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1
p. 2917-2919
Imitation de J. C. &c. [titre d'après la table]
Début :
Le sieur Cusson, Libraire à Nancy, vient de nous envoyer deux Brochures [...]
Mots clefs :
Édition, Imprimeur, Imitation de Jésus-Christ
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texteReconnaissance textuelle : Imitation de J. C. &c. [titre d'après la table]
Le fieur Cuffon , Libraire à Nancy
vient de nous envoyer deux Brochures
in 4°. dont l'une eft de grand & l'autre
de petit papier. C'eft un effay d'une nouvelle
Edition de l'Imitation de J. C. mife
en vers par M. Corneille , à la fuite de
laquelle on trouvera l'Office de la fainte
Vierge , les fept Pleaumes de la Peniten
ce , les Vêpres du Dimanche, les Hymnes
du Breviaire Romain , pour tout le cours
de l'année ; le tout mis en vers par le
même Auteur,avec le Texte latin en mar-
"
II. Vol. G iiij ge.
2918 MERCURE DE FRANCE
ge. A Nancy , chez J. B. Cuffon , Imprimeur-
Libraire de S. A. R.
L'Imprimeur diftribue ces deux Brochures
, pour confulter le public fur l'édition
qu'il médite . Comme il a réformé
plufieurs endroits de la Traduction de
I'Imitation , & qu'il a changé des termes
furannez , des tours un peu durs , des
pluriels hors d'ufage & quelques autres
negligences pardonnables au fiecle de l'Illuftre
Traducteur , il ne veut pas s'expofer
à donner ainfi les Ouvrages de M. Corneille
fans favoir auparavant fi ces Réformations
feront reçues favorablement , &
fi on agréera qu'un tel Auteur ait été retouché.
Il rend compte dans l'avis qu'il donne
au Lecteur , à la tête de la grande Brochure
, de l'arrangement qu'il prendra
dans cette Edition . Il y joindra l'ancien
Texte des endroits retouchez. Il avoit
d'abord mis dans le petit effay , l'ancien
Texte au bas des pages : mais après avoir
confideré que ces Scholies ne font pas du
gout de tout le monde , il s'eft déterminé
à les réferver pour la fin , & à les y placer
dans une espece d'Errata , à deux colonnes
, dont l'une contiendra la Lifte des
endroits retouchez , & l'autre expoſera
l'ancienTexte. On trouvera auffi dans cette
Edition un abrégé de la vie de M. Corneille.
II
DECEMBRE. 1730. 2919
pour
Il paroît que l'Imprimeur ne veut rien
épargner , ni pour la bonté du papier, ni ,
la beauté & la netteté des caracte
res . Il s'eft déterminé à fuivre la forme de
la grande Brochure , dans fon Edition , fi
on en juge par l'avis qu'il y donne au
Lecteur, & qui ne fe trouve point dans la
petite. Il eft au refte à fouhaiter que l'Editeur
enrichifle fon Livre de Vignettes
dignes de cet Ouvrage . Celles des Effays
ne paroiffent pas affez choifies , & ne répondent
point à la beauté des caracteres .
vient de nous envoyer deux Brochures
in 4°. dont l'une eft de grand & l'autre
de petit papier. C'eft un effay d'une nouvelle
Edition de l'Imitation de J. C. mife
en vers par M. Corneille , à la fuite de
laquelle on trouvera l'Office de la fainte
Vierge , les fept Pleaumes de la Peniten
ce , les Vêpres du Dimanche, les Hymnes
du Breviaire Romain , pour tout le cours
de l'année ; le tout mis en vers par le
même Auteur,avec le Texte latin en mar-
"
II. Vol. G iiij ge.
2918 MERCURE DE FRANCE
ge. A Nancy , chez J. B. Cuffon , Imprimeur-
Libraire de S. A. R.
L'Imprimeur diftribue ces deux Brochures
, pour confulter le public fur l'édition
qu'il médite . Comme il a réformé
plufieurs endroits de la Traduction de
I'Imitation , & qu'il a changé des termes
furannez , des tours un peu durs , des
pluriels hors d'ufage & quelques autres
negligences pardonnables au fiecle de l'Illuftre
Traducteur , il ne veut pas s'expofer
à donner ainfi les Ouvrages de M. Corneille
fans favoir auparavant fi ces Réformations
feront reçues favorablement , &
fi on agréera qu'un tel Auteur ait été retouché.
Il rend compte dans l'avis qu'il donne
au Lecteur , à la tête de la grande Brochure
, de l'arrangement qu'il prendra
dans cette Edition . Il y joindra l'ancien
Texte des endroits retouchez. Il avoit
d'abord mis dans le petit effay , l'ancien
Texte au bas des pages : mais après avoir
confideré que ces Scholies ne font pas du
gout de tout le monde , il s'eft déterminé
à les réferver pour la fin , & à les y placer
dans une espece d'Errata , à deux colonnes
, dont l'une contiendra la Lifte des
endroits retouchez , & l'autre expoſera
l'ancienTexte. On trouvera auffi dans cette
Edition un abrégé de la vie de M. Corneille.
II
DECEMBRE. 1730. 2919
pour
Il paroît que l'Imprimeur ne veut rien
épargner , ni pour la bonté du papier, ni ,
la beauté & la netteté des caracte
res . Il s'eft déterminé à fuivre la forme de
la grande Brochure , dans fon Edition , fi
on en juge par l'avis qu'il y donne au
Lecteur, & qui ne fe trouve point dans la
petite. Il eft au refte à fouhaiter que l'Editeur
enrichifle fon Livre de Vignettes
dignes de cet Ouvrage . Celles des Effays
ne paroiffent pas affez choifies , & ne répondent
point à la beauté des caracteres .
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Résumé : Imitation de J. C. &c. [titre d'après la table]
Le libraire Cuffon de Nancy a envoyé deux brochures contenant un essai d'une nouvelle édition de l'Imitation de Jésus-Christ mise en vers par Pierre Corneille. Ces brochures incluent également l'Office de la Sainte Vierge, les sept Psaumes de la Pénitence, les Vêpres du Dimanche, et les Hymnes du Bréviaire Romain pour toute l'année, tous mis en vers par Corneille, avec le texte latin en marge. L'imprimeur distribue ces brochures pour consulter le public sur l'édition projetée. Il a réformé plusieurs passages de la traduction de l'Imitation, modifiant des termes surannés, des expressions dures, des pluriels désuets et d'autres négligences. Il souhaite savoir si ces réformes seront bien accueillies avant de publier l'édition complète. Dans l'avis au lecteur, l'imprimeur explique l'arrangement de l'édition, incluant l'ancien texte des passages retouchés, initialement placé au bas des pages dans la petite brochure, mais déplacé en fin d'ouvrage dans une section d'errata à deux colonnes. Une vie abrégée de Corneille sera également incluse. L'imprimeur prévoit d'utiliser un bon papier et des caractères nets pour l'édition finale, suivant le format de la grande brochure. Il est suggéré d'enrichir le livre de vignettes dignes de l'ouvrage, les illustrations des essais actuels n'étant pas jugées suffisantes.
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2
p. 320
Traité de la Culture des Jardins, [titre d'après la table]
Début :
TRAITÉ PHILOSOPHIQUE ET PRATIQUE de la Culture des Jardins. Par M. Bradley [...]
Mots clefs :
Jardins, Plantes, Arbres fruitiers, Culture des vergers, Édition, Préface
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texteReconnaissance textuelle : Traité de la Culture des Jardins, [titre d'après la table]
TRAITE PHILOSOPHIQUE ET PRAG
TIQUE de la Culture des Jardins. Par M. Bradley
, de la Societé Royale. A Londres , chez W.
Mears. Cinquiéme Edition in 8. en Anglois.
On explique dans ce Livre , qui est fort estimé
et d'un grand usage en Angleterre , le mouvement
de la seve des Plantes , et leur géneration ,
avec d'autres découvertes qui n'avoient point encore
été publiées touchant la maniere de cultiver
avec fuccès les Arbres fruitiers , les Fleurs et les
Parteres. On y a joint la description d'un Instrument
, par le moyen duquel on peut trouver en
une heure de temps plus de Plans de Jardins que
n'en contiennent tous les Livres ensemble qui
traitent de cette matiere. Enfin on trouve dans
cet Ouvrage plusieurs beaux secrets tendant à
perfectionner la culture des Vergers , des Jardins
Potagers & des Orangeries.
On écrit de la Haye que Goffe et Neaulme ,
Libraires , ont acheté et débitent une Edition des
Oeuvres de Clement Marot , Valet de Chambre
de François I. revues sur plusieurs Manuscrits et
sur plus de 40 Editions , et augmentée , tant de
diverses Poësies véritables , que de celles qu'on
lui a faussement attribuées ; avec les Ouvrages de
Jean Marot son pere, ceux de Michel Marot son
fils ; et les Piéces du different de Clement avec
François Sagon , accompagnées d'une Préface
historique , et d'Observations critiques sur tour
l'Ouvrage ; en 6 volumes in 12. et en 4 vol.in 4.
avec des Quadres et des Vignettes ; belle Edition .
Ils en ont aussi quelques Exemplaires en grand
Papier Royal et Impérial , d'une grande beauté.
TIQUE de la Culture des Jardins. Par M. Bradley
, de la Societé Royale. A Londres , chez W.
Mears. Cinquiéme Edition in 8. en Anglois.
On explique dans ce Livre , qui est fort estimé
et d'un grand usage en Angleterre , le mouvement
de la seve des Plantes , et leur géneration ,
avec d'autres découvertes qui n'avoient point encore
été publiées touchant la maniere de cultiver
avec fuccès les Arbres fruitiers , les Fleurs et les
Parteres. On y a joint la description d'un Instrument
, par le moyen duquel on peut trouver en
une heure de temps plus de Plans de Jardins que
n'en contiennent tous les Livres ensemble qui
traitent de cette matiere. Enfin on trouve dans
cet Ouvrage plusieurs beaux secrets tendant à
perfectionner la culture des Vergers , des Jardins
Potagers & des Orangeries.
On écrit de la Haye que Goffe et Neaulme ,
Libraires , ont acheté et débitent une Edition des
Oeuvres de Clement Marot , Valet de Chambre
de François I. revues sur plusieurs Manuscrits et
sur plus de 40 Editions , et augmentée , tant de
diverses Poësies véritables , que de celles qu'on
lui a faussement attribuées ; avec les Ouvrages de
Jean Marot son pere, ceux de Michel Marot son
fils ; et les Piéces du different de Clement avec
François Sagon , accompagnées d'une Préface
historique , et d'Observations critiques sur tour
l'Ouvrage ; en 6 volumes in 12. et en 4 vol.in 4.
avec des Quadres et des Vignettes ; belle Edition .
Ils en ont aussi quelques Exemplaires en grand
Papier Royal et Impérial , d'une grande beauté.
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Résumé : Traité de la Culture des Jardins, [titre d'après la table]
Le texte présente deux ouvrages distincts. Le premier, 'Traité philosophique et pratique de la Culture des Jardins' par M. Bradley, membre de la Société Royale, est publié à Londres chez W. Mears. Cette cinquième édition en anglais traite du mouvement de la sève des plantes, de leur génération, et de diverses découvertes sur la culture des arbres fruitiers, des fleurs et des parterres. L'ouvrage inclut également la description d'un instrument pour concevoir rapidement des plans de jardins et des secrets pour perfectionner la culture des vergers, des jardins potagers et des orangeries. Le second ouvrage est une édition des 'Œuvres de Clément Marot', valet de chambre de François Ier, publiée par les libraires Goffe et Neaulme à La Haye. Cette édition, revue à partir de plusieurs manuscrits et plus de 40 éditions, inclut des poésies authentiques et celles faussement attribuées à Marot. Elle contient aussi les œuvres de Jean Marot, père de Clément, celles de Michel Marot, son fils, ainsi que les pièces du différend entre Clément Marot et François Sagon. L'ouvrage est accompagné d'une préface historique et d'observations critiques, et est disponible en six volumes in-12, quatre volumes in-4, avec des illustrations. Quelques exemplaires sont également disponibles en grand papier royal et impérial.
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3
p. 556-560
Sermons de l'Abbé Anselme, [titre d'après la table]
Début :
SERMONS DE L'AVENT, du Carême, et sur differens sujets, par [...]
Mots clefs :
Sermons de l'Avent, Religion, Prédicateur, Carême, Panégyriques , Éloquence, Édition
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Sermons de l'Abbé Anselme, [titre d'après la table]
SERMONS DE L'AVENT , du Carême
, et sur differens sujets , par Messire
Antoine Anselme , Abbé de S. Sever , Cap
de Gascogne , Prédicateur Ordinaire du
Roi , de l'Académie Royale des Inscrip
tions et Belles- Lettres. Chez Julien Michel
Gandouin , Quai de Conti , aux trois
Vertus , et Pierre François Giffart , rue Saint
Facques , à l'Image Sainte Therefe 1731. 6.
Vol. in 12. ou 4. Vol. in 8.
L'Abbé Anselme a prêché avec tant de
succès et d'applaudissement à la Cour et
dans les principales Eglises de Paris , et
tant de personnes se souviennent de la
satisfaction qu'ils ont euë de l'entendre
qu'il est inutile de prévenir le Public en
faveur de l'Edition de ses Sermons ; on
dira seulement que ses Panegyriques et
ses Eloges funebres ayant été imprimés
dès l'année 1718. on a reconnu que l'éloquence
de ce pieux et sçavant Abbé n'avoit
pas besoin pour plaire , ni même pour
émouvoir
MARS. 1731 357
émouvoir puissamment , d'être soutenue
par les charmes de la Déclamation . C'est
qu'il joint par tout la solidité du raisonnement
à l'exposition nette des plus
grands principes de la Religion , et aux
mouvemens les plus capables de toucher
d'attendrir et de changer le coeur ; on réussira
toujours quand on réunira ces deux
choses. La beauté de l'impression répond
au mérite des Sermons.
+
LE THEATRE DES PASSIONS ET
DE LA FORTUNE , ou les Avantures
surprenantes de Rosamidor et de Theoglaphire.
Histoire Australe. Par M. de
Castera. A Paris , Quay des Augustins ,
au Palais, et ruë S. Jacques, chez Saugrain,
Brunet , et Henry 1731 .
MEMOIRES SUR LA GUERRE ,
où l'on a rassemblé les maximes les plus
necessaires dans les opérations de l'Art
Militaire. Par M. le Marquis de Fenquis
res , Lieutenant General des Armées du
Roi. Servant de Tome IV. au Code Mi
litaire de M. de Briquet. A Amsterdam ,
et se vend à Paris , Quay des Augustins
chez P. Gandoüin 1731 .
TRAITE DES PRESCRIPTIONS
de l'aliénation des Biens d'Eglise et des
G Dixmes ,
8 MERCURE DE FRANCE
Dixmes , suivant les Droits Civil et Canon
, la Jurisprudence du Royaume et
les Usages du Comté de Bourgogne . Par
M. F. J. Dunod , Ancien Avocat en Parlement
, et Professeur Royal en l'Université
de Besançon . A Dijon , chez Antoine
de Fay , 1730. in 4. pages 52. pour
la Prescription de l'aliénation des Biens
d'Eglise , pages 52. pour le Traité des
Dixmes et de la maniere dont elles se
prescrivent , pages 408. pour le Traité. -
NOUVELLES CONFERENCES ECCLESIASTIQUES
du Diocèse de Luçon
, redigées par M. d'Ortigues , Curé
de ce Diocèse. A Paris , Quai des Augustins
, chez Jacques Guerin 1731. in 12.
Tome premier.
و
DECISIONS Sur chaque Article de la
Coûtume de Normandie et Observations
sur les usages locaux de la même
Coûtume , et sur les Articles placités ou
arrêtés du Parlement de Rouen , avec une
explication des termes difficiles et inusités
qui se trouvent dans le Texte de cette
Coûtume , et aussi les anciens Reglemens
de l'Echiquier de Normandie. Par Me
Pierre de Merville Ancien Avocat au
Parlement. Chez Gabriel Valeyre , ruë de
La Vieille Bouclerie. 1731. in fol.
>
CouMARS.
1731. 559
COUTUMES du Comté et Bailliage
de Montfort-Lamaury , Gambais, Neau-
Hle -le -Chastel , Saint Liger en Yveline
Enclaves et anciens Ressorts d'iceux , avec
le
Commentaire de deffunt M. Claude
Thourette , Avocat au Parlement , et au
Bailliage et Siége Royal de Montfort ,
revû , corrigé et augmenté de nouveau
par M. Claude Thourette , Avocat du Roi
au même Siege &c. Chez Jacques Clousier,
ruë S. Jacques , 1731. in 8 .
DISCOURS à l'occasion d'un Discours
de M. D. L. M. sur les Parodies. A Paris
, rue S. Jacques , chez Briasson , 1731 .
brochure in 12. de 10. pages .
L'ELOGE de la méchante femme , dédié
à Mile Honesta. Au coin de la rue Gitle-
coeur , chez Antoine de Henqueville 1731 .
brochure de so. pages.
,
Bien loin de plaindre la destinée de ceux
qui ont de méchantes femmes , croyons-les
au contraire , trop heureux et demandons
sans cesse au Ciel qu'il nous associe à leur
bonheur. Voilà comment l'Auteur finit cet
Eloge , si on peut l'appeller de ce nom ,
en tout cas on ne l'accusera pas de flater
à l'excès , ni trop obligemment , et peu
de Lecteurs , sans doute , s'uniront avec
lui dans les voeux qu'il fait , non plus
G ij
que
60 MERCURE
DE FRANCE
-
que les femmes , sur tout quand il dit
qu'elles sont ce qu'il y a de plus aimable,
parmi les choses qui ne se sont pas bonnes.
Barthelmi Alix , Libraire , ruë S. Jaçques
, au Griffon , vend seul l'Ecole de
Mars , pour apprendre facilement la Fortification
, suivant le sistême de M. de
Vauban. Par le sieur de la Suze , Gendarme
de la Garde du Roi , gravée en deux
Planches , avec l'explication du jeu .
LES PARODIES DU NOUVEAU
THEATRE ITALIEN , Ou Recueil des
Parodies representées sur le Théatre de
l'Hôtel de Bourgogne , par les Comédiens
Italiens ordinaires du Roi , avec les Airs
gravés. A Paris , ruë S. Jacques , chez
Briasson , 1731 .
, et sur differens sujets , par Messire
Antoine Anselme , Abbé de S. Sever , Cap
de Gascogne , Prédicateur Ordinaire du
Roi , de l'Académie Royale des Inscrip
tions et Belles- Lettres. Chez Julien Michel
Gandouin , Quai de Conti , aux trois
Vertus , et Pierre François Giffart , rue Saint
Facques , à l'Image Sainte Therefe 1731. 6.
Vol. in 12. ou 4. Vol. in 8.
L'Abbé Anselme a prêché avec tant de
succès et d'applaudissement à la Cour et
dans les principales Eglises de Paris , et
tant de personnes se souviennent de la
satisfaction qu'ils ont euë de l'entendre
qu'il est inutile de prévenir le Public en
faveur de l'Edition de ses Sermons ; on
dira seulement que ses Panegyriques et
ses Eloges funebres ayant été imprimés
dès l'année 1718. on a reconnu que l'éloquence
de ce pieux et sçavant Abbé n'avoit
pas besoin pour plaire , ni même pour
émouvoir
MARS. 1731 357
émouvoir puissamment , d'être soutenue
par les charmes de la Déclamation . C'est
qu'il joint par tout la solidité du raisonnement
à l'exposition nette des plus
grands principes de la Religion , et aux
mouvemens les plus capables de toucher
d'attendrir et de changer le coeur ; on réussira
toujours quand on réunira ces deux
choses. La beauté de l'impression répond
au mérite des Sermons.
+
LE THEATRE DES PASSIONS ET
DE LA FORTUNE , ou les Avantures
surprenantes de Rosamidor et de Theoglaphire.
Histoire Australe. Par M. de
Castera. A Paris , Quay des Augustins ,
au Palais, et ruë S. Jacques, chez Saugrain,
Brunet , et Henry 1731 .
MEMOIRES SUR LA GUERRE ,
où l'on a rassemblé les maximes les plus
necessaires dans les opérations de l'Art
Militaire. Par M. le Marquis de Fenquis
res , Lieutenant General des Armées du
Roi. Servant de Tome IV. au Code Mi
litaire de M. de Briquet. A Amsterdam ,
et se vend à Paris , Quay des Augustins
chez P. Gandoüin 1731 .
TRAITE DES PRESCRIPTIONS
de l'aliénation des Biens d'Eglise et des
G Dixmes ,
8 MERCURE DE FRANCE
Dixmes , suivant les Droits Civil et Canon
, la Jurisprudence du Royaume et
les Usages du Comté de Bourgogne . Par
M. F. J. Dunod , Ancien Avocat en Parlement
, et Professeur Royal en l'Université
de Besançon . A Dijon , chez Antoine
de Fay , 1730. in 4. pages 52. pour
la Prescription de l'aliénation des Biens
d'Eglise , pages 52. pour le Traité des
Dixmes et de la maniere dont elles se
prescrivent , pages 408. pour le Traité. -
NOUVELLES CONFERENCES ECCLESIASTIQUES
du Diocèse de Luçon
, redigées par M. d'Ortigues , Curé
de ce Diocèse. A Paris , Quai des Augustins
, chez Jacques Guerin 1731. in 12.
Tome premier.
و
DECISIONS Sur chaque Article de la
Coûtume de Normandie et Observations
sur les usages locaux de la même
Coûtume , et sur les Articles placités ou
arrêtés du Parlement de Rouen , avec une
explication des termes difficiles et inusités
qui se trouvent dans le Texte de cette
Coûtume , et aussi les anciens Reglemens
de l'Echiquier de Normandie. Par Me
Pierre de Merville Ancien Avocat au
Parlement. Chez Gabriel Valeyre , ruë de
La Vieille Bouclerie. 1731. in fol.
>
CouMARS.
1731. 559
COUTUMES du Comté et Bailliage
de Montfort-Lamaury , Gambais, Neau-
Hle -le -Chastel , Saint Liger en Yveline
Enclaves et anciens Ressorts d'iceux , avec
le
Commentaire de deffunt M. Claude
Thourette , Avocat au Parlement , et au
Bailliage et Siége Royal de Montfort ,
revû , corrigé et augmenté de nouveau
par M. Claude Thourette , Avocat du Roi
au même Siege &c. Chez Jacques Clousier,
ruë S. Jacques , 1731. in 8 .
DISCOURS à l'occasion d'un Discours
de M. D. L. M. sur les Parodies. A Paris
, rue S. Jacques , chez Briasson , 1731 .
brochure in 12. de 10. pages .
L'ELOGE de la méchante femme , dédié
à Mile Honesta. Au coin de la rue Gitle-
coeur , chez Antoine de Henqueville 1731 .
brochure de so. pages.
,
Bien loin de plaindre la destinée de ceux
qui ont de méchantes femmes , croyons-les
au contraire , trop heureux et demandons
sans cesse au Ciel qu'il nous associe à leur
bonheur. Voilà comment l'Auteur finit cet
Eloge , si on peut l'appeller de ce nom ,
en tout cas on ne l'accusera pas de flater
à l'excès , ni trop obligemment , et peu
de Lecteurs , sans doute , s'uniront avec
lui dans les voeux qu'il fait , non plus
G ij
que
60 MERCURE
DE FRANCE
-
que les femmes , sur tout quand il dit
qu'elles sont ce qu'il y a de plus aimable,
parmi les choses qui ne se sont pas bonnes.
Barthelmi Alix , Libraire , ruë S. Jaçques
, au Griffon , vend seul l'Ecole de
Mars , pour apprendre facilement la Fortification
, suivant le sistême de M. de
Vauban. Par le sieur de la Suze , Gendarme
de la Garde du Roi , gravée en deux
Planches , avec l'explication du jeu .
LES PARODIES DU NOUVEAU
THEATRE ITALIEN , Ou Recueil des
Parodies representées sur le Théatre de
l'Hôtel de Bourgogne , par les Comédiens
Italiens ordinaires du Roi , avec les Airs
gravés. A Paris , ruë S. Jacques , chez
Briasson , 1731 .
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Résumé : Sermons de l'Abbé Anselme, [titre d'après la table]
En 1731, plusieurs ouvrages et publications marquants ont été publiés. Antoine Anselme, Abbé de Saint-Sever, s'est distingué par ses sermons prêchés à la Cour et dans les principales églises de Paris. Ses sermons, publiés la même année, sont appréciés pour leur éloquence et leur capacité à émouvoir sans recours à la déclamation. Ils se caractérisent par une solidité de raisonnement et une exposition claire des principes religieux. Parmi les autres publications notables, on trouve 'Le Théâtre des Passions et de la Fortune' de M. de Castera, une histoire australe, et 'Mémoires sur la Guerre' du Marquis de Fenquis, qui compile des maximes militaires. M. Dunod a publié le 'Traité des Prescriptions', traitant des droits civil et canonique relatifs aux biens d'Église et aux dîmes. Les 'Nouvelles Conférences Ecclésiastiques' du Diocèse de Luçon, rédigées par M. d'Ortigues, sont également mentionnées. Le domaine juridique est représenté par les 'Décisions sur chaque Article de la Coutume de Normandie' de Me Pierre de Merville et les 'Coutumes du Comté et Bailliage de Montfort-Lamaury'. Enfin, plusieurs brochures et recueils littéraires, tels que 'L'Éloge de la méchante femme' et 'Les Parodies du Nouveau Théâtre Italien', complètent cette liste.
