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1
p. 69-93
LETTRE à l'Auteur du Mercure Sur les ÉNIGMES & les LOGOGRYPHES,
Début :
Vous ne sçaviez probablement pas Monsieur, que la premiere Enigme du [...]
Mots clefs :
Mot, Lettres, Indiquer, Corps, Combinaisons, Transpositions, Lecteur, Musique, Divisions, Énigmes, Logogriphes
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texteReconnaissance textuelle : LETTRE à l'Auteur du Mercure Sur les ÉNIGMES & les LOGOGRYPHES,
réputées les mem→
bres de ce corps : comme dans cet ancien
Logogryphe Latin , dont le mot
eft mufcatum ; & où par la diffection
du mot , on trouve mus
muftum.
mufca &
Sume caput mus ) , curram : ventrem ( ca ) conjunge
, volabo. ( mufca )
Addepedes ( tum ) , comedes , ( muſcatum ) ;
& fine ventre ( ca ) , bibes. ( muftum ).
Le premier Logogryphe François qui
ait paru dans les Mercures , fe trouve à
la fin du 2 volume de Décembre 1727 .
Il est bien fait , & le Mercure du mois
de Février 1728 , pag. 310 , lui donne
pour auteur le Marquis de la Guefnerie
en Anjou. Cependant au mois de Juillet
fuivant, M. le Clouftier d'Andely p. 1612.
prétendit que les deux premiers qui
avoient paru dans le Mercure , & qu'il
ne cite ni n'indique , font de lui.
Mais il s'en faut bien que ces premiers
Logogryphes , introduits dans les MerAVRIL.
1763. 83'
cures de France il y a environ 35 ans ,
foient les plus anciens dans notre Langue.
J'en connois un du célébre Dufrefni
qui doit avoir au moins 50 ou 60
ans. Je ne fçais s'il fut imprimé en fon
temps dans le Mercure galant : encore
moins s'il eft le doyen des Logogryphes
François ; mais au befoin , il pourroit
leur fervir de modéle. Le voici . Le
mot eft Orange.
Sans ufer de pouvoir magique ,
Mon corps entier en France ( Orange ) a deux
tiers en Afrique. ( Oran ) .
Ma tête ( Or ) n'a jamais rien entrepris en vain ;
Sans elle , en moi tout eft divin . ( Ange )
Je fuis affez propre au ruftique , ( Orge )
Quand on me veut ôter le coeur ( An )
Qu'a vu plus d'une fois renaître le Lecteur,
Mon nom bouleverfé , dangereux voisinage ,
Au Gafcon imprudent peut caufer le naufrage.
( Garone. )
D'après ce Logogryphe & quelques
autres qui ont été goûtés , on en peut
établir les régles. La plupart de celles
de l'énigme lui font communes avec le
Logogryphe , mais le Logogryphe en
a de particulières que voici.
Préfenter d'abord une énigme fort
D vj
84 MERCURE DE FRANCE.
courte fur le mot entier du Logogryphe.
Je dis fort courte , parce qu'elle ne doit
fervir que d'introduction aux énigmes
qui doivent fuivre , fur les divifions ou
combinaiſons du même mot.
On pourroit objecter que l'a uteur
du Logogryphe précédent ne s'eft pas
affujetti à cette régle ; & que fon début
, Mon corps entier en France , n'eſt
pas une énigme ; puifqu'on peut dire
également de toutes les villes & de tous
les lieux du Royaume Mon corps entier
en France , comme il le dit de la
ville d'Orange : mais l'auteur y a fuppléé
avantageufement en ajoutant que
ce corps entier en France a deux tiers
en Afrique : ce qui ne peut plus convenir
qu'au mot Orange , & fait deux
énigmes en un ſeul vers .
Če ne feroit pas abfolument un défaut
, que la petite énigme préparatoire
du Logogryphe fur le mot entier convînt
à deux mots différens ; puifque les
énigmes fuivantes ferviroient à reconnoître
lequel eft le véritable. Il eſt cependant
mieux que l'énigme du début
ne puiffe pas recevoir deux différentes
explications.
Après l'énigme fur le mot entier
viennent les énigmes particulières fur
AVRIL 1763. 85
il
les démembremens & les tranfpofitions
de ce mot. Voici en quoi confifte leur
mérite ; 1º. dans la clarté de l'indication
des fyllabes ou lettres qui par leurs divifions
& combinaifonsforment de nouveaux
mots & donnent lieu aux nouvelles
énigmes. Rien n'eft plus clair
que cette indication dans le Logogryphe
que nous venons de citer. Ma
tete n'a jamais rien entrepris en vain
défigne bien la pre miere fyllabe . Sans
elle en moi tout eft divin : otez Or ,
refte Ange. Les autres mots font pareillement
indiqués fans équivoque :
comme Orge en retranchant la fyllabe
du milieu An , qui fait le coeur du
mot. & c. 2°. Dans la jufteffe de ces
énigmes fubalternes , qui ne doivent
être ni trop claires ni trop bbfcures :
j'ajoute , ni trop longues pour ne pas.
fatiguer l'attention du lecteur. Si une
énigme en forme doit être courte , à
plus forte raifon la briéveté convientelle
aux énigmes dont l'affemblage compofe
le Logogryphe . Elles ont ici toutes
les conditions requife's . 3 ° . Dans le nombre
des énigmes que le mot entier renferme
dans fes divifions. Il eft clair que c'eft
un mérite de plus pour un Logogryphe
, le reſte étant égal , de contenir
86 MERCURE DE FRANCE .
un plus grand nombre d'énigmes.
Il y en a fix dans celui d'Orange ,
quoique le mot n'ait que fix lettres .
L'Auteur auroit pu en tirer un plus grand
nombre d'énigmes , puifqu'il a négligé
les mots Orage , Rage , Age , Gare ,
Argo , &c. Il a fans doute craint
de devenir trop long ou trop confus.
4°. Enfin dans l'art de referrer le
tout dans le moins d'espace poffible , en
évitant les inutilités & les longueurs .
Ici l'auteur a renfermé fes fix énigmes
en neuf vers.
Les mots les plus favorables aux Logogryphes
font ceux dans lefquels on
trouve un plus grand nombre de mots
par de fimples divifions , lefquelles font
beaucoup plus faciles à indiquer que les
tranfpofitions de lettres . Tel eft le mot
Courage , dont les fimples divifons ou
retranchemens feront trouver Cou, rage;
Cour , age; Courge , Cage , Orage. &c.
Ainfi les mots les plus longs, quoiqu'ils
fourniffent d'ordinaire un plus grand
nombre de combinaiſons , font les moins
avantageux pour un Logogryphe. Imagineroit-
on que pour en faire un , on
eût choifi un mot tel que Métamorphofe ,
d'où l'on n'en peut guères tirer d'autre
qu'en fe donnant la torture , & où pour
AVRIL. 1763.
87
e
indiquer le mot , phare , par exemple ,
il faut avertir le Lecteur de raffembler
la 8 , la 9 , la 4 , la 7 & la 2º lettre
& qu'alors il trouvera ce qni fait
lefalu des navigateurs , c'eft ce qu'on
exprimera dans le vers fuivant ou dans
quelque autre auffi harmonieux :
Huit , neuf, quatre , fept , deux : je guide le
Nocher.
C'est au choix heureux de mots de
cette espéce qu'on a l'obligation d'avoir
vû longtemps les Mercures remplis de
Logogryphes dans ce ftyle.
On s'eft enfin laffé de ce langage
barbare , & plutôt que d'indiquer les
tranfpofitions de lettres par leur numé
ro , on a pris le parti de ne les point
indiquer du tout , & de faire dire au
mot entier du Logogryphe ; vous trouverez
en moi un adverbe , une Saiſon ,
un Elément , un Saint , un Pape , un
Empereur , un fleuve , une note de mufique
, &c. fans défigner l'ordre des lettres
qui forment ces mots , ce qui eft
auffi vague & auffi confus , que l'autre
expédient étoit uniforme & faftidieux.
Si les mots trop longs font rarement
propres pour un Logogryphe , les mots
les plus courts offrent quelquefois dans
88 MERCURE DE FRANCE.
un très -petit nombre de lettres un affez
grand nombre de combinaiſons , ce
qui leur donne une forte de grace , parce
qu'on ne s'attend pas à cette fécondité.
Par exemple on vous annonce un
mot de trois lettres , dans lequel on trouve
neuf ou dix mots différens , fur lef
quels on fera neuf ou dix petites énigmes
par diverfes combinaiſons bien indiquées
en devinant le mot ail,vous ferez
furpris d'y trouver lia , ali , lai , ai,
ia , al , la , note de mufique , la , article,
là , adverbe , il article ; & li meſure itinéraire
de la Chine.
Il y a des mots tellement compofés,
qu'en retranchant fucceffivement une
deux , trois , quatre lettres , il refte toujours
un mot entier & enfin une lettre ,
lefquels peuvent fournir matière à autant
d'énigmes,& faire de tout un joli Logogryphe.
Par exemple, canon , par le retranchement
fucceffif d'une lettre , devient
anon , non , on , & la lettre n. Silex
, mot latin , eft dans le même cas ;
on y trouve ilex , lex ex & x , fans
compter file & lis. Dans Avoie , nom
d'une Sainte que porte une rue de Paris
, en fuivant la même méthode , vous
trouverez voye , vie , ie , & l'e muet. Ce
mor a cela de particulier encore , que
> >
AVRIL. 1763. 89
les cinq lettres qui le compofent, font
a , i , o , u. Ces deux derniers Logogryphes
ont été faits & donnés au Mercure
il y a quelques années.
Le mot latin adamas fournit un
exemple encore plus fingulier & peutêtre
unique. En le rognant lettre à lettre
( qu'on me permette cette expreffion )
par le commencement , il deviendra
damas , amas , mas , as & s ; & en lė
mutilant à rebours , adama , adam , ada,
( Princeffe connue dans l'hiftoire ) ad
& a ; mais cela feroit un mêlange bizarre
de mots François , Latins & Efpagnols
qu'il faudroit diftinguer , ce qui
feroit difficile & de plus cauferoit des
longueurs & de l'embrouillement.
Un mot qui a plufieurs anagrames,
peut fournir un Logogryphe par de fim
ples tranfpofitions fans retranchement.
Je connois un Logogryphe dans ce cas
dont le mot eft nacre. On y trouve par
fimple tranfpofition de lettres , crane ,
carne , écran , Nerac , Rance , ( carrière
de marbre ) & ancre. 1
Depuis quelque temps , le défaut ordinaire
des Logogryphes du Mercure
eft de n'être Logogryphes que de nom ;
puiſqu'on y dit au Lecteur préciſement
tout ce qu'il faut pour lui faire trouver
90 MERCURE DE FRANCE.
le mot fans avoir rien à deviner , ce
qui provient de ce qu'on péche contre
la feconde des quatres régles que j'ai
données plus haut & qu'au lieu de faire
des énigmes fur les parties féparées du
mot total , on exprime ces parties par
des fynonymes équivalens à leur nom .
Je n'en chercherai point la preuve plus
loin que dans le Mercure de Janvier
où fe trouve l'énigme du Fiacre. Le
mot du fecond Logogryphe eft Soif:
l'énigme fur ce mot par laquelle on
commence le Logogryphe, eft affez bien
faite , mais trop longue , puifque la
préface d'un ouvrage n'en doit pas
faire prés de la moitié. Si la lecture
de cette énigme préliminaire n'a pas
fuffi pour me faire deviner le mot
Soif, le refte va me l'indiquer fi
clairement, qu'il ne me fera pas poffible
de m'y méprendre. Je pourfuis ma lecture
& je vois que l'on m'annonce que
je trouverai dans le mot que je cherche
, 1 ° . l'objet des foins d'Argus. Eftce
là une énigme ? C'eft comine fi l'on
me difoit,vous trouverez Io ; j'écris donc
Io : voilà déja deux lettres . 2° . Certaine
note de Mufique ; rien ne m'indique encore
laquelle c'eft des fept notes ; je
laiffe donc fon nom en blanc , & je conAVRIL
1763. or
,
inue . 3 ° . Un arbriffeau des plus touf
fus , ce pourroit être if ou bien hour.
Je fufpends mon jugement. Je lis juf
qu'au bout , & le dernier vers m'apprend
que le mot entier n'a que quatre
lettres. Or j'en fçais déja deux , i & o :
je reprens où j'en étois , & je vois 4 ° .
qu'il faut trouver dans le mot entier une
vertu théologale. Laquelle des trois ?
Ce ne peut être que foi , puifque le
mot entier n'a que quatre lettres , &
que i & o que j'ai déja font du nombre .
J'écris donc foi. Je conclus auffitôt que
l'arbriffeau dont j'étois en doute ne
peut être qu'if, puifqu'il fe trouve dans
le mot foi. Il ne manque denc plus
qu'une lettre. 5. Ce dont un chien quand
il peut fe régale. Autant vaudroit dire
un os. Or dans le mot os je trouve la
lettre o que j'ai déja , & de plus la lettres
; celle -ci eft donc la quatriéme qui
me manquoit.J'écris donc os.5º.Un terme
enfin de dédain , de mépris. On ne peut
exprimer plus clairement le mot fi, que
je trouve en effet dans les mots que j'ai
déja. Les quatre lettres du mot font
donc i , o , f & f. J'y cherche la note
de mufique que j'ai laiffée en fouffrance
; & je vois que ce ne peut être que
la note fi. Il ne reste plus qu'à faire un
92 MERCURE
DE FRANCE.
mot avec les quatre lettres trouvées ¿
o,f, s. Quatre lettres ne peuvent s'ar- .
ranger que de vingt- quatre façons différentes
, dont la moitié dans le cas préfent
ne pourroit fe prononcer. Dès les
premiers effais de combinaifons , je
m'apperçois que ces quatre lettres i ,
o, f, s , ne peuvent faire que les mots
fois & foif. Ce dernier mot explique
très-bien l'énigme du début : le mot
du Logogryphe eft donc foif.Toutes ces
opérations fe font beaucoup plus promptement
qu'elles ne peuvent fe décrire ;
enforte qu'à la feconde lecture
avoir rien deviné , je reconnois évidemment
que le mot cherché eft foif, &
que tout ce qu'on m'a dit avec apparence
de mystère , fe réduit à cette propofition
, Lecteur , faites un mot françois
de ces quatre lettres , i , o , f , s ;
or je demande fi c'eft- là un Logogryphe.
J'en dirois prèfque autant de l'autre qui
fuit , dont le mot eft mode , ainfi que'
de la plupart de ceux que je vois dans
les Mercures depuis quelques années.
fans
Il est vrai que fouvent le mot a
plus de quatre lettres, & que quoiqu'elles
me foient toutes indiquées auffi clairement
que fi l'on me les eût nommées ,
il feroit long & pénible d'en compofer
AVRIL. 1763. 93
#
an feul mot.Je me contente alors d'avoir
toutes les lettres du mot, & j'abandonne
fans regret une recherche purement ennuyeuſe
, qui n'éxige que la patience de
former 120 arrangemens différens , file
mot a cinq lettres ; 720, s'il en a fix ; ſept
fois 720 ou 5047 , s'il y a fept lettres
& c,ce qui n'eft plus que l'ouvrage d'un
manoeuvre. Il n'y a que l'utilité ou l'im-
-portance de l'objet , cu une raiſon d'interêt
, qui pût faire furmonter un tra
vail auffi rebutant.
J'ai l'honneur d'être , & c.
bres de ce corps : comme dans cet ancien
Logogryphe Latin , dont le mot
eft mufcatum ; & où par la diffection
du mot , on trouve mus
muftum.
mufca &
Sume caput mus ) , curram : ventrem ( ca ) conjunge
, volabo. ( mufca )
Addepedes ( tum ) , comedes , ( muſcatum ) ;
& fine ventre ( ca ) , bibes. ( muftum ).
Le premier Logogryphe François qui
ait paru dans les Mercures , fe trouve à
la fin du 2 volume de Décembre 1727 .
Il est bien fait , & le Mercure du mois
de Février 1728 , pag. 310 , lui donne
pour auteur le Marquis de la Guefnerie
en Anjou. Cependant au mois de Juillet
fuivant, M. le Clouftier d'Andely p. 1612.
prétendit que les deux premiers qui
avoient paru dans le Mercure , & qu'il
ne cite ni n'indique , font de lui.
Mais il s'en faut bien que ces premiers
Logogryphes , introduits dans les MerAVRIL.
1763. 83'
cures de France il y a environ 35 ans ,
foient les plus anciens dans notre Langue.
J'en connois un du célébre Dufrefni
qui doit avoir au moins 50 ou 60
ans. Je ne fçais s'il fut imprimé en fon
temps dans le Mercure galant : encore
moins s'il eft le doyen des Logogryphes
François ; mais au befoin , il pourroit
leur fervir de modéle. Le voici . Le
mot eft Orange.
Sans ufer de pouvoir magique ,
Mon corps entier en France ( Orange ) a deux
tiers en Afrique. ( Oran ) .
Ma tête ( Or ) n'a jamais rien entrepris en vain ;
Sans elle , en moi tout eft divin . ( Ange )
Je fuis affez propre au ruftique , ( Orge )
Quand on me veut ôter le coeur ( An )
Qu'a vu plus d'une fois renaître le Lecteur,
Mon nom bouleverfé , dangereux voisinage ,
Au Gafcon imprudent peut caufer le naufrage.
( Garone. )
D'après ce Logogryphe & quelques
autres qui ont été goûtés , on en peut
établir les régles. La plupart de celles
de l'énigme lui font communes avec le
Logogryphe , mais le Logogryphe en
a de particulières que voici.
Préfenter d'abord une énigme fort
D vj
84 MERCURE DE FRANCE.
courte fur le mot entier du Logogryphe.
Je dis fort courte , parce qu'elle ne doit
fervir que d'introduction aux énigmes
qui doivent fuivre , fur les divifions ou
combinaiſons du même mot.
On pourroit objecter que l'a uteur
du Logogryphe précédent ne s'eft pas
affujetti à cette régle ; & que fon début
, Mon corps entier en France , n'eſt
pas une énigme ; puifqu'on peut dire
également de toutes les villes & de tous
les lieux du Royaume Mon corps entier
en France , comme il le dit de la
ville d'Orange : mais l'auteur y a fuppléé
avantageufement en ajoutant que
ce corps entier en France a deux tiers
en Afrique : ce qui ne peut plus convenir
qu'au mot Orange , & fait deux
énigmes en un ſeul vers .
Če ne feroit pas abfolument un défaut
, que la petite énigme préparatoire
du Logogryphe fur le mot entier convînt
à deux mots différens ; puifque les
énigmes fuivantes ferviroient à reconnoître
lequel eft le véritable. Il eſt cependant
mieux que l'énigme du début
ne puiffe pas recevoir deux différentes
explications.
Après l'énigme fur le mot entier
viennent les énigmes particulières fur
AVRIL 1763. 85
il
les démembremens & les tranfpofitions
de ce mot. Voici en quoi confifte leur
mérite ; 1º. dans la clarté de l'indication
des fyllabes ou lettres qui par leurs divifions
& combinaifonsforment de nouveaux
mots & donnent lieu aux nouvelles
énigmes. Rien n'eft plus clair
que cette indication dans le Logogryphe
que nous venons de citer. Ma
tete n'a jamais rien entrepris en vain
défigne bien la pre miere fyllabe . Sans
elle en moi tout eft divin : otez Or ,
refte Ange. Les autres mots font pareillement
indiqués fans équivoque :
comme Orge en retranchant la fyllabe
du milieu An , qui fait le coeur du
mot. & c. 2°. Dans la jufteffe de ces
énigmes fubalternes , qui ne doivent
être ni trop claires ni trop bbfcures :
j'ajoute , ni trop longues pour ne pas.
fatiguer l'attention du lecteur. Si une
énigme en forme doit être courte , à
plus forte raifon la briéveté convientelle
aux énigmes dont l'affemblage compofe
le Logogryphe . Elles ont ici toutes
les conditions requife's . 3 ° . Dans le nombre
des énigmes que le mot entier renferme
dans fes divifions. Il eft clair que c'eft
un mérite de plus pour un Logogryphe
, le reſte étant égal , de contenir
86 MERCURE DE FRANCE .
un plus grand nombre d'énigmes.
Il y en a fix dans celui d'Orange ,
quoique le mot n'ait que fix lettres .
L'Auteur auroit pu en tirer un plus grand
nombre d'énigmes , puifqu'il a négligé
les mots Orage , Rage , Age , Gare ,
Argo , &c. Il a fans doute craint
de devenir trop long ou trop confus.
4°. Enfin dans l'art de referrer le
tout dans le moins d'espace poffible , en
évitant les inutilités & les longueurs .
Ici l'auteur a renfermé fes fix énigmes
en neuf vers.
Les mots les plus favorables aux Logogryphes
font ceux dans lefquels on
trouve un plus grand nombre de mots
par de fimples divifions , lefquelles font
beaucoup plus faciles à indiquer que les
tranfpofitions de lettres . Tel eft le mot
Courage , dont les fimples divifons ou
retranchemens feront trouver Cou, rage;
Cour , age; Courge , Cage , Orage. &c.
Ainfi les mots les plus longs, quoiqu'ils
fourniffent d'ordinaire un plus grand
nombre de combinaiſons , font les moins
avantageux pour un Logogryphe. Imagineroit-
on que pour en faire un , on
eût choifi un mot tel que Métamorphofe ,
d'où l'on n'en peut guères tirer d'autre
qu'en fe donnant la torture , & où pour
AVRIL. 1763.
87
e
indiquer le mot , phare , par exemple ,
il faut avertir le Lecteur de raffembler
la 8 , la 9 , la 4 , la 7 & la 2º lettre
& qu'alors il trouvera ce qni fait
lefalu des navigateurs , c'eft ce qu'on
exprimera dans le vers fuivant ou dans
quelque autre auffi harmonieux :
Huit , neuf, quatre , fept , deux : je guide le
Nocher.
C'est au choix heureux de mots de
cette espéce qu'on a l'obligation d'avoir
vû longtemps les Mercures remplis de
Logogryphes dans ce ftyle.
On s'eft enfin laffé de ce langage
barbare , & plutôt que d'indiquer les
tranfpofitions de lettres par leur numé
ro , on a pris le parti de ne les point
indiquer du tout , & de faire dire au
mot entier du Logogryphe ; vous trouverez
en moi un adverbe , une Saiſon ,
un Elément , un Saint , un Pape , un
Empereur , un fleuve , une note de mufique
, &c. fans défigner l'ordre des lettres
qui forment ces mots , ce qui eft
auffi vague & auffi confus , que l'autre
expédient étoit uniforme & faftidieux.
Si les mots trop longs font rarement
propres pour un Logogryphe , les mots
les plus courts offrent quelquefois dans
88 MERCURE DE FRANCE.
un très -petit nombre de lettres un affez
grand nombre de combinaiſons , ce
qui leur donne une forte de grace , parce
qu'on ne s'attend pas à cette fécondité.
Par exemple on vous annonce un
mot de trois lettres , dans lequel on trouve
neuf ou dix mots différens , fur lef
quels on fera neuf ou dix petites énigmes
par diverfes combinaiſons bien indiquées
en devinant le mot ail,vous ferez
furpris d'y trouver lia , ali , lai , ai,
ia , al , la , note de mufique , la , article,
là , adverbe , il article ; & li meſure itinéraire
de la Chine.
Il y a des mots tellement compofés,
qu'en retranchant fucceffivement une
deux , trois , quatre lettres , il refte toujours
un mot entier & enfin une lettre ,
lefquels peuvent fournir matière à autant
d'énigmes,& faire de tout un joli Logogryphe.
Par exemple, canon , par le retranchement
fucceffif d'une lettre , devient
anon , non , on , & la lettre n. Silex
, mot latin , eft dans le même cas ;
on y trouve ilex , lex ex & x , fans
compter file & lis. Dans Avoie , nom
d'une Sainte que porte une rue de Paris
, en fuivant la même méthode , vous
trouverez voye , vie , ie , & l'e muet. Ce
mor a cela de particulier encore , que
> >
AVRIL. 1763. 89
les cinq lettres qui le compofent, font
a , i , o , u. Ces deux derniers Logogryphes
ont été faits & donnés au Mercure
il y a quelques années.
Le mot latin adamas fournit un
exemple encore plus fingulier & peutêtre
unique. En le rognant lettre à lettre
( qu'on me permette cette expreffion )
par le commencement , il deviendra
damas , amas , mas , as & s ; & en lė
mutilant à rebours , adama , adam , ada,
( Princeffe connue dans l'hiftoire ) ad
& a ; mais cela feroit un mêlange bizarre
de mots François , Latins & Efpagnols
qu'il faudroit diftinguer , ce qui
feroit difficile & de plus cauferoit des
longueurs & de l'embrouillement.
Un mot qui a plufieurs anagrames,
peut fournir un Logogryphe par de fim
ples tranfpofitions fans retranchement.
Je connois un Logogryphe dans ce cas
dont le mot eft nacre. On y trouve par
fimple tranfpofition de lettres , crane ,
carne , écran , Nerac , Rance , ( carrière
de marbre ) & ancre. 1
Depuis quelque temps , le défaut ordinaire
des Logogryphes du Mercure
eft de n'être Logogryphes que de nom ;
puiſqu'on y dit au Lecteur préciſement
tout ce qu'il faut pour lui faire trouver
90 MERCURE DE FRANCE.
le mot fans avoir rien à deviner , ce
qui provient de ce qu'on péche contre
la feconde des quatres régles que j'ai
données plus haut & qu'au lieu de faire
des énigmes fur les parties féparées du
mot total , on exprime ces parties par
des fynonymes équivalens à leur nom .
Je n'en chercherai point la preuve plus
loin que dans le Mercure de Janvier
où fe trouve l'énigme du Fiacre. Le
mot du fecond Logogryphe eft Soif:
l'énigme fur ce mot par laquelle on
commence le Logogryphe, eft affez bien
faite , mais trop longue , puifque la
préface d'un ouvrage n'en doit pas
faire prés de la moitié. Si la lecture
de cette énigme préliminaire n'a pas
fuffi pour me faire deviner le mot
Soif, le refte va me l'indiquer fi
clairement, qu'il ne me fera pas poffible
de m'y méprendre. Je pourfuis ma lecture
& je vois que l'on m'annonce que
je trouverai dans le mot que je cherche
, 1 ° . l'objet des foins d'Argus. Eftce
là une énigme ? C'eft comine fi l'on
me difoit,vous trouverez Io ; j'écris donc
Io : voilà déja deux lettres . 2° . Certaine
note de Mufique ; rien ne m'indique encore
laquelle c'eft des fept notes ; je
laiffe donc fon nom en blanc , & je conAVRIL
1763. or
,
inue . 3 ° . Un arbriffeau des plus touf
fus , ce pourroit être if ou bien hour.
Je fufpends mon jugement. Je lis juf
qu'au bout , & le dernier vers m'apprend
que le mot entier n'a que quatre
lettres. Or j'en fçais déja deux , i & o :
je reprens où j'en étois , & je vois 4 ° .
qu'il faut trouver dans le mot entier une
vertu théologale. Laquelle des trois ?
Ce ne peut être que foi , puifque le
mot entier n'a que quatre lettres , &
que i & o que j'ai déja font du nombre .
J'écris donc foi. Je conclus auffitôt que
l'arbriffeau dont j'étois en doute ne
peut être qu'if, puifqu'il fe trouve dans
le mot foi. Il ne manque denc plus
qu'une lettre. 5. Ce dont un chien quand
il peut fe régale. Autant vaudroit dire
un os. Or dans le mot os je trouve la
lettre o que j'ai déja , & de plus la lettres
; celle -ci eft donc la quatriéme qui
me manquoit.J'écris donc os.5º.Un terme
enfin de dédain , de mépris. On ne peut
exprimer plus clairement le mot fi, que
je trouve en effet dans les mots que j'ai
déja. Les quatre lettres du mot font
donc i , o , f & f. J'y cherche la note
de mufique que j'ai laiffée en fouffrance
; & je vois que ce ne peut être que
la note fi. Il ne reste plus qu'à faire un
92 MERCURE
DE FRANCE.
mot avec les quatre lettres trouvées ¿
o,f, s. Quatre lettres ne peuvent s'ar- .
ranger que de vingt- quatre façons différentes
, dont la moitié dans le cas préfent
ne pourroit fe prononcer. Dès les
premiers effais de combinaifons , je
m'apperçois que ces quatre lettres i ,
o, f, s , ne peuvent faire que les mots
fois & foif. Ce dernier mot explique
très-bien l'énigme du début : le mot
du Logogryphe eft donc foif.Toutes ces
opérations fe font beaucoup plus promptement
qu'elles ne peuvent fe décrire ;
enforte qu'à la feconde lecture
avoir rien deviné , je reconnois évidemment
que le mot cherché eft foif, &
que tout ce qu'on m'a dit avec apparence
de mystère , fe réduit à cette propofition
, Lecteur , faites un mot françois
de ces quatre lettres , i , o , f , s ;
or je demande fi c'eft- là un Logogryphe.
J'en dirois prèfque autant de l'autre qui
fuit , dont le mot eft mode , ainfi que'
de la plupart de ceux que je vois dans
les Mercures depuis quelques années.
fans
Il est vrai que fouvent le mot a
plus de quatre lettres, & que quoiqu'elles
me foient toutes indiquées auffi clairement
que fi l'on me les eût nommées ,
il feroit long & pénible d'en compofer
AVRIL. 1763. 93
#
an feul mot.Je me contente alors d'avoir
toutes les lettres du mot, & j'abandonne
fans regret une recherche purement ennuyeuſe
, qui n'éxige que la patience de
former 120 arrangemens différens , file
mot a cinq lettres ; 720, s'il en a fix ; ſept
fois 720 ou 5047 , s'il y a fept lettres
& c,ce qui n'eft plus que l'ouvrage d'un
manoeuvre. Il n'y a que l'utilité ou l'im-
-portance de l'objet , cu une raiſon d'interêt
, qui pût faire furmonter un tra
vail auffi rebutant.
J'ai l'honneur d'être , & c.
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Résumé : LETTRE à l'Auteur du Mercure Sur les ÉNIGMES & les LOGOGRYPHES,
Le texte traite des logogryphes, des énigmes basées sur la manipulation des mots. Il commence par mentionner un ancien logogryphe latin et le premier logogryphe français publié dans les Mercures en décembre 1727, attribué au Marquis de la Guésnerie. Cependant, le Clouftier d'Andely a revendiqué la paternité des premiers logogryphes parus dans le Mercure. Le texte présente ensuite un logogryphe du célèbre Dufresny, daté d'au moins 50 à 60 ans avant la publication, utilisant le mot 'Orange'. Il explique les règles des logogryphes, soulignant l'importance d'une énigme introductive courte et claire, suivie d'énigmes sur les divisions et combinaisons du mot. Le texte critique les logogryphes récents du Mercure, les jugeant trop explicites et manquant de mystère. Il conclut en mentionnant des exemples de mots favorables aux logogryphes et des erreurs courantes dans leur composition.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2
p. 93-96
LETTRE au même sur l'Etablissement d'un Bureau de Consultations pour les PAUVRES.
Début :
ON. trouve, Monsieur, dans le Mercure de Fevrier 1763. l'extrait d'une [...]
Mots clefs :
Consultations , Pauvres, Assemblée
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LETTRE au même sur l'Etablissement d'un Bureau de Consultations pour les PAUVRES.
LETTRE au même fur l'Etabliſſement
d'un Bureau de Confultations pour
les PAUVRES.
ON
>
N. trouve , Monfieur , dans le Mercure
de Fevrier 1763. l'extrait d'une
Lettre de M. Marin Cenfeur Royal
qui contient un projet auquel on ne
peut donner trop d'éloges. Il s'agit de
I'Etabliffement d'un Bureau de Con-
-fultations pour les Pauvres . En attendant
que le plan propofé par l'Auteur
puiffe recevoir fon entiere exécution
, le bien public & la juftice due
à l'ordre des Avocats du Parlement de
་
94 MERCURE DE FRANCE.
Paris , femblent éxiger que l'on faff
mention des Confultations de charité,
qui fe donnent tout les Mercredis , dans
leur Bibliothéque , fituée première Cour
de l'Archevêché. L'affemblée eft compofée
de fix ou huit' Avocats , qui font
invités de s'y trouver par une Lettre
de M. le Premier Avocat Général .
Ces Meffieurs écoutent tout ce que les
Pauvres viennent leur expofer ; ils éxaminent
les piéces qui leur font préfentées
; & lorfque les queftions ne font
pas d'une trop longue difcuffion , ils
délivrent fur le champ une confultation
fignée de tous les Affiftans. Si l'affaire
éxige un ample éxamen , on diftribue
les piéces à quelqu'un de la compagnie,
qui fe charge d'en faire le rapport dans
une autre Affemblée.
Vous voyez par-là , Monfieur , qu'il
ne s'agiroit que d'étendre les reffources
de l'Etabliffement déja formé , pour
remplir les vues de M. Marin. Les Confultans
, les livres , le lieu d'aſſemblée
fubfiftent ainfi tous les nouveaux fecours
que des Citoyens généreux voudroient
fournir , pourroient être employés
à la pourfuite des droits reconnus
légitimes,des malheureux qui ne feroient
pas en état d'en avancer les frais.
:
Qu'il me foit permis d'ajouter ici une
AVRIL 1763 . 95
bfervation qui intéreffe également le
-repos des familles , & dont l'objet pourroit
être du reffort de cette Affemblée
refpectable. Ne feroit-il pas poffible de
mettre un frein à la paffion de ces Plaideurs
entêtés qui, malgré l'évidence d'une
mauvaife caufe , ont la funefte manie
de fufciter des procès injuftes avec
d'autant plus de hardieffe , qu'ils n'ont
rien à perdre ? De là il arrive fouvent
qu'un Père de famille , très-malaifé luimême
, fe trouve forcé d'avancer pour
fa défenfe , des fommes qui feront à
jamais perdues pour lui , attendu l'infolvabilité
de fon Adverfaire . Les Etrangers
& les Dévolutaires font obligés en
pareil cas de donner une caution pour
la fureté du recouvrement des frais
que l'on appelle Cautio judicatum folvi.
On pourroit en étendre l'obligation
aux Plaideurs dont je parle , & rendre
le Bureau des Confultations Juge des
cas où cette précaution feroit néceffaire.
S'il eft trifte de ne pouvoir pas obtenir
la reftitution d'un bien far lequel on a
des droits , faute d'être en état d'avancer
quelques argent pour les faire valoir
, il n'eft pas moins fâcheux de perdre
une partie de fa fortune par la né
ceffité de repouffer les atteintes d'un
.
96 MERCURE DE FRANCE.
aggreffeur injufte , fur lequel il n'y
rien à recouvrer.
J'ai l'honneur d'être & c.
Ce 26 Février 1763.
d'un Bureau de Confultations pour
les PAUVRES.
ON
>
N. trouve , Monfieur , dans le Mercure
de Fevrier 1763. l'extrait d'une
Lettre de M. Marin Cenfeur Royal
qui contient un projet auquel on ne
peut donner trop d'éloges. Il s'agit de
I'Etabliffement d'un Bureau de Con-
-fultations pour les Pauvres . En attendant
que le plan propofé par l'Auteur
puiffe recevoir fon entiere exécution
, le bien public & la juftice due
à l'ordre des Avocats du Parlement de
་
94 MERCURE DE FRANCE.
Paris , femblent éxiger que l'on faff
mention des Confultations de charité,
qui fe donnent tout les Mercredis , dans
leur Bibliothéque , fituée première Cour
de l'Archevêché. L'affemblée eft compofée
de fix ou huit' Avocats , qui font
invités de s'y trouver par une Lettre
de M. le Premier Avocat Général .
Ces Meffieurs écoutent tout ce que les
Pauvres viennent leur expofer ; ils éxaminent
les piéces qui leur font préfentées
; & lorfque les queftions ne font
pas d'une trop longue difcuffion , ils
délivrent fur le champ une confultation
fignée de tous les Affiftans. Si l'affaire
éxige un ample éxamen , on diftribue
les piéces à quelqu'un de la compagnie,
qui fe charge d'en faire le rapport dans
une autre Affemblée.
Vous voyez par-là , Monfieur , qu'il
ne s'agiroit que d'étendre les reffources
de l'Etabliffement déja formé , pour
remplir les vues de M. Marin. Les Confultans
, les livres , le lieu d'aſſemblée
fubfiftent ainfi tous les nouveaux fecours
que des Citoyens généreux voudroient
fournir , pourroient être employés
à la pourfuite des droits reconnus
légitimes,des malheureux qui ne feroient
pas en état d'en avancer les frais.
:
Qu'il me foit permis d'ajouter ici une
AVRIL 1763 . 95
bfervation qui intéreffe également le
-repos des familles , & dont l'objet pourroit
être du reffort de cette Affemblée
refpectable. Ne feroit-il pas poffible de
mettre un frein à la paffion de ces Plaideurs
entêtés qui, malgré l'évidence d'une
mauvaife caufe , ont la funefte manie
de fufciter des procès injuftes avec
d'autant plus de hardieffe , qu'ils n'ont
rien à perdre ? De là il arrive fouvent
qu'un Père de famille , très-malaifé luimême
, fe trouve forcé d'avancer pour
fa défenfe , des fommes qui feront à
jamais perdues pour lui , attendu l'infolvabilité
de fon Adverfaire . Les Etrangers
& les Dévolutaires font obligés en
pareil cas de donner une caution pour
la fureté du recouvrement des frais
que l'on appelle Cautio judicatum folvi.
On pourroit en étendre l'obligation
aux Plaideurs dont je parle , & rendre
le Bureau des Confultations Juge des
cas où cette précaution feroit néceffaire.
S'il eft trifte de ne pouvoir pas obtenir
la reftitution d'un bien far lequel on a
des droits , faute d'être en état d'avancer
quelques argent pour les faire valoir
, il n'eft pas moins fâcheux de perdre
une partie de fa fortune par la né
ceffité de repouffer les atteintes d'un
.
96 MERCURE DE FRANCE.
aggreffeur injufte , fur lequel il n'y
rien à recouvrer.
J'ai l'honneur d'être & c.
Ce 26 Février 1763.
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Résumé : LETTRE au même sur l'Etablissement d'un Bureau de Consultations pour les PAUVRES.
La lettre traite de la création d'un Bureau de Consultations pour les Pauvres, un projet annoncé dans le Mercure de février 1763 par M. Marin. Ce projet offre des consultations juridiques gratuites aux personnes démunies. Actuellement, des consultations de charité se tiennent chaque mercredi à la bibliothèque du Parlement de Paris, avec la participation de six à huit avocats invités par le Premier Avocat Général. Ces avocats écoutent les problèmes des pauvres, examinent les pièces présentées et délivrent des consultations signées par tous les assistants. Si une affaire nécessite un examen approfondi, les pièces sont distribuées à un membre de la compagnie pour un rapport ultérieur. L'auteur propose d'étendre cet établissement pour répondre pleinement aux vues de M. Marin. Il suggère également de mettre un frein aux plaideurs entêtés qui suscitent des procès injustes en les obligeant à fournir une caution pour le recouvrement des frais, similaire à la Cautio judicatum solvi exigée des étrangers et des dévolutaires. Cela protégerait les familles contre les pertes financières dues à des procès inutiles.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3
p. 96-97
LETTRE à l'Auteur du MERCURE, sur une INSCRIPTION.
Début :
PERMETTEZ-MOI de m'adresser à vous, Monsieur, pour demander des [...]
Mots clefs :
Inscription, Maison, Démolition, Sculptures
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LETTRE à l'Auteur du MERCURE, sur une INSCRIPTION.
LETTRE à l'Auteur du MERCURE ,
fur une INSCRIPTION.
PERMETTEZ-MOI de m'adreſſer à
vous , Monfieur , pour demander des
éclairciffemens fur l'Infcription fuivante
, aux perfonnes qui font verfées dans
la connoiffance des Antiquités & des
Monumens de Paris.
On a reconſtruit depuis un an ou deux
la façade d'une maifon fituée rue S. Martin
, vis-à- vis l'Eglife de S. Julien des
Ménétriers, Avant la démolition , la porte
d'entrée de cette maifon , quoique
de moyenne grandeur , étoit ornée de
fculptures ; & au milieu des figures &
des ornemens , il y avoit au-deffus de
la porte un marbre noir fur lequel
étoient infcrits en lettres d'or ces deux
vers de Juvénal :
Summum crede nefas animam præferre pudori,
Et propter vitam vivendi perdere caufas.
3
II
AVRIL. 1763. *
97
Il s'agiroit de fçavoir quel peut avoir
été le fujet & le motif de cette Infcription
intéreffante , dont il me femble
utile de conferver le fouvenir,
J'ai l'honneur d'être , & c.
Mars 1763.
fur une INSCRIPTION.
PERMETTEZ-MOI de m'adreſſer à
vous , Monfieur , pour demander des
éclairciffemens fur l'Infcription fuivante
, aux perfonnes qui font verfées dans
la connoiffance des Antiquités & des
Monumens de Paris.
On a reconſtruit depuis un an ou deux
la façade d'une maifon fituée rue S. Martin
, vis-à- vis l'Eglife de S. Julien des
Ménétriers, Avant la démolition , la porte
d'entrée de cette maifon , quoique
de moyenne grandeur , étoit ornée de
fculptures ; & au milieu des figures &
des ornemens , il y avoit au-deffus de
la porte un marbre noir fur lequel
étoient infcrits en lettres d'or ces deux
vers de Juvénal :
Summum crede nefas animam præferre pudori,
Et propter vitam vivendi perdere caufas.
3
II
AVRIL. 1763. *
97
Il s'agiroit de fçavoir quel peut avoir
été le fujet & le motif de cette Infcription
intéreffante , dont il me femble
utile de conferver le fouvenir,
J'ai l'honneur d'être , & c.
Mars 1763.
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Résumé : LETTRE à l'Auteur du MERCURE, sur une INSCRIPTION.
En mars 1763, une lettre demande des éclaircissements sur une inscription découverte lors de la reconstruction d'une maison rue Saint-Martin. Cette inscription, sur un marbre noir, portait deux vers de Juvénal au-dessus de la porte sculptée. L'auteur souhaite connaître le sujet et le motif de cette inscription.
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4
p. 97-99
HISTOIRE POÉTIQUE tirée des Poëtes François ; par M. l'ABBE B... à Paris chez Nyon, Libraire, quai des Augustins, près le Pont Saint Michel, à l'Occasion ; 1763 ; un volume petit in-12. Avec Approbation & Privilége du Roi.
Début :
L'AUTEUR de ce petit ouvrage, aussi agréable que nécessaire pour l'intelligence [...]
Mots clefs :
Fable, Mythologie, Parnasse, Style
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : HISTOIRE POÉTIQUE tirée des Poëtes François ; par M. l'ABBE B... à Paris chez Nyon, Libraire, quai des Augustins, près le Pont Saint Michel, à l'Occasion ; 1763 ; un volume petit in-12. Avec Approbation & Privilége du Roi.
HISTOIRE POÉTIQUE
tirée des
Poëtes François ; par M. l'ABBE
B... à Paris chez Nyon , Libraire ,
quai des Auguftins , près le Pont
Saint Michel, à l'Occafion ; 1763 ;
un volume petit in- 12. Avec Approbation
& Privilége du Roi.
L'AUTEUR de ce petit ouvrage , auffi
agréable que néceffaire pour l'intelligence
de la Fable , ne s'eft pas borné
à une fimple expofition de la Mythologie.
Il la met , pour ainfi dire ,
en action ; tout femble fe produire &
agir fous les yeux du Lecteur ; & ,
pour entrer dans quelque détail , on
croit être le temoin des Scènes tragiques
qui affligerent la Ville de Thèbes ;
I. Vol. E
98 MERCURE DE FRANCE.
>
on croit fe trouver en perfonne au
fiége de Troye ; ce morceau furtout
réunit à la fois , l'intérêt , la force &
la précifion . MM . Corneille , Racine ,
Rouffeau , de la Motte Crébillon
Fontenelle , de Voltaire , Greffet , &c ,
ont fourni les traits de ce tableau. Ce
font ces mêmes Poëtes avec Malherbe
Quinaut , la Foffe , Voiture , Moliere,
Boileau , Campiftron , Danchet , la
Grange , & tout ce que nous avons
eu de plus diftingué fur notre Parnaffe ,
qui ont été la fource où l'Auteur a
puifé la partie agréable de cette hiftoire
doublement poëtique , puifqu'elle
offre tous les traits de la Fable fous
les charmes de la Poëfie . Cette idée
nous a paru très - heureuſe & nous
ofons dire que l'Auteur l'a parfaitement
exécutée. C'eft au Public d'af
furer le fuccès d'un Ouvrage dont l'utilité
ne doit point tarder à fe faire fentir.
Outre les morceaux en Vers dont
nous venons de parler , chaque trait de
la Mythologie eft expliqué en Profe par
l'Auteur , de manière à faire mieux fentir
les morceaux en Vers qui lui fuccédent
, & forment avec cette profe
un tout agréable & piquant . Le ftyle en
eft clair , précis , naturel & foutenu
›
BIBLIO
LYO
THEQUE
99
en-
AVRIL. 1763 .
d'un ton d'intérêt , propre à fixer
tion des jeunes Lecteurs auxquels ce Livre
eft deſtiné. Tout y eft épuré avec
un foin porté jufqu'au fcrupule , & qui
auroit pu nuire à l'Ouvrage ,
attention n'eût pas dû emporter néceffairement
la préférence .
tirée des
Poëtes François ; par M. l'ABBE
B... à Paris chez Nyon , Libraire ,
quai des Auguftins , près le Pont
Saint Michel, à l'Occafion ; 1763 ;
un volume petit in- 12. Avec Approbation
& Privilége du Roi.
L'AUTEUR de ce petit ouvrage , auffi
agréable que néceffaire pour l'intelligence
de la Fable , ne s'eft pas borné
à une fimple expofition de la Mythologie.
Il la met , pour ainfi dire ,
en action ; tout femble fe produire &
agir fous les yeux du Lecteur ; & ,
pour entrer dans quelque détail , on
croit être le temoin des Scènes tragiques
qui affligerent la Ville de Thèbes ;
I. Vol. E
98 MERCURE DE FRANCE.
>
on croit fe trouver en perfonne au
fiége de Troye ; ce morceau furtout
réunit à la fois , l'intérêt , la force &
la précifion . MM . Corneille , Racine ,
Rouffeau , de la Motte Crébillon
Fontenelle , de Voltaire , Greffet , &c ,
ont fourni les traits de ce tableau. Ce
font ces mêmes Poëtes avec Malherbe
Quinaut , la Foffe , Voiture , Moliere,
Boileau , Campiftron , Danchet , la
Grange , & tout ce que nous avons
eu de plus diftingué fur notre Parnaffe ,
qui ont été la fource où l'Auteur a
puifé la partie agréable de cette hiftoire
doublement poëtique , puifqu'elle
offre tous les traits de la Fable fous
les charmes de la Poëfie . Cette idée
nous a paru très - heureuſe & nous
ofons dire que l'Auteur l'a parfaitement
exécutée. C'eft au Public d'af
furer le fuccès d'un Ouvrage dont l'utilité
ne doit point tarder à fe faire fentir.
Outre les morceaux en Vers dont
nous venons de parler , chaque trait de
la Mythologie eft expliqué en Profe par
l'Auteur , de manière à faire mieux fentir
les morceaux en Vers qui lui fuccédent
, & forment avec cette profe
un tout agréable & piquant . Le ftyle en
eft clair , précis , naturel & foutenu
›
BIBLIO
LYO
THEQUE
99
en-
AVRIL. 1763 .
d'un ton d'intérêt , propre à fixer
tion des jeunes Lecteurs auxquels ce Livre
eft deſtiné. Tout y eft épuré avec
un foin porté jufqu'au fcrupule , & qui
auroit pu nuire à l'Ouvrage ,
attention n'eût pas dû emporter néceffairement
la préférence .
Fermer
Résumé : HISTOIRE POÉTIQUE tirée des Poëtes François ; par M. l'ABBE B... à Paris chez Nyon, Libraire, quai des Augustins, près le Pont Saint Michel, à l'Occasion ; 1763 ; un volume petit in-12. Avec Approbation & Privilége du Roi.
L'ouvrage 'Histoire poétique tirée des Poëtes François' a été publié à Paris en 1763 par l'Abbé B. chez Nyon, Libraire. Ce livre, approuvé et privilégié par le Roi, est un petit volume in-12. L'auteur ne se limite pas à une simple exposition de la Mythologie ; il la met en action, permettant au lecteur de visualiser des scènes tragiques comme celles de Thèbes ou du siège de Troye. L'ouvrage intègre des traits des grands poètes français tels que Corneille, Racine, Rousseau, La Motte, Crébillon, Fontenelle, Voltaire, et d'autres. Il combine les éléments de la fable avec les charmes de la poésie, offrant ainsi une histoire doublement poétique. Chaque trait de la Mythologie est expliqué en prose par l'auteur, enrichissant la compréhension des morceaux en vers. Le style est clair, précis, naturel et soutenu, adapté pour captiver les jeunes lecteurs. L'ouvrage est épuré avec un soin extrême, évitant tout élément qui pourrait nuire à son utilité et à son succès.
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Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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5
p. 99-103
DE LA SANTÉ, Ouvrage utile à tout le monde ; par M. l'Abbé JAQUİN ; chez Durand, Libraire, rue du Foin ; seconde édition ; 1763. 1 vol . in- 12.
Début :
NOUS ne fimes qu'annoncer la premiere édition de cet Ouvrage utile [...]
Mots clefs :
Santé, Maladie, Tempéraments, Climats, Saisons, Tabac
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DE LA SANTÉ, Ouvrage utile à tout le monde ; par M. l'Abbé JAQUİN ; chez Durand, Libraire, rue du Foin ; seconde édition ; 1763. 1 vol . in- 12.
DE LA SANTÉ , Ouvrage utile à tout
le monde ; par M. l'Abbé JAQUİN ;
chez Durand, Libraire , rue du Foin ;
feconde édition ; 1763. 1 vol . in- 12.
NOUS ous ne fimes qu'annoncer la premiere
édition de cet Ouvrage utile
dont nous promîmes un extrait plus
étendu. Aujourd'hui qu'on vient d'en
publier une édition nouvelle , nous faififfons
cette occafion de le rappeller à
nos Lecteurs , tous intéreffés à le connoître.
Il n'eft pas queftion ici de recouvrer
fa fanté lorfqu'on a eu le malheur
de la perdre , mais de la conferver
, lorfqu'on a l'avantage d'en jouir.
Ce n'est guères que dans les horreurs
de la maladie , que l'on connoît le bonheur
de fe bien porter. Que de regrets
alors fur les excès qui ont empoifon-
E ij
100 MERCURE DE FRANCE.
né les douceurs de nos jours ! C'eft dans
cet Ouvrage que l'on apprendra à les
prévenir. L'Auteur ne préfcrit pas également
à tout le monde les mêmes préceptes
; & avant que de donner fes règles
de fanté , il éxamine les nuances différentes
qui diftinguent chaque individu.
La différence des tempéramens eft
donc d'abord un des points effentiels
fur lefquels il porte fes regards ; il préfcrit
, pour chaque tempérament , les règles
les plus convenables au but qu'il
fe propofe.
,
De l'éxamen des tempéramens, il s'attache
à celui de l'air , des vents des
climats , des faifons & au choix d'une
habitation , toutes chofes néceffaires à
la fanté , & dont il eft , par conféquent ,
très- utile de bien connoître la nature
& les propriétés. De- là l'Auteur paffe aux
alimens dont il fait connoître les diverfes
qualités , & leur influence fur les différens
tempéramens. Ce Chapitre offre
des détails très - inftructifs , & dont on
la fanté les plus grands peut tirer pour
avantages. Le fommeil , l'éxercice du
corps , les éxcrétions & fécrétions font
la matière des trois Chapitres fuivans.
Nous n'en citerons que quelques traits
concernant le tabac. Cette plante n'eft
AVRIL. 1763.
ION
>>
regardée par la plupart de ceux qui en
» font ufage , que comme un pafletemps
agréable & indifférent pour la
» fanté ; mais ils fe trompent. Une pou-
» dre qui irrite & ébranle le 'cerveau ,
» peut- elle paffer pour indifférente ?
" Que le tabac , avec tous fes défagré-
» mens , fa malproprété & fes dangers ,
» fe foit introduit chez le François , cet
» efclave avide de la mode , c'eft ce que
» j'imagine affez facilement. Mais qu'il
ait pu fe perpétuer depuis plus d'un
» fiécle , & parvenir au point de faveur
» où nous le voyons chez ce Peuple
» fi inconftant , c'est ce que je ne con-
» çois pas. Préfenté par l'avidité du
» commerçant , adopté par la mode , for-
» tifié par quelques effets que la bétoine
» auroit opérés , foutenu par la politi-
» que , vanté par le Financier , devenu
» enfin un amufement pour la pareffe
» & une reffource pour la converfation ,
» il eft actuellement au rang de ces be-
» foins de fantaifie , dont on fe prive-
» roit plus difficilement que de réels .
» Mais comment quitter le tabac , dit- on ,
quand on en a une fois pris l'habitude
? n'eft- ce pas s'expoſer à beaucoup
» d'inconvéniens ? il eft un moyen bien
» für pour en ceffer l'ufage fans en être
E iij
102 MERCURE DE FRANCE.
» incommodé ; c'eft de le ceffer peu-à-
» peu.... Quand on veut le quitter , il
» eft bon de commencer dans l'été
» temps où les humeurs fe diffipent facilement
par la tranfpiration infenfible .
" Que les parens capables d'apprécier
» ces réfléxions , apportent toute leur
» attention , pour empêcher leurs enfans
» de contracter une habitude au moins
» inutile , ſouvent dangereufe,& toujours
» onéreufe par le prix du tabac , pour le
» Peuple qui en fume & qui en prend
en poudre .
On voit par cette citation le ton agréable
qui régne dans cet Ouvrage , & la
manière d'écrire de M. l'Abbé Jaquin ,
qui ne peut manquer de lui concilier le
fuffrage de fes Lecteurs , lors même qu'il
combat leurs habitudes & leurs goûts.
Les quatre derniers Chapitres de ce
Volume traitent de la propreté des différens
féxes , âges & états , des caufes
morales qui influent fur la fanté , telles
que les paffions & les affections de l'ame ;
& enfin des dangers auxquels on s'expofe
quand on fait des remédes fans
néceffité. On voit que l'Auteur s'eft
éxactement renfermé dans fon objet ; &
les régles qu'il donne font établies fur
les principes les plus fimples de la PhyAVRIL.
1763. 103
fique , fur les obfervations les plus conftatées
, & fur les expériences les plus
invariables. Il a faifi fcrupuleufement
les plus petits détails ; dans une matière
auffi intéreffante , ils ne peuvent
être regardés comme minucieux. Enfin
on s'apperçoit que le bien public à
été fon unique objet ; & c'eft l'avoir
rempli , que d'offrir des préceptes do
fanté convenables à tous les Lecteurs.
le monde ; par M. l'Abbé JAQUİN ;
chez Durand, Libraire , rue du Foin ;
feconde édition ; 1763. 1 vol . in- 12.
NOUS ous ne fimes qu'annoncer la premiere
édition de cet Ouvrage utile
dont nous promîmes un extrait plus
étendu. Aujourd'hui qu'on vient d'en
publier une édition nouvelle , nous faififfons
cette occafion de le rappeller à
nos Lecteurs , tous intéreffés à le connoître.
Il n'eft pas queftion ici de recouvrer
fa fanté lorfqu'on a eu le malheur
de la perdre , mais de la conferver
, lorfqu'on a l'avantage d'en jouir.
Ce n'est guères que dans les horreurs
de la maladie , que l'on connoît le bonheur
de fe bien porter. Que de regrets
alors fur les excès qui ont empoifon-
E ij
100 MERCURE DE FRANCE.
né les douceurs de nos jours ! C'eft dans
cet Ouvrage que l'on apprendra à les
prévenir. L'Auteur ne préfcrit pas également
à tout le monde les mêmes préceptes
; & avant que de donner fes règles
de fanté , il éxamine les nuances différentes
qui diftinguent chaque individu.
La différence des tempéramens eft
donc d'abord un des points effentiels
fur lefquels il porte fes regards ; il préfcrit
, pour chaque tempérament , les règles
les plus convenables au but qu'il
fe propofe.
,
De l'éxamen des tempéramens, il s'attache
à celui de l'air , des vents des
climats , des faifons & au choix d'une
habitation , toutes chofes néceffaires à
la fanté , & dont il eft , par conféquent ,
très- utile de bien connoître la nature
& les propriétés. De- là l'Auteur paffe aux
alimens dont il fait connoître les diverfes
qualités , & leur influence fur les différens
tempéramens. Ce Chapitre offre
des détails très - inftructifs , & dont on
la fanté les plus grands peut tirer pour
avantages. Le fommeil , l'éxercice du
corps , les éxcrétions & fécrétions font
la matière des trois Chapitres fuivans.
Nous n'en citerons que quelques traits
concernant le tabac. Cette plante n'eft
AVRIL. 1763.
ION
>>
regardée par la plupart de ceux qui en
» font ufage , que comme un pafletemps
agréable & indifférent pour la
» fanté ; mais ils fe trompent. Une pou-
» dre qui irrite & ébranle le 'cerveau ,
» peut- elle paffer pour indifférente ?
" Que le tabac , avec tous fes défagré-
» mens , fa malproprété & fes dangers ,
» fe foit introduit chez le François , cet
» efclave avide de la mode , c'eft ce que
» j'imagine affez facilement. Mais qu'il
ait pu fe perpétuer depuis plus d'un
» fiécle , & parvenir au point de faveur
» où nous le voyons chez ce Peuple
» fi inconftant , c'est ce que je ne con-
» çois pas. Préfenté par l'avidité du
» commerçant , adopté par la mode , for-
» tifié par quelques effets que la bétoine
» auroit opérés , foutenu par la politi-
» que , vanté par le Financier , devenu
» enfin un amufement pour la pareffe
» & une reffource pour la converfation ,
» il eft actuellement au rang de ces be-
» foins de fantaifie , dont on fe prive-
» roit plus difficilement que de réels .
» Mais comment quitter le tabac , dit- on ,
quand on en a une fois pris l'habitude
? n'eft- ce pas s'expoſer à beaucoup
» d'inconvéniens ? il eft un moyen bien
» für pour en ceffer l'ufage fans en être
E iij
102 MERCURE DE FRANCE.
» incommodé ; c'eft de le ceffer peu-à-
» peu.... Quand on veut le quitter , il
» eft bon de commencer dans l'été
» temps où les humeurs fe diffipent facilement
par la tranfpiration infenfible .
" Que les parens capables d'apprécier
» ces réfléxions , apportent toute leur
» attention , pour empêcher leurs enfans
» de contracter une habitude au moins
» inutile , ſouvent dangereufe,& toujours
» onéreufe par le prix du tabac , pour le
» Peuple qui en fume & qui en prend
en poudre .
On voit par cette citation le ton agréable
qui régne dans cet Ouvrage , & la
manière d'écrire de M. l'Abbé Jaquin ,
qui ne peut manquer de lui concilier le
fuffrage de fes Lecteurs , lors même qu'il
combat leurs habitudes & leurs goûts.
Les quatre derniers Chapitres de ce
Volume traitent de la propreté des différens
féxes , âges & états , des caufes
morales qui influent fur la fanté , telles
que les paffions & les affections de l'ame ;
& enfin des dangers auxquels on s'expofe
quand on fait des remédes fans
néceffité. On voit que l'Auteur s'eft
éxactement renfermé dans fon objet ; &
les régles qu'il donne font établies fur
les principes les plus fimples de la PhyAVRIL.
1763. 103
fique , fur les obfervations les plus conftatées
, & fur les expériences les plus
invariables. Il a faifi fcrupuleufement
les plus petits détails ; dans une matière
auffi intéreffante , ils ne peuvent
être regardés comme minucieux. Enfin
on s'apperçoit que le bien public à
été fon unique objet ; & c'eft l'avoir
rempli , que d'offrir des préceptes do
fanté convenables à tous les Lecteurs.
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Résumé : DE LA SANTÉ, Ouvrage utile à tout le monde ; par M. l'Abbé JAQUİN ; chez Durand, Libraire, rue du Foin ; seconde édition ; 1763. 1 vol . in- 12.
L'ouvrage 'De la Santé' de l'Abbé Jaquin, publié en 1763, se concentre sur la prévention des maladies plutôt que sur leur traitement. L'auteur met en avant l'importance de prévenir les excès qui peuvent nuire à la santé. Il adapte ses recommandations aux particularités individuelles, en tenant compte des tempéraments, de l'environnement, des climats, des habitations et des aliments. Le texte explore également les effets du sommeil, de l'exercice, des excrétions et sécrétions, et critique sévèrement l'usage du tabac, le qualifiant de dangereux et coûteux. Les derniers chapitres abordent la propreté en fonction des sexes, des âges et des états de vie, ainsi que les passions et affections de l'âme. L'Abbé Jaquin dénonce également les dangers des remèdes inutiles. Pour établir ses règles de santé, l'auteur s'appuie sur des principes simples de la physique, des observations constantes et des expériences invariables, dans le but de promouvoir le bien public.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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6
p. 103-105
TRAITÉ ABRÉGÉ de Physique à l'usage des Colleges ; par M. de SAINTIGNON, Procureur général des Chanoines réguliers de la Congrégation de notre Sauveur, de la Société Royale des Sciences & des Arts de Metz, &c. A Paris, chez Durand, Libraire, rue du Foin, au Griffon ; 1763, avec Approbation & Privilége du Roi. Six volumes in-12.
Début :
QUOIQUE nous ayons déja d'excellens Ouvrages sur la Physique, nous [...]
Mots clefs :
Physique, Inventeur, Abbé, Académicien, Jeunesse
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texteReconnaissance textuelle : TRAITÉ ABRÉGÉ de Physique à l'usage des Colleges ; par M. de SAINTIGNON, Procureur général des Chanoines réguliers de la Congrégation de notre Sauveur, de la Société Royale des Sciences & des Arts de Metz, &c. A Paris, chez Durand, Libraire, rue du Foin, au Griffon ; 1763, avec Approbation & Privilége du Roi. Six volumes in-12.
TRAITÉ ABRÉGÉ de Phyſique à l'ufage
des Colleges ; par M. de SAINTIGNON
, Procureur général des
Chanoines réguliers de la Congrégation
de notre Sauveur , de la Société
Royale des Sciences & des Arts de
Metz , &c. A Paris , chez Durand,
Libraire , rue du Foin , au Griffon ;
1763 , avec Approbation & Privilége
du Roi. Six volumes in- 12.
QUOIQUE nous avons déja d'excelnous
lens Ouvrages fur la Phyfique
croyons que celui - ci ne paroîtra point
inutile. L'Auteur a enfeigné cette fcien-
EW
104 MERCURE DE FRANCE.
ce pendant plufieurs années ; & comme
il a principalement travaillé pour les
jeunes gens , il a donné à fes écrits l'ordre
le plus propre à leur en rendre l'étude
moins pénible , & plus utile dans
l'efpace de temps que l'ón y deftine
ordinairement. Il ne fe donnet pour l'Inventeur
d'aucun fyftême , d'aucune découverte
dans la fcience qu'il a traitée ;
mais on ne lui difputera ni le mérite
d'avoir lu & choifi ni celui d'avoir
raffemblé & mis en ordre ce qui pouvoit
entrer dans fon plan , d'après les
-Auteurs les plus célébres . M. l'Abbé
Nollet , entre autres , lui a été d'un trèsgrand
fecours ; & M. de Saintignon ne
difconvient pas qu'il n'ait fouvent emprunté
jufqu'aux expreffions même de
cet habile Académicien . Parmi les Auteurs
qui ont traité de la Phyfique , les
uns font trop abftraits pour de jeunes
gens , d'autres font trop diffus ; quelques-
uns n'ont pour objet qu'une partie
de cette ſcience ; d'autres fuppofent
dans leurs Lecteurs des connoiffances
préliminaires que l'on n'a pas communément.
Les uns n'ont écrit
que pour
les Sçavans , les autres pour les perfonnes
qui fe contentent d'une connoiffance
fuperficielle. M. de Saintignon a
AVRIL 1763. IOS
eu raifon de croire qu'un cours de
Phyfique deftiné à l'ufage de la Jeuneffe
, devoit tenir une efpéce de milieu
entre les deux dernières claffes , &
être mis à la portée de tout le monde
fans qu'il fût cependant indigne de l'attention
des perfonnes les plus éclairées.
C'eft à quoi nous penfons qu'il eft
heureufement parvenu ; & pour donner
une légère idée des matières qui font
traitées dans cet Ouvrage , il fuffira de
les indiquer.
La matière en général , fes propriétés,
les fenfations qu'elles excitent en nous
par le moyen du mouvement , & le
mouvement lui- même , font le fujet du
premier volume. Le fecond traite de la
pefanteur& de la lumière , le troifiéme,
le quatriéme & le cinquiéme du monde
en général & de fes principales parties
des élémens , des météores , des plantes .
des fontaines , & c ; & le dernier Tome
a pour objet le corps humain & les
différentes fenfations de l'homme . Toutes
ces matières font traitées dans l'ordre
le plus clair & le plus méthodique:
ce qui répond parfaitement au but que
l'Auteur s'eft propofé en travaillant fpécialement
pour les Colléges , aufquels
cet Ouvrage fera d'une très-grande uti-
des Colleges ; par M. de SAINTIGNON
, Procureur général des
Chanoines réguliers de la Congrégation
de notre Sauveur , de la Société
Royale des Sciences & des Arts de
Metz , &c. A Paris , chez Durand,
Libraire , rue du Foin , au Griffon ;
1763 , avec Approbation & Privilége
du Roi. Six volumes in- 12.
QUOIQUE nous avons déja d'excelnous
lens Ouvrages fur la Phyfique
croyons que celui - ci ne paroîtra point
inutile. L'Auteur a enfeigné cette fcien-
EW
104 MERCURE DE FRANCE.
ce pendant plufieurs années ; & comme
il a principalement travaillé pour les
jeunes gens , il a donné à fes écrits l'ordre
le plus propre à leur en rendre l'étude
moins pénible , & plus utile dans
l'efpace de temps que l'ón y deftine
ordinairement. Il ne fe donnet pour l'Inventeur
d'aucun fyftême , d'aucune découverte
dans la fcience qu'il a traitée ;
mais on ne lui difputera ni le mérite
d'avoir lu & choifi ni celui d'avoir
raffemblé & mis en ordre ce qui pouvoit
entrer dans fon plan , d'après les
-Auteurs les plus célébres . M. l'Abbé
Nollet , entre autres , lui a été d'un trèsgrand
fecours ; & M. de Saintignon ne
difconvient pas qu'il n'ait fouvent emprunté
jufqu'aux expreffions même de
cet habile Académicien . Parmi les Auteurs
qui ont traité de la Phyfique , les
uns font trop abftraits pour de jeunes
gens , d'autres font trop diffus ; quelques-
uns n'ont pour objet qu'une partie
de cette ſcience ; d'autres fuppofent
dans leurs Lecteurs des connoiffances
préliminaires que l'on n'a pas communément.
Les uns n'ont écrit
que pour
les Sçavans , les autres pour les perfonnes
qui fe contentent d'une connoiffance
fuperficielle. M. de Saintignon a
AVRIL 1763. IOS
eu raifon de croire qu'un cours de
Phyfique deftiné à l'ufage de la Jeuneffe
, devoit tenir une efpéce de milieu
entre les deux dernières claffes , &
être mis à la portée de tout le monde
fans qu'il fût cependant indigne de l'attention
des perfonnes les plus éclairées.
C'eft à quoi nous penfons qu'il eft
heureufement parvenu ; & pour donner
une légère idée des matières qui font
traitées dans cet Ouvrage , il fuffira de
les indiquer.
La matière en général , fes propriétés,
les fenfations qu'elles excitent en nous
par le moyen du mouvement , & le
mouvement lui- même , font le fujet du
premier volume. Le fecond traite de la
pefanteur& de la lumière , le troifiéme,
le quatriéme & le cinquiéme du monde
en général & de fes principales parties
des élémens , des météores , des plantes .
des fontaines , & c ; & le dernier Tome
a pour objet le corps humain & les
différentes fenfations de l'homme . Toutes
ces matières font traitées dans l'ordre
le plus clair & le plus méthodique:
ce qui répond parfaitement au but que
l'Auteur s'eft propofé en travaillant fpécialement
pour les Colléges , aufquels
cet Ouvrage fera d'une très-grande uti-
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Résumé : TRAITÉ ABRÉGÉ de Physique à l'usage des Colleges ; par M. de SAINTIGNON, Procureur général des Chanoines réguliers de la Congrégation de notre Sauveur, de la Société Royale des Sciences & des Arts de Metz, &c. A Paris, chez Durand, Libraire, rue du Foin, au Griffon ; 1763, avec Approbation & Privilége du Roi. Six volumes in-12.
Le traité 'TRAITÉ ABRÉGÉ de Physique à l'ufage des Colleges' a été rédigé par M. de Saintignon, Procureur général des Chanoines réguliers de la Congrégation de notre Sauveur et membre de la Société Royale des Sciences & des Arts de Metz. Publié en 1763 à Paris, cet ouvrage en six volumes est destiné aux jeunes gens. L'auteur compile et organise les connaissances des auteurs célèbres, notamment l'Abbé Nollet, sans inventer de nouveaux systèmes ou découvertes. Le traité évite les excès des ouvrages existants, qui sont soit trop abstraits, soit trop diffus, ou trop spécialisés. M. de Saintignon vise un équilibre entre simplicité et rigueur, rendant l'ouvrage accessible à tous tout en étant digne des personnes éclairées. Les sujets abordés incluent la matière, ses propriétés, les sensations, le mouvement, la pesanteur, la lumière, les éléments, les météores, les plantes, les fontaines et le corps humain. Chaque volume est structuré de manière claire et méthodique pour faciliter l'apprentissage.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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6
TRAITÉ ABRÉGÉ de Physique à l'usage des Colleges ; par M. de SAINTIGNON, Procureur général des Chanoines réguliers de la Congrégation de notre Sauveur, de la Société Royale des Sciences & des Arts de Metz, &c. A Paris, chez Durand, Libraire, rue du Foin, au Griffon ; 1763, avec Approbation & Privilége du Roi. Six volumes in-12.
7
p. 106-109
QUINZE nouvelles Cartes de l'Atlas de M. BUY DE MORNAS.
Début :
C'EST toujours avec un nouveau plaisir, que nous revenons à cet Ouvrage [...]
Mots clefs :
Cartes, Peuples, Antiquité, Géographie, Historiens grecs, Babylone
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : QUINZE nouvelles Cartes de l'Atlas de M. BUY DE MORNAS.
QUINZE nouvelles Cartes de l'Atlas
de M. BUY DE MORNAS.
C'EST ' EST toujours avec un nouveau
plaifir , que nous revenons à cet Ouvrage
important , & en même temps le
mieux éxécuté & le plus parfait que nous
ayons en ce genre . Nous ne fçaurions
trop infifter fur l'exactitude de M. de
Mornas , & de fon Confrère , le fieur
Defnos , à tenir leurs engagemens .
Chaque partie de cette belle & fçavante
entrepriſe paroit régulièrement
au temps fixé dans leur Profpectus ; &
ce n'eft que par l'abbondance des matières
dont nous avons à rendre compte,
que nous avons différé de parler des
quinze Cartes nouvelles qui paroiffent
depuis quelque temps. Le plan de l'Auteur
étant connu par plufieurs de nos
extraits précédens , nous ne ferons
qu'indiquer aujourd'hui les Pays & les
faits mentionnés dans les nouvelles
Cartes. La première , qui eft la trenteuniéme
de la feconde partie , nous offre
les Ifles Britanniques , où l'on trouve
les noms des anciens Peuples , & les
retranchemens faits par les Romains
AVRIL. 1763. 107
du temps de Severe & d'Antonin. La
Germanie ancienne , divifée & fubdivifée
par les Peuples qui l'habitoient
autrefois , eft préfentée dans la trentedeuxiéme
Carte . On voit dans les
cinq fuivantes , la Rhétie , la Norique ,
& l'Illyrie en général ; la Pannonie
la Liburie , la Dalmatie & la Gréce ;
la Salmatie Européenne , la Dace &
la Moefie ; la Macedoine & la Trace ;
l'Epire & la Theffalie avec l'hiſtoire
des différens Peuples qui habiterent
ces Contrés , & des grands événemens
qui les ont rendues célébres dans l'antiquité.
L'Acarnanie , la Locride , &
la Phocide ; la Béothie , la Mégaride ,
l'Attique & le Péloponefe , avec des
obfervations fur leurs principales Villes ,
font la matière de trois Cartes qui
terminent le cours de Géographie ancienne
, que M. de Mornas a rendu
complet en vingt Cartes feulement ; &
il paroît qu'il n'a rien oublié pour rendre
cette defcription digne d'accompagner
fon cours d'hiftoire , foit par
la netteté du burin , foit par l'exactitude
des recherches.
C'eft à la Carte quarante-uniéme ,
que cet Auteur commence à nous ou
vrir le beau fpectacle de l'Univers
E vj
108 MERCURE DE FRANCE .
en nous donnant les differentes épo
ques de Phiftoire ancienne . Il nous
fait connoître combien l'étude de l'hif
toire eft difficille à ceux qui veulent
l'approfondir ou l'écrire. Les principales
caufes de ces difficultés , font la
fombre politique des Rois de l'antiquité
, les mutations , & les différentes
valeurs des mois & des années chez
les Anciens Peuples , le grand nombre
de noms & de titres que portoient les
anciens Rois , la ridicule vanité des
Peuples de vouloir paroître anciens ;
celle des Hiftoriens Grecs , qui cherchoient
plutôt à faire briller leur éloquence
dans leur narration , qu'à dé-
Couvrir la vérité dans leurs récits ;
enfin la perte que l'on a faite des
écrits les plus éxacts fur l'ancienne hiftoire.
Dans les quatre dernières Cartes,
P'Auteur recherche les objets & les
caufes de Pidolatrie ; il traite de
Empire de Babylone , & d'Affyrie ,
de la différence de ces deux Etats dans
leur origine , de la Religion , du Gouvernement
, des Coutumes, Ufages,& c.
de ces deux Nations . Il préfente une
introduction à l'hiftoire d'Egypte , où
décrit l'antiquité de fon Gouverne
mem , fes Loix , fa Religion &c. On
AVRIL. 1763. 109
y voit les lieux où étoient les fameufes
Pyramides, le Labyrinthe , le lac Moris ;
& pour l'utilité de fes Lecteurs , M.
de Mornas a eu foin de faire graver
dans un coin de la Carte , la repréfentation
d'une momie , d'une pyramide
& d'un obélifque .
Tels font les objets de quinze Cartes
que nous annonçons, & qui feront bientôt
fuivies de quinze autres pour fatisfaire
l'empreffement du Public qui
paroît tous les jours goûter de plus en
plus cet Ouvrage. L'Auteur invite les
perfonnes qui ont foufcrit , à retirer
leurs Exemplaires ; & de notre côté
nous croyons qu'on ne peut trop tôt
fe procurer un ouvrage qui préfente
à la fois la Géographie la plus exacte
& un cours complet d'histoire Univerfelle.
On foufcrit chez M. de Mornas ,
rue S. Jacq. auprès de S.Yves , & chez
le fieur Defnos , dans la même rue.
de M. BUY DE MORNAS.
C'EST ' EST toujours avec un nouveau
plaifir , que nous revenons à cet Ouvrage
important , & en même temps le
mieux éxécuté & le plus parfait que nous
ayons en ce genre . Nous ne fçaurions
trop infifter fur l'exactitude de M. de
Mornas , & de fon Confrère , le fieur
Defnos , à tenir leurs engagemens .
Chaque partie de cette belle & fçavante
entrepriſe paroit régulièrement
au temps fixé dans leur Profpectus ; &
ce n'eft que par l'abbondance des matières
dont nous avons à rendre compte,
que nous avons différé de parler des
quinze Cartes nouvelles qui paroiffent
depuis quelque temps. Le plan de l'Auteur
étant connu par plufieurs de nos
extraits précédens , nous ne ferons
qu'indiquer aujourd'hui les Pays & les
faits mentionnés dans les nouvelles
Cartes. La première , qui eft la trenteuniéme
de la feconde partie , nous offre
les Ifles Britanniques , où l'on trouve
les noms des anciens Peuples , & les
retranchemens faits par les Romains
AVRIL. 1763. 107
du temps de Severe & d'Antonin. La
Germanie ancienne , divifée & fubdivifée
par les Peuples qui l'habitoient
autrefois , eft préfentée dans la trentedeuxiéme
Carte . On voit dans les
cinq fuivantes , la Rhétie , la Norique ,
& l'Illyrie en général ; la Pannonie
la Liburie , la Dalmatie & la Gréce ;
la Salmatie Européenne , la Dace &
la Moefie ; la Macedoine & la Trace ;
l'Epire & la Theffalie avec l'hiſtoire
des différens Peuples qui habiterent
ces Contrés , & des grands événemens
qui les ont rendues célébres dans l'antiquité.
L'Acarnanie , la Locride , &
la Phocide ; la Béothie , la Mégaride ,
l'Attique & le Péloponefe , avec des
obfervations fur leurs principales Villes ,
font la matière de trois Cartes qui
terminent le cours de Géographie ancienne
, que M. de Mornas a rendu
complet en vingt Cartes feulement ; &
il paroît qu'il n'a rien oublié pour rendre
cette defcription digne d'accompagner
fon cours d'hiftoire , foit par
la netteté du burin , foit par l'exactitude
des recherches.
C'eft à la Carte quarante-uniéme ,
que cet Auteur commence à nous ou
vrir le beau fpectacle de l'Univers
E vj
108 MERCURE DE FRANCE .
en nous donnant les differentes épo
ques de Phiftoire ancienne . Il nous
fait connoître combien l'étude de l'hif
toire eft difficille à ceux qui veulent
l'approfondir ou l'écrire. Les principales
caufes de ces difficultés , font la
fombre politique des Rois de l'antiquité
, les mutations , & les différentes
valeurs des mois & des années chez
les Anciens Peuples , le grand nombre
de noms & de titres que portoient les
anciens Rois , la ridicule vanité des
Peuples de vouloir paroître anciens ;
celle des Hiftoriens Grecs , qui cherchoient
plutôt à faire briller leur éloquence
dans leur narration , qu'à dé-
Couvrir la vérité dans leurs récits ;
enfin la perte que l'on a faite des
écrits les plus éxacts fur l'ancienne hiftoire.
Dans les quatre dernières Cartes,
P'Auteur recherche les objets & les
caufes de Pidolatrie ; il traite de
Empire de Babylone , & d'Affyrie ,
de la différence de ces deux Etats dans
leur origine , de la Religion , du Gouvernement
, des Coutumes, Ufages,& c.
de ces deux Nations . Il préfente une
introduction à l'hiftoire d'Egypte , où
décrit l'antiquité de fon Gouverne
mem , fes Loix , fa Religion &c. On
AVRIL. 1763. 109
y voit les lieux où étoient les fameufes
Pyramides, le Labyrinthe , le lac Moris ;
& pour l'utilité de fes Lecteurs , M.
de Mornas a eu foin de faire graver
dans un coin de la Carte , la repréfentation
d'une momie , d'une pyramide
& d'un obélifque .
Tels font les objets de quinze Cartes
que nous annonçons, & qui feront bientôt
fuivies de quinze autres pour fatisfaire
l'empreffement du Public qui
paroît tous les jours goûter de plus en
plus cet Ouvrage. L'Auteur invite les
perfonnes qui ont foufcrit , à retirer
leurs Exemplaires ; & de notre côté
nous croyons qu'on ne peut trop tôt
fe procurer un ouvrage qui préfente
à la fois la Géographie la plus exacte
& un cours complet d'histoire Univerfelle.
On foufcrit chez M. de Mornas ,
rue S. Jacq. auprès de S.Yves , & chez
le fieur Defnos , dans la même rue.
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Résumé : QUINZE nouvelles Cartes de l'Atlas de M. BUY DE MORNAS.
Le texte présente une série de quinze nouvelles cartes de l'Atlas de M. Buy de Mornas, reconnu pour son exactitude et sa qualité d'exécution. Ces cartes couvrent divers sujets historiques et géographiques. La première carte, la trente-et-unième, montre les Îles Britanniques avec les noms des anciens peuples et les retranchements romains. La trente-deuxième carte illustre la Germanie ancienne, divisée par les peuples qui l'habitaient. Les cinq cartes suivantes détaillent des régions telles que la Rhétie, la Norique, l'Illyrie, la Pannonie, la Liburie, la Dalmatie, la Grèce, la Sarmatie Européenne, la Dace, la Moésie, la Macédoine, la Thrace, l'Épire, et la Thessalie, fournissant des informations sur les peuples et les événements historiques. Trois autres cartes couvrent l'Acarnanie, la Locride, la Phocide, la Béotie, la Mégaride, l'Attique, et le Péloponnèse, complétant ainsi un cours de géographie ancienne en vingt cartes. La quarante-et-unième carte introduit l'histoire ancienne, soulignant les difficultés de son étude, telles que la sombre politique des rois anciens, les variations des calendriers, et la vanité des peuples et des historiens grecs. Les quatre dernières cartes explorent les causes de l'idolâtrie, l'Empire de Babylone et d'Assyrie, et introduisent l'histoire de l'Égypte, incluant des descriptions des pyramides, du labyrinthe, et du lac Moeris. L'auteur invite les souscripteurs à retirer leurs exemplaires et encourage l'acquisition de cet ouvrage pour son exactitude géographique et son cours complet d'histoire universelle. Les souscriptions sont disponibles chez M. de Mornas et le sieur Defnos, rue Saint-Jacques.
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8
p. 109-123
ANNONCES DE LIVRES.
Début :
DICTIONNAIRE domestique portatif, contenant toutes les connoissances relatives à l'œconomie domestique [...]
Mots clefs :
Libraire, Académie, Ouvrage, Imprimeur, Édition, Dynamique, Mouvement, Volumes
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ANNONCES DE LIVRES.
ANNONCES DE LIVRES.
DICTIONNAIRE domeftique portatif
, contenant toutes les connoiffances
relatives à l'oeconomie domestique &
rurale ; où l'on détaille les différentes
110 MERCURE DE FRANCE.
branches de l'agriculture , la manière
de foigner les chevaux , celle de nourrir
& de conferver toute forte de beftiaux
, celle d'élever les abeilles , les
vers à foie ; & dans lequel on trouve
les inftructions néceffaires fur la Chaffe,
la Pêche , les Arts , le Commerce , la
Procédure , l'Office la Cuifine & c .
Ouvrage également utile à ceux qui vivent
de leurs rentes ou qui ont des terres
, comme aux Fermiers , aux Jardi
niers , aux Commerçans & aux Artiſtes.
Par une Société de gens de Lettres . In-
8° . Paris , 1763. Chez Vincent , Imprimeur-
Libraire , rue S. Severin .
,
Nous avons annoncé , l'année dernière
, la première partie du premier volume
de cet Ouvrage utile , contenant
les lettres A & B. Celle que nous annonçons
aujourd'hui , renferme la lettre
C.
LE GENTILHOMME CULTIVATEUR
, ou Corps complet d'Agriculture
, traduit de l'Anglois de M. Hall ,
& tiré des Auteurs qui ont le mieux
écrit fur cet Art. Par M. Dupuy d'Emportes
,
de l'Académie de Florence.
Tome 5. in-4°. Paris , 1763.. Chez
P. G. Simon , Imprimeur du Parlement,
AVRIL. 1763.
rue de la Harpe ; Durand , Libraire,
rue du Foin ; Bauche , Libraire , quai
des Auguftins ; & à Bordeaux , chez
Chapuis l'aîné.
din ,
HISTOIRE DE SALADIN , Sultan
d'Egypte & de Syrie ; avec une Introduction
, ou Hiftoire abrégée de la dynaftie
des Ayoubites fondée par Salades
notes critiques , hiftoriques ,
géographiques , & quelques piéces juftificatives.
Par M. Marin , de la Société
Royale des Sciences & Belles -Lettres
de Lorraine , de l'Académie de
Marſeille , & Cenfeur Royal.
Quis nefcit primam effe hiftoriæ legem , he
quid falfi dicere audeat , deinde ne quid
veri non audeat ?
Cic. de Orat. Lib . II,
Pont
2 volumes in- 12 . Paris , 1763. Chez
Grangé , Imprimeur- Libraire
Notre- Dame , près la Pompé , au Cabinet
de la Nouveauté ; Bauche , quai
des Auguftins ; & Dufour , quai de
Gêvres , à l'Ange Gardien ."
Le fuccès de la première Edition de
cet Ouvrage garantit celui de la feconde.
ESPRIT , Saillies & Singularités du
112 MERCURE DE FRANCE.
P. Caftel. In- 12 . Amfterdam , 1763. Et
fe trouve à Paris , chez Vincent , rue
S. Severin .
Nous rendrons compte avec plaifir
de cet Ouvrage rempli d'idées auffi fingulières
qu'amufantes.
MANDEMENT & Inftruction paſtorale
de Mgr l'Archevêque de Lyon ,
portant condamnation des trois parties
de l'hiftoire du Peuple de Dieu , compofée
par le F. Berruyer, de la Compagnie
de Jefus , des écrits imprimés
pour la défenſe de ladite hiftoire , & du
Commentaire latin du F. Hardouin , de
da même Compagnie , fur le Nouveau
Teftament. In- 12. Lyon , 1763. de
l'Imprimerie & chez Aimé de la Roche ,
Imprimeur de Mgr l'Archevêque & du
Clergé aux Halles de la Grenette ;
chez Claude Cizeron , Libraire , à la
defcente du pont de pierre , du côté de
S. Nizier. Et fe trouve à Paris , chez
Pankoucke , Libraire , rue & à côté de
la Comédie Françoife.
RECUEIL DE PIECES en Profe &
en Vers , lues dans les Affemblées publiques
de l'Académie Royale de la
Rochelle dédié à S. A. S. Mgr. leAVRIL.
1763. 113
Et
e
Prince de Conti , Protecteur de ladite
Académie . Tome 3. in- 8° . A La Rochel
le , 1763. Chez Jérôme Legier , Imprimeur
de l'Académie , au Canton des
Flamands ; & fe trouve à Paris , chez
Merigot Père , quai des Auguftins . Prix,
31. 10 f. broché , 4 1. 10 f. relié.
On trouve chez le même Libraire
l'Ordonnance de la Marine commentée
par M. Valier. In-4°. 2 vol . Prix ,
24 liv. relié.
LE LANGAGE DE LA RAISON ;
par l'Auteur de la jouillance de foimême.
Venitefilii , audite me ; timorem Domini
docebo vos.
Pf. 33. V. II .
Paris , 1763. Chez Nyon , Libraire ,
quai des Auguftins , à l'Occafion .
HISTOIRE Univerfelle , Sacrée &
Profane , compofée par ordre de Mefdames
de France. Tomes 15 & 16. in-
12. Paris , 1763. Chez Louis Cellot
Imprimeur - Libraire Grand'Salle du
Palais , à l'Ecu de France & rue Dauphine.
Ces deux nouveaux volumes ne font
•
114 MERCURE DE FRANCE.
que confirmer la réputation juftement
acquife de leur Auteur ( M. Hardion
de l'Académie Françoife ) dont l'Ouvrage
traduit en Italien fe trouve chez
le même Libraire .
VOYAGE Pittorefque des environs
de Paris , ou defcription des Maifons.
Royales , Châteaux , & autres lieux de
plaifance , fituées à quinze lieues aux
environs de cette Ville . Par M. D ***.
Nouvelle Edition , corrigée & augmentée.
In- 12. Paris , 1763. Chez Debure
Père , quai des Auguftins , à l'Image
S. Paul ; & Debure , fils aîné , même
quai , à la Bible d'or .
MELANGE de Maximes , de Réfléxions
& de Caractères. Par M. Durey
d'Harnoncourt , Licentié en Droit. On
y a joint une Traduction des Conclufioni
d'Amore de Scipion Maffei , avec
le Texte à côté. Nouv. Edition , revue
& corrigée par l'Auteur;in -8 °; Bruxelles,
1763 ; & fe vend à Paris , chez Valleyrefils
, Imprimeur-Libraire , rue de la
vieille Bouclerie , à l'Arbre de Jeffé.
L'Auteur dit , dans fa Préface , qu'il
s'eft propofé les deux grands modéles
qui font nos maîtres dans l'art de peinAVRIL.
1763. 115
dre les hommes , la Rochefoucault &
la Bruyere ; mais fans fe flatter de les
atteindre , & fans s'affujettir à leur manière
, c'est-à-dire à la précifion du premier
, & à la méthode de l'autre. On
trouvera ( dit - il ) ici , comme l'annonce
le titre , des maximes , des réfléxions
& des portraits ; mais ce ne font que
des découpures jettées fans ordre fur
le papier. On a cru que la diverfité qui
fait le prix de ces fortes d'Ouvrages
demandoit cette efpéce de négligence .
On peut comparer , ce me femble , les
écrits de ce caractère à ces bofquets
dont les arbres , plantés irréguliérement
par les feules mains de la Nature , donnent
à la vue un plaifir plus touchant ,
que ces jardins fomptueux , dont tous
les plans font alignés & tirés au cordeau
, & c.
Nous ne tarderons pas à rendre compte
de cet Ouvrage , qui fait honneur
à fon Auteur.
NOUVELLES Obfervations théoriques
& pratiques fur la Goutte , avec
le détail des plantes , &c , qui forment
le reméde fpécifique calmant la goutte ;
dédiées à M. le Marquis de Marigny
Commandeur des Ordres du Roi , Di116
MERCURE DE FRANCE.
recteur général de fes Bâtimens , &c.
Par M. Chavy de Mongerbet , Médecin
des Bâtimens du Roi. On a joint , à la
fin de ce Traité celui des hernies
avec le traitement de ces maladies &
de celles des relâchemens de matrice &
de fondement.
,
Hic non agitur de verbis , fed de rebus.
In-12. Paris , 1763. Chez Michel Lambert
, rue & à côté de la Comédie Françoife.
LA LOUISIADE , ou le Voyage de
la Terre-Sainte , Poëme héroïque . Par
M. Moline , Avocaten Parlement.
Dùmnumerat palmas , credidit eſſe ſenem. Mart.
in-8° . Paris , 1763. Chez Defaint , junior
, à la Bonne-foi.
CONTES MORAUX dans le goût de
ceux de M. Marmontel , tirés de divers
Auteurs , & publiés par Mlle Uncy ; tomes
III & IV , chez Vincent , rue S. Severin.
Nous rendrons compte à la fois de
ces deux nouveaux volumes, & des deux
qui les ont précédés.
ODE SUR LA PAIX , par M. Pioger,
Capitaine de Cavalerie. In -8 °, Paris
1763. Chez Cuiſſart , Libraire , Pont au
AVRIL. 1763. 117
1
1
1
Change , à la Harpe. Nous en rendrons
compte dans le Mercure prochain .
LE BUCHERON , ou les trois Souhaits
, Comédie en un Acte , mêlée d'ariettes
. Repréfentée pour la première
fois par les Comédiens Italiens ordinaires
du Roi , le Lundi 28 Février 1763 ,
in-8° . à Paris , chez Claude Hériffant,
Imprimeur-Libraire , rue Neuve Notre
- Dame , à la Croix d'or . Prix , 1 liv.
4 f. Mufique de M. Philidor. Voyez
L'Article des Spectacles,
NOUVEAUX Elémens de Dynamique
& de Méchanique , par M. Mathon
de la Cour , de l'Académie Royale
des Sciences & Belles - Lettres de
Lyon ; à Paris chez les Frères Periffe ;
& fe trouve à Paris , chez Rollin
rue S. Jacques , vol. in -8 ° de 130
pages avec figures. 2 liv. 10 f. broché,
Les Principes de la Méchanique & de
la Dynamique font abftraits difficiles
, même pour les Géométres ; les
plus habiles n'ont pas dédaigné de s'en
occuper de la manière , ce femble , la
plus élémentaire , & ils ne font pas
toujours d'accord fur les premières vérités
d'où il s'agit de partir.
118 MERCURE DE FRANCE.
L'ouvrage de M. Mathon eft traite
d'une manière nouvelle , & fa méthode
n'avoit point encore paru ; elle fe
réduit à l'équilibre ou à l'oppofition
qu'il y a dans les forces motrices ; jointe
à la réfiftance que l'Auteur fuppofe
dans la matière pour toute efpéce de
mouvement.
Les propriétés de l'équilibre font 1º.
l'égalité qu'il y a néceffairement entre
les fommes des forces oppofées, en quelque
fens que ce foit qu'on les décompofe.
2. L'égalité entre les fommes
des momens oppofés par rapport
à un point quelconque du plan dans
lequel font les directions des forces ,
ou par rapport à un axe quelconque
qu'on peut imaginer à volonté dans le
cas où les directions des forces ne feroient
pas toutes dans un même plan .
M. Mathon tire de ces deux propriétés
plufieurs équations algébriques qu'il
applique aux principaux problêmes de
la Dynamique ; ceux qui ont le plus de
rapport avec les grandes queftions qui
ont ététraitées par les Géométres; il s'agit
par exemple de trouver le mouvement
que recevra un fyftême de corps agité
par des forces quelconques ; de trouver
le mouvement que doivent prendre
L
AVRIL. 1763. 119
?
plufieurs corps frappés à la fois par
un autre ; la plupart des problêmes de
Dynamique viennent fe placer comme
de fimples corollaires des principes lumineux
que l'Auteur y établit tels
font les théories des centres d'ofcillations
des centres de rotations
des plans inclinés , des poulies , des
frottemens ; la charge que fupportent
ces points d'appui , ces léviers
& plufieurs autres queftions importantes
& délicates. Ce Traité quoique fort
court , ne laiffe pas de développer les
élémens de cette Science avec plus de
netteté qu'on ne l'a fait en même
temps qu'il s'éléve à des recherches
très-fçavantes ; on y voit l'efprit mathé
matique , c'eft-à-dire d'ordre, de fimplification
, de déduction , les nouveaux
théorêmes donnés par M. le Chevalier
d'Arcy , y font démontrés d'une ma
nière très-fimple. Et cet Ouvrage paroît
fort néceffaire à ceux qui voudroient
entreprendre de lire feuls ce
qu'ont écrit fur la Dynamique les Auteurs
illuftres qui s'en font occupés , tels
que MM. Bernoulli , Herman , Euler,
Clairaut , d'Alembert , &c .
,
CHARPENTIER , Libraire , quai des
120 MERCURE DE FRANCE
Auguftins , près le Pont S. Michel , à
S. Chryfoftome , a acheté de M. Prault,
petit-fils , les OEuvres de Nivelle de la
Chauffée , de l'Académie Françoiſe ,
nouvelle Edition , corrigée & augmentée
de plufieurs Piéces qui n'avoient
point encore paru . 1763.5 vol. in-12.
petit format. Cette Edition mérite à
toutes fortes d'égards d'être recherchée .
On la doit à un ami de l'Auteur,M . Sablier
, Affocié de l'Académie des Belles-
Lettres de Marfeille. Les OEuvres de
Deftouches , 10 vol . in- 12. petit format.
Les OEuvres de Théâtre de M. de Saint-
Foix , nouvelle Edition revue , corrigée
& augmentée de plufieurs Comédies
4 vol. in-12. 1762 . ,
AVIS AU PUBLIC,
SUR le Mémoire de M. DEPARCIEUX.
Nous avons dit dans notre dernier
Mercure, qu'on n'avoit tiré du Mémoire
de M. Deparcieux , fur le moyen
' d'amener la riviere d'Yvette à Paris ,
à la porte S. Michel , que le nombre
d'exemplaires qu'on vouloit donner ,
& cela étoit vrai ; mais on avoit eu
la précaution de ne pas rompre les
formes ; & voyant que bien des perfonnes
AVRIL. 1763.
121
fonnes le demandoient , on en a tiré
depuis quelques exemplaires qui fe
vendent chez M. Durand , Libraire ,
rue du Foin .
Quelques perfonnes,mais en petit nombre
, ont marqué de l'inquiétude fur le
goût de vafe ou de Marais , dont M.
Dep. parle dans fon Mémoire. Il a'oublié
de faire obferver que l'eau fur
laquelle ont été faites toutes les épreuves
, a été puifée dans le temps que les
feuilles des arbres achevoient de tomber
, encore toutes vertes & pleines de
fuc , qu'elles ne pouvoient manquer de
communiquer à l'eau , joint à ce qu'elle
doit néceffairement enlever des dépôts
qui font dans prèfque tout le cours de
cette rivière , qu'on ne cure jamais
ou que par parties , & de loin en loin
y ayant tels endroits que perfonne du
lieu n'a jamais vu curer ; goût qu'elle
ne prendra plus quand on fera obferver
le réglement pour le curage de la
rivière. Car il ne faut pas être grand
Phyficien pour fentir que l'eau ne peut
avoir ce goût en fortant de la terre &
après avoir été filtrée par un terrein qui
eft prèfque partout de fable vitrifiable
qu'elle lave depuis des Siétles ' ;
terrein de même nature que ceux des
I. Vol. F
>
122 MERCURE DE FRANCE.
hauts de S. Cloud , ville Davré , Ro
quencourt , Meudon , Vanvres Clamart
, Buc , & c. dont les eaux font
pourtant excellentes.
,
Pour ne laiffer aucun doute fur un
projet auffi important pour la Ville de
Paris , M. Dep. fe propofe de lever plus
expreffement toutes ces difficultés , quí
dans le fond ne peuvent guères faire
d'impreffion fur l'efprit des Magiſtrats
éclairés que cela regarde , qui s'en rapporteront
au jugement des perfonnes
capables d'examiner , qui affurent que
l'eau expofée à l'air libre , fans chaleur
& fans mouvement , a entièrement
perdu ce goût au bout de quelques
jours. On pourroit dire d'après cela ,
qu'importeroit-il qu'elle eût ce goût
en fortant de terre , puifqu'elle le perd ?
( fuppofition gratuite. ) Au furplus, c'eft
un goût qu'elle a de commun avec
l'eau de toutes les rivières plus ou
moins fort ; la Seine elle -même n'en
eft pas exempte quand elle eft baffe
en Automne ; on n'y fait pas attention
parce que perfonne n'en parle , &
cela parce que perfonne ne boit l'eau
de la Seine qu'après qu'elle a repofé
dans un réfervoir ou qu'elle a paffé par
une fontaine fablée ; il faudroit dans
AVRIL. 1763: 123
le's comparaifons mettre toujours toutes
chofes égales.
DICTIONNAIRE domeftique portatif
, contenant toutes les connoiffances
relatives à l'oeconomie domestique &
rurale ; où l'on détaille les différentes
110 MERCURE DE FRANCE.
branches de l'agriculture , la manière
de foigner les chevaux , celle de nourrir
& de conferver toute forte de beftiaux
, celle d'élever les abeilles , les
vers à foie ; & dans lequel on trouve
les inftructions néceffaires fur la Chaffe,
la Pêche , les Arts , le Commerce , la
Procédure , l'Office la Cuifine & c .
Ouvrage également utile à ceux qui vivent
de leurs rentes ou qui ont des terres
, comme aux Fermiers , aux Jardi
niers , aux Commerçans & aux Artiſtes.
Par une Société de gens de Lettres . In-
8° . Paris , 1763. Chez Vincent , Imprimeur-
Libraire , rue S. Severin .
,
Nous avons annoncé , l'année dernière
, la première partie du premier volume
de cet Ouvrage utile , contenant
les lettres A & B. Celle que nous annonçons
aujourd'hui , renferme la lettre
C.
LE GENTILHOMME CULTIVATEUR
, ou Corps complet d'Agriculture
, traduit de l'Anglois de M. Hall ,
& tiré des Auteurs qui ont le mieux
écrit fur cet Art. Par M. Dupuy d'Emportes
,
de l'Académie de Florence.
Tome 5. in-4°. Paris , 1763.. Chez
P. G. Simon , Imprimeur du Parlement,
AVRIL. 1763.
rue de la Harpe ; Durand , Libraire,
rue du Foin ; Bauche , Libraire , quai
des Auguftins ; & à Bordeaux , chez
Chapuis l'aîné.
din ,
HISTOIRE DE SALADIN , Sultan
d'Egypte & de Syrie ; avec une Introduction
, ou Hiftoire abrégée de la dynaftie
des Ayoubites fondée par Salades
notes critiques , hiftoriques ,
géographiques , & quelques piéces juftificatives.
Par M. Marin , de la Société
Royale des Sciences & Belles -Lettres
de Lorraine , de l'Académie de
Marſeille , & Cenfeur Royal.
Quis nefcit primam effe hiftoriæ legem , he
quid falfi dicere audeat , deinde ne quid
veri non audeat ?
Cic. de Orat. Lib . II,
Pont
2 volumes in- 12 . Paris , 1763. Chez
Grangé , Imprimeur- Libraire
Notre- Dame , près la Pompé , au Cabinet
de la Nouveauté ; Bauche , quai
des Auguftins ; & Dufour , quai de
Gêvres , à l'Ange Gardien ."
Le fuccès de la première Edition de
cet Ouvrage garantit celui de la feconde.
ESPRIT , Saillies & Singularités du
112 MERCURE DE FRANCE.
P. Caftel. In- 12 . Amfterdam , 1763. Et
fe trouve à Paris , chez Vincent , rue
S. Severin .
Nous rendrons compte avec plaifir
de cet Ouvrage rempli d'idées auffi fingulières
qu'amufantes.
MANDEMENT & Inftruction paſtorale
de Mgr l'Archevêque de Lyon ,
portant condamnation des trois parties
de l'hiftoire du Peuple de Dieu , compofée
par le F. Berruyer, de la Compagnie
de Jefus , des écrits imprimés
pour la défenſe de ladite hiftoire , & du
Commentaire latin du F. Hardouin , de
da même Compagnie , fur le Nouveau
Teftament. In- 12. Lyon , 1763. de
l'Imprimerie & chez Aimé de la Roche ,
Imprimeur de Mgr l'Archevêque & du
Clergé aux Halles de la Grenette ;
chez Claude Cizeron , Libraire , à la
defcente du pont de pierre , du côté de
S. Nizier. Et fe trouve à Paris , chez
Pankoucke , Libraire , rue & à côté de
la Comédie Françoife.
