Résultats : 44 texte(s)
Détail
Liste
1
p. 116-119
SUITE des Nouvelles d'Espagne depuis la Bataille de Saragosse.
Début :
Le 24. Aoust le Roy d'Espagne arriva à Madrid, [...]
Mots clefs :
Madrid, Espagne, Troupes
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texteReconnaissance textuelle : SUITE des Nouvelles d'Espagne depuis la Bataille de Saragosse.
SVITE
Des Nouvellesd'Espagne
depuis la Ba-
- taille de Saragosse.
Le 14.Aoustle liloy0
d'Espagne arriva à Madrid,
oùaprés avoir donné les ordres
necessaires pour grossir
son Armée par de nouvelles
Troupes ,&la bien faire
fournir d'argent, de vivres,
d'artillerie,& demunitions,
il jugea à propos de conduire
la Reine & le Prince
des Asturies àValladolid
où les anciens Rois deCastille
faisoient leur sejour ordinaire.
Sa Majesté Catholique
fit declarer à tous ses
Conseils, qu'elle ne prétendoit
contraindre personne
às'y rendre, maiscettedispense
ne servit qu'à redoubler
le zele de tous les Tribunaux,
de tous les Grands,
& des autres personnes les
plus considerables qui fuivirent
leurs Majestez Catholiques
à Valladolid, oàelles
arriverent le 16. Scp.
tembre. L'Armée des Ennemis
estoit alors à Ariza
sur le Xalon en Arragon
,
au delà deCalatayud.
Cette Ville du temps des
Romains, s'appelloitBilbilis ;
c'estoit la Patrie du Poëte
Martial.
Monsieur le Marquis
de Bay estoit campé du
costé d'Aranda de Duero,
sur le grand chemin de Burgos
à Madrid,où les Troupes
qu'il atrendoit devoient
aller le joindre,pendant que
DonJuan Antonio de Amezaga
estoit avec un corps
de Cavalerie aux environs
de Madrid, pourempêcher
les courses des partis EnnemEis.
Des Nouvellesd'Espagne
depuis la Ba-
- taille de Saragosse.
Le 14.Aoustle liloy0
d'Espagne arriva à Madrid,
oùaprés avoir donné les ordres
necessaires pour grossir
son Armée par de nouvelles
Troupes ,&la bien faire
fournir d'argent, de vivres,
d'artillerie,& demunitions,
il jugea à propos de conduire
la Reine & le Prince
des Asturies àValladolid
où les anciens Rois deCastille
faisoient leur sejour ordinaire.
Sa Majesté Catholique
fit declarer à tous ses
Conseils, qu'elle ne prétendoit
contraindre personne
às'y rendre, maiscettedispense
ne servit qu'à redoubler
le zele de tous les Tribunaux,
de tous les Grands,
& des autres personnes les
plus considerables qui fuivirent
leurs Majestez Catholiques
à Valladolid, oàelles
arriverent le 16. Scp.
tembre. L'Armée des Ennemis
estoit alors à Ariza
sur le Xalon en Arragon
,
au delà deCalatayud.
Cette Ville du temps des
Romains, s'appelloitBilbilis ;
c'estoit la Patrie du Poëte
Martial.
Monsieur le Marquis
de Bay estoit campé du
costé d'Aranda de Duero,
sur le grand chemin de Burgos
à Madrid,où les Troupes
qu'il atrendoit devoient
aller le joindre,pendant que
DonJuan Antonio de Amezaga
estoit avec un corps
de Cavalerie aux environs
de Madrid, pourempêcher
les courses des partis EnnemEis.
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Résumé : SUITE des Nouvelles d'Espagne depuis la Bataille de Saragosse.
Le 14 août, le roi d'Espagne arriva à Madrid et ordonna de renforcer son armée avec de nouvelles troupes et de sécuriser le ravitaillement en argent, vivres, artillerie et munitions. Il décida ensuite de se rendre à Valladolid avec la reine et le prince des Asturies, un lieu de séjour traditionnel des anciens rois de Castille. Bien que le roi ait déclaré que personne n'était contraint de les suivre, de nombreux tribunaux, grands et personnes considérables choisirent de les accompagner. Ils arrivèrent à Valladolid le 16 septembre. À cette époque, l'armée ennemie était positionnée à Ariza, sur le Xalon en Aragon, au-delà de Calatayud, une ville connue sous le nom de Bilbilis à l'époque romaine et patrie du poète Martial. Le marquis de Bay était campé près d'Aranda de Duero, sur la route de Burgos à Madrid, où les troupes devaient le rejoindre. Don Juan Antonio de Amezaga, avec un corps de cavalerie, était stationné aux environs de Madrid pour empêcher les incursions des partis ennemis.
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2
p. 122-128
SUITE des nouvelles d'Espagne.
Début :
Le 18. Septembre les Grands d'Espagne, en continuant leur [...]
Mots clefs :
Espagne, Valladolid, Armée, Prince des Asturies
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texteReconnaissance textuelle : SUITE des nouvelles d'Espagne.
SUITE
des nouvelles d'Espagne:
Le18. Septembre lesGrands
d'Espagne, en continuant
leur zele pour la justecause
de leur Roy legitime,lui de
manderent permi/Iîond'é«:
:'Crire une Lettre à Sa MajestéTresChrétienne
;cette
Lettre est écrite dans les
termes les plus forts, les plus
touchants &les plus respectueux.
Ils y protestent au
nom de toute laNoblesse&
des Peuples d'Espagne qu'ils
sacrifieront leurs biens &
leur vie pour faire passer
à la posterité un nouvel
exemple de l'amour & dela
fidélité de la Nation Espagnole
pour leur Souverain.
Dés que le Courier fut arrivé
,
S. E. Monsieur le Duc
d'Albe, tout malade qu'il
(fiait partit pour porter
cetteLettre au Roy, & il
renvoya le même Courrier
aux Grands avecune réponse
tcllç qu'ils pouvoient la
souhaitter.
DE VALLADOLID
le 1 3. Septembre.
LeRoy arrivaicyle16avec
la Reine le Prince des
Asturies, les Tribunaux, les
Grands, & routes les personnes
les plus distinguées
de Madrid, excepté Mr le
Duc de Veraguasqu'estoit
à l'extrémité lors du déparc
de leurs Majestez Catholiques.
Mr leDuc de Noailles
y arriva le même jour,& Mr
de Vendôme le lendemain.
Aprésfonarrivéc on tint un
grand Conseil où tous les
Généraux assisterent,&aprés
lequel le Roy dcclara qu'il
semettroit à latestedel'Armée
avec Mr de Vendôme,
& que Mr le Comte d'Aguilar,
Mr le Duc de Popoli-,
Nir le Comte de Las Torres,
&Mrs les Marquis de
Val de Cains, d'A itona
,
& de Thouy
,
serviroient
en qualité de CapitainesGeneraux;
que Mr le Marquis
de Bay retourneroit en Estremadure,
& que la Reine,
le Prince des Asturies, &
tous les Conseils iroient à
Vittoria.
Les Gouverneurs de Lerida,
deMonçon,&de Jaca,
font continuellement des
courses. Celuy de Lerida a
délivré 500. Prisonniers que
les Ennemis conduisoient à
Barcelone:un parti a arrêté
un Courrier de l'Archiduc
qui mandoit à l'Archiduchesse
que son Armée
avoit manque de vivres pendant
plusieurs jours, qu'on
leconduisoit à Madrid malgré
luy
, & contre. l'avis du
Comte de Staremberg
, quc
les Généraux des Alliez n'avoient
pas voulu écouter,
& que les Peuplesestoient si
affectionnez à Philippes V.
qu'il n'y avoir pas lieu d'esperer
de tirer d'autres avantages
de sa victoire que quel.
ques contributions pour
payer les Troupes.
Le19 l'Armée Ennemie
arriva à Alcala
,
d'où l'Archiduc
alla à Madrid avec
un détachement. A ion approche
Mr de Amezaga se- r toit retiré avec son corps de
Cavalerie.
des nouvelles d'Espagne:
Le18. Septembre lesGrands
d'Espagne, en continuant
leur zele pour la justecause
de leur Roy legitime,lui de
manderent permi/Iîond'é«:
:'Crire une Lettre à Sa MajestéTresChrétienne
;cette
Lettre est écrite dans les
termes les plus forts, les plus
touchants &les plus respectueux.
Ils y protestent au
nom de toute laNoblesse&
des Peuples d'Espagne qu'ils
sacrifieront leurs biens &
leur vie pour faire passer
à la posterité un nouvel
exemple de l'amour & dela
fidélité de la Nation Espagnole
pour leur Souverain.
Dés que le Courier fut arrivé
,
S. E. Monsieur le Duc
d'Albe, tout malade qu'il
(fiait partit pour porter
cetteLettre au Roy, & il
renvoya le même Courrier
aux Grands avecune réponse
tcllç qu'ils pouvoient la
souhaitter.
DE VALLADOLID
le 1 3. Septembre.
LeRoy arrivaicyle16avec
la Reine le Prince des
Asturies, les Tribunaux, les
Grands, & routes les personnes
les plus distinguées
de Madrid, excepté Mr le
Duc de Veraguasqu'estoit
à l'extrémité lors du déparc
de leurs Majestez Catholiques.
Mr leDuc de Noailles
y arriva le même jour,& Mr
de Vendôme le lendemain.
Aprésfonarrivéc on tint un
grand Conseil où tous les
Généraux assisterent,&aprés
lequel le Roy dcclara qu'il
semettroit à latestedel'Armée
avec Mr de Vendôme,
& que Mr le Comte d'Aguilar,
Mr le Duc de Popoli-,
Nir le Comte de Las Torres,
&Mrs les Marquis de
Val de Cains, d'A itona
,
& de Thouy
,
serviroient
en qualité de CapitainesGeneraux;
que Mr le Marquis
de Bay retourneroit en Estremadure,
& que la Reine,
le Prince des Asturies, &
tous les Conseils iroient à
Vittoria.
Les Gouverneurs de Lerida,
deMonçon,&de Jaca,
font continuellement des
courses. Celuy de Lerida a
délivré 500. Prisonniers que
les Ennemis conduisoient à
Barcelone:un parti a arrêté
un Courrier de l'Archiduc
qui mandoit à l'Archiduchesse
que son Armée
avoit manque de vivres pendant
plusieurs jours, qu'on
leconduisoit à Madrid malgré
luy
, & contre. l'avis du
Comte de Staremberg
, quc
les Généraux des Alliez n'avoient
pas voulu écouter,
& que les Peuplesestoient si
affectionnez à Philippes V.
qu'il n'y avoir pas lieu d'esperer
de tirer d'autres avantages
de sa victoire que quel.
ques contributions pour
payer les Troupes.
Le19 l'Armée Ennemie
arriva à Alcala
,
d'où l'Archiduc
alla à Madrid avec
un détachement. A ion approche
Mr de Amezaga se- r toit retiré avec son corps de
Cavalerie.
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Résumé : SUITE des nouvelles d'Espagne.
Le 18 septembre, les Grands d'Espagne écrivirent à Louis XIV pour affirmer leur fidélité au roi légitime et leur volonté de sacrifier leurs biens et leur vie pour la cause royale. Le duc d'Albe, malgré sa maladie, porta cette lettre au roi et reçut une réponse satisfaisante. Le 16 septembre, le roi d'Espagne, la reine, le prince des Asturies et diverses personnalités arrivèrent à Valladolid. Un grand conseil fut tenu, où le roi annonça qu'il prendrait la tête de l'armée avec le duc de Vendôme. Plusieurs nobles furent nommés capitaines-généraux, et la reine, le prince des Asturies ainsi que les conseils se dirigèrent vers Vittoria. Les gouverneurs de Lerida, Monçon et Jaca menaient des opérations militaires, libérant des prisonniers et interceptant des courriers ennemis. Le 19 septembre, l'armée ennemie arriva à Alcala et l'archiduc se rendit à Madrid, forçant Mr de Amezaga à se retirer avec son corps de cavalerie.
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3
p. 317-351
Suite des Nouvelles d'Espagne. [titre d'après la table]
Début :
Extrait d'une Lettre d'Aranda du 31. Septembre. [...]
Mots clefs :
Madrid, Aranda, Vitoria, Ennemis, Espagne, Tolède, Roi d'Espagne, Armée du roi
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texteReconnaissance textuelle : Suite des Nouvelles d'Espagne. [titre d'après la table]
Extrait d'une Lettre d'Aranda
du 31.Septembre.
DOmJoseph Vallejo
, Colonel deCavalerie
,
qui
avoit estédetachépour inco rmoder
les Ennemis, ayant esté
informé que le General Wet-
ZCI
,
qui commande les Troupes
de VElecteur Palatin marchoit
vers L'Aragon avec un
Colonel. L'Ï une escorte de
deux cens Chevaux
,
marcha
le 30. dans le dessein de les
combattre.Illesjoignità Vaidés
et deux lêltCStcy.) où il
les attaqua si vivementque
malgré la grande resistance
qu'ils firent ils furententièrement
défaits. Plus de cinquante
furent tuez, &soixante
faitsprisonniers avec
un Capitaine C, unautre
Officier &' on prit tous U$
Equipages du General dans
lesquels on trouva plus detrois
mille Pistolesen or, &beau*
coup de Vaisselled'Argent
le toutfut pillé. Ce. General
(fg- le Colonel avec le reste de
leurs Cavaliers,sesauverent
aSizuenca<5oùlesEn.emii It Siguença ou CS.- n ': em¡.~ avaientzoo.Fantaffins$
mais ne s'y croyant pas en
seureté
, par la crainte qu'ils
avoient des habitans
,
demanderent
à capituler. On leur
accorda un passeportqu'ils demanderent
pour quatorze personnes.
Aprés cette action qui
ne cousta que quelques Cavaliers
à Mr de Vallejo
,
il envoya
icy les prisonniers
, &
marcha le lendemain à Guadalara
afin de pouvoir observer
les Ennemis de plus prés.
LEtrois Octobre le
Roy d'ESpsgne,& Monsieur
de Vendosme arriverent
à Tordesillas sur l£
Duero pouraller se mettre
à la teste de l'Armée
qui estoit à Salamanque
& qui devoit estrejointe,
par les Garnisons de Pampelune,
de Jaca en Aragon,
de Fontarabie, de S.
Sebastien & du Passage
ces Garnisons devant estre
relevées Dar d'autres Tioupes
;)
sçavoir celles de Pampelune
& de Jaca; par trois
Regiments tirez de Bayone
,
& celles de S. Sebastien
, de Fonrarabie & du
Passage par de nouvelles
Troupes que les Estats de
Biscaye
,
d'A lava & de
Guipuscoa doivent lever
& entretenir à leurs dé- pens.
DesLettres deMadrid du
4, portent que l'Archiduc
n'y estoit entré que le 28.
Septembre,qu'il estoit precedé
parle Regiment de
Cavalerie de Galvés,&
accompagné de ses Gardes
; qu'il entra par la ruë
d'Alcala &: qu'il continua
sa marche par la Grande
ruë jUÍllutà la Porte de
Guadalaxara, qu'il allai
l'Eglise deNostre-Dame
d'Atocha où il entendit la
Messe ; qu'il alla ensuite,
sansentrer au Palais; à la
Maison de Campagne de
Ivlrle Comte d'Aguilar&
-de-'li'auPirdo où ilestoit
encore le 4. qu'une partie
estoit dans le Voisinage ,
ôtl'autre le long de la Riviere
deXarama ;qu'elle
n'estoit composée que de
14000. hommes de Troupes
reglées &d'environ
Z500. Miquelests ou Bandits
qui faisoient de grands
desordres
,
ayantpilléplusieursVillages
aux,,, environs
du Pardo, & commis
plusieurs Sacrileges dans
les Eglises en emportant
les Vases, Sacrez & en jettant
les hosties consacrées
par terre; que les Curez
quiavoientesté en demander
justice au Comte de
Staremberg avoient ea
pour reponse, qu'il ne pouvoit
empescher ces desordres
faute d'argent dequoy
payer les Troupes ,
que la Ville de Madrid
n'estoit gouvernée que pas
les Alcaldes; que les Generaux
avoient reglé la contribution
à quarente deux
mille Ecus par mois, &
qu'on en avoit fait le premier
payement d'un Magatin
de farine que la Reine
avoitordonnéde jetter
parce q'uelle estoit gastée,
& de laquelle neanmoins
les Ennemis faisoient faire
du pain pour leurs Troupes
;qu'ils tiroienc des contributions
en grains des
autres lieux, ce qui n'empeschoit
pas que le pain ne fustbeaucoup plus cher à
Mad11d qua 1ordmairc.
Voicy ce que porte uneletre
de Madrid. Malgrécette
cherté du pain le peuple ria
pointvouluramasserl'Argent
que l'Archiduc a fait jetter
dans les rucs,CM ce mesme peuple
ordinairement amateur des
Spectaclesserenferma dans le
temps des Illuminations, &
assomma quelques Comediens
qui avoient joüé dans un des
Fauxbourgs un Prologue de
rejoüissance
,& mesme que le
Poëte qui l'avoitcomposé,
avoit aujjt esté trouvé mort le
lendemain dans la rot,
:' LE Roy d'Espagne
arrivaà Salamanque le 5.
avec Monsieur de Vendosme
,
où ils ne demeurerent
qu'un jour parce que l'Arméecontinuoit
de marcher
vers Placentia quoy
que toutes les Troupes
n'eussent pas encore joint.
Elle trouvoit par tout une
grandeabondance de vivres
& de fourages, & il
arrivoit ous les jours des
Recruës & des Corps de
Troupes tirées de divers
endroits.
• tes Regiments de Castille
& de Madrid passerent
le 15.enrevûë devant
sa Majesté Catholique qui
les trouvacomplets &en
tres bon estat. On a distribué
des Officiers François
quiestoient sans employ,
dans les Regiments où il
en manquoit. L'Estramadure
a donné des Chevaux
de remonte pour la Cavalerie,
& il y avoit quarente
pieces de Canon en estat
de marcher.
On a mis la Cavalerie
en quartier de rafraichissement
en attendant la
jonction du r<.fte des
Troupes
,
à l'exception de
neufcens Chevaux qui ont
esté detachez vers Talavera
de la Reyna,pour mieux
observer les mouvements
des Ennemis.Les Dragons,
commandez par Mr le
Comte Mahoni sontallez
a Oropezaen deçade Talavera;
toute l'Infanterie
partit le 17. pour aller camper
à Casa Tejada à huit
lieues de Placentia.
Un détachement de la
Garnison de Pampelune,
joint
joint par un bon nombre
d'habitans armez ayant
pane l'Ebre s'est emparé
de la Ville de Corella où
les Ennemis avoient des
Troupes, entre Calahorra
,
& Tudela
,
& a fait la
Garnison prisonniere.Plusieurs
Maisons de mal intentionnez
ontesté pillées,
entr'autres ce ledu nommé
Ferrer qui a esté aussi
rasée parce queson Fils
estoit à teste dela Garnison.
Copied'uneLettre écrite
deVittoria du 21.
Octobre. JE reçois une lettre de
D. Henriquez deCavaillas
Capitaine au Regiment
de Toledequin'a point
quitté le Roy depuis sa
sortie de Madrid. Il me
marque que depuis l'arrivée
de S. M. C. à Placentia
les Troupes estoient
campées entreCoria &Almara
; que Mrde Vendosllle
estantentré dans cette
derniere Place avec un
gros detachementen avoit
fait rompre le Pont le 14.
& que ceGeneral ayant ensuite
marché le long du
Tage pourreconnoistre la
disposition de l'Armée de
l'Archiduc dans laCastille
, il s'avança jusquà une
lieuë d'Oropesa où il fut
attaqué par 500. Cavaliers
Alemans embusquez qui
le prirent par derriere 6c
crurent pouvoir l'enveloper.
Son detachemenc n'estoit
que de 260. Cavaliers
avec lesquelsil fit une
sivigoureiife deffense qu'il
mit les ennemis en fuite
,
entua ou blessa plus de
ioo. & en prit 41. quiont
eslé amenez hier icy. Il dit
que l'Archiduc ne paroilt
plus avoir le dessein defaire
la jonction des Troupes
de Portugal depuis que
8000. hommes de (es troupesqui
s'estoient avancez
vers Albuquerqueavoienc
retourné sur leurs pas à l'aproche
de l'ArméeEfpagnole.
Mr de Vendosme
alla encore hier reconnoiftre
rAmee Ennemiequi a
remonte le lage. Mr b
Marquis de Bay tient les
Portugais dans le refpetl:.
On amena hier au Camp
ii. Miquelers qui couroient
les Montagnes de
Tolede dont quelqoues-uns
assurent que l'Archiduc
meditoit La retraitte dans
l'Arragon. Nous attendons
lereste de l'Artillerieavec
les munitions Se les provisions
de bouchepour8jours
qui feront prêtes au plus
tard le 18. après quoy nous
marcherons aux Ennemis
qui desolent la Castillepar
leursvexations. On nous
écrit icy de la frontiere de
Navarrecjue les Ennemis
retirent les petites garni-*
fons qui font sur la Frontiere.
d'Arragon dont ils
forment un Corps a Saragosse
avec lequel ilspré-,
tendent assurer le paisage
dCe cettae Proivilncelpear la.
Extrait d'une autre
Lettre de Vittoria.
LE Roy d'Espagne a
devancé huit mille Portugaise
de2,4.heuresy &sejtemparédu
Pontd'Almaraz. On
erojoit quilefloïtimpojjïble de
les prévenir & on a admiré
la diligence quesa M. C. c-
Mr de Vendosme ont fait
ainsi que Mr le Marquis de
Bay qui les a ensuite con•>'
traints de se retirer:LArchiduceffort
embarrassépourfç
retirer noyant que quinze
mille hommes dont trois mille
font malades. Il ravage les
Maisons & Chasteaux des
Grands & brusle beaucoupde
Villages aux environs de
Madrid. On a surpris une
lettre de /'Archidu:hejje 2
Aiadamefd Mere par laquelle
elle luy mande que les affaires
du Roy son Mary*
vont si mal que ii cela continueelle
apprehende que
les Catalans ne prennent
des resolutions violentes.
&Armée J^Jpagnolc efl
presentement de vingt deux
mille hommes effiaifs. Le
Roy cherche à donnerBataille
; maisMonsîeur de Vertdosme
le retient, le suppliant
de temporiser enattendantMr
le Duc de Moailles. La Ville
de Cadiz a vingt quatre Bataillons
y
taillons
y
& a offert au Roy
J'Espagne de luyen envoyer ce
quilluy plairoit. Sa Majeflé
atémoignéqu'il ejioitnecejfau
requ'ils restassentJ & qu'elle
estoit très Jatisfaite dailleurs
.de leur bonne volonté.
A Vittoria le13.
«
Offabre.
L'Armée du Roy
d'Espagne est prefente-
Hienc composée de douze lmille hommes de pied & de sept mille chevaux; &
, cp nombre est effedtify- le
Roy attend encore deux
millechevaux dans peu de
jours, de forte qu'il (ira.
bien plus fort en Cavalerie
que sesEnnemis. l'A rgent
n'a pointmanquéjur.
qu'àpreient,$d'onne/çauroit
pouffer plus loin la ûr
délité que le font tous les
peuples d'Espagne. Le
Royaume de Murcie a pri$
les Armes dans la refoluçion
de se bien deffendre si
les Ennemis viennent 1attaquer,
celuy de Valence
en a fait autant. Il court
un bruit depuis hier midy
que les Ennemis feignant
-d'envoyer un detachemenc
à Tolede se retirent
véritablement ce qui est
fort naturel à croire s'il est
vray que les Portugais se
soient retirezcomme on
le publie. La Province de
Biicaye vient de donner
5000. pistoles à la Reine;
Il vient de tems en tems de
pareils petits lecours icy
aussi bien qu'à tArmée du
Roy d'Espagne.
Quelques traitres avoient
tramé une conspirationà
Tortose; mais elle a ellé
decouverte, & les auteurs
ont été pris &arrestez. Un
autretraître avoit livré aux
Ennemisla Ville de Xerès
de los Cavalleros vers
la Frontière de l'Alentejo,
mais il n'en ont pas profité
j'en estant retirez après
avoir néanmoins fait farter
quelques fortifications
lX. bruslé quelques munitions.
On vient de recevoir
nouvelle que les Ennemis
marchentàS. Pozuelo qui
est sur le chemin de Tolede
; cestaussi celuy d'Aragon
& de Valençe. On ne
sçait point lequel ils prendront,
Latesse de Armée
du Roy decpaone ea à
Talavera de la Reina àn.
lieuës de Madrid On dit
mesme que le Colonel Vallejo
est à Alcala. Nous
sommes icy dans un tresvilain
pays entouré de
montagnes;mais qui est
bon pour la feurecé de la
Reine.
A Vînoriale 3°,Oélobrea
tat-des affaires ¿,Ef.
P (,-;?Ï' n'est pas augi mauvais
que vous l'avek. pu croire.
LesEnnemis font toujours
campez aux environs de Madrid.
L'Archiduc est au Pardo.
Les Villagessontpillez &'
bruslezjusqu'aux Eglises où
les Anglois& les Holandois
font des impietez & des sacrileges
abominables.LesMaisons
de tous lesFrançois&de
tous ceux qui ont suivi la
Couront estépilléesà Madrid,
& la noflre par consequent ,
ejl du nombre. Les François
ont eu ordre de sortir de cette
Ville dans 24. heures sous
peine de la viey &les Dames
qui font restées à Madrid,
ordre d'aller à Tolede ; la plus
part ontdéja obey
, & les autres
se disposent à le faire.
Ellesfont prés de 60. dans le
cas. On nefait quelle peut
estrel'intentiondel'Archiduc,
à moins qu'il ne croye engager
par-là les Marisqui font auprès
du Roy & de la Reine
d'aller trouver leurs femmes.
Ony a ordonné encore à tous
ceux qui ont des Armes
,
de
les porter a la Caza delCampo
; on craint que ce ne foit
dans la vue defaire un pillage
général ensortant de Cette
Capitale. Mrle Marquisde
Manfera, qui ayant prés de
cent ans, n'avoit pas pusuivre
le Roy,quelque bonne en'"
viequ'ilen eust, estant rcflêà
Madrid, le GeneralStanhope
lalla voir pour l'exhorter
d'allerse mettre aux pieds du
Roy Carlos tercero. illuy
répondit qu'il pouvoit le
mettre aux pieds de l'Archiduc
d'Autriche, ter~
dontse servent les Espagnols
pour dire assurer de leurs respects;
qu'ill'honoroitcomme
un grand Prince; qu'il
pouvoit luy dire de sapart,
quil n'avoit qu'un Dieu,
uneLoy & un Roy; que
son Dieu & sa Loy H1y
estoient connus; que pour
son Roy,s'il ignoroit qui
il estoit,il luy apprenoit
quec'estoitPhilippeV. de
Bourbon legitime Roy
d'Espagne, a qui il avait
presté le ferment defidèle
lé
;
qu'il ne vouloit pas que
le peu de joursqu'il avoità
vivre, fussent tachez,
de l'infamie de luy estre
parjure; quec'estoitlà tout
ce qu'il pouvoir dire de sa
part à l'Archiduc. Ilfiâit
son discours, en disant qu'il
estoit las d'estre debout,
& qu'il s'alloit coucher.
De-la le General Stanhope
fut chez Mrle Marquis de
Frezno, qui luy répondit en
substance la mesmechose,ajoustant
que l'Archiduc estoit
maist. e de le traitter comme
prisonnier; mais que
sans son grand âge & ses
infirmitez qui l'avoient
mis hors d'estat de suivre
son Roy, il ne l'auroit pas
trouvé à Madrid.
Monsieur de Vendosme efi
charmé de lafidélité des peuples.
Elle va dela de tout ce
que l'on en peut dire.Je ne vous
enciteray qu'un exemple qui
vousferajuger du reste. Les
Ennemis ayant ordonné dans
un Village près de Madrid
qu'oncriastvivat Carlostercero,
tes habitants crierent
vivat Felippé Quinto. On
les menaça dufeu;ils crierent
encore plus fort; onmit lefeu
à leursMaisonsilss'assemblerent,
& danserent autour
desflames jusqu'à ce que tout
just redu t encendres, disant
que c'estoient leurs illuminations
& leurs feux de jojt
qu'ilssaisoient par avarie?
pour le retour de leur Roy à
Madrid.Ce détail, & les
réponses de Mr de Manfera
& de Mr de Frezno au
General Stanbope ontesté envoyées
à la Reine dans ces
mesmes termes.
Le R<jy esttousjours depuis
le 19. à Casa Tejada
,
soft
Armée en quartier
,
qui se
peutassemblerendeuxjoursa
trois lieues de-là. Mr de Vallejo
est avec un détachement
entreSegovie & Madrid;
Mrde, Bagamonteavec500.
Chevaux, à Torre Lodana
prés l'Escurial ; MrMahoni,
avec lesDragons de l'Armée
à Calçada d'Oropeza
, &
MrLanceroti avecun autre
détachement, à Talavera de
la Reyna. On estinformé par
ces Officiers. Generaux
,
de
toutceque font les Ennemis.,
les paysans ayant un grand
foin de les en instruire, & les
Ennemissontsipeu informe";\.
de ce qui nousregarde
, que
dans des lettres qu'onleura
surprisces derniersjours, leurs
Generaux demandaient s'il
estoitvray que Mr de Vendosme
eust joint Philippe V.
Onprend la plupartde leurs
Courriers, ce qui nous est trèsutilepoursçavoirl'eflat
omils
sont
, & quellessont leurs
intentions: lesilencedes paysans
à leur égard, & le peu
d'avisquonleur donne, ont
fait dire icy 3quele secours
de France qui vientjoindre
Mrde JSloailIcs enCatalogne,
aura joint avant quils sçachent
quilsoit party de Dauphiné'.
Il
y d'autres Lettres
qui portentqueMrdeVendosmeavoitdétache
4000.
Chevaux sur les ailes de
l'Arméedel'Archiduc;
,qu'il avoit plus de seize
,cens prifonners ; que les
Ennemis ayant fait une
descente sur les Costes du
Royaume de Valence, Mr
Gaëtano les avoit repoussez
avec les Troupes de
Murcie, & qu'il y en avoit
eu quatre cens Tele pris ou
de tuez.
du 31.Septembre.
DOmJoseph Vallejo
, Colonel deCavalerie
,
qui
avoit estédetachépour inco rmoder
les Ennemis, ayant esté
informé que le General Wet-
ZCI
,
qui commande les Troupes
de VElecteur Palatin marchoit
vers L'Aragon avec un
Colonel. L'Ï une escorte de
deux cens Chevaux
,
marcha
le 30. dans le dessein de les
combattre.Illesjoignità Vaidés
et deux lêltCStcy.) où il
les attaqua si vivementque
malgré la grande resistance
qu'ils firent ils furententièrement
défaits. Plus de cinquante
furent tuez, &soixante
faitsprisonniers avec
un Capitaine C, unautre
Officier &' on prit tous U$
Equipages du General dans
lesquels on trouva plus detrois
mille Pistolesen or, &beau*
coup de Vaisselled'Argent
le toutfut pillé. Ce. General
(fg- le Colonel avec le reste de
leurs Cavaliers,sesauverent
aSizuenca<5oùlesEn.emii It Siguença ou CS.- n ': em¡.~ avaientzoo.Fantaffins$
mais ne s'y croyant pas en
seureté
, par la crainte qu'ils
avoient des habitans
,
demanderent
à capituler. On leur
accorda un passeportqu'ils demanderent
pour quatorze personnes.
Aprés cette action qui
ne cousta que quelques Cavaliers
à Mr de Vallejo
,
il envoya
icy les prisonniers
, &
marcha le lendemain à Guadalara
afin de pouvoir observer
les Ennemis de plus prés.
LEtrois Octobre le
Roy d'ESpsgne,& Monsieur
de Vendosme arriverent
à Tordesillas sur l£
Duero pouraller se mettre
à la teste de l'Armée
qui estoit à Salamanque
& qui devoit estrejointe,
par les Garnisons de Pampelune,
de Jaca en Aragon,
de Fontarabie, de S.
Sebastien & du Passage
ces Garnisons devant estre
relevées Dar d'autres Tioupes
;)
sçavoir celles de Pampelune
& de Jaca; par trois
Regiments tirez de Bayone
,
& celles de S. Sebastien
, de Fonrarabie & du
Passage par de nouvelles
Troupes que les Estats de
Biscaye
,
d'A lava & de
Guipuscoa doivent lever
& entretenir à leurs dé- pens.
DesLettres deMadrid du
4, portent que l'Archiduc
n'y estoit entré que le 28.
Septembre,qu'il estoit precedé
parle Regiment de
Cavalerie de Galvés,&
accompagné de ses Gardes
; qu'il entra par la ruë
d'Alcala &: qu'il continua
sa marche par la Grande
ruë jUÍllutà la Porte de
Guadalaxara, qu'il allai
l'Eglise deNostre-Dame
d'Atocha où il entendit la
Messe ; qu'il alla ensuite,
sansentrer au Palais; à la
Maison de Campagne de
Ivlrle Comte d'Aguilar&
-de-'li'auPirdo où ilestoit
encore le 4. qu'une partie
estoit dans le Voisinage ,
ôtl'autre le long de la Riviere
deXarama ;qu'elle
n'estoit composée que de
14000. hommes de Troupes
reglées &d'environ
Z500. Miquelests ou Bandits
qui faisoient de grands
desordres
,
ayantpilléplusieursVillages
aux,,, environs
du Pardo, & commis
plusieurs Sacrileges dans
les Eglises en emportant
les Vases, Sacrez & en jettant
les hosties consacrées
par terre; que les Curez
quiavoientesté en demander
justice au Comte de
Staremberg avoient ea
pour reponse, qu'il ne pouvoit
empescher ces desordres
faute d'argent dequoy
payer les Troupes ,
que la Ville de Madrid
n'estoit gouvernée que pas
les Alcaldes; que les Generaux
avoient reglé la contribution
à quarente deux
mille Ecus par mois, &
qu'on en avoit fait le premier
payement d'un Magatin
de farine que la Reine
avoitordonnéde jetter
parce q'uelle estoit gastée,
& de laquelle neanmoins
les Ennemis faisoient faire
du pain pour leurs Troupes
;qu'ils tiroienc des contributions
en grains des
autres lieux, ce qui n'empeschoit
pas que le pain ne fustbeaucoup plus cher à
Mad11d qua 1ordmairc.
Voicy ce que porte uneletre
de Madrid. Malgrécette
cherté du pain le peuple ria
pointvouluramasserl'Argent
que l'Archiduc a fait jetter
dans les rucs,CM ce mesme peuple
ordinairement amateur des
Spectaclesserenferma dans le
temps des Illuminations, &
assomma quelques Comediens
qui avoient joüé dans un des
Fauxbourgs un Prologue de
rejoüissance
,& mesme que le
Poëte qui l'avoitcomposé,
avoit aujjt esté trouvé mort le
lendemain dans la rot,
:' LE Roy d'Espagne
arrivaà Salamanque le 5.
avec Monsieur de Vendosme
,
où ils ne demeurerent
qu'un jour parce que l'Arméecontinuoit
de marcher
vers Placentia quoy
que toutes les Troupes
n'eussent pas encore joint.
Elle trouvoit par tout une
grandeabondance de vivres
& de fourages, & il
arrivoit ous les jours des
Recruës & des Corps de
Troupes tirées de divers
endroits.
• tes Regiments de Castille
& de Madrid passerent
le 15.enrevûë devant
sa Majesté Catholique qui
les trouvacomplets &en
tres bon estat. On a distribué
des Officiers François
quiestoient sans employ,
dans les Regiments où il
en manquoit. L'Estramadure
a donné des Chevaux
de remonte pour la Cavalerie,
& il y avoit quarente
pieces de Canon en estat
de marcher.
On a mis la Cavalerie
en quartier de rafraichissement
en attendant la
jonction du r<.fte des
Troupes
,
à l'exception de
neufcens Chevaux qui ont
esté detachez vers Talavera
de la Reyna,pour mieux
observer les mouvements
des Ennemis.Les Dragons,
commandez par Mr le
Comte Mahoni sontallez
a Oropezaen deçade Talavera;
toute l'Infanterie
partit le 17. pour aller camper
à Casa Tejada à huit
lieues de Placentia.
Un détachement de la
Garnison de Pampelune,
joint
joint par un bon nombre
d'habitans armez ayant
pane l'Ebre s'est emparé
de la Ville de Corella où
les Ennemis avoient des
Troupes, entre Calahorra
,
& Tudela
,
& a fait la
Garnison prisonniere.Plusieurs
Maisons de mal intentionnez
ontesté pillées,
entr'autres ce ledu nommé
Ferrer qui a esté aussi
rasée parce queson Fils
estoit à teste dela Garnison.
Copied'uneLettre écrite
deVittoria du 21.
Octobre. JE reçois une lettre de
D. Henriquez deCavaillas
Capitaine au Regiment
de Toledequin'a point
quitté le Roy depuis sa
sortie de Madrid. Il me
marque que depuis l'arrivée
de S. M. C. à Placentia
les Troupes estoient
campées entreCoria &Almara
; que Mrde Vendosllle
estantentré dans cette
derniere Place avec un
gros detachementen avoit
fait rompre le Pont le 14.
& que ceGeneral ayant ensuite
marché le long du
Tage pourreconnoistre la
disposition de l'Armée de
l'Archiduc dans laCastille
, il s'avança jusquà une
lieuë d'Oropesa où il fut
attaqué par 500. Cavaliers
Alemans embusquez qui
le prirent par derriere 6c
crurent pouvoir l'enveloper.
Son detachemenc n'estoit
que de 260. Cavaliers
avec lesquelsil fit une
sivigoureiife deffense qu'il
mit les ennemis en fuite
,
entua ou blessa plus de
ioo. & en prit 41. quiont
eslé amenez hier icy. Il dit
que l'Archiduc ne paroilt
plus avoir le dessein defaire
la jonction des Troupes
de Portugal depuis que
8000. hommes de (es troupesqui
s'estoient avancez
vers Albuquerqueavoienc
retourné sur leurs pas à l'aproche
de l'ArméeEfpagnole.
Mr de Vendosme
alla encore hier reconnoiftre
rAmee Ennemiequi a
remonte le lage. Mr b
Marquis de Bay tient les
Portugais dans le refpetl:.
On amena hier au Camp
ii. Miquelers qui couroient
les Montagnes de
Tolede dont quelqoues-uns
assurent que l'Archiduc
meditoit La retraitte dans
l'Arragon. Nous attendons
lereste de l'Artillerieavec
les munitions Se les provisions
de bouchepour8jours
qui feront prêtes au plus
tard le 18. après quoy nous
marcherons aux Ennemis
qui desolent la Castillepar
leursvexations. On nous
écrit icy de la frontiere de
Navarrecjue les Ennemis
retirent les petites garni-*
fons qui font sur la Frontiere.
d'Arragon dont ils
forment un Corps a Saragosse
avec lequel ilspré-,
tendent assurer le paisage
dCe cettae Proivilncelpear la.
Extrait d'une autre
Lettre de Vittoria.
LE Roy d'Espagne a
devancé huit mille Portugaise
de2,4.heuresy &sejtemparédu
Pontd'Almaraz. On
erojoit quilefloïtimpojjïble de
les prévenir & on a admiré
la diligence quesa M. C. c-
Mr de Vendosme ont fait
ainsi que Mr le Marquis de
Bay qui les a ensuite con•>'
traints de se retirer:LArchiduceffort
embarrassépourfç
retirer noyant que quinze
mille hommes dont trois mille
font malades. Il ravage les
Maisons & Chasteaux des
Grands & brusle beaucoupde
Villages aux environs de
Madrid. On a surpris une
lettre de /'Archidu:hejje 2
Aiadamefd Mere par laquelle
elle luy mande que les affaires
du Roy son Mary*
vont si mal que ii cela continueelle
apprehende que
les Catalans ne prennent
des resolutions violentes.
&Armée J^Jpagnolc efl
presentement de vingt deux
mille hommes effiaifs. Le
Roy cherche à donnerBataille
; maisMonsîeur de Vertdosme
le retient, le suppliant
de temporiser enattendantMr
le Duc de Moailles. La Ville
de Cadiz a vingt quatre Bataillons
y
taillons
y
& a offert au Roy
J'Espagne de luyen envoyer ce
quilluy plairoit. Sa Majeflé
atémoignéqu'il ejioitnecejfau
requ'ils restassentJ & qu'elle
estoit très Jatisfaite dailleurs
.de leur bonne volonté.
A Vittoria le13.
«
Offabre.
L'Armée du Roy
d'Espagne est prefente-
Hienc composée de douze lmille hommes de pied & de sept mille chevaux; &
, cp nombre est effedtify- le
Roy attend encore deux
millechevaux dans peu de
jours, de forte qu'il (ira.
bien plus fort en Cavalerie
que sesEnnemis. l'A rgent
n'a pointmanquéjur.
qu'àpreient,$d'onne/çauroit
pouffer plus loin la ûr
délité que le font tous les
peuples d'Espagne. Le
Royaume de Murcie a pri$
les Armes dans la refoluçion
de se bien deffendre si
les Ennemis viennent 1attaquer,
celuy de Valence
en a fait autant. Il court
un bruit depuis hier midy
que les Ennemis feignant
-d'envoyer un detachemenc
à Tolede se retirent
véritablement ce qui est
fort naturel à croire s'il est
vray que les Portugais se
soient retirezcomme on
le publie. La Province de
Biicaye vient de donner
5000. pistoles à la Reine;
Il vient de tems en tems de
pareils petits lecours icy
aussi bien qu'à tArmée du
Roy d'Espagne.
Quelques traitres avoient
tramé une conspirationà
Tortose; mais elle a ellé
decouverte, & les auteurs
ont été pris &arrestez. Un
autretraître avoit livré aux
Ennemisla Ville de Xerès
de los Cavalleros vers
la Frontière de l'Alentejo,
mais il n'en ont pas profité
j'en estant retirez après
avoir néanmoins fait farter
quelques fortifications
lX. bruslé quelques munitions.
On vient de recevoir
nouvelle que les Ennemis
marchentàS. Pozuelo qui
est sur le chemin de Tolede
; cestaussi celuy d'Aragon
& de Valençe. On ne
sçait point lequel ils prendront,
Latesse de Armée
du Roy decpaone ea à
Talavera de la Reina àn.
lieuës de Madrid On dit
mesme que le Colonel Vallejo
est à Alcala. Nous
sommes icy dans un tresvilain
pays entouré de
montagnes;mais qui est
bon pour la feurecé de la
Reine.
A Vînoriale 3°,Oélobrea
tat-des affaires ¿,Ef.
P (,-;?Ï' n'est pas augi mauvais
que vous l'avek. pu croire.
LesEnnemis font toujours
campez aux environs de Madrid.
L'Archiduc est au Pardo.
Les Villagessontpillez &'
bruslezjusqu'aux Eglises où
les Anglois& les Holandois
font des impietez & des sacrileges
abominables.LesMaisons
de tous lesFrançois&de
tous ceux qui ont suivi la
Couront estépilléesà Madrid,
& la noflre par consequent ,
ejl du nombre. Les François
ont eu ordre de sortir de cette
Ville dans 24. heures sous
peine de la viey &les Dames
qui font restées à Madrid,
ordre d'aller à Tolede ; la plus
part ontdéja obey
, & les autres
se disposent à le faire.
Ellesfont prés de 60. dans le
cas. On nefait quelle peut
estrel'intentiondel'Archiduc,
à moins qu'il ne croye engager
par-là les Marisqui font auprès
du Roy & de la Reine
d'aller trouver leurs femmes.
Ony a ordonné encore à tous
ceux qui ont des Armes
,
de
les porter a la Caza delCampo
; on craint que ce ne foit
dans la vue defaire un pillage
général ensortant de Cette
Capitale. Mrle Marquisde
Manfera, qui ayant prés de
cent ans, n'avoit pas pusuivre
le Roy,quelque bonne en'"
viequ'ilen eust, estant rcflêà
Madrid, le GeneralStanhope
lalla voir pour l'exhorter
d'allerse mettre aux pieds du
Roy Carlos tercero. illuy
répondit qu'il pouvoit le
mettre aux pieds de l'Archiduc
d'Autriche, ter~
dontse servent les Espagnols
pour dire assurer de leurs respects;
qu'ill'honoroitcomme
un grand Prince; qu'il
pouvoit luy dire de sapart,
quil n'avoit qu'un Dieu,
uneLoy & un Roy; que
son Dieu & sa Loy H1y
estoient connus; que pour
son Roy,s'il ignoroit qui
il estoit,il luy apprenoit
quec'estoitPhilippeV. de
Bourbon legitime Roy
d'Espagne, a qui il avait
presté le ferment defidèle
lé
;
qu'il ne vouloit pas que
le peu de joursqu'il avoità
vivre, fussent tachez,
de l'infamie de luy estre
parjure; quec'estoitlà tout
ce qu'il pouvoir dire de sa
part à l'Archiduc. Ilfiâit
son discours, en disant qu'il
estoit las d'estre debout,
& qu'il s'alloit coucher.
De-la le General Stanhope
fut chez Mrle Marquis de
Frezno, qui luy répondit en
substance la mesmechose,ajoustant
que l'Archiduc estoit
maist. e de le traitter comme
prisonnier; mais que
sans son grand âge & ses
infirmitez qui l'avoient
mis hors d'estat de suivre
son Roy, il ne l'auroit pas
trouvé à Madrid.
Monsieur de Vendosme efi
charmé de lafidélité des peuples.
Elle va dela de tout ce
que l'on en peut dire.Je ne vous
enciteray qu'un exemple qui
vousferajuger du reste. Les
Ennemis ayant ordonné dans
un Village près de Madrid
qu'oncriastvivat Carlostercero,
tes habitants crierent
vivat Felippé Quinto. On
les menaça dufeu;ils crierent
encore plus fort; onmit lefeu
à leursMaisonsilss'assemblerent,
& danserent autour
desflames jusqu'à ce que tout
just redu t encendres, disant
que c'estoient leurs illuminations
& leurs feux de jojt
qu'ilssaisoient par avarie?
pour le retour de leur Roy à
Madrid.Ce détail, & les
réponses de Mr de Manfera
& de Mr de Frezno au
General Stanbope ontesté envoyées
à la Reine dans ces
mesmes termes.
Le R<jy esttousjours depuis
le 19. à Casa Tejada
,
soft
Armée en quartier
,
qui se
peutassemblerendeuxjoursa
trois lieues de-là. Mr de Vallejo
est avec un détachement
entreSegovie & Madrid;
Mrde, Bagamonteavec500.
Chevaux, à Torre Lodana
prés l'Escurial ; MrMahoni,
avec lesDragons de l'Armée
à Calçada d'Oropeza
, &
MrLanceroti avecun autre
détachement, à Talavera de
la Reyna. On estinformé par
ces Officiers. Generaux
,
de
toutceque font les Ennemis.,
les paysans ayant un grand
foin de les en instruire, & les
Ennemissontsipeu informe";\.
de ce qui nousregarde
, que
dans des lettres qu'onleura
surprisces derniersjours, leurs
Generaux demandaient s'il
estoitvray que Mr de Vendosme
eust joint Philippe V.
Onprend la plupartde leurs
Courriers, ce qui nous est trèsutilepoursçavoirl'eflat
omils
sont
, & quellessont leurs
intentions: lesilencedes paysans
à leur égard, & le peu
d'avisquonleur donne, ont
fait dire icy 3quele secours
de France qui vientjoindre
Mrde JSloailIcs enCatalogne,
aura joint avant quils sçachent
quilsoit party de Dauphiné'.
Il
y d'autres Lettres
qui portentqueMrdeVendosmeavoitdétache
4000.
Chevaux sur les ailes de
l'Arméedel'Archiduc;
,qu'il avoit plus de seize
,cens prifonners ; que les
Ennemis ayant fait une
descente sur les Costes du
Royaume de Valence, Mr
Gaëtano les avoit repoussez
avec les Troupes de
Murcie, & qu'il y en avoit
eu quatre cens Tele pris ou
de tuez.
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Résumé : Suite des Nouvelles d'Espagne. [titre d'après la table]
La lettre d'Aranda du 31 septembre 1706 décrit plusieurs événements militaires et politiques en Espagne. Le colonel Vallejo a attaqué et vaincu les troupes du général Wet-ZCI près de Vaidés et de Lécetcy, tuant plus de cinquante ennemis et en capturant soixante. Les Espagnols ont également pillé des équipements précieux, incluant trois mille pistoles en or et de la vaisselle d'argent. Les généraux ennemis se sont réfugiés à Siguenza. L'archiduc, confronté à la retraite de ses troupes, a ravagé des maisons et villages autour de Madrid. Une lettre interceptée indique que les affaires du roi d'Espagne sont en difficulté, ce qui inquiète les Catalans. L'armée espagnole, forte de quinze mille hommes dont trois mille malades, attend des renforts. Cadix a proposé son aide au roi, mais celui-ci a refusé, se déclarant satisfait de leur bonne volonté. À Vittoria, l'armée du roi d'Espagne compte douze mille hommes de pied et sept mille chevaux, avec deux mille autres chevaux attendus. Les royaumes de Murcie et de Valence se préparent à se défendre. Des conspirations à Tortose et des trahisons à Xerès ont été découvertes et réprimées. Les ennemis se dirigent vers S. Pozuelo, tandis que l'armée du roi est à Talavera de la Reina. Le 30 octobre à Vitoria, les ennemis campent autour de Madrid, pillant et brûlant les villages, y compris les églises. Les Français ont reçu l'ordre de quitter Madrid, et les dames doivent se rendre à Tolède. Les habitants de Madrid restent fidèles à Philippe V. Les marquis de Manfera et de Frezno ont refusé de se rendre à l'archiduc, affirmant leur loyauté envers Philippe V. Le roi est à Casa Tejada, et plusieurs détachements surveillent les mouvements ennemis. Les courriers ennemis sont souvent interceptés, fournissant des informations précieuses sur leurs intentions et mouvements.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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4
p. 271-278
NOUVELLES d'Espagne.
Début :
Du Camp Royal de Casa Texada le 2. Novembre. Le [...]
Mots clefs :
Ennemis, Armée, Habitants, Casatejada
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : NOUVELLES d'Espagne.
NOUVELLES
d'Espagne.
ZD
Du Camp RoyaldeCasa
Texada le 2. Novembre.
LE Roy reçut ilya
deuxjours un CourrierdeMr
le Duc de Noailles qui luy
mandoit qu'ilentreroit le 10.
en Catalogne & hier il reçut
avis que l'Archiducavoit
quitté son Camp du Pardo;
qu'ilavoit marche à Pinto,
& qu'il auoït passé le Tage à
Aranjuez où son armée êfloit
campée.
L'Armée du Roy grossit de
jour en jour. Tous les Magazins
sontfaits à Talavera de
la Veja, & à Talavera de la
Reyna. Mr l'Evesque de
Murcie a envoyé à Sa Majesté
Catholique, un grand
nombre de Chariots chargez
degrains
, & toutesles Villes
d'Andalousies'efforcent à
ïenvi pour donner des marques
de leurzeles;les unesmvoyent
de grosses sommes
d'autres des chevaux , tout équipe%;
de maispresque toutes
l'argent & desvivres.
UnPartyennemi de cent
quatre-vingt
Quatre-vingtCavaliers
,
qui
avoit esté envoyé pour s'informer
denostre situation, a
estédéfait par Mr le Marquis
deLança ote.
LeRebetleFerrer avouluse
venger de ce que les habitans
de Corella avoient rasé sa
maison
, aya nt assemblé à Saragosse
environ mille hommes
tant Fantassins que Cavaliers,
ilse mit en marche pour tascher
de nouveau dese rendre maistre
de Corella. Mais les habitans
de cette Ville
,
de Tudela
C- des autres lieux des
environs
,
s'estant joint aux
Troupes, avec lesquelles ils
avoient auparavant chassé les
ennemis
}
marchèrent au devant
de luy, le chargèrent si
vivement,qu'ilfutobligéde
si retirer aprés avoir perdu
prés de cent cinquante hommes.
Deux Regimens de Dragons
.,
Ér un détachement des
troupes de Navarre , ont reçu
ordre de s'avancerpourempescher
les courses des Partis
Ennemis. Les Deserteurs qui
viennent en ajJezgrand nombre
,
assurent que l'Armée de
l'Archiduc estfortdiminuée,
parce que la trop grande hcew*
ce que les Generaux donnent
4ux soldats
,
les excitantàse
disperser pourpiller, ily en a
un grand nombre d'ajJomme:(.
par lespeuples, qui ne laissent
paffir que ceux quise disent
CatholiquesDeserteurs.
Le bruitqui s'estoitrépandu
que Archiducauoit fait
sortir toutes les Dames deMadrid
dans le dessein de donner
cette Capitale aupillage, s'est
trouvéfaux. Peut-estre que le
refus que les habitans ontfait
de porter leurs armes à la Caza
del Campo,les a préservez.
Ce qu'il y a decertain, c'est
que ce Prince estfort irrité
contre eux&on assure mesme
qu'il a ditque s'il peut devenir
leur Maistreabsolu,ilen
fera une Colonie.
Mr de Valejo a enlevé
aux Ennemis un Convoy de
provisions
y & défait deux
censchevaux qui l'escortoient.
Il pleut icy depuis dix jours;
mais heureusementleterrain
est une especede gravier qui
ne tourne pas aisement en
bouë; en forte que nous n'en
serons pas incommodez dans
les marches.
D'autres Lettres du 8.
portent que l'Archiduc avoitfait
enlever à Madrid
deux mille chevaux pour
remonter sa Cavalerie, <5é
que quelques maisons avoientestépillées
;queles
Miquelets avoient voutuf
s'emparer de Segorbe, anciennement
Sagunte, dans
le Royaume de Valence;
mais qu'ilsavoientesté repoussez
avec perte de cent
soixante hommes; que le
Roy d'Espagne ayant appris
la marche des Ennemis,
avoit détaché sept
mille chevaux pour les suivre,
& pour charger leur
arriere Garde s'ils pouvoient
la joindre.
d'Espagne.
ZD
Du Camp RoyaldeCasa
Texada le 2. Novembre.
LE Roy reçut ilya
deuxjours un CourrierdeMr
le Duc de Noailles qui luy
mandoit qu'ilentreroit le 10.
en Catalogne & hier il reçut
avis que l'Archiducavoit
quitté son Camp du Pardo;
qu'ilavoit marche à Pinto,
& qu'il auoït passé le Tage à
Aranjuez où son armée êfloit
campée.
L'Armée du Roy grossit de
jour en jour. Tous les Magazins
sontfaits à Talavera de
la Veja, & à Talavera de la
Reyna. Mr l'Evesque de
Murcie a envoyé à Sa Majesté
Catholique, un grand
nombre de Chariots chargez
degrains
, & toutesles Villes
d'Andalousies'efforcent à
ïenvi pour donner des marques
de leurzeles;les unesmvoyent
de grosses sommes
d'autres des chevaux , tout équipe%;
de maispresque toutes
l'argent & desvivres.
UnPartyennemi de cent
quatre-vingt
Quatre-vingtCavaliers
,
qui
avoit esté envoyé pour s'informer
denostre situation, a
estédéfait par Mr le Marquis
deLança ote.
LeRebetleFerrer avouluse
venger de ce que les habitans
de Corella avoient rasé sa
maison
, aya nt assemblé à Saragosse
environ mille hommes
tant Fantassins que Cavaliers,
ilse mit en marche pour tascher
de nouveau dese rendre maistre
de Corella. Mais les habitans
de cette Ville
,
de Tudela
C- des autres lieux des
environs
,
s'estant joint aux
Troupes, avec lesquelles ils
avoient auparavant chassé les
ennemis
}
marchèrent au devant
de luy, le chargèrent si
vivement,qu'ilfutobligéde
si retirer aprés avoir perdu
prés de cent cinquante hommes.
Deux Regimens de Dragons
.,
Ér un détachement des
troupes de Navarre , ont reçu
ordre de s'avancerpourempescher
les courses des Partis
Ennemis. Les Deserteurs qui
viennent en ajJezgrand nombre
,
assurent que l'Armée de
l'Archiduc estfortdiminuée,
parce que la trop grande hcew*
ce que les Generaux donnent
4ux soldats
,
les excitantàse
disperser pourpiller, ily en a
un grand nombre d'ajJomme:(.
par lespeuples, qui ne laissent
paffir que ceux quise disent
CatholiquesDeserteurs.
Le bruitqui s'estoitrépandu
que Archiducauoit fait
sortir toutes les Dames deMadrid
dans le dessein de donner
cette Capitale aupillage, s'est
trouvéfaux. Peut-estre que le
refus que les habitans ontfait
de porter leurs armes à la Caza
del Campo,les a préservez.
Ce qu'il y a decertain, c'est
que ce Prince estfort irrité
contre eux&on assure mesme
qu'il a ditque s'il peut devenir
leur Maistreabsolu,ilen
fera une Colonie.
Mr de Valejo a enlevé
aux Ennemis un Convoy de
provisions
y & défait deux
censchevaux qui l'escortoient.
Il pleut icy depuis dix jours;
mais heureusementleterrain
est une especede gravier qui
ne tourne pas aisement en
bouë; en forte que nous n'en
serons pas incommodez dans
les marches.
D'autres Lettres du 8.
portent que l'Archiduc avoitfait
enlever à Madrid
deux mille chevaux pour
remonter sa Cavalerie, <5é
que quelques maisons avoientestépillées
;queles
Miquelets avoient voutuf
s'emparer de Segorbe, anciennement
Sagunte, dans
le Royaume de Valence;
mais qu'ilsavoientesté repoussez
avec perte de cent
soixante hommes; que le
Roy d'Espagne ayant appris
la marche des Ennemis,
avoit détaché sept
mille chevaux pour les suivre,
& pour charger leur
arriere Garde s'ils pouvoient
la joindre.
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Résumé : NOUVELLES d'Espagne.
Le roi d'Espagne a reçu des nouvelles du duc de Noailles annonçant son entrée en Catalogne le 10 novembre. L'archiduc a quitté son camp du Pardo pour marcher vers Pinto et a traversé le Tage à Aranjuez. L'armée royale s'accroît quotidiennement, avec des magasins établis à Talavera de la Vega et Talavera de la Reina. L'évêque de Murcie a envoyé des chariots de grains, et les villes d'Andalousie fournissent des sommes d'argent, des chevaux et des vivres. Le marquis de Lañote a défait un parti ennemi de 180 cavaliers. Le rebelle Ferrer a été repoussé après avoir perdu près de 150 hommes. Deux régiments de dragons et des troupes de Navarre ont été envoyés contrer les incursions ennemies. Les déserteurs rapportent que l'armée de l'archiduc est diminuée en raison des pillages. Monsieur de Valejo a capturé un convoi de provisions et défait 200 chevaux ennemis. Malgré dix jours de pluie, le terrain ne se transforme pas en boue. Des lettres du 8 novembre indiquent que l'archiduc a réquisitionné 2 000 chevaux à Madrid et que les Miquelets ont été repoussés à Segorbe. Le roi d'Espagne a envoyé 7 000 cavaliers pour suivre les ennemis.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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5
p. 295-299
Suite des Nouvelles d'Espagne.
Début :
Depuis ma derniere, on a sçu que les Ennemis estoient [...]
Mots clefs :
Vitoria, Ennemis, Roi d'Espagne, Noailles, Tolède, Madrid
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texteReconnaissance textuelle : Suite des Nouvelles d'Espagne.
Suite des Nouvelles
-d'Efpagnc.
A Vittoria le ij,
Novembre.
Depuis
ma derniert, on
afçu que les Ennemis estoient
tousjours à Val de Moro, qui
riejlquà 4. lieues de Madrid,
qu'ils avoient mis4000.
hommes dans Tolcde;J
qu'ils l'alloient fortifier.
Par leCourrier qui arriva
hier icy,on a apprisque lesEnnemis
vendoientle boisJecharbon
& les autres choses quils
avoient amassées à Madrid,
obligeantmesme lesBourgeois
à les acheter; ce qui afait
dire qu'ils ne veulentpas garderMadridnirefierà
Tolede;
maison ne peutpas encore efire
long tempssanssavoir la- resolution
qu'ilsprendrontquand
ils sçauront que la tesie des
Troupes que le Roy envoye à
son petit Fils entre actuelle-
Menten Roussillon, & que le
tout
toutyfera le20. de cemois ,
de maniere que Mrde Noailles
agira dans peu de jours.
On ne peut rien comprendre
aux desseins des Ennemis
ni à leurs vues, le Roy d'Espagne
ayant actuellementplus
de vingtmille hommes,
estant bienplusfort, en Cavalerie
que
les
Ennemis, ce qui
le met en estatetenlever les
vivresdes Ennemis de quelque
part qu'ils veulent les tirer.
Mr de Noailles entrant
en Catalogne avec53. Bataillons
53. Escadrons
,
est en
estat detout entreprendre. Ensin
noussommes à la Deïllc db:
quelques grande action, &
tpeut-estre de la decisionde ton? £cettegrande affaire.
,
':':\ De Vittoria le 14.
Novembre.
LA Reine a reçu un
Courrier du Roy, quiluy
écrit qu'il avoit fait la revuedesonarmée,
qui consiée
en seize mille cinq
cens hommes d'Infanterie,
& onze mille cinq -cen$.
chevaux,sanscompter lez
tambours & les trompettes;
l'Archiduc se fortifié
toûjours à Tolede, Scl'èn
ne peut encore pénetrer (es
desseins.
-d'Efpagnc.
A Vittoria le ij,
Novembre.
Depuis
ma derniert, on
afçu que les Ennemis estoient
tousjours à Val de Moro, qui
riejlquà 4. lieues de Madrid,
qu'ils avoient mis4000.
hommes dans Tolcde;J
qu'ils l'alloient fortifier.
Par leCourrier qui arriva
hier icy,on a apprisque lesEnnemis
vendoientle boisJecharbon
& les autres choses quils
avoient amassées à Madrid,
obligeantmesme lesBourgeois
à les acheter; ce qui afait
dire qu'ils ne veulentpas garderMadridnirefierà
Tolede;
maison ne peutpas encore efire
long tempssanssavoir la- resolution
qu'ilsprendrontquand
ils sçauront que la tesie des
Troupes que le Roy envoye à
son petit Fils entre actuelle-
Menten Roussillon, & que le
tout
toutyfera le20. de cemois ,
de maniere que Mrde Noailles
agira dans peu de jours.
On ne peut rien comprendre
aux desseins des Ennemis
ni à leurs vues, le Roy d'Espagne
ayant actuellementplus
de vingtmille hommes,
estant bienplusfort, en Cavalerie
que
les
Ennemis, ce qui
le met en estatetenlever les
vivresdes Ennemis de quelque
part qu'ils veulent les tirer.
Mr de Noailles entrant
en Catalogne avec53. Bataillons
53. Escadrons
,
est en
estat detout entreprendre. Ensin
noussommes à la Deïllc db:
quelques grande action, &
tpeut-estre de la decisionde ton? £cettegrande affaire.
,
':':\ De Vittoria le 14.
Novembre.
LA Reine a reçu un
Courrier du Roy, quiluy
écrit qu'il avoit fait la revuedesonarmée,
qui consiée
en seize mille cinq
cens hommes d'Infanterie,
& onze mille cinq -cen$.
chevaux,sanscompter lez
tambours & les trompettes;
l'Archiduc se fortifié
toûjours à Tolede, Scl'èn
ne peut encore pénetrer (es
desseins.
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Résumé : Suite des Nouvelles d'Espagne.
Le texte décrit des événements militaires en Espagne. Les ennemis sont positionnés à Val de Moro, près de Madrid, et ont renforcé leurs troupes à Tolède. Ils vendent des ressources amassées à Madrid, indiquant qu'ils ne prévoient pas de s'y établir durablement. La situation est incertaine en raison de l'arrivée prochaine de troupes françaises en Roussillon. Le roi d'Espagne dispose de plus de vingt mille hommes et d'une cavalerie supérieure, lui permettant de menacer les approvisionnements ennemis. Monsieur de Noailles, avec 53 bataillons et 53 escadrons, est prêt à intervenir en Catalogne. La reine a reçu des informations selon lesquelles l'armée du roi compte seize mille cinq cents hommes d'infanterie et onze mille cinq cents chevaux, sans compter les tambours et les trompettes. L'archiduc continue de se fortifier à Tolède, mais ses intentions restent obscures.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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6
p. 187-206
Suite des Nouvelles d'Espagne depuis le mois passé.
Début :
Du Camp de Casa Texada le 15. Novemb. Par Mr [...]
Mots clefs :
Ennemis, Armée, Archiduc, Madrid, Espagne, Roi d'Espagne, Chevaux, Cavalerie, Fourrages, Retraite, Casatejada, Vitoria
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texteReconnaissance textuelle : Suite des Nouvelles d'Espagne depuis le mois passé.
Suite des Nouvelles
d'Espagne depuisle
mois passé.
Du Camp de Casa
Texada le
15.
ISIovemb.
ParMrdeC***.
Nous sommes tousjours
icy dans la mesme
situation à reparer l'Armée
du Royde tout cequi luy
manquoit
,
& à remonter
laCavalerie. Les Ennemis
ont quitté Madrid.Ils marchent
pour passer le Tage
au pont d'Aranjuez. Ils seront
sur le chemin de retourner
en Arragon, & en
Catalogne. Leur retraite
eu: à prés de cent lieuës.
Nous mettrons quatre mille
Chevauxaprés eux, pendant
que le reste de l'Armée
les suivra. Par des Let.
tres que nous ayons interceptées
de l'Archiduc , d'hier,il se plaint à l'Archiduchese
de l'opiniastreté
de Mr de Staremberg
d'avoir voulu venir à Madrid
, & d'estre resté si
longtemps dans ce pays.
Il luy avouë qu'ils sont
dans là plus mauvaise situation
du monde, &
beaucoup plus mal que
quand ils estoient assiegez
dans Barcelone; que l'E£'
pagne a presentement un
bon General en la personne
deMr le Duc de Vendosme.
Lettre de Vittoria le 16.
Novembre.
I le/ï arrivé aprés rnidy,
un Gardedu l{oy. ,de l^Compagnied'ossone
, qui ayoit:
esté envoyé pour sçavoir ce
qui se passoit à Madrid. Il
en eflparty le12..& a rapportéqueleu.
lesEnnemis
avoiententièrementretire toutes
les Troupes quilsy avoient
après avoir enlevé tout ce qui
pouvoitJervira leursubsistance
j & pillé quelques Maisons.
Celles de Mr le Marquis
de Sant-Iago, de Mrs de
Mejorada
, & de Campo
Florido3font du nombre Ils
ont ordonné à tous les Conseils
ou Prefidios que l'Archiduc
àvoit establis
,
desuivrel'Armee.
Mr Ducasse a écrit a
Mr le C. de Lionne que la
Reine avoit esté informée
dés le 8. que les Ennemis
devoient se mettre en marche
le 10. qu'il seroit édifié
toute sa vie de la fidelité
des Espagnols dont il avoit
eu des témoignages dans
une grande estenduë de
pays qu'il avoit traversée
pour se rendre à l'Armée
de SaMajesté Catholique.
Les Ennemis avoient
surpris les Villes de Ciudad
Rodrigo& d'Almagro
dans la Manche, d'où
ils tiroient des vivres & des
fourages ; mais Mr de Figueroa,
à la teste de la Noblesse&
des Peuplesd'Andalousie,
les en chasserent
peu de temps aprésqu'ils
s'en furent emparez, & envoyerentà
SaMajesté Catholique
le Corregidor
d'Almagro,lié suruiiAfne,
pour le punir de sa rebellion.
Lesdétachements
que les Ennemis avoient
dans ces deux Postes, furent
faits prisonniers. Leur
Armée commença alors à
manquer de vivres & de
fourages,
fourages
, leRoyd'Espagne
ayant envoyé plusieurs
corps de Cavalerie pour
occuper les passages.
Le Comte de Starem-
)erg avoitdés le6. fait par-
~ir un grand nombre de
chariots pour conduire à
Daroca les malades qui esoient
à Madrid.
Les vivresestoient fort
:hers dans cette capitale;
nais les habitans loin d'en
:stre affligez
,
se réjeüisoient
par avance du reour
de leur Roy legitime,
persuadez que l'abondance
y seroit aussitostrestablie.
On ne peut trop loüer
la fermeté avec laquelle ils
avoient refusé non seulement
de donner leurs armes
à l'Archiduc; mais
aussi de les vendre.Ce Prince
n'avoit pas jugé a propos
de les ycontraindre
dans l'apprehension que ce
la ne causast quelque tumulte
dont les fuites lu)
auroient sans doute elle
desavantageuses. Il n'avoi
non plus osé donner de
ordres pour réprimer la
liberté que les habitan
prenoient de témoigner
laverfion qu'ils avoient
pour luy par leurs discours
& par leurs actions, & qui
alloit jusqu'au point que
les Marchands tenoient
leurs boutiques fermées.
Des queles Ennemis furent
sortis de Madrid, le
Peuple nonobstant la grande
cherté des vivres, voulut
donner des marques
publiques de sa joye; mais
Mr de Sanguinetto quien
est Corregidor -; que le
Roy d'Espagne y avoit
laissé, & qui n'en a point
fait là-fpticlion pendant le
sejour que les Ennemis y
ont fait, les obligea à differer
leurs réjoüissances
jusqu'àceque les Ennemis
fussent éloignez.
Le lendemain de leur
départ,Don Feliciano de
Bracatiiot-itie,queSa MajestéCatholiqueavoit
chargé
d'y conduire un grand
convoy de grains, & de
toutes fortes de provisions,
arriva prés du Pont appellé
de Segovie
,
où les Députez
de la Ville al crent audevant
de luy. On nedoit
point estre surpris de
cette diligence; on estoit
bien informé du jour que
les Ennemis devoient fortir
de cette capitale, & le
• Roy avoit donné tous les
ordres necessaires pour amasser
toutes ces provisions
, & pour les tenir à
portée de les y faireentrer
aussi-tost après leur départ,
afin d'y restablir l'abondance.
En effet
,
le pain qui
valoit douze fols avant
l'arrivée dece convoy, ne
se vendit plus le lendemain
quil fut entré que depuis
deux à trois fols. On n'entendit
aprés cela dans toutes
les rues que des cris
de VivatFélipo Quinto;on
sonnatoutes les Cloches ;
ce n'estoient dans toutes les
ruës que feux de joye &illuminations,
avec un grand
nombrede Portraits deSa
Majesté Catholique.
Du Quartier Royal de
Casa Texada le zz*
Novembre.
L
es Troupes Ennemies
ùrcupenr encore Tolede , San
Pozuelo
,
Chinchon
, ~&
quelques autres Lieux des environs.
Leurs Généraux ont
ordonné aux habitansde mener
à Tolede quatre -vingt
Chariots chargez de Fascines.
On ne doute point que ce ne
soit pour couvrir le dessein
qu'ilsont deseretirer Nostre
Cavalerie qui estois cantonnée
dans plusieurs Villages aux
environs de celuy-cy
,
marcha
ily a quatre jours pour aller
dans le voisinage de Talavera
de la Reyna. Le 19. le Royfit
la revûë de huitBataillons de
ses deux Regiments des Gardes
Espagnoles ~e Walones.
Le20. SaMajestépassaaussi
en revûë 2 1. autres Bataillons
qui estoient campez prés
d'Almaraz
, c- hier toutes
ces Troupes partirent pour se
rendre en quatre jours à Talavera.
Demain le Roy doitpartir
d'icy pour aller coucher à
Casalda
, ~& le lendemain à
Talaveraoù il trouveratoute
son Infanterie campée.
Sa Afajeflévient d'avoir
avis certain que les Ennemis
ont fait passer toute leur Armée
du costé de Chinchon,&
rompre le Pont de Zamora
pour assurer leu'" retraite; que
le Comte de Staremberg,pour
se decharger de l'Archiduc
dans une conjoncture si delicate
,
l'avoit envoyé devant
sous une escorte de mille Chevaux
pour se rendre en diligence
à Pastrana. Ainsion ne
doute plus de la retraite des
Ennemisen Catalogne.
Extrait d'une Lettre de
Vittoriadu23.
L
es Ennemis ont enfin
abandonnéMadridsans avoir
osé ~fare de pillage general.
Ils ont neanmoins emmené
une grande quantité de v ivres
qu'ils avoient ramassez.., efe
sontsaisis de tous les Chevaux
~& autres bestes de charge, apparemment
pour emporter les
effets qu'ils ont enlevez dans
les Lieux des environs qu'ils
ontentièrement saccagez sans
avoirépargné les Eglisesoù
ils ont commis de grands sacrileges.
Extrait d'une Lettre du
Camp de Casa Texada
du 19. Novembre.
L'ArméeduRoyquia
des vivrespourplusieursmoig
est en marche. Plusieurs detachements
de Cavaleriese sont
avancez pour incommoder les
Ennemisdans leurmarche. Le
reste de la Cavalerie est arrivé
à Talavera de la Reyna & le Roy marche à la , teste de
l'Infanterie, ~0* d'une partie
de ses Gardes du Corps. Tous
les Soldats font habillez de
nef&sontremplis de bonne
volonté.
Des Lettres de Barcelone,
venuës par Marseille,
portent qu'on avoit esté
plus de trois Semaines sans
avoir de nouvelles de l'Archiduc,
le Gouverneur de
Lerida ayant enlevé huit
Couriers de suite. Toutes
les Lettres qu'on leur a
trouvées marquoient le
mauvais estat de sesaffaires.)&
l'impossibilitéqu'il
yavoit de se maintenir en
Espagne
,
s'il ne recevoit
promptemenc un puissant
secours.
NoAvVeimttorbiarele.27.
'cft tout de bon que les
Ennemis se retirent. on a sçû
hier au soirqu'ils ont passé le
Xarama doitils ontfait rompre
les Ponts. L'Archiduc a
prisles devants avecmille chevaux.
Il coucha le 21. à Pastrana,
& il s'enva, à grandes
journées. Le Roy d'Espagne
a pajjé à Talavera de lte
Reyna,&s'estmesme avancé
pins
en deçà en remontant le
long du Tage. On a envoyé
plusieurs détachements aprés
l'Armée ennemiepourl'embarajjer
dans sa marche. Je ne
doutepoint queparl'ordinaire
prochain je ne vous mande le
jourde nostre departpourMadrid
: les chemins sont pourtant
bien mauvais
, mais la
ecine se déplaistfort icy.
d'Espagne depuisle
mois passé.
Du Camp de Casa
Texada le
15.
ISIovemb.
ParMrdeC***.
Nous sommes tousjours
icy dans la mesme
situation à reparer l'Armée
du Royde tout cequi luy
manquoit
,
& à remonter
laCavalerie. Les Ennemis
ont quitté Madrid.Ils marchent
pour passer le Tage
au pont d'Aranjuez. Ils seront
sur le chemin de retourner
en Arragon, & en
Catalogne. Leur retraite
eu: à prés de cent lieuës.
Nous mettrons quatre mille
Chevauxaprés eux, pendant
que le reste de l'Armée
les suivra. Par des Let.
tres que nous ayons interceptées
de l'Archiduc , d'hier,il se plaint à l'Archiduchese
de l'opiniastreté
de Mr de Staremberg
d'avoir voulu venir à Madrid
, & d'estre resté si
longtemps dans ce pays.
Il luy avouë qu'ils sont
dans là plus mauvaise situation
du monde, &
beaucoup plus mal que
quand ils estoient assiegez
dans Barcelone; que l'E£'
pagne a presentement un
bon General en la personne
deMr le Duc de Vendosme.
Lettre de Vittoria le 16.
Novembre.
I le/ï arrivé aprés rnidy,
un Gardedu l{oy. ,de l^Compagnied'ossone
, qui ayoit:
esté envoyé pour sçavoir ce
qui se passoit à Madrid. Il
en eflparty le12..& a rapportéqueleu.
lesEnnemis
avoiententièrementretire toutes
les Troupes quilsy avoient
après avoir enlevé tout ce qui
pouvoitJervira leursubsistance
j & pillé quelques Maisons.
Celles de Mr le Marquis
de Sant-Iago, de Mrs de
Mejorada
, & de Campo
Florido3font du nombre Ils
ont ordonné à tous les Conseils
ou Prefidios que l'Archiduc
àvoit establis
,
desuivrel'Armee.
Mr Ducasse a écrit a
Mr le C. de Lionne que la
Reine avoit esté informée
dés le 8. que les Ennemis
devoient se mettre en marche
le 10. qu'il seroit édifié
toute sa vie de la fidelité
des Espagnols dont il avoit
eu des témoignages dans
une grande estenduë de
pays qu'il avoit traversée
pour se rendre à l'Armée
de SaMajesté Catholique.
Les Ennemis avoient
surpris les Villes de Ciudad
Rodrigo& d'Almagro
dans la Manche, d'où
ils tiroient des vivres & des
fourages ; mais Mr de Figueroa,
à la teste de la Noblesse&
des Peuplesd'Andalousie,
les en chasserent
peu de temps aprésqu'ils
s'en furent emparez, & envoyerentà
SaMajesté Catholique
le Corregidor
d'Almagro,lié suruiiAfne,
pour le punir de sa rebellion.
Lesdétachements
que les Ennemis avoient
dans ces deux Postes, furent
faits prisonniers. Leur
Armée commença alors à
manquer de vivres & de
fourages,
fourages
, leRoyd'Espagne
ayant envoyé plusieurs
corps de Cavalerie pour
occuper les passages.
Le Comte de Starem-
)erg avoitdés le6. fait par-
~ir un grand nombre de
chariots pour conduire à
Daroca les malades qui esoient
à Madrid.
Les vivresestoient fort
:hers dans cette capitale;
nais les habitans loin d'en
:stre affligez
,
se réjeüisoient
par avance du reour
de leur Roy legitime,
persuadez que l'abondance
y seroit aussitostrestablie.
On ne peut trop loüer
la fermeté avec laquelle ils
avoient refusé non seulement
de donner leurs armes
à l'Archiduc; mais
aussi de les vendre.Ce Prince
n'avoit pas jugé a propos
de les ycontraindre
dans l'apprehension que ce
la ne causast quelque tumulte
dont les fuites lu)
auroient sans doute elle
desavantageuses. Il n'avoi
non plus osé donner de
ordres pour réprimer la
liberté que les habitan
prenoient de témoigner
laverfion qu'ils avoient
pour luy par leurs discours
& par leurs actions, & qui
alloit jusqu'au point que
les Marchands tenoient
leurs boutiques fermées.
Des queles Ennemis furent
sortis de Madrid, le
Peuple nonobstant la grande
cherté des vivres, voulut
donner des marques
publiques de sa joye; mais
Mr de Sanguinetto quien
est Corregidor -; que le
Roy d'Espagne y avoit
laissé, & qui n'en a point
fait là-fpticlion pendant le
sejour que les Ennemis y
ont fait, les obligea à differer
leurs réjoüissances
jusqu'àceque les Ennemis
fussent éloignez.
Le lendemain de leur
départ,Don Feliciano de
Bracatiiot-itie,queSa MajestéCatholiqueavoit
chargé
d'y conduire un grand
convoy de grains, & de
toutes fortes de provisions,
arriva prés du Pont appellé
de Segovie
,
où les Députez
de la Ville al crent audevant
de luy. On nedoit
point estre surpris de
cette diligence; on estoit
bien informé du jour que
les Ennemis devoient fortir
de cette capitale, & le
• Roy avoit donné tous les
ordres necessaires pour amasser
toutes ces provisions
, & pour les tenir à
portée de les y faireentrer
aussi-tost après leur départ,
afin d'y restablir l'abondance.
En effet
,
le pain qui
valoit douze fols avant
l'arrivée dece convoy, ne
se vendit plus le lendemain
quil fut entré que depuis
deux à trois fols. On n'entendit
aprés cela dans toutes
les rues que des cris
de VivatFélipo Quinto;on
sonnatoutes les Cloches ;
ce n'estoient dans toutes les
ruës que feux de joye &illuminations,
avec un grand
nombrede Portraits deSa
Majesté Catholique.
Du Quartier Royal de
Casa Texada le zz*
Novembre.
L
es Troupes Ennemies
ùrcupenr encore Tolede , San
Pozuelo
,
Chinchon
, ~&
quelques autres Lieux des environs.
Leurs Généraux ont
ordonné aux habitansde mener
à Tolede quatre -vingt
Chariots chargez de Fascines.
On ne doute point que ce ne
soit pour couvrir le dessein
qu'ilsont deseretirer Nostre
Cavalerie qui estois cantonnée
dans plusieurs Villages aux
environs de celuy-cy
,
marcha
ily a quatre jours pour aller
dans le voisinage de Talavera
de la Reyna. Le 19. le Royfit
la revûë de huitBataillons de
ses deux Regiments des Gardes
Espagnoles ~e Walones.
Le20. SaMajestépassaaussi
en revûë 2 1. autres Bataillons
qui estoient campez prés
d'Almaraz
, c- hier toutes
ces Troupes partirent pour se
rendre en quatre jours à Talavera.
Demain le Roy doitpartir
d'icy pour aller coucher à
Casalda
, ~& le lendemain à
Talaveraoù il trouveratoute
son Infanterie campée.
Sa Afajeflévient d'avoir
avis certain que les Ennemis
ont fait passer toute leur Armée
du costé de Chinchon,&
rompre le Pont de Zamora
pour assurer leu'" retraite; que
le Comte de Staremberg,pour
se decharger de l'Archiduc
dans une conjoncture si delicate
,
l'avoit envoyé devant
sous une escorte de mille Chevaux
pour se rendre en diligence
à Pastrana. Ainsion ne
doute plus de la retraite des
Ennemisen Catalogne.
Extrait d'une Lettre de
Vittoriadu23.
L
es Ennemis ont enfin
abandonnéMadridsans avoir
osé ~fare de pillage general.
Ils ont neanmoins emmené
une grande quantité de v ivres
qu'ils avoient ramassez.., efe
sontsaisis de tous les Chevaux
~& autres bestes de charge, apparemment
pour emporter les
effets qu'ils ont enlevez dans
les Lieux des environs qu'ils
ontentièrement saccagez sans
avoirépargné les Eglisesoù
ils ont commis de grands sacrileges.
Extrait d'une Lettre du
Camp de Casa Texada
du 19. Novembre.
L'ArméeduRoyquia
des vivrespourplusieursmoig
est en marche. Plusieurs detachements
de Cavaleriese sont
avancez pour incommoder les
Ennemisdans leurmarche. Le
reste de la Cavalerie est arrivé
à Talavera de la Reyna & le Roy marche à la , teste de
l'Infanterie, ~0* d'une partie
de ses Gardes du Corps. Tous
les Soldats font habillez de
nef&sontremplis de bonne
volonté.
Des Lettres de Barcelone,
venuës par Marseille,
portent qu'on avoit esté
plus de trois Semaines sans
avoir de nouvelles de l'Archiduc,
le Gouverneur de
Lerida ayant enlevé huit
Couriers de suite. Toutes
les Lettres qu'on leur a
trouvées marquoient le
mauvais estat de sesaffaires.)&
l'impossibilitéqu'il
yavoit de se maintenir en
Espagne
,
s'il ne recevoit
promptemenc un puissant
secours.
NoAvVeimttorbiarele.27.
'cft tout de bon que les
Ennemis se retirent. on a sçû
hier au soirqu'ils ont passé le
Xarama doitils ontfait rompre
les Ponts. L'Archiduc a
prisles devants avecmille chevaux.
Il coucha le 21. à Pastrana,
& il s'enva, à grandes
journées. Le Roy d'Espagne
a pajjé à Talavera de lte
Reyna,&s'estmesme avancé
pins
en deçà en remontant le
long du Tage. On a envoyé
plusieurs détachements aprés
l'Armée ennemiepourl'embarajjer
dans sa marche. Je ne
doutepoint queparl'ordinaire
prochain je ne vous mande le
jourde nostre departpourMadrid
: les chemins sont pourtant
bien mauvais
, mais la
ecine se déplaistfort icy.
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Résumé : Suite des Nouvelles d'Espagne depuis le mois passé.
En novembre, l'armée française est stationnée à Casa Texada, où elle répare et renforce ses troupes, notamment la cavalerie. Les ennemis, ayant quitté Madrid, se dirigent vers le Tage au pont d'Aranjuez, en direction de l'Aragon et de la Catalogne, à environ cent lieues de distance. Les Français envoient quatre mille cavaliers à leur poursuite, tandis que le reste de l'armée les suit. Des lettres interceptées révèlent que l'Archiduc se plaint de la situation désastreuse de ses troupes, pire que lors du siège de Barcelone, et reconnaît la compétence du Duc de Vendôme. À Madrid, les ennemis ont retiré toutes leurs troupes après avoir pillé certaines maisons et ordonné aux conseils de suivre l'armée. Les habitants de Madrid, malgré la cherté des vivres, se réjouissent du retour imminent de leur roi légitime. Les ennemis ont également surpris les villes de Ciudad Rodrigo et d'Almagro, mais ont été chassés par Monsieur de Figueroa. Les vivres et les fourrages manquent à l'armée ennemie, le roi d'Espagne ayant envoyé des corps de cavalerie pour occuper les passages. Le Comte de Staremberg a évacué les malades de Madrid vers Daroca. À Madrid, les habitants ont refusé de donner ou vendre leurs armes à l'Archiduc. Après le départ des ennemis, un convoi de grains est arrivé, rétablissant l'abondance et provoquant des réjouissances publiques. Les troupes ennemies occupent encore quelques lieux autour de Tolède, mais leur retraite vers la Catalogne semble imminente. L'armée du roi est en marche, bien approvisionnée et prête au combat.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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7
p. 270-288
Suite des Nouvelles d'Espagne.
Début :
Le 23. Novembre toute l'Armée de Sa Majesté Catholique [...]
Mots clefs :
Armée, Ennemis, Archiduc, Madrid, Troupes, Marquis, Espagne, Lieutenant général, Staremberg, Vitoria, Torroella de Montgrí, Bayonne, Ejea de los Caballeros, Catalogne
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texteReconnaissance textuelle : Suite des Nouvelles d'Espagne.
Suite des Nouvelles
d'Espagne.
I
-
e23.Novembre toute
l'Armée de Sa Majesté
Catholiqueestoitarrivée
à Talavera où elle séjourna
quelques jours pendant lesquels
elleavait esté augmentéede
présde quinze
cens Espagnols qui navoient
encore pu rejoindre
depuis la bataille de Saragosse.
Toutes les Troupes
témoienoient une grande
ardeur de combattre.
Plusieurs Officiers ont
écrit qu'elles n'avoient ja-
.,' mais esté mieux habillées,
mieux nourries,& mieux
payées; & qu'on ne pouvoit
trop loüer le zele Ôc
J'attention de Monsieur de
Vendosme & de Mr le
Comted'Aguilar qui avoient
donné tous leurs
soins pour que l'Armée
fut pourvûë abondamment
detoutes les choses
necessaires avant que de rienentreprendre.
Extrait d'une Lettre de
Vittoriadu29.
Novembre.
U
n Courierarrivéle 28.
ausoir a rapportéque l'Archiduc
avec1000.Chevaux
avoitpassé a Pastrana, marchantàgrandes
journées vers
Saragosse ; que l'Infanterie
&lerestede son Armée le
suivoit ; que le IL. le Comte
deStaremberg qui avoit passé
le Xaramas, qui tombe dans le
Tage prés d'Aranjuez, en
avoit fait rompre tous les
Ponts &brisertoutes les Barquespourretarder
ceuxqui le
suivoient; il avo.-.t sa tenlever
toutes les munitions &
leurs vivres de Tolede ,y
ayantlaisséseulement quelques
Troupes pourcachersa retraite.
Tous les Rebelles qui estoient
venus avec l'Archiduc
s'enretournentdemesme suivis
de toutce qui rejîoit de
gens mal intentionnez ;de
maniere qu'il nendemeurait
aucun à Madrid. Onne peut
pas exprimer la haine que les
Castillans ont pour Archiducy
à OMise des sacrileges & des
cruautéz de ses Troupes.
Quelques jours avant leur
retraite de Tolede, ilyeut un
tumulte à la Comedie où quelques
Espagnols ne pouvant
souffrir des derisions que fai
-
soient de Philippe V. quelques
Auteurs; ils en tuernt
trois.
Au sortir de Madrid ils
ils avoient emmené Don Antonio
GordonezDirecteur de
la Doüanne decette Vaille
,
luy
demandant 6000. Pistoles
pour sa rançon que sa femme
ramassa; mais ceux qui les
emportoientfurent rencontrez
parun Partyde Don Feliciano
de Bracamonte qui les leur
enleva&lesenvoya au Roy*,
ilfitencore deuxColonels Prisonniers.
Lorsquel'onpresenta
les 6000. Pistoles à fit
A4.ijefie> Elle repondit qu'elle
les feroit rendre à celuy qui
avoit esté forcé de les donner
aux Ennemis'< Dés quelle fut
informée de leurretraitte xelle
envoya à leurpoursuite4000
Chevaux des meilleursqu'il
y eust dans son Armée, fouï
le Commandement de lvlrs de
Zerezed , de Carvillas
Mahoni ,
,
çjrVailejo.
Sa MajestéCatholique
a fait Lieutenant General
Mr le C heval ier de Croix
& luy a donnél'ancienneté
sur ses Cadets qui avoient
esté nommez i ieutenans
Generaux l'hyver dernier.
S. M. C. luya donne en
mesmetemps lecommandement
des Troupes de
Navarre fous Mr le Duc de
S. Jean qui en est Viceroy.
") Lettre d'un Officier Get-
neral de l'Armée du Royen Catalogne,
du 30. Novembre
,
à
Torreil de Montgri.
-.N
ous voicy dans le pays
ennemi; Ce n'est pas avoir
perdu le temps depuis que nos
preparatifsontpris date qui est
au commencement de ce mois ,
de s'estre mis en estat d'entrer
en action. La plus grande partièdenostre
artillerie est arrivée
à Rose ;nosfubfijlances.
ayantesté extremement traversées
par les temps affreux
qu'ilfait. NosTroupessont
repanduës dans des quartiers
des deux costésdu Ter&vivent
aux dépens du Païs ;
nous avons une teste de Cavaleriejusques
dans laplaine
de Calonge,Ilresteencore il.
Bataillons & 18. Escadrons
àjoindreLepaïs estfortabatu
&ce quilui arrive dansun
temps où il sembloitqu'il duft
avoir moinssujetde lecraindre
, l'abatra encore davrtntâge
; mais commeil n'asouffert
que des peines passageres depuis
la revolte )ilne faut pas
douter qu'il n'attende les En.
nemis pour donnerquelquessignes
de vie.Nous n'avons.
iry aucune nouvelle de Mr de
Staremberg
, ce qui me fait
croirequ'ilest encore en CajliL
le où il riy a pas long-temps
qu'il doit l'avoirquitté. Peu
de jours nous eclaircirons.
Un Courier qui arriva
le 3. Decembre àVictoria
rapporta que les Ennemis
avoient entierement évacuéTolede
le 29. Novembre;
que cette Ville qu'ils
,
avoient choisie pour faire
leur Place d'Armes, avoit
esté abandonnée avec tant
de précipitation
, que ne
pouvant sauver les Magasinsqu'ilsavoient
mis dans
l'Alcaçar & dans plusieurs
maisons, y avoient mis le
feu ,&placé une mèche
qui devoit faire fauter soixante
barils de poudre, ce
qui auroit detruitcePalais
magnifique. Mais que les
habitansy estant accourus
en dilip-enceavoient.osié
la meche ôc esteintlefeu ;
qu'ils
qu'iIs- furent si irritez contre
lés Ennemisqu'ils prirent
les armes&chargerent
leur arriere garde, enquoy
ils furent secondez par cinq
cens Chevaux que Dom
PedroRonquillo fasoit entrer
par une Porte pendant
que les
Ennemis
fuyoient
par l'autre.
Que Mr de Vallejo qui
commandoit un détachement
de Cavalerie pour les
incommoderavoitsurpris
parune march e forcée de
douze lieuës, un Régiment
deCavaleriePortugaise qui
estoit en Quartier àOcana 1a &àune pareille distance
de l'Armée ennemie ;
qu'il
avoit d'abord investi ce
Poste de tous les costez
afin que personne n'en pust
sortir; qu'ensuite il yestoit
entrél'épée à la main, &
avoit obligé ce Regiment
à serendre;que tout avoit
esté pris depuis le Colonel
jusqu'aux Trompettes ; a
présquoy il s'estoit retiré
avec beaucoup dediligence
; que le General Staremberg
qui en futinforméaussitost
envoya un détachement
pour chercher
les Bagages que Mr de Vallejo
n'avait pû faire emporter
&que les Habitants avoient
pillez; que ce détachement
lesobligea de
les rapporter dans la place;
mais qu'ils furent contraints
de les abandonner
& de se retirer avec une
grande précipitation, Mr
de Vallejoestant revenu
sur ses pas pourles charger.
Mr le Marquis de Lançarote
quis'estoit distigué
en plusieurs occasions
pendant le sejour que les
Ennemis ont fait à Madrid,
&entr'autres par la
défaite d'unParty de cent
quatre vingtChevaux, est
mort de maladieauCamp
deCasa Texada. Ce Marquis
est fort regreté.
Extrait d'une Lettre de
Vittoria du 4.
Décembre.
On vientd'apprendre
par un Courier arrivé de
l'ArméeduRoyquesaMajestédevoit
entrer hier 3.à
Madrid, &que les Ennemis
se retiraient en Arragon; que
quatreRegidors Deputé de la
Ville estoient arrivez au
Camp de Talavera le
2 7.
Novembre baiser la main de
sa Majesté& luy faire présent
desixmille Pistoles, &
qu'onyarresta le 16. le Marquis
d'Aracava
,
Partisan diton, de l'Archiduc. ,
De Bajome le 10.
Décembre,
n Courier qui a passe
icy ce matin a rapporté
que leRoy d'Espagneestoit
entréàMadrid le 3. qu'il
estoit allé d'abord à Nostre-
Damed'Atocha pour
rendre grâces à Dieu; que
peu de temps aprés la foule
estoit si grande qu'on ne
pouvoir passer dans lesruës
des environs ,en forte que
Sa Majesté Catholique
mesme fut obligée d'attendre
long-temps avant que
de pouvoir sortir,ne voulant
pas que ses Gardes firent
faire place estant tout
chée des larmes de joye
qu'Elle voyoir répandre à
ses fidelles sujets qu'enfin
on ne pouvoit exprimer
jusqu'à tel point ont esté
les réjoüissances des Peuples
de cette Capitale qui
pendantlesejour que les
Ennemis yont faitont tant
donné de marques de leur
fidélité & de le1 ur attachement
pourleur Roy legitime.
Toutes les Lettres d'Espagne
sont remplies d'exemplessur
ce sujet; & il
yenadetres-singulieres.;
; LesEnnemis estant dans
Madrid
,
& ayant reconnu
lafermeté du Peuple, voulurent
à force de caresses &
de menaces obliger les Enfants
à crier Vivat Carlos
terceros mais ils n'y purent
réüssir;& désqu'ils en furent
sortis ces mesmes Enfants
crierent par toute la
Ville, sans que leurs peres
& leurs meres le leur fissent
faire, Vivat Felipe quinto.
Un Particulier ayant en
presence des Ennemis parlé
avantageusement de
PhilippeV.&ditquel'Archiduc
n'estoit pas Roy
d'Efpagiie.,
d'Espagne
,
& qu'il ne le
feroit jamais, futconduit
en prison
,
après quoy on
le maltraita pour le faire
retracter; mais au lieu d'en
estre intimidé
,
à chaque
coup qu'on luy donnoit, il
crioit de toute sa force
, Vivat Felipe quinto.
-
Sa Majesté Catholique
a honoré Don Joseph de
Echarri, du titre de Marquis
de Salinas, pour le recompenser
de les services.
Mr du Rozel, Lieutenant
General, a chassé les
Ennemis de Sanguessa
, a
surpris Canfrane,&introduit
un Convoy dans Jaca.
Du Camp d'Exea le 3.
Décembre 1710.
N
Nous tentions entrer en
Espagne par Bayonne. On
nous afait marcher à Pompelune
Destols C, Persuit : ce
sont les passages qui communiquententre
les deux Royaumes.
Nous nous sommes assembles
à Pampelune22.Battaillons,&
14. Escadrons venus
des costes du Poitou &de
la Guienne&nous avons esté
jointsparquelques Troupes de
Dauphiné, le tout composant
une Armée 1 8000. hommes
effectifs qui ne manquent de
rien. Nousavons reçeuun
Courrier de MrdeVendosme;
il afaitchangernostre route
qui estoitd'aller droit à Afadrid.
Ce Courriernous a appris
que l'Archiduc avot
pris les devants pour gagner
Sarragoce afin d'y passerl'Ebre
(;;'se retirer en Catalogne;
&que le Comte de Staremberg
le suivoit avec le reste de
son Armée.Nostre ordre a esté
de marcherpromptement pour
prendre les devants & s,opposerà
leurs passages. Ona
fait prendre le devantàtoute
la Cavallerieque nous avons
suivie. Noussommes entrez
dans lArragon le z9. dupassé,
& nous avons marché
a
Exea
,
petite Ville dans laquelle
estoient 400. Miquelets
; (j qui a estéemportée
d'assaut le 2. de ce mois. Les
400 Miquelets ont esté passés
au fil de l'épée sans en
avoirépargné aucun. Nous
allons continuernostremarche
,,'1.)e.rs l'Ebre
,
&si nousy arrivons
avant que l'Archiduc
l'aitpassé nousenrendrons bon
compte.
Lettre d'un Officier General
de l'Armée du
-. RoyenCatalogne
, commandee par Mr
le Duc de Noailles, à
Torreil de Montgri le
6. Décembre.><,;
Il
y avoit lieu de croire
que le retour del Archiduc
en Catalogne yannonceroit
celuy de son armée;
mais on apprend qu'il ne
revient qu'avec 1500. Chevaux,
l'on ne scait encore
à quoyMr de Scaremberg
s'estdéterminé. Cette dé marche - si peu attendue de
l'Archiducest un premier
effet de la diversion qui se
fait de ce costé-cy
,
& fait
connoistre les raisons qui
l'ont obligé de se venir
montrer en ce pays.Ilestoit
necessaire qu'il y revint, à
moins de s'exposer à perdre
cette Province, où la
desolation & la consternation
sont au plus haut
point, le peuple ne menaçantpasmoins
que de Ce
revolter. On verra bientost
l'effet quela presence de ce
Princeauraproduit, & si
elle fera capable de calmer
inquiétude du Peuple, &
de lerassurer. Nous travaillons
le plus diligemment
qu'il est possible à
amasser des fafeines3 & à
achevertous les préparatifs
necessaires pour ce quel'on
se propose. Ils ont esté retardez
considerablement
par les grandes eaux, mais
nos subsistances commentât
a arriver,& 7. ou 8.
jours avanceront beaucoup.
Les Troupes achevent
d'arriver le7. &le 8.
& on espere qu'elles ne resteront
pas long-temps sans
entrer en action ; on vit
pendant ce temps aux dépens
du pays.
d'Espagne.
I
-
e23.Novembre toute
l'Armée de Sa Majesté
Catholiqueestoitarrivée
à Talavera où elle séjourna
quelques jours pendant lesquels
elleavait esté augmentéede
présde quinze
cens Espagnols qui navoient
encore pu rejoindre
depuis la bataille de Saragosse.
Toutes les Troupes
témoienoient une grande
ardeur de combattre.
Plusieurs Officiers ont
écrit qu'elles n'avoient ja-
.,' mais esté mieux habillées,
mieux nourries,& mieux
payées; & qu'on ne pouvoit
trop loüer le zele Ôc
J'attention de Monsieur de
Vendosme & de Mr le
Comted'Aguilar qui avoient
donné tous leurs
soins pour que l'Armée
fut pourvûë abondamment
detoutes les choses
necessaires avant que de rienentreprendre.
Extrait d'une Lettre de
Vittoriadu29.
Novembre.
U
n Courierarrivéle 28.
ausoir a rapportéque l'Archiduc
avec1000.Chevaux
avoitpassé a Pastrana, marchantàgrandes
journées vers
Saragosse ; que l'Infanterie
&lerestede son Armée le
suivoit ; que le IL. le Comte
deStaremberg qui avoit passé
le Xaramas, qui tombe dans le
Tage prés d'Aranjuez, en
avoit fait rompre tous les
Ponts &brisertoutes les Barquespourretarder
ceuxqui le
suivoient; il avo.-.t sa tenlever
toutes les munitions &
leurs vivres de Tolede ,y
ayantlaisséseulement quelques
Troupes pourcachersa retraite.
Tous les Rebelles qui estoient
venus avec l'Archiduc
s'enretournentdemesme suivis
de toutce qui rejîoit de
gens mal intentionnez ;de
maniere qu'il nendemeurait
aucun à Madrid. Onne peut
pas exprimer la haine que les
Castillans ont pour Archiducy
à OMise des sacrileges & des
cruautéz de ses Troupes.
Quelques jours avant leur
retraite de Tolede, ilyeut un
tumulte à la Comedie où quelques
Espagnols ne pouvant
souffrir des derisions que fai
-
soient de Philippe V. quelques
Auteurs; ils en tuernt
trois.
Au sortir de Madrid ils
ils avoient emmené Don Antonio
GordonezDirecteur de
la Doüanne decette Vaille
,
luy
demandant 6000. Pistoles
pour sa rançon que sa femme
ramassa; mais ceux qui les
emportoientfurent rencontrez
parun Partyde Don Feliciano
de Bracamonte qui les leur
enleva&lesenvoya au Roy*,
ilfitencore deuxColonels Prisonniers.
Lorsquel'onpresenta
les 6000. Pistoles à fit
A4.ijefie> Elle repondit qu'elle
les feroit rendre à celuy qui
avoit esté forcé de les donner
aux Ennemis'< Dés quelle fut
informée de leurretraitte xelle
envoya à leurpoursuite4000
Chevaux des meilleursqu'il
y eust dans son Armée, fouï
le Commandement de lvlrs de
Zerezed , de Carvillas
Mahoni ,
,
çjrVailejo.
Sa MajestéCatholique
a fait Lieutenant General
Mr le C heval ier de Croix
& luy a donnél'ancienneté
sur ses Cadets qui avoient
esté nommez i ieutenans
Generaux l'hyver dernier.
S. M. C. luya donne en
mesmetemps lecommandement
des Troupes de
Navarre fous Mr le Duc de
S. Jean qui en est Viceroy.
") Lettre d'un Officier Get-
neral de l'Armée du Royen Catalogne,
du 30. Novembre
,
à
Torreil de Montgri.
-.N
ous voicy dans le pays
ennemi; Ce n'est pas avoir
perdu le temps depuis que nos
preparatifsontpris date qui est
au commencement de ce mois ,
de s'estre mis en estat d'entrer
en action. La plus grande partièdenostre
artillerie est arrivée
à Rose ;nosfubfijlances.
ayantesté extremement traversées
par les temps affreux
qu'ilfait. NosTroupessont
repanduës dans des quartiers
des deux costésdu Ter&vivent
aux dépens du Païs ;
nous avons une teste de Cavaleriejusques
dans laplaine
de Calonge,Ilresteencore il.
Bataillons & 18. Escadrons
àjoindreLepaïs estfortabatu
&ce quilui arrive dansun
temps où il sembloitqu'il duft
avoir moinssujetde lecraindre
, l'abatra encore davrtntâge
; mais commeil n'asouffert
que des peines passageres depuis
la revolte )ilne faut pas
douter qu'il n'attende les En.
nemis pour donnerquelquessignes
de vie.Nous n'avons.
iry aucune nouvelle de Mr de
Staremberg
, ce qui me fait
croirequ'ilest encore en CajliL
le où il riy a pas long-temps
qu'il doit l'avoirquitté. Peu
de jours nous eclaircirons.
Un Courier qui arriva
le 3. Decembre àVictoria
rapporta que les Ennemis
avoient entierement évacuéTolede
le 29. Novembre;
que cette Ville qu'ils
,
avoient choisie pour faire
leur Place d'Armes, avoit
esté abandonnée avec tant
de précipitation
, que ne
pouvant sauver les Magasinsqu'ilsavoient
mis dans
l'Alcaçar & dans plusieurs
maisons, y avoient mis le
feu ,&placé une mèche
qui devoit faire fauter soixante
barils de poudre, ce
qui auroit detruitcePalais
magnifique. Mais que les
habitansy estant accourus
en dilip-enceavoient.osié
la meche ôc esteintlefeu ;
qu'ils
qu'iIs- furent si irritez contre
lés Ennemisqu'ils prirent
les armes&chargerent
leur arriere garde, enquoy
ils furent secondez par cinq
cens Chevaux que Dom
PedroRonquillo fasoit entrer
par une Porte pendant
que les
Ennemis
fuyoient
par l'autre.
Que Mr de Vallejo qui
commandoit un détachement
de Cavalerie pour les
incommoderavoitsurpris
parune march e forcée de
douze lieuës, un Régiment
deCavaleriePortugaise qui
estoit en Quartier àOcana 1a &àune pareille distance
de l'Armée ennemie ;
qu'il
avoit d'abord investi ce
Poste de tous les costez
afin que personne n'en pust
sortir; qu'ensuite il yestoit
entrél'épée à la main, &
avoit obligé ce Regiment
à serendre;que tout avoit
esté pris depuis le Colonel
jusqu'aux Trompettes ; a
présquoy il s'estoit retiré
avec beaucoup dediligence
; que le General Staremberg
qui en futinforméaussitost
envoya un détachement
pour chercher
les Bagages que Mr de Vallejo
n'avait pû faire emporter
&que les Habitants avoient
pillez; que ce détachement
lesobligea de
les rapporter dans la place;
mais qu'ils furent contraints
de les abandonner
& de se retirer avec une
grande précipitation, Mr
de Vallejoestant revenu
sur ses pas pourles charger.
Mr le Marquis de Lançarote
quis'estoit distigué
en plusieurs occasions
pendant le sejour que les
Ennemis ont fait à Madrid,
&entr'autres par la
défaite d'unParty de cent
quatre vingtChevaux, est
mort de maladieauCamp
deCasa Texada. Ce Marquis
est fort regreté.
Extrait d'une Lettre de
Vittoria du 4.
Décembre.
On vientd'apprendre
par un Courier arrivé de
l'ArméeduRoyquesaMajestédevoit
entrer hier 3.à
Madrid, &que les Ennemis
se retiraient en Arragon; que
quatreRegidors Deputé de la
Ville estoient arrivez au
Camp de Talavera le
2 7.
Novembre baiser la main de
sa Majesté& luy faire présent
desixmille Pistoles, &
qu'onyarresta le 16. le Marquis
d'Aracava
,
Partisan diton, de l'Archiduc. ,
De Bajome le 10.
Décembre,
n Courier qui a passe
icy ce matin a rapporté
que leRoy d'Espagneestoit
entréàMadrid le 3. qu'il
estoit allé d'abord à Nostre-
Damed'Atocha pour
rendre grâces à Dieu; que
peu de temps aprés la foule
estoit si grande qu'on ne
pouvoir passer dans lesruës
des environs ,en forte que
Sa Majesté Catholique
mesme fut obligée d'attendre
long-temps avant que
de pouvoir sortir,ne voulant
pas que ses Gardes firent
faire place estant tout
chée des larmes de joye
qu'Elle voyoir répandre à
ses fidelles sujets qu'enfin
on ne pouvoit exprimer
jusqu'à tel point ont esté
les réjoüissances des Peuples
de cette Capitale qui
pendantlesejour que les
Ennemis yont faitont tant
donné de marques de leur
fidélité & de le1 ur attachement
pourleur Roy legitime.
Toutes les Lettres d'Espagne
sont remplies d'exemplessur
ce sujet; & il
yenadetres-singulieres.;
; LesEnnemis estant dans
Madrid
,
& ayant reconnu
lafermeté du Peuple, voulurent
à force de caresses &
de menaces obliger les Enfants
à crier Vivat Carlos
terceros mais ils n'y purent
réüssir;& désqu'ils en furent
sortis ces mesmes Enfants
crierent par toute la
Ville, sans que leurs peres
& leurs meres le leur fissent
faire, Vivat Felipe quinto.
Un Particulier ayant en
presence des Ennemis parlé
avantageusement de
PhilippeV.&ditquel'Archiduc
n'estoit pas Roy
d'Efpagiie.,
d'Espagne
,
& qu'il ne le
feroit jamais, futconduit
en prison
,
après quoy on
le maltraita pour le faire
retracter; mais au lieu d'en
estre intimidé
,
à chaque
coup qu'on luy donnoit, il
crioit de toute sa force
, Vivat Felipe quinto.
-
Sa Majesté Catholique
a honoré Don Joseph de
Echarri, du titre de Marquis
de Salinas, pour le recompenser
de les services.
Mr du Rozel, Lieutenant
General, a chassé les
Ennemis de Sanguessa
, a
surpris Canfrane,&introduit
un Convoy dans Jaca.
Du Camp d'Exea le 3.
Décembre 1710.
N
Nous tentions entrer en
Espagne par Bayonne. On
nous afait marcher à Pompelune
Destols C, Persuit : ce
sont les passages qui communiquententre
les deux Royaumes.
Nous nous sommes assembles
à Pampelune22.Battaillons,&
14. Escadrons venus
des costes du Poitou &de
la Guienne&nous avons esté
jointsparquelques Troupes de
Dauphiné, le tout composant
une Armée 1 8000. hommes
effectifs qui ne manquent de
rien. Nousavons reçeuun
Courrier de MrdeVendosme;
il afaitchangernostre route
qui estoitd'aller droit à Afadrid.
Ce Courriernous a appris
que l'Archiduc avot
pris les devants pour gagner
Sarragoce afin d'y passerl'Ebre
(;;'se retirer en Catalogne;
&que le Comte de Staremberg
le suivoit avec le reste de
son Armée.Nostre ordre a esté
de marcherpromptement pour
prendre les devants & s,opposerà
leurs passages. Ona
fait prendre le devantàtoute
la Cavallerieque nous avons
suivie. Noussommes entrez
dans lArragon le z9. dupassé,
& nous avons marché
a
Exea
,
petite Ville dans laquelle
estoient 400. Miquelets
; (j qui a estéemportée
d'assaut le 2. de ce mois. Les
400 Miquelets ont esté passés
au fil de l'épée sans en
avoirépargné aucun. Nous
allons continuernostremarche
,,'1.)e.rs l'Ebre
,
&si nousy arrivons
avant que l'Archiduc
l'aitpassé nousenrendrons bon
compte.
Lettre d'un Officier General
de l'Armée du
-. RoyenCatalogne
, commandee par Mr
le Duc de Noailles, à
Torreil de Montgri le
6. Décembre.><,;
Il
y avoit lieu de croire
que le retour del Archiduc
en Catalogne yannonceroit
celuy de son armée;
mais on apprend qu'il ne
revient qu'avec 1500. Chevaux,
l'on ne scait encore
à quoyMr de Scaremberg
s'estdéterminé. Cette dé marche - si peu attendue de
l'Archiducest un premier
effet de la diversion qui se
fait de ce costé-cy
,
& fait
connoistre les raisons qui
l'ont obligé de se venir
montrer en ce pays.Ilestoit
necessaire qu'il y revint, à
moins de s'exposer à perdre
cette Province, où la
desolation & la consternation
sont au plus haut
point, le peuple ne menaçantpasmoins
que de Ce
revolter. On verra bientost
l'effet quela presence de ce
Princeauraproduit, & si
elle fera capable de calmer
inquiétude du Peuple, &
de lerassurer. Nous travaillons
le plus diligemment
qu'il est possible à
amasser des fafeines3 & à
achevertous les préparatifs
necessaires pour ce quel'on
se propose. Ils ont esté retardez
considerablement
par les grandes eaux, mais
nos subsistances commentât
a arriver,& 7. ou 8.
jours avanceront beaucoup.
Les Troupes achevent
d'arriver le7. &le 8.
& on espere qu'elles ne resteront
pas long-temps sans
entrer en action ; on vit
pendant ce temps aux dépens
du pays.
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Résumé : Suite des Nouvelles d'Espagne.
En novembre 1710, l'armée de Sa Majesté Catholique, renforcée par environ quinze cents Espagnols, séjourna à Talavera. Les troupes, bien équipées, nourries et payées grâce aux efforts de Monsieur de Vendôme et du Comte d'Aguilar, manifestaient une grande ardeur au combat. Un courrier rapporta que l'Archiduc, accompagné de mille chevaux, se dirigeait vers Saragosse, suivi par son infanterie. Le Comte de Staremberg avait détruit les ponts et les barques sur le Tage pour retarder ses poursuivants et avait emporté les munitions et vivres de Tolède. À Madrid, les Castillans exprimaient une haine profonde envers l'Archiduc en raison des sacrilèges et des cruautés de ses troupes. Les rebelles et les gens mal intentionnés quittaient la ville. À Tolède, un tumulte éclata à la comédie après des dérisions faites sur Philippe V. Lors de leur retraite, les ennemis emmenèrent Don Antonio Gordonez, directeur de la douane, en exigeant une rançon de six mille pistoles, mais furent interceptés par Don Feliciano de Bracamonte, qui libéra Gordonez et fit prisonnier deux colonels. La reine refusa la rançon et envoya quatre mille chevaux à la poursuite des ennemis. Sa Majesté Catholique nomma Lieutenant Général Monsieur le Chevalier de Croix, lui confiant le commandement des troupes de Navarre sous le Duc de Saint-Jean. En Catalogne, les troupes françaises étaient entrées en territoire ennemi et se préparaient à entrer en action. L'artillerie était arrivée à Roses, tandis que les subsistances avaient été retardées par des conditions météorologiques difficiles. Les ennemis évacuèrent Tolède précipitamment, laissant derrière eux des magasins incendiés. Monsieur de Vallejo surprit un régiment de cavalerie portugaise à Ocana et le força à se rendre. Le Marquis de Lanzarote, distingué pour ses actions à Madrid, mourut de maladie. L'armée de Sa Majesté Catholique entra à Madrid le 3 décembre, où elle fut accueillie avec joie par la population. Des exemples de fidélité au roi légitime furent rapportés, comme celui d'enfants criant 'Vive Felipe quinto' malgré la présence des ennemis. Le roi honora Don Joseph de Echarri du titre de Marquis de Salinas pour ses services. Monsieur du Rozel chassa les ennemis de Sanguessa et surprit Canfranc. L'armée française, composée de 18 000 hommes, entra en Aragon et prit d'assaut la ville d'Exea, massacrant les défenseurs. L'Archiduc revint en Catalogne avec seulement 1500 chevaux, tandis que les préparatifs pour une nouvelle action se poursuivaient.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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8
p. 339-369
Suite des Nouvelles d'Espagne.
Début :
Les Ennemis en abandonnant Tolede pour prendre la route d'Arragon, [...]
Mots clefs :
Ennemis, Roi, Général, Vendôme, Armée, Troupes, Cavalerie, Infanterie, Bataille, Canon, Dragons, Guadalajara, Reine, Guerre, Prisonniers, Brihuega, Général Stanhope, Staremberg, Gérone
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texteReconnaissance textuelle : Suite des Nouvelles d'Espagne.
Suite des Nouvelles
d'Espagne.
Les Ennemis en abandonnant
Tolede pour prendre
la route d'Arragon
, ont
divisé leur Armée en differensCorps,
observant toujours
de les mettre à une
distancc qui ne leur ostast
pas les moyens de s'entresecouririles
uns les autres,
en casque quelqu'un fust
attaqué. Ils croyoient qu'-
ils pourroient estre harcelez
par quelques détachefmens
; mais ils ne com- eroienc pas que l'on pust
faire des démarches allez
promptes pour les attaquer
avec toute l'Armée.
Le Roy d'Espagne pour
leur ôter le soupçon qu'on
pust les suivre, estoit allé
exprés avec Monsieur de
Vendosme à Madrid pendant
que les Troupes, par
differens Corps, déroboient
aux Ennemis desmarches
précipitées.SaMajesté Catholique,
avant de partir
ordonna au Détachement 1
detous lesGrenadiers de I
Itil'Armée
&de cent hommes
choisis par Bataillon avec
trente- deux Escadrons de
Cavalerie & de Dragons de
marcher le plus legerement
qu'ils pourroient pour tâ.
cher de joindre les Ennemis.
Mr de Vallejo reçut
ordre de les attaquer par
tout où il les trouveroit
avec douze cens Maistres
qu'il commandoit, afin de
les arrester.
Apres ces précautions.
le Roy & Vendosme arrivèrent
le 7. Décembre à
Alcala, où ils apprirens
qu'il y avoit à une lieuë de
là un Régiment des Ennemis.
Sa Majestéordonna à
Don Feliciano de Bracamonte
d'y marcher avec sa
Brigade. Il fit tant de diligence
qu'il surprit ce Regiment
& le fit prisonnier.
LETTRE
De sa Adajefté Catholique
à la Reine.
Du Camp de Brihuega,
le 9 Décembre.
Je vous dépêche un Courrier
pour vous apprendre une
nouvelle aussi agréablequ'importante.
Mous menons défaire
huit Bataillons & huit Escadrons
prisonniers de guerre.
Nous avons fait donner l'af
faut après midi à Brihuega , aprèsl'avoir battu toute 1,4
matinée avec notre Canon.
LesBrèches étoientfort petites
&les Ennemis avoient retranchemens
sur retranchemens.
L'affaire a esléfort disputée&
a duré plus de deux heures;
mais enfin nos Troupes étant
entrées dans la Ville de maison
en maison
, 0* les Ennemis
s'étant retirez dans un retranchement
qu'ils avoient fait
dans la Place, ont battu la
Chamade. Il n'y a eu aucune
contestation au sujet de la Ca.
pitulation, puifqu'ils ont proposéd'obordqu'on
les reçutprisonniers
de guerre, ce qui leur
a esteaccordé. Tous les Officiers
Generaux Anglois sont du
nombre des Prisonniers. Ce
font Stanhope, Wills &Carpenter.
De notre côté le Marquis
deThouy a esté blesséà la
main ; de celui des EnnemÙ,
Carpenter est bllJé. L'action
a estéfort chaude, (y notre In.
fanterie a hit'# séparécequ'elle
fit à laBataille de Sarragosse ,
en faisant des merveilles aujourd'hui.
Des huit Bataillons
ily en a sept Anglais & un
Portugais, mais à la solde de
la Reine Anne, Les huit Ef.
cadrons consistent en trois Pe.
ymens de Dragons & un de
Cavalerie, tousAnglois;c'etoientles
meilleure, Troupes des
Ennemis,
Je joins à cette bonne nouvelle,
la prise que fit hier Braamonte,
d'un Bataillon Allemand.
Le Comte de Suremberg
sefl avancé aujourd'hui avec
plus de quatre mille hommes à
deux lieuësd'icy ,suivant les
avisquej'en ay eu, apparemmentpoursecourir
Stanhope.
Le Roy d'Espagne estanc
parti le 8 au marin de Guadalaxara
avec toute Ca Cava-
-
lerie pour donner sur l'arriere-
garde des Ennemis,
il eut avis que le General
Stanhopeestoit dans Brihuega
; il marcha droit à
lui1
pourl'attaquer,mais voyant
qu'il s'y estoit retranché de
maniere à se bien deffendre,
il fit invertirlaVille sur tout
du côcé de la Rivière par ou
il jugeoit qu'il pourroit se
retirer à la faveur de la nuit.
La Ville de Brihuega située
à six lieuës de Guadalaxara,
efl: fermée d'une muraille
fort haute, fort épaisse &
revêtue d'une Terrasse en
quelques endroits, avec des
Tours antiques & un alîez
~on Château. Apres avoir
tiré quelques coups de ca-
- ~on on somma les Ennemis
le se rendre,& surle refus
qu'ils en firent on dressa pen-
~ant la nuit de nouvelles bateries
qui commencerent à
tirer le9 au matin & firent
une bréche qui devint inutile
à cause des Terrasses,
Mais Monsieur de Vendome
ayant remarqué plusieurs
maisons attachéesàl'enceinte
des murailles en dehors,
lesfit occuper pour attacher
par là le Mineur &faire une
Brèche pratiquable de ce côté
là. Quand tout sur disposé,
Sa Majesté fitfaire deux
attaques & donna ordre
pour soûtenir la gauche, qui
estoit la veritable. Enfin on
donna l'assaut; l'action fut
long-temps disputée, & les
notres se voyant arrêtez par
le grand nombre & par des
retranchemens qu'ils trouvoient
dans les ruës de 20
en 20 pas, se retrancherent
de leur coté sur la Brèche
pour y attendre du renfort.
Peu de temps après Monsieur
le Duc de Vendosme
y mena quelques Bataillons
qui s'étant jointà eux,pousserentles
Ennemis en garnant:
toujoursle Terrain
le maisonen maison & do
etranchement en rctranchement,
en quoy ilsfurent
aidez par les habitans qui
démolissoient leurs propres
maisons pour assommer les
Ennemis à coups de pierres;
ils penetrent enfin jusqu'au
centre de laVille, pendant
que d'autres Troupes commandées
à l'attaque de la
droite, faisoient diversion;
ce qui obligea les Ennemis
à battre la Chamade & à
capituler. Ils répugnoient
à sedésarmer dès le foir &
à livrer' une des Portes du
Château, maisonles y obligea
sur l'avis que Sa Majesté
eut que le General Sta~
remberg s'avançoit pour les
ecourir. MrdeZuniga fut
chargé du foin de faire
xecuter la Capitulation,
pendant que le Roy & Mr
le Vendôme se disposoient
aller combattre Mr de
taremberg.
D'autres Lettres portent
~ue Mrde Bracamontedé-
~ché par le Roy, cmpêcha
le General Starcm-
~erg de rompre le Pont de
Guadalaxara,ce qui facilitapassage
de l'Armée pour
~atcher à Brihuega.
Un Lieutenant general
& deux Lieutenans Colonels
vinrent capituler. Ils
consentirent d'abord àestre
Prisonniers de guerre. On
accorda aux principaux Officiers,
leurs chevaux & bagages,
à l'exception des Vases
sacrez
, en cas qu'ils'en
trouvast.
; Pendant laCapitulation,
on entendit plusieurs coups
de canon ; c'estoit le signal
de l'Armée ennemie, pour
avertir le General Stanhope
qu'onvenoitlesecourir.
Le 10. au matin le Roy
fut avertique les Ennemis
paroissoient sur la hauteur
de Villa-viciosa, où Monsieur
de Vendosme avoit
posté dès le soir toute la Cavalerie
, ayant prévu que
Mr de Staremberg hafarderoit
le tout pour le tout.
