Résultats : 13 texte(s)
Accéder à la liste des mots clefs.
Détail
Liste
1
p. 128-131
NOUVELLES de Hollande.
Début :
On ne parle icy que de la harangue que la [...]
Mots clefs :
Hollande, Plénipotentiaires, États généraux , Duc Dormond, Armée, Comte de Strafford, La Haye, Évêque de Bristol, Reine d'Angleterre, Utrecht
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : NOUVELLES de Hollande.
NOUVELLES
de Hollande.
On ne parle icy que de
fa harangue que la Reine
de la Grande Bretagne a
faite à fon Parlement , ce
quia misen ce pays les Plenipotentiaires des Alliez
dans de continuels mouvements. Plufieurs perfonnes
en paroiffent peu ſatisfaites , mais le public en tefmoigneune joye extrême,
& efpere que la refolution
de cette Princeffe procurera la paix à toute l'Europe.
GALANT. 129
Les Eftats Generaux receurent le 27. Juin un courier
de l'armée , & le Comte de
Zinzendorf un autre du
Prince Eugene, par lefquels
on a appris que le Duc Dormond avoit fait fçavoir à
ce Prince & aux Deputez
des Eftats , qu'il avoit ordre de la Reine de faire
blier une fufpenfion d'armes avec la France pour
deux mois , & de faire un
détachement de fes troupes pour entrer dans DunKerque pour la feureté des
articles dont on eftoit conpu-
130 MERCURE
venu , qu'il avoit enfuite
proposé de publier une pareille fufpenfion dans l'armée des Alliez , que le
Prince Eugene & les Députez luy avoient demandé
dutemps pour en informer
leurs Maiftres ; ces nouvelles donnerent ici une grande inquietude.
Le Comte de Strafford
arriva de Londres à la Haye
le 6. Juillet , il en a donné
avis aux Etats Generaux.
Le lendemain matin huit
Députez avec le fieur Fagel Greffier , furent le vifi-
GALANT. 131
ter , ils ont eu avec luy une
longue conference.
L'Evefque de Briſtol premier Plenipotentiaire de
fa Majefté Britannique eſt
arrivé à la Haye pour con.
ferer avec le Comte de
Strafford . Ils doivent dans
peu retourner à Utrecht
pour y declarer les intentions de la Reine leur Maiftreffe , & fçavoir les fentiments des Miniftres des.
Alliez touchant la fufpenfion d'armes qui a efté proposée par l'Evefque de Briftol, &parle DucDormond.
de Hollande.
On ne parle icy que de
fa harangue que la Reine
de la Grande Bretagne a
faite à fon Parlement , ce
quia misen ce pays les Plenipotentiaires des Alliez
dans de continuels mouvements. Plufieurs perfonnes
en paroiffent peu ſatisfaites , mais le public en tefmoigneune joye extrême,
& efpere que la refolution
de cette Princeffe procurera la paix à toute l'Europe.
GALANT. 129
Les Eftats Generaux receurent le 27. Juin un courier
de l'armée , & le Comte de
Zinzendorf un autre du
Prince Eugene, par lefquels
on a appris que le Duc Dormond avoit fait fçavoir à
ce Prince & aux Deputez
des Eftats , qu'il avoit ordre de la Reine de faire
blier une fufpenfion d'armes avec la France pour
deux mois , & de faire un
détachement de fes troupes pour entrer dans DunKerque pour la feureté des
articles dont on eftoit conpu-
130 MERCURE
venu , qu'il avoit enfuite
proposé de publier une pareille fufpenfion dans l'armée des Alliez , que le
Prince Eugene & les Députez luy avoient demandé
dutemps pour en informer
leurs Maiftres ; ces nouvelles donnerent ici une grande inquietude.
Le Comte de Strafford
arriva de Londres à la Haye
le 6. Juillet , il en a donné
avis aux Etats Generaux.
Le lendemain matin huit
Députez avec le fieur Fagel Greffier , furent le vifi-
GALANT. 131
ter , ils ont eu avec luy une
longue conference.
L'Evefque de Briſtol premier Plenipotentiaire de
fa Majefté Britannique eſt
arrivé à la Haye pour con.
ferer avec le Comte de
Strafford . Ils doivent dans
peu retourner à Utrecht
pour y declarer les intentions de la Reine leur Maiftreffe , & fçavoir les fentiments des Miniftres des.
Alliez touchant la fufpenfion d'armes qui a efté proposée par l'Evefque de Briftol, &parle DucDormond.
Fermer
Résumé : NOUVELLES de Hollande.
Le texte décrit des événements politiques et militaires en Hollande et en Grande-Bretagne. La reine de Grande-Bretagne a prononcé un discours au Parlement, suscitant des réactions variées mais une grande joie parmi le public, qui espère que cela conduira à la paix en Europe. Les États Généraux ont reçu des courriers annonçant que le duc d'Ormond a proposé une suspension d'armes avec la France pour deux mois et le détachement de troupes pour Dunkerque, ce qui a causé une grande inquiétude. Le comte de Strafford est arrivé de Londres à La Haye le 6 juillet pour informer les États Généraux. Le lendemain, huit députés ont eu une longue conférence avec lui. L'évêque de Bristol, plénipotentiaire britannique, est également arrivé à La Haye pour discuter avec le comte de Strafford. Ils doivent se rendre à Utrecht pour déclarer les intentions de la reine et connaître les sentiments des ministres des alliés concernant la suspension d'armes proposée par l'évêque de Bristol et le duc d'Ormond.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
2
p. 230-240
NOUVELLES d'Utrecht.
Début :
Les negociations de la paix font tousjours au mesme estat: [...]
Mots clefs :
Utrecht, Négociations de paix internationales, Ministres des Alliés, Conférences, Comte de Strafford, Prince Eugène, Angleterre, Conseil d'État, États généraux , Meurs
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : NOUVELLES d'Utrecht.
NOUVELLES,
d'Utrécit.
,
Les negociations de la
paix sont toujours au mesme estat: Les Miniltres des
Alliez tiennent souvent entreux desConferences; on
assure qu'il n'y sera pris aucune resolution importance,
jusqu'au retour d'Angleterre du Comte de Strafford
qu'on attendincessamment.
Le- Duc & la Duchesse
de Saint Pierre
,
arriverenc
le 4
Novembre àRosendal
prés d'Utrecht, où ils ont
reçû les visites des Plenipotentiaires de France &
de plusieurs autres Ministres. Le lendemain leDuc.
de Saint Pierre alla rendrevisite au Mareschal deHu-.
xeles, & aux autresPlenipotentiaires, puis à l'Evefeue de Bristol.
Les Lettres de la Haye
du 17 Novembre, portent
que le Prince Eugene, le
Comte de Sinzendorf & le
Baron de Heems Plenipotentiaires de TArchiducjontf
conferé avec les Deputez
des Estats generaux. & du
Conseild'Estat, pourtascher.
de leur persuader d'augmenter l'état de guerre pour -
la Campagne prochaine,à
causedela diminution des
forces des Alliez, par la suspension d'Armes concluë
avecl'Angleterre &le Portugal, assurant que l'Archiduc seroit de son costé des
efforts extraordinaires: on
a
appris que leurs sollicitations avoient esté inutiles,
que le Conseil d'Estat 1tavoit règle sur le pied de la
Campagnederniere
,
ôc
qu'on aura mesme beaucoup
de peine à l'executer, à cause de la décadence du Commerce
,
de la rareté de l'argent, & de la diminution
du credit qui tombe de plus
en plus; queleConseild'Eilat en Corpsl'avoit porté
aux Estats Generaux, pour l'envoyer irièelfamm'enc
dans les Provinces, afin d'avoir leur consentement.
LesLettresdeNamur du
premierNovembre,portent
quele ComtedeBergeik
avoit communiquéauxEs-
tats duComitté de Namur-
,& fait enregistrer un Aéte
du premier Janvier 1712..-
par lequel le Roy d'Espagne
en confcquence du Traité
fait en son nom & de son
consentement le7. Novembre 1702. par le Roy Tres-
;.Chrettien
,
avec le Prince
Maximilien Emmanuel,E
lecteur de Baviere il cedeSe transporte à ce Prince
J. & sesSuccessèurs tous le*
droits, propriété & souveraineté qui luy appartenoientdans lesPays-bas, de
lamesme maniere qu'il en
Avoir jouy cy devant. Le
Comte de BergeiK partit
le 2. Novembre
,
pour alJer (Cixee.ufrerîune pareille
Coaamvffioci dans la Ville,
&le t>jchede Luxembourg
après lavellei.it recoud
pej .àMadrid.
Les EstarsGenerauxont
r-écol-uqu'e tous leurs Officiers ,fyflkutleuts Compagnies complettes;le 25.
Mars prochain
,
à peins d'être-cafrés.
LePrince E^etir'itll
pwyjk" 14. l&wifcbrs<fe
laHayt;MNy.ailej-àVitu*
ne
,
le Comte deSinzendorfl'a accompagne jusqu'à
Utrecht.
Le sieur GasparFlorent
de Confbruch
,
Conseiller
Aulique & troisieme Plénipotentiaire
,
mourut à
Utrecht le 19. Novembre
,
le Baron de Kirchner qui
doit luy succeder, arriva le
13. à Francfort', il enpartit le 16. pour se rendre à
Utrecht.
Les Lettres de Meurs ,
portentque les troupes de
l'Electeur de Brandebourg,
qui se font emparées du
Chateau parsurprise;ayant
receu un ren fort,ont obligé les habitans à prester
serment de fidelité àson
AltesseElectorale
,
& contraint les Troupes Hollandosses d'en sortir; ils ont
fait entrer quinze cent
hommes dans cette petite
Ville, le sieur Hymmen
l'un des Plénipotentiaire
de l'Electeur de Brandebourg, a
presenté aux Estats Generaux sur ce sujet,
unmémoire qui pourroit
avoir des suitesfascheuses
s'ils n'étoient occupezà des,
affaires plus imporra'ntes.)
,
Les Ministresdel'Archiduc, demandent de grosses,
sommes aux Pays- bas Catholiques ,pourla fubliRancedes Troupes qui doivent
yrester enquartier d'hyver;ils demandentsix cent
cinquante milleflorins à b
Province de Flandres, donc
les Estats n'en veulent accorder le. que troiscentmilLes Lettres de Luxembourg, portent que les Partis duColonella Croix
,
ej&okjoc revenus d'au de-*
Il du Rhin avec un buem
desoixante mille écus,&
un grand nombre de prisonniers & OfficiersdeDisitiction; celles de Strasbourgdu 18. Novembre
portent qu'unParty de :Lau,¡,
terbourg ayant fait une
courte jusqu'auprés de Landau avoient amené pluficursOfficiers prisonniers:
on écrit de Hombourg que soixanteGrenadiers de la
Garnison ayantdressé une
embuscade à un Party de
Hussars de laGarnisonde
Landauy lesont presque
toustuez, ou pris, avec leur
Commandant & leur bik
tin.
On mande de Londres
que le Duc d'Ormond yest
arrivé le 14. Novembre,'&
qu'il partit le 15. pour aller
à Windsor saluerla Reine
qui le rcceu tres-favorablement que Milord Marlborough ayant obtenu la
permissiond'aller faire un
voyage, son passeport fut
signé le 11. pour luy& quatorze personnesseulement,
qu'il avoit pris congé de la
Reine & devoit partir le ty
d'Utrécit.
,
Les negociations de la
paix sont toujours au mesme estat: Les Miniltres des
Alliez tiennent souvent entreux desConferences; on
assure qu'il n'y sera pris aucune resolution importance,
jusqu'au retour d'Angleterre du Comte de Strafford
qu'on attendincessamment.
Le- Duc & la Duchesse
de Saint Pierre
,
arriverenc
le 4
Novembre àRosendal
prés d'Utrecht, où ils ont
reçû les visites des Plenipotentiaires de France &
de plusieurs autres Ministres. Le lendemain leDuc.
de Saint Pierre alla rendrevisite au Mareschal deHu-.
xeles, & aux autresPlenipotentiaires, puis à l'Evefeue de Bristol.
Les Lettres de la Haye
du 17 Novembre, portent
que le Prince Eugene, le
Comte de Sinzendorf & le
Baron de Heems Plenipotentiaires de TArchiducjontf
conferé avec les Deputez
des Estats generaux. & du
Conseild'Estat, pourtascher.
de leur persuader d'augmenter l'état de guerre pour -
la Campagne prochaine,à
causedela diminution des
forces des Alliez, par la suspension d'Armes concluë
avecl'Angleterre &le Portugal, assurant que l'Archiduc seroit de son costé des
efforts extraordinaires: on
a
appris que leurs sollicitations avoient esté inutiles,
que le Conseil d'Estat 1tavoit règle sur le pied de la
Campagnederniere
,
ôc
qu'on aura mesme beaucoup
de peine à l'executer, à cause de la décadence du Commerce
,
de la rareté de l'argent, & de la diminution
du credit qui tombe de plus
en plus; queleConseild'Eilat en Corpsl'avoit porté
aux Estats Generaux, pour l'envoyer irièelfamm'enc
dans les Provinces, afin d'avoir leur consentement.
LesLettresdeNamur du
premierNovembre,portent
quele ComtedeBergeik
avoit communiquéauxEs-
tats duComitté de Namur-
,& fait enregistrer un Aéte
du premier Janvier 1712..-
par lequel le Roy d'Espagne
en confcquence du Traité
fait en son nom & de son
consentement le7. Novembre 1702. par le Roy Tres-
;.Chrettien
,
avec le Prince
Maximilien Emmanuel,E
lecteur de Baviere il cedeSe transporte à ce Prince
J. & sesSuccessèurs tous le*
droits, propriété & souveraineté qui luy appartenoientdans lesPays-bas, de
lamesme maniere qu'il en
Avoir jouy cy devant. Le
Comte de BergeiK partit
le 2. Novembre
,
pour alJer (Cixee.ufrerîune pareille
Coaamvffioci dans la Ville,
&le t>jchede Luxembourg
après lavellei.it recoud
pej .àMadrid.
Les EstarsGenerauxont
r-écol-uqu'e tous leurs Officiers ,fyflkutleuts Compagnies complettes;le 25.
Mars prochain
,
à peins d'être-cafrés.
LePrince E^etir'itll
pwyjk" 14. l&wifcbrs<fe
laHayt;MNy.ailej-àVitu*
ne
,
le Comte deSinzendorfl'a accompagne jusqu'à
Utrecht.
Le sieur GasparFlorent
de Confbruch
,
Conseiller
Aulique & troisieme Plénipotentiaire
,
mourut à
Utrecht le 19. Novembre
,
le Baron de Kirchner qui
doit luy succeder, arriva le
13. à Francfort', il enpartit le 16. pour se rendre à
Utrecht.
Les Lettres de Meurs ,
portentque les troupes de
l'Electeur de Brandebourg,
qui se font emparées du
Chateau parsurprise;ayant
receu un ren fort,ont obligé les habitans à prester
serment de fidelité àson
AltesseElectorale
,
& contraint les Troupes Hollandosses d'en sortir; ils ont
fait entrer quinze cent
hommes dans cette petite
Ville, le sieur Hymmen
l'un des Plénipotentiaire
de l'Electeur de Brandebourg, a
presenté aux Estats Generaux sur ce sujet,
unmémoire qui pourroit
avoir des suitesfascheuses
s'ils n'étoient occupezà des,
affaires plus imporra'ntes.)
,
Les Ministresdel'Archiduc, demandent de grosses,
sommes aux Pays- bas Catholiques ,pourla fubliRancedes Troupes qui doivent
yrester enquartier d'hyver;ils demandentsix cent
cinquante milleflorins à b
Province de Flandres, donc
les Estats n'en veulent accorder le. que troiscentmilLes Lettres de Luxembourg, portent que les Partis duColonella Croix
,
ej&okjoc revenus d'au de-*
Il du Rhin avec un buem
desoixante mille écus,&
un grand nombre de prisonniers & OfficiersdeDisitiction; celles de Strasbourgdu 18. Novembre
portent qu'unParty de :Lau,¡,
terbourg ayant fait une
courte jusqu'auprés de Landau avoient amené pluficursOfficiers prisonniers:
on écrit de Hombourg que soixanteGrenadiers de la
Garnison ayantdressé une
embuscade à un Party de
Hussars de laGarnisonde
Landauy lesont presque
toustuez, ou pris, avec leur
Commandant & leur bik
tin.
