Résultats : 3 texte(s)
Accéder à la liste des mots clefs.
Détail
Liste
1
p. 203-209
MORTS.
Début :
Messire Charles Bruslard du Ranchet, Mareschal des Camps & Armées [...]
Mots clefs :
Artois, Maison de Bruslard, Chambre ambulante, Maison de Maupeou
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MORTS.
MORT S.
Meffire Charles Bruflard du Ranchet , Maref
chal des Camps & Armées
du Roy , grand Bailly &
Gouverneur des Ville
Chafteau & Prevofté du
Quefnoy, mourut fans pofterité le premier Juillet :
âgé de 87. ans.
Meffire Charles de Bruflard Gouverneur & grand
Bailly de la Ville , Cicadelle
& Chaftellenie du Quefnoy , eftoit fils de N. Bruflard , ſeigneur du Brouffin
204 MERCURE
& du Rranchet, Confeiller
d'Eftat d'Epée , & de Marie Colbert : il avoit pour
frere feu Mr le Marquis de
Brouffin , qui de feu Marie
Bouin a laiffé Louife Magdelaine de Bruflard Marquife deTreffan, ci devant
veuve de Jules du Bouffay
Marquis de Roqueépine.
La Maiſon de Bruflard
eft une des plus anciennes
du Royaume, & a poſſedé
les plus grandes dignitez
des armes , & de la robbe.
Elle tire fon origine de la
Province d'Artois. Adam
GALANT. 205
Bruflard qui vivoit en 1087.
Baron de Hées vint s'eftablir en France en 1087. fous
Philippes I. & fut Chambellan de ce Roy. Plufieurs
feigneurs de cette Maiſon
ont poffe dé la mefme chargé fous Louis VIII. Jacqués de Bruflard eftoit premier Maiſtre de la Chambre ambulante , composée
des plus grands feigneurs ,
qui feuls rendoient la Jultice par tout le Royaume,
n'y ayant point encore de
Parlements establis. Cette
mefme Chambre ambu-
206 MERCURE
ques
lante fut renduë fedentaire à Paris , on l'appelle le
Parlement. Ce melmeJacde Bruflard prononça
ce celebre Arrest l'an 1320.
en prefence dePhilippes V.
dit le Long , qui adjugea
la Comté d'Artois à Mahaud d'Artois contre Robert d'Artois. On voit un
Bruflard grand Maiftre des
Angins , qui eftoit comme
grand Maiftre de l'Artillerie d apreſent. Labranche
de Bruflard Brouffin eft cadette des feigneurs de Genlis.
GALANT. 207
Meffire Auguftin de.
Maupeou Archevefque
d'Auch, mourut le 12. Juin
dans fon Dioceſe âgé de
foixante cinq ans.
La Maifon de Maupeou
eft une des plus anciennes
du Parlement de Paris, où
elle a poffedé plufieurs
Charges confiderables
Madame laChanceliere de
Pontchartrain eft de cette
Maiſon ; feu. Mr l'Archevefque d'Auch avoit pour
frere Mr de Maupeou
Préfident aux Enquestes ,
qui a laiffé un fils N. de
208 MERCURE
Maupeou Maistre des Requettes , qui a épousé l'hiver dernier N. de Lamoignon de Bafville , fille de
Mrde Lamoignon de Curfon Intendant de Bourdeaux , & de N. Melian ,
& petite fille de Mr. de
Lamoignon de Baſville
Confeiller d'Eftat ordinaire , & Intendant de la Province de Languedoc. Mr
le Marquis de Maupeou
Capitaine aux Gardes
Marefchal de Camp des
Armées du Roy , Infpecteur de l'Infanterie , & Mr
>
de
GALANT. 209
de Maupeou Dalbeche
Maistre des Requeſtes, Directeur des Commerces ,
font auffi de la meſme
Maifon.
Meffire Charles Bruflard du Ranchet , Maref
chal des Camps & Armées
du Roy , grand Bailly &
Gouverneur des Ville
Chafteau & Prevofté du
Quefnoy, mourut fans pofterité le premier Juillet :
âgé de 87. ans.
Meffire Charles de Bruflard Gouverneur & grand
Bailly de la Ville , Cicadelle
& Chaftellenie du Quefnoy , eftoit fils de N. Bruflard , ſeigneur du Brouffin
204 MERCURE
& du Rranchet, Confeiller
d'Eftat d'Epée , & de Marie Colbert : il avoit pour
frere feu Mr le Marquis de
Brouffin , qui de feu Marie
Bouin a laiffé Louife Magdelaine de Bruflard Marquife deTreffan, ci devant
veuve de Jules du Bouffay
Marquis de Roqueépine.
