sels, si bien
apurez qu'ils puissens cftre^
se peuvent entierement changer
en cette liqueur, ce qu'il
prouva par experience sur le
Vitriol. Une des manieres
qu'il proposa pour reduire
ainsi le Vitriol est de calciner
du Vitriol vert aux rayons
du Soleil pendant l'Eté. Il
se reduit en une poudre blanche.
On fait fondre cette
poudre dans de l'eau de
pluye; on philtre la dissolution,
& après avoir fait digerer
pendant quelque temps
la liqueur au Soleil, on la
fait éva porer & on laisse cris.
talliser le sel, Il reste entre
les cristaux une liqueur rougeâtre,
grasse qui ne fc cri stallise
point du tour. On
la garde à part. On fait calciner
de nouveau les cristaux
au Soleil, on les fait dissoudre,
on digere la dissolution
on la philtre, on la fait criftaliser
& on sépare la liqueur
qui ne se cristallise point;
on continuë cela pluficurs
fois jurqu'à ce que tour le
Vitriol foit converti en huile
ou eau mere. Il ne proposa
pas feulement cette liqueur
comme une simple curiosité;
mais encore comme un remede
utile, & comme un
fort bon stiptique pour arrester
le fang des playesapplique
exterieuremcnt, &
pour appaiser les bemorr hagies
prisincerieurerpeut;cest
pourquoy il lui avoic donné
le nom d'EiTencc stiptique du
Vitriol. Le temps ne luy permit
pas de licelfes observations
sur le Fer.
l'Académie Royale des
Sciences reprir ses exercices
qui avoient estê interrompus
pendant les FêtesdePasquès,
& elle lés ouvrir à on ordinaire
par une Assemblée
publique.
Monsieur Oflîni com- mença la Séance par un discours;
dans lequel il démontra
que la figure de la Terre
étoit Ecliptique, & que son
(axe pris d'un Pole à l'autre
étoit beaucoup plus grand
que - son Diamètre fous
l'Equateur: Il donna en
mcfme temps une méthode
pour avoir la mesure des
devrez des Méridiens.
MrLemery le jeune, expliqua
ensuite la maniere
dont les Sels acides ( &
particulierement le Sel acide
du Nitre ) agissent sur les
soufres pour prÉxfcire la
"flafne.
Mr Marchand, rapporta
la découvertequ'il avoir
faite de la fkur d'une petite
planteou efpccfr de mousle,
nommée LichenpetroeusfldlAtus.
Cette Fleur avoit été
jusques ici inconnuëaux
Botanistes, quoyque la plante
fûttres-commune.
Mr Geoffroy termina la
Seance par la lecture d'un
mémoire, concernant quelques
observations sur le Vitriol
& sur le Fer. Il donna
plusieurs manieres de reduire
le Vitriol vert en une liqueur
grasse onctueuse & qui ne
secristallise plus, qu'il nomma
Eau mne ou essence Hipuque
duVitriol.Onappelle
ordinairement Eaux meres,
des liqueurs grasses, qui
restent après les cristallisations
du salpetre ,du Vitriol,
du esl marin, de l'alum, &c.
On avoit crû jusques ici que
les liqueurs grasses étoient
commposées des sels alcalis
& de la graisse de la Terre
qui fc trouvant messez avec
ces sels s'en séparoient dans
la cristalisation ; mais il
avança que cela. n'étoit poinr,
Q¿ que c'estoit la substance
même des sels qui étoit ainsi
changée, & qu'il prouva par-
C.qùé tous ces sels, si bien
apurez qu'ils puissens cftre^
se peuvent entierement changer
en cette liqueur, ce qu'il
prouva par experience sur le
Vitriol. Une des manieres
qu'il proposa pour reduire
ainsi le Vitriol est de calciner
du Vitriol vert aux rayons
du Soleil pendant l'Eté. Il
se reduit en une poudre blanche.
On fait fondre cette
poudre dans de l'eau de
pluye; on philtre la dissolution,
& après avoir fait digerer
pendant quelque temps
la liqueur au Soleil, on la
fait éva porer & on laisse cris.
talliser le sel, Il reste entre
les cristaux une liqueur rougeâtre,
grasse qui ne fc cri stallise
point du tour. On
la garde à part. On fait calciner
de nouveau les cristaux
au Soleil, on les fait dissoudre,
on digere la dissolution
on la philtre, on la fait criftaliser
& on sépare la liqueur
qui ne se cristallise point;
on continuë cela pluficurs
fois jurqu'à ce que tour le
Vitriol foit converti en huile
ou eau mere. Il ne proposa
pas feulement cette liqueur
comme une simple curiosité;
mais encore comme un remede
utile, & comme un
fort bon stiptique pour arrester
le fang des playesapplique
exterieuremcnt, &
pour appaiser les bemorr hagies
prisincerieurerpeut;cest
pourquoy il lui avoic donné
le nom d'EiTencc stiptique du
Vitriol. Le temps ne luy permit
pas de licelfes observations
sur le Fer.
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Résumé : Memoire concernant quelques observations sur le vitriol & sur le fer, par M. Geoffroy. [titre d'après la table]
Le 26 avril, l'Académie Royale des Sciences a repris ses activités après les fêtes de Pâques. Monsieur Oflîni a présenté une démonstration sur la forme elliptique de la Terre, affirmant que son axe polaire est plus long que son diamètre équatorial, et a proposé une méthode pour mesurer les degrés des méridiens. Monsieur Lemery le jeune a expliqué l'action des sels acides, comme le sel acide du nitre, sur les soufres pour produire de la flamme. Monsieur Marchand a rapporté la découverte d'une nouvelle espèce de mousse, le Lichen petraeus fulvus, fréquente mais inconnue des botanistes. Enfin, Monsieur Geoffroy a lu un mémoire sur le vitriol et le fer, décrivant des méthodes pour transformer le vitriol vert en une liqueur grasse et onctueuse, nommée 'eau mère' ou 'essence hippique du vitriol'. Cette liqueur, obtenue après plusieurs cristallisations, est utilisée comme remède stiptique pour arrêter les saignements et apaiser les hémorragies internes. Geoffroy n'a pas pu présenter ses observations sur le fer faute de temps.
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2
p. 477-482
DIFFICULTÉ sur le mouvement annuel du Flux et Reflux de la Mer.
Début :
Il est surprenant que les Philosophes qui se picquent d'une si grande exactitude [...]
Mots clefs :
Flux et reflux, Mer, Lune, Tropiques, Équateur, Nouvelles lunes, Pleines lunes, Lunes, Mouvement, Explication, Solstices, Annuel, Menstruel, Terre, Cercles
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texteReconnaissance textuelle : DIFFICULTÉ sur le mouvement annuel du Flux et Reflux de la Mer.
DIFFICULT E' sur le mouvement
annuel du Flux et Reflux de la Mer.
L est surprenant que les Philosophes
Iquise piequent d'une si grande prac
titude dans l'explication de tous les mouvemens
de la Mer , qu'ils défient de proposer
aucune difficulté contre leur sistême
, qu'ils ne dissipent aussi -tôt , n'en
ayent pas encore apperçu une qui saute
aux yeux dans l'explication qu'ils donnent
du mouvement annuel : c'est qu'elle
paroît fondée sur un principe dont tout
le monde convient, que l'Equateur est le
plus grand de tous les cercles de laTerre ,
et que les deux Tropiques lui sont considérablement
inférieurs , principe incontestable
, mais qui est mal appliqué dans
leur systême. Pour le démontrer , il ne
faut que l'examiner et l'application qu'ils
en font . Mais auparavant il est bon d'établir
l'état de la question.
478 MERCURE DE FRANCE
On distingue trois sortes de mouvements
différents dans les eaux de la Mer,
le Diurne , le Menstruel , et l'annuel.
Le Diurne est celui par lequel les eaux
de la Mer se débordent sur nos Rivages
et s'en retirent deux fois le jour , ensorte
toutefois que ces inondations arrivent
tous les jours près de 48 min. plus tard
que le jour précédent.
Le mouvement Menstruel est ainsi
appellé , parce que les Marées sont plus
fortes aux nouvelles et pleines Lunes de
chaque mois que dans les Quadratures.
Enfin le mouvement annuel est celui
par lequel les eaux de la Mer se gonflent
plus considérablement aux nouvelles et
pleines Lunes des Equinoxes, qu'aux nouvelles
et pleines Lunes des Solstices.
Il ne s'agit ici que du mouvement annuel
, et c'est précisément l'explication
qu'on en donne communément que je
me propose de refuter icy . Voici donc
comme on l'explique.
•
Dans les nouvelles et pleines Lunes des
Equinoxes, la Lune répond à l'Equateur
terrestre qui est le plus grand de tous
les cercles de la Terre. Dans les nouvelles
et pleines Lunes des Solstices elle répond
aux deux Tropiques qui sont de beaucoup
plus petits que l'Equateur ; par
conMARS.
1734 479
conséquent quand la Lune se trouve directement
sur l'Equateur , il y a une
plus grande convexité sur la terre par
rapport à la Lune , une bosse plus considérable
, que quand elle répond aux
Tropiques, ainsi la distance qui se trouve
depuis la circonférence de l'Equateur
jusqu'à la partie inférieure de la Lune ,
étant beaucoup moins grande que celle
qui se trouve entre les Tropiques et la
même partie inférieure de la Lune
lit se trouve plus retréci dans cet endroit
que
que si elle répondoit aux Tropiques ;
donc la matiere céleste a beaucoup plus
de peine à passer donc elle comprime
davantage les eaux , et par conséquent
les Marées doivent être plus grandes dans
les nouvelles et pleines Lunes des Equi
noxes que dans celles des Solstices.
و
, le
Cette explication seroit merveilleuse
si elle ne péchoit point , comme je l'ai
dit dans l'application du principe. Il est
bien vrai que l'Equateur est le plus grand
de tous les cercles de la terre que les
Tropiques lui cédent en grandeur , mais
il est faux d'en conclure que la Lune
répond à un moindre cercle quand elle
se trouve sur les Tropiques que quand
elle se trouve sur l'Equateur , et je soutiens
, de l'aveu même des Auteurs du
systême
480 MERCURE DE FRANCE.
systême , que dans l'un et l'autre cas
la Lune répond à des cercles égaux entr'eux.