On mande de Londres
que le Duc d'Ormond yest
arrivé le 14. Novembre,'&
qu'il partit le 15. pour aller
à Windsor saluerla Reine
qui le rcceu tres-favorablement que Milord Marlborough ayant obtenu la
permissiond'aller faire un
voyage, son passeport fut
signé le 11. pour luy& quatorze personnesseulement,
qu'il avoit pris congé de la
Reine & devoit partir le ty
Fermer
Résumé : NOUVELLES d'Utrecht.
Les négociations de paix entre les alliés sont temporairement suspendues en attendant le retour du Comte de Strafford d'Angleterre. Le Duc et la Duchesse de Saint-Pierre ont rejoint Rosendal près d'Utrecht, où ils ont accueilli des visites de plénipotentiaires français et d'autres ministres. Le Prince Eugène et d'autres plénipotentiaires de l'Archiduc ont tenté de convaincre les États généraux et le Conseil d'État des Pays-Bas d'intensifier les efforts de guerre pour la prochaine campagne, mais leurs demandes ont été rejetées en raison de la décadence du commerce et de la rareté de l'argent. Le Comte de Bergeik a transmis aux États du Comité de Namur un acte par lequel le Roi d'Espagne cède ses droits sur les Pays-Bas au Prince Électeur de Bavière. Les États généraux ont ordonné la révocation de tous leurs officiers et compagnies complètes d'ici le 25 mars prochain. Le Prince Eugène a quitté La Haye pour Vitry, accompagné du Comte de Sinzendorf. Le conseiller aulique Gaspar Florent de Conflans est décédé à Utrecht, et le Baron de Kirchner est arrivé pour lui succéder. Les troupes de l'Électeur de Brandebourg ont pris le contrôle du Château de Meurs, forçant les habitants à prêter serment de fidélité. Les ministres de l'Archiduc demandent des fonds importants aux Pays-Bas catholiques pour le quartier d'hiver des troupes. Des nouvelles militaires signalent des actions près du Rhin et de Landau, avec des prises de prisonniers et des embuscades. À Londres, le Duc d'Ormond est arrivé et a été bien reçu par la Reine, tandis que Milord Marlborough a obtenu la permission de partir en voyage.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
3
p. 70-73
Nouvelles d'Utrecht.
Début :
Les Lettres d'Utrecht portent que le Duc d'Ossone avoit eu plusieurs [...]
Mots clefs :
Utrecht, Duc d'Ossone, Vienne, États généraux , Garnison, Assemblée d'Utrecht
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouvelles d'Utrecht.
Nouvellesd'Utrecht.
Les Lettres d'Utrecht
portent que le Duc d'Ossone
avoit eu plusieurs confcrcnces
avec les Ministres des
Alliez, & qu'il attendoit de
jour en jour d'Angleterre
le Marquis de Monteleon
pour terminer sa negotiation
; .& le Baron de
Kirchacr troisiéme Pleni-
.J
potentiare de l'Archiduc en
partit le 17 May, avec le
Secretaire de l'Ambassade
pour aller à Dusseldorp, &
delà à Vienne, & que les bagages
du Comte de Sinzendorf
avoit dejà pris la même
route;qu'il y avoit peu d'apparence
que la Cour de
Vienne voulut accepter les
conditions qui luy ont été
offertes. Que les Ministres
des Princesdontles Troupes
ont été congédiées par les
Etats Généraux, avoient
presentédes memoires pour
les faire payer des atterages
quileur sont dûs; que lapluU
part marchoient vers le Rhin
joindre l'armée de l'Empire,
que les Etats du Pays de
Liege avoient fait signifier à
l'Assemblée d'Utrecht, une
protestation contre le i6°
Article du Traité de Paix
fait avec cet Etat; par lequel
on consent qu'ils mettent
garnison dans la Ville & 1er
Chasteau de Huy, & dan$
la Citadelle de Liege. On
mandede Namut du 6. Juin
que les Troupçs Holbn*
ldaoiVseislléçto,&iedncaeqnstlreéeCshadQaen?sq; -le
le ip. May, & qu'enmême
tems celles de France étoient
entrées dans Bethune & dans
Saint Venant,& qu'on devoit
continuer jusqu'à l'entiere
évacuation des places
cedécs de part & d'autre.
Les Lettres d'Utrecht
portent que le Duc d'Ossone
avoit eu plusieurs confcrcnces
avec les Ministres des
Alliez, & qu'il attendoit de
jour en jour d'Angleterre
le Marquis de Monteleon
pour terminer sa negotiation
; .& le Baron de
Kirchacr troisiéme Pleni-
.J
potentiare de l'Archiduc en
partit le 17 May, avec le
Secretaire de l'Ambassade
pour aller à Dusseldorp, &
delà à Vienne, & que les bagages
du Comte de Sinzendorf
avoit dejà pris la même
route;qu'il y avoit peu d'apparence
que la Cour de
Vienne voulut accepter les
conditions qui luy ont été
offertes. Que les Ministres
des Princesdontles Troupes
ont été congédiées par les
Etats Généraux, avoient
presentédes memoires pour
les faire payer des atterages
quileur sont dûs; que lapluU
part marchoient vers le Rhin
joindre l'armée de l'Empire,
que les Etats du Pays de
Liege avoient fait signifier à
l'Assemblée d'Utrecht, une
protestation contre le i6°
Article du Traité de Paix
fait avec cet Etat; par lequel
on consent qu'ils mettent
garnison dans la Ville & 1er
Chasteau de Huy, & dan$
la Citadelle de Liege. On
mandede Namut du 6. Juin
que les Troupçs Holbn*
ldaoiVseislléçto,&iedncaeqnstlreéeCshadQaen?sq; -le
le ip. May, & qu'enmême
tems celles de France étoient
entrées dans Bethune & dans
Saint Venant,& qu'on devoit
continuer jusqu'à l'entiere
évacuation des places
cedécs de part & d'autre.
Fermer
Résumé : Nouvelles d'Utrecht.
Les nouvelles d'Utrecht indiquent que le Duc d'Ossone a tenu plusieurs conférences avec les ministres des alliés et attend le Marquis de Monteleon d'Angleterre pour conclure ses négociations. Le Baron de Kirchacr, troisième plénipotentiaire de l'Archiduc, a quitté Utrecht le 17 mai pour Dusseldorp, puis Vienne, accompagné des bagages du Comte de Sinzendorf. La Cour de Vienne semble peu disposée à accepter les conditions proposées. Les ministres des princes, dont les troupes ont été congédiées par les États Généraux, ont demandé à être payés des arrérages dus. La plupart de ces troupes se dirigent vers le Rhin pour rejoindre l'armée de l'Empire. Les États du Pays de Liège ont protesté contre le 16e article du traité de paix, qui autorise la mise en place de garnisons à Huy et dans la citadelle de Liège. De Namur, le 6 juin, il est rapporté que les troupes hollandaises ont été licenciées et que les troupes françaises ont occupé Bethune et Saint Venant, avec une évacuation complète des places cédées des deux côtés.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
4
p. 185-192
RELATION de Catalogne. A Ripouilh le 22. Mars.
Début :
Depuis le secours & le ravitaillement de Bergue, les rebelles [...]
Mots clefs :
Rebelles, Troupes, Cahier, États généraux , Artois, Catalogne, Cardonne, Roi, Bracamonte
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : RELATION de Catalogne. A Ripouilh le 22. Mars.
RELATION
de Catalogne.
A Ripouilh le 22. Mars.
DEpuis
le fecours
& le
ravitaillement de Bergue
, les rebelles qui s'étoient
raffemblez au Pont de Miralle
, s'eftant difperfez dans
le Luzanes & aux environs de
Cardonne , je marchay d'icy
à Alot avec les Troupes pour
les renvoyer
dans leurs quartiers
, & m'en retourner à
Mars 1714
.
186 MERCURE
Gironne , laiffant feulement
quelques fufiliers des Mon--
tagnes à porté de cette Ville
obferver ce qui fe paſſepour
roit de ce cofté.cy & m'en
rendre compte ; mais à peine
les Troupes furent- elles retournez
dans leurs quartiers
que j'appris que 4000. rebelles
partant des environs de
Cardonne eftoient venus icy
pour faire foulever cette
Montagne & attaquer noftre
pofte de Campredon , & aller
enfuite en Cerdaigne par le
Val de Rives & de Toffa ,
qui eft le feul paffage par on
GALANT . 187
on y peut entrer prefentement
à caufe des neiges qu'il
ya dans cette Montagne ; il
m'a paru même qu'ils avoient
deffein de s'établir ici ; ils avoient
tout difpofé pour cela
, ainfi il n'y avoit pas de
temps à perdre à raffembler
les Troupes & à marcher à
eux , ce que j'ay fait . Le 20. je.
me mis en marche & ne put
venir en un jour à caufe des
mauvais chemins & neiges
qu'il tomboit ; le Col de
Canes par où je devois paffer
en eftoit rempli . Le 20. je
continuay ma route ; mais
Qij
188 MERCURE
j'appris par les Confuls de
cette Ville que les rebelles en
eftoient fortis & avoient pris
le chemin de S. Guiry , j'avois
prié Monfieur de Bracamonte
de marcher de fon
cofté par la Gravelofa & S.
Guiry pour tacher de les mertre
entre nous - deux ou de
les couper dans leur retraite ;
mais les rebelles le croyant
foible marcherent
en partant
d'icy pour l'aller attaquer, Mr
de Bracamonte eftant averty
-les chargea fi à propos , qu'il
mit leur avant- garde en déroute;
il y en cut plus de cent
GALANT. 189
pi: fur la place ; il a fait des priafonniers
, & que cette Troupe
s'étoit retirée en grand defordre
vers la Guardia où ils fe ,
raffemblerent toute la nuit.
Ils ont marché depuis vers
S. Roy dans le Luzanes , &
de-là ils doivent aller à Centeillas,
dans la Plaine de Vich,
à ce qu'ils difent.
J'apprends par des Lettres
de S. Filiou , Quiyols & Blanes
du 18. que l'on y voyoit paffer
l'Elcadre de Mr du Caffe ,
avec un vent trés favorable.
On le prepare ferieuſement au
Siege de Barcelonne ; mais on
190 MERCURE
affure que la tranchée ne fera
ouverte au pluſtoſt que le
15. du mois prochain.
Le Roy répondit au difcours
que l'Evêque d'Arras fic
le 19. du mois à Sa Majefté,
en lui prefentant le Cayer
des Etats d'Artois , en ces
termes :
MESSIEURS ,
J'examineray voftre Cayer
& l'état de mes affaires ;
jay cu de la peine des maux
que vous avez fouffert penGALANT.
191
dant cette guerre ; mais je
n'ay pas efté le maistre de les
empefcher. Je me ſouviens de
vous avoir promis d'y avoir
égard quand l'état de mes
affaires me le permettroit , &
je fuis fort fafché qu'il ne
m'ait point encore permis de
vous foulager autant que je
l'ay fouhaité à prefent. La
Paix eft faite , mais les chofe
rétabliffent pas tout
d'un coup : Cependant aprés
avoir examiné voftre Cayer
je verray ce que je pourray
faire pour vous , & vous don
neray des marques de mon
fes ne
192 MERCURE
eftime & de mon affection.
Je vous prie, Meffieurs , d'en
affurer mes peuples d'Artois.
de Catalogne.
A Ripouilh le 22. Mars.
DEpuis
le fecours
& le
ravitaillement de Bergue
, les rebelles qui s'étoient
raffemblez au Pont de Miralle
, s'eftant difperfez dans
le Luzanes & aux environs de
Cardonne , je marchay d'icy
à Alot avec les Troupes pour
les renvoyer
dans leurs quartiers
, & m'en retourner à
Mars 1714
.
186 MERCURE
Gironne , laiffant feulement
quelques fufiliers des Mon--
tagnes à porté de cette Ville
obferver ce qui fe paſſepour
roit de ce cofté.cy & m'en
rendre compte ; mais à peine
les Troupes furent- elles retournez
dans leurs quartiers
que j'appris que 4000. rebelles
partant des environs de
Cardonne eftoient venus icy
pour faire foulever cette
Montagne & attaquer noftre
pofte de Campredon , & aller
enfuite en Cerdaigne par le
Val de Rives & de Toffa ,
qui eft le feul paffage par on
GALANT . 187
on y peut entrer prefentement
à caufe des neiges qu'il
ya dans cette Montagne ; il
m'a paru même qu'ils avoient
deffein de s'établir ici ; ils avoient
tout difpofé pour cela
, ainfi il n'y avoit pas de
temps à perdre à raffembler
les Troupes & à marcher à
eux , ce que j'ay fait . Le 20. je.
me mis en marche & ne put
venir en un jour à caufe des
mauvais chemins & neiges
qu'il tomboit ; le Col de
Canes par où je devois paffer
en eftoit rempli . Le 20. je
continuay ma route ; mais
Qij
188 MERCURE
j'appris par les Confuls de
cette Ville que les rebelles en
eftoient fortis & avoient pris
le chemin de S. Guiry , j'avois
prié Monfieur de Bracamonte
de marcher de fon
cofté par la Gravelofa & S.
Guiry pour tacher de les mertre
entre nous - deux ou de
les couper dans leur retraite ;
mais les rebelles le croyant
foible marcherent
en partant
d'icy pour l'aller attaquer, Mr
de Bracamonte eftant averty
-les chargea fi à propos , qu'il
mit leur avant- garde en déroute;
il y en cut plus de cent
GALANT. 189
pi: fur la place ; il a fait des priafonniers
, & que cette Troupe
s'étoit retirée en grand defordre
vers la Guardia où ils fe ,
raffemblerent toute la nuit.
Ils ont marché depuis vers
S. Roy dans le Luzanes , &
de-là ils doivent aller à Centeillas,
dans la Plaine de Vich,
à ce qu'ils difent.
J'apprends par des Lettres
de S. Filiou , Quiyols & Blanes
du 18. que l'on y voyoit paffer
l'Elcadre de Mr du Caffe ,
avec un vent trés favorable.
On le prepare ferieuſement au
Siege de Barcelonne ; mais on
190 MERCURE
affure que la tranchée ne fera
ouverte au pluſtoſt que le
15. du mois prochain.
Le Roy répondit au difcours
que l'Evêque d'Arras fic
le 19. du mois à Sa Majefté,
en lui prefentant le Cayer
des Etats d'Artois , en ces
termes :
MESSIEURS ,
J'examineray voftre Cayer
& l'état de mes affaires ;
jay cu de la peine des maux
que vous avez fouffert penGALANT.
191
dant cette guerre ; mais je
n'ay pas efté le maistre de les
empefcher. Je me ſouviens de
vous avoir promis d'y avoir
égard quand l'état de mes
affaires me le permettroit , &
je fuis fort fafché qu'il ne
m'ait point encore permis de
vous foulager autant que je
l'ay fouhaité à prefent. La
Paix eft faite , mais les chofe
rétabliffent pas tout
d'un coup : Cependant aprés
avoir examiné voftre Cayer
je verray ce que je pourray
faire pour vous , & vous don
neray des marques de mon
fes ne
192 MERCURE
eftime & de mon affection.
Je vous prie, Meffieurs , d'en
affurer mes peuples d'Artois.
Fermer
Résumé : RELATION de Catalogne. A Ripouilh le 22. Mars.
En mars 1714, des opérations militaires eurent lieu en Catalogne. Après avoir dispersé des rebelles près du Pont de Miralle, les troupes se dirigèrent vers Alot puis retournèrent à Gironne. Environ 4 000 rebelles des environs de Cardonne menacèrent de soulever la montagne et d'attaquer le poste de Campredon. Les troupes se rassemblèrent pour les affronter. Le 20 mars, malgré les mauvais chemins et les neiges, elles avancèrent. Les rebelles, croyant les forces de Monsieur de Bracamonte faibles, les attaquèrent mais furent repoussés avec des pertes significatives. Ils se retirèrent ensuite vers S. Roy dans le Luzanes, en direction de Centeillas. Parallèlement, des préparatifs pour le siège de Barcelone étaient en cours, avec une tranchée prévue pour être ouverte le 15 du mois suivant. Le roi répondit à l'évêque d'Arras concernant les souffrances des habitants d'Artois pendant la guerre, promettant d'examiner leur situation et de les soulager dès que possible.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
5
p. 1613-1614
HOLLANDE.