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4
p. 1979-1980
Le Cours des Sciences par le P. Buffier, [titre d'après la table]
Début :
Le Cours des Sciences, in folio, par le Pere Buffier, dont le Projet fut publié il y a un an, [...]
Mots clefs :
Sciences, Édition, Électeurs, Religion
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Le Cours des Sciences par le P. Buffier, [titre d'après la table]
Le Cours des Sciences , in folio , par le Pere
Buffier , dont le Projet fut publié il y a un an ,
est achevé d'imprimer , l'Edition est des plus
belles. Elle est de plus de deux cens feuilles , Caractère
de S. Augustin , parmi lesquelles il sa
trouve la valeur de trente à quarante feuilles,Caracteres,
partie de Cicero , partie de petit Romain,
aussi beaux et aussi neufs que le S. Augustin,
L'Auteur a fait employer ces Caracteres differens
pour certains endroits moins necessaires à la suite
des choses ou qui demandent plus d'attention que
le commun des Lecteurs en France , n'est dispos
૩૬
1980 MERCURE DE FRANCE
en donner. On a employé en particulier le petit
Romain , afin de ne point doubler les lignes aux
endroits où il y a des Vers ; ce qui d'ordinaire
produit à la vue de l'embarras et un mauvais effet.
L'Ouvrage par - là contient plus de matiere que
l'Auteur n'avoit promis. Au reste ce qui fait la
derniere quatriéme Partie de l'in folio n'avoit
point encore paru , sçavoir , 1 ° . l'Exposition des
preuves les plus sensibles de la veritable Religion.
2 ° . Eclaircissemens de plusieurs difficul
tez proposez à l'Auteur , sur la plupart des
Traitez qu'il avoit d'abord imprimez in 12.
3°. Un Discours sur l'étude et sur la Méode des
Sciences . 4. Sept ou huit Dissertations , qui font
chacune autant de petits Traitez sur des choses
dont on parle ou dont on a fort parlé dans le
monde , comme , 1º, de la nature du goût. 2 ° Si
nous sommes bien en état de décider sur les
beautez ou sur les deffauts d'Homere et des ani
ciens Poëtes . 3 °. L'Apologie du fameux Vers de
Lucain. Victrix causa diis placuit , sed vicia
Catoni. 4° . Si les regles et les beautez de la
Musique tont arbitraires ou réelles ; cette quatriéine
Dissertation renferme une Métode ensiere
d'apprendre soi-même la musique et de
l'enseigner à ceux qui n'en auroient Jamais
eu nulle idée. Quand nous serons plus instruits ,
nous en marquerons plus de particularitez ; cependant
l'infolio se distribuera le mois de Septembre
à ceux qui en avoient retenu des Exemplaires
, chez le sieur de la Mesle , Imprimeur de
Ï'Ouvrage , rue de la vieille Bouclerie ; et se vendra
chez les sieurs Cavelier et Giffart , Libraires
, rue S. Jacques.
Buffier , dont le Projet fut publié il y a un an ,
est achevé d'imprimer , l'Edition est des plus
belles. Elle est de plus de deux cens feuilles , Caractère
de S. Augustin , parmi lesquelles il sa
trouve la valeur de trente à quarante feuilles,Caracteres,
partie de Cicero , partie de petit Romain,
aussi beaux et aussi neufs que le S. Augustin,
L'Auteur a fait employer ces Caracteres differens
pour certains endroits moins necessaires à la suite
des choses ou qui demandent plus d'attention que
le commun des Lecteurs en France , n'est dispos
૩૬
1980 MERCURE DE FRANCE
en donner. On a employé en particulier le petit
Romain , afin de ne point doubler les lignes aux
endroits où il y a des Vers ; ce qui d'ordinaire
produit à la vue de l'embarras et un mauvais effet.
L'Ouvrage par - là contient plus de matiere que
l'Auteur n'avoit promis. Au reste ce qui fait la
derniere quatriéme Partie de l'in folio n'avoit
point encore paru , sçavoir , 1 ° . l'Exposition des
preuves les plus sensibles de la veritable Religion.
2 ° . Eclaircissemens de plusieurs difficul
tez proposez à l'Auteur , sur la plupart des
Traitez qu'il avoit d'abord imprimez in 12.
3°. Un Discours sur l'étude et sur la Méode des
Sciences . 4. Sept ou huit Dissertations , qui font
chacune autant de petits Traitez sur des choses
dont on parle ou dont on a fort parlé dans le
monde , comme , 1º, de la nature du goût. 2 ° Si
nous sommes bien en état de décider sur les
beautez ou sur les deffauts d'Homere et des ani
ciens Poëtes . 3 °. L'Apologie du fameux Vers de
Lucain. Victrix causa diis placuit , sed vicia
Catoni. 4° . Si les regles et les beautez de la
Musique tont arbitraires ou réelles ; cette quatriéine
Dissertation renferme une Métode ensiere
d'apprendre soi-même la musique et de
l'enseigner à ceux qui n'en auroient Jamais
eu nulle idée. Quand nous serons plus instruits ,
nous en marquerons plus de particularitez ; cependant
l'infolio se distribuera le mois de Septembre
à ceux qui en avoient retenu des Exemplaires
, chez le sieur de la Mesle , Imprimeur de
Ï'Ouvrage , rue de la vieille Bouclerie ; et se vendra
chez les sieurs Cavelier et Giffart , Libraires
, rue S. Jacques.
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Résumé : Le Cours des Sciences par le P. Buffier, [titre d'après la table]
Le texte annonce l'achèvement de l'impression du 'Cours des Sciences' en folio, rédigé par le Père Buffier. Cette édition, de haute qualité, comprend plus de deux cents feuilles et utilise divers caractères typographiques comme le Saint-Augustin, le Cicéron et le petit Romain. Ces caractères sont employés pour des sections moins essentielles ou nécessitant une attention particulière. L'ouvrage contient plus de matière que prévu initialement. La dernière partie, non encore publiée, inclut plusieurs sections : une exposition des preuves de la véritable religion, des éclaircissements sur des difficultés soulevées dans les traités précédents, un discours sur l'étude et la méthode des sciences, ainsi que sept ou huit dissertations sur divers sujets. Parmi ces dissertations figurent des discussions sur la nature du goût, l'évaluation des œuvres d'Homère, une apologie d'un vers de Lucain, et une discussion sur les règles de la musique. L'ouvrage sera distribué en septembre chez l'imprimeur de la Mesle et vendu par les libraires Cavelier et Giffart.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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5
p. 2398
« Nous avons averti dans le précédent Mercure que le premier Volume de l'Edition, dont il est [...] »
Début :
Nous avons averti dans le précédent Mercure que le premier Volume de l'Edition, dont il est [...]
Mots clefs :
Souscrire, Volume, Édition, Libraire
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texteReconnaissance textuelle : « Nous avons averti dans le précédent Mercure que le premier Volume de l'Edition, dont il est [...] »
Nous avons averti dans le précédent Mercure
que le premier Volume de l'Edition , dont il est
parlé dans cette Lettre , se trouve chez le Sr Debure, fils, Libraire, Quai des Augustins, à l'Image
S. Germain , lequel délivrera des Billets de Souscription , signez de M. Argelati , à ceux qui vou- droient souscrire pour les Volumes suivans. Nous
ajouterons icy que toute l'Edition ensemble sera
des vol. in fol. avec des Figures tres- bien gravées , et qu'on trouvera chez le même Libraire
le Prospectus, dont il est parlé dans la Lettre; avec l'Instruction concernant les Souscriptions, et tout
le détail necessaire aux Acquereurs de cet Ouvrage.
que le premier Volume de l'Edition , dont il est
parlé dans cette Lettre , se trouve chez le Sr Debure, fils, Libraire, Quai des Augustins, à l'Image
S. Germain , lequel délivrera des Billets de Souscription , signez de M. Argelati , à ceux qui vou- droient souscrire pour les Volumes suivans. Nous
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Résumé : « Nous avons averti dans le précédent Mercure que le premier Volume de l'Edition, dont il est [...] »
Le premier volume d'une édition est disponible chez le libraire Sr Debure, fils, Quai des Augustins. Les souscriptions pour les volumes suivants sont possibles auprès de ce libraire, qui délivrera des billets signés par M. Argelati. L'édition comprendra plusieurs volumes in-folio avec des figures gravées de haute qualité. Un prospectus et des instructions détaillées sont disponibles pour les acquéreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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6
p. 917-929
LETTRE de M. Titon du Tillet, à M. de la R......
Début :
MONSIEUR, J'ai lû dans votre Mercure du mois de [...]
Mots clefs :
Poètes, Musiciens, Manière, Lully, Parnasse, Auteur, Fautes, Édition, Académie française
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texteReconnaissance textuelle : LETTRE de M. Titon du Tillet, à M. de la R......
LETTRE de M. Titon du Tillet
M. de la R..
M
...
ONSIEUR ,
'ai lû dans votre Mercure du mois de
Mars , P.481.une Lettre qui m'est addressée
au sujet de l'Edition du Liv , intitule
le Parnasse François , que j'ai donnée :
Dame d'un esprit peu ordinaire.
L'année
18 MERCURE DE FRANCE
l'année derniere. Si je connoissois l'Auteur
de cette Lettre , je lui addresserois
ma réponse , et je le remercirois plus am
plement que je ne le fais icy , de la maniere
avantageuse dont il parle de cet
Ouvrage qu'il veut bien traiter d'Excellent
, et qu'il marque ne pouvoir être que
d'une extrême utilité et d'un agrément infini
à ceux qui voudront connoître le genie des
Poëtes et des Musiciens François , que mon
zele et mes travaux n'immortalisent pas
moins , que les Ouvrages qu'ils ont laissez.
Les louanges qu'on me fait l'honneur
de me donner sur mon zele, me font des
plus agréables , et je les reçois volontiers;
Personne ne pouvant en avoir davantage
pour la gloire de notre Nation et pour
celle des grands Hommes qu'elle a produits.
A l'égard des louanges qu'on me
donne sur mes travaux pour célébrer le
génie et les talens de nos. Poëtes et de nos
Musiciens , je sens que je suis encore bien
éloigné de la perfection où j'aurois souhaite
porter un pareil Ouvrage ; c'est
pourquoi je suis tres-obligé à celui qui
m' crit des Remarques ,dont il veut bien
me faire part sur quelques fautes qui ont
pû s'y glisser. Je reçois donc , avec plaisir
, ses Remarques , mais il me permettra
de lui dire que la plupart des fautes
qu'il
MA Y. 1733 .
1
919
qu'il a trouvées dans cette Edition ne me
paroissent pas réellement des fautes , où
que si elles en sont , elles ne sont pas .
bien essentielles.
Il prétend que le nom de des Iveteaux
doit commencer par un Y et non pas un
I ; cependant de Vigneul Marville 1 qui
fait un article assez étendu de des Iveteaux
, écrit ce nom par un I simple, de
même qu'il l'est dans le Dictionnaire de
Moreri . Il est vrai que Baillet , au cin .
quiéme volume des Jugemens des Sçavans ,
le met par un Y. L'Imprimeur auroit du
mettre dans mon Livre , à l'article des
Iveteaux , le premier v consonne , comme
il l'a mis à la Liste Alphabetique des
Poëtes et des Musiciens.
On doit écrire , dit l' Anonyme , Lulli ,
et non pas Lully , car c'est faire un nom
François d'un nom Italien. Je sçai bien
que les Italiens ne se servent point dans
leur Alphabet des Lettres K, X , Y ; c'est
pourquoi je ne dirai pas si Lully avoit
voulu mettre un Y à son nom , étant
dans son Païs , ou s'il l'a pris depuis qu'il
se fit naturaliser François ; mais il est certain
qu'il signoit Lully , avec un Y; c'est
ainsi qu'on peut le voir sur differens
1 Mélanges d'Histoire et de Litterature ;
tame 3.
Exem920
MERCURE DE FRANCE
Exemplaires imprimez , qui sont encore
aujourd'hui chez Ballard , paraphez de sa
propre main , de cette maniere , J. B.
Lully , &c.
Dans tous les Opéra que Lully a fait
imprimer et dans toutes les Epîtres Dédicatoires
au Roy, son nom est toujours
terminé par un Y , &c. Le nom de ce
fameux Musicien , mis au bas de son Portrait
gravé , est avec un Y. Charles Perrault
, dans ses Hommes Illustres , l'écrit
de même ; enfin la famille de Lully , qui
lui a fait élever un superbe Mausolée dans
P'Eglise des Petits Peres à Paris, a fait mettre
dans l'Inscription , son nom gravé
par un Y. Son fils et son petit - fils dans
leur fignature , mettent de même un Yà
leur nom . Il est vrai que dans le Dictionnaire
de Moreri on a écrit Lulli .
Il marque que le nom d'une illustre Chanteuse
est tout - à-fait défiguré , qu'on doit
écrire Mlle de Leufroy , et non pas Mlle le
Froid. Je répondrai que je connois cette
Demoiselle depuis plus de trente ans ,
qu'elle m'a fait l'honneur de m'écrire , et
qu'elle signe , le Froid , comme je l'ai
écrit. Il y a huit jours que je lui rendis
visite chez elle , ruë S.Loiiis dans l'Isle ;
elle me confirma qu'elle , ni son pere , ni
sa mere n'avoient jamais signé leur nom
autrement que le Froid.. A
MAY. 1733 . 527
A l'égard du nom du Président Nicole
qu'il croit devoir être écrit avec deux L,
comme Bayle le met dans son Dictionnaire
; je lui dirai qu'il n'est pas surprenant
que Bayle dans plus d'un million de
noms propres qu'il rapporte dans cet Ouvrage
, n'ait mis un L de plus qu'il ne
faut à ce nom ; mais que le celebre Nicole
, Auteur de plusieurs excellens Ouvrages
de Morale et de Piété, ne mettoit
qu'un Là son nom (comme on le voit dans
Moreri)et que dans les Oeuvres Poëtiques
du President Nicole, son parent, avec son
Epître Dédicatoire au Roy , imprimée
chez Charles de Sercy , Paris , 1670 &
1693. le nom de Nicole n'est écrit qu'avec
un L , de la maniere dont M. Nicole
, Lieutenant General et Président du
Présidial de Chartes , petit- fils du Poëte,
dont j'ai fait mention , signe encore son
nom aujourd'hui ,
J'ai écrit Montreul ( de même qu'il est
dans le Moreri ) en marquant qu'il faut
prononcer Montreuil celui qui me fait
part de ses Remarques dit qu'il faut écri
de Montereul , comme le marquent Pellisson
et l'Abbé d'Olivet , dans leur Histoire
de l'Académie Françoise ; pour moi
j'ai crû pouvoir faire le nom de Montreul
de deux sillabes , parce que Baillet , Mo-
•
reri
922 MERCURE DE FRANCE
.
reri, et Despréaux le font de même.com.
me on le voit dans ces Vers :
On ne voit point mes Vers , à l'envi de Mons
treuil ,
Grossir impunément les Feuillets d'un Recueil.
Montreuil , lui-même écrivoit , selon
toutes les apparences , son nom de cette
maniere ; ses Oeuvres avec son Epître
dédicatoire à M. Molé , et son Portrait
gravé au commencement , en sont des
prenves , car son nom y est par tout écrit,
Montreuil.
Voici des fautes qu'il m'objecte avec
raison . Les noms de Beüil , de Pillet , de
Pilles , sont mal écrits ; on doit mettre du
Bueil , de Pilet , de Piles ; aussi dans l'Edition
de mon Livre a t on mis quatre
ou cinq fois de Piles, et une seule fois de
Pilles. Il faut joindre aussi , comme il le
marque , les sillabes de chacun de ces
Noms, Lalande, Desmarets ; au lieu qu'on
les a séparé , la Lande , des Marets.
Je crois qu'il a raison de dire , qu'on
doit écrire Amfrye de Chaulieu, ou peutêtre
Affie , comme e l'ai mis dans le
premier Essai que j'ai donné de la Des
cription du Parnasse François , parce qu'il
est écrit de même sur les Registres mor
tuaires de l'Eglise du Temple,à Paris ; et
je
MAY. 1733 . $23
je pourrois bien avoir mal fait d'avoir
mis Auffre dans cette seconde Edition ,
sur ce que m'a assuré un célébre Académi
cien, qu'il falloit l'écrire de cette maniere ,
et comme il est imprime dans le Mercure
de Juillet 1720 .
Pour ce qui regarde quelques dattes de
la naissance , de la mort et de l'age des
Poëtes et des Musiciens dont je fait mention
, il n'est pas aisé parmi plus de trois
mille dattes , comprises celles de l'impression
de leurs Ouvrages , qu'on mette
quelquefois un chiffre pour un autre ;
mais dans huit ou dix endroits où il me
reprend sur ces dattès , qui ne sont pas
exactes , l'erreur ne va pas à quinze jours
de plus ou de moins, ou s'il va plus loin ,
comme peut être au seul article de Daniel
Huet , où l'on a marqué sa mort en
1711 , au lieu de 1741. pour lors le Leeteur
peut y suppléer facilement, et recon-
Loître l'erreur, parce qu'ayant mis à l'intitulé
de son article ; Daniel Huet , né en
1630. mort en 1711. âgé de 91 ans ; on
voit clairement qu'il faut mettre 1721 .
afin qu'il eut 91 à sa mort ; d'autant plus
que j'ai placé les Poëtes et les Musiciens
par ordie chronologique , ayant mis devant
Daniel Huet , l'Abbé de Chaulieu
M. Dacier , et Jacques Vergier , tous les
trois
24 MERCURE DE FRANCE
trois morts en 1720. cependant on a corrigé
cette faute à la main , dans la plus
grande partie des Exemplaires ; de même
que quatre ou cinq autres principales.
Santeuil est mort dans sa 68.année , au
lieu que je l'ai mis dans sa 67. et Thomas
Corneille dans sa 85. année , au lieu
qu'on l'a mis dans sa 84.
Il marque aussi d'après l'Abbé d'Oli
vet , dans son Histoire de l'Académie
Françoise , que du Ryer est mort en 1658.
et non pas en 1656. j'ai suivi cette detniere
datte d'après Ballet , Bayle et Moreri
, qui mettent la date de sa mort en
1656. on peut la vérifier sur les Regis
tres Mortuaires de la Paroisse de S. Gervais
, où il a été inhumé ; j'ai cependant
beaucoup de confiance en l'Abbé d'Olivet,
pour ce qui regarde les Académiciens
dont il a écrir la Vie , et je m'en
suis servi utilement dans cette seconde
Edition pour quelques-uns de nos Poëtes,
qui étoient de l'Académie .
J'ai omis , dit- il , les dates du temps
de la naissance de Ségrais , de Fléchier ,
de la Monnoye , de Valincour, du Pere
du Cerceau. J'ai négligé de mettre quelquefois
ces dates , parce qu'ayant mis
l'année de la mort d'une personne et celle
de son âge , on trouve aisément celle de
sa naissance.
,
MAY. • 1733.
925
Je n'ai pas oublié , comme il le marque ,
le Poëte de Lingendes , qu'il nomme Jean
au lieu de Pierre , cat Jean de Lingendes ,
parent de celui - cy , étoit un celebre Prédicateur
, qui fut nommé à l'Evêché de
Sarlat , puis à celui de Mâcon , et le
Pere de Lingendes , Jésuite , son cousin ,
aussi Prédicateur de réputation , s'appelloit
Claude. J'ai fait un article de Pierre
de Lingendes avec Montfuron , qui est
l'article LIII. pages 210. et 211. où
j'ai rapporté la maniere dont l'illustre
Mlle de Scudery , a celebré ces deux Poëtes
, au Tome 8. de son Roman de Clélie
, et que Barbin , dans son Recueil de
Poësies choisies , Tome 3. a donné des Vers
de Lingendes.
Boësset le pere , et Boësset le fils , Musiciens
, ne sont pas non plus oubliez ,
comme il le dit , j'ai marqué l'article de
Lambert ,, ppaaggee 339922.. »» qquuee de son temps.
il parut plusieurs Musiciens qui sui-
» virent ses traces , c'est- à- dire qui tra-
» vaillerent dans un goût tendre et gra-
>> cieux ; on doit mettre de ce nombre
»Boësset et le Camus , tous deux Maîtres
>> et Compositeurs de la Musique de la
» Chambre du Roy , qui s'acquirent de
» la réputation , par leurs Chansons ; on
"peut mettre aussi de ce nombre Boësset
;
}
926 MERCURE DE FRANCE
» set le fils , Mollie , Sicard , Moulinić ,
» du Buisson , &c. les Recueils de leurs
» Airs sont impriméz chez J. B. Chris-
»tophe Ballard.
A l'Article de Campistron , j'ai dit qu'il
composa par ordre du Duc de Vendôme ,
une Piece Lyrique , pour être chantée
en son Château d'Anet , où Monseigneur
le Dauphin passa quelques jours , j'aurois
bien fait de dire que cette Piece est
intitulée , Acis et Galatée , Pastorale Héroïque
, représentée en 1687. à Anet , et
la même année sur le Théatre de l'Opéra.
L'Auteur de ces Remarques auroit souhaité
que j'eusse fait mention dans l'ordre
chronologique des Poëtes et des Musiciens
de Jean Dasjac , de l'Académie
Françoise , homme connu par divers Ouvrages
en Prose Latine et Françoise , et
qui a composé aussi quelques Vers François
et Latins ; mais j'ai fait connoître
que mon dessein n'étoit pas de faire paroître
sur le Parnasse tous les François
qui se sont exercez dans la Poësie , dans
la Musique. J'ai crû même avoir trop
entrepris d'en présenter à Apollon plus
de 260. outre quatre ou cinq cens autres
dont j'ai rapporté seulement les noms,
et que j'ai dit qu'on pouvoit supposer s'y
promener
MAY. 1733 928
promener dans les Avenues riantes et
dans les Campagnes agréables qui environnent
le Parnasse , en attendant qu'Apollon
décide de leur sort. Je sçai bien
qu'il ne seroit pas difficile de mettre encore
les noms de plus de 200. autres François
qui ont donné au Public quelques petites
Poësies , et quelques Pieces de Théatre
; on trouve leurs noms entre ceux
de plusieurs autres Poëtes dont j'ai fait
mention sur le Parnasse . 1º . Au cinquiéme
volume des Jugemens des Sçavans
sur les Poëtes modernes , par Baillet . 2 ° .
Dans un Livre intitulé , Bibliotheque des
Théatres , qui vient de paroître en cette
année 1733. 3 ° . Dans les Recueils de Poësies
de Sercy , de la Fontaine , de Barbin ,
et du P. Bouhours , & c.
J'ai averti aussi au bas de la premiere
page de mon Livre , que j'avois laissé des
places en blanc,au bas de chaque Rouleau
où j'ai écrit les noms des Poëtes et des
Musiciens de notre Parnasse , et même
dans quelques autres endroits où j'ai mis
une suite d'autres noms de Personnes illustres
dans les Sciences et dans les Beaux
Arts , afin que les Partisans de quelquesunes
dont ils ne voyent point les noms ,
ayent la satisfaction de remplir eux - mêmes
ces vuides ou blancs , en y mettant
E les
928 MERCURE DE FRANCE
les noms de ces personnes ; on verra dans
mon Livre ces places que j'ai laissées en
blanc , depuis la page 35. jusqu'à la
page 45.
Si l'Auteur anonime avoit bien voulu
me communiquer ses Remarques avant
que de les faire imprimer , je crois qu'au
lieu de six pages qu'elles contiennent ,
nous aurions pû les renfermer dans une
demi page , à quoi j'aurois ajoûté une
autre demi page de quelques autres fau
tes sur lesquelles il a bien voulu me ménager;
mais il est bien difficile que dans
un volume in folio de près de 800. pages
, où l'on rapporte plus de 15oc . noms
propres , et plus de 3000. dates en chiffre,
il ne se glisse quelques fautes de l'Auteur
et encore plus de l'Imprimeur. J'a-
Joûterai cependant que je n'en ai point
trouvé de bien essentielles et auxquelles
le Lecteur éclairé ne puisse aisément suppléer.
Je vous prie , Monsieur , si vous connoissez
l'Auteur de cette Lettre , de vou
loir bien le remercier de ma part de la
maniere obligeante dont il a parlé de mon
Livre , et de lui dire que je serai charmé
de faire connoissance avec lui, et de lui
présenter un Exemplaire de cet Ouvrage
dont il témoigne que la lecture lui a fait
plaisir;
MAY. 1733.
929
plaisir ; je ne lui sçai que très - bon gré
des Remarques dont il m'a fait part ,
et je lui en serai toujours obligé , comme
je le serai à toutes les personnes d'éru
dition et de goût , qui voudront bien
m'aider de leurs avis pour perfectionner
un Ouvrage tel que celui que j'ai entrepris.
