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1
p. 133-140
Lettre écrite de Belley, à l'occasion du passage de M. le Marquis de Paulmy par cette ville.
Début :
Vous avez pris, Monsieur, une trop grande part à l'établissement du College [...]
Mots clefs :
Collège, Collège du Belley, Belley, Marquis de Paulmy, Ministre, Honneur, Province, Coeur, Joie, Chanoine, Guerre, Voeux
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texteReconnaissance textuelle : Lettre écrite de Belley, à l'occasion du passage de M. le Marquis de Paulmy par cette ville.
Lettre écrite de Belley , à l'occafion du paſſage
de M. le Marquis de Paulmy par cette
ville.
Ous avez pris , Monfieur , une trop
grande part à l'établiffement
du Cotlege
du Belley , dont j'eus l'honneur de
vous entretenir , il y a quelques mois ( 1 ) ,
pour vous laiffer ignorer fes actions d'éclat
& fes fuccés , dans les occafions furtout
qui intéreffent particulierement
la ville
& la province. Vous conviendrez
aifément
que le paffage de M. le Marquis de
Paulmy par Belley , eft un de ces momens
précieux également propres à s'attirer
l'attention de nos Mufes , & à exciter la
joie dans le coeur de nos citoyens .
Ce Miniftre arriva ici le famedi s Juil- S
let dernier fur les dix heures du foir. La
porte de la ville par laquelle il fit fon entrée
, étoit illuminée avec gout , & chargée
d'un cartouche , où on lifoit cette infcription
, qui étoit de M. Vinfon , Chanoine
Régulier de S. Antoine , Syndic du
College.
( 1 ) Voyez le Mercure d'Avril de cette année,
Page 147.
134 MERCURE DE FRANCE.
Felici Adventui
Supremi Bellorum Moderatoris
Tanto exultans hofpite
Bellicenfis Civitas
Plaudit.
L'écuffon des armes de M. le Marquis
de Paulmy faifoit partie de la décoration
de la porte. Vous fçavez que ce font deux
lions d'or paffans fur un fond d'azur . M.
Vinfon y avoit fait ajouter ce mot , Defenfuri
incedunt ; allufion noble , qui caracrerife
heureufement les fonctions du Miniftre
occupé pour lors à la vifite de nos
places de guerre.
L'infcription qui étoit placée fur la façade
de l'Hôtel de ville , pareillement illuminée
, eft de la même main , & elle exprime
la même penfée avec plus de développement
:
Vigilantiffimo
Belli Adminiftro ,
Provincias Tutanti Prafentiá ,
Hoftes Providentia Continenti ,
Gratulatur Bellicium.
Le lendemain de fon arrivée , M. le
Marquis de Paulniy reçut les complimens
des Syndics de la province, & des Corps
DECEMBRE. 1755. 135.
de la ville. Voici celui qui fut prononcé
par M. Granier , Chanoine Régulier de S.
Antoine , Profeffeur de Rhétorique , &
qui fut également gouté du Miniftre &
du Public.
Monfeigneur , votre arrivée eft l'é-
" poque de la joie publique , & vous êtes ,
» Monfeigneur , le digne objet de notre
» admiration & de nos hommages . La na-
» ture , en vous comblant de fes dons les
plus rares , vous infpira l'ardeur de les
» cultiver. Aux talens fupérieurs vous
» joignîtes bientôt les connoiffances les
plus vaftes , les plus fublimes vertus ,
» & vous fçûtes toujours tempérer leur
» éclat par le voile attrayant des qualités
» fociables. Dans un âge encore tendre
» vous fixâtes les regards du Monarque &
" les fuffrages du public. La carriere eft
» d'abord ouverte aux grands hommes.
