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1
p. 200-216
Naissance de Monseigneur le Duc d'Anjou, [titre d'après la table]
Début :
Quoy qu'il me reste à vous parler d'une infinité de choses [...]
Mots clefs :
Couches, Accouchement, Duchesse de Bourgogne, Naissance du duc d'Anjou
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texteReconnaissance textuelle : Naissance de Monseigneur le Duc d'Anjou, [titre d'après la table]
Quoy qu'il me reste à vous
parler d'une infinité de chofes
qui felon l'ordre d'ancienneté,
devroient preceder l'Article
qui fuit , il eft ncanmoins de
ceux dont on doit parler fans
attendrel'ordre des dattes que
je n'obferve pas mefme en
beaucoup de chofes , vous envoyant fouvent plufieurs Articles plutoft dans le temps que
je fuis informé à fond de ce.
qui les regarde , que dans le
temps qu'ils ſe ſont paffez , &
GALANT 201
il meferoit impoffible de vous
écrire fi j'en ufois autrement.
Il fuffit commeje vous ay marqué fouvent, que dans les Articles que je vous envoye ,
quelque temps qu'il y ait que
ce qu'ils contiennent foit paffe ;
il y ait toûjours quelque chofe qui vous foit nouveau dans
ce que je vous mande , & même que je vous envoye fouvent des chofes que vous ne
fçavez pas encore , quoy qu'il
y ait déja longtemps qu'elles fe
foient paffées.
Quant à ce que vous allez
lire , ce font des chofes que la
202 MERCURE
Renommée rend également
publiques en même temps
dans les lieux où elles fe pafu
fent , & qu'elle ne tarde pas a
faire fçavoir dans les lieux les
plus éloignez. Mais comme il
s'agit de faits hiftoriques du
premier rang , il eft à propos
de les donner par ordre , &
d'en faire un Corps qui en
puiffe donner uneidée parfaite
dans les lieux les plus éloignez ;
l'apprendre enfuite aux Etrangers , & laiffer à la Pofterité.
dequoy s'en inſtruire & d'ap
prendre des particularitez qu'l
Tuy eft quelquesfois important
CALANT 203
de fçavoir. Vous jugez bien
que je vais vous parler d'un
morceau d'Histoire qui doit
tenir place dans l'Hiftoire genevale du monde , & je m'imagine qu'en lifant ce Prelude,
vous devinerez d'abord que je
vous vais parler des Couches
de Madame la Ducheffe de:
Bourgogne , & vous ne vous
tromperez pas.
On eftoit attentif fur le
temps que cette Princeffe
accoucheroit, tant parce qu'on
eftoit perfuadé qu'elle eftoit
à terme , qu'à caufe qu'il y
avoit déja du temps qu'elle
204 MERCURE .
avoit fenty quelques douleurs
qui avoient donné lieu de
croire qu'elle accoucheroit
plutoft que l'on n'avoit cru, &
qu'elle avoitfenty ces douleurs
à diverfes reprifes , ce qui cftoit
caufe qu'on attendoit inceffamment le moment de fon
acouchement, que les Princes ,
qui pour leurs interefts particuliers doivent eftre prefens à
de pareils accouchemens ou
du moins dans des lieux d'où ils
puiffent fçavoir ce qui fe paffe
-fans pouvoir eftre trompez,
ne quittoient point Verfailles,
&les habits du Roy demeu
GALANT 205
C
roient toutes les nuits dans la
Chambre de Sa Majefté , afin
de gagner le temps qu'il auroit
fallu perdre pour aller chercher fa Garderobbe.
Enfin le Samedy 15 de ce
mois , fur les fept heures du
matin , cette Princeffe commença à fentir les premieres
douleurs de l'accouchement ,
& comme l'enfant fe trouva
mal tourné , on crut d'abord
quele travail pouroit eſtre rude, & que cette Princeffe n'accoucheroit qu'avec beaucoup
de peine ; mais M' Clement
qui a déja accouché plufieurs
>
206 MERCURE
fois cette Princeffe , qui eft
depuis peu de retour d'Efpagne où il a accouché la Reine ,
& dont le fçavoir eft grand
auffi - bien que l'experience ,
remit auffi toft l'enfant dans
la fituation qu'il devoit eftre :
de maniere que cette Princeffe
accoucha fur les huit heures
demi-quart ; ce que les faifeurs
d'horofcopes feront bien- aife
d'aprendre. Je vous diray
cependant , fans me vouloir
meler d'en faire , qu'il a de
tout temps paffé pour conftant
que les enfans qui naiffoient
le jour eftoient plus heureux
है
GALANT 207
que ceux qui venoient au
monde pendant la nuit. Comme ce Prince eft arriere petit
fils du Roy , rien ne marque
mieux que le Ciel benit la
pofterité de ce Monarque ; &
d'ailleurs il eft tresavantageux
à un Etat d'ayoir beaucoup
de Princes d'une même race
d'autant que lors qu'il paffe
d'une race à unautre , il arrive
fouventdes demeflez qui caufent de grands defordres.
Le bruit de l'accouchement
de Madame la Ducheffe de
Bourgogne , s'eftant auffi-toft
répandu dans toute la Cour
208 MERCURE
T
ycaufa lajoye qu'il eft aifé de
s'imaginer. Le Roy donna au
Prince nouveau né , le nom
de Duc d'Anjou , & il fut ondoyé par M le Cardinal de
Janfon , Grand-Aumônier de
France.
La Renommée , avec la
precipitation qui luy eft ordinaire , lorfqu'il s'agit d'auffi
grandes nouvelles , porta auffitoft à Paris , celle de cette heureufe naiffance , qui prefqu'en
même temps fut fçue de tout
Paris , & annoncée au Public
par la Cloche du Palais qui fe
fait toûjours entendre en de
GALANT 209.
&
par
pareilles occafions ,
le
carillon de la Samaritaine , qui
ne manque jamais de fe faire
entendre auffi ; & dés le jour
même onvit paroiftre les Vers
fuivans, faits par Mr d'Aubicourt.
Sur l'Heureufe Naiffance
de Monſeigneur
LE DUC D'ANJOU.
Le Duc d'Anjou qui regne eft fi
bien établi
SurleTrône où le Cielpermetqu'il
fe maintienne ,
Qu'un Angeſousfon nom nous anFévrier 1710. S
210 MERCURED
4
nonce aujourd'huy,
Qu'il vient tenir un rang que ce
Prince a remply y bonin
Afin qu'on n'ait pas lieu de crain
dre qu'il revienne.
Onvit auffi paroiſtre la Devife fuivante , fur cet accouchement , faite par Mr le Chevalier de Vertron.
Le Corps eft la fleur de Gre
nade, avec ces paroles:
SERVATQUE MIHI NATURA
CORONAM.
Le 16. le Royfit chanter le
GALANT 211
Te Deum dans la Chapelle de
Verfailles , & ayant refolu de
faire chanter dans la Metropolitaine de Paris un Te Deum folemnel , auquel devoient affilter le Parlement & tous , les
Corps qui ont accoûtumé de
l'accompagner dans de parcilles Ceremonies , il écrivit à Mr
le Cardinal de Noailles , Archevêque de Paris , qu'il regar
doit comme une nouvelle & trop
confiderable benediction du Ciel,
la naiſſance de fonfecond Arrierepetit- Fils le Duc d'Anjou , dont
fa Petite - Fille la Ducheffe de
Bourgogne eftoit accouchée ; pour
Sij
212 MERCURE
ne pasfatisfaire à la jufte obligation où il eftoit d'en rendre àDieu
les Actions de graces qui luy
eftoient dûës; & il luy marquoit
de faire chanter le Te Deum
dans l'Eglife Metropolitaine
de fa bonne Ville de Paris , au
jour & à l'heure que le grandMaitre ou Maiftre des Ceremonies luy diroit de fa part.
Commeon chante toûjours.
unTe Deum folemnel pour de
parcilles Naiffances , &que les
jours que ce Te Deum fe chante , on tire un Feu d'artifice
devant l'Hoſtel de Ville , on
n'avoit pas attendu d'ordre
GALANT 213
preparer , & dés que pour le
M's les Prevoft des Marchands
& Echevins curent appris la
Naiffance de Monfeigneur le
Duc d'Anjou , ils y firent travailler.
Le deffein du Feu , dont
je ne vous fais point de Difcription , marquoit par des
figures fimbolifées , que le
Prince que le Ciel vient de
donner à la France , eftant un
prefage certain de fa benediction fur tout le Royaume ,
& de la continuation de cette
fenfible protection dont il a
fouvent reçu de pareilles mar-
214 MERCURB
ques , les Peuples ne pouvoient
en faire voir leur reconnoif
fance avec trop d'éclat , &
marquer auffi les vœux que
ces mêmes Peuples font pour
demander au Tout- puiffant
la confervation d'un fi precieux gage de fa bonté , en
fouhaitant au nouveau Prince
les vertus qui font fi naturelles au fang illuftre d'où il eft
forty. On voyoit dans les
Emblêmes de ce Feu , les fouhaits que les Peuples faifoient
de voir un jour en ce jeune
Prince les vertus & qui font
hereditaires à fonte augufte
GALANT 215
C
fang. lley avoit auffi trois
Emblèmes par lesquelles on
pretendoit faire voir trois des
principales Vertus neceffaires
à un Prince, fçavoir , la Sageffe,
la Grandeur d'ame , & la
Science. Je ne vous dis point
que la Renommée eftoit au
milieu de la Machine , qui
reprefentoit ce Feu , avec fes
deux Trompettes , & dans une
attitude quifaifoit voir qu'elle
eftoit prefte d'aller par toute
la terre annoncer l'heureufer
naiffance qui caufoit tant de
joye à toute la France.
Il y eut le même foir un
216 MERCURE
grandfoupé à l'Hôtel de Ville ,
auquel fe trouverent Monfieur
le Gouverneur de Paris , &
plufieurs perfonnes d'une
qualité diftinguée , & plufieurs
décharges du Canon qu'on
avoit placé le long du Port
de la Grève , & des feux furent
allumez dans toutes les rues
de Paris
parler d'une infinité de chofes
qui felon l'ordre d'ancienneté,
devroient preceder l'Article
qui fuit , il eft ncanmoins de
ceux dont on doit parler fans
attendrel'ordre des dattes que
je n'obferve pas mefme en
beaucoup de chofes , vous envoyant fouvent plufieurs Articles plutoft dans le temps que
je fuis informé à fond de ce.
qui les regarde , que dans le
temps qu'ils ſe ſont paffez , &
GALANT 201
il meferoit impoffible de vous
écrire fi j'en ufois autrement.
Il fuffit commeje vous ay marqué fouvent, que dans les Articles que je vous envoye ,
quelque temps qu'il y ait que
ce qu'ils contiennent foit paffe ;
il y ait toûjours quelque chofe qui vous foit nouveau dans
ce que je vous mande , & même que je vous envoye fouvent des chofes que vous ne
fçavez pas encore , quoy qu'il
y ait déja longtemps qu'elles fe
foient paffées.
Quant à ce que vous allez
lire , ce font des chofes que la
202 MERCURE
Renommée rend également
publiques en même temps
dans les lieux où elles fe pafu
fent , & qu'elle ne tarde pas a
faire fçavoir dans les lieux les
plus éloignez. Mais comme il
s'agit de faits hiftoriques du
premier rang , il eft à propos
de les donner par ordre , &
d'en faire un Corps qui en
puiffe donner uneidée parfaite
dans les lieux les plus éloignez ;
l'apprendre enfuite aux Etrangers , & laiffer à la Pofterité.
dequoy s'en inſtruire & d'ap
prendre des particularitez qu'l
Tuy eft quelquesfois important
CALANT 203
de fçavoir. Vous jugez bien
que je vais vous parler d'un
morceau d'Histoire qui doit
tenir place dans l'Hiftoire genevale du monde , & je m'imagine qu'en lifant ce Prelude,
vous devinerez d'abord que je
vous vais parler des Couches
de Madame la Ducheffe de:
Bourgogne , & vous ne vous
tromperez pas.
On eftoit attentif fur le
temps que cette Princeffe
accoucheroit, tant parce qu'on
eftoit perfuadé qu'elle eftoit
à terme , qu'à caufe qu'il y
avoit déja du temps qu'elle
204 MERCURE .
avoit fenty quelques douleurs
qui avoient donné lieu de
croire qu'elle accoucheroit
plutoft que l'on n'avoit cru, &
qu'elle avoitfenty ces douleurs
à diverfes reprifes , ce qui cftoit
caufe qu'on attendoit inceffamment le moment de fon
acouchement, que les Princes ,
qui pour leurs interefts particuliers doivent eftre prefens à
de pareils accouchemens ou
du moins dans des lieux d'où ils
puiffent fçavoir ce qui fe paffe
-fans pouvoir eftre trompez,
ne quittoient point Verfailles,
&les habits du Roy demeu
GALANT 205
C
roient toutes les nuits dans la
Chambre de Sa Majefté , afin
de gagner le temps qu'il auroit
fallu perdre pour aller chercher fa Garderobbe.
Enfin le Samedy 15 de ce
mois , fur les fept heures du
matin , cette Princeffe commença à fentir les premieres
douleurs de l'accouchement ,
& comme l'enfant fe trouva
mal tourné , on crut d'abord
quele travail pouroit eſtre rude, & que cette Princeffe n'accoucheroit qu'avec beaucoup
de peine ; mais M' Clement
qui a déja accouché plufieurs
>
206 MERCURE
fois cette Princeffe , qui eft
depuis peu de retour d'Efpagne où il a accouché la Reine ,
& dont le fçavoir eft grand
auffi - bien que l'experience ,
remit auffi toft l'enfant dans
la fituation qu'il devoit eftre :
de maniere que cette Princeffe
accoucha fur les huit heures
demi-quart ; ce que les faifeurs
d'horofcopes feront bien- aife
d'aprendre. Je vous diray
cependant , fans me vouloir
meler d'en faire , qu'il a de
tout temps paffé pour conftant
que les enfans qui naiffoient
le jour eftoient plus heureux
है
GALANT 207
que ceux qui venoient au
monde pendant la nuit. Comme ce Prince eft arriere petit
fils du Roy , rien ne marque
mieux que le Ciel benit la
pofterité de ce Monarque ; &
d'ailleurs il eft tresavantageux
à un Etat d'ayoir beaucoup
de Princes d'une même race
d'autant que lors qu'il paffe
d'une race à unautre , il arrive
fouventdes demeflez qui caufent de grands defordres.
Le bruit de l'accouchement
de Madame la Ducheffe de
Bourgogne , s'eftant auffi-toft
répandu dans toute la Cour
208 MERCURE
T
ycaufa lajoye qu'il eft aifé de
s'imaginer. Le Roy donna au
Prince nouveau né , le nom
de Duc d'Anjou , & il fut ondoyé par M le Cardinal de
Janfon , Grand-Aumônier de
France.
La Renommée , avec la
precipitation qui luy eft ordinaire , lorfqu'il s'agit d'auffi
grandes nouvelles , porta auffitoft à Paris , celle de cette heureufe naiffance , qui prefqu'en
même temps fut fçue de tout
Paris , & annoncée au Public
par la Cloche du Palais qui fe
fait toûjours entendre en de
GALANT 209.
&
par
pareilles occafions ,
le
carillon de la Samaritaine , qui
ne manque jamais de fe faire
entendre auffi ; & dés le jour
même onvit paroiftre les Vers
fuivans, faits par Mr d'Aubicourt.
Sur l'Heureufe Naiffance
de Monſeigneur
LE DUC D'ANJOU.
Le Duc d'Anjou qui regne eft fi
bien établi
SurleTrône où le Cielpermetqu'il
fe maintienne ,
Qu'un Angeſousfon nom nous anFévrier 1710. S
210 MERCURED
4
nonce aujourd'huy,
Qu'il vient tenir un rang que ce
Prince a remply y bonin
Afin qu'on n'ait pas lieu de crain
dre qu'il revienne.
Onvit auffi paroiſtre la Devife fuivante , fur cet accouchement , faite par Mr le Chevalier de Vertron.
Le Corps eft la fleur de Gre
nade, avec ces paroles:
SERVATQUE MIHI NATURA
CORONAM.
Le 16. le Royfit chanter le
GALANT 211
Te Deum dans la Chapelle de
Verfailles , & ayant refolu de
faire chanter dans la Metropolitaine de Paris un Te Deum folemnel , auquel devoient affilter le Parlement & tous , les
Corps qui ont accoûtumé de
l'accompagner dans de parcilles Ceremonies , il écrivit à Mr
le Cardinal de Noailles , Archevêque de Paris , qu'il regar
doit comme une nouvelle & trop
confiderable benediction du Ciel,
la naiſſance de fonfecond Arrierepetit- Fils le Duc d'Anjou , dont
fa Petite - Fille la Ducheffe de
Bourgogne eftoit accouchée ; pour
Sij
212 MERCURE
ne pasfatisfaire à la jufte obligation où il eftoit d'en rendre àDieu
les Actions de graces qui luy
eftoient dûës; & il luy marquoit
de faire chanter le Te Deum
dans l'Eglife Metropolitaine
de fa bonne Ville de Paris , au
jour & à l'heure que le grandMaitre ou Maiftre des Ceremonies luy diroit de fa part.
Commeon chante toûjours.
unTe Deum folemnel pour de
parcilles Naiffances , &que les
jours que ce Te Deum fe chante , on tire un Feu d'artifice
devant l'Hoſtel de Ville , on
n'avoit pas attendu d'ordre
GALANT 213
preparer , & dés que pour le
M's les Prevoft des Marchands
& Echevins curent appris la
Naiffance de Monfeigneur le
Duc d'Anjou , ils y firent travailler.
Le deffein du Feu , dont
je ne vous fais point de Difcription , marquoit par des
figures fimbolifées , que le
Prince que le Ciel vient de
donner à la France , eftant un
prefage certain de fa benediction fur tout le Royaume ,
& de la continuation de cette
fenfible protection dont il a
fouvent reçu de pareilles mar-
214 MERCURB
ques , les Peuples ne pouvoient
en faire voir leur reconnoif
fance avec trop d'éclat , &
marquer auffi les vœux que
ces mêmes Peuples font pour
demander au Tout- puiffant
la confervation d'un fi precieux gage de fa bonté , en
fouhaitant au nouveau Prince
les vertus qui font fi naturelles au fang illuftre d'où il eft
forty. On voyoit dans les
Emblêmes de ce Feu , les fouhaits que les Peuples faifoient
de voir un jour en ce jeune
Prince les vertus & qui font
hereditaires à fonte augufte
GALANT 215
C
fang. lley avoit auffi trois
Emblèmes par lesquelles on
pretendoit faire voir trois des
principales Vertus neceffaires
à un Prince, fçavoir , la Sageffe,
la Grandeur d'ame , & la
Science. Je ne vous dis point
que la Renommée eftoit au
milieu de la Machine , qui
reprefentoit ce Feu , avec fes
deux Trompettes , & dans une
attitude quifaifoit voir qu'elle
eftoit prefte d'aller par toute
la terre annoncer l'heureufer
naiffance qui caufoit tant de
joye à toute la France.
Il y eut le même foir un
216 MERCURE
grandfoupé à l'Hôtel de Ville ,
auquel fe trouverent Monfieur
le Gouverneur de Paris , &
plufieurs perfonnes d'une
qualité diftinguée , & plufieurs
décharges du Canon qu'on
avoit placé le long du Port
de la Grève , & des feux furent
allumez dans toutes les rues
de Paris
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Résumé : Naissance de Monseigneur le Duc d'Anjou, [titre d'après la table]
Le texte traite de la naissance du Duc d'Anjou, fils de la Duchesse de Bourgogne, un événement d'une importance historique majeure. L'auteur précise qu'il ne suit pas toujours un ordre chronologique strict pour relater les faits, préférant parfois envoyer des articles dès qu'il en a connaissance, même s'ils concernent des événements passés. Il souligne que les informations qu'il fournit sont souvent nouvelles pour les destinataires, même si les événements sont anciens. L'auteur mentionne que les faits relatés sont déjà connus par la rumeur publique, mais il est important de les organiser et de les transmettre pour en donner une idée précise, notamment aux étrangers et aux générations futures. Il annonce ensuite la naissance du Duc d'Anjou, soulignant l'attente et l'importance de cet événement. La Duchesse de Bourgogne a accouché le 15 janvier à 8 heures et demie du matin, après des douleurs ressenties depuis plusieurs jours. L'accouchement a été facilité par M. Clément, un médecin expérimenté. La nouvelle de la naissance s'est rapidement répandue à la cour et à Paris, où des célébrations ont eu lieu, y compris des Te Deum et des feux d'artifice. Le Roi a nommé le nouveau-né Duc d'Anjou et a ordonné des cérémonies de remerciement. La population a exprimé sa joie et ses vœux pour l'avenir du prince, symbolisés par des emblèmes et des figures allégoriques lors des festivités.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2
p. 167-179
Feste galante faite à Chasteau Gontier pour la naissance de Monseigneur le Duc d'Anjou, [titre d'après la table]
Début :
Je ne dois pas oublier à vous parler d'une Fête qui a esté faite [...]
Mots clefs :
Fête, Naissance du duc d'Anjou, Château, Feu d'artifice, Danse, Violons
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Feste galante faite à Chasteau Gontier pour la naissance de Monseigneur le Duc d'Anjou, [titre d'après la table]
Je ne dois pas oublier à vous
parler d'une Fête qui a eſté faite à l'occafion de la naiffance
de Monfeigneur le Duc d'Anjou , & dans laquelle vous
trouverez des particularitez
tres fingulieres , & fur tout la
manière de mettre le feu au
Bucher, qui eft auffi nouvelle
que galante , & qui n'a jamais
cité imaginée par perfonne. Je
paffe au fujer & au détail de
cette Fête amore delibet
168 MERCUR
A peine la nouvelle de la
Naiffance de Monseigneur le
Duc d'Anjou fut-ellerépandue
à Chafteau- Gontier , dans la
Province d'Anjou , que Mr de
Fleurance , Ecuyer de Madame la Ducheffe de Bourgogne,
dont le zele avoit déja paru en
1704.& 1707. à l'occafion de
la Naiffance de Meffeigneurs
les Ducs de Bretagne , forma le deffein de témoigner fa
joye par des rejoüiffances publiques. Il donna le deux de
cemois à Chateau Gontier ,
une Fefte qui a paffé pour une
des plus galantes & une des
micux
GALANT 169
mieux ordonnées qu'on en ait
veu depuis long - temps dans
cette Province. Elle commança à deux heures aprés midy
par une décharge generale
des Canons du Chafteau ; fur
les trois heures toute la Bourgeoifie fous les armes fe rendit fur la grande Place
ayant les Tambours de la
Ville à fa tefte ; cette Bourgeofie compofée de la plus
belle jeuneffe , eftoit partagée
en fix Compagnies de jeunes
hommes des mieux faits &
des mieux vêtus , tous parez
de noeuds d'Epée , avec des
Mars 1710.
P
170 MERCURE
T
Chapeaux bordez & des cocardes de ruban d'or ou d'argent. M Cucillard leur Colo
nel fe mit à leur tefte ; ils allerent tous en tres- bel ordre
prendre M' de Fleurance pour
venir mettre le feu à un gros
bucher orné de feuillages
qu'on avoit preparé par fon
ordre fur la grande Place vis- àvis de fa maifon. Comme
toutes les Dames de la Ville
eftoient affemblées chez luy
cejour- là , il leur défera l'honneur d'allumer le feu , & pour
ne pas mettre de divifion entre
la Nobleffe , & la Robbe , il
GALANT 171
choifit trois filles des principaux Officiers du Prefidial , &
trois filles de Gentilshommes.
Ces fix Demoifelles ayant
choifi chacune un Cavalier
pour leur donner la main marcherent avectous les Hautbois
& les Violons de la Ville
entre deux hayes d'Habitans
fous les armes , jufqu'au lieu
du bucher , où elles reçurent
des mains de leurs Cavaliers
chacune un flambeau allumé
dont elles fe fervirent pour
allumer le feu. M' le Comte
de Brizay cy- devant Chevalier
de Denonville Exempt des
Pij
172 MERCURE
1
}
Gardes , & M de Flechecourt
Ecuyer du Roy, & Capitaine
de Cavaleriendans Tarente ,
s'eftant trouvez fur les lieux
furent invitez à cette réjoüiſfance , où Mr de Fleurance
ayant fait apporter trois fufils,
leur en fit prefenter à chacun
un , afin de partager avec eux
l'honneur de la Fête. Ils tirérent
tous trois enſemble les trois
premiers coups en criant Vive
le Roy. Les fix Compagnies à
qui on avoit diſtribué de la
poudre avec profufion firent
auffi toft leurpremiere décharge avec unpareil cry de Vive
GALANT 173
le Roy ; tous les Cavaliers &
toutes les Dames qui estoient
prefentes danferent un moment autour du Bucher jufqu'à ce qu'il fuft plus allumé,
mais on fut obligé de quitter
bientoft la place & de fe retirer. Chacun s'en retourna , &
Mr de Fleurance demeura à la
tefte de la Bourgeoisie tant que
le feu dura. Il luy fit faire plufieurs falves pour Monfciई gneur , pour Monfeigneur le
Duc de Bourgogne , pour Madame la Ducheffe de Bourgogne , pour Monfeigneur le
Duc de Bretagne, pour
A
P iij
174 MERCURE
Monfeigneur le Duc d'Anjou
& pour Monfeigneur le Duc
de Berry. Il tira à chaque décharge le premier coup. Aprés
tout ce grand bruit de moufqueterie on tita un Féu d'Artifice , & on vit s'élever en l'air
pendant une heure une infinité de fufées qui retombant fur
elles-mêmes en pluye de feu ,
en petards , & en étoiles , formoient un fpectacle des plus
brillans. Sur les fept heures il
y cut plufieurs tables de Jeu
chez Mr de Fleurance , & à
neuf heures on fe mit à table
pour fouper. Il y avoit deux
MERCURE 175
tables de douze couverts chacune;on y fervit abondament
tout ce qu'on peut prefenter
de meilleur dans la faifon. Les
Pauvres ne furent pas oúblicz
dans ces réjouiffances ; l'Hôpital general fe fentit de la Fefte ,
& Mr de Fleurance fit part de
fa joye à tous ceux à qui elle
pouvoit eftre utile ou agreable. Il fit mettre deux tables
fur la Place publique à l'endroit où avoit efté le feu ; on
fervit à l'une un foupé pour
les Tambours & les Trompet.
tes , & à l'autre les Violons &
les Haut -bois , mangerent
P iiij
176 MERCURE
& burent largement. Un peu
avant le foupé on avoit illuminé depuis le bas juſqu'au haut
toutes les feneftres du corps
de logis , avec celles des deux
aîles & des deux pavillons de
la maiſon ; & comme elle eſt
aifée à décorer de lumieres
à caufe de la beauté de fon
Architecture , rien ne pouvoit faire unplus bel effet que
cette illumination qui dura
prefque toute la nuit. Les Balcons qui regnent aux deux côtez de la porte d'entrée depuis
la Corniche jufqu'aux Pavil
lons ,n'étoient pas moins éclai
GALANT 177
rez. Il y avoit auffi plufieurs
rangs de lumieres avec des De
vifes & des Infcriptions latines peintes fur des chaffis huilez , qu'on lifoit de fort loin
par le moyen des lampes qui
eftoient placées derriere. A dix
heures & demie Mr de Fleurrance commença le Bal avec
Mlle fa fœur , il s'y trouva
une quantité fi prodigieufe de
monde , qu'on fut obligé de
partager les Violons & les
Hautbois dans les Appartemens , & de danfer dans trois
differentes Salles. Pendant que
durale Bal on fervit à la Com-
178 MERCURE
€
pagnie des rafraîchiffemens
des baffins d'oranges , avec des
confitures féches ; & fur les
deux heures du matin on fut
furpris agreablement quand
on paffa dans un grand Salon
où il y avoit un Media noche ,
des mieux entendus. Le Balrecommença vers les trois heures pour danfer les contredanfes & dura jufqu'au jour. Tous
ceux qui furent témoins de
cette Fefte , retournerent trescontens de la maniere avec laquelle elle avoit efté executée ,
& de l'ordre qui y fut obfervé; on n'attendoit rien moins
GALANT 179
d'un Officier qui eft dans un
pofte auffi brillant & auffi ho
norable. Ceux qui connoiffent
Mr de Fleurance eftoient bien
perfuadez qu'il ne manqueroit
en rien pour fe diftinguer entre tous ceux qui ont donné
des marques de leur joye pour
des évenemens fi heureux ; &
fi la Provincé le doit ceder en
magnificence & en profufion
à la Capitale du Royaume, elle
a du moins l'avantage de pou
voir dire qu'il s'y trouve des
fujets très-zelez pour la prof
perité de l'Etat & pour la grandeur de la Maiſon Royale.
parler d'une Fête qui a eſté faite à l'occafion de la naiffance
de Monfeigneur le Duc d'Anjou , & dans laquelle vous
trouverez des particularitez
tres fingulieres , & fur tout la
manière de mettre le feu au
Bucher, qui eft auffi nouvelle
que galante , & qui n'a jamais
cité imaginée par perfonne. Je
paffe au fujer & au détail de
cette Fête amore delibet
168 MERCUR
A peine la nouvelle de la
Naiffance de Monseigneur le
Duc d'Anjou fut-ellerépandue
à Chafteau- Gontier , dans la
Province d'Anjou , que Mr de
Fleurance , Ecuyer de Madame la Ducheffe de Bourgogne,
dont le zele avoit déja paru en
1704.& 1707. à l'occafion de
la Naiffance de Meffeigneurs
les Ducs de Bretagne , forma le deffein de témoigner fa
joye par des rejoüiffances publiques. Il donna le deux de
cemois à Chateau Gontier ,
une Fefte qui a paffé pour une
des plus galantes & une des
micux
GALANT 169
mieux ordonnées qu'on en ait
veu depuis long - temps dans
cette Province. Elle commança à deux heures aprés midy
par une décharge generale
des Canons du Chafteau ; fur
les trois heures toute la Bourgeoifie fous les armes fe rendit fur la grande Place
ayant les Tambours de la
Ville à fa tefte ; cette Bourgeofie compofée de la plus
belle jeuneffe , eftoit partagée
en fix Compagnies de jeunes
hommes des mieux faits &
des mieux vêtus , tous parez
de noeuds d'Epée , avec des
Mars 1710.
P
170 MERCURE
T
Chapeaux bordez & des cocardes de ruban d'or ou d'argent. M Cucillard leur Colo
nel fe mit à leur tefte ; ils allerent tous en tres- bel ordre
prendre M' de Fleurance pour
venir mettre le feu à un gros
bucher orné de feuillages
qu'on avoit preparé par fon
ordre fur la grande Place vis- àvis de fa maifon. Comme
toutes les Dames de la Ville
eftoient affemblées chez luy
cejour- là , il leur défera l'honneur d'allumer le feu , & pour
ne pas mettre de divifion entre
la Nobleffe , & la Robbe , il
GALANT 171
choifit trois filles des principaux Officiers du Prefidial , &
trois filles de Gentilshommes.
Ces fix Demoifelles ayant
choifi chacune un Cavalier
pour leur donner la main marcherent avectous les Hautbois
& les Violons de la Ville
entre deux hayes d'Habitans
fous les armes , jufqu'au lieu
du bucher , où elles reçurent
des mains de leurs Cavaliers
chacune un flambeau allumé
dont elles fe fervirent pour
allumer le feu. M' le Comte
de Brizay cy- devant Chevalier
de Denonville Exempt des
Pij
172 MERCURE
1
}
Gardes , & M de Flechecourt
Ecuyer du Roy, & Capitaine
de Cavaleriendans Tarente ,
s'eftant trouvez fur les lieux
furent invitez à cette réjoüiſfance , où Mr de Fleurance
ayant fait apporter trois fufils,
leur en fit prefenter à chacun
un , afin de partager avec eux
l'honneur de la Fête. Ils tirérent
tous trois enſemble les trois
premiers coups en criant Vive
le Roy. Les fix Compagnies à
qui on avoit diſtribué de la
poudre avec profufion firent
auffi toft leurpremiere décharge avec unpareil cry de Vive
GALANT 173
le Roy ; tous les Cavaliers &
toutes les Dames qui estoient
prefentes danferent un moment autour du Bucher jufqu'à ce qu'il fuft plus allumé,
mais on fut obligé de quitter
bientoft la place & de fe retirer. Chacun s'en retourna , &
Mr de Fleurance demeura à la
tefte de la Bourgeoisie tant que
le feu dura. Il luy fit faire plufieurs falves pour Monfciई gneur , pour Monfeigneur le
Duc de Bourgogne , pour Madame la Ducheffe de Bourgogne , pour Monfeigneur le
Duc de Bretagne, pour
A
P iij
174 MERCURE
Monfeigneur le Duc d'Anjou
& pour Monfeigneur le Duc
de Berry. Il tira à chaque décharge le premier coup. Aprés
tout ce grand bruit de moufqueterie on tita un Féu d'Artifice , & on vit s'élever en l'air
pendant une heure une infinité de fufées qui retombant fur
elles-mêmes en pluye de feu ,
en petards , & en étoiles , formoient un fpectacle des plus
brillans. Sur les fept heures il
y cut plufieurs tables de Jeu
chez Mr de Fleurance , & à
neuf heures on fe mit à table
pour fouper. Il y avoit deux
MERCURE 175
tables de douze couverts chacune;on y fervit abondament
tout ce qu'on peut prefenter
de meilleur dans la faifon. Les
Pauvres ne furent pas oúblicz
dans ces réjouiffances ; l'Hôpital general fe fentit de la Fefte ,
& Mr de Fleurance fit part de
fa joye à tous ceux à qui elle
pouvoit eftre utile ou agreable. Il fit mettre deux tables
fur la Place publique à l'endroit où avoit efté le feu ; on
fervit à l'une un foupé pour
les Tambours & les Trompet.
tes , & à l'autre les Violons &
les Haut -bois , mangerent
P iiij
176 MERCURE
& burent largement. Un peu
avant le foupé on avoit illuminé depuis le bas juſqu'au haut
toutes les feneftres du corps
de logis , avec celles des deux
aîles & des deux pavillons de
la maiſon ; & comme elle eſt
aifée à décorer de lumieres
à caufe de la beauté de fon
Architecture , rien ne pouvoit faire unplus bel effet que
cette illumination qui dura
prefque toute la nuit. Les Balcons qui regnent aux deux côtez de la porte d'entrée depuis
la Corniche jufqu'aux Pavil
lons ,n'étoient pas moins éclai
GALANT 177
rez. Il y avoit auffi plufieurs
rangs de lumieres avec des De
vifes & des Infcriptions latines peintes fur des chaffis huilez , qu'on lifoit de fort loin
par le moyen des lampes qui
eftoient placées derriere. A dix
heures & demie Mr de Fleurrance commença le Bal avec
Mlle fa fœur , il s'y trouva
une quantité fi prodigieufe de
monde , qu'on fut obligé de
partager les Violons & les
Hautbois dans les Appartemens , & de danfer dans trois
differentes Salles. Pendant que
durale Bal on fervit à la Com-
178 MERCURE
€
pagnie des rafraîchiffemens
des baffins d'oranges , avec des
confitures féches ; & fur les
deux heures du matin on fut
furpris agreablement quand
on paffa dans un grand Salon
où il y avoit un Media noche ,
des mieux entendus. Le Balrecommença vers les trois heures pour danfer les contredanfes & dura jufqu'au jour. Tous
ceux qui furent témoins de
cette Fefte , retournerent trescontens de la maniere avec laquelle elle avoit efté executée ,
& de l'ordre qui y fut obfervé; on n'attendoit rien moins
GALANT 179
d'un Officier qui eft dans un
pofte auffi brillant & auffi ho
norable. Ceux qui connoiffent
Mr de Fleurance eftoient bien
perfuadez qu'il ne manqueroit
en rien pour fe diftinguer entre tous ceux qui ont donné
des marques de leur joye pour
des évenemens fi heureux ; &
fi la Provincé le doit ceder en
magnificence & en profufion
à la Capitale du Royaume, elle
a du moins l'avantage de pou
voir dire qu'il s'y trouve des
fujets très-zelez pour la prof
perité de l'Etat & pour la grandeur de la Maiſon Royale.
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Résumé : Feste galante faite à Chasteau Gontier pour la naissance de Monseigneur le Duc d'Anjou, [titre d'après la table]
À Château-Gontier, en Anjou, une fête fut organisée pour célébrer la naissance du Duc d'Anjou. À l'annonce de cette nouvelle, Monsieur de Fleurance, écuyer de Madame la Duchesse de Bourgogne, décida de manifester sa joie par des réjouissances publiques. Le 2 du mois, une fête considérée comme l'une des plus élégantes et bien organisées de la province eut lieu. Elle débuta par une décharge de canons à 14 heures, suivie par une assemblée de la bourgeoisie armée sur la grande place à 15 heures. Cette bourgeoisie, composée de jeunes gens bien vêtus et ornés de rubans, se rendit au bûcher préparé sur la place pour y mettre le feu. Monsieur de Fleurance invita des dames à allumer le feu, choisissant des filles de principaux officiers et de gentilshommes pour éviter toute division. Des invités distingués, comme le Comte de Brizay et Monsieur de Flechecourt, participèrent également à la fête. Après l'allumage du bûcher, des salves de mousqueterie et un feu d'artifice furent tirés. La soirée se poursuivit avec des jeux, un souper, et un bal qui dura jusqu'au matin. Les pauvres ne furent pas oubliés, recevant des repas et des boissons. La maison de Monsieur de Fleurance fut illuminée, et des inscriptions latines furent exposées. La fête se termina par un bal qui dura jusqu'au jour, laissant tous les participants très satisfaits de son organisation et de son ordre.
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3
p. 180-186
SUR LA NAISSANCE DE MONSEIGNEUR LE DUC D'ANJOU. SONNET. / SONNET. / SONNET.
Début :
Je crois ne pouvoir mieux placer qu'aprés cette Feste, les / O Lys, dont la gloire est si pure, / De vostre Bras vengeur nous ressentons le pois. / Dieu, qui pendant que des oiseaux [...]
Mots clefs :
Naissance du duc d'Anjou, Sonnet, Dieux, Lys
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : SUR LA NAISSANCE DE MONSEIGNEUR LE DUC D'ANJOU. SONNET. / SONNET. / SONNET.
Je crois ne pouvoir mieux
placer qu'aprés cette Fefte , les
trois Sonnets que vous allez
lire. Ils ont efté faits par Mr
de Meffange , dont les Ouvrages ont toûjours eu le bonheur de vousplaire, & en ayant
fait un chaque jour pendant
trois jours , il les a prefentez à
Monſeigneur le Duc de Bourgogne , à mesure qu'il les a
compofez.
GALANT 81
SUR LA NAISSANCE
DE MONSEIGNEUR
LE DUC D'ANJOU.
SONNET.
OLys , dont lagloire eftfi pure,
Aftreterreftre & dondes Cieux
Trefor fi cher à la nature ,
Et fi brillant à tous les yeux.
Quoy, dans une Saifonfidure
Vous renaiffez figracieux ;
Et d'une fi riche parure.
Vous venez embellir ces lieux!
182 MERCURE
Tiges toûjours incomparables
Quelsferont vos effets aimables
Dansuntemps moins rempli d'hor
reurs
Si durant celuy de l'orage ,
Nos heureuxChamps ont l'avantage
De voir multiplier vosfleurs?
SUR LE MESME SUJET.
SONNET.
De voftre Bras vengeur nous reffentons lepois,
GrandDieu vousnousfrappez de
fleauxlegitimes ;
GALANT 183
Tout ce que nous donnoient vos
bontez magnanimes ,
S'est trouvé de nos mains enlevé
par vos loix.
Apeine vos rigueurs nous ontlaifSela voix!
Mais loin d'envisager les excés
de nos crimes ,
Détournez vos regardsfurles vertusfublimes
Que pratique à vosyeux le plus
fage des Rois.
Ha , Seigneur , vous daignez
exaucer ma priere :
Je voi parfon bonheurfinir noſtre
mifere :
184 MERCURE
Votrecœurappaife donne un Prin
ce à nos Lys:
Defon Berceaunaîtrala Paix &
l'Abondance ;
Et par luy vous rendrez plus de
biens à la France ,
Que nos triftesforfaits ne nous en
ontravis.
SUR LE MESME SUJET.
SONNET.
Dieu , qui pendant que des * oifeaux
* Les Alcyons,
GALATN 185
Eléventfur le fein des ondes inconftantes
Leurs tendresfamilles flottantes ,
Deffendez que les vents ne combattent les eaux ;
生
Daignez prendre des foins fi
beaux
Pour des Divinitezfur la terre
naißantes ,
Quifont vos images vivantes ;
Etne refufez pas le calme à leurs
Berceaux.
Vous leur devez voftre affiftance ;
Mars 1710. e
.186 MERCURE
De l'Aîné de l'Eglife ils tirent
leur naiſſance :
Contre eux& contre luy l'Erreur
lancefes traits.
Tranquilifez leur destinée ;
Etdonnez unefois les douceurs de
la Paix
Aceluy qui pour vous l'a tant
defoisdonnée.
placer qu'aprés cette Fefte , les
trois Sonnets que vous allez
lire. Ils ont efté faits par Mr
de Meffange , dont les Ouvrages ont toûjours eu le bonheur de vousplaire, & en ayant
fait un chaque jour pendant
trois jours , il les a prefentez à
Monſeigneur le Duc de Bourgogne , à mesure qu'il les a
compofez.
GALANT 81
SUR LA NAISSANCE
DE MONSEIGNEUR
LE DUC D'ANJOU.
SONNET.
OLys , dont lagloire eftfi pure,
Aftreterreftre & dondes Cieux
Trefor fi cher à la nature ,
Et fi brillant à tous les yeux.
Quoy, dans une Saifonfidure
Vous renaiffez figracieux ;
Et d'une fi riche parure.
Vous venez embellir ces lieux!
182 MERCURE
Tiges toûjours incomparables
Quelsferont vos effets aimables
Dansuntemps moins rempli d'hor
reurs
Si durant celuy de l'orage ,
Nos heureuxChamps ont l'avantage
De voir multiplier vosfleurs?
SUR LE MESME SUJET.
SONNET.
De voftre Bras vengeur nous reffentons lepois,
GrandDieu vousnousfrappez de
fleauxlegitimes ;
GALANT 183
Tout ce que nous donnoient vos
bontez magnanimes ,
S'est trouvé de nos mains enlevé
par vos loix.
Apeine vos rigueurs nous ontlaifSela voix!
Mais loin d'envisager les excés
de nos crimes ,
Détournez vos regardsfurles vertusfublimes
Que pratique à vosyeux le plus
fage des Rois.
Ha , Seigneur , vous daignez
exaucer ma priere :
Je voi parfon bonheurfinir noſtre
mifere :
184 MERCURE
Votrecœurappaife donne un Prin
ce à nos Lys:
Defon Berceaunaîtrala Paix &
l'Abondance ;
Et par luy vous rendrez plus de
biens à la France ,
Que nos triftesforfaits ne nous en
ontravis.
SUR LE MESME SUJET.
SONNET.
Dieu , qui pendant que des * oifeaux
* Les Alcyons,
GALATN 185
Eléventfur le fein des ondes inconftantes
Leurs tendresfamilles flottantes ,
Deffendez que les vents ne combattent les eaux ;
生
Daignez prendre des foins fi
beaux
Pour des Divinitezfur la terre
naißantes ,
Quifont vos images vivantes ;
Etne refufez pas le calme à leurs
Berceaux.
Vous leur devez voftre affiftance ;
Mars 1710. e
.186 MERCURE
De l'Aîné de l'Eglife ils tirent
leur naiſſance :
Contre eux& contre luy l'Erreur
lancefes traits.
Tranquilifez leur destinée ;
Etdonnez unefois les douceurs de
la Paix
Aceluy qui pour vous l'a tant
defoisdonnée.
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Résumé : SUR LA NAISSANCE DE MONSEIGNEUR LE DUC D'ANJOU. SONNET. / SONNET. / SONNET.
Le texte présente trois sonnets composés par Monsieur de Meffange, dédiés au Duc de Bourgogne et célébrant la naissance de Monseigneur le Duc d'Anjou. Le premier sonnet exalte la pureté et la gloire du nouveau-né, comparant sa venue à une saison florissante après des troubles. Le deuxième sonnet est une prière à Dieu pour qu'Il se détourne des crimes des hommes et se tourne vers les vertus du roi, espérant que le nouveau prince apportera la paix et l'abondance à la France. Le troisième sonnet demande à Dieu de protéger le nouveau-né, comme Il protège les oiseaux Alcyons et leurs familles, et de lui accorder la paix et la tranquillité. Ces poèmes expriment des vœux de prospérité et de paix pour la France grâce à la naissance du nouveau prince.
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4
p. 186-189
« Je vous envoye des Devises qui ont été faites par Mr de / Un autre Duc d'Anjou naissant avec l'Aurore [...] »
Début :
Je vous envoye des Devises qui ont été faites par Mr de / Un autre Duc d'Anjou naissant avec l'Aurore [...]
Mots clefs :
Naissance du duc d'Anjou, Devises, Empire français
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Je vous envoye des Devises qui ont été faites par Mr de / Un autre Duc d'Anjou naissant avec l'Aurore [...] »
Jevous envoye des Devifes
qui ont efté faites par Mr de
Sarron , furla naiffance du même Prince.
GALANT 187
CUM AURORA NASCENS ALTER DUX ANDEGAVENSIS
MATRE PARI AURÆ , SYDERIS INSTAR ERIT.
Un autre Duc d'Anjou naiffant
avecl'Aurore
D'une Mere qui n'apas moins d'éclat ,
Commeun Aftre éminent doit briller dans l'Etat ,
Et l'on verra bientoft fes beaux
rayons éclorre.
HÆCNOVAPROGENIES FLAMMA CELEBRATA TONANTE ,
Qij
188 MERCURE
FULMINE AVI GALLUM PROTEGET IMPERIUM.
Les Feux &les Canons annoncent la naiffance ,
D'un grand & nouveau Prince
ifu du SangRoyal.
Lançant la foudre un jour d'un
Ageul fans égal,
De l'Empire François il fera la
diffenfe.
TERTIUS EST NATUS QUEM
EDIT BURGUNDICA PRINCEPS
DELPHINUM ÆQUAVIT TŘES
PARIENDO DUCES
GALANT 189
Par ce troifiéme Fils une Auguffe
Ducheffe
Egale la Dauphine en fon enfantement,
Mêmefecondité de leur Hymen
charmant >
Defix Ducs , il en eft trois de chaque Princeffe.
qui ont efté faites par Mr de
Sarron , furla naiffance du même Prince.
GALANT 187
CUM AURORA NASCENS ALTER DUX ANDEGAVENSIS
MATRE PARI AURÆ , SYDERIS INSTAR ERIT.
Un autre Duc d'Anjou naiffant
avecl'Aurore
D'une Mere qui n'apas moins d'éclat ,
Commeun Aftre éminent doit briller dans l'Etat ,
Et l'on verra bientoft fes beaux
rayons éclorre.
HÆCNOVAPROGENIES FLAMMA CELEBRATA TONANTE ,
Qij
188 MERCURE
FULMINE AVI GALLUM PROTEGET IMPERIUM.
Les Feux &les Canons annoncent la naiffance ,
D'un grand & nouveau Prince
ifu du SangRoyal.
Lançant la foudre un jour d'un
Ageul fans égal,
De l'Empire François il fera la
diffenfe.
TERTIUS EST NATUS QUEM
EDIT BURGUNDICA PRINCEPS
DELPHINUM ÆQUAVIT TŘES
PARIENDO DUCES
GALANT 189
Par ce troifiéme Fils une Auguffe
Ducheffe
Egale la Dauphine en fon enfantement,
Mêmefecondité de leur Hymen
charmant >
Defix Ducs , il en eft trois de chaque Princeffe.
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Résumé : « Je vous envoye des Devises qui ont été faites par Mr de / Un autre Duc d'Anjou naissant avec l'Aurore [...] »
Le document célèbre la naissance d'un prince avec trois devises. La première annonce un duc d'Anjou né à l'aube, prédisant son éclat dans l'État. La deuxième décrit la naissance d'un grand prince royal, marquée par des feux et des canons. La troisième mentionne le troisième fils d'une princesse de Bourgogne, égalant la Dauphine en fécondité.
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5
p. 380-383
Suite de tout ce qui s'est passé à l'occasion de la naissance du Duc d'Anjou, [titre d'après la table]
Début :
Pendant que les dissentions causées par la difference des [...]
Mots clefs :
Château-Gontier, Ministres étrangers, Naissance du duc d'Anjou, Duc de Lorraine
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Suite de tout ce qui s'est passé à l'occasion de la naissance du Duc d'Anjou, [titre d'après la table]
Pendant que les diffentions
caufées par la difference des
Religions agitent l'Angleterre,
on eft encore occupé en France de la joye que la naiffance
Monfeigneur le Duc d'Anjou y a caufée ; & quoy que je
ne vous aye parlé que des Réjoüiffances qui fe font faites à
Paris , & des Feftes auffi galan.
tes que fingulieres qui ont efté
faites à Chafteau-gontier dans
l'appanage de ce Prince , ces
Réjoüiffances ont néanmoins
efté generales dans tout le
Royaume. Il s'en eft mêmefait
en quelques Pays étrangers ,
GALANT 381
& fur tout à Madrid où elles
ont eſté grandes ; la diftance
des lieux a efté caufe que je n'ay
pûvous en parler ce mois-cy ;
mais quoy que l'on en ait parlé
dans plufieurs Imprimez publics, je pourray le mois prochain vous en envoyer un
détail qui vous paroîtra nouveau.
Tous les Miniftres Etrangers qui font icy ont fait des
Complimens au Royfur cette
naiffance de la part de leurs
Maiftres , & leur efprit a brillé
fur les faveurs du Ciel qui fe
répandent fur Sa Majefté en
382 MERCURE
luy donnant des Arrieres petits - Fils , ce qui pourra faire
regner fa pofterité pendant
plufieurs ficcles.
S. A. R. Monfieur le Duc
de Lorraine s'eft diftinguée en
cette occafion , car quoy qu'el
le ait icy depuis quelques années un Envoyé Extraordinaire de confideration , & qui ,
s'acquitte des fonctions de
cet Employ au gré de tout le
monde , elle a crû néanmoins
en devoir envoyer exprés un
autre pour cette fonction feule , & elle ajetté les yeux fur Mr
le Marquis deBeauveau Craon,
GALANT 383
diftingué par fa naiffance , par
la figure qu'il fait dans la Cour
de Lorraine , & par fes grandes qualitez. Il a reçu icy tous
les honneurs que l'on rendaux
Miniftres des Teftes couron
nées. Les Caroffes dn Roy le
fontvenus prendre pour le me
ner àVerfailles avec Mr dé Bre
teuil Introducteur des Ambal
fadeurs , qui l'a conduit à l'Audiance de Sa Majeſté , & il a
efté traité par les Officiers de ce
Monarque , & les mêmes Ceremonies ont cfté obfervées à
fon Audiance de Congé.
caufées par la difference des
Religions agitent l'Angleterre,
on eft encore occupé en France de la joye que la naiffance
Monfeigneur le Duc d'Anjou y a caufée ; & quoy que je
ne vous aye parlé que des Réjoüiffances qui fe font faites à
Paris , & des Feftes auffi galan.
tes que fingulieres qui ont efté
faites à Chafteau-gontier dans
l'appanage de ce Prince , ces
Réjoüiffances ont néanmoins
efté generales dans tout le
Royaume. Il s'en eft mêmefait
en quelques Pays étrangers ,
GALANT 381
& fur tout à Madrid où elles
ont eſté grandes ; la diftance
des lieux a efté caufe que je n'ay
pûvous en parler ce mois-cy ;
mais quoy que l'on en ait parlé
dans plufieurs Imprimez publics, je pourray le mois prochain vous en envoyer un
détail qui vous paroîtra nouveau.
Tous les Miniftres Etrangers qui font icy ont fait des
Complimens au Royfur cette
naiffance de la part de leurs
Maiftres , & leur efprit a brillé
fur les faveurs du Ciel qui fe
répandent fur Sa Majefté en
382 MERCURE
luy donnant des Arrieres petits - Fils , ce qui pourra faire
regner fa pofterité pendant
plufieurs ficcles.
S. A. R. Monfieur le Duc
de Lorraine s'eft diftinguée en
cette occafion , car quoy qu'el
le ait icy depuis quelques années un Envoyé Extraordinaire de confideration , & qui ,
s'acquitte des fonctions de
cet Employ au gré de tout le
monde , elle a crû néanmoins
en devoir envoyer exprés un
autre pour cette fonction feule , & elle ajetté les yeux fur Mr
le Marquis deBeauveau Craon,
GALANT 383
diftingué par fa naiffance , par
la figure qu'il fait dans la Cour
de Lorraine , & par fes grandes qualitez. Il a reçu icy tous
les honneurs que l'on rendaux
Miniftres des Teftes couron
nées. Les Caroffes dn Roy le
fontvenus prendre pour le me
ner àVerfailles avec Mr dé Bre
teuil Introducteur des Ambal
fadeurs , qui l'a conduit à l'Audiance de Sa Majeſté , & il a
efté traité par les Officiers de ce
Monarque , & les mêmes Ceremonies ont cfté obfervées à
fon Audiance de Congé.
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Résumé : Suite de tout ce qui s'est passé à l'occasion de la naissance du Duc d'Anjou, [titre d'après la table]
La naissance du Duc d'Anjou a suscité des réjouissances en France et à l'étranger. En France, la joie est particulièrement palpable à Paris et à Château-Gontier, et ces festivités se répandent dans tout le royaume. À Madrid, les célébrations sont également notables. Les tensions religieuses perturbent l'Angleterre, contrastant avec l'allégresse française. Tous les ministres étrangers en France ont félicité le roi, soulignant les faveurs divines pour la postérité royale. Le Duc de Lorraine a envoyé le Marquis de Beauveau Craon comme émissaire spécial, qui a été accueilli avec tous les honneurs réservés aux ministres des têtes couronnées. Les cérémonies d'audience ont été respectées lors de son arrivée et de son départ. La distance a limité les détails pour ce mois-ci, mais des informations plus précises seront fournies le mois suivant.
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6
p. 169-173
Suite des Articles qui regardent la naissance de Monseigneur le Duc d'Anjou. [titre d'après la table]
Début :
Je vous ay parlé des Réjoüissances qui ont esté faites en [...]
Mots clefs :
Réjouissances, Naissance du duc d'Anjou, Cour, Extraordinaire
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Suite des Articles qui regardent la naissance de Monseigneur le Duc d'Anjou. [titre d'après la table]
Je vous ayparlé des Réjoüif
fances qui ont efté faites en
plufieurs endroits du RoyauAvril 1710. P
170 MERCURE
me, à l'occafion de la naiffance de Monfeigneur le Duc
d'Anjou. Elles ont efté auffi
fort grandes à Madrid , où Mr
le Duc d'Offune , donna une
grande Fefte accompagnée d'u
ne piece de Theatre en Machine , à la repreſentation de
laquelle Leurs Majeſtez - Catholiques affifterent , & il y eut
auffi un grand Bal.
Plufieurs Envoyez Extraordinaires ont fait icy des Complimens au Roy & à toute la
Maiſon Royale fur la naiſſance
de ce Prince; & quoy que plufieurs Souverains cuffent icy
GALANT 171
des Envoyez , ceux qui fe font
trouvez le plus à portée , n'ont
pas laiffé pour diftinguer leur
zele , d'en envoyer de nouveaux pour cette feule fonction.
La Reine Doüairiere d'Efpagne,qui fait fonfejour àBayonne, qui fe fait admirer par fes
manieres qui charment tout le
monde , n'auroit pas manqué
d'en envoyer, pour donner des
marques de la joye qu'elle reffentoit de cette naiffance ; mais
fonimpatience fit qu'ayant icy
DonJuan Thomas de Goye
neche , Chevalier de S. JacPij
172 MACRURE
ques ,
fon Ecuyer , Elle luy envoya une Lettre pour le Roy ,
& il eut l'honneur de faluër
Sa Majesté & de luy faire des
Complimens fur cette naiffance , ainſi qu'à toute la Maiſon
Royale.
-Outre l'Envoyé que Monfieur l'Electeur, de Cologne a
en cette Cour , Mr le Comte
de Saint Maurice s'y eftant
trouvé pour des affaires importantes qui regardoient Son Altiffe Electorale ; ce Comte
eftant un homme fort diftingué , elle luy envoya une Letire pour prefenter au Roy à
GALANT 173
l'occafion de cette naiffance,
Comme il y a deux Nonces
en cette Cour , un Ordinaire ,
& un Extraordinaire , ils ont
tous deux fait des Complimens de la part de S. S. au
Roy & à toute la Maiſon
Royale.
Mrle Comtede Rivalo , Envoyé Extraordinaire de Monfieur le Duc de Parme , a fait
les mêmes complimens auRoy
& à toute la Maiſon Royale ,
& il a efté auffi conduit à toutes
ces Audiences , avec les Cercmonies accoutumées.
fances qui ont efté faites en
plufieurs endroits du RoyauAvril 1710. P
170 MERCURE
me, à l'occafion de la naiffance de Monfeigneur le Duc
d'Anjou. Elles ont efté auffi
fort grandes à Madrid , où Mr
le Duc d'Offune , donna une
grande Fefte accompagnée d'u
ne piece de Theatre en Machine , à la repreſentation de
laquelle Leurs Majeſtez - Catholiques affifterent , & il y eut
auffi un grand Bal.
Plufieurs Envoyez Extraordinaires ont fait icy des Complimens au Roy & à toute la
Maiſon Royale fur la naiſſance
de ce Prince; & quoy que plufieurs Souverains cuffent icy
GALANT 171
des Envoyez , ceux qui fe font
trouvez le plus à portée , n'ont
pas laiffé pour diftinguer leur
zele , d'en envoyer de nouveaux pour cette feule fonction.
La Reine Doüairiere d'Efpagne,qui fait fonfejour àBayonne, qui fe fait admirer par fes
manieres qui charment tout le
monde , n'auroit pas manqué
d'en envoyer, pour donner des
marques de la joye qu'elle reffentoit de cette naiffance ; mais
fonimpatience fit qu'ayant icy
DonJuan Thomas de Goye
neche , Chevalier de S. JacPij
172 MACRURE
ques ,
fon Ecuyer , Elle luy envoya une Lettre pour le Roy ,
& il eut l'honneur de faluër
Sa Majesté & de luy faire des
Complimens fur cette naiffance , ainſi qu'à toute la Maiſon
Royale.
-Outre l'Envoyé que Monfieur l'Electeur, de Cologne a
en cette Cour , Mr le Comte
de Saint Maurice s'y eftant
trouvé pour des affaires importantes qui regardoient Son Altiffe Electorale ; ce Comte
eftant un homme fort diftingué , elle luy envoya une Letire pour prefenter au Roy à
GALANT 173
l'occafion de cette naiffance,
Comme il y a deux Nonces
en cette Cour , un Ordinaire ,
& un Extraordinaire , ils ont
tous deux fait des Complimens de la part de S. S. au
Roy & à toute la Maiſon
Royale.
Mrle Comtede Rivalo , Envoyé Extraordinaire de Monfieur le Duc de Parme , a fait
les mêmes complimens auRoy
& à toute la Maiſon Royale ,
& il a efté auffi conduit à toutes
ces Audiences , avec les Cercmonies accoutumées.
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Résumé : Suite des Articles qui regardent la naissance de Monseigneur le Duc d'Anjou. [titre d'après la table]
En avril 1710, des festivités ont été organisées dans divers lieux du royaume pour célébrer la naissance de Monseigneur le Duc d'Anjou. À Madrid, le Duc d'Ossuna a organisé une grande fête incluant une pièce de théâtre avec des machines, à laquelle Leurs Majestés Catholiques ont assisté, suivie d'un bal. Plusieurs envoyés extraordinaires ont présenté leurs compliments au roi et à la famille royale. La reine douairière d'Espagne, résidant à Bayonne, a envoyé Don Juan Thomas de Goyeneche, chevalier de Saint-Jacques, pour saluer le roi. L'Électeur de Cologne, représenté par le Comte de Saint Maurice, a également adressé ses félicitations. Les deux nonces présents à la cour, l'ordinaire et l'extraordinaire, ont transmis les compliments du Saint-Siège. Enfin, le Comte de Rivalo, envoyé extraordinaire du Duc de Parme, a fait de même, accompagnant ces audiences des cérémonies habituelles.
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7
p. 2032-2033
« Le premier de ce mois, les Comédiens Italien firent éclater leur joye pour la [...] »
Début :
Le premier de ce mois, les Comédiens Italien firent éclater leur joye pour la [...]
Mots clefs :
Comédiens-Italiens, Naissance du duc d'Anjou
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texteReconnaissance textuelle : « Le premier de ce mois, les Comédiens Italien firent éclater leur joye pour la [...] »
Le premier de ce mois , les Comédiens
Italiens firent éclater leur joye pour la
Naiffance de Monfeigneur le Duc D'ANJou
, avec beaucoup de zele. On alluma
des Feux & on fit des Illuminations dans
les deux ruës où font les Portes de l'Hôtel
de Bourgogne ; ils donnerent gratisle
même jour à une nombreuſe Affemblée
, les trois Comédies des Payfans de
Qualité , du Triomphe de Plutus , & du
May , ornées de Divertiffemens qui fatisfirent
extrémement les Spectateurs. Le
feur Charpentier , excellent Joueur de
Mufette
SEPTEMBRE . 1730. 2033
Mulette , n'y contribua pas peu par les
differens Airs qu'il joüa.
Italiens firent éclater leur joye pour la
Naiffance de Monfeigneur le Duc D'ANJou
, avec beaucoup de zele. On alluma
des Feux & on fit des Illuminations dans
les deux ruës où font les Portes de l'Hôtel
de Bourgogne ; ils donnerent gratisle
même jour à une nombreuſe Affemblée
, les trois Comédies des Payfans de
Qualité , du Triomphe de Plutus , & du
May , ornées de Divertiffemens qui fatisfirent
extrémement les Spectateurs. Le
feur Charpentier , excellent Joueur de
Mufette
SEPTEMBRE . 1730. 2033
Mulette , n'y contribua pas peu par les
differens Airs qu'il joüa.
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Résumé : « Le premier de ce mois, les Comédiens Italien firent éclater leur joye pour la [...] »
Le 1er septembre 1730, les Comédiens Italiens célébrèrent la naissance du Duc d'Anjou. Des feux et des illuminations furent allumés dans les rues menant à l'Hôtel de Bourgogne. Ils offrirent trois comédies gratuites : 'Les Paysans de Qualité', 'Le Triomphe de Plutus' et 'Le May'. Les représentations incluaient des divertissements et des airs interprétés par Charpentier.
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8
p. 2053
« Les Comédiens François ont été des premiers à marquer leur zele & leur joye à [...] »
Début :
Les Comédiens François ont été des premiers à marquer leur zele & leur joye à [...]
Mots clefs :
Comédiens-Français, Naissance du duc d'Anjou
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texteReconnaissance textuelle : « Les Comédiens François ont été des premiers à marquer leur zele & leur joye à [...] »
Les Comédiens François ont été des pre
miers à marquer leur zele & leur joye à
T'occafion de la Naiffance du Duc d'An
jou , par des feux , des Illuminations &
par la Repréſentation gratis de la Comé
die du Feftin de Pierre.
Ils ont remis au Théatre depuis peu la
Comédie de la Fille Capitaine , qui eft
fort bien repréſentée.
Le 23. de ce mois , ils remirent la Tra
gédie de Bajazet , dans laquelle la femme
du S Le Grand , Comédien du Roi ,
qui n'étoit jamais montée fur le Théatre,
joia le Rôle de Roxane , & fut fort applaudie.
miers à marquer leur zele & leur joye à
T'occafion de la Naiffance du Duc d'An
jou , par des feux , des Illuminations &
par la Repréſentation gratis de la Comé
die du Feftin de Pierre.
Ils ont remis au Théatre depuis peu la
Comédie de la Fille Capitaine , qui eft
fort bien repréſentée.
Le 23. de ce mois , ils remirent la Tra
gédie de Bajazet , dans laquelle la femme
du S Le Grand , Comédien du Roi ,
qui n'étoit jamais montée fur le Théatre,
joia le Rôle de Roxane , & fut fort applaudie.
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Résumé : « Les Comédiens François ont été des premiers à marquer leur zele & leur joye à [...] »
Les Comédiens François ont célébré la naissance du Duc d'Anjou avec des feux, des illuminations et des représentations gratuites, dont Le Festin de Pierre. Ils ont joué La Fille Capitaine et Bajazet, où l'épouse du comédien du Roi, le Sieur Le Grand, a interprété Roxane pour la première fois, recevant des applaudissements chaleureux.
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9
p. 2075-2076
« TRÉS CHERS, GRANDS AMIS, Alliés & Confederés : Nous ne doutons point que vous n'appreniez [...] »
Début :
TRÉS CHERS, GRANDS AMIS, Alliés & Confederés : Nous ne doutons point que vous n'appreniez [...]
Mots clefs :
Naissance du duc d'Anjou, Roi de France
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texteReconnaissance textuelle : « TRÉS CHERS, GRANDS AMIS, Alliés & Confederés : Nous ne doutons point que vous n'appreniez [...] »
Les Etats Generaux ont reçû la Lettre ſuivante
du Roi de France.
TRE'S RE'S CHERS , GRANDS AMIS ;
Alliés & Confederés :
NOUS ne doutons point que vous n'appreniez
avec joye la Naiffance du Duc d'Anjou
que la Reine , notre très chere Epouse & Compagne
vient de mettre au monde ; & nous fommes
2076 MERCURE DE FRANCE
ن م
mes perfuadés que vous prendrez veritablement
part à un évenement auffi heureux ,
que
nous recevons comme une fuite des benedictions
que le Seigneur répand fur nous & fur notre
Maifon. Sur ce Nous prions Dieu qu'il vous
ait , Très Chers , Grands Amis , Alliés & Confederés
en fa fainte & digne garde . Ecrite à
Versailles le 30. Août 1730.
Votre bon Ami , Allié & Confederé , Signé
LOUIS. Plus bus , Chauvelin.
du Roi de France.
TRE'S RE'S CHERS , GRANDS AMIS ;
Alliés & Confederés :
NOUS ne doutons point que vous n'appreniez
avec joye la Naiffance du Duc d'Anjou
que la Reine , notre très chere Epouse & Compagne
vient de mettre au monde ; & nous fommes
2076 MERCURE DE FRANCE
ن م
mes perfuadés que vous prendrez veritablement
part à un évenement auffi heureux ,
que
nous recevons comme une fuite des benedictions
que le Seigneur répand fur nous & fur notre
Maifon. Sur ce Nous prions Dieu qu'il vous
ait , Très Chers , Grands Amis , Alliés & Confederés
en fa fainte & digne garde . Ecrite à
Versailles le 30. Août 1730.
Votre bon Ami , Allié & Confederé , Signé
LOUIS. Plus bus , Chauvelin.
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Résumé : « TRÉS CHERS, GRANDS AMIS, Alliés & Confederés : Nous ne doutons point que vous n'appreniez [...] »
Le roi de France informe les États Généraux de la naissance du Duc d'Anjou. Il exprime sa joie et considère cet événement comme une bénédiction divine. La lettre, datée du 30 août 1730, est signée par Louis et Chauvelin en tant que témoin.
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10
p. 2083-2088
SUR LA NAISSANCE DE MONSEIGNEUR LE DUC D'ANJOU. ODE AU ROY
Début :
Loin ce Parnasse imaginaire, [...]
Mots clefs :
Naissance du duc d'Anjou, Duc d'Anjou, Roi, Gloire
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texteReconnaissance textuelle : SUR LA NAISSANCE DE MONSEIGNEUR LE DUC D'ANJOU. ODE AU ROY
SUR LA NAISSANCE
DE MONSEIGNEUR
LE DUC D'ANJOU.
ODE
AU ROY.
Oin ce Parnaffe imaginaire ,
Qu'adora jadis l'Univers :
Du Dieu que le Pinde révere ,
Je n'invoque point les Concerts .
Dans mon yvreffe fcrupuleufe ,
De l'Antiquité fabuleuſe ,
Je n'adopte point les erreurs :
Ma gloire feroit bien plus belle ,
LOUIS , fi pour prix de mon zele ;
Ta préfidois à mes fureurs.
K
C'eft à toi que de mon delire ,
Je veux confacrer les tranfports :
De mon audacieufe Lyre,
Mortels , refpectez les accords.
Tranfporté dans la Cour Divine ,
Je vais d'une augufte origine ,
Vous dévoiler tous les fecrets :
Loin des foibles yeux du vulgaire ,
Je
J
2084 MERCURE DE FRANCE
Je vais dans mon vol témeraire ,
Fonder les plus vaftes projets.
SY
Ce puiffant Maître du Tonnerre ,
Qui dans fes decrets abfolus ,
Diſpenſe aux Princes de la Terre ,
Le jufte prix de leurs vertus ;
En voyant les tiennes s'accroître ,
Grand Roi , daigne encor faire naître
Un Prince , objet de tes fouhaits :
Et pour difputer la victoire ;
Plus il voit s'augmenter ta gloire ,
Plus il augmente fes bienfaits.
粥
Peuples , d'une illuftre Naiffance ,
Refpectez les heureux momens :
D'Anjou , d'une jufte efperance ,
A raffermi les fondemens.
J'ai , dans mon amour peu tranquille ,
Tremblé pour l'enfance débile ,
Du prémier foutien de nos Lys :
Mais ma crainte va difparoître ,
Peut -on trembler quand on voit croître,
L'illuftre Race de Louis
S
O Ciel ! de tes Arrêts feveres ,
J'adore l'utile rigueur !
Du
SEPTEMBRE . 1730. 2085.
Du fein de nos maux falutaires ,
Tu fais naître notre bonheur .
Si la mort dans fon cours rapide ,
Trancha de fa faux homicide ,
Les jours des Bourbons au berceau ;
C'eſt qu'en nous enlevant ces Princes , *
Tu réſervois à nos Provinces ,
Le cours d'un Empire plus beau.
Combien d'admirables Spectacles ,
S'offrent à mes yeux enchantez !
Ce Regne fécond en Miracles ,
Fait honte aux Rois les plus vantez .'
En vain pour illuftrer ta gloire ,
Grand Roi , la plus fidelle Hiftoire ,
Te dépeindroit à nos Neveux ;
Tes vertus pafferoient pour fables ,
Si l'on ne les rendoit croyables ,
En les retraçant à leurs yeux.
Que vois -je ? le Ciel favorable ,
Se plaît à prévenir mes voeux.
Ta mémoire à jamais durable ,
Vaincra les temps injurieux .
Déja je vois ta Race illuftre ,
Qui s'apprête à donner du luftre ,
* Le Dauphin. Le Duc de Bourgogne . Le Duc
de Bretagne.
tos6 MERCURE DE FRANCE
A fes héroïques vertus :
Ta gloire en elle renaiffante ,
Calmera la douleur preffante ,
De ceux qui ne te verront plus.
Le Ciel, qui de quelques années
Retarda ta profperité ,
Formoit les hautes deftinées ,
De ta noble Pofterité.
Ainfi la France impatiente ,
Vit d'une Naiffance * éclatante ,
Differer les heureux inftans :
Grand Dieu , lorfque tu nous préparés ?
Des préfens fi grands & fi rares ,
Tu les fais attendre long- temps.
灌
Soutiens genereux de la France ,
Vous , Princes , l'appui de nos Loix ;
Dans une héroïque Alliance ,
Montrez-nous le plus grand des Rois
Pour retracer fes faits fublimes ,
Joignez vos effors magnanimes ,
Uniffez vos nobles travaux :
Sans que leur vertu dégenere ,
Ce que LOUIS feul a pu faire ,
Peut bien occuper deux Héros.
* La Naiſſance de Louis XIV,
Mais
SEPTEMBRE. 1730. 2087.
Mais quoi déja ce Couple augufte ,
Remplit mon attente & mes voeux :
Semblable à fon Pere , il eft jufte ,
Debonnaire , affable , pieux ;
Grand Roi , c'est là ta vraie image ,
Je n'ai point dans un fâche Ouvrage ,
Déguifé les traits du Tableau :
Si tu méconnois la peinture ,
L'Univers entier d'impoſture ,
Pourra difculper mon Pinceau
粥
Quelle eft cette augufte Princeffe ,
Que je vois aux pieds des Autels
Cette humble ferveur qui l'abbaiffe,"
La dérobe aux yeux des Mortels.
Son humilité fcrupuleuſe ,
Bannit cette pompe orgueilleufe ,
Dont les Humains font éblouis :
Glorieux , mais vain ſtratagême !
Ne connoît-on qu'au Diadême ,
L'illuftre Epouse de Louis ?
溶
Le Ciel , qui de cet Hymenée ,
Voulut former les noeuds fi doux ;i
Reünira la deſtinée ,
De ces deux fideles Epoux.
Je vois dans la Voute azurée ,
La place pour eux préparée , Par
2088 MERCURE DE FRANCE
Par leurs Ancêtres * glorieux :
La pieté qui les couronne ,
Eleve un magnifique Trône ,
A la gloire de leurs Neveux.
DE MONSEIGNEUR
LE DUC D'ANJOU.
ODE
AU ROY.
Oin ce Parnaffe imaginaire ,
Qu'adora jadis l'Univers :
Du Dieu que le Pinde révere ,
Je n'invoque point les Concerts .
Dans mon yvreffe fcrupuleufe ,
De l'Antiquité fabuleuſe ,
Je n'adopte point les erreurs :
Ma gloire feroit bien plus belle ,
LOUIS , fi pour prix de mon zele ;
Ta préfidois à mes fureurs.
K
C'eft à toi que de mon delire ,
Je veux confacrer les tranfports :
De mon audacieufe Lyre,
Mortels , refpectez les accords.
Tranfporté dans la Cour Divine ,
Je vais d'une augufte origine ,
Vous dévoiler tous les fecrets :
Loin des foibles yeux du vulgaire ,
Je
J
2084 MERCURE DE FRANCE
Je vais dans mon vol témeraire ,
Fonder les plus vaftes projets.
SY
Ce puiffant Maître du Tonnerre ,
Qui dans fes decrets abfolus ,
Diſpenſe aux Princes de la Terre ,
Le jufte prix de leurs vertus ;
En voyant les tiennes s'accroître ,
Grand Roi , daigne encor faire naître
Un Prince , objet de tes fouhaits :
Et pour difputer la victoire ;
Plus il voit s'augmenter ta gloire ,
Plus il augmente fes bienfaits.
粥
Peuples , d'une illuftre Naiffance ,
Refpectez les heureux momens :
D'Anjou , d'une jufte efperance ,
A raffermi les fondemens.
J'ai , dans mon amour peu tranquille ,
Tremblé pour l'enfance débile ,
Du prémier foutien de nos Lys :
Mais ma crainte va difparoître ,
Peut -on trembler quand on voit croître,
L'illuftre Race de Louis
S
O Ciel ! de tes Arrêts feveres ,
J'adore l'utile rigueur !
Du
SEPTEMBRE . 1730. 2085.
Du fein de nos maux falutaires ,
Tu fais naître notre bonheur .
Si la mort dans fon cours rapide ,
Trancha de fa faux homicide ,
Les jours des Bourbons au berceau ;
C'eſt qu'en nous enlevant ces Princes , *
Tu réſervois à nos Provinces ,
Le cours d'un Empire plus beau.
Combien d'admirables Spectacles ,
S'offrent à mes yeux enchantez !
Ce Regne fécond en Miracles ,
Fait honte aux Rois les plus vantez .'
En vain pour illuftrer ta gloire ,
Grand Roi , la plus fidelle Hiftoire ,
Te dépeindroit à nos Neveux ;
Tes vertus pafferoient pour fables ,
Si l'on ne les rendoit croyables ,
En les retraçant à leurs yeux.
Que vois -je ? le Ciel favorable ,
Se plaît à prévenir mes voeux.
Ta mémoire à jamais durable ,
Vaincra les temps injurieux .
Déja je vois ta Race illuftre ,
Qui s'apprête à donner du luftre ,
* Le Dauphin. Le Duc de Bourgogne . Le Duc
de Bretagne.
tos6 MERCURE DE FRANCE
A fes héroïques vertus :
Ta gloire en elle renaiffante ,
Calmera la douleur preffante ,
De ceux qui ne te verront plus.
Le Ciel, qui de quelques années
Retarda ta profperité ,
Formoit les hautes deftinées ,
De ta noble Pofterité.
Ainfi la France impatiente ,
Vit d'une Naiffance * éclatante ,
Differer les heureux inftans :
Grand Dieu , lorfque tu nous préparés ?
Des préfens fi grands & fi rares ,
Tu les fais attendre long- temps.
灌
Soutiens genereux de la France ,
Vous , Princes , l'appui de nos Loix ;
Dans une héroïque Alliance ,
Montrez-nous le plus grand des Rois
Pour retracer fes faits fublimes ,
Joignez vos effors magnanimes ,
Uniffez vos nobles travaux :
Sans que leur vertu dégenere ,
Ce que LOUIS feul a pu faire ,
Peut bien occuper deux Héros.
* La Naiſſance de Louis XIV,
Mais
SEPTEMBRE. 1730. 2087.
Mais quoi déja ce Couple augufte ,
Remplit mon attente & mes voeux :
Semblable à fon Pere , il eft jufte ,
Debonnaire , affable , pieux ;
Grand Roi , c'est là ta vraie image ,
Je n'ai point dans un fâche Ouvrage ,
Déguifé les traits du Tableau :
Si tu méconnois la peinture ,
L'Univers entier d'impoſture ,
Pourra difculper mon Pinceau
粥
Quelle eft cette augufte Princeffe ,
Que je vois aux pieds des Autels
Cette humble ferveur qui l'abbaiffe,"
La dérobe aux yeux des Mortels.
Son humilité fcrupuleuſe ,
Bannit cette pompe orgueilleufe ,
Dont les Humains font éblouis :
Glorieux , mais vain ſtratagême !
Ne connoît-on qu'au Diadême ,
L'illuftre Epouse de Louis ?
溶
Le Ciel , qui de cet Hymenée ,
Voulut former les noeuds fi doux ;i
Reünira la deſtinée ,
De ces deux fideles Epoux.
Je vois dans la Voute azurée ,
La place pour eux préparée , Par
2088 MERCURE DE FRANCE
Par leurs Ancêtres * glorieux :
La pieté qui les couronne ,
Eleve un magnifique Trône ,
A la gloire de leurs Neveux.
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Résumé : SUR LA NAISSANCE DE MONSEIGNEUR LE DUC D'ANJOU. ODE AU ROY
Le texte est une ode célébrant la naissance du duc d'Anjou, fils du roi Louis XV. L'auteur exprime son admiration pour le roi et ses vertus, espérant que Dieu accorde au roi un nouvel héritier. Il évoque les craintes passées pour la lignée royale et la joie actuelle face à la naissance du duc d'Anjou. L'ode met en avant la grandeur et les miracles du règne de Louis XV, comparant sa mémoire à celle de ses ancêtres illustres. Le texte souligne également les qualités du duc d'Anjou, qui reflètent celles de son père, et la dévotion de la reine, épouse de Louis XV. Enfin, il exalte l'alliance héroïque des princes soutenant la France et la destinée glorieuse des descendants royaux.
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11
p. 2088-2089
« La Reine étant accouchée heureusement du Duc d'Anjou le 30. Août, à neuf [...] »
Début :
La Reine étant accouchée heureusement du Duc d'Anjou le 30. Août, à neuf [...]
Mots clefs :
Reine, Naissance du duc d'Anjou, Duc d'Anjou, Roi
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « La Reine étant accouchée heureusement du Duc d'Anjou le 30. Août, à neuf [...] »
La Reine étant accouchée heureufe
ment du Duc d'Anjou le 30. Août, à neuf
heures du matin , comme nous l'avons
déja dit , cette agréable nouvelle fut annoncée
à Paris une heure après par le
bruit du Canon de l'Hôtel Royal des
Invalides , du Château de la Baſtille , &
de la Ville , & par la Cloche de l'Horloge
du Palais & par celle de l'Hôtel de
Ville , qui fonnerent jufqu'à minuit.
Le même jour le Parlement & les au
tres Cours fuperieures , l'Affemblée du
Clergé , & c . firent chanter un Te Deum ,
en actions de graces . Le Lieutenant General
de Police rendit le même jour cette
Ordonnance.
Sur ce qui nous a été remontré par le Procu
reur du Roy , que la Naiffance du DUC D'ANJOU
, qui fuccede de fi prés à celle du Dauphin ,
( preuve bien éclatante de la benediction du Ciel
fur cet Etat ) répand dans les coeurs de tous les
François,& particulierement des habitans de cette
Ville , une joye d'autant plus fincere que la perpetuité
de cet Empire dans la famille du Souverain
qui nous gouverne fi heureufement , eft l'ob-
S. Louis, S. Staniflas.
jet
SEPTEMBRE. 1730. 2089
jet de leurs voeux les plus ardents,& que cette Augufte
Famille ne fçauroit s'accroître fans augmenter
leur fatisfaction ; comme dans les témoignages
publics que les Peuples en doivent
donner , il eft de notre miniftere de prévenir les
accidens qui quelquefois réfultent des démonſtrations
de joye qu'un zele fi jufte infpire , & qui ne
font pas toujours accompagnées des précautions
neceffaires à la feureté publique ; il a cru devoir
nous requerir de preferire aux Habitans de cette
Ville le temps & la maniere dont ils exprimeront
leur fenfibilité & ce qu'il eft convenable qu'ils
obfervent pour empêcher qu'il ne furvienne d'Incendie
. Sur quoi Nous ordonnons à tous Bourgeois
& Habitans de cette Ville , d'allumer des
Feux devant leurs Portes, & d'illuminer leurs Fenêtres
; & à tous Marchands de tenir leur Bouti
ques fermées aujourd'hui & le jour qui fera indiqué
pour le Te Deum.Enjoignons expreffement
à tous Proprietaires & Locataires des Maifons
de faire fermer & boucher exactement les Fenêtres
, Lucarnes & generalement toutes les ouvertures
des Greniers des Maifons & autres endroits
dans lefquels il y auroit de la Paille , du
Foin , du Bois , ou autres matieres combustibles ,
& c.
Autre Ordonnance de Police , du 1 Septembre ,
qui ordonne que tous les Bourgeois & Habitans
de la Ville , feront tenus d'allumer des Feux devant
leurs Portes & d'illuminer leurs Fenêtres le
Samedy 2 du prefent mois , jour choifi pour le
Te Deum, qui fera chanté à Notre- Dame, à l'oc
cafion de la Naiffance de Monfeigneur le Duc
D'ANJOU & que tous les Marchands tiendront
leuis Boutiques fermées , &c.
ment du Duc d'Anjou le 30. Août, à neuf
heures du matin , comme nous l'avons
déja dit , cette agréable nouvelle fut annoncée
à Paris une heure après par le
bruit du Canon de l'Hôtel Royal des
Invalides , du Château de la Baſtille , &
de la Ville , & par la Cloche de l'Horloge
du Palais & par celle de l'Hôtel de
Ville , qui fonnerent jufqu'à minuit.
Le même jour le Parlement & les au
tres Cours fuperieures , l'Affemblée du
Clergé , & c . firent chanter un Te Deum ,
en actions de graces . Le Lieutenant General
de Police rendit le même jour cette
Ordonnance.
Sur ce qui nous a été remontré par le Procu
reur du Roy , que la Naiffance du DUC D'ANJOU
, qui fuccede de fi prés à celle du Dauphin ,
( preuve bien éclatante de la benediction du Ciel
fur cet Etat ) répand dans les coeurs de tous les
François,& particulierement des habitans de cette
Ville , une joye d'autant plus fincere que la perpetuité
de cet Empire dans la famille du Souverain
qui nous gouverne fi heureufement , eft l'ob-
S. Louis, S. Staniflas.
jet
SEPTEMBRE. 1730. 2089
jet de leurs voeux les plus ardents,& que cette Augufte
Famille ne fçauroit s'accroître fans augmenter
leur fatisfaction ; comme dans les témoignages
publics que les Peuples en doivent
donner , il eft de notre miniftere de prévenir les
accidens qui quelquefois réfultent des démonſtrations
de joye qu'un zele fi jufte infpire , & qui ne
font pas toujours accompagnées des précautions
neceffaires à la feureté publique ; il a cru devoir
nous requerir de preferire aux Habitans de cette
Ville le temps & la maniere dont ils exprimeront
leur fenfibilité & ce qu'il eft convenable qu'ils
obfervent pour empêcher qu'il ne furvienne d'Incendie
. Sur quoi Nous ordonnons à tous Bourgeois
& Habitans de cette Ville , d'allumer des
Feux devant leurs Portes, & d'illuminer leurs Fenêtres
; & à tous Marchands de tenir leur Bouti
ques fermées aujourd'hui & le jour qui fera indiqué
pour le Te Deum.Enjoignons expreffement
à tous Proprietaires & Locataires des Maifons
de faire fermer & boucher exactement les Fenêtres
, Lucarnes & generalement toutes les ouvertures
des Greniers des Maifons & autres endroits
dans lefquels il y auroit de la Paille , du
Foin , du Bois , ou autres matieres combustibles ,
& c.
Autre Ordonnance de Police , du 1 Septembre ,
qui ordonne que tous les Bourgeois & Habitans
de la Ville , feront tenus d'allumer des Feux devant
leurs Portes & d'illuminer leurs Fenêtres le
Samedy 2 du prefent mois , jour choifi pour le
Te Deum, qui fera chanté à Notre- Dame, à l'oc
cafion de la Naiffance de Monfeigneur le Duc
D'ANJOU & que tous les Marchands tiendront
leuis Boutiques fermées , &c.
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Résumé : « La Reine étant accouchée heureusement du Duc d'Anjou le 30. Août, à neuf [...] »
Le 30 août, la reine donna naissance au Duc d'Anjou à neuf heures du matin. La nouvelle fut annoncée à Paris par des salves de canon et des cloches sonnant jusqu'à minuit. Le Parlement, les cours supérieures et l'Assemblée du Clergé chantèrent un Te Deum en actions de grâces. Le Lieutenant Général de Police publia des ordonnances pour organiser les célébrations. La naissance du Duc d'Anjou, après celle du Dauphin, suscita une grande joie parmi les Français, notamment à Paris, où l'on espérait la perpétuation de l'Empire dans la famille royale. Pour éviter les accidents, le Lieutenant Général de Police ordonna aux Parisiens d'allumer des feux et d'illuminer leurs fenêtres, et aux marchands de fermer leurs boutiques. Une autre ordonnance du 1er septembre confirma ces instructions pour le Te Deum prévu le 2 septembre à Notre-Dame.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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12
p. 2090
Lettre du Roi à l'Archevêque de Paris [titre d'après la table]
Début :
MON COUSIN, les tendres témoignages que je reçois en toute occasion de l'amour & du [...]
Mots clefs :
Roi, Archevêque de Paris, Naissance du duc d'Anjou
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texteReconnaissance textuelle : Lettre du Roi à l'Archevêque de Paris [titre d'après la table]
La piété du Roy ne pût fouffrir aucun
délay ; le même jour de cette heureuſe
naiffance , S. M. écrivit la Lettre qui fuit
à M. l'Archevêque de Paris.
MON COUSIN , les tendres témoignages
que je reçois en toute occafion de l'amour & du
zele de mes Sujets , me rendent encore plus fenfible
aux Evenemens de mon Regne qui peuvent
contribuer à leur bonheur. Rien n'eft plus capable
d'en affurer la durée que la Naiffance d'un fecond
Fils , dont la Reine , ma très-chere Epouſe
& Compagne , vient d'être heureufement délivrée.
Cet Evenement eft une fuite des Bénédictions
qu'il plaît à Dieu de répandre fur moi &
fur mon Etat , il excite de plus en plus ma jufte
reconnoiffance envers la Providence Divine ; &
c'eft pour lui rendre les actions de graces qui lui
en font dues , & obtenir de fa bonté par les plus
ferventes Priéres , la confervation de fes préeieux
dons , que je vous fais cette Lettre , pour
vous dire que mon intention eft que vous faffiez
chanter le Te Deum en l'Eglife Métropolitaine de
ma bonne Ville de Paris , au jour & à l'heure que
le grand Maître ou le Maître des Cérémonies
vous dira de ma part. Sur ce, je prie Dieu qu'il
vous ait , mon Coufin , en fa fainte & digne garde.
Ecrite à Versailles le 30 Aouft 1730. Signé ,
LOUIS. Et plus bas , PHELYPEAUX . Et au dos
eft écrit : A mon Coufin l'Archevêque de Paris ,
Duc de S. Cloud , Pair de France , Commandeur
de mes Ordres.
délay ; le même jour de cette heureuſe
naiffance , S. M. écrivit la Lettre qui fuit
à M. l'Archevêque de Paris.
MON COUSIN , les tendres témoignages
que je reçois en toute occafion de l'amour & du
zele de mes Sujets , me rendent encore plus fenfible
aux Evenemens de mon Regne qui peuvent
contribuer à leur bonheur. Rien n'eft plus capable
d'en affurer la durée que la Naiffance d'un fecond
Fils , dont la Reine , ma très-chere Epouſe
& Compagne , vient d'être heureufement délivrée.
Cet Evenement eft une fuite des Bénédictions
qu'il plaît à Dieu de répandre fur moi &
fur mon Etat , il excite de plus en plus ma jufte
reconnoiffance envers la Providence Divine ; &
c'eft pour lui rendre les actions de graces qui lui
en font dues , & obtenir de fa bonté par les plus
ferventes Priéres , la confervation de fes préeieux
dons , que je vous fais cette Lettre , pour
vous dire que mon intention eft que vous faffiez
chanter le Te Deum en l'Eglife Métropolitaine de
ma bonne Ville de Paris , au jour & à l'heure que
le grand Maître ou le Maître des Cérémonies
vous dira de ma part. Sur ce, je prie Dieu qu'il
vous ait , mon Coufin , en fa fainte & digne garde.
Ecrite à Versailles le 30 Aouft 1730. Signé ,
LOUIS. Et plus bas , PHELYPEAUX . Et au dos
eft écrit : A mon Coufin l'Archevêque de Paris ,
Duc de S. Cloud , Pair de France , Commandeur
de mes Ordres.
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Résumé : Lettre du Roi à l'Archevêque de Paris [titre d'après la table]
Le roi Louis XV exprime sa joie et sa piété à la suite de la naissance de son fils, le 30 août 1730. Il écrit une lettre à l'archevêque de Paris pour partager cet événement. Le roi souligne les témoignages d'amour et de zèle de ses sujets et voit la naissance de son fils comme une bénédiction divine. Il souhaite assurer la durée de son règne et le bonheur de ses sujets. Louis XV demande à l'archevêque de faire chanter le Te Deum dans l'église métropolitaine de Paris, à une date et une heure à déterminer par le grand maître ou le maître des cérémonies. La lettre est adressée à son cousin, l'archevêque de Paris, duc de Saint-Cloud, pair de France et commandeur de ses ordres. Elle est signée par Louis XV et Philippeaux.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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13
p. 2097-2099
POUR LA NAISSANCE DE MONSEIGNEUR LE DUC D'ANJOU. ODE.
Début :
L'Amour n'est plus Fils unique, [...]
Mots clefs :
Naissance du duc d'Anjou, Naissance, Enfants
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : POUR LA NAISSANCE DE MONSEIGNEUR LE DUC D'ANJOU. ODE.
POUR LA NAISSANCE
DE MONSEIGNEUR
LE DUC D'ANJOU.
O D E.
' Amour n'eft plus Fils unique ,
Et le fein chafte & fécond
D'une Reine magnifique ,
Nous enrichit d'un fecond :
Voyez comme il ſe préſente !
D'une douceur conquerante
Son Orient eft orné ;
Et fa grace fans feconde
"Pour affervir tout le monde
Ne céde qu'à fon Aîné.
I iij Jeux,
t
2098
MERCURE DE FRANCE
Jeux charmans , grace enfantine ,
Qui folâtrez dans fa Cour ;
Vous n'y prendrez point racine ,
Votre Regne n'a qu'un jour ;
De l'illuftre nom qu'il porte
La grandeur déja l'exhorte
A des exploits triomphants
Déja la gloire l'appelle ,
Enfants de Race immortelle
A peine font-ils Enfants.
C'eſt ainſi qu'en fon jeune âge
On nous apprend qu'Appollon
Fit l'effay de fon courage
Sur le monstrueux Pyrhon :
Au berceau le jeune Hercule
De fes hauts faits préambule
Deux Couleuvres étouffa ;
Et le beau fils de Sémélé
Comblé de gloire immortelle
Dans les Indes triompha.
$2
Déja fa tendre mémoire
Se remplit du nom d'Anjou ,
Son joüet , c'eft la victoire ,
Son épée eft fon bijou :
Il mêdite les louanges ,
Enveloppé dans fes langes ;
Dont
SEPTEMBRE. 1730. 209g
Dont il eft embaraffé ;
de Lunes
Et n'attend que peu
Pour venger les infortunes
Des Anjous du temps paffé.
Soyez unis , jeunes Freres ,
D'un noeud ferme autant que doux ;
Et choififfez d'Hémisphères ;
Tout l'Univers eft à vous.
Qu'en fi belle & noble chaîne ,
Jamais les Fréres d'Héleine ( 2 ),
N'entrent en comparaifon
›
Euffent ces fiers Argonautes
Fait des Princeffes plus hautes
Que leur Commandant Jafon.
O LOUIS , fage Monarque
A qui le Dieu de Sion
Donne une nouvelle marque
De fa Bénédiction
Daigne fa bonté fuprême
Propice à ce coeur qui l'aime
Et le fert fi volontiers ,
Vous donner en récompenſe
Autant de tels Fils de France ,
Que Jacob eut d'héritiers.
1 Rois de Naples & de Siciler
2 Caftor & Pollux.
DE MONSEIGNEUR
LE DUC D'ANJOU.
O D E.
' Amour n'eft plus Fils unique ,
Et le fein chafte & fécond
D'une Reine magnifique ,
Nous enrichit d'un fecond :
Voyez comme il ſe préſente !
D'une douceur conquerante
Son Orient eft orné ;
Et fa grace fans feconde
"Pour affervir tout le monde
Ne céde qu'à fon Aîné.
I iij Jeux,
t
2098
MERCURE DE FRANCE
Jeux charmans , grace enfantine ,
Qui folâtrez dans fa Cour ;
Vous n'y prendrez point racine ,
Votre Regne n'a qu'un jour ;
De l'illuftre nom qu'il porte
La grandeur déja l'exhorte
A des exploits triomphants
Déja la gloire l'appelle ,
Enfants de Race immortelle
A peine font-ils Enfants.
C'eſt ainſi qu'en fon jeune âge
On nous apprend qu'Appollon
Fit l'effay de fon courage
Sur le monstrueux Pyrhon :
Au berceau le jeune Hercule
De fes hauts faits préambule
Deux Couleuvres étouffa ;
Et le beau fils de Sémélé
Comblé de gloire immortelle
Dans les Indes triompha.
$2
Déja fa tendre mémoire
Se remplit du nom d'Anjou ,
Son joüet , c'eft la victoire ,
Son épée eft fon bijou :
Il mêdite les louanges ,
Enveloppé dans fes langes ;
Dont
SEPTEMBRE. 1730. 209g
Dont il eft embaraffé ;
de Lunes
Et n'attend que peu
Pour venger les infortunes
Des Anjous du temps paffé.
Soyez unis , jeunes Freres ,
D'un noeud ferme autant que doux ;
Et choififfez d'Hémisphères ;
Tout l'Univers eft à vous.
Qu'en fi belle & noble chaîne ,
Jamais les Fréres d'Héleine ( 2 ),
N'entrent en comparaifon
›
Euffent ces fiers Argonautes
Fait des Princeffes plus hautes
Que leur Commandant Jafon.
O LOUIS , fage Monarque
A qui le Dieu de Sion
Donne une nouvelle marque
De fa Bénédiction
Daigne fa bonté fuprême
Propice à ce coeur qui l'aime
Et le fert fi volontiers ,
Vous donner en récompenſe
Autant de tels Fils de France ,
Que Jacob eut d'héritiers.
1 Rois de Naples & de Siciler
2 Caftor & Pollux.
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Résumé : POUR LA NAISSANCE DE MONSEIGNEUR LE DUC D'ANJOU. ODE.
Le texte célèbre la naissance du duc d'Anjou en septembre 1730. Il met en avant l'amour de la reine, décrite comme magnifique et féconde, qui a donné un nouvel héritier. Cet enfant, par sa grâce et sa douceur, est destiné à des exploits triomphants et est déjà appelé par la gloire. Le duc d'Anjou est comparé à des figures mythologiques comme Apollon et Hercule, connus pour leur courage dès leur jeune âge. Il est présenté comme ayant une mémoire remplie du nom de sa lignée et une épée prête pour la victoire. Le texte encourage également l'union entre les jeunes frères et souhaite au roi Louis, sage monarque, d'avoir autant de fils de France que Jacob eut d'héritiers. Le duc d'Anjou est perçu comme un futur roi de Naples et de Sicile, digne des plus grandes louanges et des plus grands exploits.
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14
p. 2100-2107
Illuminations ordonnées par les Prevôt des Marchands & Echevins de la Ville de Paris pour celébrer l'heureuse Naissance de Monseigneur le Duc d'Anjou, sur les desseins, & sous la conduite du sieur Beausire le fils, Architecte de la Ville.
Début :
Le 30 Août le Prevôt des Marchands, ayant eu avis sur les sept heures du [...]
Mots clefs :
Illuminations, Naissance du duc d'Anjou, Paris, Lumières, Prévôt des marchands, Échevins, Roi
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texteReconnaissance textuelle : Illuminations ordonnées par les Prevôt des Marchands & Echevins de la Ville de Paris pour celébrer l'heureuse Naissance de Monseigneur le Duc d'Anjou, sur les desseins, & sous la conduite du sieur Beausire le fils, Architecte de la Ville.
Illuminations ordonnées par les Prevôt des
Marchands & Echevins de la Ville de,
Paris , pour celébrer l'heureufe Naiffance
de Monfeigneur le Duc d'Anjou , fur les
deffeins , & fous la conduite du fieur
Beaufire le fils , Architecte de la Ville.
LE
E 30 Août le Prevôt des Marchands ,
ayant eu avis fur les fept heures du
matin que la Reine étoit en travail , fe
rendit à l'inftant à l'Hôtel de Ville , où
Mr du Bureau arriverent peu de tems
après fur les deux heures arriva un
Page du Duc de Gêvres , Gouverneur
de Paris , lequel apprit que la Reine
avoit été heureufement accouchée à 9
heures 7 minutes. Le Corps de Ville a
fait préfent à ce Page d'une magnifique
Tabatiere d'or.
A 11 heures , M. le Chevalier de S. An
dré , Enfeigne des Gardes du Corps , arriva
en pofte , & remit à Mrs les Prevôt
des Marchands , Echevins , la Lettre de
Cachet dont il étoit chargé de la part du
Roy , pour annoncer à la Ville la Naiffance
de Monfeigneur le Duc d'Anjou ,
Mrs de Ville firent préſent à cet Officier
d'un Bijoux de prix.
Le Bureau fe tranſporta à l'inftant au
Parlement , & à fon retour vers le midy
il
SEPTEMBRE. 1730. 2101
il fut fait une décharge des Canons de la
Ville , & le Toxin fut fonné jufqu'à minuit.
Le foir , entre 7 & 8 heures , il y eut
une autre décharge des Canons , & un
feu qui fut allumé avec la cerémonie or
dinaire , il y eut deux fontaines de
vin dans la Place de Gréve , & il fut tiré
quantité de Fufées volantes . La face exterieure
de l'Hôtel de Ville fut illuminée
par grand nombre de Falots placez dans
la Lanterne , fur le comble , fur les corniches
& faillies , & par des Luftres garnis
de groffes lumieres , aux Arcades de
S. Jean & du S. Efprit : il y eut auffi quelques
Falots chez M. le Prevôr des Marchands
, fur le fronton de la Porte d'entrée
, & fur le mur de face.
Le Jeudy 31 Août , il y a eu une feconde
illumination à la face de l'Hôtel
de Ville, de,toutes fortes de lumieres . Il y
avoit de gros Falots fur la tête des po-
-teaux de la Banniere du Peron , & une
fuite de Falots fur la Corniche des piéd'eftaux
du premier ordre , & au bas de
l'appui des croifées , toutes les Colomnes
de cet ordre étoient illuminées , ainfi
leurs Chapiteaux. Entre ces Colomnes
il y avoit fix Luftres de fer blanc , fuſpendus
aux ceintres des fix croifées , garnies
de fortes lumieres ; & au- deffus de la
Iv princi
que
2102 MERCURE DE FRANCE
t.
principale Porte , des Falots fur la cori
niche.
Ce premier ordre étoit terminé par un
filet de gros Lampions fur la faillie de
PArchitrave , avec des Plaques qui refléchiffoient
la lumiere , & par une fuite de
Falots fur la corniche. Aux ceintres des
Arcades du S. Efprit & de S. Jean , deux
grands Luftres de fer blanc , portant chacun
75 lumieres.
Le fecond ordre étoit décoré par onze
Luftres de fer blanc , fufpendus au devant
des croifées , portant chacun 57 lumieres
; entre ces Luftres étoient des Falots
placez dans les Niches , & deux
gros Falots fur le fronton des Niches.
Le fecond étoit auffi terminé par un
cours de Falots fur la corniche de l'Entáblement.
d'
Le comble étoit illuminé par 3 grands
Luftres de fer blanc , portant plus de 60
lumieres placées au milieu, au- deffus & à"
côté du Cadran.LesLucarnes étoient illunées
chacune par un Luftre de fer blanc
de 57 lumieres , & par des Falots fur les
Corniches. Le Comble étoit profilé par
des Falots fur le Rempant & fur le Faite.
11
y avoit auffi deux grandes piramides
de lumieres fur les deux poinçons de l'exrêmité
du Faîte. Le Socle & le Pietal
de la Lanterne étoient garnis de
"
Falots ,
SEPTEMBRE. 1730. 2103
Falots , & les Portiques de la grande
& petite Lanterne , garnis de grand
nombre de lumieres fufpendues en dedans
.
Le Samedy , 2 de ce mois , il y eut
un grand Feu d'Artifice élevé dans la
Place de Grève , à quatre Faces & quatre
Portiques d'ordre ruftique ; au milieu des
Portiques étoient des Palmiers , & aux
quatre coins des Vafes enflammez : fur
la Corniche étoient des Groupes de Genies.
Le Socle du couronnement étoit
terminé par la Statuë de Junon . On
voyoit fur chacune des faces des Cartouches
aux Armes du Roi & de la Ville.
Les degrez au rez de-chauffées étoient gar
nis de grand nombre de lumieres. Il y
avoit auffi quatre Fontaines de vin , dif
tribuées aux quatre coins de la Plaçe.
A l'arrivée du Roi à Notre Dame , il
y eut une falve des Canons de la Ville ,
& une autre à fa fortie. Cette arrivée
avoit été annoncée dès les 5 heures du
matin par une décharge des Canons de
la Ville , & par le Toxin .
S
Le Corps de Ville étant de retour du
Te Deum de Notre Dame , & ayant reçû
vers les 7 heures & demie M. le Gouver
neur en la maniere ordinaire , au bas
du Peron de l'Hôtel de Ville , il fut fait
une décharge des Canons de la Ville , &
Ivj the
>
2104 MERCURE DE FRANCE
tiré grand nombré defufées volantes . Enfuite
Made de Trefies alluma l'Artifice ,
placé fur le corps du Feu , par le moyen
d'une Fufée de corde qui avoit communication
à la Loge de M. le Gouverneur.
Auffi - tôt on vit un nombre prodigieux
d'artifices en l'air , ce qui dura pendant une
demie heure , fous diverfes formes , avec
un tel fuccès , qu'on ofe dire qu'il n'y a
guére eu rien de plus complet en ce genre.
L'interieur de la cour de l'Hôtel de
Ville fut illuminé par des Falots fur la
corniche du premier ordre.
Le même jour il y eut des Illuminations
chez chacun de Mrs du Corps de
Ville , & des Fontaines de vin.
La façade de l'Hôtel du Prevôt des
Marchands , étoit illuminée par 6 grands
Ifs à huit pans , garnis de Falots , deux
de ces Ifs accompagnoient la Porte d'entrée
, & les quatre autres accompagnoient
les deux Pavillons en aifle . La principale
Porte étoit décorée par un Chambranle ,
dont les refans étoient de lumieres ; fur
la Corniche & le Fronton , des Falots ;
au devant de chaque Pavillon , en aifle ,
étoit un Portique de lumieres figuré,femblable
à celui de la principale Porte , au
centre duquel étoit un Luftre de fer blanc
de so lumieres. Entre les Ifs , aux côtez
de la Porte étoient des Chambranles de
lumieres ,
SEPTEMBRE . 1730. 2103
lumieres , avec des Luftres de fer blanc
fufpendus au ceintre , garnis de 50
lumieres
chacun. Toute cette illumination
étoit terminée par une fuite de Falots audevant
de la premiere pleinte.
L'Illumination de M. Meſnil , premier
Echevin , étoit compofée d'une fuite de
Falots au-devant de la premiere Pleinte
de la face de fa maiſon du côté des Halles,
au milieu étoit le Chiffre du Roi , accompagné
de deux Luftres de fer blanc &
d'un autre au- deſſus , & plus haut à l'aplomb
des Luftres , étoient trois Fleurs
de Lys de lumieres.
و
M. Befnier , fecond Echevin , avoit audevant
de la face de fa maifon fix Ifs de
figure pentagonne , portant plus de 700 .
lumieres , placez en forme d'Avenue.
*
Il y avoit fur l'appui du Balcon de la
maifon de M. Roffignol , troifiéme Echevin
, une fuitede Falots & ſept Girandoles
de fer blanc , portant chacune so. lumieres,
placées au -devant des Trumeaux.
Entre ces Girandoles étoient fix Luftres
de fer blanc , garnis de 57. lumieres cha
cun , fufpendus au- devant des fix Croifées
du premier étage. On voyoit auſſi à
cet étage deux M de lumieres repréfentant
le Chiffre de la Reine ; & au-deffus
étoient trois Fleurs de Lys , le Chiffre da
Roi en lozange lumineux.
.1
La
2106 MERCURE DE FRANCE
La face de la maifon de M. Lagneau,
quatriéme Echevin étoit illuminée au rezde-
chauffée par deux grands Portiques
de lumieres ceintrez , & deux Vafes . La
Porte d'entrée par un Chambranle & Corniche
à trois rangs de lumieres , avec um
Fronton triangulaire , au deffus duquel
étoit le Chiffre de la Reine, Aux deux Croifées
du premier & fecond étage , étoient
quatre Luftres de fer blanc , garnis de
$7. lumieres chacun , fufpendus aux Linteaux
des quatre Croifées ; au- devant des
Trumeaux entre ces 4. Luftres étoient 3 .
Fleurs de Lys & le Chiffre du Roi en
lozange.
La face de la maifon du Procureur du
Roi étoit illuminée par deux grands Portiques
de lumieres ceintrez ; au - deffus
de chaque Pilaftre defquels étoit une
Girandole de fer blanc , portant so. lua
mieres chacune ; au-deffus de ces deux
Portiques on voyoit le Chiffre du Roi
& trois Fleurs de Lys de lumieres,
,
La face de la maifon de M. Boucot
Receveur , étoit illuminée par un Portique
, dont les Pilaftres étoient en Confo
les & le Fronton contourné , au- deffus des
Pilaftres deux Girandoles de fer blanc, garnies
chacune de so.lumieres. Sous le Fronton
on voyoit le Chiffre du Roi , & au
deffus , entre les Girandoles , une Fleur
de Lys de lumieres II
SEPTEMBRE. 1730. 2107
Il y avoit auffi des Falots chez M. Remy
, ancien Echevin , dans fa cour , &
deux Ifs de lumieres au- devant de fa porte
, avec une Fontaine de vin , ainfi qu'à
tous les autres , comme auffi chez M. le
Roi , ancien Echevin .
Marchands & Echevins de la Ville de,
Paris , pour celébrer l'heureufe Naiffance
de Monfeigneur le Duc d'Anjou , fur les
deffeins , & fous la conduite du fieur
Beaufire le fils , Architecte de la Ville.
LE
E 30 Août le Prevôt des Marchands ,
ayant eu avis fur les fept heures du
matin que la Reine étoit en travail , fe
rendit à l'inftant à l'Hôtel de Ville , où
Mr du Bureau arriverent peu de tems
après fur les deux heures arriva un
Page du Duc de Gêvres , Gouverneur
de Paris , lequel apprit que la Reine
avoit été heureufement accouchée à 9
heures 7 minutes. Le Corps de Ville a
fait préfent à ce Page d'une magnifique
Tabatiere d'or.
A 11 heures , M. le Chevalier de S. An
dré , Enfeigne des Gardes du Corps , arriva
en pofte , & remit à Mrs les Prevôt
des Marchands , Echevins , la Lettre de
Cachet dont il étoit chargé de la part du
Roy , pour annoncer à la Ville la Naiffance
de Monfeigneur le Duc d'Anjou ,
Mrs de Ville firent préſent à cet Officier
d'un Bijoux de prix.
Le Bureau fe tranſporta à l'inftant au
Parlement , & à fon retour vers le midy
il
SEPTEMBRE. 1730. 2101
il fut fait une décharge des Canons de la
Ville , & le Toxin fut fonné jufqu'à minuit.
Le foir , entre 7 & 8 heures , il y eut
une autre décharge des Canons , & un
feu qui fut allumé avec la cerémonie or
dinaire , il y eut deux fontaines de
vin dans la Place de Gréve , & il fut tiré
quantité de Fufées volantes . La face exterieure
de l'Hôtel de Ville fut illuminée
par grand nombre de Falots placez dans
la Lanterne , fur le comble , fur les corniches
& faillies , & par des Luftres garnis
de groffes lumieres , aux Arcades de
S. Jean & du S. Efprit : il y eut auffi quelques
Falots chez M. le Prevôr des Marchands
, fur le fronton de la Porte d'entrée
, & fur le mur de face.
Le Jeudy 31 Août , il y a eu une feconde
illumination à la face de l'Hôtel
de Ville, de,toutes fortes de lumieres . Il y
avoit de gros Falots fur la tête des po-
-teaux de la Banniere du Peron , & une
fuite de Falots fur la Corniche des piéd'eftaux
du premier ordre , & au bas de
l'appui des croifées , toutes les Colomnes
de cet ordre étoient illuminées , ainfi
leurs Chapiteaux. Entre ces Colomnes
il y avoit fix Luftres de fer blanc , fuſpendus
aux ceintres des fix croifées , garnies
de fortes lumieres ; & au- deffus de la
Iv princi
que
2102 MERCURE DE FRANCE
t.
principale Porte , des Falots fur la cori
niche.
Ce premier ordre étoit terminé par un
filet de gros Lampions fur la faillie de
PArchitrave , avec des Plaques qui refléchiffoient
la lumiere , & par une fuite de
Falots fur la corniche. Aux ceintres des
Arcades du S. Efprit & de S. Jean , deux
grands Luftres de fer blanc , portant chacun
75 lumieres.
Le fecond ordre étoit décoré par onze
Luftres de fer blanc , fufpendus au devant
des croifées , portant chacun 57 lumieres
; entre ces Luftres étoient des Falots
placez dans les Niches , & deux
gros Falots fur le fronton des Niches.
Le fecond étoit auffi terminé par un
cours de Falots fur la corniche de l'Entáblement.
d'
Le comble étoit illuminé par 3 grands
Luftres de fer blanc , portant plus de 60
lumieres placées au milieu, au- deffus & à"
côté du Cadran.LesLucarnes étoient illunées
chacune par un Luftre de fer blanc
de 57 lumieres , & par des Falots fur les
Corniches. Le Comble étoit profilé par
des Falots fur le Rempant & fur le Faite.
11
y avoit auffi deux grandes piramides
de lumieres fur les deux poinçons de l'exrêmité
du Faîte. Le Socle & le Pietal
de la Lanterne étoient garnis de
"
Falots ,
SEPTEMBRE. 1730. 2103
Falots , & les Portiques de la grande
& petite Lanterne , garnis de grand
nombre de lumieres fufpendues en dedans
.
Le Samedy , 2 de ce mois , il y eut
un grand Feu d'Artifice élevé dans la
Place de Grève , à quatre Faces & quatre
Portiques d'ordre ruftique ; au milieu des
Portiques étoient des Palmiers , & aux
quatre coins des Vafes enflammez : fur
la Corniche étoient des Groupes de Genies.
Le Socle du couronnement étoit
terminé par la Statuë de Junon . On
voyoit fur chacune des faces des Cartouches
aux Armes du Roi & de la Ville.
Les degrez au rez de-chauffées étoient gar
nis de grand nombre de lumieres. Il y
avoit auffi quatre Fontaines de vin , dif
tribuées aux quatre coins de la Plaçe.
A l'arrivée du Roi à Notre Dame , il
y eut une falve des Canons de la Ville ,
& une autre à fa fortie. Cette arrivée
avoit été annoncée dès les 5 heures du
matin par une décharge des Canons de
la Ville , & par le Toxin .
S
Le Corps de Ville étant de retour du
Te Deum de Notre Dame , & ayant reçû
vers les 7 heures & demie M. le Gouver
neur en la maniere ordinaire , au bas
du Peron de l'Hôtel de Ville , il fut fait
une décharge des Canons de la Ville , &
Ivj the
>
2104 MERCURE DE FRANCE
tiré grand nombré defufées volantes . Enfuite
Made de Trefies alluma l'Artifice ,
placé fur le corps du Feu , par le moyen
d'une Fufée de corde qui avoit communication
à la Loge de M. le Gouverneur.
Auffi - tôt on vit un nombre prodigieux
d'artifices en l'air , ce qui dura pendant une
demie heure , fous diverfes formes , avec
un tel fuccès , qu'on ofe dire qu'il n'y a
guére eu rien de plus complet en ce genre.
L'interieur de la cour de l'Hôtel de
Ville fut illuminé par des Falots fur la
corniche du premier ordre.
Le même jour il y eut des Illuminations
chez chacun de Mrs du Corps de
Ville , & des Fontaines de vin.
La façade de l'Hôtel du Prevôt des
Marchands , étoit illuminée par 6 grands
Ifs à huit pans , garnis de Falots , deux
de ces Ifs accompagnoient la Porte d'entrée
, & les quatre autres accompagnoient
les deux Pavillons en aifle . La principale
Porte étoit décorée par un Chambranle ,
dont les refans étoient de lumieres ; fur
la Corniche & le Fronton , des Falots ;
au devant de chaque Pavillon , en aifle ,
étoit un Portique de lumieres figuré,femblable
à celui de la principale Porte , au
centre duquel étoit un Luftre de fer blanc
de so lumieres. Entre les Ifs , aux côtez
de la Porte étoient des Chambranles de
lumieres ,
SEPTEMBRE . 1730. 2103
lumieres , avec des Luftres de fer blanc
fufpendus au ceintre , garnis de 50
lumieres
chacun. Toute cette illumination
étoit terminée par une fuite de Falots audevant
de la premiere pleinte.
L'Illumination de M. Meſnil , premier
Echevin , étoit compofée d'une fuite de
Falots au-devant de la premiere Pleinte
de la face de fa maiſon du côté des Halles,
au milieu étoit le Chiffre du Roi , accompagné
de deux Luftres de fer blanc &
d'un autre au- deſſus , & plus haut à l'aplomb
des Luftres , étoient trois Fleurs
de Lys de lumieres.
و
M. Befnier , fecond Echevin , avoit audevant
de la face de fa maifon fix Ifs de
figure pentagonne , portant plus de 700 .
lumieres , placez en forme d'Avenue.
*
Il y avoit fur l'appui du Balcon de la
maifon de M. Roffignol , troifiéme Echevin
, une fuitede Falots & ſept Girandoles
de fer blanc , portant chacune so. lumieres,
placées au -devant des Trumeaux.
Entre ces Girandoles étoient fix Luftres
de fer blanc , garnis de 57. lumieres cha
cun , fufpendus au- devant des fix Croifées
du premier étage. On voyoit auſſi à
cet étage deux M de lumieres repréfentant
le Chiffre de la Reine ; & au-deffus
étoient trois Fleurs de Lys , le Chiffre da
Roi en lozange lumineux.
.1
La
2106 MERCURE DE FRANCE
La face de la maifon de M. Lagneau,
quatriéme Echevin étoit illuminée au rezde-
chauffée par deux grands Portiques
de lumieres ceintrez , & deux Vafes . La
Porte d'entrée par un Chambranle & Corniche
à trois rangs de lumieres , avec um
Fronton triangulaire , au deffus duquel
étoit le Chiffre de la Reine, Aux deux Croifées
du premier & fecond étage , étoient
quatre Luftres de fer blanc , garnis de
$7. lumieres chacun , fufpendus aux Linteaux
des quatre Croifées ; au- devant des
Trumeaux entre ces 4. Luftres étoient 3 .
Fleurs de Lys & le Chiffre du Roi en
lozange.
La face de la maifon du Procureur du
Roi étoit illuminée par deux grands Portiques
de lumieres ceintrez ; au - deffus
de chaque Pilaftre defquels étoit une
Girandole de fer blanc , portant so. lua
mieres chacune ; au-deffus de ces deux
Portiques on voyoit le Chiffre du Roi
& trois Fleurs de Lys de lumieres,
,
La face de la maifon de M. Boucot
Receveur , étoit illuminée par un Portique
, dont les Pilaftres étoient en Confo
les & le Fronton contourné , au- deffus des
Pilaftres deux Girandoles de fer blanc, garnies
chacune de so.lumieres. Sous le Fronton
on voyoit le Chiffre du Roi , & au
deffus , entre les Girandoles , une Fleur
de Lys de lumieres II
SEPTEMBRE. 1730. 2107
Il y avoit auffi des Falots chez M. Remy
, ancien Echevin , dans fa cour , &
deux Ifs de lumieres au- devant de fa porte
, avec une Fontaine de vin , ainfi qu'à
tous les autres , comme auffi chez M. le
Roi , ancien Echevin .
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Résumé : Illuminations ordonnées par les Prevôt des Marchands & Echevins de la Ville de Paris pour celébrer l'heureuse Naissance de Monseigneur le Duc d'Anjou, sur les desseins, & sous la conduite du sieur Beausire le fils, Architecte de la Ville.
Le 30 août 1730, le Prévôt des Marchands de Paris fut informé à sept heures du matin que la Reine était en travail. Il se rendit à l'Hôtel de Ville, rejoint par les membres du Bureau. À deux heures, un page du Duc de Gêvres annonça la naissance du Duc d'Anjou à 9 heures 7 minutes. Le Corps de Ville offrit une tabatière d'or au page. À 11 heures, le Chevalier de Saint-André apporta une lettre de cachet du Roi annonçant la naissance, et le Corps de Ville offrit un bijou à cet officier. Le Bureau se rendit ensuite au Parlement et, à son retour vers midi, des canons furent tirés et le tocsin sonné jusqu'à minuit. Le lendemain, entre 7 et 8 heures, une nouvelle décharge de canons eut lieu, accompagnée d'un feu d'artifice et de fontaines de vin sur la Place de Grève. L'Hôtel de Ville fut illuminé avec des falots et des lustres. Le 31 août, une seconde illumination eut lieu à l'Hôtel de Ville, avec des lustres et des falots disposés sur les corniches et les colonnes. Le 2 septembre, un grand feu d'artifice fut tiré sur la Place de Grève, avec des fontaines de vin aux quatre coins. À l'arrivée du Roi à Notre-Dame, des salves de canons furent tirées. Le Corps de Ville, de retour du Te Deum, reçut le Gouverneur et fit tirer des fusées volantes. Un feu d'artifice fut allumé dans la cour de l'Hôtel de Ville. Les façades des maisons des membres du Corps de Ville furent également illuminées avec des falots, des lustres et des girandoles.
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15
p. 2107-2109
CHANSON DE TABLE. A l'occasion de la Naissance de Monseigneur le DUC D'ANJOUE, sur l'Air, Compere Gregoire.
Début :
Je veux à mon Maître, [...]
Mots clefs :
Naissance du duc d'Anjou
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texteReconnaissance textuelle : CHANSON DE TABLE. A l'occasion de la Naissance de Monseigneur le DUC D'ANJOUE, sur l'Air, Compere Gregoire.
CHANSON DE TABLE
A l'occafion de la Naiffance de Monfeit
gneur le Duc D'ANJOU , fur l'Air ,
Compere Gregoire.
JEE veux à mon Maître ,
Boire comme un trou ;
Il vient de nous naître ,
Un beau DuC D'ANJOU :
Vertubleu quel homme , que homme , quel
homme !
Vertubleu ! quel homme que notre bon Ro
De cinq Enfans Pere ,
Agé de vingt ans !
L'avanture eft fiere ;
Buyons , mes enfans. Vertubleu , 86,
Ma foi , nos Provinces ,
S'il va de ce pas ,
A tant de beaux Princes
Ne fuffiront pas. Vertubles , & c
L
2108 MERCURE DE FRANCE
Cherchons leur des titres ;
Verfez- moi du vin ;
Ouvrons les Regiſtres ,
Du Dieu du Raifin. Vertubleu , & c
Champagne & Bourgogne ,
S'offrent à mes yeux ;
11 eft en Gascogne ,
Du jus précieux. Vertubleu , & c.
Ah ! pour notre Sire ,
Quel contentement ,
De fe reproduire
Si facilement. Vertubleu , & c.
Rempliffez mon verre,;
Portons par nos chants ,
Au bout de la Terre ,
Ses heureux talens. Vertubleu , & c,
Cher Bacchus , arrange
Tes bienfaits pour nous ;
Regle la vendange ,
1
Sur des dons fi doux. Vertublen , &c
Pour tant de Naiffances
Voice qu'il nous faur ;
+1
Dans
SEPTEMBRE. 1730. 2109
Dans tes Ordonnances ,
Songe qu'il fait chaud. Vertubleu , &c.
Que pour notre Reine ,
Des Dieux bienfaiſans ,
Notre amour obtienne ,
S'il fe peut , cent ans. Vertubleu , &c.
Mon Dieu ! qu'elle eft bonne !
Vuidons nos flacons :
Les biens qu'elle donne ,
Suivent nos moiffons. Vertubleu , &c.
S'il étoit Grand- Pere ,
Dans dix ans d'icy ,
La plaifante affaire !
Le Vieillard joly ! Vertubleu , &c.
A l'occafion de la Naiffance de Monfeit
gneur le Duc D'ANJOU , fur l'Air ,
Compere Gregoire.
JEE veux à mon Maître ,
Boire comme un trou ;
Il vient de nous naître ,
Un beau DuC D'ANJOU :
Vertubleu quel homme , que homme , quel
homme !
Vertubleu ! quel homme que notre bon Ro
De cinq Enfans Pere ,
Agé de vingt ans !
L'avanture eft fiere ;
Buyons , mes enfans. Vertubleu , 86,
Ma foi , nos Provinces ,
S'il va de ce pas ,
A tant de beaux Princes
Ne fuffiront pas. Vertubles , & c
L
2108 MERCURE DE FRANCE
Cherchons leur des titres ;
Verfez- moi du vin ;
Ouvrons les Regiſtres ,
Du Dieu du Raifin. Vertubleu , & c
Champagne & Bourgogne ,
S'offrent à mes yeux ;
11 eft en Gascogne ,
Du jus précieux. Vertubleu , & c.
Ah ! pour notre Sire ,
Quel contentement ,
De fe reproduire
Si facilement. Vertubleu , & c.
Rempliffez mon verre,;
Portons par nos chants ,
Au bout de la Terre ,
Ses heureux talens. Vertubleu , & c,
Cher Bacchus , arrange
Tes bienfaits pour nous ;
Regle la vendange ,
1
Sur des dons fi doux. Vertublen , &c
Pour tant de Naiffances
Voice qu'il nous faur ;
+1
Dans
SEPTEMBRE. 1730. 2109
Dans tes Ordonnances ,
Songe qu'il fait chaud. Vertubleu , &c.
Que pour notre Reine ,
Des Dieux bienfaiſans ,
Notre amour obtienne ,
S'il fe peut , cent ans. Vertubleu , &c.
Mon Dieu ! qu'elle eft bonne !
Vuidons nos flacons :
Les biens qu'elle donne ,
Suivent nos moiffons. Vertubleu , &c.
S'il étoit Grand- Pere ,
Dans dix ans d'icy ,
La plaifante affaire !
Le Vieillard joly ! Vertubleu , &c.
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Résumé : CHANSON DE TABLE. A l'occasion de la Naissance de Monseigneur le DUC D'ANJOUE, sur l'Air, Compere Gregoire.
Le texte est une chanson de table célébrant la naissance du Duc d'Anjou, fils du roi de France. Le roi, âgé de vingt ans et père de cinq enfants, est loué pour sa virilité. La chanson exprime la joie et l'espoir que les provinces françaises, telles que la Champagne, la Bourgogne et la Gascogne, pourront accueillir de nombreux princes. Elle invite à boire en l'honneur du roi et de la reine. La chanson souhaite longévité et bonheur à la reine et imagine avec humour le roi devenant grand-père rapidement. Elle se termine par des vœux de prospérité et de bonheur pour la famille royale.
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16
p. 2109-2110
« Le jour que la Reine accoucha du Duc d'Anjou, le Roi entendit à sa Messe [...] »
Début :
Le jour que la Reine accoucha du Duc d'Anjou, le Roi entendit à sa Messe [...]
Mots clefs :
Naissance du duc d'Anjou, Symphonie
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texteReconnaissance textuelle : « Le jour que la Reine accoucha du Duc d'Anjou, le Roi entendit à sa Messe [...] »
Le jour que la Reine accoucha du
Duc d'Anjou , le Roi entendit à fa Meffe
le Te Deum de M. de Blamont , Sur- Intendant
de la Mufique de Sa Majefté ; il fut accompagné
de Timbales & Trompettes , &
l'execution en fut admirable . Le foir le
Roi eut à fon grand couvert une Symphonie
de la compofition du même Auteur ;
elle fut executée par les Muficiens de la
Chambre & de la Chapelle de S. M. le 3 .
Sep2110
MERCURE DE FRANCE
Septembre , les Vingt - quatre jouerent la
mênte Symphonie pendant le dîné du
Roi , & S. M. en parut fatisfaite.
Duc d'Anjou , le Roi entendit à fa Meffe
le Te Deum de M. de Blamont , Sur- Intendant
de la Mufique de Sa Majefté ; il fut accompagné
de Timbales & Trompettes , &
l'execution en fut admirable . Le foir le
Roi eut à fon grand couvert une Symphonie
de la compofition du même Auteur ;
elle fut executée par les Muficiens de la
Chambre & de la Chapelle de S. M. le 3 .
Sep2110
MERCURE DE FRANCE
Septembre , les Vingt - quatre jouerent la
mênte Symphonie pendant le dîné du
Roi , & S. M. en parut fatisfaite.
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Résumé : « Le jour que la Reine accoucha du Duc d'Anjou, le Roi entendit à sa Messe [...] »
Le texte décrit les célébrations de la naissance du Duc d'Anjou. Le Roi a entendu le Te Deum de M. de Blamont, Sur-Intendant de la Musique, accompagné de timbales et trompettes. Le soir suivant, une symphonie du même auteur a été jouée par les musiciens de la Chambre et de la Chapelle. En septembre, les Vingt-quatre musiciens ont interprété cette symphonie lors du dîner du Roi, qui en a été satisfait.
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17
p. 2110-2111
EXTRAIT d'une Lettre écrite de Châlons le 5. Septembre 1730.
Début :
Mr le Pelletier de Beaupré, notre Intendant, n'eut pas plutôt appris [...]
Mots clefs :
Naissance du duc d'Anjou, Repas, Bal
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : EXTRAIT d'une Lettre écrite de Châlons le 5. Septembre 1730.
EXTRAIT d'une Lettre écrite de Châlons
le 5. Septembre 1730.
Mintendant , n'eut pas plutôt
appris
le Pelletier de Beaupré , notre
la nouvelle de la Naiffance de M. le Duc
d'Anjou , qu'il donna une Fête brillante
& magnifique à tout ce qu'il y a de per
fonnes de confideration dans cette Ville
cette Fête commença Lundi dernier à
8. heures du foir par 2. Fontaines de vin
qui coulerent toute la nuit , fon Hôtel fut
tout illuminé ; le Jardin étoit rempli d'un
infinité de Lampions , de Pots à feu, rangez
avec beaucoup d'art , ce qui faifoit un
très-bel effet ; il y eut Baf, qui fut interrompu
pour voir tirer une quantité
confiderable de Fufées ; on fervit enfuite
un Ambigu avec une profufion , une délicateffe
& une propteté qui fit admirer
Le bon gout de M. l'Intendant , qui pendant
ce Repas ne fe mit à aucune des ,
tables , fe portant par tout pour que rien
ne manquât , répondant à toutes les fantez
qui lui furent portées avec une attention
& une politeffe qui
accompagne
toutes les actions. M. le Pelletier ayant
porté la fanté de S. Majefté , une quantité
dé
SEPTEMBRE. 1730. 2111
de Boëtes & de petits Canons firent trois
décharges ; après le Repas , qui dura
très-long- temps , le Bal recommença jufqu'au
jour ; on fervit toutes fortes de ra
fraîchiffemens & des Glaces en abondance
; tous les Convives fe retirerent avec
une parfaite fatisfaction .
le 5. Septembre 1730.
Mintendant , n'eut pas plutôt
appris
le Pelletier de Beaupré , notre
la nouvelle de la Naiffance de M. le Duc
d'Anjou , qu'il donna une Fête brillante
& magnifique à tout ce qu'il y a de per
fonnes de confideration dans cette Ville
cette Fête commença Lundi dernier à
8. heures du foir par 2. Fontaines de vin
qui coulerent toute la nuit , fon Hôtel fut
tout illuminé ; le Jardin étoit rempli d'un
infinité de Lampions , de Pots à feu, rangez
avec beaucoup d'art , ce qui faifoit un
très-bel effet ; il y eut Baf, qui fut interrompu
pour voir tirer une quantité
confiderable de Fufées ; on fervit enfuite
un Ambigu avec une profufion , une délicateffe
& une propteté qui fit admirer
Le bon gout de M. l'Intendant , qui pendant
ce Repas ne fe mit à aucune des ,
tables , fe portant par tout pour que rien
ne manquât , répondant à toutes les fantez
qui lui furent portées avec une attention
& une politeffe qui
accompagne
toutes les actions. M. le Pelletier ayant
porté la fanté de S. Majefté , une quantité
dé
SEPTEMBRE. 1730. 2111
de Boëtes & de petits Canons firent trois
décharges ; après le Repas , qui dura
très-long- temps , le Bal recommença jufqu'au
jour ; on fervit toutes fortes de ra
fraîchiffemens & des Glaces en abondance
; tous les Convives fe retirerent avec
une parfaite fatisfaction .
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Résumé : EXTRAIT d'une Lettre écrite de Châlons le 5. Septembre 1730.
Le 5 septembre 1730, à Châlons, l'intendant Pelletier de Beaupré organisa une fête somptueuse pour célébrer la naissance du Duc d'Anjou. Les festivités commencèrent le lundi précédent à 20 heures avec deux fontaines de vin. L'hôtel de l'intendant fut illuminé et le jardin décoré de lampions et pots à feu. Un bal fut interrompu pour le tir de fusées. Un repas fut ensuite servi avec profusion et délicatesse. L'intendant circula parmi les convives pour s'assurer du bon déroulement de la soirée. Après un toast à la santé du roi, des salves furent tirées. Le bal reprit jusqu'au matin, avec des rafraîchissements et des glaces servis en abondance. Les invités quittèrent la fête pleinement satisfaits.
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18
p. 2111-2112
RÉJOUISSANCES faites à Rennes pour la Naissance de M. le Duc d'Anjou.
Début :
Les ordres du Roi étant arrivés à Rennes, le Te Deum fut chanté à la [...]
Mots clefs :
Hôtel, Naissance du duc d'Anjou, Rennes
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : RÉJOUISSANCES faites à Rennes pour la Naissance de M. le Duc d'Anjou.
REJOUISSANCES faites à Ren
nes pour la Naiffance de M. le Duc
d'Anjou.
L
Es ordres du Roi étant arrivés à
Rennes , le Te Deum fut chanté à la
Cathedrale par la Mufique du Chapitre;
le Parlement y affifta en Robes rouges ,
& en grand nombre , quoiqu'il foit ent
vacance , ayant à fa tête M. le Préfident
de Caré. Il y eut un grand feu devant la
Maifon de Ville qui fut allumé par les
Maire & Echevins. Le Te Deum fini ,
tout ce qu'il y a de gens qualifiés , tant
du Parlement que de la Nobleffe , de l'un
& de l'autre fexe , fe rendirent à l'Hôtel
de M. le Préfident de Caré , qui les avoit
fait inviter. La Fête commença par un
Concert qui fut executé par les Muft
ciens de l'Académie de Mufique de Rennes.
Les Appartemens qui étoient trèsbien
ornés furent remplis des Dames de
la Ville fort parées , ce qui faifoit un fort
beau fpectacle. On commença par le Te
Deum
2112 MERCURE DE FRANCE
Deum de M. de la Lande , qui fut ſuivi
de plufieurs beaux morceaux de Muſique
qui revenoient au fujet , & qui furent
executés avec tout le gout imaginable ;
les Rafraîchiffemens y furent fervis abondament.
Le Concert étant fini à l'entrée de la
nuit , tout l'Hôtel parut en feu par une
Illumination auffi brillante que bien entendue
; on voyoit à toutes les fenêtres
des Repréſentations , des rochers embrafés
, ce qui faifoit un coup d'oeil charmant.
Au même moment , il fut allumé
un feu devant l'Hôtel de M. le Préfident
au bruit des Tambours & des Boëtes de
la Ville , ce qui fut accompagné d'un
nombre infini de fufées. Toute la nuit
des Fontaines de vin coulerent pour le
peuple qui s'y trouva dans une affluence
étonnante ; tout cela fut fuivi d'un magnifique
foupé , où la délicateffe , l'abondance
& le bon gout regnerent égale
ment ; on y but la fanté du Roi , de la
Reine , de Monfeigneur le Dauphin , de
Monfeigneur le Duc d'Ajou , de toute la
Maiſon Royale , de fon Alteffe Sereniffime
le Comte de Toulouſe & de M. le Maréchal
d'Eftrées ; chaque fanté fut fuivic
d'une falve de Boëtes .
nes pour la Naiffance de M. le Duc
d'Anjou.
L
Es ordres du Roi étant arrivés à
Rennes , le Te Deum fut chanté à la
Cathedrale par la Mufique du Chapitre;
le Parlement y affifta en Robes rouges ,
& en grand nombre , quoiqu'il foit ent
vacance , ayant à fa tête M. le Préfident
de Caré. Il y eut un grand feu devant la
Maifon de Ville qui fut allumé par les
Maire & Echevins. Le Te Deum fini ,
tout ce qu'il y a de gens qualifiés , tant
du Parlement que de la Nobleffe , de l'un
& de l'autre fexe , fe rendirent à l'Hôtel
de M. le Préfident de Caré , qui les avoit
fait inviter. La Fête commença par un
Concert qui fut executé par les Muft
ciens de l'Académie de Mufique de Rennes.
Les Appartemens qui étoient trèsbien
ornés furent remplis des Dames de
la Ville fort parées , ce qui faifoit un fort
beau fpectacle. On commença par le Te
Deum
2112 MERCURE DE FRANCE
Deum de M. de la Lande , qui fut ſuivi
de plufieurs beaux morceaux de Muſique
qui revenoient au fujet , & qui furent
executés avec tout le gout imaginable ;
les Rafraîchiffemens y furent fervis abondament.
Le Concert étant fini à l'entrée de la
nuit , tout l'Hôtel parut en feu par une
Illumination auffi brillante que bien entendue
; on voyoit à toutes les fenêtres
des Repréſentations , des rochers embrafés
, ce qui faifoit un coup d'oeil charmant.
Au même moment , il fut allumé
un feu devant l'Hôtel de M. le Préfident
au bruit des Tambours & des Boëtes de
la Ville , ce qui fut accompagné d'un
nombre infini de fufées. Toute la nuit
des Fontaines de vin coulerent pour le
peuple qui s'y trouva dans une affluence
étonnante ; tout cela fut fuivi d'un magnifique
foupé , où la délicateffe , l'abondance
& le bon gout regnerent égale
ment ; on y but la fanté du Roi , de la
Reine , de Monfeigneur le Dauphin , de
Monfeigneur le Duc d'Ajou , de toute la
Maiſon Royale , de fon Alteffe Sereniffime
le Comte de Toulouſe & de M. le Maréchal
d'Eftrées ; chaque fanté fut fuivic
d'une falve de Boëtes .
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Résumé : RÉJOUISSANCES faites à Rennes pour la Naissance de M. le Duc d'Anjou.
À Rennes, des festivités furent organisées pour célébrer la naissance du Duc d'Anjou. À l'annonce des ordres royaux, un Te Deum fut chanté à la cathédrale par la musique du Chapitre, en présence du Parlement en robes rouges, dirigé par M. le Président de Caré. Un grand feu fut allumé devant la Maison de Ville par le Maire et les Échevins. Après le Te Deum, des personnalités du Parlement, de la noblesse et des deux sexes se rendirent à l'Hôtel de M. le Président de Caré. La fête débuta par un concert exécuté par les musiciens de l'Académie de Musique de Rennes. Les appartements, ornés et remplis de dames élégamment parées, offraient un spectacle magnifique. Le concert, composé de morceaux appropriés, fut suivi de rafraîchissements abondants. À la nuit tombée, l'Hôtel fut illuminé, avec des représentations et des rochers enflammés aux fenêtres. Un feu fut également allumé devant l'Hôtel, accompagné de tambours et de salves d'artillerie. Toute la nuit, des fontaines de vin coulèrent pour le peuple, et un somptueux souper fut servi, au cours duquel des toasts furent portés à la santé du Roi, de la Reine, du Dauphin, du Duc d'Anjou, de la Maison Royale, du Comte de Toulouse et du Maréchal d'Estrées, chaque toast étant suivi de salves d'artillerie.
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19
p. 2301-2303
Réjouissance sur la Naissance du Duc d'Anjou, &c. [titre d'après la table]
Début :
Le Régiment d'Anjou, Infanterie, sensible à l'honneur qu'il a d'avoir pour Colonel M. le [...]
Mots clefs :
Réjouissances, Naissance du duc d'Anjou
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Réjouissance sur la Naissance du Duc d'Anjou, &c. [titre d'après la table]
Le Régiment d'Anjou , Infanterie , fenfible à
'honneus
2302 MERCURE DE FRANCE
l'honneur qu'il a d'avoir pour Colonel M. le
Duc d'Anjou , a donné des marques éclatantes
de la joye qu'a caufé fon heureuſe Naiffance. Ce
Régiment eft campé fous Thionville ; les Dames
de la Ville & des environs ayant été invitées ,
ainfi que la plupart des Officiers Generaux & particuliers
du Camp & de la Ville de Mets , fe rendirent
le 18 Septembre au Camp, où tout étoit préparé
pour les recevoir, ce qui forma une très- brillante
Affemblée . La Fête commença par un grand
Bal , où l'on fervit toutes fortes de Rafraîchiffemens
. A l'entrée de la nuit tout le Camp fut illuminé
avec beaucoup de fimetrie ; la façade du
Camp formoit une fuite de Portiques d'un trèsbon
gout. On avoit élevé au milieu de deux Bataillons
, un Arc- de- Triomphe de 50. pieds de
haut , orné de Filaftres , de Corniches & de Confoles
; les Armes d'Anjou étoient placées en grand
dans le milieu, & celles de France dans les côtez.
Les Troupes étant en bataille , firent trois décharges
generales ; on fit dans l'intervale de chaun
feu continuel de Boetes & de Fufées . Ce
cune,
qui fut terminé par deux groffes Gerbes de Fu- fées qui partirent toutes à la fois . Enfuite on fervit
un très grand foupé , ou , pour mieux dire , plufieurs en même temps , pour toute l'Affemblée
. Après minuit le Bal recommença
jufqu'à l'ouver- ture des Portes de la Ville , que chacun fe fépara fatisfait de la Fête & du fujet qui y avoit donné
lieu. On fit auffi diftribuer beaucoup
de vin aux Soldats & aux Habitans que la curiofité y attira
La Ville de Troye , Capitale de la Province del
Champagne , s'eft toûjours diftinguée par fon
zele & fon attachement pour le Roi & pour la
Famille Royale L'année derniere tous les Ordres
de cette Ville firent éclater leur joye à l'occafion
de
OCTOBRE. 1730. 2303
de la Naiffance de Monfeigneur le Dauphin , &
P'Academie de Mufique fe fignala par une Fête
dont on a donné la defcription. Les marques de
ce même zele ont été renouvellées cette année au
fujet de la Naiffance de Monfeigneur le Duc d'An
jou. M. Morel , Chevalier de l'Ordre de S Michel
& Lieutenant General au Bailliage & Siege
Préfidial de cette Ville , qui exerce depuis environ
un an cette Charge avec diftinétion , a donné une
Fête très-galante. Lors des premieres Réjouiflances
Madame la Lieutenante Generale , chez laquelle
fe raffemble ordinairement la meilleure
Compagnie de la Ville , ayant été priée par les
Dames de leur donner un Bal , elle leur répondit
qu'elle leur offriroit volontiers ce plaifir auffi-tôt
que M. l'Intendant feroit en cette Ville , où il devoit
inceffamment faire la tournée. A fon arrivée
le jour ayant été pris au 10. d'Octobre , M. &
Mad. la Lieutenante Generale inviterent la Nobleffe
des environs & les principales perfonnes de
la Ville; la Fête commença à 5. heures par le jeu
dans differens Appartemens , on vit paroître à 7.
heures une Illumination bien entendue au dehors
& au- dedans de la Maiſon , 9. heures on fervit
deux Tables de 25. Couverts chacune , où ſe réünirent
l'abondance ,la délicateffe & le bon gout.Le
Repas fut terminé par une Symphonie qui fur
fuivie du Bal dans deux grandes Sales très éclai
rées , qui dura toute la nuit avec un grand concours
de Mafques. Pendant le Bal on diftribua
toutes fortes de Rafraîchiffemens , & la Compa
gnie fe retira fort fatisfaite. Le Jeudi fuivant l'Academie
de Mufique donna un Concert à M. l'Intendant
, où l'Affemblée fut nombreufe & brillan
ge , & le Concert fut très-bien executé.
'honneus
2302 MERCURE DE FRANCE
l'honneur qu'il a d'avoir pour Colonel M. le
Duc d'Anjou , a donné des marques éclatantes
de la joye qu'a caufé fon heureuſe Naiffance. Ce
Régiment eft campé fous Thionville ; les Dames
de la Ville & des environs ayant été invitées ,
ainfi que la plupart des Officiers Generaux & particuliers
du Camp & de la Ville de Mets , fe rendirent
le 18 Septembre au Camp, où tout étoit préparé
pour les recevoir, ce qui forma une très- brillante
Affemblée . La Fête commença par un grand
Bal , où l'on fervit toutes fortes de Rafraîchiffemens
. A l'entrée de la nuit tout le Camp fut illuminé
avec beaucoup de fimetrie ; la façade du
Camp formoit une fuite de Portiques d'un trèsbon
gout. On avoit élevé au milieu de deux Bataillons
, un Arc- de- Triomphe de 50. pieds de
haut , orné de Filaftres , de Corniches & de Confoles
; les Armes d'Anjou étoient placées en grand
dans le milieu, & celles de France dans les côtez.
Les Troupes étant en bataille , firent trois décharges
generales ; on fit dans l'intervale de chaun
feu continuel de Boetes & de Fufées . Ce
cune,
qui fut terminé par deux groffes Gerbes de Fu- fées qui partirent toutes à la fois . Enfuite on fervit
un très grand foupé , ou , pour mieux dire , plufieurs en même temps , pour toute l'Affemblée
. Après minuit le Bal recommença
jufqu'à l'ouver- ture des Portes de la Ville , que chacun fe fépara fatisfait de la Fête & du fujet qui y avoit donné
lieu. On fit auffi diftribuer beaucoup
de vin aux Soldats & aux Habitans que la curiofité y attira
La Ville de Troye , Capitale de la Province del
Champagne , s'eft toûjours diftinguée par fon
zele & fon attachement pour le Roi & pour la
Famille Royale L'année derniere tous les Ordres
de cette Ville firent éclater leur joye à l'occafion
de
OCTOBRE. 1730. 2303
de la Naiffance de Monfeigneur le Dauphin , &
P'Academie de Mufique fe fignala par une Fête
dont on a donné la defcription. Les marques de
ce même zele ont été renouvellées cette année au
fujet de la Naiffance de Monfeigneur le Duc d'An
jou. M. Morel , Chevalier de l'Ordre de S Michel
& Lieutenant General au Bailliage & Siege
Préfidial de cette Ville , qui exerce depuis environ
un an cette Charge avec diftinétion , a donné une
Fête très-galante. Lors des premieres Réjouiflances
Madame la Lieutenante Generale , chez laquelle
fe raffemble ordinairement la meilleure
Compagnie de la Ville , ayant été priée par les
Dames de leur donner un Bal , elle leur répondit
qu'elle leur offriroit volontiers ce plaifir auffi-tôt
que M. l'Intendant feroit en cette Ville , où il devoit
inceffamment faire la tournée. A fon arrivée
le jour ayant été pris au 10. d'Octobre , M. &
Mad. la Lieutenante Generale inviterent la Nobleffe
des environs & les principales perfonnes de
la Ville; la Fête commença à 5. heures par le jeu
dans differens Appartemens , on vit paroître à 7.
heures une Illumination bien entendue au dehors
& au- dedans de la Maiſon , 9. heures on fervit
deux Tables de 25. Couverts chacune , où ſe réünirent
l'abondance ,la délicateffe & le bon gout.Le
Repas fut terminé par une Symphonie qui fur
fuivie du Bal dans deux grandes Sales très éclai
rées , qui dura toute la nuit avec un grand concours
de Mafques. Pendant le Bal on diftribua
toutes fortes de Rafraîchiffemens , & la Compa
gnie fe retira fort fatisfaite. Le Jeudi fuivant l'Academie
de Mufique donna un Concert à M. l'Intendant
, où l'Affemblée fut nombreufe & brillan
ge , & le Concert fut très-bien executé.
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Résumé : Réjouissance sur la Naissance du Duc d'Anjou, &c. [titre d'après la table]
Le Régiment d'Anjou a célébré la naissance du Duc d'Anjou, son colonel, à Thionville le 18 septembre. La fête a réuni les dames de la ville et des environs, ainsi que les officiers généraux et particuliers du camp et de Metz. Les festivités ont commencé par un grand bal, suivi d'illuminations et de feux d'artifice. Un arc de triomphe orné des armes d'Anjou et de France a été érigé, et les troupes ont tiré trois salves entrecoupées de pétards et de fusées. Un grand souper a été servi, et le bal a repris après minuit jusqu'à l'ouverture des portes de la ville. Parallèlement, la ville de Troyes a manifesté son attachement à la famille royale en organisant une fête en 1730 pour la naissance du Duc d'Anjou. M. Morel, Chevalier de l'Ordre de Saint-Michel et Lieutenant Général au Bailliage de Troyes, a orchestré une fête galante le 10 octobre. Madame la Lieutenante Générale a offert un bal après l'arrivée de l'Intendant, accompagné de jeux, d'une illumination et d'un repas somptueux. Un concert de l'Académie de Musique a également été donné en l'honneur de l'Intendant.
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20
p. 2303-2306
Jeu de l'Anguille sur la Seine, &c. [titre d'après la table]
Début :
Le Dimanche 10. Septembre, les Mariniers de la Pelleterie, joints avec quelques autres pour [...]
Mots clefs :
Jeu de l'Anguille, Naissance du duc d'Anjou, Fête, Spectateurs
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Jeu de l'Anguille sur la Seine, &c. [titre d'après la table]
Le Dimanche 10. Septembre , les Mariniers de
la
27
2304 MERCURE DE FRANCE
la Pelleterie , joints avec quelques autres pour
témoigner leur joye au fujet de la naiffance de
Monfeigneur le Duc d'Anjou , voulurent fe
ignaler par une Fête qu'ils donnerent fur la
Seine , après en avoir obtenu la permiffion de
Meffieurs les Prevôt des Marchands & Echevins.
Ils tirerent l'anguille dans l'efpace de la
riviere qui fe trouve entre le Pont au Change
& le Pont Notre-Dame , la place étant fort convenable
pour ces fortes d'exercices , parce qu'elle
forme un quarré parfait & que les Spectateurs
s'y trouvent placez de tous côtez à une diſtance
raifonnable.
En conféquence des ordres du Prevôt des Marchands
& Echevins , on fit retirer tous les Batteaux
des Teinturiers & autres, pour rendre le caaal
entierement libre , & fur la permiffion qui
leur en fut accordée , ils arrangerent de grands
Batteaux de fel remplis de chaifes qu'ils louerent
au public & dont le produit leur fut accordé
pour fournir en quelque façon aux frais qu'ils
étoient obligez de faire pour cette Fête ; ils boucherent
toutes les arches des deux Ponts, & tout ce
grand quarré fut bordé par des Batteaux remplis
de Spectateurs , qui étoient en très-grand nombre
, auffi-bien qu'aux Balcons & aux fenêtres
des deux Ponts & des deux Quais .
On avoit orné très- proprement un grand Batteau
deftiné pour Mrs les Prévôt des Marchands ,
Echevins & autres Officiers de la Ville , & dans
lequel il fe trouva auffi beaucoup de Dames : aufſitôt
qu'on le vit approcher , les Mariniers , au fon
des Timbales & des Trompettes , commencerent
vers les 3. heures après midi , le jeu de la Lance
qui devint très - divertiffant les differentes manieres
dont ils tomboient dans l'eau & les differentes
culbutes qu'ils faifoient malgré eux ,
par
Les
OCTOBRE. 1730. 2305
Les combatans de la Lutte étoient montez fur
fix petits Batteaux , à chacun defquels il y avoit
5 Rames. 3. de ces Batteaux étoient peints en
fouge , & les 3. autres en bleu , auffi bien que
les Rames & les Lances; les Rameurs, comme les
Tireurs de Lance, étoient tous habillez de blanc
& avoient des Cocardes, dont la couleur répondoit
à celle des Batteaux où ils étoient . Par les
mouvemens de leurs Rames , ils faifoient revirer
leurs Batteaux à leur gré & s'entendoient fi - bien,
que quand ils fe rencontroient , ils fe touchoient
fi vivement avec leurs Lances , qu'il étoit rare
qu'il n'en tomba quelqu'un dans l'eau , & même
affez fouvent ils étoient renverfez tous les deux .
ce qui réjouiffoit infiniment , & formoit un petit
combat tres-divertiffant.Il y en eut deux, fur tout,
plus fermes que les autres , qui ne furent renver→
fez qu'à la fin. Ce divertiffement dura plus d'une
heure ; en finiffant les Mariniers fe jetterent tous
enſemble dans l'eau , qui fe trouva dans l'inſtant
couverte de Nageurs , dont les divers mouvemens
, joints à l'agitation de l'eau , donnerent
un fpectacle des plus agréables . Ils gagnerent le
Batteau , pour tirer l'Anguille ; & enfuite y étant
arrivez , ils tirerent au fort le rang qui devoit leur
échoir , & furent attacher l'Anguille à une corde,
qui étoit placée au milieu du Quay de Gêvres , à
la hauteur au moins d'un fecond étage , & qui
répondoit à un Tourniquet , du côté de la Pelleterie.
Ordinairement on reconnoît pour Roy celui
qui fans agir des mains , peut avec fes dents arracher
les entrailles de l'Anguille ; mais afin que
le plaifir dura plus long- temps , ils étoient convenus
enſemble que ce feroit celui qui emporteroit
le dernier morceau . Le Plaiſant de ce fpec
tacle fut que dans le temps qu'ils y penfoient le
I moins
2306 MERCURE DE FRANCE
moins , on lâchoit le Tourniquet , ce qui les faifoit
tomber & enfoncer fi avant dans l'eau, qu'ils
étoient tres - long - tems fans reparoître , & fouvent
ils fe trouvoient fi éloignez de l'Anguille
qu'ils ne pouvoient point la ratraper ; ce qui
donnoit lieu à un autre de prendre la place . Il
s'en trouva quelques - uns qui marquoient tant
de courage & de force , qu'ils fe laiffoient enlever,
en tenant la corde feulement des mains , & reftoient
dans cette fituation un temps tres-confiderable
, & quelquefois avoient encore affez de
vigueur pour s'élever & s'y attacher par les pieds.
La Fête fut interrompue pour un moment ,
par la chute d'un Echafaut trop foible , qu'on
avoit élevé fur le Batteau , qui fervoit pour monter
à la corde où l'Anguille étoit attachée. Ce qui
divertit beaucoup le public, dautant qu'ils étoient
tous montez deffus.
Tout le pafla avec beaucoup d'ordre & fans accident
, malgré la grande affluence de peuples qui
y accoururent, attirés la rareté de ces fortes de
fpectacles , dont on n'avoit point vu de pareils
depuis 37 ans.
par
Cela finit fur les fix heures du foir , avec de
grands applaudiffemens de la part des Spectateurs
, pour le Vainqueur que l'on conduifit au
Batteau de Meffieurs les Prevôt des Marchands
& Echevins , où il reçût la récompenfe de fa vic-
Loire.
M. le Cocq , Commis pour le paffage des Ponts,
homme fort entendu , s'eft donné bien des foins
pour conduire cette Fête.
la
27
2304 MERCURE DE FRANCE
la Pelleterie , joints avec quelques autres pour
témoigner leur joye au fujet de la naiffance de
Monfeigneur le Duc d'Anjou , voulurent fe
ignaler par une Fête qu'ils donnerent fur la
Seine , après en avoir obtenu la permiffion de
Meffieurs les Prevôt des Marchands & Echevins.
Ils tirerent l'anguille dans l'efpace de la
riviere qui fe trouve entre le Pont au Change
& le Pont Notre-Dame , la place étant fort convenable
pour ces fortes d'exercices , parce qu'elle
forme un quarré parfait & que les Spectateurs
s'y trouvent placez de tous côtez à une diſtance
raifonnable.
En conféquence des ordres du Prevôt des Marchands
& Echevins , on fit retirer tous les Batteaux
des Teinturiers & autres, pour rendre le caaal
entierement libre , & fur la permiffion qui
leur en fut accordée , ils arrangerent de grands
Batteaux de fel remplis de chaifes qu'ils louerent
au public & dont le produit leur fut accordé
pour fournir en quelque façon aux frais qu'ils
étoient obligez de faire pour cette Fête ; ils boucherent
toutes les arches des deux Ponts, & tout ce
grand quarré fut bordé par des Batteaux remplis
de Spectateurs , qui étoient en très-grand nombre
, auffi-bien qu'aux Balcons & aux fenêtres
des deux Ponts & des deux Quais .
