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1
p. 10-16
Article qui contient les particularitez de la vie de cinq personnes qui sont mortes âgées de plus de cent ans, dont on a appris la mort sans avoir sçu des particularitez de la vie. [titre d'après la table]
Début :
Je passe à des Articles de Morts qui feront souhaiter à [...]
Mots clefs :
Âge, Centenaires, Jours, Vécu
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texteReconnaissance textuelle : Article qui contient les particularitez de la vie de cinq personnes qui sont mortes âgées de plus de cent ans, dont on a appris la mort sans avoir sçu des particularitez de la vie. [titre d'après la table]
Je paffe à des Articles de
Morts qui feront fouhaiter à
tous ceux qui les litont , une
auffi longue vie à ce Monarque que celle de ceux qui en
font le fujet. Vous avez déja
vû dans les Nouvelles publiques , l'âge de ceux dontje vais
vous parler ; mais comme elles
n'ont pas affez de place pour
s'étendre fur ce qui les regarde ,
je crois devoir l'ajoûter icy
& vous faire connoiftre combien leur fanté a esté parfaite
pendant la durée de plus d'un
fiecle qu'ils ont vécu , & vous
apprendre les circonſtances de
GALANT 11
leur mort , n'eftant morts pour
ainfi dire , que parce qu'il faut
mourir, & fans que leurs forces fuffent diminuées jufques à
leur dernier moment , ou du
moins à quelques jours prés.
Je commence par celuy qui eft
mort le plus jeune.
Dominique Mailhos mourut le 23. Decembre dernier
âgé de cent & un an dans la
Paroiffe de Saint Lis prés de
l'Ifle en Jordain. Il eftoit né à
à l'Ifle en Jordain , & il ſe maria à l'âge de 30. ans. Il fut
enfuite Métayer pendant 46.
ans chez Mr le Gardeus ; it
12 MERCURE
>
quitta la Métayerie & alla demeurer chez fon gendre , où
il est mort. Il a confervé fon
bon fens jufqu'à quinze jours
avant la mort, & il fut confeffé la veille qu'il le perdit.
Martin du Clerc Manouvrier du Village d'Alaigneu
prés de Peronne , eft mort âgé
de cent quatre ans. Il a toujoursconfervé unefantéfi parfaite & une fi grande vigueur
qu'il dit un an avant la mort,
qu'il commençoit àfentir qu'il
devenoit vieux , parce qu'il ne
pouvoit plus porter trois mines de bled ; c'est- à- dire envi-
GALANT 13
ron cent cinquante pefant fur
fa tefte , depuis le Monaftere
du Mont Saint Quentin juf
qu'à fa maiſon , qui en eft à
une petite demie-licuë.
Michel de Gourgues , Sieur
de Lobuge , ancien Procureur
au Siege Prefidial de Xaintes ,
eft mort âgé de cent cinq ans
& huit mois. Il s'eft toûjours
bien porté , & n'a eſté
jours malade. Il alla encore à
la Chaffe quelques jours avant
fa mort , cftant fort gay , &
fautant & danfant. Ileft mort
d'une retention d'urine.
que fix
Mr Caftera Avocat au Par-
14 MERCURE
lement de Bordeaux , y eſt
mort âgé de cent dix ans dix
mois & dix jours. Il fut élû
Jurat de la même Ville l'an
1648. & a toûjours vêcu fans
avoir eu la moindre incommodité. Il a confervé fon bon
fens juſqu'à la derniere heure
de fa vie.
Mre Guillaume de Labbat
eft mort à la Fléche âgé de
cent onze ans. Il eftoit fils de
Guillaume de Labbat & de
Marie d'Antin. Il avoit commencé à fervir le Roy Louis
XIII. dans fon Regiment des
Gardes , dés l'âge de quatorze
CALANT 15
ans , & il avoit continué de
fervir Louis XIV. juſqu'àl'âge de quarante- cinq ans qu'il
fe retira avec Mr le Marquis
de la Varennes Lieutenant de
Roy d'Anjou & Gouverneur
de la Fléche. Il a paffé pour un
des plus braves de fon temps.
Il avoit une memoire prodigieufe qu'il a confervée jufqu'à la mort. En effet il fe fouvenoit des plus particuliers
évenemens du fiecle dernier ,
qu'il rapportoit d'une maniere
fort agreable. Il marchoit librement & fans bâton , écrivoit & lifoit fans lunettes ; &
16 MERCURE
il n'a efté qu'un jour malade.
Auffi avoit il vêcu fort fobrement juſqu'au jour de ſa mort
Morts qui feront fouhaiter à
tous ceux qui les litont , une
auffi longue vie à ce Monarque que celle de ceux qui en
font le fujet. Vous avez déja
vû dans les Nouvelles publiques , l'âge de ceux dontje vais
vous parler ; mais comme elles
n'ont pas affez de place pour
s'étendre fur ce qui les regarde ,
je crois devoir l'ajoûter icy
& vous faire connoiftre combien leur fanté a esté parfaite
pendant la durée de plus d'un
fiecle qu'ils ont vécu , & vous
apprendre les circonſtances de
GALANT 11
leur mort , n'eftant morts pour
ainfi dire , que parce qu'il faut
mourir, & fans que leurs forces fuffent diminuées jufques à
leur dernier moment , ou du
moins à quelques jours prés.
Je commence par celuy qui eft
mort le plus jeune.
Dominique Mailhos mourut le 23. Decembre dernier
âgé de cent & un an dans la
Paroiffe de Saint Lis prés de
l'Ifle en Jordain. Il eftoit né à
à l'Ifle en Jordain , & il ſe maria à l'âge de 30. ans. Il fut
enfuite Métayer pendant 46.
ans chez Mr le Gardeus ; it
12 MERCURE
>
quitta la Métayerie & alla demeurer chez fon gendre , où
il est mort. Il a confervé fon
bon fens jufqu'à quinze jours
avant la mort, & il fut confeffé la veille qu'il le perdit.
Martin du Clerc Manouvrier du Village d'Alaigneu
prés de Peronne , eft mort âgé
de cent quatre ans. Il a toujoursconfervé unefantéfi parfaite & une fi grande vigueur
qu'il dit un an avant la mort,
qu'il commençoit àfentir qu'il
devenoit vieux , parce qu'il ne
pouvoit plus porter trois mines de bled ; c'est- à- dire envi-
GALANT 13
ron cent cinquante pefant fur
fa tefte , depuis le Monaftere
du Mont Saint Quentin juf
qu'à fa maiſon , qui en eft à
une petite demie-licuë.
Michel de Gourgues , Sieur
de Lobuge , ancien Procureur
au Siege Prefidial de Xaintes ,
eft mort âgé de cent cinq ans
& huit mois. Il s'eft toûjours
bien porté , & n'a eſté
jours malade. Il alla encore à
la Chaffe quelques jours avant
fa mort , cftant fort gay , &
fautant & danfant. Ileft mort
d'une retention d'urine.
que fix
Mr Caftera Avocat au Par-
14 MERCURE
lement de Bordeaux , y eſt
mort âgé de cent dix ans dix
mois & dix jours. Il fut élû
Jurat de la même Ville l'an
1648. & a toûjours vêcu fans
avoir eu la moindre incommodité. Il a confervé fon bon
fens juſqu'à la derniere heure
de fa vie.
Mre Guillaume de Labbat
eft mort à la Fléche âgé de
cent onze ans. Il eftoit fils de
Guillaume de Labbat & de
Marie d'Antin. Il avoit commencé à fervir le Roy Louis
XIII. dans fon Regiment des
Gardes , dés l'âge de quatorze
CALANT 15
ans , & il avoit continué de
fervir Louis XIV. juſqu'àl'âge de quarante- cinq ans qu'il
fe retira avec Mr le Marquis
de la Varennes Lieutenant de
Roy d'Anjou & Gouverneur
de la Fléche. Il a paffé pour un
des plus braves de fon temps.