» Leur mérite en marque l'étendue . Une
nation prudente & notre ancienne alliée
» vous vit menager auprès d'elle les in-
" térêts de notre Monarchie . Elle eut tout
» lieu d'être furprife de trouver dans un
» Ambaſſadeur auffi jeune la pénétration
» la plus vive , la circonfpection la plus
» réfléchie , la prudence la plus confom-
» mée. Devenu depuis l'arbitre de la guer-
» re , on vous voit , Monfeigneur , avec
و ر
"
136 MERCURE DE FRANCE.
, ر
» une activité furprenante , parcourir le
» Royaume de l'une à l'autre extrêmité ,
examiner tout par vous-même , pour-
»voir à la fûreté de nos frontieres , &
faire paffer dans le coeur de nos enne-
»mis cette crainte pleine d'égards , que
la vigilance du gouvernement ne man-
" que jamais d'infpirer. Il convenoit à un
Roi conquerant & pacifique d'avoir un
Miniftre également jaloux de prévenir
» la guerre & de la faire avec fuccès . Plus
» la foudre , dont vous êtes dépofitaire ,
» caufe de terreur , moins vous aimez à
» la faire éclater. C'eft à vos foins & à vo-
» tre prudence que nos provinces doivent
» leur repos. Veuille le ciel conferver
» long - tems une vie fi précieuſe à la France
! Puiffent nos fentimens & nos voeux
» mériter au College de Belley l'honneur
»de votre protection !
Les Penfionnaires du College fignalerent
leur zele par un compliment en vers ,
de la compofition de M. Sutaine , auffi
Chanoine Régulier de S. Antoine , & Profeffeur
de Rhétorique. Ce fut M. Dugaz ,
de Lyon , l'un de ces penfionnaires , qui
devint l'interprete des fentimens communs
, qu'il exprima avec autant d'aflurance
que de bonne grace , en ces termes :
Quelle divinité puiſſante
DECEMBRE. 1755 137
Favorife ces lieux ?
Jamais fous le regne des Dieux ,
L'Univers gouta- t'il de grace plus touchante !
Nous te voyons , Paulmy , nos voeux font fatisfaits.
Le Ciel pouvoit -il mieux feconder nos fouhaits ,
Qu'en accordant à notre impatience
Le bonheur d'admirer le foutien de la France ?
Qui feroit infenfible à tes tendres égards ,
Miniftre du Dieu de la guerre ?
Pour venir dans ces lieux tu quittes ton tonnerre ;
Tu craindrois d'effrayer nos timides regards.
Autour de toi , les jeux , les ris , les
Viennent folâtrer tour à tour;
Et nous ne voyons fur tes traces ,
graces ,
Que des coeurs pénétrés de refpect & d'amour.
Sous l'ordre du plus grand des Princes ,
Ta prévoyante activité
Affure à nos riches Provinces
Une douce tranquillité.
Oui , c'eſt partes bienfaits , qu'aux bords de l'Hyppocrêne
,
Jaloux des faveurs d'Apollon ,
Nous allons cultiver dans le facré vallon
Les fruits heureux d'une innocente veine.
Tu t'en fouviens , Phoebus & les neuf Soeurs
Te répétoient encor leurs chanfons immortelles ,
Quand le plus grand des Rois , par de juftes faveurs
>
138 MERCURE DE FRANCE.
Remit entre tes mains fidelles
Le noble emploi d'aller chez des peuples prudens
( 1 )
Faire briller l'éclat qui t'environne ,
Et foutenir les droits de fa couronne.
Qui n'admira dès -lors les refforts tout puiffans
De ta fage induſtrie ›
A peine revenu dans ta chere Patrie ,
On vit de généreux rivaux , ( 2 )
On vit un corps illuftre , où regnent la ſageſſe ,
Le bon goût , les talens & le dieu du Permeffe ,
Admirer tes nobles travaux ;
Ceindre ton front du laurier de la gloire ,
Partager avec toi fes foins laborieux ;
Graver ton nom au Temple de Mémoire ,
Et t'élever au rang des Dieux.
Sans doute les neuf foeurs firent naître en ton ame
Ce feu divin dont la céleste flamme
Anime ton grand coeur.
Daigne voir leurs enfans avec un oeil flatteur ,
Reçois nos voeux & notre hommage ,
Ce fera de notre bonheur
Le garand le plus fûr , le plus précieux gage .
Ce n'eft point là l'unique témoignage
de la joie qu'a donné le College pendant
le féjour de M. le Marquis de Paulmy à
( 1 ) Ambaſſade de M. de Paulmi en Suiffe.