On avoit orné très- proprement un grand Batteau
deftiné pour Mrs les Prévôt des Marchands ,
Echevins & autres Officiers de la Ville , & dans
lequel il fe trouva auffi beaucoup de Dames : aufſitôt
qu'on le vit approcher , les Mariniers , au fon
des Timbales & des Trompettes , commencerent
vers les 3. heures après midi , le jeu de la Lance
qui devint très - divertiffant les differentes manieres
dont ils tomboient dans l'eau & les differentes
culbutes qu'ils faifoient malgré eux ,
par
Les
OCTOBRE. 1730. 2305
Les combatans de la Lutte étoient montez fur
fix petits Batteaux , à chacun defquels il y avoit
5 Rames. 3. de ces Batteaux étoient peints en
fouge , & les 3. autres en bleu , auffi bien que
les Rames & les Lances; les Rameurs, comme les
Tireurs de Lance, étoient tous habillez de blanc
& avoient des Cocardes, dont la couleur répondoit
à celle des Batteaux où ils étoient . Par les
mouvemens de leurs Rames , ils faifoient revirer
leurs Batteaux à leur gré & s'entendoient fi - bien,
que quand ils fe rencontroient , ils fe touchoient
fi vivement avec leurs Lances , qu'il étoit rare
qu'il n'en tomba quelqu'un dans l'eau , & même
affez fouvent ils étoient renverfez tous les deux .
ce qui réjouiffoit infiniment , & formoit un petit
combat tres-divertiffant.Il y en eut deux, fur tout,
plus fermes que les autres , qui ne furent renver→
fez qu'à la fin. Ce divertiffement dura plus d'une
heure ; en finiffant les Mariniers fe jetterent tous
enſemble dans l'eau , qui fe trouva dans l'inſtant
couverte de Nageurs , dont les divers mouvemens
, joints à l'agitation de l'eau , donnerent
un fpectacle des plus agréables . Ils gagnerent le
Batteau , pour tirer l'Anguille ; & enfuite y étant
arrivez , ils tirerent au fort le rang qui devoit leur
échoir , & furent attacher l'Anguille à une corde,
qui étoit placée au milieu du Quay de Gêvres , à
la hauteur au moins d'un fecond étage , & qui
répondoit à un Tourniquet , du côté de la Pelleterie.
Ordinairement on reconnoît pour Roy celui
qui fans agir des mains , peut avec fes dents arracher
les entrailles de l'Anguille ; mais afin que
le plaifir dura plus long- temps , ils étoient convenus
enſemble que ce feroit celui qui emporteroit
le dernier morceau . Le Plaiſant de ce fpec
tacle fut que dans le temps qu'ils y penfoient le
I moins
2306 MERCURE DE FRANCE
moins , on lâchoit le Tourniquet , ce qui les faifoit
tomber & enfoncer fi avant dans l'eau, qu'ils
étoient tres - long - tems fans reparoître , & fouvent
ils fe trouvoient fi éloignez de l'Anguille
qu'ils ne pouvoient point la ratraper ; ce qui
donnoit lieu à un autre de prendre la place . Il
s'en trouva quelques - uns qui marquoient tant
de courage & de force , qu'ils fe laiffoient enlever,
en tenant la corde feulement des mains , & reftoient
dans cette fituation un temps tres-confiderable
, & quelquefois avoient encore affez de
vigueur pour s'élever & s'y attacher par les pieds.
La Fête fut interrompue pour un moment ,
par la chute d'un Echafaut trop foible , qu'on
avoit élevé fur le Batteau , qui fervoit pour monter
à la corde où l'Anguille étoit attachée. Ce qui
divertit beaucoup le public, dautant qu'ils étoient
tous montez deffus.
Tout le pafla avec beaucoup d'ordre & fans accident
, malgré la grande affluence de peuples qui
y accoururent, attirés la rareté de ces fortes de
fpectacles , dont on n'avoit point vu de pareils
depuis 37 ans.
par
Cela finit fur les fix heures du foir , avec de
grands applaudiffemens de la part des Spectateurs
, pour le Vainqueur que l'on conduifit au
Batteau de Meffieurs les Prevôt des Marchands
& Echevins , où il reçût la récompenfe de fa vic-
Loire.
M. le Cocq , Commis pour le paffage des Ponts,
homme fort entendu , s'eft donné bien des foins
pour conduire cette Fête.
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Résumé : Jeu de l'Anguille sur la Seine, &c. [titre d'après la table]
Le 10 septembre, les mariniers de la Pelleterie, rejoints par d'autres, organisèrent une fête sur la Seine pour célébrer la naissance du Duc d'Anjou. Cette fête se déroula entre le Pont au Change et le Pont Notre-Dame, un espace approprié pour les exercices nautiques. Les autorités firent retirer les bateaux des teinturiers pour libérer le canal. Les mariniers louèrent de grands bateaux remplis de chaises pour le public, dont les recettes couvrirent une partie des frais. Les arches des deux ponts furent bouchées, formant un grand carré bordé par des bateaux de spectateurs, ainsi que par les balcons et fenêtres des ponts et quais. Un grand bateau orné accueillit les Prévôt des Marchands, Échevins et autres officiers de la ville, ainsi que de nombreuses dames. Vers 15 heures, les mariniers commencèrent le jeu de la lance, divertissant les spectateurs par leurs différentes chutes dans l'eau. Les combattants de la lutte étaient sur de petits bateaux peints en rouge et bleu, avec des rameurs et tireurs de lance habillés de blanc et portant des cocardes assorties. Ils manœuvraient habilement leurs bateaux, se touchant vivement avec leurs lances, ce qui provoquait souvent des chutes. Deux combattants se distinguèrent par leur fermeté. Après plus d'une heure de divertissement, les mariniers se jetèrent dans l'eau, couvrant la surface de nageurs. Ils tirèrent ensuite au sort pour déterminer l'ordre de l'épreuve de l'anguille, attachée à une corde sur le quai de Gêvres. Le but était de saisir les entrailles de l'anguille avec les dents, le vainqueur étant celui qui emporterait le dernier morceau. La fête fut brièvement interrompue par la chute d'un échafaud trop faible. La fête se termina vers 18 heures avec des applaudissements pour le vainqueur, qui reçut sa récompense sur le bateau des Prévôt des Marchands et Échevins. M. le Cocq, commis pour le passage des ponts, joua un rôle clé dans l'organisation de cette fête, qui n'avait pas eu de pareille depuis 37 ans.
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21
p. 2307-2310
LETTRE des Pensionnaires du College de Louis le Grand, au jeune Marquis de Crussot, à Versailles, sur la Fête qui se fit dans ce College, au sujet de la Naissance de Monseigneur le Duc d'Anjou.
Début :
Crussol, notre aimable Confrere, [...]
Mots clefs :
Collège Louis le Grand, Naissance du duc d'Anjou, Prince, Fête
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LETTRE des Pensionnaires du College de Louis le Grand, au jeune Marquis de Crussot, à Versailles, sur la Fête qui se fit dans ce College, au sujet de la Naissance de Monseigneur le Duc d'Anjou.
Nous avons crû que le Public verroit
avec plaifir la Piece fuivante , dont la
naïveté ingenieufe a été fort goutée à la
Cour. Elle a été faite par le Pere de la
Sante , l'un des Profeffeurs de Rhétorique,
du College de Louis le Grand , au nom
des jeunes Seigneurs Penfionnaires dans)
ce College.
LETTRE des Penfionnaires du College.
de Louis le Grand , aujeune Marquis de
Cruffol , à Versailles , fur la Fête qui ſe
fit dans ce College , au fujet de la Naiffance
de Monfeigneur le Duc d'Anjou.
CRuffol , noti notre aimable Confrere
Sois en Cour notre Député ;
Comme la Reine cinq fois mere
Te voit d'un oeil plein de bonté ,
I ij
Va
2308 MERCURE DE FRANCE
Va lui demander audiance ,
Sur cette Lettre de Créance ;
Et puis fans autre compliment ,
Racontes-lui naïvement ,
La fubite métamorphofe ,
D'Apollon en Artificier :
Car tel fut ici le Métier ,
Qu'il fit le jour de ſainte Roſe , * )
Jour qui vit un nouveau Fleuron ,
Naître à la Couronne de France.
Et paroître un beau Rejetton ,
De nos Lys feconde efperance.
Le foir de ce jour fortuné
Notre Parnaffe illuminé ,
Offrit un fi charmant ſpectacle ,
Qu'il tenoit prefque du Miracle.
Auffi ce Prince , dans fon temps ,
En doit-il faire d'éclatans ,
Dont nous trouvons l'heureux préſage ,
Dans fon Nom , dans fon Apanage.
D'abord la Fête commença ,
Par le fon guerrier des Trompettes ,
Bont mainte Fanfare annonça ,
(
Un Feu de trois heures complettes.
Pendant que cent bouches de fer ,
Vomiffoient des flammes tonnantes ,
Mille Serpens joüoient en l'air ,
Letrentiémejour d'Août 1730 ,
ATCE
OCTOBRE . 1730. 2309
Avec mille Etoiles volantes.
Enfin les feux hauts , les feux bas ,
Faifoient enſemble un tel fracas ,
Qu'on eût dit que le Mont Parnaffe ,
Du Mont Etna prenoit la place ,
Et que par un nouveau deſtin ,
Apollon devenoit Vulcain.
Pour nous qui fûmes de la Fête ;
Tant que tout ce grand feu dura
Nous difions : quand à notre tête ,
Un jour ce Bourbon marchera ,
Encouragez par fa prefence ,
Et fuivant à l'envi ſes pas ,
Oh ! quel feu ne ferons- nous pas
Sur les ennemis de la France !
Un Aftrologue , cependant ,
Mais Aftrologue veritable ,
Qui jamais ne débita Fable ,
A tout Paris ſe fait garant ,
Qu'étant né dans le mois d'Augufte ,
Prince doux , pacifique & juſte ,
Notre Duc aimera la Paix ,
Qu'aime Louis pour les Sujets.
Mais il y joint pour Horoſcope ,
Que fi quelque Prince en Europe ,
S'avife de reveiller Mars ,
I1 peut compter, fans rien furfaire ,
Que dans les Fils & dans le Pere ,
I iij I1
2310 MERCURE DE FRANCE
Il trouvera de vrais Céfars.
Pour gages fûrs, de leur victoire ,
L'Aftrologue , qu'on en peut croire ,
Sur des preuves dignes de foi ,
Donne , outre leurs vertus guerrieres ,
Les voeux ardens & les prieres ,
De l'Augufte Epouſe du Roi.
Nous en faifons auffi pour
Et comptons que Sa Majefté ,
Obtiendra par fa pieté ,
elle ,
Plus que nous par tout notre zele.
Que n'obtient pas du Roi des Rois ,
Un grand coeur foumis à fes -loix ?
Pour toi , qui de fi près contemples ,
De la Reine les grands exemples ,
Ami , tâche de profiter.
De ce qu'on en peut imiter
Et fuppléant à la diſtance ,
Qui nous dérobe fa prefence ,
'Affure- la très- humblement
De notre parfait dévoûment.
Pour cette fin , par ces Prefentes ,
Qui te ferviront de Patentes ,
Nous te nommons Ambaffadeur ,
Et nous fommes tous de grand coeur
Cher Cruffol , tes amis finceres ,
Tes Serviteurs & tes Confreres ,
Ce premier Septembre , à Paris ,
Au College du Grand Louis.
avec plaifir la Piece fuivante , dont la
naïveté ingenieufe a été fort goutée à la
Cour. Elle a été faite par le Pere de la
Sante , l'un des Profeffeurs de Rhétorique,
du College de Louis le Grand , au nom
des jeunes Seigneurs Penfionnaires dans)
ce College.
LETTRE des Penfionnaires du College.
de Louis le Grand , aujeune Marquis de
Cruffol , à Versailles , fur la Fête qui ſe
fit dans ce College , au fujet de la Naiffance
de Monfeigneur le Duc d'Anjou.
CRuffol , noti notre aimable Confrere
Sois en Cour notre Député ;
Comme la Reine cinq fois mere
Te voit d'un oeil plein de bonté ,
I ij
Va
2308 MERCURE DE FRANCE
Va lui demander audiance ,
Sur cette Lettre de Créance ;
Et puis fans autre compliment ,
Racontes-lui naïvement ,
La fubite métamorphofe ,
D'Apollon en Artificier :
Car tel fut ici le Métier ,
Qu'il fit le jour de ſainte Roſe , * )
Jour qui vit un nouveau Fleuron ,
Naître à la Couronne de France.
Et paroître un beau Rejetton ,
De nos Lys feconde efperance.
Le foir de ce jour fortuné
Notre Parnaffe illuminé ,
Offrit un fi charmant ſpectacle ,
Qu'il tenoit prefque du Miracle.
Auffi ce Prince , dans fon temps ,
En doit-il faire d'éclatans ,
Dont nous trouvons l'heureux préſage ,
Dans fon Nom , dans fon Apanage.
D'abord la Fête commença ,
Par le fon guerrier des Trompettes ,
Bont mainte Fanfare annonça ,
(
Un Feu de trois heures complettes.
Pendant que cent bouches de fer ,
Vomiffoient des flammes tonnantes ,
Mille Serpens joüoient en l'air ,
Letrentiémejour d'Août 1730 ,
ATCE
OCTOBRE . 1730. 2309
Avec mille Etoiles volantes.
Enfin les feux hauts , les feux bas ,
Faifoient enſemble un tel fracas ,
Qu'on eût dit que le Mont Parnaffe ,
Du Mont Etna prenoit la place ,
Et que par un nouveau deſtin ,
Apollon devenoit Vulcain.
Pour nous qui fûmes de la Fête ;
Tant que tout ce grand feu dura
Nous difions : quand à notre tête ,
Un jour ce Bourbon marchera ,
Encouragez par fa prefence ,
Et fuivant à l'envi ſes pas ,
Oh ! quel feu ne ferons- nous pas
Sur les ennemis de la France !
Un Aftrologue , cependant ,
Mais Aftrologue veritable ,
Qui jamais ne débita Fable ,
A tout Paris ſe fait garant ,
Qu'étant né dans le mois d'Augufte ,
Prince doux , pacifique & juſte ,
Notre Duc aimera la Paix ,
Qu'aime Louis pour les Sujets.
Mais il y joint pour Horoſcope ,
Que fi quelque Prince en Europe ,
S'avife de reveiller Mars ,
I1 peut compter, fans rien furfaire ,
Que dans les Fils & dans le Pere ,
I iij I1
2310 MERCURE DE FRANCE
Il trouvera de vrais Céfars.
Pour gages fûrs, de leur victoire ,
L'Aftrologue , qu'on en peut croire ,
Sur des preuves dignes de foi ,
Donne , outre leurs vertus guerrieres ,
Les voeux ardens & les prieres ,
De l'Augufte Epouſe du Roi.
Nous en faifons auffi pour
Et comptons que Sa Majefté ,
Obtiendra par fa pieté ,
elle ,
Plus que nous par tout notre zele.
Que n'obtient pas du Roi des Rois ,
Un grand coeur foumis à fes -loix ?
Pour toi , qui de fi près contemples ,
De la Reine les grands exemples ,
Ami , tâche de profiter.
De ce qu'on en peut imiter
Et fuppléant à la diſtance ,
Qui nous dérobe fa prefence ,
'Affure- la très- humblement
De notre parfait dévoûment.
Pour cette fin , par ces Prefentes ,
Qui te ferviront de Patentes ,
Nous te nommons Ambaffadeur ,
Et nous fommes tous de grand coeur
Cher Cruffol , tes amis finceres ,
Tes Serviteurs & tes Confreres ,
Ce premier Septembre , à Paris ,
Au College du Grand Louis.
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Résumé : LETTRE des Pensionnaires du College de Louis le Grand, au jeune Marquis de Crussot, à Versailles, sur la Fête qui se fit dans ce College, au sujet de la Naissance de Monseigneur le Duc d'Anjou.
Le texte est une lettre des pensionnaires du Collège de Louis le Grand adressée au jeune Marquis de Cruffol. Elle est écrite à l'occasion de la fête célébrant la naissance de Monseigneur le Duc d'Anjou, le 23 août 1730. Les pensionnaires demandent à Cruffol de représenter leurs intérêts à la cour et de raconter à la Reine la métamorphose d'Apollon en artificier, symbolisant les feux d'artifice tirés lors de la fête. La célébration a inclus des fanfares de trompettes et des feux d'artifice spectaculaires. Un astrologue prédit que le Duc d'Anjou aimera la paix mais sera prêt à défendre la France si nécessaire. Les pensionnaires expriment leurs vœux pour la victoire et la paix, et nomment Cruffol ambassadeur auprès de la Reine. La lettre se termine par des marques de dévouement et d'amitié.
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p. 2468
« Papillon, Graveur en bois, ruë S. Louis, près le Palais, donne avis que son petit Almanach [...] »
Début :
Papillon, Graveur en bois, ruë S. Louis, près le Palais, donne avis que son petit Almanach [...]
Mots clefs :
Graveur, Almanach, Naissance du duc d'Anjou
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texteReconnaissance textuelle : « Papillon, Graveur en bois, ruë S. Louis, près le Palais, donne avis que son petit Almanach [...] »
Suite des Médailles du Roy.
Voici trois Médailles qui ont été frappées &
'dont nous avons à rendre compte. La premiere
cft pour les Chevaliers de l'Ordre de S. Michel.
On y voit d'un côté la Figure de S. Michel , terraffant
le Diable , telle qu'on la voit fur le Sceau
de l'Ordre , & autour le Cordon ordinaire , avec
ces mots : REGIUS SANCTI MICHAELIS ORDO
M. DCC. XXI X. Et fur le Revers le grand
évenement de la même année : la Naiffance du
Dauphin. Ce même Revers fe trouve gravé dans
le Mercure du mois de Septembre 1729. feconde
Partie , page 2318.
La feconde Médaille a été frappée à l'occaſion
de l'hommage rendu au Roi par le Duc de Lor
raine , à cauſe de la Duché de Bar. On voit d'un
côté la tête du Roi couronnée de Lauriers avec la
Legende ordinaire : LUDOVICUS XV. REX
CHRISTIANISSIMUS , & fur le Revers le
Duc de Lorraine à genoux fur un Carreau aux
pieds du Roi , tête nuë , & fans épée , tenant les
mains jointes entre celles de S. M. affife dans un
Fauteuil , pour Legende : HOMAGIUM LIGIUM
FRANCISCI STEPHANI LOTHARINGIE DUCIS
OB DUCATUM BARRENSEM. Exergue. 1. Fi-
BRUARII M. DCC. XXX.
La
2468 MERCURE DE FRANCE
La troifiéme Médaille dont nous donnons ići
le Revers en taille - douce,eft la derniere qui ait été
frappée pour le Roi ; elle fut préfentée à Sa Majesté
le premier jour de cette année 1730. On y voit d'un
côté le Bufte de cet augufte Prince, la tête couronnée
de Laurier , avec la Legende ordinaire : LUDO
VICUS XV . REX CHRISTIANISSIMUS . Et dans le
champ duRevers cette Infcription : SALUS DOMUS
AUGUSTE PROPAGO IMPERII . POPULORUM
FELICITAS. A L'EXERGUE M. DCC XXX.
Voici trois Médailles qui ont été frappées &
'dont nous avons à rendre compte. La premiere
cft pour les Chevaliers de l'Ordre de S. Michel.
On y voit d'un côté la Figure de S. Michel , terraffant
le Diable , telle qu'on la voit fur le Sceau
de l'Ordre , & autour le Cordon ordinaire , avec
ces mots : REGIUS SANCTI MICHAELIS ORDO
M. DCC. XXI X. Et fur le Revers le grand
évenement de la même année : la Naiffance du
Dauphin. Ce même Revers fe trouve gravé dans
le Mercure du mois de Septembre 1729. feconde
Partie , page 2318.
La feconde Médaille a été frappée à l'occaſion
de l'hommage rendu au Roi par le Duc de Lor
raine , à cauſe de la Duché de Bar. On voit d'un
côté la tête du Roi couronnée de Lauriers avec la
Legende ordinaire : LUDOVICUS XV. REX
CHRISTIANISSIMUS , & fur le Revers le
Duc de Lorraine à genoux fur un Carreau aux
pieds du Roi , tête nuë , & fans épée , tenant les
mains jointes entre celles de S. M. affife dans un
Fauteuil , pour Legende : HOMAGIUM LIGIUM
FRANCISCI STEPHANI LOTHARINGIE DUCIS
OB DUCATUM BARRENSEM. Exergue. 1. Fi-
BRUARII M. DCC. XXX.
La
2468 MERCURE DE FRANCE
La troifiéme Médaille dont nous donnons ići
le Revers en taille - douce,eft la derniere qui ait été
frappée pour le Roi ; elle fut préfentée à Sa Majesté
le premier jour de cette année 1730. On y voit d'un
côté le Bufte de cet augufte Prince, la tête couronnée
de Laurier , avec la Legende ordinaire : LUDO
VICUS XV . REX CHRISTIANISSIMUS . Et dans le
champ duRevers cette Infcription : SALUS DOMUS
AUGUSTE PROPAGO IMPERII . POPULORUM
FELICITAS. A L'EXERGUE M. DCC XXX.
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Résumé : « Papillon, Graveur en bois, ruë S. Louis, près le Palais, donne avis que son petit Almanach [...] »
Le texte présente trois médailles frappées en l'honneur du roi Louis XV. La première médaille est dédiée aux Chevaliers de l'Ordre de Saint-Michel et représente saint Michel terrassant le diable, avec l'inscription 'REGIUS SANCTI MICHAELIS ORDO M. DCC. XXI X'. Le revers célèbre la naissance du Dauphin en 1729. La deuxième médaille commémore l'hommage rendu par le Duc de Lorraine au roi pour le Duché de Bar. Elle montre la tête couronnée de lauriers du roi avec l'inscription 'LUDOVICUS XV. REX CHRISTIANISSIMUS' et, au revers, le Duc de Lorraine à genoux devant le roi, avec l'inscription 'HOMAGIUM LIGIUM FRANCISCI STEPHANI LOTHARINGIE DUCIS OB DUCATUM BARRENSEM' et la date '1. FEBRUARII M. DCC. XXX'. La troisième médaille, présentée au roi le premier jour de l'année 1730, porte le buste du roi couronné de laurier avec l'inscription 'LUDOVICUS XV. REX CHRISTIANISSIMUS'. Le revers porte l'inscription 'SALUS DOMUS AUGUSTE PROPAGO IMPERII. POPULORUM FELICITAS' et la date 'M. DCC XXX'.
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