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Détail
Liste
1
p. 90-98
LETTRE à l'Auteur du Mercure, au sujet du premier Vers de la première OLYMPIENNE de Pindare.
Début :
Vous rappellez-vous, Monsieur, d'avoir lû, il y a quelques jours, dans [...]
Mots clefs :
Combats, Éléments, Prééminence , Soleil, Explication, Traduction, Poètes, Richesses, Grecs, Philosophes
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texteReconnaissance textuelle : LETTRE à l'Auteur du Mercure, au sujet du premier Vers de la première OLYMPIENNE de Pindare.
LETTRE à l'Auteur du Mercure ,
au fujet du premier Vers de la pre-.
mière OLYMPIENNE de Pindare.
Vous
rappellez - vous ,
›
Monfieur
d'avoir lû , il y a quelques jours , dans
la trente -fixiéme feuille de l'Année Littéraire
un article fur les traditions que
Boileau & Charles Pérault ont données
de la première Ode des Olympiennes
de Pindare ? L'Auteur de cet article
fait voir à M. Freron , qu'on n'a jamais
bien entendu ce premier Vers de Pindare
ägisov μèv idup . Boileau , dit- il , a traduit
ainfi » Il n'y a rien de fi excel-
» lent que l'eau : il n'y a rien de plus
» éclatant que l'or , & il fe diftingue
» entre toutes les autres fuperbes richef-
» fes , comme un feu qui brille dans
» la nuit . Mais ô mon efprit , puifque
» c'eſt des combats que tu veux chan-
» ter , ne va point te figurer que dans
1
MA I. 1763. 91
ود
?
-
" les vaftes déferts du Ciel quand il
» fait jour , ou puiffe voir quelqu'autre
» aftre auffi lumineux que le Soleil ,
» ni que fur la Terre nous puiffions.
» dire qu'il y ait quelqu'autre com-
» bat auffi excellent que le combat
» olympique , & c . » Charles Perault n'a
» pas mieux traduit , ajoute- t - il , l'eau,
eft très bonne à la vérité , & l'or ,
» qui brille comme le feu durant la
» nuit éclate merveilleufement par-
» mi les richeffes qui rendent l'homme
fuperbe ; mais mon efprit , fi tu de-
» fires chanter des combats , ne con-
» temple point d'autre aftre plus lumi-
» neux que le Soleil pendant le jour
» dans le vague de l'air ; car nous ne
» fçaurions chanter des combats plus
" illuftres que les combats olympi-
" ques , &c. » Boileau & Perault
dit-il , fe font trompés tous deux , &
il s'agit ici de la prééminence de l'eau
fur tous les élémens , parce que Pindare
fait allufion à l'opinion du Philofophe
Thales qui prétendoit que l'eau étoit .
le premier des élémens , & qu'elle avoit .
donné , ainfi que le rapporte Diogène
Laërce , naiffance à tous les êtres exiftans
fur la Terre . Il ne s'agit donc pas ,
dit judicieuſement l'Auteur de l'expli
?
92 MERCURE DE FRANCE.
cation , de la qualité de l'eau , mais de
fa prééminence fur tous les élémens.
Ainfi pour bien rendre la penfée de
Pindare , il faut dire l'eau eft le premier
des clémens. Il n'y a pas là de
ridicule , ajoute l'Auteur.
›
Il est bien étonnant Monfieur
qu'en nous rapportant les différentes
traductions qu'on a faites de cette Ode
de Pindare , l'ingénieux Auteur de cette
explication ne nous air rien dit d'une
ancienne traduction de Pindare donnée
en 1617 par François- Marin Champenois.
Sans doute qu'elle lui eft inconnue.
Je me fuis rappellé de l'avoir
lue toute entière à la Bibliothéque du
Roi , & je l'ai actuellement entre mes
mains. Voici l'explication de Marin.
Son ftyle eft celui de fon fiècle ; il n'eſt
pas bien agréable , mais il n'a rien de
dégoutant , & d'ailleurs il ne s'agit ici
que du fens des paroles de Pindare.
» Tout ainsi que l'eau excelle entre les
» élémens , & que l'or ( ne plus ni
» moins qu'un feu brillant fe faict pa-
» roiftre durant la nuit ) furpaffe toute
» autre magnifique richeffe ; de même
" auffi qu'en plain jour l'on ne peut
» vefir par le vague de l'air un aftre
apparant qui flamboye davantage que
M. A I. 1763. 93
»le Soleil : ainfi , ma chère Mufe , fi ma
» tu defires que nous célébricns les
» jeux , n'en cherchons pas de plus
» excel.ens ou plus dignes de nos vers ,
» que les combats qui fe font aux champs
» olympiques , &c.
Si je ne craignois pas d'affoiblir cette
verfion de Marin , & de mériter le reproche
qu'on fit à l'Abbé Tallemant
je la rendrois ainfi " Comme l'eau
l'emporte fur tous les élémens , &
» comme l'or , femblable à un feu
» qu'on voit briller pendant la nuit ,
» furpaffe toutes les richeffes qui flat-
" tent le plus la vanité de l'homme ,
» ou comme le foleil , qui par qui par l'éclat
» de fes rayons éfface tous les altres
épars dans la vafte profondeur des
airs tels font , divine Mufe
» combats qui fe livrent aux champs
» Olympiques ; & puifque vous vou-
» lez célébrer des combats , n'en cher-
» chez ni de plus glorieux , ni de plus
» dignes de vos chants. Cette immenfe
» carrière offre aux Poëtes , & c.
"
les
A cette explication , Marin ajoute
la note fuivante qui développe parfaitement
le fens qu'il a donné à Pindare.
» Les anciens Philofophes , dit- il , ont
» été fort en peine pour trouver le
94 MERCURE DE FRANCE.
premier principe des chofes naturelles,
» Voyez ce qu'en note briévement à
» Sancto Paulo queft. 4 du premier
Traité de la première partie de fa
» Phyfique , & un peu plus amplement
» Eufébe Chap. 5 , Liv. 1 de la prépa-
» ration Evangélique ( a) . Or Pindare
" avec Thalès eft de l'opinion de ceux
» qui difoient que l'eau eft le principe
» de toutes chofes , fuivant laquelle
» opinion quelques anciens Grecs fai-
» foient offrande de leur poil aux
» fleuves ( b ) .
Marin cft plein d'excellentes recherches
& de notes très fçavantes . Il avoit
du goût pour fon fiècle , & ne manquoit
pas de jufteffe dans l'efprit . Vous
trouverez fur-tout qu'il explique toujours
très-bien le début des Odes de
Pindare. Il fait voir que ce début eft
toujours lié au fujet ; & généralement
(a) Le Père Berruyer a très -bien expliqué le
fentiment d'Eufebe.
(b ) On trouve encore aujourd'hui en Perfe
des veftiges de cette coutume. Pour ne point
fouiller les élémens , dit M. de Montefquieu
Tom. 2 de l'Eſprit des Loix , les Perfes ne navigeoient
pas fur les fleuves. Ils n'ont point de
commerce maritime , & ils traitent d'Athées ceux
qui vont fur mer. Voyez Chardin.
M A I. 1763. 95
il ne reconnoît d'écart & de digreffion
dans les Odes de Pindare , que les
écarts que Pindare y reconnoît luimême
(c ) . Voici une note qui vous
donnera une idée de fa façon de penfer
touchant les Poëfies de fon temps.
» Si nos Poëtes François , dit- il page
» 106 , qui font aujourd'hui , puifoient
» dans les fontaines des doctes anciens
" Grecs & Latins , ils furvivroient à
» leurs ouvrages plus long- temps qu'ils
» ne feront. » Et à la page 236 fur ce
vers is ' iv ɛutuxiα. » Le monde , dit-
» il , prife plus les riches que les gens
» de bien. Car fi le monde parle d'un
» homme qui fe foit enrichi juftement
» ou injuſtement , il dit , c'est un homme
d'esprit , c'est un galant homme ; il
" a bien fait fes affaires . » Vous y
trouverez quantité d'autres naïvetés qui
vous feront plaifir. J'ai vu Marin cité
dans plufieurs Auteurs. Il étoit furtout
très-connu à l'Abbé Desfontaines qui
parle de fa traduction de Pindare ,
quelque part dans fes Obfervations .
On doit donc dire , Monfieur , que
Marin a la gloire d'avoir été , parmi
tous les
Traducteurs François , le pre-
( c) Comme par exemple , lorfque Pindare
avertit fa Muſe de reprendre fon Sujet.
96 MERCURE DE FRANCE.
mier qui ait trouvé le vrai fens de
Pindare ; & pour ne vous laiffer rien
à defirer à cet égard , il ne me reſte
plus qu'à vous citer la traduction de la
Gaufie , avec celle de l'Auteur du Dif
cours fur l'Ode , afin que vous puilliez
mieux juger de toutes les traductions
françoifes de cette première Ode de
Pindare. Le fieur de la Gaufie donna en
1626 une traduction de Pindare mêlée
de vers & de profe . Voici fon début.
» La force de chaque élément
» Paroît par leurs effets contraires ,
Mais le moindre de l'eau furmonte abfolument
>> Tous ceux de fes trois frères.
Celui- ci a une interprétation différente
; il s'éloigne du fens que Marin
a donné à Pindare , & il a cru que le
Poëte avoit en vue , non la prééminence
de l'eau , mais fa qualité , fes
ufages , & fes effets .
L'Auteur du Difcours fur l'Ode ,
donné en 1762 , rend ainfi cette première
ftrophe. " L'eau fans doute eft
" le premier des élémens. L'or brille
» entre les plus fuperbes richeffes comme
une flamme éclatante dans les
» ombres de la nuit. Mais , ô mon efprit
, fi tu veux chanter des combats
ne
MA I. 1763 . 97
» ne va point en plein jour chercher
» dans les vaftes déferts du ciel un aftre
» plus lumineux que le Soleil , ni fur
» la Terre des jeux plus illuftres que
» ceux d'Olympie. C'eft - là que les
Poëtes , & c.
,
Du refte , Monfieur , je n'éxamine
point ici fi so eft un fuperlatif
d'Ayatos , ou fi c'est un nom verbal
(a) formé d'agiseven , dominari , præcel-
. (a ) S'il eft vrai , fuivant l'explication inférée
dans l'Année Littaire , que ce terme agisov ne
foit pas formé d'ayatos , & par conféquent que
le premier vers de Pindare ne puiffe admettre
cette verfion littérale , l'eau est très bonne , il
fera vrai autfi de dire que tous les Grecs contemporains
de Pindare & autres qui ont fuivi ,
n'entendoient pas bien le Grec. Erafine Schmitt ,
dans fon Commentaire fur Pindare , rapporte
deux Epigrammes du Liv. 4 de l'Anthologie où
l'on badine Pindare fur ce premier vers de fon
Ode . En voici à - peu près le fens : En vérité ,
Pindare , nous ne voudrions point que vous fufiez
notre Médecin , & fi nous étions affez inconfidérés
pour confier nos corps entre vos mains , vous nous
diriez pour tout remède que l'eau est très - bonne.
En un mot , rappellez vous le Docteur Sangralo .
Voici encore un autre témoignage. Ariftote , au
Liv. de fa Rhétorique , Chap . 7 Art. 19 ,
après avoir fait voir » Qu'une choſe qu'on aura
» en abondance fera meilleure qu'une aurre qui
» fera plus rare , parce qu'on le fert beaucoup
plus de l'une que de l'autre , & que tout ce
E
98 MERCURE DE FRANCE.
cellere , ni fi l'on doit traduire comme
Marin , les Olympionniques pour les
Olympiennes , les Néméoniques , pour
les Néméennes , & c. Ce n'eft point ici
le lieu d'agiter cette queftion , & elle eft
étrangère à l'objet que je me fuis propofé
, qui eft de rendre juftice à Marin
comme au premier qui ait trouvé le
vrai fens de Pindare.
J'ai l'honneur d'être , & c .
» qui fert très-fouvent vaut mieux que ce qui
» ne fert que quelquefois & très- peu , il ajoute ,
» voilà ce qui a fait dire à Pindare dans une de
» fes Odes , il n'eft rien defi bon que l'eau. Ariftote
croyoit donc que Pindare avoit voulu défigner
les ufages de l'eau & non fa prééminence & c...
Mais jugeons Pindare par lui-même . Pindare le
répéte quelquefois dans fes comparaifons quoique
fort rarement. Dans l'Odé troifiéme des Olympiennes
, épode 3 , vers 3 , on trouve :
Ει δ ' αρισεύει μεν ύδωρ.
Si autem excellit quidem aqua.
Ici Pindare a ôté l'équivoque , & il eſt évident
qu'il s'agit dans cette troifiéme Ode , de la prééminence
de l'eau Il ne s'agit plus que de fçavoir
en quel temps ces deux Odes ont été compolées
. Suivant Schmitt , la premiere Olympienne
parut dans la foixante - treiziéme Olympiade , &
l'Ode troifiéme à Thécon dans la foixante- dixfeptiéme.
On peut donc croire que dans cet intervalle
, Pindare eut tout le loifir de reconnoître
au fujet du premier Vers de la pre-.
mière OLYMPIENNE de Pindare.
Vous
rappellez - vous ,
›
Monfieur
d'avoir lû , il y a quelques jours , dans
la trente -fixiéme feuille de l'Année Littéraire
un article fur les traditions que
Boileau & Charles Pérault ont données
de la première Ode des Olympiennes
de Pindare ? L'Auteur de cet article
fait voir à M. Freron , qu'on n'a jamais
bien entendu ce premier Vers de Pindare
ägisov μèv idup . Boileau , dit- il , a traduit
ainfi » Il n'y a rien de fi excel-
» lent que l'eau : il n'y a rien de plus
» éclatant que l'or , & il fe diftingue
» entre toutes les autres fuperbes richef-
» fes , comme un feu qui brille dans
» la nuit . Mais ô mon efprit , puifque
» c'eſt des combats que tu veux chan-
» ter , ne va point te figurer que dans
1
MA I. 1763. 91
ود
?
-
" les vaftes déferts du Ciel quand il
» fait jour , ou puiffe voir quelqu'autre
» aftre auffi lumineux que le Soleil ,
» ni que fur la Terre nous puiffions.
» dire qu'il y ait quelqu'autre com-
» bat auffi excellent que le combat
» olympique , & c . » Charles Perault n'a
» pas mieux traduit , ajoute- t - il , l'eau,
eft très bonne à la vérité , & l'or ,
» qui brille comme le feu durant la
» nuit éclate merveilleufement par-
» mi les richeffes qui rendent l'homme
fuperbe ; mais mon efprit , fi tu de-
» fires chanter des combats , ne con-
» temple point d'autre aftre plus lumi-
» neux que le Soleil pendant le jour
» dans le vague de l'air ; car nous ne
» fçaurions chanter des combats plus
" illuftres que les combats olympi-
" ques , &c. » Boileau & Perault
dit-il , fe font trompés tous deux , &
il s'agit ici de la prééminence de l'eau
fur tous les élémens , parce que Pindare
fait allufion à l'opinion du Philofophe
Thales qui prétendoit que l'eau étoit .
le premier des élémens , & qu'elle avoit .
donné , ainfi que le rapporte Diogène
Laërce , naiffance à tous les êtres exiftans
fur la Terre . Il ne s'agit donc pas ,
dit judicieuſement l'Auteur de l'expli
?
92 MERCURE DE FRANCE.
cation , de la qualité de l'eau , mais de
fa prééminence fur tous les élémens.
Ainfi pour bien rendre la penfée de
Pindare , il faut dire l'eau eft le premier
des clémens. Il n'y a pas là de
ridicule , ajoute l'Auteur.
›
Il est bien étonnant Monfieur
qu'en nous rapportant les différentes
traductions qu'on a faites de cette Ode
de Pindare , l'ingénieux Auteur de cette
explication ne nous air rien dit d'une
ancienne traduction de Pindare donnée
en 1617 par François- Marin Champenois.
Sans doute qu'elle lui eft inconnue.
Je me fuis rappellé de l'avoir
lue toute entière à la Bibliothéque du
Roi , & je l'ai actuellement entre mes
mains. Voici l'explication de Marin.
Son ftyle eft celui de fon fiècle ; il n'eſt
pas bien agréable , mais il n'a rien de
dégoutant , & d'ailleurs il ne s'agit ici
que du fens des paroles de Pindare.
» Tout ainsi que l'eau excelle entre les
» élémens , & que l'or ( ne plus ni
» moins qu'un feu brillant fe faict pa-
» roiftre durant la nuit ) furpaffe toute
» autre magnifique richeffe ; de même
" auffi qu'en plain jour l'on ne peut
» vefir par le vague de l'air un aftre
apparant qui flamboye davantage que
M. A I. 1763. 93
»le Soleil : ainfi , ma chère Mufe , fi ma
» tu defires que nous célébricns les
» jeux , n'en cherchons pas de plus
» excel.ens ou plus dignes de nos vers ,
» que les combats qui fe font aux champs
» olympiques , &c.
Si je ne craignois pas d'affoiblir cette
verfion de Marin , & de mériter le reproche
qu'on fit à l'Abbé Tallemant
je la rendrois ainfi " Comme l'eau
l'emporte fur tous les élémens , &
» comme l'or , femblable à un feu
» qu'on voit briller pendant la nuit ,
» furpaffe toutes les richeffes qui flat-
" tent le plus la vanité de l'homme ,
» ou comme le foleil , qui par qui par l'éclat
» de fes rayons éfface tous les altres
épars dans la vafte profondeur des
airs tels font , divine Mufe
» combats qui fe livrent aux champs
» Olympiques ; & puifque vous vou-
» lez célébrer des combats , n'en cher-
» chez ni de plus glorieux , ni de plus
» dignes de vos chants. Cette immenfe
» carrière offre aux Poëtes , & c.
"
les
A cette explication , Marin ajoute
la note fuivante qui développe parfaitement
le fens qu'il a donné à Pindare.
» Les anciens Philofophes , dit- il , ont
» été fort en peine pour trouver le
94 MERCURE DE FRANCE.
premier principe des chofes naturelles,
» Voyez ce qu'en note briévement à
» Sancto Paulo queft. 4 du premier
Traité de la première partie de fa
» Phyfique , & un peu plus amplement
» Eufébe Chap. 5 , Liv. 1 de la prépa-
» ration Evangélique ( a) . Or Pindare
" avec Thalès eft de l'opinion de ceux
» qui difoient que l'eau eft le principe
» de toutes chofes , fuivant laquelle
» opinion quelques anciens Grecs fai-
» foient offrande de leur poil aux
» fleuves ( b ) .
Marin cft plein d'excellentes recherches
& de notes très fçavantes . Il avoit
du goût pour fon fiècle , & ne manquoit
pas de jufteffe dans l'efprit . Vous
trouverez fur-tout qu'il explique toujours
très-bien le début des Odes de
Pindare. Il fait voir que ce début eft
toujours lié au fujet ; & généralement
(a) Le Père Berruyer a très -bien expliqué le
fentiment d'Eufebe.
(b ) On trouve encore aujourd'hui en Perfe
des veftiges de cette coutume. Pour ne point
fouiller les élémens , dit M. de Montefquieu
Tom. 2 de l'Eſprit des Loix , les Perfes ne navigeoient
pas fur les fleuves. Ils n'ont point de
commerce maritime , & ils traitent d'Athées ceux
qui vont fur mer. Voyez Chardin.
M A I. 1763. 95
il ne reconnoît d'écart & de digreffion
dans les Odes de Pindare , que les
écarts que Pindare y reconnoît luimême
(c ) . Voici une note qui vous
donnera une idée de fa façon de penfer
touchant les Poëfies de fon temps.
» Si nos Poëtes François , dit- il page
» 106 , qui font aujourd'hui , puifoient
» dans les fontaines des doctes anciens
" Grecs & Latins , ils furvivroient à
» leurs ouvrages plus long- temps qu'ils
» ne feront. » Et à la page 236 fur ce
vers is ' iv ɛutuxiα. » Le monde , dit-
» il , prife plus les riches que les gens
» de bien. Car fi le monde parle d'un
» homme qui fe foit enrichi juftement
» ou injuſtement , il dit , c'est un homme
d'esprit , c'est un galant homme ; il
" a bien fait fes affaires . » Vous y
trouverez quantité d'autres naïvetés qui
vous feront plaifir. J'ai vu Marin cité
dans plufieurs Auteurs. Il étoit furtout
très-connu à l'Abbé Desfontaines qui
parle de fa traduction de Pindare ,
quelque part dans fes Obfervations .
On doit donc dire , Monfieur , que
Marin a la gloire d'avoir été , parmi
tous les
Traducteurs François , le pre-
( c) Comme par exemple , lorfque Pindare
avertit fa Muſe de reprendre fon Sujet.
96 MERCURE DE FRANCE.
mier qui ait trouvé le vrai fens de
Pindare ; & pour ne vous laiffer rien
à defirer à cet égard , il ne me reſte
plus qu'à vous citer la traduction de la
Gaufie , avec celle de l'Auteur du Dif
cours fur l'Ode , afin que vous puilliez
mieux juger de toutes les traductions
françoifes de cette première Ode de
Pindare. Le fieur de la Gaufie donna en
1626 une traduction de Pindare mêlée
de vers & de profe . Voici fon début.
» La force de chaque élément
» Paroît par leurs effets contraires ,
Mais le moindre de l'eau furmonte abfolument
>> Tous ceux de fes trois frères.
Celui- ci a une interprétation différente
; il s'éloigne du fens que Marin
a donné à Pindare , & il a cru que le
Poëte avoit en vue , non la prééminence
de l'eau , mais fa qualité , fes
ufages , & fes effets .
L'Auteur du Difcours fur l'Ode ,
donné en 1762 , rend ainfi cette première
ftrophe. " L'eau fans doute eft
" le premier des élémens. L'or brille
» entre les plus fuperbes richeffes comme
une flamme éclatante dans les
» ombres de la nuit. Mais , ô mon efprit
, fi tu veux chanter des combats
ne
MA I. 1763 . 97
» ne va point en plein jour chercher
» dans les vaftes déferts du ciel un aftre
» plus lumineux que le Soleil , ni fur
» la Terre des jeux plus illuftres que
» ceux d'Olympie. C'eft - là que les
Poëtes , & c.
,
Du refte , Monfieur , je n'éxamine
point ici fi so eft un fuperlatif
d'Ayatos , ou fi c'est un nom verbal
(a) formé d'agiseven , dominari , præcel-
. (a ) S'il eft vrai , fuivant l'explication inférée
dans l'Année Littaire , que ce terme agisov ne
foit pas formé d'ayatos , & par conféquent que
le premier vers de Pindare ne puiffe admettre
cette verfion littérale , l'eau est très bonne , il
fera vrai autfi de dire que tous les Grecs contemporains
de Pindare & autres qui ont fuivi ,
n'entendoient pas bien le Grec. Erafine Schmitt ,
dans fon Commentaire fur Pindare , rapporte
deux Epigrammes du Liv. 4 de l'Anthologie où
l'on badine Pindare fur ce premier vers de fon
Ode . En voici à - peu près le fens : En vérité ,
Pindare , nous ne voudrions point que vous fufiez
notre Médecin , & fi nous étions affez inconfidérés
pour confier nos corps entre vos mains , vous nous
diriez pour tout remède que l'eau est très - bonne.
En un mot , rappellez vous le Docteur Sangralo .
Voici encore un autre témoignage. Ariftote , au
Liv. de fa Rhétorique , Chap . 7 Art. 19 ,
après avoir fait voir » Qu'une choſe qu'on aura
» en abondance fera meilleure qu'une aurre qui
» fera plus rare , parce qu'on le fert beaucoup
plus de l'une que de l'autre , & que tout ce
E
98 MERCURE DE FRANCE.
cellere , ni fi l'on doit traduire comme
Marin , les Olympionniques pour les
Olympiennes , les Néméoniques , pour
les Néméennes , & c. Ce n'eft point ici
le lieu d'agiter cette queftion , & elle eft
étrangère à l'objet que je me fuis propofé
, qui eft de rendre juftice à Marin
comme au premier qui ait trouvé le
vrai fens de Pindare.
J'ai l'honneur d'être , & c .
» qui fert très-fouvent vaut mieux que ce qui
» ne fert que quelquefois & très- peu , il ajoute ,
» voilà ce qui a fait dire à Pindare dans une de
» fes Odes , il n'eft rien defi bon que l'eau. Ariftote
croyoit donc que Pindare avoit voulu défigner
les ufages de l'eau & non fa prééminence & c...
Mais jugeons Pindare par lui-même . Pindare le
répéte quelquefois dans fes comparaifons quoique
fort rarement. Dans l'Odé troifiéme des Olympiennes
, épode 3 , vers 3 , on trouve :
Ει δ ' αρισεύει μεν ύδωρ.
Si autem excellit quidem aqua.
Ici Pindare a ôté l'équivoque , & il eſt évident
qu'il s'agit dans cette troifiéme Ode , de la prééminence
de l'eau Il ne s'agit plus que de fçavoir
en quel temps ces deux Odes ont été compolées
. Suivant Schmitt , la premiere Olympienne
parut dans la foixante - treiziéme Olympiade , &
l'Ode troifiéme à Thécon dans la foixante- dixfeptiéme.
On peut donc croire que dans cet intervalle
, Pindare eut tout le loifir de reconnoître
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Résumé : LETTRE à l'Auteur du Mercure, au sujet du premier Vers de la première OLYMPIENNE de Pindare.
La lettre examine l'interprétation du premier vers de la première Olympique de Pindare, 'agisov μèv idup'. L'auteur fait référence à un article publié dans la trente-sixième feuille de l'Année Littéraire, qui critique les traductions de Boileau et Charles Perrault. Selon cet article, ces traducteurs ont mal interprété le vers, qui ne traite pas de la qualité de l'eau mais de sa prééminence sur les autres éléments, en lien avec la philosophie de Thalès. L'auteur souligne que François-Marine Champenois, dans une traduction de 1617, a correctement expliqué ce vers. Champenois traduit le vers comme 'Comme l'eau l'emporte sur tous les éléments', mettant en avant la supériorité de l'eau. Cette traduction a été consultée par l'auteur à la Bibliothèque du Roi. La lettre mentionne également d'autres traductions, telles que celle de la Gaufie en 1626 et un discours de 1762, qui proposent des interprétations différentes. L'auteur conclut en affirmant que Champenois est le premier traducteur français à avoir correctement compris le sens de Pindare.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2
p. 99-106
LETTRE de M. MARIN à M. DE LA PLACE, sur l'Histoire de SALADIN, &c.
Début :
VOUS avez eu la bonté, Monsieur, de faire mention dans le Mercure d'Avril [...]
Mots clefs :
Avocats, Bureau, Pauvres, Conseil, Consultations , Histoire, Ouvrage, Honneur, Syrie
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LETTRE de M. MARIN à M. DE LA PLACE, sur l'Histoire de SALADIN, &c.
LETTRE de M. MARIN à M. DE LA
PLACE , fur l'Hiftoire de SALA
& c. DIN ,
VOUS Ous avez eu la bonté , Monfieur .
de faire mention dans le Mercure d'Avril
de l'Hiftoire de Saladin , & vous
l'avez annoncée comme une nouvelle
édition. Je fuis fort éloigné d'approuver
ces petites rufes de Libraires , & je
vous prie d'apprendre au Public que j'ai
fait quelques légers changemens dans
cet écrit , mais qu'il n'a point été réimprimé
de nouveau .
Cet Ouvrage qui m'a couté dix années
de travail , dont j'ai puifé les matériaux
dans tous les Auteurs du temps ,
Chrétiens & Mufulmans , que j'ai écrit
avec le plus de foin qu'il m'a été poffible
, & que j'avois cru rendre intéreſfant
par le développement & l'Hiftoire
abrégée des Dynafties Arabes , par le
tableau des moeurs & des opinions des
!
qu'on pouvoit donner une fauffe interprétation
au premier vers de fon Ode à Hiéron ; c'eſt
pourquoi il répéte enfuite cette même comparaifon
, & donne la correction néceffaire .
E ij
Too MERCURE DE FRANCE.
+
Mahometans , & en préfentant fous une
face nouvelle , une de ces expéditions .
malheureufes qui firent de la Syrie un
gouffre où l'Europe venoit s'engloutir ;
cet Ouvrage , dis-je , traité avec ce ton
de vérité que quelques critiques ont
blâme , & que je regarde comme le premier
devoir impofe à l'Hiftorien , obtint
le fuffrage des gens de lettres ; mais
les femmes qui font dans notre fiécle le
fuccès des livres nouveaux , & dont
plufieurs méritent cet honneur ; mais
le commun des Lecteurs François furent
rebutés des noms barbares qu'on y rencontre
à chaque page. On étoit accoutumé
à lire dans Maimbourg , ( dont je
viens d'imiter la prolixité dans la phraſe
précédente ) dans Vertot , & tant d'autres
, les noms de Noradin , d'Adile ,
de Saladin , & on a été effrayé d'y voir
fubftituer ceux de Zenghi , de Kara-
Arflan , de Schirgouht , de Schaour ,
de Kamstegghin , & c ; vous penfez bien ' ,
Monfieur , que cet affemblage de lettres
qu'il falloit , pour ainfi dire , épeler chaque
fois pour leur faire produire deз
fons ; que ces fons bizarres qui venoient
à chaque inftant irriter les oreilles délicates
, ont dû laffer la patience des perfonnes
qui lifent plus pour s'amufer que
M A I. 1763.
ΤΟΥ
pour s'inftruire . J'ai eu tort fans doute
de ne point animer leur conftance en
les avertiffant dans la Préface , qu'après
le troifiéme ou le quatriéme livre , elles
n'auroient rencontré que des noms trèsconnus
, des noms de leurs ancêtres
des détails peut- être intéreffans & des
anecdotes que très-fùrement elles ne
trouveront point ailleurs ainfi raffemblés.
C'étoient , s'il m'eft permis de le dire
, les déferts qui conduifent dans l'Arabie
heureuſe. Mais je m'apperçois qu'à
l'occafion de votre annonce , je me
charge du ridicule de faire moi - même
l'éloge de mon Ouvrage , & c'eſt ſans
donte là une rufe de l'amour- propre
moins pardonnable que celle de mes
Libraires.
Dans le même volume , vous avez
inféré une Lettre pleine de réflexions .
judicieuses , à l'occafion du projet que
j'avois imaginé, & auquel vous avez bien
vou'u applaudir . On a eu tort de confondre
cet établiffement avec les confultations
gratuites des Avocats. Je propofe
une affemblée ou bureau de perfonnes
inftruites & autorifées à pourfuivre
avec vigueur les intérêts des pauvres
contre la tyrannie des débiteurs puiffans
& de mauvaife foi. Je n'ai cité
E iij
102 MERCURE DE FRANCE.
qu'un exemple dans ma Lettre , mais.
j'aurois pu en appeller plufieurs à l'appui
de mes idées , fi je n'avois craint des.
applications. Je les développerois & je
leur donnerois plus d'étendue , fi ce
projet pouvoit avoir lieu. On fentiroit
par la multiplicité d'injuftices criantes.
qu'on pourroit dévoiler , combien il feroit
important de réprimer la cruauté de
certains hommes qui infultent dans des
voitures magnifiques , aux malheureux
dont ils traînent les dépouilles.
Mais ce qu'il faut dire ici pour l'honneur
de l'humanité , c'eft que ma Lettre
adreffée à M. le P. de.... a occafionné
plufieurs bonnes oeuvres. On a recherché
les infortunés de l'efpéce de ceuxdont
j'ai parlé , & on s'eft difputé la
gloire de les fecourir, Un Avocat eftimable
que je ne puis nommer fans fon
aveu , a offert de fe charger de toutes
les caufes des pauvres & de faire les
avances néceffaires ; & fans doute plufieurs
de fes Confrères font dans la
même difpofition . Ainfi dans ce fiécle
que nos Moraliftes ne ceffent de rabaiffer
dans leurs déclamations , l'humanité:
n'a rien perdu de fes droits. Elle n'eft
point éteinte dans le coeur des hommes
& il fuffit de réveiller leur fenfibilité :
M A I. 1763. 103
pour les ramener à cette compaffion
bienfaifante que la Nature nous infpire
pour nos femblables .
Il est encore queftion de moi , Monfieur
, dans le même Mercure. En lifant
le manufcrit de l'Anglois à Bordeaux ,
Piéce qu'on ne fauroit trop louer ; j'ajoutai
un couplet à ceux du Vaudeville
qui termine cette Comédie . Ce
couplet destiné feulement pour M.
Favart , eft tombé entre les mains du
Libraire , qui l'a mêlé avec d'autres jolis
vers . Imprimé ainfi féparément il a un
air de prétention qu'il ne mérite pas , &
que je n'ai jamais eu deffein de luidonner.
J'ai l'honneur d'être , &c.
Paris ce Avril 1763 . MARIN.
P.S. Comme le projet que j'avois
propofé n'aura peut-être jamais lieu , je
crois devoir ajouter ici quelques éclairciffemens
fur ce qui fe pratique à Paris ,
à Lyon & à Nancy.
Henri IV, qui s'occupoit fans ceffe
du bonheur de fes Sujets , avoit voulu
quelque temps avant fa mort, procurer
aux pauvres les fecours dont ils pourroient
avoir befoin pour l'inftruction &
la défenfe de leurs affaires. Il rendit à
E iv
104 MERCURE DE FRANCE.
cet effet le 6 Mars 1610 , un Arrêt de
fon Confeil d'Etat, qui ordonnoit que
dans toutes les Cours tant fouveraines
que fubalternes , il feroit commis des
Avocats & Procureurs , lefquels feroient
tenus d'affifter de leur confeil , labeur
& vacations , les Veuves , Orphelins ,
Pauvres Gentilshommes , Marchands
Laboureurs & autres qui feroient dépourvus
de confeils & d'argent , &c . La
mort prématurée de ce grand Roi empêcha
l'éxécution d'une fi belle entreprife.
Elle eft demeurée depuis fans
effet ; mais les Avocats y ont fuppléé
en partie , en établiffant des Confultations
de charité qui fe tiennent dans la
Bibliothéque que fen M. de Riparfond
a laiffée à l'Ordre des Avocats . Cette
Bibliothéque eft dans une des Salles de
l'Archevêché. Il s'y affemble une fois
la femaine , plufieurs anciens & jeunes
Avocats nommés par Meffieurs les Avocats
Généraux du Parlement , pour donner
leur avis fur les affaires qui font
propofées. Un d'entre les jeunes rend
compte a l'ancien des Mémoires , &
rédige les Confultations fans en recevoir
aucun honoraire. Meffieurs les
Avocats Généraux & M. le Procureur
Général áffiftoient anciennement à ces
M A I. 1763. TOS
affemblées & y viennent encore quelquefois.
Je tiens ces éclairciffemens d'un Avocat
( M. A. de M... ) qui m'a dit les
avoir envoyés également au Journal de
Jurifprudence. A Lyon il y a un Bureau ,
ou Confeil charitable. Ce Bureau doit
fon établiffement à M. de Rochebonne ,
Archevêque de Lyon , qui affecta 2000 1 .
à prendre fur les revenus de l'Archevêché.
Tous ces Succeffeurs ont continué
cette bonne oeuvre . La Ville ena
augmenté les revenus.
M. l'Archevêque préfide à ce Bureau,
en fon abfence c'eftfon premier Grand
Vicaire , ou un Comte de Lyon. Il y
affifte des Magiftrats de la Cour des
Monnoyes , Maréchauffée & Préfidial
de Lyon , des Avocats , des Procureurs,
des Négocians & notables Bourgeois .
On y régle à l'amiable toutes les conteftations
lorsque les parties veulent bien
s'en rapporter à ce Confeil. On fe charge
des procès des pauvres , où on leur
fournit des fecours , c'eſt-à - dire de l'argent
pour les pourfuivre eux - mêmes.
On y donne auffi des confultations gratuies
.
Ce Bureau s'affemble à l'Archevêché
tous les Samedis.
Ev
106 MERCURE DE FRANCE
Ce Bureau éxerce encore une bonne
oeuvre. Les loyers fe payent à Lyon
tous les fix mois , c'eft- à- dire , à la S.
Jean & à Noël. Quand un ouvrier ou ,
un autre pauvre particulier eft dans l'impuiffance
de payer fon terme , on s'en
charge. On met la femme en condition
, on a foin des enfans & on aide
le mari.
A Nancy , Saniflas le bienfaisant ,
qui mérite ce nom à tant de titres , a
établi un , Confeil d'Avocats qui éxaminent
toutes les conteftations & les.
décident. Ces Avocats font payés par
le Roi & il n'en coûte rien aux Parties
qui vont les confulter,
PLACE , fur l'Hiftoire de SALA
& c. DIN ,
VOUS Ous avez eu la bonté , Monfieur .
de faire mention dans le Mercure d'Avril
de l'Hiftoire de Saladin , & vous
l'avez annoncée comme une nouvelle
édition. Je fuis fort éloigné d'approuver
ces petites rufes de Libraires , & je
vous prie d'apprendre au Public que j'ai
fait quelques légers changemens dans
cet écrit , mais qu'il n'a point été réimprimé
de nouveau .
Cet Ouvrage qui m'a couté dix années
de travail , dont j'ai puifé les matériaux
dans tous les Auteurs du temps ,
Chrétiens & Mufulmans , que j'ai écrit
avec le plus de foin qu'il m'a été poffible
, & que j'avois cru rendre intéreſfant
par le développement & l'Hiftoire
abrégée des Dynafties Arabes , par le
tableau des moeurs & des opinions des
!
qu'on pouvoit donner une fauffe interprétation
au premier vers de fon Ode à Hiéron ; c'eſt
pourquoi il répéte enfuite cette même comparaifon
, & donne la correction néceffaire .
E ij
Too MERCURE DE FRANCE.
+
Mahometans , & en préfentant fous une
face nouvelle , une de ces expéditions .
malheureufes qui firent de la Syrie un
gouffre où l'Europe venoit s'engloutir ;
cet Ouvrage , dis-je , traité avec ce ton
de vérité que quelques critiques ont
blâme , & que je regarde comme le premier
devoir impofe à l'Hiftorien , obtint
le fuffrage des gens de lettres ; mais
les femmes qui font dans notre fiécle le
fuccès des livres nouveaux , & dont
plufieurs méritent cet honneur ; mais
le commun des Lecteurs François furent
rebutés des noms barbares qu'on y rencontre
à chaque page. On étoit accoutumé
à lire dans Maimbourg , ( dont je
viens d'imiter la prolixité dans la phraſe
précédente ) dans Vertot , & tant d'autres
, les noms de Noradin , d'Adile ,
de Saladin , & on a été effrayé d'y voir
fubftituer ceux de Zenghi , de Kara-
Arflan , de Schirgouht , de Schaour ,
de Kamstegghin , & c ; vous penfez bien ' ,
Monfieur , que cet affemblage de lettres
qu'il falloit , pour ainfi dire , épeler chaque
fois pour leur faire produire deз
fons ; que ces fons bizarres qui venoient
à chaque inftant irriter les oreilles délicates
, ont dû laffer la patience des perfonnes
qui lifent plus pour s'amufer que
M A I. 1763.
ΤΟΥ
pour s'inftruire . J'ai eu tort fans doute
de ne point animer leur conftance en
les avertiffant dans la Préface , qu'après
le troifiéme ou le quatriéme livre , elles
n'auroient rencontré que des noms trèsconnus
, des noms de leurs ancêtres
des détails peut- être intéreffans & des
anecdotes que très-fùrement elles ne
trouveront point ailleurs ainfi raffemblés.
C'étoient , s'il m'eft permis de le dire
, les déferts qui conduifent dans l'Arabie
heureuſe. Mais je m'apperçois qu'à
l'occafion de votre annonce , je me
charge du ridicule de faire moi - même
l'éloge de mon Ouvrage , & c'eſt ſans
donte là une rufe de l'amour- propre
moins pardonnable que celle de mes
Libraires.
Dans le même volume , vous avez
inféré une Lettre pleine de réflexions .
judicieuses , à l'occafion du projet que
j'avois imaginé, & auquel vous avez bien
vou'u applaudir . On a eu tort de confondre
cet établiffement avec les confultations
gratuites des Avocats. Je propofe
une affemblée ou bureau de perfonnes
inftruites & autorifées à pourfuivre
avec vigueur les intérêts des pauvres
contre la tyrannie des débiteurs puiffans
& de mauvaife foi. Je n'ai cité
E iij
102 MERCURE DE FRANCE.
qu'un exemple dans ma Lettre , mais.
j'aurois pu en appeller plufieurs à l'appui
de mes idées , fi je n'avois craint des.
applications. Je les développerois & je
leur donnerois plus d'étendue , fi ce
projet pouvoit avoir lieu. On fentiroit
par la multiplicité d'injuftices criantes.
qu'on pourroit dévoiler , combien il feroit
important de réprimer la cruauté de
certains hommes qui infultent dans des
voitures magnifiques , aux malheureux
dont ils traînent les dépouilles.
Mais ce qu'il faut dire ici pour l'honneur
de l'humanité , c'eft que ma Lettre
adreffée à M. le P. de.... a occafionné
plufieurs bonnes oeuvres. On a recherché
les infortunés de l'efpéce de ceuxdont
j'ai parlé , & on s'eft difputé la
gloire de les fecourir, Un Avocat eftimable
que je ne puis nommer fans fon
aveu , a offert de fe charger de toutes
les caufes des pauvres & de faire les
avances néceffaires ; & fans doute plufieurs
de fes Confrères font dans la
même difpofition . Ainfi dans ce fiécle
que nos Moraliftes ne ceffent de rabaiffer
dans leurs déclamations , l'humanité:
n'a rien perdu de fes droits. Elle n'eft
point éteinte dans le coeur des hommes
& il fuffit de réveiller leur fenfibilité :
M A I. 1763. 103
pour les ramener à cette compaffion
bienfaifante que la Nature nous infpire
pour nos femblables .
Il est encore queftion de moi , Monfieur
, dans le même Mercure. En lifant
le manufcrit de l'Anglois à Bordeaux ,
Piéce qu'on ne fauroit trop louer ; j'ajoutai
un couplet à ceux du Vaudeville
qui termine cette Comédie . Ce
couplet destiné feulement pour M.
Favart , eft tombé entre les mains du
Libraire , qui l'a mêlé avec d'autres jolis
vers . Imprimé ainfi féparément il a un
air de prétention qu'il ne mérite pas , &
que je n'ai jamais eu deffein de luidonner.
J'ai l'honneur d'être , &c.
Paris ce Avril 1763 . MARIN.
P.S. Comme le projet que j'avois
propofé n'aura peut-être jamais lieu , je
crois devoir ajouter ici quelques éclairciffemens
fur ce qui fe pratique à Paris ,
à Lyon & à Nancy.
Henri IV, qui s'occupoit fans ceffe
du bonheur de fes Sujets , avoit voulu
quelque temps avant fa mort, procurer
aux pauvres les fecours dont ils pourroient
avoir befoin pour l'inftruction &
la défenfe de leurs affaires. Il rendit à
E iv
104 MERCURE DE FRANCE.
cet effet le 6 Mars 1610 , un Arrêt de
fon Confeil d'Etat, qui ordonnoit que
dans toutes les Cours tant fouveraines
que fubalternes , il feroit commis des
Avocats & Procureurs , lefquels feroient
tenus d'affifter de leur confeil , labeur
& vacations , les Veuves , Orphelins ,
Pauvres Gentilshommes , Marchands
Laboureurs & autres qui feroient dépourvus
de confeils & d'argent , &c . La
mort prématurée de ce grand Roi empêcha
l'éxécution d'une fi belle entreprife.
Elle eft demeurée depuis fans
effet ; mais les Avocats y ont fuppléé
en partie , en établiffant des Confultations
de charité qui fe tiennent dans la
Bibliothéque que fen M. de Riparfond
a laiffée à l'Ordre des Avocats . Cette
Bibliothéque eft dans une des Salles de
l'Archevêché. Il s'y affemble une fois
la femaine , plufieurs anciens & jeunes
Avocats nommés par Meffieurs les Avocats
Généraux du Parlement , pour donner
leur avis fur les affaires qui font
propofées. Un d'entre les jeunes rend
compte a l'ancien des Mémoires , &
rédige les Confultations fans en recevoir
aucun honoraire. Meffieurs les
Avocats Généraux & M. le Procureur
Général áffiftoient anciennement à ces
M A I. 1763. TOS
affemblées & y viennent encore quelquefois.
Je tiens ces éclairciffemens d'un Avocat
( M. A. de M... ) qui m'a dit les
avoir envoyés également au Journal de
Jurifprudence. A Lyon il y a un Bureau ,
ou Confeil charitable. Ce Bureau doit
fon établiffement à M. de Rochebonne ,
Archevêque de Lyon , qui affecta 2000 1 .
à prendre fur les revenus de l'Archevêché.
Tous ces Succeffeurs ont continué
cette bonne oeuvre . La Ville ena
augmenté les revenus.
M. l'Archevêque préfide à ce Bureau,
en fon abfence c'eftfon premier Grand
Vicaire , ou un Comte de Lyon. Il y
affifte des Magiftrats de la Cour des
Monnoyes , Maréchauffée & Préfidial
de Lyon , des Avocats , des Procureurs,
des Négocians & notables Bourgeois .
On y régle à l'amiable toutes les conteftations
lorsque les parties veulent bien
s'en rapporter à ce Confeil. On fe charge
des procès des pauvres , où on leur
fournit des fecours , c'eſt-à - dire de l'argent
pour les pourfuivre eux - mêmes.
On y donne auffi des confultations gratuies
.
Ce Bureau s'affemble à l'Archevêché
tous les Samedis.
Ev
106 MERCURE DE FRANCE
Ce Bureau éxerce encore une bonne
oeuvre. Les loyers fe payent à Lyon
tous les fix mois , c'eft- à- dire , à la S.
Jean & à Noël. Quand un ouvrier ou ,
un autre pauvre particulier eft dans l'impuiffance
de payer fon terme , on s'en
charge. On met la femme en condition
, on a foin des enfans & on aide
le mari.
A Nancy , Saniflas le bienfaisant ,
qui mérite ce nom à tant de titres , a
établi un , Confeil d'Avocats qui éxaminent
toutes les conteftations & les.
décident. Ces Avocats font payés par
le Roi & il n'en coûte rien aux Parties
qui vont les confulter,
Fermer
Résumé : LETTRE de M. MARIN à M. DE LA PLACE, sur l'Histoire de SALADIN, &c.
M. Marin adresse une lettre à M. de La Place pour clarifier des informations concernant son ouvrage sur l'histoire de Saladin. Il précise que cet ouvrage, résultant de dix années de travail, n'a pas été réimprimé mais a subi quelques modifications. Il compile des matériaux provenant d'auteurs chrétiens et musulmans et se concentre sur une expédition malheureuse en Syrie. Malgré des critiques sur son style, l'ouvrage a été bien accueilli par les gens de lettres, mais a rebuté le commun des lecteurs français en raison des noms barbares utilisés. M. Marin mentionne également une lettre publiée dans le Mercure de France, qui traite d'un projet visant à protéger les intérêts des pauvres contre la tyrannie des débiteurs puissants. Ce projet, bien que confondu avec les consultations gratuites des avocats, propose la création d'une assemblée de personnes instruites pour défendre les pauvres. Cette initiative a déjà suscité des bonnes œuvres et des actions de soutien. Enfin, M. Marin explique qu'il a ajouté un couplet à une pièce de théâtre, qui a été imprimé séparément et de manière inappropriée. Il fournit également des éclaircissements sur des initiatives similaires à Paris, Lyon et Nancy, où des avocats et des magistrats offrent des consultations gratuites et des aides financières aux pauvres.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
3
p. 106-111
LETTRE sur la Paix à M. le Comte de *** avec cette Epigraphe : Spes discite vestras. Virg. Eneïde 3. A Lyon 1763 ; brochure in-12. de 45. pages.
Début :
IL est peu question de la Paix dans cette Lettre, dont la Paix a cependant [...]
Mots clefs :
Point, Auteur, Nation, Lettre, Paix, Gloire, Caractère
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LETTRE sur la Paix à M. le Comte de *** avec cette Epigraphe : Spes discite vestras. Virg. Eneïde 3. A Lyon 1763 ; brochure in-12. de 45. pages.
LETTRE fur la Paix à M. le Comte
de **
cette Epigraphe ; Spes
·
difcite veftras. Virg . Eneide 3. A
Lyon 1763 ; brochure in- 12. de 45.
pages.
IL eft peu queftion de la Paix dans
cette Lettre , dont la Paix a cependant
été l'occafion , & où l'Auteur fe propofe
de faire voir que fi la gloire de la
MA I. 1763. 107
France a diminué , c'eſt l'effet du changement
arrivé dans les moeurs publiques.
Il ne s'agit pas ici des moeurs
dans le rapport qu'elles ont avec l'ordre
focial , mais avec le caractère dominant
de la nation ce qui deviendra plus
clair par cette image.
"
"
» Voyez fortir
» de fa cabane cet homme à la fleur
» de fon âge , qui ne pouvant fuppor-
» ter le repos , brûle d'effayer fes forces.
» La douceur eft dans fes yeux ; mais
» l'audace eft fur fon front , & fa dé-
» marche fière annonce l'intrépidité de
» fon âme. Il part , il va parcourir la
» terre ; il dit, elle eft à moi ; & la nature
» en me donnant le courage , m'a indiqué
ma deftination . Ma maffue n'é-
» crafera point le foible. J'irai, au fe-
» cours de quiconque ne pourra ſe dé-
» fendre lui-même; mais malheur à celui
» qui voudra borner mes droits ou en-
» chaîner mon bras : je viendrai mettre
29 fes dépouilles aux pieds de mon père ,
» & je me juftifierai de mes victoires ,
devant celle qui m'a donné le jour .
» Ainfi à l'honnêteté du fentiment qui le
» pénétre, & qui lui indique fes premiers
devoirs , fe joint une forte idée de fa
» fupériorité fur tout ce qui l'environne,
» Aucune entreprife ne l'épouvante, au-
Evj
108 MERCURE DE FRANCE.
>
cun projet ne l'étonne ; & loin de
» prévoir la mort , il n'imagine pas même
» la défaite . Eft - il terraffé par un rival
» plus robuſte ? La honte qu'il ne con-
» noiffoit point encore s'empare de fon
» âme. Il fe roule par terre ; il pouffe des
" cris de rage & de douleur , & jure en
» fe relevant, de ne point revoir le lieu de
» fa naiffance , qu'il n'ait vengé fon in-
» jure. Tel doit être , dit l'Auteur
le caractère d'une Nation qui afpire
à la gloire de mériter les regards de
l'Univers . Tel étoit le caractère de la
Nation Françoife ; & en lui montrant
ce qu'elle a ééttéé , l'Auteur aime à lui
faire appercevoir ce qu'elle peut être
encore . Autrefois , & fans remonter
plus haut que le dernier Siécle , ,, la
» joie ou la confternation qui naifſoit
" des fuccès ou des revers , étoit un
» fentiment profond qui affectoit l'âme
» & qui ne la rendoit que plus active.
» Lorfque Louis- le-Grand puniffoit Génes
ou Alger, il n'y avoit point de
» François qui ne crût que fa propre injure
étoit vengée. Si les Généraux
» ne méritoient pas toujours les ap-
» plaudiffemens des Peuples , au moins
, ils étoient fürs de leurs voeux. La
>» mort de Turenne fut amérement pleu
MA I. 1763. 109
rée par les rivaux de fa gloire. La
» baffe jaloufie qui quelquefois n'épar-
" gnoit pas la réputation des Grands
» Hommes , refpectoit au moins la
» fortune & l'état ; & elle eût entre-
» pris en vain de fupplanter un Héros
» lorfque fes victoires l'avoient rendu.
célébre , & fes talens néceffaires . Les
intrigues de laCour ne pénétroient pas
» encore dans les Camps ; & récipro-
» quement les méfintelligences des Ar-
» mées ne venoient point former des
» partis juſqu'aux pieds du Trône.
ود
A ce portrait l'Auteur en oppofe un
autre , où il peint les François tels
qu'il les fuppofe actuellement. » Depuis
bien des années , dit- il , j'ai enten-
» du beaucoup de belles paroles , &
» je n'ai prèfque point vû de grandes
» actions. J'ai vu nos Guerriers s'im-
» puter mutuellement des erreurs & des
» torts ; & ces malheureufes difputes ,
» tantôt le principe , & tantôt la fuite
» de nos revers , affliger la Patrie fans
» l'éclairer & ajouter à la fenfation
» du mal , l'incertitude de fa caufe qui
en éloignoit le reméde. J'ai vu cet
honneur national , qui repofe peutête
dans les antiques demeures de
cette pauvre & brave nobleffe , ca
MO MERCURE DE FRANCE.
chée dans nos campagnes , abandon
» ner infenfiblement cette partie de la
» Nation Françoife , qui fe montre ,
» qui s'agite , qui communique le mou-
" vement au corps politique , & qui
» malheureuſement éblouit les Peuples
» par fon éclat , & les entraîne par
» fon exemple. J'ai vu le François pu-
" blier lui- même fes difgrâces & n'en
plus rougir ; & ce qui eft peut - être le
» dernier période du mal , forcer fa
» raifon à juftifier par des fophifmes
» l'indifférence qu'il a témoignée pour
→ fon Pays.
Nous ne déciderons point de la vérité
de cet éloquent & ingénieux parallèle
; nous dirons feulement qu'il y
a eu peu de Siécles , où la Nation Fran
çoife ait donné plus de marques d'at
tachement pour fon Souverain , & de
zéle pour fa Patrie , que dans le nôtre.
La confternation générale de la France
pendant la maladie du Roi à Metz ; l'e mpreffement
univerfel à contribuer au rétabliffement
de la Marine , font des
faits que l'on pourroit oppofer aux plus
beaux parallèles . Quoiqu'il en foit , en
fuppofant le mal auffi grand qu'on nous
le repréfente , l'Auteur nous offre les
remédes qu'on peut y apporter ; &
M& A I. 1763.
HE
cette partie de fa lettre demande à être
lue dans l'Ouvrage même. Je n'en citerai
qu'un feul trait qui regarde les gens
de Finance . L'Auteur veut qu'on leur
dife : » ayez un fallon de moins , & éle-
» vez au milieu de cette Capitale une
» Statue au Grand Maurice. La ma-
" gnificence de ce Palais , les eaux de ce
» Parc vous.coûteront un million ; vous
pouvez épargner la moitié de cette
»dépenfe , & en relevant les ruines de cet
» établiffement qui s'écroule , vous ſe-
» rez le bienfaîteur d'une Province. Un
» jeune Gentilhomme plein de coura-
» ge & d'honneur s'eft fignalé dans nos
armées ; il eft inconnu à la Cour , &
» fa fortune ne lui laiffe que fon bras :
» allez lui offrir votre fille ; s'il l'accepte ,
vous aurez fait & pour l'Etat & pour
» vous , la plus importante des acquifi-.
» tions.
Cette lettre , quoique peut- être dictée
par un peu d'enthoufiafme, mérite néanmoins
d'être accueillie & confervée
comme l'ouvrage d'un homme d'efprit ,
d'un Ecrivain éloquent , & d'un excellent
Citoyen.
de **
cette Epigraphe ; Spes
·
difcite veftras. Virg . Eneide 3. A
Lyon 1763 ; brochure in- 12. de 45.
pages.
IL eft peu queftion de la Paix dans
cette Lettre , dont la Paix a cependant
été l'occafion , & où l'Auteur fe propofe
de faire voir que fi la gloire de la
MA I. 1763. 107
France a diminué , c'eſt l'effet du changement
arrivé dans les moeurs publiques.
Il ne s'agit pas ici des moeurs
dans le rapport qu'elles ont avec l'ordre
focial , mais avec le caractère dominant
de la nation ce qui deviendra plus
clair par cette image.
"
"
» Voyez fortir
» de fa cabane cet homme à la fleur
» de fon âge , qui ne pouvant fuppor-
» ter le repos , brûle d'effayer fes forces.
» La douceur eft dans fes yeux ; mais
» l'audace eft fur fon front , & fa dé-
» marche fière annonce l'intrépidité de
» fon âme. Il part , il va parcourir la
» terre ; il dit, elle eft à moi ; & la nature
» en me donnant le courage , m'a indiqué
ma deftination . Ma maffue n'é-
» crafera point le foible. J'irai, au fe-
» cours de quiconque ne pourra ſe dé-
» fendre lui-même; mais malheur à celui
» qui voudra borner mes droits ou en-
» chaîner mon bras : je viendrai mettre
29 fes dépouilles aux pieds de mon père ,
» & je me juftifierai de mes victoires ,
devant celle qui m'a donné le jour .
» Ainfi à l'honnêteté du fentiment qui le
» pénétre, & qui lui indique fes premiers
devoirs , fe joint une forte idée de fa
» fupériorité fur tout ce qui l'environne,
» Aucune entreprife ne l'épouvante, au-
Evj
108 MERCURE DE FRANCE.
>
cun projet ne l'étonne ; & loin de
» prévoir la mort , il n'imagine pas même
» la défaite . Eft - il terraffé par un rival
» plus robuſte ? La honte qu'il ne con-
» noiffoit point encore s'empare de fon
» âme. Il fe roule par terre ; il pouffe des
" cris de rage & de douleur , & jure en
» fe relevant, de ne point revoir le lieu de
» fa naiffance , qu'il n'ait vengé fon in-
» jure. Tel doit être , dit l'Auteur
le caractère d'une Nation qui afpire
à la gloire de mériter les regards de
l'Univers . Tel étoit le caractère de la
Nation Françoife ; & en lui montrant
ce qu'elle a ééttéé , l'Auteur aime à lui
faire appercevoir ce qu'elle peut être
encore . Autrefois , & fans remonter
plus haut que le dernier Siécle , ,, la
» joie ou la confternation qui naifſoit
" des fuccès ou des revers , étoit un
» fentiment profond qui affectoit l'âme
» & qui ne la rendoit que plus active.
» Lorfque Louis- le-Grand puniffoit Génes
ou Alger, il n'y avoit point de
» François qui ne crût que fa propre injure
étoit vengée. Si les Généraux
» ne méritoient pas toujours les ap-
» plaudiffemens des Peuples , au moins
, ils étoient fürs de leurs voeux. La
>» mort de Turenne fut amérement pleu
MA I. 1763. 109
rée par les rivaux de fa gloire. La
» baffe jaloufie qui quelquefois n'épar-
" gnoit pas la réputation des Grands
» Hommes , refpectoit au moins la
» fortune & l'état ; & elle eût entre-
» pris en vain de fupplanter un Héros
» lorfque fes victoires l'avoient rendu.
célébre , & fes talens néceffaires . Les
intrigues de laCour ne pénétroient pas
» encore dans les Camps ; & récipro-
» quement les méfintelligences des Ar-
» mées ne venoient point former des
» partis juſqu'aux pieds du Trône.
ود
A ce portrait l'Auteur en oppofe un
autre , où il peint les François tels
qu'il les fuppofe actuellement. » Depuis
bien des années , dit- il , j'ai enten-
» du beaucoup de belles paroles , &
» je n'ai prèfque point vû de grandes
» actions. J'ai vu nos Guerriers s'im-
» puter mutuellement des erreurs & des
» torts ; & ces malheureufes difputes ,
» tantôt le principe , & tantôt la fuite
» de nos revers , affliger la Patrie fans
» l'éclairer & ajouter à la fenfation
» du mal , l'incertitude de fa caufe qui
en éloignoit le reméde. J'ai vu cet
honneur national , qui repofe peutête
dans les antiques demeures de
cette pauvre & brave nobleffe , ca
MO MERCURE DE FRANCE.
chée dans nos campagnes , abandon
» ner infenfiblement cette partie de la
» Nation Françoife , qui fe montre ,
» qui s'agite , qui communique le mou-
" vement au corps politique , & qui
» malheureuſement éblouit les Peuples
» par fon éclat , & les entraîne par
» fon exemple. J'ai vu le François pu-
" blier lui- même fes difgrâces & n'en
plus rougir ; & ce qui eft peut - être le
» dernier période du mal , forcer fa
» raifon à juftifier par des fophifmes
» l'indifférence qu'il a témoignée pour
→ fon Pays.
Nous ne déciderons point de la vérité
de cet éloquent & ingénieux parallèle
; nous dirons feulement qu'il y
a eu peu de Siécles , où la Nation Fran
çoife ait donné plus de marques d'at
tachement pour fon Souverain , & de
zéle pour fa Patrie , que dans le nôtre.
La confternation générale de la France
pendant la maladie du Roi à Metz ; l'e mpreffement
univerfel à contribuer au rétabliffement
de la Marine , font des
faits que l'on pourroit oppofer aux plus
beaux parallèles . Quoiqu'il en foit , en
fuppofant le mal auffi grand qu'on nous
le repréfente , l'Auteur nous offre les
remédes qu'on peut y apporter ; &
M& A I. 1763.
HE
cette partie de fa lettre demande à être
lue dans l'Ouvrage même. Je n'en citerai
qu'un feul trait qui regarde les gens
de Finance . L'Auteur veut qu'on leur
dife : » ayez un fallon de moins , & éle-
» vez au milieu de cette Capitale une
» Statue au Grand Maurice. La ma-
" gnificence de ce Palais , les eaux de ce
» Parc vous.coûteront un million ; vous
pouvez épargner la moitié de cette
»dépenfe , & en relevant les ruines de cet
» établiffement qui s'écroule , vous ſe-
» rez le bienfaîteur d'une Province. Un
» jeune Gentilhomme plein de coura-
» ge & d'honneur s'eft fignalé dans nos
armées ; il eft inconnu à la Cour , &
» fa fortune ne lui laiffe que fon bras :
» allez lui offrir votre fille ; s'il l'accepte ,
vous aurez fait & pour l'Etat & pour
» vous , la plus importante des acquifi-.
» tions.
Cette lettre , quoique peut- être dictée
par un peu d'enthoufiafme, mérite néanmoins
d'être accueillie & confervée
comme l'ouvrage d'un homme d'efprit ,
d'un Ecrivain éloquent , & d'un excellent
Citoyen.
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Résumé : LETTRE sur la Paix à M. le Comte de *** avec cette Epigraphe : Spes discite vestras. Virg. Eneïde 3. A Lyon 1763 ; brochure in-12. de 45. pages.
La 'Lettre fur la Paix à M. le Comte' est une brochure publiée à Lyon en 1763, contenant 45 pages. L'auteur y traite de la paix en France et de la diminution de la gloire nationale, qu'il attribue à un changement dans les mœurs publiques. Il utilise la métaphore d'un homme jeune et audacieux pour symboliser l'esprit de conquête et de supériorité du caractère national français. L'auteur compare ce caractère passé à la situation actuelle, où il observe une absence de grandes actions malgré de belles paroles. Il déplore les disputes entre guerriers, l'abandon de l'honneur national et l'indifférence des Français envers leur pays. Cependant, il oppose ce tableau à des exemples récents de l'attachement des Français à leur souverain et à leur patrie, comme la consternation générale lors de la maladie du roi à Metz et l'effort collectif pour rétablir la marine. L'auteur propose des remèdes, notamment pour les gens de finance, en suggérant des économies et des actions en faveur de la province. Il conclut en louant l'auteur pour son esprit, son éloquence et son patriotisme.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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4
p. 112-116
DE L'ÉDUCATION PUBLIQUE ; avec cette Epigraphe : Populus sapiens, gens magna. Deut. 4. A Amsterdam, 1763, volume in-12. d'environ 250 pages.
Début :
IL faut une éducation publique ; l'affaire est de voir si la nôtre est bonne, pour [...]
Mots clefs :
Auteur, Connaissances, École, Éducation, Sciences
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DE L'ÉDUCATION PUBLIQUE ; avec cette Epigraphe : Populus sapiens, gens magna. Deut. 4. A Amsterdam, 1763, volume in-12. d'environ 250 pages.
DE L'ÉDUCATION PUBLIQUE; avec
cette Epigraphe : Populus fapiens ,gens
magna. Deut. 4. A Amfterdam, 1763,
volume in- 12. d'environ 250 pages.
IL faut une éducation publique ; l'affaire
eft de voir fi la nôtre eft bonne, pour
la foutenir ; ou fi elle est défectueuſe ,
pour la corriger : & il paroît que c'eft
là le but que s'eft propofé l'Auteur de
la brochure que nous annonçons. Il la
divife en trois parties précédées de quelques
obfervations fur l'éducation en général.
La première partie offre un tableau
méthodique des connoiffances humaines.
La feconde , qui dérive de la première
, contient une diftribution graduelle
des études fcholaftiques . Enfin ,
cherchant les moyens d'étendre & d'affurer
l'éducation publique , il établit
l'ordre & la difcipline des écoles.
Une fous-divifion de ces trois parties
donne lieu à plufieurs paragraphes que
nous ne devons qu'indiquer & percourir.
Dans le tableau des connoiffances
humaines , qui fait le fujet de la pre-
"
MA I. 1763. 113
mière partie de cet Ouvrage philofophique
, on diftingue trois fortes de connoiffances
; les unes font fimplement
inftrumentales ; il y en a d'effentielles ,
& d'autres de convenance. Les premières.
ne font que des moyens d'apprendre ou
de produire ce qu'on fait , tels font la
Grammaire , l'Arithmétique , la Logique
, la Géométrie , & c. L'Auteur définit
ces différentes Sciences , & en fait
voir l'utilité ; les connoiffances effentielles
font la Religion , la Morale & la
Phyfique ; celles de convenances ne font
que les mêmes chofes , mais pouffées
plus loin , & plus ou moins approfondies
, fuivant les états ou les perfonnes.
Toutes les vraies Sciences ont chacu
ne trois parties bien diftinctes , dont la
première eft le fondement de la feconde
, & celle- ci le principe de la troifiéme
, fçavoir l'Hiftoire , c'est- à - dire
le recueil des faits relatifs à la chofe ;
la Théorie qui combine les faits & en
cherche les raifons ; la pratique qui ,
munie des ces fecours , opère avec lumière
, & doit être le principal but de
toute étude .
Cette première partie ainfi divifée &
fous-divifée , forme une espéce d'Encyclopédie
abrégée , où toutes les Sciences
114 MERCURE DE FRANCE.
fontrangées dans l'ordre leplus naturel, ou
du moins dans celui qui s'ajuste le mieux
avec le plan général de l'Auteur. On
fent aisément que la feconde partie
n'entraîne pas dans moins de détails que
la première. L'Auteur prend à huit ou
neuf ans l'enfant qu'il veut élever ; &
revenant fur toutes les connoiffances
dont il a parlé plus haut , il enfeigne la
manière de les apprendre à fon éleve
jufqu'à l'âge de feize ans. Il marque
pour chaque année les livres qu'il lui convient
de lire pour s'inftruire dans chacune
des Sciences indiquées , & le temps qu'il
doit y employer.
Dans la partie qui traite de la difcipline
des écoles , on en diftingue de
plufieurs efpéces. Les unes font pour les
habitans des campagnes , auxquels il
fuffira d'apprendre à lire & à écrire , un
peu d'Arithmétique vulgaire , le Cathéchifme
& un petit Code ruftique , qui
contiendra ce qu'il eft effentiel que des
payfans connoiffent. Les autres font
pour les Bourgs , d'autres pour les petites
Villes , pour les Villes moyennes , pour
les grandes Villes , pour les Capitales ,
De là l'Auteur paffe aux bâtimens des
écoles qu'il veut que l'on place dans des
jours favorables , un air pur , & que.
M. A I. 1763. 115
l'on y entretienne la plus foigneufe
propreté. » Si ce font des maifons de
penfion , il me paroît indifpenfable
» qu'il y ait des couverts d'arbres pour
les récréations des beaux jours , affez
fpacieux pour s'y exercer à l'aife ,
affez bornés pour y être vus de pár
" tout , fans bofquets , fans eaux , fans
» réduits ; & pour les mauvais temps ,
des
» falles fuffifamment vaftes , élevées
» bien percées , accompagnées de quel-
» ques cabinets pour les exercices qui.
» ne fe font pas en commun. Combien
» d'écoles reffemblent à de miférables.
» prifons ! On est étonné furtout à Pa-
" ris de voir prèfque tous les Colléges .
» entaffés parmi des Hôpitaux énormes,
» dans le quartier le plus ferré de cette
» vafte Capitale ; & l'élite de notre jeune
Nobleffe , enfermée pour tout plaifir ,
» entre quatre murs hauts & étroits , &
» obligée au premier rayon de foleil
» ainfi qu'à la première goute de pluie ,
» de fe réfugier dans des chambres fou-
2 vent obfcures & infectes. "
23
La direction des écoles , le choix des
Maîtres , la conduite des éléves donnent
encore bien de détails qui fuppofent,
dans l'Auteur , des vues utiles qu'il feroit
à defirer qu'on exécutât dans toute
116 MERCURE DE FRANCE.
l'étendue du Royaume. L'Ouvrage entier
eft d'un homine inftruit , & qui paroit
defirer bien fincèrement que les autres
hommes le fuffent également.
cette Epigraphe : Populus fapiens ,gens
magna. Deut. 4. A Amfterdam, 1763,
volume in- 12. d'environ 250 pages.
IL faut une éducation publique ; l'affaire
eft de voir fi la nôtre eft bonne, pour
la foutenir ; ou fi elle est défectueuſe ,
pour la corriger : & il paroît que c'eft
là le but que s'eft propofé l'Auteur de
la brochure que nous annonçons. Il la
divife en trois parties précédées de quelques
obfervations fur l'éducation en général.
La première partie offre un tableau
méthodique des connoiffances humaines.
La feconde , qui dérive de la première
, contient une diftribution graduelle
des études fcholaftiques . Enfin ,
cherchant les moyens d'étendre & d'affurer
l'éducation publique , il établit
l'ordre & la difcipline des écoles.
Une fous-divifion de ces trois parties
donne lieu à plufieurs paragraphes que
nous ne devons qu'indiquer & percourir.
Dans le tableau des connoiffances
humaines , qui fait le fujet de la pre-
"
MA I. 1763. 113
mière partie de cet Ouvrage philofophique
, on diftingue trois fortes de connoiffances
; les unes font fimplement
inftrumentales ; il y en a d'effentielles ,
& d'autres de convenance. Les premières.
ne font que des moyens d'apprendre ou
de produire ce qu'on fait , tels font la
Grammaire , l'Arithmétique , la Logique
, la Géométrie , & c. L'Auteur définit
ces différentes Sciences , & en fait
voir l'utilité ; les connoiffances effentielles
font la Religion , la Morale & la
Phyfique ; celles de convenances ne font
que les mêmes chofes , mais pouffées
plus loin , & plus ou moins approfondies
, fuivant les états ou les perfonnes.
Toutes les vraies Sciences ont chacu
ne trois parties bien diftinctes , dont la
première eft le fondement de la feconde
, & celle- ci le principe de la troifiéme
, fçavoir l'Hiftoire , c'est- à - dire
le recueil des faits relatifs à la chofe ;
la Théorie qui combine les faits & en
cherche les raifons ; la pratique qui ,
munie des ces fecours , opère avec lumière
, & doit être le principal but de
toute étude .
Cette première partie ainfi divifée &
fous-divifée , forme une espéce d'Encyclopédie
abrégée , où toutes les Sciences
114 MERCURE DE FRANCE.
fontrangées dans l'ordre leplus naturel, ou
du moins dans celui qui s'ajuste le mieux
avec le plan général de l'Auteur. On
fent aisément que la feconde partie
n'entraîne pas dans moins de détails que
la première. L'Auteur prend à huit ou
neuf ans l'enfant qu'il veut élever ; &
revenant fur toutes les connoiffances
dont il a parlé plus haut , il enfeigne la
manière de les apprendre à fon éleve
jufqu'à l'âge de feize ans. Il marque
pour chaque année les livres qu'il lui convient
de lire pour s'inftruire dans chacune
des Sciences indiquées , & le temps qu'il
doit y employer.
Dans la partie qui traite de la difcipline
des écoles , on en diftingue de
plufieurs efpéces. Les unes font pour les
habitans des campagnes , auxquels il
fuffira d'apprendre à lire & à écrire , un
peu d'Arithmétique vulgaire , le Cathéchifme
& un petit Code ruftique , qui
contiendra ce qu'il eft effentiel que des
payfans connoiffent. Les autres font
pour les Bourgs , d'autres pour les petites
Villes , pour les Villes moyennes , pour
les grandes Villes , pour les Capitales ,
De là l'Auteur paffe aux bâtimens des
écoles qu'il veut que l'on place dans des
jours favorables , un air pur , & que.
M. A I. 1763. 115
l'on y entretienne la plus foigneufe
propreté. » Si ce font des maifons de
penfion , il me paroît indifpenfable
» qu'il y ait des couverts d'arbres pour
les récréations des beaux jours , affez
fpacieux pour s'y exercer à l'aife ,
affez bornés pour y être vus de pár
" tout , fans bofquets , fans eaux , fans
» réduits ; & pour les mauvais temps ,
des
» falles fuffifamment vaftes , élevées
» bien percées , accompagnées de quel-
» ques cabinets pour les exercices qui.
» ne fe font pas en commun. Combien
» d'écoles reffemblent à de miférables.
» prifons ! On est étonné furtout à Pa-
" ris de voir prèfque tous les Colléges .
» entaffés parmi des Hôpitaux énormes,
» dans le quartier le plus ferré de cette
» vafte Capitale ; & l'élite de notre jeune
Nobleffe , enfermée pour tout plaifir ,
» entre quatre murs hauts & étroits , &
» obligée au premier rayon de foleil
» ainfi qu'à la première goute de pluie ,
» de fe réfugier dans des chambres fou-
2 vent obfcures & infectes. "
23
La direction des écoles , le choix des
Maîtres , la conduite des éléves donnent
encore bien de détails qui fuppofent,
dans l'Auteur , des vues utiles qu'il feroit
à defirer qu'on exécutât dans toute
116 MERCURE DE FRANCE.
l'étendue du Royaume. L'Ouvrage entier
eft d'un homine inftruit , & qui paroit
defirer bien fincèrement que les autres
hommes le fuffent également.
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Résumé : DE L'ÉDUCATION PUBLIQUE ; avec cette Epigraphe : Populus sapiens, gens magna. Deut. 4. A Amsterdam, 1763, volume in-12. d'environ 250 pages.
La brochure 'De l'éducation publique', publiée à Amsterdam en 1763, vise à évaluer et améliorer l'éducation publique. Elle est structurée en trois parties, précédées d'observations générales sur l'éducation. La première partie propose un tableau méthodique des connaissances humaines, distinguant trois types de connaissances : instrumentales (comme la grammaire et l'arithmétique), essentielles (comme la religion et la morale) et de convenance (approfondissements selon les états ou personnes). Chaque science est structurée en trois parties : histoire, théorie et pratique. La seconde partie décrit une distribution graduelle des études scolaires de huit à seize ans, avec des livres et des temps d'étude spécifiques pour chaque année. La troisième partie traite de l'organisation et de la discipline des écoles, adaptées aux différents types de populations (campagnes, bourgs, villes, capitales). L'auteur insiste sur l'importance des bâtiments scolaires, recommandant des lieux sains et propres, avec des espaces pour les récréations. Le texte mentionne également la direction des écoles, le choix des maîtres et la conduite des élèves, soulignant des vues utiles pour l'ensemble du royaume. L'auteur apparaît comme une personne instruite, désirant sincèrement l'amélioration de l'éducation.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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5
p. 116-118
L'ART de s'enrichir promptement par l'Agriculture, prouvé par des expériences ; par le Sr DES POMMIERS. Nouvelle Edition, corrigée & considérablement augmentée de plusieurs expériences, & de la manière de cultiver les bois pour la construction des vaisseaux. A Paris, chez GUILLYN, Libraire, quai des Augustins, au Lys d'or, du côté du pont S. Michel 1763 ; avec approbation & privilége du Roi, vol. in-12 , d'environ 200 pages.
Début :
LORSQUE cet Ouvrage utile partit pour la première fois, toute l'Edition [...]
Mots clefs :
Expériences, Agriculture, Terres
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : L'ART de s'enrichir promptement par l'Agriculture, prouvé par des expériences ; par le Sr DES POMMIERS. Nouvelle Edition, corrigée & considérablement augmentée de plusieurs expériences, & de la manière de cultiver les bois pour la construction des vaisseaux. A Paris, chez GUILLYN, Libraire, quai des Augustins, au Lys d'or, du côté du pont S. Michel 1763 ; avec approbation & privilége du Roi, vol. in-12 , d'environ 200 pages.
L'ART de s'enrichir promptement par
l'Agriculture , prouvé par des expériences
; parle Sr DES POMMIERS .
Nouvelle Edition , corrigée & confi
dérablement augmentée de plufieurs
expériences , & de la manière de cultiver
les bois pour la conftruction des
vaiffeaux. A Paris , chez GUILLYN,
Libraire , quai des Auguftins , au
Lys d'or , du côté dupont S. Michel
2763 ; avec approbation & privilége
du Roi , vol. in - 12 , d'environ 200
pages.
LORSQUE cet Ouvrage utile partit
pour la première fois , toute l'Edition
fut enlevée en très - peu de temps ; &
l'Auteur fentit la néceffité d'en faire une
feconde , à laquelle il'a fait des augmen
tations qui la rendent fort fupérieure à
la première . Ces augmentations font étaM
A I. 1763. 117
blies fur des expériences nouvelles , qui
ont eu tout le fuccès qu'on pouvoit defirer
, & ces expériences font rapportées
dans l'Ouvrage même. Il a pour objet
tout ce qui peut contribuer à rendre les
terres plus fertiles , & les Cultivateurs
plus riches. C'eft la matière de vingtneuf
Chapitres très-intéreffans pour les
poffeffeurs des terres , & très - inftructifs
pour quiconque a du goût pour l'Agriculture.
On y recherche d'abord les
caufes de l'état malheureux des Cultivateurs
; & l'on expofe les moyens de
rendre le Royaume plus floriffant. On
traite enfuite de différentes productions ,
comme la luzerne , le treffe , le fainfoin
, les troupeaux , la laine , le miel ,
le beurre , le fuif, les arbres fruitiers
les prairies artificielles , & enfin tout ce
qui peut être l'objet de l'attention duCultivateur.
On y trouve des inftructions:
très utiles fur les défrichemens , fur les
pays montagneux , fur les enclos , fur
le fervice des boeufs & des chevaux , & c,
& c. On a ajouté à tout cela , comme if
eft annoncé dans le titre , la manière de
cultiver les bois pour la conftruction
des vaiffeaux ; ce qui fera d'une grande
utilité pour la France , qui eft obligée
de faire de gros frais pour fe les procurer.
118 MERCURE DE FRANCE.
Il réſulte de ce livre , que la culture des
terres ou négligée ou peu entendue , eft
l'unique caufe de la mifère ; que nous
poffédons les vraies richeffes , mais que
nous l'ignorons ; que nous voyons dans
nos Provinces une forte envie de perfectionner
l'Agriculture , mais que les
principes de la fécondité manquent ;
que les fourrages ne font pas fuffifans
pour élever des beftiaux , & c ; mais
qu'avec les moyens propofés par l'Auteur
, ils trouveront en peu de temps
une nourriture abondante , & c . Toutes
ces affertions ne font établies que fur
des faits qui marquent dans M. Des Pommiers
, un obfervateur exact & un bon
citoyen.
l'Agriculture , prouvé par des expériences
; parle Sr DES POMMIERS .
Nouvelle Edition , corrigée & confi
dérablement augmentée de plufieurs
expériences , & de la manière de cultiver
les bois pour la conftruction des
vaiffeaux. A Paris , chez GUILLYN,
Libraire , quai des Auguftins , au
Lys d'or , du côté dupont S. Michel
2763 ; avec approbation & privilége
du Roi , vol. in - 12 , d'environ 200
pages.
LORSQUE cet Ouvrage utile partit
pour la première fois , toute l'Edition
fut enlevée en très - peu de temps ; &
l'Auteur fentit la néceffité d'en faire une
feconde , à laquelle il'a fait des augmen
tations qui la rendent fort fupérieure à
la première . Ces augmentations font étaM
A I. 1763. 117
blies fur des expériences nouvelles , qui
ont eu tout le fuccès qu'on pouvoit defirer
, & ces expériences font rapportées
dans l'Ouvrage même. Il a pour objet
tout ce qui peut contribuer à rendre les
terres plus fertiles , & les Cultivateurs
plus riches. C'eft la matière de vingtneuf
Chapitres très-intéreffans pour les
poffeffeurs des terres , & très - inftructifs
pour quiconque a du goût pour l'Agriculture.
On y recherche d'abord les
caufes de l'état malheureux des Cultivateurs
; & l'on expofe les moyens de
rendre le Royaume plus floriffant. On
traite enfuite de différentes productions ,
comme la luzerne , le treffe , le fainfoin
, les troupeaux , la laine , le miel ,
le beurre , le fuif, les arbres fruitiers
les prairies artificielles , & enfin tout ce
qui peut être l'objet de l'attention duCultivateur.
On y trouve des inftructions:
très utiles fur les défrichemens , fur les
pays montagneux , fur les enclos , fur
le fervice des boeufs & des chevaux , & c,
& c. On a ajouté à tout cela , comme if
eft annoncé dans le titre , la manière de
cultiver les bois pour la conftruction
des vaiffeaux ; ce qui fera d'une grande
utilité pour la France , qui eft obligée
de faire de gros frais pour fe les procurer.
118 MERCURE DE FRANCE.
Il réſulte de ce livre , que la culture des
terres ou négligée ou peu entendue , eft
l'unique caufe de la mifère ; que nous
poffédons les vraies richeffes , mais que
nous l'ignorons ; que nous voyons dans
nos Provinces une forte envie de perfectionner
l'Agriculture , mais que les
principes de la fécondité manquent ;
que les fourrages ne font pas fuffifans
pour élever des beftiaux , & c ; mais
qu'avec les moyens propofés par l'Auteur
, ils trouveront en peu de temps
une nourriture abondante , & c . Toutes
ces affertions ne font établies que fur
des faits qui marquent dans M. Des Pommiers
, un obfervateur exact & un bon
citoyen.
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Résumé : L'ART de s'enrichir promptement par l'Agriculture, prouvé par des expériences ; par le Sr DES POMMIERS. Nouvelle Edition, corrigée & considérablement augmentée de plusieurs expériences, & de la manière de cultiver les bois pour la construction des vaisseaux. A Paris, chez GUILLYN, Libraire, quai des Augustins, au Lys d'or, du côté du pont S. Michel 1763 ; avec approbation & privilége du Roi, vol. in-12 , d'environ 200 pages.
L'ouvrage 'L'ART de s'enrichir promptement par l'Agriculture' du Sr Des Pommiers, publié à Paris chez Guillyn, est une nouvelle édition corrigée et augmentée de méthodes pour cultiver les bois destinés à la construction de vaisseaux. La première édition s'étant rapidement épuisée, une seconde édition enrichie d'expériences nouvelles et réussies a été nécessaire. Le livre, d'environ 200 pages, est structuré en vingt-neuf chapitres couvrant divers aspects de l'agriculture pour améliorer la fertilité des terres et enrichir les cultivateurs. Les sujets abordés incluent les causes de la misère des cultivateurs, les moyens de rendre le royaume plus florissant, et des instructions sur diverses productions agricoles telles que la luzerne, le trèfle, le foin, les troupeaux, la laine, le miel, le beurre, le suif, les arbres fruitiers, et les prairies artificielles. Des conseils pratiques sont également fournis sur le défrichage, la gestion des terres montagneuses, les enclos, et le service des bovins et des chevaux. L'ouvrage souligne que la négligence ou la mauvaise gestion de la culture des terres est la principale cause de la misère. Il met en avant l'existence de richesses potentielles ignorées et une envie de perfectionner l'agriculture, mais manque de principes de fécondité. Des solutions sont proposées pour améliorer la production de fourrages et nourrir abondamment le bétail. Les affirmations du livre sont basées sur des observations précises et un engagement citoyen de l'auteur.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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5
L'ART de s'enrichir promptement par l'Agriculture, prouvé par des expériences ; par le Sr DES POMMIERS. Nouvelle Edition, corrigée & considérablement augmentée de plusieurs expériences, & de la manière de cultiver les bois pour la construction des vaisseaux. A Paris, chez GUILLYN, Libraire, quai des Augustins, au Lys d'or, du côté du pont S. Michel 1763 ; avec approbation & privilége du Roi, vol. in-12 , d'environ 200 pages.
6
p. 119-120
TRAITE historique des Plantes qui croissent dans la Lorraine & les 3 Evêchés, contenant leur description, leur figure, leur nom, l'endroit où elles croissent, leur culture, leur analyse & leurs propriétés, tant pour la Médecine, que pour les arts & métiers, par M. P. J. BUCHOZ, Avocat au Parlement de Metz, Docteur en Philosophie & en Médecine, Agrégé du Collége Royal des Médecins dé Nancy. A Nancy chez MESSIN, Marchand Libraire, rue de la Hache ; 1762. in-12 , ou petit in-8°.
Début :
CE Livre qui aura une suite, n'est encore qu'au premier volume. On y [...]
Mots clefs :
Plante, Médecine, Volume, Ouvrage
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : TRAITE historique des Plantes qui croissent dans la Lorraine & les 3 Evêchés, contenant leur description, leur figure, leur nom, l'endroit où elles croissent, leur culture, leur analyse & leurs propriétés, tant pour la Médecine, que pour les arts & métiers, par M. P. J. BUCHOZ, Avocat au Parlement de Metz, Docteur en Philosophie & en Médecine, Agrégé du Collége Royal des Médecins dé Nancy. A Nancy chez MESSIN, Marchand Libraire, rue de la Hache ; 1762. in-12 , ou petit in-8°.
TRAITE hiftorique des Plantes qui croif
fent dans la Lorraine & les 3 Evêchés ,
contenant leur defcription , leurfigu
re , leur nom , l'endroit où elles croif--
fent , leur culture , leur analyfe &
leurs propriétés , tant pour la Médecine
, quepour les arts & métiers , par
M. P. J. BUCHOZ , Avocat au Parlement
de Metz , Docteur en Philofophie
& en Médecine , Agrégé du Collége
Royal des Médecins dé Nancy.
A Nancy chez MESSIN , Marchand
Libraire , rue de la Hache ; 1762. in-
12 , ou petit in-8° .
CEE Livre qui aura une fuite , n'eſt
encore qu'au premier volume. On y
traite des Plantes en général, de leur anatomie
, de leur végétation , de leur générati
on , & des différens fyftêmes de
Botanique ; ce qui fait le fujet de fix difcours
qui fervent d'introduction à tout
l'Ouvrage. Mais comme ces notions préliminaires
ne fuffifoient pas pour former
un volume , l'Auteur y a joint deux
120 MERCURE DE FRANCE .
·
théfes qu'il a foutenues dans la Faculté
de Médecine de Pont -à-Mouffon , & dont
la première traite de l'inoculation de la
petite vérole ; la feconde , de la manière
de connoître le pouls par la mufique . Ces
deux théfes font en latin & en françois.
M. Buchoz, promet que les volumes
fuivans feront plus étendus , & ornés
de beaucoup de Planches en taille- douce
, qui repréfenteront les figures des
plantes au naturel . L'Ouvrage ne fe diftribuera
toujours que par foufcription ,
ainfi qu'il a été annoncé.
fent dans la Lorraine & les 3 Evêchés ,
contenant leur defcription , leurfigu
re , leur nom , l'endroit où elles croif--
fent , leur culture , leur analyfe &
leurs propriétés , tant pour la Médecine
, quepour les arts & métiers , par
M. P. J. BUCHOZ , Avocat au Parlement
de Metz , Docteur en Philofophie
& en Médecine , Agrégé du Collége
Royal des Médecins dé Nancy.
A Nancy chez MESSIN , Marchand
Libraire , rue de la Hache ; 1762. in-
12 , ou petit in-8° .
CEE Livre qui aura une fuite , n'eſt
encore qu'au premier volume. On y
traite des Plantes en général, de leur anatomie
, de leur végétation , de leur générati
on , & des différens fyftêmes de
Botanique ; ce qui fait le fujet de fix difcours
qui fervent d'introduction à tout
l'Ouvrage. Mais comme ces notions préliminaires
ne fuffifoient pas pour former
un volume , l'Auteur y a joint deux
120 MERCURE DE FRANCE .
·
théfes qu'il a foutenues dans la Faculté
de Médecine de Pont -à-Mouffon , & dont
la première traite de l'inoculation de la
petite vérole ; la feconde , de la manière
de connoître le pouls par la mufique . Ces
deux théfes font en latin & en françois.
M. Buchoz, promet que les volumes
fuivans feront plus étendus , & ornés
de beaucoup de Planches en taille- douce
, qui repréfenteront les figures des
plantes au naturel . L'Ouvrage ne fe diftribuera
toujours que par foufcription ,
ainfi qu'il a été annoncé.
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Résumé : TRAITE historique des Plantes qui croissent dans la Lorraine & les 3 Evêchés, contenant leur description, leur figure, leur nom, l'endroit où elles croissent, leur culture, leur analyse & leurs propriétés, tant pour la Médecine, que pour les arts & métiers, par M. P. J. BUCHOZ, Avocat au Parlement de Metz, Docteur en Philosophie & en Médecine, Agrégé du Collége Royal des Médecins dé Nancy. A Nancy chez MESSIN, Marchand Libraire, rue de la Hache ; 1762. in-12 , ou petit in-8°.
Le texte présente un ouvrage intitulé 'Traité historique des Plantes qui croissent en Lorraine & les 3 Evêchés', rédigé par M. P. J. Buchoz, avocat au Parlement de Metz, docteur en philosophie et en médecine, et agrégé du Collège Royal des Médecins de Nancy. Publié à Nancy en 1762, ce livre est le premier volume d'une série dédiée aux plantes. Il couvre leur description, leur figure, leur nom, leur habitat, leur culture, leur analyse et leurs propriétés médicinales, ainsi que leurs usages dans les arts et métiers. Le premier volume traite des plantes en général, de leur anatomie, de leur végétation, de leur génération et des différents systèmes de botanique. L'auteur a ajouté deux thèses soutenues à la Faculté de Médecine de Pont-à-Mousson : l'une sur l'inoculation de la petite vérole et l'autre sur la manière de connaître le pouls par la musique, rédigées en latin et en français. Buchoz prévoit que les volumes suivants seront plus étendus et illustrés de planches en taille-douce représentant les plantes au naturel. L'ouvrage sera distribué uniquement par souscription.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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6
TRAITE historique des Plantes qui croissent dans la Lorraine & les 3 Evêchés, contenant leur description, leur figure, leur nom, l'endroit où elles croissent, leur culture, leur analyse & leurs propriétés, tant pour la Médecine, que pour les arts & métiers, par M. P. J. BUCHOZ, Avocat au Parlement de Metz, Docteur en Philosophie & en Médecine, Agrégé du Collége Royal des Médecins dé Nancy. A Nancy chez MESSIN, Marchand Libraire, rue de la Hache ; 1762. in-12 , ou petit in-8°.
7
p. 120-127
ANNONCES DE LIVRES.
Début :
ÉTAT Militaire de France, pour l'année 1763 ; sixiéme édition, par MM. [...]
Mots clefs :
Libraire, Académie, Sciences, Militaire
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ANNONCES DE LIVRES.
ANNONCES DE LIVRES.
ÉTAT Militaire de France, pour l'année
1763 ; fixiéme édition , par MM.
de Montandre- Lonchamps , Chevalier
de Montandre , & de Rouffel. Prix , 3
livres relié . A Paris , chez Guillyn
Libraire , quai des Auguftins , du côté
du Pont- Saint-Michel , au Lys d'cr.
Avec approbation , & privilége du Roi .
Avertiffement des Auteurs.
De toutes les éditions que nous avons
données jufqu'ici , celle- ci n'eft pas
la moins curieufe ni la moins intéreffante.
On y trouve la compofition nouvelle
M A I. 1763.
Ι2Ι
4
$
velle de toutes les Troupes Françoifes
ou Etrangères au fervice de France ;
les quartiers des Régimens tels qu'ils
étoient au premier Avril ; leur uniforme,
lès marques diftinctives de chaque grade
, un précis du fervice de l'Officier
des devoirs du Soldat , des appointemens
& folde de l'un & de l'autre ;
en un mot , c'eft un Code complet
qui peut feul donner une idée exacte
de la forme actuelle du Militaire , dont
la conftitution ne doit plus éprouver
de révolutions . L'Ordonnance portant
création de Régimens Provinciaux ,
mérite entr'autres l'admiration & la reconnoiffance
du vrai Citoyen ; en défendant
fa liberté contre les piéges trop
multipliés des Enrôleurs , elle affure à
l'Etat une fource féconde d'hommes
youés à fon fervice par les diftinctions
& le bien - être qu'elle leur procure.
Nous nous fommes propofé de donner
un tableau racourçi , mais fidéle de tous
ces fages établiffemens : nous nous eftimerons
heureux , fi le Public , & particuliérement
les perfonnes intéreffées
dont nous reclamons l'indulgence , nous
jugent fur notre zéle & fur les efforts
que nous avons faits pour remplir nore
objet.
F
122 MERCURE DE FRANCE .
•
Nous aurions fouhaité de joindre ici.
les Ordonnances qui regleront l'état de
la Gendarmerie & des Régimens Suiffes ;
mais l'on nous preffe de donner notre
Ouvrage , afin d'avoir une idée du Militaire
, telle qu'il eft aujourd'hui . Cependant
nous nous engageons , aufſitôt
que ces Ordonnances paroîtront ,
de les faire imprimer dans le même format
, de façon qu'elles puiffent être inférées
à la fin du Code Militaire que
nous donnons. On en diftribuera à toutes
les perfonnes qui en demanderont ,
en repréfentant le livre.
EXPERIENCES & Obfervations fur
l'ufage interne de la Pomme épineufe ,
de la Jufquiame , & de l'Aconit ; par
lefquelles il eft démontré qu'on peut
faire prendre aux hommes ces Plantes
avec fécurité , & qu'elles font très-falutaires
dans beaucoup de maladies qui
ne cédent point à d'autres remédes.
Traduites du Latin d'Antoine Storck ;
Médecin de la Cour de Vienne . Avec
figures en Taille -douce . A Vienne ; &
fe trouve à Paris , chez P. Fr. Didot le
jeune , Libraire , quai des Auguftins ,
près le Pont S. Michel. 1763.
LE CONSERVATEUR de la Santé ,
MA I. 1763. 123
ou avis fur les dangers qu'il importe à
chacun d'éviter , pour fe conferver en
bonne fanté & prolonger fa vie. Par
M. le Begue de Prefle , Docteur-Régent
de la Faculté de Médecine de Paris
& Cenfeur Royal.
Medicina fuit , res fcire nocentes
Quo fibi mortales à re lædente caverent.
Hebenstreit.
In- 12. La Haye , 1763 ; & fe trouve à
Paris , chez P. Fr. Didot le jeune , Libraire
, quai des Auguftins , près le Pont
S. Michel , à S. Auguftin .
JOURNAL hiftorique du voyage fait
au Cap de Bonne-Efpérance , par fen
M. l'Abbé de la Caille , de l'Académic
des Sciences ; précédé d'un diſcours fur
la vie de l'Auteur , fuivi de remarques
& de réfléxions fur les coutumes des
Hottentots & des habitans du Cap,avec
figures. In- 12 . Paris , 1763. Chez Guillyn
, Libraire , quai des Auguftins, près
le Pont S. Michel , au Lys d'or.
AMBASSADES de MM. de Noailles
en Angleterre. Rédigées par feu M.ÞÄ¿-
bé de Vertot. In- 12 . Leyde , 5 volumes ;
Fij
124 MERCURE DE FRANCE .
& fe trouve à Paris chez Defaint &
Saillant
, Libraires , rue S. Jean de
Beauvais , vis - à- vis le Collége , & chez
Durand , Libraire , rue du Foin .
Nous parlerons plus amplement de
cet Ouvrage , qui mérite toute l'attention
des Amateurs de notre Hiftoire .
ÉLÉMENS de Jurifprudence , par M.
R *** In- 12. Paris , 1762. Chez Delormel
, rue du Foin , à l'Image Ste Géneviéve
, Cellot , Imprimeur-Libraire ,
Grande- Salle du Palais , près l'Escalier
de la Cour des Aydes.
,
LE DANGER des liaiſons , ou Mémoires
de la Baronne de Blemon . Par
Madame la M.... de S. A.... Tome 3 &
dernier. In- 12 . Genéve 1763 ; & fe
trouve à Paris chez les Libraires qui
vendent les Nouveautés. Nous avons
promis l'Extrait de cet Ouvrage des
qu'il feroit fini. C'eft un engagement
que nous remplirons avec plaifir.
OEUVRES diverfes de M. l'Abbé
Delamarre. In - 12 . Paris , 1763. Se
trouvent chez les mêmes Libraires.
ALMANACH des Beaux-Arts Ou
M A I. 1763. 125
Defcription d'Architecture , Peinture ,
Sculpture , Gravure , Hiftoire Natureile ,
Antiquités , & dates des Etabliffemens
de Paris , pour l'année 1763. Dédié à
M. le Marquis de Marigny. 1 liv. 4 f.
broché . A Paris , chez Grangé & Dufour
, au Magafin Littéraire de la Nouveauté
, Pont Notre-Dame , proche la
Pompe.
L'ANTI-URANIE , ou le Déifme
comparé au Chriftianiſme , Epîtres à
M. de Voltaire ; fuivies de Réfléxions
critiques fur plufieurs Ouvrages de ce.
célébre Auteur ; Par L. P. B. C. In- 12.
Avignon , 1763. Et fe trouve à Paris ,
chez la veuve Valleyre , à l'entrée du
quai de Gêvres , à la Nouveauté ; &
chez Cailleau , rue S. Jacques , près les
Mathurins , à S. André,
LA BONNE FILLE , ou le Mort vivant
; Piéce à Spectacle , en façon de
Tragédie. Parodie de Zelmire. Amfterdam
, 1763 ; & fe trouve à Paris chez
les mêmes Libraires. Prix , 1 liv . 4 f.
PREDICTIONS Philofophiques , pour
l'année 1763. Envoyées à Mde de ****
Par M. F.... Brochure in- 12 , Londres
1763. Chez les mêmes.
Fin
126 MERCURE DE FRANCE.
LE JARDINIER d'Artois , ou les
Elémens de la culture des Jardins Potagers
& fruitiers par F. Bonnelle , de
l'Ordre des Chanoines Réguliers de la
Ste Trinité dits Mathurins, pour la Rédemption
des Captifs . Volume in- 8 °.
Prix , 50 f. broché. Ce volume contient
deux parties. Dans la première il donne
la defcription , la culture & la propriété
de chaque légume. Dans la feconde il
traite des meilleures efpéces de fruits ,
de la taille des arbres & de la manière
de les planter. Il donne un Traité fur la
manière d'élever des couches pour avoir
des champignons pendant l'hyver &
pendant l'été. Il fait enfuite une longue
& fçavante differtation fur le figuier.
Il parle en connoiffeur de la façon de
cultiver l'oranger , de la manière d'élever:
les orangers de grains du tems de les écuffonner
, des terres qui leur font propres
, de la defcription des caiffes , des
arrofemens particuliers , des inconvéniens
qui leur arrivent , de la conftru-
Etion d'une bonne fèrre , & c . On trou
ve à la fin de ce Volume un Traité fur
la giroflée & un autre fur l'oeillet. Cet
Ouvrage a paru mériter l'attention du
Public. Il fe vend à Arras chez Michel
Nicolas , Imprimeur- Libraire , vis -à -vis
M A I. 1763.
1127
C
les Etats ; chez Laureau , Libraire , rue
des Jéfuites , près le Marché aux Poiffons
; & à Paris , chez Leclerc , Libraire
, quai des Auguſtins.
29
DESCRIPTION hiftorique & naturelle
du Groenland , par Edge , traduite
du Danois , avec la Carte & 11 figures,
8°. fous preffe , papier fin.- dit .
pap. moyen collé. dit. pap. non-collé.
*
-
DICTIONNAIRE de Commerce , par
Savary , avec beaucoup d'additions
&c. 4 vol. in fol . G. P. - Tome 5º , qui
contiendra le commerce de chaque
Pays , & les Compagnies de Commerce,
avec beaucoup d'additions. On payera
pour les 5 volumes , jufqu'à ce qu'ils
foient finis en 1763 , 54 liv. enfuite
67 liv. 10 f. Petit Dictionnaire portatif
, ou abrégé de Savary , 8°. 7 vol.
G. P. 18. liv.
ทาย Ces Ouvrages font fous preffe chez
les Frères C. & A. Philibert , Imprimeurs-
Libraires , à Coppenhague & à
Genève. On peut foufcrire à Paris chez
MM. Defaint & Saillant , Libraires , rue
S. Jean de Beauvais.
ÉTAT Militaire de France, pour l'année
1763 ; fixiéme édition , par MM.
de Montandre- Lonchamps , Chevalier
de Montandre , & de Rouffel. Prix , 3
livres relié . A Paris , chez Guillyn
Libraire , quai des Auguftins , du côté
du Pont- Saint-Michel , au Lys d'cr.
Avec approbation , & privilége du Roi .
Avertiffement des Auteurs.
De toutes les éditions que nous avons
données jufqu'ici , celle- ci n'eft pas
la moins curieufe ni la moins intéreffante.
On y trouve la compofition nouvelle
M A I. 1763.
Ι2Ι
4
$
velle de toutes les Troupes Françoifes
ou Etrangères au fervice de France ;
les quartiers des Régimens tels qu'ils
étoient au premier Avril ; leur uniforme,
lès marques diftinctives de chaque grade
, un précis du fervice de l'Officier
des devoirs du Soldat , des appointemens
& folde de l'un & de l'autre ;
en un mot , c'eft un Code complet
qui peut feul donner une idée exacte
de la forme actuelle du Militaire , dont
la conftitution ne doit plus éprouver
de révolutions . L'Ordonnance portant
création de Régimens Provinciaux ,
mérite entr'autres l'admiration & la reconnoiffance
du vrai Citoyen ; en défendant
fa liberté contre les piéges trop
multipliés des Enrôleurs , elle affure à
l'Etat une fource féconde d'hommes
youés à fon fervice par les diftinctions
& le bien - être qu'elle leur procure.
Nous nous fommes propofé de donner
un tableau racourçi , mais fidéle de tous
ces fages établiffemens : nous nous eftimerons
heureux , fi le Public , & particuliérement
les perfonnes intéreffées
dont nous reclamons l'indulgence , nous
jugent fur notre zéle & fur les efforts
que nous avons faits pour remplir nore
objet.
F
122 MERCURE DE FRANCE .
•
Nous aurions fouhaité de joindre ici.
les Ordonnances qui regleront l'état de
la Gendarmerie & des Régimens Suiffes ;
mais l'on nous preffe de donner notre
Ouvrage , afin d'avoir une idée du Militaire
, telle qu'il eft aujourd'hui . Cependant
nous nous engageons , aufſitôt
que ces Ordonnances paroîtront ,
de les faire imprimer dans le même format
, de façon qu'elles puiffent être inférées
à la fin du Code Militaire que
nous donnons. On en diftribuera à toutes
les perfonnes qui en demanderont ,
en repréfentant le livre.
EXPERIENCES & Obfervations fur
l'ufage interne de la Pomme épineufe ,
de la Jufquiame , & de l'Aconit ; par
lefquelles il eft démontré qu'on peut
faire prendre aux hommes ces Plantes
avec fécurité , & qu'elles font très-falutaires
dans beaucoup de maladies qui
ne cédent point à d'autres remédes.
Traduites du Latin d'Antoine Storck ;
Médecin de la Cour de Vienne . Avec
figures en Taille -douce . A Vienne ; &
fe trouve à Paris , chez P. Fr. Didot le
jeune , Libraire , quai des Auguftins ,
près le Pont S. Michel. 1763.
LE CONSERVATEUR de la Santé ,
MA I. 1763. 123
ou avis fur les dangers qu'il importe à
chacun d'éviter , pour fe conferver en
bonne fanté & prolonger fa vie. Par
M. le Begue de Prefle , Docteur-Régent
de la Faculté de Médecine de Paris
& Cenfeur Royal.
Medicina fuit , res fcire nocentes
Quo fibi mortales à re lædente caverent.
Hebenstreit.
In- 12. La Haye , 1763 ; & fe trouve à
Paris , chez P. Fr. Didot le jeune , Libraire
, quai des Auguftins , près le Pont
S. Michel , à S. Auguftin .
JOURNAL hiftorique du voyage fait
au Cap de Bonne-Efpérance , par fen
M. l'Abbé de la Caille , de l'Académic
des Sciences ; précédé d'un diſcours fur
la vie de l'Auteur , fuivi de remarques
& de réfléxions fur les coutumes des
Hottentots & des habitans du Cap,avec
figures. In- 12 . Paris , 1763. Chez Guillyn
, Libraire , quai des Auguftins, près
le Pont S. Michel , au Lys d'or.
AMBASSADES de MM. de Noailles
en Angleterre. Rédigées par feu M.ÞÄ¿-
bé de Vertot. In- 12 . Leyde , 5 volumes ;
Fij
124 MERCURE DE FRANCE .
& fe trouve à Paris chez Defaint &
Saillant
, Libraires , rue S. Jean de
Beauvais , vis - à- vis le Collége , & chez
Durand , Libraire , rue du Foin .
Nous parlerons plus amplement de
cet Ouvrage , qui mérite toute l'attention
des Amateurs de notre Hiftoire .
ÉLÉMENS de Jurifprudence , par M.
R *** In- 12. Paris , 1762. Chez Delormel
, rue du Foin , à l'Image Ste Géneviéve
, Cellot , Imprimeur-Libraire ,
Grande- Salle du Palais , près l'Escalier
de la Cour des Aydes.
,
LE DANGER des liaiſons , ou Mémoires
de la Baronne de Blemon . Par
Madame la M.... de S. A.... Tome 3 &
dernier. In- 12 . Genéve 1763 ; & fe
trouve à Paris chez les Libraires qui
vendent les Nouveautés. Nous avons
promis l'Extrait de cet Ouvrage des
qu'il feroit fini. C'eft un engagement
que nous remplirons avec plaifir.
OEUVRES diverfes de M. l'Abbé
Delamarre. In - 12 . Paris , 1763. Se
trouvent chez les mêmes Libraires.
ALMANACH des Beaux-Arts Ou
M A I. 1763. 125
Defcription d'Architecture , Peinture ,
Sculpture , Gravure , Hiftoire Natureile ,
Antiquités , & dates des Etabliffemens
de Paris , pour l'année 1763. Dédié à
M. le Marquis de Marigny. 1 liv. 4 f.
broché . A Paris , chez Grangé & Dufour
, au Magafin Littéraire de la Nouveauté
, Pont Notre-Dame , proche la
Pompe.
L'ANTI-URANIE , ou le Déifme
comparé au Chriftianiſme , Epîtres à
M. de Voltaire ; fuivies de Réfléxions
critiques fur plufieurs Ouvrages de ce.
célébre Auteur ; Par L. P. B. C. In- 12.
Avignon , 1763. Et fe trouve à Paris ,
chez la veuve Valleyre , à l'entrée du
quai de Gêvres , à la Nouveauté ; &
chez Cailleau , rue S. Jacques , près les
Mathurins , à S. André,
LA BONNE FILLE , ou le Mort vivant
; Piéce à Spectacle , en façon de
Tragédie. Parodie de Zelmire. Amfterdam
, 1763 ; & fe trouve à Paris chez
les mêmes Libraires. Prix , 1 liv . 4 f.
PREDICTIONS Philofophiques , pour
l'année 1763. Envoyées à Mde de ****
Par M. F.... Brochure in- 12 , Londres
1763. Chez les mêmes.
Fin
126 MERCURE DE FRANCE.
LE JARDINIER d'Artois , ou les
Elémens de la culture des Jardins Potagers
& fruitiers par F. Bonnelle , de
l'Ordre des Chanoines Réguliers de la
Ste Trinité dits Mathurins, pour la Rédemption
des Captifs . Volume in- 8 °.
Prix , 50 f. broché. Ce volume contient
deux parties. Dans la première il donne
la defcription , la culture & la propriété
de chaque légume. Dans la feconde il
traite des meilleures efpéces de fruits ,
de la taille des arbres & de la manière
de les planter. Il donne un Traité fur la
manière d'élever des couches pour avoir
des champignons pendant l'hyver &
pendant l'été. Il fait enfuite une longue
& fçavante differtation fur le figuier.
Il parle en connoiffeur de la façon de
cultiver l'oranger , de la manière d'élever:
les orangers de grains du tems de les écuffonner
, des terres qui leur font propres
, de la defcription des caiffes , des
arrofemens particuliers , des inconvéniens
qui leur arrivent , de la conftru-
Etion d'une bonne fèrre , & c . On trou
ve à la fin de ce Volume un Traité fur
la giroflée & un autre fur l'oeillet. Cet
Ouvrage a paru mériter l'attention du
Public. Il fe vend à Arras chez Michel
Nicolas , Imprimeur- Libraire , vis -à -vis
M A I. 1763.
1127
C
les Etats ; chez Laureau , Libraire , rue
des Jéfuites , près le Marché aux Poiffons
; & à Paris , chez Leclerc , Libraire
, quai des Auguſtins.
29
DESCRIPTION hiftorique & naturelle
du Groenland , par Edge , traduite
du Danois , avec la Carte & 11 figures,
8°. fous preffe , papier fin.- dit .
pap. moyen collé. dit. pap. non-collé.
*
-
DICTIONNAIRE de Commerce , par
Savary , avec beaucoup d'additions
&c. 4 vol. in fol . G. P. - Tome 5º , qui
contiendra le commerce de chaque
Pays , & les Compagnies de Commerce,
avec beaucoup d'additions. On payera
pour les 5 volumes , jufqu'à ce qu'ils
foient finis en 1763 , 54 liv. enfuite
67 liv. 10 f. Petit Dictionnaire portatif
, ou abrégé de Savary , 8°. 7 vol.
G. P. 18. liv.
ทาย Ces Ouvrages font fous preffe chez
les Frères C. & A. Philibert , Imprimeurs-
Libraires , à Coppenhague & à
Genève. On peut foufcrire à Paris chez
MM. Defaint & Saillant , Libraires , rue
S. Jean de Beauvais.
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Résumé : ANNONCES DE LIVRES.
Le document de 1763 présente diverses annonces de livres. Parmi les ouvrages mentionnés, l'« État Militaire de France » pour l'année 1763 est une édition révisée qui détaille la composition des troupes françaises et étrangères au service de la France. Elle inclut les quartiers des régiments, les uniformes, les marques distinctives des grades, ainsi qu'un précis des devoirs des officiers et des soldats. Cette édition met également en avant l'ordonnance sur la création des régiments provinciaux, visant à protéger la liberté des citoyens contre les enrôleurs et à assurer une force d'hommes dévoués au service de l'État. Les auteurs expriment leur intention de publier prochainement les ordonnances régissant la gendarmerie et les régiments suisses. Le document mentionne également des travaux médicaux, tels que les « Expériences & Observations » sur l'usage de plantes comme la pomme épineuse, la jusquiame et l'aconit, traduites du latin par Antoine Storck. Un autre ouvrage médical notable est « Le Conservateur de la Santé » par le Begue de Presle, qui offre des conseils pour éviter les dangers et préserver la santé. Des ouvrages historiques et de voyage sont également listés, comme le « Journal historique du voyage fait au Cap de Bonne-Espérance » par l'Abbé de la Caille, et les « Ambassades de MM. de Noailles en Angleterre » rédigées par l'abbé de Vertot. Enfin, le texte liste divers autres ouvrages, allant des éléments de jurisprudence aux almanachs des beaux-arts, en passant par des œuvres littéraires et des traités sur la culture des jardins.
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