Pour le prouver il ne faut
que considerer
la situation des Tropiques par
rapport à la Lune dans les nouvelles et
pleines Lunes des Solstices , et faire attention
que pour lors elle ne répond pas
précisément au centre des Tropiques , mais
à un cercle dont le centre est la terre ,
et que ce cercle se prend d'un Tropique
à l'autre , c'est - à - dire , d'un point , par
exemple,du Tropique du Cancer sur nô
tre horizon au point duCapricorne qui lui
est directement opposé chez nos Antipodes;
la raison en est qu'en quelqu'endroit
que se trouve la Lune , elle presse toujours
vers la partie qui lui est directement
opposée : or quand elle se trouve
sur un Tropique , le cercle que je viens
de décrire lui est directement opposé ; et
c'est dont ces Auteurs du systême conwiennent
eux -mêmes , et dont ils se servent
pour expliquer pourquoi nous
avons aussi -tôt la Marée , quand la Lune
se trouve au Tropique du Capicorne
sous nôtre horizon , que quand elle se
rencontre au Tropique du Cancer sur
nôtre horizon ; ils en conviennent donc
eux-mêmes : or le cercle que je viens de
déMARS
1734. 481
, que
décrire, etl'Equateur sont égaux entr'eux;
car ils coupent tous deux la terre
nous supposons avec eux ronde , en deux
parties égales : suivant les principes de
Geométrie deux cercles qui coupent un
même Globe en deux parties égales sont
égaux entr'eux ; donc de l'aveu méme de
nos adversaires , l'Equateur et le Cercle
que je viens de décrire et auquel ils
avotient que répond la Lune aux nouvelles
et pleines Lunes des Solstices , sont
égaux entr'eux ; donc il n'y a point de
plus grande convexité sur la surface de
la terre par rapport à la Lune dans l'un
que
dans l'autre cas ; d'où il s'ensuit
que
la matiere céleste ne se trouvant point
plus gênée , ne doit pas davantage comprimer
les eaux de la Mer ; et ainsi suivant
cette explication , les Marées ne
doivent pas être plus grandes dans les
nouvelles Lunes des Equinoxes que dans
celles des Solstices ; ce systême ne vaut
donc rien pour expliquer le mouvement
annuel . J'avoue qu'il peut arriver qu'on
donne une véritable et solide explication
de ce mouvement ; mais je soutiens que
celle que je viens de refuter est insoutenable
; et cependant elle est à la mode
chez tous les Philosophes , qui toujours
accoutumez à distinguer un Equateur et
D des
482 MERCURE DE FRANCE
des Tropiques ; ne font nulle attention
à la situation respective de ces cercles par
rapport
à la Lune.
annuel du Flux et Reflux de la Mer.
L est surprenant que les Philosophes
Iquise piequent d'une si grande prac
titude dans l'explication de tous les mouvemens
de la Mer , qu'ils défient de proposer
aucune difficulté contre leur sistême
, qu'ils ne dissipent aussi -tôt , n'en
ayent pas encore apperçu une qui saute
aux yeux dans l'explication qu'ils donnent
du mouvement annuel : c'est qu'elle
paroît fondée sur un principe dont tout
le monde convient, que l'Equateur est le
plus grand de tous les cercles de laTerre ,
et que les deux Tropiques lui sont considérablement
inférieurs , principe incontestable
, mais qui est mal appliqué dans
leur systême. Pour le démontrer , il ne
faut que l'examiner et l'application qu'ils
en font . Mais auparavant il est bon d'établir
l'état de la question.
478 MERCURE DE FRANCE
On distingue trois sortes de mouvements
différents dans les eaux de la Mer,
le Diurne , le Menstruel , et l'annuel.
Le Diurne est celui par lequel les eaux
de la Mer se débordent sur nos Rivages
et s'en retirent deux fois le jour , ensorte
toutefois que ces inondations arrivent
tous les jours près de 48 min. plus tard
que le jour précédent.
Le mouvement Menstruel est ainsi
appellé , parce que les Marées sont plus
fortes aux nouvelles et pleines Lunes de
chaque mois que dans les Quadratures.
Enfin le mouvement annuel est celui
par lequel les eaux de la Mer se gonflent
plus considérablement aux nouvelles et
pleines Lunes des Equinoxes, qu'aux nouvelles
et pleines Lunes des Solstices.
Il ne s'agit ici que du mouvement annuel
, et c'est précisément l'explication
qu'on en donne communément que je
me propose de refuter icy . Voici donc
comme on l'explique.
•
Dans les nouvelles et pleines Lunes des
Equinoxes, la Lune répond à l'Equateur
terrestre qui est le plus grand de tous
les cercles de la Terre. Dans les nouvelles
et pleines Lunes des Solstices elle répond
aux deux Tropiques qui sont de beaucoup
plus petits que l'Equateur ; par
conMARS.
1734 479
conséquent quand la Lune se trouve directement
sur l'Equateur , il y a une
plus grande convexité sur la terre par
rapport à la Lune , une bosse plus considérable
, que quand elle répond aux
Tropiques, ainsi la distance qui se trouve
depuis la circonférence de l'Equateur
jusqu'à la partie inférieure de la Lune ,
étant beaucoup moins grande que celle
qui se trouve entre les Tropiques et la
même partie inférieure de la Lune
lit se trouve plus retréci dans cet endroit
que
que si elle répondoit aux Tropiques ;
donc la matiere céleste a beaucoup plus
de peine à passer donc elle comprime
davantage les eaux , et par conséquent
les Marées doivent être plus grandes dans
les nouvelles et pleines Lunes des Equi
noxes que dans celles des Solstices.
و
, le
Cette explication seroit merveilleuse
si elle ne péchoit point , comme je l'ai
dit dans l'application du principe. Il est
bien vrai que l'Equateur est le plus grand
de tous les cercles de la terre que les
Tropiques lui cédent en grandeur , mais
il est faux d'en conclure que la Lune
répond à un moindre cercle quand elle
se trouve sur les Tropiques que quand
elle se trouve sur l'Equateur , et je soutiens
, de l'aveu même des Auteurs du
systême
480 MERCURE DE FRANCE.
systême , que dans l'un et l'autre cas
la Lune répond à des cercles égaux entr'eux.