Je suis , & c .
M. de la R..
M
...
ONSIEUR ,
'ai lû dans votre Mercure du mois de
Mars , P.481.une Lettre qui m'est addressée
au sujet de l'Edition du Liv , intitule
le Parnasse François , que j'ai donnée :
Dame d'un esprit peu ordinaire.
L'année
18 MERCURE DE FRANCE
l'année derniere. Si je connoissois l'Auteur
de cette Lettre , je lui addresserois
ma réponse , et je le remercirois plus am
plement que je ne le fais icy , de la maniere
avantageuse dont il parle de cet
Ouvrage qu'il veut bien traiter d'Excellent
, et qu'il marque ne pouvoir être que
d'une extrême utilité et d'un agrément infini
à ceux qui voudront connoître le genie des
Poëtes et des Musiciens François , que mon
zele et mes travaux n'immortalisent pas
moins , que les Ouvrages qu'ils ont laissez.
Les louanges qu'on me fait l'honneur
de me donner sur mon zele, me font des
plus agréables , et je les reçois volontiers;
Personne ne pouvant en avoir davantage
pour la gloire de notre Nation et pour
celle des grands Hommes qu'elle a produits.
A l'égard des louanges qu'on me
donne sur mes travaux pour célébrer le
génie et les talens de nos. Poëtes et de nos
Musiciens , je sens que je suis encore bien
éloigné de la perfection où j'aurois souhaite
porter un pareil Ouvrage ; c'est
pourquoi je suis tres-obligé à celui qui
m' crit des Remarques ,dont il veut bien
me faire part sur quelques fautes qui ont
pû s'y glisser. Je reçois donc , avec plaisir
, ses Remarques , mais il me permettra
de lui dire que la plupart des fautes
qu'il
MA Y. 1733 .
1
919
qu'il a trouvées dans cette Edition ne me
paroissent pas réellement des fautes , où
que si elles en sont , elles ne sont pas .
bien essentielles.
Il prétend que le nom de des Iveteaux
doit commencer par un Y et non pas un
I ; cependant de Vigneul Marville 1 qui
fait un article assez étendu de des Iveteaux
, écrit ce nom par un I simple, de
même qu'il l'est dans le Dictionnaire de
Moreri . Il est vrai que Baillet , au cin .
quiéme volume des Jugemens des Sçavans ,
le met par un Y. L'Imprimeur auroit du
mettre dans mon Livre , à l'article des
Iveteaux , le premier v consonne , comme
il l'a mis à la Liste Alphabetique des
Poëtes et des Musiciens.
On doit écrire , dit l' Anonyme , Lulli ,
et non pas Lully , car c'est faire un nom
François d'un nom Italien. Je sçai bien
que les Italiens ne se servent point dans
leur Alphabet des Lettres K, X , Y ; c'est
pourquoi je ne dirai pas si Lully avoit
voulu mettre un Y à son nom , étant
dans son Païs , ou s'il l'a pris depuis qu'il
se fit naturaliser François ; mais il est certain
qu'il signoit Lully , avec un Y; c'est
ainsi qu'on peut le voir sur differens
1 Mélanges d'Histoire et de Litterature ;
tame 3.
Exem920
MERCURE DE FRANCE
Exemplaires imprimez , qui sont encore
aujourd'hui chez Ballard , paraphez de sa
propre main , de cette maniere , J. B.
Lully , &c.
Dans tous les Opéra que Lully a fait
imprimer et dans toutes les Epîtres Dédicatoires
au Roy, son nom est toujours
terminé par un Y , &c. Le nom de ce
fameux Musicien , mis au bas de son Portrait
gravé , est avec un Y. Charles Perrault
, dans ses Hommes Illustres , l'écrit
de même ; enfin la famille de Lully , qui
lui a fait élever un superbe Mausolée dans
P'Eglise des Petits Peres à Paris, a fait mettre
dans l'Inscription , son nom gravé
par un Y. Son fils et son petit - fils dans
leur fignature , mettent de même un Yà
leur nom . Il est vrai que dans le Dictionnaire
de Moreri on a écrit Lulli .
Il marque que le nom d'une illustre Chanteuse
est tout - à-fait défiguré , qu'on doit
écrire Mlle de Leufroy , et non pas Mlle le
Froid. Je répondrai que je connois cette
Demoiselle depuis plus de trente ans ,
qu'elle m'a fait l'honneur de m'écrire , et
qu'elle signe , le Froid , comme je l'ai
écrit. Il y a huit jours que je lui rendis
visite chez elle , ruë S.Loiiis dans l'Isle ;
elle me confirma qu'elle , ni son pere , ni
sa mere n'avoient jamais signé leur nom
autrement que le Froid.. A
MAY. 1733 . 527
A l'égard du nom du Président Nicole
qu'il croit devoir être écrit avec deux L,
comme Bayle le met dans son Dictionnaire
; je lui dirai qu'il n'est pas surprenant
que Bayle dans plus d'un million de
noms propres qu'il rapporte dans cet Ouvrage
, n'ait mis un L de plus qu'il ne
faut à ce nom ; mais que le celebre Nicole
, Auteur de plusieurs excellens Ouvrages
de Morale et de Piété, ne mettoit
qu'un Là son nom (comme on le voit dans
Moreri)et que dans les Oeuvres Poëtiques
du President Nicole, son parent, avec son
Epître Dédicatoire au Roy , imprimée
chez Charles de Sercy , Paris , 1670 &
1693. le nom de Nicole n'est écrit qu'avec
un L , de la maniere dont M. Nicole
, Lieutenant General et Président du
Présidial de Chartes , petit- fils du Poëte,
dont j'ai fait mention , signe encore son
nom aujourd'hui ,
J'ai écrit Montreul ( de même qu'il est
dans le Moreri ) en marquant qu'il faut
prononcer Montreuil celui qui me fait
part de ses Remarques dit qu'il faut écri
de Montereul , comme le marquent Pellisson
et l'Abbé d'Olivet , dans leur Histoire
de l'Académie Françoise ; pour moi
j'ai crû pouvoir faire le nom de Montreul
de deux sillabes , parce que Baillet , Mo-
•
reri
922 MERCURE DE FRANCE
.
reri, et Despréaux le font de même.com.
me on le voit dans ces Vers :
On ne voit point mes Vers , à l'envi de Mons
treuil ,
Grossir impunément les Feuillets d'un Recueil.
Montreuil , lui-même écrivoit , selon
toutes les apparences , son nom de cette
maniere ; ses Oeuvres avec son Epître
dédicatoire à M. Molé , et son Portrait
gravé au commencement , en sont des
prenves , car son nom y est par tout écrit,
Montreuil.
Voici des fautes qu'il m'objecte avec
raison . Les noms de Beüil , de Pillet , de
Pilles , sont mal écrits ; on doit mettre du
Bueil , de Pilet , de Piles ; aussi dans l'Edition
de mon Livre a t on mis quatre
ou cinq fois de Piles, et une seule fois de
Pilles. Il faut joindre aussi , comme il le
marque , les sillabes de chacun de ces
Noms, Lalande, Desmarets ; au lieu qu'on
les a séparé , la Lande , des Marets.
Je crois qu'il a raison de dire , qu'on
doit écrire Amfrye de Chaulieu, ou peutêtre
Affie , comme e l'ai mis dans le
premier Essai que j'ai donné de la Des
cription du Parnasse François , parce qu'il
est écrit de même sur les Registres mor
tuaires de l'Eglise du Temple,à Paris ; et
je
MAY. 1733 . $23
je pourrois bien avoir mal fait d'avoir
mis Auffre dans cette seconde Edition ,
sur ce que m'a assuré un célébre Académi
cien, qu'il falloit l'écrire de cette maniere ,
et comme il est imprime dans le Mercure
de Juillet 1720 .
Pour ce qui regarde quelques dattes de
la naissance , de la mort et de l'age des
Poëtes et des Musiciens dont je fait mention
, il n'est pas aisé parmi plus de trois
mille dattes , comprises celles de l'impression
de leurs Ouvrages , qu'on mette
quelquefois un chiffre pour un autre ;
mais dans huit ou dix endroits où il me
reprend sur ces dattès , qui ne sont pas
exactes , l'erreur ne va pas à quinze jours
de plus ou de moins, ou s'il va plus loin ,
comme peut être au seul article de Daniel
Huet , où l'on a marqué sa mort en
1711 , au lieu de 1741. pour lors le Leeteur
peut y suppléer facilement, et recon-
Loître l'erreur, parce qu'ayant mis à l'intitulé
de son article ; Daniel Huet , né en
1630. mort en 1711. âgé de 91 ans ; on
voit clairement qu'il faut mettre 1721 .
afin qu'il eut 91 à sa mort ; d'autant plus
que j'ai placé les Poëtes et les Musiciens
par ordie chronologique , ayant mis devant
Daniel Huet , l'Abbé de Chaulieu
M. Dacier , et Jacques Vergier , tous les
trois
24 MERCURE DE FRANCE
trois morts en 1720. cependant on a corrigé
cette faute à la main , dans la plus
grande partie des Exemplaires ; de même
que quatre ou cinq autres principales.
Santeuil est mort dans sa 68.année , au
lieu que je l'ai mis dans sa 67. et Thomas
Corneille dans sa 85. année , au lieu
qu'on l'a mis dans sa 84.
Il marque aussi d'après l'Abbé d'Oli
vet , dans son Histoire de l'Académie
Françoise , que du Ryer est mort en 1658.
et non pas en 1656. j'ai suivi cette detniere
datte d'après Ballet , Bayle et Moreri
, qui mettent la date de sa mort en
1656. on peut la vérifier sur les Regis
tres Mortuaires de la Paroisse de S. Gervais
, où il a été inhumé ; j'ai cependant
beaucoup de confiance en l'Abbé d'Olivet,
pour ce qui regarde les Académiciens
dont il a écrir la Vie , et je m'en
suis servi utilement dans cette seconde
Edition pour quelques-uns de nos Poëtes,
qui étoient de l'Académie .
J'ai omis , dit- il , les dates du temps
de la naissance de Ségrais , de Fléchier ,
de la Monnoye , de Valincour, du Pere
du Cerceau. J'ai négligé de mettre quelquefois
ces dates , parce qu'ayant mis
l'année de la mort d'une personne et celle
de son âge , on trouve aisément celle de
sa naissance.
,
MAY. • 1733.
925
Je n'ai pas oublié , comme il le marque ,
le Poëte de Lingendes , qu'il nomme Jean
au lieu de Pierre , cat Jean de Lingendes ,
parent de celui - cy , étoit un celebre Prédicateur
, qui fut nommé à l'Evêché de
Sarlat , puis à celui de Mâcon , et le
Pere de Lingendes , Jésuite , son cousin ,
aussi Prédicateur de réputation , s'appelloit
Claude. J'ai fait un article de Pierre
de Lingendes avec Montfuron , qui est
l'article LIII. pages 210. et 211. où
j'ai rapporté la maniere dont l'illustre
Mlle de Scudery , a celebré ces deux Poëtes
, au Tome 8. de son Roman de Clélie
, et que Barbin , dans son Recueil de
Poësies choisies , Tome 3. a donné des Vers
de Lingendes.
Boësset le pere , et Boësset le fils , Musiciens
, ne sont pas non plus oubliez ,
comme il le dit , j'ai marqué l'article de
Lambert ,, ppaaggee 339922.. »» qquuee de son temps.
il parut plusieurs Musiciens qui sui-
» virent ses traces , c'est- à- dire qui tra-
» vaillerent dans un goût tendre et gra-
>> cieux ; on doit mettre de ce nombre
»Boësset et le Camus , tous deux Maîtres
>> et Compositeurs de la Musique de la
» Chambre du Roy , qui s'acquirent de
» la réputation , par leurs Chansons ; on
"peut mettre aussi de ce nombre Boësset
;
}
926 MERCURE DE FRANCE
» set le fils , Mollie , Sicard , Moulinić ,
» du Buisson , &c. les Recueils de leurs
» Airs sont impriméz chez J. B. Chris-
»tophe Ballard.
A l'Article de Campistron , j'ai dit qu'il
composa par ordre du Duc de Vendôme ,
une Piece Lyrique , pour être chantée
en son Château d'Anet , où Monseigneur
le Dauphin passa quelques jours , j'aurois
bien fait de dire que cette Piece est
intitulée , Acis et Galatée , Pastorale Héroïque
, représentée en 1687. à Anet , et
la même année sur le Théatre de l'Opéra.
L'Auteur de ces Remarques auroit souhaité
que j'eusse fait mention dans l'ordre
chronologique des Poëtes et des Musiciens
de Jean Dasjac , de l'Académie
Françoise , homme connu par divers Ouvrages
en Prose Latine et Françoise , et
qui a composé aussi quelques Vers François
et Latins ; mais j'ai fait connoître
que mon dessein n'étoit pas de faire paroître
sur le Parnasse tous les François
qui se sont exercez dans la Poësie , dans
la Musique. J'ai crû même avoir trop
entrepris d'en présenter à Apollon plus
de 260. outre quatre ou cinq cens autres
dont j'ai rapporté seulement les noms,
et que j'ai dit qu'on pouvoit supposer s'y
promener
MAY. 1733 928
promener dans les Avenues riantes et
dans les Campagnes agréables qui environnent
le Parnasse , en attendant qu'Apollon
décide de leur sort. Je sçai bien
qu'il ne seroit pas difficile de mettre encore
les noms de plus de 200. autres François
qui ont donné au Public quelques petites
Poësies , et quelques Pieces de Théatre
; on trouve leurs noms entre ceux
de plusieurs autres Poëtes dont j'ai fait
mention sur le Parnasse . 1º . Au cinquiéme
volume des Jugemens des Sçavans
sur les Poëtes modernes , par Baillet . 2 ° .
Dans un Livre intitulé , Bibliotheque des
Théatres , qui vient de paroître en cette
année 1733. 3 ° . Dans les Recueils de Poësies
de Sercy , de la Fontaine , de Barbin ,
et du P. Bouhours , & c.
J'ai averti aussi au bas de la premiere
page de mon Livre , que j'avois laissé des
places en blanc,au bas de chaque Rouleau
où j'ai écrit les noms des Poëtes et des
Musiciens de notre Parnasse , et même
dans quelques autres endroits où j'ai mis
une suite d'autres noms de Personnes illustres
dans les Sciences et dans les Beaux
Arts , afin que les Partisans de quelquesunes
dont ils ne voyent point les noms ,
ayent la satisfaction de remplir eux - mêmes
ces vuides ou blancs , en y mettant
E les
928 MERCURE DE FRANCE
les noms de ces personnes ; on verra dans
mon Livre ces places que j'ai laissées en
blanc , depuis la page 35. jusqu'à la
page 45.
Si l'Auteur anonime avoit bien voulu
me communiquer ses Remarques avant
que de les faire imprimer , je crois qu'au
lieu de six pages qu'elles contiennent ,
nous aurions pû les renfermer dans une
demi page , à quoi j'aurois ajoûté une
autre demi page de quelques autres fau
tes sur lesquelles il a bien voulu me ménager;
mais il est bien difficile que dans
un volume in folio de près de 800. pages
, où l'on rapporte plus de 15oc . noms
propres , et plus de 3000. dates en chiffre,
il ne se glisse quelques fautes de l'Auteur
et encore plus de l'Imprimeur. J'a-
Joûterai cependant que je n'en ai point
trouvé de bien essentielles et auxquelles
le Lecteur éclairé ne puisse aisément suppléer.
Je vous prie , Monsieur , si vous connoissez
l'Auteur de cette Lettre , de vou
loir bien le remercier de ma part de la
maniere obligeante dont il a parlé de mon
Livre , et de lui dire que je serai charmé
de faire connoissance avec lui, et de lui
présenter un Exemplaire de cet Ouvrage
dont il témoigne que la lecture lui a fait
plaisir;
MAY. 1733.
929
plaisir ; je ne lui sçai que très - bon gré
des Remarques dont il m'a fait part ,
et je lui en serai toujours obligé , comme
je le serai à toutes les personnes d'éru
dition et de goût , qui voudront bien
m'aider de leurs avis pour perfectionner
un Ouvrage tel que celui que j'ai entrepris.
Je suis , & c .
Fermer
Résumé : LETTRE de M. Titon du Tillet, à M. de la R......
M. Titon du Tillet répond à une lettre publiée dans le Mercure de France, qui loue son ouvrage 'Le Parnasse François'. Il exprime sa gratitude pour les éloges et reconnaît l'utilité de son ouvrage pour connaître les poètes et musiciens français. Il accepte les remarques sur les fautes présentes dans son livre, bien qu'il conteste certaines corrections proposées. Par exemple, il défend l'orthographe 'Lully' avec un 'Y', en citant des sources et des signatures de Lully lui-même. Il corrige également des erreurs sur les noms de personnes comme Mlle de Leufroy et le Président Nicole. Il admet quelques erreurs de dates et de noms, mais justifie certaines omissions et erreurs mineures. Il mentionne avoir laissé des espaces blancs dans son livre pour que les lecteurs puissent ajouter des noms manquants. Enfin, il regrette que les remarques n'aient pas été partagées avant l'impression pour éviter des corrections inutiles. L'auteur du texte reconnaît également la présence de fautes, tant de sa part que de celle de l'imprimeur, mais estime qu'elles ne sont pas essentielles et que le lecteur éclairé pourra les corriger facilement. Il demande à son interlocuteur de remercier l'auteur de la lettre pour ses commentaires favorables sur son livre et exprime son désir de faire sa connaissance. Il offre également de lui envoyer un exemplaire de son ouvrage. L'auteur du texte apprécie les remarques faites et se déclare prêt à les utiliser pour améliorer son œuvre. Il exprime sa gratitude envers toutes les personnes érudites et de goût qui souhaiteraient l'aider à perfectionner son ouvrage.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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7
p. 2629-2632
LETTRE écrite le 30. Novembre 1733. au sujet de l'Ouvrage de M. Michel, intitulé, Systême Chronologique &c.
Début :
Je porte, Monsieur, à votre Tribunal un Procès Litteraire dans lequel le [...]
Mots clefs :
P. Tournemine, M. Michel, Histoire, Édition, Ouvrage, Dissertations , Système chronologique, Bible
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LETTRE écrite le 30. Novembre 1733. au sujet de l'Ouvrage de M. Michel, intitulé, Systême Chronologique &c.
LETTRE écrite le 35. Novembre 1733.
au fujet de l'Ouvrage de M. Michel™,
intitulé , Systême Chronologique &c.
JE porte ,Monsieur , à votre Tribunal
un Procès Litteraire dans lequel lè
principal interessé ne veut point entrer ;
mais tout Homme de Lettres , tout Lecteur
est partie à son défaut. La discussion
dé ce Procès n'est pas difficile , l'exposi
tion du fait le décide.
J'ay lû avec plaisir dans l'ouvrage de
M. Michel , intitulé Systême Chronologique
sur les trois Textes de la Bible qui a paru
cette année , les principes Chronologiques
de l'Auteur : il fait sentir que le
calcul trop abregé des Juifs ne s'accorde ,
ni avec la vraisemblance , ni avec les
Monumens Historiques les moins contestés
, qu'il faut avoir recours aux Textes
Grecs et Samaritains pour les années écoulées
depuis le Déluge jusqu'à l'Epoque
d'Abraham , que cette methode autori-
I. Vol.
sec
2630 MERCURE DE FRANCE
sée par les Saints Peres , et suivie par de
fameux Interprétes et d'habiles Chronologistes
, est la seule qui réunisse l'Histoire
Profane à l'Histoire Sacrée. Mon
plaisir a fort augmenté quand j'ay trouvé
à la page onzième une voie de conciliation
de la Vulgate avec le Grec et le Samaritain
, indiquée, qui conserve à la Vulgate
toute son authorité .
Dans ce commencement de l'ouvrage
de M. Michel , la justesse des conjectures
est appuyée par une érudition choisie . La
marge est chargée d'un grand nombre de
citations. J'y ai cherché la citation des
Memoires de Trevoux , ou des Dissertations
chronologiques du R. P. Tournemine
, et je l'ay cherchée en vain , elle y
manque.
Cependant , Monsieur , la voie de conciliation
entre les trois Textes a été proposée
par le P. Tournemine , il y a trente
ans dans les Mémoires de Trevoux de mil
sept cent trois , au mois de Mars et au mois
d'Août ; il ne se contente pas de la proposer
, cette conjecture ingenieuse , il
l'établit par des preuves ausquelles il est
difficile de resister.
En mil sept cent six M. du Hamel , ce
sçavant Universel , Philosophe , Mathématicien
, Théologien , Interpréte de l'E-
1. Vol. criture
DECEMBRE. 1733. 2651
criture , versé dans toutes les Sciences
adopta avec éloge le sentiment du Pere
Tournemine dans sa belle Edition de la
Bible.
En mil sept cent dix- neuf, le P. Tournemine
expliqua encore plus cette voie de
conciliation dans ses Dissertations chronologiques
latines , jointes à la nouvelle
Edition de Menochius. Ses découvertes
sur l'Histoire d'Egypte , des Assiriens ,
des Médes , de Cyrus , de Judith et d'Ester
sur l'origine des Lacédémoniens ,
sur plusieurs Propheties , entr'autres sur
les semaines de Daniel , sur l'année de la
Naissance de Jesus Christ , contenues
dans ces Dissertations , ont été goutées et
adoptées par d'habiles Critiques.
-
En mil sept cent vingt deux la seconde
Edition des Dissertations du P. Tournemine
parut à Venise. Un docte Italien , attaqua
la voie de conciliation proposée par
ce Pere en mil sept cent vingt-huit. M.
l'Abbé Biacca , fameux Académicien de
Rome , la justifia dans son Trattenimento
istorico Cronologico . Sa Critique judicieuse,
nette , précise , a obtenu les suffrages de
toute l'Italie sçavante.
En mil sept cent vingt-neuf , M. Len
glet du Fresnoy, dans la nouvelle Edition
de sa Méthode pour étudier l'Histoire
I. Vol. Livre
2632 MERCURE DE FRANCE
+
Livre nécessaire à tous ceux qui veulent
la sçavoir , déja traduit en Allemand , en
Espagnol , en Italien , en Anglois , suit
et dévelope le sensiment du P. Tournemine
avec cette clarté et cet ordre qui
fait le caractere et le succès de ses Ou
vrages.
Enfin en mil sept cent trente-deux , la
sçavante Academie d'Angleterre qui s'applique
à éclaircir l'Histoire Universelle ,
et qui en fournit d'excellens materiaux ,
a cité le P. Tournemine et préferé son
sentiment aux autres. On a traduit en
François cet Ouvrage curieux .
Si l'idée , les preuves, les raisonnemens;
les citations que le P. Tournemine a pu
bliés, il y a trente ans , étoient venus dans
l'esprit de M. Michel , la rencontre seroit
merveilleuse , unique ; elle est in
croïable , et pour justifier M. Michel il
faut rejetter la faute de la citation omise
sur le Copiste ou sur l'Imprimeur..
au fujet de l'Ouvrage de M. Michel™,
intitulé , Systême Chronologique &c.
JE porte ,Monsieur , à votre Tribunal
un Procès Litteraire dans lequel lè
principal interessé ne veut point entrer ;
mais tout Homme de Lettres , tout Lecteur
est partie à son défaut. La discussion
dé ce Procès n'est pas difficile , l'exposi
tion du fait le décide.
J'ay lû avec plaisir dans l'ouvrage de
M. Michel , intitulé Systême Chronologique
sur les trois Textes de la Bible qui a paru
cette année , les principes Chronologiques
de l'Auteur : il fait sentir que le
calcul trop abregé des Juifs ne s'accorde ,
ni avec la vraisemblance , ni avec les
Monumens Historiques les moins contestés
, qu'il faut avoir recours aux Textes
Grecs et Samaritains pour les années écoulées
depuis le Déluge jusqu'à l'Epoque
d'Abraham , que cette methode autori-
I. Vol.
sec
2630 MERCURE DE FRANCE
sée par les Saints Peres , et suivie par de
fameux Interprétes et d'habiles Chronologistes
, est la seule qui réunisse l'Histoire
Profane à l'Histoire Sacrée. Mon
plaisir a fort augmenté quand j'ay trouvé
à la page onzième une voie de conciliation
de la Vulgate avec le Grec et le Samaritain
, indiquée, qui conserve à la Vulgate
toute son authorité .
Dans ce commencement de l'ouvrage
de M. Michel , la justesse des conjectures
est appuyée par une érudition choisie . La
marge est chargée d'un grand nombre de
citations. J'y ai cherché la citation des
Memoires de Trevoux , ou des Dissertations
chronologiques du R. P. Tournemine
, et je l'ay cherchée en vain , elle y
manque.
Cependant , Monsieur , la voie de conciliation
entre les trois Textes a été proposée
par le P. Tournemine , il y a trente
ans dans les Mémoires de Trevoux de mil
sept cent trois , au mois de Mars et au mois
d'Août ; il ne se contente pas de la proposer
, cette conjecture ingenieuse , il
l'établit par des preuves ausquelles il est
difficile de resister.
En mil sept cent six M. du Hamel , ce
sçavant Universel , Philosophe , Mathématicien
, Théologien , Interpréte de l'E-
1. Vol. criture
DECEMBRE. 1733. 2651
criture , versé dans toutes les Sciences
adopta avec éloge le sentiment du Pere
Tournemine dans sa belle Edition de la
Bible.
En mil sept cent dix- neuf, le P. Tournemine
expliqua encore plus cette voie de
conciliation dans ses Dissertations chronologiques
latines , jointes à la nouvelle
Edition de Menochius. Ses découvertes
sur l'Histoire d'Egypte , des Assiriens ,
des Médes , de Cyrus , de Judith et d'Ester
sur l'origine des Lacédémoniens ,
sur plusieurs Propheties , entr'autres sur
les semaines de Daniel , sur l'année de la
Naissance de Jesus Christ , contenues
dans ces Dissertations , ont été goutées et
adoptées par d'habiles Critiques.
-
En mil sept cent vingt deux la seconde
Edition des Dissertations du P. Tournemine
parut à Venise. Un docte Italien , attaqua
la voie de conciliation proposée par
ce Pere en mil sept cent vingt-huit. M.
l'Abbé Biacca , fameux Académicien de
Rome , la justifia dans son Trattenimento
istorico Cronologico . Sa Critique judicieuse,
nette , précise , a obtenu les suffrages de
toute l'Italie sçavante.
En mil sept cent vingt-neuf , M. Len
glet du Fresnoy, dans la nouvelle Edition
de sa Méthode pour étudier l'Histoire
I. Vol. Livre
2632 MERCURE DE FRANCE
+
Livre nécessaire à tous ceux qui veulent
la sçavoir , déja traduit en Allemand , en
Espagnol , en Italien , en Anglois , suit
et dévelope le sensiment du P. Tournemine
avec cette clarté et cet ordre qui
fait le caractere et le succès de ses Ou
vrages.
Enfin en mil sept cent trente-deux , la
sçavante Academie d'Angleterre qui s'applique
à éclaircir l'Histoire Universelle ,
et qui en fournit d'excellens materiaux ,
a cité le P. Tournemine et préferé son
sentiment aux autres. On a traduit en
François cet Ouvrage curieux .
Si l'idée , les preuves, les raisonnemens;
les citations que le P. Tournemine a pu
bliés, il y a trente ans , étoient venus dans
l'esprit de M. Michel , la rencontre seroit
merveilleuse , unique ; elle est in
croïable , et pour justifier M. Michel il
faut rejetter la faute de la citation omise
sur le Copiste ou sur l'Imprimeur..
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Résumé : LETTRE écrite le 30. Novembre 1733. au sujet de l'Ouvrage de M. Michel, intitulé, Systême Chronologique &c.
La lettre, datée du 35 novembre 1733, traite de l'ouvrage de M. Michel intitulé 'Système Chronologique', qui porte sur les textes bibliques. L'auteur de la lettre apprécie les principes chronologiques de M. Michel, qui critique le calcul des Juifs et propose d'utiliser les textes grecs et samaritains pour les périodes antérieures à Abraham. Cette approche est soutenue par les Saints Pères et des chronologistes renommés. L'auteur note une voie de conciliation entre la Vulgate, le grec et le samaritain à la page onze de l'ouvrage. Cependant, il souligne l'absence de citations des Mémoires de Trevoux ou des dissertations chronologiques du Père Tournemine, qui avait proposé cette conciliation trente ans auparavant. Le Père Tournemine avait établi cette conjecture avec des preuves solides, et elle avait été adoptée par des savants comme M. du Hamel et l'Abbé Biacca. La lettre mentionne également que des critiques et des académies, y compris l'Académie d'Angleterre, avaient validé les travaux du Père Tournemine. L'auteur conclut que la similitude entre les idées de M. Michel et celles du Père Tournemine est trop grande pour être une coïncidence, suggérant une possible omission de citation.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
8
p. 706-714
LETTRE écrite à M. *** sur l'Edition du Dictionnaire de Moreri, faite à Basle.
Début :
Vous me demandez, Monsieur, ce que je pense de l'Edition du Dictionnaire [...]
Mots clefs :
Moréri, Édition, Genève, Bâle, Titon du Tillet, Paris, Supplément, Savoie, Dictionnaire, Article
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LETTRE écrite à M. *** sur l'Edition du Dictionnaire de Moreri, faite à Basle.
LETTRE écrite à M. *** sur
P'Edition du Dictionnaire de Moreri ,
faite à Basle.
V
Ous me demandez , Monsieur , ce
que je pense de l'Edition du Dictionnaire
Historique , connu sous le nom
de Dictionnaire de Moreri , que Jean
Brandmuller a publiée depuis peu à Basle .
Vous connoissez ma sincerité , je ne puis
louer ce qui ne mérite pas de l'être . De
toutes les Editions du Moreri faites depuis
1712. la moins estimable , au jugement
AVRIL. 1734 707
gement de tout Critique un peu éclairé ,
est celle de 1725. et ce n'est pas sans
raison que le Public s'est obstiné à lui
préferer celle de 1718. avant la derniere.
qui a paru à Paris en 1732. Outre que
la plupart des Génealogies ne sont que
de petits Romans dans l'Edition de 1725 .
on en avoit retranché bien des faits importants
; il est vrai qu'on a ajoûté dans
cette même Edition quantité d'articles
nouveaux . Mais la plupart ne sont que
traduits , et quelquefois peu correctement
, du Bibliothecaire Konig , l'Auteur
le moins judicieux et le moins exact
en ce genre que je connoisse . C'est neanmoins
sur cette Edition de 1725. que
l'on a donné , même avec les fautes
d'impression , celle de Basle ; les Additions
qu'on a faites à celle- cy ne servant,
pour la plupart , qu'à tirer de l'obscurité
quantité de Ministres Luthériens ,
Calvinistes et Sociniens , que ceux même
de leur Secte avoient oubliés depuis
long temps. Les articles amplifiez ne regardent
que des Auteurs du caractere
de ceux dont je viens de vous parler ;
consultez cette Edition de Basle et vous
trouverez presque à chaque page de quoi
vous en convaincre. Ce n'est pas - là ce
que Brandmuller , ou celui qui a conduit
708 MERCURE DE FRANCE
duit son Edition , avoient promis ; leur
projet nous annonçoit une Edition corrigée
et augmentée , et c'étoit plus le
premier avantage que le second que l'on
avoit lieu d'attendre. Cependant la plupart
des augmentations étant telles que
je viens de vous le dire , ne méritoient
pas d'être tant vantées , et à l'égard des
corrections , on les y cherche presque
toujours envain . L'article de Genève ,
par exemple , n'étoit- il pas un de ceux
que des Editeurs de Basle auroient dû
réformer , préferablement même à d'autres
; cependant tout ce qui regarde dans
cet article les Comtes de Genève est rempli
de fautes grossieres.
10. On y dit que Gerard ou Gerold I.
prit alliance avec Cisele , qui est nommé
, ajoûte- t'on , dans un Titre de l'Eglise
de Genève ; tout cela est faux ; Gerard
prit alliance avec Berthe , non avec
Cisele , et ce n'est point dans un Titre
de l'Eglise de Genève , que celle- cy est
nommée , mais dans une Lettre de Renaud
, Comte de Porceau , écrite à Guy
Geoffroy , Comte de Guyenne , après l'an
1060.2°. On nomme Amé II. Comte
de Savoye , au lieu de dire Comte de Maurienne..
Après Gérold II. on oublie
Chimoin II . Ebal étant neveu de
GuilAVRIL.
1734 709
Guillaume II. et souvent nommé Ebles
par les Historiens , il falloit le faire remarquer
de peur d'induire en erreur.
5°. En parlant d'Alise , on a tort de
l'appeller seulement Alise de la Tour ,
il falloit dire Alise de la Tour du Pin .
6º. On fait vivre Rodolphe jusqu'en
1285. il est sûr qu'il étoit mort avant
1275-7°. On donne deux femmes à
Guillaume III. Agnès de Savoye , et
Emeraude de la Frasse , la seconde cependant
n'a jamais été qu'une Concubine .
Guillaume n'eut pour femme légitime
qu'Agnès de Savoye , et il n'en eut qu'un
Enfant , et non deux , comme on l'a encore
dit , et cet Enfant fut Amé III.
Ioland , qu'on donne pour soeur à celuicy,
est supposée gratuitement.Pierre, qui
fut la Tige des Marquis de Lullin , et
non de Lullins , n'étoit que fils naturel
de Guillaume, Il eut cet Enfant d'Emeraude
de la Frasse , sa Maîtresse 8 °. Mahaud
n'étoit pas fille de Robert VIII.
Mais de Robert VII.9°. Aimoin , Seigneur
d'Anton , devoit être appellé Aimoin
IV. et non Aimoin III. Il n'est
pas vrai non plus qu'il mourut avant son
Pere vers l'an 1366. il est constant qu'il
lui succeda dans le Comté de Genève et
qu'il ne mourut qu'après le 30. d'Août
1367. 10°
710 MERCURE DE FRANCE
10°. On ne marque pas la mort de
Pierre , Comte de Genève ; on voit cependant
par les Historiens qu'on auroit
dû consulter , qu'il mourut peu après le
23. de Mars 1393 .
›
11º. On ne désigne pas suffisamment
les deux Epoux que Marie eut successivement
en disant qu'elle épousa , 1 °.
Jean de Challon , et 20. Humbert ; il
falloit dire Jean de Chalon II . du nom ,
et Humbert VII . du nom . Pareille faute
en parlant de Raimond de Baux ; on devoit
ajoûter IV. du nom , Prince d'Orange
; dans le même endroit , on dit
que Jeanne sa femme n'en eut point
Enfans , elle en eut neanmoins une Fille.
12º. Pierre de Genève , qui fut la Tige
des Marquis de Lullin , est dit l'un des
fils de Guillaume III. c'est fort mal s'exprimer.
Un Historien correct auroit dit,
quant à la Branche de Lullin , sortie de
Pierre de Genève , fils naturel de Guillaume
III . du nom , et d'Emeraude de
la Frasse , Dame de Montjoie , sa Maîtresse
, &c. On a tort aussi de dire que
Thomas , fils de ce Pierre , fut Seigneur
de Laix et d'Espagnies , au lieu de dire ,
Seigneur d'Aix , d'Espagne , &c.
13 °. On fait vivre Guillaume de Geneve
vers 1380. et on le dit Grand- Maître
AVRIL 1734. 71 1
tre d'Hôtel de Savoye ; ce sont en deux
lignes deux fautes grossieres . Guillaume
ne fut que Chambellan du Duc de Savoye
, Gouverneur du Pays de Vaud , et
Chevalier de l'Ordre , et il vivoit encore
en 1472.
14°. Albert Eugene de Genève , vivoit,
dit-on , en 1654. pourquoi ne pas dire
qu'il mourut sans posterité en 1663 ? Il
y a encore d'autres fautes dans cet article
, que je laisse à relever à l'Auteur
du Supplement au Dictionnaire Historique
que l'on imprime . Celles- cy suffi
sent pour vous faire connoître quelle est
l'exactitude de l'Edition de Basle.
N'est- il pas encore ridicule de faire
vivre le Pape Gregoire XIV . en 1391 .
c'est- à- dire , un siecle plutôt qu'il n'a
vécu . Cette faute se trouve avec plusieurs
autres dans l'article de Genebrard.
Dans l'Edition de Paris 1725. article
Gemma ( Corneille ) on avoit dit que cet
habile homme pensoit que depuis la
Naissance de J. C. on n'avoit point vû
de Phénomene comparable à celui qui
parut en 1572. pour sa dureté; il falloit dire
pour sa durée ; mais les Editeurs de Basle
fideles Copistes de toutes les fautes même
d'impression de l'Edition de Paris ,
n'ont pas non-plus oublié celle - là. Je ferois
712 MERCURE DE FRANCE
rois un gros volume si je voulois en relever
touses les bévûës. Ce n'est pas
mon dessein , et vous ne l'exigez pas de
moi ; que ces échantillons vous suffisent.
A quelle Edition faut- il donc s'arrê
ter , me direz - vous ? A celle de Paris de
1732. C'est celle , au moins que je préfere
à toutes les autres , mais je ne prétends
pas que mon jugement fasse loi .
Les motifs de préference m'ont parû
décisifs ; vous êtes assez judicieux pour
ne les pas rejetter ; les voici toutes refléxions
faites. J'ai trouvé que la plupart
des Génealogies fautives étoient rectifiées ;
qu'un grand nombre de dattes fausses
étoient remplacées par d'autres , qui sont
justes , que beaucoup de Citations peu
correctes, avoient acquis le point de justesse
qui leur est nécessaire pour ne point
égarer un Lecteur , qui veut verifier dans
les sources ; que beaucoup de noms estropiez
ou mis pour d'autres y étoient donnez
comme ils devoient l'être ; que d'ailleurs
on avoit ajoûté les dates de la mort
des Personnes qui avoient été enlevées
de ce Monde depuis 1725. qu'on avoit
parlé des Ouvrages qu'ils avoient plubliés
depuis la même année jusqu'en 1731
J'ai trouvé de plus que ce que le Public
avoit recherché dans l'Edition de 1718.
ct
AVRIL 173.4. 713
et qu'on avoit supprimé mal à propos
dans celle de 1725. se trouvoit presqu'en
tout dans celle de 1732. et quelquefois
même , tantôt avec quelques mots , tantôr
avec quelques lignes , que je n'étois
pas fâché d'y voir.
L'Edition de Paris de 1732. auroit pû
être encore plus correcte , si avant que
de la mettre sous presse , les Imprimeurs
essent laissé leur Dictionnaire entre les
mains de plusieurs Sçavans pendant quelques
années , pour leur donner le temps
de tout verifier ; mais on doit toujours
leur sçavoir beaucoup de gré d'en avoir
êté tous les deffauts qui ne s'y trouvent
plus ; its suppléent même en quelque sorte
à ceux que l'on y trouve encore , par
le Supplément qu'ils ont annoncé en
plusieurs endroits de cette nouvelle Edition
et qu'ils impriment actuellement
quoiqu'en dise l'Editeur de Basle , qui
paroît douter de ce Supplement et qui
le renvoye au moins à un temps fort
incertain. Pour moi qui ai été sur les
Lieux , je puis vous assurer que l'impression
de ce Supplément avance beaucoup,
J'en connois d'ailleurs l'Auteur et je
pourrai vous le nommer un jour . Pour
lui il ne cherche gueres à être connû ;
nous en avons déja plusieurs Ouvrages ,
auxquels
714 MERCURE DE FRANCE
auxquels il n'a jamais voulu qu'on mît
son nom. Il m'a montré plusieurs articles
de son Supplément , et j'y ai vû
qu'il corrigeoit l'Edition même de Moreri
de 1732. en quantité d'Endroits importants.
Son dessein capital est de denner
des Articles nouveaux et il m'en a
lû de fort curieux , les Relations qu'il
a lui ont été d'un grand secours. Il a
consulté l'Edition de Basle , dont il m'a
assuré n'avoir pas tiré grande utilité ; il
s'est servi de même que l'Editeur de
Basle , des curieux Mémoires du P. Niceron
, du Parnasse Francois de M. Titon
du Tillet , &c . mais il redresse ces
Auteurs , quand il s'apperçoit qu'ils se
sont trompez : il travaille à ce Supplément
depuis quelques années , et je crois
qu'il pourra être publié vers les Vacances
prochaines, au moins il l'espere,je le desire
aussi ,et je ne doute point que les Libraires
de Paris ne l'annoncent bientôt ; quand
j'en aurai des nouvelles positives je vous
en ferai part. Aimez - moi toujours et
croyez-moi le plus humble de vos serviteurs.
Ce premier Février · 1734 .
P'Edition du Dictionnaire de Moreri ,
faite à Basle.
V
Ous me demandez , Monsieur , ce
que je pense de l'Edition du Dictionnaire
Historique , connu sous le nom
de Dictionnaire de Moreri , que Jean
Brandmuller a publiée depuis peu à Basle .
Vous connoissez ma sincerité , je ne puis
louer ce qui ne mérite pas de l'être . De
toutes les Editions du Moreri faites depuis
1712. la moins estimable , au jugement
AVRIL. 1734 707
gement de tout Critique un peu éclairé ,
est celle de 1725. et ce n'est pas sans
raison que le Public s'est obstiné à lui
préferer celle de 1718. avant la derniere.
qui a paru à Paris en 1732. Outre que
la plupart des Génealogies ne sont que
de petits Romans dans l'Edition de 1725 .
on en avoit retranché bien des faits importants
; il est vrai qu'on a ajoûté dans
cette même Edition quantité d'articles
nouveaux . Mais la plupart ne sont que
traduits , et quelquefois peu correctement
, du Bibliothecaire Konig , l'Auteur
le moins judicieux et le moins exact
en ce genre que je connoisse . C'est neanmoins
sur cette Edition de 1725. que
l'on a donné , même avec les fautes
d'impression , celle de Basle ; les Additions
qu'on a faites à celle- cy ne servant,
pour la plupart , qu'à tirer de l'obscurité
quantité de Ministres Luthériens ,
Calvinistes et Sociniens , que ceux même
de leur Secte avoient oubliés depuis
long temps. Les articles amplifiez ne regardent
que des Auteurs du caractere
de ceux dont je viens de vous parler ;
consultez cette Edition de Basle et vous
trouverez presque à chaque page de quoi
vous en convaincre. Ce n'est pas - là ce
que Brandmuller , ou celui qui a conduit
708 MERCURE DE FRANCE
duit son Edition , avoient promis ; leur
projet nous annonçoit une Edition corrigée
et augmentée , et c'étoit plus le
premier avantage que le second que l'on
avoit lieu d'attendre. Cependant la plupart
des augmentations étant telles que
je viens de vous le dire , ne méritoient
pas d'être tant vantées , et à l'égard des
corrections , on les y cherche presque
toujours envain . L'article de Genève ,
par exemple , n'étoit- il pas un de ceux
que des Editeurs de Basle auroient dû
réformer , préferablement même à d'autres
; cependant tout ce qui regarde dans
cet article les Comtes de Genève est rempli
de fautes grossieres.
10. On y dit que Gerard ou Gerold I.
prit alliance avec Cisele , qui est nommé
, ajoûte- t'on , dans un Titre de l'Eglise
de Genève ; tout cela est faux ; Gerard
prit alliance avec Berthe , non avec
Cisele , et ce n'est point dans un Titre
de l'Eglise de Genève , que celle- cy est
nommée , mais dans une Lettre de Renaud
, Comte de Porceau , écrite à Guy
Geoffroy , Comte de Guyenne , après l'an
1060.2°. On nomme Amé II. Comte
de Savoye , au lieu de dire Comte de Maurienne..
Après Gérold II. on oublie
Chimoin II . Ebal étant neveu de
GuilAVRIL.
1734 709
Guillaume II. et souvent nommé Ebles
par les Historiens , il falloit le faire remarquer
de peur d'induire en erreur.
5°. En parlant d'Alise , on a tort de
l'appeller seulement Alise de la Tour ,
il falloit dire Alise de la Tour du Pin .
6º. On fait vivre Rodolphe jusqu'en
1285. il est sûr qu'il étoit mort avant
1275-7°. On donne deux femmes à
Guillaume III. Agnès de Savoye , et
Emeraude de la Frasse , la seconde cependant
n'a jamais été qu'une Concubine .
Guillaume n'eut pour femme légitime
qu'Agnès de Savoye , et il n'en eut qu'un
Enfant , et non deux , comme on l'a encore
dit , et cet Enfant fut Amé III.
Ioland , qu'on donne pour soeur à celuicy,
est supposée gratuitement.Pierre, qui
fut la Tige des Marquis de Lullin , et
non de Lullins , n'étoit que fils naturel
de Guillaume, Il eut cet Enfant d'Emeraude
de la Frasse , sa Maîtresse 8 °. Mahaud
n'étoit pas fille de Robert VIII.
Mais de Robert VII.9°. Aimoin , Seigneur
d'Anton , devoit être appellé Aimoin
IV. et non Aimoin III. Il n'est
pas vrai non plus qu'il mourut avant son
Pere vers l'an 1366. il est constant qu'il
lui succeda dans le Comté de Genève et
qu'il ne mourut qu'après le 30. d'Août
1367. 10°
710 MERCURE DE FRANCE
10°. On ne marque pas la mort de
Pierre , Comte de Genève ; on voit cependant
par les Historiens qu'on auroit
dû consulter , qu'il mourut peu après le
23. de Mars 1393 .
›
11º. On ne désigne pas suffisamment
les deux Epoux que Marie eut successivement
en disant qu'elle épousa , 1 °.
Jean de Challon , et 20. Humbert ; il
falloit dire Jean de Chalon II . du nom ,
et Humbert VII . du nom . Pareille faute
en parlant de Raimond de Baux ; on devoit
ajoûter IV. du nom , Prince d'Orange
; dans le même endroit , on dit
que Jeanne sa femme n'en eut point
Enfans , elle en eut neanmoins une Fille.
12º. Pierre de Genève , qui fut la Tige
des Marquis de Lullin , est dit l'un des
fils de Guillaume III. c'est fort mal s'exprimer.
Un Historien correct auroit dit,
quant à la Branche de Lullin , sortie de
Pierre de Genève , fils naturel de Guillaume
III . du nom , et d'Emeraude de
la Frasse , Dame de Montjoie , sa Maîtresse
, &c. On a tort aussi de dire que
Thomas , fils de ce Pierre , fut Seigneur
de Laix et d'Espagnies , au lieu de dire ,
Seigneur d'Aix , d'Espagne , &c.
13 °. On fait vivre Guillaume de Geneve
vers 1380. et on le dit Grand- Maître
AVRIL 1734. 71 1
tre d'Hôtel de Savoye ; ce sont en deux
lignes deux fautes grossieres . Guillaume
ne fut que Chambellan du Duc de Savoye
, Gouverneur du Pays de Vaud , et
Chevalier de l'Ordre , et il vivoit encore
en 1472.
14°. Albert Eugene de Genève , vivoit,
dit-on , en 1654. pourquoi ne pas dire
qu'il mourut sans posterité en 1663 ? Il
y a encore d'autres fautes dans cet article
, que je laisse à relever à l'Auteur
du Supplement au Dictionnaire Historique
que l'on imprime . Celles- cy suffi
sent pour vous faire connoître quelle est
l'exactitude de l'Edition de Basle.
N'est- il pas encore ridicule de faire
vivre le Pape Gregoire XIV . en 1391 .
c'est- à- dire , un siecle plutôt qu'il n'a
vécu . Cette faute se trouve avec plusieurs
autres dans l'article de Genebrard.
Dans l'Edition de Paris 1725. article
Gemma ( Corneille ) on avoit dit que cet
habile homme pensoit que depuis la
Naissance de J. C. on n'avoit point vû
de Phénomene comparable à celui qui
parut en 1572. pour sa dureté; il falloit dire
pour sa durée ; mais les Editeurs de Basle
fideles Copistes de toutes les fautes même
d'impression de l'Edition de Paris ,
n'ont pas non-plus oublié celle - là. Je ferois
712 MERCURE DE FRANCE
rois un gros volume si je voulois en relever
touses les bévûës. Ce n'est pas
mon dessein , et vous ne l'exigez pas de
moi ; que ces échantillons vous suffisent.
A quelle Edition faut- il donc s'arrê
ter , me direz - vous ? A celle de Paris de
1732. C'est celle , au moins que je préfere
à toutes les autres , mais je ne prétends
pas que mon jugement fasse loi .
Les motifs de préference m'ont parû
décisifs ; vous êtes assez judicieux pour
ne les pas rejetter ; les voici toutes refléxions
faites. J'ai trouvé que la plupart
des Génealogies fautives étoient rectifiées ;
qu'un grand nombre de dattes fausses
étoient remplacées par d'autres , qui sont
justes , que beaucoup de Citations peu
correctes, avoient acquis le point de justesse
qui leur est nécessaire pour ne point
égarer un Lecteur , qui veut verifier dans
les sources ; que beaucoup de noms estropiez
ou mis pour d'autres y étoient donnez
comme ils devoient l'être ; que d'ailleurs
on avoit ajoûté les dates de la mort
des Personnes qui avoient été enlevées
de ce Monde depuis 1725. qu'on avoit
parlé des Ouvrages qu'ils avoient plubliés
depuis la même année jusqu'en 1731
J'ai trouvé de plus que ce que le Public
avoit recherché dans l'Edition de 1718.
ct
AVRIL 173.4. 713
et qu'on avoit supprimé mal à propos
dans celle de 1725. se trouvoit presqu'en
tout dans celle de 1732. et quelquefois
même , tantôt avec quelques mots , tantôr
avec quelques lignes , que je n'étois
pas fâché d'y voir.
L'Edition de Paris de 1732. auroit pû
être encore plus correcte , si avant que
de la mettre sous presse , les Imprimeurs
essent laissé leur Dictionnaire entre les
mains de plusieurs Sçavans pendant quelques
années , pour leur donner le temps
de tout verifier ; mais on doit toujours
leur sçavoir beaucoup de gré d'en avoir
êté tous les deffauts qui ne s'y trouvent
plus ; its suppléent même en quelque sorte
à ceux que l'on y trouve encore , par
le Supplément qu'ils ont annoncé en
plusieurs endroits de cette nouvelle Edition
et qu'ils impriment actuellement
quoiqu'en dise l'Editeur de Basle , qui
paroît douter de ce Supplement et qui
le renvoye au moins à un temps fort
incertain. Pour moi qui ai été sur les
Lieux , je puis vous assurer que l'impression
de ce Supplément avance beaucoup,
J'en connois d'ailleurs l'Auteur et je
pourrai vous le nommer un jour . Pour
lui il ne cherche gueres à être connû ;
nous en avons déja plusieurs Ouvrages ,
auxquels
714 MERCURE DE FRANCE
auxquels il n'a jamais voulu qu'on mît
son nom. Il m'a montré plusieurs articles
de son Supplément , et j'y ai vû
qu'il corrigeoit l'Edition même de Moreri
de 1732. en quantité d'Endroits importants.
Son dessein capital est de denner
des Articles nouveaux et il m'en a
lû de fort curieux , les Relations qu'il
a lui ont été d'un grand secours. Il a
consulté l'Edition de Basle , dont il m'a
assuré n'avoir pas tiré grande utilité ; il
s'est servi de même que l'Editeur de
Basle , des curieux Mémoires du P. Niceron
, du Parnasse Francois de M. Titon
du Tillet , &c . mais il redresse ces
Auteurs , quand il s'apperçoit qu'ils se
sont trompez : il travaille à ce Supplément
depuis quelques années , et je crois
qu'il pourra être publié vers les Vacances
prochaines, au moins il l'espere,je le desire
aussi ,et je ne doute point que les Libraires
de Paris ne l'annoncent bientôt ; quand
j'en aurai des nouvelles positives je vous
en ferai part. Aimez - moi toujours et
croyez-moi le plus humble de vos serviteurs.
Ce premier Février · 1734 .
Fermer
Résumé : LETTRE écrite à M. *** sur l'Edition du Dictionnaire de Moreri, faite à Basle.
La lettre discute de l'édition du Dictionnaire Historique de Moreri, publiée par Jean Brandmuller à Bâle. L'auteur critique cette édition, la jugeant inférieure à celles de 1718 et 1732 publiées à Paris. Il souligne que l'édition de Bâle est basée sur celle de 1725, qui contient des erreurs et des omissions importantes, notamment dans les généalogies. Les ajouts réalisés dans l'édition de Bâle sont souvent des traductions incorrectes du Bibliothécaire Konig et mettent en avant des figures religieuses oubliées. L'auteur mentionne plusieurs erreurs factuelles spécifiques, telles que des dates incorrectes et des erreurs dans les généalogies des Comtes de Genève. Il préfère l'édition de Paris de 1732, qui corrige de nombreuses erreurs et ajoute des informations actualisées. L'auteur mentionne également un supplément en préparation, destiné à corriger et améliorer l'édition de 1732, qui devrait être publié prochainement.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
9
p. 1175-1182
Bibliotheque Germanique, &c. [titre d'après la table]
Début :
BIBLIOTHEQUE GERMANIQUE, &c. Année M. DCC. XXIX. Tome XVII. et [...]
Mots clefs :
Édition, Enfant, Temps, Ouvrage, Dessein, Allemand, Relation, Esprit
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Bibliotheque Germanique, &c. [titre d'après la table]
BIBLIOTHEQUE GERMANIQUE , & c. Année
M. DCC . XXIX . Tome XVII . et
XVIII. 1. vol . 12. A Amsterdam , chez
Pierre Humbert M. DCC . XXIX .
On trouve dans le III . Article du premier
de ces deux Tomes , dequoi se dedommager
de la secheresse et du peu d'interêts
qui règne dans la plupart des autres
Articles . On y rend compte d'un Livre
Allemand , dont le Titre rendu François
, est RELATION d'un Enfant extraordinairement
avancé pour son âge , &c. vol.
in 4. A Leipsic , 1728. Cette Relation
contient aussi d'autres exemples d'Enfans
extraordinaires et distingués par leur sça-
F vj voit 1Vol.
T176 MERCURE DE FRANCE
voir , et des observations utiles et inte
ressantes sur le même sujet.
Jean - Philippe Baratier , Fils de M. Baratier
, Pasteur de la R. P. R. de Schwabach
, dans le Marquisat d'Anspach , est
le principal sujet de la Relation dont le
Pere même est l'Auteur ; mais comme
il a déja été parlé de cet Enfant dans notre
Mercure , nous passerons à un autre
qui paroîtra encore plus extraordinaire.
,
C'est Chrétien Henri Heinecken , fils
d'un Peintre de Lubeck , lequel nâquit
dans cette Ville- là le 6. Fevrier 1721.et
mourut le 27. Juin 1725. Dans ce court
espace de quatre ans et près de cinq mois ,
il donna des preuves si extraordinaires de
son esprit et de sa memoire , qu'on ne
pourroit presque se resoudre à les croire
si elles n'étoient pas attestées par unghd
nombre de témoins éclairés qui ont
eux-mêmes vû et admiré cet Enfant. Ce
fut à dix mois qu'il commença à parler ,
et cela à l'occasion de diverses figures
dont il parut souhaiter l'explication ; on
la lui donna , et tout d'un coup on remarqua
qu'il observoit avec une attention
fixe les mouvemens des levres de ceux
qui lui parloient , et il vint à bout , non
sans effort , de prononcer syllabe après
syllabe ce qu'on lui disoit. Ces progrès
IVol.
furent
JUI N. 1734 1177
furent depuis ce tems - là très- rapides ,
puisqu'à un an il sçavoit les principaux
évenemens du Pentateuque; à treize mois,
l'Histoire de l'Ancien Testament ,
quatorze celle du Nouveau .
et à
Au mois de Septembre 1723. le petit
Heinecken avoit acquis une connoissance
si exacte de l'Histoire ancienne et moderne
, et de la Géographie , qu'il répondoit
pertinemment aux questions qu'on lui
faisoit sur des sujets diversifiés. Il chargea
aussi sa memoire d'une grande quantité de
mots Latins , de sorte qu'il parvint à parler
cette Langue avec facilité , et il apprit
parcoeur en cette Langue les Institutes de
Justinien. Quelque tems après il apprit
aussi passablement le François , et avant
sa quatrième année il étoit bien avancé
dal connoissance de la Genealogie des
principales Maisons de l'Europe. Jamais
onne vit plus d'ardeur à acquerir de nouvelles
connoissances , et cela même est une
preuve du genie de cet Enfant. L'Auteur
de sa vie rapporte d'ailleurs un assez bon
nombre de traits qui marquent et de l'esprit
et du jugement ; l'un et l'autre paroissent
sur tout dans l'application qu'il
faisoit des Sentences et des Passages de
Ecriture Sainte qu'il avoit appris , aux
diverses circonstances où il se trouvoit.
1. Vol. Une
1178 MERCURE DE FRANCE
Une bonne partie de sa quatrième année
fut employée au voyage de Danemarck,
où il fut admiré de toute la Cour ; il harangua
de fort bonne grace le Roi et les
Princes du Sang . De retour à Lubeck il
y apprit à écrire en fort peu de tems ,
quoiqu'il eût à peine la force de tenir sa
plume. Enfin après avoir langui quelques
mois il mourut dans le tems marqué cidessus.
C'est une chose remarquable que cet
Enfant si extraordinaire , par rapport aux
talens de son esprit , fût en même - tems
d'une complexion très - délicate. Il est
d'autant plus étonnant qu'il sçût tant de
choses que des maladies très-fâcheuses qui
se suivirent de près , lui auroient dû ,
ce semble , ôter presque tout moyen de
bien apprendre. L'Auteur de sa vie attri
bue ses infirmités presque continuelles
et sa mort prématurée à sa délicatesse natutelle
, et aux passions de sa Nourrice ,
qui eurent plus d'influences sur lui qu'elles
n'en auroient eu sur un autre , parce
qu'il ne fut sevré que quelques mois avant
sa mort , ayant témoigné beaucoup de répugnance
pour toutes sortes d'alimens
excepté le lait , et en particulier celui
de cette Nourrice . Cette repugnance fut
cause qu'il ne mâchoit qu'avec une extrê
me difficulté. Au
JUIN. 1734
1179
Au reste , la maniere sage et chrétienne
dont le petit Heincken envisagea la
mort , est à proportion aussi extraordi
naire pour son âge , que le sont les connoissances
qu'il avoit acquises pendant sa
vie.
Extrait des Nouvelles Litteraires
du XVII. Tome.
fille
De Strasbourg. Madame Linck
et femme de deux Professeurs en Droit
de cette Ville , a publié une Traduction
du Polyeucte de Corneille , en vers Allemands.
De Nuremberg. On débite une Brochu
re en forme de Dictionnaire , qui contient
la liste de tous les Bains et des Eaux
Minerales , sous le titre de Bibliotheca
cum Lexico Hydrologico.
M. Frederic Bothscholtz a formé le
projet de rassembler en deux Volumes in
folio , tous les Ouvrages qui traitent de
la Librairie et de l'Imprimerie. Chacun
paroîtra tel qu'il est , et même dans la
Langue où il a été imprimé , ou si c'est
un Ouvrage Manuscrit , dans celle où il
aura été composé.
D'Altorf.M. le Professeur Koehler, publie
toutes les semaines une Feuille qui
contient, l'explication et le dessein de
I. Vol. quel1180MERCURE
DE FRANCE
quelque Medaille. C'est à Nuremberg
que s'imprime ce nouvel Ouvrage Periodique
en Allemand .
De Goettingen. M. le Docteur Heumaun ,
Inspecteur du College de cette Ville , publiera
incessamment l'Ouvrage de Charlemagne
contre le second Concile de Nicée
, sur l'Edition que Jean du Tillet Evêque
de Meaux publia à Paris en 1549.
sans nom d'Auteur , et sans marquer le
lieu de l'impression . Cette Edition étoit
devenue extrêmement rare . M. Heumaun
joindra ses propres remarques aux corrections
de du Tillet et de Goldstat , et le
tout sera précedé d'une Dissertation dont
le dessein est de prouver que ce Traité
est de Charlemagne , et contient ses veritables
sentimens , tout au moins de la même
maniere que la Confession d'Ausbourg
doit être attribuée aux Princes qui la fignerent.
De Leipsic DISSERTATIO Epistolica ad
Eminentissimam atque Reverendissimum
Dominum Christianum Wormium , Diaceseos
Sialandica in Danuâ Episcopum, &c.
de scriptis quibusdam integris , fragmentisque
hactenus ineditis , que in itinere Gallico-
Anglico, atque Germanico reperire contigit et
nunc in lucem publicam edenda parat, virosque
eruditos insimul ad conferendas symbolas
IVol. humanisJUIN.
1734: 1181
humanissimè invitat Magnus Crusius Sles-
Wicensis V. D. M.
C'est le titre d'une Brochure de neuf
feuilles que
Gleditsch a imprimé . On
voit par ce titre que M. Crusius , ci- devant
Chapelain de l'Ambassade Danoise
en France et connu par la vie de Duplessis
Mornay qu'il a mis au jour sous ce titre:
Memorabilia Plessiaca , a ramassé de bons
materiaux dans ces voyages , et qu'il a
dessein de les communiquer au Public.
Le détail de ses acquisitions et de ses projets
se trouve dans la Lettre même . Il y
parle , entr'autres , d'une continuation
du Spicilegium Patrum de Grabe ; d'une
nouvelle Edition de S. Irenée , recommandable
par plusieurs Pieces , non imprimées
, de cet ancien Docteur , et par
des Remarques nouvelles de Thomas Aisler
, d'Edouard Bernard , de François du
Jon ou Junius , de Daniel Heinsius , et
de quelques autres Sçavans. M. Crusius
nous promet encore une Edition beaucoup
plus ample que les précedentes , des
Annales de Nicetas Choniate ; une Edition
d'Arnobe contre les Gentils , avec
'des notes de plusieurs Sçavans , lesquelles
n'ont point encore vû le jour ; et une
Histoire du Lutheranisme en France .
De Dresde. M. Mathieu Daniel Poep-
I. Vol.
pelmaun
1182 MERCURE DE FRANCE
pelmaun , Architecte du Roi de Pologne
, a publié une Description de divers
Bâtimens magnifiques de cette Ville et
des environs appartenans à Sa Majesté .
La Description est en Allemand et en
François , accompagnée de quantité de
figures qui font le principal de cet Ouvrage.
On y voit aussi le dessein de la
grande Cuve qu'on a placée depuis peu
à Koenigstein , et qui tient environ deux
cens Bariques de plus que celle de Heidelberg.
>
De Crossen. M. Samuel Ledel , Docteur
en Medecine , travaille à une Histoire de
Monstres. Il a aussi considerablement augmenté
la Centauriologia curiosa Ouvrage
que feu M. son Pere fit imprimer en
1694. à Francfort sur le Mein , et il a
dessein d'en publier une nouvelle Edition
,
M. DCC . XXIX . Tome XVII . et
XVIII. 1. vol . 12. A Amsterdam , chez
Pierre Humbert M. DCC . XXIX .
On trouve dans le III . Article du premier
de ces deux Tomes , dequoi se dedommager
de la secheresse et du peu d'interêts
qui règne dans la plupart des autres
Articles . On y rend compte d'un Livre
Allemand , dont le Titre rendu François
, est RELATION d'un Enfant extraordinairement
avancé pour son âge , &c. vol.
in 4. A Leipsic , 1728. Cette Relation
contient aussi d'autres exemples d'Enfans
extraordinaires et distingués par leur sça-
F vj voit 1Vol.
T176 MERCURE DE FRANCE
voir , et des observations utiles et inte
ressantes sur le même sujet.
Jean - Philippe Baratier , Fils de M. Baratier
, Pasteur de la R. P. R. de Schwabach
, dans le Marquisat d'Anspach , est
le principal sujet de la Relation dont le
Pere même est l'Auteur ; mais comme
il a déja été parlé de cet Enfant dans notre
Mercure , nous passerons à un autre
qui paroîtra encore plus extraordinaire.
,
C'est Chrétien Henri Heinecken , fils
d'un Peintre de Lubeck , lequel nâquit
dans cette Ville- là le 6. Fevrier 1721.et
mourut le 27. Juin 1725. Dans ce court
espace de quatre ans et près de cinq mois ,
il donna des preuves si extraordinaires de
son esprit et de sa memoire , qu'on ne
pourroit presque se resoudre à les croire
si elles n'étoient pas attestées par unghd
nombre de témoins éclairés qui ont
eux-mêmes vû et admiré cet Enfant. Ce
fut à dix mois qu'il commença à parler ,
et cela à l'occasion de diverses figures
dont il parut souhaiter l'explication ; on
la lui donna , et tout d'un coup on remarqua
qu'il observoit avec une attention
fixe les mouvemens des levres de ceux
qui lui parloient , et il vint à bout , non
sans effort , de prononcer syllabe après
syllabe ce qu'on lui disoit. Ces progrès
IVol.
furent
JUI N. 1734 1177
furent depuis ce tems - là très- rapides ,
puisqu'à un an il sçavoit les principaux
évenemens du Pentateuque; à treize mois,
l'Histoire de l'Ancien Testament ,
quatorze celle du Nouveau .
et à
Au mois de Septembre 1723. le petit
Heinecken avoit acquis une connoissance
si exacte de l'Histoire ancienne et moderne
, et de la Géographie , qu'il répondoit
pertinemment aux questions qu'on lui
faisoit sur des sujets diversifiés. Il chargea
aussi sa memoire d'une grande quantité de
mots Latins , de sorte qu'il parvint à parler
cette Langue avec facilité , et il apprit
parcoeur en cette Langue les Institutes de
Justinien. Quelque tems après il apprit
aussi passablement le François , et avant
sa quatrième année il étoit bien avancé
dal connoissance de la Genealogie des
principales Maisons de l'Europe. Jamais
onne vit plus d'ardeur à acquerir de nouvelles
connoissances , et cela même est une
preuve du genie de cet Enfant. L'Auteur
de sa vie rapporte d'ailleurs un assez bon
nombre de traits qui marquent et de l'esprit
et du jugement ; l'un et l'autre paroissent
sur tout dans l'application qu'il
faisoit des Sentences et des Passages de
Ecriture Sainte qu'il avoit appris , aux
diverses circonstances où il se trouvoit.
1. Vol. Une
1178 MERCURE DE FRANCE
Une bonne partie de sa quatrième année
fut employée au voyage de Danemarck,
où il fut admiré de toute la Cour ; il harangua
de fort bonne grace le Roi et les
Princes du Sang . De retour à Lubeck il
y apprit à écrire en fort peu de tems ,
quoiqu'il eût à peine la force de tenir sa
plume. Enfin après avoir langui quelques
mois il mourut dans le tems marqué cidessus.
C'est une chose remarquable que cet
Enfant si extraordinaire , par rapport aux
talens de son esprit , fût en même - tems
d'une complexion très - délicate. Il est
d'autant plus étonnant qu'il sçût tant de
choses que des maladies très-fâcheuses qui
se suivirent de près , lui auroient dû ,
ce semble , ôter presque tout moyen de
bien apprendre. L'Auteur de sa vie attri
bue ses infirmités presque continuelles
et sa mort prématurée à sa délicatesse natutelle
, et aux passions de sa Nourrice ,
qui eurent plus d'influences sur lui qu'elles
n'en auroient eu sur un autre , parce
qu'il ne fut sevré que quelques mois avant
sa mort , ayant témoigné beaucoup de répugnance
pour toutes sortes d'alimens
excepté le lait , et en particulier celui
de cette Nourrice . Cette repugnance fut
cause qu'il ne mâchoit qu'avec une extrê
me difficulté. Au
JUIN. 1734
1179
Au reste , la maniere sage et chrétienne
dont le petit Heincken envisagea la
mort , est à proportion aussi extraordi
naire pour son âge , que le sont les connoissances
qu'il avoit acquises pendant sa
vie.
Extrait des Nouvelles Litteraires
du XVII. Tome.
fille
De Strasbourg. Madame Linck
et femme de deux Professeurs en Droit
de cette Ville , a publié une Traduction
du Polyeucte de Corneille , en vers Allemands.
De Nuremberg. On débite une Brochu
re en forme de Dictionnaire , qui contient
la liste de tous les Bains et des Eaux
Minerales , sous le titre de Bibliotheca
cum Lexico Hydrologico.
M. Frederic Bothscholtz a formé le
projet de rassembler en deux Volumes in
folio , tous les Ouvrages qui traitent de
la Librairie et de l'Imprimerie. Chacun
paroîtra tel qu'il est , et même dans la
Langue où il a été imprimé , ou si c'est
un Ouvrage Manuscrit , dans celle où il
aura été composé.
D'Altorf.M. le Professeur Koehler, publie
toutes les semaines une Feuille qui
contient, l'explication et le dessein de
I. Vol. quel1180MERCURE
DE FRANCE
quelque Medaille. C'est à Nuremberg
que s'imprime ce nouvel Ouvrage Periodique
en Allemand .
De Goettingen. M. le Docteur Heumaun ,
Inspecteur du College de cette Ville , publiera
incessamment l'Ouvrage de Charlemagne
contre le second Concile de Nicée
, sur l'Edition que Jean du Tillet Evêque
de Meaux publia à Paris en 1549.
sans nom d'Auteur , et sans marquer le
lieu de l'impression . Cette Edition étoit
devenue extrêmement rare . M. Heumaun
joindra ses propres remarques aux corrections
de du Tillet et de Goldstat , et le
tout sera précedé d'une Dissertation dont
le dessein est de prouver que ce Traité
est de Charlemagne , et contient ses veritables
sentimens , tout au moins de la même
maniere que la Confession d'Ausbourg
doit être attribuée aux Princes qui la fignerent.
De Leipsic DISSERTATIO Epistolica ad
Eminentissimam atque Reverendissimum
Dominum Christianum Wormium , Diaceseos
Sialandica in Danuâ Episcopum, &c.
de scriptis quibusdam integris , fragmentisque
hactenus ineditis , que in itinere Gallico-
Anglico, atque Germanico reperire contigit et
nunc in lucem publicam edenda parat, virosque
eruditos insimul ad conferendas symbolas
IVol. humanisJUIN.
1734: 1181
humanissimè invitat Magnus Crusius Sles-
Wicensis V. D. M.
C'est le titre d'une Brochure de neuf
feuilles que
Gleditsch a imprimé . On
voit par ce titre que M. Crusius , ci- devant
Chapelain de l'Ambassade Danoise
en France et connu par la vie de Duplessis
Mornay qu'il a mis au jour sous ce titre:
Memorabilia Plessiaca , a ramassé de bons
materiaux dans ces voyages , et qu'il a
dessein de les communiquer au Public.
Le détail de ses acquisitions et de ses projets
se trouve dans la Lettre même . Il y
parle , entr'autres , d'une continuation
du Spicilegium Patrum de Grabe ; d'une
nouvelle Edition de S. Irenée , recommandable
par plusieurs Pieces , non imprimées
, de cet ancien Docteur , et par
des Remarques nouvelles de Thomas Aisler
, d'Edouard Bernard , de François du
Jon ou Junius , de Daniel Heinsius , et
de quelques autres Sçavans. M. Crusius
nous promet encore une Edition beaucoup
plus ample que les précedentes , des
Annales de Nicetas Choniate ; une Edition
d'Arnobe contre les Gentils , avec
'des notes de plusieurs Sçavans , lesquelles
n'ont point encore vû le jour ; et une
Histoire du Lutheranisme en France .
De Dresde. M. Mathieu Daniel Poep-
I. Vol.
pelmaun
1182 MERCURE DE FRANCE
pelmaun , Architecte du Roi de Pologne
, a publié une Description de divers
Bâtimens magnifiques de cette Ville et
des environs appartenans à Sa Majesté .
La Description est en Allemand et en
François , accompagnée de quantité de
figures qui font le principal de cet Ouvrage.
On y voit aussi le dessein de la
grande Cuve qu'on a placée depuis peu
à Koenigstein , et qui tient environ deux
cens Bariques de plus que celle de Heidelberg.
>
De Crossen. M. Samuel Ledel , Docteur
en Medecine , travaille à une Histoire de
Monstres. Il a aussi considerablement augmenté
la Centauriologia curiosa Ouvrage
que feu M. son Pere fit imprimer en
1694. à Francfort sur le Mein , et il a
dessein d'en publier une nouvelle Edition
,
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Résumé : Bibliotheque Germanique, &c. [titre d'après la table]
Le texte présente un compte rendu de la Bibliothèque Germanique, publié en 1729 à Amsterdam. Le troisième article du premier tome mentionne un livre allemand intitulé 'Relation d'un Enfant extraordinairement avancé pour son âge', publié à Leipzig en 1728. Ce livre relate les exploits de Jean-Philippe Baratier et de Chrétien Henri Heinecken, deux enfants prodiges. Chrétien Henri Heinecken, né à Lübeck le 6 février 1721 et décédé le 27 juin 1725, a démontré des capacités intellectuelles exceptionnelles. À dix mois, il a commencé à parler et a rapidement acquis des connaissances en histoire, géographie, et langues (latin et français). À quatre ans, il maîtrisait les Institutes de Justinien en latin et avait des connaissances en généalogie européenne. Malgré une santé fragile, il a continué à apprendre et à impressionner par son esprit et son jugement. Heinecken est décédé à l'âge de quatre ans et demi, après avoir été admiré par la cour danoise et avoir appris à écrire. Le texte mentionne également diverses publications et projets littéraires, notamment une traduction du 'Polyeucte' de Corneille en allemand par Madame Linck, un dictionnaire des bains et eaux minérales, et plusieurs ouvrages académiques et historiques en préparation ou récemment publiés.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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10
p. 205
LETTRE de l'Auteur du Dictionnaire héraldique, chronologique & historique, à l'Auteur du Mercure, sur la Maison du Chastel.
Début :
L'ouvrage que j'ai donné au Public, Monsieur, est trop étendu pour qu'il ne s'y [...]
Mots clefs :
Ouvrage, Supplément, Libraire, Corrections, Familles nobles, Édition
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LETTRE de l'Auteur du Dictionnaire héraldique, chronologique & historique, à l'Auteur du Mercure, sur la Maison du Chastel.
LETTRE de l'Auteur du Dictionnaire béraldique
, chronologique & hiftorique, à l'Auteur
du Mercure , fur la Maifon du Chaftel.
L'OUVRAG
' OUVRAGE que j'ai donné au Public , Mon
fieur , eft trop érendu pour qu'il ne s'y trouve pas
beaucoup de fautes , & trop intéreffant pour que
je ne m'empreffe pas de les réparer. C'est pour
remplir cette vue , que je vais faire imprimer un
fupplément , qui contiendra un nombre affez confidérable
de corrections néceffaires , & de nouveaux
articles de beaucoup de familles Nobles de
différens endroits du Royaume , qui me font
parvenus par la voie du Libraire . Mais comme
Pédition demande encore quelque temps pour
être achevée , je ne dois pas attendre jufques- là à'
reconnoître publiquement entr'autres erreurs ,
celle dans laquelle je fuis tombé fur une des plus
illuftres Maifons du Royaume , que j'avois crue
éteinte fur la foi de quelques mauvais Mémoires,
Celui que j'ai l'honneur de vous envoyer eft plus
correct ; il eft prouvé fur des titres dont il feroit
aifé de prouver l'authenticité. Je vous prie de l'inférer
dans le Mercure prochain .
J'ai l'honneur d'être , &c.
· A Paris , ce 21 Novembre 1757-
, chronologique & hiftorique, à l'Auteur
du Mercure , fur la Maifon du Chaftel.
L'OUVRAG
' OUVRAGE que j'ai donné au Public , Mon
fieur , eft trop érendu pour qu'il ne s'y trouve pas
beaucoup de fautes , & trop intéreffant pour que
je ne m'empreffe pas de les réparer. C'est pour
remplir cette vue , que je vais faire imprimer un
fupplément , qui contiendra un nombre affez confidérable
de corrections néceffaires , & de nouveaux
articles de beaucoup de familles Nobles de
différens endroits du Royaume , qui me font
parvenus par la voie du Libraire . Mais comme
Pédition demande encore quelque temps pour
être achevée , je ne dois pas attendre jufques- là à'
reconnoître publiquement entr'autres erreurs ,
celle dans laquelle je fuis tombé fur une des plus
illuftres Maifons du Royaume , que j'avois crue
éteinte fur la foi de quelques mauvais Mémoires,
Celui que j'ai l'honneur de vous envoyer eft plus
correct ; il eft prouvé fur des titres dont il feroit
aifé de prouver l'authenticité. Je vous prie de l'inférer
dans le Mercure prochain .
J'ai l'honneur d'être , &c.
· A Paris , ce 21 Novembre 1757-
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Résumé : LETTRE de l'Auteur du Dictionnaire héraldique, chronologique & historique, à l'Auteur du Mercure, sur la Maison du Chastel.
Un auteur de dictionnaire béraldique, chronologique et historique écrit à l'auteur du Mercure pour signaler des erreurs dans son ouvrage. Il reconnaît que son livre, bien que volumineux et intéressant, contient des fautes qu'il souhaite corriger. Pour ce faire, il prépare un supplément incluant des corrections et de nouveaux articles sur des familles nobles de diverses régions du royaume, obtenus via le libraire. Cependant, l'édition du supplément nécessitant du temps, l'auteur décide de corriger publiquement certaines erreurs dès à présent. Il mentionne une erreur concernant une illustre maison du royaume qu'il croyait éteinte, basée sur des mémoires erronés. Il fournit une version corrigée, appuyée par des titres authentiques, et demande à l'auteur du Mercure de l'insérer dans la prochaine édition. La lettre est datée du 21 novembre 1757.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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11
p. 214-215
TANCREDE, TRAGÉDIE EN CINQ ACTES, PAR M. DE VOLTAIRE. Représentée, pour la premiere fois, par les Comédiens François ordinaires du Roi, le 3 Septembre 1760. AVIS AU PUBLIC.
Début :
Cette Piéce, actuellement sous presse avec la Préface, les corrections, additions [...]
Mots clefs :
Pièce, Voltaire, Estampes, Édition, Auteur, Impression
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : TANCREDE, TRAGÉDIE EN CINQ ACTES, PAR M. DE VOLTAIRE. Représentée, pour la premiere fois, par les Comédiens François ordinaires du Roi, le 3 Septembre 1760. AVIS AU PUBLIC.
TANCREDE ,
TRAGEDIE EN CINQ ACTES.
Par M. DE VOLTAIRE.
Repréfentée , pour la premiere fois , par les Comédiens
François ordinaires du Roi , te 3
Septembre 1760.
AVIS AU PUBLIC.
Cette Piéce , actuellement fous preſſe avec la
Préface , les corrections , additions & changemens
de M. de Voltaire , va paroître incellamment
; elle fera ornée du Portrait de l'Auteur , &
d'Estampes repréfentant les fituations les plus intéreffantes
de cette Tragédie . Le prix fera le
même que celui ordinaire des Piéces de Théâtre.
On croit devoir avertir le Public de fe donner de
garde d'acheter aucune édition de cette Piéce imprimée
furtivement , & conféquemment pleine de
fautes. On reconnoîtra la bonne édition à ces
mêmes corrections , additions & gravûres , qui
eft la feule avouée de l'Auteur : Elle le vendra
à Paris chez Prault , petit-fils , Libraire , Quái
des Auguftins , la deuxième boutique au - deflus
de la rue Gît-le -coeur , à l'immortalité . Avec
Permiflion.
OCTOBRE. 1760. 215
Madame Helvetius eft accouchée le de
de mois , d'une fille qui a été baptifée à S. Roch.
Elle a eu pour Parrain M. le Duc de Choifeul ,
& pour Marraine , Madame la Duchelle de Grammont
, & a été nommée Béatrix -Henriette .
TRAGEDIE EN CINQ ACTES.
Par M. DE VOLTAIRE.
Repréfentée , pour la premiere fois , par les Comédiens
François ordinaires du Roi , te 3
Septembre 1760.
AVIS AU PUBLIC.
Cette Piéce , actuellement fous preſſe avec la
Préface , les corrections , additions & changemens
de M. de Voltaire , va paroître incellamment
; elle fera ornée du Portrait de l'Auteur , &
d'Estampes repréfentant les fituations les plus intéreffantes
de cette Tragédie . Le prix fera le
même que celui ordinaire des Piéces de Théâtre.
On croit devoir avertir le Public de fe donner de
garde d'acheter aucune édition de cette Piéce imprimée
furtivement , & conféquemment pleine de
fautes. On reconnoîtra la bonne édition à ces
mêmes corrections , additions & gravûres , qui
eft la feule avouée de l'Auteur : Elle le vendra
à Paris chez Prault , petit-fils , Libraire , Quái
des Auguftins , la deuxième boutique au - deflus
de la rue Gît-le -coeur , à l'immortalité . Avec
Permiflion.
OCTOBRE. 1760. 215
Madame Helvetius eft accouchée le de
de mois , d'une fille qui a été baptifée à S. Roch.
Elle a eu pour Parrain M. le Duc de Choifeul ,
& pour Marraine , Madame la Duchelle de Grammont
, & a été nommée Béatrix -Henriette .
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Résumé : TANCREDE, TRAGÉDIE EN CINQ ACTES, PAR M. DE VOLTAIRE. Représentée, pour la premiere fois, par les Comédiens François ordinaires du Roi, le 3 Septembre 1760. AVIS AU PUBLIC.
Le texte annonce la pièce de théâtre 'Tancrede' de Voltaire, une tragédie en cinq actes représentée pour la première fois par les Comédiens Français le 3 septembre 1760. La pièce est actuellement en cours d'impression avec des corrections, des additions et des changements apportés par Voltaire. L'édition officielle inclura le portrait de l'auteur et des gravures des scènes les plus marquantes. Le prix sera identique à celui des pièces de théâtre ordinaires. Le public est mis en garde contre les éditions pirates, qui contiennent des fautes. La bonne édition se distinguera par ses corrections, additions et gravures et sera disponible à Paris chez Prault, petit-fils, libraire au quai des Augustins. Par ailleurs, Madame Helvetius a accouché le 20 octobre 1760 d'une fille, Béatrix-Henriette, baptisée à Saint-Roch. Les parrain et marraine sont respectivement le Duc de Choiseul et la Duchesse de Grammont.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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12
p. 111-112
MÉMOIRES pour servir à l'Histoire de la Maison de BRANDEBOURG, deux volumes in-12, nouvelle édition, 1762.
Début :
LORSQUE cet Ouvrage parut pour la premiere fois, on en fit un long [...]
Mots clefs :
Édition, Augmentation
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MÉMOIRES pour servir à l'Histoire de la Maison de BRANDEBOURG, deux volumes in-12, nouvelle édition, 1762.
MÉMOIRES pour fervir à l'Hiftoire de
"
la Maifon de BRANDEBOURG , deux
volumes in-12, nouvelle édition , 1762.
LORSQUE ORSQUE cet Ouvrage parut pour la
premiere fois , on en fit un long extrait
dans le Mercure : c'cft ce qui nous difpenfe
d'entrer aujourd'hui dans aucun
détail fur le fond de ce Livre mais
comme cette édition nouvelle contient
des augmentations qu'il faut faire con-.
noîtie , nous en parlerons plus amplement
dans un des Mercures fuivans :
1.12 MERCURE DE FRANCE.
nous avertirons feulement qu'on en
trouve des exemplaires chez Cellot
grand'Salle du Palais.
"
la Maifon de BRANDEBOURG , deux
volumes in-12, nouvelle édition , 1762.
LORSQUE ORSQUE cet Ouvrage parut pour la
premiere fois , on en fit un long extrait
dans le Mercure : c'cft ce qui nous difpenfe
d'entrer aujourd'hui dans aucun
détail fur le fond de ce Livre mais
comme cette édition nouvelle contient
des augmentations qu'il faut faire con-.
noîtie , nous en parlerons plus amplement
dans un des Mercures fuivans :
1.12 MERCURE DE FRANCE.
nous avertirons feulement qu'on en
trouve des exemplaires chez Cellot
grand'Salle du Palais.
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Résumé : MÉMOIRES pour servir à l'Histoire de la Maison de BRANDEBOURG, deux volumes in-12, nouvelle édition, 1762.
Le texte présente les 'Mémoires pour servir à l'histoire de la Maison de Brandebourg', ouvrage en deux volumes, réédité en 1762. Cette édition inclut des augmentations. Des détails supplémentaires seront publiés dans un numéro ultérieur du Mercure de France. Des exemplaires sont disponibles chez Cellot, au Palais.
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Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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13
p. 89-94
MÉLANGES DE PHYSIQUE ET DE MORALE, contenant l'Extrait de l'Homme Physique & Moral ; des réfléxions sur le bonheur ; un Discours sur la nature & les fondemens du pouvoir politique ; & un Mémoire sur le principe physique de la régénération des Etres &c. Nouvelle Edition, augmentée en plusieurs endroits d'éclaircissemens & de preuves ; & de six Dialogues sur les causes & les effets de l'état de sécurité. nécessaire au bonheur. A Paris, chez H. L. Guerin & L. F. Delatour, rue S. Jacques, à S. Thomas d'Aquin. M. D CC. LXIII.
Début :
NOUS avons parlé en son temps de la premiere édition de cet Ouvrage [...]
Mots clefs :
Théorie, Expérience, Principe, Physique, Bonheur, Édition
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MÉLANGES DE PHYSIQUE ET DE MORALE, contenant l'Extrait de l'Homme Physique & Moral ; des réfléxions sur le bonheur ; un Discours sur la nature & les fondemens du pouvoir politique ; & un Mémoire sur le principe physique de la régénération des Etres &c. Nouvelle Edition, augmentée en plusieurs endroits d'éclaircissemens & de preuves ; & de six Dialogues sur les causes & les effets de l'état de sécurité. nécessaire au bonheur. A Paris, chez H. L. Guerin & L. F. Delatour, rue S. Jacques, à S. Thomas d'Aquin. M. D CC. LXIII.
MÉLANGES DE PHYSIQUE
ET DE MORALE , contenant
l'Extrait de l'Homme Phyfique &
Moral ; des réfléxions fur le bonheur
; un Difcours fur la nature &
les fondemens du pouvoir politique ;
& un Mémoire fur le principe phyfique
de la régénération des Etres &c.
Nouvelle Edition , augmentée en plufieurs
endroits d'éclairciffemens & de
preuves ; & de fix Dialogues fur les
caufes & les effets de l'état de fécurité.
néceſſaire au bonheur. A Paris , chez
H. L. Guerin & L. F. Delatour , rue
S. Jacques , à S. Thomas d'Aquin.
M. D CC. LXIII.
NOUouSs avons parlé en fon temps de
la premiere édition de cet Ouvrage
avec les éloges qui lui font dûs. Les fix
dialogues dont cette feconde édition eſt
augmentée , qui ne font qu'une extenfion
des réfléxions fur le bonheur,achévent
de mettre cette matière dans tout
90 MERCURE DE FRANCE.
fon jour , nous ajouterons que s'il eft
vrai , comme il est généralement reçu ,
qu'il ne foit guère poffible d'avancer
fur des objets de connoiffances phyfiques
qu'autant qu'on y eft conduit par
le fil d'une grande vérité ; s'il eft vrai
auffi qu'un art dénué d'une juſte théorie
ne fçauroit mériter le nom d'art , c'eftà-
dire être bien entendu , bien exercé ,
fans le fecours prèfque continuel de
cette théorie ; enfin fi une des meilleures
marques d'une bonne théorie
c'eft qu'elle cmbraffe facilement & complettement
tous les faits que l'expérience
& l'obfervation peuvent offrir ;
jamais traité n'eut & ne préfenta ces
avantages mieux que celui- ci , & par
conféquent ne mérita plus d'attention.
Un grand effet dans le jeu de l'oe--
conomie animale prèfque inconnu
jufqu'à préfent , dont on fait le principal
centre du méchanifme de toutes
les fonctions du corps humain , & parlà
, dans le fonds , de toutes les actions
de la vie ; voilà ce qui frappe finguliérement
dans cet Ouvrage ; toute la
chaîne , à laquelle on lie le moral comme
le phyfique , tient fi exactement à
ce grand principe , on parvient fi ' facilement
par ce moyen à placer dans
FEVRIER. 1763. 91
leur vrai point de vue tous les phénomènes
qu'il y a à confidérer dans l'état
de fanté & celui de maladie ; enfin
ce principe paroît appuyé fur des obfervations
fi concluantes , fi aifées à vérifier
par l'expérience que chacun en
peut faire , par l'infpe&tion anolomique ,
& même par des ouvertures de cadavres
faites fuivant l'efprit de ces obfervations
, qu'il eft difficile de douter
de fa folidité; au moins fi c'étoit une
erreur n'en fut-il jamais de fi fpécieuſe .
En attendant ce que le temps appor
tera de confirmation ou de critique à
ce fujet , nous croyons pouvoir demander
fi cet Ouvrage ne manquoit pas aux
matières qu'il contient ; jamais elles n'avoient
été envifagées dans les fources
& dans l'enſemble où elles font ici
préfentées , & comme il est très-difficile
, à mesure qu'on les approfondit ,
de ne pas convenir qu'elles tiennent
éffentiellement les unes aux autres ,
c'est donc avoir beaucoup fait , pour
nous en procurer l'intelligence , que
de les avoir placées dans le point de
vue de leur enchaînement naturel , où
qui du moins en approche beaucoup .
Ainfi trouva- t- on quelque Sujet de critique
dans le principe qui les lie ; car
2
92 MERCURE DE FRANCE.
on ne fauroit fuppofer qu'il foit poffible
de le détruire entierement : la théorie
à la vérité pourroit y gagner ,
mais felon toute apparence il en reviendroit
peu d'avantage à la pratique de
l'art de vivre , & peut-être tout auffi
peu à celle de l'art de guérir.
Dira -t-on qu'on a toujours vu les
théories de Médecine fe décrier au bout
d'un certain temps , & bien moins par
les Ouvrages qui les critiquoient que
par les fréquentes & fàcheufes méprifes
où l'on tomboit en fe réglant fur
ces théories ? l'Auteur répond que c'eft
ce qui doit arriver quand elles font
mauvaifes ; & comme il eſt bien prouvé
, felon lui , qu'on n'avoit eu jufqu'à
préfent fur la phyfique du corps humain
que de mauvais principes , on a
donc dû être porté à croire que la
théorie eft plus propre à égarer les praticiens
qu'à les conduire il n'y a a
compter que fur l'expérience . Mais
quoiqu'on dife là - deffus , il n'en eft
pas moins certain qu'on n'a été conduit
à l'idée de fournir une théorie
que par l'expérience des abus infoutenables
de l'empirifme ; & en effet comment
fans aucun principe diftinguer
les cas , & juger des exceptions , ainFEVRIER.
1763. 93
fi que des précautions particulieres à
obferver en toutes méthode de traitement
? il faut pourtant convenir qu'il
vaudroit mieux ramener l'art à fes foibles
commencemens que de le laiffer
affujetti à une mauvaiſe théorie ; une
bonne théorie fait faire tirer parti de l'expérience
, & ne s'ingère point d'en tenir
lieu : en un mot elle éclaire l'art fans
dogmatifer ; & une mauvaiſe théorie
fait précisément le contraire : voilà
ce que l'Auteur s'eft principalement attaché
à faire bien fentir dans fes Ouvrages.
Il croit auffi avoir bien établi qu'une
jufte idée des loix de l'économie animale
eft non feulement le feul
moyen d'avoir des principes vrais
en Médecine , mais même d'entendre
quelque chofe à la conduite , au gouvernement
de la vie , à l'art de prendre
fes avantages contre ce qui peut la troubler
; quel état policé , dont les richeffes
confifteroient dans un commerce
de navigation , confieroit fes vaiffeaux
à des Pilotes qui ne connoîtroient
pas la bouffole , & qui ne navigueroient
qu'à la manière des anciens tems
où l'on n'avoit pas cette connoiffance ?
voilà pourtant , felon l'Auteur , l'image
94 MERCURE DE FRANCE .
de l'habileté des hommes de tous les
fiécles pour la conduite de leur vie , de
leur fanté , de leur bonheur ! ils ont érré
au gré de leurs paffions , ou fuivant
des préjugés réputés pour de bonnes
régles ; & tout au plus dans le déclin de
l'âge défabufés d'une partie de leurs
érreurs par les fruits tardifs d'une expérience
peu éclairée , ils acquéroient
enfin quelques lumières qu'ils n'étoient
plus en état de tourner à leur profit ,
& que les moeurs & les opinions reçues
rendoient inutiles aux autres.
On voit toute l'importance de ces
matières , on ne fçauroit trop s'en occuper
; c'est ce qui nous a portés à
profiter de l'ocafion de faire de nouveau
connoître l'efprit dans lequel elles font
ici traitées.
ET DE MORALE , contenant
l'Extrait de l'Homme Phyfique &
Moral ; des réfléxions fur le bonheur
; un Difcours fur la nature &
les fondemens du pouvoir politique ;
& un Mémoire fur le principe phyfique
de la régénération des Etres &c.
Nouvelle Edition , augmentée en plufieurs
endroits d'éclairciffemens & de
preuves ; & de fix Dialogues fur les
caufes & les effets de l'état de fécurité.
néceſſaire au bonheur. A Paris , chez
H. L. Guerin & L. F. Delatour , rue
S. Jacques , à S. Thomas d'Aquin.
M. D CC. LXIII.
NOUouSs avons parlé en fon temps de
la premiere édition de cet Ouvrage
avec les éloges qui lui font dûs. Les fix
dialogues dont cette feconde édition eſt
augmentée , qui ne font qu'une extenfion
des réfléxions fur le bonheur,achévent
de mettre cette matière dans tout
90 MERCURE DE FRANCE.
fon jour , nous ajouterons que s'il eft
vrai , comme il est généralement reçu ,
qu'il ne foit guère poffible d'avancer
fur des objets de connoiffances phyfiques
qu'autant qu'on y eft conduit par
le fil d'une grande vérité ; s'il eft vrai
auffi qu'un art dénué d'une juſte théorie
ne fçauroit mériter le nom d'art , c'eftà-
dire être bien entendu , bien exercé ,
fans le fecours prèfque continuel de
cette théorie ; enfin fi une des meilleures
marques d'une bonne théorie
c'eft qu'elle cmbraffe facilement & complettement
tous les faits que l'expérience
& l'obfervation peuvent offrir ;
jamais traité n'eut & ne préfenta ces
avantages mieux que celui- ci , & par
conféquent ne mérita plus d'attention.
Un grand effet dans le jeu de l'oe--
conomie animale prèfque inconnu
jufqu'à préfent , dont on fait le principal
centre du méchanifme de toutes
les fonctions du corps humain , & parlà
, dans le fonds , de toutes les actions
de la vie ; voilà ce qui frappe finguliérement
dans cet Ouvrage ; toute la
chaîne , à laquelle on lie le moral comme
le phyfique , tient fi exactement à
ce grand principe , on parvient fi ' facilement
par ce moyen à placer dans
FEVRIER. 1763. 91
leur vrai point de vue tous les phénomènes
qu'il y a à confidérer dans l'état
de fanté & celui de maladie ; enfin
ce principe paroît appuyé fur des obfervations
fi concluantes , fi aifées à vérifier
par l'expérience que chacun en
peut faire , par l'infpe&tion anolomique ,
& même par des ouvertures de cadavres
faites fuivant l'efprit de ces obfervations
, qu'il eft difficile de douter
de fa folidité; au moins fi c'étoit une
erreur n'en fut-il jamais de fi fpécieuſe .
En attendant ce que le temps appor
tera de confirmation ou de critique à
ce fujet , nous croyons pouvoir demander
fi cet Ouvrage ne manquoit pas aux
matières qu'il contient ; jamais elles n'avoient
été envifagées dans les fources
& dans l'enſemble où elles font ici
préfentées , & comme il est très-difficile
, à mesure qu'on les approfondit ,
de ne pas convenir qu'elles tiennent
éffentiellement les unes aux autres ,
c'est donc avoir beaucoup fait , pour
nous en procurer l'intelligence , que
de les avoir placées dans le point de
vue de leur enchaînement naturel , où
qui du moins en approche beaucoup .
Ainfi trouva- t- on quelque Sujet de critique
dans le principe qui les lie ; car
2
92 MERCURE DE FRANCE.
on ne fauroit fuppofer qu'il foit poffible
de le détruire entierement : la théorie
à la vérité pourroit y gagner ,
mais felon toute apparence il en reviendroit
peu d'avantage à la pratique de
l'art de vivre , & peut-être tout auffi
peu à celle de l'art de guérir.
Dira -t-on qu'on a toujours vu les
théories de Médecine fe décrier au bout
d'un certain temps , & bien moins par
les Ouvrages qui les critiquoient que
par les fréquentes & fàcheufes méprifes
où l'on tomboit en fe réglant fur
ces théories ? l'Auteur répond que c'eft
ce qui doit arriver quand elles font
mauvaifes ; & comme il eſt bien prouvé
, felon lui , qu'on n'avoit eu jufqu'à
préfent fur la phyfique du corps humain
que de mauvais principes , on a
donc dû être porté à croire que la
théorie eft plus propre à égarer les praticiens
qu'à les conduire il n'y a a
compter que fur l'expérience . Mais
quoiqu'on dife là - deffus , il n'en eft
pas moins certain qu'on n'a été conduit
à l'idée de fournir une théorie
que par l'expérience des abus infoutenables
de l'empirifme ; & en effet comment
fans aucun principe diftinguer
les cas , & juger des exceptions , ainFEVRIER.
1763. 93
fi que des précautions particulieres à
obferver en toutes méthode de traitement
? il faut pourtant convenir qu'il
vaudroit mieux ramener l'art à fes foibles
commencemens que de le laiffer
affujetti à une mauvaiſe théorie ; une
bonne théorie fait faire tirer parti de l'expérience
, & ne s'ingère point d'en tenir
lieu : en un mot elle éclaire l'art fans
dogmatifer ; & une mauvaiſe théorie
fait précisément le contraire : voilà
ce que l'Auteur s'eft principalement attaché
à faire bien fentir dans fes Ouvrages.
Il croit auffi avoir bien établi qu'une
jufte idée des loix de l'économie animale
eft non feulement le feul
moyen d'avoir des principes vrais
en Médecine , mais même d'entendre
quelque chofe à la conduite , au gouvernement
de la vie , à l'art de prendre
fes avantages contre ce qui peut la troubler
; quel état policé , dont les richeffes
confifteroient dans un commerce
de navigation , confieroit fes vaiffeaux
à des Pilotes qui ne connoîtroient
pas la bouffole , & qui ne navigueroient
qu'à la manière des anciens tems
où l'on n'avoit pas cette connoiffance ?
voilà pourtant , felon l'Auteur , l'image
94 MERCURE DE FRANCE .
de l'habileté des hommes de tous les
fiécles pour la conduite de leur vie , de
leur fanté , de leur bonheur ! ils ont érré
au gré de leurs paffions , ou fuivant
des préjugés réputés pour de bonnes
régles ; & tout au plus dans le déclin de
l'âge défabufés d'une partie de leurs
érreurs par les fruits tardifs d'une expérience
peu éclairée , ils acquéroient
enfin quelques lumières qu'ils n'étoient
plus en état de tourner à leur profit ,
& que les moeurs & les opinions reçues
rendoient inutiles aux autres.
On voit toute l'importance de ces
matières , on ne fçauroit trop s'en occuper
; c'est ce qui nous a portés à
profiter de l'ocafion de faire de nouveau
connoître l'efprit dans lequel elles font
ici traitées.
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Résumé : MÉLANGES DE PHYSIQUE ET DE MORALE, contenant l'Extrait de l'Homme Physique & Moral ; des réfléxions sur le bonheur ; un Discours sur la nature & les fondemens du pouvoir politique ; & un Mémoire sur le principe physique de la régénération des Etres &c. Nouvelle Edition, augmentée en plusieurs endroits d'éclaircissemens & de preuves ; & de six Dialogues sur les causes & les effets de l'état de sécurité. nécessaire au bonheur. A Paris, chez H. L. Guerin & L. F. Delatour, rue S. Jacques, à S. Thomas d'Aquin. M. D CC. LXIII.
Le texte présente une nouvelle édition de l'ouvrage 'Mélanges de Physique et de Morale', qui explore divers sujets tels que le bonheur, le pouvoir politique et la régénération des êtres. Cette édition est enrichie de six dialogues sur les causes et les effets de l'état de sécurité nécessaire au bonheur. L'auteur insiste sur l'importance d'une grande vérité pour progresser dans les connaissances physiques et sur l'utilité d'une théorie juste pour bien exercer un art. L'ouvrage met en avant un principe physique majeur, encore méconnu, qui explique le mécanisme des fonctions du corps humain et des actions de la vie. Ce principe permet de mieux comprendre les phénomènes de santé et de maladie et est soutenu par des observations concluantes et vérifiables. L'auteur critique les théories médicales précédentes, les jugeant mauvaises, et souligne les abus de l'empirisme révélés par l'expérience. Il distingue une bonne théorie, qui éclaire l'art sans dogmatiser, d'une mauvaise théorie. L'objectif de l'ouvrage est d'établir une juste idée des lois de l'économie animale afin d'améliorer la médecine et la conduite de la vie. L'auteur critique les erreurs passées des hommes dans la gestion de leur vie et de leur santé, les comparant à des pilotes naviguant sans boussole.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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13
MÉLANGES DE PHYSIQUE ET DE MORALE, contenant l'Extrait de l'Homme Physique & Moral ; des réfléxions sur le bonheur ; un Discours sur la nature & les fondemens du pouvoir politique ; & un Mémoire sur le principe physique de la régénération des Etres &c. Nouvelle Edition, augmentée en plusieurs endroits d'éclaircissemens & de preuves ; & de six Dialogues sur les causes & les effets de l'état de sécurité. nécessaire au bonheur. A Paris, chez H. L. Guerin & L. F. Delatour, rue S. Jacques, à S. Thomas d'Aquin. M. D CC. LXIII.
14
p. 181-182
COMÉDIE FRANÇOISE.
Début :
LE 26 Février on joua pour la 17e représentation Dupuis & des Ronais [...]
Mots clefs :
Éloge, Édition, Ouvrage
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : COMÉDIE FRANÇOISE.
COMÉDIE
FRANÇOISE.
LE
$
E 26 Février on joua pour la 17ª
repréſentation Dupuis & des Ronais
Comédie dont nous avons déja parlé
dans le Mercure précédent. Il eft , depuis
longtemps fi peu d'exemples d'un
pareil nombre de repréſentations fur ce
Théâtre , que cette feule circonstance
fait mieux que tout ce que nous
pourrions ajouter l'éloge le moins
fufpect de cet Ouvrage. L'analyfe
que nous en donnons ici , n'eft que
pour fatisfaire la première curiofité des
,
182 MERCURE DE FRANCE:
Lecteurs qui n'auroient pu fe procurer
l'édition de cette Piéce. Quand nous.
aurions étendu davantage notre Extrait
nous aurions toujours fait perdre trop
de
plaifir aux Lecteurs & fupprimé trop
de beautés dans le coloris de l'Ouvrage
, pour difpenfer de recourir à l'Ouvrage
même.
FRANÇOISE.
LE
$
E 26 Février on joua pour la 17ª
repréſentation Dupuis & des Ronais
Comédie dont nous avons déja parlé
dans le Mercure précédent. Il eft , depuis
longtemps fi peu d'exemples d'un
pareil nombre de repréſentations fur ce
Théâtre , que cette feule circonstance
fait mieux que tout ce que nous
pourrions ajouter l'éloge le moins
fufpect de cet Ouvrage. L'analyfe
que nous en donnons ici , n'eft que
pour fatisfaire la première curiofité des
,
182 MERCURE DE FRANCE:
Lecteurs qui n'auroient pu fe procurer
l'édition de cette Piéce. Quand nous.
aurions étendu davantage notre Extrait
nous aurions toujours fait perdre trop
de
plaifir aux Lecteurs & fupprimé trop
de beautés dans le coloris de l'Ouvrage
, pour difpenfer de recourir à l'Ouvrage
même.
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Résumé : COMÉDIE FRANÇOISE.
Le texte évoque la 17e représentation de la comédie 'Françoise' le 26 février, un exploit rare pour ce théâtre. Il propose une analyse pour les lecteurs absents, tout en déconseillant les résumés étendus pour préserver le plaisir de la découverte.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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15
p. 109-123
ANNONCES DE LIVRES.
Début :
DICTIONNAIRE domestique portatif, contenant toutes les connoissances relatives à l'œconomie domestique [...]
Mots clefs :
Libraire, Académie, Ouvrage, Imprimeur, Édition, Dynamique, Mouvement, Volumes
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ANNONCES DE LIVRES.
ANNONCES DE LIVRES.
DICTIONNAIRE domeftique portatif
, contenant toutes les connoiffances
relatives à l'oeconomie domestique &
rurale ; où l'on détaille les différentes
110 MERCURE DE FRANCE.
branches de l'agriculture , la manière
de foigner les chevaux , celle de nourrir
& de conferver toute forte de beftiaux
, celle d'élever les abeilles , les
vers à foie ; & dans lequel on trouve
les inftructions néceffaires fur la Chaffe,
la Pêche , les Arts , le Commerce , la
Procédure , l'Office la Cuifine & c .
Ouvrage également utile à ceux qui vivent
de leurs rentes ou qui ont des terres
, comme aux Fermiers , aux Jardi
niers , aux Commerçans & aux Artiſtes.
Par une Société de gens de Lettres . In-
8° . Paris , 1763. Chez Vincent , Imprimeur-
Libraire , rue S. Severin .
,
Nous avons annoncé , l'année dernière
, la première partie du premier volume
de cet Ouvrage utile , contenant
les lettres A & B. Celle que nous annonçons
aujourd'hui , renferme la lettre
C.
LE GENTILHOMME CULTIVATEUR
, ou Corps complet d'Agriculture
, traduit de l'Anglois de M. Hall ,
& tiré des Auteurs qui ont le mieux
écrit fur cet Art. Par M. Dupuy d'Emportes
,
de l'Académie de Florence.
Tome 5. in-4°. Paris , 1763.. Chez
P. G. Simon , Imprimeur du Parlement,
AVRIL. 1763.
rue de la Harpe ; Durand , Libraire,
rue du Foin ; Bauche , Libraire , quai
des Auguftins ; & à Bordeaux , chez
Chapuis l'aîné.
din ,
HISTOIRE DE SALADIN , Sultan
d'Egypte & de Syrie ; avec une Introduction
, ou Hiftoire abrégée de la dynaftie
des Ayoubites fondée par Salades
notes critiques , hiftoriques ,
géographiques , & quelques piéces juftificatives.
Par M. Marin , de la Société
Royale des Sciences & Belles -Lettres
de Lorraine , de l'Académie de
Marſeille , & Cenfeur Royal.
Quis nefcit primam effe hiftoriæ legem , he
quid falfi dicere audeat , deinde ne quid
veri non audeat ?
Cic. de Orat. Lib . II,
Pont
2 volumes in- 12 . Paris , 1763. Chez
Grangé , Imprimeur- Libraire
Notre- Dame , près la Pompé , au Cabinet
de la Nouveauté ; Bauche , quai
des Auguftins ; & Dufour , quai de
Gêvres , à l'Ange Gardien ."
Le fuccès de la première Edition de
cet Ouvrage garantit celui de la feconde.
ESPRIT , Saillies & Singularités du
112 MERCURE DE FRANCE.
P. Caftel. In- 12 . Amfterdam , 1763. Et
fe trouve à Paris , chez Vincent , rue
S. Severin .
Nous rendrons compte avec plaifir
de cet Ouvrage rempli d'idées auffi fingulières
qu'amufantes.
MANDEMENT & Inftruction paſtorale
de Mgr l'Archevêque de Lyon ,
portant condamnation des trois parties
de l'hiftoire du Peuple de Dieu , compofée
par le F. Berruyer, de la Compagnie
de Jefus , des écrits imprimés
pour la défenſe de ladite hiftoire , & du
Commentaire latin du F. Hardouin , de
da même Compagnie , fur le Nouveau
Teftament. In- 12. Lyon , 1763. de
l'Imprimerie & chez Aimé de la Roche ,
Imprimeur de Mgr l'Archevêque & du
Clergé aux Halles de la Grenette ;
chez Claude Cizeron , Libraire , à la
defcente du pont de pierre , du côté de
S. Nizier. Et fe trouve à Paris , chez
Pankoucke , Libraire , rue & à côté de
la Comédie Françoife.
RECUEIL DE PIECES en Profe &
en Vers , lues dans les Affemblées publiques
de l'Académie Royale de la
Rochelle dédié à S. A. S. Mgr. leAVRIL.
1763. 113
Et
e
Prince de Conti , Protecteur de ladite
Académie . Tome 3. in- 8° . A La Rochel
le , 1763. Chez Jérôme Legier , Imprimeur
de l'Académie , au Canton des
Flamands ; & fe trouve à Paris , chez
Merigot Père , quai des Auguftins . Prix,
31. 10 f. broché , 4 1. 10 f. relié.
On trouve chez le même Libraire
l'Ordonnance de la Marine commentée
par M. Valier. In-4°. 2 vol . Prix ,
24 liv. relié.
LE LANGAGE DE LA RAISON ;
par l'Auteur de la jouillance de foimême.
Venitefilii , audite me ; timorem Domini
docebo vos.
Pf. 33. V. II .
Paris , 1763. Chez Nyon , Libraire ,
quai des Auguftins , à l'Occafion .
HISTOIRE Univerfelle , Sacrée &
Profane , compofée par ordre de Mefdames
de France. Tomes 15 & 16. in-
12. Paris , 1763. Chez Louis Cellot
Imprimeur - Libraire Grand'Salle du
Palais , à l'Ecu de France & rue Dauphine.
Ces deux nouveaux volumes ne font
•
114 MERCURE DE FRANCE.
que confirmer la réputation juftement
acquife de leur Auteur ( M. Hardion
de l'Académie Françoife ) dont l'Ouvrage
traduit en Italien fe trouve chez
le même Libraire .
VOYAGE Pittorefque des environs
de Paris , ou defcription des Maifons.
Royales , Châteaux , & autres lieux de
plaifance , fituées à quinze lieues aux
environs de cette Ville . Par M. D ***.
Nouvelle Edition , corrigée & augmentée.
In- 12. Paris , 1763. Chez Debure
Père , quai des Auguftins , à l'Image
S. Paul ; & Debure , fils aîné , même
quai , à la Bible d'or .
MELANGE de Maximes , de Réfléxions
& de Caractères. Par M. Durey
d'Harnoncourt , Licentié en Droit. On
y a joint une Traduction des Conclufioni
d'Amore de Scipion Maffei , avec
le Texte à côté. Nouv. Edition , revue
& corrigée par l'Auteur;in -8 °; Bruxelles,
1763 ; & fe vend à Paris , chez Valleyrefils
, Imprimeur-Libraire , rue de la
vieille Bouclerie , à l'Arbre de Jeffé.
L'Auteur dit , dans fa Préface , qu'il
s'eft propofé les deux grands modéles
qui font nos maîtres dans l'art de peinAVRIL.
1763. 115
dre les hommes , la Rochefoucault &
la Bruyere ; mais fans fe flatter de les
atteindre , & fans s'affujettir à leur manière
, c'est-à-dire à la précifion du premier
, & à la méthode de l'autre. On
trouvera ( dit - il ) ici , comme l'annonce
le titre , des maximes , des réfléxions
& des portraits ; mais ce ne font que
des découpures jettées fans ordre fur
le papier. On a cru que la diverfité qui
fait le prix de ces fortes d'Ouvrages
demandoit cette efpéce de négligence .
On peut comparer , ce me femble , les
écrits de ce caractère à ces bofquets
dont les arbres , plantés irréguliérement
par les feules mains de la Nature , donnent
à la vue un plaifir plus touchant ,
que ces jardins fomptueux , dont tous
les plans font alignés & tirés au cordeau
, & c.
Nous ne tarderons pas à rendre compte
de cet Ouvrage , qui fait honneur
à fon Auteur.
NOUVELLES Obfervations théoriques
& pratiques fur la Goutte , avec
le détail des plantes , &c , qui forment
le reméde fpécifique calmant la goutte ;
dédiées à M. le Marquis de Marigny
Commandeur des Ordres du Roi , Di116
MERCURE DE FRANCE.
recteur général de fes Bâtimens , &c.
Par M. Chavy de Mongerbet , Médecin
des Bâtimens du Roi. On a joint , à la
fin de ce Traité celui des hernies
avec le traitement de ces maladies &
de celles des relâchemens de matrice &
de fondement.
,
Hic non agitur de verbis , fed de rebus.
In-12. Paris , 1763. Chez Michel Lambert
, rue & à côté de la Comédie Françoife.
LA LOUISIADE , ou le Voyage de
la Terre-Sainte , Poëme héroïque . Par
M. Moline , Avocaten Parlement.
Dùmnumerat palmas , credidit eſſe ſenem. Mart.
in-8° . Paris , 1763. Chez Defaint , junior
, à la Bonne-foi.
CONTES MORAUX dans le goût de
ceux de M. Marmontel , tirés de divers
Auteurs , & publiés par Mlle Uncy ; tomes
III & IV , chez Vincent , rue S. Severin.
Nous rendrons compte à la fois de
ces deux nouveaux volumes, & des deux
qui les ont précédés.
ODE SUR LA PAIX , par M. Pioger,
Capitaine de Cavalerie. In -8 °, Paris
1763. Chez Cuiſſart , Libraire , Pont au
AVRIL. 1763. 117
1
1
1
Change , à la Harpe. Nous en rendrons
compte dans le Mercure prochain .
LE BUCHERON , ou les trois Souhaits
, Comédie en un Acte , mêlée d'ariettes
. Repréfentée pour la première
fois par les Comédiens Italiens ordinaires
du Roi , le Lundi 28 Février 1763 ,
in-8° . à Paris , chez Claude Hériffant,
Imprimeur-Libraire , rue Neuve Notre
- Dame , à la Croix d'or . Prix , 1 liv.
4 f. Mufique de M. Philidor. Voyez
L'Article des Spectacles,
NOUVEAUX Elémens de Dynamique
& de Méchanique , par M. Mathon
de la Cour , de l'Académie Royale
des Sciences & Belles - Lettres de
Lyon ; à Paris chez les Frères Periffe ;
& fe trouve à Paris , chez Rollin
rue S. Jacques , vol. in -8 ° de 130
pages avec figures. 2 liv. 10 f. broché,
Les Principes de la Méchanique & de
la Dynamique font abftraits difficiles
, même pour les Géométres ; les
plus habiles n'ont pas dédaigné de s'en
occuper de la manière , ce femble , la
plus élémentaire , & ils ne font pas
toujours d'accord fur les premières vérités
d'où il s'agit de partir.
118 MERCURE DE FRANCE.
L'ouvrage de M. Mathon eft traite
d'une manière nouvelle , & fa méthode
n'avoit point encore paru ; elle fe
réduit à l'équilibre ou à l'oppofition
qu'il y a dans les forces motrices ; jointe
à la réfiftance que l'Auteur fuppofe
dans la matière pour toute efpéce de
mouvement.
Les propriétés de l'équilibre font 1º.
l'égalité qu'il y a néceffairement entre
les fommes des forces oppofées, en quelque
fens que ce foit qu'on les décompofe.
2. L'égalité entre les fommes
des momens oppofés par rapport
à un point quelconque du plan dans
lequel font les directions des forces ,
ou par rapport à un axe quelconque
qu'on peut imaginer à volonté dans le
cas où les directions des forces ne feroient
pas toutes dans un même plan .
M. Mathon tire de ces deux propriétés
plufieurs équations algébriques qu'il
applique aux principaux problêmes de
la Dynamique ; ceux qui ont le plus de
rapport avec les grandes queftions qui
ont ététraitées par les Géométres; il s'agit
par exemple de trouver le mouvement
que recevra un fyftême de corps agité
par des forces quelconques ; de trouver
le mouvement que doivent prendre
L
AVRIL. 1763. 119
?
plufieurs corps frappés à la fois par
un autre ; la plupart des problêmes de
Dynamique viennent fe placer comme
de fimples corollaires des principes lumineux
que l'Auteur y établit tels
font les théories des centres d'ofcillations
des centres de rotations
des plans inclinés , des poulies , des
frottemens ; la charge que fupportent
ces points d'appui , ces léviers
& plufieurs autres queftions importantes
& délicates. Ce Traité quoique fort
court , ne laiffe pas de développer les
élémens de cette Science avec plus de
netteté qu'on ne l'a fait en même
temps qu'il s'éléve à des recherches
très-fçavantes ; on y voit l'efprit mathé
matique , c'eft-à-dire d'ordre, de fimplification
, de déduction , les nouveaux
théorêmes donnés par M. le Chevalier
d'Arcy , y font démontrés d'une ma
nière très-fimple. Et cet Ouvrage paroît
fort néceffaire à ceux qui voudroient
entreprendre de lire feuls ce
qu'ont écrit fur la Dynamique les Auteurs
illuftres qui s'en font occupés , tels
que MM. Bernoulli , Herman , Euler,
Clairaut , d'Alembert , &c .
,
CHARPENTIER , Libraire , quai des
120 MERCURE DE FRANCE
Auguftins , près le Pont S. Michel , à
S. Chryfoftome , a acheté de M. Prault,
petit-fils , les OEuvres de Nivelle de la
Chauffée , de l'Académie Françoiſe ,
nouvelle Edition , corrigée & augmentée
de plufieurs Piéces qui n'avoient
point encore paru . 1763.5 vol. in-12.
petit format. Cette Edition mérite à
toutes fortes d'égards d'être recherchée .
On la doit à un ami de l'Auteur,M . Sablier
, Affocié de l'Académie des Belles-
Lettres de Marfeille. Les OEuvres de
Deftouches , 10 vol . in- 12. petit format.
Les OEuvres de Théâtre de M. de Saint-
Foix , nouvelle Edition revue , corrigée
& augmentée de plufieurs Comédies
4 vol. in-12. 1762 . ,
AVIS AU PUBLIC,
SUR le Mémoire de M. DEPARCIEUX.
Nous avons dit dans notre dernier
Mercure, qu'on n'avoit tiré du Mémoire
de M. Deparcieux , fur le moyen
' d'amener la riviere d'Yvette à Paris ,
à la porte S. Michel , que le nombre
d'exemplaires qu'on vouloit donner ,
& cela étoit vrai ; mais on avoit eu
la précaution de ne pas rompre les
formes ; & voyant que bien des perfonnes
AVRIL. 1763.
121
fonnes le demandoient , on en a tiré
depuis quelques exemplaires qui fe
vendent chez M. Durand , Libraire ,
rue du Foin .
Quelques perfonnes,mais en petit nombre
, ont marqué de l'inquiétude fur le
goût de vafe ou de Marais , dont M.
Dep. parle dans fon Mémoire. Il a'oublié
de faire obferver que l'eau fur
laquelle ont été faites toutes les épreuves
, a été puifée dans le temps que les
feuilles des arbres achevoient de tomber
, encore toutes vertes & pleines de
fuc , qu'elles ne pouvoient manquer de
communiquer à l'eau , joint à ce qu'elle
doit néceffairement enlever des dépôts
qui font dans prèfque tout le cours de
cette rivière , qu'on ne cure jamais
ou que par parties , & de loin en loin
y ayant tels endroits que perfonne du
lieu n'a jamais vu curer ; goût qu'elle
ne prendra plus quand on fera obferver
le réglement pour le curage de la
rivière. Car il ne faut pas être grand
Phyficien pour fentir que l'eau ne peut
avoir ce goût en fortant de la terre &
après avoir été filtrée par un terrein qui
eft prèfque partout de fable vitrifiable
qu'elle lave depuis des Siétles ' ;
terrein de même nature que ceux des
I. Vol. F
>
122 MERCURE DE FRANCE.
hauts de S. Cloud , ville Davré , Ro
quencourt , Meudon , Vanvres Clamart
, Buc , & c. dont les eaux font
pourtant excellentes.
,
Pour ne laiffer aucun doute fur un
projet auffi important pour la Ville de
Paris , M. Dep. fe propofe de lever plus
expreffement toutes ces difficultés , quí
dans le fond ne peuvent guères faire
d'impreffion fur l'efprit des Magiſtrats
éclairés que cela regarde , qui s'en rapporteront
au jugement des perfonnes
capables d'examiner , qui affurent que
l'eau expofée à l'air libre , fans chaleur
& fans mouvement , a entièrement
perdu ce goût au bout de quelques
jours. On pourroit dire d'après cela ,
qu'importeroit-il qu'elle eût ce goût
en fortant de terre , puifqu'elle le perd ?
( fuppofition gratuite. ) Au furplus, c'eft
un goût qu'elle a de commun avec
l'eau de toutes les rivières plus ou
moins fort ; la Seine elle -même n'en
eft pas exempte quand elle eft baffe
en Automne ; on n'y fait pas attention
parce que perfonne n'en parle , &
cela parce que perfonne ne boit l'eau
de la Seine qu'après qu'elle a repofé
dans un réfervoir ou qu'elle a paffé par
une fontaine fablée ; il faudroit dans
AVRIL. 1763: 123
le's comparaifons mettre toujours toutes
chofes égales.
DICTIONNAIRE domeftique portatif
, contenant toutes les connoiffances
relatives à l'oeconomie domestique &
rurale ; où l'on détaille les différentes
110 MERCURE DE FRANCE.
branches de l'agriculture , la manière
de foigner les chevaux , celle de nourrir
& de conferver toute forte de beftiaux
, celle d'élever les abeilles , les
vers à foie ; & dans lequel on trouve
les inftructions néceffaires fur la Chaffe,
la Pêche , les Arts , le Commerce , la
Procédure , l'Office la Cuifine & c .
Ouvrage également utile à ceux qui vivent
de leurs rentes ou qui ont des terres
, comme aux Fermiers , aux Jardi
niers , aux Commerçans & aux Artiſtes.
Par une Société de gens de Lettres . In-
8° . Paris , 1763. Chez Vincent , Imprimeur-
Libraire , rue S. Severin .
,
Nous avons annoncé , l'année dernière
, la première partie du premier volume
de cet Ouvrage utile , contenant
les lettres A & B. Celle que nous annonçons
aujourd'hui , renferme la lettre
C.
LE GENTILHOMME CULTIVATEUR
, ou Corps complet d'Agriculture
, traduit de l'Anglois de M. Hall ,
& tiré des Auteurs qui ont le mieux
écrit fur cet Art. Par M. Dupuy d'Emportes
,
de l'Académie de Florence.
Tome 5. in-4°. Paris , 1763.. Chez
P. G. Simon , Imprimeur du Parlement,
AVRIL. 1763.
rue de la Harpe ; Durand , Libraire,
rue du Foin ; Bauche , Libraire , quai
des Auguftins ; & à Bordeaux , chez
Chapuis l'aîné.
din ,
HISTOIRE DE SALADIN , Sultan
d'Egypte & de Syrie ; avec une Introduction
, ou Hiftoire abrégée de la dynaftie
des Ayoubites fondée par Salades
notes critiques , hiftoriques ,
géographiques , & quelques piéces juftificatives.
Par M. Marin , de la Société
Royale des Sciences & Belles -Lettres
de Lorraine , de l'Académie de
Marſeille , & Cenfeur Royal.
Quis nefcit primam effe hiftoriæ legem , he
quid falfi dicere audeat , deinde ne quid
veri non audeat ?
Cic. de Orat. Lib . II,
Pont
2 volumes in- 12 . Paris , 1763. Chez
Grangé , Imprimeur- Libraire
Notre- Dame , près la Pompé , au Cabinet
de la Nouveauté ; Bauche , quai
des Auguftins ; & Dufour , quai de
Gêvres , à l'Ange Gardien ."
Le fuccès de la première Edition de
cet Ouvrage garantit celui de la feconde.
ESPRIT , Saillies & Singularités du
112 MERCURE DE FRANCE.
P. Caftel. In- 12 . Amfterdam , 1763. Et
fe trouve à Paris , chez Vincent , rue
S. Severin .
Nous rendrons compte avec plaifir
de cet Ouvrage rempli d'idées auffi fingulières
qu'amufantes.
MANDEMENT & Inftruction paſtorale
de Mgr l'Archevêque de Lyon ,
portant condamnation des trois parties
de l'hiftoire du Peuple de Dieu , compofée
par le F. Berruyer, de la Compagnie
de Jefus , des écrits imprimés
pour la défenſe de ladite hiftoire , & du
Commentaire latin du F. Hardouin , de
da même Compagnie , fur le Nouveau
Teftament. In- 12. Lyon , 1763. de
l'Imprimerie & chez Aimé de la Roche ,
Imprimeur de Mgr l'Archevêque & du
Clergé aux Halles de la Grenette ;
chez Claude Cizeron , Libraire , à la
defcente du pont de pierre , du côté de
S. Nizier. Et fe trouve à Paris , chez
Pankoucke , Libraire , rue & à côté de
la Comédie Françoife.
RECUEIL DE PIECES en Profe &
en Vers , lues dans les Affemblées publiques
de l'Académie Royale de la
Rochelle dédié à S. A. S. Mgr. leAVRIL.
1763. 113
Et
e
Prince de Conti , Protecteur de ladite
Académie . Tome 3. in- 8° . A La Rochel
le , 1763. Chez Jérôme Legier , Imprimeur
de l'Académie , au Canton des
Flamands ; & fe trouve à Paris , chez
Merigot Père , quai des Auguftins . Prix,
31. 10 f. broché , 4 1. 10 f. relié.
On trouve chez le même Libraire
l'Ordonnance de la Marine commentée
par M. Valier. In-4°. 2 vol . Prix ,
24 liv. relié.
LE LANGAGE DE LA RAISON ;
par l'Auteur de la jouillance de foimême.
Venitefilii , audite me ; timorem Domini
docebo vos.
Pf. 33. V. II .
Paris , 1763. Chez Nyon , Libraire ,
quai des Auguftins , à l'Occafion .
HISTOIRE Univerfelle , Sacrée &
Profane , compofée par ordre de Mefdames
de France. Tomes 15 & 16. in-
12. Paris , 1763. Chez Louis Cellot
Imprimeur - Libraire Grand'Salle du
Palais , à l'Ecu de France & rue Dauphine.
Ces deux nouveaux volumes ne font
•
114 MERCURE DE FRANCE.
que confirmer la réputation juftement
acquife de leur Auteur ( M. Hardion
de l'Académie Françoife ) dont l'Ouvrage
traduit en Italien fe trouve chez
le même Libraire .
VOYAGE Pittorefque des environs
de Paris , ou defcription des Maifons.
Royales , Châteaux , & autres lieux de
plaifance , fituées à quinze lieues aux
environs de cette Ville . Par M. D ***.
Nouvelle Edition , corrigée & augmentée.
In- 12. Paris , 1763. Chez Debure
Père , quai des Auguftins , à l'Image
S. Paul ; & Debure , fils aîné , même
quai , à la Bible d'or .
MELANGE de Maximes , de Réfléxions
& de Caractères. Par M. Durey
d'Harnoncourt , Licentié en Droit. On
y a joint une Traduction des Conclufioni
d'Amore de Scipion Maffei , avec
le Texte à côté. Nouv. Edition , revue
& corrigée par l'Auteur;in -8 °; Bruxelles,
1763 ; & fe vend à Paris , chez Valleyrefils
, Imprimeur-Libraire , rue de la
vieille Bouclerie , à l'Arbre de Jeffé.
L'Auteur dit , dans fa Préface , qu'il
s'eft propofé les deux grands modéles
qui font nos maîtres dans l'art de peinAVRIL.
1763. 115
dre les hommes , la Rochefoucault &
la Bruyere ; mais fans fe flatter de les
atteindre , & fans s'affujettir à leur manière
, c'est-à-dire à la précifion du premier
, & à la méthode de l'autre. On
trouvera ( dit - il ) ici , comme l'annonce
le titre , des maximes , des réfléxions
& des portraits ; mais ce ne font que
des découpures jettées fans ordre fur
le papier. On a cru que la diverfité qui
fait le prix de ces fortes d'Ouvrages
demandoit cette efpéce de négligence .
On peut comparer , ce me femble , les
écrits de ce caractère à ces bofquets
dont les arbres , plantés irréguliérement
par les feules mains de la Nature , donnent
à la vue un plaifir plus touchant ,
que ces jardins fomptueux , dont tous
les plans font alignés & tirés au cordeau
, & c.
Nous ne tarderons pas à rendre compte
de cet Ouvrage , qui fait honneur
à fon Auteur.
NOUVELLES Obfervations théoriques
& pratiques fur la Goutte , avec
le détail des plantes , &c , qui forment
le reméde fpécifique calmant la goutte ;
dédiées à M. le Marquis de Marigny
Commandeur des Ordres du Roi , Di116
MERCURE DE FRANCE.
recteur général de fes Bâtimens , &c.
Par M. Chavy de Mongerbet , Médecin
des Bâtimens du Roi. On a joint , à la
fin de ce Traité celui des hernies
avec le traitement de ces maladies &
de celles des relâchemens de matrice &
de fondement.
,
Hic non agitur de verbis , fed de rebus.
In-12. Paris , 1763. Chez Michel Lambert
, rue & à côté de la Comédie Françoife.
LA LOUISIADE , ou le Voyage de
la Terre-Sainte , Poëme héroïque . Par
M. Moline , Avocaten Parlement.
Dùmnumerat palmas , credidit eſſe ſenem. Mart.
in-8° . Paris , 1763. Chez Defaint , junior
, à la Bonne-foi.
CONTES MORAUX dans le goût de
ceux de M. Marmontel , tirés de divers
Auteurs , & publiés par Mlle Uncy ; tomes
III & IV , chez Vincent , rue S. Severin.
Nous rendrons compte à la fois de
ces deux nouveaux volumes, & des deux
qui les ont précédés.
ODE SUR LA PAIX , par M. Pioger,
Capitaine de Cavalerie. In -8 °, Paris
1763. Chez Cuiſſart , Libraire , Pont au
AVRIL. 1763. 117
1
1
1
Change , à la Harpe. Nous en rendrons
compte dans le Mercure prochain .
LE BUCHERON , ou les trois Souhaits
, Comédie en un Acte , mêlée d'ariettes
. Repréfentée pour la première
fois par les Comédiens Italiens ordinaires
du Roi , le Lundi 28 Février 1763 ,
in-8° . à Paris , chez Claude Hériffant,
Imprimeur-Libraire , rue Neuve Notre
- Dame , à la Croix d'or . Prix , 1 liv.
4 f. Mufique de M. Philidor. Voyez
L'Article des Spectacles,
NOUVEAUX Elémens de Dynamique
& de Méchanique , par M. Mathon
de la Cour , de l'Académie Royale
des Sciences & Belles - Lettres de
Lyon ; à Paris chez les Frères Periffe ;
& fe trouve à Paris , chez Rollin
rue S. Jacques , vol. in -8 ° de 130
pages avec figures. 2 liv. 10 f. broché,
Les Principes de la Méchanique & de
la Dynamique font abftraits difficiles
, même pour les Géométres ; les
plus habiles n'ont pas dédaigné de s'en
occuper de la manière , ce femble , la
plus élémentaire , & ils ne font pas
toujours d'accord fur les premières vérités
d'où il s'agit de partir.
118 MERCURE DE FRANCE.
L'ouvrage de M. Mathon eft traite
d'une manière nouvelle , & fa méthode
n'avoit point encore paru ; elle fe
réduit à l'équilibre ou à l'oppofition
qu'il y a dans les forces motrices ; jointe
à la réfiftance que l'Auteur fuppofe
dans la matière pour toute efpéce de
mouvement.
Les propriétés de l'équilibre font 1º.
l'égalité qu'il y a néceffairement entre
les fommes des forces oppofées, en quelque
fens que ce foit qu'on les décompofe.
2. L'égalité entre les fommes
des momens oppofés par rapport
à un point quelconque du plan dans
lequel font les directions des forces ,
ou par rapport à un axe quelconque
qu'on peut imaginer à volonté dans le
cas où les directions des forces ne feroient
pas toutes dans un même plan .
M. Mathon tire de ces deux propriétés
plufieurs équations algébriques qu'il
applique aux principaux problêmes de
la Dynamique ; ceux qui ont le plus de
rapport avec les grandes queftions qui
ont ététraitées par les Géométres; il s'agit
par exemple de trouver le mouvement
que recevra un fyftême de corps agité
par des forces quelconques ; de trouver
le mouvement que doivent prendre
L
AVRIL. 1763. 119
?
plufieurs corps frappés à la fois par
un autre ; la plupart des problêmes de
Dynamique viennent fe placer comme
de fimples corollaires des principes lumineux
que l'Auteur y établit tels
font les théories des centres d'ofcillations
des centres de rotations
des plans inclinés , des poulies , des
frottemens ; la charge que fupportent
ces points d'appui , ces léviers
& plufieurs autres queftions importantes
& délicates. Ce Traité quoique fort
court , ne laiffe pas de développer les
élémens de cette Science avec plus de
netteté qu'on ne l'a fait en même
temps qu'il s'éléve à des recherches
très-fçavantes ; on y voit l'efprit mathé
matique , c'eft-à-dire d'ordre, de fimplification
, de déduction , les nouveaux
théorêmes donnés par M. le Chevalier
d'Arcy , y font démontrés d'une ma
nière très-fimple. Et cet Ouvrage paroît
fort néceffaire à ceux qui voudroient
entreprendre de lire feuls ce
qu'ont écrit fur la Dynamique les Auteurs
illuftres qui s'en font occupés , tels
que MM. Bernoulli , Herman , Euler,
Clairaut , d'Alembert , &c .
,
CHARPENTIER , Libraire , quai des
120 MERCURE DE FRANCE
Auguftins , près le Pont S. Michel , à
S. Chryfoftome , a acheté de M. Prault,
petit-fils , les OEuvres de Nivelle de la
Chauffée , de l'Académie Françoiſe ,
nouvelle Edition , corrigée & augmentée
de plufieurs Piéces qui n'avoient
point encore paru . 1763.5 vol. in-12.
petit format. Cette Edition mérite à
toutes fortes d'égards d'être recherchée .
On la doit à un ami de l'Auteur,M . Sablier
, Affocié de l'Académie des Belles-
Lettres de Marfeille. Les OEuvres de
Deftouches , 10 vol . in- 12. petit format.
Les OEuvres de Théâtre de M. de Saint-
Foix , nouvelle Edition revue , corrigée
& augmentée de plufieurs Comédies
4 vol. in-12. 1762 . ,
AVIS AU PUBLIC,
SUR le Mémoire de M. DEPARCIEUX.
Nous avons dit dans notre dernier
Mercure, qu'on n'avoit tiré du Mémoire
de M. Deparcieux , fur le moyen
' d'amener la riviere d'Yvette à Paris ,
à la porte S. Michel , que le nombre
d'exemplaires qu'on vouloit donner ,
& cela étoit vrai ; mais on avoit eu
la précaution de ne pas rompre les
formes ; & voyant que bien des perfonnes
AVRIL. 1763.
121
fonnes le demandoient , on en a tiré
depuis quelques exemplaires qui fe
vendent chez M. Durand , Libraire ,
rue du Foin .
Quelques perfonnes,mais en petit nombre
, ont marqué de l'inquiétude fur le
goût de vafe ou de Marais , dont M.
Dep. parle dans fon Mémoire. Il a'oublié
de faire obferver que l'eau fur
laquelle ont été faites toutes les épreuves
, a été puifée dans le temps que les
feuilles des arbres achevoient de tomber
, encore toutes vertes & pleines de
fuc , qu'elles ne pouvoient manquer de
communiquer à l'eau , joint à ce qu'elle
doit néceffairement enlever des dépôts
qui font dans prèfque tout le cours de
cette rivière , qu'on ne cure jamais
ou que par parties , & de loin en loin
y ayant tels endroits que perfonne du
lieu n'a jamais vu curer ; goût qu'elle
ne prendra plus quand on fera obferver
le réglement pour le curage de la
rivière. Car il ne faut pas être grand
Phyficien pour fentir que l'eau ne peut
avoir ce goût en fortant de la terre &
après avoir été filtrée par un terrein qui
eft prèfque partout de fable vitrifiable
qu'elle lave depuis des Siétles ' ;
terrein de même nature que ceux des
I. Vol. F
>
122 MERCURE DE FRANCE.
hauts de S. Cloud , ville Davré , Ro
quencourt , Meudon , Vanvres Clamart
, Buc , & c. dont les eaux font
pourtant excellentes.
,
Pour ne laiffer aucun doute fur un
projet auffi important pour la Ville de
Paris , M. Dep. fe propofe de lever plus
expreffement toutes ces difficultés , quí
dans le fond ne peuvent guères faire
d'impreffion fur l'efprit des Magiſtrats
éclairés que cela regarde , qui s'en rapporteront
au jugement des perfonnes
capables d'examiner , qui affurent que
l'eau expofée à l'air libre , fans chaleur
& fans mouvement , a entièrement
perdu ce goût au bout de quelques
jours. On pourroit dire d'après cela ,
qu'importeroit-il qu'elle eût ce goût
en fortant de terre , puifqu'elle le perd ?
( fuppofition gratuite. ) Au furplus, c'eft
un goût qu'elle a de commun avec
l'eau de toutes les rivières plus ou
moins fort ; la Seine elle -même n'en
eft pas exempte quand elle eft baffe
en Automne ; on n'y fait pas attention
parce que perfonne n'en parle , &
cela parce que perfonne ne boit l'eau
de la Seine qu'après qu'elle a repofé
dans un réfervoir ou qu'elle a paffé par
une fontaine fablée ; il faudroit dans
AVRIL. 1763: 123
le's comparaifons mettre toujours toutes
chofes égales.
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Résumé : ANNONCES DE LIVRES.
En avril 1763, le Mercure de France publie plusieurs annonces de livres. Parmi eux, un 'DICTIONNAIRE DOMESTIQUE PORTATIF' traite de divers aspects de l'économie domestique et rurale, édité par une société de gens de lettres. Le 'GENTILHOMME CULTIVATEUR', traduit de l'anglais par M. Dupuy d'Emportes, est annoncé dans son cinquième tome. L''HISTOIRE DE SALADIN' par M. Marin, membre de plusieurs académies, est publiée en deux volumes. D'autres ouvrages mentionnés incluent 'ESPRIT, Saillies & Singularités' de P. Castel, un 'MANDEMENT & INSTRUCTION PASTORALE' de l'Archevêque de Lyon condamnant certains écrits, et un 'RECUEIL DE PIECES' de l'Académie Royale de la Rochelle. Le texte évoque également des publications sur la dynamique, la médecine, la poésie, et des recueils de maximes. Plusieurs de ces ouvrages sont disponibles chez divers libraires à Paris et dans d'autres villes. Par ailleurs, le texte aborde les propriétés de l'eau et sa perception gustative. Il observe que l'eau exposée à l'air libre, sans chaleur ni mouvement, perd son goût au bout de quelques jours. Cette observation remet en question l'importance du goût de l'eau lorsqu'elle sort de terre, car elle le perd rapidement. Le texte considère cette idée comme une supposition gratuite. Il note également que ce goût est partagé par l'eau de toutes les rivières, plus ou moins fortement. Par exemple, la Seine peut avoir ce goût en automne lorsqu'elle est basse, mais cela passe inaperçu car les gens boivent l'eau après qu'elle a reposé dans un réservoir ou passé par une fontaine filtrée. Le texte insiste sur l'importance de comparer des conditions égales pour évaluer ces caractéristiques.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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16
p. 130-133
LETTRE à M. DE LA PLACE, ou Réponse aux Observations sur l'Histoire de la Médecine.
Début :
VOUS ignoriez sans doute, Monsieur, que l'Essai Historique sur la Médecine [...]
Mots clefs :
Médecine, Faculté de médecine de Paris, Police, Édition
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LETTRE à M. DE LA PLACE, ou Réponse aux Observations sur l'Histoire de la Médecine.
LETTRE à M. DE LA PLACE , ou
Réponse aux Obfervations fur l'Hiftoire
de la Médecine.
V OUS ignoriez fans doute , Monfieur ,
que l'Effai Hiftorique fur la Médecine
en France , tant critiqué par un Anonyme
dans votre premier Volume du
Mercure d'Avril à l'article Médecine
eft l'ouvrage de M. Chomel , ancien
Doyen de la Faculté de Médecine de
Paris , Médecin Vétéran du Roi , & qui
depuis plus de trente ans jouit de la
réputation la plus diftinguée .
*
Mais fi l'indifférence de M. Chomel
pour cette critique peu mefurée l'em-
Fêche d'y répondre , ma qualité de novice
& de fon élève me donne le
zèle néceffaire pour le faire pour lui..
* La preuve que je l'ignorois en effet , fe trouve
dans l'Annonce même que j'ai faite de cet Ouvrage
, dans le Mercure du mois de Décembre
1762. Les Auteurs qui croyent pour un temps:
devoir garder l'anonyme , devroient du moins..
fe faire connoître aux Journaliſtes auxquels ils
envoyent leurs ouvrages ; ce feroit le moyen de
prévenir fouvent les critiques qui peuvent leur
déplaire,
AVRIL 1763. 131 '
94
Je ne reléverai pas ce qu'il y a d'offenfant,
ce ne font pas des raifons. M. Chomel
n'a attaqué perfonne & il ne s'eft élevé
que contre des abus pernicieux au bien
public , contre les Empiriques , les Moi- ..
nes , les Eccléfiaftiques qui font la Mé
decine les Moines défroqués . S'il av
défigné M. Tronchin , c'eft parce qu'il
lui croit des torts réels dans une Préface
qu'il a miſe à la tête d'une Édition qu'il
a donnée des avres de Baillon. Il n'y
a rien d'ailleurs contre fa perfonne .
Quant à ce qui regarde Saint Come , je
renvoye aux recherches de Pafquier ,
qui prouvent que c'étoit une Confrairie
& nullement un Collége. Au fujet de
Lanfranc , il fuffit de citer fes propres
termes & ceux de Guy de Chauliac par
lefquels on voit inconteftablement , ainfi
que parles Lettres de Philippe le Bel,
quel étoit alors l'état de la Chirurgie
en France . A l'égard de Jean Pitard ,
il n'y a que les Lettres de 1311 qui en
parlent & il étoit Chirurgien -Juré du
Châtelet , ce qui lui donnoit droit &
autorité de former une Communauté
dont il étoit le chef; ce qui non -feulement
ne fait rien au foi- difant Collége ,
mais prouve contre lui & démontre
que la police qu'on vouloit établir dans
F vj
132 MERCURE
DE FRANCE
.
les arts & métiers, étoit une police nouvelle
& légale fous la feule autorité du
Prévôt de Paris . Je ne vous parlèrai
point des mots Cyrurgicus & Phyficus
prendre
qu'on veut abfolument
fair
pour des adjectifs : ces prétentions font
un peu trop romanefques
. On trouve
dans tous les anciens titres Phyficus
Domini Regis pour défigner le Médecin
du Roi . Un reproche plus étonnant
encore , eft celui qu'on fait à
M. Chomel de n'avoir pas parlé de Fernel
, de Baillon , & de Riolan. Comment
pouvoit-il en parler ? Il en eft reſté
au règne de Saint Louis. Devoit - il
bouleverfer toute la Chronologie
pour
parler de ces Médecins ? Je ne fuis pas
moins furpris de voir appeller le Livre
de la Metrie une invective raifonnée.
Ignore-t- on , ou a-t-on oublié que
cette fatyre indécente a été brûlée par
la main du Bourreau ? J'en refterai là ,
Monfieur , & c'en eft affez pour répondre
à la premiére partie de la critique
qui fe trouve dans le premier Mercure
de ce mois. Si la difpute s'étoit annoncée
purement littéraire , peut- être M. Chomel,
auroit-il répondu par la même voie ,
qui , fans doute , ne lui auroit pas été
refufée. Une nouvelle édition détaillera
AVRIL. 1763. 133
tous ces faits , qui ne font qu'énoncés
dans l'Effai Hiftorique.
J'ai l'honneur d'être , & c.
PHILIPPE , Médecin de la Faculté de Paris.
Réponse aux Obfervations fur l'Hiftoire
de la Médecine.
V OUS ignoriez fans doute , Monfieur ,
que l'Effai Hiftorique fur la Médecine
en France , tant critiqué par un Anonyme
dans votre premier Volume du
Mercure d'Avril à l'article Médecine
eft l'ouvrage de M. Chomel , ancien
Doyen de la Faculté de Médecine de
Paris , Médecin Vétéran du Roi , & qui
depuis plus de trente ans jouit de la
réputation la plus diftinguée .
*
Mais fi l'indifférence de M. Chomel
pour cette critique peu mefurée l'em-
Fêche d'y répondre , ma qualité de novice
& de fon élève me donne le
zèle néceffaire pour le faire pour lui..
* La preuve que je l'ignorois en effet , fe trouve
dans l'Annonce même que j'ai faite de cet Ouvrage
, dans le Mercure du mois de Décembre
1762. Les Auteurs qui croyent pour un temps:
devoir garder l'anonyme , devroient du moins..
fe faire connoître aux Journaliſtes auxquels ils
envoyent leurs ouvrages ; ce feroit le moyen de
prévenir fouvent les critiques qui peuvent leur
déplaire,
AVRIL 1763. 131 '
94
Je ne reléverai pas ce qu'il y a d'offenfant,
ce ne font pas des raifons. M. Chomel
n'a attaqué perfonne & il ne s'eft élevé
que contre des abus pernicieux au bien
public , contre les Empiriques , les Moi- ..
nes , les Eccléfiaftiques qui font la Mé
decine les Moines défroqués . S'il av
défigné M. Tronchin , c'eft parce qu'il
lui croit des torts réels dans une Préface
qu'il a miſe à la tête d'une Édition qu'il
a donnée des avres de Baillon. Il n'y
a rien d'ailleurs contre fa perfonne .
Quant à ce qui regarde Saint Come , je
renvoye aux recherches de Pafquier ,
qui prouvent que c'étoit une Confrairie
& nullement un Collége. Au fujet de
Lanfranc , il fuffit de citer fes propres
termes & ceux de Guy de Chauliac par
lefquels on voit inconteftablement , ainfi
que parles Lettres de Philippe le Bel,
quel étoit alors l'état de la Chirurgie
en France . A l'égard de Jean Pitard ,
il n'y a que les Lettres de 1311 qui en
parlent & il étoit Chirurgien -Juré du
Châtelet , ce qui lui donnoit droit &
autorité de former une Communauté
dont il étoit le chef; ce qui non -feulement
ne fait rien au foi- difant Collége ,
mais prouve contre lui & démontre
que la police qu'on vouloit établir dans
F vj
132 MERCURE
DE FRANCE
.
les arts & métiers, étoit une police nouvelle
& légale fous la feule autorité du
Prévôt de Paris . Je ne vous parlèrai
point des mots Cyrurgicus & Phyficus
prendre
qu'on veut abfolument
fair
pour des adjectifs : ces prétentions font
un peu trop romanefques
. On trouve
dans tous les anciens titres Phyficus
Domini Regis pour défigner le Médecin
du Roi . Un reproche plus étonnant
encore , eft celui qu'on fait à
M. Chomel de n'avoir pas parlé de Fernel
, de Baillon , & de Riolan. Comment
pouvoit-il en parler ? Il en eft reſté
au règne de Saint Louis. Devoit - il
bouleverfer toute la Chronologie
pour
parler de ces Médecins ? Je ne fuis pas
moins furpris de voir appeller le Livre
de la Metrie une invective raifonnée.
Ignore-t- on , ou a-t-on oublié que
cette fatyre indécente a été brûlée par
la main du Bourreau ? J'en refterai là ,
Monfieur , & c'en eft affez pour répondre
à la premiére partie de la critique
qui fe trouve dans le premier Mercure
de ce mois. Si la difpute s'étoit annoncée
purement littéraire , peut- être M. Chomel,
auroit-il répondu par la même voie ,
qui , fans doute , ne lui auroit pas été
refufée. Une nouvelle édition détaillera
AVRIL. 1763. 133
tous ces faits , qui ne font qu'énoncés
dans l'Effai Hiftorique.
J'ai l'honneur d'être , & c.
PHILIPPE , Médecin de la Faculté de Paris.
Fermer
Résumé : LETTRE à M. DE LA PLACE, ou Réponse aux Observations sur l'Histoire de la Médecine.
La lettre adressée à M. de La Place répond aux critiques anonymes publiées dans le Mercure d'avril concernant l'ouvrage historique sur la médecine en France de M. Chomel, ancien doyen de la Faculté de Médecine de Paris. Philippe, élève de M. Chomel, explique que ce dernier n'a pas répondu par indifférence. Philippe souligne que M. Chomel n'a attaqué personne mais a critiqué des abus publics, notamment les empiriques, les moines et les ecclésiastiques pratiquant la médecine. Il défend également les choix éditoriaux de M. Chomel concernant les périodes historiques couvertes dans son ouvrage. Philippe mentionne que les critiques sur l'absence de certains médecins comme Fernel, Baillon et Riolan sont infondées, car l'ouvrage se concentre sur la période du règne de Saint Louis. Il conclut en affirmant que M. Chomel pourrait répondre plus en détail dans une nouvelle édition de son ouvrage.
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