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1
p. 254
I.
Début :
On ne m'attrape pas deux fois, [...]
Mots clefs :
Encre, Écriture, Imprimerie
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texteReconnaissance textuelle : I.
I.
N ne m'attrape pas deuxfois,
Galant Mercure ; l'autre mois
Fe manquay lafeconde Enigme,
Ne pouvantfaire un jufte choix
Duvrayfens que cachoit la Rime;
dis deux bons mots toutefois .
Pour la premiere Enigme aujourd'huy
j'en dis trois,
De peur de faire encorfolie.
C'est l'Encre, l'Ecriture, ou - bien l'Impri
merie;
Et c'est à ce dernier que je donne ma voix,
Mercure, fans fupercherie.
DIEREVILLE
N ne m'attrape pas deuxfois,
Galant Mercure ; l'autre mois
Fe manquay lafeconde Enigme,
Ne pouvantfaire un jufte choix
Duvrayfens que cachoit la Rime;
dis deux bons mots toutefois .
Pour la premiere Enigme aujourd'huy
j'en dis trois,
De peur de faire encorfolie.
C'est l'Encre, l'Ecriture, ou - bien l'Impri
merie;
Et c'est à ce dernier que je donne ma voix,
Mercure, fans fupercherie.
DIEREVILLE
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2
p. 252
II.
Début :
Apprenez, belle Iris, qu'on consacre à l'Amour [...]
Mots clefs :
Beauté, Amour, Imprimerie
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texteReconnaissance textuelle : II.
11.
Apprenez, belle Iris, qu'on conſacre
l'Amour
Ce qu'on a de plus beau , deplus cher, de
plustendre.
Selon l'Imprimerie il n'eft point de beau
jour,
Que celuy qui nous enfait prendre.
LEGER DE LA VERBISSONNE.
Apprenez, belle Iris, qu'on conſacre
l'Amour
Ce qu'on a de plus beau , deplus cher, de
plustendre.
Selon l'Imprimerie il n'eft point de beau
jour,
Que celuy qui nous enfait prendre.
LEGER DE LA VERBISSONNE.
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3
p. 44-87
III. LETTRE Concernant les Langues, les Lettres & les Ecritures. A Mr DE S.....SDIKS.
Début :
Je vous ay déja fait voir deux Lettres du sçavant Mr / Je réponds à la vostre, à la maniére du Cardinal [...]
Mots clefs :
Poète, Alexandre le Grand, Langue hébraïque, Livre, Verset, Ancien Testament, Prince barbare, Langue, Articulation, Voyelles, Consonnes, Prononciation, Lettres, Écho, Voix, Langue syriaque, Reliure, Imprimerie, Langue chinoise, Chapitre, Genèse
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texteReconnaissance textuelle : III. LETTRE Concernant les Langues, les Lettres & les Ecritures. A Mr DE S.....SDIKS.
Je vous ay déja fait voir
deux Lettres du fçavant M
Comiers fur les Langues. En
voicy une troifiéme
› que
vous ne trouverez pas moins
curieufe que les autres.
豬
GALANT 45
255:22222 2522: 2222
III.
LETTRE
Concernant les
Langues , les
Lettres
les
Ecritures.
A M' DE S..... SDIKS .
Imaniere
laco-
E répons à la veftre , à la
maniére du Cardinal d'Offat
, article par article ,
niquement , mais je m'explique
en telle forte , que vous n'avez
lien de dire comme S. Jerôme
, en lifant le Poëte Perfe . Si
tu ne veux pas eftre entendu,
tu ne dois pas eftre lû.
pas
46 MERCURE
que
les
Fe fouhaiterois vous pouvoir répondre
auffi brièvement
Lacedémoniens , qui par la feule
Lettre S , qui fignifie Non , répondirent
à la longue Epiftre dos
demandes de Philippe , Pere
d'Alexandre le Grand.
La Langue Sainte , c'est à
dire l'Hebraique , a 22 Lettres,
autant qu'il y a de Livres dans
l'ancien Teftament , dans lequel
l'ordre des Lettres Hebraïques y
eft repeté 21 fois.
L'ay remarqué dans la 273
page du 26 Tome extraordinairs
du Mercure Galant, que Les trois
versets 19, 20 & 21 du 14 char
GALANT. 47
pitre de l'Exode , contiennent
chacun 72 Lettres , par le mélange
defquelles les Kabaliftes forment
les 72 noms de Dieu , tous
terminez en AH ou en EL , c'eft
pourquoy aprés le nom de l'office
d'un Ange , la Sainte Ecriture
ajoûte ELi ainfi Michaël , Raphaël
, Gabriël.
Toutes les 22 Lettres Hebrai
ques font contenues dans le 25
verfet dus chapitre du Prophéte
Ifaye.
Toutes les Lettres Grecques,
font dans les verfets 19 & 20 du
3 chapitre de la premiere Epiftre
de S. Pierre
48 MERCURE
Toutes les Lettres Latines
font dans ce Vers.
Gaza frequens Lybicos duxit
Kartago triumphos.
Atticus le Fils du Sophifte
Herodes , ne pût jamais aprendre
l'Alphabet.
Un jeune Prince Barbare
eftant venu étudier dans Athénes,
ne pût aprendre que les trois
premieres Lettres de l'Alphabet,
qu'il prononça d'un ton fi digne
de fon efprit & de fa Nation ,
que le Préteur ceffa de haranguer;
c'est pourquoy les Barbares
ramenérent en Triomphe leur
Prince , difant qu'il avoit vaincu
le
GALANT. 49
Le plus éloquent d´s Grecs .
La langue est presque le principal
inftrument de l'articulation,
car les confones labiales n'ont pas
befoin de l'office de la langue,
elle a dix mouvemens , fix droits
en rond. Les levres ont
&
quatre
auſſi
jusques
à fix
mouvemens
differens
. Le Larinx
a auf
fes
mouvemens
pour
la Trachée
, qui
ouvre
le paffage
à l'air, que pouffent
les poulmons
.
La Lettre Afe prononce le gozier
& la bouche ouverte ,fans.
employer la langue ; elle est donc
la Lettre la plus facil à prononcer
, c'est pourquoy elle tient le
Ferrier 1685.
Ε
50 MERCURE
premier rang dans l'Alphabet.
On dir qu'il n'y a eu que Zoroafter
qui ait ry en naiffant , &
que les Mâles pleurent par
voyelle A, & les Filles par la
voyelle E , ce qui a donné lieu à
ce Diftique, sikin mo ay
la
Plorat adhuc proles quod commifere
parentes,
A genitor dat Adam : E dedit
Eva prior.
Comme les confones B, M, P,
font purement labiales , ellesfont
auffi tres -faciles à prononcer. Il
ne faut qu'ouvrir doucement les
lévres en prononçant A , c'eſt
pourquoy
les Enfans prononcent
GALANT. 51
facilement MaMa PaPa ,
.
parce que le P fe prononce par la
feule explofion de l'Air , en feparant
promptement les lévres,
fi vous prononcez P tout contre
la flamme de la Chandelle , elle
vous fera entendre cette explo
Sion.
O,fe prononce le gozier ouvert
, & la bouche un peu enflée
voutée, c'eft pourquoy les Puis,
les Caves , & les Antres profonds,
pour A, refléchiffent O.
E, fe prononcefermant un peu
la bouche , & aprochant la langue
du palais , ne laiffant qu'un
petit paffage en largeur , à l'air
E ij
52 MERCURE
pouffe par les poulmons.
I, fe prononce en appliquant
davantage la langue au palais,
pour ne laiffer qu'une petite iſſue
à l'air , & on ferme davantage
la bouche , & on joint preſque
les dents.
V, François ,fe prononce ayant
joint les dents la langue tout
contre le palais ferrant les
téores avancéespour ne laiffer à
l'air qu'une petite iffuë ronde ,
on reffent qu'il fe forme un tremblement
des lévres.
I
Il
ya
ftinguent
point
Va de Fa , & pour
a des Nations qui ne di-
Vin difent Fin ,
GALANT 53
>
A Siracufe , la Lettre M tirée
au fort , donnoit le droit de la
Harangue publique.
La pronontiation de la Lettre
L appartient à la langue , celle
de Dede S , aux dents , M ,
aux lévres , celle de N au nez,
fi vray que fi on ferre le nez,
ne peut prononcer Na , mais on
entend Da , d'où il est facile de
rendre raifon des noms qu'on a
impofé à ces Lettres.
on
La Lettre K eft gutturale. Les
Calomniateurs étoient marquez
aufront avec un fer chaud , des
Lettres K & C la raiſon eſt
facile.
E j
54 MERCURE
La Lettre Qeftoit auffi im.
primée au front de ceux qui épou
foient une feconde Femme , la
premiere eftant vivante. Cette
marque Qest affezfignificative
du crime, de mefme que celle d'Aftronomie
Qpour marquer la conjonction
de deux Planetes, & c.
Plufteurs Perfonnes , pour Q
prononcent T , & pour Qui-
Quonque, difent TiTonTe .
temps de François I. le Do
Du
Pere des belles Lettres , & Fondateur
de l'Académie ou College
Royal de Paris , la prononcia
tion de la Lettre Q eftoit celle
de la Lettre K d'apréfent ; car
GALANT. [ 55
pour Quifquis , on prononçoit
KisKis. Lafçavante Républi
que des Lettres est redevable à
P. Ramus , Doyen du College
Royal , qui a donné la naturelle
prononciation du Q M¹s de la
Sorbonne s'y oppoférent, & même
privérent un Ecclefiaftique de fes
Revenus , parce qu'il prononçoit
le Qcomme Meffieurs de l'Académie
du Roy. Le Procez fut
porté au Parlement , on Ramus
ayant luy- mefme plaidé pour la
nouvelle prononciation de la Lettre
Q, il fut permis par Arreft
folemnel de dire QuiſQuis , ou
KisKis , qui depuis eft devenu
E
iiij
56 MERCURE
un mot pour animer les Chiens
au combat. Je croy que la Cour
Souveraine fonda ſon Arreſtſur
ce que la Lettre Hébraïque Coph
K dans fa valeur. est Q
no- ·Plufieurs Perfonnes ,
tamment ceux qui ont le Filet, ne
peuvent prononcer la Lettre R ,
qui demande le tremblement de
la langue ; c'est pourquoy pour.
R , ils prononcent L.
Meffala , grand Orateur , fit
autrefois un Volume entier de la
Lettre S. Sa mauvaise prononciation
confta la vie à quarantedeux
mille Ephraemites , qui
furent égorgez par les Galaadites,
GALANT. 57
pour n'avoir fçû bien prononcer
dans le mot Schiboleth la Lettre
S , que les Hebreux nomment
Scin .
Appius Claudius trembloit
à la Lettre Z, lors qu'on la pro- .
nonçoit par TS, parce qu'elle exprime
le grincement
de dents d'un
Moribond.
Laprononciation de S, on ST,
fait un fiflement qui penétre , &
qui fertpour ordonner le filence.
L'Echo n'est pas toûjours la
veritable image de la voix articulée
, puis qu'elle ne peut pas
toujours redire ou refléchir la Let
tre S', car pour le mot Satan,
58 MERCURE
PEcho répond Vatan. Il n'en
eft pas de mefme des mots Sofia
in Solario , Soleas Sarciebat
Suas. Vous feavez que la voix
refléchie par l'Echo, employe deux
fois plus de temps que la voix
directe , laquelle dans la moitié
d'une demy -feconde de temps parcourt
690 pieds.
L'Echo du Palais Simoneta,
à un mille de Milan ,
repete
du moins
vingt
- quatre
fois
le mefme
mot.
La plus grande parleufe des
Echos , eft celle que je trouvay
il y a dixhuit ans à Taxily
une lieue de la Ville de Luzy
a
GALANT. 59
en Nivernois ; car eftant la nuit
dans le Fardin de la Cure , qui
dépend de noftre Chapitre de Ternant
, ayant le vifage tourné
contre la Colline de Nidi , elle
repétoit de fuite tres-fortement
tres - diftinctement tous ces
treize mots,
Arma virumque cano , Troja
quæ primus ab oris,
Arma virumque cano .
Il est auffi facile de rendre
raison pourquoy l'Echo pour Sa,
dit Va , que d'expliquer pourquoy
en tenant un doigt dans
chaque coin de la bouche , pour
la Lettre P, on prononce F.
60 MERCURE
La voyelle O. fe fait enten
dre de plus loin , c'est pourquoy
les noms des Chiens de Mutte fe
terminent en O.
Les voyelles O & E font les
plus fortes , puis qu'elles arrestent
les Chevaux au milieu de leur
course.
ω
Le Sauveur du Monde dans
l'Apocalipfe a pris pour Symboles
les deux Lettres A, & w, la
premiere la derniere Lettre
de l'Alphabet Grec , pourfigni
ifier qu'il eft le commencement &
La fin de toutes choses.
Judas , ce vaillant Capitaine
des Juifs futfurnommé MachaGALANT.
61
bée , pour avoir pris dans fon
Etendari cette Devife , Symbole ,
on Mot MA. CA. B. AI . compofé
des quatre premieres fyllabes
du xi. verfet du xv . chapitre
de l'Exode...
MA CAMOCHA BAELIM
JEHOVAH ?
Qui comme Toy entre les
Dieux Jehovah ?
Les
Romains prirent les qua
tre Lettres , S. P. QR . quifont
Les premieres
des quatre Mots
fuivans. Serva , Populum ,
Quem, Redemifti
, qu'une Sybille
avoit gravé fur une lame
d'acier, comme dit Corrafius.
62 MERCURE
:
L'Empereur Maximilian prít
pour Symbole les voyelles A. E.
1. O. V. pour fignifier Aquila
Electa Jufte Omnia Vincit.
Revenons à la Langue Sainte.
Les Juifs & les Samaritains ont
toûjours leu dans leurs Synago
"gues , la Sainte Ecriture en He
breu. La Bible des Samaritains
ne contient que le Pentateuque
,
qui font les cinq Livres de
Moife , parce qu'en l'année du
Monde 3971. c'est à dire 992.
ans avant l'Incarnation ,
n'avoit encore publié que te
Pentateuque lors que le
Royaume d'Ifraël fut divifé,
on
GALANT 63
m'étant resté au Fils de Salomon
que les Tribus de Juda & de
Benjamin , les dix autres Tribus
ayant obeï à Feroboam.
Le Peuple d'ISC. RAB. EL.
Hominis magni Dei , de
l'Homme du grand Dieu , ayant
depuis efté difperfé & contraint
d'habiter en Païs étrangers , il
perdit peu à peu l'usage de fa
Langue Hébraïque , c'est pourquoy
apres la Captivité de Baby
lone , on ne parla que la Langue
Syriaque dans Ferufalem ,
Langue Hebraïque y étoit comme
inconnuë; fi vray que
Princes des Preftres & des Phales
64 MERCURE
rifiens dirent aux Archers En
S. Iean chapitre 7. verfet 49.
Cette Populace ne fçait ce
que c'eft que la Loy. Ce qui
avoit obligé les Rabins on Docteurs
de la Loy , d'en faire des
Verfions en Langue vulgaire des
Pais où ils étoient Etrangers
.
Les Rabins Afiatiques firent à
Babylone , la plus ancienne & la
plus estimée des Paraphrafes ,
qui eft la Chaldaique, ou le Targum
Onkelos.
La Verfion Grecque du Pentateuque
, dont S. Ierôme au
premier chapitre de l'Epifire de
S. Paul à Titus , dit Scientia
GALANT. 65
l'Ordre >
ou dit
pietatis eft noffe Legem ,fur
faite 272. ans avant l'Incarnation
, en Alexandrie d'Egypte,
où les Iuifs avoient un Temple
comme en Ierufalem. Elle eft
furnommée des 70 parce qu'elle
fut faite par
moins aprouvée des 72 , qui compofoient
le Venerable Senat du
grand Sanhedrin. Tout ce qu'on
en a dit au delà , a esté fur la
bonne foy d'un Livre attribué à
Ariftée , l'un des 2. Interprétes,
qui ne firent que la Verfion des
cinq Livres de Moife , bien qu'il
ne foit nommé qu'en tierce Per-
Sonne.
Fevrier 1685 E
66) MERCURE
DESES LIVRES
leur ancienne Forme
99100100
L5
& Relieure.
S ,
Es luifs obfervoient de ne
mettre que 30. Lettres à
chaque ligne.
Les Anciens coloient au long
plufieurs feuilles de papier les
unes au bord des autres , & ils.
n'écrivoyent que d'un côté. Ils
inferoient le bout de la derniere
des feuilles dans la fente d'un
bâton cilindrique , autour duquel
on rouloit toutes les feuilles qui
compofoient ce Livre ou Volume.
Ce bâton avoit un Chapiteau
GALANT 67
une Baze , à la diſtance de
la largeur du papier. Toutes les
Biblioteques étoient composées de
femblables Rouleaux , chez les
Grecs chez les Latins , mefme
long-temps apres Ciceron. Les
Iuifs ont encore fur l'Autel de
chaque Synagogue , les Livres de
la Loyfur deuxfemblables Rou
leaux Cilindriques , & quand ils
ont lû une page , ils la roulent
autour du Cilindre qu'ils tiens
nent à la main droite. Fay trou
vé dans nos Archives du Chapi
tre de Ternant , fondée en l'année
1444. qui eft quatre ans apres
L'invention de l'Imprimerie
, dess
Fij
68 MERCURE
Enquestes fur des feuilles de pa-..
pier colées les unes au bas des autres
, écrites d'un feul côté.
Le Secret ayant efté trouvé de
préparer le parchemin , en forte ·
qu'on peut écrire des deux côtez:
Le Roy Attalus fit écrire &
relier quelques. Livres à la maniere
des noftres.
L'Imprimerie commença en
1440 à Mayence , & les Offices
de Ciceron , eft le premier Livre
qui ait efté Imprimé en Europe,
il est maintenant bien facile de ·
profiter de l'avis de l'Oracle , qui
dit à Zenon que , Pour bien vivre
, il faloit avoir commerce
GALANT 69
avec les Morts. C'eft dans le
mefme fentiment qu' Alphonfe
Roy d' Arragon difoit, Qu'ilfaut
confulter les morts comme les
plus fidéles Confeillers , car il
n'y a point d'Amy plus librequ'un
Livre.
DE LA DIFFICULTE
de lire l'Ecriture Chinoife,
& l'Hebraïque fans
Voyelles.
trouverez pas fi
Vetrange que l'Ecriture Chinoife
ait un Caractere different
pour chaque chofe , & qu'un.
mefme mot prononcé differem .
70 MERCURE
ment, fignifie diferentes chofes,
fi vous faites reflexion qu'en
noftre Langue , un mesme mot a
plufieurs fignifications : En voicy
un exemple, il faut que je vous
Conte , un Conte , d'un Conte,
duquel je ne fais pas grand
Conte. 190
A la fterilité de la Langue
Chinoife , oppofez la fecondité de
la Langue Arabe ; elle a 80 mots
pourfignifier le Miel ; 200 mots
pour fignifier le Serpent ; soo
pour fignifier le Lyon ; & 200.
pour fignifier l'Epée . Cela me
faitfouvenir des fix Versfurvans
d'un vieux Sonnet.
GALANT. 71
Il faut que par neuf fois la Lune
ait fait fon cours,
Avant que nous voyons la lumiere
du jour,
Qu'un cruel Ennemy nous a
bien-toft ravie..
Miférables Mortels , n'avons .
nous pas grand tort,
De faire tant d'Engins pour nous
donner la mort .
L'Ecriture Hebraïque n'avoit
originairement que les Lettres
Confonnes , car les Points qui tiennentlieu
de Voyelles , n'ont commencé
qu'en l'annéesos . de l'Incarnation
, & 436 ans apres que
Titus Vefpafian eut brûlé le Temple
de Terufalem le 8 Aouſt , &
72 MERCURE
la Ville le 8. Septembre en la 72.-
année de Iefus - Chrift . C'est
pourquoy il y a à preſent onze
cens foixante & dix-fept années
que les Docteurs Iuifs étant af
femblez à la Tyberiade , Ville
de la Paleftine , inventerent t
employerent les points ou voyelles»
fecrettes , afin de conferver à leur
Pofterité difperfée par tout le
Monde , la veritable lecture des
Livres Sacrez de l'ancien Teftale
Rabin
ment. C'est ce que
Helie Levite • rapporté dans fax
troifiéme Preface fur le Maffo
reth. C'est pourquoy pour bien
apprendre à lire l'Hebreu , jes
vous
GALANT. 73
vons renvoye à la Mazore , ou
Tradition de l'Ecole Tyberiade.
C'eft fans fujet que vous me
prenez pour un Gale Razaia,
Revelateur des chofes fecretes.
Vous me demandez mille chofes,
comme fi j'avois tout cela dans
mon Jalkur , ou Poche Rabini
que , ou que je fuffe le tout
fçavant Hippias Eleen metempficofe.
Merite t'on quelque chofe
pour beaucoup parler ? Avez
vous oublié que Plutarque loue
Epaminondas qui eftoit le plus
fçavant , & parloit le moins. Je
profite en bien des chofes du bon
mot de Socrate , qui étant inter-
Février 1685.
G
74 MERCURE
rogé pourquoy
il ne donnoit au
cun Ecrit au Public, répondit que
le papier vaudroit mieux que ce
qu'il faudroit dire. Pour vous
répondre à tant d'articles , il me
faudroit une mémoire auſſi heureufe
que celle d'Efdras , qui dicta
par coeur les Livres de l'Ancien
Teftament , tels que nous les
avons. Du Grec Carmides, qui di
foit par coeur ce qui eftoit contenu
dans quel Volume d'une Bibliotéque
qu'on fouhaitoit. De Cyrus,
ou de L. Scipion , qui fçavoient
le nom de tous leurs Soldats ; ou
la mémoire de Mithridate , de
Craffus , de Cyneas , de Themi
GALANT. 75
ftocle , ou celle de l'Empereur
Claude , qui fçavoit tout Homere
par coeur , de Salufte qui fçavoit
tout Demofthene , d'Avicenne
qui fçavoir auffi par coeur
toute la Metaphifique d'Ariftote.
Te nefuis ny Ciceron qui fe fou
venoit de tout ce qu'il avoit leu
ou entendu. Je n'ay pas la mémoire
de Senéque l'Orateur, qui affenre
dans la Préface du Livre des
Plaidoyés on Controverſes , qu'il ·
avoit la Mémoire fi heureuſe ,
qu'il redifoit deux mille noms
differents dans le mefme ordre
qu'ils avoient eftéprononcez, &
que dans l'Ecole plus de deux
ن م
Gij
76 MERCURE
cens perfonnes ayant dit chacun
un Vers, il les repéta en commen
çant par le dernierVers . Le Pape
Clement VI. ayant receu une
grande bleffure à la teſte , ſa mémoire
devint fi heureuſe , qu'il
ne put rien oublier de ce qu'il
avoit leu. Tay efté prefent aver
feu M ' le Marquis de S. André
Montbrun , Capitaine Genéral
des Armées du Roy ,
verneur du Nivernois , à un
femblable effay de Mémoire
entre M de la Barre , pour lors
Intendant du Bourbonnois , &
Mc Adam le Poëte Menuifier de
Nevers. Deplus, je n'aypas un
r
GouGALANT.
77
Secretaire fi expert dans la Tachigraphie
, que ceux dont
Martial difoit , lib. 14 .
Currant verba licet , manus eft
velocior illis ,
Nondum lingua , fuum dextra
peregit opus.
Je nyfuis pasfi exercé qu'Origene
, quand mefme je formerois
aufft mal mes Lettres que le
grand Quintilien , dont les lignes
fembloient des Serpens . Il eft
autant furprenant qu'avanta
geuxpour le bien public, qu'entre
tant de millions d'Ecritures , il ne
s'en rencontre pas deux tout àfair
femblables , quand mefme on an-
C.iij
78 MERCURE
Tite
roit apris à écrire fous un mefmè,
Maistre. Il en eft de l'Ecriture,
comme des Voix des Vifages,
qui font tous en quelque chofe
diferens. Il est vray que
Vefpafian le Fils , difoit ordinai_
rement qu'il auroit pú eftre le plus
grand Fauffaire de l'Empire Romain,
parce qu'ilfçavoit tres - bien,
contrefaire toutes les fignatures.
·Contentez- vous , Monfieur, de
cepeu que je vous envoyepour vos
Etrennes de l'année 1685. Je réponds
à vos autres demandes ,
comme les Juifs dans les Quefons
tres difficiles THIS BI,
JETHARES , KA SIOT,
GALANT. 79
Elie Thesbite , qui nãquit huit
ans avant la mort de Solomon,
les foudra.
que
La Kabale des Rabins auffibien
les deux Volumes de Viſions
Parfaites , ne contiennent que futulites
avec la Lettre R de trois'
Nations bien differentes , l'Itali
que , le Grec l'Hebreu , & à
tous ces Livres , il ne manque que
la Syllabe Grecque Noun.
Vous aprendrez dans 24 heures
la Langue Hebraïque , dans la
nouvelle Grammaire de Criftofori
Cellarii , imprimée Cizæ,
au commencement
de l'année
1684.
G iiij
80 MERCURE
Le manque de Voyelles dans
l'Ecriture Hebraique
, eft la caufe
que la Verfion Grecque de l'Ancien
Teftament
, faite par
les
72
Rabins en Alexandrie l'année
272. avant la naissance de Fefus-
Chrift , n'est pas toujours confor
me à l'Original Hebraïque, quoy.
qu'en ait dit l'Autheur du Livre
attribué à Ariftée l'un des 72:
Interpretes. Puis que cette Verfion
a des paffages mal expliquez,
bien des chofes oubliées ,
d'autres ajoûtées ,s comme dit..
S. Jerôme , qui mourut l'année
420 : c'est pourquoy la Verfion
Latine qu'on fit fur la Grecque,
GALANT. 81
du temps des Apoftres , ne peut
eftre meilleure , bien que nous
chantions les Pfeaumes fuivant
cette Verfion , parce que l'Eglife
yeftoit accoûtumée , lors quefaint
Jerome fit fa Verfion Latine de
Ancien Teftament , que nous
appellons la Vulgate.
Si la Langue Chinoife eft dif
ficile par la differentefignification
d'un mefme mot, la Langue Hebraïque
eft auffi difficile par la
mefme raifon ; car par exemple,
le mot ou Racine HHANAH ,
fignifie humilier , appauvrir ,
affliger, occuper, témoigner,
chanter , crier , parler , ré82
MERCURE
Le mot
pondre , exaucer.
HHALAL , fignifie eſtre la
cauſe , cauſer , rendre affligé,
envelopper , defigner , enlai
dir , vendanger , méprifer ,
méditer , tâcher , agir , cautionner.
Le mot HHARAB,
fignifie dreffer , embellir, plairre
, engager , négocier , mélanger
, s'obfcurcir , devenir
doux.
Par
Bien davantage , les mefmes
mots Hebreux ont fouvent deux
fignifications contraires.
exemple KDS , fignifie fanctifier
, prophaner. BRH fignifie,
benir , maudire. NCHM fignifie
GALANT. 83
10
a
ད
eftre confolé , eftre defolé.
SKN fignifie appauvrir , s'enrichir
, mille autres , par le
changement des conjugaisons
qu'ils appellent Binjanim , Stra
cture.
Par le manque des Voyelles ,
au lieu de lire CHOMER , qui
fignifie URNE , dans laquelle les
Hebreux gardoient la Manne;
les Payens ayant leu CHOMAR ,
qui fignifie ASNE , ils accuferent
lesJuifs , & enfuite les premiers
Chreftiens
d'un Afne dans le Sanctuaire du
Temple.
d'adorer la Tefta
Le 47 Chapitre de la Genefe
84 MERCURE
&
parlant de Faceb adorant Dieu ,
finit par ces mots Halrofch;
Ham , Mitthah , chevet du lit,
les 70 ayant leu Matthe ,
L'interpreterent Verge , ou bâton.
Dans le 11. chap . de Zacharies
verf.7. au mot Hebreu CHBLM ,,
lesfeptante-deux Interpretes leu
rent CHaваLIM, Cordanx :
fuivant les Points on Voyelles ,
depuis marquées par les Rabins
de Tyberiade
nous lifons:
CHOBELİM , qui fignifie Corrupteurs.
>
}
Les Septante leurent par les
3. Confonnes z KR, du 14. Verf.
du 26 Chap. d'Ifaye , le mot
GALANT. 85
ZakeR , qui fignifie Malle ;
S. Jerôme ayant leu ZakaR,
l'interpreta Memoire.
Les Septante dans le Chap. 3.
Verfet de leremie, leurent Reh
him , quifignifie Paſteurs. Et
S. Ierome ayant leu Rohhim,
l'interpreta Amateur, er dans le
Chapitre 9. Verfet 22', leurent
Deber, quifignifie la Mort. Et
S. Jerôme ayant leu Daber, l'interpreta
Parle. De mefme auffi
les Septante dans Oſée, Ch. 13.
Verfet 3 , leurent Harbeh , qui
fignifie Langouste , & S. Iérôleu
Habah , l'interme
ayant
preta
Cheminée
.
86 MERCURE
En voicy affez pour cette fois
& bien que l'Empereur Honorius
ait efté blámé de figner toutes
les Lettres que ces Officiers
luy prefentoientfans les lire , dequoy
fa Soeur Placidie le corri
gea , apres luy en avoirfait connoiftre
le peril , car elle fit gliffer
une Lettre à figner avec les autres
, par laquelle l'Empereur
promettoit Placidie en Mariage
un miferable Efclave. Ie me
fie pour ce coup à la bonne foy
de mon Scribe , plus Homme de
bien
que
le Notaire Lampo,
furnommé
Calamoſphacten
:
Je finis , vous affeurant de ma
GALANT. 87
main que je fuis , Monfieur,
Vostre , &c.
COMIERS.
deux Lettres du fçavant M
Comiers fur les Langues. En
voicy une troifiéme
› que
vous ne trouverez pas moins
curieufe que les autres.
豬
GALANT 45
255:22222 2522: 2222
III.
LETTRE
Concernant les
Langues , les
Lettres
les
Ecritures.
A M' DE S..... SDIKS .
Imaniere
laco-
E répons à la veftre , à la
maniére du Cardinal d'Offat
, article par article ,
niquement , mais je m'explique
en telle forte , que vous n'avez
lien de dire comme S. Jerôme
, en lifant le Poëte Perfe . Si
tu ne veux pas eftre entendu,
tu ne dois pas eftre lû.
pas
46 MERCURE
que
les
Fe fouhaiterois vous pouvoir répondre
auffi brièvement
Lacedémoniens , qui par la feule
Lettre S , qui fignifie Non , répondirent
à la longue Epiftre dos
demandes de Philippe , Pere
d'Alexandre le Grand.
La Langue Sainte , c'est à
dire l'Hebraique , a 22 Lettres,
autant qu'il y a de Livres dans
l'ancien Teftament , dans lequel
l'ordre des Lettres Hebraïques y
eft repeté 21 fois.
L'ay remarqué dans la 273
page du 26 Tome extraordinairs
du Mercure Galant, que Les trois
versets 19, 20 & 21 du 14 char
GALANT. 47
pitre de l'Exode , contiennent
chacun 72 Lettres , par le mélange
defquelles les Kabaliftes forment
les 72 noms de Dieu , tous
terminez en AH ou en EL , c'eft
pourquoy aprés le nom de l'office
d'un Ange , la Sainte Ecriture
ajoûte ELi ainfi Michaël , Raphaël
, Gabriël.
Toutes les 22 Lettres Hebrai
ques font contenues dans le 25
verfet dus chapitre du Prophéte
Ifaye.
Toutes les Lettres Grecques,
font dans les verfets 19 & 20 du
3 chapitre de la premiere Epiftre
de S. Pierre
48 MERCURE
Toutes les Lettres Latines
font dans ce Vers.
Gaza frequens Lybicos duxit
Kartago triumphos.
Atticus le Fils du Sophifte
Herodes , ne pût jamais aprendre
l'Alphabet.
Un jeune Prince Barbare
eftant venu étudier dans Athénes,
ne pût aprendre que les trois
premieres Lettres de l'Alphabet,
qu'il prononça d'un ton fi digne
de fon efprit & de fa Nation ,
que le Préteur ceffa de haranguer;
c'est pourquoy les Barbares
ramenérent en Triomphe leur
Prince , difant qu'il avoit vaincu
le
GALANT. 49
Le plus éloquent d´s Grecs .
La langue est presque le principal
inftrument de l'articulation,
car les confones labiales n'ont pas
befoin de l'office de la langue,
elle a dix mouvemens , fix droits
en rond. Les levres ont
&
quatre
auſſi
jusques
à fix
mouvemens
differens
. Le Larinx
a auf
fes
mouvemens
pour
la Trachée
, qui
ouvre
le paffage
à l'air, que pouffent
les poulmons
.
La Lettre Afe prononce le gozier
& la bouche ouverte ,fans.
employer la langue ; elle est donc
la Lettre la plus facil à prononcer
, c'est pourquoy elle tient le
Ferrier 1685.
Ε
50 MERCURE
premier rang dans l'Alphabet.
On dir qu'il n'y a eu que Zoroafter
qui ait ry en naiffant , &
que les Mâles pleurent par
voyelle A, & les Filles par la
voyelle E , ce qui a donné lieu à
ce Diftique, sikin mo ay
la
Plorat adhuc proles quod commifere
parentes,
A genitor dat Adam : E dedit
Eva prior.
Comme les confones B, M, P,
font purement labiales , ellesfont
auffi tres -faciles à prononcer. Il
ne faut qu'ouvrir doucement les
lévres en prononçant A , c'eſt
pourquoy
les Enfans prononcent
GALANT. 51
facilement MaMa PaPa ,
.
parce que le P fe prononce par la
feule explofion de l'Air , en feparant
promptement les lévres,
fi vous prononcez P tout contre
la flamme de la Chandelle , elle
vous fera entendre cette explo
Sion.
O,fe prononce le gozier ouvert
, & la bouche un peu enflée
voutée, c'eft pourquoy les Puis,
les Caves , & les Antres profonds,
pour A, refléchiffent O.
E, fe prononcefermant un peu
la bouche , & aprochant la langue
du palais , ne laiffant qu'un
petit paffage en largeur , à l'air
E ij
52 MERCURE
pouffe par les poulmons.
I, fe prononce en appliquant
davantage la langue au palais,
pour ne laiffer qu'une petite iſſue
à l'air , & on ferme davantage
la bouche , & on joint preſque
les dents.
V, François ,fe prononce ayant
joint les dents la langue tout
contre le palais ferrant les
téores avancéespour ne laiffer à
l'air qu'une petite iffuë ronde ,
on reffent qu'il fe forme un tremblement
des lévres.
I
Il
ya
ftinguent
point
Va de Fa , & pour
a des Nations qui ne di-
Vin difent Fin ,
GALANT 53
>
A Siracufe , la Lettre M tirée
au fort , donnoit le droit de la
Harangue publique.
La pronontiation de la Lettre
L appartient à la langue , celle
de Dede S , aux dents , M ,
aux lévres , celle de N au nez,
fi vray que fi on ferre le nez,
ne peut prononcer Na , mais on
entend Da , d'où il est facile de
rendre raifon des noms qu'on a
impofé à ces Lettres.
on
La Lettre K eft gutturale. Les
Calomniateurs étoient marquez
aufront avec un fer chaud , des
Lettres K & C la raiſon eſt
facile.
E j
54 MERCURE
La Lettre Qeftoit auffi im.
primée au front de ceux qui épou
foient une feconde Femme , la
premiere eftant vivante. Cette
marque Qest affezfignificative
du crime, de mefme que celle d'Aftronomie
Qpour marquer la conjonction
de deux Planetes, & c.
Plufteurs Perfonnes , pour Q
prononcent T , & pour Qui-
Quonque, difent TiTonTe .
temps de François I. le Do
Du
Pere des belles Lettres , & Fondateur
de l'Académie ou College
Royal de Paris , la prononcia
tion de la Lettre Q eftoit celle
de la Lettre K d'apréfent ; car
GALANT. [ 55
pour Quifquis , on prononçoit
KisKis. Lafçavante Républi
que des Lettres est redevable à
P. Ramus , Doyen du College
Royal , qui a donné la naturelle
prononciation du Q M¹s de la
Sorbonne s'y oppoférent, & même
privérent un Ecclefiaftique de fes
Revenus , parce qu'il prononçoit
le Qcomme Meffieurs de l'Académie
du Roy. Le Procez fut
porté au Parlement , on Ramus
ayant luy- mefme plaidé pour la
nouvelle prononciation de la Lettre
Q, il fut permis par Arreft
folemnel de dire QuiſQuis , ou
KisKis , qui depuis eft devenu
E
iiij
56 MERCURE
un mot pour animer les Chiens
au combat. Je croy que la Cour
Souveraine fonda ſon Arreſtſur
ce que la Lettre Hébraïque Coph
K dans fa valeur. est Q
no- ·Plufieurs Perfonnes ,
tamment ceux qui ont le Filet, ne
peuvent prononcer la Lettre R ,
qui demande le tremblement de
la langue ; c'est pourquoy pour.
R , ils prononcent L.
Meffala , grand Orateur , fit
autrefois un Volume entier de la
Lettre S. Sa mauvaise prononciation
confta la vie à quarantedeux
mille Ephraemites , qui
furent égorgez par les Galaadites,
GALANT. 57
pour n'avoir fçû bien prononcer
dans le mot Schiboleth la Lettre
S , que les Hebreux nomment
Scin .
Appius Claudius trembloit
à la Lettre Z, lors qu'on la pro- .
nonçoit par TS, parce qu'elle exprime
le grincement
de dents d'un
Moribond.
Laprononciation de S, on ST,
fait un fiflement qui penétre , &
qui fertpour ordonner le filence.
L'Echo n'est pas toûjours la
veritable image de la voix articulée
, puis qu'elle ne peut pas
toujours redire ou refléchir la Let
tre S', car pour le mot Satan,
58 MERCURE
PEcho répond Vatan. Il n'en
eft pas de mefme des mots Sofia
in Solario , Soleas Sarciebat
Suas. Vous feavez que la voix
refléchie par l'Echo, employe deux
fois plus de temps que la voix
directe , laquelle dans la moitié
d'une demy -feconde de temps parcourt
690 pieds.
L'Echo du Palais Simoneta,
à un mille de Milan ,
repete
du moins
vingt
- quatre
fois
le mefme
mot.
La plus grande parleufe des
Echos , eft celle que je trouvay
il y a dixhuit ans à Taxily
une lieue de la Ville de Luzy
a
GALANT. 59
en Nivernois ; car eftant la nuit
dans le Fardin de la Cure , qui
dépend de noftre Chapitre de Ternant
, ayant le vifage tourné
contre la Colline de Nidi , elle
repétoit de fuite tres-fortement
tres - diftinctement tous ces
treize mots,
Arma virumque cano , Troja
quæ primus ab oris,
Arma virumque cano .
Il est auffi facile de rendre
raison pourquoy l'Echo pour Sa,
dit Va , que d'expliquer pourquoy
en tenant un doigt dans
chaque coin de la bouche , pour
la Lettre P, on prononce F.
60 MERCURE
La voyelle O. fe fait enten
dre de plus loin , c'est pourquoy
les noms des Chiens de Mutte fe
terminent en O.
Les voyelles O & E font les
plus fortes , puis qu'elles arrestent
les Chevaux au milieu de leur
course.
ω
Le Sauveur du Monde dans
l'Apocalipfe a pris pour Symboles
les deux Lettres A, & w, la
premiere la derniere Lettre
de l'Alphabet Grec , pourfigni
ifier qu'il eft le commencement &
La fin de toutes choses.
Judas , ce vaillant Capitaine
des Juifs futfurnommé MachaGALANT.
61
bée , pour avoir pris dans fon
Etendari cette Devife , Symbole ,
on Mot MA. CA. B. AI . compofé
des quatre premieres fyllabes
du xi. verfet du xv . chapitre
de l'Exode...
MA CAMOCHA BAELIM
JEHOVAH ?
Qui comme Toy entre les
Dieux Jehovah ?
Les
Romains prirent les qua
tre Lettres , S. P. QR . quifont
Les premieres
des quatre Mots
fuivans. Serva , Populum ,
Quem, Redemifti
, qu'une Sybille
avoit gravé fur une lame
d'acier, comme dit Corrafius.
62 MERCURE
:
L'Empereur Maximilian prít
pour Symbole les voyelles A. E.
1. O. V. pour fignifier Aquila
Electa Jufte Omnia Vincit.
Revenons à la Langue Sainte.
Les Juifs & les Samaritains ont
toûjours leu dans leurs Synago
"gues , la Sainte Ecriture en He
breu. La Bible des Samaritains
ne contient que le Pentateuque
,
qui font les cinq Livres de
Moife , parce qu'en l'année du
Monde 3971. c'est à dire 992.
ans avant l'Incarnation ,
n'avoit encore publié que te
Pentateuque lors que le
Royaume d'Ifraël fut divifé,
on
GALANT 63
m'étant resté au Fils de Salomon
que les Tribus de Juda & de
Benjamin , les dix autres Tribus
ayant obeï à Feroboam.
Le Peuple d'ISC. RAB. EL.
Hominis magni Dei , de
l'Homme du grand Dieu , ayant
depuis efté difperfé & contraint
d'habiter en Païs étrangers , il
perdit peu à peu l'usage de fa
Langue Hébraïque , c'est pourquoy
apres la Captivité de Baby
lone , on ne parla que la Langue
Syriaque dans Ferufalem ,
Langue Hebraïque y étoit comme
inconnuë; fi vray que
Princes des Preftres & des Phales
64 MERCURE
rifiens dirent aux Archers En
S. Iean chapitre 7. verfet 49.
Cette Populace ne fçait ce
que c'eft que la Loy. Ce qui
avoit obligé les Rabins on Docteurs
de la Loy , d'en faire des
Verfions en Langue vulgaire des
Pais où ils étoient Etrangers
.
Les Rabins Afiatiques firent à
Babylone , la plus ancienne & la
plus estimée des Paraphrafes ,
qui eft la Chaldaique, ou le Targum
Onkelos.
La Verfion Grecque du Pentateuque
, dont S. Ierôme au
premier chapitre de l'Epifire de
S. Paul à Titus , dit Scientia
GALANT. 65
l'Ordre >
ou dit
pietatis eft noffe Legem ,fur
faite 272. ans avant l'Incarnation
, en Alexandrie d'Egypte,
où les Iuifs avoient un Temple
comme en Ierufalem. Elle eft
furnommée des 70 parce qu'elle
fut faite par
moins aprouvée des 72 , qui compofoient
le Venerable Senat du
grand Sanhedrin. Tout ce qu'on
en a dit au delà , a esté fur la
bonne foy d'un Livre attribué à
Ariftée , l'un des 2. Interprétes,
qui ne firent que la Verfion des
cinq Livres de Moife , bien qu'il
ne foit nommé qu'en tierce Per-
Sonne.
Fevrier 1685 E
66) MERCURE
DESES LIVRES
leur ancienne Forme
99100100
L5
& Relieure.
S ,
Es luifs obfervoient de ne
mettre que 30. Lettres à
chaque ligne.
Les Anciens coloient au long
plufieurs feuilles de papier les
unes au bord des autres , & ils.
n'écrivoyent que d'un côté. Ils
inferoient le bout de la derniere
des feuilles dans la fente d'un
bâton cilindrique , autour duquel
on rouloit toutes les feuilles qui
compofoient ce Livre ou Volume.
Ce bâton avoit un Chapiteau
GALANT 67
une Baze , à la diſtance de
la largeur du papier. Toutes les
Biblioteques étoient composées de
femblables Rouleaux , chez les
Grecs chez les Latins , mefme
long-temps apres Ciceron. Les
Iuifs ont encore fur l'Autel de
chaque Synagogue , les Livres de
la Loyfur deuxfemblables Rou
leaux Cilindriques , & quand ils
ont lû une page , ils la roulent
autour du Cilindre qu'ils tiens
nent à la main droite. Fay trou
vé dans nos Archives du Chapi
tre de Ternant , fondée en l'année
1444. qui eft quatre ans apres
L'invention de l'Imprimerie
, dess
Fij
68 MERCURE
Enquestes fur des feuilles de pa-..
pier colées les unes au bas des autres
, écrites d'un feul côté.
Le Secret ayant efté trouvé de
préparer le parchemin , en forte ·
qu'on peut écrire des deux côtez:
Le Roy Attalus fit écrire &
relier quelques. Livres à la maniere
des noftres.
L'Imprimerie commença en
1440 à Mayence , & les Offices
de Ciceron , eft le premier Livre
qui ait efté Imprimé en Europe,
il est maintenant bien facile de ·
profiter de l'avis de l'Oracle , qui
dit à Zenon que , Pour bien vivre
, il faloit avoir commerce
GALANT 69
avec les Morts. C'eft dans le
mefme fentiment qu' Alphonfe
Roy d' Arragon difoit, Qu'ilfaut
confulter les morts comme les
plus fidéles Confeillers , car il
n'y a point d'Amy plus librequ'un
Livre.
DE LA DIFFICULTE
de lire l'Ecriture Chinoife,
& l'Hebraïque fans
Voyelles.
trouverez pas fi
Vetrange que l'Ecriture Chinoife
ait un Caractere different
pour chaque chofe , & qu'un.
mefme mot prononcé differem .
70 MERCURE
ment, fignifie diferentes chofes,
fi vous faites reflexion qu'en
noftre Langue , un mesme mot a
plufieurs fignifications : En voicy
un exemple, il faut que je vous
Conte , un Conte , d'un Conte,
duquel je ne fais pas grand
Conte. 190
A la fterilité de la Langue
Chinoife , oppofez la fecondité de
la Langue Arabe ; elle a 80 mots
pourfignifier le Miel ; 200 mots
pour fignifier le Serpent ; soo
pour fignifier le Lyon ; & 200.
pour fignifier l'Epée . Cela me
faitfouvenir des fix Versfurvans
d'un vieux Sonnet.
GALANT. 71
Il faut que par neuf fois la Lune
ait fait fon cours,
Avant que nous voyons la lumiere
du jour,
Qu'un cruel Ennemy nous a
bien-toft ravie..
Miférables Mortels , n'avons .
nous pas grand tort,
De faire tant d'Engins pour nous
donner la mort .
L'Ecriture Hebraïque n'avoit
originairement que les Lettres
Confonnes , car les Points qui tiennentlieu
de Voyelles , n'ont commencé
qu'en l'annéesos . de l'Incarnation
, & 436 ans apres que
Titus Vefpafian eut brûlé le Temple
de Terufalem le 8 Aouſt , &
72 MERCURE
la Ville le 8. Septembre en la 72.-
année de Iefus - Chrift . C'est
pourquoy il y a à preſent onze
cens foixante & dix-fept années
que les Docteurs Iuifs étant af
femblez à la Tyberiade , Ville
de la Paleftine , inventerent t
employerent les points ou voyelles»
fecrettes , afin de conferver à leur
Pofterité difperfée par tout le
Monde , la veritable lecture des
Livres Sacrez de l'ancien Teftale
Rabin
ment. C'est ce que
Helie Levite • rapporté dans fax
troifiéme Preface fur le Maffo
reth. C'est pourquoy pour bien
apprendre à lire l'Hebreu , jes
vous
GALANT. 73
vons renvoye à la Mazore , ou
Tradition de l'Ecole Tyberiade.
C'eft fans fujet que vous me
prenez pour un Gale Razaia,
Revelateur des chofes fecretes.
Vous me demandez mille chofes,
comme fi j'avois tout cela dans
mon Jalkur , ou Poche Rabini
que , ou que je fuffe le tout
fçavant Hippias Eleen metempficofe.
Merite t'on quelque chofe
pour beaucoup parler ? Avez
vous oublié que Plutarque loue
Epaminondas qui eftoit le plus
fçavant , & parloit le moins. Je
profite en bien des chofes du bon
mot de Socrate , qui étant inter-
Février 1685.
G
74 MERCURE
rogé pourquoy
il ne donnoit au
cun Ecrit au Public, répondit que
le papier vaudroit mieux que ce
qu'il faudroit dire. Pour vous
répondre à tant d'articles , il me
faudroit une mémoire auſſi heureufe
que celle d'Efdras , qui dicta
par coeur les Livres de l'Ancien
Teftament , tels que nous les
avons. Du Grec Carmides, qui di
foit par coeur ce qui eftoit contenu
dans quel Volume d'une Bibliotéque
qu'on fouhaitoit. De Cyrus,
ou de L. Scipion , qui fçavoient
le nom de tous leurs Soldats ; ou
la mémoire de Mithridate , de
Craffus , de Cyneas , de Themi
GALANT. 75
ftocle , ou celle de l'Empereur
Claude , qui fçavoit tout Homere
par coeur , de Salufte qui fçavoit
tout Demofthene , d'Avicenne
qui fçavoir auffi par coeur
toute la Metaphifique d'Ariftote.
Te nefuis ny Ciceron qui fe fou
venoit de tout ce qu'il avoit leu
ou entendu. Je n'ay pas la mémoire
de Senéque l'Orateur, qui affenre
dans la Préface du Livre des
Plaidoyés on Controverſes , qu'il ·
avoit la Mémoire fi heureuſe ,
qu'il redifoit deux mille noms
differents dans le mefme ordre
qu'ils avoient eftéprononcez, &
que dans l'Ecole plus de deux
ن م
Gij
76 MERCURE
cens perfonnes ayant dit chacun
un Vers, il les repéta en commen
çant par le dernierVers . Le Pape
Clement VI. ayant receu une
grande bleffure à la teſte , ſa mémoire
devint fi heureuſe , qu'il
ne put rien oublier de ce qu'il
avoit leu. Tay efté prefent aver
feu M ' le Marquis de S. André
Montbrun , Capitaine Genéral
des Armées du Roy ,
verneur du Nivernois , à un
femblable effay de Mémoire
entre M de la Barre , pour lors
Intendant du Bourbonnois , &
Mc Adam le Poëte Menuifier de
Nevers. Deplus, je n'aypas un
r
GouGALANT.
77
Secretaire fi expert dans la Tachigraphie
, que ceux dont
Martial difoit , lib. 14 .
Currant verba licet , manus eft
velocior illis ,
Nondum lingua , fuum dextra
peregit opus.
Je nyfuis pasfi exercé qu'Origene
, quand mefme je formerois
aufft mal mes Lettres que le
grand Quintilien , dont les lignes
fembloient des Serpens . Il eft
autant furprenant qu'avanta
geuxpour le bien public, qu'entre
tant de millions d'Ecritures , il ne
s'en rencontre pas deux tout àfair
femblables , quand mefme on an-
C.iij
78 MERCURE
Tite
roit apris à écrire fous un mefmè,
Maistre. Il en eft de l'Ecriture,
comme des Voix des Vifages,
qui font tous en quelque chofe
diferens. Il est vray que
Vefpafian le Fils , difoit ordinai_
rement qu'il auroit pú eftre le plus
grand Fauffaire de l'Empire Romain,
parce qu'ilfçavoit tres - bien,
contrefaire toutes les fignatures.
·Contentez- vous , Monfieur, de
cepeu que je vous envoyepour vos
Etrennes de l'année 1685. Je réponds
à vos autres demandes ,
comme les Juifs dans les Quefons
tres difficiles THIS BI,
JETHARES , KA SIOT,
GALANT. 79
Elie Thesbite , qui nãquit huit
ans avant la mort de Solomon,
les foudra.
que
La Kabale des Rabins auffibien
les deux Volumes de Viſions
Parfaites , ne contiennent que futulites
avec la Lettre R de trois'
Nations bien differentes , l'Itali
que , le Grec l'Hebreu , & à
tous ces Livres , il ne manque que
la Syllabe Grecque Noun.
Vous aprendrez dans 24 heures
la Langue Hebraïque , dans la
nouvelle Grammaire de Criftofori
Cellarii , imprimée Cizæ,
au commencement
de l'année
1684.
G iiij
80 MERCURE
Le manque de Voyelles dans
l'Ecriture Hebraique
, eft la caufe
que la Verfion Grecque de l'Ancien
Teftament
, faite par
les
72
Rabins en Alexandrie l'année
272. avant la naissance de Fefus-
Chrift , n'est pas toujours confor
me à l'Original Hebraïque, quoy.
qu'en ait dit l'Autheur du Livre
attribué à Ariftée l'un des 72:
Interpretes. Puis que cette Verfion
a des paffages mal expliquez,
bien des chofes oubliées ,
d'autres ajoûtées ,s comme dit..
S. Jerôme , qui mourut l'année
420 : c'est pourquoy la Verfion
Latine qu'on fit fur la Grecque,
GALANT. 81
du temps des Apoftres , ne peut
eftre meilleure , bien que nous
chantions les Pfeaumes fuivant
cette Verfion , parce que l'Eglife
yeftoit accoûtumée , lors quefaint
Jerome fit fa Verfion Latine de
Ancien Teftament , que nous
appellons la Vulgate.
Si la Langue Chinoife eft dif
ficile par la differentefignification
d'un mefme mot, la Langue Hebraïque
eft auffi difficile par la
mefme raifon ; car par exemple,
le mot ou Racine HHANAH ,
fignifie humilier , appauvrir ,
affliger, occuper, témoigner,
chanter , crier , parler , ré82
MERCURE
Le mot
pondre , exaucer.
HHALAL , fignifie eſtre la
cauſe , cauſer , rendre affligé,
envelopper , defigner , enlai
dir , vendanger , méprifer ,
méditer , tâcher , agir , cautionner.
Le mot HHARAB,
fignifie dreffer , embellir, plairre
, engager , négocier , mélanger
, s'obfcurcir , devenir
doux.
Par
Bien davantage , les mefmes
mots Hebreux ont fouvent deux
fignifications contraires.
exemple KDS , fignifie fanctifier
, prophaner. BRH fignifie,
benir , maudire. NCHM fignifie
GALANT. 83
10
a
ད
eftre confolé , eftre defolé.
SKN fignifie appauvrir , s'enrichir
, mille autres , par le
changement des conjugaisons
qu'ils appellent Binjanim , Stra
cture.
Par le manque des Voyelles ,
au lieu de lire CHOMER , qui
fignifie URNE , dans laquelle les
Hebreux gardoient la Manne;
les Payens ayant leu CHOMAR ,
qui fignifie ASNE , ils accuferent
lesJuifs , & enfuite les premiers
Chreftiens
d'un Afne dans le Sanctuaire du
Temple.
d'adorer la Tefta
Le 47 Chapitre de la Genefe
84 MERCURE
&
parlant de Faceb adorant Dieu ,
finit par ces mots Halrofch;
Ham , Mitthah , chevet du lit,
les 70 ayant leu Matthe ,
L'interpreterent Verge , ou bâton.
Dans le 11. chap . de Zacharies
verf.7. au mot Hebreu CHBLM ,,
lesfeptante-deux Interpretes leu
rent CHaваLIM, Cordanx :
fuivant les Points on Voyelles ,
depuis marquées par les Rabins
de Tyberiade
nous lifons:
CHOBELİM , qui fignifie Corrupteurs.
>
}
Les Septante leurent par les
3. Confonnes z KR, du 14. Verf.
du 26 Chap. d'Ifaye , le mot
GALANT. 85
ZakeR , qui fignifie Malle ;
S. Jerôme ayant leu ZakaR,
l'interpreta Memoire.
Les Septante dans le Chap. 3.
Verfet de leremie, leurent Reh
him , quifignifie Paſteurs. Et
S. Ierome ayant leu Rohhim,
l'interpreta Amateur, er dans le
Chapitre 9. Verfet 22', leurent
Deber, quifignifie la Mort. Et
S. Jerôme ayant leu Daber, l'interpreta
Parle. De mefme auffi
les Septante dans Oſée, Ch. 13.
Verfet 3 , leurent Harbeh , qui
fignifie Langouste , & S. Iérôleu
Habah , l'interme
ayant
preta
Cheminée
.
86 MERCURE
En voicy affez pour cette fois
& bien que l'Empereur Honorius
ait efté blámé de figner toutes
les Lettres que ces Officiers
luy prefentoientfans les lire , dequoy
fa Soeur Placidie le corri
gea , apres luy en avoirfait connoiftre
le peril , car elle fit gliffer
une Lettre à figner avec les autres
, par laquelle l'Empereur
promettoit Placidie en Mariage
un miferable Efclave. Ie me
fie pour ce coup à la bonne foy
de mon Scribe , plus Homme de
bien
que
le Notaire Lampo,
furnommé
Calamoſphacten
:
Je finis , vous affeurant de ma
GALANT. 87
main que je fuis , Monfieur,
Vostre , &c.
COMIERS.
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Résumé : III. LETTRE Concernant les Langues, les Lettres & les Ecritures. A Mr DE S.....SDIKS.
Le texte discute des langues, des écritures et des lettres, en se concentrant particulièrement sur l'hébreu, le grec et le latin. L'auteur note que la langue hébraïque compte 22 lettres, correspondant aux 22 livres de l'Ancien Testament. Les kabbalistes utilisent les lettres des versets 19, 20 et 21 du chapitre 14 de l'Exode pour former les 72 noms de Dieu. Toutes les lettres hébraïques apparaissent dans le chapitre 25 du prophète Isaïe, les lettres grecques dans les versets 19 et 20 du chapitre 3 de la première épître de Pierre, et les lettres latines dans le vers 'Gaza frequens Lybicos duxit Kartago triumphos'. L'auteur relate également des anecdotes sur l'apprentissage des alphabets, comme celle d'un jeune prince barbare qui a impressionné les Athéniens en maîtrisant les trois premières lettres de l'alphabet grec. La lettre A est considérée comme la plus facile à prononcer et tient le premier rang dans l'alphabet. Des observations sur la prononciation des voyelles et des consonnes sont également faites, ainsi que des remarques sur l'écho et la prononciation des lettres dans différentes langues. Le texte aborde aussi l'histoire des écritures, mentionnant que les Juifs et les Samaritains lisaient la Sainte Écriture en hébreu dans leurs synagogues. Après la captivité de Babylone, la langue syriaque a remplacé l'hébreu à Jérusalem. Les rabbins ont traduit la Loi en langues vulgaires pour les Juifs dispersés. La version grecque du Pentateuque, faite à Alexandrie, est appelée la Septante et a été approuvée par le Sanhedrin. L'auteur discute également de la polysémie des mots dans différentes langues, illustrée par une phrase jouant sur les mots 'conte' en français. Il oppose la stérilité de la langue chinoise à la fécondité de la langue arabe, qui possède de nombreux mots pour désigner des concepts spécifiques comme le miel, le serpent, le lion et l'épée. L'écriture hébraïque originellement ne comportait que des consonnes. Les voyelles ont été ajoutées au IVe siècle, après la destruction du Temple de Jérusalem par Titus Vespasien, pour conserver la lecture correcte des livres sacrés. Le texte mentionne des figures historiques et des exemples de mémoires prodigieuses, comme celle d'Esdras ou de Sénèque, pour illustrer la difficulté de répondre à de nombreuses questions sans une mémoire exceptionnelle. Enfin, le texte discute des difficultés de la langue hébraïque, où un même mot peut avoir plusieurs significations contraires, et des erreurs d'interprétation dans les versions grecques et latines de l'Ancien Testament dues à l'absence de voyelles. Il conclut par des exemples de malentendus causés par ces ambiguïtés.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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4
p. 314-316
ENIGME.
Début :
Voicy deux Enigmes nouvelles, dont la premiere est / Je me trouve presque en tous lieux. [...]
Mots clefs :
Imprimerie
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texteReconnaissance textuelle : ENIGME.
Voicy deux Enigmes nou .
velles , dont la premiere eft
de M l'Abbé de la Coudoliere
de Marſeille ; & l'autre
de M' Rault de Rouen .
J
ENIGME . ·
E me trouve presque en tous
lieux.
Sans mon fecours l' Aftrologie,
Les Loix, l'Artde parler, & la Theologie,
GALANT. 315
Ne pourroient pas montrer leur éclat
à vos
yeux.
$ 2
Femarche quelquefois, quelquefoisje
m'arreste,
Ayantpris mon repos,je ne puis plus
marcher;
De ce mefme repos on ne peut m'arracher.
Fe faisparler plufieurs, quoy queje
foismuette.
$2
Famais je n'appris rien,
Mais malgré mon infuffisance,
Fe puis dire que la Science
Sans moy perdroitun grandfoû.
tien.
Se
Les Langues dont l'étude éloigne
l'ignorance,
L'Hébreu, le Gres & le Latin,
Dd ij
316 MERCURE
Pour rendre immortel leur deftin ,
Ont befoin de mon affistance .
$2
Quoy que je ne poffede rien,
Aux uns je procure du Bien ,
Aux autres tres-fouvent je le ravis de
même.
La lounge & le blâme éclatent par
mes traits;
D'unefcule couleur jefais pluſieurs
Portraits
De la Mitre & du Diadéme.
velles , dont la premiere eft
de M l'Abbé de la Coudoliere
de Marſeille ; & l'autre
de M' Rault de Rouen .
J
ENIGME . ·
E me trouve presque en tous
lieux.
Sans mon fecours l' Aftrologie,
Les Loix, l'Artde parler, & la Theologie,
GALANT. 315
Ne pourroient pas montrer leur éclat
à vos
yeux.
$ 2
Femarche quelquefois, quelquefoisje
m'arreste,
Ayantpris mon repos,je ne puis plus
marcher;
De ce mefme repos on ne peut m'arracher.
Fe faisparler plufieurs, quoy queje
foismuette.
$2
Famais je n'appris rien,
Mais malgré mon infuffisance,
Fe puis dire que la Science
Sans moy perdroitun grandfoû.
tien.
Se
Les Langues dont l'étude éloigne
l'ignorance,
L'Hébreu, le Gres & le Latin,
Dd ij
316 MERCURE
Pour rendre immortel leur deftin ,
Ont befoin de mon affistance .
$2
Quoy que je ne poffede rien,
Aux uns je procure du Bien ,
Aux autres tres-fouvent je le ravis de
même.
La lounge & le blâme éclatent par
mes traits;
D'unefcule couleur jefais pluſieurs
Portraits
De la Mitre & du Diadéme.
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5
s. p.
AVIS ET CATALOGUE des Livres qui se vendent chez le Sieur Blageart.
Début :
Rechreches curieuses d'Antiquité, contenuës en plusieurs Dissertations, sur des Médailles, [...]
Mots clefs :
Ouvrages, Catalogues, Imprimerie, Lettres, Volumes, Histoire, Descriptions, Livres
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texteReconnaissance textuelle : AVIS ET CATALOGUE des Livres qui se vendent chez le Sieur Blageart.
AVIS ET CATALOGVE
des Livres qui fe vendent chez
le Sieur Blageart.
Echerches curieufes d'Antiquité,
Reontenues en plufieurs Diderta
tions , fur des Médailles , Bas- reliefs ,
Statues , Molaïques , & Infcriptions
antiques, enrichies d'un grand nombre
de Figures en taille - douce. In 4. 71
Heures en Vers par feu M¹ de Corneille,
30f
Sentimens fur les Lettres & furl'Hif
toire , avec des Scrupules fur le Stile.
Indouze.
Lettres diverfes de M. le Chevalier.
d'Her. In louze.
30 f..
30f
Nouveaux Dialogues des Morts,
Premiere Partie. In douze.
30f
Seconde Partie des Dialogues desi
Morts. In douze.
30f
Jugement de Pluton fur les deux Parties
des Nouveaux Dialogues des
Morts,
La Ducheffe d'Eftramene.
Volumes in douze.
LeNapolitain, Nouv.Indouze.
Académie Galante, I. Partie,
Académie Galante, II. Partie,
30f
Deux
40 [
20 £
30 f.
30 f
Cara Muftapha, dernier Grand Vizir,
Hiftoire contenant fon élevation , fes
amours dans le Serrail , fes divers emplois,
& le vray fujet qui luy a fait en
treprendre le Siege de Vienne, avec fa
mort, .༣༠ f .
.. Les Dames Galantes , ou la Confi
dence réciproque, en deux vol .
Les diférens Caracteres de l'Amour;
in douze,
L'Illuftre Génoiſe , in douze,
Le Serafkier, in douze,
Fables Nouvelles en Vers ,
31.
30f.
30 f
30
f
20 f
Hiftoire du Siege de Luxembourg, 30 f.
Relation Hiftorique de tout ce qui s'eft
fait devant Génes par l'Armée Navale
du Roy, zof.
Reflexions nouvelles fur l'Acide &
30
£
Is fo
15.f.
10 f.
fur l'Alcali. Indouze:
La Devinereffe , Comedie.
Artaxerce, avec fa Critique.
La Comete, Comedie.
Coverfions de M.Gilly& Courdil.20 f..
Cent trente Volumes du Mercure,.
avec les Relations & les Extraordinaires.
Il y a huit Relations qui con
tiennent
Ce qui s'eft paffé à la Ceremonie du
Mariage de Mademoiſelle avec le Roy
d'Espagne.
Le Mariage de Monfieur le Prince
de Conty avec Mademoifelle de Blois .
Le Mariage de Monfeigneur le Dau
phin avec la Princelle Anne - Chref
tienne Victoire de Baviere :
Le Voyage du Royen Flandre en 1680...
La Négotiation du Mariage de M. le
Duc de Savoye avee l'Inf. de Portugal.
Deux Relations des Réjouillances
qui fe font faites pour la Naillance de
Monfeigneur le Duc de Bourgogne.
Une Deſcription entiere du Siege de
Vienne, depuis le commencement juf
qu'à la levée du Siege en 1683 .
Traité de la Tranſpiration des hu
meurs qui font les cauſes des Maladies ,
ou la Méthode de guérir les Malades ,
ans le trifte fecours de la fréquenté
Laignée, Difcours Philofophique. 30f.
Il y a vingt- huit Extraordinaires, qui
outre les Queſtions galantes, & d'éru
dition, & les Ouvrages de Vers , contiennent
plufieurs Difcours , Traitez,
& Origines, fçavoir.
Des Indices qu'on peut tirer fur la
maniere dont chacun forme fon Ecri
ture. Des Devifes , Emblêmes, & Revers
de Médailles De la Peinture, &
de la Sculpture. Du Parchemin, & du
Papier. Du Verre. Des Veritez qui font
contenues dans les Fables , & de l'excellence
de la Peinture. De la Contef
tion. Des Armes , Armoiries, & de leur
progrés. De l'Imprimerie. Des Rangs
& Čerémonies . Des Talifmans. Dela
Poudre à Canon . De la Pierre Philo
fophale. Des Feux dont les Anciens fe
fervoient dans leurs Guerres , & de leur
compofition . De la fimpathie , & de
l'anthipatie des Corps. De la Dance ,
de ceux qui l'ont inventée , & de fes
diferentes efpeces . De ce qui contribuë
le plus des cinq fens de Nature à la fatisfaction
de l'Homme. De l'ufage de
la Glace. De la nature des Elprits folets,
s'ils font de tous Païs, & ce qu'ils
ont fait. De l'Harmonie, de ceux qui
l'ont inventée, & de fes effets . Du fréquent
ufage de la Saignée . De la No-
Bleffe. Du bien & du mal que la fréquente
Saignée peut faire . Des effets
de l'Eau minérale. De la Superftition,
& des Erreurs populaires. Dela Chaffe.
Des Metéores, & de la Comete appa-
Fue en 1680. Des Armes de quelques
Familles de France . Du Secret d'une
Ecriture d'une nouvelle invention , tres.
propre à eftre rendue universelle , avec
celuy d'une Langue qui en réfulte, l'un
& l'autre d'un ufage facile pour la com
´munication des Nations. De l'air du
Monde , de la veritable Politeffe, & en
quoy il confifte. De la Medecine. Des
progrés & de l'état préfent de la Me
decine. Des Peintres anciens , & de leurs
manieres. De l'Eloquence ancienne &
moderne. Du Vin. De l'Honnefteté, &
de la veritable Sagefle . De la Pourpre
& de l'Ecarlate , de leur diférence, &
de leur ufage. De la marque la plus ef
fentielle de la veritable amitié. L'AJ
bregé du Dictionnaire Univerſel . Du
mépris de la Mort. De l'origine des
Couronnes, & de leurs efpeces. Des
Machines anciennes & modernes
pour
élever les Eaux . Des Lunetes . Du Secret
. De la Converfation . De la Vie
heureufe. Des Cloches , & de leur antiquité.
Des bonnes & mauvaiſes qualitez
de l'Air. Des Bains . Du bon &
du mauvais afage de la Lecture . De la
facile conftruction de toutes fortes de
Cadians Solaires ; & des Jeux.
On fera une bonne compofition à
ceux qui prendront les cent vingt-neuf
Volumes , ou la plus grande partie.
Quant aux nouveaux qui fe debitent
chaque mois , le prix fera toûjours de
trente fols en veau , & de vingt-cinq
en parchemin.
Outre les Livres contenus dans ce
Catalogue, on vend auffi chez le Sieur
Blageart toutes fortes de Livres nouveaux,
& autres. On ne marque icy
que ceux qu'il a imprimez, à la referve
des Recherches d'antiquité , qu'on.
trouve chez tres- peu d'autres Libraires.
Il ajoûtera à ce Catalogue les Livres
nouveaux qu'il donnera de temps en
temps au Public.
On ne prend aucun argent pour les
Memoires qu'on employe dans le Mer.
cure.
On mettra tous ceux qui ne defobli.
geront perfonne, & ne bleſſeront point
la modeftie des Dames.
Il faut affranchir les Lettres qu'on
adreffera chez le St Blageart , Impri
meur-Libraire, Ruë S. Jacques, à l'entrée
de la Rue du Plaftre,
des Livres qui fe vendent chez
le Sieur Blageart.
Echerches curieufes d'Antiquité,
Reontenues en plufieurs Diderta
tions , fur des Médailles , Bas- reliefs ,
Statues , Molaïques , & Infcriptions
antiques, enrichies d'un grand nombre
de Figures en taille - douce. In 4. 71
Heures en Vers par feu M¹ de Corneille,
30f
Sentimens fur les Lettres & furl'Hif
toire , avec des Scrupules fur le Stile.
Indouze.
Lettres diverfes de M. le Chevalier.
d'Her. In louze.
30 f..
30f
Nouveaux Dialogues des Morts,
Premiere Partie. In douze.
30f
Seconde Partie des Dialogues desi
Morts. In douze.
30f
Jugement de Pluton fur les deux Parties
des Nouveaux Dialogues des
Morts,
La Ducheffe d'Eftramene.
Volumes in douze.
LeNapolitain, Nouv.Indouze.
Académie Galante, I. Partie,
Académie Galante, II. Partie,
30f
Deux
40 [
20 £
30 f.
30 f
Cara Muftapha, dernier Grand Vizir,
Hiftoire contenant fon élevation , fes
amours dans le Serrail , fes divers emplois,
& le vray fujet qui luy a fait en
treprendre le Siege de Vienne, avec fa
mort, .༣༠ f .
.. Les Dames Galantes , ou la Confi
dence réciproque, en deux vol .
Les diférens Caracteres de l'Amour;
in douze,
L'Illuftre Génoiſe , in douze,
Le Serafkier, in douze,
Fables Nouvelles en Vers ,
31.
30f.
30 f
30
f
20 f
Hiftoire du Siege de Luxembourg, 30 f.
Relation Hiftorique de tout ce qui s'eft
fait devant Génes par l'Armée Navale
du Roy, zof.
Reflexions nouvelles fur l'Acide &
30
£
Is fo
15.f.
10 f.
fur l'Alcali. Indouze:
La Devinereffe , Comedie.
Artaxerce, avec fa Critique.
La Comete, Comedie.
Coverfions de M.Gilly& Courdil.20 f..
Cent trente Volumes du Mercure,.
avec les Relations & les Extraordinaires.
Il y a huit Relations qui con
tiennent
Ce qui s'eft paffé à la Ceremonie du
Mariage de Mademoiſelle avec le Roy
d'Espagne.
Le Mariage de Monfieur le Prince
de Conty avec Mademoifelle de Blois .
Le Mariage de Monfeigneur le Dau
phin avec la Princelle Anne - Chref
tienne Victoire de Baviere :
Le Voyage du Royen Flandre en 1680...
La Négotiation du Mariage de M. le
Duc de Savoye avee l'Inf. de Portugal.
Deux Relations des Réjouillances
qui fe font faites pour la Naillance de
Monfeigneur le Duc de Bourgogne.
Une Deſcription entiere du Siege de
Vienne, depuis le commencement juf
qu'à la levée du Siege en 1683 .
Traité de la Tranſpiration des hu
meurs qui font les cauſes des Maladies ,
ou la Méthode de guérir les Malades ,
ans le trifte fecours de la fréquenté
Laignée, Difcours Philofophique. 30f.
Il y a vingt- huit Extraordinaires, qui
outre les Queſtions galantes, & d'éru
dition, & les Ouvrages de Vers , contiennent
plufieurs Difcours , Traitez,
& Origines, fçavoir.
Des Indices qu'on peut tirer fur la
maniere dont chacun forme fon Ecri
ture. Des Devifes , Emblêmes, & Revers
de Médailles De la Peinture, &
de la Sculpture. Du Parchemin, & du
Papier. Du Verre. Des Veritez qui font
contenues dans les Fables , & de l'excellence
de la Peinture. De la Contef
tion. Des Armes , Armoiries, & de leur
progrés. De l'Imprimerie. Des Rangs
& Čerémonies . Des Talifmans. Dela
Poudre à Canon . De la Pierre Philo
fophale. Des Feux dont les Anciens fe
fervoient dans leurs Guerres , & de leur
compofition . De la fimpathie , & de
l'anthipatie des Corps. De la Dance ,
de ceux qui l'ont inventée , & de fes
diferentes efpeces . De ce qui contribuë
le plus des cinq fens de Nature à la fatisfaction
de l'Homme. De l'ufage de
la Glace. De la nature des Elprits folets,
s'ils font de tous Païs, & ce qu'ils
ont fait. De l'Harmonie, de ceux qui
l'ont inventée, & de fes effets . Du fréquent
ufage de la Saignée . De la No-
Bleffe. Du bien & du mal que la fréquente
Saignée peut faire . Des effets
de l'Eau minérale. De la Superftition,
& des Erreurs populaires. Dela Chaffe.
Des Metéores, & de la Comete appa-
Fue en 1680. Des Armes de quelques
Familles de France . Du Secret d'une
Ecriture d'une nouvelle invention , tres.
propre à eftre rendue universelle , avec
celuy d'une Langue qui en réfulte, l'un
& l'autre d'un ufage facile pour la com
´munication des Nations. De l'air du
Monde , de la veritable Politeffe, & en
quoy il confifte. De la Medecine. Des
progrés & de l'état préfent de la Me
decine. Des Peintres anciens , & de leurs
manieres. De l'Eloquence ancienne &
moderne. Du Vin. De l'Honnefteté, &
de la veritable Sagefle . De la Pourpre
& de l'Ecarlate , de leur diférence, &
de leur ufage. De la marque la plus ef
fentielle de la veritable amitié. L'AJ
bregé du Dictionnaire Univerſel . Du
mépris de la Mort. De l'origine des
Couronnes, & de leurs efpeces. Des
Machines anciennes & modernes
pour
élever les Eaux . Des Lunetes . Du Secret
. De la Converfation . De la Vie
heureufe. Des Cloches , & de leur antiquité.
Des bonnes & mauvaiſes qualitez
de l'Air. Des Bains . Du bon &
du mauvais afage de la Lecture . De la
facile conftruction de toutes fortes de
Cadians Solaires ; & des Jeux.
On fera une bonne compofition à
ceux qui prendront les cent vingt-neuf
Volumes , ou la plus grande partie.
Quant aux nouveaux qui fe debitent
chaque mois , le prix fera toûjours de
trente fols en veau , & de vingt-cinq
en parchemin.
Outre les Livres contenus dans ce
Catalogue, on vend auffi chez le Sieur
Blageart toutes fortes de Livres nouveaux,
& autres. On ne marque icy
que ceux qu'il a imprimez, à la referve
des Recherches d'antiquité , qu'on.
trouve chez tres- peu d'autres Libraires.
Il ajoûtera à ce Catalogue les Livres
nouveaux qu'il donnera de temps en
temps au Public.
On ne prend aucun argent pour les
Memoires qu'on employe dans le Mer.
cure.
On mettra tous ceux qui ne defobli.
geront perfonne, & ne bleſſeront point
la modeftie des Dames.
Il faut affranchir les Lettres qu'on
adreffera chez le St Blageart , Impri
meur-Libraire, Ruë S. Jacques, à l'entrée
de la Rue du Plaftre,
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Résumé : AVIS ET CATALOGUE des Livres qui se vendent chez le Sieur Blageart.
Le document est un avis et un catalogue de livres proposés à la vente par le Sieur Blageart. Il présente une variété de publications, notamment des 'Recherches curieuses d'Antiquité' sur les médailles, bas-reliefs, statues et inscriptions antiques, illustrées de figures en taille-douce. Parmi les œuvres littéraires, on trouve '71 Heures en Vers' de Corneille, 'Sentiments sur les Lettres & sur l'Histoire' de l'abbé d'Indouze, et des 'Lettres diverses' du Chevalier d'Her. Le catalogue inclut également des dialogues, des histoires et des comédies, telles que 'Nouveaux Dialogues des Morts', 'La Duchesse d'Estramène', et 'Histoire du Siège de Luxembourg'. Des volumes du 'Mercure' sont également disponibles, contenant des relations et des événements extraordinaires comme des mariages royaux et des sièges célèbres. Le document mentionne aussi des traités médicaux et philosophiques, ainsi que des discours sur divers sujets comme la peinture, la sculpture et l'imprimerie. Blageart propose une offre avantageuse pour l'achat de cent vingt-neuf volumes ou d'une grande partie de ceux-ci. Il vend également d'autres livres nouveaux et met à jour régulièrement son catalogue. Les mémoires employés dans le 'Mercure' sont gratuits, et les lettres adressées à Blageart doivent être affranchies.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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6
p. 261-268
Ce qu'ils ont vû & dit à l'Imprimerie du Roy. [titre d'après la table]
Début :
On les a aussi menés à l'Imprimerie du Roy, dont Mr [...]
Mots clefs :
Imprimerie du roi, Sébastien Mabre-Cramoisy, Ambassadeur, France, Roi, Caractères, Travail, Feuilles, Imprimerie, Presses
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Ce qu'ils ont vû & dit à l'Imprimerie du Roy. [titre d'après la table]
On les a auſſi menés à l'Imprimerie
du Roy , dont M
Mabre - Cramoify eft Direteur.
Il y avoit fait mettre
pluſieurs brafiers , afin qu'il
s'y répandiſt par tout un air
chaud. Il les conduifit d'abord
au lieu où ſont les caf262
IV . P. du Voyage
fes des Compoſteurs , pour
leur faire voir comment on
aflemble les caracteres . Ils
furent furpris de la viteſſe a
vec laquelle les Ouvriers levo
ent les lettres , & particulierement
les petites;car l'Ambaſſadeur
fit de luy-meſme
la difference des gros & des
petits caracteres qu'il confronta
les uns contre les autres.
Il demanda à MF Cramoiſy
de quel metal ces lettres
estoient ,&fi on les faisoit en
France. Lors qu'il eut fatisfait
à ces demandes , l'Ambaſſadeur
pourſuivit en difant que
des Amb. de Siam. 263
l'on trouvoit toutes choses en
France , & qu'elle pouvoit fo
paſſer de tous les autres Païs.
M. CrCramoiſy fit enſuite lier
des pages , & meſme impofer
une Forme devant eux, & les
mena aufli- toft dans la Salle
où font les Preſſes au nombre
de douze , toutes roulantes.
Leur ſurpriſe augmenta d'abord
, & l'Ambaſſadeur dit en
entrant à m' Cramoify , & en
s'arreſtant à confiderer les
mouvements des 24. hommes
qui faifoient aller les Preſſes,
qu'il croyoit voir des Soldats
rangez en bataille. M Cramoi-
!
264 IV. P. du Voyage
ſy luy répondit , que s'ils n'étoientpas
Soldats, ils employoient
leur die auſſi utilement pour le
fervice du Roy ; que le plus
grand travail de l'Imprimerie
h'avoit preſentement pour but
que la gloire de Sa Majesté,
qu'à bien examinerles chofes , il
n'y avoit pas moins de merite à
apprendre aux Nations les plus
éloignées , & à la pofterité même
, les grandes actions de Sa
Majesté , qu'à prendre des Villes
, & à gagner des Batailles.
L'Ambaſſadeur luy répondit
qu'il ne s'étonnoit pas de voir
tant de Travailleurs , & qu'il
ny
des Amb. de Siam. 265
n'y en pourroit jamais avoir af-
Sez, pour publier les grandeurs
inoüies du Roy & de la France.
Ils s'attacherent enſuite à examiner
le travail de chaque
Preſſe , & l'Ambaſſadeur fit
pluſieurs queſtions à m ' Cramoiſy
ſur l'ancre & fur les balles,&
luydemanda pourquoy
le papier eſtoit moüillé, aprés
quoy il mania beaucoup de
choſes pour les mieux connoître.
Le ſecond Ambaſſadeur
prit un bareau, tira cinq
ou fix feuilles , & parut fort
furpris , de ce que les feuilles
qu'il avoit tirées , eſtoient ve-
Z
266 IV. P. du Voyage
nuës toutes pareilles aux autres.
Ils entrerent apres dans
le Magazin , oùM Cramoiſy
leur fit entendre comment on
étend les feuilles mouillées ,
comment on les affemble ,
aprés qu'on les a ſechées , &
la maniere dont on fait des
corps complets de Livres. Ils
les pria enfuite de monter
dans un petit Cabinet , où il
leur fit voir les Poinçons des
CaracteresGrecs du Roy,que
François I. a fait faire,&qui
font tres-beaux. M. Cramoiſy
leur montra auffi des Cara-
Eteres Arabes nouvellement
des Amb. de Siam. 267
fondus , ſur quoy le premier
Ambaſſadeur luy dit qu'on
pourroit donc faire des Caracteres
Siamois , & avoir une Im
primerie à Siam ? Il luy répondit
que oüy , &qu'il ne falloit
que le vouloir. L'Ambaſſadeur
leva auſſi- tôt les yeux auCiel,
& fit une maniere de cry. M
Cramoiſy demanda à l'Inter
prete ce que l'Ambaſſadeur
diſoit , & il luy répondit qu'il
avoit dit , ô France , France!
Ils fortirent enſuite de l'Im.
primerie apres avoir remer
cié M Cramoiſy , qui leur
dit en les reconduiſant , qu'il
Zij
268 IV. P. du Voyage
s'eſtimoit heureux que defigrands
Seigneursfuſſent venus defi loin
voirfon travail, &qu'ilsy euffent
pris duplaisir..
du Roy , dont M
Mabre - Cramoify eft Direteur.
Il y avoit fait mettre
pluſieurs brafiers , afin qu'il
s'y répandiſt par tout un air
chaud. Il les conduifit d'abord
au lieu où ſont les caf262
IV . P. du Voyage
fes des Compoſteurs , pour
leur faire voir comment on
aflemble les caracteres . Ils
furent furpris de la viteſſe a
vec laquelle les Ouvriers levo
ent les lettres , & particulierement
les petites;car l'Ambaſſadeur
fit de luy-meſme
la difference des gros & des
petits caracteres qu'il confronta
les uns contre les autres.
Il demanda à MF Cramoiſy
de quel metal ces lettres
estoient ,&fi on les faisoit en
France. Lors qu'il eut fatisfait
à ces demandes , l'Ambaſſadeur
pourſuivit en difant que
des Amb. de Siam. 263
l'on trouvoit toutes choses en
France , & qu'elle pouvoit fo
paſſer de tous les autres Païs.
M. CrCramoiſy fit enſuite lier
des pages , & meſme impofer
une Forme devant eux, & les
mena aufli- toft dans la Salle
où font les Preſſes au nombre
de douze , toutes roulantes.
Leur ſurpriſe augmenta d'abord
, & l'Ambaſſadeur dit en
entrant à m' Cramoify , & en
s'arreſtant à confiderer les
mouvements des 24. hommes
qui faifoient aller les Preſſes,
qu'il croyoit voir des Soldats
rangez en bataille. M Cramoi-
!
264 IV. P. du Voyage
ſy luy répondit , que s'ils n'étoientpas
Soldats, ils employoient
leur die auſſi utilement pour le
fervice du Roy ; que le plus
grand travail de l'Imprimerie
h'avoit preſentement pour but
que la gloire de Sa Majesté,
qu'à bien examinerles chofes , il
n'y avoit pas moins de merite à
apprendre aux Nations les plus
éloignées , & à la pofterité même
, les grandes actions de Sa
Majesté , qu'à prendre des Villes
, & à gagner des Batailles.
L'Ambaſſadeur luy répondit
qu'il ne s'étonnoit pas de voir
tant de Travailleurs , & qu'il
ny
des Amb. de Siam. 265
n'y en pourroit jamais avoir af-
Sez, pour publier les grandeurs
inoüies du Roy & de la France.
Ils s'attacherent enſuite à examiner
le travail de chaque
Preſſe , & l'Ambaſſadeur fit
pluſieurs queſtions à m ' Cramoiſy
ſur l'ancre & fur les balles,&
luydemanda pourquoy
le papier eſtoit moüillé, aprés
quoy il mania beaucoup de
choſes pour les mieux connoître.
Le ſecond Ambaſſadeur
prit un bareau, tira cinq
ou fix feuilles , & parut fort
furpris , de ce que les feuilles
qu'il avoit tirées , eſtoient ve-
Z
266 IV. P. du Voyage
nuës toutes pareilles aux autres.
Ils entrerent apres dans
le Magazin , oùM Cramoiſy
leur fit entendre comment on
étend les feuilles mouillées ,
comment on les affemble ,
aprés qu'on les a ſechées , &
la maniere dont on fait des
corps complets de Livres. Ils
les pria enfuite de monter
dans un petit Cabinet , où il
leur fit voir les Poinçons des
CaracteresGrecs du Roy,que
François I. a fait faire,&qui
font tres-beaux. M. Cramoiſy
leur montra auffi des Cara-
Eteres Arabes nouvellement
des Amb. de Siam. 267
fondus , ſur quoy le premier
Ambaſſadeur luy dit qu'on
pourroit donc faire des Caracteres
Siamois , & avoir une Im
primerie à Siam ? Il luy répondit
que oüy , &qu'il ne falloit
que le vouloir. L'Ambaſſadeur
leva auſſi- tôt les yeux auCiel,
& fit une maniere de cry. M
Cramoiſy demanda à l'Inter
prete ce que l'Ambaſſadeur
diſoit , & il luy répondit qu'il
avoit dit , ô France , France!
Ils fortirent enſuite de l'Im.
primerie apres avoir remer
cié M Cramoiſy , qui leur
dit en les reconduiſant , qu'il
Zij
268 IV. P. du Voyage
s'eſtimoit heureux que defigrands
Seigneursfuſſent venus defi loin
voirfon travail, &qu'ilsy euffent
pris duplaisir..
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Résumé : Ce qu'ils ont vû & dit à l'Imprimerie du Roy. [titre d'après la table]
Des ambassadeurs de Siam ont visité l'Imprimerie du Roy, dirigée par M. Cramoisy. Ils ont été conduits dans divers ateliers pour observer le processus d'impression. Les ambassadeurs ont été impressionnés par la rapidité avec laquelle les ouvriers assemblaient les caractères et ont posé des questions sur le métal utilisé et la fabrication des lettres en France. M. Cramoisy leur a montré comment les pages étaient liées et imprimées, et ils ont été surpris par l'efficacité des presses et des ouvriers. Les ambassadeurs ont ensuite examiné le travail des presses et posé des questions sur les mécanismes. Ils ont également visité le magasin où les feuilles étaient étendues et assemblées pour former des livres. M. Cramoisy leur a présenté des poinçons de caractères grecs et arabes, et un ambassadeur a exprimé son intérêt pour la création de caractères siamois. La visite s'est conclue par des remerciements et des compliments de part et d'autre.
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7
p. 137-144
Histoire generale de la Fonderie des Lettres & de l'Imprimerie, par PIERRE COT, Fondeur, & Imprimeur-Libraire ordinaire de l'Academie Royale des Inscriptions & Médailles. Volume in 4 o. que l'on doit mettre incessamment sous la Presse, à Paris.
Début :
L'Ouvrage est divisé en trois Parties. 1. On traite dans la premiere [...]
Mots clefs :
Imprimerie, Lettres, Gravure, Livres
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Histoire generale de la Fonderie des Lettres & de l'Imprimerie, par PIERRE COT, Fondeur, & Imprimeur-Libraire ordinaire de l'Academie Royale des Inscriptions & Médailles. Volume in 4 o. que l'on doit mettre incessamment sous la Presse, à Paris.
Histoiregenerale de la Fonderie
des Lettres 0* de tlmprimerie,
par P IERRE COT,
Fondeur, 0* Imprimeur-Libraire
ordinaire de l'Academic
Royale des Inscriptions -C
Médailles. Volumein4°. que
l'on doit mettre incessamment
fous la Presse
,
à Paris.
L'Ouvrage est divisé
en trois Parties.
1#ON traite dans la
premiere
de l'origine de l'Ecriture,
& de Tes progrez.
-Aprés avoir parlé des Caracteres
dont les hommes
se sont servis dans les premiers
temps, on en donne
des Tables expliquées,
tant des Caracteres symboliquesdequelques
Peuples,
que des alphabetiques
des autres Nations.
En traitant de l'établissement
de plus anciennes
Bibliotheques,&des Maü'ufçtirs
dont elles étoient
composées, on examine
ce qui peut servir à juger
de ancienneté de ces
Manuscrits. Cela conduit
à ce qui regarde la méchanique
de l'ancienne
Librairie des Grecs, & des
Romains
,
les Ecrivains
ou Copistes des Livres
ausquels les Imprimeurs
ont succedé.
,
2. Laseconde Partiea
pourobjet la Méchanique
de la Fonderie des Caracteres,
& celle de l'Imprimerie
L'on y décrit de
quelle maniere, & quand
4
ces deux Arcs ont été inventez.
L'on y parlede la
Gravûre ou
taille
des Poinçons
de Lettres en acier,
des Matrices en cuivre,&
des Moules pour fondre
les Lettres. Les differens
Caracteres que l'on aemployé,
& que l'on employe
actuellement dansl'impression
des Livres, s'y
trouventplacez chacun
dans leurordre, avi-f- 'v
"Histoire;Onduplique en
passant la manierede graver
sur le cuivre, à l'Eadforte,
au Burin; d'imprimer
en Taille douce.Celle
; degraver sur le Bois, ou de buriner sur les Métaux
}n'y'efi: pas oubliée non
plus que la maniere d'imprimer
des Chinois. Enfin
l'ony joint des remarques sur la Compoficioiy-du
Métal des Lettressonduës:
surlesCaracteres de
Plainchant&deMusique:
sur lesfiguresd'Astrono-
^mie;les Signes de Chymie,
& de Medecine: sur les
Notes des Jurisconsultes,
& sur les Abbreviations
anciennes. 3. La troisiéme Partie
regarde uniquement le travail
de l'Imprimerie, c'està
dire, les dispositions necessaires
pour l'ornement
des Ouvrages:Lafigure des
différentes Impositions:
Les Marques dont les Auteurs
se servent pour corriger
les Epreuves: La maniere
de composer l'Encre.
La description de la
-
Presse, des CalTes. & de
plusieurs autres Ustanciles
f
qui concernent le faitde
l'Imprimerie. L'on donne
une idée de ce que les plus
habiles Fondeurs en Lettres
,
de Imprimeurs ont
fait de plus excellent en
chaque genre de Caraél:e..
re. L'on y fait connoître
ceux qui se font distinguez
par la beauté ou la correction
de leurs Ouvrages,
par leurs sçavoir dans les
belles Lettres, & dans let
recherches d'Antiquité.
L'on y voit avec quel foin
les Papes, les Empereurs,
& les Roisontsoûtenu
l'Imprimerie, & les dépenses
qu'ils yont faites. L'on
y traite de l'Approbation
des Livres, des Marques
des Libraires, des Privileges,
& de tout cequi y a
rapport. L'on donne une
Lifte generale de toutes les
Villes où il y a eu des
Livres imprimez; & l'on
finir par un Dictionnaire
des Termes propres aux
Arts de la Fonderie des
Lettres, de l'Imprimerie,
& de la Librairie,& aux
autres Arts qui en dépendent.
Cet Ouvrage est
prest à metre sous la Prêt
se,& il y aura plus de 100.
Planches.
des Lettres 0* de tlmprimerie,
par P IERRE COT,
Fondeur, 0* Imprimeur-Libraire
ordinaire de l'Academic
Royale des Inscriptions -C
Médailles. Volumein4°. que
l'on doit mettre incessamment
fous la Presse
,
à Paris.
L'Ouvrage est divisé
en trois Parties.
1#ON traite dans la
premiere
de l'origine de l'Ecriture,
& de Tes progrez.
-Aprés avoir parlé des Caracteres
dont les hommes
se sont servis dans les premiers
temps, on en donne
des Tables expliquées,
tant des Caracteres symboliquesdequelques
Peuples,
que des alphabetiques
des autres Nations.
En traitant de l'établissement
de plus anciennes
Bibliotheques,&des Maü'ufçtirs
dont elles étoient
composées, on examine
ce qui peut servir à juger
de ancienneté de ces
Manuscrits. Cela conduit
à ce qui regarde la méchanique
de l'ancienne
Librairie des Grecs, & des
Romains
,
les Ecrivains
ou Copistes des Livres
ausquels les Imprimeurs
ont succedé.
,
2. Laseconde Partiea
pourobjet la Méchanique
de la Fonderie des Caracteres,
& celle de l'Imprimerie
L'on y décrit de
quelle maniere, & quand
4
ces deux Arcs ont été inventez.
L'on y parlede la
Gravûre ou
taille
des Poinçons
de Lettres en acier,
des Matrices en cuivre,&
des Moules pour fondre
les Lettres. Les differens
Caracteres que l'on aemployé,
& que l'on employe
actuellement dansl'impression
des Livres, s'y
trouventplacez chacun
dans leurordre, avi-f- 'v
"Histoire;Onduplique en
passant la manierede graver
sur le cuivre, à l'Eadforte,
au Burin; d'imprimer
en Taille douce.Celle
; degraver sur le Bois, ou de buriner sur les Métaux
}n'y'efi: pas oubliée non
plus que la maniere d'imprimer
des Chinois. Enfin
l'ony joint des remarques sur la Compoficioiy-du
Métal des Lettressonduës:
surlesCaracteres de
Plainchant&deMusique:
sur lesfiguresd'Astrono-
^mie;les Signes de Chymie,
& de Medecine: sur les
Notes des Jurisconsultes,
& sur les Abbreviations
anciennes. 3. La troisiéme Partie
regarde uniquement le travail
de l'Imprimerie, c'està
dire, les dispositions necessaires
pour l'ornement
des Ouvrages:Lafigure des
différentes Impositions:
Les Marques dont les Auteurs
se servent pour corriger
les Epreuves: La maniere
de composer l'Encre.
La description de la
-
Presse, des CalTes. & de
plusieurs autres Ustanciles
f
qui concernent le faitde
l'Imprimerie. L'on donne
une idée de ce que les plus
habiles Fondeurs en Lettres
,
de Imprimeurs ont
fait de plus excellent en
chaque genre de Caraél:e..
re. L'on y fait connoître
ceux qui se font distinguez
par la beauté ou la correction
de leurs Ouvrages,
par leurs sçavoir dans les
belles Lettres, & dans let
recherches d'Antiquité.
L'on y voit avec quel foin
les Papes, les Empereurs,
& les Roisontsoûtenu
l'Imprimerie, & les dépenses
qu'ils yont faites. L'on
y traite de l'Approbation
des Livres, des Marques
des Libraires, des Privileges,
& de tout cequi y a
rapport. L'on donne une
Lifte generale de toutes les
Villes où il y a eu des
Livres imprimez; & l'on
finir par un Dictionnaire
des Termes propres aux
Arts de la Fonderie des
Lettres, de l'Imprimerie,
& de la Librairie,& aux
autres Arts qui en dépendent.
Cet Ouvrage est
prest à metre sous la Prêt
se,& il y aura plus de 100.
Planches.
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Résumé : Histoire generale de la Fonderie des Lettres & de l'Imprimerie, par PIERRE COT, Fondeur, & Imprimeur-Libraire ordinaire de l'Academie Royale des Inscriptions & Médailles. Volume in 4 o. que l'on doit mettre incessamment sous la Presse, à Paris.
L'ouvrage 'Histoire générale de la Fonderie des Lettres et de l'Imprimerie' de Pierre Cot est divisé en trois parties. La première partie traite de l'origine de l'écriture et de ses évolutions, présentant des tables de caractères symboliques et alphabétiques utilisés par diverses nations. Elle explore également l'ancienneté des manuscrits et la mécanique de la librairie antique des Grecs et des Romains, ainsi que le rôle des copistes avant l'imprimerie. La deuxième partie décrit la mécanique de la fonderie des caractères et de l'imprimerie, incluant les méthodes de gravure des poinçons, la création des matrices et des moules, et les différents types de caractères. Elle mentionne aussi les caractères de plain-chant, de musique, les figures d'astronomie, les signes de chimie et de médecine, ainsi que les abréviations anciennes. La troisième partie se concentre sur le travail de l'imprimerie, détaillant les dispositions pour l'ornement des ouvrages, les figures des différentes impositions, les marques des auteurs, la composition de l'encre, et la description des presses et des cales. Elle souligne les contributions des fondateurs et imprimeurs les plus habiles, le soutien des Papes, Empereurs et Rois à l'imprimerie, et les aspects légaux comme l'approbation des livres et les privilèges. L'ouvrage se termine par une liste des villes ayant des livres imprimés et un dictionnaire des termes relatifs à la fonderie des lettres, à l'imprimerie et à la librairie.
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8
p. 2492-2493
ENIGME.
Début :
Par mon heureux secours, aux ravages des ans, [...]
Mots clefs :
Imprimerie
9
p. 357-361
Nouvelle Imprimerie du Sérail &c. [titre d'après la table]
Début :
On nous écrit de Constantinople que M. le Marquis de Villeneuve, Ambassadeur [...]
Mots clefs :
Imprimerie, Livre, Constantinople, Auteurs, Ouvrages, Imprimerie de Constantinople
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouvelle Imprimerie du Sérail &c. [titre d'après la table]
On nous e'crit de Constantinople qui
M. le Marquis de Villeneuve, Ambassa
deur du Roy à la Porte , a envoyé depuis
peu pour la Bibliothèque de S. M. trois
Livres , qui ont été imprimez en 1728..
!dans ^Imprimerie nouvellerant établie;
Jans cette Capitale, fur de très-beau pa
pier &c en Caractères extrêmement nets,,
ôc on ajoûte ce qui fuit :
• Le premier de ces Livres est un Diction
naire Arabe, composé par Gianhari t &
traduit en Langue Turque par Ovancouli,
■ce qui saie deux volumes in-folio d'envi
ron 700. pages chacun. On ttouve à la
Tête du Dictionnaire les Vies de ces deux
fçavans Orientaux, précédées d'une assez
longue Préface , qui instruit de ce qui s'est
passé, tanr à l'égird du G. Vizir, qu'à l'égard
•du Mufti , au sujet de l'Etablisíement de
cette Imprimerie \ on y voit enfin les raiions
qui ont déterminé à commencer par"
le Dictionnaire en question.
Après la Préface fuit une copie du Cuti*
■eherif,o\i Commandement Impérial, écrit"
Jíe la main du G. S. par lequel un Privilèges
.exclusif est aexoedé à Zaid , his de Me-
G vj hemeç
3 5 3 MERCURE DE FRANCE;
îemet EfFendi , qui a été cy-devant ho*
noré de l' Ambassade de France , & à Ibra>-
him Aga , Muteferaka , * de faire impri
mer toutes sortes d'Ouvrages composez
en Arabe, en Turc, en Persan,' &c. pourvu,
qu'ils ne regardent point la Religion de
Mahomet : à la charge que les Ouvrages
qui s'imprimeront seront revùs & corri
gez par quatre personnes íçavantes fur
les matières dont ils traitent.
Enfin , outre la permission du Mufti
'jibdalah , pour imprimer , on trouve dans,
ce premier volume un Discours , qui peut
passer pour une seconde Préface , & qui
traite de l'utilité & des avantages que les
Turcs peuvent tirer de rétablissement dfl
la nouvelle Imprimerie. On y rappelle le
Mémoire présenté au G. Vizir , sur ce su
jet , & répondu favorablement par le
Mufti & par les deux Cadileskiers , ou
Juges Suprêmes de tout l'Empire Turc.
Le second Livre , sorti de la même Im
primerie , est d'un Auteur nommé Haggi
Calfah. C'est une Instruction en Langue
Turque sur le Globle de la Terre , sur la
Sphère & íur les Cartes Géographiques^
II décrit en patticulier l'Etat de Venise,
l' Albanie , l'Isle de Corfou & les autres
lieux qui font le plus à portée de Constanti-,
* Les Muteférak* , composent un Corps par]
tUnlitr pour In Qnt4t da 6. fi.
■ ÍEVRIER. 1730-. $0
nople. On y trouve auílì pluficurs traits
d'Histoire concernant les Expéditions Ma«
ritimesdes Turcs,& l'Histoire abrégée des
Capitans Pacha, depuis la conquête de la
Ville Impériale par Mahomec II. jusqu'à
l'anne'e ìíçj. Il décrit encore l'Arcenaldc
Constantinople,& entre dans le détail des
.dépenses de (on entretien» Il instruit enfin
les Armateurs Turcs de ce qu'ils doivent
observer dans leurs Courses. L'Editeut
.Ibrahim y a ajouté un Discours de fa com
position fur les Distances itinéraires ou les
Mesures géographiques , & fur le tour du>
Globe Terrestre.
Ce Livre d'Haggi Calfah , est enrichi^
d'une Mappemonde éV de plusieurs Car»»
tes Hydrographiques de la Mer Médire-'
rannée , de la Mer Noire , de l'Archipei
8c du Golphe de Venise. On y trouve
aussi en deux Planches , deux Boussolespour
l'Ocean & pour la Mer Médite»
tannée.
Le troisième Livre imprimé dans le mê»
tnelieuen 1728. est uneTraductionTurr
que d'une Histoire Latine de la derniere
' Révolution de Perse. L'Auteur de la Tra
duction est le même Ibrahim, Editeur»
dont on vient de parler. L'Auteur Ori
ginal donne dans cette Histoire un abregç
de l'Histoire des Rois de Perse , de la Dy
nastie de. ceux qui ont été abusivement
MERCURE DE FRAÍJCÉ<
■appeliez Safis , dont Schah-fíufeiri est lt?
áernier; il paîle de son détrôhement & de
^usurpation de Miri-Mamoud , auquel a.
íuccedé Acheraf, qui occupe aujourd'huiïe
Trône de Perse. C'est par ce Sultan que
finir l'Histoirë Latine , traduite en Turc,
laquelle est précédée d'une Préface dii
Traducteur , &c h Préface suivie de la
Requête par lui présentée au G. Vizir,
$our obtenir la permission d'imprimer*.
€)n y trouve tout de suite cetre permis*-'
''íìon du Premier Ministre.
' Il est marqué à la En de ces Livres',
qu'ils font imprimez à Tlmprimerie cFe
Constantinople l'aa de l'Begke 1141.
C'est-à-dire 172 8. de J. C.
L'Auteur de la Lettre qui nous est écrite
de Constantinople, n'a pas", fans douté,
été instruit au sujet à'Haggi Calsah , Ai>
*¥eur du second de ces- Livres 5 car il auïoit
pâ ajoûter que cet Ecrivain, dont I»
réputation n'est pas petite , est un Turc
Moderne de Constantinople , fils d'un Se
crétaire du: Divan. H fut premier Com
mis du Secrétaire d'Etat en Chef, & il *
passé poUt l'un des plus habiles hommes1
de son temps. On en peut juger par fa
Bibliographie, qui est dans la Eibliottieque
du Roi , laquelle contient un ample'
Recueil alphabétique de tous les Auteurs
OtKiitaux, de an-Gatabgue raisonné «te
**"*" kur-s
íetrrs Ouvrages depuis l'originc du Ma«-
hometisme. M, Petis de la Croix , mort
cn 1 7 1 3 . avoir traduit ce Livre en notre
íangue. ,
Il ne reste plus qu'à souhaiter la con?
tinuation des progrès de cette Imprime
rie , & que les tons Livres qui en soi>
firont , soient non-seulement envoyez en
France , mais encore que les Interprètes*
du Roi & les autres personnes employées?
au service de S. M. versées dans les Lan
gues Orientales , prennent foin de les'
traduire pour l'utilité publique ; & c'estce
qu'il y a lieu d'espérer de la Capacité**
& de l'e'mulation de cçs Messieurs.
M. le Marquis de Villeneuve, Ambassa
deur du Roy à la Porte , a envoyé depuis
peu pour la Bibliothèque de S. M. trois
Livres , qui ont été imprimez en 1728..
!dans ^Imprimerie nouvellerant établie;
Jans cette Capitale, fur de très-beau pa
pier &c en Caractères extrêmement nets,,
ôc on ajoûte ce qui fuit :
• Le premier de ces Livres est un Diction
naire Arabe, composé par Gianhari t &
traduit en Langue Turque par Ovancouli,
■ce qui saie deux volumes in-folio d'envi
ron 700. pages chacun. On ttouve à la
Tête du Dictionnaire les Vies de ces deux
fçavans Orientaux, précédées d'une assez
longue Préface , qui instruit de ce qui s'est
passé, tanr à l'égird du G. Vizir, qu'à l'égard
•du Mufti , au sujet de l'Etablisíement de
cette Imprimerie \ on y voit enfin les raiions
qui ont déterminé à commencer par"
le Dictionnaire en question.
Après la Préface fuit une copie du Cuti*
■eherif,o\i Commandement Impérial, écrit"
Jíe la main du G. S. par lequel un Privilèges
.exclusif est aexoedé à Zaid , his de Me-
G vj hemeç
3 5 3 MERCURE DE FRANCE;
îemet EfFendi , qui a été cy-devant ho*
noré de l' Ambassade de France , & à Ibra>-
him Aga , Muteferaka , * de faire impri
mer toutes sortes d'Ouvrages composez
en Arabe, en Turc, en Persan,' &c. pourvu,
qu'ils ne regardent point la Religion de
Mahomet : à la charge que les Ouvrages
qui s'imprimeront seront revùs & corri
gez par quatre personnes íçavantes fur
les matières dont ils traitent.
Enfin , outre la permission du Mufti
'jibdalah , pour imprimer , on trouve dans,
ce premier volume un Discours , qui peut
passer pour une seconde Préface , & qui
traite de l'utilité & des avantages que les
Turcs peuvent tirer de rétablissement dfl
la nouvelle Imprimerie. On y rappelle le
Mémoire présenté au G. Vizir , sur ce su
jet , & répondu favorablement par le
Mufti & par les deux Cadileskiers , ou
Juges Suprêmes de tout l'Empire Turc.
Le second Livre , sorti de la même Im
primerie , est d'un Auteur nommé Haggi
Calfah. C'est une Instruction en Langue
Turque sur le Globle de la Terre , sur la
Sphère & íur les Cartes Géographiques^
II décrit en patticulier l'Etat de Venise,
l' Albanie , l'Isle de Corfou & les autres
lieux qui font le plus à portée de Constanti-,
* Les Muteférak* , composent un Corps par]
tUnlitr pour In Qnt4t da 6. fi.
■ ÍEVRIER. 1730-. $0
nople. On y trouve auílì pluficurs traits
d'Histoire concernant les Expéditions Ma«
ritimesdes Turcs,& l'Histoire abrégée des
Capitans Pacha, depuis la conquête de la
Ville Impériale par Mahomec II. jusqu'à
l'anne'e ìíçj. Il décrit encore l'Arcenaldc
Constantinople,& entre dans le détail des
.dépenses de (on entretien» Il instruit enfin
les Armateurs Turcs de ce qu'ils doivent
observer dans leurs Courses. L'Editeut
.Ibrahim y a ajouté un Discours de fa com
position fur les Distances itinéraires ou les
Mesures géographiques , & fur le tour du>
Globe Terrestre.
Ce Livre d'Haggi Calfah , est enrichi^
d'une Mappemonde éV de plusieurs Car»»
tes Hydrographiques de la Mer Médire-'
rannée , de la Mer Noire , de l'Archipei
8c du Golphe de Venise. On y trouve
aussi en deux Planches , deux Boussolespour
l'Ocean & pour la Mer Médite»
tannée.
Le troisième Livre imprimé dans le mê»
tnelieuen 1728. est uneTraductionTurr
que d'une Histoire Latine de la derniere
' Révolution de Perse. L'Auteur de la Tra
duction est le même Ibrahim, Editeur»
dont on vient de parler. L'Auteur Ori
ginal donne dans cette Histoire un abregç
de l'Histoire des Rois de Perse , de la Dy
nastie de. ceux qui ont été abusivement
MERCURE DE FRAÍJCÉ<
■appeliez Safis , dont Schah-fíufeiri est lt?
áernier; il paîle de son détrôhement & de
^usurpation de Miri-Mamoud , auquel a.
íuccedé Acheraf, qui occupe aujourd'huiïe
Trône de Perse. C'est par ce Sultan que
finir l'Histoirë Latine , traduite en Turc,
laquelle est précédée d'une Préface dii
Traducteur , &c h Préface suivie de la
Requête par lui présentée au G. Vizir,
$our obtenir la permission d'imprimer*.
€)n y trouve tout de suite cetre permis*-'
''íìon du Premier Ministre.
' Il est marqué à la En de ces Livres',
qu'ils font imprimez à Tlmprimerie cFe
Constantinople l'aa de l'Begke 1141.
C'est-à-dire 172 8. de J. C.
L'Auteur de la Lettre qui nous est écrite
de Constantinople, n'a pas", fans douté,
été instruit au sujet à'Haggi Calsah , Ai>
*¥eur du second de ces- Livres 5 car il auïoit
pâ ajoûter que cet Ecrivain, dont I»
réputation n'est pas petite , est un Turc
Moderne de Constantinople , fils d'un Se
crétaire du: Divan. H fut premier Com
mis du Secrétaire d'Etat en Chef, & il *
passé poUt l'un des plus habiles hommes1
de son temps. On en peut juger par fa
Bibliographie, qui est dans la Eibliottieque
du Roi , laquelle contient un ample'
Recueil alphabétique de tous les Auteurs
OtKiitaux, de an-Gatabgue raisonné «te
**"*" kur-s
íetrrs Ouvrages depuis l'originc du Ma«-
hometisme. M, Petis de la Croix , mort
cn 1 7 1 3 . avoir traduit ce Livre en notre
íangue. ,
Il ne reste plus qu'à souhaiter la con?
tinuation des progrès de cette Imprime
rie , & que les tons Livres qui en soi>
firont , soient non-seulement envoyez en
France , mais encore que les Interprètes*
du Roi & les autres personnes employées?
au service de S. M. versées dans les Lan
gues Orientales , prennent foin de les'
traduire pour l'utilité publique ; & c'estce
qu'il y a lieu d'espérer de la Capacité**
& de l'e'mulation de cçs Messieurs.
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Résumé : Nouvelle Imprimerie du Sérail &c. [titre d'après la table]
En 1728, le Marquis de Villeneuve, ambassadeur du roi à Constantinople, envoya trois livres imprimés à la Porte. Ces ouvrages provenaient d'une nouvelle imprimerie installée dans la capitale ottomane, utilisant du papier de haute qualité et des caractères nets. Le premier livre est un dictionnaire arabe composé par Gianhari et traduit en turc par Ovancouli. Il se présente en deux volumes in-folio de 700 pages chacun. Le dictionnaire inclut des biographies des auteurs, une préface sur l'établissement de l'imprimerie, et un commandement impérial accordant un privilège exclusif à Zaid, fils de Mehemeç Efendi, et à Ibrahim Aga pour imprimer des ouvrages en arabe, turc et persan, à condition qu'ils n'abordent pas la religion de Mahomet. Les ouvrages doivent être révisés par des experts. Le second livre, écrit par Haggi Calfah, est une instruction en turc sur la géographie. Il décrit notamment l'État de Venise, l'Albanie, et l'île de Corfou. Le livre inclut des traits d'histoire sur les expéditions maritimes turques et l'histoire des capitans pacha, enrichis de cartes et de boussoles. Le troisième livre est une traduction turque d'une histoire latine sur la révolution perse, traduite par Ibrahim. Elle résume l'histoire des rois de Perse et des Safavides, jusqu'à l'usurpation de Miri-Mamoud et l'accession d'Acheraf au trône. Le texte mentionne également la réputation d'Haggi Calfah, fils d'un secrétaire du Divan, et la bibliothèque du roi contenant une bibliographie des auteurs orientaux. Il exprime l'espoir de voir continuer les progrès de cette imprimerie et la traduction des livres pour l'utilité publique.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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10
p. 2662-2667
SUITE de l'Extrait de l'Histoire Litteraire de la Ville de Lyon du Pere de Colonia.
