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p. 1-16
PIECE NOUVELLE. DIALOGUE Entre un Chevalier errant, & un Berger.
Début :
Sur les bords du Lignon jadis si renommez, [...]
Mots clefs :
Chevalier, Berger, Amour, Amoureux, Heureux, Malheureux, Dame, Amants
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texteReconnaissance textuelle : PIECE NOUVELLE. DIALOGUE Entre un Chevalier errant, & un Berger.
PIECE NOUVELLE.
DIALOGUE
Entre un Chevaliererrant, &
un Berger. 1SUr les bords du Lignon
jadis sirenommez
,
Lieux où les descendans
d'Astrée,
De son tendre esprit
animez,
Renouvellant encor
l'heureux siécle de
Rée,
Eternisentdans leur
contrée
Le doux plaisir d'aimer
ô£ celui d'estre
aimez,
Un Chevalier errant,
1amc desesperée,
Poussant des fou p irs
enflammez,
Se plaignoit des ri-
--
gueurs de sa Dame
adorée,
Par les cris inacoûtamez,
De sa douleur immoderée
,
Les paisibles Bergers
furent tous allarmez,
Mais revenu de ses allarmes,
L'und'entr'eux le voyant
sans armes,
Et le prenant pour un
Berger,
Court à lui pour le
soulager,
Et lui demande ainsi
le sujetde ses
larmes
LEBERGER.
Dequoi vous plaignezvous,
malheureux
étranger,
Quivenez habiternos
plaines ?
Pouvez-vous ressentir
des peines?
Vous vivez en ces lieux
& vous êtes Berger.
LE CHEVALIER ER.
Je ne fuis point Berger,
je viens dans
cette plaine
Eaire un mêtier bien
different,
Un foin tranquille
vous y mene,
Moyles sombres chagrins
d'un Chevalier
errant.
LE BERGER..
La paix regne dans ces
retraites,
Laissez-nous goûter ses
douceurs,
Ce n'etquepour les
tendres coeurs
Que la nature les a
faites.
LE CHEVALIER ER.
S'ilfaut être bien amou- , reux
Pour mériter de vivre
en ces lieux solitaires,
Ah ! je jure par tous les
Dieux
D'en chasser les amants
vulgaires.
Autant que ma Dame
en beauté
Surpasse toutes vos Silvies,
Je parte en sensibilité
Les Tircis de vos Bergeries.
UnBerger est plus
amoureux
Des plaisirs que de sa
Bergere,""
Et s'il ne songe qu-a
luy plaire,
Il est assuré d'être hcur
reux. - Pour moy j'aime sans
esperance
D'êtrejamais récompensé,
Mais l'amour dont je
fuis blessé
N'en a pas moins de
violence ,
Et cet amour si malheureux,
Nourri de soupirs 6C
de larmes,
Me doit faire mille envieux,
Puiiqu'H a pour objet
des charmes
Dignes d'enflammer
tous les Dieux.
LE BERGER.
Vôtre amour malheureux
Ne me fait point d'envie,
Je fuis content de mes
plaisirs,
J'aimerai toûjours ma
Sylvie,
Et je verrai toute ma
vie
Remplir mes amoureux
desirs
Je croy qu'un autre
peut vous plaire,
Et qu'elle est digne de
vos soins,
Mais si vous voyiez ma
Bergere,
Vôtre Dame vous plairoit
moins.
LE CHEVALIER ER.
C'est*bien àvous,petite
espece
D'amants indignes d'être
heureux,
A vanter l'ardeur de
vos feux,
Et l'objet de vôtre tendresse;
1 Vous devez àl'oisiveté
Tous les plaisirsdevôtre
vie;
Vôtre [barte* simplicité
Fait toute lanaïveté
Qui charme tant vôtre
Sylvie,
Une molle tranquillité
Fait la tendre fidélité
Que vous gardez à vos
Bergeres;
Amants paresseux,imparfaits,
La peur d'en trouver
de severes
Fait que vous ne
changez jamais.
LE BERGER.
Vostre amour est une
chimere,
Et cette héroïque beauté
Qui connaîtvostre caradere
Affecte une faussefierte:)
Que nos Bergersvaincroient
avec moins
de mystere
Et bien plus de facilité.
Comme la seule vanité
Fait en amour vostre
constance,
Vous n'avezpas la récompense
Quenostre amour a
mérité;
Seigneur! voyez cette
Prairie,
Qu'arrosent les plus
clairs ruisseaux,
Toute vostre Chevalerie
Ne vaut pas le char-
-
mant repos
Que j'ygoûteavecma
-
Sylvie;
Un Berger qui doit
être heureux toute
sa vie,
Ne se changeroit pas
pour le plus grand
Héros.
LE CHEVALIER ER.
Malheureux, craignez
ma vengeance,
Et que désormais en
ces lieux
On garde sur l'amour
un éternelsilence,
Vous nemeritez pas
l'honneur d'être
amoureux.
DIALOGUE
Entre un Chevaliererrant, &
un Berger. 1SUr les bords du Lignon
jadis sirenommez
,
Lieux où les descendans
d'Astrée,
De son tendre esprit
animez,
Renouvellant encor
l'heureux siécle de
Rée,
Eternisentdans leur
contrée
Le doux plaisir d'aimer
ô£ celui d'estre
aimez,
Un Chevalier errant,
1amc desesperée,
Poussant des fou p irs
enflammez,
Se plaignoit des ri-
--
gueurs de sa Dame
adorée,
Par les cris inacoûtamez,
De sa douleur immoderée
,
Les paisibles Bergers
furent tous allarmez,
Mais revenu de ses allarmes,
L'und'entr'eux le voyant
sans armes,
Et le prenant pour un
Berger,
Court à lui pour le
soulager,
Et lui demande ainsi
le sujetde ses
larmes
LEBERGER.
Dequoi vous plaignezvous,
malheureux
étranger,
Quivenez habiternos
plaines ?
Pouvez-vous ressentir
des peines?
Vous vivez en ces lieux
& vous êtes Berger.
LE CHEVALIER ER.
Je ne fuis point Berger,
je viens dans
cette plaine
Eaire un mêtier bien
different,
Un foin tranquille
vous y mene,
Moyles sombres chagrins
d'un Chevalier
errant.
LE BERGER..
La paix regne dans ces
retraites,
Laissez-nous goûter ses
douceurs,
Ce n'etquepour les
tendres coeurs
Que la nature les a
faites.
LE CHEVALIER ER.
S'ilfaut être bien amou- , reux
Pour mériter de vivre
en ces lieux solitaires,
Ah ! je jure par tous les
Dieux
D'en chasser les amants
vulgaires.
Autant que ma Dame
en beauté
Surpasse toutes vos Silvies,
Je parte en sensibilité
Les Tircis de vos Bergeries.
UnBerger est plus
amoureux
Des plaisirs que de sa
Bergere,""
Et s'il ne songe qu-a
luy plaire,
Il est assuré d'être hcur
reux. - Pour moy j'aime sans
esperance
D'êtrejamais récompensé,
Mais l'amour dont je
fuis blessé
N'en a pas moins de
violence ,
Et cet amour si malheureux,
Nourri de soupirs 6C
de larmes,
Me doit faire mille envieux,
Puiiqu'H a pour objet
des charmes
Dignes d'enflammer
tous les Dieux.
LE BERGER.
Vôtre amour malheureux
Ne me fait point d'envie,
Je fuis content de mes
plaisirs,
J'aimerai toûjours ma
Sylvie,
Et je verrai toute ma
vie
Remplir mes amoureux
desirs
Je croy qu'un autre
peut vous plaire,
Et qu'elle est digne de
vos soins,
Mais si vous voyiez ma
Bergere,
Vôtre Dame vous plairoit
moins.
LE CHEVALIER ER.
C'est*bien àvous,petite
espece
D'amants indignes d'être
heureux,
A vanter l'ardeur de
vos feux,
Et l'objet de vôtre tendresse;
1 Vous devez àl'oisiveté
Tous les plaisirsdevôtre
vie;
Vôtre [barte* simplicité
Fait toute lanaïveté
Qui charme tant vôtre
Sylvie,
Une molle tranquillité
Fait la tendre fidélité
Que vous gardez à vos
Bergeres;
Amants paresseux,imparfaits,
La peur d'en trouver
de severes
Fait que vous ne
changez jamais.
LE BERGER.
Vostre amour est une
chimere,
Et cette héroïque beauté
Qui connaîtvostre caradere
Affecte une faussefierte:)
Que nos Bergersvaincroient
avec moins
de mystere
Et bien plus de facilité.
Comme la seule vanité
Fait en amour vostre
constance,
Vous n'avezpas la récompense
Quenostre amour a
mérité;
Seigneur! voyez cette
Prairie,
Qu'arrosent les plus
clairs ruisseaux,
Toute vostre Chevalerie
Ne vaut pas le char-
-
mant repos
Que j'ygoûteavecma
-
Sylvie;
Un Berger qui doit
être heureux toute
sa vie,
Ne se changeroit pas
pour le plus grand
Héros.
LE CHEVALIER ER.
Malheureux, craignez
ma vengeance,
Et que désormais en
ces lieux
On garde sur l'amour
un éternelsilence,
Vous nemeritez pas
l'honneur d'être
amoureux.
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Résumé : PIECE NOUVELLE. DIALOGUE Entre un Chevalier errant, & un Berger.
Le texte relate un dialogue entre un Chevalier errant et un Berger sur les bords du Lignon, une région connue pour ses habitants inspirés par l'esprit d'Astrée. Le Chevalier, désespéré, exprime sa douleur face aux rigueurs de sa Dame adorée. Le Berger, alarmé par ses cris, s'approche pour l'aider, croyant qu'il est l'un des leurs. Le Chevalier révèle qu'il est un Chevalier errant tourmenté par des chagrins sombres. Le Berger vante la paix et les douceurs de leur retraite, destinées aux cœurs tendres. Le Chevalier affirme que son amour est plus intense et plus noble que celui des Bergers. Le Berger, content de ses plaisirs avec sa Sylvie, suggère que le Chevalier pourrait trouver une autre compagne. Le Chevalier critique la simplicité et la paresse des Bergers, qui changent rarement de partenaire par peur de trouver des amours sévères. Le Berger rétorque que l'amour du Chevalier est une chimère et que sa Dame affecte une fausse rigueur. Il vante la simplicité et la constance de l'amour des Bergers, illustrée par le charmant repos qu'il partage avec Sylvie. Furieux, le Chevalier menace le Berger et exige un silence éternel sur l'amour dans ces lieux.
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2
p. 16-22
STANCE.
Début :
Arrestez, jeune Bergere, [...]
Mots clefs :
Amant, Âge, Vieillesse
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texteReconnaissance textuelle : STANCE.
STANCE.
ARrestez, jeune Bergere,
Je fuis un amant sincere,
Un amant vous fait-il
peur?
Je
Je n'ay qu'un mot à
vous dire,
Et tout ce que je desire
Estde vous tirer d'erreur.
Le tems vous pourfait
sans celle,
L'éclat de vôtre jeunch Te Sera bien-tôteffacé,.
ILé tems détruit toutes
4
choses;
Et l'on ne voit plus de
roses
Quand le Printems cflr
pasle.
Les plus sombres nuits
finissent,
Leurs ombres s'évanouifTent,
Et rendent bien-tôt le
jour,
Mais quand l'aimable
jeunesse
A fait place à la vieillesse,
Elle ignore le retour.
L'éclat des fleurs naturelles
Fait l'ornement de nos
belles,
On priseleurnouveauté.
Mais au1bout d'une journée
Cette heureuse destinée
Finit avec leur beauté:.
Vos attraits, Eellé Silviev
- - Ne mettrontpoi•nt votrevie
Hors des atteintes du
fort.
Il vous promene sans
cesse
Du bel âge à la vieillesse
De la vieillesse à la
mort,
Ainsi soyez moins volage.
Et puisqu'avec le bel
age
Le plaisir paffe& s'ertfuit,
Quittez vôtre indifference,
La nuit à grands pas s'avance
Profitez du jour qui
luit.
Un peu de tendre folie
Fait d'une fille jolie
Leplaisir & le bonheur,
Et dans le déclin de
13 age
Un dehors fier& fau..
vage
Lui rend la gloire &
l'honneur.
Par cette leçon fidelle
Tircis pressoit une belle
D'avoir pitié de son
mal;
Son discours la rendit
sage:
Mais elle n'en fit usage
Qu'au profit de son rival.
ARrestez, jeune Bergere,
Je fuis un amant sincere,
Un amant vous fait-il
peur?
Je
Je n'ay qu'un mot à
vous dire,
Et tout ce que je desire
Estde vous tirer d'erreur.
Le tems vous pourfait
sans celle,
L'éclat de vôtre jeunch Te Sera bien-tôteffacé,.
ILé tems détruit toutes
4
choses;
Et l'on ne voit plus de
roses
Quand le Printems cflr
pasle.
Les plus sombres nuits
finissent,
Leurs ombres s'évanouifTent,
Et rendent bien-tôt le
jour,
Mais quand l'aimable
jeunesse
A fait place à la vieillesse,
Elle ignore le retour.
L'éclat des fleurs naturelles
Fait l'ornement de nos
belles,
On priseleurnouveauté.
Mais au1bout d'une journée
Cette heureuse destinée
Finit avec leur beauté:.
Vos attraits, Eellé Silviev
- - Ne mettrontpoi•nt votrevie
Hors des atteintes du
fort.
Il vous promene sans
cesse
Du bel âge à la vieillesse
De la vieillesse à la
mort,
Ainsi soyez moins volage.
Et puisqu'avec le bel
age
Le plaisir paffe& s'ertfuit,
Quittez vôtre indifference,
La nuit à grands pas s'avance
Profitez du jour qui
luit.
Un peu de tendre folie
Fait d'une fille jolie
Leplaisir & le bonheur,
Et dans le déclin de
13 age
Un dehors fier& fau..
vage
Lui rend la gloire &
l'honneur.
Par cette leçon fidelle
Tircis pressoit une belle
D'avoir pitié de son
mal;
Son discours la rendit
sage:
Mais elle n'en fit usage
Qu'au profit de son rival.
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Résumé : STANCE.
Le poème 'STANCE' est une œuvre lyrique adressée à une jeune bergère. L'amant, sincère et désespéré, tente de la convaincre de l'aimer. Il met en garde contre la fugacité de la jeunesse et de la beauté, soulignant que le temps détruit tout, y compris la beauté des roses et la jeunesse. Il compare la vie à un cycle où les nuits sombres finissent et laissent place au jour, mais où la jeunesse, une fois perdue, ne revient pas. Il exhorte la bergère à ne pas être volage et à profiter du présent, car le plaisir passe rapidement avec l'âge. L'amant, nommé Tircis, espère que son discours rendra la jeune fille sage et qu'elle aura pitié de son amour. Cependant, elle utilise cette sagesse pour favoriser son rival.
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3
p. 23-37
ODE. Sur un Procez gagné par une Dame.
Début :
Quels nouveaux concerts d'allegresse [...]
Mots clefs :
Procès, Dame, Lumière, Déesse, Ciel, Thémis, Impunité
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ODE. Sur un Procez gagné par une Dame.
ODE.
Sur un Procès gagné
paruneDame.
QUels nouveaux concerts
d'allegresse
Retentissent de toutes
parts?
Quelle lumineuse Dé-
,
esse,
Attireicy tous mes re:
gards?
C'est Themis qui vient,
de descendre,
Themis ernpreffée à défendre
L'honneur de son sexe
outragé,
Et qui surl'envieétouffée
Vientélever un beau
Trosée
Au merite qu'elle a
vengé.
Par la nature & la fortune
Tous,
Tous nos destins sont
compassez,
Mais toûjours les bienfaits
de l'une
Par l'autre ontété traversez.
O Déesses,une mortelle
Seule à vôtre longue
querelle
Fit succeder d'heureux
accords.
Vous voulûtes à sa naissance
Signaler vôtre intelligence
En la comblant de vos
tresors.
Mais, que vois-je?la
noire Envie
Agitantson serpentaffreux,
Pour tenir l'éclat de-là
vie
Sort de son antre ténebreux.
L'avarice lui. sert de
guide,
Lamaliceausouris perfide,
-
L'impostureaux yeux
essrotez,
Del'ertfê^filtcs-iiiflciti-
, blesPI S^coiiaHclëur^: flambeaux
terribles
Marchent ta.ns ordrce"à,
ses côtez.
[L'innocence fiere
,-.
& tranquille - -
rVqit leurs exploits sans. s'ébranler, .,,,, )011 croit que leur fureur
sterile
EEnnvvaaininssécc'cllaattssvvaass'e'lxhaler.
Son esperance futtrompée,
De Themisalors oc-
.,cupee
Les secours furent -differez,
Et par l'impunité plus
forte
Leur audace frappoit
aux portes
Des tribunaux les plus
sacrez.
ElnafinnDtievin,ité bril-
Par toyleur orgueil est
détruit,
Et ta lumière étincelante
Dissîpe cette affreusè
1
nuit.
Déja leur troupe confondue,
A ton aspect tombe
éperdue,
Leur espoir. meurt
anéanti,
Et le noirdémon du
Dlênionge
Fuit, disparoît, & se
replonge
Dans l'ombre dont il
est forti..
Quille tes vêtemens
funèbres,
FiHç du Ciel,noble
pudeur,
La lumiere fort des
tenebres,
Reprends ta premier
fplcndeur.
D~ çmc divine mpr-
'{ t. V.
telle.
Dont tu fus la guidefidelle
Nos loïx ont été le foutien.
Reviens de palmes cou*
ronnée)
Etdeplaisirs enviroii-,
; née,
Chanter son triomphe
&le tien.
Assezla fraude & Finjustice,
Que sa gloire avoient
fçublesser,
Dans les pièges de l'artifice
Ont tâché de rembarasser.
Fuyez, jalousie obstinée,
De vôtre haleine erapoifonnée
Cessezd'offusquer les
vertus,
Regardez la haine impuissante
Et la discorde gemiffante,
Monstres fous ses pieds
abbatus.
Pour chanter leur joye
& sa gloire,
Combien d'immortelles
chansons
Les chastes filles de mémoire
Vont ditrer à leurs
nourrissons ?
Oh ! qu'après la triste
froidure
Nos yeux amis de la
verdure
font enchantez de son
retour.
Qu'aprèsles frayeursdu
naufrage,
On oublie aisément l'orage
Qui cede à l'éclat d'un
beau jour.
Tel souvent un nuage
sombre
Du sein de la terre exhalé
Tient fous l'épaisseur:
de son ombre
Le celesteflambeau
voilé,
La nature en tA cons- 1 temee~
Florelanguit abandonnée,
Philomcle u'a plus de
sons.
Et tremblant à ce noir
présage
Cerés pleure l'affreux
ravage.
Qui menace ses nourriflbns.
Mais bien-tôt, - vengeantleurinjure,
Je vois mille traits enââmez
Qui forcent la prison
obscure
Qui les retenoit enfermez.
Le ciel de toutes parts
s'allume
L'air s'échauffe, la terre
fume,
Lenuagecreve &pâlit,
Et dans un gouffre de
lumière
Savapeur humide & grossiere
Se dissipe &cs'ensevelit.
Sur un Procès gagné
paruneDame.
QUels nouveaux concerts
d'allegresse
Retentissent de toutes
parts?
Quelle lumineuse Dé-
,
esse,
Attireicy tous mes re:
gards?
C'est Themis qui vient,
de descendre,
Themis ernpreffée à défendre
L'honneur de son sexe
outragé,
Et qui surl'envieétouffée
Vientélever un beau
Trosée
Au merite qu'elle a
vengé.
Par la nature & la fortune
Tous,
Tous nos destins sont
compassez,
Mais toûjours les bienfaits
de l'une
Par l'autre ontété traversez.
O Déesses,une mortelle
Seule à vôtre longue
querelle
Fit succeder d'heureux
accords.
Vous voulûtes à sa naissance
Signaler vôtre intelligence
En la comblant de vos
tresors.
Mais, que vois-je?la
noire Envie
Agitantson serpentaffreux,
Pour tenir l'éclat de-là
vie
Sort de son antre ténebreux.
L'avarice lui. sert de
guide,
Lamaliceausouris perfide,
-
L'impostureaux yeux
essrotez,
Del'ertfê^filtcs-iiiflciti-
, blesPI S^coiiaHclëur^: flambeaux
terribles
Marchent ta.ns ordrce"à,
ses côtez.
[L'innocence fiere
,-.
& tranquille - -
rVqit leurs exploits sans. s'ébranler, .,,,, )011 croit que leur fureur
sterile
EEnnvvaaininssécc'cllaattssvvaass'e'lxhaler.
Son esperance futtrompée,
De Themisalors oc-
.,cupee
Les secours furent -differez,
Et par l'impunité plus
forte
Leur audace frappoit
aux portes
Des tribunaux les plus
sacrez.
ElnafinnDtievin,ité bril-
Par toyleur orgueil est
détruit,
Et ta lumière étincelante
Dissîpe cette affreusè
1
nuit.
Déja leur troupe confondue,
A ton aspect tombe
éperdue,
Leur espoir. meurt
anéanti,
Et le noirdémon du
Dlênionge
Fuit, disparoît, & se
replonge
Dans l'ombre dont il
est forti..
Quille tes vêtemens
funèbres,
FiHç du Ciel,noble
pudeur,
La lumiere fort des
tenebres,
Reprends ta premier
fplcndeur.
D~ çmc divine mpr-
'{ t. V.
telle.
Dont tu fus la guidefidelle
Nos loïx ont été le foutien.
Reviens de palmes cou*
ronnée)
Etdeplaisirs enviroii-,
; née,
Chanter son triomphe
&le tien.
Assezla fraude & Finjustice,
Que sa gloire avoient
fçublesser,
Dans les pièges de l'artifice
Ont tâché de rembarasser.
Fuyez, jalousie obstinée,
De vôtre haleine erapoifonnée
Cessezd'offusquer les
vertus,
Regardez la haine impuissante
Et la discorde gemiffante,
Monstres fous ses pieds
abbatus.
Pour chanter leur joye
& sa gloire,
Combien d'immortelles
chansons
Les chastes filles de mémoire
Vont ditrer à leurs
nourrissons ?
Oh ! qu'après la triste
froidure
Nos yeux amis de la
verdure
font enchantez de son
retour.
Qu'aprèsles frayeursdu
naufrage,
On oublie aisément l'orage
Qui cede à l'éclat d'un
beau jour.
Tel souvent un nuage
sombre
Du sein de la terre exhalé
Tient fous l'épaisseur:
de son ombre
Le celesteflambeau
voilé,
La nature en tA cons- 1 temee~
Florelanguit abandonnée,
Philomcle u'a plus de
sons.
Et tremblant à ce noir
présage
Cerés pleure l'affreux
ravage.
Qui menace ses nourriflbns.
Mais bien-tôt, - vengeantleurinjure,
Je vois mille traits enââmez
Qui forcent la prison
obscure
Qui les retenoit enfermez.
Le ciel de toutes parts
s'allume
L'air s'échauffe, la terre
fume,
Lenuagecreve &pâlit,
Et dans un gouffre de
lumière
Savapeur humide & grossiere
Se dissipe &cs'ensevelit.
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Résumé : ODE. Sur un Procez gagné par une Dame.
Le poème 'ODE. Sur un Procès gagné par une Dame' célèbre la victoire d'une femme dans un procès, symbolisée par la déesse Themis. Themis descend pour défendre l'honneur féminin outragé et élève un trophée au mérite vengé. Le poème souligne que les destins humains sont influencés par la nature et la fortune, mais que les bienfaits de l'une peuvent être traversés par l'autre. Une mortelle a réussi à mettre fin à une longue querelle entre les déesses en les réconciliant. La noire Envie, guidée par l'avarice, la malice et l'imposture, tente de ternir la vie de la dame. Cependant, l'innocence de la dame reste inébranlable face à ces attaques. Themis intervient, et l'impunité des méchants est brisée par la lumière de la justice. La troupe malfaisante est confondue et disparaît, permettant à la noble pudeur de reprendre sa place. Le poème se termine en célébrant la victoire de la dame, comparant sa situation à celle de la nature qui se régénère après une tempête. Les chastes filles de mémoire chanteront sa gloire, et la nature se réjouira de son retour, comme après une période de froid et de ténèbres.
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4
p. 37-45
LETTRE A MADAME P... sur deux mariez, dont l'un ne parloit que François, & l'autre qu'Anglois.
Début :
Il est constant que nostre époux ne parle point François [...]
Mots clefs :
Anglais, Français, Langage, Époux, Langue, Amour, Hymen
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LETTRE A MADAME P... sur deux mariez, dont l'un ne parloit que François, & l'autre qu'Anglois.
LETTREAMADAME
P.surdeux mariez, dont
l'un ne parloit que Franfois,
C l'autre qu'Anglois.
IL est constant que
nostre époux ne parle
point François, & que l'épouse ne parle pas
un mot d'Anglois:cela
paroît d'abordâflfei
bizare, tnaifS c'est faute
de'bien con siderer,ce
dont il s'agiten-ce
rencontre.
Dés le moment qu'un
1- coeur soûpire,
On- connoiten tvtâ lieux
ce que cela veut
dire,
Et malgré Babel&sa
Tour,
Dans le climat leplus
(fftJVage,
Ne demandez, que de
l'amour,
On entendra vôtre langage.
La terre en mil Etats a
beau se partager
En Aste) en Afrique,
en Europe, il réimporte
,
L'Amour n'est jamais
étranger
En quelque Païs qu'on
le porte.
Comme il est le Pere
de tous les hommes,
il est entendu de tous
ses enfans ; il est vray
que quand ilveutfaire
quelquemauvais coup,
comme il faut qu'il se
masque & qu'il se déguise,
il faut aussi qu'il
se serve de la langue du
Païs, mais quand il est
conduit par l'himenée,
, sans lequel il ne peut
être bien reçu chez les
honnêtes gens, il luy
suffit
suffit de se montrer
pour se faire entendre,
Secoue le monde parle
pour luy.
En quelquelangue qu'il
s'exprime,
Onsçaitd'abord ce qu'il
pre'tendy
Et des qu'il peut parler
sans crime
Une honnêtefillel'en-
,. tend,
La raison de cela est
estunetraditieiitres
estunetraditiontics
simple& trés aisée,
dont la nature çft dépositaire,
& qu'ellené
manque jamaisderévéler
à toutes les filles
lorsque la Loy Tgrdonne,
& quelquefois
même quand elle ut
l'ordonne pas.
Parmi toutes les Nationsi
UHtmen en ces occa-
,¡';onJ
A certainesexpressions,
Qui n'ont point besoin
d'inierprettes.
Ne vous étonnez
donc pas que deux personnes
étrangères, &r.
d'un langage si difteirent
, ayent pû fç, résoudre
à se marier ensemble,&
croyez comme
un article de la Loy
naturelle) que dans ces
sortes de mysteres tout
le monde parle François
,ajoûtez à cela que
de jeunes époux ont
leurs manieres particulieres
de s'entretenir,
indépendamment de
toutes les langues dela.
Terre.
Discours & fleurettes
frivoles,
Amans, ne conviennent
8 qu'à vous,
Mais entre deux heureux
époux
UHimenriadmet plul
lesparoles.
P.surdeux mariez, dont
l'un ne parloit que Franfois,
C l'autre qu'Anglois.
IL est constant que
nostre époux ne parle
point François, & que l'épouse ne parle pas
un mot d'Anglois:cela
paroît d'abordâflfei
bizare, tnaifS c'est faute
de'bien con siderer,ce
dont il s'agiten-ce
rencontre.