La Maiſon de Bruflard
eft une des plus anciennes
du Royaume, & a poſſedé
les plus grandes dignitez
des armes , & de la robbe.
Elle tire fon origine de la
Province d'Artois. Adam
GALANT. 205
Bruflard qui vivoit en 1087.
Baron de Hées vint s'eftablir en France en 1087. fous
Philippes I. & fut Chambellan de ce Roy. Plufieurs
feigneurs de cette Maiſon
ont poffe dé la mefme chargé fous Louis VIII. Jacqués de Bruflard eftoit premier Maiſtre de la Chambre ambulante , composée
des plus grands feigneurs ,
qui feuls rendoient la Jultice par tout le Royaume,
n'y ayant point encore de
Parlements establis. Cette
mefme Chambre ambu-
206 MERCURE
ques
lante fut renduë fedentaire à Paris , on l'appelle le
Parlement. Ce melmeJacde Bruflard prononça
ce celebre Arrest l'an 1320.
en prefence dePhilippes V.
dit le Long , qui adjugea
la Comté d'Artois à Mahaud d'Artois contre Robert d'Artois. On voit un
Bruflard grand Maiftre des
Angins , qui eftoit comme
grand Maiftre de l'Artillerie d apreſent. Labranche
de Bruflard Brouffin eft cadette des feigneurs de Genlis.
GALANT. 207
Meffire Auguftin de.
Maupeou Archevefque
d'Auch, mourut le 12. Juin
dans fon Dioceſe âgé de
foixante cinq ans.
La Maifon de Maupeou
eft une des plus anciennes
du Parlement de Paris, où
elle a poffedé plufieurs
Charges confiderables
Madame laChanceliere de
Pontchartrain eft de cette
Maiſon ; feu. Mr l'Archevefque d'Auch avoit pour
frere Mr de Maupeou
Préfident aux Enquestes ,
qui a laiffé un fils N. de
208 MERCURE
Maupeou Maistre des Requettes , qui a épousé l'hiver dernier N. de Lamoignon de Bafville , fille de
Mrde Lamoignon de Curfon Intendant de Bourdeaux , & de N. Melian ,
& petite fille de Mr. de
Lamoignon de Baſville
Confeiller d'Eftat ordinaire , & Intendant de la Province de Languedoc. Mr
le Marquis de Maupeou
Capitaine aux Gardes
Marefchal de Camp des
Armées du Roy , Infpecteur de l'Infanterie , & Mr
>
de
GALANT. 209
de Maupeou Dalbeche
Maistre des Requeſtes, Directeur des Commerces ,
font auffi de la meſme
Maifon.
Fermer
Résumé : MORTS.
Le texte relate le décès de Charles Bruflard du Ranchet, Maréchal des Camps & Armées du Roy, grand Bailly et Gouverneur des Ville, Château et Prévôté du Quesnoy, survenu le 1er juillet à l'âge de 87 ans. Charles de Bruflard était fils de N. Bruflard, seigneur du Brouffin et du Ranchet, Conseiller d'État d'Épée, et de Marie Colbert. Il avait pour frère le défunt Marquis de Brouffin, laissant Louise Madeleine de Bruflard, Marquise de Treffan. La Maison de Bruflard, originaire de la Province d'Artois, est l'une des plus anciennes du Royaume. Adam Bruflard, baron de Hées, fut Chambellan de Philippe I. Plusieurs membres de cette Maison occupèrent la charge de Chambellan sous Louis VIII. Jacques de Bruflard, premier Maître de la Chambre ambulante, prononça un célèbre arrêt en 1320. La branche de Bruflard Brouffin est cadette des seigneurs de Genlis. Le texte mentionne également le décès de Monsieur Augustin de Maupeou, Archevêque d'Auch, survenu le 12 juin à l'âge de soixante-cinq ans. La Maison de Maupeou, ancienne et influente, a possédé plusieurs charges considérables au Parlement de Paris. L'Archevêque d'Auch avait pour frère Monsieur de Maupeou, Président aux Enquêtes, laissant un fils, Maître des Requêtes, marié à une fille de Monsieur de Lamoignon de Curfon. Le Marquis de Maupeou et Monsieur de Maupeou Dalbeche appartiennent également à cette Maison.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
2
p. 185-192
RELATION de Catalogne. A Ripouilh le 22. Mars.