Pour le prouver il ne faut
que considerer
la situation des Tropiques par
rapport à la Lune dans les nouvelles et
pleines Lunes des Solstices , et faire attention
que pour lors elle ne répond pas
précisément au centre des Tropiques , mais
à un cercle dont le centre est la terre ,
et que ce cercle se prend d'un Tropique
à l'autre , c'est - à - dire , d'un point , par
exemple,du Tropique du Cancer sur nô
tre horizon au point duCapricorne qui lui
est directement opposé chez nos Antipodes;
la raison en est qu'en quelqu'endroit
que se trouve la Lune , elle presse toujours
vers la partie qui lui est directement
opposée : or quand elle se trouve
sur un Tropique , le cercle que je viens
de décrire lui est directement opposé ; et
c'est dont ces Auteurs du systême conwiennent
eux -mêmes , et dont ils se servent
pour expliquer pourquoi nous
avons aussi -tôt la Marée , quand la Lune
se trouve au Tropique du Capicorne
sous nôtre horizon , que quand elle se
rencontre au Tropique du Cancer sur
nôtre horizon ; ils en conviennent donc
eux-mêmes : or le cercle que je viens de
déMARS
1734. 481
, que
décrire, etl'Equateur sont égaux entr'eux;
car ils coupent tous deux la terre
nous supposons avec eux ronde , en deux
parties égales : suivant les principes de
Geométrie deux cercles qui coupent un
même Globe en deux parties égales sont
égaux entr'eux ; donc de l'aveu méme de
nos adversaires , l'Equateur et le Cercle
que je viens de décrire et auquel ils
avotient que répond la Lune aux nouvelles
et pleines Lunes des Solstices , sont
égaux entr'eux ; donc il n'y a point de
plus grande convexité sur la surface de
la terre par rapport à la Lune dans l'un
que
dans l'autre cas ; d'où il s'ensuit
que
la matiere céleste ne se trouvant point
plus gênée , ne doit pas davantage comprimer
les eaux de la Mer ; et ainsi suivant
cette explication , les Marées ne
doivent pas être plus grandes dans les
nouvelles Lunes des Equinoxes que dans
celles des Solstices ; ce systême ne vaut
donc rien pour expliquer le mouvement
annuel . J'avoue qu'il peut arriver qu'on
donne une véritable et solide explication
de ce mouvement ; mais je soutiens que
celle que je viens de refuter est insoutenable
; et cependant elle est à la mode
chez tous les Philosophes , qui toujours
accoutumez à distinguer un Equateur et
D des
482 MERCURE DE FRANCE
des Tropiques ; ne font nulle attention
à la situation respective de ces cercles par
rapport
à la Lune.
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Résumé : DIFFICULTÉ sur le mouvement annuel du Flux et Reflux de la Mer.
Le texte traite des mouvements annuels des marées, soulignant une difficulté dans l'explication courante de ce phénomène. Les philosophes, bien qu'ils aient expliqué avec précision les mouvements diurnes et mensuels des eaux marines, n'ont pas résolu la question du mouvement annuel. Les trois types de mouvements des marées sont le mouvement diurne, le mouvement mensuel et le mouvement annuel. Le mouvement diurne se caractérise par des marées qui se produisent deux fois par jour, avec un décalage de 48 minutes chaque jour. Le mouvement mensuel est marqué par des marées plus fortes aux nouvelles et pleines lunes de chaque mois. Le mouvement annuel, quant à lui, se manifeste par des marées plus importantes aux équinoxes qu'aux solstices. L'explication traditionnelle du mouvement annuel repose sur le principe que l'équateur est le plus grand cercle de la Terre, tandis que les tropiques sont plus petits. Selon cette explication, la Lune, en se trouvant sur l'équateur aux équinoxes, crée une plus grande convexité terrestre, comprimant ainsi davantage les eaux et augmentant les marées. Cependant, le texte conteste cette explication en affirmant que la Lune répond à des cercles égaux, que ce soit sur l'équateur ou sur les tropiques. Ainsi, la différence de convexité et de compression des eaux ne peut expliquer les variations des marées entre les équinoxes et les solstices. Le texte conclut que cette explication est insoutenable et qu'une autre explication doit être trouvée pour le mouvement annuel des marées.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3
p. 744-747
RÉPONSE de M. le Gendre de Saint Aubin, à l'objection concernant le Flux et Reflux de la Mer, insérée dans le Mercure de Mars dernier.
Début :
Le Systême Cartésien sur le Flux et Reflux de la Mer, victorieux si souvent des objections, [...]
Mots clefs :
Flux et reflux, Lune, Équateur, Mer, Pression, Terre, Eaux , Globe, Soleil, Hypothèse, Système cartésien, Copernic
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texteReconnaissance textuelle : RÉPONSE de M. le Gendre de Saint Aubin, à l'objection concernant le Flux et Reflux de la Mer, insérée dans le Mercure de Mars dernier.
REPONSE de M. le Gendre de Saint
Aubin , à l'objection concernant le
Flux et Reflux de la Mer , insérée dans
le Mercure de Mars dernier.
par un
E Systême Cartésien sur le Flux et Reflux
I de la Mer,victorieux si souvent des objec
tions , a été attaqué dans le Mercure ,
raisonnement très solide en soi , mais qui ne
donne aucune atteinte à la véritable explication
de ce Phénomene. Le parfait accord des variations
du Flux et du Reflux avec le cours de la
Lune , se remarque également aux trois mouve
mens de la Mer , diurne , menstruel et annuel.