Début :
On mande de la Haye, que le Conseil d'État avoit eû une conference avec les Députez [...]
Mots clefs :
États généraux , République de Hollande, Pactes, Conventions
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : HOLLANDE.
HOLLANDE.
N mande de la Haye , que le Conseil d'Etat
eu une avec les Députez
l'Assemblée des Etats Generaux , au sujet des
affaires d'Oest - Frise , et qu'il y avoit été resolu
de faire à l'Empereur les propositions suivantes :
que S. M. Imperiale declarera que la Republique
de Hollande doit demeurer en possession , com
me elle l'est à present , de tenir garnison dans
Einben et Lierret , qu'elle reconnoîtra de plus que
tous les Pactes ou Conventions , faits entre le
Prince d'Oest - Frise et ses Sujets sous la garantie
de la Couronne d'Angleterre et de la Hollande
seront exécutez , que ses Renitens , ou sujets qui
sont demeurez attachez à ce Prince , jouiront de
Amnistie qui leur a été précedemment accordée,
I L. Vol.
IV. et
1614 MERCURE DE FRANCE
et qu'on leur restituera leurs Biens et leurs Effets
que l'Indemnité demandée par le Prince d'Oest
Frise, sera repartie non-seulement sur les Renitens ..
mais aussi sur tous les Sujets du Païs , et qu'enfin .
la forme du Gouvernement restera sur le même
pied qu'elle étoit avant ces derniers Traitez.
Les mêmes Lettres portent que L. H. P, refɑ
sent de s'obliger à entrer dans une Guerre ouverte
, en cas que les Puissances alliées par le der
nier Traité de Vienne , où les Etats soient atta
qués , et qu'elles ne consentent d'acceder à
ce Traité , qu'à condition de fournir seulement :
un contingent en cas de guerre.
On a apris de la Louisiane , que M. du Perier ,,
Commandant dans ce païs - là , ayant reçû de
France un renfort de Troupes , de munitions de
guerre et quelques pieces de Campagne et petits
Mortiers , se mit à la poursuite de ces Sauvages,
qui après avoir massacré il y a quelque tems , les
François dans la Nouvelle Orleans , s'étoient reti
rez dans un Fort qu'ils avoient construit , bien
terrassé , et où ils se croyoient en toute sureté ::
M. du Perier attaqua ce Fort à coups de Canon ,
sans pouvoir y faire brêche ; mais les Mortiers
dont il se servit , firent tant de ravage dans le
Fort , que les Sauvages qui y étoient fort à l'é
troit , furent enfin obligez de.se rendre à discre
tion , ne demandant la vie que pour leurs femmes
et leurs enfans , disant que pour eux ils avoient :
par leur cruauté, merité la mort : cependant :
M. du Perier leur a accordé la vie , et ils ont été:
depuis transportez à Saint Domingue , pour y
travailler avec les Negres………
N mande de la Haye , que le Conseil d'Etat
eu une avec les Députez
l'Assemblée des Etats Generaux , au sujet des
affaires d'Oest - Frise , et qu'il y avoit été resolu
de faire à l'Empereur les propositions suivantes :
que S. M. Imperiale declarera que la Republique
de Hollande doit demeurer en possession , com
me elle l'est à present , de tenir garnison dans
Einben et Lierret , qu'elle reconnoîtra de plus que
tous les Pactes ou Conventions , faits entre le
Prince d'Oest - Frise et ses Sujets sous la garantie
de la Couronne d'Angleterre et de la Hollande
seront exécutez , que ses Renitens , ou sujets qui
sont demeurez attachez à ce Prince , jouiront de
Amnistie qui leur a été précedemment accordée,
I L. Vol.
IV. et
1614 MERCURE DE FRANCE
et qu'on leur restituera leurs Biens et leurs Effets
que l'Indemnité demandée par le Prince d'Oest
Frise, sera repartie non-seulement sur les Renitens ..
mais aussi sur tous les Sujets du Païs , et qu'enfin .
la forme du Gouvernement restera sur le même
pied qu'elle étoit avant ces derniers Traitez.
Les mêmes Lettres portent que L. H. P, refɑ
sent de s'obliger à entrer dans une Guerre ouverte
, en cas que les Puissances alliées par le der
nier Traité de Vienne , où les Etats soient atta
qués , et qu'elles ne consentent d'acceder à
ce Traité , qu'à condition de fournir seulement :
un contingent en cas de guerre.
On a apris de la Louisiane , que M. du Perier ,,
Commandant dans ce païs - là , ayant reçû de
France un renfort de Troupes , de munitions de
guerre et quelques pieces de Campagne et petits
Mortiers , se mit à la poursuite de ces Sauvages,
qui après avoir massacré il y a quelque tems , les
François dans la Nouvelle Orleans , s'étoient reti
rez dans un Fort qu'ils avoient construit , bien
terrassé , et où ils se croyoient en toute sureté ::
M. du Perier attaqua ce Fort à coups de Canon ,
sans pouvoir y faire brêche ; mais les Mortiers
dont il se servit , firent tant de ravage dans le
Fort , que les Sauvages qui y étoient fort à l'é
troit , furent enfin obligez de.se rendre à discre
tion , ne demandant la vie que pour leurs femmes
et leurs enfans , disant que pour eux ils avoient :
par leur cruauté, merité la mort : cependant :
M. du Perier leur a accordé la vie , et ils ont été:
depuis transportez à Saint Domingue , pour y
travailler avec les Negres………
Fermer
Résumé : HOLLANDE.
Le texte aborde deux sujets principaux concernant les affaires de la Hollande et de la Louisiane. En Hollande, le Conseil d'État a discuté avec les députés de l'Assemblée des États Généraux des affaires d'Ost-Frise. Il a été décidé de proposer à l'Empereur que la République de Hollande conserve la possession de ses garnisons à Einben et Lierre, que tous les pactes ou conventions entre le Prince d'Ost-Frise et ses sujets, garantis par l'Angleterre et la Hollande, soient exécutés, et que les sujets rebelles bénéficient d'une amnistie avec restitution de leurs biens. L'indemnité demandée par le Prince d'Ost-Frise serait répartie sur tous les sujets du pays. Le gouvernement resterait inchangé. La Hollande refuse de s'engager dans une guerre ouverte si les puissances alliées ne fournissent qu'un contingent en cas de conflit. En Louisiane, M. du Perier, commandant des troupes françaises, a reçu des renforts et des munitions pour poursuivre des indigènes ayant massacré des Français à La Nouvelle-Orléans. Ces indigènes s'étaient réfugiés dans un fort bien défendu. Du Perier a attaqué le fort avec des canons et des mortiers, causant suffisamment de dégâts pour forcer les indigènes à se rendre. Ils ont demandé la vie pour leurs femmes et enfants, reconnaissant leur cruauté. Du Perier leur a accordé la vie, et ils ont été ensuite transportés à Saint-Domingue pour travailler avec les esclaves.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
6
p. 148-158
Histoire abrégée des guerres des Algériens avec les Hollandois, traduite de l'Allemand, par M. Radix de Sainte-Foy. 1755.
Début :
Selon toute apparence, Alger, ainsi que toute la côte de Barbarie, fut peuplée [...]
Mots clefs :
Vaisseaux, Guerre, Algériens, États généraux , Ennemis, Espagnols, Roi d'Espagne, Barbarie, Hollandais
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Histoire abrégée des guerres des Algériens avec les Hollandois, traduite de l'Allemand, par M. Radix de Sainte-Foy. 1755.
Hiftoire abrégée des guerres des Algériens avec
les Hollandois , traduite de l'Allemand ,
par M. Radix de Sainte- Foy . 1755 .
Elon toute apparence , Alger, ainfi que
toute la côte de Barbarie , fut peuplée
d'abord par les Egyptiens . Les Pheniciens
y établirent enfuite des colonies , & y bâtirent
Utique & Carthage. Depuis, tous les
petits Princes de la côte furent fubjugués
par les Carthaginois , ou devinrent leurs
tributaires : mais ces Princes , las enfin de
la domination Garthaginoife , s'offrirent
aux Romains pour leur aider à foumettre
Carthage. Ceux- ci refterent maîtres de la
côte jufqu'au cinquiéme fiécle , que les
Vandales s'en emparerent. Les Barbares
furent obligés dans la fuite de rendre leur
AOUST. 1755. 149
conquête aux Empereurs Romains , ou
pour mieux dire , aux Empereurs Grecs ,
qui poffederent cette côte , jufqu'à ce que
les Califes Sarrazins , fucceffeurs de Mahomet
envahirent dans le feptiéme fiécle
toute la partie feptentrionale de l'Afrique,
auquel tems l'Alger que nous connoiffons
devint la ville capitale de la Mauritanie .
Alger dépendit enfuite , premierement de
la ville de Conftantine , & fucceffivement
de Bugie , d'Hyppone , & enfin de Tremecen
, ou Telencin , jufqu'à l'incurfion
des Barbares Mahométans , qui diviferent
la côte de Barbarie en plufieurs royaumes ,
entre lefquels étoient Alger , Tunis & Tripoli
. Quelques fiécles après , la ville d'Alger
devint tributaire du Roi de Tunis ,
qui promit de lui laiffer , comme à une
République , la jouiffance de fes privileges.
L'an 1510 , Alger fe foumit par crainte
du Roi d'Espagne à un riche More ,
nommé Sélim Eutimi ; cependant quelques
années après , Ferdinand , Roi d'Efpagne ,
la prit , bâtit une forte citadelle fur la place
où eft à préfent le port , & y mit une
nombreuſe garnifon. Après la mort de
Ferdinand , les Algériens chercherent à fecouer
le joug des Efpagnols , & vers l'an
1516 ils appellerent à leur fecours le fameux
Pirate Barberouffe qui vint , maffa-
G iij
150 MERCURE DE FRANCE.
cra Eutimi , s'érigea lui - même en Roid'Alger
, & regna jufqu'en l'année 1517 ,
qu'il fut tué dans un combat. Les Algériens
élurent pour leur Roi Héreddin Barberouffe
fon frere ; mais comme il n'étoit
pas en état de faire tête à fes ennemis , &
fur tout aux Efpagnols , il eut recours à
la Porte , & rendit tributaire du Grand
Seigneur Alger , & une grande partie de
la côte de Barbarie .
Les Algériens enflés d'une telle protection
, en devinrent plus audacieux à pillerles
vaiffeaux Chrétiens ; l'on vit de jour
en jour accroître leur infolence. L'Empereur
Charlequint irrité de leurs pirateries,
vint affiéger Alger l'an 1 541 , avec cent
gros vaiffeaux , & dix- huit grandes galeres
qui portoient en tout vingt- deux mille
hommes : mais une tempête violente & un
ouragan terrible qui s'éleverent le 20 Octobre
, firent couler à fond tous les vaiffeaux
& quinze galeres , pendant que les
troupes de débarquement furent pourfuivies
dans leur retraite précipitée . La plus
grande partie fut paffée au fil de l'épée , &
l'Empereur lui -même eût bien de la peine
à regagner la Sicile avec une feule galere.
De ce moment , Alger devint une retraite
formidable de Pirates , & un nid de voleurs
. Sa marine augmenta , & les courfes
A O UST. 1755 15 !
de fes Barbares habitans , firent un grand
tort aux Chrétiens , principalement aux
habitans des Pays-Bas , fur- tout depuis
l'année 1590 que ceux - ci commencerent
à étendre leur commerce par le Détroit de
Gibraltar en Italie , & même jufqu'au Levant.
Enfin au commencement du dix-feptiéme
fiécle le mal devint fi grand que les
Etats Généraux fe déterminerent en 1612
à envoyer à Conftantinople , en qualité
d'Ambaſſadeur , le fieur Cornelius Hage
pour obtenir par un traité , à l'exemple des
autres nations , un commerce libre dans
toutes les provinces dépendantes de la Porte.
Cette Ambaffade eut un fuccès fi heureux
, que les Turcs dans le vingt & unié-.
me article du traité défendirent aux Algé
riens de jamais faire le moindre tort aux
vaiffeaux hollandois , fous quelque prétexte
que ce put être : Mais ceux - ci fe
conformerent mal à cette défenſe , foit
que l'autorité des Turcs fut affez peu refpectée
dans la Barbarie , foit que la Porte
ne pût donner affez de fecours à ceux
d'Alger & de Tunis contre les infultes des
Efpagnols établis à Oran : d'ailleurs , les
premiers repréfenterent que fi on les em →
pêchoit d'aller en courfe , il leur étoit abe
folument impoffible d'entretenir le nombre
G
iiij
152 MERCURE DE FRANCE .
néceſſaire de Janiffaires. La Porte fut donc
obligée de fermer les yeux fur leurs procé
dés , & ils continuerent d'attaquer indifféremment
amis & ennemis.
Cependant en 1617 , à la follicitation
de Cornelius Hage , la Porte renouvella la
défenfe faite aux Algériens , de prendre
les bâtimens hollandois ; mais ils continuerent
à les arrêter , & à s'emparer de
toutes les marchandiſes appartenantes aux
Efpagnols & aux Italiens ; & fur les plaintes
réitérées , en 1619 ils écrivirent aux
Etats Genéraux une lettre , dans laquelle
ils leurs faifoient connoître » qu'ils ne
pouvoient nullement ceffer de vifiter
leurs navires , & d'en enlever toutes les
" marchandiſes des Efpagnols & des Ita
» liens , mais qu'afin qu'ils n'en fouffrif
fent aucun tort , ils leurs promettoient
de leur en payer exactement le fret .
و و
-
Les Etats Généraux leur objecterent
que cette propofition étoit formellement
oppofée au traité fait en 1612 , avec le
Grand Seigneur , & ils les menacerent ,
s'ils refufoient plus long- tems de s'y conformer
, de les traiter en ennemis . En effet
en l'année 1619 leurs Hautes Puiffances
commencerent contre ces Corfaires des
hoftilités ouvertes.
Les Algériens , dans l'efpace de treize
A O UST. 1755. 153
mois,prirent aux Hollandois cent quarantetrois
vaiſſeaux , ceux-ci leur en prirent auffi
plufieurs ; & leur animofité étoit fi forte
contre ces Pirates , que tous ceux qu'ils
prenoient étoient incontinent jettés à la
mer ; mais les Hollandois virent bientôt
que la guerre ne conduifoit pas à leur objet
; ils firent de nouvelles propofitions
aufquelles les Algériens répondirent » que
» leurs Hautes Puiffances pouvoient en-
» voyer quelqu'un avec des vaiffeaux de
»guerre pour emmener les efclaves , &
qu'ils verroient alors que » leur paix
feroit une véritable paix , leur parole une
parole inviolable , & leurs affurances des
furetés. Cependant la fauffeté de cette promeffe
s'eft foutenue jufqu'à préfent.
39
Dans le mois de Juin 1622 , les Etats
Généraux envoyerent le fieur Pinacker
Profeffeur dans l'Univerfité de Groningue,
à Alger , où il arriva le 3 Septembre ; il
fit tant par fes négociations qu'il obtint
que la vifite des vaiffeaux hollandois cefferoit
, & que les prifonniers feroient mis
en liberté & afin d'ôter tout prétexte aux
Pirates , leurs Hautes Puiffances ordonnerent
que tous leurs vaiffeaux deftinés pour
le Détroit de Gibraltar ou pour le Levant ,
feroient munis d'un paffeport , qui déclareroit
que les Capitaines étoient vé-
,
:
»
Gy
154 MERCURE DE FRANCE.
و ر
ritablement Hollandois , & qu'ils avoient
» fait ferment que leurs vaiffeaux , auffi-
» bien que leur chargement , n'apparte-
» noient ni en entier ni en partie aux en-
» nemis du Grand Seigneur.
Leurs Hautes Puiffances publierent dans
la même année une défenfe aux vaiffeaux
marchands de ne plus fortir fans eſcorte.
Malgré ces précautions la paix fut encore
rompue par les Algériens , dont la puiffance
augmenta tellement , qu'en l'année
1659 ils mirent en mer , en différentes
efcadres , feize vaiffeaux de guerre de
vingt quatre à trente- fix piéces de canon ,
de quatre à cinq cens hommes d'équipage
, & deux galeres de vingt- deux à vingthuit
paires de rames , ayant à bord un pareil
nombre d'hommes ; alors les vaiffeaux
de guerre hollandois coururent eux - mêmes
rifque d'être enlevés avec les marchands
auxquels ils fervoient d'efcorte .