Il avoit une memoire prodigieufe qu'il a confervée jufqu'à la mort. En effet il fe fouvenoit des plus particuliers
évenemens du fiecle dernier ,
qu'il rapportoit d'une maniere
fort agreable. Il marchoit librement & fans bâton , écrivoit & lifoit fans lunettes ; &
16 MERCURE
il n'a efté qu'un jour malade.
Auffi avoit il vêcu fort fobrement juſqu'au jour de ſa mort
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Résumé : Article qui contient les particularitez de la vie de cinq personnes qui sont mortes âgées de plus de cent ans, dont on a appris la mort sans avoir sçu des particularitez de la vie. [titre d'après la table]
Le texte décrit la vie et la mort de plusieurs individus ayant atteint un âge avancé. Dominique Mailhos, métayer, est décédé à 101 ans à l'Isle en Jordain, conservant ses facultés mentales jusqu'à quinze jours avant sa mort. Martin du Clerc, manœuvre, est mort à 104 ans près de Peronne, en bonne santé jusqu'à un an avant son décès. Michel de Gourgues, ancien procureur, est décédé à 105 ans et 8 mois, en bonne santé jusqu'à sa mort causée par une rétention d'urine. Monsieur Caftera, avocat à Bordeaux, est mort à 110 ans, 10 mois et 10 jours, sans jamais avoir connu de problème de santé. Enfin, Monsieur Guillaume de Labbat est décédé à la Flèche à 111 ans, ayant servi les rois Louis XIII et Louis XIV, et conservant une mémoire prodigieuse et une santé robuste jusqu'à sa mort.
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2
p. 857-862
JUGEMENT DE THEMIS. A MADAME DE ***. Sur le rétablissement de sa santé.
Début :
C'etoit fait de vos jours, ô divine Uranie ; [...]
Mots clefs :
Mort, Thémis, Rage, Apollon, Phébus, Jours, Paix, Dieu, Mortels, Rétablissement, Jugement, Santé
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texteReconnaissance textuelle : JUGEMENT DE THEMIS. A MADAME DE ***. Sur le rétablissement de sa santé.
JUGEMENT DE THEMIS.
A MADAME DE * * *
1
Sur le rétablissement de sa santé.
C'Etoit fait de vos jours , ô divine Uranie;
De son double ciseau la cruelle Atropos ,
Alloit trancher le fil de la plus belle vie.
Bij
.
Mettre
858 MERCURE DE FRANCE
Mettre le comble à tous nos maux ,
Et d'un seul coup , hélas ! ouvrir mille tom
beaux.
On implore à grands cris la Déesse infléxible ;
Mais d'un air indigné , méprisant , insensible
Elle insulte aux soupits des foibles Orphelins ,
Soulagez tant de fois par vos puissantes mains.
Son oeil plein de rage et de joye ,
Contemple avidement ces restes malheureux ,
Qui par vous échappez à ses coups rigoureux
Bien- tôt en vous perdant vont devenir sa proye
Elle avance en couroux ; on fuit de toutes parts ,
Le poison meurtrier de ses affreux regards.
Une illustre famille où regnent la Sagesse ,
L'Honneur , la Probité , l'Union , la Tendresse ,
Prosternée et tremblante , offre inutilement
Ses plus précieuses années ,
Pour prolonger vos destinées ;
Rien ne peut retarder le funeste moment ,
Le Monstre impitoyable approche fierement :
Mais tout à coup sous un heureux auspice ,
Une Divinité propice ,
La celeste Thémis précipitant ses pas ,
Vint arracher vos jours aux horreurs du trépas
Fatale Mort , s'écria - t'elle ,
Arrêté de ton bras l'audace criminelle ,
Respecte les Mortels à tes pieds abattus ;
Apprends à choisir tes victimes ,
TE
MAY. 1733 855
Tu ne dois foudroyer que le vice et les crimes ,
Et c'est ici l'Empire des Vertus .
Set Arrêt prononcé d'une voix formidable ,
De la Déesse inexorable ,
Arrêta les premiers accès ;
Soudain un murmure agréable ,
Annonça par tout le succès ,
D'un jugement si favorable ,
La seule Mort étoit inconsolable ,
D'avoir perdu sa peine et son procès.
. Mais elle eut beau gémir et se deffendre ,
Vanter ses droits et follement prétendre ,
Qu'on trahissoit l'équité , la raison ;
On écouta la froide Demoiselle ,
Puis on siffla sa lugubre Oraison ;
Point d'Orateur ne soutint sa querelle ;
Et pour punir sa noire trahison ,
On opinoit à proceder contre elle ,
A lui donner pour demeure éternelle ,
L'affreux cachot d'une obscure prison ,
Ou renvoyer la hideuse Fémelle ,
Dans le Manoir de la sombre Alecton.
Phébus jugea la peine trop cruelle :
Bannir la Mort ! eh ! que seront les Dieux ,
Si les Humains sont immortels comme eux !
Bien- tôt peut- être une orgueilleuse audace ,
Reproduira de superbes Titans ,
Qui par des coups encor plus éclatants ,
Biij Scauront
860 MERCURE DE FRANCE
Sçauront vanger l'ancienne disgrace ,
Et les malheurs de leur coupable race ,
De Typheus iront briser les fers ,
Et troubleront le Ciel et les Enfers .
Ainsi parla d'un ton fier et sévere ,
Le Dieu brillant qu'à Délos on révere ,
Thémis sourit et loüa gravement ,
Du blond Phébus le discours véhement,
Puis expliquant la raison singuliere ,
Pourquoi le Dieu qui produit la lumiere ,
Parloit si haut pour une Déïté ,
Fille du Stix et de l'obscurité :
Messieurs , dit- elle , avec un air rigide ,
Trahi cent fois par un soûris malin ,
Vous le sçavez , Phébus est Medecin ,
Et doit chérir la Déesse homicide.
Ils sont tous deux l'un pour l'autre formez ;
Ils sont tous deux l'un de l'autre charmez.
Si quelquefois Apollon se déchaîne ,
Traite la Mort d'injuste , d'inhumaine ,
N'en croyez pas ses discours animez ,
C'est pour dupper les Mortels allarmeż ;
Il l'aime au fond et son coeur est sans haine ,
Malgré le feu de ses yeux allumez ,
Bien plus d'amour que de rage enflâmez.
Mêmes projets , même fin , même Empire ,
Et même droit sur tout ce qui respire ,
Unit leurs coeurs et leur funebre Cour ,
It
MAY 1733.
861
Et l'interêt cimente leur amour ;
Car sans la Mort , dont on craint les empreintes,
L'Art d'Apollon seroit moins respecté:
Sans Apollon et son Art si vanté ,
Peu de la Mort sentiroient les atteintes.
Or en faveur du Dieu de la santé ,
Nous épargnons à son illustre amie ,
Un sort cruel , une juste infamie ,
Et maint affront que sa témerité ,
merité.
A plus d'un titre avoit trop
Alors la Deïté des mortelles allarmes ,
Laissant de rage échapper quelques larmes,
Et l'oeil étincelant de colere et de feu :
Fuyons , dit- elle , un triste lieu ,
De la Paix le séjour tranquile ,
Et de Thémis le redoutable azile ,
Sortons pour ne rentrer jamais .
A ces mots elle fuit . Le Dépit et la Honte ,
D'une aîle obéissante et prompte ,
Volerent sur ses pas , suivis des vains regrets ,
Et des soucis cuisans ennemis de la Paix .