On rangea l'Armée en baaille,
la droite appuyée à
un grand ravin, & la gauhe
à un petit Bois d'Oliiers
où les Ennemis ne pû-
~ent pasallonger leur droite
pour donner une étendue à
~ur gauche qu'ils connucnt
que nous débordions
considerablement par nôtre
droite. Nous avions dans;
nôtre centre un terrain desavantageux
par quantité de
ravins & de petites murailles
de terre séche de la hauteur
de deux pieds & demi.
Nostre droite de Cavalerie
estoit commandée par Mr
le Marquis de Val deCanas;
nostre gauche par Mr le
Comte d'Aguilar,& nostre
centre d'Infanterie par
Mr le Comte de las Torrés,
au deffaut de Mr le
Marquis de Thouy qui avoit
estéblessé la veille à la main
& au pied, & qui ne laissa
pas,malgré toutes les remontrances
qu'on luy faisoit,
de combattre à la te-fte
d'un Escadron ; les Ennemis
à la portée du canon en
mirent vingt pieces en batterie
avec deux mortiers:
le nostre costé nous en mimes
22.pieces. Sur les deux
~eures la canonnade commençant
de part & d'au-
~e,le Roy passa à la droite,
ontre laquelle jcs Ennemis
voient dressé une batterie
leneufpieces, qui faifoienc
~un
feu très-vif.Monsieur
de Vendosme passa à la gauche
& dés qu'il fut arrivé
l'Armée marcha. Nostre
droite que le Roy conduisoit
passa un grand ravin,
& se reforma en presence
de l'Ennemi du costé de
Villa viciosa, qui a donné le
nom à cette Bataille. Monsieur
de Vendosme estantà
la gauche envoya ordre à
Mr Mahoni, qui commandoit
le Corps de Dragons
de marcher au grand
trot, & de gagner les derrieres
des Ennemis pour faciliter
la jonction de Mr de
Bracamonté,qui arriva avec
mille chevaux précisément
à l'heure qui luy avoit esté
prescrite dans le temps que
les deux Armées estoient aux
mains. Cette précaution
nous donna le moyen de gagner
les derrieres de leur Infanterie
, où la Cavalerie de
nostre droite avoir penetré ,
en renversant l'aîle gauche
quîluyestoitopposée. Cette
Infanterie ainsi enveloppée
,fitd esefforts de valeur
si étonnans qu'elle gagna
même duterrain sur la nôtre,
ce qui a fait dire dans
quelques Lettres, qu'elle
avoit plié d'abord. Mais enfin
les Gardes Walonnes &
Espagnoles percerent les
deux Lignes & la Reserve
des Ennemis,& renversérent
un gros Bataillon quarré
au milieu duquel estoit
Mr de Staremberg. Les
Gardes du Roy avec le Regiment
de a Reine commandé
par' Mrle Marquis
de Reaucour, penetrerent
deux fois le centre des Ennemis
,& il ne se seroit pas
fauvé un homme sans la
nuit quisavorisa la retraite
d'une partie decette Infanterie
qui se retira avec preci
pitation du cofté de Siguença.
Il nous est resté avec le
Champ de Bataille, vingt
piéces de canon,deux Mortiers
, tous les équipages
d'Artillerieavecquantitéde
chariots longs,attelezchacun
de huit Mulets;ceschariots
sont nommez Galleres
par les Espagnols. Parmi les
Bagages, il s'esttrouvé environ
huit millefusils. Mr
Mahoni a pris d'un autre
:osié sept cens Mulets chargez
, & les Troupes fefonr
enrichies du butin que les
ennemis avoient pillé dans
la Castille. On Soldat courut
porter à Monsieur de
Vendoime, un Ecendart qu'-
il avoit pris, & refusa l'argent
que ce Prince vouloit
luy donner;illuy dit en luy
montrant une bourse pleine
d'or,voila ce que l'ongagne en
combattant pourson Roy.
Il est demeuré plus de
quatre mille hommes sur le
Champ de Bataille, & on a
fait trois mille prifonniersy,
parmi lesquels font Mr de 1
Belcastel,
Belcastel, Commandant les
Troupes deHollande, Mr
leS.Amant,Lieutenants
Generaux,&un grand nom. -
ne d'autres Omciers.; outre
leux mille trois cens autres
risonniers
,
presque tous
Cavaliers, qui ont esté pris
ar Mr de Vallejo le lendemain
de la Bataille. En forque
decestrois journées,
ous avons neuf mille prionnierseffectifs.
Il y a quanté
de-Drapeaux , d'Etenarts
, & de Timbales;on
en sçait pas le nombre,
arcequ'on en apportoit encore
lois que.Mr deZuniga
est parti pour apposer
ce détail au Roy. Loçfcjtjc
sa Majesté Cajthpliqwe l'a
dépesché,on ne f<jqvjûiitpa$
non plus au juste, latv>r#:
bre desmorts & des blessez
, tant ducoftp.âe.$cru>crnief
que cJecelVy;cUs££psrt
gnoltyquiQaripcfrdftfàsn
PedrodeRonquillo,-.tué
danslaBataille,&Mr le
ComtedûRucetoondetle
premier MiréchaldcGar$>p,
& le dernier Brigadier, mort
des blesures qu'il avoit re-t
çuës la veille àla prise do &nht~ ';,
Mt Maboni poursuivoit
vivement le General
Staremberg
; on assurequ'-
ill'avoitatteint, &fait sommerdeserendre;
onattend
unCourrier pour estre éclaircidelafin
de cette grande
affaire.
* On aprend qu'onapris
encore autres deux mille
hommes aprés la déroute.
•.
Extrait d',une Lettre de
devant Gironne.
Mr le Duc de Noailles
alla camper le 14. à Cervia
& le 15. on a investi Gironne
; tous les Miquclets&
Sommetans des Ennemis,
voulant disputerun costé de
la Montagne, ont esté repoussez
& défaits par Mr de
Planque.
On vient d'apprendre depuis
cette Lettre que la tranchée
est ouverte devant Gironne
,& que Mr le Duc de
Noailles est parti avec une
bonne partie de sa Cavalc
d'Espagne.
Les Ennemis en abandonnant
Tolede pour prendre
la route d'Arragon
, ont
divisé leur Armée en differensCorps,
observant toujours
de les mettre à une
distancc qui ne leur ostast
pas les moyens de s'entresecouririles
uns les autres,
en casque quelqu'un fust
attaqué. Ils croyoient qu'-
ils pourroient estre harcelez
par quelques détachefmens
; mais ils ne com- eroienc pas que l'on pust
faire des démarches allez
promptes pour les attaquer
avec toute l'Armée.
Le Roy d'Espagne pour
leur ôter le soupçon qu'on
pust les suivre, estoit allé
exprés avec Monsieur de
Vendosme à Madrid pendant
que les Troupes, par
differens Corps, déroboient
aux Ennemis desmarches
précipitées.SaMajesté Catholique,
avant de partir
ordonna au Détachement 1
detous lesGrenadiers de I
Itil'Armée
&de cent hommes
choisis par Bataillon avec
trente- deux Escadrons de
Cavalerie & de Dragons de
marcher le plus legerement
qu'ils pourroient pour tâ.
cher de joindre les Ennemis.
Mr de Vallejo reçut
ordre de les attaquer par
tout où il les trouveroit
avec douze cens Maistres
qu'il commandoit, afin de
les arrester.
Apres ces précautions.
le Roy & Vendosme arrivèrent
le 7. Décembre à
Alcala, où ils apprirens
qu'il y avoit à une lieuë de
là un Régiment des Ennemis.
Sa Majestéordonna à
Don Feliciano de Bracamonte
d'y marcher avec sa
Brigade. Il fit tant de diligence
qu'il surprit ce Regiment
& le fit prisonnier.
LETTRE
De sa Adajefté Catholique
à la Reine.
Du Camp de Brihuega,
le 9 Décembre.
Je vous dépêche un Courrier
pour vous apprendre une
nouvelle aussi agréablequ'importante.
Mous menons défaire
huit Bataillons & huit Escadrons
prisonniers de guerre.
Nous avons fait donner l'af
faut après midi à Brihuega , aprèsl'avoir battu toute 1,4
matinée avec notre Canon.
LesBrèches étoientfort petites
&les Ennemis avoient retranchemens
sur retranchemens.
L'affaire a esléfort disputée&
a duré plus de deux heures;
mais enfin nos Troupes étant
entrées dans la Ville de maison
en maison
, 0* les Ennemis
s'étant retirez dans un retranchement
qu'ils avoient fait
dans la Place, ont battu la
Chamade. Il n'y a eu aucune
contestation au sujet de la Ca.
pitulation, puifqu'ils ont proposéd'obordqu'on
les reçutprisonniers
de guerre, ce qui leur
a esteaccordé. Tous les Officiers
Generaux Anglois sont du
nombre des Prisonniers. Ce
font Stanhope, Wills &Carpenter.
De notre côté le Marquis
deThouy a esté blesséà la
main ; de celui des EnnemÙ,
Carpenter est bllJé. L'action
a estéfort chaude, (y notre In.
fanterie a hit'# séparécequ'elle
fit à laBataille de Sarragosse ,
en faisant des merveilles aujourd'hui.
Des huit Bataillons
ily en a sept Anglais & un
Portugais, mais à la solde de
la Reine Anne, Les huit Ef.
cadrons consistent en trois Pe.
ymens de Dragons & un de
Cavalerie, tousAnglois;c'etoientles
meilleure, Troupes des
Ennemis,
Je joins à cette bonne nouvelle,
la prise que fit hier Braamonte,
d'un Bataillon Allemand.
Le Comte de Suremberg
sefl avancé aujourd'hui avec
plus de quatre mille hommes à
deux lieuësd'icy ,suivant les
avisquej'en ay eu, apparemmentpoursecourir
Stanhope.
Le Roy d'Espagne estanc
parti le 8 au marin de Guadalaxara
avec toute Ca Cava-
-
lerie pour donner sur l'arriere-
garde des Ennemis,
il eut avis que le General
Stanhopeestoit dans Brihuega
; il marcha droit à
lui1
pourl'attaquer,mais voyant
qu'il s'y estoit retranché de
maniere à se bien deffendre,
il fit invertirlaVille sur tout
du côcé de la Rivière par ou
il jugeoit qu'il pourroit se
retirer à la faveur de la nuit.
La Ville de Brihuega située
à six lieuës de Guadalaxara,
efl: fermée d'une muraille
fort haute, fort épaisse &
revêtue d'une Terrasse en
quelques endroits, avec des
Tours antiques & un alîez
~on Château. Apres avoir
tiré quelques coups de ca-
- ~on on somma les Ennemis
le se rendre,& surle refus
qu'ils en firent on dressa pen-
~ant la nuit de nouvelles bateries
qui commencerent à
tirer le9 au matin & firent
une bréche qui devint inutile
à cause des Terrasses,
Mais Monsieur de Vendome
ayant remarqué plusieurs
maisons attachéesàl'enceinte
des murailles en dehors,
lesfit occuper pour attacher
par là le Mineur &faire une
Brèche pratiquable de ce côté
là. Quand tout sur disposé,
Sa Majesté fitfaire deux
attaques & donna ordre
pour soûtenir la gauche, qui
estoit la veritable. Enfin on
donna l'assaut; l'action fut
long-temps disputée, & les
notres se voyant arrêtez par
le grand nombre & par des
retranchemens qu'ils trouvoient
dans les ruës de 20
en 20 pas, se retrancherent
de leur coté sur la Brèche
pour y attendre du renfort.
Peu de temps après Monsieur
le Duc de Vendosme
y mena quelques Bataillons
qui s'étant jointà eux,pousserentles
Ennemis en garnant:
toujoursle Terrain
le maisonen maison & do
etranchement en rctranchement,
en quoy ilsfurent
aidez par les habitans qui
démolissoient leurs propres
maisons pour assommer les
Ennemis à coups de pierres;
ils penetrent enfin jusqu'au
centre de laVille, pendant
que d'autres Troupes commandées
à l'attaque de la
droite, faisoient diversion;
ce qui obligea les Ennemis
à battre la Chamade & à
capituler. Ils répugnoient
à sedésarmer dès le foir &
à livrer' une des Portes du
Château, maisonles y obligea
sur l'avis que Sa Majesté
eut que le General Sta~
remberg s'avançoit pour les
ecourir. MrdeZuniga fut
chargé du foin de faire
xecuter la Capitulation,
pendant que le Roy & Mr
le Vendôme se disposoient
aller combattre Mr de
taremberg.
D'autres Lettres portent
~ue Mrde Bracamontedé-
~ché par le Roy, cmpêcha
le General Starcm-
~erg de rompre le Pont de
Guadalaxara,ce qui facilitapassage
de l'Armée pour
~atcher à Brihuega.
Un Lieutenant general
& deux Lieutenans Colonels
vinrent capituler. Ils
consentirent d'abord àestre
Prisonniers de guerre. On
accorda aux principaux Officiers,
leurs chevaux & bagages,
à l'exception des Vases
sacrez
, en cas qu'ils'en
trouvast.
; Pendant laCapitulation,
on entendit plusieurs coups
de canon ; c'estoit le signal
de l'Armée ennemie, pour
avertir le General Stanhope
qu'onvenoitlesecourir.
Le 10. au matin le Roy
fut avertique les Ennemis
paroissoient sur la hauteur
de Villa-viciosa, où Monsieur
de Vendosme avoit
posté dès le soir toute la Cavalerie
, ayant prévu que
Mr de Staremberg hafarderoit
le tout pour le tout.
On rangea l'Armée en baaille,
la droite appuyée à
un grand ravin, & la gauhe
à un petit Bois d'Oliiers
où les Ennemis ne pû-
~ent pasallonger leur droite
pour donner une étendue à
~ur gauche qu'ils connucnt
que nous débordions
considerablement par nôtre
droite. Nous avions dans;
nôtre centre un terrain desavantageux
par quantité de
ravins & de petites murailles
de terre séche de la hauteur
de deux pieds & demi.
Nostre droite de Cavalerie
estoit commandée par Mr
le Marquis de Val deCanas;
nostre gauche par Mr le
Comte d'Aguilar,& nostre
centre d'Infanterie par
Mr le Comte de las Torrés,
au deffaut de Mr le
Marquis de Thouy qui avoit
estéblessé la veille à la main
& au pied, & qui ne laissa
pas,malgré toutes les remontrances
qu'on luy faisoit,
de combattre à la te-fte
d'un Escadron ; les Ennemis
à la portée du canon en
mirent vingt pieces en batterie
avec deux mortiers:
le nostre costé nous en mimes
22.pieces. Sur les deux
~eures la canonnade commençant
de part & d'au-
~e,le Roy passa à la droite,
ontre laquelle jcs Ennemis
voient dressé une batterie
leneufpieces, qui faifoienc
~un
feu très-vif.Monsieur
de Vendosme passa à la gauche
& dés qu'il fut arrivé
l'Armée marcha. Nostre
droite que le Roy conduisoit
passa un grand ravin,
& se reforma en presence
de l'Ennemi du costé de
Villa viciosa, qui a donné le
nom à cette Bataille. Monsieur
de Vendosme estantà
la gauche envoya ordre à
Mr Mahoni, qui commandoit
le Corps de Dragons
de marcher au grand
trot, & de gagner les derrieres
des Ennemis pour faciliter
la jonction de Mr de
Bracamonté,qui arriva avec
mille chevaux précisément
à l'heure qui luy avoit esté
prescrite dans le temps que
les deux Armées estoient aux
mains. Cette précaution
nous donna le moyen de gagner
les derrieres de leur Infanterie
, où la Cavalerie de
nostre droite avoir penetré ,
en renversant l'aîle gauche
quîluyestoitopposée. Cette
Infanterie ainsi enveloppée
,fitd esefforts de valeur
si étonnans qu'elle gagna
même duterrain sur la nôtre,
ce qui a fait dire dans
quelques Lettres, qu'elle
avoit plié d'abord. Mais enfin
les Gardes Walonnes &
Espagnoles percerent les
deux Lignes & la Reserve
des Ennemis,& renversérent
un gros Bataillon quarré
au milieu duquel estoit
Mr de Staremberg. Les
Gardes du Roy avec le Regiment
de a Reine commandé
par' Mrle Marquis
de Reaucour, penetrerent
deux fois le centre des Ennemis
,& il ne se seroit pas
fauvé un homme sans la
nuit quisavorisa la retraite
d'une partie decette Infanterie
qui se retira avec preci
pitation du cofté de Siguença.
Il nous est resté avec le
Champ de Bataille, vingt
piéces de canon,deux Mortiers
, tous les équipages
d'Artillerieavecquantitéde
chariots longs,attelezchacun
de huit Mulets;ceschariots
sont nommez Galleres
par les Espagnols. Parmi les
Bagages, il s'esttrouvé environ
huit millefusils. Mr
Mahoni a pris d'un autre
:osié sept cens Mulets chargez
, & les Troupes fefonr
enrichies du butin que les
ennemis avoient pillé dans
la Castille. On Soldat courut
porter à Monsieur de
Vendoime, un Ecendart qu'-
il avoit pris, & refusa l'argent
que ce Prince vouloit
luy donner;illuy dit en luy
montrant une bourse pleine
d'or,voila ce que l'ongagne en
combattant pourson Roy.
Il est demeuré plus de
quatre mille hommes sur le
Champ de Bataille, & on a
fait trois mille prifonniersy,
parmi lesquels font Mr de 1
Belcastel,
Belcastel, Commandant les
Troupes deHollande, Mr
leS.Amant,Lieutenants
Generaux,&un grand nom. -
ne d'autres Omciers.; outre
leux mille trois cens autres
risonniers
,
presque tous
Cavaliers, qui ont esté pris
ar Mr de Vallejo le lendemain
de la Bataille. En forque
decestrois journées,
ous avons neuf mille prionnierseffectifs.
Il y a quanté
de-Drapeaux , d'Etenarts
, & de Timbales;on
en sçait pas le nombre,
arcequ'on en apportoit encore
lois que.Mr deZuniga
est parti pour apposer
ce détail au Roy. Loçfcjtjc
sa Majesté Cajthpliqwe l'a
dépesché,on ne f<jqvjûiitpa$
non plus au juste, latv>r#:
bre desmorts & des blessez
, tant ducoftp.âe.$cru>crnief
que cJecelVy;cUs££psrt
gnoltyquiQaripcfrdftfàsn
PedrodeRonquillo,-.tué
danslaBataille,&Mr le
ComtedûRucetoondetle
premier MiréchaldcGar$>p,
& le dernier Brigadier, mort
des blesures qu'il avoit re-t
çuës la veille àla prise do &nht~ ';,
Mt Maboni poursuivoit
vivement le General
Staremberg
; on assurequ'-
ill'avoitatteint, &fait sommerdeserendre;
onattend
unCourrier pour estre éclaircidelafin
de cette grande
affaire.
* On aprend qu'onapris
encore autres deux mille
hommes aprés la déroute.
•.
Extrait d',une Lettre de
devant Gironne.
Mr le Duc de Noailles
alla camper le 14. à Cervia
& le 15. on a investi Gironne
; tous les Miquclets&
Sommetans des Ennemis,
voulant disputerun costé de
la Montagne, ont esté repoussez
& défaits par Mr de
Planque.
On vient d'apprendre depuis
cette Lettre que la tranchée
est ouverte devant Gironne
,& que Mr le Duc de
Noailles est parti avec une
bonne partie de sa Cavalc
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Résumé : Suite des Nouvelles d'Espagne.
Les forces ennemies, après avoir quitté Tolède, se dirigèrent vers l'Aragon en divisant leur armée en plusieurs corps pour se protéger mutuellement. Le roi d'Espagne, afin de dissimuler ses intentions, se rendit à Madrid avec Monsieur de Vendôme, tandis que les troupes espagnoles se préparèrent à attaquer les ennemis. Le roi ordonna à un détachement de grenadiers et de cavalerie de marcher rapidement pour intercepter les ennemis. Le 7 décembre, le roi et Vendôme arrivèrent à Alcala et apprirent la présence d'un régiment ennemi à proximité. Don Feliciano de Bracamonte surprit et captura ce régiment. Le 9 décembre, le roi d'Espagne informa la reine de la capture de huit bataillons et huit escadrons ennemis à Brihuega, après un assaut intense. Les ennemis, bien retranchés, furent finalement contraints de se rendre. Parmi les prisonniers figuraient les généraux Stanhope, Wills et Carpenter. Le roi d'Espagne, ayant appris que Stanhope était à Brihuega, marcha vers la ville et ordonna un assaut. Après une bataille acharnée, les ennemis capitulèrent. Le roi et Vendôme se préparèrent ensuite à affronter le comte de Starhemberg, qui avançait avec des renforts. Le 10 décembre, les deux armées s'affrontèrent près de Villa-Viciosa. Les troupes espagnoles, bien commandées, parvinrent à envelopper et à repousser les ennemis, capturant de nombreux prisonniers et du matériel. Dans les jours suivants, les troupes espagnoles continuèrent à faire des prisonniers et à capturer des drapeaux et des timbales. Le duc de Noailles, quant à lui, investit Gironne et repoussa les forces ennemies qui tentaient de défendre la montagne.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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9
p. 66-86
NOUVELLES d'Espagne.
Début :
On a marqué dans les Relations de la Bataille de [...]
Mots clefs :
Espagne, Ennemis, Roi, Staremberg, Duc de Noailles, Batterie, Canon, Daroca, Gérone
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texteReconnaissance textuelle : NOUVELLES d'Espagne.
NO,UVELLES d'EJpagne.
On a marqué dans les
Relations de la Bataille de
Villaviciosa
, que Mr le
Marquis de Thoy
,
quoy
qu'il eustesté blessé à lac-A
taque de Brihuega, ne laissa
»
pas de combatre à la telle;
d'un Escad ron; maison n'a
pu rien dire de l'avanture
qui luy arriva ;n'en ayant
esté informé que depuis
peu.
Il avoir percéjusqu'â la
Batterie des ennemis, lorsque
quatre de leursBatail-
Ions & un de leurs Escadrons
, ayant esté jusques
entre nos deux Lignes, se
retiroient en bon ordre.
Il reconnut bien leurInfanterie
; mais ayant crû que
f l'Escadron ennemi estoit un
des nostres, il alla se mettte
à la teste, en disant qu'il
falloitaller charger. Ilfut
Ï
reçu a coups de sabre, ôc
ensuite menéà la teste des
quatre Bataillons qui se formoient
en un Bataillon
quarré pour se retirer,
voyant que la Bataille estoit
perduë- Le Colonel d'un
Regiment Palatin qui avoit
esté entierement deffait répondit
de Mr deThoy aux
Officiers qui estoient presens.
On le relâcha,&il
vint ensuite rejoindre le
Royd'Espagne.
Sa Majesté Catholique
aprés avoir envoyé des détachemens
pour suivre le
General Staremberg
- ,
alla
camper le 12. à Fuentes, &-
arriva le ià Siguença. Les
habitans de cette Ville ont
donné des marques de fidelité
pourleur Roy légitime,
en se délivrant eux-mêmes
des Ennemis Le General
Staremberg y avoit envoyé
un Bataillon qu'ils contraignirent
de mettre bas les
armes.
Mr de Bracamonte avoit
fait prisonniers deux cens
hommes qui estoient dans
Hita ;& Mr de Valejoen
avoit encore pris deux cens
cinquante qui estoient sortis
de Médina- celipourailes1
jboindreele Grenergal Star.em-
A Daroca le 31. Decembre.
L'Armée du Roy a estéobligée
desejourner à Siguençajusqu'au
24.àcause de la difficulté
des subsistances.Lesmêmes
raisons avaient retenu les Ennemis
icy oùils avoient marchéjour
& nuit , ce quifait
quenous leuravonsencorepris
plus de quinzecens hommes.
Mr de Villarealqui suivoit
Mf de Staremberg avec cinq
cens Fantassins des Regimens
ds Staremberg& de Revent-
Itfw
, (.fJ' trente Maistres, a
rfié coupé par Mr de Valejo fl
£7*s'efl jetté dans le Chasteau
dïllli*c*a à trois lieuës de Calatajudoù
il s'estrendu prisonnier
deguerre. Nous avons trouvé
dans ce Chasteau d'Illuega a
trois lieuës de Calatajud où il
s'estrenduprisonnier de guerre,
Nous avons trouvé dans ce
Chasseau cinq mille sacs de
graindeux pieces de canon.
Nous prîmes encore hier le
Ghasteau d'Afil!d.J où ilyavoit
deux cens hommes des vieilles
Troupes de l'Empereur qui J'y
tf/oient" trouvées envelopées
par les détachemens que nous
avonsà lasuite des Ennemis.
Le 2. 3. MI de Staremberg
Arriva à Saragosse avec les débris
de fin Armée. M* de
Valejoquile sui voit toujours
attaqua son Atriere-garde, &
le culbuta dans cette Ville.
Monsieur de Vendosme a envoyéordre
àMr de Valejo&
à Mr de Bracamonté de paffit
l'Ebre, l'un audessus&l'au-
Ire au dessous de Sarragosse ,
pour couperentierementla communication
des Ennemis avec
Barcelone.
Barcelone. Mr de Valdecanas
ostà quatre lieuës de Sarragossse
avec la teste de nostre Cavalerie,&
nostre Infanteriey arrivera
le 2. du moisprochain.
D'autres Lettres portent
que tous les habitans des
lieux situez dans les Pyrenées
& le long de l Ebre font
soumis à SaMajesté Catholique;
que Mr le Chevalier
de Croix,Lieutenant gencral
ayant assemblé les Troupes
Efpagnolcs de la Navarre
à Tudela avoit marché
de l'autre costé de l'Ebre
à la droite de soncoursvers,
Sarragosse ; que leColonel
Nebor, sellant joint à,
un Corps de Miquelets.
avoit entrepris de faire des
courses dans le Royaume de
Valence,où il avoit esté battu
& obligé de seretirer en
desordre, & que les Troupes
de ce Royaume-là
, avoient
reçu ordre de marcher
vers Tortose pour en-
- trer dans la Catalogne; que
l'Archiduc estoitarrivé à
Barcelone avec une escorte
de cinquante Cavaliers seulement,&
environcinquante
de ses Officiers&Domestiques;
que le lendemain
18. à minuit, on entendit
une décharge de canon &
de mousqueterie
,
suivie de
grandes illuminations;que
ce qui avoit donné lieu de
faire ces réjoüissances,estoit
l'arrivée d'un Courrier de
Mr de Staremberg qui avoic
apporté la nouvelle que ce
General avoit entierement
défait l'Armée du Roy Philippe
; qu'en même temps
l'Archiduc sortit de son Palais
, &alla à l'Eglise pour y
faire chanter le Te Deum;
que pendant toutla jour on
parladecette V ctoire,mais
que le lendemain on n'en
parla prefquc plus; que trois
jours s'estant passez sans
qu'on en reçust la confirmation
, les plus sensez commencerent
-
d'en douter;
qu'il arriva ensuite quelques
fuyards qui dirent qu'il n'y
avoir point de Victoire gagnée
,mais qu'après le Combat
on s'estoit retiré de part
& d'autre accablé de fatigues,
& que Mr de Staremberg
s'en revenait, & que
Mr de Vendosme le suivoit;
que le General Staremberg
qui estoit arrivé le 23. à Sarragosse,
en estoit sorti le
2. 7.
qu'il avoir abandonné dix
pieces Pde canon, quantité
munitions, & un magasin
d'habits pour ses Troupes;
qu'il n'avoit pas dix
-
huit
cens hommes
, y compris
quelque Cavalerie
, avec
quatre pieces de campagne ;
que la Reine y devoir arriver
incessamment de Navacarra,
& que le Roy devoit
l'y attendre.,
Du Camp de Gironne, le
27Decembre 1711.
Nous avons ejlé quinze
jours en marche& en mouvement,
tant pourl'embarquementquepour
le débarquement.
Nous sommes venusensuite
droit à Gironne ,où dés le lendemain
nous avons travaillé
à nos Batteries. Ce n'a pas
estésansrisque. Nous estions
fort exposez au feu des Ennemis
; mais nous sommes en
état de leurfaire tête. La tranchéefut
ouverte la nuit du23.
au 24. Nous n'avons encore
perdu quedeux Officiers, dont
l'un estoit Officier de l'Artillerie.
On commence d'aujourd'hui
à monter la tranchée avec les
drapeaux, & ce n'ej}propre*,
ment aussi que d'aujourd'hui
que Mr le Duc de Noailles
compte la tranchée ouverte;
mais dés qu'on a remué la
terre devant une place
, on dit
la tranchée ouverte. Nous
sommes à present en état de
presser la place. On ne s'y épargnera
pas.
Du Camp devant Gironne,
le 29 Décembre 1710.
La tranchée fut ouvertele
2.7 ausoir,Mr le Comte de
Fienney commandoit ; hier ce fut Monsieur de Guerchy
Adr le Duc , de Noailles envoya
s'emparer d'un Poste au
dessus du Calvaire ; aujourd'hui
laBréche paroissoit déja
considérable & notre tranchée
vajusqu'à dix toises prés du
chemin couvert. Mr le Duc
de Noailles afait monterà ta
Bréche en sa presence , un
Lieutenant des Grenadiers
d'Auvergne,suivi desept ou
huit Grenadiers pour reconnaître.
Ils ont faitleurdécharge,
& ensuiteMonsteur le Duc
de Noailles leur afaitsigne de
se retirer. Ce Lieutenanta tfle
ble,Selégerement à la joue. Mr
le Duc de Noailles estoit résolu
de faire monter cefoir à l'as
faut; mais on apprend dans le
moment que les Ennemis ont
faitjouertrois Fourneaux à ce
Fort dans le dessein de l'abandonner.
Un moment après que
les Mines ont eu fait leur esset
on y a fait entrer les Grenadiers.
On n'y a trouvé que
trois pieces de Canon deFer&
un de Bronze ; ils ontapparemment
enlevé le reste cette nuit;
ce font les deux Bastions enface
de notre Tranchée qu'ils ont
faitsauter, leflanc decelui du
cosséde leur droite, & la face
de celui du cossé de leur gauche.
Il n'est pas aisé de comprendrequel
a estéle dessein des
Ennemis en cela. On travailla
dés ce soir à faire une Batterie
au dessous du Fort pour battre
une Redoute qui est entre le
Fort& la Ville, & je crois
qu'on l'attaquera cette nuit.
Pendantl'après
-
dîné quelques
Grenadierssesont rendusmaitres
d'une des dernieresmaisons
duFAuxbourg; elle estoit retranchée
en forte qu'ayant occupé
ce posse
,
cela nous facilite
les aproches de la Ville. On
croit qu'on s'enrendra maître
dans peu.
Du Camp devant Gironnc , le 2 Janvier 1711.
Depuis la prise du Fort
rouge, Mr le Duc deNoailles
a fait dressersur la même
hauteur,par où on l'avoit attaqué
,une Batterie de quatre
pieces de Canonqui tire sur le
Fort du Calvaire,cer a même
déjà ruinéses~d;nfisJdesorte
qu'il ne peut plus nom incommoder.
Il a fait dresseruneautre
Batterie de l'autre cossé du
Ter, pour battre en breche /4
Ville. Cette Batterie a commencé
a tirer ce matin
,
elle est
de onze pièces de canon; on
l'augmentera encore. Les Ennemis
font un grand feu sur
cette batterie.Du Fort Connestable
on a tiré une espece de
Boyau au dessous duFortrouge
, pour approcher d'une redoute
que les Ennemis occupent
à une demieportée du Mousquet
de la Place. Ilya aussi
une batterie de trots pieces de
Canon dans ce boyauqui tire
sur aire redoute, dont on n'a
pû encore s'emparer. Onvo:
w luten faire latentative lanuit
dernieretmais ayanttrouvéquelle
estoittropbien diffenduë,&
même soutenuë par quatre ou
cinq cens Miquelets, on se retira.
La Batterie des Mortiers
a mis lefeu à quelques endroits;
il a esté éteintpar les habitans.
.Alr le Duc de Noailles doit
encore faire faire une batterie
de Canon cette nuit, dans le
Fauxbourg, sur le chemin ,du
Pont-Major pour battre de ce
costé-la la Ville en brechs.
Un Courrier que Mr le
Duc deNoaillessir partir de
Gironnc le17,3esté54 heures
à venir à Perpignan. Ce
General mande au Roy que
les grandes pluyes&les torrcns
continuels ont retardé
ses ouvrages,mus que les
bréches sonten bon état,&
quemalgré les d fficultcz de
faire venir exactement les
provisions au Camp,il cfpereestremaistre
de la Ville le
20 dece mois, après quoi le
reste desForts ne l'em baraffcra
pas.
On a marqué dans les
Relations de la Bataille de
Villaviciosa
, que Mr le
Marquis de Thoy
,
quoy
qu'il eustesté blessé à lac-A
taque de Brihuega, ne laissa
»
pas de combatre à la telle;
d'un Escad ron; maison n'a
pu rien dire de l'avanture
qui luy arriva ;n'en ayant
esté informé que depuis
peu.
Il avoir percéjusqu'â la
Batterie des ennemis, lorsque
quatre de leursBatail-
Ions & un de leurs Escadrons
, ayant esté jusques
entre nos deux Lignes, se
retiroient en bon ordre.
Il reconnut bien leurInfanterie
; mais ayant crû que
f l'Escadron ennemi estoit un
des nostres, il alla se mettte
à la teste, en disant qu'il
falloitaller charger. Ilfut
Ï
reçu a coups de sabre, ôc
ensuite menéà la teste des
quatre Bataillons qui se formoient
en un Bataillon
quarré pour se retirer,
voyant que la Bataille estoit
perduë- Le Colonel d'un
Regiment Palatin qui avoit
esté entierement deffait répondit
de Mr deThoy aux
Officiers qui estoient presens.
On le relâcha,&il
vint ensuite rejoindre le
Royd'Espagne.
Sa Majesté Catholique
aprés avoir envoyé des détachemens
pour suivre le
General Staremberg
- ,
alla
camper le 12. à Fuentes, &-
arriva le ià Siguença. Les
habitans de cette Ville ont
donné des marques de fidelité
pourleur Roy légitime,
en se délivrant eux-mêmes
des Ennemis Le General
Staremberg y avoit envoyé
un Bataillon qu'ils contraignirent
de mettre bas les
armes.
Mr de Bracamonte avoit
fait prisonniers deux cens
hommes qui estoient dans
Hita ;& Mr de Valejoen
avoit encore pris deux cens
cinquante qui estoient sortis
de Médina- celipourailes1
jboindreele Grenergal Star.em-
A Daroca le 31. Decembre.
L'Armée du Roy a estéobligée
desejourner à Siguençajusqu'au
24.àcause de la difficulté
des subsistances.Lesmêmes
raisons avaient retenu les Ennemis
icy oùils avoient marchéjour
& nuit , ce quifait
quenous leuravonsencorepris
plus de quinzecens hommes.
Mr de Villarealqui suivoit
Mf de Staremberg avec cinq
cens Fantassins des Regimens
ds Staremberg& de Revent-
Itfw
, (.fJ' trente Maistres, a
rfié coupé par Mr de Valejo fl
£7*s'efl jetté dans le Chasteau
dïllli*c*a à trois lieuës de Calatajudoù
il s'estrendu prisonnier
deguerre. Nous avons trouvé
dans ce Chasteau d'Illuega a
trois lieuës de Calatajud où il
s'estrenduprisonnier de guerre,
Nous avons trouvé dans ce
Chasseau cinq mille sacs de
graindeux pieces de canon.
Nous prîmes encore hier le
Ghasteau d'Afil!d.J où ilyavoit
deux cens hommes des vieilles
Troupes de l'Empereur qui J'y
tf/oient" trouvées envelopées
par les détachemens que nous
avonsà lasuite des Ennemis.
Le 2. 3. MI de Staremberg
Arriva à Saragosse avec les débris
de fin Armée. M* de
Valejoquile sui voit toujours
attaqua son Atriere-garde, &
le culbuta dans cette Ville.
Monsieur de Vendosme a envoyéordre
àMr de Valejo&
à Mr de Bracamonté de paffit
l'Ebre, l'un audessus&l'au-
Ire au dessous de Sarragosse ,
pour couperentierementla communication
des Ennemis avec
Barcelone.
Barcelone. Mr de Valdecanas
ostà quatre lieuës de Sarragossse
avec la teste de nostre Cavalerie,&
nostre Infanteriey arrivera
le 2. du moisprochain.
D'autres Lettres portent
que tous les habitans des
lieux situez dans les Pyrenées
& le long de l Ebre font
soumis à SaMajesté Catholique;
que Mr le Chevalier
de Croix,Lieutenant gencral
ayant assemblé les Troupes
Efpagnolcs de la Navarre
à Tudela avoit marché
de l'autre costé de l'Ebre
à la droite de soncoursvers,
Sarragosse ; que leColonel
Nebor, sellant joint à,
un Corps de Miquelets.
avoit entrepris de faire des
courses dans le Royaume de
Valence,où il avoit esté battu
& obligé de seretirer en
desordre, & que les Troupes
de ce Royaume-là
, avoient
reçu ordre de marcher
vers Tortose pour en-
- trer dans la Catalogne; que
l'Archiduc estoitarrivé à
Barcelone avec une escorte
de cinquante Cavaliers seulement,&
environcinquante
de ses Officiers&Domestiques;
que le lendemain
18. à minuit, on entendit
une décharge de canon &
de mousqueterie
,
suivie de
grandes illuminations;que
ce qui avoit donné lieu de
faire ces réjoüissances,estoit
l'arrivée d'un Courrier de
Mr de Staremberg qui avoic
apporté la nouvelle que ce
General avoit entierement
défait l'Armée du Roy Philippe
; qu'en même temps
l'Archiduc sortit de son Palais
, &alla à l'Eglise pour y
faire chanter le Te Deum;
que pendant toutla jour on
parladecette V ctoire,mais
que le lendemain on n'en
parla prefquc plus; que trois
jours s'estant passez sans
qu'on en reçust la confirmation
, les plus sensez commencerent
-
d'en douter;
qu'il arriva ensuite quelques
fuyards qui dirent qu'il n'y
avoir point de Victoire gagnée
,mais qu'après le Combat
on s'estoit retiré de part
& d'autre accablé de fatigues,
& que Mr de Staremberg
s'en revenait, & que
Mr de Vendosme le suivoit;
que le General Staremberg
qui estoit arrivé le 23. à Sarragosse,
en estoit sorti le
2. 7.
qu'il avoir abandonné dix
pieces Pde canon, quantité
munitions, & un magasin
d'habits pour ses Troupes;
qu'il n'avoit pas dix
-
huit
cens hommes
, y compris
quelque Cavalerie
, avec
quatre pieces de campagne ;
que la Reine y devoir arriver
incessamment de Navacarra,
& que le Roy devoit
l'y attendre.,
Du Camp de Gironne, le
27Decembre 1711.
Nous avons ejlé quinze
jours en marche& en mouvement,
tant pourl'embarquementquepour
le débarquement.
Nous sommes venusensuite
droit à Gironne ,où dés le lendemain
nous avons travaillé
à nos Batteries. Ce n'a pas
estésansrisque. Nous estions
fort exposez au feu des Ennemis
; mais nous sommes en
état de leurfaire tête. La tranchéefut
ouverte la nuit du23.
au 24. Nous n'avons encore
perdu quedeux Officiers, dont
l'un estoit Officier de l'Artillerie.
On commence d'aujourd'hui
à monter la tranchée avec les
drapeaux, & ce n'ej}propre*,
ment aussi que d'aujourd'hui
que Mr le Duc de Noailles
compte la tranchée ouverte;
mais dés qu'on a remué la
terre devant une place
, on dit
la tranchée ouverte. Nous
sommes à present en état de
presser la place. On ne s'y épargnera
pas.
Du Camp devant Gironne,
le 29 Décembre 1710.
La tranchée fut ouvertele
2.7 ausoir,Mr le Comte de
Fienney commandoit ; hier ce fut Monsieur de Guerchy
Adr le Duc , de Noailles envoya
s'emparer d'un Poste au
dessus du Calvaire ; aujourd'hui
laBréche paroissoit déja
considérable & notre tranchée
vajusqu'à dix toises prés du
chemin couvert. Mr le Duc
de Noailles afait monterà ta
Bréche en sa presence , un
Lieutenant des Grenadiers
d'Auvergne,suivi desept ou
huit Grenadiers pour reconnaître.
Ils ont faitleurdécharge,
& ensuiteMonsteur le Duc
de Noailles leur afaitsigne de
se retirer. Ce Lieutenanta tfle
ble,Selégerement à la joue. Mr
le Duc de Noailles estoit résolu
de faire monter cefoir à l'as
faut; mais on apprend dans le
moment que les Ennemis ont
faitjouertrois Fourneaux à ce
Fort dans le dessein de l'abandonner.
Un moment après que
les Mines ont eu fait leur esset
on y a fait entrer les Grenadiers.
On n'y a trouvé que
trois pieces de Canon deFer&
un de Bronze ; ils ontapparemment
enlevé le reste cette nuit;
ce font les deux Bastions enface
de notre Tranchée qu'ils ont
faitsauter, leflanc decelui du
cosséde leur droite, & la face
de celui du cossé de leur gauche.
Il n'est pas aisé de comprendrequel
a estéle dessein des
Ennemis en cela. On travailla
dés ce soir à faire une Batterie
au dessous du Fort pour battre
une Redoute qui est entre le
Fort& la Ville, & je crois
qu'on l'attaquera cette nuit.
Pendantl'après
-
dîné quelques
Grenadierssesont rendusmaitres
d'une des dernieresmaisons
duFAuxbourg; elle estoit retranchée
en forte qu'ayant occupé
ce posse
,
cela nous facilite
les aproches de la Ville. On
croit qu'on s'enrendra maître
dans peu.
Du Camp devant Gironnc , le 2 Janvier 1711.
Depuis la prise du Fort
rouge, Mr le Duc deNoailles
a fait dressersur la même
hauteur,par où on l'avoit attaqué
,une Batterie de quatre
pieces de Canonqui tire sur le
Fort du Calvaire,cer a même
déjà ruinéses~d;nfisJdesorte
qu'il ne peut plus nom incommoder.
Il a fait dresseruneautre
Batterie de l'autre cossé du
Ter, pour battre en breche /4
Ville. Cette Batterie a commencé
a tirer ce matin
,
elle est
de onze pièces de canon; on
l'augmentera encore. Les Ennemis
font un grand feu sur
cette batterie.Du Fort Connestable
on a tiré une espece de
Boyau au dessous duFortrouge
, pour approcher d'une redoute
que les Ennemis occupent
à une demieportée du Mousquet
de la Place. Ilya aussi
une batterie de trots pieces de
Canon dans ce boyauqui tire
sur aire redoute, dont on n'a
pû encore s'emparer. Onvo:
w luten faire latentative lanuit
dernieretmais ayanttrouvéquelle
estoittropbien diffenduë,&
même soutenuë par quatre ou
cinq cens Miquelets, on se retira.
La Batterie des Mortiers
a mis lefeu à quelques endroits;
il a esté éteintpar les habitans.
.Alr le Duc de Noailles doit
encore faire faire une batterie
de Canon cette nuit, dans le
Fauxbourg, sur le chemin ,du
Pont-Major pour battre de ce
costé-la la Ville en brechs.
Un Courrier que Mr le
Duc deNoaillessir partir de
Gironnc le17,3esté54 heures
à venir à Perpignan. Ce
General mande au Roy que
les grandes pluyes&les torrcns
continuels ont retardé
ses ouvrages,mus que les
bréches sonten bon état,&
quemalgré les d fficultcz de
faire venir exactement les
provisions au Camp,il cfpereestremaistre
de la Ville le
20 dece mois, après quoi le
reste desForts ne l'em baraffcra
pas.
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Résumé : NOUVELLES d'Espagne.
Le texte décrit plusieurs événements militaires en Espagne et autour de Girone. Lors de la bataille de Villaviciosa, le Marquis de Thoy, bien que blessé, participa activement et fut capturé après avoir confondu un escadron adverse avec un escadron allié. Il fut ensuite relâché et rejoignit le roi d'Espagne. Les troupes espagnoles, dirigées par Sa Majesté Catholique, se déplacèrent vers Fuentes et Siguença, où les habitants montrèrent leur fidélité en expulsant les ennemis. Plusieurs actions militaires eurent lieu, notamment la capture de prisonniers et de châteaux, comme ceux d'Illueca et d'Afilion. L'armée du roi dut séjourner à Siguença en raison des difficultés de subsistance. Le général Staremberg, après avoir été poursuivi, arriva à Saragosse avec les restes de son armée. Les troupes espagnoles, sous les ordres de Monsieur de Vendosme, continuèrent à harceler les ennemis. À Barcelone, l'Archiduc célébra une victoire annoncée par Staremberg, mais des informations contradictoires émergèrent rapidement. Le texte mentionne également les opérations devant Girone, où les troupes françaises, sous le commandement du Duc de Noailles, travaillèrent à ouvrir des tranchées et à installer des batteries pour assiéger la ville. Plusieurs actions notables, comme la prise du Fort Rouge et les préparatifs pour attaquer la ville, sont détaillées. Malgré les difficultés dues aux intempéries, le Duc de Noailles prévoyait de prendre Girone d'ici le 20 janvier.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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10
p. 262-265
Suite des Nouvelles d'Espagne.
Début :
De Saragosse le 11. Janvier 1711. La Reine devoit partir [...]
Mots clefs :
Espagne, Saragosse, Troupes, Roi
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Suite des Nouvelles d'Espagne.
Suite des l\oi/,ruelles
d'Espagne..
De Saragosse le II..
Janvier 1711.
La Reine devoitpartir
avant-hierdeNajera où Elle
avoitsejourné plusieurs jours
en attendantlesordres du Roy
peurvenir à Saragosse
,
d'où
Sa Majesté partiraMercredy
prochain 14. de ce mois pour
aller au devant de la Reine
jusqu'à Mallen
,
Village
neuflieuës de cette Ville. Le
lendemain
15. Leurs Majestez
en partiront, ter irontcoucher
àAlagon, & le 16. Ellesarriveront
icy où ily a apparence
qu'Ellespasseront le reste de
thyver. Le Roy ayantenvoyé
toutes ses Troupes dans des
quartierspourse delassre des
fatigues qu'elles
O rteuës depuis
plusieursmois.
Le debris de l'Armée du
Comte Staremberg
,
suivant
les derniers avis , a Iht/lé L
Se<gre-à)B<ala"gu)err pourentrer en Catalogne
, où le Roy a
actuellement deux detachements
de Cavalerie, commandez
par Dom Feliciano Bracamonte,
Maréchalde Camp,
&DomJoseph Vallejo, Brigadier
qui font tousjours à la
poursuite des Ennemis. On attendincessamment
la nouvelle
de la prise de Gironne, dont la
conquestefacilitera beaucoup
a
celle du reste de la Catalogue.
, Des Deserteurs rapportent
que les habitants deBarcelone
sont partagez en deux partis
cantonnez l'un contre l'autre ;'
que celuy du RoyPhilippe
grossit tous les jours,& qu'il
n'attend que l'approche de nos
Troupes pour se declarer ouvertement
; de sorte qu'on a
estéobligéde mettre une forte
Garde au Palais ou loge t,lr-.
chiduc.
d'Espagne..
De Saragosse le II..
Janvier 1711.
La Reine devoitpartir
avant-hierdeNajera où Elle
avoitsejourné plusieurs jours
en attendantlesordres du Roy
peurvenir à Saragosse
,
d'où
Sa Majesté partiraMercredy
prochain 14. de ce mois pour
aller au devant de la Reine
jusqu'à Mallen
,
Village
neuflieuës de cette Ville. Le
lendemain
15. Leurs Majestez
en partiront, ter irontcoucher
àAlagon, & le 16. Ellesarriveront
icy où ily a apparence
qu'Ellespasseront le reste de
thyver. Le Roy ayantenvoyé
toutes ses Troupes dans des
quartierspourse delassre des
fatigues qu'elles
O rteuës depuis
plusieursmois.
Le debris de l'Armée du
Comte Staremberg
,
suivant
les derniers avis , a Iht/lé L
Se<gre-à)B<ala"gu)err pourentrer en Catalogne
, où le Roy a
actuellement deux detachements
de Cavalerie, commandez
par Dom Feliciano Bracamonte,
Maréchalde Camp,
&DomJoseph Vallejo, Brigadier
qui font tousjours à la
poursuite des Ennemis. On attendincessamment
la nouvelle
de la prise de Gironne, dont la
conquestefacilitera beaucoup
a
celle du reste de la Catalogue.
, Des Deserteurs rapportent
que les habitants deBarcelone
sont partagez en deux partis
cantonnez l'un contre l'autre ;'
que celuy du RoyPhilippe
grossit tous les jours,& qu'il
n'attend que l'approche de nos
Troupes pour se declarer ouvertement
; de sorte qu'on a
estéobligéde mettre une forte
Garde au Palais ou loge t,lr-.
chiduc.
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Résumé : Suite des Nouvelles d'Espagne.
En janvier 1711, la Reine et le Roi se déplacèrent en Espagne. La Reine quitta Najera pour Saragosse, où elle rejoignit le Roi. Ensemble, ils se rendirent à Mallen, puis à Alagon, et enfin à Saragosse pour y passer l'hiver. Le Roi avait envoyé ses troupes en quartiers pour les reposer après plusieurs mois de fatigue. Les restes de l'armée du Comte Staremberg se dirigeaient vers Balaguer pour entrer en Catalogne. Deux détachements de cavalerie, commandés par Dom Feliciano Bracamonte et Dom Joseph Vallejo, poursuivaient les ennemis. La prise de Gérone était attendue, facilitant ainsi la conquête du reste de la Catalogne. À Barcelone, les habitants étaient divisés en deux partis, celui du Roi Philippe gagnant en influence chaque jour. Une forte garde avait été placée au palais du duc pour assurer la sécurité.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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11
p. 339-341
SUITE des novelles d'Espagne
Début :
Les dernieres nouvelles de Gironne du 17. portent que [...]
Mots clefs :
Espagne
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : SUITE des novelles d'Espagne
SUITE
des novellesd'Espagne.
Les dernieres nouvelles
de Gironnedu17. portent
que le tempss'estant remis au
beau,Mr le Duc de Noailles
avoit fait rétablir les Batteries
quiavoientestéendommagéespar
les pluyes & les
débordemens du Ter&que
les brèches qui estoient déja
fort considerables, commençoient
d'estre en bon
estat, de sorte qu'ils cfperoicnt
donner l'assautle 22.
au plustard.
D'autres Lettres portent
que le G. Sratemberg ayant
fait démolir les fortifications
de Balaguer, se reriroit vers
Barcelone,avec environ
3000. hommes,& que Mr
de Vendôme estoit à Cervera
avec l'Armée pour lui
couper le passage.
D'autres enfin disent que
les Portugais avoient assemblezun
corps de 6000 hommes
pour surprendre Miranda
,
où ils avoient des
intelligences secrettes; mais
que le Gouverneur en ayant
esté averti, fit charger l'artillerie,
& posta une partie
de la garnisonenembuscade;
de sorte que tes ayant laissé
approcher fort prés de la
place,on en tua 7. à 800.
& plus de mille furent faits
prisonniers.
AParis ce 31. Janvier 1711.
des novellesd'Espagne.
Les dernieres nouvelles
de Gironnedu17. portent
que le tempss'estant remis au
beau,Mr le Duc de Noailles
avoit fait rétablir les Batteries
quiavoientestéendommagéespar
les pluyes & les
débordemens du Ter&que
les brèches qui estoient déja
fort considerables, commençoient
d'estre en bon
estat, de sorte qu'ils cfperoicnt
donner l'assautle 22.
au plustard.
D'autres Lettres portent
que le G. Sratemberg ayant
fait démolir les fortifications
de Balaguer, se reriroit vers
Barcelone,avec environ
3000. hommes,& que Mr
de Vendôme estoit à Cervera
avec l'Armée pour lui
couper le passage.
D'autres enfin disent que
les Portugais avoient assemblezun
corps de 6000 hommes
pour surprendre Miranda
,
où ils avoient des
intelligences secrettes; mais
que le Gouverneur en ayant
esté averti, fit charger l'artillerie,
& posta une partie
de la garnisonenembuscade;
de sorte que tes ayant laissé
approcher fort prés de la
place,on en tua 7. à 800.
& plus de mille furent faits
prisonniers.
AParis ce 31. Janvier 1711.
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Résumé : SUITE des novelles d'Espagne
En janvier 1711, des événements militaires significatifs se déroulèrent en Espagne et au Portugal. À Gérone, le Duc de Noailles, après une amélioration du temps, a restauré les batteries endommagées par les intempéries et avancé les réparations des brèches pour permettre un assaut prévu le 22 janvier. Parallèlement, le Général Starhemberg, ayant démoli les fortifications de Balaguer, se retirait vers Barcelone avec environ 3 000 hommes, tandis que Monsieur de Vendôme bloquait son chemin à Cervera avec son armée. Au Portugal, 6 000 hommes portugais tentèrent de surprendre Miranda, mais le gouverneur, alerté, avait préparé la défense. Grâce à l'artillerie et à des embuscades, environ 700 à 800 assaillants furent tués et plus de mille prisonniers capturés.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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12
p. 135-177
Nouvelles d'Espagne.
Début :
Après la prise du Fort Rouge, Mr le Duc de Noailles [...]
Mots clefs :
Espagne, Gérone, Barcelone, Duc de Noailles, Troupes, Reine Anne, Saragosse
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texteReconnaissance textuelle : Nouvelles d'Espagne.
ARTICLE
des Nouvelles.
Nouvelles d'Espagne.
Aprés la prise du Fort
Rouge, Mr leDuc deNoailles
jugea à propos de faire
dreffer les batteries contre.
la Ville dont il fe feroit
rendu maiſtre en peu de
pas furve-
•
jours s'il n'eftoit
134 MERCURE
nu des orages & des pluyes
qui continuerent pendant
cinq jours en fingrande a
bondance que toutes les
Rivieres fe deborderent fi
confiderablement que les
batteries furent fort endommagées
, & qu'il fut
impoffible de faire venir
des provifions au Camp
jufqu'à ce qu'on eut reftabli
les Ponts qui avoient
efté entraifncz, ce qui avoit
beaucoup fait fouffrir les
Troupes . Mais letems s'e
ftant remis au beau , il arriva
plufieurs convois , &
Lon
GALANT . 137
on travailla avec beaucoup
de diligence à reftablir les
batteries qui commencerent
à tirer le 14.jardo nex
La nuit du 19. au 20 , un
détachement de Grenadiers
fe logea fur la breche
de la courtine de fainte Lucie
, & le Mineur s'y eftant
attaché , il continua fon
travail avec beaucoup de
fuccez jufqu'à la nuit du
22. au 23. que Mr le Duc
de Noailles fit les difpofitions
neceffaires pour donner
l'affaut.
Mrs de Tournon , Ma-
Fevrier 1711 .
M
8 MERCURE
réchal de Camp, Siougeat,
Brigadier , & d'Alba Colonel
du Regiment d'Auvergne
, qui eftoient de
tranchée , devoient déboucher
auffi toft que la mine
auroit fait fon effet , avec
douze compagnies de Grenadiers
& autant de compagnies
de Piquer. Mr
d'Alba devoit en mefme
temps attaquer le Baſtion
de fainte Marie , avec qua
tre compagnies de Grena-
•diers , quatre de Piquet , &
deux cens Sapeurs . Mr le
Marquis de Güerchi , LieuGALANT
139
tenant General à la tefte de
tout le refte des Grenadiers,
avec Mrs de Caraffa , Maréchal
de Camp , Nifas
Brigadier , & de Milon ,
Colonel de Flandre , Mr le
Comte de Muret , Lieutenant
General , avec deux
mille Fufilliers; Mr le Marquis
de Caylus , Maréchal
de Camp , Mr le Chevalier
de Guiry , Brigadier ,
& Mr de Polaftron , Colodevoient
nel de - Forez
marcher enfuite pour foutenir
, & fe pofter dans tous
les endroits qu'il feroit à
Mij
140 MERCURE
Your
propos d'occuper.
Le fignal pour donner
l'affaut eftoit qu'à la pointe
du jour on tireroit deux
coups de canon de la batterie
qui eftoit prés la Tour
de S. Jean. On mit le feu là
la mine qui fit tout l'effet
qu'on en pouvoit efperer,
car elle ouvrit une grande
breche , & applanit le chemin
pour penetrer dans la
Ville. Il y avoit quinze
pieds à y defcendre du rempart.
Nos Soldats executerent
avec vigueur les ordres
qu'ils avoient reccu, & chaGALANT.
141
cun des Corps nommez
pour cette expedition entra
par l'endroit qui luy avoi
efté marqué. De ceux qui
-pafferent par la breche , los
uns occuperent l'Eglife &
le Couvent de S. Pierre de
Galligans anciens Beneditins
, & les autres courtrent
s'emparer de la Porte
dite de fainte Marie. Coml'on
me on s'apperçut que
ne faifoit pas grand feu de
l Tour de fainte Lucie ,
nos gens poufferent juf.
ques là , & lefcaladerent ,
s'en faifirent & tuerent un
142 MERCURE
6
Capitaine & fon Lieute
nant qu'ils y trouverent
avec plufieurs foldats. Ceux
¿qui mɔntèrent au Baſtion
de Sainte Marie , le firent
savec tant de bravoure
qu'ils culbuterent bientôt
tout ce qui fe preſenta à
eux ; ayant efté joints par
d'autres Troupes que leur
-amenoit Mr d'Alba pour
les foutenir
, ils entrerent
tous enfemble l'épée à la
main dans ce Baftion ; ceux
qui le deffendoient jugerent
alors qu'ils eftoient
entierement perdus , d'auGALANT.
043
tant plus qu'un autre corps
de Troupes des noftres gagnoit
déja la place de Saint
Pierre. Ils perdirent dans
cette affaire environ cent
hommes tuez , & cent cinquante
qu'on leur fit prifonniers
, fans qu'il nous
en couftaft qu'un Lieutenant
Suiffe , & environ
trente Soldats tuez ou blef.
fez. Les Affiegez voyant
que nos gens fe renfor
çoient , & craignant qu'ils
ne fe rendiffent maiftres de
toutes leurs coupures , leurs
Ponts eftantdéja rompus ,
144 MERCURE
ils arborerent far la Tour
de Gironelle l'Etendart du
Regiment de la Ville de
Barcelone , & firent de- là
battre la chamade. On leur
répondit de la Tour de S.
Jean où l'on fit élever le
Drapeau Colonel du Regiment
de Normandie. C'e
ftoit le fignal à nos gens de
s'arrefter.
Le feu ceffa de
part
& d'autre
, & nos Troupes
re- ftoient
dans
la Ville
, occupant
un Quartier
feparé
par
un Ruiffeau
, & l'Egli fe & Cimetiere
deS.Pierre
.
La
GALANT . 145
Le Colonel Don Jacques
de Cordelles qui eftoit de
Piquet , s'avanca pour parder
à Mr le Duc de Noailles
qui eftoit déja arrivé à la
Porte de fainte Marie , &
aprés un petit entretien , il
retourna joindre fes Troupes
, & Mr de Noailles fe
retira en fon Quartier. Les
Afliegez livrerent bientoft
aprés cinq de leurs Officiers
pour orages , ce furent Don
Jacques de Cordelles , un
Colonel Palatin , le Major
du Regiment de Cantaril
Je un Major Palatin , &
Fevrier 1711.
N
146 MERCURE
un Capitaine d'Infanterie
du Regiment Italien de Fabre.
On leur envoya
de
noftre cofté Mrs le Comte
de Polaftron , de Cazalde ,
qui commande ordinairement
les Troupes Françoifes
à Rofes , & qui avoit
fuivi Mrle Duc de Noailles
au fiege , & le Major de
· la Couronne
.A quatre heurres
du foir le Comte de
Lecheraine , Maréchal de
Camp, apporta les Articles
de capitulation . Cet Officier
s'en retourna fur les
9 heures du foir , & revint
GALANT. 147
le lendemain 24. à deux
heures du matin. Aprés
une longue conference avec
Mr le Duc de Noailles,
tout fut conclu , & la capitulation
fut fignée le 25.
Auffi-toft nos Troupes
entrerent dans la Ville , &
dans le Fort du Calvaire ,
dans celuy du Chapitre , &
dans celuy de la Cité , &
l'on permit à la Garnifon
de fe retirer dans les Forts
du Conneftable
, de la Reine
Anne , & des Capucins ,
à condition qu'elle nous les
remet roit dans fix jours
Nij
148 MERCURE
fi elle n'eftoit pas fecourue.
La perte que les Ennemis
ont faite pendant le
fiege a été bien plus confiderable
que la noftre , puifqu'outre
deux cent prifonniers
que nous avons fait
fureux , ils ont eu plus de
400. hommes tuez ou blef
fez, fans y comprendre 250.
prifonniers avec un Lieutes
nant Colonel ,fept Officiers
d'un Regiment Napolitain
de Fabré , qui s'eftant approché
pour le jetter dans
la Ville , fut pourſuivi &
défait la nuit du 21. au 22,
l
GALANT. 149
**
par Mr le Comte d'Eſtaire,
Maréchal de Camp . De
noftre coſté le nombre des
morts & des bleffez ne va
pas સે 200. hommes dont
les plus confiderables font
pas
deux Capitaines.
Voicy les Articles de la
capitulation , tant pour la
Ville que pour les Forts qui
en dépendent .
I. Qu'on remettroit aux
Troupes de l'Armée de Mr
le Duc de Noailles le 25.au
matin , la Ville de Girone,
avec l'artillerie qui y eft ,
& les effets qui pourront fe
ウ
N iij
110 MERCURE
trouver dans les Magazins
de la Place , tant de guerre
que de bouche, dont il fera
fait Inventaire ledit jour
25. Janvier. Accordé.
all. Qu'on remettra pa
reillement les deux Redoutes
du Chapitre & de la
Ville , comme eftant fortifications
dépendantes de
ladite Ville. Accordé.
III. Que ledit jour 25.les
Troupes Efpagnoles & Palatines
fe retireront dans les
Forts du Conneftable , de
la Reine Anne , des Capucins
, & du Calvaire , à meGALANT.
151
fure que les Troupes de
l'Arme du Duc de Noail
les entreront ce qui fera à
huit heures du matin . Accordé.
*
IV. Que lefdites Troupes
demeureront dans lef
dits Forts jufqu'au 31. au
matin , aprés lequel jour ,
fi elles ne font pas fecourues
elles remettront lefdits
Forts aux conditions
qui s'enfuivent , entendant
par les fecours des forces
capables de venir combattre
ladite armée , & point
de Troupes qui pourroient
Niiij
152 MERCURE
s'introduire par fuprife
pour fortifier la garnifon
Accordé.
V. En attendant il y au
ra de
part &
d'autre
une
fufpention
d'armes
, & on
ne fera
aucune
démarche
qui
puiffe
tendre
à aucune
hoftilité
. Accordé
.
+
VI. Le 6. de ce mois au
matin , les équipages de la
Garnifon & la Cavalerie
Palatine confiftante en
cent cinquante Maiſtres j
avec leurs Officiers forti
ront & feront conduits.
jufqu'à Oftalrich & plus
GALANT, 153
loin s'ils le demandent.
VII Si dans les équipages
de la Garnifon & de la
Cavalerie Palatine , il fe
trouvoit des Mulets & des
Chevaux de Deferteurs , &
des prifes faités avant le
fiege ou pendant ledit fiege
, on ne pourra les reprendre
fous quelque prétexte
que l'on puiffe alle!
guer. Accordé
VIII. Si le 31 , au matin ,
comme il eft dit cy- deffus,
il n'eft point arrivé de fele
Comte de Tatcours
,
tenbach remettra au pou154
MERCURE
voir du Duc deNoailles fes
Forts qu'il doit occuper , a
fçavoir le Conneftable , la
Reine Anne, les Capucins
& le Calvaire , aux conditions
fuivantes. Accordé.
IX. Que la Garniſon
fortira avec toutes les marques
d'honneur , tambour
battant , Drapeaux déployez
, quatre pieces de
canon de fonte , fçavoir ,
deux du calibre de douze .
deux de fix , & deux mor.
tiers , au choix du Comte
de Tattenbach, Accordé.
X. Que chaque Soldar
*
GALANT. ∙155
fera muni de dix coups , &
autant pour chaque piece
d'artillerie. Accordé.
XI. Que l'on fournira
ales attelages pour tirer l'artillerie
mentionnée cydeffus
,
pour
par le chemin
le plus
court
à Barcelone
, & une
efcorte
fuffifante
pour
ladite
Garnifon
&
artillerie
. Et fup.
posé
que tous
les équipages
des
Troupes
n'ayent
pû
fortir
avec
ceux
du 26. on
fournira
les voitures
neceffaires
pour
les
tranfporter
.
Accordé
cet Article
en confideeftre
conduite
156 MERCURE
**
ration de la bonne défense de
ladite Garnifon.
XII. On fe rendra de
part & d'autre les prifone
niers qui fe font faits danis
les actions durant le fiege.
Accordé.
XIII. Que de part &
d'autre on ne pourra re
-prendre les Deferteurs ny
Soldats , ny commettre aucune
reprefaille , fous quelque
prétexte que ce puiffe
eltre. Accordé.
XIV. Que l'on accordera
douze chariots couverts-
31 jour de la fortie de la
le
GALANT. 17
Garnifon. Accordé.
XV. Que l'on donnera
à la Garnifon le jour du départ
pour cinq jours de
pain , fuivant l'eſtat qui en
fera remis. Accordé.
XVI. Qu'on donnera
au Gouverneur de la Place,
auffi -bien qu'au Major &
Aide- Major , l'efpace de
deux mois de temps pour
faire fortir leurs effets , ou
en difpofer , comme ils le
jugeront à propos , promettant
les paffeports qui
feront neceffaires. Accordé.
XVII. Qu'aucun Offi158
MERCURE
cier ne pourra eftre retenu
pour dettes en donnant
caution dans la Ville . Ac.
cordé.
XVIII . Que tous les Of
ficiers de la Veedorerie
Proveedorerie . & Tenedors
, & autres munis de
Patentes , auffi- bien que
ceux attachez aux Regis
ments qui compoſent ladite
Garnifon , Medecins ,
Chirurgiens , fortiront li
brement avec leurs familles
, comptes & effes , de
mefme que le Viguier , Juge
ordin ire , & les Affef
GALANT. 159
feurs , Gens d'artillerie &
des magazins . Accordé.
XIX . Que les emprunts
qui ont efté faits aupara
vant à raifon des Fortifications
, ou employez à d'autres
ufages , ne feront acquittez
que dans les fuites ,
fuivant la teneur des Contrats
paffez à cet effet. Accordé.
XX. Que la Garnifon
pourra laiffer dans la Place
un Directeur pour les malades
& bleffez à l'Hoſpi
tal , avec un Medecin , un
Chirurgien & un Officier
160 MERCURE
de chaque Regiment pour
en avoir foin.On leur fournira
aprés leur guerifon ce
qui leur fera neceffaire
pour les conduire juſqu'à
San Feliu de Quixols , où
ils feront embarquez fur
des Batteaux du lieu pour
eftre conduits à Barcelone.
Accordé
armes
XXI . Que les habitants
du païs qui ont efté forcez
à prendre les par or
dre du Comte de Tattenbach
, ne feront ny punis
ny recherch z . Accordé.
XXII Que les Voitures
GALANT. 161
& Mulets cenfez de la Vecdorerie
, & Proveedorerie
au nombre de quarante, ne
pourront eltre retenus
fortiront avec la Garnifon,
& les Conducteurs . Accordé.
&
XXIII. La Garnifon
ayant tout mis en ufage
pour refifter aux grandes
attaques qui leur ont efé
#
faites , on s'eft trouvé dans
la dure neceffité de contraindre
& molefter les habitants
de Girone à prendre
les armes , c'eft pourquoy
on demande qu'ils foient
Fevrier 1711.
O
162 MERCURE
compris dans cette capitulation
, pour n'eftre point
inquietez , ny recherchez
pour le paffé . Accordé.
XXIV. Que ladite Ville
de Girone , de meſme que
les Ecclefiaftiques
, joüiront
des privileges dont ils
ont joui fous les Rois d'Efpagne.
On ne peut abfolument s'engager
en general à tenir cet article
, mais onferadefon mieux
pour obtenir la grace que
demande , &
& Lon
L'on
peut s'en
·repofer fur la parole que j'en
-donne-
G
GALANT . 16 ;
XXV. On ne pourra les
obliger à porter les armes
hors de leurs murailles.Accordé.
XXVI . Que dans l'ef
pace de deux mois les habitans
qui voudront fe reti--
rer , pourront vendre les
effets qu'ils ont dans ladite
Ville , & fe retirer où bon
leur femblera . Accordé,
On eft convenu que l'on
indiquera les lieux où il y a
des mines , & qu'on les découvrira
de bonne foy.
Q ij
164 MERCURE
REMARQUES.
Girone eft une villeancienne
, connuë autrefois
fous le nom de Genande
mediocrement
ه ل ل ا
grande & de figuretrian:
gulaire, ayant une gran
de rue qui la traverfe
dans toute fa longueur:
Cette ville eft fituée fur
fa pente d'une colline ,
au bord d'une petite riviere
nommée Onhar
anciennement Onda, qui
GALANT. 165
fe jette tout prés de- la
dans le Ter ; ces deux rivieres
mefiant leurs eaux
ferventde foffé à la ville,
qui d'ailleurs eft aſſez
bien fortifiée .
Girone aeu l'honneur
de voir un Concile celebré
dans fon enceinte en
517. Elle eft le Siége d'un
Evefché fuffragant de
Tarragone , & d'une petite
Univerfité; fon Eglife
Cathedrale eft dediée
à Noftre-Dame.us
166 MERCURE
•
Cette ville a tousjours
efté fi confiderée, que du
temps des Rois d'Arragon
, leurs Amez prenoient
le titre de Comte
& de Prince de Girone.
Elle eſt capitale d'une
Viguerie de fort gran
de eftendue , qui paffe
pourlecanton le plus fertile
de la Catalogne , &
qui comprend
quantité
de belles villes , dont les
plus confiderables
font
Ampurias & Rafes.
GALANT. 167
Ptolomée & Pline parlent
de Girone comme
d'une ville fort ancienne,
& le Poëte Prudence
nous fait voir dans fon
Hymne 4. n. 29. que de
-tout temps cette ville a
efté fort petite.
Parva felicis decus exhibet
Artubus fanctis locuples
Gerunda.
Ce Poëte vouloit fans
doute parler de S. Felix ,
qui fuiant la perfecution
168 MERCURE
d'Afrique , vint fouffrir
le martyre à Girone l'an
304.
Girone eft à 7. lieuës
de la Mer Mediterranée
au Couchant , à huit de
la frontiere du Rouffillon
au Midi , & à 15. ou
16. de Barcelone au Sud-
Eſt. Dans le Fauxbourg
qui eft feparé de la ville
par un pont de pierre ,
les Efpagnols firent deux
demies Lunes dans le
tempsqu'ellefut affiegée
par
GALANT 169
par les François qui la
prirent en 1698. Elle fut
rendue la mefme année
aux Efpagnols par le
Traité de Paix conclu à
Rifvvick. Il n'y avoit
1
alors qu'un Chafteau
dans la ville , & trois
Forts fur les hauteurs
voifines; fçavoir , le Fort
Rouge, le Conneftable,
& le Fort des Capucins;
mais on en a fait depuis
plufieurs autres.
Le Ter dont les dé-
P/
Fevrier
1711.
170 MERCURE
bordemens ont fi fort in
commodé le dernier fiége
de Girone , s'appelloit
anciennement Sambroca.
Pline le nomme Ti
cer ; d'autres Tera ou Tictus
. Cette riviere prenant
fa fource dans les
monts Pirennées , entre
le mont Canigo & le col
de Nuria , coule d'abord
vers le Sud ou Eft , puis
vers le Sud-Eft , & enfin
tournant tout - à - coup
vers l'Orient, elle va paf-
•
GALANT.: 171
a
fer à Girone aprés avoir
arrosé Campredon , Roda
, & quelques autres
Villes , puis vafe décharger
dans la MerMediterranée
au deffous de Torella
36 M. le Duc de Duras a
apporté la confirmation
que
les Ennemis avoient
évacué les trois Forts qui
font fur les hauteurs deĜirone
,le 3. du paffé ſuivant
la Capitulation . Que M. le
Duc de Noailles avoit enfuite
fait remonter le long
*
Pij
172 MERCURE
du Ter une partie de fa Ca
valerie pour la faire ſubfifter
plus commodement ,
& referrer les troupes de
l'Archiduc
qui occupent
encore quelques Poftes
dans les Montagnes . Il a
auffi confirmé que M. de
Staremberg qui n'avoit
plus de communication
avecBarcelone faifoit fortifier
Solfonne , & que 200 .
Cavaliers commandez par
M. de Vallejo en avoient
furpris 600. Allemans qui
efcortoient des grains qu'ils
leurs ont enlevées avec
GALANT. 173
quelques Mulets & 6. Cavaliers
, les autres s'eftant
fauvez.
De
Sarragoffe ,
le z . Février.
Le Roy , la Reine, & te
Prince des Afturies , font arrivez
icy le 28 du paſſé,
On ne fçauroit exprimer la
joye que le Peuple fit paroiftre
à l'arrivée de leurs Majeftez
Catholiques , par des acclamations
des rejoйiſſances
qui ont duré plusieurs jours.
Mrs de Vallejo & de Bra-
Piij
74 MERCURE
samonte ont pourfuivi le General
Staremberg juſqu'au de
là de Cervera à dix lienes de
de Barcelone d'où ils ont dépéché
un Courrier qui a rapporté
qu'ils avoient fait un
grand nombre de Prifonniers,
& entr'autres un Regiment
Napolitain. Que la pluſpart
des Catalans paroiffent bien
intentionnez pour Philippe V.
leur Souverain Legitime
des Deferteurs les a-
ج و ن
que
voient affurez que le General
Staremberg ni aucun autre Officier
General n'avoit ofé entrer
dans Barcelone , de crainte
GALANT . 175
d'y augmenter le tumulte qui
s'y étoit élevé , depuis qu'on y
avoit appris la fauffeté des
nouvelles avantageufes que les
Partifans de l'Archiduc y avoient
répandues , & particu
lierement celle de la prétenduë
Victoire remportée à Villa Vi
ciofa , pour laquelle on avoit
fait chanter le Te Deum .
On a appris par des Lettres
interceptées , que leGeneral
Staremberg , en fe retirant de
Balaguer , avoit envoyé ordre
au Gouverneur qu'il y
avoit laiffé , d'enfure démokr
aupluftoft les fortifications,
Piiij
176 MERCURE
de l'aller joindre avec fa
Garnifon.
Voicy las traduction
de quelques Vers Efpagnols
qui ont eſté faits
fur lafuite dece General.
La Loy du Feu de Ccquemberg,
Eftque lefoueurquiperd
gagne,
Et que celuy qui gagne
perd.
Philippe contre Staremberg
Vient d'y perdre tout ext
腼
GALANT. 177
Espagne ,
Et c'est pour cela qu'il
Hottie pourfuit,
Staremberg vainqueur
qui s'enfuit.
Il y a des Lettres qui por
tent que les Miquelets qui
avoient fuivi le General
Staremberg, l'ont abandonné
, dés qu'ils ont appris la
reddition de Girone.
des Nouvelles.
Nouvelles d'Espagne.
Aprés la prise du Fort
Rouge, Mr leDuc deNoailles
jugea à propos de faire
dreffer les batteries contre.
la Ville dont il fe feroit
rendu maiſtre en peu de
pas furve-
•
jours s'il n'eftoit
134 MERCURE
nu des orages & des pluyes
qui continuerent pendant
cinq jours en fingrande a
bondance que toutes les
Rivieres fe deborderent fi
confiderablement que les
batteries furent fort endommagées
, & qu'il fut
impoffible de faire venir
des provifions au Camp
jufqu'à ce qu'on eut reftabli
les Ponts qui avoient
efté entraifncz, ce qui avoit
beaucoup fait fouffrir les
Troupes . Mais letems s'e
ftant remis au beau , il arriva
plufieurs convois , &
Lon
GALANT . 137
on travailla avec beaucoup
de diligence à reftablir les
batteries qui commencerent
à tirer le 14.jardo nex
La nuit du 19. au 20 , un
détachement de Grenadiers
fe logea fur la breche
de la courtine de fainte Lucie
, & le Mineur s'y eftant
attaché , il continua fon
travail avec beaucoup de
fuccez jufqu'à la nuit du
22. au 23. que Mr le Duc
de Noailles fit les difpofitions
neceffaires pour donner
l'affaut.
Mrs de Tournon , Ma-
Fevrier 1711 .
M
8 MERCURE
réchal de Camp, Siougeat,
Brigadier , & d'Alba Colonel
du Regiment d'Auvergne
, qui eftoient de
tranchée , devoient déboucher
auffi toft que la mine
auroit fait fon effet , avec
douze compagnies de Grenadiers
& autant de compagnies
de Piquer. Mr
d'Alba devoit en mefme
temps attaquer le Baſtion
de fainte Marie , avec qua
tre compagnies de Grena-
•diers , quatre de Piquet , &
deux cens Sapeurs . Mr le
Marquis de Güerchi , LieuGALANT
139
tenant General à la tefte de
tout le refte des Grenadiers,
avec Mrs de Caraffa , Maréchal
de Camp , Nifas
Brigadier , & de Milon ,
Colonel de Flandre , Mr le
Comte de Muret , Lieutenant
General , avec deux
mille Fufilliers; Mr le Marquis
de Caylus , Maréchal
de Camp , Mr le Chevalier
de Guiry , Brigadier ,
& Mr de Polaftron , Colodevoient
nel de - Forez
marcher enfuite pour foutenir
, & fe pofter dans tous
les endroits qu'il feroit à
Mij
140 MERCURE
Your
propos d'occuper.
Le fignal pour donner
l'affaut eftoit qu'à la pointe
du jour on tireroit deux
coups de canon de la batterie
qui eftoit prés la Tour
de S. Jean. On mit le feu là
la mine qui fit tout l'effet
qu'on en pouvoit efperer,
car elle ouvrit une grande
breche , & applanit le chemin
pour penetrer dans la
Ville. Il y avoit quinze
pieds à y defcendre du rempart.
Nos Soldats executerent
avec vigueur les ordres
qu'ils avoient reccu, & chaGALANT.
141
cun des Corps nommez
pour cette expedition entra
par l'endroit qui luy avoi
efté marqué. De ceux qui
-pafferent par la breche , los
uns occuperent l'Eglife &
le Couvent de S. Pierre de
Galligans anciens Beneditins
, & les autres courtrent
s'emparer de la Porte
dite de fainte Marie. Coml'on
me on s'apperçut que
ne faifoit pas grand feu de
l Tour de fainte Lucie ,
nos gens poufferent juf.
ques là , & lefcaladerent ,
s'en faifirent & tuerent un
142 MERCURE
6
Capitaine & fon Lieute
nant qu'ils y trouverent
avec plufieurs foldats. Ceux
¿qui mɔntèrent au Baſtion
de Sainte Marie , le firent
savec tant de bravoure
qu'ils culbuterent bientôt
tout ce qui fe preſenta à
eux ; ayant efté joints par
d'autres Troupes que leur
-amenoit Mr d'Alba pour
les foutenir
, ils entrerent
tous enfemble l'épée à la
main dans ce Baftion ; ceux
qui le deffendoient jugerent
alors qu'ils eftoient
entierement perdus , d'auGALANT.
043
tant plus qu'un autre corps
de Troupes des noftres gagnoit
déja la place de Saint
Pierre. Ils perdirent dans
cette affaire environ cent
hommes tuez , & cent cinquante
qu'on leur fit prifonniers
, fans qu'il nous
en couftaft qu'un Lieutenant
Suiffe , & environ
trente Soldats tuez ou blef.
fez. Les Affiegez voyant
que nos gens fe renfor
çoient , & craignant qu'ils
ne fe rendiffent maiftres de
toutes leurs coupures , leurs
Ponts eftantdéja rompus ,
144 MERCURE
ils arborerent far la Tour
de Gironelle l'Etendart du
Regiment de la Ville de
Barcelone , & firent de- là
battre la chamade. On leur
répondit de la Tour de S.
Jean où l'on fit élever le
Drapeau Colonel du Regiment
de Normandie. C'e
ftoit le fignal à nos gens de
s'arrefter.
Le feu ceffa de
part
& d'autre
, & nos Troupes
re- ftoient
dans
la Ville
, occupant
un Quartier
feparé
par
un Ruiffeau
, & l'Egli fe & Cimetiere
deS.Pierre
.
La
GALANT . 145
Le Colonel Don Jacques
de Cordelles qui eftoit de
Piquet , s'avanca pour parder
à Mr le Duc de Noailles
qui eftoit déja arrivé à la
Porte de fainte Marie , &
aprés un petit entretien , il
retourna joindre fes Troupes
, & Mr de Noailles fe
retira en fon Quartier. Les
Afliegez livrerent bientoft
aprés cinq de leurs Officiers
pour orages , ce furent Don
Jacques de Cordelles , un
Colonel Palatin , le Major
du Regiment de Cantaril
Je un Major Palatin , &
Fevrier 1711.
N
146 MERCURE
un Capitaine d'Infanterie
du Regiment Italien de Fabre.
On leur envoya
de
noftre cofté Mrs le Comte
de Polaftron , de Cazalde ,
qui commande ordinairement
les Troupes Françoifes
à Rofes , & qui avoit
fuivi Mrle Duc de Noailles
au fiege , & le Major de
· la Couronne
.A quatre heurres
du foir le Comte de
Lecheraine , Maréchal de
Camp, apporta les Articles
de capitulation . Cet Officier
s'en retourna fur les
9 heures du foir , & revint
GALANT. 147
le lendemain 24. à deux
heures du matin. Aprés
une longue conference avec
Mr le Duc de Noailles,
tout fut conclu , & la capitulation
fut fignée le 25.
Auffi-toft nos Troupes
entrerent dans la Ville , &
dans le Fort du Calvaire ,
dans celuy du Chapitre , &
dans celuy de la Cité , &
l'on permit à la Garnifon
de fe retirer dans les Forts
du Conneftable
, de la Reine
Anne , & des Capucins ,
à condition qu'elle nous les
remet roit dans fix jours
Nij
148 MERCURE
fi elle n'eftoit pas fecourue.
La perte que les Ennemis
ont faite pendant le
fiege a été bien plus confiderable
que la noftre , puifqu'outre
deux cent prifonniers
que nous avons fait
fureux , ils ont eu plus de
400. hommes tuez ou blef
fez, fans y comprendre 250.
prifonniers avec un Lieutes
nant Colonel ,fept Officiers
d'un Regiment Napolitain
de Fabré , qui s'eftant approché
pour le jetter dans
la Ville , fut pourſuivi &
défait la nuit du 21. au 22,
l
GALANT. 149
**
par Mr le Comte d'Eſtaire,
Maréchal de Camp . De
noftre coſté le nombre des
morts & des bleffez ne va
pas સે 200. hommes dont
les plus confiderables font
pas
deux Capitaines.
Voicy les Articles de la
capitulation , tant pour la
Ville que pour les Forts qui
en dépendent .
I. Qu'on remettroit aux
Troupes de l'Armée de Mr
le Duc de Noailles le 25.au
matin , la Ville de Girone,
avec l'artillerie qui y eft ,
& les effets qui pourront fe
ウ
N iij
110 MERCURE
trouver dans les Magazins
de la Place , tant de guerre
que de bouche, dont il fera
fait Inventaire ledit jour
25. Janvier. Accordé.
all. Qu'on remettra pa
reillement les deux Redoutes
du Chapitre & de la
Ville , comme eftant fortifications
dépendantes de
ladite Ville. Accordé.
III. Que ledit jour 25.les
Troupes Efpagnoles & Palatines
fe retireront dans les
Forts du Conneftable , de
la Reine Anne , des Capucins
, & du Calvaire , à meGALANT.
151
fure que les Troupes de
l'Arme du Duc de Noail
les entreront ce qui fera à
huit heures du matin . Accordé.
*
IV. Que lefdites Troupes
demeureront dans lef
dits Forts jufqu'au 31. au
matin , aprés lequel jour ,
fi elles ne font pas fecourues
elles remettront lefdits
Forts aux conditions
qui s'enfuivent , entendant
par les fecours des forces
capables de venir combattre
ladite armée , & point
de Troupes qui pourroient
Niiij
152 MERCURE
s'introduire par fuprife
pour fortifier la garnifon
Accordé.
V. En attendant il y au
ra de
part &
d'autre
une
fufpention
d'armes
, & on
ne fera
aucune
démarche
qui
puiffe
tendre
à aucune
hoftilité
. Accordé
.
+
VI. Le 6. de ce mois au
matin , les équipages de la
Garnifon & la Cavalerie
Palatine confiftante en
cent cinquante Maiſtres j
avec leurs Officiers forti
ront & feront conduits.
jufqu'à Oftalrich & plus
GALANT, 153
loin s'ils le demandent.
VII Si dans les équipages
de la Garnifon & de la
Cavalerie Palatine , il fe
trouvoit des Mulets & des
Chevaux de Deferteurs , &
des prifes faités avant le
fiege ou pendant ledit fiege
, on ne pourra les reprendre
fous quelque prétexte
que l'on puiffe alle!
guer. Accordé
VIII. Si le 31 , au matin ,
comme il eft dit cy- deffus,
il n'eft point arrivé de fele
Comte de Tatcours
,
tenbach remettra au pou154
MERCURE
voir du Duc deNoailles fes
Forts qu'il doit occuper , a
fçavoir le Conneftable , la
Reine Anne, les Capucins
& le Calvaire , aux conditions
fuivantes. Accordé.
IX. Que la Garniſon
fortira avec toutes les marques
d'honneur , tambour
battant , Drapeaux déployez
, quatre pieces de
canon de fonte , fçavoir ,
deux du calibre de douze .
deux de fix , & deux mor.
tiers , au choix du Comte
de Tattenbach, Accordé.
X. Que chaque Soldar
*
GALANT. ∙155
fera muni de dix coups , &
autant pour chaque piece
d'artillerie. Accordé.
XI. Que l'on fournira
ales attelages pour tirer l'artillerie
mentionnée cydeffus
,
pour
par le chemin
le plus
court
à Barcelone
, & une
efcorte
fuffifante
pour
ladite
Garnifon
&
artillerie
. Et fup.
posé
que tous
les équipages
des
Troupes
n'ayent
pû
fortir
avec
ceux
du 26. on
fournira
les voitures
neceffaires
pour
les
tranfporter
.
Accordé
cet Article
en confideeftre
conduite
156 MERCURE
**
ration de la bonne défense de
ladite Garnifon.
XII. On fe rendra de
part & d'autre les prifone
niers qui fe font faits danis
les actions durant le fiege.
Accordé.
XIII. Que de part &
d'autre on ne pourra re
-prendre les Deferteurs ny
Soldats , ny commettre aucune
reprefaille , fous quelque
prétexte que ce puiffe
eltre. Accordé.
XIV. Que l'on accordera
douze chariots couverts-
31 jour de la fortie de la
le
GALANT. 17
Garnifon. Accordé.
XV. Que l'on donnera
à la Garnifon le jour du départ
pour cinq jours de
pain , fuivant l'eſtat qui en
fera remis. Accordé.
XVI. Qu'on donnera
au Gouverneur de la Place,
auffi -bien qu'au Major &
Aide- Major , l'efpace de
deux mois de temps pour
faire fortir leurs effets , ou
en difpofer , comme ils le
jugeront à propos , promettant
les paffeports qui
feront neceffaires. Accordé.
XVII. Qu'aucun Offi158
MERCURE
cier ne pourra eftre retenu
pour dettes en donnant
caution dans la Ville . Ac.
cordé.
XVIII . Que tous les Of
ficiers de la Veedorerie
Proveedorerie . & Tenedors
, & autres munis de
Patentes , auffi- bien que
ceux attachez aux Regis
ments qui compoſent ladite
Garnifon , Medecins ,
Chirurgiens , fortiront li
brement avec leurs familles
, comptes & effes , de
mefme que le Viguier , Juge
ordin ire , & les Affef
GALANT. 159
feurs , Gens d'artillerie &
des magazins . Accordé.
XIX . Que les emprunts
qui ont efté faits aupara
vant à raifon des Fortifications
, ou employez à d'autres
ufages , ne feront acquittez
que dans les fuites ,
fuivant la teneur des Contrats
paffez à cet effet. Accordé.
XX. Que la Garnifon
pourra laiffer dans la Place
un Directeur pour les malades
& bleffez à l'Hoſpi
tal , avec un Medecin , un
Chirurgien & un Officier
160 MERCURE
de chaque Regiment pour
en avoir foin.On leur fournira
aprés leur guerifon ce
qui leur fera neceffaire
pour les conduire juſqu'à
San Feliu de Quixols , où
ils feront embarquez fur
des Batteaux du lieu pour
eftre conduits à Barcelone.
Accordé
armes
XXI . Que les habitants
du païs qui ont efté forcez
à prendre les par or
dre du Comte de Tattenbach
, ne feront ny punis
ny recherch z . Accordé.
XXII Que les Voitures
GALANT. 161
& Mulets cenfez de la Vecdorerie
, & Proveedorerie
au nombre de quarante, ne
pourront eltre retenus
fortiront avec la Garnifon,
& les Conducteurs . Accordé.
&
XXIII. La Garnifon
ayant tout mis en ufage
pour refifter aux grandes
attaques qui leur ont efé
#
faites , on s'eft trouvé dans
la dure neceffité de contraindre
& molefter les habitants
de Girone à prendre
les armes , c'eft pourquoy
on demande qu'ils foient
Fevrier 1711.
O
162 MERCURE
compris dans cette capitulation
, pour n'eftre point
inquietez , ny recherchez
pour le paffé . Accordé.
XXIV. Que ladite Ville
de Girone , de meſme que
les Ecclefiaftiques
, joüiront
des privileges dont ils
ont joui fous les Rois d'Efpagne.
On ne peut abfolument s'engager
en general à tenir cet article
, mais onferadefon mieux
pour obtenir la grace que
demande , &
& Lon
L'on
peut s'en
·repofer fur la parole que j'en
-donne-
G
GALANT . 16 ;
XXV. On ne pourra les
obliger à porter les armes
hors de leurs murailles.Accordé.
XXVI . Que dans l'ef
pace de deux mois les habitans
qui voudront fe reti--
rer , pourront vendre les
effets qu'ils ont dans ladite
Ville , & fe retirer où bon
leur femblera . Accordé,
On eft convenu que l'on
indiquera les lieux où il y a
des mines , & qu'on les découvrira
de bonne foy.
Q ij
164 MERCURE
REMARQUES.
Girone eft une villeancienne
, connuë autrefois
fous le nom de Genande
mediocrement
ه ل ل ا
grande & de figuretrian:
gulaire, ayant une gran
de rue qui la traverfe
dans toute fa longueur:
Cette ville eft fituée fur
fa pente d'une colline ,
au bord d'une petite riviere
nommée Onhar
anciennement Onda, qui
GALANT. 165
fe jette tout prés de- la
dans le Ter ; ces deux rivieres
mefiant leurs eaux
ferventde foffé à la ville,
qui d'ailleurs eft aſſez
bien fortifiée .
Girone aeu l'honneur
de voir un Concile celebré
dans fon enceinte en
517. Elle eft le Siége d'un
Evefché fuffragant de
Tarragone , & d'une petite
Univerfité; fon Eglife
Cathedrale eft dediée
à Noftre-Dame.us
166 MERCURE
•
Cette ville a tousjours
efté fi confiderée, que du
temps des Rois d'Arragon
, leurs Amez prenoient
le titre de Comte
& de Prince de Girone.
Elle eſt capitale d'une
Viguerie de fort gran
de eftendue , qui paffe
pourlecanton le plus fertile
de la Catalogne , &
qui comprend
quantité
de belles villes , dont les
plus confiderables
font
Ampurias & Rafes.
GALANT. 167
Ptolomée & Pline parlent
de Girone comme
d'une ville fort ancienne,
& le Poëte Prudence
nous fait voir dans fon
Hymne 4. n. 29. que de
-tout temps cette ville a
efté fort petite.
Parva felicis decus exhibet
Artubus fanctis locuples
Gerunda.
Ce Poëte vouloit fans
doute parler de S. Felix ,
qui fuiant la perfecution
168 MERCURE
d'Afrique , vint fouffrir
le martyre à Girone l'an
304.
Girone eft à 7. lieuës
de la Mer Mediterranée
au Couchant , à huit de
la frontiere du Rouffillon
au Midi , & à 15. ou
16. de Barcelone au Sud-
Eſt. Dans le Fauxbourg
qui eft feparé de la ville
par un pont de pierre ,
les Efpagnols firent deux
demies Lunes dans le
tempsqu'ellefut affiegée
par
GALANT 169
par les François qui la
prirent en 1698. Elle fut
rendue la mefme année
aux Efpagnols par le
Traité de Paix conclu à
Rifvvick. Il n'y avoit
1
alors qu'un Chafteau
dans la ville , & trois
Forts fur les hauteurs
voifines; fçavoir , le Fort
Rouge, le Conneftable,
& le Fort des Capucins;
mais on en a fait depuis
plufieurs autres.
Le Ter dont les dé-
P/
Fevrier
1711.
170 MERCURE
bordemens ont fi fort in
commodé le dernier fiége
de Girone , s'appelloit
anciennement Sambroca.
Pline le nomme Ti
cer ; d'autres Tera ou Tictus
. Cette riviere prenant
fa fource dans les
monts Pirennées , entre
le mont Canigo & le col
de Nuria , coule d'abord
vers le Sud ou Eft , puis
vers le Sud-Eft , & enfin
tournant tout - à - coup
vers l'Orient, elle va paf-
•
GALANT.: 171
a
fer à Girone aprés avoir
arrosé Campredon , Roda
, & quelques autres
Villes , puis vafe décharger
dans la MerMediterranée
au deffous de Torella
36 M. le Duc de Duras a
apporté la confirmation
que
les Ennemis avoient
évacué les trois Forts qui
font fur les hauteurs deĜirone
,le 3. du paffé ſuivant
la Capitulation . Que M. le
Duc de Noailles avoit enfuite
fait remonter le long
*
Pij
172 MERCURE
du Ter une partie de fa Ca
valerie pour la faire ſubfifter
plus commodement ,
& referrer les troupes de
l'Archiduc
qui occupent
encore quelques Poftes
dans les Montagnes . Il a
auffi confirmé que M. de
Staremberg qui n'avoit
plus de communication
avecBarcelone faifoit fortifier
Solfonne , & que 200 .
Cavaliers commandez par
M. de Vallejo en avoient
furpris 600. Allemans qui
efcortoient des grains qu'ils
leurs ont enlevées avec
GALANT. 173
quelques Mulets & 6. Cavaliers
, les autres s'eftant
fauvez.
De
Sarragoffe ,
le z . Février.
Le Roy , la Reine, & te
Prince des Afturies , font arrivez
icy le 28 du paſſé,
On ne fçauroit exprimer la
joye que le Peuple fit paroiftre
à l'arrivée de leurs Majeftez
Catholiques , par des acclamations
des rejoйiſſances
qui ont duré plusieurs jours.
Mrs de Vallejo & de Bra-
Piij
74 MERCURE
samonte ont pourfuivi le General
Staremberg juſqu'au de
là de Cervera à dix lienes de
de Barcelone d'où ils ont dépéché
un Courrier qui a rapporté
qu'ils avoient fait un
grand nombre de Prifonniers,
& entr'autres un Regiment
Napolitain. Que la pluſpart
des Catalans paroiffent bien
intentionnez pour Philippe V.
leur Souverain Legitime
des Deferteurs les a-
ج و ن
que
voient affurez que le General
Staremberg ni aucun autre Officier
General n'avoit ofé entrer
dans Barcelone , de crainte
GALANT . 175
d'y augmenter le tumulte qui
s'y étoit élevé , depuis qu'on y
avoit appris la fauffeté des
nouvelles avantageufes que les
Partifans de l'Archiduc y avoient
répandues , & particu
lierement celle de la prétenduë
Victoire remportée à Villa Vi
ciofa , pour laquelle on avoit
fait chanter le Te Deum .
On a appris par des Lettres
interceptées , que leGeneral
Staremberg , en fe retirant de
Balaguer , avoit envoyé ordre
au Gouverneur qu'il y
avoit laiffé , d'enfure démokr
aupluftoft les fortifications,
Piiij
176 MERCURE
de l'aller joindre avec fa
Garnifon.
Voicy las traduction
de quelques Vers Efpagnols
qui ont eſté faits
fur lafuite dece General.
La Loy du Feu de Ccquemberg,
Eftque lefoueurquiperd
gagne,
Et que celuy qui gagne
perd.
Philippe contre Staremberg
Vient d'y perdre tout ext
腼
GALANT. 177
Espagne ,
Et c'est pour cela qu'il
Hottie pourfuit,
Staremberg vainqueur
qui s'enfuit.
Il y a des Lettres qui por
tent que les Miquelets qui
avoient fuivi le General
Staremberg, l'ont abandonné
, dés qu'ils ont appris la
reddition de Girone.
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Résumé : Nouvelles d'Espagne.
Après la prise du Fort Rouge, le duc de Noailles décida de bombarder la ville de Girone. Des pluies intenses endommagèrent les batteries et perturbèrent l'approvisionnement du camp. Une fois le temps redevenu clément, les batteries furent réparées et les tirs reprirent le 14 février. Les grenadiers se logèrent sur une brèche et continuèrent leur travail jusqu'au 22 au 23 février, date à laquelle le duc de Noailles prépara l'assaut. Les troupes françaises attaquèrent la ville par différents points. Une mine explosa, ouvrant une grande brèche et facilitant l'entrée des soldats. Les troupes françaises occupèrent divers points stratégiques, et les défenseurs demandèrent une trêve. Le feu cessa des deux côtés, et les troupes françaises occupèrent un quartier séparé par un ruisseau. Le 24 février, la capitulation fut signée. Les troupes françaises entrèrent dans la ville et plusieurs forts. La garnison espagnole se retira dans d'autres forts, avec la condition de les remettre aux Français si elle n'était pas secourue dans les six jours. La perte ennemie fut plus importante que celle des Français, avec environ 400 hommes tués ou blessés et 250 prisonniers. Les articles de la capitulation incluaient la remise de la ville et de ses fortifications, la suspension des hostilités, et des dispositions pour le retrait de la garnison espagnole avec honneur. Les habitants de Girone furent également inclus dans la capitulation pour ne pas être inquiétés pour leur participation à la défense. Girone, située sur la pente d'une colline au bord de la rivière Onhar, est une ville fortifiée. Elle a accueilli un concile en 517 et est le siège d'un évêché suffragant de Tarragone et d'une petite université. Son église cathédrale est dédiée à Notre-Dame. La ville est la capitale d'une viguerie fertile comprenant des villes comme Ampurias et Rafes. Ptolémée, Pline et le poète Prudence mentionnent Girone comme une ville ancienne. En 1698, les Français ont assiégé et pris Girone, qui a été rendue aux Espagnols la même année par le traité de Ryswick. La ville comptait alors un château et trois forts sur les hauteurs voisines. En février 1711, le duc de Duras confirma l'évacuation des trois forts par les ennemis et les mouvements des troupes françaises et autrichiennes dans la région.
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13
p. 243-245
Nouvelles d'Espagne.
Début :
La nuit du 23. au 24. de Février, la Garnison de [...]
Mots clefs :
Espagne, Barcelone
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texteReconnaissance textuelle : Nouvelles d'Espagne.
Nouvelles à*EJpagne.
Lanuit du23. au24.
de Février, la Garnison de
Balaguer consistant en
deux Bataillons, abandonna
cette place après avoir
fait fauter une partie des
fortifications. M. le Marquis
deValdecañas qui cftoit
campé aux environs
& qui se disposoit à l'atta-,
quer, envoya incontinent
un détachement pour se
saisir des portes,& plusieurs
partis à la poursuite de la
Garnison. Le lendemain
ses Troupes entrerent dans
la Ville, où l'on trouva
h it pieces de Canon, deux
Mortiers,& des munitions,
&les Troupes qui avoient
poursuivi la Garnison ont
ramené deux cens Prisonniers.
1
Il y a des Lettres qui
portent qu'il y a de grandes
divisions à Barcelone;
que l'Archiduc ne s'y trouvant
point en Ceureté,.chcr..
choit les moyens de pouvoir
en sortir pour se retirer
en Italie; mais que les
Espagnols rebelles s'opposoient
à son dessein.
Lanuit du23. au24.
de Février, la Garnison de
Balaguer consistant en
deux Bataillons, abandonna
cette place après avoir
fait fauter une partie des
fortifications. M. le Marquis
deValdecañas qui cftoit
campé aux environs
& qui se disposoit à l'atta-,
quer, envoya incontinent
un détachement pour se
saisir des portes,& plusieurs
partis à la poursuite de la
Garnison. Le lendemain
ses Troupes entrerent dans
la Ville, où l'on trouva
h it pieces de Canon, deux
Mortiers,& des munitions,
&les Troupes qui avoient
poursuivi la Garnison ont
ramené deux cens Prisonniers.
1
Il y a des Lettres qui
portent qu'il y a de grandes
divisions à Barcelone;
que l'Archiduc ne s'y trouvant
point en Ceureté,.chcr..
choit les moyens de pouvoir
en sortir pour se retirer
en Italie; mais que les
Espagnols rebelles s'opposoient
à son dessein.
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Résumé : Nouvelles d'Espagne.
La nuit du 23 au 24 février, la garnison de Balaguer quitta la ville après avoir détruit des fortifications. Le Marquis de Valdecañas prit la ville, découvrit des armes et captura deux cents prisonniers. À Barcelone, des divisions importantes menacent l'Archiduc, qui cherche à se retirer en Italie.
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14
p. 58-63
Nouvelles d'Espagne.
Début :
Mr Graston, Maréchal de Camp, a défait un Corps de [...]
Mots clefs :
Troupes, Madrid, Marquis de Valdecañas
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texteReconnaissance textuelle : Nouvelles d'Espagne.
Nouvelles £Efha?ne*
Jl CI Mr Grassois-Matci..
chal de Camp,adéfait u*
Corps de Troupes com«-
mandé par le GeneralSIK*.
srely ce qui a obligé les Ea«
nemisà abandonner Solfo*
ne, & plusieursautresportes,
dans lesquels Mr le
Marquis de Valdecanas a
mis-des Troupes pour teCferrer
de plus en plus les
Ennemis.
Les Lettres de Sarragosse
du 13. Mars portent
que les Miquelets rebelles
avoient surpris prés de Benavarri,
trois Compagnies
des GardesEspagnoles&
Walonnes
,
dont environ
quarante hommes avoient
esté tuez ou blessez : mais
que ces Miquelets avoient
estéensuite dispersez
,
&
qu'on avoit brusleplusieurs
de leurs Village
-,
que Mr le Comte d'Aguilar
avoir envoyé à l'Armée
huitmilleFusils, autant de
Bayonnettes
, Ôc qu'il envoyoit
les habits des Soldats
à mesure qu'il y en
avoit un certain nombre de
faits, que le President des
Finances avoit amassé un
fond suffisant pour lacampagne;
qu'il arrivoit d'Andalousie
& de plusieurs endroits
de la Castille un
grand nombre de Mulets
&de Boeufs pour voiturer
les vivres & les munitions;
qu'il estoit party de Madrid
un train d'artillerie
pour joindre à ceux qui
estoient déjaprests sur la
frontiere,& que l'on conduisoit
à Tortose les convois
de vivres & de munitionsqui
estoient arrivez à,
Peniscola
,
& qui y arrivoient
tous les jours.
Le 3,3. Mars on publia à
Madrid une Ordonnance
portant interdiction de
commerce vec les Hollandois,
& deffense de laisser
entrer en Espagne leurs
draps & leurs autres marchandises,
& de leur laisser
enlever des laines.
LesLettres deSarragosse
du 19. Mars portent
qu'on y devoit tenir un
conseil de guerre sur les
projets de la campagne, 3c
que Mr le Duc de Noailles
s'estoit mis en chemin pour
s'y trouver avec Mr de
Vendosme & les autres
principaux Officiers Generaux.
Mr le Marquis de Valdecañas
aprés avoir mis des
Troupes dans Solfone
,
marcha àCalafdans ledessein
de l'attaquer. Les Ennemis
ne se trouvant pas
en état d'en soustenir le
siége, prirent le party de
l'abandonner;maisn'ayant
puse retirer avec assezde
diligence, environ cent
cinquante furent faits Prisonniers
,
& on prit une
partie de leurs bagages. Ce
Posteconserve la communication
de laPlaineavec
les Montagnes, & donne
lieu aux TroupesEspagnoles
de s'étendre plus avant
dans la Catalogne de ce
costé là.
.ioitvelles
Jl CI Mr Grassois-Matci..
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Corps de Troupes com«-
mandé par le GeneralSIK*.
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nemisà abandonner Solfo*
ne, & plusieursautresportes,
dans lesquels Mr le
Marquis de Valdecanas a
mis-des Troupes pour teCferrer
de plus en plus les
Ennemis.
Les Lettres de Sarragosse
du 13. Mars portent
que les Miquelets rebelles
avoient surpris prés de Benavarri,
trois Compagnies
des GardesEspagnoles&
Walonnes
,
dont environ
quarante hommes avoient
esté tuez ou blessez : mais
que ces Miquelets avoient
estéensuite dispersez
,
&
qu'on avoit brusleplusieurs
de leurs Village
-,
que Mr le Comte d'Aguilar
avoir envoyé à l'Armée
huitmilleFusils, autant de
Bayonnettes
, Ôc qu'il envoyoit
les habits des Soldats
à mesure qu'il y en
avoit un certain nombre de
faits, que le President des
Finances avoit amassé un
fond suffisant pour lacampagne;
qu'il arrivoit d'Andalousie
& de plusieurs endroits
de la Castille un
grand nombre de Mulets
&de Boeufs pour voiturer
les vivres & les munitions;
qu'il estoit party de Madrid
un train d'artillerie
pour joindre à ceux qui
estoient déjaprests sur la
frontiere,& que l'on conduisoit
à Tortose les convois
de vivres & de munitionsqui
estoient arrivez à,
Peniscola
,
& qui y arrivoient
tous les jours.
Le 3,3. Mars on publia à
Madrid une Ordonnance
portant interdiction de
commerce vec les Hollandois,
& deffense de laisser
entrer en Espagne leurs
draps & leurs autres marchandises,
& de leur laisser
enlever des laines.
LesLettres deSarragosse
du 19. Mars portent
qu'on y devoit tenir un
conseil de guerre sur les
projets de la campagne, 3c
que Mr le Duc de Noailles
s'estoit mis en chemin pour
s'y trouver avec Mr de
Vendosme & les autres
principaux Officiers Generaux.
Mr le Marquis de Valdecañas
aprés avoir mis des
Troupes dans Solfone
,
marcha àCalafdans ledessein
de l'attaquer. Les Ennemis
ne se trouvant pas
en état d'en soustenir le
siége, prirent le party de
l'abandonner;maisn'ayant
puse retirer avec assezde
diligence, environ cent
cinquante furent faits Prisonniers
,
& on prit une
partie de leurs bagages. Ce
Posteconserve la communication
de laPlaineavec
les Montagnes, & donne
lieu aux TroupesEspagnoles
de s'étendre plus avant
dans la Catalogne de ce
costé là.
.ioitvelles
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Résumé : Nouvelles d'Espagne.
Le texte décrit des opérations militaires et logistiques en Espagne. Le général Sik, soutenu par le marquis de Valdecanas, a mené une campagne forçant les ennemis à abandonner Solfone et d'autres ports. Le 13 mars, des Miquelets rebelles ont attaqué près de Benavarri, causant des pertes à trois compagnies de gardes espagnoles et wallonnes. Les Miquelets ont été dispersés et plusieurs de leurs villages incendiés. Le comte d'Aguilar a fourni des fusils, des baïonnettes et des habits aux troupes. Des vivres et des munitions ont été envoyés à Tortose et Peniscola. À Madrid, une ordonnance du 3 mars a interdit le commerce avec les Hollandais. Le 19 mars, un conseil de guerre a été annoncé à Sarragosse pour planifier la campagne, avec la présence du duc de Noailles et d'autres officiers généraux. Le marquis de Valdecanas a pris Calaf après son abandon par les ennemis, capturant environ cent cinquante prisonniers et une partie de leurs bagages, améliorant ainsi le contrôle des communications en Catalogne.
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15
p. 55-61
Nouvelles d'Espagne.
Début :
De Sarragosse le 21. Avril. Le Roy a fait publier un [...]
Mots clefs :
Saragosse, Madrid, Cervera
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouvelles d'Espagne.
Nouvelles ci'E[pgne.
DeSarra£oflc ! e21 Avril.
Le î{oja faitpublier un
Décret en forme de Règlement
pour le Gouvernement dù-
Royaume d'Aragon. Ce De
cret portequejusqua ce que la
Paix donne lien de formerune,
Ordonnance perpetuelle
Sa Majestéaresolu dedonne,r
au Prince de Tserclas de Tilyl
le Commandement général ,
tant civil que Militaire, de
Police&deFinance squily.
aura une Audiance composée.
dedeux Salles
,
l'unepour le
Civil, dans laquelle ilyaura
quatre Auditeurs quijugeront
Ion les anciennes Loix d'A.
ragon; l'autre pour le Criminel
,
otl. ily en aura cinq qui
jugerontJeIon lesLoix de Cà4
stille ; qu'outre ces Oiffcient
cette Atidiantr aura un President&
un Procureur General
; que le Conseil des Finances,
otttre le Presidentqui
serale CommandantGeneral,
seracomposéde huit personnes,
dent deux feront Ecclesiastiques
,deuxdeprincipaleNoblrffi
deux Gentilshommes,
& deux des plus confiderablct
Bourgeois de Sarragosse ou de
-
quelque autre Ville duRoyau*
me avècunSecretaire.
Les préparatifs pour.['ou..î
verture. de la CampagneJfont:
prejqueennerement acbevevç
Toutes les Recrues ont desja
paffél'Ebre ainsiqu'unegran*
de partie des Chevaux de re.
monte. Ily a ordrede faire
prendre Le vert aureste,pen
dantqu'on lefera prendreàla
Cavalerie qui estenCataloyo-
ne.La grosseArtillerie de- Vdliner,
dans laquelle il yaJox~
Zé gros Mortiers,doitarriver
dans trois jours & elle
partyraaujfttofl pour Lertda
avec unautre train qui esticy.
Les Lettresde Madrid
portent qu'on avoit esté
dansde grandes inquiétudesà
eaule du mauvais
etat de la santéde laRepne
;in-aisque la nouvelle
qu'ony avoit reçu qu'elle
estoit entièrement delivrée
de lafiévre double
tierce qui l'avoit reprise,
avoirbeaucoup re;cny<
Cc11es deCervera one:
appris qu'un Regiment
Ennemi compose,d'italiens
&, d'Espagnols,estoit
venu se rendre à M.r le
Marquis de Valdecanas
avec le Colonel.&tousles
autresOfficiers.CeGene*
ral avoit reçu un grand
Convoy de- coures iortes
de provision avec neuf
piècesdeCanon,& ilCe
pre'paroit àattaquer IgualadaoùJ
les Ennemis
avoienc fait rentrer une
Garnison de mille hom,
mes*
Don FelipeRamirezde
Arellano, Lieutenant Generat
,a défait prés d'Almeida.
un Party decent
cinquantePortugais qui
avoitenlevéun Troupeau
de bétail. Le Party Portugaisestoit
compp-se'decent
Cavaliers;&de cinquanteGrenadier&
Don
garnirez n'avoit quesoixante
Cavalierssans lnfanterieJla
ramènele,butin
'<]ue les Ennemie
avoient pris sans avoir
perdu.un.seul homme; il ya eu que luy quia reçu
une legere blessure;à la
jambe.
DeSarra£oflc ! e21 Avril.
Le î{oja faitpublier un
Décret en forme de Règlement
pour le Gouvernement dù-
Royaume d'Aragon. Ce De
cret portequejusqua ce que la
Paix donne lien de formerune,
Ordonnance perpetuelle
Sa Majestéaresolu dedonne,r
au Prince de Tserclas de Tilyl
le Commandement général ,
tant civil que Militaire, de
Police&deFinance squily.
aura une Audiance composée.
dedeux Salles
,
l'unepour le
Civil, dans laquelle ilyaura
quatre Auditeurs quijugeront
Ion les anciennes Loix d'A.
ragon; l'autre pour le Criminel
,
otl. ily en aura cinq qui
jugerontJeIon lesLoix de Cà4
stille ; qu'outre ces Oiffcient
cette Atidiantr aura un President&
un Procureur General
; que le Conseil des Finances,
otttre le Presidentqui
serale CommandantGeneral,
seracomposéde huit personnes,
dent deux feront Ecclesiastiques
,deuxdeprincipaleNoblrffi
deux Gentilshommes,
& deux des plus confiderablct
Bourgeois de Sarragosse ou de
-
quelque autre Ville duRoyau*
me avècunSecretaire.
Les préparatifs pour.['ou..î
verture. de la CampagneJfont:
prejqueennerement acbevevç
Toutes les Recrues ont desja
paffél'Ebre ainsiqu'unegran*
de partie des Chevaux de re.
monte. Ily a ordrede faire
prendre Le vert aureste,pen
dantqu'on lefera prendreàla
Cavalerie qui estenCataloyo-
ne.La grosseArtillerie de- Vdliner,
dans laquelle il yaJox~
Zé gros Mortiers,doitarriver
dans trois jours & elle
partyraaujfttofl pour Lertda
avec unautre train qui esticy.
Les Lettresde Madrid
portent qu'on avoit esté
dansde grandes inquiétudesà
eaule du mauvais
etat de la santéde laRepne
;in-aisque la nouvelle
qu'ony avoit reçu qu'elle
estoit entièrement delivrée
de lafiévre double
tierce qui l'avoit reprise,
avoirbeaucoup re;cny<
Cc11es deCervera one:
appris qu'un Regiment
Ennemi compose,d'italiens
&, d'Espagnols,estoit
venu se rendre à M.r le
Marquis de Valdecanas
avec le Colonel.&tousles
autresOfficiers.CeGene*
ral avoit reçu un grand
Convoy de- coures iortes
de provision avec neuf
piècesdeCanon,& ilCe
pre'paroit àattaquer IgualadaoùJ
les Ennemis
avoienc fait rentrer une
Garnison de mille hom,
mes*
Don FelipeRamirezde
Arellano, Lieutenant Generat
,a défait prés d'Almeida.
un Party decent
cinquantePortugais qui
avoitenlevéun Troupeau
de bétail. Le Party Portugaisestoit
compp-se'decent
Cavaliers;&de cinquanteGrenadier&
Don
garnirez n'avoit quesoixante
Cavalierssans lnfanterieJla
ramènele,butin
'<]ue les Ennemie
avoient pris sans avoir
perdu.un.seul homme; il ya eu que luy quia reçu
une legere blessure;à la
jambe.
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Résumé : Nouvelles d'Espagne.
Le 21 avril, le roi d'Espagne a publié un décret établissant un règlement pour le gouvernement du Royaume d'Aragon, en vigueur jusqu'à la conclusion de la paix. Ce décret nomme le Prince de Tserclas de Tilly au commandement général civil et militaire, ainsi que de la police et des finances. Une audience composée de deux salles sera créée : une pour les affaires civiles, avec quatre auditeurs jugant selon les anciennes lois d'Aragon, et une autre pour les affaires criminelles, avec cinq auditeurs jugant selon les lois castillanes. Cette audience inclura également un président et un procureur général. Le Conseil des Finances, dirigé par le commandant général, sera composé de huit personnes, incluant deux ecclésiastiques, deux nobles, deux gentilshommes, et deux bourgeois influents de Sarragosse ou d'une autre ville du royaume, ainsi qu'un secrétaire. Les préparatifs pour l'ouverture de la campagne sont presque achevés. Les recrues et une grande partie des chevaux de remonte ont déjà passé l'Èbre. Les troupes doivent prendre le vert, ainsi que la cavalerie en Catalogne. La grosse artillerie de Valence, incluant seize gros mortiers, doit arriver dans trois jours pour partir ensuite vers Lérida. Les lettres de Madrid indiquent que la reine s'est rétablie après des inquiétudes sur sa santé. Les troupes ennemies, composées d'Italiens et d'Espagnols, se sont rendues au Marquis de Valdecanas, qui se prépare à attaquer Igualada. Don Felipe Ramirez de Arellano a défait un groupe de cinquante Portugais près d'Almeida, récupérant un butin sans perte humaine, bien qu'il ait été légèrement blessé.
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16
p. 14-30
Nouvelles d'Espagne.
Début :
Extrait d'une Lettre de Sarragosse du 3. May. La [...]
Mots clefs :
Saragosse, Marseille, Madrid, Flotte, Régiment, Armée, Hongrie, Soldats
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texteReconnaissance textuelle : Nouvelles d'Espagne.
Nouvelles. d'EJj?agne."
Extrait d'une Lettre de
Sarragosse du 3. May.
L
a Reine a toujours
quelques ressentimens de Fievres
le Roy & le Prince
des Asturies font en parfaite
santé.
Les préparatifs pour l'ouverture
de la Campagne feront
bien-tost achever
,
les
Magasins de Mequinença
de Lerida
, ee de Cervera
étant presque tout afait remplis,
& toute l'artillerie du
Royaume de Valence étant
arrivée à Tortoze. Alr le
Marquis de Valdecanas a é.
tendu les Qartiers des I"rou.
pes qu'il commande au dessus
de Balaguer, le long de la
Segre& de Bragosafin de
les fairesubsister plus commodement.
Deux mille Miqueletsfefontfournis
au Roy
&se font 'Vemts rendre avec
leurs armes.
- Les Lettres de Madrid
du 12. du mesme mois portent
que l'ArméedeCatalogne
devoit saUcmbler
le 17. au deçà de la Segre,
& que le 20. elle devoit
estre campée sous Lerida;
& que Mr le Marquis de
Bay avoir assemblé celle
d'Estremadure des le 25.
Avril ; que le 29. il avoit
passé la Xevora ;
quel'Artillerie
de cette Armée y
estoit arrivée,& que plusieursRegiments
avec un
grand
grand nombre de Soldats
de recruë estoient prests
dela joindre.
Celles du 18. assûrenc
qu'on en avoic receu de
Saragossequi marquoient
que la Reine estantentierement
délivrée de la fievre
en devoit partir au
pluslost pour revenir à
Madrid ou pour aller à
Logrono sur la frontière
de Navarre, où l'airefE
tres- bon, afinde restablir
sa santé, que le General
Stanhope. avoicrègleà
Saragosse avec Mr le
Marquis de Castellar
, un
Traitepourl'échangé des
Officiers prisonniers;que
celui pour l'échange des
Soldatsn'est pas encore
conclu ;que le Royaume
d'Arragon offroir de lever
à les dépends quatreRégiments
pour la garde des
frontières,& pour servir
d'escorte aux convois;
que t'Armée d'Efirama.
dure qui estoit desja forte
de vingt-trois bataillons , &dequarante-neufEscadrons,
estoit campée prés
du pont de Badajos ; que
Mr le Marquis de Bay s'estoitavec
la Cavalerie du
costé de la riviere de Caya,
ôc aux environs de Campo
Mayor où elle fourageoit
les grains, ce qui
estoit tres -
préjudiciable
aux Portugal à cause de
la disette qu'ilsen ont
que l'Armée Portugaise
estoit une partie à EHremoz,&
lereste dansd'autres
Places.
Lettre de Sarragosse
duzyAdai.
Mrs le Marquis d'Alto*
na, & le Comte d'Aguilar
ont estéfaitsCapitaines généraux.
Don Melchior dePor*t
tugal ayant este envoyé pouA
donner lachasse à une Trou*
pe de Volontairesquifaisoient
des courses du costé de Balbastro
, on a faitpendre un
grand nombre, & dissipé le
reste qui s'etsauvé dans les
Montagnes. Les Gardes du
Corps qui font en Quartier
dans le Royaume de Valence
avaient recu ordre dese mettre
en marche; mais cetordre a
* efléfufyendu3<& on croit qu'
ils escorteront les Vivres
y
les
Munitions & l'artillerie
quisontà Tortozeoùilestarrivé
24.pieces degros Canon.
Les Troupes Françoises qui
doiventjoindre les Espagnoles
sont entrées en Aragon, 0-
le Roy à nommésix bataillons
pouraller relever la garnison
de Girone. L'Armée. doit se
mettre enmarche le
5. du mois
prochain pour entrer en Catalogne.
Mrle Marquis de Boy
fourage les grains des environs
d Elvas & de Campo-
Mayor des deux cassé de la
Caïa sans que les Portugais
fassentaucun mouvementpour
sy oposer. Il doit arrivericyau
premier jour un convoy
considerable d'argentlm vient
de Cadiz. Lasanté de la
Reine devientmeilleure de
jour en jour, elle doit partir
A 7. du moisprochain à Corella
entre Calaharra& Tudc«•*
laou l'air 11fort bonO;
Nouvellesdeplusieurs endroits
Lettre de Marseille
du19.May.
Il a fait pendant deux
jours un vent de Sud-Ouest.
très violent. Léquipage d'unf'\
Barquede la Flotepartie de
rddopourBarcelone, qui eft1
échoüeé pres de Martigues ,
a raporte que cette Flotte.
près avoir mis à la voile le
26. Avril étant escortée par
Une Escadre de dix Vaisseaux
commandée par le Vice-AmiralNorris
avoitestéérepoussée
sur les Costes de Genes parun
gros vent} pendant lequel on
avoit estéobligée, de jetter
environ deux cens cinquante
chevaux dans la Mer; qu'
ayant ensuite remis à la Voile
,
elle avoit esté battu avant
hier d'une si rude Tempeste
que tous les Vaisseaux avoient
tfie contraintsdesi laisserallerau
gré du vent qui lès
foujfoit vers les Plages de
FoZ
y
qui sont tres dangereufis.
particulierement du cossé
rks. bouches du Rhosne.
D'autres
D'autres Lettres qu'on
a reçuës depuis portent
que cette Flote estoit de
quatre- vingt Bastimens
chargez de bled & de prés
de sept mille hommes de
Troupes; & qu'il est peri
un grand nombre de ces
Bastimens, Celan le raporc
des Equipages& des
Soldats de plusieurs Barques
qui ont abordé au
Porc de Cette & à quelques
autres delamesme
Code.
Celles deNaplesdu18.
Avril marquent qu'une
Tartane qui avoit demeuré
quelque tempsa- Cagliari,
avoit rapporté que
la pluspart des bastimens
de ce Convoy y avoient
relasché après avoir esté
fort maltraitez par une
tempeste qui les avoir ob- ez de jetteren mer dix-
- huit mille sepriersde
crains pour les allegir,
& qu'une Tartane chargée
de draps pour habil-
-
ler les trou pes, estoit allée
aborder à Palerme, quarante
soldats Napolitains
qu'il y avoit dessus ayant
forcé les Matelots de les
y conduire.
," On a publie à Vienne
un Traité conclu avec les
Députez des Confederez
de Hongrie le 29. Avril
au nom de l'Empereur
quoyqu'il fuit mort dés
le 17. Par ce Traité Sa
:'
Majesté Imperiale comme
Roy de Hongrie pardonne , au Prince Ra-
,
gotzi
,
le remet en possession
de tous ses biens,
luy accorde une retraite
pour luy, pour ses Enfans,
pour sa Cour, & pour tous
les Domeitiques en Hongrie,
en Tranfilvanie, ou
ailleurs, où bon luy rem.
bleray à condition que
dans un temps limité il
évacuera les Places qui
font en son pouvoir. Ce
Traité contient aussi une
Amnistie generale pour
tous les Hongrois & les
Transilvaniens de quelque
qualité & condition
qu'ils loient,avec une restitution
generale de tous
leurs biens, foit qu'ils
ayent esté consisquez,
vendus, donnez, ou demembrez,
& mesme que
les veuves & les orphelins
joüiront de ceux dont
ils auroient deu herirer;
que rexercice de la Religion
fera permis en Hongrie
& en Tranfilvanie,
suivant les Loix de ce Royaume
*, que les Officiers
& les
soldats
estrangers
pourront se retirer où ils
jugeront a propos, & ceux
qui font domefliques,relier
avec leurs Maistres,
& que les prisonniers de
guerre, de quelque qualité
& condition qu'ils
soient, joüiront de l'amniftie.
Il ne manque plus
àceTraité que la ratification
& l'execution.
Extrait d'une Lettre de
Sarragosse du 3. May.
L
a Reine a toujours
quelques ressentimens de Fievres
le Roy & le Prince
des Asturies font en parfaite
santé.
Les préparatifs pour l'ouverture
de la Campagne feront
bien-tost achever
,
les
Magasins de Mequinença
de Lerida
, ee de Cervera
étant presque tout afait remplis,
& toute l'artillerie du
Royaume de Valence étant
arrivée à Tortoze. Alr le
Marquis de Valdecanas a é.
tendu les Qartiers des I"rou.
pes qu'il commande au dessus
de Balaguer, le long de la
Segre& de Bragosafin de
les fairesubsister plus commodement.
Deux mille Miqueletsfefontfournis
au Roy
&se font 'Vemts rendre avec
leurs armes.
- Les Lettres de Madrid
du 12. du mesme mois portent
que l'ArméedeCatalogne
devoit saUcmbler
le 17. au deçà de la Segre,
& que le 20. elle devoit
estre campée sous Lerida;
& que Mr le Marquis de
Bay avoir assemblé celle
d'Estremadure des le 25.
Avril ; que le 29. il avoit
passé la Xevora ;
quel'Artillerie
de cette Armée y
estoit arrivée,& que plusieursRegiments
avec un
grand
grand nombre de Soldats
de recruë estoient prests
dela joindre.
Celles du 18. assûrenc
qu'on en avoic receu de
Saragossequi marquoient
que la Reine estantentierement
délivrée de la fievre
en devoit partir au
pluslost pour revenir à
Madrid ou pour aller à
Logrono sur la frontière
de Navarre, où l'airefE
tres- bon, afinde restablir
sa santé, que le General
Stanhope. avoicrègleà
Saragosse avec Mr le
Marquis de Castellar
, un
Traitepourl'échangé des
Officiers prisonniers;que
celui pour l'échange des
Soldatsn'est pas encore
conclu ;que le Royaume
d'Arragon offroir de lever
à les dépends quatreRégiments
pour la garde des
frontières,& pour servir
d'escorte aux convois;
que t'Armée d'Efirama.
dure qui estoit desja forte
de vingt-trois bataillons , &dequarante-neufEscadrons,
estoit campée prés
du pont de Badajos ; que
Mr le Marquis de Bay s'estoitavec
la Cavalerie du
costé de la riviere de Caya,
ôc aux environs de Campo
Mayor où elle fourageoit
les grains, ce qui
estoit tres -
préjudiciable
aux Portugal à cause de
la disette qu'ilsen ont
que l'Armée Portugaise
estoit une partie à EHremoz,&
lereste dansd'autres
Places.
Lettre de Sarragosse
duzyAdai.
Mrs le Marquis d'Alto*
na, & le Comte d'Aguilar
ont estéfaitsCapitaines généraux.
Don Melchior dePor*t
tugal ayant este envoyé pouA
donner lachasse à une Trou*
pe de Volontairesquifaisoient
des courses du costé de Balbastro
, on a faitpendre un
grand nombre, & dissipé le
reste qui s'etsauvé dans les
Montagnes. Les Gardes du
Corps qui font en Quartier
dans le Royaume de Valence
avaient recu ordre dese mettre
en marche; mais cetordre a
* efléfufyendu3<& on croit qu'
ils escorteront les Vivres
y
les
Munitions & l'artillerie
quisontà Tortozeoùilestarrivé
24.pieces degros Canon.
Les Troupes Françoises qui
doiventjoindre les Espagnoles
sont entrées en Aragon, 0-
le Roy à nommésix bataillons
pouraller relever la garnison
de Girone. L'Armée. doit se
mettre enmarche le
5. du mois
prochain pour entrer en Catalogne.
Mrle Marquis de Boy
fourage les grains des environs
d Elvas & de Campo-
Mayor des deux cassé de la
Caïa sans que les Portugais
fassentaucun mouvementpour
sy oposer. Il doit arrivericyau
premier jour un convoy
considerable d'argentlm vient
de Cadiz. Lasanté de la
Reine devientmeilleure de
jour en jour, elle doit partir
A 7. du moisprochain à Corella
entre Calaharra& Tudc«•*
laou l'air 11fort bonO;
Nouvellesdeplusieurs endroits
Lettre de Marseille
du19.May.
Il a fait pendant deux
jours un vent de Sud-Ouest.
très violent. Léquipage d'unf'\
Barquede la Flotepartie de
rddopourBarcelone, qui eft1
échoüeé pres de Martigues ,
a raporte que cette Flotte.
près avoir mis à la voile le
26. Avril étant escortée par
Une Escadre de dix Vaisseaux
commandée par le Vice-AmiralNorris
avoitestéérepoussée
sur les Costes de Genes parun
gros vent} pendant lequel on
avoit estéobligée, de jetter
environ deux cens cinquante
chevaux dans la Mer; qu'
ayant ensuite remis à la Voile
,
elle avoit esté battu avant
hier d'une si rude Tempeste
que tous les Vaisseaux avoient
tfie contraintsdesi laisserallerau
gré du vent qui lès
foujfoit vers les Plages de
FoZ
y
qui sont tres dangereufis.
particulierement du cossé
rks. bouches du Rhosne.
D'autres
D'autres Lettres qu'on
a reçuës depuis portent
que cette Flote estoit de
quatre- vingt Bastimens
chargez de bled & de prés
de sept mille hommes de
Troupes; & qu'il est peri
un grand nombre de ces
Bastimens, Celan le raporc
des Equipages& des
Soldats de plusieurs Barques
qui ont abordé au
Porc de Cette & à quelques
autres delamesme
Code.
Celles deNaplesdu18.
Avril marquent qu'une
Tartane qui avoit demeuré
quelque tempsa- Cagliari,
avoit rapporté que
la pluspart des bastimens
de ce Convoy y avoient
relasché après avoir esté
fort maltraitez par une
tempeste qui les avoir ob- ez de jetteren mer dix-
- huit mille sepriersde
crains pour les allegir,
& qu'une Tartane chargée
de draps pour habil-
-
ler les trou pes, estoit allée
aborder à Palerme, quarante
soldats Napolitains
qu'il y avoit dessus ayant
forcé les Matelots de les
y conduire.
," On a publie à Vienne
un Traité conclu avec les
Députez des Confederez
de Hongrie le 29. Avril
au nom de l'Empereur
quoyqu'il fuit mort dés
le 17. Par ce Traité Sa
:'
Majesté Imperiale comme
Roy de Hongrie pardonne , au Prince Ra-
,
gotzi
,
le remet en possession
de tous ses biens,
luy accorde une retraite
pour luy, pour ses Enfans,
pour sa Cour, & pour tous
les Domeitiques en Hongrie,
en Tranfilvanie, ou
ailleurs, où bon luy rem.
bleray à condition que
dans un temps limité il
évacuera les Places qui
font en son pouvoir. Ce
Traité contient aussi une
Amnistie generale pour
tous les Hongrois & les
Transilvaniens de quelque
qualité & condition
qu'ils loient,avec une restitution
generale de tous
leurs biens, foit qu'ils
ayent esté consisquez,
vendus, donnez, ou demembrez,
& mesme que
les veuves & les orphelins
joüiront de ceux dont
ils auroient deu herirer;
que rexercice de la Religion
fera permis en Hongrie
& en Tranfilvanie,
suivant les Loix de ce Royaume
*, que les Officiers
& les
soldats
estrangers
pourront se retirer où ils
jugeront a propos, & ceux
qui font domefliques,relier
avec leurs Maistres,
& que les prisonniers de
guerre, de quelque qualité
& condition qu'ils
soient, joüiront de l'amniftie.
Il ne manque plus
àceTraité que la ratification
& l'execution.
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Résumé : Nouvelles d'Espagne.
Le document relate des nouvelles militaires et politiques de diverses régions. À Saragosse, la Reine se remet de ses fièvres, tandis que le Roi et le Prince des Asturies sont en bonne santé. Les préparatifs pour la campagne militaire avancent, avec des magasins remplis et de l'artillerie arrivée. Le Marquis de Valdecanas a déplacé ses troupes pour mieux les approvisionner. Deux mille Miquelets ont été fournis au Roi. L'armée de Catalogne doit se rassembler et camper près de Lerida, tandis que l'armée d'Estrémadure, renforcée par de nouveaux régiments, est déjà en position près de Badajos. Le Marquis de Bay harcèle les Portugais en pillant leurs ressources. La Reine, rétablie, doit se rendre à Corella pour sa santé. À Marseille, une flotte escortée par le Vice-Amiral Norris a subi des tempêtes, perdant des chevaux et des navires. Des lettres de Naples rapportent des dommages causés par une tempête à un convoi. À Vienne, un traité a été publié, pardonnant au Prince Ragotzi et accordant une amnistie générale aux Hongrois et Transylvaniens, avec restitution des biens et liberté de religion.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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17
p. 33-35
Suite des Nouvelles d'Espagne.
Début :
Le Roy & le Prince des Asturies doivent accompagner la [...]
Mots clefs :
Général, Flotte, Asturies
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Suite des Nouvelles d'Espagne.
Suite des Nouvelles
d'EJftagne.
LeRoy&le Princedes
! Astîuriesdoivent acompagner
la Reine à Corella, & on
travaille aux préparatifs
pour ce Voyage. Toutes les
Troupessont en riou-uepnme
excepté celles de la Maison
du Roy qui doivent partir
'VtYS le 10. avec Monfieur
: deVendôme. Le General
Stoerwiberg n'apas voulu m-,
tifier le Traité que le General
Stanhopeavoit fait pour
échangerlesOfficiersPrisonniers,
sexcufant sur ce que
les Soldats periraient quand
il n'y auroit plus d'Officiers
pour prendre soin d'eux. Ce
General est campé avec un
Corps de Troupes pres d'Igualada
où il peut les faire
subsister plus commodemrnt.
Nous avons appris que l'Amiral
Norris avoit debarqué
à Barcelone environcinq
mille hommes de sept qu'il
avoit en partatant de Vado
,
le resse ayant péri dans plufleurs
Tempesses quesa Flotte
a essuyées dans le trajet, avec
la plus part des chevaux qu>-
il avoit embarquez. & beaucoup
de Munitions de bouche.
Le bruit court que l'Archiduc
veut prositer du retour de cette
Flotte en Italie pourypas
ser
, & de là à Vienne;
mais que cet Amiralrefuje
desechargerdeJapersonne
sans en avoir auparavant
reçu un ordre de la Reim
Anne.
d'EJftagne.
LeRoy&le Princedes
! Astîuriesdoivent acompagner
la Reine à Corella, & on
travaille aux préparatifs
pour ce Voyage. Toutes les
Troupessont en riou-uepnme
excepté celles de la Maison
du Roy qui doivent partir
'VtYS le 10. avec Monfieur
: deVendôme. Le General
Stoerwiberg n'apas voulu m-,
tifier le Traité que le General
Stanhopeavoit fait pour
échangerlesOfficiersPrisonniers,
sexcufant sur ce que
les Soldats periraient quand
il n'y auroit plus d'Officiers
pour prendre soin d'eux. Ce
General est campé avec un
Corps de Troupes pres d'Igualada
où il peut les faire
subsister plus commodemrnt.
Nous avons appris que l'Amiral
Norris avoit debarqué
à Barcelone environcinq
mille hommes de sept qu'il
avoit en partatant de Vado
,
le resse ayant péri dans plufleurs
Tempesses quesa Flotte
a essuyées dans le trajet, avec
la plus part des chevaux qu>-
il avoit embarquez. & beaucoup
de Munitions de bouche.
Le bruit court que l'Archiduc
veut prositer du retour de cette
Flotte en Italie pourypas
ser
, & de là à Vienne;
mais que cet Amiralrefuje
desechargerdeJapersonne
sans en avoir auparavant
reçu un ordre de la Reim
Anne.
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Résumé : Suite des Nouvelles d'Espagne.
Le texte décrit les préparatifs et événements militaires en Espagne. Le Roi et le Prince des Asturies doivent escorter la Reine à Corella. Les troupes sont en alerte, sauf celles de la Maison du Roi, qui partiront le 10 avec Monsieur de Vendôme. Le Général Stoerwiberg a refusé de ratifier un traité d'échange d'officiers prisonniers proposé par le Général Stanhope, justifiant cette décision par la survie des soldats en l'absence d'officiers. Stoerwiberg est positionné près d'Igualada avec ses troupes. L'Amiral Norris a débarqué à Barcelone avec environ cinq mille hommes, après avoir subi des pertes lors de tempêtes. Il est également envisagé que l'Archiduc pourrait se rendre en Italie, puis à Vienne, mais l'Amiral Norris refuse de débarquer sans ordre de la Reine Anne.
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18
p. 305-309
NOUVELLES d'Espagne du premier Février 1712.
Début :
On travaille fortement aux recrues & aux nouvelles levées pour [...]
Mots clefs :
Espagne, Infanterie, Chevaux
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : NOUVELLES d'Espagne du premier Février 1712.
NOUVELLES
d'Espagne du premier
Fevrier 1712.
Ontravaille fortement aux
recruës &"aux nouvelles levées pour la Campagne proFévrier 1712. CC
306 MERCURE
chaine, pour laquelle on
tient des Confeils de Guerre
en preſence du Roy. Le
25. du mois dernier le Due
de Vendofme arriva à Madrid, il alla d'abord faluer
leurs Majeftez avec left
quelles ils eurent une longue
Conference. On a déja
acheté pour cent mille efcus
de grains & cent mille
écus de chevaux, Le Conſeil
de Caluille a fufpendu pour
un an , le payement des
revenus , des droits , & des
domaines alienez. Quatre
cent chevaux de la garnifon
GALANT 307
de Badajoz , ont fait une
courfe en Portugal , & en
ont amené quatre mille
piéces de beftail , avec deux
cent chevaux ou mulets.
Le Duc de Vendofme en
quittants Cerveranylalaiffér
quatre Bataillons & le Regiment de Dragons del Valit
lejo, & le Comte d'Herfel
pouranyb commander , del
bonnes garnifons dans!
Agramunt , Balaguer &
Belpuch, voici comment le
refte des Troupes étoit en
quartier d'hyvers Vesi
La Cavaleries Françoife
Ccij
308 MERCURE
logée à Huefca & dans les
Villes voifines. Met 300
L'Infanterie Espagnole
dans la Conca de Trems &
dans la Viguerie de Lerida.
La Brigade des Irlandois
à Tetüel au deça de l'Ebro
Le Regiment des Afturiés à Daroca.
Dix Regimens de Cava-.
leric Espagnole dans le
Royaume.de Valence.cted
L'Infanterie Françoife a
Alcaniz , à Cafpé & àn
Tortofc.
Les Volontaires & les
Miquelets ayant voulu en-
GALANT 309
trer en Navarre, les peuples
ont pris les armes , les ont
battus & mis en fuite , &
en csonttitués un grand
nombre.
d'Espagne du premier
Fevrier 1712.
Ontravaille fortement aux
recruës &"aux nouvelles levées pour la Campagne proFévrier 1712. CC
306 MERCURE
chaine, pour laquelle on
tient des Confeils de Guerre
en preſence du Roy. Le
25. du mois dernier le Due
de Vendofme arriva à Madrid, il alla d'abord faluer
leurs Majeftez avec left
quelles ils eurent une longue
Conference. On a déja
acheté pour cent mille efcus
de grains & cent mille
écus de chevaux, Le Conſeil
de Caluille a fufpendu pour
un an , le payement des
revenus , des droits , & des
domaines alienez. Quatre
cent chevaux de la garnifon
GALANT 307
de Badajoz , ont fait une
courfe en Portugal , & en
ont amené quatre mille
piéces de beftail , avec deux
cent chevaux ou mulets.
Le Duc de Vendofme en
quittants Cerveranylalaiffér
quatre Bataillons & le Regiment de Dragons del Valit
lejo, & le Comte d'Herfel
pouranyb commander , del
bonnes garnifons dans!
Agramunt , Balaguer &
Belpuch, voici comment le
refte des Troupes étoit en
quartier d'hyvers Vesi
La Cavaleries Françoife
Ccij
308 MERCURE
logée à Huefca & dans les
Villes voifines. Met 300
L'Infanterie Espagnole
dans la Conca de Trems &
dans la Viguerie de Lerida.
La Brigade des Irlandois
à Tetüel au deça de l'Ebro
Le Regiment des Afturiés à Daroca.
Dix Regimens de Cava-.
leric Espagnole dans le
Royaume.de Valence.cted
L'Infanterie Françoife a
Alcaniz , à Cafpé & àn
Tortofc.
Les Volontaires & les
Miquelets ayant voulu en-
GALANT 309
trer en Navarre, les peuples
ont pris les armes , les ont
battus & mis en fuite , &
en csonttitués un grand
nombre.
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Résumé : NOUVELLES d'Espagne du premier Février 1712.
Le document du 1er février 1712 rapporte les préparatifs militaires en Espagne. Le duc de Vendôme est arrivé à Madrid le 25 janvier pour une conférence avec les souverains. Des achats de grains et de chevaux ont été réalisés pour cent mille écus chacun. Le Conseil de Castille a suspendu pour un an le paiement des revenus et des droits. Quatre cents chevaux de Badajoz ont mené une expédition au Portugal, ramenant du bétail et des chevaux. Le duc de Vendôme a quitté Cervera, laissant des troupes à Agramunt, Balaguer et Belpuig sous le commandement du comte d'Herfel. Les forces sont réparties entre la cavalerie française à Huesca, l'infanterie espagnole dans la Conca de Tremps et la Viguerie de Lerida, les Irlandois à Tetuán de la Frontera, les Asturies à Daroca, la cavalerie espagnole dans le royaume de Valence, et l'infanterie française à Alcañiz, Caspe et Tortosa. En Navarre, des volontaires et des miquelets ont été repoussés par les habitants, qui en ont capturé un grand nombre.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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19
p. 275-278
Nouvelles d'Espagne.
Début :
Le Marquis de Bay est parti pour retourner en Estramadure [...]
Mots clefs :
Espagne, Marquis
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouvelles d'Espagne.
Nouevlles d'EJftagne. )
Le Marquis de Bay ca.
parti pour retourner en Estramadure avec plusieurs
Officiers de cette Ville. Les
Lettres de Badajoz portent,,
que les Troupes de la Frontiere estoiententrées en Portugal, où elles avoient pc^
netré, prés de vingt lieuës,
sans aucune opposition 8c
qu'elles avoient amené des
Otages pour les contribua
tions & un grand nombre
de bestes à cornes, 1
On mande de Catalogne
que le Marquis de Valdecanas ayant esté informé que
les ennemis assembloient à
Igualada un Corps de Miquelets avec des Troupes
reglées, ramassa les Troupes
de la Frontière qu'il commande;il détacha pouraller reconnoître les ennemis
,
un Corps de Cavalerie comIrlande par Don Jofcph
Vallejo, qui les chai gea &
mit en suite.
Le Duc d'Argile est parti
avec plusieurs Officiers pour
Londres, laissant les Trou-
pes Angloises à Tarragone.
Le Comte de Srarrcmberg avoit laissé des Troupes dans Calaf, qui paroissoient resoluës de s'ymaintenir; mais sur l'avis qu'on
se preparoit à les aller attaquer, ellesl'abandonnèrent
Un Parti de la Garnison de
Balaguer a
deffait un Parti
de quarante Allemans.
* UnPartide laGarnisonde
Tortoseayant fait une courfc ducôté de Tarragone,a
surpris un Quartier des ennemis, dont plus de trente
ont cfté tuez & un grand
nombre fait prisonniers.
Le Marquis de Bay ca.
parti pour retourner en Estramadure avec plusieurs
Officiers de cette Ville. Les
Lettres de Badajoz portent,,
que les Troupes de la Frontiere estoiententrées en Portugal, où elles avoient pc^
netré, prés de vingt lieuës,
sans aucune opposition 8c
qu'elles avoient amené des
Otages pour les contribua
tions & un grand nombre
de bestes à cornes, 1
On mande de Catalogne
que le Marquis de Valdecanas ayant esté informé que
les ennemis assembloient à
Igualada un Corps de Miquelets avec des Troupes
reglées, ramassa les Troupes
de la Frontière qu'il commande;il détacha pouraller reconnoître les ennemis
,
un Corps de Cavalerie comIrlande par Don Jofcph
Vallejo, qui les chai gea &
mit en suite.
Le Duc d'Argile est parti
avec plusieurs Officiers pour
Londres, laissant les Trou-
pes Angloises à Tarragone.
Le Comte de Srarrcmberg avoit laissé des Troupes dans Calaf, qui paroissoient resoluës de s'ymaintenir; mais sur l'avis qu'on
se preparoit à les aller attaquer, ellesl'abandonnèrent
Un Parti de la Garnison de
Balaguer a
deffait un Parti
de quarante Allemans.
* UnPartide laGarnisonde
Tortoseayant fait une courfc ducôté de Tarragone,a
surpris un Quartier des ennemis, dont plus de trente
ont cfté tuez & un grand
nombre fait prisonniers.
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Résumé : Nouvelles d'Espagne.
Le Marquis de Bayca a quitté la ville pour retourner en Estramadure avec plusieurs officiers. Les troupes de la frontière ont pénétré en Portugal sur une distance de vingt lieues sans rencontrer d'opposition, ramenant des otages et un grand nombre de bêtes à cornes. En Catalogne, le Marquis de Valdecanas a mobilisé ses troupes après avoir été informé du rassemblement des ennemis à Igualada. Un corps de cavalerie commandé par Don Joseph Vallejo a chargé et mis en fuite les ennemis. Le Duc d'Argile s'est rendu à Londres avec plusieurs officiers, laissant les troupes anglaises à Tarragone. Le Comte de Starremberg avait laissé des troupes à Calaf, mais celles-ci ont abandonné la ville après avoir appris une imminente attaque. Par ailleurs, la garnison de Balaguer a défait un groupe de quarante Allemands. La garnison de Tortose a surpris un quartier ennemi près de Tarragone, tuant plus de trente ennemis et en capturant un grand nombre.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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20
p. 59-65
Nouvelles d'Espagne.
Début :
Le Roy a nommé les Officiers Generaux qui doivent servir [...]
Mots clefs :
Espagne, Grenadiers, Cavalerie, Comte
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouvelles d'Espagne.
Nouvelles d'Espagne.
LeRoy a
nommé les Officiers Généraux qui doivent servir dansses armées
pendant cette Campagne.
On remplit les magasins
de Vinaros
,
de Mequinenia, de Tortose, de Penifcola & de Lerida. Le
Duc de Vendosme doit
partir dans peu pour aller
visiter lesplaces du Royaume de Valence. SaMajesté a
declaré Lieutenant
General de ses armées Dom
Miguel Pons. On mande
de Tarragone que les Anglois vendoient leurs chevaux & leurs équipa ges
,
pour s'embarquer sur les
vaiffiaux qu'ils attendoient. On écrit de Barcelone que la.cliertlé des vi-
vres est fort grande, que
le Comte de Staremberg
avoic esté obligé d'y envoyer son Regiment avec un
autre, que les Miquelers
ny les Soumettants ne font
plus si zelez pour le service de l'Archiduc.LesLettres du Gouverneur de la
Havane dans Tlfle de Cubai &celles des Magistrats
de lamesme Ville
,
marquent que leDuc de LinalésViceroy du Mexique a
envoyé une somme considerable d'argent à sa Majesté)afin qu'elle pust s'en
servir pour la campagne.
On écrit de Catalogne qu'-
un grand corps de Troupes & de Miquelets ennemisvouloients'emparer de
nouveau du pont de Suert,
mais Dom Miguel Pons en
ayant esté informé, les attaqua avec tant de vigueur
qu'il les obligea à se retirer
avec perte de plusieursdes
leurs tuez & faits prisonniers ;ilobligea le Colonel
Nebot qui venoit les secourir, à se retirer en diligence. On mande de la Conça du Tremps, qu'un Lieu-
tenant Colonel du Régiment d'Univés'estant avancé avec quelques Troupes
pour lever les contributions, rencontra un détachement desEnnemis qu'il
fit attaquer si brusquement
qu'il les mit en fuite à la
premiere décharge, en
ayant tue plusieurs & fait
plusieurs prisonniers, parmy lesquels sont quatre
Officiers. Onécrit deCervera que le General Fran-
~Kenberg estoit parti de Santa Colonna avec mille chevaux, quinze cents fantas-
sins,deux mortiers, & quelques pieces de canon dans
le dessein de surprendre
Cervera, mais le Comte
d'Hercelles qui y commande en ayant eu avis,s'estoit
préparé à les bien recevoir.
Les Ennemis arrivèrent le
14. à la pointe du jour
,
il
détachaun Lieutenant des
Grenadiers des Gardes Valonnes avec quarante Cavaliers, pour aller reconnoistre une troupe qui s'estoic avancée; il l'attaqua
avec tant de vigueur qu'il
les obligea à se retirer. Le
Comte
Comte d'Hercelles voyant
qu'ils se retiroient, sortit
avec toute sa cavalerie ôc
la pluspart des Grenadiers,
chargea leur arriere garde,
les mit en fuite
,
laissant
plusieurs morts, nombre
de prisonniers & leur artillerie. On apprend des
deserteurs & des paysans
que les Officiers & les soldats Anglois continuent à
s'embarquer, disant que
c'est pour retourner en Ail:
gleterre
LeRoy a
nommé les Officiers Généraux qui doivent servir dansses armées
pendant cette Campagne.
On remplit les magasins
de Vinaros
,
de Mequinenia, de Tortose, de Penifcola & de Lerida. Le
Duc de Vendosme doit
partir dans peu pour aller
visiter lesplaces du Royaume de Valence. SaMajesté a
declaré Lieutenant
General de ses armées Dom
Miguel Pons. On mande
de Tarragone que les Anglois vendoient leurs chevaux & leurs équipa ges
,
pour s'embarquer sur les
vaiffiaux qu'ils attendoient. On écrit de Barcelone que la.cliertlé des vi-
vres est fort grande, que
le Comte de Staremberg
avoic esté obligé d'y envoyer son Regiment avec un
autre, que les Miquelers
ny les Soumettants ne font
plus si zelez pour le service de l'Archiduc.LesLettres du Gouverneur de la
Havane dans Tlfle de Cubai &celles des Magistrats
de lamesme Ville
,
marquent que leDuc de LinalésViceroy du Mexique a
envoyé une somme considerable d'argent à sa Majesté)afin qu'elle pust s'en
servir pour la campagne.
On écrit de Catalogne qu'-
un grand corps de Troupes & de Miquelets ennemisvouloients'emparer de
nouveau du pont de Suert,
mais Dom Miguel Pons en
ayant esté informé, les attaqua avec tant de vigueur
qu'il les obligea à se retirer
avec perte de plusieursdes
leurs tuez & faits prisonniers ;ilobligea le Colonel
Nebot qui venoit les secourir, à se retirer en diligence. On mande de la Conça du Tremps, qu'un Lieu-
tenant Colonel du Régiment d'Univés'estant avancé avec quelques Troupes
pour lever les contributions, rencontra un détachement desEnnemis qu'il
fit attaquer si brusquement
qu'il les mit en fuite à la
premiere décharge, en
ayant tue plusieurs & fait
plusieurs prisonniers, parmy lesquels sont quatre
Officiers. Onécrit deCervera que le General Fran-
~Kenberg estoit parti de Santa Colonna avec mille chevaux, quinze cents fantas-
sins,deux mortiers, & quelques pieces de canon dans
le dessein de surprendre
Cervera, mais le Comte
d'Hercelles qui y commande en ayant eu avis,s'estoit
préparé à les bien recevoir.
Les Ennemis arrivèrent le
14. à la pointe du jour
,
il
détachaun Lieutenant des
Grenadiers des Gardes Valonnes avec quarante Cavaliers, pour aller reconnoistre une troupe qui s'estoic avancée; il l'attaqua
avec tant de vigueur qu'il
les obligea à se retirer. Le
Comte
Comte d'Hercelles voyant
qu'ils se retiroient, sortit
avec toute sa cavalerie ôc
la pluspart des Grenadiers,
chargea leur arriere garde,
les mit en fuite
,
laissant
plusieurs morts, nombre
de prisonniers & leur artillerie. On apprend des
deserteurs & des paysans
que les Officiers & les soldats Anglois continuent à
s'embarquer, disant que
c'est pour retourner en Ail:
gleterre
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Résumé : Nouvelles d'Espagne.
Le texte décrit divers événements militaires et logistiques en Espagne. LeRoy a nommé les officiers généraux pour la campagne en cours et a rempli les magasins de plusieurs villes, dont Vinaros, Mequinensia, Tortose, Penifcola et Lerida. Le Duc de Vendosme doit visiter les places du Royaume de Valence. Sa Majesté a désigné Dom Miguel Pons lieutenant général de ses armées. À Tarragone, les Anglais vendent leurs chevaux et équipements pour s'embarquer. À Barcelone, la cherté des vivres a conduit le Comte de Staremberg à envoyer des régiments pour maintenir l'ordre. Les Miquelers et les Soumettants montrent moins de zèle pour le service de l'Archiduc. Le Duc de Linares, Vice-roi du Mexique, a envoyé une somme d'argent pour la campagne. En Catalogne, Dom Miguel Pons a repoussé une attaque ennemie sur le pont de Suert. En Concà del Tremps, un lieutenant-colonel a mis en fuite un détachement ennemi. À Cervera, le Comte d'Hercelles a repoussé une attaque du Général Frankenberg, capturant plusieurs prisonniers et de l'artillerie. Des déserteurs et des paysans rapportent que les officiers et soldats anglais continuent de s'embarquer pour retourner en Angleterre.
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21
p. 56-58
Nouvelles d'Espagne.
Début :
Le Roy a donné au Sieur du Casse l'Ordre de [...]
Mots clefs :
Ordre de la Toison d'Or, Espagne, Armée
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texteReconnaissance textuelle : Nouvelles d'Espagne.
Nouvelles d'Espagne.
Le Roy adonné au Sieurdu Caffe FOrdre de la Toifon d'Or en recompenfe
des fervices qu'il a rendus
en amenant le trefor des
gallions.
L'armée d'Eftramadure
s'affemble aux environs de
Badajoz : elle eft composée
de trente - cinq bataillons
complers , & de foixante &
dixneuf'efcadrons , fans
comprendre les Gardes du
Corps, qui doivent la join
you
GALANT. 37
dre dans peu. On devoit en
faire la revue le29. d'Avril,
& la faire camper pour
commencer la campagne.
Les troupes de Catalogne
jouiffent d'une grande tranquilité.
Les lettres de Denia affurent que le vaiffeau de
guerre qui fut pris il y a
quelque temps , qu'on di
foit être Anglois , eft Hollandois , qu'il avoit échoué
für un banc en pourfuivant
deux bâtimens François ,
la portée du mouſquer du
château de Denia , d'où on.
$8 MERCURE
fit un fi grand feu de canon, que le Capitaine fut
contraint de fe rendre avec
trois cent hommes.
Le Roy adonné au Sieurdu Caffe FOrdre de la Toifon d'Or en recompenfe
des fervices qu'il a rendus
en amenant le trefor des
gallions.
L'armée d'Eftramadure
s'affemble aux environs de
Badajoz : elle eft composée
de trente - cinq bataillons
complers , & de foixante &
dixneuf'efcadrons , fans
comprendre les Gardes du
Corps, qui doivent la join
you
GALANT. 37
dre dans peu. On devoit en
faire la revue le29. d'Avril,
& la faire camper pour
commencer la campagne.
Les troupes de Catalogne
jouiffent d'une grande tranquilité.
Les lettres de Denia affurent que le vaiffeau de
guerre qui fut pris il y a
quelque temps , qu'on di
foit être Anglois , eft Hollandois , qu'il avoit échoué
für un banc en pourfuivant
deux bâtimens François ,
la portée du mouſquer du
château de Denia , d'où on.
$8 MERCURE
fit un fi grand feu de canon, que le Capitaine fut
contraint de fe rendre avec
trois cent hommes.
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Résumé : Nouvelles d'Espagne.
Le roi a décerné l'ordre de la Toison d'Or au Sieur du Caffe pour avoir ramené le trésor des gallions. L'armée d'Estrémadure, composée de 35 bataillons et 79 escadrons, se rassemble près de Badajoz. Une revue est prévue le 29 avril. Les troupes en Catalogne sont tranquilles. Un vaisseau hollandais, initialement confondu avec un navire anglais, s'est échoué à Denia après avoir poursuivi des bâtiments français.
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22
p. 142-146
Nouvelles d'Espagne.
Début :
Le Roy a donné au Prince de Masseran, Pere du [...]
Mots clefs :
Espagne, Roi, Troupes, Portugais, Armée
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texteReconnaissance textuelle : Nouvelles d'Espagne.
Nouvelles d'Espagne. T
Le Roy adonné au Prince
de Mafferan , Pere du Marquis de Crevecoeur , la Grandeffe de la premiere Claffe
&à DonFranciſco Antonio
de Salcedo & Aguirré Corredigor de Cordoue , le titre
de Caftille & la Surintendance generale des revenus
142 MERCURE
du Roy en Andaloufic.
Le Roy a fait donner
quatre mille piftolles auMarquis deMonteleon troifiéme
Plenipotentiaire de Sa Majesté qui eft parti pour aller
à Paris joindre les deux autres Plenipotentiaire accom
pagné du Duc d'Atri & de
plufieurs perfonnes dequalité. On mandede Catalogne
que les Troupes du Roy y
joüiffent dune grande tran-
•quilité , que le Duc de Ven
dome fait la vifite des places
qui font fur les côtes du
Royaume de Valence &
GALANT. 143
qu'on attend fon arrivée en
Catalogne pour commencer la Campagne, que les
Troupes Angloifes vendoient tous leurs Equipages
-& n'attendent que les Vailfeauxpour s'embarquer. On
mande d'Eftramadure que
l'Armées'aflemble & qu'elle
doit camper le premier de
May en front de bandiere
tau voifinage de Badajoz au
nombre de trente- cinq baraillons & de foizante oréize
Escadrons pour commencer
Ja Campagne. Onvécrit de
Valencequele Duc de Vent
144 MERCURE
dome y étoit arrivé , où ila
été reçû avec des acclamations extraordinaires , il a
logé au Palais de l'Archevefque où il n'a refté que
deux jours étant allé demcurer au Grao entre la Ville &
la mere. On mande de Cartagene qu'on a vu paffer une
Elcadre Françoile commandée par le fieur Caffart compofée de douze Vaiffeaux de
guerre avec deux Galliotes
a bombes & quinze cens
hommes de débarquement
faifant voile vers le Détroit.
Les lettres de Cadix affurent
7
quel
GALANT. 145
que cette Escadre étoit entréé dans le Port fans qu'on
fçût fon deffein , qu'il y
étoit auffi arrivé un Vaiffeau
Portugais pris du côté de
l'Ile de Madere avec cent
Francois prifonniers de
guerre qu'il amenoit à Lif
bonne. On mande de Ca17
talogne que les ennemis
avoient faits avancer quel
ques troupes vers Mequinenca à l'embouchure de la
Segre pour empêcher la
navigation fur l'Ebro , mais
le Comte de Muret Lieute
nant general fe preparoit à
May 1712.
N
146 MERCURE
les combattre. Les lettres
d'Eftramadure allurent que
dés le 25. d'Avril quelques
Regiments étoient campez
présde Badajoz , que le refte
des troupes étoient en marche pour les joindre , que
les Portugais s'affembloient
aux environs d Eftremoz.
On mande de Cadix qu'-
outre l'Eſcadre Francoife
commandée par le fieur,
Caffard qui étoit dans ce
port , il y en étoit encore
arrivé un autre dans les
ports de l'Ocean fans qu'on
fsut pour quel deffein
Le Roy adonné au Prince
de Mafferan , Pere du Marquis de Crevecoeur , la Grandeffe de la premiere Claffe
&à DonFranciſco Antonio
de Salcedo & Aguirré Corredigor de Cordoue , le titre
de Caftille & la Surintendance generale des revenus
142 MERCURE
du Roy en Andaloufic.
Le Roy a fait donner
quatre mille piftolles auMarquis deMonteleon troifiéme
Plenipotentiaire de Sa Majesté qui eft parti pour aller
à Paris joindre les deux autres Plenipotentiaire accom
pagné du Duc d'Atri & de
plufieurs perfonnes dequalité. On mandede Catalogne
que les Troupes du Roy y
joüiffent dune grande tran-
•quilité , que le Duc de Ven
dome fait la vifite des places
qui font fur les côtes du
Royaume de Valence &
GALANT. 143
qu'on attend fon arrivée en
Catalogne pour commencer la Campagne, que les
Troupes Angloifes vendoient tous leurs Equipages
-& n'attendent que les Vailfeauxpour s'embarquer. On
mande d'Eftramadure que
l'Armées'aflemble & qu'elle
doit camper le premier de
May en front de bandiere
tau voifinage de Badajoz au
nombre de trente- cinq baraillons & de foizante oréize
Escadrons pour commencer
Ja Campagne. Onvécrit de
Valencequele Duc de Vent
144 MERCURE
dome y étoit arrivé , où ila
été reçû avec des acclamations extraordinaires , il a
logé au Palais de l'Archevefque où il n'a refté que
deux jours étant allé demcurer au Grao entre la Ville &
la mere. On mande de Cartagene qu'on a vu paffer une
Elcadre Françoile commandée par le fieur Caffart compofée de douze Vaiffeaux de
guerre avec deux Galliotes
a bombes & quinze cens
hommes de débarquement
faifant voile vers le Détroit.
Les lettres de Cadix affurent
7
quel
GALANT. 145
que cette Escadre étoit entréé dans le Port fans qu'on
fçût fon deffein , qu'il y
étoit auffi arrivé un Vaiffeau
Portugais pris du côté de
l'Ile de Madere avec cent
Francois prifonniers de
guerre qu'il amenoit à Lif
bonne. On mande de Ca17
talogne que les ennemis
avoient faits avancer quel
ques troupes vers Mequinenca à l'embouchure de la
Segre pour empêcher la
navigation fur l'Ebro , mais
le Comte de Muret Lieute
nant general fe preparoit à
May 1712.
N
146 MERCURE
les combattre. Les lettres
d'Eftramadure allurent que
dés le 25. d'Avril quelques
Regiments étoient campez
présde Badajoz , que le refte
des troupes étoient en marche pour les joindre , que
les Portugais s'affembloient
aux environs d Eftremoz.
On mande de Cadix qu'-
outre l'Eſcadre Francoife
commandée par le fieur,
Caffard qui étoit dans ce
port , il y en étoit encore
arrivé un autre dans les
ports de l'Ocean fans qu'on
fsut pour quel deffein
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Résumé : Nouvelles d'Espagne.
En 1712, plusieurs événements militaires et politiques marquent l'Espagne. Le roi accorde la Grandeffe de la première classe à Don Francisco Antonio de Salcedo et Aguirre, ainsi que le titre de Castille et la surintendance générale des revenus du roi en Andalousie. Le marquis de Monteleon, plénipotentiaire de Sa Majesté, se rend à Paris avec le duc d'Atri. En Catalogne, les troupes royales maintiennent la tranquillité, tandis que le duc de Vendôme inspecte les places sur les côtes du royaume de Valence. Les troupes anglaises se préparent à embarquer. En Estrémadure, l'armée se rassemble près de Badajoz. À Valence, le duc de Vendôme est accueilli avec enthousiasme. À Carthagène, une escadre française de douze vaisseaux de guerre et quinze cents hommes de débarquement se dirige vers le Détroit. À Cadix, cette escadre entre dans le port, accompagnée d'un vaisseau portugais capturant des prisonniers français. En Catalogne, les ennemis avancent vers Mequinenza pour bloquer la navigation sur l'Èbre, mais le comte de Muret se prépare à les combattre. En Estrémadure, des régiments campent près de Badajoz et les Portugais se rassemblent près d'Estremoz. À Cadix, une autre escadre française arrive dans les ports de l'Océan.
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23
p. 80-88
Nouvelle d'Espagne.
Début :
Le Roy a donné la Clef de Gentilhomme de la Chambre [...]
Mots clefs :
Général, Espagne, Roi, Gouverneur, Catalogne, Aragon
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouvelle d'Espagne.
Nouvelle d'Espagne.
Le Roy a donné la Clef
de Gentilhomme de la
GALANT 31
Chambre à Don Louis de
Caravajal Mexia & Cueva ,
en confideration de fes fervices , & de ceux de Don
Francifco Caravajah fon
pere..
Sa Majesté a auffi donné
la Charge de Confeiller au
Confeil de Caftille à Don
Franciſco de Arana , ci-devant Prefident de la Chan
cellerie de Valladolid.
La Charge de Gouver
neur & Capitaine general
de la nouvelle Biſcaye, dans
l'Amerique feptentrionale ,
à Don Gabriel Tinaguero
de la Efcalera,
82 MERCURE
Le regiment de Vallado
lid à DonNicolas Ceffar &
Gudiel , Chevalier de l'Ordre de Calatrava , ci-devant
Lieutenant- Colonel du regiment d'infanterie Elpagnole de Salamanque , qui
eft en Sicile.
Sa Majeſté a fait Colonel
d'un regiment nouvellement levé fur la frontiere
de Catalogne , le fils du
Comte de Herſel , Maré
chal de Camp & Commandant de Cervera.m
Le Pere Pantaleon Gar
cia , Provincial de la Pro
GALANT. 83
3
7.
vince d'Arragon , fut élû le
14. May General de l'Ordre
de la Mercy , dans le Chapitre tenu à Alcala , auquel
prefidoir le Cardinal del
Giudice Inquifiteur genepal.
On ' mande de Catalogne que Don Miguel Pons
ayant deffein d'enlever un
quartier des ennemis dans
la Conca de Trems , avoit
paffé la Noguera Ribagor
çana fur le pont de Suert
avec deux cent hommes ,
qu'il avoit été envelopé par
mille hommes de troupes
$4
MERCURE
reglées , & deux mille Mi
quelets , qui l'avoient bleffe
& pris aprés s'être vigou
reuſement défendu.
Les lettres de Perpignan
portent que les troupes que
le General Staremberg a
voit envoyées vers le Lam
pourdan , n'ont rien entre
pris.
On mande d'Arragon
que les Miquelets & les vo
lontaires s'étant avancez
pour s'emparer du pont de
Suert fur la Noguera Riba.
gorçana ont été défaits par
Don Patricia Laules , Ma
GALANT.
יב
a
1
70
12
גר
21
réchal de Camp Irlandois ;
qu'un grand nombre avoit
été tué , & foixante faits
prifonniers , parmi lesquels
étoit leur Commandant
Don Jofeph Iniquez d'Abarca , à qui l'Archiduc a
voit donné le titre de Marquis de las Navas , le Chef
des volontaires , appellé
Bravo , & quelques autres
Officiers. On a pris aux environs de Cervera trentefix volontaires , qui ont été
conduits à Lerida. :
On écrit de Tortofe , que
le Duc de Vendôme y eſt
›
86 MERCURE
arrivé , où il donne les or
dresneceffaires pour ſe mettre encampagne. L'on continue d'envoyer en cette ville-là & à Vinaros dės pro
vifions , des habits pour les
, & des felles pour
les chevaux. !
Onmande des frontieres
de Catalogne, qu'on avoit
prefque achevé de prati
quer un chemin commode
le long de l'Ebro , depuis
Mequinença jufqu'à Tortofe: les ennemis s'étant affemblez de ce côté- là pour
interrompre cet ouvrage ,
GALANT. 87
ont été repouffez par le
Comte de Muret Lieutenant general.
Les lettres d'Eftremadure
portent que le Marquis de
Bay avoit affemblé au voifinage de Badajoz fon armée de quatorze mille fantaffins , & de plus de fept
mille chevaux, qu'il devoit
dans peufe mettre en campagne , qu'il avoit fait un
detachement pour obferver les Portugais qui marchoient des frontieres de
Leon & de Galice , pour
joindre leur armée, qui s'af
88 MERCURE
•
fembloit aux environs d'E
tremoz. Les dernieres lettres d'Eftremadure affurent
que le Marquis de Bay s'ëtoit mis en marche le 20.
May avec toute fon armée
&un grand train d'artillerie pour paffer la riviere de
Caya, & aller camper à la
Fuente de los Zapateros en
Portugal.
Le Roy a donné la Clef
de Gentilhomme de la
GALANT 31
Chambre à Don Louis de
Caravajal Mexia & Cueva ,
en confideration de fes fervices , & de ceux de Don
Francifco Caravajah fon
pere..
Sa Majesté a auffi donné
la Charge de Confeiller au
Confeil de Caftille à Don
Franciſco de Arana , ci-devant Prefident de la Chan
cellerie de Valladolid.
La Charge de Gouver
neur & Capitaine general
de la nouvelle Biſcaye, dans
l'Amerique feptentrionale ,
à Don Gabriel Tinaguero
de la Efcalera,
82 MERCURE
Le regiment de Vallado
lid à DonNicolas Ceffar &
Gudiel , Chevalier de l'Ordre de Calatrava , ci-devant
Lieutenant- Colonel du regiment d'infanterie Elpagnole de Salamanque , qui
eft en Sicile.
Sa Majeſté a fait Colonel
d'un regiment nouvellement levé fur la frontiere
de Catalogne , le fils du
Comte de Herſel , Maré
chal de Camp & Commandant de Cervera.m
Le Pere Pantaleon Gar
cia , Provincial de la Pro
GALANT. 83
3
7.
vince d'Arragon , fut élû le
14. May General de l'Ordre
de la Mercy , dans le Chapitre tenu à Alcala , auquel
prefidoir le Cardinal del
Giudice Inquifiteur genepal.
On ' mande de Catalogne que Don Miguel Pons
ayant deffein d'enlever un
quartier des ennemis dans
la Conca de Trems , avoit
paffé la Noguera Ribagor
çana fur le pont de Suert
avec deux cent hommes ,
qu'il avoit été envelopé par
mille hommes de troupes
$4
MERCURE
reglées , & deux mille Mi
quelets , qui l'avoient bleffe
& pris aprés s'être vigou
reuſement défendu.
Les lettres de Perpignan
portent que les troupes que
le General Staremberg a
voit envoyées vers le Lam
pourdan , n'ont rien entre
pris.
On mande d'Arragon
que les Miquelets & les vo
lontaires s'étant avancez
pour s'emparer du pont de
Suert fur la Noguera Riba.
gorçana ont été défaits par
Don Patricia Laules , Ma
GALANT.
יב
a
1
70
12
גר
21
réchal de Camp Irlandois ;
qu'un grand nombre avoit
été tué , & foixante faits
prifonniers , parmi lesquels
étoit leur Commandant
Don Jofeph Iniquez d'Abarca , à qui l'Archiduc a
voit donné le titre de Marquis de las Navas , le Chef
des volontaires , appellé
Bravo , & quelques autres
Officiers. On a pris aux environs de Cervera trentefix volontaires , qui ont été
conduits à Lerida. :
On écrit de Tortofe , que
le Duc de Vendôme y eſt
›
86 MERCURE
arrivé , où il donne les or
dresneceffaires pour ſe mettre encampagne. L'on continue d'envoyer en cette ville-là & à Vinaros dės pro
vifions , des habits pour les
, & des felles pour
les chevaux. !
Onmande des frontieres
de Catalogne, qu'on avoit
prefque achevé de prati
quer un chemin commode
le long de l'Ebro , depuis
Mequinença jufqu'à Tortofe: les ennemis s'étant affemblez de ce côté- là pour
interrompre cet ouvrage ,
GALANT. 87
ont été repouffez par le
Comte de Muret Lieutenant general.
Les lettres d'Eftremadure
portent que le Marquis de
Bay avoit affemblé au voifinage de Badajoz fon armée de quatorze mille fantaffins , & de plus de fept
mille chevaux, qu'il devoit
dans peufe mettre en campagne , qu'il avoit fait un
detachement pour obferver les Portugais qui marchoient des frontieres de
Leon & de Galice , pour
joindre leur armée, qui s'af
88 MERCURE
•
fembloit aux environs d'E
tremoz. Les dernieres lettres d'Eftremadure affurent
que le Marquis de Bay s'ëtoit mis en marche le 20.
May avec toute fon armée
&un grand train d'artillerie pour paffer la riviere de
Caya, & aller camper à la
Fuente de los Zapateros en
Portugal.
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Résumé : Nouvelle d'Espagne.
Le texte relate diverses nominations et événements militaires en Espagne et en Amérique du Nord. Le roi a décerné la clé de Gentilhomme de la Chambre à Don Louis de Caravajal Mexia & Cueva, en reconnaissance des services rendus par lui et son père. Don Francisco de Arana a été nommé Conseiller au Conseil de Castille, ancien Président de la Chancellerie de Valladolid. Don Gabriel Tinaguero de la Escalera a été désigné Gouverneur et Capitaine général de la Nouvelle-Biscaye. Le régiment de Valladolid a été confié à Don Nicolás Ceffar & Gudiel, Chevalier de l'Ordre de Calatrava. Le fils du Comte de Hersel a été promu Colonel d'un régiment nouvellement levé en Catalogne. En Aragon, le Père Pantaleon Garcia a été élu Général de l'Ordre de la Mercy. En Catalogne, Don Miguel Pons a été capturé lors d'une tentative de prise d'un quartier ennemi. Les troupes du Général Staremberg n'ont pas entrepris d'action vers le Lampourdan. En Aragon, les Miquelets et volontaires ont été défaits par Don Patricia Laules. Trente-six volontaires ont été capturés près de Cervera. À Tortose, le Duc de Vendôme a donné des ordres pour se mettre en campagne. Des provisions continuent d'être envoyées à Tortose et Vinaros. Un chemin le long de l'Ebro a été presque achevé malgré les tentatives ennemies. En Estrémadure, le Marquis de Bay a rassemblé une armée près de Badajoz et a observé les Portugais se déplacer vers Estrémoz. Le Marquis de Bay s'est mis en marche le 20 mai avec son armée pour traverser la rivière de Caya.
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24
p. 256-261
Nouvelles d'Espagne.
Début :
On mande d'Estramadure, que le Marquis de Bay avoit [...]
Mots clefs :
Espagne, Troupes, Marquis, Portugal
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouvelles d'Espagne.
Nouvelles d'Espagne.
On mande d'Eftramadure , que le Marquis de
Bay avoit paffé la riviere
de Caya , le 20. May , &
eftoit allé camper à Collero avec toute fon Armée:
composée de trente - deux
Bataillons, defoixante-fept:
Escadrons , &untrain d'artillerie, avecfix Lieutenans
Generaux, huit Maréchaux
de Camp, & quatorze Brigadiers.
GALANT. 257
gadiers. Le lendemain il
continua fa marche jufqu'à
Penna-Clara ou Villa- boin,
& Santa Olalla , qui font
des Places fortifiées , envoyerent prefter obéïſſance & fe foumettre à la contribution. Les pluyes font
tombées enfi grande abondance , que le Marquis
de Bay avoit efté obligé de
Juin 1712.
retourner au Campde Collera , où il fubfifte aux dépends des Ennemis en attendant le beau temps . Durant cette contremarche ,
mille Chevaux Portugais
Y
258 MERCURE
parurent en differentes
troupes fur les hauteurs
d'Elvas; le Marquis de Bay
fit un détachement pour
alleràeux. On les attaqua
deux fois , les Troupes du
Roy quoyqu'en moindre
nombre, les battirent. On
leur tua plufieurs Officiers
& un grand nombre de
Soldats. On fit plufieurs
priſonniers , entre autres
un Lieutenant Colonel par
lequel on apprit que la Cal
valerie des Ennemis eftoit
à Eftremos , & leur Infanterie à Borba & Villa- Vi
ciofa.
GALANT. 259
On a eu avis que l'Efca
dre Françoiſe commandée
par le fieur Caffart , eftoig
encore fur les coftes de
Portugal , ce qui a donné
une fi grande allarme aux
Portugais , qu'ils avoient
eſté obligez d'envoyer des
troupes vers Setuval
On mande des frontie
res de Catalogne , que les
troupes commençoient à
fe mettre en mouvement
pour former l'Armée , &
que l'Efcadre Angloiſe ef
toit arrivée du Port Mahon
à Barcelone pour y embar
Yij
260 MERCURE
quer l'Archiducheffe.
Le Comte de Amarante , Confeiller du Confeil
de Guerre , mourut à Madridâgéde 70. ans.
feuMonLes Lettres de Pontevedra en Galice , portent que
la Nation Françoife avoit
fait celebrer des Obfeques
magnifiques pour
feigneur le Dauphin ,
pourMadamela Dauphine.
Tous les Magiftrats & les
Communautez de la Villey
ont affifté.
&
Plufieurs Officiers Anglois qui fervoient en Ca-
GALANT. 261
talogne ont paffé à Brefcia s'en retournant en Angleterre.
On mande d'Eftramadure , que le Marquis de
Bay avoit paffé la riviere
de Caya , le 20. May , &
eftoit allé camper à Collero avec toute fon Armée:
composée de trente - deux
Bataillons, defoixante-fept:
Escadrons , &untrain d'artillerie, avecfix Lieutenans
Generaux, huit Maréchaux
de Camp, & quatorze Brigadiers.
GALANT. 257
gadiers. Le lendemain il
continua fa marche jufqu'à
Penna-Clara ou Villa- boin,
& Santa Olalla , qui font
des Places fortifiées , envoyerent prefter obéïſſance & fe foumettre à la contribution. Les pluyes font
tombées enfi grande abondance , que le Marquis
de Bay avoit efté obligé de
Juin 1712.
retourner au Campde Collera , où il fubfifte aux dépends des Ennemis en attendant le beau temps . Durant cette contremarche ,
mille Chevaux Portugais
Y
258 MERCURE
parurent en differentes
troupes fur les hauteurs
d'Elvas; le Marquis de Bay
fit un détachement pour
alleràeux. On les attaqua
deux fois , les Troupes du
Roy quoyqu'en moindre
nombre, les battirent. On
leur tua plufieurs Officiers
& un grand nombre de
Soldats. On fit plufieurs
priſonniers , entre autres
un Lieutenant Colonel par
lequel on apprit que la Cal
valerie des Ennemis eftoit
à Eftremos , & leur Infanterie à Borba & Villa- Vi
ciofa.
GALANT. 259
On a eu avis que l'Efca
dre Françoiſe commandée
par le fieur Caffart , eftoig
encore fur les coftes de
Portugal , ce qui a donné
une fi grande allarme aux
Portugais , qu'ils avoient
eſté obligez d'envoyer des
troupes vers Setuval
On mande des frontie
res de Catalogne , que les
troupes commençoient à
fe mettre en mouvement
pour former l'Armée , &
que l'Efcadre Angloiſe ef
toit arrivée du Port Mahon
à Barcelone pour y embar
Yij
260 MERCURE
quer l'Archiducheffe.
Le Comte de Amarante , Confeiller du Confeil
de Guerre , mourut à Madridâgéde 70. ans.
feuMonLes Lettres de Pontevedra en Galice , portent que
la Nation Françoife avoit
fait celebrer des Obfeques
magnifiques pour
feigneur le Dauphin ,
pourMadamela Dauphine.
Tous les Magiftrats & les
Communautez de la Villey
ont affifté.
&
Plufieurs Officiers Anglois qui fervoient en Ca-
GALANT. 261
talogne ont paffé à Brefcia s'en retournant en Angleterre.
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Résumé : Nouvelles d'Espagne.
En mai et juin 1712, le Marquis de Bay a mené une campagne militaire en Espagne et au Portugal. Le 20 mai, il a traversé la rivière Caya avec une armée de trente-deux bataillons, soixante-sept escadrons et un train d'artillerie, accompagnée de six lieutenants généraux, huit maréchaux de camp et quatorze brigadiers. Après avoir campé à Colle-ro, il a pris plusieurs places fortifiées, dont Penna-Clara, Villa-boin et Santa Olalla. Des pluies abondantes l'ont forcé à revenir à Colle-ro. Pendant ce temps, mille chevaux portugais ont été repérés près d'Elvas. Un détachement envoyé par le Marquis de Bay a vaincu les troupes ennemies, capturant un lieutenant-colonel qui a révélé la position des forces ennemies. L'escadre française commandée par Caffart était au large du Portugal, provoquant une alarme et le déploiement de troupes vers Setuval. En Catalogne, les troupes se préparaient à former une armée, et l'escadre anglaise était arrivée à Barcelone pour embarquer l'archiduchesse. À Madrid, le Comte d'Amarante, conseiller du Conseil de Guerre, est décédé à l'âge de 70 ans. Des obsèques magnifiques ont été organisées en Galice pour le Dauphin et la Dauphine. Plusieurs officiers anglais ont quitté la Catalogne pour retourner en Angleterre.
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25
p. 139-144
NOUVELLES d'Espagne.
Début :
Le Roy a donné par interim le commandement de l'armée [...]
Mots clefs :
Espagne, Armée de Catalogne, Royaume d'Aragon, Saragosse, Gouverneur, Grenadiers, Garnison, Prisonniers, Balaguer, Aragon
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texteReconnaissance textuelle : NOUVELLES d'Espagne.
NOUVELLES
d'Espagne.
Le Roy a donné par interim le commandement de
l'armée de Catalogne au
Prince Tferclas de Tilly ,
& le commandement de
Sarragoffe & des armes du
Royaume d'Arragon qu'il
exerçoit , a efté donné au
Marquis de Valdecanas
Capitaine General , & la
charge de Lieutenant Colonel du Regiment de Salamanque qui eft en Sicile ,
à Don Miguel Carreno
Mij
140 MERCURE
Capitaine de Grenadiers.
On mande de Sarragoffe
que les Ennemis avoient
tenté pour la troifiéme fois
defurprendreCervera avec
deux mille hommes de
troupes reglées , & deux
mille Micquelers ou Soumettant. Le Gouverneur
en ayant efté informé fit
venir de Balaguerfix cents
Grenadiers , il fit faire un
fi grand feu de mouſqueterie & de canon , que
Ennemis furent contraints
de fe retirer en defordre, &
avec perte ; ils ont abanles
GALANT. 14Ï
donné leurs outils à remuer
la terre , & deux pieces de
canon qu'ils enclouerent
en fe retirant .
Les Lettres de Balaguer
& de Cervera portent qu'-
un Regiment Neapolitain
s'eftant pofté aux environs
de Gironne, le Gouverneur
› en ayant efté informé, fortit avec une partie de fa
garniſon , le défit entiere
ment.
Le Marquis de Valdecanas ayant appris que
quelques Volontaires avoient paffé l'Ebro , & s'a
142 MERCURE
vançoient vers Daroca ,
commanda, pour les couper , plufieurs partis , l'un
defquels conduit par Don
Manuel de faint Martin
Capitaine de Cavalerie, les
rencontra , & les défit ; il
fit plufieurs prifonniers, du
nombre defquels ca efté
leur chef Don Antonio
Biella.
On écrit des frontieres
d'Eftremadure que le Marquis de Bay avoit fait attaquer deux atalayas ou tours
fortifiez , par quelques
compagniesdeGrenadiers,
GALANT. 143
& qu'elles s'eftoient renduës fans faire aucune refiftance , que le Gouverneur de Campo Mayor y
ayant renvoyé de plus fortes garnifons , le Marquis
de Bay fit un détachement
fous les ordres de Don Melchior Cano Marefchal de
Camp qui les obligea à ſe
rendre prifonniers de guerre , & fit rafer les tours.
On mande d'Arragon
que Don Patricio Laules
Marefchal de Camp &
Commandant de Benavar
ri ayant efté informé que
144 MERCURE
14
les Volontaires & les Miquelets s'eftoient affemblez au nombre de huit
cens à deffein de le furprendre , fut à leur rencontre , les furprit , & les obligea de prendre la fuite avec
tant de précipitation que la
plufpart abandonnerent
leurs chevaux , dont on en
prit un grand nombre , il y
en eut plufieurs tuez &faits.
prifonniers.
d'Espagne.
Le Roy a donné par interim le commandement de
l'armée de Catalogne au
Prince Tferclas de Tilly ,
& le commandement de
Sarragoffe & des armes du
Royaume d'Arragon qu'il
exerçoit , a efté donné au
Marquis de Valdecanas
Capitaine General , & la
charge de Lieutenant Colonel du Regiment de Salamanque qui eft en Sicile ,
à Don Miguel Carreno
Mij
140 MERCURE
Capitaine de Grenadiers.
On mande de Sarragoffe
que les Ennemis avoient
tenté pour la troifiéme fois
defurprendreCervera avec
deux mille hommes de
troupes reglées , & deux
mille Micquelers ou Soumettant. Le Gouverneur
en ayant efté informé fit
venir de Balaguerfix cents
Grenadiers , il fit faire un
fi grand feu de mouſqueterie & de canon , que
Ennemis furent contraints
de fe retirer en defordre, &
avec perte ; ils ont abanles
GALANT. 14Ï
donné leurs outils à remuer
la terre , & deux pieces de
canon qu'ils enclouerent
en fe retirant .
Les Lettres de Balaguer
& de Cervera portent qu'-
un Regiment Neapolitain
s'eftant pofté aux environs
de Gironne, le Gouverneur
› en ayant efté informé, fortit avec une partie de fa
garniſon , le défit entiere
ment.
Le Marquis de Valdecanas ayant appris que
quelques Volontaires avoient paffé l'Ebro , & s'a
142 MERCURE
vançoient vers Daroca ,
commanda, pour les couper , plufieurs partis , l'un
defquels conduit par Don
Manuel de faint Martin
Capitaine de Cavalerie, les
rencontra , & les défit ; il
fit plufieurs prifonniers, du
nombre defquels ca efté
leur chef Don Antonio
Biella.
On écrit des frontieres
d'Eftremadure que le Marquis de Bay avoit fait attaquer deux atalayas ou tours
fortifiez , par quelques
compagniesdeGrenadiers,
GALANT. 143
& qu'elles s'eftoient renduës fans faire aucune refiftance , que le Gouverneur de Campo Mayor y
ayant renvoyé de plus fortes garnifons , le Marquis
de Bay fit un détachement
fous les ordres de Don Melchior Cano Marefchal de
Camp qui les obligea à ſe
rendre prifonniers de guerre , & fit rafer les tours.
On mande d'Arragon
que Don Patricio Laules
Marefchal de Camp &
Commandant de Benavar
ri ayant efté informé que
144 MERCURE
14
les Volontaires & les Miquelets s'eftoient affemblez au nombre de huit
cens à deffein de le furprendre , fut à leur rencontre , les furprit , & les obligea de prendre la fuite avec
tant de précipitation que la
plufpart abandonnerent
leurs chevaux , dont on en
prit un grand nombre , il y
en eut plufieurs tuez &faits.
prifonniers.
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Résumé : NOUVELLES d'Espagne.
Le roi a nommé le Prince Tferclas de Tilly commandant par intérim de l'armée de Catalogne. Le Marquis de Valdecanas a été désigné Capitaine Général et commandant de Sarragosse et des armes du Royaume d'Aragon. Don Miguel Carreno a été nommé Lieutenant Colonel du Régiment de Salamanque en Sicile. À Sarragosse, les ennemis ont été repoussés après une attaque contre Cervera, abandonnant des outils et deux pièces de canon. À Balaguer et Cervera, un régiment napolitain a été défait par le gouverneur. Le Marquis de Valdecanas a vaincu des volontaires près de Daroca, capturant leur chef, Don Antonio Biella. En Estrémadure, le Marquis de Bay a pris deux tours fortifiées et contraint les renforts à se rendre. En Aragon, Don Patricio Laules a mis en fuite des volontaires et des miquelets, capturant plusieurs chevaux et faisant des prisonniers.
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26
p. 211-216
NOUVELLES d'Espagne.
Début :
Les Lettres d'Estremadure du 27. de Juin, portent que [...]
Mots clefs :
Espagne, Estrémadure, Marquis de Bay, Dragons, Catalogne, Décret
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texteReconnaissance textuelle : NOUVELLES d'Espagne.
NOUVELLES
d'Espagne.
Les Lettres d'Eftremadu
re du 27. deJuin ,
portent
que les Portugais ayant eu
avis que le Marquis de Bay
avoit fait un détachement
de Cavalerie & deDragons
fous les ordres de Don
Gonçalo de Carvajal Brigadier, pour enlever leur
Convoyqu'ils conduifoient
d'Elvas a Campo Mayor ,
rentrerent dans Elvas avec
tant de diligence qu'on ne
put prendre que quelques
Sij
12 MERCURE
Cavaliers ou Dragons avec
leurs Chevaux. On parle
de mettre l'armée en quartier de rafraichiffement .
On mande de Catalogne
que les Ennemis ne font
aucun mouvement , que le
Prince Tferclas avoit donné ordre aux troupes de
fortir de leurs quartiers
pour former l'armée.
Le 7. Juin jour de la
naiffance de l'Infant , il
fut baptifé felon la couftume , par le Patriarche des
Indes & nommé Philippe.
Lemême jour la Cour
GALANT. 213
quitta le deuil , que l'on
porte pour Monſeigneur
le Dauphin & pour Madame la Dauphine , le foir
& les deux nuits fuivantes.
il y eut de grandes illumina
tions par toute la Ville.
On mande de Saragoffe
du 6. Juillet , que divers
Officiers Generaux des
troupes Françoifes qui ſervent en Catalogne s'y eftoient rendus pour tenir
confeil fur les projets de la
Campagne avec le Prince
Tferclas de Tilly , qu'il
avoit renforcé les poftes du
•
26 MERCURE
demandoit une réfolution
de cette importance il s'étoit d'abord déterminé à
préferer laMonarchie d'Ef
pagne aux droits qu'il avoit
à la fucceffion de la Couronne de France.
Ce Decret eftoit fait en
termes qui exprimoient fi
bienl'amour defa Majefté
pour les fujets qu'auffitoft
le Confeil d'Eftat réfolut
de luy demander la permif
fion d'aller lui baifer la
main pour luy faire leurs
tres humbles remercimens
& luy témoigner leur re
connoiffance.
d'Espagne.
Les Lettres d'Eftremadu
re du 27. deJuin ,
portent
que les Portugais ayant eu
avis que le Marquis de Bay
avoit fait un détachement
de Cavalerie & deDragons
fous les ordres de Don
Gonçalo de Carvajal Brigadier, pour enlever leur
Convoyqu'ils conduifoient
d'Elvas a Campo Mayor ,
rentrerent dans Elvas avec
tant de diligence qu'on ne
put prendre que quelques
Sij
12 MERCURE
Cavaliers ou Dragons avec
leurs Chevaux. On parle
de mettre l'armée en quartier de rafraichiffement .
On mande de Catalogne
que les Ennemis ne font
aucun mouvement , que le
Prince Tferclas avoit donné ordre aux troupes de
fortir de leurs quartiers
pour former l'armée.
Le 7. Juin jour de la
naiffance de l'Infant , il
fut baptifé felon la couftume , par le Patriarche des
Indes & nommé Philippe.
Lemême jour la Cour
GALANT. 213
quitta le deuil , que l'on
porte pour Monſeigneur
le Dauphin & pour Madame la Dauphine , le foir
& les deux nuits fuivantes.
il y eut de grandes illumina
tions par toute la Ville.
On mande de Saragoffe
du 6. Juillet , que divers
Officiers Generaux des
troupes Françoifes qui ſervent en Catalogne s'y eftoient rendus pour tenir
confeil fur les projets de la
Campagne avec le Prince
Tferclas de Tilly , qu'il
avoit renforcé les poftes du
•
26 MERCURE
demandoit une réfolution
de cette importance il s'étoit d'abord déterminé à
préferer laMonarchie d'Ef
pagne aux droits qu'il avoit
à la fucceffion de la Couronne de France.
Ce Decret eftoit fait en
termes qui exprimoient fi
bienl'amour defa Majefté
pour les fujets qu'auffitoft
le Confeil d'Eftat réfolut
de luy demander la permif
fion d'aller lui baifer la
main pour luy faire leurs
tres humbles remercimens
& luy témoigner leur re
connoiffance.
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Résumé : NOUVELLES d'Espagne.
En juin, les Portugais évitèrent la capture de leur convoi en se repliant à Elvas face à un détachement espagnol dirigé par Don Gonçalo de Carvajal. L'armée espagnole pourrait entrer en période de rafraîchissement. En Catalogne, les troupes ennemies restèrent immobiles, mais le Prince Tserclas ordonna la formation de l'armée. Le 7 juin, l'Infant fut baptisé et nommé Philippe, mettant fin au deuil à la cour pour le Dauphin et la Dauphine, célébré par des illuminations. À Saragosse, des officiers généraux français se réunirent avec le Prince Tserclas de Tilly pour discuter des projets de campagne. Un décret royal exprima l'amour du roi pour ses sujets, et le Conseil d'État décida de demander la permission au roi de lui baiser la main pour exprimer leur reconnaissance.
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27
p. 265-276
Nouvelles d'Espagne.
Début :
Le Régiment des Gardes d'Infanterie, commandé par le Marquis [...]
Mots clefs :
Espagne, Troupes, Régiment des gardes wallones, Saragosse, Lettres, Perpignan, Miquelets, Carabiniers
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texteReconnaissance textuelle : Nouvelles d'Espagne.
Nouvelles pagne. J'Elfagne.
Le Régiment des Gardes
d'Infanterie
,
commandé
par le Marquis d'Aytona,
composé de 3116. hommes effectifs, est en marche
pour allerjoindre l'Armée
en Catalogne, les Officiers
de ce Régiment qui avoient
esté faits prisonniers font
partis pours'y rendre,ayant
esté échangez.
Le Régiment des Gardes
Walones donc le Duc d'Avreett Colonel, doit partir
incessament pour aller joindre l'Armée qui s'assemble
vers Lerida.
,
OnécritdeSaragosse que
le Prince Tierclas de Tilly
étoitsur le point de partir
pour aller se mettre à la
teste de l'Arméequ'il doit
commander.
D'autres Lettres de
Saragosse portent que le
14. Juillet douze cent
hommes des Troupes reglées des ennemis & huit
cent Miquelets, attaquèrent
un Convoy de sixcent
Chariots & de deux cent
Mulets qui alloit deMequinença à Lerida, mais
que lescorte composée de
quatre cent chevaux & de
iepc cent Fantassins, la pluspart Troupes Françoises,
les reçeut avec tant de
vigueur qu'ilsfurententierement défaits & poursuivis
jusqu'aux Montagnes, avec
perte de plus de deux cent
ommes tuez & de quatre
cent prisonniers parmi
lesquels étoienc pluficurs
Chefs des rebelles.
On mande de Saragosse
que le Prince de Tserclas
de Tilly,après avoir visité
toutes les places Frontieres
& les Magasins, étoitallé à
Fraga surla Cinca, où il as-
sembloit ton Armée.Suiuant les derniers, avis de ce
Pays-là l'Armée d'Espagne
fera du moins aussi forte
en Infanterie &en Cavalerie que l'année derniere, sans
y
comprendre les Troupes
necessaires pour les Places
des Royaumes d'Aragon &
deValence,&celles qui ont
este occupées en Catalogne.
Le General Staremberg a
mis en quartier de cantonnement ses Troupes aux en virons de Montblanc, de SantaColoma&d'Igualada, à la
reserve du détachement qu'il
avoit envoyé dans le Lampourdan ou il n'a fait aucune entreprise, & qui y
est
resté pour consommer les
grains & les, fourages du
Pays que pour empescher
les troupes Françoises qui y
font ne viennent faire des
courses aux environs de
Barcelonne, pendant que
toute l'Armée ennemie se-<
roit au-delà du Lobregat,
Le Prince Tferclas de
Tilly a
retiré la Garnison
de Cerveraà cause de la
difficulté qu'il y
avoit ày mener des Convois, poursatta-
cher à réduire cntierement
les volontaires &les Miquelets d'Aragon & de Catalogne au Nord de la Segre.
,
Onécrit dePerpignan du
11. Juillet qu'on avoit conduitde Roses à Gironne un
grand Convoy de blé &
de farine, escorté par quatre
cent chevaux & six cent
Fantassins sans aucune opposition des ennemis.
Quinze -cent Miquelets
avec quelques Troupes reglées avoient investi le Château d'Agcr entre les deux
Nogucra & à cinq lieués
de Balaguer: MaisDom PatricioLaules Maréréchal de
Camp, qui commande en
ces quartiers là,ayant mar- chepourlescombatre,les
obligea à prendre la fuite
avecrant de diligence qu'il
ne put les joindre.
Les Lettres de Cadiz du 24.
Juillet portent que les Anglois de la Garnison de Gibraltars'étoient emparez de
tous les posses occupez par
les Troupes Hollandoises,
qui devoient s'embarquer à
la premiere occasion pour retourner en leur Pays; cette
nouvelle a
esté depuis confïrméc. Douze Bastiments
Portugais fortis de Lisbone
pouraller acheter des grains
en Barbarie escostez par
quatre Vaisseaux de Guerre,
avoient esté batus dans le
Détroit d'une tempeste
qui en avoit fait perir huit,
que les quatre autres ayant
échoüé à la coste avoient
esté enlevez par des Armateurs François, & qu'on ne
sçavoient pas ce que les
autres étoient devenus.
On écrit du Camp de
Weissenbourg, du 19.
Aoust que les ennemis aprés
avoir publié qu'ils alloient
repasser le Rhin & envoyer
un grand détachement en
Flandres, marchèrent la nuit
du 13. au 14. vers leslignes de
Weissenbourg, & vin ent
camper en deux lignes entre
Otrer bach & Steinfeld. Ils
distribuerent du plomb & de
la poudre à leurs Troupes,
& ils dresserent des batrency
comme pour attaquer les
lignes. Mais tous ces préparatifs se terminèrent à une
canonnade qui dura le 15.
& 16. de part & d'autre,
sans autre effet que de cinq
hommes tuez des Troupes
du Roy & de trente de celles
des ennemis. La nuit du 15.
au 16. ils firent quelques
tentatives à la droite & à la
gauche; mais à la premiere
déchatge ils se renverserent
les uns sur les autres, particulièrement à la gauche où
Commandoit le comte de
Sezane; & ayant voulu tourner parla Montagne endeux
colonnes pour la prendre
en flanc, elles se rencolitrerent & se chargèrent sans
se rcconnoistte;en forte
qu'il y eut trois Ofticiers &
& quarante soldats tuez &
plus de cène blessez. La
nuit suivante ils retirerent
leur canon, Se le Comte de
Sezane estans sorti avec des
Grenadiers & des Carabin
niers,a.fait rüiner& brusler
leurs batteries. Une de leurs
troupes s'étant approchée;
des Carabiniers sansles voir
à causedu broüillard, fut
fort mal traitée. Ce matin
ils ont marché vers Kandel:
ce qui a estéconfirmépar
les Partis & par leurs deserteurs qui viennent en grand
nombre
Le Régiment des Gardes
d'Infanterie
,
commandé
par le Marquis d'Aytona,
composé de 3116. hommes effectifs, est en marche
pour allerjoindre l'Armée
en Catalogne, les Officiers
de ce Régiment qui avoient
esté faits prisonniers font
partis pours'y rendre,ayant
esté échangez.
Le Régiment des Gardes
Walones donc le Duc d'Avreett Colonel, doit partir
incessament pour aller joindre l'Armée qui s'assemble
vers Lerida.
,
OnécritdeSaragosse que
le Prince Tierclas de Tilly
étoitsur le point de partir
pour aller se mettre à la
teste de l'Arméequ'il doit
commander.
D'autres Lettres de
Saragosse portent que le
14. Juillet douze cent
hommes des Troupes reglées des ennemis & huit
cent Miquelets, attaquèrent
un Convoy de sixcent
Chariots & de deux cent
Mulets qui alloit deMequinença à Lerida, mais
que lescorte composée de
quatre cent chevaux & de
iepc cent Fantassins, la pluspart Troupes Françoises,
les reçeut avec tant de
vigueur qu'ilsfurententierement défaits & poursuivis
jusqu'aux Montagnes, avec
perte de plus de deux cent
ommes tuez & de quatre
cent prisonniers parmi
lesquels étoienc pluficurs
Chefs des rebelles.
On mande de Saragosse
que le Prince de Tserclas
de Tilly,après avoir visité
toutes les places Frontieres
& les Magasins, étoitallé à
Fraga surla Cinca, où il as-
sembloit ton Armée.Suiuant les derniers, avis de ce
Pays-là l'Armée d'Espagne
fera du moins aussi forte
en Infanterie &en Cavalerie que l'année derniere, sans
y
comprendre les Troupes
necessaires pour les Places
des Royaumes d'Aragon &
deValence,&celles qui ont
este occupées en Catalogne.
Le General Staremberg a
mis en quartier de cantonnement ses Troupes aux en virons de Montblanc, de SantaColoma&d'Igualada, à la
reserve du détachement qu'il
avoit envoyé dans le Lampourdan ou il n'a fait aucune entreprise, & qui y
est
resté pour consommer les
grains & les, fourages du
Pays que pour empescher
les troupes Françoises qui y
font ne viennent faire des
courses aux environs de
Barcelonne, pendant que
toute l'Armée ennemie se-<
roit au-delà du Lobregat,
Le Prince Tferclas de
Tilly a
retiré la Garnison
de Cerveraà cause de la
difficulté qu'il y
avoit ày mener des Convois, poursatta-
cher à réduire cntierement
les volontaires &les Miquelets d'Aragon & de Catalogne au Nord de la Segre.
,
Onécrit dePerpignan du
11. Juillet qu'on avoit conduitde Roses à Gironne un
grand Convoy de blé &
de farine, escorté par quatre
cent chevaux & six cent
Fantassins sans aucune opposition des ennemis.
Quinze -cent Miquelets
avec quelques Troupes reglées avoient investi le Château d'Agcr entre les deux
Nogucra & à cinq lieués
de Balaguer: MaisDom PatricioLaules Maréréchal de
Camp, qui commande en
ces quartiers là,ayant mar- chepourlescombatre,les
obligea à prendre la fuite
avecrant de diligence qu'il
ne put les joindre.
Les Lettres de Cadiz du 24.
Juillet portent que les Anglois de la Garnison de Gibraltars'étoient emparez de
tous les posses occupez par
les Troupes Hollandoises,
qui devoient s'embarquer à
la premiere occasion pour retourner en leur Pays; cette
nouvelle a
esté depuis confïrméc. Douze Bastiments
Portugais fortis de Lisbone
pouraller acheter des grains
en Barbarie escostez par
quatre Vaisseaux de Guerre,
avoient esté batus dans le
Détroit d'une tempeste
qui en avoit fait perir huit,
que les quatre autres ayant
échoüé à la coste avoient
esté enlevez par des Armateurs François, & qu'on ne
sçavoient pas ce que les
autres étoient devenus.
On écrit du Camp de
Weissenbourg, du 19.
Aoust que les ennemis aprés
avoir publié qu'ils alloient
repasser le Rhin & envoyer
un grand détachement en
Flandres, marchèrent la nuit
du 13. au 14. vers leslignes de
Weissenbourg, & vin ent
camper en deux lignes entre
Otrer bach & Steinfeld. Ils
distribuerent du plomb & de
la poudre à leurs Troupes,
& ils dresserent des batrency
comme pour attaquer les
lignes. Mais tous ces préparatifs se terminèrent à une
canonnade qui dura le 15.
& 16. de part & d'autre,
sans autre effet que de cinq
hommes tuez des Troupes
du Roy & de trente de celles
des ennemis. La nuit du 15.
au 16. ils firent quelques
tentatives à la droite & à la
gauche; mais à la premiere
déchatge ils se renverserent
les uns sur les autres, particulièrement à la gauche où
Commandoit le comte de
Sezane; & ayant voulu tourner parla Montagne endeux
colonnes pour la prendre
en flanc, elles se rencolitrerent & se chargèrent sans
se rcconnoistte;en forte
qu'il y eut trois Ofticiers &
& quarante soldats tuez &
plus de cène blessez. La
nuit suivante ils retirerent
leur canon, Se le Comte de
Sezane estans sorti avec des
Grenadiers & des Carabin
niers,a.fait rüiner& brusler
leurs batteries. Une de leurs
troupes s'étant approchée;
des Carabiniers sansles voir
à causedu broüillard, fut
fort mal traitée. Ce matin
ils ont marché vers Kandel:
ce qui a estéconfirmépar
les Partis & par leurs deserteurs qui viennent en grand
nombre
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Résumé : Nouvelles d'Espagne.
Le texte décrit divers mouvements et événements militaires en Europe, principalement en Espagne et en Allemagne. En Catalogne, le Régiment des Gardes d'Infanterie, dirigé par le Marquis d'Aytona, se dirige vers l'armée, rejoint par des officiers échangés contre des prisonniers. Le Régiment des Gardes Wallones, sous le Duc d'Avreett, doit également partir pour rejoindre les forces près de Lerida. À Saragosse, le Prince Tserclas de Tilly se prépare à prendre le commandement de l'armée. Un convoi en route vers Lerida est attaqué par des troupes ennemies mais repoussé par une escorte française. L'armée d'Espagne se renforce, comparable à l'année précédente, à l'exception des troupes nécessaires pour les places en Aragon, Valence et Catalogne. Le Général Staremberg cantonne ses troupes près de Montblanc, Santa Coloma et Igualada, tandis que le Prince Tserclas de Tilly retire la garnison de Cervera pour réduire les volontaires et Miquelets en Aragon et Catalogne. À Perpignan, un convoi de blé est conduit sans opposition. En Catalogne, des Miquelets investissent le château d'Ager mais sont repoussés par Dom Patricio Laules. À Cadix, les Anglais de Gibraltar prennent possession des postes occupés par les Hollandais. Douze navires portugais sont détruits par une tempête dans le détroit de Gibraltar. En Allemagne, les ennemis tentent d'attaquer les lignes de Weissenbourg mais sont repoussés avec des pertes mineures. Les troupes ennemies se retirent après des tentatives infructueuses et des pertes significatives.
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28
p. 70-72
NOUVELLES d'Espagne.
Début :
On mande de Roses du 11. Septembre que les les [...]
Mots clefs :
Espagne, Pétards, Lieutenant
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : NOUVELLES d'Espagne.
NOUVELLES
d'Espagne.
ONmande de Roſes dus
H. Septembre que les Generaux Wetzel , & Humada tenterent de furprendre
la place , avec des échelles,
des petards , qu'ils avoient
fait venir par mer, & deux
GALANTH
mille Grenadiers où foldats choifis , ils s'emparerent d'abord d'un petio
poſte à la barriere de Caf
tillon gardé parun fergenc
& vingt foldats , dont fix
furent tuez. Ils travaillerent enſuite à rompre cette
barriere avec des haches :
mais le fieur Franco Lieutenant de Roy y eftant accouru avec les troupes
Françoifes & Efpagnoles ,
força les ennemis à fe retirer , aprés avoir eu deux
cens hommes tués ou blef
sés & d'abandonner les
72 MERCURE
petards & les autres préparatifs qu'ils avoient amenez , il n'y a eu quefept
ou huit foldats du Regiment de Labadie , & un
Capitaine bleffé. Tous les
Officiers fe font diftinguez
en cette occafion , fur tout
le Lieutenant de Roy , le
fieur du Reveft Commandant des Troupes Françoi
fes le fieur de Labadie.
Colonel , & le fieur Prefte
filliers .
d'Espagne.
ONmande de Roſes dus
H. Septembre que les Generaux Wetzel , & Humada tenterent de furprendre
la place , avec des échelles,
des petards , qu'ils avoient
fait venir par mer, & deux
GALANTH
mille Grenadiers où foldats choifis , ils s'emparerent d'abord d'un petio
poſte à la barriere de Caf
tillon gardé parun fergenc
& vingt foldats , dont fix
furent tuez. Ils travaillerent enſuite à rompre cette
barriere avec des haches :
mais le fieur Franco Lieutenant de Roy y eftant accouru avec les troupes
Françoifes & Efpagnoles ,
força les ennemis à fe retirer , aprés avoir eu deux
cens hommes tués ou blef
sés & d'abandonner les
72 MERCURE
petards & les autres préparatifs qu'ils avoient amenez , il n'y a eu quefept
ou huit foldats du Regiment de Labadie , & un
Capitaine bleffé. Tous les
Officiers fe font diftinguez
en cette occafion , fur tout
le Lieutenant de Roy , le
fieur du Reveft Commandant des Troupes Françoi
fes le fieur de Labadie.
Colonel , & le fieur Prefte
filliers .
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Résumé : NOUVELLES d'Espagne.
Le 7 septembre, les généraux Wetzel et Humada ont tenté de capturer une place forte en Espagne en utilisant des échelles et des pétards, transportés par mer, ainsi que deux mille grenadiers et soldats choisis. Ils ont d'abord pris un petit poste à la barrière de Castillon, gardé par un sergent et vingt soldats, dont six furent tués. Les assaillants ont ensuite essayé de démolir la barrière avec des haches. Le sieur Franco, lieutenant du roi, est intervenu avec les troupes françaises et espagnoles, forçant les ennemis à se retirer après avoir subi deux cents hommes tués ou blessés. Les assaillants ont abandonné les pétards et autres préparatifs. Du côté français, sept ou huit soldats du régiment de Labadie et un capitaine ont été blessés. Les officiers se sont distingués, notamment le lieutenant du roi, le sieur du Revest, commandant des troupes françaises, le sieur de Labadie, colonel, et le sieur Preste, fils aîné.
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29
p. 110-117
NOUVELLES d'Espagne.
Début :
Les Lettres de Catalogne portent que l'armée du Roy [...]
Mots clefs :
Espagne, Fourrages, Lettres de Catalogne, Gérone, Garnison, Ennemis, Suspension d'armes
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : NOUVELLES d'Espagne.
NOUVELLES
d'Eſpagne.
LEs Lettres de Catalogne
portent que l'armée du Roy
eftoit tousjours campée le
long de la Segre , & qu'elle
attendoit pourſe mettre en
mouvement l'arrivée des
Regiments des Gardes Efpagnoles &Wallones , que
le Marquis de Ceva Grimaldi Lieutenant General , qui
eftoit avec fix mille hommes du coſté de Balaguer ,
avoit paffé la Segre , &
s'eftoit avancé vers Agra-
GALANT. In
munt pour confommer &
enlever les fourrages , ce
qu'il avoit executéfans que
les Ennemis , qui n'avoient
encore rien entrepris , y
euffent fait aucune oppofition. D'autres Lettres apportent que le Gouverneur
de Roſes ayant eſté informéque lesEnnemis avoient
fait ungrand amas de fourrage prés de Mataro à quatre lieues de Barcelonne ,
y avoit envoyé dans des
barques foixante Grenadiers , qui ayant mis pied
à terre de nuit , avoient
112 MERCURE
bruflé les fourrages , pillé
plufieurs maifons de la cofte , & s'eftant enfuite rem,
barquez avec leur butin ,
eftoient retournez à Rofes
fans que les Ennemis . ſe
miffent en devoir de les
pourfuivre. On écrit de
Gironne que la Garniſon a
bru flé foixante chariots
chargez de grains que les
Ennemis avoient amaffez
dans le Lampourdan pour
les envoyer à Barcelonne.
L'armée du Roy continuëde confommer les fourrages de l'autre cofté de la
Segre ,
CALANT. TIS
Segre , ce qui oblige les
Ennemis à aller chercher
des fourrages fi loin , que
leur cavalerie en eft extre
mement fatiguée. Ils ont
fait un détachement à deffein d'enlever les fourrages
au voisinage de Balaguer.
Le Gouverneur en ayant
eu avis , fit fortir des troupes qui les attaquerent
avec tant de valeur qu'ils
les mirent en fuite , & firent plus de deux cents
prifonniers.
On éctit de Penifcola
qu'on y attendoit un con1712. Septembre. K
114 MERCURE
voy de France de vingtdeux Baftimens chargez de
grains , & eſcortez par trois
Fregates.
fe
Ön mande de Gibraltar
que le Gouverneur Anglois
avoit declaré aux troupes
Hollandoifes qu'elles
préparaffent à le retirer à
l'arrivée des deux Regiments Anglois qu'il attendoit de Catalogne.
&
Les Lettres d'Eftremadure portent que le Marquis de Bay y eftoit arrivé
de Salamanque , & qu'il
avoit envoyé ordre aux
GALANT. 115
troupes qui estoient en
quartier de rafraiſchiffement de marcher vers
Badajoz , où il devoit arriver le 24. pour ouvrir la
campagne.
>
On efcrit de Liſbonne ,
qu'on atenu un grand confeil de guerre , auquel les
Generaux & les Gouverneurs de trois Provinces
ont affifté en prefence de
la Reine , que les troupes
Angloifes eftoient preites
à s'embarquer, & qu'elles
n'attendoient qu'une eſcadre pour retourner en AnKij
116 MERCURE
gleterre ; qu'on a rappellé
de Catalogne les troupes
qui y reftent , qu'on y arme neuf ou dix vaiffeaux
pour les envoyer à Rio Janeiro avec deux ou trois
Regiments.
On a eu avis de Cadiz
que quelques Fregates qui
en eftoient forties le dix
Aouſt,pour donner la chaffe à des armateurs qui
croifoient de ce cofté- là ,
en avoient pris deux Zelandois qu'ils y avoient envoyez , && que le 12. ils y
avoient auffi envoyé deux
GALANT. 117
prifes Portuguaifes , dont
la charge eftoit eftimée
cent mille écus ; que le 31.
on vit paroiftre une efcadre Angloife de dix où
douze vaiffeaux de guerre
qui s'approcha de la Ville ,
mais au lieu d'exercer quel
que hoftilité , elle la falua
de plufieurs coups de canon , pour lesquels on luy
rendit le falut , ce qui fait
juger qu'il y a une fufpenfron d'armes avec l'Angleterre.
d'Eſpagne.
LEs Lettres de Catalogne
portent que l'armée du Roy
eftoit tousjours campée le
long de la Segre , & qu'elle
attendoit pourſe mettre en
mouvement l'arrivée des
Regiments des Gardes Efpagnoles &Wallones , que
le Marquis de Ceva Grimaldi Lieutenant General , qui
eftoit avec fix mille hommes du coſté de Balaguer ,
avoit paffé la Segre , &
s'eftoit avancé vers Agra-
GALANT. In
munt pour confommer &
enlever les fourrages , ce
qu'il avoit executéfans que
les Ennemis , qui n'avoient
encore rien entrepris , y
euffent fait aucune oppofition. D'autres Lettres apportent que le Gouverneur
de Roſes ayant eſté informéque lesEnnemis avoient
fait ungrand amas de fourrage prés de Mataro à quatre lieues de Barcelonne ,
y avoit envoyé dans des
barques foixante Grenadiers , qui ayant mis pied
à terre de nuit , avoient
112 MERCURE
bruflé les fourrages , pillé
plufieurs maifons de la cofte , & s'eftant enfuite rem,
barquez avec leur butin ,
eftoient retournez à Rofes
fans que les Ennemis . ſe
miffent en devoir de les
pourfuivre. On écrit de
Gironne que la Garniſon a
bru flé foixante chariots
chargez de grains que les
Ennemis avoient amaffez
dans le Lampourdan pour
les envoyer à Barcelonne.
L'armée du Roy continuëde confommer les fourrages de l'autre cofté de la
Segre ,
CALANT. TIS
Segre , ce qui oblige les
Ennemis à aller chercher
des fourrages fi loin , que
leur cavalerie en eft extre
mement fatiguée. Ils ont
fait un détachement à deffein d'enlever les fourrages
au voisinage de Balaguer.
Le Gouverneur en ayant
eu avis , fit fortir des troupes qui les attaquerent
avec tant de valeur qu'ils
les mirent en fuite , & firent plus de deux cents
prifonniers.
On éctit de Penifcola
qu'on y attendoit un con1712. Septembre. K
114 MERCURE
voy de France de vingtdeux Baftimens chargez de
grains , & eſcortez par trois
Fregates.
fe
Ön mande de Gibraltar
que le Gouverneur Anglois
avoit declaré aux troupes
Hollandoifes qu'elles
préparaffent à le retirer à
l'arrivée des deux Regiments Anglois qu'il attendoit de Catalogne.
&
Les Lettres d'Eftremadure portent que le Marquis de Bay y eftoit arrivé
de Salamanque , & qu'il
avoit envoyé ordre aux
GALANT. 115
troupes qui estoient en
quartier de rafraiſchiffement de marcher vers
Badajoz , où il devoit arriver le 24. pour ouvrir la
campagne.
>
On efcrit de Liſbonne ,
qu'on atenu un grand confeil de guerre , auquel les
Generaux & les Gouverneurs de trois Provinces
ont affifté en prefence de
la Reine , que les troupes
Angloifes eftoient preites
à s'embarquer, & qu'elles
n'attendoient qu'une eſcadre pour retourner en AnKij
116 MERCURE
gleterre ; qu'on a rappellé
de Catalogne les troupes
qui y reftent , qu'on y arme neuf ou dix vaiffeaux
pour les envoyer à Rio Janeiro avec deux ou trois
Regiments.
On a eu avis de Cadiz
que quelques Fregates qui
en eftoient forties le dix
Aouſt,pour donner la chaffe à des armateurs qui
croifoient de ce cofté- là ,
en avoient pris deux Zelandois qu'ils y avoient envoyez , && que le 12. ils y
avoient auffi envoyé deux
GALANT. 117
prifes Portuguaifes , dont
la charge eftoit eftimée
cent mille écus ; que le 31.
on vit paroiftre une efcadre Angloife de dix où
douze vaiffeaux de guerre
qui s'approcha de la Ville ,
mais au lieu d'exercer quel
que hoftilité , elle la falua
de plufieurs coups de canon , pour lesquels on luy
rendit le falut , ce qui fait
juger qu'il y a une fufpenfron d'armes avec l'Angleterre.
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Résumé : NOUVELLES d'Espagne.
Les nouvelles d'Espagne rapportent plusieurs événements militaires. En Catalogne, l'armée royale est positionnée le long de la Segre et attend des renforts. Le Marquis de Ceva Grimaldi a traversé la Segre avec six mille hommes pour sécuriser des fourrages. Le gouverneur de Roses a envoyé des grenadiers détruire des fourrages ennemis près de Mataro. À Gironne, la garnison a brûlé des chariots de grains ennemis. L'armée royale continue de sécuriser des fourrages, épuisant ainsi la cavalerie ennemie. Un détachement ennemi a été repoussé près de Balaguer, faisant plus de deux cents prisonniers. À Peniscola, un convoi français de grains est attendu. À Gibraltar, les troupes hollandaises se préparent à partir. En Estrémadure, le Marquis de Bay a ouvert la campagne à Badajoz. À Lisbonne, un conseil de guerre a décidé du rappel des troupes de Catalogne et de l'armement de vaisseaux pour Rio Janeiro. À Cadix, des frégates ont capturé des navires zélandais et portugais, et une escadre anglaise a suggéré une suspension d'armes avec l'Angleterre.
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30
p. 254-260
NOUVELLES d'Espagne.
Début :
Le Roy a donné le Regiment d'Infanterie de Piémont [...]
Mots clefs :
Espagne, Régiment d'infanterie, Madrid, Estrémadure
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : NOUVELLES d'Espagne.
NOUVELLES
d'Espagne.
Le Roy a donné le Regiment d'Infanterie de Piémont à Dom Pedre de Vargas Maldonado de Grenade: la Clefde Gentilhom
me de fa Chambre à Dom
Carlos Uffel de Guimbarda , Chevalier de l'Ordre
de faint Jacques , & l'un des
GALANT. 255
vinge quatre Regidors de
Cordoue , en recompenfe
de fes fervices.
1
On attend à Madrid Milord Lexington Ambaffadeur d'Angleterre. Le Roy
a chargé le Duc de Popoli ,
l'un des quatre Capitaines
des Gardes du Corps , du
foin de le recevoir , & de le
faire traiter & défrayer aux
defpens de Sa Majeſté. On
luy prépare le Palais du
Marquis de Manfera. Le
Royaenvoyéordre auMar.
quis de Monteleon d'aller
en Angleterre, & au Com-
256 MERCURE
te de Bergeik de retourner
à Madrid.
On efcrit d'Eftremadure
du 20. Septembre que le
Marquis de Bay ayant appris que les Portugais envoyoient un convoy à Elvas , fit partir un détachement de cavalerie qui en
enleva une partie &fit quelques pritonniers , entre Ef
tremos & la Fuente de los
Zapateros.
Les Lettres d'Eftremadure portent que le Marquis
de Bay, après avoir fait un
detachement de quatre
mille
GALANT. 257
•
mille chevaux jufqu'à la
Fuente de los Zapateros ,
s'eftoit mis en marche avec
l'armée , paffa la Caya &la
Cayola , & fut camper le
22. Septembre aux environs
d'Elvas , ce qui fit croire
aux Portugais qu'il avoit
deſſein d'aſſieger cette place , il fut mefme la reconnoistre avec quelques Officiers &Ingenieurs. Les Portugais travaillerent à reparer les fortifications , & y
firent entrer deux bataillons qu'ils tirerent de la
garnifon deCampo Mayor.
Octobre. 1712. Y
258 MERCURE
Le 28. le Marquis de Bay
fit avancer l'armée vers cette derniere place , qui fut
inveftie ayant la nuit. Les
Portugais dans le deffein de
faire diverfion , allerent attaquer Carvajalez dans le
Royaume de Leon , la garnifon fe défendit avec tant
de vigueur qu'elle les repouffa , & leur tua plus de
quatre cents hommes. On
mande d'Estremadure du
7. Octobre que le fiege de
Campo Mayor continuë
avec vigueur , que les Portugais affembloient leurs
GALANT. 259
troupes aux environs d'Ef
tremos ; mais ne pouvant
pas former une armée affez
forte pour faire lever le
fiege , brufloient les fourrages de leur propre pays
afin d'incommoder les af
fiegeans , qui neanmoins
en recevoient une quantité luffifante d'ailleurs. Les
lettres de Catalogne portent que l'armée du Roy
eftoit allée camper au delà de la Segre , & que le
General Staremberg avoit
abandonné Cervera. Le
26. Septembre la Flote defY ij
260 MERCURE
tinée pour la nouvelle Ef
pagne , qui avoit relaſché
trois fois a Cadiz , à cauſe
des Vaiffeaux Anglois &
Algeriens qui croifoient
de ce coſté là , mit à la
voile avec un vent favorable. Le Comte d'Atalaya
a receu ordre de Liſbonne
de retourner en Portugal
avec les troupes Portugaifes qui restent en Catalogne , & les Anglois ont
receu ordre de la Reine
de la grande Bretagne de
s'embarque
d'Espagne.
Le Roy a donné le Regiment d'Infanterie de Piémont à Dom Pedre de Vargas Maldonado de Grenade: la Clefde Gentilhom
me de fa Chambre à Dom
Carlos Uffel de Guimbarda , Chevalier de l'Ordre
de faint Jacques , & l'un des
GALANT. 255
vinge quatre Regidors de
Cordoue , en recompenfe
de fes fervices.
1
On attend à Madrid Milord Lexington Ambaffadeur d'Angleterre. Le Roy
a chargé le Duc de Popoli ,
l'un des quatre Capitaines
des Gardes du Corps , du
foin de le recevoir , & de le
faire traiter & défrayer aux
defpens de Sa Majeſté. On
luy prépare le Palais du
Marquis de Manfera. Le
Royaenvoyéordre auMar.
quis de Monteleon d'aller
en Angleterre, & au Com-
256 MERCURE
te de Bergeik de retourner
à Madrid.
On efcrit d'Eftremadure
du 20. Septembre que le
Marquis de Bay ayant appris que les Portugais envoyoient un convoy à Elvas , fit partir un détachement de cavalerie qui en
enleva une partie &fit quelques pritonniers , entre Ef
tremos & la Fuente de los
Zapateros.
Les Lettres d'Eftremadure portent que le Marquis
de Bay, après avoir fait un
detachement de quatre
mille
GALANT. 257
•
mille chevaux jufqu'à la
Fuente de los Zapateros ,
s'eftoit mis en marche avec
l'armée , paffa la Caya &la
Cayola , & fut camper le
22. Septembre aux environs
d'Elvas , ce qui fit croire
aux Portugais qu'il avoit
deſſein d'aſſieger cette place , il fut mefme la reconnoistre avec quelques Officiers &Ingenieurs. Les Portugais travaillerent à reparer les fortifications , & y
firent entrer deux bataillons qu'ils tirerent de la
garnifon deCampo Mayor.
Octobre. 1712. Y
258 MERCURE
Le 28. le Marquis de Bay
fit avancer l'armée vers cette derniere place , qui fut
inveftie ayant la nuit. Les
Portugais dans le deffein de
faire diverfion , allerent attaquer Carvajalez dans le
Royaume de Leon , la garnifon fe défendit avec tant
de vigueur qu'elle les repouffa , & leur tua plus de
quatre cents hommes. On
mande d'Estremadure du
7. Octobre que le fiege de
Campo Mayor continuë
avec vigueur , que les Portugais affembloient leurs
GALANT. 259
troupes aux environs d'Ef
tremos ; mais ne pouvant
pas former une armée affez
forte pour faire lever le
fiege , brufloient les fourrages de leur propre pays
afin d'incommoder les af
fiegeans , qui neanmoins
en recevoient une quantité luffifante d'ailleurs. Les
lettres de Catalogne portent que l'armée du Roy
eftoit allée camper au delà de la Segre , & que le
General Staremberg avoit
abandonné Cervera. Le
26. Septembre la Flote defY ij
260 MERCURE
tinée pour la nouvelle Ef
pagne , qui avoit relaſché
trois fois a Cadiz , à cauſe
des Vaiffeaux Anglois &
Algeriens qui croifoient
de ce coſté là , mit à la
voile avec un vent favorable. Le Comte d'Atalaya
a receu ordre de Liſbonne
de retourner en Portugal
avec les troupes Portugaifes qui restent en Catalogne , & les Anglois ont
receu ordre de la Reine
de la grande Bretagne de
s'embarque
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Résumé : NOUVELLES d'Espagne.
Le roi d'Espagne a attribué le Régiment d'Infanterie de Piémont à Dom Pedro de Vargas Maldonado de Grenade et la Clef de Gentilhomme de sa Chambre à Dom Carlos Uffel de Guimbarde, Chevalier de l'Ordre de Saint-Jacques. Il a également récompensé vingt-quatre Regidors de Cordoue. À Madrid, l'arrivée de Milord Lexington, ambassadeur d'Angleterre, est attendue. Le Duc de Popoli est chargé de le recevoir et de le loger aux frais de la couronne. Le Marquis de Monteleon doit se rendre en Angleterre et le Comte de Bergeik retourner à Madrid. En Estrémadure, le Marquis de Bay a intercepté un convoi portugais à Elvas, capturant des troupes et faisant des prisonniers. Il a ensuite avancé vers Campo Mayor, où il a lancé une attaque le 28 octobre, tandis que les Portugais tentaient une diversion à Carvajales. En Catalogne, l'armée royale a traversé la Segre et le Général Staremberg a abandonné Cervera. La flotte pour la Nouvelle-Espagne a quitté Cadix le 26 septembre après plusieurs tentatives avortées. Le Comte d'Atalaya doit retourner au Portugal avec les troupes portugaises restées en Catalogne, et les Anglais doivent s'embarquer sur ordre de la Reine de Grande-Bretagne.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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31
p. 73-79
Nouvelles d'Espagne.
Début :
Le Roy a donné la clef de Gentilhomme de la [...]
Mots clefs :
Espagne, Gentilhomme de la Chambre, Divan d'Alger, Te Deum, Lettres de Catalogne, Armée
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouvelles d'Espagne.
Nouvellesd'Espagne.
Le Roy a
donné laclef
de Gentilhomme de la
Chambre au Marquis de
Casa Pabon, enconsideration des services de son
pere.
MilordLexington, Ministre d'Angleterre, arriva
le 18. Octobre à Madrid
à
accompagné du Duc de
Popoliqui étoit allé au-devant de luy, & qui le conduisit en une maison qu'on
luy avoit preparée par ordre
Roy, il eue audience particuliere de leurs Majestez le
mesme jour, le lendemain
il futtraité magnifiquement
au dépens de sa Majesté. Il
est aussiarrivé à Madrid un
cuvoyé du Divan 4Alger,
dont on ne sçait pas encore
la commission. Le Roya
fait chanter le Te Dtumm
actions de graces de la prise
du Qnesnoy; on fit des feux
&
desilluminations durant
- deux soirs.
,
On mande de Catalogne
, queleGeneralStatemberg
a
abandonné Cervera,à
cause que les Anglois au
nombre de trois mil cinq
cens &les Portugais au nombre de dix sept cens étoient
sur le point desembarquer,
outre qu'il éroit arrivé des
Troupes Françoises en
Roussillon qui l'avoir obtigé
de se rapprocher de Barcelone pour estre àportée de
couvrir la Ville.
D'autres lettresdeCatalogne portenr que l'armée
devoit le 16. Octobre passer
la Segre pour aller campèr
auxenvirons de Cervera, tÍque les ennemis avoient
abandonne, que le Prince
Tferclas de Tilly ayant été
informé qu'un Régiment
::de Cavalerie de !Electeur
Palatin, reduit à cent cinquante Maires, étoit dans
ilç voisinage de Cervera, fit
un détachement pour l'enlever;il marcha avec tant
de diligence qu'il le joignit
avant le jour, & l'ayant enveloppé de tous côtez, il
prit le Regiment entier sans
luy donner le tems de se
mettre en deffense. Les let-
: de Saragosse portent qu'un
corps composé de Troupes
reglées des hnncmiSjdcVolontaires & deMiquelets
étoit venu se porter sur la
Rivièred'Aragon & de NaVarie :
mais quelques Troupes Espagnolessétant af.
semblées avec un grand
nombre de Volontaires de
ce pais-là avoit attaqué &
battu les ennemis & les
avoit poursuivis fort loin.
On écrit de l'armée de de.
vant Campo- Mayor que le
14.Octobre on avoit commencé à battre la place avec
trois batteries composées de
Vingt
- quatre pieces do1
Canon & d'onze mortiers
le11. au matin les assiegez
firent une sortie avec seize,
Compagnies de Grenadiers
& quatre cens Soldats, ils.
furent repoussez avec tant
de vigueur qu'ils furent obligezde se retirer en si grand
desordre, qu'une partie fut,
coupée; en forte qu'ils ont
cil environ deux cens hom-.
mes tuez, blessez, &
faits
prisonniers. Le 18. la derniere paralelle fut achevée
à six toises du chemin cOU-"
vert & on avoit fait bréche
àla muraille.
LesTioupesAngloiic^
aprèssjëtriefcp^rçps.tj^J'Àrn\£ç dçs Alliez se fon~
vers laMer à Ville Fr^pçho,
Gf Panades, (nue Tarragone & Barcelone,, ouelles,
attendent une Escadre sur
laquelle elles doivent s'embarquer pour retourner en
Angleterre; les Portugais.
(c préparent ayflà pour retourner en Portugal
Le Roy a
donné laclef
de Gentilhomme de la
Chambre au Marquis de
Casa Pabon, enconsideration des services de son
pere.
MilordLexington, Ministre d'Angleterre, arriva
le 18. Octobre à Madrid
à
accompagné du Duc de
Popoliqui étoit allé au-devant de luy, & qui le conduisit en une maison qu'on
luy avoit preparée par ordre
Roy, il eue audience particuliere de leurs Majestez le
mesme jour, le lendemain
il futtraité magnifiquement
au dépens de sa Majesté. Il
est aussiarrivé à Madrid un
cuvoyé du Divan 4Alger,
dont on ne sçait pas encore
la commission. Le Roya
fait chanter le Te Dtumm
actions de graces de la prise
du Qnesnoy; on fit des feux
&
desilluminations durant
- deux soirs.
,
On mande de Catalogne
, queleGeneralStatemberg
a
abandonné Cervera,à
cause que les Anglois au
nombre de trois mil cinq
cens &les Portugais au nombre de dix sept cens étoient
sur le point desembarquer,
outre qu'il éroit arrivé des
Troupes Françoises en
Roussillon qui l'avoir obtigé
de se rapprocher de Barcelone pour estre àportée de
couvrir la Ville.
D'autres lettresdeCatalogne portenr que l'armée
devoit le 16. Octobre passer
la Segre pour aller campèr
auxenvirons de Cervera, tÍque les ennemis avoient
abandonne, que le Prince
Tferclas de Tilly ayant été
informé qu'un Régiment
::de Cavalerie de !Electeur
Palatin, reduit à cent cinquante Maires, étoit dans
ilç voisinage de Cervera, fit
un détachement pour l'enlever;il marcha avec tant
de diligence qu'il le joignit
avant le jour, & l'ayant enveloppé de tous côtez, il
prit le Regiment entier sans
luy donner le tems de se
mettre en deffense. Les let-
: de Saragosse portent qu'un
corps composé de Troupes
reglées des hnncmiSjdcVolontaires & deMiquelets
étoit venu se porter sur la
Rivièred'Aragon & de NaVarie :
mais quelques Troupes Espagnolessétant af.
semblées avec un grand
nombre de Volontaires de
ce pais-là avoit attaqué &
battu les ennemis & les
avoit poursuivis fort loin.
On écrit de l'armée de de.
vant Campo- Mayor que le
14.Octobre on avoit commencé à battre la place avec
trois batteries composées de
Vingt
- quatre pieces do1
Canon & d'onze mortiers
le11. au matin les assiegez
firent une sortie avec seize,
Compagnies de Grenadiers
& quatre cens Soldats, ils.
furent repoussez avec tant
de vigueur qu'ils furent obligezde se retirer en si grand
desordre, qu'une partie fut,
coupée; en forte qu'ils ont
cil environ deux cens hom-.
mes tuez, blessez, &
faits
prisonniers. Le 18. la derniere paralelle fut achevée
à six toises du chemin cOU-"
vert & on avoit fait bréche
àla muraille.
LesTioupesAngloiic^
aprèssjëtriefcp^rçps.tj^J'Àrn\£ç dçs Alliez se fon~
vers laMer à Ville Fr^pçho,
Gf Panades, (nue Tarragone & Barcelone,, ouelles,
attendent une Escadre sur
laquelle elles doivent s'embarquer pour retourner en
Angleterre; les Portugais.
(c préparent ayflà pour retourner en Portugal
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Résumé : Nouvelles d'Espagne.
Le roi d'Espagne a décerné la clé de Gentilhomme de la Chambre au Marquis de Casa Pabon, en reconnaissance des services de son père. Milord Lexington, ministre d'Angleterre, est arrivé à Madrid le 18 octobre, accueilli par le Duc de Popoliqui. Il a eu une audience avec leurs Majestés le même jour et a été traité magnifiquement le lendemain. Un envoyé du Divan d'Alger est également arrivé à Madrid, sans que sa mission soit connue. Le roi a ordonné des actions de grâce pour la prise du Quesnoy, avec des feux et des illuminations durant deux soirs. En Catalogne, le général Statemberg a abandonné Cervera face à l'imminence d'un débarquement de troupes anglaises et portugaises, ainsi que l'arrivée de troupes françaises en Roussillon. L'armée espagnole devait passer la Segre pour camper près de Cervera, abandonnée par les ennemis. Le prince Ferdinand de Tilly a capturé un régiment de cavalerie de l'Électeur Palatin près de Cervera. À Saragosse, des troupes espagnoles ont repoussé une attaque ennemie sur la rivière d'Aragon et de Navarre. À Campo-Mayor, les assiégés ont tenté une sortie le 11 octobre, mais ont été repoussés avec de lourdes pertes. Le 18 octobre, la dernière parallèle a été achevée à six toises du chemin couvert, et une brèche a été faite dans la muraille. Les troupes anglo-portugaises se préparent à embarquer à Villefranche, Panades, Tarragone et Barcelone pour retourner en Angleterre et au Portugal.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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32
p. 284-290
Supplement aux Nouvelles d'Espagne.
Début :
Le Roy a donné la charge de Corregidor des Villes [...]
Mots clefs :
Espagne, Corregidor, Te Deum, Bouchain, Catalogne, Troupes anglaises
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Supplement aux Nouvelles d'Espagne.
Supplement aux Nouvelles
- d'Efyagnc.
: Le Roy a
donné la char-
.,
ge de Corregidor des Villes
de Guadix & de R>ça dans
Je Royaume de Grenade à
Don Diego de Noboa &
Villamarin, Colonel d)Insanterie, en consideration
de ses fervices. Le 3 NoVerrtbre Sa Moellefie
chanter le Te Deumen
a£fciot* de grace de la prise
deBouchain. Le 5. leRoy
jftgnat'aétc de Renonciation
*
à la succession à la Couronne de France, pour luy Se
pour ses descendants, de
fmefme que les Princes dela
Maison de France doivent
renoncer à la succession delà Monarchie d'Espagne, à
jaqucHe le Ducde ,Savoye
& ses descendentsmasles
succederont au defaut de la
posterité de Sa Majesté
Catholique. La principale
;NôbIcfJe :dEfpagÛG,assi(li
,à la ceremonie de cet aâcqui fut figné par les Con
seillers du Conseil d'Etat
:$aric» PiefUejHs^esCoe-
seils, par les grands Officiers
des Maisons Royales, par
le Duc dePopoli, comme
Capitaine des Gardes du
Corps en quartier, par le
Marquis de Valdecannas,
Conseiller de la guerre, &
par le Comte de Condomar
Conseiller d'Etat & de la
Chambre de Castille. Le
mesme jour le Roy fit l'ouverture des Corréesou Etats,
accompagne du President
du Conseil avec les Ministres
de la Chambre comme assistants des Etars, &< le
Secretaire de la Chambre &
Etatde Castiille selon la maniere accoutumée
,
avec
deux Deputez de chacune
des vingt-neuf Citez &
Villes qui representent les
Royaumes de Castille,
d'Arragon & de Valence.
Les lettres d'Estremadurenr portent que la saison
étant fort avancée & que
les pluyes continuelles qui
innondoient les tranc hées
ayant rendu la continuation
du Siege de Campo-Major
très-diiffcile.
Le Marquis de Bay fit
donnes un assaut à la placc
quoyque la bréche ne fut
pas encore perfectionnée.
Le 27 Octobre au matin
il fit avancer 1 les Grenadiers
qui gagnerent le haut de la
brèche,oiï ils furent arrettezpar un retranchement
que les Assiegez avoir fait
derriere
;
il étoit enrré dans
la Ville quelques heures
auparavantunsecours demille
Bommc9, lesAssiegezsim*'si grand feu, que ksaffichans ne pouvantni
avancer ni faire un logementsur la bréche,furent
obligez Lade se«
*
:
Le Marquis de Bay se
maintintdans les attaques,
jusqu'àce qu'on eutçmniené
tousles Canons, les ,mOf,,!
tiers, avec tous lesprépa-*
ratifsduSiège,&ensuite
il décampa
,
ayanteu au
plus dans cetassautenviron
troiscenstrente Jwmmcl
tuez ou blessez.
On mande de Catalogne
<jue l'armée étoit deqtojpéç
d'Agramunt & qu'elle avoic
repasséla Segre sans que les
Ennemis ayent paru. Selon
le rapport des deserteurs,
lrstroubles étoient aug-:
mentez à Un tel point dans
Barcelone, que tout étoit
disposéà une émotion genérait. Depuis quelesEnnemis bnc abandonnéCervera, ils n'ont fait aucun
mouvement nyenvoyéde
détachement dans le Lara-*
pourdan.Onécritqueles
Troupes Angloisess'étoient embarquées
pour aller au Port-Mahon
Nouvelleset & àItalie. Gibraltar
- d'Efyagnc.
: Le Roy a
donné la char-
.,
ge de Corregidor des Villes
de Guadix & de R>ça dans
Je Royaume de Grenade à
Don Diego de Noboa &
Villamarin, Colonel d)Insanterie, en consideration
de ses fervices. Le 3 NoVerrtbre Sa Moellefie
chanter le Te Deumen
a£fciot* de grace de la prise
deBouchain. Le 5. leRoy
jftgnat'aétc de Renonciation
*
à la succession à la Couronne de France, pour luy Se
pour ses descendants, de
fmefme que les Princes dela
Maison de France doivent
renoncer à la succession delà Monarchie d'Espagne, à
jaqucHe le Ducde ,Savoye
& ses descendentsmasles
succederont au defaut de la
posterité de Sa Majesté
Catholique. La principale
;NôbIcfJe :dEfpagÛG,assi(li
,à la ceremonie de cet aâcqui fut figné par les Con
seillers du Conseil d'Etat
:$aric» PiefUejHs^esCoe-
seils, par les grands Officiers
des Maisons Royales, par
le Duc dePopoli, comme
Capitaine des Gardes du
Corps en quartier, par le
Marquis de Valdecannas,
Conseiller de la guerre, &
par le Comte de Condomar
Conseiller d'Etat & de la
Chambre de Castille. Le
mesme jour le Roy fit l'ouverture des Corréesou Etats,
accompagne du President
du Conseil avec les Ministres
de la Chambre comme assistants des Etars, &< le
Secretaire de la Chambre &
Etatde Castiille selon la maniere accoutumée
,
avec
deux Deputez de chacune
des vingt-neuf Citez &
Villes qui representent les
Royaumes de Castille,
d'Arragon & de Valence.
Les lettres d'Estremadurenr portent que la saison
étant fort avancée & que
les pluyes continuelles qui
innondoient les tranc hées
ayant rendu la continuation
du Siege de Campo-Major
très-diiffcile.
Le Marquis de Bay fit
donnes un assaut à la placc
quoyque la bréche ne fut
pas encore perfectionnée.
Le 27 Octobre au matin
il fit avancer 1 les Grenadiers
qui gagnerent le haut de la
brèche,oiï ils furent arrettezpar un retranchement
que les Assiegez avoir fait
derriere
;
il étoit enrré dans
la Ville quelques heures
auparavantunsecours demille
Bommc9, lesAssiegezsim*'si grand feu, que ksaffichans ne pouvantni
avancer ni faire un logementsur la bréche,furent
obligez Lade se«
*
:
Le Marquis de Bay se
maintintdans les attaques,
jusqu'àce qu'on eutçmniené
tousles Canons, les ,mOf,,!
tiers, avec tous lesprépa-*
ratifsduSiège,&ensuite
il décampa
,
ayanteu au
plus dans cetassautenviron
troiscenstrente Jwmmcl
tuez ou blessez.
On mande de Catalogne
<jue l'armée étoit deqtojpéç
d'Agramunt & qu'elle avoic
repasséla Segre sans que les
Ennemis ayent paru. Selon
le rapport des deserteurs,
lrstroubles étoient aug-:
mentez à Un tel point dans
Barcelone, que tout étoit
disposéà une émotion genérait. Depuis quelesEnnemis bnc abandonnéCervera, ils n'ont fait aucun
mouvement nyenvoyéde
détachement dans le Lara-*
pourdan.Onécritqueles
Troupes Angloisess'étoient embarquées
pour aller au Port-Mahon
Nouvelleset & àItalie. Gibraltar
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Résumé : Supplement aux Nouvelles d'Espagne.
Le texte relate plusieurs événements politiques et militaires. Le roi a nommé Don Diego de Noboa et Villamarin corregidor des villes de Guadix et de Baza dans le Royaume de Grenade. Le 3 novembre, un Te Deum a été chanté pour célébrer la prise de Bouchain. Le 5 novembre, le roi a signé un acte de renonciation à la succession à la couronne de France, valable pour lui-même et ses descendants, ainsi que pour les princes de la Maison de France concernant la monarchie d'Espagne. En cas de défaut de postérité, le duc de Savoie et ses descendants mâles succéderont. La cérémonie d'acceptation de cet acte a été signée par divers conseillers et grands officiers. Le même jour, le roi a ouvert les Cortes, accompagné du président du Conseil et des ministres. En Estrémadure, le siège de Campo-Major a été interrompu par des pluies et un assaut infructueux du marquis de Bay, qui a perdu environ trois cents hommes. En Catalogne, l'armée s'est déplacée sans rencontrer l'ennemi, tandis que des troubles augmentaient à Barcelone. Les ennemis ont abandonné Cervera, et des troupes anglaises se sont embarquées pour Port-Mahon et l'Italie. Gibraltar est également mentionné.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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33
p. 256-262
Nouvelles d'Espagne.
Début :
On écrit de Perpignan du 15. Decembre que le Maréchal [...]
Mots clefs :
Troupes, Lieutenant, Perpignan, Espagne
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouvelles d'Espagne.
Nouvelles d'Espagne.
On écrit de Perpignan du
15. Decembre que le Maréchal
de Berwick y étoit
arrivé le 9. avec les Troupes
du Dauphiné , qui marchoient
en trois colonnes
avec un grand train d'ArtilGALANT.
257
ferie , qu'il étoit arrivé à
Rofes trente Barques chargées
de toutes fortes de
provifions , & qu'on y en
attendoit encore un plus
grand nombre.
Les Lettres de Navarre
portent qu'un Corps confiderable
de volontaires , de
Miquelets & de Troupes
reglées étoit venu pour
cattaquer la petite , Ville de
-Sanguefla fituée prés de la
-Frontiere & fur la riviere
d'Aragon : mais que les ha¬
bitans quoique furpris s'étoient
defendus avec rant
Janvier 1713 .
Y
258 MERCURE
de valeur qu'ils les avoient
repouffez & contraints à ſe
retirer avec une grande perte.
D'autres Lettres de Sarragoffe
portent que Dom
Patricio Laulés , Lieutenant
General , ayant affemblé des
Troupes , avoit marché vers
la Ville de Venafque
, que les
Miquelets & Volontaires
occupoient , mais qu'ayant
fçu qu'il venoit pour les
attaquer , ils l'avoient abandonné
, qu'il avoit fait plufieurs
détachemens qui les
avoient pourfuivis juf
ques dans les Montagnes
GALANT 259
& en avoient tué un grand
nombre. Que le Prince
Tferclas de Tilly en étoit
parti pour aller fe mettre à la
tefte des Troupes deſtinées
pour entrer en Catalogne
par Tortofe, elles doivent
y eftre affemblées , parce
que Dom Francifco Gaëtano
Lieutenant y étoit arrivé
de Valence depuis quelques
jours avec les Munitionnaires
Generaux pour faire les
difpofitions neceffaires de
vivres , de munitions & de
voitures.
L'armée eft compofée de
Yij
260 MERCURE
deux Regiments des Gardes
Efpagnoles , & de trente
Escadrons.
Un autre Corps de cinq à
fix mille hommes commandé
par le Marquis de Cera
Grimaldi Lieutenant Gencral
, doit en mefme temps
paffer la Segre à Lerida &
s'avancer vers Cervera &
Montblanc. Tous ces mouvemens
donnent de l'inquietude
au Comte de Staremberg,
il a commandé
des milices pour deffendre
les paffages , on affure qu'il
fera obligé d'y envoyer des
GALANT. 261
Troupes reglées , ce qui af
foiblira fon armée.
I
Les Lettres de Madrid du
1 Janvier portent que le
Comte de Staremberg étoit
parti en pofte le 6. Decem
bre de
Barcelonne , pour
aller au blocus de Gironne ,
qu'il avoit fait abandonner
les poftes que les Allemans
occupoient fur la Fluvia ,
qu'il avoit affemblé un
Corps d'environ douze mil
hommes, qu'il faifoit fortifier
les paffages de la riviere
du Ter pour les difputer
aux Troupes Françoiſes qui
&
262 MERCURE
s'affembloient dans le Rouffillon
fous les ordres du
Maréchal de Berwick , &
qu'on avoit publié à Barcclonne
la Sufpenfion d'Armes
conclue entre la France ,
l'Eſpagne & le Portugal.
On écrit de Perpignan du
15. Decembre que le Maréchal
de Berwick y étoit
arrivé le 9. avec les Troupes
du Dauphiné , qui marchoient
en trois colonnes
avec un grand train d'ArtilGALANT.
257
ferie , qu'il étoit arrivé à
Rofes trente Barques chargées
de toutes fortes de
provifions , & qu'on y en
attendoit encore un plus
grand nombre.
Les Lettres de Navarre
portent qu'un Corps confiderable
de volontaires , de
Miquelets & de Troupes
reglées étoit venu pour
cattaquer la petite , Ville de
-Sanguefla fituée prés de la
-Frontiere & fur la riviere
d'Aragon : mais que les ha¬
bitans quoique furpris s'étoient
defendus avec rant
Janvier 1713 .
Y
258 MERCURE
de valeur qu'ils les avoient
repouffez & contraints à ſe
retirer avec une grande perte.
D'autres Lettres de Sarragoffe
portent que Dom
Patricio Laulés , Lieutenant
General , ayant affemblé des
Troupes , avoit marché vers
la Ville de Venafque
, que les
Miquelets & Volontaires
occupoient , mais qu'ayant
fçu qu'il venoit pour les
attaquer , ils l'avoient abandonné
, qu'il avoit fait plufieurs
détachemens qui les
avoient pourfuivis juf
ques dans les Montagnes
GALANT 259
& en avoient tué un grand
nombre. Que le Prince
Tferclas de Tilly en étoit
parti pour aller fe mettre à la
tefte des Troupes deſtinées
pour entrer en Catalogne
par Tortofe, elles doivent
y eftre affemblées , parce
que Dom Francifco Gaëtano
Lieutenant y étoit arrivé
de Valence depuis quelques
jours avec les Munitionnaires
Generaux pour faire les
difpofitions neceffaires de
vivres , de munitions & de
voitures.
L'armée eft compofée de
Yij
260 MERCURE
deux Regiments des Gardes
Efpagnoles , & de trente
Escadrons.
Un autre Corps de cinq à
fix mille hommes commandé
par le Marquis de Cera
Grimaldi Lieutenant Gencral
, doit en mefme temps
paffer la Segre à Lerida &
s'avancer vers Cervera &
Montblanc. Tous ces mouvemens
donnent de l'inquietude
au Comte de Staremberg,
il a commandé
des milices pour deffendre
les paffages , on affure qu'il
fera obligé d'y envoyer des
GALANT. 261
Troupes reglées , ce qui af
foiblira fon armée.
I
Les Lettres de Madrid du
1 Janvier portent que le
Comte de Staremberg étoit
parti en pofte le 6. Decem
bre de
Barcelonne , pour
aller au blocus de Gironne ,
qu'il avoit fait abandonner
les poftes que les Allemans
occupoient fur la Fluvia ,
qu'il avoit affemblé un
Corps d'environ douze mil
hommes, qu'il faifoit fortifier
les paffages de la riviere
du Ter pour les difputer
aux Troupes Françoiſes qui
&
262 MERCURE
s'affembloient dans le Rouffillon
fous les ordres du
Maréchal de Berwick , &
qu'on avoit publié à Barcclonne
la Sufpenfion d'Armes
conclue entre la France ,
l'Eſpagne & le Portugal.
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Résumé : Nouvelles d'Espagne.
À la fin de 1712 et au début de 1713, des opérations militaires se déroulent en Espagne. Le maréchal de Berwick arrive à Perpignan le 9 décembre avec des troupes du Dauphiné et un important train d'artillerie. À Roses, des barques chargées de provisions arrivent. En Navarre, un corps de volontaires attaque Sangüesa mais est repoussé. À Saragosse, le lieutenant général Dom Patricio Laulés reprend la ville de Venafque aux Miquelets. Le prince Tserclas de Tilly se dirige vers la Catalogne pour prendre le commandement des troupes destinées à entrer par Tortosa. Un autre corps, commandé par le marquis de Cera Grimaldi, doit avancer vers Cervera et Montblanc. Ces mouvements inquiètent le comte de Starhemberg, qui doit défendre les passages et pourrait affaiblir son armée. Le 6 décembre, Starhemberg quitte Barcelone pour le blocus de Gérone, abandonnant les postes sur la Fluvia. Il rassemble environ douze mille hommes et fortifie les passages de la rivière Ter. Une suspension d'armes est publiée à Barcelone entre la France, l'Espagne et le Portugal.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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34
p. 118-123
NOUVELLES d'Espagne.
Début :
Le Roy a fait Brigadier de ses armées Don Joseph [...]
Mots clefs :
Brigadier, Barcelone, Gérone, Miquelet
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : NOUVELLES d'Espagne.
NOUVELLES
a*Espagne,r
LE Roy a fait Brigadier
de ses armées Don Joseph
de Gayoso
,
& Mendoca
Lieutenant général de l'artillerie,
qui eut une jambe
emportée d'un boulet
de canon au siege de Campo
Mayor. Sa Majesté a
formé une Junte ou Conseil
composédesPrésidents
des Conseils de Castille
&des Finances, du Comte,
de Bergeik, & trois Auditeurs
du Conseil Royal
& d'un Secretaire. On a
receu à Madrid la nouvelle
de la promotion que le
Pape avoit faite de quatre
Cardinaux,du nombre def.
quels est Don Manuel Arias
Archevesque de Se-3
ville
,
auquel le Roy en §
donne avis par un Courier
ex près On mande de Gironne
& de Roses que le
Mareschal de Berwick y
avoit fait entrer toute forte
de munitions & de vivres,
& fait remplir les magasins
de ces deux places, &
qu'il avoit laissé fous les
ordres du Comte de Piennes
dix sept Bataillons &
quelques Regiments de
Cavalerie & de Dragons.
Les Lettres de Barcelonne
portent que la levée du
blocus de Girone, y avoit
causé une grande consternation
nation, & qu'on y apprehendoit
fort que les Hollandois
ne consentissent à
la suspension d'armes
, ce
qui empescherois qu'on y
amenast par mer des grains
& d'autres provisions dont
les Catalans avoient un
extreme besoin, que le General
Staremberg avoir distribue
ses Troupes en quartier
d'hyver, & qu'il avoit
en mesme temps fait la reveuë
des Miquelets,& des
Volontaires, dont il avoic
formé des Regiments;mais
ne leur ayant pas fait donner
la payequ'onleuravoit
promise, ils s'estoient débandez
& fait de grands
desordres à la campagne.
Celles de Saragosse&d'autres
endroits portent que
le peuple de Barcelonne
estoit fort mécontent de
l'Archiduc, & que depuis
peu un grand nombre de
gens s'estoient assemblez
durant la nuit devant le
palais de l'Archiduchesse,
criant VivePhilippe V. Ils
furent ensuirefaire un
grand tumulte devant la
Maison du Comte de Staremberg.
Il avoit faitdemander
un don gratuit aux
peuples de la plaipe de
Vich:mais ils avoientrefpondu
qu'ils le donneroient
à celuy qui seroit
Roy d'Espagne & ConltO
de Barcclonne.
NOUVELLES
a*Espagne,r
LE Roy a fait Brigadier
de ses armées Don Joseph
de Gayoso
,
& Mendoca
Lieutenant général de l'artillerie,
qui eut une jambe
emportée d'un boulet
de canon au siege de Campo
Mayor. Sa Majesté a
formé une Junte ou Conseil
composédesPrésidents
des Conseils de Castille
&des Finances, du Comte,
de Bergeik, & trois Auditeurs
du Conseil Royal
& d'un Secretaire. On a
receu à Madrid la nouvelle
de la promotion que le
Pape avoit faite de quatre
Cardinaux,du nombre def.
quels est Don Manuel Arias
Archevesque de Se-3
ville
,
auquel le Roy en §
donne avis par un Courier
ex près On mande de Gironne
& de Roses que le
Mareschal de Berwick y
avoit fait entrer toute forte
de munitions & de vivres,
& fait remplir les magasins
de ces deux places, &
qu'il avoit laissé fous les
ordres du Comte de Piennes
dix sept Bataillons &
quelques Regiments de
Cavalerie & de Dragons.
Les Lettres de Barcelonne
portent que la levée du
blocus de Girone, y avoit
causé une grande consternation
nation, & qu'on y apprehendoit
fort que les Hollandois
ne consentissent à
la suspension d'armes
, ce
qui empescherois qu'on y
amenast par mer des grains
& d'autres provisions dont
les Catalans avoient un
extreme besoin, que le General
Staremberg avoir distribue
ses Troupes en quartier
d'hyver, & qu'il avoit
en mesme temps fait la reveuë
des Miquelets,& des
Volontaires, dont il avoic
formé des Regiments;mais
ne leur ayant pas fait donner
la payequ'onleuravoit
promise, ils s'estoient débandez
& fait de grands
desordres à la campagne.
Celles de Saragosse&d'autres
endroits portent que
le peuple de Barcelonne
estoit fort mécontent de
l'Archiduc, & que depuis
peu un grand nombre de
gens s'estoient assemblez
durant la nuit devant le
palais de l'Archiduchesse,
criant VivePhilippe V. Ils
furent ensuirefaire un
grand tumulte devant la
Maison du Comte de Staremberg.
Il avoit faitdemander
un don gratuit aux
peuples de la plaipe de
Vich:mais ils avoientrefpondu
qu'ils le donneroient
à celuy qui seroit
Roy d'Espagne & ConltO
de Barcclonne.
NOUVELLES
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Résumé : NOUVELLES d'Espagne.
Le roi d'Espagne a promu Don Joseph de Gayoso et Mendoca au grade de brigadier et lieutenant général de l'artillerie, malgré une blessure grave. Il a également créé une junte composée de hauts dignitaires. Madrid a appris la promotion de quatre cardinaux par le Pape, dont Don Manuel Arias. À Girone et Roses, le maréchal de Berwick a renforcé les fortifications et laissé des troupes sous le commandement du Comte de Piennes. À Barcelone, la levée du blocus de Girone a causé de l'inquiétude, notamment concernant l'approvisionnement en grains. Le général Staremberg a préparé ses troupes pour l'hiver, mais le manque de paiement a provoqué des désordres parmi les Miquelets et les volontaires. Des lettres signalent le mécontentement du peuple de Barcelone envers l'Archiduc. Des rassemblements et des tumultes ont eu lieu, avec des cris en faveur de Philippe V.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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35
p. 121-127
NOUVELLES d'Espagne.
Début :
La Suspension d'Armes avec le Portugal a esté encore renouvellée [...]
Mots clefs :
Troupes, Roi, Espagne, Couronne, Renonciation, Barcelone
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : NOUVELLES d'Espagne.
NOVVEL-LES
d'Espagne.
La Suspension d'A rmes
avec le Portugala cité encorerenouvellée
pour quatre
mois, & le Commerce a été
rérabli.
On publia le
1 8. Mars à
Madrid, la Renonciation
que le Roy a faite de ses
droits à la Couronne de
France Le Roy a fait envoyer
cir.quantw mille écus
en Biscaye, pour commencer
à travailler à la construction
de six Vaisseaux de
guerre. LeComte de Lexington
a offert à Sa Majesté
de la part de la Reine
de la Grande Breragne sa
MaitreETc
)
de lui fournir tous
ceux dont il auroit besoin
à son choix & à un prix trèsmodiquequiseroitdeduit
surce que les Anglois lui
doivent par leTraité fait avec
eux, pour fournir des Negres
à l'Amérique Espagnole.
Onmande de Madrid qu'on
esoie convenu avec 1Auh:-
t
,
duc d'un Traité pour l'évacuation
de l'Italie.
On écrit de L sbonne que
l'on renvoyoit les soldats
étrangers qui servoient dans
les troupes dePortugal: que
plusieursVaisseaux étoient
partis pour aller charger des
biez en Barbarie, & qu'un
Armateur François avoit amené
& vendu à Lisbonne
une prise Hollandoise chargée
des Soye & d'autres
Marchandises.
- Les Lettres de Barcelonne
portent qu'une Escadre de
Vaisseaux de guerre étoit
arrivée dans le Porc)&'lue
larchidiichcffcs'étoir servie
de cette occa ssan pour declarer
à la Deputation aux
Magistrats de la Ville que
l'Archiduc avoit esté obligé
de renoncer à-ses prétentions
sur la Monarchie d'Espagne
& par consequent d'abandonner
la Catalogne; cette
Declaration jointe aux plaintes
des peuples du Lampourdan
qui arriverent en même
tems de ce Gu'ds étoient abandonnez.
1 ,& obligez à
payer de grandes contributions
aux Troupes Françoises,
causa une extrême
consternation, & excita un
grand tumulte parmi les habitans
qui afficherent de tous
costez des Pasquinades: ce
qui faisant craindre à l'Archiduchesse,
qu'ils ne lui perdissentle
respect jdlefît menacer
1:5 principaux que s'ils
ne faisoient cener ces desordres,
elle feroit venir les
Troupes de France & d'Espagne
qui étoient à sa dispoflIon
pour les châtier, on
assureaussi qu'on parle
d'envoyer au Roy une Deputation
pour des propositions
particulieres.
D'autres Lettres plus recentes
portent qu'on y avoit
publié le départ de l'Archi.
duchesse qui devoit s'cmb.
nC]uer le 10. Mars avec
ses Troupes pour passer en
Italie; eue les ordres avaient
été donnez aux Munitionaires
Generaux de former
en diligence des Magasins
-
de farine & d'orge dans l'interieur
de la Catalogne pour
la subsistance des Troupes
qui y passeront, afin d'aller
prendre possession de Tarragone
&de Barcelonne, aussitoa
que les Allemans seront
sortis.
d'Espagne.
La Suspension d'A rmes
avec le Portugala cité encorerenouvellée
pour quatre
mois, & le Commerce a été
rérabli.
On publia le
1 8. Mars à
Madrid, la Renonciation
que le Roy a faite de ses
droits à la Couronne de
France Le Roy a fait envoyer
cir.quantw mille écus
en Biscaye, pour commencer
à travailler à la construction
de six Vaisseaux de
guerre. LeComte de Lexington
a offert à Sa Majesté
de la part de la Reine
de la Grande Breragne sa
MaitreETc
)
de lui fournir tous
ceux dont il auroit besoin
à son choix & à un prix trèsmodiquequiseroitdeduit
surce que les Anglois lui
doivent par leTraité fait avec
eux, pour fournir des Negres
à l'Amérique Espagnole.
Onmande de Madrid qu'on
esoie convenu avec 1Auh:-
t
,
duc d'un Traité pour l'évacuation
de l'Italie.
On écrit de L sbonne que
l'on renvoyoit les soldats
étrangers qui servoient dans
les troupes dePortugal: que
plusieursVaisseaux étoient
partis pour aller charger des
biez en Barbarie, & qu'un
Armateur François avoit amené
& vendu à Lisbonne
une prise Hollandoise chargée
des Soye & d'autres
Marchandises.
- Les Lettres de Barcelonne
portent qu'une Escadre de
Vaisseaux de guerre étoit
arrivée dans le Porc)&'lue
larchidiichcffcs'étoir servie
de cette occa ssan pour declarer
à la Deputation aux
Magistrats de la Ville que
l'Archiduc avoit esté obligé
de renoncer à-ses prétentions
sur la Monarchie d'Espagne
& par consequent d'abandonner
la Catalogne; cette
Declaration jointe aux plaintes
des peuples du Lampourdan
qui arriverent en même
tems de ce Gu'ds étoient abandonnez.
1 ,& obligez à
payer de grandes contributions
aux Troupes Françoises,
causa une extrême
consternation, & excita un
grand tumulte parmi les habitans
qui afficherent de tous
costez des Pasquinades: ce
qui faisant craindre à l'Archiduchesse,
qu'ils ne lui perdissentle
respect jdlefît menacer
1:5 principaux que s'ils
ne faisoient cener ces desordres,
elle feroit venir les
Troupes de France & d'Espagne
qui étoient à sa dispoflIon
pour les châtier, on
assureaussi qu'on parle
d'envoyer au Roy une Deputation
pour des propositions
particulieres.
D'autres Lettres plus recentes
portent qu'on y avoit
publié le départ de l'Archi.
duchesse qui devoit s'cmb.
nC]uer le 10. Mars avec
ses Troupes pour passer en
Italie; eue les ordres avaient
été donnez aux Munitionaires
Generaux de former
en diligence des Magasins
-
de farine & d'orge dans l'interieur
de la Catalogne pour
la subsistance des Troupes
qui y passeront, afin d'aller
prendre possession de Tarragone
&de Barcelonne, aussitoa
que les Allemans seront
sortis.
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Résumé : NOUVELLES d'Espagne.
Le document relate divers événements politiques et militaires en Espagne et au Portugal. La trêve avec le Portugal a été prolongée de quatre mois, et le commerce a repris. Le 18 mars, Madrid a publié la renonciation du roi d'Espagne à ses droits sur la couronne de France. Le roi a également financé la construction de six vaisseaux de guerre en Biscaye. Le comte de Lexington a proposé, au nom de la reine de Grande-Bretagne, de fournir des navires à bas coût, en déduction des dettes britanniques envers l'Espagne pour le trafic d'esclaves en Amérique. À Lisbonne, les soldats étrangers ont été renvoyés des troupes portugaises, et plusieurs vaisseaux ont quitté le port pour charger du blé en Barbarie. Un armateur français a vendu à Lisbonne une prise hollandaise chargée de soies et autres marchandises. À Barcelone, une escadre de vaisseaux de guerre est arrivée, et l'archiduchesse a annoncé la renonciation de l'archiduc à ses prétentions sur la monarchie espagnole et son abandon de la Catalogne, provoquant des tumultes. L'archiduchesse a menacé d'intervenir avec les troupes françaises et espagnoles. Des ordres ont été donnés pour préparer des magasins de farine et d'orge en Catalogne pour les troupes destinées à prendre Tarragone et Barcelone après le départ des Allemands.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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36
p. 73-77
Nouvelles d'Espagne.
Début :
Les Lettres de Madrid portent qu'un Commissaire Portugais y [...]
Mots clefs :
Madrid, Commissaire portugais, Manufactures, Grenadiers, Escadre anglaise, Troupes allemandes
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texteReconnaissance textuelle : Nouvelles d'Espagne.
Nouvellesd'Espagne.
Les Lettres de Madrid
portent qu'un Commissaire
Portugais y étoit arrivé avec
trente mille écus en lettres
dechange pour payer les
provisions qui ont esté fournies
aux Tronpes Portugai-
Juin 1713. G
ses sur leur route en retournant
par terre de Catalogne
en Portugal.Que Sa Majesté
avoit accordé divers Privileges
à des particuliers qtfi
ont établi à Valdemors, qui
n'est éloigné que de quatre
lieuës de Madrid, des Manufactures
de Draps fins.
On mande de Lerida, que les
Troupes des Royaumes
d'Arragon & de Valence * s'avançcrent verscetteVille;
que le Duc de Popoli qui éft
nommé pour les commander,
devoit partir dans peu
avec Don Joseph Patinno
quiétoit ci-devant Intendant
de l'armée d'Estremadure.
On écrit de Balaguer, que le
Marquis de Cera- Grimaldi
avoit fait entrer dans le Château
d'Ager un ,grand con- voy, escorté par le Colonel
Don Dionisio Martinez de
la Urga, avec sept Compagnies
de Grenadiers & soixante
chevaux: qu'ensuitele
même Colonel avoir chiffe
les Miquelets du Font de
Montfort sur la Noguera
Kilo CGorrçana: qUII l'avoit
fait brûler, & raser le Fore
qui le couvroit. Les dernieres
Lettres de Madrid
portent que le Duc de Popolienétoit
parti le 18.May
pour aller en Catalogue,où
il doit à son arrivée trouver
toutes les Troupes assemblées
au rendez vous marque;
celles de Barcelone
portent que le General Staremberg
étoit fort occupé à
contenir & appaiser les peuples
irritez des desordres que
commettent les Troupes Allemandes,
d'autant plus
qu'elles ne font pas payées
& qu'elles manquent même
de pain; qu'il attendoit le
Vice-Amiral Jennings avec
l'Escadre Angloise qu'il commande,&
les Bastimens de
rranfport, pour faire embarquer
& transporter en
Italie toutes les Troupes Allemandes
qui font en Catalogne;
qu'il tenoit toujours
en arrest le Commandant
des Troupes qui campoienc
aux environs de Tarragone,
& le General Raphaël Neboty
avec quelques autres Officiers
pour leurs concussions.
Les Lettres de Madrid
portent qu'un Commissaire
Portugais y étoit arrivé avec
trente mille écus en lettres
dechange pour payer les
provisions qui ont esté fournies
aux Tronpes Portugai-
Juin 1713. G
ses sur leur route en retournant
par terre de Catalogne
en Portugal.Que Sa Majesté
avoit accordé divers Privileges
à des particuliers qtfi
ont établi à Valdemors, qui
n'est éloigné que de quatre
lieuës de Madrid, des Manufactures
de Draps fins.
On mande de Lerida, que les
Troupes des Royaumes
d'Arragon & de Valence * s'avançcrent verscetteVille;
que le Duc de Popoli qui éft
nommé pour les commander,
devoit partir dans peu
avec Don Joseph Patinno
quiétoit ci-devant Intendant
de l'armée d'Estremadure.
On écrit de Balaguer, que le
Marquis de Cera- Grimaldi
avoit fait entrer dans le Château
d'Ager un ,grand con- voy, escorté par le Colonel
Don Dionisio Martinez de
la Urga, avec sept Compagnies
de Grenadiers & soixante
chevaux: qu'ensuitele
même Colonel avoir chiffe
les Miquelets du Font de
Montfort sur la Noguera
Kilo CGorrçana: qUII l'avoit
fait brûler, & raser le Fore
qui le couvroit. Les dernieres
Lettres de Madrid
portent que le Duc de Popolienétoit
parti le 18.May
pour aller en Catalogue,où
il doit à son arrivée trouver
toutes les Troupes assemblées
au rendez vous marque;
celles de Barcelone
portent que le General Staremberg
étoit fort occupé à
contenir & appaiser les peuples
irritez des desordres que
commettent les Troupes Allemandes,
d'autant plus
qu'elles ne font pas payées
& qu'elles manquent même
de pain; qu'il attendoit le
Vice-Amiral Jennings avec
l'Escadre Angloise qu'il commande,&
les Bastimens de
rranfport, pour faire embarquer
& transporter en
Italie toutes les Troupes Allemandes
qui font en Catalogne;
qu'il tenoit toujours
en arrest le Commandant
des Troupes qui campoienc
aux environs de Tarragone,
& le General Raphaël Neboty
avec quelques autres Officiers
pour leurs concussions.
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Résumé : Nouvelles d'Espagne.
En juin 1713, plusieurs événements marquants se sont produits en Espagne. Un commissaire portugais est arrivé à Madrid avec 30 000 écus pour régler des provisions destinées aux troupes portugaises en Catalogne. Le roi a octroyé des privilèges à des particuliers ayant créé des manufactures de draps fins à Valdemors, près de Madrid. À Lerida, les troupes des royaumes d'Aragon et de Valence, dirigées par le Duc de Popoli et Don Joseph Patinno, ont avancé vers la ville. À Balaguer, le Marquis de Cera-Grimaldi a escorté un grand convoi jusqu'au château d'Ager, accompagné du Colonel Don Dionisio Martinez de la Urga, qui a également chassé les Miquelets du Fort de Montfort et détruit ce dernier. Le Duc de Popoli est parti pour la Catalogne le 18 mai. À Barcelone, le Général Staremberg tentait de maîtriser les troubles causés par les troupes allemandes non payées et manquant de pain. Il attendait l'arrivée du Vice-Amiral Jennings pour transporter ces troupes en Italie et avait arrêté plusieurs officiers pour concussions.
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37
p. 100-107
Nouvelles d'Espagne.
Début :
Le Roy a fait Brigadier de ses armées Don Francisco [...]
Mots clefs :
Brigadier, Armées, Colonel, Recrues, Magasins, Officiers, Gouvernement, Catalogne, Évacuation, Troupes
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texteReconnaissance textuelle : Nouvelles d'Espagne.
Nouvellesd'Espagne.
Le Roy a fait Brigadier
de ses armées Don Francisco
Bruno de Cano, Colonel
du regiment d'infanterie
d'Ostende,enconsideration
des services qu'il
a rendus aux Pays-Bas,surtout
au blocus de Girone,
où il s'est fort distingué.
Les recruës & la remonte
de la cavalerie sont achevées,
& tous les magasins
de la frontiere font remplis
: neanmoins le Roy a
fait donner quatre cent
mille écus aux Munitionnaires,
de l'argent qui lui
est venu des Indes, afin que
les troupes soient abondamment
pourvues de toutes
les choses necessaires.
Sa Majeste a nommc
cinq Officiers de Robe,tous
Catalans, pour regler le
gouvernement politique
de la Caralogne, avec ordre
d'accorder a cette Principauré
tous les privileges
qui ne porteront point de
prejudice à sa Souveraineté.
On croit qu'ils seront
reglez sur le pied des
Royaumes d'Arragon & de
Valence.
Les lettres de Catalogne
du 19 Juin portent que Tefcadre
Angloise étoit revenuë
dePort Mahon,oùdie
e,rolt retourne,e pour y
charger des provisions,pendant
que le Vice-Amiral
Jennings, qui étoitresté a |
arcelone, prenoit avec le
Comte de Staremberg des
mesures pour lembarquement
des troupes Allemanles;
que le Marquis de Cera
Grimaldi, Commissaire
general pour l'évacuation
le la Catalogne, avoit reçû
me lettre du Comte de Staemberg
,
qui lui marquoic
que s'il vouloit se rendre le
3.àCervera,ilytrouveaoít
un Commissaire Alleman,
qu'il avoit nomine
pour regler avec lui la sortie
des troupes de l'Archiduc,
& qu'on croit qu'on
fera avancer l'armée du
Roy pour couvrir leur em
barquement, & empêcher
qu'elles ne soient insultées
par les Catalans, qui [ontj
irritez de leur depart; que
les Officiers Allemans étoient
obligez de vendre la
plupart de leurs equipages,
à cause qu'ils manquoienc
de vaisseaux de transport
pour les embarquer tous.
Les dernieres lettres de
Catalogne portent que le
Marquis de Ceva Grimaldi
& Don FranciscoPineda
qui ont été nommez CommiiTaires
pour regler l'évacuation
de la Catalog ne, &
v assister,s'ecoienc assemblez
à Cervera avec les
Commissaires nommez par
le General Staremberg;
que les troupes du Roy
s'assembloient
pour prendre
possession decette Principauré:
mais que l'evacuadon
étoit retardée, parce fluil n'y avoir Dre pas un nom, suffisant de bátimens de
charge pour transporter
toutes les troupes Allemandes
} qu une partie de ceux
tG.u'on avoir fretez en Italie
refusoient de partir, à moins
qu'on ne leur payât d'avance
ce qui leura ere promis.
On écrit de Girone que
le Sieur de Maleden, Commandant
de Cadaquez
,
ayant appcrcù quatre galiotes
Majorquines faisant
route vers le Cap de Creus,
jugea qu'elles viendroient
se mettre à l'abri de la petite
Ille Fredosa, pour enlever
huit barques chargées
de farine qui alloient à Roses
,
prit cinquante grenadiers
du regiment Suisse de
Castelas, & alla se mettre
n embuscade dans cette
sle. Deux galiotes,l'une
pontée de quatre-vingtix
hommes, ôc l'autre de
eize, entrerent dans le
rort) les aucres les suivant: -
nais ayant été decouvert,
1 fut contraint de charger
es deux premiéres, qui
iprés avoir soutenu un
grand feu, furent obligées
de se rendre, aprés avoir
eu quinze hommes tuez, plusieurs blessez, IX soixante
& quinze faits prisonniers.
Le Roy a fait Brigadier
de ses armées Don Francisco
Bruno de Cano, Colonel
du regiment d'infanterie
d'Ostende,enconsideration
des services qu'il
a rendus aux Pays-Bas,surtout
au blocus de Girone,
où il s'est fort distingué.
Les recruës & la remonte
de la cavalerie sont achevées,
& tous les magasins
de la frontiere font remplis
: neanmoins le Roy a
fait donner quatre cent
mille écus aux Munitionnaires,
de l'argent qui lui
est venu des Indes, afin que
les troupes soient abondamment
pourvues de toutes
les choses necessaires.
Sa Majeste a nommc
cinq Officiers de Robe,tous
Catalans, pour regler le
gouvernement politique
de la Caralogne, avec ordre
d'accorder a cette Principauré
tous les privileges
qui ne porteront point de
prejudice à sa Souveraineté.
On croit qu'ils seront
reglez sur le pied des
Royaumes d'Arragon & de
Valence.
Les lettres de Catalogne
du 19 Juin portent que Tefcadre
Angloise étoit revenuë
dePort Mahon,oùdie
e,rolt retourne,e pour y
charger des provisions,pendant
que le Vice-Amiral
Jennings, qui étoitresté a |
arcelone, prenoit avec le
Comte de Staremberg des
mesures pour lembarquement
des troupes Allemanles;
que le Marquis de Cera
Grimaldi, Commissaire
general pour l'évacuation
le la Catalogne, avoit reçû
me lettre du Comte de Staemberg
,
qui lui marquoic
que s'il vouloit se rendre le
3.àCervera,ilytrouveaoít
un Commissaire Alleman,
qu'il avoit nomine
pour regler avec lui la sortie
des troupes de l'Archiduc,
& qu'on croit qu'on
fera avancer l'armée du
Roy pour couvrir leur em
barquement, & empêcher
qu'elles ne soient insultées
par les Catalans, qui [ontj
irritez de leur depart; que
les Officiers Allemans étoient
obligez de vendre la
plupart de leurs equipages,
à cause qu'ils manquoienc
de vaisseaux de transport
pour les embarquer tous.
Les dernieres lettres de
Catalogne portent que le
Marquis de Ceva Grimaldi
& Don FranciscoPineda
qui ont été nommez CommiiTaires
pour regler l'évacuation
de la Catalog ne, &
v assister,s'ecoienc assemblez
à Cervera avec les
Commissaires nommez par
le General Staremberg;
que les troupes du Roy
s'assembloient
pour prendre
possession decette Principauré:
mais que l'evacuadon
étoit retardée, parce fluil n'y avoir Dre pas un nom, suffisant de bátimens de
charge pour transporter
toutes les troupes Allemandes
} qu une partie de ceux
tG.u'on avoir fretez en Italie
refusoient de partir, à moins
qu'on ne leur payât d'avance
ce qui leura ere promis.
On écrit de Girone que
le Sieur de Maleden, Commandant
de Cadaquez
,
ayant appcrcù quatre galiotes
Majorquines faisant
route vers le Cap de Creus,
jugea qu'elles viendroient
se mettre à l'abri de la petite
Ille Fredosa, pour enlever
huit barques chargées
de farine qui alloient à Roses
,
prit cinquante grenadiers
du regiment Suisse de
Castelas, & alla se mettre
n embuscade dans cette
sle. Deux galiotes,l'une
pontée de quatre-vingtix
hommes, ôc l'autre de
eize, entrerent dans le
rort) les aucres les suivant: -
nais ayant été decouvert,
1 fut contraint de charger
es deux premiéres, qui
iprés avoir soutenu un
grand feu, furent obligées
de se rendre, aprés avoir
eu quinze hommes tuez, plusieurs blessez, IX soixante
& quinze faits prisonniers.
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Résumé : Nouvelles d'Espagne.
Le roi a promu Don Francisco Bruno de Cano au grade de brigadier pour ses services aux Pays-Bas, notamment lors du blocus de Girone. Les recrutements et les approvisionnements de la cavalerie sont achevés, et le roi a alloué quatre cent mille écus aux munitionnaires pour assurer l'approvisionnement des troupes. Sa Majesté a nommé cinq officiers catalans pour régler le gouvernement politique de la Catalogne, en accordant des privilèges similaires à ceux des royaumes d'Aragon et de Valence. Les lettres de Catalogne du 19 juin rapportent le retour de la flotte anglaise à Port Mahon pour charger des provisions, tandis que le vice-amiral Jennings et le comte de Staremberg prenaient des mesures pour l'embarquement des troupes allemandes. Le marquis de Ceva Grimaldi, commissaire général pour l'évacuation de la Catalogne, a reçu une lettre du comte de Staremberg proposant une rencontre à Cervera pour régler la sortie des troupes de l'Archiduc. L'évacuation est retardée en raison du manque de navires de transport. À Girone, le sieur de Maleden a capturé deux galiotes majorquines après une embuscade, faisant quinze morts, plusieurs blessés et soixante-quinze prisonniers.
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38
p. 118-134
Nouvelles d'Espagne.
Début :
On mande de Madrid du 17. Juillet, qu'un courier [...]
Mots clefs :
Madrid, Catalogne, Duc de Popoli, Tarragone, Rébellion, Archevêque, Traite, Ratification , Trésorerie
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texteReconnaissance textuelle : Nouvelles d'Espagne.
NouvellesJtEfyagnc.
On mande de Madrid
du 17. Juillet, qu'un courier
dépêché par le Duc de
Popoli y étoic arrivé avec
des lettres,qui portent que
dans une assemblée des trois
Estats de Catalogne tenuë
à Barcelonne, le Clergé &
la plupart de la Noblesse ôc
des principaux bourgeois
avoient été d'avis de se soûmettre
à l'obeïssance du
Roy: mais que le député
de Manresa, appellé Sinos,
& quelques autres, avoient
persuadé à la populace de
se défendre jusqu'à ce qu'-
on leur eût accordé la conservation
de leurs privileges
; qu'ensuite ils avoient
publie la guerre au son des
tambours & des trompettes
contre la France &contre
l'Espagne, & nommé des
chefs pour les commander;
qu'il étoit arrivé le
1 3. un
courier de Tarragonne ,
avec des lettres trés-respectueuses
de l'Archevêque
& du Clergé, pour assurer
le Roy qu'ils étoient prêts
de se soûmettre à son obeïssance
; que les rebeles en
ay ant été informez,avoient
envoyé le General Nebot
avec quatre-vingt chevaux,
pour
pour obliger les peuples
de la campagne de Tarragonne
à prendre les armes:
mais qu'au contraire ils les
avoient tournées contre lui,
fait plusieurs de ses gens
prisonniers, & que les rebeles
n'avoient pas eu un meilleur
succés à Oftalric
; que
les troupes du Roy étoient
entrées le 1J. dans Tarragonne)
& avoient été reçûës
par les habitans avec
des cris de Vi'-tt le Roy Philippe
V. que le Comte de
Staremberg s'étoit embarqué
,& avoit fait voile avec
les croupes Allemandes,à
la reserve de quatre mille
hommes de l'Electeur Palatin,
ausquels les rebeles
avoient enlevé les bâtimens
de transportoù ils devoient
s'embarquer, & qu'ils s'étoient
campez & retranchez
sur le bord de la mer,
en attendant une autre
commodité pour leur départ.
Les dernieres lettres de
Catalogne confirmentl'entrée
du Marquis de Leede
avec son détachement dans
Tarragonne, pendant que
les troupes Allemandes en
sortoient par une autre porte.
Elles sont restées au
voisinage, en attendant
l'escorte que le Marquis de
Leede leura promise pour
les mettre à couvert des infuites
des Catalans, & aller
en fûreté joindre deux regimens
Allemans qui n'avoient
pus'embarquer avec
le Comte de Staremberg,
& qui devoient être conduits
à quelque port au-delà
de Barcelonne, où les vaiCseaux
doivent revenir pour
les transporter aussi en Italie;
que le Marquis de Leede
avoirdétachéun Officier,
avec des troupes, & un ordre
du Commandant Allemand
de Tarragonne pour
prendre possession de la
tour de Salo, située sur la
côte,àtrois lieuës de l'ouest,
de Tarragonne : ce qui a
étéexecuté de bonne foy.
On assure qu'avant l'arrivéc
du Marquis de Leede
à Tarragonne, plus de
vingt-cinq villes & bourgs
envoyerent leurs deputez
pour se remettre à la clemence
du Roy, que ceux
cjui font de Barcelonne le
feroient au ssi soûmis, s'ils
n'en avoient été empêchez
par quatre cent volontaires
commandez par Raphaël
Nebot. Les lettres de Cervera
portent que le Duc de
Popoli en devoit partir le
16. avec toute l'armée pour
marcher vers Igualada, &
de là vers la plaine de Barcelonne,
où il devoit arriver
le 24. & qu'on croyoit
qu'il entreroit dans cette
villelà, nonobstant la resolution
que la populace avoit
prise
de
se défendre. On
écrit de Girone que les
Erats de Catalogne furent
assemblez le 30. Juin, pour
deliberer sur le parti qu'ils
devoient prendre après
avoir été abandonnez par
l'Archiduc ; que le Clergé
avoit été d'avis de se soûmettre
à leur Roy legitime
; que la Noblesse avoit
été du même sentiment, à
la pluralité de deux voix
seulement: maisque le tiers
Etat,excité par les auteurs
de la revolte
J
avoit resolu
de se défendre, à moins
qu'on ne leur accordât la
confirmation de tous leurs
privileges que plusieurs
des principaux de la Noblesse
se sont retirez dans
leurs maisons, ou sont venus
à Girone, entr'autres le
Comte de Fuentes Arragonnois,
qui avoit été Viceroy
de Sardaigne; & le
Comte de Palma, qui ayant
été Viceroy de Caralogne
pour Sa Majesté Catholique,
avoit embrassé le parti
de l'Archiduc,s'est retiré à
Mattaro ; que les rebeles
ont choisi pour leurs chefs
le nommé Ragas, auteur
de la revolte de la plaine de
Vich; Buffet, qui fie revolter
le Royaume de Valence;
Nebot, qui desertaavec
son regiment & l'argent du
Roy d'Espagne; & d'autres
personnes semblables. Que
Nebot étoit sorti de Barcelonne
avec quatre ou cinq
mille hommes, pour surprendre
Tarragonne, quoique
le Gouverneur lui eût
fait dire que s'il approchoit
on tireroit sur lui;qu'il s'étoit
approché d'une porte
gardée par les bourgeois,
qu'il esperoit seduire,& qui
tirerent sur les gens: ce
qui l'obligea à abandonner
cette entreprise. Que le
18. nonobstant lacessation
d'armes, ils s'étoient emparez
du poste de Riu d'Arenas
,
à une lieuë au deçà
d'Ostalric, où il y avoir cinquante
hommes du regimenr
de Beauvoisis, dont
leCapitaine fut tué avec
plusieurs soldats, & les autres
faits prisonniers
; que
le Marquis de Leede avoir
dressé une embuscade de
six cent cavaliers à un gros
corps de Miquelets que Nebor
commandoit, qui ICSi
avoic surpris & les avoit entièrement
défdÍts; ôc qu'on
ne sçavoit pas ce qu'étoit
devenu Nebot, & que les
rebeles -de Barcelonne avoienc
envoyé au Gouverneur
de Gironne le regiment
de la Ciudad pour
augmenter sa garnison r
mais qu'ilavoirrefusé de
le recevoir, & qu'il avoit
répondu qu'il vouloit remettre
la place à Sa Majesté
Catholique. Les dernieres
lettres de Catalogne portent
que le Duc de Popoli
étoit aux environs de Barcelonne
avec son armée;
que Sa Majesté Catholique
étoit maître de toute la Catalogne
,
à la reserve de
cette Capitale &: de Cardone,
où étoient les Miquelets
: mais qu'ils en seroient
bientôt chassez.
On écrit de Torro{e.
qu'un convoy de trente bâtimens,
parmi lesquels il y
avoit six galeres, croie sorti
le 15.Juillet du port des AL
faqués, à l'embouchure de
l'Ebro, chargé de neuf
mille quintaux de farine,
de quatorze mille quintaux
de bled, ôc de vingt mille
d'orge & d'avoine pour
Tarragonne.
On mande de Madrid,
que le Comte de Montijo
y eH: arrivé d'Utrecht, avec
la ratification du traité fait
par les Plenipotentiaires
d'Espagne aveclaReine de
la Grande Bretagne, le
Duc de Savoye & le Roy
de Prusse ; qu'il y passa il y
a quelques jours un courier
venant d'Utrecht, & allant
à Lisbonne, au sujet de
quelques difficultez qui retardent
la conclusion de 1$
paix entre l'Espagne & le
Portugal;que le Duc & la
Duchesse d'Albuquerque y,
étoient venus, leur affaire
ayant ece terminée, moyennant
une lomrne considerableque
le Duc a apnnée
au Roy pour les dépenses
de la guerre;& qu'il y étoit
arrivé un convoy d'argent,
qui est le produit de l'induit
de huit ,& un quart
pour cent,dont on est convenu
avec les interessez sur
les effetsde laflote. Il consiste
en sept centmille piastres
,
dont deux cent mille
sont pour les Officiers, &
les cinq cent mille autres
pour le Roy, qui les a fait
porter à la Tresorerie generale
de la guerre.
On mande de Madrid
du 17. Juillet, qu'un courier
dépêché par le Duc de
Popoli y étoic arrivé avec
des lettres,qui portent que
dans une assemblée des trois
Estats de Catalogne tenuë
à Barcelonne, le Clergé &
la plupart de la Noblesse ôc
des principaux bourgeois
avoient été d'avis de se soûmettre
à l'obeïssance du
Roy: mais que le député
de Manresa, appellé Sinos,
& quelques autres, avoient
persuadé à la populace de
se défendre jusqu'à ce qu'-
on leur eût accordé la conservation
de leurs privileges
; qu'ensuite ils avoient
publie la guerre au son des
tambours & des trompettes
contre la France &contre
l'Espagne, & nommé des
chefs pour les commander;
qu'il étoit arrivé le
1 3. un
courier de Tarragonne ,
avec des lettres trés-respectueuses
de l'Archevêque
& du Clergé, pour assurer
le Roy qu'ils étoient prêts
de se soûmettre à son obeïssance
; que les rebeles en
ay ant été informez,avoient
envoyé le General Nebot
avec quatre-vingt chevaux,
pour
pour obliger les peuples
de la campagne de Tarragonne
à prendre les armes:
mais qu'au contraire ils les
avoient tournées contre lui,
fait plusieurs de ses gens
prisonniers, & que les rebeles
n'avoient pas eu un meilleur
succés à Oftalric
; que
les troupes du Roy étoient
entrées le 1J. dans Tarragonne)
& avoient été reçûës
par les habitans avec
des cris de Vi'-tt le Roy Philippe
V. que le Comte de
Staremberg s'étoit embarqué
,& avoit fait voile avec
les croupes Allemandes,à
la reserve de quatre mille
hommes de l'Electeur Palatin,
ausquels les rebeles
avoient enlevé les bâtimens
de transportoù ils devoient
s'embarquer, & qu'ils s'étoient
campez & retranchez
sur le bord de la mer,
en attendant une autre
commodité pour leur départ.
Les dernieres lettres de
Catalogne confirmentl'entrée
du Marquis de Leede
avec son détachement dans
Tarragonne, pendant que
les troupes Allemandes en
sortoient par une autre porte.
Elles sont restées au
voisinage, en attendant
l'escorte que le Marquis de
Leede leura promise pour
les mettre à couvert des infuites
des Catalans, & aller
en fûreté joindre deux regimens
Allemans qui n'avoient
pus'embarquer avec
le Comte de Staremberg,
& qui devoient être conduits
à quelque port au-delà
de Barcelonne, où les vaiCseaux
doivent revenir pour
les transporter aussi en Italie;
que le Marquis de Leede
avoirdétachéun Officier,
avec des troupes, & un ordre
du Commandant Allemand
de Tarragonne pour
prendre possession de la
tour de Salo, située sur la
côte,àtrois lieuës de l'ouest,
de Tarragonne : ce qui a
étéexecuté de bonne foy.
On assure qu'avant l'arrivéc
du Marquis de Leede
à Tarragonne, plus de
vingt-cinq villes & bourgs
envoyerent leurs deputez
pour se remettre à la clemence
du Roy, que ceux
cjui font de Barcelonne le
feroient au ssi soûmis, s'ils
n'en avoient été empêchez
par quatre cent volontaires
commandez par Raphaël
Nebot. Les lettres de Cervera
portent que le Duc de
Popoli en devoit partir le
16. avec toute l'armée pour
marcher vers Igualada, &
de là vers la plaine de Barcelonne,
où il devoit arriver
le 24. & qu'on croyoit
qu'il entreroit dans cette
villelà, nonobstant la resolution
que la populace avoit
prise
de
se défendre. On
écrit de Girone que les
Erats de Catalogne furent
assemblez le 30. Juin, pour
deliberer sur le parti qu'ils
devoient prendre après
avoir été abandonnez par
l'Archiduc ; que le Clergé
avoit été d'avis de se soûmettre
à leur Roy legitime
; que la Noblesse avoit
été du même sentiment, à
la pluralité de deux voix
seulement: maisque le tiers
Etat,excité par les auteurs
de la revolte
J
avoit resolu
de se défendre, à moins
qu'on ne leur accordât la
confirmation de tous leurs
privileges que plusieurs
des principaux de la Noblesse
se sont retirez dans
leurs maisons, ou sont venus
à Girone, entr'autres le
Comte de Fuentes Arragonnois,
qui avoit été Viceroy
de Sardaigne; & le
Comte de Palma, qui ayant
été Viceroy de Caralogne
pour Sa Majesté Catholique,
avoit embrassé le parti
de l'Archiduc,s'est retiré à
Mattaro ; que les rebeles
ont choisi pour leurs chefs
le nommé Ragas, auteur
de la revolte de la plaine de
Vich; Buffet, qui fie revolter
le Royaume de Valence;
Nebot, qui desertaavec
son regiment & l'argent du
Roy d'Espagne; & d'autres
personnes semblables. Que
Nebot étoit sorti de Barcelonne
avec quatre ou cinq
mille hommes, pour surprendre
Tarragonne, quoique
le Gouverneur lui eût
fait dire que s'il approchoit
on tireroit sur lui;qu'il s'étoit
approché d'une porte
gardée par les bourgeois,
qu'il esperoit seduire,& qui
tirerent sur les gens: ce
qui l'obligea à abandonner
cette entreprise. Que le
18. nonobstant lacessation
d'armes, ils s'étoient emparez
du poste de Riu d'Arenas
,
à une lieuë au deçà
d'Ostalric, où il y avoir cinquante
hommes du regimenr
de Beauvoisis, dont
leCapitaine fut tué avec
plusieurs soldats, & les autres
faits prisonniers
; que
le Marquis de Leede avoir
dressé une embuscade de
six cent cavaliers à un gros
corps de Miquelets que Nebor
commandoit, qui ICSi
avoic surpris & les avoit entièrement
défdÍts; ôc qu'on
ne sçavoit pas ce qu'étoit
devenu Nebot, & que les
rebeles -de Barcelonne avoienc
envoyé au Gouverneur
de Gironne le regiment
de la Ciudad pour
augmenter sa garnison r
mais qu'ilavoirrefusé de
le recevoir, & qu'il avoit
répondu qu'il vouloit remettre
la place à Sa Majesté
Catholique. Les dernieres
lettres de Catalogne portent
que le Duc de Popoli
étoit aux environs de Barcelonne
avec son armée;
que Sa Majesté Catholique
étoit maître de toute la Catalogne
,
à la reserve de
cette Capitale &: de Cardone,
où étoient les Miquelets
: mais qu'ils en seroient
bientôt chassez.
On écrit de Torro{e.
qu'un convoy de trente bâtimens,
parmi lesquels il y
avoit six galeres, croie sorti
le 15.Juillet du port des AL
faqués, à l'embouchure de
l'Ebro, chargé de neuf
mille quintaux de farine,
de quatorze mille quintaux
de bled, ôc de vingt mille
d'orge & d'avoine pour
Tarragonne.
On mande de Madrid,
que le Comte de Montijo
y eH: arrivé d'Utrecht, avec
la ratification du traité fait
par les Plenipotentiaires
d'Espagne aveclaReine de
la Grande Bretagne, le
Duc de Savoye & le Roy
de Prusse ; qu'il y passa il y
a quelques jours un courier
venant d'Utrecht, & allant
à Lisbonne, au sujet de
quelques difficultez qui retardent
la conclusion de 1$
paix entre l'Espagne & le
Portugal;que le Duc & la
Duchesse d'Albuquerque y,
étoient venus, leur affaire
ayant ece terminée, moyennant
une lomrne considerableque
le Duc a apnnée
au Roy pour les dépenses
de la guerre;& qu'il y étoit
arrivé un convoy d'argent,
qui est le produit de l'induit
de huit ,& un quart
pour cent,dont on est convenu
avec les interessez sur
les effetsde laflote. Il consiste
en sept centmille piastres
,
dont deux cent mille
sont pour les Officiers, &
les cinq cent mille autres
pour le Roy, qui les a fait
porter à la Tresorerie generale
de la guerre.
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Résumé : Nouvelles d'Espagne.
Le 17 juillet, un courrier du Duc de Popoli a rapporté des événements en Catalogne à Madrid. À Barcelone, le clergé, la noblesse et les bourgeois ont décidé de se soumettre au roi, mais certains, comme le député de Manresa, Sinos, ont incité la population à se défendre pour conserver leurs privilèges. Les rebelles ont déclaré la guerre à la France et à l'Espagne, nommant des chefs pour les commander. À Tarragone, l'archevêque et le clergé ont assuré le roi de leur soumission, mais les rebelles ont tenté de lever des troupes dans la campagne sans succès. Les troupes royales sont entrées à Tarragone et ont été accueillies favorablement. Le Comte de Staremberg a quitté Tarragone avec les troupes allemandes, à l'exception de quatre mille hommes de l'Électeur Palatin, dont les bâtiments de transport ont été pris par les rebelles. Le Marquis de Leede est entré à Tarragone avec son détachement pendant que les troupes allemandes sortaient. Plusieurs villes et bourgs ont envoyé des députés pour se soumettre au roi. Le Duc de Popoli a quitté Tarragone avec son armée pour marcher vers Barcelone. À Girone, les États de Catalogne se sont réunis pour délibérer après l'abandon par l'Archiduc. Le clergé et la noblesse ont voté pour la soumission, mais le tiers état a résolu de se défendre sans la confirmation de leurs privilèges. Les rebelles ont choisi des chefs, dont Nebot, qui a tenté sans succès de surprendre Tarragone. Le Marquis de Leede a défait un groupe de Miquelets commandés par Nebot. Le Duc de Popoli est aux environs de Barcelone avec son armée, et le roi est maître de toute la Catalogne sauf Barcelone et Cardone. Un convoi de vivres a quitté l'embouchure de l'Ebro pour Tarragone. À Madrid, le Comte de Montijo est arrivé avec la ratification d'un traité entre l'Espagne et plusieurs puissances européennes. Des difficultés retardent la conclusion de la paix entre l'Espagne et le Portugal. Un convoi d'argent, produit de l'indult, a été porté à la trésorerie générale de la guerre.
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39
p. 83-92
Nouvelles d'Espagne.
Début :
Le Roy a donné l'Ordre de la Toison d'Or au Maré [...]
Mots clefs :
Ordre de la Toison d'Or, Maréchal de Villars, Catalogne, Artillerie, Troupes espagnoles, Valence
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texteReconnaissance textuelle : Nouvelles d'Espagne.
Nouvelles d'Espagne.
Le Roy a donné l'Ordre
de la Toison d'Or au Maré,
chal de Villars, en consideration
des services qu'il a
rendus aux deux Couronnes.
On a déja parlé de la
Maison de Villars, & de
l'institution de laToison;
on renvoye le lecteur à ce
qu'on en a dit dans les Mercures
precedens.
On mande de Catalogne
, que le Marquis de
Ledeayantété détaché
avec un corps de cinq mrle
hommes ôc quatre pieces
de canon, pour punir la seconde
revolte des habitans
de Manresa, en avoit fait
raser les murailles & brûler
huit cent maisons
; que la
ville de Cardone s'étoit soûmise
à l'obeïssance du Roy:
mais que Don Manuel Desvais,
Gouverneur du Château,
avoit refusé de deferer
aux ordres du General
Valles Allemand, d'évacuer
la place conformément
au traité;que le Lieutenant
général Zerezeda
avoit defait un parti de volontaires
à cheval, dont
8. furent tuez & n, faits
prisonniers
; & qu'il avoit
châtié les habitans du lieu
de saint Clement,au- deçà
de Llobregat, sur le che- 1
min de Tarragonne, qui
couroient sur cent cavaliers
qui passoient
; que le
9. Août on avoir vu sortir
du port de Barcelone quatorze
bâtimens & plusieurs
chaloupes, qui avoient pris
la route du Levant.Croyant
qu'ils avoient quelque dessein
sur la ville de Mataro,
qui s'est soûmise, on yenvoya
le Colonel du régimentdes
Asturiesavec cent
cavaliers & cent fantassins.
Le lendemain il fut suivi
par un gros detachement
de troupes Françoises. On
a appris depuis que ces bâtimens
sortis de Barcelone
avoient débarqué à Masnou,
au- deçà de Mataro
y des troupes des regimens
de la Foy & de Nebot, la
plûpart à cheval, commandées
par les deputez militaires
des rebeles. Don Antonio
Berenguer, natif de
Lerida, accompagné de
Don Salvador de Tamarit,
de Don Philippe de Aguilar,
avec Sebastien Dalmau,&
Philippe Marti,
l'un des chefs de la révolté
de Vvich
; que leur dessein
étoit de faire soûlever les
peuples. Pendant leur marche
quelques miquelets &
volontaires s'approcherent
des fauxbourgs de Mataro,
& menacerent la ville:
mais ils ne purent rien entreprendre.
Ils tenterent
d'attaquer un convoy qui
venoit de Mataro à l'armée
: mais ils furent contraints
de se retirer, voyant
qu'il étoit escorté par un
corps de troupes Françoises.
On
On écrit d'Ostalric, que
les Allemans en sortirent
le 17. Août, & que Don
Melchior Cano y étoit entré
avec les troupes Valones
; que les Allemans qui
restoient en Catalogne
acheverent de s'embarquer
le 19. D'autres lettres d'Q£:
talric portent que quatre
mille miquelets & huit cent
chevaux, commandez par
Nebot, avoient occupé les
passages autour de cette
ville: mais que Don Tiberio
Carafa, Lieutenant general,
ayant marché à eux
avec des troupes du Lampourdan
,
les attaqua, &
les défit avec peu de resistance
; qu'il leur avoit tué
plus de soixante hommes,
sans autre perte que de trois
soldats
; que le Marquis
d'Arpajon étoit parti pour
retourner à l'armée, qui
attendoit l'arrivée des troupes
d'Estramadure & de
France, des munitions &
de l'artillerie;que le Comte
de Fiennes avoit chassé les
rebeles des portesqu'ils occupoientaux
environs d'Ostalric
;
qu'il avoit acheté la
plûpart des chevaux des Allemans,
dont les rebeles
croyoient profiter; & qu'il
avoit fait entrer dans Ostalric
Don Tiberio Carafa
avec les troupes du Roy;
que l'armée était abondamment
pourvue de vivres,
qui lui viennent par mer,
& que fournissent les peuples
qui ont prêté au Roy
le ferment de fidelité
; que
le Comte de Fiennes étoit
en campagne avec un corps
de six mille hommes, pour
soûmettre les peuples à lobeïssance
de Sa Majesté.On
mande de Madrid, qu'on
ne fera pas le siege de Barcelone
, jusqu'à ce que le
Duc de Popoli air été joint
par les croupes Espagnoles
& Françoises
)
& qu'il ait
reçu l'artillerie qu'il attend
de Valence, de Tortose &
de Tarragone, au nombre
de quarante pieces de canon
de baterie & de vingt
mortiers.
Le Roy a donné l'Ordre
de la Toison d'Or au Maré,
chal de Villars, en consideration
des services qu'il a
rendus aux deux Couronnes.
On a déja parlé de la
Maison de Villars, & de
l'institution de laToison;
on renvoye le lecteur à ce
qu'on en a dit dans les Mercures
precedens.
On mande de Catalogne
, que le Marquis de
Ledeayantété détaché
avec un corps de cinq mrle
hommes ôc quatre pieces
de canon, pour punir la seconde
revolte des habitans
de Manresa, en avoit fait
raser les murailles & brûler
huit cent maisons
; que la
ville de Cardone s'étoit soûmise
à l'obeïssance du Roy:
mais que Don Manuel Desvais,
Gouverneur du Château,
avoit refusé de deferer
aux ordres du General
Valles Allemand, d'évacuer
la place conformément
au traité;que le Lieutenant
général Zerezeda
avoit defait un parti de volontaires
à cheval, dont
8. furent tuez & n, faits
prisonniers
; & qu'il avoit
châtié les habitans du lieu
de saint Clement,au- deçà
de Llobregat, sur le che- 1
min de Tarragonne, qui
couroient sur cent cavaliers
qui passoient
; que le
9. Août on avoir vu sortir
du port de Barcelone quatorze
bâtimens & plusieurs
chaloupes, qui avoient pris
la route du Levant.Croyant
qu'ils avoient quelque dessein
sur la ville de Mataro,
qui s'est soûmise, on yenvoya
le Colonel du régimentdes
Asturiesavec cent
cavaliers & cent fantassins.
Le lendemain il fut suivi
par un gros detachement
de troupes Françoises. On
a appris depuis que ces bâtimens
sortis de Barcelone
avoient débarqué à Masnou,
au- deçà de Mataro
y des troupes des regimens
de la Foy & de Nebot, la
plûpart à cheval, commandées
par les deputez militaires
des rebeles. Don Antonio
Berenguer, natif de
Lerida, accompagné de
Don Salvador de Tamarit,
de Don Philippe de Aguilar,
avec Sebastien Dalmau,&
Philippe Marti,
l'un des chefs de la révolté
de Vvich
; que leur dessein
étoit de faire soûlever les
peuples. Pendant leur marche
quelques miquelets &
volontaires s'approcherent
des fauxbourgs de Mataro,
& menacerent la ville:
mais ils ne purent rien entreprendre.
Ils tenterent
d'attaquer un convoy qui
venoit de Mataro à l'armée
: mais ils furent contraints
de se retirer, voyant
qu'il étoit escorté par un
corps de troupes Françoises.
On
On écrit d'Ostalric, que
les Allemans en sortirent
le 17. Août, & que Don
Melchior Cano y étoit entré
avec les troupes Valones
; que les Allemans qui
restoient en Catalogne
acheverent de s'embarquer
le 19. D'autres lettres d'Q£:
talric portent que quatre
mille miquelets & huit cent
chevaux, commandez par
Nebot, avoient occupé les
passages autour de cette
ville: mais que Don Tiberio
Carafa, Lieutenant general,
ayant marché à eux
avec des troupes du Lampourdan
,
les attaqua, &
les défit avec peu de resistance
; qu'il leur avoit tué
plus de soixante hommes,
sans autre perte que de trois
soldats
; que le Marquis
d'Arpajon étoit parti pour
retourner à l'armée, qui
attendoit l'arrivée des troupes
d'Estramadure & de
France, des munitions &
de l'artillerie;que le Comte
de Fiennes avoit chassé les
rebeles des portesqu'ils occupoientaux
environs d'Ostalric
;
qu'il avoit acheté la
plûpart des chevaux des Allemans,
dont les rebeles
croyoient profiter; & qu'il
avoit fait entrer dans Ostalric
Don Tiberio Carafa
avec les troupes du Roy;
que l'armée était abondamment
pourvue de vivres,
qui lui viennent par mer,
& que fournissent les peuples
qui ont prêté au Roy
le ferment de fidelité
; que
le Comte de Fiennes étoit
en campagne avec un corps
de six mille hommes, pour
soûmettre les peuples à lobeïssance
de Sa Majesté.On
mande de Madrid, qu'on
ne fera pas le siege de Barcelone
, jusqu'à ce que le
Duc de Popoli air été joint
par les croupes Espagnoles
& Françoises
)
& qu'il ait
reçu l'artillerie qu'il attend
de Valence, de Tortose &
de Tarragone, au nombre
de quarante pieces de canon
de baterie & de vingt
mortiers.
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Résumé : Nouvelles d'Espagne.
Le roi a décerné l'Ordre de la Toison d'Or au maréchal de Villars pour ses services aux deux couronnes. En Catalogne, le marquis de Lede a été envoyé punir la révolte de Manresa, dont les murailles ont été rasées et huit cents maisons brûlées. Cardone s'est soumise au roi, mais le gouverneur du château a refusé d'évacuer la place. Le lieutenant général Zerezeda a vaincu un groupe de volontaires, tuant huit hommes et en capturant onze. Les habitants de Saint-Clément ont été punis pour avoir attaqué des cavaliers. Le 9 août, quatorze bâtiments ont quitté Barcelone, suscitant des craintes d'une attaque sur Mataro. Des troupes françaises ont été envoyées en renfort et ont débarqué à Masnou, où les rebelles ont échoué à soulever la population. À Ostalric, les Allemands ont quitté la ville, remplacés par des troupes valonnes. Les rebelles, dirigés par Nebot, ont été défaits par Don Tiberio Carafa. Le marquis d'Arpajon a rejoint l'armée, qui attendait des renforts et des munitions. Le comte de Fiennes a chassé les rebelles des portes d'Ostalric, permettant l'entrée des troupes royales. L'armée est bien approvisionnée en vivres. À Madrid, il a été décidé de ne pas assiéger Barcelone avant l'arrivée du duc de Popoli et de l'artillerie attendue de Valence, Tortose et Tarragone.
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40
p. 86-104
Nouvelles d'Espagne.
Début :
On écrit de Madrid du 28. Septembre, que le 23 [...]
Mots clefs :
Madrid, Reine, Duc d'Arcos , Barcelone, Guerre, Catalogne, Tranchée, Monastère, Munitions, Duc de Popoli
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texteReconnaissance textuelle : Nouvelles d'Espagne.
Nouvelles etEfpagnc.
OnécritdeMadriddu28.
Septembre,que le 23la Reine
y éroit heureusement accouchée
d'un Prince qui
doit être nommé D. Ferdinand,
que le Roy accompafgincéfldce&
s Grands, de laNod'un
nombre infini
de peuple,alla faire chanter
le Te Deum à Nôtre-Dame
d'Atochaen action de graces
, que les trois nuits
suivantes la naissance du
Prince avoit été celebrée
par des feux de joye & des
illuminations par toute la
ville, & qu'en cette confi-
.deration le Roy avoitrappellé
le Duc d'Arcos qui
avoit été relegué en une
de ses terres. Plusieurs lettres
de Madrid portent que
les Officiers des Maisons
Royales, les Presidents de
divers Tribunaux, ceux
qui en dépendent, &presque
tous les chefs de familles,
avoient fait des dons
gratuits pour les dépenses
de la guerre de Catalogne,
& qu'on ne doutoit pas que
lesautresvilles,&toutesles
Provinces n'en fissent de
même:que les Gardes de
Sa MajeÍÍé, & beaucoup
d'autres troupes de cavalerie
& d'infanterie, outre
celles qui viennent d'Estramadure,
marchoient vers
l'armée campée devant
Barcelonne. On mande de
l'armée de devantBarcelonne
lonne que le Duc de Popoli
l'avoit fait enfermer par
une ligne qui s'étend depuis
la riviere de Befos
jusqu'au Llobregat, avec
des redoutes d'espace en
espace, & deux forts aux
extremitez,pour faciliter le
débarquement des vivres ôc
des munitions à l'embouchure
des deux
-'
rivieres,que
les assiegez n'avoient fait
que quelques sorties, dans
lesquelles ils avoient été
repoussez vigoureufement
& avec perte, qu'ils avouent
peu de vivres, manquoient
d'argent, & de plusieurs
autres commoditez;que la
garnison n'étoit que de
deux mille cinq cens hommes
de troupes reglées
5
la
plûpart Allemans des troupes
de l'Archiduc, qu'ils
ont engagez à prendre parti
avec eux & que plusieurs
Vigueries avoient prêté l'obeissance
) entre autres la
ville Episcopale d'Urgel , qui avoit envoyé offrir de
(e soumettre
,
& d'ouvrir
ses portes; que les rebelles
avoient fortifié un poste
appelle le Calvaire prés des
Capucins, lequel les Orfévres
& les Droguistes de
la ville s'étoient chargez
de défendre: mais que le
Duc de Popoli l'ayant fait
attaquer, ilsavoient été
forcez,& presque tous pasfez
au fil de l'épée. On
mande de Vich que Don
Feliciano de Bracamonte y
étoit entré, & qu'il travailloit
à reduire à l'obeissance
les païs voisins, où il y
avoit encore plusieurs rebelles,
que le Comte de
Fienne avoit chassé Nebot
d'Aulos [ur le Fluvian, ez
quil le poursuivoit vers la
Cerdagne) où il s'étoit re- tiré,pendant que leMarquis
d'Arpajon le poursuivoit
d'un autre côté1 avec un ddétachement
de l'armée du
Duc de Popoli, que cerebelle
avoit dans fà. retraite
augmenté sa troupe jusquau
nombre de douze cens
chevaux, ôcde quatre mille
fantassins, & qu'il avoit
marché avec tant de dili-
# gence qu'5i-1l éftoit arrivé le
1 5. Septembre dans la plaine
de Cerdagne à une lieuë
de Mont louis, où ilfaisoit
de grands desordres, que
toutes ses troupes subsistoient
des provinons qu'elles
faisoientdans le plat païs,
qu'il menaçoit d'attaquer
Puycerda, dont les fortifications
font démolies. Les
lettres du camp devant
Barcelonne du 16. Septembre
portent que les rebelles
ayant fortifié le Monastere
de santa Madrona dans la
montagne au -
desson du
Château de Monrjouy, le
Duc de Popoli fit dressr
unebatterie pour les en
chasser;les asseiegezfirent
une sortie pour interrompre
ce travail: mais ils furent
repoussez avec perte
de quarante hommes, l'artillerie
ayant fait des breches
considerables à ce
porte; leDuc de Popoli le
fit attaquer par les Gardes
Espagnoles, qui l'emporterent
avec peu de resistance,
ôc poursuivirent ceux qui le
defendoient jusqu'aux chemins
couverts de la ville &
du Château de Montjouy,
on en tua un grand nombre,
& trenre furent faits
prisonners
; que le détachement
commandé par
Don Feliciano de Bracamonte,
qui poursuivoitNebot
,
l'avoit attaqué,& obligé
de se retirer vers Caldas
de Monbuy, où ce rebelle
n'osa l'attendre, quoique
ce lieu fût fort par sa situation,
& entouré de murailles.
Il voulut gagner la
plaine de Vich :
maisil fut
coupé par le Comte de
Fienne,&par DonTiberio
Carafa, ce qui l'obligea à
se retirer dans les montagnes.
On écrit de Puycerda
que le Comte de Fienne
avoit chassé Nebot de la
Cerdagne, & qu'il l'a obligé
à se retirer du côté
d'Urgel, que les troupes
de ce rebelle avoient fait
de grands desordres dans
tous les lieux où elles ont
passé, que néanmoins leur
nombre diminuoit de jour
en jour par la desertion, &
que Nebot continuoit sa
suite avec toute la diligence
possible vers la Conca de
Tremps, que le Comte de
Fienne le poursuivoit,tandis
que Don Feliciano de Bracamonte
marche avec un
détadétahement
de quatre à
cinq mille hommes pour
lui couper le chemin du
côté de Cardone.
Les lettres de Girone du
25. Septembre portent qu'-
un des Principaux Chefs
des rebelles, accompagné
de vingt-deuxhommes,
étoit venu se soûmettreau
Commandant de Vich, &
qu'un député du Baillide
Roda étoit venu encette
villeavecquatre des principauxauteurs
de la révolte,
pour implorer la C\'OmenceduRoy.
Lesdernieres
lettres du camp de.
vant Barcelone portent que
ceux qui commandentdans
la ville avoient fait publier
une ordonnance pour obliger
tous les habitans, fous
peine de la vie, à dénoncer
tout ce qu'ils ont de monnoye,
de vaisselle d'or &
d'argent, & de joyaux,dont
le Receveur leur donnera
des reçus payables par la
députation, quand elle fera
en état de le faire, qu'on
avoit par ce moyen trouve
quelque quantité d'argent
monnoyé&enmatiere,
1 V
qu'ils avoient reçûquelques
rafraîchissemens pendant
que les Galeres étoienc
allé escorter un convoy
de blé, d'artillerie ôc de
munitions, ce qui a obligé
le Duc de Popoli a renouveller
les défenses d'y porter
aucunes provisions
changeant la peine des , galeres
en celle de la vie:
qu'il étoit arrivé au camp
vingt bataillons 6c vingt
escadrons des troupes d'Ei:
tramadure
,
6c autres Provinces
d'Espagne, & qu'on
travailloit a décharger le
cpnvoy que lesgaleresavoient
efçojrté
; que le Duc
de Popoli avoit envoyé un
trompette aux Magistrats
de la villepour lés sommer
de se rendre,avec menaces
que s'ils attendoientque
les batteries fussent en état,
il n'y auroitpoint dequartier
pour eux. :'
On mande de Naples
que le Comte de Thaun
n'oublierien pour le foulagemenc
des peuples, qu'il
apporte tous ses soins pour
faire diminuer les vivres
qui y sontfort chers. On
a distribué dans les places
fortesdu Royaume les
troupes qui sont venuës de
Catalogne, & les troupes
Allemandesdoiventêtre envoyées
dansleMilanez:qu'il
estvenu un ordre delaCour
de Vienne d'envoyer des
vivres & des munitions
de guerre aux Barcelonois,
ce qui fera de difficile execution
,d'autant qu'onsçait
qu'il est sorti du port de
Toulon plusieursvaisseaux
de guerre qui sont allé
croiser dans les mers de
Catalogne, avec ordre de
se saisir de tous les bâtimens
qu'ils trouveroient
être chargez pour Barcelone,
de telle nation qu'ils
puissent être.
On mande de Cadix du
y qu'il est parti de ce port
quatre vaisseaux de guerre;
pour aller croiser dans h
Mediteranée, & être eiru
ployez au siege de Barcelonne.
On a aussi embarqué
toutes les troupes de l'Andalousie,
lesquelles avoient
été employées au blocus de
Gibraltar. On a aussi embarqué
du canon, desmortiers,
& beaucoup de munitions
de guerre. On équipe
encore deux autres vaiCseaux,
qui prendront la.
même route. On a publié
dans cette ville la suspension
d'armes avec les Portugais
: le temps n'cft pas
limité, elle doit toûjours
durer jusqu'à la conclusion
de la paix entre les deux
Couronnes. Un vaisseau
Portugais attaqua avanthier
prés du Cap de saint
Vincent, deux Corsaires
qui y croisoient depuis 15.
jours, & après deux heures
de combat il en coula
une à fond, & on obligea
l'autre à se rendre.
Un vaisseau François vint
hier moüiller à nôtre rade;
il vient de la Martinique:
on le tient riche de plus de
huit millions pour le compte
des Negocians François.
Il prend des rafraîchissemens,
&remettra en
bref à la voile pour les ports
de France.
OnécritdeMadriddu28.
Septembre,que le 23la Reine
y éroit heureusement accouchée
d'un Prince qui
doit être nommé D. Ferdinand,
que le Roy accompafgincéfldce&
s Grands, de laNod'un
nombre infini
de peuple,alla faire chanter
le Te Deum à Nôtre-Dame
d'Atochaen action de graces
, que les trois nuits
suivantes la naissance du
Prince avoit été celebrée
par des feux de joye & des
illuminations par toute la
ville, & qu'en cette confi-
.deration le Roy avoitrappellé
le Duc d'Arcos qui
avoit été relegué en une
de ses terres. Plusieurs lettres
de Madrid portent que
les Officiers des Maisons
Royales, les Presidents de
divers Tribunaux, ceux
qui en dépendent, &presque
tous les chefs de familles,
avoient fait des dons
gratuits pour les dépenses
de la guerre de Catalogne,
& qu'on ne doutoit pas que
lesautresvilles,&toutesles
Provinces n'en fissent de
même:que les Gardes de
Sa MajeÍÍé, & beaucoup
d'autres troupes de cavalerie
& d'infanterie, outre
celles qui viennent d'Estramadure,
marchoient vers
l'armée campée devant
Barcelonne. On mande de
l'armée de devantBarcelonne
lonne que le Duc de Popoli
l'avoit fait enfermer par
une ligne qui s'étend depuis
la riviere de Befos
jusqu'au Llobregat, avec
des redoutes d'espace en
espace, & deux forts aux
extremitez,pour faciliter le
débarquement des vivres ôc
des munitions à l'embouchure
des deux
-'
rivieres,que
les assiegez n'avoient fait
que quelques sorties, dans
lesquelles ils avoient été
repoussez vigoureufement
& avec perte, qu'ils avouent
peu de vivres, manquoient
d'argent, & de plusieurs
autres commoditez;que la
garnison n'étoit que de
deux mille cinq cens hommes
de troupes reglées
5
la
plûpart Allemans des troupes
de l'Archiduc, qu'ils
ont engagez à prendre parti
avec eux & que plusieurs
Vigueries avoient prêté l'obeissance
) entre autres la
ville Episcopale d'Urgel , qui avoit envoyé offrir de
(e soumettre
,
& d'ouvrir
ses portes; que les rebelles
avoient fortifié un poste
appelle le Calvaire prés des
Capucins, lequel les Orfévres
& les Droguistes de
la ville s'étoient chargez
de défendre: mais que le
Duc de Popoli l'ayant fait
attaquer, ilsavoient été
forcez,& presque tous pasfez
au fil de l'épée. On
mande de Vich que Don
Feliciano de Bracamonte y
étoit entré, & qu'il travailloit
à reduire à l'obeissance
les païs voisins, où il y
avoit encore plusieurs rebelles,
que le Comte de
Fienne avoit chassé Nebot
d'Aulos [ur le Fluvian, ez
quil le poursuivoit vers la
Cerdagne) où il s'étoit re- tiré,pendant que leMarquis
d'Arpajon le poursuivoit
d'un autre côté1 avec un ddétachement
de l'armée du
Duc de Popoli, que cerebelle
avoit dans fà. retraite
augmenté sa troupe jusquau
nombre de douze cens
chevaux, ôcde quatre mille
fantassins, & qu'il avoit
marché avec tant de dili-
# gence qu'5i-1l éftoit arrivé le
1 5. Septembre dans la plaine
de Cerdagne à une lieuë
de Mont louis, où ilfaisoit
de grands desordres, que
toutes ses troupes subsistoient
des provinons qu'elles
faisoientdans le plat païs,
qu'il menaçoit d'attaquer
Puycerda, dont les fortifications
font démolies. Les
lettres du camp devant
Barcelonne du 16. Septembre
portent que les rebelles
ayant fortifié le Monastere
de santa Madrona dans la
montagne au -
desson du
Château de Monrjouy, le
Duc de Popoli fit dressr
unebatterie pour les en
chasser;les asseiegezfirent
une sortie pour interrompre
ce travail: mais ils furent
repoussez avec perte
de quarante hommes, l'artillerie
ayant fait des breches
considerables à ce
porte; leDuc de Popoli le
fit attaquer par les Gardes
Espagnoles, qui l'emporterent
avec peu de resistance,
ôc poursuivirent ceux qui le
defendoient jusqu'aux chemins
couverts de la ville &
du Château de Montjouy,
on en tua un grand nombre,
& trenre furent faits
prisonners
; que le détachement
commandé par
Don Feliciano de Bracamonte,
qui poursuivoitNebot
,
l'avoit attaqué,& obligé
de se retirer vers Caldas
de Monbuy, où ce rebelle
n'osa l'attendre, quoique
ce lieu fût fort par sa situation,
& entouré de murailles.
Il voulut gagner la
plaine de Vich :
maisil fut
coupé par le Comte de
Fienne,&par DonTiberio
Carafa, ce qui l'obligea à
se retirer dans les montagnes.
On écrit de Puycerda
que le Comte de Fienne
avoit chassé Nebot de la
Cerdagne, & qu'il l'a obligé
à se retirer du côté
d'Urgel, que les troupes
de ce rebelle avoient fait
de grands desordres dans
tous les lieux où elles ont
passé, que néanmoins leur
nombre diminuoit de jour
en jour par la desertion, &
que Nebot continuoit sa
suite avec toute la diligence
possible vers la Conca de
Tremps, que le Comte de
Fienne le poursuivoit,tandis
que Don Feliciano de Bracamonte
marche avec un
détadétahement
de quatre à
cinq mille hommes pour
lui couper le chemin du
côté de Cardone.
Les lettres de Girone du
25. Septembre portent qu'-
un des Principaux Chefs
des rebelles, accompagné
de vingt-deuxhommes,
étoit venu se soûmettreau
Commandant de Vich, &
qu'un député du Baillide
Roda étoit venu encette
villeavecquatre des principauxauteurs
de la révolte,
pour implorer la C\'OmenceduRoy.
Lesdernieres
lettres du camp de.
vant Barcelone portent que
ceux qui commandentdans
la ville avoient fait publier
une ordonnance pour obliger
tous les habitans, fous
peine de la vie, à dénoncer
tout ce qu'ils ont de monnoye,
de vaisselle d'or &
d'argent, & de joyaux,dont
le Receveur leur donnera
des reçus payables par la
députation, quand elle fera
en état de le faire, qu'on
avoit par ce moyen trouve
quelque quantité d'argent
monnoyé&enmatiere,
1 V
qu'ils avoient reçûquelques
rafraîchissemens pendant
que les Galeres étoienc
allé escorter un convoy
de blé, d'artillerie ôc de
munitions, ce qui a obligé
le Duc de Popoli a renouveller
les défenses d'y porter
aucunes provisions
changeant la peine des , galeres
en celle de la vie:
qu'il étoit arrivé au camp
vingt bataillons 6c vingt
escadrons des troupes d'Ei:
tramadure
,
6c autres Provinces
d'Espagne, & qu'on
travailloit a décharger le
cpnvoy que lesgaleresavoient
efçojrté
; que le Duc
de Popoli avoit envoyé un
trompette aux Magistrats
de la villepour lés sommer
de se rendre,avec menaces
que s'ils attendoientque
les batteries fussent en état,
il n'y auroitpoint dequartier
pour eux. :'
On mande de Naples
que le Comte de Thaun
n'oublierien pour le foulagemenc
des peuples, qu'il
apporte tous ses soins pour
faire diminuer les vivres
qui y sontfort chers. On
a distribué dans les places
fortesdu Royaume les
troupes qui sont venuës de
Catalogne, & les troupes
Allemandesdoiventêtre envoyées
dansleMilanez:qu'il
estvenu un ordre delaCour
de Vienne d'envoyer des
vivres & des munitions
de guerre aux Barcelonois,
ce qui fera de difficile execution
,d'autant qu'onsçait
qu'il est sorti du port de
Toulon plusieursvaisseaux
de guerre qui sont allé
croiser dans les mers de
Catalogne, avec ordre de
se saisir de tous les bâtimens
qu'ils trouveroient
être chargez pour Barcelone,
de telle nation qu'ils
puissent être.
On mande de Cadix du
y qu'il est parti de ce port
quatre vaisseaux de guerre;
pour aller croiser dans h
Mediteranée, & être eiru
ployez au siege de Barcelonne.
On a aussi embarqué
toutes les troupes de l'Andalousie,
lesquelles avoient
été employées au blocus de
Gibraltar. On a aussi embarqué
du canon, desmortiers,
& beaucoup de munitions
de guerre. On équipe
encore deux autres vaiCseaux,
qui prendront la.
même route. On a publié
dans cette ville la suspension
d'armes avec les Portugais
: le temps n'cft pas
limité, elle doit toûjours
durer jusqu'à la conclusion
de la paix entre les deux
Couronnes. Un vaisseau
Portugais attaqua avanthier
prés du Cap de saint
Vincent, deux Corsaires
qui y croisoient depuis 15.
jours, & après deux heures
de combat il en coula
une à fond, & on obligea
l'autre à se rendre.
Un vaisseau François vint
hier moüiller à nôtre rade;
il vient de la Martinique:
on le tient riche de plus de
huit millions pour le compte
des Negocians François.
Il prend des rafraîchissemens,
&remettra en
bref à la voile pour les ports
de France.
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Résumé : Nouvelles d'Espagne.
Le 23 septembre, la reine d'Espagne a accouché d'un prince nommé Ferdinand. Cet événement a été célébré par un Te Deum à Notre-Dame d'Atocha, en présence du roi et des grands du royaume. La ville a été illuminée et des feux de joie ont été allumés pendant trois nuits. Le roi a rappelé le Duc d'Arcos, précédemment relégué. Divers officiers, présidents de tribunaux et chefs de familles ont fait des dons pour financer la guerre de Catalogne. Des troupes de cavalerie et d'infanterie, y compris celles d'Estramadure, se dirigent vers l'armée assiégeant Barcelone. À Barcelone, le Duc de Popoli a renforcé les lignes autour de la ville, facilitant le débarquement de vivres et de munitions. Les assiégés, manquant de vivres et d'argent, ont été repoussés lors de sorties. La garnison, composée principalement de troupes allemandes de l'Archiduc, est estimée à 2 500 hommes. Plusieurs vigueries, dont la ville épiscopale d'Urgel, ont prêté allégeance. Les rebelles ont été repoussés lors d'une attaque sur un poste près des Capucins. Dans d'autres régions, Don Feliciano de Bracamonte et le Comte de Fienne poursuivent les rebelles, notamment Nebot, qui a augmenté ses troupes et causé des désordres. Nebot a été contraint de se retirer après plusieurs affrontements. À Girone, des chefs rebelles se sont soumis aux autorités. À Barcelone, une ordonnance oblige les habitants à déclarer leurs biens précieux sous peine de mort. Des renforts sont arrivés au camp, et le Duc de Popoli a sommé la ville de se rendre. À Naples, le Comte de Thaun travaille à réduire les prix des vivres. Des troupes ont été redistribuées dans les places fortes du royaume. La Cour de Vienne a ordonné l'envoi de vivres et de munitions à Barcelone, malgré les menaces de vaisseaux de guerre français. De Cadix, quatre vaisseaux de guerre et des troupes ont été envoyés vers la Méditerranée pour le siège de Barcelone. Une suspension d'armes a été publiée avec les Portugais. Un vaisseau français, riche de plusieurs millions, a mouillé à Cadix avant de repartir pour la France.
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41
p. 73-85
Nouvelles d'Espagne.
Début :
Les lettres de Madrid portent que le Clergé, la Noblesse [...]
Mots clefs :
Espagne, Barcelone, Catalogne, Troupes, Marquis, Vaisseaux, Guerre
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouvelles d'Espagne.
Nouvelles <££fj>agne.
Leslettres de Madrid
portent que le Clergé, la
Noblesse & les peuples
s'empressent volontairement
à contribuer au don
gratuit que le Roy leur a
fait demander pour les dépenses
de la guerre de Catalogne;
entr'autres le Duc
de Veraguas & Don Carlos
Carafa, Gouverneur de
la côte d'Andalousie, avoient
envoyé à la Monnoye
toute leur vaisselle
d'argent; que les sommes
amassées à Cadixétoient
employées à l'armement
des vaisseauxqui,sonten
état de partir pour faire
voile vers les côtes de Catalogne
; que le Comte de
Lexingron, Ambassadeur
d'Angleterre, avoit fait
partir ses bagages & fait ses
visites de congé pour par-
- tir incessamment pour Londres
; que le Marquis de
Brancas, Ambassadeur de
France, y étoit arrivé, &
le Marquis de Toüy , Lieutenant
general, qui doit
servir dans les armées du
Roy en qualité de Capitaine
general. On écrit du
camp devant Barcelonne,
quelanuit du6. au 7. d'Octobrecinquante
volontaires
tenterent d'entrer dans
la ville par la droite de l'armée
: mais qu'ayant été reconnus,
vingt-cinq furent
pris, & les autres se sauverent
à la faveur de la nuit;
qu'undetachement commandé
par Don Juan de
Zerezedaavoit prix dixneufcavaliers
rebeles; que
lestroupes que commandoit
Nebot étoient défaites
ou dissipées;quc)craignant'
d'êtrepris ou livré par ses
propres gens , il les avoit
engagez à attaquer les lignes
de l'armée du Roy. Il
leur dit qu'il étoit necessairequ'ilallât
à Barcelone
pour faire une sortie , afin
de leur faciliter le pacage
pendant qu'ils attaqueroient
leslignes ; qu'il s'étoit
embarqué avec cinq
ou six de ses confidens, entr'autresle
députéDalmau;
dquu'iiltaevnoipt réitséoanrarêvteéc&Dcoanl--
maa,u., par ordre du Gouvernement,
qui vouloir faire
leur procès à cause de leur
mauvaise conduite & de
leurs concussions
; que ses
troupes avoient attaqué les
lignes, suivant l'ordre qu'il
leur avoit donné: mais qu'
elles avoient été repoussées,
qu'on en avoir tué plus de
trois cent ,
fait plusieurs
prisonniers,&lereste poursuivi
; que le Duc de Pn,
poli faisoit travailler à faire
des, lignes plus prés de la
ville, afin de la resserrer
plus étroitement, & que
les troupes du Lampourdan
se preparoient à aller prendre
leurs quartiers d'hyver
le long de la mer, pour empêcher
que les peuples de
la côte ne portent aucuns
vivres ni autres provisions
a Barcelone, &que les bâtiment
de cette ville n'y
puissent aborder.
-
Les dernieres
lettres du camp devantBarcelone
portent que
les pluyes y étoient,tombées
ça si grande abondance,
qu'elles avoient fait deborder
lariviere de Llobrei
gat;que les assiegezvou-
~.*~,~
lantprofiter de cette occasion,
étoient sortis parle
château de Montjoüy au
nombre de quatre ou cinq
mille, v à dessein des'emparer
d'une maison où il y
avoitgarnison, pour assurer
la communication du
camp avec la mer: mais les
piquets y étant venus en
diligence, obligèrent les
rebeles à prendre la fuite
avec precipitation. Ils les
poursuivirent jusqu'au chemin
couvert du château de
Montjoüy, & en tuerent un
grand nombre, sans autre
perte que du Capitaine qui
commandoit dans la m&b
son d'un Lieutenant des
Gardes Espagnoles
, & de
quelques soldats.Don Francisco
de Ebuli, Brigadier
d'armée, y fut blessé au
bras d'un coup de mousquet
; que le Duc de Popoli
avoit fait arrêter le Commandant
de Mataro,àcause
qu'ilpermettoit que quelques
,bâtimens portassent
des grains à Barcelone, Çc
qu'un Commandant Espagnol
avoir étémis en sa place
; qu'un navireétranger
t ",.
voulant entrer au port de
Barcelone, deux vaisseaux
-
Espagnols avoient été à sa
rencontre pour l'empêcher;
tirerent sur luy
,
& l'obligerent
à se rendre. ';.;
Les lettres de Palerme du
II. Octobre portent que le
Roy & la Reine de Sicile y
étoient arrivez heureusement
le 10. & que les bâtimens
sur lesquels étoient
embarquées les troupes y
étoient aussiarrivez; que sitôtquel'escadre eut
moüilléàl'entrée du Mole,
le Marquis los Balbazez,
Viceroy deSicile, vint avec
les galeres,& les complimenta
à bord de leur vaisseau;
que l'Archevêque de
Palerme les complimenta
au nom du Clergé. Lamer
,
étoit couverte de barques
remplies de personnes de
qualité, & le peupleétoit
en foule sur le Mole,té- * moignant unejoyeextraordinaire
de voir. leur nouveau
Roy, qui demeurasur
son bord jusqu'au, lendemain
, afin de donner le
temps aux préparatifs necessaires
au débarquement.
pour lequel on avoir construit
un pont magnifiquement
orné,qui s'estfait le
II. aumatinau bruit de l'artillerie
de laville, du mole,
des vaisseaux & des galeres,
parmi les acclamations du
peuple. Le Roy & la Reine
étant débarquez, accompagner
de toute la Cour,
& d'un très- grand nombre
de Seigneurs Siciliens, tous
vêtus magnifiquement&
suivis d'une foule infinie de
peuple,allerent d'abord à
l'Eglise Metropolitaine rendregraces
à Dieu de l'heureux
succés de leur voyage;
puis ils se rendirent au
Palais, où ils ont -ét¿J:om.
plimentez par tous les
Corps.
Les troupes arrivées sur
l'escadre quia conduit leurs
Majestez sont presque toutes
debarquées, & à mesure
qu'elles entreront dans
la place, celles du Roy d'Espagne
qui sont icy en garnison,
à Messine & en d'autres
villes de ce Royaume,
se rendront à Palerme, pour
être embarquées sur les mêmes
vaisseaux & être transportées
en Espagne.
Leslettres de Madrid
portent que le Clergé, la
Noblesse & les peuples
s'empressent volontairement
à contribuer au don
gratuit que le Roy leur a
fait demander pour les dépenses
de la guerre de Catalogne;
entr'autres le Duc
de Veraguas & Don Carlos
Carafa, Gouverneur de
la côte d'Andalousie, avoient
envoyé à la Monnoye
toute leur vaisselle
d'argent; que les sommes
amassées à Cadixétoient
employées à l'armement
des vaisseauxqui,sonten
état de partir pour faire
voile vers les côtes de Catalogne
; que le Comte de
Lexingron, Ambassadeur
d'Angleterre, avoit fait
partir ses bagages & fait ses
visites de congé pour par-
- tir incessamment pour Londres
; que le Marquis de
Brancas, Ambassadeur de
France, y étoit arrivé, &
le Marquis de Toüy , Lieutenant
general, qui doit
servir dans les armées du
Roy en qualité de Capitaine
general. On écrit du
camp devant Barcelonne,
quelanuit du6. au 7. d'Octobrecinquante
volontaires
tenterent d'entrer dans
la ville par la droite de l'armée
: mais qu'ayant été reconnus,
vingt-cinq furent
pris, & les autres se sauverent
à la faveur de la nuit;
qu'undetachement commandé
par Don Juan de
Zerezedaavoit prix dixneufcavaliers
rebeles; que
lestroupes que commandoit
Nebot étoient défaites
ou dissipées;quc)craignant'
d'êtrepris ou livré par ses
propres gens , il les avoit
engagez à attaquer les lignes
de l'armée du Roy. Il
leur dit qu'il étoit necessairequ'ilallât
à Barcelone
pour faire une sortie , afin
de leur faciliter le pacage
pendant qu'ils attaqueroient
leslignes ; qu'il s'étoit
embarqué avec cinq
ou six de ses confidens, entr'autresle
députéDalmau;
dquu'iiltaevnoipt réitséoanrarêvteéc&Dcoanl--
maa,u., par ordre du Gouvernement,
qui vouloir faire
leur procès à cause de leur
mauvaise conduite & de
leurs concussions
; que ses
troupes avoient attaqué les
lignes, suivant l'ordre qu'il
leur avoit donné: mais qu'
elles avoient été repoussées,
qu'on en avoir tué plus de
trois cent ,
fait plusieurs
prisonniers,&lereste poursuivi
; que le Duc de Pn,
poli faisoit travailler à faire
des, lignes plus prés de la
ville, afin de la resserrer
plus étroitement, & que
les troupes du Lampourdan
se preparoient à aller prendre
leurs quartiers d'hyver
le long de la mer, pour empêcher
que les peuples de
la côte ne portent aucuns
vivres ni autres provisions
a Barcelone, &que les bâtiment
de cette ville n'y
puissent aborder.
-
Les dernieres
lettres du camp devantBarcelone
portent que
les pluyes y étoient,tombées
ça si grande abondance,
qu'elles avoient fait deborder
lariviere de Llobrei
gat;que les assiegezvou-
~.*~,~
lantprofiter de cette occasion,
étoient sortis parle
château de Montjoüy au
nombre de quatre ou cinq
mille, v à dessein des'emparer
d'une maison où il y
avoitgarnison, pour assurer
la communication du
camp avec la mer: mais les
piquets y étant venus en
diligence, obligèrent les
rebeles à prendre la fuite
avec precipitation. Ils les
poursuivirent jusqu'au chemin
couvert du château de
Montjoüy, & en tuerent un
grand nombre, sans autre
perte que du Capitaine qui
commandoit dans la m&b
son d'un Lieutenant des
Gardes Espagnoles
, & de
quelques soldats.Don Francisco
de Ebuli, Brigadier
d'armée, y fut blessé au
bras d'un coup de mousquet
; que le Duc de Popoli
avoit fait arrêter le Commandant
de Mataro,àcause
qu'ilpermettoit que quelques
,bâtimens portassent
des grains à Barcelone, Çc
qu'un Commandant Espagnol
avoir étémis en sa place
; qu'un navireétranger
t ",.
voulant entrer au port de
Barcelone, deux vaisseaux
-
Espagnols avoient été à sa
rencontre pour l'empêcher;
tirerent sur luy
,
& l'obligerent
à se rendre. ';.;
Les lettres de Palerme du
II. Octobre portent que le
Roy & la Reine de Sicile y
étoient arrivez heureusement
le 10. & que les bâtimens
sur lesquels étoient
embarquées les troupes y
étoient aussiarrivez; que sitôtquel'escadre eut
moüilléàl'entrée du Mole,
le Marquis los Balbazez,
Viceroy deSicile, vint avec
les galeres,& les complimenta
à bord de leur vaisseau;
que l'Archevêque de
Palerme les complimenta
au nom du Clergé. Lamer
,
étoit couverte de barques
remplies de personnes de
qualité, & le peupleétoit
en foule sur le Mole,té- * moignant unejoyeextraordinaire
de voir. leur nouveau
Roy, qui demeurasur
son bord jusqu'au, lendemain
, afin de donner le
temps aux préparatifs necessaires
au débarquement.
pour lequel on avoir construit
un pont magnifiquement
orné,qui s'estfait le
II. aumatinau bruit de l'artillerie
de laville, du mole,
des vaisseaux & des galeres,
parmi les acclamations du
peuple. Le Roy & la Reine
étant débarquez, accompagner
de toute la Cour,
& d'un très- grand nombre
de Seigneurs Siciliens, tous
vêtus magnifiquement&
suivis d'une foule infinie de
peuple,allerent d'abord à
l'Eglise Metropolitaine rendregraces
à Dieu de l'heureux
succés de leur voyage;
puis ils se rendirent au
Palais, où ils ont -ét¿J:om.
plimentez par tous les
Corps.
Les troupes arrivées sur
l'escadre quia conduit leurs
Majestez sont presque toutes
debarquées, & à mesure
qu'elles entreront dans
la place, celles du Roy d'Espagne
qui sont icy en garnison,
à Messine & en d'autres
villes de ce Royaume,
se rendront à Palerme, pour
être embarquées sur les mêmes
vaisseaux & être transportées
en Espagne.
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Résumé : Nouvelles d'Espagne.
Les lettres de Madrid rapportent que le clergé, la noblesse et les peuples se sont engagés à financer la guerre de Catalogne. Le Duc de Veraguas et Don Carlos Carafa ont envoyé leur vaisselle d'argent à la monnaie. Les fonds collectés à Cadix servent à armer des vaisseaux pour les côtes de Catalogne. Le Comte de Lexingron, Ambassadeur d'Angleterre, a quitté Madrid, tandis que le Marquis de Brancas, Ambassadeur de France, est arrivé. Le Marquis de Toüy, Lieutenant général, doit servir dans les armées du Roi en tant que Capitaine général. À Barcelone, cinquante volontaires ont tenté d'entrer dans la ville, mais vingt-cinq ont été capturés. Un détachement commandé par Don Juan de Zerezeda a capturé dix-neuf cavaliers rebelles. Les troupes de Nebot, défaites, ont attaqué les lignes de l'armée royale sur ordre de Nebot, qui a ensuite fui avec quelques confidents. Les troupes ont été repoussées, subissant de lourdes pertes. Le Duc de Popoli construit de nouvelles lignes pour resserrer le siège de Barcelone. Les troupes du Lampourdan se préparent à prendre leurs quartiers d'hiver pour empêcher les provisions d'atteindre Barcelone. Les pluies abondantes ont fait déborder la rivière Llobregat, permettant aux assiégés de tenter une sortie, mais ils ont été repoussés avec de lourdes pertes. Le Duc de Popoli a arrêté le Commandant de Mataro pour avoir permis des livraisons de grains à Barcelone. Un navire étranger a été forcé de se rendre par deux vaisseaux espagnols. À Palerme, le Roi et la Reine de Sicile sont arrivés le 10 octobre, accueillis par le Viceroy et l'Archevêque. Le débarquement a été marqué par des célébrations et des acclamations. Les troupes arrivées avec le Roi et la Reine sont en train de débarquer, remplaçant les troupes espagnoles qui seront transportées en Espagne.
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42
p. 150-156
Nouvelles d'Espagne.
Début :
Le Roy a donné l'Ordre de la Toison au marquis [...]
Mots clefs :
Toison, Marquis, Conseil, Robe, Procureur, Munitions, Indes, Cadix, Paix, Miquelets
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouvelles d'Espagne.
Nouvelles d'Espagne.
Le Roy a donné l'Ordre
de la Toison au Marquis de
Brancas Ambassadeur de
France, qui le même jour
traira magnifiquement tous
les autres Chevaliers de la
Toison
, & plusieurs autres
personnes de distinction. Sa
Majesté a donné le Collier du
même Ordre, au Comte de
Montijo. Elle a aussi donné
la Regence du Royaume de
de Navarre,à Don Carlos
Guticrrez de la Penna, l'un
des Alcades de sa Motion &
Cour. On a publié un Decret
par lequel le Roy a reglé le
nombre de ceux qui composeront
ses Conseils.Le
ConseildeCastille feracomposé
de cinq Presidents
,
de
vingt quatre Conseillers,qui
prendront séance selon leur
ancienneté, d'un Fiscal ou
d'un Procureur General, de
deux Avocats Generaux, &
de quatre Secretaires.
Le Conseil des Indes fera
composé de trois Presidens,
dix Conseillers de Robe, de
dixConseillers d'Epée,d'un
ProcureurGeneral
,
de deux
Avocats Generaux, & de trois
Secretaires.
Le Conseil des Ordres, de
deux Presidents, de dixConseillers
de Robe, d'un Procureur
General, d'un Avocat
General
,
& d'un Secretaire.
Le Conseil des Finances,
d'un Controlleur General, de
quatre Presidents
,
de dixhuit
Conseillers de Robe,de
dix-huit Conseillers d'Epée,
de deux ProcureursGeneraux,
de deux Avocats Generaux
,
de cinq Secretaires & de cinq
Rapporteurs de Comptes.
La Salle ou Tribunal des
Alcaldes
, ou Prevosts de
Cour, fera composé de trois
Presidents, de deux Avocats
Generaux, de quatre Secretaires,
& de dix huit Lieutenans
des Alcaldes : on assure que
dans peu on reglera les autres
Tribunaux inferieurs.
Sa Majesté a donné la
Charge de Secretaire des Finances
des Indes à Don Geror
nimo de Ustariz : celle d'Intendant
de la Province de Seville,
au Marquis de Miraflores
de los Angeles : celle de
Soriaà Don JosephPedrajas:
celle de Valladolid,àDon Nicolas
deHinijofa : celle de
MurcieàDon Louis de Mergelina,
& celle de la Province
de Cuença, à Don Bartholomé
Antonio Badaran de Osinaldé.
Les Lettres de Catalogne
portent qu'onacheve les Lignes
de contrevallation devant
Barcelone pour l'assieger
dans les formes: qu'onattendoit
de jour en jour l'Escadre
de Cadiz, que le Chasteau de
Cardonne étoit bloqué: que
les Sommetans ou Malices de
Catalogne,poursuivoient les
Volontaires & les Miquelets;
afin de rétablir la Paix dans
cette Principauté, & quoiqu'il
fut entré quelques provisions
dans Barcelonne, il y
manquoit encore beaucoup
de choses necessaires; celles
de Cadiz du 19. Novembre
portent que l'Escadre commandée
par le Vice-Amiral
Pintado, avoit fait voile le
même jour de ce Port-là avec
un vent favorable; elle
cft composée de dix Vaisseaux
de guerre & de six Belandres
ou Barques armées, elle est
destinée pour le Siege de Barcelone
aussi bien que le Marquis
de Valdecannas, & les
Troupes qui y sont embarquées
avec une grande quantité
devivres, de munitions,
& d'autres preparatifs de
guerre.
Le Roy a donné l'Ordre
de la Toison au Marquis de
Brancas Ambassadeur de
France, qui le même jour
traira magnifiquement tous
les autres Chevaliers de la
Toison
, & plusieurs autres
personnes de distinction. Sa
Majesté a donné le Collier du
même Ordre, au Comte de
Montijo. Elle a aussi donné
la Regence du Royaume de
de Navarre,à Don Carlos
Guticrrez de la Penna, l'un
des Alcades de sa Motion &
Cour. On a publié un Decret
par lequel le Roy a reglé le
nombre de ceux qui composeront
ses Conseils.Le
ConseildeCastille feracomposé
de cinq Presidents
,
de
vingt quatre Conseillers,qui
prendront séance selon leur
ancienneté, d'un Fiscal ou
d'un Procureur General, de
deux Avocats Generaux, &
de quatre Secretaires.
Le Conseil des Indes fera
composé de trois Presidens,
dix Conseillers de Robe, de
dixConseillers d'Epée,d'un
ProcureurGeneral
,
de deux
Avocats Generaux, & de trois
Secretaires.
Le Conseil des Ordres, de
deux Presidents, de dixConseillers
de Robe, d'un Procureur
General, d'un Avocat
General
,
& d'un Secretaire.
Le Conseil des Finances,
d'un Controlleur General, de
quatre Presidents
,
de dixhuit
Conseillers de Robe,de
dix-huit Conseillers d'Epée,
de deux ProcureursGeneraux,
de deux Avocats Generaux
,
de cinq Secretaires & de cinq
Rapporteurs de Comptes.
La Salle ou Tribunal des
Alcaldes
, ou Prevosts de
Cour, fera composé de trois
Presidents, de deux Avocats
Generaux, de quatre Secretaires,
& de dix huit Lieutenans
des Alcaldes : on assure que
dans peu on reglera les autres
Tribunaux inferieurs.
Sa Majesté a donné la
Charge de Secretaire des Finances
des Indes à Don Geror
nimo de Ustariz : celle d'Intendant
de la Province de Seville,
au Marquis de Miraflores
de los Angeles : celle de
Soriaà Don JosephPedrajas:
celle de Valladolid,àDon Nicolas
deHinijofa : celle de
MurcieàDon Louis de Mergelina,
& celle de la Province
de Cuença, à Don Bartholomé
Antonio Badaran de Osinaldé.
Les Lettres de Catalogne
portent qu'onacheve les Lignes
de contrevallation devant
Barcelone pour l'assieger
dans les formes: qu'onattendoit
de jour en jour l'Escadre
de Cadiz, que le Chasteau de
Cardonne étoit bloqué: que
les Sommetans ou Malices de
Catalogne,poursuivoient les
Volontaires & les Miquelets;
afin de rétablir la Paix dans
cette Principauté, & quoiqu'il
fut entré quelques provisions
dans Barcelonne, il y
manquoit encore beaucoup
de choses necessaires; celles
de Cadiz du 19. Novembre
portent que l'Escadre commandée
par le Vice-Amiral
Pintado, avoit fait voile le
même jour de ce Port-là avec
un vent favorable; elle
cft composée de dix Vaisseaux
de guerre & de six Belandres
ou Barques armées, elle est
destinée pour le Siege de Barcelone
aussi bien que le Marquis
de Valdecannas, & les
Troupes qui y sont embarquées
avec une grande quantité
devivres, de munitions,
& d'autres preparatifs de
guerre.
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Résumé : Nouvelles d'Espagne.
Le roi d'Espagne a décerné l'Ordre de la Toison d'or au Marquis de Brancas, ambassadeur de France, et a honoré divers Chevaliers et personnalités distinguées. Il a également attribué le Collier de la Toison d'or au Comte de Montijo et nommé Don Carlos Gutierrez de la Penna régent du Royaume de Navarre. Un décret royal a défini la composition des conseils royaux. Le Conseil de Castille comptera cinq présidents, vingt-quatre conseillers, un fiscal, deux avocats généraux et quatre secrétaires. Le Conseil des Indes aura trois présidents, dix conseillers de robe, dix conseillers d'épée, un procureur général, deux avocats généraux et trois secrétaires. Le Conseil des Ordres comptera deux présidents, dix conseillers de robe, un procureur général, un avocat général et un secrétaire. Le Conseil des Finances sera dirigé par un contrôleur général, quatre présidents, dix-huit conseillers de robe, dix-huit conseillers d'épée, deux procureurs généraux, deux avocats généraux, cinq secrétaires et cinq rapporteurs de comptes. La Salle des Alcaldes ou Prévôts de Cour comprendra trois présidents, deux avocats généraux, quatre secrétaires et dix-huit lieutenants des alcaldes. Des nominations ont été effectuées pour les secrétaires des finances des Indes, les intendants de diverses provinces et les charges de Soria, Valladolid, Murcie et Cuenca. En Catalogne, les préparatifs pour le siège de Barcelone avancent avec l'attente de l'escadre de Cadix et le blocus du château de Cardonne. Les Somatenes poursuivent les volontaires et les Miquelets pour rétablir la paix. L'escadre commandée par le Vice-Amiral Pintado, composée de dix vaisseaux de guerre et six barques armées, a quitté Cadix pour participer au siège de Barcelone, accompagnée du Marquis de Valdecannas et des troupes nécessaires.
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43
p. 73-84
Nouvelles d'Espagne.
Début :
Les lettres de Madrid portent que le Roy a donné [...]
Mots clefs :
Grenadiers, Archidiacre, Commissaire général, Madrid, Tolède, Grenade, Abbaye, Cavalerie
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texteReconnaissance textuelle : Nouvelles d'Espagne.
Nouvelles d'E'/pagne.
Les lettres de Madrid
portent que le Roy a donné
la Charge de Regent de
l'Audiance de Seville à Don
Manuel de Torrés, Auditeur
du même Tribynal;
celle de Commissaire géneral
de la Croizade, que
possedoit Don Francisco
Rodriguez de Mendaros
Queta, Archidiacre de Maddrriidd,
à Don Philippe Antoj~
a Plil
nio deTaboada, President
de l'Audiance de Valladolid
; & celle de Regent du
fuprêmc Conseil de Navarre,
vacante par le decés
de Don Carlos de la Penna,
à Don Pedro Afan de
Ribera: que le Roy a ordonné
que dés le commencement
de l'année on afferme
les revenus des vingt
& une Provinces ou districts,
dans lesquelles ce
Royaume est partagé, a
vin gt & une personnes,chacune
desquelles fera chargée
de recevoir tous les revveennuuss&&
iimmppoosritions des
pays pour lesquels ils feront
destinez. Que les quatre
Presidens du Conseil des
Finances ont ordre de regler
ces Fermes de la maniere
suivante.
L'Evêque de Gironne
fera Directeur de celles de
Cordouë
,
de Jaen, de Seville,
de Grenade, de Murcie
& de Cuenca.
Le Marquis de Campo
Florido de celles de Borgos,
de Galice, de Zamo
ra ,
de Toro, de Salamanque
&: de Valladolid.
Don Sebastian Garcia
Romero de cellesd'Avila,
de Guadalaxara, de Palencia,
de Leon & d'Estramadure.
Don Manuel Antonio de
Azevedo de celles de Tolede
,
de la Manche, de Madrid,
deSegovie&deSoria.
Que Sa Majesté a nommé
à l'Evêché de SiguençaDon
Francisco * Rodriguez de
MendarozQueta, Commissaire
general de laCroizade
&Archidiacre de Madrid.
A l'Archevêché de Sarragosse
Don Manuel de
Araziel Evêque de Leon.
A l'Evêché de Leon Don
Joseph de Ulzurrun & Aslança,
Archidiacre de Daroca.
A l'Evêché de Jaen l'Eveque
de Segorbe.
A l'Evêché de Segorbe
Don Diego Munno Vaquerizo,
Inquisiteur de Valence.
A l'Evêché de Horihuela
Don Joseph de Espeja &
Cisneros
,
Archidiacre de
Malaga.
A l'Evêché de Salamanque
l'Evêque de Tortose.
A l'Evêché de Tortose
Don Juan Miguelez, President
de Grenade.
A l'Evêché des Canaries
Don Lucas Conciero
&Molina.
A l"Evêché de Ciudad-
Rodrigo Don Santos de
San Pedro Inquisiteur.
A l'Evêché d'Urgel Don
Simon de Guinda & Aperregni,
Abbé de saintIsidore
de Leon.
Sa Majesté a aussi donné
l'Abbaye de saint Isidore
de Leon à Don Andrez de
Pitillas, Chanoine de Tolede,
& ce Canonicat à
Don Juan Francisco de
Bierga & Vadillo. r
L'Abbaye de San Pedro
de Besalu à Don Francisco
Pastor, Abbé de l'Abbaye
de laO.
Le Prieuré de Roncevaux
à Don Francisco de
la Torre ôc Herrera, Inquisiteur
de Cordouë &
Chanoine de Palencia, &
ce Canonicat à Don Manuel
Curé de Munnez.
L'Archidiaconé de Madrid
à Don Carlos Borja,
Patriarche des Indes, ôc
l'Archidiaconé de Calatrava
qu'il avoit, à Don Raymond
de Villacis.
L'Archidiaconé de Malaga
à Don Juan de Lazaro
& Aparicio.
On écrit de Catalogne,
qu'il y avoit de la division
& une grande consternation
parmi les habitans de
Barcelone; que le Duc de
Popoli occupoit tous les
postes de la côte, pour empêcher
qu'on n'introduise
des provisions dans cette
ville-là, & que son camp
étoit bien renforcé par les
troupes Espagnoles arrivées
desPays-Bas, Onmande de
Solfone du 12. Decembre,
que Don Joseph Vallejo,
Brigadier d'armée, qui
commande dans cette ville-
là & sur la frontiere voisine,
ayant été informé que
les rebelles de Cardone en
étoient sortis avec deux
compagnies de grenadiers,
un detachement de cent
cinquante hommes d'infanterie
de trou pes reglées,
cent cinquante Miquelets
ou Sommettans, & tous
leurs volontaires à cheval,
pour attaquer une maison
à une lieuë de Solsone, où
il avoir postéle Sieur Min- ,-
nones de Falco avec sa compagnie
de Miquelets fideles,
le mit en campagne
avec toute la cavalerie &
ses dragons, & tous les grenadiers
de sa garnison. Sitôt
que les rebeles l'apperçurent
,
leur cavalerie se
sauva à toute bride, l'infanterie
prit auni la suite; elle
fut neanmoins jointe par
la cavalerie ôc les dragons,
qui firent main basse sur
eux. La perte des ennemis
consiste en la prise de Don
Pedro d'Alba ôc Marques,
Gouverneur de la ville de
Cardonne, & du Major du
regiment de la ville de Barcelone,
qui l'étoit aussi de
la ville & du château de
Cardonne, tous deux blessez
dangereusement '5 un
Capitaine de grenadiers tue
& l'autre blessé & fait prisonnier
; un Lieutenant de
grenadiers tué & l'autre prisonnier,
aussi bien que les
deux Enseignes un Sergent
& plus de trente hommes
prisonniers,&un grand
* nombre tuez. On leur a
pris deux charettes chargées
de poudre, de balles,
de grenades & d'outils. La
compagnie du Sieur Minnonés
de Falco se défendit
durant deux heures avec
une extrême vigueur.
Les lettres de Madrid
portent que le Roy a donné
la Charge de Regent de
l'Audiance de Seville à Don
Manuel de Torrés, Auditeur
du même Tribynal;
celle de Commissaire géneral
de la Croizade, que
possedoit Don Francisco
Rodriguez de Mendaros
Queta, Archidiacre de Maddrriidd,
à Don Philippe Antoj~
a Plil
nio deTaboada, President
de l'Audiance de Valladolid
; & celle de Regent du
fuprêmc Conseil de Navarre,
vacante par le decés
de Don Carlos de la Penna,
à Don Pedro Afan de
Ribera: que le Roy a ordonné
que dés le commencement
de l'année on afferme
les revenus des vingt
& une Provinces ou districts,
dans lesquelles ce
Royaume est partagé, a
vin gt & une personnes,chacune
desquelles fera chargée
de recevoir tous les revveennuuss&&
iimmppoosritions des
pays pour lesquels ils feront
destinez. Que les quatre
Presidens du Conseil des
Finances ont ordre de regler
ces Fermes de la maniere
suivante.
L'Evêque de Gironne
fera Directeur de celles de
Cordouë
,
de Jaen, de Seville,
de Grenade, de Murcie
& de Cuenca.
Le Marquis de Campo
Florido de celles de Borgos,
de Galice, de Zamo
ra ,
de Toro, de Salamanque
&: de Valladolid.
Don Sebastian Garcia
Romero de cellesd'Avila,
de Guadalaxara, de Palencia,
de Leon & d'Estramadure.
Don Manuel Antonio de
Azevedo de celles de Tolede
,
de la Manche, de Madrid,
deSegovie&deSoria.
Que Sa Majesté a nommé
à l'Evêché de SiguençaDon
Francisco * Rodriguez de
MendarozQueta, Commissaire
general de laCroizade
&Archidiacre de Madrid.
A l'Archevêché de Sarragosse
Don Manuel de
Araziel Evêque de Leon.
A l'Evêché de Leon Don
Joseph de Ulzurrun & Aslança,
Archidiacre de Daroca.
A l'Evêché de Jaen l'Eveque
de Segorbe.
A l'Evêché de Segorbe
Don Diego Munno Vaquerizo,
Inquisiteur de Valence.
A l'Evêché de Horihuela
Don Joseph de Espeja &
Cisneros
,
Archidiacre de
Malaga.
A l'Evêché de Salamanque
l'Evêque de Tortose.
A l'Evêché de Tortose
Don Juan Miguelez, President
de Grenade.
A l'Evêché des Canaries
Don Lucas Conciero
&Molina.
A l"Evêché de Ciudad-
Rodrigo Don Santos de
San Pedro Inquisiteur.
A l'Evêché d'Urgel Don
Simon de Guinda & Aperregni,
Abbé de saintIsidore
de Leon.
Sa Majesté a aussi donné
l'Abbaye de saint Isidore
de Leon à Don Andrez de
Pitillas, Chanoine de Tolede,
& ce Canonicat à
Don Juan Francisco de
Bierga & Vadillo. r
L'Abbaye de San Pedro
de Besalu à Don Francisco
Pastor, Abbé de l'Abbaye
de laO.
Le Prieuré de Roncevaux
à Don Francisco de
la Torre ôc Herrera, Inquisiteur
de Cordouë &
Chanoine de Palencia, &
ce Canonicat à Don Manuel
Curé de Munnez.
L'Archidiaconé de Madrid
à Don Carlos Borja,
Patriarche des Indes, ôc
l'Archidiaconé de Calatrava
qu'il avoit, à Don Raymond
de Villacis.
L'Archidiaconé de Malaga
à Don Juan de Lazaro
& Aparicio.
On écrit de Catalogne,
qu'il y avoit de la division
& une grande consternation
parmi les habitans de
Barcelone; que le Duc de
Popoli occupoit tous les
postes de la côte, pour empêcher
qu'on n'introduise
des provisions dans cette
ville-là, & que son camp
étoit bien renforcé par les
troupes Espagnoles arrivées
desPays-Bas, Onmande de
Solfone du 12. Decembre,
que Don Joseph Vallejo,
Brigadier d'armée, qui
commande dans cette ville-
là & sur la frontiere voisine,
ayant été informé que
les rebelles de Cardone en
étoient sortis avec deux
compagnies de grenadiers,
un detachement de cent
cinquante hommes d'infanterie
de trou pes reglées,
cent cinquante Miquelets
ou Sommettans, & tous
leurs volontaires à cheval,
pour attaquer une maison
à une lieuë de Solsone, où
il avoir postéle Sieur Min- ,-
nones de Falco avec sa compagnie
de Miquelets fideles,
le mit en campagne
avec toute la cavalerie &
ses dragons, & tous les grenadiers
de sa garnison. Sitôt
que les rebeles l'apperçurent
,
leur cavalerie se
sauva à toute bride, l'infanterie
prit auni la suite; elle
fut neanmoins jointe par
la cavalerie ôc les dragons,
qui firent main basse sur
eux. La perte des ennemis
consiste en la prise de Don
Pedro d'Alba ôc Marques,
Gouverneur de la ville de
Cardonne, & du Major du
regiment de la ville de Barcelone,
qui l'étoit aussi de
la ville & du château de
Cardonne, tous deux blessez
dangereusement '5 un
Capitaine de grenadiers tue
& l'autre blessé & fait prisonnier
; un Lieutenant de
grenadiers tué & l'autre prisonnier,
aussi bien que les
deux Enseignes un Sergent
& plus de trente hommes
prisonniers,&un grand
* nombre tuez. On leur a
pris deux charettes chargées
de poudre, de balles,
de grenades & d'outils. La
compagnie du Sieur Minnonés
de Falco se défendit
durant deux heures avec
une extrême vigueur.
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Résumé : Nouvelles d'Espagne.
Le document expose diverses nominations et décisions royales en Espagne. Le roi a nommé Don Manuel de Torrés au poste de Regent de l'Audience de Séville, Don Philippe Antoñio de Taboada à celui de Commissaire général de la Croisade, et Don Pedro Afan de Ribera comme Regent du Conseil de Navarre. De plus, le roi a ordonné l'affermage des revenus des vingt-et-une provinces du royaume à partir du début de l'année, avec des directeurs désignés pour chaque district. Parmi les nominations ecclésiastiques, on trouve Don Francisco Rodríguez de Mendaroz Queta à l'évêché de Siguença et Don Manuel de Araziel à l'archevêché de Sarragosse, ainsi que plusieurs autres évêques et abbés. En Catalogne, des tensions et des affrontements opposent les troupes royales aux rebelles. Le Brigadier d'armée Don Joseph Vallejo a mené une opération contre des rebelles près de Solsone, résultant en plusieurs prisonniers et morts parmi les ennemis.
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44
p. 278-280
Nouvelles d'Espagne. [titre d'après la table]
Début :
Les Lettres de Madrid du 18 portent que la Reine étoit [...]
Mots clefs :
Madrid, Barcelone, Roi, Reine, Lettres
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texteReconnaissance textuelle : Nouvelles d'Espagne. [titre d'après la table]
Les Lettres de Madrid du
18 portent que la Reine étoit
morte le 14. On parlera dans
le Mercure de Mars de la more
de cette Princesse.
Le Roy a nommé le Cardinal
del Giudice. avec le
Marquis de Mejorada., &
Don Joseph Grimaldo, Secretaire
d Etat, pour expedier
durant quelques jours les affaires
ordinaires,& même les
plus importantes auxquelles
le retardement pourroit apporter
préjudice.
Les Lettres de Catalogne
portent que la Flote du Roy
estoitarrivée le premier de ce
mois devant Barcelone; qu'- elleavoitmouillé à l'embouchure
du Llobregat, & du
Besos : que ce même jour on
devoit débarquer les munitions
de guerre & les provisions
destinées pour l'Armée
& pour le Siege de Barcelone
: que depuis quelques jours
il en estoit venus plusieurs deferteurs
qui assuroient que les
Habirans souffroient extrêmement
faute de vivres: &
que les Détachemens envoyez
par le Duc de Popoli contre
les Rebelles, les avoient pour
la pluspart détruits & diffipez.
18 portent que la Reine étoit
morte le 14. On parlera dans
le Mercure de Mars de la more
de cette Princesse.
Le Roy a nommé le Cardinal
del Giudice. avec le
Marquis de Mejorada., &
Don Joseph Grimaldo, Secretaire
d Etat, pour expedier
durant quelques jours les affaires
ordinaires,& même les
plus importantes auxquelles
le retardement pourroit apporter
préjudice.
Les Lettres de Catalogne
portent que la Flote du Roy
estoitarrivée le premier de ce
mois devant Barcelone; qu'- elleavoitmouillé à l'embouchure
du Llobregat, & du
Besos : que ce même jour on
devoit débarquer les munitions
de guerre & les provisions
destinées pour l'Armée
& pour le Siege de Barcelone
: que depuis quelques jours
il en estoit venus plusieurs deferteurs
qui assuroient que les
Habirans souffroient extrêmement
faute de vivres: &
que les Détachemens envoyez
par le Duc de Popoli contre
les Rebelles, les avoient pour
la pluspart détruits & diffipez.
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Résumé : Nouvelles d'Espagne. [titre d'après la table]
Le 14 du mois, la Reine est décédée. Le Roi a nommé le Cardinal del Giudice, le Marquis de Mejorada et Don Joseph Grimaldo pour gérer les affaires courantes. La flotte royale est arrivée devant Barcelone le 1er du mois. Les habitants de Barcelone souffrent de famine. Les troupes du Duc de Popoli ont dispersé les rebelles.
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