(2) Réception de M. de Paulmy à l'Académie
Françoile.
DECEMBRE . 1755. 139
Belley ; il a taché de l'amufer , & de le
retenir le plus longtemps qu'il étoit poffible
, par la repréfentation d'une Comédie ;
fpectacle d'autant plus agréable à nos Citoyens
, qu'il paroiffoit pour la premiere
fois dans cette ville. Pour peu que ce coup
d'effai pique votre curiofité , je me ferai
un plaifir de vous envoyer une autrefois
l'analyſe de la piece , à laquelle nous avons
unanimement accordé nos fuffrages.
J'ai l'honneur d'être , &c.
A Belley , le 15 Juillet , 1755 .
Duchefne , Libraire à Paris , rue S. Jacques
, au Temple du Gout , vient de mettre
en vente l'Année Musicale , ouvrage
périodique. Cet ouvrage d'agrément fe
diftribue toutes les femaines par une feuille
grand in 8 °. de quatre pages , contenant
des Ariettes & Vaudevilles nouveaux , &
des petits airs choifis par les plus habiles
Muficiens , tant Italiens que François.
Chaque feuille fe vend fix fols . Les amateurs
qui fouhaiteront s'abonner , payeront
pour Paris quinze livres
par année
& on les leur apportera chez eux au moment
qu'elles fortiront de deffous preffe ;
& pour la province on payera dix- huit livres
par an. Le Libraire fe charge de les
140 MERCURE DE FRANCE.
faire rendre à leur deftination , francs de
port. La premiere feuille a paru le premier
Août 1755.
de M. le Marquis de Paulmy par cette
ville.
Ous avez pris , Monfieur , une trop
grande part à l'établiffement
du Cotlege
du Belley , dont j'eus l'honneur de
vous entretenir , il y a quelques mois ( 1 ) ,
pour vous laiffer ignorer fes actions d'éclat
& fes fuccés , dans les occafions furtout
qui intéreffent particulierement
la ville
& la province. Vous conviendrez
aifément
que le paffage de M. le Marquis de
Paulmy par Belley , eft un de ces momens
précieux également propres à s'attirer
l'attention de nos Mufes , & à exciter la
joie dans le coeur de nos citoyens .
Ce Miniftre arriva ici le famedi s Juil- S
let dernier fur les dix heures du foir. La
porte de la ville par laquelle il fit fon entrée
, étoit illuminée avec gout , & chargée
d'un cartouche , où on lifoit cette infcription
, qui étoit de M. Vinfon , Chanoine
Régulier de S. Antoine , Syndic du
College.
( 1 ) Voyez le Mercure d'Avril de cette année,
Page 147.
134 MERCURE DE FRANCE.
Felici Adventui
Supremi Bellorum Moderatoris
Tanto exultans hofpite
Bellicenfis Civitas
Plaudit.
L'écuffon des armes de M. le Marquis
de Paulmy faifoit partie de la décoration
de la porte. Vous fçavez que ce font deux
lions d'or paffans fur un fond d'azur . M.
Vinfon y avoit fait ajouter ce mot , Defenfuri
incedunt ; allufion noble , qui caracrerife
heureufement les fonctions du Miniftre
occupé pour lors à la vifite de nos
places de guerre.
L'infcription qui étoit placée fur la façade
de l'Hôtel de ville , pareillement illuminée
, eft de la même main , & elle exprime
la même penfée avec plus de développement
:
Vigilantiffimo
Belli Adminiftro ,
Provincias Tutanti Prafentiá ,
Hoftes Providentia Continenti ,
Gratulatur Bellicium.
Le lendemain de fon arrivée , M. le
Marquis de Paulniy reçut les complimens
des Syndics de la province, & des Corps
DECEMBRE. 1755. 135.
de la ville. Voici celui qui fut prononcé
par M. Granier , Chanoine Régulier de S.
Antoine , Profeffeur de Rhétorique , &
qui fut également gouté du Miniftre &
du Public.
