Résultats : 17070 texte(s)
Détail
Liste
1151
p. 322-324
Livre nouveau, [titre d'après la table]
Début :
On a commencé à débiter chez le Sieur Thomas Guilain [...]
Mots clefs :
Nouvelle traduction, Ouvrage, Auteur, Préface, Morale
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Livre nouveau, [titre d'après la table]
On a commencé à débiter
chez le Sicur Thomas Guil
lain fur le Quay des Augus
GALANT. 323
Ains , une nouvelle tradution
de Lucrece qu'on eftime
fort. Elle eft de M'le Baron
des Coûtures , & par la
maniere dont il eſt entré dans
le vray ſens de l'Autheur , on
connoiſt qu'il s'eſt appliqué
à ce travail avec tout le ſoin
que demandoit une pareille
entrepriſe. Il nous l'a donné
accompagné d'une fort belle
Préface ,dans laquelle il nous
a fait voir quel a eſté l'ef
prit de Lucrece , lors que
dans l'Ouvrage qu'il nous a
laiffé , il a joint à la démonftration
des chofes naturel
324 MERCURE
les , ce que la Morale a de
plus beaux traits. Cette nouvelle
traduction eſt divisée en
deux Tomes, avec des Remarques
ſur les endroits les
plus difficiles.
chez le Sicur Thomas Guil
lain fur le Quay des Augus
GALANT. 323
Ains , une nouvelle tradution
de Lucrece qu'on eftime
fort. Elle eft de M'le Baron
des Coûtures , & par la
maniere dont il eſt entré dans
le vray ſens de l'Autheur , on
connoiſt qu'il s'eſt appliqué
à ce travail avec tout le ſoin
que demandoit une pareille
entrepriſe. Il nous l'a donné
accompagné d'une fort belle
Préface ,dans laquelle il nous
a fait voir quel a eſté l'ef
prit de Lucrece , lors que
dans l'Ouvrage qu'il nous a
laiffé , il a joint à la démonftration
des chofes naturel
324 MERCURE
les , ce que la Morale a de
plus beaux traits. Cette nouvelle
traduction eſt divisée en
deux Tomes, avec des Remarques
ſur les endroits les
plus difficiles.
Fermer
1152
p. 324
« Je suis, Madame vostre, &c. A Paris ce 30 Avril 1685. [...] »
Début :
Je suis, Madame vostre, &c. A Paris ce 30 Avril 1685. [...]
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Je suis, Madame vostre, &c. A Paris ce 30 Avril 1685. [...] »
Je ſuis , Ma
dame voftre , ысырымірвиса
7
AParis ce 30. Avril 1685D
dame voftre , ысырымірвиса
7
AParis ce 30. Avril 1685D
Fermer
1153
s. p.
AVIS ET CATALOGUE des Livres qui se vendent chez la Veuve Blageart.
Début :
Recherches curieuses d'Antiquité, contenuës en plusieurs Dissertations, [...]
Mots clefs :
Livres, Vente, Dialogues, Lettres, Inscriptions, Jugement, Histoire, Fables, Mariage, Réflexion, Devises, Discours
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : AVIS ET CATALOGUE des Livres qui se vendent chez la Veuve Blageart.
AVIS ET CATALOGKE
des Livres qui ſe vendent chez
laVeuve Blageart.
R
Echerches curieuſes d'Antiquité,
contenuës en pluſieurs Diflertations
, ſur des Médailles , Bas -reliefs ,
Statuës , Mofaïques , & Inſcriptions
antiques, enrichies d'un grand nombre
de Figures en taille-douce. In 4.
Heures en Vers par feu Me de Corneille,
301 ~
Sentimens fur les Lettres & fur l'Hif
toire, avec des Scrupules ſur le Stile.
Indouze.
Lettres diverſes de M. le Chevalier
30f.
30 f.
Nouveaux Dialogues des Morts,
30
d'Her. Indouze.
Premiere Partie. In douze.
Morts. In douze.
30f
Jugement de Pluton ſur les deux Par-
Seconde Partie des Dialogues des
1
ties des Nouveaux Dialogues des
Morts , comero Alomnivsof.
La Ducheffe d'Eſtramene . Deux
Volumes in douze ποσού 140 Г.
LeNapolitain, Nouv.Indouze 20 f.
Académie Galante, I. Partie, 30 f.
Académie calante, II . Partie, 10 f.
Cara Mustapha, dernier Grand Vizir ,
Hiftoire contenant ſon élevation , fes
amours dans le Serrail , ſes divers emplois,&
le vray fujet qui luy a fait entreprendre
le Siege de Vienne, avec la
moff, SM 30 f.
Les Dames Galantteess,, ou la Confidence
réciproque, en deux vol . 3.1.
Les diférens Caracteres de l'Amour,
in douze, 1857
L'illuſtre Génoiſe,in douze,
Le Serafkier, in douze,
30 f.
30.5.
Fables Nouvelles en Vers, 20 .
Hiſtoire du Siege de Luxembourg, 30 f,
Relation Hiftorique de tout ce qui s'eft
fait devant éénes par l'Armée Navale
Reflexions nouvelles ſur l'Acide &
fur l'Alcali. Indouzé. 104 30 .
La Devinereffe,Comedie.of.
Artaxerce, avec ſa Critique. 11sf.
La Comete, Comedie.
Coverfions de M.Gilly&Courdil.20f.
Cemt trente Volumes du Mercure,
Javec les Relations & les Extraordinaires.
Il y a huit Relations qui con-
Ce qui s'eſt paflé à la Geremoniedu
Mariage de Mademoiselle avec le Roy.
d'Espagner lahaieaterbringes
Le Mariage de Monfieur le Prince
deConty avec Mademoiselle de Blois.
LeMariage de Monſeigneur leDauphin
avec la Princefle Anne- Chref
tienne Victoire de Baviere,
LeVoyagedu Roy en Flandre en 1680.
La Negotiation du Mariage de M. le
Duc de Savoye avec l'Inf. de Portugal .
Deux Relations des Réjoüiflances
qui fe font faites pour la Naillance
Monſeigneur le Ducde Bourgogne.
DoUne Deſcription entiere du Siege de
Vienne, depuis le commencement juf-
0
de
qu'à la levée du Siege en 1683 ..
Traité de la Tranſpiration des humeurs
qui font les cauſes des Maladies ,
ou la Méthode de guérir les Malades,
ans le triſte ſecours de la fréquente
ſaignée, Diſcours Philofophique. 301.
Il y a vingt-huit Extraordinaires ,qui
outre les Queſtions galantes , & d'érudition,
& les Ouvrages de Vers , contiennent
pluſieurs Difcours , Traitez,
& Origines , ſçavoir .
Des Indices qu'on peut tirer ſur la
maniere dont chacun forme ſon Ecri
ture. Des Deviſes, Emblêmes, & Re-
Vers de Médailles . De la Peinture, &
de la Sculpture. Du Parchemin, & du
Papier. DuVerre. Des Veritez qui font
contenuës dans les Fables , & de l'excellence
de la Peinture . De la Conteftion.
Des Armes , Armoiries ,& de leur
progrés . De l'Imprimerie. Des Rangs
&Cerémonies. Des Taliſmans . De la
Poudre à Canon. De la Pierre Philofophale
, &c .
des Livres qui ſe vendent chez
laVeuve Blageart.
R
Echerches curieuſes d'Antiquité,
contenuës en pluſieurs Diflertations
, ſur des Médailles , Bas -reliefs ,
Statuës , Mofaïques , & Inſcriptions
antiques, enrichies d'un grand nombre
de Figures en taille-douce. In 4.
Heures en Vers par feu Me de Corneille,
301 ~
Sentimens fur les Lettres & fur l'Hif
toire, avec des Scrupules ſur le Stile.
Indouze.
Lettres diverſes de M. le Chevalier
30f.
30 f.
Nouveaux Dialogues des Morts,
30
d'Her. Indouze.
Premiere Partie. In douze.
Morts. In douze.
30f
Jugement de Pluton ſur les deux Par-
Seconde Partie des Dialogues des
1
ties des Nouveaux Dialogues des
Morts , comero Alomnivsof.
La Ducheffe d'Eſtramene . Deux
Volumes in douze ποσού 140 Г.
LeNapolitain, Nouv.Indouze 20 f.
Académie Galante, I. Partie, 30 f.
Académie calante, II . Partie, 10 f.
Cara Mustapha, dernier Grand Vizir ,
Hiftoire contenant ſon élevation , fes
amours dans le Serrail , ſes divers emplois,&
le vray fujet qui luy a fait entreprendre
le Siege de Vienne, avec la
moff, SM 30 f.
Les Dames Galantteess,, ou la Confidence
réciproque, en deux vol . 3.1.
Les diférens Caracteres de l'Amour,
in douze, 1857
L'illuſtre Génoiſe,in douze,
Le Serafkier, in douze,
30 f.
30.5.
Fables Nouvelles en Vers, 20 .
Hiſtoire du Siege de Luxembourg, 30 f,
Relation Hiftorique de tout ce qui s'eft
fait devant éénes par l'Armée Navale
Reflexions nouvelles ſur l'Acide &
fur l'Alcali. Indouzé. 104 30 .
La Devinereffe,Comedie.of.
Artaxerce, avec ſa Critique. 11sf.
La Comete, Comedie.
Coverfions de M.Gilly&Courdil.20f.
Cemt trente Volumes du Mercure,
Javec les Relations & les Extraordinaires.
Il y a huit Relations qui con-
Ce qui s'eſt paflé à la Geremoniedu
Mariage de Mademoiselle avec le Roy.
d'Espagner lahaieaterbringes
Le Mariage de Monfieur le Prince
deConty avec Mademoiselle de Blois.
LeMariage de Monſeigneur leDauphin
avec la Princefle Anne- Chref
tienne Victoire de Baviere,
LeVoyagedu Roy en Flandre en 1680.
La Negotiation du Mariage de M. le
Duc de Savoye avec l'Inf. de Portugal .
Deux Relations des Réjoüiflances
qui fe font faites pour la Naillance
Monſeigneur le Ducde Bourgogne.
DoUne Deſcription entiere du Siege de
Vienne, depuis le commencement juf-
0
de
qu'à la levée du Siege en 1683 ..
Traité de la Tranſpiration des humeurs
qui font les cauſes des Maladies ,
ou la Méthode de guérir les Malades,
ans le triſte ſecours de la fréquente
ſaignée, Diſcours Philofophique. 301.
Il y a vingt-huit Extraordinaires ,qui
outre les Queſtions galantes , & d'érudition,
& les Ouvrages de Vers , contiennent
pluſieurs Difcours , Traitez,
& Origines , ſçavoir .
Des Indices qu'on peut tirer ſur la
maniere dont chacun forme ſon Ecri
ture. Des Deviſes, Emblêmes, & Re-
Vers de Médailles . De la Peinture, &
de la Sculpture. Du Parchemin, & du
Papier. DuVerre. Des Veritez qui font
contenuës dans les Fables , & de l'excellence
de la Peinture . De la Conteftion.
Des Armes , Armoiries ,& de leur
progrés . De l'Imprimerie. Des Rangs
&Cerémonies. Des Taliſmans . De la
Poudre à Canon. De la Pierre Philofophale
, &c .
Fermer
1154
s. p.
« ON donnera toûjours un Volume nouveau du Mercure Galant le [...] »
Début :
ON donnera toûjours un Volume nouveau du Mercure Galant le [...]
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « ON donnera toûjours un Volume nouveau du Mercure Galant le [...] »
ON donnera toûjours an Volume
nouveau du Mercure Galant le
lperemier jour de chaque Mois, & on
vendra,aussi-bien que l'Extraordinaire,
Trente sols relié en Veau,
& Vingt-cinq sols en Parchemin.
nouveau du Mercure Galant le
lperemier jour de chaque Mois, & on
vendra,aussi-bien que l'Extraordinaire,
Trente sols relié en Veau,
& Vingt-cinq sols en Parchemin.
Fermer
1155
s. p.
TABLE DES MATIERES contenuës en ce Volume.
Début :
Metamorphose du Butor en Sabot, par Monsieur Jubert de la [...]
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : TABLE DES MATIERES contenuës en ce Volume.
de Lyon. page 1
Suite du Traité de la Sépulture & des
Tombeaux, par Aix Rault de Rouen.14.
Divers A-f lt'ganx sur les Enigmes de
l'Orange de la Chine, & de la Perritqne.
11j
Dixième Partiedu Traité des Lunettes,
.,
far M1 Comiers d'embrun. 121
Avis donné a Mademoifelle--- detInfi*
délité<jueluy[,,¡{oit sonAmant. 180
Explications en Vers des Énigmes de la
Quenouille& del'EcreviiIè. 126
Les Nymphesde la Fontaine de S. Martin,
anBergerdeBressoles. 194-
Lettre de M1de Pienne Plancy,sur l'Ecriture
Ptniverflile. 2.04,
TABLE.
Sentimens en Versfuttoutes les Quejiïont
du XXVII Extraordinaire, pAr MC
de la Fevrerie. 1i2. Explications des Enigmes du Flux 6c
Reflux, & du Rat,avec les noms de
ceux qui en ont trouvé le vraysens. 141
EloFge deu gvranrd Ceornreiillee,pa.riM1jdejla Sentimens en Vers sur les trois premieres
Questions du XXIX. Extraordinaire
par M1 Diereville. 28%
Dialogue entre les Mufes de l'Académie
de Yillefranche en Beaujolais & Cupidon
surlemariiged'un ACAdémicien.,
166
Refilons à décider. 17%
Suite du Traité de la Sépulture & des
Tombeaux, par Aix Rault de Rouen.14.
Divers A-f lt'ganx sur les Enigmes de
l'Orange de la Chine, & de la Perritqne.
11j
Dixième Partiedu Traité des Lunettes,
.,
far M1 Comiers d'embrun. 121
Avis donné a Mademoifelle--- detInfi*
délité<jueluy[,,¡{oit sonAmant. 180
Explications en Vers des Énigmes de la
Quenouille& del'EcreviiIè. 126
Les Nymphesde la Fontaine de S. Martin,
anBergerdeBressoles. 194-
Lettre de M1de Pienne Plancy,sur l'Ecriture
Ptniverflile. 2.04,
TABLE.
Sentimens en Versfuttoutes les Quejiïont
du XXVII Extraordinaire, pAr MC
de la Fevrerie. 1i2. Explications des Enigmes du Flux 6c
Reflux, & du Rat,avec les noms de
ceux qui en ont trouvé le vraysens. 141
EloFge deu gvranrd Ceornreiillee,pa.riM1jdejla Sentimens en Vers sur les trois premieres
Questions du XXIX. Extraordinaire
par M1 Diereville. 28%
Dialogue entre les Mufes de l'Académie
de Yillefranche en Beaujolais & Cupidon
surlemariiged'un ACAdémicien.,
166
Refilons à décider. 17%
Fermer
1157
s. p.
Avis pour placer les Figures.
Début :
La Place XI. estant déployée, doit regarder la page 180. [...]
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Avis pour placer les Figures.
Avis p$nrplacer les Figures. LA Planche XI. estant déployée
doit regarder la page 180.
doit regarder la page 180.
Fermer
1158
s. p.
Extrait du Privilege du Roy.
Début :
Par Grace & Privilege du Roy, donné à Chaville, le 18 [...]
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Extrait du Privilege du Roy.
Extrait du Privilege du Roy. pAr Grace & Privilege du Roy, donné à
Chaville,le 18. Juillet 1683. Signé, Par leRoyensonConseil, JUNQUIERES.Ilest
permis au Sieur DANNEAU
, Ecuyer, Sieur
Devizé, de continuer de faire imprimer, vendre
& debiter leLivre intitulé, MERCURE
GALANT, & generalement tout ce qui dépend
dudit Livre, par tel Imprimeur qu'il
voudra choisir; Et defenses sont faites à tous
Imprimeurs & Libraires, & tous autres, de
faire imprimer,vendre & debiter ledit Livre,
ny graver aucunes Planches servant à l'ornement
d'iceluy, ny mesme de le donner à
lire, pendant le temps & espace de dix années
entieres, le tout à peine de six mille livres
d'amende contre les Contrevenans, ainsi que
plus au long il est porté esdites Lettres.
Registré sur le Livre de la Communauté,
aux charges & conditions portées, le 14.
Septembre 1683. Signé, ANGOT, Syndic.
LeditSieurDEVIZE' a cedé son droit du
présentPrivilege à C. Blageart, Imprimeur-
Libraire, pour enjoüirsuivant l'accord fait
entr'eux.
Chaville,le 18. Juillet 1683. Signé, Par leRoyensonConseil, JUNQUIERES.Ilest
permis au Sieur DANNEAU
, Ecuyer, Sieur
Devizé, de continuer de faire imprimer, vendre
& debiter leLivre intitulé, MERCURE
GALANT, & generalement tout ce qui dépend
dudit Livre, par tel Imprimeur qu'il
voudra choisir; Et defenses sont faites à tous
Imprimeurs & Libraires, & tous autres, de
faire imprimer,vendre & debiter ledit Livre,
ny graver aucunes Planches servant à l'ornement
d'iceluy, ny mesme de le donner à
lire, pendant le temps & espace de dix années
entieres, le tout à peine de six mille livres
d'amende contre les Contrevenans, ainsi que
plus au long il est porté esdites Lettres.
Registré sur le Livre de la Communauté,
aux charges & conditions portées, le 14.
Septembre 1683. Signé, ANGOT, Syndic.
LeditSieurDEVIZE' a cedé son droit du
présentPrivilege à C. Blageart, Imprimeur-
Libraire, pour enjoüirsuivant l'accord fait
entr'eux.
Fermer
1159
p. 1-14
METAMORPHOSE DU BUTOR EN SABOT.
Début :
La Métamorphose par laquelle je commence cette XXX. Lettre Extraordinaire / Dans l'enceinte des Murs où la petite Canche [...]
Mots clefs :
Métamorphose, Morale, Peintre, Terroir, Oiseaux, Beauté, Fortune, Cieux, Récits, Bonheur, Affection, Amants, Jardin, Injustice, Téméraire, Punition, Cruauté, Mort, Divin
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : METAMORPHOSE DU BUTOR EN SABOT.
6tia coutume d'inventer,
pourinstruirele Leffeurpar
quelque trait de Morale. UneAvantureauffi
plaijittJte que particulière, en
afourny lesujet, & ïAutheurs'est
diverty à la déguifer fous des noms
d'Oyséaux. Elle est écrired'unfiile
.fort naturel ,& veritable dans toutes
ses circonfiances. le ne nomme
point le lieu ou la chose est arrivée. Ilfùjjitquon la rapporte de la manitre
quetouts'estpassé, &isseroit
inutile de donnermoyen aux Curieux
de découvrir les Intéressez,.Quelque
avtrfionquon ait pour les Mtdisans
,surtoutpour ceux quisevantent
de faveurs receues des Belles,
J*bonnefieté veut qutonles épargne-,
quand ils ont*(ïé punis aussi rigoureusement
que le Cavalier qui a donné
Aim à ceque -v#waeezltre.
METAMORPHOSE
DU BU.TOR
EN SABOTDAm
ïençem'tdfrMfiria»Upetite.
Canche
SêmbUp4taf%GMtt>ûrsrltwrmr sur[el.
PM, V.don les brillm*C
"c'Issi. -,: ,,' -,,'\"¡N',
Sontandfjjfti de tart du Peintre &dele
Planche* - - Le Terroir abondant, les P-rez, les Boù,
les Eaux, ..; - 'A v"7 F"d- 'O.jfJ<'4Jotù.ei'<.V^n'.\j - "'r'tt '-04 \, l') ", Cefutlaque.fah4V*ntnh
Vn BHt" èblàmde ktivive, beauté
n'tuue Fauvette,&"desapropreté,
Fit un effortsursa nature. itantftnnid AHmilieu du grand,jour]
Pour luy conter Cexcèsdesen amour, Il sInhardlt & luy renditvisite;
Mais de/litué de conduite
Il neput s'arrester
jiu choix desa bonnefertune;
mtsans enfaire cas, il allafureter
DesNidsd'une Espêcecommune,
fOù pour certains égardsilfuttrès-bien
receu,
(Comme un nombre d'OJ[eAHX de difèrent
plumage, J)ontilnefuivitpasta règle&leménage
Son dessein avortantfitoflqu'issutconcen,
Bnforte qu'ilhauffkfon vol&sabrifte>
¡Cr,}"nt trouver par tout unevictoire •aisèe;• -• .:-
EtceBrutal audacieux
-, ':.
u CherchantdePlaceeilPldse,
Orporter bienprésdefCùux
-SApajfiQltr!Tr(Jn4IJd..
QuipourracroireyuHttBHtot
\Aitvoulu prendreun tel essars
Sachance luy sembloit trop bonne
Pour voirrien cféclatant qu'il»ettftosé
tenter,
Ce qui fémlet à visîterfAiglonne.
L'acneilqu'elle luyfitdevaitle contenter;
Mais par des récits teméraires
ZfEtourdyminal'état desesaffaires.-
Les Amansdaujourd'huysuivent cette,
leçon;
Moins ils ont defaveurs, plutilsenfont*
paroifire,
Et telsouventauroitpeine a connoiflrt
Celle qu'ilfaitfenfible afon ajfeflion.
Leur but ness plus la déférence,
Lefecret,oulaioüiffance.
Ilssefont de l'éclat un bonheursiparfait$,
Queces Extravagantpréfèrent laNou*
velle
Decequejamaisils nontfait
Ala peffejfionde la Causeréelle.
Maissans plus m'ilnefler à leur legèreté,
Et les abandonnant à leur peu de conduite
Contre qui la raison ç'irrite,
Revenons à noflrèEventé.
Jlfut a ptint introduitchez, l'Aiglonnet
QuJllnycontafesprêgrésgloriekx,
Etcrut gaigner une Couronne
JP<triadefcriptu'm des Lieux.
CetteReyne du Volatile,
CommennEspiontres-habile,
Feignit del'écouterpar admirâtion,
Pvkrinduire/onitifoletice
A plus grande narration,
Ëllepunirdtfonoffertse.
Ildit que la Fauvette estoit à petit prix,
Quesa ihtJe Alliance attiraitfin mépris;
Quedtttxautreune Effiece
étrangere
Sur elle nenchérifoientguém
-
Brefilosadansfinraport
Insulter a l'honneurd'uneagréable Pie,
Disant eju'illa mettoit au rang de la
charpie,
Pourefiresansdéfenseaupluspetit effort.
VAiglonneaimant la Pie, eut peineàse
contraindre,
ToutefoiseHecrut yuilfaloitencorfeindre,
Espérantvoir en pM de jours
Celles qu'ildédiireitparses lâches discours.
^Enfuit?ilrevitsesMaistresses,
Dont croyant obtenir quelques douces cth
refis,
Enruppoflmt un traitement bien doux,
Hfit uneféconde &femblakl* NouvelleJ
Mitpar unfauxrécit fAiglonne enfa*
rallele,
Excepté qu'ilparlade Jardin &deChoux.
Vn jour ellesse rencontrèrent
JPar un coup,du hasard danssonAparté"
ment,
Et comme elles cherchoientun éclirciffi.
ment,
Leurcommun intèreiffit<jmelless*acceptirent,
Et qu'un pareil motifleur échauffant le
caur,
Tout leurentretienfut du Calomniateur,
Dont l'utti blâmoit Ucaprice,
L'autre cenddrnnoit Cinjttjlice;
Et-defcs entretienstoutesfaifmt l'aveu^
T trouvaient beaucoup d'insolence,
Lors que l'Aiglonne entra, qui reconnutunfeu
Plusardent queceluy cjuinfpiroitsa pri.
fence.
J'ay, dit-elle en raillant. ce me semble,
observé
Sur vos visages quelques flames;
Vous devez bien ouvrir vos ames
A celle qui pour vous n'a rien de réservé.
Hélas! dit la Pie en colere,
Vous avez part à ce mistere;
Le Butor hautement devant moys'est
vanté
Qu'il faisoitdevous à sa guise.
Une autre interrompit, C'estce quilm'a
conté,
Et j'en demeuray sisurprise,
Que mon esprit en fut quelque temps
obscurcy.
Certes, dit la troisième, il mel'a dit aussi
11 vous l'a dit, reprit l'Aiglonne?
La Fauvetttaussi-tft tun accent tendre
ô- doux,
ÁJe}. répondit, Madame, jefrissonne
Quand je resve aux discoursqu'il avance
de vous..
Ah, l'Insolent,le Teméraire!
Je le feray ressouvenir,
Quoy qu'indigne de ma colere,
Des propos qu'il a sçû tenir;
Et pourvous obligerà suivre ma vangeance,
Apprenez que cetIndiscret,
Bien loin de garder le secret,
M'a fait sur vous pareille confidence,
O Justes Dieux! dirent elles alors,
Il faut luy mutiler le corps,
En prendre un châtiment qui lay-merrne
l'étonne,
Etle mette en état de donner de l'horreur.
N'allons passi loin, dit l'Aiglonne,
Il faut en toute chose avoir foin de l'honneur.
On doit mesme en Judicature
Agir avec proportion,
Etformer la punition
Sur le rang de celuy qui commet une
injure.
Plus il est élevé, plus le crime commis
Exige de peines cruelles;
Mais quand il part d'un Sex trop
soûmis,
Onle punit comme des bagatelles.
Ainsij'ordonne un châtiment
Digne d'un Butor insolent.
Etse retournantvtrs la Pie,
C'est à vous, m'a-t-on dit, seulement,
qu'ilsefie;
Par là nous pouvons profiter
De sa confiance crédule,
L'obligeant à vous visiter,
Demain seul dansvostre Cellule,
Oùjeferay portertrois ou quatre balais
Par mes plus robustes Valets.
Ce complot pris,onse retire
Dans le dejjein d'écorcherle bon Sire,
Qtûfuivantson tempérament,
Sa teflevuide & sans cervelle,
'^epouvant demeurer en repos us mo- -
mlnt
Vint Je brûler à la chandelle,
Ou-bien, si vous voulez., accomplitson ;v.dessin,
En rendant à la Pie un devoir clMUleflin.
Elle feinit deflreaffairée,
Et luy dit tendrement, Faites-moy le
plaisir
De me laisser toute cette soirée;
Demainnous nous verrons, seuls, &
plus à loisir.
Cet Idiotcroyantsafortune meilleure,
Dit,yyvierndray seul, ou je meure.-
Ilsortit, dormit peu, s'éveilla,se rendit
jiu lieuqu'ilpréfftmoit tint remply de
-* M". v-
Jugez*ejueltroublelesaisit, -
Voyanten tant de mains l'objet âtftsfu*
plices.
Il fçavùt que tout ses raports - Esitientfaux, ou peu ventables.
Aafft pour s'évaderfit-ildegrandsefforts,-
Mais il avoit a fai-eades lnéxorteblu,.
Quisansavoirégardasesfoibles raisons.
Crioient incessamment, Tuons, tuons,
tuons.
L'Aiglonnedit, Je sçay ce qu'on doit
auxImpies, la mort leur est. un châtiment trop
doux;
Mes deux Servantes, ou Harpies,
Luyferont rëssentirl'effet de moncouroux.
Allons vîte, qu'on le dépoüille,
Et que dans son fang on lemoüille.
Alors ces barbaresOyseaux,
Suivant leur naturelsauvage,
Imprimèrent auxreins de ceRoy desLou;
datifs
LesfangUns effets de leur rage,
Etpar des coups defouetfortementredoublez.
Lemirent en l'état qu'on peintles Fia-*
elle.
Ena-t-il assez,ditl'Aiglonne?
Non, répanditcetteTroupefélonne,
Il fautrecommencer, & ne se lasser pas
Montrez tout de nouveau la force de,
- vos bras.
Se levant cites empoignèrent
Les mtmbres quise préfentérettt.
L'une lesaisit par devant,
Celle-làparlespieds,celk-cy par les ailes,
rrandü que sanscesser deux Mègeres
cruelles
Le mirent en moins d'un infiant
Dansun étatsipitoyable,
IQue le récitsembleroit une Fable,
Le dépitles tenant tropfort
>
Tours'éteindre/queparsamort,
Quirieuftpasfaitsans douteunplus long
intervalle,
Sans le Dieu Mars, quiparcompàjfton
ClfllngeAtcflre de ce Bouffon
Dont il chérissoit la Caballe,
.En Itty donnant laformed'un Sabot*
JQttil ventfaut dépeindre en un mot.
Sans cesseildort, ou s'ils'éveille,
Ceflauseul bruit desapunition;
Nature en ce seul cas luy conferva lortitley
.:':. Comme umfurcfoifl à fin aJfUEHon*
* Sorte de Toupie sansferauboutd'en-bas,
dontles Enfans joüent, en la faisant tournât
avec un foüet de cuir.
Tant elle est rigmreufeÀpunir les tnfxmes
JQui disent lesfaveurs,ou le[cent des
Dames.
JUBEIRT, de laDoüanne
deLyon.
pourinstruirele Leffeurpar
quelque trait de Morale. UneAvantureauffi
plaijittJte que particulière, en
afourny lesujet, & ïAutheurs'est
diverty à la déguifer fous des noms
d'Oyséaux. Elle est écrired'unfiile
.fort naturel ,& veritable dans toutes
ses circonfiances. le ne nomme
point le lieu ou la chose est arrivée. Ilfùjjitquon la rapporte de la manitre
quetouts'estpassé, &isseroit
inutile de donnermoyen aux Curieux
de découvrir les Intéressez,.Quelque
avtrfionquon ait pour les Mtdisans
,surtoutpour ceux quisevantent
de faveurs receues des Belles,
J*bonnefieté veut qutonles épargne-,
quand ils ont*(ïé punis aussi rigoureusement
que le Cavalier qui a donné
Aim à ceque -v#waeezltre.
METAMORPHOSE
DU BU.TOR
EN SABOTDAm
ïençem'tdfrMfiria»Upetite.
Canche
SêmbUp4taf%GMtt>ûrsrltwrmr sur[el.
PM, V.don les brillm*C
"c'Issi. -,: ,,' -,,'\"¡N',
Sontandfjjfti de tart du Peintre &dele
Planche* - - Le Terroir abondant, les P-rez, les Boù,
les Eaux, ..; - 'A v"7 F"d- 'O.jfJ<'4Jotù.ei'<.V^n'.\j - "'r'tt '-04 \, l') ", Cefutlaque.fah4V*ntnh
Vn BHt" èblàmde ktivive, beauté
n'tuue Fauvette,&"desapropreté,
Fit un effortsursa nature. itantftnnid AHmilieu du grand,jour]
Pour luy conter Cexcèsdesen amour, Il sInhardlt & luy renditvisite;
Mais de/litué de conduite
Il neput s'arrester
jiu choix desa bonnefertune;
mtsans enfaire cas, il allafureter
DesNidsd'une Espêcecommune,
fOù pour certains égardsilfuttrès-bien
receu,
(Comme un nombre d'OJ[eAHX de difèrent
plumage, J)ontilnefuivitpasta règle&leménage
Son dessein avortantfitoflqu'issutconcen,
Bnforte qu'ilhauffkfon vol&sabrifte>
¡Cr,}"nt trouver par tout unevictoire •aisèe;• -• .:-
EtceBrutal audacieux
-, ':.
u CherchantdePlaceeilPldse,
Orporter bienprésdefCùux
-SApajfiQltr!Tr(Jn4IJd..
QuipourracroireyuHttBHtot
\Aitvoulu prendreun tel essars
Sachance luy sembloit trop bonne
Pour voirrien cféclatant qu'il»ettftosé
tenter,
Ce qui fémlet à visîterfAiglonne.
L'acneilqu'elle luyfitdevaitle contenter;
Mais par des récits teméraires
ZfEtourdyminal'état desesaffaires.-
Les Amansdaujourd'huysuivent cette,
leçon;
Moins ils ont defaveurs, plutilsenfont*
paroifire,
Et telsouventauroitpeine a connoiflrt
Celle qu'ilfaitfenfible afon ajfeflion.
Leur but ness plus la déférence,
Lefecret,oulaioüiffance.
Ilssefont de l'éclat un bonheursiparfait$,
Queces Extravagantpréfèrent laNou*
velle
Decequejamaisils nontfait
Ala peffejfionde la Causeréelle.
Maissans plus m'ilnefler à leur legèreté,
Et les abandonnant à leur peu de conduite
Contre qui la raison ç'irrite,
Revenons à noflrèEventé.
Jlfut a ptint introduitchez, l'Aiglonnet
QuJllnycontafesprêgrésgloriekx,
Etcrut gaigner une Couronne
JP<triadefcriptu'm des Lieux.
CetteReyne du Volatile,
CommennEspiontres-habile,
Feignit del'écouterpar admirâtion,
Pvkrinduire/onitifoletice
A plus grande narration,
Ëllepunirdtfonoffertse.
Ildit que la Fauvette estoit à petit prix,
Quesa ihtJe Alliance attiraitfin mépris;
Quedtttxautreune Effiece
étrangere
Sur elle nenchérifoientguém
-
Brefilosadansfinraport
Insulter a l'honneurd'uneagréable Pie,
Disant eju'illa mettoit au rang de la
charpie,
Pourefiresansdéfenseaupluspetit effort.
VAiglonneaimant la Pie, eut peineàse
contraindre,
ToutefoiseHecrut yuilfaloitencorfeindre,
Espérantvoir en pM de jours
Celles qu'ildédiireitparses lâches discours.
^Enfuit?ilrevitsesMaistresses,
Dont croyant obtenir quelques douces cth
refis,
Enruppoflmt un traitement bien doux,
Hfit uneféconde &femblakl* NouvelleJ
Mitpar unfauxrécit fAiglonne enfa*
rallele,
Excepté qu'ilparlade Jardin &deChoux.
Vn jour ellesse rencontrèrent
JPar un coup,du hasard danssonAparté"
ment,
Et comme elles cherchoientun éclirciffi.
ment,
Leurcommun intèreiffit<jmelless*acceptirent,
Et qu'un pareil motifleur échauffant le
caur,
Tout leurentretienfut du Calomniateur,
Dont l'utti blâmoit Ucaprice,
L'autre cenddrnnoit Cinjttjlice;
Et-defcs entretienstoutesfaifmt l'aveu^
T trouvaient beaucoup d'insolence,
Lors que l'Aiglonne entra, qui reconnutunfeu
Plusardent queceluy cjuinfpiroitsa pri.
fence.
J'ay, dit-elle en raillant. ce me semble,
observé
Sur vos visages quelques flames;
Vous devez bien ouvrir vos ames
A celle qui pour vous n'a rien de réservé.
Hélas! dit la Pie en colere,
Vous avez part à ce mistere;
Le Butor hautement devant moys'est
vanté
Qu'il faisoitdevous à sa guise.
Une autre interrompit, C'estce quilm'a
conté,
Et j'en demeuray sisurprise,
Que mon esprit en fut quelque temps
obscurcy.
Certes, dit la troisième, il mel'a dit aussi
11 vous l'a dit, reprit l'Aiglonne?
La Fauvetttaussi-tft tun accent tendre
ô- doux,
ÁJe}. répondit, Madame, jefrissonne
Quand je resve aux discoursqu'il avance
de vous..
Ah, l'Insolent,le Teméraire!
Je le feray ressouvenir,
Quoy qu'indigne de ma colere,
Des propos qu'il a sçû tenir;
Et pourvous obligerà suivre ma vangeance,
Apprenez que cetIndiscret,
Bien loin de garder le secret,
M'a fait sur vous pareille confidence,
O Justes Dieux! dirent elles alors,
Il faut luy mutiler le corps,
En prendre un châtiment qui lay-merrne
l'étonne,
Etle mette en état de donner de l'horreur.
N'allons passi loin, dit l'Aiglonne,
Il faut en toute chose avoir foin de l'honneur.
On doit mesme en Judicature
Agir avec proportion,
Etformer la punition
Sur le rang de celuy qui commet une
injure.
Plus il est élevé, plus le crime commis
Exige de peines cruelles;
Mais quand il part d'un Sex trop
soûmis,
Onle punit comme des bagatelles.
Ainsij'ordonne un châtiment
Digne d'un Butor insolent.
Etse retournantvtrs la Pie,
C'est à vous, m'a-t-on dit, seulement,
qu'ilsefie;
Par là nous pouvons profiter
De sa confiance crédule,
L'obligeant à vous visiter,
Demain seul dansvostre Cellule,
Oùjeferay portertrois ou quatre balais
Par mes plus robustes Valets.
Ce complot pris,onse retire
Dans le dejjein d'écorcherle bon Sire,
Qtûfuivantson tempérament,
Sa teflevuide & sans cervelle,
'^epouvant demeurer en repos us mo- -
mlnt
Vint Je brûler à la chandelle,
Ou-bien, si vous voulez., accomplitson ;v.dessin,
En rendant à la Pie un devoir clMUleflin.
Elle feinit deflreaffairée,
Et luy dit tendrement, Faites-moy le
plaisir
De me laisser toute cette soirée;
Demainnous nous verrons, seuls, &
plus à loisir.
Cet Idiotcroyantsafortune meilleure,
Dit,yyvierndray seul, ou je meure.-
Ilsortit, dormit peu, s'éveilla,se rendit
jiu lieuqu'ilpréfftmoit tint remply de
-* M". v-
Jugez*ejueltroublelesaisit, -
Voyanten tant de mains l'objet âtftsfu*
plices.
Il fçavùt que tout ses raports - Esitientfaux, ou peu ventables.
Aafft pour s'évaderfit-ildegrandsefforts,-
Mais il avoit a fai-eades lnéxorteblu,.
Quisansavoirégardasesfoibles raisons.
Crioient incessamment, Tuons, tuons,
tuons.
L'Aiglonnedit, Je sçay ce qu'on doit
auxImpies, la mort leur est. un châtiment trop
doux;
Mes deux Servantes, ou Harpies,
Luyferont rëssentirl'effet de moncouroux.
Allons vîte, qu'on le dépoüille,
Et que dans son fang on lemoüille.
Alors ces barbaresOyseaux,
Suivant leur naturelsauvage,
Imprimèrent auxreins de ceRoy desLou;
datifs
LesfangUns effets de leur rage,
Etpar des coups defouetfortementredoublez.
Lemirent en l'état qu'on peintles Fia-*
elle.
Ena-t-il assez,ditl'Aiglonne?
Non, répanditcetteTroupefélonne,
Il fautrecommencer, & ne se lasser pas
Montrez tout de nouveau la force de,
- vos bras.
Se levant cites empoignèrent
Les mtmbres quise préfentérettt.
L'une lesaisit par devant,
Celle-làparlespieds,celk-cy par les ailes,
rrandü que sanscesser deux Mègeres
cruelles
Le mirent en moins d'un infiant
Dansun étatsipitoyable,
IQue le récitsembleroit une Fable,
Le dépitles tenant tropfort
>
Tours'éteindre/queparsamort,
Quirieuftpasfaitsans douteunplus long
intervalle,
Sans le Dieu Mars, quiparcompàjfton
ClfllngeAtcflre de ce Bouffon
Dont il chérissoit la Caballe,
.En Itty donnant laformed'un Sabot*
JQttil ventfaut dépeindre en un mot.
Sans cesseildort, ou s'ils'éveille,
Ceflauseul bruit desapunition;
Nature en ce seul cas luy conferva lortitley
.:':. Comme umfurcfoifl à fin aJfUEHon*
* Sorte de Toupie sansferauboutd'en-bas,
dontles Enfans joüent, en la faisant tournât
avec un foüet de cuir.
Tant elle est rigmreufeÀpunir les tnfxmes
JQui disent lesfaveurs,ou le[cent des
Dames.
JUBEIRT, de laDoüanne
deLyon.
Fermer
1160
p. 14-115
SUITE DU TRAITE DE LA SEPULTURE ET DES TOMBEAUX.
Début :
Il faut maintenant parler des Corps qu'on bruloit. Cette coûtume [...]
Mots clefs :
Sépulture, Tombeaux, Corps, Inhumation, Décès, Tradition, Grecs, Romains, Coutumes, Rois, Ensevelissement, Indiens , Présents mortuaires, Parfums, Gaulois, Richesses, Funérailles, Vêtements d'apparat, Cérémonies, Urnes, Linceul, Cendres, Bûcher, Autels, Pleureuses, Virgile, Homère, Peuples, Alexandre le Grand, Lois, Égyptiens, Juifs
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : SUITE DU TRAITE DE LA SEPULTURE ET DES TOMBEAUX.
E LA SEPULTURE
ET DES TOMBEAUX. IL faut maintenant parler des
Corps qu'on bruloit. Cette coûtume,s''"ob-s-ervoi- tc-h1-e--zd-i%v*e---r--
ses Nations. SelonlaFable,Pluton
a estélepremier quiait inhumé
les Corps; & MerealeA
esté aussi le premier qui les ait
brulez,comme dit Alexandre
Sardus, liv. I. chapitre dernier.
Argius,Fils de Licmius, a estéle
premier des Grecs dont le corps aitesté réduit encendre, ayant
r-esié tué en la guerre que ce
Peupleavoit contre Laomedon
Roy deTroye.Quoy cette que coûtume foit tres-ancienne,
elle ne laisse pas d'estre descenreduuërsjusqu'au
temps des Empe-
Romains; mais elle nese
pratiquoit presque que pour les
Personnes deconsidération.
Quand le Roy des Scythes
venoit àmourir
,
ils en vuidoient
lesentrailles,&remplissoient
le Corps de benjoin, d'encens,
de cinamome, & d'autres parfums
broyez avec de la graine
d'ache &. d'anis
,
& enduisoient
tous les membres de cire,puis
l'ayant mis dans un Chariot, ils le
portoient dans toutes les Provinces
de la Scythie,&enfin, comme
rapporte Herodote liv. 4. ils luy
donnoientlasépulture. Les Sepulcres
des Roys de cette Nation
estoient proche de l'embouchure
du Boristene, où ilcommence
àestre navigable, fort peu loin
du Païs des Gerches. Ceux qui
recevoient le Corps du Prince,
estoient obligez d'en faire autant
que faisoient ses Courtisans& [es.-
Domestiques, c'est à dire, de se
couper une oreille,de tondre leurs
cheveux en rond, de se taillader
les bras, de se déchirer avec les
ongles le nez &le front, & de
se percer la main gauche de fié-?
ches; ce qui se reïtéroit encore
au bout de l'année. Mais ce qui
^paflè toute humanité, on étrangloit
sa Concubine qu'ilavoit
chérie le plus ,
pour,l'ensevelir
dans le mesmeTombeau. De
plus, tous ceuxquiavoientesté
au serviceduPrince, ne faisoient
pas de difficulté de se donner la
mort pour l'acompagner,comme
son Echanson,ses Estafiers \,k<:
autres.C'est aussice que raporte
Zuingerus , sur la Pompe des'
Funéraillesdeces Roys.
Les Indiens avoient la coutume
de bruler les Corps de leurs Princes
,& dans le mesme Bucher
on mettoit celuy dela Femme
qu'ilsavoient le plus aimée, quoy
que les Brachmanes quiessaient
leurs Prestres, inhumassentles
Corps de leurs semblables.
t Les Thraces & les Géresgar..,z--
doientcettemesmecoûtume, de
mettre dans Je mêmeSepulcre la
Femmede leurs Princes la plus
chérie, & c'estoient les Parens les
plus proches qui luy donnoient le
coup mortel,afin qu'elle lesaccompagnast
en la mort, comme
elle avoir fait en leur viè.n
Les Ethiopiens obfervoient à
peu prés la mesmecoutume, èc
mettoient avec le Corps dans le
Bucher quantité de parfums,
,
d'herbes odoriférantes, & d'encens
, pour en rendre la flame
plus agreable à l'odorat. Autant
en faisoient les anciens Allemans,
mais sans odeurs.
Les Gaulois, avant qu'ils eussentesté
vaincus par Césarquand
il vint dans les Gaules, avoient
atîiTi la coutume de bruler les
Corps, en mettant au mesme
Bûcher ce que le Défuntavoit eu - de plus cher & de plus précieux.
Le Peuple commun chez les
, Thracesavoitunecoutumeopofée
à la plùpart des autres Na-
- tions, car on solemnisoit les Fu-
- nérailles desDéfunts avec grande - joye, des Banquets Íomprueux
& l'harmonie des Instrumens,&
ils pleuroientle jourde leurnaissance,
parce, disoient-ils, qu'ils
- estoient délivrez des travaux ôc
des périls de la vie en mourant. ,
La coutume de brûler les
Corps & de les inhumer, eftoic:
presque égale chez les Romains-:
mais la premiere s'observoit le
plus souvent pour les grands Se
lesPrincipaux;&la seconde pour; lQ..Populace. Macrobe en ses Si-.
turnales remarque que celle de
réduire les Corps en cendresa
duré jusqu'au temps des Princes
Chrétiens, c'est àdire fous l'Empereur
Theodose le jeune, à sçavoir
408 ans de la Naissance du
Sauveur.Toutefois lesFunérailles
de Poppée, comme nous avons
dit, se firent avec grande pompe
à Rome. C'est au liv. 7. chap. 7-
& Eusebe liv. 9. chap.8.
L'on trouve que Numa Pompilius
,
qui sur le second Roy de
Rome ,
donna la charge de la
Sépulture & des Funéraillesdes
Romains au Grand Pontife, ôc
qu'il fut luy-mesme inhumé prés
de l'Autel de la Fontaine Egerie,
qui estoit la Déesse qu'on dit
qu'il confultoic la nuit sur le Gouvernement
de Rome. La Lignée
des Cornéliens fut inhumée jusqu'au
temps de Sylla Dictateur,
qui fut le premier dont on reduisit
le Corps en cendres à Rome,
quoyqu'il fustde la mesme Race.
LeCorpsdu grand Pompée,
qui fut vaincu en la guerre de
PharGde., & qui dans sa retraite
en Alexandrie fut perfidement
tué, parPhotin &Achillas, Satellites
de Prolemée, & par son
ordre, fut brulé sans honneur &.
sans pompe sur le Rivage d'Alexandrie
par unancien Romain
nommé Codrus, & Cornelie son
Epouse en alla recüeillir les cendres
avec beaucoup de douleur
& d'amertnme.
Suetone
, en la vie de Jules
César, nous fait une peinture
aitteZ: lugubre de la mort de cet
Empereur; car apres avoir esté
assassinédansle Senat, son Corps
fut porté dans le Champ deMars,
pour y estre réduit en cendres,
& les cendres enfermées dansune
Urne, comme c'estoit la coutume
, & de là estre portées dans
le Monument qui devoit estre
préparé. Mais la confusion fut
si grande, que les Senateurs ne
purent tenir aucun ordre en ses
Funérailles jusque-là mêmeque
la Populace animée alla rompre
les Bancs du Sénat, pour en
apporter les débris au Bucher où
le Corps alloit estre consumé,
Virgile, livre 6. de ttEneIde;
nous fait une autre peinture d«
tout ce que l'on observoit en cette
forte de Funérailles, qyatid il
fait la description de ce qui foc
t pratiqué en celles de Mifenus,
¡ qui estoit un Trompette d'Enée,
t£c qui fut noyé. On luydressa un grand Bucher, & l'on mit
autour des Cyprés liezde Bandelettes
noires ou bleuës, avec
les Armes donc le Défunt s'étoit
servy en guerre. Apres que
le Corps glit esté lavé &. oingr,
on le mit dans un Lit, couvert
de ses Vestemens de pourpre, &
il fut porté de cette maniere au
Bucher.Selonla coutume des
Anciens, on portoit en arriere
des Flambeaux allumez, pour
mettre le feu au Bucher.
fuhj,e&awmortparentum
Avertitenuerefacçm*
Pwis08 jetta -dans le enefroeBûcher,
de l'encens;de l'huile,d. viandes, &desodeurssuaves.
Thureadom, dapes, fuso craterer
olivo.
Le Corpsestant consumé, on
arrofoitles os & les cendres de
vin noir,comme dit Tibul.liv.3.
Elégie 2.&on les enfermoit dans
une Urne,pourestremise au
Tombeau.
Le mêmeVirgile, liv.4.faitune
ample Se magnifique représentationde
tout ce qui fut observé
aux Funérailles de Didon,Reyne
de Carthage, qui s'estantdonné
elle-mesme la mort, monta sur
leBucher pouryexpirer, y ayant
fait porter lesVestemens précieuxqu'Enée
luy avoit laissez,
pour y estre consumez avec elle.
Voicy encore une autre marque
spécieuse decesAntiquités.
Cyrus, Roy des Médes & des
,
Perses,
Perses,ayant vaincu Crésus Roy
de Lydie, & l'ayant réduit en
l'état d'un misérable Esclave, ne
lefit-il pasexposer surun Bucher,
sans aucuns ornemens Royaux,
pour y estre brulé vif? Ce fut
alors que ce Roy se souvint des
paroles que le PhilosopheSolon
luy avoit tant de fois repétées
en son Palais mesme, J>h£aucun
Mortel ne se peut estimer heureux
avant lamort. Mais lors iiie ce
Roy alloit estreréduit en cendres
au milieudes flames,leCiel,
comme s'il eust estétouché du
malheureux estac de ce Prince,
permit qu'il s'élevast un si prompt
orage, qu'il éteignit le feu de
ce Bucher, & Cyrus dont le coeur
fut attendry
,
fit délivrer Cresus,
qu'il renvoya en son Royaume
dont il l'avoit dépoüillé. C'est
ce qui est rapporté par justin.
Dans un ancien Tombeau, qui
estoit celuy de Ciceron, plusieurs
siécles apres que ses cendresy
avoient esté ensevelies, on trouva
deux Urnes, dont l'une estoit
pleine des cendres de son Corps,
,& c'estoit la plus grande; &. dans
la plus petite ce n'estoit que de
l'eau, que l'on tient avoir esté
les larmes de ses Amis qui avoient
assisté à sesFunérailles. Ce Monument
est dans l'Isle deZante,
autrefois Zacynthe, dansl'Etat
des Venitiens, & futouvertl'année
1544. aux Calendes de Décembre
, comme leremarque le
Livre en Figures desMonumens
des Personnages illustres,imprimé
àUtrech. Ces mots font gravez
sur son Sepulcre, M. Tulii
Cicere, have, &tuTeptia Antonia.
Mais voicy une remarque digne
de consideration, sur la reduêè:
on des Corps des Roys des
Indes en cendres. Les anciens
Roys de ces Regions faisoient
cüeillir une espece de lin qui re..
siste au feu, & que l'on appelle
Incombustible& l'on s'en servoit
à faire des Suaires. Ces Suaires
estoient d'un prix inestimable, &
n'estoientemployez que pour les
Testes couronnées. Ce Lin se
nommoitLinum Asbestinum, Lin
inextinguible. Solinen parle;&
Pline liv.19.chap.1. dit qu'il ne
croissoit que dans les Deserts, en
des lieux extrêmement chauds,
&où les Serpens frequentent;
ainsi c'estoitla difficulté de le
trouver, & d'en cueillir. On
couchoit les Corps de ces Princes
dans des Toiles faites de ce
Lin, & on les en envelopoit, de
1arre que les cendres du Bucher
ne se pouvoientmesler avec celles
des Corps;& comme ces Suaires
neseconsumoient point dans
le feu, au contraire ils en sortoient
plus purs, il estoit facile
d'en tirer les cendres & lesossemenspour
les mettre en des Urnes
d'or ou d'autre métal precieux,
pour estre ensuite portées
dans les Mausolées deces Princes.
On donne la meqme vertu à
la Pierre Amianthos, dont on tire
une espece de Coton a pres l'avoir
batuë 5cfroifljee
; tk on s'en
1ère pareillement pour faire des
Suaires, £c des lumignons de
Lampes, dont le coton ne se
consume point au feu.
Sur cette antiquité de bruler
les Corps, on remarque plusieurs
choses
; & il en arriva une étonnante
dans le Bûcher d'Etheocle
& de Polynice,Freres & Fils,
d'OEdipe. Ces deux Princes eurent
guerre ensemble pour la
Couronne deThebes. Etheocle,
commeaîné, devoit regner la,
premiere année, & Polynice la
feconde
; mais le plaisir de regner
sembla si doux à cet Aîné,
qu'il ne voulut pas que son Frere
regnastà son tour. C'estde là
ques'éleva cette sanglante guerre
entre les Thebains& les Grecs,
car Polynice avoit épousé Arie"
Fille d'Adraste Roy d' Argos.
Cette guerre fut si funeste;
que tous les Princes Grecs furent
tuez dans la Bataille, à l'exception
d'Adrafte ; & commeelle
ne se pouvoit terminer, Etheocle
& Polynice furent contraints
d'en venir aux mains l'un contre
l'autre, & se tuerent tous deux,
leur haine n'ayant pû s'appaiser
par les larmes de Jocaste leur
Mere, non plus que par celles
d'Antigone & d'Ismene leurs
Soeurs. On leur prepara un Bucher
commun pour réduire leurs
Corps en cendres, à la veuë de
Thebes & des deux Armées;
mais tous les Assistans furent furpris
de voir la flame se separer
en deux, pour marquer que la
haine de ces deux Princes duroit
encore a pres leur mort. C'estce
quia fait triompher sur leTheatreces
sçavantes Plumes qui ont
donné la Thebaïde,l'Antigone,
l'oEdipe, & les Freres Ennemis.
On jettoitaussidans le Bucher
ce que le Défunt avoir chery le
plus, ouce qu'il avoit de plus
precieux; comme on le voit aux-1
Funérailles de Patrocle, liv. 17.
de l'Iliade d'Homere
, car pii
précipita dans le feu quatre de
les plus beaux Chevaux, avec
douze des plus nobles Troyens
égorgez pour Victimes.
Cette barbare manie d'égor--
ger des Hommes aux Funerailles
des Roys, des Princes, ou des
principaux Chefs d'Armée tuez
en guerre, efloit usitée chez les
Grecs & chez les Troyens. C'étoit
quelquefois de braves Capi.
taines, ou d'autres Prisonniers
de guerre,qu'on immoloit de
cette forte auxManes de ces Princes.
C'est ce que represente Virgile
liv. XI. de l'Eneïde, aux Funérailles
du jeune Prince Pallas,
Fils d'Evandre Roy du Latium.
Vinzerat &pett terg* maum, qws
mlttcret umhrû
Inferioé, cdfo fparfuros fanguine
lfnmmds.
On jettoir non feulement ces
Victimes dans le Bucher, mais
mesme les Armes dont le Mort
avoir pû dépoüiller ses Ennemis.
On y ajoûtoit les Vestemens les
plusriches&les plussomptueux;
comme Enée fie en celuy-cy,
ayant vestu le Corps de Pallas
d'un habit de pourpre enrichy
d'or,& l'ayant couvert d'un autre
sur le Bucher. Ces Vestemens
estoient ceux mesmes qui avoient
esté faits des mains de la Reyne
Didon, & qu'ilavoit emportez
avec luy
,
quand il l'abandonna
pour venir de Carthage en Italie.
Outre cela, une Toile pretieuse
estoit encore l'ouvrage de cette
Reyne, pour ensevelir le Corps
de ce Prince.
Tum gemmas vesses,oftroque arnaque
rigentes^
ExtulitJEtHas, quoes itli UtaUbïrum
Jpfafuù quondam manihut Sidonia,-
Did&
Fecerat>drtenuitelatdifcrcverat
aura.
De plus, on portoit les Trophées
d'Armes, & tout le riche
Butin que le Défunt pouvoit
avoir faitsur l'Ennemy
, avec les
noms des Nations qu'ilavoit prises
; & mesme on portoir les Armes
renversées, comme dit Stace
liv. 6. de sa Thebaïde. C'est ce
qu'on observeencore aux Funerailles
de nos illustres Guerriers,
en lescouvrant de Crespe. Vie*
gileau mesme liv.
¡ Indntofquc juhet truncos hojlilibm
armu
Jpfosf -rreducesy immicaquenomina
fiÉ-j.
,<5 Cette pompe estant achevée,
on disoit le dernier adieu aux
Manes du Défunt, ce qui se repétoit
trois fois; & ce que l'on
observe encore aujourd'huy aux
Funerailles des Roys & des
Reynes.
Salve jternam, mi maximeFalla,,
JEttrntWjHe vale.
L'année estant expirée, les
Parens & les Amis venoient offrir
leurs Presens sur des Autels dresfez
prés duSepulchre, & les Ensans
honoroient les Manes de
leurs Peres comme des Divinitez,
& les renoient pour tels, comme
dit Plutarque en ses Questions
Romaines, & Cornelius Nepos
en l'Oraison de Cornelie aux
Graques.
Theophraste dit, que souvent
au lieu de mettre le Corps au
milieu du Bucher, on le mettotc
dans une Pierre circulaire & creuse,
pouren conserver les cendres
sans aucun meslange de celles du
bois; mais cette circon stance ne
change point la coutume ny la
nature de la chose.
On n'égorgeoitaucuns Prison.
niers deguerre, ou Esclaves, aux
Funerailles des Princes ou des
Chefs qui estoient morts chez
eux, comme l'on voiten la mort
de Didon, dont on
-
vient de
parler. Pour ce qui est des devoirs
que les Anciens rendoient apres
la mort, c'estoit que ceux de
la Famille du Défunt, se rasoient
la teste, & jectoient leurs
cheveuxdans le Bucher avec le
Corps, ou les mettoient dans le
Sepulcre avec le mesme. On
menoit ensuite un grand deüil.
On répandoitaussi des larmes
dans les mesmesTombeaux. C'est
ce que remarque Homere, liv. 4
de son Odyssée; 6c Eurypide en
son Iphigenie.Cet office de pleurs
continuoit trois jours avantles
derniers devoirs que l'onrendoit
aux Défunts, comme témoigne
Apollonius, livre 2. des Argonautes.
, Nous voyons de plus, que
pour augmenterledeüil on loüoit
desFemmes àprix d'argent,qu'on
appelloit Pleureuses,( Tr&fieoe.)
C'est ce que dit Virgile, liv.3.
de l'Eneïde, aux Funerailles de
Polydore, que la Reyne Hecube
luyfait faire apres avoir esté tué
en Thrace par Polymnestor son
Oncle, qui vouloitusurper les
richesses qui luy avoient este
données en dépost durant la
guerre de Troye ; & les Troyens
appelloientcesPleureuses Iliades,
du mot Grec d'Homere. Elles
avoient les cheveux épars, &
jettoient de longs soûpirs, en
s'arrachant les cheveux 6c levisageavec
les ongles.
Etcircum Iliades crincm de mercfiluræ.
On prenoit aussi des Hommes
à gage pour le mesme effet, &
qui en faisoient autant que ces
Pleureuses ; mais cettecoûtume
fut défenduë aux Egyptiens par
Moïse
, comme il est marqué au
Levitique
, 19. & au Deuteronome,
14. Solon la défenditaux
Atheniens. Lamesme futdéfendue
aux Juifs
,
& les Decemvirs
la défendirent aux Romains. On
se servoit aussi auxFunerailles,
d'Instrumens lugubres ,comme
TdeFalutmes, bdeoHauutrbosis., 6c de
Cetre coutume de loüer des
Pleureux :&- des Pleureuses, a
esté fort usitée chez les Romains,
&c a duré long-temps.Il en a passé
mesme uncertain usage jusque
dans nostre siécle, que l'on prenoit
à prixd'argent desHommes
qu'on revestoit degrandes Robes
noires traînantes douze ou quinze
pieds derriere, ayant en la teste
de longs Capuçons en forme de
tuyau pendans surlevisage. Ce
font ceux qu'on employoit aux
Funéraillesdes Personnesdequalité,
quelquefois au nombre de
douze ou vingten deux rangs,
& quelquefois plus, avec un autre
qui marchoit (ènl au milieu sur le
derriere, traînant une pluslongue
queuë que les autres. Ce font ces
Hommes que l'onappelloit Babeloux
; mais à la fin cette coutume
s'est éteinte.
Tertullien au liv. 13. de la Resurrection
, tire la coutume de
bruler les Corps, de l'exemple
du Phénix, qui se prépare un
Buscher de bois aromatique,
d'Encens, de Baume,&d'autres
odeurs suaves
,
& se donne la
nort luy mesme
, pour s'y consumerensuite,
ressusciter &serajeunir;
les Hommes, dit-il, devant
un jour renaistre& revivre
comme cét Oyseau. Lactance
parle ainsi du Phenix à la fin de
ses Ouvrages.
Confinâtindefibifeunidum.si'vefipulcrumi
Nampéritutvivat,(e tamenif»fa créât.
fuccos
, o drre;î divite
IVAcdores fjlvây
JVuoslegis Ajfyrlm, quos opultn*-
TH4 Arahl.
T-unc inter variosanimam commendatodores,
Dcpojîti tanti nec timet illajidem.
Aprés avoir mis les cendres
dans le Sepulchre
, on y
mettoitles marques de (a Prosession
, fussent Hommes de
Guerre, ouqui eussent excellé en
quelque Art, comme dit Homère
d'Elpenor en son Odyssée,
quireceut d'Ohne en son Tombeau
un Aviron en espece de trophée
, pour avoir esté Homme
decoeur , &c avoir servy ce Roy
sur Mer. Autant en dit Virgile
liv. 6. en faveur de Mifénus ,à
qui Enée faitdresserunMonument
surune Montagne,qui depuis
a porté lenomdeMiséne,
oùilluy donna une Trompettes
&. une Rame,pour marquer qu'il
avoiresté dèÍon tempsexcellent
Trompette e,,,, Rameur.
Ingentimole Jcpulcrum
Jmponit,fuacjucarmaviro,remum..
que tuliâmefue.
Archimede qui avoir une parfaire
connoissance de la Geometrie
& de la Sphere
, comme dit
Ciceron
, au liv. 5. de ses Tuscu-
Janes, obtint de ses Amis d'avoir
sur sa Sepulture, pour marque de
sa profonde science, une Sphere
avec un Cylindre & un Compas.
C'estceque Plutarque confirme
aussi en la vie de Marcellius.
On tient pour asseuré que les
Romains ont appris des Juifs 6c
des Chrétiens à ne plusbrulerles
corps, comme ils avoient fait
long-temps auparavant. C'est
EusebequileditauPassagecité.
Quand on faisoit les Obséques
pour ceux qui estoient morts
en des Pays étrangers, on leur
dressoit des Tombeaux au lieu
d'Autels, au pied desquels on leur
presentoit du Vin & du fang des
Vi&imes, & quelquefois du Vin
mêlé avec le sang, &on invitoit
leurs Manes pour en venir boire.
C'est , ce que fait Andromaque
Femmed'Hector, qui avoit esté - tué par Achille à Troye. Elle
quiestoitalors remariée à Helenus,
qui regnoit en Epire, ne fait
que les simples solemnitez que
l'on rend auxMorts dont on est
beaucoupéloigné.
Les coutumes d'inhumer ou
<îebrûler les corps estoient differenteschez
diverses Nations, &-,
cda (c pratiq uent en des lieux
éloignezc'.esVilles. A Athenes
on porto*tles Corpshors laPorte
sacréej2c la mesme Loy qui
estoit observée chez les Athéniens
,
l'estoit aussi chez les Sicyoniens,
comme rapporte Plutarqueen
lavied'Aratus.
Les Habitansde l'Islede Delos
estoient encore plus religieux
en cela, & leursuperstitionestoit
telle, qu'ils tenoient que la Déesse
Latone ayant accouché d'Apollon
& de Diane en cette Isle,
il n'estoit alors licite qu'aucun
mortel yfust inhumé, ny qu'on
y
souffrist aucune Sepulture.
Aussi faisoit-on porter les Corps
des Défuntsen des Islesvoisines
pour y estre ensevelis
, tant la
superstitionavoit de pouvoir
sur l'esprit de ces Peuples.
Les Nosamons Peuples de la
Lybie
,
ayoient tant deveneration
pour les Sepulchres, & pour
ceux qui y estoient, que quand il
falloit jurer pour quelque chose
dedouteux,ils mettoient la main
surces Monumens, &faisoient
leur Serment; ou- s'il y avoit
quelque chose àdeviner,ils seretiroient
vers la nuit aux Tonru
beaux de leurs Ancestres
,
& s'y
estant endormis, comme ditTertullien
au liv.de l'Ame chap.57.ils
tenoient pour un Oracledivin le
Songe qu'ils y avoient eu endormant.
Les Celtes anciens Habitans
d'une partiedes Gaules, & proches
voisins de l'Espagne
,
n'en
faisoient pas moins, 6c se retiroient
prés des Tombeaux pour
y passer la nuit, ôcettre certains
de ce dont ils estoient en doute;
se persuadant que les esprits des
Défunts qui y residoient,les viendroient
tirerde perplexité.
Les Augiles habitans d'autour
de Cyrene
,
consultoient les Manes
des Morts de cette maniere.
Ils se couchoient sur les Sepulchres,
&aprés y avoir fait leurs
prieres,& s'y estre endormis,ils
tenoient pour réponses les visions
ou les songesqu'ils y avoient
eus.
Les Athéniens & les Megariens
ensevelissoientles corps de
diverse maniere
,
& ordinairement
les faisoient porter en l'ine
de Salamine pour les y inhumer.
Mais ces deuxPeuples estant
tombez en dispute pour la proprieté
de cette IHeJe sujet en fut
rapportéàSolon, qui n'en pût regler
la possession que par la pluralité
des Corps enterrez, disant
que les Athéniens enterroient les
cadavres des leurs le visage tourné
vers l'Occident
,
& les Mégariens
vers l'Orient, & que le
plus grand nombre devoit l'emporter.
Les Mégariens au contraire
répondirent que leur coûtume
estoit de mettre deux, trois
& quatre Corps ensemble en un
mesme Tombeau. MaisDiogéne
Laertius dit tout autrement,
& que les Athéniens enterroient
les corps la face tournée vers
l'Orient, & les Mégariens vers
l'Occident
,
& qu'il s'en falloit
rapporter à ce que Thucydide en
asvoitt éicriot pounr rés.oudre la que- Les Cariens avoient une méthode
particuliere d'ensevelir IC5
Corps de leursCompatriotes, en
laquelle ils ne sepouvoienttromper
,
si on en venoit à la dispute;
car chacun affectionnoit ceux
deson Pays, & avoitsa coutume
particuliere.
On trouve aussiquechez les
Perses, chez les Grecs, & chez
d'autres Nations, les Capitaines
aprés le Combat, prenoient soin
de renvoyer les Corpsde leur
Ennemis tuez dans la bataille,
pour leur donner la Sépulture
C'est ce que fit Pausanias chez
les Grecs envers ceux des Perses,
qui estoient demeurez sur la place
, quoy queMardonius leur
Capitaine
Capitaine n'eust pas rendu la pareille
aux corps des Grecs qui
avoient esté tuez dans le combat.
Autant en fit Philippe, Pere
d'Alexandre le Grand , envers les
Grecs, qui avoient elfcé vaincus
prés de Cheronée
, aux corps
desquels il rendit les honneurs funébres,
& les renvoya à Athénes.
Alexandre le Grand se comporta
de la mesme maniere que
son Pcre envers les Soldats de
Darius, Se envers la Mere de ce
Roy, à laquelle il permit de rendre
les derniers devoirs à ceux à
quiellevoudroit selon la coutume
des Perses, ainsi qu'il les rendit
luy mesme à SisygambisMerede
Darius aprés sa mort.
Homére Iliade2. dit la mesme
chosedes Grecs;car Nestorperfuade
auxChefs de faire recherche
des cadavres des leurs, pour
les bru!er &enensevelirles cen-
:'
dres dans un mesmeTombeau:
ce qui fut aussi la coutume des
Troyens, aussi bien que des A- théniens, de rapporter les ossemens
de leurs Mortsen leur Patrie,
comme ditThucydide Jiv.I.
>£c mesme on dressoitdesMonumens
communs aux Soldats
qlii avoient perdu la vie au sujet
de leur Pays; oùl'on ecrivoit
leurs noms ..& la Tribudont ils
estoient.
Les Romains obfervoient encore
laLoy desXII. Tables, par
laquelle il estoitpermis d'aller
chercher les -corpsdes Soldats
tuez pour lesrapporter chez
eux, afin d'y estre ensevelis ou
brulez
, comme remarque Appian
liv.1. desGuerresciviles.
Olaus Magnus Archevesque
d'Upsal liv. 6. Chap. 45. de la
Violationdes Sepulchres ,rapporte
diverses Observations,entr'autres
,
qu'Hannibal ayant
vaincu Marcellus, il en fit orner
le corps avec beaucoup de magnificence
, avant que de le reduireen
cendres; puis ilenvoya
ces mesmes cendres à son Fils,
dans une Urne d'argent, y ayant
fait ajoûter uneCouronne d'or,
pour avoir remarqué une gerérosité
merveilleuleen ce grand
Capitaine.Parlàonvoitqueles
Carthaginoisreduisoient en cendres
les corpsaprès leur mort.
MaisSyllaAgit bien d'une autre,
maniere envers le Corps de
Marius, dit le mesme Olaus, car
après une cruauté épouvantable
,
il nese contenta pas d'in-
J'i.11cer ceux qu'ilavoit vaincus,
mais il en fit arracherles os des
Tombeaux& les jetter en la
Mer. Cefut avec la mesme barbarie
qu'il traita le corps de ce
grandPersonnage, quis'estoitsignalé
en tant de batailles par ses
faitshéroïques. Mais luy mesme
, comme ditPlutarque, craignantde
servir de joüet à ses Ennemis
a près sa mort, ilordonna
par son Testament queson corps
Jufl- brulé, si tostqu'il auroirren-
>dui^me. Ce fut le premier des
Romainsdont lecorps ait entré
4ans le bucher.
Antoine se comporta avec
beaucoup de clemence envers
Brutus; car après avoir remporté
la victoire sur luy
,
il en fie envelopper
le corps dans une Cotte
d'armes de pourpre, & après l'avoir
fait consumer dans le feu, il
prit foin d'en envoyer les cendres
à Servilie sa Mere & à Porcie
son Epouse.
Solon entre ses belles Loix
, y
encomprend une ,par laquelle
il estoit défendu de faire aucune
injure auxTombeaux,aux corps
ou aux cendres, que l'on y avoit
enfermées,disantque c'estoit un
crime qui ne se pouvoit aucune- :
ment expier.
Alexandre le Grand, a prés
avoir vaincu Darius, s'envint en-
Perse, oùil fitmettreà mort un
Genéral d'Armée, pour avoir
osé ouvrir le Tombeau de Cyrus
; ayant esté touché de beaucoupde
ressentiment de ce qu.Jil
avoit leu en une Epigramme
Grecque, qui estoit sur le Monument
de ce Roy,& qui en expliquoit
les actions & lafortune,
voulant punir le crime de ce Genéral
,
Déécfvuangner lets .M.anes du Pyrrhus Roy d'Epire ne van..
gea-t-il pas avec beaucoup de justice
la mored'un Voyageur,
qu'il trouva tué dans une Campagne
êc sans sepulture, le Cadavre
en estant gardé depuis trois
jours par un Chien, hurlant incessamment
& sans manger. Ce
Roy fit donner d'abord la Scpulture
au corps, & ayant amenéce
Chien en son Camp., cé<,
animal ayant reconnu les Autheurs
du meurtre se jetta sur
eux, Be les déchiroir. Pyrrhus
averty de cela les fit prendre
&punir du supplice qu'ils merif
toient;
On voit donc, pour revenir
au principe de la Sepulture
, que
ce droit ne peut estre refusé à
qui que ce foit sans une extrême
barbarie, & sans mesme en excepter
les Ennemis. Les Philiftins
permirent aux Parens de
r
Samson d'enlever son Corps, &
de luy donner la Sepulture. Les
HabitansdeJabes de Galaad furent
loüez beaucoup,pour avoir
au peril de leur vie enlevé le
Corps de Saul & de Jonathan,
pour les porter dans les Tombeaux
des Roys leurs Ancestres.
Tobie se faisoit un devoir de
pieté d'ensevelirlesCorps, &les
retiroit mesme chez luy, quittant
le plusfouventfon repas pour les
mettredans la Sépulture , & instruisantson
Fils àce mesme de-.
voir.
Les Corps mesme de ceux qui
avoient esté crucifiez, devoient
estre inhumez avant le coucher
duSoleil. L'Ecritureenl'Eccle-
- siaste 6.3. Jerémie 36.30. avec le
cha p.22. 19.&2. Roys9.10. envisage
le défaut de Sepulture
comme une peine & comme une
malediction; & là-mesme eXiÎge.
re l'inhumanité des Chaldéens.
en ce qu'aprés la prise de JeruGw
lem, ilsn'accorderent pas. la Sepulture
àceux qu'ils avoientmassacrez.
Et Josephe liv, 4,chap.
14. déplore la misere de ceux de
la mesmeVille
,
d'estre privez de
laSepulture
,
6c d'estre exposez
aux Corbeaux & aux Bestes fau-
-
vages. Les Payens mesmes. qui
consideroient le droit de Sepulture,
comme undroit&uneloy
de la nature, disoient que l'empescher
estoit une barbarie & unefureur.
La Fable ne nous dit-elle pas
que l'on souhaitoit passionnément
que les Corps su(Ten& inhumez
,
puis que les Ombres ou
les Manesdes Défunts n'estoient
pas receus, pour aller aux
Champs Elisees
,
à moins qu'ils
n'eussent erré cent années le
long des rives du Styx,avant
que de le parler dans la Barque:
de Charon ? Encore faUQU-il.por-.
terl'argent pour le passage,qu'on
mettoit en la bouche du Mort,
& qu'on appelloit Naulus, coitime
dit Lucien en ses Dialogues
des Morts,&Virgile liv.6. del'Eneïde..
li*comnu IPltt", cernùinops, inhu*
matâqueturbaest;
Portitor ille Chilronj hiques vekit
unda, fèpulti.
Et le mesme Virgile ailleurs;
1 Nttdmin
il
ignetk. Palinurejacebis
axena.
C'estoitlacourtimedesouhaiter
que la Terre ou le Sablefust
léger,qu'on mettoit surles Corps
desDéfunts; quoy queMartial
s'enrailleen l'Epigramme30. du
liv.9. Sittibi temlevis,mollique ttgdris
IIrtlltl.,
-
Ive tUIt fif). pêjjint erucrt ossi
CAlltf
L'on, remarque encore que
ceux qui entreprenoient des
Voyages par Mar, avoient cou..
:uO'e dés leur embarquement
de pendre à leur col quelque piece
d'or ou d'argent pour le prix
de leur Sepulture, dans la crainte
de n'estre pas inhumez s'ils faisoient
naufrage ,comme dit Properce
liv. 30 Eleg. 5. Homere
Iliade 8. remarque lamesmechose.
Aussiestoitceun grandmalheur
que l'on fouhaicoit à une
personne
,
& c'est l'imprecation
queThyestefaitàAtrée.
On privoit de la Sepulture les
Corps des Parricides, comme n'y,
ayant point de punition plus rigoureuse
que de n'en pas joüir.
Chez les anciens Romains &;
chez les Gaulois on les cousoit
nuds dans des Sacs de cuir avec
un Aspic,un Chien & un Coq.
D'autres y ajoûtent un Renard,
pour estre ensuite précipitez à
Rome du Tibre dàns la Mer, &
dans le Rhosnechez les Gaulois,
comme s'ils n'estoient pas dignes
detoucher la Terre.
C'eftoir la coutume en la Loy
de Moyse, d'inhumer les instrumens
avec lesquels les Malfaifaicteurs
avoient esté punis de
mort, soit le Bois, les Pierres, le
Glaive, le Cordeau, ou quelque
autre instrumens que ce fust
afin qu'il n'en restastplus aucune
marque, comme rapporte Rabbi
Mosesd'Egypre, pour preuve
dela coutume desjuifs.,—
Le desir & l'affection d'estre
enfevely avec ses Peres & ses Ancestres
est encore, une chose iî -
naturlle, qu'on l'exprime dans
le Livre des Roysendiverses manieres.
En voila quelques-unes.
Jls'ejl-râjifmblcavecfisPères. Ouil
est retournéàfm Petiple. Ouil4
dormy avecses Peres,
L'exemple de Berfellaus est
d'une grande authorité pour marquer
ce desir; car comme il est
-dit au 2 des Royschapir. 19.
quoy qu'il fun: estimé ultime amy
de David, apres la mort d'Absalonson
Fils, àla poursuiteduquel
il avoit esté envoyé, il ne
pût estre retenu dans le Palais de
ce Roy
, ny pour e repos la seureté
,
les honneurs, ny pour les
richesses
4 ou les autres plaisirs
que David luy Offl-Olr; maisestinlatitquela
Sepulturede sesPeresestoitàpréfererà
tout cela.,il
ne fit point d'autre réponse au
Roy que celle-cy. le riay *ucm
besoin de toutesces choses; maisseulement
que je retourneen ma Cité
que il meure ,
pourestreensevely
prés du Tombeau de mon Pere. Davidfut
obligé de le laisser aller
avec beaucoup de regret de sa
Personne.
La mesmechose arriva à ceux
de Jerusalem, quand sous l'EmpereurTitus
cette Ville eut esté
"Inifeà feu 6c àsang: car lapsuspart
trouvoient la mort plus douce&
plusagréabledansleur Pays
natal, esperant joüir du Tombeau
de leurs Peres
, que de se
sauverailleurs, commechezks
Romains, comme ils pouvoient
facilement le faire. C'estceque
josephe liv. 5. chap. 2. de la
Guerre desjuifs, & Hegesippe
remarquent. Cette affectionnaturelle
se voit en l'Epitaphe de
Leonidas de Tarente. Proculab
Itala jaceo terra, Atyu TarCfilo-Patyia,
hoc veromihi acerbiusmorte.
Les Grecs & plusieurs autres
Nations ne recevoient pas les
Corps de leurs Ennemis dans
leurs Tombeaux. Sophocle le
rapporte en la vie d'Ajax, où
Teucer son Ennemy prie for-t
'Umie qu'il ne messe pas ses cendres
avec celles d'Ajax
,
à cause
de leurs anciennes inimitiez: car
ilstenoient queleur haine duroit
aprés lamort, comme on aveu
cy devantau Bucherd'Etheocle
dePolynice.
Selon l'ancienne coutume des
Hebreux, comme disent Rabbi
Jacob, & Rabbi Moses, dans
lesFunerailles les Hommes prenoient
foin des Hommes, & les
Femmes des Femmes. Le Fils
oule présomptif héritierfermoit
Ja bouche& les yeux à son Pere
ou à son Parent, & recevoit fou
dernier soupir. On coupoit les
cheveux aux Défunts
, on leur
lavoit le Corps;on les oignoit&
on les parfumoit d'odeurs. On
les envelopoit de linceuls & on
les ferroit de bandes, & en cét
étatilsestoient portez au Sepulchre.
La mesme coutumeapassé
ch,-zlesGrecs,l)ch,,--z les Juifs,
poftérieurc-nietit chez les Romains.
C'estd'où En Ni dit du
Roy Tarquin.
TarquiniicorpUJ bonafxmina lavit
& unxit.
Les Tyriens & les Sidoniens
se servoient de Pourpreau lieu de':;
linceuls. C'est pourquoi ordinairementonappelloit
les Suaires
Sindones, ou Sidones, du norn-ï
de la Ville de Sidon..,-&, delà..
Pourprequiyestoitenusage.
Comme les Gentils vestoient.
le plus souvent les Corps dCSti
Défunts, pourles porter auBucher,
couchez sur des lits [om.
ptueux, & préparez, ou dansle
Sepulchre; oùceluy qui avoirle
plus grandnombre de lits estoit
estimé le plusmagniifque,cornrrteHii
arrivaauCorps deSylla
qui en avoit 60, lesRomains .&:
après eux les Chrétiens. prirerrt.-;
la mefrne coutumed'ensevelirles
Corps avec leursvestemens. Bo-,
siusen parle amplement, & me£
me à l'égard des Martyrs, puis
qu'à Romeonatrouvé le Corps
de Sainte Cecile, avec seshabits
enrichis d'or, long-temps après
son Martyre.
Saint, Chrysostome reprend
cette pompe Ôcceccedcpetife
excessive dans les Funerailles, à
moinsque ce ne foie- pour les
Pontifes , les Empereurs , les
Roys &les Princes,ou du moins
pour des Personnesillustres de
l'un & de l'autre Sexe.
Cette coutume d'inhumer les
Corps avec leurs vestemens PontificauxdansleSacerdoce,
a esté
toutefoisobservéedans l'ancienneLoy,
commeon le remarque
dansleLevirique chap. 10. parlantdeNadab
&. d'Abiu
,
qui
faisoient la sonction du Sacerdoce,
commedeLyra l'a expliqué.
La mesme coutume s'observe
aussien la nouvelle
,
puis qu'on
laisseaux Evesques, outre leurs
vestemens Pontificaux, leur
Anneau Episcopal. C'est ce qui
se voit dans les Actesd'Arnulphe
Evesquede Soissons;car comme
Everulphe son Fiere avoit oublié
à luy mettreson Anneau Episcopal
audoigt
,
ayantdisposé le
Corpsdasl'état qu'il devoitestre
portéàlaSepulture, il se souvint
de cetAnneau,& par une merveille
surprenante
,
la main du
Mort
, quoy que les doigts en lasussentrétrecis & resserrezvers
paulme,s'estendit Scpresenta le
doist. annulaire
, &ayant recelL.
l'Anneau, parlamesme merveille)
se reserra comme elle estoit
auparavant Cela arriva aux yeux
de tous ceuxqui estoientau Convoy.
Les Egyptiens
,
les, Hebreux,
& ensuite lesjuifs&les Romains,
se servoient de Toile cle Lin, qui.
quelquefois pour ornementavoit
des filets d'or, ou decouleur de
pourpre êç.,dtazur aux exrrémitez
, pour ensevelir les Corps.
Nous en ayons rapporté des.
exemples au Corps du jeune
Prince Pallas.
Nous dirons que les Juifs ont
eni toujours curieux, de faire.
mettre les Corps deleurs Défunts
en des terres neuves,& de
n'inhumer pas plusieurs Corps
ensemble
,
prefentemeptils.
ont encore la mesme Religion &.
coutume ,
qu'ilsn'ontpoint,
changée ;ils ajoutent de petits
Sacsremplisd'odeurs souslateste
du Morten les portant au Tombeau.
Mais nous voilà venus à un
Suaire le plus précieuxde tout lemonde,
qui se garde encore en
la Ville de Turin en Savoye.
C'estceluy ou le Corpssacré du-
Sauveur sur estendu te ensevely
a près sa mort, & misdans le:
SaintSepulchre. On y voit l'étendue
duSaint Corpsimprimée
avec lesStigmatesde sesPlayes.
Ilesten grande venération en
cetteVille-là,& àcertaines Festes
de l'année onl'èxpose à la veutt
duPeupleyqui y vient de toutes,
lfo parties dela Savoye & du.
Piedmont, comme aussi déplufleursautres
Provinces. Ilestoit
auparavanten la VilledeChamberry,
en la Chapelledu Château
, lors queparaccident le feu
ayant pris en ce lieu l'an 1631le
4.de Decembre,tout y futconfumé
parles Harnes, &que les
Barreaux & les GrillesdeFer ne
purentrésister à la violence du
feu. La Chaslemesme d'argent
oùestoitleSacréTresor,surfonduë,
& leboisbrûle ; mais Dieu
permit quecesacréLinceulne
receust aucune atteinte ny dommage
,
&que l'Image du Sauveur
formée de son précieux
Sang, & qui estimprimée au
milieu du Suaire demeuraft: en son
entier. Philibertos Pingoniusde
Savoye témoinoculaire,Al-
-
phonfus Paieotus Archevesque
de Boulogne;Daniel Mallonius
ThéologienDominicain,l'Evesque
de Vultubia.
,
Chifletius &:
Simon Majole
, rapportent ce
grand Miracle, en leurs Livres
Latins.
Les Juifsont emprunté des
Egyptiens la coutume d'oindre
les Corps, & de les parfumer
d'aromars ôc debonnes odeurs,
commela Genese leditchap. 50.
Enlasepulture, des anciens Patriarches5&
dans l'Eglise nais-,: fante cette coutume s'estobservée
àl'égard des Martyrs &
d'autres, comme lesActes 8.
desApostres le remarquent, Se.
Baronius en ses Annalestom. i.,
an. 69. mais Cleraent Alexan-
DRIN 1IV.Ï..feirvoir que l'excès
de ces parfums & de ces onctions;
aecté blâmé chez les Chrétiens,
& principalement du temps des
premiers, parce que les derniers
ont beaucoup retranché de la,
coutume des Hebreux, des Egyptiens&
desJuifs. Ceux quis'employoient
au Ministere de ces
Onctions
,..
Boress'ap.pelloient Pollin-
Cette mesme coutume estreprise
par lesLoix des XII. Tablés
chezles Romains, aussi bien
que la coutume de boire en la
sepulture des Morts, & sur tour
en inhumant
-
les Esclaves. 'ElIc"
Je dit en ces plfohs',Vtiflrvilis,
un6itir*,omnisque compotatiotêl—
latur.
Cettemême Loy avouluqu'on
re&raneha(1raujdL cette magni6-
cence
oene«e?xceffiveycesparsumSjprécieux,
& ces liqueurs deMyrrhe,
aux Funérailles des PC'r[lc libres,
ne fumptuojïnitnirum rfjfflïj-ve
jkretj tffCfHt)my^rbat^yotio*-mjfrtuo
Mcretur.:rÇar:comme en ipliumantouen
brulantles Corps,
on pbrerV'Qiîii,eeBtecoutumede
jiiptçre dans les Tombeaux, ou
de jetter dans le Rucher ces bonnesodeurs,
on en voit par tout
des exemples, titu dans les Sacrez
que dans, les, P roi-mes. Ho-
2re enTon Iliade6. Virgileliv.6. del'Enéide.
Lucien au chapitre du Dcrif,
-diflours 120. parlant de Stobée,
fait mentionde cetre coutume.
Apulée en son Traité de la Se*
P dtwrc ; &. Perse, satyre 3. se raille
d'unHéritieroffensede ne trouverpasune
ample succession,&
dit ainsî,
;liIt"næ
'Offk^inodora dabït**
Nicephore'",liv..IO chap 46,
ditqu'outre les enctions on employoit
le miel, foit qu'il ait quelque
qualitéparticulièrepourempescher
lacorruption,où la rriaul
vaideodeur. Maffée, en desNarrations
historiques, raportequ'on
se servoit dechauxdans les Indes,
au lieu d'aromars,& que
cettechaux a une vertu toute
contraire à celle des autres Recrions
, carelle preserveles Corps
jdc la putréfactionailleurs elle
jesconfumeen raelnoe temps. Le
mesmeAutheur dit que la chaux
s'tîimp.lo.ye en la Sepulture des
Corps cians leParisdeCorosnandti.
•
Turfellin rapporte aussi, que la
coutume des Chinois est de vêtir
les Corps de leurs habits, Be
d'y mettre de la chaux dans le
Cercueil; que ce foin yest donné
aux Pontifes & aux Prestres de
leur Loy, & souvent aux Personnes
de pieté
; & que la plùpart
des Corps y estoient ensevelis
debout, le visage tourné
vers l'Orient, ainsi qu'on faisoit
à RomeauxVestales, qu'on enfoüissoittoutes
vives debotit,potit
avoirlaissééteindre le Feu sacré.
Corippus l'Africain, décrivant
la Pompe & les Funerailles de
l'Empereur Justinien
, rapporte
la diversité d'Onctions & d'Odeurs
aromatiques qui y furent
employées.
Pour ce qui en: des Chrestiens,
on lavoit leurs Corps apres leur
mort. Saint Luc raconte dans le
chap. 7. des Actes des Apostres,
que l'on en usa ainsi envers Tabitha.
Denis Evesqued'Alexandrie,
dans Eusebe liv. 7. chap. 22.
japporce la même coutume. Gregoire
de Tours, en son histoire
xr hap. 104. de la gloire des Confesseurs,
apprend que cette couxume
s'observoit en France de
[onrcrilps ,c'est à dire, dans le
sixiéme siécle; on en voit des
exemples dans la vie de Gregoire
I, dans les Dialogues, 8c
<tans l'Homelie38. sur les Evangiles.
Apres qu'on avoit lavé le
Corps, on le laissoit quelque
tempsexposéà la veuë de ceux
quivouloientlevoir. Celaestoit
accompagné de pleurs &. delamentations
sur les Morts; comme
on fit sur S. Etienne, aura poro
de S. Luc ch. 7. des Actes.De
là vient que Saint Paul, dans 1cchap.
4. de l'Epître aux Tessaloniciens,
console ceux qui pieu-*
rent sur les morts, par l'espérance
de la Resurrection & de
l'Immortalité.
L'Autheur des Commentaires
deJob, parmyles Ouvrages d'Origene,
fait mention dans le livre
7. des sept jours & des [cpt.
nuits de Deüil. S. Cyprien ne
l'oublie pasdans le Traité de la
Mortalité, où il tâche de le moderer.
S. Chrysostome,dans*
l'homel. 61. sur S. Jean, ne condamne
pas en ces occasions les
larmes & les pleurs, mais seulement
ce grand excez. Ilen use
dans le discours3 sur lesPhilistins,
de la mesmemaniere.Il reprend
surtoutfortementla coutume qui
s'éstoit introduitede son tem ps,
&quis'estoit enracinée, de prendre
des Femmes à prix d'argent
pour pleurer&lamenter aux Funerailles.
Ce sont celles donc
nous avons cy-devant parlé.
LemesmeS. Cyprienne menace-
t-il pas dans la 4.homelie sur
l'Epistre aux Hebreux, d'en excommunier
les Autheurs
,
s'ils
n'arrestent le cours de cette dangereuse
pratique? Gregoire de
Tours dans le chap. 34. liv.5.de
son histoire
,
& Alcuin sur le
chap. 12. del'Ecclesiaste,en parlent
de la mesme maniere que les
autres.
Comme l'excez de la pompe
& de la magnificence,s'estoit
beaucoup augmenté pour la Seu
pulture,Prudencetitre 8. de la,
Bibliothéque des Peres,le dé
critdans son Hymne des Funerailles,
àc parce que le plus souventilalloitàune
dépense eX-t
cessive, Saint Augustin dans le
chap. 12. du Livre de la Cité de
Dieu, blâmecettesuperfluité.
Gregoire I. défend de couvrir
de quoyquece soit le Cercueil
duPontife, &Íd rien recevoir
pour la Sepulture desMortsliv.4.
Epiffcre4.6c44.
Du temps desApostresil yavoit
de jeunes Gensdestinez pour la
Sepulturedes Corps. Cesont
ceux que les Romains appelloientVespi
, ouVefpillones. Ils
avoientfoiad^toutrce quidevoit
estre observé, & de l'ordre que
l'on y devoit tenir.L'histoire
d'Ananias &deSaphyra nous ef\
fait mention. Dans les temps
suivans les Personnes les plugcoil.,
siderables
,
& les plus pieuses,
faisoient gloire de.s'employer- à
ce devoir charitable, & dignede
pietei— -•
-
Gregoire de Nazianzeremarque
dans l'Oraison Funèbre-is'.
de Saint Basile,qu'il fut porté
en Terre par les mains de quefà
quesSaints Personnages,&qu'alorson
avoirestably uncertain
nombre dePersonnes pour porter
les Corpsau Tombeau.
Les Flambeaux & les Torches
ont esté mis en usage de tout
temps, comme on le remarque
.du temps des Grecs& des
Troyens C'estce quis'estpratiqué
aux Funérailles de MlfënUS"
dé du Prince Pallas,commenous
avons dir; & dans le temps des
Chrétiens Saint Cyprienfutinhumé
de cette maniere
, comme
cm levoit danslesActes de son
Martyre,dont PoncesonDiacre
fait mention ensaVie. <
M1 Rigaut & Mr Lambert expliquantlemot
Grec d'Origénè
Svcol'fel-ê]Ju:r;quilpeeutnestrte chez les: que ce
terme signifie des Joncs
, ou des
cordes de
Genest
torses
,
qui
estoientcouvertes de Cire tant audedansqu'audehors
, pour y servirdeFlambeaux.Euseb. liv.
4. de la vie de Constantin le
Grand chp. 66. y employe des
Flambeaux,avec des Cantiques
comme dit Saint Chrysostome.
Gregoire de Tours liv. 3. chap.
18. parle du son des Cloche;
Beda dans l'histoire Ecclesiastique
d'Angleterre liv. 4. chap.23.
en parlede la mesmesorte.
On faisoit des Oraisons Eupe-o
bres le jour des,F-aiiérailles-j- odrç
quelques jours après -comme1^
coûtume s'en observe encore
pour les Roys ,pour les Princes.
ou autresPersonnesdehautrang.
&; de menrer.deL'un^-de-Hau^
tre Sexe.Gregoire de Nazianze
fit celle de son Frere Cefa-,
rius, de Gergonie sa Soeur, & cte)
Saint BasilesonAmy. Gregoire
de Nysseprononça celle de Me- letiusEvesqued'Antioche.
Mais pource quiest des Qrai*
sons Funebres ou Panégyrique
&de leurantiquité, on tient que;
Valerius Publicola , qui fut dé:
claréle premier Consul de R.o*
me , pour en avoir chasse leSt
Roys par le secours que Brutus
luy presta, a esté le premier qlli
les aitinstituées après la mort dUi
mesme Brutus. Quelques-uns.
font d'opinion que dés les premiers
Roys de Rome, ces Pané.
gyriques avoient esté introduits,
puis que Romulus mesme qui en)
estoitle premier, faisant une
Harangue publique en pleine
Assemblée du Senat, & de tous
les Grands de Rome
,
& venant à
s'emporter avec excez contr'eux,
fut déchiréen pieces. Florusen
parle ainsi. Les Romains ontesté
les premiers qui ont commencé
cette Cérémonie, & les Grecs
à leur imitation s'en sont servis
apjcs eux. Il cft toutefois con.
stant que dans les Guerres des-)
Grecs, on voit Uliiîe & Ajax,
dans leurs Haranguesen la dispute
desarmes d'Achille,faireune
grande énumeration des
hautsfaits de ce Prince
,
& des
hautes qualitez desa Race, en la.
présence du Roy Agammenon,
lx des autres Princes de la Grece
,
& qu*inM les Romains ne
pouvoient pasestre les prcnliersi
Autheurs deces Panégyriques.
Mais d'autres sontde ce sentinlcnr,
que le Philosophe Selon,
qui vivoit du tempsde Tarquin
l'ancien,institua les OraisonsFunébres
ou Panégyriques.C'est
ce que die Anaximénes. Quelques-
uns en donnent l'origine i.
Thesée
,
& croyent que les Athéniens
commencerent à loüer publiquement
ceux qui avoientesté
tuez en la Bataille de Salamine,
de Marathon, ou en celledu Peloponese.
Ilestcertaincomeonvoit dans
Suetone,& en d'autres Autheurs,
que les Romains n'ont passeulementloüé
les Illustres Personnagestuez
enG uerre,maisaussi ceux
quiestoientmortsenPaix,& mek
me rllffi les Femmes d'une qualiré
éminente; commefit Jules
Cesarâeé de Il ans aux Obséques
de sa Tante du cossé de son
Pere, devant les Sénateurs ôc
dans le Barreau, & pareillement
son Epouse. Tibere en fit autant
aux Funeraillesde son Pere;
te Mutius Scevola loüa en publicaussisaMere.
Nous avons dit que les Funéraillesestoient
accompagnées de
Cantiques. Chez les Grecs on
appelloit ces Chants Nxm* ÔC
Epicedia. Les Latins les appelloientPlanctusouLamenta.
Ilest
certain que les Hebreux & les
Juifs s'en font servis dans leurs
temps, ce qui est remarqué dans
l'Ecriture Sainte, & que le Roy
David lesa employez enla mort,
de Saul & d'Abner. Les Romains
ont voulu éteindre ces excez
de Lamentations par leur
Loy des XII. Tables qui le dit
ainsi
,
Mulicrcs ne gaiM radunto,
parce que, comme nous avons dit,lesFemmess'arrachoient les
cheveux & lesjouës.
De plus, on farsoit des dinri..
butions d'aumônes
,
de Pains &
de Viandes, comme disent Oriigcne
6c Saint Hierôrne en la
Lettre26à Pammachius, pour
le consoler de ht mort de Pauline
dfo'EBpeimstmree6,4&àSaint Augustin en CarthAuraeleEgvesqeued.e
1 On faisoit pareillement des
Banquetsprés des Tombeaux
des Défunts, qui s'appelloient
Agapes, comme par une dilection
fraternelle.C'est dont parle Saint
Cyprien, ,-z Tertulien en son Apologetique
chap.39. où les
Pauvres estoient admis. Mais
ayant remarqué que l'abus s'y
estoit glissé
,
il les reprit aigrement
, ainsi que Saint Gregoire
de Nazianze. Ces Agapes sefaisoient
allffi bien en la naissance
qu'aux mariages. Ilsemble que
la coutume de faire des Banquets
soitvenue ds Gentils: car c'étoit
leurordinaire de préparerde
grands Festins aux Funérailles
en faveur des Manes des Défunts,
ausquelsils se persuadoient
qu'ils venoient assister ,& prendre
un grand pjaiur) ou quedu
rnojnsils se repaissoient de la su-
-mée des Viatid-esiiLifif -clcfto-It
la coûtume de les y inviter, en
criant à haute voix dans le Sepulelire.
£
Les Grecs appeloient ces Banquets
Firidipnd, & les Romains
Parentalia.On1aiiTo11 {owvcnt ces
Viandes préparées sur les Tomjleaux
, ou on les consumoit au
feu. Homere&Virgileen font
menton, 5c ce dernier au liv.
del'Eneïde.
Libavitque dapes.
Lucien en ses Dialogues,dit quecette
superstition s'estoit estenduë
chez plusieursNations, jusqu'au
temps de Saint Augustin,
comme ce Saint Personnage le
rapporte au Discours 15. & il la
reprend bien à propos en ces termes.
-Ztioy ? l'esprit ou lesames Ititsontdhachée
s des liens de leurs Corps,
ont- elles besoin de ces fomptueuxr
Banquets ? Mais la pieté des anciens
Patriarches estoit bien éloignée
delaGentilité &dessuperstitions
des Anciens; car ils employoient
ces Viandes presentées
surles Tombeauxà la nourrituredesNécessiteux;&
cette coûtumes'estreligieusement
observée
du temps des Israëlites, comme
on le peut voiren la Sainte Ecris
tureTobie3. 17.où le Pere lare,.
commandefôiemnellemcnc au.
jeune Tobie: selon que l'ont remarqué
Lyranus & Turrianus.
Du temps des premiers Romains
Numa. Pompilius leur
Roy,voulut que le grand Pontife
eust le foin de rendre les honneursaux
Di.ux.Mânes, ôc principalement
à la Déesse Libitina*
qu'ils tenoient présider à la nJor[;
d'oùvient que l'onappelloit ceux
qui estoient employez à ces. devoirs
Libitinarrii. Il y avoitaussi
à Rome la Porte Libitinensis,
prochel'AmphithéâtredeStatilius
, par laquelle on porroit Ice,
Corps des Gladiateurs dans le
lieu de leur Sepulture. C'est dcquoy
parle Plutarque.
Les Jeux Funébres se celç
broient aussi en la Ville de Rome.
Celuy des Gladiateurs y estoit
employéen l'ivonueur des priacipaux
Rjomains/,pembm que
leurs Corpsestoient dansleBucher
j,&delà les Gladiateurs qui
y combattoientestoient appellez
jtujfaarii. Marcus&DéciusFils
de Jimtas Brutusfurent lei.p'r-t..
miers qui en célebrerenten faveur
de leurPere. CesJeux fureur
empruntez des Grecsi &: dds.,
_Troyen&vcommeoolàybied&tîs
Je Ity. 5de l'Encide
,
oir'Enéten;
J^hontxcùn,de;fan Pere Anchise
e,nff\aitRrep.re0sen'tfer decinqfortes déxSidtevdù
lsontPère eftoir>uVtaia^rc,:ce^jui se t€<Q~apwéailÀh. finy.
ExPectata dies aderat:-,twnamquâv
A : firwk
sîttroram Phaetonttstquijam lute
firtbant.
Les Cyprez seplantoient ordinairement
anx Funerailles des
Princes&des grands Seigneurs,
autour de leurs Sepultures, & de
leurs Tombeaux, & i-nest-nede-
Tvant la par te deleurs maisons.
C'cft uneespeced'Arbre fiiiieste,
& qui est pris pour lamort,
car estant coupé il ne renaist ja-
Olis.., L'Ache servoit auxSépultures
dela, Populace auliude
cet Arbre. C'fist ce que reprecseentDe
Ailscitaitqenusees.vEm"blêmespar
:JF'IIndr-a. rèjt rbort ProcetiumMomi- :. monta CUpsiJfUJ T • aleApiumpiebisprotrîfrefrondefolct.
-1 De plus, on nettoyoit la Maison
du Mort avec une espece de
Balay particuliere ;&ceuxqui
avoient ce foin s'appelloient £-
verrancdtûres'.i:
•' Chez les Anciens on couvroft
de guirlandes deFleurs la telle des
Vierges, avant que de les mettre
du Tombeau; on yen jettoit
ausside blanchesen faveur de leur
Virginité, comme Damascéne
& Nyssénus le remarquent.
Chez les Romains quand une
Veuvemouroit, quin'avoiteu
qu'un seul Mt.TY
, on la portoit
au Tombeau de son Epoux,avec
une Couronne de pudicité. On
a souvent envoyéles Corps des
Défuntsvétus de blanc dans le
lieu de leur Sepulture. LesFemmes
mcfmedes Personnes de
qualité
,
dansles Funerailles de
leurs Epoux se vétoient d.l: meftiiecouleur.,
La mesme coûtume s'observe
encore en Angleterre, deseservir
de Fleurs blanches & de vétir
les Corps des Défunts d'habits
blancs. Celasepratiquoit
autrefoisen France en la mort
d'un Roy* & la Reyne se vétoit
deblanc, c'est d'oùest venu le
nom de la Reyne Blanche, comme
Alexandre Surdus l'a remarqué
,&PoLydore \fJgleij (t.
chap.7
On avoit aussicoûtume quelquefois
aprèsles Obsç..ques.detré.,.
pandre diverses El^utsP/irfiarns-,
,for les Sepu^cbrps te Peuple Romain sur celuy d-up
,des Sçipioiis-- si c'estoisun Giierrier^on,aaackûitauro^•
Monument son Bouclier, son
Casque, son Epée & divers au..
tres Ornemens. Cette coûtumen'est
pas encore efteinte presentement,
comme on peutvoir
dans nosTemples,oùsont les,
Drapeaux& les Armesde nos
Genérauxd'Armée,arrachez
aux Voutes, C'est ce qȣ;dit
fort propos Virgile Iiv. 9. de l'Ete,
neïde. 1> Sufvcndi've-Thala,autfatmadftuy
/iigid-Jixi.
On mettoit des feüilles, de
Laurier, de Marthe, ou de quel
ques autres Arbresqui gardent
leur verdure
,
dans les Tombeaux,
fous les Corpsdes Défunca
; ce que Duranres remarqueestre
un Symbole mysté- r:Íde:l'immortalité,enfaveur
de ceux que l'on croit ne prendre
qu'un doux sommeil, pourrevivre
un jour mieux qu'auparavant.
Il yavoit de plus les Lampes
sepulcrales que l'on mettoit dans
les Mausolées. Ces Lampes
avoient une vertu particulière
qu'ellesne s'esteignoient aucunement
, tant qu'elles n'avoient
point d'air; foit que cette vertu
vinst du Lumignon qui pouvoir
estre fait du Lin Asbestos, ou de
la Pierre Amianthos dont nous
avons parlé, ou que cela procès
dast delamatiere ou de l'Huile
qui yestoit employée. Nous
avons Saint Augustin pour témoin
,
de cette vérité. Il dit
en sa Ciré de Dieuliv. 1. chap. 6,.
qu'en foüillant dans les ruines
d'un
;'¿'un ancien Monument
, on y
trouva une Lampe d'or, qui se-
Ion son inscription y avoit demeuré
allumée prés de deux mille
ans, & que quand l'air y eut entré,
elles'esteignit. Il est encore
certain que dans Rome on trouveassez
souvent de ces Lampes
dans les Catacombes & en d'autres
lieux. Roma subterranea. en
peut fournir des exemples.
Quoy que nous ayons dit un
mot des Epitaphes & de leur origine,
en parlant de la Sepulture
d'Abel,ilest à proposdeles distinguerdesinscriptions.
Lesinscriptionsmarquent
sur des Pierres,
Airain ou autre Matier,certains
ou Tombeaux appartiennent, &
d'ordinaire les mots en estoient en
abrégé, commeon le peut voir
en ces Lettres Sepulchrales. H.
M. N.H.S. qui veulent dire, hoc
monumentum non hæredessquitur.
Mais les Epitaphescomprenoient
ordinairement les noms, les dignirez
& les vertus, ou les hautes
actions de ceux qui estoient en
ces Monumens. On remarque
que les plus anciennes avoient un
style particulier,&uneagréable
varietédans leurs termes, quoy
que quelques-unes fussent simples
& naïves; & comme elles ne
sentoient ny les Vers ny laProse;
il y avoit un art ou une cadence
dans les mots donton les formoic
qu'on appelle Art Lapidairey &
qu'manuel Thesaurus de Sa.,
voyea fait revivre en la vie de ses
Patriarches. Ce sçavant Personnage
a fait des Peintures
achevées de toutes les Personnes
qu'il a écritesenson Livre, &on
ne les lit qu'avec admiration. Son
Livrea esté imprimé depuis
quelque temps à Rome avec
deux fois autant d'augmentation
sur d'autressujets curieux & sçavans.
La pluspart des Epitaphes se
faisoient aussi en Vers; & pour
voir les Eloges que l'on donnoit
au merite
,
à la dignité & aux
vertus des Personnes
,
le Livre
intitulé Rome Souterraine, en fournit
un grand dombre tant parinscriptions
que par Epitaphes,
creant recueillies de divers Autheurs.
Plusieurs ont écrit leurs Epitaphes
de leur vivant, comme Je
CardinalBaronius le rapporte de
Cassius,Evesque de Narnie.
Pierre leDiacre a fait un excellentTraité
des Epiraphes &
des Inscriptions, & mesme des
marques Hierogliphiques ou Caracteres
Romains
,
qui setrouvoient
sur les anciens Tombeaux
ou Sepulchres. Bossus est aussi.
un Autheur fort curieux de ces
antiquitez
,
de mesme queJean
Severanus&PaulAringhus.
Vvolphangus traitant cette
matiere liv.3. chapitre dernier,
rapporte tant sur Rome, sur
Naples, que surle Portugal, &
autres lieux, plusieurs Epitaphes
& Inscriptions fort ancien-
¡,Des & dit qu'on a trouvé plusieurs
vaisseaux d'or, d'argent,
d'Airain ou d'autre matiere dans
les Sepulchres, dans lesque's les
ossemens & les cendres des Corps
estoient encore enfermées,& il en
marque souvent les temps.
Pausaniasen ses Atriques mir,
que de quel temps les Epitaphes
ont commencé
,
6c dit aussi que
l'on érigeoir des Autels à la Milicequiavoiresté
tuéepour la désensedela
Patrie, & qu'on luy
rendoit des honneurs annuels; ce
que Lycurgue ordonna aussi d'être
observé.
Pour ce qui est d'inhumer les
Corps couchez sur le dos, la teste
vers le Couchant, & les pieds
vers l'Orient,c'est ce que Quailard
a remarqué dans ses Voyages
de la Terre Sainte, & ce qui se
pratique encore aujourd'huy. Le
Concile de Maçon,Canon 17.
défend d'inhumer les Corps les
uns sur les autres) mais on doit
les mettre à costé. Ille dit ainlÏ.
Non licet mortuum filer mortuum
mitti.
Les Instituts de l'Empereur
Justinienne permettent pas d'ensevelir
aucun dans le Tombeau
d'aurruy
,
sans sonconsentement.
Non licct inferre mortuum in tumutum
alienum invitodomino.
Les Romains eurent leur temps
limité pour regretter les morts;,
car Numaajouta aux Sacrifices
qu'il avoit établis, ceux que l'on,
devoit faire aux Dieux Mânes.
Il défendit de regretter aucun
enfant au déssous de trois mois,
& ne jugea pas à propos qu'un
plus âgé sust regretté plus de
mois qu'il n'avoit vécu d'années.
Pour les Personnes mariées, le
terme estoit fixé à dix mois au'
plus. Mais si quelque Femme
se remarioit avant ce temps, elle
eneaoitreprise
,
& c'estoit une
honte pour elle, selon le Code Be
l'Ordonnance de ce Roy.
Il n'en alla pas de mesme de
cette Veuve de la Ville de Lyon,
qui sans garder les temps preferitspar
l'Ordonnance, épousa
vingt trois Maris, & dont le dernier
l'ayant mise au Tombeau,
fut couronné de Fleurs, ayant
une branche de Laurier en la
main, en marque de victoire &
de triomphe, & accompagna le
Cercueilen cette maniéré, avec
toute la jeunesse de la Ville, qui
pour honorer les Funerailles yfit.
venir les Violons, & les Hautbois,
qui joüerent par concerts
&.avecmélodie, comme sic'eust
esté une nopce au lieu d'un convoydemort.
Plutarque dit en ses Problèmes
que les Veuves mettoient bas
leur Pourpre
,
leurs Anneaux,
leurs Bracelets,& qu'elles se vétoient
de blanc;mais que le temps
du deüil estantexpiré, elles reprenoient
leurs vétemens fomptueuxavec
leurs Bijoux;comme leditTite Live.
Chez les Juifs le deuil,estoit
de trente jours, & les Anglois
observent la mefoiecoutume à
Rome, selon Horace en ses Epodes,
on faisoit un Sacrifice le 9.
jour d'aprés la Sepulture; & les.
eux commençoient le mesme
ouraussi.
Novendiales dissiparepulveres.
Il y avoic une coutume chez
les Rojmains,qui sentoit fort son
antiquiré
, comme le fait voir S.
Augustinen la Cité de Dieu liv.
4. chap. 11. par laquelle cette
Nation faisoit mettre à terre les
Enfans nouveau-nez par les mains
des Sagefemmes, êt les Peres les
relevoient , pour se remettre en
memoire que toutes choses doivent
retourner en leur principe.
De là estoit pris le nom de l'adresse
Levana , que les Gentils
adoroienr.
Ona veu des Sepulchres miraculeusement
construits en peu
de temps. Sous l'Empereur
Trajan, Saint Clement I. Pontise
Romain de son nom , ayant
esté précipité une Ancre au col,
les Eaux se retirant à Tes prieres,
les Anges luy érigerent un Monument
au fond de la Mer, afin
de luy donner la Sepulture en ce
lieu. Céc Elément par une merveille
surprenante, se retiroittous
les ans la veille de saFeste en
forte que tout le monde pouvoit
allervisiter ce Sepulchre que la
Mer reconvroit après le jour expiré.
C'estoù un Enfant demeura
endormy pandant un an par
miracle.
Les Iafiensérigerentun magnifique
Mausolée à un jeune Enfant
&à un Dauphin, pour l'amour
qu'ils avoient contracté
ensemble. Ce Poisson avoir
coutume de porter cet Enfant
surla Mer en se joüant, & de le
rapporter au rivage; maisayant
filé piqué d'unedesépinesde
son dos, il en mourut; ce qu.
ayant apperceu le Dauphin ,il en
mourut de regret. Leurs Corps
estant trouvez sur le Sable, ils furent
portez en ce Monument.
Lesmesmesérigèrent une Statue
de Marbre en leur honneur, representant
un Dauphin qui portoit
un Enfant sur son dos, avec
cette belle Devise.
Non ponaasamori.
Ils fabriquerent mesme des
Médailles d'argenr qui representoient
leurs Images, & laisserent
à la postérité l'histoire de leur
amour. Les Romains se vantent
qu'il en est autant arrivé au Lac
Lucrin, prés de leur Ville.
Ilsetrouve des animaux qui se
rendent ce devoir les uns aux autres.
Les Gruës
, comme dit Elian
livre2.. cha pitre 1. partant de
Thrace pour passer en Egypter
afin d'y trouver un Climat plus
temperé
,
si quelqu'une de leur
compagnie meurt en chemin, elles
s'assemblent autour, la couvrent
de Sable, & continuent
leur route, après luy avoir rendu
ce dernier devoir.
Les Abeilles, comme dit Virgîle
liv. 4 des Georgiqnes,nese
rendent-elles pas ce dernier de.
voir en leurs Funerailles
, avec
beaucoup de foin & deregret?
Tum corpçra Luce carentum
Exportant tefîis, & tristia funert
dueunt.
Mais voila une merveilleuse
surprise qui arriva aux yeux des
principaux Romains. Drufilla
Epouse del'Empereur Caligula
estant morte, comme on en
brûloit le Corps avec la pompe
& la magnificence accoûtumée,
une Aigle qu'elle avoit élevée ôc
nourrie de sa main,& qui la fuivoit
en quelque part qu'elle allast
en volantd'Arbre en autre,
voyant que l'onmettoitle Corps
de cette Impératricedans le Bu.
cher, s'y précipita d'elle mesme
& s'y consuma à même temps;
canc la passion de cet Oyseau
estoit grande.
Avant que l'on mhumast dans
les Villes & dans les Temples, on
mettoit les Corps en des Grottes
souterraines, ou dans lesChamps
en des lieux que l'on appelloit Mress
comme il estdit de Saint Cyprien
,qui sur inhumé dans l'Aire
d'un Procureur nommé Candide.
Souvent on élevait, des
Monumensdes Sepulchres sur
les lieux où les Martyrs avoient
esté ensèvelis. Les Caracombes
à Romenousdonnentun témoignage
de ces Sepultures.
La Loy des XII. Tables défendoit
de brûler ou d'inhumer
aucun dans l'enceinte de Rome
,& elle portoit ces mots, Iin
urbene fepelito, neveurito. Dans
ce tempslà il y avoit beaucoup
de Monumens ou Tombeaux autour
de cette Ville, tant vers la
Porte Capene, au chemin d'Appie,
que vers la Porte Nomentane.
Les plus considerables
estoientdans le Champ de Mars,
comme asseure Clemenc Alexandrin
liv. i. des Guerres Civiles.
Mais ensuite de ces premiers
temps, on a inhumé les Corps à
la porte des Temples, & en leur
circuit, & l'une a pris exemple
sur Vautre. L'Empereur Constantin
le Grand fut enseveli à
Constantinople dans le Portique
du Temple des Apostres; Clovis
à Paris enceluy de Saint Pierre
Saint Paul, aujourd'huy Sainte
Geneviéve; Clotaire dans celuy
de Saint Germain des prez;Charlemagneà
Aix laChapelle dans
le Temple de Sainte Marie.
Enfin la coûtume se relâcha
de n'inhumer pas dans les Villes,
ny prés de leurs enceintes&l'on
permit à Kome ,&principalement
à ceux qui avoient mérité
le Triomphe
,
d'avoir leurs Sepulchres
dans la Ville, comme
aussià ceux qui par leur race ou
par leurs vertus estoient illustres.
Delà ca venuë la Ruë Patricienne,
où il y au pied du Mont VL:
minal & Quirinal
,
quanrité de ;
Mausolées pour cesPersonnes
considerées.Enfin l'usage s'en est
introduit par tout, & l'on n'a plus
eu d'égard aux Loix qui ledéfendoientauparavant.
Mais avant que de finir ce discours
,nous dirons que les Turcs,
estant prests de mettre au Tombeau
les Corps des leurs, lesrasent
& les lavent, & que leurs
Sepulchres font sur le bord des
chemins , 6c qu'il ya eu des Roys
&desPrinces qui faisoient porter
Jeurs Tombeaux au front de leur
Armée, pour avoir l'image de la
Mort devant leurs yeux, ôc pour
ne la pas redouter dans les combats
; comme dit Calcondyle livre
3. Le Tombeau de Mahomet
quiestàlaMéque, &que quelques
Autheurs disent estre de
Fer, & soutenu en l'air par la vertu
de l'Aimant ,est visité tous les
ans par de grandes Caravanes de
quatre-vingt & cent mille Personnes,
pour estre en asseurance
contre les Arabes qui ont coutume
de lesdétrousser sur le che.
min, & où l'on porte un magnifique
& riche Pavillon de la part.
du Grand Seigneur, pour en
couvrir le Tombeaude leur Prophete.
Quoy queles 8c les Mau[ol¿Ci",
leurs Tombeaux au front de leur
Armée, pour avoir l'image de la
Mortdevant leurs yeux, & pour
ne la pas redouter dans les combats;
comme dit Calcondyle livre
3. Le Tombeau de Mahomet
quiestàlaMéque, &que quelques
Autheurs disent estre de
Fer, & soutenu en l'air par la vertu
de l'Aimant, est visité tous les
ans par de grandes Caravanes de
qatre-vingt & cent mille Personnes,
pour estre en asseurance
contre les Arabes qui ont coutume
delesdétrousser sur le che.
min, & où l'on porte un magnifique
& riche Pavillon de la part
du Grand Seigneur, pour en
couvrir le Tombeau de leur Pro-
Pl-icte.- (II
Quoy queles & les Mausolées
magnifiques Sepulchres donc
nous avons parlé, ayent esté pour
les Roys & pour les Princes,
voicy qu'un accident fait qu'une
Fourmy est plus noblement ensevelie
queCleopatre Reyne d'Egypte.
CetteEpigramme ledit,
parce que ce petit animal fut enfermé
dans de l'Ambre transparent
,
& cette Reyne dans du
Marbre.
Ilm'Vis mygdemojaccat Cleopatra
flpulcro,
Use Formica iacetnobilioreleco.
Nous finirons parleSepulchre
de Timon
,
dit le Misantrope
,
qui
avoit esté construit surle bordde
la Mer, & que cét Element avoit
tellement en horreur, qu'il vomissoit
continuellement ses Flots
contre ,
&: avec le remps le repoussa
fort loin; car comme il
avoit eu en haine les Hommes,
leMer n'en eut pas moins de son
: Corps 6cde son Tombeau.Voila
l'Epitaphe qu'ils'estoit fait luy
mesme, & que l'onvoyoit.
Hicfrm possvitam miferdmque ¡no.., ftraquefepultwi ..-
Nomcn non quaras, dii Icélor,tt
maieperdant,
ET DES TOMBEAUX. IL faut maintenant parler des
Corps qu'on bruloit. Cette coûtume,s''"ob-s-ervoi- tc-h1-e--zd-i%v*e---r--
ses Nations. SelonlaFable,Pluton
a estélepremier quiait inhumé
les Corps; & MerealeA
esté aussi le premier qui les ait
brulez,comme dit Alexandre
Sardus, liv. I. chapitre dernier.
Argius,Fils de Licmius, a estéle
premier des Grecs dont le corps aitesté réduit encendre, ayant
r-esié tué en la guerre que ce
Peupleavoit contre Laomedon
Roy deTroye.Quoy cette que coûtume foit tres-ancienne,
elle ne laisse pas d'estre descenreduuërsjusqu'au
temps des Empe-
Romains; mais elle nese
pratiquoit presque que pour les
Personnes deconsidération.
Quand le Roy des Scythes
venoit àmourir
,
ils en vuidoient
lesentrailles,&remplissoient
le Corps de benjoin, d'encens,
de cinamome, & d'autres parfums
broyez avec de la graine
d'ache &. d'anis
,
& enduisoient
tous les membres de cire,puis
l'ayant mis dans un Chariot, ils le
portoient dans toutes les Provinces
de la Scythie,&enfin, comme
rapporte Herodote liv. 4. ils luy
donnoientlasépulture. Les Sepulcres
des Roys de cette Nation
estoient proche de l'embouchure
du Boristene, où ilcommence
àestre navigable, fort peu loin
du Païs des Gerches. Ceux qui
recevoient le Corps du Prince,
estoient obligez d'en faire autant
que faisoient ses Courtisans& [es.-
Domestiques, c'est à dire, de se
couper une oreille,de tondre leurs
cheveux en rond, de se taillader
les bras, de se déchirer avec les
ongles le nez &le front, & de
se percer la main gauche de fié-?
ches; ce qui se reïtéroit encore
au bout de l'année. Mais ce qui
^paflè toute humanité, on étrangloit
sa Concubine qu'ilavoit
chérie le plus ,
pour,l'ensevelir
dans le mesmeTombeau. De
plus, tous ceuxquiavoientesté
au serviceduPrince, ne faisoient
pas de difficulté de se donner la
mort pour l'acompagner,comme
son Echanson,ses Estafiers \,k<:
autres.C'est aussice que raporte
Zuingerus , sur la Pompe des'
Funéraillesdeces Roys.
Les Indiens avoient la coutume
de bruler les Corps de leurs Princes
,& dans le mesme Bucher
on mettoit celuy dela Femme
qu'ilsavoient le plus aimée, quoy
que les Brachmanes quiessaient
leurs Prestres, inhumassentles
Corps de leurs semblables.
t Les Thraces & les Géresgar..,z--
doientcettemesmecoûtume, de
mettre dans Je mêmeSepulcre la
Femmede leurs Princes la plus
chérie, & c'estoient les Parens les
plus proches qui luy donnoient le
coup mortel,afin qu'elle lesaccompagnast
en la mort, comme
elle avoir fait en leur viè.n
Les Ethiopiens obfervoient à
peu prés la mesmecoutume, èc
mettoient avec le Corps dans le
Bucher quantité de parfums,
,
d'herbes odoriférantes, & d'encens
, pour en rendre la flame
plus agreable à l'odorat. Autant
en faisoient les anciens Allemans,
mais sans odeurs.
Les Gaulois, avant qu'ils eussentesté
vaincus par Césarquand
il vint dans les Gaules, avoient
atîiTi la coutume de bruler les
Corps, en mettant au mesme
Bûcher ce que le Défuntavoit eu - de plus cher & de plus précieux.
Le Peuple commun chez les
, Thracesavoitunecoutumeopofée
à la plùpart des autres Na-
- tions, car on solemnisoit les Fu-
- nérailles desDéfunts avec grande - joye, des Banquets Íomprueux
& l'harmonie des Instrumens,&
ils pleuroientle jourde leurnaissance,
parce, disoient-ils, qu'ils
- estoient délivrez des travaux ôc
des périls de la vie en mourant. ,
La coutume de brûler les
Corps & de les inhumer, eftoic:
presque égale chez les Romains-:
mais la premiere s'observoit le
plus souvent pour les grands Se
lesPrincipaux;&la seconde pour; lQ..Populace. Macrobe en ses Si-.
turnales remarque que celle de
réduire les Corps en cendresa
duré jusqu'au temps des Princes
Chrétiens, c'est àdire fous l'Empereur
Theodose le jeune, à sçavoir
408 ans de la Naissance du
Sauveur.Toutefois lesFunérailles
de Poppée, comme nous avons
dit, se firent avec grande pompe
à Rome. C'est au liv. 7. chap. 7-
& Eusebe liv. 9. chap.8.
L'on trouve que Numa Pompilius
,
qui sur le second Roy de
Rome ,
donna la charge de la
Sépulture & des Funéraillesdes
Romains au Grand Pontife, ôc
qu'il fut luy-mesme inhumé prés
de l'Autel de la Fontaine Egerie,
qui estoit la Déesse qu'on dit
qu'il confultoic la nuit sur le Gouvernement
de Rome. La Lignée
des Cornéliens fut inhumée jusqu'au
temps de Sylla Dictateur,
qui fut le premier dont on reduisit
le Corps en cendres à Rome,
quoyqu'il fustde la mesme Race.
LeCorpsdu grand Pompée,
qui fut vaincu en la guerre de
PharGde., & qui dans sa retraite
en Alexandrie fut perfidement
tué, parPhotin &Achillas, Satellites
de Prolemée, & par son
ordre, fut brulé sans honneur &.
sans pompe sur le Rivage d'Alexandrie
par unancien Romain
nommé Codrus, & Cornelie son
Epouse en alla recüeillir les cendres
avec beaucoup de douleur
& d'amertnme.
Suetone
, en la vie de Jules
César, nous fait une peinture
aitteZ: lugubre de la mort de cet
Empereur; car apres avoir esté
assassinédansle Senat, son Corps
fut porté dans le Champ deMars,
pour y estre réduit en cendres,
& les cendres enfermées dansune
Urne, comme c'estoit la coutume
, & de là estre portées dans
le Monument qui devoit estre
préparé. Mais la confusion fut
si grande, que les Senateurs ne
purent tenir aucun ordre en ses
Funérailles jusque-là mêmeque
la Populace animée alla rompre
les Bancs du Sénat, pour en
apporter les débris au Bucher où
le Corps alloit estre consumé,
Virgile, livre 6. de ttEneIde;
nous fait une autre peinture d«
tout ce que l'on observoit en cette
forte de Funérailles, qyatid il
fait la description de ce qui foc
t pratiqué en celles de Mifenus,
¡ qui estoit un Trompette d'Enée,
t£c qui fut noyé. On luydressa un grand Bucher, & l'on mit
autour des Cyprés liezde Bandelettes
noires ou bleuës, avec
les Armes donc le Défunt s'étoit
servy en guerre. Apres que
le Corps glit esté lavé &. oingr,
on le mit dans un Lit, couvert
de ses Vestemens de pourpre, &
il fut porté de cette maniere au
Bucher.Selonla coutume des
Anciens, on portoit en arriere
des Flambeaux allumez, pour
mettre le feu au Bucher.
fuhj,e&awmortparentum
Avertitenuerefacçm*
Pwis08 jetta -dans le enefroeBûcher,
de l'encens;de l'huile,d. viandes, &desodeurssuaves.
Thureadom, dapes, fuso craterer
olivo.
Le Corpsestant consumé, on
arrofoitles os & les cendres de
vin noir,comme dit Tibul.liv.3.
Elégie 2.&on les enfermoit dans
une Urne,pourestremise au
Tombeau.
Le mêmeVirgile, liv.4.faitune
ample Se magnifique représentationde
tout ce qui fut observé
aux Funérailles de Didon,Reyne
de Carthage, qui s'estantdonné
elle-mesme la mort, monta sur
leBucher pouryexpirer, y ayant
fait porter lesVestemens précieuxqu'Enée
luy avoit laissez,
pour y estre consumez avec elle.
Voicy encore une autre marque
spécieuse decesAntiquités.
Cyrus, Roy des Médes & des
,
Perses,
Perses,ayant vaincu Crésus Roy
de Lydie, & l'ayant réduit en
l'état d'un misérable Esclave, ne
lefit-il pasexposer surun Bucher,
sans aucuns ornemens Royaux,
pour y estre brulé vif? Ce fut
alors que ce Roy se souvint des
paroles que le PhilosopheSolon
luy avoit tant de fois repétées
en son Palais mesme, J>h£aucun
Mortel ne se peut estimer heureux
avant lamort. Mais lors iiie ce
Roy alloit estreréduit en cendres
au milieudes flames,leCiel,
comme s'il eust estétouché du
malheureux estac de ce Prince,
permit qu'il s'élevast un si prompt
orage, qu'il éteignit le feu de
ce Bucher, & Cyrus dont le coeur
fut attendry
,
fit délivrer Cresus,
qu'il renvoya en son Royaume
dont il l'avoit dépoüillé. C'est
ce qui est rapporté par justin.
Dans un ancien Tombeau, qui
estoit celuy de Ciceron, plusieurs
siécles apres que ses cendresy
avoient esté ensevelies, on trouva
deux Urnes, dont l'une estoit
pleine des cendres de son Corps,
,& c'estoit la plus grande; &. dans
la plus petite ce n'estoit que de
l'eau, que l'on tient avoir esté
les larmes de ses Amis qui avoient
assisté à sesFunérailles. Ce Monument
est dans l'Isle deZante,
autrefois Zacynthe, dansl'Etat
des Venitiens, & futouvertl'année
1544. aux Calendes de Décembre
, comme leremarque le
Livre en Figures desMonumens
des Personnages illustres,imprimé
àUtrech. Ces mots font gravez
sur son Sepulcre, M. Tulii
Cicere, have, &tuTeptia Antonia.
Mais voicy une remarque digne
de consideration, sur la reduêè:
on des Corps des Roys des
Indes en cendres. Les anciens
Roys de ces Regions faisoient
cüeillir une espece de lin qui re..
siste au feu, & que l'on appelle
Incombustible& l'on s'en servoit
à faire des Suaires. Ces Suaires
estoient d'un prix inestimable, &
n'estoientemployez que pour les
Testes couronnées. Ce Lin se
nommoitLinum Asbestinum, Lin
inextinguible. Solinen parle;&
Pline liv.19.chap.1. dit qu'il ne
croissoit que dans les Deserts, en
des lieux extrêmement chauds,
&où les Serpens frequentent;
ainsi c'estoitla difficulté de le
trouver, & d'en cueillir. On
couchoit les Corps de ces Princes
dans des Toiles faites de ce
Lin, & on les en envelopoit, de
1arre que les cendres du Bucher
ne se pouvoientmesler avec celles
des Corps;& comme ces Suaires
neseconsumoient point dans
le feu, au contraire ils en sortoient
plus purs, il estoit facile
d'en tirer les cendres & lesossemenspour
les mettre en des Urnes
d'or ou d'autre métal precieux,
pour estre ensuite portées
dans les Mausolées deces Princes.
On donne la meqme vertu à
la Pierre Amianthos, dont on tire
une espece de Coton a pres l'avoir
batuë 5cfroifljee
; tk on s'en
1ère pareillement pour faire des
Suaires, £c des lumignons de
Lampes, dont le coton ne se
consume point au feu.
Sur cette antiquité de bruler
les Corps, on remarque plusieurs
choses
; & il en arriva une étonnante
dans le Bûcher d'Etheocle
& de Polynice,Freres & Fils,
d'OEdipe. Ces deux Princes eurent
guerre ensemble pour la
Couronne deThebes. Etheocle,
commeaîné, devoit regner la,
premiere année, & Polynice la
feconde
; mais le plaisir de regner
sembla si doux à cet Aîné,
qu'il ne voulut pas que son Frere
regnastà son tour. C'estde là
ques'éleva cette sanglante guerre
entre les Thebains& les Grecs,
car Polynice avoit épousé Arie"
Fille d'Adraste Roy d' Argos.
Cette guerre fut si funeste;
que tous les Princes Grecs furent
tuez dans la Bataille, à l'exception
d'Adrafte ; & commeelle
ne se pouvoit terminer, Etheocle
& Polynice furent contraints
d'en venir aux mains l'un contre
l'autre, & se tuerent tous deux,
leur haine n'ayant pû s'appaiser
par les larmes de Jocaste leur
Mere, non plus que par celles
d'Antigone & d'Ismene leurs
Soeurs. On leur prepara un Bucher
commun pour réduire leurs
Corps en cendres, à la veuë de
Thebes & des deux Armées;
mais tous les Assistans furent furpris
de voir la flame se separer
en deux, pour marquer que la
haine de ces deux Princes duroit
encore a pres leur mort. C'estce
quia fait triompher sur leTheatreces
sçavantes Plumes qui ont
donné la Thebaïde,l'Antigone,
l'oEdipe, & les Freres Ennemis.
On jettoitaussidans le Bucher
ce que le Défunt avoir chery le
plus, ouce qu'il avoit de plus
precieux; comme on le voit aux-1
Funérailles de Patrocle, liv. 17.
de l'Iliade d'Homere
, car pii
précipita dans le feu quatre de
les plus beaux Chevaux, avec
douze des plus nobles Troyens
égorgez pour Victimes.
Cette barbare manie d'égor--
ger des Hommes aux Funerailles
des Roys, des Princes, ou des
principaux Chefs d'Armée tuez
en guerre, efloit usitée chez les
Grecs & chez les Troyens. C'étoit
quelquefois de braves Capi.
taines, ou d'autres Prisonniers
de guerre,qu'on immoloit de
cette forte auxManes de ces Princes.
C'est ce que represente Virgile
liv. XI. de l'Eneïde, aux Funérailles
du jeune Prince Pallas,
Fils d'Evandre Roy du Latium.
Vinzerat &pett terg* maum, qws
mlttcret umhrû
Inferioé, cdfo fparfuros fanguine
lfnmmds.
On jettoir non feulement ces
Victimes dans le Bucher, mais
mesme les Armes dont le Mort
avoir pû dépoüiller ses Ennemis.
On y ajoûtoit les Vestemens les
plusriches&les plussomptueux;
comme Enée fie en celuy-cy,
ayant vestu le Corps de Pallas
d'un habit de pourpre enrichy
d'or,& l'ayant couvert d'un autre
sur le Bucher. Ces Vestemens
estoient ceux mesmes qui avoient
esté faits des mains de la Reyne
Didon, & qu'ilavoit emportez
avec luy
,
quand il l'abandonna
pour venir de Carthage en Italie.
Outre cela, une Toile pretieuse
estoit encore l'ouvrage de cette
Reyne, pour ensevelir le Corps
de ce Prince.
Tum gemmas vesses,oftroque arnaque
rigentes^
ExtulitJEtHas, quoes itli UtaUbïrum
Jpfafuù quondam manihut Sidonia,-
Did&
Fecerat>drtenuitelatdifcrcverat
aura.
De plus, on portoit les Trophées
d'Armes, & tout le riche
Butin que le Défunt pouvoit
avoir faitsur l'Ennemy
, avec les
noms des Nations qu'ilavoit prises
; & mesme on portoir les Armes
renversées, comme dit Stace
liv. 6. de sa Thebaïde. C'est ce
qu'on observeencore aux Funerailles
de nos illustres Guerriers,
en lescouvrant de Crespe. Vie*
gileau mesme liv.
¡ Indntofquc juhet truncos hojlilibm
armu
Jpfosf -rreducesy immicaquenomina
fiÉ-j.
,<5 Cette pompe estant achevée,
on disoit le dernier adieu aux
Manes du Défunt, ce qui se repétoit
trois fois; & ce que l'on
observe encore aujourd'huy aux
Funerailles des Roys & des
Reynes.
Salve jternam, mi maximeFalla,,
JEttrntWjHe vale.
L'année estant expirée, les
Parens & les Amis venoient offrir
leurs Presens sur des Autels dresfez
prés duSepulchre, & les Ensans
honoroient les Manes de
leurs Peres comme des Divinitez,
& les renoient pour tels, comme
dit Plutarque en ses Questions
Romaines, & Cornelius Nepos
en l'Oraison de Cornelie aux
Graques.
Theophraste dit, que souvent
au lieu de mettre le Corps au
milieu du Bucher, on le mettotc
dans une Pierre circulaire & creuse,
pouren conserver les cendres
sans aucun meslange de celles du
bois; mais cette circon stance ne
change point la coutume ny la
nature de la chose.
On n'égorgeoitaucuns Prison.
niers deguerre, ou Esclaves, aux
Funerailles des Princes ou des
Chefs qui estoient morts chez
eux, comme l'on voiten la mort
de Didon, dont on
-
vient de
parler. Pour ce qui est des devoirs
que les Anciens rendoient apres
la mort, c'estoit que ceux de
la Famille du Défunt, se rasoient
la teste, & jectoient leurs
cheveuxdans le Bucher avec le
Corps, ou les mettoient dans le
Sepulcre avec le mesme. On
menoit ensuite un grand deüil.
On répandoitaussi des larmes
dans les mesmesTombeaux. C'est
ce que remarque Homere, liv. 4
de son Odyssée; 6c Eurypide en
son Iphigenie.Cet office de pleurs
continuoit trois jours avantles
derniers devoirs que l'onrendoit
aux Défunts, comme témoigne
Apollonius, livre 2. des Argonautes.
, Nous voyons de plus, que
pour augmenterledeüil on loüoit
desFemmes àprix d'argent,qu'on
appelloit Pleureuses,( Tr&fieoe.)
C'est ce que dit Virgile, liv.3.
de l'Eneïde, aux Funerailles de
Polydore, que la Reyne Hecube
luyfait faire apres avoir esté tué
en Thrace par Polymnestor son
Oncle, qui vouloitusurper les
richesses qui luy avoient este
données en dépost durant la
guerre de Troye ; & les Troyens
appelloientcesPleureuses Iliades,
du mot Grec d'Homere. Elles
avoient les cheveux épars, &
jettoient de longs soûpirs, en
s'arrachant les cheveux 6c levisageavec
les ongles.
Etcircum Iliades crincm de mercfiluræ.
On prenoit aussi des Hommes
à gage pour le mesme effet, &
qui en faisoient autant que ces
Pleureuses ; mais cettecoûtume
fut défenduë aux Egyptiens par
Moïse
, comme il est marqué au
Levitique
, 19. & au Deuteronome,
14. Solon la défenditaux
Atheniens. Lamesme futdéfendue
aux Juifs
,
& les Decemvirs
la défendirent aux Romains. On
se servoit aussi auxFunerailles,
d'Instrumens lugubres ,comme
TdeFalutmes, bdeoHauutrbosis., 6c de
Cetre coutume de loüer des
Pleureux :&- des Pleureuses, a
esté fort usitée chez les Romains,
&c a duré long-temps.Il en a passé
mesme uncertain usage jusque
dans nostre siécle, que l'on prenoit
à prixd'argent desHommes
qu'on revestoit degrandes Robes
noires traînantes douze ou quinze
pieds derriere, ayant en la teste
de longs Capuçons en forme de
tuyau pendans surlevisage. Ce
font ceux qu'on employoit aux
Funéraillesdes Personnesdequalité,
quelquefois au nombre de
douze ou vingten deux rangs,
& quelquefois plus, avec un autre
qui marchoit (ènl au milieu sur le
derriere, traînant une pluslongue
queuë que les autres. Ce font ces
Hommes que l'onappelloit Babeloux
; mais à la fin cette coutume
s'est éteinte.
Tertullien au liv. 13. de la Resurrection
, tire la coutume de
bruler les Corps, de l'exemple
du Phénix, qui se prépare un
Buscher de bois aromatique,
d'Encens, de Baume,&d'autres
odeurs suaves
,
& se donne la
nort luy mesme
, pour s'y consumerensuite,
ressusciter &serajeunir;
les Hommes, dit-il, devant
un jour renaistre& revivre
comme cét Oyseau. Lactance
parle ainsi du Phenix à la fin de
ses Ouvrages.
Confinâtindefibifeunidum.si'vefipulcrumi
Nampéritutvivat,(e tamenif»fa créât.
fuccos
, o drre;î divite
IVAcdores fjlvây
JVuoslegis Ajfyrlm, quos opultn*-
TH4 Arahl.
T-unc inter variosanimam commendatodores,
Dcpojîti tanti nec timet illajidem.
Aprés avoir mis les cendres
dans le Sepulchre
, on y
mettoitles marques de (a Prosession
, fussent Hommes de
Guerre, ouqui eussent excellé en
quelque Art, comme dit Homère
d'Elpenor en son Odyssée,
quireceut d'Ohne en son Tombeau
un Aviron en espece de trophée
, pour avoir esté Homme
decoeur , &c avoir servy ce Roy
sur Mer. Autant en dit Virgile
liv. 6. en faveur de Mifénus ,à
qui Enée faitdresserunMonument
surune Montagne,qui depuis
a porté lenomdeMiséne,
oùilluy donna une Trompettes
&. une Rame,pour marquer qu'il
avoiresté dèÍon tempsexcellent
Trompette e,,,, Rameur.
Ingentimole Jcpulcrum
Jmponit,fuacjucarmaviro,remum..
que tuliâmefue.
Archimede qui avoir une parfaire
connoissance de la Geometrie
& de la Sphere
, comme dit
Ciceron
, au liv. 5. de ses Tuscu-
Janes, obtint de ses Amis d'avoir
sur sa Sepulture, pour marque de
sa profonde science, une Sphere
avec un Cylindre & un Compas.
C'estceque Plutarque confirme
aussi en la vie de Marcellius.
On tient pour asseuré que les
Romains ont appris des Juifs 6c
des Chrétiens à ne plusbrulerles
corps, comme ils avoient fait
long-temps auparavant. C'est
EusebequileditauPassagecité.
Quand on faisoit les Obséques
pour ceux qui estoient morts
en des Pays étrangers, on leur
dressoit des Tombeaux au lieu
d'Autels, au pied desquels on leur
presentoit du Vin & du fang des
Vi&imes, & quelquefois du Vin
mêlé avec le sang, &on invitoit
leurs Manes pour en venir boire.
C'est , ce que fait Andromaque
Femmed'Hector, qui avoit esté - tué par Achille à Troye. Elle
quiestoitalors remariée à Helenus,
qui regnoit en Epire, ne fait
que les simples solemnitez que
l'on rend auxMorts dont on est
beaucoupéloigné.
Les coutumes d'inhumer ou
<îebrûler les corps estoient differenteschez
diverses Nations, &-,
cda (c pratiq uent en des lieux
éloignezc'.esVilles. A Athenes
on porto*tles Corpshors laPorte
sacréej2c la mesme Loy qui
estoit observée chez les Athéniens
,
l'estoit aussi chez les Sicyoniens,
comme rapporte Plutarqueen
lavied'Aratus.
Les Habitansde l'Islede Delos
estoient encore plus religieux
en cela, & leursuperstitionestoit
telle, qu'ils tenoient que la Déesse
Latone ayant accouché d'Apollon
& de Diane en cette Isle,
il n'estoit alors licite qu'aucun
mortel yfust inhumé, ny qu'on
y
souffrist aucune Sepulture.
Aussi faisoit-on porter les Corps
des Défuntsen des Islesvoisines
pour y estre ensevelis
, tant la
superstitionavoit de pouvoir
sur l'esprit de ces Peuples.
Les Nosamons Peuples de la
Lybie
,
ayoient tant deveneration
pour les Sepulchres, & pour
ceux qui y estoient, que quand il
falloit jurer pour quelque chose
dedouteux,ils mettoient la main
surces Monumens, &faisoient
leur Serment; ou- s'il y avoit
quelque chose àdeviner,ils seretiroient
vers la nuit aux Tonru
beaux de leurs Ancestres
,
& s'y
estant endormis, comme ditTertullien
au liv.de l'Ame chap.57.ils
tenoient pour un Oracledivin le
Songe qu'ils y avoient eu endormant.
Les Celtes anciens Habitans
d'une partiedes Gaules, & proches
voisins de l'Espagne
,
n'en
faisoient pas moins, 6c se retiroient
prés des Tombeaux pour
y passer la nuit, ôcettre certains
de ce dont ils estoient en doute;
se persuadant que les esprits des
Défunts qui y residoient,les viendroient
tirerde perplexité.
Les Augiles habitans d'autour
de Cyrene
,
consultoient les Manes
des Morts de cette maniere.
Ils se couchoient sur les Sepulchres,
&aprés y avoir fait leurs
prieres,& s'y estre endormis,ils
tenoient pour réponses les visions
ou les songesqu'ils y avoient
eus.
Les Athéniens & les Megariens
ensevelissoientles corps de
diverse maniere
,
& ordinairement
les faisoient porter en l'ine
de Salamine pour les y inhumer.
Mais ces deuxPeuples estant
tombez en dispute pour la proprieté
de cette IHeJe sujet en fut
rapportéàSolon, qui n'en pût regler
la possession que par la pluralité
des Corps enterrez, disant
que les Athéniens enterroient les
cadavres des leurs le visage tourné
vers l'Occident
,
& les Mégariens
vers l'Orient, & que le
plus grand nombre devoit l'emporter.
Les Mégariens au contraire
répondirent que leur coûtume
estoit de mettre deux, trois
& quatre Corps ensemble en un
mesme Tombeau. MaisDiogéne
Laertius dit tout autrement,
& que les Athéniens enterroient
les corps la face tournée vers
l'Orient, & les Mégariens vers
l'Occident
,
& qu'il s'en falloit
rapporter à ce que Thucydide en
asvoitt éicriot pounr rés.oudre la que- Les Cariens avoient une méthode
particuliere d'ensevelir IC5
Corps de leursCompatriotes, en
laquelle ils ne sepouvoienttromper
,
si on en venoit à la dispute;
car chacun affectionnoit ceux
deson Pays, & avoitsa coutume
particuliere.
On trouve aussiquechez les
Perses, chez les Grecs, & chez
d'autres Nations, les Capitaines
aprés le Combat, prenoient soin
de renvoyer les Corpsde leur
Ennemis tuez dans la bataille,
pour leur donner la Sépulture
C'est ce que fit Pausanias chez
les Grecs envers ceux des Perses,
qui estoient demeurez sur la place
, quoy queMardonius leur
Capitaine
Capitaine n'eust pas rendu la pareille
aux corps des Grecs qui
avoient esté tuez dans le combat.
Autant en fit Philippe, Pere
d'Alexandre le Grand , envers les
Grecs, qui avoient elfcé vaincus
prés de Cheronée
, aux corps
desquels il rendit les honneurs funébres,
& les renvoya à Athénes.
Alexandre le Grand se comporta
de la mesme maniere que
son Pcre envers les Soldats de
Darius, Se envers la Mere de ce
Roy, à laquelle il permit de rendre
les derniers devoirs à ceux à
quiellevoudroit selon la coutume
des Perses, ainsi qu'il les rendit
luy mesme à SisygambisMerede
Darius aprés sa mort.
Homére Iliade2. dit la mesme
chosedes Grecs;car Nestorperfuade
auxChefs de faire recherche
des cadavres des leurs, pour
les bru!er &enensevelirles cen-
:'
dres dans un mesmeTombeau:
ce qui fut aussi la coutume des
Troyens, aussi bien que des A- théniens, de rapporter les ossemens
de leurs Mortsen leur Patrie,
comme ditThucydide Jiv.I.
>£c mesme on dressoitdesMonumens
communs aux Soldats
qlii avoient perdu la vie au sujet
de leur Pays; oùl'on ecrivoit
leurs noms ..& la Tribudont ils
estoient.
Les Romains obfervoient encore
laLoy desXII. Tables, par
laquelle il estoitpermis d'aller
chercher les -corpsdes Soldats
tuez pour lesrapporter chez
eux, afin d'y estre ensevelis ou
brulez
, comme remarque Appian
liv.1. desGuerresciviles.
Olaus Magnus Archevesque
d'Upsal liv. 6. Chap. 45. de la
Violationdes Sepulchres ,rapporte
diverses Observations,entr'autres
,
qu'Hannibal ayant
vaincu Marcellus, il en fit orner
le corps avec beaucoup de magnificence
, avant que de le reduireen
cendres; puis ilenvoya
ces mesmes cendres à son Fils,
dans une Urne d'argent, y ayant
fait ajoûter uneCouronne d'or,
pour avoir remarqué une gerérosité
merveilleuleen ce grand
Capitaine.Parlàonvoitqueles
Carthaginoisreduisoient en cendres
les corpsaprès leur mort.
MaisSyllaAgit bien d'une autre,
maniere envers le Corps de
Marius, dit le mesme Olaus, car
après une cruauté épouvantable
,
il nese contenta pas d'in-
J'i.11cer ceux qu'ilavoit vaincus,
mais il en fit arracherles os des
Tombeaux& les jetter en la
Mer. Cefut avec la mesme barbarie
qu'il traita le corps de ce
grandPersonnage, quis'estoitsignalé
en tant de batailles par ses
faitshéroïques. Mais luy mesme
, comme ditPlutarque, craignantde
servir de joüet à ses Ennemis
a près sa mort, ilordonna
par son Testament queson corps
Jufl- brulé, si tostqu'il auroirren-
>dui^me. Ce fut le premier des
Romainsdont lecorps ait entré
4ans le bucher.
Antoine se comporta avec
beaucoup de clemence envers
Brutus; car après avoir remporté
la victoire sur luy
,
il en fie envelopper
le corps dans une Cotte
d'armes de pourpre, & après l'avoir
fait consumer dans le feu, il
prit foin d'en envoyer les cendres
à Servilie sa Mere & à Porcie
son Epouse.
Solon entre ses belles Loix
, y
encomprend une ,par laquelle
il estoit défendu de faire aucune
injure auxTombeaux,aux corps
ou aux cendres, que l'on y avoit
enfermées,disantque c'estoit un
crime qui ne se pouvoit aucune- :
ment expier.
Alexandre le Grand, a prés
avoir vaincu Darius, s'envint en-
Perse, oùil fitmettreà mort un
Genéral d'Armée, pour avoir
osé ouvrir le Tombeau de Cyrus
; ayant esté touché de beaucoupde
ressentiment de ce qu.Jil
avoit leu en une Epigramme
Grecque, qui estoit sur le Monument
de ce Roy,& qui en expliquoit
les actions & lafortune,
voulant punir le crime de ce Genéral
,
Déécfvuangner lets .M.anes du Pyrrhus Roy d'Epire ne van..
gea-t-il pas avec beaucoup de justice
la mored'un Voyageur,
qu'il trouva tué dans une Campagne
êc sans sepulture, le Cadavre
en estant gardé depuis trois
jours par un Chien, hurlant incessamment
& sans manger. Ce
Roy fit donner d'abord la Scpulture
au corps, & ayant amenéce
Chien en son Camp., cé<,
animal ayant reconnu les Autheurs
du meurtre se jetta sur
eux, Be les déchiroir. Pyrrhus
averty de cela les fit prendre
&punir du supplice qu'ils merif
toient;
On voit donc, pour revenir
au principe de la Sepulture
, que
ce droit ne peut estre refusé à
qui que ce foit sans une extrême
barbarie, & sans mesme en excepter
les Ennemis. Les Philiftins
permirent aux Parens de
r
Samson d'enlever son Corps, &
de luy donner la Sepulture. Les
HabitansdeJabes de Galaad furent
loüez beaucoup,pour avoir
au peril de leur vie enlevé le
Corps de Saul & de Jonathan,
pour les porter dans les Tombeaux
des Roys leurs Ancestres.
Tobie se faisoit un devoir de
pieté d'ensevelirlesCorps, &les
retiroit mesme chez luy, quittant
le plusfouventfon repas pour les
mettredans la Sépulture , & instruisantson
Fils àce mesme de-.
voir.
Les Corps mesme de ceux qui
avoient esté crucifiez, devoient
estre inhumez avant le coucher
duSoleil. L'Ecritureenl'Eccle-
- siaste 6.3. Jerémie 36.30. avec le
cha p.22. 19.&2. Roys9.10. envisage
le défaut de Sepulture
comme une peine & comme une
malediction; & là-mesme eXiÎge.
re l'inhumanité des Chaldéens.
en ce qu'aprés la prise de JeruGw
lem, ilsn'accorderent pas. la Sepulture
àceux qu'ils avoientmassacrez.
Et Josephe liv, 4,chap.
14. déplore la misere de ceux de
la mesmeVille
,
d'estre privez de
laSepulture
,
6c d'estre exposez
aux Corbeaux & aux Bestes fau-
-
vages. Les Payens mesmes. qui
consideroient le droit de Sepulture,
comme undroit&uneloy
de la nature, disoient que l'empescher
estoit une barbarie & unefureur.
La Fable ne nous dit-elle pas
que l'on souhaitoit passionnément
que les Corps su(Ten& inhumez
,
puis que les Ombres ou
les Manesdes Défunts n'estoient
pas receus, pour aller aux
Champs Elisees
,
à moins qu'ils
n'eussent erré cent années le
long des rives du Styx,avant
que de le parler dans la Barque:
de Charon ? Encore faUQU-il.por-.
terl'argent pour le passage,qu'on
mettoit en la bouche du Mort,
& qu'on appelloit Naulus, coitime
dit Lucien en ses Dialogues
des Morts,&Virgile liv.6. del'Eneïde..
li*comnu IPltt", cernùinops, inhu*
matâqueturbaest;
Portitor ille Chilronj hiques vekit
unda, fèpulti.
Et le mesme Virgile ailleurs;
1 Nttdmin
il
ignetk. Palinurejacebis
axena.
C'estoitlacourtimedesouhaiter
que la Terre ou le Sablefust
léger,qu'on mettoit surles Corps
desDéfunts; quoy queMartial
s'enrailleen l'Epigramme30. du
liv.9. Sittibi temlevis,mollique ttgdris
IIrtlltl.,
-
Ive tUIt fif). pêjjint erucrt ossi
CAlltf
L'on, remarque encore que
ceux qui entreprenoient des
Voyages par Mar, avoient cou..
:uO'e dés leur embarquement
de pendre à leur col quelque piece
d'or ou d'argent pour le prix
de leur Sepulture, dans la crainte
de n'estre pas inhumez s'ils faisoient
naufrage ,comme dit Properce
liv. 30 Eleg. 5. Homere
Iliade 8. remarque lamesmechose.
Aussiestoitceun grandmalheur
que l'on fouhaicoit à une
personne
,
& c'est l'imprecation
queThyestefaitàAtrée.
On privoit de la Sepulture les
Corps des Parricides, comme n'y,
ayant point de punition plus rigoureuse
que de n'en pas joüir.
Chez les anciens Romains &;
chez les Gaulois on les cousoit
nuds dans des Sacs de cuir avec
un Aspic,un Chien & un Coq.
D'autres y ajoûtent un Renard,
pour estre ensuite précipitez à
Rome du Tibre dàns la Mer, &
dans le Rhosnechez les Gaulois,
comme s'ils n'estoient pas dignes
detoucher la Terre.
C'eftoir la coutume en la Loy
de Moyse, d'inhumer les instrumens
avec lesquels les Malfaifaicteurs
avoient esté punis de
mort, soit le Bois, les Pierres, le
Glaive, le Cordeau, ou quelque
autre instrumens que ce fust
afin qu'il n'en restastplus aucune
marque, comme rapporte Rabbi
Mosesd'Egypre, pour preuve
dela coutume desjuifs.,—
Le desir & l'affection d'estre
enfevely avec ses Peres & ses Ancestres
est encore, une chose iî -
naturlle, qu'on l'exprime dans
le Livre des Roysendiverses manieres.
En voila quelques-unes.
Jls'ejl-râjifmblcavecfisPères. Ouil
est retournéàfm Petiple. Ouil4
dormy avecses Peres,
L'exemple de Berfellaus est
d'une grande authorité pour marquer
ce desir; car comme il est
-dit au 2 des Royschapir. 19.
quoy qu'il fun: estimé ultime amy
de David, apres la mort d'Absalonson
Fils, àla poursuiteduquel
il avoit esté envoyé, il ne
pût estre retenu dans le Palais de
ce Roy
, ny pour e repos la seureté
,
les honneurs, ny pour les
richesses
4 ou les autres plaisirs
que David luy Offl-Olr; maisestinlatitquela
Sepulturede sesPeresestoitàpréfererà
tout cela.,il
ne fit point d'autre réponse au
Roy que celle-cy. le riay *ucm
besoin de toutesces choses; maisseulement
que je retourneen ma Cité
que il meure ,
pourestreensevely
prés du Tombeau de mon Pere. Davidfut
obligé de le laisser aller
avec beaucoup de regret de sa
Personne.
La mesmechose arriva à ceux
de Jerusalem, quand sous l'EmpereurTitus
cette Ville eut esté
"Inifeà feu 6c àsang: car lapsuspart
trouvoient la mort plus douce&
plusagréabledansleur Pays
natal, esperant joüir du Tombeau
de leurs Peres
, que de se
sauverailleurs, commechezks
Romains, comme ils pouvoient
facilement le faire. C'estceque
josephe liv. 5. chap. 2. de la
Guerre desjuifs, & Hegesippe
remarquent. Cette affectionnaturelle
se voit en l'Epitaphe de
Leonidas de Tarente. Proculab
Itala jaceo terra, Atyu TarCfilo-Patyia,
hoc veromihi acerbiusmorte.
Les Grecs & plusieurs autres
Nations ne recevoient pas les
Corps de leurs Ennemis dans
leurs Tombeaux. Sophocle le
rapporte en la vie d'Ajax, où
Teucer son Ennemy prie for-t
'Umie qu'il ne messe pas ses cendres
avec celles d'Ajax
,
à cause
de leurs anciennes inimitiez: car
ilstenoient queleur haine duroit
aprés lamort, comme on aveu
cy devantau Bucherd'Etheocle
dePolynice.
Selon l'ancienne coutume des
Hebreux, comme disent Rabbi
Jacob, & Rabbi Moses, dans
lesFunerailles les Hommes prenoient
foin des Hommes, & les
Femmes des Femmes. Le Fils
oule présomptif héritierfermoit
Ja bouche& les yeux à son Pere
ou à son Parent, & recevoit fou
dernier soupir. On coupoit les
cheveux aux Défunts
, on leur
lavoit le Corps;on les oignoit&
on les parfumoit d'odeurs. On
les envelopoit de linceuls & on
les ferroit de bandes, & en cét
étatilsestoient portez au Sepulchre.
La mesme coutumeapassé
ch,-zlesGrecs,l)ch,,--z les Juifs,
poftérieurc-nietit chez les Romains.
C'estd'où En Ni dit du
Roy Tarquin.
TarquiniicorpUJ bonafxmina lavit
& unxit.
Les Tyriens & les Sidoniens
se servoient de Pourpreau lieu de':;
linceuls. C'est pourquoi ordinairementonappelloit
les Suaires
Sindones, ou Sidones, du norn-ï
de la Ville de Sidon..,-&, delà..
Pourprequiyestoitenusage.
Comme les Gentils vestoient.
le plus souvent les Corps dCSti
Défunts, pourles porter auBucher,
couchez sur des lits [om.
ptueux, & préparez, ou dansle
Sepulchre; oùceluy qui avoirle
plus grandnombre de lits estoit
estimé le plusmagniifque,cornrrteHii
arrivaauCorps deSylla
qui en avoit 60, lesRomains .&:
après eux les Chrétiens. prirerrt.-;
la mefrne coutumed'ensevelirles
Corps avec leursvestemens. Bo-,
siusen parle amplement, & me£
me à l'égard des Martyrs, puis
qu'à Romeonatrouvé le Corps
de Sainte Cecile, avec seshabits
enrichis d'or, long-temps après
son Martyre.
Saint, Chrysostome reprend
cette pompe Ôcceccedcpetife
excessive dans les Funerailles, à
moinsque ce ne foie- pour les
Pontifes , les Empereurs , les
Roys &les Princes,ou du moins
pour des Personnesillustres de
l'un & de l'autre Sexe.
Cette coutume d'inhumer les
Corps avec leurs vestemens PontificauxdansleSacerdoce,
a esté
toutefoisobservéedans l'ancienneLoy,
commeon le remarque
dansleLevirique chap. 10. parlantdeNadab
&. d'Abiu
,
qui
faisoient la sonction du Sacerdoce,
commedeLyra l'a expliqué.
La mesme coutume s'observe
aussien la nouvelle
,
puis qu'on
laisseaux Evesques, outre leurs
vestemens Pontificaux, leur
Anneau Episcopal. C'est ce qui
se voit dans les Actesd'Arnulphe
Evesquede Soissons;car comme
Everulphe son Fiere avoit oublié
à luy mettreson Anneau Episcopal
audoigt
,
ayantdisposé le
Corpsdasl'état qu'il devoitestre
portéàlaSepulture, il se souvint
de cetAnneau,& par une merveille
surprenante
,
la main du
Mort
, quoy que les doigts en lasussentrétrecis & resserrezvers
paulme,s'estendit Scpresenta le
doist. annulaire
, &ayant recelL.
l'Anneau, parlamesme merveille)
se reserra comme elle estoit
auparavant Cela arriva aux yeux
de tous ceuxqui estoientau Convoy.
Les Egyptiens
,
les, Hebreux,
& ensuite lesjuifs&les Romains,
se servoient de Toile cle Lin, qui.
quelquefois pour ornementavoit
des filets d'or, ou decouleur de
pourpre êç.,dtazur aux exrrémitez
, pour ensevelir les Corps.
Nous en ayons rapporté des.
exemples au Corps du jeune
Prince Pallas.
Nous dirons que les Juifs ont
eni toujours curieux, de faire.
mettre les Corps deleurs Défunts
en des terres neuves,& de
n'inhumer pas plusieurs Corps
ensemble
,
prefentemeptils.
ont encore la mesme Religion &.
coutume ,
qu'ilsn'ontpoint,
changée ;ils ajoutent de petits
Sacsremplisd'odeurs souslateste
du Morten les portant au Tombeau.
Mais nous voilà venus à un
Suaire le plus précieuxde tout lemonde,
qui se garde encore en
la Ville de Turin en Savoye.
C'estceluy ou le Corpssacré du-
Sauveur sur estendu te ensevely
a près sa mort, & misdans le:
SaintSepulchre. On y voit l'étendue
duSaint Corpsimprimée
avec lesStigmatesde sesPlayes.
Ilesten grande venération en
cetteVille-là,& àcertaines Festes
de l'année onl'èxpose à la veutt
duPeupleyqui y vient de toutes,
lfo parties dela Savoye & du.
Piedmont, comme aussi déplufleursautres
Provinces. Ilestoit
auparavanten la VilledeChamberry,
en la Chapelledu Château
, lors queparaccident le feu
ayant pris en ce lieu l'an 1631le
4.de Decembre,tout y futconfumé
parles Harnes, &que les
Barreaux & les GrillesdeFer ne
purentrésister à la violence du
feu. La Chaslemesme d'argent
oùestoitleSacréTresor,surfonduë,
& leboisbrûle ; mais Dieu
permit quecesacréLinceulne
receust aucune atteinte ny dommage
,
&que l'Image du Sauveur
formée de son précieux
Sang, & qui estimprimée au
milieu du Suaire demeuraft: en son
entier. Philibertos Pingoniusde
Savoye témoinoculaire,Al-
-
phonfus Paieotus Archevesque
de Boulogne;Daniel Mallonius
ThéologienDominicain,l'Evesque
de Vultubia.
,
Chifletius &:
Simon Majole
, rapportent ce
grand Miracle, en leurs Livres
Latins.
Les Juifsont emprunté des
Egyptiens la coutume d'oindre
les Corps, & de les parfumer
d'aromars ôc debonnes odeurs,
commela Genese leditchap. 50.
Enlasepulture, des anciens Patriarches5&
dans l'Eglise nais-,: fante cette coutume s'estobservée
àl'égard des Martyrs &
d'autres, comme lesActes 8.
desApostres le remarquent, Se.
Baronius en ses Annalestom. i.,
an. 69. mais Cleraent Alexan-
DRIN 1IV.Ï..feirvoir que l'excès
de ces parfums & de ces onctions;
aecté blâmé chez les Chrétiens,
& principalement du temps des
premiers, parce que les derniers
ont beaucoup retranché de la,
coutume des Hebreux, des Egyptiens&
desJuifs. Ceux quis'employoient
au Ministere de ces
Onctions
,..
Boress'ap.pelloient Pollin-
Cette mesme coutume estreprise
par lesLoix des XII. Tablés
chezles Romains, aussi bien
que la coutume de boire en la
sepulture des Morts, & sur tour
en inhumant
-
les Esclaves. 'ElIc"
Je dit en ces plfohs',Vtiflrvilis,
un6itir*,omnisque compotatiotêl—
latur.
Cettemême Loy avouluqu'on
re&raneha(1raujdL cette magni6-
cence
oene«e?xceffiveycesparsumSjprécieux,
& ces liqueurs deMyrrhe,
aux Funérailles des PC'r[lc libres,
ne fumptuojïnitnirum rfjfflïj-ve
jkretj tffCfHt)my^rbat^yotio*-mjfrtuo
Mcretur.:rÇar:comme en ipliumantouen
brulantles Corps,
on pbrerV'Qiîii,eeBtecoutumede
jiiptçre dans les Tombeaux, ou
de jetter dans le Rucher ces bonnesodeurs,
on en voit par tout
des exemples, titu dans les Sacrez
que dans, les, P roi-mes. Ho-
2re enTon Iliade6. Virgileliv.6. del'Enéide.
Lucien au chapitre du Dcrif,
-diflours 120. parlant de Stobée,
fait mentionde cetre coutume.
Apulée en son Traité de la Se*
P dtwrc ; &. Perse, satyre 3. se raille
d'unHéritieroffensede ne trouverpasune
ample succession,&
dit ainsî,
;liIt"næ
'Offk^inodora dabït**
Nicephore'",liv..IO chap 46,
ditqu'outre les enctions on employoit
le miel, foit qu'il ait quelque
qualitéparticulièrepourempescher
lacorruption,où la rriaul
vaideodeur. Maffée, en desNarrations
historiques, raportequ'on
se servoit dechauxdans les Indes,
au lieu d'aromars,& que
cettechaux a une vertu toute
contraire à celle des autres Recrions
, carelle preserveles Corps
jdc la putréfactionailleurs elle
jesconfumeen raelnoe temps. Le
mesmeAutheur dit que la chaux
s'tîimp.lo.ye en la Sepulture des
Corps cians leParisdeCorosnandti.
•
Turfellin rapporte aussi, que la
coutume des Chinois est de vêtir
les Corps de leurs habits, Be
d'y mettre de la chaux dans le
Cercueil; que ce foin yest donné
aux Pontifes & aux Prestres de
leur Loy, & souvent aux Personnes
de pieté
; & que la plùpart
des Corps y estoient ensevelis
debout, le visage tourné
vers l'Orient, ainsi qu'on faisoit
à RomeauxVestales, qu'on enfoüissoittoutes
vives debotit,potit
avoirlaissééteindre le Feu sacré.
Corippus l'Africain, décrivant
la Pompe & les Funerailles de
l'Empereur Justinien
, rapporte
la diversité d'Onctions & d'Odeurs
aromatiques qui y furent
employées.
Pour ce qui en: des Chrestiens,
on lavoit leurs Corps apres leur
mort. Saint Luc raconte dans le
chap. 7. des Actes des Apostres,
que l'on en usa ainsi envers Tabitha.
Denis Evesqued'Alexandrie,
dans Eusebe liv. 7. chap. 22.
japporce la même coutume. Gregoire
de Tours, en son histoire
xr hap. 104. de la gloire des Confesseurs,
apprend que cette couxume
s'observoit en France de
[onrcrilps ,c'est à dire, dans le
sixiéme siécle; on en voit des
exemples dans la vie de Gregoire
I, dans les Dialogues, 8c
<tans l'Homelie38. sur les Evangiles.
Apres qu'on avoit lavé le
Corps, on le laissoit quelque
tempsexposéà la veuë de ceux
quivouloientlevoir. Celaestoit
accompagné de pleurs &. delamentations
sur les Morts; comme
on fit sur S. Etienne, aura poro
de S. Luc ch. 7. des Actes.De
là vient que Saint Paul, dans 1cchap.
4. de l'Epître aux Tessaloniciens,
console ceux qui pieu-*
rent sur les morts, par l'espérance
de la Resurrection & de
l'Immortalité.
L'Autheur des Commentaires
deJob, parmyles Ouvrages d'Origene,
fait mention dans le livre
7. des sept jours & des [cpt.
nuits de Deüil. S. Cyprien ne
l'oublie pasdans le Traité de la
Mortalité, où il tâche de le moderer.
S. Chrysostome,dans*
l'homel. 61. sur S. Jean, ne condamne
pas en ces occasions les
larmes & les pleurs, mais seulement
ce grand excez. Ilen use
dans le discours3 sur lesPhilistins,
de la mesmemaniere.Il reprend
surtoutfortementla coutume qui
s'éstoit introduitede son tem ps,
&quis'estoit enracinée, de prendre
des Femmes à prix d'argent
pour pleurer&lamenter aux Funerailles.
Ce sont celles donc
nous avons cy-devant parlé.
LemesmeS. Cyprienne menace-
t-il pas dans la 4.homelie sur
l'Epistre aux Hebreux, d'en excommunier
les Autheurs
,
s'ils
n'arrestent le cours de cette dangereuse
pratique? Gregoire de
Tours dans le chap. 34. liv.5.de
son histoire
,
& Alcuin sur le
chap. 12. del'Ecclesiaste,en parlent
de la mesme maniere que les
autres.
Comme l'excez de la pompe
& de la magnificence,s'estoit
beaucoup augmenté pour la Seu
pulture,Prudencetitre 8. de la,
Bibliothéque des Peres,le dé
critdans son Hymne des Funerailles,
àc parce que le plus souventilalloitàune
dépense eX-t
cessive, Saint Augustin dans le
chap. 12. du Livre de la Cité de
Dieu, blâmecettesuperfluité.
Gregoire I. défend de couvrir
de quoyquece soit le Cercueil
duPontife, &Íd rien recevoir
pour la Sepulture desMortsliv.4.
Epiffcre4.6c44.
Du temps desApostresil yavoit
de jeunes Gensdestinez pour la
Sepulturedes Corps. Cesont
ceux que les Romains appelloientVespi
, ouVefpillones. Ils
avoientfoiad^toutrce quidevoit
estre observé, & de l'ordre que
l'on y devoit tenir.L'histoire
d'Ananias &deSaphyra nous ef\
fait mention. Dans les temps
suivans les Personnes les plugcoil.,
siderables
,
& les plus pieuses,
faisoient gloire de.s'employer- à
ce devoir charitable, & dignede
pietei— -•
-
Gregoire de Nazianzeremarque
dans l'Oraison Funèbre-is'.
de Saint Basile,qu'il fut porté
en Terre par les mains de quefà
quesSaints Personnages,&qu'alorson
avoirestably uncertain
nombre dePersonnes pour porter
les Corpsau Tombeau.
Les Flambeaux & les Torches
ont esté mis en usage de tout
temps, comme on le remarque
.du temps des Grecs& des
Troyens C'estce quis'estpratiqué
aux Funérailles de MlfënUS"
dé du Prince Pallas,commenous
avons dir; & dans le temps des
Chrétiens Saint Cyprienfutinhumé
de cette maniere
, comme
cm levoit danslesActes de son
Martyre,dont PoncesonDiacre
fait mention ensaVie. <
M1 Rigaut & Mr Lambert expliquantlemot
Grec d'Origénè
Svcol'fel-ê]Ju:r;quilpeeutnestrte chez les: que ce
terme signifie des Joncs
, ou des
cordes de
Genest
torses
,
qui
estoientcouvertes de Cire tant audedansqu'audehors
, pour y servirdeFlambeaux.Euseb. liv.
4. de la vie de Constantin le
Grand chp. 66. y employe des
Flambeaux,avec des Cantiques
comme dit Saint Chrysostome.
Gregoire de Tours liv. 3. chap.
18. parle du son des Cloche;
Beda dans l'histoire Ecclesiastique
d'Angleterre liv. 4. chap.23.
en parlede la mesmesorte.
On faisoit des Oraisons Eupe-o
bres le jour des,F-aiiérailles-j- odrç
quelques jours après -comme1^
coûtume s'en observe encore
pour les Roys ,pour les Princes.
ou autresPersonnesdehautrang.
&; de menrer.deL'un^-de-Hau^
tre Sexe.Gregoire de Nazianze
fit celle de son Frere Cefa-,
rius, de Gergonie sa Soeur, & cte)
Saint BasilesonAmy. Gregoire
de Nysseprononça celle de Me- letiusEvesqued'Antioche.
Mais pource quiest des Qrai*
sons Funebres ou Panégyrique
&de leurantiquité, on tient que;
Valerius Publicola , qui fut dé:
claréle premier Consul de R.o*
me , pour en avoir chasse leSt
Roys par le secours que Brutus
luy presta, a esté le premier qlli
les aitinstituées après la mort dUi
mesme Brutus. Quelques-uns.
font d'opinion que dés les premiers
Roys de Rome, ces Pané.
gyriques avoient esté introduits,
puis que Romulus mesme qui en)
estoitle premier, faisant une
Harangue publique en pleine
Assemblée du Senat, & de tous
les Grands de Rome
,
& venant à
s'emporter avec excez contr'eux,
fut déchiréen pieces. Florusen
parle ainsi. Les Romains ontesté
les premiers qui ont commencé
cette Cérémonie, & les Grecs
à leur imitation s'en sont servis
apjcs eux. Il cft toutefois con.
stant que dans les Guerres des-)
Grecs, on voit Uliiîe & Ajax,
dans leurs Haranguesen la dispute
desarmes d'Achille,faireune
grande énumeration des
hautsfaits de ce Prince
,
& des
hautes qualitez desa Race, en la.
présence du Roy Agammenon,
lx des autres Princes de la Grece
,
& qu*inM les Romains ne
pouvoient pasestre les prcnliersi
Autheurs deces Panégyriques.
Mais d'autres sontde ce sentinlcnr,
que le Philosophe Selon,
qui vivoit du tempsde Tarquin
l'ancien,institua les OraisonsFunébres
ou Panégyriques.C'est
ce que die Anaximénes. Quelques-
uns en donnent l'origine i.
Thesée
,
& croyent que les Athéniens
commencerent à loüer publiquement
ceux qui avoientesté
tuez en la Bataille de Salamine,
de Marathon, ou en celledu Peloponese.
Ilestcertaincomeonvoit dans
Suetone,& en d'autres Autheurs,
que les Romains n'ont passeulementloüé
les Illustres Personnagestuez
enG uerre,maisaussi ceux
quiestoientmortsenPaix,& mek
me rllffi les Femmes d'une qualiré
éminente; commefit Jules
Cesarâeé de Il ans aux Obséques
de sa Tante du cossé de son
Pere, devant les Sénateurs ôc
dans le Barreau, & pareillement
son Epouse. Tibere en fit autant
aux Funeraillesde son Pere;
te Mutius Scevola loüa en publicaussisaMere.
Nous avons dit que les Funéraillesestoient
accompagnées de
Cantiques. Chez les Grecs on
appelloit ces Chants Nxm* ÔC
Epicedia. Les Latins les appelloientPlanctusouLamenta.
Ilest
certain que les Hebreux & les
Juifs s'en font servis dans leurs
temps, ce qui est remarqué dans
l'Ecriture Sainte, & que le Roy
David lesa employez enla mort,
de Saul & d'Abner. Les Romains
ont voulu éteindre ces excez
de Lamentations par leur
Loy des XII. Tables qui le dit
ainsi
,
Mulicrcs ne gaiM radunto,
parce que, comme nous avons dit,lesFemmess'arrachoient les
cheveux & lesjouës.
De plus, on farsoit des dinri..
butions d'aumônes
,
de Pains &
de Viandes, comme disent Oriigcne
6c Saint Hierôrne en la
Lettre26à Pammachius, pour
le consoler de ht mort de Pauline
dfo'EBpeimstmree6,4&àSaint Augustin en CarthAuraeleEgvesqeued.e
1 On faisoit pareillement des
Banquetsprés des Tombeaux
des Défunts, qui s'appelloient
Agapes, comme par une dilection
fraternelle.C'est dont parle Saint
Cyprien, ,-z Tertulien en son Apologetique
chap.39. où les
Pauvres estoient admis. Mais
ayant remarqué que l'abus s'y
estoit glissé
,
il les reprit aigrement
, ainsi que Saint Gregoire
de Nazianze. Ces Agapes sefaisoient
allffi bien en la naissance
qu'aux mariages. Ilsemble que
la coutume de faire des Banquets
soitvenue ds Gentils: car c'étoit
leurordinaire de préparerde
grands Festins aux Funérailles
en faveur des Manes des Défunts,
ausquelsils se persuadoient
qu'ils venoient assister ,& prendre
un grand pjaiur) ou quedu
rnojnsils se repaissoient de la su-
-mée des Viatid-esiiLifif -clcfto-It
la coûtume de les y inviter, en
criant à haute voix dans le Sepulelire.
£
Les Grecs appeloient ces Banquets
Firidipnd, & les Romains
Parentalia.On1aiiTo11 {owvcnt ces
Viandes préparées sur les Tomjleaux
, ou on les consumoit au
feu. Homere&Virgileen font
menton, 5c ce dernier au liv.
del'Eneïde.
Libavitque dapes.
Lucien en ses Dialogues,dit quecette
superstition s'estoit estenduë
chez plusieursNations, jusqu'au
temps de Saint Augustin,
comme ce Saint Personnage le
rapporte au Discours 15. & il la
reprend bien à propos en ces termes.
-Ztioy ? l'esprit ou lesames Ititsontdhachée
s des liens de leurs Corps,
ont- elles besoin de ces fomptueuxr
Banquets ? Mais la pieté des anciens
Patriarches estoit bien éloignée
delaGentilité &dessuperstitions
des Anciens; car ils employoient
ces Viandes presentées
surles Tombeauxà la nourrituredesNécessiteux;&
cette coûtumes'estreligieusement
observée
du temps des Israëlites, comme
on le peut voiren la Sainte Ecris
tureTobie3. 17.où le Pere lare,.
commandefôiemnellemcnc au.
jeune Tobie: selon que l'ont remarqué
Lyranus & Turrianus.
Du temps des premiers Romains
Numa. Pompilius leur
Roy,voulut que le grand Pontife
eust le foin de rendre les honneursaux
Di.ux.Mânes, ôc principalement
à la Déesse Libitina*
qu'ils tenoient présider à la nJor[;
d'oùvient que l'onappelloit ceux
qui estoient employez à ces. devoirs
Libitinarrii. Il y avoitaussi
à Rome la Porte Libitinensis,
prochel'AmphithéâtredeStatilius
, par laquelle on porroit Ice,
Corps des Gladiateurs dans le
lieu de leur Sepulture. C'est dcquoy
parle Plutarque.
Les Jeux Funébres se celç
broient aussi en la Ville de Rome.
Celuy des Gladiateurs y estoit
employéen l'ivonueur des priacipaux
Rjomains/,pembm que
leurs Corpsestoient dansleBucher
j,&delà les Gladiateurs qui
y combattoientestoient appellez
jtujfaarii. Marcus&DéciusFils
de Jimtas Brutusfurent lei.p'r-t..
miers qui en célebrerenten faveur
de leurPere. CesJeux fureur
empruntez des Grecsi &: dds.,
_Troyen&vcommeoolàybied&tîs
Je Ity. 5de l'Encide
,
oir'Enéten;
J^hontxcùn,de;fan Pere Anchise
e,nff\aitRrep.re0sen'tfer decinqfortes déxSidtevdù
lsontPère eftoir>uVtaia^rc,:ce^jui se t€<Q~apwéailÀh. finy.
ExPectata dies aderat:-,twnamquâv
A : firwk
sîttroram Phaetonttstquijam lute
firtbant.
Les Cyprez seplantoient ordinairement
anx Funerailles des
Princes&des grands Seigneurs,
autour de leurs Sepultures, & de
leurs Tombeaux, & i-nest-nede-
Tvant la par te deleurs maisons.
C'cft uneespeced'Arbre fiiiieste,
& qui est pris pour lamort,
car estant coupé il ne renaist ja-
Olis.., L'Ache servoit auxSépultures
dela, Populace auliude
cet Arbre. C'fist ce que reprecseentDe
Ailscitaitqenusees.vEm"blêmespar
:JF'IIndr-a. rèjt rbort ProcetiumMomi- :. monta CUpsiJfUJ T • aleApiumpiebisprotrîfrefrondefolct.
-1 De plus, on nettoyoit la Maison
du Mort avec une espece de
Balay particuliere ;&ceuxqui
avoient ce foin s'appelloient £-
verrancdtûres'.i:
•' Chez les Anciens on couvroft
de guirlandes deFleurs la telle des
Vierges, avant que de les mettre
du Tombeau; on yen jettoit
ausside blanchesen faveur de leur
Virginité, comme Damascéne
& Nyssénus le remarquent.
Chez les Romains quand une
Veuvemouroit, quin'avoiteu
qu'un seul Mt.TY
, on la portoit
au Tombeau de son Epoux,avec
une Couronne de pudicité. On
a souvent envoyéles Corps des
Défuntsvétus de blanc dans le
lieu de leur Sepulture. LesFemmes
mcfmedes Personnes de
qualité
,
dansles Funerailles de
leurs Epoux se vétoient d.l: meftiiecouleur.,
La mesme coûtume s'observe
encore en Angleterre, deseservir
de Fleurs blanches & de vétir
les Corps des Défunts d'habits
blancs. Celasepratiquoit
autrefoisen France en la mort
d'un Roy* & la Reyne se vétoit
deblanc, c'est d'oùest venu le
nom de la Reyne Blanche, comme
Alexandre Surdus l'a remarqué
,&PoLydore \fJgleij (t.
chap.7
On avoit aussicoûtume quelquefois
aprèsles Obsç..ques.detré.,.
pandre diverses El^utsP/irfiarns-,
,for les Sepu^cbrps te Peuple Romain sur celuy d-up
,des Sçipioiis-- si c'estoisun Giierrier^on,aaackûitauro^•
Monument son Bouclier, son
Casque, son Epée & divers au..
tres Ornemens. Cette coûtumen'est
pas encore efteinte presentement,
comme on peutvoir
dans nosTemples,oùsont les,
Drapeaux& les Armesde nos
Genérauxd'Armée,arrachez
aux Voutes, C'est ce qȣ;dit
fort propos Virgile Iiv. 9. de l'Ete,
neïde. 1> Sufvcndi've-Thala,autfatmadftuy
/iigid-Jixi.
On mettoit des feüilles, de
Laurier, de Marthe, ou de quel
ques autres Arbresqui gardent
leur verdure
,
dans les Tombeaux,
fous les Corpsdes Défunca
; ce que Duranres remarqueestre
un Symbole mysté- r:Íde:l'immortalité,enfaveur
de ceux que l'on croit ne prendre
qu'un doux sommeil, pourrevivre
un jour mieux qu'auparavant.
Il yavoit de plus les Lampes
sepulcrales que l'on mettoit dans
les Mausolées. Ces Lampes
avoient une vertu particulière
qu'ellesne s'esteignoient aucunement
, tant qu'elles n'avoient
point d'air; foit que cette vertu
vinst du Lumignon qui pouvoir
estre fait du Lin Asbestos, ou de
la Pierre Amianthos dont nous
avons parlé, ou que cela procès
dast delamatiere ou de l'Huile
qui yestoit employée. Nous
avons Saint Augustin pour témoin
,
de cette vérité. Il dit
en sa Ciré de Dieuliv. 1. chap. 6,.
qu'en foüillant dans les ruines
d'un
;'¿'un ancien Monument
, on y
trouva une Lampe d'or, qui se-
Ion son inscription y avoit demeuré
allumée prés de deux mille
ans, & que quand l'air y eut entré,
elles'esteignit. Il est encore
certain que dans Rome on trouveassez
souvent de ces Lampes
dans les Catacombes & en d'autres
lieux. Roma subterranea. en
peut fournir des exemples.
Quoy que nous ayons dit un
mot des Epitaphes & de leur origine,
en parlant de la Sepulture
d'Abel,ilest à proposdeles distinguerdesinscriptions.
Lesinscriptionsmarquent
sur des Pierres,
Airain ou autre Matier,certains
ou Tombeaux appartiennent, &
d'ordinaire les mots en estoient en
abrégé, commeon le peut voir
en ces Lettres Sepulchrales. H.
M. N.H.S. qui veulent dire, hoc
monumentum non hæredessquitur.
Mais les Epitaphescomprenoient
ordinairement les noms, les dignirez
& les vertus, ou les hautes
actions de ceux qui estoient en
ces Monumens. On remarque
que les plus anciennes avoient un
style particulier,&uneagréable
varietédans leurs termes, quoy
que quelques-unes fussent simples
& naïves; & comme elles ne
sentoient ny les Vers ny laProse;
il y avoit un art ou une cadence
dans les mots donton les formoic
qu'on appelle Art Lapidairey &
qu'manuel Thesaurus de Sa.,
voyea fait revivre en la vie de ses
Patriarches. Ce sçavant Personnage
a fait des Peintures
achevées de toutes les Personnes
qu'il a écritesenson Livre, &on
ne les lit qu'avec admiration. Son
Livrea esté imprimé depuis
quelque temps à Rome avec
deux fois autant d'augmentation
sur d'autressujets curieux & sçavans.
La pluspart des Epitaphes se
faisoient aussi en Vers; & pour
voir les Eloges que l'on donnoit
au merite
,
à la dignité & aux
vertus des Personnes
,
le Livre
intitulé Rome Souterraine, en fournit
un grand dombre tant parinscriptions
que par Epitaphes,
creant recueillies de divers Autheurs.
Plusieurs ont écrit leurs Epitaphes
de leur vivant, comme Je
CardinalBaronius le rapporte de
Cassius,Evesque de Narnie.
Pierre leDiacre a fait un excellentTraité
des Epiraphes &
des Inscriptions, & mesme des
marques Hierogliphiques ou Caracteres
Romains
,
qui setrouvoient
sur les anciens Tombeaux
ou Sepulchres. Bossus est aussi.
un Autheur fort curieux de ces
antiquitez
,
de mesme queJean
Severanus&PaulAringhus.
Vvolphangus traitant cette
matiere liv.3. chapitre dernier,
rapporte tant sur Rome, sur
Naples, que surle Portugal, &
autres lieux, plusieurs Epitaphes
& Inscriptions fort ancien-
¡,Des & dit qu'on a trouvé plusieurs
vaisseaux d'or, d'argent,
d'Airain ou d'autre matiere dans
les Sepulchres, dans lesque's les
ossemens & les cendres des Corps
estoient encore enfermées,& il en
marque souvent les temps.
Pausaniasen ses Atriques mir,
que de quel temps les Epitaphes
ont commencé
,
6c dit aussi que
l'on érigeoir des Autels à la Milicequiavoiresté
tuéepour la désensedela
Patrie, & qu'on luy
rendoit des honneurs annuels; ce
que Lycurgue ordonna aussi d'être
observé.
Pour ce qui est d'inhumer les
Corps couchez sur le dos, la teste
vers le Couchant, & les pieds
vers l'Orient,c'est ce que Quailard
a remarqué dans ses Voyages
de la Terre Sainte, & ce qui se
pratique encore aujourd'huy. Le
Concile de Maçon,Canon 17.
défend d'inhumer les Corps les
uns sur les autres) mais on doit
les mettre à costé. Ille dit ainlÏ.
Non licet mortuum filer mortuum
mitti.
Les Instituts de l'Empereur
Justinienne permettent pas d'ensevelir
aucun dans le Tombeau
d'aurruy
,
sans sonconsentement.
Non licct inferre mortuum in tumutum
alienum invitodomino.
Les Romains eurent leur temps
limité pour regretter les morts;,
car Numaajouta aux Sacrifices
qu'il avoit établis, ceux que l'on,
devoit faire aux Dieux Mânes.
Il défendit de regretter aucun
enfant au déssous de trois mois,
& ne jugea pas à propos qu'un
plus âgé sust regretté plus de
mois qu'il n'avoit vécu d'années.
Pour les Personnes mariées, le
terme estoit fixé à dix mois au'
plus. Mais si quelque Femme
se remarioit avant ce temps, elle
eneaoitreprise
,
& c'estoit une
honte pour elle, selon le Code Be
l'Ordonnance de ce Roy.
Il n'en alla pas de mesme de
cette Veuve de la Ville de Lyon,
qui sans garder les temps preferitspar
l'Ordonnance, épousa
vingt trois Maris, & dont le dernier
l'ayant mise au Tombeau,
fut couronné de Fleurs, ayant
une branche de Laurier en la
main, en marque de victoire &
de triomphe, & accompagna le
Cercueilen cette maniéré, avec
toute la jeunesse de la Ville, qui
pour honorer les Funerailles yfit.
venir les Violons, & les Hautbois,
qui joüerent par concerts
&.avecmélodie, comme sic'eust
esté une nopce au lieu d'un convoydemort.
Plutarque dit en ses Problèmes
que les Veuves mettoient bas
leur Pourpre
,
leurs Anneaux,
leurs Bracelets,& qu'elles se vétoient
de blanc;mais que le temps
du deüil estantexpiré, elles reprenoient
leurs vétemens fomptueuxavec
leurs Bijoux;comme leditTite Live.
Chez les Juifs le deuil,estoit
de trente jours, & les Anglois
observent la mefoiecoutume à
Rome, selon Horace en ses Epodes,
on faisoit un Sacrifice le 9.
jour d'aprés la Sepulture; & les.
eux commençoient le mesme
ouraussi.
Novendiales dissiparepulveres.
Il y avoic une coutume chez
les Rojmains,qui sentoit fort son
antiquiré
, comme le fait voir S.
Augustinen la Cité de Dieu liv.
4. chap. 11. par laquelle cette
Nation faisoit mettre à terre les
Enfans nouveau-nez par les mains
des Sagefemmes, êt les Peres les
relevoient , pour se remettre en
memoire que toutes choses doivent
retourner en leur principe.
De là estoit pris le nom de l'adresse
Levana , que les Gentils
adoroienr.
Ona veu des Sepulchres miraculeusement
construits en peu
de temps. Sous l'Empereur
Trajan, Saint Clement I. Pontise
Romain de son nom , ayant
esté précipité une Ancre au col,
les Eaux se retirant à Tes prieres,
les Anges luy érigerent un Monument
au fond de la Mer, afin
de luy donner la Sepulture en ce
lieu. Céc Elément par une merveille
surprenante, se retiroittous
les ans la veille de saFeste en
forte que tout le monde pouvoit
allervisiter ce Sepulchre que la
Mer reconvroit après le jour expiré.
C'estoù un Enfant demeura
endormy pandant un an par
miracle.
Les Iafiensérigerentun magnifique
Mausolée à un jeune Enfant
&à un Dauphin, pour l'amour
qu'ils avoient contracté
ensemble. Ce Poisson avoir
coutume de porter cet Enfant
surla Mer en se joüant, & de le
rapporter au rivage; maisayant
filé piqué d'unedesépinesde
son dos, il en mourut; ce qu.
ayant apperceu le Dauphin ,il en
mourut de regret. Leurs Corps
estant trouvez sur le Sable, ils furent
portez en ce Monument.
Lesmesmesérigèrent une Statue
de Marbre en leur honneur, representant
un Dauphin qui portoit
un Enfant sur son dos, avec
cette belle Devise.
Non ponaasamori.
Ils fabriquerent mesme des
Médailles d'argenr qui representoient
leurs Images, & laisserent
à la postérité l'histoire de leur
amour. Les Romains se vantent
qu'il en est autant arrivé au Lac
Lucrin, prés de leur Ville.
Ilsetrouve des animaux qui se
rendent ce devoir les uns aux autres.
Les Gruës
, comme dit Elian
livre2.. cha pitre 1. partant de
Thrace pour passer en Egypter
afin d'y trouver un Climat plus
temperé
,
si quelqu'une de leur
compagnie meurt en chemin, elles
s'assemblent autour, la couvrent
de Sable, & continuent
leur route, après luy avoir rendu
ce dernier devoir.
Les Abeilles, comme dit Virgîle
liv. 4 des Georgiqnes,nese
rendent-elles pas ce dernier de.
voir en leurs Funerailles
, avec
beaucoup de foin & deregret?
Tum corpçra Luce carentum
Exportant tefîis, & tristia funert
dueunt.
Mais voila une merveilleuse
surprise qui arriva aux yeux des
principaux Romains. Drufilla
Epouse del'Empereur Caligula
estant morte, comme on en
brûloit le Corps avec la pompe
& la magnificence accoûtumée,
une Aigle qu'elle avoit élevée ôc
nourrie de sa main,& qui la fuivoit
en quelque part qu'elle allast
en volantd'Arbre en autre,
voyant que l'onmettoitle Corps
de cette Impératricedans le Bu.
cher, s'y précipita d'elle mesme
& s'y consuma à même temps;
canc la passion de cet Oyseau
estoit grande.
Avant que l'on mhumast dans
les Villes & dans les Temples, on
mettoit les Corps en des Grottes
souterraines, ou dans lesChamps
en des lieux que l'on appelloit Mress
comme il estdit de Saint Cyprien
,qui sur inhumé dans l'Aire
d'un Procureur nommé Candide.
Souvent on élevait, des
Monumensdes Sepulchres sur
les lieux où les Martyrs avoient
esté ensèvelis. Les Caracombes
à Romenousdonnentun témoignage
de ces Sepultures.
La Loy des XII. Tables défendoit
de brûler ou d'inhumer
aucun dans l'enceinte de Rome
,& elle portoit ces mots, Iin
urbene fepelito, neveurito. Dans
ce tempslà il y avoit beaucoup
de Monumens ou Tombeaux autour
de cette Ville, tant vers la
Porte Capene, au chemin d'Appie,
que vers la Porte Nomentane.
Les plus considerables
estoientdans le Champ de Mars,
comme asseure Clemenc Alexandrin
liv. i. des Guerres Civiles.
Mais ensuite de ces premiers
temps, on a inhumé les Corps à
la porte des Temples, & en leur
circuit, & l'une a pris exemple
sur Vautre. L'Empereur Constantin
le Grand fut enseveli à
Constantinople dans le Portique
du Temple des Apostres; Clovis
à Paris enceluy de Saint Pierre
Saint Paul, aujourd'huy Sainte
Geneviéve; Clotaire dans celuy
de Saint Germain des prez;Charlemagneà
Aix laChapelle dans
le Temple de Sainte Marie.
Enfin la coûtume se relâcha
de n'inhumer pas dans les Villes,
ny prés de leurs enceintes&l'on
permit à Kome ,&principalement
à ceux qui avoient mérité
le Triomphe
,
d'avoir leurs Sepulchres
dans la Ville, comme
aussià ceux qui par leur race ou
par leurs vertus estoient illustres.
Delà ca venuë la Ruë Patricienne,
où il y au pied du Mont VL:
minal & Quirinal
,
quanrité de ;
Mausolées pour cesPersonnes
considerées.Enfin l'usage s'en est
introduit par tout, & l'on n'a plus
eu d'égard aux Loix qui ledéfendoientauparavant.
Mais avant que de finir ce discours
,nous dirons que les Turcs,
estant prests de mettre au Tombeau
les Corps des leurs, lesrasent
& les lavent, & que leurs
Sepulchres font sur le bord des
chemins , 6c qu'il ya eu des Roys
&desPrinces qui faisoient porter
Jeurs Tombeaux au front de leur
Armée, pour avoir l'image de la
Mort devant leurs yeux, ôc pour
ne la pas redouter dans les combats
; comme dit Calcondyle livre
3. Le Tombeau de Mahomet
quiestàlaMéque, &que quelques
Autheurs disent estre de
Fer, & soutenu en l'air par la vertu
de l'Aimant ,est visité tous les
ans par de grandes Caravanes de
quatre-vingt & cent mille Personnes,
pour estre en asseurance
contre les Arabes qui ont coutume
de lesdétrousser sur le che.
min, & où l'on porte un magnifique
& riche Pavillon de la part.
du Grand Seigneur, pour en
couvrir le Tombeaude leur Prophete.
Quoy queles 8c les Mau[ol¿Ci",
leurs Tombeaux au front de leur
Armée, pour avoir l'image de la
Mortdevant leurs yeux, & pour
ne la pas redouter dans les combats;
comme dit Calcondyle livre
3. Le Tombeau de Mahomet
quiestàlaMéque, &que quelques
Autheurs disent estre de
Fer, & soutenu en l'air par la vertu
de l'Aimant, est visité tous les
ans par de grandes Caravanes de
qatre-vingt & cent mille Personnes,
pour estre en asseurance
contre les Arabes qui ont coutume
delesdétrousser sur le che.
min, & où l'on porte un magnifique
& riche Pavillon de la part
du Grand Seigneur, pour en
couvrir le Tombeau de leur Pro-
Pl-icte.- (II
Quoy queles & les Mausolées
magnifiques Sepulchres donc
nous avons parlé, ayent esté pour
les Roys & pour les Princes,
voicy qu'un accident fait qu'une
Fourmy est plus noblement ensevelie
queCleopatre Reyne d'Egypte.
CetteEpigramme ledit,
parce que ce petit animal fut enfermé
dans de l'Ambre transparent
,
& cette Reyne dans du
Marbre.
Ilm'Vis mygdemojaccat Cleopatra
flpulcro,
Use Formica iacetnobilioreleco.
Nous finirons parleSepulchre
de Timon
,
dit le Misantrope
,
qui
avoit esté construit surle bordde
la Mer, & que cét Element avoit
tellement en horreur, qu'il vomissoit
continuellement ses Flots
contre ,
&: avec le remps le repoussa
fort loin; car comme il
avoit eu en haine les Hommes,
leMer n'en eut pas moins de son
: Corps 6cde son Tombeau.Voila
l'Epitaphe qu'ils'estoit fait luy
mesme, & que l'onvoyoit.
Hicfrm possvitam miferdmque ¡no.., ftraquefepultwi ..-
Nomcn non quaras, dii Icélor,tt
maieperdant,
Fermer
1161
p. 115-116
I.
Début :
L'Orange de la Chine, & la Perruque, estoient les vrais Mots [...]
Mots clefs :
Climats, Soleil, Orange de la Chine, Réputation
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : I.
L'Orange de la Chine
,
d" la
Perruque, estoient les 'rais Mots
desdeux Enigmesde Mars. Envoicy
quelquesExplications en Vers..•
I. DE cesheureux Climats, de ces LieuX"'
enchantez,. m<>. OhleSoleil répandses premièresbeante1 z*
NQUSvient l'Orange de la Chine.
Saréputationfait bruit.
Quebenitefoitla It-fachinc
Qui nous apporte unsi bon Fmit.
L. BOUCHET, ancien Cure
cfe Nogent-le-Roy.
,
d" la
Perruque, estoient les 'rais Mots
desdeux Enigmesde Mars. Envoicy
quelquesExplications en Vers..•
I. DE cesheureux Climats, de ces LieuX"'
enchantez,. m<>. OhleSoleil répandses premièresbeante1 z*
NQUSvient l'Orange de la Chine.
Saréputationfait bruit.
Quebenitefoitla It-fachinc
Qui nous apporte unsi bon Fmit.
L. BOUCHET, ancien Cure
cfe Nogent-le-Roy.
Fermer
1162
p. 116-117
II.
Début :
Non, l'esprit n'est plus de saison, [...]
Mots clefs :
Esprit, Saison, Perruque, Hommes, Amant
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : II.
II. NOn, ierpr;tn'efl plus defaison,
Les Belles rien font au,-un- copte,
Elles luypréfèrentsans honte
tJn Homme qui ria pas feulement la
raVon.
Tourveu qu'ilaitJAir du beau Monde,
Et qu'il rçache bien grimacer,
Sous la Perruque brune ou blonde,,
BellemontrelefaitpllJfèr.
Vn simant de ce carattere
SçaitadmirAbtementJe taire;
Sabeflife le ren idiferet,
Et cefl tout ce qu'on veut dans tAmoureux
mistere,
Tointdeplaisir, s'ilrieflfecret.
DnHommed'espritaucontraireEflfujet
àfairedes P*frs,
Et toncraint qu'à tout l'Vnivers,
Il nefajJe récitd'unesecrette affaire.
• Enfin ilse voit éprisé,
Lors qu'un Sot eftfAvorifé.
DIEREVILLE.
Les Belles rien font au,-un- copte,
Elles luypréfèrentsans honte
tJn Homme qui ria pas feulement la
raVon.
Tourveu qu'ilaitJAir du beau Monde,
Et qu'il rçache bien grimacer,
Sous la Perruque brune ou blonde,,
BellemontrelefaitpllJfèr.
Vn simant de ce carattere
SçaitadmirAbtementJe taire;
Sabeflife le ren idiferet,
Et cefl tout ce qu'on veut dans tAmoureux
mistere,
Tointdeplaisir, s'ilrieflfecret.
DnHommed'espritaucontraireEflfujet
àfairedes P*frs,
Et toncraint qu'à tout l'Vnivers,
Il nefajJe récitd'unesecrette affaire.
• Enfin ilse voit éprisé,
Lors qu'un Sot eftfAvorifé.
DIEREVILLE.
Fermer
1163
p. 117-118
III.
Début :
On dit que depuis le Carême [...]
Mots clefs :
Perruque, Amant, Plaire, Galant
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : III.
III.
N dit que depuisleCarême
Celimenefait voir unesagesse (xtrtme
Et ejuelle neveut plUl qu'on luyparled'4~
meur.
MonpawreRivall'antre jour,
La Perrtique-poudrée,& la barbe bien
faite,
Enfin comme un Amant qui veutfairefit,
coury
Mettoit toNtfin esprit à luy conterfleurette.
Jamais discours nefutplus touchant que i,
fien,
Sansqu'ilenpufî obtenir rien.
Ce quifgavoit jadis IHYplAire
Nefaisoit plus que l'irriter.
Vn changement a[es voeuxsicontraire
Entre les dents lefaifoit bien pester
Mais il nepûtse rebuter.
Ilvoulut voirla,fin de ce miflere,
Deufl-ilsefaire encor plusmaltraiter.
Ce qu'il craint arrive,deforte
Pue badinant comme autrefois,
La Belle contre luy s'emporte,
Et l'égrlltigne avec[es doigts
L'obligeant au plus vitea regagnerU
porte.
Queltraitementpourun Galant?
Fyd-un Amourjiviolent;
De la main de cette Cruelle
le ne veux point eflre blltH;
Ainsije croy quesavertu
Mf varendre aussifage auelle.
Lemesme,
N dit que depuisleCarême
Celimenefait voir unesagesse (xtrtme
Et ejuelle neveut plUl qu'on luyparled'4~
meur.
MonpawreRivall'antre jour,
La Perrtique-poudrée,& la barbe bien
faite,
Enfin comme un Amant qui veutfairefit,
coury
Mettoit toNtfin esprit à luy conterfleurette.
Jamais discours nefutplus touchant que i,
fien,
Sansqu'ilenpufî obtenir rien.
Ce quifgavoit jadis IHYplAire
Nefaisoit plus que l'irriter.
Vn changement a[es voeuxsicontraire
Entre les dents lefaifoit bien pester
Mais il nepûtse rebuter.
Ilvoulut voirla,fin de ce miflere,
Deufl-ilsefaire encor plusmaltraiter.
Ce qu'il craint arrive,deforte
Pue badinant comme autrefois,
La Belle contre luy s'emporte,
Et l'égrlltigne avec[es doigts
L'obligeant au plus vitea regagnerU
porte.
Queltraitementpourun Galant?
Fyd-un Amourjiviolent;
De la main de cette Cruelle
le ne veux point eflre blltH;
Ainsije croy quesavertu
Mf varendre aussifage auelle.
Lemesme,
Fermer
1164
p. 118-119
IV.
Début :
Sur l'Enigme du mois mon esprit se partage ; [...]
Mots clefs :
Esprit, Grenade, Orange
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : IV.
IV. sVr l'Enigme du mais mon efpritfc
partage;
Trtmntvers tlndefin effi"
Enfaveur de la Poudre d'or, il tient d'abord pour cette heureufc
Plage;
Ala GrenAdeenfitite il voudroits'attacher;
Le Portugal,parson Orange
Vient enfin pour l'enarracher.,
Et l'oblige à prendre le change.
C. HUTUGEd'Orleans,
demeurant à Metz.
partage;
Trtmntvers tlndefin effi"
Enfaveur de la Poudre d'or, il tient d'abord pour cette heureufc
Plage;
Ala GrenAdeenfitite il voudroits'attacher;
Le Portugal,parson Orange
Vient enfin pour l'enarracher.,
Et l'oblige à prendre le change.
C. HUTUGEd'Orleans,
demeurant à Metz.
Fermer
1165
p. 119-120
V.
Début :
De l'usage de la Perruque [...]
Mots clefs :
Usage, Perruque, Commodité, Santé
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : V.
V.
DE l'ufagede la Perruque
J'approuvelacommodité;
Mais a Cégard de lafante,
J'aime mieux moinscouvrirma nuque.
C'estla réponsequence mois
Jefais, comme déjà jeVayfaite une
fois
A ta question, cher Mercure,
Sans penser a tEnigme obscure
£)uctu proposes en ce jour.
Mon Quatrain, par cette avntNre
Pourroitespererunretour.
Le mesme.
DE l'ufagede la Perruque
J'approuvelacommodité;
Mais a Cégard de lafante,
J'aime mieux moinscouvrirma nuque.
C'estla réponsequence mois
Jefais, comme déjà jeVayfaite une
fois
A ta question, cher Mercure,
Sans penser a tEnigme obscure
£)uctu proposes en ce jour.
Mon Quatrain, par cette avntNre
Pourroitespererunretour.
Le mesme.
Fermer
1166
p. 120
VI.
Début :
Certes Mercure est délicat ; [...]
Mots clefs :
Délicat, Perdrix, Orange
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : VI.
VI. cErtesAdercHreefldélicat;
On dit que jamais il ne mante
Aucune Perdrixfatrs Orange, g
Et qu'ilfait tout avec éclat.
Mademoiselle DE LAUNAY-BURET,
de Vitté eru Bretagne.
On dit que jamais il ne mante
Aucune Perdrixfatrs Orange, g
Et qu'ilfait tout avec éclat.
Mademoiselle DE LAUNAY-BURET,
de Vitté eru Bretagne.
Fermer
1167
p. 121-180
DIXIEME PARTIE DU TRAITÉ DES LUNETES, DEDIÉ A MONSEIGNEUR LE DUC DE BOURGOGNE Par Mr COMIERS d'Ambrun, Prevost de Ternant, Professeur és Mathématiques à Paris.
Début :
Nous avons demontré dans le dernier Mercure Extraordinaire, l'ancienneté des [...]
Mots clefs :
Verres, Binocles, Constructions, Lunettes, Objets, Vision, Axes, Convexe, Inventions, Savants, Yeux, Binocles astropiques, Observation
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DIXIEME PARTIE DU TRAITÉ DES LUNETES, DEDIÉ A MONSEIGNEUR LE DUC DE BOURGOGNE Par Mr COMIERS d'Ambrun, Prevost de Ternant, Professeur és Mathématiques à Paris.
DIXIEME PARTIE
DU TRAITE'
DES LUNETES,
DEDIE' A MONSEIGNEUR
LE DUC DE BOURGOGNE
Par Mr Comiers d'embrun,
Prevofl de Ternant, Profejjeur
és Mathematiques a Paris. NOus avons demontré dans
le dernier Mercure Extraordinaire
,l'ancienneté des Binocles,
&avons donné leur sacile
Construction, de leur premier
Inventeur DanielChorez, qui
les présenta au Royen l'année
1625.Nousavonsaussidemontré
que le R. P. Antoine Maria de
Kluyîn, ce savant Religieux Capucin
Alleman, avoit donné la
derniere perfection aux Binocles,
composantde deux verres convexes
chaque Lunete du Binocle
Astropique, pour contempler les
Astres, & mettant quatreverres
convexes, un objectif & trois
oculaires à chaque Lunere du
Binocle, pour voir les objets
terrestres.C'est de ces Binocles
du P. Reyta, dont toute l'Europe
a admiré le surprenant effet depuis
1642.ausquels on en fit de
semblables en plusieurs Villes de
l'Europe, dez lors que ce grand
Homme en eut publié la Construction,
dans son docte Livre
intitulé oculusEnoch d" Elioe im
primé à Anvers en l'année1645.
Mais parce que plusieurs doctes
Allemans se plaignent contre un - nouvelAutheur grand Adioptricien
, & avec les termes de Mr de
Balzac dans sa 26. Lettre à Hydaspe,
disent, Que la maladiequi
se prend. au bout des doigts,ayant
frapéuneteste,pours'attribuer l'invention
des Binocles,acomposéplusieurs
volumes de Visions, où il n'y a
pas unepensée raisonnable. Ils ne
s'étonnent pas ( ajoûtent ils avec
Mrde Balzac)qui'lyaitdesHommes
qui donnent de la réputation à
des Sots, puis qu'ils ontfait des voeux
&brulédel'encens à desSinges. Je
dois justifier tous les Sçavans de
nostre Nation, qui n'ont jamais
hésité à reconnoistre le 'J'rand
merité & sçavoir du R. P. de
Rtyta,& l'admirable effet de ces
Binocles.
Pour faire le panegyrique du
P. de Reyta, celuy de son Livre
&de ses Binocles, il me suffitde
choisir & rapporter quelques témoignagestres-
authentiques.
Fabius Chisius, grand Astronome,
NonceApostolique & Légat à
Cologne, &depuis Pape AlexandreVII.
apres avoir tres- souvent
admiré le grand effet des Binocles
du P. Reyta, & examiné en
manuserit son Livre Oculus Enoch
&Elioe luy écrivit du 17. May
1642. Dignum existimo ut typis tradatur,
&c. Vous trouverez cette
Lettre dans la Préface dudit liv.
imprimé en 1645.
Jean Caramuel ce grand Evêque
Mathématicien, qui seul a
compose autant de livres qu'il en
faut pour faire une Bibliotheque
choisie, écrivant au mesme Legat
Fabiuschisius, dans sa Lettre
datée deLouvain 103.Juillet 1645.
que vous trouverez au long dans
la 1605. page de sonMathesisNova,
imprimé à Lyon en 1670. parle
en ces termes.
ILLVSTRISSIME DOMINE,
Fir omni exceptionemajor, Rater
jintoniusReyta, sanguine, ut audioy
KôbiliJJimus; cldrijJimm, ut video,
yitâ& Moribu* s ditavitAjtrono-'
miam, Geomttriam
,
Aritbmeticam,
PhyficAm novà invelltú
, Europe
adpriirationempromeritw,patridiri&
Ordincmilluftrat. Innumerosfautores
epatronosadeptu4, in hecprl/Jens;
qaod te Moecenalcmeleeerit, in boaf+.
lix ffub'J!-sub umbroe tu£patrocinium
adcptiufii. De ipfiiisiuftrumétk vari*
funt Aiitàtiomoinmopiniones, varia
de ipfms obflïVdtis judiciii;Jeclquia
tu i/Ùz cxatfa( voila une preuve
palpable de la bonté des Binocles
du P.Rheyra.) h.ufoelices aijudicast
vulgm Ajlronomorvm non moreitur,
quis enimpojjet 'V"'K,nibu.J ingeniis
fatkfaccYc?Amevirum & vemror,
crudea multis impetito opem non tuli,
IjuodcrcdercmmtzJorem oemuUs Udi
non poffe.
Le R. P. Gaspar Schotth, de la
Compagnie deJesus,au premier
Tome de son Magia ZJni'uerfalis
Naturæ & Artis, imprimé en l'année
1657. dans le liv. x. c. ii. De
Telescopii Astronomici tam Monoculi
quàm Binoculi,Origine ejusque Au- )dans la page 494. parle en
cesrennes. AnîhoninsigiturMaria
deRfJttl vÎræquè religiosus ac doffus,
mihiquefamiliariternotm. Neque
hoc Monoculo tubocontcntu<fuit,fcd
alterum focium Oculum si adjunxit,
& tjfJidem foelicijjlmo atifù, ftlicioriquefucçcjfu
, ut mecum fatcriceguntur
quôtquet hajus rei expcrimentum
fumpfirunt. Talisquille inter
hune &priorem effdiffirentitt, qualis
ejje communitersolet inter Mtnoculum
&Bineculum hominem. EXlerimtfJtum
secs in tubo Binoculo ab ipfoauthore
elaborato, atque hoc Binoculo
tubo Jperat Rheyta multa adhuc tati.
tmiid in coelo afel/na deteëtum iri.
Lemesme R. P. Schotc,dans
le mefmeVolume cap. 3. De infignibuiboctempore
Telefcopiorum Ar-.
tifeibus, dans la page 496. dit,
Tertius ce IoannesVuifiL
,
Augufix
Vindclicorum infiniEtus a Reytd,sàtis
tubos tam Monoculos ejuaw Binoculos.
Jjhtaniîm adde Patr, m Autonium de
Reyta, qui non tanlum in ta arte exccllit,
eamque ifriptts tradidit, fed
& alios ctiaminflruxit, & cùm hu..
manifflmus fit,nonpaucisfun (pm..
mumcavit. te "1() LeR.P.MilletDechales,aussi
JesuÎte, dans le 27Tome de son
Mundus Mathtmaticus ,imprimé à
Lyon, en l'année 1674. au TheorémeTelescopium
Binoculum, page
672. dit, Fiant dlloTelcfiopia omnino
jimi/ia, que conjungantur ita utsint
fibi inviccmparalle/a; & dissentcâdem
quâ oculidistantia,, ut uterque
eculus objellilm tamen videat. Expcrtus
fum in Telescopio duorum pe- c-cmpnrabceilrittuemr&emsiajduijsï&wcviiicuisniinu-s
9bjeffumapparere, ô* quod mirum
fsi, non duo Telefcopii gemini flraminavidebantur,
Jedunicum. Etil
ajoûte, Pater ReitainsigneTeIeÎcopum
Binoculum circumferebat, erat
autcm decem circiter palmorum cjus.
Ingitudo.
Comme à travers les artifices
étudiez de ceux qui veulent étoufer
la verité
,
elle s'y montre du
moins en quelqu'une de sesparties
, & verifie le dire du Prophete
Roy xxvi. ii. L'Autheur Adioptricien
de la Vision parfaite de
l'année 1677. y laissa échaper les
termes suivans dans la 47. page.
Le P. Reyta se contentoit, dit-il, de
faire voir tellement quellement des
deux yeux quelques objets du Ciel,
comme la Lune. Tous les Gens de
probité ont leu encore avec indignation
les termes suivans dans
la 7. page de l'Epitre dedicatoire
de laVision Parfaite de 1681. Il
estoit avant moy (l(oll/mcr¡t inoüy,
que l'onpuUebfirvcr tous les objets,
Soit de laTerresoitdu Ciel des deux
jeux conjointement. Etles semblables
termes à la fin de la 6. page
de la Préface.J'effectuë, dit cet
Autheur
, avecautant d'ouverture
d'(/prit que de bonheur, le Binocle,
qui atoûjours reellement esté inconnu.
Enfin on demandecomment il
a osé écrire dans les termes suivans
dans les pages 190. & 191.
de la Vision Parfaite de 1681.
Que toutes les Nations étrangeres
n'ontjamaispûfaire de Binocle, n'y
en ayantjamais paru aucunjusques à
l'impression du Livre de la Vision
Parfaitede1677. danslequel,ajoute-
t-il,j'en auois donnél'invention.
Il faut donc que mille Sçavans.
qui ont admiré tant d'années auparavant
l'année 1677. les prodigieux
effets des Binocles de chorez,,
de Reya, de Vuisil, & du
; Pere Dechales
,
de Monsieur de
Cassini, & mille autres Scavans,
nayent rien veu qu'en songeant,
& n'ayent écritdu Binocle qu'en
dormant.
Lors que je travaillois au Journal
des Sçavans, je rendisjustice
au R. P. de Reyta, que j'avois
connu particuliérement en l'année
1654. dans le grand Convent
des Capucins à Lyon, où avec
Mr de Regnaud & cent autres
Sçavans, nous avions admiré le
surprenant effet deson grand Binocle
pour les objets terrestres.
J'en parlay donc dans le Journal
du 2. Décembre 1677. page 249.
en ces termes. Le P. chérubin donne
un nouveaujour au Binocle ou double
Lunette
,
dont le P. Reyta aparlé
Amplement dans son Livre Oculus
Enoch&Eliæ, en 1645. Le nom
du P. Reyta & deses Binocles a
produit à son Emule le mesme
effet que la Canicule à un Autheur
Cinique contre le Journal
dès Sçavans, bien que tout cequ'il
en dit dans la Préface de la
VisionParfaite de1681,depuis la
25. ligne de la 11. page, & dans
les trois pénultiémes articles de
la Table des Matieres, en Ja Lettre
I, concerne Tinterest & l'avantage
de la Republique des
Lettres; c'est la seule chose qui
merite d'estre bien leuë, & nleu.
rement examinée. Revenons à
nostre sujet.
LA CONSTRVCTION
des 'Binocles du 'Z P. deRejeta
Capucin Allemand, immée
en 164.5. dans son Livre
Oculus Enoch, & Eliæ.
J E rapporteray icy les termes
de cet Autheur si estimé parmy
tous les Sçavans de l'Europe,
& feray en quelques endroits les
remarques necessaires, comme
celle-cy
, que leP. Reyta parlant
en sçavant Homme & sans verbiage,
ne s'est pas arresté à déduire
plusieurs petites particularitez, que
la pratique enseigne mieux a l*Arti~
ste que lesparoles
,
&queson induftrteluyfournitabondamment.
Personnen'y
peut trouver à dire, puis
que leGraculus de ce grand Homme,
le R P. Cherubin d'Orleans
a employé les mesmes termes en
l'année 1671. en parlantde l'Oculaire
double, dans le commencement
dela 208. pagede sa Dioptrique
oculaire.
Dans le iv. livre qui a pour Titre,
Oculus Astropicus Binoculus, le
R. P. de Reyta rend raison du
Titre genéral
,
hujus oculi
,
dit-il
dans la 336. page, Enoch& Eliæ
Binoculum Telescopium, quod fjtlS
praxi & ope magnalia Dei &si remotissimèin
coelo à nobis elongata%
non ampliussemicæco ,sed novo modo
tlmbcbuJ oculis
,
à travers deux
Telescopes assemblez physiquement
paralelles, la distance des
centres des verres estant phisiquement
égale à ladistãce des centres
des Prunelles pour voir les A stres,
pourvoir les objets terrestresqui
sont fort éloignez. Ce quenous
démontrerons, quasi inspectanda
inducamur
,
& dans la page 338. ilajoûte ,neque hoc monoculo Tubo
contenti fuimus, verum&alterum
sociumoculum, un autre Tube monocule
ou Lunette, que P. Cherubin
luy mesme appelle un oculaire
, adjunximus, & quidem foelici'iftmo
AUCU. Igitur,ajoute-il dans
la page 339. praxim utriusquejam
dicti Telefcopitfacillimam
,
& quidtm
non nisi propriâ. experientiâ tradituri
,
benevolum leUorcm rogatum
volumus, nescilicet nobis vitio vertas,
si quoedam arcana ,
quasi quibusdam
oenigmaticis nodis ob graviores
quasdam causas,ccrtafque confiderationesatque
respictus usque ad
suum timpHs ligata tradantuy, semble-
t'il pas que le P. de Reyta
avoit préveu que32. années après
quelquesinge luy voudroit ravir
l'honneur de l'invention des Binocles
ou assemblage de deux Lunettes
en toutsemblabler,dont les deux
axes concourent à un mesmepoint de
l'objet,puis que dans la ig.llç,.de la
5. page de la Préface des visions
parfaites de 1677. l'Autheuraosé
dire, je l'ay inventé moyle Binocle,
& dans la 27. page avec un coeur
conforme à sa vignette dit j'a.
voÍÙ que mon génie se plaist à L'invention
des belles chosès. Ses termes&
sa vignctte font peu conformes
à l'esprit de Saint Paul aux
Philippiens chap. 4. vers 5. Modcftia
vcfha nota fit omnibm bominibus.
L'Autheurdes Visions nepeut
blâmer le P. Reyta, d'avoir adverty
qu'il avoit fait quelques réservesen
donnant la conftru&ion
des Binocles, puis que luy mefme
en a toûjours usé lors qu'il
proteftoit de n'en user pas, par
exemple,en l'année 1671. dans
la 137. page de sa Dioptrique
oculaire, ilprotefte de donnerfincerement
& sans reticence aucunes
son Telegraphe qui est le mien
qu'il rendit faux, l'ayant déguse
pour s'en dire l'Inventeur, néanmoins
en l'année 1677. dans la
144.page de ses Visions parfaites,
il afleure d'y suppléer librement
les reticences dontsavois, ditil
,
parlant de soy-mesme
, été
contraint etuferen itiji. en imprimait
la Dioptrique. Qui n'auroit
hazardé de le croire cette feconde
foisj lors qu'il dédioit (es Vi.
fions au plus Augultcdes Monarquesdela
terre, c'auroiteftéun
crime de croire qu'il eut voulu faire
quelquereserve. Neanmoins
après avoir obtenu de moyde nouvelles
connoissances,illes publia
fous Ion nom dans ses Visions de
1681. & pour pouvoir s'attribuer
l'invention des nouvelles lumières
qu'il avoic obtenu de moy
par l'importunité de ses applications
, & dit sans scrupule dans
la 9, page de la Préface, j'ay efti
obligé iïufer de quelque précaution
dans le Volume de la Vision parfaite
addrejfée au Roy en l'année 1677*
C'cû pourquoy dans la page2.01.
il fait unefiction dejùpplément de
ce qu'il dit avoir reservé en 1677.
au lieude parler juste, & dire de
ce qu'il avoit depuis appris de
moy ,
enfin dans la page 116.
Voila, dit-il, tout le secret sans titicane
reserve. Cependant il ne sceut
bienemployer ce que j'avois eu
la bonté de luy communiquer, 66
il commit encore des fautes tresessentielles
que j'ay démontré
dans la 333. page du xxii. Tome
du Mercure Extraordinaire.
Je conclus donc que le P. Che*
rubin s'en doit prendre à foy.
mesme, s'il n'a peu comprendre
la bonne & facile confirudion
des Binocles duP. de Reyta, &
suppléer à quelques mots de scai
Discours
, comme ont fait tantr.
de flmples Ouvriers aufquelsDieu
n'a pas donné un esprit si suJ
blime, mais plus humble, que
celuy de son grand genie
,
qui se
plaist à l'invention des belles
choses,& qu'il adépeintdanssa
Vignette, & expliqué en la Ta,,
ble des Matieres dans l'article pénultième
de la Lettre N. par ces
mots, le nom exprime la réalité de
la chose, j'en crois plutostS. Paul
2. aux Corinthiens chapitre xi.
verf. 14. Necmirum ipse enim S.
Voyons maintenant dequoy il
s'agit.
Le R. P. de Reyta dans Ton
Oculus Enech & Elioe
,
imprimé en
1645. au Livre oculus Astropicus
Binoculus, page 354. parle en ces
termes.
Prdceptumvit.
Cuntfa qnoe kattends, &c.
Fiat canalàfgnr& obienge, un
tuyau prismere&angle oblong.
Le P. Chérubin en 1671. pour
déguiser dans sa Dioptrique oculaire
le nom de Binocle, l'appelle
oculairedouble, & dans la Planche
21. page108. donne la figure Elliptique
à ce tuyau; ce qu'il explique
en la page 109. mais luy
ayant depuis fait connoistre que
ce tuyau exterieur ne pouvoit
estre Elliptique ou ovalaire, &
qu'il valoit mieux passer à plomb
sur un plan les deux Lunettes,
dont l'une foit mobile, comme
sont encore tous les Binocles de
Daniel Choyez, donc vous avez veu
la construction & la figure dans
le dernier Mercure Extraordinaire.
Voicy une particulière Machine,
Figure I. que Chorez fit
en cuivre doré pour feu Mr de
Monmaur, Maistre des RequeC
tcs., où il mit les Armes, & que
j'eus depuis de sa libéralité ; &
enfin) qu'il fuffifoic que les deux
Lunettes des plus longs Telefcopes
fussent mises sur lesbranches
de ma simple Machine, de laquelle
vous avez veu laFigure13.
dansla3. Planche du XXI. Tome
du Mercure Extraordinaire; 6c
que pour orner & cacher le mi.
ilere de la construction du Binocle,
il faloit enfermer comme le
P. Reyta les deux Lunetes dans
un tuyau parallelipipede rectangle
oblong, ou qui fust du moins
sur un plan horizontal, la forme
superieure estant indiférente. Le
P. Cherubin profitade mes avis,
car dans la page 66. de sa Vision
Parfaite de 1677. il dit, ion voit
dans la premtere t igure de cetteTable,
que fayfait le tuyau extérieur
de nofire Binocle de la forme d'un
Prismerectangle oblong;iexpérience,
à ce qu'il dit, m'ayant fait voir
quesafgxre ejlant de laforte trèsreguliere
& facile a.faire, elle contribuolt
beaucoup à faciliter toute la
conftruclionmécanique de cet oculaire,
donnant une ftuationfcure&juste
aux deux verres qui le compofenty
sans laquelle l.A'rlijÙ intelligent (xperimentera
qu'il eB impossible d'en obtenir
la perfection. D'où je conclus,
que puis qu'en 1671.ilvouloir
que les Ouvriers donnassent
la figure Elliptique au tuyau extérieur
du Binocle, il n'en avoir
encore point fait faire, outre
<iuen l'année 16gi,dairs la 191.
page de ses Visions il dit, n'ayant
jamais paru aucun de ses Binocles,
jusquesàl'impression du Livre de la
Visionparfaite de1677. Cela est si
vray ,que par sa Lettre du 2. Decembre
1676. écrite au St Guerreau
Me Lunetier, aux trois Croissans,
sur le Quay de l'Horloge,
il parle en ces termes. Lundy Sa
Majefié me commanda de luyfaire un
Binocle. Je meserois trouvéenpeine
pourfatùfaire au commandement de
Sa Majesté, y ayant plu* de vingt
ans que jaydeflfié de travailler au
Verre; mais je me fuis soulagé ¡-e¡:.-
prit ausujetdecetravail ,surl'estime
quejefais du vostre ; ceHpourquoy
je vousprie de me faire la grace de
mefaire les verres pour les oculaires
que le Roy desire
,
qui sont un Oculaire
Binocle, &un autre pourdefsiner..
finer. Esperant cette grâce de vomy
je demeure avecaffectionsincere, Votre,&
c. Ilestdonc par luy-nlème
constant, qu'il n'a jamais fait de
Binocles, ny les Verres, ny les
Etuys; & néanmoins dans la 38.
ligne de la ici. page de ses Visions
de1681.il dithardiment, Ilnese
trouveaucunBinodleau !-rionde,avant
ceux que fay faits, depuis l'impressiondu
Livre de mes rifons de l'année
rÔ77,7.
Le R. P. de Reyra parloir plus
sincerement en 1645. Verey ces
termes dans la 339, page de son
OcuioeEnoch&Li,.oe%Praxitnfacilimam
& quidem non nesipropria
experientia trad~tturi. Benevolum
lectoremrogatum voiumua
, ne scilicet
nebts vitto vtrta* si quoedam
quasi quibusdam nodis
,
eb araves
quasdam eausa&conjîderationes,
nfyue ad suum umpw ligata
tradantur, neque etiam tempora cuncta
wdiffçrtnur pirmittunt, qffoa si
ingenium applicueris satis foeliceni
adipisceris.N'avoit-il pas juste
raison de ne s'expliquer fufîîfàm-,
ment qu'aux Sçavants
,
puis qyt:
^celuy qui 31. années après s'est
voulu attribuer l'honneur de l'invention
des Binocles
, a dit dans
la 9. page de la Préface 4efesVi,
sions de 168I. I'ayestéobligépeurce
sujet d'useren1677.deprécaution,ex-
/tiquantUconftruttionptfitive di
£oculaireBinocle> encore, dit-H,quejç
myfoisfujfifemwemexpliquépour
lafaire concevoirà des Personnes trèsintelligentes.
Revenons aux termes du P. de
eeyta, Fiétcmdisjigm^ eblwgs.
i(4 ut oculis, applicatus ambos oblonge
tegat, ex cujwarijicHsuperioris margineoenlisadmûvenda
, tantusarcut
excindatar,utfrmtew captas,infernè
verbsimiliter
, ex mediomarginis
particula excavetur, pro nasiéminentiâ
inmittandâ. Le P. Cherubin
quia par tout copié le P. de Reyta,
dit dans la nj. page, lefond de
la Boette immediate du tuyau exte-
rieur dtt Sinecle, doit avoiraumoins
U# demy pouletd'épaisseur
,
à cause
qu'il doitporter une entaille profondt
pour recevoir le nez, ,
ér estre me/me
entaillé doucement par le haut pour
placer Cémincncc dufront, afin qlliÚ
uempefebent lesyeux d'approcher des
Verresimmédiats ,pourvoir commodémentparle
Binocle. Itaut hoc modo,
oculi, dit le P. Reyta
; mais le P.
Cherubin a adroitement transl
porté la Virgule pour la mettre
a prés le Plot respect qui suit,
afin de rendre lesens inexplicable,
respectuconvexorumocularium,
fin que les deux Lunettes du Binocle
estant disposées à l'usage
d'une Personne, pour voir le mesme
objetimmobile, ou du moins
toujours dans unmesme éloignement
-) perpetuofirmum ifatum&
situmsuum retineant,quod omnino
fierinecesse erit;afin que les axes
visuels qui sontles axes des deux
radiations, qui dumesme point
principal de l'objet couvrent la
surface du Verreobjectifdes
deux Lunettes, tombantàplomb
sur les centres des surfaces de tous
les Verres,comme aussi surles
centres des prunelles du regardant,
par la pointe des pinceaux
'Opriilfs des leurs radiations renversées
par les loix de la refraction
, a prèsavoir penetré l'humeur
cristallin concouvrent êc
s'unissent pour la peinturedu mesme
point de l'objet sur le fond
de chaque Retine, & la peinture:
des autres points en des endroits
semblables,afin que l'objet estant
veu en unmesmeendroitpar les
deux yeux, il ne paroisse qu'un,
&non pas double,ce qui arrive
lors qu'il paroist en differens
lieux, estans peint en differens
endroitssur les Rennes
,
lors que
lesdeux axes visuelsayant suivy
les axes des deux Lunettes, ne
vont pas concourir sur un mesme
point-de l'objet, mais qu'ils croi.
fent & s'entrecoupent, au deà"
ou plus loin que l'objet.
Comme le P. Reyta écrivoit
peur les Sçavans
,
il n'avoir pas
cru devoir faire tout ce détail:
Car les Intcîligcns, comme a fort
bien reconnu le P. Cherubin en
l'année 1679. à la fin de la 397.
page du livre de sacontiguité des
corps, trouvant mauvais que
dans les pages 249. & 150. du
Journal des Sç;mns du 20. De
cembre 1677. j'eusse trop bien
& trop au long expliqué lelrenlo
ciel de la Gonstruction du Biilo*
cle, n'ontpa* besoin qu'on leur ex*
fliqa:
, que ces deux oculaires Lunettes
y sont ajttfkz, à la distance
des centres des ouvertures des deux
Jeflx) de celuy qui regarde par le Bi-
nocle,oupour lequel il est prépaye, ny
que ces deux axes concourent en u*.
seulpoint.
Suivons donc le P. Reyta. Mu-
niatur deinde tubiquilibet canélisdû
chacune des deux Lunettes ,sue
Ajjhrio, msupra in tubo wonoculojie*
ri debere dctlimUJ, qtiibmfiélu*
cefc cfi te hahen duo convcxa ebje-*
ÏÏiva, in eadempatina elaborata enu
ninotjnfdtmdqualitatis, longitudinis
de foyer solaire
,
accrassitiei &-
alix duooculariaprorsus æqtudiaJ Ilt-
Itie in iisdemfenteHù parata. Comme
le P. Reyta ne parle icy
,
suivant
le titre, que de son otahu
Afirepiciu Bwôcuim ,ilne met que
deux Verres convexes à chaque
Lunette de ce Binocle Astropique.
Queitain canalemdisponantur)
chaque Verre oculaire dans
le tuyau particulier desa Lunette,
utsapra
,
avoit-il déja dit, in
tnbû monoculo peri debere dotwim#s.
Vtocularium vitrorum centra,pupiUil:
ccîdi tuisemperdiametraliter. dire.
ctement &à plomb respiciant. Le
P. Cherubin parle de mesme en
la 54.pagedes Visions de 1677.
que les Verres immédiats estant centrakmentajufiez,
aux pupiles des
yeuxy quiestl'essenciel de la cenfiru*
ction parfaite du Binocle.
Hoc est, comme la distancedes
centresdesoculaires pour les objets,
est moindre que celle des
centres desPrunelles,qui est pour
lesobjets éloignez ordinairement
au plus de deux pouces &demy,
& leur diamettre de trois lignes,il
faut d'abord que,tantumocularium
centra ab invicemdilfcntqtsaîum una.
oculi tuipupilla ah alterarànotll est,
de deux pouces & demy an plus
pour les objets les plus éloignez,
& cela afin de donner ensuite
tres facilement la distance requise
descentrsedes Verres oculaires,
en écartant peu à peu les Lunettes
au plus de trois lignes, afin
que les cécres des oculaires soient
vis à vis des centres des prunelles,
par le moyen d'une petite rouë
qui en grainant dans les avances
des deux diafragmes entraînent
latéralement sur un mesme plan,
& contournent les Lunettes,
dont les extrémitez font passees
dans des anneaux de Cuivre ou
de Leton verticalement mobiles,
dans les quatre trous un peu hori-
[onr,denlent elliptiques de ces
diafragmes latéralement mobiles
, 6c dont les ouvertures répondent
aux quatre ouvertures
faites aux fonds du tuyau exterieur
du Binocle. Voyez le tout
dans laDigureII,car parce moyen
elles se contournent pour faire
concourir les axes visuels à un
mesme point de l'objet, ce que
j'ay pratiqué à Lyon en l'année
1654. me servant du Binocle du
P. de Reyta, dont chaqueLunette
estoit composée de quatre
Verresconnexes pour voir les objets
terrestres dansleur scituation
naturelle.
Il est necessaire de remarquer
icy qu'aux Binocles Microscopiques,
& aux Binocles Telescopiques
, que j'ay enseignéen 1665.
de faire servir de Miscrocope, en
allongeantfsffisamment les
tuyaux, suivant que le foyer ou
image aërienne de l'objet plus
proche se forme plus loin auderdere
du Verre objectif, dont j'en
ty donné en 1683. les regles ai*
long dans les pages121. & suivantes
du xxi. Tome du Mercure Extraordinaire
,
la distance des
centres des Verresoculaires, doit
estre fort sensiblement moindre
que la distance des centres des
prunelles, Iî démonstration en.
est facile. Voyez la Figure III.
car puis que les axes des deux radiations
du point~+principal de
l'objet, doivent en ligne droite
traversersanssouffrir aucune restraction
, tous les centres des
Verres & les centres des prunelles
, la distance des centres des
Verres oculairess c. D est moindre
que la distance des centres
des prunelles des deux yeux A. S.
bien que tout cela soit tres-evident
parla seule inspection; neanmoins
le P. Cherubin a écrit lecontraire
en termes tres formels
dans la 73.paee de ses Visions de
1677. L'on ajoutera premièrement
les centres des Verresimmediats,exactement
à la mesureàlaquelle l'on dllra
observé les centres despupiles desyeux,
tournant ou détournant la vis
de la conduite immédiate avec saclef,
jusques a ce que les points correspondent
perpendiculairement aux centres
des ouvertures des piunulcs des deux
Verres immédiats, quel'on aura marqué
sur leur bord inférieur
,
soient
exactement posez avec le compas a
cette distance l'un de l'autre, il dit la
mesmechose dans la 204 page
desesVisionsde1681 Voicyces
termes. l'ajuftay les Verres immediats
par le moyen de la vis de leur
onduite; enforte que la dfiance de
eurs centres convintparfaitement
weecelle de mes deux yeux puis
j'ajufiay la partie objective de ces
ieux oculaires, avec la vis de leur
onduitepropre, à la difiame que i'expérience
me fist con/faifire
, pour réunir
parfaitement les deux ejjues
d'un mejmeobjet, que je regardois
des deuxyeuxensemble
, par les deux
oculairesappuyez, sur la table de la
machine. Voila toute la niefme
pratique du P. de Reytahorfmis
que ce dernier Autheur die, que la
difiance des centres des Verres oculaires
,
doit efire égale à la di(lance des
centres des prunelles
, ce qu'il die
encore tres formellementdans la
205. Vojcy lestermes. Mes deux
oculaires efiant difPo/èz de la forte
potlr voir des objets éloignez,,j'en
voulusregarderd'autres objetsfucctfjîvement
jusques à ejtre notablement
tropproches, (j*je reconnuspeu apeu y~~f~<' quitte salut
premièrement allonger également les
tuyaux de mes deux oculaires ds.nsia
proportionrequise, pour voir de (haclin
separément ces objets proches> é*
flcolldtment approcher doucement les
verres immédiats) par le moyen de
la viz de leur conduite,pour égaler
4la difiance de leurs centre entre eux, celle des centres des ouvertures dç
mes yeux conjointement cDnt(}lIrtJe
sur cet objetproche,
- SuivonsleP.deReyta.am
qui'demditfantiam, des centres des
prunelles, benefeio circini &fpeculi
habere poteris
, avant que le Perg
Chérubin [efuit avisédefeprô^
ner l'Inventeur des Binocles il se
Faisoit que copier le P. Reyra.
C'est pourquoy dans la 104. page
desaDioptrique oculaire de1671.
il diroit, En cette manièrejemefuis
trouvé les centres do deuxouvertures
dç l'ZJuceaJJezjprécisément diftms de
2pouces 6' demy.SuivonsReyta.
vitra ver, duo ibjtctivafaulo
fmtfibi iciniira , frout objeefumlongitu,
aut propius difiabit 4 vi*
dentis loco
, qua magis (Nim remetum
fuerit
,
eo magis oportet )'111' dicta
objeffiva convexa ,
in tubo tffi ad
invicem deducla & remota j & quo
minus, tanto magis etiam neccffiefi
(a fibimutuoappropinqtiâre,Voyez
la Figure IV. Hoc autem, cet approçhement
des centres des verres
objectifs, aussi bien que des
verres oculaires des deux Lunetes
du Binocle, adommmobjccïi diJt&
ïtiam reôïius & cemmodinsset,
uiïkâtotulâdéniâtk, interutrumquc
vitrumtta artifîciose collocanda
, ut
detesipjiusftiperne,alteriU6 verà affirii
mobilts proram feu prominentiam
denlilfam inftrne, modo contrahan*,
modo dtnuo didltcant ; quo modo convexa,
passez &.suspendus au travers
des quatre anneaux verticalement
mobilesdans les ouvertures
des quatre diafragmes, difîis
assariis, aut auricbdco, aut atiafilidiorimuteriafabricandjsinflxA.
Fig.
V. & VI.facillimefirocttjufcumque
ebjecti distantÏA.ma^isab invicem di.
moveri, aut contrahipQterunt.Ainsi
Ijs verres de chaque Lunete se
contourneront en forte que les
deux axes visuels iront aboutirà
un mesme point de l'objet, qui
fera ensuite le centre du cercleou
baze du cone visuel.
La construction des conduites
des parties obje£hves"£c oculaires
desBinocles du P. Reyra estnaturelle
&très-facile; le Pere
Cherubin l'a renduë trèscomposée
en la déguisant pour s'en
attribuer l'Invention. Nous demontrerons
le Physique paralle-
Lisme des axes de deux Lunettes
du Binocle Astropique,commeaussi.-
duBinocle Telescopique, pour voir
les objets terrestres qui sont fort
éloignez. C'est pourquoy favertis
que pour ces deux Binocles il]
suffitd'enchasser les quatreverres.
du Binocle Astropique, comme
estoient dans celuy que le
P. K-ycadécric icy dansles quatre
planchettes de leur conduite.
Que si les LunettesduBinocle
pour voir les objets terreilt-es qui
sont fort éloignez, sont compofées
de quatre verres convexes,
comme estoient celles du Binocle
Telescopique du P. Reyta
,
qui
faisoit voir les objets terrestres
dans leur situation naturelle, il
Suffit que le tuyau qui porte le
verre oculaire, estant attaché à
la longue regle, FigureVII. patte
dans l'anneau verticalement mobile
, comme dans la Fig. VI.
Il n'est donc pas necessàire
d'enfermer les verres dans des
tuyaux,lesquels parleurassemblage
n'en forment qu'un seul tuyau
particulier, c'est dequoy j'avois
donnéavis dans les 498.& 499-
pages de mon Traité des grandes
Lunettes a quatre verres convexes,
imprimé à Lyon en l'année 1665;.
avec mon Livre de la Nature &
prêsage des Cametes, ce que j'ay
depuis encore explique dans les
pages 127. & 128. du XXI. Tome
du Mercure Extraordin. Quartier
de Janvier1683.
Mr de CaHim, ce sçavant 8G
infatigableAstronome, a déja.
reconnu la route des cinq Satellites
de Saturne, sans employer
depuis quelques mois les tuyaux
des Lunettes, s'estant servy du
verre ob*elllif de 76 pieds de
Foyer solaire
,
travaillé par Mr
Borelly de l'Academie Royale
des Sciences, & du depuis, du
Verre de 136 pieds, travaillé par
Mr Campani Romain. II arreste
fixement le verreobjectifsur l'ou
Verture ronde d'une Lame de
cuivre. La piece qui porte cette
lame, est meuë par le mouvement
d'une Horloge à ressort,
comme l'aiguille de la Montre,
sur le plan de l'Equateur ou du
Parallele, en forte que la surface
du verre objectifregarde toujours
à plomb le Planete, que l'on fuit
& que l'on voit, se tenant à
travers le verre oculaire mis dans
un tuyau de cuivre d'environ
quatre pouces de longueur, à
la distance d'environ le Foyer
solaire du verreobjectif.
Toute la Machine qui fait contourner
le verre objectif, n'a
qu'un peu plus d'un pied de hauteur.
Lors que la Tour de Bois
deMarly, quiservoit pour l'é-
Jevarion des Eaux de la Seine
pour Versailles, fera a pportée à
l'Observatoire Royal, tous les
Sçavans feront ravis de contempler
les Astres, sans l'embarras
des tuyaux si difficiles pour les
très-longues Lunettes.
On trouvera encore à Lyon à SJosephMaison Professe des
RR. PP.Jésuîtes, deux fortlongs
& larges tuyaux prismes rettangulaires,
chacun formé de quatre
planches, que je fis faire en
1654 pourexaminervecleR.P.
François de S. Rigaud, l'un des
plus grands Théologiens & Mathématiciens
du siécle, si mes Binocles
seroient aussi bons que
ceux du P. Reyta. 1 Au lieu de monter les quatre
verres de chaque Lunette dans
un tuyau particulier, je fis faire
plusieurs réglés d'un pied & demy
de longueur. J'en formois deux
longues régles, queje rendois fort
longues & fermes par le moyen
d'une nouvelle espece de char,
niere. Voyez-en Ja construction
dans la figureVII. & dans la FigureFIII.
voyez lamonture solidement
ferme des verres. La mon
ture de chacun des objectifs doit
couler le long de la réglé, afin
d'être suivant l'éloignement de
l'objet, dans la deuë distancedu
tuyau qui porte les trois verres
oculaires toujours (stables à l'autre
extremité des régles.
Le Pere Reyta m'avoüa qu'il
s'en servoit de mesme avec deux
simpleslongues régles., pour s'épargner
les ports des tuyaux de
Lunettes, ou leur construction,
dans le lieu où il ne faisoit pas
long sèjour
y
& qu'ainsi par les
deux petites Roues dentées donc
il avoit parlé dans son Livre, qui
engrenoient dans les quatre avances
de montures objectives &
oculaires passéesdans lesanneaux
verticalement mobiles, il contournoit
toujours conjointement
les verres oculaires avec leurs objectifs
, pour faire concourir leurs
axes à un point de l'objet cerrestre..
Le tres R. P. Chérubin, qui
n'ayant peu achever ses Etudes
de Logique, se contenta du degré
de Baloche
, a dit en l'année
1671.danslapage208.desaDioptrique
oculaire, J9uefins lesob--
jets de lit Terre sont proches
,
il eil
necejjînire d'approcherLATERALEMENT
les Ferres objectifs a proportion
pour les voir, Il a repeté son
LATERALEMENT dans la 81. page
de ses Visions de l'année 1677. ÔC
dans la derniere ligne dela 206
page deses Visions de 1681. dit,
En approchant ou en éloignant LATERALEMENT
les Verres l'un de
l'autre. C'est donc contre la bonne
Logique qu'ilaccuse &- blâme le
P. de Reyta de ne donner qu'un
mouvement, lateral aux Verres
oculairede sonBinocle AJlrpitJtI,
puis que le P. de Reyta, n'a jamais
employé le terme lateraliter.
Le P. de Reyta en 1645. dans
la 339. page de son LivreBinoculus
Astropicus, avoitprié ses Lecteurs
de ne trouver pas mauvais, Siquoedam
arcana ob gravionscausas, certafqueconfîd-
crationesatcjuer<Jpcttus,
adsuum tempm ligatatradantur Et ilajoûtoit immédiatement, .23/d
si
fiingcniumapplicuerisJatis foelictm
adipifcerû. C'est pourquoy il ne
donne pas les figures de toutes
les parues de ses Binocles, pas
mesme des deux Lunettes. Le
P. Chérubin n'a pas dû se plaindre
si..l P. Rheita,qui n'écrivoic
que pour les Sçavans, luy a esté
inintelligible par le manque de
figures & d'explication, puisque
luy- mesme qui s'est transformé
en Apollon dansles Culs de Lampe
des pages 75. 131. & 168. de
ses Visions de 1677. avec l'Anagramme
de son nom CHERUBINUS
AURELIANENSIS.
UNA IN VERIS HABERIS
LUCENSJe suis le seul veritable
Sçavant, pour démontrer qu'il
estoit d'un rang pardessus les autres
hommes, autant relevé que
son nom CHERUBIN. C'éfl:
pourquoy dans la Table des Matièresde
ses Visions de1681. en
l'article penultiéme de la lettre
N. il asseure que le Nom exprime
souvent la Realité de la
chose. Enfincomme ila jugédes
autres par sa manière d'agir,ayant
usurpé l'Invention des Binocles de
chorez& de Rheita,& l'Invention
de mon Telegraphe, forcé par
la verité, a reconnu dans la 99.
page, le peu de seureté que l'on a,
auprès de luy, de produire des chesesnouvelles.
M'ayant, ajoute-t-il,
obligé à prévenir la diligence de
ceux qui ont, comme luy
,
iljJèz
d'adresse pour intercepter les InveNtions
d'autruy; r"yejlécontraint,
dit-il, pour cesujet d'user par précaution
de quelque reserve dans la
Bioptriquede iéyi. il en devoit du
moins avertir son lecteur, comme
fars, ajouté-t-il, quej'ay donné, à
ce qu'il dit^l'intention,pour deffi.
iMmeerrddrel«liiinn-aavveecc.Ol'Occaltaidreàirt.Dioptriqui,
n'enayant representiéU Machiné
dans les Tables 28 & 2p que fermée
, sans l'ocuitire. En voicy
la veritable raison
,
il ne pouvoir ladonner Autrement, puisqu'il
n'avoiet pour lors pu apprendre
demoy la maniere d'ajuster au
foyer du verre objectif de la lunete,
la pointe de l'Index derpon,
Telesgraphe, qu'ayant vouludéguiferiladonné
fauxen 1677. Et
nel'ayant sceu corriger es années
1678. &dansfesVisionsparsaites.
l'a rendutrès- composé,&
avec: cela faux, ou inutile. Ce que ja"y démontrédans la 333 page du
22Tome du Mercure Extraordinaire,
voyez-en les Figures & les
Démontrations dans les deux
Planchesdumesme Mercure.
Tous les Savans ont toujours
veu & reconnu que les Binocles
du P. Reyta pour lesobjets de la
terre, elloienrcompofezdedeux
l'unettes chacune dans sontuyau
particulier. Ilsuffit de rapporter
les termes suivans d'une Lettre du
R. P. Balthasar conrard Jesuite,
écrite de Glacid7. Ianuar. anni
.rlftfl. Dedistantiis objectorumme*
rtendis ,
sinedubio Rhelia Capucines
id njôlmt tentareper TVBVM.
DVPLICATVM.Voco eum, per
quem uterque 4culm bomiais simul
simeltranspicere patee,LeR.P.
Gaspar Scbott,apubliccetteLettre
dans la,857 page de [on'TE
CHNICA CVRIOSA,impriméen
1664.Ilestdoncconfiantque les
Binocles pour les objets terrestres,
tantdechorez, que de Rheita,»
-dloient composez de deux lunettes,
& que le Pere Rheita s'en servoit
pour mesurer la distance des
objets de la terre, lorsque leur
distance estoit simediocre,qu'il
pouvoir remarquer la différente
distance d'entre, les centres des.
verres objectis,&c. ainsilil faisoit
en 1645. ses binoclesMicrofio-*
piql/es, de mesme que Chorez; en,
162y
Poursuivonsavec les termes du
P. de Reyta, Et forte ctiam boc modeûbjefforum
ab oculo, fortpeuéloi-.
gnez,dstantiænon ineptedimetirentur,
par les differens angles.
que les deux axes visuelsferoient
par leur concours au principal
point de l'objet, qu'on poutroit
reconnoistre par la différentedistance
d'entre les centres des ver-"
res objectifs, à la distance d'entre
liesmcentmres deés dverriesaoctuslai.res':
b:aq'fte oportet in hanc Binoettlttm
ifibam ita convexa 'Cftltlt!lrJr;car il
parle icy suivant Ton ticre, Oculm
Ajîropkm BitiôCHlu&iJt*ve etinm duv
cvncava
,
tr dao conîtèxa ,modo or.
dinario, dans les deuxtuyaux par..
ticuliers
, pro tcYYcflribîu objettU
confpiciendis difponcrc: ita ut uterque
tonusvïfortm ptr islavitra,
éibàbjcëto utïinque.Ah ccnlo immit-- tthd extra Hubum, in unum dm.
piumcmum,&fcfnmen lumimftim
cùltigatnr '(j-Jit cunffa objictipnn-
&asabocùlûi nôn cfoplitawf'ftdmita
confpiciantur, haudaliter acfcrfpiciliis
ordinarilsifierisolet.
Le P. Chérubin, qui n'a jamaisbien
rencontré, que lorsqu'ilne
s'est pas écarté du sens du Pere
Reyra, a parléjusteen 1681. dans
la 104. pagede les Visions, parlestermes
luivans:l'ajustay les centres
des verres objectifs, é" les centres
des verres oculaires, à la distance
que l'expérience mesit emmiftre•
pour réunirparfaitement ces deux
especesd'unmesme objet éloigné
, ,
que je regardois cles deux yeux en-
Jcmble
, par les deux oculaires appuyez,
sur la Table de la machine,
dr qu'ils ne me lesissent voir
, que
par une seule ouverture, non croisée
l'unesur l'autre, maisparfaitement
ronde~&unforme.Voilà-t-il pas
la pure verion du dire du Pere ;
Reyta
,
& ce que Chorés avoir
publié dans son Ecrit en \6ij.
Il a encore, suivant le P. Reyta,
bien rencontré en 1677. dans la
74. page de ses Visions
, en avoüancque
cette épreuve estlaplus
certaine demonstration pesitive que
l'oculaireBinocle ejt monté dansJA
derniere perfetction, toutes les autres
n'estant que des consequences de celle-
cy.
Le P. Chérubin 31 ans après le
P. Reyta
,
s'cil voulu attribuer
l'invention des Binocles; c'est
pourquoy il a,sans sceru pule, dans
ce qu'il rapporte du Livre du P.
Reyta, dans la48. page de sa Vision
parfaite de 1677. il ena, dis.
je,religieusement tronqué les termes
suivans, Tali profecto tubo Binoculo
ànohis conficto,disoit le P.
Reyta en 1645 objecta duplo, Ii-.
plo,imocjuadruplo majora lucidiora
aîqnc clariora compeximus , quam
per tubum monoculum & certe nijî
ipsimet expertifniJftmM(jH& seribimtu,
utiqite seribere puderet qUit ad
praxim redacta non subsisterent.
C'est parler en veritable homme
d'honneur 6cen bon Religieux.
Enfin, tous les Curieux & tous
les Sçavans de l'Europe, ne reconnoissent
pour l'Inventeur des
Binocles que banïel chorez, en
France, dés l'année 1625.&le R.
P. de R,)'ta en Allemagne, depuis
l'année1645. à cause qu'il composa
les lunettes de ses Binocles
terrestres, de quatre verres convexes,
& celles de ses Binocles
A tropiques de deux verres conllcxes,
telles qu'il les a cy-dessus
décrit. Nous démontrerons que
les Biîwcles Atropiques ont les axes
des verres oculaires avec leurs objeébfs,
toujours Phisiquement
paralleles, à cause du grand éloignementdesobjets
celestes, puis
mesme que les axes des deux lunettes
de trois pieds de longueur du
Binocle du très R. P. Chérubin,
telqu'il la décrit enl'année 1678.
dans la 66. page de Ces parfaires
VisionsLarinifées avec augmentation
, par les termes suivans.
Tetum Binoculinofiri extiriorctn
'rUb,!rtJ triumdumUXât Pedum,quot
Jcilicet Binoculi hltjus îtibia ejJè ve.
hit, qui ufm commodioris
,
&nihilêminusadterrejlria
jingularis effu
Ûxsfunt. Porr',ajoûte-t-il,Binoculum
hune tres tantum pedes len.
gum; ctÙfm diftinftum, adfcx Lcocarum,
lieuës communes de France,
intervallam,objectum preberè,cu
tiofm quihbcî artista poierit txptri
ri. Les deux axes, dis-je, de ce
Binocle, forment un angle tresinsensible,
puisqu'il n'est au plus
que la 6884 partie d'un degre,&
quela distance d'entre les centres
des verresobjectifs des lunettes de
ce Binocle Figure XI.n'estpasla
913. partie d'une ligne moindre
dqeuse ladistance d'entre les centres
verres oculaires immediats.
AucuneMachine ne peut donner
cettepetite difference, quiestinfiniment
moindre pour les objets
terrestres tres éloignez
,
& en..
cores infiniment moindre pour la
Lune&les autres Planettes. C'est
pourquoy je soûtiens que pour
IcsBill"Iej Astropiques, il sufIst.
d'enchasser fixement les quatre
verres, deux objectifs & deux
oculaires convexes dans les quatre
P lanchettesseulement mobiles
lateralement. Voyez les Figures
I. & II. car lorsqu'il estnecessaire,
la nature supplée facilement
àces pré visions, en y conformant
lesveux,
CO MIERS.
DU TRAITE'
DES LUNETES,
DEDIE' A MONSEIGNEUR
LE DUC DE BOURGOGNE
Par Mr Comiers d'embrun,
Prevofl de Ternant, Profejjeur
és Mathematiques a Paris. NOus avons demontré dans
le dernier Mercure Extraordinaire
,l'ancienneté des Binocles,
&avons donné leur sacile
Construction, de leur premier
Inventeur DanielChorez, qui
les présenta au Royen l'année
1625.Nousavonsaussidemontré
que le R. P. Antoine Maria de
Kluyîn, ce savant Religieux Capucin
Alleman, avoit donné la
derniere perfection aux Binocles,
composantde deux verres convexes
chaque Lunete du Binocle
Astropique, pour contempler les
Astres, & mettant quatreverres
convexes, un objectif & trois
oculaires à chaque Lunere du
Binocle, pour voir les objets
terrestres.C'est de ces Binocles
du P. Reyta, dont toute l'Europe
a admiré le surprenant effet depuis
1642.ausquels on en fit de
semblables en plusieurs Villes de
l'Europe, dez lors que ce grand
Homme en eut publié la Construction,
dans son docte Livre
intitulé oculusEnoch d" Elioe im
primé à Anvers en l'année1645.
Mais parce que plusieurs doctes
Allemans se plaignent contre un - nouvelAutheur grand Adioptricien
, & avec les termes de Mr de
Balzac dans sa 26. Lettre à Hydaspe,
disent, Que la maladiequi
se prend. au bout des doigts,ayant
frapéuneteste,pours'attribuer l'invention
des Binocles,acomposéplusieurs
volumes de Visions, où il n'y a
pas unepensée raisonnable. Ils ne
s'étonnent pas ( ajoûtent ils avec
Mrde Balzac)qui'lyaitdesHommes
qui donnent de la réputation à
des Sots, puis qu'ils ontfait des voeux
&brulédel'encens à desSinges. Je
dois justifier tous les Sçavans de
nostre Nation, qui n'ont jamais
hésité à reconnoistre le 'J'rand
merité & sçavoir du R. P. de
Rtyta,& l'admirable effet de ces
Binocles.
Pour faire le panegyrique du
P. de Reyta, celuy de son Livre
&de ses Binocles, il me suffitde
choisir & rapporter quelques témoignagestres-
authentiques.
Fabius Chisius, grand Astronome,
NonceApostolique & Légat à
Cologne, &depuis Pape AlexandreVII.
apres avoir tres- souvent
admiré le grand effet des Binocles
du P. Reyta, & examiné en
manuserit son Livre Oculus Enoch
&Elioe luy écrivit du 17. May
1642. Dignum existimo ut typis tradatur,
&c. Vous trouverez cette
Lettre dans la Préface dudit liv.
imprimé en 1645.
Jean Caramuel ce grand Evêque
Mathématicien, qui seul a
compose autant de livres qu'il en
faut pour faire une Bibliotheque
choisie, écrivant au mesme Legat
Fabiuschisius, dans sa Lettre
datée deLouvain 103.Juillet 1645.
que vous trouverez au long dans
la 1605. page de sonMathesisNova,
imprimé à Lyon en 1670. parle
en ces termes.
ILLVSTRISSIME DOMINE,
Fir omni exceptionemajor, Rater
jintoniusReyta, sanguine, ut audioy
KôbiliJJimus; cldrijJimm, ut video,
yitâ& Moribu* s ditavitAjtrono-'
miam, Geomttriam
,
Aritbmeticam,
PhyficAm novà invelltú
, Europe
adpriirationempromeritw,patridiri&
Ordincmilluftrat. Innumerosfautores
epatronosadeptu4, in hecprl/Jens;
qaod te Moecenalcmeleeerit, in boaf+.
lix ffub'J!-sub umbroe tu£patrocinium
adcptiufii. De ipfiiisiuftrumétk vari*
funt Aiitàtiomoinmopiniones, varia
de ipfms obflïVdtis judiciii;Jeclquia
tu i/Ùz cxatfa( voila une preuve
palpable de la bonté des Binocles
du P.Rheyra.) h.ufoelices aijudicast
vulgm Ajlronomorvm non moreitur,
quis enimpojjet 'V"'K,nibu.J ingeniis
fatkfaccYc?Amevirum & vemror,
crudea multis impetito opem non tuli,
IjuodcrcdercmmtzJorem oemuUs Udi
non poffe.
Le R. P. Gaspar Schotth, de la
Compagnie deJesus,au premier
Tome de son Magia ZJni'uerfalis
Naturæ & Artis, imprimé en l'année
1657. dans le liv. x. c. ii. De
Telescopii Astronomici tam Monoculi
quàm Binoculi,Origine ejusque Au- )dans la page 494. parle en
cesrennes. AnîhoninsigiturMaria
deRfJttl vÎræquè religiosus ac doffus,
mihiquefamiliariternotm. Neque
hoc Monoculo tubocontcntu<fuit,fcd
alterum focium Oculum si adjunxit,
& tjfJidem foelicijjlmo atifù, ftlicioriquefucçcjfu
, ut mecum fatcriceguntur
quôtquet hajus rei expcrimentum
fumpfirunt. Talisquille inter
hune &priorem effdiffirentitt, qualis
ejje communitersolet inter Mtnoculum
&Bineculum hominem. EXlerimtfJtum
secs in tubo Binoculo ab ipfoauthore
elaborato, atque hoc Binoculo
tubo Jperat Rheyta multa adhuc tati.
tmiid in coelo afel/na deteëtum iri.
Lemesme R. P. Schotc,dans
le mefmeVolume cap. 3. De infignibuiboctempore
Telefcopiorum Ar-.
tifeibus, dans la page 496. dit,
Tertius ce IoannesVuifiL
,
Augufix
Vindclicorum infiniEtus a Reytd,sàtis
tubos tam Monoculos ejuaw Binoculos.
Jjhtaniîm adde Patr, m Autonium de
Reyta, qui non tanlum in ta arte exccllit,
eamque ifriptts tradidit, fed
& alios ctiaminflruxit, & cùm hu..
manifflmus fit,nonpaucisfun (pm..
mumcavit. te "1() LeR.P.MilletDechales,aussi
JesuÎte, dans le 27Tome de son
Mundus Mathtmaticus ,imprimé à
Lyon, en l'année 1674. au TheorémeTelescopium
Binoculum, page
672. dit, Fiant dlloTelcfiopia omnino
jimi/ia, que conjungantur ita utsint
fibi inviccmparalle/a; & dissentcâdem
quâ oculidistantia,, ut uterque
eculus objellilm tamen videat. Expcrtus
fum in Telescopio duorum pe- c-cmpnrabceilrittuemr&emsiajduijsï&wcviiicuisniinu-s
9bjeffumapparere, ô* quod mirum
fsi, non duo Telefcopii gemini flraminavidebantur,
Jedunicum. Etil
ajoûte, Pater ReitainsigneTeIeÎcopum
Binoculum circumferebat, erat
autcm decem circiter palmorum cjus.
Ingitudo.
Comme à travers les artifices
étudiez de ceux qui veulent étoufer
la verité
,
elle s'y montre du
moins en quelqu'une de sesparties
, & verifie le dire du Prophete
Roy xxvi. ii. L'Autheur Adioptricien
de la Vision parfaite de
l'année 1677. y laissa échaper les
termes suivans dans la 47. page.
Le P. Reyta se contentoit, dit-il, de
faire voir tellement quellement des
deux yeux quelques objets du Ciel,
comme la Lune. Tous les Gens de
probité ont leu encore avec indignation
les termes suivans dans
la 7. page de l'Epitre dedicatoire
de laVision Parfaite de 1681. Il
estoit avant moy (l(oll/mcr¡t inoüy,
que l'onpuUebfirvcr tous les objets,
Soit de laTerresoitdu Ciel des deux
jeux conjointement. Etles semblables
termes à la fin de la 6. page
de la Préface.J'effectuë, dit cet
Autheur
, avecautant d'ouverture
d'(/prit que de bonheur, le Binocle,
qui atoûjours reellement esté inconnu.
Enfin on demandecomment il
a osé écrire dans les termes suivans
dans les pages 190. & 191.
de la Vision Parfaite de 1681.
Que toutes les Nations étrangeres
n'ontjamaispûfaire de Binocle, n'y
en ayantjamais paru aucunjusques à
l'impression du Livre de la Vision
Parfaitede1677. danslequel,ajoute-
t-il,j'en auois donnél'invention.
Il faut donc que mille Sçavans.
qui ont admiré tant d'années auparavant
l'année 1677. les prodigieux
effets des Binocles de chorez,,
de Reya, de Vuisil, & du
; Pere Dechales
,
de Monsieur de
Cassini, & mille autres Scavans,
nayent rien veu qu'en songeant,
& n'ayent écritdu Binocle qu'en
dormant.
Lors que je travaillois au Journal
des Sçavans, je rendisjustice
au R. P. de Reyta, que j'avois
connu particuliérement en l'année
1654. dans le grand Convent
des Capucins à Lyon, où avec
Mr de Regnaud & cent autres
Sçavans, nous avions admiré le
surprenant effet deson grand Binocle
pour les objets terrestres.
J'en parlay donc dans le Journal
du 2. Décembre 1677. page 249.
en ces termes. Le P. chérubin donne
un nouveaujour au Binocle ou double
Lunette
,
dont le P. Reyta aparlé
Amplement dans son Livre Oculus
Enoch&Eliæ, en 1645. Le nom
du P. Reyta & deses Binocles a
produit à son Emule le mesme
effet que la Canicule à un Autheur
Cinique contre le Journal
dès Sçavans, bien que tout cequ'il
en dit dans la Préface de la
VisionParfaite de1681,depuis la
25. ligne de la 11. page, & dans
les trois pénultiémes articles de
la Table des Matieres, en Ja Lettre
I, concerne Tinterest & l'avantage
de la Republique des
Lettres; c'est la seule chose qui
merite d'estre bien leuë, & nleu.
rement examinée. Revenons à
nostre sujet.
LA CONSTRVCTION
des 'Binocles du 'Z P. deRejeta
Capucin Allemand, immée
en 164.5. dans son Livre
Oculus Enoch, & Eliæ.
J E rapporteray icy les termes
de cet Autheur si estimé parmy
tous les Sçavans de l'Europe,
& feray en quelques endroits les
remarques necessaires, comme
celle-cy
, que leP. Reyta parlant
en sçavant Homme & sans verbiage,
ne s'est pas arresté à déduire
plusieurs petites particularitez, que
la pratique enseigne mieux a l*Arti~
ste que lesparoles
,
&queson induftrteluyfournitabondamment.
Personnen'y
peut trouver à dire, puis
que leGraculus de ce grand Homme,
le R P. Cherubin d'Orleans
a employé les mesmes termes en
l'année 1671. en parlantde l'Oculaire
double, dans le commencement
dela 208. pagede sa Dioptrique
oculaire.
Dans le iv. livre qui a pour Titre,
Oculus Astropicus Binoculus, le
R. P. de Reyta rend raison du
Titre genéral
,
hujus oculi
,
dit-il
dans la 336. page, Enoch& Eliæ
Binoculum Telescopium, quod fjtlS
praxi & ope magnalia Dei &si remotissimèin
coelo à nobis elongata%
non ampliussemicæco ,sed novo modo
tlmbcbuJ oculis
,
à travers deux
Telescopes assemblez physiquement
paralelles, la distance des
centres des verres estant phisiquement
égale à ladistãce des centres
des Prunelles pour voir les A stres,
pourvoir les objets terrestresqui
sont fort éloignez. Ce quenous
démontrerons, quasi inspectanda
inducamur
,
& dans la page 338. ilajoûte ,neque hoc monoculo Tubo
contenti fuimus, verum&alterum
sociumoculum, un autre Tube monocule
ou Lunette, que P. Cherubin
luy mesme appelle un oculaire
, adjunximus, & quidem foelici'iftmo
AUCU. Igitur,ajoute-il dans
la page 339. praxim utriusquejam
dicti Telefcopitfacillimam
,
& quidtm
non nisi propriâ. experientiâ tradituri
,
benevolum leUorcm rogatum
volumus, nescilicet nobis vitio vertas,
si quoedam arcana ,
quasi quibusdam
oenigmaticis nodis ob graviores
quasdam causas,ccrtafque confiderationesatque
respictus usque ad
suum timpHs ligata tradantuy, semble-
t'il pas que le P. de Reyta
avoit préveu que32. années après
quelquesinge luy voudroit ravir
l'honneur de l'invention des Binocles
ou assemblage de deux Lunettes
en toutsemblabler,dont les deux
axes concourent à un mesmepoint de
l'objet,puis que dans la ig.llç,.de la
5. page de la Préface des visions
parfaites de 1677. l'Autheuraosé
dire, je l'ay inventé moyle Binocle,
& dans la 27. page avec un coeur
conforme à sa vignette dit j'a.
voÍÙ que mon génie se plaist à L'invention
des belles chosès. Ses termes&
sa vignctte font peu conformes
à l'esprit de Saint Paul aux
Philippiens chap. 4. vers 5. Modcftia
vcfha nota fit omnibm bominibus.
L'Autheurdes Visions nepeut
blâmer le P. Reyta, d'avoir adverty
qu'il avoit fait quelques réservesen
donnant la conftru&ion
des Binocles, puis que luy mefme
en a toûjours usé lors qu'il
proteftoit de n'en user pas, par
exemple,en l'année 1671. dans
la 137. page de sa Dioptrique
oculaire, ilprotefte de donnerfincerement
& sans reticence aucunes
son Telegraphe qui est le mien
qu'il rendit faux, l'ayant déguse
pour s'en dire l'Inventeur, néanmoins
en l'année 1677. dans la
144.page de ses Visions parfaites,
il afleure d'y suppléer librement
les reticences dontsavois, ditil
,
parlant de soy-mesme
, été
contraint etuferen itiji. en imprimait
la Dioptrique. Qui n'auroit
hazardé de le croire cette feconde
foisj lors qu'il dédioit (es Vi.
fions au plus Augultcdes Monarquesdela
terre, c'auroiteftéun
crime de croire qu'il eut voulu faire
quelquereserve. Neanmoins
après avoir obtenu de moyde nouvelles
connoissances,illes publia
fous Ion nom dans ses Visions de
1681. & pour pouvoir s'attribuer
l'invention des nouvelles lumières
qu'il avoic obtenu de moy
par l'importunité de ses applications
, & dit sans scrupule dans
la 9, page de la Préface, j'ay efti
obligé iïufer de quelque précaution
dans le Volume de la Vision parfaite
addrejfée au Roy en l'année 1677*
C'cû pourquoy dans la page2.01.
il fait unefiction dejùpplément de
ce qu'il dit avoir reservé en 1677.
au lieude parler juste, & dire de
ce qu'il avoit depuis appris de
moy ,
enfin dans la page 116.
Voila, dit-il, tout le secret sans titicane
reserve. Cependant il ne sceut
bienemployer ce que j'avois eu
la bonté de luy communiquer, 66
il commit encore des fautes tresessentielles
que j'ay démontré
dans la 333. page du xxii. Tome
du Mercure Extraordinaire.
Je conclus donc que le P. Che*
rubin s'en doit prendre à foy.
mesme, s'il n'a peu comprendre
la bonne & facile confirudion
des Binocles duP. de Reyta, &
suppléer à quelques mots de scai
Discours
, comme ont fait tantr.
de flmples Ouvriers aufquelsDieu
n'a pas donné un esprit si suJ
blime, mais plus humble, que
celuy de son grand genie
,
qui se
plaist à l'invention des belles
choses,& qu'il adépeintdanssa
Vignette, & expliqué en la Ta,,
ble des Matieres dans l'article pénultième
de la Lettre N. par ces
mots, le nom exprime la réalité de
la chose, j'en crois plutostS. Paul
2. aux Corinthiens chapitre xi.
verf. 14. Necmirum ipse enim S.
Voyons maintenant dequoy il
s'agit.
Le R. P. de Reyta dans Ton
Oculus Enech & Elioe
,
imprimé en
1645. au Livre oculus Astropicus
Binoculus, page 354. parle en ces
termes.
Prdceptumvit.
Cuntfa qnoe kattends, &c.
Fiat canalàfgnr& obienge, un
tuyau prismere&angle oblong.
Le P. Chérubin en 1671. pour
déguiser dans sa Dioptrique oculaire
le nom de Binocle, l'appelle
oculairedouble, & dans la Planche
21. page108. donne la figure Elliptique
à ce tuyau; ce qu'il explique
en la page 109. mais luy
ayant depuis fait connoistre que
ce tuyau exterieur ne pouvoit
estre Elliptique ou ovalaire, &
qu'il valoit mieux passer à plomb
sur un plan les deux Lunettes,
dont l'une foit mobile, comme
sont encore tous les Binocles de
Daniel Choyez, donc vous avez veu
la construction & la figure dans
le dernier Mercure Extraordinaire.
Voicy une particulière Machine,
Figure I. que Chorez fit
en cuivre doré pour feu Mr de
Monmaur, Maistre des RequeC
tcs., où il mit les Armes, & que
j'eus depuis de sa libéralité ; &
enfin) qu'il fuffifoic que les deux
Lunettes des plus longs Telefcopes
fussent mises sur lesbranches
de ma simple Machine, de laquelle
vous avez veu laFigure13.
dansla3. Planche du XXI. Tome
du Mercure Extraordinaire; 6c
que pour orner & cacher le mi.
ilere de la construction du Binocle,
il faloit enfermer comme le
P. Reyta les deux Lunetes dans
un tuyau parallelipipede rectangle
oblong, ou qui fust du moins
sur un plan horizontal, la forme
superieure estant indiférente. Le
P. Cherubin profitade mes avis,
car dans la page 66. de sa Vision
Parfaite de 1677. il dit, ion voit
dans la premtere t igure de cetteTable,
que fayfait le tuyau extérieur
de nofire Binocle de la forme d'un
Prismerectangle oblong;iexpérience,
à ce qu'il dit, m'ayant fait voir
quesafgxre ejlant de laforte trèsreguliere
& facile a.faire, elle contribuolt
beaucoup à faciliter toute la
conftruclionmécanique de cet oculaire,
donnant une ftuationfcure&juste
aux deux verres qui le compofenty
sans laquelle l.A'rlijÙ intelligent (xperimentera
qu'il eB impossible d'en obtenir
la perfection. D'où je conclus,
que puis qu'en 1671.ilvouloir
que les Ouvriers donnassent
la figure Elliptique au tuyau extérieur
du Binocle, il n'en avoir
encore point fait faire, outre
<iuen l'année 16gi,dairs la 191.
page de ses Visions il dit, n'ayant
jamais paru aucun de ses Binocles,
jusquesàl'impression du Livre de la
Visionparfaite de1677. Cela est si
vray ,que par sa Lettre du 2. Decembre
1676. écrite au St Guerreau
Me Lunetier, aux trois Croissans,
sur le Quay de l'Horloge,
il parle en ces termes. Lundy Sa
Majefié me commanda de luyfaire un
Binocle. Je meserois trouvéenpeine
pourfatùfaire au commandement de
Sa Majesté, y ayant plu* de vingt
ans que jaydeflfié de travailler au
Verre; mais je me fuis soulagé ¡-e¡:.-
prit ausujetdecetravail ,surl'estime
quejefais du vostre ; ceHpourquoy
je vousprie de me faire la grace de
mefaire les verres pour les oculaires
que le Roy desire
,
qui sont un Oculaire
Binocle, &un autre pourdefsiner..
finer. Esperant cette grâce de vomy
je demeure avecaffectionsincere, Votre,&
c. Ilestdonc par luy-nlème
constant, qu'il n'a jamais fait de
Binocles, ny les Verres, ny les
Etuys; & néanmoins dans la 38.
ligne de la ici. page de ses Visions
de1681.il dithardiment, Ilnese
trouveaucunBinodleau !-rionde,avant
ceux que fay faits, depuis l'impressiondu
Livre de mes rifons de l'année
rÔ77,7.
Le R. P. de Reyra parloir plus
sincerement en 1645. Verey ces
termes dans la 339, page de son
OcuioeEnoch&Li,.oe%Praxitnfacilimam
& quidem non nesipropria
experientia trad~tturi. Benevolum
lectoremrogatum voiumua
, ne scilicet
nebts vitto vtrta* si quoedam
quasi quibusdam nodis
,
eb araves
quasdam eausa&conjîderationes,
nfyue ad suum umpw ligata
tradantur, neque etiam tempora cuncta
wdiffçrtnur pirmittunt, qffoa si
ingenium applicueris satis foeliceni
adipisceris.N'avoit-il pas juste
raison de ne s'expliquer fufîîfàm-,
ment qu'aux Sçavants
,
puis qyt:
^celuy qui 31. années après s'est
voulu attribuer l'honneur de l'invention
des Binocles
, a dit dans
la 9. page de la Préface 4efesVi,
sions de 168I. I'ayestéobligépeurce
sujet d'useren1677.deprécaution,ex-
/tiquantUconftruttionptfitive di
£oculaireBinocle> encore, dit-H,quejç
myfoisfujfifemwemexpliquépour
lafaire concevoirà des Personnes trèsintelligentes.
Revenons aux termes du P. de
eeyta, Fiétcmdisjigm^ eblwgs.
i(4 ut oculis, applicatus ambos oblonge
tegat, ex cujwarijicHsuperioris margineoenlisadmûvenda
, tantusarcut
excindatar,utfrmtew captas,infernè
verbsimiliter
, ex mediomarginis
particula excavetur, pro nasiéminentiâ
inmittandâ. Le P. Cherubin
quia par tout copié le P. de Reyta,
dit dans la nj. page, lefond de
la Boette immediate du tuyau exte-
rieur dtt Sinecle, doit avoiraumoins
U# demy pouletd'épaisseur
,
à cause
qu'il doitporter une entaille profondt
pour recevoir le nez, ,
ér estre me/me
entaillé doucement par le haut pour
placer Cémincncc dufront, afin qlliÚ
uempefebent lesyeux d'approcher des
Verresimmédiats ,pourvoir commodémentparle
Binocle. Itaut hoc modo,
oculi, dit le P. Reyta
; mais le P.
Cherubin a adroitement transl
porté la Virgule pour la mettre
a prés le Plot respect qui suit,
afin de rendre lesens inexplicable,
respectuconvexorumocularium,
fin que les deux Lunettes du Binocle
estant disposées à l'usage
d'une Personne, pour voir le mesme
objetimmobile, ou du moins
toujours dans unmesme éloignement
-) perpetuofirmum ifatum&
situmsuum retineant,quod omnino
fierinecesse erit;afin que les axes
visuels qui sontles axes des deux
radiations, qui dumesme point
principal de l'objet couvrent la
surface du Verreobjectifdes
deux Lunettes, tombantàplomb
sur les centres des surfaces de tous
les Verres,comme aussi surles
centres des prunelles du regardant,
par la pointe des pinceaux
'Opriilfs des leurs radiations renversées
par les loix de la refraction
, a prèsavoir penetré l'humeur
cristallin concouvrent êc
s'unissent pour la peinturedu mesme
point de l'objet sur le fond
de chaque Retine, & la peinture:
des autres points en des endroits
semblables,afin que l'objet estant
veu en unmesmeendroitpar les
deux yeux, il ne paroisse qu'un,
&non pas double,ce qui arrive
lors qu'il paroist en differens
lieux, estans peint en differens
endroitssur les Rennes
,
lors que
lesdeux axes visuelsayant suivy
les axes des deux Lunettes, ne
vont pas concourir sur un mesme
point-de l'objet, mais qu'ils croi.
fent & s'entrecoupent, au deà"
ou plus loin que l'objet.
Comme le P. Reyta écrivoit
peur les Sçavans
,
il n'avoir pas
cru devoir faire tout ce détail:
Car les Intcîligcns, comme a fort
bien reconnu le P. Cherubin en
l'année 1679. à la fin de la 397.
page du livre de sacontiguité des
corps, trouvant mauvais que
dans les pages 249. & 150. du
Journal des Sç;mns du 20. De
cembre 1677. j'eusse trop bien
& trop au long expliqué lelrenlo
ciel de la Gonstruction du Biilo*
cle, n'ontpa* besoin qu'on leur ex*
fliqa:
, que ces deux oculaires Lunettes
y sont ajttfkz, à la distance
des centres des ouvertures des deux
Jeflx) de celuy qui regarde par le Bi-
nocle,oupour lequel il est prépaye, ny
que ces deux axes concourent en u*.
seulpoint.
Suivons donc le P. Reyta. Mu-
niatur deinde tubiquilibet canélisdû
chacune des deux Lunettes ,sue
Ajjhrio, msupra in tubo wonoculojie*
ri debere dctlimUJ, qtiibmfiélu*
cefc cfi te hahen duo convcxa ebje-*
ÏÏiva, in eadempatina elaborata enu
ninotjnfdtmdqualitatis, longitudinis
de foyer solaire
,
accrassitiei &-
alix duooculariaprorsus æqtudiaJ Ilt-
Itie in iisdemfenteHù parata. Comme
le P. Reyta ne parle icy
,
suivant
le titre, que de son otahu
Afirepiciu Bwôcuim ,ilne met que
deux Verres convexes à chaque
Lunette de ce Binocle Astropique.
Queitain canalemdisponantur)
chaque Verre oculaire dans
le tuyau particulier desa Lunette,
utsapra
,
avoit-il déja dit, in
tnbû monoculo peri debere dotwim#s.
Vtocularium vitrorum centra,pupiUil:
ccîdi tuisemperdiametraliter. dire.
ctement &à plomb respiciant. Le
P. Cherubin parle de mesme en
la 54.pagedes Visions de 1677.
que les Verres immédiats estant centrakmentajufiez,
aux pupiles des
yeuxy quiestl'essenciel de la cenfiru*
ction parfaite du Binocle.
Hoc est, comme la distancedes
centresdesoculaires pour les objets,
est moindre que celle des
centres desPrunelles,qui est pour
lesobjets éloignez ordinairement
au plus de deux pouces &demy,
& leur diamettre de trois lignes,il
faut d'abord que,tantumocularium
centra ab invicemdilfcntqtsaîum una.
oculi tuipupilla ah alterarànotll est,
de deux pouces & demy an plus
pour les objets les plus éloignez,
& cela afin de donner ensuite
tres facilement la distance requise
descentrsedes Verres oculaires,
en écartant peu à peu les Lunettes
au plus de trois lignes, afin
que les cécres des oculaires soient
vis à vis des centres des prunelles,
par le moyen d'une petite rouë
qui en grainant dans les avances
des deux diafragmes entraînent
latéralement sur un mesme plan,
& contournent les Lunettes,
dont les extrémitez font passees
dans des anneaux de Cuivre ou
de Leton verticalement mobiles,
dans les quatre trous un peu hori-
[onr,denlent elliptiques de ces
diafragmes latéralement mobiles
, 6c dont les ouvertures répondent
aux quatre ouvertures
faites aux fonds du tuyau exterieur
du Binocle. Voyez le tout
dans laDigureII,car parce moyen
elles se contournent pour faire
concourir les axes visuels à un
mesme point de l'objet, ce que
j'ay pratiqué à Lyon en l'année
1654. me servant du Binocle du
P. de Reyta, dont chaqueLunette
estoit composée de quatre
Verresconnexes pour voir les objets
terrestres dansleur scituation
naturelle.
Il est necessaire de remarquer
icy qu'aux Binocles Microscopiques,
& aux Binocles Telescopiques
, que j'ay enseignéen 1665.
de faire servir de Miscrocope, en
allongeantfsffisamment les
tuyaux, suivant que le foyer ou
image aërienne de l'objet plus
proche se forme plus loin auderdere
du Verre objectif, dont j'en
ty donné en 1683. les regles ai*
long dans les pages121. & suivantes
du xxi. Tome du Mercure Extraordinaire
,
la distance des
centres des Verresoculaires, doit
estre fort sensiblement moindre
que la distance des centres des
prunelles, Iî démonstration en.
est facile. Voyez la Figure III.
car puis que les axes des deux radiations
du point~+principal de
l'objet, doivent en ligne droite
traversersanssouffrir aucune restraction
, tous les centres des
Verres & les centres des prunelles
, la distance des centres des
Verres oculairess c. D est moindre
que la distance des centres
des prunelles des deux yeux A. S.
bien que tout cela soit tres-evident
parla seule inspection; neanmoins
le P. Cherubin a écrit lecontraire
en termes tres formels
dans la 73.paee de ses Visions de
1677. L'on ajoutera premièrement
les centres des Verresimmediats,exactement
à la mesureàlaquelle l'on dllra
observé les centres despupiles desyeux,
tournant ou détournant la vis
de la conduite immédiate avec saclef,
jusques a ce que les points correspondent
perpendiculairement aux centres
des ouvertures des piunulcs des deux
Verres immédiats, quel'on aura marqué
sur leur bord inférieur
,
soient
exactement posez avec le compas a
cette distance l'un de l'autre, il dit la
mesmechose dans la 204 page
desesVisionsde1681 Voicyces
termes. l'ajuftay les Verres immediats
par le moyen de la vis de leur
onduite; enforte que la dfiance de
eurs centres convintparfaitement
weecelle de mes deux yeux puis
j'ajufiay la partie objective de ces
ieux oculaires, avec la vis de leur
onduitepropre, à la difiame que i'expérience
me fist con/faifire
, pour réunir
parfaitement les deux ejjues
d'un mejmeobjet, que je regardois
des deuxyeuxensemble
, par les deux
oculairesappuyez, sur la table de la
machine. Voila toute la niefme
pratique du P. de Reytahorfmis
que ce dernier Autheur die, que la
difiance des centres des Verres oculaires
,
doit efire égale à la di(lance des
centres des prunelles
, ce qu'il die
encore tres formellementdans la
205. Vojcy lestermes. Mes deux
oculaires efiant difPo/èz de la forte
potlr voir des objets éloignez,,j'en
voulusregarderd'autres objetsfucctfjîvement
jusques à ejtre notablement
tropproches, (j*je reconnuspeu apeu y~~f~<' quitte salut
premièrement allonger également les
tuyaux de mes deux oculaires ds.nsia
proportionrequise, pour voir de (haclin
separément ces objets proches> é*
flcolldtment approcher doucement les
verres immédiats) par le moyen de
la viz de leur conduite,pour égaler
4la difiance de leurs centre entre eux, celle des centres des ouvertures dç
mes yeux conjointement cDnt(}lIrtJe
sur cet objetproche,
- SuivonsleP.deReyta.am
qui'demditfantiam, des centres des
prunelles, benefeio circini &fpeculi
habere poteris
, avant que le Perg
Chérubin [efuit avisédefeprô^
ner l'Inventeur des Binocles il se
Faisoit que copier le P. Reyra.
C'est pourquoy dans la 104. page
desaDioptrique oculaire de1671.
il diroit, En cette manièrejemefuis
trouvé les centres do deuxouvertures
dç l'ZJuceaJJezjprécisément diftms de
2pouces 6' demy.SuivonsReyta.
vitra ver, duo ibjtctivafaulo
fmtfibi iciniira , frout objeefumlongitu,
aut propius difiabit 4 vi*
dentis loco
, qua magis (Nim remetum
fuerit
,
eo magis oportet )'111' dicta
objeffiva convexa ,
in tubo tffi ad
invicem deducla & remota j & quo
minus, tanto magis etiam neccffiefi
(a fibimutuoappropinqtiâre,Voyez
la Figure IV. Hoc autem, cet approçhement
des centres des verres
objectifs, aussi bien que des
verres oculaires des deux Lunetes
du Binocle, adommmobjccïi diJt&
ïtiam reôïius & cemmodinsset,
uiïkâtotulâdéniâtk, interutrumquc
vitrumtta artifîciose collocanda
, ut
detesipjiusftiperne,alteriU6 verà affirii
mobilts proram feu prominentiam
denlilfam inftrne, modo contrahan*,
modo dtnuo didltcant ; quo modo convexa,
passez &.suspendus au travers
des quatre anneaux verticalement
mobilesdans les ouvertures
des quatre diafragmes, difîis
assariis, aut auricbdco, aut atiafilidiorimuteriafabricandjsinflxA.
Fig.
V. & VI.facillimefirocttjufcumque
ebjecti distantÏA.ma^isab invicem di.
moveri, aut contrahipQterunt.Ainsi
Ijs verres de chaque Lunete se
contourneront en forte que les
deux axes visuels iront aboutirà
un mesme point de l'objet, qui
fera ensuite le centre du cercleou
baze du cone visuel.
La construction des conduites
des parties obje£hves"£c oculaires
desBinocles du P. Reyra estnaturelle
&très-facile; le Pere
Cherubin l'a renduë trèscomposée
en la déguisant pour s'en
attribuer l'Invention. Nous demontrerons
le Physique paralle-
Lisme des axes de deux Lunettes
du Binocle Astropique,commeaussi.-
duBinocle Telescopique, pour voir
les objets terrestres qui sont fort
éloignez. C'est pourquoy favertis
que pour ces deux Binocles il]
suffitd'enchasser les quatreverres.
du Binocle Astropique, comme
estoient dans celuy que le
P. K-ycadécric icy dansles quatre
planchettes de leur conduite.
Que si les LunettesduBinocle
pour voir les objets terreilt-es qui
sont fort éloignez, sont compofées
de quatre verres convexes,
comme estoient celles du Binocle
Telescopique du P. Reyta
,
qui
faisoit voir les objets terrestres
dans leur situation naturelle, il
Suffit que le tuyau qui porte le
verre oculaire, estant attaché à
la longue regle, FigureVII. patte
dans l'anneau verticalement mobile
, comme dans la Fig. VI.
Il n'est donc pas necessàire
d'enfermer les verres dans des
tuyaux,lesquels parleurassemblage
n'en forment qu'un seul tuyau
particulier, c'est dequoy j'avois
donnéavis dans les 498.& 499-
pages de mon Traité des grandes
Lunettes a quatre verres convexes,
imprimé à Lyon en l'année 1665;.
avec mon Livre de la Nature &
prêsage des Cametes, ce que j'ay
depuis encore explique dans les
pages 127. & 128. du XXI. Tome
du Mercure Extraordin. Quartier
de Janvier1683.
Mr de CaHim, ce sçavant 8G
infatigableAstronome, a déja.
reconnu la route des cinq Satellites
de Saturne, sans employer
depuis quelques mois les tuyaux
des Lunettes, s'estant servy du
verre ob*elllif de 76 pieds de
Foyer solaire
,
travaillé par Mr
Borelly de l'Academie Royale
des Sciences, & du depuis, du
Verre de 136 pieds, travaillé par
Mr Campani Romain. II arreste
fixement le verreobjectifsur l'ou
Verture ronde d'une Lame de
cuivre. La piece qui porte cette
lame, est meuë par le mouvement
d'une Horloge à ressort,
comme l'aiguille de la Montre,
sur le plan de l'Equateur ou du
Parallele, en forte que la surface
du verre objectifregarde toujours
à plomb le Planete, que l'on fuit
& que l'on voit, se tenant à
travers le verre oculaire mis dans
un tuyau de cuivre d'environ
quatre pouces de longueur, à
la distance d'environ le Foyer
solaire du verreobjectif.
Toute la Machine qui fait contourner
le verre objectif, n'a
qu'un peu plus d'un pied de hauteur.
Lors que la Tour de Bois
deMarly, quiservoit pour l'é-
Jevarion des Eaux de la Seine
pour Versailles, fera a pportée à
l'Observatoire Royal, tous les
Sçavans feront ravis de contempler
les Astres, sans l'embarras
des tuyaux si difficiles pour les
très-longues Lunettes.
On trouvera encore à Lyon à SJosephMaison Professe des
RR. PP.Jésuîtes, deux fortlongs
& larges tuyaux prismes rettangulaires,
chacun formé de quatre
planches, que je fis faire en
1654 pourexaminervecleR.P.
François de S. Rigaud, l'un des
plus grands Théologiens & Mathématiciens
du siécle, si mes Binocles
seroient aussi bons que
ceux du P. Reyta. 1 Au lieu de monter les quatre
verres de chaque Lunette dans
un tuyau particulier, je fis faire
plusieurs réglés d'un pied & demy
de longueur. J'en formois deux
longues régles, queje rendois fort
longues & fermes par le moyen
d'une nouvelle espece de char,
niere. Voyez-en Ja construction
dans la figureVII. & dans la FigureFIII.
voyez lamonture solidement
ferme des verres. La mon
ture de chacun des objectifs doit
couler le long de la réglé, afin
d'être suivant l'éloignement de
l'objet, dans la deuë distancedu
tuyau qui porte les trois verres
oculaires toujours (stables à l'autre
extremité des régles.
Le Pere Reyta m'avoüa qu'il
s'en servoit de mesme avec deux
simpleslongues régles., pour s'épargner
les ports des tuyaux de
Lunettes, ou leur construction,
dans le lieu où il ne faisoit pas
long sèjour
y
& qu'ainsi par les
deux petites Roues dentées donc
il avoit parlé dans son Livre, qui
engrenoient dans les quatre avances
de montures objectives &
oculaires passéesdans lesanneaux
verticalement mobiles, il contournoit
toujours conjointement
les verres oculaires avec leurs objectifs
, pour faire concourir leurs
axes à un point de l'objet cerrestre..
Le tres R. P. Chérubin, qui
n'ayant peu achever ses Etudes
de Logique, se contenta du degré
de Baloche
, a dit en l'année
1671.danslapage208.desaDioptrique
oculaire, J9uefins lesob--
jets de lit Terre sont proches
,
il eil
necejjînire d'approcherLATERALEMENT
les Ferres objectifs a proportion
pour les voir, Il a repeté son
LATERALEMENT dans la 81. page
de ses Visions de l'année 1677. ÔC
dans la derniere ligne dela 206
page deses Visions de 1681. dit,
En approchant ou en éloignant LATERALEMENT
les Verres l'un de
l'autre. C'est donc contre la bonne
Logique qu'ilaccuse &- blâme le
P. de Reyta de ne donner qu'un
mouvement, lateral aux Verres
oculairede sonBinocle AJlrpitJtI,
puis que le P. de Reyta, n'a jamais
employé le terme lateraliter.
Le P. de Reyta en 1645. dans
la 339. page de son LivreBinoculus
Astropicus, avoitprié ses Lecteurs
de ne trouver pas mauvais, Siquoedam
arcana ob gravionscausas, certafqueconfîd-
crationesatcjuer<Jpcttus,
adsuum tempm ligatatradantur Et ilajoûtoit immédiatement, .23/d
si
fiingcniumapplicuerisJatis foelictm
adipifcerû. C'est pourquoy il ne
donne pas les figures de toutes
les parues de ses Binocles, pas
mesme des deux Lunettes. Le
P. Chérubin n'a pas dû se plaindre
si..l P. Rheita,qui n'écrivoic
que pour les Sçavans, luy a esté
inintelligible par le manque de
figures & d'explication, puisque
luy- mesme qui s'est transformé
en Apollon dansles Culs de Lampe
des pages 75. 131. & 168. de
ses Visions de 1677. avec l'Anagramme
de son nom CHERUBINUS
AURELIANENSIS.
UNA IN VERIS HABERIS
LUCENSJe suis le seul veritable
Sçavant, pour démontrer qu'il
estoit d'un rang pardessus les autres
hommes, autant relevé que
son nom CHERUBIN. C'éfl:
pourquoy dans la Table des Matièresde
ses Visions de1681. en
l'article penultiéme de la lettre
N. il asseure que le Nom exprime
souvent la Realité de la
chose. Enfincomme ila jugédes
autres par sa manière d'agir,ayant
usurpé l'Invention des Binocles de
chorez& de Rheita,& l'Invention
de mon Telegraphe, forcé par
la verité, a reconnu dans la 99.
page, le peu de seureté que l'on a,
auprès de luy, de produire des chesesnouvelles.
M'ayant, ajoute-t-il,
obligé à prévenir la diligence de
ceux qui ont, comme luy
,
iljJèz
d'adresse pour intercepter les InveNtions
d'autruy; r"yejlécontraint,
dit-il, pour cesujet d'user par précaution
de quelque reserve dans la
Bioptriquede iéyi. il en devoit du
moins avertir son lecteur, comme
fars, ajouté-t-il, quej'ay donné, à
ce qu'il dit^l'intention,pour deffi.
iMmeerrddrel«liiinn-aavveecc.Ol'Occaltaidreàirt.Dioptriqui,
n'enayant representiéU Machiné
dans les Tables 28 & 2p que fermée
, sans l'ocuitire. En voicy
la veritable raison
,
il ne pouvoir ladonner Autrement, puisqu'il
n'avoiet pour lors pu apprendre
demoy la maniere d'ajuster au
foyer du verre objectif de la lunete,
la pointe de l'Index derpon,
Telesgraphe, qu'ayant vouludéguiferiladonné
fauxen 1677. Et
nel'ayant sceu corriger es années
1678. &dansfesVisionsparsaites.
l'a rendutrès- composé,&
avec: cela faux, ou inutile. Ce que ja"y démontrédans la 333 page du
22Tome du Mercure Extraordinaire,
voyez-en les Figures & les
Démontrations dans les deux
Planchesdumesme Mercure.
Tous les Savans ont toujours
veu & reconnu que les Binocles
du P. Reyta pour lesobjets de la
terre, elloienrcompofezdedeux
l'unettes chacune dans sontuyau
particulier. Ilsuffit de rapporter
les termes suivans d'une Lettre du
R. P. Balthasar conrard Jesuite,
écrite de Glacid7. Ianuar. anni
.rlftfl. Dedistantiis objectorumme*
rtendis ,
sinedubio Rhelia Capucines
id njôlmt tentareper TVBVM.
DVPLICATVM.Voco eum, per
quem uterque 4culm bomiais simul
simeltranspicere patee,LeR.P.
Gaspar Scbott,apubliccetteLettre
dans la,857 page de [on'TE
CHNICA CVRIOSA,impriméen
1664.Ilestdoncconfiantque les
Binocles pour les objets terrestres,
tantdechorez, que de Rheita,»
-dloient composez de deux lunettes,
& que le Pere Rheita s'en servoit
pour mesurer la distance des
objets de la terre, lorsque leur
distance estoit simediocre,qu'il
pouvoir remarquer la différente
distance d'entre, les centres des.
verres objectis,&c. ainsilil faisoit
en 1645. ses binoclesMicrofio-*
piql/es, de mesme que Chorez; en,
162y
Poursuivonsavec les termes du
P. de Reyta, Et forte ctiam boc modeûbjefforum
ab oculo, fortpeuéloi-.
gnez,dstantiænon ineptedimetirentur,
par les differens angles.
que les deux axes visuelsferoient
par leur concours au principal
point de l'objet, qu'on poutroit
reconnoistre par la différentedistance
d'entre les centres des ver-"
res objectifs, à la distance d'entre
liesmcentmres deés dverriesaoctuslai.res':
b:aq'fte oportet in hanc Binoettlttm
ifibam ita convexa 'Cftltlt!lrJr;car il
parle icy suivant Ton ticre, Oculm
Ajîropkm BitiôCHlu&iJt*ve etinm duv
cvncava
,
tr dao conîtèxa ,modo or.
dinario, dans les deuxtuyaux par..
ticuliers
, pro tcYYcflribîu objettU
confpiciendis difponcrc: ita ut uterque
tonusvïfortm ptr islavitra,
éibàbjcëto utïinque.Ah ccnlo immit-- tthd extra Hubum, in unum dm.
piumcmum,&fcfnmen lumimftim
cùltigatnr '(j-Jit cunffa objictipnn-
&asabocùlûi nôn cfoplitawf'ftdmita
confpiciantur, haudaliter acfcrfpiciliis
ordinarilsifierisolet.
Le P. Chérubin, qui n'a jamaisbien
rencontré, que lorsqu'ilne
s'est pas écarté du sens du Pere
Reyra, a parléjusteen 1681. dans
la 104. pagede les Visions, parlestermes
luivans:l'ajustay les centres
des verres objectifs, é" les centres
des verres oculaires, à la distance
que l'expérience mesit emmiftre•
pour réunirparfaitement ces deux
especesd'unmesme objet éloigné
, ,
que je regardois cles deux yeux en-
Jcmble
, par les deux oculaires appuyez,
sur la Table de la machine,
dr qu'ils ne me lesissent voir
, que
par une seule ouverture, non croisée
l'unesur l'autre, maisparfaitement
ronde~&unforme.Voilà-t-il pas
la pure verion du dire du Pere ;
Reyta
,
& ce que Chorés avoir
publié dans son Ecrit en \6ij.
Il a encore, suivant le P. Reyta,
bien rencontré en 1677. dans la
74. page de ses Visions
, en avoüancque
cette épreuve estlaplus
certaine demonstration pesitive que
l'oculaireBinocle ejt monté dansJA
derniere perfetction, toutes les autres
n'estant que des consequences de celle-
cy.
Le P. Chérubin 31 ans après le
P. Reyta
,
s'cil voulu attribuer
l'invention des Binocles; c'est
pourquoy il a,sans sceru pule, dans
ce qu'il rapporte du Livre du P.
Reyta, dans la48. page de sa Vision
parfaite de 1677. il ena, dis.
je,religieusement tronqué les termes
suivans, Tali profecto tubo Binoculo
ànohis conficto,disoit le P.
Reyta en 1645 objecta duplo, Ii-.
plo,imocjuadruplo majora lucidiora
aîqnc clariora compeximus , quam
per tubum monoculum & certe nijî
ipsimet expertifniJftmM(jH& seribimtu,
utiqite seribere puderet qUit ad
praxim redacta non subsisterent.
C'est parler en veritable homme
d'honneur 6cen bon Religieux.
Enfin, tous les Curieux & tous
les Sçavans de l'Europe, ne reconnoissent
pour l'Inventeur des
Binocles que banïel chorez, en
France, dés l'année 1625.&le R.
P. de R,)'ta en Allemagne, depuis
l'année1645. à cause qu'il composa
les lunettes de ses Binocles
terrestres, de quatre verres convexes,
& celles de ses Binocles
A tropiques de deux verres conllcxes,
telles qu'il les a cy-dessus
décrit. Nous démontrerons que
les Biîwcles Atropiques ont les axes
des verres oculaires avec leurs objeébfs,
toujours Phisiquement
paralleles, à cause du grand éloignementdesobjets
celestes, puis
mesme que les axes des deux lunettes
de trois pieds de longueur du
Binocle du très R. P. Chérubin,
telqu'il la décrit enl'année 1678.
dans la 66. page de Ces parfaires
VisionsLarinifées avec augmentation
, par les termes suivans.
Tetum Binoculinofiri extiriorctn
'rUb,!rtJ triumdumUXât Pedum,quot
Jcilicet Binoculi hltjus îtibia ejJè ve.
hit, qui ufm commodioris
,
&nihilêminusadterrejlria
jingularis effu
Ûxsfunt. Porr',ajoûte-t-il,Binoculum
hune tres tantum pedes len.
gum; ctÙfm diftinftum, adfcx Lcocarum,
lieuës communes de France,
intervallam,objectum preberè,cu
tiofm quihbcî artista poierit txptri
ri. Les deux axes, dis-je, de ce
Binocle, forment un angle tresinsensible,
puisqu'il n'est au plus
que la 6884 partie d'un degre,&
quela distance d'entre les centres
des verresobjectifs des lunettes de
ce Binocle Figure XI.n'estpasla
913. partie d'une ligne moindre
dqeuse ladistance d'entre les centres
verres oculaires immediats.
AucuneMachine ne peut donner
cettepetite difference, quiestinfiniment
moindre pour les objets
terrestres tres éloignez
,
& en..
cores infiniment moindre pour la
Lune&les autres Planettes. C'est
pourquoy je soûtiens que pour
IcsBill"Iej Astropiques, il sufIst.
d'enchasser fixement les quatre
verres, deux objectifs & deux
oculaires convexes dans les quatre
P lanchettesseulement mobiles
lateralement. Voyez les Figures
I. & II. car lorsqu'il estnecessaire,
la nature supplée facilement
àces pré visions, en y conformant
lesveux,
CO MIERS.
Fermer
1168
p. 180-185
AVIS DONNÉ A MADEMOISELLE ........... de l'infidelité que luy faisoit sont Amant.
Début :
On croit peut tout ce qu'on nous dit [...]
Mots clefs :
Secret, Vérité, Âme, Injustice, Crime, Jalousie, Coeur, Amant, Charme, Clémence
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : AVIS DONNÉ A MADEMOISELLE ........... de l'infidelité que luy faisoit sont Amant.
AVIS DONNE' A MADEMOISELLE
de l'infidelit que
1iiy faisoit son Amant. ONcroit peu tout ce qu'on nomdit.
Contre le cher Objet de mftre tendre
flâme, -
Et la Vérité mesme, à convaincre mftre
Ame,
:AHrqjt bien de la peine, &feroitfmr
créditNoflrecoeur
en secret qui pour luy s'interesse,
NsUl dit que ceftpeut-eifreunpiege qui
luydresse
P'n fourbe, un calomniateur,
Quetoutsoncrimeefifonmalheur,
Quon luy fait injuflice,& qu'a tort
on l'accuse.
Nom foupfonnonsfowvent le Dénonciateur,
Ou de haine, ou d'envie, ou de jaloufc
rufeÔ
Nous le jugeonstoujours trop credule*,
r. l'erreur
D'uneapparence, ou vaine, outràmpeu*
Je
, ou cotifttfe.
Tout eji fufpecl, tout efl abus
On le , juge innocent p&rcequ'on lefouhaitte,
On demande une preuve & plus claire
-& plus nette , On se flatteon balance,en doute tout
au plus,
.duplus hommede biennotre foy, se rifuft;,
Et de ce crime enfin
}
malgrénous anvaincus,
Vn resse de tendresse on l'ébfiiut, ou t'ex~
cufe®. 0- Jeneconnaisquetroplepéril cfutje cours,
Mdis bien plus que la peur vofire imereft
me touche,
Et ne pouvant de quelques jours
Vousfaireentendre par ma èmche
Uinconfiancede€Udamû,
- .:'
J'ay crû qu'an moins parcette Lettre
se dévots au plîetofi vous en donner "V
Et que vous pouviez, me permettra
Cette petite liberté,
Qu'après toutje ne prens que pour vofire
fervtce.
Heureux dans mon dessein pourveu qu'il
reussisse!
Cependantjemefuisflatté
Que mon zele ardent & sincere,
Et mesmea voftrecoeurutile&faiutaire,
N'aveit rien qui dufi vous diplairl
4Vy qui pufi contremoy vouscar.fer du
dépit.
J$olcy donc, belle Iris, ce secret a'importance
Et le v,eritable recit
Defaprodigieufe & nouvelleinconfiance- CT Tantofiriennesi si doux, rien si beau
que vos yeux,
Tantofi cefont vos 'blonds cheveux
R.i meritent cette louange;
TantofifiIon en croit cet infidelleAmanti
Voflre teint efi celuy d'un Angeil ; revienne dans un moment,
Par un contrairesentiment
* Il dira qu'il n'efi rien qui vAillel
Et vofireport & vofire taille;
Aujourd'huyvefire belle humeur
L?enchante& luy ravit, le coeur;
Ce fera demain autre chose,
Il voudra me/me que la Rose
N'aitpoint f(u'àvcftre ce brillant coloris
bouche; que le lys
Y,usle cede dabord, & confesseà
honte
Quevofireblancheur le fUrTnDnt
yous diray-je ce quil me dit
Lundy matindevostre espritt
Ce ntjlo't que delicilteffi.
Quelumiere
} que politesse
Que , complaisance
, que douceur,
Et le foir changeant de langage>
Que rien negalotvostre coeur>
Quifourfes vrais stmis estoit plein de
chaleur; •'Que le tour de vostre visage
Avoit je ne sçay quels appas
Que toutes les autres n'ont pas.
Helas! mon cher Tircis, ajoûta-t-il tllcore
, -Que la charmante Iris que j'aime, que
j'adore,
A de grace en ce qu'elle fait!
Mais pour achever ce Portrait
Qui me semble peu digne d'elle,
Ah! quefon Ame estgrande! Ah! qu'-
elle est bonne & belle! m
Enfincest ainsi chaque jour
Que ce trop aimable volage
Entre vous mesmese partage,
Et que tous vosappasl'engageans tout à :
tour,
Il change & d'objet &- d'amour.
Hê bien, Iris, hé bien d'une telle incon--
fiance
Que dit tout bas vofirecouroux?
Le zele qui m'attache a vous,
Devvitilgarder le silence ?
Ma;! je le dis encor, tout criminel qu'il 4
On a peine à punir un coupable qui
pla-fl1- El le coeur en secret qui veut son iJmo-
-
cence, 1 Pesant soncrime & son amour, ttant de feux dans la balance
Qu'avec cette prompte ajfifls.nce
Le Baffm qui levait se rab/ffe à [on.
-tour
YIS le cossé de la clrmttJce.
de l'infidelit que
1iiy faisoit son Amant. ONcroit peu tout ce qu'on nomdit.
Contre le cher Objet de mftre tendre
flâme, -
Et la Vérité mesme, à convaincre mftre
Ame,
:AHrqjt bien de la peine, &feroitfmr
créditNoflrecoeur
en secret qui pour luy s'interesse,
NsUl dit que ceftpeut-eifreunpiege qui
luydresse
P'n fourbe, un calomniateur,
Quetoutsoncrimeefifonmalheur,
Quon luy fait injuflice,& qu'a tort
on l'accuse.
Nom foupfonnonsfowvent le Dénonciateur,
Ou de haine, ou d'envie, ou de jaloufc
rufeÔ
Nous le jugeonstoujours trop credule*,
r. l'erreur
D'uneapparence, ou vaine, outràmpeu*
Je
, ou cotifttfe.
Tout eji fufpecl, tout efl abus
On le , juge innocent p&rcequ'on lefouhaitte,
On demande une preuve & plus claire
-& plus nette , On se flatteon balance,en doute tout
au plus,
.duplus hommede biennotre foy, se rifuft;,
Et de ce crime enfin
}
malgrénous anvaincus,
Vn resse de tendresse on l'ébfiiut, ou t'ex~
cufe®. 0- Jeneconnaisquetroplepéril cfutje cours,
Mdis bien plus que la peur vofire imereft
me touche,
Et ne pouvant de quelques jours
Vousfaireentendre par ma èmche
Uinconfiancede€Udamû,
- .:'
J'ay crû qu'an moins parcette Lettre
se dévots au plîetofi vous en donner "V
Et que vous pouviez, me permettra
Cette petite liberté,
Qu'après toutje ne prens que pour vofire
fervtce.
Heureux dans mon dessein pourveu qu'il
reussisse!
Cependantjemefuisflatté
Que mon zele ardent & sincere,
Et mesmea voftrecoeurutile&faiutaire,
N'aveit rien qui dufi vous diplairl
4Vy qui pufi contremoy vouscar.fer du
dépit.
J$olcy donc, belle Iris, ce secret a'importance
Et le v,eritable recit
Defaprodigieufe & nouvelleinconfiance- CT Tantofiriennesi si doux, rien si beau
que vos yeux,
Tantofi cefont vos 'blonds cheveux
R.i meritent cette louange;
TantofifiIon en croit cet infidelleAmanti
Voflre teint efi celuy d'un Angeil ; revienne dans un moment,
Par un contrairesentiment
* Il dira qu'il n'efi rien qui vAillel
Et vofireport & vofire taille;
Aujourd'huyvefire belle humeur
L?enchante& luy ravit, le coeur;
Ce fera demain autre chose,
Il voudra me/me que la Rose
N'aitpoint f(u'àvcftre ce brillant coloris
bouche; que le lys
Y,usle cede dabord, & confesseà
honte
Quevofireblancheur le fUrTnDnt
yous diray-je ce quil me dit
Lundy matindevostre espritt
Ce ntjlo't que delicilteffi.
Quelumiere
} que politesse
Que , complaisance
, que douceur,
Et le foir changeant de langage>
Que rien negalotvostre coeur>
Quifourfes vrais stmis estoit plein de
chaleur; •'Que le tour de vostre visage
Avoit je ne sçay quels appas
Que toutes les autres n'ont pas.
Helas! mon cher Tircis, ajoûta-t-il tllcore
, -Que la charmante Iris que j'aime, que
j'adore,
A de grace en ce qu'elle fait!
Mais pour achever ce Portrait
Qui me semble peu digne d'elle,
Ah! quefon Ame estgrande! Ah! qu'-
elle est bonne & belle! m
Enfincest ainsi chaque jour
Que ce trop aimable volage
Entre vous mesmese partage,
Et que tous vosappasl'engageans tout à :
tour,
Il change & d'objet &- d'amour.
Hê bien, Iris, hé bien d'une telle incon--
fiance
Que dit tout bas vofirecouroux?
Le zele qui m'attache a vous,
Devvitilgarder le silence ?
Ma;! je le dis encor, tout criminel qu'il 4
On a peine à punir un coupable qui
pla-fl1- El le coeur en secret qui veut son iJmo-
-
cence, 1 Pesant soncrime & son amour, ttant de feux dans la balance
Qu'avec cette prompte ajfifls.nce
Le Baffm qui levait se rab/ffe à [on.
-tour
YIS le cossé de la clrmttJce.
Fermer
1169
p. 186
I.
Début :
Je vous fais part des Explications en Vers que j'ay receuës, / Incomparable Trône, où nos Augustes Rois, [...]
Mots clefs :
Trône, Lois, Lys, Quenouille
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : I.
le vousfais part des Explications
en Versqueareeeues. des deux
Enigmes du mois el'Avril) dont les
mots cftoient la Quenouille(j* L'E.'
creviïïè.
I I. NcomparableTroue, M nos Angufles
Rois,
Ont droitseuls de donner des LIJÏJ,
Sans que le betut Sexe /enpicque;
Où ton ne peut monterparbrigue,force,
on cheix
, Selon la Loy Salique. mrA voir cette fplendtur., qui fait briller
nos Lys,
Et qk,,aucunetache ne fouille, - - On coqnoitf que t'éclat qui les rend tlJlbellis,
Leur vient de ce qu'ils n'ont ny fuflall;,
- py quenoüille.
RAUT, de Roüen.
en Versqueareeeues. des deux
Enigmes du mois el'Avril) dont les
mots cftoient la Quenouille(j* L'E.'
creviïïè.
I I. NcomparableTroue, M nos Angufles
Rois,
Ont droitseuls de donner des LIJÏJ,
Sans que le betut Sexe /enpicque;
Où ton ne peut monterparbrigue,force,
on cheix
, Selon la Loy Salique. mrA voir cette fplendtur., qui fait briller
nos Lys,
Et qk,,aucunetache ne fouille, - - On coqnoitf que t'éclat qui les rend tlJlbellis,
Leur vient de ce qu'ils n'ont ny fuflall;,
- py quenoüille.
RAUT, de Roüen.
Fermer
1170
p. 187
II.
Début :
On croit que c'est pour vous railler [...]
Mots clefs :
Quenouille, Raillerie, Lys, Louis, Royaume, Règne
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : II.
IL ONcroit que cestpourvous railler
Que vous nous envoyez*,Mercureà
Une Quenouille pour filer;
Les Lys ne filent point,ditUfeinta
Ecriture,
Les Sujets de LOVIS ne la recevront
pas>
Ses Exploits,fan Exempleinspirent du
courage,
Et nous avons cet avantage,
Son Royaume n'efi point comme cfautres
Eflats.
Dans. la France voit-on des lâches ($*
des poules?
Non, non,par la Valeur son Regnt est
Tout-pnijfant;
Renvoyez. - donc vostre pressent
.Aux lieux ou vousfifavez, epîon fizit cas
des Quenouilles.
LA PETITE ASSEMBLEE G.
du Havre.
Que vous nous envoyez*,Mercureà
Une Quenouille pour filer;
Les Lys ne filent point,ditUfeinta
Ecriture,
Les Sujets de LOVIS ne la recevront
pas>
Ses Exploits,fan Exempleinspirent du
courage,
Et nous avons cet avantage,
Son Royaume n'efi point comme cfautres
Eflats.
Dans. la France voit-on des lâches ($*
des poules?
Non, non,par la Valeur son Regnt est
Tout-pnijfant;
Renvoyez. - donc vostre pressent
.Aux lieux ou vousfifavez, epîon fizit cas
des Quenouilles.
LA PETITE ASSEMBLEE G.
du Havre.
Fermer
1171
p. 188
III.
Début :
Le present de Mercure est une Quenoüillette. [...]
Mots clefs :
Quenouille, Beau sexe
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : III.
III. LEpresent de Mercure est une Qaenoliillette.
Estant legere & courte, elle plaifl cepeniant,
Le bean sexe en/èra. content,
Four moy, j'en fuis tres-fntlsfaite.
LA BELLE NOURRITURE
du HAVRE.
Estant legere & courte, elle plaifl cepeniant,
Le bean sexe en/èra. content,
Four moy, j'en fuis tres-fntlsfaite.
LA BELLE NOURRITURE
du HAVRE.
Fermer
1172
p. 188-189
IV.
Début :
O L'inconstant reflux des choses d'icy bas ! [...]
Mots clefs :
Reflux, Changements, Galants, Quenouille
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : IV.
IV.
OL'inconfiantreflux des chefes dKicjbas*
Ce ejniaujourd'hity démainnemut
fUtijipas,
Rienritft permment,rien ne dart.
Quel changement,Galant MerCHrt!
Vtus ngniez chez tous les Galants.
Vos presentsjufjiticy leursembloientex*
edlents :
JvLaîsffâchez, qu'avec eux voflrc dernier
VMSbrouille,
Ils.nAuront pluspour vous le mesme[en.
timent,
Presque tous disent hautement
jQwe la Galanterie est tombée en Quenouille.
La mesme.
OL'inconfiantreflux des chefes dKicjbas*
Ce ejniaujourd'hity démainnemut
fUtijipas,
Rienritft permment,rien ne dart.
Quel changement,Galant MerCHrt!
Vtus ngniez chez tous les Galants.
Vos presentsjufjiticy leursembloientex*
edlents :
JvLaîsffâchez, qu'avec eux voflrc dernier
VMSbrouille,
Ils.nAuront pluspour vous le mesme[en.
timent,
Presque tous disent hautement
jQwe la Galanterie est tombée en Quenouille.
La mesme.
Fermer
1173
p. 115-118
BALADE Servant de Reponse à celle que Madame des Houlieres a faite sur les mesmes Rimes.
Début :
A Tous chagrins les Maris sont sujets, [...]
Mots clefs :
Femme, Jadis, Désirs, Hymen, Inconstance
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : BALADE Servant de Reponse à celle que Madame des Houlieres a faite sur les mesmes Rimes.
BALADE
Servant de Reponfe à celle que
Madame des Houlieres a faite.
fur les mefmes Rimes..
A
Fous chagrinsles Marisfont
fujets,
Cette Sentence en ma tefte eft'écrite. I
Ils ont toujours mille remordsfecrets,,
Femmen'aplus que la mine benite,
Toujours en trouble avec elle onba
bite,
Brefon ne voitque Ménagesmaudits ;
Carà telpointl'inconftance eft venues
Kij
H6 MERCURE
Queloyauté dansl'Hymen eftperdue,
Femme n'eft plus ce qu'elle eftoit
jadis.
S&
On ventavoirHabits, Meubles, Van
lets,
LeSexe au Luxe attache le mérite..
De coqueter les defirs indifcrets
Onttoutgaftésla Grande, la Petite,
Partout Pais, foitjeune, on decrépite,
Aimeà charmer; Galansſont applaudis,
PauvreMaryfevoitpaffer pour Grue,
Afes dépens faveur est obtenue.
Femme n'eft plus ce qu'elle eftoit
jadis.
Se
Ieunes Beautez nous tendentdesfilets
Mais évitons cette engeance maudite.
Nefçait-onpasqueparmy tels Objets
L'un veut tromper, l'autrefefélicite
GALANT. 117
D'avoirfçûfaire àpropos l. Hypocrite?
Nous paffons tous pour de francs
Etourdis;
Maïs fi prés d'eux jamais on s'ha- "!
bitue,
Pour le Contrai qu'on n'ait aucune
veuë,
Femme n'eft plus ce qu'elle eftoit
jadis.
$2
Dans l'Hymenée on von horribles s
Faits, F
EnVille, anx Champ's , par tour orles
débite.
Plutoft que vivre avecEfprits coquets,
Sil'on m'encroit, ilfautfefaire Hermite.
Nepensez pas qu'à ce deſſeinj'invite
Parcequejay mes defirs refroidis
118 MERCURE
Ou que je fuis de quelque humeur
bourrue,
Non ; c'est, mafoy, quejeune, &que
chenuë,
Femme n'eft plus ce qu'elle eftoit
jadis.
ENVOY VOY.
CherLicidas,fonge à tes intéreſts; I
Epargne- toy de triftes camouflets.
Defuivre Iris enfin difcontiue.
Ignores-tu qu'au Siécle d'Amadis
De maint CroiffantFamille eftoitpours.
7
-
veuë?
Apire étatla chofe estparvenuë.
Femme n'eft plus ce qu'elle eftoir
jadis.
Servant de Reponfe à celle que
Madame des Houlieres a faite.
fur les mefmes Rimes..
A
Fous chagrinsles Marisfont
fujets,
Cette Sentence en ma tefte eft'écrite. I
Ils ont toujours mille remordsfecrets,,
Femmen'aplus que la mine benite,
Toujours en trouble avec elle onba
bite,
Brefon ne voitque Ménagesmaudits ;
Carà telpointl'inconftance eft venues
Kij
H6 MERCURE
Queloyauté dansl'Hymen eftperdue,
Femme n'eft plus ce qu'elle eftoit
jadis.
S&
On ventavoirHabits, Meubles, Van
lets,
LeSexe au Luxe attache le mérite..
De coqueter les defirs indifcrets
Onttoutgaftésla Grande, la Petite,
Partout Pais, foitjeune, on decrépite,
Aimeà charmer; Galansſont applaudis,
PauvreMaryfevoitpaffer pour Grue,
Afes dépens faveur est obtenue.
Femme n'eft plus ce qu'elle eftoit
jadis.
Se
Ieunes Beautez nous tendentdesfilets
Mais évitons cette engeance maudite.
Nefçait-onpasqueparmy tels Objets
L'un veut tromper, l'autrefefélicite
GALANT. 117
D'avoirfçûfaire àpropos l. Hypocrite?
Nous paffons tous pour de francs
Etourdis;
Maïs fi prés d'eux jamais on s'ha- "!
bitue,
Pour le Contrai qu'on n'ait aucune
veuë,
Femme n'eft plus ce qu'elle eftoit
jadis.
$2
Dans l'Hymenée on von horribles s
Faits, F
EnVille, anx Champ's , par tour orles
débite.
Plutoft que vivre avecEfprits coquets,
Sil'on m'encroit, ilfautfefaire Hermite.
Nepensez pas qu'à ce deſſeinj'invite
Parcequejay mes defirs refroidis
118 MERCURE
Ou que je fuis de quelque humeur
bourrue,
Non ; c'est, mafoy, quejeune, &que
chenuë,
Femme n'eft plus ce qu'elle eftoit
jadis.
ENVOY VOY.
CherLicidas,fonge à tes intéreſts; I
Epargne- toy de triftes camouflets.
Defuivre Iris enfin difcontiue.
Ignores-tu qu'au Siécle d'Amadis
De maint CroiffantFamille eftoitpours.
7
-
veuë?
Apire étatla chofe estparvenuë.
Femme n'eft plus ce qu'elle eftoir
jadis.
Fermer
Résumé : BALADE Servant de Reponse à celle que Madame des Houlieres a faite sur les mesmes Rimes.
Le texte est une réponse à une œuvre de Madame des Houlières, utilisant les mêmes rimes. L'auteur exprime son mécontentement envers les femmes, affirmant qu'elles ont changé par rapport au passé. Il critique plusieurs comportements négatifs : les remords secrets, l'inconstance et l'attachement au luxe. Les femmes sont décrites comme coquettes et hypocrites, cherchant à charmer et à obtenir des faveurs. L'auteur conseille de se méfier des jeunes beautés et d'éviter ces comportements. Il mentionne également les horreurs commises dans le mariage et les désirs refroidis. Il conclut en exhortant Licidas à se protéger des tristesses amoureuses et à se rappeler que les femmes ne sont plus ce qu'elles étaient autrefois.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
1174
p. 376-377
ENIGME.
Début :
Je vous en envoye deux nouvelles. La premiere est de Mr de / Je suis si merveilleux aux yeux de tous les Hommes, [...]
Mots clefs :
Flux et reflux
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ENIGME.
Je vous en envoye deux nouvelles.
La premiere eft de M' de
Grammont de Richelieu.
ENIGME.
E fuis fi merveilleux aux yeux de tous
Qu'au temps paffé comme au Siecle où
Si nous formes,
"On n'a pû concevoir mes fecrets mouvemens.
Le corps qui me gouverne est tout plein
d'inconftance.
Je fuis regle pourtant ; & quandfur mon
tus effence.
Je faisfaire aux Docteur's mille raiſonne
mens
Qui n'ont aucune reſſemblance,
GALANT 377
"
Fe partage leursfentimens.
Mais on a beau chercher les caufes de mon
Eftre,
Onne sçauroitjamais pleinement me con-- ~
noiftre,
Jefuis le Fleau fatal des Efprits curieuxs
Ainft , de m'obfcurcir lapeine eft inutile:
Quand je découvrirois mon nom au plus
babile,
ΓΙΟ
Ilne m'en connoiftrait pas mieuxolat
La premiere eft de M' de
Grammont de Richelieu.
ENIGME.
E fuis fi merveilleux aux yeux de tous
Qu'au temps paffé comme au Siecle où
Si nous formes,
"On n'a pû concevoir mes fecrets mouvemens.
Le corps qui me gouverne est tout plein
d'inconftance.
Je fuis regle pourtant ; & quandfur mon
tus effence.
Je faisfaire aux Docteur's mille raiſonne
mens
Qui n'ont aucune reſſemblance,
GALANT 377
"
Fe partage leursfentimens.
Mais on a beau chercher les caufes de mon
Eftre,
Onne sçauroitjamais pleinement me con-- ~
noiftre,
Jefuis le Fleau fatal des Efprits curieuxs
Ainft , de m'obfcurcir lapeine eft inutile:
Quand je découvrirois mon nom au plus
babile,
ΓΙΟ
Ilne m'en connoiftrait pas mieuxolat
Fermer
1175
p. 377-378
AUTRE ENIGME.
Début :
Quoy que je sois assez petit, [...]
Mots clefs :
Rat
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : AUTRE ENIGME.
AUTRE ENIGME .
Voy que jefois affezpetit,
Je faisfuir biendes Gens, fi- toft que jema
montre,
Et par tout remply d'aperit,
ກາ
Je me nourris fans choix de ce que je com
contre 297mong st100 song
Le bas âge toujours fait crier apresfay
Lorsqu ilfait des Préfens de may
Pour mefaire périr, quand ma mort fe
propofe
Onfefert du plus noir moyençəl 2015
May1685 Iroha T52 motion
378 MERCURE
Et cependant je fuis fi peu de chofe,
Qu'en certains cas qui me prend , ne
prendrien.
Voy que jefois affezpetit,
Je faisfuir biendes Gens, fi- toft que jema
montre,
Et par tout remply d'aperit,
ກາ
Je me nourris fans choix de ce que je com
contre 297mong st100 song
Le bas âge toujours fait crier apresfay
Lorsqu ilfait des Préfens de may
Pour mefaire périr, quand ma mort fe
propofe
Onfefert du plus noir moyençəl 2015
May1685 Iroha T52 motion
378 MERCURE
Et cependant je fuis fi peu de chofe,
Qu'en certains cas qui me prend , ne
prendrien.
Fermer
1176
p. 74-85
ODE DE MADAME DES HOULIERES. AU ROY.
Début :
Madame des Houlieres ne s'est pas teuë sur cette Arrivée / Le croiras-tu, LOUIS ? à ta gloire attentive, [...]
Mots clefs :
Héros, Gloire, Doge, Roi, Louis, Siècle, France, Exploits
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ODE DE MADAME DES HOULIERES. AU ROY.
adame des Houlieres ne
s'eft pas teuë fur cette Arrivée du Doge en France. Un
Evenement fi peu ordinaire
luy adonné lieu d'adrefferune
Ode au Roy. Elle a eu le
mefme fuccez que tous fes
autres Ouvrages, ce qui fait
connoiftre que fon talent eft
également heureux en toute
forte de genres d'écrire.
GALANT. 75
ODE
DE MADAME
DES HOULIERES.
AU ROY...
E croiras tu , LOUIS ? à ta
Legloire attentive,
Pour t'immortalifer, j'ay voulu mille
fois
Te chantercouronné de Lauriers &
d'olive,
Et millefois ma Lyre a languyfous
mes doigts.
Un Heros audeffin des Heros de la
Fable,
Eftpourqui le célebre un Heros redoutable,
Gij
76 MERCURE
Contrequi cent Nochers à mes yeux
ontbrifé.
Oiy, depuis que tu cours de victoire
en victoire,
Le Dieu qui des grands nomsfait durerla memoire,
Se feroit luy-meſme épuisé.
Se
Rejette donc , grand Roy, furunejufte crainte
Malenteur à parler de tesfaits inouis.
Impofons- nous , difois-je , une fage
contrainte,
N'immolons point magloire à celle de
LOUIS.
Quedirois-je en chantantfa valeur
triomphante,
Dont aux Siecles futurs plus d'une
mainfçavante
Avantmoy n'ait tracé defideles Tableaux?
GALANT. 77
Mais à quoy mon efpritſe laiſſe- t- il
Surprendre?
Quelle erreur ! Ah! de toy ne doit on
pas attendre
Toûjours des miracles nouveaux?
Sa
Duformidable Rhin le merveilleux
Paßage,
Endixjours la Comtépriſe aufort
des Hyvers,
L'Algérienforcé de rompre l'efclavage.
Des Chrétiens gemiffansfous le poids
defesfers,
Luxembourgaffervy fous cette Lop.
commune,
Sembloientavoir pour toyfatigué la
Fortune,
T
Onne concevoit rien de plus beau , de
plusdoux.
Güj
78 MERCURE
Cependant, dans les murs de ton fameux Versailles,
Tu vois , plus grand encor qu'au mi- lieu des Batailles,
Des Souverains à tes genoux.
$2
Ah! que de defefpoir , d'étonnement,
d'envie
Ce grand évenementjettera dans les
cœurs,
De tant de Roys jaloux de l'éclat de
ta vie!
De combien voudroient- ilspayerde
telshonneurs?
Maisleurs fouhaitsfont vains ; ces
éclatantesmarques.
N'illuftrerontjamais le Nom de ces
Monarques,
Grandsparle titrefeul dont ils font
revétus.
Toy quipourun Heros as tout ce qu'on
demande,
GALANT. 79
Toyqui les paffes tous, ilfaut quebe
Cielrende
Ta gloire égale à tes vertus,
Sa
Teldans un Siecle heureux on vit rea
gner Augufte,
Son nomfutadoré decent Peuples
divers.
Il eftoit comme toy,fage, intrépide,,
jufte,
Ettufais comme luy trembler tour
l'Univers.
Commetoytriomphantfur laTerre &
furl'onde,
Luy-mefme fe vainquit , donna la
paix au Monde,
Cultivales beaux Arts, fitrevivre les
Loix.
Maistre detous les coursdansfafuper
be Ville,
G iiij
80 MERCURE
Au milieu d'une Cour magnifiques
tranquille,
Afesgenoux il vit des Roys.
S&
Abondante en Amis , plus abondante
encore
Enhonneurs, entrefors, en Vaiffeaux,
en Guerriers,
Genes jusqu'au rivage où fe leve
l'Aurore.
Fit redouterfon Nom, & cücillit des Lauriers of
Cefertile Pays, fource de tant de
baines ,
Oùregnalebeau Sang qui coule dans
tes veines,
Naples , a veufes champsparfon or
envahis,
Et de lafage Ville époufe de Neptune,
Ses efforts auroient pu renverser la
fortune,
GALANT: 81
Silefortneles euft trahis.
$2
Fiere encore aujourd'huy de plus d'un
jufte Eloge,
Que des Siecles paffezfa gloire a mcrité,
Son Senatrefufoit de t'envoyerfon
Doge,
Implorerle pardondefa témerité;
Mais l'affreuxfouvenir de l'état déplorable,
Où n'agueres l'a mis ton couroux redoutable,
Aforcéfon orgueil àne plus contefter.
Certaine que tu peux ce qu'on te voit
réfoudre,
Elie craint que ta main ne reprenne la
foudre,
A quirien ne peut réſiſter.
S&
Quelle gloire pour toy ! quel plaifir
pourla France,
82 MERCURE
Devangeraujourd'huyfur ces Ambi
tieux,
Les divers attentats qu'avec tant
d'infolence
Leurs Peres ont formez contre tes
grands Ayeux!
•Accoûtumez àvoir leur audace impunie,
Ces Peuples n'employoient leurs tre
fors , leurgenie,
Qu'à tefaire par tout de nouveaux
Ennemis.
Ils penfoient t'accablerfous lefaix
des intrigues,
Et n'ontfait queremplirpar d'impuiffantesligues
Ce que les deftins t'ontpromis.
S&
Ainfi, quanddes Hyvers les terribles
orages
Centraignentun grand Fleuve àfor
tir defes bords
GALANT. 83
Dece Fleuve irrité, fameuxparfes
ravages,
Oncroitparune Digue arrefter les
efforts;
Maisbien loin quefon onde àce frein
s'accoûtume,
Sacolere s'accroift, ilmugit , il écume,
Il renverſe demain ce qu'il laiffe aujourd'huy,
Et plusfort que la Digue àſon cours
oppofée,
Elle n'eftfurla Rive où l'on l'avoit
pofée
Qu'unnouveau triomphepour luy.
Sa
Noncontent de vangertes Ayeux &
ta gloire,
Tudomptesl'Heréfie , elle expire à tes
yeux,
Tufais defon débrista plus chere.vi
Etoire,
84 MERCURE
Ardent à foûtenir la querelle des
Cieux.
Tule dois ; leursfaveurs , diverses,
continuës,
Famaisfur les Mortels ne furent répanduës
Si liberalementqu'elles le fontfurtoy.
Quoyque le Diademe ait de grand,
d'agréable,
Desprefens dontaux Cieux on te voit
redevable
Lemoindre eft de t'avoirfait Roy.
25
Mais le Dogeparoift ; que Genes la
Superbe
Eft uncharmant fpectacle attachée à.
ton Char!
Confuſe d'avoir veufes Tours plus
bas que l'herbe,
Elle n'ofe furtoy porter un feul regard,
"
GALANT. 85
Tongrandcœur eft touché des foupirs
qu'ellepouffe,
Tnrendras ,jele voy , fafortune plus
douce;
Millefois tes bontez ont bornétes
Exploits.
Tuverrois l'Universfoûmis à ta
puiſſance,
Sidepuis vingtmoiſſons , de ta fenle
clemence
Tu n'avois écouté la noix.
s'eft pas teuë fur cette Arrivée du Doge en France. Un
Evenement fi peu ordinaire
luy adonné lieu d'adrefferune
Ode au Roy. Elle a eu le
mefme fuccez que tous fes
autres Ouvrages, ce qui fait
connoiftre que fon talent eft
également heureux en toute
forte de genres d'écrire.
GALANT. 75
ODE
DE MADAME
DES HOULIERES.
AU ROY...
E croiras tu , LOUIS ? à ta
Legloire attentive,
Pour t'immortalifer, j'ay voulu mille
fois
Te chantercouronné de Lauriers &
d'olive,
Et millefois ma Lyre a languyfous
mes doigts.
Un Heros audeffin des Heros de la
Fable,
Eftpourqui le célebre un Heros redoutable,
Gij
76 MERCURE
Contrequi cent Nochers à mes yeux
ontbrifé.
Oiy, depuis que tu cours de victoire
en victoire,
Le Dieu qui des grands nomsfait durerla memoire,
Se feroit luy-meſme épuisé.
Se
Rejette donc , grand Roy, furunejufte crainte
Malenteur à parler de tesfaits inouis.
Impofons- nous , difois-je , une fage
contrainte,
N'immolons point magloire à celle de
LOUIS.
Quedirois-je en chantantfa valeur
triomphante,
Dont aux Siecles futurs plus d'une
mainfçavante
Avantmoy n'ait tracé defideles Tableaux?
GALANT. 77
Mais à quoy mon efpritſe laiſſe- t- il
Surprendre?
Quelle erreur ! Ah! de toy ne doit on
pas attendre
Toûjours des miracles nouveaux?
Sa
Duformidable Rhin le merveilleux
Paßage,
Endixjours la Comtépriſe aufort
des Hyvers,
L'Algérienforcé de rompre l'efclavage.
Des Chrétiens gemiffansfous le poids
defesfers,
Luxembourgaffervy fous cette Lop.
commune,
Sembloientavoir pour toyfatigué la
Fortune,
T
Onne concevoit rien de plus beau , de
plusdoux.
Güj
78 MERCURE
Cependant, dans les murs de ton fameux Versailles,
Tu vois , plus grand encor qu'au mi- lieu des Batailles,
Des Souverains à tes genoux.
$2
Ah! que de defefpoir , d'étonnement,
d'envie
Ce grand évenementjettera dans les
cœurs,
De tant de Roys jaloux de l'éclat de
ta vie!
De combien voudroient- ilspayerde
telshonneurs?
Maisleurs fouhaitsfont vains ; ces
éclatantesmarques.
N'illuftrerontjamais le Nom de ces
Monarques,
Grandsparle titrefeul dont ils font
revétus.
Toy quipourun Heros as tout ce qu'on
demande,
GALANT. 79
Toyqui les paffes tous, ilfaut quebe
Cielrende
Ta gloire égale à tes vertus,
Sa
Teldans un Siecle heureux on vit rea
gner Augufte,
Son nomfutadoré decent Peuples
divers.
Il eftoit comme toy,fage, intrépide,,
jufte,
Ettufais comme luy trembler tour
l'Univers.
Commetoytriomphantfur laTerre &
furl'onde,
Luy-mefme fe vainquit , donna la
paix au Monde,
Cultivales beaux Arts, fitrevivre les
Loix.
Maistre detous les coursdansfafuper
be Ville,
G iiij
80 MERCURE
Au milieu d'une Cour magnifiques
tranquille,
Afesgenoux il vit des Roys.
S&
Abondante en Amis , plus abondante
encore
Enhonneurs, entrefors, en Vaiffeaux,
en Guerriers,
Genes jusqu'au rivage où fe leve
l'Aurore.
Fit redouterfon Nom, & cücillit des Lauriers of
Cefertile Pays, fource de tant de
baines ,
Oùregnalebeau Sang qui coule dans
tes veines,
Naples , a veufes champsparfon or
envahis,
Et de lafage Ville époufe de Neptune,
Ses efforts auroient pu renverser la
fortune,
GALANT: 81
Silefortneles euft trahis.
$2
Fiere encore aujourd'huy de plus d'un
jufte Eloge,
Que des Siecles paffezfa gloire a mcrité,
Son Senatrefufoit de t'envoyerfon
Doge,
Implorerle pardondefa témerité;
Mais l'affreuxfouvenir de l'état déplorable,
Où n'agueres l'a mis ton couroux redoutable,
Aforcéfon orgueil àne plus contefter.
Certaine que tu peux ce qu'on te voit
réfoudre,
Elie craint que ta main ne reprenne la
foudre,
A quirien ne peut réſiſter.
S&
Quelle gloire pour toy ! quel plaifir
pourla France,
82 MERCURE
Devangeraujourd'huyfur ces Ambi
tieux,
Les divers attentats qu'avec tant
d'infolence
Leurs Peres ont formez contre tes
grands Ayeux!
•Accoûtumez àvoir leur audace impunie,
Ces Peuples n'employoient leurs tre
fors , leurgenie,
Qu'à tefaire par tout de nouveaux
Ennemis.
Ils penfoient t'accablerfous lefaix
des intrigues,
Et n'ontfait queremplirpar d'impuiffantesligues
Ce que les deftins t'ontpromis.
S&
Ainfi, quanddes Hyvers les terribles
orages
Centraignentun grand Fleuve àfor
tir defes bords
GALANT. 83
Dece Fleuve irrité, fameuxparfes
ravages,
Oncroitparune Digue arrefter les
efforts;
Maisbien loin quefon onde àce frein
s'accoûtume,
Sacolere s'accroift, ilmugit , il écume,
Il renverſe demain ce qu'il laiffe aujourd'huy,
Et plusfort que la Digue àſon cours
oppofée,
Elle n'eftfurla Rive où l'on l'avoit
pofée
Qu'unnouveau triomphepour luy.
Sa
Noncontent de vangertes Ayeux &
ta gloire,
Tudomptesl'Heréfie , elle expire à tes
yeux,
Tufais defon débrista plus chere.vi
Etoire,
84 MERCURE
Ardent à foûtenir la querelle des
Cieux.
Tule dois ; leursfaveurs , diverses,
continuës,
Famaisfur les Mortels ne furent répanduës
Si liberalementqu'elles le fontfurtoy.
Quoyque le Diademe ait de grand,
d'agréable,
Desprefens dontaux Cieux on te voit
redevable
Lemoindre eft de t'avoirfait Roy.
25
Mais le Dogeparoift ; que Genes la
Superbe
Eft uncharmant fpectacle attachée à.
ton Char!
Confuſe d'avoir veufes Tours plus
bas que l'herbe,
Elle n'ofe furtoy porter un feul regard,
"
GALANT. 85
Tongrandcœur eft touché des foupirs
qu'ellepouffe,
Tnrendras ,jele voy , fafortune plus
douce;
Millefois tes bontez ont bornétes
Exploits.
Tuverrois l'Universfoûmis à ta
puiſſance,
Sidepuis vingtmoiſſons , de ta fenle
clemence
Tu n'avois écouté la noix.
Fermer
Résumé : ODE DE MADAME DES HOULIERES. AU ROY.
Madame des Houlières a écrit une ode en l'honneur du roi Louis, suite à un événement marquant. Cette œuvre a connu un succès comparable à ses autres écrits, illustrant ainsi son talent diversifié. L'ode célèbre les victoires du roi et son influence durable. Elle évoque plusieurs exploits militaires et diplomatiques, tels que la traversée du Rhin, la soumission de l'Algérien et la victoire sur le Luxembourg. Madame des Houlières exprime également l'admiration des souverains étrangers et la jalousie des rois face à la gloire de Louis. Elle compare le roi à Auguste, mettant en avant ses vertus et ses triomphes. L'ode se conclut par la soumission de Gênes, qui implore le pardon du roi après avoir été vaincue par sa puissance.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
1177
p. 334-337
ENIGME.
Début :
Vous aurez l'explication des deux dernieres Enigmes, avec les noms / Je passe pour belle & pour bonne ; [...]
Mots clefs :
Truite
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ENIGME.
Vous aurez l'explication des
deux dernieres Enigmes avec des
GALANT. 335
noms de ceux qui en ont trouvé
le fens , dans ma trentiéme Lettre
Extraordinaire , qui paroiftra le
15 de Juiller. Cependant je vous
en envoye deux nouvelles. La
premiere eft de Leandre l'Am
barrien , digne époux de l'aimable,
Califte & l'autre eft de la
Bergere Fleurette , cette jeune
Demoiſelle qui expliqua la premiere
en Vers , celles du Bouquet
& de la Poire .
ENIGME.
JEpallepour belle&pourbonnes
Et chacun m'aime auffi, jufqu'auxplus
delicats.
** Fene romps ta teſte à perfonne,
Bien que pourtant la langue en moy
ne manque pas.
336 MERCURE
Sa
Jeprensuntelplaifir dans lelit dema
mere,
Qu'on ne m'en peut tirer , fans me
mettre aux abois.
Et fans mefme employer , au mal
qu'on me veutfaire ,
Les cordes &lesfers , & lefeu quelquefois.
$2
Mon corps , comme le Ciel , eft tout
femé d'Etoiles.
Fayl'ail vifle mouvementprompt.
Lors que j'entens du bruit , je bande
toft mes voiles,
Etje fuis les gens qui le font.
Sa
Uneclairefontaine , un beau ruiffeau
m'enchante.
Iln'est point à mon fens de fi charmans endroits.
Que
GALANT. 337
Quej'aime auffi la Chaffe ! Elle cft
divertiffante,
Bien- toftfans elle , je mourrois.
deux dernieres Enigmes avec des
GALANT. 335
noms de ceux qui en ont trouvé
le fens , dans ma trentiéme Lettre
Extraordinaire , qui paroiftra le
15 de Juiller. Cependant je vous
en envoye deux nouvelles. La
premiere eft de Leandre l'Am
barrien , digne époux de l'aimable,
Califte & l'autre eft de la
Bergere Fleurette , cette jeune
Demoiſelle qui expliqua la premiere
en Vers , celles du Bouquet
& de la Poire .
ENIGME.
JEpallepour belle&pourbonnes
Et chacun m'aime auffi, jufqu'auxplus
delicats.
** Fene romps ta teſte à perfonne,
Bien que pourtant la langue en moy
ne manque pas.
336 MERCURE
Sa
Jeprensuntelplaifir dans lelit dema
mere,
Qu'on ne m'en peut tirer , fans me
mettre aux abois.
Et fans mefme employer , au mal
qu'on me veutfaire ,
Les cordes &lesfers , & lefeu quelquefois.
$2
Mon corps , comme le Ciel , eft tout
femé d'Etoiles.
Fayl'ail vifle mouvementprompt.
Lors que j'entens du bruit , je bande
toft mes voiles,
Etje fuis les gens qui le font.
Sa
Uneclairefontaine , un beau ruiffeau
m'enchante.
Iln'est point à mon fens de fi charmans endroits.
Que
GALANT. 337
Quej'aime auffi la Chaffe ! Elle cft
divertiffante,
Bien- toftfans elle , je mourrois.
Fermer
1178
p. 337
AUTRE ENIGME.
Début :
Devinez, ma chere Fanfine, [...]
Mots clefs :
Homme à cheval
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : AUTRE ENIGME.
AUTRE ENIGME.
Devine Evinez, machere Fanfine ,
Ce queje m'imagine ;
Uncomposéde chair& d'os,D
Qui ne peutfans ennuy demeurer en
repos
Qui marche fur des cloux , & n'en
fentpoint de maux ,
Aqui je viens de voir, écoutez des
merveilles?
Sixpieds, deux mains , quatreyeux,
deuxbouches,quatre oreilles,
Et le derrierefua le dos.
Pourriez-vous bien m'en montrer de
pareilles?
Devine Evinez, machere Fanfine ,
Ce queje m'imagine ;
Uncomposéde chair& d'os,D
Qui ne peutfans ennuy demeurer en
repos
Qui marche fur des cloux , & n'en
fentpoint de maux ,
Aqui je viens de voir, écoutez des
merveilles?
Sixpieds, deux mains , quatreyeux,
deuxbouches,quatre oreilles,
Et le derrierefua le dos.
Pourriez-vous bien m'en montrer de
pareilles?
Fermer
1179
p. 325-333
AU ROY, FABLE ENIGMATIQUE.
Début :
Au lieu d'Enigmes nouvelles, je vous envoye une Fable / Digne Heros pour qui plus d'une main sçavante, [...]
Mots clefs :
Gênes soumise
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : AU ROY, FABLE ENIGMATIQUE.
Au lieu d'Enigmes nouvelles
,je vous envoye une Fable
Enigmatique de M. B. D. de
Toulouſe. On en demande
l'explication.
326 MERCURE
25222-22-2522-22225
AU ROY,
FABLE
ENIGMATIQUE .
D
Igne Heros pourqui plus d'une
main fçavante,
S'exerce au langage des Dieux,
Fameux LOUIS , daigne jetter
Lesyeux
Surles Vers qu'à mon nom Mercure
teprefente.
Ie fçay bien que les Envieux
Vont condamner en moy le defir de te
plaire,
Ils diront queje fuis un jeune Témeraire
,
Quej'ay l'efprit ambitieux .
Il eftvray , je l'avouë , ils ont licu de
le croire,
GALANT. 327
Ton Nom plus noblement devroit
eftre chanté;
Mais GRAND ROY , le defir de celébrer
ta gloire,
Eft une belle excufe à ma témerité.
P
Tolomée un de nos Ayeux,
Voyoit , dit.
Planettes,
on , promener les
On dit auſſi qu'il comptoit onze
Cieux,
Sans le fecours de nos longues Lunettes.
I'y fouferis donc, &fon vieux
fentiment, t
Vamefervirde fondement.
Pour donner à ma Fable un peu de
vray Samblance,
Afon opinion j'ajoûte feulement,
Que chaque Ciel comme le Firmament,
328 MERCURE
I
Devoit avoiren fibelle occurre
Des Etoiles au moins pourfervir d'ornement,
Et là-deffus voicy ce que j'avance.
Venus avoit un Ciel d'une grande
Splendeur,
Ses Etoiles vivoient en bonne intelligence,
Qui fut pourtantfatale àfon bonheur:
Carfe donnant une pleine licence,
Elle ofa du Soleil attaquer la grandeur,
Elle ofa braver fapuiſſance.
Le Soleilfait toutfagement;
Bien qu'il fuft fenfible à l'offence,
Ildiffera le châtiment,
Dans l'espoir que dansfa naiſſance
On viendroit étouffer tout fon reffentiment.
Loin d'agir auffi prudemment,
GALANT.
329)
La fuperbe Venus ne met rie en ufage,,
Ne fe donne aucanfoin ; de ce retarde...
ment:
Tire peut- eftre un bon préfage,
Et fans doute a fon ferts pour détour
ner l'orage
,
Le fecours de la Lune eftoit un grand
fecours.
Elle fe trompoit l'orgueilleufe,
Ileft vray que la Lune eft affez lumi.
neufe,
Mais contre le Soleil c'est un foible re-
Cours:
Ilpeut , quand il luy plaift de former
un Ruage,
Porter dans tous les Cieux la crainte
& le
ravage..
Voyant donc que Venus avoit tout mé--
prife,
C'eft , dit- il , trop tarder à punir l'infolence,
Juillet 1685.
Ee
330 MERCUR
E
Songcons , puis qu'il le faut, fongeons
à la vangeance
.
Brefpour le châtiment tout eftoit dif.
pofé, 0755
Quand du Ciel de Venus une Etoile
exilée,
Plaintive autant que defolée,
Dansfon malheureux accident,
Vint du Soleil reclamer la justice.
Pere dujour, dit- elle en l'abordant,
Vousfeulpouvez me rendre un bon
office,
I'ofe implorer voftre puissant fecours,
De ma disgrace interrompez le
cours,
Empefchez que je ne periffe.
Le Soleil la receut fort bien ,
Je me charge, dit - il, dufoin de vostre
affaire,
Vivez icy, ne craignez rien,
GALANT. ('33º
Vous pouvez prés de moyjouir de ma
lumiere,
Ieparleray pour vous & Venus quelquejour
Pourroit bien fentir àfan tour,
Les traits de ma jufte colerer
Ie devrois traiter rudements
Cette Planette téméraire,
Et cependant je veux avant le châtiment.
Tenter par la douceur un accommodement.
Ce qu'il fit , & Venus au lieu d'yfatisfaire,
Marqua toujours une extréme
fierté,
Dequoy le Soleil irrité,
Ah ! c'en est trop , dit- il , ce procede
m'offence ,
Venus ignore encor ce que peut ma
vangeance,
Ee ij
332 MERCURE
Pour punirfon orgueil marquons un
eh sten , be peu defiel,
Affemblans des rayons pour embraſer
fon Ciel,
Il avoit commencé de le réduire en
cendre, vormdeset
Quandfur le bruit de cét embra.
ment, sad miR6000 CAW &
Saturne aveczele vim prendre,
Le foin d'un accommodement.
Le Soleil volontiers entenditfa priere,
Iefufpens , luy dit-il , l'effet de ma
coleres
Mais je veux faire à Venus une -
Loy's
Quand elle aura befoin de lamiere
étrangerè,
Je veux qu'elle ait recours à moy ,
Le luy presteray ma lumiere ,
Je veux auffi que fes Afires errans,
Qui jadis à la Lune offroient leur affistance,
GALANT 333
Soient privez deleur influence ,
La fource de nos differens .
Ie veux enfin quel'Étoile entragée,
Soit à mon gré dédommagée;
Que lafrere Venuspardesfoumiſſions
Dans mon Palais vienne me rendre
bommage,
-Etd'une conduite peu fage,
Qu'elle y vienneformer des réparations,
wast,301
Le Soleilpouvoit tout preferire,
Ileftoitjuste , & de fon ire
Venus apprehendoit les traits,
Aax confeils de Saturne elle n'eut rien
à dire ,
Ib fallut s'y laifferconduire,
Il fallut du Soleil remplirtous lesfou
baits,
Pourgoufterla douceur d'une tranquil-
Le Paix.
,je vous envoye une Fable
Enigmatique de M. B. D. de
Toulouſe. On en demande
l'explication.
326 MERCURE
25222-22-2522-22225
AU ROY,
FABLE
ENIGMATIQUE .
D
Igne Heros pourqui plus d'une
main fçavante,
S'exerce au langage des Dieux,
Fameux LOUIS , daigne jetter
Lesyeux
Surles Vers qu'à mon nom Mercure
teprefente.
Ie fçay bien que les Envieux
Vont condamner en moy le defir de te
plaire,
Ils diront queje fuis un jeune Témeraire
,
Quej'ay l'efprit ambitieux .
Il eftvray , je l'avouë , ils ont licu de
le croire,
GALANT. 327
Ton Nom plus noblement devroit
eftre chanté;
Mais GRAND ROY , le defir de celébrer
ta gloire,
Eft une belle excufe à ma témerité.
P
Tolomée un de nos Ayeux,
Voyoit , dit.
Planettes,
on , promener les
On dit auſſi qu'il comptoit onze
Cieux,
Sans le fecours de nos longues Lunettes.
I'y fouferis donc, &fon vieux
fentiment, t
Vamefervirde fondement.
Pour donner à ma Fable un peu de
vray Samblance,
Afon opinion j'ajoûte feulement,
Que chaque Ciel comme le Firmament,
328 MERCURE
I
Devoit avoiren fibelle occurre
Des Etoiles au moins pourfervir d'ornement,
Et là-deffus voicy ce que j'avance.
Venus avoit un Ciel d'une grande
Splendeur,
Ses Etoiles vivoient en bonne intelligence,
Qui fut pourtantfatale àfon bonheur:
Carfe donnant une pleine licence,
Elle ofa du Soleil attaquer la grandeur,
Elle ofa braver fapuiſſance.
Le Soleilfait toutfagement;
Bien qu'il fuft fenfible à l'offence,
Ildiffera le châtiment,
Dans l'espoir que dansfa naiſſance
On viendroit étouffer tout fon reffentiment.
Loin d'agir auffi prudemment,
GALANT.
329)
La fuperbe Venus ne met rie en ufage,,
Ne fe donne aucanfoin ; de ce retarde...
ment:
Tire peut- eftre un bon préfage,
Et fans doute a fon ferts pour détour
ner l'orage
,
Le fecours de la Lune eftoit un grand
fecours.
Elle fe trompoit l'orgueilleufe,
Ileft vray que la Lune eft affez lumi.
neufe,
Mais contre le Soleil c'est un foible re-
Cours:
Ilpeut , quand il luy plaift de former
un Ruage,
Porter dans tous les Cieux la crainte
& le
ravage..
Voyant donc que Venus avoit tout mé--
prife,
C'eft , dit- il , trop tarder à punir l'infolence,
Juillet 1685.
Ee
330 MERCUR
E
Songcons , puis qu'il le faut, fongeons
à la vangeance
.
Brefpour le châtiment tout eftoit dif.
pofé, 0755
Quand du Ciel de Venus une Etoile
exilée,
Plaintive autant que defolée,
Dansfon malheureux accident,
Vint du Soleil reclamer la justice.
Pere dujour, dit- elle en l'abordant,
Vousfeulpouvez me rendre un bon
office,
I'ofe implorer voftre puissant fecours,
De ma disgrace interrompez le
cours,
Empefchez que je ne periffe.
Le Soleil la receut fort bien ,
Je me charge, dit - il, dufoin de vostre
affaire,
Vivez icy, ne craignez rien,
GALANT. ('33º
Vous pouvez prés de moyjouir de ma
lumiere,
Ieparleray pour vous & Venus quelquejour
Pourroit bien fentir àfan tour,
Les traits de ma jufte colerer
Ie devrois traiter rudements
Cette Planette téméraire,
Et cependant je veux avant le châtiment.
Tenter par la douceur un accommodement.
Ce qu'il fit , & Venus au lieu d'yfatisfaire,
Marqua toujours une extréme
fierté,
Dequoy le Soleil irrité,
Ah ! c'en est trop , dit- il , ce procede
m'offence ,
Venus ignore encor ce que peut ma
vangeance,
Ee ij
332 MERCURE
Pour punirfon orgueil marquons un
eh sten , be peu defiel,
Affemblans des rayons pour embraſer
fon Ciel,
Il avoit commencé de le réduire en
cendre, vormdeset
Quandfur le bruit de cét embra.
ment, sad miR6000 CAW &
Saturne aveczele vim prendre,
Le foin d'un accommodement.
Le Soleil volontiers entenditfa priere,
Iefufpens , luy dit-il , l'effet de ma
coleres
Mais je veux faire à Venus une -
Loy's
Quand elle aura befoin de lamiere
étrangerè,
Je veux qu'elle ait recours à moy ,
Le luy presteray ma lumiere ,
Je veux auffi que fes Afires errans,
Qui jadis à la Lune offroient leur affistance,
GALANT 333
Soient privez deleur influence ,
La fource de nos differens .
Ie veux enfin quel'Étoile entragée,
Soit à mon gré dédommagée;
Que lafrere Venuspardesfoumiſſions
Dans mon Palais vienne me rendre
bommage,
-Etd'une conduite peu fage,
Qu'elle y vienneformer des réparations,
wast,301
Le Soleilpouvoit tout preferire,
Ileftoitjuste , & de fon ire
Venus apprehendoit les traits,
Aax confeils de Saturne elle n'eut rien
à dire ,
Ib fallut s'y laifferconduire,
Il fallut du Soleil remplirtous lesfou
baits,
Pourgoufterla douceur d'une tranquil-
Le Paix.
Fermer
1180
p. 99
Madrigaux sur les Enigmes de Juin, dont les mots estoient la Truite & l'Homme à cheval. [titre d'après la table]
Début :
Voicy les Explications en Vers, que j'ay receuës sur les deux Enigmes [...]
Mots clefs :
Truite, Homme à cheval
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Madrigaux sur les Enigmes de Juin, dont les mots estoient la Truite & l'Homme à cheval. [titre d'après la table]
Voicy les Explications en Vers,
quej'ay recettessurles deux Enigmes
du mois de Juin, dont les wsts esment la Truice
,
ér l'Homme à
cheval.
quej'ay recettessurles deux Enigmes
du mois de Juin, dont les wsts esment la Truice
,
ér l'Homme à
cheval.
Fermer
1181
p. 99
I.
Début :
Qui pourroit s'empescher de dire [...]
Mots clefs :
Truite, Mercure galant
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : I.
I.
Vi pourroit s'empescher de dire
Que le Galant Mercure est toujeurs libéral
nom, donne toujours par un foin
prefijue égal
Dequoy nom divertir, & dequoy nous
instruire ?
Il nom donne mesme à gruger
Vif Poisson d'un mérité à ne pas negliger,
Vne Truitte d'importance,
Qui pourroit plaire IIUgoust du plusgrand
Potientat. nauroit de la complaisance
Pour un morceau si délicat?
- L.- BOUCHET.
ancien Curé de Nogentle Roy.
Vi pourroit s'empescher de dire
Que le Galant Mercure est toujeurs libéral
nom, donne toujours par un foin
prefijue égal
Dequoy nom divertir, & dequoy nous
instruire ?
Il nom donne mesme à gruger
Vif Poisson d'un mérité à ne pas negliger,
Vne Truitte d'importance,
Qui pourroit plaire IIUgoust du plusgrand
Potientat. nauroit de la complaisance
Pour un morceau si délicat?
- L.- BOUCHET.
ancien Curé de Nogentle Roy.
Fermer
1182
p. 100
II.
Début :
Mercure est un Galant Garçon [...]
Mots clefs :
Homme à cheval, Truite, Mercure
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : II.
IL MErcure efi un Galant Garçon
De nom donnerchair &poijfen;
Pour nout bien régaler il nepouvaitmieux
faire;
Cela s'appelle chere entiere.
La Truite efl le premier plat,
C'eflunmorceau fort délicAt.
-A luy seul auffl je marrefie,
Et laisse-la l'Homme à Cheval,
yMes dents neferont pointde mal
sî l'Homme non plus qu'à la Beste.
D1iersy.ilib.
De nom donnerchair &poijfen;
Pour nout bien régaler il nepouvaitmieux
faire;
Cela s'appelle chere entiere.
La Truite efl le premier plat,
C'eflunmorceau fort délicAt.
-A luy seul auffl je marrefie,
Et laisse-la l'Homme à Cheval,
yMes dents neferont pointde mal
sî l'Homme non plus qu'à la Beste.
D1iersy.ilib.
Fermer
1183
p. 100
III.
Début :
Ce que vous imaginez, [...]
Mots clefs :
Homme à cheval
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : III.
11 E que vous vous imaginez
Aimable Bergen Fleurette^,
Et cfUa deviner vous donnez.,
Efl une Enigme assez. secrete.
Sans me donner beaucoupdemal,
jfay pourtant trouvé
1
ce miflere,
St vous me voyiez, achevai,
Serait-ce pas juste ïaffaireï
Le mefmflk
Aimable Bergen Fleurette^,
Et cfUa deviner vous donnez.,
Efl une Enigme assez. secrete.
Sans me donner beaucoupdemal,
jfay pourtant trouvé
1
ce miflere,
St vous me voyiez, achevai,
Serait-ce pas juste ïaffaireï
Le mefmflk
Fermer
1184
p. 101-102
IV.
Début :
Vive le poisson frais & la belle marée, [...]
Mots clefs :
Truite
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : IV.
IV. Ive le poisson frais & la belle marée,
Jabhorre le poissonfalé;
Qu'ilne menfoitjamais parle,
Ce n'efl que pour ces gens dont Came est
Alurée
'A qui racrimonie est tonjours de bon
gouss,
Et tout autre cause un degoufl.
Pourmoy j'aime mieux une Truire
Quand elle efl fraische& pins pttin
Que le PfJijfo" le plue exquis;
S'il n'efl pointfrais*je le bannis
De ma table} & de ma cuisine ; sufl>-ce mesme un Turbot,dejlorsqu'ilefl Il n,efl plus de bon gouss, on eflptalrétAlé;
Ilfaut donc le laisser a ces gens de marine,
Illeur plaifl,s'il efl de bonsel.
No], je m"en trouverais blesée,
Il faut eflre spirituel
Pour enfaire une fausse un peu bien poli- -
cee.
La belle Nouriture da
Havre.
Jabhorre le poissonfalé;
Qu'ilne menfoitjamais parle,
Ce n'efl que pour ces gens dont Came est
Alurée
'A qui racrimonie est tonjours de bon
gouss,
Et tout autre cause un degoufl.
Pourmoy j'aime mieux une Truire
Quand elle efl fraische& pins pttin
Que le PfJijfo" le plue exquis;
S'il n'efl pointfrais*je le bannis
De ma table} & de ma cuisine ; sufl>-ce mesme un Turbot,dejlorsqu'ilefl Il n,efl plus de bon gouss, on eflptalrétAlé;
Ilfaut donc le laisser a ces gens de marine,
Illeur plaifl,s'il efl de bonsel.
No], je m"en trouverais blesée,
Il faut eflre spirituel
Pour enfaire une fausse un peu bien poli- -
cee.
La belle Nouriture da
Havre.
Fermer
Résumé : IV.
L'auteur privilégie le poisson frais, rejetant tout poisson avarié. Il préfère une petite truite fraîche à un poisson non frais, même de qualité. Il conseille de laisser le poisson non frais aux marins. Il souligne l'importance de l'esprit pour apprécier la fausse politesse et vante la bonne nourriture du Havre.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
1185
p. 102-103
V.
Début :
En Mer aussi-bien que sur terre [...]
Mots clefs :
Truite
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : V.
V. E
N Mer Aussi-bitn quesur terre
On voit Us animaux sentrefaire la guer
re, Legrand devore le pltit,
Pourveu qu'on ait un peu d'adrcjfe
-
Onprofitedesafoiblesse,
Et d'unindefendu le puissantse nourrit.
VIII impertinente Ecrevice
!!.!Ji ne marche qua reculoNs,
Parce -qu'elle a des crocs bienlongs,
A le pouvoir & l'artifice
Degoûtertout, Merlans,Turbots,
Soles, Alozes, Saumons, Truites,
Sans garder aucunes limites- Fussent-ils mesmes des plu*gros,
Tant il est vray qùonprend tout ce que Ion peut prendre
,
jQue ses griffes on fait valoir,
Dejlors qu'on en a le pouvoir,
Et qu'on a dequoy se defendre.
GYGEZ du Havre.
N Mer Aussi-bitn quesur terre
On voit Us animaux sentrefaire la guer
re, Legrand devore le pltit,
Pourveu qu'on ait un peu d'adrcjfe
-
Onprofitedesafoiblesse,
Et d'unindefendu le puissantse nourrit.
VIII impertinente Ecrevice
!!.!Ji ne marche qua reculoNs,
Parce -qu'elle a des crocs bienlongs,
A le pouvoir & l'artifice
Degoûtertout, Merlans,Turbots,
Soles, Alozes, Saumons, Truites,
Sans garder aucunes limites- Fussent-ils mesmes des plu*gros,
Tant il est vray qùonprend tout ce que Ion peut prendre
,
jQue ses griffes on fait valoir,
Dejlors qu'on en a le pouvoir,
Et qu'on a dequoy se defendre.
GYGEZ du Havre.
Fermer
Résumé : V.
Le texte compare les comportements animaux et humains, soulignant les dynamiques de pouvoir et de prédation. Les animaux, comme l'écrevisse, utilisent leur force pour dévorer des poissons variés, indépendamment de leur taille. L'écrevisse, avec ses pinces, attaque dès qu'elle le peut. Le texte mentionne GYGEZ du Havre.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
1186
p. 103-104
VI.
Début :
Mercure, j'avois oüy dire [...]
Mots clefs :
Truite, Homme à cheval, Courrier
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : VI.
VI. Ercure, j'avoisoùy dire
Que vous estiez. adroit,fkbtil,
Le Prince des Poissons d'Avril.
Vn Ministreâamour mais fonvientd
m'instruire
Que vous esses de tous messiers,
Et que ton vous a veu tout chargé de
marée,
QueVêw-mesmeavezdecîarée,
^4inji que font les Polfonniers;
Huevowaviez, beaucoup de Truites
faumonnèes
Pour tous vos amis def/inées,
A tenvychacun a receu
De ce beaufruit de vofîrePesche,
Mais pour moy je n'enay point eu,
Que comme à l'ordinaire assez. tard, &,
peu fraische;
Je neffay point pourquoyjefuis tout le
dernier,
Si c'est lafaune du * Courrie.
* Homme à Cheval.
Le mesme.
Que vous estiez. adroit,fkbtil,
Le Prince des Poissons d'Avril.
Vn Ministreâamour mais fonvientd
m'instruire
Que vous esses de tous messiers,
Et que ton vous a veu tout chargé de
marée,
QueVêw-mesmeavezdecîarée,
^4inji que font les Polfonniers;
Huevowaviez, beaucoup de Truites
faumonnèes
Pour tous vos amis def/inées,
A tenvychacun a receu
De ce beaufruit de vofîrePesche,
Mais pour moy je n'enay point eu,
Que comme à l'ordinaire assez. tard, &,
peu fraische;
Je neffay point pourquoyjefuis tout le
dernier,
Si c'est lafaune du * Courrie.
* Homme à Cheval.
Le mesme.
Fermer
Résumé : VI.
Le poème satirique s'adresse au 'Prince des Poissons d'Avril', connu pour son adresse et son habileté. L'auteur, déçu, n'a pas reçu de poisson de bonne qualité, tardivement et peu frais. Il évoque un problème de courrier, symbolisé par un 'Homme à Cheval'. Il exprime sa déception de ne pas avoir été favorisé.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
1187
p. 104-105
VII.
Début :
D'où vient que dans un Port de Mer [...]
Mots clefs :
Truite, Homme à cheval, Courrier
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : VII.
VII.
D'Où vient que dans un Port J,
Mer
Lepoijfondevientrare ,
& dans lautre
il abonde ?
Qui vendra bien s'en informer,
Verra que de tout temps ces Citoyens
de l'Onde
Suivent leur route ,
& vont leur
train
Selon la cosse & le terrain,
OH se trouve leur nourrituret
Par un inftinft de la Nature
Ils la sentent de loin, tif dans les
douces taux
CArpes , Truites, vont par mot*,
Ce-aux
Où leur pasture tft abondante,
Ce que l'on ne petitcontefier;
Mais je crois quon peut ajouter
four éclaircir de pltu la qutftion presentes
JQue pour avoir de bon poisson,
EtJ comme lrtm dit, 'à foism On , ne doit point faired"outro«ge,
N, de chagrinauPoissonnier,
Je nen diray pas davantage,
Je le laisse a dire au Courrier.
Lemesme.,
D'Où vient que dans un Port J,
Mer
Lepoijfondevientrare ,
& dans lautre
il abonde ?
Qui vendra bien s'en informer,
Verra que de tout temps ces Citoyens
de l'Onde
Suivent leur route ,
& vont leur
train
Selon la cosse & le terrain,
OH se trouve leur nourrituret
Par un inftinft de la Nature
Ils la sentent de loin, tif dans les
douces taux
CArpes , Truites, vont par mot*,
Ce-aux
Où leur pasture tft abondante,
Ce que l'on ne petitcontefier;
Mais je crois quon peut ajouter
four éclaircir de pltu la qutftion presentes
JQue pour avoir de bon poisson,
EtJ comme lrtm dit, 'à foism On , ne doit point faired"outro«ge,
N, de chagrinauPoissonnier,
Je nen diray pas davantage,
Je le laisse a dire au Courrier.
Lemesme.,
Fermer
Résumé : VII.
Le texte décrit les déplacements des poissons, tels que les carpes et les truites, vers des zones riches en nourriture. Il recommande de ne pas forcer les choses pour obtenir du bon poisson et de ne pas causer de chagrin aux pêcheurs. Le sujet est laissé au Courrier pour être développé.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
1188
p. 105-109
VIII.
Début :
Mercure, permettez que je hausse la voix [...]
Mots clefs :
Truite, Homme à cheval, Yeux, Poètes
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : VIII.
VIII.
MErcure, permettez, que jehausse
lavoix
Sur les deux Enigmes du mois.
La première inferwit une Truite,
Dont le goust délicat charme les plus
friands,
Dont les yeux font vifs & riants,
Le corp'sllger) prompta la fuite;
On peut la prendre au feu quand on
pesche la nuit,
On la prend à la ligne, au filet;
mais sans bruit.
Les eaux font son PIIYS, font le lit
de samere,
Elle aime les ruisseaux & la source
d'eau claire,
Elle chaj/c an GouJon,auGravier, au
Veron
y 'Aux autres Poiffonnels, aux Vers, au
Moucheron,
Elle prend quelquefois le raisin la
cerift. roil quel est son aliment,
Ajoutez, que sur fil chemise,
pourm'expliquer mieux
,
surson
éca>''lesrife,- On découvreordinairement
Des Etoilles abondamment.
Dans la feconde Enigme on voit Dme
Fleurette
D'une fort agreable humeur.
Elle y fait un Portrait qui pourroit
faire peur,
Mesme aux avaleurs de Charette.
Six jambes & deux brlU, quatre
oreilles, quatre yeux, Deux bouches
,
& de plus, écoutez
Curieux,
Marcher dessus des clous, la chose eftsinguliere,
jlvoir sur le dos un derriere.
Fuyez., Petits. Cachez.-vous fieuxi
Car si ce Tout avoit envie
De vous gober en un- morceau,
Ce feroit fait de vostre peau,
Ce feroit fait de vostre vie:
Cependant revenez. , VOHS n'aurez, point
de mlli,
Ce terrible Portraitnest qu'un Honu
me à Cheval.
M?!;j que diroit Dame Tleurette
Si ce Cheval estoit sans fcrs.
Si l'Homme estoit fani jambe
, ousans
moule à manchette,
Si borgne des deux jeux, l'un Wiar.
choit de travers?
Ma foy
j je croy que sa peinture
S'expliquerait a1 tavanture,
Et que qui voudroit disputer,
Et luy donner quelque torture,
Pourroit enfin la rebutter.
Mais supposé billes pareilles
Qu'ils , eussent chacun deux oreilles,
L'un quatre pieds, &l'autredeux,
Chacun fil bouche &ses deux yeux,
Et que les pieds de la monture,
Tour ne pas perdre leur chaujptret
Fussent garnis de clous pointus,
Que l'homme enfin de son derrière
Sans felle
,
sans bass, sans fessus-
TOHChAfl le des a nud de la beste a
criniere
Je croirois fort probablement
Le tout expliqué nettement.
A voflreavis, Seigneur Mercure*
Ay-ie fait bonne conjeEbure?
Et me pais-je flater davoir bien ren*
contré
Expliquant cette Enigme obscure?
Non, ee feroit vanité pure,
De croire que mon nom doiveestre enregifiré
Parmy ceux qui chez,vontfont si be/ú
figure, #
Qui font Poètes par nature,
Qui dlabord ont tout pénetré.
Ces Ssavons de toutes manieres,
Comme la doftc des Houlieres,
Lesublime Magnin, Cadmirable Morel,
La fage $cudery dont le bon naturel
Paroiff-dans [es Ecrits autant prudent
qu'habile,
L'incomparable Diereville,
Et tant £autres que tous les jours
V9Ht rendez, tres - recommen !ables
Par vos louanges AdmirAbles,
Ou bien pour leurs Ecrits, ou bien
pour leurs Amours.
LucuAPPE' de Lomprey.
MErcure, permettez, que jehausse
lavoix
Sur les deux Enigmes du mois.
La première inferwit une Truite,
Dont le goust délicat charme les plus
friands,
Dont les yeux font vifs & riants,
Le corp'sllger) prompta la fuite;
On peut la prendre au feu quand on
pesche la nuit,
On la prend à la ligne, au filet;
mais sans bruit.
Les eaux font son PIIYS, font le lit
de samere,
Elle aime les ruisseaux & la source
d'eau claire,
Elle chaj/c an GouJon,auGravier, au
Veron
y 'Aux autres Poiffonnels, aux Vers, au
Moucheron,
Elle prend quelquefois le raisin la
cerift. roil quel est son aliment,
Ajoutez, que sur fil chemise,
pourm'expliquer mieux
,
surson
éca>''lesrife,- On découvreordinairement
Des Etoilles abondamment.
Dans la feconde Enigme on voit Dme
Fleurette
D'une fort agreable humeur.
Elle y fait un Portrait qui pourroit
faire peur,
Mesme aux avaleurs de Charette.
Six jambes & deux brlU, quatre
oreilles, quatre yeux, Deux bouches
,
& de plus, écoutez
Curieux,
Marcher dessus des clous, la chose eftsinguliere,
jlvoir sur le dos un derriere.
Fuyez., Petits. Cachez.-vous fieuxi
Car si ce Tout avoit envie
De vous gober en un- morceau,
Ce feroit fait de vostre peau,
Ce feroit fait de vostre vie:
Cependant revenez. , VOHS n'aurez, point
de mlli,
Ce terrible Portraitnest qu'un Honu
me à Cheval.
M?!;j que diroit Dame Tleurette
Si ce Cheval estoit sans fcrs.
Si l'Homme estoit fani jambe
, ousans
moule à manchette,
Si borgne des deux jeux, l'un Wiar.
choit de travers?
Ma foy
j je croy que sa peinture
S'expliquerait a1 tavanture,
Et que qui voudroit disputer,
Et luy donner quelque torture,
Pourroit enfin la rebutter.
Mais supposé billes pareilles
Qu'ils , eussent chacun deux oreilles,
L'un quatre pieds, &l'autredeux,
Chacun fil bouche &ses deux yeux,
Et que les pieds de la monture,
Tour ne pas perdre leur chaujptret
Fussent garnis de clous pointus,
Que l'homme enfin de son derrière
Sans felle
,
sans bass, sans fessus-
TOHChAfl le des a nud de la beste a
criniere
Je croirois fort probablement
Le tout expliqué nettement.
A voflreavis, Seigneur Mercure*
Ay-ie fait bonne conjeEbure?
Et me pais-je flater davoir bien ren*
contré
Expliquant cette Enigme obscure?
Non, ee feroit vanité pure,
De croire que mon nom doiveestre enregifiré
Parmy ceux qui chez,vontfont si be/ú
figure, #
Qui font Poètes par nature,
Qui dlabord ont tout pénetré.
Ces Ssavons de toutes manieres,
Comme la doftc des Houlieres,
Lesublime Magnin, Cadmirable Morel,
La fage $cudery dont le bon naturel
Paroiff-dans [es Ecrits autant prudent
qu'habile,
L'incomparable Diereville,
Et tant £autres que tous les jours
V9Ht rendez, tres - recommen !ables
Par vos louanges AdmirAbles,
Ou bien pour leurs Ecrits, ou bien
pour leurs Amours.
LucuAPPE' de Lomprey.
Fermer
Résumé : VIII.
Le texte présente deux énigmes. La première décrit une truite, poisson au goût délicat, aux yeux vifs et au corps agile. Elle vit dans les eaux claires des ruisseaux et des sources, se nourrit de divers aliments comme le goujon, le gravier, et parfois du raisin. Ses écailles brillantes ressemblent à des étoiles. La seconde énigme dépeint Dame Fleurette, qui dessine un portrait effrayant d'un homme à cheval. Cette créature possède six jambes, deux bras, quatre oreilles, quatre yeux et deux bouches. Elle peut marcher sur des clous et a un derrière sur le dos. L'auteur explique que ce portrait représente un homme monté sur un âne, avec des pieds garnis de clous et un homme sans selle. L'auteur sollicite l'avis de Mercure sur sa conjecture et exprime son humilité face à des poètes renommés comme la docte Scudéry, l'incomparable Diereville, et d'autres, loués par Mercure pour leurs écrits ou leurs amours.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
1189
p. 110-111
XI.
Début :
Qu'il est rare d'avoir de sages domestiques, [...]
Mots clefs :
Truite, Domestiques
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : XI.
XI.
QVilest rare d'avoirde fagesdo*
meftiques
Et , que leumindifcretion
NOHl produit souvent de Critiq«es!
Ils font toujours en faEHon
Pour mieux conmiftre nos affaires,
Nom leur mettons faut en dèpost,
Mais ils nous trahissent bien-tost
- Ces dangereux dépoftaires.
Heureux donc ceux dont les Agens
Sont fidelles
,
discrets
, autant quintelligens,
Qui ne font rien que de licite,
Qui n'ont des mains que pour signer
Ce que le Droit peut ordonner,
Et font muets comme une Truire
jQumd il font cacher nos secrets
Dont la conduite irréprochable ,
Rend a tous la noflre honorable;
Et gardant nos vraisinterefls
Peuvent imiter la Merlette
Sans'griffes &[uns becpiuette;
S'ilsfont autres tous ces Mouchards
Qnjls nousfont donner de brocardsJ
LA PETITE ASSEMBLEE G.
du Havre.
QVilest rare d'avoirde fagesdo*
meftiques
Et , que leumindifcretion
NOHl produit souvent de Critiq«es!
Ils font toujours en faEHon
Pour mieux conmiftre nos affaires,
Nom leur mettons faut en dèpost,
Mais ils nous trahissent bien-tost
- Ces dangereux dépoftaires.
Heureux donc ceux dont les Agens
Sont fidelles
,
discrets
, autant quintelligens,
Qui ne font rien que de licite,
Qui n'ont des mains que pour signer
Ce que le Droit peut ordonner,
Et font muets comme une Truire
jQumd il font cacher nos secrets
Dont la conduite irréprochable ,
Rend a tous la noflre honorable;
Et gardant nos vraisinterefls
Peuvent imiter la Merlette
Sans'griffes &[uns becpiuette;
S'ilsfont autres tous ces Mouchards
Qnjls nousfont donner de brocardsJ
LA PETITE ASSEMBLEE G.
du Havre.
Fermer
Résumé : XI.
Le texte met en garde contre les agents indélicats qui trahissent la confiance. Il oppose ces agents à ceux fidèles, discrets et intelligents, agissant de manière licite et gardant les secrets. Les agents malhonnêtes nuisent et attirent des critiques. Il est crucial d'avoir des agents dignes de confiance pour éviter les reproches.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
1190
p. 111
IX.
Début :
Le Sujet a quelques appas, [...]
Mots clefs :
Truite
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : IX.
IX.
LE Sujet a quelques AppM Sa bonté plaist , aux délicats,
Lair muet, le lit de la Mere
Pourmoy ne fontpM un mistere.
Aîais ilfaut(avoüerItvecsincerité,
Les Etoilles mont arresté,
A moins que ce ne foit la Truitefallit
mariée,
Tout le resse convient iufîea sa destinée.
L'Insensible de Montalte.
LE Sujet a quelques AppM Sa bonté plaist , aux délicats,
Lair muet, le lit de la Mere
Pourmoy ne fontpM un mistere.
Aîais ilfaut(avoüerItvecsincerité,
Les Etoilles mont arresté,
A moins que ce ne foit la Truitefallit
mariée,
Tout le resse convient iufîea sa destinée.
L'Insensible de Montalte.
Fermer
1191
p. 111-112
X.
Début :
Ce composé de chair & d'os, [...]
Mots clefs :
Homme à cheval
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : X.
X, cE composé de chair & d'os,
JtAroift double en foy ce me ÇembIt,
En cet estat point de repos.
Mais plus Fanfne le contemple*
Elle apperfoit les douxquinefont ml
tourment: Et dit dans son ravinement,
Six pieds, deux mains, quatre yeux*
deux bouches, quatre oreilles, -
L'Homme à Cheval fait ces merveilles-
Le mesme.
JtAroift double en foy ce me ÇembIt,
En cet estat point de repos.
Mais plus Fanfne le contemple*
Elle apperfoit les douxquinefont ml
tourment: Et dit dans son ravinement,
Six pieds, deux mains, quatre yeux*
deux bouches, quatre oreilles, -
L'Homme à Cheval fait ces merveilles-
Le mesme.
Fermer
1194
p. 108-118
EPITRE CHAGRINE A MADEMOISELLE D. L. C.
Début :
Voicy un Ouvrage de l'Illustre Madame des Houlieres. / He bien, quel noir chagrin vous occupe aujourd'huy ? [...]
Mots clefs :
Gens, Temps, Respect, Amour, Loix, Époux, Achéron, Cour, Vivre, Commerce
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : EPITRE CHAGRINE A MADEMOISELLE D. L. C.
oicyun Ouvrage de l'IIluftre Madame des Houlieres. Sonnom vous répond de
fa beauté.
25222-22-2522:22225
EPITRE CHAGRINE
A MADEMOISELLE D.L.C.
H
E bien, quel noir chagrin vous
occupe aujourd'huy ?
M'eft venudemanderavec unfierfourire
Un jeune Seigneur , qu'on peut dire
Auffibeau que l'Amour , auffi traitre
que luy.
Vous gardez unprofondfilence.
( A t-il repris jurant à demy bas )
Eft- ceque vous ne daignez pas
GALANT 109
De ce que vous pensez mefaire confidence,
Ien'enfuispas peut- eftre affez digne.
Aces mots,
Pourjoindre un autre Fat,il m'a tourné le dos.
Q
Queldifcours pouvois -je luyfaire,
Moy qui dans ce meſme moment
Repaffois dans ma tefte avec étonnement
Dela nouvelle Cour la conduite ordinaire?
M'auroit-il jamais pardonné
La peinture vive &fincere
De cent vices aufquels il s'est abandonné?
Non , contre moyle dépit , la colere,
Le chagrin , tout auroit agy.
Mais quoy que mes difcours euffent pu
luy déplaire,
110 MERCURE
Son front n'en auroit point rougy.
BA
Iefçay defes pareilsjufqu'où l'audace monte.
Atoutce qui leurplaift ofent- ils s'emporter ,
Loin d'en avoir la moindre honte ,
Eux- mefmes vont en plaifanter.
BA
De leurs déreglemens Hiftoriens fidelles ,
Avec unfront d'airain ils feront mille fois
Unodieuxdétail des plus affreux
droits.
On diroit à les voir traiter de bagatelles ,
Les horreurs les plus criminelles ,
Que ce n'est point pour eux quefont
faites les Loix,
GALANT. III
Tant ils ont de mépris pour elles.
3
Avec gens fans merite & du rang
le plus bas
Ils font volontiers connoiffance.
Mais auffi quels égards &quelle dé
ference
Veut-on qu'on ait pour eux ?helas!
Ilsfont oublier leur naiſſance
Quandils ne s'enfouviennentpas.
Daignent-ils nousrendre visite,
Le plus ombrageux des Epoux
N'enfçauroit devenirjaloux.
Ce n'est pointpour noftre merite.
Leurs yeux n'en trouvent pointen
nous.
Ce n'est que pour parler de leur gain,
de leurperte ,
Se dirc que d'un vin qui les charmera tous ,
112 MERCURE
On a fait une heureuse &fure décou
verte ,
Se montrer quelques Billets doux,
Se dandiner dans une chaife ,
Faire tous leurs trocqs à leur aife,
Etfe donner des rendez- vous.
Siparun pur hazard quelqu'un d'entre eux s'avife ,
D'avoir des fentimens tendres , refpcctueux,
Tout le refte s'enformalife.
Il n'eſt pour l'arracher à ce panchant heureux ,
Affront qu'on ne luy faffe , horreurs
qu'on ne luy dife,
Et l'onfait tant qu'enfin il n'ofe eftre
amoureux.
$3
Cauferune heureavec des Femmes,
Leur prefenter la main , parler de
leurs attraits.
GALANT. ng
Entre lesjeunes gens font des crimes
infames
Qu'ils ne fe pardonnent jamais.
**
Où font ces cœurs galans ? Oùſont ces
ames fieres ?
Les Nemours , les Montmorancis
Les Bellegardes , les Buffys ,
Les Guifes & les Balompieres ?
S'il reste encor quelquesfoucis
Lors que de l'Acheron on a traversé
t'onde ,
Quelle indignation leur donnent les
récits
De ce qui fe paffe en ce monde !
Que n'y peuvent-ils revenir.
Par leurs bons exemples peut- effre
On verroit la tendreſſe &le respect
. renaistre
Que la débauche asceu bannir.
Septembre 168 .
K
114 MERCURE
CD
Mais des Destins impitoyables
Les Arrests font irrevocables ,
Quipaſſe l'Acheron ne le repasse plus
Rien ne ramenera l'ufage
D'estre galant , fidelle , fage,
Losjeunes gens pourjamaisſontperdus.
CD
A bien confiderer les chofes,
On a tort de fe plaindre d'eux.
De leurs déreglemens honteux
Nous fommes les uniques caufes.
Pourquoy leur permettre d'avoir
Ces impertinens caracteres ?
Que ne les renons - nous commefaifoient nos Meres ,
Dans le respect , dans le devoir !
Avoicnt-elles plus de pouvoir ,
Plus de beauté que nous , plus d'ef
prit, plus d'adreffe ?
1
GALANT. H
Ah !pouvons - nous penfer au temps
de leurjeuneffe
Etfans honte, &fans defefpoir !
Dans plus d'un Réduit agreable
On voyoit venir tour à tomr
Tout ce qu'unefuperbe Cour
Avoit de galant & d'aimable..
L'efprit, le refpect & l'amour
Yrépandoientfur tout un charme in
explicable.
Les innocens plaifirs par qui le pluslongjour
Plus vifte qu'un moment s'écoulé,,
Tousles foirs s'y trouvoient enfoule,
Et les tranfports , & les defirs.
Sans le fecours de l'efperance,
Ace qu'on dit , prenoient naiffances
Au milieu de tous ces plaifirs.
1
Cet heureux temps n'eft plus , un autre
aprisfaplace. Kij
116 MERCURE
Les jeunes gens portent l'audace
Iufques à la brutalité.
Quand ils nenousfont pas une incivilité ,
Ilfemble qu'ils nous faffent grace.
Mais , me répondra- t on, que voulez.
vous qu'on faffe?
Sice defordre n'eftsouffert,
Regardez quelfort nous menaces
Nos maisonsferont un defert.
Il eft vray ; mais feachez que lors
qu'on les en chaffe ,
Cen'est que du bruit que l'on perd.
Eft- ce unfi grandmalheur de voir fa
chambre vuide
Demédifans , dejeunes fous,
D'infipides railleurs, qui n'ont rien de
Solide
Que le mépris qu'ils ontpournous ?
GALANT. 117
*3
Ouy , par nos indignes manieres
Ils ont droit de nous méprifer.
Si nous eftions plus fages &plus
fieres
On les verroit en mieux ufer.
Mais inutilemet on traite cesmatieres,
On yperdfa peine &fon temps.
Aux dépens defagloire on cherche des
Amans.
Qu'importe que leurs cœurs foient
fans delicateffe,
Sans ardeur , fansfincerité.
On les quitte de foins & defidelité,
De respect & de politeſſe,
On ne leur donne pas le temps
fonbaiter
de
Ce qu'au moins par des pleurs , des
foins , des compla fances
On devroit leurfaire acheter.
118 MERCURE
On les gafte , on leurfait de honteu
fes avance's Jac
Qui ne font que les dégouter.
$3
Vous, aimable Daphné, quel'aveugle
fortune
Condamne à vivre dans des lieux
où l'on ne connoit point cette foule
importune
Quifuit icy nos demy.Dieux.
Ne vous plaignez jamais de vostre
deftinée.
Il vaut mieux mille & mille fois
Avec vos Rochers & vos Bois ,
S'entretenir toute l'année ,
Que de paffer une heure ou deux
Avec un tas d'Etourdis, de Cocquettes .
Des Ours & des Serpens de vosfom.
bres retraites ,
Lecommerce eft moins dangereux..
fa beauté.
25222-22-2522:22225
EPITRE CHAGRINE
A MADEMOISELLE D.L.C.
H
E bien, quel noir chagrin vous
occupe aujourd'huy ?
M'eft venudemanderavec unfierfourire
Un jeune Seigneur , qu'on peut dire
Auffibeau que l'Amour , auffi traitre
que luy.
Vous gardez unprofondfilence.
( A t-il repris jurant à demy bas )
Eft- ceque vous ne daignez pas
GALANT 109
De ce que vous pensez mefaire confidence,
Ien'enfuispas peut- eftre affez digne.
Aces mots,
Pourjoindre un autre Fat,il m'a tourné le dos.
Q
Queldifcours pouvois -je luyfaire,
Moy qui dans ce meſme moment
Repaffois dans ma tefte avec étonnement
Dela nouvelle Cour la conduite ordinaire?
M'auroit-il jamais pardonné
La peinture vive &fincere
De cent vices aufquels il s'est abandonné?
Non , contre moyle dépit , la colere,
Le chagrin , tout auroit agy.
Mais quoy que mes difcours euffent pu
luy déplaire,
110 MERCURE
Son front n'en auroit point rougy.
BA
Iefçay defes pareilsjufqu'où l'audace monte.
Atoutce qui leurplaift ofent- ils s'emporter ,
Loin d'en avoir la moindre honte ,
Eux- mefmes vont en plaifanter.
BA
De leurs déreglemens Hiftoriens fidelles ,
Avec unfront d'airain ils feront mille fois
Unodieuxdétail des plus affreux
droits.
On diroit à les voir traiter de bagatelles ,
Les horreurs les plus criminelles ,
Que ce n'est point pour eux quefont
faites les Loix,
GALANT. III
Tant ils ont de mépris pour elles.
3
Avec gens fans merite & du rang
le plus bas
Ils font volontiers connoiffance.
Mais auffi quels égards &quelle dé
ference
Veut-on qu'on ait pour eux ?helas!
Ilsfont oublier leur naiſſance
Quandils ne s'enfouviennentpas.
Daignent-ils nousrendre visite,
Le plus ombrageux des Epoux
N'enfçauroit devenirjaloux.
Ce n'est pointpour noftre merite.
Leurs yeux n'en trouvent pointen
nous.
Ce n'est que pour parler de leur gain,
de leurperte ,
Se dirc que d'un vin qui les charmera tous ,
112 MERCURE
On a fait une heureuse &fure décou
verte ,
Se montrer quelques Billets doux,
Se dandiner dans une chaife ,
Faire tous leurs trocqs à leur aife,
Etfe donner des rendez- vous.
Siparun pur hazard quelqu'un d'entre eux s'avife ,
D'avoir des fentimens tendres , refpcctueux,
Tout le refte s'enformalife.
Il n'eſt pour l'arracher à ce panchant heureux ,
Affront qu'on ne luy faffe , horreurs
qu'on ne luy dife,
Et l'onfait tant qu'enfin il n'ofe eftre
amoureux.
$3
Cauferune heureavec des Femmes,
Leur prefenter la main , parler de
leurs attraits.
GALANT. ng
Entre lesjeunes gens font des crimes
infames
Qu'ils ne fe pardonnent jamais.
**
Où font ces cœurs galans ? Oùſont ces
ames fieres ?
Les Nemours , les Montmorancis
Les Bellegardes , les Buffys ,
Les Guifes & les Balompieres ?
S'il reste encor quelquesfoucis
Lors que de l'Acheron on a traversé
t'onde ,
Quelle indignation leur donnent les
récits
De ce qui fe paffe en ce monde !
Que n'y peuvent-ils revenir.
Par leurs bons exemples peut- effre
On verroit la tendreſſe &le respect
. renaistre
Que la débauche asceu bannir.
Septembre 168 .
K
114 MERCURE
CD
Mais des Destins impitoyables
Les Arrests font irrevocables ,
Quipaſſe l'Acheron ne le repasse plus
Rien ne ramenera l'ufage
D'estre galant , fidelle , fage,
Losjeunes gens pourjamaisſontperdus.
CD
A bien confiderer les chofes,
On a tort de fe plaindre d'eux.
De leurs déreglemens honteux
Nous fommes les uniques caufes.
Pourquoy leur permettre d'avoir
Ces impertinens caracteres ?
Que ne les renons - nous commefaifoient nos Meres ,
Dans le respect , dans le devoir !
Avoicnt-elles plus de pouvoir ,
Plus de beauté que nous , plus d'ef
prit, plus d'adreffe ?
1
GALANT. H
Ah !pouvons - nous penfer au temps
de leurjeuneffe
Etfans honte, &fans defefpoir !
Dans plus d'un Réduit agreable
On voyoit venir tour à tomr
Tout ce qu'unefuperbe Cour
Avoit de galant & d'aimable..
L'efprit, le refpect & l'amour
Yrépandoientfur tout un charme in
explicable.
Les innocens plaifirs par qui le pluslongjour
Plus vifte qu'un moment s'écoulé,,
Tousles foirs s'y trouvoient enfoule,
Et les tranfports , & les defirs.
Sans le fecours de l'efperance,
Ace qu'on dit , prenoient naiffances
Au milieu de tous ces plaifirs.
1
Cet heureux temps n'eft plus , un autre
aprisfaplace. Kij
116 MERCURE
Les jeunes gens portent l'audace
Iufques à la brutalité.
Quand ils nenousfont pas une incivilité ,
Ilfemble qu'ils nous faffent grace.
Mais , me répondra- t on, que voulez.
vous qu'on faffe?
Sice defordre n'eftsouffert,
Regardez quelfort nous menaces
Nos maisonsferont un defert.
Il eft vray ; mais feachez que lors
qu'on les en chaffe ,
Cen'est que du bruit que l'on perd.
Eft- ce unfi grandmalheur de voir fa
chambre vuide
Demédifans , dejeunes fous,
D'infipides railleurs, qui n'ont rien de
Solide
Que le mépris qu'ils ontpournous ?
GALANT. 117
*3
Ouy , par nos indignes manieres
Ils ont droit de nous méprifer.
Si nous eftions plus fages &plus
fieres
On les verroit en mieux ufer.
Mais inutilemet on traite cesmatieres,
On yperdfa peine &fon temps.
Aux dépens defagloire on cherche des
Amans.
Qu'importe que leurs cœurs foient
fans delicateffe,
Sans ardeur , fansfincerité.
On les quitte de foins & defidelité,
De respect & de politeſſe,
On ne leur donne pas le temps
fonbaiter
de
Ce qu'au moins par des pleurs , des
foins , des compla fances
On devroit leurfaire acheter.
118 MERCURE
On les gafte , on leurfait de honteu
fes avance's Jac
Qui ne font que les dégouter.
$3
Vous, aimable Daphné, quel'aveugle
fortune
Condamne à vivre dans des lieux
où l'on ne connoit point cette foule
importune
Quifuit icy nos demy.Dieux.
Ne vous plaignez jamais de vostre
deftinée.
Il vaut mieux mille & mille fois
Avec vos Rochers & vos Bois ,
S'entretenir toute l'année ,
Que de paffer une heure ou deux
Avec un tas d'Etourdis, de Cocquettes .
Des Ours & des Serpens de vosfom.
bres retraites ,
Lecommerce eft moins dangereux..
Fermer
Résumé : EPITRE CHAGRINE A MADEMOISELLE D. L. C.
L'épître adressée à Mademoiselle D.L.C. critique les mœurs et le comportement des jeunes gens de la cour. L'auteur exprime son chagrin face à la débauche et à l'audace des jeunes seigneurs, qui ne montrent ni honte ni respect. Ces derniers se vantent de leurs débauches et traitent les lois avec mépris. Ils fréquentent des personnes de basse extraction tout en exigeant des égards particuliers. Leurs visites sont motivées par des intérêts personnels, tels que discuter de leurs gains ou pertes. L'auteur déplore la disparition des valeurs passées, où régnait l'esprit, le respect et l'amour. Les jeunes gens actuels sont décrits comme brutaux et incivils, et leur comportement est encouragé par la société. L'auteur critique également les femmes qui permettent et encouragent ces comportements. Elle conclut en conseillant à Mademoiselle D.L.C. de se réjouir de vivre loin de cette cour corrompue, préférant la solitude à la compagnie de personnes superficielles.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
1195
p. 319-321
ENIGME.
Début :
Je ne suis pas moins belle en dedans qu'en dehors ; [...]
Mots clefs :
Feuille de papier
1196
p. 321-323
AUTRE ENIGME.
Début :
Apprenez si je suis puissante, [...]
Mots clefs :
Main de papier
1197
p. 347-349
ENIGME.
Début :
Des deux Enigmes nouvelles que je vous envoye, la premiere / En certain temps de l'an, je parois si charmante [...]
Mots clefs :
Ombre
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ENIGME.
Des deux Enigmes nouvelles
que je vous envoye, la première
test de Mrde la ChJi{e dieu, & la
Seconde de MrRault de Roüen.
ENIGME. EN certain temps de l'an,jeparoissicharmante
uneamitiéferte & constante,
Fortepour lors chacun a mesuivreen
ton* lieux;
Mais dans un autre temps ma fortune
efi petite.
On me laif/è
, on me fuit, tout le
monde me quitte,
Onpeutjugerpar la, si monfort efi heureuxi Et cependant rien ne mirrite,
Ce propos semble merveilleux,
je mqe turouvoe pyar tout,ou fay de-
Chacun, porte avec fil
,
la cause de
mon eflre;
£htand je fuis
, on me
*
voit, dansla
Ville & les Bois,
> Veux qui portent mon nom, jijfi.
rent en nature;
L'unfert-arecréer> 6, grand plaijîr
procure,
Vautrefert À manger, en différent
endroits.
que je vous envoye, la première
test de Mrde la ChJi{e dieu, & la
Seconde de MrRault de Roüen.
ENIGME. EN certain temps de l'an,jeparoissicharmante
uneamitiéferte & constante,
Fortepour lors chacun a mesuivreen
ton* lieux;
Mais dans un autre temps ma fortune
efi petite.
On me laif/è
, on me fuit, tout le
monde me quitte,
Onpeutjugerpar la, si monfort efi heureuxi Et cependant rien ne mirrite,
Ce propos semble merveilleux,
je mqe turouvoe pyar tout,ou fay de-
Chacun, porte avec fil
,
la cause de
mon eflre;
£htand je fuis
, on me
*
voit, dansla
Ville & les Bois,
> Veux qui portent mon nom, jijfi.
rent en nature;
L'unfert-arecréer> 6, grand plaijîr
procure,
Vautrefert À manger, en différent
endroits.
Fermer
1198
p. 349-350
AUTRE ENIGME.
Début :
Ma Teste vaut mieux qu'un Tresor ; [...]
Mots clefs :
Épi de blé
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : AUTRE ENIGME.
AUTRE ENIGME. MA TeJle vaut mieux qu'ull
Tresor ;
un la pref/*eremcjm/1e a' if411Or ;
Mats quand des armes on apprefle,
Et que le fer en main on me fait
fhccomber,
,
On neme voitjamais tomber, ue pour brûler mon corps & maltraiter
ma Telle.
Battu de mille &.millecoups, SAns meriter tant de couroux,
A quelJort me dois-je resoudrese
Voyez, mon supplice nouveau, Avant que Centrer au tombeau,-
Ilfaut eflre réduit en poudre,
Et paffir par la jlamt
, Ayant pafê^
par L'eau.
Mais malgré monétrangefort,
Ne fuis-je pas digne d'wvie
,
Pi isque je donne tnC01 la vie,
A c ux qui me donnent la mort?
Tresor ;
un la pref/*eremcjm/1e a' if411Or ;
Mats quand des armes on apprefle,
Et que le fer en main on me fait
fhccomber,
,
On neme voitjamais tomber, ue pour brûler mon corps & maltraiter
ma Telle.
Battu de mille &.millecoups, SAns meriter tant de couroux,
A quelJort me dois-je resoudrese
Voyez, mon supplice nouveau, Avant que Centrer au tombeau,-
Ilfaut eflre réduit en poudre,
Et paffir par la jlamt
, Ayant pafê^
par L'eau.
Mais malgré monétrangefort,
Ne fuis-je pas digne d'wvie
,
Pi isque je donne tnC01 la vie,
A c ux qui me donnent la mort?
Fermer