RECUEIL DE PIECES en Profe &
en Vers , lues dans les Affemblées publiques
de l'Académie Royale de la
Rochelle dédié à S. A. S. Mgr. leAVRIL.
1763. 113
Et
e
Prince de Conti , Protecteur de ladite
Académie . Tome 3. in- 8° . A La Rochel
le , 1763. Chez Jérôme Legier , Imprimeur
de l'Académie , au Canton des
Flamands ; & fe trouve à Paris , chez
Merigot Père , quai des Auguftins . Prix,
31. 10 f. broché , 4 1. 10 f. relié.
On trouve chez le même Libraire
l'Ordonnance de la Marine commentée
par M. Valier. In-4°. 2 vol . Prix ,
24 liv. relié.
LE LANGAGE DE LA RAISON ;
par l'Auteur de la jouillance de foimême.
Venitefilii , audite me ; timorem Domini
docebo vos.
Pf. 33. V. II .
Paris , 1763. Chez Nyon , Libraire ,
quai des Auguftins , à l'Occafion .
HISTOIRE Univerfelle , Sacrée &
Profane , compofée par ordre de Mefdames
de France. Tomes 15 & 16. in-
12. Paris , 1763. Chez Louis Cellot
Imprimeur - Libraire Grand'Salle du
Palais , à l'Ecu de France & rue Dauphine.
Ces deux nouveaux volumes ne font
•
114 MERCURE DE FRANCE.
que confirmer la réputation juftement
acquife de leur Auteur ( M. Hardion
de l'Académie Françoife ) dont l'Ouvrage
traduit en Italien fe trouve chez
le même Libraire .
VOYAGE Pittorefque des environs
de Paris , ou defcription des Maifons.
Royales , Châteaux , & autres lieux de
plaifance , fituées à quinze lieues aux
environs de cette Ville . Par M. D ***.
Nouvelle Edition , corrigée & augmentée.
In- 12. Paris , 1763. Chez Debure
Père , quai des Auguftins , à l'Image
S. Paul ; & Debure , fils aîné , même
quai , à la Bible d'or .
MELANGE de Maximes , de Réfléxions
& de Caractères. Par M. Durey
d'Harnoncourt , Licentié en Droit. On
y a joint une Traduction des Conclufioni
d'Amore de Scipion Maffei , avec
le Texte à côté. Nouv. Edition , revue
& corrigée par l'Auteur;in -8 °; Bruxelles,
1763 ; & fe vend à Paris , chez Valleyrefils
, Imprimeur-Libraire , rue de la
vieille Bouclerie , à l'Arbre de Jeffé.
L'Auteur dit , dans fa Préface , qu'il
s'eft propofé les deux grands modéles
qui font nos maîtres dans l'art de peinAVRIL.
1763. 115
dre les hommes , la Rochefoucault &
la Bruyere ; mais fans fe flatter de les
atteindre , & fans s'affujettir à leur manière
, c'est-à-dire à la précifion du premier
, & à la méthode de l'autre. On
trouvera ( dit - il ) ici , comme l'annonce
le titre , des maximes , des réfléxions
& des portraits ; mais ce ne font que
des découpures jettées fans ordre fur
le papier. On a cru que la diverfité qui
fait le prix de ces fortes d'Ouvrages
demandoit cette efpéce de négligence .
On peut comparer , ce me femble , les
écrits de ce caractère à ces bofquets
dont les arbres , plantés irréguliérement
par les feules mains de la Nature , donnent
à la vue un plaifir plus touchant ,
que ces jardins fomptueux , dont tous
les plans font alignés & tirés au cordeau
, & c.
Nous ne tarderons pas à rendre compte
de cet Ouvrage , qui fait honneur
à fon Auteur.
NOUVELLES Obfervations théoriques
& pratiques fur la Goutte , avec
le détail des plantes , &c , qui forment
le reméde fpécifique calmant la goutte ;
dédiées à M. le Marquis de Marigny
Commandeur des Ordres du Roi , Di116
MERCURE DE FRANCE.
recteur général de fes Bâtimens , &c.
Par M. Chavy de Mongerbet , Médecin
des Bâtimens du Roi. On a joint , à la
fin de ce Traité celui des hernies
avec le traitement de ces maladies &
de celles des relâchemens de matrice &
de fondement.
,
Hic non agitur de verbis , fed de rebus.
In-12. Paris , 1763. Chez Michel Lambert
, rue & à côté de la Comédie Françoife.
LA LOUISIADE , ou le Voyage de
la Terre-Sainte , Poëme héroïque . Par
M. Moline , Avocaten Parlement.
Dùmnumerat palmas , credidit eſſe ſenem. Mart.
in-8° . Paris , 1763. Chez Defaint , junior
, à la Bonne-foi.
CONTES MORAUX dans le goût de
ceux de M. Marmontel , tirés de divers
Auteurs , & publiés par Mlle Uncy ; tomes
III & IV , chez Vincent , rue S. Severin.
Nous rendrons compte à la fois de
ces deux nouveaux volumes, & des deux
qui les ont précédés.
ODE SUR LA PAIX , par M. Pioger,
Capitaine de Cavalerie. In -8 °, Paris
1763. Chez Cuiſſart , Libraire , Pont au
AVRIL. 1763. 117
1
1
1
Change , à la Harpe. Nous en rendrons
compte dans le Mercure prochain .
LE BUCHERON , ou les trois Souhaits
, Comédie en un Acte , mêlée d'ariettes
. Repréfentée pour la première
fois par les Comédiens Italiens ordinaires
du Roi , le Lundi 28 Février 1763 ,
in-8° . à Paris , chez Claude Hériffant,
Imprimeur-Libraire , rue Neuve Notre
- Dame , à la Croix d'or . Prix , 1 liv.
4 f. Mufique de M. Philidor. Voyez
L'Article des Spectacles,
NOUVEAUX Elémens de Dynamique
& de Méchanique , par M. Mathon
de la Cour , de l'Académie Royale
des Sciences & Belles - Lettres de
Lyon ; à Paris chez les Frères Periffe ;
& fe trouve à Paris , chez Rollin
rue S. Jacques , vol. in -8 ° de 130
pages avec figures. 2 liv. 10 f. broché,
Les Principes de la Méchanique & de
la Dynamique font abftraits difficiles
, même pour les Géométres ; les
plus habiles n'ont pas dédaigné de s'en
occuper de la manière , ce femble , la
plus élémentaire , & ils ne font pas
toujours d'accord fur les premières vérités
d'où il s'agit de partir.
118 MERCURE DE FRANCE.
L'ouvrage de M. Mathon eft traite
d'une manière nouvelle , & fa méthode
n'avoit point encore paru ; elle fe
réduit à l'équilibre ou à l'oppofition
qu'il y a dans les forces motrices ; jointe
à la réfiftance que l'Auteur fuppofe
dans la matière pour toute efpéce de
mouvement.
Les propriétés de l'équilibre font 1º.
l'égalité qu'il y a néceffairement entre
les fommes des forces oppofées, en quelque
fens que ce foit qu'on les décompofe.
2. L'égalité entre les fommes
des momens oppofés par rapport
à un point quelconque du plan dans
lequel font les directions des forces ,
ou par rapport à un axe quelconque
qu'on peut imaginer à volonté dans le
cas où les directions des forces ne feroient
pas toutes dans un même plan .
M. Mathon tire de ces deux propriétés
plufieurs équations algébriques qu'il
applique aux principaux problêmes de
la Dynamique ; ceux qui ont le plus de
rapport avec les grandes queftions qui
ont ététraitées par les Géométres; il s'agit
par exemple de trouver le mouvement
que recevra un fyftême de corps agité
par des forces quelconques ; de trouver
le mouvement que doivent prendre
L
AVRIL. 1763. 119
?
plufieurs corps frappés à la fois par
un autre ; la plupart des problêmes de
Dynamique viennent fe placer comme
de fimples corollaires des principes lumineux
que l'Auteur y établit tels
font les théories des centres d'ofcillations
des centres de rotations
des plans inclinés , des poulies , des
frottemens ; la charge que fupportent
ces points d'appui , ces léviers
& plufieurs autres queftions importantes
& délicates. Ce Traité quoique fort
court , ne laiffe pas de développer les
élémens de cette Science avec plus de
netteté qu'on ne l'a fait en même
temps qu'il s'éléve à des recherches
très-fçavantes ; on y voit l'efprit mathé
matique , c'eft-à-dire d'ordre, de fimplification
, de déduction , les nouveaux
théorêmes donnés par M. le Chevalier
d'Arcy , y font démontrés d'une ma
nière très-fimple. Et cet Ouvrage paroît
fort néceffaire à ceux qui voudroient
entreprendre de lire feuls ce
qu'ont écrit fur la Dynamique les Auteurs
illuftres qui s'en font occupés , tels
que MM. Bernoulli , Herman , Euler,
Clairaut , d'Alembert , &c .
,
CHARPENTIER , Libraire , quai des
120 MERCURE DE FRANCE
Auguftins , près le Pont S. Michel , à
S. Chryfoftome , a acheté de M. Prault,
petit-fils , les OEuvres de Nivelle de la
Chauffée , de l'Académie Françoiſe ,
nouvelle Edition , corrigée & augmentée
de plufieurs Piéces qui n'avoient
point encore paru . 1763.5 vol. in-12.
petit format. Cette Edition mérite à
toutes fortes d'égards d'être recherchée .
On la doit à un ami de l'Auteur,M . Sablier
, Affocié de l'Académie des Belles-
Lettres de Marfeille. Les OEuvres de
Deftouches , 10 vol . in- 12. petit format.
Les OEuvres de Théâtre de M. de Saint-
Foix , nouvelle Edition revue , corrigée
& augmentée de plufieurs Comédies
4 vol. in-12. 1762 . ,
AVIS AU PUBLIC,
SUR le Mémoire de M. DEPARCIEUX.
Nous avons dit dans notre dernier
Mercure, qu'on n'avoit tiré du Mémoire
de M. Deparcieux , fur le moyen
' d'amener la riviere d'Yvette à Paris ,
à la porte S. Michel , que le nombre
d'exemplaires qu'on vouloit donner ,
& cela étoit vrai ; mais on avoit eu
la précaution de ne pas rompre les
formes ; & voyant que bien des perfonnes
AVRIL. 1763.
121
fonnes le demandoient , on en a tiré
depuis quelques exemplaires qui fe
vendent chez M. Durand , Libraire ,
rue du Foin .
Quelques perfonnes,mais en petit nombre
, ont marqué de l'inquiétude fur le
goût de vafe ou de Marais , dont M.
Dep. parle dans fon Mémoire. Il a'oublié
de faire obferver que l'eau fur
laquelle ont été faites toutes les épreuves
, a été puifée dans le temps que les
feuilles des arbres achevoient de tomber
, encore toutes vertes & pleines de
fuc , qu'elles ne pouvoient manquer de
communiquer à l'eau , joint à ce qu'elle
doit néceffairement enlever des dépôts
qui font dans prèfque tout le cours de
cette rivière , qu'on ne cure jamais
ou que par parties , & de loin en loin
y ayant tels endroits que perfonne du
lieu n'a jamais vu curer ; goût qu'elle
ne prendra plus quand on fera obferver
le réglement pour le curage de la
rivière. Car il ne faut pas être grand
Phyficien pour fentir que l'eau ne peut
avoir ce goût en fortant de la terre &
après avoir été filtrée par un terrein qui
eft prèfque partout de fable vitrifiable
qu'elle lave depuis des Siétles ' ;
terrein de même nature que ceux des
I. Vol. F
>
122 MERCURE DE FRANCE.
hauts de S. Cloud , ville Davré , Ro
quencourt , Meudon , Vanvres Clamart
, Buc , & c. dont les eaux font
pourtant excellentes.
,
Pour ne laiffer aucun doute fur un
projet auffi important pour la Ville de
Paris , M. Dep. fe propofe de lever plus
expreffement toutes ces difficultés , quí
dans le fond ne peuvent guères faire
d'impreffion fur l'efprit des Magiſtrats
éclairés que cela regarde , qui s'en rapporteront
au jugement des perfonnes
capables d'examiner , qui affurent que
l'eau expofée à l'air libre , fans chaleur
& fans mouvement , a entièrement
perdu ce goût au bout de quelques
jours. On pourroit dire d'après cela ,
qu'importeroit-il qu'elle eût ce goût
en fortant de terre , puifqu'elle le perd ?
( fuppofition gratuite. ) Au furplus, c'eft
un goût qu'elle a de commun avec
l'eau de toutes les rivières plus ou
moins fort ; la Seine elle -même n'en
eft pas exempte quand elle eft baffe
en Automne ; on n'y fait pas attention
parce que perfonne n'en parle , &
cela parce que perfonne ne boit l'eau
de la Seine qu'après qu'elle a repofé
dans un réfervoir ou qu'elle a paffé par
une fontaine fablée ; il faudroit dans
AVRIL. 1763: 123
le's comparaifons mettre toujours toutes
chofes égales.
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Résumé : ANNONCES DE LIVRES.
En avril 1763, le Mercure de France publie plusieurs annonces de livres. Parmi eux, un 'DICTIONNAIRE DOMESTIQUE PORTATIF' traite de divers aspects de l'économie domestique et rurale, édité par une société de gens de lettres. Le 'GENTILHOMME CULTIVATEUR', traduit de l'anglais par M. Dupuy d'Emportes, est annoncé dans son cinquième tome. L''HISTOIRE DE SALADIN' par M. Marin, membre de plusieurs académies, est publiée en deux volumes. D'autres ouvrages mentionnés incluent 'ESPRIT, Saillies & Singularités' de P. Castel, un 'MANDEMENT & INSTRUCTION PASTORALE' de l'Archevêque de Lyon condamnant certains écrits, et un 'RECUEIL DE PIECES' de l'Académie Royale de la Rochelle. Le texte évoque également des publications sur la dynamique, la médecine, la poésie, et des recueils de maximes. Plusieurs de ces ouvrages sont disponibles chez divers libraires à Paris et dans d'autres villes. Par ailleurs, le texte aborde les propriétés de l'eau et sa perception gustative. Il observe que l'eau exposée à l'air libre, sans chaleur ni mouvement, perd son goût au bout de quelques jours. Cette observation remet en question l'importance du goût de l'eau lorsqu'elle sort de terre, car elle le perd rapidement. Le texte considère cette idée comme une supposition gratuite. Il note également que ce goût est partagé par l'eau de toutes les rivières, plus ou moins fortement. Par exemple, la Seine peut avoir ce goût en automne lorsqu'elle est basse, mais cela passe inaperçu car les gens boivent l'eau après qu'elle a reposé dans un réservoir ou passé par une fontaine filtrée. Le texte insiste sur l'importance de comparer des conditions égales pour évaluer ces caractéristiques.
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