Début :
Depuis le secours & le ravitaillement de Bergue, les rebelles [...]
Mots clefs :
Rebelles, Troupes, Cahier, États généraux , Artois, Catalogne, Cardonne, Roi, Bracamonte
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : RELATION de Catalogne. A Ripouilh le 22. Mars.
RELATION
de Catalogne.
A Ripouilh le 22. Mars.
DEpuis
le fecours
& le
ravitaillement de Bergue
, les rebelles qui s'étoient
raffemblez au Pont de Miralle
, s'eftant difperfez dans
le Luzanes & aux environs de
Cardonne , je marchay d'icy
à Alot avec les Troupes pour
les renvoyer
dans leurs quartiers
, & m'en retourner à
Mars 1714
.
186 MERCURE
Gironne , laiffant feulement
quelques fufiliers des Mon--
tagnes à porté de cette Ville
obferver ce qui fe paſſepour
roit de ce cofté.cy & m'en
rendre compte ; mais à peine
les Troupes furent- elles retournez
dans leurs quartiers
que j'appris que 4000. rebelles
partant des environs de
Cardonne eftoient venus icy
pour faire foulever cette
Montagne & attaquer noftre
pofte de Campredon , & aller
enfuite en Cerdaigne par le
Val de Rives & de Toffa ,
qui eft le feul paffage par on
GALANT . 187
on y peut entrer prefentement
à caufe des neiges qu'il
ya dans cette Montagne ; il
m'a paru même qu'ils avoient
deffein de s'établir ici ; ils avoient
tout difpofé pour cela
, ainfi il n'y avoit pas de
temps à perdre à raffembler
les Troupes & à marcher à
eux , ce que j'ay fait . Le 20. je.
me mis en marche & ne put
venir en un jour à caufe des
mauvais chemins & neiges
qu'il tomboit ; le Col de
Canes par où je devois paffer
en eftoit rempli . Le 20. je
continuay ma route ; mais
Qij
188 MERCURE
j'appris par les Confuls de
cette Ville que les rebelles en
eftoient fortis & avoient pris
le chemin de S. Guiry , j'avois
prié Monfieur de Bracamonte
de marcher de fon
cofté par la Gravelofa & S.
Guiry pour tacher de les mertre
entre nous - deux ou de
les couper dans leur retraite ;
mais les rebelles le croyant
foible marcherent
en partant
d'icy pour l'aller attaquer, Mr
de Bracamonte eftant averty
-les chargea fi à propos , qu'il
mit leur avant- garde en déroute;
il y en cut plus de cent
GALANT. 189
pi: fur la place ; il a fait des priafonniers
, & que cette Troupe
s'étoit retirée en grand defordre
vers la Guardia où ils fe ,
raffemblerent toute la nuit.
Ils ont marché depuis vers
S. Roy dans le Luzanes , &
de-là ils doivent aller à Centeillas,
dans la Plaine de Vich,
à ce qu'ils difent.
J'apprends par des Lettres
de S. Filiou , Quiyols & Blanes
du 18. que l'on y voyoit paffer
l'Elcadre de Mr du Caffe ,
avec un vent trés favorable.
On le prepare ferieuſement au
Siege de Barcelonne ; mais on
190 MERCURE
affure que la tranchée ne fera
ouverte au pluſtoſt que le
15. du mois prochain.
Le Roy répondit au difcours
que l'Evêque d'Arras fic
le 19. du mois à Sa Majefté,
en lui prefentant le Cayer
des Etats d'Artois , en ces
termes :
MESSIEURS ,
J'examineray voftre Cayer
& l'état de mes affaires ;
jay cu de la peine des maux
que vous avez fouffert penGALANT.
191
dant cette guerre ; mais je
n'ay pas efté le maistre de les
empefcher. Je me ſouviens de
vous avoir promis d'y avoir
égard quand l'état de mes
affaires me le permettroit , &
je fuis fort fafché qu'il ne
m'ait point encore permis de
vous foulager autant que je
l'ay fouhaité à prefent. La
Paix eft faite , mais les chofe
rétabliffent pas tout
d'un coup : Cependant aprés
avoir examiné voftre Cayer
je verray ce que je pourray
faire pour vous , & vous don
neray des marques de mon
fes ne
192 MERCURE
eftime & de mon affection.
Je vous prie, Meffieurs , d'en
affurer mes peuples d'Artois.
de Catalogne.
A Ripouilh le 22. Mars.
DEpuis
le fecours
& le
ravitaillement de Bergue
, les rebelles qui s'étoient
raffemblez au Pont de Miralle
, s'eftant difperfez dans
le Luzanes & aux environs de
Cardonne , je marchay d'icy
à Alot avec les Troupes pour
les renvoyer
dans leurs quartiers
, & m'en retourner à
Mars 1714
.
186 MERCURE
Gironne , laiffant feulement
quelques fufiliers des Mon--
tagnes à porté de cette Ville
obferver ce qui fe paſſepour
roit de ce cofté.cy & m'en
rendre compte ; mais à peine
les Troupes furent- elles retournez
dans leurs quartiers
que j'appris que 4000. rebelles
partant des environs de
Cardonne eftoient venus icy
pour faire foulever cette
Montagne & attaquer noftre
pofte de Campredon , & aller
enfuite en Cerdaigne par le
Val de Rives & de Toffa ,
qui eft le feul paffage par on
GALANT . 187
on y peut entrer prefentement
à caufe des neiges qu'il
ya dans cette Montagne ; il
m'a paru même qu'ils avoient
deffein de s'établir ici ; ils avoient
tout difpofé pour cela
, ainfi il n'y avoit pas de
temps à perdre à raffembler
les Troupes & à marcher à
eux , ce que j'ay fait . Le 20. je.
me mis en marche & ne put
venir en un jour à caufe des
mauvais chemins & neiges
qu'il tomboit ; le Col de
Canes par où je devois paffer
en eftoit rempli . Le 20. je
continuay ma route ; mais
Qij
188 MERCURE
j'appris par les Confuls de
cette Ville que les rebelles en
eftoient fortis & avoient pris
le chemin de S. Guiry , j'avois
prié Monfieur de Bracamonte
de marcher de fon
cofté par la Gravelofa & S.
Guiry pour tacher de les mertre
entre nous - deux ou de
les couper dans leur retraite ;
mais les rebelles le croyant
foible marcherent
en partant
d'icy pour l'aller attaquer, Mr
de Bracamonte eftant averty
-les chargea fi à propos , qu'il
mit leur avant- garde en déroute;
il y en cut plus de cent
GALANT. 189
pi: fur la place ; il a fait des priafonniers
, & que cette Troupe
s'étoit retirée en grand defordre
vers la Guardia où ils fe ,
raffemblerent toute la nuit.
Ils ont marché depuis vers
S. Roy dans le Luzanes , &
de-là ils doivent aller à Centeillas,
dans la Plaine de Vich,
à ce qu'ils difent.
J'apprends par des Lettres
de S. Filiou , Quiyols & Blanes
du 18. que l'on y voyoit paffer
l'Elcadre de Mr du Caffe ,
avec un vent trés favorable.
On le prepare ferieuſement au
Siege de Barcelonne ; mais on
190 MERCURE
affure que la tranchée ne fera
ouverte au pluſtoſt que le
15. du mois prochain.
Le Roy répondit au difcours
que l'Evêque d'Arras fic
le 19. du mois à Sa Majefté,
en lui prefentant le Cayer
des Etats d'Artois , en ces
termes :
MESSIEURS ,
J'examineray voftre Cayer
& l'état de mes affaires ;
jay cu de la peine des maux
que vous avez fouffert penGALANT.
191
dant cette guerre ; mais je
n'ay pas efté le maistre de les
empefcher. Je me ſouviens de
vous avoir promis d'y avoir
égard quand l'état de mes
affaires me le permettroit , &
je fuis fort fafché qu'il ne
m'ait point encore permis de
vous foulager autant que je
l'ay fouhaité à prefent. La
Paix eft faite , mais les chofe
rétabliffent pas tout
d'un coup : Cependant aprés
avoir examiné voftre Cayer
je verray ce que je pourray
faire pour vous , & vous don
neray des marques de mon
fes ne
192 MERCURE
eftime & de mon affection.
Je vous prie, Meffieurs , d'en
affurer mes peuples d'Artois.
Fermer
Résumé : RELATION de Catalogne. A Ripouilh le 22. Mars.
En mars 1714, des opérations militaires eurent lieu en Catalogne. Après avoir dispersé des rebelles près du Pont de Miralle, les troupes se dirigèrent vers Alot puis retournèrent à Gironne. Environ 4 000 rebelles des environs de Cardonne menacèrent de soulever la montagne et d'attaquer le poste de Campredon. Les troupes se rassemblèrent pour les affronter. Le 20 mars, malgré les mauvais chemins et les neiges, elles avancèrent. Les rebelles, croyant les forces de Monsieur de Bracamonte faibles, les attaquèrent mais furent repoussés avec des pertes significatives. Ils se retirèrent ensuite vers S. Roy dans le Luzanes, en direction de Centeillas. Parallèlement, des préparatifs pour le siège de Barcelone étaient en cours, avec une tranchée prévue pour être ouverte le 15 du mois suivant. Le roi répondit à l'évêque d'Arras concernant les souffrances des habitants d'Artois pendant la guerre, promettant d'examiner leur situation et de les soulager dès que possible.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
3
p. 184-186
Lettre à l'Auteur du Mercure.
Début :
MONSIEUR, les deux articles que vous avez insérés sous mon nom [...]
Mots clefs :
Public, Histoire naturelle, Artois
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Lettre à l'Auteur du Mercure.
Leure à l'Auteur du Mercure.
ONSIEUR , les deux articles que
M inférés fous mon nom Vous avez
dans le Mercure du mois de Mai dernier ,
ont furpris certaines perfonnes réellement
fçavantes , ou fimplement curieufes , &
les ont engagées à me demander fi les faits
dont je parle , font auffi réels qu'ils font
intéreffans , & pour quelles raifons j'en
cachois au public les preuves & les détails.
Un particulier de Paris ne s'eft pas contentéde
faire ces demandes générales , il en
a fait de particulieres , & paroît exiger que
je lui communique à lui-même les détails
de mes découvertes dans l'Artois. Je crois
SEPTEMBRE. 1755. 185
devoir répondre en deux mots à ces interrogations.
Je ferois difpenfé de le faire ,
fi on n'avoit pas fouftrait , * fans mon aven ,
dans un de mes deux derniers extraits
quelques termes qui annonçoient mes travaux
& mes projets , & qui auroient prévenu
les demandes qu'on me fait aujourd'hui.
Je travaille depuis plufieurs années
à de mémoires fur l'Hiftoire naturelle &
ancienne de la province d'Artois , que j'ef
pere donner au public , quand j'aurai un
peu plus de tems. Les preuves de détail
qu'on me demande , font des richeffes que
j'ai acquifes , & dont je n'ai point envie
de me dépouiller fi -tôt en faveur de qui
que ce foit , parce qu'elles doivent faire
une partie de mon ouvrage ; je me fuis
contenté d'en indiquer en général quelques-
unes dans un difcours fur l'Hiftoire
naturelle , lû à l'Affemblée publique de la
Société Littéraire d'Arras en 1754 ; mais
je réſerve les détails circonftanciés pour
l'ouvrage que je deftine au public. Il n'eft
pas naturel que je les communique à un
particulier avant le tems. Les faits que j'ai
annoncés ' , font réels. La chauffée romaine
a été découverte. Il en exifte encore une
partie : on ne peut fe tromper aux marques
caracteristiques qu'elle a offertes aux
* C'eſt la Société d'Arras qui a fait cette fuppreffon.
186 MERCURE DE FRANCE .
travailleurs. Les monnoies celtiques , ou
du moins que je crois telles , trouvées dans
l'Artois , ne préfentent pas toutes des caracteres
celtiques; vous fçavez , Monſieur,
qu'il y en a de différentes efpeces ; celle
qui en a de deux côtés , n'en eft pas pour
cela plus lifible. Quand je les aurai fait
graver exactement , je fupplierai Meffieurs
de l'Académie royale des Infcriptions &
Belles - Lettres , de les examiner , & de
m'aider à en donner l'explication . Je me
ferai toujours gloire de foumettre à leurs
lumieres toutes mes découvertes & mes
obfervations.
Les tombeaux trouvés à Dinville ne
peuvent autorifer que des conjectures fur
leur antiquité ; c'eft pourquoi j'ai ajouté ,
quand j'en ai parlé , que peut - être ils
avoient plus de deux mille ans. Leur matiere
& leur forme femblent confirmer ce
que j'ai avancé : au refte ils feront gravés ,
& j'expoferai dans le tems les raifons qui
me paroiffent indiquer la plus haute antiquité.
Si les vafes trouvés dans la fabliere de
Baralle ne font pas Romains , leur forme
paroît l'être , & une gravûre exacte affurera
peut- être qu'ils le font en effet.
J'ai l'honneur d'être , &c.
J.M. Lucas , de la Compagnie de Jefus.
A Arras , ce 22 Juillet 1755.
ONSIEUR , les deux articles que
M inférés fous mon nom Vous avez
dans le Mercure du mois de Mai dernier ,
ont furpris certaines perfonnes réellement
fçavantes , ou fimplement curieufes , &
les ont engagées à me demander fi les faits
dont je parle , font auffi réels qu'ils font
intéreffans , & pour quelles raifons j'en
cachois au public les preuves & les détails.
Un particulier de Paris ne s'eft pas contentéde
faire ces demandes générales , il en
a fait de particulieres , & paroît exiger que
je lui communique à lui-même les détails
de mes découvertes dans l'Artois. Je crois
SEPTEMBRE. 1755. 185
devoir répondre en deux mots à ces interrogations.
Je ferois difpenfé de le faire ,
fi on n'avoit pas fouftrait , * fans mon aven ,
dans un de mes deux derniers extraits
quelques termes qui annonçoient mes travaux
& mes projets , & qui auroient prévenu
les demandes qu'on me fait aujourd'hui.
Je travaille depuis plufieurs années
à de mémoires fur l'Hiftoire naturelle &
ancienne de la province d'Artois , que j'ef
pere donner au public , quand j'aurai un
peu plus de tems. Les preuves de détail
qu'on me demande , font des richeffes que
j'ai acquifes , & dont je n'ai point envie
de me dépouiller fi -tôt en faveur de qui
que ce foit , parce qu'elles doivent faire
une partie de mon ouvrage ; je me fuis
contenté d'en indiquer en général quelques-
unes dans un difcours fur l'Hiftoire
naturelle , lû à l'Affemblée publique de la
Société Littéraire d'Arras en 1754 ; mais
je réſerve les détails circonftanciés pour
l'ouvrage que je deftine au public. Il n'eft
pas naturel que je les communique à un
particulier avant le tems. Les faits que j'ai
annoncés ' , font réels. La chauffée romaine
a été découverte. Il en exifte encore une
partie : on ne peut fe tromper aux marques
caracteristiques qu'elle a offertes aux
* C'eſt la Société d'Arras qui a fait cette fuppreffon.
186 MERCURE DE FRANCE .
travailleurs. Les monnoies celtiques , ou
du moins que je crois telles , trouvées dans
l'Artois , ne préfentent pas toutes des caracteres
celtiques; vous fçavez , Monſieur,
qu'il y en a de différentes efpeces ; celle
qui en a de deux côtés , n'en eft pas pour
cela plus lifible. Quand je les aurai fait
graver exactement , je fupplierai Meffieurs
de l'Académie royale des Infcriptions &
Belles - Lettres , de les examiner , & de
m'aider à en donner l'explication . Je me
ferai toujours gloire de foumettre à leurs
lumieres toutes mes découvertes & mes
obfervations.
Les tombeaux trouvés à Dinville ne
peuvent autorifer que des conjectures fur
leur antiquité ; c'eft pourquoi j'ai ajouté ,
quand j'en ai parlé , que peut - être ils
avoient plus de deux mille ans. Leur matiere
& leur forme femblent confirmer ce
que j'ai avancé : au refte ils feront gravés ,
& j'expoferai dans le tems les raifons qui
me paroiffent indiquer la plus haute antiquité.
Si les vafes trouvés dans la fabliere de
Baralle ne font pas Romains , leur forme
paroît l'être , & une gravûre exacte affurera
peut- être qu'ils le font en effet.
J'ai l'honneur d'être , &c.
J.M. Lucas , de la Compagnie de Jefus.
A Arras , ce 22 Juillet 1755.
Fermer
Résumé : Lettre à l'Auteur du Mercure.
J.M. Lucas, membre de la Compagnie de Jésus, répond à des interrogations soulevées par la publication de deux articles dans le Mercure de mai 1755. Il travaille depuis plusieurs années sur des mémoires concernant l'histoire naturelle et ancienne de l'Artois, qu'il prévoit de publier. Lucas ne souhaite pas divulguer les preuves détaillées de ses découvertes avant la publication de son ouvrage, mais il a déjà présenté certaines preuves lors d'un discours à la Société Littéraire d'Arras en 1754. Il confirme la réalité des faits annoncés, notamment la découverte d'une chaussée romaine et de monnaies celtiques. Il prévoit de faire graver ces monnaies pour les soumettre à l'Académie royale des Inscriptions et Belles-Lettres. Concernant les tombeaux trouvés à Dinville, Lucas estime leur antiquité à plus de deux mille ans. Les vases trouvés dans la fablière de Baralle pourraient être d'origine romaine. Lucas exprime son honneur de soumettre ses découvertes à l'examen des experts.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer