Résultats : 485 texte(s)
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301
p. 159
OPERA.
Début :
L'Académie royale de musique continue Daphnis & Alcimadure les Vendredis [...]
Mots clefs :
Académie royale de musique
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texteReconnaissance textuelle : OPERA.
OPERA.
'Académie royale de mufique continue
& les Dimanches ; elle donne les Fragmens
les Mardis & les Jeudis , en attendant
la repriſe de Thefée , que l'indifpofition
de plufieurs acteurs a retardé .
'Académie royale de mufique continue
& les Dimanches ; elle donne les Fragmens
les Mardis & les Jeudis , en attendant
la repriſe de Thefée , que l'indifpofition
de plufieurs acteurs a retardé .
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302
p. 162-163
OPERA COMIQUE.
Début :
L'Opéra comique a fait l'ouverture de son théatre le 1r. de Février, par la [...]
Mots clefs :
Opéra, Opéra comique
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texteReconnaissance textuelle : OPERA COMIQUE.
OPERA COMI QU E.
L'Opéra comique a fait l'ouverture de
fon théatre le 1. de Février , par la
premiere repréſentation des Troyennes de
Champagne.Il l'a continuée alternativement
avec la Nouvelle Baftienne , la Servante
juftifiée , Bertholde à la ville , &c. jufqu'au
18 , qu'il a donné Jerôme & Fanchonete ,
paftorale de la Grenouillere , parodiée de
l'opéra Languedocien , & précédée de la
Chercheufe d'efprit & du Suffifant . Ce ba
dinage a été univerfellement applaudi , &
mérite de l'être ; il a ramené fur ce théatre
la gaité folle qui lui convient. Il fait rire
aux éclats ; il eft vrai qu'il eft très- bien
rendu par les acteurs , & fur-tout par
Mlle Rofaline , qui a faifi parfaitement
toutes les graces du genre. Il y avoit longtems
que nous n'avions ri de bonne foi
à aucun fpectacle. C'eſt un plaifir fi doux ,
& qu'on goûte aujourd'hui fi rarement
dans la capitale , qu'on doit franchement
s'y livrer , fans examiner s'il eft dans les
ségles de la décence , & remercier plutôt
MARS. 1755 163
Factrice & l'auteur qui nous le procurent.
M. Monet ne doit pas être oublié ; c'eſt à
fon zéle actif que ce fpectacle doit tout
fon éclat & fes fuccès. Je ne doute pas que
Jerôme & Fanchonette n'y attirent la foule
jufqu'à la clôture . Le baler des Matelots
dont cette parodie eft fuivic , eft de M.
Novere , & finit par une contredanſe qui
renvoye tous les fpectateurs contens.
Je reçois dans ce moment un exemplaire
de la pièce , qui fe vend chez Duchefne ,
Libraire , rue S. Jacques , au - deffous de la
fontaine S. Benoît , au Temple du goût : le
prix eft de 24 f. avec la Mufique : nous en
donnerons l'extrait le mois prochain. Elle
eſt de M. Vadé ; nous lui avons l'obligation
de nous avoir donné une Paftorale qui
n'eſt point une moutonnade. On ne lui reprochera
point la fadeur , ni la vanité de
vouloir être un émule férieux du grand
Opéra. Il a pris le ton convenable au théâ
tre pour lequel il travaille ; une charge
plaifante y eft toujours préférable à une
prévention ridicule , fans être rifible.
L'Opéra comique a fait l'ouverture de
fon théatre le 1. de Février , par la
premiere repréſentation des Troyennes de
Champagne.Il l'a continuée alternativement
avec la Nouvelle Baftienne , la Servante
juftifiée , Bertholde à la ville , &c. jufqu'au
18 , qu'il a donné Jerôme & Fanchonete ,
paftorale de la Grenouillere , parodiée de
l'opéra Languedocien , & précédée de la
Chercheufe d'efprit & du Suffifant . Ce ba
dinage a été univerfellement applaudi , &
mérite de l'être ; il a ramené fur ce théatre
la gaité folle qui lui convient. Il fait rire
aux éclats ; il eft vrai qu'il eft très- bien
rendu par les acteurs , & fur-tout par
Mlle Rofaline , qui a faifi parfaitement
toutes les graces du genre. Il y avoit longtems
que nous n'avions ri de bonne foi
à aucun fpectacle. C'eſt un plaifir fi doux ,
& qu'on goûte aujourd'hui fi rarement
dans la capitale , qu'on doit franchement
s'y livrer , fans examiner s'il eft dans les
ségles de la décence , & remercier plutôt
MARS. 1755 163
Factrice & l'auteur qui nous le procurent.
M. Monet ne doit pas être oublié ; c'eſt à
fon zéle actif que ce fpectacle doit tout
fon éclat & fes fuccès. Je ne doute pas que
Jerôme & Fanchonette n'y attirent la foule
jufqu'à la clôture . Le baler des Matelots
dont cette parodie eft fuivic , eft de M.
Novere , & finit par une contredanſe qui
renvoye tous les fpectateurs contens.
Je reçois dans ce moment un exemplaire
de la pièce , qui fe vend chez Duchefne ,
Libraire , rue S. Jacques , au - deffous de la
fontaine S. Benoît , au Temple du goût : le
prix eft de 24 f. avec la Mufique : nous en
donnerons l'extrait le mois prochain. Elle
eſt de M. Vadé ; nous lui avons l'obligation
de nous avoir donné une Paftorale qui
n'eſt point une moutonnade. On ne lui reprochera
point la fadeur , ni la vanité de
vouloir être un émule férieux du grand
Opéra. Il a pris le ton convenable au théâ
tre pour lequel il travaille ; une charge
plaifante y eft toujours préférable à une
prévention ridicule , fans être rifible.
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Résumé : OPERA COMIQUE.
L'Opéra comique a ouvert sa saison le 1er février 1755 avec 'Les Troyennes de Champagne'. Les représentations suivantes ont inclus 'La Nouvelle Baftienne', 'La Servante justifiée' et 'Bertholde à la ville'. Le 18 février, la pastorale parodiée 'Jérôme et Fanchonette', inspirée de l'opéra 'Languedocien', a été jouée après 'La Chercheuse d'esprit' et 'Le Suffisant'. Cette représentation a été acclamée pour son humour et sa gaieté, ramenant la joie au théâtre après une longue période sans rire sincère. Les acteurs, notamment Mlle Rosaline, ont été particulièrement applaudis. Le ballet des Matelots, chorégraphié par M. Novere, a clôturé la soirée avec une contredanse. La pièce, écrite par M. Vadé, est disponible chez le libraire Duchefne, rue Saint-Jacques, au prix de 24 sous avec la musique. Vadé a été remercié pour avoir évité la fadeur et la prétention dans sa pastorale divertissante.
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303
p. 164
CONCERT SPIRITUEL.
Début :
Le Dimanche 2 Février, jour de la Purification, le Concert commença par [...]
Mots clefs :
Concert, Roi
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texteReconnaissance textuelle : CONCERT SPIRITUEL.
CONCERT SPIRITUEL.
E Dimanche 2 Février , jour de la Purification
, le Concert commença par
une fymphonie nouvelle ; enfuite Landa
Jerufalem , Pf. 147. de M. Philidor , motet
à grand choeur , qui a été exécuté à la
Chapelle du Roi. M. Richer , Page de la
mufique du Roi , chanta un petit moter.
M. Matthieu , ordinaire de la Chapelle &
de la Chambre du Roi , joua un concerto
de fa compofition. M. Albaneze chanta un
air Italien. Le Concert finit par Dominus
regnavit, motet à grand choeur de M. Mondonville
, Maître de mufique de la Chapelle
du Roi
E Dimanche 2 Février , jour de la Purification
, le Concert commença par
une fymphonie nouvelle ; enfuite Landa
Jerufalem , Pf. 147. de M. Philidor , motet
à grand choeur , qui a été exécuté à la
Chapelle du Roi. M. Richer , Page de la
mufique du Roi , chanta un petit moter.
M. Matthieu , ordinaire de la Chapelle &
de la Chambre du Roi , joua un concerto
de fa compofition. M. Albaneze chanta un
air Italien. Le Concert finit par Dominus
regnavit, motet à grand choeur de M. Mondonville
, Maître de mufique de la Chapelle
du Roi
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Résumé : CONCERT SPIRITUEL.
Le 2 février, un concert spirituel a eu lieu. Il a commencé par une symphonie nouvelle et l'exécution de 'Jerusalem, Ps. 147' de Philidor. Richer a chanté un petit motet, Matthieu a joué un concerto, et Albaneze a interprété un air italien. Le concert s'est terminé par 'Dominus regnavit' de Mondonville.
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304
p. 168-171
ALLEMAGNE.
Début :
Le Comte de Bouquois, Maréchal de Bohême, & le Comte de Nostitz, Président du Tribunal [...]
Mots clefs :
Berlin, Dresde, Vienne, Soldats, Comte, Triomphe, Chevaux, Roi, Opéra
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texteReconnaissance textuelle : ALLEMAGNE.
ALLEMAGN E.
DE VIENNE , le 18 Janvier.
. Le Comte de Bouquois , Maréchal de Bohême
& le Comte de Noſtitz , Préſident du Tribunal
des Appellations dans le même royaume , ont
été mandés de Prague par l'impératrice Reine.
Cette Princeffe a fait diftribuer deux mille cordes
de bois aux pauvres , pour les aider à ſupporter la
rigueur de l'hyver , qui eit telle qu'on a trouvé
deux fentinelles morts de froid à leurs poftes .
Le 26 du même mois , le Baron de Sievers eut
fes audiences de congé de l'Empereur & de l'Impératrice
Reine . Il fut conduit le lendemain à
celles des Archiducs & des Archiducheffes. Leurs
Majeftés Impériales lui ont fait préfent de leurs
portraits enrichis de diamans , & d'une bague de
très-grand prix. Le même jour , le Comte de
Keyferling , Ambaffadeur de la Cour de Ruffie ,
donna- la fête qu'il avoit fait préparer pour célébrer
la naiffance du Prince Paul Petrowitz.
DE DRESDE , le 23 Janvier.
Une infinité d'étrangers fe font rendus ici pour
prendre part aux divertiffemens du Carnaval . Quelqu'accoutumé
qu'on foit à y voir les opéra repréfentés
avec la plus grande magnificence , celui
qu'on joue actuellement a caufé une furprife générale.
Dans le Triomphe d'Ezio , le héros de
la piéce , il paroît cinq cens perfonnes , & plus
de
MARS. 1755 169
de cent cinquante chevaux , fans les dromadaires ,
& divers animaux inconnus dans ces climats.
Le fieur Durand , nouveau Miniftre de Sa Majefté
Très-Chrétienne auprès du Roi & de la République
de Pologne , arriva de Paris le 30 Janvier.
Les Février , il fut préſenté à leurs Majeftés
par le Comte de Broglie , Ambaſſadeur de
France.
Pour donner une idée de la magnificence avec
laquelle l'opéra d'Aëtius ( en Italien Ezio ) eft repréfenté
, nous tracerons ici le tableau du triomphe
du héros de la piéce. Une avant-garde de foldats
Romains , armés à la légere , & précédés d'un
Porte-enfeigne . Plufieurs trompettes & fonneurs
de cor couronnés de lauriers ; troupe de piquiers ;
prifonniers faits fur les Huns ; Cavaliers Romains ,
ayant trois Officiers à leur tête ; les principaux
Huns qui ont été pris ; foldats Romains ; huit mulets
& huit dromadaires chargés de butin , & conduits
chacun par un efclave : quatre chariots fur lefquels
font les machines de guerre enlevées à l'ennemi
; deux foldats marchent à côté de chaque
chariot ; divers portes- enfeignes , à la tête defquels
eft un tribun. Les dépouilles les plus précieuſes
des vaincus , portées fur des brancards ou
à la main , par des foldats ; fix autres foldats tenant
des trophées ; le Dieu de la Marne , que
quatre Romains portent fur leurs épaules , & qui
eft appuyé fur une urne renverfée. L'Ichnographie
, ou le plan géométral de la ville de Châlonsfur-
Marne , près de laquelle Aëtius a remporté
la victoire ; un étendard fur lequel on lit : Deviczori
Hunnorum , gentis barbara triumphus decretus
;cohorte prétorienne , chevaux de main d'Aëtius
, conduits chacun par deux palfreniers. Cheyaliers
Romains avec de grands boucliers , & avec
H
170 MERCURE DE FRANCE.
des panaches fur leurs cafques ; cinq enfeignes , fur
chacune defquelles eft peint le bufte de l'Empereur
Valentinien ; l'aigle Romaine ; huit Licteurs, leurs
faifceaux à la main ; Sénateurs Romains , marchant
trois à trois , & portant des branches de
laurier ; trois thurificateurs , trompettes , & autres
inftrumens militaires. Aetius dans un char
de triomphe , traîné par quatre chevaux de front ,
que conduit le génie tutelaire de Rome ; trois
thurificateurs ; les parens & amis du triomphateur;
troupe de cavalerie ; les efclaves d'Aëtius,
& des perfonnes de fa fuite . La marche eft fermée
par un détachement de fantaffins diverſement
armés.
DE BERLIN , le 28 Janvier.
On célébra le 24 l'anniverfaire de la naiffance
du Roi , qui eft entré dans la quarante-quatrième
année de fon âge. Sa Majesté reçut à cette occafion
les complimens des Miniftres étrangers , &
elle dîna enfuite chez la Reine Douairiere avec
toute la Famille royale.
On a reçu avis que le Cardinal Querini avoit
légué la quatrième partie de fes biens pour achever
la conftruction & les embelliffemens de la
nouvelle Eglife Catholique de cette ville. Hier
* on célébra dans l'ancienne Chapelle des habitans
-de cette communion , un ſervice folemnel pour
repos de l'ame de ce vertueux & fçavant Cardinal.
Fle
L'Académie royale des Sciences & Belles-Lettres
a élu , en qualité d'Affociés étrangers , Don
Joffe-Joachim Suares de Barros , célébre Aftronome
de Lisbonne ; le Docteur Mary , Médecin ,
de la Société royale de Londres ; le fieur de BerMARS.
1755. 171
ghen , Profeffeur en Médecine dans l'Univerfité de
Francfort fur l'Oder ; & le fieur André Mayer
Profeffeur de Mathématiques & de Phyfique , dans
celle de Grypfwalde en Pomeranie. Le fieur Eller ,
premier Médecin du Roi , lut le 23 à cette Académie
une differtation , dans laquelle il entreprend
de prouver que l'ufage des vales de cuivre
n'eft pas auffi nuifible à la fanté que beaucoup
de gens fe le perfuadent.
DE VIENNE , le 18 Janvier.
. Le Comte de Bouquois , Maréchal de Bohême
& le Comte de Noſtitz , Préſident du Tribunal
des Appellations dans le même royaume , ont
été mandés de Prague par l'impératrice Reine.
Cette Princeffe a fait diftribuer deux mille cordes
de bois aux pauvres , pour les aider à ſupporter la
rigueur de l'hyver , qui eit telle qu'on a trouvé
deux fentinelles morts de froid à leurs poftes .
Le 26 du même mois , le Baron de Sievers eut
fes audiences de congé de l'Empereur & de l'Impératrice
Reine . Il fut conduit le lendemain à
celles des Archiducs & des Archiducheffes. Leurs
Majeftés Impériales lui ont fait préfent de leurs
portraits enrichis de diamans , & d'une bague de
très-grand prix. Le même jour , le Comte de
Keyferling , Ambaffadeur de la Cour de Ruffie ,
donna- la fête qu'il avoit fait préparer pour célébrer
la naiffance du Prince Paul Petrowitz.
DE DRESDE , le 23 Janvier.
Une infinité d'étrangers fe font rendus ici pour
prendre part aux divertiffemens du Carnaval . Quelqu'accoutumé
qu'on foit à y voir les opéra repréfentés
avec la plus grande magnificence , celui
qu'on joue actuellement a caufé une furprife générale.
Dans le Triomphe d'Ezio , le héros de
la piéce , il paroît cinq cens perfonnes , & plus
de
MARS. 1755 169
de cent cinquante chevaux , fans les dromadaires ,
& divers animaux inconnus dans ces climats.
Le fieur Durand , nouveau Miniftre de Sa Majefté
Très-Chrétienne auprès du Roi & de la République
de Pologne , arriva de Paris le 30 Janvier.
Les Février , il fut préſenté à leurs Majeftés
par le Comte de Broglie , Ambaſſadeur de
France.
Pour donner une idée de la magnificence avec
laquelle l'opéra d'Aëtius ( en Italien Ezio ) eft repréfenté
, nous tracerons ici le tableau du triomphe
du héros de la piéce. Une avant-garde de foldats
Romains , armés à la légere , & précédés d'un
Porte-enfeigne . Plufieurs trompettes & fonneurs
de cor couronnés de lauriers ; troupe de piquiers ;
prifonniers faits fur les Huns ; Cavaliers Romains ,
ayant trois Officiers à leur tête ; les principaux
Huns qui ont été pris ; foldats Romains ; huit mulets
& huit dromadaires chargés de butin , & conduits
chacun par un efclave : quatre chariots fur lefquels
font les machines de guerre enlevées à l'ennemi
; deux foldats marchent à côté de chaque
chariot ; divers portes- enfeignes , à la tête defquels
eft un tribun. Les dépouilles les plus précieuſes
des vaincus , portées fur des brancards ou
à la main , par des foldats ; fix autres foldats tenant
des trophées ; le Dieu de la Marne , que
quatre Romains portent fur leurs épaules , & qui
eft appuyé fur une urne renverfée. L'Ichnographie
, ou le plan géométral de la ville de Châlonsfur-
Marne , près de laquelle Aëtius a remporté
la victoire ; un étendard fur lequel on lit : Deviczori
Hunnorum , gentis barbara triumphus decretus
;cohorte prétorienne , chevaux de main d'Aëtius
, conduits chacun par deux palfreniers. Cheyaliers
Romains avec de grands boucliers , & avec
H
170 MERCURE DE FRANCE.
des panaches fur leurs cafques ; cinq enfeignes , fur
chacune defquelles eft peint le bufte de l'Empereur
Valentinien ; l'aigle Romaine ; huit Licteurs, leurs
faifceaux à la main ; Sénateurs Romains , marchant
trois à trois , & portant des branches de
laurier ; trois thurificateurs , trompettes , & autres
inftrumens militaires. Aetius dans un char
de triomphe , traîné par quatre chevaux de front ,
que conduit le génie tutelaire de Rome ; trois
thurificateurs ; les parens & amis du triomphateur;
troupe de cavalerie ; les efclaves d'Aëtius,
& des perfonnes de fa fuite . La marche eft fermée
par un détachement de fantaffins diverſement
armés.
DE BERLIN , le 28 Janvier.
On célébra le 24 l'anniverfaire de la naiffance
du Roi , qui eft entré dans la quarante-quatrième
année de fon âge. Sa Majesté reçut à cette occafion
les complimens des Miniftres étrangers , &
elle dîna enfuite chez la Reine Douairiere avec
toute la Famille royale.
On a reçu avis que le Cardinal Querini avoit
légué la quatrième partie de fes biens pour achever
la conftruction & les embelliffemens de la
nouvelle Eglife Catholique de cette ville. Hier
* on célébra dans l'ancienne Chapelle des habitans
-de cette communion , un ſervice folemnel pour
repos de l'ame de ce vertueux & fçavant Cardinal.
Fle
L'Académie royale des Sciences & Belles-Lettres
a élu , en qualité d'Affociés étrangers , Don
Joffe-Joachim Suares de Barros , célébre Aftronome
de Lisbonne ; le Docteur Mary , Médecin ,
de la Société royale de Londres ; le fieur de BerMARS.
1755. 171
ghen , Profeffeur en Médecine dans l'Univerfité de
Francfort fur l'Oder ; & le fieur André Mayer
Profeffeur de Mathématiques & de Phyfique , dans
celle de Grypfwalde en Pomeranie. Le fieur Eller ,
premier Médecin du Roi , lut le 23 à cette Académie
une differtation , dans laquelle il entreprend
de prouver que l'ufage des vales de cuivre
n'eft pas auffi nuifible à la fanté que beaucoup
de gens fe le perfuadent.
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Résumé : ALLEMAGNE.
En janvier 1755, plusieurs événements marquants se sont produits en Europe. À Vienne, l'impératrice Reine a convoqué le Comte de Bouquois et le Comte de Nostitz de Prague pour des affaires importantes. Elle a également distribué deux mille cordes de bois aux pauvres afin de les aider à survivre à un hiver rigoureux, durant lequel deux sentinelles ont péri de froid. Le Baron de Sievers a reçu des audiences de congé de l'Empereur et de l'Impératrice Reine, ainsi que des Archiducs et Archiducheffes, et a été récompensé par des portraits enrichis de diamants et une bague de grande valeur. Le Comte de Keyferling, Ambassadeur de Russie, a organisé une fête pour célébrer la naissance du Prince Paul Petrowitz. À Dresde, de nombreux étrangers ont afflué pour participer aux festivités du Carnaval. L'opéra 'Le Triomphe d'Ezio' a suscité une grande admiration par sa magnificence, avec cinq cents personnes, plus de cent cinquante chevaux sur scène, ainsi que divers animaux exotiques. Le sieur Durand, nouveau ministre de France auprès du Roi et de la République de Pologne, est arrivé de Paris et a été présenté aux Majestés par le Comte de Broglie. À Berlin, l'anniversaire du Roi a été célébré le 24 janvier. Le Cardinal Querini a légué une partie de ses biens pour la construction et les embellissements de la nouvelle église catholique de la ville. Un service solennel a été organisé en sa mémoire. L'Académie royale des Sciences et Belles-Lettres a élu plusieurs associés étrangers, dont Don José-Joachim Suares de Barros, astronome de Lisbonne, et le Docteur Mary, médecin de la Société royale de Londres. Le sieur Eller, premier médecin du Roi, a présenté une dissertation sur l'usage des vaisselles de cuivre et leur impact sur la santé.
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305
p. 8-14
REFLEXIONS SUR LE GOUT.
Début :
La décadence du goût contre laquelle on avoit commencé à s'élever sur les [...]
Mots clefs :
Goût, Réflexions, Luxe, Talents, Musique, Poésie, Peinture
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texteReconnaissance textuelle : REFLEXIONS SUR LE GOUT.
REFLEXIONS
SUR LE GOU T.
A décadence du goût contre laquelle
L'on
on avoit commencé à s'élever fur les
dernieres années de Louis XIV , eft aujourd'hui
fenfible. La fcience eft devenue
portative , elle eft renfermée dans cinq
ou fix volumes in- 12 : on pourroit prédans
peu
elle ne formera qu'un
fumer que
almanach
.
M. de Voltaire fait à Colmar des livres
qui demeurent inconnus , ou ne parviennent
pas au -delà de Thanne & de Scheleftat
. Il continue à fon aife fes Annales de
l'Empire & fon Hiftoire univerfelle , fans
qu'on s'en embarraffe ; le titre même de
fes autres ouvrages eft ignoré.
Il ne paroit prefque plus de plus de livres
nouveaux. L'Auteur ou l'Imprimeur s'y
ruinent , felon que les frais de l'impreffion
tombent fur l'un ou fur l'autre .
La plupart des arts utiles ne fe confervent
que par la routine des vieux ouvriers ;
* Il me femble qu'on ne doit pas fe plaindre de
la quantité ni du débit ; c'eft fur la qualité qu'on
peut fe récrier.
AVRIL. 1755.
•
c'eft fur de tels appuis que roulent nos
manufactures. Les directeurs & les maîtres
ne fçauroient pas conduire leurs travaux
.
+
On fe plaint généralement du peu de
vigueur qu'on voit aujourd'hui dans la
circulation du commerce : il faudroit fe
plaindre du peu d'amour qu'on a pour les
arts * .
La recherche des commodités de la vie
& la jouiffance des plaifirs délicats font
devenues une occupation férieufe , & femblent
confondre prefque tous les états.
Quand un Artiſte a travaillé pour les
commodités d'autrui , il abandonne fon
talent , & emploie fon gain à faire travailler
pour les fiennes .
Les fages politiques qui ont cherché à
introduire le luxe , ont mal réuffi ....
( Пy a ici une lacune ) . ༡
L'excès du luxe ne peut pas nuire ;
cela n'eft vrai en bonne politique qu'en
fuppofant qu'an Marchand qui tiendra
table ouverte & donnera des concerts
ne fermera pas fa boutique ; qu'un Tailleur
qui roulera carroffe , ne ceffera pas
de faire des habits * ; mais le nombre des
Je crois que cette partie eft très- cultivée à
bien des égards .
* Le fameux P .... fait plus d'habits & d'envois
* A v
10 MERCURE DE FRANCE.
ouvriers diminuant tous les jours , on eft
obligé d'augmenter le prix des marchandifes'
, & là même d'en rendre la confompar
mation plus difficile . Rien ne prouve mieux
la richeffe d'un Etat , ou la circulation du
commerce , que le bon marché auquel on
achete tout ce qui fert aux befoins & aux
commodités de la vie . * Ainfi l'abus du
luxe ne confifte pas en ce qu'on dépenfe
trop ; mais en ce que , par un faux éclat
qu'on attache au luxe , on méprife , ou du
moins on délaiffe les arts , & on ne travaille
pas affez .
Le rapport intime d'un luxe exceffif
avec la décadence des arts , eft une de ces
vérités qui ne font pas affez connues ; les
conféquences de l'un à l'autre ne font
pas
auffi éloignées qu'elles le paroiffent.
A peine a-t- on acquis un état au-deffus
du commun du peuple , qu'on afpire à
fentir toute la fineffe que l'imagination a
inventée dans les plaifirs de pur agrément.
On veut être auffi -tôt Peintre , Poëte &
qu'il n'en a jamais faits , quoiqu'il ait depuis longtems
équipage , & le nombre de fes garçons augmente
toutes les années.
* Les provinces de France où on vit à meilleur
compte , font au contraire les moins riches , &
c'eft dans les villes où le commerce fleurit le
plus , que tout eft le plus cher.
AVRIL. 1755. II
Muficien : on aime ces talens , parce qu'ils
font rares , & qu'ils fervent beaucoup à la
parure de l'efprit : auffi nous donnent - ils
lieu de connoître la meſure des lumieres
générales , & la trempe du goût .
Rien n'eft plus commun que de trouver
ce qu'on appelle des connoiffeurs en Peinture
, en Poëfie & en Mufique , mais on
trouve rarement des gens qui fçachent
diftinguer feulement un tableau de Raphael
d'avec un de Teniers ; on parle de
coloris & de coftume fans fçavoir ce que
ces mots fignifient . En voici la preuve.
Vanloo ou Reftout trouveront deux mille
livres d'un ouvrage qui leur aura coûté
un an de travail : un barbouilleur de cabinets
& d'alcoves gagnera dix ou douze
mille livres dans cet intervalle. Tout Paris
s'empreffera de voir des peintures groffieres
qui tapifferont le bureau ou la falle
à manger d'un particulier * ; peu de monde
ira vifiter des chefs- d'oeuvres expofés au
vieux Louvre.
On fe pique de fe connoître en poëfie ,
& de l'aimer. M. de Crébillon donne une
tragédie nouvelle ; on en parle le premier
jour à un fouper : d'ailleurs on n'eft pas au
* Cette accufation eft exagérée . Le public a
couru voir en foule les tableaux expoſés dans le
dernier fallon.
A vj
12 MERCURE DE FRANCE .
tant affecté de cet événement qu'on l'étoit
autrefois d'un quatrain de Benferade.
On s'attache encore plus à prouver fon
goût pour la mufique ; cependant l'auteur
de Titon & l'Aurore expofe au goût du
public une Paftorale languedocienne ; on
la trouve d'abord froide , languiffante , &
d'une bizarrerie infoutenable ; la falle du
fpectacle eft deferte pendant un tems.
Quelques perfonnes dont le bon goût ne
peut être contredit , ayant difcerné la tendreffe
naïve & touchante qui regne dans
cet agréable ouvrage , en ont empêché la
chûte.
Théfée fervira mieux d'exemple . En
vain les bons juges ont admiré la profonde
harmonie de cet Opéra mâle & vigoureux ,
ils n'ont pu garantir Lulli de l'infulte qu'on
a faite à fes cendres. On a écouté de fangfroid
les fons raviffans de la charmante
Fel & de l'incomparable Jeliotte , les nobles
tranfports de Mlle Chevalier , & les
reftes précieux des accens majestueux de
Chaffe ; à peine a-t-on encouragé par quelques
applaudiffemens Mlle Davaux , qui
par les progrès qu'elle a faits depuis quel
que tems , donne de fi grandes efpérances.
La mufique de Lulli a été goutée par trop
de monde ; c'est pourquoi elle ne l'eft plus
AVRIL. 1755.
13
tant aujourd'hui . S'il étoit auffi facile
d'acquerir les talens que de fe revêtir d'une
nouvelle parure , les arts changeroient
comme les modes ; le nombre des connoiffeurs
fe multiplieroit avec rapidité ; &
comme pour un bon connoiffeur il y en a
cent de mauvais , le goût feroit immolé ,
plutôt qu'il ne l'eft , à la pluralité des fuffrages
: car il ne faut pas croire ce qui fe
dit vulgairement , que les changemens du
goût font le fruit de l'inconftance ; nous
devons dire au contraire , que l'inconf
tance eft l'afyle du goût . La délicateſſe &
la fenfibilité qui le caractériſent , le rendent
incompatible avec cette foule tranchante
d'afpirans préfomptueux dont il eft affiégé :
il fuit , il fe déguife , il invente ; mais
toujours également pourfuivi , il eft contraint
de céder à la force , il difparoît.
La face de la terre fe couvre de ténébres.
A des fiécles éclairés fuccédent des
tems de barbarie , où les hommes connoiffent
à peine les loix de l'humanité. L'hiftoire
nous a laiffé deux époques d'un pareil
defordre qu'il feroit à fouhaiter que
la postérité n'eût pas à nous accufer d'avoir
commencé la troifiéme ! Pour éviter
cette accufation , nous ne fçaurions trop
nous attacher à connoître les véritables
talens , & à n'honorer & à ne récompen14
MERCURE DE FRANCE.
fer que ceux -là . Bien des perfonnes qui
vivent dans le découragement , feront valoir
des talens qu'ils facrifient à l'incerti
tude des récompenfes : nous mettrons un
frein au mauvais goût , ceux qui n'auront
point de talent pour un genre en embrafferont
quelque autre qui leur fera profitable,
&
peu à pen
, chacun
rentrant
dans
fa
fphere & confultant fon génie , travaillera
pour fa patrie en travaillant pour lui-même.
SUR LE GOU T.
A décadence du goût contre laquelle
L'on
on avoit commencé à s'élever fur les
dernieres années de Louis XIV , eft aujourd'hui
fenfible. La fcience eft devenue
portative , elle eft renfermée dans cinq
ou fix volumes in- 12 : on pourroit prédans
peu
elle ne formera qu'un
fumer que
almanach
.
M. de Voltaire fait à Colmar des livres
qui demeurent inconnus , ou ne parviennent
pas au -delà de Thanne & de Scheleftat
. Il continue à fon aife fes Annales de
l'Empire & fon Hiftoire univerfelle , fans
qu'on s'en embarraffe ; le titre même de
fes autres ouvrages eft ignoré.
Il ne paroit prefque plus de plus de livres
nouveaux. L'Auteur ou l'Imprimeur s'y
ruinent , felon que les frais de l'impreffion
tombent fur l'un ou fur l'autre .
La plupart des arts utiles ne fe confervent
que par la routine des vieux ouvriers ;
* Il me femble qu'on ne doit pas fe plaindre de
la quantité ni du débit ; c'eft fur la qualité qu'on
peut fe récrier.
AVRIL. 1755.
•
c'eft fur de tels appuis que roulent nos
manufactures. Les directeurs & les maîtres
ne fçauroient pas conduire leurs travaux
.
+
On fe plaint généralement du peu de
vigueur qu'on voit aujourd'hui dans la
circulation du commerce : il faudroit fe
plaindre du peu d'amour qu'on a pour les
arts * .
La recherche des commodités de la vie
& la jouiffance des plaifirs délicats font
devenues une occupation férieufe , & femblent
confondre prefque tous les états.
Quand un Artiſte a travaillé pour les
commodités d'autrui , il abandonne fon
talent , & emploie fon gain à faire travailler
pour les fiennes .
Les fages politiques qui ont cherché à
introduire le luxe , ont mal réuffi ....
( Пy a ici une lacune ) . ༡
L'excès du luxe ne peut pas nuire ;
cela n'eft vrai en bonne politique qu'en
fuppofant qu'an Marchand qui tiendra
table ouverte & donnera des concerts
ne fermera pas fa boutique ; qu'un Tailleur
qui roulera carroffe , ne ceffera pas
de faire des habits * ; mais le nombre des
Je crois que cette partie eft très- cultivée à
bien des égards .
* Le fameux P .... fait plus d'habits & d'envois
* A v
10 MERCURE DE FRANCE.
ouvriers diminuant tous les jours , on eft
obligé d'augmenter le prix des marchandifes'
, & là même d'en rendre la confompar
mation plus difficile . Rien ne prouve mieux
la richeffe d'un Etat , ou la circulation du
commerce , que le bon marché auquel on
achete tout ce qui fert aux befoins & aux
commodités de la vie . * Ainfi l'abus du
luxe ne confifte pas en ce qu'on dépenfe
trop ; mais en ce que , par un faux éclat
qu'on attache au luxe , on méprife , ou du
moins on délaiffe les arts , & on ne travaille
pas affez .
Le rapport intime d'un luxe exceffif
avec la décadence des arts , eft une de ces
vérités qui ne font pas affez connues ; les
conféquences de l'un à l'autre ne font
pas
auffi éloignées qu'elles le paroiffent.
A peine a-t- on acquis un état au-deffus
du commun du peuple , qu'on afpire à
fentir toute la fineffe que l'imagination a
inventée dans les plaifirs de pur agrément.
On veut être auffi -tôt Peintre , Poëte &
qu'il n'en a jamais faits , quoiqu'il ait depuis longtems
équipage , & le nombre de fes garçons augmente
toutes les années.
* Les provinces de France où on vit à meilleur
compte , font au contraire les moins riches , &
c'eft dans les villes où le commerce fleurit le
plus , que tout eft le plus cher.
AVRIL. 1755. II
Muficien : on aime ces talens , parce qu'ils
font rares , & qu'ils fervent beaucoup à la
parure de l'efprit : auffi nous donnent - ils
lieu de connoître la meſure des lumieres
générales , & la trempe du goût .
Rien n'eft plus commun que de trouver
ce qu'on appelle des connoiffeurs en Peinture
, en Poëfie & en Mufique , mais on
trouve rarement des gens qui fçachent
diftinguer feulement un tableau de Raphael
d'avec un de Teniers ; on parle de
coloris & de coftume fans fçavoir ce que
ces mots fignifient . En voici la preuve.
Vanloo ou Reftout trouveront deux mille
livres d'un ouvrage qui leur aura coûté
un an de travail : un barbouilleur de cabinets
& d'alcoves gagnera dix ou douze
mille livres dans cet intervalle. Tout Paris
s'empreffera de voir des peintures groffieres
qui tapifferont le bureau ou la falle
à manger d'un particulier * ; peu de monde
ira vifiter des chefs- d'oeuvres expofés au
vieux Louvre.
On fe pique de fe connoître en poëfie ,
& de l'aimer. M. de Crébillon donne une
tragédie nouvelle ; on en parle le premier
jour à un fouper : d'ailleurs on n'eft pas au
* Cette accufation eft exagérée . Le public a
couru voir en foule les tableaux expoſés dans le
dernier fallon.
A vj
12 MERCURE DE FRANCE .
tant affecté de cet événement qu'on l'étoit
autrefois d'un quatrain de Benferade.
On s'attache encore plus à prouver fon
goût pour la mufique ; cependant l'auteur
de Titon & l'Aurore expofe au goût du
public une Paftorale languedocienne ; on
la trouve d'abord froide , languiffante , &
d'une bizarrerie infoutenable ; la falle du
fpectacle eft deferte pendant un tems.
Quelques perfonnes dont le bon goût ne
peut être contredit , ayant difcerné la tendreffe
naïve & touchante qui regne dans
cet agréable ouvrage , en ont empêché la
chûte.
Théfée fervira mieux d'exemple . En
vain les bons juges ont admiré la profonde
harmonie de cet Opéra mâle & vigoureux ,
ils n'ont pu garantir Lulli de l'infulte qu'on
a faite à fes cendres. On a écouté de fangfroid
les fons raviffans de la charmante
Fel & de l'incomparable Jeliotte , les nobles
tranfports de Mlle Chevalier , & les
reftes précieux des accens majestueux de
Chaffe ; à peine a-t-on encouragé par quelques
applaudiffemens Mlle Davaux , qui
par les progrès qu'elle a faits depuis quel
que tems , donne de fi grandes efpérances.
La mufique de Lulli a été goutée par trop
de monde ; c'est pourquoi elle ne l'eft plus
AVRIL. 1755.
13
tant aujourd'hui . S'il étoit auffi facile
d'acquerir les talens que de fe revêtir d'une
nouvelle parure , les arts changeroient
comme les modes ; le nombre des connoiffeurs
fe multiplieroit avec rapidité ; &
comme pour un bon connoiffeur il y en a
cent de mauvais , le goût feroit immolé ,
plutôt qu'il ne l'eft , à la pluralité des fuffrages
: car il ne faut pas croire ce qui fe
dit vulgairement , que les changemens du
goût font le fruit de l'inconftance ; nous
devons dire au contraire , que l'inconf
tance eft l'afyle du goût . La délicateſſe &
la fenfibilité qui le caractériſent , le rendent
incompatible avec cette foule tranchante
d'afpirans préfomptueux dont il eft affiégé :
il fuit , il fe déguife , il invente ; mais
toujours également pourfuivi , il eft contraint
de céder à la force , il difparoît.
La face de la terre fe couvre de ténébres.
A des fiécles éclairés fuccédent des
tems de barbarie , où les hommes connoiffent
à peine les loix de l'humanité. L'hiftoire
nous a laiffé deux époques d'un pareil
defordre qu'il feroit à fouhaiter que
la postérité n'eût pas à nous accufer d'avoir
commencé la troifiéme ! Pour éviter
cette accufation , nous ne fçaurions trop
nous attacher à connoître les véritables
talens , & à n'honorer & à ne récompen14
MERCURE DE FRANCE.
fer que ceux -là . Bien des perfonnes qui
vivent dans le découragement , feront valoir
des talens qu'ils facrifient à l'incerti
tude des récompenfes : nous mettrons un
frein au mauvais goût , ceux qui n'auront
point de talent pour un genre en embrafferont
quelque autre qui leur fera profitable,
&
peu à pen
, chacun
rentrant
dans
fa
fphere & confultant fon génie , travaillera
pour fa patrie en travaillant pour lui-même.
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Résumé : REFLEXIONS SUR LE GOUT.
Le texte 'Réflexions sur le goût' met en lumière une décadence du goût et de la science au début du XVIIIe siècle. La science, bien que devenue accessible, est souvent superficielle et réduite à des ouvrages portatifs. Voltaire, par exemple, écrit des livres qui restent inconnus ou ignorés. La publication de nouveaux ouvrages est en déclin, et les arts utiles se maintiennent grâce à la routine des anciens ouvriers. Le commerce et les manufactures souffrent d'un manque de vigueur et d'amour pour les arts. Le luxe est critiqué pour son impact négatif sur les arts et le commerce. L'excès de luxe ne nuit pas tant par la dépense excessive que par le mépris des arts et le manque de travail. Le texte note également une confusion entre les différents états sociaux et une dévaluation des vrais talents artistiques. Le goût pour les arts est superficiel, et les véritables connaisseurs sont rares. Le texte se conclut par un appel à reconnaître et récompenser les vrais talents pour éviter une nouvelle ère de barbarie.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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306
p. 14-15
LES PROGRÈS DE LA MUSIQUE FRANÇOISE. CANTATILLE.
Début :
Ces italiques chants, torrens impétueux, [...]
Mots clefs :
Progrès, Musique française, Cantate, Sonate
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texteReconnaissance textuelle : LES PROGRÈS DE LA MUSIQUE FRANÇOISE. CANTATILLE.
LES PROGRES
DE LA MUSIQUE FRANÇOISE.
C
CANTA TILLE..
Es italiques chants , torrens impétueux ,
Rentrés au lieu de leur naiffance ,
Reffemblent au Nil orageux ,
Qui fe retire , & laiffe après lui l'abondance.
Déja de nos nouveaux tréfors
Nous fçavons faire un doux ufage ;
Que le fuccès nous encourage
A tenter de plus grands efforts.
Le plaifant même eſt agréable ,
Semé de traits ingénieux ;
AVRIL.
1755. 15
Des Dieux le cercle refpectable ,
De Momus applaudit les jeux.
L'Ariette légere & la vive Cantate ,
Par leur doux badinage ont égayé ces lieux ;
A de fçavans écarts la rapide Sonate
A formé par degré notre oreille & nos yeux ;
Et ce burleſque harmonieux
Dont l'enſemble nous bleffe , & dont le chant
nous flate ,
Sur la fcene autoriſe un vol audacieux.
Confervons ce noble lyrique
Qui fut l'ame de nos accords ;
Mais de la faillie italique
Adoptons les brillans tranſports.
Du nocher qui craint le naufrage ,
Fuyons fur-tout le trifte fort ;,
Il n'ofe quitter le rivage ,
Et l'ennui le conſume au port.
DE LA MUSIQUE FRANÇOISE.
C
CANTA TILLE..
Es italiques chants , torrens impétueux ,
Rentrés au lieu de leur naiffance ,
Reffemblent au Nil orageux ,
Qui fe retire , & laiffe après lui l'abondance.
Déja de nos nouveaux tréfors
Nous fçavons faire un doux ufage ;
Que le fuccès nous encourage
A tenter de plus grands efforts.
Le plaifant même eſt agréable ,
Semé de traits ingénieux ;
AVRIL.
1755. 15
Des Dieux le cercle refpectable ,
De Momus applaudit les jeux.
L'Ariette légere & la vive Cantate ,
Par leur doux badinage ont égayé ces lieux ;
A de fçavans écarts la rapide Sonate
A formé par degré notre oreille & nos yeux ;
Et ce burleſque harmonieux
Dont l'enſemble nous bleffe , & dont le chant
nous flate ,
Sur la fcene autoriſe un vol audacieux.
Confervons ce noble lyrique
Qui fut l'ame de nos accords ;
Mais de la faillie italique
Adoptons les brillans tranſports.
Du nocher qui craint le naufrage ,
Fuyons fur-tout le trifte fort ;,
Il n'ofe quitter le rivage ,
Et l'ennui le conſume au port.
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Résumé : LES PROGRÈS DE LA MUSIQUE FRANÇOISE. CANTATILLE.
En 1755, le texte 'Les Progrès de la Musique Françoise' examine l'évolution de la musique française. Il compare les chants italiens à un fleuve impétueux qui, après s'être retiré, laisse une abondance derrière lui. Les nouvelles créations musicales françaises gagnent en popularité et encouragent à poursuivre les efforts pour atteindre de plus grands succès. Même les plaisanteries musicales sont appréciées lorsqu'elles sont ingénieuses. Le texte décrit divers genres musicaux comme l'ariette légère, la cantate vive, la sonate rapide et l'harmonie burlesque, qui enrichissent l'oreille et l'œil des auditeurs. Il recommande de conserver le lyrique noble, âme des accords, tout en adoptant les transports brillants de la musique italienne. Enfin, il met en garde contre le triste sort de celui qui, par peur du naufrage, préfère rester au port et se consume d'ennui.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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307
p. 158-160
MUSIQUE.
Début :
Le sieur Lanzetti, Ordinaire de la musique de S. M. le Roi de Sardaigne, [...]
Mots clefs :
Violon, Flûte
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MUSIQUE.
MUSIQUE.
E fieur Lanzetti , Ordinaire de la mu-
Lfique de S. M. le Roi de Sardaigne ,
fait graver préfentement un quatrième
oeuvre de fix nouvelles fonates pour le
violoncelle , & un cinquiéme oeuvre de
fix duo à parties féparées , pour le même
inftrument , dont le deuxième deffus peut
fe jouer fur le violon , baffe de viele , &
baffon. Il avertit le Public que les deuxiéme
& troifiéme oeuvres de fonates pour le
violoncelle qu'on a fait graver à Paris,
fous fon nom & à fon infçu , font pleins
de fautes , contiennent même quelques
piéces qui ne font point de lui , & qu'il
compte les redonner par la fuite corrigées
AVRIL. 1755.
& comme il les a faits. Il demeure rue des
Bons Enfans , à l'hôtel d'Orléans , vis- àvis
le paffage du Cloître S. Honoré , où
on trouvera inceffamment les fufdits cuvres.
METHODE RAISONNE'E , pour apprendre
la mufique d'une façon plus claire & plus
précife , à laquelle on joint l'étendue de
lá flûte traverfiere , du violon , du pardeffus
de viole , de la vielle & de la mufette
; leur accord , quelques obfervations
fur la touche defdits inftrumens , & des
leçons fimples , mefurées & variées , fuivies
d'un recueil de plus de cent airs en
duo , choifis , faciles , & connus pour la
plupart , propres pour la flûte traverſiere ,
le violon & le par- deffus de viole , & mis
à l'ufage de la vielle & de la mufette par
des clefs fuppofées de tranfpofitions. Ou
vrage fait pour la commodité des maîtres
& l'utilité des écoliers ; dédié à M. le
Marquis de Montpezat , Lieutenant de
Roi de la province de Languedoc , l'un
des quatre premiers Barons du Dauphiné ;
par M. Bordet , maître de flûte traverfiere.
Livre premier , gravé par Labaffée ; prix
en blanc 6 livres. A Paris , chez l'Auteur ,
rue du Ponceau , la deuxième porte à droite
en entrant par la rue Saint Denis ; Bayard ,
160 MERCURE DE FRANCE .
Marchand , rue Saint Honoré , à la Regle
d'or ; Vernadé , Marchand , rue du Roule ,
à la Croix d'or'; Mlle Caftagneri , rue des
Prouvaires , à la Mufique royale.
E fieur Lanzetti , Ordinaire de la mu-
Lfique de S. M. le Roi de Sardaigne ,
fait graver préfentement un quatrième
oeuvre de fix nouvelles fonates pour le
violoncelle , & un cinquiéme oeuvre de
fix duo à parties féparées , pour le même
inftrument , dont le deuxième deffus peut
fe jouer fur le violon , baffe de viele , &
baffon. Il avertit le Public que les deuxiéme
& troifiéme oeuvres de fonates pour le
violoncelle qu'on a fait graver à Paris,
fous fon nom & à fon infçu , font pleins
de fautes , contiennent même quelques
piéces qui ne font point de lui , & qu'il
compte les redonner par la fuite corrigées
AVRIL. 1755.
& comme il les a faits. Il demeure rue des
Bons Enfans , à l'hôtel d'Orléans , vis- àvis
le paffage du Cloître S. Honoré , où
on trouvera inceffamment les fufdits cuvres.
METHODE RAISONNE'E , pour apprendre
la mufique d'une façon plus claire & plus
précife , à laquelle on joint l'étendue de
lá flûte traverfiere , du violon , du pardeffus
de viole , de la vielle & de la mufette
; leur accord , quelques obfervations
fur la touche defdits inftrumens , & des
leçons fimples , mefurées & variées , fuivies
d'un recueil de plus de cent airs en
duo , choifis , faciles , & connus pour la
plupart , propres pour la flûte traverſiere ,
le violon & le par- deffus de viole , & mis
à l'ufage de la vielle & de la mufette par
des clefs fuppofées de tranfpofitions. Ou
vrage fait pour la commodité des maîtres
& l'utilité des écoliers ; dédié à M. le
Marquis de Montpezat , Lieutenant de
Roi de la province de Languedoc , l'un
des quatre premiers Barons du Dauphiné ;
par M. Bordet , maître de flûte traverfiere.
Livre premier , gravé par Labaffée ; prix
en blanc 6 livres. A Paris , chez l'Auteur ,
rue du Ponceau , la deuxième porte à droite
en entrant par la rue Saint Denis ; Bayard ,
160 MERCURE DE FRANCE .
Marchand , rue Saint Honoré , à la Regle
d'or ; Vernadé , Marchand , rue du Roule ,
à la Croix d'or'; Mlle Caftagneri , rue des
Prouvaires , à la Mufique royale.
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Résumé : MUSIQUE.
Le texte annonce deux publications musicales. Le sieur Lanzetti, musicien du Roi de Sardaigne, publie un quatrième ouvrage de six nouvelles sonates pour violoncelle et un cinquième ouvrage de six duos pour violoncelle, certains pouvant être joués sur d'autres instruments comme le violon, la basse de viole et le basson. Lanzetti corrige les erreurs et les pièces non authentiques des deuxième et troisième œuvres de sonates pour violoncelle, gravées à Paris, et prévoit de les republier. Ses œuvres sont disponibles rue des Bons Enfants, à l'hôtel d'Orléans. Par ailleurs, une 'Méthode raisonnée' pour apprendre la musique est présentée. Elle inclut l'étendue de divers instruments comme la flûte traversière, le violon, le pardeffus de viole, la vielle et la musette. Cette méthode propose des observations sur la touche des instruments et des leçons simples et variées, suivies d'un recueil de plus de cent airs en duo. Ces airs sont adaptés à plusieurs instruments et peuvent être joués sur la vielle et la musette grâce à des clefs de transposition. L'ouvrage, dédié au Marquis de Montpezat, est écrit par M. Bordet, maître de flûte traversière, et gravé par Labaffée. Il est vendu six livres et disponible chez plusieurs marchands à Paris.
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308
p. 160-163
CLAVECIN OCULAIRE. LETTRE de M. Rondet, Maître de Mathématiques, sur un article de la réponse du R. P. Laugier, dans le Mercure d'Octobre dernier, aux remarques de M. Frezier, dans celui de Juillet 1754.
Début :
M. R. P. Il y a dix à douze ans que regardant le [...]
Mots clefs :
Clavecin, Couleurs, Mathématiques
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : CLAVECIN OCULAIRE. LETTRE de M. Rondet, Maître de Mathématiques, sur un article de la réponse du R. P. Laugier, dans le Mercure d'Octobre dernier, aux remarques de M. Frezier, dans celui de Juillet 1754.
CLAVECINOCULAIRE.
LETTRE de M. Rondet , Maître de Mathématiques
, fur un article de la réponse
du R. P. Laugier , dans le Mercure
d'Octobre dernier , aux remarques de M..
Frezier , dans celui de Juillet 1754.
Ik
M. R. P.
Ly a dix à douze ans que regardant le
R. P. Caftel comme un des plus grands
Phyficiens & des plus profonds Géometres
de l'Europe , vous voulûtes avoir un
maître de fa main pour une perfonne à laquelle
vous vous intéreffiez . Le choix tombafur
moi , & vous fûtes étonné des progrès
que je lui fis faire en quatre mois .
Cela me donna lieu d'avoir avec vous
quelques conférences , où vous ne cefliez
d'admirer la méthode de la Mathématique
univerfelle.
Vous me parliez même avec extafe de
l'invention du clavecin oculaire , & de la
maniere frappante dont l'auteur en avoit
AVRIL 1755. 161
démontré la théorie , fans doute après les
lettres que ce R. P. avoit écrites à l'illuftre
Préſident de Montefquieu , dans les Mercures
de 1735. Il avoit gagné le public
& les plus opiniâtres étoient convaincus.
Jugez quelle a été ma furpriſe , lorf
qu'en lifant votre réponſe aux remarques
de M. Frezier , j'ai trouvé ces mots : l'idée
d'un clavecin oculaire ne peut trouver place
que dans une imagination féconde en fingularité
, mais peu amie du vrai & du folide.
1
Sans doute , que le P, Caftel a une imagination
féconde en fingularité , c'eft un
don du Ciel affez rare pour être refpecté ;
mais il n'eft pas ami du vrai & du folide ,
& la preuve s'en tire de l'invention de fon
clavecin cependant cette imagination l'a
fait admettre dans la Société de Londres
quoiqu'adverfaire décidé du grand Newton.
Elle lui a attiré des éloges d'une
Académie plus reculée encore , & par là
mêmeplus impartiale , celle de Peterſbourg.
Elle a produit un cours de Phyfique qui
fe dicte publiquement à Paris & ailleurs ;
elle a réuni les fuffrages de plufieurs illuftres
de toutes les nations ; de M. de
Voltaire entr'autres , lui qui loue fi peu.
En quoi donc le clavecin oculaire décele-
t-il une imagination peu amie du vrai
& du folide ? N'eft- il pas vrai que les
162 MERCURE DE FRANCE:
couleurs ont entr'elles des rapports appré
ciables , auffi précisément que ceux des
fons ? C'eſt une fingularité démontrée :
n'eft- il pas vrai les couleurs vont enque
tr'elles par teintes , demi- teintes , & quarts
de teintes ; comme les fons par tons demi-
tons , & quarts de tons ? c'eſt encore
une fingularité demontrée : & ce qui eft
encore plus fingulier , même unique , quoiqu'également
démontré , qu'il y a juftement,
& ni plus ni moins de couleurs fenfibles
à la vûe que de fons fenfibles à
l'oreille . De plus n'eft- il pas vrai que la
variété des couleurs plaît comme la variété
des fons que ces fons ayant entr'eux des
rapports fixes , on y peut mettre de l'harmonie
? que ce n'eft donc plus qu'une affaire
de goût , de pratique , de méchanique
, de faire jouer les couleurs comme
les fons qu'un clavier peut produire cet
effet , tant pour le choix & le brillant des
couleurs , que pour la régularité & l'efpéce
des mouvemens ? & que ce jeu peut
être pouffé par les lumieres & les ténébres ,
artiftement ménagées, à une perfection furprenante
?
Il y aura donc très-réellement & à la
lettre une mufique vifible , comme il y en
a une acoustique. Quant au folide , il eft
le même que celui de la mufique ordiAVRI
L. 1755 163
naire , & c'eft un plaifir de plus dont l'inventeur
fait préfent aux hommes ; mais
il y a plus , c'eft aux Peintres , & fur-tout
aux Teinturiers que j'en appelle ; ceux qui
font plus intelligens peuvent dire de quel
avantage eft pour leur art la nouvelle
théorie des couleurs .
Je vous eftime trop . fincerement
pour
croire que ma franchiſe vous offenfe , & ce
n'eft que par la force de cette eftime que
j'ai cru devoir prévenir un certain public
contre le jugement d'un homme d'efprit
qui s'eſt fait un nom.
J'ai l'honneur d'être , & c.
RONDET.
LETTRE de M. Rondet , Maître de Mathématiques
, fur un article de la réponse
du R. P. Laugier , dans le Mercure
d'Octobre dernier , aux remarques de M..
Frezier , dans celui de Juillet 1754.
Ik
M. R. P.
Ly a dix à douze ans que regardant le
R. P. Caftel comme un des plus grands
Phyficiens & des plus profonds Géometres
de l'Europe , vous voulûtes avoir un
maître de fa main pour une perfonne à laquelle
vous vous intéreffiez . Le choix tombafur
moi , & vous fûtes étonné des progrès
que je lui fis faire en quatre mois .
Cela me donna lieu d'avoir avec vous
quelques conférences , où vous ne cefliez
d'admirer la méthode de la Mathématique
univerfelle.
Vous me parliez même avec extafe de
l'invention du clavecin oculaire , & de la
maniere frappante dont l'auteur en avoit
AVRIL 1755. 161
démontré la théorie , fans doute après les
lettres que ce R. P. avoit écrites à l'illuftre
Préſident de Montefquieu , dans les Mercures
de 1735. Il avoit gagné le public
& les plus opiniâtres étoient convaincus.
Jugez quelle a été ma furpriſe , lorf
qu'en lifant votre réponſe aux remarques
de M. Frezier , j'ai trouvé ces mots : l'idée
d'un clavecin oculaire ne peut trouver place
que dans une imagination féconde en fingularité
, mais peu amie du vrai & du folide.
1
Sans doute , que le P, Caftel a une imagination
féconde en fingularité , c'eft un
don du Ciel affez rare pour être refpecté ;
mais il n'eft pas ami du vrai & du folide ,
& la preuve s'en tire de l'invention de fon
clavecin cependant cette imagination l'a
fait admettre dans la Société de Londres
quoiqu'adverfaire décidé du grand Newton.
Elle lui a attiré des éloges d'une
Académie plus reculée encore , & par là
mêmeplus impartiale , celle de Peterſbourg.
Elle a produit un cours de Phyfique qui
fe dicte publiquement à Paris & ailleurs ;
elle a réuni les fuffrages de plufieurs illuftres
de toutes les nations ; de M. de
Voltaire entr'autres , lui qui loue fi peu.
En quoi donc le clavecin oculaire décele-
t-il une imagination peu amie du vrai
& du folide ? N'eft- il pas vrai que les
162 MERCURE DE FRANCE:
couleurs ont entr'elles des rapports appré
ciables , auffi précisément que ceux des
fons ? C'eſt une fingularité démontrée :
n'eft- il pas vrai les couleurs vont enque
tr'elles par teintes , demi- teintes , & quarts
de teintes ; comme les fons par tons demi-
tons , & quarts de tons ? c'eſt encore
une fingularité demontrée : & ce qui eft
encore plus fingulier , même unique , quoiqu'également
démontré , qu'il y a juftement,
& ni plus ni moins de couleurs fenfibles
à la vûe que de fons fenfibles à
l'oreille . De plus n'eft- il pas vrai que la
variété des couleurs plaît comme la variété
des fons que ces fons ayant entr'eux des
rapports fixes , on y peut mettre de l'harmonie
? que ce n'eft donc plus qu'une affaire
de goût , de pratique , de méchanique
, de faire jouer les couleurs comme
les fons qu'un clavier peut produire cet
effet , tant pour le choix & le brillant des
couleurs , que pour la régularité & l'efpéce
des mouvemens ? & que ce jeu peut
être pouffé par les lumieres & les ténébres ,
artiftement ménagées, à une perfection furprenante
?
Il y aura donc très-réellement & à la
lettre une mufique vifible , comme il y en
a une acoustique. Quant au folide , il eft
le même que celui de la mufique ordiAVRI
L. 1755 163
naire , & c'eft un plaifir de plus dont l'inventeur
fait préfent aux hommes ; mais
il y a plus , c'eft aux Peintres , & fur-tout
aux Teinturiers que j'en appelle ; ceux qui
font plus intelligens peuvent dire de quel
avantage eft pour leur art la nouvelle
théorie des couleurs .
Je vous eftime trop . fincerement
pour
croire que ma franchiſe vous offenfe , & ce
n'eft que par la force de cette eftime que
j'ai cru devoir prévenir un certain public
contre le jugement d'un homme d'efprit
qui s'eſt fait un nom.
J'ai l'honneur d'être , & c.
RONDET.
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Résumé : CLAVECIN OCULAIRE. LETTRE de M. Rondet, Maître de Mathématiques, sur un article de la réponse du R. P. Laugier, dans le Mercure d'Octobre dernier, aux remarques de M. Frezier, dans celui de Juillet 1754.
La lettre de M. Rondet, Maître de Mathématiques, répond à un article du R. P. Laugier publié dans le Mercure d'octobre 1754, qui critiquait les remarques de M. Frezier de juillet 1754. Rondet rappelle que le R. P. Laugier l'avait autrefois admiré pour ses compétences en mathématiques et son travail avec une personne recommandée par lui. Ils avaient discuté de la méthode de la mathématique universelle et de l'invention du clavecin oculaire, dont la théorie avait été démontrée par le R. P. Castel. Rondet exprime sa surprise face à la critique du R. P. Laugier, qui décrivait l'idée du clavecin oculaire comme une singularité peu amie du vrai et du solide. Rondet défend l'invention en soulignant les reconnaissances obtenues par le R. P. Castel, notamment son admission à la Société de Londres et les éloges de l'Académie de Petersbourg. Il mentionne également les cours de physique dictés par Castel et les suffrages de plusieurs illustres personnes, y compris Voltaire. Rondet argue que les couleurs ont des rapports appréciables entre elles, tout comme les sons, et que cette singularité a été démontrée. Il explique que les couleurs et les sons suivent des rapports fixes permettant l'harmonie et que le clavecin oculaire peut produire un effet similaire à celui d'un clavier musical. Il conclut en affirmant que cette invention offre un plaisir supplémentaire et un avantage pour les peintres et les teinturiers, tout en appelant à un jugement plus éclairé sur la nouvelle théorie des couleurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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309
p. 177
OPERA.
Début :
L'Académie royale de musique a fermé son théatre le 15 Mars par Castor & [...]
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texteReconnaissance textuelle : OPERA.
OPERA.
114
'Académie royale de mufique a fermé
L for theatre le 15 Mars par Caftor &
Pollux , Tragédie qu'elle a donnée trois
fois pour les acteurs. Elle avoit repréſenté
la veille Thefée qu'elle continuera après
Pâques.
114
'Académie royale de mufique a fermé
L for theatre le 15 Mars par Caftor &
Pollux , Tragédie qu'elle a donnée trois
fois pour les acteurs. Elle avoit repréſenté
la veille Thefée qu'elle continuera après
Pâques.
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310
p. 193-194
OPERA COMIQUE.
Début :
Le 15, on donna sur ce théatre les Jeunes Mariés. On les annonça comme [...]
Mots clefs :
Spectacle, Opéra comique
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texteReconnaissance textuelle : OPERA COMIQUE.
OPERA COMIQUE.
Les
E is , on donna fur ce théatre les Jeunes
Maries. On les annonça comme
une nouveauté , mais ils ne font que remis
: c'eſt un ancien Opéra comique de
M. Favart . On ne peut s'y méprendre ; il
eft trop bien fait pour être d'un autre .
On l'a joué le 16 , le 17 , le 18 & le
19 , avec les Troqueurs , & Jerôme &
Fanchonnette , que l'on a continués jufqu'au
Samedi 22 , jour de la cloture de
ce fpectacle. Les Troqueurs ont toujours
charmé les connoiffeurs , Fanchonnette a
conftamment diverti le public ; & la falle
tous les jours pleine , a fait rite M. Monet.
O
Na donné le Mardi 18 Mars , la
premiere repréſentation
du Triomphe
de l'Amour conjugal ; fpectacle tiré
d'Alcefte , par le fieur Servandoni , Peintre
& Architecte ordinaire du Roi.
I
194 MERCURE DE FRANCE.
Les premieres repréfentations d'un fi
grand fpectacle font toujours imparfaites.
Nous attendrons que celui- ci ait été exécuté
dans toutes les parties & dans l'exacte
précifion qu'il exige , avant que d'en dire
notre fentiment , ou plutôt celui du public ,
que nous devons prendre pour regle .
Les
E is , on donna fur ce théatre les Jeunes
Maries. On les annonça comme
une nouveauté , mais ils ne font que remis
: c'eſt un ancien Opéra comique de
M. Favart . On ne peut s'y méprendre ; il
eft trop bien fait pour être d'un autre .
On l'a joué le 16 , le 17 , le 18 & le
19 , avec les Troqueurs , & Jerôme &
Fanchonnette , que l'on a continués jufqu'au
Samedi 22 , jour de la cloture de
ce fpectacle. Les Troqueurs ont toujours
charmé les connoiffeurs , Fanchonnette a
conftamment diverti le public ; & la falle
tous les jours pleine , a fait rite M. Monet.
O
Na donné le Mardi 18 Mars , la
premiere repréſentation
du Triomphe
de l'Amour conjugal ; fpectacle tiré
d'Alcefte , par le fieur Servandoni , Peintre
& Architecte ordinaire du Roi.
I
194 MERCURE DE FRANCE.
Les premieres repréfentations d'un fi
grand fpectacle font toujours imparfaites.
Nous attendrons que celui- ci ait été exécuté
dans toutes les parties & dans l'exacte
précifion qu'il exige , avant que d'en dire
notre fentiment , ou plutôt celui du public ,
que nous devons prendre pour regle .
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Résumé : OPERA COMIQUE.
Du 16 au 19 mars, le théâtre de l'Opéra Comique a présenté 'Les Jeunes Mariés', un opéra comique de M. Favart, accompagné de 'Les Troqueurs' et 'Jérôme et Fanchonette'. Cette dernière pièce a continué jusqu'au 22 mars. 'Les Troqueurs' ont été appréciés par les connaisseurs, tandis que 'Fanchonnette' a diverti le public, assurant une salle comble et satisfaisant M. Monet. Le 18 mars, le 'Triomphe de l'Amour conjugal', adaptation d'Alceste par Servandoni, a été présenté pour la première fois. Servandoni, peintre et architecte du Roi, a réalisé cette œuvre. Le Mercure de France a souligné que les premières représentations d'un grand spectacle sont souvent imparfaites et préfère attendre une exécution complète avant de donner son avis.
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311
p. 194-196
CONCERTS SPIRITUELS.
Début :
Après la mort du sieur Royer, Inspecteur du Concert spirituel, avec le [...]
Mots clefs :
Concert, Choeur, Concert spirituel
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : CONCERTS SPIRITUELS.
CONCERTS SPIRITUELS.
Près la mort du fieur Royer , Inf-
A pecteur du Concert fpirituel , avec le
fieur Capperan , ce dernier a fait choix
du fieur Mondonville , fi connu par fes talens
& fur-tout par fes moters , pour
remplacer le fieur Royer. Ce Concert demeure
en fociété entre la veuve & ces
deux Meffieurs , qui par leurs foins ne
laiffent rien à defirer au public.
> Le Dimanche de la Paffion , 16 Mars ,
le concert commença par une fymphonie
de M. Martin ; enfuite Omnes gentes , motet
à grand choeur de M. Cordelet ; le
Signor Avolio joua un concerto de violon
. On donna après Diligam te , motet à
grand choeur de M. Giles , où Mlle Chevalier
chanta le récit Beata gens , de M. de
Lalande. Mme Pompeati chanta deux airs
Italiens avec l'applaudiffement général . Le
F 195 AVRIL. ~ 1755.
moter à
concert finit par Cæli enarrant
,
grand choeur de M. de Mondonville
. Mlle
Chevalier
, & M. Richer , Page de la mufique
du Roi , chanterent
le duo Non funt
loquela , & furent juftement
applaudis .
Le Mardi 18 le concert commença par
une fymphonie nouvelle de M. Davefne ;
enfuite Cantate Domino , motet à grand
choeur du même auteur. Mlle Duperey
chanta un petit moter ; enfuite Confitebor
motet à grand choeur de M. de Lalande ,
où Mlle Chevalier chanta feule . M. Canavas
joua un concerto . Le concert finit par
In exitu , motet nouveau à grand choeur de
M. de Mondonville , qui eut l'approbation
des connoiffeurs. Ils y ont reconnu les traits
& les tableaux du grand maître.
Le Vendredi de la Paffion , 21 Mars ,
le concert commença par une fymphonie
enfuite Exaltabo te , moter à grand choeur
de M. de Lalande. Mme Pompeati chanta
deux airs Italiens avec le même fuccès. M.
Guenin joua un concerto de violon . Le
concert finit par In exitu , motet nouveau
à grand choeur de M. de Mondonville .
Mlle Chevalier , Mrs Benoît , Poirier &
Befche chanterent feuls .
Le Dimanche , jour des Rameaux , 23
Mars , le concert commença' par une fymphonie
; enfuite Diligam te , motet à grand
I ij
196 MERCURE DE FRANCE.
choeur de M. Madin. M. Jannfon , âgé de
13 ans , joua une fonate de violoncelle , &
charma toute l'affemblée . Enfuite Deus venerunt
gentes , motet à grand choeur de M.
Fanton , qui eut tout le fuccès qu'il métite.
On eut la fatisfaction d'y applaudir
Mlle Fel , qui parut pour la premiere fois ;
une indifpofition avoit privé le public du
plaifir de l'entendre plutôt. Elle chanta
feule un petit motet. Le concert finit par
De profundis , de M. Mondonville , & renvoya
tous les auditeurs très -fatisfaits .
Près la mort du fieur Royer , Inf-
A pecteur du Concert fpirituel , avec le
fieur Capperan , ce dernier a fait choix
du fieur Mondonville , fi connu par fes talens
& fur-tout par fes moters , pour
remplacer le fieur Royer. Ce Concert demeure
en fociété entre la veuve & ces
deux Meffieurs , qui par leurs foins ne
laiffent rien à defirer au public.
> Le Dimanche de la Paffion , 16 Mars ,
le concert commença par une fymphonie
de M. Martin ; enfuite Omnes gentes , motet
à grand choeur de M. Cordelet ; le
Signor Avolio joua un concerto de violon
. On donna après Diligam te , motet à
grand choeur de M. Giles , où Mlle Chevalier
chanta le récit Beata gens , de M. de
Lalande. Mme Pompeati chanta deux airs
Italiens avec l'applaudiffement général . Le
F 195 AVRIL. ~ 1755.
moter à
concert finit par Cæli enarrant
,
grand choeur de M. de Mondonville
. Mlle
Chevalier
, & M. Richer , Page de la mufique
du Roi , chanterent
le duo Non funt
loquela , & furent juftement
applaudis .
Le Mardi 18 le concert commença par
une fymphonie nouvelle de M. Davefne ;
enfuite Cantate Domino , motet à grand
choeur du même auteur. Mlle Duperey
chanta un petit moter ; enfuite Confitebor
motet à grand choeur de M. de Lalande ,
où Mlle Chevalier chanta feule . M. Canavas
joua un concerto . Le concert finit par
In exitu , motet nouveau à grand choeur de
M. de Mondonville , qui eut l'approbation
des connoiffeurs. Ils y ont reconnu les traits
& les tableaux du grand maître.
Le Vendredi de la Paffion , 21 Mars ,
le concert commença par une fymphonie
enfuite Exaltabo te , moter à grand choeur
de M. de Lalande. Mme Pompeati chanta
deux airs Italiens avec le même fuccès. M.
Guenin joua un concerto de violon . Le
concert finit par In exitu , motet nouveau
à grand choeur de M. de Mondonville .
Mlle Chevalier , Mrs Benoît , Poirier &
Befche chanterent feuls .
Le Dimanche , jour des Rameaux , 23
Mars , le concert commença' par une fymphonie
; enfuite Diligam te , motet à grand
I ij
196 MERCURE DE FRANCE.
choeur de M. Madin. M. Jannfon , âgé de
13 ans , joua une fonate de violoncelle , &
charma toute l'affemblée . Enfuite Deus venerunt
gentes , motet à grand choeur de M.
Fanton , qui eut tout le fuccès qu'il métite.
On eut la fatisfaction d'y applaudir
Mlle Fel , qui parut pour la premiere fois ;
une indifpofition avoit privé le public du
plaifir de l'entendre plutôt. Elle chanta
feule un petit motet. Le concert finit par
De profundis , de M. Mondonville , & renvoya
tous les auditeurs très -fatisfaits .
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Résumé : CONCERTS SPIRITUELS.
Après la mort de M. Royer, M. Capperan désigne M. Mondonville pour diriger le Concert Spirituel, en collaboration avec la veuve de Royer. Le Concert Spirituel se distingue par ses efforts pour satisfaire le public. Le 16 mars, le concert débuta avec une symphonie de M. Martin, suivie de motets et d'airs chantés par Mlle Chevalier et Mme Pompeati. Il se conclut par un grand chœur de M. Mondonville. Le 18 mars, une symphonie de M. Davenne ouvrit le concert, incluant des motets de M. Lalande et M. Mondonville. Mlle Duperey et Mlle Chevalier se distinguèrent par leurs performances vocales. Le 21 mars, une symphonie et un motet de M. Lalande inaugurèrent le concert, avec des applaudissements pour Mme Pompeati et M. Guenin. Le 23 mars, jour des Rameaux, une symphonie et des motets de M. Madin et M. Fanton furent interprétés. Mlle Fel fit ses débuts et fut acclamée. Le concert se termina par un motet de M. Mondonville, laissant les auditeurs très satisfaits.
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312
p. 70-76
« J'insere ici le sentiment d'un amateur sur l'art du chant ; il tiendra lieu de l'extrait [...] »
Début :
J'insere ici le sentiment d'un amateur sur l'art du chant ; il tiendra lieu de l'extrait [...]
Mots clefs :
Chant, Musique, Art du chant, Plaisirs, Méthode, Étude
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texteReconnaissance textuelle : « J'insere ici le sentiment d'un amateur sur l'art du chant ; il tiendra lieu de l'extrait [...] »
J'infere ici le fentiment d'un amateur
fur l'art du chant ; il tiendra lieu de l'extrait
que j'en avois promis , & je fuis perfuadé
que le lecteur y gagnera.
L'ART du chant eft compofé avec tant
de méthode & de précifion , que je crois
plus à propos d'expofer les avantages qui
doivent naturellement réfulter de cet
écrit , que d'en donner une analyfe fuperficielle
& inutile. M. Bérard , après avoir
examiné avec une finguliere attention les
organes de la voix , confidérée par rapport
au chant , emploie les deux autres parties
à établir des principes & des régles pour
donner à la Mufique chantante toute l'expreffion
dont elle eft fufceptible ; & afini
de mettre tous les amateurs plus à portée
de profiter des réflexions & des nouvelles
découvertes qu'il venoit de leur offrir , on
trouve à la fin de fon ouvrage un affez
grand nombre d'exemples choifis de tou
tes les efpeces de chant , qui , en répandant
un nouveau jour fur fes principes ,
en rendront l'application facile & l'ufage
invariable. Un pareil ouvrage exécuté par
un homme qui joindroit à un goût fûr &
délicat une expérience confommée , & une
étude réfléchie de fon art , ne pourroit
manquer de produire les effets les plus
utiles. L'accueil que toutes les perfonnes
M A I.
1755 71
éclairées , à qui la Mufique françoiſe eſt
chere , ont fait à l'art du chant , annonce
que le public le recevra volontiers cómme
une production de ce genre. Le premier
avantage qui fe préfente & qui intéreſſe
toute la nation , c'eft que ce livre bien lû
& bien médité , fera enfin connoître à toutes
les perfonnes impartiales , qu'il eft faux
(comme le publient la prévention & l'injuftice
) que le chant françois endorme par
une fade uniformité . Pour peu qu'on réfléchiffe
avec quel foin , avec quel détail l'auteur
enfeigne la maniere d'exprimer les divers
effets de la nature & des paffions , on
fera convaincu qu'il n'y a point de peuple
au monde qui ait autant penfé que nous a
donner à fon chant plus de variété , plus
de vérité & d'analogie avec les différens
objets qu'on fe propofe de préfenter. Mais
ce n'eft point affez pour M. B. d'avoir
contribué à notre gloire , il multiplie encore
& affure nos plaifirs. Jamais le goût
du chant ne fut auffi général qu'il l'eft
aujourd'hui parmi nous : cependant com
bien de perfonnes fe trouvent dans une
efpece d'impoffibilité de fe livrer à une
étude fi flateufe , foit par la rareté des
bons Maîtres , foit par les différentes occupations
, qui ne laiffent que peu de momens
à employer pour les chofes de goût
ou de fimple amufement ?
72 MERCURE
DE FRANCE.
Le préfent que M. B. vient de faire au
public , remédie , du moins en grande partie
, à ces difficultés , qui jufqu'à préfent
avoient été infurmontables
: en effet , les
perfonnes qui font abfolument étrangeres
à la mufique , & celles qui en ont déja une
connoiffance commencée, ne peuvent manquer
de tirer les plus grands fecours de cet
ouvrage , les premieres , conduites par un
Maître qui pendant quelque tems leur developpera
tous les principes de l'art du
chant ; les autres , par leurs propres réflexions
, parviendront
facilement & fûrement
au même but où jufques-là ils n'auroient
pû atteindre qu'avec beaucoup de
peines , & après bien des années . Dans
toutes nos fociétés particulieres où le goût
du chant fait une des principales occupations
, quels avantages ne recueillera-t - on
pas du livre de M. Bérard , pour peu qu'on
acquiere par habitude & par réflexion un
ufage familier de ces principes , au lieu
de ces contre fens fi ordinaires à des perfonnes
peu verfées dans l'art du chant ,
& qui font gémir tous les gens de bon
goût ? par la méthode des nouveaux fignes ,
fi l'on ne parvient pas à la perfection qu'on
ne doit attendre que des grands Maîtres ,
ne fera- t-on pas für du moins de pouvoir
chanter les morceaux même les plus frappans
,
M A I. 1755. 73'
pans , avec le caractere , la vérité & les
agrémens qui leur font propres ?
Parmi toutes les découvertes dont M. Bérard
a enrichi fon ouvrage , celle de l'invention
des fignes nous paroît mériter les plus
grands éloges: jufqu'ici nous avons entendu
nos excellens chanteurs exécuter plufieurs
endroits de nos Opéra avec tant de vérité
& tant de graces , que nous defefpérions
qu'ils puffent être imités ; comme ils devoient
à une étude profonde & réfléchie
des organes de la voix ces traits éclatans
ces paffages heureux qui nous faififfent &
qui nous enlevent , il étoit impoffible à
des perfonnes peu appliquées de faifir leur
fecret. M. Bérard vient de nous découvrir
ce méchanifme curieux , que nous admirions
fans en connoître les refforts , & par
là nous a mis en état de devenir les rivaux
même de ceux que nous n'aurions jamais
ofé regarder que comme nos maîtres . Mais
c'eft principalement aux compofiteurs en
mufique de marquer à l'auteur toute leur
reconnoiffance : quel fupplice n'étoit - ce
pas pour un habile Muficien de voir le mê
me ouvrage , qui dans la bouche d'excellens
acteurs confervoit toutes fes graces ,
défiguré enfuite fouvent au point de ne
pouvoir lui même fe reconnoître ? La méthode
des nouveaux fignes va lui fauver
D
74 MERCURE DE FRANCE.
tous ces dégoûts fi ordinaires dans la capitale
même , & infiniment plus communs
encore dans nos provinces : il peut être
fur à préfent que tous ceux qui voudront
profiter des moyens que M. B. leur offre
rendront les compofitions avec la principale
partie de tous les agrémens qui lui
font propres
.
>
Nous ne pouvons avec bienféance ters
miner cet article fans nous arrêter un mo
ment fur l'Opéra , cette partie fi importan
te de nos plaifirs . Nous accufons la nature
d'être pour nous plus avare que pour nos
peres , on veut que les bons fujets foient
plus rares qu'ils n'ont jamais été , & c'eft
à cette prétendue difette qu'on attribue la
diminution trop fenfible de nos plaifirs
cependant fi nous voulons examiner les
chofes avec attention nous verrons que
le défaut d'art & non pas de fujets , eft la
vraie caufe de cette décadence de talens
dont nous nous plaignons. Depuis bien
des années nous avons vû débuter plus
d'un acteur qui donnoit d'abord les plus
belles efperances , nous nous flations avec
juftice que le tems & l'étude acheveroient
infenfiblement ce que la nature avoit fi
heureuſement commencé ; cependant loin
de voir le talent fe perfectionner & s'ac
croître , il tombe bientôt dans l'oubli , &
MA I.
1755575
nous nous étonnons feulement d'avoir pu
l'admirer. Si l'on veut remonter à la vraie
fource de ce mal , on verra qu'il naît principalement
du peu de foin que nous prenons
de former nos éleves : un jeune acteur
abandonné à lui - même , où fuivant
une routine imparfaite & aveugle , pourrat-
il corriger ou adoucir ce qui peut être
défectueux dans fa voix pourra- t- il ac
querit ces graces touchantes , ces fineſſes
de chant qui font le fruit de l'art le plus
confommé ?
Nous ne pouvons trop les avertir ici
que nos acteurs s'appliquent avec foin à
méditer les principes de M. Bérard fur l'ar❤
ticulation & la prononciation , fur la nouvelle
ortographe de chant qu'il propofe ,
fur la néceffité de doubler de certaines lettres
; mais fur - tout qu'ils faffent un ufage
un peu conftant de tous les fecrets qu'il
leur indique pour l'infpiration & pour
l'expiration , ils fe verront bientôt dédom
magés par les fuffrages du public , des peines
que cette étude pourroit leur caufer.
La méthode qu'on leur propofe , doit d'aurant
plus mériter leur confiance ; qu'elle a
été jufqu'ici le fondement des fuccès de
tous les excellens chanteurs que nous avons
admiré jufqu'aujourd'hui . Ces réflexions
déja confirmées par l'expérience , doivent
Dij
76 MERCURE DE FRANCE.
+
nous faire augurer qu'il eft encore des
moyens de rétablir l'Opéra dans fon ancienne
gloire , du moins pouvons - nous
nous affurer que fi nous manquons de
fujets & par conféquent de plaifirs , nous
ne devons en accufer que nous-mêmes.
On délivre actuellement chez Ch. Ant
Jombert , Libraire , rue Dauphine , le tome
III de l'Architecture françoife . Le to
me IV de cet ouvrage utile ne pourra pa◄
roître que vers la fin de cette année , par
les raifons que l'on verra dans le Profpectus
qui vient d'être publié à ce fujet.
Le même Libraire vient de mettre en
vente un Dictionnaire portatif de l'Ingénieur
, où l'on explique les principaux ter
mes des ſciences les plus néceffaires à un
Ingénieur , fçavoir , l'Arithmétique , l'Algebre
, la Géométrie , l'Architecture civile ,
fa Charpenterie , la Serrurerie , l'Architec
ture hydraulique , l'Architecture militaire,
la Fortification , l'attaque & la défenfe des
places , les mines , l'Artillerie , la Marine ,
la Pyrotechnie . Par M. Belidor , Colonel
d'Infanterie , ancien Profeffeur de Mathé
matiques , &c. un vol . in- 8 ° . petit format,
Prix 3 liv . 12 f. relié.
fur l'art du chant ; il tiendra lieu de l'extrait
que j'en avois promis , & je fuis perfuadé
que le lecteur y gagnera.
L'ART du chant eft compofé avec tant
de méthode & de précifion , que je crois
plus à propos d'expofer les avantages qui
doivent naturellement réfulter de cet
écrit , que d'en donner une analyfe fuperficielle
& inutile. M. Bérard , après avoir
examiné avec une finguliere attention les
organes de la voix , confidérée par rapport
au chant , emploie les deux autres parties
à établir des principes & des régles pour
donner à la Mufique chantante toute l'expreffion
dont elle eft fufceptible ; & afini
de mettre tous les amateurs plus à portée
de profiter des réflexions & des nouvelles
découvertes qu'il venoit de leur offrir , on
trouve à la fin de fon ouvrage un affez
grand nombre d'exemples choifis de tou
tes les efpeces de chant , qui , en répandant
un nouveau jour fur fes principes ,
en rendront l'application facile & l'ufage
invariable. Un pareil ouvrage exécuté par
un homme qui joindroit à un goût fûr &
délicat une expérience confommée , & une
étude réfléchie de fon art , ne pourroit
manquer de produire les effets les plus
utiles. L'accueil que toutes les perfonnes
M A I.
1755 71
éclairées , à qui la Mufique françoiſe eſt
chere , ont fait à l'art du chant , annonce
que le public le recevra volontiers cómme
une production de ce genre. Le premier
avantage qui fe préfente & qui intéreſſe
toute la nation , c'eft que ce livre bien lû
& bien médité , fera enfin connoître à toutes
les perfonnes impartiales , qu'il eft faux
(comme le publient la prévention & l'injuftice
) que le chant françois endorme par
une fade uniformité . Pour peu qu'on réfléchiffe
avec quel foin , avec quel détail l'auteur
enfeigne la maniere d'exprimer les divers
effets de la nature & des paffions , on
fera convaincu qu'il n'y a point de peuple
au monde qui ait autant penfé que nous a
donner à fon chant plus de variété , plus
de vérité & d'analogie avec les différens
objets qu'on fe propofe de préfenter. Mais
ce n'eft point affez pour M. B. d'avoir
contribué à notre gloire , il multiplie encore
& affure nos plaifirs. Jamais le goût
du chant ne fut auffi général qu'il l'eft
aujourd'hui parmi nous : cependant com
bien de perfonnes fe trouvent dans une
efpece d'impoffibilité de fe livrer à une
étude fi flateufe , foit par la rareté des
bons Maîtres , foit par les différentes occupations
, qui ne laiffent que peu de momens
à employer pour les chofes de goût
ou de fimple amufement ?
72 MERCURE
DE FRANCE.
Le préfent que M. B. vient de faire au
public , remédie , du moins en grande partie
, à ces difficultés , qui jufqu'à préfent
avoient été infurmontables
: en effet , les
perfonnes qui font abfolument étrangeres
à la mufique , & celles qui en ont déja une
connoiffance commencée, ne peuvent manquer
de tirer les plus grands fecours de cet
ouvrage , les premieres , conduites par un
Maître qui pendant quelque tems leur developpera
tous les principes de l'art du
chant ; les autres , par leurs propres réflexions
, parviendront
facilement & fûrement
au même but où jufques-là ils n'auroient
pû atteindre qu'avec beaucoup de
peines , & après bien des années . Dans
toutes nos fociétés particulieres où le goût
du chant fait une des principales occupations
, quels avantages ne recueillera-t - on
pas du livre de M. Bérard , pour peu qu'on
acquiere par habitude & par réflexion un
ufage familier de ces principes , au lieu
de ces contre fens fi ordinaires à des perfonnes
peu verfées dans l'art du chant ,
& qui font gémir tous les gens de bon
goût ? par la méthode des nouveaux fignes ,
fi l'on ne parvient pas à la perfection qu'on
ne doit attendre que des grands Maîtres ,
ne fera- t-on pas für du moins de pouvoir
chanter les morceaux même les plus frappans
,
M A I. 1755. 73'
pans , avec le caractere , la vérité & les
agrémens qui leur font propres ?
Parmi toutes les découvertes dont M. Bérard
a enrichi fon ouvrage , celle de l'invention
des fignes nous paroît mériter les plus
grands éloges: jufqu'ici nous avons entendu
nos excellens chanteurs exécuter plufieurs
endroits de nos Opéra avec tant de vérité
& tant de graces , que nous defefpérions
qu'ils puffent être imités ; comme ils devoient
à une étude profonde & réfléchie
des organes de la voix ces traits éclatans
ces paffages heureux qui nous faififfent &
qui nous enlevent , il étoit impoffible à
des perfonnes peu appliquées de faifir leur
fecret. M. Bérard vient de nous découvrir
ce méchanifme curieux , que nous admirions
fans en connoître les refforts , & par
là nous a mis en état de devenir les rivaux
même de ceux que nous n'aurions jamais
ofé regarder que comme nos maîtres . Mais
c'eft principalement aux compofiteurs en
mufique de marquer à l'auteur toute leur
reconnoiffance : quel fupplice n'étoit - ce
pas pour un habile Muficien de voir le mê
me ouvrage , qui dans la bouche d'excellens
acteurs confervoit toutes fes graces ,
défiguré enfuite fouvent au point de ne
pouvoir lui même fe reconnoître ? La méthode
des nouveaux fignes va lui fauver
D
74 MERCURE DE FRANCE.
tous ces dégoûts fi ordinaires dans la capitale
même , & infiniment plus communs
encore dans nos provinces : il peut être
fur à préfent que tous ceux qui voudront
profiter des moyens que M. B. leur offre
rendront les compofitions avec la principale
partie de tous les agrémens qui lui
font propres
.
>
Nous ne pouvons avec bienféance ters
miner cet article fans nous arrêter un mo
ment fur l'Opéra , cette partie fi importan
te de nos plaifirs . Nous accufons la nature
d'être pour nous plus avare que pour nos
peres , on veut que les bons fujets foient
plus rares qu'ils n'ont jamais été , & c'eft
à cette prétendue difette qu'on attribue la
diminution trop fenfible de nos plaifirs
cependant fi nous voulons examiner les
chofes avec attention nous verrons que
le défaut d'art & non pas de fujets , eft la
vraie caufe de cette décadence de talens
dont nous nous plaignons. Depuis bien
des années nous avons vû débuter plus
d'un acteur qui donnoit d'abord les plus
belles efperances , nous nous flations avec
juftice que le tems & l'étude acheveroient
infenfiblement ce que la nature avoit fi
heureuſement commencé ; cependant loin
de voir le talent fe perfectionner & s'ac
croître , il tombe bientôt dans l'oubli , &
MA I.
1755575
nous nous étonnons feulement d'avoir pu
l'admirer. Si l'on veut remonter à la vraie
fource de ce mal , on verra qu'il naît principalement
du peu de foin que nous prenons
de former nos éleves : un jeune acteur
abandonné à lui - même , où fuivant
une routine imparfaite & aveugle , pourrat-
il corriger ou adoucir ce qui peut être
défectueux dans fa voix pourra- t- il ac
querit ces graces touchantes , ces fineſſes
de chant qui font le fruit de l'art le plus
confommé ?
Nous ne pouvons trop les avertir ici
que nos acteurs s'appliquent avec foin à
méditer les principes de M. Bérard fur l'ar❤
ticulation & la prononciation , fur la nouvelle
ortographe de chant qu'il propofe ,
fur la néceffité de doubler de certaines lettres
; mais fur - tout qu'ils faffent un ufage
un peu conftant de tous les fecrets qu'il
leur indique pour l'infpiration & pour
l'expiration , ils fe verront bientôt dédom
magés par les fuffrages du public , des peines
que cette étude pourroit leur caufer.
La méthode qu'on leur propofe , doit d'aurant
plus mériter leur confiance ; qu'elle a
été jufqu'ici le fondement des fuccès de
tous les excellens chanteurs que nous avons
admiré jufqu'aujourd'hui . Ces réflexions
déja confirmées par l'expérience , doivent
Dij
76 MERCURE DE FRANCE.
+
nous faire augurer qu'il eft encore des
moyens de rétablir l'Opéra dans fon ancienne
gloire , du moins pouvons - nous
nous affurer que fi nous manquons de
fujets & par conféquent de plaifirs , nous
ne devons en accufer que nous-mêmes.
On délivre actuellement chez Ch. Ant
Jombert , Libraire , rue Dauphine , le tome
III de l'Architecture françoife . Le to
me IV de cet ouvrage utile ne pourra pa◄
roître que vers la fin de cette année , par
les raifons que l'on verra dans le Profpectus
qui vient d'être publié à ce fujet.
Le même Libraire vient de mettre en
vente un Dictionnaire portatif de l'Ingénieur
, où l'on explique les principaux ter
mes des ſciences les plus néceffaires à un
Ingénieur , fçavoir , l'Arithmétique , l'Algebre
, la Géométrie , l'Architecture civile ,
fa Charpenterie , la Serrurerie , l'Architec
ture hydraulique , l'Architecture militaire,
la Fortification , l'attaque & la défenfe des
places , les mines , l'Artillerie , la Marine ,
la Pyrotechnie . Par M. Belidor , Colonel
d'Infanterie , ancien Profeffeur de Mathé
matiques , &c. un vol . in- 8 ° . petit format,
Prix 3 liv . 12 f. relié.
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Résumé : « J'insere ici le sentiment d'un amateur sur l'art du chant ; il tiendra lieu de l'extrait [...] »
Le texte présente une critique élogieuse de l'ouvrage 'L'Art du chant' de M. Bérard, publié en 1755. L'auteur admire la méthode et la précision de Bérard, soulignant que l'ouvrage ne se contente pas d'une analyse superficielle mais examine en profondeur les organes de la voix et établit des principes et des règles pour enrichir l'expression musicale. L'ouvrage inclut de nombreux exemples illustrant l'application de ces principes. L'auteur conteste l'idée que le chant français soit monotone, comme le prétendent certaines préventions injustes. Bérard démontre comment exprimer divers effets de la nature et des passions, apportant ainsi variété et vérité au chant français. L'ouvrage remédie également aux difficultés rencontrées par ceux qui souhaitent étudier le chant, que ce soit par manque de maîtres qualifiés ou de temps. Il est utile tant pour les débutants que pour les musiciens déjà expérimentés. Dans les sociétés où le chant est une occupation principale, l'ouvrage de Bérard permet d'éviter les erreurs courantes et d'améliorer la qualité du chant. L'auteur loue particulièrement l'invention de nouveaux signes par Bérard, qui permettent de reproduire les performances des grands chanteurs et d'améliorer les compositions musicales. Il encourage les compositeurs et les acteurs à utiliser les principes de Bérard pour améliorer leurs performances et restaurer la gloire de l'Opéra français. Enfin, le texte mentionne la disponibilité du tome III de 'L'Architecture françoise' et d'un 'Dictionnaire portatif de l'Ingénieur' chez le libraire Ch. Ant Jombert.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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313
p. 123-126
MUSIQUE.
Début :
Le Vendredi 4 Avril, Mlle Fel chanta au Concert spirituel Exultate Deo, [...]
Mots clefs :
Musique, Succès, Concert spirituel, Opéra italien, Chevalier d'Herbain
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MUSIQUE.
MUSIQUE.·´
E Vendredi 4 Avril , Mlle Fel chanta
au Concert fpirituel Exultate Deo ,
petit motet nouveau , dont le fuccès engagea
l'auteur , qu'on ne connoiffoit pas ,
à fe déclarer.
C'eft M. le Chevalier d'Herbain , de
l'Ordre militaire de S. Louis , Capitaine
d'infanterie dans le régiment de Tournaifis
, fi connu en Italie par plufieurs grands
ouvrages en mufique qu'il y a fait repréfenter
en des tems différens , & qui
y ont été reçus avec l'applaudiffement général
d'une nation trop riche en grands
compofiteurs , & trop exercée à les apprécier
, pour que fon fuffrage en ce genre
puiffe être jamais foupçonné de méprife.
M. le Chevalier d'Herbain avoit débuté
à Rome par Il Gelofo , intermede qu'il y
fit repréfenter en 1751 , & qui le fut en-
Fij
124 MERCURE DE FRANCE.
à fuite à Florence & à la Baſtia en 1753 ›
la naiffance de Monfeigneur le Duc de
Bourgogne. Les troupes Françoifes qui
étoient en Corfe, chercherentfà feconder le
zele de leur Général , pour faire éclater aux
yeux d'une nation étrangere la joie vive
des François . C'eſt toujours le caractere
d'efprit de celui qui commande qui devient
l'efprit du corps entier qu'il a fous
fes ordres ; auffi dans cette occafion on eut
l'adreffe de joindre à beaucoup de foin &
de dépenfe toutes les graces ingénieufes
des arts ; & les fêtes que M. le Marquis
de Curfay donna à la Baſtia en 1751 , commencerent
par le Triomphe des lys , opéra
Italien en trois actes , poëme fait exprès ,
que M. le Chevalier d'Herbain mit en
mufique , qu'on repréfenta avec beaucoup
de magnificence , qui mérita un fort grand
fuccès , & qui fut dédié à Monfeigneur
le Dauphin , dont il fut reçu avec cette
bonté qui lui eft fi naturelle .
M. le Chevalier d'Herbain donna l'année
fuivante l'opéra de * Lavinie fur le
théatre de la Baftia. Le fort de cet ouvrage
fut fi heureux , qu'on voulut l'avoir
à Milan pendant le carnaval de 17.53 ,
& qu'on le donna enfuite à Florence & à
* Lavinia,
1
MA 1. 1755. 125
Genes pendant le carnaval de 1754 , avec
le même fuccès.
De retour en France , M. le Chevalier
d'Herbain a fait graver les Charmes du
Sommeil, & le Retour de Flore , cantates , qu'on
trouvera aux adreffes ordinaires , & qu'il
a eu l'honneur de dédier & de préfenter
à Madame la Dauphine le premier jour de
cette année .
la
Exultate , petit motet qui a donné lieu
à cette digreffion , eft le dernier ouvrage
que nous avons de cet auteur fi digne de
nos applaudiffemens. Il fut exécuté pour
feconde fois au Concert fpirituel , avec un
très -grand fuccès , le Lundi 7 de ce mois ,
par Mlle Fel , qui lui prêta les charmes
d'une voix unique , ces graces vives d'une
exécution toujours précife , & ces traits
finis , que leur facilité fait attribuer à la
nature , & qui font le chef-d'oeuvre du
talent & de l'art. Tous les fpectateurs en
écoutant des chants fi agréables & de fi
bon goût , formoient le voeu unanime de
voir un jour M. d'Herbain confacrer fest
loisirs à un plus grand théatre qui réclame
fes talens , & aux plaifirs de fa nation.
qui en fent déja tout le prix.
Ce motet fe vend à Paris , chez le fieur
Bayard , à la Régle d'or , rue S. Honoré ;
Mlle le Clair , à la Croix d'or , rue du Rou-
F iij
126 MERCURE DE FRANCE.
le ; & Mlle Caftagneri , rue des Prouvairos
, à la Mufique royale .
On y trouve auffi , Scelta d'Arie del
dramma ( la Lavinia ) e di alcuni altri ,
meffi in mufica dal Signore Cavagliere
d'Herbain , e rappreſentati in varri teatri
d'Italia ; dedicate a fua Altezza Sereniffima
il Principe Luigi , Duca di Wurtemberg
, & c.
Recueil d'Aria de l'Opéra italien , intitulé
Lavinie , & de quelques autres , mis
en mufique par M. le Chevalier d'Herbain
, & exécutés fur plufieurs théatres.
d'Italie ; dédiés à fon A. S. Mgr le Prince
Louis , Duc de Wurtemberg , &c.
E Vendredi 4 Avril , Mlle Fel chanta
au Concert fpirituel Exultate Deo ,
petit motet nouveau , dont le fuccès engagea
l'auteur , qu'on ne connoiffoit pas ,
à fe déclarer.
C'eft M. le Chevalier d'Herbain , de
l'Ordre militaire de S. Louis , Capitaine
d'infanterie dans le régiment de Tournaifis
, fi connu en Italie par plufieurs grands
ouvrages en mufique qu'il y a fait repréfenter
en des tems différens , & qui
y ont été reçus avec l'applaudiffement général
d'une nation trop riche en grands
compofiteurs , & trop exercée à les apprécier
, pour que fon fuffrage en ce genre
puiffe être jamais foupçonné de méprife.
M. le Chevalier d'Herbain avoit débuté
à Rome par Il Gelofo , intermede qu'il y
fit repréfenter en 1751 , & qui le fut en-
Fij
124 MERCURE DE FRANCE.
à fuite à Florence & à la Baſtia en 1753 ›
la naiffance de Monfeigneur le Duc de
Bourgogne. Les troupes Françoifes qui
étoient en Corfe, chercherentfà feconder le
zele de leur Général , pour faire éclater aux
yeux d'une nation étrangere la joie vive
des François . C'eſt toujours le caractere
d'efprit de celui qui commande qui devient
l'efprit du corps entier qu'il a fous
fes ordres ; auffi dans cette occafion on eut
l'adreffe de joindre à beaucoup de foin &
de dépenfe toutes les graces ingénieufes
des arts ; & les fêtes que M. le Marquis
de Curfay donna à la Baſtia en 1751 , commencerent
par le Triomphe des lys , opéra
Italien en trois actes , poëme fait exprès ,
que M. le Chevalier d'Herbain mit en
mufique , qu'on repréfenta avec beaucoup
de magnificence , qui mérita un fort grand
fuccès , & qui fut dédié à Monfeigneur
le Dauphin , dont il fut reçu avec cette
bonté qui lui eft fi naturelle .
M. le Chevalier d'Herbain donna l'année
fuivante l'opéra de * Lavinie fur le
théatre de la Baftia. Le fort de cet ouvrage
fut fi heureux , qu'on voulut l'avoir
à Milan pendant le carnaval de 17.53 ,
& qu'on le donna enfuite à Florence & à
* Lavinia,
1
MA 1. 1755. 125
Genes pendant le carnaval de 1754 , avec
le même fuccès.
De retour en France , M. le Chevalier
d'Herbain a fait graver les Charmes du
Sommeil, & le Retour de Flore , cantates , qu'on
trouvera aux adreffes ordinaires , & qu'il
a eu l'honneur de dédier & de préfenter
à Madame la Dauphine le premier jour de
cette année .
la
Exultate , petit motet qui a donné lieu
à cette digreffion , eft le dernier ouvrage
que nous avons de cet auteur fi digne de
nos applaudiffemens. Il fut exécuté pour
feconde fois au Concert fpirituel , avec un
très -grand fuccès , le Lundi 7 de ce mois ,
par Mlle Fel , qui lui prêta les charmes
d'une voix unique , ces graces vives d'une
exécution toujours précife , & ces traits
finis , que leur facilité fait attribuer à la
nature , & qui font le chef-d'oeuvre du
talent & de l'art. Tous les fpectateurs en
écoutant des chants fi agréables & de fi
bon goût , formoient le voeu unanime de
voir un jour M. d'Herbain confacrer fest
loisirs à un plus grand théatre qui réclame
fes talens , & aux plaifirs de fa nation.
qui en fent déja tout le prix.
Ce motet fe vend à Paris , chez le fieur
Bayard , à la Régle d'or , rue S. Honoré ;
Mlle le Clair , à la Croix d'or , rue du Rou-
F iij
126 MERCURE DE FRANCE.
le ; & Mlle Caftagneri , rue des Prouvairos
, à la Mufique royale .
On y trouve auffi , Scelta d'Arie del
dramma ( la Lavinia ) e di alcuni altri ,
meffi in mufica dal Signore Cavagliere
d'Herbain , e rappreſentati in varri teatri
d'Italia ; dedicate a fua Altezza Sereniffima
il Principe Luigi , Duca di Wurtemberg
, & c.
Recueil d'Aria de l'Opéra italien , intitulé
Lavinie , & de quelques autres , mis
en mufique par M. le Chevalier d'Herbain
, & exécutés fur plufieurs théatres.
d'Italie ; dédiés à fon A. S. Mgr le Prince
Louis , Duc de Wurtemberg , &c.
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Résumé : MUSIQUE.
Le 4 avril, Mlle Fel a interprété le motet 'Exultate Deo' au Concert Spirituel, révélant ainsi l'auteur comme étant le Chevalier d'Herbain. Ce dernier, membre de l'Ordre militaire de Saint-Louis et capitaine d'infanterie dans le régiment de Tournai, est reconnu en Italie pour ses œuvres musicales. Il a débuté à Rome en 1751 avec l'intermède 'Il Geloso', représenté ensuite à Florence et à Bastia en 1753. En Corse, les troupes françaises, sous le commandement du Marquis de Cursay, ont célébré la naissance du Duc de Bourgogne avec l'opéra 'Le Triomphe des lys' du Chevalier d'Herbain, dédié au Dauphin. L'année suivante, son opéra 'Lavinie' a été représenté à Bastia, puis à Milan, Florence et Gênes, rencontrant un grand succès. De retour en France, le Chevalier d'Herbain a fait graver les cantates 'Les Charmes du Sommeil' et 'Le Retour de Flore', dédiées à la Dauphine. Le motet 'Exultate Deo' a été exécuté une seconde fois le 7 avril au Concert Spirituel, avec Mlle Fel, et a été acclamé par le public. Ce motet est disponible à la vente à Paris chez plusieurs adresses mentionnées. Un recueil d'airs de l'opéra 'Lavinie' et d'autres œuvres est dédié au Prince Louis, Duc de Wurtemberg.
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314
p. 180-184
CONCERT SPIRITUEL.
Début :
Le Lundi Saint 24 Mars, le Concert commença par une symphonie, qui [...]
Mots clefs :
Concert spirituel, Choeur, Symphonie, Concert, Concerto, Orgue
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : CONCERT SPIRITUEL.
CONCERT SPIRITUEL.
LE
E Lundi Saint 24 Mars , le Concert
commença par une fymphonie , qui
fur fuivie du Venite exultemus , motet à grand
choeur de M. Davefne. Mme Pompeati
chanta un air italien . Mlle Fel chanta
un concerto accompagné de voix . Mme
Pompeati chanta un air italien. Le Concert
finit par Jubilate , motet à grand
choeur de M. de Mondonville.
Le Concert du Mardi Saint fut trèsbeau
; il commença par une fymphonie
de Jumelli , enfuite Domini eft terra ,
motet à grand choeur de M. le Febvre ,
organiſte de S. Louis. Le jeune M. Jannfon
jouaune fonate devioloncelle avec l'ap
plaudiffement général . M. Godard chanta
un petit motet au gré des auditeurs. M.
Balbatre joua un concerto d'orgue de fa
compofition , qui furprit & enchanta
toute l'affemblée ; fon jeu brillant fit
parler cet inftrument en maître , & fit
fentir qu'il a feul le droit de commander
à tous les autres. On ne peut faire
un trop grand éloge de cette nouveauté
& du talent fingulier de M. Balbatre à
qui nous la devons. Le Concert finit par
MAI. 1755 181-
Magnus Dominus, motet à grand choeur de
M. de Mondonville.
Le Mercredi Saint 26 , le Concert commença
par une fymphonie de Geminiani
; enfuite Nifi Dominus , motet à grand
choeur de M. de Mondonville. Mme . Pompeati
chanta un air Italien ; il fut fuivi
d'une fymphonie de Stamich , avec clarinets
& cors de chaffe . Mme. Pompeati
chanta un fecond air Italien. M, Balbatre
joua fon concerto d'orgue avec le
même fuccès. Le Concert finit par le Miferere
de M. de Lalande .
Le Jeudi Saint 27 , on commença par
une fymphonie del Signor Zanni , enfuite
Deus nofter , motet à grand choeur
de M. Cordelet . M. Albaneze chanta
deux airs Italiens . M. Godard chanta un
petit motet de M. le Febvre , organiſte de
S. Louis. Mlle Fel chanta un concerto
accompagné de voix . M. Beche en chanta
l'Adagio. On finit par In exitu , motet
nouveau de M. de Mondonville , qui fut
très applaudi.
Le Vendredi Saint 28 , on commença
par une fymphonie de M. Guillemain ;
enfuite Stabat de Pergoleze . M. Canavas
joua un concerto. Mme Pompeati chanta
un air Italien. M. Balbatre joua fur l'orgue
une fonnate des pieces de Clavecin
1821 MERCURE DE FRANCE:
de M. de Mondonville . On finit par le De
profundis de M. de Mondonville ...
Le Samedi Saint 29 , on commença
par une fymphonie del Signor Haffe ,
qui fut fuivie du Stabat de Pergoleze. M.
Gelin chanta un petit motet. Ön exécuta
une fymphonie del Signor Holzbaur.
Mme Veftris de Giardini chanta deux
airs Italiens ; elle fut applaudie à plus
d'un titre ; elle joint à un bel organe
une figure très aimable : on finit par
Bonum eft , motet à grand choeur de M. de
Mondonville.
Le Dimanche jour de Pâques 30 Mars ,
on commença par une fymphonie de M.
de Mondonville ; enfuite Cantate , moter à
grand choeur de M. de Lalande . Mme
Pompeati chanta deux airs Italiens . Mlle
Fel chanta un petit motet del Signor Fifco.
M. Balbatre joua un concerto d'orgue
de fa compofition. On finit par enite
exultemus , moter à grand choeur de
M. de Mondonville.
Le Lundi de Pâques 31 , on commença
par une fymphonie; enfuite Domine , in
virtute tua , motet à grand choeur de M.
Cordeler. Mme Veftris de Giardini chanta
deux airs. Mlle Fel chanta un nouveau
Regina cæli. M. Balbatre joua un concerto
d'orgue de fa compofition. On finit par
MAI 17551 183
Dominus regnavit , de M. de Mondonville .
Le Mardi de Pâques premier Avril , on
commença par une fymphonic ; enſuite
Dominus regnavit , motet à grand choeur
de M. de Lalande . Mme Pompeati chanta
un air Italien, M. Taillard joua un concerto
de Alûte. Mme Pompeati chanta
un fecond air Italien . M. Balbatre joua
de l'orgue . On finit par In exitu , motet
à grand choeur de M. de Mondonville.
Le Vendredi de Pâques 4 Avril , on
commença par une fymphonie de Mrs
Pla ; enfuite Exaltabo te , moter à grand
choeur de M. de Lalande . M. Moria joua
un concerto de violon . Mlle Fel chanta
avec un grand fuccès Exultate Deo , petit
motet nouveau . M. Balbatre joua fur
l'orgue l'ouverture de l'Opéra Languedocien.
On finit par Coeli enarrant , motet
à grand choeur de M. de Mondonville.
Le Dimanche de Quafimodo 6 , on
commença par une fymphonie de Jumelli
; enfuite Cantate , moter à grand
choeur de M. de Lalande. Mme Veftris
de Giardini chanta deux airs Italiens. M.
Moria joua un concerto de violon . Mlle
Fel chanta le nouveau Regina coeli. M.
Balbatre joua un concerto d'orgue de fa
compofition . On finit par Venite exultemus
, de M. de Mondonville.
184 MERCURE DE FRANCE.
Le Lundi 7 Avril , jour de l'Annonciation
, on commença par une fymphonie
nouvelle ; enfuite Cantate , motet à grand
choeur de M. Martin. Mme Pompeati
chanta un air Italien . M. Godard chanta
le petit motet de M. le Febvre. M. Tarrade
joua un concerto de violon . Mlle
Fel chanta pour la feconde fois Exultate
Deo , qui eut une nouvelle réuffite . Pour
rendre le Concert parfait , M. Balbatre
joua un concerto d'orgue de fa compofition
; & l'on finit par In exitu , de M. de
Mondonville,
* Voyez l'article IV , au mot Muſique.
LE
E Lundi Saint 24 Mars , le Concert
commença par une fymphonie , qui
fur fuivie du Venite exultemus , motet à grand
choeur de M. Davefne. Mme Pompeati
chanta un air italien . Mlle Fel chanta
un concerto accompagné de voix . Mme
Pompeati chanta un air italien. Le Concert
finit par Jubilate , motet à grand
choeur de M. de Mondonville.
Le Concert du Mardi Saint fut trèsbeau
; il commença par une fymphonie
de Jumelli , enfuite Domini eft terra ,
motet à grand choeur de M. le Febvre ,
organiſte de S. Louis. Le jeune M. Jannfon
jouaune fonate devioloncelle avec l'ap
plaudiffement général . M. Godard chanta
un petit motet au gré des auditeurs. M.
Balbatre joua un concerto d'orgue de fa
compofition , qui furprit & enchanta
toute l'affemblée ; fon jeu brillant fit
parler cet inftrument en maître , & fit
fentir qu'il a feul le droit de commander
à tous les autres. On ne peut faire
un trop grand éloge de cette nouveauté
& du talent fingulier de M. Balbatre à
qui nous la devons. Le Concert finit par
MAI. 1755 181-
Magnus Dominus, motet à grand choeur de
M. de Mondonville.
Le Mercredi Saint 26 , le Concert commença
par une fymphonie de Geminiani
; enfuite Nifi Dominus , motet à grand
choeur de M. de Mondonville. Mme . Pompeati
chanta un air Italien ; il fut fuivi
d'une fymphonie de Stamich , avec clarinets
& cors de chaffe . Mme. Pompeati
chanta un fecond air Italien. M, Balbatre
joua fon concerto d'orgue avec le
même fuccès. Le Concert finit par le Miferere
de M. de Lalande .
Le Jeudi Saint 27 , on commença par
une fymphonie del Signor Zanni , enfuite
Deus nofter , motet à grand choeur
de M. Cordelet . M. Albaneze chanta
deux airs Italiens . M. Godard chanta un
petit motet de M. le Febvre , organiſte de
S. Louis. Mlle Fel chanta un concerto
accompagné de voix . M. Beche en chanta
l'Adagio. On finit par In exitu , motet
nouveau de M. de Mondonville , qui fut
très applaudi.
Le Vendredi Saint 28 , on commença
par une fymphonie de M. Guillemain ;
enfuite Stabat de Pergoleze . M. Canavas
joua un concerto. Mme Pompeati chanta
un air Italien. M. Balbatre joua fur l'orgue
une fonnate des pieces de Clavecin
1821 MERCURE DE FRANCE:
de M. de Mondonville . On finit par le De
profundis de M. de Mondonville ...
Le Samedi Saint 29 , on commença
par une fymphonie del Signor Haffe ,
qui fut fuivie du Stabat de Pergoleze. M.
Gelin chanta un petit motet. Ön exécuta
une fymphonie del Signor Holzbaur.
Mme Veftris de Giardini chanta deux
airs Italiens ; elle fut applaudie à plus
d'un titre ; elle joint à un bel organe
une figure très aimable : on finit par
Bonum eft , motet à grand choeur de M. de
Mondonville.
Le Dimanche jour de Pâques 30 Mars ,
on commença par une fymphonie de M.
de Mondonville ; enfuite Cantate , moter à
grand choeur de M. de Lalande . Mme
Pompeati chanta deux airs Italiens . Mlle
Fel chanta un petit motet del Signor Fifco.
M. Balbatre joua un concerto d'orgue
de fa compofition. On finit par enite
exultemus , moter à grand choeur de
M. de Mondonville.
Le Lundi de Pâques 31 , on commença
par une fymphonie; enfuite Domine , in
virtute tua , motet à grand choeur de M.
Cordeler. Mme Veftris de Giardini chanta
deux airs. Mlle Fel chanta un nouveau
Regina cæli. M. Balbatre joua un concerto
d'orgue de fa compofition. On finit par
MAI 17551 183
Dominus regnavit , de M. de Mondonville .
Le Mardi de Pâques premier Avril , on
commença par une fymphonic ; enſuite
Dominus regnavit , motet à grand choeur
de M. de Lalande . Mme Pompeati chanta
un air Italien, M. Taillard joua un concerto
de Alûte. Mme Pompeati chanta
un fecond air Italien . M. Balbatre joua
de l'orgue . On finit par In exitu , motet
à grand choeur de M. de Mondonville.
Le Vendredi de Pâques 4 Avril , on
commença par une fymphonie de Mrs
Pla ; enfuite Exaltabo te , moter à grand
choeur de M. de Lalande . M. Moria joua
un concerto de violon . Mlle Fel chanta
avec un grand fuccès Exultate Deo , petit
motet nouveau . M. Balbatre joua fur
l'orgue l'ouverture de l'Opéra Languedocien.
On finit par Coeli enarrant , motet
à grand choeur de M. de Mondonville.
Le Dimanche de Quafimodo 6 , on
commença par une fymphonie de Jumelli
; enfuite Cantate , moter à grand
choeur de M. de Lalande. Mme Veftris
de Giardini chanta deux airs Italiens. M.
Moria joua un concerto de violon . Mlle
Fel chanta le nouveau Regina coeli. M.
Balbatre joua un concerto d'orgue de fa
compofition . On finit par Venite exultemus
, de M. de Mondonville.
184 MERCURE DE FRANCE.
Le Lundi 7 Avril , jour de l'Annonciation
, on commença par une fymphonie
nouvelle ; enfuite Cantate , motet à grand
choeur de M. Martin. Mme Pompeati
chanta un air Italien . M. Godard chanta
le petit motet de M. le Febvre. M. Tarrade
joua un concerto de violon . Mlle
Fel chanta pour la feconde fois Exultate
Deo , qui eut une nouvelle réuffite . Pour
rendre le Concert parfait , M. Balbatre
joua un concerto d'orgue de fa compofition
; & l'on finit par In exitu , de M. de
Mondonville,
* Voyez l'article IV , au mot Muſique.
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Résumé : CONCERT SPIRITUEL.
Le Concert Spirituel s'est tenu du 24 mars au 7 avril 1755. Chaque jour, les concerts débutaient par une symphonie, suivie de divers motets à grand chœur, airs italiens et concertos. Parmi les compositeurs et interprètes notables figuraient M. Daveine, M. de Mondonville, M. le Febvre, M. Balbastre, Mme Pompeati, Mlle Fel et Mme Vestrys de Giardini. Les œuvres de M. de Mondonville, telles que 'Jubilate', 'Magnus Dominus' et 'In exitu', ont été fréquemment exécutées et acclamées par le public. Les performances de M. Balbastre à l'orgue ont été particulièrement saluées pour leur brillance et leur maîtrise. D'autres moments marquants incluaient les interprétations de M. Jannson au violoncelle et de M. Godard en chant, ainsi que divers concertos de violon et de flûte. Chaque concert se concluait par un motet à grand chœur, souvent composé par M. de Mondonville.
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315
p. 64-65
VERS A Mlle Puvigné, dansant en Hébé dans l'Opera de Castor & Pollux.
Début :
Pollux va quitter l'Empirée, [...]
Mots clefs :
Opéra, Regards , Amour
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texteReconnaissance textuelle : VERS A Mlle Puvigné, dansant en Hébé dans l'Opera de Castor & Pollux.
VERS
A Mile Puvigné , danfant en Hébé dans
l'Opera de Caftor & Pollux.
Pollux
Ollux va quitter l'Empirée ,
Et ravir fon frere au trépas.
Hebé , pour retenir les pas ,
Opofe à fa vûe égarée
Ses careffes & les apas ;
Le teint coloré de l'Aurore ,
Les regards de Vénus , les pas de Terpficore ,
Et la décence de Pallas.
Il s'émeut , il s'arrête , il contemple , il admire ;
Il fuit , il revient , il foupire ,
Il s'attendrit ; Caftor eft oublié :
N'en rougis point , Hebé te juſtifie .
Que vois-je tout- à- coup le Héros facrifie
Le plaifir au devoir , l'amour à l'amitié ;
Il cache des regrets qu'il ne fçauroit contraindre.
Digne à la fois d'eftime & de pitié ,
On doit le louer & le plaindre.
Mais quoi l'objet qui l'avoit enchaîné ,
N'eft point une Déeffe ,
C'eft la charmante Puvigné ,
Cette Danfeuſe enchantereffe ,
Qui par fes doux regards & fes talens divers ,
JUIN. 1755. 65
Etonne , ravit , intéreffe
Paris , la France & l'Univers.
Sur fes levres l'amour reſpire ;
Ses bras forment de tendres fers ;
Et je vois à fes pieds les aîles de Zéphire.
Des Graces elle a le fourire ,
Le port & la légereté ;
Elle peint le defir , même la volupté ,
Sans reffentir ce quelle infpire.
Pollux à tant d'attraits a-t- il dû réſiſter ?
A-t-il pû t'immoler à l'amour fraternelle ?
Non , Puvigné , je dois le détefter ,
Et tu rends à mes yeux fa vertu criminelle .
Mais par fa fuite & fes dédains ,
Si ta beauté fut outragée ,
Choifis entre tous les humains
Par qui tu veux être vengée.
Mailbol.
A Mile Puvigné , danfant en Hébé dans
l'Opera de Caftor & Pollux.
Pollux
Ollux va quitter l'Empirée ,
Et ravir fon frere au trépas.
Hebé , pour retenir les pas ,
Opofe à fa vûe égarée
Ses careffes & les apas ;
Le teint coloré de l'Aurore ,
Les regards de Vénus , les pas de Terpficore ,
Et la décence de Pallas.
Il s'émeut , il s'arrête , il contemple , il admire ;
Il fuit , il revient , il foupire ,
Il s'attendrit ; Caftor eft oublié :
N'en rougis point , Hebé te juſtifie .
Que vois-je tout- à- coup le Héros facrifie
Le plaifir au devoir , l'amour à l'amitié ;
Il cache des regrets qu'il ne fçauroit contraindre.
Digne à la fois d'eftime & de pitié ,
On doit le louer & le plaindre.
Mais quoi l'objet qui l'avoit enchaîné ,
N'eft point une Déeffe ,
C'eft la charmante Puvigné ,
Cette Danfeuſe enchantereffe ,
Qui par fes doux regards & fes talens divers ,
JUIN. 1755. 65
Etonne , ravit , intéreffe
Paris , la France & l'Univers.
Sur fes levres l'amour reſpire ;
Ses bras forment de tendres fers ;
Et je vois à fes pieds les aîles de Zéphire.
Des Graces elle a le fourire ,
Le port & la légereté ;
Elle peint le defir , même la volupté ,
Sans reffentir ce quelle infpire.
Pollux à tant d'attraits a-t- il dû réſiſter ?
A-t-il pû t'immoler à l'amour fraternelle ?
Non , Puvigné , je dois le détefter ,
Et tu rends à mes yeux fa vertu criminelle .
Mais par fa fuite & fes dédains ,
Si ta beauté fut outragée ,
Choifis entre tous les humains
Par qui tu veux être vengée.
Mailbol.
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Résumé : VERS A Mlle Puvigné, dansant en Hébé dans l'Opera de Castor & Pollux.
Le poème est dédié à Mile Puvigné, qui incarne Hébé dans l'opéra 'Castor et Pollux'. Pollux, prêt à quitter l'Empyrée pour sauver son frère Castor, est retenu par la beauté et les charmes d'Hébé. Mile Puvigné utilise ses attraits pour convaincre Pollux de rester. Ému, Pollux admire Hébé mais choisit finalement le devoir et l'amitié fraternelle. Le poème met en avant la beauté et le talent de Mile Puvigné, qui captivent Paris, la France et l'univers. Malgré ses efforts, Hébé ne parvient pas à retenir Pollux. Le texte se conclut par une invitation à Mile Puvigné de choisir un vengeur parmi les hommes, suggérant que sa beauté a été offensée par le départ de Pollux.
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316
p. 193-195
MUSIQUE. Oeuvres postumes de M. Grandval, ancien Organiste de Saint Germain-en-Laye.
Début :
On a cru faire plaisir au public de lui procurer six Cantates d'un goût singulier [...]
Mots clefs :
Sonates, Symphonies, Organiste, Cantates
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MUSIQUE. Oeuvres postumes de M. Grandval, ancien Organiste de Saint Germain-en-Laye.
MUSIQUE.
Euvres poftumes de M. Grandval , ancien
Organiste de Saint Germain- en- Laye .
procurer Gy chintates d'un
Na cru faire plaifir au public de lui
procurer fix Cantates d'un goût fingulier
, trois férieufes & trois comiques ,
trouvées dans les papiers du Sr Grandval
fi connu par la parodie de la Cantate d'Or
phée , par les divertiffemens de plufieurs
pieces du théâtre françois , & par le Menuet
qui a confervé fon nom . On retrouve dans
les paroles de ces Cantates la même gaieté
répandue dans le poëme de Cartouche , de
la compofition du même auteur. Ce recueil
fe vend chez Lambert , Libraire , rue &
à côté de la Comédie Françoife , au Parnaffe
, & aux adreſſes ordinaires de muſique
, & chez le fieur Madroux , éditeur
des Cantates , rue du petit Lion S. Sulpice ,
chez M. Robert , Sellier :
1. Vol.
194 MERCURE DE FRANCE.
SIX TRIO pour deux violons & la
baffe , dédiés à M. le Marquis de Cernay ,
Lieutenant général des armées du Roi ,
Commandeur de l'Ordre royal & militaire
de S. Louis . Par M. Lamoninary , OEuvre
3º. gravés par Mlle Bertin , prix 7 liv. 4 f.
Chez l'Auteur , à Valenciennes à Paris ,
chez le Sr Bayard, rue S. Honoré, à la Regle
d'or ; le Sr Vernadet , rue du Roule , à la
Croix d'or ; Mlle Caftagnery , rue des Prou
vaires , à la Mufique royale , M. Guerfan ,
Luthier , près la Comédie Françoife ; avec
privilege du Roi. L'accueil favorable que
le public a fait aux deux premiets OEuvres
de cet auteur , fait eſpérer qu'il applaudira
A ces nouveaux Trio .
SIX SYMPHONIES pour deux viofons
, alto viola , baffon , ou violoncelle
obligé , avec la baffe continue : compofées
par M. Papavoine , gravées par Mme Leclair
, prix 7 liv . 4 f. OEuvre 3 ° . A Paris
chez l'Auteur , rue S. Honoré , vis-à- vis
l'hôtel de Noailles ; le Sr Vernadé , rue du
Route , à la Croix d'or ; le Sr Bayard , rue
S. Honoré , à la Régle d'or ; Mlle Cafta.
gnery , rue des Prouvaires , à la Mufique
royale.
CATALOGUE des OEuvres de M. & de
JUIN. 1755. 195
Mme Papavoine. 1. Six Symphonies à
quatre parties , 6 liv. 2 ° . Pieces de clavecin
avec accompagnement de violon , 7 liv.
41. 3. Six Symphonies, à quatre parties ,
avec un baffon ou violoncelle obligé , 7 1 .
4f. Les fix premieres Cantatilles font fous
le nom de Mlle Pellecier. Les Arrêts d'Amour,
1 liv. 4 f. La Tourterelle , 1 1. 4 f.
Les Charmes de la voix , 1 l . 4 f. La Fête
de l'Amour , 1. 4 f. Iffé , 1 l . 4 f. Le Joli
rien , 11. 16 f. Le Triomphe des plaiſirs ,
I liv. 4 fols.
+
I
SONATES pour deux flûtes , compofées
par M. Devenet , Ordinaire de la mufique ,
Chapelle & Chambre du Roi , gravées par
Mme Leclair ; prix 4 liv. 16 f. Euvre 1 .
Chez l'Auteur , à Verfailles ; à Paris , chez
le Sr Vernadé , rue du Roule , à la Croix d'or;
le Sr Bayard , rue S. Honoré , à la Régle
d'or ; Mlle Caftagnery , rue des Prouvaires ,
à la Mufique royale ; & le St Lambert , Libraire
, près la Comédie Françoife.
Euvres poftumes de M. Grandval , ancien
Organiste de Saint Germain- en- Laye .
procurer Gy chintates d'un
Na cru faire plaifir au public de lui
procurer fix Cantates d'un goût fingulier
, trois férieufes & trois comiques ,
trouvées dans les papiers du Sr Grandval
fi connu par la parodie de la Cantate d'Or
phée , par les divertiffemens de plufieurs
pieces du théâtre françois , & par le Menuet
qui a confervé fon nom . On retrouve dans
les paroles de ces Cantates la même gaieté
répandue dans le poëme de Cartouche , de
la compofition du même auteur. Ce recueil
fe vend chez Lambert , Libraire , rue &
à côté de la Comédie Françoife , au Parnaffe
, & aux adreſſes ordinaires de muſique
, & chez le fieur Madroux , éditeur
des Cantates , rue du petit Lion S. Sulpice ,
chez M. Robert , Sellier :
1. Vol.
194 MERCURE DE FRANCE.
SIX TRIO pour deux violons & la
baffe , dédiés à M. le Marquis de Cernay ,
Lieutenant général des armées du Roi ,
Commandeur de l'Ordre royal & militaire
de S. Louis . Par M. Lamoninary , OEuvre
3º. gravés par Mlle Bertin , prix 7 liv. 4 f.
Chez l'Auteur , à Valenciennes à Paris ,
chez le Sr Bayard, rue S. Honoré, à la Regle
d'or ; le Sr Vernadet , rue du Roule , à la
Croix d'or ; Mlle Caftagnery , rue des Prou
vaires , à la Mufique royale , M. Guerfan ,
Luthier , près la Comédie Françoife ; avec
privilege du Roi. L'accueil favorable que
le public a fait aux deux premiets OEuvres
de cet auteur , fait eſpérer qu'il applaudira
A ces nouveaux Trio .
SIX SYMPHONIES pour deux viofons
, alto viola , baffon , ou violoncelle
obligé , avec la baffe continue : compofées
par M. Papavoine , gravées par Mme Leclair
, prix 7 liv . 4 f. OEuvre 3 ° . A Paris
chez l'Auteur , rue S. Honoré , vis-à- vis
l'hôtel de Noailles ; le Sr Vernadé , rue du
Route , à la Croix d'or ; le Sr Bayard , rue
S. Honoré , à la Régle d'or ; Mlle Cafta.
gnery , rue des Prouvaires , à la Mufique
royale.
CATALOGUE des OEuvres de M. & de
JUIN. 1755. 195
Mme Papavoine. 1. Six Symphonies à
quatre parties , 6 liv. 2 ° . Pieces de clavecin
avec accompagnement de violon , 7 liv.
41. 3. Six Symphonies, à quatre parties ,
avec un baffon ou violoncelle obligé , 7 1 .
4f. Les fix premieres Cantatilles font fous
le nom de Mlle Pellecier. Les Arrêts d'Amour,
1 liv. 4 f. La Tourterelle , 1 1. 4 f.
Les Charmes de la voix , 1 l . 4 f. La Fête
de l'Amour , 1. 4 f. Iffé , 1 l . 4 f. Le Joli
rien , 11. 16 f. Le Triomphe des plaiſirs ,
I liv. 4 fols.
+
I
SONATES pour deux flûtes , compofées
par M. Devenet , Ordinaire de la mufique ,
Chapelle & Chambre du Roi , gravées par
Mme Leclair ; prix 4 liv. 16 f. Euvre 1 .
Chez l'Auteur , à Verfailles ; à Paris , chez
le Sr Vernadé , rue du Roule , à la Croix d'or;
le Sr Bayard , rue S. Honoré , à la Régle
d'or ; Mlle Caftagnery , rue des Prouvaires ,
à la Mufique royale ; & le St Lambert , Libraire
, près la Comédie Françoife.
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Résumé : MUSIQUE. Oeuvres postumes de M. Grandval, ancien Organiste de Saint Germain-en-Laye.
Le texte présente diverses œuvres musicales et leurs auteurs. Il commence par mentionner les œuvres posthumes de M. Grandval, ancien organiste de Saint-Germain-en-Laye, incluant six cantates (trois sérieuses et trois comiques) trouvées dans ses papiers. Ces cantates sont caractérisées par une gaieté similaire à celle du poème de Cartouche, également écrit par Grandval. Le recueil est disponible chez plusieurs libraires et éditeurs à Paris. Le texte énumère ensuite plusieurs autres œuvres musicales : 1. Six trios pour deux violons et basse, dédiés à M. le Marquis de Cernay, composés par M. Lamoninary et gravés par Mlle Bertin. Ces trios sont disponibles chez plusieurs adresses à Valenciennes et Paris. 2. Six symphonies pour deux violons, alto, viole de gambe ou violoncelle, avec basse continue, composées par M. Papavoine et gravées par Mme Leclair. Elles sont également disponibles chez plusieurs libraires à Paris. 3. Un catalogue des œuvres de Mme Papavoine, incluant six symphonies, des pièces pour clavecin avec accompagnement de violon, et plusieurs cantatilles sous le nom de Mlle Pellecier. 4. Des sonates pour deux flûtes, composées par M. Devenet, Ordinaire de la musique de la Chapelle et Chambre du Roi, et gravées par Mme Leclair. Ces sonates sont disponibles chez plusieurs libraires à Versailles et Paris. Le texte mentionne également l'accueil favorable du public pour les précédentes œuvres de certains auteurs, espérant une réception similaire pour les nouvelles publications.
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317
p. 215-216
CONCERT SPIRITUEL.
Début :
Le 8 de ce mois, jour de l'Ascension, le concert commença par une symphonie [...]
Mots clefs :
Symphonie, Concert
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : CONCERT SPIRITUEL.
CONCERT SPIRITUEL.
de ce mois , jour de l'Afcenfion ,
L'le concert commença par une fymphonie
del Signor Croës, enfuite Nifi Dominus,
motet à grand choeur de M. de Mondonville.
M. Dupont joua un concerto de violon.
Madame Veftris de Giardini chanta
7216 MERCURE DE FRANCE.
deux airs italiens , & fut très- applaudie.
M. Balbatre joua fur l'orgue l'Ouverture
de Pigmalion qui fit le plus grand effet.
Cet agréable concert finit par Dominus
regnavit , motetà grand choeur de M. de
Mondonville.b
Le Dimanche 18 jour de la Pentecôte,
le concert commença par,une fymphonie ,
enfuite Diligamates, motet à grandschoeur
de M. Giles . M.:Godard chanta le petit mo
tet de M. le Febvre . MM. Bureau & Saldantin
jouerent un concerto à deux , hautbois.
Mile Riviere chanta un petit motet de
de M. Mouret. M. Balbatre joua fur l'orgue
jun nouveau concerto , de fa compoſition.
Le concert finit par In exitu , moter à grand.
schoeur de M. de Mondonville , qui réunic
tous les fuftrages , & fut jugé digne d'un
A grand Maître .
de ce mois , jour de l'Afcenfion ,
L'le concert commença par une fymphonie
del Signor Croës, enfuite Nifi Dominus,
motet à grand choeur de M. de Mondonville.
M. Dupont joua un concerto de violon.
Madame Veftris de Giardini chanta
7216 MERCURE DE FRANCE.
deux airs italiens , & fut très- applaudie.
M. Balbatre joua fur l'orgue l'Ouverture
de Pigmalion qui fit le plus grand effet.
Cet agréable concert finit par Dominus
regnavit , motetà grand choeur de M. de
Mondonville.b
Le Dimanche 18 jour de la Pentecôte,
le concert commença par,une fymphonie ,
enfuite Diligamates, motet à grandschoeur
de M. Giles . M.:Godard chanta le petit mo
tet de M. le Febvre . MM. Bureau & Saldantin
jouerent un concerto à deux , hautbois.
Mile Riviere chanta un petit motet de
de M. Mouret. M. Balbatre joua fur l'orgue
jun nouveau concerto , de fa compoſition.
Le concert finit par In exitu , moter à grand.
schoeur de M. de Mondonville , qui réunic
tous les fuftrages , & fut jugé digne d'un
A grand Maître .
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Résumé : CONCERT SPIRITUEL.
Le document relate deux concerts spirituels. Le premier, sans date précise, débuta par une symphonie de Croës et le motet 'Nisi Dominus' de Mondonville. Dupont joua un concerto de violon, et Vestris chanta deux airs italiens, acclamés par le public. Balbatre interpréta l'ouverture de 'Pygmalion' à l'orgue, suscitant une grande impression. Le concert se conclut par le motet 'Dominus regnavit' de Mondonville. Le second concert, le 18 juin, jour de la Pentecôte, commença par une symphonie et le motet 'Diligamus Deum' de Gilles. Godard chanta un motet de Febvre, et Bureau et Saldantin jouèrent un concerto pour deux hautbois. Rivière interpréta un motet de Mouret, et Balbatre joua un concerto de sa composition à l'orgue. Le concert se termina par le motet 'In exitu' de Mondonville, salué comme digne d'un grand maître.
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318
p. 196-200
COMEDIE ITALIENNE.
Début :
Le 22 Mai les Comédiens Italiens ont remis, ou plutôt donné pour la premiere [...]
Mots clefs :
Comédiens-Italiens, Comédie en danse, Ballet
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : COMEDIE ITALIENNE.
COMEDIE ITALIENNE.
LE 22 Mai les Comédiens Italiens ont
remis , ou plutôt donné pour la premiere
fois , le Mai , Ballet mêlé de chants . Il eft
changé & embelli de façon qu'on peut
l'annoncer comme un divertiffement nouveau
; on peut même dire qu'il forme une
petitè Comédie en danfe. J'ajouterai qu'on
JUI N. 1755. 197
*
en voit peu qui faffent autant de plaifir au
théâtre par la variété & par la gaieté continue.
Je crois obliger le lecteur de lui en
donner ici le Programme .
Le fond du théâtre repréfente la porte
d'un château , au - deffus l'on découvre
une terraffe ornée de baluftrades & de fontaines
& garnie de vafes remplis de
fleurs.
>
PREMIERE ENTRÉE .
Le Ballet commence au point du jour ;
plufieurs Payfans viennent pour donner
des bouquets à leurs maîtreffes , d'autres
apportent des échelles à un fignal ; plufieurs
jeunes Payfans & Payfannes garniffent
la terraffe & reçoivent les bouquets.
Les Amans témoignent leur joie par une
danfe vive.
SECONDE ENTRÉE.
Les Payfannes fortent du château avec
leurs bouquets, & remercient les Payfans de
leur galanterie ; ils vont tous pour rentrer
dans le château , un Payfan retient deux
des Payfannes & danfe avec elles un pas
de trois .
TROISIEME ENTRE E.
Une autre troupe de Payfans & Payfan
I iij
198 MERCURE DE FRANCE.
nes viennent planter le Mai devant la
porte du château ; tous danfent autour ,
pendant que la jeuneffe forme une danfe
gaie fur la terraffe , de forte que l'on voit
en même tems deux corps de Ballets . Un
Payfan chante les agrémens du mois de
Mai.
QUATRIEME ENTRÉE.
La porte du château s'ouvre ; le Seigneur
& la Dame vêtus en Berger & Bergere
, & fuivis de tous les habitans , forment
une marche autour du Mai ; une
Bergere chante , un Payfan & une Payſanne
danfent un pas deux.
Le Seigneur & la Dame chantent une
Mufette , elle invite après un Berger à la
danfer avec elle . Ils exécutent enfuite un
Tambourin.
Le pas de deux eft coupé par un pas de
trois , qui à fon tour l'eft par un autre pas
de deux tous les Payfans & Payfannes
chantent & danfent une ronde.
CINQUIEME ENTRÉE.
Contredanfe.
Ce Divertiffement eft compofé de trois
corps de Ballets , le premier commence la
contredanſe.
JUIN. 1755-
199
Danfé par
Second Couplet.
les amans & leurs maîtreffes .
Troifiéme Couplet.
Danfé par la jeuneſſe du village .
Danfé
Quatrieme Couplet.
par le Seigneur & la Dame.
Cinquième Couplet.
Les trois corps de Ballets fe joignent
enfemble . La jeuneffe occupe toujours le
centre , & fe trouve fouvent fous les bras
des deux autres corps de Ballets , ce qui
multiplie les figures de façon qu'il paroît
beaucoup plus de monde qu'il n'y en a.
La Contredanfe finit par une lutte d'entrechats.
Premier pas de trois.
Mlle Camille . M. Sody. Mile Catinop
Premier
pas
de deux.
Mlle Camille. M. Balletti ( cadet . )
Deuxieme pas
de deux.
Mlle Favart. M. Balletti ( aîné . )
Deuxieme pas de trois.
M. Berquelor. Mlle Marine. M. Dupuis.
I iv
200 MERCURE DE FRANCE .
Troisieme pas de deux.
Mlle Catinon . M. Billioni.
Troifieme pas de trois.
M. Vifintini. Mlle Artus. M. Artus.
LE 22 Mai les Comédiens Italiens ont
remis , ou plutôt donné pour la premiere
fois , le Mai , Ballet mêlé de chants . Il eft
changé & embelli de façon qu'on peut
l'annoncer comme un divertiffement nouveau
; on peut même dire qu'il forme une
petitè Comédie en danfe. J'ajouterai qu'on
JUI N. 1755. 197
*
en voit peu qui faffent autant de plaifir au
théâtre par la variété & par la gaieté continue.
Je crois obliger le lecteur de lui en
donner ici le Programme .
Le fond du théâtre repréfente la porte
d'un château , au - deffus l'on découvre
une terraffe ornée de baluftrades & de fontaines
& garnie de vafes remplis de
fleurs.
>
PREMIERE ENTRÉE .
Le Ballet commence au point du jour ;
plufieurs Payfans viennent pour donner
des bouquets à leurs maîtreffes , d'autres
apportent des échelles à un fignal ; plufieurs
jeunes Payfans & Payfannes garniffent
la terraffe & reçoivent les bouquets.
Les Amans témoignent leur joie par une
danfe vive.
SECONDE ENTRÉE.
Les Payfannes fortent du château avec
leurs bouquets, & remercient les Payfans de
leur galanterie ; ils vont tous pour rentrer
dans le château , un Payfan retient deux
des Payfannes & danfe avec elles un pas
de trois .
TROISIEME ENTRE E.
Une autre troupe de Payfans & Payfan
I iij
198 MERCURE DE FRANCE.
nes viennent planter le Mai devant la
porte du château ; tous danfent autour ,
pendant que la jeuneffe forme une danfe
gaie fur la terraffe , de forte que l'on voit
en même tems deux corps de Ballets . Un
Payfan chante les agrémens du mois de
Mai.
QUATRIEME ENTRÉE.
La porte du château s'ouvre ; le Seigneur
& la Dame vêtus en Berger & Bergere
, & fuivis de tous les habitans , forment
une marche autour du Mai ; une
Bergere chante , un Payfan & une Payſanne
danfent un pas deux.
Le Seigneur & la Dame chantent une
Mufette , elle invite après un Berger à la
danfer avec elle . Ils exécutent enfuite un
Tambourin.
Le pas de deux eft coupé par un pas de
trois , qui à fon tour l'eft par un autre pas
de deux tous les Payfans & Payfannes
chantent & danfent une ronde.
CINQUIEME ENTRÉE.
Contredanfe.
Ce Divertiffement eft compofé de trois
corps de Ballets , le premier commence la
contredanſe.
JUIN. 1755-
199
Danfé par
Second Couplet.
les amans & leurs maîtreffes .
Troifiéme Couplet.
Danfé par la jeuneſſe du village .
Danfé
Quatrieme Couplet.
par le Seigneur & la Dame.
Cinquième Couplet.
Les trois corps de Ballets fe joignent
enfemble . La jeuneffe occupe toujours le
centre , & fe trouve fouvent fous les bras
des deux autres corps de Ballets , ce qui
multiplie les figures de façon qu'il paroît
beaucoup plus de monde qu'il n'y en a.
La Contredanfe finit par une lutte d'entrechats.
Premier pas de trois.
Mlle Camille . M. Sody. Mile Catinop
Premier
pas
de deux.
Mlle Camille. M. Balletti ( cadet . )
Deuxieme pas
de deux.
Mlle Favart. M. Balletti ( aîné . )
Deuxieme pas de trois.
M. Berquelor. Mlle Marine. M. Dupuis.
I iv
200 MERCURE DE FRANCE .
Troisieme pas de deux.
Mlle Catinon . M. Billioni.
Troifieme pas de trois.
M. Vifintini. Mlle Artus. M. Artus.
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Résumé : COMEDIE ITALIENNE.
Le 22 mai 1755, les Comédiens Italiens ont présenté pour la première fois le ballet 'Le Mai', un spectacle mêlant chants et danses, annoncé comme un divertissement nouveau et comparable à une petite comédie en danse. Ce ballet, salué pour sa variété et sa gaieté, se déroule devant la porte d'un château orné de balustrades, fontaines et vases de fleurs. Il se compose de cinq entrées distinctes. La première entrée montre des valets apportant des bouquets à leurs maîtresses et dansant avec eux. La deuxième entrée voit les valets et valettes sortir du château pour remercier les valets et danser. La troisième entrée présente une autre troupe de valets et valettes plantant le Mai et dansant autour. La quatrième entrée voit le seigneur et la dame, vêtus en bergers, ouvrir la porte du château et danser avec les habitants. La cinquième entrée est une contredanse composée de trois corps de ballets, incluant les amants, la jeunesse du village et le seigneur et la dame. Les principaux danseurs incluent Mlle Camille, M. Sody, Mlle Catinon, M. Balletti, Mlle Favart, M. Berquelor, Mlle Marine, M. Dupuis, Mlle Artus et M. Artus.
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319
p. 200-203
VAUDEVILLE SUR LA CONTREDANSE.
Début :
Allons gai : [...]
Mots clefs :
Comédiens-Italiens, Mois de mai, Comédie, Musique
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texteReconnaissance textuelle : VAUDEVILLE SUR LA CONTREDANSE.
VAUDEVILLE SUR LA CONTREDANSE.
•
PREMIER COUPLET.
Allons gai:
Voici le mois de Mai ,
Le doux mois d'amourette.
Commençons
Nos jeux & nos chanfons ,
Et, danfops fur l'herbette .
Colin
Prend Colinette ;
De violette
Pare fon fein.
Le coeur
Le plus fauvage
Souvent s'engage . ¡
Par une fleur.
Allons gai , &c.
Bergers , une fleurette
De vos feux devient l'interprête
Et Flore
Fait éclore
Ses préfens
JUIN. 1755. 201
VILLA
Pour fervir les amans.
Allons gai , & c.
SECOND
Allons gai , & c.
Plaiſirs ,
COUPLE T.
Bonheur champêtre ,
Vous allez naître
De nos foupirs.
Tout rit
Dans ces afyles ,
Ces lieux tranquilles
Qu'amour chérit.
Allons gai , & c.
Déja tout fent les flammes ,
Tendre amour , printems de nos ames
Tu charmes ,
Tu defarmes
Nos rigueurs
Par tes attraits vainqueurs;
Allons gai , & c .
TROISIEME COUPLET.
Allons gai , & c .
Le fon
De la mufette
Séduit Lifette
Sur le gazon .
Tirfis
LYON
Iv
202 MERCURE DE FRANCE.
Par cette adreffe ,
De fa tendreffe
Reçoit le prix.
Allons gai , & c.
L'amour fous nos fougères
Tend des lacs aux jeunes Bergeres .
Fillette
Joliette ,
En ce mois.
N'allez point feule aux bois.
Allons gai , &c.
QUATRIEME COUPLET.
Palfangué ,
Voici le mois de mai , &c.
Vien çà ,
Vien çà , Paquette ,
A la franquette ,
Mets ta main là.
Morgue ,
De t'voir fi fiare ;
Sçais-tu que Piare
Eft fatigué ?
Jarnigué , voici , &c .
Faut-il que j'aille au piautre ,
Quand j'avons un coeur comme un autre ?
Mais ... fille ...
Ton oeil brille ,
Et je fens
JUIN. 1755 203
Naître en moi le printems.
Sarpegué , voici , &c.
Les paroles de ce Vaudeville font de
M. Favart. Les danfes du Ballet font de la
compofition de M. Deheffe , & la mufique
eft de M. Defbroffes ,
Le 31 Mai les Comédiens Italiens donnerent
la premiere repréſentation du Maître
de Musique , Comédie nouvelle en
deux actes , mêlée d'arietes , & parodiée
de l'Italien , avec un divertiffement. Cette
piece eft de M. Borand , Auteur de la
Servante Maitreffe ; le public lui a fait un
accueil favorable. Le premier acte paroît
avoir le plus réuffi , nous en rendrons un
compte plus détaillé dans la fuite des repréfentations
•
PREMIER COUPLET.
Allons gai:
Voici le mois de Mai ,
Le doux mois d'amourette.
Commençons
Nos jeux & nos chanfons ,
Et, danfops fur l'herbette .
Colin
Prend Colinette ;
De violette
Pare fon fein.
Le coeur
Le plus fauvage
Souvent s'engage . ¡
Par une fleur.
Allons gai , &c.
Bergers , une fleurette
De vos feux devient l'interprête
Et Flore
Fait éclore
Ses préfens
JUIN. 1755. 201
VILLA
Pour fervir les amans.
Allons gai , & c.
SECOND
Allons gai , & c.
Plaiſirs ,
COUPLE T.
Bonheur champêtre ,
Vous allez naître
De nos foupirs.
Tout rit
Dans ces afyles ,
Ces lieux tranquilles
Qu'amour chérit.
Allons gai , & c.
Déja tout fent les flammes ,
Tendre amour , printems de nos ames
Tu charmes ,
Tu defarmes
Nos rigueurs
Par tes attraits vainqueurs;
Allons gai , & c .
TROISIEME COUPLET.
Allons gai , & c .
Le fon
De la mufette
Séduit Lifette
Sur le gazon .
Tirfis
LYON
Iv
202 MERCURE DE FRANCE.
Par cette adreffe ,
De fa tendreffe
Reçoit le prix.
Allons gai , & c.
L'amour fous nos fougères
Tend des lacs aux jeunes Bergeres .
Fillette
Joliette ,
En ce mois.
N'allez point feule aux bois.
Allons gai , &c.
QUATRIEME COUPLET.
Palfangué ,
Voici le mois de mai , &c.
Vien çà ,
Vien çà , Paquette ,
A la franquette ,
Mets ta main là.
Morgue ,
De t'voir fi fiare ;
Sçais-tu que Piare
Eft fatigué ?
Jarnigué , voici , &c .
Faut-il que j'aille au piautre ,
Quand j'avons un coeur comme un autre ?
Mais ... fille ...
Ton oeil brille ,
Et je fens
JUIN. 1755 203
Naître en moi le printems.
Sarpegué , voici , &c.
Les paroles de ce Vaudeville font de
M. Favart. Les danfes du Ballet font de la
compofition de M. Deheffe , & la mufique
eft de M. Defbroffes ,
Le 31 Mai les Comédiens Italiens donnerent
la premiere repréſentation du Maître
de Musique , Comédie nouvelle en
deux actes , mêlée d'arietes , & parodiée
de l'Italien , avec un divertiffement. Cette
piece eft de M. Borand , Auteur de la
Servante Maitreffe ; le public lui a fait un
accueil favorable. Le premier acte paroît
avoir le plus réuffi , nous en rendrons un
compte plus détaillé dans la fuite des repréfentations
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Résumé : VAUDEVILLE SUR LA CONTREDANSE.
Le texte présente un vaudeville intitulé 'Vaudeville sur la contredanse', composé de plusieurs couplets célébrant l'arrivée du mois de mai et les plaisirs champêtres associés à l'amour et à la nature. Le premier couplet invite à la gaieté et à la danse, mettant en scène Colin et Colinette qui s'engagent par une fleur. Le second couplet évoque les plaisirs et le bonheur champêtre, charmé par l'amour et le printemps. Le troisième couplet décrit l'amour qui tend des pièges aux jeunes bergères, tandis que le quatrième couplet est une invitation plus directe et familière à la danse et à l'amour. Les paroles sont de M. Favart, les danses du ballet de M. Deheffe, et la musique de M. Desbroffes. Le 31 mai 1755, les Comédiens Italiens ont donné la première représentation de 'Le Maître de Musique', une comédie en deux actes mêlée d'ariettes et parodiée de l'italien, avec un divertissement. Cette pièce, écrite par M. Borand, auteur de 'La Servante Maîtresse', a reçu un accueil favorable du public, notamment pour son premier acte.
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320
p. 203-204
CONCERT SPIRITUEL.
Début :
Le Concert qui fut exécuté le Jeudi 29 Mai, jour de la Fête-Dieu, fut très-beau [...]
Mots clefs :
Concert spirituel, Concert
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : CONCERT SPIRITUEL.
CONCERT SPIRITUEL.
LE
E Concert qui fut exécuté le Jeudi
29 Mai , jour de la Fête- Dieu , fut trèsbeau
& très- varié . Il commença par la
premiere fuite des pieces de clavecin de
M. Clement , mife en fymphonie par luimême
; enfuite Cantate à grand choeur de
M. Davefne. Mme Veftris de Giardini
chanta deux airs Italiens. On s'apperçoit
I vj
204 MERCURE DE FRANCE .
du progrès qu'elle fait chaque jour ; elle
met à profit les bons confeils qu'on lui
donne , & mérite de plus en plus l'applaudiffement
des connoiffeurs . Mlle Sixte , qui
a chanté au Concert de la Reine , débuta
avec le plus brillant fuccès dans Ufquequò ,
petit motet de M. Mouret. Le public a
conçu de fon talent les plus grandes efpérances
; l'accueil qu'elle en a reçu doit raffurer
fa timidité , & l'engager à tenir tout
ce qu'elle promet.
M. Balbatre joua fur l'orgue l'ouverture
de Pigmalion , fuivie des Sauvages , & fit
toujours un nouveau plaifir. Le Concert
finit par Magnus Dominus , motet à grand
choeur de M. de Mondonville.
LE
E Concert qui fut exécuté le Jeudi
29 Mai , jour de la Fête- Dieu , fut trèsbeau
& très- varié . Il commença par la
premiere fuite des pieces de clavecin de
M. Clement , mife en fymphonie par luimême
; enfuite Cantate à grand choeur de
M. Davefne. Mme Veftris de Giardini
chanta deux airs Italiens. On s'apperçoit
I vj
204 MERCURE DE FRANCE .
du progrès qu'elle fait chaque jour ; elle
met à profit les bons confeils qu'on lui
donne , & mérite de plus en plus l'applaudiffement
des connoiffeurs . Mlle Sixte , qui
a chanté au Concert de la Reine , débuta
avec le plus brillant fuccès dans Ufquequò ,
petit motet de M. Mouret. Le public a
conçu de fon talent les plus grandes efpérances
; l'accueil qu'elle en a reçu doit raffurer
fa timidité , & l'engager à tenir tout
ce qu'elle promet.
M. Balbatre joua fur l'orgue l'ouverture
de Pigmalion , fuivie des Sauvages , & fit
toujours un nouveau plaifir. Le Concert
finit par Magnus Dominus , motet à grand
choeur de M. de Mondonville.
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Résumé : CONCERT SPIRITUEL.
Le concert spirituel du jeudi 29 mai, jour de la Fête-Dieu, fut marqué par une grande diversité et une haute qualité musicale. Il débuta avec la première suite des pièces de clavecin de M. Clément, orchestrée par lui-même, suivie d'une cantate à grand chœur de M. Davenne. Mme Vestris de Giardini interpréta deux airs italiens, révélant un progrès quotidien et méritant les applaudissements des connaisseurs. Mlle Sixte, déjà connue pour ses performances au Concert de la Reine, fit ses débuts dans le petit motet 'Usquequò' de M. Mouret, suscitant de grandes attentes. M. Balbastre joua à l'orgue l'ouverture de 'Pigmalion' suivie des 'Sauvages', offrant un nouveau plaisir aux auditeurs. Le concert se conclut par 'Magnus Dominus', un motet à grand chœur de M. de Mondonville.
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321
p. 143
MUSIQUE.
Début :
RECUEIL d'airs de contredanses, menuets, & vaudevilles nouveaux [...]
Mots clefs :
Recueil d'airs
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MUSIQUE.
MUSIQU E.
ECUEIL d'airs de contredanfes
menuets , & vaudevilles nouveaux
chantés fur les théâtres de l'Académie
royale de Muſique & de l'Opéra Comique
, lefquels fe jouent fur toutes fortes
d'inftrumens : 13 partie , prix 24 fols.
A Paris , chez M. Boivin , rue S. Honoré ,
à la Regle d'or ; M. le Clerc , rue du Roule ,
à la Croix d'or ; Mile Caftagnery , rue des
Prouvaires , au Luth royal ; & le fieur
Duchesne , rue S. Jacques , au Temple du
Goût.
Le Deffert des petits foupers , fixieme
feptieme , huitieme , neuvieme & dixieme
parties. A Paris , aux mêmes adreſſes .
Chaque partie 24 fols.
ECUEIL d'airs de contredanfes
menuets , & vaudevilles nouveaux
chantés fur les théâtres de l'Académie
royale de Muſique & de l'Opéra Comique
, lefquels fe jouent fur toutes fortes
d'inftrumens : 13 partie , prix 24 fols.
A Paris , chez M. Boivin , rue S. Honoré ,
à la Regle d'or ; M. le Clerc , rue du Roule ,
à la Croix d'or ; Mile Caftagnery , rue des
Prouvaires , au Luth royal ; & le fieur
Duchesne , rue S. Jacques , au Temple du
Goût.
Le Deffert des petits foupers , fixieme
feptieme , huitieme , neuvieme & dixieme
parties. A Paris , aux mêmes adreſſes .
Chaque partie 24 fols.
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Résumé : MUSIQUE.
Le document présente une collection de partitions musicales intitulée 'ECUEIL d'airs de contredanfes, menuets, & vaudevilles nouveaux'. Ces airs sont joués sur les théâtres de l'Académie royale de Musique et de l'Opéra Comique. La collection est divisée en 13 parties, chacune vendue 24 sols. Les partitions sont disponibles chez plusieurs libraires parisiens. Le document mentionne aussi 'Le Deffert des petits foupers', disponible en cinq parties au même prix.
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322
p. 144-158
LETTRE DU PERE CASTEL, A M. Rondet, Mathématicien, sur sa Réponse au P. L. J. au sujet du Clavecin des couleurs.
Début :
Vous vous honorez, Monsieur, en m'honorant. J'aime sur-tout la décence [...]
Mots clefs :
Clavecin, Clavecin des couleurs, Harmonie, Public, Plaisirs, Arts, Couleurs, Jeu, Esprit
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LETTRE DU PERE CASTEL, A M. Rondet, Mathématicien, sur sa Réponse au P. L. J. au sujet du Clavecin des couleurs.
LETTRE
DU PERE CASTEL ,
A M. Rondet , Mathématicien , furfa Réponſe
au P. L. J. au fujet du Clavecin
des couleurs.
pour
Ous vous honorez , Monfieur , en
m'honorant. J'aime fur -tout la décence
: je vous fçais gré d'avoir preffenti l'embarras
où j'allois être d'entrer en lice avec un
adverfaire dans lequel je devois beaucoup
me refpecter moi- même. Je ne vous con-
Hoiffois pas malin. Vous aimez à prolonger
votte triomphe , & vous gardez le plus beau
le dernier. Pour toute apologie vous
pouviez dire comme Scipion accufe devant
le peuple : Meffieurs , allons au Capitole
remercier les Dieux de ce qu'à pareil jour
Numance ou Carthage ont été foudroyées.
Car duofulmina Belli , Scipiadas , dit Virgile
) . Meffieurs , pouviez - vous dire , remercions
Dieu de ce que le clavecin a joué
avec l'applaudiffement de 200 perfonnes
le premier de l'an 1755 , pour les étrennes
du public . Il avoit bien joué devant cinquante
perfonnes , qui battirent des mains
àquatre reprifes , le 21 de Décembre 1754,
le
JUILLET . 1755. 145
le jour de faint Thomas , Apôtre , qui en
eft le Patron. Chaque art , chaque métier
a le fien.
J'aime les arts , vous le fçavez mon
cher Monfieur , je les aime dans le vrai ,
en géometre , en homme même , & avec
une forte de paffion ; je les chéris en citoyen
, ne connoiffant d'autre reffource
momentanée aux befoins renaiffans de
l'humanité . Par le ſentiment , j'ofe dire ,
plus que par la fenfation : Humani à me
nil alienum puto. Je fuis vivement affecté
des befoins de mon prochain , & je ne
m'en connois d'autre bien preffant que
celui d'y pourvoir en commun , felon la
mefure de mes petits talens , dont toute la
fingularité , ce me femble , n'eft que d'être.
en commun & fort gratuitement au fervice
du public , felon le devoir de mon état &
l'efprit de ma vocation.
Plein de cet amour affez pur pour les
arts , je gémis donc de les voir tomber par
une ambition de ſtyle & de bel-efprit qui
ne remplace point la noble émulation ni
le vrai goût du travail , caractériſé par ce
beau vers de Virgile que j'inculque à tous
venans :
Difce puer virtutem ex me , verumque laborem ;
C'eſt ce verus labor qui n'eft point affez
G
146 MERCURE DE FRANCE .
connu. J'en gémirois bien davantage fi je
pouvois me croire auteur de cette décadence
des arts. Peut- être les montai -je trop
haut , les mets-je à trop haut prix ? En
doublant la mufique , je n'ôte rien à la
mufique vulgaire , que j'ai même un peu
perfectionnée , peut- être il y a 30 ans ,
avant & depuis mon clavecin .
·
Point d'éloge en effet auquel j'aie été
plus fenfible , qu'à celui du brillant M. de
Voltaire , qui dit que j'aggrandis la carriere
des arts , de la nature des plaifirs,
Plaiſirs honnêtes , plaifirs même d'efprit ,
tels que la mufique , la peinture , les couleurs
, les belles nuances de toutes choſes.
En faveur de cet éloge , je lui en paffai un
autre moins brillant , où il dit du clavecin
il y a travaillé de fes mains. Il le dit en
grand poete ( vates ) par une forte d'infpiration
qui a droit d'infpirer ce travail .
Entre têtes , je ne dis rien des coeurs ,
l'enthoufiafme eft contagieux , fur- tour
lorfqu'il eft à l'uniffon de deux autres têtes,
telles qu'un Montefquieu & un Fontenelfe
, dont le premier en réponſe à bien des
chofes , m'écrivoit , il y a un an , faites le
clavecin , & tout ira ; & le dernier m'envoya
dire , il y a neuf mois , qu'il ne vouloit
pas mourir fans voir le clavecin : ce
qui auroit dû peut- être m'empêcher de le
JUILLET. 1755. 147
faire fi vîte , fi j'étois fuperftitieux avec
gens peu fufpects fur l'article , mais dont la
miféricorde divine peut couronner la vie
de bel-efprit d'une fin folidement religieufe
& chrétienne , comme on vient de
le voir dans un événement qui m'affligeroit
trop , fans la bonne part que Dieu a
bien voulu me donner dans cette vraie
confolation .
Bien des découvertes fe perdent avec
leurs auteurs , immortels en paroles &
mortels en réalité . Voici de quoi le public
doit remercier Dieu avec moi , c'est qu'il
m'ait laiffé furvivre 30 ans à la premiere
idée de mon clavecin. De fçavant fpéculatif
, il m'a régulierement fallu devenir
artifte de goût , & enfin artiſan de fait , &
comme de métier . Sutor erit fapiens ; c'eft
de moi qu'Horace l'a dit .
Quand j'annonçai cette bagatelle , point
fi bagatelle , dit- on , en 1725 ; ce n'étoit
en effet qu'une idée , & je n'avois nulle
intention de l'exécuter. J'en pris acte dans
le même Journal ( le Mercure ) au fujet
d'un foi-difant Philofophe Gafcon , anonyme
à cela près , qui me fommoit familierement
d'y mettre la main. A quoi je repli.
quai trop fierement peut- être : Monfieur ,
Monfieur , je fuis Geometre , je fuis Philofophe
, & ne fuis luthier , facteur , ou faiseur
G ij
148 MERCURE DE FRANCE:
d'orgues ni de clavecin. Dieu m'en a puni ,
j'ai fait un orgue en quatre jeux de rofeau
de mes mains depuis ce tems- là . Mais en
ce tems-là , je n'étois pas même artifte , &
l'anonyme , que j'ai bien reconnu depuis ,
n'étoit ni un Voltaire , ni un Fontenelle ,
ni un Montefquieu pour m'infpirer.
Je devins artiſte en 1735 , dans mes fix
grandes lettres à l'illuftre Préfident que je
n'ofe fi fouvent nommer ; & tout le monde
convint que l'art du clavecin étoit démontré
en douze dégrés bien tranchés de coloris
, & en douze octaves préciſes de clairebfcur
, faifant en tout 144 nuances ou
demi-teintes , depuis le grand noir jufqu'au
blanc extrême, en parallele exact aux douze
demi- tons chromatiques , & aux douze
octaves de grave aigu , faifant 144 demitons
de fon depuis le plus bas tuyau poffible
de 64 pieds qui râle , jufqu'à celui
de deux ou trois lignes qui glapit.
L'art eft chofe encore trop fine pour
ceux qui n'ont que des yeux pour en juger :
j'eus beau montrer & démontrer tout cela
en nature , fur des papiers colorés , dans
des rubans même & des étoffes faites exprès
, & que tout le monde a vûes avec
empreffement , je puis même dire admirées.
C'étoient bien là les propres cordes , les
propres touches du clavecin , aufquelles il
JUILLET. 1755 : 149
ne manquoit plus que la groffe facture des
ouvriers en titre pour le monter. Point du
tout , il s'éleva une voix qui dit que le
clavecin étoit démontré vrai en théorie , mais
qu'il étoit faux & infaifable en pratique . Et
de ce feul coup de langue le clavecin non
monté fut démonté , tout mon art réduit
à rien , & mes étoffes , rubans & couleurs
au pillage , comme s'il s'agiffoit de
l'élection d'un Roi de Pologne , où le fuffrage
d'un feul eft l'oracle de la multitude.
J'ai toujours dit , toujours éprouvé du
moins que les paroles de l'envie étoient de
foi efficaces : elles intimident , elles décou
ragent , elles tiennent en arrêt un inventeur.
Cela feul d'avoir déclaré le clavecin
infaifable , l'a rendu tel pendant 20 ans ;
car s'il ne m'a fallu que 10 ans pour devenir
artifte , il m'en a fallu deux fois 10 enfuite
pour devenir artifan , en me dégradant toujoursde
l'efprit au goût & du goût au travail
des mains , qui eft pourtant le vrai goût
de néceffité , de bon fens même , au lieu
de tout ce babil de bel - efprit , non faifeur
, mais fimplement difcoureur , qui
dégrade les arts & l'humanité , la raifon
même. Car homo natus ad laborem.
Je reconnois cependant avec plaifir , en
honnête-homme , que fi j'ai perdu à cela
Giij
150 MERCURE DE FRANCE.
du repos & une honnête fatisfaction d'efprit
, le public y a gagné. Par ces prétendues
dégradations , comme de moi - même
je me fuis toujours rapproché du public ,
de fes befoins , de fes plaifirs. C'est bien
lui qui me difoit toujours faites le claveein,
& foyez plutôt maçon ſi c'est votre talent.
Le public entend fur-tout fes intérêts . Le
clavecin lui auroit trop coûté dans fa primeur.
Je n'ai fait que le mûrir", le rendre
pratiquable. En 1725 , on ne l'auroit pas
fait pour 100 , 000 écus par les mains des
ouvriers & artiſtes qui s'offroient aſſez à
moi , mais avec des bouches plus qu'avec
des mains , & avec plus d'appétit que de
fçavoir faire. En 1735 , je n'eftimois plus
la facture du clavecin que 20 , coc écus :
en 45 , 10 , 000 écus ou même 1000 guinées
, difois -je aux Anglois. Il y a 3 ans,
que je le voyois faifable pour 100 louis ,
quelqu'un le mettoit à 2000 écus ; & voilà
qu'aujourd'hui je viens de le faire fans
ouvriers pour 50 écus.
On m'a prié de dire tout cela naïvement
, & je fuis bien aiſe de compter tout
au public pour n'avoir jamais à compter
avec lui. Qu'on s'en prenne à la langue fi
je fais des jeux de mots . Encore eft- il bon
de jouer, à propos de clavecin ; & deformais
on ne me défieroit pas impunément
JUILLET.
1755. ISL
de faire jouer tout ce que les hommes traitent
de plus férieux dans leurs prétendues
affaires qui ne font que jeu , difent les
plus experts même.
En tout cas , je ne furfais point mon
ouvrage , & j'aggrandis la carriere des arts
en écartant les artiftes , les ouvriers , les
mains , & tout ce qui n'eft que bouche &
appétit au fervice du public : car les bouches
mangent les arts , on ne fçauroit trop
le répéter. Plus on m'a difputé la poffibi
lité du clavecin , plus j'ai pris à tâche d'en
conftater la facilité & d'en fimplifier la
pratique. Et puifque toutes mes démonftrations
ne m'ont fervi de rien , me voilà
de démonftrateur devenu monftrateur , ou
montreur de curiofité , de rareté , de fingularité
, puifque ce mot plaît tant à la
pluralité de deux ou trois beaux efprits.
Je veux bien en convenir ; la chofe eft
finguliere , rare & curieufe , de colorer le
fon , de faire fonner la couleur , de rendre
l'aveugle juge des couleurs par l'oreille , &
le fourd juge du fon par l'oeil . Autrefois je
m'en défendois comme d'un beau meutre :
aujourd'hui je me livre à tout le paradoxe
de mon entrepriſe depuis que j'en ai fait
un jeu . Or je n'avois promis qu'un jeu .
Et en bonne- foi , mon cher ami , vous le
fçavez , vous le voyez , vous en avez vû
G iiij
152 MERCURE DE FRANCE.
isz
tous les progrès nuancés ; n'eft - ce pas un
jeu de trouver même fi difficile , fi impoffible
, en tirant un cordon , une targette ;
en baiffant une touche d'ouvrir une foupape
de lumiere , lorfqu'on ouvre une foupape
de fon , & de faire voir bleu , lorfqu'on
entend ut , rouge en entendant ſol ;
de faire voir du clair , lorfqu'on entend
de l'aigu , du fombre , en entendant du
grave ?
Du refte , il n'y a que du bien dans mon
projet , & quand je ne réuffirois pas à aggrandir
la carriere des arts , je n'ôte rien à
fa grandeur , & perfonne n'a droit de la
refferrer , de la borner plus qu'elle n'eft
jufqu'ici bornée & refferrée. Ce n'eft pas
moi qui ai le premier affirmé l'harmonie
des couleurs , de la peinture , de l'architecture
. Je n'ai fait que les démontrer &
les montrer. Avant moi Pline , les Grecs
Felibien même , en avoient beaucoup difcouru
par instinct , par fentiment , en gens
d'efprit , en experts . Mais voilà peut - être
comme on aime les chofes dans le nuage ,
dans le myftere , dans ce fameux je ne fçais
quoi dont les littérateurs font tant d'éloges.
›
On a voulu voir & revoir mes couleurs ,
& je crois que je ne les ai que trop montrées
, & que je n'y ai été que trop d'abord
JUILLET. 17550 153
·
en mal habile artifte , en mauffade ouvrier.
Elles ont ébloui , fatigué , offufqué la vûe ,
les yeux. M. de Voltaire le difoit , le prédifoit
, le préfentoit ainfi il y a 20 ans. Ne
montrons donc point tant , difcourons en
fimples littérateurs , en poëtes même . Horace
, le poëte du goût , définit l'harmonie
une unité , une fimplicité : Denique fit
quod vis fimplex dum taxat & unum. Ailleurs
il la définit l'ordre , la régularité : Ordinis
hac virtus erit & verus. Les peintres la
font confifter dans l'entente des couleurs
dans l'unité du deffein , dans le beau toutenfemble.
Tout cela ne vient il pas au fimple accord
des parties confonantes des muficiens,
vrais juges en cette matiere ? Et puis la
vraie étymologie du mot harmonie décide
de tout. Apta commiſſura , junctura , difent
les Grecs , que je traduirois même plus littéralement
, ce me femble , par apta unitas ,
comme Horace , fimplex unitas ; car il y a
du monas dans harmonie. En un mot , variété
& unité , variété de parties , unité de
tout , font l'harmonie en tout genre felon
tout le monde . Eft - ce que les couleurs
manquent de variété en elles- mêmes ? Il y
en a autant que de fons . Eft- ce que la nature
, eft-ce que l'art n'en font pas tous
les jours des grouppes , des contraftes ,
Gv
154 MERCURE DE FRANCE.
des affortimens , des accords charmans ?
Mais c'eft l'architecture , calomniée à
mon occafion , que je me reprocherois de
laiffer retomber dans une barbarie pis qué
gothique , en l'abandonnant à l'enharmonie
où on l'a réduit. Quoi ! un grand
fuperbe & majestueux édifice , une bafili
que telle que S. Pierre de Rome , Notre
Dame de Paris , & mille autres magnifiques
temples du Seigneur. Un palais de
Roi , le Louvre , le Luxembourg , le Vatitan
même , & des millions de palais &
d'hôtels n'ont donc point d'harmonie
d'union de parties , de régularité , d'ordre
d'accord , de beau tout- enfemble , capable
d'impofer à l'oeil , de charmer l'efprit ?
›
Je vois , j'entends , je fens dequoi il s'a
git. Nos adverfaires fe trompent en habiles
gens. Ils me battent de mes armes : ils me
prennent en géometre, lorfque je leur écha
pe en artiſte , & me dérobe à leurs yeux fçavans
en artifan. Odi profanum vulgus , me
difent- ils noblement. Il y a long-tems que
j'ai obfervé que la géométrie eft une fcience
fublime , mais fiere , guindée & abftraite
, qui n'éclaire que la plus haute
région de l'efprit , dédaignant de rayoner
fur des mains. Auffi m'en fuis-je toujours
préparé l'échapatoire , fi ce terme eft permis
à un artifan , & vous ai répété vingt fois
JUILLET. 1755 155
mon cher Monfieur , que l'efprit géométrique
valoit mieux dans les arts que la géométrie
même & en perfonne.
La géométrie , qu'il me foit permis de
le redire , eft le corps fec , le fquelete décharné
de tous les objets fenfibles , réduits
non à leurs linéamens propres , comme le
deffein , mais à leurs dimenfions vagues ,
longueur , largeur , profondeur , lignes
furfaces & points extrêmes , figures marginales
, coupes & profils. Les arts net
manient point toutes ces impalpabilités là ,
vrais fpectres , vains fantômes dans l'uſage
ordinaire de la vie.
Nommément l'harmonie , les anciens
l'ont tout-à- fait alembiquée & rendue immaniable
, en la remontant aux proportions
géométriques , compliquées avec les
proportions arithmétiques , complication
qui acheve d'en débouter les arts . Or on la
voit dans ces différences de nombres combinées
avec leurs rapports : car qui dit
différence , dit de l'arithmétique ; & qui
dit rapport , dit du géométrique. Et tout
` eft dit.
Parce qu'on n'a pû ou fçû retrouver
l'harmonie des muficiens même , & à plus
forte raifon des peintres & des architectes ,
dans cette proportion foi-difant harmonique
, on a conclu néant d'harmonie pour
Gvj
156 MERCURE DE FRANCE.
ces derniers arts , comme fi les mefures ;
par exemple , d'une colonne , de fon renflement
, de fa bafe , de fon piédeftal , focle
, couronnement , corniche , volute , architrave
, & d'un fimple fefton même ,
n'étoient pas chofes déterminées par des
nombres précis dans les fimples devis d'un
architecte comme fi la détermination du
module ne fondoit pas tous les rapports
des parties d'un ornement , d'un bâtiment
même tout entier. Or qui dit nombre ,
rapports quelconques , modules & détermination
, dit évidemment harmonie ; harmonie
même ici pour les yeux , n'y manquant
que le jeu pour en faire un clavecin .
Le feul plaifir de l'oeil ou de tout autre
de nos fens , ne peut- être qu'un plaifir
d'harmonie : car tel qui m'avoue que le
jeu de mon clavecin fait ou fera plaifir à
voir , fe croit un habile homme à me difputer
que ce plaifir foit un plaifir d'harmonie
, comme s'il pouvoit y en avoir
d'autre. On ne chicane pas les plaifirs , &
l'on feroit mieux de fe rendre acceffible à
celui- ci , que de me forcer à le tout analyfer
. La plupart de nos plaifirs analyſés
ne font plus des plaifirs : ils font faits pour
être fentis & non pour être connus . Con◄
noître eft un plaifir d'efprit , la plûpart ne
s'en foucient gueres. Dès que nos plaifirs
JUILLET. 1755. 157
font le réfultat de plufieurs fentimens caufés
par une fucceffion , ou une diverfité
d'objets , de mouvemens & d'opérations ;
il eft hors de doute que ce réſultat doit
être un & fimple , naiffant du concert &
de l'accord de toutes les parties , objets ,
mouvemens & fentimens qui le compofent.
Pour moi , je ne conçois que l'enfer ubi
nullus ordo , fed fempiternus horror inhabitat ,
& j'aime à penfer que le paradis eſt tout
harmonie .
C'eft tout franc la bonne & belle littérature
, & le bon goût même de toutes
chofes qui me paroiffent de tous les arts
les plus tombés , par un bel efprit foidifant
de philofophie bien plus que de
géométrie. Sans géométrie même ni arithmétique
, il ne m'a fallu qu'un peu de
goût de la belle nature , pour trouver que
le bleu mene au verd par le celadon , le
verd au jaune par l'olive , le jaune au
rouge par l'aurore & l'orangé , le rouge
aux violets par les cramoifis ; les violets.
nous ramenant au bleu pour recommencer
une nouuelle octave nuancée de coloris , à
l'aide du clair- obſcur , dont voici les dégrés.
Le noir ténébreux mene à l'obfcur , l'obfcur
au fombre , le fombre au brun , le
brun au foncé , le foncé au férieux , le
158 MERCURE DE FRANCE.
férieux au majeftuenx , le majestueux au
noble , le noble au beau , le beau au gracieux
, le gracieux au joli , au gai , le gai
au clair , le clair au blanc , le blanc au
lumineux éblouiffant qui ne fe laiffe point
voir , mais par qui tout eft vû . Sont-ce là
des termes mais on en a vû les échantillons
, il y a zo ans , & tous les jours ces
termes nous fervent à caractérifer les couleurs.
Eft-ce ma faute s'il y a des efprits ,
des yeux même pour qui les termes ne
font que des termes , des mots , verba &
voces.
J'aurois pû me fervir des mots un peu
plus techniques de gris noir , gris brun ,
gris d'ardoife , gris de fouris , &c . J'ai
mieux aimé me fervir des termes qui réveillent
des fentimens . Les anciens difoient
lés couleurs , c'eft le clair-obfcur qui eft unt
mêlange d'ombre & de lumiere. Je fuis
avec beaucoup de confidération , mon cher
Monfieur , & c.
L. CASTEL.
DU PERE CASTEL ,
A M. Rondet , Mathématicien , furfa Réponſe
au P. L. J. au fujet du Clavecin
des couleurs.
pour
Ous vous honorez , Monfieur , en
m'honorant. J'aime fur -tout la décence
: je vous fçais gré d'avoir preffenti l'embarras
où j'allois être d'entrer en lice avec un
adverfaire dans lequel je devois beaucoup
me refpecter moi- même. Je ne vous con-
Hoiffois pas malin. Vous aimez à prolonger
votte triomphe , & vous gardez le plus beau
le dernier. Pour toute apologie vous
pouviez dire comme Scipion accufe devant
le peuple : Meffieurs , allons au Capitole
remercier les Dieux de ce qu'à pareil jour
Numance ou Carthage ont été foudroyées.
Car duofulmina Belli , Scipiadas , dit Virgile
) . Meffieurs , pouviez - vous dire , remercions
Dieu de ce que le clavecin a joué
avec l'applaudiffement de 200 perfonnes
le premier de l'an 1755 , pour les étrennes
du public . Il avoit bien joué devant cinquante
perfonnes , qui battirent des mains
àquatre reprifes , le 21 de Décembre 1754,
le
JUILLET . 1755. 145
le jour de faint Thomas , Apôtre , qui en
eft le Patron. Chaque art , chaque métier
a le fien.
J'aime les arts , vous le fçavez mon
cher Monfieur , je les aime dans le vrai ,
en géometre , en homme même , & avec
une forte de paffion ; je les chéris en citoyen
, ne connoiffant d'autre reffource
momentanée aux befoins renaiffans de
l'humanité . Par le ſentiment , j'ofe dire ,
plus que par la fenfation : Humani à me
nil alienum puto. Je fuis vivement affecté
des befoins de mon prochain , & je ne
m'en connois d'autre bien preffant que
celui d'y pourvoir en commun , felon la
mefure de mes petits talens , dont toute la
fingularité , ce me femble , n'eft que d'être.
en commun & fort gratuitement au fervice
du public , felon le devoir de mon état &
l'efprit de ma vocation.
Plein de cet amour affez pur pour les
arts , je gémis donc de les voir tomber par
une ambition de ſtyle & de bel-efprit qui
ne remplace point la noble émulation ni
le vrai goût du travail , caractériſé par ce
beau vers de Virgile que j'inculque à tous
venans :
Difce puer virtutem ex me , verumque laborem ;
C'eſt ce verus labor qui n'eft point affez
G
146 MERCURE DE FRANCE .
connu. J'en gémirois bien davantage fi je
pouvois me croire auteur de cette décadence
des arts. Peut- être les montai -je trop
haut , les mets-je à trop haut prix ? En
doublant la mufique , je n'ôte rien à la
mufique vulgaire , que j'ai même un peu
perfectionnée , peut- être il y a 30 ans ,
avant & depuis mon clavecin .
·
Point d'éloge en effet auquel j'aie été
plus fenfible , qu'à celui du brillant M. de
Voltaire , qui dit que j'aggrandis la carriere
des arts , de la nature des plaifirs,
Plaiſirs honnêtes , plaifirs même d'efprit ,
tels que la mufique , la peinture , les couleurs
, les belles nuances de toutes choſes.
En faveur de cet éloge , je lui en paffai un
autre moins brillant , où il dit du clavecin
il y a travaillé de fes mains. Il le dit en
grand poete ( vates ) par une forte d'infpiration
qui a droit d'infpirer ce travail .
Entre têtes , je ne dis rien des coeurs ,
l'enthoufiafme eft contagieux , fur- tour
lorfqu'il eft à l'uniffon de deux autres têtes,
telles qu'un Montefquieu & un Fontenelfe
, dont le premier en réponſe à bien des
chofes , m'écrivoit , il y a un an , faites le
clavecin , & tout ira ; & le dernier m'envoya
dire , il y a neuf mois , qu'il ne vouloit
pas mourir fans voir le clavecin : ce
qui auroit dû peut- être m'empêcher de le
JUILLET. 1755. 147
faire fi vîte , fi j'étois fuperftitieux avec
gens peu fufpects fur l'article , mais dont la
miféricorde divine peut couronner la vie
de bel-efprit d'une fin folidement religieufe
& chrétienne , comme on vient de
le voir dans un événement qui m'affligeroit
trop , fans la bonne part que Dieu a
bien voulu me donner dans cette vraie
confolation .
Bien des découvertes fe perdent avec
leurs auteurs , immortels en paroles &
mortels en réalité . Voici de quoi le public
doit remercier Dieu avec moi , c'est qu'il
m'ait laiffé furvivre 30 ans à la premiere
idée de mon clavecin. De fçavant fpéculatif
, il m'a régulierement fallu devenir
artifte de goût , & enfin artiſan de fait , &
comme de métier . Sutor erit fapiens ; c'eft
de moi qu'Horace l'a dit .
Quand j'annonçai cette bagatelle , point
fi bagatelle , dit- on , en 1725 ; ce n'étoit
en effet qu'une idée , & je n'avois nulle
intention de l'exécuter. J'en pris acte dans
le même Journal ( le Mercure ) au fujet
d'un foi-difant Philofophe Gafcon , anonyme
à cela près , qui me fommoit familierement
d'y mettre la main. A quoi je repli.
quai trop fierement peut- être : Monfieur ,
Monfieur , je fuis Geometre , je fuis Philofophe
, & ne fuis luthier , facteur , ou faiseur
G ij
148 MERCURE DE FRANCE:
d'orgues ni de clavecin. Dieu m'en a puni ,
j'ai fait un orgue en quatre jeux de rofeau
de mes mains depuis ce tems- là . Mais en
ce tems-là , je n'étois pas même artifte , &
l'anonyme , que j'ai bien reconnu depuis ,
n'étoit ni un Voltaire , ni un Fontenelle ,
ni un Montefquieu pour m'infpirer.
Je devins artiſte en 1735 , dans mes fix
grandes lettres à l'illuftre Préfident que je
n'ofe fi fouvent nommer ; & tout le monde
convint que l'art du clavecin étoit démontré
en douze dégrés bien tranchés de coloris
, & en douze octaves préciſes de clairebfcur
, faifant en tout 144 nuances ou
demi-teintes , depuis le grand noir jufqu'au
blanc extrême, en parallele exact aux douze
demi- tons chromatiques , & aux douze
octaves de grave aigu , faifant 144 demitons
de fon depuis le plus bas tuyau poffible
de 64 pieds qui râle , jufqu'à celui
de deux ou trois lignes qui glapit.
L'art eft chofe encore trop fine pour
ceux qui n'ont que des yeux pour en juger :
j'eus beau montrer & démontrer tout cela
en nature , fur des papiers colorés , dans
des rubans même & des étoffes faites exprès
, & que tout le monde a vûes avec
empreffement , je puis même dire admirées.
C'étoient bien là les propres cordes , les
propres touches du clavecin , aufquelles il
JUILLET. 1755 : 149
ne manquoit plus que la groffe facture des
ouvriers en titre pour le monter. Point du
tout , il s'éleva une voix qui dit que le
clavecin étoit démontré vrai en théorie , mais
qu'il étoit faux & infaifable en pratique . Et
de ce feul coup de langue le clavecin non
monté fut démonté , tout mon art réduit
à rien , & mes étoffes , rubans & couleurs
au pillage , comme s'il s'agiffoit de
l'élection d'un Roi de Pologne , où le fuffrage
d'un feul eft l'oracle de la multitude.
J'ai toujours dit , toujours éprouvé du
moins que les paroles de l'envie étoient de
foi efficaces : elles intimident , elles décou
ragent , elles tiennent en arrêt un inventeur.
Cela feul d'avoir déclaré le clavecin
infaifable , l'a rendu tel pendant 20 ans ;
car s'il ne m'a fallu que 10 ans pour devenir
artifte , il m'en a fallu deux fois 10 enfuite
pour devenir artifan , en me dégradant toujoursde
l'efprit au goût & du goût au travail
des mains , qui eft pourtant le vrai goût
de néceffité , de bon fens même , au lieu
de tout ce babil de bel - efprit , non faifeur
, mais fimplement difcoureur , qui
dégrade les arts & l'humanité , la raifon
même. Car homo natus ad laborem.
Je reconnois cependant avec plaifir , en
honnête-homme , que fi j'ai perdu à cela
Giij
150 MERCURE DE FRANCE.
du repos & une honnête fatisfaction d'efprit
, le public y a gagné. Par ces prétendues
dégradations , comme de moi - même
je me fuis toujours rapproché du public ,
de fes befoins , de fes plaifirs. C'est bien
lui qui me difoit toujours faites le claveein,
& foyez plutôt maçon ſi c'est votre talent.
Le public entend fur-tout fes intérêts . Le
clavecin lui auroit trop coûté dans fa primeur.
Je n'ai fait que le mûrir", le rendre
pratiquable. En 1725 , on ne l'auroit pas
fait pour 100 , 000 écus par les mains des
ouvriers & artiſtes qui s'offroient aſſez à
moi , mais avec des bouches plus qu'avec
des mains , & avec plus d'appétit que de
fçavoir faire. En 1735 , je n'eftimois plus
la facture du clavecin que 20 , coc écus :
en 45 , 10 , 000 écus ou même 1000 guinées
, difois -je aux Anglois. Il y a 3 ans,
que je le voyois faifable pour 100 louis ,
quelqu'un le mettoit à 2000 écus ; & voilà
qu'aujourd'hui je viens de le faire fans
ouvriers pour 50 écus.
On m'a prié de dire tout cela naïvement
, & je fuis bien aiſe de compter tout
au public pour n'avoir jamais à compter
avec lui. Qu'on s'en prenne à la langue fi
je fais des jeux de mots . Encore eft- il bon
de jouer, à propos de clavecin ; & deformais
on ne me défieroit pas impunément
JUILLET.
1755. ISL
de faire jouer tout ce que les hommes traitent
de plus férieux dans leurs prétendues
affaires qui ne font que jeu , difent les
plus experts même.
En tout cas , je ne furfais point mon
ouvrage , & j'aggrandis la carriere des arts
en écartant les artiftes , les ouvriers , les
mains , & tout ce qui n'eft que bouche &
appétit au fervice du public : car les bouches
mangent les arts , on ne fçauroit trop
le répéter. Plus on m'a difputé la poffibi
lité du clavecin , plus j'ai pris à tâche d'en
conftater la facilité & d'en fimplifier la
pratique. Et puifque toutes mes démonftrations
ne m'ont fervi de rien , me voilà
de démonftrateur devenu monftrateur , ou
montreur de curiofité , de rareté , de fingularité
, puifque ce mot plaît tant à la
pluralité de deux ou trois beaux efprits.
Je veux bien en convenir ; la chofe eft
finguliere , rare & curieufe , de colorer le
fon , de faire fonner la couleur , de rendre
l'aveugle juge des couleurs par l'oreille , &
le fourd juge du fon par l'oeil . Autrefois je
m'en défendois comme d'un beau meutre :
aujourd'hui je me livre à tout le paradoxe
de mon entrepriſe depuis que j'en ai fait
un jeu . Or je n'avois promis qu'un jeu .
Et en bonne- foi , mon cher ami , vous le
fçavez , vous le voyez , vous en avez vû
G iiij
152 MERCURE DE FRANCE.
isz
tous les progrès nuancés ; n'eft - ce pas un
jeu de trouver même fi difficile , fi impoffible
, en tirant un cordon , une targette ;
en baiffant une touche d'ouvrir une foupape
de lumiere , lorfqu'on ouvre une foupape
de fon , & de faire voir bleu , lorfqu'on
entend ut , rouge en entendant ſol ;
de faire voir du clair , lorfqu'on entend
de l'aigu , du fombre , en entendant du
grave ?
Du refte , il n'y a que du bien dans mon
projet , & quand je ne réuffirois pas à aggrandir
la carriere des arts , je n'ôte rien à
fa grandeur , & perfonne n'a droit de la
refferrer , de la borner plus qu'elle n'eft
jufqu'ici bornée & refferrée. Ce n'eft pas
moi qui ai le premier affirmé l'harmonie
des couleurs , de la peinture , de l'architecture
. Je n'ai fait que les démontrer &
les montrer. Avant moi Pline , les Grecs
Felibien même , en avoient beaucoup difcouru
par instinct , par fentiment , en gens
d'efprit , en experts . Mais voilà peut - être
comme on aime les chofes dans le nuage ,
dans le myftere , dans ce fameux je ne fçais
quoi dont les littérateurs font tant d'éloges.
›
On a voulu voir & revoir mes couleurs ,
& je crois que je ne les ai que trop montrées
, & que je n'y ai été que trop d'abord
JUILLET. 17550 153
·
en mal habile artifte , en mauffade ouvrier.
Elles ont ébloui , fatigué , offufqué la vûe ,
les yeux. M. de Voltaire le difoit , le prédifoit
, le préfentoit ainfi il y a 20 ans. Ne
montrons donc point tant , difcourons en
fimples littérateurs , en poëtes même . Horace
, le poëte du goût , définit l'harmonie
une unité , une fimplicité : Denique fit
quod vis fimplex dum taxat & unum. Ailleurs
il la définit l'ordre , la régularité : Ordinis
hac virtus erit & verus. Les peintres la
font confifter dans l'entente des couleurs
dans l'unité du deffein , dans le beau toutenfemble.
Tout cela ne vient il pas au fimple accord
des parties confonantes des muficiens,
vrais juges en cette matiere ? Et puis la
vraie étymologie du mot harmonie décide
de tout. Apta commiſſura , junctura , difent
les Grecs , que je traduirois même plus littéralement
, ce me femble , par apta unitas ,
comme Horace , fimplex unitas ; car il y a
du monas dans harmonie. En un mot , variété
& unité , variété de parties , unité de
tout , font l'harmonie en tout genre felon
tout le monde . Eft - ce que les couleurs
manquent de variété en elles- mêmes ? Il y
en a autant que de fons . Eft- ce que la nature
, eft-ce que l'art n'en font pas tous
les jours des grouppes , des contraftes ,
Gv
154 MERCURE DE FRANCE.
des affortimens , des accords charmans ?
Mais c'eft l'architecture , calomniée à
mon occafion , que je me reprocherois de
laiffer retomber dans une barbarie pis qué
gothique , en l'abandonnant à l'enharmonie
où on l'a réduit. Quoi ! un grand
fuperbe & majestueux édifice , une bafili
que telle que S. Pierre de Rome , Notre
Dame de Paris , & mille autres magnifiques
temples du Seigneur. Un palais de
Roi , le Louvre , le Luxembourg , le Vatitan
même , & des millions de palais &
d'hôtels n'ont donc point d'harmonie
d'union de parties , de régularité , d'ordre
d'accord , de beau tout- enfemble , capable
d'impofer à l'oeil , de charmer l'efprit ?
›
Je vois , j'entends , je fens dequoi il s'a
git. Nos adverfaires fe trompent en habiles
gens. Ils me battent de mes armes : ils me
prennent en géometre, lorfque je leur écha
pe en artiſte , & me dérobe à leurs yeux fçavans
en artifan. Odi profanum vulgus , me
difent- ils noblement. Il y a long-tems que
j'ai obfervé que la géométrie eft une fcience
fublime , mais fiere , guindée & abftraite
, qui n'éclaire que la plus haute
région de l'efprit , dédaignant de rayoner
fur des mains. Auffi m'en fuis-je toujours
préparé l'échapatoire , fi ce terme eft permis
à un artifan , & vous ai répété vingt fois
JUILLET. 1755 155
mon cher Monfieur , que l'efprit géométrique
valoit mieux dans les arts que la géométrie
même & en perfonne.
La géométrie , qu'il me foit permis de
le redire , eft le corps fec , le fquelete décharné
de tous les objets fenfibles , réduits
non à leurs linéamens propres , comme le
deffein , mais à leurs dimenfions vagues ,
longueur , largeur , profondeur , lignes
furfaces & points extrêmes , figures marginales
, coupes & profils. Les arts net
manient point toutes ces impalpabilités là ,
vrais fpectres , vains fantômes dans l'uſage
ordinaire de la vie.
Nommément l'harmonie , les anciens
l'ont tout-à- fait alembiquée & rendue immaniable
, en la remontant aux proportions
géométriques , compliquées avec les
proportions arithmétiques , complication
qui acheve d'en débouter les arts . Or on la
voit dans ces différences de nombres combinées
avec leurs rapports : car qui dit
différence , dit de l'arithmétique ; & qui
dit rapport , dit du géométrique. Et tout
` eft dit.
Parce qu'on n'a pû ou fçû retrouver
l'harmonie des muficiens même , & à plus
forte raifon des peintres & des architectes ,
dans cette proportion foi-difant harmonique
, on a conclu néant d'harmonie pour
Gvj
156 MERCURE DE FRANCE.
ces derniers arts , comme fi les mefures ;
par exemple , d'une colonne , de fon renflement
, de fa bafe , de fon piédeftal , focle
, couronnement , corniche , volute , architrave
, & d'un fimple fefton même ,
n'étoient pas chofes déterminées par des
nombres précis dans les fimples devis d'un
architecte comme fi la détermination du
module ne fondoit pas tous les rapports
des parties d'un ornement , d'un bâtiment
même tout entier. Or qui dit nombre ,
rapports quelconques , modules & détermination
, dit évidemment harmonie ; harmonie
même ici pour les yeux , n'y manquant
que le jeu pour en faire un clavecin .
Le feul plaifir de l'oeil ou de tout autre
de nos fens , ne peut- être qu'un plaifir
d'harmonie : car tel qui m'avoue que le
jeu de mon clavecin fait ou fera plaifir à
voir , fe croit un habile homme à me difputer
que ce plaifir foit un plaifir d'harmonie
, comme s'il pouvoit y en avoir
d'autre. On ne chicane pas les plaifirs , &
l'on feroit mieux de fe rendre acceffible à
celui- ci , que de me forcer à le tout analyfer
. La plupart de nos plaifirs analyſés
ne font plus des plaifirs : ils font faits pour
être fentis & non pour être connus . Con◄
noître eft un plaifir d'efprit , la plûpart ne
s'en foucient gueres. Dès que nos plaifirs
JUILLET. 1755. 157
font le réfultat de plufieurs fentimens caufés
par une fucceffion , ou une diverfité
d'objets , de mouvemens & d'opérations ;
il eft hors de doute que ce réſultat doit
être un & fimple , naiffant du concert &
de l'accord de toutes les parties , objets ,
mouvemens & fentimens qui le compofent.
Pour moi , je ne conçois que l'enfer ubi
nullus ordo , fed fempiternus horror inhabitat ,
& j'aime à penfer que le paradis eſt tout
harmonie .
C'eft tout franc la bonne & belle littérature
, & le bon goût même de toutes
chofes qui me paroiffent de tous les arts
les plus tombés , par un bel efprit foidifant
de philofophie bien plus que de
géométrie. Sans géométrie même ni arithmétique
, il ne m'a fallu qu'un peu de
goût de la belle nature , pour trouver que
le bleu mene au verd par le celadon , le
verd au jaune par l'olive , le jaune au
rouge par l'aurore & l'orangé , le rouge
aux violets par les cramoifis ; les violets.
nous ramenant au bleu pour recommencer
une nouuelle octave nuancée de coloris , à
l'aide du clair- obſcur , dont voici les dégrés.
Le noir ténébreux mene à l'obfcur , l'obfcur
au fombre , le fombre au brun , le
brun au foncé , le foncé au férieux , le
158 MERCURE DE FRANCE.
férieux au majeftuenx , le majestueux au
noble , le noble au beau , le beau au gracieux
, le gracieux au joli , au gai , le gai
au clair , le clair au blanc , le blanc au
lumineux éblouiffant qui ne fe laiffe point
voir , mais par qui tout eft vû . Sont-ce là
des termes mais on en a vû les échantillons
, il y a zo ans , & tous les jours ces
termes nous fervent à caractérifer les couleurs.
Eft-ce ma faute s'il y a des efprits ,
des yeux même pour qui les termes ne
font que des termes , des mots , verba &
voces.
J'aurois pû me fervir des mots un peu
plus techniques de gris noir , gris brun ,
gris d'ardoife , gris de fouris , &c . J'ai
mieux aimé me fervir des termes qui réveillent
des fentimens . Les anciens difoient
lés couleurs , c'eft le clair-obfcur qui eft unt
mêlange d'ombre & de lumiere. Je fuis
avec beaucoup de confidération , mon cher
Monfieur , & c.
L. CASTEL.
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Résumé : LETTRE DU PERE CASTEL, A M. Rondet, Mathématicien, sur sa Réponse au P. L. J. au sujet du Clavecin des couleurs.
Le Père Castel répond à M. Rondet concernant une critique de son clavecin des couleurs. Il exprime sa gratitude pour l'éviterment d'un débat direct et se réjouit du succès public de son invention, acclamée par 200 personnes le 1er janvier 1755 et par 50 personnes le 21 décembre 1754. Castel souligne son amour pour les arts et son désir de les servir gratuitement pour le bien public. Il déplore la décadence des arts due à une ambition de style et de bel-esprit, préférant la véritable émulation et le travail honnête. Il mentionne les éloges de Voltaire et d'autres personnalités comme Montesquieu et Fontenelle, qui ont soutenu son projet. Castel raconte l'histoire de son clavecin, annoncé en 1725 mais réalisé seulement en 1755 après des années de développement et de critiques. Il insiste sur la simplicité et la praticabilité de son invention, qui a été rendue accessible au public malgré les obstacles. Il conclut en affirmant que son projet apporte du bien et ne nuit en rien à la grandeur des arts. Le texte discute également de la relation entre la géométrie et les arts, soulignant que la géométrie est une science sublime mais abstraite, dédaignant les aspects pratiques. L'auteur préfère l'esprit géométrique dans les arts plutôt que la géométrie elle-même. Il critique l'approche des anciens qui ont compliqué l'harmonie en la liant aux proportions géométriques et arithmétiques, rendant ainsi les arts inaccessibles. L'auteur affirme que l'harmonie est essentielle à tous les plaisirs sensoriels, y compris la vision. Il explique que les plaisirs résultent de la combinaison de divers sentiments et objets, créant une expérience harmonieuse. Il compare l'enfer à l'absence d'ordre et le paradis à l'harmonie. Le texte se termine par une réflexion sur les couleurs et leur transition, illustrant comment les nuances peuvent être décrites et perçues. L'auteur utilise des termes évocateurs pour décrire les dégradés de couleurs, préférant des mots qui éveillent des sentiments plutôt que des termes techniques. Il conclut en exprimant son admiration pour la beauté naturelle et l'harmonie dans les arts.
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323
p. 207-208
DANSE.
Début :
Comme le Mercure est fait pour être le héraut des arts, & que notre devoir [...]
Mots clefs :
Danse, Opéra, Ballet
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DANSE.
ARTS AGRÉABLE S.
Co
DANS E.
Omme le Mercure eft fait pour être
le héraut des arts , & que notre devoir
eft furtout de marquer leurs progrès ,
à mesure qu'ils fe perfectionnent , nous
croirions y manquer , fi nous tardions plus
long tems à parler ici de la danfe. Elie eft
actuellement la premiere colonne de l'Opéra
. L'art acceffoire y eft devenu l'art principal.
Les balets de M. Lani contribuent à
lui mériter cette gloire. Qu'on juge de leur
pouvoir par leurs effets . Ils ont réchauffé
la froideur d'Ajax , & viennent d'égayer
la trifteffe du Carnaval. Il est vrai que les
talens de la foeur ont bien fecondé les travaux
du frere. Mlle Lani met dans fes pas
la précifion , l'aifance , la légereté , en un
mot le fini que Mlle Fel met dans le chant ,
c'est dire qu'elle vient de porter la haute
danfe à fon point de perfection . Mlle Camargo
avoit commencé le genre , Mlle Lani
208 MERCURE DE FRANCE
l'acheve. Mlle Puvigné de fon côté fou
tient avec fuccès la danfe terre à terre. Elle
a heureuſement remplacé Mlle Salé. Quel
éloge ! les graces nobles & détentes la diftinguent.
La gaieté vive & brillante caractérife
Mlle Lyonnois , & l'effor prompt &
facile d'un oifeau qui vole de branche en
branche peint l'agilité de Mlle Rey. On
peut dire pour le coup que la danfe eft
tombée en quenouille , les femmes en font
tout l'ornement , elles tiennent le premier
rang à l'Opéra , ainfi qu'à tous les autres
fpectacles. Rien ne manqueroit au tableau
varié qu'elles offrent aujourd'hui ſur la
fcene danfante , fi on y voyoit paroître
Mlle Veftris , cette aimable danſeuſe de la
volupté , dont l'expreffion paffionnée porte
le feu du plaifir dans les ames les plus froides.
Il feroit à fouhaiter pour l'honneur des
hommes , & pour le bien de ce théâtre ,
que M. Veftris fon frere y rentrât au plutôt
avec elle . Son abſence y fait un vuide ,
que rien ne peut remplir ; & qui laiffe la
danfe imparfaite.
Co
DANS E.
Omme le Mercure eft fait pour être
le héraut des arts , & que notre devoir
eft furtout de marquer leurs progrès ,
à mesure qu'ils fe perfectionnent , nous
croirions y manquer , fi nous tardions plus
long tems à parler ici de la danfe. Elie eft
actuellement la premiere colonne de l'Opéra
. L'art acceffoire y eft devenu l'art principal.
Les balets de M. Lani contribuent à
lui mériter cette gloire. Qu'on juge de leur
pouvoir par leurs effets . Ils ont réchauffé
la froideur d'Ajax , & viennent d'égayer
la trifteffe du Carnaval. Il est vrai que les
talens de la foeur ont bien fecondé les travaux
du frere. Mlle Lani met dans fes pas
la précifion , l'aifance , la légereté , en un
mot le fini que Mlle Fel met dans le chant ,
c'est dire qu'elle vient de porter la haute
danfe à fon point de perfection . Mlle Camargo
avoit commencé le genre , Mlle Lani
208 MERCURE DE FRANCE
l'acheve. Mlle Puvigné de fon côté fou
tient avec fuccès la danfe terre à terre. Elle
a heureuſement remplacé Mlle Salé. Quel
éloge ! les graces nobles & détentes la diftinguent.
La gaieté vive & brillante caractérife
Mlle Lyonnois , & l'effor prompt &
facile d'un oifeau qui vole de branche en
branche peint l'agilité de Mlle Rey. On
peut dire pour le coup que la danfe eft
tombée en quenouille , les femmes en font
tout l'ornement , elles tiennent le premier
rang à l'Opéra , ainfi qu'à tous les autres
fpectacles. Rien ne manqueroit au tableau
varié qu'elles offrent aujourd'hui ſur la
fcene danfante , fi on y voyoit paroître
Mlle Veftris , cette aimable danſeuſe de la
volupté , dont l'expreffion paffionnée porte
le feu du plaifir dans les ames les plus froides.
Il feroit à fouhaiter pour l'honneur des
hommes , & pour le bien de ce théâtre ,
que M. Veftris fon frere y rentrât au plutôt
avec elle . Son abſence y fait un vuide ,
que rien ne peut remplir ; & qui laiffe la
danfe imparfaite.
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Résumé : DANSE.
Le texte du Mercure de France souligne l'importance croissante de la danse à l'Opéra, où elle est devenue l'art principal. Les ballets de M. Lani ont contribué à cette reconnaissance, notamment avec les productions Ajax et le Carnaval. Mlle Lani, sœur de M. Lani, est particulièrement saluée pour sa précision, son aisance et sa légèreté, achevant ainsi la perfection de la haute danse initiée par Mlle Camargo. D'autres danseuses comme Mlle Puvigné, Mlle Lyonnois et Mlle Rey sont également mentionnées pour leurs qualités respectives : Mlle Puvigné pour sa grâce noble et détendue, Mlle Lyonnois pour sa gaieté vive et brillante, et Mlle Rey pour son agilité. Le texte met en avant la domination des femmes sur la scène de la danse, tenant le premier rang à l'Opéra et dans d'autres spectacles. L'absence de Mlle Vestris, connue pour son expression passionnée, est regrettée, ainsi que l'absence de son frère, M. Vestris, dont le retour est souhaité pour compléter l'excellence de la danse à l'Opéra.
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324
p. 209-210
MUSIQUE.
Début :
SECOND livre ou recueil d'airs en duo choisis & ajustés pour les flûtes, violons, [...]
Mots clefs :
Musique, Flûte, Musette, Violons
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MUSIQUE.
MUSIQUE.
SECOND ECOND livre ou recueil d'airs en duo,
choifis & ajuftés pour les flûtes , violons ,
& pardeffus de violes , dont la plûpart
peuvent le jouer fur la vielle & la mufette ,
tant naturellement , que par des clefs de
tranfpofition pofées au commencement
defdits airs , divifés en fept fuites , avec
un prélude fur chaque ton , par M. Bordet,
Maître de flûte traverfière , gravé par Labaffée.
Prix fix livres en blanc ; fe vend à
Paris , chez ledit fieur Bordet , rue du Ponceau
, près la Fontaine , la feconde porte
cochere à droite en entrant par la rue faint
Denis ; le fieur Bayard Marchand , rue S.
Honoré , à la Régle d'or ; le fieur Le Clerc
Marchand , rue du Roule , à la Croix d'or ;
Mlle Caftagnery Marchande , rue des Prou
vaires , à la Mufique royale ; & à Lyon ,
chez M. Bretonne Marchand , grande rue
Merciere .
L'on trouvera aux même adreffes le premier
livre , auffi à l'ufage de la flûte , du
violon , du pardeffus de viole , & de la
mufette , avec des obfervations fur la touche
defdits inftrumens , en tête duquel eft
un précis des principes de la Mufique , ou
210 MERCURE DE FRANCE.
vrage
fait pour la commodité des Maîtres
& l'utilité des Ecoliers. Ces deux livres
font encore fort utiles aux perfonnes qui
apprennent la Mufique vocale , parce que
la plus grande partie des airs qu'ils contiennent
, font des airs chantans & connus
, & qu'après avoir folfiés les premiers
deffus ils pourront auffi s'exercer fur les
feconds deffus , ce qui ne contribuera
peu à leur avancement & à les amufer.
pas
Le premier livre ayant été fini avec
beaucoup de précipitation , il s'y étoit
gliffé quelques fautes que l'on a corrigées
avant d'en tirer de nouveaux exemplaires.
L'on trouvera encore aux mêmes adreffes
à Paris deux grands concerto pour la
flûte , du même Auteur , en huit parties
féparées ; fçavoir , la flûte , quatre violons,
un alto viole , & deux baffes particulieres.
SECOND ECOND livre ou recueil d'airs en duo,
choifis & ajuftés pour les flûtes , violons ,
& pardeffus de violes , dont la plûpart
peuvent le jouer fur la vielle & la mufette ,
tant naturellement , que par des clefs de
tranfpofition pofées au commencement
defdits airs , divifés en fept fuites , avec
un prélude fur chaque ton , par M. Bordet,
Maître de flûte traverfière , gravé par Labaffée.
Prix fix livres en blanc ; fe vend à
Paris , chez ledit fieur Bordet , rue du Ponceau
, près la Fontaine , la feconde porte
cochere à droite en entrant par la rue faint
Denis ; le fieur Bayard Marchand , rue S.
Honoré , à la Régle d'or ; le fieur Le Clerc
Marchand , rue du Roule , à la Croix d'or ;
Mlle Caftagnery Marchande , rue des Prou
vaires , à la Mufique royale ; & à Lyon ,
chez M. Bretonne Marchand , grande rue
Merciere .
L'on trouvera aux même adreffes le premier
livre , auffi à l'ufage de la flûte , du
violon , du pardeffus de viole , & de la
mufette , avec des obfervations fur la touche
defdits inftrumens , en tête duquel eft
un précis des principes de la Mufique , ou
210 MERCURE DE FRANCE.
vrage
fait pour la commodité des Maîtres
& l'utilité des Ecoliers. Ces deux livres
font encore fort utiles aux perfonnes qui
apprennent la Mufique vocale , parce que
la plus grande partie des airs qu'ils contiennent
, font des airs chantans & connus
, & qu'après avoir folfiés les premiers
deffus ils pourront auffi s'exercer fur les
feconds deffus , ce qui ne contribuera
peu à leur avancement & à les amufer.
pas
Le premier livre ayant été fini avec
beaucoup de précipitation , il s'y étoit
gliffé quelques fautes que l'on a corrigées
avant d'en tirer de nouveaux exemplaires.
L'on trouvera encore aux mêmes adreffes
à Paris deux grands concerto pour la
flûte , du même Auteur , en huit parties
féparées ; fçavoir , la flûte , quatre violons,
un alto viole , & deux baffes particulieres.
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Résumé : MUSIQUE.
Le document présente le 'SECOND ECOND livre ou recueil d'airs en duo' composé par M. Bordet, Maître de flûte traversière. Ce recueil est destiné aux flûtes, violons et pardeffus de violes, et peut également être joué sur la vielle et la musette grâce à des clefs de transposition fournies. Il est structuré en sept suites, chacune précédée d'un prélude, et est gravé par Labaffée. Le prix est fixé à six livres. Le recueil est disponible à Paris chez plusieurs marchands, dont M. Bordet, rue du Ponceau, et à Lyon chez M. Bretonne. Le premier livre, également disponible, inclut des observations sur la touche des instruments et un précis des principes de la musique, utile pour les maîtres et les élèves. Les deux livres sont bénéfiques pour ceux qui apprennent la musique vocale, car ils contiennent des airs chantants et connus. Le premier livre a été corrigé pour éliminer les fautes présentes dans les premières éditions. De plus, deux grands concertos pour la flûte en huit parties séparées sont également disponibles.
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325
p. 235-236
OPERA COMIQUE.
Début :
L'Opéra comique ouvrit son théâtre le samedi 28 Juin, & donna le Lundi 30, la [...]
Mots clefs :
Opéra comique, Théâtre, Ballet
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : OPERA COMIQUE.
OPERA COMIQUE.
?
L'Opéra comique ouvrit fon théâtre le
famedi 28 Juin , & donna le Lundi 30 , la
repréſentation de la Maifon à deux portes ,
piece en un acte , qui fut précédée de la
Rofe , & fuivie de Citbere affiegee . Le 14
Juillet , la Bohémienne , parodie de la Zingara,
intermede italien , a été jouée pour la
premiere fois avec le Cocq de village , & le
Ballet Chinois.
Les Comédiens Italiens doivent donner
inceffamment la parodie ou plutôt la traduction
du même intermede. Nous parlerons
de l'une & de l'autre dans le Mercure
du mois prochain. Nous dirons feulement
dans celui - ci que Mlle Rofaline
remplit très -bien le rôle de la Bohémienne.
Nous ajouterons que le ballet chinois
a toujours le mérité de la nouveauté ,
236 MERCURE DE FRANCE.
& qu'on le voit avec le même intérêt.
M. Ñover y a fait des changemens , qui
l'ont , pour ainfi dire , rajeuni.
On doit remettre bientôt la Fontaine de
Jouvence , en attendant un troifieme ballet
nouveau du même compofiteur.
La danfe eft aujourd'hui la premiere
reffource de tous les fpectacles de Paris.
Le théâtre françois doit feul en être excepté
, c'est un acceffoire , dont il pourroit
très -bien fe paffer. Nous croyons qu'il y
gagneroit , même en ne prenant que le
prix fimple.
?
L'Opéra comique ouvrit fon théâtre le
famedi 28 Juin , & donna le Lundi 30 , la
repréſentation de la Maifon à deux portes ,
piece en un acte , qui fut précédée de la
Rofe , & fuivie de Citbere affiegee . Le 14
Juillet , la Bohémienne , parodie de la Zingara,
intermede italien , a été jouée pour la
premiere fois avec le Cocq de village , & le
Ballet Chinois.
Les Comédiens Italiens doivent donner
inceffamment la parodie ou plutôt la traduction
du même intermede. Nous parlerons
de l'une & de l'autre dans le Mercure
du mois prochain. Nous dirons feulement
dans celui - ci que Mlle Rofaline
remplit très -bien le rôle de la Bohémienne.
Nous ajouterons que le ballet chinois
a toujours le mérité de la nouveauté ,
236 MERCURE DE FRANCE.
& qu'on le voit avec le même intérêt.
M. Ñover y a fait des changemens , qui
l'ont , pour ainfi dire , rajeuni.
On doit remettre bientôt la Fontaine de
Jouvence , en attendant un troifieme ballet
nouveau du même compofiteur.
La danfe eft aujourd'hui la premiere
reffource de tous les fpectacles de Paris.
Le théâtre françois doit feul en être excepté
, c'est un acceffoire , dont il pourroit
très -bien fe paffer. Nous croyons qu'il y
gagneroit , même en ne prenant que le
prix fimple.
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Résumé : OPERA COMIQUE.
L'Opéra Comique a inauguré son théâtre le 28 juin et a présenté 'La Maifon à deux portes' le 30 juin, précédée de 'La Rose' et suivie de 'Cithère assiégée'. Le 14 juillet, 'La Bohémienne', une parodie de 'La Zingara', a été jouée pour la première fois avec 'Le Cocq de village' et le 'Ballet Chinois'. Les Comédiens Italiens doivent également présenter une parodie ou traduction de cet intermède. Mlle Rosaline a interprété avec succès le rôle de la Bohémienne, et le 'Ballet Chinois' a été bien accueilli grâce à des modifications apportées par M. Nover. La 'Fontaine de Jouvence' doit être remise en scène prochainement, en attendant un troisième ballet nouveau du même compositeur. La danse est actuellement la principale attraction des spectacles parisiens, à l'exception du théâtre français.
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326
p. 204-222
ARCHITECTURE. Suite des mémoires d'une Société de gens de Lettres publiés en l'année 2355.
Début :
POUR suivre l'ordre des matieres plutôt que celui du livre, nous passerons [...]
Mots clefs :
Théâtre, Palais royal, Architecture, Opéra, Édifices, Architecture, Loges, Musique, Spectacle, Musiciens
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ARCHITECTURE. Suite des mémoires d'une Société de gens de Lettres publiés en l'année 2355.
ARCHITECTURE.
Suite des mémoires d'une Société de
gens
Lettres publiés en l'année 2355.
Po
de
OUR fuivre l'ordre des matieres plu-
τότ que celui du livre , nous pafferons
au cinquième mémoire qui traite d'architecture.
M. Gainfay y donne ſes réflexions fur
l'ancien bâtiment qu'on nomme le Palais
Royal. C'étoit autrefois la principale demeure
des Ducs d'Orléans , avant qu'ils
euffent bâti ce fuperbe édifice qu'ils habitent
maintenant au centre de la ville , &
qui eft un des plus beaux morceaux d'architecture
qu'il y ait en Europe. L'ancien
Palais royal n'eft plus qu'une de leurs maifons
de plaifance ; comme il a toujours
été entretenu avec foin , il fe trouve vraifemblablement
à peu- près dans l'état dans
lequel il a été conftruit. L'architecture en
eft affez belle , & fon caractere prouve fon
ancienneté. Il eft plus lourd & moins recherché
que le Louvre , & les autres bâtitimens
confidérables qui nous reftent de
ces tems ; cependant , comme ce goût eft
folide & bon en foi , on ne peut pas douSEPTEMBRE
. 1755. 205
ter qu'il ne faille remonter , pour en fixer
la date avant le dix-huitiéme fiécle , dans
lequel on voit par le peu qui nous en refte ,
qu'à la réferve de quelques édifices , le
goût étoit dégénéré , meſquin , irrégulier ,
& fouvent même extravagant.
M. Gainfay fait ici une digreffion pour
prouver qu'on doit attribuer la deftruction
de la plupart des édifices du dix- huitiéme
fiécle , à ce que dans les fiécles fuivans où
le bon goût s'eft rétabli , ils furent trouvés
peu dignes de refter fur pied , & comme
tels abattus, afin de ne laiffer aucune trace
de ce tems de délire , honteux à une nation
qui a toujours été en poffeffion de
donner les exemples du goût à fes voifins ;
quoiqu'il en foit de ce fentiment , il eft
certain que M. Gainfay ne le prouve pas
fans réplique , puiſqu'on peut auffi- bien
donner pour raifon de cette deftruction le
tems qui s'eft écoulé jufqu'à nous , & que
d'ailleurs il n'eft pas vraisemblable que les
propriétaires des palais ou maifons qui
nous auroient pû fervir à connoître le
goût d'architecture de ce fiécle , fe foient
prêtés à faire de tels facrifices à la gloire
de leur nation , fans quelque intérêt particulier.
De plus fi cela s'étoit fait par une
confpiration générale , il n'en feroit rien
refté du tout , au lieu qu'avec un peu de
-4
206 MERCURE DE FRANCE.
recherches on en retrouve affez pour donner
lieu à des conjectures plus étendues.
M. Gainfay remarque très- judicieuſement
qu'on ne peut point attribuer à ce
fiécle corrompu une conftruction auffi réguliere
que les deux grandes cours du Palais
royal , que l'architecture cependant
n'en étant pas fi épurée que celle du Louvre
, il y a lieu de croire qu'elle a précédé ,
& qu'elle eft du quinziéme fiécle , avant
qu'on eût entierement trouvé le point de
perfection , mais lorsqu'on en étoit fort
proche. On voit dans la feconde cour une
chofe finguliere. Les étages d'en haut nẻ
font pas femblables dans les deux aîles.
Un côté eft décoré de croifées quarrées ,
de vafes , & un peu en arriere d'un petit
mur percé de petites croifées , & traité de
maniere qu'il forme un attique agréable
& fort élégant : l'autre côté préfente une
balustrade ornée de vafes , mais il fe trouve
enfuite un étage de bois , dont le mur
eft incliné en arriere , fans qu'on puiffe
deviner ce qui a empêché de le mettre à
plomb. A- t - on crû qu'il en pût réſulter
quelque agrément à l'oeil ? Il ne paroît pas
poffible de le penfer. L'apparence de folidité
exige que tous les murs portent per
pendiculairement les uns fur les autres .
Eft- ce quelque raifon de commodité intéSEPTEMBRE.
1755. 207
"
rieure ? On ne ſçauroit la concevoir ; il
paroît au contraire que l'intérieur en eft
gâté , & qu'il eft plus difficile de s'approcher
de ces croifées fans fe heurter par
l'inclinaifon qu'elles ont en haut ; d'ailleurs
cela donne aux appartemens un air ignoble
en les faifant paroître des greniers lambriffés.
Voilà de ces obfcurités que l'ancienneté
ne nous permet pas de pénétrer
& fur lefquelles on ne peut fonder aucunes
conjectures raifonnables. On voit par
d'anciennes eftampes qui repréfentent cet
édifice , que le toît defcendoit juſqu'au
pied de cet étage , & qu'il n'y avoit que
des croifées éloignées les unes des autres ,
qui fervoient à éclairer les greniers. Ces
croifées avançant en faillie fur un pignon
très-élevé & fort pointu , étoient défectueufes
, & laiffoient voir trop de toît ,
ainfi il a été néceffaire d'en former un
étage ; mais le côté décoré en attique a
l'avantage d'avoir confervé les anciennes
fenêtres qui font d'un goût conforme
celui de tout l'édifice , au lieu que l'autre
eft dans un goût entierement différent.
M. Gainfay entre enfuite dans un examen
fort détaillé fur l'architecture d'une
cour qui eft fur le côté de ce Palais : nous
fupprimerons cette partie de fon difcours
à caufe de fa longueur , & nous renvoye208
MERCURE DE FRANCE.
rons fur ce fujet à l'original . On y trouve
ra une critique fort judicieufe mêlée d'éloges
, également bien fondés , de ce morceau
d'architecture .
Nous pafferons à une des falles de ce
Palais , que M. Gainfay nomme la falle
des concerts. Quelques Aureurs ont prétendu
qu'autrefois cette falle a été la falle
de l'Opéra de Paris . M. Gainfay prouve
que ce fentiment eft infoutenable . Premierement
, elle est beaucoup trop petite
pour avoir pû contenir les citoyens d'une
ville telle que Paris , même dans ces temslà
. On ne peut pas y fuppofer , quelque
peu confidérable qu'elle fut alors , moins
d'un million d'habitans , quoique ce foit
bien peu en comparaifon de ce qu'elle en
renferme aujourd'hui ; toujours eft- il certain
que dans cette fuppofition , quelque
bornée qu'elle foit , il a dû y avoir cent
mille perfonnes allant habituellement à
l'Opéra. A moins qu'on ne veuille croire ,
comme font ceux qui foutiennent ce fentiment
, que la mufique de ce tems étant
fort fimple, & n'étant proprement que nos
chants d'églife , avec quelques accompa
gnemens auffi uniformes , elle n'infpiroit
pas alors ces fenfations délicieufes qu'elle
nous fait éprouver maintenant qu'elle eſt
portée à fa perfection. Ils en concluent
SEPTEMBRE. 1755. 209
qu'on n'avoit pas alors pour elle ce goût
vif qui nous détermine fi fortement , que
malgré la grandeur de nos théatres & la
quantité que nous en avons dans prefque
tous les quartiers de la ville , ils font néanmoins
toujours remplis ; conféquemment
que très - peu de perfonnes alloient au
fpectacle ; qu'à la réferve d'un très - petit
nombre qui s'étant habitués d'enfance à
goûter cette mufique , y trouvoient quelque
beauté , prefque perfonne ne s'en foucioit.
Que les étrangers même ne la pouvant
fouffrir n'y alloient point. Quoiqu'on
ne puiffe pas entierement rejetter ces faits ,
puifque la mufique de ces tems-là qui eſt
parvenue jufqu'à nous , femble en faire
la preuve néanmoins , à quelque point
qu'on diminue la quantité de gens qui aimoient
ces fpectacles , il eft certain qu'on
ne peut la réduire , jufqu'à croire que
cette falle ait pû les contenir.
M. Gainfay tire fa feconde preuve de la
forme de cette falle . Elle eft fort étroite &
fort longue , ce qui eft contradictoire à la
forme effentielle d'un théatre qui doit être
de forme circulaire ou approchante du
cercle dans toute l'étendue de la falle où
font les fpectateurs . En effet , comment
concevoir qu'un architecte ait pu bâtir un
théatre dont la principale loge eft la plus
210 MERCURE DE FRANCE.
éloignée . Peut -on fuppofer qu'il ait ignoté
qu'une falle de théatre doit ( quelque for
me qu'on y donne ) s'ouvrir en largeur ,
plutôt que s'enfoncer en profondeur. Il eſt
vrai que dans celui - ci les côtés s'élargiffent
un peu en s'étendant vers la partie qu'on
prétend être le théatre , mais c'eſt de fi
peu de chofe que cela eft inutile , & ne
fert qu'à y donner une forme défagréable ,
La loge principale a toujours du être celle du
fond , puifque c'eft vis-à- vis d'elle & pour
elle , que fe fait toujours le jeu du théatre ;
dans cette fuppofition , celle- ci feroit trop
loin , & l'on n'y pourroit pas bien entendre
, d'autant plus que le fon feroit intercepté
en chemin par l'obftacle qu'y apporteroit
le petit murmure qui s'enfuit néceffairement
de l'interpofition de plufieurs
perfonnes qu'on ne peut empêcher de fe
parler quelquefois à l'oreille : car on
prétend qu'il y avoit des fpectateurs af
fis dans cette partie qui eft au-devant
& qu'on nomme l'amphithéatre . On ne
fçait pas fi en effet l'ufage étoit alors
de mettre à tous les théatres cette partie
qu'on veut nommer ici amphithéatre.
Nos théatres ne contiennent plus rien
de femblable. De plus il n'y a que cinq
loges dans cette petite partie circulaire ,
qui ayent été placées , finon pour bien
SEPTEMBRE. 1755. 211
entendre du moins pour bien voir. Les loges
qui s'étendent fur les aîles font encore
plus malheureufes ; fi elles font plus à portée
d'entendre , elles le font bien moins
de voir. Le rang de devant ne voit qu'en
s'avançant avec effort , & celui de derriere
ne peut rien voir , ou fört difficilement ,
& en fe levant ou fe penchant au hazard
de tomber fur le rang de devant . On ne
peut s'imaginer qu'on louât des places
pour être affis , & que cependant on fe
tînt de bout. Si l'on confidere la partie
qu'ils nomment le théatre , on verra par
fon peu d'ouverture , qu'il n'eft pas poffible
qu'on y ait pû donner un fpectacle
fur- tout avec des choeurs , & l'on fçait
que les François en ont toujours joint à
leurs Opéra ; il faudroit que les perfonnages
de ces choeurs fuffent rangés de maniere
que le premier cachât en partie le
fecond , & ainfi fucceffivement des autres
; ce qui ne produiroit point de fpectacle
, donneroit un air d'arrangement
apprêté , & détruiróit l'illufion qu'ils nous
doivent faire en fe plaçant par petits groupes
inégaux & naturels . De l'ordre proceffionnal
qu'il faut néceffairement leur fuppofer
ici , il s'enfuit que les derniers qui
font au fond ne pourroient ni voir ni entendre
le claveffin. Comment pourroient-
›
1
212 MERCURE DE FRANCE.
ils donc fuivre une mefure exacte ? Quelques-
uns ont avancé ſur ce fujet une abfurdité
ridicule , ils ont prétendu qu'il y
avoit derriere les derniers de ces choeurs
des Muficiens qui les régloient en battant
la meſure avec des bâtons . Comment peuton
s'imaginer qu'on pût fouffrir un bruit
auffi indécent , tandis que les oreilles délicates
ont peine à fupporter celui que
fait le Muficien lorfqu'il touche fortement
le claveffin pour remettre quelqu'un
dans la´meſure ; ce qui eft extrêmement
rare , puifqu'on ne fouffre perfonne fur
nos théatres qui ne fçache très-bien la mufique
, du moins quant à la meſure . L'ouverture
de ce qu'ils appellent ici théatre ,
eft tellement étroite , qu'on ne peut pas
fuppofer qu'elle ait encore été divifée
en plufieurs parties , ainfi qu'il eft néceffaire
pour les à parte , dont les anciennes
piéces font remplies : Pouvons - nous
penfer qu'on ait négligé de l'illufion , &
choqué la vraiſemblance , au point de faire
dire ou chanter dans le même lieu des
paroles qu'un acteur préfent eft fuppofé
ne pas entendre , il a fallu du moins qu'il
y eut entre ces acteurs un obftacle , ou réel
ou en peinture , qui donnât lieu de croire
qu'ils pouvoient parler fans être entendus
que du fpectateur : mais où eft ici l'efpace
SEPTEM BRE. 1755. 213
néceffaire pour introduire ces obſtacles ?
Quelles fortes de décorations peut - on fuppofer
avoir été faites dans un lieu fi borné
on n'y peut imaginer qu'une fuite de
chaffis fort étroits fur lefquels on ne pourroit
rien peindre que les bords des objets
encore faudroit- il bien les mettre de fuite,
& que l'un ne débordât l'autre qu'autant
que la perfpective le permet , ce qui produiroit
néceffairement une ennuyeufe uniformité.
Point de ces fuyans fur les côtés ,
qui font des effets fi agréables fur nos
théatres. Point de ces chaffis avancés audedans
de la fcéne , & découpés de maniere
à laiffer voir par leurs ouvertures les
côtés qui continuent de fuir , & les toiles
qui fervent de .fond . Ici tout doit être
terminé par une feule toile. Une pareille
décoration ne feroit propre qu'à
repréſenter une rue étroite & fort longue ;
cependant on fçait qu'alors la peinture
brilloit en France , le plaifir qu'elle y caufoit
par fon excellence , a dû néceffairement
engager à faire de grands théatres
pour donner aux Peintres un lieu propre
à montrer l'étendue de leur génie , & pour
profiter du plaifir que caufe l'illufion
produite par les effets de ce bel art . On
fçait encore que les anciens François introduifoient
la danfe dans leurs Opéra.
214 MERCURE DE FRANCE.
Dans les piéces qui nous reftent d'eux , on
voit même qu'ils la lioient à l'action ,
quelquefois bien , le plus fouvent mal-àpropos
, quoique peut- être eût- il mieux
valu la renvoyer aux entr'actes , que de
forcer la vraisemblance , & la raiſon pour
la coudre à la piéce. Quoiqu'il en foit , il
paroît qu'ils avoient des ballets , & même
des ballets figurés, & repréſentans un fujer :
or , comment veut- on qu'on ait pû exécuter
de tels ballets dans un fi petit eſpace : Il y
auroit eû une confufion infupportable ,
ceux de devant auroient caché ceux de
derriere , tellement qu'on n'en auroit pas
pû voir nettement le deffein : D'ailleurs ,
il n'y pourroit pas tenir affez de danfeurs ,
même en fe touchant à rout inftant les
uns les autres pour former un ballet compofé
avec quelque génie. Il faudroit fuppofer
que la danfe alors ne fût que de
deux , trois , ou quatre perfonnes qui auroient
danfé enfemble , & par conféquent
très-breve : car un fi petit nombre de danfeurs
qui figureroient enſemble , ne pourroient
, s'ils danfoient long- tems , s'empêcher
de retomber dans les mêmes pas ,
& de répéter les mêmes, figures , ce qui
deviendroit ennuyeux , quelques excellens
qu'ils fuffent.
Cependant , en mefurant le tems que
SEPTEMBRE. 1755. 215
duroient leurs Opéra , qu'on fçait avoir
été , ainfi que de notre tems , d'environ
trois heures , on ne trouve pas que la mufique
en ait pû employer plus de la moitié
, encore en fuppofant qu'elle ait été
chantée d'une lenteur exceffive , le refte
doit avoir été occupé par la danſe .
Le parterre de cette falle eft d'une profondeur
dont on ne peut concevoir l'uſage
, fi la fuppofition que ce fût une falle
de théatre avoit lieu , les perfonnes affifes
aux trois où quatre premiers rangs n'auroient
rien vû que ce qui fe feroit paffé
au bord de la fcene , & auroient affez mal
entendu , quoique proche , parce que le
fon auroit paffé par- deffus leurs têtes . Suppoferoit-
on qu'ils euffent été de bout , &
peut-on croire que quelqu'un eût pû refter
dans une pofture fi fatigante durant
trois heures , expofé à la foule & au mouvement
tumultueux que caufe toujours un
nombre de perfonnes dans un lieu refferré,
pour entendre une mufique peu divertif
fante. On ne pourroit dans ce cas penfer
autre chofe , finon que ce lieu auroit été
abandonné à la livrée . M. Gainfay obſerve
encore que la décoration de cette falle
qui n'eft ornée d'aucune architecture , paroît
peu digne d'avoir été le lieu de fpectacle
d'une grande ville, Pas une colonne ,
216 MERCURE DE FRANCE.
pas même un feul pilaftre ! Trois petits
rangs de loges écrafées & foutenues par
des poteaux étroits , y font voir une économie
de terrein peu convénable dans un
édifice de cette importance . L'égalité de
ces deux rangs de loges n'annonce pas
plus de dignité dans ceux qui doivent occuper
le rang d'enbas que dans ceux qui
font au-deffus , & d'ailleurs c'eft un défaut
de goût dans un lieu qu'on auroit prétendu
décorer pour le public : car un des premiers
principes du goût eft d'éviter l'égalité
dans les principales maffes d'un édifice
, & d'y trouver toujours quelques parties
dominantes.
-
Il eft d'autant moins à croire que les
anciens François ayent conſtruit un théatre
femblable, qu'on fçait que dès ce temslà
tous les artiſtes , tant les Peintres que les
Muficiens voyageoient dans leur jeuneffe
en Italie pour fe former le goût : Or , il
eft impoffible qu'ils n'ayent pas vû le théatre
antique de Palladio qui eft vraiment
le modele d'un théatre parfait , foit pour
la commodité , foit pour la magnificence
de la décoration . C'eft de ce refpectable
monument que nous avons tité la perfection
que nous avons donnée à nos théatres
modernes ; à la vérité il n'eft pas poffible
de conftruire un théatre de telle
maniere
SEPTEMBRE . 1755. 217
maniere que tout le monde y foit également
bien placé. Néceffairement il y a
quelques loges ou autres places où l'on eft
forcé de regarder de côté , mais il n'eft
aucun plan qui remédie auffi- bien aux
inconvéniens , & qui place autant de perfonnes
avec avantage que celui de cet admirable
édifice antique ; il eft vrai que la
façade du théatre qui coupe cet ovale dans
fon plus grand diamétre , gâte la forme
totale de cet édifice , & le fait paroître à
demi - fait ; mais il eft aifé de fuppléer à ce
défaut comme nous avons fait dans nos
théatres modernes, C'eft de cet antique
que nous avons appris à décorer nos théatres
de cette belle colonnade qui y fait un
effet fi noble. M. Gainfay ne fçauroit fe
réfoudre à croire que les théatres des anciens
François ayent pû fe paffer d'un
ornement auffi magnifique qu'une colonnade
circulaire , & qui lui paroît y être
fi effentiellement néceffaire. Il faut le lire
pour concevoir avec quelle éloquence il
fait fentir la noble richeffe de cette décoration
; & en effet , il eft difficile d'imaginer
qu'on ait prétendu rendre un lieu
digne d'y recevoir le public & les étrangers
, fans l'enrichir de colonnes , ornement
le plus magnifique que l'architecture
ait jamais inventé.
K
21S MERCURE DE FRANCE.
M. Gainfay ajoute une réflexion qui paroît
évidente . Quand il feroit poffible ,
dit-il , que les François euffent rejetté cet
exemple de Palladio par le défaut de fçavoir
comment remédier au defagrément
de fon avant-fcene : du moins ils auroient
fuivis les théatres ordinaires de l'Italie ,
qui , quoique très- défectueux à bien des
égards , avoient , & plus de grandeur , &
une forme plus rélative à leur deftination ,
que celui qu'on nous propofe ici comme
ayant été le principal theatre d'une ville
telle que Paris. Les reftes de celui d'Argentina
à Rome , & de quelques autres en
Italie nous en offrent la preuve. La forme
en eft defagréable , parce que leur plan
reffemble à une raquette , ou à un oeuf
tronqué , & qu'elle produit plufieurs loges
, où il n'y a abfolument que le premier
rang qui puiffe voir & entendre. La décoration
eft de mauvais goût en ce que
toutes les loges , dont il y a fix rangs les uns
fur les autres , font égales , & femblent des
enfoncemens pratiqués dans des murs de
catacombes. La principale loge qu'on a prétendu
décorer , eſt toujours écrasée rélati-
-vement à fa largeur . L'économie d'eſpace
qui n'a permis de prendre que deux loges
pour fa hauteur , a empêché de lui donner
l'exhauffement qui lui convenoit.
SEPTEMBRE 1755, 219
Néamoins , ces théatres ont un air de
grandeur, même dans les plus petites villes ,
d'où M. Gainfay conclut , qu'on ne peut
pas fuppofer que les François ayent fuivi
un auffi mauvais plan que celui qu'on expofe
ici comme le théatre principal de Paris
, & qu'ayant fous les yeux ces modeles
, certainement ils ont donné à ces monumens
publics la dignité qui leur convient
; par conféquent on ne doit pas croire
que cette falle ait été un théatre. Il paroît
qu'on ne peut réfifter à l'évidence de fes
preuves. La derniere objection qu'il fait ,
eft abfolument décifive . On ne voit autour
de cette falle aucun portique , ce qui eft.
fi néceffaire à un théatre , qu'il feroit impoffible
qu'on en fortit , quelque petit
qu'il fût , fans courir à tout inftant rifque
de la vie. L'embarras que caufe la quantité
des équipages à la fortie des fpectacles
, a toujours rendu ces portiques d'une
néceffité indifpenfable , pour donner lieu
aux gens à pied de s'échapper par différens
chemins. Il remarque encore qu'il n'y
a qu'une feule porte d'une grandeur un
peu raifonnable , & qu'il feroit infenfé de
croire qu'on eût donné dans un pareil lieu
des fpectacles , où l'on emploie fouvent le
feu , & qui font fréquemment exposés au
hazard d'un incendie .
Kij
220 MERCURE DE FRANCE.
M. Gainfay paffe à l'explication de ce
qu'on doit penfer de cette falle . C'étoit ,
dit-il , la falle des concerts particuliers des
Princes de la Maiſon d'Orléans. La partie
qu'on a prétendu être un Amphitheatre ,
étoit le lieu où fe plaçoient les Muficiens.
Au commencement il n'y avoit point toutes
ces loges qui l'entourent maintenant ;
mais cette grande maifon s'étant augmentée
dans le dix-neuviéme fiécle , on fut
obligé de les conftruire pour y placer tous
les Officiers de cette maifon qui obrenoient
la faveur de pouvoir entendre des
concerts , où tout ce qu'il y avoit de plus
excellens chanteurs , tant Italiens que François
, exécutoient la plus belle mufique
connue dans ces tems- là. Dans la partie
qu'on prétend avoir été le théatre , étoit
placée une magnifique tribune , qui a été
détruite depuis ; ce lieu étant devenu inutile
lorfque ces Princes ont ceffé d'y demeurer.
On ne peut pas douter que cette
tribune n'ait été décorée de colonnes de
la plus belle architecture , les pilaftres de
fer travaillés , qu'on voit encore aux deux
côtés , en font une continuation fimple ,
& comme pour fervir de tranfition d'un
lieu magnifique aux loges deftinées pour
les Officiers de la maifon. La partie qui
eft au pied de cette tribune en enfonceSEPTEMBRE.
1755. 221
le
ment , & qu'on dit être l'orchestre des.
Muficiens de l'Opéra , eft proprement
lieu où fe plaçoient les Officiers dont les
Princes pouvoient avoir befoin le plus
fréquemment , afin d'être à portée de recevoir
immédiatement leurs ordres ; &
ce qu'on a nommé le parterre étoit le lieu
où le mettoit le plus bas domeftique , où
on avoit conftruit une rampe douce , afin
que ceux qui étoient les plus proches de
la tribune principale , ne puffent point incommoder.
Il pourroît paroître que ceux
qui étoient les derniers , étoient mal placés
pour voir , parce que ceux qui étoient
devant eux , étoient plus élevés ; mais il
faut confidérer qu'il n'eft queſtion ici que
d'entendre un concert , où les principaux
chanteurs fe mettent toujours fur le devant
de l'appui qui les fépare des auditeurs
, & que cet appui eft fort élevé audeffus
de l'auditoire ; mais ce qui confirme
& donne la derniere évidence à ce
qu'avance M. Gainfay dans ce mémoire ,
c'eft qu'il en déduit une raiſon fimple &
claire de l'evafement de cette falle en venant
vers la tribune, qui dans toute autre fuppofition
paroît fans fondement ; il confidere
l'amphithéatre , & qui eft véritablement
l'Orcheftre , comme un centre d'où partent
des rayons de fon ; fi les murs étoient pa-
1
K iij
222 MERCURE DE FRANCE.
ralleles , ces rayons les heurteroient fous
des angles qui pourroient les réfléchir , en
intercepter une partie rélativement à la
tribune principale , pour laquelle toute
cette falle eft conftruite , & par leur réflection
produire une cacophonie qui eft
l'effet naturel de toute voix réfléchie. Cette
douce inclinaiſon n'oppoſe pas un obftacle
affez direct pour brifer ces rayons ,
elle les oblige feulement à gliffer par un
angle très-obtus , & à fe réunir vers la tribune
pour y produire un plus grand effet
d'harmonie . Si elle étoit plus évafée , elle
fuivroit la direction droite du fon , & n'en
augmenteroit pas la force ; il ne faut pas
s'embarraffer des loges qui y font un
obftacle ; parce qu'elles n'y ont été miles
qu'après coup, & qu'elles ne doivent point
être reprochées à l'Architecte ingénieux ,
qui a imaginé cette forme très- propre
fon but. Il eft fâcheux que cette tribune
ait été détruite ; par elle nous aurions
juger s'il avoit autant de goût que de bon
fens .
C'eſt ainfi que M. Gainfay explique ce
qui nous refte de la falle des concerts du
Palais royal. Il eft difficile , après l'avoir
lû dans l'original , de réfiſter à la force de
fes preuves.
La fuite an Mercure fuivant.
Suite des mémoires d'une Société de
gens
Lettres publiés en l'année 2355.
Po
de
OUR fuivre l'ordre des matieres plu-
τότ que celui du livre , nous pafferons
au cinquième mémoire qui traite d'architecture.
M. Gainfay y donne ſes réflexions fur
l'ancien bâtiment qu'on nomme le Palais
Royal. C'étoit autrefois la principale demeure
des Ducs d'Orléans , avant qu'ils
euffent bâti ce fuperbe édifice qu'ils habitent
maintenant au centre de la ville , &
qui eft un des plus beaux morceaux d'architecture
qu'il y ait en Europe. L'ancien
Palais royal n'eft plus qu'une de leurs maifons
de plaifance ; comme il a toujours
été entretenu avec foin , il fe trouve vraifemblablement
à peu- près dans l'état dans
lequel il a été conftruit. L'architecture en
eft affez belle , & fon caractere prouve fon
ancienneté. Il eft plus lourd & moins recherché
que le Louvre , & les autres bâtitimens
confidérables qui nous reftent de
ces tems ; cependant , comme ce goût eft
folide & bon en foi , on ne peut pas douSEPTEMBRE
. 1755. 205
ter qu'il ne faille remonter , pour en fixer
la date avant le dix-huitiéme fiécle , dans
lequel on voit par le peu qui nous en refte ,
qu'à la réferve de quelques édifices , le
goût étoit dégénéré , meſquin , irrégulier ,
& fouvent même extravagant.
M. Gainfay fait ici une digreffion pour
prouver qu'on doit attribuer la deftruction
de la plupart des édifices du dix- huitiéme
fiécle , à ce que dans les fiécles fuivans où
le bon goût s'eft rétabli , ils furent trouvés
peu dignes de refter fur pied , & comme
tels abattus, afin de ne laiffer aucune trace
de ce tems de délire , honteux à une nation
qui a toujours été en poffeffion de
donner les exemples du goût à fes voifins ;
quoiqu'il en foit de ce fentiment , il eft
certain que M. Gainfay ne le prouve pas
fans réplique , puiſqu'on peut auffi- bien
donner pour raifon de cette deftruction le
tems qui s'eft écoulé jufqu'à nous , & que
d'ailleurs il n'eft pas vraisemblable que les
propriétaires des palais ou maifons qui
nous auroient pû fervir à connoître le
goût d'architecture de ce fiécle , fe foient
prêtés à faire de tels facrifices à la gloire
de leur nation , fans quelque intérêt particulier.
De plus fi cela s'étoit fait par une
confpiration générale , il n'en feroit rien
refté du tout , au lieu qu'avec un peu de
-4
206 MERCURE DE FRANCE.
recherches on en retrouve affez pour donner
lieu à des conjectures plus étendues.
M. Gainfay remarque très- judicieuſement
qu'on ne peut point attribuer à ce
fiécle corrompu une conftruction auffi réguliere
que les deux grandes cours du Palais
royal , que l'architecture cependant
n'en étant pas fi épurée que celle du Louvre
, il y a lieu de croire qu'elle a précédé ,
& qu'elle eft du quinziéme fiécle , avant
qu'on eût entierement trouvé le point de
perfection , mais lorsqu'on en étoit fort
proche. On voit dans la feconde cour une
chofe finguliere. Les étages d'en haut nẻ
font pas femblables dans les deux aîles.
Un côté eft décoré de croifées quarrées ,
de vafes , & un peu en arriere d'un petit
mur percé de petites croifées , & traité de
maniere qu'il forme un attique agréable
& fort élégant : l'autre côté préfente une
balustrade ornée de vafes , mais il fe trouve
enfuite un étage de bois , dont le mur
eft incliné en arriere , fans qu'on puiffe
deviner ce qui a empêché de le mettre à
plomb. A- t - on crû qu'il en pût réſulter
quelque agrément à l'oeil ? Il ne paroît pas
poffible de le penfer. L'apparence de folidité
exige que tous les murs portent per
pendiculairement les uns fur les autres .
Eft- ce quelque raifon de commodité intéSEPTEMBRE.
1755. 207
"
rieure ? On ne ſçauroit la concevoir ; il
paroît au contraire que l'intérieur en eft
gâté , & qu'il eft plus difficile de s'approcher
de ces croifées fans fe heurter par
l'inclinaifon qu'elles ont en haut ; d'ailleurs
cela donne aux appartemens un air ignoble
en les faifant paroître des greniers lambriffés.
Voilà de ces obfcurités que l'ancienneté
ne nous permet pas de pénétrer
& fur lefquelles on ne peut fonder aucunes
conjectures raifonnables. On voit par
d'anciennes eftampes qui repréfentent cet
édifice , que le toît defcendoit juſqu'au
pied de cet étage , & qu'il n'y avoit que
des croifées éloignées les unes des autres ,
qui fervoient à éclairer les greniers. Ces
croifées avançant en faillie fur un pignon
très-élevé & fort pointu , étoient défectueufes
, & laiffoient voir trop de toît ,
ainfi il a été néceffaire d'en former un
étage ; mais le côté décoré en attique a
l'avantage d'avoir confervé les anciennes
fenêtres qui font d'un goût conforme
celui de tout l'édifice , au lieu que l'autre
eft dans un goût entierement différent.
M. Gainfay entre enfuite dans un examen
fort détaillé fur l'architecture d'une
cour qui eft fur le côté de ce Palais : nous
fupprimerons cette partie de fon difcours
à caufe de fa longueur , & nous renvoye208
MERCURE DE FRANCE.
rons fur ce fujet à l'original . On y trouve
ra une critique fort judicieufe mêlée d'éloges
, également bien fondés , de ce morceau
d'architecture .
Nous pafferons à une des falles de ce
Palais , que M. Gainfay nomme la falle
des concerts. Quelques Aureurs ont prétendu
qu'autrefois cette falle a été la falle
de l'Opéra de Paris . M. Gainfay prouve
que ce fentiment eft infoutenable . Premierement
, elle est beaucoup trop petite
pour avoir pû contenir les citoyens d'une
ville telle que Paris , même dans ces temslà
. On ne peut pas y fuppofer , quelque
peu confidérable qu'elle fut alors , moins
d'un million d'habitans , quoique ce foit
bien peu en comparaifon de ce qu'elle en
renferme aujourd'hui ; toujours eft- il certain
que dans cette fuppofition , quelque
bornée qu'elle foit , il a dû y avoir cent
mille perfonnes allant habituellement à
l'Opéra. A moins qu'on ne veuille croire ,
comme font ceux qui foutiennent ce fentiment
, que la mufique de ce tems étant
fort fimple, & n'étant proprement que nos
chants d'églife , avec quelques accompa
gnemens auffi uniformes , elle n'infpiroit
pas alors ces fenfations délicieufes qu'elle
nous fait éprouver maintenant qu'elle eſt
portée à fa perfection. Ils en concluent
SEPTEMBRE. 1755. 209
qu'on n'avoit pas alors pour elle ce goût
vif qui nous détermine fi fortement , que
malgré la grandeur de nos théatres & la
quantité que nous en avons dans prefque
tous les quartiers de la ville , ils font néanmoins
toujours remplis ; conféquemment
que très - peu de perfonnes alloient au
fpectacle ; qu'à la réferve d'un très - petit
nombre qui s'étant habitués d'enfance à
goûter cette mufique , y trouvoient quelque
beauté , prefque perfonne ne s'en foucioit.
Que les étrangers même ne la pouvant
fouffrir n'y alloient point. Quoiqu'on
ne puiffe pas entierement rejetter ces faits ,
puifque la mufique de ces tems-là qui eſt
parvenue jufqu'à nous , femble en faire
la preuve néanmoins , à quelque point
qu'on diminue la quantité de gens qui aimoient
ces fpectacles , il eft certain qu'on
ne peut la réduire , jufqu'à croire que
cette falle ait pû les contenir.
M. Gainfay tire fa feconde preuve de la
forme de cette falle . Elle eft fort étroite &
fort longue , ce qui eft contradictoire à la
forme effentielle d'un théatre qui doit être
de forme circulaire ou approchante du
cercle dans toute l'étendue de la falle où
font les fpectateurs . En effet , comment
concevoir qu'un architecte ait pu bâtir un
théatre dont la principale loge eft la plus
210 MERCURE DE FRANCE.
éloignée . Peut -on fuppofer qu'il ait ignoté
qu'une falle de théatre doit ( quelque for
me qu'on y donne ) s'ouvrir en largeur ,
plutôt que s'enfoncer en profondeur. Il eſt
vrai que dans celui - ci les côtés s'élargiffent
un peu en s'étendant vers la partie qu'on
prétend être le théatre , mais c'eſt de fi
peu de chofe que cela eft inutile , & ne
fert qu'à y donner une forme défagréable ,
La loge principale a toujours du être celle du
fond , puifque c'eft vis-à- vis d'elle & pour
elle , que fe fait toujours le jeu du théatre ;
dans cette fuppofition , celle- ci feroit trop
loin , & l'on n'y pourroit pas bien entendre
, d'autant plus que le fon feroit intercepté
en chemin par l'obftacle qu'y apporteroit
le petit murmure qui s'enfuit néceffairement
de l'interpofition de plufieurs
perfonnes qu'on ne peut empêcher de fe
parler quelquefois à l'oreille : car on
prétend qu'il y avoit des fpectateurs af
fis dans cette partie qui eft au-devant
& qu'on nomme l'amphithéatre . On ne
fçait pas fi en effet l'ufage étoit alors
de mettre à tous les théatres cette partie
qu'on veut nommer ici amphithéatre.
Nos théatres ne contiennent plus rien
de femblable. De plus il n'y a que cinq
loges dans cette petite partie circulaire ,
qui ayent été placées , finon pour bien
SEPTEMBRE. 1755. 211
entendre du moins pour bien voir. Les loges
qui s'étendent fur les aîles font encore
plus malheureufes ; fi elles font plus à portée
d'entendre , elles le font bien moins
de voir. Le rang de devant ne voit qu'en
s'avançant avec effort , & celui de derriere
ne peut rien voir , ou fört difficilement ,
& en fe levant ou fe penchant au hazard
de tomber fur le rang de devant . On ne
peut s'imaginer qu'on louât des places
pour être affis , & que cependant on fe
tînt de bout. Si l'on confidere la partie
qu'ils nomment le théatre , on verra par
fon peu d'ouverture , qu'il n'eft pas poffible
qu'on y ait pû donner un fpectacle
fur- tout avec des choeurs , & l'on fçait
que les François en ont toujours joint à
leurs Opéra ; il faudroit que les perfonnages
de ces choeurs fuffent rangés de maniere
que le premier cachât en partie le
fecond , & ainfi fucceffivement des autres
; ce qui ne produiroit point de fpectacle
, donneroit un air d'arrangement
apprêté , & détruiróit l'illufion qu'ils nous
doivent faire en fe plaçant par petits groupes
inégaux & naturels . De l'ordre proceffionnal
qu'il faut néceffairement leur fuppofer
ici , il s'enfuit que les derniers qui
font au fond ne pourroient ni voir ni entendre
le claveffin. Comment pourroient-
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212 MERCURE DE FRANCE.
ils donc fuivre une mefure exacte ? Quelques-
uns ont avancé ſur ce fujet une abfurdité
ridicule , ils ont prétendu qu'il y
avoit derriere les derniers de ces choeurs
des Muficiens qui les régloient en battant
la meſure avec des bâtons . Comment peuton
s'imaginer qu'on pût fouffrir un bruit
auffi indécent , tandis que les oreilles délicates
ont peine à fupporter celui que
fait le Muficien lorfqu'il touche fortement
le claveffin pour remettre quelqu'un
dans la´meſure ; ce qui eft extrêmement
rare , puifqu'on ne fouffre perfonne fur
nos théatres qui ne fçache très-bien la mufique
, du moins quant à la meſure . L'ouverture
de ce qu'ils appellent ici théatre ,
eft tellement étroite , qu'on ne peut pas
fuppofer qu'elle ait encore été divifée
en plufieurs parties , ainfi qu'il eft néceffaire
pour les à parte , dont les anciennes
piéces font remplies : Pouvons - nous
penfer qu'on ait négligé de l'illufion , &
choqué la vraiſemblance , au point de faire
dire ou chanter dans le même lieu des
paroles qu'un acteur préfent eft fuppofé
ne pas entendre , il a fallu du moins qu'il
y eut entre ces acteurs un obftacle , ou réel
ou en peinture , qui donnât lieu de croire
qu'ils pouvoient parler fans être entendus
que du fpectateur : mais où eft ici l'efpace
SEPTEM BRE. 1755. 213
néceffaire pour introduire ces obſtacles ?
Quelles fortes de décorations peut - on fuppofer
avoir été faites dans un lieu fi borné
on n'y peut imaginer qu'une fuite de
chaffis fort étroits fur lefquels on ne pourroit
rien peindre que les bords des objets
encore faudroit- il bien les mettre de fuite,
& que l'un ne débordât l'autre qu'autant
que la perfpective le permet , ce qui produiroit
néceffairement une ennuyeufe uniformité.
Point de ces fuyans fur les côtés ,
qui font des effets fi agréables fur nos
théatres. Point de ces chaffis avancés audedans
de la fcéne , & découpés de maniere
à laiffer voir par leurs ouvertures les
côtés qui continuent de fuir , & les toiles
qui fervent de .fond . Ici tout doit être
terminé par une feule toile. Une pareille
décoration ne feroit propre qu'à
repréſenter une rue étroite & fort longue ;
cependant on fçait qu'alors la peinture
brilloit en France , le plaifir qu'elle y caufoit
par fon excellence , a dû néceffairement
engager à faire de grands théatres
pour donner aux Peintres un lieu propre
à montrer l'étendue de leur génie , & pour
profiter du plaifir que caufe l'illufion
produite par les effets de ce bel art . On
fçait encore que les anciens François introduifoient
la danfe dans leurs Opéra.
214 MERCURE DE FRANCE.
Dans les piéces qui nous reftent d'eux , on
voit même qu'ils la lioient à l'action ,
quelquefois bien , le plus fouvent mal-àpropos
, quoique peut- être eût- il mieux
valu la renvoyer aux entr'actes , que de
forcer la vraisemblance , & la raiſon pour
la coudre à la piéce. Quoiqu'il en foit , il
paroît qu'ils avoient des ballets , & même
des ballets figurés, & repréſentans un fujer :
or , comment veut- on qu'on ait pû exécuter
de tels ballets dans un fi petit eſpace : Il y
auroit eû une confufion infupportable ,
ceux de devant auroient caché ceux de
derriere , tellement qu'on n'en auroit pas
pû voir nettement le deffein : D'ailleurs ,
il n'y pourroit pas tenir affez de danfeurs ,
même en fe touchant à rout inftant les
uns les autres pour former un ballet compofé
avec quelque génie. Il faudroit fuppofer
que la danfe alors ne fût que de
deux , trois , ou quatre perfonnes qui auroient
danfé enfemble , & par conféquent
très-breve : car un fi petit nombre de danfeurs
qui figureroient enſemble , ne pourroient
, s'ils danfoient long- tems , s'empêcher
de retomber dans les mêmes pas ,
& de répéter les mêmes, figures , ce qui
deviendroit ennuyeux , quelques excellens
qu'ils fuffent.
Cependant , en mefurant le tems que
SEPTEMBRE. 1755. 215
duroient leurs Opéra , qu'on fçait avoir
été , ainfi que de notre tems , d'environ
trois heures , on ne trouve pas que la mufique
en ait pû employer plus de la moitié
, encore en fuppofant qu'elle ait été
chantée d'une lenteur exceffive , le refte
doit avoir été occupé par la danſe .
Le parterre de cette falle eft d'une profondeur
dont on ne peut concevoir l'uſage
, fi la fuppofition que ce fût une falle
de théatre avoit lieu , les perfonnes affifes
aux trois où quatre premiers rangs n'auroient
rien vû que ce qui fe feroit paffé
au bord de la fcene , & auroient affez mal
entendu , quoique proche , parce que le
fon auroit paffé par- deffus leurs têtes . Suppoferoit-
on qu'ils euffent été de bout , &
peut-on croire que quelqu'un eût pû refter
dans une pofture fi fatigante durant
trois heures , expofé à la foule & au mouvement
tumultueux que caufe toujours un
nombre de perfonnes dans un lieu refferré,
pour entendre une mufique peu divertif
fante. On ne pourroit dans ce cas penfer
autre chofe , finon que ce lieu auroit été
abandonné à la livrée . M. Gainfay obſerve
encore que la décoration de cette falle
qui n'eft ornée d'aucune architecture , paroît
peu digne d'avoir été le lieu de fpectacle
d'une grande ville, Pas une colonne ,
216 MERCURE DE FRANCE.
pas même un feul pilaftre ! Trois petits
rangs de loges écrafées & foutenues par
des poteaux étroits , y font voir une économie
de terrein peu convénable dans un
édifice de cette importance . L'égalité de
ces deux rangs de loges n'annonce pas
plus de dignité dans ceux qui doivent occuper
le rang d'enbas que dans ceux qui
font au-deffus , & d'ailleurs c'eft un défaut
de goût dans un lieu qu'on auroit prétendu
décorer pour le public : car un des premiers
principes du goût eft d'éviter l'égalité
dans les principales maffes d'un édifice
, & d'y trouver toujours quelques parties
dominantes.
-
Il eft d'autant moins à croire que les
anciens François ayent conſtruit un théatre
femblable, qu'on fçait que dès ce temslà
tous les artiſtes , tant les Peintres que les
Muficiens voyageoient dans leur jeuneffe
en Italie pour fe former le goût : Or , il
eft impoffible qu'ils n'ayent pas vû le théatre
antique de Palladio qui eft vraiment
le modele d'un théatre parfait , foit pour
la commodité , foit pour la magnificence
de la décoration . C'eft de ce refpectable
monument que nous avons tité la perfection
que nous avons donnée à nos théatres
modernes ; à la vérité il n'eft pas poffible
de conftruire un théatre de telle
maniere
SEPTEMBRE . 1755. 217
maniere que tout le monde y foit également
bien placé. Néceffairement il y a
quelques loges ou autres places où l'on eft
forcé de regarder de côté , mais il n'eft
aucun plan qui remédie auffi- bien aux
inconvéniens , & qui place autant de perfonnes
avec avantage que celui de cet admirable
édifice antique ; il eft vrai que la
façade du théatre qui coupe cet ovale dans
fon plus grand diamétre , gâte la forme
totale de cet édifice , & le fait paroître à
demi - fait ; mais il eft aifé de fuppléer à ce
défaut comme nous avons fait dans nos
théatres modernes, C'eft de cet antique
que nous avons appris à décorer nos théatres
de cette belle colonnade qui y fait un
effet fi noble. M. Gainfay ne fçauroit fe
réfoudre à croire que les théatres des anciens
François ayent pû fe paffer d'un
ornement auffi magnifique qu'une colonnade
circulaire , & qui lui paroît y être
fi effentiellement néceffaire. Il faut le lire
pour concevoir avec quelle éloquence il
fait fentir la noble richeffe de cette décoration
; & en effet , il eft difficile d'imaginer
qu'on ait prétendu rendre un lieu
digne d'y recevoir le public & les étrangers
, fans l'enrichir de colonnes , ornement
le plus magnifique que l'architecture
ait jamais inventé.
K
21S MERCURE DE FRANCE.
M. Gainfay ajoute une réflexion qui paroît
évidente . Quand il feroit poffible ,
dit-il , que les François euffent rejetté cet
exemple de Palladio par le défaut de fçavoir
comment remédier au defagrément
de fon avant-fcene : du moins ils auroient
fuivis les théatres ordinaires de l'Italie ,
qui , quoique très- défectueux à bien des
égards , avoient , & plus de grandeur , &
une forme plus rélative à leur deftination ,
que celui qu'on nous propofe ici comme
ayant été le principal theatre d'une ville
telle que Paris. Les reftes de celui d'Argentina
à Rome , & de quelques autres en
Italie nous en offrent la preuve. La forme
en eft defagréable , parce que leur plan
reffemble à une raquette , ou à un oeuf
tronqué , & qu'elle produit plufieurs loges
, où il n'y a abfolument que le premier
rang qui puiffe voir & entendre. La décoration
eft de mauvais goût en ce que
toutes les loges , dont il y a fix rangs les uns
fur les autres , font égales , & femblent des
enfoncemens pratiqués dans des murs de
catacombes. La principale loge qu'on a prétendu
décorer , eſt toujours écrasée rélati-
-vement à fa largeur . L'économie d'eſpace
qui n'a permis de prendre que deux loges
pour fa hauteur , a empêché de lui donner
l'exhauffement qui lui convenoit.
SEPTEMBRE 1755, 219
Néamoins , ces théatres ont un air de
grandeur, même dans les plus petites villes ,
d'où M. Gainfay conclut , qu'on ne peut
pas fuppofer que les François ayent fuivi
un auffi mauvais plan que celui qu'on expofe
ici comme le théatre principal de Paris
, & qu'ayant fous les yeux ces modeles
, certainement ils ont donné à ces monumens
publics la dignité qui leur convient
; par conféquent on ne doit pas croire
que cette falle ait été un théatre. Il paroît
qu'on ne peut réfifter à l'évidence de fes
preuves. La derniere objection qu'il fait ,
eft abfolument décifive . On ne voit autour
de cette falle aucun portique , ce qui eft.
fi néceffaire à un théatre , qu'il feroit impoffible
qu'on en fortit , quelque petit
qu'il fût , fans courir à tout inftant rifque
de la vie. L'embarras que caufe la quantité
des équipages à la fortie des fpectacles
, a toujours rendu ces portiques d'une
néceffité indifpenfable , pour donner lieu
aux gens à pied de s'échapper par différens
chemins. Il remarque encore qu'il n'y
a qu'une feule porte d'une grandeur un
peu raifonnable , & qu'il feroit infenfé de
croire qu'on eût donné dans un pareil lieu
des fpectacles , où l'on emploie fouvent le
feu , & qui font fréquemment exposés au
hazard d'un incendie .
Kij
220 MERCURE DE FRANCE.
M. Gainfay paffe à l'explication de ce
qu'on doit penfer de cette falle . C'étoit ,
dit-il , la falle des concerts particuliers des
Princes de la Maiſon d'Orléans. La partie
qu'on a prétendu être un Amphitheatre ,
étoit le lieu où fe plaçoient les Muficiens.
Au commencement il n'y avoit point toutes
ces loges qui l'entourent maintenant ;
mais cette grande maifon s'étant augmentée
dans le dix-neuviéme fiécle , on fut
obligé de les conftruire pour y placer tous
les Officiers de cette maifon qui obrenoient
la faveur de pouvoir entendre des
concerts , où tout ce qu'il y avoit de plus
excellens chanteurs , tant Italiens que François
, exécutoient la plus belle mufique
connue dans ces tems- là. Dans la partie
qu'on prétend avoir été le théatre , étoit
placée une magnifique tribune , qui a été
détruite depuis ; ce lieu étant devenu inutile
lorfque ces Princes ont ceffé d'y demeurer.
On ne peut pas douter que cette
tribune n'ait été décorée de colonnes de
la plus belle architecture , les pilaftres de
fer travaillés , qu'on voit encore aux deux
côtés , en font une continuation fimple ,
& comme pour fervir de tranfition d'un
lieu magnifique aux loges deftinées pour
les Officiers de la maifon. La partie qui
eft au pied de cette tribune en enfonceSEPTEMBRE.
1755. 221
le
ment , & qu'on dit être l'orchestre des.
Muficiens de l'Opéra , eft proprement
lieu où fe plaçoient les Officiers dont les
Princes pouvoient avoir befoin le plus
fréquemment , afin d'être à portée de recevoir
immédiatement leurs ordres ; &
ce qu'on a nommé le parterre étoit le lieu
où le mettoit le plus bas domeftique , où
on avoit conftruit une rampe douce , afin
que ceux qui étoient les plus proches de
la tribune principale , ne puffent point incommoder.
Il pourroît paroître que ceux
qui étoient les derniers , étoient mal placés
pour voir , parce que ceux qui étoient
devant eux , étoient plus élevés ; mais il
faut confidérer qu'il n'eft queſtion ici que
d'entendre un concert , où les principaux
chanteurs fe mettent toujours fur le devant
de l'appui qui les fépare des auditeurs
, & que cet appui eft fort élevé audeffus
de l'auditoire ; mais ce qui confirme
& donne la derniere évidence à ce
qu'avance M. Gainfay dans ce mémoire ,
c'eft qu'il en déduit une raiſon fimple &
claire de l'evafement de cette falle en venant
vers la tribune, qui dans toute autre fuppofition
paroît fans fondement ; il confidere
l'amphithéatre , & qui eft véritablement
l'Orcheftre , comme un centre d'où partent
des rayons de fon ; fi les murs étoient pa-
1
K iij
222 MERCURE DE FRANCE.
ralleles , ces rayons les heurteroient fous
des angles qui pourroient les réfléchir , en
intercepter une partie rélativement à la
tribune principale , pour laquelle toute
cette falle eft conftruite , & par leur réflection
produire une cacophonie qui eft
l'effet naturel de toute voix réfléchie. Cette
douce inclinaiſon n'oppoſe pas un obftacle
affez direct pour brifer ces rayons ,
elle les oblige feulement à gliffer par un
angle très-obtus , & à fe réunir vers la tribune
pour y produire un plus grand effet
d'harmonie . Si elle étoit plus évafée , elle
fuivroit la direction droite du fon , & n'en
augmenteroit pas la force ; il ne faut pas
s'embarraffer des loges qui y font un
obftacle ; parce qu'elles n'y ont été miles
qu'après coup, & qu'elles ne doivent point
être reprochées à l'Architecte ingénieux ,
qui a imaginé cette forme très- propre
fon but. Il eft fâcheux que cette tribune
ait été détruite ; par elle nous aurions
juger s'il avoit autant de goût que de bon
fens .
C'eſt ainfi que M. Gainfay explique ce
qui nous refte de la falle des concerts du
Palais royal. Il eft difficile , après l'avoir
lû dans l'original , de réfiſter à la force de
fes preuves.
La fuite an Mercure fuivant.
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Résumé : ARCHITECTURE. Suite des mémoires d'une Société de gens de Lettres publiés en l'année 2355.
Le texte est un extrait des mémoires d'une Société de gens de lettres, publié en 2355, qui traite de l'architecture, en particulier du Palais Royal. M. Gainfay analyse l'ancien bâtiment du Palais Royal, autrefois la principale demeure des Ducs d'Orléans, avant qu'ils ne construisent un nouvel édifice au centre de la ville. Cet ancien palais, bien entretenu, conserve son état d'origine et présente une architecture belle et solide, typique du quinzième siècle. L'auteur note que le goût architectural de cette époque est plus lourd et moins recherché que celui du Louvre, mais reste solide et bon. M. Gainfay discute également de la destruction des édifices du dix-huitième siècle, attribuée au mauvais goût de cette période. Il remarque que les deux grandes cours du Palais Royal montrent une construction régulière, précédant le point de perfection atteint au quinzième siècle. Il observe des différences architecturales entre les deux ailes de la seconde cour, sans pouvoir en expliquer les raisons. Le texte mentionne une salle du Palais Royal, appelée la salle des concerts, que certains auteurs ont prétendu être l'ancien Opéra de Paris. M. Gainfay réfute cette idée en soulignant que la salle est trop petite pour avoir accueilli un grand public et que sa forme étroite et longue est incompatible avec les exigences d'un théâtre. Il critique également l'agencement des loges et la disposition des choeurs, rendant improbable l'utilisation de cette salle pour des spectacles d'opéra. M. Gainfay observe que les anciens Français, connaissant les théâtres antiques italiens et le modèle de Palladio, n'auraient pas construit un théâtre aussi défectueux. Il compare ce théâtre à ceux d'Italie, qui, malgré leurs défauts, avaient plus de grandeur et une forme plus adaptée à leur fonction. La salle en question ne possède pas de portique, élément nécessaire pour la sécurité lors des sorties des spectacles. M. Gainfay conclut que cette salle était en réalité la salle des concerts particuliers des Princes de la Maison d'Orléans. La partie prétendue être un amphithéâtre était le lieu des musiciens. Les loges actuelles ont été ajoutées plus tard pour les officiers de la maison. La tribune, aujourd'hui détruite, était décorée de colonnes et de pilastres. La salle était conçue pour optimiser l'acoustique et la visibilité des concerts.
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327
p. 227-228
OPERA COMIQUE.
Début :
Le 11 Août, l'Opera-Comique donna pour la premiere fois les Réjouissances [...]
Mots clefs :
Ballet
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texteReconnaissance textuelle : OPERA COMIQUE.
OPERA COMIQUE.
E 11 Août , l'Opera - Comique donna
pour la premiere fois les Réjouiffances
K vj
22S MERCURE DE FRANCE,
Flamandes , baler nouveau , de la compofition
de M. Novere , & qui forme un joli
tableau de Teniers. On joua le même jour
les Amours de Nanterre , de Jerôme & Fanchonnette
, & le Confident heureux , piéce
nouvelle en un acte de M. Vadé .
E 11 Août , l'Opera - Comique donna
pour la premiere fois les Réjouiffances
K vj
22S MERCURE DE FRANCE,
Flamandes , baler nouveau , de la compofition
de M. Novere , & qui forme un joli
tableau de Teniers. On joua le même jour
les Amours de Nanterre , de Jerôme & Fanchonnette
, & le Confident heureux , piéce
nouvelle en un acte de M. Vadé .
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328
p. 228
CONCERT SPIRITUEL.
Début :
Le 15 Août, jour de l'Assomption, le Concert fut aussi brillant que varié. [...]
Mots clefs :
Concert
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : CONCERT SPIRITUEL.
CONCERT SPIRITUEL.
E 15 Août , jour de l'Affomption , le
Concert fut auffi brillant que varié.
Il commença par Deus nofter refugium , motet
à grand choeur , de M. Giraud . Ce morceau
fut généralement applaudi & très bien
exécuté. Mme Veftris de Giardini chanta
un air italien qui fit un grand effet. MM.
Héricourt freres , l'un âgé de treize ans ,
& l'autre de douze , exécuterent un concerto
de flûtes , en jouant l'un & l'autre
fur les deux inftrumens à la fois . Mlle
Sixte chanta avec fuccès Quam Delecta ,
petit motet nouveau , de M. Naudet . M.
Doudou, dit le Bouteux , joua un concerto
de violon , qui réunit tous les fuffrages,
Pour combler la fatisfaction du public , Mlle
Fel chanta Exultate Deo , petit mötet , de
M. le Chevalier Durbain ; & le Concert
finit par Confitebor , motet à grand choeur ,
de M. de Lalande.
E 15 Août , jour de l'Affomption , le
Concert fut auffi brillant que varié.
Il commença par Deus nofter refugium , motet
à grand choeur , de M. Giraud . Ce morceau
fut généralement applaudi & très bien
exécuté. Mme Veftris de Giardini chanta
un air italien qui fit un grand effet. MM.
Héricourt freres , l'un âgé de treize ans ,
& l'autre de douze , exécuterent un concerto
de flûtes , en jouant l'un & l'autre
fur les deux inftrumens à la fois . Mlle
Sixte chanta avec fuccès Quam Delecta ,
petit motet nouveau , de M. Naudet . M.
Doudou, dit le Bouteux , joua un concerto
de violon , qui réunit tous les fuffrages,
Pour combler la fatisfaction du public , Mlle
Fel chanta Exultate Deo , petit mötet , de
M. le Chevalier Durbain ; & le Concert
finit par Confitebor , motet à grand choeur ,
de M. de Lalande.
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Résumé : CONCERT SPIRITUEL.
Le 15 août, un concert spirituel fut organisé. Il débuta avec le motet 'Deus nofter refugium' de M. Giraud. Mme Vestris de Giardini interpréta un air italien acclamé. Les frères Héricourt jouèrent un concerto de flûtes. Mlle Sixte chanta 'Quam Delecta' de M. Naudet. M. Doudou exécuta un concerto de violon. Mlle Fel interpréta 'Exultate Deo' de M. le Chevalier Durbain. Le concert se termina par 'Confitebor' de M. de Lalande.
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329
p. 219-220
OPERA COMIQUE.
Début :
L'Opera Comique a toujours continué les Réjouissances Flamandes avec le Confident [...]
Mots clefs :
Opéra comique
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texteReconnaissance textuelle : OPERA COMIQUE.
OPERA COMIQUE.
'Opera Comique a toujours continué
les Réjouiffances Flamandes avec le Confident
Heureux. Folette ou l'Enfant Gâté eft
la feule nouveauté qu'il ait donnée depuis
un mois jufqu'à ce jour. C'est une parodie
du Carnaval & la Folie. Elleeft de M. Vadé,
Ce genre fi condamné , & pourtant fi couru
autrefois , paffe d'autant plus de mode
qu'il ne traveftit plus que des Opéra furannés
, encore fouvent mal remis. L'original
n'offre plus que d'antiques beautés
qui ont perdu les graces du chant , & qui
pour comble d'infortune fe préfentent aujourd'hui
en public affez mal habillées ,
K ij
220 MERCURE DE FRANCE:
*
& font même dénuées du fecours de la
danfe. Le moyen que la parodie amufe
le public ?
'Opera Comique a toujours continué
les Réjouiffances Flamandes avec le Confident
Heureux. Folette ou l'Enfant Gâté eft
la feule nouveauté qu'il ait donnée depuis
un mois jufqu'à ce jour. C'est une parodie
du Carnaval & la Folie. Elleeft de M. Vadé,
Ce genre fi condamné , & pourtant fi couru
autrefois , paffe d'autant plus de mode
qu'il ne traveftit plus que des Opéra furannés
, encore fouvent mal remis. L'original
n'offre plus que d'antiques beautés
qui ont perdu les graces du chant , & qui
pour comble d'infortune fe préfentent aujourd'hui
en public affez mal habillées ,
K ij
220 MERCURE DE FRANCE:
*
& font même dénuées du fecours de la
danfe. Le moyen que la parodie amufe
le public ?
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Résumé : OPERA COMIQUE.
L'Opéra Comique a présenté 'Folette ou l'Enfant Gâté', une parodie de 'Carnaval et la Folie' de M. Vadé. Ce genre, autrefois populaire, décline car il traite d'opéras surannés, souvent mal adaptés. Les œuvres originales manquent d'attraits musicaux et sont mal interprétées sur scène, sans costumes appropriés ni danse. Les parodies peinent à divertir le public.
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330
p. 220
CONCERT SPIRITUEL.
Début :
Le 8 Septembre, jour de la Nativité de la Vierge, le Concert commença [...]
Mots clefs :
Concert
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : CONCERT SPIRITUEL.
CONCERT SPIRITUEL.
L
E 8 Septembre , jour de la Nativité
de la Vierge , le Concert commença
par In convertendo , motet à grand choeur ,
de M. Berthon , lequel fut très- goûté &
très applaudi. Enfuite Mme Veftris de
Giardini chanta un air italien extrêmement
agréable par lui- même & par la
maniere dont il fut rendu . Mlle Sixte
chanta pour la feconde fois Quàm dilecta ,
petit motet de M. Naudé , & reçut de
nouveaux applaudiffemens. M. Romain
joua un concerto de violon . Mlle Fel chanta
Laudate , pueri , petit motet de M. Fioco
avec cette précision que tout le monde admire
, & que perfonne n'imite . M. Balbâtre
joua fur l'orgue l'Ouverture des Fêtes de
Polymnie , & confirma le public dans la
jufte opinion qu'il a de fon talent ; le Concert
finit par Exaltabo te , motet à grand
choeur de M , de Lalande.
* L'Europe galante qu'on donne actuellement ,
brille en vain par la beauté du Poëme & par des
détails de mufique ; elle languit faute de ballets
qui la foutiennent.
L
E 8 Septembre , jour de la Nativité
de la Vierge , le Concert commença
par In convertendo , motet à grand choeur ,
de M. Berthon , lequel fut très- goûté &
très applaudi. Enfuite Mme Veftris de
Giardini chanta un air italien extrêmement
agréable par lui- même & par la
maniere dont il fut rendu . Mlle Sixte
chanta pour la feconde fois Quàm dilecta ,
petit motet de M. Naudé , & reçut de
nouveaux applaudiffemens. M. Romain
joua un concerto de violon . Mlle Fel chanta
Laudate , pueri , petit motet de M. Fioco
avec cette précision que tout le monde admire
, & que perfonne n'imite . M. Balbâtre
joua fur l'orgue l'Ouverture des Fêtes de
Polymnie , & confirma le public dans la
jufte opinion qu'il a de fon talent ; le Concert
finit par Exaltabo te , motet à grand
choeur de M , de Lalande.
* L'Europe galante qu'on donne actuellement ,
brille en vain par la beauté du Poëme & par des
détails de mufique ; elle languit faute de ballets
qui la foutiennent.
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Résumé : CONCERT SPIRITUEL.
Le 8 septembre, un concert spirituel a été organisé. Il a débuté avec le motet 'In convertendo' de Berthon. Vestris de Giardini a interprété un air italien. Sixte a chanté 'Quàm dilecta' de Naudé. Romain a joué un concerto de violon. Fel a interprété 'Laudate, pueri' de Fioco. Balbâtre a joué l'ouverture des 'Fêtes de Polymnie'. Le concert s'est conclu avec 'Exaltabo te' de Lalande. L'opéra 'L'Europe galante' est remarquable mais manque de ballets.
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331
p. 214
OPERA COMIQUE.
Début :
Le Lundi 6 Octobre, l'Opera Comique a fermé son Théatre par la Fontaine [...]
Mots clefs :
Opéra comique, Théâtre
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : OPERA COMIQUE.
OPERA COMIQUE.
6 LE
E Lundi 6 Octobre , l'Opera Comique
a fermé fon Théatre par la Fontaine
de Jouvence , précédée du Confident Heureux
& de Jérôme & Fanchonnette , fans
oublier le Compliment poiffard , alforti au
ton de cette Parodie , & qui a été trèsapplaudi
, ainfi qu'il eft d'ufage.
6 LE
E Lundi 6 Octobre , l'Opera Comique
a fermé fon Théatre par la Fontaine
de Jouvence , précédée du Confident Heureux
& de Jérôme & Fanchonnette , fans
oublier le Compliment poiffard , alforti au
ton de cette Parodie , & qui a été trèsapplaudi
, ainfi qu'il eft d'ufage.
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332
p. 214-216
CONCERT D'AMIENS. LETTRE A L'AUTEUR DU MERCURE.
Début :
Monsieur, c'est pour vous rendre un bien qui vous est dû que je vous fais [...]
Mots clefs :
Concert, Opéra
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : CONCERT D'AMIENS. LETTRE A L'AUTEUR DU MERCURE.
CONCERT D'AMIENS.
LETTRE
A L'AUTEUR DU MERCURE.
Mbienqui vous eft dû , que je vous fais
part d'un phénomene auffi rare qu'honorable
pour notre patrie : c'eft l'Opera de
Daphnis & d'Amalthée , qu'on a exécuté
dans notre Concert ; Opéra dont la mufique
eft de la compofition d'une Demoifelle
de cette ville, nommée Mlle Guerin . Ce
qui vous paroîtra fans doute furprenant ,
Monfieur , c'eft que cette Demoiſelle n'a
que feize ans , & que ce coup d'effai eſt
un coup de maître . Jugez par là de la no-
Onfieur , c'eft pour vous rendre un
NOVEMBRE. 1755. 215
ble carriere que promet un aftre , dont le
lever eft aufli brillant . Tous les connoiffeurs
en musique , même les moins intéreffés
à louer Mile Guenin , conviennent
que ce morceau eft excellent , & qu'il renferme
en particulier des endroits parfaits :
On y admire fur- tout une chaconne , qu'il
faut avoir entendue pour pouvoir fentir
le deffein , la préciſion & la beauté de fon
harmonie , mais qu'il ne fuffit d'avoir
pas
entendue pour pouvoir exprimer le charme
qu'elle produit fur des ames délicatement
organifées. On ne loue ordinairement
les jeunes perfonnes qui commencent
à fe diftinguer , que pour les encourager
& pour piquer leur émulation ;
il n'en eft pas de même , Monfieur , des
éloges dont notre patrie retentit à la gloire
de la nouvelle Mufe . Ce font des actes de
juſtice dont elle ne pourroit fe difpenfer
que par la plus indigne jaloufie. Mlle
Guenin ne fe borne pas , au refte , au feul
gout pour la mufique . Outre des graces
naturelles , on retrouve en elle mille talens
pour les Belles- Lettres , & en particulier
pour l'Hiftoire & la Poëfie , talens infiniment
eftimables dans une jeune perfonne ,
fur-tout quand une modeftie , fimple & aifée
y met le prix . Je vous prie , Monfieur,
de remarquer que cette Demoiſelle n'a ja216
MERCURE DE FRANCE.
mais quitté la maifon paternelle , & que
les voyages qu'elle a faits à Paris avec fes
parens , lui ont à peine laiffé le tems de
contenter fa curiofité. Vous voyez par là
que la province eft fufceptible d'une éducation
folide & brillante , lorfque des parens
fages & éclairés veulent fe donner
la peine de préfider aux exercices de leurs
enfans : Enfin , Monfieur , ce qui établit
la gloire de Mlle Guenin , en faiſant en
même tems le plus parfait éloge des perfonnes
qui compofent notre Concert ( qui
n'eft qu'une affemblée choifie de nos concitoyens
de l'un & l'autre fexe , diftingués
par le mérite & les talens , & dans laquelle
il n'y a aucun gagifte ) c'eft le zele
avec lequel chaque membre de cette illuftre
compagnie a concouru à faire réuffir
cer Opéra. La jaloufie eft un poifon qui
infecte prefque toutes les provinces . Il n'y
a qu'un mérite fupérieur qui puiffe la forcer
de rendre juftice à la vérité .
J'ai l'honneur d'être , &c.
A Amiens ce 8 Août 1755 .
LETTRE
A L'AUTEUR DU MERCURE.
Mbienqui vous eft dû , que je vous fais
part d'un phénomene auffi rare qu'honorable
pour notre patrie : c'eft l'Opera de
Daphnis & d'Amalthée , qu'on a exécuté
dans notre Concert ; Opéra dont la mufique
eft de la compofition d'une Demoifelle
de cette ville, nommée Mlle Guerin . Ce
qui vous paroîtra fans doute furprenant ,
Monfieur , c'eft que cette Demoiſelle n'a
que feize ans , & que ce coup d'effai eſt
un coup de maître . Jugez par là de la no-
Onfieur , c'eft pour vous rendre un
NOVEMBRE. 1755. 215
ble carriere que promet un aftre , dont le
lever eft aufli brillant . Tous les connoiffeurs
en musique , même les moins intéreffés
à louer Mile Guenin , conviennent
que ce morceau eft excellent , & qu'il renferme
en particulier des endroits parfaits :
On y admire fur- tout une chaconne , qu'il
faut avoir entendue pour pouvoir fentir
le deffein , la préciſion & la beauté de fon
harmonie , mais qu'il ne fuffit d'avoir
pas
entendue pour pouvoir exprimer le charme
qu'elle produit fur des ames délicatement
organifées. On ne loue ordinairement
les jeunes perfonnes qui commencent
à fe diftinguer , que pour les encourager
& pour piquer leur émulation ;
il n'en eft pas de même , Monfieur , des
éloges dont notre patrie retentit à la gloire
de la nouvelle Mufe . Ce font des actes de
juſtice dont elle ne pourroit fe difpenfer
que par la plus indigne jaloufie. Mlle
Guenin ne fe borne pas , au refte , au feul
gout pour la mufique . Outre des graces
naturelles , on retrouve en elle mille talens
pour les Belles- Lettres , & en particulier
pour l'Hiftoire & la Poëfie , talens infiniment
eftimables dans une jeune perfonne ,
fur-tout quand une modeftie , fimple & aifée
y met le prix . Je vous prie , Monfieur,
de remarquer que cette Demoiſelle n'a ja216
MERCURE DE FRANCE.
mais quitté la maifon paternelle , & que
les voyages qu'elle a faits à Paris avec fes
parens , lui ont à peine laiffé le tems de
contenter fa curiofité. Vous voyez par là
que la province eft fufceptible d'une éducation
folide & brillante , lorfque des parens
fages & éclairés veulent fe donner
la peine de préfider aux exercices de leurs
enfans : Enfin , Monfieur , ce qui établit
la gloire de Mlle Guenin , en faiſant en
même tems le plus parfait éloge des perfonnes
qui compofent notre Concert ( qui
n'eft qu'une affemblée choifie de nos concitoyens
de l'un & l'autre fexe , diftingués
par le mérite & les talens , & dans laquelle
il n'y a aucun gagifte ) c'eft le zele
avec lequel chaque membre de cette illuftre
compagnie a concouru à faire réuffir
cer Opéra. La jaloufie eft un poifon qui
infecte prefque toutes les provinces . Il n'y
a qu'un mérite fupérieur qui puiffe la forcer
de rendre juftice à la vérité .
J'ai l'honneur d'être , &c.
A Amiens ce 8 Août 1755 .
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Résumé : CONCERT D'AMIENS. LETTRE A L'AUTEUR DU MERCURE.
Une lettre adressée à l'auteur du Mercure relate un événement musical exceptionnel à Amiens. L'opéra 'Daphnis et Amalthée', composé par Mlle Guerin, une jeune fille de seize ans, a été exécuté lors d'un concert. La musique de l'œuvre a été acclamée par les connaisseurs, notamment pour une chaconne remarquable par son harmonie et son charme. Mlle Guerin est également reconnue pour ses talents en belles-lettres, en histoire et en poésie, ainsi que pour sa modestie. La lettre met en avant la qualité de l'éducation provinciale, grâce à l'engagement des parents. Le concert, organisé par des citoyens distingués par leurs mérites et talents, a vu chaque participant collaborer avec zèle pour le succès de l'opéra, malgré la jalousie souvent présente dans les provinces.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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333
p. 240
CONCERT SPIRITUEL.
Début :
Le 1 Novembre, jour de la Toussaint, le Concert commença par le Requiem [...]
Mots clefs :
Concert
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texteReconnaissance textuelle : CONCERT SPIRITUEL.
CONCERT SPIRITUEL.
Novembre , jour de la Touffaint,
Lie Concertcommença par le Requiem le
de M. Galles. Enfuite Mlle Parifeau chanta
Venite , exultemus , petit motet de M. Mouret,
& reçut un accueil favorable. On exécuta
une fymphonie nouvelle. Mlle Fel chanta
Exultate Deo , petit motet de M. d'Herbain
,
avec l'applaudiffement general.
M. Balbatre joua fur l'orgue un carillon
fuivi du Quatuor de la chaffe de Zaïde , de
M. Royer. Ce morceau fit un grand effet.
Le Concert finit par le beau De profundis
de M. de Mondonville.
Novembre , jour de la Touffaint,
Lie Concertcommença par le Requiem le
de M. Galles. Enfuite Mlle Parifeau chanta
Venite , exultemus , petit motet de M. Mouret,
& reçut un accueil favorable. On exécuta
une fymphonie nouvelle. Mlle Fel chanta
Exultate Deo , petit motet de M. d'Herbain
,
avec l'applaudiffement general.
M. Balbatre joua fur l'orgue un carillon
fuivi du Quatuor de la chaffe de Zaïde , de
M. Royer. Ce morceau fit un grand effet.
Le Concert finit par le beau De profundis
de M. de Mondonville.
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Résumé : CONCERT SPIRITUEL.
Le concert spirituel de novembre, célébré le jour de la Toussaint, débuta avec le Requiem de Galles. Mlle Parifeau interpréta 'Venite, exultemus' de Mouret et reçut un accueil favorable. Mlle Fel chanta 'Exultate Deo' de d'Herbain et obtint des applaudissements. Balbastre joua un carillon et le Quatuor de la chasse de Zaïde de Royer. Le concert se conclut par le 'De profundis' de Mondonville.
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334
p. 215
MUSIQUE.
Début :
Nous annonçons pour les Amateurs un excellent Recueil de Pieces Françoises [...]
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texteReconnaissance textuelle : MUSIQUE.
MUSIQUE.
Ous annonçons pour les Amateurs
un excellent Recueil de Pieces Frangoifes
& Italiennes , Petits Airs , Brunettes
Menuets , & c. avec des Doubles & Varia-
Lions accommodés pour deux Flûtes traverfieres
, Violons , Par- deffus de Viole ; par M.
Taillart l'aîné , maître de Flute , rue des
Lavandieres
On y trouve auffi beaucoup de morceaux
d'effet & d'exécution , qui font dignes
du nom & du talent de l'Auteur. Ce
Recueil fe vend fix livres chez le fieur
Bayard , rue S. Honoré , à la Regle d'or ;
le fieur Vernadé , rue du Roule , à la
Croix d'or ; & Mademoiſelle Caftagnery,
rue des Prouvaires.
Ous annonçons pour les Amateurs
un excellent Recueil de Pieces Frangoifes
& Italiennes , Petits Airs , Brunettes
Menuets , & c. avec des Doubles & Varia-
Lions accommodés pour deux Flûtes traverfieres
, Violons , Par- deffus de Viole ; par M.
Taillart l'aîné , maître de Flute , rue des
Lavandieres
On y trouve auffi beaucoup de morceaux
d'effet & d'exécution , qui font dignes
du nom & du talent de l'Auteur. Ce
Recueil fe vend fix livres chez le fieur
Bayard , rue S. Honoré , à la Regle d'or ;
le fieur Vernadé , rue du Roule , à la
Croix d'or ; & Mademoiſelle Caftagnery,
rue des Prouvaires.
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Résumé : MUSIQUE.
Le recueil de pièces musicales de M. Taillart l'aîné, maître de flûte, comprend des airs, brunettes, menuets et variations pour deux flûtes traversières, violons et viole. Disponible chez Bayard, Vernadé et Mademoiselle Caftagnery, il contient des morceaux d'effet et d'exécution remarquables. Prix : six livres.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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335
p. 219-220
CONCERT SPIRITUEL.
Début :
Le 8 de ce mois, jour de la Conception, le Concert commença par [...]
Mots clefs :
Concert
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : CONCERT SPIRITUEL.
CONCERT SPIRITUEL.
ES de ce mois , jour de la Concep-
Lo › tion le Concert commença par
une fymphonie des Pieces de clavecin de
M. Mondonville . Enfuite Deus nofter
refugium , Motet à grand choeur de M. Cordelet.
Madame Veftris de Giardini chanta
deux airs Italiens . On exécuta une fimphonie
nouvelle . Mlle Fel chanta un petit
Motet de M. Martin . M. Balbâtre joua fur
l'orgue un nouveau Concerto de fa compofition
qui fut très - applaudi . Le Concert
Kij
220 MERCURE
DE FRANCE.
finit par Cali enarrant , Motet à grand
choeur de M. Mondonville .
ES de ce mois , jour de la Concep-
Lo › tion le Concert commença par
une fymphonie des Pieces de clavecin de
M. Mondonville . Enfuite Deus nofter
refugium , Motet à grand choeur de M. Cordelet.
Madame Veftris de Giardini chanta
deux airs Italiens . On exécuta une fimphonie
nouvelle . Mlle Fel chanta un petit
Motet de M. Martin . M. Balbâtre joua fur
l'orgue un nouveau Concerto de fa compofition
qui fut très - applaudi . Le Concert
Kij
220 MERCURE
DE FRANCE.
finit par Cali enarrant , Motet à grand
choeur de M. Mondonville .
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Résumé : CONCERT SPIRITUEL.
Le concert spirituel du début du mois, célébré le jour de la Conception, a commencé par une symphonie de Mondonville et le motet 'Deus nostrum refugium' de Cordelet. Madame Vestris de Giardini a interprété deux airs italiens. Mlle Fel a chanté un motet de Martin, et M. Balbâtre a joué un concerto à l'orgue. Le concert s'est conclu par le motet 'Caeli enarrant' de Mondonville.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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336
p. 75-76
LOGOGRYPHE.
Début :
Dix lettres, cher Lecteur, composent ma structure, [...]
Mots clefs :
Psaltérion
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texteReconnaissance textuelle : LOGOGRYPHE.
LOGO GRYPH E.
DIXIx lettres , cher Lecteur , compofent ma
ftru &ture ,
D'un triangle tronqué je porte la figure.
Dij
76 MERCURE DE FRANCE.
En me décomposant tu trouveras en moi
De tous les animaux le plus fort & le Roi ;
Sur les bords de la Seine une fuperbe Ville ;
Un métal dangereux qui rend tout très - facile ;
Deux fleurs formant le teint de l'aimable Cloris ;
Deux notes de muſique , un décret de Thémis ;
La fille d'Inachus & de la belle Ifmene ;
La Ville qu'embrafa le fol amour d'Helene ,
Avec l'endroit du corps , où le fils de Thétis ,
Reçut le coup mortel de la main de Pâris :
Un Poëte fameux qu'a produit l'Italie ;*
L'affemblée où Céfar vit terminer fa vie ;
Un Philofophe Grec dont les fçavans écrits
Font l'admiration de tous les beaux efprits :
Un don du Ciel qui met l'homme au deſſus des
bêtes ;
Un fleuve de l'Egypte , un des petits Prophetes ;
Un oiſeau décoré des plus riches couleurs ;
Un bien plus eftimé que toutes les grandeurs ;
Une piece au échecs ; le contraire de Cime ;
D'un Couvent de Nonains le parfait ſynonime.
Par Mademoiselle de Sauret , cadette de
Sarlat Penfionnaire aux Dames de la
Foi. A Sainte- Foi , en Agenois.
DIXIx lettres , cher Lecteur , compofent ma
ftru &ture ,
D'un triangle tronqué je porte la figure.
Dij
76 MERCURE DE FRANCE.
En me décomposant tu trouveras en moi
De tous les animaux le plus fort & le Roi ;
Sur les bords de la Seine une fuperbe Ville ;
Un métal dangereux qui rend tout très - facile ;
Deux fleurs formant le teint de l'aimable Cloris ;
Deux notes de muſique , un décret de Thémis ;
La fille d'Inachus & de la belle Ifmene ;
La Ville qu'embrafa le fol amour d'Helene ,
Avec l'endroit du corps , où le fils de Thétis ,
Reçut le coup mortel de la main de Pâris :
Un Poëte fameux qu'a produit l'Italie ;*
L'affemblée où Céfar vit terminer fa vie ;
Un Philofophe Grec dont les fçavans écrits
Font l'admiration de tous les beaux efprits :
Un don du Ciel qui met l'homme au deſſus des
bêtes ;
Un fleuve de l'Egypte , un des petits Prophetes ;
Un oiſeau décoré des plus riches couleurs ;
Un bien plus eftimé que toutes les grandeurs ;
Une piece au échecs ; le contraire de Cime ;
D'un Couvent de Nonains le parfait ſynonime.
Par Mademoiselle de Sauret , cadette de
Sarlat Penfionnaire aux Dames de la
Foi. A Sainte- Foi , en Agenois.
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337
p. 250
« Nous annonçons aussi par Supplément six Trio, & une piece intitulée le [...] »
Début :
Nous annonçons aussi par Supplément six Trio, & une piece intitulée le [...]
Mots clefs :
Musique, Violoncelle, M. Lanzetti
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Nous annonçons aussi par Supplément six Trio, & une piece intitulée le [...] »
Nous annonçons auffi par Supplémentfix
Trio, & une piece intitulée le Port- Mahon,
dont la compofition a paru aux Connoiffeurs
auffi piquante que finguliere. M. Lanzetti
, ce Muficien célébre , & qu'on peut
appeller l'Orphée du violoncelle , en eft
l'Auteur.
Trio, & une piece intitulée le Port- Mahon,
dont la compofition a paru aux Connoiffeurs
auffi piquante que finguliere. M. Lanzetti
, ce Muficien célébre , & qu'on peut
appeller l'Orphée du violoncelle , en eft
l'Auteur.
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338
p. 87
LOGOGRYPHE.
Début :
Quoique d'un naturel assez dur & stupide, [...]
Mots clefs :
Clavecin
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LOGOGRYPHE.
LOGO GRYPHE.
Quoique d'un naturel affez dur & ſtupide ,
Plus d'une jeune Iris fçait me toucher ſouvent.
Sans raifon je réfonne , & mon premier talent
Eft de donner le ton & de fervir de guide
Aux fujets d'une des neufs foeurs.
Que l'on m'analyſe d'ailleurs ,
J'offre l'heure la plus hardie :
Je renferme en mon ſein un utile animal ;
Ce que par fois à ſon rival
Ote un Amant par jalousie :
Une Ville de Normandie ;
Une autre de Piedmont; un endroit fombre & bas,
'Avec ce qu'on y fert , dont fouvent les appas
Balancent ceux d'Iſmene : un fameux hérétique ;
Une liqueur très - peu bachique :
Ce que fouvent la beauté rend ;
Ce qu'au mouton chaque an l'on prend :
Enfin , Lecteur , ce que Fillette
Veut être à ce qu'elle aime bien :
Ce que n'eft guere une coquette ,
Quoique ce foit pour plaire un affez für moyen
Quoique d'un naturel affez dur & ſtupide ,
Plus d'une jeune Iris fçait me toucher ſouvent.
Sans raifon je réfonne , & mon premier talent
Eft de donner le ton & de fervir de guide
Aux fujets d'une des neufs foeurs.
Que l'on m'analyſe d'ailleurs ,
J'offre l'heure la plus hardie :
Je renferme en mon ſein un utile animal ;
Ce que par fois à ſon rival
Ote un Amant par jalousie :
Une Ville de Normandie ;
Une autre de Piedmont; un endroit fombre & bas,
'Avec ce qu'on y fert , dont fouvent les appas
Balancent ceux d'Iſmene : un fameux hérétique ;
Une liqueur très - peu bachique :
Ce que fouvent la beauté rend ;
Ce qu'au mouton chaque an l'on prend :
Enfin , Lecteur , ce que Fillette
Veut être à ce qu'elle aime bien :
Ce que n'eft guere une coquette ,
Quoique ce foit pour plaire un affez für moyen
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339
p. 212-216
LETTRE à Madame de ***, sur une Fête donnée à Brest.
Début :
Je vous l'avois bien dit, Madame, avant de partir de Paris, que vous seriez [...]
Mots clefs :
Fête, Brest, Marquis de Constant, Navire, Fleurs, Colonnes, Décors, Baldaquins, Beauté, Buste du roi, Statues, Musique, Bal, Banquets
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LETTRE à Madame de ***, sur une Fête donnée à Brest.
LETTRE à Madame de *** ſur une
Fête donnée à Breft.
JE vous l'avois bien dit , Madame , avant de
partir de Paris , que vous feriez bientôt furieuſe
de n'avoir pas été de notre voyage , & je gage que
vous allez l'être. Me voilà arrivée à Brest. Vous
croyez peut- être que je vais vous parler de la mer,
& des préparatifs formidables que l'on fait dans
ce port contre les Anglois ? J'ai vraiment bien
d'autres merveilles à vous conter . Je fors d'un palais
des Fées , d'une maison de campagne fur l'eau :
j'y ai vu des jardins , des bois . Oh ! je voudrois
tout vous dire à la fois , ou plutôt je voudrois y
être encore. Laiffez -moi du moins vous donner
une idée des charmes d'une fête que les Graces
feules devroient décrire , & qu'un Général feul
de mer peut donner. M. le Marquis de Conflans
qui commande l'eſcadre qui eft en rade , vient
de donner cette fête en l'honneur de celle de
NOVEMBRE. 1756. 213
Roi. C'eft de fon vaiffeau que je fors : voilà le
château enchanté. Il y avoit invité toutes les
- femmes de cette ville , avec plufieurs étrangeres
voyageuses comme moi. Nous y fûmes toutes
avec lui dans une petite flotte de canots le plus
galamment équipés , & aufli leftes que nos cabriolets.
En vérité , ce font des magiciens que ces Meffieurs
les Marins : j'imaginois devoir entrer en
arrivant à bord du Soleil royal , dans une citadelle
de bois , hériffée de quatre - vingts canons , &
- c'eft fur le gazon d'abord que j'ai marché. Pai
levé les yeux pour appercevoir une girouette , j'étois
fous un lambri de feuillages émaillés de
fleurs ; enfin dans une allée de myrthes & de lauriers.
Le paffavant ( je vous prie de croire que
je fuis déja un peu marine ; & que j'en fçais les
termes ; je vous les expliquerai à mon retour ) ,
le paffavant donc étoit métamorphofé en cette
belle allée qui régnoit tout autour du vaiffeau ; &
- en faifoit une promenade délicieufe : les vents
ne fouffloient ce jour- là que pour répandre l'efprit
des fleurs dont tout le vaiffeau étoit paré.
L'intervalle qui fépare les deux paffavants , étoit
rempli par un plancher très- uni , & formoit un
fallon fpacieux. Ce fut dans ce fallon que j'entrai
enfuite trois de fes côtés étoient ornés de co-
-lonnes d'ifs dans l'ordre Ionique , entrelaffés de
gairlandes de fleurs ; leurs chapiteaux foutenoient
une galerie auffi militaire qu'elle étoit agréable
aux yeux par tous les trophées de Neptune &
de Mars , dont on l'avoit décorée : le fond du
fallon étoit terminé par un baldaquin de verdure
; on y voyoit le portrait du Roi peint de
grandeur naturelle , & appuyé fur une pouppe de
vaiffeau, Près de lui la Renommée lui préfentoit
214 MERCURE DE FRANCE.
d'une main des lauriers , fe foutenant de l'autre
fur l'épaule du Miniftre de la marine , indiqué par
La caffette des Sceaux : tout l'enſemble de ce tableau
repréfentoit très bien l'emblême de la
gloire que notre augufte Monarque vient d'acquérir
fur la mer.
-
Le Général enchanté des éloges que tout le
monde donnoit à cette maniere ingénieuſe de célébrer
les victoires du Roi & les fuccès de fa
marine triomphante même en renaiffant , nous
conduifit delà dans une autre falle auffi vafte ,
mais décorée différemment ; c'est le gaillard d'arriere
où nous étions ( je vous déroute furieufement
, Madame , par tous ces noms- là , mais
je vous l'ai promis , je vous les apprendrai tous ) :
elle étoit tendue de blanc , vous auriez dit d'une
mouffeline ; ce font leurs pavillons de fignaux.
Le grand mât du vaiffeau qui eft au milieu ,
& qui féparoit ces deux falles , étoit revêtu de
myrthes touffus , dans lefquels on avoit pratiqué
avec art une niche en verdure fleurie , où étoit
placé le bufte du Roi fur un piédeſtal élégamment
orné. Nous appellâmes ces deux falles , l'une
de Mars , & l'autre de l'Amour. Ce fut là qu'on
fervit un repas avec autant de magnificence que
de goût ; une table immenfe étoit couverte des
cryftaux les plus joliment imaginés du monde.
Je fçais bien , pour moi , que j'étois devant le
fiege de Mahon , & tout auprès d'une efcadre
Françoife , dont nos vaiffeaux défignés par de petits
pavillons de taffetas blanc , faifoient prefque
fortir à force de voiles , une troupe de pavillons
rouges qui s'enfuyoient devant eux.
Une bonne fymphonie , que l'on n'appercevoir
point , anima tout le dîner ; fur le foir on chanta
folemnellement un Te Deum en musique. Il fut
NOVEMBRE. 1756. 215
Tuivi d'une falve de moufqueterie & de canons, que
tirerent tous les vaiffeaux de la rade : mais de façon
à nous donner l'image d'un combat naval
fpectacle auffi gracieux à poudre feulement , qu'il
doit être terrible à boulets . Je l'ai donc vu auffi ,
Madame, & avec la même gaieté que je fus enfuite
au bal . Le foleil ne fe coucha point , ou celui
où nous étions prit fa place : mille bougies allumées
parmi les feuillages , furent les feux que jetta
le foleil royal & jamais illumination plus brillante
n'avoit éclairé un bal plus galant, ni mieux ordonné.
Les favoris d'Amphitrite vont fans doute dans
leurs voyages de temps en temps à Paphos ou à
Idalie . Ils ne font point du tout Loups de mer , &
j'apperçus dans nos allées de myrthes une foule de
jeunes marins , qui me fembloient conter leurs
peines , & s'y prendre comme à Paris : croyez
qu'ils fçavent galamment chanter leur Roi & leurs
maîtreffes. Lifez plutôt cette chanſon , ou chantez-
là : car je vous l'envoie notée . C'est une production
marine d'un des Officiers du vaiſſeau , &
une efquiffe de la fête , & de ma rélation aufli.
Mais je vais la finir pour ne pas achever de vous
défefpérer de n'être pas venue.
Le bal ne fut interrompu que par un ambigu
fervi avec une profufion & une délicateffe qui ne
laiffoient rien à défirer . Nous y fûmes d'une folie......
Les Dames de Breft furtout étoient d'une
gaieté charmante , & bien faites pour en infpirer,
bien dignes auffi de la fête que nous célébrions.
Elles n'aiment pas le Roi , elles en font amoureufes.
Nous y aurions paffé la nuit , fi les inftrumens
ne nous euffent rappellé dans la falle du bal, qui recommença
avec encore plus de vivacité & de plaifir
qu'auparavant. Je n'en fuis fortie qu'au jour . J'ai
fini par danſer la Mahon , & je ſuis revenye vîte
216 MERCURE DE FRANCE.
vous écrire au ſon des violons qui , j'imagine ,
frappent encore mes oreilles . Adieu , Madame. Je
pars au premier jour pour revenir vous voir. Que
je vais vous parler marine ! Ce fera le fruit de mes
voyages : mais vous qui les aimez fi peu , ne faites
pas de même au moins d'une voyageufe que vous
fçavez vous être attachée bien fincérement , toute
charmante & toute jolie que vous êtes.
Fête donnée à Breft.
JE vous l'avois bien dit , Madame , avant de
partir de Paris , que vous feriez bientôt furieuſe
de n'avoir pas été de notre voyage , & je gage que
vous allez l'être. Me voilà arrivée à Brest. Vous
croyez peut- être que je vais vous parler de la mer,
& des préparatifs formidables que l'on fait dans
ce port contre les Anglois ? J'ai vraiment bien
d'autres merveilles à vous conter . Je fors d'un palais
des Fées , d'une maison de campagne fur l'eau :
j'y ai vu des jardins , des bois . Oh ! je voudrois
tout vous dire à la fois , ou plutôt je voudrois y
être encore. Laiffez -moi du moins vous donner
une idée des charmes d'une fête que les Graces
feules devroient décrire , & qu'un Général feul
de mer peut donner. M. le Marquis de Conflans
qui commande l'eſcadre qui eft en rade , vient
de donner cette fête en l'honneur de celle de
NOVEMBRE. 1756. 213
Roi. C'eft de fon vaiffeau que je fors : voilà le
château enchanté. Il y avoit invité toutes les
- femmes de cette ville , avec plufieurs étrangeres
voyageuses comme moi. Nous y fûmes toutes
avec lui dans une petite flotte de canots le plus
galamment équipés , & aufli leftes que nos cabriolets.
En vérité , ce font des magiciens que ces Meffieurs
les Marins : j'imaginois devoir entrer en
arrivant à bord du Soleil royal , dans une citadelle
de bois , hériffée de quatre - vingts canons , &
- c'eft fur le gazon d'abord que j'ai marché. Pai
levé les yeux pour appercevoir une girouette , j'étois
fous un lambri de feuillages émaillés de
fleurs ; enfin dans une allée de myrthes & de lauriers.
Le paffavant ( je vous prie de croire que
je fuis déja un peu marine ; & que j'en fçais les
termes ; je vous les expliquerai à mon retour ) ,
le paffavant donc étoit métamorphofé en cette
belle allée qui régnoit tout autour du vaiffeau ; &
- en faifoit une promenade délicieufe : les vents
ne fouffloient ce jour- là que pour répandre l'efprit
des fleurs dont tout le vaiffeau étoit paré.
L'intervalle qui fépare les deux paffavants , étoit
rempli par un plancher très- uni , & formoit un
fallon fpacieux. Ce fut dans ce fallon que j'entrai
enfuite trois de fes côtés étoient ornés de co-
-lonnes d'ifs dans l'ordre Ionique , entrelaffés de
gairlandes de fleurs ; leurs chapiteaux foutenoient
une galerie auffi militaire qu'elle étoit agréable
aux yeux par tous les trophées de Neptune &
de Mars , dont on l'avoit décorée : le fond du
fallon étoit terminé par un baldaquin de verdure
; on y voyoit le portrait du Roi peint de
grandeur naturelle , & appuyé fur une pouppe de
vaiffeau, Près de lui la Renommée lui préfentoit
214 MERCURE DE FRANCE.
d'une main des lauriers , fe foutenant de l'autre
fur l'épaule du Miniftre de la marine , indiqué par
La caffette des Sceaux : tout l'enſemble de ce tableau
repréfentoit très bien l'emblême de la
gloire que notre augufte Monarque vient d'acquérir
fur la mer.
-
Le Général enchanté des éloges que tout le
monde donnoit à cette maniere ingénieuſe de célébrer
les victoires du Roi & les fuccès de fa
marine triomphante même en renaiffant , nous
conduifit delà dans une autre falle auffi vafte ,
mais décorée différemment ; c'est le gaillard d'arriere
où nous étions ( je vous déroute furieufement
, Madame , par tous ces noms- là , mais
je vous l'ai promis , je vous les apprendrai tous ) :
elle étoit tendue de blanc , vous auriez dit d'une
mouffeline ; ce font leurs pavillons de fignaux.
Le grand mât du vaiffeau qui eft au milieu ,
& qui féparoit ces deux falles , étoit revêtu de
myrthes touffus , dans lefquels on avoit pratiqué
avec art une niche en verdure fleurie , où étoit
placé le bufte du Roi fur un piédeſtal élégamment
orné. Nous appellâmes ces deux falles , l'une
de Mars , & l'autre de l'Amour. Ce fut là qu'on
fervit un repas avec autant de magnificence que
de goût ; une table immenfe étoit couverte des
cryftaux les plus joliment imaginés du monde.
Je fçais bien , pour moi , que j'étois devant le
fiege de Mahon , & tout auprès d'une efcadre
Françoife , dont nos vaiffeaux défignés par de petits
pavillons de taffetas blanc , faifoient prefque
fortir à force de voiles , une troupe de pavillons
rouges qui s'enfuyoient devant eux.
Une bonne fymphonie , que l'on n'appercevoir
point , anima tout le dîner ; fur le foir on chanta
folemnellement un Te Deum en musique. Il fut
NOVEMBRE. 1756. 215
Tuivi d'une falve de moufqueterie & de canons, que
tirerent tous les vaiffeaux de la rade : mais de façon
à nous donner l'image d'un combat naval
fpectacle auffi gracieux à poudre feulement , qu'il
doit être terrible à boulets . Je l'ai donc vu auffi ,
Madame, & avec la même gaieté que je fus enfuite
au bal . Le foleil ne fe coucha point , ou celui
où nous étions prit fa place : mille bougies allumées
parmi les feuillages , furent les feux que jetta
le foleil royal & jamais illumination plus brillante
n'avoit éclairé un bal plus galant, ni mieux ordonné.
Les favoris d'Amphitrite vont fans doute dans
leurs voyages de temps en temps à Paphos ou à
Idalie . Ils ne font point du tout Loups de mer , &
j'apperçus dans nos allées de myrthes une foule de
jeunes marins , qui me fembloient conter leurs
peines , & s'y prendre comme à Paris : croyez
qu'ils fçavent galamment chanter leur Roi & leurs
maîtreffes. Lifez plutôt cette chanſon , ou chantez-
là : car je vous l'envoie notée . C'est une production
marine d'un des Officiers du vaiſſeau , &
une efquiffe de la fête , & de ma rélation aufli.
Mais je vais la finir pour ne pas achever de vous
défefpérer de n'être pas venue.
Le bal ne fut interrompu que par un ambigu
fervi avec une profufion & une délicateffe qui ne
laiffoient rien à défirer . Nous y fûmes d'une folie......
Les Dames de Breft furtout étoient d'une
gaieté charmante , & bien faites pour en infpirer,
bien dignes auffi de la fête que nous célébrions.
Elles n'aiment pas le Roi , elles en font amoureufes.
Nous y aurions paffé la nuit , fi les inftrumens
ne nous euffent rappellé dans la falle du bal, qui recommença
avec encore plus de vivacité & de plaifir
qu'auparavant. Je n'en fuis fortie qu'au jour . J'ai
fini par danſer la Mahon , & je ſuis revenye vîte
216 MERCURE DE FRANCE.
vous écrire au ſon des violons qui , j'imagine ,
frappent encore mes oreilles . Adieu , Madame. Je
pars au premier jour pour revenir vous voir. Que
je vais vous parler marine ! Ce fera le fruit de mes
voyages : mais vous qui les aimez fi peu , ne faites
pas de même au moins d'une voyageufe que vous
fçavez vous être attachée bien fincérement , toute
charmante & toute jolie que vous êtes.
Fermer
Résumé : LETTRE à Madame de ***, sur une Fête donnée à Brest.
La lettre relate une fête somptueuse organisée par le Marquis de Conflans à Brest, à bord de son vaisseau, en novembre 1756, en l'honneur des victoires du Roi. L'auteure, après avoir voyagé à Brest, met en avant les merveilles observées plutôt que les préparatifs militaires contre les Anglais. Le vaisseau, transformé en palais enchanté, accueillait des femmes de la ville et des étrangères, transportées en canots élégamment équipés. Les invités découvraient un décor enchanteur avec des jardins, des bois et des allées de myrtes et de lauriers. Le pont principal, métamorphosé en promenade délicieuse, était paré de fleurs et de verdure. Un salon spacieux, orné de colonnes et de trophées, abritait un portrait du Roi et des symboles de la gloire maritime. La fête se poursuivait dans une autre salle, tendue de blanc, où un repas somptueux a été servi. Une symphonie et un Te Deum animaient le dîner, suivi d'une salve de mousqueterie et de canons imitant un combat naval. La soirée se concluait par un bal illuminé par des bougies, avec des marins chantant des chansons en l'honneur du Roi et de leurs maîtresses. Les dames de Brest, particulièrement gaies et charmantes, participaient avec enthousiasme à la fête, qui se prolongeait jusqu'au matin.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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340
p. 217-229
CATALOGUE D'un Cabinet de Musique Italienne, à vendre. Corelli.
Début :
Livre premier, Sonates à premier & second dessus, flûtes & basses, [...]
Mots clefs :
Sonates, Flûte, Basse, Clavecin, Violon, Concert, Haute-contre, Ballet, Hautbois, Trompette, Opéra, Symphonie, Flûte traversière, Menuet, Motet, Cantates, Livres de musique, Cabinet, Vente
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texteReconnaissance textuelle : CATALOGUE D'un Cabinet de Musique Italienne, à vendre. Corelli.
CATALOGUE
D'un Cabinet de Musique Italienne, à vendre,
Corelli.
LIVRE premier , Sonates à premier & fecond
deffus , flûtes & baffes ,
3 cahiers in-fol.
Livre 2 , Sonates à deux flûtes & baffes , 3 in-fol
Livre 3 , Sonates à deux flûtes & baffes , 3 in-fol
Livre 6 , de même ,
Livre premier, fuite à un claveffin , un violon &
baffe
4 in-fol
3 in-fol
K
218 MERCURE DE FRANCE:
Livre 2 , de même`, 3 cahiers in-fol.
Opera prima , Sonates à deux violons & baffe ,
4 in-fol.
Opera 2 , de même ,
Opera 3 , de même ,
Opera 4 , de même ,
Operas , id. à un violon & baffe , avec les agrémens
,
Le même à parties féparées ,
4 in-fol.
4 in-fol.
4 in-fol.
in-fol.
3 in-fol.
7 in-fol.
Opera 6 , Concerts à quatre violons , une hautecontre
& deux baffes ,
Ouvrages pofthumes à deux violons & baffe , 3
in-fol.
Et autres Auteurs , Sonates à un violon & baffe
in-fol.
Et autres Auteurs , fix Sonates à 4,
7 in-4°.
Rogs paisible . Corelli,
Huit Sonates à deux flûtes ,
Albinoni.
& 6 parties ,
2 in-4°.
Opera prima , Sonates à deux violons & baffe ,
4 in-fol.
Opera 2 , Concert à deux violons h, c. taille &
baffe , 7 in -fol.
Opera 3 , Ballets à deux violons & baffe , 4 in-fol,
Sonates à un violon & baffe , grand
Opera 4 ,
in-4°.
Opera 5 , Concert à deux violons , h. c. taille &
baffe ,
7'in-fol.
h . c. & baffe ,
Sonates à un violon & baffe
Opera 6 , Sonates à un violon & baffe ,
Opera 7 , Concert à deux violons , haut- bois ,
Albinoni Tibaldi.
in-fol.
7 in-fol.
in-fel.
1
MARS. 1757. 219
Vivaldi.
Opera prima , Sonates à deux violons & baſſes ,
4 cahiers in-fol.
Opera 2 , Sonates à un violon & baffe , in-fol.
Concerts à quatre violons , haute-contre
Opera 3
& baffe
Opera 4,
bale ,
8 in-fol.
id. à trois violons , haute- contre &
6 in-fol.
Opera 5 , Sonates à un & deux violons & baffe
Opera 6 , Concerts à trois violons , haute- contre
2 in-fol,
& baffe ,
Opera 7 , de même ,
Bitti , Vivaldi & Torelli.
6 in-fol.
6 in-fol.
Concerts à cinq , fix , fept inftrumens , dont un
pour la trompette ou le haut-bois.
Veracini , Vivaldi , Alberti , Salvini , Torelli:
Concerts à trois violons , haute-contre & baffe ,
6 in-fol.
Moffi.
Opera prima , Sonates à un violon & baffe
grand ,
in-4®.
Opera 2 , Concerts à trois & cinq Inftrumens ,
6 in-fol.
Opera 3 , id. à quatre violons , haute- contre &
baffe ,
Moffi, Valentini & Vivaldi.
Concerts à cinq , à fix Inftrumens ,
Valentine.
7 in-fol.
7 in fot.
Opera prima , Symphonies à deux violons & baffe,
4 in-fol.
Opera 2 , Bifarreries , id .
Opera 3 , Fantaisies ; id.
4 in-fol.
4 in-fol.
Kij
220 MERCURE DE FRANCE.
Opera 4 , Idées à un violon & baffe , cab. in-fol.
Opera 5 , Sonates à deux violons , ou quatre hautescontre
& deux baſſes , ¨
4 in-fol.
Opera 7 , Concerts à deux & quatre violons , h. c.
& deux baffes , 8 in-fol.
Opera 8 , Sonates à deux violons & baffe , in-fol.
Albicafiro.
Opera prima , Sonates à deux violons & baffe ,
4 in-fol.
Opera 2 , Sonates à un violon & baffe ,
Opera 3 Sonates , id. >
Opera 4 , id. à deux violons & baffe
Operas , de même
Opera 6, Concerts à deux violons ,
& baffe
>
2 in-fol.
3 in-fol.
4 in-fol.
grand in-4°.
haute-contre
grand in-4°.
Opera 7 , Concerts à deux violons , haute- contrè
& baffe , sin-fol.
Opera 8 , Sonates à deux violons & baffe
4 in-fol.
>
Opera 9 , Sonates à un violon & baffe , grand
in-4°.
Paifible Pez.
Sonates à un violon ou hautbois & baffe , 4 in-fol.
Varacini.
Opera prima , Sonates à deux violons & baffe ,
4 in -fol.
Opera 2 , Sonates à un violon & baffe , 2 in-fol.
Operas , Sonates à deux violons & baffe , 3 in -fol.
Valentini , Vivaldi , Abinoni-Veracini, S. Martin-
Marcello , Rampin , Predifi.
Concerts à trois violons , haute- contre & baffe ,
6 in-fol.
Taglietty.
Opera 2 , Concerts à deux violons & baſſe ,
Opera 3 , Airs à un violon & baſſe
2
MARS. 1757. 221
haute- contre
S cahiers in-fol.
Opera 4 , Concerts à deux violons ,
& baffe ,
Opera 5 , Sonates à deux violons & baſſe , 4 in -fol.
Opera 6 , Concerts à deux & trois violons , haute-
Opera 8 , Concerts à quatre violons , haute- contre
contre & deux baſſes ,
& baffe ,
Opera 11 , de même ,
Balbi.
s in-fol.
7 in-fol.
7 in-fol.
Opera prima, Sonates à un violon & baffe, 3 in fol.
Opera 2 , de même grand in-4°.
Opera 3 , Sonates à deux violons & baffe , 4 in-fol.
Schickardt.
Opera prima , Sonates à une flûte & baſſe , grand
in-40.
Opera 2 , Sonates à un hautbois , ou violon &
baffe ,
grand in-4 °.
Opera 3 , Sonates à une flûte & baffe , 2 in-fol.
Opera 4 , Sonates à deux flûtes & baffe , 3 in-fol.
Opera , Sonates à une flûte , deux hautbois &
deux baffes ,
5 in-fol.
Opera 6 , Sonates à deux flûtes & baffe , 3 in-fol.
Sonates à deux hautbois , ou violon & Opera 7 >
baffe ,
Opera
8 , Sonates
à un hautbois
, ou violon
&
baffe ,
baffe ,
4 in-fol.
in -fol.
3 in -fol.
3 in-fol.
Opera 9 , Sonates à deux flûtes & baffe , ou fans
Opera 10 , Sonates à deux violons ou hautbois , &
´Alûte & baffe , ou fans baffe ,
Opera 11 , quatre Recueils de Menuets , deffus &
'baffe ,
Opera 12 , Principes de la flûte avec quarante- deux
Airs à deux flûtes ,
2 in-4°.
2 in-4° .
Kiij
222 MERCURE DE FRANCE.
›
Opera 13 , Concerts à deux violons , deux hautbois
, ou violons & deux baffes , 6 cahiers in-fol .
Opera 14 , Sonates à une flûte , hautbois , ou violon
& deux baffes .
4in-fol.
Opera 15 , Principes de hautbois avec cinquantetrois
Airs de hautbois , 2 in-4°.
Opera 16 , Sonates à deux flûtes & baffe , 4 in-fol .
Opera 17 , Sonates à une flûte & baffe , grand
in-4°.
Opera 18 , Recueil d'Airs de mouvemens pour la
Aûte ,
in-4°.
Opera 19 , Concerts à quatre Aûtes & baffe , 6
in-fol.
Opera 20 , Sonates à une flûte , hautbois , ou
violon & baffe ,
Opera 21 , Airs à flûte & baffe ,
Opera 22 , Sonates à deux flûtes , un
Gafpardini & Schickardt.
baffe,
Airs à deux flûtes ,
Torelli.
grand in-4° .
3 in-fol:
haut-bois &
4 in-fol.
z in-fol.
Opera 2 , Concerts à deux violons & baffe , 4
in-fol.
Opera 4 , Sonates à un violon & baffe , 2 in-fol.
Operas , Concerts à deux violons , s in-fol.
Opera 6 , Concerts , id.
s in-fol.
Opera 7, Caprices à un violon & baffe , 2 in -fol.
Torelli & autres Auteurs.
Sonates à un violon & baffe ,
Bernardi Torelli .
2 in-4°.
Livre premier , Concert à quatre , cinq & fix parties
,
Albaco.
7 in-fol.
Opera prima , Sonates à un violon & baffe , grand
in-4°
MARS. 1757. 223
Opera 2 Concerts à deux violons , કે
haute- contre
& baffe , 5 cahiers in -fol
Opera 3 , Sonates à deux violons & baffle , 4 in-fol.
Opera 4 , Sonates à un violon & baffe , in-fol.
Operas , Concerts à quatre violons, haute - contre
& baffe , 8 in-fol.
Marini.
Opera 3 , Sonates à deux & trois violons , hautecontre
& baffe
6 in-fol.
Operas , Sonates à deux violons & baffe , 3 in-4°.
Opera 6 , Sonates à deux violons , haute - contre
´& baſſe ,
s in -fok.
Opera 7 , Sonates à deux violons & baffe , 4 in-fol.
Opera 8 , Sonates à un violon & baffe , grand
in-40.
Caldera.
Opera prima , Sonates à deux violons & baffe ,
4 in-fol.
Opera 2 , Sonates à trois violons & baffe , 4 in-fol.
Buonporti.
Opera prima , Sonates à deux violons & baffe ,
4 in-fol.
Ópera 2 , de même ,
Opera 4 ,
de même ,
Opera 6 de même ,
4 in-4°.
4 in-4°
4 in-4°.
Opera 7 , Sonates à un violon & baſſe , grand
in-4°.
C
Opera 8 , Cent Menucts à un violon & baffe ,
2 in-4°.
Opera 9 , Ballets à un violon & baffe , 2 in-4° .
Opera 10 , Sonates à un violon & baſſe , in-fol.
Pour la flûte , fix Sonates à deux flûtes & baffes ,
4 in-fol.
Kiv
224 MERCURE DE FRANCE:
L'Oueillet.
Opera prima , Sonates à une flûte & baffe , grand
cahiers in-4°.
Opera 2 , de même ,
Opera 3 , de même ,
Opera 4 ,
de même ,
grand in-4°.
grand in-4°.
grand in-4°.
•
Operas , livre premier , Sonates à une flûte- traverfiere
, hautbois ou violon , premier cahier
in-fol. Livre 2 , Sonates à deux Aûtes-traverfieres
, hautbois ou violon ,
Pepufch.
2 in-fol.
Opera 2 , Sonates à un violon & baffe , grand
in-4°.
Opera 5 ,
de même ,
Opera 6 , de même
grand in-fol.
grand in-4°.
Opera 7 , Concerts à deux flûtes à bec , deux flûtes-
traverfieres , hautbois , ou violon & baffe ,
6 in-fol.
Pez.
Opera prima , Concerts à deux violons & baffe ;
4 in -fol.
Operas , Sonates à deux violons & baſſe , 3 in-fol.
Opera 3 , Sonates , id.
Fings.
4 in-fol.
Opera prima , Sonates à deux & trois violons &
baffe ,
4 in-fol.
Opera , Sonates à deux violons & baffe ,
4 in-fol.
Opera 4 & 6 , Sonates à deux flûtes & baffe ,
3 in-fol.
1
Opera prima , Sonates à deux violons & baffe ,
4 in-fol.
Corbett.
Sonates à une trompette ou hautbois , deux vioMAR
S. 1757 . 225
lons & baffe , avec une ouverture & fuite à
deux trompettes , ou hautbois , deux violons ,
haute-contre & baffe .
Corbettes Fings.
Sonates à deux Aûtes & baffe ,
De Fefch.
3 in-fol.
Opera prima , Sonates à deux violons , 2 in-fol.
Opera 2 , Concerts à quatre violons, haute- contre
& baffe .
Opera 3 , de même ,
Tibaldi.
7 in -fol.
7 in-fol.
Opera prima , Sonates à deux violons & baffe'
4 in-fol.
Opera 2 , de même ,
Baldaffini.
4 in-fol.
Opera prima , Sonates à deux violons & baffe ,
4in-fol.
Opera 2 , de même
Bianchi.
12 :44 in-fol
Opera prima, Sonates à deux violons & baffe ,
4 in- fol.
Opera 2 , Concerts à deux violons , haute- contre
& baffe ,
Ravencroft.
7 in -fol.
Opera prima , Sonates à deux violons & baſſe ;
4 in-fol.
Opera 2 , de même ,
Scherard.
4 in-fol
Opera prima , Sonates à deux violons & baffe ;
4 in -fol.
Opera 2 , de même >
Haim.
"
4 in-fol.
Opera prima , Sonates à deux violons & baffe
4in-4°.
Kv
226 MERCURE DE FRANCE.
3 cahiers in-4 :
Opera 2 , de même ,
Matteis.
Trois Livres de Sonates à deux violons & baffe ;
10 infol.
Palbertir
Opera prima , Sonates à deux violons & baſſe ;
4 in-fol.
G. Malberti.
Opera prima , Sonates à trois violons , hautecontre
& baffe ,
Cavellio.
6 in-fol.
Opera prima , Sonates à deux violons & baffe ,
4 in-fol.
Dallabella.
Opera prima , de même ,
Facer.
4 in-fol
Opera prima , Concerts à trois violons , hautecontre
& baffe ,
Garpardini.
4 in-fol.
Opera 2 Sonates à deux violons & baffe ;
>
4 in-fol.
Reali.
Opera prima , de même , To stol
Novelli.
4 in-fola
Opera prima , de même , 4 in-fol.
Motta.
Opera prima , Concerts à deux violons , hautecontre-
taille & baſſe ,
Fiore.
4 in-fol.
Opera prima , Sonates à un violon & bafle
ain-fol.
MAR S. 1757 227
Opera 2 •
& baffe ,
Manfredini.
haute-contre
Ss cahiers in-fol.
Sonates à deux violons ,
Vanturini.
Opera prima , Concerts à quatre , cinq , fix ,
fept , huit , neuf inftrumens , 10 in-fol.
Franco.
Opera prima , Sonates à deux violons & baffes ,
4 in-fol.
Franchi.
Opera prima , de même ,
Rells.
4in-fola
A cinq inftrumens , fix Sonates , dont trois à
trompettes ou hautbois , deux violons , une
haute- contre & baffe , & à trois flûtes , deux
hautbois ou violon & baffes , 6 in-fol.
Romano.
Livre premier , & deuxieme Sonate à deux flûtes
& baffe ,
Caftraci.
4 in-fol
Opera prima , Sonates à un violon & baffe , in-fol.
Germiniani.
Opera prima , de même ,.
Macharani
Marcello.
Opera prima , de même
Opera 2 Sonates à une flûte & baſſe ;
1
Coffini.
in-fol .
in-fol.
in-4°.
Opera prima , Sonates à un violon & baffe , grand
in-4°.
Visconti,
Opera prima , de même , grand in-4°.
K vj
228 MERCURE DE FRANCE.
D.
Opera prima , de même , grand cahiers in-4° ¿
Somis.
Opera prima , de même , in-4".
Vitali.
Opera 9, Sonates à deux violons & baſſes , grand
in-4°.
Gaillard & S.
3 in-4°.
Sonates à une flûte & baffe ,
Bononcini.
'Airs à deux flûtes , ou deux violons & baffes , 3
i
in-4°.
Mule.
Opera prima, Sonates à un hautbois , deux violons,
ou hautbois , haute-contre & baffes , 6 in-fol.
MUSIQUE.
Baflani.
;
Motets à voix feule, deux violons & baffe, 4 in -fol.
Opera 11 , id. à une , deux trois & quatre voix ,
deux violons & baffe , 8 in-fol.
Opera 12 , id. à voix feute , deux violons & baffe ,
4 in-fol.
Opera 13 ,
de même
4 in-fot.
Opera 20 , Menuets à plufieurs parties , 14 in -fol.
Opera 24 , Motets à deux & trois voix , deux vio-
Opera 26 , Motets à un , deux , trois voix , & à
lons & baffes ,
7 in-fot.
trois & cinq inftrumens , 7 in-fol
sin-fol.
Opera 27 , Motets à voix feule , deux violons &
baffe >
Scarlati.
Opera 2 , Moters à une, deux , trois & quatre voix
& Symphonie, 8. in-fol
MAR S. 1757. 229
Batiftini.
Opera 2 , Motets àune , deux & trois voix & Sym-
8 cahiers in-fol. phonie ,
D'Ave.
Opera prima , Motets à deux , trois , quatre & cinq
voix, & Symphonie ,
Fioco.
11 in-fol.
Opera prima , Motets à quatre voix & quatre inftrumens
,
Allegri.
8 in-fol.
Opera prima , Motets à voix feule , deux violons
• & baffe ,
Aldovrandini.
s in-fol.
Opera prima , Moters à deux & trois voix & Symphonies
,
Cantates de Pifiochi ,
7 in-fol.
in-fol.
Cantates & Ariettes de Pallakoli , à voix ſeule &
deux violons ,
3 in-4°.
Cantates & Ariettes de le Grand , à voix feule , &
avec Symphonie & fans Symphonie , in-4°.
Cantates de Scarlati , à une & deux voix , in-4°.
Cantates de Caldara & autresAuteurs, à une & deux
voix, avec Symphonie & fans Symphonie, in-4°.
Dix Airs Italiens ,
in-12.
Ces Livres de Mufique font très-bien conditionnés
chaque Oeuvre eft renfermé dans un carton
de relieure en veau , avec des attaches de ru
bans , & les titres fur les redos.
On s'adreffera , pour voir cette Collection , chez
M. de la Garde , rue du Chantre Saint Honoré ,
à Paris.
On ne vendra ce Cabinet qu'en entier.
D'un Cabinet de Musique Italienne, à vendre,
Corelli.
LIVRE premier , Sonates à premier & fecond
deffus , flûtes & baffes ,
3 cahiers in-fol.
Livre 2 , Sonates à deux flûtes & baffes , 3 in-fol
Livre 3 , Sonates à deux flûtes & baffes , 3 in-fol
Livre 6 , de même ,
Livre premier, fuite à un claveffin , un violon &
baffe
4 in-fol
3 in-fol
K
218 MERCURE DE FRANCE:
Livre 2 , de même`, 3 cahiers in-fol.
Opera prima , Sonates à deux violons & baffe ,
4 in-fol.
Opera 2 , de même ,
Opera 3 , de même ,
Opera 4 , de même ,
Operas , id. à un violon & baffe , avec les agrémens
,
Le même à parties féparées ,
4 in-fol.
4 in-fol.
4 in-fol.
in-fol.
3 in-fol.
7 in-fol.
Opera 6 , Concerts à quatre violons , une hautecontre
& deux baffes ,
Ouvrages pofthumes à deux violons & baffe , 3
in-fol.
Et autres Auteurs , Sonates à un violon & baffe
in-fol.
Et autres Auteurs , fix Sonates à 4,
7 in-4°.
Rogs paisible . Corelli,
Huit Sonates à deux flûtes ,
Albinoni.
& 6 parties ,
2 in-4°.
Opera prima , Sonates à deux violons & baffe ,
4 in-fol.
Opera 2 , Concert à deux violons h, c. taille &
baffe , 7 in -fol.
Opera 3 , Ballets à deux violons & baffe , 4 in-fol,
Sonates à un violon & baffe , grand
Opera 4 ,
in-4°.
Opera 5 , Concert à deux violons , h. c. taille &
baffe ,
7'in-fol.
h . c. & baffe ,
Sonates à un violon & baffe
Opera 6 , Sonates à un violon & baffe ,
Opera 7 , Concert à deux violons , haut- bois ,
Albinoni Tibaldi.
in-fol.
7 in-fol.
in-fel.
1
MARS. 1757. 219
Vivaldi.
Opera prima , Sonates à deux violons & baſſes ,
4 cahiers in-fol.
Opera 2 , Sonates à un violon & baffe , in-fol.
Concerts à quatre violons , haute-contre
Opera 3
& baffe
Opera 4,
bale ,
8 in-fol.
id. à trois violons , haute- contre &
6 in-fol.
Opera 5 , Sonates à un & deux violons & baffe
Opera 6 , Concerts à trois violons , haute- contre
2 in-fol,
& baffe ,
Opera 7 , de même ,
Bitti , Vivaldi & Torelli.
6 in-fol.
6 in-fol.
Concerts à cinq , fix , fept inftrumens , dont un
pour la trompette ou le haut-bois.
Veracini , Vivaldi , Alberti , Salvini , Torelli:
Concerts à trois violons , haute-contre & baffe ,
6 in-fol.
Moffi.
Opera prima , Sonates à un violon & baffe
grand ,
in-4®.
Opera 2 , Concerts à trois & cinq Inftrumens ,
6 in-fol.
Opera 3 , id. à quatre violons , haute- contre &
baffe ,
Moffi, Valentini & Vivaldi.
Concerts à cinq , à fix Inftrumens ,
Valentine.
7 in-fol.
7 in fot.
Opera prima , Symphonies à deux violons & baffe,
4 in-fol.
Opera 2 , Bifarreries , id .
Opera 3 , Fantaisies ; id.
4 in-fol.
4 in-fol.
Kij
220 MERCURE DE FRANCE.
Opera 4 , Idées à un violon & baffe , cab. in-fol.
Opera 5 , Sonates à deux violons , ou quatre hautescontre
& deux baſſes , ¨
4 in-fol.
Opera 7 , Concerts à deux & quatre violons , h. c.
& deux baffes , 8 in-fol.
Opera 8 , Sonates à deux violons & baffe , in-fol.
Albicafiro.
Opera prima , Sonates à deux violons & baffe ,
4 in-fol.
Opera 2 , Sonates à un violon & baffe ,
Opera 3 Sonates , id. >
Opera 4 , id. à deux violons & baffe
Operas , de même
Opera 6, Concerts à deux violons ,
& baffe
>
2 in-fol.
3 in-fol.
4 in-fol.
grand in-4°.
haute-contre
grand in-4°.
Opera 7 , Concerts à deux violons , haute- contrè
& baffe , sin-fol.
Opera 8 , Sonates à deux violons & baffe
4 in-fol.
>
Opera 9 , Sonates à un violon & baffe , grand
in-4°.
Paifible Pez.
Sonates à un violon ou hautbois & baffe , 4 in-fol.
Varacini.
Opera prima , Sonates à deux violons & baffe ,
4 in -fol.
Opera 2 , Sonates à un violon & baffe , 2 in-fol.
Operas , Sonates à deux violons & baffe , 3 in -fol.
Valentini , Vivaldi , Abinoni-Veracini, S. Martin-
Marcello , Rampin , Predifi.
Concerts à trois violons , haute- contre & baffe ,
6 in-fol.
Taglietty.
Opera 2 , Concerts à deux violons & baſſe ,
Opera 3 , Airs à un violon & baſſe
2
MARS. 1757. 221
haute- contre
S cahiers in-fol.
Opera 4 , Concerts à deux violons ,
& baffe ,
Opera 5 , Sonates à deux violons & baſſe , 4 in -fol.
Opera 6 , Concerts à deux & trois violons , haute-
Opera 8 , Concerts à quatre violons , haute- contre
contre & deux baſſes ,
& baffe ,
Opera 11 , de même ,
Balbi.
s in-fol.
7 in-fol.
7 in-fol.
Opera prima, Sonates à un violon & baffe, 3 in fol.
Opera 2 , de même grand in-4°.
Opera 3 , Sonates à deux violons & baffe , 4 in-fol.
Schickardt.
Opera prima , Sonates à une flûte & baſſe , grand
in-40.
Opera 2 , Sonates à un hautbois , ou violon &
baffe ,
grand in-4 °.
Opera 3 , Sonates à une flûte & baffe , 2 in-fol.
Opera 4 , Sonates à deux flûtes & baffe , 3 in-fol.
Opera , Sonates à une flûte , deux hautbois &
deux baffes ,
5 in-fol.
Opera 6 , Sonates à deux flûtes & baffe , 3 in-fol.
Sonates à deux hautbois , ou violon & Opera 7 >
baffe ,
Opera
8 , Sonates
à un hautbois
, ou violon
&
baffe ,
baffe ,
4 in-fol.
in -fol.
3 in -fol.
3 in-fol.
Opera 9 , Sonates à deux flûtes & baffe , ou fans
Opera 10 , Sonates à deux violons ou hautbois , &
´Alûte & baffe , ou fans baffe ,
Opera 11 , quatre Recueils de Menuets , deffus &
'baffe ,
Opera 12 , Principes de la flûte avec quarante- deux
Airs à deux flûtes ,
2 in-4°.
2 in-4° .
Kiij
222 MERCURE DE FRANCE.
›
Opera 13 , Concerts à deux violons , deux hautbois
, ou violons & deux baffes , 6 cahiers in-fol .
Opera 14 , Sonates à une flûte , hautbois , ou violon
& deux baffes .
4in-fol.
Opera 15 , Principes de hautbois avec cinquantetrois
Airs de hautbois , 2 in-4°.
Opera 16 , Sonates à deux flûtes & baffe , 4 in-fol .
Opera 17 , Sonates à une flûte & baffe , grand
in-4°.
Opera 18 , Recueil d'Airs de mouvemens pour la
Aûte ,
in-4°.
Opera 19 , Concerts à quatre Aûtes & baffe , 6
in-fol.
Opera 20 , Sonates à une flûte , hautbois , ou
violon & baffe ,
Opera 21 , Airs à flûte & baffe ,
Opera 22 , Sonates à deux flûtes , un
Gafpardini & Schickardt.
baffe,
Airs à deux flûtes ,
Torelli.
grand in-4° .
3 in-fol:
haut-bois &
4 in-fol.
z in-fol.
Opera 2 , Concerts à deux violons & baffe , 4
in-fol.
Opera 4 , Sonates à un violon & baffe , 2 in-fol.
Operas , Concerts à deux violons , s in-fol.
Opera 6 , Concerts , id.
s in-fol.
Opera 7, Caprices à un violon & baffe , 2 in -fol.
Torelli & autres Auteurs.
Sonates à un violon & baffe ,
Bernardi Torelli .
2 in-4°.
Livre premier , Concert à quatre , cinq & fix parties
,
Albaco.
7 in-fol.
Opera prima , Sonates à un violon & baffe , grand
in-4°
MARS. 1757. 223
Opera 2 Concerts à deux violons , કે
haute- contre
& baffe , 5 cahiers in -fol
Opera 3 , Sonates à deux violons & baffle , 4 in-fol.
Opera 4 , Sonates à un violon & baffe , in-fol.
Operas , Concerts à quatre violons, haute - contre
& baffe , 8 in-fol.
Marini.
Opera 3 , Sonates à deux & trois violons , hautecontre
& baffe
6 in-fol.
Operas , Sonates à deux violons & baffe , 3 in-4°.
Opera 6 , Sonates à deux violons , haute - contre
´& baſſe ,
s in -fok.
Opera 7 , Sonates à deux violons & baffe , 4 in-fol.
Opera 8 , Sonates à un violon & baffe , grand
in-40.
Caldera.
Opera prima , Sonates à deux violons & baffe ,
4 in-fol.
Opera 2 , Sonates à trois violons & baffe , 4 in-fol.
Buonporti.
Opera prima , Sonates à deux violons & baffe ,
4 in-fol.
Ópera 2 , de même ,
Opera 4 ,
de même ,
Opera 6 de même ,
4 in-4°.
4 in-4°
4 in-4°.
Opera 7 , Sonates à un violon & baſſe , grand
in-4°.
C
Opera 8 , Cent Menucts à un violon & baffe ,
2 in-4°.
Opera 9 , Ballets à un violon & baffe , 2 in-4° .
Opera 10 , Sonates à un violon & baſſe , in-fol.
Pour la flûte , fix Sonates à deux flûtes & baffes ,
4 in-fol.
Kiv
224 MERCURE DE FRANCE:
L'Oueillet.
Opera prima , Sonates à une flûte & baffe , grand
cahiers in-4°.
Opera 2 , de même ,
Opera 3 , de même ,
Opera 4 ,
de même ,
grand in-4°.
grand in-4°.
grand in-4°.
•
Operas , livre premier , Sonates à une flûte- traverfiere
, hautbois ou violon , premier cahier
in-fol. Livre 2 , Sonates à deux Aûtes-traverfieres
, hautbois ou violon ,
Pepufch.
2 in-fol.
Opera 2 , Sonates à un violon & baffe , grand
in-4°.
Opera 5 ,
de même ,
Opera 6 , de même
grand in-fol.
grand in-4°.
Opera 7 , Concerts à deux flûtes à bec , deux flûtes-
traverfieres , hautbois , ou violon & baffe ,
6 in-fol.
Pez.
Opera prima , Concerts à deux violons & baffe ;
4 in -fol.
Operas , Sonates à deux violons & baſſe , 3 in-fol.
Opera 3 , Sonates , id.
Fings.
4 in-fol.
Opera prima , Sonates à deux & trois violons &
baffe ,
4 in-fol.
Opera , Sonates à deux violons & baffe ,
4 in-fol.
Opera 4 & 6 , Sonates à deux flûtes & baffe ,
3 in-fol.
1
Opera prima , Sonates à deux violons & baffe ,
4 in-fol.
Corbett.
Sonates à une trompette ou hautbois , deux vioMAR
S. 1757 . 225
lons & baffe , avec une ouverture & fuite à
deux trompettes , ou hautbois , deux violons ,
haute-contre & baffe .
Corbettes Fings.
Sonates à deux Aûtes & baffe ,
De Fefch.
3 in-fol.
Opera prima , Sonates à deux violons , 2 in-fol.
Opera 2 , Concerts à quatre violons, haute- contre
& baffe .
Opera 3 , de même ,
Tibaldi.
7 in -fol.
7 in-fol.
Opera prima , Sonates à deux violons & baffe'
4 in-fol.
Opera 2 , de même ,
Baldaffini.
4 in-fol.
Opera prima , Sonates à deux violons & baffe ,
4in-fol.
Opera 2 , de même
Bianchi.
12 :44 in-fol
Opera prima, Sonates à deux violons & baffe ,
4 in- fol.
Opera 2 , Concerts à deux violons , haute- contre
& baffe ,
Ravencroft.
7 in -fol.
Opera prima , Sonates à deux violons & baſſe ;
4 in-fol.
Opera 2 , de même ,
Scherard.
4 in-fol
Opera prima , Sonates à deux violons & baffe ;
4 in -fol.
Opera 2 , de même >
Haim.
"
4 in-fol.
Opera prima , Sonates à deux violons & baffe
4in-4°.
Kv
226 MERCURE DE FRANCE.
3 cahiers in-4 :
Opera 2 , de même ,
Matteis.
Trois Livres de Sonates à deux violons & baffe ;
10 infol.
Palbertir
Opera prima , Sonates à deux violons & baſſe ;
4 in-fol.
G. Malberti.
Opera prima , Sonates à trois violons , hautecontre
& baffe ,
Cavellio.
6 in-fol.
Opera prima , Sonates à deux violons & baffe ,
4 in-fol.
Dallabella.
Opera prima , de même ,
Facer.
4 in-fol
Opera prima , Concerts à trois violons , hautecontre
& baffe ,
Garpardini.
4 in-fol.
Opera 2 Sonates à deux violons & baffe ;
>
4 in-fol.
Reali.
Opera prima , de même , To stol
Novelli.
4 in-fola
Opera prima , de même , 4 in-fol.
Motta.
Opera prima , Concerts à deux violons , hautecontre-
taille & baſſe ,
Fiore.
4 in-fol.
Opera prima , Sonates à un violon & bafle
ain-fol.
MAR S. 1757 227
Opera 2 •
& baffe ,
Manfredini.
haute-contre
Ss cahiers in-fol.
Sonates à deux violons ,
Vanturini.
Opera prima , Concerts à quatre , cinq , fix ,
fept , huit , neuf inftrumens , 10 in-fol.
Franco.
Opera prima , Sonates à deux violons & baffes ,
4 in-fol.
Franchi.
Opera prima , de même ,
Rells.
4in-fola
A cinq inftrumens , fix Sonates , dont trois à
trompettes ou hautbois , deux violons , une
haute- contre & baffe , & à trois flûtes , deux
hautbois ou violon & baffes , 6 in-fol.
Romano.
Livre premier , & deuxieme Sonate à deux flûtes
& baffe ,
Caftraci.
4 in-fol
Opera prima , Sonates à un violon & baffe , in-fol.
Germiniani.
Opera prima , de même ,.
Macharani
Marcello.
Opera prima , de même
Opera 2 Sonates à une flûte & baſſe ;
1
Coffini.
in-fol .
in-fol.
in-4°.
Opera prima , Sonates à un violon & baffe , grand
in-4°.
Visconti,
Opera prima , de même , grand in-4°.
K vj
228 MERCURE DE FRANCE.
D.
Opera prima , de même , grand cahiers in-4° ¿
Somis.
Opera prima , de même , in-4".
Vitali.
Opera 9, Sonates à deux violons & baſſes , grand
in-4°.
Gaillard & S.
3 in-4°.
Sonates à une flûte & baffe ,
Bononcini.
'Airs à deux flûtes , ou deux violons & baffes , 3
i
in-4°.
Mule.
Opera prima, Sonates à un hautbois , deux violons,
ou hautbois , haute-contre & baffes , 6 in-fol.
MUSIQUE.
Baflani.
;
Motets à voix feule, deux violons & baffe, 4 in -fol.
Opera 11 , id. à une , deux trois & quatre voix ,
deux violons & baffe , 8 in-fol.
Opera 12 , id. à voix feute , deux violons & baffe ,
4 in-fol.
Opera 13 ,
de même
4 in-fot.
Opera 20 , Menuets à plufieurs parties , 14 in -fol.
Opera 24 , Motets à deux & trois voix , deux vio-
Opera 26 , Motets à un , deux , trois voix , & à
lons & baffes ,
7 in-fot.
trois & cinq inftrumens , 7 in-fol
sin-fol.
Opera 27 , Motets à voix feule , deux violons &
baffe >
Scarlati.
Opera 2 , Moters à une, deux , trois & quatre voix
& Symphonie, 8. in-fol
MAR S. 1757. 229
Batiftini.
Opera 2 , Motets àune , deux & trois voix & Sym-
8 cahiers in-fol. phonie ,
D'Ave.
Opera prima , Motets à deux , trois , quatre & cinq
voix, & Symphonie ,
Fioco.
11 in-fol.
Opera prima , Motets à quatre voix & quatre inftrumens
,
Allegri.
8 in-fol.
Opera prima , Motets à voix feule , deux violons
• & baffe ,
Aldovrandini.
s in-fol.
Opera prima , Moters à deux & trois voix & Symphonies
,
Cantates de Pifiochi ,
7 in-fol.
in-fol.
Cantates & Ariettes de Pallakoli , à voix ſeule &
deux violons ,
3 in-4°.
Cantates & Ariettes de le Grand , à voix feule , &
avec Symphonie & fans Symphonie , in-4°.
Cantates de Scarlati , à une & deux voix , in-4°.
Cantates de Caldara & autresAuteurs, à une & deux
voix, avec Symphonie & fans Symphonie, in-4°.
Dix Airs Italiens ,
in-12.
Ces Livres de Mufique font très-bien conditionnés
chaque Oeuvre eft renfermé dans un carton
de relieure en veau , avec des attaches de ru
bans , & les titres fur les redos.
On s'adreffera , pour voir cette Collection , chez
M. de la Garde , rue du Chantre Saint Honoré ,
à Paris.
On ne vendra ce Cabinet qu'en entier.
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Résumé : CATALOGUE D'un Cabinet de Musique Italienne, à vendre. Corelli.
Le document est un catalogue de musique italienne à vendre, publié en mars 1757. Il présente une variété d'œuvres de différents compositeurs, principalement sous forme de sonates, concertos et autres compositions instrumentales. Les œuvres sont classées par compositeurs et par opus ou livres. Parmi les compositeurs mentionnés figurent Corelli, Albinoni, Vivaldi, Moffi, Valentini, Veracini, Schickardt, Torelli, Marini, Buonporti, et plusieurs autres. Les formats des œuvres varient, incluant des in-folio, in-4°, et des cahiers. Les instruments mentionnés incluent les violons, flûtes, hautbois, basses, et autres. Le catalogue détaille également des recueils de menuets, airs, et motets. Chaque œuvre est soigneusement conditionnée dans des cartons de reliure en veau avec des attaches de ruban. Le texte annonce également la vente d'une collection de bans et de titres relatifs aux redos. Pour consulter cette collection, il est nécessaire de se rendre chez M. de la Garde, situé rue du Chantre Saint Honoré à Paris. Il est précisé que cette collection ne sera vendue qu'en totalité, et non par lots séparés.
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341
p. 90-92
LOGOGRYPHE.
Début :
Je suis fille de l'air, l'on ne me voit jamais : [...]
Mots clefs :
Mélodie
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LOGOGRYPHE.
LOGO GRYPHE.
Js fuis fille de l'air , l'on ne me voit jamais : B
Les vents étendent mon empire ;
Et dans le moment où j'expire ,
Au creux d'un rec à demi je renais .
Mon nom contient un pays de l'Attique ;
Une Ville en Hollande , & l'autre en Dauphinés
Et quand il plaît à qui m'a combiné ,
Je deviens un ton de mufique.
J'immortalife & Pindare , & Rouffeau ;
Mes bords font environnés d'eau :
JUIN. 1758.
Je gouverne un état ſur les côtes d'Afrique ,
Où le Chrétien reçoit des fers du Muſulman ;
Et j'embellis par ma ftructure
Un Temple à Rome , à Stamboul le Divan..
Des fimples je fais des victimes ;
Je défends l'innocence , & je punis les crimes ;
Je nourris le Clergé , je nourris le vieillard ;
L'on me recueille fur l'hymette :
Je fus au ciel élevé fur un char ,
Je parois , après la tempête ,
Sur les mâts & fur le gaillard.
De l'Egyptien idolâtre
J'obtins des Autels à Memphis :
D'un fexe léger & folâtre ,
Dans la faifon des amours & des ris ;
Je releve les tendres graces :
Si je lui plais , il plaît par moi.
De l'orage quand les menaces
Répandent un cruel effroi ,
J'offre aux vaiffeaux un für afyle ,
Où dans un parage tranquille ,
Ils bravent la mer en fureur.
Je mords le métal le plus dur.
Diane trouve en moi le nom qu'elle éut d'une
Inle :
Chez les Romains , je divifois les temps :
Victorieux , je montai fur le trône
Des Empereurs de Babylone :
Au fage Grec, je confiai les vents :
2 MERCURE DE FRANCE:
Je fauve un doigt d'une pointe inhumaine ,
Je caufai le trépas du vaillant fils d'Alcmene:
Par moi du corps fe font les mouvemens ;
Je fuis un oifeau de riviere ,
Et des liqueurs la fubftance groffiere
Un fimple contre les poifons :
Enfin , malgré l'éclat du Dieu de la lumiere ,
Si je manquois à l'homme , il iroit à tâtons
Js fuis fille de l'air , l'on ne me voit jamais : B
Les vents étendent mon empire ;
Et dans le moment où j'expire ,
Au creux d'un rec à demi je renais .
Mon nom contient un pays de l'Attique ;
Une Ville en Hollande , & l'autre en Dauphinés
Et quand il plaît à qui m'a combiné ,
Je deviens un ton de mufique.
J'immortalife & Pindare , & Rouffeau ;
Mes bords font environnés d'eau :
JUIN. 1758.
Je gouverne un état ſur les côtes d'Afrique ,
Où le Chrétien reçoit des fers du Muſulman ;
Et j'embellis par ma ftructure
Un Temple à Rome , à Stamboul le Divan..
Des fimples je fais des victimes ;
Je défends l'innocence , & je punis les crimes ;
Je nourris le Clergé , je nourris le vieillard ;
L'on me recueille fur l'hymette :
Je fus au ciel élevé fur un char ,
Je parois , après la tempête ,
Sur les mâts & fur le gaillard.
De l'Egyptien idolâtre
J'obtins des Autels à Memphis :
D'un fexe léger & folâtre ,
Dans la faifon des amours & des ris ;
Je releve les tendres graces :
Si je lui plais , il plaît par moi.
De l'orage quand les menaces
Répandent un cruel effroi ,
J'offre aux vaiffeaux un für afyle ,
Où dans un parage tranquille ,
Ils bravent la mer en fureur.
Je mords le métal le plus dur.
Diane trouve en moi le nom qu'elle éut d'une
Inle :
Chez les Romains , je divifois les temps :
Victorieux , je montai fur le trône
Des Empereurs de Babylone :
Au fage Grec, je confiai les vents :
2 MERCURE DE FRANCE:
Je fauve un doigt d'une pointe inhumaine ,
Je caufai le trépas du vaillant fils d'Alcmene:
Par moi du corps fe font les mouvemens ;
Je fuis un oifeau de riviere ,
Et des liqueurs la fubftance groffiere
Un fimple contre les poifons :
Enfin , malgré l'éclat du Dieu de la lumiere ,
Si je manquois à l'homme , il iroit à tâtons
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342
p. 216
« Le Sieur Laigle, Marchand, rue des Carmes à Rouen avertit Messieurs [...] »
Début :
Le Sieur Laigle, Marchand, rue des Carmes à Rouen avertit Messieurs [...]
Mots clefs :
Marchand, Musique, Ouvrage
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Le Sieur Laigle, Marchand, rue des Carmes à Rouen avertit Messieurs [...] »
LE SIEUR Laigle , Marchand , rue des Carme à
Rouen avertit Meffieurs les Auteurs de Mufique ,
que depuis vingt années il fait feul le commerce
de la Mufique , dans ladite Ville , & que pour
rendre fon Magazin plus complet & plus général
, & leur procurer par- là un plus grand débit
de leurs ouvrages , il recevra pour.leur compte ,
celle qu'ils voudront lui envoyer. Ils auront la
bonté de s'adreffer à Paris , à M. Bordet , Maître
de Flute Traverfiere , rue S. Denys , prefque vià-
vis le paffage de l'ancien Grand - Cerf , la porte
cochere à côté d'un Epinglier , à qui l'on adreſfera
les lettres ou paquets francs de portspour
Rouen avertit Meffieurs les Auteurs de Mufique ,
que depuis vingt années il fait feul le commerce
de la Mufique , dans ladite Ville , & que pour
rendre fon Magazin plus complet & plus général
, & leur procurer par- là un plus grand débit
de leurs ouvrages , il recevra pour.leur compte ,
celle qu'ils voudront lui envoyer. Ils auront la
bonté de s'adreffer à Paris , à M. Bordet , Maître
de Flute Traverfiere , rue S. Denys , prefque vià-
vis le paffage de l'ancien Grand - Cerf , la porte
cochere à côté d'un Epinglier , à qui l'on adreſfera
les lettres ou paquets francs de portspour
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Résumé : « Le Sieur Laigle, Marchand, rue des Carmes à Rouen avertit Messieurs [...] »
Le sieur Laigle, marchand de musique à Rouen, propose d'enrichir son magasin en vendant les compositions des auteurs. Ces derniers peuvent contacter M. Bordet, maître de flûte traversière à Paris, pour envoyer leurs œuvres sans frais de port.
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343
p. 209
« MM. les Amateurs de Musique tenants Concert dans l'Hôtel-de-Ville de Troyes, [...] »
Début :
MM. les Amateurs de Musique tenants Concert dans l'Hôtel-de-Ville de Troyes, [...]
Mots clefs :
Musique, Concert, Académie, Violon, Concerto, Symphonie, Harmonie
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « MM. les Amateurs de Musique tenants Concert dans l'Hôtel-de-Ville de Troyes, [...] »
MM. les Amateurs de Muſique tenants Concert
dans l'Hôtel-de-ville de Troyes, viennent d'ob
tenir un†excluſif. Ce qui leur procure la
ſatisfaction de former une Académie capable de
donner de l'émulation à toures les Perſonnes de
goût. On en a fait l'ouverture le 25 du mois de .
Mars. Le ſieur Bryon Ancien Premier Violon de
l'Académie de Grenoble y a joué un Concerto de
ſa compoſition, ſon goût & ſon exécution lui ont
mérité l'applaudiſſement des Connoiſſeurs. -
· On y a exécuté le Pſeaume Benedictus qui docet,
Motet à grand Choeur & Symphonie de la com
poſition du ſieur de Rouſſy Ancien Maître de Mu
ſique de l'Egliſe de Troyes. La tournure de ſon
chant, les traits d'harmonie bien amenés, l'ar
rangement des choeurs , lui ont mérité l'éloge
des Connoiſſeurs.
dans l'Hôtel-de-ville de Troyes, viennent d'ob
tenir un†excluſif. Ce qui leur procure la
ſatisfaction de former une Académie capable de
donner de l'émulation à toures les Perſonnes de
goût. On en a fait l'ouverture le 25 du mois de .
Mars. Le ſieur Bryon Ancien Premier Violon de
l'Académie de Grenoble y a joué un Concerto de
ſa compoſition, ſon goût & ſon exécution lui ont
mérité l'applaudiſſement des Connoiſſeurs. -
· On y a exécuté le Pſeaume Benedictus qui docet,
Motet à grand Choeur & Symphonie de la com
poſition du ſieur de Rouſſy Ancien Maître de Mu
ſique de l'Egliſe de Troyes. La tournure de ſon
chant, les traits d'harmonie bien amenés, l'ar
rangement des choeurs , lui ont mérité l'éloge
des Connoiſſeurs.
Fermer
Résumé : « MM. les Amateurs de Musique tenants Concert dans l'Hôtel-de-Ville de Troyes, [...] »
Les Amateurs de Musique de Troyes ont créé une Académie musicale le 25 mars. Le sieur Bryon a interprété un concerto acclamé. Le sieur de Roussy a présenté un motet salué pour son chant et son harmonie. Les deux œuvres ont été appréciées par les connaisseurs.
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344
p. 209-210
« Le sieur Laigle Marchand rue Carmes à Rouen, avertit Messieurs les Auteurs [...] »
Début :
Le sieur Laigle Marchand rue Carmes à Rouen, avertit Messieurs les Auteurs [...]
Mots clefs :
Marchand, Auteurs de musique, Magasin, Ouvrage
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texteReconnaissance textuelle : « Le sieur Laigle Marchand rue Carmes à Rouen, avertit Messieurs les Auteurs [...] »
Le ſieur Laigle Marchand rue des Carmes à
Rouen, avertit Meſſieurs les Auteurs de Muſique,
que depuis vingt années il fait ſeul ce commerce
dans ladite, Ville & que pour rendre ſon Ma
gaſin plus complet & plus général, & leur pro
curer par-la un plus grand débit de leurs Ou- .
vrages, il recevra pour leur compte celle qu'ils
voudront lui envoyer , ils auront la bonté de
s'adreſſer à Paris à M. Bordet Maître de Flute
Traverſiere, rue S. Denis, preſque vis-à-vis le
paſſage de l'ancien Grand-Cerf, la porte Cochere
-
2 I o M E R C U R E DE F RAN C E.
à côté d'un † à qui l'on adreſſera les Let
tTeS Ou paquets trancs de ports.
Rouen, avertit Meſſieurs les Auteurs de Muſique,
que depuis vingt années il fait ſeul ce commerce
dans ladite, Ville & que pour rendre ſon Ma
gaſin plus complet & plus général, & leur pro
curer par-la un plus grand débit de leurs Ou- .
vrages, il recevra pour leur compte celle qu'ils
voudront lui envoyer , ils auront la bonté de
s'adreſſer à Paris à M. Bordet Maître de Flute
Traverſiere, rue S. Denis, preſque vis-à-vis le
paſſage de l'ancien Grand-Cerf, la porte Cochere
-
2 I o M E R C U R E DE F RAN C E.
à côté d'un † à qui l'on adreſſera les Let
tTeS Ou paquets trancs de ports.
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Résumé : « Le sieur Laigle Marchand rue Carmes à Rouen, avertit Messieurs les Auteurs [...] »
Le sieur Laigle, résidant à Rouen, est le seul commerçant de musique depuis vingt ans. Il propose aux auteurs de musique de lui envoyer leurs œuvres pour enrichir son magasin. Les auteurs doivent contacter M. Bordet, maître de flûte, à Paris, rue Saint-Denis, pour envoyer leurs lettres ou paquets, frais de port inclus.
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345
p. 76-77
LOGOGRYPHE.
Début :
Bien que partout ailleurs je sois assez d'usage, [...]
Mots clefs :
Chanson
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texteReconnaissance textuelle : LOGOGRYPHE.
LOGOGRYPHE,
BIEN QU IEN que partout ailleurs je fois affez d'uſage ,
Aucun Peuple du monde autant que le François
A ma gaîté piquante , à mes brillants attraits
Ne rendit jamais fon hommage.
Veux-tu pour te guider quelques - uns de me
traits,
THE
NEW
YORK
PUBLIC
LIBRARY.
ASTOR,
LENOK
AND
TILDEN
FOUNDATIONS.
+
Egle sous un ombra -gefrais Soup
roit se croyant seulette, Deux tour
relles tout aupres Se contoient tend
ment Fleurette: Aussitot elle
s'écria. Avec une joue un
quiet- te Hélas qu'est ce donc que
100
Hélas! qu'est ce done que
cela .
SEPTEMBRE. 1759. 77
De mes fept pieds trois renferment mon être;
Décompofe le tout , & tu verras paroître
Une carte , un refus , un Amiral Anglois ,
Un inftrument terrible , un figne de ſurpriſe ,
Ce qui vient à pas lents blanchir la barbe grife,
Et ternir le tein le plus frais.
BIEN QU IEN que partout ailleurs je fois affez d'uſage ,
Aucun Peuple du monde autant que le François
A ma gaîté piquante , à mes brillants attraits
Ne rendit jamais fon hommage.
Veux-tu pour te guider quelques - uns de me
traits,
THE
NEW
YORK
PUBLIC
LIBRARY.
ASTOR,
LENOK
AND
TILDEN
FOUNDATIONS.
+
Egle sous un ombra -gefrais Soup
roit se croyant seulette, Deux tour
relles tout aupres Se contoient tend
ment Fleurette: Aussitot elle
s'écria. Avec une joue un
quiet- te Hélas qu'est ce donc que
100
Hélas! qu'est ce done que
cela .
SEPTEMBRE. 1759. 77
De mes fept pieds trois renferment mon être;
Décompofe le tout , & tu verras paroître
Une carte , un refus , un Amiral Anglois ,
Un inftrument terrible , un figne de ſurpriſe ,
Ce qui vient à pas lents blanchir la barbe grife,
Et ternir le tein le plus frais.
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346
p. 256-257
MUSIQUE.
Début :
M. Correte, Organiste des RR. PP. Jésuites, vient de donner au Public. [...]
Mots clefs :
Organiste, Cantatille, Symphonie, Violoncelle, Partitions
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texteReconnaissance textuelle : MUSIQUE.
MUSIQUE.
M. Correte , Organifte des RR. PP . Jéfuites ,
vient de donner au Public une Cantatille , qui a
FEVRIER . 1760. 257
our titre , Polymnie , avec fymphonie , dans
aquelle il y a un violoncelle obligé. Prix 1 1. 16 f
Se vend à Paris , chez l'Auteur , rue Montorzueil
; & aux adreſſes ordinaires.
›
L'emploi du temps , Cantatille à voix feule de
feffus ou haute- contre , avec fymphonie. Par M.
e Chevalier d'Herbain. Partition & parties fépaées.
Prix 3 liv . ^
Le portraitd'Iris , Ariette de deffus , avec fymphonie
, ou pour une haute-contre . Par le même
Auteur. Prix , I liv. 4- L.
Le miracle de Thémire , grande Ariette , du même
Auteur . 1 liv. 4 f.
La puiffance de l'Amour , Ariette Italienne ,
avec la traduction françoife , & grande fymphonie.
Idem. Se vend 1 liv . 16 f..
Veggio l'ombra , Aria Italien , & traduction
françoife , avec grande fymphonie. Du même
Auteur. Prix , 2 liv . 8 f
Le tout fe vend à Paris , aux adreffes ordinaires
de Mufique , & chez Made Vendôme , Graveufe,.
rue S. Jacques , vis - à - vis celle de la Parcheminerie..
M. Correte , Organifte des RR. PP . Jéfuites ,
vient de donner au Public une Cantatille , qui a
FEVRIER . 1760. 257
our titre , Polymnie , avec fymphonie , dans
aquelle il y a un violoncelle obligé. Prix 1 1. 16 f
Se vend à Paris , chez l'Auteur , rue Montorzueil
; & aux adreſſes ordinaires.
›
L'emploi du temps , Cantatille à voix feule de
feffus ou haute- contre , avec fymphonie. Par M.
e Chevalier d'Herbain. Partition & parties fépaées.
Prix 3 liv . ^
Le portraitd'Iris , Ariette de deffus , avec fymphonie
, ou pour une haute-contre . Par le même
Auteur. Prix , I liv. 4- L.
Le miracle de Thémire , grande Ariette , du même
Auteur . 1 liv. 4 f.
La puiffance de l'Amour , Ariette Italienne ,
avec la traduction françoife , & grande fymphonie.
Idem. Se vend 1 liv . 16 f..
Veggio l'ombra , Aria Italien , & traduction
françoife , avec grande fymphonie. Du même
Auteur. Prix , 2 liv . 8 f
Le tout fe vend à Paris , aux adreffes ordinaires
de Mufique , & chez Made Vendôme , Graveufe,.
rue S. Jacques , vis - à - vis celle de la Parcheminerie..
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Résumé : MUSIQUE.
En février 1760, plusieurs œuvres musicales ont été publiées à Paris. M. Correte, organiste des Pères Jésuites, a présenté une cantatille intitulée 'Polymnie', accompagnée d'une symphonie incluant un violoncelle obligé. Cette œuvre est disponible au prix de 1 livre 16 sols chez l'auteur, rue Montorgueil, et dans les adresses musicales habituelles. Le Chevalier d'Herbain a composé plusieurs pièces vocales. 'L'emploi du temps' est une cantatille pour voix seule, avec symphonie, vendue 3 livres. 'Le portrait d'Iris' est une ariette pour voix de dessus ou haute-contre, avec symphonie, au prix de 1 livre 4 sols. 'Le miracle de Thémire' est une grande ariette, également au prix de 1 livre 4 sols. 'La puissance de l'Amour' est une ariette italienne avec traduction française et grande symphonie, vendue 1 livre 16 sols. Enfin, 'Veggio l'ombra' est une aria italienne avec traduction française et grande symphonie, au prix de 2 livres 8 sols. Ces œuvres sont disponibles à Paris, dans les adresses musicales ordinaires et chez Madame Vendôme, graveuse, rue Saint-Jacques, en face de la rue de la Parcheminerie.
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347
p. 259
IV.e Recueil de Piéces Françoises & Italiennes.
Début :
M. Taillart, l'aîné, excellent Maître de Flûte, demeurant rue du Plat d'Etain, [...]
Mots clefs :
Recueil, Musique, Flûte
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : IV.e Recueil de Piéces Françoises & Italiennes.
IV. Recueil de Piéces Françoifes & Italiennes .
M. Taillart , l'aîné , excellent Maître de Flûte ,
demeurant rue du Plat d'Etain , même maiſon
qu'un Marchand de Scie , a lieu d'eípérer que ce
nouveau Recueil fera recherché avec autant d'émpreffement
par les Maîtres & Amateurs de Mufique
, que ceux qu'il a donnés précédemment au
Public.
Aux Adreffes ordinaires.
M. Taillart , l'aîné , excellent Maître de Flûte ,
demeurant rue du Plat d'Etain , même maiſon
qu'un Marchand de Scie , a lieu d'eípérer que ce
nouveau Recueil fera recherché avec autant d'émpreffement
par les Maîtres & Amateurs de Mufique
, que ceux qu'il a donnés précédemment au
Public.
Aux Adreffes ordinaires.
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348
p. 73-74
ENIGME, EN CHANSON. Air : du Confiteor.
Début :
Compagnon des enfans de Mars, [...]
Mots clefs :
Tambour
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ENIGME, EN CHANSON. Air : du Confiteor.
ENIGME , EN CHANSON.
AIR: du Confiteor.
COMPAGN OMPAGNON des enfans de Mars ,
Né pour affermir leur courage ;
Comme eux , j'affronte les haſards ;
Comme eux , au péril je m'engage :
Et dans ce redoutable emploi ,
Jamais je ne connus l'éffroi .
AIR : De tous les Capucins du monde,
Aux complots d'un injufte pere,
C'est mon organe tutélaire
Qui déroba Jupin naiſſant ;
Après qu'une tremblante mère,
Eut caché le céleste enfant ,
Au fein d'un rocher folitaire .
AIR : Du Prevôt des Marchands.
Vous , dont ma voix, dans les combats,
Regle les coups , conduit les pas ;
Malgré le ferment qui nous lie ,
Fuyez-vous en d'autres climats ;
D
74 MERCURE
DE FRANCE
.
Condamnés à perdrela vie ,
C'eſt moi , qui vous mène au trépas.
AIR : Pourpaffer doucement la vie.
Mon pere eft facile à connoître ;
L'en prend communément fon nom
Quand on veut défigner un être
Qui n'a ni rime , ni raiſon.
AIR: Des folies d'Espagne.
Jadis auprès dun bufte ridicule
J'accompagnois de mes pompeux accens ,
L'hommage vain , qu'un Peuple trop crédule ;
Couroit offrir à des Dieux impuiffans
AIR : Non ,je ne ferai pas &c. "
Placé fur un terrein que le Guerrier ſoupçonne ;
Dans ce pofte douteux,fije tremble ou bourdonne,
Sauvons-nous ; , un tombeau fe creuſe ſous nos pas!
Cet oracle eft plus fûr que celui de Calchas.
Même Air,
A me perfécuter , le fort s'opiniâtre :
J'ai beau merendre utile; on fe plaît à me battre .
Le Maitre que je lers , eft un Maître inhumain ,
Qui me traite toujours le bâton à la main.
Il fervoit anciennement au culte des Idôles.
BLANDUREL DE SAINT JUST.
AIR: du Confiteor.
COMPAGN OMPAGNON des enfans de Mars ,
Né pour affermir leur courage ;
Comme eux , j'affronte les haſards ;
Comme eux , au péril je m'engage :
Et dans ce redoutable emploi ,
Jamais je ne connus l'éffroi .
AIR : De tous les Capucins du monde,
Aux complots d'un injufte pere,
C'est mon organe tutélaire
Qui déroba Jupin naiſſant ;
Après qu'une tremblante mère,
Eut caché le céleste enfant ,
Au fein d'un rocher folitaire .
AIR : Du Prevôt des Marchands.
Vous , dont ma voix, dans les combats,
Regle les coups , conduit les pas ;
Malgré le ferment qui nous lie ,
Fuyez-vous en d'autres climats ;
D
74 MERCURE
DE FRANCE
.
Condamnés à perdrela vie ,
C'eſt moi , qui vous mène au trépas.
AIR : Pourpaffer doucement la vie.
Mon pere eft facile à connoître ;
L'en prend communément fon nom
Quand on veut défigner un être
Qui n'a ni rime , ni raiſon.
AIR: Des folies d'Espagne.
Jadis auprès dun bufte ridicule
J'accompagnois de mes pompeux accens ,
L'hommage vain , qu'un Peuple trop crédule ;
Couroit offrir à des Dieux impuiffans
AIR : Non ,je ne ferai pas &c. "
Placé fur un terrein que le Guerrier ſoupçonne ;
Dans ce pofte douteux,fije tremble ou bourdonne,
Sauvons-nous ; , un tombeau fe creuſe ſous nos pas!
Cet oracle eft plus fûr que celui de Calchas.
Même Air,
A me perfécuter , le fort s'opiniâtre :
J'ai beau merendre utile; on fe plaît à me battre .
Le Maitre que je lers , eft un Maître inhumain ,
Qui me traite toujours le bâton à la main.
Il fervoit anciennement au culte des Idôles.
BLANDUREL DE SAINT JUST.
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349
p. 212-213
« Six Sonnates en Duo, travaillées pour six Instrumens différens, Flûte, [...] »
Début :
Six Sonnates en Duo, travaillées pour six Instrumens différens, Flûte, [...]
Mots clefs :
Sonates, Flûte, Haut bois, Violon, Basson, Violoncelle, Son, Livres
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texteReconnaissance textuelle : « Six Sonnates en Duo, travaillées pour six Instrumens différens, Flûte, [...] »
SIX SONNATES en Duo , travaillées pour fix
Inftrumens différens , Flûte Haut-bois , Pardellus
de Viole a cinq cordes fans aucun démanchement
, Violon , Baffon & Violoncelle , en obfervant
la Clefde Fa , qui eft pofée ſur la quatriéme
ligne , avec des fignes pour diminuer & augmenter
les fons par degrés dans les endroits neNOVEMBRE.
1760. 213
ceffaires. Compofées par M. ATYS , Maître de
Flûte. Cuvre IV . Gravées par Jofeph Renou . Prix
4 livres feize fols . A Paris , chez l'Auteur , að
Paffage de la rue Traverfiere , à celle des Bouche
ries Saint Honoré ; M. Bayard, rue Saint Honoré,
à la Régle d'or ; Madeinoifelle Caftagnerie , rue
des Prouvaires , à la Mutique Royale ; M. Le
Menue , à la Clef d'or , rue du Roule.
Pour faciliter le Baffon & le Violoncelle , on a
tranfpofé la troifiéme Sonate en ton demi , grand
pour éviter le grand nombre de bémols
qui rendroit les modulations trop difficiles dans
l'exécution.
diéze
On trouvera aux mêmes adreffes un premier
Livre du grand Duo , le fecond Livre eft en Trio ,
Solo & Duo ; le troifiéme Livre eft une Méthode
pour la Flûte , qui expliqee l'attitude & la manière
de gouverner le foufle , avec des Préludes
en conféquence , le tout du même Auteur. Avec
Privilége du Roi,
Inftrumens différens , Flûte Haut-bois , Pardellus
de Viole a cinq cordes fans aucun démanchement
, Violon , Baffon & Violoncelle , en obfervant
la Clefde Fa , qui eft pofée ſur la quatriéme
ligne , avec des fignes pour diminuer & augmenter
les fons par degrés dans les endroits neNOVEMBRE.
1760. 213
ceffaires. Compofées par M. ATYS , Maître de
Flûte. Cuvre IV . Gravées par Jofeph Renou . Prix
4 livres feize fols . A Paris , chez l'Auteur , að
Paffage de la rue Traverfiere , à celle des Bouche
ries Saint Honoré ; M. Bayard, rue Saint Honoré,
à la Régle d'or ; Madeinoifelle Caftagnerie , rue
des Prouvaires , à la Mutique Royale ; M. Le
Menue , à la Clef d'or , rue du Roule.
Pour faciliter le Baffon & le Violoncelle , on a
tranfpofé la troifiéme Sonate en ton demi , grand
pour éviter le grand nombre de bémols
qui rendroit les modulations trop difficiles dans
l'exécution.
diéze
On trouvera aux mêmes adreffes un premier
Livre du grand Duo , le fecond Livre eft en Trio ,
Solo & Duo ; le troifiéme Livre eft une Méthode
pour la Flûte , qui expliqee l'attitude & la manière
de gouverner le foufle , avec des Préludes
en conféquence , le tout du même Auteur. Avec
Privilége du Roi,
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Résumé : « Six Sonnates en Duo, travaillées pour six Instrumens différens, Flûte, [...] »
Le document décrit une collection de six sonates en duo, adaptées pour divers instruments tels que la flûte, le hautbois, la pardelluse, le violon, le basson et le violoncelle. Ces sonates sont notées en clé de fa sur la quatrième ligne et incluent des signes pour modifier les hauteurs des sons. Composées par M. Atys, maître de flûte, elles constituent la quatrième œuvre de l'auteur. Gravées par Joseph Renou, elles sont disponibles à Paris à un prix de quatre livres seize sols. Les points de vente incluent l'auteur lui-même, M. Bayard, Madame Castagnerie et M. Le Menue. La troisième sonate a été transposée en ton demi-grand pour faciliter l'exécution au basson et au violoncelle, évitant ainsi un grand nombre de bémols. Le document mentionne également d'autres œuvres de l'auteur, telles qu'un premier livre de duos, un second livre en trio, solo et duo, et une méthode pour la flûte avec des préludes explicatifs.
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350
p. 213
« Les Faveurs du Sommeil, Cantatille à voix seule, avec Symphonie, dédiée à M. le Marquis [...] »
Début :
Les Faveurs du Sommeil, Cantatille à voix seule, avec Symphonie, dédiée à M. le Marquis [...]
Mots clefs :
Cantatille, Symphonie, Concert, Pièce de musique
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texteReconnaissance textuelle : « Les Faveurs du Sommeil, Cantatille à voix seule, avec Symphonie, dédiée à M. le Marquis [...] »
LES FAVEURS DU SOMMEIL , Cantatille à voix
feute , avec Symphonie , dédiée à M. Te Marquis
DE BRASSAc , Lieutenant Général des Armées
du Roi , Commandeur de l'Ordre Royal & Milifaire
de Saint Louis , compofée par M. PIZET
l'aîné , Maître de Mufique du Concert de Caen ,
gravée par Labaffée. Prix trente-fix fols. A Caen
chez l'Auteur , rue Saint Pierre , vis- à- vis celle
des Teinturiers. A Paris , aux adreſſes ordinaires
de Mufique , & chez M. Dâton , rue Beaubourg ,
la porte cochere vis- à-vis le cul de-fac des Anglois,
feute , avec Symphonie , dédiée à M. Te Marquis
DE BRASSAc , Lieutenant Général des Armées
du Roi , Commandeur de l'Ordre Royal & Milifaire
de Saint Louis , compofée par M. PIZET
l'aîné , Maître de Mufique du Concert de Caen ,
gravée par Labaffée. Prix trente-fix fols. A Caen
chez l'Auteur , rue Saint Pierre , vis- à- vis celle
des Teinturiers. A Paris , aux adreſſes ordinaires
de Mufique , & chez M. Dâton , rue Beaubourg ,
la porte cochere vis- à-vis le cul de-fac des Anglois,
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Résumé : « Les Faveurs du Sommeil, Cantatille à voix seule, avec Symphonie, dédiée à M. le Marquis [...] »
Le document décrit 'Les faveurs du sommeil', une cantatille à voix feute accompagnée d'une symphonie dédiée au Marquis de Brassac. L'auteur est M. Pizet l'aîné, Maître de Musique du Concert de Caen. La gravure est de Labaffée. L'œuvre coûte trente-six sols et est disponible à Caen et Paris.
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