On avoit déja employé plufieurs moyens
pour détruire cette ville corfaire , & le fameux
Amiral Ruiter fut envoyé en 1655
pour brûler ces Barbarefques dans leur
port ; cependant ce projet échoua à cauſe
d'un trop grand calme , & c'eft alors que
ce grand Amiral dit , que celui qui voudroit
attaquer la ville ou le port d'Alger , devroit
avoir pour lui le foleil & la lune , le jour &
A O UST. 1755. 155
la nuit , le vent & le tems ; le vent favoiable
pour s'approcher de la ville & pour
s'en éloigner , le tems clair & ferein pour
découvrir l'entrée de la rade , ou au moins
un Pilote habile à qui la fituation des lieux
fut entierement connue fans compter
qu'il faudroit que les habitans de la ville
ignoraflent abfolument ce deffein , parce
que pour peu qu'ils fuffent fur leurs gardes
, il leur feroit facile d'empêcher l'entrée
des vaiffeaux dans leur port.
›
Cependant perfonne n'a attaqué ces
Corfaires avec plus d'avantage , perfonne
ne leur a fait plus de tort que le méme
Amiral Ruiter , & n'a fçu mieux les combattre.
Il les ferra de fi près , & jetta fi
fort l'allarme parmi eux ; que leurs foldats
refufoient de s'embarquer : deforte
qu'en l'année 1662 ils furent obligés de
demander le rétabliffement de la paix aux
mêmes conditions qu'ils venoient de la renouveller
avec les Anglois, c'est- à- dire que
»leurs armateurs, lorfqu'ils rencontreroient
» un vaiffeau Hollandois , feroient obligés
d'envoyer à fon bord deux hommes de leur
Ȏquipage pour demander amiablement s'il
» n'avoit pas des hommes ou des marchan-
» difes qui appartiendroient à leurs ennemis.
Cette ftipulation fut rejettée , &
ils furent fort heureux d'obtenir des Hol
Gvj
156 MERCURE DE FRANCE.
landois la paix le 16 Novembre 1662 fous
cette condition : Vaiffeau libre , marchandifes
libres , nulle vifite .
"
La ville d'Alger & fes châteaux étoient
alors garnis de fept cens quatre - vingtcinq
pieces de canon , dont toutes les bouches
étoient tournées vers la mer , & les
rénégats difoient fecrettement à l'Amiral
Ruiter , que fi les Etats Généraux vou-
» loient que la paix fut bien obſervée , ils
» ne devoient jamais laiffer fortir aucun
vaiffeau marchand fans efcorte , "qu'ils
» devoient avoir un bon nombre de vaif-
"feaux de guerre dans la Méditerranée , &
» les faire voir quelquefois fur la rade d'Alfous
prétexte de faire de l'eau , pour
tenir dans la crainte les ennemis , parce
» que fans cela les Algériens pourroient
facilement enfreindre les traités.
» ger ,
Dans la paix de 662 , la Régence d'Alger
ftipula deux ou trois articles pour prévenir
dans la fuite des tems toute occafion
de différens fâcheux : 1 ° . » Qu'il fe-
» roit défendu à tous les Hollandois de
tirer fur les vaiffeaux algériens qu'ils
» pourroient rencontrer. 2 °. Que les Etats
» Généraux feroient faire un fceau particulier
pour les paffeports de mer , qu'ils
l'enverroient au Conful d'Alger , qui
l'imprimeroit fur tous les pleins pouvoirs
» des Armateurs algériens , afin que ceux-
39
X
AOUST. 1755. 157
ci puffent conftater la vérité des paffe-
» ports , en confrontant le fceau des Hollandois
avec le leur. 3 ° . Que les Etats
» Généraux auroient feuls le droit d'accor-
» der les paffeports de mer.
Ceci eft d'autant plus remarquable que
l'Amiral Ruiter écrivit peu de tems après
aux Etats Généraux , que les Hambour
geois avoient des correfpondans à Amfterdam
, qui pour de l'argent faifoient ferment
que les vaiffeaux appartenoient à des
négocians de cette ville , & qu'il avoit auffi
découvert que plufieurs Confuls ne faifoient
nul fcrupule de délivrer des paſſeports
à des Capitaines de vaiffeaux étrangers
.
Quoiqu'il en foit , la paix ne
ne dura
pas
long- tems ; car dès l'année fuivante 1663 ,
les Algériens vifiterent de nouveau quelques
vaiffeaux hollandois , ils rompirent
par conféquent le traité , & enleverent
diverfes marchandifes , fous le prétexte
qu'elles appartenoient à leurs ennemis , &
que la ratification du traité des Etats Géneraux
, ainfi que le payement de la rançon
des Efclaves hollandois , avoit tardé
trop long tems .
La guerre recommença donc encore
une fois , & l'Amiral Tromp prit le 10
Janvier 1664 deux vaiffeaux algériens
+18 MERCURE DE FRANCE.
qui emmenoient deux prifes avec eux.
Cette perte fit un fi grand tort à ces Pirates
qu'ils promirent de » rendre toutes
» les marchandifes qu'ils avoient enlevées
» fur mer , d'exécuter à l'avenir religieufement
le traité , & même de rompre la
"
paix avec les Anglois , fi les Etats Gé-
» néraux étoient bien difpofés à la faire
» avec eux . Leurs Hautes Puiffances ,
bien loin de prêter l'oreille à ces propoftions
captieufes , propoferent à la France ,
à l'Efpagne & à l'Angleterre de fe joindre
à eux pour envoyer une flotte qui pourfuivroit
par- tour ces Barbares , bloqueroit
leurs ports , & empêcheroit abfolument
leurs croifieres & leurs pirateries , fans
jamais entendre à aucune propofition de
paix de leurs part , mais aucune de ces
trois Puiffances ne voulut s'y prêter ; cependant
les Hollandois envoyerent l'Amiral
Ruiter avec une flotte de douze vaiffeaux
de guerre dans la Méditerranée , &
à Alger pour hâter la conclufion du traité
avec la Régence ; mais les Algériens le
retinrent long- tems fans fujet , & l'amuferent
fous des prétextes frivoles ; deſorte
qu'il fe vit obligé de leur déclarer la guerre
par ordre de leurs Hautes Puiffances.
On donnera lafuite dans le Mercure du
mois prochain.
les Hollandois , traduite de l'Allemand ,
par M. Radix de Sainte- Foy . 1755 .
Elon toute apparence , Alger, ainfi que
toute la côte de Barbarie , fut peuplée
d'abord par les Egyptiens . Les Pheniciens
y établirent enfuite des colonies , & y bâtirent
Utique & Carthage. Depuis, tous les
petits Princes de la côte furent fubjugués
par les Carthaginois , ou devinrent leurs
tributaires : mais ces Princes , las enfin de
la domination Garthaginoife , s'offrirent
aux Romains pour leur aider à foumettre
Carthage. Ceux- ci refterent maîtres de la
côte jufqu'au cinquiéme fiécle , que les
Vandales s'en emparerent. Les Barbares
furent obligés dans la fuite de rendre leur
AOUST. 1755. 149
conquête aux Empereurs Romains , ou
pour mieux dire , aux Empereurs Grecs ,
qui poffederent cette côte , jufqu'à ce que
les Califes Sarrazins , fucceffeurs de Mahomet
envahirent dans le feptiéme fiécle
toute la partie feptentrionale de l'Afrique,
auquel tems l'Alger que nous connoiffons
devint la ville capitale de la Mauritanie .
Alger dépendit enfuite , premierement de
la ville de Conftantine , & fucceffivement
de Bugie , d'Hyppone , & enfin de Tremecen
, ou Telencin , jufqu'à l'incurfion
des Barbares Mahométans , qui diviferent
la côte de Barbarie en plufieurs royaumes ,
entre lefquels étoient Alger , Tunis & Tripoli
. Quelques fiécles après , la ville d'Alger
devint tributaire du Roi de Tunis ,
qui promit de lui laiffer , comme à une
République , la jouiffance de fes privileges.
L'an 1510 , Alger fe foumit par crainte
du Roi d'Espagne à un riche More ,
nommé Sélim Eutimi ; cependant quelques
années après , Ferdinand , Roi d'Efpagne ,
la prit , bâtit une forte citadelle fur la place
où eft à préfent le port , & y mit une
nombreuſe garnifon. Après la mort de
Ferdinand , les Algériens chercherent à fecouer
le joug des Efpagnols , & vers l'an
1516 ils appellerent à leur fecours le fameux
Pirate Barberouffe qui vint , maffa-
G iij
150 MERCURE DE FRANCE.
cra Eutimi , s'érigea lui - même en Roid'Alger
, & regna jufqu'en l'année 1517 ,
qu'il fut tué dans un combat. Les Algériens
élurent pour leur Roi Héreddin Barberouffe
fon frere ; mais comme il n'étoit
pas en état de faire tête à fes ennemis , &
fur tout aux Efpagnols , il eut recours à
la Porte , & rendit tributaire du Grand
Seigneur Alger , & une grande partie de
la côte de Barbarie .
Les Algériens enflés d'une telle protection
, en devinrent plus audacieux à pillerles
vaiffeaux Chrétiens ; l'on vit de jour
en jour accroître leur infolence. L'Empereur
Charlequint irrité de leurs pirateries,
vint affiéger Alger l'an 1 541 , avec cent
gros vaiffeaux , & dix- huit grandes galeres
qui portoient en tout vingt- deux mille
hommes : mais une tempête violente & un
ouragan terrible qui s'éleverent le 20 Octobre
, firent couler à fond tous les vaiffeaux
& quinze galeres , pendant que les
troupes de débarquement furent pourfuivies
dans leur retraite précipitée . La plus
grande partie fut paffée au fil de l'épée , &
l'Empereur lui -même eût bien de la peine
à regagner la Sicile avec une feule galere.
De ce moment , Alger devint une retraite
formidable de Pirates , & un nid de voleurs
. Sa marine augmenta , & les courfes
A O UST. 1755 15 !
de fes Barbares habitans , firent un grand
tort aux Chrétiens , principalement aux
habitans des Pays-Bas , fur- tout depuis
l'année 1590 que ceux - ci commencerent
à étendre leur commerce par le Détroit de
Gibraltar en Italie , & même jufqu'au Levant.
Enfin au commencement du dix-feptiéme
fiécle le mal devint fi grand que les
Etats Généraux fe déterminerent en 1612
à envoyer à Conftantinople , en qualité
d'Ambaſſadeur , le fieur Cornelius Hage
pour obtenir par un traité , à l'exemple des
autres nations , un commerce libre dans
toutes les provinces dépendantes de la Porte.
Cette Ambaffade eut un fuccès fi heureux
, que les Turcs dans le vingt & unié-.
me article du traité défendirent aux Algé
riens de jamais faire le moindre tort aux
vaiffeaux hollandois , fous quelque prétexte
que ce put être : Mais ceux - ci fe
conformerent mal à cette défenſe , foit
que l'autorité des Turcs fut affez peu refpectée
dans la Barbarie , foit que la Porte
ne pût donner affez de fecours à ceux
d'Alger & de Tunis contre les infultes des
Efpagnols établis à Oran : d'ailleurs , les
premiers repréfenterent que fi on les em →
pêchoit d'aller en courfe , il leur étoit abe
folument impoffible d'entretenir le nombre
G
iiij
152 MERCURE DE FRANCE .
néceſſaire de Janiffaires. La Porte fut donc
obligée de fermer les yeux fur leurs procé
dés , & ils continuerent d'attaquer indifféremment
amis & ennemis.
Cependant en 1617 , à la follicitation
de Cornelius Hage , la Porte renouvella la
défenfe faite aux Algériens , de prendre
les bâtimens hollandois ; mais ils continuerent
à les arrêter , & à s'emparer de
toutes les marchandiſes appartenantes aux
Efpagnols & aux Italiens ; & fur les plaintes
réitérées , en 1619 ils écrivirent aux
Etats Genéraux une lettre , dans laquelle
ils leurs faifoient connoître » qu'ils ne
pouvoient nullement ceffer de vifiter
leurs navires , & d'en enlever toutes les
" marchandiſes des Efpagnols & des Ita
» liens , mais qu'afin qu'ils n'en fouffrif
fent aucun tort , ils leurs promettoient
de leur en payer exactement le fret .
و و
-
Les Etats Généraux leur objecterent
que cette propofition étoit formellement
oppofée au traité fait en 1612 , avec le
Grand Seigneur , & ils les menacerent ,
s'ils refufoient plus long- tems de s'y conformer
, de les traiter en ennemis . En effet
en l'année 1619 leurs Hautes Puiffances
commencerent contre ces Corfaires des
hoftilités ouvertes.
Les Algériens , dans l'efpace de treize
A O UST. 1755. 153
mois,prirent aux Hollandois cent quarantetrois
vaiſſeaux , ceux-ci leur en prirent auffi
plufieurs ; & leur animofité étoit fi forte
contre ces Pirates , que tous ceux qu'ils
prenoient étoient incontinent jettés à la
mer ; mais les Hollandois virent bientôt
que la guerre ne conduifoit pas à leur objet
; ils firent de nouvelles propofitions
aufquelles les Algériens répondirent » que
» leurs Hautes Puiffances pouvoient en-
» voyer quelqu'un avec des vaiffeaux de
»guerre pour emmener les efclaves , &
qu'ils verroient alors que » leur paix
feroit une véritable paix , leur parole une
parole inviolable , & leurs affurances des
furetés. Cependant la fauffeté de cette promeffe
s'eft foutenue jufqu'à préfent.
39
Dans le mois de Juin 1622 , les Etats
Généraux envoyerent le fieur Pinacker
Profeffeur dans l'Univerfité de Groningue,
à Alger , où il arriva le 3 Septembre ; il
fit tant par fes négociations qu'il obtint
que la vifite des vaiffeaux hollandois cefferoit
, & que les prifonniers feroient mis
en liberté & afin d'ôter tout prétexte aux
Pirates , leurs Hautes Puiffances ordonnerent
que tous leurs vaiffeaux deftinés pour
le Détroit de Gibraltar ou pour le Levant ,
feroient munis d'un paffeport , qui déclareroit
que les Capitaines étoient vé-
,
:
»
Gy
154 MERCURE DE FRANCE.
و ر
ritablement Hollandois , & qu'ils avoient
» fait ferment que leurs vaiffeaux , auffi-
» bien que leur chargement , n'apparte-
» noient ni en entier ni en partie aux en-
» nemis du Grand Seigneur.
Leurs Hautes Puiffances publierent dans
la même année une défenfe aux vaiffeaux
marchands de ne plus fortir fans eſcorte.
Malgré ces précautions la paix fut encore
rompue par les Algériens , dont la puiffance
augmenta tellement , qu'en l'année
1659 ils mirent en mer , en différentes
efcadres , feize vaiffeaux de guerre de
vingt quatre à trente- fix piéces de canon ,
de quatre à cinq cens hommes d'équipage
, & deux galeres de vingt- deux à vingthuit
paires de rames , ayant à bord un pareil
nombre d'hommes ; alors les vaiffeaux
de guerre hollandois coururent eux - mêmes
rifque d'être enlevés avec les marchands
auxquels ils fervoient d'efcorte .
On avoit déja employé plufieurs moyens
pour détruire cette ville corfaire , & le fameux
Amiral Ruiter fut envoyé en 1655
pour brûler ces Barbarefques dans leur
port ; cependant ce projet échoua à cauſe
d'un trop grand calme , & c'eft alors que
ce grand Amiral dit , que celui qui voudroit
attaquer la ville ou le port d'Alger , devroit
avoir pour lui le foleil & la lune , le jour &
A O UST. 1755. 155
la nuit , le vent & le tems ; le vent favoiable
pour s'approcher de la ville & pour
s'en éloigner , le tems clair & ferein pour
découvrir l'entrée de la rade , ou au moins
un Pilote habile à qui la fituation des lieux
fut entierement connue fans compter
qu'il faudroit que les habitans de la ville
ignoraflent abfolument ce deffein , parce
que pour peu qu'ils fuffent fur leurs gardes
, il leur feroit facile d'empêcher l'entrée
des vaiffeaux dans leur port.
›
Cependant perfonne n'a attaqué ces
Corfaires avec plus d'avantage , perfonne
ne leur a fait plus de tort que le méme
Amiral Ruiter , & n'a fçu mieux les combattre.
Il les ferra de fi près , & jetta fi
fort l'allarme parmi eux ; que leurs foldats
refufoient de s'embarquer : deforte
qu'en l'année 1662 ils furent obligés de
demander le rétabliffement de la paix aux
mêmes conditions qu'ils venoient de la renouveller
avec les Anglois, c'est- à- dire que
»leurs armateurs, lorfqu'ils rencontreroient
» un vaiffeau Hollandois , feroient obligés
d'envoyer à fon bord deux hommes de leur
Ȏquipage pour demander amiablement s'il
» n'avoit pas des hommes ou des marchan-
» difes qui appartiendroient à leurs ennemis.
Cette ftipulation fut rejettée , &
ils furent fort heureux d'obtenir des Hol
Gvj
156 MERCURE DE FRANCE.
landois la paix le 16 Novembre 1662 fous
cette condition : Vaiffeau libre , marchandifes
libres , nulle vifite .
"
La ville d'Alger & fes châteaux étoient
alors garnis de fept cens quatre - vingtcinq
pieces de canon , dont toutes les bouches
étoient tournées vers la mer , & les
rénégats difoient fecrettement à l'Amiral
Ruiter , que fi les Etats Généraux vou-
» loient que la paix fut bien obſervée , ils
» ne devoient jamais laiffer fortir aucun
vaiffeau marchand fans efcorte , "qu'ils
» devoient avoir un bon nombre de vaif-
"feaux de guerre dans la Méditerranée , &
» les faire voir quelquefois fur la rade d'Alfous
prétexte de faire de l'eau , pour
tenir dans la crainte les ennemis , parce
» que fans cela les Algériens pourroient
facilement enfreindre les traités.
» ger ,
Dans la paix de 662 , la Régence d'Alger
ftipula deux ou trois articles pour prévenir
dans la fuite des tems toute occafion
de différens fâcheux : 1 ° . » Qu'il fe-
» roit défendu à tous les Hollandois de
tirer fur les vaiffeaux algériens qu'ils
» pourroient rencontrer. 2 °. Que les Etats
» Généraux feroient faire un fceau particulier
pour les paffeports de mer , qu'ils
l'enverroient au Conful d'Alger , qui
l'imprimeroit fur tous les pleins pouvoirs
» des Armateurs algériens , afin que ceux-
39
X
AOUST. 1755. 157
ci puffent conftater la vérité des paffe-
» ports , en confrontant le fceau des Hollandois
avec le leur. 3 ° . Que les Etats
» Généraux auroient feuls le droit d'accor-
» der les paffeports de mer.
Ceci eft d'autant plus remarquable que
l'Amiral Ruiter écrivit peu de tems après
aux Etats Généraux , que les Hambour
geois avoient des correfpondans à Amfterdam
, qui pour de l'argent faifoient ferment
que les vaiffeaux appartenoient à des
négocians de cette ville , & qu'il avoit auffi
découvert que plufieurs Confuls ne faifoient
nul fcrupule de délivrer des paſſeports
à des Capitaines de vaiffeaux étrangers
.
Quoiqu'il en foit , la paix ne
ne dura
pas
long- tems ; car dès l'année fuivante 1663 ,
les Algériens vifiterent de nouveau quelques
vaiffeaux hollandois , ils rompirent
par conféquent le traité , & enleverent
diverfes marchandifes , fous le prétexte
qu'elles appartenoient à leurs ennemis , &
que la ratification du traité des Etats Géneraux
, ainfi que le payement de la rançon
des Efclaves hollandois , avoit tardé
trop long tems .
La guerre recommença donc encore
une fois , & l'Amiral Tromp prit le 10
Janvier 1664 deux vaiffeaux algériens
+18 MERCURE DE FRANCE.
qui emmenoient deux prifes avec eux.
Cette perte fit un fi grand tort à ces Pirates
qu'ils promirent de » rendre toutes
» les marchandifes qu'ils avoient enlevées
» fur mer , d'exécuter à l'avenir religieufement
le traité , & même de rompre la
"
paix avec les Anglois , fi les Etats Gé-
» néraux étoient bien difpofés à la faire
» avec eux . Leurs Hautes Puiffances ,
bien loin de prêter l'oreille à ces propoftions
captieufes , propoferent à la France ,
à l'Efpagne & à l'Angleterre de fe joindre
à eux pour envoyer une flotte qui pourfuivroit
par- tour ces Barbares , bloqueroit
leurs ports , & empêcheroit abfolument
leurs croifieres & leurs pirateries , fans
jamais entendre à aucune propofition de
paix de leurs part , mais aucune de ces
trois Puiffances ne voulut s'y prêter ; cependant
les Hollandois envoyerent l'Amiral
Ruiter avec une flotte de douze vaiffeaux
de guerre dans la Méditerranée , &
à Alger pour hâter la conclufion du traité
avec la Régence ; mais les Algériens le
retinrent long- tems fans fujet , & l'amuferent
fous des prétextes frivoles ; deſorte
qu'il fe vit obligé de leur déclarer la guerre
par ordre de leurs Hautes Puiffances.
On donnera lafuite dans le Mercure du
mois prochain.
Fermer
Résumé : Histoire abrégée des guerres des Algériens avec les Hollandois, traduite de l'Allemand, par M. Radix de Sainte-Foy. 1755.
Le texte 'Histoire abrégée des guerres des Algériens avec les Hollandois' décrit les conflits entre les Algériens et les Hollandais, en situant les événements dans un contexte historique riche. Alger et la côte de Barbarie ont été successivement peuplées par les Égyptiens, les Phéniciens, les Carthaginois, les Romains, les Vandales, les Byzantins, et enfin les Arabes musulmans. Alger est devenue la capitale de la Mauritaine sous les Califes Sarrazins. Au XVIe siècle, Alger est passée sous la domination espagnole avant de se libérer avec l'aide du pirate Barberousse. Sous la protection de l'Empire ottoman, les Algériens ont intensifié leurs attaques contre les navires chrétiens, notamment ceux des Pays-Bas. En 1612, les États Généraux des Provinces-Unies ont envoyé un ambassadeur à Constantinople pour obtenir un traité garantissant la sécurité de leurs navires. Cependant, les Algériens ont continué leurs attaques, menant à des hostilités ouvertes en 1619. Les conflits ont culminé avec des prises de navires des deux côtés. En 1622, un accord a été négocié pour cesser les visites des navires hollandais et libérer les prisonniers. Malgré des précautions, la paix a été rompue à plusieurs reprises. En 1659, la puissance navale algérienne a atteint son apogée, forçant les Hollandais à renforcer leur escorte. L'amiral Ruiter a tenté de détruire Alger en 1655, mais sans succès. En 1662, une paix a été conclue avec des conditions strictes pour éviter les différends futurs. Cependant, la paix n'a pas duré, et les Algériens ont repris leurs attaques en 1663. La guerre a repris, et l'amiral Tromp a capturé des navires algériens en 1664. Les Algériens ont proposé de rendre les marchandises et de respecter le traité, mais les Hollandais ont refusé, préférant une alliance avec d'autres puissances pour contrer les pirates. Par ailleurs, les Algériens ont retenu des individus pendant une longue période sans motif valable, en utilisant des prétextes futiles. Cette situation a conduit à une déclaration de guerre par ordre des autorités supérieures de la partie retenue.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
7
p. 202
PAYS-BAS.
Début :
Il fut décidé le 25, dans l'assemblée des Etats Généraux, que cette [...]
Mots clefs :
La Haye, États généraux , Décisions, Neutralité, Guerre franco-anglaise
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : PAYS-BAS.
PAYS- BAS.
DE LA HAYE , le 28 May.
Il fut décidé le 25 , dans l'affemblée des Etats
Généraux , que cette République obferveroit une
exacte neutralité dans la guerre qui s'eſt allumée
entre la France & la Grande- Bretagne.
DE LA HAYE , le 28 May.
Il fut décidé le 25 , dans l'affemblée des Etats
Généraux , que cette République obferveroit une
exacte neutralité dans la guerre qui s'eſt allumée
entre la France & la Grande- Bretagne.
Fermer
8
p. 202-204
PAYS-BAS.
Début :
La Réponse que M. le Comte d'Affry, a remise le 14 du mois dernier aux [...]
Mots clefs :
La Haye, Comte d'Affry, États généraux , Neutralité, Impératrice Reine de Hongrie et Bohême
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : PAYS-BAS.
PAYS- BAS.
DE LA HAYE , le 16 Juillet .
La Réponse que M. le Comte d'Affry , a
remife le 14 du mois dernier aux Etats Géné
taux , fur leur réfolution du 25 Mai , a été
AOUST. 1756. 203
rendue publique . Elle eft conçue en ces termes :
» HAUTS ET PUISSANS SEIGNEURS , la réfolu-
» tion que les Etats Généraux des Provinces-
» Unies ont prife , &c , a confirmé S. M. dans
>> l'opinion qu'Elle avoit déja de la fageffe & de
l'équité de leurs délibérations . Le Roi a vu
» avec plaisir , dans cette réfolution , da Décla
» ration que les Etats Généraux ont faite , que
» comme Leurs Hautes Puiffances n'ont pris juf-
» qu'à préfent aucune part , ni aux troubles &
» différends touchant les Poffeffions Américaines
ni à leurs fuites , & ne s'en font mêlées ni direc-
» tement ni indirectement ; qu ' Elles n'ont auffi au-
» cunement intention d'y prendre part , ni aux fuites
qui en pourront résulter , mais qu'Elles ont au
» contraire résolu d'obferver à cet égard une exacte
» neutralité ; le tout , fans préjudicier aux Al-
» liances que la République a contractées , aux-
» quelles L. H. P. ne prétendent déroger. S. M.
s pour témoigner aux Etats Généraux le gré
» qu'Elle leur fçait de la conduite qu'ils ont
» tenue dans cette occafion , & pour leur donner
» une nouvelle preuve du véritable intérêt qu'-
» Elle prend à leur repos & à leur fûreté , leur
» déclare de fon côté , de la maniere la plus précife
, que le territoire de la République fera à
» l'abri de toutes les menaces & infultes de la
» part des forces de S. M. Quant aux Pays- Bas
» Autrichiens , le Roi renouvelle volontiers aux
>> Provinces- Unies les affurances qu'il a déja don-
» nées à cet égard à l'Impératrice Reine de Hon-
>> grie & de Bohême , par l'Acte ou Conventions
» de Neutralité , qui a été figné à Verfailles le
» premier Mai dernier , & dont S. M. a fait re-
>> mettre Copie à L. H. P. Le Roi contri&ta di-
» rectement avec Elles un femblable engage
I vjs
204 MERCURE DE FRANCE.
» ment en 1733 , parce que S. M. étant alors en
» guerre avec le Souverain des Pays - Bas Autri-
» chiens , toute correfpondance entre Elle & ce
» Prince étoit interrompue . Mais le Roi vivant
» heureulement dans la plus parfaite intelligence
» avec l'Impératrice Reine de Hongrie & de Bo-
» héme , & voulant refferier de plus en plus ,
» ( comme il vient de le faire , ) les liens de l'a-
» mitié & de l'alliance , qui les réuniffent dans
un fyltême uniforme de defirs & de vues pou
» le repos & le bonheur de l'Europe , c'étoit
» avec S. M. Imp . qu'il convenoit de tranfiger fur
» le fort d'un pays qui lui appartient . Cependant
» un des principaux motifs qui a déterminé le
» Roi à ftipuler expreffément la Neutralité des
» Pays - Bas Autrichiens , & qui lui a été commun
» avec l'impératrice Reine , a été de procurer
» aux Provinces Unies la fûreté qu'elles défi-
» roient avec raifon , par rapport à leur territoire
& à leur voifinage . Le Roi juftifiera
» toujours , par les fentimens pour les Etats
» Généraux , la confiance qu'ils continuent de
» lui témoigner , & S. M. profitera de toutes les
>> occafions qui la mettront à portée de leur
» marquer fon amitié fincere , & fa conftante
» difpofition à leur en faire éprouver les effets les
» plus utiles & les plus agréables » . •
La femme du nommé Jacob- Van- Hulft accoucha
le 8 de trois fils , dont la Princeffe Gouvernante
a été mareine , & dont l'aîné a été nom
mé Anne.
DE LA HAYE , le 16 Juillet .
La Réponse que M. le Comte d'Affry , a
remife le 14 du mois dernier aux Etats Géné
taux , fur leur réfolution du 25 Mai , a été
AOUST. 1756. 203
rendue publique . Elle eft conçue en ces termes :
» HAUTS ET PUISSANS SEIGNEURS , la réfolu-
» tion que les Etats Généraux des Provinces-
» Unies ont prife , &c , a confirmé S. M. dans
>> l'opinion qu'Elle avoit déja de la fageffe & de
l'équité de leurs délibérations . Le Roi a vu
» avec plaisir , dans cette réfolution , da Décla
» ration que les Etats Généraux ont faite , que
» comme Leurs Hautes Puiffances n'ont pris juf-
» qu'à préfent aucune part , ni aux troubles &
» différends touchant les Poffeffions Américaines
ni à leurs fuites , & ne s'en font mêlées ni direc-
» tement ni indirectement ; qu ' Elles n'ont auffi au-
» cunement intention d'y prendre part , ni aux fuites
qui en pourront résulter , mais qu'Elles ont au
» contraire résolu d'obferver à cet égard une exacte
» neutralité ; le tout , fans préjudicier aux Al-
» liances que la République a contractées , aux-
» quelles L. H. P. ne prétendent déroger. S. M.
s pour témoigner aux Etats Généraux le gré
» qu'Elle leur fçait de la conduite qu'ils ont
» tenue dans cette occafion , & pour leur donner
» une nouvelle preuve du véritable intérêt qu'-
» Elle prend à leur repos & à leur fûreté , leur
» déclare de fon côté , de la maniere la plus précife
, que le territoire de la République fera à
» l'abri de toutes les menaces & infultes de la
» part des forces de S. M. Quant aux Pays- Bas
» Autrichiens , le Roi renouvelle volontiers aux
>> Provinces- Unies les affurances qu'il a déja don-
» nées à cet égard à l'Impératrice Reine de Hon-
>> grie & de Bohême , par l'Acte ou Conventions
» de Neutralité , qui a été figné à Verfailles le
» premier Mai dernier , & dont S. M. a fait re-
>> mettre Copie à L. H. P. Le Roi contri&ta di-
» rectement avec Elles un femblable engage
I vjs
204 MERCURE DE FRANCE.
» ment en 1733 , parce que S. M. étant alors en
» guerre avec le Souverain des Pays - Bas Autri-
» chiens , toute correfpondance entre Elle & ce
» Prince étoit interrompue . Mais le Roi vivant
» heureulement dans la plus parfaite intelligence
» avec l'Impératrice Reine de Hongrie & de Bo-
» héme , & voulant refferier de plus en plus ,
» ( comme il vient de le faire , ) les liens de l'a-
» mitié & de l'alliance , qui les réuniffent dans
un fyltême uniforme de defirs & de vues pou
» le repos & le bonheur de l'Europe , c'étoit
» avec S. M. Imp . qu'il convenoit de tranfiger fur
» le fort d'un pays qui lui appartient . Cependant
» un des principaux motifs qui a déterminé le
» Roi à ftipuler expreffément la Neutralité des
» Pays - Bas Autrichiens , & qui lui a été commun
» avec l'impératrice Reine , a été de procurer
» aux Provinces Unies la fûreté qu'elles défi-
» roient avec raifon , par rapport à leur territoire
& à leur voifinage . Le Roi juftifiera
» toujours , par les fentimens pour les Etats
» Généraux , la confiance qu'ils continuent de
» lui témoigner , & S. M. profitera de toutes les
>> occafions qui la mettront à portée de leur
» marquer fon amitié fincere , & fa conftante
» difpofition à leur en faire éprouver les effets les
» plus utiles & les plus agréables » . •
La femme du nommé Jacob- Van- Hulft accoucha
le 8 de trois fils , dont la Princeffe Gouvernante
a été mareine , & dont l'aîné a été nom
mé Anne.