Monfeigneur , votre arrivée eft l'é-
" poque de la joie publique , & vous êtes ,
» Monfeigneur , le digne objet de notre
» admiration & de nos hommages . La na-
» ture , en vous comblant de fes dons les
plus rares , vous infpira l'ardeur de les
» cultiver. Aux talens fupérieurs vous
» joignîtes bientôt les connoiffances les
plus vaftes , les plus fublimes vertus ,
» & vous fçûtes toujours tempérer leur
» éclat par le voile attrayant des qualités
» fociables. Dans un âge encore tendre
» vous fixâtes les regards du Monarque &
" les fuffrages du public. La carriere eft
» d'abord ouverte aux grands hommes.
» Leur mérite en marque l'étendue . Une
nation prudente & notre ancienne alliée
» vous vit menager auprès d'elle les in-
" térêts de notre Monarchie . Elle eut tout
» lieu d'être furprife de trouver dans un
» Ambaſſadeur auffi jeune la pénétration
» la plus vive , la circonfpection la plus
» réfléchie , la prudence la plus confom-
» mée. Devenu depuis l'arbitre de la guer-
» re , on vous voit , Monfeigneur , avec
و ر
"
136 MERCURE DE FRANCE.
, ر
» une activité furprenante , parcourir le
» Royaume de l'une à l'autre extrêmité ,
examiner tout par vous-même , pour-
»voir à la fûreté de nos frontieres , &
faire paffer dans le coeur de nos enne-
»mis cette crainte pleine d'égards , que
la vigilance du gouvernement ne man-
" que jamais d'infpirer. Il convenoit à un
Roi conquerant & pacifique d'avoir un
Miniftre également jaloux de prévenir
» la guerre & de la faire avec fuccès . Plus
» la foudre , dont vous êtes dépofitaire ,
» caufe de terreur , moins vous aimez à
» la faire éclater. C'eft à vos foins & à vo-
» tre prudence que nos provinces doivent
» leur repos. Veuille le ciel conferver
» long - tems une vie fi précieuſe à la France
! Puiffent nos fentimens & nos voeux
» mériter au College de Belley l'honneur
»de votre protection !
Les Penfionnaires du College fignalerent
leur zele par un compliment en vers ,
de la compofition de M. Sutaine , auffi
Chanoine Régulier de S. Antoine , & Profeffeur
de Rhétorique. Ce fut M. Dugaz ,
de Lyon , l'un de ces penfionnaires , qui
devint l'interprete des fentimens communs
, qu'il exprima avec autant d'aflurance
que de bonne grace , en ces termes :
Quelle divinité puiſſante
DECEMBRE. 1755 137
Favorife ces lieux ?
Jamais fous le regne des Dieux ,
L'Univers gouta- t'il de grace plus touchante !
Nous te voyons , Paulmy , nos voeux font fatisfaits.
Le Ciel pouvoit -il mieux feconder nos fouhaits ,
Qu'en accordant à notre impatience
Le bonheur d'admirer le foutien de la France ?
Qui feroit infenfible à tes tendres égards ,
Miniftre du Dieu de la guerre ?
Pour venir dans ces lieux tu quittes ton tonnerre ;
Tu craindrois d'effrayer nos timides regards.
Autour de toi , les jeux , les ris , les
Viennent folâtrer tour à tour;
Et nous ne voyons fur tes traces ,
graces ,
Que des coeurs pénétrés de refpect & d'amour.
Sous l'ordre du plus grand des Princes ,
Ta prévoyante activité
Affure à nos riches Provinces
Une douce tranquillité.
Oui , c'eſt partes bienfaits , qu'aux bords de l'Hyppocrêne
,
Jaloux des faveurs d'Apollon ,
Nous allons cultiver dans le facré vallon
Les fruits heureux d'une innocente veine.
Tu t'en fouviens , Phoebus & les neuf Soeurs
Te répétoient encor leurs chanfons immortelles ,
Quand le plus grand des Rois , par de juftes faveurs
>
138 MERCURE DE FRANCE.
Remit entre tes mains fidelles
Le noble emploi d'aller chez des peuples prudens
( 1 )
Faire briller l'éclat qui t'environne ,
Et foutenir les droits de fa couronne.
Qui n'admira dès -lors les refforts tout puiffans
De ta fage induſtrie ›
A peine revenu dans ta chere Patrie ,
On vit de généreux rivaux , ( 2 )
On vit un corps illuftre , où regnent la ſageſſe ,
Le bon goût , les talens & le dieu du Permeffe ,
Admirer tes nobles travaux ;
Ceindre ton front du laurier de la gloire ,
Partager avec toi fes foins laborieux ;
Graver ton nom au Temple de Mémoire ,
Et t'élever au rang des Dieux.
Sans doute les neuf foeurs firent naître en ton ame
Ce feu divin dont la céleste flamme
Anime ton grand coeur.
Daigne voir leurs enfans avec un oeil flatteur ,
Reçois nos voeux & notre hommage ,
Ce fera de notre bonheur
Le garand le plus fûr , le plus précieux gage .
Ce n'eft point là l'unique témoignage
de la joie qu'a donné le College pendant
le féjour de M. le Marquis de Paulmy à
( 1 ) Ambaſſade de M. de Paulmi en Suiffe.
(2) Réception de M. de Paulmy à l'Académie
Françoile.
DECEMBRE . 1755. 139
Belley ; il a taché de l'amufer , & de le
retenir le plus longtemps qu'il étoit poffible
, par la repréfentation d'une Comédie ;
fpectacle d'autant plus agréable à nos Citoyens
, qu'il paroiffoit pour la premiere
fois dans cette ville. Pour peu que ce coup
d'effai pique votre curiofité , je me ferai
un plaifir de vous envoyer une autrefois
l'analyſe de la piece , à laquelle nous avons
unanimement accordé nos fuffrages.
J'ai l'honneur d'être , &c.
A Belley , le 15 Juillet , 1755 .
Duchefne , Libraire à Paris , rue S. Jacques
, au Temple du Gout , vient de mettre
en vente l'Année Musicale , ouvrage
périodique. Cet ouvrage d'agrément fe
diftribue toutes les femaines par une feuille
grand in 8 °. de quatre pages , contenant
des Ariettes & Vaudevilles nouveaux , &
des petits airs choifis par les plus habiles
Muficiens , tant Italiens que François.
Chaque feuille fe vend fix fols . Les amateurs
qui fouhaiteront s'abonner , payeront
pour Paris quinze livres
par année
& on les leur apportera chez eux au moment
qu'elles fortiront de deffous preffe ;
& pour la province on payera dix- huit livres
par an. Le Libraire fe charge de les
140 MERCURE DE FRANCE.
faire rendre à leur deftination , francs de
port. La premiere feuille a paru le premier
Août 1755.
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Résumé : Lettre écrite de Belley, à l'occasion du passage de M. le Marquis de Paulmy par cette ville.
La lettre, rédigée à Belley, célèbre la visite du Marquis de Paulmy dans cette ville. L'auteur exprime sa reconnaissance envers le Marquis pour son rôle dans la création du Collège de Belley et souligne l'importance de sa venue. Le Marquis est arrivé à Belley le samedi 3 juillet vers dix heures du matin. Il a été accueilli par une porte illuminée et décorée d'un cartouche portant l'inscription 'Felici Adventui Supremi Bellorum Moderatoris' et les armes du Marquis. Le lendemain, le Marquis a reçu les compliments des syndics de la province et de la ville. M. Granier, chanoine régulier de Saint-Antoine et professeur de rhétorique, a prononcé un discours en l'honneur du Marquis, mettant en avant ses talents, ses connaissances et ses vertus, ainsi que son rôle dans la diplomatie et la défense du royaume. Les pensionnaires du Collège ont également exprimé leur admiration par un compliment en vers composé par M. Sutaine. Pour marquer la joie de cette visite, le Collège a organisé une représentation théâtrale, un événement rare pour la ville. L'auteur propose d'envoyer une analyse de la pièce jouée. La lettre se conclut par une mention de la publication de l'Année Musicale par le libraire Duchefne.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2
p. 192-194
DE VIENNE, le 4 Juin.
Début :
L'Impératrice Reine a fait remettre aux Etats-Géneraux, par le baron [...]
Mots clefs :
Impératrice Reine, Baron, États généraux , Majestés, Déclaration, Angleterre, Prusse, Nominations, Ministre plénipotentiaire, Duc, Mémoire, Prince Charles de Lorraine, Fêtes, Préparatifs , Baron de Laudon, Marquis de Paulmy, Varsovie, Ambassadeur, Congrès
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DE VIENNE, le 4 Juin.
De VIENNE , le 4 Juin.
L'Impératrice Reine a fait remettre aux Etats-
Géneraux , par le Baron de Reifchach , Ambaffadeur
Plénipotentiaire de Leurs Majeſtés Imriales
, une déclaration en réponſe à celle des Rois
d'Angleterre & de Pruile.
Elle porte que , pour répondre aux deſirs de
Leurs Majeftés Britannique & Pruffienne pour le
rérabliſſement de la paix , Leurs Majeſtés l'Impératrice
Reine de Hongrie & de Bohême , le
Roi Très-Chrétien , & l'Impératrice de toutes les
Ruffies , également animées du defir de contri
buer au rétabliffement de la tranquillité publiqua
fur un pied folide & équitable , déclaren:,
Que Sa Majefté Catholique ayant bien voulu
» offrir la médiation pour la guèrre qui fubfifte
» depuis quelques années entre la Erance & l'An-
» gleterre
JUILLET. 1786.
>>
gleterre ; & cette guèrre n'ayant d'ailleurs rien
de commun avec celle que foutiennent égale
ment depuis quelques années les deux Impératrices
avec leurs Alliés contre le Roi de Pruffe
; Sa Majefté Très-Chrétienne eft prête à trai
ter de la paix perſonnelle avec l'Angleterre, par
les bons offices de Sa Majefté Catholique, dont
elle s'eft fait un plaifir d'accepter la médiation.
"Quant à la guerre qui regarde directement
Sa Majefté Pruffienne; leurs Majeftés l'Impérasitrice
Reine de Hongrie & de Bohême , le Rai
Très- Chrétien , & l'Impératrice de Ruffie, font
>> difpofés à donner les mains à l'établitlement du
Congrès propofé. Mais comme , en vertu de
leurs traités , elles ne peuvent prendre aucun
engagement relatif à la paix , que conjointe-
» ment avec leurs Alliés ; il fera nécellaire pour
qu'elles puiffent s'expliquer définitivement fur
ce fajet , qu'avant tout il plaife à Leurs Majeftés
Britannique & Pruffienne de faire parvenir
lear invitation à un Congrès , à toutes.
celles des Puiffances qui fe trouvent directement
en guèrre contre le Roi de Prulle ; nommément
à Sa Majefté le Roi de Suéde , ainfi
» qu'à Sa Majefté le Roi de Pologne , Electeur
» de Saxe , lefquels fpécialement doivent être
invités au futur Congrès.
L'Impératrice Reine nomma , le 3 du mois
dernier , jour de l'Invention de la Sainte-Croix ,
I'Infante Ifabelle, Dame de l'Ordre de la Croix
Etoilée. L'Archiducheffe Marie-Anne reçut , en
fon nom , la Croix , des mains de Sa Majesté.
Le 13 du même mois , la Cour , raſſemblée à
Schonbrun , fut en Gala , à l'occafion de l'Anniverſaire
de l'Impératrice Reine , qui eſt entrée
de ce jour , dans la quarante-quatrième année.
I, Vol. I
194 MERCURE DE FRANCE:
Le Baron de Breteuil , Miniftre Plénipotentiaire
du Roi de France auprès de l'Impératrice de
Ruffie , eft parti d'ici pour continuer la route
après avoir pris congé de Leurs Majeſtés .
On apprend de Warfovie , que le Duc
de Courlande eft dangereufement malade. Le
fieur Benoit , Sécrétaire de Légation du Roi de
Pruffe , à la Cour de Pologne , a remis un Mémoire
, en réponse à celui que cette Cour lui avoit
fait remettre parfon Vice- Chancelier . Il nie dans
ce Mémoire la plupart des griefs allégués par
ce Miniftre , & il y forme contre le Roi & la
République de Pologne , un grand nombre dé
plaintes, énoncées d'une maniere fort vive.
Le Prince Charles de Lorraine , & la Prin
ceffe fa foeur , arriveront le mois prochain de
Bruxelles en cette Ville , pour affifter au mariage
de l'Archiduc Jofeph . On travaille aux prépaatifs
des fêtes que l'on donnera à cette occafion.
Toutes les troupes,aux ordres du Baron de Lau
don , campèrent le 31 du mois dernier , dans
les environs de Frankenſtein.
Le Marquis de Paulmy, Miniftre , ci - devant
Secrétaire d'Etat de la Guerre , eft arrivé depuis
peu , dans cette Ville , pour le rendre a Warfovie
en qualité d'Ambafladeur de Sa Majesté Très-
Chrétienne auprès du Roi & de la République de
Pologne. Il a été préfenté , le z de ce mois , à
Leurs Majeftés Impériales & Royales , & à leur
Famille , par le Comte de Choifeul , Ambaffadeur
de France en cette Cour ; & l'Ambaffadrice
a préfenté le même jour , à Sa Majesté Impériale
& Royale Apoftolique , la Marquise de Paulmy.
L'Impératrice Reine a fait remettre aux Etats-
Géneraux , par le Baron de Reifchach , Ambaffadeur
Plénipotentiaire de Leurs Majeſtés Imriales
, une déclaration en réponſe à celle des Rois
d'Angleterre & de Pruile.
Elle porte que , pour répondre aux deſirs de
Leurs Majeftés Britannique & Pruffienne pour le
rérabliſſement de la paix , Leurs Majeſtés l'Impératrice
Reine de Hongrie & de Bohême , le
Roi Très-Chrétien , & l'Impératrice de toutes les
Ruffies , également animées du defir de contri
buer au rétabliffement de la tranquillité publiqua
fur un pied folide & équitable , déclaren:,
Que Sa Majefté Catholique ayant bien voulu
» offrir la médiation pour la guèrre qui fubfifte
» depuis quelques années entre la Erance & l'An-
» gleterre
JUILLET. 1786.
>>
gleterre ; & cette guèrre n'ayant d'ailleurs rien
de commun avec celle que foutiennent égale
ment depuis quelques années les deux Impératrices
avec leurs Alliés contre le Roi de Pruffe
; Sa Majefté Très-Chrétienne eft prête à trai
ter de la paix perſonnelle avec l'Angleterre, par
les bons offices de Sa Majefté Catholique, dont
elle s'eft fait un plaifir d'accepter la médiation.
"Quant à la guerre qui regarde directement
Sa Majefté Pruffienne; leurs Majeftés l'Impérasitrice
Reine de Hongrie & de Bohême , le Rai
Très- Chrétien , & l'Impératrice de Ruffie, font
>> difpofés à donner les mains à l'établitlement du
Congrès propofé. Mais comme , en vertu de
leurs traités , elles ne peuvent prendre aucun
engagement relatif à la paix , que conjointe-
» ment avec leurs Alliés ; il fera nécellaire pour
qu'elles puiffent s'expliquer définitivement fur
ce fajet , qu'avant tout il plaife à Leurs Majeftés
Britannique & Pruffienne de faire parvenir
lear invitation à un Congrès , à toutes.
celles des Puiffances qui fe trouvent directement
en guèrre contre le Roi de Prulle ; nommément
à Sa Majefté le Roi de Suéde , ainfi
» qu'à Sa Majefté le Roi de Pologne , Electeur
» de Saxe , lefquels fpécialement doivent être
invités au futur Congrès.
L'Impératrice Reine nomma , le 3 du mois
dernier , jour de l'Invention de la Sainte-Croix ,
I'Infante Ifabelle, Dame de l'Ordre de la Croix
Etoilée. L'Archiducheffe Marie-Anne reçut , en
fon nom , la Croix , des mains de Sa Majesté.
Le 13 du même mois , la Cour , raſſemblée à
Schonbrun , fut en Gala , à l'occafion de l'Anniverſaire
de l'Impératrice Reine , qui eſt entrée
de ce jour , dans la quarante-quatrième année.
I, Vol. I
194 MERCURE DE FRANCE:
Le Baron de Breteuil , Miniftre Plénipotentiaire
du Roi de France auprès de l'Impératrice de
Ruffie , eft parti d'ici pour continuer la route
après avoir pris congé de Leurs Majeſtés .
