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Liste
501
p. 657-659
LES DOUCEURS DU PRINTEMS.
Début :
Quand te reverrons-nous, Printems délicieux, [...]
Mots clefs :
Printemps, Voeux, Temps délicieux, Plaine, Yeux, Foule
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texteReconnaissance textuelle : LES DOUCEURS DU PRINTEMS.
LES DOUCEURS DU PRINTEMS .
Uand te reverrons - nous , Printems déli-
Q
cieux ,
Qui depuis tant de jours es l'objet de nos voeux
Badin zéphir de cette plaine
Chasse l'Aquilon furieux ;
Et qu'on n'entende dans ces lieux
Que le doux bruit de ton haleine .
Toi , Soleil , dissous les Glaçons
Qui couvrent ces Montagnes :
Du brillant feu de tes rayons ,
Décore nos Campagnes ;
Et ramène au plutôt ce temps plutôt ce temps délicieux
?
Qui depuis tant de jours est l'objet de nos voeux.
Mais que vois- je ! à ces voeux le Ciel est faverable
,
L'air
658 MERCURE DE FRANCE
L'air tout-à- coup devient serein ;
Et la Terre quitte soudain ;
Pour prendre un dehors agréable ,
Ce qu'elle avoit de plus hideux ,
Quelle foule d'objets se présente à mes yeux !
Ici paroît une verdure ;
Là, ce sont des Jardins tout émaillez de fleurs ;
Quel mélange charmant des plus vives couleurs
!
Oui , l'on diroit que la nature ,
Pour nous offrir un spectacle si beau ;
A mis au jour quelque secret nouveau.
Tous les Arbres de nos bocages.
80
Se parent de tendres feuillages ;
On voit en de gros Pâturages ,
Bondir les Boeufs et les Agneaux s
Une Troupe volage
De jeunes Oyseaux ,
Font répéter aux Echos
Les accens de leur doux ramage ;
Et par ces Airs mélodieux ,
Semblent nous annoncer le temps délicieux
Qui depuis tant de jours est l'objet de nos voeux
D'autre part j'apperçois une claire Fontaine
Qui roulant ses paisibles eaux
Au travers d'une vaste Plaine ,
Forme à nos yeux mille canaux.
C'est
AVRIL. 1734. 659
C'est - à-présent , Bergers , que laissant vos Hameaux
,
Vous viendrez tous en foule admirer ces Ruisseaux
>
Ce Gazon parsemé de pâles Violettes :
C'est à présent qu'épris du changement heureux
Qui vient de se faire en ces Lieux ,
Vous chanterez sur vos Musettes ,
Il est enfin venu ce temps délicieux
Qui depuis tant de jours est l'objet de nos voeux,
A. X. H.
Uand te reverrons - nous , Printems déli-
Q
cieux ,
Qui depuis tant de jours es l'objet de nos voeux
Badin zéphir de cette plaine
Chasse l'Aquilon furieux ;
Et qu'on n'entende dans ces lieux
Que le doux bruit de ton haleine .
Toi , Soleil , dissous les Glaçons
Qui couvrent ces Montagnes :
Du brillant feu de tes rayons ,
Décore nos Campagnes ;
Et ramène au plutôt ce temps plutôt ce temps délicieux
?
Qui depuis tant de jours est l'objet de nos voeux.
Mais que vois- je ! à ces voeux le Ciel est faverable
,
L'air
658 MERCURE DE FRANCE
L'air tout-à- coup devient serein ;
Et la Terre quitte soudain ;
Pour prendre un dehors agréable ,
Ce qu'elle avoit de plus hideux ,
Quelle foule d'objets se présente à mes yeux !
Ici paroît une verdure ;
Là, ce sont des Jardins tout émaillez de fleurs ;
Quel mélange charmant des plus vives couleurs
!
Oui , l'on diroit que la nature ,
Pour nous offrir un spectacle si beau ;
A mis au jour quelque secret nouveau.
Tous les Arbres de nos bocages.
80
Se parent de tendres feuillages ;
On voit en de gros Pâturages ,
Bondir les Boeufs et les Agneaux s
Une Troupe volage
De jeunes Oyseaux ,
Font répéter aux Echos
Les accens de leur doux ramage ;
Et par ces Airs mélodieux ,
Semblent nous annoncer le temps délicieux
Qui depuis tant de jours est l'objet de nos voeux
D'autre part j'apperçois une claire Fontaine
Qui roulant ses paisibles eaux
Au travers d'une vaste Plaine ,
Forme à nos yeux mille canaux.
C'est
AVRIL. 1734. 659
C'est - à-présent , Bergers , que laissant vos Hameaux
,
Vous viendrez tous en foule admirer ces Ruisseaux
>
Ce Gazon parsemé de pâles Violettes :
C'est à présent qu'épris du changement heureux
Qui vient de se faire en ces Lieux ,
Vous chanterez sur vos Musettes ,
Il est enfin venu ce temps délicieux
Qui depuis tant de jours est l'objet de nos voeux,
A. X. H.
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Résumé : LES DOUCEURS DU PRINTEMS.
Le texte 'Les Douceurs du Printemps' décrit l'attente et l'arrivée du printemps, présenté comme un vœu longtemps désiré. Le poème invite le printemps à chasser les vents furieux et à faire fondre les glaces grâce à la chaleur du soleil. L'auteur observe une transformation soudaine de l'air et de la terre, qui devient agréable et se pare de verdure et de fleurs. La nature révèle une palette de couleurs vives, les arbres se couvrent de feuilles tendres, et les animaux manifestent leur joie. Une fontaine claire roule ses eaux paisibles à travers une vaste plaine, formant de nombreux canaux. Les bergers sont invités à quitter leurs hameaux pour admirer les ruisseaux et le gazon parsemé de violettes, et à célébrer l'arrivée du printemps tant attendu.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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502
p. 659-669
SECONDE Partie de la Comparaison de Descartes et de Newton.
Début :
Les Newtoniens s'efforcent d'abord d'élever leur Philosophie sur les ruines de celle de [...]
Mots clefs :
Descartes, Newton, Mouvement, Matière, Force, Corps, Espace, Comètes, Lieu, Rayons, Tourbillons, Principe, Pesanteur, Action, Attraction
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texteReconnaissance textuelle : SECONDE Partie de la Comparaison de Descartes et de Newton.
SECONDE Partie de la Comparaison
de Descartes et de Newton .
•
Es Newtoniens s'efforcent d'abord d'élever
LeurPhilosophie sur les ruines de celle de
>
Descartes. Ils soutiennent que le vuide est nécessaire
dans la Nature , pour qu'il puisse y
avoir du mouvement. Si la matiere peut être
plus ou moins rarefiée dit Newton , f Prin
cip. Math. p. 368. Edit. 1723. ) rien n'empêche
qu'elle ne le soit à l'infini , et il conclut
de ce principe , que non- seulement il y a du
vuide dans les espaces éthérées , mais encore que
ces espaces sont ( Nevv. Optic. ) entierement vuides.
Newton avance comme des axiomes dont il
n'est pas permis de douter , qu'il y a des lieux
( Princip. Math. définit, 8. Schol . p. 7. ) absolus
et primitifs , qui sont tels par leur essence et
auxquels on ne peut attribuer le mouvement.
ΤΟΙ
660 MERCURE DE FRANCE
Tous ces Principes de Newton sont insoute
nables , suivant le plus grand nombre des Physiciens
qui rejettent le vuide. Il n'y a point de
lieux absolus et primitifs ; et l'opinion du vuide
l'une des fondamentales de la Philosophie Newtonienne
tombant en ruine , entraîne toute cette
Philosophie avec elle. Le lieu ne devient tel, que
par la matiere ou l'étenduë qu'il contient. S'il
est sans matiere , il est sans étenduë , il cesse
d'être ; car le néant ne peut être étendu , et des
espaces séparez par rien , sont des espaces non
séparez , ou qui se touchent immédiatement.
L'espace ne peut pas davantage exister sans matiere
, ( Cartes. princip . part. 2. ) qu'une Montagne
sans vallée . L'étendue et l'espace ont commencé
par la création de la matiere et ont les
mêmes limites qu'elle. Penser autrement , c'est
se laisser éblouir par une image superficielle tracée
dans l'imagination et par l'habitude que les
rapports des sens ont causée en elle , en nous réprésentant
certains espaces comme vuides , parce
qu'ils sont remplis d'air ou de quelque autre
matiere encore plus déliée et plus imperceptible .
Au- delà des bornes du Monde matériel il n'y a
ni lieu ni espace ; autrement le lieu et l'espace
seroient infinis et éternels , ce qui mene aux consequences
les plus absurdes. Je suppose que les
derniers tourbillons qui composent l'Univers ,
s'étendent ou se resserrent , comme il seroit trèspossible
à l'Etre Souverain de les étendre ou de
les resserrer , le lieu et l'espace seroient augmentez
ou diminuez à proportion ; ce qui n'étoit pas
lieu , deviendroit tel , ou ce qui étoit lieu cesseroit
de l'être. Il n'y a donc ni espace ni lieu absolus
et primitifs , qui existent indépendamment
ou séparément du corps qui les remplit. Le lieu
AVRIL. 1734. 661
et l'espace ne sont autre chose que le corps luimême
, ayant differentes relations aux corps qui
l'environnent. Ils ne sont pas plus réels que la
situation ou la relation du corps . Le mouvement
se fait sans obstacle dans le plein . Pour peu que
la matiere soit rarefiée , elle cede facilement à un
corps plus massif. Il faut seulement que la force
motrice surpasse la résistance du fluide. Alors
il est également certain par le raisonnement et
par les experiences , qu'un corps avançant dans
le plein , la matiere dont il prend la place , reflue
vers ses côtez , et qu'en même temps la matiere
des côtez passe en arriere ; ensorte qu'un
mouvement direct en produit plusieurs circulaires,
ce qui n'arriveroit pas dans le vuide . Suivant
Descartes , dans tout espace égal , il y a toujours
même quantité de matiere , soit rarefiée , soit
condensée ; la situation , la figure et le mouvement
des particules en font toute la difference .
Les Newtoniens ( Prafat. editor . in Nevvton. )
objectent à la Physique corpusculaire de Descartes
, que la licence d'imaginer à son gré les figures
et les mouvemens d'une matiere imperceptible
, de supposer l'arrangement et l'impulsion
de ses particules , suivant le besoin qu'on
en a , de feindre des corps si déliez et si subtils ,
qu'ils traversent et remplissent toutes sortes d'interstices
avec une rapidité et une force de mouvement
qui n'ont aucune vrai - semblance ,
renoncer à ce qu'il y a de réel dans la Physique
pour s'attacher à des entitez inconnues , que
c'est abandonner la vraie constitution des choses
, pour s'appuyer sur des conjectures chimeri-
.ques ; que les causes occultes ne sont pas celles
qui produisent des effets évidents , et certains
comme la gravité, mais plutôt celles qui depenc'est
dent
662 MERCURE DE FRANCE
,
dent d'hypothèses purement imaginaires , comme
une matiere subtile et des tourbillons. Qu'une
cause n'est point occulte pour être primitive
et très-simple , et qu'une pareille cause n'est point
susceptible d'explications méchaniques. Que
pour expliquer la constitution d'une Horloge
il ne s'agit pas d'une supposition vague de ressorts
inconnus , qu'il faut faire connoître quelle
est la proportion et l'action de toutes les machines
qui la composent , et quel est leur effet
sensible. Que Galilée , par exemple , ayant établi
cette regle conforme à l'experience ; que les
corps jettez décrivent une parabole , si un Philosophe
vient dire que le corps jetté décrit cette
courbe , parce qu'il y a dans l'air une matiere
subtile qui la décrit aussi , un pareil raisonnement
ne peut paroître ai solide ni utile. Que si
vous mêlez dans un vase plusieurs liqueurs d'une
pesanteur inégale , il n'y aura de mouvement
entr'elles que jusqu'à ce qu'elles se soient arrangées
aux differentes hauteurs proportionnées à
leur gravité , et que de même dans les tourbillons
Cartésiens le mouvement doit cesser , lorsque
les Elemens occupent la place qui convient à
leurs forces centrifuges.
Les Cartésiens répondent que ce seroit faire
grand tort au raisonnement , que de ne vouloir
pas qu'il pénetre plus loin que les yeux ;
que si l'on considere l'augmentation et diminution
des corps dont l'experience est continuelle,
si l'on fait attention aux découvertes surprenantes
qui ont été faites par les Microscopes , on
ne peut nier que les parties imperceptibles ne
soient aussi réelles dans la Nature que celles
qui donnent prise à nos sens . Que puisque nous
sommes assurez que chaque corps est composé
de
AVRIL. 1734. 663
de plusieurs autres corps si petits , que nous ne
pouvons en avoir qu'une connoissance intellectuelle
tout Philosophe doit avouer qu'il est
très - avantageux de juger des Phénomenes perceptibles
aux sens , par une méchanique supposée
avec beaucoup de vrai- semblance dans les
Elemens imperceptibles ; de rendre raison par ce
moyen de tout ce qui est en la Nature; et de substituer
des causes vraiment physiques à des termes
qui ne signifient rien, comme les formes substan
tielles des Péripatéticiens, ou à des qualitez dont
on suppose des effets , sans expliquer de quelle
maniere ces effets peuvent être produits , comme
dans le Sistême de l'attraction Newtonienne.
Que les liqueurs mêlées dans un vase , demeurent
en repos après s'être arrangées convenablement
à leur pesanteur, parce que la résistance que
leur mouvement est obligé de vaincre , anéantit
à la fin ce mouvement , mais que les tourbillons
n'éprouvent aucune résistance pareille.
Que ces mouvemens nécessaires à la conservation
de l'Univers sont entretenus par la même
Providence qui les a créez et établis. Et bien loin
que la matiere liquide dont les Cieux sont remplis
dans le Systême Cartésien , nuise au mouvement
rapide des corps Celestes , comme Newton
l'a prétendu, rien n'est plus capable d'aider le
mouvement d'un Globe qui circule , qu'un fluide
déterminé à se mouvoir vers le même côté avec
autant et plus de force que le Globe lui- même; et
ce véhicule paroît absolument nécessaire pour
imaginer les révolutions rapides des corps celestes .
L'objection contre le Systême Cartésien , sur
laquelle Neuwton paroît se fonder avec le plus
de confiance , est tirée des Cométes. Il est impossible
, dit- il , ( Nevut. Princip. Math . p.
481. )
664 MERCURE DE FRANCE
ton ,
481. ) que les tourbillons subsistent et puissent
être conciliez avec les mouvemens irréguliers des
Cométes qui les font errer dans toutes les parties
du Ciel. Cette objection se rétorque contre Newcar
les Cométes ne sont pas plus fideles
aux loix de l'attraction , à moins que quelque
Newtonien , à l'exemple du Maître , ne nous
donne dans un calcul précis le degré de pesanteur
réciproque de chaque Planette sur chaque
Cométe ; car la précision des calculs ne coute
rien à cette Philosophie. Dans le Systême Cartésien
il est aisé de répondre , touchant l'irrégularité
du cours des Cométes , que ces Phénomenes
passagers ne doivent pas suivre le mouvement
des Cieux des Planetes ; si les Cometes ne
sont autre chose que des amas de matiere , irréguliers
dans le temps de leur durée et dans leur
cours , la cause qui les produit est aussi celle qui
dirige leur mouvement ; comme les vents dans
notre atmosphere ont une égale violence en tout
sens , et ne sont point assujettis au cours uniforme
du fluide qui accompagne la révolution du
Globle Terrestre , ni aux loix de l'attraction
Newtonienne. Si les Cométes sont des Astres
dont le cours soit reglé et qui ne soient visibles
pour nous , que lorsque leurs révolutions périodiques
les ramenent aux confins de notre
tourbillon , les Cometes suivent le courant d'un
Auide étranger , qui n'a rien de commun avec
ceux de nos Planetes. Alors les Cométes sont à
peu près dans la Région de Saturne , et peut- être
même plus proches. Car les tourbillons remplis
à leurs extremitez d'une matiere fort déliée , cédent
facilement à la moindre impression ; et il
est assez vrai semblable que les courants d'un
tourbillon peuvent penetrer dans un tourbillon
voiAVRIL.
173 4. 565
voisin , à peu près comme les eaux de la
Mer entrent dans un Golphe, Ces fluides des
differents tourbillons ne se mêlent pas pour cela
et ne changent pas la direction de leur mouvement.
On remarque néanmoins que les Cométes
approchant du Soleil , reçoivent une impression
sensible de ses rayons ; car la queue ou plutôt
l'atmosphere de la Cométe , qui , suivant l'observation
de Képler , paroît toujours opposée au
Soleil, est rejettée en arriere par l'impulsion de ses
rayons , comme une chevelure exposée aux vents.
Newton a mieux traité le mouvement que
Descartes , mais ni l'un ni l'autre ne sont parvenus
à en donner une idée entierement juste .
Descartes entend par le mouvement les differentes
relations d'un corps. Il avoue ( Prin
cip. part. 2. ) que , suivant ses principes , on peut
dire qu'un corps se meut en même -temps et ne
se meut pas. Il soutient qu'il ne faut pas plus
d'action pour le mouvement que pour le repos .
D'où l'on peut conclure qu'une Statuë est dans
le même mouvement qu'un homme qui s'éloigne
d'elle. Il attribue le mouvement d'un corps
à la relation des corps qui le touchent immédiatement
; ce qui étant pris au pied de la lettre ,
signifie qu'un homme qui feroit à pied le tour
du Monde dans les mêmes habits , në se remuëroit
pas , et il s'ensuivroit cette conséquence .
qu'un corps seroit mû en même- temps dans des
sens contraires , comme un Plan sur lequel
deux corps seroient poussez l'un à droite ,
l'autre à gauche. Newton ( Princip . Math . définit,
8. Schol. p . 8. et 9. et axiom . p . 18. ) distingue
le mouvement vrai du mouvement relatif. Suivant
les explications qu'il donne , le mouvement
vrai consiste dans la force qui agity soit que
cette
€65 MERCURE DE FRANCE
le cette force soit dans le corps même , soit que
corps la reçoive d'ailleurs . Le mouvement relatif
ne dépend que des changemens de situation
des corps , les uns à l'égard des autres . Il suit de
ces principes , qu'il peut y avoir un mouvement
veritable avec plusieurs repos relatifs , comme
lorsqu'un corps avance et que plusieurs corps
qui l'environnent , avancent en même temps ; et
qu'il peut y avoir au contraire plusieurs mouvemens
relatifs sans aucun mouvement veritable ,
comme lorsqu'un homme est tranquille dans un
vaisseau dont le mouvement est égal et uniforme
; et qu'ainsi le mouvement véritable ne consiste
pas dans les relations .Mais quoique le mou
vement veritable ne consiste pas uniquement
dans les relations , il ne peut être neanmoins
sans quelque changement de rapports , sinon aux
objets prochains , du moins aux éloignez . La
force seule ne fait pas le mouvement ; car si elle
rencontre des obstacles plus puissants qu'elle , le
coips reste dans un veritable repos . En réunissant
donc ces principes , le mouvement peut être
défini , ce me semble , le changement de relations
d'un corps à des objets prochains ou éloignez
par l'action d'une force que ce corps a en luimême
ou qu'il a reçûë d'ailleurs .
Newton a penetré plus avant que Descartes
dans la théorie des couleurs . Suivant les principes
Cartésiens , si la superficie des corps ne laisse
aucun accès dans ses interstices aux globules
du second Element , les corps paroissent lumineux
ou sont au moins fort blancs , lorsqu'ils
ne sont pas enflammez , et les globules repoussez
ont une force qui éblouit. Si les pores fort
ouverts , comme un petit crible , reçoivent dans
toute leur surface les globules du second Element
AVRIL. 1734. 667
>
ment , ils absorbent les rayons de lumiere , et
leur couleur est très - noire . Si l'angle de reflexion
est tel , que les globules flattent l'organe visuel ,
la couleur est agréable , comme le verd . Newton
a suivi une route differente . Il établit une espece
de gamme des couleurs élementaires , et entreprenant
en quelque sorte l'anatomie de la lumiere
, il pose pour principes sept especes de
rayons , dont chacun porte sa couleur particuliere
; sçavoir , rouge , orangé , jaune , verd
bleu , indigo , violet ; en sorte que le rayon qui
porte une couleur , n'en porte jamais d'autre.
Exposez aux rayons du Soleil un prisme triangulaire
à une certaine distance d'un papier , qui
puisse renvoyer les rayons rompus et séparez ;
Vous voyez sur le papier sept couleurs bien distinctes
et disposées dans l'ordre qui vient d'être
rémarqué , de la couleur rouge , orangée , jaune
verte , bleue , indigo et violette. Newton a de
plus remarqué que les espaces occupés par les
couleurs sur le papier , sont en même proportion
que les chiffres qui expriment les intervales
des sept tons de Musique. Faites au papier une
petite ouverture , qui ne laisse passer qu'une espece
de rayon qui porte , par exemple , le rouge
ou le violet , rompez de nouveau le rayon avec
un second prisme , un troisiéme ; faites - les tourner
sur les axes ; le rayon differemment rompu,
refléchi differemment , présente toûjours la même
sorte de couleur. Dans cette hypothèse , le blanc
résulte du mêlange des sept couleurs principales,
et les corps paroissent differemment colorez ,
parce que la figure de leurs pores , la tissure et
la consistance de leurs parties refléchissent une
plus grande quantité de rayons d'une certaine
espece , tandis que les interstices de ces corps
trans668
MERCURE DE FRANCE
transmettent la plupart des autres rayons ou
qu'ils les absorbent.
Newton a été moins heureux dans les loix du
mouvement qu'il a établies ; il prétend que les
actions de deux corps sont toujours mutuelles
égales et opposées, ( Nevvt, Princip . Math. axiom.
leg. 3. p. 13. ) ensorte que la réaction est toujours
contraire et égale à l'action . Ce principe
dont il fait l'axiome fondamental ( Ib . Coroll. 3 .
p. 15, et seq. ) de ses démonstrations , détruit
toutes les loix de la statique et de l'équilibre ; car
si la réaction est toujours égale à l'action ,
les corps agiront avec des forces égales et tous
les contrepoids demeureront en suspens et sans
action. Le prétendu axiome , au lieu d'être un
principe de mouvement , seroit le principe d'une
immobilité generale , puisqu'il est certain
qu'un carosse et six chevaux demeureront immobiles
, si la réaction du carosse est égale et
opposée à l'action des six chevaux.
tous
Newton dit ailleurs que la pesanteur ou la gra
vité des corps ( Princip. Math. lib . 3. Propos.
7. Theor. 7.p.369 . ) est universelle et qu'elle est
proportionnée à la quantité de matiere qui est
en eux. Les calculs de la pesanteur des Planetes
roulent sur cet axiome contraire au sentiment du
plus grand nombre des Physiciens qui rejettent
le vuide , et suivant lesquels chaque espace égal
contient toujours une égale quantité de matiere.
Newton avance un autre principe fort opposé
aux idées naturelles, sçavoir , que moins un
corps qu'on jette ( Princip. Math definit . 5. p. 3. )
a de gravité , moins il s'écarte de la ligne droite
et plus il va loin. Suivant ce principe , un
Globe de liége . poussé avec beaucoup de force ,
devroit aller plus loin qu'un Globe de plomb ,
poussé
AVRIL. 1734. 669
poussé avec une force égale , le Globe de liege
ayant moins de gravité ; à moins qu'on ne regarde
le Globe de liege comme ayant plus de
gravité qu'un Globe de plomb , parce que le Globe
de liege est attiré plus promptement vers la
terre ; et alors celui qui auroit , suivant Newton,
le moins de matiere , auroit le plus de gravité.
Le fondement géneral du Systême Newtonien,
l'axe, pour ainsi- dire, sur lequel toute cette Philosophie
tourne , c'est l'attraction . Newton admet
aussi dans la matiere une hétérogénéïté ou diversité
de genres , qualité aussi occulte que l'attraction,
et qui n'a aucune signification Physique.Descartes
ne reconnoît dans la Nature qu'un mouvement
d'impulsion, et il rapporte le mouvement au
Créateur, comme à sa cause unique et immédiate
Newton regarde le mouvement comme l'effet de
Pattraction. Il y a donc entre ces deux Philosophes
une opposition de sentimens sur la cause
physique generale et primitive ; ce que l'un considére
comme la causé , l'autre lui donne la qualification
d'effet ; Descartes déduit la pesanteur
du mouvement , Newton déduit le mouvement
de la pesanteur ou de l'attraction .
La suite dans le Mercure prochain.
de Descartes et de Newton .
•
Es Newtoniens s'efforcent d'abord d'élever
LeurPhilosophie sur les ruines de celle de
>
Descartes. Ils soutiennent que le vuide est nécessaire
dans la Nature , pour qu'il puisse y
avoir du mouvement. Si la matiere peut être
plus ou moins rarefiée dit Newton , f Prin
cip. Math. p. 368. Edit. 1723. ) rien n'empêche
qu'elle ne le soit à l'infini , et il conclut
de ce principe , que non- seulement il y a du
vuide dans les espaces éthérées , mais encore que
ces espaces sont ( Nevv. Optic. ) entierement vuides.
Newton avance comme des axiomes dont il
n'est pas permis de douter , qu'il y a des lieux
( Princip. Math. définit, 8. Schol . p. 7. ) absolus
et primitifs , qui sont tels par leur essence et
auxquels on ne peut attribuer le mouvement.
ΤΟΙ
660 MERCURE DE FRANCE
Tous ces Principes de Newton sont insoute
nables , suivant le plus grand nombre des Physiciens
qui rejettent le vuide. Il n'y a point de
lieux absolus et primitifs ; et l'opinion du vuide
l'une des fondamentales de la Philosophie Newtonienne
tombant en ruine , entraîne toute cette
Philosophie avec elle. Le lieu ne devient tel, que
par la matiere ou l'étenduë qu'il contient. S'il
est sans matiere , il est sans étenduë , il cesse
d'être ; car le néant ne peut être étendu , et des
espaces séparez par rien , sont des espaces non
séparez , ou qui se touchent immédiatement.
L'espace ne peut pas davantage exister sans matiere
, ( Cartes. princip . part. 2. ) qu'une Montagne
sans vallée . L'étendue et l'espace ont commencé
par la création de la matiere et ont les
mêmes limites qu'elle. Penser autrement , c'est
se laisser éblouir par une image superficielle tracée
dans l'imagination et par l'habitude que les
rapports des sens ont causée en elle , en nous réprésentant
certains espaces comme vuides , parce
qu'ils sont remplis d'air ou de quelque autre
matiere encore plus déliée et plus imperceptible .
Au- delà des bornes du Monde matériel il n'y a
ni lieu ni espace ; autrement le lieu et l'espace
seroient infinis et éternels , ce qui mene aux consequences
les plus absurdes. Je suppose que les
derniers tourbillons qui composent l'Univers ,
s'étendent ou se resserrent , comme il seroit trèspossible
à l'Etre Souverain de les étendre ou de
les resserrer , le lieu et l'espace seroient augmentez
ou diminuez à proportion ; ce qui n'étoit pas
lieu , deviendroit tel , ou ce qui étoit lieu cesseroit
de l'être. Il n'y a donc ni espace ni lieu absolus
et primitifs , qui existent indépendamment
ou séparément du corps qui les remplit. Le lieu
AVRIL. 1734. 661
et l'espace ne sont autre chose que le corps luimême
, ayant differentes relations aux corps qui
l'environnent. Ils ne sont pas plus réels que la
situation ou la relation du corps . Le mouvement
se fait sans obstacle dans le plein . Pour peu que
la matiere soit rarefiée , elle cede facilement à un
corps plus massif. Il faut seulement que la force
motrice surpasse la résistance du fluide. Alors
il est également certain par le raisonnement et
par les experiences , qu'un corps avançant dans
le plein , la matiere dont il prend la place , reflue
vers ses côtez , et qu'en même temps la matiere
des côtez passe en arriere ; ensorte qu'un
mouvement direct en produit plusieurs circulaires,
ce qui n'arriveroit pas dans le vuide . Suivant
Descartes , dans tout espace égal , il y a toujours
même quantité de matiere , soit rarefiée , soit
condensée ; la situation , la figure et le mouvement
des particules en font toute la difference .
Les Newtoniens ( Prafat. editor . in Nevvton. )
objectent à la Physique corpusculaire de Descartes
, que la licence d'imaginer à son gré les figures
et les mouvemens d'une matiere imperceptible
, de supposer l'arrangement et l'impulsion
de ses particules , suivant le besoin qu'on
en a , de feindre des corps si déliez et si subtils ,
qu'ils traversent et remplissent toutes sortes d'interstices
avec une rapidité et une force de mouvement
qui n'ont aucune vrai - semblance ,
renoncer à ce qu'il y a de réel dans la Physique
pour s'attacher à des entitez inconnues , que
c'est abandonner la vraie constitution des choses
, pour s'appuyer sur des conjectures chimeri-
.ques ; que les causes occultes ne sont pas celles
qui produisent des effets évidents , et certains
comme la gravité, mais plutôt celles qui depenc'est
dent
662 MERCURE DE FRANCE
,
dent d'hypothèses purement imaginaires , comme
une matiere subtile et des tourbillons. Qu'une
cause n'est point occulte pour être primitive
et très-simple , et qu'une pareille cause n'est point
susceptible d'explications méchaniques. Que
pour expliquer la constitution d'une Horloge
il ne s'agit pas d'une supposition vague de ressorts
inconnus , qu'il faut faire connoître quelle
est la proportion et l'action de toutes les machines
qui la composent , et quel est leur effet
sensible. Que Galilée , par exemple , ayant établi
cette regle conforme à l'experience ; que les
corps jettez décrivent une parabole , si un Philosophe
vient dire que le corps jetté décrit cette
courbe , parce qu'il y a dans l'air une matiere
subtile qui la décrit aussi , un pareil raisonnement
ne peut paroître ai solide ni utile. Que si
vous mêlez dans un vase plusieurs liqueurs d'une
pesanteur inégale , il n'y aura de mouvement
entr'elles que jusqu'à ce qu'elles se soient arrangées
aux differentes hauteurs proportionnées à
leur gravité , et que de même dans les tourbillons
Cartésiens le mouvement doit cesser , lorsque
les Elemens occupent la place qui convient à
leurs forces centrifuges.
Les Cartésiens répondent que ce seroit faire
grand tort au raisonnement , que de ne vouloir
pas qu'il pénetre plus loin que les yeux ;
que si l'on considere l'augmentation et diminution
des corps dont l'experience est continuelle,
si l'on fait attention aux découvertes surprenantes
qui ont été faites par les Microscopes , on
ne peut nier que les parties imperceptibles ne
soient aussi réelles dans la Nature que celles
qui donnent prise à nos sens . Que puisque nous
sommes assurez que chaque corps est composé
de
AVRIL. 1734. 663
de plusieurs autres corps si petits , que nous ne
pouvons en avoir qu'une connoissance intellectuelle
tout Philosophe doit avouer qu'il est
très - avantageux de juger des Phénomenes perceptibles
aux sens , par une méchanique supposée
avec beaucoup de vrai- semblance dans les
Elemens imperceptibles ; de rendre raison par ce
moyen de tout ce qui est en la Nature; et de substituer
des causes vraiment physiques à des termes
qui ne signifient rien, comme les formes substan
tielles des Péripatéticiens, ou à des qualitez dont
on suppose des effets , sans expliquer de quelle
maniere ces effets peuvent être produits , comme
dans le Sistême de l'attraction Newtonienne.
Que les liqueurs mêlées dans un vase , demeurent
en repos après s'être arrangées convenablement
à leur pesanteur, parce que la résistance que
leur mouvement est obligé de vaincre , anéantit
à la fin ce mouvement , mais que les tourbillons
n'éprouvent aucune résistance pareille.
Que ces mouvemens nécessaires à la conservation
de l'Univers sont entretenus par la même
Providence qui les a créez et établis. Et bien loin
que la matiere liquide dont les Cieux sont remplis
dans le Systême Cartésien , nuise au mouvement
rapide des corps Celestes , comme Newton
l'a prétendu, rien n'est plus capable d'aider le
mouvement d'un Globe qui circule , qu'un fluide
déterminé à se mouvoir vers le même côté avec
autant et plus de force que le Globe lui- même; et
ce véhicule paroît absolument nécessaire pour
imaginer les révolutions rapides des corps celestes .
L'objection contre le Systême Cartésien , sur
laquelle Neuwton paroît se fonder avec le plus
de confiance , est tirée des Cométes. Il est impossible
, dit- il , ( Nevut. Princip. Math . p.
481. )
664 MERCURE DE FRANCE
ton ,
481. ) que les tourbillons subsistent et puissent
être conciliez avec les mouvemens irréguliers des
Cométes qui les font errer dans toutes les parties
du Ciel. Cette objection se rétorque contre Newcar
les Cométes ne sont pas plus fideles
aux loix de l'attraction , à moins que quelque
Newtonien , à l'exemple du Maître , ne nous
donne dans un calcul précis le degré de pesanteur
réciproque de chaque Planette sur chaque
Cométe ; car la précision des calculs ne coute
rien à cette Philosophie. Dans le Systême Cartésien
il est aisé de répondre , touchant l'irrégularité
du cours des Cométes , que ces Phénomenes
passagers ne doivent pas suivre le mouvement
des Cieux des Planetes ; si les Cometes ne
sont autre chose que des amas de matiere , irréguliers
dans le temps de leur durée et dans leur
cours , la cause qui les produit est aussi celle qui
dirige leur mouvement ; comme les vents dans
notre atmosphere ont une égale violence en tout
sens , et ne sont point assujettis au cours uniforme
du fluide qui accompagne la révolution du
Globle Terrestre , ni aux loix de l'attraction
Newtonienne. Si les Cométes sont des Astres
dont le cours soit reglé et qui ne soient visibles
pour nous , que lorsque leurs révolutions périodiques
les ramenent aux confins de notre
tourbillon , les Cometes suivent le courant d'un
Auide étranger , qui n'a rien de commun avec
ceux de nos Planetes. Alors les Cométes sont à
peu près dans la Région de Saturne , et peut- être
même plus proches. Car les tourbillons remplis
à leurs extremitez d'une matiere fort déliée , cédent
facilement à la moindre impression ; et il
est assez vrai semblable que les courants d'un
tourbillon peuvent penetrer dans un tourbillon
voiAVRIL.
173 4. 565
voisin , à peu près comme les eaux de la
Mer entrent dans un Golphe, Ces fluides des
differents tourbillons ne se mêlent pas pour cela
et ne changent pas la direction de leur mouvement.
On remarque néanmoins que les Cométes
approchant du Soleil , reçoivent une impression
sensible de ses rayons ; car la queue ou plutôt
l'atmosphere de la Cométe , qui , suivant l'observation
de Képler , paroît toujours opposée au
Soleil, est rejettée en arriere par l'impulsion de ses
rayons , comme une chevelure exposée aux vents.
Newton a mieux traité le mouvement que
Descartes , mais ni l'un ni l'autre ne sont parvenus
à en donner une idée entierement juste .
Descartes entend par le mouvement les differentes
relations d'un corps. Il avoue ( Prin
cip. part. 2. ) que , suivant ses principes , on peut
dire qu'un corps se meut en même -temps et ne
se meut pas. Il soutient qu'il ne faut pas plus
d'action pour le mouvement que pour le repos .
D'où l'on peut conclure qu'une Statuë est dans
le même mouvement qu'un homme qui s'éloigne
d'elle. Il attribue le mouvement d'un corps
à la relation des corps qui le touchent immédiatement
; ce qui étant pris au pied de la lettre ,
signifie qu'un homme qui feroit à pied le tour
du Monde dans les mêmes habits , në se remuëroit
pas , et il s'ensuivroit cette conséquence .
qu'un corps seroit mû en même- temps dans des
sens contraires , comme un Plan sur lequel
deux corps seroient poussez l'un à droite ,
l'autre à gauche. Newton ( Princip . Math . définit,
8. Schol. p . 8. et 9. et axiom . p . 18. ) distingue
le mouvement vrai du mouvement relatif. Suivant
les explications qu'il donne , le mouvement
vrai consiste dans la force qui agity soit que
cette
€65 MERCURE DE FRANCE
le cette force soit dans le corps même , soit que
corps la reçoive d'ailleurs . Le mouvement relatif
ne dépend que des changemens de situation
des corps , les uns à l'égard des autres . Il suit de
ces principes , qu'il peut y avoir un mouvement
veritable avec plusieurs repos relatifs , comme
lorsqu'un corps avance et que plusieurs corps
qui l'environnent , avancent en même temps ; et
qu'il peut y avoir au contraire plusieurs mouvemens
relatifs sans aucun mouvement veritable ,
comme lorsqu'un homme est tranquille dans un
vaisseau dont le mouvement est égal et uniforme
; et qu'ainsi le mouvement véritable ne consiste
pas dans les relations .Mais quoique le mou
vement veritable ne consiste pas uniquement
dans les relations , il ne peut être neanmoins
sans quelque changement de rapports , sinon aux
objets prochains , du moins aux éloignez . La
force seule ne fait pas le mouvement ; car si elle
rencontre des obstacles plus puissants qu'elle , le
coips reste dans un veritable repos . En réunissant
donc ces principes , le mouvement peut être
défini , ce me semble , le changement de relations
d'un corps à des objets prochains ou éloignez
par l'action d'une force que ce corps a en luimême
ou qu'il a reçûë d'ailleurs .
Newton a penetré plus avant que Descartes
dans la théorie des couleurs . Suivant les principes
Cartésiens , si la superficie des corps ne laisse
aucun accès dans ses interstices aux globules
du second Element , les corps paroissent lumineux
ou sont au moins fort blancs , lorsqu'ils
ne sont pas enflammez , et les globules repoussez
ont une force qui éblouit. Si les pores fort
ouverts , comme un petit crible , reçoivent dans
toute leur surface les globules du second Element
AVRIL. 1734. 667
>
ment , ils absorbent les rayons de lumiere , et
leur couleur est très - noire . Si l'angle de reflexion
est tel , que les globules flattent l'organe visuel ,
la couleur est agréable , comme le verd . Newton
a suivi une route differente . Il établit une espece
de gamme des couleurs élementaires , et entreprenant
en quelque sorte l'anatomie de la lumiere
, il pose pour principes sept especes de
rayons , dont chacun porte sa couleur particuliere
; sçavoir , rouge , orangé , jaune , verd
bleu , indigo , violet ; en sorte que le rayon qui
porte une couleur , n'en porte jamais d'autre.
Exposez aux rayons du Soleil un prisme triangulaire
à une certaine distance d'un papier , qui
puisse renvoyer les rayons rompus et séparez ;
Vous voyez sur le papier sept couleurs bien distinctes
et disposées dans l'ordre qui vient d'être
rémarqué , de la couleur rouge , orangée , jaune
verte , bleue , indigo et violette. Newton a de
plus remarqué que les espaces occupés par les
couleurs sur le papier , sont en même proportion
que les chiffres qui expriment les intervales
des sept tons de Musique. Faites au papier une
petite ouverture , qui ne laisse passer qu'une espece
de rayon qui porte , par exemple , le rouge
ou le violet , rompez de nouveau le rayon avec
un second prisme , un troisiéme ; faites - les tourner
sur les axes ; le rayon differemment rompu,
refléchi differemment , présente toûjours la même
sorte de couleur. Dans cette hypothèse , le blanc
résulte du mêlange des sept couleurs principales,
et les corps paroissent differemment colorez ,
parce que la figure de leurs pores , la tissure et
la consistance de leurs parties refléchissent une
plus grande quantité de rayons d'une certaine
espece , tandis que les interstices de ces corps
trans668
MERCURE DE FRANCE
transmettent la plupart des autres rayons ou
qu'ils les absorbent.
Newton a été moins heureux dans les loix du
mouvement qu'il a établies ; il prétend que les
actions de deux corps sont toujours mutuelles
égales et opposées, ( Nevvt, Princip . Math. axiom.
leg. 3. p. 13. ) ensorte que la réaction est toujours
contraire et égale à l'action . Ce principe
dont il fait l'axiome fondamental ( Ib . Coroll. 3 .
p. 15, et seq. ) de ses démonstrations , détruit
toutes les loix de la statique et de l'équilibre ; car
si la réaction est toujours égale à l'action ,
les corps agiront avec des forces égales et tous
les contrepoids demeureront en suspens et sans
action. Le prétendu axiome , au lieu d'être un
principe de mouvement , seroit le principe d'une
immobilité generale , puisqu'il est certain
qu'un carosse et six chevaux demeureront immobiles
, si la réaction du carosse est égale et
opposée à l'action des six chevaux.
tous
Newton dit ailleurs que la pesanteur ou la gra
vité des corps ( Princip. Math. lib . 3. Propos.
7. Theor. 7.p.369 . ) est universelle et qu'elle est
proportionnée à la quantité de matiere qui est
en eux. Les calculs de la pesanteur des Planetes
roulent sur cet axiome contraire au sentiment du
plus grand nombre des Physiciens qui rejettent
le vuide , et suivant lesquels chaque espace égal
contient toujours une égale quantité de matiere.
Newton avance un autre principe fort opposé
aux idées naturelles, sçavoir , que moins un
corps qu'on jette ( Princip. Math definit . 5. p. 3. )
a de gravité , moins il s'écarte de la ligne droite
et plus il va loin. Suivant ce principe , un
Globe de liége . poussé avec beaucoup de force ,
devroit aller plus loin qu'un Globe de plomb ,
poussé
AVRIL. 1734. 669
poussé avec une force égale , le Globe de liege
ayant moins de gravité ; à moins qu'on ne regarde
le Globe de liege comme ayant plus de
gravité qu'un Globe de plomb , parce que le Globe
de liege est attiré plus promptement vers la
terre ; et alors celui qui auroit , suivant Newton,
le moins de matiere , auroit le plus de gravité.
Le fondement géneral du Systême Newtonien,
l'axe, pour ainsi- dire, sur lequel toute cette Philosophie
tourne , c'est l'attraction . Newton admet
aussi dans la matiere une hétérogénéïté ou diversité
de genres , qualité aussi occulte que l'attraction,
et qui n'a aucune signification Physique.Descartes
ne reconnoît dans la Nature qu'un mouvement
d'impulsion, et il rapporte le mouvement au
Créateur, comme à sa cause unique et immédiate
Newton regarde le mouvement comme l'effet de
Pattraction. Il y a donc entre ces deux Philosophes
une opposition de sentimens sur la cause
physique generale et primitive ; ce que l'un considére
comme la causé , l'autre lui donne la qualification
d'effet ; Descartes déduit la pesanteur
du mouvement , Newton déduit le mouvement
de la pesanteur ou de l'attraction .
La suite dans le Mercure prochain.
Fermer
Résumé : SECONDE Partie de la Comparaison de Descartes et de Newton.
Le texte compare les philosophies de Descartes et de Newton, en soulignant les divergences entre les Newtoniens et les Cartésiens. Les Newtoniens affirment que le vide est nécessaire pour le mouvement et qu'il existe des lieux absolus et primitifs. Ils considèrent l'espace éthéré comme entièrement vide. En revanche, les Cartésiens rejettent l'idée de lieux absolus et de vide, estimant que l'espace est rempli de matière, même si elle est rarefiée. Ils pensent que l'espace et l'étendue commencent avec la création de la matière et sont limités par elle. Les Newtoniens critiquent la physique corpusculaire de Descartes, la jugeant trop spéculative et imaginative, tandis que les Cartésiens défendent l'idée que les phénomènes perceptibles peuvent être expliqués par des mécanismes imperceptibles. Le texte aborde également la question des comètes. Les Cartésiens expliquent leur mouvement par des courants de fluides, tandis que Newton utilise les comètes pour critiquer les tourbillons cartésiens. De plus, le texte compare les conceptions du mouvement chez Descartes et Newton. Newton distingue le mouvement vrai du mouvement relatif, contrairement à Descartes. Le texte traite également des théories de Newton sur la lumière et la gravité. Newton a établi une gamme de sept couleurs élémentaires : rouge, orangé, jaune, vert, bleu, indigo et violet. En exposant les rayons du Soleil à travers un prisme, ces couleurs apparaissent distinctement et dans un ordre spécifique. Newton a noté que les proportions des espaces occupés par ces couleurs sur un papier correspondent aux intervalles des tons musicaux. Il a démontré que chaque couleur reste inchangée même après être passée à travers plusieurs prismes. Selon Newton, le blanc résulte du mélange de ces sept couleurs principales, et les objets apparaissent colorés en fonction de la réflexion et de l'absorption des rayons lumineux par leurs pores et interstices. Le texte critique les lois du mouvement de Newton, notamment son principe selon lequel les actions de deux corps sont toujours mutuelles, égales et opposées. Ce principe est jugé destructeur des lois de la statique et de l'équilibre, car il conduirait à une immobilité générale. Newton a également affirmé que la gravité est universelle et proportionnelle à la quantité de matière dans un corps, une idée contraire à celle de nombreux physiciens de l'époque. Il a proposé que moins un corps a de gravité, plus il s'écarte de la ligne droite. Le fondement du système newtonien repose sur l'attraction, une qualité occulte selon le texte. Newton et Descartes ont des opinions opposées sur la cause physique générale et primitive : Descartes attribue le mouvement au Créateur, tandis que Newton le voit comme un effet de l'attraction.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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503
p. 715-720
LETTRE de M. d'Anville, Géographe ordinaire du Roy, sur une Carte du Paraguai, du 21. Mars.
Début :
Vous avez rendu, Monsieur, votre Livre si interessant sur les matieres [...]
Mots clefs :
Paraguay, Carte, Buenos Aires, Rivière, Tebiquary, Côte, La Plata, Brésil, Missions
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LETTRE de M. d'Anville, Géographe ordinaire du Roy, sur une Carte du Paraguai, du 21. Mars.
LETTRE de M. d'Anville , Géographe
ordinaire du Roy , sur une Carte du
Paraguai , du 21. Mars.
V
Ous avez rendu , Monsieur , votre
Livre si interessant sur les matieres
d'Erudition et de connoissance , que j'y
ai
716 MERCURE DE FRANCE
ai recours pour avertir le Public d'une
augmentation ou réforme à faire dans
un Ecrit de ma part , que le R. P. du
Halde , Jesuite , a bien voulu inserer
avec une Carte du Paraguay , dans le
vingt et uniéme Recueil des Lettres édifianies
qu'il vient de donner tout récemment.
L'Ecrit dont il s'agit est une Analyse
succincte de la construction de cette
Carte. Je m'y suis deffendu d'assigner
des bornes bien précises aux diverses
contrées renfermées dans la Carte , me
contentant d'indiquer à peu près les
Endroits où il peut y avoir quelque détermination
de limites. J'ai crû pouvoir
dire qu'il y avoit une extension du Bresil
le long de la Côte , jusques dans la
Riviere de Plata , parce que les Portugais
y occupent effectivement la Colonie
du S. Sacrement , vis- à - vis des petites
Isles de S. Gabriel . J'ignorois alors
que les Espagnols ont formé depuis quelques
années un Etablissement assez considerable
sur la Baye de Monte- Video.
Ainsi il ne seroit pas exact de joindre
la Colonie Portugaise de la Riviere de
la Plata avec la Côte dépendante du Bresil
, sans interruption . L'intention des
Portugais ne differoit peut- être pas de
ce
AVRIL. 1734. 717
ee qui a été écrit de cette continuation
du Bresil dans la Riviere de la Plata ;
mais il est de fait que les Espagnols ont
mis la chose sur un autre pied. Si les
Pieces du Recueil m'avoient été communiquées
avant l'impression , j'aurois
eu plutôt quelque connoissance de cet
Etablissement Espagnol de Monte- Vide.
J'ai trouvé dans ces Pieces un fait qui
me justifie de n'avoir pas donné dans
des divisions particulieres de Provinces ,
qui paroissent de l'invention des Auteurs
des Cartes précedentes. Car il ne paroît
d'autre distinction de limites bien marquée
dans tout le quartier du Paraguay ,
que celle
e que la Riviere de Tebiquari
qui coule au Midi de la Ville de l'As-,
somption , met entre le Gouvernement
ou la Province de Buenos- Ayres et celle
du Paraguay er de l'Assomption. Les
Peuplades et le district des Missions des
RR. PP. Jesuites , sont dans le ressort
de Buenos Ayres , tant au temporel qu'au
spirituel. Je m'accuse de n'avoir pas fait
mettre par le Graveur une Croix Episcopale
sur la position de Buenos - Ayres,
Quelque récent que soit cet Ouvrage ,
j'en ai déja recueilli des Critiques. On
a trouvé à redire que le nom de Paraguay
ne fût pas placé dans la Carte . A
E cela
718 MERCURE DE FRANCE
cela je puis répondre qu'il est ordinaire
dans les Cartes de ne mettre le nom
principal du Pays qu'elles représentent ,
que dans le titre. On a crû même qu'il y
suffisoit d'autant mieux dans celle cy ,
que par l'Ecrit ajoûté à la Carte , on
donne à juger de l'étendue et de la place.
que prennent les Contrées limitrophes
du Paraguay. Si pourtant le district du
Paraguay n'étoit pas assez exprimé , on
peut ajoûter qu'il est compris dans les
Gouvernemens de l'Assomption et de
Buenos. Ayres. Le premier s'étend dans
l'intervale du Fleuve Paraguay et du Parana
, au- dessus de la Riviere de Tebiquari.
Le second renferme tout l'espace
compris entre l'embouchure du Fleuve
ou Rio de la Plata , et ladire Riviere
de Tebiquari. L'objet essentiel de la Carte
et du Paraguay , qui sont , les Peuplades
gouvernées par les RR. PP. Jesuites,
est suffisamment désigné par une marque
particuliere de position pour ces
Lieux-là seuls.
On a dit encore , et peut-être avec
quelque préoccupation qui ne doit point
me regarder , que j'avois resserré le Pays
des Missions ; mais la Carte que j'ai dressée
, n'apporte point de réduction sur les
autres , dans les espaces entre le Nord
et
CE
AVRIL
. 1734.
719
et
nom
ent,
оп
lace
-r du
ns les
de
et le Sud. La réduction qui a été faite
avec grand ménagement d'Occident en
Orient , tombe presque uniquement sur
le quartier du Tucuman , qui n'est point
le Pays des Missions , et ce Pays n'y
entre presque pour rien . Je ne crois
pas que la Geographie puisse admettre une
phes complaisance qu'on n'a point exigée de
moi. Mais il faut qu'on soit prévenu
que pour traverser un espace de vingt
lieues dans ces Pays sauvages , le Voyaheures
en margeur
est souvent quarante
che ; obligé quelquefois de se frayer un
passage avec la hache au travers des bois
et des ronces , il se verra contraint de
remonter vers le haut d'une Riviere pour
la trouver guéable. Si cependant on s'ayisoit
de comparer le compte qu'un
Voyageur aura donné des distances ou
plutôt de la longueur de sa marche , avec
la mesure de l'Echelle d'une Carte , il
seroit assez naturel de rencontrer une
difference considerable .
dang
P
Tebl
space
Jeuv
vier
Car
upl
aires
,
Indépendemment de mes fautes particulieres
, j'en ai reconnu quelques - unes
dans l'impression de Ecrit inseré dans
le Recueil des Lettres Edifiantes. A la
page 431. ligne r . il y a pourroient , au
lieu de pouvoient. P. 442. lig. 4. renvoyer
la Côte , c'est remuer la Côte. Page.
E ij 446*
720 MERCURE DE FRANCE
446 , lig. 7. au lieu de penetrent , mettez
penchent. Qu'il me soit permis de dire
en même- temps qu'à la page 394. lig.
12. le nom de Nocomies ne paroît pas
correct et cache celui des Mocobis , qui
sont effectivement exposez sur la Carte
dans une place convenable à ce que l'Histoire
rapporte d'eux .
Je vous serai infiniment redevable ;
Monsieur , si vous voulez bien me faire
l'honneur d'admettre ces Observations
dans votre Livre , que votre discernement
ne restraint pas aux choses purement
agréables. Je suis , &c.
ordinaire du Roy , sur une Carte du
Paraguai , du 21. Mars.
V
Ous avez rendu , Monsieur , votre
Livre si interessant sur les matieres
d'Erudition et de connoissance , que j'y
ai
716 MERCURE DE FRANCE
ai recours pour avertir le Public d'une
augmentation ou réforme à faire dans
un Ecrit de ma part , que le R. P. du
Halde , Jesuite , a bien voulu inserer
avec une Carte du Paraguay , dans le
vingt et uniéme Recueil des Lettres édifianies
qu'il vient de donner tout récemment.
L'Ecrit dont il s'agit est une Analyse
succincte de la construction de cette
Carte. Je m'y suis deffendu d'assigner
des bornes bien précises aux diverses
contrées renfermées dans la Carte , me
contentant d'indiquer à peu près les
Endroits où il peut y avoir quelque détermination
de limites. J'ai crû pouvoir
dire qu'il y avoit une extension du Bresil
le long de la Côte , jusques dans la
Riviere de Plata , parce que les Portugais
y occupent effectivement la Colonie
du S. Sacrement , vis- à - vis des petites
Isles de S. Gabriel . J'ignorois alors
que les Espagnols ont formé depuis quelques
années un Etablissement assez considerable
sur la Baye de Monte- Video.
Ainsi il ne seroit pas exact de joindre
la Colonie Portugaise de la Riviere de
la Plata avec la Côte dépendante du Bresil
, sans interruption . L'intention des
Portugais ne differoit peut- être pas de
ce
AVRIL. 1734. 717
ee qui a été écrit de cette continuation
du Bresil dans la Riviere de la Plata ;
mais il est de fait que les Espagnols ont
mis la chose sur un autre pied. Si les
Pieces du Recueil m'avoient été communiquées
avant l'impression , j'aurois
eu plutôt quelque connoissance de cet
Etablissement Espagnol de Monte- Vide.
J'ai trouvé dans ces Pieces un fait qui
me justifie de n'avoir pas donné dans
des divisions particulieres de Provinces ,
qui paroissent de l'invention des Auteurs
des Cartes précedentes. Car il ne paroît
d'autre distinction de limites bien marquée
dans tout le quartier du Paraguay ,
que celle
e que la Riviere de Tebiquari
qui coule au Midi de la Ville de l'As-,
somption , met entre le Gouvernement
ou la Province de Buenos- Ayres et celle
du Paraguay er de l'Assomption. Les
Peuplades et le district des Missions des
RR. PP. Jesuites , sont dans le ressort
de Buenos Ayres , tant au temporel qu'au
spirituel. Je m'accuse de n'avoir pas fait
mettre par le Graveur une Croix Episcopale
sur la position de Buenos - Ayres,
Quelque récent que soit cet Ouvrage ,
j'en ai déja recueilli des Critiques. On
a trouvé à redire que le nom de Paraguay
ne fût pas placé dans la Carte . A
E cela
718 MERCURE DE FRANCE
cela je puis répondre qu'il est ordinaire
dans les Cartes de ne mettre le nom
principal du Pays qu'elles représentent ,
que dans le titre. On a crû même qu'il y
suffisoit d'autant mieux dans celle cy ,
que par l'Ecrit ajoûté à la Carte , on
donne à juger de l'étendue et de la place.
que prennent les Contrées limitrophes
du Paraguay. Si pourtant le district du
Paraguay n'étoit pas assez exprimé , on
peut ajoûter qu'il est compris dans les
Gouvernemens de l'Assomption et de
Buenos. Ayres. Le premier s'étend dans
l'intervale du Fleuve Paraguay et du Parana
, au- dessus de la Riviere de Tebiquari.
Le second renferme tout l'espace
compris entre l'embouchure du Fleuve
ou Rio de la Plata , et ladire Riviere
de Tebiquari. L'objet essentiel de la Carte
et du Paraguay , qui sont , les Peuplades
gouvernées par les RR. PP. Jesuites,
est suffisamment désigné par une marque
particuliere de position pour ces
Lieux-là seuls.
On a dit encore , et peut-être avec
quelque préoccupation qui ne doit point
me regarder , que j'avois resserré le Pays
des Missions ; mais la Carte que j'ai dressée
, n'apporte point de réduction sur les
autres , dans les espaces entre le Nord
et
CE
AVRIL
. 1734.
719
et
nom
ent,
оп
lace
-r du
ns les
de
et le Sud. La réduction qui a été faite
avec grand ménagement d'Occident en
Orient , tombe presque uniquement sur
le quartier du Tucuman , qui n'est point
le Pays des Missions , et ce Pays n'y
entre presque pour rien . Je ne crois
pas que la Geographie puisse admettre une
phes complaisance qu'on n'a point exigée de
moi. Mais il faut qu'on soit prévenu
que pour traverser un espace de vingt
lieues dans ces Pays sauvages , le Voyaheures
en margeur
est souvent quarante
che ; obligé quelquefois de se frayer un
passage avec la hache au travers des bois
et des ronces , il se verra contraint de
remonter vers le haut d'une Riviere pour
la trouver guéable. Si cependant on s'ayisoit
de comparer le compte qu'un
Voyageur aura donné des distances ou
plutôt de la longueur de sa marche , avec
la mesure de l'Echelle d'une Carte , il
seroit assez naturel de rencontrer une
difference considerable .
dang
P
Tebl
space
Jeuv
vier
Car
upl
aires
,
Indépendemment de mes fautes particulieres
, j'en ai reconnu quelques - unes
dans l'impression de Ecrit inseré dans
le Recueil des Lettres Edifiantes. A la
page 431. ligne r . il y a pourroient , au
lieu de pouvoient. P. 442. lig. 4. renvoyer
la Côte , c'est remuer la Côte. Page.
E ij 446*
720 MERCURE DE FRANCE
446 , lig. 7. au lieu de penetrent , mettez
penchent. Qu'il me soit permis de dire
en même- temps qu'à la page 394. lig.
12. le nom de Nocomies ne paroît pas
correct et cache celui des Mocobis , qui
sont effectivement exposez sur la Carte
dans une place convenable à ce que l'Histoire
rapporte d'eux .
Je vous serai infiniment redevable ;
Monsieur , si vous voulez bien me faire
l'honneur d'admettre ces Observations
dans votre Livre , que votre discernement
ne restraint pas aux choses purement
agréables. Je suis , &c.
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Résumé : LETTRE de M. d'Anville, Géographe ordinaire du Roy, sur une Carte du Paraguai, du 21. Mars.
M. d'Anville, géographe du roi, écrit une lettre datée du 21 mars pour signaler une mise à jour nécessaire dans un de ses écrits, publié dans le vingt-et-unième recueil des Lettres édifiantes par le R. P. du Halde. Cet écrit traite de la construction d'une carte du Paraguay, où M. d'Anville n'a pas défini de bornes précises aux différentes contrées, se contentant d'indiquer des zones approximatives. Il mentionne une extension du Brésil le long de la côte jusqu'à la rivière de la Plata, en raison de la présence portugaise à la colonie du Sacrement, face aux îles de San Gabriel. Cependant, il ignore alors la présence d'un établissement espagnol à Monte-Video. M. d'Anville reconnaît par la suite la présence espagnole à Monte-Video, ce qui rend inexacte la continuité directe entre la colonie portugaise et la côte brésilienne. Il regrette de ne pas avoir eu accès aux pièces du recueil avant l'impression, ce qui lui aurait permis de connaître cet établissement espagnol. Il note également que les seules limites bien définies dans la région du Paraguay sont celles tracées par la rivière Tebiquari, séparant les gouvernements de Buenos Aires et de l'Assomption. La carte et l'écrit visent principalement à représenter les peuplades gouvernées par les Jésuites. M. d'Anville répond aux critiques en expliquant que le nom 'Paraguay' est souvent placé dans le titre des cartes et que l'étendue du pays est décrite dans l'écrit accompagnant la carte. Il précise que le district du Paraguay est compris dans les gouvernements de l'Assomption et de Buenos Aires. Il réfute également les accusations de réduction du territoire des missions, affirmant que la réduction concerne principalement la région du Tucuman, non liée aux missions. Il conclut en mentionnant des erreurs d'impression dans son écrit et en demandant à ce que ses observations soient intégrées dans le livre du destinataire.
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504
p. 744-747
RÉPONSE de M. le Gendre de Saint Aubin, à l'objection concernant le Flux et Reflux de la Mer, insérée dans le Mercure de Mars dernier.
Début :
Le Systême Cartésien sur le Flux et Reflux de la Mer, victorieux si souvent des objections, [...]
Mots clefs :
Flux et reflux, Lune, Équateur, Mer, Pression, Terre, Eaux , Globe, Soleil, Hypothèse, Système cartésien, Copernic
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texteReconnaissance textuelle : RÉPONSE de M. le Gendre de Saint Aubin, à l'objection concernant le Flux et Reflux de la Mer, insérée dans le Mercure de Mars dernier.
REPONSE de M. le Gendre de Saint
Aubin , à l'objection concernant le
Flux et Reflux de la Mer , insérée dans
le Mercure de Mars dernier.
par un
E Systême Cartésien sur le Flux et Reflux
I de la Mer,victorieux si souvent des objec
tions , a été attaqué dans le Mercure ,
raisonnement très solide en soi , mais qui ne
donne aucune atteinte à la véritable explication
de ce Phénomene. Le parfait accord des variations
du Flux et du Reflux avec le cours de la
Lune , se remarque également aux trois mouve
mens de la Mer , diurne , menstruel et annuel.
L'Auteur de la nouvelle objection convient de la
justesse des deux prémiers rapports , en ce que le
Flux retarde tous les jours d'environ 48. minutes,
comme le passage de la Lune par le même Méridien
, et en ce que la pression des eaux de la Mer
par le Globe Lunaire étant plus forte lorsque la
Lune est dans une ligne droite avec le Soleil dans
les conjonctions , et oppositions , les Marées sont
alors plus hautes ; mais la difficulté tombe sur le
moll
AVRIL 1734 745
mouvement annuel de la Mer , suivant lequel on
observe que ses eaux sont beaucoup plus gonflées
dans les conjonctions et oppositions des équinoxes
, que dans celles des Solstices. L'Auteur de
l'objection , après avoir remarqué que la Lune
étant dans un tropique , elle n'en décrit pas moins
un grand cercle de la Sphere , qui a pour centre
celui du Globe Terrestre puisqu'il faut que
la Lune presse en 24. heures les eaux qui sont
sous les deux Tropiques opposez , pour que
le Flux ne retarde pas plus sur nos Côtes , lorsque
la Lune est dans le Solstice le plus éloigné , que
quand elle est dans le Solstice le plus proche ; et
que tous les grands cercles d'une Sphere sont égaux
entre eux ; il en conclut que le Systême est insuffisant
pour expliquer le mouvement annuel
de la Mer.
La solution n'est pas fort difficile. Premierement
l'égalité de tous les grands cercles d'une
Sphere n'est d'aucune consideration dans l'espece
dont il s'agit , l'augmentation du Flux dans
les équinoxes , étant causée par une pression plus
perpendiculaire , au lieu que dans les Solstices la
pression est fort indirecte et ne fait que glisser
sur les eaux.
1. Secondement les Astronômes regardent la Ter
re , non comme un Globe exactement rond , où
tous les cercles sont égaux . mais comme un ellipsoïde
allongé vers les poles , ou comme un
Spheroïde rehaussé sur l'Equateur .
Suivant la premiere opinion , le Soleil et la
Lune se réncontrant en même-temps dans une
ligne presque directe sur l'Equateur , et étant per
pendiculaires au plan des deux axes de l'éllipse ,
la pression de la Lune porte bien plus à plomb
sur les eaux de la Mer , que quand le rayon de la
Fiij Lune
746 MERCURE DE FRANCE
Lune fait un angle fort aigu avec ce même plan.
Suivant la seconde opinion que la Terre est
un Sphéroïde rehaussé sur l'Equateur , il est clair
que ce cercle surpassant de beaucoup tous les autres
par sa convexité , presse davantage la matiere
étherée dans les équinoxes , parce qu'il est
opposé plus directement au Soleil et à la Lune.
On remarque encore de la difference entre les
Marées des deux Solstices ; et celles du Solstice
d'hyver étant un peu plus fortes , nous font connoître
que le périhelie de la Terre a aussi quelque
part à une plus grande pression des eaux de laMer;
ce qui revient à l'ancien sentiment de Pline , que le
Soleil est en partie cause du Flux et du Reflux .
Je vais me servir de l'occasion de cette Dissertation
Astronomique pour proposer une hypothese
du mouvement de la Terre , differente de
celle de Copernic . Elle consiste à mettre les pôles
de l'Equateur dans une situation droite à la place
de ceux de l'écliptique , ensorte que le cercle variable
du jour comprenue alternativement cha
que pole dans l'hémisphere éclairé ; au lieu que
dans l'hypothèse de Copernic , le cercle du jour
étant immobile , les poles de l'Equateur passent
alternativement dans l'hémisphere qui voit le Soleil.
La révolution diurne de la Terre décrit un
parallele , de même que le Soleil dans le Systême
de Tycho , et on n'a pas besoin d'un mouvement
de plus du Globe Terrestre d'Orient en Occident
, introduit par Copernic ( Révolut. lib. 1 .
e. 11. ) pour expliquer le parallelisme de l'axe
de la Terre , par l'exemple de l'Aiguille d'une
Boussole qui ne tourne point dans le temps que
sa boëte tourne. La seule inclinaison de l'écliptique
sur l'Equateur suffit pour causer ladiversité
des saisons et l'inégalité des jours .
La Terre garde son parallelisme, par un axe toû
jour
AVRIL. 1734. 747
jours droit, en parcourant la route oblique du Zodiaque
sans s'écarter ; l'Equateur du Globe Terrestre
s'éleve et s'abaisse par rapport à un cercle
fixe dans le Ciel, de tout l'espace compris entre cet
Equateur et un des Tropiques ; et chaque pole de
l'Equateur coupe alternativement l'axe du Zodiaque
, pendant les solstices.
La Lune , suivant cette hypothese , étant dans
un Solstice , les deux tropiques ne passent
pas , à la verité , en 24. heures au--ddessous de la
Lune , comme on les y fait passer dans l'hypothese
de Copernic , pour rendre raison de ce que
le Flux arrive toujours à la même heure vers nos
Côtes , mais il y est suppléé par le contrecoup
de la pression de la Lune qui étant assez forte
pour contraindre le Globe de la Terre de reculer
de quelque espace ( ce qu'il faut absolument admettre,
indépendainment de cette hypothese ,
pour expliquer comment il arrive un flux et un
reflux de douze en douze heures ) cette pression
de la Lune agit en même-temps sur les deux
paralleles opposez. J'attends sur cette nouvelle
hypothese , plus simple que celle de Copernic ,
la décision des grands Astronomes .
Aubin , à l'objection concernant le
Flux et Reflux de la Mer , insérée dans
le Mercure de Mars dernier.
par un
E Systême Cartésien sur le Flux et Reflux
I de la Mer,victorieux si souvent des objec
tions , a été attaqué dans le Mercure ,
raisonnement très solide en soi , mais qui ne
donne aucune atteinte à la véritable explication
de ce Phénomene. Le parfait accord des variations
du Flux et du Reflux avec le cours de la
Lune , se remarque également aux trois mouve
mens de la Mer , diurne , menstruel et annuel.
L'Auteur de la nouvelle objection convient de la
justesse des deux prémiers rapports , en ce que le
Flux retarde tous les jours d'environ 48. minutes,
comme le passage de la Lune par le même Méridien
, et en ce que la pression des eaux de la Mer
par le Globe Lunaire étant plus forte lorsque la
Lune est dans une ligne droite avec le Soleil dans
les conjonctions , et oppositions , les Marées sont
alors plus hautes ; mais la difficulté tombe sur le
moll
AVRIL 1734 745
mouvement annuel de la Mer , suivant lequel on
observe que ses eaux sont beaucoup plus gonflées
dans les conjonctions et oppositions des équinoxes
, que dans celles des Solstices. L'Auteur de
l'objection , après avoir remarqué que la Lune
étant dans un tropique , elle n'en décrit pas moins
un grand cercle de la Sphere , qui a pour centre
celui du Globe Terrestre puisqu'il faut que
la Lune presse en 24. heures les eaux qui sont
sous les deux Tropiques opposez , pour que
le Flux ne retarde pas plus sur nos Côtes , lorsque
la Lune est dans le Solstice le plus éloigné , que
quand elle est dans le Solstice le plus proche ; et
que tous les grands cercles d'une Sphere sont égaux
entre eux ; il en conclut que le Systême est insuffisant
pour expliquer le mouvement annuel
de la Mer.
La solution n'est pas fort difficile. Premierement
l'égalité de tous les grands cercles d'une
Sphere n'est d'aucune consideration dans l'espece
dont il s'agit , l'augmentation du Flux dans
les équinoxes , étant causée par une pression plus
perpendiculaire , au lieu que dans les Solstices la
pression est fort indirecte et ne fait que glisser
sur les eaux.
1. Secondement les Astronômes regardent la Ter
re , non comme un Globe exactement rond , où
tous les cercles sont égaux . mais comme un ellipsoïde
allongé vers les poles , ou comme un
Spheroïde rehaussé sur l'Equateur .
Suivant la premiere opinion , le Soleil et la
Lune se réncontrant en même-temps dans une
ligne presque directe sur l'Equateur , et étant per
pendiculaires au plan des deux axes de l'éllipse ,
la pression de la Lune porte bien plus à plomb
sur les eaux de la Mer , que quand le rayon de la
Fiij Lune
746 MERCURE DE FRANCE
Lune fait un angle fort aigu avec ce même plan.
Suivant la seconde opinion que la Terre est
un Sphéroïde rehaussé sur l'Equateur , il est clair
que ce cercle surpassant de beaucoup tous les autres
par sa convexité , presse davantage la matiere
étherée dans les équinoxes , parce qu'il est
opposé plus directement au Soleil et à la Lune.
On remarque encore de la difference entre les
Marées des deux Solstices ; et celles du Solstice
d'hyver étant un peu plus fortes , nous font connoître
que le périhelie de la Terre a aussi quelque
part à une plus grande pression des eaux de laMer;
ce qui revient à l'ancien sentiment de Pline , que le
Soleil est en partie cause du Flux et du Reflux .