Fermer
Résumé : PAYS-BAS.
Le 16 juillet 1756, le Comte d'Affry a rendu publique la réponse du roi de France aux États Généraux des Provinces-Unies. Cette réponse approuve la neutralité des Provinces-Unies concernant les troubles américains. Le roi assure la protection du territoire des Provinces-Unies contre toute menace française. Il renouvelle également les assurances de neutralité envers l'impératrice Reine de Hongrie et de Bohême, conformément à l'Acte de Neutralité signé à Versailles le 1er mai précédent. Le roi exprime son désir de renforcer les liens d'amitié et d'alliance avec l'impératrice pour la stabilité de l'Europe. La neutralité des Pays-Bas autrichiens vise à garantir la sécurité des Provinces-Unies. Le roi réitère sa confiance et son soutien aux États Généraux. Par ailleurs, la femme de Jacob-Van-Hulft a donné naissance à trois fils le 8 août, dont l'aîné a été nommé Anne, avec la princesse gouvernante comme marraine.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
9
p. 196-201
PAYS-BAS.
Début :
Le sieur de Kauderbach, Ministre Résident du Roi de Pologne Electeur de [...]
Mots clefs :
La Haye, Sieur Kauderbach, États généraux , Mémoire, Invasion, Electorat de Saxe, Seigneurs, La Reine, Traité de neutralité, Amsterdam, Tempête, Naufrages, Bruxelles, Bataille, Prussiens, Croates
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : PAYS-BAS.
PAYS- BAS.
DE LA HAYE , le 8 Octobre.
Le fieur de Kauderbach , Miniftre Réſident da
Roi de Pologne Electeur de Saxe auprès des
Etats Généraux , leur a préfenté le 30 du mos
dernier le Mémoire fuivant .
« L'Invafion de l'Electorat de Saxe par les trou
»pes Pruffiennes eft un de ces attentats contre les
Loix refpectables des Nations , qui réclame de
»lui-même les fecours de toutes les Puiffances in
téreflées à conferver leur liberté & leur indépen-
>> dance.
» Le Roi , mon augufte Maître , a vu fes Etats
Héréditaires envahis dans le fein de la paix la
plus profonde , quoique S. M. ait évité avec
foin toutes les démarches qui auroient pa don
L
NOVEMBRE
. 1756.
197 . »ner la moindre ombre d'inquiétude
à fes voifins." » Dès les premieres
lueurs de méfintelligence >>entre les Cours de Vienne & de Berlin , S. M. a enjoint expreffément
à fes Miniftres d'annoncer
a toutes les Cours de L'Europe , qu'Elle étoit
d'ob-"
»refolue , dans les conjectures
préfentes , d'oc
»Terver la plus exacte neutralité. 251
297708
» Le fimple expofe des faits fuffira , pour dé- montrer à Vos Hautes Puiffances
, à quels ex- »ces on s'eft porté contre les Etats Héréditaires
du Roi , & de quelle importance
il eft pour tou- tes les Puiflances
d'arrêter un torrent , qui peut » les entraîner
elles- mêmes dans fa courfe . » Sa Majefté , fur le compte que je lui ai rendu »des premieres
impreffions
qu'a faites dans l'Etat »de V. H, P. l'entrée hoftile du Roi de Pruffe dans »fon Electorat , a reconny avec fenfibilité les fen- ntimens de l'ancienne
& conftante
amitié , qui
»lie le Roi avec votre République
. » Vous repréfenter
, Hauts & Puiffans
Seiun
Etat libre , tranquille
& neutre , en- »gneurs , yahi par un ennemi qui fe couvre des dehors de »l'amitié
, qui fans alléguer
le moindre
grief & la moindre
prétention
, mais fondé uniquement »fur la convenance
, s'empare
à main armée da toutes les Villes , & même de la Capitale
, dé- mande
les Places fortes comme Wittemberg
,
>>en fortifie d'autres comme Torgau , ce n'eft que »crayonner
foiblement
l'oppreffion
fous laquelle »gémiffent
les fideles Sujets de Sa Majefte, Les »Bourgeois
défarmés
, les Magiftrats
enlevés pour » fervir de garans des contributions
injuftes & enor- mes en vivres & en fourrages
, les caifles faifies » les revenus
de l'Electorat
confifqués
, les Arfe-
»naux de Drefde, de Léipfick, de Weiffenfels
& de »Zeitz , forcés, l'artillerie
& les armes pillées &
tij
198 MERCURE DE FRANCE.
tranfportées à Magdebourg , tous ces procédés
n'étoient qu'un préliminaire des traitemens
inouis qu'alloit effuyer une Reine , que les vertus
devoient rendre refpectable à fes ennemis
»mêmes. C'eſt d'entre les bras facrés de certe
Augufte Princeffe , qu'ont été enlevées avec
»menace & violence les Archives de l'Etat
malgré la fécurité fous laquelle S. M. croyoit
pouvoir vivre à l'abri des Loix divines & humaines
, & malgré les affurances réitérées qui lui
»avoient été données de la part du Roi de Pruffe ,
»que non feulement fa perfonne & fa réfidence
feroient en fûreté , mais même que la Garniſon
Pruffienne feroit fous fes ordres.
Cette Augufte & tendre Mère de fes fideles
» Sujets , reftés à Dreſde par un facrifice qu'Elle
»faifoit au bonheur des Saxons , comptoit du ſein
»du tumulte régir en fécurité les Etats de fon Augufte
Epoux ; que des foins également impor
tans avoient fait voler à la tête de fon armée ,
pour défendre fon honneur outragé , & rendre
au zele & à l'amour de fes peuples , ce qu'ils
Davoient lieu d'attendre de la valeur & de la fermeté
d'un Prince fi magnanime. Cette Princeffe
❤a vu ôter toute activité au Conſeil Privé , & fubftituer
au légitime Gouvernement un Directoire
arbitraire , qui ne connoît d'autre droit que fa
propre volonté.
Tels font , Hauts & Puiffans Seigneurs , les
premiers exploits d'un Prince , qui annonce
qu'il n'entreprend la guerre uniquement que
pour la défenfe de la liberté du Corps Germanique
, & pour la protection de la Religion Proteftante
, à laquelle il porte un coup d'autant
plus funefte , qu'il commence par écraſer ce même
Etat à qui cette Religion doit ſon établife,
10
1
1
။
NOVEMBRE. 1756: 199
>>ment & la confervation de fes droits les plus précieux
, en même temps qu'il enfreint toutes les
Loix refpectables , qui font l'union du Corps
Germanique , fous prétexte d'une défenfe , dontl'Empire
n'a befoin que contre lui -même.
Un Traité folemnel de Neutralité , offert par
»Sa Majefté , toutes les fûretés compatibles avec fa
>>fouveraineté , n'ont pu arrêter les projets formés
d'envahir & d'écrafer la Saxe. Le Roi , retiré
» dans ſon camp , n'a dû conſulter que fon honneur
& le zele de fes Sujets , pour rejetter , comme
elles le méritoient , les propofitions énor-
>>mes & inouies qu'on lui a faites , d'abandonner"
»durant cette guerre au Roi de Pruffe l'adminiftra-
»tion de ſes États & le commandement de fon ar
» mée.
» La cauſe de la Saxe eft commune à toutes les
Puiffances , puifque fon fort leur annonce celui '
» qu'elles doivent s'attendre d'éprouver , dès que
le Droit de Gens & la foi des Traités ne font plus
wun frein refpecté .
» Vos Hautes Puiffances verront , par la Copie
ci- jointe de la Déclaration que le Roi a fait publier
dans fon camp , que le Roi de Prufſe , en
» proteftant de n'être entré que comme ami en
» Saxe , n'exige pas moins que l'entier facrifice de
cet Electorat que fes prétentions énormes ont
wobligé Sa Majefté de déclarer à ce Prince
squ'Elle eft réfolue de défendre la jufte caufe jufqu'à
la derniere goutte de fon fang , plutôt que
d'accepter des conditions auffi odieufes & auffi
injurieufes à fa gloire.
» Dans la feconde annexe , V. H. P. remarqueront
que le Roi de Pruffe , dans l'expofé de:
fes motifs , qu'il a fait publier fous les yeux d'un '
Prince dont il fe dit ami , ne daigne pas feule--
Iiy
200 MERCURE DE FRANCE.
»ment alléguer de prétexte , pour colorer l'ufur-
»pation du territoire & des revenus de Sa Majeſté .
» Dans ces circonstances , le Roi attend de tou-
»tes les Puiffances , à qui l'honneur eft en recom-
»mandation , & en particulier de V. H. Puiffances
qui ont été de tout temps fi jaloufes de leur
liberté & de leur indépendance , qu'Eiles
»prêteront à Sa Majefté , par l'emploi de leurs
»bons offices & par d'autres moyens plus effica
ces , les fecours que tout Etat doit pour fon pro-
» pre intérêt à un autre Etat opprimé injuftement ,
quand même il ne feroit lié par aucun Traité. »
D'AMSTERDAM , le 11 Octobre.
On effuya le 7 de ce mois fur ces côtes une
affreufe tempête. Elle a caufé un grand nom
bre de naufrages. Quelques Vaiffeaux , entre
Jefquels on compte un Vaiffeau de guerre de
la République , & un Vaiffeau de la Compagnie
des Indes Orientales , ont péri au Texel. Quantité
d'autres ont été jettés fur le fable , ou pouffes
en pleine mer; & l'on n'a aucune nouvelle de
plufieurs de ces derniers.
DE BRUXELLES , le 16.Octobre.
Depuis l'arrivée du Courier , par lequel on a
reça la nouvelle de la bataille donnée en Boheme
le premier de ce mois , on a appris qu'un Détachement
confidérable de Pruffiens ayant paffé
l'Elbe pour enlever des fourrages fur la droite de
cette riviere , il a été attaqué au retour par un
corps de Croates ; que les ennemis ont eu près
de cinq cens hommes tués en cette occafion ; que
les Croates leur ont enlevé foixante - quatorze
NOVEMBRE . 1756. 201
mille rations de fourrage , & que le pont fur lequel
les Pruffiens avoient paffé la riviere , a été
brûlé.
DE LA HAYE , le 8 Octobre.
Le fieur de Kauderbach , Miniftre Réſident da
Roi de Pologne Electeur de Saxe auprès des
Etats Généraux , leur a préfenté le 30 du mos
dernier le Mémoire fuivant .
« L'Invafion de l'Electorat de Saxe par les trou
»pes Pruffiennes eft un de ces attentats contre les
Loix refpectables des Nations , qui réclame de
»lui-même les fecours de toutes les Puiffances in
téreflées à conferver leur liberté & leur indépen-
>> dance.
» Le Roi , mon augufte Maître , a vu fes Etats
Héréditaires envahis dans le fein de la paix la
plus profonde , quoique S. M. ait évité avec
foin toutes les démarches qui auroient pa don
L
NOVEMBRE
. 1756.
197 . »ner la moindre ombre d'inquiétude
à fes voifins." » Dès les premieres
lueurs de méfintelligence >>entre les Cours de Vienne & de Berlin , S. M. a enjoint expreffément
à fes Miniftres d'annoncer
a toutes les Cours de L'Europe , qu'Elle étoit
d'ob-"
»refolue , dans les conjectures
préfentes , d'oc
»Terver la plus exacte neutralité. 251
297708
» Le fimple expofe des faits fuffira , pour dé- montrer à Vos Hautes Puiffances
, à quels ex- »ces on s'eft porté contre les Etats Héréditaires
du Roi , & de quelle importance
il eft pour tou- tes les Puiflances
d'arrêter un torrent , qui peut » les entraîner
elles- mêmes dans fa courfe . » Sa Majefté , fur le compte que je lui ai rendu »des premieres
impreffions
qu'a faites dans l'Etat »de V. H, P. l'entrée hoftile du Roi de Pruffe dans »fon Electorat , a reconny avec fenfibilité les fen- ntimens de l'ancienne
& conftante
amitié , qui
»lie le Roi avec votre République
. » Vous repréfenter
, Hauts & Puiffans
Seiun
Etat libre , tranquille
& neutre , en- »gneurs , yahi par un ennemi qui fe couvre des dehors de »l'amitié
, qui fans alléguer
le moindre
grief & la moindre
prétention
, mais fondé uniquement »fur la convenance
, s'empare
à main armée da toutes les Villes , & même de la Capitale
, dé- mande
les Places fortes comme Wittemberg
,
>>en fortifie d'autres comme Torgau , ce n'eft que »crayonner
foiblement
l'oppreffion
fous laquelle »gémiffent
les fideles Sujets de Sa Majefte, Les »Bourgeois
défarmés
, les Magiftrats
enlevés pour » fervir de garans des contributions
injuftes & enor- mes en vivres & en fourrages
, les caifles faifies » les revenus
de l'Electorat
confifqués
, les Arfe-
»naux de Drefde, de Léipfick, de Weiffenfels
& de »Zeitz , forcés, l'artillerie
& les armes pillées &
tij
198 MERCURE DE FRANCE.
tranfportées à Magdebourg , tous ces procédés
n'étoient qu'un préliminaire des traitemens
inouis qu'alloit effuyer une Reine , que les vertus
devoient rendre refpectable à fes ennemis
»mêmes. C'eſt d'entre les bras facrés de certe
Augufte Princeffe , qu'ont été enlevées avec
»menace & violence les Archives de l'Etat
malgré la fécurité fous laquelle S. M. croyoit
pouvoir vivre à l'abri des Loix divines & humaines
, & malgré les affurances réitérées qui lui
»avoient été données de la part du Roi de Pruffe ,
»que non feulement fa perfonne & fa réfidence
feroient en fûreté , mais même que la Garniſon
Pruffienne feroit fous fes ordres.
Cette Augufte & tendre Mère de fes fideles
» Sujets , reftés à Dreſde par un facrifice qu'Elle
»faifoit au bonheur des Saxons , comptoit du ſein
»du tumulte régir en fécurité les Etats de fon Augufte
Epoux ; que des foins également impor
tans avoient fait voler à la tête de fon armée ,
pour défendre fon honneur outragé , & rendre
au zele & à l'amour de fes peuples , ce qu'ils
Davoient lieu d'attendre de la valeur & de la fermeté
d'un Prince fi magnanime. Cette Princeffe
❤a vu ôter toute activité au Conſeil Privé , & fubftituer
au légitime Gouvernement un Directoire
arbitraire , qui ne connoît d'autre droit que fa
propre volonté.
Tels font , Hauts & Puiffans Seigneurs , les
premiers exploits d'un Prince , qui annonce
qu'il n'entreprend la guerre uniquement que
pour la défenfe de la liberté du Corps Germanique
, & pour la protection de la Religion Proteftante
, à laquelle il porte un coup d'autant
plus funefte , qu'il commence par écraſer ce même
Etat à qui cette Religion doit ſon établife,
10
1
1
။
NOVEMBRE. 1756: 199
>>ment & la confervation de fes droits les plus précieux
, en même temps qu'il enfreint toutes les
Loix refpectables , qui font l'union du Corps
Germanique , fous prétexte d'une défenfe , dontl'Empire
n'a befoin que contre lui -même.
Un Traité folemnel de Neutralité , offert par
»Sa Majefté , toutes les fûretés compatibles avec fa
>>fouveraineté , n'ont pu arrêter les projets formés
d'envahir & d'écrafer la Saxe. Le Roi , retiré
» dans ſon camp , n'a dû conſulter que fon honneur
& le zele de fes Sujets , pour rejetter , comme
elles le méritoient , les propofitions énor-
>>mes & inouies qu'on lui a faites , d'abandonner"
»durant cette guerre au Roi de Pruffe l'adminiftra-
»tion de ſes États & le commandement de fon ar
» mée.
» La cauſe de la Saxe eft commune à toutes les
Puiffances , puifque fon fort leur annonce celui '
» qu'elles doivent s'attendre d'éprouver , dès que
le Droit de Gens & la foi des Traités ne font plus
wun frein refpecté .
» Vos Hautes Puiffances verront , par la Copie
ci- jointe de la Déclaration que le Roi a fait publier
dans fon camp , que le Roi de Prufſe , en
» proteftant de n'être entré que comme ami en
» Saxe , n'exige pas moins que l'entier facrifice de
cet Electorat que fes prétentions énormes ont
wobligé Sa Majefté de déclarer à ce Prince
squ'Elle eft réfolue de défendre la jufte caufe jufqu'à
la derniere goutte de fon fang , plutôt que
d'accepter des conditions auffi odieufes & auffi
injurieufes à fa gloire.