On apprend de Warfovie , que le Duc
de Courlande eft dangereufement malade. Le
fieur Benoit , Sécrétaire de Légation du Roi de
Pruffe , à la Cour de Pologne , a remis un Mémoire
, en réponse à celui que cette Cour lui avoit
fait remettre parfon Vice- Chancelier . Il nie dans
ce Mémoire la plupart des griefs allégués par
ce Miniftre , & il y forme contre le Roi & la
République de Pologne , un grand nombre dé
plaintes, énoncées d'une maniere fort vive.
Le Prince Charles de Lorraine , & la Prin
ceffe fa foeur , arriveront le mois prochain de
Bruxelles en cette Ville , pour affifter au mariage
de l'Archiduc Jofeph . On travaille aux prépaatifs
des fêtes que l'on donnera à cette occafion.
Toutes les troupes,aux ordres du Baron de Lau
don , campèrent le 31 du mois dernier , dans
les environs de Frankenſtein.
Le Marquis de Paulmy, Miniftre , ci - devant
Secrétaire d'Etat de la Guerre , eft arrivé depuis
peu , dans cette Ville , pour le rendre a Warfovie
en qualité d'Ambafladeur de Sa Majesté Très-
Chrétienne auprès du Roi & de la République de
Pologne. Il a été préfenté , le z de ce mois , à
Leurs Majeftés Impériales & Royales , & à leur
Famille , par le Comte de Choifeul , Ambaffadeur
de France en cette Cour ; & l'Ambaffadrice
a préfenté le même jour , à Sa Majesté Impériale
& Royale Apoftolique , la Marquise de Paulmy.
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Résumé : DE VIENNE, le 4 Juin.
Le 4 juin 1786, l'Impératrice Reine de Hongrie et de Bohême a transmis une déclaration aux États-Généraux via le Baron de Reifchach, ambassadeur des Majestés Impériales. Cette déclaration répondait à celle des Rois d'Angleterre et de Prusse concernant le rétablissement de la paix. L'Impératrice Reine, le Roi Très-Chrétien et l'Impératrice de toutes les Russies exprimaient leur désir de contribuer à la tranquillité publique sur une base solide et équitable. La France, par l'intermédiaire de Sa Majesté Catholique, proposait sa médiation pour mettre fin à la guerre entre la France et l'Angleterre, indépendamment des conflits impliquant les deux Impératrices et leurs alliés contre le Roi de Prusse. La France était prête à négocier une paix personnelle avec l'Angleterre sous la médiation de la Majesté Catholique. Pour la guerre impliquant la Prusse, les Majestés Impériales étaient disposées à participer à un congrès proposé, mais elles nécessitaient l'invitation de toutes les puissances en guerre contre la Prusse, notamment le Roi de Suède et le Roi de Pologne. Le 3 juillet, l'Impératrice Reine a nommé l'Infante Isabelle, Dame de l'Ordre de la Croix Étoilée, et l'Archiduchesse Marie-Anne a reçu la Croix des mains de Sa Majesté. Le 13 juillet, la Cour s'est rassemblée à Schönbrun pour célébrer l'anniversaire de l'Impératrice Reine, qui entrait dans sa quarante-quatrième année. Le Baron de Breteuil, ministre plénipotentiaire du Roi de France auprès de l'Impératrice de Russie, a quitté Vienne. À Varsovie, le Duc de Courlande était gravement malade, et le Sieur Benoit, secrétaire de légation du Roi de Prusse, a remis un mémoire en réponse à celui du Vice-Chancelier de Pologne, contestant les griefs et formulant de nombreuses plaintes. Le Prince Charles de Lorraine et la Princesse sa sœur devaient arriver de Bruxelles pour assister au mariage de l'Archiduc Joseph. Les troupes du Baron de Laudon ont campé près de Frankenstein. Le Marquis de Paulmy, ancien secrétaire d'État à la Guerre, est arrivé en qualité d'ambassadeur de Sa Majesté Très-Chrétienne auprès du Roi et de la République de Pologne.
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