Ah ! si le Roy des Dieux , Maître des destinées ,
Ecoutoit les voeux que j'ai faits !
Si par des Loix justes et fortunées ,
Il mésuroit le cours de vos années ,
Sur vos vertus et vos bienfaits !
Deslors vos jours serains, sombres, et sans nuages,
Biiij Cou
862 MERCURE DE FRANCE
Couleroient dans la gloire et verroient tous l
âges ;
Et la solide Verité ,
Sur votre Palais respecté ,
Graveroit d'une main hardie ,
Ces Vers l'effroi da Temps et de la noire Envie
De ce brillant séjour par Themis habité ,
La jalouse Mort est bannie ;
Le Cielpour couronner de la sage
L'inestimable pieté ,
Uranie ,
Veut qu'elle mene en paix une tranquille vie,
Dans le sein glorieux de l'Immortalité.
A MADAME DE * * *
1
Sur le rétablissement de sa santé.
C'Etoit fait de vos jours , ô divine Uranie;
De son double ciseau la cruelle Atropos ,
Alloit trancher le fil de la plus belle vie.
Bij
.
Mettre
858 MERCURE DE FRANCE
Mettre le comble à tous nos maux ,
Et d'un seul coup , hélas ! ouvrir mille tom
beaux.
On implore à grands cris la Déesse infléxible ;
Mais d'un air indigné , méprisant , insensible
Elle insulte aux soupits des foibles Orphelins ,
Soulagez tant de fois par vos puissantes mains.
Son oeil plein de rage et de joye ,
Contemple avidement ces restes malheureux ,
Qui par vous échappez à ses coups rigoureux
Bien- tôt en vous perdant vont devenir sa proye
Elle avance en couroux ; on fuit de toutes parts ,
Le poison meurtrier de ses affreux regards.
Une illustre famille où regnent la Sagesse ,
L'Honneur , la Probité , l'Union , la Tendresse ,
Prosternée et tremblante , offre inutilement
Ses plus précieuses années ,
Pour prolonger vos destinées ;
Rien ne peut retarder le funeste moment ,
Le Monstre impitoyable approche fierement :
Mais tout à coup sous un heureux auspice ,
Une Divinité propice ,
La celeste Thémis précipitant ses pas ,
Vint arracher vos jours aux horreurs du trépas
Fatale Mort , s'écria - t'elle ,
Arrêté de ton bras l'audace criminelle ,
Respecte les Mortels à tes pieds abattus ;
Apprends à choisir tes victimes ,
TE
MAY. 1733 855
Tu ne dois foudroyer que le vice et les crimes ,
Et c'est ici l'Empire des Vertus .
Set Arrêt prononcé d'une voix formidable ,
De la Déesse inexorable ,
Arrêta les premiers accès ;
Soudain un murmure agréable ,
Annonça par tout le succès ,
D'un jugement si favorable ,
La seule Mort étoit inconsolable ,
D'avoir perdu sa peine et son procès.
. Mais elle eut beau gémir et se deffendre ,
Vanter ses droits et follement prétendre ,
Qu'on trahissoit l'équité , la raison ;
On écouta la froide Demoiselle ,
Puis on siffla sa lugubre Oraison ;
Point d'Orateur ne soutint sa querelle ;
Et pour punir sa noire trahison ,
On opinoit à proceder contre elle ,
A lui donner pour demeure éternelle ,
L'affreux cachot d'une obscure prison ,
Ou renvoyer la hideuse Fémelle ,
Dans le Manoir de la sombre Alecton.
Phébus jugea la peine trop cruelle :
Bannir la Mort ! eh ! que seront les Dieux ,
Si les Humains sont immortels comme eux !
Bien- tôt peut- être une orgueilleuse audace ,
Reproduira de superbes Titans ,
Qui par des coups encor plus éclatants ,
Biij Scauront
860 MERCURE DE FRANCE
Sçauront vanger l'ancienne disgrace ,
Et les malheurs de leur coupable race ,
De Typheus iront briser les fers ,
Et troubleront le Ciel et les Enfers .
Ainsi parla d'un ton fier et sévere ,
Le Dieu brillant qu'à Délos on révere ,
Thémis sourit et loüa gravement ,
Du blond Phébus le discours véhement,
Puis expliquant la raison singuliere ,
Pourquoi le Dieu qui produit la lumiere ,
Parloit si haut pour une Déïté ,
Fille du Stix et de l'obscurité :
Messieurs , dit- elle , avec un air rigide ,
Trahi cent fois par un soûris malin ,
Vous le sçavez , Phébus est Medecin ,
Et doit chérir la Déesse homicide.
Ils sont tous deux l'un pour l'autre formez ;
Ils sont tous deux l'un de l'autre charmez.
Si quelquefois Apollon se déchaîne ,
Traite la Mort d'injuste , d'inhumaine ,
N'en croyez pas ses discours animez ,
C'est pour dupper les Mortels allarmeż ;
Il l'aime au fond et son coeur est sans haine ,
Malgré le feu de ses yeux allumez ,
Bien plus d'amour que de rage enflâmez.
Mêmes projets , même fin , même Empire ,
Et même droit sur tout ce qui respire ,
Unit leurs coeurs et leur funebre Cour ,
It
MAY 1733.
861
Et l'interêt cimente leur amour ;
Car sans la Mort , dont on craint les empreintes,
L'Art d'Apollon seroit moins respecté:
Sans Apollon et son Art si vanté ,
Peu de la Mort sentiroient les atteintes.
Or en faveur du Dieu de la santé ,
Nous épargnons à son illustre amie ,
Un sort cruel , une juste infamie ,
Et maint affront que sa témerité ,
merité.
A plus d'un titre avoit trop
Alors la Deïté des mortelles allarmes ,
Laissant de rage échapper quelques larmes,
Et l'oeil étincelant de colere et de feu :
Fuyons , dit- elle , un triste lieu ,
De la Paix le séjour tranquile ,
Et de Thémis le redoutable azile ,
Sortons pour ne rentrer jamais .
A ces mots elle fuit . Le Dépit et la Honte ,
D'une aîle obéissante et prompte ,
Volerent sur ses pas , suivis des vains regrets ,
Et des soucis cuisans ennemis de la Paix .
Ah ! si le Roy des Dieux , Maître des destinées ,
Ecoutoit les voeux que j'ai faits !
Si par des Loix justes et fortunées ,
Il mésuroit le cours de vos années ,
Sur vos vertus et vos bienfaits !
Deslors vos jours serains, sombres, et sans nuages,
Biiij Cou
862 MERCURE DE FRANCE
Couleroient dans la gloire et verroient tous l
âges ;
Et la solide Verité ,
Sur votre Palais respecté ,
Graveroit d'une main hardie ,
Ces Vers l'effroi da Temps et de la noire Envie
De ce brillant séjour par Themis habité ,
La jalouse Mort est bannie ;
Le Cielpour couronner de la sage
L'inestimable pieté ,
Uranie ,
Veut qu'elle mene en paix une tranquille vie,
Dans le sein glorieux de l'Immortalité.
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Résumé : JUGEMENT DE THEMIS. A MADAME DE ***. Sur le rétablissement de sa santé.
Le poème 'Jugement de Thémis' relate la guérison miraculeuse d'une dame anonyme. La Mort, personnifiée, est sur le point de mettre fin à la vie de cette femme, mais Thémis, la déesse de la justice, intervient pour la sauver. Thémis arrête la Mort, affirmant que celle-ci ne doit frapper que le vice et les crimes, et non les vertueux. La Mort, en colère, tente de se justifier, mais Thémis la condamne à être bannie ou emprisonnée. Phébus, le dieu du soleil et de la médecine, intervient alors pour adoucir la peine. Il explique que la Mort et lui sont liés, car la médecine est respectée grâce à la crainte de la Mort. Thémis accepte cette argumentation et épargne la Mort, qui quitte les lieux enragée. Le poème se conclut par un vœu pour que la vie de la dame soit prolongée et honorée, avec la Vertu régnant sur la Mort.
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3
p. 2148-2152
LA NECESSITÉ DE MOURIR. ODE.
Début :
D'une aîle rapide et légere, [...]
Mots clefs :
Mourir, Mort, Jours, Terre
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texteReconnaissance textuelle : LA NECESSITÉ DE MOURIR. ODE.
LA NECESSITE' DE MOURIR .
ODE.
D'Une aîle rapide et légere ,
Vers son penchant le temps s'enfuit ;
Et dans sa course passagere ,
Consume ce qu'il a produit.
Semblables à l'eau fugitive,
Qui suit la pente de sa rive ,
Et ne connoît point de retour ,
Nos jours avancent vers leur terme;
Et le cercle qui les enferme ,
Les angloutit dans son contour.
Comme l'impétueuse rage
Des vents déchaînez dans les Airs
Impitoyablement ravage
Le tranquille Empire des Mers ;
Ainsi mille affreuses tempêtes
Grondent sans cesse sur nos têtes ;
Sans nous donner aucun repos;
Et toujours à la crainte en proye ,
Nous ne goûtons jamais de joye ,
Que ne suivent les plus grands maux?
Après
OCTOBR E. 1733. 2149
Après de fâcheuses disgraces.
Et de dures fatalitez ,
Qui marchent toujours sur nos traces ;
Dans ce séjour d'infirmitez ,
La Mort cruelle , inéxorable ,
Et de butin insatiable ,
Tranchera le fil de nos jours ;
Et dans de ténebreux abîmes ,
"Foibles et tremblantes victimes ,
Nous engloutira pour toujours.
谈
Nos voeux , nos larmes , nos promesses ;
Ne peuvent fléchir ses rigueurs
Elle se rit de nos foiblesses ,
Comme elle fait de nos grandeurs.
Quelqu'élevez que soient les hommes ,
Il nous faut tous tant que nous sommes ,
Lui payer le fatal tribut;
Marchant par des routes diverses ,
Après plusieurs longues traverses ,
Nous parviendrons au même but.
La plus aimable des journées ,
A le sort du plus triste jour ;
Les plus agréables années ,
S'en vont sans espoir de retour.
Les vastes et puissants Royaumes ,
S'é
2150 MERCURE DE FRANCE
S'éclipsent comme des fantômes ,
Qui trompent nos yeux éblouis *
Les Monumens les plus celebres ,
Ensevelis dans les tenebres ,
Se sont enfin évanoüis..
Héros dans la
guerre invincibles ,
Vous , qui de la gloire amoureux ,
Tâchez par des exploits terribles ,
De rendre votre nom fameux ;;
Monstres avides de carnage ,
Cessez de vanter votre rage ,
Et vos Lauriers baignez de pleurs ;.
Votre gloire est imaginaire ,
Votre valeur trop sanguinaire ,
Ne se plaît que dans les horreurs,
Couverts de foudroyantes Armes ,
Vous paroissez au Champ de Mars ;
Parmi les feux et les allarmes ,
Vous allez braver les hazards.
Par tout vous lancez le Tonnerre
Vos ennemis mordent la terre ; -
Rien ne résiste à votre bras ;
Les plus vaillans prennent la fuite ;
Ils évitent votre poursuite ,
Et vous laissent seuls aux combats.
Mais
OCTOBRE . 1733. 2151
Mais quel effroyable spectacle ,
Frappe mes yeux épouvantez ?
Qui vient d'operer ce Miracle ,
Qui surprend mes sens enchantez
Que deviennent ces coeurs sublimes ?
Où sont ces Héros magnanimes ,
Qui devant eux faisoient tout fair ?
Quoi donc ces Guerriers indomptables ;
Qui paroissoient si redoutables ,
Au sort sont contraints d'obéïr !
粥
Ils tombent frappez de la foudre
Qui brise leur chef orgueilleux ;
Leurs Lauriers sont réduits en poudre ;
Leurs noms périssent avec eux .
Où sont ces brillantes fortunes ?
Non , les ames les moins communes ,
Ne sçauroient braver les Destins .
Des Cieux la suprême vengeance ,
Confondant leur vaine arrogance , »
Les égale aux plus vils humains.
M
Les souverains Mâîtres du Monde ,,
Par des efforts imperieux ,
Asservissent la Terre et l'Onde ,
Aleurs desirs ambitieux.
Leurs richesses sont innombrables
Leur
2152 MERCURE DE FRANCE
Leurs trésors sont inépuisables ;
Des Peuples ils sont adorez ;
Leurs flateurs , soigneux de leur plaire ,
N'osent parler , n'osent se taire ,
Que selon leurs decrets sacréz.
Suivis d'une Cour éclatante ,
Dont on les voit environnez ,
Dans le sein d'une paix charmante ,
Ils coulent des jours fortunez ;
Chacun compose son visage ,
Sa voix , son geste , son langage
Sur ces Arbitres tout-puissants ;
Des ris la Troupe enchanteresse ,
Eloigne d'eux toute tristesse ,
Par ses mélodieux accens .
浴
Mais les Parques impitoyables ,
Qui tiennent nos jours dans leurs mains
Se montreront inexorables ,
Envers ces Maîtres des Humains ;
De leur faux bonheur, le mensonge ,
Disparoîtra comme un vain songe ,
Dont le charme dure un moment.
Dans ce jour à jamais funeste ,
Tout l'avantage qui leur reste ,
C'estde mourir superbement.
Aubry de Trungy.
ODE.
D'Une aîle rapide et légere ,
Vers son penchant le temps s'enfuit ;
Et dans sa course passagere ,
Consume ce qu'il a produit.
Semblables à l'eau fugitive,
Qui suit la pente de sa rive ,
Et ne connoît point de retour ,
Nos jours avancent vers leur terme;
Et le cercle qui les enferme ,
Les angloutit dans son contour.
Comme l'impétueuse rage
Des vents déchaînez dans les Airs
Impitoyablement ravage
Le tranquille Empire des Mers ;
Ainsi mille affreuses tempêtes
Grondent sans cesse sur nos têtes ;
Sans nous donner aucun repos;
Et toujours à la crainte en proye ,
Nous ne goûtons jamais de joye ,
Que ne suivent les plus grands maux?
Après
OCTOBR E. 1733. 2149
Après de fâcheuses disgraces.
Et de dures fatalitez ,
Qui marchent toujours sur nos traces ;
Dans ce séjour d'infirmitez ,
La Mort cruelle , inéxorable ,
Et de butin insatiable ,
Tranchera le fil de nos jours ;
Et dans de ténebreux abîmes ,
"Foibles et tremblantes victimes ,
Nous engloutira pour toujours.
谈
Nos voeux , nos larmes , nos promesses ;
Ne peuvent fléchir ses rigueurs
Elle se rit de nos foiblesses ,
Comme elle fait de nos grandeurs.
Quelqu'élevez que soient les hommes ,
Il nous faut tous tant que nous sommes ,
Lui payer le fatal tribut;
Marchant par des routes diverses ,
Après plusieurs longues traverses ,
Nous parviendrons au même but.
La plus aimable des journées ,
A le sort du plus triste jour ;
Les plus agréables années ,
S'en vont sans espoir de retour.
Les vastes et puissants Royaumes ,
S'é
2150 MERCURE DE FRANCE
S'éclipsent comme des fantômes ,
Qui trompent nos yeux éblouis *
Les Monumens les plus celebres ,
Ensevelis dans les tenebres ,
Se sont enfin évanoüis..
Héros dans la
guerre invincibles ,
Vous , qui de la gloire amoureux ,
Tâchez par des exploits terribles ,
De rendre votre nom fameux ;;
Monstres avides de carnage ,
Cessez de vanter votre rage ,
Et vos Lauriers baignez de pleurs ;.
Votre gloire est imaginaire ,
Votre valeur trop sanguinaire ,
Ne se plaît que dans les horreurs,
Couverts de foudroyantes Armes ,
Vous paroissez au Champ de Mars ;
Parmi les feux et les allarmes ,
Vous allez braver les hazards.
Par tout vous lancez le Tonnerre
Vos ennemis mordent la terre ; -
Rien ne résiste à votre bras ;
Les plus vaillans prennent la fuite ;
Ils évitent votre poursuite ,
Et vous laissent seuls aux combats.
Mais
OCTOBRE . 1733. 2151
Mais quel effroyable spectacle ,
Frappe mes yeux épouvantez ?
Qui vient d'operer ce Miracle ,
Qui surprend mes sens enchantez
Que deviennent ces coeurs sublimes ?
Où sont ces Héros magnanimes ,
Qui devant eux faisoient tout fair ?
Quoi donc ces Guerriers indomptables ;
Qui paroissoient si redoutables ,
Au sort sont contraints d'obéïr !
粥
Ils tombent frappez de la foudre
Qui brise leur chef orgueilleux ;
Leurs Lauriers sont réduits en poudre ;
Leurs noms périssent avec eux .
Où sont ces brillantes fortunes ?
Non , les ames les moins communes ,
Ne sçauroient braver les Destins .
Des Cieux la suprême vengeance ,
Confondant leur vaine arrogance , »
Les égale aux plus vils humains.
M
Les souverains Mâîtres du Monde ,,
Par des efforts imperieux ,
Asservissent la Terre et l'Onde ,
Aleurs desirs ambitieux.
Leurs richesses sont innombrables
Leur
2152 MERCURE DE FRANCE
Leurs trésors sont inépuisables ;
Des Peuples ils sont adorez ;
Leurs flateurs , soigneux de leur plaire ,
N'osent parler , n'osent se taire ,
Que selon leurs decrets sacréz.
Suivis d'une Cour éclatante ,
Dont on les voit environnez ,
Dans le sein d'une paix charmante ,
Ils coulent des jours fortunez ;
Chacun compose son visage ,
Sa voix , son geste , son langage
Sur ces Arbitres tout-puissants ;
Des ris la Troupe enchanteresse ,
Eloigne d'eux toute tristesse ,
Par ses mélodieux accens .
浴
Mais les Parques impitoyables ,
Qui tiennent nos jours dans leurs mains
Se montreront inexorables ,
Envers ces Maîtres des Humains ;
De leur faux bonheur, le mensonge ,
Disparoîtra comme un vain songe ,
Dont le charme dure un moment.
Dans ce jour à jamais funeste ,
Tout l'avantage qui leur reste ,
C'estde mourir superbement.
Aubry de Trungy.
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Résumé : LA NECESSITÉ DE MOURIR. ODE.
Le texte 'La Nécessité de mourir' explore l'inévitabilité de la mort et l'impuissance humaine face à cette fatalité. Le temps, comparé à une aile rapide, consume tout ce qu'il produit, tout comme l'eau fugitive suit sa pente sans retour. Les jours des hommes avancent inexorablement vers leur terme, entraînés par un cercle implacable. Les tempêtes et les afflictions constantes empêchent les hommes de connaître la joie véritable. La mort est décrite comme cruelle et inéxorable, tranchant le fil des jours des hommes et les engloutissant dans des abîmes ténébreux. Les vœux, larmes et promesses humaines ne peuvent fléchir ses rigueurs. Tous les hommes, quels que soient leur statut ou leurs exploits, doivent lui payer un tribut fatal. Les journées les plus agréables et les royaumes les plus puissants s'évanouissent comme des fantômes. Les héros de guerre, malgré leur gloire et leur valeur, sont contraints d'obéir au sort. Leur fin est spectaculaire mais inéluctable, leurs noms périssant avec eux. Les souverains, malgré leurs richesses et leur pouvoir, ne peuvent échapper à la vengeance céleste. Les Parques impitoyables montrent leur inexorabilité envers tous les hommes, y compris les maîtres du monde, qui ne peuvent que mourir superbement.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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4
p. 122-123
Nouveau Calendrier, [titre d'après la table]
Début :
Il paroît depuis peu un nouveau Calendrier perpetuel qui ne déplaira peut-être pas aux connoisseurs, [...]
Mots clefs :
Calendrier perpétuel, Jours, Année
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouveau Calendrier, [titre d'après la table]
Il paroît depuis peu un nouveau Calendrier
perpetuel qui ne déplaira peut- être pas aux con
noisseurs, et dont on espere que le Public retirera
des grands avantages , il n'est point d'années
passées ou à venir ,qa'on ne place tout d'un coup
sur ce Calendrier et de la façon la moins composée.
Tout son artifice ne consiste qu'à raporter
les jours et les Fêtes mobiles , aux jours et Fêtes
fixes de l'année , ce qu'on fait en plaçant la Pâque
vis- à- vis le jour du mois qui lui convient
et par cette simple opération on trouve facilement
pour tous les jours , celui du mois , de la
semaine , la Fête du même jour avec les Vigiles ,
les Quatre-Tems, de même que l'beure du lever
et du coucher du Soleil , calculée pour la latitu
de des 43 dégrez 31 minutes .
Ce Calendrier est disposé en rond et composé
de plusieurs circonférences concentriques , done
les extérieures présentent l'année commune ; les
intérieures sont chargées des Lettres Dominicales
, des Epactes , du Nombre d'or , servans
connoître la Pâque pour quelque année que ce
soit avant comme après la réformation.
* Il renferme encore l'Indiction Romaine , et n'a
qu'un pied de hauteur. On le place fort commodément
sur un Bureau , et il ne peut manquer
d'être d'un grand secours, tant dans la Chronologie
que dans les affaires Civiles ; les Gens de
Palais et autres qui seront bien - aises de vérifier
dans certains cas , les titres anciens et les dates
les
JANVIER. 1734 123
les plus reculées , le pourront faire par le secours
de ce Calendrier avec une facilité surprenante.
On a eu soin d'en donner une explication fort
étendue , qui contient la description de toutes
les circonférences qui le composent , avec leur
usage ; et pour une plus grande intelligence on
à raporté plusieurs exemples qui conduiront
comme par la main ceux qui à la premiere lecture
n'entendront point cette explication qui est
jointe au Calendrier même.
On le trouve à Aix , chez Antoine Choquel ,
Libraire, à la place des Precheurs.
perpetuel qui ne déplaira peut- être pas aux con
noisseurs, et dont on espere que le Public retirera
des grands avantages , il n'est point d'années
passées ou à venir ,qa'on ne place tout d'un coup
sur ce Calendrier et de la façon la moins composée.
Tout son artifice ne consiste qu'à raporter
les jours et les Fêtes mobiles , aux jours et Fêtes
fixes de l'année , ce qu'on fait en plaçant la Pâque
vis- à- vis le jour du mois qui lui convient
et par cette simple opération on trouve facilement
pour tous les jours , celui du mois , de la
semaine , la Fête du même jour avec les Vigiles ,
les Quatre-Tems, de même que l'beure du lever
et du coucher du Soleil , calculée pour la latitu
de des 43 dégrez 31 minutes .