Je vais me servir de l'occasion de cette Dissertation
Astronomique pour proposer une hypothese
du mouvement de la Terre , differente de
celle de Copernic . Elle consiste à mettre les pôles
de l'Equateur dans une situation droite à la place
de ceux de l'écliptique , ensorte que le cercle variable
du jour comprenue alternativement cha
que pole dans l'hémisphere éclairé ; au lieu que
dans l'hypothèse de Copernic , le cercle du jour
étant immobile , les poles de l'Equateur passent
alternativement dans l'hémisphere qui voit le Soleil.
La révolution diurne de la Terre décrit un
parallele , de même que le Soleil dans le Systême
de Tycho , et on n'a pas besoin d'un mouvement
de plus du Globe Terrestre d'Orient en Occident
, introduit par Copernic ( Révolut. lib. 1 .
e. 11. ) pour expliquer le parallelisme de l'axe
de la Terre , par l'exemple de l'Aiguille d'une
Boussole qui ne tourne point dans le temps que
sa boëte tourne. La seule inclinaison de l'écliptique
sur l'Equateur suffit pour causer ladiversité
des saisons et l'inégalité des jours .
La Terre garde son parallelisme, par un axe toû
jour
AVRIL. 1734. 747
jours droit, en parcourant la route oblique du Zodiaque
sans s'écarter ; l'Equateur du Globe Terrestre
s'éleve et s'abaisse par rapport à un cercle
fixe dans le Ciel, de tout l'espace compris entre cet
Equateur et un des Tropiques ; et chaque pole de
l'Equateur coupe alternativement l'axe du Zodiaque
, pendant les solstices.
La Lune , suivant cette hypothese , étant dans
un Solstice , les deux tropiques ne passent
pas , à la verité , en 24. heures au--ddessous de la
Lune , comme on les y fait passer dans l'hypothese
de Copernic , pour rendre raison de ce que
le Flux arrive toujours à la même heure vers nos
Côtes , mais il y est suppléé par le contrecoup
de la pression de la Lune qui étant assez forte
pour contraindre le Globe de la Terre de reculer
de quelque espace ( ce qu'il faut absolument admettre,
indépendainment de cette hypothese ,
pour expliquer comment il arrive un flux et un
reflux de douze en douze heures ) cette pression
de la Lune agit en même-temps sur les deux
paralleles opposez. J'attends sur cette nouvelle
hypothese , plus simple que celle de Copernic ,
la décision des grands Astronomes .
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Résumé : RÉPONSE de M. le Gendre de Saint Aubin, à l'objection concernant le Flux et Reflux de la Mer, insérée dans le Mercure de Mars dernier.
Le texte présente une réponse de M. le Gendre de Saint-Aubin à une objection concernant le flux et le reflux de la mer, publiée dans le Mercure de Mars précédent. L'auteur défend le système cartésien, qui explique les variations du flux et du reflux en accord avec le cours de la Lune. Les mouvements diurne, mensuel et annuel de la mer sont mentionnés, avec un accent sur la difficulté d'expliquer le mouvement annuel. L'objection soulève le fait que la Lune, même lorsqu'elle est dans un tropique, décrit un grand cercle de la sphère terrestre, ce qui devrait affecter le flux de manière uniforme. L'auteur explique que l'augmentation du flux aux équinoxes est due à une pression plus perpendiculaire, contrairement aux solstices où la pression est plus indirecte. Deux hypothèses sont proposées pour expliquer cette différence : la Terre pourrait être un ellipsoïde allongé vers les pôles ou un sphéroïde rehaussé sur l'équateur. Dans les deux cas, la pression lunaire est plus efficace aux équinoxes. Le texte mentionne également une différence entre les marées des deux solstices, celles d'hiver étant plus fortes en raison du périhélie de la Terre. Enfin, l'auteur propose une nouvelle hypothèse sur le mouvement de la Terre, différente de celle de Copernic. Cette hypothèse suggère que les pôles de l'équateur sont droits par rapport à ceux de l'écliptique, et que la Terre garde son parallelisme en parcourant la route oblique du Zodiaque. La Lune, suivant cette hypothèse, exerce une pression suffisante pour contraindre la Terre à reculer, expliquant ainsi le flux et le reflux.
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505
p. 911
ENIGME.
Début :
Qu'ai-je fait aux Mortels pour en être traité [...]
Mots clefs :
Oie
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texteReconnaissance textuelle : ENIGME.
ENIGM E.
Qu'ai -je fait aux Mortels pour en être traité
Avec si grande dureté ?
Loin de leur faire aucune peine
Je leur cause mille plaisirs ;
Et cependant tous leurs désirs ,
Vont à me démembrer . Une joye inhumaine ,
Pour comble de malheur , fait encor couronner
Celui qui le dernier a sçû me détrôner .
Hélas tous les ans on m'accable
De cette façon déplorable ,
Sans qu'aucun Prince ou Potentat
Prenne pitié de mon état .
Qu'ai -je fait aux Mortels pour en être traité
Avec si grande dureté ?
Loin de leur faire aucune peine
Je leur cause mille plaisirs ;
Et cependant tous leurs désirs ,
Vont à me démembrer . Une joye inhumaine ,
Pour comble de malheur , fait encor couronner
Celui qui le dernier a sçû me détrôner .
Hélas tous les ans on m'accable
De cette façon déplorable ,
Sans qu'aucun Prince ou Potentat
Prenne pitié de mon état .
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506
p. 913
AUTRE.
Début :
Voici mon tout ; tête, pieds et deux cous ; [...]
Mots clefs :
Coucou
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : AUTRE.
AUTR E.
Voici mon tout ; tête , pieds et deux cous
La tête aux pieds , et les pieds à la tête.
Vous qui croyez que je suis une bête ,
Peut-être aussi.vous- mêmes l'êtes- vous.
Voici mon tout ; tête , pieds et deux cous
La tête aux pieds , et les pieds à la tête.
Vous qui croyez que je suis une bête ,
Peut-être aussi.vous- mêmes l'êtes- vous.
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507
p. 913
AUTRE.
Début :
Mon tout de quatre pieds, forme un vil animal, [...]
Mots clefs :
Porc
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : AUTRE.
AUTR E.
On tout de quatre pieds , forme un vil
Manimal ,
Qui ne se plaît que dans l'ordure ;
En combinant , dans ma structure ,
On trouve un excellent métal ,
Qui des autres sur tout par son grand prix differeg
D v Un
914 MERCURE DE FRANCE
Un autre corps solide engendré de la terre
Un noble Instrument de Chasseur ,
>
Et pour finir, Lecteur, je nomme encor le Fleuve,
Où subit un Cocher une fatale épreuve .
On tout de quatre pieds , forme un vil
Manimal ,
Qui ne se plaît que dans l'ordure ;
En combinant , dans ma structure ,
On trouve un excellent métal ,
Qui des autres sur tout par son grand prix differeg
D v Un
914 MERCURE DE FRANCE
Un autre corps solide engendré de la terre
Un noble Instrument de Chasseur ,
>
Et pour finir, Lecteur, je nomme encor le Fleuve,
Où subit un Cocher une fatale épreuve .
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508
p. 914-918
« INSTRUCTION sur le Jubilé de l'Eglise Primatiale de S. Jean de Lyon, [...] »
Début :
INSTRUCTION sur le Jubilé de l'Eglise Primatiale de S. Jean de Lyon, [...]
Mots clefs :
Parlement, Jubilé de l'église primatiale de Saint-Jean de Lyon, Jardinier solitaire, Philosophie moderne, Traité de perspective, Vie des saints pères des déserts, Lettres édifiantes et curieuses, Traité de la communauté entre mari et femme, Vie des saints, Amours de Clitophon et de Leucippe, Plaidoyers de M. Erard, Histoire des conquêtes et découvertes des Portugais dans le nouveau monde, Phénix conjugal, Traité de chimie, Paysan parvenu
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « INSTRUCTION sur le Jubilé de l'Eglise Primatiale de S. Jean de Lyon, [...] »
NSTRUCTION sur le Jubilé de l'E
Iglise Primatiale de S. Jean de Lyon ,
à l'occasion du concours de la Fête- Dieu
avec celle de la Nativité de S. Jean- Baptiste
, qui arrive le 24. de Juin de cette
année 1734. imprimée par ordre de
M. l'Archevêque. A Lyon , chez Pierre
Valfray , in 12. de 161. pages , et se trouve
à Paris , chez Antoine Chippier , Libraire
, rue du Foin.
LE
-M A Y. 1734.
915
LE JARDINIER SOLITAIRE , contenant
la Méthode de faire et cultiver un Jar-,
din Fruitier et Potager ; et plusieurs Experiences
nouvelles , avec des Refléxions
sur la culture des Arbres , cinquième
Edition , augmentée . Rue S. Jacques ,
chez le Mercier , fils , in 12. avec figu
res , 2. livres.
LA PHILOSOPHIE MODERNE , par Demandes
et par Réponses ; avec un Traité
de l'Art de persuader. Par M. de Lelevel
, Chez le même , 3. volumes in 12 .
4. livres ro. sols .
TRAITE DE PERSPECTIVE , où sont
contenus les fondemens de la Peinture ,
par le Pere Lamy , de l'Oratoire. Chez
le même , in 8. avec figures , 5. livres .
LES VIES DES SAINTS PERES DES DESERTS
, et de quelques Saintes , écrites
par des Peres de l'Eglise et autres anciens
Auteurs Ecclesiastiques , Grecs et
Latins. Traduites en François par M. Arnauld
d'Andilly. Nouv lle Edition . Chez
Louis Josse , rue S. Jacques , 1733. in 8 .
3. volumes .
LETTRES EDIFIANTES ET CURIEUSES ,
écrites
916 MERCURE DE FRANCE
&
écrites des Missions Etrangeres , par quel
ques Missionnaires de la Compagnie de
Jesus. XXIe Recueil , 1734. in 12. Chez
Nicolas le Clerc , rue de la vieille Bouclerie
, et chez le Mercier , ruë S. Jacques.
TRAITE' de la Communauté entre
Mary et Femme , avec un Traité des
Communautez ou Societez tacites ; par
Maître Denis le Brun , Avocat au Parlement
, Ouvrage posthume , donné d'abord
au Public par les soins de Louis
Hideux , Avocat au Parlement. Nouvelle
Edition , augmentée considerablement
de nouvelles Décisions et de Notes Critiques
, par Me .... et M .... Avocats
au Parlement. A Paris , chez Claude Robustel
, rue S. Jacques , 1733. in folio de
648. pages pour le Traité de la Communauté
entre Mary et Femme , et 58 .
pages pour le Traité des Communautez
ou Societez tacites .
LES VIES DES SAINTS pour tous les
jours de l'année , avec l'Histoire des Mysteres
de N. S. Nouvelle Edition , augmentée
à la fin de chaque Vie , de differentes
Pratiques et Prieres , tirées des
principales actions des Saints. Chez Lotin ;
rue S. Jacques , et Dessaint , ruë S. Jean
de Beauvais. 2. vol. in 4.
LES
MAY 1734 917
LES AMOURS de Clitophon et de Leucippe
, Traduction libre du Grec d'Achilles
Tatius, avec des Notes . Par le sieur
D.... D .... A Paris , rue de la Harpe ,
chez André- François le Breton , in 12.
J
PLAIDOYERS DE M. ERARD , Avocat
au Parlement , avec les Arrêts du Parlement
donnez en interpretation des Articles
282. et 283. de la Coûtume de
Paris , touchant les avantages indirects
faits par l'un des Conjoints à l'autre , et
un Extrait du Testament de la Dame
Marquise de Torcy , contenant un Legs
universel au profit de la Dame de la Tour,
Mere de son Mary , et les Factums de
M. Erard , pour les Heritiers de ladite
Dame de Torcy , qui ont obtenu cet
Arrêt. Seconde Edition . Chez Mesnier ,
ruë S. Severin et au Palais , au Soleil
d'or , 1734. in 8.
HISTOIRE des Conquêtes et Découverres
des Portuguais dans le nouveau Monde
, avec des figures en taille - douce . Par
le R. P. J. F. Lafitau , de la Compagnie
de Jesus. A Paris , chez Saugrain , Pere ,
Quay des Augustins , et J. B. Coignard .
fils , rue S. Jacques , 1733. Grande Edition
, in 4. 2. volumes ; petite, in 12
4. volumes.
18 MERCURE DE FRANCE
LE PHENIX CONJUGAL , Nouvelle
du Temps . A Paris , Quay des Augus→
tins , chez le Breton , fils , 1734. brochure
in 12. de 94. pages .
TRAITE DE CHIMIE , contenant l'a
maniere de préparer les Remedes qui
sont les plus en usage dans la pratique
de la Médecine. Par M. Malouin , Docteur-
Regent de la Faculté de Medecine
de Paris . Chez G. Cavelier , ruë S. Jacques
, an Lys d'or , 1734. in 12.
, LE PAYSAN PARVENU ou les Memoires
de M ... Par M. de Marivaux. Chez
Prault , pere , Quay de Gêvres , $ 734. in 12 .
Iglise Primatiale de S. Jean de Lyon ,
à l'occasion du concours de la Fête- Dieu
avec celle de la Nativité de S. Jean- Baptiste
, qui arrive le 24. de Juin de cette
année 1734. imprimée par ordre de
M. l'Archevêque. A Lyon , chez Pierre
Valfray , in 12. de 161. pages , et se trouve
à Paris , chez Antoine Chippier , Libraire
, rue du Foin.
LE
-M A Y. 1734.
915
LE JARDINIER SOLITAIRE , contenant
la Méthode de faire et cultiver un Jar-,
din Fruitier et Potager ; et plusieurs Experiences
nouvelles , avec des Refléxions
sur la culture des Arbres , cinquième
Edition , augmentée . Rue S. Jacques ,
chez le Mercier , fils , in 12. avec figu
res , 2. livres.
LA PHILOSOPHIE MODERNE , par Demandes
et par Réponses ; avec un Traité
de l'Art de persuader. Par M. de Lelevel
, Chez le même , 3. volumes in 12 .
4. livres ro. sols .
TRAITE DE PERSPECTIVE , où sont
contenus les fondemens de la Peinture ,
par le Pere Lamy , de l'Oratoire. Chez
le même , in 8. avec figures , 5. livres .
LES VIES DES SAINTS PERES DES DESERTS
, et de quelques Saintes , écrites
par des Peres de l'Eglise et autres anciens
Auteurs Ecclesiastiques , Grecs et
Latins. Traduites en François par M. Arnauld
d'Andilly. Nouv lle Edition . Chez
Louis Josse , rue S. Jacques , 1733. in 8 .
3. volumes .
LETTRES EDIFIANTES ET CURIEUSES ,
écrites
916 MERCURE DE FRANCE
&
écrites des Missions Etrangeres , par quel
ques Missionnaires de la Compagnie de
Jesus. XXIe Recueil , 1734. in 12. Chez
Nicolas le Clerc , rue de la vieille Bouclerie
, et chez le Mercier , ruë S. Jacques.
TRAITE' de la Communauté entre
Mary et Femme , avec un Traité des
Communautez ou Societez tacites ; par
Maître Denis le Brun , Avocat au Parlement
, Ouvrage posthume , donné d'abord
au Public par les soins de Louis
Hideux , Avocat au Parlement. Nouvelle
Edition , augmentée considerablement
de nouvelles Décisions et de Notes Critiques
, par Me .... et M .... Avocats
au Parlement. A Paris , chez Claude Robustel
, rue S. Jacques , 1733. in folio de
648. pages pour le Traité de la Communauté
entre Mary et Femme , et 58 .
pages pour le Traité des Communautez
ou Societez tacites .
LES VIES DES SAINTS pour tous les
jours de l'année , avec l'Histoire des Mysteres
de N. S. Nouvelle Edition , augmentée
à la fin de chaque Vie , de differentes
Pratiques et Prieres , tirées des
principales actions des Saints. Chez Lotin ;
rue S. Jacques , et Dessaint , ruë S. Jean
de Beauvais. 2. vol. in 4.
LES
MAY 1734 917
LES AMOURS de Clitophon et de Leucippe
, Traduction libre du Grec d'Achilles
Tatius, avec des Notes . Par le sieur
D.... D .... A Paris , rue de la Harpe ,
chez André- François le Breton , in 12.
J
PLAIDOYERS DE M. ERARD , Avocat
au Parlement , avec les Arrêts du Parlement
donnez en interpretation des Articles
282. et 283. de la Coûtume de
Paris , touchant les avantages indirects
faits par l'un des Conjoints à l'autre , et
un Extrait du Testament de la Dame
Marquise de Torcy , contenant un Legs
universel au profit de la Dame de la Tour,
Mere de son Mary , et les Factums de
M. Erard , pour les Heritiers de ladite
Dame de Torcy , qui ont obtenu cet
Arrêt. Seconde Edition . Chez Mesnier ,
ruë S. Severin et au Palais , au Soleil
d'or , 1734. in 8.
HISTOIRE des Conquêtes et Découverres
des Portuguais dans le nouveau Monde
, avec des figures en taille - douce . Par
le R. P. J. F. Lafitau , de la Compagnie
de Jesus. A Paris , chez Saugrain , Pere ,
Quay des Augustins , et J. B. Coignard .
fils , rue S. Jacques , 1733. Grande Edition
, in 4. 2. volumes ; petite, in 12
4. volumes.
18 MERCURE DE FRANCE
LE PHENIX CONJUGAL , Nouvelle
du Temps . A Paris , Quay des Augus→
tins , chez le Breton , fils , 1734. brochure
in 12. de 94. pages .
TRAITE DE CHIMIE , contenant l'a
maniere de préparer les Remedes qui
sont les plus en usage dans la pratique
de la Médecine. Par M. Malouin , Docteur-
Regent de la Faculté de Medecine
de Paris . Chez G. Cavelier , ruë S. Jacques
, an Lys d'or , 1734. in 12.
, LE PAYSAN PARVENU ou les Memoires
de M ... Par M. de Marivaux. Chez
Prault , pere , Quay de Gêvres , $ 734. in 12 .
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Résumé : « INSTRUCTION sur le Jubilé de l'Eglise Primatiale de S. Jean de Lyon, [...] »
Le document présente une liste d'ouvrages publiés en 1733 et 1734. Parmi les publications notables, figure une instruction sur le Jubilé de l'Église Primatiale de Saint-Jean de Lyon, à l'occasion de la Fête-Dieu et de la Nativité de Saint-Jean-Baptiste, imprimée par ordre de l'archevêque. Plusieurs autres ouvrages sont mentionnés, couvrant divers domaines. 'Le Jardinier Solitaire' est une méthode de jardinage fruitier et potager. 'La Philosophie Moderne' est un traité de l'art de persuader, écrit par M. de Lelevel. Le document liste également des traités sur la perspective, des vies des saints, des lettres édifiantes des missions étrangères, et des plaidoyers juridiques. Des œuvres littéraires comme 'Les Amours de Clitophon et de Leucippe' et 'Le Paysan Parvenu' sont également mentionnées. Les publications couvrent des domaines variés tels que l'agriculture, la philosophie, la religion, le droit, et la littérature.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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509
p. 918-926
Histoire Naturelle de l'Univers, &c. [titre d'après la table]
Début :
HISTOIRE NATURELLE de l'Univers, dans laquelle on raporte des raisons [...]
Mots clefs :
Terre, Système, Mer, Génération, Effets, Nature, Globe, Figures, Observations, Pierres
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Histoire Naturelle de l'Univers, &c. [titre d'après la table]
HISTOIRE NATURELLE de l'Univers
, dans laquelle on raporte des raisons
Physiques des effets les plus extraordinaires
et les plus merveilleux de la
Nature. Enrichie de Figures en Tailledouce
. Par M. Colonne Gentilhomme
Romain , dédiée à M. le Duc de Richelieu.
A Paris , chez André Cailleau , Quay
des Augustins , à S. André 1734 .
,
EXTRAIT d'une Lettre écrite de Paris
au sujet de ce Livre .
L'Ouvrage dont le titre seul a piqué
vôtre curiosité et que vous voulez que je
Vous
MAY. 1734. 919
vous fasse connoître particulierement
est divisé en deux volumes in 12. dont le
premier est de 404. pages , sans l'Epître
I'Avertissement et la Préface ; et le second
de 522 pages , chaque volume est subdivisé
en plusieurs Parties et les Parties
en Chapitres .
Dans la premiere Partie l'Auteur commence
par l'Histoire de ce qu'on a remarqué
jusques à présent de plus curieux
et de plus extraordinaire dans le Ciel ,
c'est- à dire la grandeur des Planetes, leurs
taches , leurs figures , leur éloignement
de la Terre, leurs mouvements différents ,
soit sur leur axe , soit autour du Soleil
et en combien de tems ces révolutions
arrivent . A tout cela est jointe une Table
d'observations , où l'on peut voir en un
coup d'oeil toutes celles qui ont été faites
par les plus habiles Astronomes de l'Europe
depuis près d'un siècle. On y parle
aussi des Etoiles fixes , et des changements
qui sont arrivez parmi ces Astres . On
traite dans le second Chapitre des Cometes
. Dans le troisiéme , des espaces lumineux
sans Etoiles. Dans le quatrième ,
´des Parelies , de l'Aurore Septentrionale,
et enfin dans cette premiere Partie , on
ajoute une Relation exacte de tout ce
qu'on a pû remarquer de plus curieux
dans le Ciel et dans l'Atmosphere .
920 MERCURE DE FRANCE
Seconde Partie. L'Auteur considere
d'abord le Globe de la Terre en general
les et sa composition . Il examine ce que
Anciens en connoissoient . S'ils avoient
quelque notion de l'Amerique, et si cette
nouvelle Partie du monde a quelque raport
à l'Isle Atlantique dont Platon a
parlé. Il fait ensuite la Description des
Pays nouvellement découverts , fixant le
temps de ces découvertes , et nommant .
les Personnes qui les ont faites. Il parle
dans le second Chapitre des Inégalitez de
la Terre ou des Montagnes : il examine
si elles ont été formées dès le commencement
du Monde , ou si elles croissent
par la végetation , comme son systême le
supose . C'est ce qu'il démontre par
expériences certaines , et sur des observations
que d'habiles Philosophes ont
faites avec toute l'exactitude possible . Il
fait encore historiquement la Description
des Montagnes les plus considerables
donnant la hauteur des plus élevées , et
parlant de la singularité de quelques - unes
par raport aux figures qu'elles représentent
, ou aux effets qu'elles produisent.
و
Dans le Chapitre 3. Il est parlé des
Plaines , et des Deserts sablonneux , ou
arides . Dans le Chapitre qui suit l'Auteur
fait voir qu'on ne peut pas connoître
CCBe
MA Y. 1734. 921
certains effets qui arrivent sur la superficie
de la terre , sans sçavoir auparavant
J'eau. Il
prouve que
son intérieur est rempli de feu et
d'eau . Il prouve que la Terre contient
beaucoup de feux dans ses entrailles , par
la quantité connuë de tous les Volcans
qui jettent du feu , dont il fait l'histoire .
Il ajoute à l'Historique , la cause et la
raison Physique de la continuation et de
la conservation de ces feux souterrains
et il prouve par des faits historiques
qu'ils sont la cause des Tremblements de
Terre.
>
>
Le Chapitre cinquiéme contient l'Histoire
des Eaux chaudes et leurs vertus.
La pénétration de l'Eau dans le sein de la
Terre , et la circulation de cet Element
font la matiere du Chapitre 6 , où il
prouve historiquement son systême par
fa quantité d'Eau qu'on trouve dans les
Mines les plus profondes , par les Lacs
les Fleuves et les Fontaines , qui se perdent
et qui reparoissent en d'autres endroits
dont il fait un dénombrement cu
rieux , auquel il ajoute la relation de plusieurs
Villes abimées par des Tremblements
de Terre , à la place desquelles
ont paru des Lacs très- considérables .
Dans le Chapitre 7 , il parle des differentes
Terres dont le Globe Terrestre est
com
22 MERCURE DE FRANCE
composé , et des propriétez singulieres
de quelques - unes. Le Chapitre 8. contient
différentes observations sur la fermentation
du Globe Terrestre , et particulierement
sur la Mer. Les changemens qui
arrivent ou qui sont arrivez au Globe de
la Terre , et de la Terre même avec les
Astres , fait le sujet du dernier Chapitre
de cette Partie.
La principale cause du changement qui
arrive dans les differentes Parties de ce
Globe , vient , selon l'Auteur , de ce que
les lieux secs deviennent insensiblement
l'eau oc- acqueux et que les endroits que
cupoit auparavant restent à sec ; ce qu'il
prouve par plusieurs endroits de la Terre,
où l'on voit visiblement aujourd'hui
que
l'eau de la Mer gagne peu à peu et en
même tems découvre , et laisse d'autres
Terres à sec , n'y ayant sur la Terre
qu'une certaine quantité d'eau pour couvrir
une certaine étenduë de Terre.
Troisiéme Partie. Avant que d'entrer
en matiere l'Auteur explique sommairement
la Fable Mystique de Jupiter
Neptune et Pluton , qui avoient divisé
entr'eux l'Empire de l'Univers . Il prétend
que les Anciens ont entendu par ces
trois Noms , le Regne Animal , où le
feu domine , le Regne Vegetal , où l'hu ♣
midité
MAY. 1734.
923
midité prédomine sur le feu ; et le Regne
Minéral , dans lequel le sel ou la Terrestreïté
l'emporte sur les autres Elements .
Suivant cette division il commence par
examiner le Royaume de Pluton , qui est
le Minéral , ou celui des corps qui ne
donnent aucun signe de vie , comme les
Pierres , les Métaux , & c.
>
Dans le premier Chapitre , où il a pour
objet le sel , soit de la Mer , soit de la
Terre , il parle d'abord de la maniere
qu'il se forme dans la Mer aussi bien
que tous les autres differents sels qui sont
produits par la nature en divers endroits.
Il parle ensuite de la génération du Nitre
ou Salpêtre. Il fait enfin une curieuse
Description des Mers , des Montagnes ,
des Terres et des Rivieres où les differents
sels se produisent.
Dans le Chapitre suivant il parle du
Sable. Il en examine la génération , et
après avoir fait la Description historique
de plusieurs sortes de Sables de couleurs
differentes , qui viennent en differents
lieux , il conclud par un examen
Physique de la maniere dont cela se peut
faire .
Chapitre 3. et 4. l'Auteur parle des
Pierres opaques et transparentes ; il fait
une narration curieuse des Pays et des
Mi924
MERCURE DE FRANCE
Mines d'où on les tire , et de quelle façon
les unes et les autres peuvent se produire.
Il raporte plusieurs particularitez
singulieres sur les Pierres opaques , telles
que sont les vertus attribuées à quelquesunes
pour la guerison de certaines Maladies
, ou pour produire certains effets &c.
L'Auteur fait aussi mention de certaines
Pierres , où la nature a peint des figures
d'Animaux , de Plantes &c. et il enseigne
comment on peut distinguer les naturelles
d'avec les artificielles , ou qui ont reçu
certaines empreintes par quelque accident.
Le Chapitre 5. renferme le systême de
l'Auteur sur l'Ayman ; ce systême a de
quoi satisfaire et doit engager à apuyer
ceux qui aiment la simplicité en matiere.
de systême. Il parle dans le Chapitre qui
suit du Magnetisme de plusieurs autres
Corps , qui produisent des effets extra
ordinaires.
La Génération avec l'histoire particu
liere des Metaux , finit cette troisiéme
Partie et le second volume . Non - seulement
l'Auteur fait voir de quelle maniere
ils se produisent et quels sont leurs principes
prochains avec la raison de leurs
differences; mais il raporte aussi des
ves de leur végetation , et beaucoup
proud'au
MAY.
17 34 925
d'autres particularitez curieuses qui regardent
le genre Métallique.
,
Comme le même Libraire donnera incessamment
la quatrième , cinquième
sixième et derniere Partie de cet Ouvrage
, en voici par avance un leger crayon.
Dans le quatrième , l'Auteur parle du
Flux et Reflux de la Mer en general , et
de celui de l'Euripe en particulier , il
parle aussi des Tempêtes , des Meteores
et des courants de la Mer , des Pluyes
ordinaires et extraordinaires ; on y trouve
aussi l'Histoire des Lacs , des Fontaines
et des Rivieres , qui ont quelque proprieté
extraordinaire , ce qui est suivi de
la génération des Vegetaux et de l'Histoire
des Plantes les plus rares et les plus curieuses
.
La cinquiéme Partie renferme la Génération
et l'Histoire des Animaux Qua--
drupedes, Volatiles et Aquatiques, l'Histoire
des Insectes et des petits Animaux
qui ne sont visibles que par le secours du
Microscope. Enfin après avoir parlé de
l'instinct , du discernement et du sentiment
des Animaux , cette cinquième
Partie finit par un Traité de l'Homme
consideré comme Animal et comme raisonnable.
Dans la sixième et derniere Partie
on
926 MERCURE DE FRANCE
و
on trouvera un systême general sur les
Vents,avec des observations particulieres
sur certains Vents tels
que sont ceux
qu'on nomme Alisez , Moussons, et autres.
qui souflent communément en certaines
Mers, et régulierement en certains .
Temps de l'Année.
·
Vous serez aussi bien aise de sçavoir
qu'on trouvera du même Auteur et chez
le même Libraire deux autres Livres curieux
, intitulés l'un les Principes de la
nature , suivant l'opinion des Anciens
Philosophes , avec un Abregé de leurs.
sentiments sur la composition des Corps,,
où l'on fait voir que toutes leurs opinions
sur ces Principes, peuvent se réduire aux
deux Sectes des Atomistes et des Académiciens
, deux volumes in 12. dont le
1 x est des livres , l'autre a pour titre
les Principes de la Nature , ou de la Génération
des Vegetaux , Animaux et Mineraux
un vol. in 12. 2 livres 10 sols ,
on peut y ajourer : Le nouveau Miroir de
la Fortune , ou Abregé de la Geomance ,
pour la récréation des personnes curieuses
de cette science , in 12. 1 liv . 4 sols.
, dans laquelle on raporte des raisons
Physiques des effets les plus extraordinaires
et les plus merveilleux de la
Nature. Enrichie de Figures en Tailledouce
. Par M. Colonne Gentilhomme
Romain , dédiée à M. le Duc de Richelieu.
A Paris , chez André Cailleau , Quay
des Augustins , à S. André 1734 .
,
EXTRAIT d'une Lettre écrite de Paris
au sujet de ce Livre .
L'Ouvrage dont le titre seul a piqué
vôtre curiosité et que vous voulez que je
Vous
MAY. 1734. 919
vous fasse connoître particulierement
est divisé en deux volumes in 12. dont le
premier est de 404. pages , sans l'Epître
I'Avertissement et la Préface ; et le second
de 522 pages , chaque volume est subdivisé
en plusieurs Parties et les Parties
en Chapitres .
Dans la premiere Partie l'Auteur commence
par l'Histoire de ce qu'on a remarqué
jusques à présent de plus curieux
et de plus extraordinaire dans le Ciel ,
c'est- à dire la grandeur des Planetes, leurs
taches , leurs figures , leur éloignement
de la Terre, leurs mouvements différents ,
soit sur leur axe , soit autour du Soleil
et en combien de tems ces révolutions
arrivent . A tout cela est jointe une Table
d'observations , où l'on peut voir en un
coup d'oeil toutes celles qui ont été faites
par les plus habiles Astronomes de l'Europe
depuis près d'un siècle. On y parle
aussi des Etoiles fixes , et des changements
qui sont arrivez parmi ces Astres . On
traite dans le second Chapitre des Cometes
. Dans le troisiéme , des espaces lumineux
sans Etoiles. Dans le quatrième ,
´des Parelies , de l'Aurore Septentrionale,
et enfin dans cette premiere Partie , on
ajoute une Relation exacte de tout ce
qu'on a pû remarquer de plus curieux
dans le Ciel et dans l'Atmosphere .
920 MERCURE DE FRANCE
Seconde Partie. L'Auteur considere
d'abord le Globe de la Terre en general
les et sa composition . Il examine ce que
Anciens en connoissoient . S'ils avoient
quelque notion de l'Amerique, et si cette
nouvelle Partie du monde a quelque raport
à l'Isle Atlantique dont Platon a
parlé. Il fait ensuite la Description des
Pays nouvellement découverts , fixant le
temps de ces découvertes , et nommant .
les Personnes qui les ont faites. Il parle
dans le second Chapitre des Inégalitez de
la Terre ou des Montagnes : il examine
si elles ont été formées dès le commencement
du Monde , ou si elles croissent
par la végetation , comme son systême le
supose . C'est ce qu'il démontre par
expériences certaines , et sur des observations
que d'habiles Philosophes ont
faites avec toute l'exactitude possible . Il
fait encore historiquement la Description
des Montagnes les plus considerables
donnant la hauteur des plus élevées , et
parlant de la singularité de quelques - unes
par raport aux figures qu'elles représentent
, ou aux effets qu'elles produisent.
و
Dans le Chapitre 3. Il est parlé des
Plaines , et des Deserts sablonneux , ou
arides . Dans le Chapitre qui suit l'Auteur
fait voir qu'on ne peut pas connoître
CCBe
MA Y. 1734. 921
certains effets qui arrivent sur la superficie
de la terre , sans sçavoir auparavant
J'eau. Il
prouve que
son intérieur est rempli de feu et
d'eau . Il prouve que la Terre contient
beaucoup de feux dans ses entrailles , par
la quantité connuë de tous les Volcans
qui jettent du feu , dont il fait l'histoire .
Il ajoute à l'Historique , la cause et la
raison Physique de la continuation et de
la conservation de ces feux souterrains
et il prouve par des faits historiques
qu'ils sont la cause des Tremblements de
Terre.
>
>
Le Chapitre cinquiéme contient l'Histoire
des Eaux chaudes et leurs vertus.
La pénétration de l'Eau dans le sein de la
Terre , et la circulation de cet Element
font la matiere du Chapitre 6 , où il
prouve historiquement son systême par
fa quantité d'Eau qu'on trouve dans les
Mines les plus profondes , par les Lacs
les Fleuves et les Fontaines , qui se perdent
et qui reparoissent en d'autres endroits
dont il fait un dénombrement cu
rieux , auquel il ajoute la relation de plusieurs
Villes abimées par des Tremblements
de Terre , à la place desquelles
ont paru des Lacs très- considérables .
Dans le Chapitre 7 , il parle des differentes
Terres dont le Globe Terrestre est
com
22 MERCURE DE FRANCE
composé , et des propriétez singulieres
de quelques - unes. Le Chapitre 8. contient
différentes observations sur la fermentation
du Globe Terrestre , et particulierement
sur la Mer. Les changemens qui
arrivent ou qui sont arrivez au Globe de
la Terre , et de la Terre même avec les
Astres , fait le sujet du dernier Chapitre
de cette Partie.
La principale cause du changement qui
arrive dans les differentes Parties de ce
Globe , vient , selon l'Auteur , de ce que
les lieux secs deviennent insensiblement
l'eau oc- acqueux et que les endroits que
cupoit auparavant restent à sec ; ce qu'il
prouve par plusieurs endroits de la Terre,
où l'on voit visiblement aujourd'hui
que
l'eau de la Mer gagne peu à peu et en
même tems découvre , et laisse d'autres
Terres à sec , n'y ayant sur la Terre
qu'une certaine quantité d'eau pour couvrir
une certaine étenduë de Terre.
Troisiéme Partie. Avant que d'entrer
en matiere l'Auteur explique sommairement
la Fable Mystique de Jupiter
Neptune et Pluton , qui avoient divisé
entr'eux l'Empire de l'Univers . Il prétend
que les Anciens ont entendu par ces
trois Noms , le Regne Animal , où le
feu domine , le Regne Vegetal , où l'hu ♣
midité
MAY. 1734.
923
midité prédomine sur le feu ; et le Regne
Minéral , dans lequel le sel ou la Terrestreïté
l'emporte sur les autres Elements .
Suivant cette division il commence par
examiner le Royaume de Pluton , qui est
le Minéral , ou celui des corps qui ne
donnent aucun signe de vie , comme les
Pierres , les Métaux , & c.
>
Dans le premier Chapitre , où il a pour
objet le sel , soit de la Mer , soit de la
Terre , il parle d'abord de la maniere
qu'il se forme dans la Mer aussi bien
que tous les autres differents sels qui sont
produits par la nature en divers endroits.
Il parle ensuite de la génération du Nitre
ou Salpêtre. Il fait enfin une curieuse
Description des Mers , des Montagnes ,
des Terres et des Rivieres où les differents
sels se produisent.
Dans le Chapitre suivant il parle du
Sable. Il en examine la génération , et
après avoir fait la Description historique
de plusieurs sortes de Sables de couleurs
differentes , qui viennent en differents
lieux , il conclud par un examen
Physique de la maniere dont cela se peut
faire .
Chapitre 3. et 4. l'Auteur parle des
Pierres opaques et transparentes ; il fait
une narration curieuse des Pays et des
Mi924
MERCURE DE FRANCE
Mines d'où on les tire , et de quelle façon
les unes et les autres peuvent se produire.
Il raporte plusieurs particularitez
singulieres sur les Pierres opaques , telles
que sont les vertus attribuées à quelquesunes
pour la guerison de certaines Maladies
, ou pour produire certains effets &c.
L'Auteur fait aussi mention de certaines
Pierres , où la nature a peint des figures
d'Animaux , de Plantes &c. et il enseigne
comment on peut distinguer les naturelles
d'avec les artificielles , ou qui ont reçu
certaines empreintes par quelque accident.
Le Chapitre 5. renferme le systême de
l'Auteur sur l'Ayman ; ce systême a de
quoi satisfaire et doit engager à apuyer
ceux qui aiment la simplicité en matiere.
de systême. Il parle dans le Chapitre qui
suit du Magnetisme de plusieurs autres
Corps , qui produisent des effets extra
ordinaires.
La Génération avec l'histoire particu
liere des Metaux , finit cette troisiéme
Partie et le second volume . Non - seulement
l'Auteur fait voir de quelle maniere
ils se produisent et quels sont leurs principes
prochains avec la raison de leurs
differences; mais il raporte aussi des
ves de leur végetation , et beaucoup
proud'au
MAY.
17 34 925
d'autres particularitez curieuses qui regardent
le genre Métallique.
,
Comme le même Libraire donnera incessamment
la quatrième , cinquième
sixième et derniere Partie de cet Ouvrage
, en voici par avance un leger crayon.
Dans le quatrième , l'Auteur parle du
Flux et Reflux de la Mer en general , et
de celui de l'Euripe en particulier , il
parle aussi des Tempêtes , des Meteores
et des courants de la Mer , des Pluyes
ordinaires et extraordinaires ; on y trouve
aussi l'Histoire des Lacs , des Fontaines
et des Rivieres , qui ont quelque proprieté
extraordinaire , ce qui est suivi de
la génération des Vegetaux et de l'Histoire
des Plantes les plus rares et les plus curieuses
.
La cinquiéme Partie renferme la Génération
et l'Histoire des Animaux Qua--
drupedes, Volatiles et Aquatiques, l'Histoire
des Insectes et des petits Animaux
qui ne sont visibles que par le secours du
Microscope. Enfin après avoir parlé de
l'instinct , du discernement et du sentiment
des Animaux , cette cinquième
Partie finit par un Traité de l'Homme
consideré comme Animal et comme raisonnable.
Dans la sixième et derniere Partie
on
926 MERCURE DE FRANCE
و
on trouvera un systême general sur les
Vents,avec des observations particulieres
sur certains Vents tels
que sont ceux
qu'on nomme Alisez , Moussons, et autres.
qui souflent communément en certaines
Mers, et régulierement en certains .
Temps de l'Année.
·
Vous serez aussi bien aise de sçavoir
qu'on trouvera du même Auteur et chez
le même Libraire deux autres Livres curieux
, intitulés l'un les Principes de la
nature , suivant l'opinion des Anciens
Philosophes , avec un Abregé de leurs.
sentiments sur la composition des Corps,,
où l'on fait voir que toutes leurs opinions
sur ces Principes, peuvent se réduire aux
deux Sectes des Atomistes et des Académiciens
, deux volumes in 12. dont le
1 x est des livres , l'autre a pour titre
les Principes de la Nature , ou de la Génération
des Vegetaux , Animaux et Mineraux
un vol. in 12. 2 livres 10 sols ,
on peut y ajourer : Le nouveau Miroir de
la Fortune , ou Abregé de la Geomance ,
pour la récréation des personnes curieuses
de cette science , in 12. 1 liv . 4 sols.
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Résumé : Histoire Naturelle de l'Univers, &c. [titre d'après la table]
L'ouvrage 'Histoire Naturelle de l'Univers' de M. Colonne, dédié à M. le Duc de Richelieu, est publié en 1734 à Paris. Il se compose de deux volumes, le premier contenant 404 pages et le second 522 pages, chacun subdivisé en parties et chapitres. La première partie explore les phénomènes célestes, incluant la grandeur des planètes, leurs taches, leurs mouvements, et les observations des astronomes européens. Elle aborde également les comètes, les espaces lumineux sans étoiles, les parhélies, et l'aurore boréale. La deuxième partie examine le globe terrestre, sa composition, et les connaissances des Anciens sur l'Amérique. Elle décrit les pays nouvellement découverts, les montagnes, les plaines, et les déserts. L'auteur discute des feux souterrains, des volcans, et des tremblements de terre. Il explore aussi les eaux chaudes, la circulation de l'eau dans la Terre, et les changements géologiques. La troisième partie commence par une explication de la fable mystique de Jupiter, Neptune et Pluton, représentant respectivement les règnes animal, végétal et minéral. Elle détaille la génération des sels, du sable, des pierres, et des métaux, ainsi que leurs propriétés et usages. Les parties suivantes, à paraître, traiteront du flux et reflux de la mer, des tempêtes, des végétaux, des animaux, et des vents. L'auteur a également publié d'autres ouvrages sur les principes de la nature et la géomancie.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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510
p. 928-931
« LA PHISIQUE SACRÉE, ou Histoire naturelle de la Bible, traduite de M. Jean-Jacques [...] »
Début :
LA PHISIQUE SACRÉE, ou Histoire naturelle de la Bible, traduite de M. Jean-Jacques [...]
Mots clefs :
Docteur en médecine, Cheval, Physique sacrée, Histoire des rois de Pologne, Vérités capitales de la religion, Fragments des poésies de Sappho, Art de monter à cheval, Nouvelles découvertes en médecine, Histoire critique de Manichée et du Manichéisme
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « LA PHISIQUE SACRÉE, ou Histoire naturelle de la Bible, traduite de M. Jean-Jacques [...] »
LA PHISIQUE SACRE'E , ou Histoire na
nurelle de la Bible , traduite de M. Jean-
Jacques Scheuchzer , Docteur en Medecine
, Professeur en Mathematiques à Zurich
, et Membre de la Societé Royale
d'Angleterre , et des Académies de Vien
ne et de Berlin , enrichie de plus de 700 .
figures en tailles- douces , par les soins de
Jean André Pfeffel Graveur de Sa Majesté
Imperiale, divisée en huit volumes.
A Amsterdam , chez Mortier , & c . et se
vend àParis , Quay des Augustins , chez
Rollin Fils.
-
HISTOIRE DES ROIS DE POLOGNE , et du
Gouvernement de ce Royaume , où l'on
trouve
M A Y. 929 1734.
trouve un détail très circonstancié de tout ,
ce qui s'est passé de plus remarquable
sous le regne de Frederic Auguste, et pendant
les deux derniers Interregnes , par
M *** A Amfterdam , chez François
PHonoré 1733. in 12. 4. vol . et se trouve
à Paris , chez Giffey , ruë de la Vieille
Bouclerie , et Ofmont ruë S. Jacques.
LES VERITES CAPITALES DE LA RELIGION ,
établies par la raison et pat l'Ecriture
Sainte , avec un abregé des Loix Morales
en forme de Catechisme ; Par Jacques
- Plantier , 1733. in 8. A Geneve , & c. et
se vend à Paris , chez Chaubert .
FRAGMENS des Poësies de Sapho ;
et les éloges qu'en ont fait les Auteurs
anciens Grecs et Latins , avec les notes
de divers Sçavans . Edition nouvelle , par
M. Jean Christien Volff, Professeur au
College de Hambourg , augmentée par
l'Editeur de la vie de Sappho et de trois
tables. A Hambourg , sous l'indication
de Londres , chez Abraham Vandenhoek ,
1733. in 4. 253. pages , sans la Preface
la vie de Sapho et les tables. Cet Ou
vrage eft en Latin,
L'ART DE MONTER A CHEVAL , ON Des-
E cription
930 MERCURE DE FRANCE
cription du Manége moderne dans sa perfection
, expliqué par les leçons necessaires
, et representé par des figures exactes
depuis l'assiete de l'homme à cheval jusqu'à
l'arrêt , accompagné aussi de divers
mords pour bien brider les chevaux ;
écrit et dessiné par le Baron d'Eisemberg
et gravé par B. Picard: A la Haye , chez
Pierre Gosse,et J. Neaulme 1733 , in fol.56 .
pages , avec pareil nombre de Planches .
NOUVELLES DECOUVERTES EN MEDECINE,
ou ancienne Medecine developpée , par
M.de Marconnay, Docteur en Medecine;
nouvelle édition , avec une methode pour
guerir les malades par les voyes de la
transpiration et de l'évacuation. A la
Haye , chez Pierre Gosse , & J: Neaulme Į
1734. in 12, environ 300. pages,
HISTOIRE CRITIQUE de Manichée et du
Manicheisme , par M. de Beaufobre ., 1 ,
vol . in 4. A Amsterdam , chez J. Frederia
Bernard M. DCC. XXXIV. pp. 594. sans
la Préface et la Table, Ce livre se trouve
chez Montalan , Libraire , Quay des Augustins
, avec quelques autres livres nou¬
veaux dont voici les titres.
J. LAUNOII Opera omnia X. vol. fol.
Geneva 1733.
H;
MAY. 1734. 931
H. NORISII Cardinalis opera IV. vol.
fol. Verone 1732.
*
CEREMONIES Religieuses des Peuples
Idolâtres de Picart XLV. vol . fol. à
Amsterdam , 1733 .
›
REMARQUES de Tindal sur l'Histoire
d'Angleterre de Rapin Toyras , II . vol.
in 4. La Haye , 1733 .
nurelle de la Bible , traduite de M. Jean-
Jacques Scheuchzer , Docteur en Medecine
, Professeur en Mathematiques à Zurich
, et Membre de la Societé Royale
d'Angleterre , et des Académies de Vien
ne et de Berlin , enrichie de plus de 700 .
figures en tailles- douces , par les soins de
Jean André Pfeffel Graveur de Sa Majesté
Imperiale, divisée en huit volumes.
A Amsterdam , chez Mortier , & c . et se
vend àParis , Quay des Augustins , chez
Rollin Fils.
-
HISTOIRE DES ROIS DE POLOGNE , et du
Gouvernement de ce Royaume , où l'on
trouve
M A Y. 929 1734.
trouve un détail très circonstancié de tout ,
ce qui s'est passé de plus remarquable
sous le regne de Frederic Auguste, et pendant
les deux derniers Interregnes , par
M *** A Amfterdam , chez François
PHonoré 1733. in 12. 4. vol . et se trouve
à Paris , chez Giffey , ruë de la Vieille
Bouclerie , et Ofmont ruë S. Jacques.
LES VERITES CAPITALES DE LA RELIGION ,
établies par la raison et pat l'Ecriture
Sainte , avec un abregé des Loix Morales
en forme de Catechisme ; Par Jacques
- Plantier , 1733. in 8. A Geneve , & c. et
se vend à Paris , chez Chaubert .
FRAGMENS des Poësies de Sapho ;
et les éloges qu'en ont fait les Auteurs
anciens Grecs et Latins , avec les notes
de divers Sçavans . Edition nouvelle , par
M. Jean Christien Volff, Professeur au
College de Hambourg , augmentée par
l'Editeur de la vie de Sappho et de trois
tables. A Hambourg , sous l'indication
de Londres , chez Abraham Vandenhoek ,
1733. in 4. 253. pages , sans la Preface
la vie de Sapho et les tables. Cet Ou
vrage eft en Latin,
L'ART DE MONTER A CHEVAL , ON Des-
E cription
930 MERCURE DE FRANCE
cription du Manége moderne dans sa perfection
, expliqué par les leçons necessaires
, et representé par des figures exactes
depuis l'assiete de l'homme à cheval jusqu'à
l'arrêt , accompagné aussi de divers
mords pour bien brider les chevaux ;
écrit et dessiné par le Baron d'Eisemberg
et gravé par B. Picard: A la Haye , chez
Pierre Gosse,et J. Neaulme 1733 , in fol.56 .
pages , avec pareil nombre de Planches .
NOUVELLES DECOUVERTES EN MEDECINE,
ou ancienne Medecine developpée , par
M.de Marconnay, Docteur en Medecine;
nouvelle édition , avec une methode pour
guerir les malades par les voyes de la
transpiration et de l'évacuation. A la
Haye , chez Pierre Gosse , & J: Neaulme Į
1734. in 12, environ 300. pages,
HISTOIRE CRITIQUE de Manichée et du
Manicheisme , par M. de Beaufobre ., 1 ,
vol . in 4. A Amsterdam , chez J. Frederia
Bernard M. DCC. XXXIV. pp. 594. sans
la Préface et la Table, Ce livre se trouve
chez Montalan , Libraire , Quay des Augustins
, avec quelques autres livres nou¬
veaux dont voici les titres.
J. LAUNOII Opera omnia X. vol. fol.
Geneva 1733.
H;
MAY. 1734. 931
H. NORISII Cardinalis opera IV. vol.
fol. Verone 1732.
*
CEREMONIES Religieuses des Peuples
Idolâtres de Picart XLV. vol . fol. à
Amsterdam , 1733 .
›
REMARQUES de Tindal sur l'Histoire
d'Angleterre de Rapin Toyras , II . vol.
in 4. La Haye , 1733 .
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Résumé : « LA PHISIQUE SACRÉE, ou Histoire naturelle de la Bible, traduite de M. Jean-Jacques [...] »
Le document recense diverses publications parues entre 1733 et 1734. Parmi elles, 'La Physique Sacrée' est une traduction de Jean-Jacques Scheuchzer, enrichie de plus de 700 figures et divisée en huit volumes. 'Histoire des Rois de Pologne' relate les événements marquants sous le règne de Frédéric Auguste et les deux derniers interrègnes. 'Les Vérités Capitales de la Religion' de Jacques Plantier établit les vérités religieuses par la raison et l'Écriture Sainte. 'Fragments des Poésies de Sapho' est une édition augmentée par Jean Christien Volff, incluant des éloges d'auteurs anciens et des notes de savants. 'L'Art de Monter à Cheval' du Baron d'Eisemberg explique les techniques d'équitation avec des illustrations. 'Nouvelles Découvertes en Médecine' de M. de Marconnay propose une méthode pour soigner les malades par la transpiration et l'évacuation. 'Histoire Critique de Maniché' de M. de Beaufobre explore le manichéisme. D'autres ouvrages mentionnés incluent les œuvres de J. Launoii, H. Norisii Cardinalis, les 'Cérémonies Religieuses des Peuples Idolâtres' de Picart, et les 'Remarques de Tindal' sur l'histoire d'Angleterre de Rapin Thoyras. Ces publications sont disponibles chez divers libraires à Amsterdam, Paris, La Haye, Genève et Hambourg.
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511
p. 934-936
Assemblées publiques des Académies des Sciences et Belles-Lettres, [titre d'après la table]
Début :
Le Mercredi 5. Mai l'Académie Royale des Sciences tint son Assemblée publique, à laquelle [...]
Mots clefs :
Académie royale des sciences, Académie royale des inscriptions et belles-lettres, Assemblée, Séance, Mémoire
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texteReconnaissance textuelle : Assemblées publiques des Académies des Sciences et Belles-Lettres, [titre d'après la table]
Le Mercredi 5. Mai l'Académie Royale des
Sciences tint son Assemblée publique , à laquelle
IAbbé Bignon présida.
M. de Fontenelle ouvrit la séance par la lecture
du Jugement de l'Académie , sur les Piéces
envoyées pour le Prix double de cette année qui
étoit de sooo. livres , à cause qu'il ne fut point
donné en 1732. Il déclara que ce Prix avoit été
accordé par égale portion à deux Piéces dont les
Auteurs sont M. Jean Bernoulli , Professeur de
Mathematiques à Bafle , et M. Nicolas Bernoulli
son Fils ,qui vient de quitter la place de Professeur
de Mathematiques de Petersbourg.
Ensuite M. d'Onz- en- Brai- lut la Description
et les usages d'une Machine qui marque continuellement
sur un papier ; non - seulement les
vents qu'il a fait , et à quelle heure chacun a
commencé et fini , mais aussi leurs differentes.
vitesses, ou forces relatives .
M. de Reaumur lut après cela un Memoire sur
les congellations.
M. Morand lut une Dissertation sur les pores
de toutes les parties interieures du corps humain ..
M. Duhamel finit la séance par la lecture d'un
Memoire qui contient les differentes tentatives
qu'il a faites , et un de ses Amis , aussi - bien que
M. Grosse , chacun separément , pour découvrir
une liqueur que les Chimistes appellent liqueur
Etherée ; il finit ce Memoire en rapportant plusieurs
manieres sûres dont M. Grosse se sert
pour trouver cette liqueur.
On donnera des Extraits de tous ces Memoires.
L&
MAY 1734.
935
Le Vendredi 7. Mai l'Académie Royale des
Inscriptions et des BellesLettres,tint aussi une Assemblée
publique ; M. le Cardinal de Polignac y
présida. M. de Boze, Secretaire perpetuel , décla
ra d'abord que la Piéce composée par l'Abbé le
Boeuf, sur le Sujet proposé par l'Académie dans
l'Assemblée du 14. d'Avril 1733. avoit remporté
le Prix . Cet Abbé present à l'Assemblée s'avança
et eut l'honneur de recevoir des mains de S. É .
une très - belle Medaille d'or , de la valeur de 400.
livres . La Tête du Roi couronnée de Laurier ,
avec la Legende ordinaire : LUDOVICUS REX
CHRISTIANISSIMUS , paroît d'un côté sur cette
Medaille , et sur le Revers on lit cette Inscription
dans une Couronne de Laurier : PRÆMIUM
IN REGIA INSCRIPTIONUM ET HUMANIORUM
LITTERARUM ACADEMIA CONSTITUTUM. ANNO
M. DCC. XXXIII.
>
M. l'Abbé le Boeuf qui a remporté ce Prix
étoit déja connu des Gens de Lettres par plusieurs
Ecrits sur les Antiquités , la Géographie , et
P'Histoire de France , et par la grande connoissance
qu'il a des anciens Monumens.
M. de Boze ouvrit la séance par un très-bel
éloge de feu M. de Gondrin Dantin , Evêque et
Duc de Langres , Académicien honoraire .
M. l'Abbé Banier lut ensuite une Dissertation
sur l'étude de fa Mythologie.
M. l'Abbé Sallier lut un Discours Historique
et Critique sur les Poësies de Charles Duc d'Orleans
, sous le Regne du Roi Charles VII . dont
le Recueil est manuscrit dans la Bibliotheque de
S. M.
M. Fourmont l'aîné parla ensuite sur les Annales
Chinoises , de leur ancienneté , de leur autenticité,
et de leur conservation.
E iiij M.
936
MERCURE DE FRANCE
M. l'Abbé Souchay termina la séance par la
lecture qu'il fit de ses recherches Historiques sur
Mecenas.
Un peu avant l'ouverture on avoit distribué
le Programe suivant.
Sciences tint son Assemblée publique , à laquelle
IAbbé Bignon présida.
M. de Fontenelle ouvrit la séance par la lecture
du Jugement de l'Académie , sur les Piéces
envoyées pour le Prix double de cette année qui
étoit de sooo. livres , à cause qu'il ne fut point
donné en 1732. Il déclara que ce Prix avoit été
accordé par égale portion à deux Piéces dont les
Auteurs sont M. Jean Bernoulli , Professeur de
Mathematiques à Bafle , et M. Nicolas Bernoulli
son Fils ,qui vient de quitter la place de Professeur
de Mathematiques de Petersbourg.
Ensuite M. d'Onz- en- Brai- lut la Description
et les usages d'une Machine qui marque continuellement
sur un papier ; non - seulement les
vents qu'il a fait , et à quelle heure chacun a
commencé et fini , mais aussi leurs differentes.
vitesses, ou forces relatives .
M. de Reaumur lut après cela un Memoire sur
les congellations.
M. Morand lut une Dissertation sur les pores
de toutes les parties interieures du corps humain ..
M. Duhamel finit la séance par la lecture d'un
Memoire qui contient les differentes tentatives
qu'il a faites , et un de ses Amis , aussi - bien que
M. Grosse , chacun separément , pour découvrir
une liqueur que les Chimistes appellent liqueur
Etherée ; il finit ce Memoire en rapportant plusieurs
manieres sûres dont M. Grosse se sert
pour trouver cette liqueur.
On donnera des Extraits de tous ces Memoires.
L&
MAY 1734.
935
Le Vendredi 7. Mai l'Académie Royale des
Inscriptions et des BellesLettres,tint aussi une Assemblée
publique ; M. le Cardinal de Polignac y
présida. M. de Boze, Secretaire perpetuel , décla
ra d'abord que la Piéce composée par l'Abbé le
Boeuf, sur le Sujet proposé par l'Académie dans
l'Assemblée du 14. d'Avril 1733. avoit remporté
le Prix . Cet Abbé present à l'Assemblée s'avança
et eut l'honneur de recevoir des mains de S. É .
une très - belle Medaille d'or , de la valeur de 400.
livres . La Tête du Roi couronnée de Laurier ,
avec la Legende ordinaire : LUDOVICUS REX
CHRISTIANISSIMUS , paroît d'un côté sur cette
Medaille , et sur le Revers on lit cette Inscription
dans une Couronne de Laurier : PRÆMIUM
IN REGIA INSCRIPTIONUM ET HUMANIORUM
LITTERARUM ACADEMIA CONSTITUTUM. ANNO
M. DCC. XXXIII.
>
M. l'Abbé le Boeuf qui a remporté ce Prix
étoit déja connu des Gens de Lettres par plusieurs
Ecrits sur les Antiquités , la Géographie , et
P'Histoire de France , et par la grande connoissance
qu'il a des anciens Monumens.
M. de Boze ouvrit la séance par un très-bel
éloge de feu M. de Gondrin Dantin , Evêque et
Duc de Langres , Académicien honoraire .
M. l'Abbé Banier lut ensuite une Dissertation
sur l'étude de fa Mythologie.
M. l'Abbé Sallier lut un Discours Historique
et Critique sur les Poësies de Charles Duc d'Orleans
, sous le Regne du Roi Charles VII . dont
le Recueil est manuscrit dans la Bibliotheque de
S. M.
M. Fourmont l'aîné parla ensuite sur les Annales
Chinoises , de leur ancienneté , de leur autenticité,
et de leur conservation.
E iiij M.
936
MERCURE DE FRANCE
M. l'Abbé Souchay termina la séance par la
lecture qu'il fit de ses recherches Historiques sur
Mecenas.
Un peu avant l'ouverture on avoit distribué
le Programe suivant.
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Résumé : Assemblées publiques des Académies des Sciences et Belles-Lettres, [titre d'après la table]
Le 5 mai 1734, l'Académie Royale des Sciences tint une assemblée publique présidée par l'Abbé Bignon. M. de Fontenelle annonça l'attribution du prix double de 5000 livres à deux œuvres : celle de M. Jean Bernoulli, professeur de mathématiques à Bâle, et celle de son fils M. Nicolas Bernoulli, ancien professeur à Petersbourg. M. d'Onz-en-Brai décrivit une machine enregistrant les vents, leurs vitesses et durées. M. de Reaumur présenta un mémoire sur les congélations, M. Morand discuta des pores des parties internes du corps humain, et M. Duhamel rapporta des tentatives pour découvrir la liqueur éthérée, avec l'aide de M. Grosse. Le 7 mai 1734, l'Académie Royale des Inscriptions et des Belles-Lettres organisa également une assemblée publique, présidée par le Cardinal de Polignac. M. de Boze annonça que l'Abbé le Boeuf avait remporté le prix pour une pièce sur un sujet proposé en avril 1733, recevant une médaille d'or de 400 livres. L'Abbé le Boeuf était reconnu pour ses écrits sur les antiquités, la géographie et l'histoire de France. M. de Boze rendit hommage à M. de Gondrin Dantin, évêque de Langres. L'Abbé Banier parla de la mythologie, l'Abbé Sallier des poésies de Charles d'Orléans, M. Fourmont des annales chinoises, et l'Abbé Souchay des recherches historiques sur Mécène.
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512
p. 1104-1117
TROISIÈME PARTIE de la comparaison des Philosophies de Descartes et de Newton. Par M. de S. Aubin.
Début :
Les Newtoniens prétendent (Praefat. editor. in Nevvt.) que l'attraction peut être une qualité [...]
Mots clefs :
Descartes, Newton, Philosophies, Newtoniens, Attraction, Corps, Soleil, Lune, Terre, Planètes, Mouvement, Système, Force, Fluide, Raison
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texteReconnaissance textuelle : TROISIÈME PARTIE de la comparaison des Philosophies de Descartes et de Newton. Par M. de S. Aubin.
TROISIEME PARTIE de la
comparaison des Philosophies de Descartes
et de Newton. Par M. de S. Aubin .
L
Es Newtoniens prétendent ( Prafat. editor. in
Nevvt. ) que l'attraction peut être une qualité
de la matière aussi primitive que la mobilité.
Les Cartésiens répondent que la mobilité et les
I. Vol. autres
JUIN. 1734. 17057
autres qualités primitives de la matiere , comme
l'étendue , l'impénétrabilité , sont fort differentes
de l'attraction ; que ces proprietés sont trèssimples
, au lieu que l'attraction est une qualité
composée , qui consiste en l'action d'un corps
sur un autre corps. Que ce n'est pas parler en
Physicien , que de dire qu'une attraction pénétre.
tous les centres , sans sçavoir pourquoi , et qu'elle
fait tout dans la nature , sans dire comment.
L'attraction est même contraire à l'experience.
Qu'on suspende deux cubes d'acier d'un pouce
de diamétre chacun à deux fils , ( Harsoëk
rec. de piec. Phys . ) en sorte que les deux cubes se
touchent presque par un de leurs côtés , ils ne
s'approchent pas dans un lieu où l'air n'a aucune
agitation qui rompe son équilibre ; et l'attraction
n'agit pas davantage sur eux dans le vuide
pneumatique , quoique le moindre choc, la moindre
impulsion les fasse changer de place . Cepen--
dant si ces deux cubes ne faisoient qu'un seul
parallélepipéde d'un pouce d'épaiseur , une force
de plus de cent mille livres ne les sépareroit pas.
Suivant l'experience de Guericke faite à Magdebourg
, ( M. de Mairan , Tr. de l'Aur. Bor. )
deux plans polis de deux pouces trois quarts de
diametre , s'unissoient si bien ensemble , par la
juxta- position , et frotés seulement de quelque
matiere un peu grasse , qu'ils soutenoient , sans
attaché au
se separer , un poids de 80. livres ,
plan inferieur. Il faut donc qu'il y ait quelque
autre cause de cette forte union des parcelles d'un
corps , que la prétendue attraction mutuelle de
Newton , à moins qu'on n'y ajoûte la cohesion
et la juxta- position , autres qualités occultes : au
Heu qu'il est très - vrai - semblable , que
la cause
de cette forte union est la pression du plein , suiyant
l'hypothese des Cartesiens.
Mait .
TIC MERCURE DE FRANCE
Mais il y a plus. Ce qui est inconcevable ,
comme une cause naturelle , c'est une attraction
qui opere au-delà du vuide. Le P. Castel ( Tr. de
Phys. sur lapesant. ) est surpris , avec raison , que
Newton at allié le vuide avec le sys.ê.ne d'une
pesanteur universelle . Newton compare ( Princ.
Mith. p. 3. ) tout mouvement circulaire à celui
d'une pierre , que la force du bras fait tourner
dans une fronde. Y auroit - il quelque apparence
à supposer qu'il se feroit simplement une attrac
tion de la pierre par le bras , sans fronde et au
travers d'un milieu vuide ? La Physique ne peut
admettre ( Leibn. Théod. ) l'action immediate
d'un corps sur un autre corps éloigné : Il y a
même de la contradiction dans les termes.
Sur les fondemens ruineux de l'attraction et du
vuide , Newton éleve ses prétendues démonstrations
. Il ne place point le centre de l'Univers
dans un mobile actif , comme le Soleil , ni dans
aucune autre Planete , mais dans un espace vuide
, duquel il nous assure ( Princ. Math.p. 374 )
que le Soleil ne s'éloigne jamais beaucoup . II
donne donc au So eil , non - seulement un mouvement
de révolution sur son axe , mais encore
un mouvement de transport d'un heu à un autre
; et toutes les Ellipses des Planetes doivent varier
en même tems , puisqu'elles ont toujours le
Soleil à un de leurs foyers.
Newton allegue de mauvaises raisons pour détruire
les tourbilions . Les revo utions des Planetes
, dit-il , ( p.354 ) sont élipiques , et les aires
qu'elles décrivent par leurs mouvemens autour
du Soleil , sont proportionnelles aux tems : Il
suppose plusi urs Cercles excentriques - les uns
dans les autres et prétend que les loix Astronomiques
et les mécaniques ne peuvent se conci-
I. Vol.
lier
JUIN. 1107
י734
lier , en supposant un fluide de matiere étherée,
parce que dans le tems que l'aphélie demandera
un mouvement plus tardir, un passage plus étroit
demandera un mouvement plus prompt , ou au
contraire. Rien n'est plus foible que cette objection.
Quand il se trouve dans la nature que que
Concurience entre deux contraires , le plus fort
l'emporte , et les loix du mouvement ont bientôt
décidé entr'eux.
Il n'y a pas plus de solidité à l'objection , que
fluide , qui environne la terre , doit ête d'une
densité égale à celle du Globe. Voici en quoi
consiste cette objection . » Si le fluide dans lequel
» le Globe terrestre nage, dit Newton , ( p. 353. )
est plus ou moins dense , le Globe , au lieu de
» revenir au point d'où il est parti , décrira une
spirale dans sa révolution , en approchant du
» centre ou de la circonference . Si la densité est
égale , les parties lu so ide seront en équilibre
e avec les parties du fluide , et le Globe alors pour-
" ra occuper toutes les places du tourbillon , aussi
bien que le centre . Il est isé de répondre ; premierement
, qu'il ne faut pas considerer une lanete
, comme un mobile plongé dans un fluide ,
mais qu'on doit se représenter un fluide qui participe
aux mouvemens du Globe, comme une portion
de la matière étherée entraînée par lui , et qui
l'environne également de toute part . Le Globe
doit être en équilibre avec son ciel , avec la couche
du tourbillon Solaire où il fait sa révolution ,
mais il n'a pas besoin d'équilibre dans son tourbillon
paticulier , ille forme , et il y donne la loi.
Secondement il n'y a aucun inconvenient qu'un
Globe et le fluide où il nâge , soient d'une égale
densité. Le Globe ne cesse pas pour cela d'ê re solide
, et son atmosphere ne perd pas sa fluidité . Il
Реце
tro MERCURE DE FRANCE
peut y avoir une densité égale entre des particu
les , dont les unes sont accrochées entre elles , et
les autres ne le sont pas : de même qu'un morceau
de bois, qui est un solide , à une égale densité
et est en équilibre avec le volume d'eau qui
l'entraîne.
L'objection tirée du passage des Cométes en
tout sens au travers du tourbillon , a été refutée
dans la seconde partie de cette dissertation. Venons
aux effets de l'attraction universelle, New
ton suppose qu'un mouvement direct d'Occident
en Orient a été imprimé dès le commencement,
par le Créateur , à toutes les Planetes , et que l'attraction
des centres de leurs révolutions les détourne
continuellement de leur tendance à cemouvement
rectiligne , ce qui leur fait décrire
des ellipses. Il se fût épargné bien des calculs
, s'il eût dit tout d'un coup , que le Créateur
, dès le commencement a imprimé aux Planetes
des mouvemens elliptiques . C'est la gravitation
réciproque du Soleil et des Planetes , dit - il ,
( P.374. ) qui les fait tourner autour de leur centre
commun , à des distances plus ou moins éloignées ,
et dans des orbites elliptiques. Tout le systême
roule sur ces deux principes ; premierement , que
les forces de l'attraction mutuelle sont en raison
inverse des quarrés des distances ; c'est - à dire ,
que le corps étant deux fois plus éloigné , la
force centrale agit sur lui quatre fois plus foiblement
, que l'éloignement étant quatre fois plus
gran 1 , la force est seize fois plus foible , & c . Secondement
, que les corps s'attirent en raison directe
de leurs masses, ou de la quantité de leur matiere.
L'essai du systême se fait uniquement sur la
Lune Remontons aux principes . Quand deux
forces , l'une horizontale , l'autre perpendiculai
I.Vo!.
re
JUIN. 1734. 1109
re , poussent également un corps , il décrit la
diagonale d'un quarré . Newton , partant de cette
premiere conclusion , décompose , pour ainsi
dire , la courbe décrite par le mouvement de la
Luue.Connoissant les proportions de son orbite,
et les tems de sa révolution , il calcule les degrés
de la force directe et de la force centrale ,
qui agissant à la fois sur la Lune , produisent
son mouvement elliptique . Il trouve que si
la Lune venoit à perdre sa force directe , ensorte
qu'elle obéit uniquement à l'attraction centrale ,
elle tomberoit de quinze piés dans la premiere
minute. Newton prétend aussi que les corps ,
dont nous connoissons la chûte, avancent de cinquante
quatre mille piés en une minute que si
les corps commençoient à tomber de la hauteur
de la Lune , ou d'une hauteur de soixante demidiametres
de la terre , leur pesanteur diminuant
en raison inverse du quarré de cette distance , leur
chûte seroit de quinze piés dans la premiere minute
, comme la chute de la Lune ; et que la Lune
arrivant à la surface de la terre , décriroit dans
la derniere minute cinquante quatre mille piés ,
de même que les corps graves , près de la surface
de la terre , avancent en tombant de quinze
piés dans la premiere seconde , et de cinquante
quatre mille piés dans toute la minute. Le quarré
de soixante multiplié par quinze , donne cinquante
quatre mille , et Newton en conclut
qu'un même principe , une même force agit sur
la Lune et sur les corps dont nous connoissons
la chûte , suivant la loi qu'il a établie de la raison
inverse des quarrés des distances . Il attribuë,
en conséquence , une gravitation generale et mutuelle
à tous les corps Celestes , dans la même
proportion. Mais cette attraction , refutée déja
I. Vol.
са
TH10 MERCURE DE FRANCE
en qualité de cause , n'est pas plus soutenable
par ses effets.
Premierement , les expériences de la chûte
des corps , près de la surface de la terre , c'estâ
- dire , des hauteurs quelconques qui sont à
notre portée , comme Tours , Montagnes , &c .
ne peuvent se faire que sur des corps dont la
masse a un rapport très - inegal à la masse du
Globe lunaire ; en sorte que si l'attraction agit
avec une force égale sur des masses , dont la quanrité
de matiere est si disproportionnée , un des
fondemens du systême Newtonien tombe en ruine
, sçavoir que l'attraction agit en raison directe
des masses. Secondement , je soutiens que l'at
mosphere , qui environne la terre , étant fort
épaisse , au lieu que la région de la Lune est vuide,
suivant Newton , et la difference causée par l'épaisseur
d'un fluide étant telle encore suivant
Newton , que sans la résistance de l'air grossier,
le corps le plus poreux , comme une éponge , se
précipiteroit avec autant de vitesse qu'un Globe
de plomb , une des démontrations de Newton
étant même , qu'un mobile qui traverse un fluide
de pareille pesanteur spécifique , en quelque sens
que ce soit , et quelque soit la vitesse qu'on lui
donne d'abord , doit perdre la moitié de sa vîtesavant
que d'avoir parcouru trois de ses diametres
: il s'ensuit incontestablement de ses principes,
que si l'attraction centrale agit dans un milieu
vuide , à la hauteur de la Lune , en raison
inverse du quarré de la distance , par rapport à
une attraction qui agit dans un fluide fort dense,
auprès de la surface de la terre , ces deux attrac
tions ne peuvent être semblables .
se ,
Troisiémement il est certain que les masses
des Planetes ne changent point , et que leurs dis-
I. Vol. tanoes
JUIN. 1734 IIII
tances varient , d'où il résulte par une conséquence
invincible que les Planettes dans leurs
périhélies , bien plus puissamment attirées par
le Soleil , devroient tomber sur ce centre , comme
Aristote disoit , que s'il y avoit une autre
terre , elle tomberoit sur celle - ci . Car le moindre
dérangement dans l'équilibre entraîne tout - àfait
un corps , parce que l'excès qui a précedé ,
augmente continuellement l'excès qui suit . Or
tout Astronome convient des absides ou variations
des distances des Planetes . L'équilibre doit
alors être rompu par leur éloignement ou leur
proximité. Elles doivent s'attirer quelquefois
beaucoup plus fortement. La Lune , par exemple,
dans la conjonction , devroit abandonner la
Terre et aller se joindre au Soleil , sur tout la
Terre étant dans le périhélie ; il arriveroit encore
que les deux attractions du Soleil et de la
Terre sur la Lune agissant du même côté
dans l'opposition de la Lune , au lieu que dans
sa conjonction ces deux forces se combattent . la
Lune dans l'opposition tomberoit sur la Terre .
Il est impossible que deux attractions si inégales
et dans ces situations de la Lune si contraires ,
produisent le même effet de la retenir dans l'écliptique.
Il faut aussi dans les absides et conjonctions
des autres Planetes , non-seulement
supposer une qualité occulte , telle que l'attraction
, mais il faut la supposer variable et de maniere
qu'elle se proportionne toujours au besoin
qu'on a d'elle.
Lorsqu'une Planete dans le périhélie , s'est approchée
du centre , l'attraction centrale étant
augmentée , il est impossible , en suivant les loix
du Systême Newtonien , que cette Planete retourne
à sa distance moyenne , et à plus forte
I. Vol.
raison
1112 MERCURE DE FRANCE
raison à l'aphélie . On prétend que quand Jupiter
et Saturne sont dans leur plus grande
proximité, qui est de cent soixante cinq millions
de lieues , suivant les derniers Astronomes , leurs
mouvemens ne sont plus de la même régularité ,
ce que les Newtoniens attribuent à une attraction
plus forte. Puisque le cours de Saturne est dérangé
, il faut donc que l'attraction centrale, qui devroit
agir plus puissammene sur Saturne à une
moindre distance, vienne à se relâcher , sans cause
, pour rendre à Saturne sa régularité . Le Systê
me est autant dénué de causes physiques , qu'il
est abondant en calculs.
Dans les grandes conjonctions des Planetes ,
plusieurs forces centrales réunies dans une ligne
perpendiculaire , devroient agir beaucoup plus
puissamment. Jupiter est plus massif que Saturne
, car Jupiter a plus de densité , suivant New-
Fon ( p. 372. ) il est aussi plus gros suivant tous
les Astronomes , Saturne est donc fortement attiré
par Jupiter , et quand ils se trouvent en con
jonction , la force passagere de Jupiter jointe à
la gravitation continuelle du Soleil , et aturant
Saturne du même côté , doit l'obliger de sortir
de son orbite ; et comme nous l'avons observé ,
le Systême ne fournit aucun moyen de l'y faire
rentrer. Au contraire , l'attraction augmentant
toujours à mesure que la distance diminuera , Saturne
décrira une ligne spirale , puis parabolique
et enfin presque perpendiculaire ; et venant de la
Région la plus éloignée se réunir au Soleil , quels
désordres ne fera t'il point en traversant irrégu
lierement, avec ses satellites , tout ce Monde New.
tonien , où il y a autant de principes de destruction
, que de centres de gravité.
Si l'on répond que l'excès de la vitesse de la
·
I. Vol. Planetę
JUIN. 1734 TII
Planété la soutient contre un excès d'attraction ,
Le Systême Newtonien est donc défectueux , et
c'est une nécessité indispensable d'y ajoûter un
troisiéme principe de la vitesse , qui moderé et
concilie les deux autres . Mais les Géometres auroient
un beau champ pour démontrer par des
calculs réels , fondez sur la regle de Kepler, admise
par Newton , et sur les Observations Astronomiques,
que les rapports réciproques des distances ,
des masses et des vitesses n'étant pas les mêmes en
tout temps , toute la théorie Newtoniene ne peut
avoir aucune solidité , puisque l'équilibre venant
à être rompu dans quelque partie de l'Univers ,
par la moindre inégalité d'attraction d'une Planete
ou d'un Satellite dans les absides , l'équilibre
seroit rompu en même - temps par tout , et
l'Univers aussi - tôt détruit , tous les Globes tombant
les uns sur les autres ; le Soleil même
suivant Newton , s'écarteroit de son centre à
quelque distance et précipiteroit encore la chute
des Planetes dans leurs conjonctions , la force de
la gravitation étant telle dans ce Systême , que
lorsqu'une Planete s'approche du Soleil , elle oblige
le Soleil de s'avancer un peu vers elle , s'il n'est
retenu par une attraction contraire. Ainsi tout le
Systême , au lieu d'avoir un rapport précis avec
les Phénomenes ( qui est le seul moyen de le faire
valoir ) est perpétuellement en contradiction avec
les faits établis par l'Astronomie .
Newton dit qu'il ne fait point d'hypothese ;
cependant tirer mille conséquences du même
principe d'une attraction generale et mutuelle ,
établir que les forces de cette attraction sont en
raison directe des masses , et en raison inverse des
quarrez des distances ; que suivant cette proposition
constante , le Soleil attire les Planetes , et
Je Vol.
дис
11 MERCURE DE FRANCE
ter , que s'il étoit dans le Ciel de Jupiter , maïs
sans être entré dans son tourbillon , il tomberoit
sur le Soleil , à moins qu'il ne vint à rencontrer
pendant sa chute le tourbillon particulier de
quelque Planete. Ainsi il y a lieu de faire sur ce
bouler des conjectures fort differentes de celles
de Newton , qui d'ailleurs ne pourroit tirer de
cette comparaison aucun avantage , puisqu'en
supposant le mouvement elliptique du boulet autour
de la Terre , ce seroit toujours une explication
plus physique de l'attribuer à l'impulsion
du fluide , qu'à une attraction centrale .
Newton finit ( p . 484. ) par reconnoître
qu'une matiere imperceptible penetre tous les
corps , et qu'elle est le principe de leurs attractiens
à de moyennes distances ; comme si la
nécessité d'un mouvement d'impulsion n'étoit
pas encore plus indispensable à l'égard des disrances
éloignées . Le Systême Newtonien ne
seroit soutenable , qu'en supposant les Planetes
sans absides et tous les corps celestes , sans
aucune variation de distance ; ce qui est bien
éloigné de la théorie des Cieux ; et ce Systême ne
nous apprendroit toujours rien , puisqu'il roule
sur un principe inconnu à l'Auteur , de son
aveu, et qui n'a mené jusqu'ici à aucune découverte.
L'Optique de Newton , qui est restée imparfaite,
n'a pas procuré plus d'utilité . Cette invention
si vantée des couleurs élementaires peut paroître
un peu suspecte , plusieurs personnes ayant
tenté inutilement cette experience ; Mariotte, dont
la sagacité en ce genre étoit connue, n'a pû réüssir
à la trouver , et M. Rizzetti a conclu des experiences
qu'il a faites , que tous les rayons sont
également refrangibles .
A l'égard de la Géometrie de l'infini, Newton
I. Vol.
se
JUIN. 1734. 1117
se sert de la Méthode qu'il appelle p. 32. ) des
points naissants et évanouissants , Méthode qui
renferme les mêmes contradictions que celle des
infiniment petits , Il n'est pas besoin de se jetter
dans des discussions métaphysiques , pour con
noître avec la plus entiere certitude , que la divisibilité
à l'infini ne peut s'allier avec les indi-
I visibles. Examinons quelles sont les veritables
défectuositez du Systême Cartésien , et s'il est
possible d'y remedier.
La fin dans le second volume de Juin.
comparaison des Philosophies de Descartes
et de Newton. Par M. de S. Aubin .
L
Es Newtoniens prétendent ( Prafat. editor. in
Nevvt. ) que l'attraction peut être une qualité
de la matière aussi primitive que la mobilité.
Les Cartésiens répondent que la mobilité et les
I. Vol. autres
JUIN. 1734. 17057
autres qualités primitives de la matiere , comme
l'étendue , l'impénétrabilité , sont fort differentes
de l'attraction ; que ces proprietés sont trèssimples
, au lieu que l'attraction est une qualité
composée , qui consiste en l'action d'un corps
sur un autre corps. Que ce n'est pas parler en
Physicien , que de dire qu'une attraction pénétre.
tous les centres , sans sçavoir pourquoi , et qu'elle
fait tout dans la nature , sans dire comment.
L'attraction est même contraire à l'experience.
Qu'on suspende deux cubes d'acier d'un pouce
de diamétre chacun à deux fils , ( Harsoëk
rec. de piec. Phys . ) en sorte que les deux cubes se
touchent presque par un de leurs côtés , ils ne
s'approchent pas dans un lieu où l'air n'a aucune
agitation qui rompe son équilibre ; et l'attraction
n'agit pas davantage sur eux dans le vuide
pneumatique , quoique le moindre choc, la moindre
impulsion les fasse changer de place . Cepen--
dant si ces deux cubes ne faisoient qu'un seul
parallélepipéde d'un pouce d'épaiseur , une force
de plus de cent mille livres ne les sépareroit pas.
Suivant l'experience de Guericke faite à Magdebourg
, ( M. de Mairan , Tr. de l'Aur. Bor. )
deux plans polis de deux pouces trois quarts de
diametre , s'unissoient si bien ensemble , par la
juxta- position , et frotés seulement de quelque
matiere un peu grasse , qu'ils soutenoient , sans
attaché au
se separer , un poids de 80. livres ,
plan inferieur. Il faut donc qu'il y ait quelque
autre cause de cette forte union des parcelles d'un
corps , que la prétendue attraction mutuelle de
Newton , à moins qu'on n'y ajoûte la cohesion
et la juxta- position , autres qualités occultes : au
Heu qu'il est très - vrai - semblable , que
la cause
de cette forte union est la pression du plein , suiyant
l'hypothese des Cartesiens.
Mait .
TIC MERCURE DE FRANCE
Mais il y a plus. Ce qui est inconcevable ,
comme une cause naturelle , c'est une attraction
qui opere au-delà du vuide. Le P. Castel ( Tr. de
Phys. sur lapesant. ) est surpris , avec raison , que
Newton at allié le vuide avec le sys.ê.ne d'une
pesanteur universelle . Newton compare ( Princ.
Mith. p. 3. ) tout mouvement circulaire à celui
d'une pierre , que la force du bras fait tourner
dans une fronde. Y auroit - il quelque apparence
à supposer qu'il se feroit simplement une attrac
tion de la pierre par le bras , sans fronde et au
travers d'un milieu vuide ? La Physique ne peut
admettre ( Leibn. Théod. ) l'action immediate
d'un corps sur un autre corps éloigné : Il y a
même de la contradiction dans les termes.
Sur les fondemens ruineux de l'attraction et du
vuide , Newton éleve ses prétendues démonstrations
. Il ne place point le centre de l'Univers
dans un mobile actif , comme le Soleil , ni dans
aucune autre Planete , mais dans un espace vuide
, duquel il nous assure ( Princ. Math.p. 374 )
que le Soleil ne s'éloigne jamais beaucoup . II
donne donc au So eil , non - seulement un mouvement
de révolution sur son axe , mais encore
un mouvement de transport d'un heu à un autre
; et toutes les Ellipses des Planetes doivent varier
en même tems , puisqu'elles ont toujours le
Soleil à un de leurs foyers.
Newton allegue de mauvaises raisons pour détruire
les tourbilions . Les revo utions des Planetes
, dit-il , ( p.354 ) sont élipiques , et les aires
qu'elles décrivent par leurs mouvemens autour
du Soleil , sont proportionnelles aux tems : Il
suppose plusi urs Cercles excentriques - les uns
dans les autres et prétend que les loix Astronomiques
et les mécaniques ne peuvent se conci-
I. Vol.
lier
JUIN. 1107
י734
lier , en supposant un fluide de matiere étherée,
parce que dans le tems que l'aphélie demandera
un mouvement plus tardir, un passage plus étroit
demandera un mouvement plus prompt , ou au
contraire. Rien n'est plus foible que cette objection.
Quand il se trouve dans la nature que que
Concurience entre deux contraires , le plus fort
l'emporte , et les loix du mouvement ont bientôt
décidé entr'eux.
Il n'y a pas plus de solidité à l'objection , que
fluide , qui environne la terre , doit ête d'une
densité égale à celle du Globe. Voici en quoi
consiste cette objection . » Si le fluide dans lequel
» le Globe terrestre nage, dit Newton , ( p. 353. )
est plus ou moins dense , le Globe , au lieu de
» revenir au point d'où il est parti , décrira une
spirale dans sa révolution , en approchant du
» centre ou de la circonference . Si la densité est
égale , les parties lu so ide seront en équilibre
e avec les parties du fluide , et le Globe alors pour-
" ra occuper toutes les places du tourbillon , aussi
bien que le centre . Il est isé de répondre ; premierement
, qu'il ne faut pas considerer une lanete
, comme un mobile plongé dans un fluide ,
mais qu'on doit se représenter un fluide qui participe
aux mouvemens du Globe, comme une portion
de la matière étherée entraînée par lui , et qui
l'environne également de toute part . Le Globe
doit être en équilibre avec son ciel , avec la couche
du tourbillon Solaire où il fait sa révolution ,
mais il n'a pas besoin d'équilibre dans son tourbillon
paticulier , ille forme , et il y donne la loi.
Secondement il n'y a aucun inconvenient qu'un
Globe et le fluide où il nâge , soient d'une égale
densité. Le Globe ne cesse pas pour cela d'ê re solide
, et son atmosphere ne perd pas sa fluidité . Il
Реце
tro MERCURE DE FRANCE
peut y avoir une densité égale entre des particu
les , dont les unes sont accrochées entre elles , et
les autres ne le sont pas : de même qu'un morceau
de bois, qui est un solide , à une égale densité
et est en équilibre avec le volume d'eau qui
l'entraîne.
L'objection tirée du passage des Cométes en
tout sens au travers du tourbillon , a été refutée
dans la seconde partie de cette dissertation. Venons
aux effets de l'attraction universelle, New
ton suppose qu'un mouvement direct d'Occident
en Orient a été imprimé dès le commencement,
par le Créateur , à toutes les Planetes , et que l'attraction
des centres de leurs révolutions les détourne
continuellement de leur tendance à cemouvement
rectiligne , ce qui leur fait décrire
des ellipses. Il se fût épargné bien des calculs
, s'il eût dit tout d'un coup , que le Créateur
, dès le commencement a imprimé aux Planetes
des mouvemens elliptiques . C'est la gravitation
réciproque du Soleil et des Planetes , dit - il ,
( P.374. ) qui les fait tourner autour de leur centre
commun , à des distances plus ou moins éloignées ,
et dans des orbites elliptiques. Tout le systême
roule sur ces deux principes ; premierement , que
les forces de l'attraction mutuelle sont en raison
inverse des quarrés des distances ; c'est - à dire ,
que le corps étant deux fois plus éloigné , la
force centrale agit sur lui quatre fois plus foiblement
, que l'éloignement étant quatre fois plus
gran 1 , la force est seize fois plus foible , & c . Secondement
, que les corps s'attirent en raison directe
de leurs masses, ou de la quantité de leur matiere.
L'essai du systême se fait uniquement sur la
Lune Remontons aux principes . Quand deux
forces , l'une horizontale , l'autre perpendiculai
I.Vo!.
re
JUIN. 1734. 1109
re , poussent également un corps , il décrit la
diagonale d'un quarré . Newton , partant de cette
premiere conclusion , décompose , pour ainsi
dire , la courbe décrite par le mouvement de la
Luue.Connoissant les proportions de son orbite,
et les tems de sa révolution , il calcule les degrés
de la force directe et de la force centrale ,
qui agissant à la fois sur la Lune , produisent
son mouvement elliptique . Il trouve que si
la Lune venoit à perdre sa force directe , ensorte
qu'elle obéit uniquement à l'attraction centrale ,
elle tomberoit de quinze piés dans la premiere
minute. Newton prétend aussi que les corps ,
dont nous connoissons la chûte, avancent de cinquante
quatre mille piés en une minute que si
les corps commençoient à tomber de la hauteur
de la Lune , ou d'une hauteur de soixante demidiametres
de la terre , leur pesanteur diminuant
en raison inverse du quarré de cette distance , leur
chûte seroit de quinze piés dans la premiere minute
, comme la chute de la Lune ; et que la Lune
arrivant à la surface de la terre , décriroit dans
la derniere minute cinquante quatre mille piés ,
de même que les corps graves , près de la surface
de la terre , avancent en tombant de quinze
piés dans la premiere seconde , et de cinquante
quatre mille piés dans toute la minute. Le quarré
de soixante multiplié par quinze , donne cinquante
quatre mille , et Newton en conclut
qu'un même principe , une même force agit sur
la Lune et sur les corps dont nous connoissons
la chûte , suivant la loi qu'il a établie de la raison
inverse des quarrés des distances . Il attribuë,
en conséquence , une gravitation generale et mutuelle
à tous les corps Celestes , dans la même
proportion. Mais cette attraction , refutée déja
I. Vol.
са
TH10 MERCURE DE FRANCE
en qualité de cause , n'est pas plus soutenable
par ses effets.
Premierement , les expériences de la chûte
des corps , près de la surface de la terre , c'estâ
- dire , des hauteurs quelconques qui sont à
notre portée , comme Tours , Montagnes , &c .
ne peuvent se faire que sur des corps dont la
masse a un rapport très - inegal à la masse du
Globe lunaire ; en sorte que si l'attraction agit
avec une force égale sur des masses , dont la quanrité
de matiere est si disproportionnée , un des
fondemens du systême Newtonien tombe en ruine
, sçavoir que l'attraction agit en raison directe
des masses. Secondement , je soutiens que l'at
mosphere , qui environne la terre , étant fort
épaisse , au lieu que la région de la Lune est vuide,
suivant Newton , et la difference causée par l'épaisseur
d'un fluide étant telle encore suivant
Newton , que sans la résistance de l'air grossier,
le corps le plus poreux , comme une éponge , se
précipiteroit avec autant de vitesse qu'un Globe
de plomb , une des démontrations de Newton
étant même , qu'un mobile qui traverse un fluide
de pareille pesanteur spécifique , en quelque sens
que ce soit , et quelque soit la vitesse qu'on lui
donne d'abord , doit perdre la moitié de sa vîtesavant
que d'avoir parcouru trois de ses diametres
: il s'ensuit incontestablement de ses principes,
que si l'attraction centrale agit dans un milieu
vuide , à la hauteur de la Lune , en raison
inverse du quarré de la distance , par rapport à
une attraction qui agit dans un fluide fort dense,
auprès de la surface de la terre , ces deux attrac
tions ne peuvent être semblables .
se ,
Troisiémement il est certain que les masses
des Planetes ne changent point , et que leurs dis-
I. Vol. tanoes
JUIN. 1734 IIII
tances varient , d'où il résulte par une conséquence
invincible que les Planettes dans leurs
périhélies , bien plus puissamment attirées par
le Soleil , devroient tomber sur ce centre , comme
Aristote disoit , que s'il y avoit une autre
terre , elle tomberoit sur celle - ci . Car le moindre
dérangement dans l'équilibre entraîne tout - àfait
un corps , parce que l'excès qui a précedé ,
augmente continuellement l'excès qui suit . Or
tout Astronome convient des absides ou variations
des distances des Planetes . L'équilibre doit
alors être rompu par leur éloignement ou leur
proximité. Elles doivent s'attirer quelquefois
beaucoup plus fortement. La Lune , par exemple,
dans la conjonction , devroit abandonner la
Terre et aller se joindre au Soleil , sur tout la
Terre étant dans le périhélie ; il arriveroit encore
que les deux attractions du Soleil et de la
Terre sur la Lune agissant du même côté
dans l'opposition de la Lune , au lieu que dans
sa conjonction ces deux forces se combattent . la
Lune dans l'opposition tomberoit sur la Terre .
Il est impossible que deux attractions si inégales
et dans ces situations de la Lune si contraires ,
produisent le même effet de la retenir dans l'écliptique.
Il faut aussi dans les absides et conjonctions
des autres Planetes , non-seulement
supposer une qualité occulte , telle que l'attraction
, mais il faut la supposer variable et de maniere
qu'elle se proportionne toujours au besoin
qu'on a d'elle.
Lorsqu'une Planete dans le périhélie , s'est approchée
du centre , l'attraction centrale étant
augmentée , il est impossible , en suivant les loix
du Systême Newtonien , que cette Planete retourne
à sa distance moyenne , et à plus forte
I. Vol.
raison
1112 MERCURE DE FRANCE
raison à l'aphélie . On prétend que quand Jupiter
et Saturne sont dans leur plus grande
proximité, qui est de cent soixante cinq millions
de lieues , suivant les derniers Astronomes , leurs
mouvemens ne sont plus de la même régularité ,
ce que les Newtoniens attribuent à une attraction
plus forte. Puisque le cours de Saturne est dérangé
, il faut donc que l'attraction centrale, qui devroit
agir plus puissammene sur Saturne à une
moindre distance, vienne à se relâcher , sans cause
, pour rendre à Saturne sa régularité . Le Systê
me est autant dénué de causes physiques , qu'il
est abondant en calculs.
Dans les grandes conjonctions des Planetes ,
plusieurs forces centrales réunies dans une ligne
perpendiculaire , devroient agir beaucoup plus
puissamment. Jupiter est plus massif que Saturne
, car Jupiter a plus de densité , suivant New-
Fon ( p. 372. ) il est aussi plus gros suivant tous
les Astronomes , Saturne est donc fortement attiré
par Jupiter , et quand ils se trouvent en con
jonction , la force passagere de Jupiter jointe à
la gravitation continuelle du Soleil , et aturant
Saturne du même côté , doit l'obliger de sortir
de son orbite ; et comme nous l'avons observé ,
le Systême ne fournit aucun moyen de l'y faire
rentrer. Au contraire , l'attraction augmentant
toujours à mesure que la distance diminuera , Saturne
décrira une ligne spirale , puis parabolique
et enfin presque perpendiculaire ; et venant de la
Région la plus éloignée se réunir au Soleil , quels
désordres ne fera t'il point en traversant irrégu
lierement, avec ses satellites , tout ce Monde New.
tonien , où il y a autant de principes de destruction
, que de centres de gravité.
Si l'on répond que l'excès de la vitesse de la
·
I. Vol. Planetę
JUIN. 1734 TII
Planété la soutient contre un excès d'attraction ,
Le Systême Newtonien est donc défectueux , et
c'est une nécessité indispensable d'y ajoûter un
troisiéme principe de la vitesse , qui moderé et
concilie les deux autres . Mais les Géometres auroient
un beau champ pour démontrer par des
calculs réels , fondez sur la regle de Kepler, admise
par Newton , et sur les Observations Astronomiques,
que les rapports réciproques des distances ,
des masses et des vitesses n'étant pas les mêmes en
tout temps , toute la théorie Newtoniene ne peut
avoir aucune solidité , puisque l'équilibre venant
à être rompu dans quelque partie de l'Univers ,
par la moindre inégalité d'attraction d'une Planete
ou d'un Satellite dans les absides , l'équilibre
seroit rompu en même - temps par tout , et
l'Univers aussi - tôt détruit , tous les Globes tombant
les uns sur les autres ; le Soleil même
suivant Newton , s'écarteroit de son centre à
quelque distance et précipiteroit encore la chute
des Planetes dans leurs conjonctions , la force de
la gravitation étant telle dans ce Systême , que
lorsqu'une Planete s'approche du Soleil , elle oblige
le Soleil de s'avancer un peu vers elle , s'il n'est
retenu par une attraction contraire. Ainsi tout le
Systême , au lieu d'avoir un rapport précis avec
les Phénomenes ( qui est le seul moyen de le faire
valoir ) est perpétuellement en contradiction avec
les faits établis par l'Astronomie .
Newton dit qu'il ne fait point d'hypothese ;
cependant tirer mille conséquences du même
principe d'une attraction generale et mutuelle ,
établir que les forces de cette attraction sont en
raison directe des masses , et en raison inverse des
quarrez des distances ; que suivant cette proposition
constante , le Soleil attire les Planetes , et
Je Vol.
дис
11 MERCURE DE FRANCE
ter , que s'il étoit dans le Ciel de Jupiter , maïs
sans être entré dans son tourbillon , il tomberoit
sur le Soleil , à moins qu'il ne vint à rencontrer
pendant sa chute le tourbillon particulier de
quelque Planete. Ainsi il y a lieu de faire sur ce
bouler des conjectures fort differentes de celles
de Newton , qui d'ailleurs ne pourroit tirer de
cette comparaison aucun avantage , puisqu'en
supposant le mouvement elliptique du boulet autour
de la Terre , ce seroit toujours une explication
plus physique de l'attribuer à l'impulsion
du fluide , qu'à une attraction centrale .
Newton finit ( p . 484. ) par reconnoître
qu'une matiere imperceptible penetre tous les
corps , et qu'elle est le principe de leurs attractiens
à de moyennes distances ; comme si la
nécessité d'un mouvement d'impulsion n'étoit
pas encore plus indispensable à l'égard des disrances
éloignées . Le Systême Newtonien ne
seroit soutenable , qu'en supposant les Planetes
sans absides et tous les corps celestes , sans
aucune variation de distance ; ce qui est bien
éloigné de la théorie des Cieux ; et ce Systême ne
nous apprendroit toujours rien , puisqu'il roule
sur un principe inconnu à l'Auteur , de son
aveu, et qui n'a mené jusqu'ici à aucune découverte.
L'Optique de Newton , qui est restée imparfaite,
n'a pas procuré plus d'utilité . Cette invention
si vantée des couleurs élementaires peut paroître
un peu suspecte , plusieurs personnes ayant
tenté inutilement cette experience ; Mariotte, dont
la sagacité en ce genre étoit connue, n'a pû réüssir
à la trouver , et M. Rizzetti a conclu des experiences
qu'il a faites , que tous les rayons sont
également refrangibles .
A l'égard de la Géometrie de l'infini, Newton
I. Vol.
se
JUIN. 1734. 1117
se sert de la Méthode qu'il appelle p. 32. ) des
points naissants et évanouissants , Méthode qui
renferme les mêmes contradictions que celle des
infiniment petits , Il n'est pas besoin de se jetter
dans des discussions métaphysiques , pour con
noître avec la plus entiere certitude , que la divisibilité
à l'infini ne peut s'allier avec les indi-
I visibles. Examinons quelles sont les veritables
défectuositez du Systême Cartésien , et s'il est
possible d'y remedier.
La fin dans le second volume de Juin.
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Résumé : TROISIÈME PARTIE de la comparaison des Philosophies de Descartes et de Newton. Par M. de S. Aubin.
Le texte compare les philosophies de Descartes et de Newton, en se concentrant sur la notion d'attraction. Les Newtoniens considèrent l'attraction comme une qualité primitive de la matière, similaire à la mobilité. En revanche, les Cartésiens la voient comme une qualité composée et contraire à l'expérience, car elle n'est pas observable dans certaines conditions expérimentales, comme l'attraction entre deux cubes d'acier suspendus. Ils préfèrent expliquer l'union des particules d'un corps par la cohésion et la juxtaposition. Les Cartésiens critiquent également l'idée d'une attraction opérant à travers le vide, la comparant à une pierre tournant dans une fronde sans lien physique. Ils rejettent l'action immédiate d'un corps sur un autre à distance, la trouvant contradictoire. Newton, quant à lui, place le centre de l'Univers dans un espace vide et attribue au Soleil des mouvements complexes. Les Cartésiens réfutent les objections de Newton contre les tourbillons, affirmant que les lois du mouvement résolvent les concurrences entre forces opposées. Le texte examine ensuite les effets de l'attraction universelle. Newton suppose un mouvement initial imprimé par le Créateur et une attraction réciproque entre le Soleil et les planètes. Les Cartésiens critiquent ses calculs, estimant qu'il aurait pu simplement postuler des mouvements elliptiques initiaux. Ils contestent également la validité des expériences de Newton sur la chute des corps, arguant que les différences de milieu invalident les comparaisons. Ils soulignent les variations des distances des planètes, qui devraient entraîner des déséquilibres selon les lois newtoniennes. Le texte critique le système newtonien et ses implications sur le mouvement des planètes, notamment Saturne et Jupiter. Lors des grandes conjonctions planétaires, Jupiter attire fortement Saturne, le forçant à sortir de son orbite. Le système newtonien ne fournit aucun moyen pour que Saturne y retourne, ce qui pourrait entraîner des désordres. Il affirme que le système newtonien est défectueux et nécessite un troisième principe de vitesse pour concilier les forces en jeu. Les rapports réciproques des distances, des masses et des vitesses ne sont pas constants, ce qui pourrait rompre l'équilibre de l'univers et entraîner la destruction des planètes. Newton reconnaît l'existence d'une matière imperceptible pénétrant tous les corps, mais cela ne suffit pas à expliquer les mouvements à grandes distances. Le texte conclut que le système newtonien n'est pas soutenable et critique également l'optique de Newton, notamment sa théorie des couleurs élémentaires, ainsi que sa méthode en géométrie de l'infini, qui contient des contradictions.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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513
p. 1141-1144
EXTRAIT du Mémoire lû par M. d'Onsenbray, à la rentrée de l'Académie, du 5 May dernier.
Début :
M. d'Onsenbray a lû un Memoire touchant la Description et les usages [...]
Mots clefs :
Académie royale des sciences, M. d'Ons-en-Bray, Vents, Machine, Vent, Heure, Pendule, Papier
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : EXTRAIT du Mémoire lû par M. d'Onsenbray, à la rentrée de l'Académie, du 5 May dernier.
EXTRAIT du Mémoire lû par
M. d'Onsenbray , à la rentrée de l'Académie
, dus May dernier.
D'Onsenbray a lû un Memoire
M. touchant la Description et les usages
d'une Machine qui marque continuellement
sur le papier non seulement
les vents qu'il a fait , et à quelle heure
chacun a commencé et fini , mais aussi
leurs differentes vitesses ou forces relatives.
Après avoir exposé brièvement les
avantages qu'on retireroit de la connoissance
des impulsions du vent tant pour
la navigation que pour les Moulins ;
M. d'Onsenbray ajoute , que le plus sûr
moyen qui lui ait paru pour parvenir à
cette connoissance , étoit d'imaginer des
Machines propres à faire toutes les expériences
nécessaires sur les vents.
Entre cinq Machines differentes que
M.d'Onsenbray a imaginées et fait exécuter
pour déterminer les forces absoluës et
relatives des vents , et connoître toutes
- leurs varietez , il s'est contenté d'annoncer
les quatre premieres , se réservant
d'en donner les Descriptions dans les as-
. 1Vol. I E sem1142.
MERCURE DE FRANCE
semblez particulieres de l'Académie pour
ne décrire que la cinquiéme Machine
comme la plus complette , et à laquelle il
a donné le nom d'Anemometre à Pendule.
"
Entre plusieurs Auteurs qui ont travaillé
et écrit sur les vents , M. d'Onsenbray
parle de deux Anemometres décrits
par M. Wolf et par Georges Leutman
il ajoute que le Chancelier Bacon a fait
connoître dans son Histoire des vents les
avantages qu'on retireroit d'avoir des observations
et des expériences suivies sur
les varietez des vents et faires par diffe-
Lens observateurs dans differens pays ;
Enfin il cite à cette occasion plusieurs autres
Auteurs qui ont écrit sur les vents
et entre autres la dissertation du Pere
Sarrabat Jesuite , sur les causes et les variations
des vents , ouvrage qui a remporté
le prix de l'Académie de Bordeaux
en 1730.
,
L'Anemometre décrit par M. d'Onsenbray
est nommé à Pendule , étant composé
de deux parties principales qui sont
menées par la roue des heures d'une Pendule
placée entre les deux ; chaque partie
devide sur des bobines une bande de
papier.
M. d'Onsenbray distingue trois moteurs
pour
faire aller toute la Machine ; le pre-
1 Vol, mier
JUIN. 1734 1143
mier est la Pendule dont nous venons de
parler , le second est l'action du vent sur
une girouette dont le bas de la tige porte
un Čilindre qui a 32 pointes placez en
forme d'Helice pour les 32 rumbs ou airs
de vent. Ces pointes servent de crayon et
marquent par des traits sur le papier de
la partie à droite de la Pendule les vents
qui ont regné et leur durée. Le troisiéme
Moteur est l'action du vent sur les îles
d'un Moulin horisontal dont le nombre
des tours se trouve marqué par des points
de 400 en 400. tours sur le papier de la
partie à gauche de la Machine ; ainsi on
connoît sur cette partie les differentes viresses
ou forces relatives des vents par le
plus ou le moins de tours du Moulin
pendant chaque quart d'heure.
Enfin nous ajouterons seulement encore
car il n'est pas possible de faire sentir
tout leMechanisme de cette Machine sans
figure , ) que les papiers des deux parties
se trouvent divisez par des points de
quart d'heure en quart d'heure , pour
connoître l'heure des changements de
direction et de force du vent.
Ce qu'il y a de plus singulier à cet Anemometre
, c'est qu'on n'a pas besoin de
se tenir auprès pour observer , et qu'on
trouvera marqué sur les papiers tous les
I Vol.
E ij
chan
1144 MERCURE DE FRANCE
•
changements qui seront arrivez pendant
les 24 heures , soit de direction , soit de
vitesse du vent , l'heure de ces changements
et la durée de chaque vent ; on
verra, par exemple,à quelle heure un vent
a commencé à souffler son nom ou sa
direction , sa vitesse relative , combien il
aura continué , et combien se sera passé
de temps sans qu'il y ait eu de vent.
,
M. d'Onsenbray a tâché dans la construction
de son Anemometre de le rendre
tel , qu'il instruise de tout ce qu'on
peut avoir besoin et envie de sçavoir par
raport aux vents ; il se placera dans une
Chambre ou un Cabinet où il fera ornement,
sans qu'on soit obligé de le tenir à
l'air , en conduisant comme aux Cadrans
à vent ordinaires la tige de la Giroüete et
le cordon du Moulin le long du mur
le toît .
M. d'Onsenbray , à la rentrée de l'Académie
, dus May dernier.
D'Onsenbray a lû un Memoire
M. touchant la Description et les usages
d'une Machine qui marque continuellement
sur le papier non seulement
les vents qu'il a fait , et à quelle heure
chacun a commencé et fini , mais aussi
leurs differentes vitesses ou forces relatives.
Après avoir exposé brièvement les
avantages qu'on retireroit de la connoissance
des impulsions du vent tant pour
la navigation que pour les Moulins ;
M. d'Onsenbray ajoute , que le plus sûr
moyen qui lui ait paru pour parvenir à
cette connoissance , étoit d'imaginer des
Machines propres à faire toutes les expériences
nécessaires sur les vents.
Entre cinq Machines differentes que
M.d'Onsenbray a imaginées et fait exécuter
pour déterminer les forces absoluës et
relatives des vents , et connoître toutes
- leurs varietez , il s'est contenté d'annoncer
les quatre premieres , se réservant
d'en donner les Descriptions dans les as-
. 1Vol. I E sem1142.
MERCURE DE FRANCE
semblez particulieres de l'Académie pour
ne décrire que la cinquiéme Machine
comme la plus complette , et à laquelle il
a donné le nom d'Anemometre à Pendule.
"
Entre plusieurs Auteurs qui ont travaillé
et écrit sur les vents , M. d'Onsenbray
parle de deux Anemometres décrits
par M. Wolf et par Georges Leutman
il ajoute que le Chancelier Bacon a fait
connoître dans son Histoire des vents les
avantages qu'on retireroit d'avoir des observations
et des expériences suivies sur
les varietez des vents et faires par diffe-
Lens observateurs dans differens pays ;
Enfin il cite à cette occasion plusieurs autres
Auteurs qui ont écrit sur les vents
et entre autres la dissertation du Pere
Sarrabat Jesuite , sur les causes et les variations
des vents , ouvrage qui a remporté
le prix de l'Académie de Bordeaux
en 1730.
,
L'Anemometre décrit par M. d'Onsenbray
est nommé à Pendule , étant composé
de deux parties principales qui sont
menées par la roue des heures d'une Pendule
placée entre les deux ; chaque partie
devide sur des bobines une bande de
papier.
M. d'Onsenbray distingue trois moteurs
pour
faire aller toute la Machine ; le pre-
1 Vol, mier
JUIN. 1734 1143
mier est la Pendule dont nous venons de
parler , le second est l'action du vent sur
une girouette dont le bas de la tige porte
un Čilindre qui a 32 pointes placez en
forme d'Helice pour les 32 rumbs ou airs
de vent. Ces pointes servent de crayon et
marquent par des traits sur le papier de
la partie à droite de la Pendule les vents
qui ont regné et leur durée. Le troisiéme
Moteur est l'action du vent sur les îles
d'un Moulin horisontal dont le nombre
des tours se trouve marqué par des points
de 400 en 400. tours sur le papier de la
partie à gauche de la Machine ; ainsi on
connoît sur cette partie les differentes viresses
ou forces relatives des vents par le
plus ou le moins de tours du Moulin
pendant chaque quart d'heure.
Enfin nous ajouterons seulement encore
car il n'est pas possible de faire sentir
tout leMechanisme de cette Machine sans
figure , ) que les papiers des deux parties
se trouvent divisez par des points de
quart d'heure en quart d'heure , pour
connoître l'heure des changements de
direction et de force du vent.
Ce qu'il y a de plus singulier à cet Anemometre
, c'est qu'on n'a pas besoin de
se tenir auprès pour observer , et qu'on
trouvera marqué sur les papiers tous les
I Vol.
E ij
chan
1144 MERCURE DE FRANCE
•
changements qui seront arrivez pendant
les 24 heures , soit de direction , soit de
vitesse du vent , l'heure de ces changements
et la durée de chaque vent ; on
verra, par exemple,à quelle heure un vent
a commencé à souffler son nom ou sa
direction , sa vitesse relative , combien il
aura continué , et combien se sera passé
de temps sans qu'il y ait eu de vent.
,
M. d'Onsenbray a tâché dans la construction
de son Anemometre de le rendre
tel , qu'il instruise de tout ce qu'on
peut avoir besoin et envie de sçavoir par
raport aux vents ; il se placera dans une
Chambre ou un Cabinet où il fera ornement,
sans qu'on soit obligé de le tenir à
l'air , en conduisant comme aux Cadrans
à vent ordinaires la tige de la Giroüete et
le cordon du Moulin le long du mur
le toît .
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Résumé : EXTRAIT du Mémoire lû par M. d'Onsenbray, à la rentrée de l'Académie, du 5 May dernier.
M. d'Onsenbray a soumis un mémoire à l'Académie détaillant une invention appelée 'Anémomètre à Pendule', conçue pour enregistrer les vents, leurs directions, leurs durées et leurs forces relatives. Cet appareil se compose de deux parties principales, toutes deux actionnées par une pendule. La première partie utilise une girouette équipée d'un cylindre à 32 pointes pour enregistrer les directions des vents. La seconde partie mesure les forces des vents grâce à un moulin horizontal. Les données sont marquées sur des bandes de papier divisées en quarts d'heure, permettant ainsi de suivre les variations de direction et de force des vents sans nécessiter une observation continue. M. d'Onsenbray cite plusieurs auteurs ayant travaillé sur les vents, tels que M. Wolf, Georges Leutman et le Chancelier Bacon. L'Anémomètre peut être installé dans une chambre ou un cabinet, avec les éléments sensibles exposés à l'extérieur pour capter les vents.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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514
p. 1154-1155
AUTRE.
Début :
Par mon emploi j'embellis des ouvrages [...]
Mots clefs :
Nacre
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : AUTRE.
AUTR E.
Ar mon emploi j'embellis dès ouvrages
Qui servent à divers usages ,
Je forme encore en me bouleversant
Un angle et fais paroítre l'écriture ,,
l'arrête même un Bâtiment ;
1. Vol
LE
JUIN
T155 1734:
Le Créateur à l'humaine nature ,
M'a posé pour cacher le lieu du Jugement ,
Contre l'ardeur et la bruiure ,
Je suis d'un grand soulagement ;
En veux - tu sçavoir davantage ,
D'un de mes pieds fais l'amputation ,
Qu'il m'en reste deux moins qu'il n'en faut em
voyage ,
Ensuite fais refléxion
A chaque permutation ;
Je sers à lever ou descendre ,
Je puis contre les chiens t'aider à te deffendre ,,
On me met dessus un panier ,
Dans le Pays de Normandie ,
Les terres qu'on amodie ,
Par moi se comptent au fermier
Je nomme des Rois l'origine ;
Un animal aquatique et commun ,
Dont le milieu, si l'on devine,
Quand il arrive , alors chacun
En dit beaucoup plus qu'il ne pense
Mais c'en est trop , restons dans le silence ,
Puisque tu trouveras enfin
Du fameux Amilcar la veritable fin ,
Laquelle changeant de structure ,
D'Iris emprunte la figure.
Ar mon emploi j'embellis dès ouvrages
Qui servent à divers usages ,
Je forme encore en me bouleversant
Un angle et fais paroítre l'écriture ,,
l'arrête même un Bâtiment ;
1. Vol
LE
JUIN
T155 1734:
Le Créateur à l'humaine nature ,
M'a posé pour cacher le lieu du Jugement ,
Contre l'ardeur et la bruiure ,
Je suis d'un grand soulagement ;
En veux - tu sçavoir davantage ,
D'un de mes pieds fais l'amputation ,
Qu'il m'en reste deux moins qu'il n'en faut em
voyage ,
Ensuite fais refléxion
A chaque permutation ;
Je sers à lever ou descendre ,
Je puis contre les chiens t'aider à te deffendre ,,
On me met dessus un panier ,
Dans le Pays de Normandie ,
Les terres qu'on amodie ,
Par moi se comptent au fermier
Je nomme des Rois l'origine ;
Un animal aquatique et commun ,
Dont le milieu, si l'on devine,
Quand il arrive , alors chacun
En dit beaucoup plus qu'il ne pense
Mais c'en est trop , restons dans le silence ,
Puisque tu trouveras enfin
Du fameux Amilcar la veritable fin ,
Laquelle changeant de structure ,
D'Iris emprunte la figure.
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515
p. 1278-1288
EXTRAIT du Memoire lû par M. de Reaumur à l'Assemblée publique de l'Académie Royale des Sciences du 5 May 1734. sur les diférens degrez du froid qu'on peut produire en mêlant de la Glace avec diférens Sels ou avec d'autres matieres, soit solides, soit liquides.
Début :
On sçait qu'en mêlant de la glace pilée avec certains sels, tels que le [...]
Mots clefs :
Réaumur, Académie royale des sciences, Froid, Glace, Sels, Degrés, Salpêtre, Expériences, Esprit de vin, Poudre, Sel marin, Thermomètres, Degré, Liqueurs, Mémoire
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : EXTRAIT du Memoire lû par M. de Reaumur à l'Assemblée publique de l'Académie Royale des Sciences du 5 May 1734. sur les diférens degrez du froid qu'on peut produire en mêlant de la Glace avec diférens Sels ou avec d'autres matieres, soit solides, soit liquides.
EXTRAIT du Memoire lû par M. de
Reaumur à l'Assemblée publique de l'Académie
Royale des Sciences du 5 May
1734. sur les diférens degrez du froid
qu'on peut produire en mêlant de la Glace
avec diférens Sels ou avec d'autres matieres,
soit solides , soit liquides .
OP
N sçait qu'en mêlant de la glace
pilée avec certains sels , tels que le
Salpêtre et le Sel marin , ou le Sel de table
, on fait naître un plus grand degré
de froid que celui qu'avoit cette Glace ;
qu'au moyen du froid produit par ce mélange
on fait geler de l'eau dans les jours
les plus chauds . C'est même l'expédient
auquel nous devons ces liqueurs glacées
que nous prenons avec plaisir en Eté et
qui paroissent à présent en toutes Saisons
sur les tables somptueuses ; Mais or ne
sçait point encore assez quelle est l'efficacité
de chaque Sel mêlé avec la Glace pour
la production du froid. Quoiqu'on ait
fait beaucoup d'expériences sur la production
de ces froids , qu'on peut nom,
mer artificiels , on ne sçait point encore
de combien le froid qu'un Sel peut produire
est plus grand que celui qui peut
II Vol. être
JUIN. 1734: 1279
Etre produit par un autre Sel , et quelle
est la proportion la plus avantageuse dans
laquelle chaque Sel doit être combiné
avec la Glace. C'est aussi ce qui ne pouvoit
être déterminé avec une sorte de
précision , avant qu'on eut les Thermométres
dont M. de Réaumur a donné la
construction dans les Mémoires de l'Académie
de 1730. Il falloit que les dégrez
de chaud et de froid eussent été réduits à
certaines mesures fixes ; que les dégrez du
Thermométre qui les désignent ne fussent
pas pris arbitrairement comme ils le
sont dans les Thermométres ordinaires.
Dans ceux de M. de Réaumur , ces dégrez
sont des portions connues d'un volume
connu , d'un esprit de vin connu : aussi
plusieurs de ces Thermométres , placez à
côté les uns des autres , s'ils ont été bien
construits , marquent par un même nombre
de dégrez la température de l'air.
On a donc dans ces Thermomètres des
instrumens propres à déterminer les dégrez
du froid en mesures connuës . Les
premiers que M. de Réaumur avoit fait
construire étoient extrémement grands
et par consequent difficiles même à
manier. Il est parvenu à en faire faire
d'aussi petits qu'on les peut souhaiter
, et aussi exacts que les grands. Les
II. Vol. de1280
MERCURE DE FRANCE
dégrez des uns sont proportionnels à ceux
des autres . Les petits n'ont que huic à
dix pouces de hauteur , et moins si l'on
veut. Nous sommes encore obligez de
rapp ller ici qu'il y a sur ces Thermométres
deux suites de dégrez ou de divisions,
l'une qu'on peut appeller celle des dégrez
ascendans ou des dégrez de chaud , et
l'autre des dégrez descendans ou des dégrez
de froid ; le terme , la ligne qui sépare
ces deux suites est marquée par Zero.
Lorsque la liqueur du Thermométre e
à ce terme , elle n'a précisément que le
degré de f oid qui suffit pour geler l'eau
ou pour empêcher la Glace de se fondre.
Les dégrez qui sont au dessous de ce terme
expriment des d'grez de froid de plus
grand en plus grand que celui qui est
simplement capable de geler l'eau.
Le Salpêtre est un des Sels de l'efficacité
duquel on a le plus d'idée pour la
production du froid. C'est à un nitre ou
à un Salpêtre répandu dans l'air qu'on
attribue les plus grands froids : si la Glace
se forme au milieu de l'Eté dans quelques
cavernes souterraines, telles que la Grotte
de Besançon on veut que ce soit parce
que les terres des environs sont impregnées
de Salpêtre . Les expériences de
M. de Réaumur nous font beaucoup ra-7.
,
11 Vol. batJUIN
1734. 1 ·
1281
battre de cette idée qu'on s'étoit faite du
Salpêtre , elles, apprennent que le Salpêtre
bien pur, bien rafiné , étant mêlé avec
la Glace , ne peut faire naîtte qu'un dégré
de froid de trois dégrez et demi plus
grand que celui qui est capable de geler
T'eau.
Si on avoit eu besoin de produite un
grand degré de froid , on ne se seroit pas.
avisé apparemment de préférer le sucre
au Salpêtre ; on l'auroit dû pourtant , puisque
les expériences de M. de Reaumur apprennent
qu'avec du sucre et de la Glace
on fait naître un froid de 5 dégrez au - dessous
de la congellation. Ces expériences
doivent paroître curieuses; mais on auroit
été assez porté à croire qu'elles ne sont
que curieuses, M. de Reaumur à fait voir
qu'elles ont des utilitez qu'on n'en auroit
pas attendues. On a cherché et on a imaginé
bien des moyens et bien des machines
pour éprouver la force de la poudre
à canon , parce qu'il importe extrémement
de pouvoir s'assurer de la qualité des différentes
poudres. Ceux qui sont le plus
au fait de l'Artillerie sçavent cependant
que malgré tous les genres d'épreuves
qu'on a imaginés , il n'y en a pas encore
une bonne qui soit connues on n'a pas
pensé assurémentque la meilleure maniere
I I. Vol. B dé1232
MERCURE DE FRANCE
11
déprouver de la poudre à canon fur déprouver
le degré du froid qu'elle peut
faire naître : c'est pourtant ce qui résul
te très - clairement des expériences de
M. de Reaumur. Le Salpêtre fait la base
de cette poudre , elle est composée de
trois parties de Salpêtre , d'une demie
partie de charbon et d'une demie partie
de souffre , c'est sur tout par la qualité,
du Salpêtre qu'on peut craindre que la
poudre peche . L'opération de purifier ,
de rafiner le Salpêtre se réduit presque à
en séparer un Sel de la nature du Sel marin
où du Sel de table avec lequel il est
mêlé. Le Salpêtre est d'autant plus pur ,
plus parfait , qu'il contient moms de ce
Sel. Or les expériences de M. de Reaumur
lui ont appris que le Sel matin ou
que le Sel qui altére le Salpêtre mêlé avec
la Glace, est capable de produire un trèsgrand
froid , un froid qui surpasse de 15
degrez celui qui suffit pour geler l'eau¸
au lieu que leSalpêtre bien rafiné ne peut
produire qu'un froid de 3 degrez et demi
plus grand que celui de l'eau qui
commence à se geler. Delà il suit que
moins le Salpêtre sera rafiné et plus le
froid qu'il fera naître , étant mêlé avec de
la Glace , sera grand . La plus sûre , la
moins équivoque des épreuves du Salpê-
II. . Vol.
tre
JUIN. 1734 1283
que
tre est donc celle du froid qu'il peut produire
. M. de Reaumur a trouvé qu'il y
a du Salpêtre de la premiere cuite qui fait
naître jusqu'à 11 degrez de froid. Enfin
que d'autre Salpêtre n'en fait naître
9. 8.7. degrez plus ou moins selon qu'il
a été rafiné. On voit bien que l'essai doit
réüssir de même pour la poudre à canon,
sur tout lorsqu'on sçait que le charbon
pilé et le souffre n'augmentent point le
froid de la Glace. Afin pourtant qu'il ne
restât aucun doute sur le succès de cette
épreuve , M. de Reaumur a fait faire de
la poudre à canon avec du Salpêtre bien
rafiné ; mêlé avec la Glace elle a produit
3 degrez et demi de froid ; il a fait faire
d'autres poudres avec d'autres Salpêtres
qui ont donné 7. 8. ou 10. degrez de
froid selon la qualité de Salpêtre qui
étoit entré dans leur composition.
Nous ne sçaurions suivre le détail des
expériences que M. de Reaumur a faites
sur toutes les diférentes especes des Sels ,
mais nous ne pouvons nous dispenser de
dire quelque chose de celles sur les diférens
Sels fixes ou alcalis et sur les cendres
qui fournissent ces Sels , parce que les
resultats de ses expériences peuvent être
utiles à tous ceux qui font des liqueurs
glacées dans les Pays où le Sel marin jest
Bip rare II Vol.
1284 MERCURE DE FRANCE
rare ou cher , et à ceux qui sont obligez
de conserver leurs Glaces pendant des
demie journées. Le Sel de Soude , les diférentes
Soudes elles mêmes , les potasses,
les cendres gravelées , le Tartre , en un
mot , tous les Sels alcalis ou les cendres
chargées de ces Sels sont capables de produire
au moins un aussi grand degré de
froid que le Salpêtre bien rafiné : quel
ques- unes mêmes de ces matieres produisent
de très- grands froids et même
superieurs à celui que le Sel marin peut
produire. La cendre ordinaire , celle qu'on
trouve dans toute cheminée où on a brûlé
du bois neufsuffit pour faire des Glaces
ou liqueurs glacées ; on ne sçauroit désirer
une matiere à meilleur marché ; il est
vrai pourtant qu'avec cette cendre on ne
fera pas des Glaces aussi promptement à
beaucoup près , qu'on les fait avec le Sel
marin , qu'on sera obligé d'y employer
plus de deux heures , mais cet inconvé
nient , qui n'en est un que lorsqu'on est
pressé par le tems , est compensé par un
avantage , c'est que la cendre conserve
bien plus long-tems les Glaces qu'elle a
faites que le Sel marin ne conserve celles
qu'il a produites plus vîte ; c'est de quoi
les raisons sont expliquées dans le Mémoire.
La longueur d'un Extrait ne nous
II. Vol
perJUIN.
1734. 1285
permet pas de parler de toutes les diférentes
matieres qui augmentent le froid
de la Glace avec laquelle on les mêle ; il
y en a pourtant que nous ne pouvons
nous résoudre à passer entierement sous
silence . Il est bien singulier que la chaux
qui s'échauffe si considérablement lorsqu'elle
est humectée par l'eau , augmente
le froid de la Glace avec laquelle on l'a
mêlée. Les Physiciens sçavoient déja que
l'esprit de vin , qui est une liqueur si
inflamable , qui est tout feu
versé sur
la Glace augmente son froid ; mais M. de
Reaumur a trouvé qu'avec la Glace l'Esprit
de vin versé dessus en certaines circonstances
, on peut faire naître un froid
excessif.
›
→
Il a cherché aussi à mesurer les degrez
des froids qu'on peut faire naître au
moyen des plus violens esprits acides
comme l'esprit de nitre et l'esprit de Sel :
Ils peuvent produire des froids prodigieux
: Celui que nous avons ressenti à
Paris dans le mémorable hyver de 1709.
n'eut fait descendre la liqueur du Thermométre
qu'un peu au - dessous de 14
degrez , et avec ces esprits et par d'autres
moyens indiquez , M. de Reaumur en
produit des froids capables de faire descendre
la liqueur à 25 ou à 26 degrez .
- II. Vol.
B iij
Si
1286 MERCURE DE FRANCE
Si on affablit de l'Esprit de vin de la
qualité de celui du Thermométre , si on
mêle trois parties de cet Esprit de vin
avec deux parties d'eau cet Esprit de
vin affoibli est encore plus fort que les
meilleures eaux de vie , il ne sçauroit cependant
conserver sa liquidité contre un
froid de 24 degrez , il se géle sur le
champ.
,
>
Les liqueurs inflamables et les liqueurs
qui sont chargées de beaucoup de Sel
sont celles qui se gélent le plus dificilement
; mais M. de Reaumur a fait observer
dans son Memoire, que la nature sçait
composer des liqueurs qui nous semblent
purement aqueuses , qui ne sont point
inflamables qui ne nous paroissent
pas chargées de Sels et qui cependant
sont capables de soutenir de très grands
froids sans perdre leur liquidité : Ce sont
celles qui circulent dans les corps des
insectes de tant d'especes differentes.
M. de Reaumur a fait quantité d'essais
pour connoître les degrez de froid qui
peuvent faire périr les insectes de diverses
especes qui peuvent geler leur sang.Si
les degrez de froid de certains Hyvers
sont supérieurs à ceux que certains insec
tes peuvent soutenir, et qu'ils sont exposez
à soutenir , nous pourrons alors pré-
II. Vol. dire
JUIN. 17345 1287
dire que ces Insectes ne nous incommoderont
pas dans le reste de l'année ; c'est
un détail curieux dont il a reservé la plus
grande partie pour l'Histoire des Insectes.
Il ne parle ici que de quelques especes
de Chenilles , il en a trouvé des especes
qu'un froid de huit degrez fait perir 13
mais malheureusement il y en a une espece
, la plus commune de toutes , et
qu'il a aussi nommée la commune , parce
que le nombre de ses individus surpasse
dans le Royaume en certaines années le
nombre des individus qui fournissent
ensemble plusieurs milliers d'autres especes
; c'est cette espéce dont on voit
des nichées sur les arbres lorsqu'ils ont
perdu leurs feuilles. Ces Chenilles sont
malheureusement constituées de façon
que nous ne pouvons pas esperer qu'aucun
froid nous en délivre ; quoique jeunes et
petites , elles ont soutenu un froid de 18
degrez sans que leur sang se soit gelé et
sans qu'elles ayent péri , c'est - à- dire , un
froid au moins plus grand de quatre degrez
que celui que nous avons eu en
1709.
le
Il n'est pas sûr même qu'un froid de
huit degrez nous délivre de celles dont
sang peut être gelé par ce froid. La nature
a appris à celles qui ne sont pas en
11. Vol.
Biiij état
1288 MERCURE DE FRANCE
état de soutenir les plus grands froids de
s'enfoncer en terre ; quelques-unes y entrent
dès le Printems , d'autres y entrent
en Eté elles s'y métamorphosent en
Crysalides . Sous cette derniere forme elles
restent pendant tout Hyver cachées en
terre,d'où ces Insectes sortent auPrinters
sous la forme de Papillons.
Quand nous étendrions , encore plus
loin cet Extrait, il faudroit toujours nous
résoudre à ne rien dire d'une partie des
faits curieux et utiles dont le Memoire
est rempli dès que nous ne donnerions
pas le Memoire en entier.
*
Reaumur à l'Assemblée publique de l'Académie
Royale des Sciences du 5 May
1734. sur les diférens degrez du froid
qu'on peut produire en mêlant de la Glace
avec diférens Sels ou avec d'autres matieres,
soit solides , soit liquides .
OP
N sçait qu'en mêlant de la glace
pilée avec certains sels , tels que le
Salpêtre et le Sel marin , ou le Sel de table
, on fait naître un plus grand degré
de froid que celui qu'avoit cette Glace ;
qu'au moyen du froid produit par ce mélange
on fait geler de l'eau dans les jours
les plus chauds . C'est même l'expédient
auquel nous devons ces liqueurs glacées
que nous prenons avec plaisir en Eté et
qui paroissent à présent en toutes Saisons
sur les tables somptueuses ; Mais or ne
sçait point encore assez quelle est l'efficacité
de chaque Sel mêlé avec la Glace pour
la production du froid. Quoiqu'on ait
fait beaucoup d'expériences sur la production
de ces froids , qu'on peut nom,
mer artificiels , on ne sçait point encore
de combien le froid qu'un Sel peut produire
est plus grand que celui qui peut
II Vol. être
JUIN. 1734: 1279
Etre produit par un autre Sel , et quelle
est la proportion la plus avantageuse dans
laquelle chaque Sel doit être combiné
avec la Glace. C'est aussi ce qui ne pouvoit
être déterminé avec une sorte de
précision , avant qu'on eut les Thermométres
dont M. de Réaumur a donné la
construction dans les Mémoires de l'Académie
de 1730. Il falloit que les dégrez
de chaud et de froid eussent été réduits à
certaines mesures fixes ; que les dégrez du
Thermométre qui les désignent ne fussent
pas pris arbitrairement comme ils le
sont dans les Thermométres ordinaires.
Dans ceux de M. de Réaumur , ces dégrez
sont des portions connues d'un volume
connu , d'un esprit de vin connu : aussi
plusieurs de ces Thermométres , placez à
côté les uns des autres , s'ils ont été bien
construits , marquent par un même nombre
de dégrez la température de l'air.
On a donc dans ces Thermomètres des
instrumens propres à déterminer les dégrez
du froid en mesures connuës . Les
premiers que M. de Réaumur avoit fait
construire étoient extrémement grands
et par consequent difficiles même à
manier. Il est parvenu à en faire faire
d'aussi petits qu'on les peut souhaiter
, et aussi exacts que les grands. Les
II. Vol. de1280
MERCURE DE FRANCE
dégrez des uns sont proportionnels à ceux
des autres . Les petits n'ont que huic à
dix pouces de hauteur , et moins si l'on
veut. Nous sommes encore obligez de
rapp ller ici qu'il y a sur ces Thermométres
deux suites de dégrez ou de divisions,
l'une qu'on peut appeller celle des dégrez
ascendans ou des dégrez de chaud , et
l'autre des dégrez descendans ou des dégrez
de froid ; le terme , la ligne qui sépare
ces deux suites est marquée par Zero.
Lorsque la liqueur du Thermométre e
à ce terme , elle n'a précisément que le
degré de f oid qui suffit pour geler l'eau
ou pour empêcher la Glace de se fondre.
Les dégrez qui sont au dessous de ce terme
expriment des d'grez de froid de plus
grand en plus grand que celui qui est
simplement capable de geler l'eau.
Le Salpêtre est un des Sels de l'efficacité
duquel on a le plus d'idée pour la
production du froid. C'est à un nitre ou
à un Salpêtre répandu dans l'air qu'on
attribue les plus grands froids : si la Glace
se forme au milieu de l'Eté dans quelques
cavernes souterraines, telles que la Grotte
de Besançon on veut que ce soit parce
que les terres des environs sont impregnées
de Salpêtre . Les expériences de
M. de Réaumur nous font beaucoup ra-7.
,
11 Vol. batJUIN
1734. 1 ·
1281
battre de cette idée qu'on s'étoit faite du
Salpêtre , elles, apprennent que le Salpêtre
bien pur, bien rafiné , étant mêlé avec
la Glace , ne peut faire naîtte qu'un dégré
de froid de trois dégrez et demi plus
grand que celui qui est capable de geler
T'eau.
Si on avoit eu besoin de produite un
grand degré de froid , on ne se seroit pas.
avisé apparemment de préférer le sucre
au Salpêtre ; on l'auroit dû pourtant , puisque
les expériences de M. de Reaumur apprennent
qu'avec du sucre et de la Glace
on fait naître un froid de 5 dégrez au - dessous
de la congellation. Ces expériences
doivent paroître curieuses; mais on auroit
été assez porté à croire qu'elles ne sont
que curieuses, M. de Reaumur à fait voir
qu'elles ont des utilitez qu'on n'en auroit
pas attendues. On a cherché et on a imaginé
bien des moyens et bien des machines
pour éprouver la force de la poudre
à canon , parce qu'il importe extrémement
de pouvoir s'assurer de la qualité des différentes
poudres. Ceux qui sont le plus
au fait de l'Artillerie sçavent cependant
que malgré tous les genres d'épreuves
qu'on a imaginés , il n'y en a pas encore
une bonne qui soit connues on n'a pas
pensé assurémentque la meilleure maniere
I I. Vol. B dé1232
MERCURE DE FRANCE
11
déprouver de la poudre à canon fur déprouver
le degré du froid qu'elle peut
faire naître : c'est pourtant ce qui résul
te très - clairement des expériences de
M. de Reaumur. Le Salpêtre fait la base
de cette poudre , elle est composée de
trois parties de Salpêtre , d'une demie
partie de charbon et d'une demie partie
de souffre , c'est sur tout par la qualité,
du Salpêtre qu'on peut craindre que la
poudre peche . L'opération de purifier ,
de rafiner le Salpêtre se réduit presque à
en séparer un Sel de la nature du Sel marin
où du Sel de table avec lequel il est
mêlé. Le Salpêtre est d'autant plus pur ,
plus parfait , qu'il contient moms de ce
Sel. Or les expériences de M. de Reaumur
lui ont appris que le Sel matin ou
que le Sel qui altére le Salpêtre mêlé avec
la Glace, est capable de produire un trèsgrand
froid , un froid qui surpasse de 15
degrez celui qui suffit pour geler l'eau¸
au lieu que leSalpêtre bien rafiné ne peut
produire qu'un froid de 3 degrez et demi
plus grand que celui de l'eau qui
commence à se geler. Delà il suit que
moins le Salpêtre sera rafiné et plus le
froid qu'il fera naître , étant mêlé avec de
la Glace , sera grand . La plus sûre , la
moins équivoque des épreuves du Salpê-
II. . Vol.
tre
JUIN. 1734 1283
que
tre est donc celle du froid qu'il peut produire
. M. de Reaumur a trouvé qu'il y
a du Salpêtre de la premiere cuite qui fait
naître jusqu'à 11 degrez de froid. Enfin
que d'autre Salpêtre n'en fait naître
9. 8.7. degrez plus ou moins selon qu'il
a été rafiné. On voit bien que l'essai doit
réüssir de même pour la poudre à canon,
sur tout lorsqu'on sçait que le charbon
pilé et le souffre n'augmentent point le
froid de la Glace. Afin pourtant qu'il ne
restât aucun doute sur le succès de cette
épreuve , M. de Reaumur a fait faire de
la poudre à canon avec du Salpêtre bien
rafiné ; mêlé avec la Glace elle a produit
3 degrez et demi de froid ; il a fait faire
d'autres poudres avec d'autres Salpêtres
qui ont donné 7. 8. ou 10. degrez de
froid selon la qualité de Salpêtre qui
étoit entré dans leur composition.
Nous ne sçaurions suivre le détail des
expériences que M. de Reaumur a faites
sur toutes les diférentes especes des Sels ,
mais nous ne pouvons nous dispenser de
dire quelque chose de celles sur les diférens
Sels fixes ou alcalis et sur les cendres
qui fournissent ces Sels , parce que les
resultats de ses expériences peuvent être
utiles à tous ceux qui font des liqueurs
glacées dans les Pays où le Sel marin jest
Bip rare II Vol.
1284 MERCURE DE FRANCE
rare ou cher , et à ceux qui sont obligez
de conserver leurs Glaces pendant des
demie journées. Le Sel de Soude , les diférentes
Soudes elles mêmes , les potasses,
les cendres gravelées , le Tartre , en un
mot , tous les Sels alcalis ou les cendres
chargées de ces Sels sont capables de produire
au moins un aussi grand degré de
froid que le Salpêtre bien rafiné : quel
ques- unes mêmes de ces matieres produisent
de très- grands froids et même
superieurs à celui que le Sel marin peut
produire. La cendre ordinaire , celle qu'on
trouve dans toute cheminée où on a brûlé
du bois neufsuffit pour faire des Glaces
ou liqueurs glacées ; on ne sçauroit désirer
une matiere à meilleur marché ; il est
vrai pourtant qu'avec cette cendre on ne
fera pas des Glaces aussi promptement à
beaucoup près , qu'on les fait avec le Sel
marin , qu'on sera obligé d'y employer
plus de deux heures , mais cet inconvé
nient , qui n'en est un que lorsqu'on est
pressé par le tems , est compensé par un
avantage , c'est que la cendre conserve
bien plus long-tems les Glaces qu'elle a
faites que le Sel marin ne conserve celles
qu'il a produites plus vîte ; c'est de quoi
les raisons sont expliquées dans le Mémoire.
La longueur d'un Extrait ne nous
II. Vol
perJUIN.
1734. 1285
permet pas de parler de toutes les diférentes
matieres qui augmentent le froid
de la Glace avec laquelle on les mêle ; il
y en a pourtant que nous ne pouvons
nous résoudre à passer entierement sous
silence . Il est bien singulier que la chaux
qui s'échauffe si considérablement lorsqu'elle
est humectée par l'eau , augmente
le froid de la Glace avec laquelle on l'a
mêlée. Les Physiciens sçavoient déja que
l'esprit de vin , qui est une liqueur si
inflamable , qui est tout feu
versé sur
la Glace augmente son froid ; mais M. de
Reaumur a trouvé qu'avec la Glace l'Esprit
de vin versé dessus en certaines circonstances
, on peut faire naître un froid
excessif.
›
→
Il a cherché aussi à mesurer les degrez
des froids qu'on peut faire naître au
moyen des plus violens esprits acides
comme l'esprit de nitre et l'esprit de Sel :
Ils peuvent produire des froids prodigieux
: Celui que nous avons ressenti à
Paris dans le mémorable hyver de 1709.
n'eut fait descendre la liqueur du Thermométre
qu'un peu au - dessous de 14
degrez , et avec ces esprits et par d'autres
moyens indiquez , M. de Reaumur en
produit des froids capables de faire descendre
la liqueur à 25 ou à 26 degrez .
- II. Vol.
B iij
Si
1286 MERCURE DE FRANCE
Si on affablit de l'Esprit de vin de la
qualité de celui du Thermométre , si on
mêle trois parties de cet Esprit de vin
avec deux parties d'eau cet Esprit de
vin affoibli est encore plus fort que les
meilleures eaux de vie , il ne sçauroit cependant
conserver sa liquidité contre un
froid de 24 degrez , il se géle sur le
champ.
,
>
Les liqueurs inflamables et les liqueurs
qui sont chargées de beaucoup de Sel
sont celles qui se gélent le plus dificilement
; mais M. de Reaumur a fait observer
dans son Memoire, que la nature sçait
composer des liqueurs qui nous semblent
purement aqueuses , qui ne sont point
inflamables qui ne nous paroissent
pas chargées de Sels et qui cependant
sont capables de soutenir de très grands
froids sans perdre leur liquidité : Ce sont
celles qui circulent dans les corps des
insectes de tant d'especes differentes.
M. de Reaumur a fait quantité d'essais
pour connoître les degrez de froid qui
peuvent faire périr les insectes de diverses
especes qui peuvent geler leur sang.Si
les degrez de froid de certains Hyvers
sont supérieurs à ceux que certains insec
tes peuvent soutenir, et qu'ils sont exposez
à soutenir , nous pourrons alors pré-
II. Vol. dire
JUIN. 17345 1287
dire que ces Insectes ne nous incommoderont
pas dans le reste de l'année ; c'est
un détail curieux dont il a reservé la plus
grande partie pour l'Histoire des Insectes.
Il ne parle ici que de quelques especes
de Chenilles , il en a trouvé des especes
qu'un froid de huit degrez fait perir 13
mais malheureusement il y en a une espece
, la plus commune de toutes , et
qu'il a aussi nommée la commune , parce
que le nombre de ses individus surpasse
dans le Royaume en certaines années le
nombre des individus qui fournissent
ensemble plusieurs milliers d'autres especes
; c'est cette espéce dont on voit
des nichées sur les arbres lorsqu'ils ont
perdu leurs feuilles. Ces Chenilles sont
malheureusement constituées de façon
que nous ne pouvons pas esperer qu'aucun
froid nous en délivre ; quoique jeunes et
petites , elles ont soutenu un froid de 18
degrez sans que leur sang se soit gelé et
sans qu'elles ayent péri , c'est - à- dire , un
froid au moins plus grand de quatre degrez
que celui que nous avons eu en
1709.
le
Il n'est pas sûr même qu'un froid de
huit degrez nous délivre de celles dont
sang peut être gelé par ce froid. La nature
a appris à celles qui ne sont pas en
11. Vol.
Biiij état
1288 MERCURE DE FRANCE
état de soutenir les plus grands froids de
s'enfoncer en terre ; quelques-unes y entrent
dès le Printems , d'autres y entrent
en Eté elles s'y métamorphosent en
Crysalides . Sous cette derniere forme elles
restent pendant tout Hyver cachées en
terre,d'où ces Insectes sortent auPrinters
sous la forme de Papillons.
Quand nous étendrions , encore plus
loin cet Extrait, il faudroit toujours nous
résoudre à ne rien dire d'une partie des
faits curieux et utiles dont le Memoire
est rempli dès que nous ne donnerions
pas le Memoire en entier.
*
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Résumé : EXTRAIT du Memoire lû par M. de Reaumur à l'Assemblée publique de l'Académie Royale des Sciences du 5 May 1734. sur les diférens degrez du froid qu'on peut produire en mêlant de la Glace avec diférens Sels ou avec d'autres matieres, soit solides, soit liquides.
Le mémoire de M. de Réaumur, présenté à l'Académie Royale des Sciences le 5 mai 1734, examine les différents degrés de froid obtenus en combinant de la glace avec divers sels ou matières. Il est établi que des sels comme le salpêtre, le sel marin ou le sel de table augmentent le froid de la glace, permettant de geler de l'eau même par temps chaud. Cependant, l'efficacité de chaque sel pour produire du froid reste mal connue malgré de nombreuses expériences. Réaumur met en avant l'importance des thermomètres pour mesurer précisément ces degrés de froid. Il a développé des thermomètres plus petits et précis, permettant de comparer les degrés de froid produits par différents mélanges. Le salpêtre, souvent associé à des froids intenses, ne produit qu'un degré de froid de 3,5 degrés au-dessus de la congélation de l'eau lorsqu'il est pur. En revanche, le sucre mélangé à la glace produit un froid de 5 degrés en dessous de la congélation. Les expériences de Réaumur montrent également que la qualité du salpêtre, utilisé dans la poudre à canon, peut être évaluée par le degré de froid qu'il produit. Un salpêtre impur produit un froid plus intense qu'un salpêtre raffiné. D'autres sels, comme la soude, la potasse, et les cendres, peuvent également produire des froids intenses, parfois supérieurs à ceux du sel marin. Réaumur a également étudié les effets du froid sur divers liquides et insectes. Il a observé que certaines liqueurs, comme l'esprit de vin, augmentent le froid de la glace lorsqu'elles sont mélangées. Il a également mesuré les degrés de froid capables de geler le sang des insectes, notant que certaines chenilles peuvent résister à des froids extrêmes.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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516
p. 1288-1290
Nouveaux Termometres, &c. [titre d'après la table]
Début :
Nous croyons faire pla[i]sir au Public, en profitant de cette occasion, pour lui [...]
Mots clefs :
Abbé Nollet, Expériences, Cours, Thermomètres
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouveaux Termometres, &c. [titre d'après la table]
Nous croyons faire plassir au Public ,
en profitant de cette occasion › pour lui
apprendre que M. l'Abbé Nollet , qui
demeure rue du Mouton près la Gréve ,
vis- à- vis les Pilliers du S. Esprit , s'est
chargé de faire des Thermométres de
toutes grandeurs sur les principes de
M. de Reaumur. Personne n'étoit plus
propre que lui à leur donner toute la
précision qu'ils doivent avoir ; la dexterité
et le génie de M. l'Abbé Nollet sont déja
connus par les Globes d'un pied de
diamétre qu'il a fait graver,et qu'il débite
depuis peu. Outre qu'ils sont les plus
exacts de tous ceux qui ont paru jusques
ici , ils sont vernis avec un goût et une
II Vo!. enJUIN.
1734. 1289
entente qui ne servent pas seulement à
les embellir ; les vernis colorez bien menagez
font paroître les Etoiles sur le
Globe céleste comme elles paroissent dans
le Ciel : les constellations ne s'y trouvent
marquées qu'autant qu'il faut pour ne
pas empêcher de bien voir les positions
des Etoiles. Enfin M. l'Abbé Nollet
exécute avec beaucoup d'art toutes les
Machines et les Instrumens qui peuvent
servir aux plus curieuses expériences de
Physique, comme les Machines Pneumatiques
, les Microscopes &c . Aussi depuis
que M. Pitot est devenu Pensionnaire de
l'Académie , c'est M. l'Abbé Nollet qui
travaille dans le Laboratoire de l'Acadé .
mie aux recherches et aux expériences
qui lui sont prescrites par M. de Reaumur.
Ceux qui aiment la Physique seront
encore bien aíses d'apprendre que M. l'Abbé
Nollet fait chez lui des cours d'expériences
comme on en fait en Angleterre
et en Hollande . Dans 18 à 20 séances il
fait les expériences les plus singulieres et
les plus propres à expliquer les principaux
Phénoménes de la nature . Il commence
un cours pour sept à huit Auditeurs
et il est bien aise de n'en avoir pas
davantage à chaque cours , afin que les
II. Vol.
B v
expé1290
MERCURE DE FRANCE
expériences puissent être mieux vuës et ›
mieux entendues par ceux aux yeux desquels
on les expose.
en profitant de cette occasion › pour lui
apprendre que M. l'Abbé Nollet , qui
demeure rue du Mouton près la Gréve ,
vis- à- vis les Pilliers du S. Esprit , s'est
chargé de faire des Thermométres de
toutes grandeurs sur les principes de
M. de Reaumur. Personne n'étoit plus
propre que lui à leur donner toute la
précision qu'ils doivent avoir ; la dexterité
et le génie de M. l'Abbé Nollet sont déja
connus par les Globes d'un pied de
diamétre qu'il a fait graver,et qu'il débite
depuis peu. Outre qu'ils sont les plus
exacts de tous ceux qui ont paru jusques
ici , ils sont vernis avec un goût et une
II Vo!. enJUIN.
1734. 1289
entente qui ne servent pas seulement à
les embellir ; les vernis colorez bien menagez
font paroître les Etoiles sur le
Globe céleste comme elles paroissent dans
le Ciel : les constellations ne s'y trouvent
marquées qu'autant qu'il faut pour ne
pas empêcher de bien voir les positions
des Etoiles. Enfin M. l'Abbé Nollet
exécute avec beaucoup d'art toutes les
Machines et les Instrumens qui peuvent
servir aux plus curieuses expériences de
Physique, comme les Machines Pneumatiques
, les Microscopes &c . Aussi depuis
que M. Pitot est devenu Pensionnaire de
l'Académie , c'est M. l'Abbé Nollet qui
travaille dans le Laboratoire de l'Acadé .
mie aux recherches et aux expériences
qui lui sont prescrites par M. de Reaumur.
Ceux qui aiment la Physique seront
encore bien aíses d'apprendre que M. l'Abbé
Nollet fait chez lui des cours d'expériences
comme on en fait en Angleterre
et en Hollande . Dans 18 à 20 séances il
fait les expériences les plus singulieres et
les plus propres à expliquer les principaux
Phénoménes de la nature . Il commence
un cours pour sept à huit Auditeurs
et il est bien aise de n'en avoir pas
davantage à chaque cours , afin que les
II. Vol.
B v
expé1290
MERCURE DE FRANCE
expériences puissent être mieux vuës et ›
mieux entendues par ceux aux yeux desquels
on les expose.
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Résumé : Nouveaux Termometres, &c. [titre d'après la table]
L'Abbé Nollet, résidant rue du Mouton près la Grève, fabrique des thermomètres de toutes tailles selon les principes de M. de Reaumur. Il est renommé pour sa précision et son génie, notamment à travers les globes célestes qu'il grave et vend. Ces globes sont les plus exacts et sont vernis pour faire apparaître les étoiles comme dans le ciel réel. L'Abbé Nollet construit également divers instruments de physique, tels que des machines pneumatiques et des microscopes. Depuis que M. Pitot est devenu pensionnaire de l'Académie, l'Abbé Nollet travaille dans le laboratoire de l'Académie pour M. de Reaumur. De plus, il propose des cours d'expériences physiques chez lui, similaires à ceux donnés en Angleterre et en Hollande. Chaque cours, limité à sept ou huit auditeurs, comprend 18 à 20 séances présentant des expériences singulières et explicatives des phénomènes naturels.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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517
p. 1308-1318
DERNIÈRE PARTIE de la comparaison des Philosophies de Descartes et de Newton.
Début :
Je ne puis justifier deux excès (Cartes. Princip. part. 4.) de la Philosophie de Descartes ; [...]
Mots clefs :
Descartes, Philosophie, Newton, Mouvement, Matière, Corps, Force, Fluide, Centre, Soleil, Planètes, Tourbillon, Chute des corps, Système
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DERNIÈRE PARTIE de la comparaison des Philosophies de Descartes et de Newton.
DERNIERE PARTIE de la
comparaison des Philosophies de Descartes
J
et de Newton .
E ne puis justifier deux excès ( Cartes . Prin
cip. part. 4. ) de la Philosophie de Descartes &
le premier , d'avoir poussé trop loin les effet de
ses corpuscules ; comme d'émouvoir l'imagination
de ceux qui dorment , ou même qui sont
éveillez , en excitant des pensées qui avertissent
des évenemens les pius éloignez , en faisant ressentir
les grandes afflictions, ou les joyes fort vives
d'un intime ami , les mauvais desseins d'un
ennemi , et autres choses semblables . Le second
d'avoir attribué à ses principes une certitude ,
non- seulement morale, comme celle de l'existence
d'une Ville de Rome mais une certitude métaphysique,
fondée sur ce que les notions claires et distinctes
ne peuvent nous tromper . Il est vrai que
j'ai des notions claires et distinctes du systême de
Descartes , mais comme d'une hypothese ingénieuse
et brillante , et non comme d'une réalité .
Descartes a mal raisonné ( Princip. part. 2. )
pour prouver l'infinité du Monde. En quelque
endroit, dit- il , que nous puissions supposer les li
mites de l'Univers , nous imaginons encore au-delà
II. Val des
JUIN. 174. 1309
des espaces , et par conséquent de la matiere , puis
que l'idée de l'étendue ou de l'espace renferme né
cessairement l'idée de la matiere . La réponse est
qu'au - delà des bornes du Monde materiel , il n'y
a ni espace , ni étenduë , ni matiere. A la verité,
nous ne pouvons pas connoître où sont placées
ces bornes de l'Univers , mais nous concevons
très-clairement que l'Univers ne peut être sans
limites ;et comme il est extensible de plus en plus
à l'infini , il ne peut être étendu actuellement à
l'infiai.
Cette regle de mouvement posée par Descartes
Princip. part. 2. ) qu'un corps perd autant de son
mouvement , qu'il en communique , me paroît
insoutenable. Le P. Daniel l'a réfutée ( Voyag. du
Monde de Descart. ) par l'exemple suivant. Une
balle de Mousquet perd peu de mouvement et en
communique beaucoup à l'aîle d'un mouliner
qu'elle frappe , si les autres aîles sont égales , et
Pessieu poli et bien proportionné , au lieu qu'elle
en communique peu et en perd beaucoup , si les
aîles du moulinet sont inégales et l'essieu rouillé
ou trop gros. Il me semble très - vrai semblable
et très-conforme aux experiences , d'établir pour
principe que le mouvement se communiqué suivant
la disposition des corps à se mouvoir à peu
près comme le feu , lequel étant très- foible, cause
de grands embrasemens dans une matiere fort
combustible , au lieu qu'un feu très - ardent ne
fait qu'une médiocre impression sur les matieres .
qui n'ont que très-peu de disposition à s'enflammer
et cette analogie du mouvement et du feu
est d'autant plus naturelle , que le feu consiste
dans le mouvement.
Je ne donne pas une grande confiance à cet autre
axiôme de Descartes ( Princip . part. 2. ) qu'il
II. Vol C iij
1310 MERCURE DE FRANCE
a dans le monde une quantité de mouvement
toujours égale . A la verité , il n'est pas impossi
ble que cela soit ainsi , mais la preuve quil en
apporte , n'a aucune force. Nous ne devons pas ,
dit - il , supposer de changement dans les Ouvrages
de Dieu , de peur de lui attribuer de l'inconstance.
Comme si la diversité admirable qui regne dans
la Nature , qui consiste , selon toutes les apparences
, dans l'augmentation ou dans la diminution
du mouvement , n'étoit pas l'effet d'une provi
dence toujours constante et uniforme , qui a vou
Ju orner la nature par cette varieté. La même
raison nous engageroit à dire qu'il y a toujours
dans le monde une égale quantité de rondeur ,
de couleur et de toutes les autres sortes de formes
et d'accidents ; ce qui n'a aucune vraisemblance.
L'analogie remarquée cy- dessus entre le
mouvement et le feu , est fort contraire à cer
axiome de Descartes ; car il n'est pas probable
que le feu doive diminuer dans une partie de la
matiere , pour augmenter dans une autre.
C'est encore une défectuosité dans le Systême
Cartésien , de supposer ( Princip . part 3. et 4. )
que la Terre , les autres Planetes , et même leurs
Satellites ont été dans leur origine , autant de
Soleils ou d'Etoiles ; mais que le mouvement s'étant
rallenti dans la matiere qui composoit ces
Globes , ils sont devenus opaques , de lumineux
qu'ils étoient ; que leur activité et leurs for,
ces ont été détruites , qu'ils se sont éteints et en
croutez , pour ainsi dire ; et que ne pouvant plus
défendre leurs tourbillons contre la pression des
tourbillons voisins , ils ont été assujettis à suivre
le mouvement de celui où ils sont entrez. Il est
plus digne de la magnificence de l'ouvrage , de
penser qu'il a été conservé tel , qu'il a été pro-
II. Vol. duit
JUIN. 1734: 1311
duit au commencement, qu'il s'est fait differents
amas de matiere compacte , et que ses particules
s'étant liées ensemble les Planetes en ont
été formées dans les régions où elles se sont
mises en équilibre avec les fluides de la matiere
étherée ; que ces Globes ont toujours été opaques
et propres seulement à refléchir la lumière,
parce que leur matiere a admis dans ses interstices
la matiere globuleuse du second élément ,
conjointement avec la matiere subtile du premier,
et que le mouvement rapide de l'une a été calmé
par l'autre , ce qui a empêché dès le commencement
que ces Globes n'ayent été enflammez er
lumineux par eux- mêmes , comme le Soleil.
Descartes , en suivant le même principe qui
lui a fait placer au centre la matiere subtile pour
en composer le Soleil ; ou plutôt en continuant
de s'écarter des principes de son mécanisme general
et des loix du mouvement , par lesquelles
il explique la pesanteur , dit que la matiere celeste
( Princip. part. 3. ) est plus déliée , à mesure
qu'elle approche du Soleil ou du centre , et que
les. Planetes les plus denses et les plus solides en
doivent être les plus éloignées . Il n'y a qu'à
prendre la contre- partie du Systême de Descartes
en ce point, pour lui rendre la régularité , la
justese et l'uniformité.
Il faut se représenter le Soleil comme le plus
vaste de tous les Globes , placé au centre du
tourbillon et composé de la matiere la plus compacte,
penetrée de la matiere subtile , qui remplissant
tous ses interstices , y domine avec assez
de force pour communiquer la rapidité de son
mouvement à toute la masse du Soleil . Ce qui
produit le feu le plus ardent , par la force de
masse jointe à la force de vitesse. Ce feu est en
› II. Vol. Ciiij même131
MERCURE DE FRANCE
même-temps le seul capable de porter le mou→
vement et la fécondité dans tout son tourbillon ,
et la lumiere beaucoup au delà , ainsi qu'il est nécessaire
pour qu'il puisse être apperçu des autres
tourbillons , sous la forme d'une Etoile.
De même que le fer rouge ou le charbon al→
lumé ne s'élancent pas dans l'air par un mouve
ment semblable à celui de la flamme , parce que
Pair qui les environne , conserve la force de sa
pression à l'égard de leurs parties , qui s'y prê–
tent d'autant plus , qu'elles ont plus de masse ou
de solidité , aussi la masse du Globe Solaire est
contenue dans ses limites par la répercussion de
son atmosphere qui le presse de toute part. Ce.
Globe suspendu dans un parfait équilibre , trèsdisposé
à tourner par le mouvement intrinséque
du troisiéme et du premier élement qui le composent
, est encore puissamment déterminé à
une révolution sur son axe , par la répercussion
qu'il éprouve dans toute sa superficie de la part
de son atmosphere, en même- temps qu'il chasse
de tous côtez la matiere globuleuse , et que ses
rayons sont transmis par elle. C'est cette activité
centrale qui fait tourner toutes les Planetes dans
des temps differens en suivant la route de l'écliptique
, du même sens et vers le même côté
que le Soleil tourne sur son axe . Chaque Planete
doit, suivant ce méchanisme , non - seulement décrire
autour du Soleil les orbites dont je viens de
parler , mais encore avoir une révolution sur son
axe , causée par le mouvement intrinseque des
trois élemens qui la composent , et par le mouvement
exterieur du fluide ou de l'atmosphere
qui l'emporte autour du centre commun.
Les taches du Soleil , par leurs divers aspects,
me laissent aucun doute qu'il ne tourne sur son
11. Vol.
axo.
JUIN. 1734 1313
axe. C'est donc ce premier mobile , qui par sa
révolution imprime à tout son tourbillon un
mouvement du même côté ; sçavoir , du Couchant
par le Midy vers l'Orient. Les taches que
les Astronomes observent sur les Planetes , font
conjecturer , avec beaucoup de vrai- semblance ,
que leurs superficies plus denses en certains endroits
et plus rares dans d'autres , sont , en consequence
de cette inégalité,differeminent affectées
de l'impulsion des rayons solaires ; ce qui peut
être regardé comine un principe très- physique
des aphélies et périhélies des Planetes , de l'apogée
et du périgée de la Lune , et de sa latitude
des deux côtez de ses nouds.
Le premier éleinent s'insinue par tout , mais il
ne subsiste point seul , et il se convertit en parties
globuleuses du second élement , ou en parties
branchues du troisiéme . Ainsi aucun des trois
élemens ne peut être épuisé , parce que leur conversibilité
mutuelle répare tout ce qui se dissipe.
L'uniformité de la Nature nous fait conjecturer
que ce qui nous est connu dans le tourbillon de
notre Soleil , est semblable par la construction ,
par le mouvement et par les Phénomenes , à ce
qui se passe dans les tourbillons des Etoiles ou
des autres Soleils garnis de leurs Planetes , comme
le nôtre .
Il nous reste à examiner les difficultez qui
concernent la pesanteur. Descartes l'explique par
l'impulsion du fluide ou de la matiere éthérée.
La chute des corps ne peut venir de ce que
Patmosphere terrestre ( M. Privat de Molieres ,
leçon 4. ) circule plus vite que la Terre . Huguens
a crá que cette atmosphere alloit dix sept fois
plus vite que le Globe , Si cet excès de vêtesse du
fluide circulaire étoit la cause de la pesanteur ,
la chute des corps seroit horizontale , au lieu
II. Vol. Cv d'être
1314 MERCURE DE FRANCE
d'être perpendiculaire. Dailleurs il est très- cer
tain qu'un mobile entraîné par le courant d'un
fluide , doit , à la longue , aller à peu près aussi
vite que le courant qui l'entraîne.
L'explication Cartesienne de la pesanteur a été
attaquée par cette objection très- forte , que les
cercles décrits par le fluide circulaire diminuant
toujours depuis l'équateur jusqu'aux poles , la
force centrifuge , rapportée au mouvement
circulaire du tourbillon , auroit des centres
differens dans les cercles inégaux , et que les
corps y seroient repoussez , non pas perpendicu
lairement au centre de la Terre , mais à des parties
de son axe plus ou moins éloignées du centre
; ce qui est contraire à l'experience , la chute
des corps se faisant toujours dans la ligne du
Zénit , à moins qu'il ne survienne quelque cause
étrangere. Descartes, qui a prévû cette objection ,
a répondu ( Princip. part. 4. ) que quoique le
fluide qui participe aux mouvemens journalier
et annuel de la Terre , ait en general un mouvement
circulaire , on doit neanmoins concevoir
que toutes les parties de ce fluide se balancent et
sont opposées l'une à l'autre , en telle sorte que
leur action s'étend vers tous les côtez et que la
résistance qu'elle éprouve de la part du Globe ,
donne parmi ces mouvemens en tous sens , une
principale direction aux parties du fluide , suivant
des lignes droites tirées du centre . Cette solution
de Descartes n'est pas claire , il ne dit
point de quelle maniere cette résistance de la
part du Globe peut faire tomber les corps massifs
perpendiculairement au centre. Voicy une bypothese
qui me paroît lever la difficulté.
Suivant les loix du mouvement , la matiere
globuleuse et la matiere subtile , qui ont beaucoup
plus de force centrifuge que le troisiéme
II. Vole élement
JUIN. 1734. -1315
Element , s'élancent en tout sens par des lignes
droites ; et au milieu du fluide , dont la révolu
tion en general est circulaire , une grande quantité
de matiere globuleuse et subtile , conserve
toujours un mouvement direct , autant que les
interstices du troisiéme élement peuvent le permettre;
car l'impenetrabilité est une propriété
de la matiere dans tous les Systêmes. La matiere
subtile traverse même les tourbillons par un
mouvement en ligne directe , avec encore plus de
facilité ( Act. erud. Lips. May 1690. P. 232. ) que
la matiere globaleuse qui passe necessairement
d'un tourbillon dans un autre, pour que les Etoiles
ou les Soleils des autres tourbillons puissent
être apperçus de celui où nous sommes . Ce sont
ces mouvemens en ligne droite des matieres globuleuse
et subtile , qui obligent les corps solides
de tomber à plomb et perpendiculairement au
centre de la Terre . Car ces élemens , qui ont
beaucoup plus de mobilité , venant à se traver .
ser et étant opposez en tout sens , ils obligent les
corps solides qu'ils rencontrent de se précipiter
par le côté le plus foible , qui est toujours perpendiculaire
au Clobe , parce que c'est le côté
par où il arrive une beaucoup moindre quantité
de ces matieres globuleuse et subtile . C'est ainsi
que tout l'effort de la poudre à canon se fait par
l'endroit qu'elle trouve le plus foible . Si les trois
élemens qui composent la matiere ethérée ont
differens mouvemens dans cette hypothese , cette
diversité procede des loix même du mouvement.
La pesanteur (M. Privat de Molieres, leçon 4. )
ne consiste qu'en ce que les corps pesants ont
un plus grand nombre de leurs parties en repos,
Le centre n'est point par lui - même une cause
physique . Le nom de force centrifuge ne laisse
pas d'être fort convenable à une plus grande mo-
II. Vol. C vi bilité
1316 MERCURE DE FRANCE
bilité ; car quoiqu'elle soit indépendante du cen
tre , la matiere la plus mobile repousse vers lui
les corps solides.
Bien loin que la force accélératrice doive être
moindre en raison inverse des quarrez des dis
tances , elle doit être plus grande dans les couches
voisines de la circonference , parce que ces
couches sont bien plus rarefiées et qu'une maticre
qui a beaucoup plus de mobilité , y abonde
davantage , tandis que les couches inferieures ou
voisines du centre sont beaucoup plus denses.
Suivant ces principes , l'atmosphere voisine du
Soleil doit etre ( Hartsoëk . rec . de piéc Physiq.
p. 37. ) un fluide plus épais que le vif argent , et
les autres couches du tourbillon à proportion.
Ainsi un corps doit se précipiter avec moins de
vîtesse dans les couches inferieures près du centre
, de même que les experiences journalieres
nous apprennent qu'il se précipite avec beaucoup
moins de vitesse dans l'air grossier que dans le
vuide pneumatique ; beaucoup moins vite dans
l'eau que dans un air grossier ; et si l'on suppose
des fluides extremement épais , comme le vif
argent ou l'or fondu , un corps a besoin d'une
très- grande force pour les traverser.
Quoiqu'un fluide plus dense diminue beaucoup
la force accelerative dans la chute des corps , les
Globes des Planetes doivent y circuler plus vîte ,
comme il arrive dans le périhélie , parce que plus
le fluide est épais , plus son mouvement circulaire
a de force, et que d'ailleurs les Globes des
Planetes , dans leurs périhélies , reçoivent une
impression plus active des rayons du Soleil .
On ne peut rien déterminer sur les forces acceleratives
, soit à cause de cette extrême cifference
des fluides, soit parce qu'il est très - incertain
( Elem. de la Géoné . de l'.nfin. part. 2. §. 8. ) si
II. Vol. ja
JUIN. 1734 1317
la force motrice ne s'applique au corps qui doit
être mû, qu'autant de temps précisement qu'il
en faut pour le choc , ou si cette force s'applique
continuellement au corps , le poursuit dans son
mouvement et renouvelle à chaque instant son
impression sur iui. Il paroît que dans le premier
instant , où la force motrice trouve le corps en
repos eului donne un coup , elle doit lui imprimer
une plus grande vitesse que dans le second
instant , où elle le trouve fuyant devant elle et se
dérobant à son action , C'est neanmoins sur les
principes d'une résistance toujours semblable du
Auide , et d'une acceleration du mouvement uniforme
et toujours proportionnée au temps , qu'est
appuyée la celebre démonstration de Galilée, que
les espaces parcourus sont comme les quarrez des
temps et que la chute des corps graves suit la progression
des nombres impairs , 1. 3. 5.7. 9. &c.
Comine on ne peut sçavoir rien de positif ni de la
qualité des fluides éloignez , ni de la maniere dons
la force motrice continue d'agir sur le corps dont
la chute est commencée , la prétendue démoustration
ne peut avoir de solidité .
J'avoue que plusieurs de ces hypothèses s'accordent
peu avec celles qui ont eu cours jusqu'icy
dans les differens Systêmes . Mais elles
sont vrai - semblables et satisfont à toutes les difficultez
par lesquelles on s'est efforcé de détruire
le Systême de Descartes , qui donne seul des causes
vraiment physiques de tous les Phénomenes ;
qui a l'avantage de présenter l'idée la plus magnifique
de la construction de l'univers , et dont
on peut dire , ce me semble , que non - seulement
il mérite la préférence sur toutes les autres Philosophies
, mais qu'aucune n'est à portée de la
lui disputer. Il y auroit plusieurs réfléxions à
II. Vol. faire
1318 MERCURE DE FRANCE
faire sur les autres parties de la Philosophie de
Descartes , sur sa Métaphysique , sur sa Morale
&c. Mais nous ne nous sommes proposez que
d'examiner son Systême de Physique , et dans la
vûë seulement de le comparer avec la Philosophie
Newtonienne ; car Descartes a encore cer
avantage sur Newton , d'avoir embrassé une Philosophie
generale , au lieu que Newton a borné
la sienne à une explication du Systême du Monde
par l'attraction , et à une Optique qui est res
tée imparfaite.
comparaison des Philosophies de Descartes
J
et de Newton .
E ne puis justifier deux excès ( Cartes . Prin
cip. part. 4. ) de la Philosophie de Descartes &
le premier , d'avoir poussé trop loin les effet de
ses corpuscules ; comme d'émouvoir l'imagination
de ceux qui dorment , ou même qui sont
éveillez , en excitant des pensées qui avertissent
des évenemens les pius éloignez , en faisant ressentir
les grandes afflictions, ou les joyes fort vives
d'un intime ami , les mauvais desseins d'un
ennemi , et autres choses semblables . Le second
d'avoir attribué à ses principes une certitude ,
non- seulement morale, comme celle de l'existence
d'une Ville de Rome mais une certitude métaphysique,
fondée sur ce que les notions claires et distinctes
ne peuvent nous tromper . Il est vrai que
j'ai des notions claires et distinctes du systême de
Descartes , mais comme d'une hypothese ingénieuse
et brillante , et non comme d'une réalité .
Descartes a mal raisonné ( Princip. part. 2. )
pour prouver l'infinité du Monde. En quelque
endroit, dit- il , que nous puissions supposer les li
mites de l'Univers , nous imaginons encore au-delà
II. Val des
JUIN. 174. 1309
des espaces , et par conséquent de la matiere , puis
que l'idée de l'étendue ou de l'espace renferme né
cessairement l'idée de la matiere . La réponse est
qu'au - delà des bornes du Monde materiel , il n'y
a ni espace , ni étenduë , ni matiere. A la verité,
nous ne pouvons pas connoître où sont placées
ces bornes de l'Univers , mais nous concevons
très-clairement que l'Univers ne peut être sans
limites ;et comme il est extensible de plus en plus
à l'infini , il ne peut être étendu actuellement à
l'infiai.
Cette regle de mouvement posée par Descartes
Princip. part. 2. ) qu'un corps perd autant de son
mouvement , qu'il en communique , me paroît
insoutenable. Le P. Daniel l'a réfutée ( Voyag. du
Monde de Descart. ) par l'exemple suivant. Une
balle de Mousquet perd peu de mouvement et en
communique beaucoup à l'aîle d'un mouliner
qu'elle frappe , si les autres aîles sont égales , et
Pessieu poli et bien proportionné , au lieu qu'elle
en communique peu et en perd beaucoup , si les
aîles du moulinet sont inégales et l'essieu rouillé
ou trop gros. Il me semble très - vrai semblable
et très-conforme aux experiences , d'établir pour
principe que le mouvement se communiqué suivant
la disposition des corps à se mouvoir à peu
près comme le feu , lequel étant très- foible, cause
de grands embrasemens dans une matiere fort
combustible , au lieu qu'un feu très - ardent ne
fait qu'une médiocre impression sur les matieres .
qui n'ont que très-peu de disposition à s'enflammer
et cette analogie du mouvement et du feu
est d'autant plus naturelle , que le feu consiste
dans le mouvement.
Je ne donne pas une grande confiance à cet autre
axiôme de Descartes ( Princip . part. 2. ) qu'il
II. Vol C iij
1310 MERCURE DE FRANCE
a dans le monde une quantité de mouvement
toujours égale . A la verité , il n'est pas impossi
ble que cela soit ainsi , mais la preuve quil en
apporte , n'a aucune force. Nous ne devons pas ,
dit - il , supposer de changement dans les Ouvrages
de Dieu , de peur de lui attribuer de l'inconstance.
Comme si la diversité admirable qui regne dans
la Nature , qui consiste , selon toutes les apparences
, dans l'augmentation ou dans la diminution
du mouvement , n'étoit pas l'effet d'une provi
dence toujours constante et uniforme , qui a vou
Ju orner la nature par cette varieté. La même
raison nous engageroit à dire qu'il y a toujours
dans le monde une égale quantité de rondeur ,
de couleur et de toutes les autres sortes de formes
et d'accidents ; ce qui n'a aucune vraisemblance.
L'analogie remarquée cy- dessus entre le
mouvement et le feu , est fort contraire à cer
axiome de Descartes ; car il n'est pas probable
que le feu doive diminuer dans une partie de la
matiere , pour augmenter dans une autre.
C'est encore une défectuosité dans le Systême
Cartésien , de supposer ( Princip . part 3. et 4. )
que la Terre , les autres Planetes , et même leurs
Satellites ont été dans leur origine , autant de
Soleils ou d'Etoiles ; mais que le mouvement s'étant
rallenti dans la matiere qui composoit ces
Globes , ils sont devenus opaques , de lumineux
qu'ils étoient ; que leur activité et leurs for,
ces ont été détruites , qu'ils se sont éteints et en
croutez , pour ainsi dire ; et que ne pouvant plus
défendre leurs tourbillons contre la pression des
tourbillons voisins , ils ont été assujettis à suivre
le mouvement de celui où ils sont entrez. Il est
plus digne de la magnificence de l'ouvrage , de
penser qu'il a été conservé tel , qu'il a été pro-
II. Vol. duit
JUIN. 1734: 1311
duit au commencement, qu'il s'est fait differents
amas de matiere compacte , et que ses particules
s'étant liées ensemble les Planetes en ont
été formées dans les régions où elles se sont
mises en équilibre avec les fluides de la matiere
étherée ; que ces Globes ont toujours été opaques
et propres seulement à refléchir la lumière,
parce que leur matiere a admis dans ses interstices
la matiere globuleuse du second élément ,
conjointement avec la matiere subtile du premier,
et que le mouvement rapide de l'une a été calmé
par l'autre , ce qui a empêché dès le commencement
que ces Globes n'ayent été enflammez er
lumineux par eux- mêmes , comme le Soleil.
Descartes , en suivant le même principe qui
lui a fait placer au centre la matiere subtile pour
en composer le Soleil ; ou plutôt en continuant
de s'écarter des principes de son mécanisme general
et des loix du mouvement , par lesquelles
il explique la pesanteur , dit que la matiere celeste
( Princip. part. 3. ) est plus déliée , à mesure
qu'elle approche du Soleil ou du centre , et que
les. Planetes les plus denses et les plus solides en
doivent être les plus éloignées . Il n'y a qu'à
prendre la contre- partie du Systême de Descartes
en ce point, pour lui rendre la régularité , la
justese et l'uniformité.
Il faut se représenter le Soleil comme le plus
vaste de tous les Globes , placé au centre du
tourbillon et composé de la matiere la plus compacte,
penetrée de la matiere subtile , qui remplissant
tous ses interstices , y domine avec assez
de force pour communiquer la rapidité de son
mouvement à toute la masse du Soleil . Ce qui
produit le feu le plus ardent , par la force de
masse jointe à la force de vitesse. Ce feu est en
› II. Vol. Ciiij même131
MERCURE DE FRANCE
même-temps le seul capable de porter le mou→
vement et la fécondité dans tout son tourbillon ,
et la lumiere beaucoup au delà , ainsi qu'il est nécessaire
pour qu'il puisse être apperçu des autres
tourbillons , sous la forme d'une Etoile.
De même que le fer rouge ou le charbon al→
lumé ne s'élancent pas dans l'air par un mouve
ment semblable à celui de la flamme , parce que
Pair qui les environne , conserve la force de sa
pression à l'égard de leurs parties , qui s'y prê–
tent d'autant plus , qu'elles ont plus de masse ou
de solidité , aussi la masse du Globe Solaire est
contenue dans ses limites par la répercussion de
son atmosphere qui le presse de toute part. Ce.
Globe suspendu dans un parfait équilibre , trèsdisposé
à tourner par le mouvement intrinséque
du troisiéme et du premier élement qui le composent
, est encore puissamment déterminé à
une révolution sur son axe , par la répercussion
qu'il éprouve dans toute sa superficie de la part
de son atmosphere, en même- temps qu'il chasse
de tous côtez la matiere globuleuse , et que ses
rayons sont transmis par elle. C'est cette activité
centrale qui fait tourner toutes les Planetes dans
des temps differens en suivant la route de l'écliptique
, du même sens et vers le même côté
que le Soleil tourne sur son axe . Chaque Planete
doit, suivant ce méchanisme , non - seulement décrire
autour du Soleil les orbites dont je viens de
parler , mais encore avoir une révolution sur son
axe , causée par le mouvement intrinseque des
trois élemens qui la composent , et par le mouvement
exterieur du fluide ou de l'atmosphere
qui l'emporte autour du centre commun.
Les taches du Soleil , par leurs divers aspects,
me laissent aucun doute qu'il ne tourne sur son
11. Vol.
axo.
JUIN. 1734 1313
axe. C'est donc ce premier mobile , qui par sa
révolution imprime à tout son tourbillon un
mouvement du même côté ; sçavoir , du Couchant
par le Midy vers l'Orient. Les taches que
les Astronomes observent sur les Planetes , font
conjecturer , avec beaucoup de vrai- semblance ,
que leurs superficies plus denses en certains endroits
et plus rares dans d'autres , sont , en consequence
de cette inégalité,differeminent affectées
de l'impulsion des rayons solaires ; ce qui peut
être regardé comine un principe très- physique
des aphélies et périhélies des Planetes , de l'apogée
et du périgée de la Lune , et de sa latitude
des deux côtez de ses nouds.
Le premier éleinent s'insinue par tout , mais il
ne subsiste point seul , et il se convertit en parties
globuleuses du second élement , ou en parties
branchues du troisiéme . Ainsi aucun des trois
élemens ne peut être épuisé , parce que leur conversibilité
mutuelle répare tout ce qui se dissipe.
L'uniformité de la Nature nous fait conjecturer
que ce qui nous est connu dans le tourbillon de
notre Soleil , est semblable par la construction ,
par le mouvement et par les Phénomenes , à ce
qui se passe dans les tourbillons des Etoiles ou
des autres Soleils garnis de leurs Planetes , comme
le nôtre .
Il nous reste à examiner les difficultez qui
concernent la pesanteur. Descartes l'explique par
l'impulsion du fluide ou de la matiere éthérée.
La chute des corps ne peut venir de ce que
Patmosphere terrestre ( M. Privat de Molieres ,
leçon 4. ) circule plus vite que la Terre . Huguens
a crá que cette atmosphere alloit dix sept fois
plus vite que le Globe , Si cet excès de vêtesse du
fluide circulaire étoit la cause de la pesanteur ,
la chute des corps seroit horizontale , au lieu
II. Vol. Cv d'être
1314 MERCURE DE FRANCE
d'être perpendiculaire. Dailleurs il est très- cer
tain qu'un mobile entraîné par le courant d'un
fluide , doit , à la longue , aller à peu près aussi
vite que le courant qui l'entraîne.
L'explication Cartesienne de la pesanteur a été
attaquée par cette objection très- forte , que les
cercles décrits par le fluide circulaire diminuant
toujours depuis l'équateur jusqu'aux poles , la
force centrifuge , rapportée au mouvement
circulaire du tourbillon , auroit des centres
differens dans les cercles inégaux , et que les
corps y seroient repoussez , non pas perpendicu
lairement au centre de la Terre , mais à des parties
de son axe plus ou moins éloignées du centre
; ce qui est contraire à l'experience , la chute
des corps se faisant toujours dans la ligne du
Zénit , à moins qu'il ne survienne quelque cause
étrangere. Descartes, qui a prévû cette objection ,
a répondu ( Princip. part. 4. ) que quoique le
fluide qui participe aux mouvemens journalier
et annuel de la Terre , ait en general un mouvement
circulaire , on doit neanmoins concevoir
que toutes les parties de ce fluide se balancent et
sont opposées l'une à l'autre , en telle sorte que
leur action s'étend vers tous les côtez et que la
résistance qu'elle éprouve de la part du Globe ,
donne parmi ces mouvemens en tous sens , une
principale direction aux parties du fluide , suivant
des lignes droites tirées du centre . Cette solution
de Descartes n'est pas claire , il ne dit
point de quelle maniere cette résistance de la
part du Globe peut faire tomber les corps massifs
perpendiculairement au centre. Voicy une bypothese
qui me paroît lever la difficulté.
Suivant les loix du mouvement , la matiere
globuleuse et la matiere subtile , qui ont beaucoup
plus de force centrifuge que le troisiéme
II. Vole élement
JUIN. 1734. -1315
Element , s'élancent en tout sens par des lignes
droites ; et au milieu du fluide , dont la révolu
tion en general est circulaire , une grande quantité
de matiere globuleuse et subtile , conserve
toujours un mouvement direct , autant que les
interstices du troisiéme élement peuvent le permettre;
car l'impenetrabilité est une propriété
de la matiere dans tous les Systêmes. La matiere
subtile traverse même les tourbillons par un
mouvement en ligne directe , avec encore plus de
facilité ( Act. erud. Lips. May 1690. P. 232. ) que
la matiere globaleuse qui passe necessairement
d'un tourbillon dans un autre, pour que les Etoiles
ou les Soleils des autres tourbillons puissent
être apperçus de celui où nous sommes . Ce sont
ces mouvemens en ligne droite des matieres globuleuse
et subtile , qui obligent les corps solides
de tomber à plomb et perpendiculairement au
centre de la Terre . Car ces élemens , qui ont
beaucoup plus de mobilité , venant à se traver .
ser et étant opposez en tout sens , ils obligent les
corps solides qu'ils rencontrent de se précipiter
par le côté le plus foible , qui est toujours perpendiculaire
au Clobe , parce que c'est le côté
par où il arrive une beaucoup moindre quantité
de ces matieres globuleuse et subtile . C'est ainsi
que tout l'effort de la poudre à canon se fait par
l'endroit qu'elle trouve le plus foible . Si les trois
élemens qui composent la matiere ethérée ont
differens mouvemens dans cette hypothese , cette
diversité procede des loix même du mouvement.
La pesanteur (M. Privat de Molieres, leçon 4. )
ne consiste qu'en ce que les corps pesants ont
un plus grand nombre de leurs parties en repos,
Le centre n'est point par lui - même une cause
physique . Le nom de force centrifuge ne laisse
pas d'être fort convenable à une plus grande mo-
II. Vol. C vi bilité
1316 MERCURE DE FRANCE
bilité ; car quoiqu'elle soit indépendante du cen
tre , la matiere la plus mobile repousse vers lui
les corps solides.
Bien loin que la force accélératrice doive être
moindre en raison inverse des quarrez des dis
tances , elle doit être plus grande dans les couches
voisines de la circonference , parce que ces
couches sont bien plus rarefiées et qu'une maticre
qui a beaucoup plus de mobilité , y abonde
davantage , tandis que les couches inferieures ou
voisines du centre sont beaucoup plus denses.
Suivant ces principes , l'atmosphere voisine du
Soleil doit etre ( Hartsoëk . rec . de piéc Physiq.
p. 37. ) un fluide plus épais que le vif argent , et
les autres couches du tourbillon à proportion.
Ainsi un corps doit se précipiter avec moins de
vîtesse dans les couches inferieures près du centre
, de même que les experiences journalieres
nous apprennent qu'il se précipite avec beaucoup
moins de vitesse dans l'air grossier que dans le
vuide pneumatique ; beaucoup moins vite dans
l'eau que dans un air grossier ; et si l'on suppose
des fluides extremement épais , comme le vif
argent ou l'or fondu , un corps a besoin d'une
très- grande force pour les traverser.
Quoiqu'un fluide plus dense diminue beaucoup
la force accelerative dans la chute des corps , les
Globes des Planetes doivent y circuler plus vîte ,
comme il arrive dans le périhélie , parce que plus
le fluide est épais , plus son mouvement circulaire
a de force, et que d'ailleurs les Globes des
Planetes , dans leurs périhélies , reçoivent une
impression plus active des rayons du Soleil .
On ne peut rien déterminer sur les forces acceleratives
, soit à cause de cette extrême cifference
des fluides, soit parce qu'il est très - incertain
( Elem. de la Géoné . de l'.nfin. part. 2. §. 8. ) si
II. Vol. ja
JUIN. 1734 1317
la force motrice ne s'applique au corps qui doit
être mû, qu'autant de temps précisement qu'il
en faut pour le choc , ou si cette force s'applique
continuellement au corps , le poursuit dans son
mouvement et renouvelle à chaque instant son
impression sur iui. Il paroît que dans le premier
instant , où la force motrice trouve le corps en
repos eului donne un coup , elle doit lui imprimer
une plus grande vitesse que dans le second
instant , où elle le trouve fuyant devant elle et se
dérobant à son action , C'est neanmoins sur les
principes d'une résistance toujours semblable du
Auide , et d'une acceleration du mouvement uniforme
et toujours proportionnée au temps , qu'est
appuyée la celebre démonstration de Galilée, que
les espaces parcourus sont comme les quarrez des
temps et que la chute des corps graves suit la progression
des nombres impairs , 1. 3. 5.7. 9. &c.
Comine on ne peut sçavoir rien de positif ni de la
qualité des fluides éloignez , ni de la maniere dons
la force motrice continue d'agir sur le corps dont
la chute est commencée , la prétendue démoustration
ne peut avoir de solidité .
J'avoue que plusieurs de ces hypothèses s'accordent
peu avec celles qui ont eu cours jusqu'icy
dans les differens Systêmes . Mais elles
sont vrai - semblables et satisfont à toutes les difficultez
par lesquelles on s'est efforcé de détruire
le Systême de Descartes , qui donne seul des causes
vraiment physiques de tous les Phénomenes ;
qui a l'avantage de présenter l'idée la plus magnifique
de la construction de l'univers , et dont
on peut dire , ce me semble , que non - seulement
il mérite la préférence sur toutes les autres Philosophies
, mais qu'aucune n'est à portée de la
lui disputer. Il y auroit plusieurs réfléxions à
II. Vol. faire
1318 MERCURE DE FRANCE
faire sur les autres parties de la Philosophie de
Descartes , sur sa Métaphysique , sur sa Morale
&c. Mais nous ne nous sommes proposez que
d'examiner son Systême de Physique , et dans la
vûë seulement de le comparer avec la Philosophie
Newtonienne ; car Descartes a encore cer
avantage sur Newton , d'avoir embrassé une Philosophie
generale , au lieu que Newton a borné
la sienne à une explication du Systême du Monde
par l'attraction , et à une Optique qui est res
tée imparfaite.
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Résumé : DERNIÈRE PARTIE de la comparaison des Philosophies de Descartes et de Newton.
Le texte compare les philosophies de Descartes et de Newton, en soulignant plusieurs critiques des théories de Descartes. L'auteur reproche à Descartes d'avoir exagéré les effets de ses corpuscules, comme l'influence sur l'imagination des rêves ou la perception des émotions à distance. Il critique également Descartes pour avoir attribué une certitude métaphysique à ses principes, basés sur les notions claires et distinctes, que l'auteur considère plutôt comme une hypothèse ingénieuse. L'auteur conteste la preuve de Descartes sur l'infini de l'univers, arguant que l'idée d'étendue implique nécessairement celle de matière, mais que l'univers ne peut être étendu à l'infini. Il réfute aussi la règle de Descartes selon laquelle un corps perd autant de mouvement qu'il en communique, en utilisant l'exemple d'une balle de mousquet frappant une aile de moulin. L'auteur remet en question l'axiome de Descartes selon lequel la quantité de mouvement dans le monde est toujours égale, trouvant cette idée peu probable et contraire à l'observation de la diversité naturelle. Il critique également la théorie cartésienne sur l'origine des planètes, qui seraient des soleils éteints, préférant une vision où les planètes ont toujours été opaques et réfléchissantes. Le texte propose une alternative au système cartésien, décrivant le Soleil comme un globe compact et lumineux au centre du tourbillon, capable de communiquer son mouvement à tout le système. Il explique la rotation des planètes et les taches solaires, ainsi que la conversion mutuelle des trois éléments (subtile, globuleuse et branchue) qui empêchent leur épuisement. Enfin, l'auteur examine la théorie cartésienne de la pesanteur, la trouvant insuffisante pour expliquer la chute perpendiculaire des corps. Il propose une hypothèse où la matière subtile et globuleuse, ayant plus de force centrifuge, traverse le fluide en ligne droite, obligeant les corps solides à tomber perpendiculairement au centre de la Terre. Le texte traite également de divers aspects de la physique, notamment la nature de la poudre à canon, la pesanteur et les mouvements des corps dans différents fluides. La poudre à canon agit sur le point le plus faible d'un obstacle. La pesanteur est expliquée par le repos des parties des corps pesants. Le centre n'est pas une cause physique en soi, mais la matière mobile repousse les corps solides vers lui. La force accélératrice est plus grande dans les couches rarefiées et mobiles, comme celles proches de la circonférence d'un tourbillon. L'atmosphère solaire est décrite comme un fluide dense, et les corps se déplacent plus lentement dans des fluides épais. Les planètes circulent plus vite dans les fluides denses, comme lors du périhélie, en raison de l'influence des rayons solaires. Le texte critique la démonstration de Galilée sur la chute des corps, estimant qu'elle repose sur des hypothèses incertaines concernant la résistance des fluides et l'action continue de la force motrice. Il conclut en défendant le système de Descartes, le jugeant supérieur aux autres philosophies, y compris celle de Newton, pour son explication physique des phénomènes et sa vision magnifiante de l'univers.
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518
p. 1320-1323
REPLIQUE à la Réponse faite par M. le Gendre de S. Aubin, dans le Mercure d'Avril dernier, à l'objection concernant le Flux et Reflux de la Mer ; inserée dans le Mercure de Mars dernier.
Début :
Il suffit de voir à la tête de la Réponse en question le nom de M. de S. Aubin [...]
Mots clefs :
Marquis de Saint-Aubin, Solstices, Équinoxes, Pression, Terre, Équateur, Réponse
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texteReconnaissance textuelle : REPLIQUE à la Réponse faite par M. le Gendre de S. Aubin, dans le Mercure d'Avril dernier, à l'objection concernant le Flux et Reflux de la Mer ; inserée dans le Mercure de Mars dernier.
REPLIQUE à la Réponse faite par
M. le Gendre de S. Aubin , dans le
Mercure d'Avril dernier , à l'objection
concernant le Flux et Reflux de la Mer;
inserée dans le Mercure de Mars dernier.
I
L suffit de voir à la tête de la Réponse
en question le nom de M. de S. Aubin
pour juger de sa solidité et de l'érudition
dont elle doit estre remplie. Cependant
il me permettra de dire qu'elle ne me
satisfait pas entierement , et que je crois
qu'elle n'est pas une solution pour ma
difficulté.
Il s'agit du mouvement annuel de
la Mer dont j'ai attaqué l'explication , cn
I. Vol.
dia
JUIN. 1734.
8327
disant que la Lune ne répondant pas à
un plus grand cercle de la Terre dans le
tems des Equinoxes , que dans celui des
Solstices , il ne doit pas y avoir de plus
grande Marée dans l'un que dans l'autre
cas .
La solution n'a pas paru difficile à
M. de S. Aubin , et pour le faire voir
il soutient que l'égalité de tous les grands
cercles d'une Sphere n'est d'aucune considération
dans l'espece présente , l'augmentation
du Flux dans les Equinoxes
étant causée par une pression plus perpendiculaire
, au lieu que dans les Solstices
la pression est fort indirecte , et ne
fait que glisser sur les Eaux.
. Il s'agit donc ici de sçavoir si la pres
sion est plus indirecte dans le tems des
Solstices dans celui des Equinoxes,
que
J'avoue d'abord qu'elle l'est fort dans le
tems des Solstices par rapport au plan
de l'Equateur , puisque , comme le remarque
M. de S. Aubin , elle fait un angle
fort aigu avec ce plan , mais je sou
tiens que cette pression n'est pas indirecte
par rapport au plan , où elle se trouve
quand elle répond à l'un des Tropiques,
puisqu'elle répond au centre de la terre ,
comme on en convient ce qui suffit
pour que la pression ne soit pas plus in
II. Vol.
directe
1322 MERCURE DE FRANCE
directe dans le tems des Solstices , que
dans celui des Equinoxes ; et pour qu'il
soit faux que cette pression ne fasse que
glisser sur les Eaux dans le tems des
Solstices , comme le dit l'Auteur de la
Réponse.
"
M. de S. Aubin dit de plus que les
Astronomes regardent la Terre non
comme un Globe exactement rond où
tous les cercles sont égaux , mais comme
un Ellypsoïde allongé vers les poles , ou
comme un Spheroïde rehaussé sur l'Equateur.
Le premier fait est en ma faveur
, puisque le cercle qu'on tirera d'un
Tropique à l'autre sera beaucoup plus
grand que l'Equateur , si la Terre est un
Ellypsoïde allongé : ainsi les Marées seront
même plus fortes dans le tems des
Solstices que dans celui des Equinoxes ,
ce qui est contraire aux observations. Le
second ne me seroit pas si favorable , mais
l'un et l'autre de ces faits sont fort incertains
et on attend pour en être éclairci
qu'on ait fait un voyage qu'on espere
faire l'année prochaine sous l'Equateur ;
ainsi je crois qu'il est inutile quant à
présent de raisonner sur des faits incertains
; je suivrai toujours , en attendanť ,
l'opinion commune que la Terre est un
corps à peu près rond .
de
II Vol. . Quant
JUIN. 1734 1323
Quant au dernier article où l'Auteur
veut établir un nouveau Systême , comme
il ne regarde pas ma difficulté , je me
dispenserai d'en parler ici.
Pour le Perialie dont parle M. de S. Aubin
dans sa Réponse , comme il est commun
aux Equinoxes et aux Solstices , et
qu'il peut arriver en tous tems , il ne fait
rien à l'état présent de la question .
M. le Gendre de S. Aubin , dans le
Mercure d'Avril dernier , à l'objection
concernant le Flux et Reflux de la Mer;
inserée dans le Mercure de Mars dernier.
I
L suffit de voir à la tête de la Réponse
en question le nom de M. de S. Aubin
pour juger de sa solidité et de l'érudition
dont elle doit estre remplie. Cependant
il me permettra de dire qu'elle ne me
satisfait pas entierement , et que je crois
qu'elle n'est pas une solution pour ma
difficulté.
Il s'agit du mouvement annuel de
la Mer dont j'ai attaqué l'explication , cn
I. Vol.
dia
JUIN. 1734.
8327
disant que la Lune ne répondant pas à
un plus grand cercle de la Terre dans le
tems des Equinoxes , que dans celui des
Solstices , il ne doit pas y avoir de plus
grande Marée dans l'un que dans l'autre
cas .
La solution n'a pas paru difficile à
M. de S. Aubin , et pour le faire voir
il soutient que l'égalité de tous les grands
cercles d'une Sphere n'est d'aucune considération
dans l'espece présente , l'augmentation
du Flux dans les Equinoxes
étant causée par une pression plus perpendiculaire
, au lieu que dans les Solstices
la pression est fort indirecte , et ne
fait que glisser sur les Eaux.
. Il s'agit donc ici de sçavoir si la pres
sion est plus indirecte dans le tems des
Solstices dans celui des Equinoxes,
que
J'avoue d'abord qu'elle l'est fort dans le
tems des Solstices par rapport au plan
de l'Equateur , puisque , comme le remarque
M. de S. Aubin , elle fait un angle
fort aigu avec ce plan , mais je sou
tiens que cette pression n'est pas indirecte
par rapport au plan , où elle se trouve
quand elle répond à l'un des Tropiques,
puisqu'elle répond au centre de la terre ,
comme on en convient ce qui suffit
pour que la pression ne soit pas plus in
II. Vol.
directe
1322 MERCURE DE FRANCE
directe dans le tems des Solstices , que
dans celui des Equinoxes ; et pour qu'il
soit faux que cette pression ne fasse que
glisser sur les Eaux dans le tems des
Solstices , comme le dit l'Auteur de la
Réponse.
"
M. de S. Aubin dit de plus que les
Astronomes regardent la Terre non
comme un Globe exactement rond où
tous les cercles sont égaux , mais comme
un Ellypsoïde allongé vers les poles , ou
comme un Spheroïde rehaussé sur l'Equateur.
Le premier fait est en ma faveur
, puisque le cercle qu'on tirera d'un
Tropique à l'autre sera beaucoup plus
grand que l'Equateur , si la Terre est un
Ellypsoïde allongé : ainsi les Marées seront
même plus fortes dans le tems des
Solstices que dans celui des Equinoxes ,
ce qui est contraire aux observations. Le
second ne me seroit pas si favorable , mais
l'un et l'autre de ces faits sont fort incertains
et on attend pour en être éclairci
qu'on ait fait un voyage qu'on espere
faire l'année prochaine sous l'Equateur ;
ainsi je crois qu'il est inutile quant à
présent de raisonner sur des faits incertains
; je suivrai toujours , en attendanť ,
l'opinion commune que la Terre est un
corps à peu près rond .
de
II Vol. . Quant
JUIN. 1734 1323
Quant au dernier article où l'Auteur
veut établir un nouveau Systême , comme
il ne regarde pas ma difficulté , je me
dispenserai d'en parler ici.
Pour le Perialie dont parle M. de S. Aubin
dans sa Réponse , comme il est commun
aux Equinoxes et aux Solstices , et
qu'il peut arriver en tous tems , il ne fait
rien à l'état présent de la question .
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Résumé : REPLIQUE à la Réponse faite par M. le Gendre de S. Aubin, dans le Mercure d'Avril dernier, à l'objection concernant le Flux et Reflux de la Mer ; inserée dans le Mercure de Mars dernier.
Dans une réplique publiée en réponse à M. le Gendre de S. Aubin dans le Mercure d'Avril 1734, l'auteur conteste l'explication de ce dernier sur le mouvement annuel de la mer. Il soutient que la Lune n'interagit pas différemment avec la Terre lors des équinoxes et des solstices, ce qui remet en question l'existence de marées plus grandes à ces périodes. M. de S. Aubin attribue l'augmentation du flux lors des équinoxes à une pression plus perpendiculaire, contrairement aux solstices où elle serait plus indirecte. L'auteur réfute cette théorie, affirmant que la pression est similaire dans les deux cas. Il mentionne également les débats sur la forme de la Terre, certains astronomes la décrivant comme un ellipsoïde allongé vers les pôles ou un sphéroïde rehaussé sur l'équateur, mais ces hypothèses restent incertaines et nécessitent confirmation par un voyage prévu sous l'équateur. L'auteur préfère adhérer à l'opinion commune que la Terre est un corps à peu près rond. Il évite de discuter du nouveau système proposé par M. de S. Aubin et du périgée, les jugeant non pertinents pour la question actuelle.
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519
p. 1385-1387
LOGOGRYPHE.
Début :
Je suis une prison aimable, [...]
Mots clefs :
Volière
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texteReconnaissance textuelle : LOGOGRYPHE.
LOGO GRYPHE.
E suis une prison aimable ,
Qui reçoit du Soleil la plus pure clarté :
Mais quoique mon séjour n'ait rien d'épouvan
table ,
• Pour recouvrer leur liberté ,
Mes hôtes jour et nuit d'une peine incroyable ;
Ont leur pauvre esprit agité.
Déja tu tiens le mot , Lecteur : ou c'est ta faute ,
Car je me suis bien expliqué ;
J'ai tort : mon imprudence est haute .. ¿
Mais tu ne l'as pas : tu l'as 'mal appliqué ,
Eh bien donc , pour t'aider,poursuivons la ma
tiere ;
II Vol,
F v E
1386 MERCURE DE FRANCE
Et voyons mes combinaisons .
Sept Lettres de mon tout font la structure entiere
,
Que l'on voit dans quelques maisons ;
En cinq , je suis riviere fort fameuse ;
Le fruit d'un arbre très vanté :
Une complaisance flatteuse ,
Me guide plus souvent que la sincerité ;
De la Musique encor un morceau très gouté ,
Enfin j'offre de quoi désennuyer, instruire;
En quatre , mes accens sont doux, mélodieux ;
J'arrête les plus furieux ;
Homme que sans sujet on voit pleurer et rire :
Brisure d'un Ecu , compte de Procureur ,
Ville de Normandie en chicane fertile ,
+
Crime qui toujours fit horreur :
Le non plus ultra du voleur ;
Et pour la méchanique une machine utile
En trois , je suis encor un terme de Blazon ::
Je fais , de tems en tems perir quelque fripon
Chose toujours très respectable ,
Un adjectif, bas, méprisable :
Ce qu'on trouve au fond des tonneaux ,
Chemin battu , plante d'odeur très forte ,
L'unique bien des animaux :
En deux le plus beau des métaux ;
L'ardeur qui pour. lui nous transporte ;
Nous expose à souffrir les plus rudes travaux ,
II. Vol
Pronom,
JUIN. 1387 1734
Pronom , et notte de musique ,
Mais c'est assez , Lecteur , et de tant de façons ,
J'ai de mon nom étalé la rubrique ,
Qu'après tant de travail , je sue : or finissons .
Par le Solitaire de Substantion , Prez de Montpellier.
E suis une prison aimable ,
Qui reçoit du Soleil la plus pure clarté :
Mais quoique mon séjour n'ait rien d'épouvan
table ,
• Pour recouvrer leur liberté ,
Mes hôtes jour et nuit d'une peine incroyable ;
Ont leur pauvre esprit agité.
Déja tu tiens le mot , Lecteur : ou c'est ta faute ,
Car je me suis bien expliqué ;
J'ai tort : mon imprudence est haute .. ¿
Mais tu ne l'as pas : tu l'as 'mal appliqué ,
Eh bien donc , pour t'aider,poursuivons la ma
tiere ;
II Vol,
F v E
1386 MERCURE DE FRANCE
Et voyons mes combinaisons .
Sept Lettres de mon tout font la structure entiere
,
Que l'on voit dans quelques maisons ;
En cinq , je suis riviere fort fameuse ;
Le fruit d'un arbre très vanté :
Une complaisance flatteuse ,
Me guide plus souvent que la sincerité ;
De la Musique encor un morceau très gouté ,
Enfin j'offre de quoi désennuyer, instruire;
En quatre , mes accens sont doux, mélodieux ;
J'arrête les plus furieux ;
Homme que sans sujet on voit pleurer et rire :
Brisure d'un Ecu , compte de Procureur ,
Ville de Normandie en chicane fertile ,
+
Crime qui toujours fit horreur :
Le non plus ultra du voleur ;
Et pour la méchanique une machine utile
En trois , je suis encor un terme de Blazon ::
Je fais , de tems en tems perir quelque fripon
Chose toujours très respectable ,
Un adjectif, bas, méprisable :
Ce qu'on trouve au fond des tonneaux ,
Chemin battu , plante d'odeur très forte ,
L'unique bien des animaux :
En deux le plus beau des métaux ;
L'ardeur qui pour. lui nous transporte ;
Nous expose à souffrir les plus rudes travaux ,
II. Vol
Pronom,
JUIN. 1387 1734
Pronom , et notte de musique ,
Mais c'est assez , Lecteur , et de tant de façons ,
J'ai de mon nom étalé la rubrique ,
Qu'après tant de travail , je sue : or finissons .
Par le Solitaire de Substantion , Prez de Montpellier.
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520
p. 1406-1407
« Le 22. Juin, l'Académie de Chirurgie, établie sous la protection du Roy, tint sa Séance publique [...] »
Début :
Le 22. Juin, l'Académie de Chirurgie, établie sous la protection du Roy, tint sa Séance publique [...]
Mots clefs :
Curieux, Maîtres, Académie de chirurgie, Gersaint, Mortain, Cabinet, Dugeron, Curiosités, Chirurgien
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Le 22. Juin, l'Académie de Chirurgie, établie sous la protection du Roy, tint sa Séance publique [...] »
Le 22. Juin , l'Académie de Chirurgie , établie
sous la protection du Roy , tint sa Séance pu
blique dans la grande Sale des Maîtres Chirur
giens de Paris , nous en rendrons compte le
mois prochain.
Les sieurs Gersaint et de Mortain , Marchands
PontNotre- Dame, donnent avis aux Curieux , qu'ils
ont rapporté d'un voyage qu'ils viennent de faire
en Hollande , quantité de Tabeaux et Desseins des
meilleurs Maîtres , avec un grand nombre d'Estampes
rares et des plus belles Epreuves. Ils ont
trouvé entre autres choses , chez un fameux Curieux
d'Amsterdam , un Cabinet de Coquilles des
mieux conservées , excellemment belles et des
plus singulieres , avec plusieurs autres curiositez
naturelles qui en font l'assortiment , qu'ils ven
II. Vol. droat
JUIN. 1734: 1407
dront en entier et sans division . C'est une des
Collections des plus parfaites en ce genre qu'il y
ait en France ; ils avertissent aussi qu'outre ce
Cabinet , ils en ont une grande quantité de doubles,
qu'ils pourront vendre séparement, et dont
la condition et la beauté sont égales.
La vente de toutes ces Curiositez se fera
dans leurs Maisons , Pont Notre Dame , et
ils auront soin d'avertir les Curieux par une
Affiche , du jour qu'ils seront en état de l'ouvrir
Le sieur Dugeron , ancien Chirurgien d'Armée
, continue de distribuer avec succès un:
Opiate qui préserve les Dents de se gâter et de
tomber ; ses Boëtes se vendent z . livres , 3. liv .
et 4. livres. Il demeure à Paris , rue du Four ,
près S. Eustache , avec Tableau.
sous la protection du Roy , tint sa Séance pu
blique dans la grande Sale des Maîtres Chirur
giens de Paris , nous en rendrons compte le
mois prochain.
Les sieurs Gersaint et de Mortain , Marchands
PontNotre- Dame, donnent avis aux Curieux , qu'ils
ont rapporté d'un voyage qu'ils viennent de faire
en Hollande , quantité de Tabeaux et Desseins des
meilleurs Maîtres , avec un grand nombre d'Estampes
rares et des plus belles Epreuves. Ils ont
trouvé entre autres choses , chez un fameux Curieux
d'Amsterdam , un Cabinet de Coquilles des
mieux conservées , excellemment belles et des
plus singulieres , avec plusieurs autres curiositez
naturelles qui en font l'assortiment , qu'ils ven
II. Vol. droat
JUIN. 1734: 1407
dront en entier et sans division . C'est une des
Collections des plus parfaites en ce genre qu'il y
ait en France ; ils avertissent aussi qu'outre ce
Cabinet , ils en ont une grande quantité de doubles,
qu'ils pourront vendre séparement, et dont
la condition et la beauté sont égales.
La vente de toutes ces Curiositez se fera
dans leurs Maisons , Pont Notre Dame , et
ils auront soin d'avertir les Curieux par une
Affiche , du jour qu'ils seront en état de l'ouvrir
Le sieur Dugeron , ancien Chirurgien d'Armée
, continue de distribuer avec succès un:
Opiate qui préserve les Dents de se gâter et de
tomber ; ses Boëtes se vendent z . livres , 3. liv .
et 4. livres. Il demeure à Paris , rue du Four ,
près S. Eustache , avec Tableau.
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Résumé : « Le 22. Juin, l'Académie de Chirurgie, établie sous la protection du Roy, tint sa Séance publique [...] »
Le 22 juin, l'Académie de Chirurgie a organisé une séance publique à Paris, dont le compte rendu sera publié le mois suivant. Les marchands Gersaint et de Mortain ont importé de Hollande divers tableaux, dessins, estampes rares et épreuves exceptionnelles. À Amsterdam, ils ont acquis un cabinet de coquilles remarquablement conservées et d'autres curiosités naturelles, formant l'une des collections les plus parfaites en France. Cette collection sera vendue en entier sans division, tandis que les doubles pourront être vendus séparément. La vente se tiendra dans leurs maisons au Pont Notre-Dame, avec une affiche indiquant la date d'ouverture. Par ailleurs, le sieur Dugeron, ancien chirurgien d'armée, distribue un opiate pour préserver les dents, vendu entre 2 et 4 livres. Il réside à Paris, rue du Four, près de l'église Saint-Eustache, où un tableau est exposé.
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523
p. 2439-2440
LOGOGRYPHE.
Début :
De quatre pieds formé, je suis par ma Nature [...]
Mots clefs :
Cerf
531
p. 2190-2191
LOGOGRYPHE.
Début :
Dans mon plein je suis fruit, par lambeaux une Ville ; [...]
Mots clefs :
Framboise
536
p. 709-710
LOGOGRYPHE.
Début :
Six membres, quatre pieds font voir également [...]
Mots clefs :
Lièvre
545
p. 293-294
SONNET ENIGMATIQUE.
Début :
Dans le tour d'un Compas j'enchaîne l'Univers. [...]
Mots clefs :
Mappemonde
548
p. 1581-1582
LOGOGRYPHE.
Début :
Six lettres font mon nom, on me voit tous les ans [...]
Mots clefs :
Huître
550
p. 1987
SONNET ENIGMATIQUE. Dont les Rimes ont été données dans le Mercure.
Début :
Ennemi de la Pauvreté, [...]
Mots clefs :
Or