L'Auteur de la nouvelle objection convient de la
justesse des deux prémiers rapports , en ce que le
Flux retarde tous les jours d'environ 48. minutes,
comme le passage de la Lune par le même Méridien
, et en ce que la pression des eaux de la Mer
par le Globe Lunaire étant plus forte lorsque la
Lune est dans une ligne droite avec le Soleil dans
les conjonctions , et oppositions , les Marées sont
alors plus hautes ; mais la difficulté tombe sur le
moll
AVRIL 1734 745
mouvement annuel de la Mer , suivant lequel on
observe que ses eaux sont beaucoup plus gonflées
dans les conjonctions et oppositions des équinoxes
, que dans celles des Solstices. L'Auteur de
l'objection , après avoir remarqué que la Lune
étant dans un tropique , elle n'en décrit pas moins
un grand cercle de la Sphere , qui a pour centre
celui du Globe Terrestre puisqu'il faut que
la Lune presse en 24. heures les eaux qui sont
sous les deux Tropiques opposez , pour que
le Flux ne retarde pas plus sur nos Côtes , lorsque
la Lune est dans le Solstice le plus éloigné , que
quand elle est dans le Solstice le plus proche ; et
que tous les grands cercles d'une Sphere sont égaux
entre eux ; il en conclut que le Systême est insuffisant
pour expliquer le mouvement annuel
de la Mer.
La solution n'est pas fort difficile. Premierement
l'égalité de tous les grands cercles d'une
Sphere n'est d'aucune consideration dans l'espece
dont il s'agit , l'augmentation du Flux dans
les équinoxes , étant causée par une pression plus
perpendiculaire , au lieu que dans les Solstices la
pression est fort indirecte et ne fait que glisser
sur les eaux.
1. Secondement les Astronômes regardent la Ter
re , non comme un Globe exactement rond , où
tous les cercles sont égaux . mais comme un ellipsoïde
allongé vers les poles , ou comme un
Spheroïde rehaussé sur l'Equateur .
Suivant la premiere opinion , le Soleil et la
Lune se réncontrant en même-temps dans une
ligne presque directe sur l'Equateur , et étant per
pendiculaires au plan des deux axes de l'éllipse ,
la pression de la Lune porte bien plus à plomb
sur les eaux de la Mer , que quand le rayon de la
Fiij Lune
746 MERCURE DE FRANCE
Lune fait un angle fort aigu avec ce même plan.
Suivant la seconde opinion que la Terre est
un Sphéroïde rehaussé sur l'Equateur , il est clair
que ce cercle surpassant de beaucoup tous les autres
par sa convexité , presse davantage la matiere
étherée dans les équinoxes , parce qu'il est
opposé plus directement au Soleil et à la Lune.
On remarque encore de la difference entre les
Marées des deux Solstices ; et celles du Solstice
d'hyver étant un peu plus fortes , nous font connoître
que le périhelie de la Terre a aussi quelque
part à une plus grande pression des eaux de laMer;
ce qui revient à l'ancien sentiment de Pline , que le
Soleil est en partie cause du Flux et du Reflux .
Je vais me servir de l'occasion de cette Dissertation
Astronomique pour proposer une hypothese
du mouvement de la Terre , differente de
celle de Copernic . Elle consiste à mettre les pôles
de l'Equateur dans une situation droite à la place
de ceux de l'écliptique , ensorte que le cercle variable
du jour comprenue alternativement cha
que pole dans l'hémisphere éclairé ; au lieu que
dans l'hypothèse de Copernic , le cercle du jour
étant immobile , les poles de l'Equateur passent
alternativement dans l'hémisphere qui voit le Soleil.
La révolution diurne de la Terre décrit un
parallele , de même que le Soleil dans le Systême
de Tycho , et on n'a pas besoin d'un mouvement
de plus du Globe Terrestre d'Orient en Occident
, introduit par Copernic ( Révolut. lib. 1 .
e. 11. ) pour expliquer le parallelisme de l'axe
de la Terre , par l'exemple de l'Aiguille d'une
Boussole qui ne tourne point dans le temps que
sa boëte tourne. La seule inclinaison de l'écliptique
sur l'Equateur suffit pour causer ladiversité
des saisons et l'inégalité des jours .
La Terre garde son parallelisme, par un axe toû
jour
AVRIL. 1734. 747
jours droit, en parcourant la route oblique du Zodiaque
sans s'écarter ; l'Equateur du Globe Terrestre
s'éleve et s'abaisse par rapport à un cercle
fixe dans le Ciel, de tout l'espace compris entre cet
Equateur et un des Tropiques ; et chaque pole de
l'Equateur coupe alternativement l'axe du Zodiaque
, pendant les solstices.
La Lune , suivant cette hypothese , étant dans
un Solstice , les deux tropiques ne passent
pas , à la verité , en 24. heures au--ddessous de la
Lune , comme on les y fait passer dans l'hypothese
de Copernic , pour rendre raison de ce que
le Flux arrive toujours à la même heure vers nos
Côtes , mais il y est suppléé par le contrecoup
de la pression de la Lune qui étant assez forte
pour contraindre le Globe de la Terre de reculer
de quelque espace ( ce qu'il faut absolument admettre,
indépendainment de cette hypothese ,
pour expliquer comment il arrive un flux et un
reflux de douze en douze heures ) cette pression
de la Lune agit en même-temps sur les deux
paralleles opposez. J'attends sur cette nouvelle
hypothese , plus simple que celle de Copernic ,
la décision des grands Astronomes .
Aubin , à l'objection concernant le
Flux et Reflux de la Mer , insérée dans
le Mercure de Mars dernier.
par un
E Systême Cartésien sur le Flux et Reflux
I de la Mer,victorieux si souvent des objec
tions , a été attaqué dans le Mercure ,
raisonnement très solide en soi , mais qui ne
donne aucune atteinte à la véritable explication
de ce Phénomene. Le parfait accord des variations
du Flux et du Reflux avec le cours de la
Lune , se remarque également aux trois mouve
mens de la Mer , diurne , menstruel et annuel.
L'Auteur de la nouvelle objection convient de la
justesse des deux prémiers rapports , en ce que le
Flux retarde tous les jours d'environ 48. minutes,
comme le passage de la Lune par le même Méridien
, et en ce que la pression des eaux de la Mer
par le Globe Lunaire étant plus forte lorsque la
Lune est dans une ligne droite avec le Soleil dans
les conjonctions , et oppositions , les Marées sont
alors plus hautes ; mais la difficulté tombe sur le
moll
AVRIL 1734 745
mouvement annuel de la Mer , suivant lequel on
observe que ses eaux sont beaucoup plus gonflées
dans les conjonctions et oppositions des équinoxes
, que dans celles des Solstices. L'Auteur de
l'objection , après avoir remarqué que la Lune
étant dans un tropique , elle n'en décrit pas moins
un grand cercle de la Sphere , qui a pour centre
celui du Globe Terrestre puisqu'il faut que
la Lune presse en 24. heures les eaux qui sont
sous les deux Tropiques opposez , pour que
le Flux ne retarde pas plus sur nos Côtes , lorsque
la Lune est dans le Solstice le plus éloigné , que
quand elle est dans le Solstice le plus proche ; et
que tous les grands cercles d'une Sphere sont égaux
entre eux ; il en conclut que le Systême est insuffisant
pour expliquer le mouvement annuel
de la Mer.
La solution n'est pas fort difficile. Premierement
l'égalité de tous les grands cercles d'une
Sphere n'est d'aucune consideration dans l'espece
dont il s'agit , l'augmentation du Flux dans
les équinoxes , étant causée par une pression plus
perpendiculaire , au lieu que dans les Solstices la
pression est fort indirecte et ne fait que glisser
sur les eaux.
1. Secondement les Astronômes regardent la Ter
re , non comme un Globe exactement rond , où
tous les cercles sont égaux . mais comme un ellipsoïde
allongé vers les poles , ou comme un
Spheroïde rehaussé sur l'Equateur .
Suivant la premiere opinion , le Soleil et la
Lune se réncontrant en même-temps dans une
ligne presque directe sur l'Equateur , et étant per
pendiculaires au plan des deux axes de l'éllipse ,
la pression de la Lune porte bien plus à plomb
sur les eaux de la Mer , que quand le rayon de la
Fiij Lune
746 MERCURE DE FRANCE
Lune fait un angle fort aigu avec ce même plan.
Suivant la seconde opinion que la Terre est
un Sphéroïde rehaussé sur l'Equateur , il est clair
que ce cercle surpassant de beaucoup tous les autres
par sa convexité , presse davantage la matiere
étherée dans les équinoxes , parce qu'il est
opposé plus directement au Soleil et à la Lune.
On remarque encore de la difference entre les
Marées des deux Solstices ; et celles du Solstice
d'hyver étant un peu plus fortes , nous font connoître
que le périhelie de la Terre a aussi quelque
part à une plus grande pression des eaux de laMer;
ce qui revient à l'ancien sentiment de Pline , que le
Soleil est en partie cause du Flux et du Reflux .
Je vais me servir de l'occasion de cette Dissertation
Astronomique pour proposer une hypothese
du mouvement de la Terre , differente de
celle de Copernic . Elle consiste à mettre les pôles
de l'Equateur dans une situation droite à la place
de ceux de l'écliptique , ensorte que le cercle variable
du jour comprenue alternativement cha
que pole dans l'hémisphere éclairé ; au lieu que
dans l'hypothèse de Copernic , le cercle du jour
étant immobile , les poles de l'Equateur passent
alternativement dans l'hémisphere qui voit le Soleil.
La révolution diurne de la Terre décrit un
parallele , de même que le Soleil dans le Systême
de Tycho , et on n'a pas besoin d'un mouvement
de plus du Globe Terrestre d'Orient en Occident
, introduit par Copernic ( Révolut. lib. 1 .
e. 11. ) pour expliquer le parallelisme de l'axe
de la Terre , par l'exemple de l'Aiguille d'une
Boussole qui ne tourne point dans le temps que
sa boëte tourne. La seule inclinaison de l'écliptique
sur l'Equateur suffit pour causer ladiversité
des saisons et l'inégalité des jours .
La Terre garde son parallelisme, par un axe toû
jour
AVRIL. 1734. 747
jours droit, en parcourant la route oblique du Zodiaque
sans s'écarter ; l'Equateur du Globe Terrestre
s'éleve et s'abaisse par rapport à un cercle
fixe dans le Ciel, de tout l'espace compris entre cet
Equateur et un des Tropiques ; et chaque pole de
l'Equateur coupe alternativement l'axe du Zodiaque
, pendant les solstices.
La Lune , suivant cette hypothese , étant dans
un Solstice , les deux tropiques ne passent
pas , à la verité , en 24. heures au--ddessous de la
Lune , comme on les y fait passer dans l'hypothese
de Copernic , pour rendre raison de ce que
le Flux arrive toujours à la même heure vers nos
Côtes , mais il y est suppléé par le contrecoup
de la pression de la Lune qui étant assez forte
pour contraindre le Globe de la Terre de reculer
de quelque espace ( ce qu'il faut absolument admettre,
indépendainment de cette hypothese ,
pour expliquer comment il arrive un flux et un
reflux de douze en douze heures ) cette pression
de la Lune agit en même-temps sur les deux
paralleles opposez. J'attends sur cette nouvelle
hypothese , plus simple que celle de Copernic ,
la décision des grands Astronomes .
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Résumé : RÉPONSE de M. le Gendre de Saint Aubin, à l'objection concernant le Flux et Reflux de la Mer, insérée dans le Mercure de Mars dernier.
Le texte présente une réponse de M. le Gendre de Saint-Aubin à une objection concernant le flux et le reflux de la mer, publiée dans le Mercure de Mars précédent. L'auteur défend le système cartésien, qui explique les variations du flux et du reflux en accord avec le cours de la Lune. Les mouvements diurne, mensuel et annuel de la mer sont mentionnés, avec un accent sur la difficulté d'expliquer le mouvement annuel. L'objection soulève le fait que la Lune, même lorsqu'elle est dans un tropique, décrit un grand cercle de la sphère terrestre, ce qui devrait affecter le flux de manière uniforme. L'auteur explique que l'augmentation du flux aux équinoxes est due à une pression plus perpendiculaire, contrairement aux solstices où la pression est plus indirecte. Deux hypothèses sont proposées pour expliquer cette différence : la Terre pourrait être un ellipsoïde allongé vers les pôles ou un sphéroïde rehaussé sur l'équateur. Dans les deux cas, la pression lunaire est plus efficace aux équinoxes. Le texte mentionne également une différence entre les marées des deux solstices, celles d'hiver étant plus fortes en raison du périhélie de la Terre. Enfin, l'auteur propose une nouvelle hypothèse sur le mouvement de la Terre, différente de celle de Copernic. Cette hypothèse suggère que les pôles de l'équateur sont droits par rapport à ceux de l'écliptique, et que la Terre garde son parallelisme en parcourant la route oblique du Zodiaque. La Lune, suivant cette hypothèse, exerce une pression suffisante pour contraindre la Terre à reculer, expliquant ainsi le flux et le reflux.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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4
p. 1320-1323
REPLIQUE à la Réponse faite par M. le Gendre de S. Aubin, dans le Mercure d'Avril dernier, à l'objection concernant le Flux et Reflux de la Mer ; inserée dans le Mercure de Mars dernier.
Début :
Il suffit de voir à la tête de la Réponse en question le nom de M. de S. Aubin [...]
Mots clefs :
Marquis de Saint-Aubin, Solstices, Équinoxes, Pression, Terre, Équateur, Réponse
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : REPLIQUE à la Réponse faite par M. le Gendre de S. Aubin, dans le Mercure d'Avril dernier, à l'objection concernant le Flux et Reflux de la Mer ; inserée dans le Mercure de Mars dernier.
REPLIQUE à la Réponse faite par
M. le Gendre de S. Aubin , dans le
Mercure d'Avril dernier , à l'objection
concernant le Flux et Reflux de la Mer;
inserée dans le Mercure de Mars dernier.
I
L suffit de voir à la tête de la Réponse
en question le nom de M. de S. Aubin
pour juger de sa solidité et de l'érudition
dont elle doit estre remplie. Cependant
il me permettra de dire qu'elle ne me
satisfait pas entierement , et que je crois
qu'elle n'est pas une solution pour ma
difficulté.
Il s'agit du mouvement annuel de
la Mer dont j'ai attaqué l'explication , cn
I. Vol.
dia
JUIN. 1734.
8327
disant que la Lune ne répondant pas à
un plus grand cercle de la Terre dans le
tems des Equinoxes , que dans celui des
Solstices , il ne doit pas y avoir de plus
grande Marée dans l'un que dans l'autre
cas .
La solution n'a pas paru difficile à
M. de S. Aubin , et pour le faire voir
il soutient que l'égalité de tous les grands
cercles d'une Sphere n'est d'aucune considération
dans l'espece présente , l'augmentation
du Flux dans les Equinoxes
étant causée par une pression plus perpendiculaire
, au lieu que dans les Solstices
la pression est fort indirecte , et ne
fait que glisser sur les Eaux.
. Il s'agit donc ici de sçavoir si la pres
sion est plus indirecte dans le tems des
Solstices dans celui des Equinoxes,
que
J'avoue d'abord qu'elle l'est fort dans le
tems des Solstices par rapport au plan
de l'Equateur , puisque , comme le remarque
M. de S. Aubin , elle fait un angle
fort aigu avec ce plan , mais je sou
tiens que cette pression n'est pas indirecte
par rapport au plan , où elle se trouve
quand elle répond à l'un des Tropiques,
puisqu'elle répond au centre de la terre ,
comme on en convient ce qui suffit
pour que la pression ne soit pas plus in
II. Vol.
directe
1322 MERCURE DE FRANCE
directe dans le tems des Solstices , que
dans celui des Equinoxes ; et pour qu'il
soit faux que cette pression ne fasse que
glisser sur les Eaux dans le tems des
Solstices , comme le dit l'Auteur de la
Réponse.
"
M. de S. Aubin dit de plus que les
Astronomes regardent la Terre non
comme un Globe exactement rond où
tous les cercles sont égaux , mais comme
un Ellypsoïde allongé vers les poles , ou
comme un Spheroïde rehaussé sur l'Equateur.
Le premier fait est en ma faveur
, puisque le cercle qu'on tirera d'un
Tropique à l'autre sera beaucoup plus
grand que l'Equateur , si la Terre est un
Ellypsoïde allongé : ainsi les Marées seront
même plus fortes dans le tems des
Solstices que dans celui des Equinoxes ,
ce qui est contraire aux observations. Le
second ne me seroit pas si favorable , mais
l'un et l'autre de ces faits sont fort incertains
et on attend pour en être éclairci
qu'on ait fait un voyage qu'on espere
faire l'année prochaine sous l'Equateur ;
ainsi je crois qu'il est inutile quant à
présent de raisonner sur des faits incertains
; je suivrai toujours , en attendanť ,
l'opinion commune que la Terre est un
corps à peu près rond .
de
II Vol. . Quant
JUIN. 1734 1323
Quant au dernier article où l'Auteur
veut établir un nouveau Systême , comme
il ne regarde pas ma difficulté , je me
dispenserai d'en parler ici.
Pour le Perialie dont parle M. de S. Aubin
dans sa Réponse , comme il est commun
aux Equinoxes et aux Solstices , et
qu'il peut arriver en tous tems , il ne fait
rien à l'état présent de la question .
M. le Gendre de S. Aubin , dans le
Mercure d'Avril dernier , à l'objection
concernant le Flux et Reflux de la Mer;
inserée dans le Mercure de Mars dernier.
I
L suffit de voir à la tête de la Réponse
en question le nom de M. de S. Aubin
pour juger de sa solidité et de l'érudition
dont elle doit estre remplie. Cependant
il me permettra de dire qu'elle ne me
satisfait pas entierement , et que je crois
qu'elle n'est pas une solution pour ma
difficulté.
Il s'agit du mouvement annuel de
la Mer dont j'ai attaqué l'explication , cn
I. Vol.
dia
JUIN. 1734.
8327
disant que la Lune ne répondant pas à
un plus grand cercle de la Terre dans le
tems des Equinoxes , que dans celui des
Solstices , il ne doit pas y avoir de plus
grande Marée dans l'un que dans l'autre
cas .
La solution n'a pas paru difficile à
M. de S. Aubin , et pour le faire voir
il soutient que l'égalité de tous les grands
cercles d'une Sphere n'est d'aucune considération
dans l'espece présente , l'augmentation
du Flux dans les Equinoxes
étant causée par une pression plus perpendiculaire
, au lieu que dans les Solstices
la pression est fort indirecte , et ne
fait que glisser sur les Eaux.
. Il s'agit donc ici de sçavoir si la pres
sion est plus indirecte dans le tems des
Solstices dans celui des Equinoxes,
que
J'avoue d'abord qu'elle l'est fort dans le
tems des Solstices par rapport au plan
de l'Equateur , puisque , comme le remarque
M. de S. Aubin , elle fait un angle
fort aigu avec ce plan , mais je sou
tiens que cette pression n'est pas indirecte
par rapport au plan , où elle se trouve
quand elle répond à l'un des Tropiques,
puisqu'elle répond au centre de la terre ,
comme on en convient ce qui suffit
pour que la pression ne soit pas plus in
II. Vol.
directe
1322 MERCURE DE FRANCE
directe dans le tems des Solstices , que
dans celui des Equinoxes ; et pour qu'il
soit faux que cette pression ne fasse que
glisser sur les Eaux dans le tems des
Solstices , comme le dit l'Auteur de la
Réponse.
"
M. de S. Aubin dit de plus que les
Astronomes regardent la Terre non
comme un Globe exactement rond où
tous les cercles sont égaux , mais comme
un Ellypsoïde allongé vers les poles , ou
comme un Spheroïde rehaussé sur l'Equateur.
Le premier fait est en ma faveur
, puisque le cercle qu'on tirera d'un
Tropique à l'autre sera beaucoup plus
grand que l'Equateur , si la Terre est un
Ellypsoïde allongé : ainsi les Marées seront
même plus fortes dans le tems des
Solstices que dans celui des Equinoxes ,
ce qui est contraire aux observations. Le
second ne me seroit pas si favorable , mais
l'un et l'autre de ces faits sont fort incertains
et on attend pour en être éclairci
qu'on ait fait un voyage qu'on espere
faire l'année prochaine sous l'Equateur ;
ainsi je crois qu'il est inutile quant à
présent de raisonner sur des faits incertains
; je suivrai toujours , en attendanť ,
l'opinion commune que la Terre est un
corps à peu près rond .
de
II Vol. . Quant
JUIN. 1734 1323
Quant au dernier article où l'Auteur
veut établir un nouveau Systême , comme
il ne regarde pas ma difficulté , je me
dispenserai d'en parler ici.
Pour le Perialie dont parle M. de S. Aubin
dans sa Réponse , comme il est commun
aux Equinoxes et aux Solstices , et
qu'il peut arriver en tous tems , il ne fait
rien à l'état présent de la question .
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Résumé : REPLIQUE à la Réponse faite par M. le Gendre de S. Aubin, dans le Mercure d'Avril dernier, à l'objection concernant le Flux et Reflux de la Mer ; inserée dans le Mercure de Mars dernier.
Dans une réplique publiée en réponse à M. le Gendre de S. Aubin dans le Mercure d'Avril 1734, l'auteur conteste l'explication de ce dernier sur le mouvement annuel de la mer. Il soutient que la Lune n'interagit pas différemment avec la Terre lors des équinoxes et des solstices, ce qui remet en question l'existence de marées plus grandes à ces périodes. M. de S. Aubin attribue l'augmentation du flux lors des équinoxes à une pression plus perpendiculaire, contrairement aux solstices où elle serait plus indirecte. L'auteur réfute cette théorie, affirmant que la pression est similaire dans les deux cas. Il mentionne également les débats sur la forme de la Terre, certains astronomes la décrivant comme un ellipsoïde allongé vers les pôles ou un sphéroïde rehaussé sur l'équateur, mais ces hypothèses restent incertaines et nécessitent confirmation par un voyage prévu sous l'équateur. L'auteur préfère adhérer à l'opinion commune que la Terre est un corps à peu près rond. Il évite de discuter du nouveau système proposé par M. de S. Aubin et du périgée, les jugeant non pertinents pour la question actuelle.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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