Ce Calendrier est disposé en rond et composé
de plusieurs circonférences concentriques , done
les extérieures présentent l'année commune ; les
intérieures sont chargées des Lettres Dominicales
, des Epactes , du Nombre d'or , servans
connoître la Pâque pour quelque année que ce
soit avant comme après la réformation.
* Il renferme encore l'Indiction Romaine , et n'a
qu'un pied de hauteur. On le place fort commodément
sur un Bureau , et il ne peut manquer
d'être d'un grand secours, tant dans la Chronologie
que dans les affaires Civiles ; les Gens de
Palais et autres qui seront bien - aises de vérifier
dans certains cas , les titres anciens et les dates
les
JANVIER. 1734 123
les plus reculées , le pourront faire par le secours
de ce Calendrier avec une facilité surprenante.
On a eu soin d'en donner une explication fort
étendue , qui contient la description de toutes
les circonférences qui le composent , avec leur
usage ; et pour une plus grande intelligence on
à raporté plusieurs exemples qui conduiront
comme par la main ceux qui à la premiere lecture
n'entendront point cette explication qui est
jointe au Calendrier même.
On le trouve à Aix , chez Antoine Choquel ,
Libraire, à la place des Precheurs.
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Résumé : Nouveau Calendrier, [titre d'après la table]
Un nouveau calendrier perpétuel a été publié pour les connaisseurs et le grand public. Il permet de situer rapidement les années passées ou futures en rapportant les jours et fêtes mobiles aux jours et fêtes fixes de l'année. En plaçant la Pâque face au jour approprié, on peut déterminer le jour du mois, de la semaine, les fêtes correspondantes, les vigiles, les Quatre-Temps, ainsi que l'heure du lever et du coucher du soleil pour une latitude spécifique (43 degrés 31 minutes). Le calendrier est circulaire et composé de plusieurs circonférences concentriques. Les circonférences extérieures indiquent l'année commune, tandis que les intérieures contiennent les lettres dominicales, les épactes, le nombre d'or, et l'indiction romaine, permettant de connaître la Pâque pour n'importe quelle année avant ou après la réforme. Haut d'un pied, il peut être placé sur un bureau et est utile en chronologie et dans les affaires civiles. Les personnes travaillant dans les palais ou ayant besoin de vérifier des titres anciens et des dates reculées peuvent le faire facilement grâce à ce calendrier. Une explication détaillée accompagne le calendrier, décrivant chaque circonférence et son usage, avec des exemples pour faciliter la compréhension. Il est disponible à Aix, chez Antoine Choquel, libraire, à la place des Prêcheurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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5
p. 851-860
LETTRE du R. P. Dom Jacques Alexandre, Benedictin de la Congrégation de S. Maur, au sujet de son Traité general des Horloges, imprimé à Paris, chez Hypolite-Loüis Guerin, rue S. Jacques, vol. in 8. 1734.
Début :
Il est vrai, Monsieur, que le Public souhaitoit depuis long tems d'avoir [...]
Mots clefs :
Horloges, Traité, Article, Planche, Chapitre, Mouvement, Roues, Montres, Heures, Jours, Soleil
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texteReconnaissance textuelle : LETTRE du R. P. Dom Jacques Alexandre, Benedictin de la Congrégation de S. Maur, au sujet de son Traité general des Horloges, imprimé à Paris, chez Hypolite-Loüis Guerin, rue S. Jacques, vol. in 8. 1734.
LETTRE du R. P. Dom Jacques
Alexandre , Benedictin de la Congrégation
de S. Maur , au sujet de son Traité
general des Horloges , imprimé à Paris
, chez Hypolite- Louis Guerin
rue S. Jacques , vol. in 8. 1734.
I
L est vrai , Monsieur , que le Public
souhaitoit depuis long tems d'avoir
un Ouvrage entier sur les Horloges . J'ai
tâché de satisfaire à ce désir ; vous jugerez
si j'ai réussi par l'exposé que je vais
yous faire de mon Livre. Je le commence
par deux Articles Préliminaires.
Le premier marque la maniere dont les
'Anciens distinguoient les Années , et les
partageoient en Mois , Jours et Heures ,
et fait voir par la Description du Déluge
que Moïse a faite dans la Genese , que
l'année étoit composée de douze Mois
comme elle l'est encore aujourd'hui.
Le second Article contient une Histoire
generale des Horloges , depuis leur
commencement jusqu'au temps présent..
La plus ancienne Horloge est le Cadran
d'Achaz. Anaximandre fit ensuite des
Cadrans dans la Grece , lesquels furent
aussi
$54 MERCURE DE FRANCE
>
par le moyen d'un tambour qui descendant
pendant 24 ou 3 h ures peut
marquer distinctement toutes le. heures;
c'est dequoi je donne une explication
dans ce Chapitre par le moyen de la
huitiéme Planche.
Dans le troisiéme Chapirre il est parlé
des Horloges à roues de gros volume ;
d'abord on donne un abregé des termes
les plus ordinaires qui sont en usage chez
les Horlogers , et une neuviéme Planche
est destinée à représenter les Piéces qui
sont marquées par ces termes. On donne
ensuite la Méthode pour avoir la longueur
d'un Pendule et des vibrations que
l'on souhaite ; et pour s'épargner la peine.
des opérations qu'i faudroit faire , on
donne aussi une Table particuliére depuis
une vibration par heure usqu'à cinq vibracions
par heure , dont la longueur du
Pendule est d'un pouces lignes & points,
. Comme le P /ndule peut avoir quelque
petite irrégularité par rapport à la diver
sité de la température de l'air , on donne
pour y remedier la maniere de faire un
Pendule Isocrone , dont les , vibrations
sont d'une parfaire égalité de durée jet
qui sert à faire des Horloges , qui peu
vent marquer le moyen mouvement du'
Soleil & c. La Planché o représente en-
8
suite
MAY 1734.
755
suite la construction d'une grosse Horloge
, et les Planches 11 ct 12 font voir
la figure des roües.
Le Chapitre IV. traite des Horloges à
mouvement apparent. Quelque perfection
qu'on ait pû donner aux Horloges
les plus achevées , ce n'a été que pour
leur faire suivre le mouvement moyen
du Soleil , mais je crois avoir été plus
loin ; car dès l'année 1698. je representai
à Mrs de l'Académie Royale des Sciences
un projet qui fut aprouvé , pour faire des
Horloges qui suivroient le mouvement
aparent et vrai du Soleil . L'explication
est dans ce même Chapitre IV . qui contient
sur ce sujet trois Planches entieres.
>
sa
Dans le Chapitre V. on parle du mouvement
des Planetes, On trouve dans le
premier Article un précis de ce qui regarde
chaque Planete en particulier , son
diamétre , le temps de sa révolution
distance du Soleil &c. et une seizième
Planche qui contient le systême des Planetes
selon Copernic . Le second article
est pour le Soleil en particulier , lequel
fait une révolution en 365 jours heures
49 m. Dans toutes les Horloges qu'on a
faites jusqu'à présent , on a mis une roue
qui fait un tour en un an on n'y a employé
qu'une role qui fait le tour en 365.
jours ,
3
856 MERCURE DE FRANCE
jours ; c'est un mouvement qui est trop
court environ de 6 heures , et on n'a vù
encore personne qui ait travaillé à faire
une roue qui fasse un tour en 365 jours
S heures 49 , minutes car cela est impossible
en ne mettant que des roues dont
le nombre des dents soit moindre que
100. Mais puisque cela n'est pas possible,
du moins devroit - on tâcher d'en aprocher
autant que cela se pouvoit . C'est ce
que j'ai fait , et je donne ici une roue qui
fait un tour en 365 jours 5 heures 48 m.
58 secondes , de secondes qui est le
mouvement le plus aprochant quon ait
pû trouver jusqu'à présent. En voici le
Roüage. La roue de Cadran fait un tour
en 12 heures. - 7.50 7.69. 8 .
83.
་
2
38
4
-
On trouve en même tems toutes les
opérations qu'il a fallu faire pour arriver
à cette précision. Viennent ensuite plusieurs
roues faisant un tour conforme aux
révolutions de chaque Planete &c. Le
Lecteur consultera pour tout ce détail
les Planches 17. 18. et 19. et les Mecanistes
auront lieu d'être satisfaits en particulier
d'une Aiguille qui montre le lieu de
la Planete dans le Zodiaque, aiguille dont
les mouvements son fort différents , et
qui tire cependant toutes ces inégalitez
d'un
MAY. 1734.
857
d'un mouvement circulaire et uniforme
de l'Horloge.
Le Chapitre VI. destiné aux Horloges
de moyen volume , est accompagné de
la Planche 21. qui représente une Horloge
de cette espece , où l'on voit l'arangement
et la disposition des roües avec
une seconde et troisiéme figure pour la
Montre ou Cadran et pour la Cycloide .
Le détail de tout ce qui appartient à ce
Chapitre est contenu dans neuf Articles
différens , et représenté en diverses figures
de la Planche vingtiéme .
點
Les Horloges de petit volume ou les
Montres font la matiere du VII. Chapitre.
L'instrument le plus nécessaire aux
Horlogeurs de petit volume, est la Plateforme
, qui sert à marquer sur les roiies
le nombre des dents qu'on leur veut
donner . On explique d'abord la construction
de cette Piéce. Dans l'article suivant
on explique pareillement l'usage du Balancier
qui modére le mouvement des
Montres. On n'avoit point autrefois d'autre
moyen pour regler les Montres , que
de faire ce Balancier moins ou plus pesant
mais depuis que l'Abbé de Hautefeüille
a trouvé le secret important de
modérer ce Balancier par un petit ressort
droit , qui dans la suite a été changé en
B ressort
858 MERCURE DE FRANCE
ressort spiral par M. Hugens , les Montres
ont acquis un tel point de perfection,
que celles où on a mis ce ressort ont pris
le nom de Montres à Fendules , à cause
de leur justesse. On trouve dans l'article
troisiéme une Table où sont les rouages
ordinaires que l'on employe pour les
Montres ; et la Planche 22. représente la
structure entiere d'une Montre. Un article
entier qui est le huitième contient de
bons avis pour le choix des Montres.
Le Chapitre VIII . est pour la répetition
, et pour l'instrument à fendre les
roües. Dans le premier article se trouve
la Planche 23 , où son : gravées les principales
Piéces de la répetition , le Limaçon
et la détente graduée , qui fait sonmer
autant de coups qu'il est descendu
de dents de cette détente. Dans l'article
second on traite de l'Instrument à diviser
et fendre les roües et Pignons avec autant
de facilité que de justesse , ce qui
fait gagner aux Ouvriers beaucoup de
tems. La Planche 23 représente cette
Machine, dont la Piéce fondamentale est
la Plateforme on verra dans le Livre
l'explication de cette Machine qui seroit
trop longue ici pour une Lettre.
On donne ensuite les Quadratures des
repétitions qu'on employe aux Pendules
MAY. 1734. 859
et aux Montres de poche. On a mis dans
la Planche 24. les Piéces pour une repétition
de Pendule , et dans la Planche 25.
sont figurées les Piéces d'une repétition
de Montre de poche. L'explication en
seroit ici inutile ; car la bien compourn
prendre il faut avoir devant soi les figures
gravées.
Le Chapitre IX. et dernier , contient
une Bibliographic ou un Catalogue des
Auteurs , qui ont écrit sur les Horloges ,
avec une Analise des principaux Ouvrages
qui sont venus à ma connoissance.
Le premier article de ce Chapitre est, pour
les Cadrans où je me contente de mettre
le titre des Livres , le nom de l'Auteur
et l'Edition ; l'article second est
pour les Horloges de Sable et d'Eau
Le troisiéme est destiné aux Horloges à
roües. On trouve dans cet article non
seulement le titre des Livres , mais en-t
core des Extraits très amples de ces mêmes
Livres , avec quelques Réfléxions qui
ont paru nécessaires , et qui ne peuvent
offenser personne. Enfin le quatriéme article
est des Auteurs qui sont citez dans
l'Ouvrage.
J'ai tâché, au reste, d'écrire avec simplicité,
avec ordre et briéveté , les Curieux
trouveront ce Livre bien imprimé , et les
Bij 27
860 MERCURE DE FRANCE
27 Planches qui y entrent fort proprement
gravées. Je suis , Monsieur , &c.
A Orleans le 24 Mars 1734
Alexandre , Benedictin de la Congrégation
de S. Maur , au sujet de son Traité
general des Horloges , imprimé à Paris
, chez Hypolite- Louis Guerin
rue S. Jacques , vol. in 8. 1734.
I
L est vrai , Monsieur , que le Public
souhaitoit depuis long tems d'avoir
un Ouvrage entier sur les Horloges . J'ai
tâché de satisfaire à ce désir ; vous jugerez
si j'ai réussi par l'exposé que je vais
yous faire de mon Livre. Je le commence
par deux Articles Préliminaires.
Le premier marque la maniere dont les
'Anciens distinguoient les Années , et les
partageoient en Mois , Jours et Heures ,
et fait voir par la Description du Déluge
que Moïse a faite dans la Genese , que
l'année étoit composée de douze Mois
comme elle l'est encore aujourd'hui.
Le second Article contient une Histoire
generale des Horloges , depuis leur
commencement jusqu'au temps présent..
La plus ancienne Horloge est le Cadran
d'Achaz. Anaximandre fit ensuite des
Cadrans dans la Grece , lesquels furent
aussi
$54 MERCURE DE FRANCE
>
par le moyen d'un tambour qui descendant
pendant 24 ou 3 h ures peut
marquer distinctement toutes le. heures;
c'est dequoi je donne une explication
dans ce Chapitre par le moyen de la
huitiéme Planche.
Dans le troisiéme Chapirre il est parlé
des Horloges à roues de gros volume ;
d'abord on donne un abregé des termes
les plus ordinaires qui sont en usage chez
les Horlogers , et une neuviéme Planche
est destinée à représenter les Piéces qui
sont marquées par ces termes. On donne
ensuite la Méthode pour avoir la longueur
d'un Pendule et des vibrations que
l'on souhaite ; et pour s'épargner la peine.
des opérations qu'i faudroit faire , on
donne aussi une Table particuliére depuis
une vibration par heure usqu'à cinq vibracions
par heure , dont la longueur du
Pendule est d'un pouces lignes & points,
. Comme le P /ndule peut avoir quelque
petite irrégularité par rapport à la diver
sité de la température de l'air , on donne
pour y remedier la maniere de faire un
Pendule Isocrone , dont les , vibrations
sont d'une parfaire égalité de durée jet
qui sert à faire des Horloges , qui peu
vent marquer le moyen mouvement du'
Soleil & c. La Planché o représente en-
8
suite
MAY 1734.
755
suite la construction d'une grosse Horloge
, et les Planches 11 ct 12 font voir
la figure des roües.
Le Chapitre IV. traite des Horloges à
mouvement apparent. Quelque perfection
qu'on ait pû donner aux Horloges
les plus achevées , ce n'a été que pour
leur faire suivre le mouvement moyen
du Soleil , mais je crois avoir été plus
loin ; car dès l'année 1698. je representai
à Mrs de l'Académie Royale des Sciences
un projet qui fut aprouvé , pour faire des
Horloges qui suivroient le mouvement
aparent et vrai du Soleil . L'explication
est dans ce même Chapitre IV . qui contient
sur ce sujet trois Planches entieres.
>
sa
Dans le Chapitre V. on parle du mouvement
des Planetes, On trouve dans le
premier Article un précis de ce qui regarde
chaque Planete en particulier , son
diamétre , le temps de sa révolution
distance du Soleil &c. et une seizième
Planche qui contient le systême des Planetes
selon Copernic . Le second article
est pour le Soleil en particulier , lequel
fait une révolution en 365 jours heures
49 m. Dans toutes les Horloges qu'on a
faites jusqu'à présent , on a mis une roue
qui fait un tour en un an on n'y a employé
qu'une role qui fait le tour en 365.
jours ,
3
856 MERCURE DE FRANCE
jours ; c'est un mouvement qui est trop
court environ de 6 heures , et on n'a vù
encore personne qui ait travaillé à faire
une roue qui fasse un tour en 365 jours
S heures 49 , minutes car cela est impossible
en ne mettant que des roues dont
le nombre des dents soit moindre que
100. Mais puisque cela n'est pas possible,
du moins devroit - on tâcher d'en aprocher
autant que cela se pouvoit . C'est ce
que j'ai fait , et je donne ici une roue qui
fait un tour en 365 jours 5 heures 48 m.
58 secondes , de secondes qui est le
mouvement le plus aprochant quon ait
pû trouver jusqu'à présent. En voici le
Roüage. La roue de Cadran fait un tour
en 12 heures. - 7.50 7.69. 8 .
83.
་
2
38
4
-
On trouve en même tems toutes les
opérations qu'il a fallu faire pour arriver
à cette précision. Viennent ensuite plusieurs
roues faisant un tour conforme aux
révolutions de chaque Planete &c. Le
Lecteur consultera pour tout ce détail
les Planches 17. 18. et 19. et les Mecanistes
auront lieu d'être satisfaits en particulier
d'une Aiguille qui montre le lieu de
la Planete dans le Zodiaque, aiguille dont
les mouvements son fort différents , et
qui tire cependant toutes ces inégalitez
d'un
MAY. 1734.
857
d'un mouvement circulaire et uniforme
de l'Horloge.
Le Chapitre VI. destiné aux Horloges
de moyen volume , est accompagné de
la Planche 21. qui représente une Horloge
de cette espece , où l'on voit l'arangement
et la disposition des roües avec
une seconde et troisiéme figure pour la
Montre ou Cadran et pour la Cycloide .
Le détail de tout ce qui appartient à ce
Chapitre est contenu dans neuf Articles
différens , et représenté en diverses figures
de la Planche vingtiéme .
點
Les Horloges de petit volume ou les
Montres font la matiere du VII. Chapitre.
L'instrument le plus nécessaire aux
Horlogeurs de petit volume, est la Plateforme
, qui sert à marquer sur les roiies
le nombre des dents qu'on leur veut
donner . On explique d'abord la construction
de cette Piéce. Dans l'article suivant
on explique pareillement l'usage du Balancier
qui modére le mouvement des
Montres. On n'avoit point autrefois d'autre
moyen pour regler les Montres , que
de faire ce Balancier moins ou plus pesant
mais depuis que l'Abbé de Hautefeüille
a trouvé le secret important de
modérer ce Balancier par un petit ressort
droit , qui dans la suite a été changé en
B ressort
858 MERCURE DE FRANCE
ressort spiral par M. Hugens , les Montres
ont acquis un tel point de perfection,
que celles où on a mis ce ressort ont pris
le nom de Montres à Fendules , à cause
de leur justesse. On trouve dans l'article
troisiéme une Table où sont les rouages
ordinaires que l'on employe pour les
Montres ; et la Planche 22. représente la
structure entiere d'une Montre. Un article
entier qui est le huitième contient de
bons avis pour le choix des Montres.
Le Chapitre VIII . est pour la répetition
, et pour l'instrument à fendre les
roües. Dans le premier article se trouve
la Planche 23 , où son : gravées les principales
Piéces de la répetition , le Limaçon
et la détente graduée , qui fait sonmer
autant de coups qu'il est descendu
de dents de cette détente. Dans l'article
second on traite de l'Instrument à diviser
et fendre les roües et Pignons avec autant
de facilité que de justesse , ce qui
fait gagner aux Ouvriers beaucoup de
tems. La Planche 23 représente cette
Machine, dont la Piéce fondamentale est
la Plateforme on verra dans le Livre
l'explication de cette Machine qui seroit
trop longue ici pour une Lettre.
On donne ensuite les Quadratures des
repétitions qu'on employe aux Pendules
MAY. 1734. 859
et aux Montres de poche. On a mis dans
la Planche 24. les Piéces pour une repétition
de Pendule , et dans la Planche 25.
sont figurées les Piéces d'une repétition
de Montre de poche. L'explication en
seroit ici inutile ; car la bien compourn
prendre il faut avoir devant soi les figures
gravées.
Le Chapitre IX. et dernier , contient
une Bibliographic ou un Catalogue des
Auteurs , qui ont écrit sur les Horloges ,
avec une Analise des principaux Ouvrages
qui sont venus à ma connoissance.
Le premier article de ce Chapitre est, pour
les Cadrans où je me contente de mettre
le titre des Livres , le nom de l'Auteur
et l'Edition ; l'article second est
pour les Horloges de Sable et d'Eau
Le troisiéme est destiné aux Horloges à
roües. On trouve dans cet article non
seulement le titre des Livres , mais en-t
core des Extraits très amples de ces mêmes
Livres , avec quelques Réfléxions qui
ont paru nécessaires , et qui ne peuvent
offenser personne. Enfin le quatriéme article
est des Auteurs qui sont citez dans
l'Ouvrage.
J'ai tâché, au reste, d'écrire avec simplicité,
avec ordre et briéveté , les Curieux
trouveront ce Livre bien imprimé , et les
Bij 27
860 MERCURE DE FRANCE
27 Planches qui y entrent fort proprement
gravées. Je suis , Monsieur , &c.
A Orleans le 24 Mars 1734
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Résumé : LETTRE du R. P. Dom Jacques Alexandre, Benedictin de la Congrégation de S. Maur, au sujet de son Traité general des Horloges, imprimé à Paris, chez Hypolite-Loüis Guerin, rue S. Jacques, vol. in 8. 1734.
Le document est une lettre du R. P. Dom Jacques Alexandre, un bénédictin de la Congrégation de S. Maur, présentant son ouvrage sur les horloges, imprimé à Paris en 1734. L'auteur répond à une demande publique d'un traité complet sur les horloges et structure son livre en plusieurs chapitres. Le premier chapitre préliminaire explique comment les Anciens divisaient les années et les mois, en se référant à la description du Déluge dans la Genèse. Le second chapitre préliminaire offre une histoire générale des horloges, depuis les cadrans anciens jusqu'aux horloges modernes. L'ouvrage détaille divers types d'horloges, y compris les cadrans solaires, les horloges à roues, et les horloges à mouvement apparent. Il inclut des explications techniques sur la longueur des pendules, les vibrations, et les corrections pour les variations de température. Le livre traite également des horloges de moyen et petit volume, ainsi que des montres, en fournissant des tables et des planches illustratives. Un chapitre est dédié à la répétition et aux instruments pour diviser les roues. Enfin, le dernier chapitre présente une bibliographie des auteurs ayant écrit sur les horloges, avec des analyses des principaux ouvrages. L'auteur souligne la simplicité, l'ordre et la brièveté de son écriture, ainsi que la qualité de l'impression et des gravures des 27 planches incluses.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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