» Dans la feconde annexe , V. H. P. remarqueront
que le Roi de Pruffe , dans l'expofé de:
fes motifs , qu'il a fait publier fous les yeux d'un '
Prince dont il fe dit ami , ne daigne pas feule--
Iiy
200 MERCURE DE FRANCE.
»ment alléguer de prétexte , pour colorer l'ufur-
»pation du territoire & des revenus de Sa Majeſté .
» Dans ces circonstances , le Roi attend de tou-
»tes les Puiffances , à qui l'honneur eft en recom-
»mandation , & en particulier de V. H. Puiffances
qui ont été de tout temps fi jaloufes de leur
liberté & de leur indépendance , qu'Eiles
»prêteront à Sa Majefté , par l'emploi de leurs
»bons offices & par d'autres moyens plus effica
ces , les fecours que tout Etat doit pour fon pro-
» pre intérêt à un autre Etat opprimé injuftement ,
quand même il ne feroit lié par aucun Traité. »
D'AMSTERDAM , le 11 Octobre.
On effuya le 7 de ce mois fur ces côtes une
affreufe tempête. Elle a caufé un grand nom
bre de naufrages. Quelques Vaiffeaux , entre
Jefquels on compte un Vaiffeau de guerre de
la République , & un Vaiffeau de la Compagnie
des Indes Orientales , ont péri au Texel. Quantité
d'autres ont été jettés fur le fable , ou pouffes
en pleine mer; & l'on n'a aucune nouvelle de
plufieurs de ces derniers.
DE BRUXELLES , le 16.Octobre.
Depuis l'arrivée du Courier , par lequel on a
reça la nouvelle de la bataille donnée en Boheme
le premier de ce mois , on a appris qu'un Détachement
confidérable de Pruffiens ayant paffé
l'Elbe pour enlever des fourrages fur la droite de
cette riviere , il a été attaqué au retour par un
corps de Croates ; que les ennemis ont eu près
de cinq cens hommes tués en cette occafion ; que
les Croates leur ont enlevé foixante - quatorze
NOVEMBRE . 1756. 201
mille rations de fourrage , & que le pont fur lequel
les Pruffiens avoient paffé la riviere , a été
brûlé.
Fermer
Résumé : PAYS-BAS.
Le 8 octobre 1756, le ministre résident du roi de Pologne et électeur de Saxe auprès des États Généraux des Pays-Bas a présenté un mémoire relatant l'invasion de l'Électorat de Saxe par les troupes prussiennes. Cette invasion est qualifiée d'atteinte aux lois internationales, justifiant l'intervention des puissances souhaitant préserver leur liberté et indépendance. Le roi de Saxe, bien qu'ayant tenté de maintenir la neutralité, a vu ses États héréditaires envahis sans provocation. Le mémoire met en lumière les violences commises par les Prussiens, incluant l'occupation de villes, la fortification de places fortes et la confiscation des revenus de l'Électorat. La reine de Saxe a été particulièrement affectée, avec les archives de l'État saisies malgré les garanties de sécurité offertes par le roi de Prusse. Un directoire arbitraire a été imposé, remplaçant le gouvernement légitime. Le roi de Saxe a refusé les propositions prussiennes de renoncer à l'administration de ses États et au commandement de son armée. Il appelle les puissances européennes à soutenir la Saxe, affirmant que la défense de cet État est cruciale pour toutes les puissances, car elle protège le droit des gens et la fidélité des traités. Le roi de Prusse, malgré ses déclarations d'amitié, exige la capitulation totale de l'Électorat, ce que le roi de Saxe refuse, prêt à défendre sa cause jusqu'au bout.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
10
p. *201-201
De la Haye le 5 Mars.
Début :
Le 26 du mois dernier les Etats Genéraux furent assemblés pour prendre [...]
Mots clefs :
États généraux , Armements, Vaisseaux, Anglais
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : De la Haye le 5 Mars.
De la Haye les Mars.
Le 26 du mois dernier les Etats Genéraux furrent
affemblés pour prendre une dernière éfolution
au ſujet de l'armement des vingt- cing Vaif
feau de Guerre , & cet armement fut décidé . Les
Anglois ont levé le mafque en déclarant , par une
délibération folemnelle , vingt-fept de nos Vailfeaux
de bonne prife, par la feule raiſon que tou-
» tes les Marchandifes dont ils font chargés doiventêtre
prefumées appartenir au Roi de France,
>> à fes Vallaux & c. & que de cette manière ou
» d'autres , elles font fujettes à confifcation, »
Le 26 du mois dernier les Etats Genéraux furrent
affemblés pour prendre une dernière éfolution
au ſujet de l'armement des vingt- cing Vaif
feau de Guerre , & cet armement fut décidé . Les
Anglois ont levé le mafque en déclarant , par une
délibération folemnelle , vingt-fept de nos Vailfeaux
de bonne prife, par la feule raiſon que tou-
» tes les Marchandifes dont ils font chargés doiventêtre
prefumées appartenir au Roi de France,
>> à fes Vallaux & c. & que de cette manière ou
» d'autres , elles font fujettes à confifcation, »
Fermer
Résumé : De la Haye le 5 Mars.
Le 26 du mois précédent, les États Généraux ont décidé d'armer vingt-cinq vaisseaux de guerre. En réponse, les Anglais ont confisqué vingt-sept de nos vaisseaux, justifiant cette mesure par l'appartenance présumée des marchands au Roi de France.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
11
p. 205-206
DE LONDRES, le 15 Mars.
Début :
Notre Ministère a chargé le Général York de proposer aux Etats Généraux un [...]
Mots clefs :
Ministère, États généraux , Martinique, Échec, Expédition, Gouverneur, Corsaires , New York, Marchandises, Attaque, Maladies, Actions, Banque
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DE LONDRES, le 15 Mars.
DE LONDRES , le 15 Mars.
Notre Miniftère a chargé le Général York de
propofer aux Etats Généraux un nouveau traité
de commerce , pour mettre les intérêts des deux
Puiffances à l'abri de toute conteftation . Mais on
doute que les Hollandois fe prennent à ce piége.
Le 6 de ce mois la Cour a reçu des nouvelles
du mauvais fuccès de l'expédition tentée contre
la Martinique. Le 16 Janvier les Troupes débarquérent
à la pointe des Négres , y pafférent la
nuit & fe rembarquérent le lendemain au foir.
Le jour fuivant il fut décidé dans un Confeil de
guerre d'atraquer le Fort Saint - Pierre. En conféquence
le 19 au matin la Flotte entra dans la
baye de ce Fort. L'entreprife parut trop périlleufe,
& l'on propofa de pafler à la Guadeloupe.
Le 24 , on débarqua à Baffeterre . Cette Ville
étoit abandonnée : les habitans s'étoient retirés
dans les montagnes avec leur Gouverneur & leurs
Négres armés.
106 MERCURE DE FRANCE.
Nos Corfaires ont arrêté & pillé à la hauteur
de Douvres un Navire Eſpagnol nommé la Maria
Clementina.
On mande de la nouvelle York , que , dans le
courant du mois de Novembre dernier, une Fré-
-gate Françoiſe a brulé ou coulé à fond fur les
côtes de cette Province quatorze Navires Anglois
chargés de marchandifes pour divers Ports de
l'Amérique Septentrionale.
Par une lettre écrite de Baffeterre & datée du
30 Janvier , nous apprenons que les vaiffeaux du
Roi ont beaucoup fouffert à l'attaque de cette
petite Place. On ajoute que le Général Hopfon a
fait fommer le Gouverneur François qui s'eft retiré
dans les montagnes , de ſe rendre , & que ce
Gouverneur lui a envoyé un Trompette pour lui
fignifier qu'il fe défendroit jufqu'à la derniere
extrémité . Au départ de la Frégate qui nous a
apporté ces nouvelles, les maladies avoient commencé
de fe répandre parmi nos Matelots , &
l'on comptoit déja fur la flotte plus de quinze
cent malades.
Les Actions de la Banque & de la Compagnie,
des Indes continuent de n'avoir point de cours.
Celles de la Compagnie du Sud & des Annuités
baiffent de plus en plus.
Notre Miniftère a chargé le Général York de
propofer aux Etats Généraux un nouveau traité
de commerce , pour mettre les intérêts des deux
Puiffances à l'abri de toute conteftation . Mais on
doute que les Hollandois fe prennent à ce piége.
Le 6 de ce mois la Cour a reçu des nouvelles
du mauvais fuccès de l'expédition tentée contre
la Martinique. Le 16 Janvier les Troupes débarquérent
à la pointe des Négres , y pafférent la
nuit & fe rembarquérent le lendemain au foir.
Le jour fuivant il fut décidé dans un Confeil de
guerre d'atraquer le Fort Saint - Pierre. En conféquence
le 19 au matin la Flotte entra dans la
baye de ce Fort. L'entreprife parut trop périlleufe,
& l'on propofa de pafler à la Guadeloupe.
Le 24 , on débarqua à Baffeterre . Cette Ville
étoit abandonnée : les habitans s'étoient retirés
dans les montagnes avec leur Gouverneur & leurs
Négres armés.
106 MERCURE DE FRANCE.
Nos Corfaires ont arrêté & pillé à la hauteur
de Douvres un Navire Eſpagnol nommé la Maria
Clementina.
On mande de la nouvelle York , que , dans le
courant du mois de Novembre dernier, une Fré-
-gate Françoiſe a brulé ou coulé à fond fur les
côtes de cette Province quatorze Navires Anglois
chargés de marchandifes pour divers Ports de
l'Amérique Septentrionale.
Par une lettre écrite de Baffeterre & datée du
30 Janvier , nous apprenons que les vaiffeaux du
Roi ont beaucoup fouffert à l'attaque de cette
petite Place. On ajoute que le Général Hopfon a
fait fommer le Gouverneur François qui s'eft retiré
dans les montagnes , de ſe rendre , & que ce
Gouverneur lui a envoyé un Trompette pour lui
fignifier qu'il fe défendroit jufqu'à la derniere
extrémité . Au départ de la Frégate qui nous a
apporté ces nouvelles, les maladies avoient commencé
de fe répandre parmi nos Matelots , &
l'on comptoit déja fur la flotte plus de quinze
cent malades.
Les Actions de la Banque & de la Compagnie,
des Indes continuent de n'avoir point de cours.
Celles de la Compagnie du Sud & des Annuités
baiffent de plus en plus.
Fermer
Résumé : DE LONDRES, le 15 Mars.
Le 15 mars, le ministère britannique a mandaté le Général York pour proposer un nouveau traité de commerce aux États Généraux afin de protéger les intérêts des deux puissances, bien que l'acceptation des Hollandais soit incertaine. Le 6 mars, la cour a appris l'échec d'une expédition contre la Martinique. Le 16 janvier, les troupes ont débarqué à la pointe des Nègres, attaqué le Fort Saint-Pierre, mais ont jugé l'opération trop risquée et se sont dirigées vers la Guadeloupe. Le 24 janvier, elles ont débarqué à Basse-Terre, une ville abandonnée par ses habitants. Les corsaires britanniques ont pillé un navire espagnol, la Maria Clementina, près de Douvres. En novembre, une frégate française a détruit quatorze navires anglais à New York. Une lettre de Basse-Terre du 30 janvier rapporte que les vaisseaux du roi ont subi des dommages lors de l'attaque de la ville. Le gouverneur français a refusé de se rendre, malgré la sommation du Général Hopkins. Des maladies se sont répandues parmi les matelots, avec plus de quinze cents malades. Les actions de la Banque et de la Compagnie des Indes n'ont pas de cours, tandis que celles de la Compagnie du Sud et des Annuités continuent de baisser.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
12
p. 192-194
DE VIENNE, le 4 Juin.
Début :
L'Impératrice Reine a fait remettre aux Etats-Géneraux, par le baron [...]
Mots clefs :
Impératrice Reine, Baron, États généraux , Majestés, Déclaration, Angleterre, Prusse, Nominations, Ministre plénipotentiaire, Duc, Mémoire, Prince Charles de Lorraine, Fêtes, Préparatifs , Baron de Laudon, Marquis de Paulmy, Varsovie, Ambassadeur, Congrès
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DE VIENNE, le 4 Juin.
De VIENNE , le 4 Juin.
L'Impératrice Reine a fait remettre aux Etats-
Géneraux , par le Baron de Reifchach , Ambaffadeur
Plénipotentiaire de Leurs Majeſtés Imriales
, une déclaration en réponſe à celle des Rois
d'Angleterre & de Pruile.
Elle porte que , pour répondre aux deſirs de
Leurs Majeftés Britannique & Pruffienne pour le
rérabliſſement de la paix , Leurs Majeſtés l'Impératrice
Reine de Hongrie & de Bohême , le
Roi Très-Chrétien , & l'Impératrice de toutes les
Ruffies , également animées du defir de contri
buer au rétabliffement de la tranquillité publiqua
fur un pied folide & équitable , déclaren:,
Que Sa Majefté Catholique ayant bien voulu
» offrir la médiation pour la guèrre qui fubfifte
» depuis quelques années entre la Erance & l'An-
» gleterre
JUILLET. 1786.
>>
gleterre ; & cette guèrre n'ayant d'ailleurs rien
de commun avec celle que foutiennent égale
ment depuis quelques années les deux Impératrices
avec leurs Alliés contre le Roi de Pruffe
; Sa Majefté Très-Chrétienne eft prête à trai
ter de la paix perſonnelle avec l'Angleterre, par
les bons offices de Sa Majefté Catholique, dont
elle s'eft fait un plaifir d'accepter la médiation.
"Quant à la guerre qui regarde directement
Sa Majefté Pruffienne; leurs Majeftés l'Impérasitrice
Reine de Hongrie & de Bohême , le Rai
Très- Chrétien , & l'Impératrice de Ruffie, font
>> difpofés à donner les mains à l'établitlement du
Congrès propofé. Mais comme , en vertu de
leurs traités , elles ne peuvent prendre aucun
engagement relatif à la paix , que conjointe-
» ment avec leurs Alliés ; il fera nécellaire pour
qu'elles puiffent s'expliquer définitivement fur
ce fajet , qu'avant tout il plaife à Leurs Majeftés
Britannique & Pruffienne de faire parvenir
lear invitation à un Congrès , à toutes.
celles des Puiffances qui fe trouvent directement
en guèrre contre le Roi de Prulle ; nommément
à Sa Majefté le Roi de Suéde , ainfi
» qu'à Sa Majefté le Roi de Pologne , Electeur
» de Saxe , lefquels fpécialement doivent être
invités au futur Congrès.
L'Impératrice Reine nomma , le 3 du mois
dernier , jour de l'Invention de la Sainte-Croix ,
I'Infante Ifabelle, Dame de l'Ordre de la Croix
Etoilée. L'Archiducheffe Marie-Anne reçut , en
fon nom , la Croix , des mains de Sa Majesté.
Le 13 du même mois , la Cour , raſſemblée à
Schonbrun , fut en Gala , à l'occafion de l'Anniverſaire
de l'Impératrice Reine , qui eſt entrée
de ce jour , dans la quarante-quatrième année.
I, Vol. I
194 MERCURE DE FRANCE:
Le Baron de Breteuil , Miniftre Plénipotentiaire
du Roi de France auprès de l'Impératrice de
Ruffie , eft parti d'ici pour continuer la route
après avoir pris congé de Leurs Majeſtés .
On apprend de Warfovie , que le Duc
de Courlande eft dangereufement malade. Le
fieur Benoit , Sécrétaire de Légation du Roi de
Pruffe , à la Cour de Pologne , a remis un Mémoire
, en réponse à celui que cette Cour lui avoit
fait remettre parfon Vice- Chancelier . Il nie dans
ce Mémoire la plupart des griefs allégués par
ce Miniftre , & il y forme contre le Roi & la
République de Pologne , un grand nombre dé
plaintes, énoncées d'une maniere fort vive.
Le Prince Charles de Lorraine , & la Prin
ceffe fa foeur , arriveront le mois prochain de
Bruxelles en cette Ville , pour affifter au mariage
de l'Archiduc Jofeph . On travaille aux prépaatifs
des fêtes que l'on donnera à cette occafion.
Toutes les troupes,aux ordres du Baron de Lau
don , campèrent le 31 du mois dernier , dans
les environs de Frankenſtein.
Le Marquis de Paulmy, Miniftre , ci - devant
Secrétaire d'Etat de la Guerre , eft arrivé depuis
peu , dans cette Ville , pour le rendre a Warfovie
en qualité d'Ambafladeur de Sa Majesté Très-
Chrétienne auprès du Roi & de la République de
Pologne. Il a été préfenté , le z de ce mois , à
Leurs Majeftés Impériales & Royales , & à leur
Famille , par le Comte de Choifeul , Ambaffadeur
de France en cette Cour ; & l'Ambaffadrice
a préfenté le même jour , à Sa Majesté Impériale
& Royale Apoftolique , la Marquise de Paulmy.
L'Impératrice Reine a fait remettre aux Etats-
Géneraux , par le Baron de Reifchach , Ambaffadeur
Plénipotentiaire de Leurs Majeſtés Imriales
, une déclaration en réponſe à celle des Rois
d'Angleterre & de Pruile.
Elle porte que , pour répondre aux deſirs de
Leurs Majeftés Britannique & Pruffienne pour le
rérabliſſement de la paix , Leurs Majeſtés l'Impératrice
Reine de Hongrie & de Bohême , le
Roi Très-Chrétien , & l'Impératrice de toutes les
Ruffies , également animées du defir de contri
buer au rétabliffement de la tranquillité publiqua
fur un pied folide & équitable , déclaren:,
Que Sa Majefté Catholique ayant bien voulu
» offrir la médiation pour la guèrre qui fubfifte
» depuis quelques années entre la Erance & l'An-
» gleterre
JUILLET. 1786.
>>
gleterre ; & cette guèrre n'ayant d'ailleurs rien
de commun avec celle que foutiennent égale
ment depuis quelques années les deux Impératrices
avec leurs Alliés contre le Roi de Pruffe
; Sa Majefté Très-Chrétienne eft prête à trai
ter de la paix perſonnelle avec l'Angleterre, par
les bons offices de Sa Majefté Catholique, dont
elle s'eft fait un plaifir d'accepter la médiation.
"Quant à la guerre qui regarde directement
Sa Majefté Pruffienne; leurs Majeftés l'Impérasitrice
Reine de Hongrie & de Bohême , le Rai
Très- Chrétien , & l'Impératrice de Ruffie, font
>> difpofés à donner les mains à l'établitlement du
Congrès propofé. Mais comme , en vertu de
leurs traités , elles ne peuvent prendre aucun
engagement relatif à la paix , que conjointe-
» ment avec leurs Alliés ; il fera nécellaire pour
qu'elles puiffent s'expliquer définitivement fur
ce fajet , qu'avant tout il plaife à Leurs Majeftés
Britannique & Pruffienne de faire parvenir
lear invitation à un Congrès , à toutes.
celles des Puiffances qui fe trouvent directement
en guèrre contre le Roi de Prulle ; nommément
à Sa Majefté le Roi de Suéde , ainfi
» qu'à Sa Majefté le Roi de Pologne , Electeur
» de Saxe , lefquels fpécialement doivent être
invités au futur Congrès.
L'Impératrice Reine nomma , le 3 du mois
dernier , jour de l'Invention de la Sainte-Croix ,
I'Infante Ifabelle, Dame de l'Ordre de la Croix
Etoilée. L'Archiducheffe Marie-Anne reçut , en
fon nom , la Croix , des mains de Sa Majesté.
Le 13 du même mois , la Cour , raſſemblée à
Schonbrun , fut en Gala , à l'occafion de l'Anniverſaire
de l'Impératrice Reine , qui eſt entrée
de ce jour , dans la quarante-quatrième année.
I, Vol. I
194 MERCURE DE FRANCE:
Le Baron de Breteuil , Miniftre Plénipotentiaire
du Roi de France auprès de l'Impératrice de
Ruffie , eft parti d'ici pour continuer la route
après avoir pris congé de Leurs Majeſtés .
On apprend de Warfovie , que le Duc
de Courlande eft dangereufement malade. Le
fieur Benoit , Sécrétaire de Légation du Roi de
Pruffe , à la Cour de Pologne , a remis un Mémoire
, en réponse à celui que cette Cour lui avoit
fait remettre parfon Vice- Chancelier . Il nie dans
ce Mémoire la plupart des griefs allégués par
ce Miniftre , & il y forme contre le Roi & la
République de Pologne , un grand nombre dé
plaintes, énoncées d'une maniere fort vive.
Le Prince Charles de Lorraine , & la Prin
ceffe fa foeur , arriveront le mois prochain de
Bruxelles en cette Ville , pour affifter au mariage
de l'Archiduc Jofeph . On travaille aux prépaatifs
des fêtes que l'on donnera à cette occafion.
Toutes les troupes,aux ordres du Baron de Lau
don , campèrent le 31 du mois dernier , dans
les environs de Frankenſtein.
Le Marquis de Paulmy, Miniftre , ci - devant
Secrétaire d'Etat de la Guerre , eft arrivé depuis
peu , dans cette Ville , pour le rendre a Warfovie
en qualité d'Ambafladeur de Sa Majesté Très-
Chrétienne auprès du Roi & de la République de
Pologne. Il a été préfenté , le z de ce mois , à
Leurs Majeftés Impériales & Royales , & à leur
Famille , par le Comte de Choifeul , Ambaffadeur
de France en cette Cour ; & l'Ambaffadrice
a préfenté le même jour , à Sa Majesté Impériale
& Royale Apoftolique , la Marquise de Paulmy.
Fermer
Résumé : DE VIENNE, le 4 Juin.
Le 4 juin 1786, l'Impératrice Reine de Hongrie et de Bohême a transmis une déclaration aux États-Généraux via le Baron de Reifchach, ambassadeur des Majestés Impériales. Cette déclaration répondait à celle des Rois d'Angleterre et de Prusse concernant le rétablissement de la paix. L'Impératrice Reine, le Roi Très-Chrétien et l'Impératrice de toutes les Russies exprimaient leur désir de contribuer à la tranquillité publique sur une base solide et équitable. La France, par l'intermédiaire de Sa Majesté Catholique, proposait sa médiation pour mettre fin à la guerre entre la France et l'Angleterre, indépendamment des conflits impliquant les deux Impératrices et leurs alliés contre le Roi de Prusse. La France était prête à négocier une paix personnelle avec l'Angleterre sous la médiation de la Majesté Catholique. Pour la guerre impliquant la Prusse, les Majestés Impériales étaient disposées à participer à un congrès proposé, mais elles nécessitaient l'invitation de toutes les puissances en guerre contre la Prusse, notamment le Roi de Suède et le Roi de Pologne. Le 3 juillet, l'Impératrice Reine a nommé l'Infante Isabelle, Dame de l'Ordre de la Croix Étoilée, et l'Archiduchesse Marie-Anne a reçu la Croix des mains de Sa Majesté. Le 13 juillet, la Cour s'est rassemblée à Schönbrun pour célébrer l'anniversaire de l'Impératrice Reine, qui entrait dans sa quarante-quatrième année. Le Baron de Breteuil, ministre plénipotentiaire du Roi de France auprès de l'Impératrice de Russie, a quitté Vienne. À Varsovie, le Duc de Courlande était gravement malade, et le Sieur Benoit, secrétaire de légation du Roi de Prusse, a remis un mémoire en réponse à celui du Vice-Chancelier de Pologne, contestant les griefs et formulant de nombreuses plaintes. Le Prince Charles de Lorraine et la Princesse sa sœur devaient arriver de Bruxelles pour assister au mariage de l'Archiduc Joseph. Les troupes du Baron de Laudon ont campé près de Frankenstein. Le Marquis de Paulmy, ancien secrétaire d'État à la Guerre, est arrivé en qualité d'ambassadeur de Sa Majesté Très-Chrétienne auprès du Roi et de la République de Pologne.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
13
p. 196-197
De la HAYE, le 23 Décembre 1763.
Début :
Le Comte de Wartensleben, Ministre des Seigneurs Etats-Généraux auprès des trois [...]
Mots clefs :
Comte, Ministres, Landgrave de Hesle-Cassel, Arrestation, Mémoire, Résumé des faits, États généraux , Détention, Motifs, Testament, Mauvaises intentions, Injures
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : De la HAYE, le 23 Décembre 1763.
De la HAYE , le 23 Décembre 1763 .
Le Comte de Wartenfleben , Miniftre des Seigneurs
Etats-Généraux auprès des trois Electeurs
Eccléfiaftiques & des Cercles du Haut & Bas-
Rhin , s'étant rendu à Caffel pour les affaires parculieres
, le Landgrave de Heffe l'a fait arrêter
par un bas- Officier & huit fufiliers qui , après
lui avoir ôté ſon épée , l'ont étroitement enfermé
dans une chambre où il eſt gardé à vue. Leurs
Hautes Puiffances , étonnées d'un acte de violence
fi contraire aux droits des gens , ont dépêché au
Landgrave de Heffe un Courier qui eft revenu
fans apporter réponſe , mais depuis le Langdgrave
a répondu à la Lettre des Etats-Généraux. Cette
réponse fut accompagnée d'un mémoire contenant
l'expofé des motifs juftificatifs de la conduite
du Landgrave en cette occafion. Le Comte de
Wartenfleben a envoyé , de fon côté , à les maîtres
un mémoire contenant le détail des faits. Les mo
tifs du Landgrave n'ayant pas paru fuffifans pour,
autorifer la violence commife envers le Comte
Leurs Hautes Puiffances ont envoyé hier à Caffel
une Eftafette chargée de la réplique qu'Elles ont
jugé à propos de faire à la réponſe du Landgrave
, & par laquelle Elles infiftent avec force fur
la demande d'une fatisfaction éclatante & proportionnée
à l'injure faite à la République dans
la perfonne de fon Miniftre. Les Etats Généraux
témoignent dans cette réplique le defir qu'ils
ant de ne devoir cette fatisfaction qu'à l'équité de
ji I.
JANVIER. 1764. 197
ce Prince fans être obligés de recourir à des
moyens dont ils ne feroient ufage qu'à regret.
Le Landgrave a fait publier le mémoire dans
lequel il expofe fes motifs . Voici le précis des faits
qui ont donné lieu à la détention du Comte.
>
La Baronne de Gorz'avoit quitté la Heffe pour
éviter les troubles de la guerre & s'étoit retirée
à Francfort fur le Mein , où elle mourut en 1762 .
Elle légua par fon Teftament tous les biens pour
établir un Chapitre de Dames à fon Château de
Homberg dans la Heffe & elle nomma - le
.Comte de Wartenfleben fon éxécuteur Teftamentaire
& Directeur de cet établiffement. On
accufe ce Miniftre d'avoir eu des vues contraires
-aux intérêts de la Nobleffe du Pays , & aux difpolitions
da Teftament de la Baronne de Goerz ,
en prétendant fonder hors de la Heffe le Chapitre
dont l'établiffement lui étoit confié. Le Landgrave
: lui fit déclarer qu'il ne permettroit pas que l'on
s'écartât des difpofitions du Teftament & enjoignit
à la Régence de pourvoit a la fûreté de l'héritage,
En conféquence , la Régence demanda au Comte
la reftitution des deniers & effets dont il avoit été
mis en poffeffion ; mais ce Miniftre , au lieu de les
rendre , les fit fortir hors de la Heffe. Ces procédés
ayant paru auffi injurieux à la dignité du
Landgrave & de la Régence , que contraires aux
intentions de la Baronne de Goerz , le Comte de
Wartenfleben n'étant pas d'ailleurs accrédité à
la Cour de Caffel , le Landgrave a cru devoir
le faire arrêter pour l'obliger à fe foumettre aux
clauſes du Teftament dont il eft l'Exécuteur.
Le Comte de Wartenfleben , Miniftre des Seigneurs
Etats-Généraux auprès des trois Electeurs
Eccléfiaftiques & des Cercles du Haut & Bas-
Rhin , s'étant rendu à Caffel pour les affaires parculieres
, le Landgrave de Heffe l'a fait arrêter
par un bas- Officier & huit fufiliers qui , après
lui avoir ôté ſon épée , l'ont étroitement enfermé
dans une chambre où il eſt gardé à vue. Leurs
Hautes Puiffances , étonnées d'un acte de violence
fi contraire aux droits des gens , ont dépêché au
Landgrave de Heffe un Courier qui eft revenu
fans apporter réponſe , mais depuis le Langdgrave
a répondu à la Lettre des Etats-Généraux. Cette
réponse fut accompagnée d'un mémoire contenant
l'expofé des motifs juftificatifs de la conduite
du Landgrave en cette occafion. Le Comte de
Wartenfleben a envoyé , de fon côté , à les maîtres
un mémoire contenant le détail des faits. Les mo
tifs du Landgrave n'ayant pas paru fuffifans pour,
autorifer la violence commife envers le Comte
Leurs Hautes Puiffances ont envoyé hier à Caffel
une Eftafette chargée de la réplique qu'Elles ont
jugé à propos de faire à la réponſe du Landgrave
, & par laquelle Elles infiftent avec force fur
la demande d'une fatisfaction éclatante & proportionnée
à l'injure faite à la République dans
la perfonne de fon Miniftre. Les Etats Généraux
témoignent dans cette réplique le defir qu'ils
ant de ne devoir cette fatisfaction qu'à l'équité de
ji I.
JANVIER. 1764. 197
ce Prince fans être obligés de recourir à des
moyens dont ils ne feroient ufage qu'à regret.
Le Landgrave a fait publier le mémoire dans
lequel il expofe fes motifs . Voici le précis des faits
qui ont donné lieu à la détention du Comte.
>
La Baronne de Gorz'avoit quitté la Heffe pour
éviter les troubles de la guerre & s'étoit retirée
à Francfort fur le Mein , où elle mourut en 1762 .
Elle légua par fon Teftament tous les biens pour
établir un Chapitre de Dames à fon Château de
Homberg dans la Heffe & elle nomma - le
.Comte de Wartenfleben fon éxécuteur Teftamentaire
& Directeur de cet établiffement. On
accufe ce Miniftre d'avoir eu des vues contraires
-aux intérêts de la Nobleffe du Pays , & aux difpolitions
da Teftament de la Baronne de Goerz ,
en prétendant fonder hors de la Heffe le Chapitre
dont l'établiffement lui étoit confié. Le Landgrave
: lui fit déclarer qu'il ne permettroit pas que l'on
s'écartât des difpofitions du Teftament & enjoignit
à la Régence de pourvoit a la fûreté de l'héritage,
En conféquence , la Régence demanda au Comte
la reftitution des deniers & effets dont il avoit été
mis en poffeffion ; mais ce Miniftre , au lieu de les
rendre , les fit fortir hors de la Heffe. Ces procédés
ayant paru auffi injurieux à la dignité du
Landgrave & de la Régence , que contraires aux
intentions de la Baronne de Goerz , le Comte de
Wartenfleben n'étant pas d'ailleurs accrédité à
la Cour de Caffel , le Landgrave a cru devoir
le faire arrêter pour l'obliger à fe foumettre aux
clauſes du Teftament dont il eft l'Exécuteur.
Fermer
Résumé : De la HAYE, le 23 Décembre 1763.
Le 23 décembre 1763, le Comte de Wartenfleben, ministre des États-Généraux, a été arrêté à Cassel par le Landgrave de Hesse. Cet acte a provoqué l'indignation des Hautes Puissances, qui ont demandé des explications au Landgrave. Ce dernier a justifié son action par un mémoire, tout comme le Comte de Wartenfleben. Les motifs du Landgrave n'ont pas été jugés suffisants, et les États-Généraux ont exigé une satisfaction proportionnée à l'injure faite à la République. Ils ont souhaité résoudre l'affaire par l'équité du Prince, évitant des moyens plus radicaux. L'arrestation est liée à un conflit concernant l'exécution du testament de la Baronne de Gorz, qui avait légué ses biens pour établir un Chapitre de Dames à Homberg. Le Landgrave accuse le Comte de vouloir établir ce Chapitre hors de la Hesse, contraignant ainsi l'arrestation du Comte pour le forcer à se conformer aux clauses testamentaires.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer