Résultats : 17070 texte(s)
Détail
Liste
2001
p. 386
« Le Mercure d'Avril se devitera le 6.de May. [...] »
Début :
Le Mercure d'Avril se devitera le 6.de May. [...]
Mots clefs :
Débiter, Mercure
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texteReconnaissance textuelle : « Le Mercure d'Avril se devitera le 6.de May. [...] »
Le Mercure d'Avril se devitera le 6.de May.
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2002
s. p.
TABLE.
Début :
Prelude, dans lequel on voit la bonté du Roy, qui remet le [...]
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texteReconnaissance textuelle : TABLE.
TABLE.
Prelude , dans lequel on voit la
bonté du Roy , qui remet le
Den gratuit aux Etats d'Artois ,
5
Premier Article des morts ,
Lettre d'Argentan , qui contient
des faits fort finguliers ,
Article curicax
57
touchant Mr
Rigaud,fameux Peintre 95
Difputefur l'obligation d'alifter a
la Meffe de Parroiffe 107
Dignité de Prevost de S. Paul de
Liege , conferée à Mr le Comte
de Berlo , Evêque de Namur ,
III
Fondation faite à Lyon pour des
Prieres pendant les trois derniers
jours du Carnaval,
Second Article des morts ,
IIS
117
Ouverture de l'Affemblée generale
Kk ij
TABLE.
du Clergé , faite aux grands
Auguftins , avec les Ceremonies
obfervées à la Meße du S. Ef
prit , un extrait du Sermon
-prêché le même jour 159
Fefte galantefaite à Chasteau Gontier pour la naissance de Monfeigneur le Duc d'Anjou , 167
Sonnetsfurlefujet decette naiffance
180
Mariage 189 ,
Article du Teftament de Mrl Archevêque de Reims , par lequel
il donne fa Bibliotheque à l'Abbaye de Sainte Geneviève , 202
Cloche baptifée à Rennes , & tenuë
parMr le Maréchal de Chasteaurenault , & par Me de Brillac ,
premiere prefidente du Parlement,
*
207
Offrefaite an Roy , par les Secretai-
TABLE.
9.
214
res Auditeurs de la Chambre des
Comptes de la même Ville ,
Thefesfoutenuës dans les Ecoles de
Droit où Mr.l'Abbé du Gué de
Launay reçoit le Bonnet de
Docteur,
*
216
Lettre fur la reception de Monfeigneur le Duc d'Anjou au Rofaire ,
218
Mouvementfaitparmy les Inten- dans ,
246
Trois morts fubites dignes d'estre
256 remarquées
Epitaphe de Mr l'Evêque de Nifmes, 263
266
Reception de Mr le President de
Mefmes , à l'Academie · Fran.
coife
Mile Vaffeur Maitre des Comptes
» obtient l'agrement d'une Charge
de Maistre d'Hôtel du Roy , 268
Kk iij
TABLE.
Dons faits parle Roy d'Espagne
269
290
Quatrieme Article des morts , 272
Me de Chatillon eft nommée par le
Roy, Abbeffe de la Deferte , 287
Prife de Poßeffion de l'Abbaye de
S. Pierre de Lyon , par Me de
Briffac ,
Second Article de Mariage, 198
Ce qui ſe paſſa à Versailles le 19
de ce mois lorfque Monfieur le
Cardinal de Noailles s'y rendit
àla tefte du Clergé , & les Harangues que fon Eminence fit at
Roy & à Monfeigneur le Dauphin ,
Le 20. & le 27. Mrs les commiffaires du Royviennent à l'Affemblée du Clergé faire les demandes de Sa Majesté , & ce
qui s'eft paßé àcette occafion , 325
° 10 299
TABLE.
Suite de ce qui s'eft paffe aprés
la mort de S. A. S. Monfieur le
Duc,
339
Sermens preftez par Monfieur le
Duc pour la Charge de Grand
Maitre de la Maifon du Roy ,
&pour le Gouvernement de Bourgogne 343
Article des 344 Enigmes ,
Situation des Affaires de l'Europe ,
350
Suite de tout ce qui s'eft passé à
l'occafion dela naiffance de Monfeigneur le Duc d'Anjou , 380
Nouveaux Officiers Generaux ,
Article refervez
"
383
385
Prelude , dans lequel on voit la
bonté du Roy , qui remet le
Den gratuit aux Etats d'Artois ,
5
Premier Article des morts ,
Lettre d'Argentan , qui contient
des faits fort finguliers ,
Article curicax
57
touchant Mr
Rigaud,fameux Peintre 95
Difputefur l'obligation d'alifter a
la Meffe de Parroiffe 107
Dignité de Prevost de S. Paul de
Liege , conferée à Mr le Comte
de Berlo , Evêque de Namur ,
III
Fondation faite à Lyon pour des
Prieres pendant les trois derniers
jours du Carnaval,
Second Article des morts ,
IIS
117
Ouverture de l'Affemblée generale
Kk ij
TABLE.
du Clergé , faite aux grands
Auguftins , avec les Ceremonies
obfervées à la Meße du S. Ef
prit , un extrait du Sermon
-prêché le même jour 159
Fefte galantefaite à Chasteau Gontier pour la naissance de Monfeigneur le Duc d'Anjou , 167
Sonnetsfurlefujet decette naiffance
180
Mariage 189 ,
Article du Teftament de Mrl Archevêque de Reims , par lequel
il donne fa Bibliotheque à l'Abbaye de Sainte Geneviève , 202
Cloche baptifée à Rennes , & tenuë
parMr le Maréchal de Chasteaurenault , & par Me de Brillac ,
premiere prefidente du Parlement,
*
207
Offrefaite an Roy , par les Secretai-
TABLE.
9.
214
res Auditeurs de la Chambre des
Comptes de la même Ville ,
Thefesfoutenuës dans les Ecoles de
Droit où Mr.l'Abbé du Gué de
Launay reçoit le Bonnet de
Docteur,
*
216
Lettre fur la reception de Monfeigneur le Duc d'Anjou au Rofaire ,
218
Mouvementfaitparmy les Inten- dans ,
246
Trois morts fubites dignes d'estre
256 remarquées
Epitaphe de Mr l'Evêque de Nifmes, 263
266
Reception de Mr le President de
Mefmes , à l'Academie · Fran.
coife
Mile Vaffeur Maitre des Comptes
» obtient l'agrement d'une Charge
de Maistre d'Hôtel du Roy , 268
Kk iij
TABLE.
Dons faits parle Roy d'Espagne
269
290
Quatrieme Article des morts , 272
Me de Chatillon eft nommée par le
Roy, Abbeffe de la Deferte , 287
Prife de Poßeffion de l'Abbaye de
S. Pierre de Lyon , par Me de
Briffac ,
Second Article de Mariage, 198
Ce qui ſe paſſa à Versailles le 19
de ce mois lorfque Monfieur le
Cardinal de Noailles s'y rendit
àla tefte du Clergé , & les Harangues que fon Eminence fit at
Roy & à Monfeigneur le Dauphin ,
Le 20. & le 27. Mrs les commiffaires du Royviennent à l'Affemblée du Clergé faire les demandes de Sa Majesté , & ce
qui s'eft paßé àcette occafion , 325
° 10 299
TABLE.
Suite de ce qui s'eft paffe aprés
la mort de S. A. S. Monfieur le
Duc,
339
Sermens preftez par Monfieur le
Duc pour la Charge de Grand
Maitre de la Maifon du Roy ,
&pour le Gouvernement de Bourgogne 343
Article des 344 Enigmes ,
Situation des Affaires de l'Europe ,
350
Suite de tout ce qui s'eft passé à
l'occafion dela naiffance de Monfeigneur le Duc d'Anjou , 380
Nouveaux Officiers Generaux ,
Article refervez
"
383
385
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Résumé : TABLE.
Le document est une table des matières d'un texte historique détaillant divers événements. Il commence par un prélude soulignant la bonté du roi, qui accorde une donation gratuite aux États d'Artois. Plusieurs articles traitent de décès, dont une lettre d'Argentan relatant des faits singuliers. Un article impose l'obligation d'assister à la messe paroissiale. La dignité de prévôt de Saint-Paul de Liège est confiée à Monsieur le Comte de Berlo, évêque de Namur. À Lyon, une fondation est créée pour des prières pendant les trois derniers jours du Carnaval. L'ouverture de l'assemblée générale du clergé est décrite, avec les cérémonies observées à la messe du Saint-Esprit et un extrait du sermon prêché ce jour-là. Une fête galante est organisée au château de Gontier pour la naissance de Monseigneur le Duc d'Anjou. Le testament de Monsieur l'Archevêque de Reims lègue sa bibliothèque à l'abbaye de Sainte-Geneviève. Une cloche est baptisée à Rennes par Monsieur le Maréchal de Châteaurenault et Madame de Brillac. Des thèses sont soutenues dans les écoles de droit, où Monsieur l'Abbé du Gué de Launay reçoit le bonnet de docteur. Des événements à Versailles impliquent le Cardinal de Noailles et les commissaires du roi. La situation des affaires de l'Europe et divers autres événements, comme la nomination de nouveaux officiers généraux, sont également mentionnés.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2003
s. p.
Avis pour placer les Figures.
Début :
L'Air qui commence par, Plus le Char du Soleil, doit regarder [...]
Mots clefs :
Figures
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texteReconnaissance textuelle : Avis pour placer les Figures.
Avispourplacer les Figures.
L'Air qui commence par ,
Plus le Ghar du Soleil , doit regarder la page 200.
H
Celuy qui commencé par ,
On n'entend plus aux Champs ,
doit regarder la page 35
L'Air qui commence par ,
Plus le Ghar du Soleil , doit regarder la page 200.
H
Celuy qui commencé par ,
On n'entend plus aux Champs ,
doit regarder la page 35
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2004
s. p.
« Comme il est impossible dans la conjoncture presente de ne pas grossir [...] »
Début :
Comme il est impossible dans la conjoncture presente de ne pas grossir [...]
Mots clefs :
Mercure, Frais
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texteReconnaissance textuelle : « Comme il est impossible dans la conjoncture presente de ne pas grossir [...] »
om
Omine il eft impoffible dans la conjoncture prefente de ne pas groffir
le Mercure, ce qui en augmente confiderablement les frais , on ne peut fe difpenfer d'en augmenter auffi le prix. Ainfi les
volumes quiferont reliez en veau ſe vendront dorefnavant 38. fols. Quant
aux volumes qui feront reliez en parche
min , on n'en payera que trente- cinq.
Les Relations fe vendront autant que
les Mercures.
Chez MICHEL BRUNET, grande
Salle du Palais , au Mercure
Galant.
M. DCCX.
Avec Privilege du Roy.
Omine il eft impoffible dans la conjoncture prefente de ne pas groffir
le Mercure, ce qui en augmente confiderablement les frais , on ne peut fe difpenfer d'en augmenter auffi le prix. Ainfi les
volumes quiferont reliez en veau ſe vendront dorefnavant 38. fols. Quant
aux volumes qui feront reliez en parche
min , on n'en payera que trente- cinq.
Les Relations fe vendront autant que
les Mercures.
Chez MICHEL BRUNET, grande
Salle du Palais , au Mercure
Galant.
M. DCCX.
Avec Privilege du Roy.
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Résumé : « Comme il est impossible dans la conjoncture presente de ne pas grossir [...] »
En 1709, les prix des publications 'Mercure' et 'Relations' augmentent en raison des coûts de production. Les volumes en veau coûtent 38 sols, ceux en parchemin 35 sols. Les 'Relations' sont au même prix que les 'Mercures'. Les publications sont disponibles chez Michel Brunet au Mercure Galant. Un privilège royal est mentionné.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2005
s. p.
AU LECTEUR.
Début :
Il y a lieu de croire qu'on ne lit plus l'Avis qui a [...]
Mots clefs :
Lecteur
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texteReconnaissance textuelle : AU LECTEUR.
AULECTEUR.
ILya lieu de croire qu'on
ne lit plus l'Avis qui a
efté mis depuistant d'années
au commencement de chaque
Volume du Mercure , puif
que malgré les prieres réiterées qu'on afaites d'écrire en
caracteres lifibles les Noms
propres quife trouvent dans
les Memoires qu'on envoye.
pour eftre employez , on néglige de le faire , ce qui eft
caufe qu'il y en a quantité
AU LECTEUR
dedéfigurez, etant impoffible
dedeviner le nom d'une Terre , ou d'une Famille , s'il
n'eft bien écrit. On prie de
nouveau ceux qui en envoyent d'y prendre garde ,
s'ils veulent que les noms
propres foient corrects. On
avertitencorequ'on neprend
aucun argent pour ces Memoires, & quel'onemployera
tousles bons Ouvrages à leur
tour , pourvû qu'ils ne defobligent perfonne , & que
ceux qui les envoyeront en
affranchiffent le port.
ILya lieu de croire qu'on
ne lit plus l'Avis qui a
efté mis depuistant d'années
au commencement de chaque
Volume du Mercure , puif
que malgré les prieres réiterées qu'on afaites d'écrire en
caracteres lifibles les Noms
propres quife trouvent dans
les Memoires qu'on envoye.
pour eftre employez , on néglige de le faire , ce qui eft
caufe qu'il y en a quantité
AU LECTEUR
dedéfigurez, etant impoffible
dedeviner le nom d'une Terre , ou d'une Famille , s'il
n'eft bien écrit. On prie de
nouveau ceux qui en envoyent d'y prendre garde ,
s'ils veulent que les noms
propres foient corrects. On
avertitencorequ'on neprend
aucun argent pour ces Memoires, & quel'onemployera
tousles bons Ouvrages à leur
tour , pourvû qu'ils ne defobligent perfonne , & que
ceux qui les envoyeront en
affranchiffent le port.
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Résumé : AU LECTEUR.
Le Mercure demande aux auteurs de rendre lisibles les noms propres dans leurs mémoires pour éviter les erreurs d'identification. La publication n'offre aucun paiement mais utilise tous les bons ouvrages reçus, à condition qu'ils ne nuisent à personne. Les auteurs doivent affranchir leurs envois.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2006
p. 5-9
Prélude qui contient plusieurs faits curieux qui regardent le Roy. [titre d'après la table]
Début :
Je ferois un Volume entier si je vous rapportois tout [...]
Mots clefs :
Religion, Roi, Dieu
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Prélude qui contient plusieurs faits curieux qui regardent le Roy. [titre d'après la table]
E ferois un Volume entier
je vous rapportois tout
ce que l'on a dit à l'égard du
Roy dans la Chaire de verité
dans tous les Sermons qui ont
efté faits pendant tout le Caref
medans tout le Royaume , afin
A iij
6 MERCURE
d'exciter les Peuples à prier
Dieu pour un fi grand Monarque dans les conjonctures
prefentes , & fur tout de l'obligation qu'ils luy avoient
d'avoir tout facrifié pour eux ,
& pour la gloire de Dieu & de
la Religion. Je vous rapporteray feulement ce que
Brunet,de l'Ordre de S. Auguf
tin de la Congregation de S.
Ruf, qui a prêché le Carefme
dernier devant M's les Comtes de Lyon , a dit dans celuy
qu'il fit fur le Scandale , qui eut
grands applaudiffemens. Il
parla de la revocation de l'Ele Pere
GALANT 7
dit de Nantes , & de l'extinction de la Religion Proteftante en France. Il dit que lefcandale que caufoit à l'Eglife de
France l'égarement d'une partie
defes enfans lafaifoit gemir &
la rempliffoit d'amertume ; que
le Roy , toûjours zelé pour ſa
Religion, & fermant les yeux
fur tous les avantages qu'une conduite contraire pouvoit luy apporter , avoit rétabli le culte du
ray Dieu dans fes Etats : plus
Grandparce feal endroit que
les Heros de l'Antiquité que
l'Hiftoire nous vante tant. Le
zele de la Religion & de la MaiAiiij .
tous
8 MERCURE
fon deDieu, ont fait , ajoûta'til , taire en luy toutes les autres
paffions , & il n'a écouté que celle
defairefervirfon Dieu.
que nous
Je crois devoir ajoûter icy
ce que Mrle Prefident de Mefmes dit en parlant du Roy le
jour de fa reception à l'Academie Françoife. Tel
avons vû le Roy dans la profperité defes Armes toûjours victorieufes fous fa conduite , tel nous
le voyons aujourd'huy , que tant
de Nations jaloufes de fa gloire
fefont réunies contre luy, &que
les Saifons mefme ont ſembléſe
foulever contre l'Empire Fran-
GALANT 9
çois ; qu'aurois-je dit qui ne foit
de beaucoup inferieur à la
deur à la nobleffe de fon caractere?
gran
la
Il fçait ce Prince auffi diftingué
parfapieté quepar laprééminence
defa Couronne , que que les bons &
les mauvais fuccés viennent tous
de la main du Maistre des Rois ;
c'eft de l'a qu'iltire ce conftant
amourpourla Religion &pour
faineDoctrine; ce fonds inépuifable de reffources dans les temps les
plus difficiles , cette inébranlable
fermeté d'ame, cette force d'efprit
toujoursfuperieure à l'inconftance
aux caprices de la Fortune.
je vous rapportois tout
ce que l'on a dit à l'égard du
Roy dans la Chaire de verité
dans tous les Sermons qui ont
efté faits pendant tout le Caref
medans tout le Royaume , afin
A iij
6 MERCURE
d'exciter les Peuples à prier
Dieu pour un fi grand Monarque dans les conjonctures
prefentes , & fur tout de l'obligation qu'ils luy avoient
d'avoir tout facrifié pour eux ,
& pour la gloire de Dieu & de
la Religion. Je vous rapporteray feulement ce que
Brunet,de l'Ordre de S. Auguf
tin de la Congregation de S.
Ruf, qui a prêché le Carefme
dernier devant M's les Comtes de Lyon , a dit dans celuy
qu'il fit fur le Scandale , qui eut
grands applaudiffemens. Il
parla de la revocation de l'Ele Pere
GALANT 7
dit de Nantes , & de l'extinction de la Religion Proteftante en France. Il dit que lefcandale que caufoit à l'Eglife de
France l'égarement d'une partie
defes enfans lafaifoit gemir &
la rempliffoit d'amertume ; que
le Roy , toûjours zelé pour ſa
Religion, & fermant les yeux
fur tous les avantages qu'une conduite contraire pouvoit luy apporter , avoit rétabli le culte du
ray Dieu dans fes Etats : plus
Grandparce feal endroit que
les Heros de l'Antiquité que
l'Hiftoire nous vante tant. Le
zele de la Religion & de la MaiAiiij .
tous
8 MERCURE
fon deDieu, ont fait , ajoûta'til , taire en luy toutes les autres
paffions , & il n'a écouté que celle
defairefervirfon Dieu.
que nous
Je crois devoir ajoûter icy
ce que Mrle Prefident de Mefmes dit en parlant du Roy le
jour de fa reception à l'Academie Françoife. Tel
avons vû le Roy dans la profperité defes Armes toûjours victorieufes fous fa conduite , tel nous
le voyons aujourd'huy , que tant
de Nations jaloufes de fa gloire
fefont réunies contre luy, &que
les Saifons mefme ont ſembléſe
foulever contre l'Empire Fran-
GALANT 9
çois ; qu'aurois-je dit qui ne foit
de beaucoup inferieur à la
deur à la nobleffe de fon caractere?
gran
la
Il fçait ce Prince auffi diftingué
parfapieté quepar laprééminence
defa Couronne , que que les bons &
les mauvais fuccés viennent tous
de la main du Maistre des Rois ;
c'eft de l'a qu'iltire ce conftant
amourpourla Religion &pour
faineDoctrine; ce fonds inépuifable de reffources dans les temps les
plus difficiles , cette inébranlable
fermeté d'ame, cette force d'efprit
toujoursfuperieure à l'inconftance
aux caprices de la Fortune.
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Résumé : Prélude qui contient plusieurs faits curieux qui regardent le Roy. [titre d'après la table]
Le texte traite de la dévotion et des actions du roi de France en matière de religion. Un volume entier pourrait détailler les sermons prononcés pendant le Carême pour encourager les peuples à prier pour le roi. Brunet, un moine augustin, a prêché devant les Comtes de Lyon, soulignant la révocation de l'Édit de Nantes et l'extinction du protestantisme en France. Il a loué le zèle du roi pour la religion catholique et a comparé ses actions à celles des héros de l'Antiquité, notant que le roi avait rétabli le culte du vrai Dieu malgré les avantages potentiels d'une autre conduite. Le Président de Mesmes, lors de sa réception à l'Académie Française, a également loué le roi pour sa conduite victorieuse et son amour constant pour la religion, même face à l'adversité.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2007
p. 10-16
Article qui contient les particularitez de la vie de cinq personnes qui sont mortes âgées de plus de cent ans, dont on a appris la mort sans avoir sçu des particularitez de la vie. [titre d'après la table]
Début :
Je passe à des Articles de Morts qui feront souhaiter à [...]
Mots clefs :
Âge, Centenaires, Jours, Vécu
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texteReconnaissance textuelle : Article qui contient les particularitez de la vie de cinq personnes qui sont mortes âgées de plus de cent ans, dont on a appris la mort sans avoir sçu des particularitez de la vie. [titre d'après la table]
Je paffe à des Articles de
Morts qui feront fouhaiter à
tous ceux qui les litont , une
auffi longue vie à ce Monarque que celle de ceux qui en
font le fujet. Vous avez déja
vû dans les Nouvelles publiques , l'âge de ceux dontje vais
vous parler ; mais comme elles
n'ont pas affez de place pour
s'étendre fur ce qui les regarde ,
je crois devoir l'ajoûter icy
& vous faire connoiftre combien leur fanté a esté parfaite
pendant la durée de plus d'un
fiecle qu'ils ont vécu , & vous
apprendre les circonſtances de
GALANT 11
leur mort , n'eftant morts pour
ainfi dire , que parce qu'il faut
mourir, & fans que leurs forces fuffent diminuées jufques à
leur dernier moment , ou du
moins à quelques jours prés.
Je commence par celuy qui eft
mort le plus jeune.
Dominique Mailhos mourut le 23. Decembre dernier
âgé de cent & un an dans la
Paroiffe de Saint Lis prés de
l'Ifle en Jordain. Il eftoit né à
à l'Ifle en Jordain , & il ſe maria à l'âge de 30. ans. Il fut
enfuite Métayer pendant 46.
ans chez Mr le Gardeus ; it
12 MERCURE
>
quitta la Métayerie & alla demeurer chez fon gendre , où
il est mort. Il a confervé fon
bon fens jufqu'à quinze jours
avant la mort, & il fut confeffé la veille qu'il le perdit.
Martin du Clerc Manouvrier du Village d'Alaigneu
prés de Peronne , eft mort âgé
de cent quatre ans. Il a toujoursconfervé unefantéfi parfaite & une fi grande vigueur
qu'il dit un an avant la mort,
qu'il commençoit àfentir qu'il
devenoit vieux , parce qu'il ne
pouvoit plus porter trois mines de bled ; c'est- à- dire envi-
GALANT 13
ron cent cinquante pefant fur
fa tefte , depuis le Monaftere
du Mont Saint Quentin juf
qu'à fa maiſon , qui en eft à
une petite demie-licuë.
Michel de Gourgues , Sieur
de Lobuge , ancien Procureur
au Siege Prefidial de Xaintes ,
eft mort âgé de cent cinq ans
& huit mois. Il s'eft toûjours
bien porté , & n'a eſté
jours malade. Il alla encore à
la Chaffe quelques jours avant
fa mort , cftant fort gay , &
fautant & danfant. Ileft mort
d'une retention d'urine.
que fix
Mr Caftera Avocat au Par-
14 MERCURE
lement de Bordeaux , y eſt
mort âgé de cent dix ans dix
mois & dix jours. Il fut élû
Jurat de la même Ville l'an
1648. & a toûjours vêcu fans
avoir eu la moindre incommodité. Il a confervé fon bon
fens juſqu'à la derniere heure
de fa vie.
Mre Guillaume de Labbat
eft mort à la Fléche âgé de
cent onze ans. Il eftoit fils de
Guillaume de Labbat & de
Marie d'Antin. Il avoit commencé à fervir le Roy Louis
XIII. dans fon Regiment des
Gardes , dés l'âge de quatorze
CALANT 15
ans , & il avoit continué de
fervir Louis XIV. juſqu'àl'âge de quarante- cinq ans qu'il
fe retira avec Mr le Marquis
de la Varennes Lieutenant de
Roy d'Anjou & Gouverneur
de la Fléche. Il a paffé pour un
des plus braves de fon temps.
Il avoit une memoire prodigieufe qu'il a confervée jufqu'à la mort. En effet il fe fouvenoit des plus particuliers
évenemens du fiecle dernier ,
qu'il rapportoit d'une maniere
fort agreable. Il marchoit librement & fans bâton , écrivoit & lifoit fans lunettes ; &
16 MERCURE
il n'a efté qu'un jour malade.
Auffi avoit il vêcu fort fobrement juſqu'au jour de ſa mort
Morts qui feront fouhaiter à
tous ceux qui les litont , une
auffi longue vie à ce Monarque que celle de ceux qui en
font le fujet. Vous avez déja
vû dans les Nouvelles publiques , l'âge de ceux dontje vais
vous parler ; mais comme elles
n'ont pas affez de place pour
s'étendre fur ce qui les regarde ,
je crois devoir l'ajoûter icy
& vous faire connoiftre combien leur fanté a esté parfaite
pendant la durée de plus d'un
fiecle qu'ils ont vécu , & vous
apprendre les circonſtances de
GALANT 11
leur mort , n'eftant morts pour
ainfi dire , que parce qu'il faut
mourir, & fans que leurs forces fuffent diminuées jufques à
leur dernier moment , ou du
moins à quelques jours prés.
Je commence par celuy qui eft
mort le plus jeune.
Dominique Mailhos mourut le 23. Decembre dernier
âgé de cent & un an dans la
Paroiffe de Saint Lis prés de
l'Ifle en Jordain. Il eftoit né à
à l'Ifle en Jordain , & il ſe maria à l'âge de 30. ans. Il fut
enfuite Métayer pendant 46.
ans chez Mr le Gardeus ; it
12 MERCURE
>
quitta la Métayerie & alla demeurer chez fon gendre , où
il est mort. Il a confervé fon
bon fens jufqu'à quinze jours
avant la mort, & il fut confeffé la veille qu'il le perdit.
Martin du Clerc Manouvrier du Village d'Alaigneu
prés de Peronne , eft mort âgé
de cent quatre ans. Il a toujoursconfervé unefantéfi parfaite & une fi grande vigueur
qu'il dit un an avant la mort,
qu'il commençoit àfentir qu'il
devenoit vieux , parce qu'il ne
pouvoit plus porter trois mines de bled ; c'est- à- dire envi-
GALANT 13
ron cent cinquante pefant fur
fa tefte , depuis le Monaftere
du Mont Saint Quentin juf
qu'à fa maiſon , qui en eft à
une petite demie-licuë.
Michel de Gourgues , Sieur
de Lobuge , ancien Procureur
au Siege Prefidial de Xaintes ,
eft mort âgé de cent cinq ans
& huit mois. Il s'eft toûjours
bien porté , & n'a eſté
jours malade. Il alla encore à
la Chaffe quelques jours avant
fa mort , cftant fort gay , &
fautant & danfant. Ileft mort
d'une retention d'urine.
que fix
Mr Caftera Avocat au Par-
14 MERCURE
lement de Bordeaux , y eſt
mort âgé de cent dix ans dix
mois & dix jours. Il fut élû
Jurat de la même Ville l'an
1648. & a toûjours vêcu fans
avoir eu la moindre incommodité. Il a confervé fon bon
fens juſqu'à la derniere heure
de fa vie.
Mre Guillaume de Labbat
eft mort à la Fléche âgé de
cent onze ans. Il eftoit fils de
Guillaume de Labbat & de
Marie d'Antin. Il avoit commencé à fervir le Roy Louis
XIII. dans fon Regiment des
Gardes , dés l'âge de quatorze
CALANT 15
ans , & il avoit continué de
fervir Louis XIV. juſqu'àl'âge de quarante- cinq ans qu'il
fe retira avec Mr le Marquis
de la Varennes Lieutenant de
Roy d'Anjou & Gouverneur
de la Fléche. Il a paffé pour un
des plus braves de fon temps.
Il avoit une memoire prodigieufe qu'il a confervée jufqu'à la mort. En effet il fe fouvenoit des plus particuliers
évenemens du fiecle dernier ,
qu'il rapportoit d'une maniere
fort agreable. Il marchoit librement & fans bâton , écrivoit & lifoit fans lunettes ; &
16 MERCURE
il n'a efté qu'un jour malade.
Auffi avoit il vêcu fort fobrement juſqu'au jour de ſa mort
Fermer
Résumé : Article qui contient les particularitez de la vie de cinq personnes qui sont mortes âgées de plus de cent ans, dont on a appris la mort sans avoir sçu des particularitez de la vie. [titre d'après la table]
Le texte décrit la vie et la mort de plusieurs individus ayant atteint un âge avancé. Dominique Mailhos, métayer, est décédé à 101 ans à l'Isle en Jordain, conservant ses facultés mentales jusqu'à quinze jours avant sa mort. Martin du Clerc, manœuvre, est mort à 104 ans près de Peronne, en bonne santé jusqu'à un an avant son décès. Michel de Gourgues, ancien procureur, est décédé à 105 ans et 8 mois, en bonne santé jusqu'à sa mort causée par une rétention d'urine. Monsieur Caftera, avocat à Bordeaux, est mort à 110 ans, 10 mois et 10 jours, sans jamais avoir connu de problème de santé. Enfin, Monsieur Guillaume de Labbat est décédé à la Flèche à 111 ans, ayant servi les rois Louis XIII et Louis XIV, et conservant une mémoire prodigieuse et une santé robuste jusqu'à sa mort.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2008
p. 16-32
Suite du premier Article des morts parmy lesquels il s'en trouve d'étrangeres assez curieuses. [titre d'après la table]
Début :
Je passe à quelques autres Articles de Morts. Dame N... [...]
Mots clefs :
N... De Sève, Jacques Aymar, Mr Gallé, Mr Mevius, Jurisprudence
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Suite du premier Article des morts parmy lesquels il s'en trouve d'étrangeres assez curieuses. [titre d'après la table]
e paffe à quelques autres
Articles de Morts.
Dame N.... de Seve veuve
de Mre N.....de Vidaud Seigneur de la Tour & Procureur
General au Parlement de Grenoble , eft morte âgée d'environ quatre - vingts ans. Elle
eftoit foeur de feu Mr de Seve,
Seigneur de Flecheres , Lieutenant general au Prefidial de
Lyon , & fille de Mr de Flecheres qui avoit eu le même
Employ, & de Dame N……….du
GALANT 17
Gué- Bagnols Confeiller d'Etat , dont je vous ay appris la
mort. Ainfi cette Dame eftoit
fa coufinegermaine , de même
que feu Mr du Gué Intendant
de Lyon. Elle étoit tante de Mr
de Flecheres aujourd'huy Lieutenant general du Prefidial de
la même Ville , & premier Prefident de la Cour des Monnoyes , & un des plus habiles
Magiftrats du Royaume. L'ancienneté & l'illuftration de la
Maifon de Seve font connuës.
Il y en a une branche établie à
Paris depuis long- temps. Mr
l'Evêque d'Arras & Mrl'Abbé
Avril 1710. B
18 MERCURE
d'Izy font à prefent les Chefs
de cette branche. Feu Mr de Seve Premier Prefident & Intendant de Mets , cftoit frere de
ce Prelat , & Mr de Seve leur
pere Prevoft des Marchands
de la Ville de Paris avoit épousé
une heritiere de la Maifon de
Rochechouart , dont Mr l'Evêque d'Arras porte même aujourd'huy le nom & les armes.
Mr de la Tour- Vidaud époux
de la Dame dont je vous apprens la mort , avoit efté longtemps Procureur du Roy au
Prefidial de Lyon avant d'éftre
Procureur General au Parle-
GALANT 19
ment de Grenoble. C'eftoit
en ce temps là une tres belle
Charge, parce qu'il eftoit alors
Procureur du Roy de la Confervation , dont la Jurifdiction
quiregarde les affaires des Marchands , stend dans tout le
Royaume. Mr de la Tour- Vidaud a eu de cette Dame, Mr
de la Tour - Vidaud aujourd'huy Procureur General au
Parlement de Grenoble & qui
a époufé Mlle de Simianes , cidevant Fille - d'Honneur de S.
A. R. Madame , & fœur de Mr
le Marquis de Simianes Colonel de Cavaleric ; il a eu aufli
Bij
20 MERCURE
Me de Seve épouse de Mr de
Seve Prefident à Mortier au
Parlement de Grenoble , &
dont le fils a la même Charge.
Le fameux Jacques Aymar
dont on a tant parlé il y a quel
que années au fujet de la Baguette , eft mort depuis quelque temps à Saint Verant ,
Village du Dauphiné , où il
fa mort
cftoit né. La vie de cet homme
a efté fi extraordinaire & fi
remplie d'événemens finguliers que j'ay crû que
ne paroîtroit pas tout à fait
indifferente. Il cachoit fous un
exterieur extrêmement fimple
1
GALANT 21
& même un peu groffier , un
efprit fort délié &fort propre
à conduire délicatement une
rufe : Il parloit avec fimplicité
& cachoit autant qu'il pouvoit
l'art dont fon efprit étoit plein;
mais les connoiffeurs jugeoient
en l'examinant de prés , qu'il
avoit beaucoup plus d'efprit
qu'il n'en laiffoit voir. Il fit un
des premiers effais des vertus de
fabaguette par occaſion dans un
Village à demi lieuë de celuy
où il demeuroit. Il y avait
efté appellé pour chercher
des fources , & avant le diner
eftant forti en tenant fa Ba-
22 MERCURE
guette , il fut furpris de ce
qu'elle tournoit avec un mouvement extrêmement violent.
Il crut qu'il y avoit en cet endroit-là des fources , felon ce
qu'il a dit pluſieurs fois à Mr
le Procureur general du Parlement de Grenoble qui l'aimoit
beaucoup , mais on fut bien
furpris de trouver à deux ou
trois pieds en terre, le cadavre
d'un homme qui avoit eſté
fans doute affaffiné quelques
années auparavant. Feu Mr
Garnier Medecin de Lyon a
écrit touchant les avantures de
Jacques Aymar , qui eft mort
GALANT 23
âgé d'environ 60. ans.
Vous trouverez beaucoup
de faits curieux dans les deux
Articles fuivans.
Mr Gallé , homme d'une
grande réputation , eft mort
en Hollande regretté de tous
les Sçavans & de tous ceux qui
avoient quelques relations avec
luy. Il a fini fes jours à Campen , & il a travaillé jufqu'au
dernier moment de fa vie. On
a de ce fçavant homme un
grand ouvrage fur les Livres
Sibyllins , où il a ramaffé tout
ce qu'on peut dire de plus fort
fur cette matiere ; & il eft peu
24 MERCURE
d'Autheurs qui ayent cfté plus
loin dans ces fortes de recherches. On trouve dans cet ou-
"vrage une critique exacte & judicieufe , un gouft fûr pour
juger des écrits des anciens Auteurs & une connoiffance parfajte de l'Antiquité la plus éloignée Mr Gallé avoit commencé un peu avant fa mort une
nouvelle édition de Minutius
Felix , cet habile Apologifte de
la Religion Chreftienne , & il
en avoit auffi prefque achevé
une de Lactance de qui nous
avons un fi beau Traité De
morte perfecutorum , c'eſt- à- dire
GALANT 25
de la mortdes Perfecuteurs ; mais
la mort l'ayant empêché de
mettre la derniere main à cer
ouvrage , il a laiffé le foin du
dernier à un de fes Amis de
Campen. Il eftoit tres - verſé
dans la lecture des anciens Peres , & il s'eftoit fait toute
ſa vie une habitude d'en penetrer le fens & d'entrer dans
l'efprit de ces faints Auteurs
en lifant leurs ouvrages. S'il
avoit vêcu encore quelques années, il auroit donné de pretieux veftiges d'Antiquité , &
il s'eſtoit fait ſur cela un plan
Avril 1710. C.
26 MERCURE
d'étude qui auroit cfté bich
utile au Public.
Mr Mevius Jurifconfulte ,
Confeiller Privé du Roy de
Suede , & Vice President du
Confeil Souverainde Wilmar,
eft mort. Ce grand Magiftrat
s'elt rendu celebre par laJurif
prudence univerfelle és commune
desgens.Le Royde Suede Charles X. l'envoya à Vienne en
1661. pour vuider les differends que a Suede avoit avec
la Cour Imperiale: touchant
l'Inveftiture des Provinces Sue
doifes en Allemagne , qui
avoient efté cedées à certe Cou-
.
GALANT 27
rohne par la Paix de Weftphalie de plein droit en Fiefs perpetuels immediats de l'Empire; il fit fur cela unTraité qui
parut en 1662. à Stralzund.
Il fut Arbitre nommé par la
Suede , & Mr Courtin le fut
par la France pour terminer
a l'amiable les differends qui
s'éleverent au ſujet de quelques
droits il y a quelques années
ehrre Mr le Prince Palatin
d'une parc , Mr FElecteur de
Mayence comme Evêque de
Wormes & de Wirtzbourg ,
Mr l'Electeur de Baviere , &
quelques autres Princes. Mr
Cij
28 MERCURE
Mevius publia les Actes de cette Conference & la Sentence
arbitrale. Il fut employé il y a
quelques années à faire tout le
Reglement des Provinces Sucdoifes enAllemagne. Ses Commentaires fur le droit de Lubec
ont cu unfi grand fuccés qu'ils
ont efté réimprimez fept ou
huit fois. Les Prolegomenes
qui font au-devant de l'ouvra
ge en dix queftions traitées à.
fond , font excellens . On a fait
huit éditions de fes Decifions
qui font autant de chofes jugées & qui font au nombrede
3410. divifées en neufparties.
GALANY 29
On les cite de même que fes
Commentaires dans les plus
celebres Tribunaux. Quelques
Jurifconfultes de Leipfic les
ont redigées en ordre felon les
livres & les titres des Pandectes.
Un Jurifconfulte de Mayence
a mis les mêmes Decifions par
ordre des Titredu Code, à l'imitation du Code d'Antoine
Faure. Mr Struvius le fils
dans fa Bibliotheque choifre
de Droit , les loue beaucoup.
Nousavons du même Mr Mcvius un Traité de l'Amniftie ,
un autre des Voyes d'Arreft
tant fur les perfonnes que fur
Ciij
30 MERCURE
les biens. Un Traité fur les
moyens de foulager les Debiteurs ruinez par les calamitez
de la guerre ou par d'autres
malheurs ; une diſpute fort am
ple de Metatis & Epidemiticis ;
un Traité de Penfionariis , &
divers Traitez en Langue Allemande. On a imprimé auffi fes
Confeils ou Deliberations ou
regne par tout un folide jugement. Mr. Mevius après avoir
achevé fon ouvrage de la Jurif
prudence univerfelle & continuant à lire quantité d'Auteurs
graves tant anciens que modernes , en avoit cxtrait quel
1
GALANT 31
ques paffages tres importans
qu'il vouloit inferer en leur
place dans fon ouvrage , mais
la mort l'ayant prevenu , Mr
d'Engelbrechten fon gendre ,
Confeiller d'Etat & Vice- Di
recteur des Cours deJuſtice du
Roy de Suede aux Duchez de
Breme & de Vorde , a executé
fes intentions, Mr d'Engel,
brechten eft un homme d'un
merite extraordinaire & d'une
profonde érudition , & il a
ajoûté à cet ouvrage un Indice
tres - ample & tres - exact des
matieres , ce qui rend le Livre
tres-utile. Mr Mevius a été fort
G.iiij
32 MERCURE
loüé par Mr Hertzius Profeffeur deJurifprudence à Gieffen, dans fa Differtation de la
Juriſprudence univerſelle
Articles de Morts.
Dame N.... de Seve veuve
de Mre N.....de Vidaud Seigneur de la Tour & Procureur
General au Parlement de Grenoble , eft morte âgée d'environ quatre - vingts ans. Elle
eftoit foeur de feu Mr de Seve,
Seigneur de Flecheres , Lieutenant general au Prefidial de
Lyon , & fille de Mr de Flecheres qui avoit eu le même
Employ, & de Dame N……….du
GALANT 17
Gué- Bagnols Confeiller d'Etat , dont je vous ay appris la
mort. Ainfi cette Dame eftoit
fa coufinegermaine , de même
que feu Mr du Gué Intendant
de Lyon. Elle étoit tante de Mr
de Flecheres aujourd'huy Lieutenant general du Prefidial de
la même Ville , & premier Prefident de la Cour des Monnoyes , & un des plus habiles
Magiftrats du Royaume. L'ancienneté & l'illuftration de la
Maifon de Seve font connuës.
Il y en a une branche établie à
Paris depuis long- temps. Mr
l'Evêque d'Arras & Mrl'Abbé
Avril 1710. B
18 MERCURE
d'Izy font à prefent les Chefs
de cette branche. Feu Mr de Seve Premier Prefident & Intendant de Mets , cftoit frere de
ce Prelat , & Mr de Seve leur
pere Prevoft des Marchands
de la Ville de Paris avoit épousé
une heritiere de la Maifon de
Rochechouart , dont Mr l'Evêque d'Arras porte même aujourd'huy le nom & les armes.
Mr de la Tour- Vidaud époux
de la Dame dont je vous apprens la mort , avoit efté longtemps Procureur du Roy au
Prefidial de Lyon avant d'éftre
Procureur General au Parle-
GALANT 19
ment de Grenoble. C'eftoit
en ce temps là une tres belle
Charge, parce qu'il eftoit alors
Procureur du Roy de la Confervation , dont la Jurifdiction
quiregarde les affaires des Marchands , stend dans tout le
Royaume. Mr de la Tour- Vidaud a eu de cette Dame, Mr
de la Tour - Vidaud aujourd'huy Procureur General au
Parlement de Grenoble & qui
a époufé Mlle de Simianes , cidevant Fille - d'Honneur de S.
A. R. Madame , & fœur de Mr
le Marquis de Simianes Colonel de Cavaleric ; il a eu aufli
Bij
20 MERCURE
Me de Seve épouse de Mr de
Seve Prefident à Mortier au
Parlement de Grenoble , &
dont le fils a la même Charge.
Le fameux Jacques Aymar
dont on a tant parlé il y a quel
que années au fujet de la Baguette , eft mort depuis quelque temps à Saint Verant ,
Village du Dauphiné , où il
fa mort
cftoit né. La vie de cet homme
a efté fi extraordinaire & fi
remplie d'événemens finguliers que j'ay crû que
ne paroîtroit pas tout à fait
indifferente. Il cachoit fous un
exterieur extrêmement fimple
1
GALANT 21
& même un peu groffier , un
efprit fort délié &fort propre
à conduire délicatement une
rufe : Il parloit avec fimplicité
& cachoit autant qu'il pouvoit
l'art dont fon efprit étoit plein;
mais les connoiffeurs jugeoient
en l'examinant de prés , qu'il
avoit beaucoup plus d'efprit
qu'il n'en laiffoit voir. Il fit un
des premiers effais des vertus de
fabaguette par occaſion dans un
Village à demi lieuë de celuy
où il demeuroit. Il y avait
efté appellé pour chercher
des fources , & avant le diner
eftant forti en tenant fa Ba-
22 MERCURE
guette , il fut furpris de ce
qu'elle tournoit avec un mouvement extrêmement violent.
Il crut qu'il y avoit en cet endroit-là des fources , felon ce
qu'il a dit pluſieurs fois à Mr
le Procureur general du Parlement de Grenoble qui l'aimoit
beaucoup , mais on fut bien
furpris de trouver à deux ou
trois pieds en terre, le cadavre
d'un homme qui avoit eſté
fans doute affaffiné quelques
années auparavant. Feu Mr
Garnier Medecin de Lyon a
écrit touchant les avantures de
Jacques Aymar , qui eft mort
GALANT 23
âgé d'environ 60. ans.
Vous trouverez beaucoup
de faits curieux dans les deux
Articles fuivans.
Mr Gallé , homme d'une
grande réputation , eft mort
en Hollande regretté de tous
les Sçavans & de tous ceux qui
avoient quelques relations avec
luy. Il a fini fes jours à Campen , & il a travaillé jufqu'au
dernier moment de fa vie. On
a de ce fçavant homme un
grand ouvrage fur les Livres
Sibyllins , où il a ramaffé tout
ce qu'on peut dire de plus fort
fur cette matiere ; & il eft peu
24 MERCURE
d'Autheurs qui ayent cfté plus
loin dans ces fortes de recherches. On trouve dans cet ou-
"vrage une critique exacte & judicieufe , un gouft fûr pour
juger des écrits des anciens Auteurs & une connoiffance parfajte de l'Antiquité la plus éloignée Mr Gallé avoit commencé un peu avant fa mort une
nouvelle édition de Minutius
Felix , cet habile Apologifte de
la Religion Chreftienne , & il
en avoit auffi prefque achevé
une de Lactance de qui nous
avons un fi beau Traité De
morte perfecutorum , c'eſt- à- dire
GALANT 25
de la mortdes Perfecuteurs ; mais
la mort l'ayant empêché de
mettre la derniere main à cer
ouvrage , il a laiffé le foin du
dernier à un de fes Amis de
Campen. Il eftoit tres - verſé
dans la lecture des anciens Peres , & il s'eftoit fait toute
ſa vie une habitude d'en penetrer le fens & d'entrer dans
l'efprit de ces faints Auteurs
en lifant leurs ouvrages. S'il
avoit vêcu encore quelques années, il auroit donné de pretieux veftiges d'Antiquité , &
il s'eſtoit fait ſur cela un plan
Avril 1710. C.
26 MERCURE
d'étude qui auroit cfté bich
utile au Public.
Mr Mevius Jurifconfulte ,
Confeiller Privé du Roy de
Suede , & Vice President du
Confeil Souverainde Wilmar,
eft mort. Ce grand Magiftrat
s'elt rendu celebre par laJurif
prudence univerfelle és commune
desgens.Le Royde Suede Charles X. l'envoya à Vienne en
1661. pour vuider les differends que a Suede avoit avec
la Cour Imperiale: touchant
l'Inveftiture des Provinces Sue
doifes en Allemagne , qui
avoient efté cedées à certe Cou-
.
GALANT 27
rohne par la Paix de Weftphalie de plein droit en Fiefs perpetuels immediats de l'Empire; il fit fur cela unTraité qui
parut en 1662. à Stralzund.
Il fut Arbitre nommé par la
Suede , & Mr Courtin le fut
par la France pour terminer
a l'amiable les differends qui
s'éleverent au ſujet de quelques
droits il y a quelques années
ehrre Mr le Prince Palatin
d'une parc , Mr FElecteur de
Mayence comme Evêque de
Wormes & de Wirtzbourg ,
Mr l'Electeur de Baviere , &
quelques autres Princes. Mr
Cij
28 MERCURE
Mevius publia les Actes de cette Conference & la Sentence
arbitrale. Il fut employé il y a
quelques années à faire tout le
Reglement des Provinces Sucdoifes enAllemagne. Ses Commentaires fur le droit de Lubec
ont cu unfi grand fuccés qu'ils
ont efté réimprimez fept ou
huit fois. Les Prolegomenes
qui font au-devant de l'ouvra
ge en dix queftions traitées à.
fond , font excellens . On a fait
huit éditions de fes Decifions
qui font autant de chofes jugées & qui font au nombrede
3410. divifées en neufparties.
GALANY 29
On les cite de même que fes
Commentaires dans les plus
celebres Tribunaux. Quelques
Jurifconfultes de Leipfic les
ont redigées en ordre felon les
livres & les titres des Pandectes.
Un Jurifconfulte de Mayence
a mis les mêmes Decifions par
ordre des Titredu Code, à l'imitation du Code d'Antoine
Faure. Mr Struvius le fils
dans fa Bibliotheque choifre
de Droit , les loue beaucoup.
Nousavons du même Mr Mcvius un Traité de l'Amniftie ,
un autre des Voyes d'Arreft
tant fur les perfonnes que fur
Ciij
30 MERCURE
les biens. Un Traité fur les
moyens de foulager les Debiteurs ruinez par les calamitez
de la guerre ou par d'autres
malheurs ; une diſpute fort am
ple de Metatis & Epidemiticis ;
un Traité de Penfionariis , &
divers Traitez en Langue Allemande. On a imprimé auffi fes
Confeils ou Deliberations ou
regne par tout un folide jugement. Mr. Mevius après avoir
achevé fon ouvrage de la Jurif
prudence univerfelle & continuant à lire quantité d'Auteurs
graves tant anciens que modernes , en avoit cxtrait quel
1
GALANT 31
ques paffages tres importans
qu'il vouloit inferer en leur
place dans fon ouvrage , mais
la mort l'ayant prevenu , Mr
d'Engelbrechten fon gendre ,
Confeiller d'Etat & Vice- Di
recteur des Cours deJuſtice du
Roy de Suede aux Duchez de
Breme & de Vorde , a executé
fes intentions, Mr d'Engel,
brechten eft un homme d'un
merite extraordinaire & d'une
profonde érudition , & il a
ajoûté à cet ouvrage un Indice
tres - ample & tres - exact des
matieres , ce qui rend le Livre
tres-utile. Mr Mevius a été fort
G.iiij
32 MERCURE
loüé par Mr Hertzius Profeffeur deJurifprudence à Gieffen, dans fa Differtation de la
Juriſprudence univerſelle
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Résumé : Suite du premier Article des morts parmy lesquels il s'en trouve d'étrangeres assez curieuses. [titre d'après la table]
Le texte relate plusieurs décès notables et les détails biographiques associés. Dame N.... de Seve, veuve de Mre N..... de Vidaud, Seigneur de la Tour et Procureur Général au Parlement de Grenoble, est décédée à environ quatre-vingts ans. Elle était la fille de Mr de Seve, Seigneur de Flecheres, Lieutenant général au Présidial de Lyon, et de Dame N……….du Gué-Bagnols, Conseiller d'État. Elle était la cousine germaine de feu Mr du Gué, Intendant de Lyon, et la tante de Mr de Flecheres, Lieutenant général du Présidial de Lyon et Premier Président de la Cour des Monnoyes. La famille de Seve est connue pour son ancienneté et son illustration, avec une branche établie à Paris. Les chefs actuels de cette branche sont Mr l'Évêque d'Arras et Mr l'Abbé d'Izy. Mr de la Tour-Vidaud, époux de la Dame, a été Procureur du Roi au Présidial de Lyon avant de devenir Procureur Général au Parlement de Grenoble. Ils ont eu plusieurs enfants, dont Mr de la Tour-Vidaud, Procureur Général au Parlement de Grenoble, et Mme de Seve, épouse de Mr de Seve, Président à Mortier au Parlement de Grenoble. Jacques Aymar, célèbre pour ses exploits avec la baguette divinatoire, est décédé à Saint Verant, village du Dauphiné, à environ soixante ans. Sa vie était marquée par des événements singuliers et une intelligence cachée sous une apparence simple. Mr Gallé, homme de grande réputation, est décédé en Hollande. Il a travaillé jusqu'à son dernier moment et a laissé un grand ouvrage sur les Livres Sibyllins. Il avait également commencé des éditions de Minutius Felix et de Lactance. Mr Mevius, Jurisconsulte et Conseiller Privé du Roi de Suède, est décédé. Il était célèbre pour sa jurisprudence universelle et a été envoyé à Vienne pour régler des différends entre la Suède et la Cour Impériale. Il a publié plusieurs traités et décisions juridiques, largement reconnus et cités dans les tribunaux. Son gendre, Mr d'Engelbrechten, a continué son œuvre après sa mort.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2009
p. 32-36
Jubilé de l'Université de Leipsick. Les Sçavans se souviennent qu'on doit à cette Ville-là, l'origine du Journal des Sçavans. [titre d'après la table]
Début :
Comme vous souhaitez d'apprendre ce qui se passe de plus [...]
Mots clefs :
Leipzig, Foire, Journal des savants, Jubilé de l'université
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Jubilé de l'Université de Leipsick. Les Sçavans se souviennent qu'on doit à cette Ville-là, l'origine du Journal des Sçavans. [titre d'après la table]
Commevous ſouhaitez d'apprendre ce qui fe paffe de plus
curieux dans les Pays étrangers , je crois que l'Article fuivant vous fera d'autant plus
de plaifir qu'il n'y a perfonne
qui n'entende fouvent parler
de la fameufe Foire de Leipfick , & que l'on parle par toute
la terre du fameux Journal des
Sçavans qui fe fait dans la même Ville.
On celebra avec de grandes
magnificences à Leipfick au
GALANT 33
commencement du mois de
Decembre dernier le Jubilé de
l'Univerfité de cette Ville là' ,
je veux dire la revolution du
centenaire depuis ſon établiſfement. Le Mécredy 4. du même mois l'ouverture s'en fit
par unTe Deum que l'on chan-¨
ta en Muſique dans l'Eglife de
Saint Nicolas , au bruit d'une
triple décharge du canon. On
fit enfuite diverfes autres réjoüiffances dans lesquelles on
mêla plufieurs difcours d'éloquence fur ce fujet. On y parla'
prefque dans tous, mais d'une
maniere diverfifiée des grands
34 MERCURE
Hommes que cette Univerfité
a produits depuis fon établiſſement. L'éloge de Mrs de Leibnits qui fe font immortalifez
par tant de doctes écrits fortis
de leurs plumes , ne fut pas ou
blié. Celuy des premiers Auteurs du celebre Journal de
Leipfick , que l'on continue
avec beaucoup de fuccés depuis l'année 1682. fut auffi
traité avec toute la delicateffe
que meritoit ce fujet. Mr Menkenius qui y travaille à prefent
y fut loué d'une maniere d'au
tant plus delicate qu'il n'en
coûta rien à fa modeftie , puik
GALANT 35
qu'il n'y fut pas nommé. Plufieurs Princes d'Allemagne ,
venus à la celebre Foire de
Leipfick , furent de cette Fefte
& fe trouverent à ces Difcours
dont les Auteurs leur adreffe
rent des complimens où l'on
remarqua beaucoup de jufteffe
accompagnée dune grande delicateffe. Le foir même del'ou
verture de la ceremonie , il y
cut un grand repas où l'on
compta cent- cinquante perfonnes de diftinction qui y
avoient efté invitées. Il y eut
une fi grande profufion de
viandes que l'on vit dans les
1- y
36 MERCURE
cuifines trois bœufs entiers à
la broche. Par ces trois feules
pieces on peut juger de tout
le refte. On écrit que du feul
vin du Rhin ony en butvingtcinq pieces. Cette Fefte dura
trois jours entiers , & chaque
jour fut marqué par de nouveaux plaifirs Enfin les plus
âgez de Leipfick avoüérent
que depuis long - temps on
n'avoit vû un fi grand mouvement de plaifirs dans leur
Ville.
curieux dans les Pays étrangers , je crois que l'Article fuivant vous fera d'autant plus
de plaifir qu'il n'y a perfonne
qui n'entende fouvent parler
de la fameufe Foire de Leipfick , & que l'on parle par toute
la terre du fameux Journal des
Sçavans qui fe fait dans la même Ville.
On celebra avec de grandes
magnificences à Leipfick au
GALANT 33
commencement du mois de
Decembre dernier le Jubilé de
l'Univerfité de cette Ville là' ,
je veux dire la revolution du
centenaire depuis ſon établiſfement. Le Mécredy 4. du même mois l'ouverture s'en fit
par unTe Deum que l'on chan-¨
ta en Muſique dans l'Eglife de
Saint Nicolas , au bruit d'une
triple décharge du canon. On
fit enfuite diverfes autres réjoüiffances dans lesquelles on
mêla plufieurs difcours d'éloquence fur ce fujet. On y parla'
prefque dans tous, mais d'une
maniere diverfifiée des grands
34 MERCURE
Hommes que cette Univerfité
a produits depuis fon établiſſement. L'éloge de Mrs de Leibnits qui fe font immortalifez
par tant de doctes écrits fortis
de leurs plumes , ne fut pas ou
blié. Celuy des premiers Auteurs du celebre Journal de
Leipfick , que l'on continue
avec beaucoup de fuccés depuis l'année 1682. fut auffi
traité avec toute la delicateffe
que meritoit ce fujet. Mr Menkenius qui y travaille à prefent
y fut loué d'une maniere d'au
tant plus delicate qu'il n'en
coûta rien à fa modeftie , puik
GALANT 35
qu'il n'y fut pas nommé. Plufieurs Princes d'Allemagne ,
venus à la celebre Foire de
Leipfick , furent de cette Fefte
& fe trouverent à ces Difcours
dont les Auteurs leur adreffe
rent des complimens où l'on
remarqua beaucoup de jufteffe
accompagnée dune grande delicateffe. Le foir même del'ou
verture de la ceremonie , il y
cut un grand repas où l'on
compta cent- cinquante perfonnes de diftinction qui y
avoient efté invitées. Il y eut
une fi grande profufion de
viandes que l'on vit dans les
1- y
36 MERCURE
cuifines trois bœufs entiers à
la broche. Par ces trois feules
pieces on peut juger de tout
le refte. On écrit que du feul
vin du Rhin ony en butvingtcinq pieces. Cette Fefte dura
trois jours entiers , & chaque
jour fut marqué par de nouveaux plaifirs Enfin les plus
âgez de Leipfick avoüérent
que depuis long - temps on
n'avoit vû un fi grand mouvement de plaifirs dans leur
Ville.
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Résumé : Jubilé de l'Université de Leipsick. Les Sçavans se souviennent qu'on doit à cette Ville-là, l'origine du Journal des Sçavans. [titre d'après la table]
Le texte relate la célébration du centenaire de l'Université de Leipzig, début décembre. Les festivités ont débuté le 4 décembre avec un Te Deum à l'église Saint-Nicolas, suivi de salves de canon. Divers discours ont honoré les grands hommes issus de l'université, tels que Gottfried Wilhelm Leibniz et les auteurs du Journal des Sçavans, publié depuis 1682. Christian Wolff, directeur du journal, a été subtilement loué sans être nommé. Plusieurs princes allemands, présents pour la foire de Leipzig, ont assisté aux discours et reçu des compliments. Le jour de l'ouverture, un grand banquet a réuni cent cinquante personnes distinguées, avec trois bœufs entiers et vingt-cinq pièces de vin du Rhin. La fête a duré trois jours, offrant chaque jour de nouveaux divertissements. Les habitants âgés de Leipzig ont affirmé n'avoir jamais vu autant de réjouissances dans leur ville.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2010
p. 36-55
Diverses Theses curieuses soûtenuës à Stragbourg qui apprendront plusieurs faits historiques aussi sçavans que curieux. [titre d'après la table]
Début :
Avant que de quitter l'Allemagne, je dois vous parler de [...]
Mots clefs :
Thèses, Strasbourg, Université, Soutenance de thèse, Ecole de Médecine
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texteReconnaissance textuelle : Diverses Theses curieuses soûtenuës à Stragbourg qui apprendront plusieurs faits historiques aussi sçavans que curieux. [titre d'après la table]
Avant que de quitter l'Allemagne , je dois vous parlerde
plufieurs Thefes qui ont elté
GALANT 37
foutenues à Strasbourg en divers temps. Vous en verrez les
fujets en les lifant , & vous y
apprendrez beaucoup de chofes qui regardent voſtre fexe ,
& plufieurs autres qui regardant la Medecine , peuvent
eftre utiles à tout le monde.
Mr Abraham Stadet foûtint il y a quelque temps une
Thefe dans l'Univerfité de
Strasbourg fur un fujet affez
fingulier , puifque c'eſt fur le
droit que peuvent avoir les
femmes de fucceder aux Fiefs :
De jure fucced endi mulierum in
feodis. Il fit d'abord voir qu'au-›
38 MERCURE
trefois il leur eftoit deffendu
d'y prétendre , parce que c'étoit le partage des mâles , qui
feuls font capables du fervice
militaire , en récompenfe duquel on donnoit ces terres . Mr
Stadet fe declara dans la difpure publique de l'opinion de
ceux qui excluënt la femme
fans retour , de la fucceffion
des Fiefs. Il s'agiffoit dans une
difficulté que propofa un Ecclefiaftique nommé Auxi , de
fçavoir fi une femme qui par
l'exiſtence d'un mâle a perdu
legitimement le droit de fuccéder à unFiefdoit en eftre pri-
GALANT 39
vée pour toûjours. Mr Stadẹt
fonda fon fentiment fur cé
paffage du Livre des Fiefs : Relicto mafculo ulteriusfœminæ non
admittuntur : & il foutine quê
le mot alteriùs emporte une exclufion perpetuelle quelque
changement qui puiffe arriver
dans la fuite. La feconde queftion & qui fut long- temps &
vivement agitée , fur tout parMr Mordat , fut de fçavoir fi
les femmes fuccedent & peuvent fucceder aux Fiefs qu'on
appelle Féminins , quelque favorable que foit aux femmes
la dénomination de ces fortes
40 MERCURE
de Fiefs , plufieurs Docteurs
penfent qu'aprés la mort de
ceile qui a eu originairement
un droit acquis par l'infcodation , le Fief retombe dans le
droit commun, &ne peut plus
appartenir qu'aux mâles. Mr
Stader ne fut pas de ce ſentiment , & il declara que la deftination primitive du titre d'infeodation decide de la qualité
des perfonnes qui font appelées
dans la fuite à la fucceffion du
fief. Ondifputa enfuite fur une
autre queftion fçavoir fi les
femmes doivent fucceder aux
Franc- Fiefs ; on entend par le
GALANT 41
mot de Franc. Fiefs , ceux qui
ne font chargez d'aucuns fervices. Ce Jurifconfulte foû- .
tint qu'il falloit en cela fuivre
la loy generale qui exclut les
femmes des Fiefs , tant qu'il y
a des mâles , à moins qu'elles
n'y foient appellées d'une maniere expreffe par l'inveftiture.
Il y eutune quatrième queſtion
qui fut vivement debattuë ,
une femmeau defaut de mâles,
a efté admife à la fucceffion
d'un Fief, un mâle qui malheureuſement furvient dans le
temps qu'on ne l'attendoit pas,
la prive- t- il de fon droit ? non
Avril 1710.
D
42 MERCURE
répond Mr Stadet , quelques
fois contraire, quelquefois auffi
favorable aux Dames; la femme en ce cas là , dit-il , conferve le droit qui luy a efté legi
timement acquis , parce que la
durée d'une proprieté jufte
dans fon principe , ne doit pas
dépendre du hazard & de l'incertitude des fuites. Decifion
qui fut applaudie par toute
l'affemblée. Un Fief eft acquis
pour un mâle ou pour une
fille feulement; toutes les filles
d'une même famille y ont elles
également part ? le choix , répondit Mr Stadet , appartient
4
GALANT 43
au Seigneur , il a droit de don,
ner l'inveftiture fur les Cenft
ves. Get Auteur diftingue les
heritages purement Cenfiers,
& ceux qui outre, le cons exigent encorela foy &hommage. Les femmes, felon luy, peuvent fucceder aux premiers ,
où il ne s'agit que d'un fimple
payement , mais elles ne peu
vent fucceder aux,feconds, qui
oblige au Service militaire. Les
femmes font elles capables
des Fiefs Ecclefiaftiques & doiron le demander , répondit Mr
Stadet : ici peu courtois , mais
on luy répondit que les TerDij
44 MERCURE
res Ecclefiaftiques fe défendent plus par les prieres & par
les larmes , que par les armes ;
& qu'ainfi ce moyen eft plus
propre aux femmes qu'aux
hommes. Il repliqua qu'il falloit s'en tenir au droit commun, qui n'admet les femmes
aux Fiefs que lorfque la conceffion eft en faveur de ce fexe,
ou que les deux fexes y font
également appellez.
MrPhilippe Frederic de Berckheim ſoutint auffi il y a quel
que temps dans l'Univerfité de
la mefme Ville, des Thefes pu
bliques fur les Affemblées de
GALANT 45
Nobleffe. Les titres de ces Thefes font tournez en Allemagne
d'une autre maniere qu'on ne
les tourne en France. Cet Auteur avoit déja traité de la
Nobleffe en general dans une
• autre Thefe ; & il traita en particulier dans celle- ci des Diettes qui fe tiennent parmi la
Nobleffe Allemande. Il exami
na d'abord fi les Nobles de
l'Empire peuvent s'affembler
fans le confentement de l'Empereur; il conclut pour l'affirmative ; mais il n'étendit pas
cerre liberté aux Affemblées
des Electeurs & des Princes de
1
46 MERCURE
I Empire. Il foutint qu'il n'y a
point de diftinction ny de fuperiorité entre eux , & il cita
à ce fujer ce qu'avoit dit Hen
ry IV. Roy de France : De ma.
brave & genereufe Nobleffe , je
ne diftinguepoint mes Princes pour
eftre notre plus beau titre , for de
Gentilhomme. Mr. Berckheim
parla enfuite de la convocation
des Nobles , les qualitez qu'il
faut avoir pour eftre convoqué , & les raifons qui peuvent
difpenfer de fe rendre au lieu
de la convocation. Qu'il faut
eftre Noble de race pour eftre
convoqué ; qu'il ne fuffit pas
GALANT 47
A
"
sd'eftre ennobly , & qu'il ne
fuffit pas auffi d'acheter & de
poffeder une Terre noble;l'Autour convine cependant qu'il y
Ja certains Ficfs qui ont le privilege d'ennoblir ceux qui les
poffedent , & qu'il n'y a que la
maladie ou d'autres raiſons indifpenfables qui les exemprent
de fe rendre eux- mêmes dans
-les Affemblées convoquées , &
-il dit que le temps & le lieu de
l'Affemblée des Nobles dépendent de l'ufage & des occa
hons , & que les matieres que
Pontraite dans ces Affemblées,
font generalement toutes col-
$14
48 MERCURE
les qui regardent le public, foit
pour la Religion , foit pour la
Police , & foit pour les contributions aux charges de l'Etat. Ces propofitions furent
attaquées par plufieurs perfonnes qui donnerent lieu à
Mr de Berckeim de faire briller fon érudition ; un jeune
Jurifconfulte , prétendit dans
Ja difpute qu'un Noble, chargé de la procuration d'un autre Noble pour la Diette, perd
fa qualité de Noble ; fondant
fon opinion fur la prevention
trop outrée contre la fonction
de Procureur.
Mr
GALANT 49
Mr Jean Martin Aulber a
foutenu dans le même lieu des
Thefes de Medecine fur l'épilepfie vermineufe , ayant pour
prefident Mr Jean - Valentin
Scheidius Docteur & Profeffeur en Medecine , & un des
Medecins de toute l'Allemagne le plus confulté. Mr Aul
ber un des plus doctes Candidats de l'Ecole de Strasbourg,
fit d'abord voir que les vers
font la caufe la plus ordinaire
de l'épilepfic des enfans ; fentiment dont il a pour garants
le celebre Mr Baglivi & l'Auteur du traité de la generation
Avril 1710. E
50 MERCURE
des vers ( Mr Andri. ) Il prouva d'ailleurs ce fentiment par
la femence des inteftins dont
les vers peuvent eftre aisément
picotés par une humeur vermincufe & par les vers. De là
il paffa au détail des fymptomes particuliers à l'épilepfic
vermineuſe , comme la démangeaifon du nez , la toux feche , les dejections de couleur
de cendres , le hocquet , l'haleine aigre, les terreurs fubites
pendant le fommeil , la dou- .
leur de ventre &c. Mr.Aulber
attribua la production des
vers dans les corps des enfans,
A
GALANT SI
à des mouches qui fe pofent ,
tantôt fur la boüillie des enfans , tantôt fur leur bouche,
qu elles laiffent quantité d'œufs
que les enfans avallent , & d'ou
naiffent des vers. Mr Redi , Mr
Raderus & le fçavant Auteur
du Livre de la generation des
Vers dans le corps humain,
ont traité avec étendue le mêmefajer, & Mr Aulber les cita tous avec éloge. Ce qu'il dit
enfuite du prognoftic qu'on
faire dans l'épilepfic verincufe fur écouté avec plaifir Ilremarqua qu'elle eft rarement dangereuse , hors qu'elle
peut
E ij
52 MERCURF
ne foit inveterée. Les moyens
qu'il indiqua pour la guerir fu
rent autant de preuves de l'érudition du Soutenant , & du
progrés qu'il a fait en Mede
cine.
Mr Gabriel Daniel Bartenf
tein a foutenu dans l'Ecole de
Medecine de Strasbourg des
Thefes publiques , dans lefquelles il y avoit cent pofitions
fur toutes fortes de ſujets qui
peuvent regarderla Medecine.
Mr. Jean Sigifmond Henninger Docteur & Profeffeur en
Medecine dans la même Univerfité , & fous lequel Mr Bar-
GALANT 53
tenftein a fait fon Cours , prefidoit à cet Acte. Mr Bartenftein commença d'abord par
découvrir l'origine de la Medecine ; il parla enfuite de l'ame
& du corps , de la nature des
temperamens, & il parcourut
enfuite toute la Phifiologie. De
là il paffa à la Pathologie , &
expliqua les caufes des fiévres,
& en difant quelque chofe de
la pratique , il donna des preuyes éclatantes du progrés qu'il a
fait dans fes études , parce que
Mr Bartenftein dit dans la cinquante-fixième pofition fur les
fiévres malignes en particulier
E iij
54 MERCURE
il fit voir que les émulfions
&les acides font fouvent plus
les cordiaux & les
с
efficaces que
alexiteres. Dans la 57 il avan
ce que l'abus des remedes volatils peut fouvent changer les
petites veroles en fiévre pourpreufe & maligne. Il fe declara
en quelque maniere dans la 66*
contre la racine de l'Hipecacuana , &il prétend que quoiqu'elle foit fpecifique dans les dyffenteries , il eft pourtant quelquefois dangereux de s'en fervir à caufe des ravages & du
defordre que fa vertu émetique peut caufer. Mrd'Obrecht
* GALANT 55
le fils , fils du celebre Preteur de
Strafbourg de ce nom , argumenta avec force contre cette derniere pofition. Mr l'Evêque de Strasbourg atlilta à ces
Thefes avec un grand concours de Nobleſſe.
plufieurs Thefes qui ont elté
GALANT 37
foutenues à Strasbourg en divers temps. Vous en verrez les
fujets en les lifant , & vous y
apprendrez beaucoup de chofes qui regardent voſtre fexe ,
& plufieurs autres qui regardant la Medecine , peuvent
eftre utiles à tout le monde.
Mr Abraham Stadet foûtint il y a quelque temps une
Thefe dans l'Univerfité de
Strasbourg fur un fujet affez
fingulier , puifque c'eſt fur le
droit que peuvent avoir les
femmes de fucceder aux Fiefs :
De jure fucced endi mulierum in
feodis. Il fit d'abord voir qu'au-›
38 MERCURE
trefois il leur eftoit deffendu
d'y prétendre , parce que c'étoit le partage des mâles , qui
feuls font capables du fervice
militaire , en récompenfe duquel on donnoit ces terres . Mr
Stadet fe declara dans la difpure publique de l'opinion de
ceux qui excluënt la femme
fans retour , de la fucceffion
des Fiefs. Il s'agiffoit dans une
difficulté que propofa un Ecclefiaftique nommé Auxi , de
fçavoir fi une femme qui par
l'exiſtence d'un mâle a perdu
legitimement le droit de fuccéder à unFiefdoit en eftre pri-
GALANT 39
vée pour toûjours. Mr Stadẹt
fonda fon fentiment fur cé
paffage du Livre des Fiefs : Relicto mafculo ulteriusfœminæ non
admittuntur : & il foutine quê
le mot alteriùs emporte une exclufion perpetuelle quelque
changement qui puiffe arriver
dans la fuite. La feconde queftion & qui fut long- temps &
vivement agitée , fur tout parMr Mordat , fut de fçavoir fi
les femmes fuccedent & peuvent fucceder aux Fiefs qu'on
appelle Féminins , quelque favorable que foit aux femmes
la dénomination de ces fortes
40 MERCURE
de Fiefs , plufieurs Docteurs
penfent qu'aprés la mort de
ceile qui a eu originairement
un droit acquis par l'infcodation , le Fief retombe dans le
droit commun, &ne peut plus
appartenir qu'aux mâles. Mr
Stader ne fut pas de ce ſentiment , & il declara que la deftination primitive du titre d'infeodation decide de la qualité
des perfonnes qui font appelées
dans la fuite à la fucceffion du
fief. Ondifputa enfuite fur une
autre queftion fçavoir fi les
femmes doivent fucceder aux
Franc- Fiefs ; on entend par le
GALANT 41
mot de Franc. Fiefs , ceux qui
ne font chargez d'aucuns fervices. Ce Jurifconfulte foû- .
tint qu'il falloit en cela fuivre
la loy generale qui exclut les
femmes des Fiefs , tant qu'il y
a des mâles , à moins qu'elles
n'y foient appellées d'une maniere expreffe par l'inveftiture.
Il y eutune quatrième queſtion
qui fut vivement debattuë ,
une femmeau defaut de mâles,
a efté admife à la fucceffion
d'un Fief, un mâle qui malheureuſement furvient dans le
temps qu'on ne l'attendoit pas,
la prive- t- il de fon droit ? non
Avril 1710.
D
42 MERCURE
répond Mr Stadet , quelques
fois contraire, quelquefois auffi
favorable aux Dames; la femme en ce cas là , dit-il , conferve le droit qui luy a efté legi
timement acquis , parce que la
durée d'une proprieté jufte
dans fon principe , ne doit pas
dépendre du hazard & de l'incertitude des fuites. Decifion
qui fut applaudie par toute
l'affemblée. Un Fief eft acquis
pour un mâle ou pour une
fille feulement; toutes les filles
d'une même famille y ont elles
également part ? le choix , répondit Mr Stadet , appartient
4
GALANT 43
au Seigneur , il a droit de don,
ner l'inveftiture fur les Cenft
ves. Get Auteur diftingue les
heritages purement Cenfiers,
& ceux qui outre, le cons exigent encorela foy &hommage. Les femmes, felon luy, peuvent fucceder aux premiers ,
où il ne s'agit que d'un fimple
payement , mais elles ne peu
vent fucceder aux,feconds, qui
oblige au Service militaire. Les
femmes font elles capables
des Fiefs Ecclefiaftiques & doiron le demander , répondit Mr
Stadet : ici peu courtois , mais
on luy répondit que les TerDij
44 MERCURE
res Ecclefiaftiques fe défendent plus par les prieres & par
les larmes , que par les armes ;
& qu'ainfi ce moyen eft plus
propre aux femmes qu'aux
hommes. Il repliqua qu'il falloit s'en tenir au droit commun, qui n'admet les femmes
aux Fiefs que lorfque la conceffion eft en faveur de ce fexe,
ou que les deux fexes y font
également appellez.
MrPhilippe Frederic de Berckheim ſoutint auffi il y a quel
que temps dans l'Univerfité de
la mefme Ville, des Thefes pu
bliques fur les Affemblées de
GALANT 45
Nobleffe. Les titres de ces Thefes font tournez en Allemagne
d'une autre maniere qu'on ne
les tourne en France. Cet Auteur avoit déja traité de la
Nobleffe en general dans une
• autre Thefe ; & il traita en particulier dans celle- ci des Diettes qui fe tiennent parmi la
Nobleffe Allemande. Il exami
na d'abord fi les Nobles de
l'Empire peuvent s'affembler
fans le confentement de l'Empereur; il conclut pour l'affirmative ; mais il n'étendit pas
cerre liberté aux Affemblées
des Electeurs & des Princes de
1
46 MERCURE
I Empire. Il foutint qu'il n'y a
point de diftinction ny de fuperiorité entre eux , & il cita
à ce fujer ce qu'avoit dit Hen
ry IV. Roy de France : De ma.
brave & genereufe Nobleffe , je
ne diftinguepoint mes Princes pour
eftre notre plus beau titre , for de
Gentilhomme. Mr. Berckheim
parla enfuite de la convocation
des Nobles , les qualitez qu'il
faut avoir pour eftre convoqué , & les raifons qui peuvent
difpenfer de fe rendre au lieu
de la convocation. Qu'il faut
eftre Noble de race pour eftre
convoqué ; qu'il ne fuffit pas
GALANT 47
A
"
sd'eftre ennobly , & qu'il ne
fuffit pas auffi d'acheter & de
poffeder une Terre noble;l'Autour convine cependant qu'il y
Ja certains Ficfs qui ont le privilege d'ennoblir ceux qui les
poffedent , & qu'il n'y a que la
maladie ou d'autres raiſons indifpenfables qui les exemprent
de fe rendre eux- mêmes dans
-les Affemblées convoquées , &
-il dit que le temps & le lieu de
l'Affemblée des Nobles dépendent de l'ufage & des occa
hons , & que les matieres que
Pontraite dans ces Affemblées,
font generalement toutes col-
$14
48 MERCURE
les qui regardent le public, foit
pour la Religion , foit pour la
Police , & foit pour les contributions aux charges de l'Etat. Ces propofitions furent
attaquées par plufieurs perfonnes qui donnerent lieu à
Mr de Berckeim de faire briller fon érudition ; un jeune
Jurifconfulte , prétendit dans
Ja difpute qu'un Noble, chargé de la procuration d'un autre Noble pour la Diette, perd
fa qualité de Noble ; fondant
fon opinion fur la prevention
trop outrée contre la fonction
de Procureur.
Mr
GALANT 49
Mr Jean Martin Aulber a
foutenu dans le même lieu des
Thefes de Medecine fur l'épilepfie vermineufe , ayant pour
prefident Mr Jean - Valentin
Scheidius Docteur & Profeffeur en Medecine , & un des
Medecins de toute l'Allemagne le plus confulté. Mr Aul
ber un des plus doctes Candidats de l'Ecole de Strasbourg,
fit d'abord voir que les vers
font la caufe la plus ordinaire
de l'épilepfic des enfans ; fentiment dont il a pour garants
le celebre Mr Baglivi & l'Auteur du traité de la generation
Avril 1710. E
50 MERCURE
des vers ( Mr Andri. ) Il prouva d'ailleurs ce fentiment par
la femence des inteftins dont
les vers peuvent eftre aisément
picotés par une humeur vermincufe & par les vers. De là
il paffa au détail des fymptomes particuliers à l'épilepfic
vermineuſe , comme la démangeaifon du nez , la toux feche , les dejections de couleur
de cendres , le hocquet , l'haleine aigre, les terreurs fubites
pendant le fommeil , la dou- .
leur de ventre &c. Mr.Aulber
attribua la production des
vers dans les corps des enfans,
A
GALANT SI
à des mouches qui fe pofent ,
tantôt fur la boüillie des enfans , tantôt fur leur bouche,
qu elles laiffent quantité d'œufs
que les enfans avallent , & d'ou
naiffent des vers. Mr Redi , Mr
Raderus & le fçavant Auteur
du Livre de la generation des
Vers dans le corps humain,
ont traité avec étendue le mêmefajer, & Mr Aulber les cita tous avec éloge. Ce qu'il dit
enfuite du prognoftic qu'on
faire dans l'épilepfic verincufe fur écouté avec plaifir Ilremarqua qu'elle eft rarement dangereuse , hors qu'elle
peut
E ij
52 MERCURF
ne foit inveterée. Les moyens
qu'il indiqua pour la guerir fu
rent autant de preuves de l'érudition du Soutenant , & du
progrés qu'il a fait en Mede
cine.
Mr Gabriel Daniel Bartenf
tein a foutenu dans l'Ecole de
Medecine de Strasbourg des
Thefes publiques , dans lefquelles il y avoit cent pofitions
fur toutes fortes de ſujets qui
peuvent regarderla Medecine.
Mr. Jean Sigifmond Henninger Docteur & Profeffeur en
Medecine dans la même Univerfité , & fous lequel Mr Bar-
GALANT 53
tenftein a fait fon Cours , prefidoit à cet Acte. Mr Bartenftein commença d'abord par
découvrir l'origine de la Medecine ; il parla enfuite de l'ame
& du corps , de la nature des
temperamens, & il parcourut
enfuite toute la Phifiologie. De
là il paffa à la Pathologie , &
expliqua les caufes des fiévres,
& en difant quelque chofe de
la pratique , il donna des preuyes éclatantes du progrés qu'il a
fait dans fes études , parce que
Mr Bartenftein dit dans la cinquante-fixième pofition fur les
fiévres malignes en particulier
E iij
54 MERCURE
il fit voir que les émulfions
&les acides font fouvent plus
les cordiaux & les
с
efficaces que
alexiteres. Dans la 57 il avan
ce que l'abus des remedes volatils peut fouvent changer les
petites veroles en fiévre pourpreufe & maligne. Il fe declara
en quelque maniere dans la 66*
contre la racine de l'Hipecacuana , &il prétend que quoiqu'elle foit fpecifique dans les dyffenteries , il eft pourtant quelquefois dangereux de s'en fervir à caufe des ravages & du
defordre que fa vertu émetique peut caufer. Mrd'Obrecht
* GALANT 55
le fils , fils du celebre Preteur de
Strafbourg de ce nom , argumenta avec force contre cette derniere pofition. Mr l'Evêque de Strasbourg atlilta à ces
Thefes avec un grand concours de Nobleſſe.
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Résumé : Diverses Theses curieuses soûtenuës à Stragbourg qui apprendront plusieurs faits historiques aussi sçavans que curieux. [titre d'après la table]
Le texte présente plusieurs thèses soutenues à l'Université de Strasbourg. Abraham Stadet a exploré le droit des femmes à succéder aux fiefs. Il a souligné que les femmes étaient historiquement exclues en raison de leur incapacité à servir militairement. Stadet a distingué entre les fiefs féminins et les francs-fiefs, concluant que les femmes peuvent succéder aux premiers mais pas aux seconds, qui nécessitent un service militaire. Il a également abordé la succession aux fiefs ecclésiastiques, suggérant que les femmes peuvent y succéder si la concession le permet. Philippe Frédéric de Berckheim a soutenu des thèses sur les assemblées de noblesse. Il a conclu que les nobles de l'Empire peuvent s'assembler sans le consentement de l'Empereur, contrairement aux électeurs et aux princes. Il a également discuté des qualifications nécessaires pour être convoqué et des raisons valables pour ne pas se rendre à une convocation. Jean Martin Aulber a soutenu une thèse sur l'épilepsie vermineuse, affirmant que les vers sont la cause principale de cette maladie chez les enfants. Il a détaillé les symptômes et les moyens de traitement, citant des auteurs célèbres comme Baglivi et Andri. Gabriel Daniel Bartenstein a présenté des thèses sur divers sujets médicaux, couvrant l'origine de la médecine, la physiologie, la pathologie, et les traitements des fièvres. Il a discuté de l'efficacité des émulsions et des acides, ainsi que des dangers de l'abus des remèdes volatils et de la racine de l'Ipecacuana.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2011
p. 55-57
Livre contenant la verité de l'Eglise Catholique. [titre d'après la table]
Début :
L'Article qui suit doit faire autant de plaisir aux Catholiques [...]
Mots clefs :
Religion, Livre, Catholiques, Protestants
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Livre contenant la verité de l'Eglise Catholique. [titre d'après la table]
L'Article qui fuit doit faire
autant deplaifir aux Catholiques , qu'il doit chagriner les
Proteftans.
à
On a publié depuis peu
Paris un Livre intitulé : La ve-.
rité de la Religion Catholique,
prouvéepar l'Ecriture Sainte, par
Mr des Mabis Chanoine de
l'Eglife d'Orleans, & ci devant
E iij
56 MERCURE
Miniftre de la Religion Préte nduë Reformée. La conquête de Mr des Mahis a fait:
beaucoup d'honneur à l'Eglife. Il eftoit cher à fa famille ,
eftimé dans fon party , &favorifé des biens de la fortune,
& par cette raifon on ne peut
l'accufer d'avoir changé de
fentiment par dégoûts , & par
des interefts humains. Il fe retira lors de fa converfion au
Seminaire de S. Magloire , &
il cut en 1687. un Canonicat
dans la Cathedrale d'Orleans.
Dans le premier Sermon qu'il
y prêcha, il prit pour texte ces
}
GALANT 57
paroles : L'Eternel eft icy & je
ne le fçavois pas. Il compofoit
l'ouvrage dont je parle , dans
l'année de fa mort, qui arriva
en 1694. & quoiqu'il ne fut
alors âgé que de 45. ans , il di
foit qu'il fe trouvoit dans une
tellefechereffe d'imagination, qu'il
eftoit fouvent obligé de quitter la
plume. On ne peut dire que
ce fut pareffe ou incapacité ,
puifqu'il aimoit fort le travail
& qu'il eftoit tres- fçavant ; fon
Livre en eft une preuve fans
replique
autant deplaifir aux Catholiques , qu'il doit chagriner les
Proteftans.
à
On a publié depuis peu
Paris un Livre intitulé : La ve-.
rité de la Religion Catholique,
prouvéepar l'Ecriture Sainte, par
Mr des Mabis Chanoine de
l'Eglife d'Orleans, & ci devant
E iij
56 MERCURE
Miniftre de la Religion Préte nduë Reformée. La conquête de Mr des Mahis a fait:
beaucoup d'honneur à l'Eglife. Il eftoit cher à fa famille ,
eftimé dans fon party , &favorifé des biens de la fortune,
& par cette raifon on ne peut
l'accufer d'avoir changé de
fentiment par dégoûts , & par
des interefts humains. Il fe retira lors de fa converfion au
Seminaire de S. Magloire , &
il cut en 1687. un Canonicat
dans la Cathedrale d'Orleans.
Dans le premier Sermon qu'il
y prêcha, il prit pour texte ces
}
GALANT 57
paroles : L'Eternel eft icy & je
ne le fçavois pas. Il compofoit
l'ouvrage dont je parle , dans
l'année de fa mort, qui arriva
en 1694. & quoiqu'il ne fut
alors âgé que de 45. ans , il di
foit qu'il fe trouvoit dans une
tellefechereffe d'imagination, qu'il
eftoit fouvent obligé de quitter la
plume. On ne peut dire que
ce fut pareffe ou incapacité ,
puifqu'il aimoit fort le travail
& qu'il eftoit tres- fçavant ; fon
Livre en eft une preuve fans
replique
Fermer
Résumé : Livre contenant la verité de l'Eglise Catholique. [titre d'après la table]
Monsieur des Mabils, chanoine de l'église d'Orléans et ancien ministre de la Religion Prétendue Réformée, a publié un ouvrage intitulé 'La vérité de la Religion Catholique, prouvée par l'Écriture Sainte'. Sa conversion au catholicisme, survenue en 1687, a été marquée par une admiration générale, excluant toute motivation matérielle ou de dégoût. Après sa conversion, il s'est retiré au Séminaire de Saint-Magloire et a obtenu un canonicat à la cathédrale d'Orléans. Dans son premier sermon, il a utilisé le texte 'L'Éternel est ici et je ne le savais pas'. Il a composé son ouvrage l'année de sa mort, survenue en 1694 à l'âge de 45 ans. Malgré une santé déclinante, il a continué à travailler sur son livre, démontrant ainsi sa dévotion et son érudition.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2012
p. 57-76
Articles contenant plusieurs curiositez qui peuvent instruire le Public & luy faire plaisir. [titre d'après la table]
Début :
Je passe d'un Article de Religion, à des Articles de Curiosité. [...]
Mots clefs :
Médailles, Bacchus, Bronze, Pierres gravées, Curiosité, Inscription grecque
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Articles contenant plusieurs curiositez qui peuvent instruire le Public & luy faire plaisir. [titre d'après la table]
Je paffe d'un Article de Religion , à des Articles de Cu
riofité.
58 MERCURE
Entre les Pierres gravées antiques qui compofent le Cabinet du Roy , le plus riche &
le plus precieux qui foit dans
l'Europe , il y en a une gravée
en creux , &montée en bague,
qui eft un chef- d'œuvre de
l'Art. C'est une petite Cornaline tranfparente qui a efté deffinée en grand par l'illuftre
Mile le Hay , connuë fous le
nom de Mlle Cheron , &gravée
en Eſtampe par Mr Picard. On
croit que cette Pierre a fervy
de Cachet à Michel Ange , &
que Raphaël en a imité quelques figures dans fes tableaux.
GALANT 59
Elle a appartenu à Mr Bagarris , Garde du Cabinet d'Henry IV. enfuite à Mr Lothier,
Antiquaire d'Aix en Provence,
& Sa Majefté l'a acquife de fes
heritiers. L'Eftampe en a eſté
publiée dans le Journal des
Sçavans du mois de Janvier
dernier , & il y en a une explication par un fçavant Je
fuite dans les Memoires de
Trevoux de Fevrier. Mais Mr
Moreau de Mautour qui a remarqué dans ce Deffein & fur
cette Eftampe des choſes differentes de ce qui fe trouve fur
la Pierre originale , & fur les
60 MERCURE
empreintes , a pris occaſion de
faire une Differtation fur ce
fujet, & il a donné lieu à une
nouvelle Eftampe plus exacte ,
dediée à Mr l'Abbé Bignon ,
& gravée par Mr Montbard ,
ruë S. Jacques, où elle fe vend.
Il y a au bas de cette Eſtampè
un petit Extrait de fa Differ
tation. Mr Moreau de Mautour pretend que la graveure
dont l'empreinte forme un bas
relief, reprefente une espece de
Fefte de Sacrifice en l'honneur
de Bacchus , & en memoiredefa
naiffance. On voit le petit Bacchus alaité par Ino fa premiere
GALANT 61
nourrice. Prés d'elle est la belle
Hippa, autre nourrice celebréepar
Orphée dans fes Hymnes. Le
vieillard eft Athamas,ou le vieux,
Silene , ou un Faune , quifait la
fonction de Sacrificateur tient
une Patere pour les libations de
vinfur le feudeftiné pour le Sacrifice. Un Miniftre du Sacrifice
conduit un Bouc , victime qu'on
immoloit à Bacchus , &tient un
vafe destinépour recevoir lefang
de la victime. Un Satyre jouë
d'une espece de flute recourbée ,
inftrument employé dans les Sacrifices & les Feftes. Les Nymphes qui furent ainsi que les Sa
62 MERCURE
tyres , les Bacchantes &les Fau
nes de la fuire de Bacchus , portent des Corbeilles de fleurs &de
fruits , fimblables à celles
po toient fur leurs têtes les jeunes
filles d'Athenes dans les Festes
confacrées à ce Dieu , nommées
que
Canephoria. Une Bacchante enjouée prefente à un des deuxpetits
Amours, une Cimbale , efpece
d'inftrument en ufage dans les
Orgies. Les Amours conviennent
à Bacchus ; on les voit dépeints
enfemble dans Anacreon, &fur
les monumens antiques. Apollon
debout , une Patere à la main , eft
icy comme une Divinité. les que
GALANT 63
que
Egyptiens & les Grecs confondoient avec Bacchus. Les deux
arbres , dont l'un eft entouré de
pampres ,fontdela nature de ceux
Pline décrit , & qui font pro-
-prespour la vigne. Le Pefcheur
hors d'œuvre , a peut eftre raport
àune fiction ingenieufe & morale
de Theocritedans l'Idylle qui porte ce titre. Ce Poëte né à Syracufe, vivoit à la Cour de Ptolemée
Philadelphe , Roy d'Egypte , qui
inftituadans Alexandrie une Fifte
particuliere à l'honneur de Bacchus , felon Achenée , auquel
temps on peut fixer l'Epoque de
l'excellent Ouvrier de ce precieux
i
A
64 MERCURE
Monument, qui auroit prés de
deux mille ans d'antiquité.
Je dois , puifque j'ai commencé à vous parler d'antiquitez , vous entretenir de plufieurs articles curieux fur ce
fujet.
On a trouvé un Trefor de
Medailles depuis peu dans la
Terre d'un Gentilhomme peu
éloignée de cette Ville ; unCurieux qui a acheté ce qui en
reftoit , car une partie avoit
déja cfté diffipée ou fonduë
par les Auteurs de la découverte , en a eu fix mille fept
GALANT 65
censquarante , c'eſt à dire quarante livres pefant , & il a jugé
par l'examen qu'il en a fait que
les Medailles du bas Empire ,
ne font nullement à mépriſer ,
& qu'elles inftruiſent autant
que celles du haut Empire.
Aprés les avoir nettoyées il les
pefa , & il vit qu'il en falloit
communément cent foixante
pour faire une livre ; il prit enfuite quelques Medailles de
Bronze des deux premiers fic .
cles de l'Empire Romain, & il
vit que huit Medailles de ce
petit bronze eftoient à peu prés
du même poids que huit MeAvril 1710. F
66 MERCURE
dailles d'argent du haut Empire ; que quatre Medailles d'or ,
que deux Medailles de moyen
bronze , & qu'une Medaille
de grand bronze ; ce qui fournit une preuve que les Romains ont toûjours gardé des
proportions dans la fabrique
de leurs Monnoyes. Les Medailles du Trefor en queſtion
commencent à Valerien , c'eſtà dire à l'Empereur dont la
deftinée fut fi trifte , qui fuc
pris dans la guerre des Perfes ,
& qui mourut d'une maniere
tragique , & qu'elles finiffent à
Aurelien ; de forte qu'elles ne
GALANT 67
comprennent que le regne de
fix ou fept Empereurs. On
compte cependant dans cet
amas de Medailles feize ou dixfept Princes differens , car ou
tre les deux Imperatrices & les
deux jeunes Cefars qui appartiennent à la famille de Valerien , il y a des Quietus , des
Elianus , des Marius , je veux
dire quelques uns de ces Empereurs , qui ont feulement regné dans quelques Provinces
de l'Empire Romain. Les revers font admirables par leur
diverfité , & il en eft peu dans
le Recueil de Mr le Comte
Fij
68 MERCURE
Mezabarba,que l'on ne trouve
dans ce Trefor , & il y en a
même beaucoup que l'on ne
trouve dans le Recueil de ce pas
Comte , quoy qu'il foit le plus
ample & le plus fidelle qu'on
ait des Medailles Latines ; commeon le peut voir
qui en a efté fait.
par le livre
On a trouvé il у a déja
quelque temps auprés de Paris
une petite Figure de bronze
reprefentant un jeune homme
qui tient de la main gauche une
Patere & de la droite un vafc
courbe. Plufieurs Antiquaires
ont travaillé à l'explication de
GALANT 69
cette Figure , & le Pere Poupart fur tout , Religieux du
Tiers-Ordre de Saint François
à Picpus , a écrit fur ce fujet
une Lettre à Mr l'Evêque de
Soiffons , qui luy fait beaucoup
d'honneur par le tour inge
nieux & folide avec lequel il
explique cette Antique ; il pré
tend que c'eft un jeune homme qui fert à boire , & il fonde
fon fentiment fur la coûtume
des Anciens qui fe fervoient
de jeunes gens pour leur verfer à boire. Horace nous apprend que leur air eftoir gracieux , leur tefte couronnée
70 MERCURE
leur chevelure frifée, leur habit
ceint & retrouffé , tel qu'on reprefente le jeune homme de
la Figure; leur employ cftoit
de fervir le vin & de lever la
table. La coutume de fe fervir
de ces jeunes gens , ajoute le
Pere Poupart , eftoit une Imitation de la Fable deJupiter &
de Ganymede ; & les couronnes de ces jeunes gens eftoient
ordinairement de rofes & d'autres fleurs felon les Saifons.
Ciceron en parle dans une de
fes Oraifons contre Verrez.
Toutes ces chofes fetrouvant
dans la Figure en queſtion nô-
GALANT 71
tre fçavant Picpus prétend que
c'eſt un jeune homme qui fert
à boire , & non un Joueur de
Flute courbe comme quelques
autres l'ont prétendu. Il prouve enfin
par l'autorité de Stace
que c'eft une Patere dont on
fe fervoit pour faire des libations dans les repas . A l'égard
de la difficulté qui naiſt de
l'inftrument courbe que ce
jeune homme tient à la main
droite , le Pere Poupart croit
& avec fondement , que c'eſt
une de ces cornes dans leſquelles les Anciens beuvoient , &
dont Homère , Xenophon ,
72 MERCURE
P
Athenée & Plutarque parlent ,
& à l'égard de fa grandeur il
dit qu'il ne faut pas s'en étonner , parce que les Anciens
aimoient à boire de grands
coups. Le Pere Poupart parent
de Mr Poupart de l'Academie
des Sciences , mort depuis peu ,
eft connu par plufieurs ouvrages , & furtout par la Traduction Françoife de l'Apotheofe
de l'Empereur Claude par Se-
-neque avec des Notes.b
On a trouvé à Smyrne, une
ancienne Inſcription Grecque
qui donne de l'exercice à tous
les Antiquaires. C'eſt une Epitaphe
GALANT 73
taphe pour Heria Th:fbé , qui
eft qualifiée Monodiaria. C'eſt
unterme de Muſique qui fignifioit une femme qui chantoit
feule fur le Theatre. L'Auteur
de cette Epitaphe cft nommé
Choroula , c'est- à-dire Muficien , qui joüoit de la Flute pendant les chants du Choeur.
L'affemblage des voix & des
inftrumens,faifoit un des principaux agrémens des Pieces de
Theatre, & comme le dit Seneque , on ne diſtinguoit la
voix de perfonne en particulier , mais le concert de toutes
les voix charmoit les oreilles.
Avril 1710.0 G
74 MERCURE
Plufieurs Antiquaires d'Alle
magne ont publié leurs conjectures fur cette Infcription ;
mais celle qui a paru la plus autoriféc & qui a eu jufqu'à prefent le plus de partifans eft celle de Mr Gutberletti de Francker, qui a cette occafion a publié une fçavante Differtation
où il traite à fond la matiere
qui regarde les Joueurs de Flutes de Anciens. Il parle entreautres d'un certain Joueur
nommé Canus qui fit tant de
plaifir à l'Empereur Galba en
joüant de ſon inſtrument , que
c Prince luy donna defa pro-
GALANT 75
pre main cinq deniers , plutoſt
fans doute , pour luy tenir lieu
d'approbation que commeune
récompenſe. Mr Gutberlethi
parla avec beaucoup d'étenduë de la Mufique & du Chœur
des Anciens ; & il conclud que
Heria Thifbé à qui l'Infcription eſt conſacrée , eftoit une
Chanteufe , &nullement la celebre Thiſbé tant chantée par
Ovide à caufe de fes amours
& dela mort funefte avec Pyrame. Mr Gutberlethi cite
pour garent de fon fentiment
le celebre Guiter , qui dans fon
Treforparle de cette belle ChanGij
76 MERCURE
teufe à qui il donne de grandes loüanges. Cet Auteur rapporte quantité d'Infcriptions
qui fortifient fon ſentiment.
riofité.
58 MERCURE
Entre les Pierres gravées antiques qui compofent le Cabinet du Roy , le plus riche &
le plus precieux qui foit dans
l'Europe , il y en a une gravée
en creux , &montée en bague,
qui eft un chef- d'œuvre de
l'Art. C'est une petite Cornaline tranfparente qui a efté deffinée en grand par l'illuftre
Mile le Hay , connuë fous le
nom de Mlle Cheron , &gravée
en Eſtampe par Mr Picard. On
croit que cette Pierre a fervy
de Cachet à Michel Ange , &
que Raphaël en a imité quelques figures dans fes tableaux.
GALANT 59
Elle a appartenu à Mr Bagarris , Garde du Cabinet d'Henry IV. enfuite à Mr Lothier,
Antiquaire d'Aix en Provence,
& Sa Majefté l'a acquife de fes
heritiers. L'Eftampe en a eſté
publiée dans le Journal des
Sçavans du mois de Janvier
dernier , & il y en a une explication par un fçavant Je
fuite dans les Memoires de
Trevoux de Fevrier. Mais Mr
Moreau de Mautour qui a remarqué dans ce Deffein & fur
cette Eftampe des choſes differentes de ce qui fe trouve fur
la Pierre originale , & fur les
60 MERCURE
empreintes , a pris occaſion de
faire une Differtation fur ce
fujet, & il a donné lieu à une
nouvelle Eftampe plus exacte ,
dediée à Mr l'Abbé Bignon ,
& gravée par Mr Montbard ,
ruë S. Jacques, où elle fe vend.
Il y a au bas de cette Eſtampè
un petit Extrait de fa Differ
tation. Mr Moreau de Mautour pretend que la graveure
dont l'empreinte forme un bas
relief, reprefente une espece de
Fefte de Sacrifice en l'honneur
de Bacchus , & en memoiredefa
naiffance. On voit le petit Bacchus alaité par Ino fa premiere
GALANT 61
nourrice. Prés d'elle est la belle
Hippa, autre nourrice celebréepar
Orphée dans fes Hymnes. Le
vieillard eft Athamas,ou le vieux,
Silene , ou un Faune , quifait la
fonction de Sacrificateur tient
une Patere pour les libations de
vinfur le feudeftiné pour le Sacrifice. Un Miniftre du Sacrifice
conduit un Bouc , victime qu'on
immoloit à Bacchus , &tient un
vafe destinépour recevoir lefang
de la victime. Un Satyre jouë
d'une espece de flute recourbée ,
inftrument employé dans les Sacrifices & les Feftes. Les Nymphes qui furent ainsi que les Sa
62 MERCURE
tyres , les Bacchantes &les Fau
nes de la fuire de Bacchus , portent des Corbeilles de fleurs &de
fruits , fimblables à celles
po toient fur leurs têtes les jeunes
filles d'Athenes dans les Festes
confacrées à ce Dieu , nommées
que
Canephoria. Une Bacchante enjouée prefente à un des deuxpetits
Amours, une Cimbale , efpece
d'inftrument en ufage dans les
Orgies. Les Amours conviennent
à Bacchus ; on les voit dépeints
enfemble dans Anacreon, &fur
les monumens antiques. Apollon
debout , une Patere à la main , eft
icy comme une Divinité. les que
GALANT 63
que
Egyptiens & les Grecs confondoient avec Bacchus. Les deux
arbres , dont l'un eft entouré de
pampres ,fontdela nature de ceux
Pline décrit , & qui font pro-
-prespour la vigne. Le Pefcheur
hors d'œuvre , a peut eftre raport
àune fiction ingenieufe & morale
de Theocritedans l'Idylle qui porte ce titre. Ce Poëte né à Syracufe, vivoit à la Cour de Ptolemée
Philadelphe , Roy d'Egypte , qui
inftituadans Alexandrie une Fifte
particuliere à l'honneur de Bacchus , felon Achenée , auquel
temps on peut fixer l'Epoque de
l'excellent Ouvrier de ce precieux
i
A
64 MERCURE
Monument, qui auroit prés de
deux mille ans d'antiquité.
Je dois , puifque j'ai commencé à vous parler d'antiquitez , vous entretenir de plufieurs articles curieux fur ce
fujet.
On a trouvé un Trefor de
Medailles depuis peu dans la
Terre d'un Gentilhomme peu
éloignée de cette Ville ; unCurieux qui a acheté ce qui en
reftoit , car une partie avoit
déja cfté diffipée ou fonduë
par les Auteurs de la découverte , en a eu fix mille fept
GALANT 65
censquarante , c'eſt à dire quarante livres pefant , & il a jugé
par l'examen qu'il en a fait que
les Medailles du bas Empire ,
ne font nullement à mépriſer ,
& qu'elles inftruiſent autant
que celles du haut Empire.
Aprés les avoir nettoyées il les
pefa , & il vit qu'il en falloit
communément cent foixante
pour faire une livre ; il prit enfuite quelques Medailles de
Bronze des deux premiers fic .
cles de l'Empire Romain, & il
vit que huit Medailles de ce
petit bronze eftoient à peu prés
du même poids que huit MeAvril 1710. F
66 MERCURE
dailles d'argent du haut Empire ; que quatre Medailles d'or ,
que deux Medailles de moyen
bronze , & qu'une Medaille
de grand bronze ; ce qui fournit une preuve que les Romains ont toûjours gardé des
proportions dans la fabrique
de leurs Monnoyes. Les Medailles du Trefor en queſtion
commencent à Valerien , c'eſtà dire à l'Empereur dont la
deftinée fut fi trifte , qui fuc
pris dans la guerre des Perfes ,
& qui mourut d'une maniere
tragique , & qu'elles finiffent à
Aurelien ; de forte qu'elles ne
GALANT 67
comprennent que le regne de
fix ou fept Empereurs. On
compte cependant dans cet
amas de Medailles feize ou dixfept Princes differens , car ou
tre les deux Imperatrices & les
deux jeunes Cefars qui appartiennent à la famille de Valerien , il y a des Quietus , des
Elianus , des Marius , je veux
dire quelques uns de ces Empereurs , qui ont feulement regné dans quelques Provinces
de l'Empire Romain. Les revers font admirables par leur
diverfité , & il en eft peu dans
le Recueil de Mr le Comte
Fij
68 MERCURE
Mezabarba,que l'on ne trouve
dans ce Trefor , & il y en a
même beaucoup que l'on ne
trouve dans le Recueil de ce pas
Comte , quoy qu'il foit le plus
ample & le plus fidelle qu'on
ait des Medailles Latines ; commeon le peut voir
qui en a efté fait.
par le livre
On a trouvé il у a déja
quelque temps auprés de Paris
une petite Figure de bronze
reprefentant un jeune homme
qui tient de la main gauche une
Patere & de la droite un vafc
courbe. Plufieurs Antiquaires
ont travaillé à l'explication de
GALANT 69
cette Figure , & le Pere Poupart fur tout , Religieux du
Tiers-Ordre de Saint François
à Picpus , a écrit fur ce fujet
une Lettre à Mr l'Evêque de
Soiffons , qui luy fait beaucoup
d'honneur par le tour inge
nieux & folide avec lequel il
explique cette Antique ; il pré
tend que c'eft un jeune homme qui fert à boire , & il fonde
fon fentiment fur la coûtume
des Anciens qui fe fervoient
de jeunes gens pour leur verfer à boire. Horace nous apprend que leur air eftoir gracieux , leur tefte couronnée
70 MERCURE
leur chevelure frifée, leur habit
ceint & retrouffé , tel qu'on reprefente le jeune homme de
la Figure; leur employ cftoit
de fervir le vin & de lever la
table. La coutume de fe fervir
de ces jeunes gens , ajoute le
Pere Poupart , eftoit une Imitation de la Fable deJupiter &
de Ganymede ; & les couronnes de ces jeunes gens eftoient
ordinairement de rofes & d'autres fleurs felon les Saifons.
Ciceron en parle dans une de
fes Oraifons contre Verrez.
Toutes ces chofes fetrouvant
dans la Figure en queſtion nô-
GALANT 71
tre fçavant Picpus prétend que
c'eſt un jeune homme qui fert
à boire , & non un Joueur de
Flute courbe comme quelques
autres l'ont prétendu. Il prouve enfin
par l'autorité de Stace
que c'eft une Patere dont on
fe fervoit pour faire des libations dans les repas . A l'égard
de la difficulté qui naiſt de
l'inftrument courbe que ce
jeune homme tient à la main
droite , le Pere Poupart croit
& avec fondement , que c'eſt
une de ces cornes dans leſquelles les Anciens beuvoient , &
dont Homère , Xenophon ,
72 MERCURE
P
Athenée & Plutarque parlent ,
& à l'égard de fa grandeur il
dit qu'il ne faut pas s'en étonner , parce que les Anciens
aimoient à boire de grands
coups. Le Pere Poupart parent
de Mr Poupart de l'Academie
des Sciences , mort depuis peu ,
eft connu par plufieurs ouvrages , & furtout par la Traduction Françoife de l'Apotheofe
de l'Empereur Claude par Se-
-neque avec des Notes.b
On a trouvé à Smyrne, une
ancienne Inſcription Grecque
qui donne de l'exercice à tous
les Antiquaires. C'eſt une Epitaphe
GALANT 73
taphe pour Heria Th:fbé , qui
eft qualifiée Monodiaria. C'eſt
unterme de Muſique qui fignifioit une femme qui chantoit
feule fur le Theatre. L'Auteur
de cette Epitaphe cft nommé
Choroula , c'est- à-dire Muficien , qui joüoit de la Flute pendant les chants du Choeur.
L'affemblage des voix & des
inftrumens,faifoit un des principaux agrémens des Pieces de
Theatre, & comme le dit Seneque , on ne diſtinguoit la
voix de perfonne en particulier , mais le concert de toutes
les voix charmoit les oreilles.
Avril 1710.0 G
74 MERCURE
Plufieurs Antiquaires d'Alle
magne ont publié leurs conjectures fur cette Infcription ;
mais celle qui a paru la plus autoriféc & qui a eu jufqu'à prefent le plus de partifans eft celle de Mr Gutberletti de Francker, qui a cette occafion a publié une fçavante Differtation
où il traite à fond la matiere
qui regarde les Joueurs de Flutes de Anciens. Il parle entreautres d'un certain Joueur
nommé Canus qui fit tant de
plaifir à l'Empereur Galba en
joüant de ſon inſtrument , que
c Prince luy donna defa pro-
GALANT 75
pre main cinq deniers , plutoſt
fans doute , pour luy tenir lieu
d'approbation que commeune
récompenſe. Mr Gutberlethi
parla avec beaucoup d'étenduë de la Mufique & du Chœur
des Anciens ; & il conclud que
Heria Thifbé à qui l'Infcription eſt conſacrée , eftoit une
Chanteufe , &nullement la celebre Thiſbé tant chantée par
Ovide à caufe de fes amours
& dela mort funefte avec Pyrame. Mr Gutberlethi cite
pour garent de fon fentiment
le celebre Guiter , qui dans fon
Treforparle de cette belle ChanGij
76 MERCURE
teufe à qui il donne de grandes loüanges. Cet Auteur rapporte quantité d'Infcriptions
qui fortifient fon ſentiment.
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Résumé : Articles contenant plusieurs curiositez qui peuvent instruire le Public & luy faire plaisir. [titre d'après la table]
Le texte présente plusieurs objets antiques et leurs significations historiques. Une pierre gravée en creux, montée en bague, est décrite comme un chef-d'œuvre de l'art. Cette cornaline transparente, gravée par Mlle Cheron et estampée par Mr Picard, aurait appartenu à Michel-Ange et Raphaël. Elle a été acquise par le roi après avoir appartenu à plusieurs collectionneurs, dont Mr Bagarris et Mr Lothier. Une estampe de cette pierre a été publiée dans le Journal des Sçavans et les Mémoires de Trevoux, mais des divergences entre l'estampe et la pierre originale ont conduit Mr Moreau de Mautour à publier une nouvelle estampe plus exacte. La gravure représente une fête en l'honneur de Bacchus, montrant le dieu allaité par Ino, sa nourrice, ainsi que d'autres figures mythologiques comme Silène, un satyre, des nymphes et des bacchantes. Apollon est également présent, confondu avec Bacchus par les Égyptiens et les Grecs. La scène inclut des éléments comme des corbeilles de fleurs et de fruits, des instruments de musique et des victimes sacrificielles. Le texte mentionne également la découverte d'un trésor de médailles romaines, comprenant des pièces du bas Empire, jugées aussi instructives que celles du haut Empire. Ces médailles, trouvées dans la terre d'un gentilhomme, commencent avec l'empereur Valérien et se terminent avec Aurélien, couvrant le règne de six ou sept empereurs et incluant des princes ayant régné sur des provinces spécifiques. Enfin, le texte évoque une petite figure de bronze représentant un jeune homme servant à boire, interprétée par le Père Poupart comme une imitation de la fable de Jupiter et Ganymède. Une inscription grecque trouvée à Smyrne, dédiée à une chanteuse de théâtre nommée Heria Thisfbé, est également mentionnée, ainsi que les conjectures des antiquaires allemands sur cette inscription.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2013
p. 76-8[1]
PARAPHRASE de la septiéme Leçon des Lamentations de Jeremie, accommodée au temps present par Mr Maugard.
Début :
Quoyque vous ne receviez ma Lettre qu'aprés Pasques, la / Si des bleds verdoyans la brillante apparence, [...]
Mots clefs :
Temps, Lamentations de Jérémie, Bonté divine, Ciel, Dieu
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : PARAPHRASE de la septiéme Leçon des Lamentations de Jeremie, accommodée au temps present par Mr Maugard.
Quoyque vous ne receviez
maLettre qu'aprés Pafques , la
plupart des nouvelles qu'elle
contient doivent eftre des chofes qui fe font paffées pendant
le Carême ; & comme c'est le
temps où l'on chante les Tenebres , l'Ouvrage qui fuit
convient fort au temps où il
a efté fait.
GALANT 77
PARAPHRASE
de la feptiéme Leçon des
Lamentations de Jeremie ,
accommodée au temps prefent par Mr Maugard.
Si des bleds verdoyans la brillante
apparence ,
Du trifte Laboureur reveille l'efperance ,
Etfemble avoir remis la joye en
tous les cœurs :
Si l'Orge a diffipé les horribles
langueurs
De ce cruel Vautourque l'on nommefamine,
G iij
78 MERCURE
Ilfaut en rendre grace àla bonté
divine ,
Qui tientfurnos befoins l'œilfans
ceffe arrefté,
Et produit l'abondance en lafterilité.
Dés que l'Aftre du jour recommence ſa courſe ,
Le Seigneur de fes dons ouvre la
riche fource ;
Son immuable foy tient ce qu'elle
promet ,
Etfa fainte parole eft autant que
L'effet.
Au raviſſant attrait d'un ſi precieux
gage ,
Le Seigneur, dit mon ame , eft
mon feul heritage,
GALANT 79
Eternelle beauté qui cauſez mes
Fe
foupirs ,
vous attends , venez combler
mesfaints defirs.
Le pauvre qui l'invoque en ce
temps de mifere ,
Connoît qu'il a pour luy les entrailles d'unpere.
I
Toujours bon, toujours doux ,
aime à s'approcher
D'uncœurqui plein d'amour vole
pour le chercher.
Heureux qui fans crier contre la
providence ,
Reçoit de fes travaux la jufte récompenfe.
Si lesfleaux font du Ciel de folides bienfaits, Giiij
80 MERCURE
Heureux qui de bonne heure a
ployé fous leurfaix.
Cefalutaire joug qu'il porte fur
Sa tête
Luy fait des plus grands maux
furmonter latempefte :
Le cheftoûjours panché fous la
main de fon Dieu,
Il enbenit les coups en tout temps,
en tout lieu.
Si d'espoir àfes yeux brille quelque lumiere ,
Il s'aneantira juſques dans la
pouffiere.
Il est de patience un modele parfait;
Si quelqu'un luy décharge un indignefoufflet
GALANT 82
Se fouvenant qu'il fort du vil
fein de la bouë
Acelui qui le frape il tendra l'au
tre jouë :
Il a le cœur fans ceffe humilié ,
contrit,
Etfon ame d'affronts s'abbreuve
&fe nourrit.
maLettre qu'aprés Pafques , la
plupart des nouvelles qu'elle
contient doivent eftre des chofes qui fe font paffées pendant
le Carême ; & comme c'est le
temps où l'on chante les Tenebres , l'Ouvrage qui fuit
convient fort au temps où il
a efté fait.
GALANT 77
PARAPHRASE
de la feptiéme Leçon des
Lamentations de Jeremie ,
accommodée au temps prefent par Mr Maugard.
Si des bleds verdoyans la brillante
apparence ,
Du trifte Laboureur reveille l'efperance ,
Etfemble avoir remis la joye en
tous les cœurs :
Si l'Orge a diffipé les horribles
langueurs
De ce cruel Vautourque l'on nommefamine,
G iij
78 MERCURE
Ilfaut en rendre grace àla bonté
divine ,
Qui tientfurnos befoins l'œilfans
ceffe arrefté,
Et produit l'abondance en lafterilité.
Dés que l'Aftre du jour recommence ſa courſe ,
Le Seigneur de fes dons ouvre la
riche fource ;
Son immuable foy tient ce qu'elle
promet ,
Etfa fainte parole eft autant que
L'effet.
Au raviſſant attrait d'un ſi precieux
gage ,
Le Seigneur, dit mon ame , eft
mon feul heritage,
GALANT 79
Eternelle beauté qui cauſez mes
Fe
foupirs ,
vous attends , venez combler
mesfaints defirs.
Le pauvre qui l'invoque en ce
temps de mifere ,
Connoît qu'il a pour luy les entrailles d'unpere.
I
Toujours bon, toujours doux ,
aime à s'approcher
D'uncœurqui plein d'amour vole
pour le chercher.
Heureux qui fans crier contre la
providence ,
Reçoit de fes travaux la jufte récompenfe.
Si lesfleaux font du Ciel de folides bienfaits, Giiij
80 MERCURE
Heureux qui de bonne heure a
ployé fous leurfaix.
Cefalutaire joug qu'il porte fur
Sa tête
Luy fait des plus grands maux
furmonter latempefte :
Le cheftoûjours panché fous la
main de fon Dieu,
Il enbenit les coups en tout temps,
en tout lieu.
Si d'espoir àfes yeux brille quelque lumiere ,
Il s'aneantira juſques dans la
pouffiere.
Il est de patience un modele parfait;
Si quelqu'un luy décharge un indignefoufflet
GALANT 82
Se fouvenant qu'il fort du vil
fein de la bouë
Acelui qui le frape il tendra l'au
tre jouë :
Il a le cœur fans ceffe humilié ,
contrit,
Etfon ame d'affronts s'abbreuve
&fe nourrit.
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Résumé : PARAPHRASE de la septiéme Leçon des Lamentations de Jeremie, accommodée au temps present par Mr Maugard.
Une lettre mentionne la réception d'une missive après Pâques, contenant des nouvelles survenues pendant le Carême. Elle fait référence à une œuvre adaptée des Lamentations de Jérémie par Monsieur Maugard, adaptée à la période des Ténèbres. Le texte exprime une gratitude envers la bonté divine pour l'abondance des récoltes, comparant la joie des laboureurs à la fin des langueurs de la famine. Il souligne la fidélité de Dieu qui pourvoit aux besoins humains. Le texte exprime également une attente fervente envers Dieu, décrit comme un héritage éternel et une beauté causant des soupirs. Il met en avant la bonté et la douceur de Dieu envers ceux qui l'invoquent, même dans les temps de misère. Enfin, il loue ceux qui acceptent les épreuves avec patience et humilité, bénissant les coups de Dieu et restant humbles face aux affronts.
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2014
p. 8[1]-82
EPIGRAMME sur la stupidité des Impies.
Début :
Je crois que l'Epigramme qui suit est aussi de saison. Elle / Seigneur, dont l'immense pouvoir, [...]
Mots clefs :
Voir, Stupidité, Impies, Hommes aveugles
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texteReconnaissance textuelle : EPIGRAMME sur la stupidité des Impies.
Je crois que l'Epigramme
qui fuit eft auffi de faifon. Elle
eft de Mr l'Abbé Jacquelat.
EPIGRAMME
fur la ftupidité des Impies.
Seigneur , dont l'immense pou
voir
82 MERCURE
Et dont lafageffe infinie
De chaque creature ont marqué le
devoir,
De ce vafte Univers foûtiennent
l'harmonie ,
Et par ces grands effets fe font.
fentir voir.
Que de l'impieté qui regne dans
le monde,
Je reçois dans le cœur une douleur
profonde,
Des hommes aveugles &fous,
Et plus ftupides que des bêtes ,
Mofentdemanderoù vous étes,
·Et rien nepeut êtrefans vous.
qui fuit eft auffi de faifon. Elle
eft de Mr l'Abbé Jacquelat.
EPIGRAMME
fur la ftupidité des Impies.
Seigneur , dont l'immense pou
voir
82 MERCURE
Et dont lafageffe infinie
De chaque creature ont marqué le
devoir,
De ce vafte Univers foûtiennent
l'harmonie ,
Et par ces grands effets fe font.
fentir voir.
Que de l'impieté qui regne dans
le monde,
Je reçois dans le cœur une douleur
profonde,
Des hommes aveugles &fous,
Et plus ftupides que des bêtes ,
Mofentdemanderoù vous étes,
·Et rien nepeut êtrefans vous.
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Résumé : EPIGRAMME sur la stupidité des Impies.
L'épigramme de l'Abbé Jacquelat, 'Sur la stupidité des Impies', exprime la douleur de l'auteur face à l'impiété et à la stupidité des hommes qui se moquent de Dieu. Il souligne la puissance et la sagesse infinies de Dieu, omniprésent et manifesté à travers Ses œuvres. L'auteur déplore l'incrédulité de ceux qui nient l'existence divine.
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2015
p. 82-93
Lettre de Monsieur l'Evesque de Nisme, à Monsieur le Pelletier, Ministre d'Etat.
Début :
Quoyque je vous aye déja parlé plus d'une fois de la mort [...]
Mots clefs :
Evêque de Nîmes, Mort, Mr le Pelletier, Visite, Âge, Affaiblissement
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Lettre de Monsieur l'Evesque de Nisme, à Monsieur le Pelletier, Ministre d'Etat.
Quoyque je vous aye déja
GALANT 83
le
parlé plus d'une fois de la mort
de Mr l'Evêque de Nifmes ,
on ne peut trop parler d'un
Serviteur de Dieu fi zelé, qui
a efté fi utile à fon prochain ,
& qui a tant travaillé pour
falut des ames. Jevous envoye
une Lettre écrite un peu avant
fa mort, & qui avec tous les
merveilleux Ouvrages de ce
Prelat, contribuera à faire vivre fa memoire.
Lettre de Monfieur l'Evefque
de Nifmes , à Monfieur le
Pelletier , Miniftre d'Etat.
Une viſite , Monſieur , queje
84 MERCURE
viens defaire à Mr le Ducd'Ufez depuis peu dans cette Provin
ce m'a empêché de répondre plutoft à votre derniere Lettre. Fe
vois que vous avez quitté voftre
folitude de Ville-Neuve , avant
que lafaifon de la Campagnefuft
paffée. Ilfaut ménager unefanté
foible , l'air deParis eft moinsfu
bril, lesfecours yfont plus prefens,
quand on approche de l'age
des Patriarches , il faut fe mettre fous lesfoins d'unefamille affectionnée, & recevoir de ſes enfans les fruitsde la bonne éducation
qu'on leur adonnée. La confidence
que vous mefaites de l'état où
yous croyez que vous réduit le
GALANT 85°
poids de vos années me toucheroit
davantagefi vous n'enparliezpas
fibien , &fije ne voyois encore
sout voftre efprit dans voftre Lettre &dans celle que MrBaville
m'a communiquée ; mais enfin vôtre apprehenfion eft raisonnable ;
tout ce qui tend àſa fin diminuë
neceffairement la vigueur paffée
les organes s'ufent , l'efprit s'afaiblit avec le corps , le feu qui nous
anime s'éteint infenfiblement &
la raison auffi bien que les fens
fuccombe quelquefoisfous les extrémitez de la vieilleffe.
Ceux qui comme vous ont mené une vie toûjours occupée , qui
ont efté chargez depenibles &im-
86 MERCURE
portantes affaires , qui ont pris à
cœur les interefts de l'Etat comme,
ceux de leurfamille , quifont ai
fément touchez des malheurs prefens & des miferes de la Patrie.
Ceux- là , dis-je , ont fujet de
craindre que l'application & l'u
fage qu'ils ont fait de leur efprit
n'y caufe enfin quelque défaillance. Ilyapeu de ces vieilleſſes heu
reufes qui fe foutiennent jufques
àlafin, où le temps n'ôte à l'homme quelque partie de luy- même
& cette benediction que Moyfe
prononçafur Azer: Sicut dies ju
ventutis tuæ ita erit fenectus
e fe renouvelle gueres de- tua ne
puis celle-là.
GALANT 87
M.Nous avons vû vous &moy,
Monfieur, des hommes dont on avoir eftimé le jugement & lafageffe, aprés avoir remply les premiers Emplois & les premiers
ChargesduRoyaume, traîner un
refte de vie dans une langueur pitoyable ,fans raifonnement , fans
intelligence , dans l'oubli de leur
propre nom.
Favouequecette espece de mort
vivante eft d'unegrande humiliation quandon lafent ou qu'on la
prévoir. L'homme nefait jamais
plus de pitiéque lorsqu'il commence ainfi à rentrer dans fon neant;
la mort naturelle eftlapeine du pe-
88 MERCURE
ché, la mort civile ou morale ag
mondeen eftlapenitence. Ilfauts'y
refigner quand on la voit approcher, dans le danger de nepouvoirplus offriràDieu avec liberté
les facrifices de bonnes œuvres d'
de louanges , luy en faire undefon
filence & defon inaction.
Aprés cela il faut fe confoler
de tout. L'Apoftre nous apprend
que foit que nous vivions , foit
que nous mourions`, nous fommes
au Seigneur, nous devons croire
que toute affliction , comme toute
confolation , viennent de luy, que
c'eft toûjours un bien que fa volonté s'accompliſſe en nous , &
GALANT 89
qu'en nous ôtant ce qui fert à le
connoiftre & à le fervir, il nous
ôte en mefme temps ce qui peut in
duire à l'offencer.
Cet affoibliffement que vous
eroy zremarqueren vostreperfon
ne eft une marquede l'attention que
vous avezfür vous mefme; iln'eft
pas étonnant que vous éprouviez
quelque changement &quelque
diminution de force , que vostre
imagination fe refroidiffe ; que
voftre applicationfe relâche ,
vosprieresfoient moinsferventes ,
que vos actions & vos penfées
foient moins vives , que le corps
quife corrompt, appefentiffe l'ames
Avril 1710.
H
que
90 MERCURE
vous touchez à ce terme fatal
de la vie , aude- là duquel il n'y
plus que travail & doulent
felon l'Écriture.
La reflexion que nous avons à
faire, Monfieur , car à deux ou
trois années prés , nous fommes
dans le mefme cas ; c'eſt de nous
regarderfur le declin de l'âge comme desferviteurs qui vont deve
nir inutiles ; de mettre à profit les
beures que Dieu nous laiffe avant
que cela vienne, où felon l'Evan
gile, ilne fera plus libre de tra
vailler pour le falut. Hatonsnous de luy offrir des reconnoiffan
ces des affections qui feront
GALANT 91
tous les jours plus ufees , e
prions-le que s'il veut nous punir
avantnoftremortpar laprivation
des douceurs temporelles & fpirituelles de la vie , il conferve du
moins dans nos cœurs mortifiez
un fond de Religion , de Foy
d'humilité depatience.
C'est une grace & une benediction du Ciel pour vous d'eftre
au milieu de vostrefamille , aimé
&honoré de vos enfans , qut
vous adouciront vos peines , qui
respecterontjufqu'à vosfoibleffes
& qui touchez de tendreffe , de
puiée de defir de vous prolonger
unrefte de vie , auront les mefmes
Hij
92 MERCURE
foins de voftre foibleffe que vous
aurez eu de leur enfance.
Quoique je fois perfuadé que
vous n'avez pas grand befoin de
nos leçons , & qu'un efpritfolide & tranquile comme le vostre,
ne foitpas d'ordinaire fujet à de
tels dérangemens , j'ay bien voula
vous obéir & vous témoigner avec quelle déference &avec quel
Zele jefuis , &c.
Cette Lettre a charmé tous
ceux qui l'ont lûë. On en a fait
ungrand nombre de Copies ,
& toutes les perfonnes qui font
fort avancées en âge en ont
voulu avoir; & c'eft une con-
GALANT 93
folation pour elles de penfer
qu'elles mourront dans le fein
d'une famille cherie , qui tâchera d'adoucir leurs maux,
& je ne doute point que la
kcture de cette Lettre nevous
doive faire beaucoup de platfir.
GALANT 83
le
parlé plus d'une fois de la mort
de Mr l'Evêque de Nifmes ,
on ne peut trop parler d'un
Serviteur de Dieu fi zelé, qui
a efté fi utile à fon prochain ,
& qui a tant travaillé pour
falut des ames. Jevous envoye
une Lettre écrite un peu avant
fa mort, & qui avec tous les
merveilleux Ouvrages de ce
Prelat, contribuera à faire vivre fa memoire.
Lettre de Monfieur l'Evefque
de Nifmes , à Monfieur le
Pelletier , Miniftre d'Etat.
Une viſite , Monſieur , queje
84 MERCURE
viens defaire à Mr le Ducd'Ufez depuis peu dans cette Provin
ce m'a empêché de répondre plutoft à votre derniere Lettre. Fe
vois que vous avez quitté voftre
folitude de Ville-Neuve , avant
que lafaifon de la Campagnefuft
paffée. Ilfaut ménager unefanté
foible , l'air deParis eft moinsfu
bril, lesfecours yfont plus prefens,
quand on approche de l'age
des Patriarches , il faut fe mettre fous lesfoins d'unefamille affectionnée, & recevoir de ſes enfans les fruitsde la bonne éducation
qu'on leur adonnée. La confidence
que vous mefaites de l'état où
yous croyez que vous réduit le
GALANT 85°
poids de vos années me toucheroit
davantagefi vous n'enparliezpas
fibien , &fije ne voyois encore
sout voftre efprit dans voftre Lettre &dans celle que MrBaville
m'a communiquée ; mais enfin vôtre apprehenfion eft raisonnable ;
tout ce qui tend àſa fin diminuë
neceffairement la vigueur paffée
les organes s'ufent , l'efprit s'afaiblit avec le corps , le feu qui nous
anime s'éteint infenfiblement &
la raison auffi bien que les fens
fuccombe quelquefoisfous les extrémitez de la vieilleffe.
Ceux qui comme vous ont mené une vie toûjours occupée , qui
ont efté chargez depenibles &im-
86 MERCURE
portantes affaires , qui ont pris à
cœur les interefts de l'Etat comme,
ceux de leurfamille , quifont ai
fément touchez des malheurs prefens & des miferes de la Patrie.
Ceux- là , dis-je , ont fujet de
craindre que l'application & l'u
fage qu'ils ont fait de leur efprit
n'y caufe enfin quelque défaillance. Ilyapeu de ces vieilleſſes heu
reufes qui fe foutiennent jufques
àlafin, où le temps n'ôte à l'homme quelque partie de luy- même
& cette benediction que Moyfe
prononçafur Azer: Sicut dies ju
ventutis tuæ ita erit fenectus
e fe renouvelle gueres de- tua ne
puis celle-là.
GALANT 87
M.Nous avons vû vous &moy,
Monfieur, des hommes dont on avoir eftimé le jugement & lafageffe, aprés avoir remply les premiers Emplois & les premiers
ChargesduRoyaume, traîner un
refte de vie dans une langueur pitoyable ,fans raifonnement , fans
intelligence , dans l'oubli de leur
propre nom.
Favouequecette espece de mort
vivante eft d'unegrande humiliation quandon lafent ou qu'on la
prévoir. L'homme nefait jamais
plus de pitiéque lorsqu'il commence ainfi à rentrer dans fon neant;
la mort naturelle eftlapeine du pe-
88 MERCURE
ché, la mort civile ou morale ag
mondeen eftlapenitence. Ilfauts'y
refigner quand on la voit approcher, dans le danger de nepouvoirplus offriràDieu avec liberté
les facrifices de bonnes œuvres d'
de louanges , luy en faire undefon
filence & defon inaction.
Aprés cela il faut fe confoler
de tout. L'Apoftre nous apprend
que foit que nous vivions , foit
que nous mourions`, nous fommes
au Seigneur, nous devons croire
que toute affliction , comme toute
confolation , viennent de luy, que
c'eft toûjours un bien que fa volonté s'accompliſſe en nous , &
GALANT 89
qu'en nous ôtant ce qui fert à le
connoiftre & à le fervir, il nous
ôte en mefme temps ce qui peut in
duire à l'offencer.
Cet affoibliffement que vous
eroy zremarqueren vostreperfon
ne eft une marquede l'attention que
vous avezfür vous mefme; iln'eft
pas étonnant que vous éprouviez
quelque changement &quelque
diminution de force , que vostre
imagination fe refroidiffe ; que
voftre applicationfe relâche ,
vosprieresfoient moinsferventes ,
que vos actions & vos penfées
foient moins vives , que le corps
quife corrompt, appefentiffe l'ames
Avril 1710.
H
que
90 MERCURE
vous touchez à ce terme fatal
de la vie , aude- là duquel il n'y
plus que travail & doulent
felon l'Écriture.
La reflexion que nous avons à
faire, Monfieur , car à deux ou
trois années prés , nous fommes
dans le mefme cas ; c'eſt de nous
regarderfur le declin de l'âge comme desferviteurs qui vont deve
nir inutiles ; de mettre à profit les
beures que Dieu nous laiffe avant
que cela vienne, où felon l'Evan
gile, ilne fera plus libre de tra
vailler pour le falut. Hatonsnous de luy offrir des reconnoiffan
ces des affections qui feront
GALANT 91
tous les jours plus ufees , e
prions-le que s'il veut nous punir
avantnoftremortpar laprivation
des douceurs temporelles & fpirituelles de la vie , il conferve du
moins dans nos cœurs mortifiez
un fond de Religion , de Foy
d'humilité depatience.
C'est une grace & une benediction du Ciel pour vous d'eftre
au milieu de vostrefamille , aimé
&honoré de vos enfans , qut
vous adouciront vos peines , qui
respecterontjufqu'à vosfoibleffes
& qui touchez de tendreffe , de
puiée de defir de vous prolonger
unrefte de vie , auront les mefmes
Hij
92 MERCURE
foins de voftre foibleffe que vous
aurez eu de leur enfance.
Quoique je fois perfuadé que
vous n'avez pas grand befoin de
nos leçons , & qu'un efpritfolide & tranquile comme le vostre,
ne foitpas d'ordinaire fujet à de
tels dérangemens , j'ay bien voula
vous obéir & vous témoigner avec quelle déference &avec quel
Zele jefuis , &c.
Cette Lettre a charmé tous
ceux qui l'ont lûë. On en a fait
ungrand nombre de Copies ,
& toutes les perfonnes qui font
fort avancées en âge en ont
voulu avoir; & c'eft une con-
GALANT 93
folation pour elles de penfer
qu'elles mourront dans le fein
d'une famille cherie , qui tâchera d'adoucir leurs maux,
& je ne doute point que la
kcture de cette Lettre nevous
doive faire beaucoup de platfir.
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Résumé : Lettre de Monsieur l'Evesque de Nisme, à Monsieur le Pelletier, Ministre d'Etat.
La lettre adressée à Monsieur le Pelletier, Ministre d'État, traite de la mort de l'Évêque de Nîmes, décrit comme un serviteur de Dieu zélé et utile à son prochain. L'auteur envoie une lettre écrite par l'Évêque peu avant son décès, destinée à perpétuer sa mémoire. L'Évêque explique qu'une visite au Duc d'Uzès l'a empêché de répondre plus tôt à la lettre de Pelletier. Il conseille à Pelletier de prendre soin de sa santé en raison de son âge avancé et de se reposer dans une famille affectionnée. L'Évêque reconnaît les appréhensions de Pelletier concernant la vieillesse et la diminution des forces physiques et mentales. Il mentionne que ceux qui ont mené une vie active et ont été chargés de responsabilités importantes peuvent craindre que leur esprit ne faiblisse avec l'âge. La lettre se termine par des réflexions sur la mort et la nécessité de se préparer spirituellement, en offrant des prières et des actions de grâce à Dieu. La lettre a été bien reçue et copiée par de nombreuses personnes âgées, leur offrant consolation et réconfort.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2016
p. 93-94
Mr l'Archevêque d'Alby, nommé pour remplir la place qu'occupoit à l'Academie Françoise, feu Mr l'Evêque de Nismes. [titre d'après la table]
Début :
Je dosi ajoûter icy, en vous parlant du dernier Ouvrage du [...]
Mots clefs :
Evêque d'Alby, Académie française, Nomination
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Mr l'Archevêque d'Alby, nommé pour remplir la place qu'occupoit à l'Academie Françoise, feu Mr l'Evêque de Nismes. [titre d'après la table]
Je dois ajoûter icy , envous
parlant du dernier Ouvrage du
Prelat qui en eft l'Auteur ,
Mrl'Evefque d'Alby vient d'êstre nommé pour remplir la
place qu'il occupoit à l'Academie Françoife. J'aurois beaucoup de chofes à vous en dire;
mais je remets à vous en parler
94 MERCURE
lorfqu'il fera reçû dans cet ilJuftre & fçavant Corps , puif
que felon l'ufage , fon Elogey
fera prononcé publiquement,
ce qui me fournira des moyens
plus feurs de vous apprendre
avec plus de certitude toutes
les grandes qualitez , & tous
les grands talens qui le font
admirer & eftimer.
parlant du dernier Ouvrage du
Prelat qui en eft l'Auteur ,
Mrl'Evefque d'Alby vient d'êstre nommé pour remplir la
place qu'il occupoit à l'Academie Françoife. J'aurois beaucoup de chofes à vous en dire;
mais je remets à vous en parler
94 MERCURE
lorfqu'il fera reçû dans cet ilJuftre & fçavant Corps , puif
que felon l'ufage , fon Elogey
fera prononcé publiquement,
ce qui me fournira des moyens
plus feurs de vous apprendre
avec plus de certitude toutes
les grandes qualitez , & tous
les grands talens qui le font
admirer & eftimer.
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Résumé : Mr l'Archevêque d'Alby, nommé pour remplir la place qu'occupoit à l'Academie Françoise, feu Mr l'Evêque de Nismes. [titre d'après la table]
L'Évêque d'Alby est nommé pour succéder à un prélat décédé à l'Académie Française. L'auteur préfère attendre la réception officielle de l'Évêque pour détailler ses qualités et talents lors de l'éloge public.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2017
p. 94-98
Voyage des Indes Orientales, mêlé de plusieurs Histoires curieuses. [titre d'après la table]
Début :
Je crois devoir, en vous parlant de Sçavans, vous entretenir [...]
Mots clefs :
Livres, Savants, Indes orientales, Voyage
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Voyage des Indes Orientales, mêlé de plusieurs Histoires curieuses. [titre d'après la table]
Je crois devoir , en vous
parlant de Sçavans , vous entretenir de deux Livres qui
font dignes de la curiofité publique.
Il paroit depuis quelque
temps un Livre intitulé Voyage
GALANT 95
des Indes Orientales , mêlé deplufieursHiftoires curieufes , endeux
volumes in 12. fait par Mr
Carré. Il a efté deux fois aux
grandes Indes par ordre de feu
Mr Colbert , & aprés beaucoup d'années il a bien voulu
faire part au Public de ce qu'il
a svû dans ces deux grands
voyages. Ce qu'il dit fur la
revolution de Baffura Ville
de l'Arabie , & qui a efté
de tout temps fous la puiffance des Arabes , mais que les
Turcs & les Arabes fe difputent à prefent , eft tres- curieux,
ce qui donne occaſion à Mr
96 MERCURE
Carré de faire l'hoire du fameux Seva Gy, qui prés avoir
efté Officier du Roy de Vilas
pour s'eft élevé par fa valeur
jufqu'à fe faire un puiffant
Royaume & faire trembler
tout Orient. En parlant de
la fameufe Ville d Alep il dit
que la Chapelle du Conſul y
tient lieu de Paroiffe , qu'elle
eft deffervie par les Religieux
de Saint François , & qu'il y a
une Maiſon de Jefuites , ce qui
Juy donne lieu de faire l'éloge
de ces Peres. H paroift qu'il
avoit le caractere d'Envoyé ,
puifqu'en parlant de D. Pedro
de
GALANT 97
•
de Caftro riche Portugais , &
qui eftoit fur le point de pren-
-dre des engagemens avec les
Mahometans , lorqu'il le rencontra à Rhebac , Ville du
Royaume de Vilapour , il ſe
fert de ces termes : puis meferant de toute l'autorité que me
donnoit moncaractere , pour parler
à des perfonnes fcandaleuſes , je
4luyparlay le plus chretiennement
qu'il me fut poffible fur le pas
qu'il alloit faire. On trouve à
la fin de ce Voyage l'hiſtoire de
deux Dames Portugaiſes venduës par le même Dom Pedro
de Caftro à un Prince Maho1
Avril 1710.
I
98 MERCURE
metan. Cette Hiftoire eft fort
touchante & merite d'eftre luë.
Mr Carré eftoit un Ecclefiaftique d'une fainte vie & d'un
merite qui luy a attiré ungrand
nombre d'amis dans l'Orient ,
& dans les Pays oùil a voyagé.
parlant de Sçavans , vous entretenir de deux Livres qui
font dignes de la curiofité publique.
Il paroit depuis quelque
temps un Livre intitulé Voyage
GALANT 95
des Indes Orientales , mêlé deplufieursHiftoires curieufes , endeux
volumes in 12. fait par Mr
Carré. Il a efté deux fois aux
grandes Indes par ordre de feu
Mr Colbert , & aprés beaucoup d'années il a bien voulu
faire part au Public de ce qu'il
a svû dans ces deux grands
voyages. Ce qu'il dit fur la
revolution de Baffura Ville
de l'Arabie , & qui a efté
de tout temps fous la puiffance des Arabes , mais que les
Turcs & les Arabes fe difputent à prefent , eft tres- curieux,
ce qui donne occaſion à Mr
96 MERCURE
Carré de faire l'hoire du fameux Seva Gy, qui prés avoir
efté Officier du Roy de Vilas
pour s'eft élevé par fa valeur
jufqu'à fe faire un puiffant
Royaume & faire trembler
tout Orient. En parlant de
la fameufe Ville d Alep il dit
que la Chapelle du Conſul y
tient lieu de Paroiffe , qu'elle
eft deffervie par les Religieux
de Saint François , & qu'il y a
une Maiſon de Jefuites , ce qui
Juy donne lieu de faire l'éloge
de ces Peres. H paroift qu'il
avoit le caractere d'Envoyé ,
puifqu'en parlant de D. Pedro
de
GALANT 97
•
de Caftro riche Portugais , &
qui eftoit fur le point de pren-
-dre des engagemens avec les
Mahometans , lorqu'il le rencontra à Rhebac , Ville du
Royaume de Vilapour , il ſe
fert de ces termes : puis meferant de toute l'autorité que me
donnoit moncaractere , pour parler
à des perfonnes fcandaleuſes , je
4luyparlay le plus chretiennement
qu'il me fut poffible fur le pas
qu'il alloit faire. On trouve à
la fin de ce Voyage l'hiſtoire de
deux Dames Portugaiſes venduës par le même Dom Pedro
de Caftro à un Prince Maho1
Avril 1710.
I
98 MERCURE
metan. Cette Hiftoire eft fort
touchante & merite d'eftre luë.
Mr Carré eftoit un Ecclefiaftique d'une fainte vie & d'un
merite qui luy a attiré ungrand
nombre d'amis dans l'Orient ,
& dans les Pays oùil a voyagé.
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Résumé : Voyage des Indes Orientales, mêlé de plusieurs Histoires curieuses. [titre d'après la table]
Le texte présente deux ouvrages d'intérêt public. Le premier, 'Voyage Galant des Indes Orientales', est écrit par Monsieur Carré et relate ses deux voyages aux Indes Orientales, effectués sur ordre de feu Monsieur Colbert. Carré décrit divers événements, tels que la révolution de Bassora, une ville arabe disputée entre Turcs et Arabes, et l'histoire de Seva Gy, un officier devenu roi puissant en Orient. Il mentionne également la ville d'Alep, où la chapelle du consul, desservie par les Religieux de Saint François, sert de paroisse, et où se trouve une maison de Jésuites. Carré, en tant qu'envoyé, a tenté de dissuader Don Pedro de Castro, un riche Portugais, de s'allier avec les mahométans. L'ouvrage se termine par l'histoire de deux dames portugaises vendues à un prince mahométan par Don Pedro de Castro. Carré est décrit comme un ecclésiastique de sainte vie et de grand mérite, ayant gagné de nombreux amis lors de ses voyages.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2018
p. 98-103
Mr le Prevost des Marchands, accompagné de Mrs les Echevins, vient aux grands Augustins faire compliment à Mrs de l'Assemblée du Clergé. [titre d'après la table]
Début :
Le 4. de ce mois Mr le Prevost des Marchands accompagné [...]
Mots clefs :
Prévôt des marchands, Assemblée du Clergé, Cardinal de Noailles
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texteReconnaissance textuelle : Mr le Prevost des Marchands, accompagné de Mrs les Echevins, vient aux grands Augustins faire compliment à Mrs de l'Assemblée du Clergé. [titre d'après la table]
Le 4. de ce mois Mr le Pre-
THEQUE
BIBLIO
7.
DELA
MERCURE 99 VILLE
voft des Marchands acco
gné de Mrs les Echevins , vint
au grand Convent des Auguf
tins complimenter Meffieurs
de l'Affemblée du Clergé dans
leur Salle , au nom de la Ville
de Paris. Mrs les Agens les allerent prendre dans l'Eglife ,
où ils attendirent tres - peu de
temps. Ils allerent d'abord
dans le Chœur , où eftant arrivez , ils envoyerent un Officier de Ville avertir. Meffieurs
du Clergé de leur arrivée; auffitôt Mrs les Agens vinrent leur
faire compliment dans le
Choeur, & enfuite ils les meI ij
100 MERCURE
nerent à la Salle de l'Affemblée : Mr l'Evêque de S. Paul
de Leon , & un Abbé du ſecond Ordre vinrent les recevoir à la Porte du Veſtibule ;
& eftant entrez dans la Salle ,
toute l'Aſſemblée fe découvrit , & les falua fans fe lever.
Mr le Prevost des Marchands
s'eftant affis dans un Fauteuil
qui luy avoit efté preparé , &
Mrs les Echevins fur de fimples Chaifes. Et Meffieurs du
Clergé s'eftant alors tous couverts , Mr le Prevoft des Marchands prit la parole, & les harangua avec beaucoup d'élo-
CALANT 101
quence , fur la pureté de leur
doctrine, fur l'integrité de leurs
mœurs, fur leur defintereffement qui leur fait oublier leur
propre intereft pour avoir foin
de celuy des perfonnes qui leur
font confiées , fur leur liberalité envers les pauvres , qu'ils
ont dédommagez avec ufure
des maux dont les menaçoit la
fterilité de la terre : il ajoûta
meſme leurs biens de patrimoine avoient changé leur nature en biens Ecclefiaftiques , pour
Les répandre avec plus de profufion dans lefein des pauvres ,
qu'il ne pouvoit s'empêcher d'ad
que
I iij
102 MERCURE
mirer tant de vertus , quoyque
l'habitude de les avoir femblât
leur dérober la loüange qu'elles
meritoient. Il finit en loüant
leur zele pour Sa Majeſté , à
laquelle ils ne font point difficulté de donner, comme Achimelech à David , les Pains de
propofition qu'il n'eftoit permis qu'aux Preftres de manger,
&
que
file Ciel favorable à
nos
vœux
nous
accordoit
une
heureuſe
paix
, ce feroit
à leurs
prieres
&
à leurs
aumônes
qui
feroient
montées
jufqu'au
Thrône
du
Tout
-puiffant
, auf
quelles
le Royaume
en
auroit
l'obligation
.
GALANT 103
Monfieur le Cardinal de
Noailles répondit en peu de
mots ; mais avec beaucoup de
jufteffe , que le Clergé de France
avoit toûjours efté perfuadé du
refpect de la foumiffion de la
Ville de Paris à fon égard , &
qu'il n'attendoit rien moins de fa
pieté de fon zele , fur tout
lors qu'elle avoit un Chef, dont
il fuffifoit de prononcer le nom ,
pourfaire l'éloge. Mrs de Ville
fe retirerent enfuite , & ils furent reconduits dans le mefme
ordre qu'ils avoient efté reçûs
THEQUE
BIBLIO
7.
DELA
MERCURE 99 VILLE
voft des Marchands acco
gné de Mrs les Echevins , vint
au grand Convent des Auguf
tins complimenter Meffieurs
de l'Affemblée du Clergé dans
leur Salle , au nom de la Ville
de Paris. Mrs les Agens les allerent prendre dans l'Eglife ,
où ils attendirent tres - peu de
temps. Ils allerent d'abord
dans le Chœur , où eftant arrivez , ils envoyerent un Officier de Ville avertir. Meffieurs
du Clergé de leur arrivée; auffitôt Mrs les Agens vinrent leur
faire compliment dans le
Choeur, & enfuite ils les meI ij
100 MERCURE
nerent à la Salle de l'Affemblée : Mr l'Evêque de S. Paul
de Leon , & un Abbé du ſecond Ordre vinrent les recevoir à la Porte du Veſtibule ;
& eftant entrez dans la Salle ,
toute l'Aſſemblée fe découvrit , & les falua fans fe lever.
Mr le Prevost des Marchands
s'eftant affis dans un Fauteuil
qui luy avoit efté preparé , &
Mrs les Echevins fur de fimples Chaifes. Et Meffieurs du
Clergé s'eftant alors tous couverts , Mr le Prevoft des Marchands prit la parole, & les harangua avec beaucoup d'élo-
CALANT 101
quence , fur la pureté de leur
doctrine, fur l'integrité de leurs
mœurs, fur leur defintereffement qui leur fait oublier leur
propre intereft pour avoir foin
de celuy des perfonnes qui leur
font confiées , fur leur liberalité envers les pauvres , qu'ils
ont dédommagez avec ufure
des maux dont les menaçoit la
fterilité de la terre : il ajoûta
meſme leurs biens de patrimoine avoient changé leur nature en biens Ecclefiaftiques , pour
Les répandre avec plus de profufion dans lefein des pauvres ,
qu'il ne pouvoit s'empêcher d'ad
que
I iij
102 MERCURE
mirer tant de vertus , quoyque
l'habitude de les avoir femblât
leur dérober la loüange qu'elles
meritoient. Il finit en loüant
leur zele pour Sa Majeſté , à
laquelle ils ne font point difficulté de donner, comme Achimelech à David , les Pains de
propofition qu'il n'eftoit permis qu'aux Preftres de manger,
&
que
file Ciel favorable à
nos
vœux
nous
accordoit
une
heureuſe
paix
, ce feroit
à leurs
prieres
&
à leurs
aumônes
qui
feroient
montées
jufqu'au
Thrône
du
Tout
-puiffant
, auf
quelles
le Royaume
en
auroit
l'obligation
.
GALANT 103
Monfieur le Cardinal de
Noailles répondit en peu de
mots ; mais avec beaucoup de
jufteffe , que le Clergé de France
avoit toûjours efté perfuadé du
refpect de la foumiffion de la
Ville de Paris à fon égard , &
qu'il n'attendoit rien moins de fa
pieté de fon zele , fur tout
lors qu'elle avoit un Chef, dont
il fuffifoit de prononcer le nom ,
pourfaire l'éloge. Mrs de Ville
fe retirerent enfuite , & ils furent reconduits dans le mefme
ordre qu'ils avoient efté reçûs
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Résumé : Mr le Prevost des Marchands, accompagné de Mrs les Echevins, vient aux grands Augustins faire compliment à Mrs de l'Assemblée du Clergé. [titre d'après la table]
Le 4 du mois, le Prévôt des Marchands et les Échevins se rendirent au couvent des Augustins pour complimenter l'Assemblée du Clergé à Paris. Ils furent accueillis par des agents du Clergé et conduits au chœur, puis à la salle de l'Assemblée. L'évêque de Saint-Paul-de-Léon et un abbé les reçurent à la porte du vestibule. Dans la salle, toute l'Assemblée se découvrit et les salua sans se lever. Le Prévôt des Marchands s'assit dans un fauteuil, tandis que les Échevins prirent des chaises simples. Le Prévôt loua la pureté de la doctrine du Clergé, leur intégrité, leur désintéressement, leur libéralité envers les pauvres et leur gestion des biens patrimoniaux. Il admira leurs vertus et leur zèle pour le roi, comparant leur soutien à celui d'Achimelech envers David. Il espéra que la paix durable était due à leurs prières et aumônes. Le Cardinal de Noailles répondit en affirmant la soumission du Clergé à la Ville de Paris et attendit la même piété et zèle de leur part. Les représentants de la ville se retirèrent ensuite dans le même ordre qu'à leur arrivée.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2019
p. 103-130
LETTRE De Mr l'Abbé Vere sur les Eaux de Balaruc, à Me de Camus, Religieuse de Saint Pierre de Lyon.
Début :
Vous me demandez de mettre toûjours beaucoup de varieté / Les Eaux de Balaruc en Languedoc, où vous accompagnâtes [...]
Mots clefs :
Eaux de Balaruc, Abbaye de Saint Pierre de Lyon, Sel fixe, Esprit acide, Couleur, Teinture, Purger, Sensible, Vitriol, Asthme
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texteReconnaissance textuelle : LETTRE De Mr l'Abbé Vere sur les Eaux de Balaruc, à Me de Camus, Religieuse de Saint Pierre de Lyon.
Vous me demandez de mettre toûjours beaucoup de vaI iiij
104 MERCURE
rieté dans mes Lettres , ce qui
donne , dites - vous , la facilité
d'en quitter & d'en reprendre
fouvent la lecture , fans que la
memoire foit obligée de fe
charger du commencement
d'un Article qu'on n'aura pas
lû entier.
Vous fouhaitez auffi d'y
trouver toûjours des Articles
qui regardent la fanté , à caufe
de l'utilité que l'on peut tirer
de ces fortes d'Articles , & je
crois ne pouvoir mieux vous
fatisfaire qu'en vous envoyant
la Lettre fuivante, je vous prie
de vous fouvenir que ce n'eſt
pas moy qui parle.
GALANT 105
LETTRE
De Mr l'Abbé Vere fur les
Eaux de Balaruc , à Me de
Camus , Religieufe de Saint
Pierre de Lyon.
Les Eaux de Balaruc en Languedoc , où vous accompagnates
autrefois feuë Me l' Abbeſſe de
Saint Pierre, & dont vous m'avez demandé l'analyse , fontfort
chaudes & fumeufes. Quand on
en verfe quelques gouttes fur la
teinture defleurs de Mauve , la
couleur violette en eft d'abord
106 MERCURE
•
Ce changée en une couleur rouge.
qui prouve que ces Eaux font
impregnées d'un fel acide , tresvolatil. D'ailleurs , une pinte mefure de Montpellier, de cet eau ,
c'est- à- dire , trois livres & quatre onces , fourniffent deux dragmes d'un fel fori raboteux , fort
poreux, & fort blanc qui dés
qu'on l'a exposé à un air froid ,
commence de prendre une couleur
grife cendrée , & qui devient d'un
gris affezfoncé, tirant unpeufur
le roux , quand on le conferve
long- temps dans des phioles de
verres, quoy qu'elles foient bien
bouchées. Ce fel appliquéfur la
GALANT 107
langue y excite une acreté qui
tient de l'acidité ; ainfi on peut le
régarder comme un felfalé acres
dont l'acreté n'eftpas violente , ou
comme unfelfalé acre- doux , qui
ne fouffre aucune fermentation
quand on l'arrose d'huile de Tartre, ilfefermente tres-aifément
ఆ d'une manierefenfible lorsque
fon tiffu eft penetré par quelques
efprits acides. Il agace agace un peu les
dents , lorsqu'il a eſté mêlé
avec la teinture defleurs de Mauil luy donne une couleur verte fort approchante de celle d'une
émeraude; maispeu d'heures aprés
cette couleur fe change en une
ve,
108 MERCURE
autre rouffatre femblable , ou peu
s'en faut , à celle du vin mufcat
de Frontignan.
à
Lorfqu'on les a fait diftiller au
Bain Marie, elles paroiffent tout
fait infipides & ne changent
point la couleur du papier bleu ,
& elles ne font qu'éclaircir la
couleur de la teinture de fleurs de
Mauve , on en infere qu'elles
laiffent , lorfqu'on les fait diftiller
tout leurfel dans le fond de l'alembic ; & ce fel aa unun tiffu plus
ferré que celuy du fel qu'on avoit
tiré auparavant des mêmes eaux,
lorfqu'on les avoit fait évaporer.
Il eftoitformé par cubes plus irre-
GALANT 109
&
guliersque ceux du fel marin. Il
tiroit fur le roux, & le fut entierement aprés avoir efté exposé
à l'air , devint tres -humide.
Lorfqu'on le deffeche , iljette une
odeur fulphurée douce , affez
agreable , qui approche de
celle qui fort de la pomme de Renette , lorsqu'on la met fur des
charbons ardens ; le fel qu'on tire
aprés la diftillation ayant le tiffu
plusferré,fefermenteplus difficiLement que celui qu'on tire aprés
l'évaporation de ces eaux. Mêlé
avec la teinture defleurs de Mauve, il luy donne une couleur bleüe,
qui devenant de moment à autre
110 MERCURE
plus foncée : enfin , en prend une
aprés une heure ou deux, qui tire
fur un vert clair, & enfuite fur
un vert unpeu foncé; & au bout
4. heures une couleur rouſſâcelle du muſcat ſefait
de
tretelle
que
remarquer.
On découvre que le fel fixe de
ces eaux eft un fel acre ou alkali
pur; en en faifant évaporer une
quantité confiderable par un feu
moderé, en mêlant demy once
de ce fel avec une once demie
de tête morte de bol , on en tire
durant cinq oufix heures d'un feu
de reverbere affez violent , un
efprit acide , & cet efprit excite
GALANT III
unefermentation tres-fenfible toutes les fois qu'on en verfe quelques gouttes fur du fel de Tartre
&de fang humain , &fur des
corps terreftres qui ont une configuration depores , à peu prés femblables à celles des pores des fels
appellez alkalis. Cet efprit agace
les dents , rougit le papier bleu,
la teinture du Tournefal , le Sirop
violat la teinture de fleurs de
Mauve.
Mais lorsqu'onfait une leffive
de la matiere contenuë dans la
cornuë où a efté ce fel , on en tire
un autrefel d'un tiſſu fi ouvert que
les efprits de nitre , de vitriol &
712 MERCURE
•
ces
defouffre, le penetrentfans exciter aucune fermentation fenfible ,
quoique l'huile de vitriol , mais
impregnée de parties falines , acides , plus groffieres que celles de
efprits , le fermente un peu. Ce
fel tout relaché quefûtfon tiſſu ,
donna dans une experience faite
depuis peu , une couleur bleuë à la
teinture de fleurs de Mauve qui
prit d'abord une couleur verte ,
enfuite une rouffâtre.
Vingt-unjours aprés qu'on a tiré
un efprit acide du fel de ces eauxe
mêlé avec dela tête morte de Bol,
en mettant dans un vafe une once
du mêmefelfans mélange, on tire
GALANT 113
quelques heures aprés &par un
feu peu violent une dragme &
trente-fix grains d'un efprit acide
qui a une force égale à celle de
l'efprit dontje viens de parler, &
qui produit les mêmes effets . Le
fel contenu dans la cornuë où eftoit
cet efprit feramaffe par grains de
figure à peuprés ronde , quiforme
depetits pelotons entaffez les uns
fur les autres. Le poids de ce fel
eft de fix dragmes vingt- qua
tre grains ; ainfi on voit que la diftillation fe faitfans perte fenfible.
de lafubftance du corps diftillé.
Enfin on tire aprés deux heures
d'un feu reverbere fort moderé ,
Avril 1710.
K
114 MERCURE
d'une demi- once du fel tiré de ces
eauxdiftillées dans le Bain- marie ,
fans mélange d'aucun autre corps ,
un efprit acide qui paroift avoir
unpeu plus de pointe que celuy
qui est tiré du fel de ces mêmes
eaux , mêlé avec une once &demie de la même tefte morte deBol.
Cequiperfuadeque le Bolpreparé
d'une certaine maniere ne donne
jamais rien du fien à l'esprit acide
tiré du fel falé acre fixe du fang
humain. Car s'ilpouvoit luy communiquer quelque acidite' , felon
le fentiment de quelques Medecins , il en communiqueroit fans
doute au premier efprit qu'on tire
GALANT 115
du fel des eaux de Balaruc , &
en ce cas cet efprit auroit dû avoir
plus de force que celuy qu'on tire
des mêmes eauxfans le fecours de
la tefte morte de Bol.
Au reste lorsqu'on afiny la diftillation du fel tiré au Bainmarie
de ces eaux , on voit que ce fel
s'y fond , & qu'il s'y vitrifie en
partie , puifqu'il s'attache fi fort
àlafurface interne de la cavité
du vaſe , qu'il en eft comme infeparable ; & cefelquoy qu'en partie vitrifié , ne laiſſepas de fefermenter un peu lorsqu'on l'arrofe
de quelques goutres d'huile de Vitriol ; mais fon tiffu eft trop ouKij
116 MERCURE
vert pourpouvoir eftre fermenté
par l'efprit du Vitriol , &par
autres acides.
les
On voit doncpar tout ce que je
viens de dire , que ces eaux font
impregnées d'unfel acide volatil ,
&d'unfel falé acre , tres -fufceptible de fermentation ; ainfi il
leur faut reconnoître deux fortes
de principes fermentatifs , l'un
actif, l'autre paffif, & ces deux
principes operent unefermentation
continuelle , & par confequent les
rendent chaleureufes & fumeufes; leur chaleur cependant eftfuportable , quelque violente qu'elle
paroiffe d'abord , puifqu'elle ne
GALANT 117
change point la confiftence & la
couleur verte des feuilles de l'OZeille , quoy qu'on les y faffe
tremper long-temps. On y peut
mettre un auf dont on ouvrira
la coque , & l'y laiffer une heure,
aprés laquelle on ne reconnoîtra
pasplus d'alteration dansfon blanc
dansfonjaune , que s'il avoit
toujours eftédans l'eaufroide. La
fumée qui fort de ces eaux fem
ble un peu fulphurée , fur tout
prés de lafource , qu'on appelle le
Bain des Pauvres , parce que
c'eſt-là où ils fe baignent: il en
faut donc conclure que ces cause
contiennent quelques parties ful
118 MERCURE
phurées , puifqu'onéprouve qu'el
les rendent la peau douce & un
péu onctueuse, & que le felfixe
qu'on en tire lorsqu'on les diftille.
au Bainmarie, jette lorſqu'il eft:
détaché une odeur douce & agreable , qui ne peut eftre l'effet que
d'un fouffre tres fin.
On n'a plus lieu de douter aprés
tout ce queje viens de dire
ces eaux ne foient déterfives,
propres à diffondre toutes fortes
d'humeurs vifqucufes. En voicy
la preuve. Rempliffez une grande cuiliere de fer de ces eaux, &
mettez-yle jaune &le blanc d'un
œuffrais , vous y verrez que
que
GALANT 119
dans demy heure, & lorfque vous
aurezplongé cette cuiliere juſqu'à
fon bord dans la fource de ces
eaux, que le blanc de l'œuffera
entierement diffout , fans que l'eau
contenue dans la cuiliere paroiffe
le moins du monde vifquenfe.
Pour le jaune il eft vray que fa
furface exterieure pâlit un peu ;
mais fa confiftance naturelle ne
s'altere point. Vouspouvezfaire
une feconde experience ; c'eft de
remplir une cuiliere de fer auffi
grande que la premiere d'eau de
la mer un peu chaude , & d'y
mettre le blanc & le jaune d'un
euffrais , er de plonger enfuite
120 MERCURE
cette cuiliere prefque jufqu'à fon
bord dans la fource des eaux de
Balaruc , & vous verrez qu'aprés l'y avoir laiffée une heure, le
blanc de l'œuf ne paroîtra qu'un
peu diffout , parce que l'eau de la
mer en avoit détaché quelques
parties feulement , qui l'avoient
renduë tantfoit peugluante. Mettez enfin les deux cuilieres fur
deuxfourneaux également chauds
&vous verrez que le blanc de
l'œufqui s'eſtoir diſſout dans les
caux de Balaruc fe coagulera en
fe rarefiant en prenant la forme d'une crème fouettée , au lieu
que le blanc de l'œuf qui avoit
efté
GALANT 121
efté mis dans l'eau de la mer, &
qui n'avoit pas efté diffout , devint dur &
compacte comme
le blanc des œufs cuits au miroir.
Ainficeux qui ont regardé le fel
des eaux de Balaruc comme une
efpece de fel marin , fe détromperont aisément , pour peu qu'ils
veuillent faire quelque attention
à ce que j'ay dit de l'un &
de
l'autre de ces deux fels.
Mais ilfaut vous parler àprefent des effets falutaires de ces
eaux. Elles fontpurgatives, mais
fans violence & fans excés à cause
des fels dont elles font impreignées.
Elles gueriffent les maux d'efto
Avril 1710. L
122 MERCURE
machqui viennent durelâchement
des differens vaiffeaux qui le compofent , ou de la trop grande aigreur , ou de la foibleffe de fon levain , ou des humeurs visqueuses
collées à fa furface interne , ои
d'une lymphe trop épaiffe qui coule lentement dans les vaiffeaux
lymphatiques arteriels reneux; &
cela parce que fi les vaisseaux de
ce vifcerefe trouvent relâchez&
commeparalytiques , elles diffipent
par leurchaleur les humiditez qui
en produisent le relâchement , &
elles rétabliffent le reffortpar leurs
parties falines : fi le levain eft
trop aigre , elles l'amortiſſent &
GALANT 123
l'adouciſſent par leurfelfixe. S'il
eft trop aqueux & par confequent
foible , elles l'aninent par leurfel
acide volatil , le débaraffent
par leurfelfalé : s'ily a des humeurs gluantes dans l'eftomach
qui en empêchent les fonctions ,
elles le nettoyent en divifant les
fucs collez àfafurface interieure.
Lorfqu'il y a trop d'épaififfement
dans la lymphe , que fes conduits
lymphatiques arteriels nerveux
reçoivent de fes arteres pour la
porter dans les vines , elles fondent par leur chaleur cette épaiffeur& la font par leurs parties
falines acres couler librement , de
Lij
124 MERCURE
mêmeque lefuc lymphatique trop
épais qui laproduit. Ainfices eaux
procurent une facile digeftion en
rétabliffant le ferment de l'eftomach. Elles gueriffent auffi les
maux qui dépendent du relâchement ou des fermentations vicieufes qui s'excitent dans les caviteż
des boyaux.
Vous jugez par là , Madame
que ces eaux font tres bonnes
l'afthme humide , & qu'elles ne
conviennent point aux maux de
poitrine & du bas ventre.
Elles mordifient , defféchent ,
incarnent cicatrifent les ulceres , fur tout ceux qui viennent
GALANT 125
des playes fimples ; elles font admirables pour les maux de tefte exterieurs , lefroidque l'onfent quelquefoisfur lefommet de cette partie , & pour lesfluxions desyeux
pourvû qu'on obferve de s'enfaire
arrofer le derriere de la tefte & la
nuque du col cinq oufixfois , fçavoir le matin & le foir durant
deux ou troisjours. Elles gueriffent lorsqu'on s'y baigne trois ou
quatre fois les douleurs de rhumatifme ; elles excitent d'abord une
fueur difficile à foutenir , il faut
faire enfuite fuer le malade une
beure ou deux dans un lit. Comme on en rend laplus grande parLiij
126 MERCURE
tie par les felles & qu'elles font
fort chaudes fondantes , elles
divifent, adouciffent & mêmedifSipent par les fueurs qu'elles caufent les humeurs qui caufent les
maux que je vous ay détaillez.
Ellesfont auffimerveillenfespour
lesparalyfies quifuivent les apoplexies , diffipant & diffolvant
par leur chaleur & leurfel fixe ,
T'humeur qui bouche les nerfs , &
animantpar leur fel acide volatil
l'efprit animal à qui elles ouvrent
les routes naturelles en augmentant la vigueur , & par là elles
rendent le mouvement auxparties.
paralytiques. Elles gueriffent les
GALANT 127
dévoyemens , les pâles couleurs ,
les maladies melancoliques ,
de même que les fiévres intermittentes croniques.
On les prend fur les lieux en
Automne au Printemps. Il
faut prendre garde fur tout que
l'airn'entredans les bouteilles dans
lesquelles on les puife ; on les peut
transporter avec cette précaution ,
en boire en tout temps ; on les
boit même à Paris avecfuccés ,
ce qui leve toutesfortes de doutes
fur le transport.
de commencer à en Avant
que
boire
lorfqu'on
afini
, il faut
fe
le
lendemain
de la
purgapurger;
L iiij .
128 MERCURI
tion on en peutprendre àjeun & à
diverfes reprifes treize à quatorze
verres ou gobelets d'environ demi
feptier chacun dans le cours tout
au plus d'une heure & un quart.
Le premier coup eft de chopine ou
de deux verres de fuite. Il faut
prendre aprés les avoir prifes une
demie écuellée de bouillon de poulet.
La meilleure partie s'en va ordinairement par lesfelles , & on continuë d'en boire plus fouvent pendant trois jours & quelquefois
pendant quatre. Lorsqu'on ne les
boit pas fur les lieux , ilfaut obferver de les mettre au degré de
chaleur qu'elles ont à leurfource,
GALANY 129
qui est une chaleur approchante
de celle d'un bouillon tres- chaud ;
pour cela ilfaut déboucher la bouteille , laiffer tomber legerement le
bouchon dans le gouleau , enforte
qu'elle foit entre ouverte , mettre
du foin dans le fond d'un chaudron enforte que le verre ne touche point le chaudron & enfuite
remplir le chaudron d'eau , à qui
on donne le degré neceffaire de chaleur. Jefuis , Madame , &c.
Cette Lettre a paru d'autant
plus curieufe à tous ceux qui
Font luë qu'elle fait connoître
que la matiere a efté bien ap-
130 MERCURE
profondie par le grand nombre d'experiences que l'on a
faites , ce qui donne lieu d'efperer un falutaire effet de l'ufage des Eaux dont il y eſt parlé, & il feroit à fouhaiter que
les remedes dont on nous parle
tous les jours cuffent un effet
auffi fenfible.
104 MERCURE
rieté dans mes Lettres , ce qui
donne , dites - vous , la facilité
d'en quitter & d'en reprendre
fouvent la lecture , fans que la
memoire foit obligée de fe
charger du commencement
d'un Article qu'on n'aura pas
lû entier.
Vous fouhaitez auffi d'y
trouver toûjours des Articles
qui regardent la fanté , à caufe
de l'utilité que l'on peut tirer
de ces fortes d'Articles , & je
crois ne pouvoir mieux vous
fatisfaire qu'en vous envoyant
la Lettre fuivante, je vous prie
de vous fouvenir que ce n'eſt
pas moy qui parle.
GALANT 105
LETTRE
De Mr l'Abbé Vere fur les
Eaux de Balaruc , à Me de
Camus , Religieufe de Saint
Pierre de Lyon.
Les Eaux de Balaruc en Languedoc , où vous accompagnates
autrefois feuë Me l' Abbeſſe de
Saint Pierre, & dont vous m'avez demandé l'analyse , fontfort
chaudes & fumeufes. Quand on
en verfe quelques gouttes fur la
teinture defleurs de Mauve , la
couleur violette en eft d'abord
106 MERCURE
•
Ce changée en une couleur rouge.
qui prouve que ces Eaux font
impregnées d'un fel acide , tresvolatil. D'ailleurs , une pinte mefure de Montpellier, de cet eau ,
c'est- à- dire , trois livres & quatre onces , fourniffent deux dragmes d'un fel fori raboteux , fort
poreux, & fort blanc qui dés
qu'on l'a exposé à un air froid ,
commence de prendre une couleur
grife cendrée , & qui devient d'un
gris affezfoncé, tirant unpeufur
le roux , quand on le conferve
long- temps dans des phioles de
verres, quoy qu'elles foient bien
bouchées. Ce fel appliquéfur la
GALANT 107
langue y excite une acreté qui
tient de l'acidité ; ainfi on peut le
régarder comme un felfalé acres
dont l'acreté n'eftpas violente , ou
comme unfelfalé acre- doux , qui
ne fouffre aucune fermentation
quand on l'arrose d'huile de Tartre, ilfefermente tres-aifément
ఆ d'une manierefenfible lorsque
fon tiffu eft penetré par quelques
efprits acides. Il agace agace un peu les
dents , lorsqu'il a eſté mêlé
avec la teinture defleurs de Mauil luy donne une couleur verte fort approchante de celle d'une
émeraude; maispeu d'heures aprés
cette couleur fe change en une
ve,
108 MERCURE
autre rouffatre femblable , ou peu
s'en faut , à celle du vin mufcat
de Frontignan.
à
Lorfqu'on les a fait diftiller au
Bain Marie, elles paroiffent tout
fait infipides & ne changent
point la couleur du papier bleu ,
& elles ne font qu'éclaircir la
couleur de la teinture de fleurs de
Mauve , on en infere qu'elles
laiffent , lorfqu'on les fait diftiller
tout leurfel dans le fond de l'alembic ; & ce fel aa unun tiffu plus
ferré que celuy du fel qu'on avoit
tiré auparavant des mêmes eaux,
lorfqu'on les avoit fait évaporer.
Il eftoitformé par cubes plus irre-
GALANT 109
&
guliersque ceux du fel marin. Il
tiroit fur le roux, & le fut entierement aprés avoir efté exposé
à l'air , devint tres -humide.
Lorfqu'on le deffeche , iljette une
odeur fulphurée douce , affez
agreable , qui approche de
celle qui fort de la pomme de Renette , lorsqu'on la met fur des
charbons ardens ; le fel qu'on tire
aprés la diftillation ayant le tiffu
plusferré,fefermenteplus difficiLement que celui qu'on tire aprés
l'évaporation de ces eaux. Mêlé
avec la teinture defleurs de Mauve, il luy donne une couleur bleüe,
qui devenant de moment à autre
110 MERCURE
plus foncée : enfin , en prend une
aprés une heure ou deux, qui tire
fur un vert clair, & enfuite fur
un vert unpeu foncé; & au bout
4. heures une couleur rouſſâcelle du muſcat ſefait
de
tretelle
que
remarquer.
On découvre que le fel fixe de
ces eaux eft un fel acre ou alkali
pur; en en faifant évaporer une
quantité confiderable par un feu
moderé, en mêlant demy once
de ce fel avec une once demie
de tête morte de bol , on en tire
durant cinq oufix heures d'un feu
de reverbere affez violent , un
efprit acide , & cet efprit excite
GALANT III
unefermentation tres-fenfible toutes les fois qu'on en verfe quelques gouttes fur du fel de Tartre
&de fang humain , &fur des
corps terreftres qui ont une configuration depores , à peu prés femblables à celles des pores des fels
appellez alkalis. Cet efprit agace
les dents , rougit le papier bleu,
la teinture du Tournefal , le Sirop
violat la teinture de fleurs de
Mauve.
Mais lorsqu'onfait une leffive
de la matiere contenuë dans la
cornuë où a efté ce fel , on en tire
un autrefel d'un tiſſu fi ouvert que
les efprits de nitre , de vitriol &
712 MERCURE
•
ces
defouffre, le penetrentfans exciter aucune fermentation fenfible ,
quoique l'huile de vitriol , mais
impregnée de parties falines , acides , plus groffieres que celles de
efprits , le fermente un peu. Ce
fel tout relaché quefûtfon tiſſu ,
donna dans une experience faite
depuis peu , une couleur bleuë à la
teinture de fleurs de Mauve qui
prit d'abord une couleur verte ,
enfuite une rouffâtre.
Vingt-unjours aprés qu'on a tiré
un efprit acide du fel de ces eauxe
mêlé avec dela tête morte de Bol,
en mettant dans un vafe une once
du mêmefelfans mélange, on tire
GALANT 113
quelques heures aprés &par un
feu peu violent une dragme &
trente-fix grains d'un efprit acide
qui a une force égale à celle de
l'efprit dontje viens de parler, &
qui produit les mêmes effets . Le
fel contenu dans la cornuë où eftoit
cet efprit feramaffe par grains de
figure à peuprés ronde , quiforme
depetits pelotons entaffez les uns
fur les autres. Le poids de ce fel
eft de fix dragmes vingt- qua
tre grains ; ainfi on voit que la diftillation fe faitfans perte fenfible.
de lafubftance du corps diftillé.
Enfin on tire aprés deux heures
d'un feu reverbere fort moderé ,
Avril 1710.
K
114 MERCURE
d'une demi- once du fel tiré de ces
eauxdiftillées dans le Bain- marie ,
fans mélange d'aucun autre corps ,
un efprit acide qui paroift avoir
unpeu plus de pointe que celuy
qui est tiré du fel de ces mêmes
eaux , mêlé avec une once &demie de la même tefte morte deBol.
Cequiperfuadeque le Bolpreparé
d'une certaine maniere ne donne
jamais rien du fien à l'esprit acide
tiré du fel falé acre fixe du fang
humain. Car s'ilpouvoit luy communiquer quelque acidite' , felon
le fentiment de quelques Medecins , il en communiqueroit fans
doute au premier efprit qu'on tire
GALANT 115
du fel des eaux de Balaruc , &
en ce cas cet efprit auroit dû avoir
plus de force que celuy qu'on tire
des mêmes eauxfans le fecours de
la tefte morte de Bol.
Au reste lorsqu'on afiny la diftillation du fel tiré au Bainmarie
de ces eaux , on voit que ce fel
s'y fond , & qu'il s'y vitrifie en
partie , puifqu'il s'attache fi fort
àlafurface interne de la cavité
du vaſe , qu'il en eft comme infeparable ; & cefelquoy qu'en partie vitrifié , ne laiſſepas de fefermenter un peu lorsqu'on l'arrofe
de quelques goutres d'huile de Vitriol ; mais fon tiffu eft trop ouKij
116 MERCURE
vert pourpouvoir eftre fermenté
par l'efprit du Vitriol , &par
autres acides.
les
On voit doncpar tout ce que je
viens de dire , que ces eaux font
impregnées d'unfel acide volatil ,
&d'unfel falé acre , tres -fufceptible de fermentation ; ainfi il
leur faut reconnoître deux fortes
de principes fermentatifs , l'un
actif, l'autre paffif, & ces deux
principes operent unefermentation
continuelle , & par confequent les
rendent chaleureufes & fumeufes; leur chaleur cependant eftfuportable , quelque violente qu'elle
paroiffe d'abord , puifqu'elle ne
GALANT 117
change point la confiftence & la
couleur verte des feuilles de l'OZeille , quoy qu'on les y faffe
tremper long-temps. On y peut
mettre un auf dont on ouvrira
la coque , & l'y laiffer une heure,
aprés laquelle on ne reconnoîtra
pasplus d'alteration dansfon blanc
dansfonjaune , que s'il avoit
toujours eftédans l'eaufroide. La
fumée qui fort de ces eaux fem
ble un peu fulphurée , fur tout
prés de lafource , qu'on appelle le
Bain des Pauvres , parce que
c'eſt-là où ils fe baignent: il en
faut donc conclure que ces cause
contiennent quelques parties ful
118 MERCURE
phurées , puifqu'onéprouve qu'el
les rendent la peau douce & un
péu onctueuse, & que le felfixe
qu'on en tire lorsqu'on les diftille.
au Bainmarie, jette lorſqu'il eft:
détaché une odeur douce & agreable , qui ne peut eftre l'effet que
d'un fouffre tres fin.
On n'a plus lieu de douter aprés
tout ce queje viens de dire
ces eaux ne foient déterfives,
propres à diffondre toutes fortes
d'humeurs vifqucufes. En voicy
la preuve. Rempliffez une grande cuiliere de fer de ces eaux, &
mettez-yle jaune &le blanc d'un
œuffrais , vous y verrez que
que
GALANT 119
dans demy heure, & lorfque vous
aurezplongé cette cuiliere juſqu'à
fon bord dans la fource de ces
eaux, que le blanc de l'œuffera
entierement diffout , fans que l'eau
contenue dans la cuiliere paroiffe
le moins du monde vifquenfe.
Pour le jaune il eft vray que fa
furface exterieure pâlit un peu ;
mais fa confiftance naturelle ne
s'altere point. Vouspouvezfaire
une feconde experience ; c'eft de
remplir une cuiliere de fer auffi
grande que la premiere d'eau de
la mer un peu chaude , & d'y
mettre le blanc & le jaune d'un
euffrais , er de plonger enfuite
120 MERCURE
cette cuiliere prefque jufqu'à fon
bord dans la fource des eaux de
Balaruc , & vous verrez qu'aprés l'y avoir laiffée une heure, le
blanc de l'œuf ne paroîtra qu'un
peu diffout , parce que l'eau de la
mer en avoit détaché quelques
parties feulement , qui l'avoient
renduë tantfoit peugluante. Mettez enfin les deux cuilieres fur
deuxfourneaux également chauds
&vous verrez que le blanc de
l'œufqui s'eſtoir diſſout dans les
caux de Balaruc fe coagulera en
fe rarefiant en prenant la forme d'une crème fouettée , au lieu
que le blanc de l'œuf qui avoit
efté
GALANT 121
efté mis dans l'eau de la mer, &
qui n'avoit pas efté diffout , devint dur &
compacte comme
le blanc des œufs cuits au miroir.
Ainficeux qui ont regardé le fel
des eaux de Balaruc comme une
efpece de fel marin , fe détromperont aisément , pour peu qu'ils
veuillent faire quelque attention
à ce que j'ay dit de l'un &
de
l'autre de ces deux fels.
Mais ilfaut vous parler àprefent des effets falutaires de ces
eaux. Elles fontpurgatives, mais
fans violence & fans excés à cause
des fels dont elles font impreignées.
Elles gueriffent les maux d'efto
Avril 1710. L
122 MERCURE
machqui viennent durelâchement
des differens vaiffeaux qui le compofent , ou de la trop grande aigreur , ou de la foibleffe de fon levain , ou des humeurs visqueuses
collées à fa furface interne , ои
d'une lymphe trop épaiffe qui coule lentement dans les vaiffeaux
lymphatiques arteriels reneux; &
cela parce que fi les vaisseaux de
ce vifcerefe trouvent relâchez&
commeparalytiques , elles diffipent
par leurchaleur les humiditez qui
en produisent le relâchement , &
elles rétabliffent le reffortpar leurs
parties falines : fi le levain eft
trop aigre , elles l'amortiſſent &
GALANT 123
l'adouciſſent par leurfelfixe. S'il
eft trop aqueux & par confequent
foible , elles l'aninent par leurfel
acide volatil , le débaraffent
par leurfelfalé : s'ily a des humeurs gluantes dans l'eftomach
qui en empêchent les fonctions ,
elles le nettoyent en divifant les
fucs collez àfafurface interieure.
Lorfqu'il y a trop d'épaififfement
dans la lymphe , que fes conduits
lymphatiques arteriels nerveux
reçoivent de fes arteres pour la
porter dans les vines , elles fondent par leur chaleur cette épaiffeur& la font par leurs parties
falines acres couler librement , de
Lij
124 MERCURE
mêmeque lefuc lymphatique trop
épais qui laproduit. Ainfices eaux
procurent une facile digeftion en
rétabliffant le ferment de l'eftomach. Elles gueriffent auffi les
maux qui dépendent du relâchement ou des fermentations vicieufes qui s'excitent dans les caviteż
des boyaux.
Vous jugez par là , Madame
que ces eaux font tres bonnes
l'afthme humide , & qu'elles ne
conviennent point aux maux de
poitrine & du bas ventre.
Elles mordifient , defféchent ,
incarnent cicatrifent les ulceres , fur tout ceux qui viennent
GALANT 125
des playes fimples ; elles font admirables pour les maux de tefte exterieurs , lefroidque l'onfent quelquefoisfur lefommet de cette partie , & pour lesfluxions desyeux
pourvû qu'on obferve de s'enfaire
arrofer le derriere de la tefte & la
nuque du col cinq oufixfois , fçavoir le matin & le foir durant
deux ou troisjours. Elles gueriffent lorsqu'on s'y baigne trois ou
quatre fois les douleurs de rhumatifme ; elles excitent d'abord une
fueur difficile à foutenir , il faut
faire enfuite fuer le malade une
beure ou deux dans un lit. Comme on en rend laplus grande parLiij
126 MERCURE
tie par les felles & qu'elles font
fort chaudes fondantes , elles
divifent, adouciffent & mêmedifSipent par les fueurs qu'elles caufent les humeurs qui caufent les
maux que je vous ay détaillez.
Ellesfont auffimerveillenfespour
lesparalyfies quifuivent les apoplexies , diffipant & diffolvant
par leur chaleur & leurfel fixe ,
T'humeur qui bouche les nerfs , &
animantpar leur fel acide volatil
l'efprit animal à qui elles ouvrent
les routes naturelles en augmentant la vigueur , & par là elles
rendent le mouvement auxparties.
paralytiques. Elles gueriffent les
GALANT 127
dévoyemens , les pâles couleurs ,
les maladies melancoliques ,
de même que les fiévres intermittentes croniques.
On les prend fur les lieux en
Automne au Printemps. Il
faut prendre garde fur tout que
l'airn'entredans les bouteilles dans
lesquelles on les puife ; on les peut
transporter avec cette précaution ,
en boire en tout temps ; on les
boit même à Paris avecfuccés ,
ce qui leve toutesfortes de doutes
fur le transport.
de commencer à en Avant
que
boire
lorfqu'on
afini
, il faut
fe
le
lendemain
de la
purgapurger;
L iiij .
128 MERCURI
tion on en peutprendre àjeun & à
diverfes reprifes treize à quatorze
verres ou gobelets d'environ demi
feptier chacun dans le cours tout
au plus d'une heure & un quart.
Le premier coup eft de chopine ou
de deux verres de fuite. Il faut
prendre aprés les avoir prifes une
demie écuellée de bouillon de poulet.
La meilleure partie s'en va ordinairement par lesfelles , & on continuë d'en boire plus fouvent pendant trois jours & quelquefois
pendant quatre. Lorsqu'on ne les
boit pas fur les lieux , ilfaut obferver de les mettre au degré de
chaleur qu'elles ont à leurfource,
GALANY 129
qui est une chaleur approchante
de celle d'un bouillon tres- chaud ;
pour cela ilfaut déboucher la bouteille , laiffer tomber legerement le
bouchon dans le gouleau , enforte
qu'elle foit entre ouverte , mettre
du foin dans le fond d'un chaudron enforte que le verre ne touche point le chaudron & enfuite
remplir le chaudron d'eau , à qui
on donne le degré neceffaire de chaleur. Jefuis , Madame , &c.
Cette Lettre a paru d'autant
plus curieufe à tous ceux qui
Font luë qu'elle fait connoître
que la matiere a efté bien ap-
130 MERCURE
profondie par le grand nombre d'experiences que l'on a
faites , ce qui donne lieu d'efperer un falutaire effet de l'ufage des Eaux dont il y eſt parlé, & il feroit à fouhaiter que
les remedes dont on nous parle
tous les jours cuffent un effet
auffi fenfible.
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Résumé : LETTRE De Mr l'Abbé Vere sur les Eaux de Balaruc, à Me de Camus, Religieuse de Saint Pierre de Lyon.
La lettre de l'Abbé Vere fournit des informations détaillées sur les propriétés et les usages des eaux de Balaruc en Languedoc. Ces eaux, chaudes et fumantes, contiennent un sel acide volatil et un sel fixe acide. Lorsqu'on les verse sur la teinture de fleurs de mauve, la couleur violette devient rouge, indiquant la présence d'un acide. Une mesure de ces eaux produit un sel blanc, poreux et raboteux, qui change de couleur à l'air froid. Ce sel a une acidité modérée et ne fermente pas facilement. Distillées, les eaux de Balaruc apparaissent insipides et ne changent pas la couleur du papier bleu. Elles éclaircissent la teinture de fleurs de mauve, laissant leur sel dans l'alambic. Le sel obtenu par distillation est plus compact et se fermente moins facilement. Mélangé avec la teinture de mauve, il donne une couleur bleue qui devient verte puis roussâtre. Les eaux contiennent un sel acide ou alcalin pur. En évaporant ces eaux, on obtient un esprit acide qui fermente facilement avec le sel de tartre et le sang humain. Cet esprit agace les dents et rougit le papier bleu. Les eaux de Balaruc sont détergentes et dissolvent les humeurs visqueuses. Elles sont purgatives sans violence et guérissent les maux d'estomac en dissolvant les humeurs gluantes et en fondant les épaississements lymphatiques. Elles sont efficaces contre l'asthme humide, les ulcères, les maux de tête, les fluxions des yeux et les douleurs rhumatismales. Elles sont également utiles pour les paralysies suivant les apoplexies, en dissolvant l'humeur qui bloque les nerfs. Les eaux augmentent la vigueur et restaurent le mouvement des parties paralytiques. Elles traitent divers maux tels que les déviations, les pâles couleurs, les maladies mélancoliques et les fièvres intermittentes chroniques. Les eaux sont collectées en automne et au printemps et doivent être conservées dans des bouteilles hermétiques pour éviter l'entrée de l'air. Elles peuvent être transportées et consommées à tout moment, même à Paris. La méthode de consommation consiste à boire treize à quatorze verres d'environ demi-septier chacun sur une période d'une heure et un quart. Le premier verre est de chopine ou de deux verres de suite. Après la prise, il est recommandé de boire une demi-écuelle de bouillon de poulet. La meilleure partie des eaux est souvent éliminée par les selles, et la consommation peut se poursuivre pendant trois à quatre jours. Lorsqu'elles ne sont pas consommées sur place, les eaux doivent être maintenues à une température proche de celle d'un bouillon très chaud.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2020
p. 130-135
Observations Anatomiques, qui regardent la santé, & qui font connoistre le mal que cause ordinairement l'excès du Vin. [titre d'après la table]
Début :
Voicy encore un Article qui regarde la santé. Il n'y [...]
Mots clefs :
Vin, Liqueur, Maladie, Opium
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Observations Anatomiques, qui regardent la santé, & qui font connoistre le mal que cause ordinairement l'excès du Vin. [titre d'après la table]
Voicy encore un Article
qui regarde la fanté.
Il n'y a que des Beuveurs
déterminez qui puiffent lire
fans eftre effrayez les Obfervations Aftronomiques qui viennent d'eftre faites dans une des
plus grandes Villes du Royau-
GALANT 131
me, fur le corps d'un homme
mort , &qui avoit fait pendant
fa vie un ufage immoderé du
vin & des liqueurs fpiritueules.
Aprés avoir efté attaqué pendant deux années d'accés de
phrenefie tres-violens , il moufut d'un abcés au foye. On
l'ouvrit , & on trouva dans fa
tête &dans fonfoye de grands
defordres dont la caufe fut attribuée par les Medecins & les
Chirurgiens prefens à cette
operation , à l'uſage exceffifdu
vin & des liqueurs. Ceux qui
avoient eu foin de luy pendant fa maladie rapporterent
132 MERCURE
à cette occafion une circonf
tance qui ne doit pas eftre oubliée. Pendant fa maladie on
luy donnoit quelques teintures d'opium pour calmer les
infomnies fâcheufes qui accompagnoient fes accés de
phrenefic , & on obfervoit que
toutes les fois qu'on luy donnoit ces teintures avec de l'efprit de vin , loin d'eftre calmé,
il retomboit dans des accés encore plus violens , au lieu que
les teintures avec l'eau le calmoient & luy donnoient quelques heures de fommeil. Un
habile Medecin qui ſe trouva
GALANT 133
prefent à cette experience remarqua qu'on n'eſt pas affez
perfuadé du mauvais effet des
liqueurs fpiritueufes & même
de l'uſage immoderé du vin.
Prévenu en faveur de ces liqueurs qui flattent le gouft
oncroit prendre des forces &
de la vie en les prenant , & on
ne remarque pas qu'elles ne
paroiffent fortifier qu'en augmentant le reffort des fibres ,
& qu'elles l'augmentent quelquefois au point qu'elles les
rendent trop roides & même
quelquesfois offeufes ; qu'elles
épaiffiffent tous les fucs du
134 MERCURE
la
corps ; qu'elles les coagulent.
quelquefois jufqu'à les convertir en pierres , & que c'eſt par
là que ces liqueurs engendrent
goutte , la gravelle , la pierre , & qu'elles cauſent des vapeurs , des affections convulfives , des rhumatiſmes, des apoplexies & des paralyfies. Cela
fe prouve par experience. On
verfe de l'efprit de vin bien
rectifié fur la ferofité du fang ,
cette ferofité qui eft claire fe
grumelle auffi toft & fe caille
en une maſſe blanche , & elle
fe durcit peu à peu comme du
blanc d'œuf cuit , fi on la tient
GALANT 135
à une moyenne chaleur de digeftion. L'efprit de vin caille
la bile de la même maniere.
qui regarde la fanté.
Il n'y a que des Beuveurs
déterminez qui puiffent lire
fans eftre effrayez les Obfervations Aftronomiques qui viennent d'eftre faites dans une des
plus grandes Villes du Royau-
GALANT 131
me, fur le corps d'un homme
mort , &qui avoit fait pendant
fa vie un ufage immoderé du
vin & des liqueurs fpiritueules.
Aprés avoir efté attaqué pendant deux années d'accés de
phrenefie tres-violens , il moufut d'un abcés au foye. On
l'ouvrit , & on trouva dans fa
tête &dans fonfoye de grands
defordres dont la caufe fut attribuée par les Medecins & les
Chirurgiens prefens à cette
operation , à l'uſage exceffifdu
vin & des liqueurs. Ceux qui
avoient eu foin de luy pendant fa maladie rapporterent
132 MERCURE
à cette occafion une circonf
tance qui ne doit pas eftre oubliée. Pendant fa maladie on
luy donnoit quelques teintures d'opium pour calmer les
infomnies fâcheufes qui accompagnoient fes accés de
phrenefic , & on obfervoit que
toutes les fois qu'on luy donnoit ces teintures avec de l'efprit de vin , loin d'eftre calmé,
il retomboit dans des accés encore plus violens , au lieu que
les teintures avec l'eau le calmoient & luy donnoient quelques heures de fommeil. Un
habile Medecin qui ſe trouva
GALANT 133
prefent à cette experience remarqua qu'on n'eſt pas affez
perfuadé du mauvais effet des
liqueurs fpiritueufes & même
de l'uſage immoderé du vin.
Prévenu en faveur de ces liqueurs qui flattent le gouft
oncroit prendre des forces &
de la vie en les prenant , & on
ne remarque pas qu'elles ne
paroiffent fortifier qu'en augmentant le reffort des fibres ,
& qu'elles l'augmentent quelquefois au point qu'elles les
rendent trop roides & même
quelquesfois offeufes ; qu'elles
épaiffiffent tous les fucs du
134 MERCURE
la
corps ; qu'elles les coagulent.
quelquefois jufqu'à les convertir en pierres , & que c'eſt par
là que ces liqueurs engendrent
goutte , la gravelle , la pierre , & qu'elles cauſent des vapeurs , des affections convulfives , des rhumatiſmes, des apoplexies & des paralyfies. Cela
fe prouve par experience. On
verfe de l'efprit de vin bien
rectifié fur la ferofité du fang ,
cette ferofité qui eft claire fe
grumelle auffi toft & fe caille
en une maſſe blanche , & elle
fe durcit peu à peu comme du
blanc d'œuf cuit , fi on la tient
GALANT 135
à une moyenne chaleur de digeftion. L'efprit de vin caille
la bile de la même maniere.
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Résumé : Observations Anatomiques, qui regardent la santé, & qui font connoistre le mal que cause ordinairement l'excès du Vin. [titre d'après la table]
L'article examine les conséquences de l'abus d'alcool à travers le cas d'un homme décédé après des années de consommation excessive de vin et de liqueurs spiritueuses. Cet homme avait souffert de phrénésie violente et était mort d'un abcès au foie. Les médecins ont attribué ses troubles à l'alcoolisme et à une opération chirurgicale. Pendant sa maladie, l'administration d'opium avec de l'esprit de vin aggravait ses accès, tandis que l'opium dilué dans l'eau le calmait. Un médecin présent a souligné les dangers des liqueurs spiritueuses, souvent perçues à tort comme fortifiantes. Ces substances augmentent la rigidité des fibres corporelles, épaississent et coagulent les sucs, causant diverses maladies comme la goutte, la gravelle, les apoplexies et les paralysies. Une expérience a montré que l'esprit de vin rectifié solidifie le sang et la bile, confirmant ses effets délétères.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2021
p. 135-144
Tout ce qui s'est passé au Parlement le jour que Mr le Maréchal de Villars y a esté reçû Pair de France. [titre d'après la table]
Début :
Je passe à une Matiere bien differente, & qui regarde la [...]
Mots clefs :
Maréchal de Villars, Parlement, Pair de France, Grand-chambre, Premier président
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Tout ce qui s'est passé au Parlement le jour que Mr le Maréchal de Villars y a esté reçû Pair de France. [titre d'après la table]
Je paffe à une Matiere bien
differente , & qui regarde la
gloire d'un de vos Heros.
Vous attendez fans doute
que je vous parle de la reception de Mr le Maréchal de
Villars au Parlement, en qualité de Pair de France. Cette Ceremonie qui cft curieuſe par
elle- même, le doit eftre encore davantage lors qu'elle regarde un homme auſſi diſtingué & auffi aimé du Public
que ce Maréchal ; mais c'eſt
136 MERCURE
cet amour , & cette diftinction
quim'empêcheront de vous en
entretenir auffi au long que je
fouhaiterois, puifque l'affluence du monde eftoit telle ce
jour là à la Grand- Chambre ,
qu'il a efté tres - difficile de bien
voir & de bien entendre tout
ce qui s'y paffa. Ainfi j'ay licu
de croire que les rapports que
l'on m'en a faits peuvent n'eftre
pas tout à fait fidelles ; mais
comme il ne peut s'agir que de
quelques mots pour d'autres ,
je crois pouvoir rifquer à vous
envoyer l'Article que vous at
tendez. Je commence par les
GALANY 137
noms des perfonnes diftinguées qui fe trouverent ce jourlà à la Grand-Chambre. Monfieur le Duc ; Monfieur le Duc
du Maine ; Monfieur le Comte
de Toulouze ; Mr l'Evêque de
Langres;Mr l'Evêque de Laon;
& M les Ducs de Sully , de
Chevreufe , de Villeroy , de
Noailles , d'Aumont , & de
Charoft. Outre ces Princes &
ces Ducs qui prirent ce jour - là
Seance au Parlement , le nombre de ceux que la curiofité y
attira , ainfi que je vous l'ay
déja marqué, y fut fi grand dés
le matin , qu'il y a long- temps
Avril 1710. M
138 MERCURE
que l'on n'avoit vû un nombre fi prodigieux de perfonnes
dans un lieu fi peu ſpacieux.
Mr de Villars y vint dés ſept
heures du matin pour faluër
M's du Parlement à la manicre accoûtumée. Me la Prin .
ceffe Leon ; Me la Ducheſſe de
Villars , & plufieurs autres Dames eftoient dans la Lanterne,
Avant l'ouverture de l'Audiance , le premier Huiffier ,
qui tenoit la porte de la GrandChambre, appella Mr de Villars par fon nom ,
nom , & luy demanda s'il ne vouloit pas bien
remettre fon épée entre les
GALANT 139
mains de la Juftice ? A quoy
Mr de Villars répondit , qu'il
ne l'avoit jamais renduë à per
fonne ; mais qu'aprés tous les
pas qu'il avoit faits pour arri
ver aux honneurs dont le Roy
l'honoroit , une formalité d'ufage ne l'empêcheroit pas d'avancer , & à l'inftant fon Capitaine des Gardes donna l'épée
à l'Huiffier que fuivit ce Duc,
fe foutenant fur deux bequilles.
Dés que Mr de Villars fut
entré dans le Parquet , où il
eut de la peine à arriver , à caule
de l'affluence du monde , Mr
M ij
140 MERCURE
le Premier Prefident luy fit
prefter les fermens ordinaires,
aprés quoy on luy rendit fon
épée ; & fi toft qu'il eût pris
Seance , il luy adreſſa la parole, & luy dit:
MONSIEUR ,
Quelque peine que la Cour
fouffre de vous voir affifter àfon
Audiance incommodé comme vous
eftes , elle nepeut neanmoins s'empêcher de vous en feliciter, puifque chaque pas que vous faites
renouvelle en vostre memoire les
fignalez Services que vous avez
rendusau Roy& à l'Etat.
GALANT 141
Mrde Villars ayant falué Mr
le Premier Prefident , & tous
´M"
répondit.
MESSIEURS,
Je n'ay jamais mieux reffenty
qu'en ce jour , combien je fuis redevable aux bontez du Roy , qui
non content de m'avoir élevépar
degrez auxpremieres dignitez de
l'épée , vient enfin de mettre le
comble à ma gloire , en m'aſſociant
au premier Senat de l'Univers.
De fi grands biens-faits de l'a
part de Sa Majefté, aufquels mon
foible merite ne mepermettoit pas
142 MERCURE
de prétendre , demanderoient de la
mienne des remerciemens propor
tionnez ; mais ne trouvant point
de termes affez vifs , pour dignement exprimer l'excés de ma reconnoiſſance , je me renferme à
protefter icy dans le lieu de verité,
qu'avecjoyej'employeray les reftes
de ma vie , à rendre au Roy &
l'Etat les plus fidelles Services,
queje chercheray avec empreffement les occafions de marquer à
cette augufte Compagnie les fentimens de veneration & d'eftime ,
que je luy dois en general, & à
chacun de Meffieurs en particulier.
GALANT 143
Comme je n'ay pas prétendu vous envoyer un Article
entier & parfait de cette Ceremonie , je ne vous ay rien dit
de la lecture qui fut faite de
fes Lettres de Duc & Pair, &
je ne vous ay pas nommé le
Confeiller qui en fut le Rapporteur ; mais je dois vous dire
qu'aprés cette lecture , la Cour
ayant cfté aux opinions , Mr
de Villars fut reçû tout d'une
voix Pair de France.
On plaida enfuite quelques
Caufes de differentes natures ,
fuivant qu'il fe pratique ordinairement en de pareilles oc-
144 MERCURE
#
cafions , & ce nouveau Duc &
Pair de France , alla aux opinions avec la Cour..
differente , & qui regarde la
gloire d'un de vos Heros.
Vous attendez fans doute
que je vous parle de la reception de Mr le Maréchal de
Villars au Parlement, en qualité de Pair de France. Cette Ceremonie qui cft curieuſe par
elle- même, le doit eftre encore davantage lors qu'elle regarde un homme auſſi diſtingué & auffi aimé du Public
que ce Maréchal ; mais c'eſt
136 MERCURE
cet amour , & cette diftinction
quim'empêcheront de vous en
entretenir auffi au long que je
fouhaiterois, puifque l'affluence du monde eftoit telle ce
jour là à la Grand- Chambre ,
qu'il a efté tres - difficile de bien
voir & de bien entendre tout
ce qui s'y paffa. Ainfi j'ay licu
de croire que les rapports que
l'on m'en a faits peuvent n'eftre
pas tout à fait fidelles ; mais
comme il ne peut s'agir que de
quelques mots pour d'autres ,
je crois pouvoir rifquer à vous
envoyer l'Article que vous at
tendez. Je commence par les
GALANY 137
noms des perfonnes diftinguées qui fe trouverent ce jourlà à la Grand-Chambre. Monfieur le Duc ; Monfieur le Duc
du Maine ; Monfieur le Comte
de Toulouze ; Mr l'Evêque de
Langres;Mr l'Evêque de Laon;
& M les Ducs de Sully , de
Chevreufe , de Villeroy , de
Noailles , d'Aumont , & de
Charoft. Outre ces Princes &
ces Ducs qui prirent ce jour - là
Seance au Parlement , le nombre de ceux que la curiofité y
attira , ainfi que je vous l'ay
déja marqué, y fut fi grand dés
le matin , qu'il y a long- temps
Avril 1710. M
138 MERCURE
que l'on n'avoit vû un nombre fi prodigieux de perfonnes
dans un lieu fi peu ſpacieux.
Mr de Villars y vint dés ſept
heures du matin pour faluër
M's du Parlement à la manicre accoûtumée. Me la Prin .
ceffe Leon ; Me la Ducheſſe de
Villars , & plufieurs autres Dames eftoient dans la Lanterne,
Avant l'ouverture de l'Audiance , le premier Huiffier ,
qui tenoit la porte de la GrandChambre, appella Mr de Villars par fon nom ,
nom , & luy demanda s'il ne vouloit pas bien
remettre fon épée entre les
GALANT 139
mains de la Juftice ? A quoy
Mr de Villars répondit , qu'il
ne l'avoit jamais renduë à per
fonne ; mais qu'aprés tous les
pas qu'il avoit faits pour arri
ver aux honneurs dont le Roy
l'honoroit , une formalité d'ufage ne l'empêcheroit pas d'avancer , & à l'inftant fon Capitaine des Gardes donna l'épée
à l'Huiffier que fuivit ce Duc,
fe foutenant fur deux bequilles.
Dés que Mr de Villars fut
entré dans le Parquet , où il
eut de la peine à arriver , à caule
de l'affluence du monde , Mr
M ij
140 MERCURE
le Premier Prefident luy fit
prefter les fermens ordinaires,
aprés quoy on luy rendit fon
épée ; & fi toft qu'il eût pris
Seance , il luy adreſſa la parole, & luy dit:
MONSIEUR ,
Quelque peine que la Cour
fouffre de vous voir affifter àfon
Audiance incommodé comme vous
eftes , elle nepeut neanmoins s'empêcher de vous en feliciter, puifque chaque pas que vous faites
renouvelle en vostre memoire les
fignalez Services que vous avez
rendusau Roy& à l'Etat.
GALANT 141
Mrde Villars ayant falué Mr
le Premier Prefident , & tous
´M"
répondit.
MESSIEURS,
Je n'ay jamais mieux reffenty
qu'en ce jour , combien je fuis redevable aux bontez du Roy , qui
non content de m'avoir élevépar
degrez auxpremieres dignitez de
l'épée , vient enfin de mettre le
comble à ma gloire , en m'aſſociant
au premier Senat de l'Univers.
De fi grands biens-faits de l'a
part de Sa Majefté, aufquels mon
foible merite ne mepermettoit pas
142 MERCURE
de prétendre , demanderoient de la
mienne des remerciemens propor
tionnez ; mais ne trouvant point
de termes affez vifs , pour dignement exprimer l'excés de ma reconnoiſſance , je me renferme à
protefter icy dans le lieu de verité,
qu'avecjoyej'employeray les reftes
de ma vie , à rendre au Roy &
l'Etat les plus fidelles Services,
queje chercheray avec empreffement les occafions de marquer à
cette augufte Compagnie les fentimens de veneration & d'eftime ,
que je luy dois en general, & à
chacun de Meffieurs en particulier.
GALANT 143
Comme je n'ay pas prétendu vous envoyer un Article
entier & parfait de cette Ceremonie , je ne vous ay rien dit
de la lecture qui fut faite de
fes Lettres de Duc & Pair, &
je ne vous ay pas nommé le
Confeiller qui en fut le Rapporteur ; mais je dois vous dire
qu'aprés cette lecture , la Cour
ayant cfté aux opinions , Mr
de Villars fut reçû tout d'une
voix Pair de France.
On plaida enfuite quelques
Caufes de differentes natures ,
fuivant qu'il fe pratique ordinairement en de pareilles oc-
144 MERCURE
#
cafions , & ce nouveau Duc &
Pair de France , alla aux opinions avec la Cour..
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Résumé : Tout ce qui s'est passé au Parlement le jour que Mr le Maréchal de Villars y a esté reçû Pair de France. [titre d'après la table]
Le texte décrit la réception du maréchal de Villars au Parlement en tant que Pair de France. La cérémonie, bien que notable, est brièvement relatée en raison de l'affluence massive qui a rendu difficile l'observation et l'audition des événements. Plusieurs personnalités importantes étaient présentes, notamment des ducs et des évêques. Villars est arrivé tôt pour saluer les membres du Parlement. Lors de l'ouverture de l'audience, il a remis son épée à la justice, conformément à la tradition, avant de prendre sa place. Le Premier Président l'a félicité pour ses services rendus au roi et à l'État. Villars a répondu en exprimant sa gratitude envers le roi et en promettant de continuer à servir fidèlement. La Cour a ensuite unanimement accepté Villars comme Pair de France. Quelques affaires judiciaires ont été traitées après cette cérémonie.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2022
p. 144-146
Mort de Mr Begon, Intendant de la Marine à Rochefort, & mouvement fait dans ce Corps au sujet de cette mort. [titre d'après la table]
Début :
Il y a déja quelque temps que vous avez appris la mort [...]
Mots clefs :
Mort, Mr Begon, Marine
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Mort de Mr Begon, Intendant de la Marine à Rochefort, & mouvement fait dans ce Corps au sujet de cette mort. [titre d'après la table]
Il y a déja quelque temps.
que vous avez appris la mort
de Mr Begon Intendant de la
Rochelle & de la Marine du
département de Rochefort. Je
vous ay f ſouvent parlé de
tous ceux qui portent ce nom,
que je ne vous en diray pas
aujourd'huy davantage. Le défunt eftoit dans une eftime generale , & il joignoit aux lumieresqui regardoient les Emplois qu'il a poffedez , celles
d'un efprit fort cultivé ; il
aimoit
GALANT 145
aimoit les gens de Lettres , &
il a fait graver à fes dépens les
Portraits des hommes illuftres
dont feu Mr Perrault a compofé la vie.
Le Roya choifi Mr de Beauharnois pour remplir fa place.
Cette Intendance eftant la plus
confiderable de la Marine , à
caufe que celle de la Provincey
eft jointe , demandoit un fucceffeur de la capacité , & du
merite de Mr.de Beauharnois.
Sa Majefté qui en a une parfaite connoiffance , luy avoit
donné quelques mois aupara
vant l'Intendancegenerale des
Avril 1710. N
146 MERCURE
Claffes des Matelots du Royau
me. Elle en a difpofe en faveur
de Mr Raudot le fils , Intendant de Jultice , Police & Fi
nance en Canada , & elle a donné cette derniere place à Mr
Begon Infpecteur general de
la Marine à Rochefort , fils de
Mr Begon qui vient de mourir.
que vous avez appris la mort
de Mr Begon Intendant de la
Rochelle & de la Marine du
département de Rochefort. Je
vous ay f ſouvent parlé de
tous ceux qui portent ce nom,
que je ne vous en diray pas
aujourd'huy davantage. Le défunt eftoit dans une eftime generale , & il joignoit aux lumieresqui regardoient les Emplois qu'il a poffedez , celles
d'un efprit fort cultivé ; il
aimoit
GALANT 145
aimoit les gens de Lettres , &
il a fait graver à fes dépens les
Portraits des hommes illuftres
dont feu Mr Perrault a compofé la vie.
Le Roya choifi Mr de Beauharnois pour remplir fa place.
Cette Intendance eftant la plus
confiderable de la Marine , à
caufe que celle de la Provincey
eft jointe , demandoit un fucceffeur de la capacité , & du
merite de Mr.de Beauharnois.
Sa Majefté qui en a une parfaite connoiffance , luy avoit
donné quelques mois aupara
vant l'Intendancegenerale des
Avril 1710. N
146 MERCURE
Claffes des Matelots du Royau
me. Elle en a difpofe en faveur
de Mr Raudot le fils , Intendant de Jultice , Police & Fi
nance en Canada , & elle a donné cette derniere place à Mr
Begon Infpecteur general de
la Marine à Rochefort , fils de
Mr Begon qui vient de mourir.
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Résumé : Mort de Mr Begon, Intendant de la Marine à Rochefort, & mouvement fait dans ce Corps au sujet de cette mort. [titre d'après la table]
Le texte annonce le décès de Monsieur Begon, Intendant de La Rochelle et de la Marine du département de Rochefort. Respecté pour son âge avancé, ses compétences et son soutien aux gens de lettres, il avait financé la gravure des portraits d'hommes illustres écrits par feu Monsieur Perrault. Le roi a nommé Monsieur de Beauharnais pour lui succéder, en raison de l'importance de cette Intendance, qui inclut également la province. Monsieur de Beauharnais avait déjà été nommé à l'Intendance générale des Classes des Matelots du Royaume quelques mois auparavant. Cette fonction a été transférée à Monsieur Raudot le fils, Intendant de Justice, Police et Finance au Canada. La place laissée vacante par Monsieur Raudot a été attribuée à Monsieur Begon, Inspecteur général de la Marine à Rochefort, fils du défunt Monsieur Begon.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2023
p. 146-164
Détail curieux, contenant tout ce qui s'est passé en Sorbonne lorsque Monsieur le Cardinal de Noailles a esté receu Proviseur de cette Societé. [titre d'après la table]
Début :
Je passe à un Article bien digne de la curiosité publique, [...]
Mots clefs :
Sorbonne, Cardinal de Noailles, Doyens, Faculté, Recteur, Église, Maison, Université, Docteurs, Société
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Détail curieux, contenant tout ce qui s'est passé en Sorbonne lorsque Monsieur le Cardinal de Noailles a esté receu Proviseur de cette Societé. [titre d'après la table]
Je paffe à un Article bien
digne de la curiofité publique ,
& de l'attention de ceux qui le
liront. Il eft de la nature de
ceux dont on ne parle pas fouvent , parce qu'il ſe paſſe preſque toûjours un grand nom-
GALANT 147
bre d'années d'un de ces Articles à l'autre. Vous y trouverez quantité de faits hiftoriques
tres- curieux , & fept Difcours
differens prononcez dans la
même Affemblée , dans lef
quels vous trouverez un tour
finguliet , & beaucoup de finéffe d'efprit. Enfin ce font de
ces fortes de Difcours qui réveillent l'attention , qui inſtruifent les Lecteurs de beaucoup
de chofes qui regardent le Ceremonial , & dont on parle fi
rarement qu'on doit avoir toû
jours beaucoup d'empreffement pour les lire.
Nij
148 MERCURE
Vous avez fçû que les Docteurs de la Maifon & Societé
de Sorbonne avoient au mois
de Mars nommé d'un confentement unanime Monfieur le
Cardinal de Noailles Archevêque de Paris pour leur Provifeur , à la place de feu Mr
F'Archevêque de Reims . Le
neuvième du mois paffé cette
nomination fut folemnellement confirmée dans la grande Salle des Actes de la même Maifon. Le Recteur de
l'Univerfité , invité quelques
jours auparavant par des Députez de ladite Societé , s'y
*
GALANT 149
rendit fur les quatre heures
aprés midy , accompagné des
trois Doyens des Facultez , des
quatreProcureurs des Nations,
du Syndic , du Greffier de l'Univerfité & de fes autres Offciers. L'Archidiacre &le Chan--
celier de l'Eglife de Paris s'y
trouverent pareillement felon
l'ancien ufage. L'Affemblée fut
des plus nombreuſes. Outre
les Docteurs de la Maifon dont
il ne manqua que les malades
& ceux qui font abfens , un
tres grand nombre de Mrs de
Noftre-Dame & de l'Univerfité fe firent un plaifir d'y avoir
N iij
150 MERCURE
place. Au fond de la Salle , devant un grand Bureau eftoient
rangez onze fieges de front.
Le Recteur de Univerfité
eftoit au milieu , ayant à fa
droite l'Archidiacre, le Chancelier de l'Eglife de Paris , le
Doyen de la Faculté de Medecine , & les Procureurs des Nations de Picardie & d'Allema→
gne. Sur les cinq autres Sieges.
a fa gauche cftoient les Doyens
de Theologie , & des Droits ;
les Procureurs des Nations de
France & de Normandie &
le Syndic de l'Univerfité. Le
Greffer avoit unBureau fepa-
GALANT 151
ré vis - à- vis le Recteur.
37 Mr Vivant l'aîné, Chanoine
de Nôtre Dame & Docteur de
la Maifon de Sorbonne , fit
l'ouverture. Il adreffa la parole au Recteur , fur quoy l'Archidiacre fit fes proteftations
à l'ordinaire , ce qui n'empêcha point l'Orateur de continuër. Il fit un éloge achevé de
Monfieur le Cardinal. La pieté,
la vigilance , la ſcience , la fermeté, & la fuperiorité d'efprit
de cé Prelat furent mifes dans
leur jour , par les traits de la
plus vive éloquence. La netteté de la compofition fut foûteN iiij
152 MERCURE
nuë par une prononciation naturelle & diftincte. Les loüanges de feu Mr de Reims , ne
furent pas oubliées. Enfin les
Auditeurs eurent lieu d'être
pleinement fatisfaits , puifqu'il
leur fut aifé d'entendre , defuivre & de retenir tout le Dif
cours.
Aprés qu'il eut fini , le Recteur propofa le fujet de l'Af
femblée. L'Archidiacre l'interrompit pour réiterer encore
fes proteftations , & le Syndic
de l'Univerfité proteſta reciproquementcontre l'interrup
tion de l'Archidiacre. Tout ce
GALANT 153
fes
Ceremonial eft de l'ancien ufage. Le Difcours du Recteur
fut tel qu'on le devoit attendre d'un homme confommé
dans l'éloquence qu'il a profeffée long- temps avec éclar.
Ses expreffions furent de la
Latinité le plus pure
penfées les plus délicates , l'ordre & le tour qu'il donna à
tout ce qu'il dit parut plein
d'efprit & de jufteffe. Il commença par les louanges de la
Maifon de Sorbonne. Il s'étendit fur l'efprit de fimplicité
& de defintereffement qui
yregne aujourd'huy comme
154 MERCURE
dans les temps de fon Inftitu
tion. Il fit voir que les Docteurs de cette Societé fe confacroient tous felon leurs talens differens , au fervice de
l'Eglife & du Public. Les uns
à compofer des Livres , les au
tres à refoudre les Cas , les autres à diriger les confciences ,
ceux-là à élever une infinité de
pauvres Ecoliers pour lesquels
ils prodiguent tous leurs biens
& tous leurs foins , & tous à
veiller continuellement à la
confervation de l'ancienne &
pure Doctrine. Il dit qu'il eftoit
important dedonner à de fidi-
GALANT 155
gnes Ouvriers un Provifeur
fous la protection duquel ils
continuaffent leurs travaux en
fûreté. Il paffa enfuite à l'éloge
de Mr de Reims dernier Provifeur. Ille reprefenta comme
une des plus vives lumieres de
l'Eglife , le Deffenfeur des Loix
Canoniques, &l'ennemi de la
fourberie & des flatteurs. Il
parla de tous fes beaux Reglemens pour fon Dioceſe , & de
fes fçavantes Ordonnances. Il
dit que ce Prelat avoit efté dans
l'Eglife , ce que fon illuftre pere Mr le Chancelier le Tellier
& Mr de Louvois fon frere ,
156 MERCURE
que
avoient efté dans les premiers
Emplois de l'Etat. Il s'étendit
enfuite fur les louanges de
Monfieur le Cardinal. Il dit
la Sorbonne n'avoit pas eu
longtemps à delibererfur le choix
qu'elle avoit àfe faire d'un nouveau Provifeur. Que l'affabilité
de ce Prelat , fes manieres aimablese bienfaifantes avoient attiré
furluy lesfuffrages de tant d'bommes de Lettres , bien plus fortement que la confideration de fa
haute naiffance &defes éminentes dignitez. Quefon éducation
prife dans le fein de l'Univerfué
avoit eftéfortifiée par la pratique
GALANT 157
affiduë de toutes les vertus convenables àfonétat; & quefes mœurs
irreprochables ,fon zele ardent
éclairé l'avoientélevéfurle Siege
le plus important de l'Eglife de
France. Comme Mrle Recteur
eft du Dioceſe de Chalons, il ne
pût s'empêcher de parler de ce
que la charité de Monfieur le
Cardinal , luy fit faire eſtant Evêque de cette Ville. La maladie fe mit entre les prifonniers
de la Bataille de Fleurus , qui
eftoient en fort grand nombre
à Chalons. Monfieur le Cardinal ne ceffoit de les voir &
de les affifter en perfonne , il
158 MERCURE
en tomba malade fa dangereufement qu'on le crut mort. Ce
fic eft à prefent ancien , mais
Mr le Recteur luy donna un
tour nouveau qui plut extrêmement.
Mt Pirot le Chancelier parla
enfuite avec la facilité qui luy
eft fi connue.Il nommatous les
Provifeurs que la Sorbonne a
cus ; fçavoir quinze Cardinaux,
autant d'Archevêques ou Evêques, &il fit voir que Monfieur
le Cardinal étoit le feul qui cuft
efté en même temps Proviſeur
de Sorbonne, Cardinal, Archevêque, &Archevêque de Paris.
GALANT 159
Les uns eftoient Cardinaux ,
mais ils n'eftoient pas Archevêd'autres eftoient Archevêques ,
mais ils n'eftoient pas Car
dinaux & d'autres n'estoient
qu'Evêques & Cardinaux. Il raporta fort à propos l'exemple
de l'Eglife de Sarragoffe en Efpagne , & cita avec la Doctrine
ordinaire , un Concile tenu à
Troyes. Il s'étendit ſur la naiffance illuftre de Monfieur le
Cardinal , & fic efperer aux
Docteurs de Sorbonne qu'ils
feroient protegez en tout à
caufe du credit que Son Eminence a l'honneur d'avoir au-
160 MERCURE
prés du Roy. Il finit par quelques proteftations contre le
premier falut fait au Recteur,
de méme qu'avoit fait l'Archidiacre.
Les trois Doyens des Facultez & les quatre Procureurs des
Nations en donnant leurs fuf.
frages , ajoûtérent chacun un
éloge de Monfieur le Cardinal.
Celuy de Theologie témoigna
la reconnoiffance de la Faculté ·
envers S, E. à cauſe de la protection dont elle l'honore >
& qu'elle employe les Docteurs
lors qu'elle a beſoin de fecours pour le gouvernement
GALANT 161
A
d'un fi grand Dioceſe. Celuy
des Droits à caufe que Monfieur le Cardinal a bien voulu
eftre Docteur honoraire de fa
Faculté. Celuy de Medecine
promit que la Faculté épuiferoit les fecrets de fon Art, afin
que Son Eminence joüît long .
temps du Titre de Provifeur
de Sorbonne.
le
Le Procureur de la Nation
de France felicita la Sorbonne
fur fon nouveau choix par
concours & les fuffrages unanimes de tous les Docteurs qui
avoient pû fe rendre à l'Affemblée , où s'eftoient trouvez
Avril 1710.
O
162 MERCURE
deux Archevêques & fix Eveques , & par la fatisfaction que
que Son Eminence en avoir
témoignée ; celuy de Picardie
affura la Sorbonne que fon
nouveau Proviſeur luy donneroit fon attention. Que fa vie
laborieuſe & ennemie des plaifirs luy ménagoit du temps
pour fournir à tous fes Emplois ; celuy de Normandie dit
qu'il venoit moins pour don
donner fon fuffrage que pour
applaudir à la fageffe de la Sorbonne.Que cette Societé ne fe
trompoit jamais , &que le Public eftoit d'autant plus con-
GALANT 103
tent de fon choix , qu'il avoit
prévû qu'elle le feroit , & qu'il
aimoit generalementMonfieur
le Cardinal ; celuy d'Allema
gne témoigna la reconnoiffance de fa Nation pour les feCours que Monfieur le Cardinal accorde charitablement à
une partie de ceux qui la compofent. Ces fept diſcours furent les uns plus longs les autres plus courts , mais tous d'u
ne Latinité exquife & d'une
grande fineffe d'efprit. Le
Recteur aprés avoir recueilli
les voix conclut felon la coû
tume , fans qu'il y euft de proOij
164 MERCURE
teftation & d'interruption
digne de la curiofité publique ,
& de l'attention de ceux qui le
liront. Il eft de la nature de
ceux dont on ne parle pas fouvent , parce qu'il ſe paſſe preſque toûjours un grand nom-
GALANT 147
bre d'années d'un de ces Articles à l'autre. Vous y trouverez quantité de faits hiftoriques
tres- curieux , & fept Difcours
differens prononcez dans la
même Affemblée , dans lef
quels vous trouverez un tour
finguliet , & beaucoup de finéffe d'efprit. Enfin ce font de
ces fortes de Difcours qui réveillent l'attention , qui inſtruifent les Lecteurs de beaucoup
de chofes qui regardent le Ceremonial , & dont on parle fi
rarement qu'on doit avoir toû
jours beaucoup d'empreffement pour les lire.
Nij
148 MERCURE
Vous avez fçû que les Docteurs de la Maifon & Societé
de Sorbonne avoient au mois
de Mars nommé d'un confentement unanime Monfieur le
Cardinal de Noailles Archevêque de Paris pour leur Provifeur , à la place de feu Mr
F'Archevêque de Reims . Le
neuvième du mois paffé cette
nomination fut folemnellement confirmée dans la grande Salle des Actes de la même Maifon. Le Recteur de
l'Univerfité , invité quelques
jours auparavant par des Députez de ladite Societé , s'y
*
GALANT 149
rendit fur les quatre heures
aprés midy , accompagné des
trois Doyens des Facultez , des
quatreProcureurs des Nations,
du Syndic , du Greffier de l'Univerfité & de fes autres Offciers. L'Archidiacre &le Chan--
celier de l'Eglife de Paris s'y
trouverent pareillement felon
l'ancien ufage. L'Affemblée fut
des plus nombreuſes. Outre
les Docteurs de la Maifon dont
il ne manqua que les malades
& ceux qui font abfens , un
tres grand nombre de Mrs de
Noftre-Dame & de l'Univerfité fe firent un plaifir d'y avoir
N iij
150 MERCURE
place. Au fond de la Salle , devant un grand Bureau eftoient
rangez onze fieges de front.
Le Recteur de Univerfité
eftoit au milieu , ayant à fa
droite l'Archidiacre, le Chancelier de l'Eglife de Paris , le
Doyen de la Faculté de Medecine , & les Procureurs des Nations de Picardie & d'Allema→
gne. Sur les cinq autres Sieges.
a fa gauche cftoient les Doyens
de Theologie , & des Droits ;
les Procureurs des Nations de
France & de Normandie &
le Syndic de l'Univerfité. Le
Greffer avoit unBureau fepa-
GALANT 151
ré vis - à- vis le Recteur.
37 Mr Vivant l'aîné, Chanoine
de Nôtre Dame & Docteur de
la Maifon de Sorbonne , fit
l'ouverture. Il adreffa la parole au Recteur , fur quoy l'Archidiacre fit fes proteftations
à l'ordinaire , ce qui n'empêcha point l'Orateur de continuër. Il fit un éloge achevé de
Monfieur le Cardinal. La pieté,
la vigilance , la ſcience , la fermeté, & la fuperiorité d'efprit
de cé Prelat furent mifes dans
leur jour , par les traits de la
plus vive éloquence. La netteté de la compofition fut foûteN iiij
152 MERCURE
nuë par une prononciation naturelle & diftincte. Les loüanges de feu Mr de Reims , ne
furent pas oubliées. Enfin les
Auditeurs eurent lieu d'être
pleinement fatisfaits , puifqu'il
leur fut aifé d'entendre , defuivre & de retenir tout le Dif
cours.
Aprés qu'il eut fini , le Recteur propofa le fujet de l'Af
femblée. L'Archidiacre l'interrompit pour réiterer encore
fes proteftations , & le Syndic
de l'Univerfité proteſta reciproquementcontre l'interrup
tion de l'Archidiacre. Tout ce
GALANT 153
fes
Ceremonial eft de l'ancien ufage. Le Difcours du Recteur
fut tel qu'on le devoit attendre d'un homme confommé
dans l'éloquence qu'il a profeffée long- temps avec éclar.
Ses expreffions furent de la
Latinité le plus pure
penfées les plus délicates , l'ordre & le tour qu'il donna à
tout ce qu'il dit parut plein
d'efprit & de jufteffe. Il commença par les louanges de la
Maifon de Sorbonne. Il s'étendit fur l'efprit de fimplicité
& de defintereffement qui
yregne aujourd'huy comme
154 MERCURE
dans les temps de fon Inftitu
tion. Il fit voir que les Docteurs de cette Societé fe confacroient tous felon leurs talens differens , au fervice de
l'Eglife & du Public. Les uns
à compofer des Livres , les au
tres à refoudre les Cas , les autres à diriger les confciences ,
ceux-là à élever une infinité de
pauvres Ecoliers pour lesquels
ils prodiguent tous leurs biens
& tous leurs foins , & tous à
veiller continuellement à la
confervation de l'ancienne &
pure Doctrine. Il dit qu'il eftoit
important dedonner à de fidi-
GALANT 155
gnes Ouvriers un Provifeur
fous la protection duquel ils
continuaffent leurs travaux en
fûreté. Il paffa enfuite à l'éloge
de Mr de Reims dernier Provifeur. Ille reprefenta comme
une des plus vives lumieres de
l'Eglife , le Deffenfeur des Loix
Canoniques, &l'ennemi de la
fourberie & des flatteurs. Il
parla de tous fes beaux Reglemens pour fon Dioceſe , & de
fes fçavantes Ordonnances. Il
dit que ce Prelat avoit efté dans
l'Eglife , ce que fon illuftre pere Mr le Chancelier le Tellier
& Mr de Louvois fon frere ,
156 MERCURE
que
avoient efté dans les premiers
Emplois de l'Etat. Il s'étendit
enfuite fur les louanges de
Monfieur le Cardinal. Il dit
la Sorbonne n'avoit pas eu
longtemps à delibererfur le choix
qu'elle avoit àfe faire d'un nouveau Provifeur. Que l'affabilité
de ce Prelat , fes manieres aimablese bienfaifantes avoient attiré
furluy lesfuffrages de tant d'bommes de Lettres , bien plus fortement que la confideration de fa
haute naiffance &defes éminentes dignitez. Quefon éducation
prife dans le fein de l'Univerfué
avoit eftéfortifiée par la pratique
GALANT 157
affiduë de toutes les vertus convenables àfonétat; & quefes mœurs
irreprochables ,fon zele ardent
éclairé l'avoientélevéfurle Siege
le plus important de l'Eglife de
France. Comme Mrle Recteur
eft du Dioceſe de Chalons, il ne
pût s'empêcher de parler de ce
que la charité de Monfieur le
Cardinal , luy fit faire eſtant Evêque de cette Ville. La maladie fe mit entre les prifonniers
de la Bataille de Fleurus , qui
eftoient en fort grand nombre
à Chalons. Monfieur le Cardinal ne ceffoit de les voir &
de les affifter en perfonne , il
158 MERCURE
en tomba malade fa dangereufement qu'on le crut mort. Ce
fic eft à prefent ancien , mais
Mr le Recteur luy donna un
tour nouveau qui plut extrêmement.
Mt Pirot le Chancelier parla
enfuite avec la facilité qui luy
eft fi connue.Il nommatous les
Provifeurs que la Sorbonne a
cus ; fçavoir quinze Cardinaux,
autant d'Archevêques ou Evêques, &il fit voir que Monfieur
le Cardinal étoit le feul qui cuft
efté en même temps Proviſeur
de Sorbonne, Cardinal, Archevêque, &Archevêque de Paris.
GALANT 159
Les uns eftoient Cardinaux ,
mais ils n'eftoient pas Archevêd'autres eftoient Archevêques ,
mais ils n'eftoient pas Car
dinaux & d'autres n'estoient
qu'Evêques & Cardinaux. Il raporta fort à propos l'exemple
de l'Eglife de Sarragoffe en Efpagne , & cita avec la Doctrine
ordinaire , un Concile tenu à
Troyes. Il s'étendit ſur la naiffance illuftre de Monfieur le
Cardinal , & fic efperer aux
Docteurs de Sorbonne qu'ils
feroient protegez en tout à
caufe du credit que Son Eminence a l'honneur d'avoir au-
160 MERCURE
prés du Roy. Il finit par quelques proteftations contre le
premier falut fait au Recteur,
de méme qu'avoit fait l'Archidiacre.
Les trois Doyens des Facultez & les quatre Procureurs des
Nations en donnant leurs fuf.
frages , ajoûtérent chacun un
éloge de Monfieur le Cardinal.
Celuy de Theologie témoigna
la reconnoiffance de la Faculté ·
envers S, E. à cauſe de la protection dont elle l'honore >
& qu'elle employe les Docteurs
lors qu'elle a beſoin de fecours pour le gouvernement
GALANT 161
A
d'un fi grand Dioceſe. Celuy
des Droits à caufe que Monfieur le Cardinal a bien voulu
eftre Docteur honoraire de fa
Faculté. Celuy de Medecine
promit que la Faculté épuiferoit les fecrets de fon Art, afin
que Son Eminence joüît long .
temps du Titre de Provifeur
de Sorbonne.
le
Le Procureur de la Nation
de France felicita la Sorbonne
fur fon nouveau choix par
concours & les fuffrages unanimes de tous les Docteurs qui
avoient pû fe rendre à l'Affemblée , où s'eftoient trouvez
Avril 1710.
O
162 MERCURE
deux Archevêques & fix Eveques , & par la fatisfaction que
que Son Eminence en avoir
témoignée ; celuy de Picardie
affura la Sorbonne que fon
nouveau Proviſeur luy donneroit fon attention. Que fa vie
laborieuſe & ennemie des plaifirs luy ménagoit du temps
pour fournir à tous fes Emplois ; celuy de Normandie dit
qu'il venoit moins pour don
donner fon fuffrage que pour
applaudir à la fageffe de la Sorbonne.Que cette Societé ne fe
trompoit jamais , &que le Public eftoit d'autant plus con-
GALANT 103
tent de fon choix , qu'il avoit
prévû qu'elle le feroit , & qu'il
aimoit generalementMonfieur
le Cardinal ; celuy d'Allema
gne témoigna la reconnoiffance de fa Nation pour les feCours que Monfieur le Cardinal accorde charitablement à
une partie de ceux qui la compofent. Ces fept diſcours furent les uns plus longs les autres plus courts , mais tous d'u
ne Latinité exquife & d'une
grande fineffe d'efprit. Le
Recteur aprés avoir recueilli
les voix conclut felon la coû
tume , fans qu'il y euft de proOij
164 MERCURE
teftation & d'interruption
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Résumé : Détail curieux, contenant tout ce qui s'est passé en Sorbonne lorsque Monsieur le Cardinal de Noailles a esté receu Proviseur de cette Societé. [titre d'après la table]
Le texte relate la nomination du Cardinal de Noailles au poste de Proviseur de la Maison et Société de Sorbonne. En mars 1710, les Docteurs de la Sorbonne ont unanimement choisi le Cardinal de Noailles pour succéder à l'Archevêque de Reims. Cette nomination a été confirmée solennellement le 9 avril 1710 dans la grande Salle des Actes de la Sorbonne. L'assemblée, présidée par le Recteur de l'Université, a réuni de nombreux Docteurs, ainsi que des représentants de Notre-Dame et de l'Université. L'Archidiacre et le Chancelier de l'Église de Paris étaient présents, conformément à l'ancien usage. Monsieur Vivant l'aîné, Chanoine de Notre-Dame, a ouvert la séance en élogeant le Cardinal de Noailles, mettant en avant sa piété, sa vigilance, sa science et sa supériorité d'esprit. Le Recteur a ensuite pris la parole pour louer la Sorbonne pour son esprit de simplicité et de désintéressement, et pour souligner l'importance de la nomination d'un Proviseur pour protéger les travaux des Docteurs. Le Chancelier Pirot a ensuite parlé, mentionnant les précédents Proviseurs de la Sorbonne et soulignant l'unicité du Cardinal de Noailles, qui cumule les titres de Cardinal, Archevêque et Proviseur. Les Doyens des Facultés et les Procureurs des Nations ont également exprimé leur soutien et leur reconnaissance envers le Cardinal, promettant leur dévouement et leur protection. Les discours, tous prononcés en latin, ont été marqués par une grande finesse d'esprit et une élégance rhétorique.
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2024
p. 164-167
Article de Marine. [titre d'après la table]
Début :
J'oubliay le mois passé lors que je fermay ma Lettre, d'y [...]
Mots clefs :
Marine, Commandant, Bâtiment, Capitaine, Corsaire
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texteReconnaissance textuelle : Article de Marine. [titre d'après la table]
J'oubliay le mois paffé lors
que je fermay ma Lettre , d'y
mettre les Articles de Marine
que vous allez lire.
De Dunkerque le 6. Mars.
Les Vaiffeaux du Roy l'Augufte & le Blackwal , ont amené
un Baftiment Hollandois char
gé de Moruë.
De Bordeaux le 8. Mars.
Le Vaiffeau la -Bellone de
Bordeauxya conduit une Priſe
CALANT 165
Angloife nommée l'Agnés de
Glafcom, chargée de Sucre , de
Cotton, & de Gingembre , venant d'Antigue , Ifle Angloife.
De Breft le 10. Mars.
Mr Hamel Commandant
la Fregatte du Roy la Victoire,
a pris le Navire l'Ecureuil , venant de Ligourne chargé de
vin de Florence & de marbre ,
deſtiné pour Londres , aprés
une heure de Combat dans lequel Mr Hamel a eu trois
hommes tuez & cinq bleffez.
166 MERCURE
De Calais le z2 . Mars
Le Capitaine Mathieu Car--
don Commandant le Corfaire
nommé le Maréchal de Boufflers, a pris un Baftiment Hol
landois de 70. tonneaux fortant de Rotterdam pour
Aberdein, Nord- d'Angleterre,
chargé de briques , poteries
chanvres , papiers , fil de fer ,
peintures , & épiceries.
aller à
,
Le Capitaine Alexandre
Dalzel Commandant le Dogre
l'Experience , a amené une rançon de 32 50. livres.
GALANT 167
De S. Malo le 5. Mars.
Le Corfaire le Chaffeura pris
un Paquebot Anglois venant
de Lifbonne , fur lequel il y
avoit plufieurs Officiers de cette Nation , deux Suedois , &
quatre Marchands Hollandoispaffagers.
LaMarguerite a repris deux
Barques chargées de vin de
Bordeaux qui avoient eſté enlevées par des Corfaires de
Jerfé.
que je fermay ma Lettre , d'y
mettre les Articles de Marine
que vous allez lire.
De Dunkerque le 6. Mars.
Les Vaiffeaux du Roy l'Augufte & le Blackwal , ont amené
un Baftiment Hollandois char
gé de Moruë.
De Bordeaux le 8. Mars.
Le Vaiffeau la -Bellone de
Bordeauxya conduit une Priſe
CALANT 165
Angloife nommée l'Agnés de
Glafcom, chargée de Sucre , de
Cotton, & de Gingembre , venant d'Antigue , Ifle Angloife.
De Breft le 10. Mars.
Mr Hamel Commandant
la Fregatte du Roy la Victoire,
a pris le Navire l'Ecureuil , venant de Ligourne chargé de
vin de Florence & de marbre ,
deſtiné pour Londres , aprés
une heure de Combat dans lequel Mr Hamel a eu trois
hommes tuez & cinq bleffez.
166 MERCURE
De Calais le z2 . Mars
Le Capitaine Mathieu Car--
don Commandant le Corfaire
nommé le Maréchal de Boufflers, a pris un Baftiment Hol
landois de 70. tonneaux fortant de Rotterdam pour
Aberdein, Nord- d'Angleterre,
chargé de briques , poteries
chanvres , papiers , fil de fer ,
peintures , & épiceries.
aller à
,
Le Capitaine Alexandre
Dalzel Commandant le Dogre
l'Experience , a amené une rançon de 32 50. livres.
GALANT 167
De S. Malo le 5. Mars.
Le Corfaire le Chaffeura pris
un Paquebot Anglois venant
de Lifbonne , fur lequel il y
avoit plufieurs Officiers de cette Nation , deux Suedois , &
quatre Marchands Hollandoispaffagers.
LaMarguerite a repris deux
Barques chargées de vin de
Bordeaux qui avoient eſté enlevées par des Corfaires de
Jerfé.
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Résumé : Article de Marine. [titre d'après la table]
En mars, plusieurs événements maritimes notables ont été rapportés. À Dunkerque, le 6 mars, les vaisseaux Auguste et Blackwall ont capturé un navire hollandais chargé de morue. À Bordeaux, le 8 mars, La Bellone a conduit une prise anglaise, l'Agnès de Glascom, chargée de sucre, de coton et de gingembre, en provenance d'Antigua. À Brest, le 10 mars, la frégate La Victoire, commandée par M. Hamel, a pris le navire L'Écureuil, venant de Livourne et chargé de vin de Florence et de marbre destiné à Londres, après un combat ayant causé trois morts et cinq blessés. À Calais, le 22 mars, le corsaire Le Maréchal de Boufflers a capturé un bâtiment hollandais de 70 tonneaux en provenance de Rotterdam à destination d'Aberdeen, chargé de divers produits. Le capitaine Alexandre Dalzel a amené une rançon de 32 500 livres. À Saint-Malo, le 5 mars, le corsaire Le Chasseur a pris un paquebot anglais venant de Lisbonne avec plusieurs passagers, et La Marguerite a repris deux barques chargées de vin de Bordeaux enlevées par des corsaires de Jersey.
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2025
p. 167-169
AIR NOUVEAU.
Début :
Je crois que je ne fermeray pas ma Lettre sans y ajoûter [...]
Mots clefs :
Printemps, Ans, Venger
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : AIR NOUVEAU.
e crois que je ne fermeray
168 MERCURE
pas ma Lettre fans y ajoûter
de nouvelles Prifes , & de nouvelles Expeditions de Mer , la
Marine de France ne laiffant
prefque pas paffer un jour fans
fe fignaler. Cependant , pour
obferver la diverfité que vous
me demandez , & qui vous fait
tant de plaifir , je paffe à un
Printemps nouveau , les Printemps eftant tous les ans auffi
ordinaires que fouhaitez en ce
temps- cy.
AIR NOUVEAU.
Quoy? dans nos champs tout renouvelle
Et le Berger qui venoit tous les
ans
M'annoncer le Printemps ,
Nerevient pointparler d'une SaiSonfibelle:
Peut- eftre que l'Ingrat eft devenu
leger
Ah! pourquoyfaut-il queje l'ai
*
me
Fe le devrois changer
Dans ma douleur extrême
Etje mourrayfans me vanger
168 MERCURE
pas ma Lettre fans y ajoûter
de nouvelles Prifes , & de nouvelles Expeditions de Mer , la
Marine de France ne laiffant
prefque pas paffer un jour fans
fe fignaler. Cependant , pour
obferver la diverfité que vous
me demandez , & qui vous fait
tant de plaifir , je paffe à un
Printemps nouveau , les Printemps eftant tous les ans auffi
ordinaires que fouhaitez en ce
temps- cy.
AIR NOUVEAU.
Quoy? dans nos champs tout renouvelle
Et le Berger qui venoit tous les
ans
M'annoncer le Printemps ,
Nerevient pointparler d'une SaiSonfibelle:
Peut- eftre que l'Ingrat eft devenu
leger
Ah! pourquoyfaut-il queje l'ai
*
me
Fe le devrois changer
Dans ma douleur extrême
Etje mourrayfans me vanger
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Résumé : AIR NOUVEAU.
La lettre décrit l'activité continue de la marine française, signalant de nouvelles prises et expéditions. L'auteur souhaite décrire un nouveau printemps, soulignant leur caractère ordinaire. Elle inclut un poème, 'AIR NOUVEAU', où le narrateur s'étonne de l'absence du berger annonçant le printemps, exprimant douleur et désir de vengeance.
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2026
p. 169-173
Suite des Articles qui regardent la naissance de Monseigneur le Duc d'Anjou. [titre d'après la table]
Début :
Je vous ay parlé des Réjoüissances qui ont esté faites en [...]
Mots clefs :
Réjouissances, Naissance du duc d'Anjou, Cour, Extraordinaire
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Suite des Articles qui regardent la naissance de Monseigneur le Duc d'Anjou. [titre d'après la table]
Je vous ayparlé des Réjoüif
fances qui ont efté faites en
plufieurs endroits du RoyauAvril 1710. P
170 MERCURE
me, à l'occafion de la naiffance de Monfeigneur le Duc
d'Anjou. Elles ont efté auffi
fort grandes à Madrid , où Mr
le Duc d'Offune , donna une
grande Fefte accompagnée d'u
ne piece de Theatre en Machine , à la repreſentation de
laquelle Leurs Majeſtez - Catholiques affifterent , & il y eut
auffi un grand Bal.
Plufieurs Envoyez Extraordinaires ont fait icy des Complimens au Roy & à toute la
Maiſon Royale fur la naiſſance
de ce Prince; & quoy que plufieurs Souverains cuffent icy
GALANT 171
des Envoyez , ceux qui fe font
trouvez le plus à portée , n'ont
pas laiffé pour diftinguer leur
zele , d'en envoyer de nouveaux pour cette feule fonction.
La Reine Doüairiere d'Efpagne,qui fait fonfejour àBayonne, qui fe fait admirer par fes
manieres qui charment tout le
monde , n'auroit pas manqué
d'en envoyer, pour donner des
marques de la joye qu'elle reffentoit de cette naiffance ; mais
fonimpatience fit qu'ayant icy
DonJuan Thomas de Goye
neche , Chevalier de S. JacPij
172 MACRURE
ques ,
fon Ecuyer , Elle luy envoya une Lettre pour le Roy ,
& il eut l'honneur de faluër
Sa Majesté & de luy faire des
Complimens fur cette naiffance , ainſi qu'à toute la Maiſon
Royale.
-Outre l'Envoyé que Monfieur l'Electeur, de Cologne a
en cette Cour , Mr le Comte
de Saint Maurice s'y eftant
trouvé pour des affaires importantes qui regardoient Son Altiffe Electorale ; ce Comte
eftant un homme fort diftingué , elle luy envoya une Letire pour prefenter au Roy à
GALANT 173
l'occafion de cette naiffance,
Comme il y a deux Nonces
en cette Cour , un Ordinaire ,
& un Extraordinaire , ils ont
tous deux fait des Complimens de la part de S. S. au
Roy & à toute la Maiſon
Royale.
Mrle Comtede Rivalo , Envoyé Extraordinaire de Monfieur le Duc de Parme , a fait
les mêmes complimens auRoy
& à toute la Maiſon Royale ,
& il a efté auffi conduit à toutes
ces Audiences , avec les Cercmonies accoutumées.
fances qui ont efté faites en
plufieurs endroits du RoyauAvril 1710. P
170 MERCURE
me, à l'occafion de la naiffance de Monfeigneur le Duc
d'Anjou. Elles ont efté auffi
fort grandes à Madrid , où Mr
le Duc d'Offune , donna une
grande Fefte accompagnée d'u
ne piece de Theatre en Machine , à la repreſentation de
laquelle Leurs Majeſtez - Catholiques affifterent , & il y eut
auffi un grand Bal.
Plufieurs Envoyez Extraordinaires ont fait icy des Complimens au Roy & à toute la
Maiſon Royale fur la naiſſance
de ce Prince; & quoy que plufieurs Souverains cuffent icy
GALANT 171
des Envoyez , ceux qui fe font
trouvez le plus à portée , n'ont
pas laiffé pour diftinguer leur
zele , d'en envoyer de nouveaux pour cette feule fonction.
La Reine Doüairiere d'Efpagne,qui fait fonfejour àBayonne, qui fe fait admirer par fes
manieres qui charment tout le
monde , n'auroit pas manqué
d'en envoyer, pour donner des
marques de la joye qu'elle reffentoit de cette naiffance ; mais
fonimpatience fit qu'ayant icy
DonJuan Thomas de Goye
neche , Chevalier de S. JacPij
172 MACRURE
ques ,
fon Ecuyer , Elle luy envoya une Lettre pour le Roy ,
& il eut l'honneur de faluër
Sa Majesté & de luy faire des
Complimens fur cette naiffance , ainſi qu'à toute la Maiſon
Royale.
-Outre l'Envoyé que Monfieur l'Electeur, de Cologne a
en cette Cour , Mr le Comte
de Saint Maurice s'y eftant
trouvé pour des affaires importantes qui regardoient Son Altiffe Electorale ; ce Comte
eftant un homme fort diftingué , elle luy envoya une Letire pour prefenter au Roy à
GALANT 173
l'occafion de cette naiffance,
Comme il y a deux Nonces
en cette Cour , un Ordinaire ,
& un Extraordinaire , ils ont
tous deux fait des Complimens de la part de S. S. au
Roy & à toute la Maiſon
Royale.
Mrle Comtede Rivalo , Envoyé Extraordinaire de Monfieur le Duc de Parme , a fait
les mêmes complimens auRoy
& à toute la Maiſon Royale ,
& il a efté auffi conduit à toutes
ces Audiences , avec les Cercmonies accoutumées.
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Résumé : Suite des Articles qui regardent la naissance de Monseigneur le Duc d'Anjou. [titre d'après la table]
En avril 1710, des festivités ont été organisées dans divers lieux du royaume pour célébrer la naissance de Monseigneur le Duc d'Anjou. À Madrid, le Duc d'Ossuna a organisé une grande fête incluant une pièce de théâtre avec des machines, à laquelle Leurs Majestés Catholiques ont assisté, suivie d'un bal. Plusieurs envoyés extraordinaires ont présenté leurs compliments au roi et à la famille royale. La reine douairière d'Espagne, résidant à Bayonne, a envoyé Don Juan Thomas de Goyeneche, chevalier de Saint-Jacques, pour saluer le roi. L'Électeur de Cologne, représenté par le Comte de Saint Maurice, a également adressé ses félicitations. Les deux nonces présents à la cour, l'ordinaire et l'extraordinaire, ont transmis les compliments du Saint-Siège. Enfin, le Comte de Rivalo, envoyé extraordinaire du Duc de Parme, a fait de même, accompagnant ces audiences des cérémonies habituelles.
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2027
p. 173-208
Troisiéme Article des Morts. [titre d'après la table]
Début :
Dame Marie Charlotte de Roquelaure, Duchesse de [...]
Mots clefs :
Comte, Maréchal, France, Dame
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Troisiéme Article des Morts. [titre d'après la table]
Dame Marie Charlotte de
Piij
174 MERCURE
Roquelaure , Ducheffe de
Foix , eft morte a l'âge de ss.
ans. Cette Dame épouía en
1674. Henry Charles François de Foix de Candalle , Duc
de Rendan Pair de France
Chevalier des Ordres du Roy,
Prince Captal de Bucs , Marquis Senecay , Comte de
Beunauges , de Gurfon , & de
Fleix , la Maifon de Foix dont
çe Duc cft Chef , eft , difent
quelques Auteurs , fortie de
celle des Anciens Rois de Navarre ; la Maifon de Candalle
dont le fameux Duc d'Epernon , favory d'Henry III.
GALANT 175
époufa l'heritiere , eftoit une
branche de celle de Foix , qui
a formé auffi une autre branche qui fubfifte en Savoye &
dont un Gentilhomme qui a
époufé la fœur de Mr le Comte de Blancheville eft chef.
Me la Ducheffe de Foix eftoit
fœur de Mr le Duc de Roquelaure qui commande en
Languedoc , & fille de JeanBaptifte Gaſton , Chevalier des
Ordres du Roy , Gouverneur
de Guyenne , & grand- Maiſtre
de la Garderobe & premier
Ducde Roquelaure , &de Maric- Charlotte de Daillon , feP iij
176 MERCURE
fa valeur que par La
conde fille de Timoleon de
Daillon, Comte du Lude , que
ce Duc époufa en 1653. &1
qui mourut 4. années aprés
âgée feulement de 2 1. ans. Ce
premier Duc de Roquelaure
s'éleva encore plus par fon merite & par
naiffance. Il fervit dés l'année
1635. en qualité de Capitaine
de Cavalerie , il fut bleffe & fait
prifonnier à la Bataille de la
Marfée prés de Sedan en 1641 .
en chargeant les ennemis à la
tefte de fon Efcadron. Il fervit
en qualité de Maréchal de
Camp au premier Siege de Gra-
GALANT 177
velines en 1644. à la prife de
Bourbourg en 45. au Siege de
Courtray en 46. eftant Lieutenant general. Il fut bleffé au
Siege de Bordeaux & fait Duc
au mois de Juin 1652. Il fervit à la conquefte de la Franche-Comté en 1668. & dans
la guerre de Hollande en 1672 .
Ce Duc avoit efté élevé à une
bonne Ecole. Il eftoit als d'Antoine de Roquelaure Maréchal
de France , & de Sulanne de
Baffepar fa feconde femme , &
de Catherine d'Ornezan fa premiere femme , veuve de Gilles
de Montal Baron de Roque-
178 MERCURE
bron , & fille de Jean- Claude
d'Ornezan , Sieur d'Auradé &
de Noaillan Gouverneur de
Mets , ce Maréchal cut JeanLouis Baron de Biran grandMaiftre de la Garderobe du
Roy, mort fans eftre marié ;
Louiſe premiere femme d'Antoine 2. Duc de Grammont ,
Rofe femme de François de
Noailles, Comte d'Ayen, Chevalier des Ordres du Roy ,
ayeul & ayeule de Monfieur le
Cardinal de Noailles : Catherine Abbeffe de Rhodez , morte
au Calvaire à Paris , & Marie
femme de Jacques Eſthuer ,
GALANT 179
>
Comte de la Vauguyon. Du
fecond lit outre feu Mr le Duc
de Roquelaure , il eut feuë Me
la Marquise de Mirepoix , Me
la Marquife de Balagny
Me la Marquife de Fimarcon
( Caffagnet de Narbonne.) Le
Maréchal de Roquelaure eftoit
grand- Maiſtre de la Garderobe du Roy , Chevalier de fes
Ordres , Sénéchal & Gouverneur de Rouergue & de Foix ,
Lieutenant general de la haute
Auvergne , Sénéchal & Gouverneur de Guyenne ; il porta
dans fa jeuneffe le nom de
Longart , fous lequel il ſe fit
180 MERCURE
eltimer ; la Reine Jeanne
d'Albret bifayeule du Roy ,
commença la fortune. Henry
IV. l'éleva & Louis XIII. le fit
Maréchal de France en 1615.
Me la Ducheffe de Foix fa petite fille eftoit tres - eftimée. Sa
conduite a toûjours efté reguliere & uniforme & avoit beaucoup de vertu .
Dame Charlotte Marie le
Meufnier , épouse de M™ Guillaume Bénard, Chevalier Seigneur de Rezay , Second
Prefident de la premiere
Chambre des Enquestes. Cette Dame eftoit veuve de M
GALANT 181
с
Jean Sevin , Chevalier Seigneur de Guiney , de Gometzla Ville , &c. Prefident en la
Cinquiéme Chambre des Enqueftes , mort en la 59 année de fon âge. Me la Prefidente de Rezay eftoit belle - foeur de Mr l'Evefque
d'Angoulême ; ce Prelat eftoit.
frere de Mr. le Prefident de
Rezay,& Coufin de Mre N....
Bénard de Rezay, Capitaine des
Levrettes de Monfieur le Duc
d'Orleans. Il y a prés de 26.
ans que Mr le Prefident de
Rezay exerce fa Charge. Il y
fue reçû le 30. Decembre
182 MERCURE
1684. Cette Dame eftoit proche parente de Mre René le
Meufnier , Premier Confeiller
Clerc de la Grand'Chambre ,
& qui eftoit Officier dans le
Parlement depuis le 29. May
de l'année 1665.
Me la Prefidente de Rezay
a efté fort regrettée. C'eftoit
une Dame de merite , qui s'étoit attiré l'eftime & la confideration de tout ceux qui la
connoiffoient, par les manieres
honnêtes & bienfaifantes.
Elle eftoit alliée à plufieurs
perfonnes de confideration du
Parlement, &il y en avoit peu
GALANT 183
de diftinguées par leur naiſſance à qui elle ne touchât du
côté maternel. Elle eftoit proche parente de Mr de Verthamon Villemenon , & de Mrs
de Leffeville , qui font de l'ancienne famille de le Clerc ,
connue depuis fi long- temps
dans le Parlement , & que quelques Auteurs pretendent avoir
donné un Chancellier à la
France. Elle eftoit auffi parente de Mrs Leſcalopier , & de
Mrs de Semonville , familles
dont il y en a deux actuellement Confeillers à la Grand'-
Chambre. Me la Prefidente de
184 MERCURE
Rezay a cfté fort regretée des
Pauvres, à qui elle faifoit beaucoup de bien. Elle leur a donné des marques de ſa tendreſſe
en mourant.
Dame Adrienne Philippine
de Lannoy , veuve de Jacques
Marie de la Baulme , Comte
de Montrevel &Brigadier des
Armées du Roy, tué à la Bataille de Nerwinde , eft morte
âgée de 57. ans. Elle avoit eſté
Fille d'Honneur de la Reine.
Elle avoit cu deux fils de feu
Mr le Comte de Montrevel,
dont l'aîné qui portoit la même qualité fut tué il y quel-
GALANT 185
ques années , & au commencement de cette guerre , à la
tête du Regiment de Montrevel , dont il eftoit Colonel , &
qui fut enfuite donné à Mr
fon frere , qui porte aujourd'huy le nom de Comte de
Montrevel. Il est petit neveu
de Mrle Maréchal de Mont
revel , & petit fils de Mr Id
Marquis de Saint Martin , &
de Dame N..... de Saux de
Tavanes, morte depuis quelques années à Tournay , où
elle faifoit fa refidence , & larriere petit-fils de Mr le Comte
-de Montrevel, Chevalier des
Avril 1710.
186 MERCURE
Ordres du Roy , & fon Lieute
nant General enBreffe, Bugey,
Valromay & Gex.
с
La Maifonde Lannoy eft une
des plus illuftres de Flandres ;
elle y tenoit déja un rang confiderable dans le 12 & le 13
fiecle. Elle eft alliée aux Maifons de Horne, de Robek, de
Berghes, d'Aremberg, & d'Egmont. Dans la revolution qui
ôta une partie des Païs Bas au
Royd'Espagne Philippe II. La
Maifon de Lannoy fut une
des plus fidelles à la Maiſon
d'Autriche , & elle ne prit dans
ces temps difficiles aucun en-
GALANT 187
gagement contraire à fes devoirs ; lors du Siege de Breda
par Ambroife Spinola , les
Comtes de Lannoy ne perdirent aucune occafion de donner des marques de leur fidelité au Roy Philippes IV. petit
fils de Philippes II. de mefme
qu'au Siege de Cafal fait par
le Gouverneur de Milan , & ce
fut le Comte de Lannoy ayeul
de la Damequi vient de mourir , qui empêcha les effets de
la Ligue des Provinces- Unies
contre la Maifon d'Autriche.
Cette Ligue formidable dans
fon commencement , fut diffi
Qij
188 MERCURE
pée par la prudence & par l'activité de ce Seigneur : Enfin le
nom de Lannoy a toûjours
efté cher à la Maifon d'Autriche , & la feüe Reine choifit
elle même , & par la fuite de
l'inclination naturelle qu'elle
avoit pour ce nom , ' Mlle de
Lannoy pour une de fes filles
d'honneur.
Mr
d'Olton Comte d'Aubarede ,
Lieutenant General des Armées du Roy & Gouverneur
de Salins , eft mort icy âgé de
90. ans.Il avoit elté auparavant
Gouverneur de l'Ile de Ré. Il
Bernard d'Aftorg
GALANT 189
s'eftoit diftingué dans toutes
les occafions les plus celebres
de fon temps & fes bleffures
eftoient autant de glorieufes
marques qu'il portoit fur luy
de fes fervices. Il eftoit d'une
ancienne famille originaire de
Quercy &établie à Toulouſe
dans le 13° fiecle. Il y a 412.
ans qu'un Aftorg eftoit Capitoul de Touloufe ; & cette
famille a donné fon nom àune
ruëde la même Ville. Elle a
produit plufieurs branches ; les
plus confiderables font celles
de Montbartier , & d'Aubare
de , & celuy dont je vous
190 MERCURE
apprens la mort eftoit de la
derniere.
Mr Guillaume de Vic
Baron de Clermont aujour
d'huy Confeiller au Parlement
de Toulouſe a époufé N...
d'Aftorg de Montbartier de
la même Maifon que fou M' le
Marquis d'Aubarede qui vient
de mourir. M' d'Aftorg
Lieutenant de Roy de Blaye
&Chevalier de S. Louis de la
Promotion de 1703. eft de la
même Maiſon, Mr le Comte
d'Aubarede recût le même
honneur en 1694, &en 1696.
il fut fait Lieutenant General
GALANT 191
il fut le fecond de la Promotion du 3º Janvier & Mr le
Marquis de Puyfieux fut le
premier & Mr le Maréchal
d'Arraignan fut le quatrième.
Mr d'Aubarede eftoit Gouverneur de Salins en Franchecomté depuis plufieurs années.
Cette Place fut prife le 22.
Juin de l'an 1674. Mr de
Saliere Gentilhomme de Dauphiné , proche parent de Me
I'Abbeffe be Bons de Belley,
& Lieutenant de Roy de cette Place , Mr de Fermoville,
Major , Mr Tourte Ayde- Major & Capitaine des Portes
192 MERCURE
ont fait faire un Service magnifique à Salins pour leur Gouverneur ; les Officiers des Forts
de S. André & de Blin , y ont
affifté.
Mre N... de Joyeufe Abbé
de Gorze en Touraine , eft
mort dans un âge fort avancé.
Il eftoit Preftre , & avoit toûjours mené une vie fort exemplaire ; la Maiſon de Joyeufe
eft illuftre & ancienne. Bernard Seigneur de Joyeuſe
époufa en 1312. Alix de Pey
re ; il en eut Randon qui continua la pofterité , & Jeanne
qui époufa en 1343 Geraud
Adhemar
GALANT 193
Adhemar Seigneur de Grignan , & de là vient l'alliance
de cette Maiſon avec celles de
Grignan & de RochebonneChasteauneuf. Randon fecond
du nom , petit- fils de Randon
premier, eftoit Chambellan du
Dauphin Charles , Regent du
Royaume & Gouverneur de
Dauphiné en 1422. Il époufa
en premières nôces CatherineAlberte de Monteil de Gelas ,
dite de Charlus , Dame de Botheonen Forez. Il en eut
Louis 2 Seigneur de Joyeufe , que les Anglois firent prifonnier à la journée de Crevant
Avril 1710.
R
194 MERCURE
en 1423. & Jeanne épouse du
Maréchal de la Fayette ( Gilbert ) de Jeanne fille de Jean
Louvet Prefident en Proven
ce , Louis 2 , eut TanneguyVi
comte de Joycufe , qui épouſa
en 1448. Blanche de Tournon ; il en cut Guillaume 1 .
dont je parleray, Charles Ab
bé de Chambon, nommé Evêque de S. Flour en 1483. Jeanne femme de Guy de la Baume
4. du nom Comte de Montrevel , & Louis Sieur de Bothcon
Comte de Grandpré , Cham-i
bellan des Rois Louis XI. &
Charles VIII. & Lieutenant
GALANT 195
general au Gouvernement de
Paris , Ile de France , Orlean.
nois , Champagne , Brie , Câtinois & Vermandois. Le Roy
Louis XI. luy fit épouſer Jeanne de Bourbon , fille de Jean 2.
Comte de Vendôme , un des
ayeux de S. M. Il eut de cette
illuftre alliance , Anne mariée
en 1497. à Gabriel de Levy
Comte de Courſon , & François Sieur de Botheon , Anne
de Gafte Dame de la Barge,
dont il cut Jeanne de Joyeuſe
alliée 1. à Claude Sieur de S.
Chaumont , & à François de
Montmorin Seigneur de Saint
K ij
196 MERCURE
Heran Gouverneur d'Auver
gne. Louis eut d'Ifabeau d'Halluin fa premiere femme Robett Comte de Grandpré , tige
des Comtes de Grandpré, bran
che cadette de la Maifon de
Joyeufe & dont cftoit l'Abbé
qui vient de mourir. Cette
branche eft à prefent l'aifnée,
celle des Ducs de Joyeuſe s'étant éteinte dans le 16° & dans.
le dernier fiecle. Mr l'Abbé de
Joyeuse eftoit fils d'AntoineFrançois de Joyeuſe & de Marguerite de Joyeuse heritiere du
Comte de Grandpré , & frere
de Mre Charles - François de
GALANT 197
Joyeuse , & de Jean-Armand
Maréchal de France , Chevalier des Ordres du Roy, & Gou
verneur des trois Evêchez , &
de feu Mr le Comte de Grandpré qui a laiffé des enfans , de
Charlotte de Mailly &d'Henriette Loüife de Cominges
Vervins fes deux femmes. Mr
le Maréchal n'a point eu d'enfans : pour revenir à Guillaume 1. il fut Chambellan du
Duc de Bourbon , il épouſa
Anne de Balzac fille de Rufec
de Balzac Senéchal de Beauvais,
& de Jeanne d'Albon. Il en eut
Charles Vicomte de Joyeuse ,
Riij
198 MERCURE
Louis Evêque de Saint Flour
Guillaume Evêque d'Alet ,
Jacques Abbé & General de
l'Ordre de Saint Antoine &
Doyen du Puy. Thibaud Chevalier de Rhodes, & Jean Sieur
de S. Sauveur ; Charles époufa
Françoise de Meüillon fille
d'Antoine Sieur de Preffieux
& d'Ifabeau de Peyre, dont il
cut Louis tué à la Journée de
Pavic ; Jacques Vicomte de
Joyeuse qui mourant fans en--
fans , laifla pour heritier Jean
de Saint Sauveur fon oncle , &
Jeanne mariée à Gaſpard d'Urfé. Jean de Joyeuse Sieur de
ALQUE
GALANT (199 DE
LA
VILLA
Joycufe Gouverneur de r
bonnes, Chevalier de l'Orde
du Roy , époufa en 1518.
Françoiſe de Voifins , Dame
d'Arques , de la Tour-Fenouil
let, fille unique de Jean de Voifins & de Paule de Foix de Rabat; il fut pere de Guillaume
2. Maréchal de France , qui de
Marie de Batarnay fille de René Comte du Bouchage , &
d'Ifabelle de Savoye- Tende ,
cut Anne Duc & Pair &
Maréchal de France , Favori
d'Henry III. dont il devint
beaufrere , fon frere ayant
époufé Marguerite de LorraiRiiij
200 MERCURE
ne fœur puifnée de la Reine
Louife. Il fut tué à la Bataille
de Coutras qu'il perdit le 20.
Avril de l'an 1587. François
fon frere fut, Cardinal Archevefque de Narbonne & enſuite de Toulouſe. Le Pape Gregoire XIII. l'honora de la
Pourpre , & il fut Protecteur
de la Couronne de France à
Rome. Henry Comte deBouchage , puis Duc de Joyeuſe
Pair & Maréchal de France
Chevalier des Ordres du Roy ,
grand Maiftre de la Garderobbe, Gouverneur & Lieutenant
general d'Anjou , Touraine , le "
GALANT 201
Maine, & le Perche , fe fit d'abord Capucin aprés la mort dé
fa femme. I eftoit troifiémé
fils de Guillaume 2. Maréchal
de France. La mort du Duc de
Joyeufe fon frere fut caufe
qu'il fortit des Capucins , mais
il yrentra en 1599. De Catherine de la Valette fa femme
fout puifnée du fameux Duc
d'Epernonite qu'uns fille
unique qui époufa Henry de
Bourbon Duc de Montpenfier,
d'où vint auffi une fille unique
qui épouſa feuë S. A. R. Gafton de France Duc d'Orleans
Oncle du Roy, & dont elle cut
202 MERCURE
feue S. A. R. Mademoiſelle.
Voila par où Mrs de Joyeuſe
eftoient alliez de feue Mademoifelle. Il y a encore eu un
Maréchal de France de cette
Maifon. Guillaume Vicomte
de Joyeuse Lieutenant general
pour le Roy au Gouvernement
de Languedoc , & qui eftoit fils
puifné de Jean de Joyeufe S
deSaint Sauveur, Gouverneur
de Narbene & de Françoiſe
deVoifins,dont je vous ay déja
parlé. Antoine - Scipion Chevalier de Malte , grand Prieur
de Toulouſe & puis Duc de
Joyeuse , & George Vicomte
GALANT 203
de S. Didier eftoient auffi freres
du Duc de Joyeufe Favory
d'Henry III.
Mre Louis de Baradat Evêque & Comte de Vabres , &
Abbé de Clermont eft mort
dans un âge affez avancé. Ce
Prelat eftoit d'une famille
diftinguée par fon rang & par
fon ancienneté dans le Languedoc. Elle y eftoit connue dés
le 13 ficcle. Elle eft fortie par
les femmes de celles de Balefta,
de Baragnes,& de Barthelemy.
Cette derniere a produit de
nos jours Mr l'Evêque de S.
Papoul.Mr l'Evêque deVabres
204 MERCURE
cftoit fort éloquent & il en a
donné des preuves dans des
Chaires celebres. Il fut choifi
àla mort de feu Mr l'Archevêque de Paris , pour faire
l'Oraifonfunebre de ce Prelat,
& il la fit avec un fuccés merveilleux. Il a efté Député en
plufieurs affemblées du Clergé
& il y a donné des marques
de fa Doctrine & de fon experience dans les affaires Ecclefiaftiques. L'Evêché de Vabres
eft fuffragant d'Alby . Feu Mr
Habert Docteur de Sorbonne
& Evêque de Vabres fut fort
mêlé dans les affaires du Janfe-
GALANT 205
nifme dont il fut un des plus
implacables adverfaires. Il
n'eftoit pas encore alors Evêque , & fon zele pour la faine
Doctrine fut recompenfé de
l'Epifcopat. Vabres eft une
Ville de Rouergue où il y avoit
autrefois une celebre Abbaye
de l'Ordre de S. Benoift, que
Pape Jean XXII. érigea en
Evêché en 1317. L'Abbé
Pierre Olargeo en fut le premier Evêque & il a eu d'illuftres
Succeffeurs qui ont tous eu le
titre d'Evêques Comtes de
Vabres. Saint Gregoire de
Tours parle avantageufement
le
206 MERCURE
C
de cette Ville au Chapitre 9
de fon 9 Livre , de la gloire
des Confeffeurs. Un Africain
de la Ville de Vage qui vint
s'établir à Vabres à la fin du
14°fiecle contribua beaucoup
aux embelliffemens de cette
Ville ; les foins qu'il prit pour
l'orner , ont rendu fa memoire
chere à la pofterité , & un
certain jour de l'année le
Peuple de Vabres va felon une
ancienne coûtume danfer &
fe rejouir devant une maiſon
qu'il habitoit , & on y chance
de vieilles Chanfons à ſa gloire. Le Chapitre de Vabres
GALANT 207
1
с
a produit d'excellens fujets.
Un Chanoine de cette Cathedrale fur la fin du 14 ficcle
fe diftingua entre les Interpretes de l'Ecriture. Il mir en
œuvre la plus grande partic
des memoires de Pierre Olargeo , premier Evêque de
Vabres.
Mre N... de l'Etang
Preftre , Prieur de S. Michel
en Poitou , Diocefe de Poitiers , eft mort âgé de plus
de 60 ans. Il eftoit frere de
Mrl'Abbé de l'Etang Docteur
de Sorbonne , & Prieur de
S. N. de Bourges & de Mrsde
208 MERCURE
l'Etang , tous diftinguez par
lcur merite , & par leur talens.
Ces Mrs font beaux freres de
Mr Bolduc de l'Academie des
Sciences.
Piij
174 MERCURE
Roquelaure , Ducheffe de
Foix , eft morte a l'âge de ss.
ans. Cette Dame épouía en
1674. Henry Charles François de Foix de Candalle , Duc
de Rendan Pair de France
Chevalier des Ordres du Roy,
Prince Captal de Bucs , Marquis Senecay , Comte de
Beunauges , de Gurfon , & de
Fleix , la Maifon de Foix dont
çe Duc cft Chef , eft , difent
quelques Auteurs , fortie de
celle des Anciens Rois de Navarre ; la Maifon de Candalle
dont le fameux Duc d'Epernon , favory d'Henry III.
GALANT 175
époufa l'heritiere , eftoit une
branche de celle de Foix , qui
a formé auffi une autre branche qui fubfifte en Savoye &
dont un Gentilhomme qui a
époufé la fœur de Mr le Comte de Blancheville eft chef.
Me la Ducheffe de Foix eftoit
fœur de Mr le Duc de Roquelaure qui commande en
Languedoc , & fille de JeanBaptifte Gaſton , Chevalier des
Ordres du Roy , Gouverneur
de Guyenne , & grand- Maiſtre
de la Garderobe & premier
Ducde Roquelaure , &de Maric- Charlotte de Daillon , feP iij
176 MERCURE
fa valeur que par La
conde fille de Timoleon de
Daillon, Comte du Lude , que
ce Duc époufa en 1653. &1
qui mourut 4. années aprés
âgée feulement de 2 1. ans. Ce
premier Duc de Roquelaure
s'éleva encore plus par fon merite & par
naiffance. Il fervit dés l'année
1635. en qualité de Capitaine
de Cavalerie , il fut bleffe & fait
prifonnier à la Bataille de la
Marfée prés de Sedan en 1641 .
en chargeant les ennemis à la
tefte de fon Efcadron. Il fervit
en qualité de Maréchal de
Camp au premier Siege de Gra-
GALANT 177
velines en 1644. à la prife de
Bourbourg en 45. au Siege de
Courtray en 46. eftant Lieutenant general. Il fut bleffé au
Siege de Bordeaux & fait Duc
au mois de Juin 1652. Il fervit à la conquefte de la Franche-Comté en 1668. & dans
la guerre de Hollande en 1672 .
Ce Duc avoit efté élevé à une
bonne Ecole. Il eftoit als d'Antoine de Roquelaure Maréchal
de France , & de Sulanne de
Baffepar fa feconde femme , &
de Catherine d'Ornezan fa premiere femme , veuve de Gilles
de Montal Baron de Roque-
178 MERCURE
bron , & fille de Jean- Claude
d'Ornezan , Sieur d'Auradé &
de Noaillan Gouverneur de
Mets , ce Maréchal cut JeanLouis Baron de Biran grandMaiftre de la Garderobe du
Roy, mort fans eftre marié ;
Louiſe premiere femme d'Antoine 2. Duc de Grammont ,
Rofe femme de François de
Noailles, Comte d'Ayen, Chevalier des Ordres du Roy ,
ayeul & ayeule de Monfieur le
Cardinal de Noailles : Catherine Abbeffe de Rhodez , morte
au Calvaire à Paris , & Marie
femme de Jacques Eſthuer ,
GALANT 179
>
Comte de la Vauguyon. Du
fecond lit outre feu Mr le Duc
de Roquelaure , il eut feuë Me
la Marquise de Mirepoix , Me
la Marquife de Balagny
Me la Marquife de Fimarcon
( Caffagnet de Narbonne.) Le
Maréchal de Roquelaure eftoit
grand- Maiſtre de la Garderobe du Roy , Chevalier de fes
Ordres , Sénéchal & Gouverneur de Rouergue & de Foix ,
Lieutenant general de la haute
Auvergne , Sénéchal & Gouverneur de Guyenne ; il porta
dans fa jeuneffe le nom de
Longart , fous lequel il ſe fit
180 MERCURE
eltimer ; la Reine Jeanne
d'Albret bifayeule du Roy ,
commença la fortune. Henry
IV. l'éleva & Louis XIII. le fit
Maréchal de France en 1615.
Me la Ducheffe de Foix fa petite fille eftoit tres - eftimée. Sa
conduite a toûjours efté reguliere & uniforme & avoit beaucoup de vertu .
Dame Charlotte Marie le
Meufnier , épouse de M™ Guillaume Bénard, Chevalier Seigneur de Rezay , Second
Prefident de la premiere
Chambre des Enquestes. Cette Dame eftoit veuve de M
GALANT 181
с
Jean Sevin , Chevalier Seigneur de Guiney , de Gometzla Ville , &c. Prefident en la
Cinquiéme Chambre des Enqueftes , mort en la 59 année de fon âge. Me la Prefidente de Rezay eftoit belle - foeur de Mr l'Evefque
d'Angoulême ; ce Prelat eftoit.
frere de Mr. le Prefident de
Rezay,& Coufin de Mre N....
Bénard de Rezay, Capitaine des
Levrettes de Monfieur le Duc
d'Orleans. Il y a prés de 26.
ans que Mr le Prefident de
Rezay exerce fa Charge. Il y
fue reçû le 30. Decembre
182 MERCURE
1684. Cette Dame eftoit proche parente de Mre René le
Meufnier , Premier Confeiller
Clerc de la Grand'Chambre ,
& qui eftoit Officier dans le
Parlement depuis le 29. May
de l'année 1665.
Me la Prefidente de Rezay
a efté fort regrettée. C'eftoit
une Dame de merite , qui s'étoit attiré l'eftime & la confideration de tout ceux qui la
connoiffoient, par les manieres
honnêtes & bienfaifantes.
Elle eftoit alliée à plufieurs
perfonnes de confideration du
Parlement, &il y en avoit peu
GALANT 183
de diftinguées par leur naiſſance à qui elle ne touchât du
côté maternel. Elle eftoit proche parente de Mr de Verthamon Villemenon , & de Mrs
de Leffeville , qui font de l'ancienne famille de le Clerc ,
connue depuis fi long- temps
dans le Parlement , & que quelques Auteurs pretendent avoir
donné un Chancellier à la
France. Elle eftoit auffi parente de Mrs Leſcalopier , & de
Mrs de Semonville , familles
dont il y en a deux actuellement Confeillers à la Grand'-
Chambre. Me la Prefidente de
184 MERCURE
Rezay a cfté fort regretée des
Pauvres, à qui elle faifoit beaucoup de bien. Elle leur a donné des marques de ſa tendreſſe
en mourant.
Dame Adrienne Philippine
de Lannoy , veuve de Jacques
Marie de la Baulme , Comte
de Montrevel &Brigadier des
Armées du Roy, tué à la Bataille de Nerwinde , eft morte
âgée de 57. ans. Elle avoit eſté
Fille d'Honneur de la Reine.
Elle avoit cu deux fils de feu
Mr le Comte de Montrevel,
dont l'aîné qui portoit la même qualité fut tué il y quel-
GALANT 185
ques années , & au commencement de cette guerre , à la
tête du Regiment de Montrevel , dont il eftoit Colonel , &
qui fut enfuite donné à Mr
fon frere , qui porte aujourd'huy le nom de Comte de
Montrevel. Il est petit neveu
de Mrle Maréchal de Mont
revel , & petit fils de Mr Id
Marquis de Saint Martin , &
de Dame N..... de Saux de
Tavanes, morte depuis quelques années à Tournay , où
elle faifoit fa refidence , & larriere petit-fils de Mr le Comte
-de Montrevel, Chevalier des
Avril 1710.
186 MERCURE
Ordres du Roy , & fon Lieute
nant General enBreffe, Bugey,
Valromay & Gex.
с
La Maifonde Lannoy eft une
des plus illuftres de Flandres ;
elle y tenoit déja un rang confiderable dans le 12 & le 13
fiecle. Elle eft alliée aux Maifons de Horne, de Robek, de
Berghes, d'Aremberg, & d'Egmont. Dans la revolution qui
ôta une partie des Païs Bas au
Royd'Espagne Philippe II. La
Maifon de Lannoy fut une
des plus fidelles à la Maiſon
d'Autriche , & elle ne prit dans
ces temps difficiles aucun en-
GALANT 187
gagement contraire à fes devoirs ; lors du Siege de Breda
par Ambroife Spinola , les
Comtes de Lannoy ne perdirent aucune occafion de donner des marques de leur fidelité au Roy Philippes IV. petit
fils de Philippes II. de mefme
qu'au Siege de Cafal fait par
le Gouverneur de Milan , & ce
fut le Comte de Lannoy ayeul
de la Damequi vient de mourir , qui empêcha les effets de
la Ligue des Provinces- Unies
contre la Maifon d'Autriche.
Cette Ligue formidable dans
fon commencement , fut diffi
Qij
188 MERCURE
pée par la prudence & par l'activité de ce Seigneur : Enfin le
nom de Lannoy a toûjours
efté cher à la Maifon d'Autriche , & la feüe Reine choifit
elle même , & par la fuite de
l'inclination naturelle qu'elle
avoit pour ce nom , ' Mlle de
Lannoy pour une de fes filles
d'honneur.
Mr
d'Olton Comte d'Aubarede ,
Lieutenant General des Armées du Roy & Gouverneur
de Salins , eft mort icy âgé de
90. ans.Il avoit elté auparavant
Gouverneur de l'Ile de Ré. Il
Bernard d'Aftorg
GALANT 189
s'eftoit diftingué dans toutes
les occafions les plus celebres
de fon temps & fes bleffures
eftoient autant de glorieufes
marques qu'il portoit fur luy
de fes fervices. Il eftoit d'une
ancienne famille originaire de
Quercy &établie à Toulouſe
dans le 13° fiecle. Il y a 412.
ans qu'un Aftorg eftoit Capitoul de Touloufe ; & cette
famille a donné fon nom àune
ruëde la même Ville. Elle a
produit plufieurs branches ; les
plus confiderables font celles
de Montbartier , & d'Aubare
de , & celuy dont je vous
190 MERCURE
apprens la mort eftoit de la
derniere.
Mr Guillaume de Vic
Baron de Clermont aujour
d'huy Confeiller au Parlement
de Toulouſe a époufé N...
d'Aftorg de Montbartier de
la même Maifon que fou M' le
Marquis d'Aubarede qui vient
de mourir. M' d'Aftorg
Lieutenant de Roy de Blaye
&Chevalier de S. Louis de la
Promotion de 1703. eft de la
même Maiſon, Mr le Comte
d'Aubarede recût le même
honneur en 1694, &en 1696.
il fut fait Lieutenant General
GALANT 191
il fut le fecond de la Promotion du 3º Janvier & Mr le
Marquis de Puyfieux fut le
premier & Mr le Maréchal
d'Arraignan fut le quatrième.
Mr d'Aubarede eftoit Gouverneur de Salins en Franchecomté depuis plufieurs années.
Cette Place fut prife le 22.
Juin de l'an 1674. Mr de
Saliere Gentilhomme de Dauphiné , proche parent de Me
I'Abbeffe be Bons de Belley,
& Lieutenant de Roy de cette Place , Mr de Fermoville,
Major , Mr Tourte Ayde- Major & Capitaine des Portes
192 MERCURE
ont fait faire un Service magnifique à Salins pour leur Gouverneur ; les Officiers des Forts
de S. André & de Blin , y ont
affifté.
Mre N... de Joyeufe Abbé
de Gorze en Touraine , eft
mort dans un âge fort avancé.
Il eftoit Preftre , & avoit toûjours mené une vie fort exemplaire ; la Maiſon de Joyeufe
eft illuftre & ancienne. Bernard Seigneur de Joyeuſe
époufa en 1312. Alix de Pey
re ; il en eut Randon qui continua la pofterité , & Jeanne
qui époufa en 1343 Geraud
Adhemar
GALANT 193
Adhemar Seigneur de Grignan , & de là vient l'alliance
de cette Maiſon avec celles de
Grignan & de RochebonneChasteauneuf. Randon fecond
du nom , petit- fils de Randon
premier, eftoit Chambellan du
Dauphin Charles , Regent du
Royaume & Gouverneur de
Dauphiné en 1422. Il époufa
en premières nôces CatherineAlberte de Monteil de Gelas ,
dite de Charlus , Dame de Botheonen Forez. Il en eut
Louis 2 Seigneur de Joyeufe , que les Anglois firent prifonnier à la journée de Crevant
Avril 1710.
R
194 MERCURE
en 1423. & Jeanne épouse du
Maréchal de la Fayette ( Gilbert ) de Jeanne fille de Jean
Louvet Prefident en Proven
ce , Louis 2 , eut TanneguyVi
comte de Joycufe , qui épouſa
en 1448. Blanche de Tournon ; il en cut Guillaume 1 .
dont je parleray, Charles Ab
bé de Chambon, nommé Evêque de S. Flour en 1483. Jeanne femme de Guy de la Baume
4. du nom Comte de Montrevel , & Louis Sieur de Bothcon
Comte de Grandpré , Cham-i
bellan des Rois Louis XI. &
Charles VIII. & Lieutenant
GALANT 195
general au Gouvernement de
Paris , Ile de France , Orlean.
nois , Champagne , Brie , Câtinois & Vermandois. Le Roy
Louis XI. luy fit épouſer Jeanne de Bourbon , fille de Jean 2.
Comte de Vendôme , un des
ayeux de S. M. Il eut de cette
illuftre alliance , Anne mariée
en 1497. à Gabriel de Levy
Comte de Courſon , & François Sieur de Botheon , Anne
de Gafte Dame de la Barge,
dont il cut Jeanne de Joyeuſe
alliée 1. à Claude Sieur de S.
Chaumont , & à François de
Montmorin Seigneur de Saint
K ij
196 MERCURE
Heran Gouverneur d'Auver
gne. Louis eut d'Ifabeau d'Halluin fa premiere femme Robett Comte de Grandpré , tige
des Comtes de Grandpré, bran
che cadette de la Maifon de
Joyeufe & dont cftoit l'Abbé
qui vient de mourir. Cette
branche eft à prefent l'aifnée,
celle des Ducs de Joyeuſe s'étant éteinte dans le 16° & dans.
le dernier fiecle. Mr l'Abbé de
Joyeuse eftoit fils d'AntoineFrançois de Joyeuſe & de Marguerite de Joyeuse heritiere du
Comte de Grandpré , & frere
de Mre Charles - François de
GALANT 197
Joyeuse , & de Jean-Armand
Maréchal de France , Chevalier des Ordres du Roy, & Gou
verneur des trois Evêchez , &
de feu Mr le Comte de Grandpré qui a laiffé des enfans , de
Charlotte de Mailly &d'Henriette Loüife de Cominges
Vervins fes deux femmes. Mr
le Maréchal n'a point eu d'enfans : pour revenir à Guillaume 1. il fut Chambellan du
Duc de Bourbon , il épouſa
Anne de Balzac fille de Rufec
de Balzac Senéchal de Beauvais,
& de Jeanne d'Albon. Il en eut
Charles Vicomte de Joyeuse ,
Riij
198 MERCURE
Louis Evêque de Saint Flour
Guillaume Evêque d'Alet ,
Jacques Abbé & General de
l'Ordre de Saint Antoine &
Doyen du Puy. Thibaud Chevalier de Rhodes, & Jean Sieur
de S. Sauveur ; Charles époufa
Françoise de Meüillon fille
d'Antoine Sieur de Preffieux
& d'Ifabeau de Peyre, dont il
cut Louis tué à la Journée de
Pavic ; Jacques Vicomte de
Joyeuse qui mourant fans en--
fans , laifla pour heritier Jean
de Saint Sauveur fon oncle , &
Jeanne mariée à Gaſpard d'Urfé. Jean de Joyeuse Sieur de
ALQUE
GALANT (199 DE
LA
VILLA
Joycufe Gouverneur de r
bonnes, Chevalier de l'Orde
du Roy , époufa en 1518.
Françoiſe de Voifins , Dame
d'Arques , de la Tour-Fenouil
let, fille unique de Jean de Voifins & de Paule de Foix de Rabat; il fut pere de Guillaume
2. Maréchal de France , qui de
Marie de Batarnay fille de René Comte du Bouchage , &
d'Ifabelle de Savoye- Tende ,
cut Anne Duc & Pair &
Maréchal de France , Favori
d'Henry III. dont il devint
beaufrere , fon frere ayant
époufé Marguerite de LorraiRiiij
200 MERCURE
ne fœur puifnée de la Reine
Louife. Il fut tué à la Bataille
de Coutras qu'il perdit le 20.
Avril de l'an 1587. François
fon frere fut, Cardinal Archevefque de Narbonne & enſuite de Toulouſe. Le Pape Gregoire XIII. l'honora de la
Pourpre , & il fut Protecteur
de la Couronne de France à
Rome. Henry Comte deBouchage , puis Duc de Joyeuſe
Pair & Maréchal de France
Chevalier des Ordres du Roy ,
grand Maiftre de la Garderobbe, Gouverneur & Lieutenant
general d'Anjou , Touraine , le "
GALANT 201
Maine, & le Perche , fe fit d'abord Capucin aprés la mort dé
fa femme. I eftoit troifiémé
fils de Guillaume 2. Maréchal
de France. La mort du Duc de
Joyeufe fon frere fut caufe
qu'il fortit des Capucins , mais
il yrentra en 1599. De Catherine de la Valette fa femme
fout puifnée du fameux Duc
d'Epernonite qu'uns fille
unique qui époufa Henry de
Bourbon Duc de Montpenfier,
d'où vint auffi une fille unique
qui épouſa feuë S. A. R. Gafton de France Duc d'Orleans
Oncle du Roy, & dont elle cut
202 MERCURE
feue S. A. R. Mademoiſelle.
Voila par où Mrs de Joyeuſe
eftoient alliez de feue Mademoifelle. Il y a encore eu un
Maréchal de France de cette
Maifon. Guillaume Vicomte
de Joyeuse Lieutenant general
pour le Roy au Gouvernement
de Languedoc , & qui eftoit fils
puifné de Jean de Joyeufe S
deSaint Sauveur, Gouverneur
de Narbene & de Françoiſe
deVoifins,dont je vous ay déja
parlé. Antoine - Scipion Chevalier de Malte , grand Prieur
de Toulouſe & puis Duc de
Joyeuse , & George Vicomte
GALANT 203
de S. Didier eftoient auffi freres
du Duc de Joyeufe Favory
d'Henry III.
Mre Louis de Baradat Evêque & Comte de Vabres , &
Abbé de Clermont eft mort
dans un âge affez avancé. Ce
Prelat eftoit d'une famille
diftinguée par fon rang & par
fon ancienneté dans le Languedoc. Elle y eftoit connue dés
le 13 ficcle. Elle eft fortie par
les femmes de celles de Balefta,
de Baragnes,& de Barthelemy.
Cette derniere a produit de
nos jours Mr l'Evêque de S.
Papoul.Mr l'Evêque deVabres
204 MERCURE
cftoit fort éloquent & il en a
donné des preuves dans des
Chaires celebres. Il fut choifi
àla mort de feu Mr l'Archevêque de Paris , pour faire
l'Oraifonfunebre de ce Prelat,
& il la fit avec un fuccés merveilleux. Il a efté Député en
plufieurs affemblées du Clergé
& il y a donné des marques
de fa Doctrine & de fon experience dans les affaires Ecclefiaftiques. L'Evêché de Vabres
eft fuffragant d'Alby . Feu Mr
Habert Docteur de Sorbonne
& Evêque de Vabres fut fort
mêlé dans les affaires du Janfe-
GALANT 205
nifme dont il fut un des plus
implacables adverfaires. Il
n'eftoit pas encore alors Evêque , & fon zele pour la faine
Doctrine fut recompenfé de
l'Epifcopat. Vabres eft une
Ville de Rouergue où il y avoit
autrefois une celebre Abbaye
de l'Ordre de S. Benoift, que
Pape Jean XXII. érigea en
Evêché en 1317. L'Abbé
Pierre Olargeo en fut le premier Evêque & il a eu d'illuftres
Succeffeurs qui ont tous eu le
titre d'Evêques Comtes de
Vabres. Saint Gregoire de
Tours parle avantageufement
le
206 MERCURE
C
de cette Ville au Chapitre 9
de fon 9 Livre , de la gloire
des Confeffeurs. Un Africain
de la Ville de Vage qui vint
s'établir à Vabres à la fin du
14°fiecle contribua beaucoup
aux embelliffemens de cette
Ville ; les foins qu'il prit pour
l'orner , ont rendu fa memoire
chere à la pofterité , & un
certain jour de l'année le
Peuple de Vabres va felon une
ancienne coûtume danfer &
fe rejouir devant une maiſon
qu'il habitoit , & on y chance
de vieilles Chanfons à ſa gloire. Le Chapitre de Vabres
GALANT 207
1
с
a produit d'excellens fujets.
Un Chanoine de cette Cathedrale fur la fin du 14 ficcle
fe diftingua entre les Interpretes de l'Ecriture. Il mir en
œuvre la plus grande partic
des memoires de Pierre Olargeo , premier Evêque de
Vabres.
Mre N... de l'Etang
Preftre , Prieur de S. Michel
en Poitou , Diocefe de Poitiers , eft mort âgé de plus
de 60 ans. Il eftoit frere de
Mrl'Abbé de l'Etang Docteur
de Sorbonne , & Prieur de
S. N. de Bourges & de Mrsde
208 MERCURE
l'Etang , tous diftinguez par
lcur merite , & par leur talens.
Ces Mrs font beaux freres de
Mr Bolduc de l'Academie des
Sciences.
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Résumé : Troisiéme Article des Morts. [titre d'après la table]
Le texte relate la mort de plusieurs personnalités notables et leurs lignées respectives. Marie Charlotte de Roquelaure, Duchesse de Foix, est décédée à l'âge de 66 ans. Elle avait épousé en 1674 Henry Charles François de Foix de Candalle, Duc de Rendan, Pair de France, et Chevalier des Ordres du Roy. La Maison de Foix, dont ce Duc était chef, est issue des anciens Rois de Navarre. La Maison de Candalle, dont le Duc d'Épernon était un membre célèbre, est une branche de la Maison de Foix. La Duchesse de Foix était la sœur du Duc de Roquelaure, commandant en Languedoc, et la fille de Jean-Baptiste Gaston, Chevalier des Ordres du Roy, Gouverneur de Guyenne, et premier Duc de Roquelaure. Jean-Baptiste Gaston de Roquelaure, premier Duc de Roquelaure, s'est distingué par ses mérites et sa naissance. Il a servi dès 1635 en qualité de Capitaine de Cavalerie et a été blessé à plusieurs reprises, notamment à la Bataille de la Marfée en 1641. Il a participé à divers sièges et batailles, et a été fait Duc en 1652. Il a servi dans la conquête de la Franche-Comté en 1668 et dans la guerre de Hollande en 1672. Il était le fils d'Antoine de Roquelaure, Maréchal de France, et de Sulanne de Baffepar. Dame Charlotte Marie le Meufnier, épouse de Guillaume Bénard, Chevalier Seigneur de Rezay, Second Président de la première Chambre des Enquestes, est également décédée. Elle était veuve de Jean Sevin, Chevalier Seigneur de Guiney, et était proche parente de plusieurs personnalités du Parlement. Dame Adrienne Philippine de Lannoy, veuve de Jacques Marie de la Baulme, Comte de Montrevel et Brigadier des Armées du Roy, est morte à l'âge de 57 ans. Elle avait été Fille d'Honneur de la Reine et avait deux fils, dont l'aîné a été tué à la tête du Régiment de Montrevel. Bernard d'Astorg, Comte d'Aubarede, Lieutenant Général des Armées du Roy et Gouverneur de Salins, est décédé à l'âge de 90 ans. Il était issu d'une ancienne famille originaire de Quercy et établie à Toulouse au 13ème siècle. Monsieur de Joyeuse, Abbé de Gorze en Touraine, est mort à un âge avancé. La Maison de Joyeuse est illustre et ancienne, avec des alliances notables, notamment avec les Maisons de Grignan et de Rochebonne-Chasteauneuf. Anne de Joyeuse, Duc et Pair de France, fut favori du roi Henri III et devint son beau-frère en épousant Marguerite de Lorraine, sœur de la reine Louise. Il fut tué à la bataille de Coutras en 1587. Son frère, François, fut Cardinal et Archevêque de Narbonne puis de Toulouse, et fut honoré par le pape Grégoire XIII. Henry de Joyeuse, Comte de Bouchage puis Duc de Joyeuse, fut également Maréchal de France et Chevalier des Ordres du Roi. Après la mort de sa femme, il devint Capucin, mais quitta l'ordre en 1599. Il eut une fille unique qui épousa Gaston de France, Duc d'Orléans. Guillaume de Joyeuse, Vicomte de Joyeuse, fut Lieutenant général au Gouvernement de Languedoc. Antoine-Scipion et Georges de Joyeuse étaient aussi frères du Duc de Joyeuse. Le texte mentionne également Louis de Baradat, Évêque et Comte de Vabres, issu d'une famille distinguée du Languedoc depuis le 13e siècle. Il fut connu pour son éloquence et son implication dans les affaires ecclésiastiques. L'Évêché de Vabres, suffragant d'Alby, fut créé en 1317 par le pape Jean XXII. La ville de Vabres est célèbre pour son histoire et ses figures notables, comme un Africain du 14e siècle qui contribua à son embellissement. Enfin, le texte évoque Monsieur de l'Etang, Prêtre et Prieur de Saint-Michel en Poitou, âgé de plus de 60 ans à sa mort. Il était frère de l'Abbé de l'Etang, Docteur de Sorbonne, et de plusieurs autres personnes distinguées par leur mérite et leurs talents.
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2028
p. 208
Prieuré de saint Michel, donné par le Roy à Mr de Galiczon, Evêque de Babylone. [titre d'après la table]
Début :
Le Roy a donné le Prieuré de S. Mihcel à Mr de Galiczon [...]
Mots clefs :
Prieuré de Saint Michel, Mr de Galiczon, Don
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Prieuré de saint Michel, donné par le Roy à Mr de Galiczon, Evêque de Babylone. [titre d'après la table]
Le Roya donné le Prieuré
de S. Michel à Mr de Galiczon
Evêque d'Agathopolis , &
Coadjuteur de Babylone.
de S. Michel à Mr de Galiczon
Evêque d'Agathopolis , &
Coadjuteur de Babylone.
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2029
p. 208-214
Sacre de Mr l'Evêque de Digne. [titre d'après la table]
Début :
Le Roy a donné le Prieuré de S. Mihcel à Mr de Galiczon [...]
Mots clefs :
Evêque de Digne, Sacre, Abbé du Puget
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Sacre de Mr l'Evêque de Digne. [titre d'après la table]
Mr l'Abbé du Puget , frete ,
fils , & petit- fils de Prefident!
à Mortier du Parlement de
Toulouſe , a efté facré Evêque
de Digne dans l'Eglife des Cor.
delieres rue de Grenelle , par
Mr l'Archevêque de Narbonne & Mrs les Evêques de Blois
&de Valence , tous deux Com-
GALANT 209
patriotes du nouvel Evêque ; ,
les Maifons de Bertier & de Catelan font de Touloufe auffi
bien que celles du Puget. Mr
l'Evêque de Digne eftoit grand
Vicaire de Viviers , & c'eft l'Evefque de ce nom qui l'a fait
connoiftre à la Cour , & fur le
témoignage duquel il a eſté élevé à l'Epifcopat. Tout le monde connoift le merite de Mr
l'Evefque de Viviers. Un Ecclefiaftique élevé de fa main eſt
un fujet bien digne de l'Epifcopat. Catherine du Puget tante du nouvel Evefque , époufa
Jacques de Catelan Confeiller
Avril 1710. S
210 MERCURE
au Parlement de Toulouſe , &
qui fut enfuite Preſident aux
Enqueftes. De ce mariage font
fortis plufieurs enfans , entreautres Jean de Catelan Evef
que de Valence. Ainfi ces deux
Prelats font coufins germains,
Jeanne Varez fille d'Anne Catel , d'une Maiſon qualifiée du
Parlement de Toulouſe , dont
un des plus fçavans hommes
du Royaume a publié depuis
quelques mois la genealogie ,
époufa François du Puget il y a
prés d'un fiecle. La famille de
Varez fubfifte encore à Touloufe ; Mr de la Caffe en eft le
GALANT 211
Chef. Plufieurs enfans fortirent de ce mariage ; Jacques
du Puget Prefident à Mortier
du Parlement de Toulouse ,
grand - pere de cet Evefque ,
N.... du Puget femme du celebre N... d'Avifard Seigneur
de Vifelez, & N... époufe de
N... de Savi Seigneur de Gravels , dont le fils a époufé lat
foeur de feu Mrle Marquis de
Fontbeaufard , Maréchal de
Camp. Le Prefident du Puget
Seigneur de Saint - André eut
deN... de Percin grand'- tante
de Mr l'Evefque de S. Pons ,
François auffi Prefident à MorSij
212 MERCURE
tier , qui de N... des Plats de
Graniague a eu Jofeph du Puget aujourd'huy Prefident à
Mortier , le nouvel Evefque de
Digne , Mr du Puget Lieutenant de Roy du Neuf Briſack,
Mr.le Chevalier du Puget Capitaine dans le Regiment du
Roy , un autre Chevalier du
Puget qui refide à Malte , un
autre Chevalier LieutenantColonel du Regiment de Dra
gonsde Saint- Chaumont, trois
autres tuez , l'un en Catalogne, l'autre au Siege de Luxembourg , & le troifiéme à Nerwinde. Jacques du Puget eut
GALANT 213
plufieurs autres enfans de fa
premiere femme , deux Ecclefiaftiques , dont le deuxième
fut Prevoft de Lombez, Mr de
Saint Jean Capitaine au Regiment de Guyenne , mort au
Siege de Lerida. Deux autres
quiaprés avoir efté Capitaines
dans les Regimens de Breffe &
de Guyenne fe font mariez ,
Mes de Plocgnac du Puget ont
époufé , l'une Mr le Prefident
Catellan , la feconde Mr de
Nogarede , & la troifiéme Mr
de Roquefoulet parent de Mr
l'Abbé de Roquette. Jacques
du Puget , de Conftance de
214 MERCURE
get
臀
Buiffon d'Auffonne fa premiere femme n'eut qu'une fille
mariée à Mre N... de la Maimie Seigneur de Ville- neuve ,
Sindic de la Province de Languedoc. Mrle Preſident du Pud'aujourd'huy a des enfans
de N... de Chevailles de Fougeries. Nicaife Evefque de Digne
affifta au premier Concile general de Nicée. L'Eglife de Digne tire ſon origine de Saint
Domnin , Difciple de Saint
Marcellin d'Embrun , qui vivoit aprés le milieu du 4. fiecle.
fils , & petit- fils de Prefident!
à Mortier du Parlement de
Toulouſe , a efté facré Evêque
de Digne dans l'Eglife des Cor.
delieres rue de Grenelle , par
Mr l'Archevêque de Narbonne & Mrs les Evêques de Blois
&de Valence , tous deux Com-
GALANT 209
patriotes du nouvel Evêque ; ,
les Maifons de Bertier & de Catelan font de Touloufe auffi
bien que celles du Puget. Mr
l'Evêque de Digne eftoit grand
Vicaire de Viviers , & c'eft l'Evefque de ce nom qui l'a fait
connoiftre à la Cour , & fur le
témoignage duquel il a eſté élevé à l'Epifcopat. Tout le monde connoift le merite de Mr
l'Evefque de Viviers. Un Ecclefiaftique élevé de fa main eſt
un fujet bien digne de l'Epifcopat. Catherine du Puget tante du nouvel Evefque , époufa
Jacques de Catelan Confeiller
Avril 1710. S
210 MERCURE
au Parlement de Toulouſe , &
qui fut enfuite Preſident aux
Enqueftes. De ce mariage font
fortis plufieurs enfans , entreautres Jean de Catelan Evef
que de Valence. Ainfi ces deux
Prelats font coufins germains,
Jeanne Varez fille d'Anne Catel , d'une Maiſon qualifiée du
Parlement de Toulouſe , dont
un des plus fçavans hommes
du Royaume a publié depuis
quelques mois la genealogie ,
époufa François du Puget il y a
prés d'un fiecle. La famille de
Varez fubfifte encore à Touloufe ; Mr de la Caffe en eft le
GALANT 211
Chef. Plufieurs enfans fortirent de ce mariage ; Jacques
du Puget Prefident à Mortier
du Parlement de Toulouse ,
grand - pere de cet Evefque ,
N.... du Puget femme du celebre N... d'Avifard Seigneur
de Vifelez, & N... époufe de
N... de Savi Seigneur de Gravels , dont le fils a époufé lat
foeur de feu Mrle Marquis de
Fontbeaufard , Maréchal de
Camp. Le Prefident du Puget
Seigneur de Saint - André eut
deN... de Percin grand'- tante
de Mr l'Evefque de S. Pons ,
François auffi Prefident à MorSij
212 MERCURE
tier , qui de N... des Plats de
Graniague a eu Jofeph du Puget aujourd'huy Prefident à
Mortier , le nouvel Evefque de
Digne , Mr du Puget Lieutenant de Roy du Neuf Briſack,
Mr.le Chevalier du Puget Capitaine dans le Regiment du
Roy , un autre Chevalier du
Puget qui refide à Malte , un
autre Chevalier LieutenantColonel du Regiment de Dra
gonsde Saint- Chaumont, trois
autres tuez , l'un en Catalogne, l'autre au Siege de Luxembourg , & le troifiéme à Nerwinde. Jacques du Puget eut
GALANT 213
plufieurs autres enfans de fa
premiere femme , deux Ecclefiaftiques , dont le deuxième
fut Prevoft de Lombez, Mr de
Saint Jean Capitaine au Regiment de Guyenne , mort au
Siege de Lerida. Deux autres
quiaprés avoir efté Capitaines
dans les Regimens de Breffe &
de Guyenne fe font mariez ,
Mes de Plocgnac du Puget ont
époufé , l'une Mr le Prefident
Catellan , la feconde Mr de
Nogarede , & la troifiéme Mr
de Roquefoulet parent de Mr
l'Abbé de Roquette. Jacques
du Puget , de Conftance de
214 MERCURE
get
臀
Buiffon d'Auffonne fa premiere femme n'eut qu'une fille
mariée à Mre N... de la Maimie Seigneur de Ville- neuve ,
Sindic de la Province de Languedoc. Mrle Preſident du Pud'aujourd'huy a des enfans
de N... de Chevailles de Fougeries. Nicaife Evefque de Digne
affifta au premier Concile general de Nicée. L'Eglife de Digne tire ſon origine de Saint
Domnin , Difciple de Saint
Marcellin d'Embrun , qui vivoit aprés le milieu du 4. fiecle.
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Résumé : Sacre de Mr l'Evêque de Digne. [titre d'après la table]
Le texte décrit la consécration de l'Abbé du Puget en tant qu'Évêque de Digne. La cérémonie s'est déroulée dans l'église des Cordeliers rue de Grenelle, sous la présidence de l'Archevêque de Narbonne et des Évêques de Blois et de Valence. Les familles Bertier, Castelan et du Puget sont toutes originaires de Toulouse. Avant sa nomination, Mr du Puget était grand Vicaire de Viviers, et son ascension a été soutenue par l'Évêque de Viviers. Catherine du Puget, tante de l'Évêque de Digne, avait épousé Jacques de Catelan, Conseiller au Parlement de Toulouse et Président aux Enquêtes. Leur fils, Jean de Catelan, Évêque de Valence, est cousin germain du nouvel Évêque de Digne. Jeanne Varez, fille d'Anne Castel, a épousé François du Puget il y a près d'un siècle. La famille Varez est toujours présente à Toulouse, dirigée par Mr de la Casse. Jacques du Puget, Président à Mortier au Parlement de Toulouse, est le grand-père de l'Évêque de Digne. Plusieurs membres de la famille du Puget occupent des postes prestigieux dans l'armée et la justice. La famille est également liée à des maisons nobles comme les Nogaredes et les Roquefoulets.
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2030
p. 214-218
Sacre de Mr l'Evêque de Marseille. [titre d'après la table]
Début :
Mr l'Abbé de Belzunce a esté sacré Evêque de Marseille dans [...]
Mots clefs :
Abbé de Belzunce, Evêque de Marseille, Cardinal de Noailles, Sacre
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texteReconnaissance textuelle : Sacre de Mr l'Evêque de Marseille. [titre d'après la table]
Mr l'Abbé de Belzunce a efté
CALANT 215
facré Evêque de Marſeille dans
l'Eglife de la Maiſon Profeſſe
des Jefuites , par Mr le Cardinal de Noailles , affifté de Mr
Bouthillier de Chavigny , Evêque de Troyes, & de Mr du
Puget , nouvellement facré Evêque de Digne. Mr l'Abbé
de Belzunce eftoit Grand Vicaire d'Agen : il eut une Abbaye il y a trois ou quatre années: il eft neveu de Mr le Duc
de Lauzun , & fils d'une defes
fœurs ; ainfi il eſt Couſin germain de Mr le Comte de Nogent , & de Me la Marquife de
Biron. Je vous ay parlé de ſa
216 MERCURE
Maiſon lorsqu'il eut fon Ab
baye , & lorfqu'il fut nommé
à l'Evêché de Marſeille ; ainfi
je n'ay rien de nouveau à vous
en dire. Feu Mr le Comte de
Belzunce , pere du nouvel Evêque , eftoit de la Religion Proteftante; mais il fe réunit à l'EglifeCatholique avant fa mort.
Mr l'Evêque de Marseille fit il
y a quelques années la Vie de
Mlle de Foix vieille fille , tantedu Duc de ce nom , & qui
mourut il y a quelques années
fort âgée à Montpont en Pe
rigord , où elle faifoit fon fejour , &où elle a vécu dans une
pratique
GALANT 217
S
pratique édifiante des vertus
chreſtiennes. Mr de Belzunce
dedia ce Livre à Mr l'Evêque
d'Agen. L'Epitre Dedicatoire
eftoit fort belle , & elle contenoit dans une grande éten
due des faits entierement recherchez, &des reflexions tres
édifiantes. Cet Ouvrage fit
beaucoup d'honneur à Mr
l'Abbé de Belzunce. L'avanta
ge qu'il a d'eftre allié de la
Maifon de Foix par celle de
Gaumont, dont eft Mefa mere , donna lieu à cet Ouvrage.
Le Siege de Marſeille eft tresanciens ony a vû des Evêques
Avril 1710. ... T
218 MERCURE
dés les premiers ficcles du
Chriftianifme. Le premier qui
gouverna cette Eglife dans le
temps des affaires des. Iconoclaftes fit beaucoup parler de
luy , & fut beaucoup mêlédans
l'éclat qu'elles firent.cll y a
encore aujourd'huy deux ada
ciens Evêques de Marſeille,
outre ,celuy qui l'eft actuelle
ment ; fçavoir, Mr le Cardinal de Janfon quil'eſtoit avant
d'eftre Evêque de Beauvais ,
& Mr l'Archevêque d'Aix , au
quel avoit fuccedé Mr l'Abbé
de Poudenx, Agent du Clergé,
qui ne fut quetrois femaines à
Marfeille.
CALANT 215
facré Evêque de Marſeille dans
l'Eglife de la Maiſon Profeſſe
des Jefuites , par Mr le Cardinal de Noailles , affifté de Mr
Bouthillier de Chavigny , Evêque de Troyes, & de Mr du
Puget , nouvellement facré Evêque de Digne. Mr l'Abbé
de Belzunce eftoit Grand Vicaire d'Agen : il eut une Abbaye il y a trois ou quatre années: il eft neveu de Mr le Duc
de Lauzun , & fils d'une defes
fœurs ; ainfi il eſt Couſin germain de Mr le Comte de Nogent , & de Me la Marquife de
Biron. Je vous ay parlé de ſa
216 MERCURE
Maiſon lorsqu'il eut fon Ab
baye , & lorfqu'il fut nommé
à l'Evêché de Marſeille ; ainfi
je n'ay rien de nouveau à vous
en dire. Feu Mr le Comte de
Belzunce , pere du nouvel Evêque , eftoit de la Religion Proteftante; mais il fe réunit à l'EglifeCatholique avant fa mort.
Mr l'Evêque de Marseille fit il
y a quelques années la Vie de
Mlle de Foix vieille fille , tantedu Duc de ce nom , & qui
mourut il y a quelques années
fort âgée à Montpont en Pe
rigord , où elle faifoit fon fejour , &où elle a vécu dans une
pratique
GALANT 217
S
pratique édifiante des vertus
chreſtiennes. Mr de Belzunce
dedia ce Livre à Mr l'Evêque
d'Agen. L'Epitre Dedicatoire
eftoit fort belle , & elle contenoit dans une grande éten
due des faits entierement recherchez, &des reflexions tres
édifiantes. Cet Ouvrage fit
beaucoup d'honneur à Mr
l'Abbé de Belzunce. L'avanta
ge qu'il a d'eftre allié de la
Maifon de Foix par celle de
Gaumont, dont eft Mefa mere , donna lieu à cet Ouvrage.
Le Siege de Marſeille eft tresanciens ony a vû des Evêques
Avril 1710. ... T
218 MERCURE
dés les premiers ficcles du
Chriftianifme. Le premier qui
gouverna cette Eglife dans le
temps des affaires des. Iconoclaftes fit beaucoup parler de
luy , & fut beaucoup mêlédans
l'éclat qu'elles firent.cll y a
encore aujourd'huy deux ada
ciens Evêques de Marſeille,
outre ,celuy qui l'eft actuelle
ment ; fçavoir, Mr le Cardinal de Janfon quil'eſtoit avant
d'eftre Evêque de Beauvais ,
& Mr l'Archevêque d'Aix , au
quel avoit fuccedé Mr l'Abbé
de Poudenx, Agent du Clergé,
qui ne fut quetrois femaines à
Marfeille.
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Résumé : Sacre de Mr l'Evêque de Marseille. [titre d'après la table]
Le texte relate la nomination de l'Abbé de Belzunce comme Évêque de Marseille. La cérémonie s'est déroulée dans l'église de la Maison Professe des Jésuites, sous la présidence du Cardinal de Noailles, assisté par les évêques Bouthillier de Chavigny et du Puget. L'Abbé de Belzunce, auparavant Grand Vicaire d'Agen, est neveu du Duc de Lauzun et cousin germain du Comte de Nogent et de la Marquise de Biron. Son père, le Comte de Belzunce, était protestant mais s'est converti au catholicisme avant sa mort. L'Abbé de Belzunce a écrit la vie de Mlle de Foix, une tante pieuse du Duc de Foix, ouvrage dédié à l'Évêque d'Agen et apprécié pour ses recherches édifiantes. Le siège épiscopal de Marseille est ancien, remontant aux premiers siècles du christianisme. Le premier évêque connu a marqué l'histoire locale par son rôle durant les affaires des Iconoclastes. Actuellement, outre l'Évêque de Marseille, deux anciens évêques sont mentionnés : le Cardinal de Janson, ancien Évêque de Beauvais, et l'Archevêque d'Aix, succédé par l'Abbé de Poudenx, qui a occupé le poste trois semaines.
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2031
p. 219-220
Obmissions faites à l'Article de Mr l'Archevêque d'Alby. [titre d'après la table]
Début :
Je vous ay déja dit que Mr l'Archevêque d'Alby avoit [...]
Mots clefs :
Archevêque d'Albi, Harangue, Académie française
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texteReconnaissance textuelle : Obmissions faites à l'Article de Mr l'Archevêque d'Alby. [titre d'après la table]
Je vous ay déja dit que
Mrl'Archevêque d'Alby avoit
cfté nommé pour remplir la
place de l'Academie Françoiſe
qu'occupoit feu Mr l'Evêque
de Nifmes ; je dois ajoûter icy
qu'il eft de la Maiſon de Nefmond , frere du Lieutenant
General de Marine , & oncle
de Me la Comteffe de Cefane,
fille unique de ce Lieutenant
General. Il a cfté Evêque
de Montauban , & fous ce
nom il a harangué deux fois
de Royen differentes occafions
à la tefte du Clergé. Mais ce
qui l'a le plus diftingué eft une
Tij
220 MERCURE
Harangue qu'il fit au feu Roy
d'Angleterre Jacques II. lors
de l'Affemblée generale du
Clergé , tenuë à ſaint Germain
en Laye en l'année 1700. &
à laquelle Mr l'Archevêque de
Reims prefida. Cette Harangue fut fi touchante , qu'elle
fit pleurer toute la Cour d'Angleterre. C'eft un Prelat treséloquent , & qui a prêché dans
une Affemblée du Clergé avec
grand applaudiffement
Mrl'Archevêque d'Alby avoit
cfté nommé pour remplir la
place de l'Academie Françoiſe
qu'occupoit feu Mr l'Evêque
de Nifmes ; je dois ajoûter icy
qu'il eft de la Maiſon de Nefmond , frere du Lieutenant
General de Marine , & oncle
de Me la Comteffe de Cefane,
fille unique de ce Lieutenant
General. Il a cfté Evêque
de Montauban , & fous ce
nom il a harangué deux fois
de Royen differentes occafions
à la tefte du Clergé. Mais ce
qui l'a le plus diftingué eft une
Tij
220 MERCURE
Harangue qu'il fit au feu Roy
d'Angleterre Jacques II. lors
de l'Affemblée generale du
Clergé , tenuë à ſaint Germain
en Laye en l'année 1700. &
à laquelle Mr l'Archevêque de
Reims prefida. Cette Harangue fut fi touchante , qu'elle
fit pleurer toute la Cour d'Angleterre. C'eft un Prelat treséloquent , & qui a prêché dans
une Affemblée du Clergé avec
grand applaudiffement
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Résumé : Obmissions faites à l'Article de Mr l'Archevêque d'Alby. [titre d'après la table]
L'Archevêque d'Alby, de la Maison de Nesmond, a été nommé pour succéder à l'Évêque de Nîmes à l'Académie Française. Il est le frère du Lieutenant Général de Marine et l'oncle de la Comtesse de Cessane. Il a été Évêque de Montauban et a harangué le roi Jacques II en 1700, émouvant toute la cour d'Angleterre par son éloquence.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2032
p. 220-225
Gouvernement de Saarloüis, donné par le Roy. [titre d'après la table]
Début :
Le Roy a donné à Mr le Comte de Saillant, Capitaine [...]
Mots clefs :
Comte de Saillant, Gouvernement de Saar-Louis, Maison d'Esteing, Don
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texteReconnaissance textuelle : Gouvernement de Saarloüis, donné par le Roy. [titre d'après la table]
Le Roy a donné à Mr le
Comte de Saillant , Capitaine
des Grenadiers au Regiment
des Gardes , Commandant à
GALANT 221
Namur, & Chevalier de faint
Louis , le Gouvernement de
Saar-Louis , qui vacquoit par
la mort de feu Mr le Comte
de Choify. Mr le Comte de
Saillant eft de l'illuftre Maifon
d'Efteing , une des premieres
d'Auvergne, & qui a l'avantage de porter les Armes & la
Livrée du Roy , depuis la Bataille de Bouvine, où un Seigneur de cette Maiſon ſauva
la vie à Philippes Auguſte. Mr
de Saillant eft frere de Mr l'Evêque de faint Flour. Mr le
Comte de Saillant fert le Roy
depuis un grand nombre d'anT iij
222 MERCURE
nées , & il a donné dans toutes
les occafions où il s'eft trouvé
de frequentes preuves de fa
valeur. Il eft allié aux Maifons
de Canillac , Montboiffier ,
Chabanne , Curfon, & autres
Maifons qualifiées d'Auvergne. Mr le Comte d'Efteing,
Capitaine Lieutenant des Gendarmes Dauphins, Gouverneur
de Châlons , Lieutenant de
Roy du Païs Meffin , & fait
Lieutenant General au commencement de la mefme année où le fut Mr le Comtede
Saillant , eft fon Coufin germain. La Maiſon d'Eſteing a
GALANT 223
donné quantité dé Prelats à
l'Eglife de France , & plufieurs
Comtes à l'Eglife de Lyon
Mr l'Evêque de faint Flour ,
dont je viens de parler , l'eftoit
lorfqu'il fut élevé à l'Epifcopat d'ailleurs cette Maifon
joint à une infinité de grandes
alliances & d'illuſtrations
beaucoup de Dignitez qu'elle
a vû raffemblées dans fon fein.
Mais comme je vous en ay
fouvent parlé , & que l'occa
fion s'eft plufieurs fois prefentée de rendre juftice à certe
grande Maifon , je finiray cer
article en difant que la ForteTiiij
224 MERCURE
reffe bâtie à Saar- Louis n'a que
30. ans d'ancienneté , puifqu'elle fut bâtie en 1680.&que
ce fut Mr de Choifi qui vient
de mourir qui fut chargé de
la faire conftruire. La Ville de
Saar- Louis eft dans le Duché
de Bar , peu éloignée des Villes de Stenay , de Longwy, de
Marfal , de Mets & de Nancy.
Mr de Varennes, Maréchal des
Camps & Armées du Roy, en
eft Lieutenant de Roy ; cet Of
ficier ayant donné aux Magiftrats de la Ville la nouvelle
qu'il avoit reçûë de la nomination de Mrle Comte de Sail-
GALANT 225
获
lânt au Gouvernement de leur
Ville , il y eut pendant plufieurs jours de grandes réjouil
fances , le merite & la reputation de ce nouveau Gourverneur y eftant déja fort connus.
Comte de Saillant , Capitaine
des Grenadiers au Regiment
des Gardes , Commandant à
GALANT 221
Namur, & Chevalier de faint
Louis , le Gouvernement de
Saar-Louis , qui vacquoit par
la mort de feu Mr le Comte
de Choify. Mr le Comte de
Saillant eft de l'illuftre Maifon
d'Efteing , une des premieres
d'Auvergne, & qui a l'avantage de porter les Armes & la
Livrée du Roy , depuis la Bataille de Bouvine, où un Seigneur de cette Maiſon ſauva
la vie à Philippes Auguſte. Mr
de Saillant eft frere de Mr l'Evêque de faint Flour. Mr le
Comte de Saillant fert le Roy
depuis un grand nombre d'anT iij
222 MERCURE
nées , & il a donné dans toutes
les occafions où il s'eft trouvé
de frequentes preuves de fa
valeur. Il eft allié aux Maifons
de Canillac , Montboiffier ,
Chabanne , Curfon, & autres
Maifons qualifiées d'Auvergne. Mr le Comte d'Efteing,
Capitaine Lieutenant des Gendarmes Dauphins, Gouverneur
de Châlons , Lieutenant de
Roy du Païs Meffin , & fait
Lieutenant General au commencement de la mefme année où le fut Mr le Comtede
Saillant , eft fon Coufin germain. La Maiſon d'Eſteing a
GALANT 223
donné quantité dé Prelats à
l'Eglife de France , & plufieurs
Comtes à l'Eglife de Lyon
Mr l'Evêque de faint Flour ,
dont je viens de parler , l'eftoit
lorfqu'il fut élevé à l'Epifcopat d'ailleurs cette Maifon
joint à une infinité de grandes
alliances & d'illuſtrations
beaucoup de Dignitez qu'elle
a vû raffemblées dans fon fein.
Mais comme je vous en ay
fouvent parlé , & que l'occa
fion s'eft plufieurs fois prefentée de rendre juftice à certe
grande Maifon , je finiray cer
article en difant que la ForteTiiij
224 MERCURE
reffe bâtie à Saar- Louis n'a que
30. ans d'ancienneté , puifqu'elle fut bâtie en 1680.&que
ce fut Mr de Choifi qui vient
de mourir qui fut chargé de
la faire conftruire. La Ville de
Saar- Louis eft dans le Duché
de Bar , peu éloignée des Villes de Stenay , de Longwy, de
Marfal , de Mets & de Nancy.
Mr de Varennes, Maréchal des
Camps & Armées du Roy, en
eft Lieutenant de Roy ; cet Of
ficier ayant donné aux Magiftrats de la Ville la nouvelle
qu'il avoit reçûë de la nomination de Mrle Comte de Sail-
GALANT 225
获
lânt au Gouvernement de leur
Ville , il y eut pendant plufieurs jours de grandes réjouil
fances , le merite & la reputation de ce nouveau Gourverneur y eftant déja fort connus.
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Résumé : Gouvernement de Saarloüis, donné par le Roy. [titre d'après la table]
Le roi a nommé le Comte de Saillant au poste de Gouverneur de Saar-Louis, suite au décès du Comte de Choify. Le Comte de Saillant appartient à la Maison d'Esteing, une famille prestigieuse d'Auvergne, qui sert le roi depuis la Bataille de Bouvines. Il est frère de l'Évêque de Saint-Flour et a servi le roi avec distinction. Il est également allié à plusieurs grandes familles d'Auvergne, telles que Canillac, Montboissier, Chabanne et Curton. Son cousin germain est le Comte d'Esteing, Gouverneur de Châlons. La Maison d'Esteing a fourni de nombreux prélats à l'Église de France et des comtes à l'Église de Lyon. La forteresse de Saar-Louis a été construite en 1680 par le Comte de Choify. La ville de Saar-Louis se situe dans le Duché de Bar, près des villes de Stenay, Longwy, Marsal, Metz et Nancy. La nomination du Comte de Saillant a été annoncée par le Maréchal des Camps et Armées du Roi, Monsieur de Varennes, suscitant de grandes réjouissances parmi les magistrats de la ville en raison de sa réputation et de son mérite.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2033
p. 225-228
Supplément à l'Article des Intendans dont je vous ay parlé le mois dernier. [titre d'après la table]
Début :
Lorsque je vous ay parlé dans ma Lettre du mois dernier [...]
Mots clefs :
Intendants, Maître des requêtes
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texteReconnaissance textuelle : Supplément à l'Article des Intendans dont je vous ay parlé le mois dernier. [titre d'après la table]
Lorfque je vous ay parlé
dans ma Lettre du mois dernier du mouvement qui a efté
fait parmi les Intendans , je
n'eftois pas encore informé de
l'Article fuivant.
Mre Guy Care Seigneur de
: Montgeron prés de Paris ,
Maiftre des Requeſtes & Intendant de Limoges , ayant
226 MBRCUR
demandéfon rapel, Mre Marc
Antoine Bofc Seigneur de Senieres, du Bouchet , Surintendant de la Maifon de Mela
Ducheffe de Bourgogne , &
ci devant Procureur general
des Requeſtes de l'Hoftel a cu
fa place. Mr de Montgeron,
avoit cfté Intendant à Bourges avant de l'eftre à Limoges , & il fut reçû Maiftres des
Requestes en 1686. il eſt du
quartier d'Octobre. Il avoit
époufé la fille unique de Mr le
Marquis de Saint Diery , dont
il a des enfans ; elle eftoit niéce
de Mede Sainte Cecile Hofpif
GALANT 227
taliere de la Raquette Fauxbourg faint Antoine , Religieufe d'un grand merite ; elle
cft foeur de Mr le Marquis de
Saint Diery , & elle a fait l'établiffement de la Raquette , qui
eft tiré des Hofpitalieres de la
Place Royale.
Mr Bofc nouvel Intendant
de Limoges eft de Montpellier.
Il fut reçû Maître des Requêres en 1696. il eft du quartier
d'Avril. Il a beaucoup d'efprit,
& il eft fort eftimé dans le
Confeil. Ilya long temps que
fa famille eft dans la Robbé.
Elle eftoit connue à Montpel-
228 MERCURE
lier dés le commencement du
16° ficcle :il cft allié de Mr le
Prefident Crouzet de Montpellier
dans ma Lettre du mois dernier du mouvement qui a efté
fait parmi les Intendans , je
n'eftois pas encore informé de
l'Article fuivant.
Mre Guy Care Seigneur de
: Montgeron prés de Paris ,
Maiftre des Requeſtes & Intendant de Limoges , ayant
226 MBRCUR
demandéfon rapel, Mre Marc
Antoine Bofc Seigneur de Senieres, du Bouchet , Surintendant de la Maifon de Mela
Ducheffe de Bourgogne , &
ci devant Procureur general
des Requeſtes de l'Hoftel a cu
fa place. Mr de Montgeron,
avoit cfté Intendant à Bourges avant de l'eftre à Limoges , & il fut reçû Maiftres des
Requestes en 1686. il eſt du
quartier d'Octobre. Il avoit
époufé la fille unique de Mr le
Marquis de Saint Diery , dont
il a des enfans ; elle eftoit niéce
de Mede Sainte Cecile Hofpif
GALANT 227
taliere de la Raquette Fauxbourg faint Antoine , Religieufe d'un grand merite ; elle
cft foeur de Mr le Marquis de
Saint Diery , & elle a fait l'établiffement de la Raquette , qui
eft tiré des Hofpitalieres de la
Place Royale.
Mr Bofc nouvel Intendant
de Limoges eft de Montpellier.
Il fut reçû Maître des Requêres en 1696. il eft du quartier
d'Avril. Il a beaucoup d'efprit,
& il eft fort eftimé dans le
Confeil. Ilya long temps que
fa famille eft dans la Robbé.
Elle eftoit connue à Montpel-
228 MERCURE
lier dés le commencement du
16° ficcle :il cft allié de Mr le
Prefident Crouzet de Montpellier
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Résumé : Supplément à l'Article des Intendans dont je vous ay parlé le mois dernier. [titre d'après la table]
Le texte relate des modifications récentes parmi les intendants. Monsieur Guy Care, Seigneur de Montgeron, Intendant de Limoges et Maître des Requestes, a demandé son rappel. Il a précédemment occupé le poste d'Intendant à Bourges et a été reçu Maître des Requestes en 1686. Il appartient au quartier d'Octobre et a épousé la fille unique du Marquis de Saint Diery, avec qui il a des enfants. Sa belle-sœur, Mademoiselle Sainte-Cécile, était hospitalière de la Raquette au Faubourg Saint-Antoine et a fondé cet établissement. Monsieur Marc Antoine Bosc, Seigneur de Senieres et du Bouchet, a succédé à Monsieur de Montgeron. Il était auparavant Surintendant de la Maison du Duc de Bourgogne et Procureur général des Requestes de l'Hôtel. Monsieur Bosc est désormais Intendant de Limoges, a été reçu Maître des Requestes en 1696 et appartient au quartier d'Avril. Il est apprécié pour son esprit et son estime au Conseil. Sa famille est implantée dans la robe à Montpellier depuis le début du 16e siècle et est alliée à Monsieur le Président Crouzet de Montpellier.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2034
p. 228-244
Mariage de Mr le Comte de Castel-Blanco [titre d'après la table]
Début :
Je vous ay marqué dans ma derniere Lettre que je vous [...]
Mots clefs :
Mariage, Écosse, Maison, Comte de Castel-Blanco, Royaume, Marie Euphémie Joseph
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Mariage de Mr le Comte de Castel-Blanco [titre d'après la table]
Je vous ay marqué dans ma
derniere Lettre que je vous
parlerois ce mois- ci du Mariage de Mr le Comte de Caftel
Blanco avec Mlle Marie- Euphemie Joſeph , 4° fille de Mr
Je Duc de Melfort. Voici ce
que j'ay appris de particulier
de cette illuftre alliance.
Mr.le Comte de Caftel
Blanco (titre deCaftille) & Chevalier de l'Ordre d'Alcantera ,
eft de l'ancienne & illuftre
GALANT 229
qui
Maifon de Rozas en Espagne,
vient d'Ingo d'Efquerra ,
troifiéme Seigneur de toute la
Bifcaye , qui feuriffoit avant le
temps de Diego Lopes d'Aro.
La Mere de Mr le Comtede
Caftel- Blanco , eftoit de la
Maifon de Melendes. Cette
Maifon defcend de celle de
Solariega , dans les Afturies
d'Oviedo , laquelle deſcend
d'un Prince Edouard fils du
Roy d'Anglererre par l'Infante Almolia fon époufe , comme il paroift par les Archives
Royales de Simancas , & par le
grand Livre del Beferro de
1
230 MERCURE
Sahagun ; où l'on trouve les
Memoires de l'ancienneté de
cette Maifon , & de fes privileges.
с
Mile Maric- Euphemie- Jofeph Drummond de Melfort,
eft 4 fille du fecond lit , de
Tres-haut , puiffant, & tresnoble PrinceJean Drummond,
Duc de Melfort , Marquis de
Forth , Comte de Melfort , de
Burutifland , & d'Ila , Vicomte
de Theobalds ; Baron de Cleworth, Caftlemaine , Ricartone , &c. Pair de deux Royaumes de la Grande Bretagne ,
Chevalier du tres noble Ordre
IGALANT 231
de la Jartiere , &c. Il eft frere
cadet de Mr le Duc de Perth,
Chef de l'illuftre Maifon de
Drummond dont ils font defcendus.
с
avce fon
Cette illuftre Maifon s'eftablit en Ecoffe du temps du
Roy Malcome 3 ; Maurice
ayantaccompagné Edgar Ethdin d'Hungaric
oncle l'Empereur Henry 3
& avec fon pere neveu du Roy
d'Angleterre, Edouard le Confeffeur qui l'avoit rappellé de
l'exil où il avoit efté pendant
l'ufurpation de Canut le Danois ,pour le faire fon Succef-
232 MERCURE
feur, eftant le Succeffeur legitime de la Couronne d'Angleterre. Mais le pere eftant mort
jeune , & Guillaume Duc de
Normandie ayant ufurpé la
Couronne , Edgar Echlin prit
le parti de fe retirer avec fa
Mere, & fes deux fœurs vers
leur oncle l'Empereur Henry
3 fous la conduite deMaurice
qui avoit le commandement
de la flotte dans laquelle ils
devoient paffer la mer.
с
M
Cette flotte fut obligée de
fe fauver de la tempefte dans
la Riviere de Forth en Ecoffe,
où le Roy Malcome rendant
GALANT 233
3
4
les devoirs de l'hofpitalité à
fes illuftres Hoftes devint
amoureux de la Princeffe Marguerite fœur d'Edgar , qu'il
époufa avec le confentement
de fa Mere , & de fon frere.
Elle avoit tant de merite , &
rune fainteté féminente, qu'elle a efté canonifée , & que fa
Fefte fe celebre par toute l'Eglife.
Maurice eftoit tant eftimé
du Roy, & de la Reine Sainte
Marguerite , qu'on l'obligea
de s'eftablir dans leur Royaume,luy donnant des Terres
dont une partie reftent dans la
Avril 1710.
V
234 MERCURE
Maifon avec fes Succeffeurs,
on luy donna le furnom de
Drummond, à caufe des gros
Vaiffeaux qu'il commandoir,
dont on n'avoit pas vû jufqu'alors , & qu'on appelloit
Drummond.
Cette Maifon a efté illuftre
dans tous les Emplois qu'elle a
cus,foit dans la Paix , foit dans
la Guerre; & alliée avec tout ce
qu'ily a de plus Grand dans le
Royaume d'Ecoffe : & par fon
alliance avec le Roy d'Ecoffe
même, fon fang coule dans les
veines des plus grand Princes
de l'Europe. Robert 3 Roy
3
GALANT 235
cr
cr
›
с
с
d'Ecoffe de la Maifon de
Stuart , ayant épousé Annabella Drummond fille du Seigneur de Drummond Chefde
la Maiſon. Elle eſtoit Mere de
Jacques 1 Roy d'Ecoffe. De
Jacques 1 eft venu Jacques 2 ,
de Jacques 2 , Jacques 3 , de
Jacques 3 Jacques 4 , de Jacques 4 Jacques 5º , de Jacques
Marie Stuart , Reine Doüairiere de France, & Reine d'Ecoffe. De Marie Stuart Jacques
6 d'Ecoffe , & 1 de la Grande Bretagne. Elle eftoit Merc
de l'Electrice Palatine Reine
de Boheme, grande Mere de
cr
Vij
236 MERCURE
сг
C. сг
ex
Madame , de Madame la Prin
ceffe de Condé, de Madame de
Hanover, &c. De Jacques 1
de la Grande Bretagne , de
Charles 1 Charles 2 , &
Jacques 2 Charles r eftoit
pere de la Princeffe d'Orange,
& de Madame épouſe de Philippes de France Duc d'Or
leans , Frere Unique du Roy,
dont il a eu la feüe Reine d'EL
pagne , & Madame la Ducheffe de Savoye , Mere de Madame la Ducheffe de Bourgogne,
& de la Reine d'Efpagne ; le
Roy Charles 2 ° eft mort fans
enfans. Le Roy Jacques 2 luy
GALANT 237
fucceda. Il avoit de fa premiere femme la Princeffe d'Orange , & la Princeffe de Dannemark , nommée la Reine Anne.
De fa feconde femme la Princeffe de Modene, prefentement
Reine Mere du Roy d'Angleterre , il a en Sa Majeſté Britannique Jacques 3 ° & la Princeffe Loüife née à S. Germain
en Laye.
Quoique ce foit le plus direct , ce n'eft pas le feul endroit par lequel le Roy d'Angleterre eft defcendu de la Maifon de Drummond , dont le
dernier Chefavoit deux fils, &
238 MERCURE
une fille. Le fils aîne eft prefentement Duc de Perth ,
Grand Chancelier d'Ecofle ,
Chevalier du tres noble Ordre
de la Jartiere , Gouverneur du
Roy, &c. la fille a époufé le
Grand Conneftable d'Ecoffe ,
dont elle a le Comte N.....
Grand Conneftable
Charge eftant hereditaire dans
fa famille. Le cadet dont j'ay
occafion de vous parler aujourd'huy, eft Mr le Duc de
Melfort ; ila cu plufieurs Charges militaires & civiles , ayant
efté Commandant du Châ
teau d'Edimbourg , Grand
cette
GALANT 239
Maitre de l'Artillerie du
Royaume d'Ecoffe , & Licurenant General des Armées du
Roy d'Angleterre, Confeiller
du Confeil d'Eftat & Privé
des Royaumes d'Angleterre ,
d'Ecoffe & d'Irlande , ViceTreforier & Controlleur General du Royaume d'Ecoffe ,
du Confeil du Cabinet du Roy
d'Angleterre, & Secretaire d'État de fes trois Royaumes. Il
a cité employé à Rome avec
lecaractere d'Ambaſſadeur Extraordinaire du Roy d'Angleterre; ayant trouvé le moyen
de fervir fon Maiftre auffi uti-
240 MERCURE
lement fans prendre d'autre
qualité que celle que fon rang
lui donnoit; il a exercé tous ces
emplois avec toute l'approba
tion imaginable , & tellement
au gré du Roy, qu'il l'a élevé à
tous les plus grands honneurs
qu'il luy pouvoit donner” ,
l'ayant fait Vicomte , Comte,
Marquis , Duc & Pair de deux
Royaumes de la Grand Bretagne, & premier Gentilhomme
de fa Chambre, & Chevalier
du tres noble Ordre de la Jarriere.
M la Ducheffe de Melfort,
-mere de l'époufe , eft de l'illuftre
GALANTE 241
Juftre Maifon de Wallace en
-Ecoffe ,l'une des plus anciennes du Royaume, dont Mylord Cragic fon pere eftoit le
Chef. Cette Maiſon a fourny
à l'Ecoffe de grands hommes ,
tant pour les Charges civiles ,
que pour les Emplois militai-.
res , & particulierement le fameux Chevalier Guillaume
Wallace, grand Afferteur de
la liberté & de l'honneur de
fon Païs , qu'il delivra de l'oppreffion des Anglois qui l'avoient envahy, profitant de
+ l'abfence & de la foibleffe du
Roy Ballicul. Cet illuftre CheAvril 1710. X
242 MERCURE
valier fut choifi Gouverneur,
ou Viceroy par les Etats Generaux du Royaume , d'où il
chaffa entierement les Anglois
aprés plufieurs fanglantes Batailles , & des actions d'une
valeur & d'une conduite extraordinaire.
Le Chevalier Jean Wallace,
Chef de la mefme famille ,
commandoit l'Avant- gardede
l'Armée Ecoffoife à la Bataille
de Sath , où les Anglois furent entierement défaits par fa
valeur & fa conduite , quoyqu'il y cût reçû plufieurs bleffures dont il mourut.
I
GALANT 243
?
Cette Maiſon eft alliée avec
les plus grandes Maiſons d'Ecoffe , & mefme avec la Maifon Royale, le Chevalier Duncan Wallace ayant épousé Eleonore de Bruce , Comteffe
hereditaire de Carict , petitefille & heritiere de David Bruce Roy d'Irlande , & Comte
de Carict , frere de Robert
Bruce , Roy d'Ecoffe.
Mylord Cragie , pere deM° la Ducheffe de Melfort ,
eftoit un des Officiers d'Etat
du Royaume d'Ecoffe.
Me la Comteffe de CaftelBlanco eft d'une beauté finguX ij
244 MERCURI
liere , de la plus belle taille du
monde , ayant toute la mo
deftie & toutes les belles qua
litez qui donnent le luitre &
l'éclat veritable aux Perfonnes
de fon rang , ce qui luy a gagné l'eftime & fait meriter les
applaudiffemens de tous ceux
qui la connoiffent
derniere Lettre que je vous
parlerois ce mois- ci du Mariage de Mr le Comte de Caftel
Blanco avec Mlle Marie- Euphemie Joſeph , 4° fille de Mr
Je Duc de Melfort. Voici ce
que j'ay appris de particulier
de cette illuftre alliance.
Mr.le Comte de Caftel
Blanco (titre deCaftille) & Chevalier de l'Ordre d'Alcantera ,
eft de l'ancienne & illuftre
GALANT 229
qui
Maifon de Rozas en Espagne,
vient d'Ingo d'Efquerra ,
troifiéme Seigneur de toute la
Bifcaye , qui feuriffoit avant le
temps de Diego Lopes d'Aro.
La Mere de Mr le Comtede
Caftel- Blanco , eftoit de la
Maifon de Melendes. Cette
Maifon defcend de celle de
Solariega , dans les Afturies
d'Oviedo , laquelle deſcend
d'un Prince Edouard fils du
Roy d'Anglererre par l'Infante Almolia fon époufe , comme il paroift par les Archives
Royales de Simancas , & par le
grand Livre del Beferro de
1
230 MERCURE
Sahagun ; où l'on trouve les
Memoires de l'ancienneté de
cette Maifon , & de fes privileges.
с
Mile Maric- Euphemie- Jofeph Drummond de Melfort,
eft 4 fille du fecond lit , de
Tres-haut , puiffant, & tresnoble PrinceJean Drummond,
Duc de Melfort , Marquis de
Forth , Comte de Melfort , de
Burutifland , & d'Ila , Vicomte
de Theobalds ; Baron de Cleworth, Caftlemaine , Ricartone , &c. Pair de deux Royaumes de la Grande Bretagne ,
Chevalier du tres noble Ordre
IGALANT 231
de la Jartiere , &c. Il eft frere
cadet de Mr le Duc de Perth,
Chef de l'illuftre Maifon de
Drummond dont ils font defcendus.
с
avce fon
Cette illuftre Maifon s'eftablit en Ecoffe du temps du
Roy Malcome 3 ; Maurice
ayantaccompagné Edgar Ethdin d'Hungaric
oncle l'Empereur Henry 3
& avec fon pere neveu du Roy
d'Angleterre, Edouard le Confeffeur qui l'avoit rappellé de
l'exil où il avoit efté pendant
l'ufurpation de Canut le Danois ,pour le faire fon Succef-
232 MERCURE
feur, eftant le Succeffeur legitime de la Couronne d'Angleterre. Mais le pere eftant mort
jeune , & Guillaume Duc de
Normandie ayant ufurpé la
Couronne , Edgar Echlin prit
le parti de fe retirer avec fa
Mere, & fes deux fœurs vers
leur oncle l'Empereur Henry
3 fous la conduite deMaurice
qui avoit le commandement
de la flotte dans laquelle ils
devoient paffer la mer.
с
M
Cette flotte fut obligée de
fe fauver de la tempefte dans
la Riviere de Forth en Ecoffe,
où le Roy Malcome rendant
GALANT 233
3
4
les devoirs de l'hofpitalité à
fes illuftres Hoftes devint
amoureux de la Princeffe Marguerite fœur d'Edgar , qu'il
époufa avec le confentement
de fa Mere , & de fon frere.
Elle avoit tant de merite , &
rune fainteté féminente, qu'elle a efté canonifée , & que fa
Fefte fe celebre par toute l'Eglife.
Maurice eftoit tant eftimé
du Roy, & de la Reine Sainte
Marguerite , qu'on l'obligea
de s'eftablir dans leur Royaume,luy donnant des Terres
dont une partie reftent dans la
Avril 1710.
V
234 MERCURE
Maifon avec fes Succeffeurs,
on luy donna le furnom de
Drummond, à caufe des gros
Vaiffeaux qu'il commandoir,
dont on n'avoit pas vû jufqu'alors , & qu'on appelloit
Drummond.
Cette Maifon a efté illuftre
dans tous les Emplois qu'elle a
cus,foit dans la Paix , foit dans
la Guerre; & alliée avec tout ce
qu'ily a de plus Grand dans le
Royaume d'Ecoffe : & par fon
alliance avec le Roy d'Ecoffe
même, fon fang coule dans les
veines des plus grand Princes
de l'Europe. Robert 3 Roy
3
GALANT 235
cr
cr
›
с
с
d'Ecoffe de la Maifon de
Stuart , ayant épousé Annabella Drummond fille du Seigneur de Drummond Chefde
la Maiſon. Elle eſtoit Mere de
Jacques 1 Roy d'Ecoffe. De
Jacques 1 eft venu Jacques 2 ,
de Jacques 2 , Jacques 3 , de
Jacques 3 Jacques 4 , de Jacques 4 Jacques 5º , de Jacques
Marie Stuart , Reine Doüairiere de France, & Reine d'Ecoffe. De Marie Stuart Jacques
6 d'Ecoffe , & 1 de la Grande Bretagne. Elle eftoit Merc
de l'Electrice Palatine Reine
de Boheme, grande Mere de
cr
Vij
236 MERCURE
сг
C. сг
ex
Madame , de Madame la Prin
ceffe de Condé, de Madame de
Hanover, &c. De Jacques 1
de la Grande Bretagne , de
Charles 1 Charles 2 , &
Jacques 2 Charles r eftoit
pere de la Princeffe d'Orange,
& de Madame épouſe de Philippes de France Duc d'Or
leans , Frere Unique du Roy,
dont il a eu la feüe Reine d'EL
pagne , & Madame la Ducheffe de Savoye , Mere de Madame la Ducheffe de Bourgogne,
& de la Reine d'Efpagne ; le
Roy Charles 2 ° eft mort fans
enfans. Le Roy Jacques 2 luy
GALANT 237
fucceda. Il avoit de fa premiere femme la Princeffe d'Orange , & la Princeffe de Dannemark , nommée la Reine Anne.
De fa feconde femme la Princeffe de Modene, prefentement
Reine Mere du Roy d'Angleterre , il a en Sa Majeſté Britannique Jacques 3 ° & la Princeffe Loüife née à S. Germain
en Laye.
Quoique ce foit le plus direct , ce n'eft pas le feul endroit par lequel le Roy d'Angleterre eft defcendu de la Maifon de Drummond , dont le
dernier Chefavoit deux fils, &
238 MERCURE
une fille. Le fils aîne eft prefentement Duc de Perth ,
Grand Chancelier d'Ecofle ,
Chevalier du tres noble Ordre
de la Jartiere , Gouverneur du
Roy, &c. la fille a époufé le
Grand Conneftable d'Ecoffe ,
dont elle a le Comte N.....
Grand Conneftable
Charge eftant hereditaire dans
fa famille. Le cadet dont j'ay
occafion de vous parler aujourd'huy, eft Mr le Duc de
Melfort ; ila cu plufieurs Charges militaires & civiles , ayant
efté Commandant du Châ
teau d'Edimbourg , Grand
cette
GALANT 239
Maitre de l'Artillerie du
Royaume d'Ecoffe , & Licurenant General des Armées du
Roy d'Angleterre, Confeiller
du Confeil d'Eftat & Privé
des Royaumes d'Angleterre ,
d'Ecoffe & d'Irlande , ViceTreforier & Controlleur General du Royaume d'Ecoffe ,
du Confeil du Cabinet du Roy
d'Angleterre, & Secretaire d'État de fes trois Royaumes. Il
a cité employé à Rome avec
lecaractere d'Ambaſſadeur Extraordinaire du Roy d'Angleterre; ayant trouvé le moyen
de fervir fon Maiftre auffi uti-
240 MERCURE
lement fans prendre d'autre
qualité que celle que fon rang
lui donnoit; il a exercé tous ces
emplois avec toute l'approba
tion imaginable , & tellement
au gré du Roy, qu'il l'a élevé à
tous les plus grands honneurs
qu'il luy pouvoit donner” ,
l'ayant fait Vicomte , Comte,
Marquis , Duc & Pair de deux
Royaumes de la Grand Bretagne, & premier Gentilhomme
de fa Chambre, & Chevalier
du tres noble Ordre de la Jarriere.
M la Ducheffe de Melfort,
-mere de l'époufe , eft de l'illuftre
GALANTE 241
Juftre Maifon de Wallace en
-Ecoffe ,l'une des plus anciennes du Royaume, dont Mylord Cragic fon pere eftoit le
Chef. Cette Maiſon a fourny
à l'Ecoffe de grands hommes ,
tant pour les Charges civiles ,
que pour les Emplois militai-.
res , & particulierement le fameux Chevalier Guillaume
Wallace, grand Afferteur de
la liberté & de l'honneur de
fon Païs , qu'il delivra de l'oppreffion des Anglois qui l'avoient envahy, profitant de
+ l'abfence & de la foibleffe du
Roy Ballicul. Cet illuftre CheAvril 1710. X
242 MERCURE
valier fut choifi Gouverneur,
ou Viceroy par les Etats Generaux du Royaume , d'où il
chaffa entierement les Anglois
aprés plufieurs fanglantes Batailles , & des actions d'une
valeur & d'une conduite extraordinaire.
Le Chevalier Jean Wallace,
Chef de la mefme famille ,
commandoit l'Avant- gardede
l'Armée Ecoffoife à la Bataille
de Sath , où les Anglois furent entierement défaits par fa
valeur & fa conduite , quoyqu'il y cût reçû plufieurs bleffures dont il mourut.
I
GALANT 243
?
Cette Maiſon eft alliée avec
les plus grandes Maiſons d'Ecoffe , & mefme avec la Maifon Royale, le Chevalier Duncan Wallace ayant épousé Eleonore de Bruce , Comteffe
hereditaire de Carict , petitefille & heritiere de David Bruce Roy d'Irlande , & Comte
de Carict , frere de Robert
Bruce , Roy d'Ecoffe.
Mylord Cragie , pere deM° la Ducheffe de Melfort ,
eftoit un des Officiers d'Etat
du Royaume d'Ecoffe.
Me la Comteffe de CaftelBlanco eft d'une beauté finguX ij
244 MERCURI
liere , de la plus belle taille du
monde , ayant toute la mo
deftie & toutes les belles qua
litez qui donnent le luitre &
l'éclat veritable aux Perfonnes
de fon rang , ce qui luy a gagné l'eftime & fait meriter les
applaudiffemens de tous ceux
qui la connoiffent
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Résumé : Mariage de Mr le Comte de Castel-Blanco [titre d'après la table]
Le texte traite du mariage entre Monsieur le Comte de Caftel Blanco et Mademoiselle Marie-Euphemie Joseph, quatrième fille du Duc de Melfort. Monsieur le Comte de Caftel Blanco, titulaire du titre de Caftille et Chevalier de l'Ordre d'Alcantera, appartient à l'ancienne et illustre Maison de Rozas en Espagne. Il est issu de la lignée de Vingod d'Efquerra, troisième Seigneur de toute la Biscaye. Sa mère est de la Maison de Melendes, qui descend de la Maison de Solariega dans les Asturies d'Oviedo. Cette Maison est liée à un Prince Édouard, fils du Roi d'Angleterre, par l'Infante Almolia, comme le montrent les Archives Royales de Simancas et le grand Livre del Beferro de Sahagun. Mademoiselle Marie-Euphemie-Joseph Drummond de Melfort est la quatrième fille du second lit du Duc de Melfort, Marquis de Forth, Comte de Melfort, de Burutisland et d'Ila, Vicomte de Theobalds, Baron de Cleworth, Caftlemaine, Ricartone, etc. Elle est Pair de deux Royaumes de la Grande-Bretagne et Chevalier du très noble Ordre de la Jarretière. Son frère aîné est le Duc de Perth, chef de la Maison de Drummond. La Maison de Drummond s'est établie en Écosse du temps du Roi Malcome III. Maurice, ancêtre de la famille, accompagna Edgar Ethdin d'Hungarie, oncle de l'Empereur Henri III, et le père d'Édouard le Confesseur, qui rappela Edgar de l'exil pour en faire son successeur légitime. Après la mort du père d'Edgar, Guillaume Duc de Normandie usurpa la couronne, et Edgar se retira en Écosse avec sa mère et ses sœurs sous la conduite de Maurice. Ils furent accueillis par le Roi Malcome III, qui épousa la princesse Marguerite, sœur d'Edgar, canonisée pour sa sainteté. La Maison de Drummond a occupé des postes illustres tant en temps de paix qu'en temps de guerre et est alliée aux plus grandes familles d'Écosse et d'Europe. Robert III, Roi d'Écosse, épousa Annabella Drummond, fille du Seigneur de Drummond, et mère de Jacques Ier d'Écosse. Cette lignée inclut plusieurs rois d'Écosse et de Grande-Bretagne, ainsi que des membres éminents de la noblesse européenne. Le Duc de Melfort, père de l'épouse, a occupé de nombreuses charges militaires et civiles, notamment Commandant du Château d'Édimbourg, Grand Maître de l'Artillerie du Royaume d'Écosse, et Lieutenant Général des Armées du Roi d'Angleterre. Il a également été Conseiller du Conseil d'État et Privé des Royaumes d'Angleterre, d'Écosse et d'Irlande, Vice-Trésorier et Contrôleur Général du Royaume d'Écosse, et Secrétaire d'État des trois Royaumes. Il a été ambassadeur extraordinaire du Roi d'Angleterre à Rome. La Duchesse de Melfort, mère de l'épouse, appartient à la Maison de Wallace en Écosse, l'une des plus anciennes du Royaume. Cette Maison a produit des figures notables, comme le Chevalier Guillaume Wallace, libérateur de l'Écosse de l'oppression anglaise, et le Chevalier Jean Wallace, commandant à la Bataille de Sath. La Maison de Wallace est alliée aux plus grandes Maisons d'Écosse, y compris la Maison Royale.
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2035
p. 244-252
L'Ancienne Abesse des Dames Benedictines Angloises de Pontoise, s'étant volontairement demise de son Abbaye, le choix est tombé sur Me de Gifford, de la méme Maison. [titre d'après la table]
Début :
L'ancienne Abbesse des Dames Benedictines Angloises de [...]
Mots clefs :
Angleterre, Abbesse des dames Bénédictines anglaises de Pontoise, Abbaye, Gifford
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texteReconnaissance textuelle : L'Ancienne Abesse des Dames Benedictines Angloises de Pontoise, s'étant volontairement demise de son Abbaye, le choix est tombé sur Me de Gifford, de la méme Maison. [titre d'après la table]
L'ancienne Abbeffe des Dames Benedictines Angloifes de
Pontoife , s'eftant elle- mefme
démiſe de fon Abbaye , à caufe de fes infirmitez continuelles qui ne luy permettoient
plus de remplir les fonctions
de ce Benefice , aprés avoir
IGALANT 245
fait cette démiffion dans les
formes en prefence du Reve
rend Pere Eyre, Confeffeur du
Roy d'Angleterre , pria fa
Communauté d'élire une autre Abbeffe , & le choix eft
tombé unanimement fur Dame Anne Xaviere de Gifford ,
Religieufe de la meſme Maifon , fi recommandable par ſa
picté & par fon efprit , dont
le caractere a fi bien répondu
à fes illuftres Ancestres, eftant
fille du Chevalier Henry Gifford , Baronet & Seigneur de
Burſtall , &de plufieurs autres
lieux dans la Province de LeiX iij
246 MERCURE
cefter en Angleterre , &de Da-o
me Marie Vaughan de Ruarden , de la Province de Gloſter. )
La famille des Giffords eft une
des plus illuftres du Royaume
d'Angleterre, eftant deſcenduë
d'Olbert de Bolebec , Comte,
de Longueville en Normandie , qui époufa Avellina, fœur
de Gonorra, ayeule de Guillaume Duc de Normandie ,
enfuite Roy d'Angleterre
nommé le Conquerant. Les def
cendans dudit Ofbert fe tranf
porterent avec luy pour conquerir l'Angleterre, & eurent
de grands biens dans ce païs ,
CALANT 247
où ils s'établirent , & avec le
temps ils fe diviferent en plufieurs branches , dont Gifford
de Chillington dans la Province de Stafford eft une , &
dont celle- cy eft une branche
cadette , & porte les mefmes
Armes. Ledit Chevalier Henry Gifford , pere de la nouvelle
Abbeffe cut tous fes biens confifquez du temps de l'Ufurpation de Cromwel , à caufe de
fonattachement fidele à Charles Premier & Charles Second,
Rois d'Angleterre , qui les luy
rendirent aprés leur rétabliffement , & fon frere le Cheval
X iiij
248 MERCURE
*
lier Jean Gifford , mort depuis
deux ans à faint Germain en
Laye (fut des premiers qui fuivirent Jacques Second en France pour fe facrifier à ſon ſervice ) & eftoit d'une vertu &
d'une probité exemplaires. Le
feu Roy d'Angleterre le mit
auprés du Prince de Galles en
qualité de Gentilhomme defa
Chambre,
laquelle Charge il
exerça auprés du Roy d'Angleterre jufqu'à fa mort , de
laquelle Sa Majesté a
témoigné
de grands regrets. Il avoit é
poufé Dame Catherine de
Middleton , fille aînée de My-
GALANT 249
lord Middleton, premier Miniftre & Secretaire d'Etat , &
de Dame Catherine de Brudenelle , fille de Mylord Car-'
digan , & Gouvernante de la
Princefle d'Angleterre , tous
deux des plus illuftres familles
de la Grand Bretagne , & dont
le mefme Chevalier Gifford a
laiffé un fils , qui fait efperer
qu'il heritera avec les biens des
grandes vertus de fes Ance.
ftres ; il a laiffé auffi une fille.
La famille de Vaughan de
Ruarden , mere de la nouvelle
Abbeffe , eft fans conteftation
directement defcendue des
250 MECRURE
Rois & Princes de Galles , dans
le temps qu'ils eftoient Souve
rains de leur païs , & avant que
les Anglois , ou Rois d'Angleterre , en euffent fait la conqueſte , & font prefentement
proche alliez au Duc de Beaufort , Chefde l'ancienne Maifon de Worceſter, du Duc de
Powys,de Mylord Pembroke,
& de Mylord Herbert de
Cherbury.
LaBenediction de cette nouvelle Abbeffe fe fit le z . d'A
vril à l'Abbaye Royale de
Maubiffon par Mr l'Evêque de
Waterford en Irlande , qui
GALANT 251-
s'eft dignement acquitté de
cette fonction. Le Roy & la
Reine d'Angleterre avoient envoyé leurs principaux Officiers
pour y affifter. On conduifit
cette nouvelle Abbeffe , accompagnée de cinq Dames
Religieufes de fa Maiſon , dans
un des Caroffes de la Reine , à
l'Abbaye de Maubiffon , où
M. l'Abbeffe la reçût avec des
accueils tres gracieux , & qui
font ordinaire à fa grandeur
d'ame. Aprés la ceremonie de
la Benediction , elle regala la
Compagnie tres-fomptueufement , les Tables ayant efté
252 MERCURE
fervies de tout ce qu'il y avoit
de plus exquis dans la faifon .
Pontoife , s'eftant elle- mefme
démiſe de fon Abbaye , à caufe de fes infirmitez continuelles qui ne luy permettoient
plus de remplir les fonctions
de ce Benefice , aprés avoir
IGALANT 245
fait cette démiffion dans les
formes en prefence du Reve
rend Pere Eyre, Confeffeur du
Roy d'Angleterre , pria fa
Communauté d'élire une autre Abbeffe , & le choix eft
tombé unanimement fur Dame Anne Xaviere de Gifford ,
Religieufe de la meſme Maifon , fi recommandable par ſa
picté & par fon efprit , dont
le caractere a fi bien répondu
à fes illuftres Ancestres, eftant
fille du Chevalier Henry Gifford , Baronet & Seigneur de
Burſtall , &de plufieurs autres
lieux dans la Province de LeiX iij
246 MERCURE
cefter en Angleterre , &de Da-o
me Marie Vaughan de Ruarden , de la Province de Gloſter. )
La famille des Giffords eft une
des plus illuftres du Royaume
d'Angleterre, eftant deſcenduë
d'Olbert de Bolebec , Comte,
de Longueville en Normandie , qui époufa Avellina, fœur
de Gonorra, ayeule de Guillaume Duc de Normandie ,
enfuite Roy d'Angleterre
nommé le Conquerant. Les def
cendans dudit Ofbert fe tranf
porterent avec luy pour conquerir l'Angleterre, & eurent
de grands biens dans ce païs ,
CALANT 247
où ils s'établirent , & avec le
temps ils fe diviferent en plufieurs branches , dont Gifford
de Chillington dans la Province de Stafford eft une , &
dont celle- cy eft une branche
cadette , & porte les mefmes
Armes. Ledit Chevalier Henry Gifford , pere de la nouvelle
Abbeffe cut tous fes biens confifquez du temps de l'Ufurpation de Cromwel , à caufe de
fonattachement fidele à Charles Premier & Charles Second,
Rois d'Angleterre , qui les luy
rendirent aprés leur rétabliffement , & fon frere le Cheval
X iiij
248 MERCURE
*
lier Jean Gifford , mort depuis
deux ans à faint Germain en
Laye (fut des premiers qui fuivirent Jacques Second en France pour fe facrifier à ſon ſervice ) & eftoit d'une vertu &
d'une probité exemplaires. Le
feu Roy d'Angleterre le mit
auprés du Prince de Galles en
qualité de Gentilhomme defa
Chambre,
laquelle Charge il
exerça auprés du Roy d'Angleterre jufqu'à fa mort , de
laquelle Sa Majesté a
témoigné
de grands regrets. Il avoit é
poufé Dame Catherine de
Middleton , fille aînée de My-
GALANT 249
lord Middleton, premier Miniftre & Secretaire d'Etat , &
de Dame Catherine de Brudenelle , fille de Mylord Car-'
digan , & Gouvernante de la
Princefle d'Angleterre , tous
deux des plus illuftres familles
de la Grand Bretagne , & dont
le mefme Chevalier Gifford a
laiffé un fils , qui fait efperer
qu'il heritera avec les biens des
grandes vertus de fes Ance.
ftres ; il a laiffé auffi une fille.
La famille de Vaughan de
Ruarden , mere de la nouvelle
Abbeffe , eft fans conteftation
directement defcendue des
250 MECRURE
Rois & Princes de Galles , dans
le temps qu'ils eftoient Souve
rains de leur païs , & avant que
les Anglois , ou Rois d'Angleterre , en euffent fait la conqueſte , & font prefentement
proche alliez au Duc de Beaufort , Chefde l'ancienne Maifon de Worceſter, du Duc de
Powys,de Mylord Pembroke,
& de Mylord Herbert de
Cherbury.
LaBenediction de cette nouvelle Abbeffe fe fit le z . d'A
vril à l'Abbaye Royale de
Maubiffon par Mr l'Evêque de
Waterford en Irlande , qui
GALANT 251-
s'eft dignement acquitté de
cette fonction. Le Roy & la
Reine d'Angleterre avoient envoyé leurs principaux Officiers
pour y affifter. On conduifit
cette nouvelle Abbeffe , accompagnée de cinq Dames
Religieufes de fa Maiſon , dans
un des Caroffes de la Reine , à
l'Abbaye de Maubiffon , où
M. l'Abbeffe la reçût avec des
accueils tres gracieux , & qui
font ordinaire à fa grandeur
d'ame. Aprés la ceremonie de
la Benediction , elle regala la
Compagnie tres-fomptueufement , les Tables ayant efté
252 MERCURE
fervies de tout ce qu'il y avoit
de plus exquis dans la faifon .
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Résumé : L'Ancienne Abesse des Dames Benedictines Angloises de Pontoise, s'étant volontairement demise de son Abbaye, le choix est tombé sur Me de Gifford, de la méme Maison. [titre d'après la table]
L'ancienne abbesse des Dames Bénédictines Anglaises de Pontoise a démissionné en raison de ses infirmités continues. Elle a démissionné en présence du révérend Père Eyre et a demandé à sa communauté d'élire une nouvelle abbesse. Dame Anne Xavière de Gifford, reconnue pour sa piété et son esprit, a été choisie à l'unanimité. Elle est la fille du chevalier Henry Gifford, baronet et seigneur de Burstall, et de Dame Marie Vaughan de Ruarden. La famille Gifford descend d'Olbert de Bolebec, comte de Longueville en Normandie, et s'est établie en Angleterre avec Guillaume le Conquérant. Le père de la nouvelle abbesse a vu ses biens confisqués durant l'usurpation de Cromwell mais les a récupérés après le rétablissement de Charles Ier et Charles II. Son oncle, le chevalier Jean Gifford, a fui Jacques II pour se consacrer à son service. La famille Vaughan de Ruarden descend des rois et princes de Galles et est alliée à plusieurs nobles anglais. La bénédiction de la nouvelle abbesse a eu lieu le 2 avril à l'abbaye royale de Maubisson par l'évêque de Waterford, en présence des principaux officiers du roi et de la reine d'Angleterre. Après la cérémonie, elle a offert un somptueux repas à la compagnie.
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2036
p. 252
« Je remets au mois prochain à vous parler de tous les Benefices [...] »
Début :
Je remets au mois prochain à vous parler de tous les Benefices [...]
Mots clefs :
Bénéfices, Mois prochain
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Je remets au mois prochain à vous parler de tous les Benefices [...] »
Je remers au mois prochain
à vous parler de tous les Benefices que le Roy a donnez
dans la derniere promotion ,
n'ayant pas le temps de m'étendre ce mois-cy autant qu'il
feroit neceffaire , fur tout ce
qui regarde cette promotion
à vous parler de tous les Benefices que le Roy a donnez
dans la derniere promotion ,
n'ayant pas le temps de m'étendre ce mois-cy autant qu'il
feroit neceffaire , fur tout ce
qui regarde cette promotion
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2037
p. 252-265
Quatriéme Article des Morts. [titre d'après la table]
Début :
Je passe à quelques Articles de Morts, dont je n'ay encore [...]
Mots clefs :
Isabelle Angélique de Guenegaud, Françoise Madelaine de Souscelle, Nicolas Petit
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Quatriéme Article des Morts. [titre d'après la table]
e paffe à quelques Articles
de Morts , dont je n'ay enco
re pûvous parler.
Dame Ifabelle Angelique
de Guenegaud , veuve de François Comte de Boufflers & de
Cagny, Vicomte de Ponches,
GALANT 253
Lieutenant General pour le
Roy au Gouvernement de
l'Ile de France , & grand Bailly de Beauvoifis , eft morte
âgée de 63. ans fans laiffer
d'enfans. Elle eftoit fœur de
Gabriel de Guenegaud , Comte de Montbrifon , tué en
1668. en Candie ; d'Eftienne
Marquis de Plancy , qui à
époufé Mlle de Merode ; de
Roger , auffi Marquis de Plancy , Meftre de Camp du Regiment Royal de Cavaleric ,
mort en 1672. de Cefar , Vicomte de Femoine , mort en
1668. d'Emanuel , Chevalier
254 MERCURE
de Guenegaud , & de Claire
Benedicte , mariée en 1665 à
Juft JofephFrançois de Tournon de Cadar- d'Ancezunė ,
Duc de Caderouffe , & elle
eftoit fille d'Henry de Guenegaud, Secretaire d'Etat , & d'ILabelle de Choifeuil , fille puinée de Charles , Marquis de
Praflin , Chevalier des Ordres
du Roy , & Maréchal de France, & de Claudine de Cazillac.
Me la Comteffe de Boufflers
eftoit niéce de feuë Me la Maréchale d'Albret , de Mr de
Lanzac , Prefident aux Enqueftes du Parlement , & des
GALANT 255
Dames de Plotard & de Bellenave, qui eftoient Guenegaud,
& elle eftoit petite fille d'Henry de Guenegaud , Marquis de
Filancy, &c. Secretaire d'Etat,
& Garde des Sceaux des Ordres du Roy, Charges qu'il remit bien- tôt à fon fils , & de
Marie de la Croix, Henry avoit efté Treforier de l'Epargne. De François 3 ° du nom ,
Comte de Boufflers , Ifabelle
de Guenegaud avoit cu Henry, Comte de Boufflers. Mr
le Comte de Boufflers mourut
en l'année 1672. deux années
aprés fon mariage , qui avoit
256 MERCURE
efté fait le 13. deJuillet de l'an
1670. Ce Comte eftoit frere
aîné de Mr le Maréchal de
Boufflers , & fils de François
2. Comte de Boufflers , grand
Bailly de Beauvoifis , & de Da-
-me Loüife le Vergeur , fille de
Jerôme le Vergeur , Seigneurde Courtagnon , & de Marguerite Françoife le Danois.
Me la Comteffe de Boufflers
qui vient de mourir, a eftéfort
regrettée. Ceftoit une Dame
d'un merite diftingué, & qui
avoit toûjours pratiqué les devoirs de fon état avec une fi.
delité conftante. Elle eftoit
GALANT 257
proche parente de feuë M° de
Villetaneufe , qui luy donna
en mourant de folides marques de fa tendreffe & de fon
attachement, ainfi que je vous
l'ay dit , en vous faifant part
du Teftament de Me de Villetaneufe , un des plus confiderables qu'on ait vû depuis
long- temps en legs & fonda.
tions.
Dame Françoiſe-Madelaine
de Soufcelle épouse de Mre Jacob ChevalierComte du Quefne, qui s'eft fi fouvent diſtingué
à la tête des Armées Navales du
Roy , eft auffi decedée. Elle a
Avril 1710.
Y
258 MERCURE
efté fort regrettée en Bretagne,
où elle a fait un affez long fé
jour. La famille de Mrs du
Quefne eftant originaire de
cette Province , elle s'y eftoit
attiré la confideration de toutes les perfonnes qualifiées par
fes manieres genereufes , &
bienfaifantes. Elle eftoit d'une
ancienne famille originaire de
Normandie , & qui y eftoit
déja connue dans le temps que
les Anglois eftoient Maitres
de cette grande Province. Le
5 Ayeul de cette Dame fe
trouva à la Bataille d'Azincourt , où il mourut les armes
GALANT 259
à la main , aprés avoir donné
de frequentes preuves de fon
intrepidité &de fon experience dans tout ce qui regarde la
guerre. Sa valeur éclata fi fort
dans cette Journée , qu'il fut
également regretté des François & des Anglois , qui furent
tous témoins de fa valeur & du
fangfroid avec lequel il fe jettoit dans le plus grand feu.
Me du Quefne eftoit alliée de
Mrs de Rogeville Maifon de
Lorraine, dont eft aujourd'huy
le Lieutenant Colonel du Regiment d'Infanterie du Buëil ,
qui portoit auparavant le nom
Y ij
260 MERCURE
de Nettancourt. Cette Dame
eftoit auffi parente du côté
maternel du feu Comte de
Chalais , & de Mr le Marquis
de la Vicuville ; mais les vertus
chrétiennes dont elle faifoit
profeffion , eftoient ce qui luy
donnoit le plus d'éclat . Elle
aimoit extrêmement les pauvres, & dans les Ports de mer
où elle fuivoit Mr du Quefne
fon époux , & où elle l'attent
doit lors qu'il revenoit des Ex
peditions Maritimes où il étoit
employé , elle ne s'occupoit,
qu'à vifiter les pauvres dans les
Hôpitaux , & à leur procurer
GALANT 261
du foulagement. Sa tendreffe.
avoit principalement pour objet les pauvres Matelots , que
leur âge ou leurs bleffures ,
avoient mis hors d'état de fervir. Elle faifoit des Quêtes
pour eux , & elle eftoit toûjours des premieres a donner
l'exemple d'une grande charité.
Mre Nicolas Petit Seigneur
de Villeneuve , Prefident de la
Cour des Aydes, où il fut reçû
l'année 1705. eft mort dans un
âge tres peu avancé. Il eftoit
le 7° Prefident de cette Cour,
✯ il a acquis beaucoup d'eſti-
262 MERCURE
4
me dans l'exercice de cette
Charge. Il eftoitproche parent.
de Jofeph - François Petit de
Villeneuve , Confeiller en la
2° Chambre des Enqueftes , où
il fut receu en l'année 1702 .
& il eft auffi tres- eftimé dans
fa Chambre, Mrs Petit de Vil
leneuve font d'une tres- ancienne famille de la Robbe , & qui
eftoit déja connue à Paris dans
le 16°fiecle. Ceux de cette Maifon brillerent beaucoup dans
lé Parlement fous le regne de
François I. & fous les regnes
tumultueux de François II. de
Charles IX. & d'Henry III.
GALANT 263
& ils donnerent de frequentes
marques de leur fidelité à leur
legitimes Souverains : &furent
des premiers du Parlement qui
reconnurent Henry IV. aprés
la mort d'Henry III. & ils ne
cefferent de donner à ce Monarque des marques de leur
fidelité dans toutes les occafions. Sous les regnes de Louis
XII. & de Louis XI. pour re
monter plus haut , les Petit de
Villeneuve eftoient déja fort
confiderez dans le Parlement
& dans la Chambredes Comptes. Lorfqu ele 1º de ces Princes fut arrêté à Peronne par le
er
264 MERCURE
ཙྪཱ དྷབྷཱཝཱ
Duc de Bourgogne , il avoit
auprés de luy un Petit de Villeneuve , qu'il confultoit dans
toutes les affaires importantes.
Mrs Petits font parens de Mrs
de Villeneuve qui ont donné
unPremier Preſident à la Cour
des Aydes , de Mrs Dodicu,
qui ont eu parmi leurs ancêtres des Mailtres des Requêtes,
& de Mrs Matthieu , dont la
famille a produit de grands
Jurifconfultes , & fur tout un
celebre Avocat de Lyon , qui
fut le premier Avocat du
Roy au Prefidial , lors qu'on
yen érigea un. Paradin en
parle
GALANT 265
parle fort dans le Chapitre des
Vaufelles
de Morts , dont je n'ay enco
re pûvous parler.
Dame Ifabelle Angelique
de Guenegaud , veuve de François Comte de Boufflers & de
Cagny, Vicomte de Ponches,
GALANT 253
Lieutenant General pour le
Roy au Gouvernement de
l'Ile de France , & grand Bailly de Beauvoifis , eft morte
âgée de 63. ans fans laiffer
d'enfans. Elle eftoit fœur de
Gabriel de Guenegaud , Comte de Montbrifon , tué en
1668. en Candie ; d'Eftienne
Marquis de Plancy , qui à
époufé Mlle de Merode ; de
Roger , auffi Marquis de Plancy , Meftre de Camp du Regiment Royal de Cavaleric ,
mort en 1672. de Cefar , Vicomte de Femoine , mort en
1668. d'Emanuel , Chevalier
254 MERCURE
de Guenegaud , & de Claire
Benedicte , mariée en 1665 à
Juft JofephFrançois de Tournon de Cadar- d'Ancezunė ,
Duc de Caderouffe , & elle
eftoit fille d'Henry de Guenegaud, Secretaire d'Etat , & d'ILabelle de Choifeuil , fille puinée de Charles , Marquis de
Praflin , Chevalier des Ordres
du Roy , & Maréchal de France, & de Claudine de Cazillac.
Me la Comteffe de Boufflers
eftoit niéce de feuë Me la Maréchale d'Albret , de Mr de
Lanzac , Prefident aux Enqueftes du Parlement , & des
GALANT 255
Dames de Plotard & de Bellenave, qui eftoient Guenegaud,
& elle eftoit petite fille d'Henry de Guenegaud , Marquis de
Filancy, &c. Secretaire d'Etat,
& Garde des Sceaux des Ordres du Roy, Charges qu'il remit bien- tôt à fon fils , & de
Marie de la Croix, Henry avoit efté Treforier de l'Epargne. De François 3 ° du nom ,
Comte de Boufflers , Ifabelle
de Guenegaud avoit cu Henry, Comte de Boufflers. Mr
le Comte de Boufflers mourut
en l'année 1672. deux années
aprés fon mariage , qui avoit
256 MERCURE
efté fait le 13. deJuillet de l'an
1670. Ce Comte eftoit frere
aîné de Mr le Maréchal de
Boufflers , & fils de François
2. Comte de Boufflers , grand
Bailly de Beauvoifis , & de Da-
-me Loüife le Vergeur , fille de
Jerôme le Vergeur , Seigneurde Courtagnon , & de Marguerite Françoife le Danois.
Me la Comteffe de Boufflers
qui vient de mourir, a eftéfort
regrettée. Ceftoit une Dame
d'un merite diftingué, & qui
avoit toûjours pratiqué les devoirs de fon état avec une fi.
delité conftante. Elle eftoit
GALANT 257
proche parente de feuë M° de
Villetaneufe , qui luy donna
en mourant de folides marques de fa tendreffe & de fon
attachement, ainfi que je vous
l'ay dit , en vous faifant part
du Teftament de Me de Villetaneufe , un des plus confiderables qu'on ait vû depuis
long- temps en legs & fonda.
tions.
Dame Françoiſe-Madelaine
de Soufcelle épouse de Mre Jacob ChevalierComte du Quefne, qui s'eft fi fouvent diſtingué
à la tête des Armées Navales du
Roy , eft auffi decedée. Elle a
Avril 1710.
Y
258 MERCURE
efté fort regrettée en Bretagne,
où elle a fait un affez long fé
jour. La famille de Mrs du
Quefne eftant originaire de
cette Province , elle s'y eftoit
attiré la confideration de toutes les perfonnes qualifiées par
fes manieres genereufes , &
bienfaifantes. Elle eftoit d'une
ancienne famille originaire de
Normandie , & qui y eftoit
déja connue dans le temps que
les Anglois eftoient Maitres
de cette grande Province. Le
5 Ayeul de cette Dame fe
trouva à la Bataille d'Azincourt , où il mourut les armes
GALANT 259
à la main , aprés avoir donné
de frequentes preuves de fon
intrepidité &de fon experience dans tout ce qui regarde la
guerre. Sa valeur éclata fi fort
dans cette Journée , qu'il fut
également regretté des François & des Anglois , qui furent
tous témoins de fa valeur & du
fangfroid avec lequel il fe jettoit dans le plus grand feu.
Me du Quefne eftoit alliée de
Mrs de Rogeville Maifon de
Lorraine, dont eft aujourd'huy
le Lieutenant Colonel du Regiment d'Infanterie du Buëil ,
qui portoit auparavant le nom
Y ij
260 MERCURE
de Nettancourt. Cette Dame
eftoit auffi parente du côté
maternel du feu Comte de
Chalais , & de Mr le Marquis
de la Vicuville ; mais les vertus
chrétiennes dont elle faifoit
profeffion , eftoient ce qui luy
donnoit le plus d'éclat . Elle
aimoit extrêmement les pauvres, & dans les Ports de mer
où elle fuivoit Mr du Quefne
fon époux , & où elle l'attent
doit lors qu'il revenoit des Ex
peditions Maritimes où il étoit
employé , elle ne s'occupoit,
qu'à vifiter les pauvres dans les
Hôpitaux , & à leur procurer
GALANT 261
du foulagement. Sa tendreffe.
avoit principalement pour objet les pauvres Matelots , que
leur âge ou leurs bleffures ,
avoient mis hors d'état de fervir. Elle faifoit des Quêtes
pour eux , & elle eftoit toûjours des premieres a donner
l'exemple d'une grande charité.
Mre Nicolas Petit Seigneur
de Villeneuve , Prefident de la
Cour des Aydes, où il fut reçû
l'année 1705. eft mort dans un
âge tres peu avancé. Il eftoit
le 7° Prefident de cette Cour,
✯ il a acquis beaucoup d'eſti-
262 MERCURE
4
me dans l'exercice de cette
Charge. Il eftoitproche parent.
de Jofeph - François Petit de
Villeneuve , Confeiller en la
2° Chambre des Enqueftes , où
il fut receu en l'année 1702 .
& il eft auffi tres- eftimé dans
fa Chambre, Mrs Petit de Vil
leneuve font d'une tres- ancienne famille de la Robbe , & qui
eftoit déja connue à Paris dans
le 16°fiecle. Ceux de cette Maifon brillerent beaucoup dans
lé Parlement fous le regne de
François I. & fous les regnes
tumultueux de François II. de
Charles IX. & d'Henry III.
GALANT 263
& ils donnerent de frequentes
marques de leur fidelité à leur
legitimes Souverains : &furent
des premiers du Parlement qui
reconnurent Henry IV. aprés
la mort d'Henry III. & ils ne
cefferent de donner à ce Monarque des marques de leur
fidelité dans toutes les occafions. Sous les regnes de Louis
XII. & de Louis XI. pour re
monter plus haut , les Petit de
Villeneuve eftoient déja fort
confiderez dans le Parlement
& dans la Chambredes Comptes. Lorfqu ele 1º de ces Princes fut arrêté à Peronne par le
er
264 MERCURE
ཙྪཱ དྷབྷཱཝཱ
Duc de Bourgogne , il avoit
auprés de luy un Petit de Villeneuve , qu'il confultoit dans
toutes les affaires importantes.
Mrs Petits font parens de Mrs
de Villeneuve qui ont donné
unPremier Preſident à la Cour
des Aydes , de Mrs Dodicu,
qui ont eu parmi leurs ancêtres des Mailtres des Requêtes,
& de Mrs Matthieu , dont la
famille a produit de grands
Jurifconfultes , & fur tout un
celebre Avocat de Lyon , qui
fut le premier Avocat du
Roy au Prefidial , lors qu'on
yen érigea un. Paradin en
parle
GALANT 265
parle fort dans le Chapitre des
Vaufelles
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Résumé : Quatriéme Article des Morts. [titre d'après la table]
Le texte relate le décès de plusieurs personnalités notables. Dame Isabelle Angélique de Guénégaud, veuve de François Comte de Boufflers et de Cagny, Vicomte de Ponches, Lieutenant Général pour le Roi au Gouvernement de l'Île de France et grand Bailly de Beauvoisis, est décédée à l'âge de 63 ans sans laisser d'enfants. Elle était la sœur de Gabriel de Guénégaud, Comte de Montbrison, tué en 1668 en Candie, et d'autres frères et sœurs notables. Elle était également la fille d'Henry de Guénégaud, Secrétaire d'État, et d'Isabelle de Choiseul. Dame de Boufflers était regrettée pour son mérite distingué et sa fidélité constante dans ses devoirs. Elle était proche parente de plusieurs figures influentes, dont la Maréchale d'Albret et Mr de Lanzac. Dame Françoise-Madeleine de Soufchelle, épouse de Jacob Chevalier Comte du Quesne, est également décédée en avril 1710. Elle était très respectée en Bretagne pour ses manières généreuses et bienfaisantes. Sa famille, originaire de Normandie, était connue pour son courage, notamment lors de la bataille d'Azincourt. Dame du Quesne était alliée à plusieurs familles nobles et était reconnue pour ses vertus chrétiennes et sa charité envers les pauvres, en particulier les matelots. Monsieur Nicolas Petit, Seigneur de Villeneuve, Président de la Cour des Aydes, est mort à un âge peu avancé. Il était le septième Président de cette Cour et était issu d'une ancienne famille de la robe, connue pour sa fidélité aux souverains français. Les Petit de Villeneuve ont brillé dans le Parlement sous plusieurs règnes et ont toujours montré leur fidélité aux monarques légitimes.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2038
p. 265-266
Survivance données par le Roy des Charges de S.A.S. Monsieur le Duc du Maine, aux Princes ses Enfans. [titre d'après la table]
Début :
Je passe d'un Article de Morts, a un autre qui regarde [...]
Mots clefs :
Princes, Charges, Duc du Maine
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Survivance données par le Roy des Charges de S.A.S. Monsieur le Duc du Maine, aux Princes ses Enfans. [titre d'après la table]
Je paffe d'un Article de
Morts, a un autre qui regarde
deuxjeunes Princes , qui appa
remment vivront encore long.
temps.
*
Le Roya donné à S. A. S.
Monfieur le Duc du Maine,
les furvivances de fes Charges,
fçavoir celle de General des
Şuiffes & Grifons , pour Monheur le Prince de Dombes, &
éelle de Grand Maiftre de
l'Artillerie , pour Monfieur le
Comte d'Eu , fon Cadet. L'a
prefdinée les Suiffes ſe mirent
Avril 1710. Ꮓ
}
266 MARCURE
enBataille Louis les fenêtres de
leur nouveau General , & en
ayang receu de grandes marques de fa liberalité, ils,danfes
reng &bûrent pendantle refte
du jour danside même enz
droit.
Morts, a un autre qui regarde
deuxjeunes Princes , qui appa
remment vivront encore long.
temps.
*
Le Roya donné à S. A. S.
Monfieur le Duc du Maine,
les furvivances de fes Charges,
fçavoir celle de General des
Şuiffes & Grifons , pour Monheur le Prince de Dombes, &
éelle de Grand Maiftre de
l'Artillerie , pour Monfieur le
Comte d'Eu , fon Cadet. L'a
prefdinée les Suiffes ſe mirent
Avril 1710. Ꮓ
}
266 MARCURE
enBataille Louis les fenêtres de
leur nouveau General , & en
ayang receu de grandes marques de fa liberalité, ils,danfes
reng &bûrent pendantle refte
du jour danside même enz
droit.
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Résumé : Survivance données par le Roy des Charges de S.A.S. Monsieur le Duc du Maine, aux Princes ses Enfans. [titre d'après la table]
Le 26 avril 1710, des chiens, probablement des griffons, célèbrent leur nouveau général, le Prince de Dombes, en dansant et buvant toute la journée. Le roi accorde des survivances de charges : le Duc du Maine pour son fils, le Prince de Dombes, et le Comte d'Eu pour la charge de Grand Maître de l'Artillerie.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2039
p. 266-310
Article concernant tous les nouveaux Brigadiers, & qui fait connoistre leurs services, & les Corps dont ils ont esté tirez. [titre d'après la table]
Début :
Je vous marquay dans ma derniere Lettre que je ne vous [...]
Mots clefs :
Nouveaux brigadiers, Colonel, Régiment, Marquis, Chevalier, Bataille, Roi, Lieutenants généraux
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Article concernant tous les nouveaux Brigadiers, & qui fait connoistre leurs services, & les Corps dont ils ont esté tirez. [titre d'après la table]
Je vous marquay dans Ima
derniere Lettre que ju nd vous
dirois rien des nouveaux Lieutenans Generaux , & des nouveaux Maréchaux de Camp ,
parce que je vous en ay parlé à
meſure qu'ils font montez à
ces premiers poftes de la guer
re ; mais comme il left plus
difficile de parler des nouveaux
3GALANT 267
Brigadiers , à caufe que n'ayant
point encore rempli le pofte
d'Officiers generaux , ils ne font
fouvent connus que par leurs
noms , & que l'on a mefme de
la peine à fçavoir quels eftoient
leurs Emplois avant que d'avoir la qualité de Brigadiers.
La recherchequ'il en faut faire
pour en parler jufte , eſt tresgrande , & je crois en eftre venu à boutàa peu de chofe prés;
carab eft prefque impoffible
que l'on ne faffe quelques fau
tes en parlant d'un fi grand
nombre d Officiers. Je com
mence par les Brigadiers d'InZ ij
268 MERCURE
fanterie fuivant l'ordre de leur
nomination. AM Steegia
Mr.Reynold de Valier , Capitaine aux Gardes Suiffes , &
Chevalier de S. Louis. Il fert
en France il y a plus de 20.
ans. Il fe trouva à la Bataille de
Nerwinde où il fut bleffery
n'eftant alors qu'Officier fubalterne.
ede
Mr Reding, Capitaine aux
Gardes Suiffes , avec Brevet de
Colonel. Il eft attaché au Service de la France depuis prés de
25. ans. Il eft parent de Mrs
Stoupe & de Mollondin qui
Occupent les premieres places.
$
GALANT 209
de la Magiftrature de la Prin
cipauté de Neufchaftel. left
auffi parent de Mrs Courte &
Grenu , Brigadiers & de la mês
me Nation.
Mr Mergeret, Capitaine aux
Girdes Françoiſes. Il eft de
Paris ; fon fon pere a efté longtemps dans les Illes, où il avoit
un Commandemenr tres confiderable. Ce nouveau Brigadier a donné de grandes preu
ves de fa valeur à la Bataille de
Malplaquet.
Mrde Villiers, Capitaine aux
Gardes Françoifes, avec Brevet
de Colonel. Il fert depuis l'âge
Z iij
270 MERCURE
يا
de 15 ans avec beaucoup de
diftinction. Il a fervi en Italie
fous Monfieur de Vendofme
qui l'a employé dans des occafions importantes qui luy
ont fait beaucoup d'honneur.
Il eft d'une famille originaire
de l'Ile de France , & alliée à
celle de Mr Poitevin Confeil
ler au Parlement. Il eft parent
deMrideVilliers leMorier,Ma
jor du Regiment de la Reine
Dragons , & Brigadier , & de
Mr de Villiers le Morier Ma
réchal de Camp.
Mr le Comte de Mongon,
Capitaine de Grenadiers aux
GALANT 271
易
Gardes Françoifes , avec Brevet
de Colonel alpa donné des
marques de fa valeur en plu
fieurs occafions. It eft fils de
Mr de Mongon , Lieutenant
General & Inſpecteur d'Infanterie , & de feuë Dame N...!
Sublet d'Heudicourt , fille de
Mr le Marquis d'Heudicourt
-grand Louvetier de France , &
foeur de Mr.le Comte d'Heudicourt Brigadier des Armées
du Roy, & de feu Mr l'Abbé
d'Heudicourt , mort nommé
Evêque d'Evreux. Feuë Me la
Comteffe de Mongon eftoit
Dame du Palais de Madame
Z iiij
រឺ
272 MERCURE
la Ducheffe de Bourgogne. 19
Mr le Marquis de Gallion ,
Colonel du Regimens de Nav
varre, Il combattit à la Batailleb
de Malplaquet a côté de Mrle
Maréchal deBoufflers ,
lorfque
les Ennemis furent fi mal-trai
tez à la droite du bois , par la
Brigade de Navarre. Ce Maréchal & tous ceux qui fe trous
verent en cet endroit rendirenca
juſtice à la valeur de Mr dep
Gaffion , dont le Roy d'Anglet
terre fut auffi témoin , & ill
combattit juſqu'à ce que Mrs
de Boufflers craignant quel'Infanterie ne fût coupée, la fitp
BALANT 273
pric
retirer. Il repric quelques drapeaux que les Ennemis nous
avoient pris , & leur en
des leurs nye lats if
Mr le Chevalier de Givry,
Colonel du Regiment de la
Marche. Il y a 22, ans qu'il
fert , & il n'a point laiffe paffer
d'occafions fans donner des
marques de fa valeur. Il s'eft
trouvé à la Bataille de Malplaquet , où il a fait des actions
furprenantes. Voyant que les
Ennemis avoient penetré dans
un Pofte important , il marcha
à eux avec fon Regiment
qu'on avoit mis en reſerve , &
+
274 MERCUR
les en chafla. Mr de Gaffion
fon oncle commandoit alors
l'aifle droite de la Cavalerie , &
*
fit à la tête de la Maifon du
Roy les plus belles charges de
Cavalerie qui ayent jamais eſté
faites.
Mr le Comte du Montal ,
Colonel du Regiment de Poitou. Il est petit fils de Mr du
Montal , mort Chevalier des
Ordres du Roy , & l'un des
plus grands hommes de guerre
que la France ait eus dans
dernier fiecle. Celuy qui donne
lieu à cet Article avoit d'abord
efté destiné à l'Eglife ; mais fe
GALANT 275
fentant plus d'inclination pour
la profeffion des Armes , il
s'y attacha , & y a donné de
frequentes preuves de fa valeur.
24 Mr de Colandres , Colonel
du Regiment des Vaiffeaux. Il
eft fils de feu Mr le Gendre
de Rouen , frere de Mr de
Barville Capitaine aux Cardes
qui a épousé Alle de Saillant ;
de MePecoil , femme du Maître des Requeftes de ce nom ,
&de Mc la Prefidente de Feu
mechon 'de Rouen. Un de fes
freres , auffi Colonel , fut tué
à la Bataille d'Hochfter.
276 MERCURE
Mr le Comtede Guiraud, Co
lonel du Regiment de Bour
gogne. Il porte un nom des
plus illuftres , & tous ceux qui
le portent ont toûjours fair
voir dans les occaſions autant
de valeur que de fidelitépins
Mr le Comte de Laval , Com
lonel du Regiment de Bourq
bon. Il a donné des marques
de fa valeur dans les principa
les actions de cette guerre où
il s'eft trouvé, & où il a foû
tenu glorieufement l'illuftre
nom qu'il porte. Mr de Buran
lure , fon Lieutenant Colonel,
l'a tiré deux fois des bras de la
GALANT 277
mort , où fon courage l'avoit
precipité. Il eſt de la Maiſon
de Montmorency, & never
de Mc la Ducheffe de Roquelaure.zochild
僖
Mr le Comte Marquis de
Lannion , Colonel du Regiment de Xaintonge. Il paſſe
pour un des plus braves de
l'Armée. Il est d'une ancienne
famille de Bretagne , dont je
yous ai amplement parlé en
vous apprenant fon mariager
Il eft parent de Mr le Marquis
de Lannion , Lieutenant GCneral des Armées du Roy. øj
Mr leMarquis deFeryaques
278 MERCURE
Colonel du Regiment de Piémont. Il a donné plufieurs
preuves de fon courage dans
cette guerre,& fur tout dans
la Bataille de Malplaquet , oùil
ſe trouva , &de qui un Officier
du Regiment de Monfieur le
Prince de Baviere , dit dans fa
Relation que c'eftoit un hom
me d'un grand merite , & un
fort bon Officier , qui meri
toit d'entre loué. Heft fils de
MrleMarquis de Bullion, Prevoſt de Paris , & frere de Mt
le Marquis de Bonnelles , mort
des bleffures qu'il reçût au com
mencement de cette guerre,
GALANT 299
dans une des premières Batailles qui fe font données. Il eſt
auffi frere de M la Ducheffe
d'Uzés , & de MⓇ la Princeffe
deTalmont. Visuel asi
Mr le Marquis d'Aubigné,
Colonel du Regiment Royal.
Hefe trouva à la Bataille
d'Hochfter , ou il donna des
marques de fa valeur , & ou
MrdeSaint Maurice, fon Lieutenant Colonel, luy fauva la
vielen de fecourant à propos
contre un peloton d'ennemis
qui adlavoient invefti , & qui
Fauroient fait perit fans ce fecours qui
སྙ
vine fort à propos
280 MERCURE
2
pour luy. Il a acquis dans d'autres occafions fa reputation
d'un Officier fort entendu dans
la difcipline militaire. L'Offi
cier dont j'ay parlé dans l'Ar,
ticle precedent , dit de Mr
d'Aubigné qu'il fit dans cette
Bataille merveilles , & qu'il s'y
comporta en bon Officier, & en
brave homme; ce font fes termes auſquels je nechange rich,
Il eft certain que ce Colonel à
la tefte de fon Regiment, chargea jufqu'à onze fois douze
Bataillons retranchez dans un
Village, duquel il les chaffa
enfin. Mr de Villars fut fi char,
*
GALANT 281
mede cette action de vigueur,
qu'il dit en embraffant ce jeune Colonel , qu'il mourroit
content s'il avoit une femblable action pardevers luy. Ce
Colonel emporta auffi dans la
mefme journée fept traverſes ,
avec le retranchement qui les
lioit , & lorfqu'il en voulut attaquer un autre , il fut bleffé
d'un coup de Fufil dans la
cuiffe. Il eft fils de Mr le Marquis de Tigny de Poitou , neveu de Mr. l'Archevêque de
Rouen , & proche parent de
Madame de Maintenon,
Mr Berthelot de Bourceau ,
Aa
Avril 1710.
282 MERCURE
Colonel du Regiment de Bretagne. Il fert depuis l'âge de
15. ans , & il s'eft trouvédans
dans toutes les occafions confiderables de fon temps. A la
Bataille de Nerwinde , où il
n'eftoit que fimple Capitaine,
il merita par la valeur qu'il y
fit paroître des louanges de Mr
le Maréchal de Luxembourg,
qui en écrivit mefme à la Cour.
Il eft parent de Mr le Lieutenant de Roy de Châlons , &
d'une famille originaire de Paris , qui a efté dans les Charges
de la Robbe depuis plus d'un
ficcle & demy.
@GALANT 283
Mr de la Chau-Montauban ,
Colonel d'un Regiment d'Infanterie qui porte fon nom.
Il s'eft trouvé à la Bataille que
Mr le Comtedu Bourggagna
fur le General Mercy P'Elte
dernier prés de Rumersheim.
Il eftoit à la tefte de la Brigade
de l'Auxerrois , & il tua de fa
main d'un coup de Sponton
le Colonel du Bataillon ennemyqui marchoirà luy. Il eftoit
alors auprés de Mr le Comte
de Tallard , & de Mfl de Bethune Monime. Ce nouveau
Brigadier eft de Creft en Dauphiné, & d'une Maiſon tresqualifiée.
Aa ij
3
284 MERCURE
Mdle Marquis de Crecy ,
Colonel du Regiment de Boulonnois. Il eft fils de feu Mre
Louis Verjus , Chevalier Com
te de Crecy, MarquisdeTreon
& Fort Ifle , Baron de Couvé,
Seigneur du Boulay, les deux:
Eglifes , le Menillet , &c. Confeiller d'Etat ordinaire , cys
devant Envoyé Extraordinaire
dans toutes les Cours d'Alle
magne, & Ambaſſadeur Extraordinaire à la Paix Genera
le de Rifwick. Le nouveau
Brigadier eft neveu de Mr l'E
vêque de Graffe, & du feu
Pere Verjus Jefuite. to d
*
GALANT 2899
Me le Comte de Sauvebeof,
Colonel du Regiment de Blai- >
fois. Il adonné des preuves de
fa valeur dans toutes les occafions où il s'eft trouvé , & l'on
ena rendu uncompte à la Cour
dont le Roy s'eft ſouvenu. Ik
fçait parfaitement la difcipline militaire. Il eft parent de
Mrs les Abbez de Sauvebeuf.
Mr leMarquis de Balincourt,
Colonel du Regiment d'Ar
tois. Il fervoit la Campagne
derniere en Rouffillon , où Mr
le Duc de Noailles a efté plufieurs fois témoin de fa valeur.
Il eft fils de Mr le Marquis de
286 MERCURE
Balincourt , & de Dame N. de
Seve fa premiere femme.
Mr le Chevalier Sanguin
de Livry , Colonel du Regiment de Nivernois. Il joint à
une grande experience de tout
ce qui regarde la guerre , un
courage éprouvé en plufieurs
occafions , &fur tour aux ders
nieres actions de certe guerre.
Il eft fils de Mr le Marquis de
Livry , Premier Maiftre d'Hô
tel du Roy, & perit neveu de
feu Mr l'Evêque de Senlis 5
Mr le Marquis de Gondrin
Colonel d'un Regiment qui
porte fon nom. Il a donnédes
GALANT 287
1.
preuves éclatantes de fon courage à Hochftet & à Ramilly.
Ileft fils aîné de Mr le Marquis d'Antin , & beau - frere de
Mr le Duc de Noailles. Perfonne n'ignore la grandeur &
l'éclat de la Maifon de Gondrin Pardaillan.
Mr Obrien , Chevalier de
S. Louis , & Colonel d'un Regiment Irlandois qui porte fon
nom. A la tefte de fon Regiment, & avec celuy de Lee,
auffi Irlandois , il a foûtenu à
la Bataille de Malplaquet , malgré le grand feu des Ennemis
noftre Artillerie , & à la faveur
1
88 MERCURE
e ces deux Regimens , celuy
ui commandoit cette Artille- rie leur renverfa des Batailons entiers , qui furent obligezde fe retirer pour fe cacher
à fes coups redoublez. Mr
Obrien & un autre Mr Obrien,
auffi Chevalier de Saint Louis,
Lieutenant Colonel fe diftinguerent beaucoup dans cette
occafion.
Mr Perrin , Chevalier de S.
Louis , Colonel d'un Regiment
qui portoit le nom de Beaufermé , & qu'on appelle prefentement Noailles. Il eft fort
attaché à la Maifon de Noailles.
GALANT 289
les. Le Duc de ce nom qui
connoît les gens de merite,
ayant connu il y a long- temps
tout celuy de Mr Perrin ,
l'eft voulu attacher.
fe
Mr de Saint Morel , Lieutenant Colonel du Regiment
dePoitou dont Mr du Montal eft Colonel , a prés de 35.
ans de fervice. Il brilla dans
la derniere guerre par un
grand nombre d'actions de
valeur , & Mr le Maréchal de
Luxembourg qui en fut ſouvent témoin en rendit des
temoignages avantageaux à la
-Cour. Il a toujours fervi dans
Avril 1710. Bb
290 MERCURE
Infanterie , & il eft peu
d'Officiers qui l'entendent,
mieux que luy. H&M
Mr de Chaftenet , Licutenant Colonel duRegiment de
Xaintonge , dont Mr le Mar-
* quis de Lannion qui a auffi efté
fait Brigadier, eft Colonel , eft
un vieux Officier qui n'a pas
manqué une feule Campagne
depuis prés de 35 ans qu'il
porte les armes pour le Service
du Roy. Il fut bleffe dangereufement à la Bataille de Nerwinde, n'eftant alors que
ple Capitaine. Il y fit des actions de valeur qui luy artirofim-
IGALANT 291
es
rent de grandes loüanges des
Generaux.
Mr de Curty, Chevalier de
S. Louis , Lieutenant Colonel
du Regiment de Provence,
dont Mr le Comte de Nonant
eft Colonel. Il fert depuis plus
de 30. ans avec beaucoup de
reputation. Il fervit au commencement de la Guerre en
Efpagne, oùil merita par quelques actions de valeur des témoignages d'eftime de S. M.C.
qui luy ont fait beaucoup
d'honneur.
Mr le Marquis de la Deveze,
Chevalier de S. Louis , Lieute
Bb ij
292 MERCURE
nant Colonel du Royal Artil
lerie. Il eft Lieutenant de Roy
de la haute Guyenne , & de
l'illuftre Maiſon de Loupiat.
Il a plufieurs parens de fon
nom dans le Service.
Mr de Roiffy Major du Re
giment de Leuville , & Major
general de l'Armée d'Italie , où
il a fervy dans les premieres
années de la Guerre. Il fe trouva à la Bataille de Luzzara , ou
il fut bleffé d'un coup de Fau
conneau à coté de Mr le Marquis de Crequy qui fut tué
dans le mefme temps. Monfieur de Vendôme qui l'avoit
A-
戀情
GALANT 293
fouvent employé , & qui avoit
efté témoin de ce qu'il avoit
fait à la Journée de Luzzara ,
rendit un bon témoignage en
fa faveur à la Cour.
Mr du Magny Chevalier de
S. Louis , Lieutenant general
d'Artillerie.
Mr le Chevalier de Saint
Perrier , Chevalier de S. Louis,
Lieutenant general d'Artillerie,
& Chefen Espagne. C'eſt un
des Officiers de S. M. qui entend le mieux l'Artillerie, ayant
efté élevé fous les yeux de Mr
de Saint Hilaire.
Je paffe à ce qui regarde
Bb iij
294 MERCURE
ceuxqui ont efté nommez Brigadiers de Cavalerie. "obs zalew
Mr le Comte de Voluiré
fecond Sous- Lieutenant des
Gendarmes du Roy. Il s'eft
diftingué par tout où ce Corps
qui eft des plus braves du
Royaume a combattu. Je ne
vous dis rien de la naiffance de
Mrde Voluire ; perfonne n'ignore qu'elle cft des plus illuftres ; fon nom eft Ruffec.
Mr le Comte de Biffy, Colo
nel de Cavalerie. Il est proche
parent de Mr le Marquis de
Biffy auffiBrigadier , & Colonel de Cavalerie , & neveu de
GALANT 295
Mrile Marquis de Biffy Che
valier de S. Louis, Gouverneur
d'Auffonne, & Lieutenant ge
neral des Armées du Roy , &
de Mr. l'Evêque de Meaux. Le
nom.deMrs.de Biffy,elt Thyard,
Cette Maiſon eft originaire de
Bourgogne , & elle a donné
plufieurs Evêques à l'Eglife de
Châlons fur Saone. Elle eſtoir
connue en Bourgogne dés le
temps des Ducs de Bourgo
gne.
Mr le Comte de S. Sernin,
Colonel de Dragons. Il a longtemps fervy en Italie ; & il ya
merité par plufieurs actions de
Bb iiij
296 MERCURE
valeur , l'eltime & la confiance
de Mr le Duc de Vendofnio.
Il eft d'une tres grandes naiffance. Sa famille eft originaire
de Languedoc, où elle a toujours tenu un rang confide
rable.
Mr le Chevalier de Montmain , Capitaine des Gendar- i
mes dOrleans. Il a beaucoup
de valeur , & il en a fouvent l
donné des marques à la reftest
du Regiment qui a porté fon
nom , & qui a prefque toûjours fervy en Flandre. Il eft
d'une illuftre Maifon originaiz 3
re d'Auvergne , & allié à Mr
GALANT 297
le Duc de la Feuillade , feue
Me la Comteffe de Montmain .
fœur de Me de la Ville auxClercs , eftant de la Maifon
d'Aubuffon. Les deux fils de
certe Dame , & coufins de celuy qui donne lieu à cet Article,font tous deux morts dans
le Service. Ainfi Mr de Montmain que le Roy vient de faire
Brigadier , eft devenu l'aîné de
fa Maiſon.
Mr le Comte de Bouzols ,
Colonel d'un Regiment de
Cavalerie qui porte fon nom,
& dont Mr de Blangy fon parent eft Lieutenant Colonel.
298 MERCURE
Il est proche parent de Mrle
Marquis de Bouzols , Brigadier
&Inspecteur de Cavalerie , &
Breaufrere de Mr le Marquis
de Torcy. Ce nouveau Briga
dier s'eft diftingué dans toutes
les occafions où il s'eft trouvé
& fur tout en Rouffillon & en
Allemagne , où il a prefque
toûjours fervy.
non
Mr le Comte Marquis de la
Fare Tournac , Chevalier de
S. Loüis, Colonel du Regiment
du petit Languedoc Dragons,
Ce nouveau Brigadier, qui por
te dans fes Titres la qualité de
Comte- Marquis, ainsi queplus
THEQUE
GALANT 299
fieurs autres Seigneurs Fran
çois , eft d'une illuftre Mailon
originaire de Guyenne, & pro
che parent de Mr le Marquis
de la Fare- Laugere , Capitaine
des Gardes de Monfieur le
Duc d'Orleans ; de Mr de la
Fare Colonel d'un Regiment
d'Infanterie qui porte fon
nom, & de Mr de la Fare Lau
gere Brigadier & Colonel du
Regiment de Gaftinois.
3.Mr le Marquis de Bouville ,
Colonel d'un Regiment de
Dragons qui porte fon nom.
Il s'eft acquis une grande repu
tation en Espagne , où il a
BE
LA
300 MERCURE
à lá
long tempsfervy. Il donna des
marques de fon courage
Bataille que Mr de Barwick y
gagna en 1707. Il eft de l'ancienne Maifon de Jubert , &
frere de Mr de Bouville Intent
dant d'Alençon , & de Mrle
Marquis de Bizy; ils font neq
yeux de Mr Defmaretz , Controlleur General des Finances,
Mede Bouville leur Mere étang
fœur de ce Miniftre. Mr de
Bouville leur pere ,
a efté longtemps Intendant d'Orleans. D
Mr de Skelton , Colonel Reformé de Cavalerie ; il eft Ches
valier de Saint Louis , & l'on
GALANT 3or
4
ne parvient point à ce degré
d'honneur fans avoir efté blef
fé , ou avoir efté fort longtemps dans le fervice.
Mr de Montiers , Capitaine
de Gendarmerie. Il s'eft diftingué dans plufieurs actions importantes. Il fut bleffé à la Bataille d'Hochfter , & à celle de
Malplaquet. Il fert dés fa plus
grande jeuneffe ; il s'eft trouvé à toutes les Campagnes, &
il a donné prefque dans toutes,
des marques de fa valeur.
Mr de la Billarderie, Exempt
& Ayde Major de la Compagnie de Boufflers. Il eft Cheva-
302 MERCURI
lier de Saint Louis de la promotion de 1705. Il eſt d'une ancienne famille originaire de
Normandie. Il eft dans la Maifon du Roy depuis plus de 20.
ans , & il y a donné des marques de fa valeur dans des
Journées de Fleurus , de Leuze,
de Steinkerque , & de Nerwinde. Mr le Prince de Turenne
fut bleffé à mort àfes coftez,
à la Bataille de Steinkerque. Il
fut bleffe au Siege de Mons
d'un coup de fufil au bras.
Mr le Chevalier de Velleron
Enfeigne des Gardes du Corps.
Il a un Brevet de Colonel de
GALANT 303
Cavalerie , que fes longs fervices luy ontfait meriter. Depuis
qu'il eft entré dans le fervice,
-il n'a pas manqué une feule
Campagne. Il fut dangereufement bleffé au Siege de Naamur.
Mr le Marquis de Courcil-
-don , Colonel d'un Regiment
de Cavalerie qui porte fon
nom, & qui portoit auparavant celuy de Furftemberg. Il cft
Chevalier de Saint Lazare , &
fut le fecond de la promotion
side: 1704. Il eft fils de Mr le
Marquis de Dangeau Grand-
•Maître de cet Ordre , & Che-
304 MERCURE
valier de l'Ordre du S. Efprit ,
& petit neveu de feu Mr le
Cardinal de Furftemberg par
Me la Marquife de Dangeau
fa Mere, qui al'honneur d'appartenir à S. A. R. Madame.
Ce jeune Marquis a époufé
l'heritiere de l'illuftre Maiſon
de Pompadour. Je ne vous
parle point de la naiffance ny
de la valeur de Mr le Marquis
de Courcillon. Sa naiffance eſt
.connue de toute la France. , &
fa valeur n'éclara que trop à la
Bataille de Malplaquet , puifqu'il en porte de triftes marques.
GALANT 305
Mr le Marquis d'Ancenis ,
Colonel du Regiment de Bourgogne Cavaleric. Il eſt ſecond
fils de Mr le Duc de CharoftBethune,& de fa premiere femme Louife- Therefe - Marie de
Meleun fille d'Alexandre Guillaume Prince d'Epinoy , & de
Louife Marie- Anne de Bethune fa premiere femme. Mr le
Marquis d'Ancenis n'a que 28.
ans , & Mr Lauret fon LieutenantColonel, a fouvent témoigné que dans les Batailles où il
s'eft trouvé, fa plus grande application n'avoit efté que de retenir Mrle Marquis d'Ancenis.
Avril 1710. Cc
306 MERCURE
Mr de Pujol Capitaine Lientenant des Carabiniers. Il eft
Chevalier de S. Louis de la promotion de 1707. Il a donné
des preuves de fon courage
dans toutes les occafions où il
s'eft trouvé avec la Maifon du
Roy. Il eft d'une ancienne Maifon originaire du Rouergue.
Mr Darifat Chevalier de S.
Louis , Enfeigne des Moufque
toires gris. Il fut bleffé à la
Bataille de Nerwinde , où une
partie de la Maiſon du Roy fe
trouva , & il y donna de grana
des marques de fa valeur ,ainfi
que toutes les Relations de cet-
GALANT 307
te Bataille le font connoître.
Il fut du détachement qui ac
compagna le Roy d'Espagne
jufqu'à la Frontiere d'Espagne,
& lorfqu'il prit congé de ce
Prince S. M. C. luy témoigna
beaucoup de fatisfaction de
fes fervices , & eut pour luy
des diftinctions particulieres.
2 Mr de Trudaine , Enfeigne
de Gendarmerie , Chevalier de
l'Ordre de S. Louis. C'eft un
Gentilhomme de Picardie qui
depuis 20. ans fert le Roy dans
fa Gendarmerie avec beaucoup
de diftinction. Il a eu le malheur de perdre une jambe à
Cc ij
308 M* RCURE
la Bataille de Malplaquet. Il eft
de la mefme famille que Me
Voyfin & Mr Trudaine , cy
devant Intendant de Lyon , &
àprefent Intendant de Dijon .
Mr Miran , Chevalier de
de S. Louis , Enfeigne de Gendarmerie. Il a fervy en Elpagne & en Catalogne au com
mencement de cette guerre ,
& fur la fin de la precedente.
Il fut bleffé à la Bataille de
Nerwinde , où il donna des
preuves fignalées de fon cou->
'rage. Mr le Maréchal de Luxembourg dans la Relation
qu'il envoya au Roy de cette-
GALANY 309
Journée , fit un éloge particu
lier de Mr Miran , quifut applaudy de toute l'Armée.
Mr le Comte de Coëtanfão,
Aide Major de la Gendarmerie , Chevalier de Saint Louis,
de la promotion de 1705. Il eft
neveu de Mr l'Evêque d'A
vranches , & de Mr le Marquis de Coëtanfao Maréchal
de Camp, & Sous- Lieutenant
des Chevaux Legers de la Garde. Ils font d'une ancienne famille de Normandie. Ce nouveau Brigadier s'eft diftingué
dans toutes les occafions où il
' eft trouvé depuis qu'il fert
310 MERCURE
& il a toûjours donné des preuves de fa valeur , & de fon experience en tout ce qui regarde la guerre. Il a commencé à
porter les armes à l'âge de 29.
ans , & depuis ce temps- là il
n'a pas manqué une feule Cam
pagne. Il porte un nom celebre parmy les gens de guerre.
Tout ce que je viens de vous
dire de ces nouveaux Brigadiers, doit vous faire connoître
qu'il n'y en a pas un feul qui
n'ait merité le pofte d'honneur auquel le Royle vient d'élever.
derniere Lettre que ju nd vous
dirois rien des nouveaux Lieutenans Generaux , & des nouveaux Maréchaux de Camp ,
parce que je vous en ay parlé à
meſure qu'ils font montez à
ces premiers poftes de la guer
re ; mais comme il left plus
difficile de parler des nouveaux
3GALANT 267
Brigadiers , à caufe que n'ayant
point encore rempli le pofte
d'Officiers generaux , ils ne font
fouvent connus que par leurs
noms , & que l'on a mefme de
la peine à fçavoir quels eftoient
leurs Emplois avant que d'avoir la qualité de Brigadiers.
La recherchequ'il en faut faire
pour en parler jufte , eſt tresgrande , & je crois en eftre venu à boutàa peu de chofe prés;
carab eft prefque impoffible
que l'on ne faffe quelques fau
tes en parlant d'un fi grand
nombre d Officiers. Je com
mence par les Brigadiers d'InZ ij
268 MERCURE
fanterie fuivant l'ordre de leur
nomination. AM Steegia
Mr.Reynold de Valier , Capitaine aux Gardes Suiffes , &
Chevalier de S. Louis. Il fert
en France il y a plus de 20.
ans. Il fe trouva à la Bataille de
Nerwinde où il fut bleffery
n'eftant alors qu'Officier fubalterne.
ede
Mr Reding, Capitaine aux
Gardes Suiffes , avec Brevet de
Colonel. Il eft attaché au Service de la France depuis prés de
25. ans. Il eft parent de Mrs
Stoupe & de Mollondin qui
Occupent les premieres places.
$
GALANT 209
de la Magiftrature de la Prin
cipauté de Neufchaftel. left
auffi parent de Mrs Courte &
Grenu , Brigadiers & de la mês
me Nation.
Mr Mergeret, Capitaine aux
Girdes Françoiſes. Il eft de
Paris ; fon fon pere a efté longtemps dans les Illes, où il avoit
un Commandemenr tres confiderable. Ce nouveau Brigadier a donné de grandes preu
ves de fa valeur à la Bataille de
Malplaquet.
Mrde Villiers, Capitaine aux
Gardes Françoifes, avec Brevet
de Colonel. Il fert depuis l'âge
Z iij
270 MERCURE
يا
de 15 ans avec beaucoup de
diftinction. Il a fervi en Italie
fous Monfieur de Vendofme
qui l'a employé dans des occafions importantes qui luy
ont fait beaucoup d'honneur.
Il eft d'une famille originaire
de l'Ile de France , & alliée à
celle de Mr Poitevin Confeil
ler au Parlement. Il eft parent
deMrideVilliers leMorier,Ma
jor du Regiment de la Reine
Dragons , & Brigadier , & de
Mr de Villiers le Morier Ma
réchal de Camp.
Mr le Comte de Mongon,
Capitaine de Grenadiers aux
GALANT 271
易
Gardes Françoifes , avec Brevet
de Colonel alpa donné des
marques de fa valeur en plu
fieurs occafions. It eft fils de
Mr de Mongon , Lieutenant
General & Inſpecteur d'Infanterie , & de feuë Dame N...!
Sublet d'Heudicourt , fille de
Mr le Marquis d'Heudicourt
-grand Louvetier de France , &
foeur de Mr.le Comte d'Heudicourt Brigadier des Armées
du Roy, & de feu Mr l'Abbé
d'Heudicourt , mort nommé
Evêque d'Evreux. Feuë Me la
Comteffe de Mongon eftoit
Dame du Palais de Madame
Z iiij
រឺ
272 MERCURE
la Ducheffe de Bourgogne. 19
Mr le Marquis de Gallion ,
Colonel du Regimens de Nav
varre, Il combattit à la Batailleb
de Malplaquet a côté de Mrle
Maréchal deBoufflers ,
lorfque
les Ennemis furent fi mal-trai
tez à la droite du bois , par la
Brigade de Navarre. Ce Maréchal & tous ceux qui fe trous
verent en cet endroit rendirenca
juſtice à la valeur de Mr dep
Gaffion , dont le Roy d'Anglet
terre fut auffi témoin , & ill
combattit juſqu'à ce que Mrs
de Boufflers craignant quel'Infanterie ne fût coupée, la fitp
BALANT 273
pric
retirer. Il repric quelques drapeaux que les Ennemis nous
avoient pris , & leur en
des leurs nye lats if
Mr le Chevalier de Givry,
Colonel du Regiment de la
Marche. Il y a 22, ans qu'il
fert , & il n'a point laiffe paffer
d'occafions fans donner des
marques de fa valeur. Il s'eft
trouvé à la Bataille de Malplaquet , où il a fait des actions
furprenantes. Voyant que les
Ennemis avoient penetré dans
un Pofte important , il marcha
à eux avec fon Regiment
qu'on avoit mis en reſerve , &
+
274 MERCUR
les en chafla. Mr de Gaffion
fon oncle commandoit alors
l'aifle droite de la Cavalerie , &
*
fit à la tête de la Maifon du
Roy les plus belles charges de
Cavalerie qui ayent jamais eſté
faites.
Mr le Comte du Montal ,
Colonel du Regiment de Poitou. Il est petit fils de Mr du
Montal , mort Chevalier des
Ordres du Roy , & l'un des
plus grands hommes de guerre
que la France ait eus dans
dernier fiecle. Celuy qui donne
lieu à cet Article avoit d'abord
efté destiné à l'Eglife ; mais fe
GALANT 275
fentant plus d'inclination pour
la profeffion des Armes , il
s'y attacha , & y a donné de
frequentes preuves de fa valeur.
24 Mr de Colandres , Colonel
du Regiment des Vaiffeaux. Il
eft fils de feu Mr le Gendre
de Rouen , frere de Mr de
Barville Capitaine aux Cardes
qui a épousé Alle de Saillant ;
de MePecoil , femme du Maître des Requeftes de ce nom ,
&de Mc la Prefidente de Feu
mechon 'de Rouen. Un de fes
freres , auffi Colonel , fut tué
à la Bataille d'Hochfter.
276 MERCURE
Mr le Comtede Guiraud, Co
lonel du Regiment de Bour
gogne. Il porte un nom des
plus illuftres , & tous ceux qui
le portent ont toûjours fair
voir dans les occaſions autant
de valeur que de fidelitépins
Mr le Comte de Laval , Com
lonel du Regiment de Bourq
bon. Il a donné des marques
de fa valeur dans les principa
les actions de cette guerre où
il s'eft trouvé, & où il a foû
tenu glorieufement l'illuftre
nom qu'il porte. Mr de Buran
lure , fon Lieutenant Colonel,
l'a tiré deux fois des bras de la
GALANT 277
mort , où fon courage l'avoit
precipité. Il eſt de la Maiſon
de Montmorency, & never
de Mc la Ducheffe de Roquelaure.zochild
僖
Mr le Comte Marquis de
Lannion , Colonel du Regiment de Xaintonge. Il paſſe
pour un des plus braves de
l'Armée. Il est d'une ancienne
famille de Bretagne , dont je
yous ai amplement parlé en
vous apprenant fon mariager
Il eft parent de Mr le Marquis
de Lannion , Lieutenant GCneral des Armées du Roy. øj
Mr leMarquis deFeryaques
278 MERCURE
Colonel du Regiment de Piémont. Il a donné plufieurs
preuves de fon courage dans
cette guerre,& fur tout dans
la Bataille de Malplaquet , oùil
ſe trouva , &de qui un Officier
du Regiment de Monfieur le
Prince de Baviere , dit dans fa
Relation que c'eftoit un hom
me d'un grand merite , & un
fort bon Officier , qui meri
toit d'entre loué. Heft fils de
MrleMarquis de Bullion, Prevoſt de Paris , & frere de Mt
le Marquis de Bonnelles , mort
des bleffures qu'il reçût au com
mencement de cette guerre,
GALANT 299
dans une des premières Batailles qui fe font données. Il eſt
auffi frere de M la Ducheffe
d'Uzés , & de MⓇ la Princeffe
deTalmont. Visuel asi
Mr le Marquis d'Aubigné,
Colonel du Regiment Royal.
Hefe trouva à la Bataille
d'Hochfter , ou il donna des
marques de fa valeur , & ou
MrdeSaint Maurice, fon Lieutenant Colonel, luy fauva la
vielen de fecourant à propos
contre un peloton d'ennemis
qui adlavoient invefti , & qui
Fauroient fait perit fans ce fecours qui
སྙ
vine fort à propos
280 MERCURE
2
pour luy. Il a acquis dans d'autres occafions fa reputation
d'un Officier fort entendu dans
la difcipline militaire. L'Offi
cier dont j'ay parlé dans l'Ar,
ticle precedent , dit de Mr
d'Aubigné qu'il fit dans cette
Bataille merveilles , & qu'il s'y
comporta en bon Officier, & en
brave homme; ce font fes termes auſquels je nechange rich,
Il eft certain que ce Colonel à
la tefte de fon Regiment, chargea jufqu'à onze fois douze
Bataillons retranchez dans un
Village, duquel il les chaffa
enfin. Mr de Villars fut fi char,
*
GALANT 281
mede cette action de vigueur,
qu'il dit en embraffant ce jeune Colonel , qu'il mourroit
content s'il avoit une femblable action pardevers luy. Ce
Colonel emporta auffi dans la
mefme journée fept traverſes ,
avec le retranchement qui les
lioit , & lorfqu'il en voulut attaquer un autre , il fut bleffé
d'un coup de Fufil dans la
cuiffe. Il eft fils de Mr le Marquis de Tigny de Poitou , neveu de Mr. l'Archevêque de
Rouen , & proche parent de
Madame de Maintenon,
Mr Berthelot de Bourceau ,
Aa
Avril 1710.
282 MERCURE
Colonel du Regiment de Bretagne. Il fert depuis l'âge de
15. ans , & il s'eft trouvédans
dans toutes les occafions confiderables de fon temps. A la
Bataille de Nerwinde , où il
n'eftoit que fimple Capitaine,
il merita par la valeur qu'il y
fit paroître des louanges de Mr
le Maréchal de Luxembourg,
qui en écrivit mefme à la Cour.
Il eft parent de Mr le Lieutenant de Roy de Châlons , &
d'une famille originaire de Paris , qui a efté dans les Charges
de la Robbe depuis plus d'un
ficcle & demy.
@GALANT 283
Mr de la Chau-Montauban ,
Colonel d'un Regiment d'Infanterie qui porte fon nom.
Il s'eft trouvé à la Bataille que
Mr le Comtedu Bourggagna
fur le General Mercy P'Elte
dernier prés de Rumersheim.
Il eftoit à la tefte de la Brigade
de l'Auxerrois , & il tua de fa
main d'un coup de Sponton
le Colonel du Bataillon ennemyqui marchoirà luy. Il eftoit
alors auprés de Mr le Comte
de Tallard , & de Mfl de Bethune Monime. Ce nouveau
Brigadier eft de Creft en Dauphiné, & d'une Maiſon tresqualifiée.
Aa ij
3
284 MERCURE
Mdle Marquis de Crecy ,
Colonel du Regiment de Boulonnois. Il eft fils de feu Mre
Louis Verjus , Chevalier Com
te de Crecy, MarquisdeTreon
& Fort Ifle , Baron de Couvé,
Seigneur du Boulay, les deux:
Eglifes , le Menillet , &c. Confeiller d'Etat ordinaire , cys
devant Envoyé Extraordinaire
dans toutes les Cours d'Alle
magne, & Ambaſſadeur Extraordinaire à la Paix Genera
le de Rifwick. Le nouveau
Brigadier eft neveu de Mr l'E
vêque de Graffe, & du feu
Pere Verjus Jefuite. to d
*
GALANT 2899
Me le Comte de Sauvebeof,
Colonel du Regiment de Blai- >
fois. Il adonné des preuves de
fa valeur dans toutes les occafions où il s'eft trouvé , & l'on
ena rendu uncompte à la Cour
dont le Roy s'eft ſouvenu. Ik
fçait parfaitement la difcipline militaire. Il eft parent de
Mrs les Abbez de Sauvebeuf.
Mr leMarquis de Balincourt,
Colonel du Regiment d'Ar
tois. Il fervoit la Campagne
derniere en Rouffillon , où Mr
le Duc de Noailles a efté plufieurs fois témoin de fa valeur.
Il eft fils de Mr le Marquis de
286 MERCURE
Balincourt , & de Dame N. de
Seve fa premiere femme.
Mr le Chevalier Sanguin
de Livry , Colonel du Regiment de Nivernois. Il joint à
une grande experience de tout
ce qui regarde la guerre , un
courage éprouvé en plufieurs
occafions , &fur tour aux ders
nieres actions de certe guerre.
Il eft fils de Mr le Marquis de
Livry , Premier Maiftre d'Hô
tel du Roy, & perit neveu de
feu Mr l'Evêque de Senlis 5
Mr le Marquis de Gondrin
Colonel d'un Regiment qui
porte fon nom. Il a donnédes
GALANT 287
1.
preuves éclatantes de fon courage à Hochftet & à Ramilly.
Ileft fils aîné de Mr le Marquis d'Antin , & beau - frere de
Mr le Duc de Noailles. Perfonne n'ignore la grandeur &
l'éclat de la Maifon de Gondrin Pardaillan.
Mr Obrien , Chevalier de
S. Louis , & Colonel d'un Regiment Irlandois qui porte fon
nom. A la tefte de fon Regiment, & avec celuy de Lee,
auffi Irlandois , il a foûtenu à
la Bataille de Malplaquet , malgré le grand feu des Ennemis
noftre Artillerie , & à la faveur
1
88 MERCURE
e ces deux Regimens , celuy
ui commandoit cette Artille- rie leur renverfa des Batailons entiers , qui furent obligezde fe retirer pour fe cacher
à fes coups redoublez. Mr
Obrien & un autre Mr Obrien,
auffi Chevalier de Saint Louis,
Lieutenant Colonel fe diftinguerent beaucoup dans cette
occafion.
Mr Perrin , Chevalier de S.
Louis , Colonel d'un Regiment
qui portoit le nom de Beaufermé , & qu'on appelle prefentement Noailles. Il eft fort
attaché à la Maifon de Noailles.
GALANT 289
les. Le Duc de ce nom qui
connoît les gens de merite,
ayant connu il y a long- temps
tout celuy de Mr Perrin ,
l'eft voulu attacher.
fe
Mr de Saint Morel , Lieutenant Colonel du Regiment
dePoitou dont Mr du Montal eft Colonel , a prés de 35.
ans de fervice. Il brilla dans
la derniere guerre par un
grand nombre d'actions de
valeur , & Mr le Maréchal de
Luxembourg qui en fut ſouvent témoin en rendit des
temoignages avantageaux à la
-Cour. Il a toujours fervi dans
Avril 1710. Bb
290 MERCURE
Infanterie , & il eft peu
d'Officiers qui l'entendent,
mieux que luy. H&M
Mr de Chaftenet , Licutenant Colonel duRegiment de
Xaintonge , dont Mr le Mar-
* quis de Lannion qui a auffi efté
fait Brigadier, eft Colonel , eft
un vieux Officier qui n'a pas
manqué une feule Campagne
depuis prés de 35 ans qu'il
porte les armes pour le Service
du Roy. Il fut bleffe dangereufement à la Bataille de Nerwinde, n'eftant alors que
ple Capitaine. Il y fit des actions de valeur qui luy artirofim-
IGALANT 291
es
rent de grandes loüanges des
Generaux.
Mr de Curty, Chevalier de
S. Louis , Lieutenant Colonel
du Regiment de Provence,
dont Mr le Comte de Nonant
eft Colonel. Il fert depuis plus
de 30. ans avec beaucoup de
reputation. Il fervit au commencement de la Guerre en
Efpagne, oùil merita par quelques actions de valeur des témoignages d'eftime de S. M.C.
qui luy ont fait beaucoup
d'honneur.
Mr le Marquis de la Deveze,
Chevalier de S. Louis , Lieute
Bb ij
292 MERCURE
nant Colonel du Royal Artil
lerie. Il eft Lieutenant de Roy
de la haute Guyenne , & de
l'illuftre Maiſon de Loupiat.
Il a plufieurs parens de fon
nom dans le Service.
Mr de Roiffy Major du Re
giment de Leuville , & Major
general de l'Armée d'Italie , où
il a fervy dans les premieres
années de la Guerre. Il fe trouva à la Bataille de Luzzara , ou
il fut bleffé d'un coup de Fau
conneau à coté de Mr le Marquis de Crequy qui fut tué
dans le mefme temps. Monfieur de Vendôme qui l'avoit
A-
戀情
GALANT 293
fouvent employé , & qui avoit
efté témoin de ce qu'il avoit
fait à la Journée de Luzzara ,
rendit un bon témoignage en
fa faveur à la Cour.
Mr du Magny Chevalier de
S. Louis , Lieutenant general
d'Artillerie.
Mr le Chevalier de Saint
Perrier , Chevalier de S. Louis,
Lieutenant general d'Artillerie,
& Chefen Espagne. C'eſt un
des Officiers de S. M. qui entend le mieux l'Artillerie, ayant
efté élevé fous les yeux de Mr
de Saint Hilaire.
Je paffe à ce qui regarde
Bb iij
294 MERCURE
ceuxqui ont efté nommez Brigadiers de Cavalerie. "obs zalew
Mr le Comte de Voluiré
fecond Sous- Lieutenant des
Gendarmes du Roy. Il s'eft
diftingué par tout où ce Corps
qui eft des plus braves du
Royaume a combattu. Je ne
vous dis rien de la naiffance de
Mrde Voluire ; perfonne n'ignore qu'elle cft des plus illuftres ; fon nom eft Ruffec.
Mr le Comte de Biffy, Colo
nel de Cavalerie. Il est proche
parent de Mr le Marquis de
Biffy auffiBrigadier , & Colonel de Cavalerie , & neveu de
GALANT 295
Mrile Marquis de Biffy Che
valier de S. Louis, Gouverneur
d'Auffonne, & Lieutenant ge
neral des Armées du Roy , &
de Mr. l'Evêque de Meaux. Le
nom.deMrs.de Biffy,elt Thyard,
Cette Maiſon eft originaire de
Bourgogne , & elle a donné
plufieurs Evêques à l'Eglife de
Châlons fur Saone. Elle eſtoir
connue en Bourgogne dés le
temps des Ducs de Bourgo
gne.
Mr le Comte de S. Sernin,
Colonel de Dragons. Il a longtemps fervy en Italie ; & il ya
merité par plufieurs actions de
Bb iiij
296 MERCURE
valeur , l'eltime & la confiance
de Mr le Duc de Vendofnio.
Il eft d'une tres grandes naiffance. Sa famille eft originaire
de Languedoc, où elle a toujours tenu un rang confide
rable.
Mr le Chevalier de Montmain , Capitaine des Gendar- i
mes dOrleans. Il a beaucoup
de valeur , & il en a fouvent l
donné des marques à la reftest
du Regiment qui a porté fon
nom , & qui a prefque toûjours fervy en Flandre. Il eft
d'une illuftre Maifon originaiz 3
re d'Auvergne , & allié à Mr
GALANT 297
le Duc de la Feuillade , feue
Me la Comteffe de Montmain .
fœur de Me de la Ville auxClercs , eftant de la Maifon
d'Aubuffon. Les deux fils de
certe Dame , & coufins de celuy qui donne lieu à cet Article,font tous deux morts dans
le Service. Ainfi Mr de Montmain que le Roy vient de faire
Brigadier , eft devenu l'aîné de
fa Maiſon.
Mr le Comte de Bouzols ,
Colonel d'un Regiment de
Cavalerie qui porte fon nom,
& dont Mr de Blangy fon parent eft Lieutenant Colonel.
298 MERCURE
Il est proche parent de Mrle
Marquis de Bouzols , Brigadier
&Inspecteur de Cavalerie , &
Breaufrere de Mr le Marquis
de Torcy. Ce nouveau Briga
dier s'eft diftingué dans toutes
les occafions où il s'eft trouvé
& fur tout en Rouffillon & en
Allemagne , où il a prefque
toûjours fervy.
non
Mr le Comte Marquis de la
Fare Tournac , Chevalier de
S. Loüis, Colonel du Regiment
du petit Languedoc Dragons,
Ce nouveau Brigadier, qui por
te dans fes Titres la qualité de
Comte- Marquis, ainsi queplus
THEQUE
GALANT 299
fieurs autres Seigneurs Fran
çois , eft d'une illuftre Mailon
originaire de Guyenne, & pro
che parent de Mr le Marquis
de la Fare- Laugere , Capitaine
des Gardes de Monfieur le
Duc d'Orleans ; de Mr de la
Fare Colonel d'un Regiment
d'Infanterie qui porte fon
nom, & de Mr de la Fare Lau
gere Brigadier & Colonel du
Regiment de Gaftinois.
3.Mr le Marquis de Bouville ,
Colonel d'un Regiment de
Dragons qui porte fon nom.
Il s'eft acquis une grande repu
tation en Espagne , où il a
BE
LA
300 MERCURE
à lá
long tempsfervy. Il donna des
marques de fon courage
Bataille que Mr de Barwick y
gagna en 1707. Il eft de l'ancienne Maifon de Jubert , &
frere de Mr de Bouville Intent
dant d'Alençon , & de Mrle
Marquis de Bizy; ils font neq
yeux de Mr Defmaretz , Controlleur General des Finances,
Mede Bouville leur Mere étang
fœur de ce Miniftre. Mr de
Bouville leur pere ,
a efté longtemps Intendant d'Orleans. D
Mr de Skelton , Colonel Reformé de Cavalerie ; il eft Ches
valier de Saint Louis , & l'on
GALANT 3or
4
ne parvient point à ce degré
d'honneur fans avoir efté blef
fé , ou avoir efté fort longtemps dans le fervice.
Mr de Montiers , Capitaine
de Gendarmerie. Il s'eft diftingué dans plufieurs actions importantes. Il fut bleffé à la Bataille d'Hochfter , & à celle de
Malplaquet. Il fert dés fa plus
grande jeuneffe ; il s'eft trouvé à toutes les Campagnes, &
il a donné prefque dans toutes,
des marques de fa valeur.
Mr de la Billarderie, Exempt
& Ayde Major de la Compagnie de Boufflers. Il eft Cheva-
302 MERCURI
lier de Saint Louis de la promotion de 1705. Il eſt d'une ancienne famille originaire de
Normandie. Il eft dans la Maifon du Roy depuis plus de 20.
ans , & il y a donné des marques de fa valeur dans des
Journées de Fleurus , de Leuze,
de Steinkerque , & de Nerwinde. Mr le Prince de Turenne
fut bleffé à mort àfes coftez,
à la Bataille de Steinkerque. Il
fut bleffe au Siege de Mons
d'un coup de fufil au bras.
Mr le Chevalier de Velleron
Enfeigne des Gardes du Corps.
Il a un Brevet de Colonel de
GALANT 303
Cavalerie , que fes longs fervices luy ontfait meriter. Depuis
qu'il eft entré dans le fervice,
-il n'a pas manqué une feule
Campagne. Il fut dangereufement bleffé au Siege de Naamur.
Mr le Marquis de Courcil-
-don , Colonel d'un Regiment
de Cavalerie qui porte fon
nom, & qui portoit auparavant celuy de Furftemberg. Il cft
Chevalier de Saint Lazare , &
fut le fecond de la promotion
side: 1704. Il eft fils de Mr le
Marquis de Dangeau Grand-
•Maître de cet Ordre , & Che-
304 MERCURE
valier de l'Ordre du S. Efprit ,
& petit neveu de feu Mr le
Cardinal de Furftemberg par
Me la Marquife de Dangeau
fa Mere, qui al'honneur d'appartenir à S. A. R. Madame.
Ce jeune Marquis a époufé
l'heritiere de l'illuftre Maiſon
de Pompadour. Je ne vous
parle point de la naiffance ny
de la valeur de Mr le Marquis
de Courcillon. Sa naiffance eſt
.connue de toute la France. , &
fa valeur n'éclara que trop à la
Bataille de Malplaquet , puifqu'il en porte de triftes marques.
GALANT 305
Mr le Marquis d'Ancenis ,
Colonel du Regiment de Bourgogne Cavaleric. Il eſt ſecond
fils de Mr le Duc de CharoftBethune,& de fa premiere femme Louife- Therefe - Marie de
Meleun fille d'Alexandre Guillaume Prince d'Epinoy , & de
Louife Marie- Anne de Bethune fa premiere femme. Mr le
Marquis d'Ancenis n'a que 28.
ans , & Mr Lauret fon LieutenantColonel, a fouvent témoigné que dans les Batailles où il
s'eft trouvé, fa plus grande application n'avoit efté que de retenir Mrle Marquis d'Ancenis.
Avril 1710. Cc
306 MERCURE
Mr de Pujol Capitaine Lientenant des Carabiniers. Il eft
Chevalier de S. Louis de la promotion de 1707. Il a donné
des preuves de fon courage
dans toutes les occafions où il
s'eft trouvé avec la Maifon du
Roy. Il eft d'une ancienne Maifon originaire du Rouergue.
Mr Darifat Chevalier de S.
Louis , Enfeigne des Moufque
toires gris. Il fut bleffé à la
Bataille de Nerwinde , où une
partie de la Maiſon du Roy fe
trouva , & il y donna de grana
des marques de fa valeur ,ainfi
que toutes les Relations de cet-
GALANT 307
te Bataille le font connoître.
Il fut du détachement qui ac
compagna le Roy d'Espagne
jufqu'à la Frontiere d'Espagne,
& lorfqu'il prit congé de ce
Prince S. M. C. luy témoigna
beaucoup de fatisfaction de
fes fervices , & eut pour luy
des diftinctions particulieres.
2 Mr de Trudaine , Enfeigne
de Gendarmerie , Chevalier de
l'Ordre de S. Louis. C'eft un
Gentilhomme de Picardie qui
depuis 20. ans fert le Roy dans
fa Gendarmerie avec beaucoup
de diftinction. Il a eu le malheur de perdre une jambe à
Cc ij
308 M* RCURE
la Bataille de Malplaquet. Il eft
de la mefme famille que Me
Voyfin & Mr Trudaine , cy
devant Intendant de Lyon , &
àprefent Intendant de Dijon .
Mr Miran , Chevalier de
de S. Louis , Enfeigne de Gendarmerie. Il a fervy en Elpagne & en Catalogne au com
mencement de cette guerre ,
& fur la fin de la precedente.
Il fut bleffé à la Bataille de
Nerwinde , où il donna des
preuves fignalées de fon cou->
'rage. Mr le Maréchal de Luxembourg dans la Relation
qu'il envoya au Roy de cette-
GALANY 309
Journée , fit un éloge particu
lier de Mr Miran , quifut applaudy de toute l'Armée.
Mr le Comte de Coëtanfão,
Aide Major de la Gendarmerie , Chevalier de Saint Louis,
de la promotion de 1705. Il eft
neveu de Mr l'Evêque d'A
vranches , & de Mr le Marquis de Coëtanfao Maréchal
de Camp, & Sous- Lieutenant
des Chevaux Legers de la Garde. Ils font d'une ancienne famille de Normandie. Ce nouveau Brigadier s'eft diftingué
dans toutes les occafions où il
' eft trouvé depuis qu'il fert
310 MERCURE
& il a toûjours donné des preuves de fa valeur , & de fon experience en tout ce qui regarde la guerre. Il a commencé à
porter les armes à l'âge de 29.
ans , & depuis ce temps- là il
n'a pas manqué une feule Cam
pagne. Il porte un nom celebre parmy les gens de guerre.
Tout ce que je viens de vous
dire de ces nouveaux Brigadiers, doit vous faire connoître
qu'il n'y en a pas un feul qui
n'ait merité le pofte d'honneur auquel le Royle vient d'élever.
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Résumé : Article concernant tous les nouveaux Brigadiers, & qui fait connoistre leurs services, & les Corps dont ils ont esté tirez. [titre d'après la table]
Le texte traite de la nomination de nouveaux brigadiers et des difficultés à les connaître en raison de leur manque d'expérience dans les postes d'officiers généraux. L'auteur a effectué des recherches approfondies pour fournir des informations précises sur ces nouveaux brigadiers, en commençant par lister les brigadiers d'infanterie dans l'ordre de leur nomination. Parmi les brigadiers d'infanterie mentionnés, on trouve Mr. Reynold de Valier, capitaine aux Gardes Suisses, chevalier de Saint-Louis, en France depuis plus de 20 ans, blessé à la bataille de Nerwinde. Mr. Reding, capitaine aux Gardes Suisses avec brevet de colonel, est au service de la France depuis près de 25 ans et est parent de plusieurs personnalités influentes. Mr. Mergeret, capitaine aux Gardes Françaises, originaire de Paris, a montré sa valeur à la bataille de Malplaquet. Mr. de Villiers, capitaine aux Gardes Françaises avec brevet de colonel, a servi en Italie sous Monsieur de Vendôme. Mr. le Comte de Mongon, capitaine de grenadiers aux Gardes Françaises avec brevet de colonel, est le fils de Mr. de Mongon, lieutenant général et inspecteur d'infanterie. D'autres brigadiers notables incluent Mr. le Marquis de Gallion, colonel du régiment de Navarre, qui a combattu à la bataille de Malplaquet, et Mr. le Chevalier de Givry, colonel du régiment de la Marche, ayant servi pendant 22 ans et s'étant distingué à la bataille de Malplaquet. Mr. le Comte du Montal, colonel du régiment de Poitou, est le petit-fils d'un célèbre homme de guerre. Mr. de Colandres, colonel du régiment des Vaisseaux, est le fils de feu Mr. le Gendre de Rouen. Mr. le Comte de Guiraud, colonel du régiment de Bourgogne, porte un nom illustre. Mr. le Comte de Laval, colonel du régiment de Bourbon, a montré sa valeur dans plusieurs actions de guerre. Mr. le Marquis de Lannion, colonel du régiment de Xaintonge, est connu pour sa bravoure. Mr. le Marquis de Fériac, colonel du régiment de Piémont, a montré son courage à la bataille de Malplaquet. Mr. le Marquis d'Aubigné, colonel du régiment Royal, a montré sa valeur à la bataille d'Hochstädt. Mr. Berthelot de Bourceau, colonel du régiment de Bretagne, a servi depuis l'âge de 15 ans. Mr. de la Chau-Montauban, colonel d'un régiment d'infanterie portant son nom, a combattu près de Rumersheim. Mr. le Marquis de Crécy, colonel du régiment de Boulonnais, est le fils de feu Mr. Louis Verjus, chevalier comte de Crécy. Mr. le Comte de Sauvebeuf, colonel du régiment de Blaisois, a montré sa valeur dans plusieurs occasions. Mr. le Marquis de Balincourt, colonel du régiment d'Artois, a servi en Rouffillon. Mr. le Chevalier Sanguin de Livry, colonel du régiment de Nivernois, a montré son courage dans plusieurs actions de guerre. Mr. le Marquis de Gondrin, colonel d'un régiment portant son nom, a montré son courage à Hochstädt et à Ramillies. Mr. Obrien, colonel d'un régiment irlandais portant son nom, a combattu à la bataille de Malplaquet. Mr. Perrin, colonel du régiment de Beaufremé, actuellement Noailles, est attaché à la maison de Noailles. Mr. de Saint Morel, lieutenant colonel du régiment de Poitou, a servi pendant près de 35 ans. Mr. de Chastenet, lieutenant colonel du régiment de Xaintonge, a servi pendant près de 35 ans. Mr. de Curty, chevalier de Saint-Louis, lieutenant colonel du régiment de Provence, a servi pendant plus de 30 ans. Le texte se termine par la mention de l'année 1710.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2040
p. 311-314
Addition à l'Article du Sacre de Mr l'Evêque de Marseille. [titre d'après la table]
Début :
Quoy que je vous aye déja parlé dans cette Lettre du [...]
Mots clefs :
Sacre, Evêque de Marseille, Abbé de Belzunce, Cérémonie
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Addition à l'Article du Sacre de Mr l'Evêque de Marseille. [titre d'après la table]
Quoy que je vous aye dé-
CALANT 311
ja parlé dans cette Lettre du
Sacre de Mr l'Evêque de Marfeille , il me vient de tomber
entre les mains un nouveau
Memoire touchant ce Sacre ,
dont jay crû vous devoir faire
part , à cauſe quil contient
beaucoup de circonftances
dont je n'ay point parlé dans
l'Article que j'en ay déja mis
dans cette Lettre.
.
91 Mr l'Abbé de Belzunce
grand Vicaire d'Agen , a efté
Sacré Evefque de Marseille
dans l'Eglife de la Maiſon Profeffe des Jefuites. La ceremo
nie a cfté faite par Monfieur
312 MERCURE
Le Cardinal de Noailles, auquel
le nouvel Evêque a l'honneur
d'eftre allié ; les Affiftans ont
efté Mr l'Evêque de Troyes &
Mr l'Evêque de Digne. Il y a
tres-long-temps que l'on n'a
veu une pareille Ceremonie
faite avec plus de dignité , &
avec plus d'ordre ; tout y répondit à la magnificence de
l'Eglife. Tous les Deputez de
l'Affemblée du Clergé , tant
dupremier que du fecond Ordre y affifterent , & ony compta jufques à trente Evêques,
& prefque autant d'Abbez de
qualité. Il y cut un grand nombre
GALANT 313
bre de Ducs , de Ducheffes &
prefque tout ce qu'il y a de plus
confiderable à la Cour , &l'on
doit remarquer quetout ce qui
s'y trouva eftoit parent ou allié
à Mr l'Evefque de Marſeille.
Mrs les Ducs de Laufun & de
Foix yfirent les honneurs pour
les hommes, & Me la Ducheffe
de Laufun & Me la Marquife
de Biron en habit de ceremonie , les firent pour les Dames.
Aprés la Ceremonie Monfieur
le Cardinal de Noailles donna
un magnifique repas au nouvel
Evefque de Marseille , où fe
trouverent Mrs les ArchevêAvril 1710. Dd
314 MERCURE
ques d'Alby & d'Aix , & Mrs
les Evefques de Troyes , de
Tournay &de Digne, ainfi que
Mrle Duc de Laufun , Mrs les
Marquis de Biron , d'Ambres,
de Caftelmoron , & de Gontaut & Mr le Chevalier de Belfunce.
CALANT 311
ja parlé dans cette Lettre du
Sacre de Mr l'Evêque de Marfeille , il me vient de tomber
entre les mains un nouveau
Memoire touchant ce Sacre ,
dont jay crû vous devoir faire
part , à cauſe quil contient
beaucoup de circonftances
dont je n'ay point parlé dans
l'Article que j'en ay déja mis
dans cette Lettre.
.
91 Mr l'Abbé de Belzunce
grand Vicaire d'Agen , a efté
Sacré Evefque de Marseille
dans l'Eglife de la Maiſon Profeffe des Jefuites. La ceremo
nie a cfté faite par Monfieur
312 MERCURE
Le Cardinal de Noailles, auquel
le nouvel Evêque a l'honneur
d'eftre allié ; les Affiftans ont
efté Mr l'Evêque de Troyes &
Mr l'Evêque de Digne. Il y a
tres-long-temps que l'on n'a
veu une pareille Ceremonie
faite avec plus de dignité , &
avec plus d'ordre ; tout y répondit à la magnificence de
l'Eglife. Tous les Deputez de
l'Affemblée du Clergé , tant
dupremier que du fecond Ordre y affifterent , & ony compta jufques à trente Evêques,
& prefque autant d'Abbez de
qualité. Il y cut un grand nombre
GALANT 313
bre de Ducs , de Ducheffes &
prefque tout ce qu'il y a de plus
confiderable à la Cour , &l'on
doit remarquer quetout ce qui
s'y trouva eftoit parent ou allié
à Mr l'Evefque de Marſeille.
Mrs les Ducs de Laufun & de
Foix yfirent les honneurs pour
les hommes, & Me la Ducheffe
de Laufun & Me la Marquife
de Biron en habit de ceremonie , les firent pour les Dames.
Aprés la Ceremonie Monfieur
le Cardinal de Noailles donna
un magnifique repas au nouvel
Evefque de Marseille , où fe
trouverent Mrs les ArchevêAvril 1710. Dd
314 MERCURE
ques d'Alby & d'Aix , & Mrs
les Evefques de Troyes , de
Tournay &de Digne, ainfi que
Mrle Duc de Laufun , Mrs les
Marquis de Biron , d'Ambres,
de Caftelmoron , & de Gontaut & Mr le Chevalier de Belfunce.
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Résumé : Addition à l'Article du Sacre de Mr l'Evêque de Marseille. [titre d'après la table]
Le texte décrit le sacre de l'abbé de Belzunce comme évêque de Marseille. La cérémonie a eu lieu dans l'église de la Maison Professe des Jésuites et a été présidée par le cardinal de Noailles, parent du nouvel évêque. Les évêques de Troyes et de Digne ont assisté à la cérémonie, qui s'est déroulée avec une grande dignité et un ordre impeccable. Trente évêques et presque autant d'abbés de qualité étaient présents, ainsi que des ducs, des duchesses et des personnalités influentes de la cour, parentes ou alliées de l'évêque de Marseille. Les ducs de Launay et de Foix, ainsi que la duchesse de Launay et la marquise de Biron, ont assuré les honneurs. Après la cérémonie, le cardinal de Noailles a offert un somptueux repas au nouvel évêque, auquel ont participé plusieurs archevêques, évêques et nobles, dont le duc de Launay, les marquis de Biron, d'Ambrès, de Castelmoron et de Gontaut, ainsi que le chevalier de Belfunce.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2041
p. 314-322
Deputation faite à Mr le Cardinal de Noailles pour congratuler S. E. de son Election à la dignité de Proviseur de Sorbonne. [titre d'après la table]
Début :
Je vous ay donné dans cette Lettre un curieux & ample détail [...]
Mots clefs :
Sorbonne, Proviseur, Cardinal de Noailles, Docteurs, Élection, Députation, Abbé d'Etouilly
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Deputation faite à Mr le Cardinal de Noailles pour congratuler S. E. de son Election à la dignité de Proviseur de Sorbonne. [titre d'après la table]
Je vous ay donné dans cette
Lettre un curieux & ample détail de tout ce qui s'eft paffé en
Sorbonne le jour que Mr le
Cardinal de Noailles y a efté
nommé Provifeur ; mais je ne
vous ay rien dit du Compli- .
ment que Mrs les Docteurs de
cette fameufe Societé jugerent
GALANT 315
à propos de luy envoyer faire
fur cette Election. Ils députerent Mr l'Abbé d'Etoüilly ,
Senieur de cette Maifon , avec
les fix Anciens , & ils inviterent les autres à s'y joindre.
Mr. l'Abbé d'Etoüilly , accoûtumé à bien parler, s'acquitta
du Compliment qu'il avoit à
faire à peu prés de la maniere
fuivante.
Il dit à S. E que par ordre de
la Compagnie , & enfuivant les
mouvemens de leur cœur , ils ve
noientfefeliciter auprés d'Elle de
l'avoir pour Provifeur , par un
choix où la liberté avoit eftéfans
Dd ij
316 MERCURE
perte
atteinte, l'inclinationfanspar
tage ; qu'un choixfibeau qui mettoit à leur tefte tant defageffe , de
religion & d'autorité, les dédommageoit abondamment de la
qu'ils avoient faite ; & qu'il leur
eftoit d'autant plus cher , qu'its
eftoient bien informez qu'Elle l'avoit appris avecplaiſir, &même
qu'Elle s'en honoroit ; que ce terme, cefentiment de bonte leur
rappelloit la memoire du grand
Cardinal de Lorraine qui s'honoroit de mefme de la qualité de
Proviſeur de Sorbonne , & qui
repetoit fouvent devant les Peres
de Trente , que dans la neceffité
GALANT 317
d'opter , il eût preferé cette
qualité à la Pourpre du Sacré
College ; que ce qui augmentoit
leur joye & qui préfageoit à leur
Maifon plus de fplendeur & de
reputation que jamais , eftoit que
fe trouvant par je nefçay qu'elle
beureufe combinaifon le trentiéme
de fes Provifeurs , & le quinziéme des Cardinaux qui l'ont
efté; Elle eftoit comme un diamant
de prix inestimable , qui fermoit
la Couronneformée de ces grands
illuftres Perfonnages , & qui
jettoit de nouveaux_brillans fur
eux tous.
Il ajoûta , qu'auſſi lagloire de
Dd iij
318 MERCURE
Sorbonne étant attachée à l'eſprit
de paix d'où elle avoit acquis le
titre defainte & pacifique Societé,
&à l'obfervation de fes Statuts
que le grand Armand ſon Reſtaurateur luy avoit tant de fuis recommandez ils fe promettoient
de voir cette paix & ces Statuts
fleurir à l'ombre de la pourpre de
S. E. & parlà croître de jour en
jour la glorieufe acquifition des
travaux : des vertus de leurs
Peres ; qu'ilfera dit de Sorbonne
fous la protection de S. E. comme
de Ferufalem fous le Pontificat
d'Onias , qu'on y a gouté fans
trouble les delices de la paix, &
GALANT 319
gardé les loix du Seigneur avec
exactitude à caufe de la pieté du
Pontife , & defon amour pour le
bien.
Il finit en difant , que c'estoient
là enfin leurs efperances & leurs
vaux , & en fouhaitant que le
Ciel voulut les benir àla louange érernelle de S. E. & de leur
Maifon à prefent la fienne.
S. E. parut extrêmement fa
tisfaite du Compliment de Mr
l'Abbé d'Erouilly.
Voicy à peu prés ce qu'Elle વે
y répondit , avec l'air gracieux
& modefte qui luy eft naturel;
& ce que je vais vous en rapDd iiij
320 MERCURE
porter , cft peut- eftre moins
beau que ce que l'on n'en a pu
rerenir.
Elle répondit donc , qu'Elle reffentoit vivement l'honneur
qu'on avoit bien voulu luy
faire que cette diftinction luy
eftoit d'autant plus chere , qu'ellevenoit de Sorbonne , Maifon celebre dans tout le monde Chrétien ,
& qu'Elle la recevoit aprés tant
d'éminentes Perfonnes , aprés des
Princes , & des Princes mefmes
du fang Royal. Qu'aprés tout le
Provifeur qu'on s'étoit donné
n'étoit pas un indifferent ; mais un
ancien Difciple , un ancien Amy,
qui avoit dés fes premiers ans
GALANT 321
;
fuccé le lait de Sorbonne , ayant
efté nourry & élevé dans un de
fes Colleges , & puifé la fcience
& la fageffe à la fource de fon
Ecole qu'il avoit toûjours tendrement aimé Sorbonne , luy ayant
dés long-temps donné dans les
faintesfollicitudes du Miniftere,
Son eftime & fa confiance , &
hors de là , fa familiarité & fa
tendreffe ; qu'il n'y avoit pas d'apparence que luy eftant redevable
& plus uni , il eutdeformais pour
elle le cœur moins ouvert ; & au
refte que s'il fe trouvoit aujour
d'huy élevé auec tant d'affection
defi bonnegrace à la premiere
322 MERCURE
le
place d'un Corps fi éclairé & fi
celebre , ce ne feroit pas pour
dominer ; mais pour luy eftre plus
utile , en procurantplus de bien à
fesMembres, & non en les afferviffant.
Cette réponſe fpirituelle finie , S. E. fit de grandes careffes à Mr l'Abbé d'Eroüilly ,
&fir beaucoup d'honnêtetezà
tous ces Meffieurs , en parlant
feparément à chacun. Ainfi,
Elle les renvoya tous contens
de la fageffe de leur élection ;
mais plus encore de la bonté
de leur Provifeur
Lettre un curieux & ample détail de tout ce qui s'eft paffé en
Sorbonne le jour que Mr le
Cardinal de Noailles y a efté
nommé Provifeur ; mais je ne
vous ay rien dit du Compli- .
ment que Mrs les Docteurs de
cette fameufe Societé jugerent
GALANT 315
à propos de luy envoyer faire
fur cette Election. Ils députerent Mr l'Abbé d'Etoüilly ,
Senieur de cette Maifon , avec
les fix Anciens , & ils inviterent les autres à s'y joindre.
Mr. l'Abbé d'Etoüilly , accoûtumé à bien parler, s'acquitta
du Compliment qu'il avoit à
faire à peu prés de la maniere
fuivante.
Il dit à S. E que par ordre de
la Compagnie , & enfuivant les
mouvemens de leur cœur , ils ve
noientfefeliciter auprés d'Elle de
l'avoir pour Provifeur , par un
choix où la liberté avoit eftéfans
Dd ij
316 MERCURE
perte
atteinte, l'inclinationfanspar
tage ; qu'un choixfibeau qui mettoit à leur tefte tant defageffe , de
religion & d'autorité, les dédommageoit abondamment de la
qu'ils avoient faite ; & qu'il leur
eftoit d'autant plus cher , qu'its
eftoient bien informez qu'Elle l'avoit appris avecplaiſir, &même
qu'Elle s'en honoroit ; que ce terme, cefentiment de bonte leur
rappelloit la memoire du grand
Cardinal de Lorraine qui s'honoroit de mefme de la qualité de
Proviſeur de Sorbonne , & qui
repetoit fouvent devant les Peres
de Trente , que dans la neceffité
GALANT 317
d'opter , il eût preferé cette
qualité à la Pourpre du Sacré
College ; que ce qui augmentoit
leur joye & qui préfageoit à leur
Maifon plus de fplendeur & de
reputation que jamais , eftoit que
fe trouvant par je nefçay qu'elle
beureufe combinaifon le trentiéme
de fes Provifeurs , & le quinziéme des Cardinaux qui l'ont
efté; Elle eftoit comme un diamant
de prix inestimable , qui fermoit
la Couronneformée de ces grands
illuftres Perfonnages , & qui
jettoit de nouveaux_brillans fur
eux tous.
Il ajoûta , qu'auſſi lagloire de
Dd iij
318 MERCURE
Sorbonne étant attachée à l'eſprit
de paix d'où elle avoit acquis le
titre defainte & pacifique Societé,
&à l'obfervation de fes Statuts
que le grand Armand ſon Reſtaurateur luy avoit tant de fuis recommandez ils fe promettoient
de voir cette paix & ces Statuts
fleurir à l'ombre de la pourpre de
S. E. & parlà croître de jour en
jour la glorieufe acquifition des
travaux : des vertus de leurs
Peres ; qu'ilfera dit de Sorbonne
fous la protection de S. E. comme
de Ferufalem fous le Pontificat
d'Onias , qu'on y a gouté fans
trouble les delices de la paix, &
GALANT 319
gardé les loix du Seigneur avec
exactitude à caufe de la pieté du
Pontife , & defon amour pour le
bien.
Il finit en difant , que c'estoient
là enfin leurs efperances & leurs
vaux , & en fouhaitant que le
Ciel voulut les benir àla louange érernelle de S. E. & de leur
Maifon à prefent la fienne.
S. E. parut extrêmement fa
tisfaite du Compliment de Mr
l'Abbé d'Erouilly.
Voicy à peu prés ce qu'Elle વે
y répondit , avec l'air gracieux
& modefte qui luy eft naturel;
& ce que je vais vous en rapDd iiij
320 MERCURE
porter , cft peut- eftre moins
beau que ce que l'on n'en a pu
rerenir.
Elle répondit donc , qu'Elle reffentoit vivement l'honneur
qu'on avoit bien voulu luy
faire que cette diftinction luy
eftoit d'autant plus chere , qu'ellevenoit de Sorbonne , Maifon celebre dans tout le monde Chrétien ,
& qu'Elle la recevoit aprés tant
d'éminentes Perfonnes , aprés des
Princes , & des Princes mefmes
du fang Royal. Qu'aprés tout le
Provifeur qu'on s'étoit donné
n'étoit pas un indifferent ; mais un
ancien Difciple , un ancien Amy,
qui avoit dés fes premiers ans
GALANT 321
;
fuccé le lait de Sorbonne , ayant
efté nourry & élevé dans un de
fes Colleges , & puifé la fcience
& la fageffe à la fource de fon
Ecole qu'il avoit toûjours tendrement aimé Sorbonne , luy ayant
dés long-temps donné dans les
faintesfollicitudes du Miniftere,
Son eftime & fa confiance , &
hors de là , fa familiarité & fa
tendreffe ; qu'il n'y avoit pas d'apparence que luy eftant redevable
& plus uni , il eutdeformais pour
elle le cœur moins ouvert ; & au
refte que s'il fe trouvoit aujour
d'huy élevé auec tant d'affection
defi bonnegrace à la premiere
322 MERCURE
le
place d'un Corps fi éclairé & fi
celebre , ce ne feroit pas pour
dominer ; mais pour luy eftre plus
utile , en procurantplus de bien à
fesMembres, & non en les afferviffant.
Cette réponſe fpirituelle finie , S. E. fit de grandes careffes à Mr l'Abbé d'Eroüilly ,
&fir beaucoup d'honnêtetezà
tous ces Meffieurs , en parlant
feparément à chacun. Ainfi,
Elle les renvoya tous contens
de la fageffe de leur élection ;
mais plus encore de la bonté
de leur Provifeur
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Résumé : Deputation faite à Mr le Cardinal de Noailles pour congratuler S. E. de son Election à la dignité de Proviseur de Sorbonne. [titre d'après la table]
Le texte relate la nomination du Cardinal de Noailles au poste de Proviseur de la Sorbonne. Les Docteurs de la Sorbonne ont adressé leurs félicitations au Cardinal par l'intermédiaire de l'Abbé d'Étoüilly, accompagné des six Anciens et d'autres membres. L'Abbé a souligné que l'élection du Cardinal était le résultat de la liberté et de l'inclination des membres, compensant largement les sacrifices consentis. Il a également mentionné que le Cardinal était le trentième Proviseur et le quinzième Cardinal à occuper cette fonction, comparant cette situation à un diamant précieux couronnant une série de grands personnages. L'Abbé a insisté sur le fait que la gloire de la Sorbonne reposait sur l'esprit de paix et le respect des statuts, espérant voir ces valeurs prospérer sous la protection du Cardinal. Il a conclu en souhaitant que le Ciel bénisse ces vœux pour la louange éternelle du Cardinal et de la Sorbonne. En réponse, le Cardinal a exprimé sa gratitude pour cet honneur, soulignant que cette distinction lui était chère car elle provenait de la Sorbonne, une institution renommée dans le monde chrétien. Il a rappelé son attachement à la Sorbonne, ayant été élevé et formé dans l'un de ses collèges. Le Cardinal a assuré qu'il utiliserait sa position pour apporter plus de bien aux membres de la Sorbonne, et non pour les asservir. Il a également adressé des compliments à l'Abbé et aux autres membres, les renvoyant satisfaits de leur élection et de la bonté de leur Proviseur.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2042
p. 322-326
Empressement de Monsieur le Duc, pour faire la Campagne, avec plusieurs remarques curieuses sur ce sujet. [titre d'après la table]
Début :
Vous serez bien asie d'apprendre que la nouvelle qui [...]
Mots clefs :
Héros, Campagne
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Empressement de Monsieur le Duc, pour faire la Campagne, avec plusieurs remarques curieuses sur ce sujet. [titre d'après la table]
Vous ferez bien aife d'ap-
GALANT - 323
·
prendre que la nouvelle qui
court depuis quelque temps ,
que S. A. S. Monfieur le Duc,
fervira cette année eft pleinement confirmée, & vous n'aurez pas moins de plaifir d'apprendre que jamais Prince n'a
fait voir un plus grand empreffement de fervir , & ne l'a
demandé avec plus d'ardeur.
Ce grand defir ne s'eft point
dementy, & il n'a point ceffe
defolliciter & de prier le Roy,
en forte que S. M. qui jufqu'à
prefent avoit fait difficulté
d'accorder à fes preffantes
inftances ce qu'il demandoit ,
•
324 MERCURE
à caufe de la foibleffe de fon
âge , n'ayant pas encore dixhuit ans accomplis , s'eft enfin
laiffée perfuader. La joye que
ce Prince témoigna lors qu'il
reçut l'agrément du Roy de
faire cette Campagne , va audelà de toute imagination , &
ne fe peut exprimer. Il courut
dans tous fes Appartemens
pour annoncer luy-mefme cette nouvelle à tous fes Officiers
qui luy en témoignerent beaucoup de joye. Ce Prince donna ordre auffi-toft qu'on preparât fes Equipages. Son Intendant, luy envoya l'Etat de
GALANT 325
fa Maiſon , & aprés l'avoir
examiné , on fut furpris de
voir qu'il le doubla , & qu'il
refolut de fournir des Chevaux & des Equipages à tous
fes Gentilshommes , afin de
leur en épargner la dépenſe.
Ainfi, il n'a pas feulement donné en cette occafion des marques de la plus boüillante ardeur dont le cœur d'un Prince
puiffe eftre animé ; mais auſſi
d'une liberalité toute Royale,
ce qui ne luy attirera pas moins
que fa naiffance , l'amour & la
veneration des Troupes , &
fur tout du Corps à la teſte
326 MERCURE
duquel il fervira , & qui facrifiera toutfonfangpour le bien
de l'Etat, & pour la gloire d'un
Prince auffi genereux que
grand. Joignez à tout cela
l'effet que peut faire la preſence d'un Prince iffu des plus parfaits Heros. Il fervira pondant fa premiere Campagne , à
la tefte de fon Regiment de
Condé.
GALANT - 323
·
prendre que la nouvelle qui
court depuis quelque temps ,
que S. A. S. Monfieur le Duc,
fervira cette année eft pleinement confirmée, & vous n'aurez pas moins de plaifir d'apprendre que jamais Prince n'a
fait voir un plus grand empreffement de fervir , & ne l'a
demandé avec plus d'ardeur.
Ce grand defir ne s'eft point
dementy, & il n'a point ceffe
defolliciter & de prier le Roy,
en forte que S. M. qui jufqu'à
prefent avoit fait difficulté
d'accorder à fes preffantes
inftances ce qu'il demandoit ,
•
324 MERCURE
à caufe de la foibleffe de fon
âge , n'ayant pas encore dixhuit ans accomplis , s'eft enfin
laiffée perfuader. La joye que
ce Prince témoigna lors qu'il
reçut l'agrément du Roy de
faire cette Campagne , va audelà de toute imagination , &
ne fe peut exprimer. Il courut
dans tous fes Appartemens
pour annoncer luy-mefme cette nouvelle à tous fes Officiers
qui luy en témoignerent beaucoup de joye. Ce Prince donna ordre auffi-toft qu'on preparât fes Equipages. Son Intendant, luy envoya l'Etat de
GALANT 325
fa Maiſon , & aprés l'avoir
examiné , on fut furpris de
voir qu'il le doubla , & qu'il
refolut de fournir des Chevaux & des Equipages à tous
fes Gentilshommes , afin de
leur en épargner la dépenſe.
Ainfi, il n'a pas feulement donné en cette occafion des marques de la plus boüillante ardeur dont le cœur d'un Prince
puiffe eftre animé ; mais auſſi
d'une liberalité toute Royale,
ce qui ne luy attirera pas moins
que fa naiffance , l'amour & la
veneration des Troupes , &
fur tout du Corps à la teſte
326 MERCURE
duquel il fervira , & qui facrifiera toutfonfangpour le bien
de l'Etat, & pour la gloire d'un
Prince auffi genereux que
grand. Joignez à tout cela
l'effet que peut faire la preſence d'un Prince iffu des plus parfaits Heros. Il fervira pondant fa premiere Campagne , à
la tefte de fon Regiment de
Condé.
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Résumé : Empressement de Monsieur le Duc, pour faire la Campagne, avec plusieurs remarques curieuses sur ce sujet. [titre d'après la table]
Le texte décrit la confirmation de la participation du Duc à une campagne militaire. Bien que n'ayant pas encore dix-huit ans, le Duc a manifesté un grand empressement et une ardente demande pour servir. Le roi, initialement réticent en raison de sa jeunesse, a finalement accepté. À l'annonce de l'accord royal, le Duc a exprimé une immense joie et a immédiatement informé ses officiers et préparé ses équipages. Il a doublé les ressources de sa maison pour fournir des chevaux et des équipements à ses gentilshommes, évitant ainsi des dépenses supplémentaires. Cette générosité et cette ardeur royale lui attireront l'amour et la vénération des troupes. Le Duc servira pendant sa première campagne à la tête de son régiment de Condé.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2043
p. 326-342
Mariage de Mademoiselle d'Enguien & de Monsieur de Vendôme, avec plusieurs choses particulières qui regardent ces deux illustres Epoux. [titre d'après la table]
Début :
Je dois vous parler d'un grand Mariage qui merite vôtre [...]
Mots clefs :
Mariage, Monsieur de Vendôme, Mademoiselle d'Enguien, Prince Eugène, Combat
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Mariage de Mademoiselle d'Enguien & de Monsieur de Vendôme, avec plusieurs choses particulières qui regardent ces deux illustres Epoux. [titre d'après la table]
Je dois vous parler d'un
grand Mariage qui merite vôtre attention , & dont toute la
Cour a témoigné beaucoup de
joye ; c'eft de celuy de Mademoiſelle d'Enguien, & de Mon-
GALANT 327
fieur de Vendôme. Il eft des
Perfonnes dont la naiffance eft
fi connue , qu'il eft inutile d'en
parler , puifqu'on n'en pourroit rien dire qui ne fût connu
de tout le monde. Ainfi je vous
parleray feulement de ce qui
regarde les perfonnes de ces
deux illuftres Epoux.
Mademoiselle d Enguien eft
digne fille de Madamela Princoffe , dont la modeſtie , la fageffe, la grande &ardente charité pour les pauvres , &toutes
les vertus font connuës , & qui
en a plus tiré d'éclat , que de
la grande naiffance du feu
328 MERCURE
Prince fon Epoux & de la fienne. On peut juger par là des
bonnes qualitez de Mademoifelle d'Enguien , qui a toûjours
eu de pareils exemples devant
les yeux , & qui a toûjours fait
voir que fon inclination eftoit
toute portée à les fùivre. Enfin,
on a toûjours remarqué que
cette Princeffe a toutes les qualitez & toute la douceur qui
peuvent faire une femme du
caractere de la Princeffe fa
Mere , & l'on s'eft toûjours
fervy en parlant d'elle ,
terme qui dit beaucoup , & qui
fait comprendre encore davand'un
GALANT 329
tage , puifque l'on dit de cette
Princeffe , qu'Elle n'a point d'humeur ; c'eft à- dire , qu'elle ne fe
laiffe entefter d'aucune chofe ,
qu'elle ne s'obtine ſur rien ,
& qu'elle eft toûjours preſte à
prendre le bon party , & à faire tout ce qu'on trouvera à
propos qu'elle faffe pour
bien & pour fa gloire.
fon
A l'égard de Mr de Vendôme, il a toute fa vie preferé la
qualité d'honnête homme à
toutes les autres ; il eft ennemi du fafte , & s'il a de l'ambition ce n'eft que celle que
peut caufer la belle gloire ; il
Avril 1710. Ec
A
330 MERCURE
T
cft bon , humain , & fon éga
lité de vie fait plaifir à tous
ceux qui le connoiffent. Il aime naturellement le Roy &
toute la Maiſon Royale ; il
n'a point de volonté , & il eft
toûjours preſt à faire tout ce
que l'on fouhaite de luy ; il a
toute fa vie fervy le Roy , &
l'Etat. Il a beaucoup fervi en
Allemagne , il a eu la gloire de
fe rendre maiftre de Barcelone ; cette conqueſte étoit auſſi
difficile qu'importante , & fera
vivre éternellement fa memoire , auffi-bien que le grand
nombre de campagnes qu'ila
GALANT 330
7
faites en Italie qui luy ont efté
auffi glorieufes qu'elles étoient
utiles & glorieufes à la France
& à l'Eſpagne en ce temps là ,
& il ya toujours triomphé des
troupes du Comte de Staremberg; de celles que commandoir Mr le Prince Eugene , &
dans les temps que celles de
Monfieur le Duc de Savoye fe
font mifes de la partie , elles
n'ont pasarrefté le cours de fes
conqueftes. Il ne s'eft jamais
vû d'afcendent pareil à celuy
qu'il a toûjours eu fur Mr le
Prince Eugene qui a toûjours
paru un Ecolier auprés de luy.
E cij
332 MERCUR
Ila gagnétant de batailles contre ce Prince que j'en ay oublié
le nombre ; mais vous les trouverez dans mes Lettres dont je
vous ay toujours envoyé d'amples détails à mesure qu'elles ſe
fontdonnées , &je vous ay envoyéen même temps les Relations qu'il en envoyoit au Roy.
Il obfervoit de ne point parler
de luy ; mais irrendoit juftice à
tous ceux qui s'étoient diſtinguez , qu'il nommoit les uns
aprés les autres , en faifant le
détail de leurs actions , & en
leur donnant les loüanges qui
leurs étoient duës . Jamais perཟླ་
GALANT 333
fonne n'a plus brillé que ce
Prince dans un combat ; il étoit
par tout tant que le combat
duroit , à la tefte, à la queue ,
fur les ailes & dans le centre
& les Soldats avoient tant d'amourpour luy, & tant de confiance en fa perfonne qu'ils le .
fuivoient par tout avec le plus
grand empreffement & la plus
vive ardeur , de maniere qu'il
n'y avoit point de déroute à
craindre fous fon Commandement , & qu'il ne luy eſt jamais.
rien arrivé de femblable , &
Mrle Prince Eugene étoit auffi
petit dans ces occafions qu'il
334 MERCURE
étoit granden cetemps là dans
les Gazettes étrangeres , parce
que les Alliez ne vouloienr pas
décourager leurs Sujets , &
qu'ils vouloient au contraire
les encourager à fournir toujours aux frais de la guerre.
Enfin toute l'Europe n'a pû
s'empêcher de demeurer d'accord , que Monfieur de Vendôme a pouffé de pofte en
poſte Mr le Prince Eugenejufqu'au bout de l'Italie , l'ayant
acculé deux fois dans les Montagnes du Trentin. Il l'a chaffé des endroits oùil fe croyoit
en feureté , & dans lesquels il
GALANT 335
croyoit que l'on n'ofoit l'attaquer, & il a efté obligé de ſe
retirerdu Seraglio oùil croyoit
qu'il feroit toûjours maistre de
fortir ou de ne pas fortir , &le
Lac de Garden'a pas efté pour
luyun lieu où il ait efté plus à
couvert. Enfin il me faudroit
un Volume entier fi j'entreprenois de vous parler de routes les Batailles que Monfieur
de Vendôme a gagnées en Ita
lie , & de tous les Poftes qu'il a
remportez les uns aprés les au
tres. Toute 1 Italie parle de fa
gloire ; elle s'en fouvient avec
joye, & elle fe trouve dans la
335 MERCURE
le
derniere affliction de nele plus
avoir. Chacun y feroit maiftre
de fes biens , au lieu que les
Puiffances de cette vaſte Contrée qui devroient n'avoir nulpart en cette guerre , & qui
n'yen avoient point du temps
de ce fameux Conquerant , fe
trouvent accablées de fubfides
pour la continuation d'une
guerre à laquelle elles devroient n'avoir aucune part ,
& qui ne les regarde pas ; & on
oblige même la plûpart de
fournir jufqu'à des hommes.
Enfin toute l'Italie eft dans un
état fi violent qu'il eft impoffible
GALANT 337
fible qu'elle puiffe y refter
long- temps , & on la dégarnit
tellement d'argent & d'hommes quefe fera bien toft un de
fert, où le peud'habitans qui y
refteront ne trouveront pas de
quoyfournir à leur nourriture,
ce quifait qu'elle regrette tous
les jours les Troupes Françoifes , puifque pendant leur ſéjour la liberté y régnoit, que
tous les Peuples jouiffoient de
ce qui leur appartenoit , &que
la France loin d'en emporter
l'argent , y en envoyoits de
maniere que ces Peuples doivent dire : Oh l'heureux temps ,
Avril 1710. Ff
338 MERCURE
quand reviendra till! tala
Je ne dois pas finir cet Ar
ticle fans vous parler de l'af
cendent que Monfieur de Vendôme a encore eu en Flandre
fur Mr le Prince Eugene , & de
la maniere dont il ya brillé en
rompant tous les deffeins des
Alliez , fans qu'il ait efté queftion de Combat ; mais fculement de les empêcher avec
leurs nombreufes & formidables Troupes de prendre un
poulce de terre , ni même de
faire aucunes entrepriſes. Ils
n'ont pas fait un pas pendant
toute cette Campagne qu'il
17
GALANT 339
ne les ait empéché d'avancer ;
& quand ils avoient formé
quelque deiffein , ils fe trouvoient coupez par ce Prince,
quoy qu'il fuft fort éloigné
d'eux dans le temps qu'ils l'avoient formné , & mefme commencéà mettre en excecution;
& lors qu'ils fe vantoient de
faire quelque expedition , &
que Monfieur de Vendôme
l'ayant fçû auoit dit : Ils n'ofe
roient , il n'en eftoit rien. Enfin
avec des forces infiniment
moins confiderables que celles
des Alliez , il les arrefta par fa
grande fermeté , & par fa
Ffij
340 MERCURE
àla
grande experience dans le mé
tier de la guerre, pendant toute la Campagne, fans qu'ils fe
trouvaffent plus avancez
fin qu'au commencement.
Toute l'Europea parlé decette Campagnequ'on a regardée
avec admiration , & quand ce
Princeauroit emporté dix Places confiderables , elle luy au
roit eſté moins glorieufe qu'el
le ne luy a efté en ne faifant
autre chofe que de rompre
tous les projets des Alliez, &
en les arreftant par tout , de
même que s'il avoit cu une
grande fuperiorité fur eux
GALANT 341
quoy qu'elle fult toute de leur
cofté , & il n'y a point de General qui ne voulut avoir fait
unefiglorieufe Campagne , &
qui ne la preferaft à celles dans
lefquelles il auroit fait une
grande moiffon de Lauriers.
C'est ainsi que tout le monde
en a parlé , & a regardé cette
campagne comme une des plus
fçavantes qu'ait jamais fait aucun General , quelque grand,
heureux , & quelque habile
qu'il peut eftre.
Monfieur de Vendôme doit
mêler au premier jour fes Lauriers aux Mirthres de l'Amour.
Ffiij
342 MERCURE
On dit que fon mariage doit
eftre celebré à Seaux. Je ne
puis encore vous en parler dans
cette Lettre , quoy qu'il doive neanmoins eftre confommé dans le temps que vous la
recevrez.
grand Mariage qui merite vôtre attention , & dont toute la
Cour a témoigné beaucoup de
joye ; c'eft de celuy de Mademoiſelle d'Enguien, & de Mon-
GALANT 327
fieur de Vendôme. Il eft des
Perfonnes dont la naiffance eft
fi connue , qu'il eft inutile d'en
parler , puifqu'on n'en pourroit rien dire qui ne fût connu
de tout le monde. Ainfi je vous
parleray feulement de ce qui
regarde les perfonnes de ces
deux illuftres Epoux.
Mademoiselle d Enguien eft
digne fille de Madamela Princoffe , dont la modeſtie , la fageffe, la grande &ardente charité pour les pauvres , &toutes
les vertus font connuës , & qui
en a plus tiré d'éclat , que de
la grande naiffance du feu
328 MERCURE
Prince fon Epoux & de la fienne. On peut juger par là des
bonnes qualitez de Mademoifelle d'Enguien , qui a toûjours
eu de pareils exemples devant
les yeux , & qui a toûjours fait
voir que fon inclination eftoit
toute portée à les fùivre. Enfin,
on a toûjours remarqué que
cette Princeffe a toutes les qualitez & toute la douceur qui
peuvent faire une femme du
caractere de la Princeffe fa
Mere , & l'on s'eft toûjours
fervy en parlant d'elle ,
terme qui dit beaucoup , & qui
fait comprendre encore davand'un
GALANT 329
tage , puifque l'on dit de cette
Princeffe , qu'Elle n'a point d'humeur ; c'eft à- dire , qu'elle ne fe
laiffe entefter d'aucune chofe ,
qu'elle ne s'obtine ſur rien ,
& qu'elle eft toûjours preſte à
prendre le bon party , & à faire tout ce qu'on trouvera à
propos qu'elle faffe pour
bien & pour fa gloire.
fon
A l'égard de Mr de Vendôme, il a toute fa vie preferé la
qualité d'honnête homme à
toutes les autres ; il eft ennemi du fafte , & s'il a de l'ambition ce n'eft que celle que
peut caufer la belle gloire ; il
Avril 1710. Ec
A
330 MERCURE
T
cft bon , humain , & fon éga
lité de vie fait plaifir à tous
ceux qui le connoiffent. Il aime naturellement le Roy &
toute la Maiſon Royale ; il
n'a point de volonté , & il eft
toûjours preſt à faire tout ce
que l'on fouhaite de luy ; il a
toute fa vie fervy le Roy , &
l'Etat. Il a beaucoup fervi en
Allemagne , il a eu la gloire de
fe rendre maiftre de Barcelone ; cette conqueſte étoit auſſi
difficile qu'importante , & fera
vivre éternellement fa memoire , auffi-bien que le grand
nombre de campagnes qu'ila
GALANT 330
7
faites en Italie qui luy ont efté
auffi glorieufes qu'elles étoient
utiles & glorieufes à la France
& à l'Eſpagne en ce temps là ,
& il ya toujours triomphé des
troupes du Comte de Staremberg; de celles que commandoir Mr le Prince Eugene , &
dans les temps que celles de
Monfieur le Duc de Savoye fe
font mifes de la partie , elles
n'ont pasarrefté le cours de fes
conqueftes. Il ne s'eft jamais
vû d'afcendent pareil à celuy
qu'il a toûjours eu fur Mr le
Prince Eugene qui a toûjours
paru un Ecolier auprés de luy.
E cij
332 MERCUR
Ila gagnétant de batailles contre ce Prince que j'en ay oublié
le nombre ; mais vous les trouverez dans mes Lettres dont je
vous ay toujours envoyé d'amples détails à mesure qu'elles ſe
fontdonnées , &je vous ay envoyéen même temps les Relations qu'il en envoyoit au Roy.
Il obfervoit de ne point parler
de luy ; mais irrendoit juftice à
tous ceux qui s'étoient diſtinguez , qu'il nommoit les uns
aprés les autres , en faifant le
détail de leurs actions , & en
leur donnant les loüanges qui
leurs étoient duës . Jamais perཟླ་
GALANT 333
fonne n'a plus brillé que ce
Prince dans un combat ; il étoit
par tout tant que le combat
duroit , à la tefte, à la queue ,
fur les ailes & dans le centre
& les Soldats avoient tant d'amourpour luy, & tant de confiance en fa perfonne qu'ils le .
fuivoient par tout avec le plus
grand empreffement & la plus
vive ardeur , de maniere qu'il
n'y avoit point de déroute à
craindre fous fon Commandement , & qu'il ne luy eſt jamais.
rien arrivé de femblable , &
Mrle Prince Eugene étoit auffi
petit dans ces occafions qu'il
334 MERCURE
étoit granden cetemps là dans
les Gazettes étrangeres , parce
que les Alliez ne vouloienr pas
décourager leurs Sujets , &
qu'ils vouloient au contraire
les encourager à fournir toujours aux frais de la guerre.
Enfin toute l'Europe n'a pû
s'empêcher de demeurer d'accord , que Monfieur de Vendôme a pouffé de pofte en
poſte Mr le Prince Eugenejufqu'au bout de l'Italie , l'ayant
acculé deux fois dans les Montagnes du Trentin. Il l'a chaffé des endroits oùil fe croyoit
en feureté , & dans lesquels il
GALANT 335
croyoit que l'on n'ofoit l'attaquer, & il a efté obligé de ſe
retirerdu Seraglio oùil croyoit
qu'il feroit toûjours maistre de
fortir ou de ne pas fortir , &le
Lac de Garden'a pas efté pour
luyun lieu où il ait efté plus à
couvert. Enfin il me faudroit
un Volume entier fi j'entreprenois de vous parler de routes les Batailles que Monfieur
de Vendôme a gagnées en Ita
lie , & de tous les Poftes qu'il a
remportez les uns aprés les au
tres. Toute 1 Italie parle de fa
gloire ; elle s'en fouvient avec
joye, & elle fe trouve dans la
335 MERCURE
le
derniere affliction de nele plus
avoir. Chacun y feroit maiftre
de fes biens , au lieu que les
Puiffances de cette vaſte Contrée qui devroient n'avoir nulpart en cette guerre , & qui
n'yen avoient point du temps
de ce fameux Conquerant , fe
trouvent accablées de fubfides
pour la continuation d'une
guerre à laquelle elles devroient n'avoir aucune part ,
& qui ne les regarde pas ; & on
oblige même la plûpart de
fournir jufqu'à des hommes.
Enfin toute l'Italie eft dans un
état fi violent qu'il eft impoffible
GALANT 337
fible qu'elle puiffe y refter
long- temps , & on la dégarnit
tellement d'argent & d'hommes quefe fera bien toft un de
fert, où le peud'habitans qui y
refteront ne trouveront pas de
quoyfournir à leur nourriture,
ce quifait qu'elle regrette tous
les jours les Troupes Françoifes , puifque pendant leur ſéjour la liberté y régnoit, que
tous les Peuples jouiffoient de
ce qui leur appartenoit , &que
la France loin d'en emporter
l'argent , y en envoyoits de
maniere que ces Peuples doivent dire : Oh l'heureux temps ,
Avril 1710. Ff
338 MERCURE
quand reviendra till! tala
Je ne dois pas finir cet Ar
ticle fans vous parler de l'af
cendent que Monfieur de Vendôme a encore eu en Flandre
fur Mr le Prince Eugene , & de
la maniere dont il ya brillé en
rompant tous les deffeins des
Alliez , fans qu'il ait efté queftion de Combat ; mais fculement de les empêcher avec
leurs nombreufes & formidables Troupes de prendre un
poulce de terre , ni même de
faire aucunes entrepriſes. Ils
n'ont pas fait un pas pendant
toute cette Campagne qu'il
17
GALANT 339
ne les ait empéché d'avancer ;
& quand ils avoient formé
quelque deiffein , ils fe trouvoient coupez par ce Prince,
quoy qu'il fuft fort éloigné
d'eux dans le temps qu'ils l'avoient formné , & mefme commencéà mettre en excecution;
& lors qu'ils fe vantoient de
faire quelque expedition , &
que Monfieur de Vendôme
l'ayant fçû auoit dit : Ils n'ofe
roient , il n'en eftoit rien. Enfin
avec des forces infiniment
moins confiderables que celles
des Alliez , il les arrefta par fa
grande fermeté , & par fa
Ffij
340 MERCURE
àla
grande experience dans le mé
tier de la guerre, pendant toute la Campagne, fans qu'ils fe
trouvaffent plus avancez
fin qu'au commencement.
Toute l'Europea parlé decette Campagnequ'on a regardée
avec admiration , & quand ce
Princeauroit emporté dix Places confiderables , elle luy au
roit eſté moins glorieufe qu'el
le ne luy a efté en ne faifant
autre chofe que de rompre
tous les projets des Alliez, &
en les arreftant par tout , de
même que s'il avoit cu une
grande fuperiorité fur eux
GALANT 341
quoy qu'elle fult toute de leur
cofté , & il n'y a point de General qui ne voulut avoir fait
unefiglorieufe Campagne , &
qui ne la preferaft à celles dans
lefquelles il auroit fait une
grande moiffon de Lauriers.
C'est ainsi que tout le monde
en a parlé , & a regardé cette
campagne comme une des plus
fçavantes qu'ait jamais fait aucun General , quelque grand,
heureux , & quelque habile
qu'il peut eftre.
Monfieur de Vendôme doit
mêler au premier jour fes Lauriers aux Mirthres de l'Amour.
Ffiij
342 MERCURE
On dit que fon mariage doit
eftre celebré à Seaux. Je ne
puis encore vous en parler dans
cette Lettre , quoy qu'il doive neanmoins eftre confommé dans le temps que vous la
recevrez.
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Résumé : Mariage de Mademoiselle d'Enguien & de Monsieur de Vendôme, avec plusieurs choses particulières qui regardent ces deux illustres Epoux. [titre d'après la table]
Le texte décrit le mariage de Mademoiselle d'Enguien et de Monsieur de Vendôme, un événement célébré avec joie à la cour. Mademoiselle d'Enguien est présentée comme une jeune femme digne de sa mère, la Princesse, reconnue pour sa modestie, sa sagesse et sa charité. Elle est appréciée pour sa douceur et son absence d'humeur, ce qui la rend prête à accomplir ce qui est approprié pour son bien et sa gloire. Monsieur de Vendôme est loué pour ses qualités d'honnête homme, son aversion pour la fausseté et son ambition pour la gloire. Il est décrit comme bon, humain et égal dans sa manière de vivre, aimant naturellement le roi et la Maison Royale. Ses services militaires en Allemagne et en Italie sont particulièrement notables, notamment la conquête de Barcelone et ses victoires contre les troupes du Comte de Starhemberg et du Prince Eugène. Ses campagnes en Italie et en Flandre sont marquées par sa fermeté et son expérience, lui permettant de contrer les projets des alliés malgré des forces inférieures. Le mariage doit être célébré à Sceaux, bien que les détails précis ne soient pas encore connus au moment de la rédaction du texte.
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2044
p. 342-345
Article des Enigmes. [titre d'après la table]
Début :
L'Article des Enigmes peut estre placé aprés un Mariage, [...]
Mots clefs :
Énigmes, Divertissements, Chandelle, Lumière portative
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Article des Enigmes. [titre d'après la table]
L'Article des Enigmes peut
eſtre placé aprés un Mariage
puifque les Enigmes doivent
eltre regardées commedes Jeux
d'efprit , & des divertiffemens.
Quoique la derniere parût affez.
facile , comme il y avoit plu
fieurs mots qui pouvoient approcher en quelque façon du
veritable , plufieurs s'y font
"
GALANT 343
trompez, & n'ont pas frappé
juſte au but , quoy qu'ils en
ayent beaucoup approché. Le
veritable mot eftoit la Chandelle ou Lumiere portative. Ceux
qui l'ont trouvé font Mrs du
Freine , rue faint Honoré, de
Rouillac le jeune , la Guillotiere, Fauxbourg faint Germain ;.
du Perrey , du mefme Fauxbourg ; Godard, du Marais du
Temple ; Jacques Thirou , du
College Mazarin ; le Petit Brunet de la rue faint Honoré ; le
petit d'Augy ; le Solitaire du
Quartier des Quinze- vingts &
fon Amic; le Petit Maiftre, de
1
344 MERCURE
la Cour du Palais ; le Prefident
de l'Hoſtel de Valois ; le Poupon Malherbe , le Devineur
perpetuel , de la rue S. Denis ;
I'Homme à la Mode, de la mêmeruë ; l'Entefté des Lotteries;
& l'Enjoüé , qui ne rit plus depuis quelque temps ; l'Aimable
Princeffe , qui apprend le Latin , demeurant à Versailles ;
&l'Amant de la Nymphe qui
porte la Mouche fur le nez,
demeurant à Paris ; la Jeune
Mufe renaiffante G. O. la Mignonne aux Armes d'Eſpagne;
la Belle Babet , de la rue des
Prouvaires ; & la charmante
Į
GALANT 345
N....de la rue S. Denis ; l'Amante , Balduc , du coin de la
rue des Marmouzets ; la Sapho,
du Quartier du Palais ; la Belle
Marchande , de la ruë S. Denis;
& l'Enjoüée du Quartier du
Louvre. Je vous envoye une
Enigme nouvelle.
eſtre placé aprés un Mariage
puifque les Enigmes doivent
eltre regardées commedes Jeux
d'efprit , & des divertiffemens.
Quoique la derniere parût affez.
facile , comme il y avoit plu
fieurs mots qui pouvoient approcher en quelque façon du
veritable , plufieurs s'y font
"
GALANT 343
trompez, & n'ont pas frappé
juſte au but , quoy qu'ils en
ayent beaucoup approché. Le
veritable mot eftoit la Chandelle ou Lumiere portative. Ceux
qui l'ont trouvé font Mrs du
Freine , rue faint Honoré, de
Rouillac le jeune , la Guillotiere, Fauxbourg faint Germain ;.
du Perrey , du mefme Fauxbourg ; Godard, du Marais du
Temple ; Jacques Thirou , du
College Mazarin ; le Petit Brunet de la rue faint Honoré ; le
petit d'Augy ; le Solitaire du
Quartier des Quinze- vingts &
fon Amic; le Petit Maiftre, de
1
344 MERCURE
la Cour du Palais ; le Prefident
de l'Hoſtel de Valois ; le Poupon Malherbe , le Devineur
perpetuel , de la rue S. Denis ;
I'Homme à la Mode, de la mêmeruë ; l'Entefté des Lotteries;
& l'Enjoüé , qui ne rit plus depuis quelque temps ; l'Aimable
Princeffe , qui apprend le Latin , demeurant à Versailles ;
&l'Amant de la Nymphe qui
porte la Mouche fur le nez,
demeurant à Paris ; la Jeune
Mufe renaiffante G. O. la Mignonne aux Armes d'Eſpagne;
la Belle Babet , de la rue des
Prouvaires ; & la charmante
Į
GALANT 345
N....de la rue S. Denis ; l'Amante , Balduc , du coin de la
rue des Marmouzets ; la Sapho,
du Quartier du Palais ; la Belle
Marchande , de la ruë S. Denis;
& l'Enjoüée du Quartier du
Louvre. Je vous envoye une
Enigme nouvelle.
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Résumé : Article des Enigmes. [titre d'après la table]
Le texte aborde la résolution d'une énigme publiée dans un article, adaptée pour être placée après un mariage en raison de son caractère ludique et divertissant. Bien que l'énigme semblât simple, plusieurs mots pouvaient correspondre, ce qui a induit en erreur de nombreuses personnes. Le mot correct était 'Chandelle' ou 'Lumière portative'. Les personnes ayant résolu l'énigme sont listées avec leurs adresses ou lieux de résidence, incluant Mrs du Freine, Rouillac le jeune, Godard, Jacques Thirou, et d'autres. Le texte annonce également l'envoi d'une nouvelle énigme.
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2045
p. 345-346
ENIGME.
Début :
D'un visage trompeur, j'aborde tout le monde, [...]
Mots clefs :
Fausse monnaie
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ENIGME.
ENIGME.
D'un vifage trompeur , j'aborde
tout le monde,
Je cache mes défauts autant que
je le puis
Il est vray je n'ay pas , une bonté
profonde
346 MERCURE
L'on me fuit auffi - toft que l'on
fçait qui je fuis ;
Faire des Vœux au Ciel pour la
fantédu Roy,
Benir le nom de Dicu , c'eft là mon
caractere
Mais l'occupation d'un fi pieux
employ,
Souvent n'empêche pas la perte de
mon Pere.
D'un vifage trompeur , j'aborde
tout le monde,
Je cache mes défauts autant que
je le puis
Il est vray je n'ay pas , une bonté
profonde
346 MERCURE
L'on me fuit auffi - toft que l'on
fçait qui je fuis ;
Faire des Vœux au Ciel pour la
fantédu Roy,
Benir le nom de Dicu , c'eft là mon
caractere
Mais l'occupation d'un fi pieux
employ,
Souvent n'empêche pas la perte de
mon Pere.
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2046
p. 346-347
AIR NOUVEAU.
Début :
Voicy encore un Printemps nouveau. / L'Heureux Printemps est de retour, [...]
Mots clefs :
Printemps, Amour
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : AIR NOUVEAU.
Voicy encore un Printemps
nouveau.
AIR NOUVEAU.
L'heureux Printemps eft de retour,
Sa douceur infpire l'amour;Son émail enrichit nos vergers &
nos plaines :
Mais tant de beautez tant d'appass
Peuvent- ilsfoulager mes peines ;
Si mon Iris ne m'aime pas.
nouveau.
AIR NOUVEAU.
L'heureux Printemps eft de retour,
Sa douceur infpire l'amour;Son émail enrichit nos vergers &
nos plaines :
Mais tant de beautez tant d'appass
Peuvent- ilsfoulager mes peines ;
Si mon Iris ne m'aime pas.
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2047
p. 347
Eloge de la Marine. [titre d'après la table]
Début :
J'aurois encore à vous entretenir de beaucoup de prises [...]
Mots clefs :
Marine
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Eloge de la Marine. [titre d'après la table]
J'aurois encore à vous entretenir de beaucoup de prifes
faites fur les ennemis par Mrs
de la Marine ; mais il ne me
refte ny de temps ny de place.
Il fuffit de vous dire , que la
Marine de France remportede
continuels avantages dans l'une & dans l'autre Mer.
faites fur les ennemis par Mrs
de la Marine ; mais il ne me
refte ny de temps ny de place.
Il fuffit de vous dire , que la
Marine de France remportede
continuels avantages dans l'une & dans l'autre Mer.
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2048
p. 347-349
Article dont la lecture fera plaisir aux Vieillards. [titre d'après la table]
Début :
Je devrois aussi vous parler de plusieurs personnes mortes [...]
Mots clefs :
Mort, Centenaires, Âge
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Article dont la lecture fera plaisir aux Vieillards. [titre d'après la table]
Je devrois auffi vous parler
348 MERCURE
de plufieurs perfonnes mortes
beaucoup par de là l'âge de
cent ans. Ces Articles font curieux &font toûjours d'autant
plus de plaifir à ceux qui les
lifent, queceuxqui approchent
de l'âge de quatre- vingt ans fe
croyent encore fort jeunes , &
croyent avec raifon qu'ils peuvent vivre encore un affez
grand nombre d'années , &
mefme fans fe reffentir beaucoup des incommoditez de la
vicilleffe , dautant que ceux qui
vivent beaucoup au delà de
cent ans , font prefque toûjours dans une parfaite fanté ,
que
GALANT 349
que leur vûe eft bonne , qu'ils
jouiffent de toutes les forces
des jeunes gens , & qu'ils ne
meurent point à caufe deleurs
infirmitez ; mais feulement parce que la nature s'ufe , & qu'ils
ne meurent que parce qu'il
que tous les hommes meu- faut
rent
348 MERCURE
de plufieurs perfonnes mortes
beaucoup par de là l'âge de
cent ans. Ces Articles font curieux &font toûjours d'autant
plus de plaifir à ceux qui les
lifent, queceuxqui approchent
de l'âge de quatre- vingt ans fe
croyent encore fort jeunes , &
croyent avec raifon qu'ils peuvent vivre encore un affez
grand nombre d'années , &
mefme fans fe reffentir beaucoup des incommoditez de la
vicilleffe , dautant que ceux qui
vivent beaucoup au delà de
cent ans , font prefque toûjours dans une parfaite fanté ,
que
GALANT 349
que leur vûe eft bonne , qu'ils
jouiffent de toutes les forces
des jeunes gens , & qu'ils ne
meurent point à caufe deleurs
infirmitez ; mais feulement parce que la nature s'ufe , & qu'ils
ne meurent que parce qu'il
que tous les hommes meu- faut
rent
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Résumé : Article dont la lecture fera plaisir aux Vieillards. [titre d'après la table]
Le texte évoque des personnes ayant vécu plus de cent ans, suscitant un grand intérêt, notamment chez ceux approchant des quatre-vingts ans. Ces individus se perçoivent comme jeunes et en bonne santé, conservant la vue et les forces de la jeunesse. Leur décès est attribué à l'épuisement naturel de la vie.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2049
p. 349
« Je crois que vous devez être satisfaite de ma Lettre, ne vous [...] »
Début :
Je crois que vous devez être satisfaite de ma Lettre, ne vous [...]
Mots clefs :
Articles curieux
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Je crois que vous devez être satisfaite de ma Lettre, ne vous [...] »
Je crois que vous devez être
fatisfaite de ma Lettre , ne vous
en ayant jamais envoyé qui ait
efté remplie d'un auffi grand
nombre d'Articles curieux .
fatisfaite de ma Lettre , ne vous
en ayant jamais envoyé qui ait
efté remplie d'un auffi grand
nombre d'Articles curieux .
Fermer
2050
p. 349-351
Prises nouvelles. [titre d'après la table]
Début :
Je crois que vous devez être satisfaite de ma Lettre, ne vous [...]
Mots clefs :
Charge, Expéditions de Mer
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Prises nouvelles. [titre d'après la table]
Je crois que vous devez être
fatisfaite de ma Lettre , ne vous
en ayant jamais envoyé qui ait
efté remplie d'un auffi grand
nombre d'Articles curieux .
Comme on reçoit fouvent
des nouvelles de nos Expeditions de Mer , & que vous
Avril 1710.
Gg
350 MERCURE.
n'avez encore ouy parler que de la prife
duVaiffeau nommé la Galere d'Amfterdam ,je dois vous faire part de la Lifte
nouvellement arrivée de Toulon , de la
maniere qu'elle eft venue , & dans laquelle vous trouverez que cette prife a
efté accompagnée de plufieurs autres
Expeditions.
Ala Rade de Toulon le 22 , Avril.
Mr l'Aigle prit le 11. Mars , un Vail
feau Anglois, chargé de Hareng , & de
Stocfiche , eftimé 30. mille livres.
Le 28. Mars il prit un autre Vaiffeau
Anglois chargé de pareilles Marchandifes , eftimé 20. mille livres.
Le 15. Avril il prit un Corfaire Fleffingois de 28. cañons , & de 180. hom.
mes d'équipage , & reprit un Navire
François chargé d'huile , que ce Cor- faire avoit enlevé.
Le 17. Avril , il prit le Vaiffeau Hollandois nommé la Galere d'Amfterdam
commandé par le Capitaine d'Ierfeland,
& charge de Marchandifes de Levant,
foye, caffé , & autres , eftimées quatre
cens mille livres.
GALANT 351
Le Capitaine Houdart , Commandant le Corfaire , François nommé le
Prince deFrife , a auffi enlevé un Corfaire Fleffingois de 14. canons , & de 100.
hommes d'équipage.
fatisfaite de ma Lettre , ne vous
en ayant jamais envoyé qui ait
efté remplie d'un auffi grand
nombre d'Articles curieux .
Comme on reçoit fouvent
des nouvelles de nos Expeditions de Mer , & que vous
Avril 1710.
Gg
350 MERCURE.
n'avez encore ouy parler que de la prife
duVaiffeau nommé la Galere d'Amfterdam ,je dois vous faire part de la Lifte
nouvellement arrivée de Toulon , de la
maniere qu'elle eft venue , & dans laquelle vous trouverez que cette prife a
efté accompagnée de plufieurs autres
Expeditions.
Ala Rade de Toulon le 22 , Avril.
Mr l'Aigle prit le 11. Mars , un Vail
feau Anglois, chargé de Hareng , & de
Stocfiche , eftimé 30. mille livres.
Le 28. Mars il prit un autre Vaiffeau
Anglois chargé de pareilles Marchandifes , eftimé 20. mille livres.
Le 15. Avril il prit un Corfaire Fleffingois de 28. cañons , & de 180. hom.
mes d'équipage , & reprit un Navire
François chargé d'huile , que ce Cor- faire avoit enlevé.
Le 17. Avril , il prit le Vaiffeau Hollandois nommé la Galere d'Amfterdam
commandé par le Capitaine d'Ierfeland,
& charge de Marchandifes de Levant,
foye, caffé , & autres , eftimées quatre
cens mille livres.
GALANT 351
Le Capitaine Houdart , Commandant le Corfaire , François nommé le
Prince deFrife , a auffi enlevé un Corfaire Fleffingois de 14. canons , & de 100.
hommes d'équipage.
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Résumé : Prises nouvelles. [titre d'après la table]
En avril 1710, l'auteur d'une lettre exprime sa satisfaction quant au contenu riche en informations curieuses. Il relate plusieurs prises effectuées par des navires français. Le 11 mars, le navire 'Mr l'Aigle' a capturé un vaisseau anglais chargé de hareng et de stockfish, estimé à 30 000 livres. Le 28 mars, le même navire a pris un autre vaisseau anglais avec des marchandises similaires, estimé à 20 000 livres. Le 15 avril, 'Mr l'Aigle' a capturé un corsaire flessingois de 28 canons et 180 hommes d'équipage, et a repris un navire français chargé d'huile. Le 17 avril, il a pris le vaisseau hollandais 'la Galère d'Amsterdam', commandé par le Capitaine d'Ierfeland, chargé de marchandises du Levant, de soie, de café et d'autres produits, estimés à 400 000 livres. Par ailleurs, le Capitaine Houdart, commandant le corsaire français 'le Prince de Frise', a capturé un corsaire flessingois de 14 canons et 100 hommes d'équipage.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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