Début :
Le quinziéme siécle commence à être assez varié. Guy, Pape, & Mathieu [...]
Mots clefs :
Histoire littéraire, Lyon, Cardinal, Lettres, Imprimerie
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : SUITE de l'Extrait de l'Histoire Litteraire de la Ville de Lyon du Pere de Colonia.
SUITE de PExtrait de l'Hiftoire Litte
raire de la Ville de Lyon du Pere -
de Colonia:
L
nego-
E quinziéme fiécle commence à être
affez varié. Guy , Pape , & Mathieu
Thomaffin,fçavans Lyonnois, en occupent
le commencement. Le premiar étoit Jurifconfulte
, & Mathieu Thomaffin ſe diftingua
furtout dans une fameufe
ciation dont Louis XI. le chargea. Cette
negociation , fuivant le P. de Colonia
a produit un rare Manufcrit dont il a
jugé à propos de donner une notice. On
en conferve l'Original dans les Archives
de la Chambre des Comptes de Grenoble
, dont Thomaffin fut Preſident. Ce
rare Manufcrit porte pour titre : Regiftre
Delphinal , fait par le commandement du
Prince Louis Dauphin , par Mathieu Thomaffin
de Lyon , Confeiller Delphinal , &çi
Le venerable Gerfon n'eft'
pas Lyonnois
de naiffance ; mais comme il avoit
choifi la Ville de Lyon pour le lieu de fa
retraite , & qu'il y a paffe les dix dernie
res années de la vie , le P. de Colonia en
parle fort au long , en fe bornant cependant
à ce qui eft de fon ſujet , c'eſt-à-dire ,
à ce qui eft de particulier pour l'Hiftoire
de Lyon dans la vie de cet illuftre Chan-
I. Vol. cclier
DECEMBRE. 1730. 2663
celier de l'Univerfité de Paris , l'Hiftoire
du Cardinal Louis Allemand , connu fous
le nom du Cardinal d'Arles , & furtout
par la grande entrepriſe qu'il fit pour être
Pape , occupe une bonne partie du quinziéme
fiécle , lequel eft terminé par un
détail affez circonftancié du rétabliſſement
des Sciences dans cette grande Ville . Les
circonftances en font curieufes , & meri
tent toute votre attention .
Nous voici enfin arrivez au feize &
dix- feptiéme fiécle de l'Hiftoire Litteraire
de Lyon , c'est - à- dire , à l'âge d'or de
la Litterature dans Lyon . L'Hiſtorien
donne d'abord une idée de la Litte
rature en general du feiziéme fiécle , &
il entre dans le détail des caufes qui l'ont
fait fleurir dans Lyons ce qui lui donne'
lieu de parler des Pienfes Comedies que les
Religieux jouerent , en préfence de Louis
XII. & de la Reine Anne de Bretagne.
A ces pieufes Comedies , dit notre Hiftotien
, fuccéda l'avanture finguliere du
nouveau Mercure ou du nouvel Apollonius
, qui parut à Lyon l'an 1501. & qui
par fa fcience univerfelle , & par fes rares
fecrets , étonna très fort Louis XII. &
toute fa Cour. » C'étoit un Italien nommé
Jean , qui fe faifoit annoncer fous
» le nom de nouvel Apollonius , ou de
nouveau Mercure , & qui fe vantoit de
I.Vols réunig
£664 MERCURE DE FRANCE
» réünir dans fa feule perfonne toute la
» fcience qu'avoient jamais eue les plus fçavans
Auteurs Hebreux, Grecs , & Latins.
» Le nouveau Mercure prétendoit fçavoir
toutes les profondeurs & les fineffes de
l'Art , tant vanté de la tranfmutation
» des Métaux ; il poffedoit parfaitement
» la Magie naturelle , & c. Il fit deux préfens
au Roi , fçavoir , une épée d'une fabrique
toute finguliere & remplie de cent
quatre- vingt couteaux ; & un bouclier ,
au milieu duquel on voyoit un miroir
magique , fabriqué comme l'épée , fous
certaines conftellations , & c. Le détail de
cette avanture , qui étonna fort la Cour
de Louis XII. merite que vous la lifież
en entier dans cette Hiftoire.
Le P. de Colonia paffe enfuite à l'Aca
démie Litteraire de Fourviere , ou de l'An
gelique ; il indique les Auteurs qui en ont
fait mention , les Membres qui la compo
foient , les études qu'on y faifoit , & termine
cet article par quelques Remarquès
fur le Prefident de l'Ange , qui a donné
fon nom à la maiſon , où cette Academie
s'affembloit. Il n'eft pas poffible , Monfieur
, d'entrer dans le détail de tout ce
qui s'eft paffé de curieux & d'intereffan't
pour l'Hiftoire Litteraire de Lyon dan's
ces deux derniers fiécles , fans exceder de
beaucoup les bornes d'une Lettre .
I.Vol.
Vouts
DECEMBRE . 1730. 2665
Vous avez vû que l'Hiftorien ne fe
borne pas à faire mention dans fon Ou
vrage des Sçavans nés à Lyon , le Chancelier
Gerfon , quoi qu'étranger à cette
Ville , comme je l'ai déja dit , ne laiffe pas
de figurer dans fon Hiftoire par le long
fejour qu'il y a fait , & par les fçavans
Ouvrages qu'il y a compofez ; il en eft
de même de Clement Marot. Le P. de
Colonia remarque que ce Poëte , pendant
un féjour affez long qu'il fit dans Lyon
mit la Jeuneffe de cette Ville dans le
gout
de la Poëfie Françoife , & qu'elle alloit
en prendre des leçons dans fa maiſon .
Marot ne fe borna pas à marquer fon inclination
pour la Ville de Lyon pendant
qu'il y demeura , il voulut que la pofterité
eut connoiffance du féjour qu'il y
avoit fait , & il ne quitta cette fameufe
Ville qu'en lui faifant un folennel adieu
& en compofant des Vers à fon honneur
celui de fes habitans confervant
encore après fon départ des relations particulieres
avec les gens de Lettres qu'il
avoit laiffez . C'eft ce que le P. de Colonia
fait fentir avec fon attention ordinaire.
Le P. de Colonia fait enfuite paffer
comme en revue les Sçavans de l'un & de
l'autre fexe qui ont pris naiffance dans
Lyon , & qui font en grand nombre
I. Vol.
on
2666 MERCURE DE FRANCE
on voit ici avec plaifir parmi les femmes ,
Claudine & Sybille Seve , Jeanne Gaildarde
, Louife Labbé , Clemence de Bourges
, les Vouté , les Du Perrat , les Duchoul
, & c . L'Hiſtolre de l'Imprimerie de
Lyon vient enfuite , ce qui donne occafion
de parler de Jean Trerchel , premier
modele & pere de l'Imprimerie
Lyonoife , & des premiers Ouvrages qui
fortirent de fa preffe ; on n'oublie pas
Joffe Bade , qui après avoir exercé longtems
l'Art de l'Imprimerie à Lyon , alla
le pratiquer à Paris , où il établit le celebre
Pralum Afcenfianum. Sebaftien Gri
phius , &c.
On voit avec plaifir l'éloge , ou plutôt
Hiftoire entiere du College de la Trinité
de Lyon , tant de l'ancien que du nouveau
, occupé par les R R. PP. Jefuites,
& dont le P. de Colonia fait un détail curieux
, en rapportant beaucoup de particularitez
concernant les gens de Lettres
qui l'ont habité , ou qui en font fortis
tant pour ce qui regarde la Poëfie , l'Hiftoire
, la Grammaire , que les Humanitez
, &c. L'Hiftorien termine enfin fon
fçavant Ouvrage par une Notice ample
& curieufe de la Bibliotheque de ce fameux
College dans laquelle on voir
beaucoup d'éditions des plus rares & des
plus anciennes telles font un Tite-
,
I. Vol.
Live
O
DECEMBRE
. 1730. 2667
"
Live en deux volumes in folio , fur un
beau vélin hiftorié , & d'une parfaite confervation
, imprimé en 1470. à Venife par
Vincent de Spire . La Bible de Gryphius
& les Commentaires de Dolet. Le Talmud
mis au jour à Veniſe par Daniel Bombergue
, & un nombre infini d'autres éditions
de très - grande conféquence . Elles
peuvent , à la verité , le trouver dans les
autres Bibliotheques : mais en voici une
que l'Hiftorien croit pouvoir appeller
unique en Europe , du moins en France
où elle n'a paruë que cette année 1730,
c'eft une Hiftoire generale de la Chine en
30. volumes imprimez à Pe- kin,en beau
papier & en beaux caracteres Chinois.
Chaque volume a quatorze pouces de long
fur fept de large , &c. On y voit aufli les
Lettres originales de Sixte V. écrites par le
Cardinal Sadolet , que le P.de Colonia fe
prépare de donner au Public. A la Notice
de la Bibliotheque qui paroît très curieuſe ,
le P. de Colonia en joint une du curieux
Cabinet du même College , qui ne merite
pas moins l'attention des Antiquaires
mais ce feroit ôter à la defcription de
l'Auteur beaucoup de fon merite, que de
la donner en abregé ; c'eft pourquoi je
ne crois pouvoir faire mieux. que de
Vou
renvoyer à l'Ouvrage même.
Je fuis , &c.
raire de la Ville de Lyon du Pere -
de Colonia:
L
nego-
E quinziéme fiécle commence à être
affez varié. Guy , Pape , & Mathieu
Thomaffin,fçavans Lyonnois, en occupent
le commencement. Le premiar étoit Jurifconfulte
, & Mathieu Thomaffin ſe diftingua
furtout dans une fameufe
ciation dont Louis XI. le chargea. Cette
negociation , fuivant le P. de Colonia
a produit un rare Manufcrit dont il a
jugé à propos de donner une notice. On
en conferve l'Original dans les Archives
de la Chambre des Comptes de Grenoble
, dont Thomaffin fut Preſident. Ce
rare Manufcrit porte pour titre : Regiftre
Delphinal , fait par le commandement du
Prince Louis Dauphin , par Mathieu Thomaffin
de Lyon , Confeiller Delphinal , &çi
Le venerable Gerfon n'eft'
pas Lyonnois
de naiffance ; mais comme il avoit
choifi la Ville de Lyon pour le lieu de fa
retraite , & qu'il y a paffe les dix dernie
res années de la vie , le P. de Colonia en
parle fort au long , en fe bornant cependant
à ce qui eft de fon ſujet , c'eſt-à-dire ,
à ce qui eft de particulier pour l'Hiftoire
de Lyon dans la vie de cet illuftre Chan-
I. Vol. cclier
DECEMBRE. 1730. 2663
celier de l'Univerfité de Paris , l'Hiftoire
du Cardinal Louis Allemand , connu fous
le nom du Cardinal d'Arles , & furtout
par la grande entrepriſe qu'il fit pour être
Pape , occupe une bonne partie du quinziéme
fiécle , lequel eft terminé par un
détail affez circonftancié du rétabliſſement
des Sciences dans cette grande Ville . Les
circonftances en font curieufes , & meri
tent toute votre attention .
Nous voici enfin arrivez au feize &
dix- feptiéme fiécle de l'Hiftoire Litteraire
de Lyon , c'est - à- dire , à l'âge d'or de
la Litterature dans Lyon . L'Hiſtorien
donne d'abord une idée de la Litte
rature en general du feiziéme fiécle , &
il entre dans le détail des caufes qui l'ont
fait fleurir dans Lyons ce qui lui donne'
lieu de parler des Pienfes Comedies que les
Religieux jouerent , en préfence de Louis
XII. & de la Reine Anne de Bretagne.
A ces pieufes Comedies , dit notre Hiftotien
, fuccéda l'avanture finguliere du
nouveau Mercure ou du nouvel Apollonius
, qui parut à Lyon l'an 1501. & qui
par fa fcience univerfelle , & par fes rares
fecrets , étonna très fort Louis XII. &
toute fa Cour. » C'étoit un Italien nommé
Jean , qui fe faifoit annoncer fous
» le nom de nouvel Apollonius , ou de
nouveau Mercure , & qui fe vantoit de
I.Vols réunig
£664 MERCURE DE FRANCE
» réünir dans fa feule perfonne toute la
» fcience qu'avoient jamais eue les plus fçavans
Auteurs Hebreux, Grecs , & Latins.
» Le nouveau Mercure prétendoit fçavoir
toutes les profondeurs & les fineffes de
l'Art , tant vanté de la tranfmutation
» des Métaux ; il poffedoit parfaitement
» la Magie naturelle , & c. Il fit deux préfens
au Roi , fçavoir , une épée d'une fabrique
toute finguliere & remplie de cent
quatre- vingt couteaux ; & un bouclier ,
au milieu duquel on voyoit un miroir
magique , fabriqué comme l'épée , fous
certaines conftellations , & c. Le détail de
cette avanture , qui étonna fort la Cour
de Louis XII. merite que vous la lifież
en entier dans cette Hiftoire.
Le P. de Colonia paffe enfuite à l'Aca
démie Litteraire de Fourviere , ou de l'An
gelique ; il indique les Auteurs qui en ont
fait mention , les Membres qui la compo
foient , les études qu'on y faifoit , & termine
cet article par quelques Remarquès
fur le Prefident de l'Ange , qui a donné
fon nom à la maiſon , où cette Academie
s'affembloit. Il n'eft pas poffible , Monfieur
, d'entrer dans le détail de tout ce
qui s'eft paffé de curieux & d'intereffan't
pour l'Hiftoire Litteraire de Lyon dan's
ces deux derniers fiécles , fans exceder de
beaucoup les bornes d'une Lettre .
I.Vol.
Vouts
DECEMBRE . 1730. 2665
Vous avez vû que l'Hiftorien ne fe
borne pas à faire mention dans fon Ou
vrage des Sçavans nés à Lyon , le Chancelier
Gerfon , quoi qu'étranger à cette
Ville , comme je l'ai déja dit , ne laiffe pas
de figurer dans fon Hiftoire par le long
fejour qu'il y a fait , & par les fçavans
Ouvrages qu'il y a compofez ; il en eft
de même de Clement Marot. Le P. de
Colonia remarque que ce Poëte , pendant
un féjour affez long qu'il fit dans Lyon
mit la Jeuneffe de cette Ville dans le
gout
de la Poëfie Françoife , & qu'elle alloit
en prendre des leçons dans fa maiſon .
Marot ne fe borna pas à marquer fon inclination
pour la Ville de Lyon pendant
qu'il y demeura , il voulut que la pofterité
eut connoiffance du féjour qu'il y
avoit fait , & il ne quitta cette fameufe
Ville qu'en lui faifant un folennel adieu
& en compofant des Vers à fon honneur
celui de fes habitans confervant
encore après fon départ des relations particulieres
avec les gens de Lettres qu'il
avoit laiffez . C'eft ce que le P. de Colonia
fait fentir avec fon attention ordinaire.
Le P. de Colonia fait enfuite paffer
comme en revue les Sçavans de l'un & de
l'autre fexe qui ont pris naiffance dans
Lyon , & qui font en grand nombre
I. Vol.
on
2666 MERCURE DE FRANCE
on voit ici avec plaifir parmi les femmes ,
Claudine & Sybille Seve , Jeanne Gaildarde
, Louife Labbé , Clemence de Bourges
, les Vouté , les Du Perrat , les Duchoul
, & c . L'Hiſtolre de l'Imprimerie de
Lyon vient enfuite , ce qui donne occafion
de parler de Jean Trerchel , premier
modele & pere de l'Imprimerie
Lyonoife , & des premiers Ouvrages qui
fortirent de fa preffe ; on n'oublie pas
Joffe Bade , qui après avoir exercé longtems
l'Art de l'Imprimerie à Lyon , alla
le pratiquer à Paris , où il établit le celebre
Pralum Afcenfianum. Sebaftien Gri
phius , &c.
On voit avec plaifir l'éloge , ou plutôt
Hiftoire entiere du College de la Trinité
de Lyon , tant de l'ancien que du nouveau
, occupé par les R R. PP. Jefuites,
& dont le P. de Colonia fait un détail curieux
, en rapportant beaucoup de particularitez
concernant les gens de Lettres
qui l'ont habité , ou qui en font fortis
tant pour ce qui regarde la Poëfie , l'Hiftoire
, la Grammaire , que les Humanitez
, &c. L'Hiftorien termine enfin fon
fçavant Ouvrage par une Notice ample
& curieufe de la Bibliotheque de ce fameux
College dans laquelle on voir
beaucoup d'éditions des plus rares & des
plus anciennes telles font un Tite-
,
I. Vol.
Live
O
DECEMBRE
. 1730. 2667
"
Live en deux volumes in folio , fur un
beau vélin hiftorié , & d'une parfaite confervation
, imprimé en 1470. à Venife par
Vincent de Spire . La Bible de Gryphius
& les Commentaires de Dolet. Le Talmud
mis au jour à Veniſe par Daniel Bombergue
, & un nombre infini d'autres éditions
de très - grande conféquence . Elles
peuvent , à la verité , le trouver dans les
autres Bibliotheques : mais en voici une
que l'Hiftorien croit pouvoir appeller
unique en Europe , du moins en France
où elle n'a paruë que cette année 1730,
c'eft une Hiftoire generale de la Chine en
30. volumes imprimez à Pe- kin,en beau
papier & en beaux caracteres Chinois.
Chaque volume a quatorze pouces de long
fur fept de large , &c. On y voit aufli les
Lettres originales de Sixte V. écrites par le
Cardinal Sadolet , que le P.de Colonia fe
prépare de donner au Public. A la Notice
de la Bibliotheque qui paroît très curieuſe ,
le P. de Colonia en joint une du curieux
Cabinet du même College , qui ne merite
pas moins l'attention des Antiquaires
mais ce feroit ôter à la defcription de
l'Auteur beaucoup de fon merite, que de
la donner en abregé ; c'eft pourquoi je
ne crois pouvoir faire mieux. que de
Vou
renvoyer à l'Ouvrage même.
Je fuis , &c.
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Résumé : SUITE de l'Extrait de l'Histoire Litteraire de la Ville de Lyon du Pere de Colonia.
Le texte présente un aperçu de l'histoire littéraire de Lyon aux quinzième et seizième siècles. Au quinzième siècle, plusieurs figures notables se distinguent, notamment Guy, Pape, et Mathieu Thomassin, un savant lyonnais. Thomassin est particulièrement connu pour une négociation importante menée pour Louis XI, dont un manuscrit rare est conservé aux Archives de la Chambre des Comptes de Grenoble. Le chanoine Gerfom, bien que étranger à Lyon, y a passé les dix dernières années de sa vie et est mentionné pour ses contributions. L'histoire du Cardinal Louis Allemand, connu sous le nom de Cardinal d'Arles, est également notable. Le seizième siècle est décrit comme l'âge d'or de la littérature lyonnaise. Des pièces de théâtre étaient jouées par des religieux devant Louis XII et la reine Anne de Bretagne. En 1501, un Italien nommé Jean, se faisant appeler le nouveau Mercure ou Apollonius, a impressionné la cour de Louis XII par ses connaissances universelles et ses secrets rares. Jean prétendait maîtriser la transmutation des métaux et la magie naturelle, et il a offert au roi une épée et un bouclier aux propriétés magiques. Le texte évoque également l'Académie littéraire de Fourvière, ou de l'Ange, et ses membres, ainsi que l'imprimerie lyonnaise, avec des figures comme Jean Trerchel et Josse Bade. L'histoire du Collège de la Trinité de Lyon, occupé par les Jésuites, est détaillée, ainsi que sa bibliothèque contenant des éditions rares et anciennes. Parmi les ouvrages notables, on trouve un exemplaire du Tite-Live imprimé en 1470 à Venise, la Bible de Gryphius, et une histoire générale de la Chine en 30 volumes imprimée à Pékin. Le texte se termine par une mention des lettres originales de Sixte V écrites par le Cardinal Sadolet.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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11
p. 403-415
ARREST DU PARLEMENT.
Début :
Ce jour les Gens du Roi sont entrez, et Maître [...]
Mots clefs :
Parlement, Arrêt, Imprimerie, Censure, Police, Libelles, Religion, Justice
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ARREST DU PARLEMENT.
ARREST DU PARLEMENT.
CO
E jour les Gens du Roi sont entrez , et Maître
Pierre Gilbert de Voisins , Avocat dudit Seigneur
Roi,portant la parole , ont dit : MESSIEURS,
On voit depuis quelques temps diverses feuilles
imprimées , se succeder dans le Public et se distribuer
sous le titre de Nouvelles Ecclesiastiques .
Un pareil Journal fait clandestinement et sans
aveu , porte son reproche en lui - même. Mais il
semble qu'on s'autorise de notre silence . La li
cence de ce Libelle devient tous les jours plus
marquée. Il faut donc enfin que notre ministere
se déclare ; qu'il fasse éclater sa juste censure ,
ou plutôt qu'il vous donne lieu de faire éclater la
vôtre aux yeux du Public .
On sçait assez que la sagesse des Ordonnances
les plus solemnelles et des Reglemens si souvent
renouvellez par vos Arrêts , condamne toute impression
sans autorité,et toute publication d'écrits
anonimes. On doit aussi se souvenir que celui-ci,
sous le propre tirre qu'il porte , se trouve compris
dans la prohibition expresse d'une Déclaration
du Roi , contre les abus de l'Imprimerie
que vous avez enregistré au mois de Mayde Pan
née 1728.
I vj Mais
J
404 MERCURE DE FRANCE
Mais d'ailleurs à ne consulter que les premiers
principes de l'ordre public , il n'est point de Police
atentive à quelque regle, qui put souffrir qu'un
inconnu s'établît ainsi de son chef , distribuer de
nouvelles, arbitre des faits, sans autre garant que
l'obscurité qui le couvre ; qu'il entreprît sur l'opinion
publique , et que la conduite et la réputation
d'autrui fussent à toute heure exposées à ses
jugemens et à sa censure .
Pour montrer l'abus qu'on fait d'une voïe si
dangereuse , nous n'avons pas besoin de parcourir
toutes les feuilles qui se sont répandues depuis
trois ans.On a eu assez d'occasions d'y remarquer
des faits ramassez au hazard , des imputations
calomnieuses , des soupçons atroces , qu'il n'est
jamais permis de publier sans preuve , moins encore
sans se découvrir ; une liberté de stile , des
traits satyriques , souvent les plus contraires au
respect du aux Puissances séculieres et Ecclesiastiques.
Nous nous réduirons aux dernieres feuilles qui
paroissent depuis le commencement de cette année.
D'abord un préambule qui annonce , que
malgré la contradiction , et au mépris de l'autorité
de toute Puissance , ce Journal va continuer
plus hardiment que jamais : soutenu , dit- on , de
la main de Dieu, dont on s'applique les paroles
sans scrupule. Dans ce qui suit nu le circonspection
, nulles mesures gardées , nulle subordina →
tion, nulle bienséance .
Excitez par la voix publique la moins équivoque
, et la plus universelle , nous vous déferâmes
dans le mois dernier un Ecrit intitulé , Avis aux
Fideles , dont on n'auroit pû esperer de sauver le
scandale qu'en l'abandonnant. Cependant dans
une premiere feuille on avoit essayé de l'excuser ,
P'Arrêt de la Cour du 12. Janvier dernier le condamn
FEVRIER . 1731. 405
damne aux flammes. On s'éleve aujourd'hui contre
votre Arrêt ; et sous prétexte de censurer nos
paroles , c'est l'Arrêt que l'on censure en effet.
A t'on songé que cet Arrêt pour lequel ons.
garde si peu de respect , est l'ouvrage du concert.
des Magistrats , dont on parle ailleurs avec tant
d'éloges Mais les louanges qu'on leur donne
sont peut être encore moins respectueuses. A la
faveur de ces hommages on s'autorise à les faire
parler , au gré d'un Ecrivain , dont l'art est depuis
long-temps , pour s'acréditer , d'abuser des
noms les plus respectables, et dont la plume sçait
envenimer tout ce qu'elle touche.
Mais , Messieurs , depuis quand les assemblées
de la Cour sont-elles destinées à faire le sujet des
récits d'une feuille témeraire ? Ignore-t'on que le
secret y est prescrit sous la religion du serment
le plus solemnel et le plus auguste ? Nous aurions
à nous clever contre un dépositaire peu fidele , qui
auroit été capable d'en divulguer les ministeres ;;
et des
yeux étrangers se croilont permis d'y por
ter des regards prophanes.
Rien n'est plus capable de faire sentir la con- ›
séquence et le danger de ces Libelles . On les couvre
en vain du prétexte de la Religion . Elle n'a
jamais enseigné de telles voïes. Le pur zele qu'elle
anime , n'admet point ces écrits audacieux , et ces
satyres indécentes. Dans un ouvrage qui se vante .
d'être uniquement entrepris pour la defense de la
verité , on ne reconnoît point le caractere insé-.
parable de ses légitimes défenseurs . C'est un dernier
trait qui acheve sa condamnation ; et qui
nous engage d'autant plus à ne rien obmettre
soit pour le proscrire , soit pour exciter les Offi- ·
ciers de Police à redoubler leur vigilance pour le
réprimer. eux retirez ..
Va cinq feuilles imprimées , contenant chacune
quatre
406 MERCURE DE FRANCE
>
quatre pages : La premiere feuille , intitulées.
Nouvelles Ecclesiastiques ou Memoires pour
servir à l'histoire de la Constitution , pour l'année
1731. ( Respondit mihi Dominus , et dixit
scribe visum et explana eum super tabulas ut
percurrat qui legerit eam . Habacuc. c. 2. v. 2..).
Le Seigneur me parla et me dit :Ecrivez ce que
vous voyez, et marquez - le distinctement sur :
des tablettes "
afin qu'on le puisse lire courament
. La deuxième , intitulée : Suite des Nouvel
es Ecclesiastiques , 7. Janvier 1731 .
troisiéme , qui porte le même titre , du 13. jan◄:
vier 1731. La quatrième aussi avec le même
titre , du 19 Janvier 173 1. Et la cinquième , du
25. dudit mois : Ensemble les conclusions par
écrit du Procureur General du Roi : la matiere
sur ce mise en déliberation .
du La
La Cour a arrêté et ordonné , que lesdites
feuilles seront lacerées et brulées en la Cour dus
Palais , au pied du grand Escalier d'icelui , par
l'Executeur de la haute Justice : Fait inhibitions et
défenses à toutes sortes de personnes de composer,
faire imprimer et distribuer aucunes desdites feuilles
ou autres semblables , sous les peines portées
par la Déclaration du 10. Mai 1728. Fait pareilles
défenses à tous Imprimeurs et Libraires , Colporteurs
et autres d'en imprimer , vendre, débiter
ou autrement distribuer sous pareilles peines ; Enjoint
à tous ceux qui auroient des exemplaires desdites
feuilles ou autres pareilles sous ledit titre
de les apporter incessamment au Greffe de la Cour,
pour y être supprimées : ordonne qu'à là requête
du Procureur General du Roi , il sera informé
pardevant Me Louis de Vienne , Conseiller , que
la Cour a commis contre les Auteurs desdites.
feuilles ou autres semblables , qui auroient pû être
faites du passé ou le seroient à l'avenir , ensemble
contre
FEVRIER . 1731 407
et
contre ceux qui les auroient imprimé , vendu ,
debité ou autrement distribué et pareillement informé
contre iceux , par les Lieutenans Criminels,
ou autres Officiers des Bailliages et Sénéchaussées,
pour les témoins qui pourroient s'y trouver ,
les contraventions qui auroient pû être faites dans
lesdits lieux ; pour les informations faites , raportées
en la Cour et communiquées au Procureur
General du Roi, être par lui requis et par la Cour
ordonné ce qu'il appartiendra. Enjoint pareillelement
au Lieutenant General de Police de cette
Ville de Paris et au Substitut du Procureur General
du Roi au Châtelet,de tenir la main à l'execution
du present Arrêt,et de faire toutes les diligences
necessaires à ce sujet ; ordonne en outre
que les copies collationnées dudit Arrêt seront
envoyées aux Bailliages et Sénéchaussées du Ressort
pour y être lûës , publiées et enregistrées. Enjoint
aux Substituts du Procureur General du Roi
d'y tenir la main et d'en certifier la Cour dans un
mois. Fait en Parlement, le neuf Fevrier mil sept
cent trente-un. Signé , YSA BEAU.
Et ledit jour Vendredi 9 Fevrier 1731 à l'heure
de midi , en execution de l'Arrêt cy- dessus ,
lesdites feuilles y mentionnées , ont été lacerées
et jettées au feu au bas du grand Escalier du
Palais , par l'Executeur de la haute Justice , en
presence de nous Marie- Dagobert Ysabeau , l'un
des trois premiers et principaux Commis pour la
Grand Chambre , assisté de deux Huissiers de
ladite Cour. Signé , YSABEAU.
DECLARATION DU ROY. Reglement general
entre les Curez Primitifs et les Curez- Vicai
res perpetuels.
LOUIS , & c Nous avons été informez qu'à
l'occasion du Reglement que Nous avons fait
entre
408 MERCURE DE FRANCE.
entre les Curez primitifs et les Curez-Vicaires
perpetuels , par notre Déclaration du 5 Octobre
1726. il s'est formé de nouvelles difficultez entr'eux
sur l'exercice de leurs fonctions , soit
parce
qu'on a donné à cette Loy des interprétations
contraires à son véritable esprit, soit parce qu'on
a cherché à l'étendre à des cas qu'elle n'a pas prévûs
, et qui ne peuvent être décidez que par notre
autorité ; c'est pour faire cesser ces inconveniens ,
que Nous avons jugé à propos de réunir dans une
seule Loy les dispositions de la Déclaration du s
Octobre 1726. et celles des Loix précédentes , en
y ajoûtant tout ce qui pouvoit manquer à la perfection
de ces Loix , pour assurer également les
droits légitimes des Curez primitifs , et ceux des
Curez-Vicaires perpetuels , sans donner atteinte
aux usages et aux prérogatives de certaines Eglises
principales , qui n'ayant rien de contraire au
bon ordre , méritent d'être conservez par leur
ancienneté. Nous travaillerons par autant pour
Pavantage de l'Eglise , que pour celui de nos sujets
, en prévenant des contestations toujours
onéreuses aux Parties interessées , et qui détournant
les Pasteurs du soin des ames confiées à leur
ministere , sont encore plus contraires au bien
public. A ces causes , et autres à ce Nous mouvans
, de notre certaine science , pleine puissance
et autorité Royale , Nous avons dit , déclaré et
ordonné disons , déclarons et ordonnons , vou→
lons et Nous plaît ce qui suit :
là
ART . I. Les Vicaires perpetuels pourront pren
dre en tous actes et en toutes occasions , le titre
et qualité de Curez - Vicaires perpetuels de leurs
Paroisses , en laquelle qualité ils seront reconnus,
tant dans leurdite Paroisse que par tout ailleurs.
II Ne pourront prendre le titre de Curez primitifs
que ceux dont les droits seront établis
soit
FEVRIER. 1731. 409
soit
par des titres canoniques
, actes ou transactions
valablement autorisez , Arrêts contradictoires
soit sur des actes de possession centenaire .. N'entendons exclure les moyens et voies de droit
qui pourroient avoir lieu contre lesdits Actes.et
Arrêts , lesquels seront cependant exécutez jus
qu'à ce qu'il en ait été autrement ordonné , soit définitivement
ou par provision , par les Juges
qui en doivent conneître , suivant qu'il sera dit cy-après.
•
III. Les Abbez , Prieurs et autres pourvûs
soit en titre ou en commende du Benefice, auquel
la qualité de Curé primitif sera attaché , pour-.
ront seuls et à l'exclusion des Communautez établies
dans leurs Abbayes , Prieurez ou autres Benefices
, prendre ledit titre du Curez primitifs et
en exercer les fonctions , lesquelles ils ne pourront
remplir qu'en personne , sans qu'en leur absence,
ni même pendant la vacance desd . Abbayes .
Prieurez et autres Benefices , lesdites Communau
tez puissent faire lesdites fonctions , qui ne pour
ront être exercées , dans ledit cas , que par les
Curez-Vicaires perpetuels ; et à l'égard des Communautez
, qui n'ayant point d'Abbez , ni de
Prieurs en titre on en commende , auront les
droits de Curez primitifs , soit par union de Be
nefices ou autrement , les Supérieurs desd. Communautez
pourront seuls en faire les fonctions
le tout nonobstant tous actes , jugemens et pos-/
session à ce contraires,et pareillement sans qu'aucune
prescription puisse être alléguée contre les
Abbez , Prieurs et autres Beneficiers , ou contre
les Superieurs de Communautez qui auroient négligé
ou qui négligeroient de faire lesd. fonctions
de Curez primitifs , par quelque laps de temps.
que ce soit.
IV. Les Curez primitifs , s'ils ont titre ou pos
session
3
410 MERCURE DE FRANCE
session valable , pourront continuer de faire le-
Service Divin les quatre Fêtes Solemnelles et le
jour du Patron ; à l'effet dequoi ils seront tenus
de faire avertir les Curez - Vicaires perpetuels ,
la surveille de la Fête , et de se conformer au Rit
et Chant du Diocese , sans qu'ils puissent même.
ausdits jours , administrer les Sacremens ou prêcher
, sans une mission spéciale de l'Evêque , et »
sera le contenu au present article , exécuté ,
nonobstant tous titres , jugemens ou usages à
contraires .
ce
V. Les droits utiles desd. Curez primitifs de- ..
meureront fixez , suivant la Déclaration du 30
Juin 1690. à la moitié des oblations et offrandes ,
tant en cire qu'en argent , l'autre moitié demeurant
au Curé - Vicaire perpetuel ; lesquels droits
ils ne pourront percevoir , que lorsqu'ils feront le
Service divin en personne , aux jours cy - dessus ?
marquez, le tout à moins que lesd. droits n'ayent
`été autrement reglez en faveur des Curez primitifs
, ou des Curez - Vicaires perpetuels , par des
titres canoniques , actes ou transactions valablement
autorisez , Arrêts contradictoires ou Actes
de possession centenaire.
VI. N'entendons donner atteinte aux usages
des Villes et autres lieux où le Clergé et les peuples
ont accoutumné de s'assembler dans les Eglises
des Abbayes , Prieurez ou autres Benefices , pour
les Te Deum , ou pour les Processions du S. Sacrement
, de la Fête de l'Assomption ou de celle
du Patron , et autres Processions generales qui se
font suivant le Rit du Diocése ou les Ordonnances
des Evêques , lesquels usages seront entretenus
comme par le passé.
VII. N'entendons pareillement rien innover
Sur l'usage où sont plusieurs Paroisses , d'assister
le jour de la Fête du Patron ou autres Fêtes so
lemnelles
FEVRIER. 1731.
lemnelles à l'Office divin , dans les Eglises des Abbayes
, Prieurez ou autres Bénéfices , ou d'y faire"
le Service qu'elles ont accoutumé d'y célébrer .
Voulons qu'en cas de contestation sur le fait
de l'usage et de la possession , par rapport aux
dispositions du present article et du précédent, il
y soit pourvû par les Juges cy- après marquez
sur les titres et actes de possession des Parties ; le
tout sans préjudice aux Archevêques et Evêques
de regler les difficultez qui pourroient naître dans
le cas desd. art. au sujet des Offices ou Cérémo
nies Ecclésiastiques , et seront les Ordonnances
par eux rendues sur ce sujet , exécutées par provision,
nonobstant l'appel simple ou comme d'abus
, et sans y préjudicier.
VIII. Voulons aussi que dans les lieux où la
Paroisse est desservie à un Autel particulier de
l'Eglise dont elle dépend , les Religieux ou Chanoines
Reguliers de l'Abbaye , Prieuré ou autres
Benefices , puissent continuer de chanter seuls
l'Office Canonial dans le Choeur , et de disposer
des bancs ou sépultures dans leursdites Eglises
s'ils sont en possession paisible et immémoriale
de ces prérogatives .
IX. Les difficultés nées ou à naître sur les
heures ausquelles la Messe Paroissiale ou d'autres
parties de l'Office Divin doivent être celebrées
l'Autel et lieux destinés à l'usage de la Paroisse
seront reglés par l'Evêque Diocésain , auquel seul
appartiendra aussi de prescrire les jours et heures
auquel le Saint Sacrement sera ou pourra être exposé
audit Autel , même à celui des Religieux ou
Chanoines Reguliers de la même Eglise , et les
Ordonnances par lui rendues sur le contenu au
présent Article seront executées par provision
pendant l'appel simple ou comme d'abus , et sans
Y préjudicier , et ce nonobstant tous privileges et
exemp
412 MERCURE DE FRANCE
(
exemption , même sous prétexte de Jurisdiction
quasi Episcopale prétendue par lesdites Abbayes ,
Prieurés et autres Benefices , lesdites exemptions
et Jurisdictions ne devant avoir lieu en pareille
matiere.
X. Les Curés primitifs ne pourront , sous quelque
prétexte que ce puisse être , présider ou as
sister aux Conferences ou Assemblées que les Curés
-Vicaires perpetuels tiennent avec les Prêtres
qui desservent leurs Paroisses , par rapport aux
fonctions ou devoirs ausquels ils sont obligés ,
ou autres matieres semblables. Leur défendons
pareillement de se trouver aux Assemblées des
Curés-Vicaires perpetuels et Marguilliers qui regardent
la fabrique ou Padministration des biens
de l'Eglise Paroissiale , ni de s'attribuer la garde
des archives , des titres de la Cure ou Fabrique ,
ou le droit d'en conserver les clefs entre leurs
mains , et ce nonobstant tous Actes , Sentences et
Arrêts ou usages ce contraires. à
XI.LesAbbayes, Prieurés ouCommunautés,ayant
droit de Curés primitifs , ne pourront être dé
chargés du payement des portions congrues des
Curés - Vicaires perpetuels et de leurs Vicaires ,
sous prétexte de l'abandon qu'ils pourroient faire
des dixmes à eux appartenantes , à moins qu'ils
n'abandonnent aussi tous les biens et revenus
qu'ils possedent dans lesdites Paroisses , et qui
sont de l'ancien patrimoine des Curés ; ensemble
le titre et droits des Curés primitifs , le tout
sans préjudice du recours que les Abbés ou Prieurs
et les Religieux pourront exercer reciproquement
en ce cas les uns contre les autres , selon que
biens abandonnés se trouveront être dans la
Manse de l'Abbé ou Prieur , ou dans celle des
Religieux .
les
XII. Les contestations qui concernent. la
qualité
FEVRIER. 1731 413
qualité de Curés Primitifs , et les droits qui en
peuvent dépendre , ou les distinctions et prérogatives
prétendues par certaines Eglises principales
, comme aussi celles qui pourront naître au
sujet des portions congrues , et en genéral toutes
les demandes qui seront formées entre les Curés
Primitifs , les Curés - Vicaires perpetuels et les
gros Décimateurs sur les droits par eux respecti
vement prétendus , seront portés en premiere
instance devant nos Baillifs et Sénéchaux et autres
Juges des cas Royaux , ressortissant nuëment
nos Cours de Parlement dans le territoire desquelles
les Cures se trouveront situées , sans que
Pappel des Sentences et Jugemens par eux rendus
en cette matiere puisse être relevé ailleurs
qu'en nosdites Cours de Parlement , chacune dans
son ressort , et ce nonobstant toutes évocations
qui auroient été accordées par le passé , ou qui
pourroient l'être par la suite à tous Ordres , Congrégations
, Corps , Communautés ou Particuliers
, Lettres Patentes ou Déclarations à ce contraires
, ausquelles nous avons derogé et derogeons
par ces présentes , notamment à celle du
dernier Août 1687. portant que les appellations
des Sentences rendues, par les Baillifs et Senéchaux
au sujet des contestations formées sur le payement
des portions congrues , seront relevées en
notre Grand- Conseil , lorsque les Ordres Religieux
, les Communautés ou les Particuliers qui
ont leurs évocations en ce Tribunal se trouveront
parties dans lesdites contestations.
X III. Les Sentences et Jugemens qui seront
rendus sur les contestations mentionnées dans
l'Article précedent , soit en faveur des Curés primitifs
, soit au profit des Curés - Vicaires perpetuels
, seront exécutés par provision , nonobstant
l'appel , et sans y préjudicier,
XIV.
414 MERCURE DE FRANCE
XIV. Voulons que notre présente Déclara →
tion soit observée , tant pour ce qui regarde les
Curés-Vicaires perpetuels des Villes , que pour
ceux de la Campagne , et qu'elle soit pareillement
executée à l'égard de tous Ordres , Congrégations,
Corps et Communautés Séculieres et Regulieres ,
même à l'égard de l'Ordre de Malthe , de celui
de Fontevrault et tous autres , et pour toutes les
Abbayes , Prieurés et autres Bénéfices qui en dépendent
, sans néanmoins que les Chapitres des
Eglises Cathédrales ou Collegiales soient censés
compris dans la présente disposition , en ce qui
concerne les prééminences , honneurs et distinc--
tions dont ils sont en possession , même celle de
prêcher , avec la permission de l'Evêque , certains .
jours de l'année , desquelles prérogatives ils pourront
continuer de jouir , ainsi qu'ils ont bien et
duement fait par le paffé.
X V. Voulons au furplus que les Déclarations
des 29 Janvier 1686 et celle du 30 Juin 1690 et
P'Article premier de la Déclaration du 30 Juillet
1710 soient executées selon leur forme et teneur
, en ce qui n'est point contraire à notre présente
Déclaration. Si donnons en Mandement à
nos amés et feaux Conseillers les Gens tenans
notre Cour de Parlement , à Paris , que ces présentes
ils fassent lire , publier et enregistrer , et le
contenu en icelles garder et observer selon leur
forme et teneur , nonobstant tous Edits , Décla
rations , Arrêts et autres choses à ce contraires ,
ausquels nous avons dérogé et dérogeons par ces
presentes Car tel est notre plaisir , en témoin
de quoi nous avons fait mettre notre scel à cesdites
presentes. Donné à Marli le quinziéme jour
de Janvier , l'an de grace mi sept cent trente et
un , et de nôtre Regne le seizième . Signé LOUIS,
et plus bas , par le Roi , PHELY PEAUX , et
scellé
FEVRIER. 1731. 415
7
scellé du grand sceau de cire jaune. Registrée ,
ouy , et ce requerant le Procureur General du
Roi pour être executée selon sa forme et teneur,
et copies collationnées envoyées aux Bailliages
et Sénechaussées du Ressort , pour y être
lues , publiées et enregistrées : Enjoint aux Subtituts
du Procureur Genéral du Roi d'y tenir
la main et d'en certifier la Cour dans un
mois , suivant l Arrét de ce jour. A Paris en
Parlement le seize Fevrier mil sept cent trente
et un. Signé Y SA BEAU,
CO
E jour les Gens du Roi sont entrez , et Maître
Pierre Gilbert de Voisins , Avocat dudit Seigneur
Roi,portant la parole , ont dit : MESSIEURS,
On voit depuis quelques temps diverses feuilles
imprimées , se succeder dans le Public et se distribuer
sous le titre de Nouvelles Ecclesiastiques .
Un pareil Journal fait clandestinement et sans
aveu , porte son reproche en lui - même. Mais il
semble qu'on s'autorise de notre silence . La li
cence de ce Libelle devient tous les jours plus
marquée. Il faut donc enfin que notre ministere
se déclare ; qu'il fasse éclater sa juste censure ,
ou plutôt qu'il vous donne lieu de faire éclater la
vôtre aux yeux du Public .
On sçait assez que la sagesse des Ordonnances
les plus solemnelles et des Reglemens si souvent
renouvellez par vos Arrêts , condamne toute impression
sans autorité,et toute publication d'écrits
anonimes. On doit aussi se souvenir que celui-ci,
sous le propre tirre qu'il porte , se trouve compris
dans la prohibition expresse d'une Déclaration
du Roi , contre les abus de l'Imprimerie
que vous avez enregistré au mois de Mayde Pan
née 1728.
I vj Mais
J
404 MERCURE DE FRANCE
Mais d'ailleurs à ne consulter que les premiers
principes de l'ordre public , il n'est point de Police
atentive à quelque regle, qui put souffrir qu'un
inconnu s'établît ainsi de son chef , distribuer de
nouvelles, arbitre des faits, sans autre garant que
l'obscurité qui le couvre ; qu'il entreprît sur l'opinion
publique , et que la conduite et la réputation
d'autrui fussent à toute heure exposées à ses
jugemens et à sa censure .
Pour montrer l'abus qu'on fait d'une voïe si
dangereuse , nous n'avons pas besoin de parcourir
toutes les feuilles qui se sont répandues depuis
trois ans.On a eu assez d'occasions d'y remarquer
des faits ramassez au hazard , des imputations
calomnieuses , des soupçons atroces , qu'il n'est
jamais permis de publier sans preuve , moins encore
sans se découvrir ; une liberté de stile , des
traits satyriques , souvent les plus contraires au
respect du aux Puissances séculieres et Ecclesiastiques.
Nous nous réduirons aux dernieres feuilles qui
paroissent depuis le commencement de cette année.
D'abord un préambule qui annonce , que
malgré la contradiction , et au mépris de l'autorité
de toute Puissance , ce Journal va continuer
plus hardiment que jamais : soutenu , dit- on , de
la main de Dieu, dont on s'applique les paroles
sans scrupule. Dans ce qui suit nu le circonspection
, nulles mesures gardées , nulle subordina →
tion, nulle bienséance .
Excitez par la voix publique la moins équivoque
, et la plus universelle , nous vous déferâmes
dans le mois dernier un Ecrit intitulé , Avis aux
Fideles , dont on n'auroit pû esperer de sauver le
scandale qu'en l'abandonnant. Cependant dans
une premiere feuille on avoit essayé de l'excuser ,
P'Arrêt de la Cour du 12. Janvier dernier le condamn
FEVRIER . 1731. 405
damne aux flammes. On s'éleve aujourd'hui contre
votre Arrêt ; et sous prétexte de censurer nos
paroles , c'est l'Arrêt que l'on censure en effet.
A t'on songé que cet Arrêt pour lequel ons.
garde si peu de respect , est l'ouvrage du concert.
des Magistrats , dont on parle ailleurs avec tant
d'éloges Mais les louanges qu'on leur donne
sont peut être encore moins respectueuses. A la
faveur de ces hommages on s'autorise à les faire
parler , au gré d'un Ecrivain , dont l'art est depuis
long-temps , pour s'acréditer , d'abuser des
noms les plus respectables, et dont la plume sçait
envenimer tout ce qu'elle touche.
Mais , Messieurs , depuis quand les assemblées
de la Cour sont-elles destinées à faire le sujet des
récits d'une feuille témeraire ? Ignore-t'on que le
secret y est prescrit sous la religion du serment
le plus solemnel et le plus auguste ? Nous aurions
à nous clever contre un dépositaire peu fidele , qui
auroit été capable d'en divulguer les ministeres ;;
et des
yeux étrangers se croilont permis d'y por
ter des regards prophanes.
Rien n'est plus capable de faire sentir la con- ›
séquence et le danger de ces Libelles . On les couvre
en vain du prétexte de la Religion . Elle n'a
jamais enseigné de telles voïes. Le pur zele qu'elle
anime , n'admet point ces écrits audacieux , et ces
satyres indécentes. Dans un ouvrage qui se vante .
d'être uniquement entrepris pour la defense de la
verité , on ne reconnoît point le caractere insé-.
parable de ses légitimes défenseurs . C'est un dernier
trait qui acheve sa condamnation ; et qui
nous engage d'autant plus à ne rien obmettre
soit pour le proscrire , soit pour exciter les Offi- ·
ciers de Police à redoubler leur vigilance pour le
réprimer. eux retirez ..
Va cinq feuilles imprimées , contenant chacune
quatre
406 MERCURE DE FRANCE
>
quatre pages : La premiere feuille , intitulées.
Nouvelles Ecclesiastiques ou Memoires pour
servir à l'histoire de la Constitution , pour l'année
1731. ( Respondit mihi Dominus , et dixit
scribe visum et explana eum super tabulas ut
percurrat qui legerit eam . Habacuc. c. 2. v. 2..).
Le Seigneur me parla et me dit :Ecrivez ce que
vous voyez, et marquez - le distinctement sur :
des tablettes "
afin qu'on le puisse lire courament
. La deuxième , intitulée : Suite des Nouvel
es Ecclesiastiques , 7. Janvier 1731 .
troisiéme , qui porte le même titre , du 13. jan◄:
vier 1731. La quatrième aussi avec le même
titre , du 19 Janvier 173 1. Et la cinquième , du
25. dudit mois : Ensemble les conclusions par
écrit du Procureur General du Roi : la matiere
sur ce mise en déliberation .
du La
La Cour a arrêté et ordonné , que lesdites
feuilles seront lacerées et brulées en la Cour dus
Palais , au pied du grand Escalier d'icelui , par
l'Executeur de la haute Justice : Fait inhibitions et
défenses à toutes sortes de personnes de composer,
faire imprimer et distribuer aucunes desdites feuilles
ou autres semblables , sous les peines portées
par la Déclaration du 10. Mai 1728. Fait pareilles
défenses à tous Imprimeurs et Libraires , Colporteurs
et autres d'en imprimer , vendre, débiter
ou autrement distribuer sous pareilles peines ; Enjoint
à tous ceux qui auroient des exemplaires desdites
feuilles ou autres pareilles sous ledit titre
de les apporter incessamment au Greffe de la Cour,
pour y être supprimées : ordonne qu'à là requête
du Procureur General du Roi , il sera informé
pardevant Me Louis de Vienne , Conseiller , que
la Cour a commis contre les Auteurs desdites.
feuilles ou autres semblables , qui auroient pû être
faites du passé ou le seroient à l'avenir , ensemble
contre
FEVRIER . 1731 407
et
contre ceux qui les auroient imprimé , vendu ,
debité ou autrement distribué et pareillement informé
contre iceux , par les Lieutenans Criminels,
ou autres Officiers des Bailliages et Sénéchaussées,
pour les témoins qui pourroient s'y trouver ,
les contraventions qui auroient pû être faites dans
lesdits lieux ; pour les informations faites , raportées
en la Cour et communiquées au Procureur
General du Roi, être par lui requis et par la Cour
ordonné ce qu'il appartiendra. Enjoint pareillelement
au Lieutenant General de Police de cette
Ville de Paris et au Substitut du Procureur General
du Roi au Châtelet,de tenir la main à l'execution
du present Arrêt,et de faire toutes les diligences
necessaires à ce sujet ; ordonne en outre
que les copies collationnées dudit Arrêt seront
envoyées aux Bailliages et Sénéchaussées du Ressort
pour y être lûës , publiées et enregistrées. Enjoint
aux Substituts du Procureur General du Roi
d'y tenir la main et d'en certifier la Cour dans un
mois. Fait en Parlement, le neuf Fevrier mil sept
cent trente-un. Signé , YSA BEAU.
Et ledit jour Vendredi 9 Fevrier 1731 à l'heure
de midi , en execution de l'Arrêt cy- dessus ,
lesdites feuilles y mentionnées , ont été lacerées
et jettées au feu au bas du grand Escalier du
Palais , par l'Executeur de la haute Justice , en
presence de nous Marie- Dagobert Ysabeau , l'un
des trois premiers et principaux Commis pour la
Grand Chambre , assisté de deux Huissiers de
ladite Cour. Signé , YSABEAU.
DECLARATION DU ROY. Reglement general
entre les Curez Primitifs et les Curez- Vicai
res perpetuels.
LOUIS , & c Nous avons été informez qu'à
l'occasion du Reglement que Nous avons fait
entre
408 MERCURE DE FRANCE.
entre les Curez primitifs et les Curez-Vicaires
perpetuels , par notre Déclaration du 5 Octobre
1726. il s'est formé de nouvelles difficultez entr'eux
sur l'exercice de leurs fonctions , soit
parce
qu'on a donné à cette Loy des interprétations
contraires à son véritable esprit, soit parce qu'on
a cherché à l'étendre à des cas qu'elle n'a pas prévûs
, et qui ne peuvent être décidez que par notre
autorité ; c'est pour faire cesser ces inconveniens ,
que Nous avons jugé à propos de réunir dans une
seule Loy les dispositions de la Déclaration du s
Octobre 1726. et celles des Loix précédentes , en
y ajoûtant tout ce qui pouvoit manquer à la perfection
de ces Loix , pour assurer également les
droits légitimes des Curez primitifs , et ceux des
Curez-Vicaires perpetuels , sans donner atteinte
aux usages et aux prérogatives de certaines Eglises
principales , qui n'ayant rien de contraire au
bon ordre , méritent d'être conservez par leur
ancienneté. Nous travaillerons par autant pour
Pavantage de l'Eglise , que pour celui de nos sujets
, en prévenant des contestations toujours
onéreuses aux Parties interessées , et qui détournant
les Pasteurs du soin des ames confiées à leur
ministere , sont encore plus contraires au bien
public. A ces causes , et autres à ce Nous mouvans
, de notre certaine science , pleine puissance
et autorité Royale , Nous avons dit , déclaré et
ordonné disons , déclarons et ordonnons , vou→
lons et Nous plaît ce qui suit :
là
ART . I. Les Vicaires perpetuels pourront pren
dre en tous actes et en toutes occasions , le titre
et qualité de Curez - Vicaires perpetuels de leurs
Paroisses , en laquelle qualité ils seront reconnus,
tant dans leurdite Paroisse que par tout ailleurs.
II Ne pourront prendre le titre de Curez primitifs
que ceux dont les droits seront établis
soit
FEVRIER. 1731. 409
soit
par des titres canoniques
, actes ou transactions
valablement autorisez , Arrêts contradictoires
soit sur des actes de possession centenaire .. N'entendons exclure les moyens et voies de droit
qui pourroient avoir lieu contre lesdits Actes.et
Arrêts , lesquels seront cependant exécutez jus
qu'à ce qu'il en ait été autrement ordonné , soit définitivement
ou par provision , par les Juges
qui en doivent conneître , suivant qu'il sera dit cy-après.
•
III. Les Abbez , Prieurs et autres pourvûs
soit en titre ou en commende du Benefice, auquel
la qualité de Curé primitif sera attaché , pour-.
ront seuls et à l'exclusion des Communautez établies
dans leurs Abbayes , Prieurez ou autres Benefices
, prendre ledit titre du Curez primitifs et
en exercer les fonctions , lesquelles ils ne pourront
remplir qu'en personne , sans qu'en leur absence,
ni même pendant la vacance desd . Abbayes .
Prieurez et autres Benefices , lesdites Communau
tez puissent faire lesdites fonctions , qui ne pour
ront être exercées , dans ledit cas , que par les
Curez-Vicaires perpetuels ; et à l'égard des Communautez
, qui n'ayant point d'Abbez , ni de
Prieurs en titre on en commende , auront les
droits de Curez primitifs , soit par union de Be
nefices ou autrement , les Supérieurs desd. Communautez
pourront seuls en faire les fonctions
le tout nonobstant tous actes , jugemens et pos-/
session à ce contraires,et pareillement sans qu'aucune
prescription puisse être alléguée contre les
Abbez , Prieurs et autres Beneficiers , ou contre
les Superieurs de Communautez qui auroient négligé
ou qui négligeroient de faire lesd. fonctions
de Curez primitifs , par quelque laps de temps.
que ce soit.
IV. Les Curez primitifs , s'ils ont titre ou pos
session
3
410 MERCURE DE FRANCE
session valable , pourront continuer de faire le-
Service Divin les quatre Fêtes Solemnelles et le
jour du Patron ; à l'effet dequoi ils seront tenus
de faire avertir les Curez - Vicaires perpetuels ,
la surveille de la Fête , et de se conformer au Rit
et Chant du Diocese , sans qu'ils puissent même.
ausdits jours , administrer les Sacremens ou prêcher
, sans une mission spéciale de l'Evêque , et »
sera le contenu au present article , exécuté ,
nonobstant tous titres , jugemens ou usages à
contraires .
ce
V. Les droits utiles desd. Curez primitifs de- ..
meureront fixez , suivant la Déclaration du 30
Juin 1690. à la moitié des oblations et offrandes ,
tant en cire qu'en argent , l'autre moitié demeurant
au Curé - Vicaire perpetuel ; lesquels droits
ils ne pourront percevoir , que lorsqu'ils feront le
Service divin en personne , aux jours cy - dessus ?
marquez, le tout à moins que lesd. droits n'ayent
`été autrement reglez en faveur des Curez primitifs
, ou des Curez - Vicaires perpetuels , par des
titres canoniques , actes ou transactions valablement
autorisez , Arrêts contradictoires ou Actes
de possession centenaire.
VI. N'entendons donner atteinte aux usages
des Villes et autres lieux où le Clergé et les peuples
ont accoutumné de s'assembler dans les Eglises
des Abbayes , Prieurez ou autres Benefices , pour
les Te Deum , ou pour les Processions du S. Sacrement
, de la Fête de l'Assomption ou de celle
du Patron , et autres Processions generales qui se
font suivant le Rit du Diocése ou les Ordonnances
des Evêques , lesquels usages seront entretenus
comme par le passé.
VII. N'entendons pareillement rien innover
Sur l'usage où sont plusieurs Paroisses , d'assister
le jour de la Fête du Patron ou autres Fêtes so
lemnelles
FEVRIER. 1731.
lemnelles à l'Office divin , dans les Eglises des Abbayes
, Prieurez ou autres Bénéfices , ou d'y faire"
le Service qu'elles ont accoutumé d'y célébrer .
Voulons qu'en cas de contestation sur le fait
de l'usage et de la possession , par rapport aux
dispositions du present article et du précédent, il
y soit pourvû par les Juges cy- après marquez
sur les titres et actes de possession des Parties ; le
tout sans préjudice aux Archevêques et Evêques
de regler les difficultez qui pourroient naître dans
le cas desd. art. au sujet des Offices ou Cérémo
nies Ecclésiastiques , et seront les Ordonnances
par eux rendues sur ce sujet , exécutées par provision,
nonobstant l'appel simple ou comme d'abus
, et sans y préjudicier.
VIII. Voulons aussi que dans les lieux où la
Paroisse est desservie à un Autel particulier de
l'Eglise dont elle dépend , les Religieux ou Chanoines
Reguliers de l'Abbaye , Prieuré ou autres
Benefices , puissent continuer de chanter seuls
l'Office Canonial dans le Choeur , et de disposer
des bancs ou sépultures dans leursdites Eglises
s'ils sont en possession paisible et immémoriale
de ces prérogatives .
IX. Les difficultés nées ou à naître sur les
heures ausquelles la Messe Paroissiale ou d'autres
parties de l'Office Divin doivent être celebrées
l'Autel et lieux destinés à l'usage de la Paroisse
seront reglés par l'Evêque Diocésain , auquel seul
appartiendra aussi de prescrire les jours et heures
auquel le Saint Sacrement sera ou pourra être exposé
audit Autel , même à celui des Religieux ou
Chanoines Reguliers de la même Eglise , et les
Ordonnances par lui rendues sur le contenu au
présent Article seront executées par provision
pendant l'appel simple ou comme d'abus , et sans
Y préjudicier , et ce nonobstant tous privileges et
exemp
412 MERCURE DE FRANCE
(
exemption , même sous prétexte de Jurisdiction
quasi Episcopale prétendue par lesdites Abbayes ,
Prieurés et autres Benefices , lesdites exemptions
et Jurisdictions ne devant avoir lieu en pareille
matiere.
X. Les Curés primitifs ne pourront , sous quelque
prétexte que ce puisse être , présider ou as
sister aux Conferences ou Assemblées que les Curés
-Vicaires perpetuels tiennent avec les Prêtres
qui desservent leurs Paroisses , par rapport aux
fonctions ou devoirs ausquels ils sont obligés ,
ou autres matieres semblables. Leur défendons
pareillement de se trouver aux Assemblées des
Curés-Vicaires perpetuels et Marguilliers qui regardent
la fabrique ou Padministration des biens
de l'Eglise Paroissiale , ni de s'attribuer la garde
des archives , des titres de la Cure ou Fabrique ,
ou le droit d'en conserver les clefs entre leurs
mains , et ce nonobstant tous Actes , Sentences et
Arrêts ou usages ce contraires. à
XI.LesAbbayes, Prieurés ouCommunautés,ayant
droit de Curés primitifs , ne pourront être dé
chargés du payement des portions congrues des
Curés - Vicaires perpetuels et de leurs Vicaires ,
sous prétexte de l'abandon qu'ils pourroient faire
des dixmes à eux appartenantes , à moins qu'ils
n'abandonnent aussi tous les biens et revenus
qu'ils possedent dans lesdites Paroisses , et qui
sont de l'ancien patrimoine des Curés ; ensemble
le titre et droits des Curés primitifs , le tout
sans préjudice du recours que les Abbés ou Prieurs
et les Religieux pourront exercer reciproquement
en ce cas les uns contre les autres , selon que
biens abandonnés se trouveront être dans la
Manse de l'Abbé ou Prieur , ou dans celle des
Religieux .
les
XII. Les contestations qui concernent. la
qualité
FEVRIER. 1731 413
qualité de Curés Primitifs , et les droits qui en
peuvent dépendre , ou les distinctions et prérogatives
prétendues par certaines Eglises principales
, comme aussi celles qui pourront naître au
sujet des portions congrues , et en genéral toutes
les demandes qui seront formées entre les Curés
Primitifs , les Curés - Vicaires perpetuels et les
gros Décimateurs sur les droits par eux respecti
vement prétendus , seront portés en premiere
instance devant nos Baillifs et Sénéchaux et autres
Juges des cas Royaux , ressortissant nuëment
nos Cours de Parlement dans le territoire desquelles
les Cures se trouveront situées , sans que
Pappel des Sentences et Jugemens par eux rendus
en cette matiere puisse être relevé ailleurs
qu'en nosdites Cours de Parlement , chacune dans
son ressort , et ce nonobstant toutes évocations
qui auroient été accordées par le passé , ou qui
pourroient l'être par la suite à tous Ordres , Congrégations
, Corps , Communautés ou Particuliers
, Lettres Patentes ou Déclarations à ce contraires
, ausquelles nous avons derogé et derogeons
par ces présentes , notamment à celle du
dernier Août 1687. portant que les appellations
des Sentences rendues, par les Baillifs et Senéchaux
au sujet des contestations formées sur le payement
des portions congrues , seront relevées en
notre Grand- Conseil , lorsque les Ordres Religieux
, les Communautés ou les Particuliers qui
ont leurs évocations en ce Tribunal se trouveront
parties dans lesdites contestations.
X III. Les Sentences et Jugemens qui seront
rendus sur les contestations mentionnées dans
l'Article précedent , soit en faveur des Curés primitifs
, soit au profit des Curés - Vicaires perpetuels
, seront exécutés par provision , nonobstant
l'appel , et sans y préjudicier,
XIV.
414 MERCURE DE FRANCE
XIV. Voulons que notre présente Déclara →
tion soit observée , tant pour ce qui regarde les
Curés-Vicaires perpetuels des Villes , que pour
ceux de la Campagne , et qu'elle soit pareillement
executée à l'égard de tous Ordres , Congrégations,
Corps et Communautés Séculieres et Regulieres ,
même à l'égard de l'Ordre de Malthe , de celui
de Fontevrault et tous autres , et pour toutes les
Abbayes , Prieurés et autres Bénéfices qui en dépendent
, sans néanmoins que les Chapitres des
Eglises Cathédrales ou Collegiales soient censés
compris dans la présente disposition , en ce qui
concerne les prééminences , honneurs et distinc--
tions dont ils sont en possession , même celle de
prêcher , avec la permission de l'Evêque , certains .
jours de l'année , desquelles prérogatives ils pourront
continuer de jouir , ainsi qu'ils ont bien et
duement fait par le paffé.
X V. Voulons au furplus que les Déclarations
des 29 Janvier 1686 et celle du 30 Juin 1690 et
P'Article premier de la Déclaration du 30 Juillet
1710 soient executées selon leur forme et teneur
, en ce qui n'est point contraire à notre présente
Déclaration. Si donnons en Mandement à
nos amés et feaux Conseillers les Gens tenans
notre Cour de Parlement , à Paris , que ces présentes
ils fassent lire , publier et enregistrer , et le
contenu en icelles garder et observer selon leur
forme et teneur , nonobstant tous Edits , Décla
rations , Arrêts et autres choses à ce contraires ,
ausquels nous avons dérogé et dérogeons par ces
presentes Car tel est notre plaisir , en témoin
de quoi nous avons fait mettre notre scel à cesdites
presentes. Donné à Marli le quinziéme jour
de Janvier , l'an de grace mi sept cent trente et
un , et de nôtre Regne le seizième . Signé LOUIS,
et plus bas , par le Roi , PHELY PEAUX , et
scellé
FEVRIER. 1731. 415
7
scellé du grand sceau de cire jaune. Registrée ,
ouy , et ce requerant le Procureur General du
Roi pour être executée selon sa forme et teneur,
et copies collationnées envoyées aux Bailliages
et Sénechaussées du Ressort , pour y être
lues , publiées et enregistrées : Enjoint aux Subtituts
du Procureur Genéral du Roi d'y tenir
la main et d'en certifier la Cour dans un
mois , suivant l Arrét de ce jour. A Paris en
Parlement le seize Fevrier mil sept cent trente
et un. Signé Y SA BEAU,
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Résumé : ARREST DU PARLEMENT.
Le document traite de deux sujets principaux : la répression des 'Nouvelles Ecclesiastiques' et la régulation des différends entre curés primitifs et curés-vicaires perpétuels. Premièrement, le Parlement a pris des mesures contre la publication clandestine des 'Nouvelles Ecclesiastiques'. Maître Pierre Gilbert de Voisins, avocat du roi, a dénoncé la distribution de ce journal imprimé sans autorisation, violant ainsi les ordonnances en vigueur. Il a souligné que ce journal, sous couvert de religion, contenait des faits ramassés au hasard, des imputations calomnieuses et des traits satiriques contraires au respect des puissances séculières et ecclésiastiques. La Cour a ordonné la destruction de cinq feuilles imprimées des 'Nouvelles Ecclesiastiques' et a interdit toute composition, impression et distribution de telles publications. Les officiers de police ont été enjoints de redoubler leur vigilance pour réprimer ces abus. L'arrêt a été exécuté le 9 février 1731, et les feuilles ont été lacérées et brûlées au Palais. Deuxièmement, le roi Louis XV a émis une déclaration pour régler les différends entre les curés primitifs et les curés-vicaires perpétuels. Cette déclaration vise à clarifier les droits et fonctions de chacun, en se basant sur des titres canoniques, des actes valablement autorisés, ou des arrêts contradictoires. Elle interdit aux communautés de remplir les fonctions des curés primitifs en leur absence et fixe les droits utiles des curés primitifs aux oblations et offrandes. La déclaration précise également que les curés primitifs ne peuvent présider ou assister aux conférences des curés-vicaires perpétuels ou aux assemblées concernant la fabrique de l'église paroissiale. Ils ne peuvent pas non plus garder les archives ou les titres de la cure. Les abbayes ou prieurés ayant droit de curés primitifs ne peuvent être déchargés du paiement des portions congrues des curés-vicaires perpétuels, sauf s'ils abandonnent tous les biens et revenus des paroisses. Les contestations entre curés primitifs, curés-vicaires perpétuels et gros décimateurs seront portées devant les baillifs et sénéchaux, dont les jugements seront exécutés par provision, nonobstant l'appel. La déclaration s'applique aux curés-vicaires perpétuels des villes et de la campagne, ainsi qu'à tous les ordres et communautés, sauf les chapitres des églises cathédrales ou collégiales concernant leurs prééminences et honneurs. Les déclarations des 29 janvier 1686, 30 juin 1690 et 30 juillet 1710 doivent être exécutées dans la mesure où elles ne contredisent pas la présente déclaration. La déclaration a été enregistrée et publiée par le Parlement de Paris en février 1731.
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p. 134-135
ENIGME.
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Pour réussir dans l'art de me faire chercher, [...]
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