Dés le moment qu'un
1- coeur soûpire,
On- connoiten tvtâ lieux
ce que cela veut
dire,
Et malgré Babel&sa
Tour,
Dans le climat leplus
(fftJVage,
Ne demandez, que de
l'amour,
On entendra vôtre langage.
La terre en mil Etats a
beau se partager
En Aste) en Afrique,
en Europe, il réimporte
,
L'Amour n'est jamais
étranger
En quelque Païs qu'on
le porte.
Comme il est le Pere
de tous les hommes,
il est entendu de tous
ses enfans ; il est vray
que quand ilveutfaire
quelquemauvais coup,
comme il faut qu'il se
masque & qu'il se déguise,
il faut aussi qu'il
se serve de la langue du
Païs, mais quand il est
conduit par l'himenée,
, sans lequel il ne peut
être bien reçu chez les
honnêtes gens, il luy
suffit
suffit de se montrer
pour se faire entendre,
Secoue le monde parle
pour luy.
En quelquelangue qu'il
s'exprime,
Onsçaitd'abord ce qu'il
pre'tendy
Et des qu'il peut parler
sans crime
Une honnêtefillel'en-
,. tend,
La raison de cela est
estunetraditieiitres
estunetraditiontics
simple& trés aisée,
dont la nature çft dépositaire,
& qu'ellené
manque jamaisderévéler
à toutes les filles
lorsque la Loy Tgrdonne,
& quelquefois
même quand elle ut
l'ordonne pas.
Parmi toutes les Nationsi
UHtmen en ces occa-
,¡';onJ
A certainesexpressions,
Qui n'ont point besoin
d'inierprettes.
Ne vous étonnez
donc pas que deux personnes
étrangères, &r.
d'un langage si difteirent
, ayent pû fç, résoudre
à se marier ensemble,&
croyez comme
un article de la Loy
naturelle) que dans ces
sortes de mysteres tout
le monde parle François
,ajoûtez à cela que
de jeunes époux ont
leurs manieres particulieres
de s'entretenir,
indépendamment de
toutes les langues dela.
Terre.
Discours & fleurettes
frivoles,
Amans, ne conviennent
8 qu'à vous,
Mais entre deux heureux
époux
UHimenriadmet plul
lesparoles.
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Résumé : LETTRE A MADAME P... sur deux mariez, dont l'un ne parloit que François, & l'autre qu'Anglois.
Le texte 'Lettre à Madame' aborde l'union entre deux époux parlant des langues différentes, l'un le français et l'autre l'anglais. Cette situation est expliquée par l'amour, qui transcende les barrières linguistiques. L'amour est décrit comme un langage universel compris par tous, indépendamment des frontières géographiques ou des langues parlées. Lorsqu'il est sincère et guidé par l'hyménée, il se fait comprendre sans besoin de traduction. Le texte souligne que l'amour est le père de tous les hommes et est donc compris par tous ses enfants. Les jeunes époux ont des manières particulières de communiquer, indépendantes des langues terrestres. Les discours et les compliments frivoles conviennent seulement aux amants, tandis que l'hyménée admet plus les paroles entre deux époux heureux.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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5
p. 45-54
RÉPONSE A UNE Dame, laquelle s'étoit excusée de venir à la maison de Campagne de l'Auteur, parce qu'elle avoit un Procés.
Début :
J'ai reçû vôtre lettre, elle a mille beautez, [...]
Mots clefs :
Procès, Vers, Plaire, Campagne
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texteReconnaissance textuelle : RÉPONSE A UNE Dame, laquelle s'étoit excusée de venir à la maison de Campagne de l'Auteur, parce qu'elle avoit un Procés.
%EPOUSE A UNE
Dame, laquelle s'étoit
excusée de venir à la
maison de Campagne de
l'Auteur, parce ^utlle
àvoit un Procés.
J'airreçuvôtre lettre,
elleamille beautez,
Que voulez-vous que
j'y réponde?
Vous écrivez le mieux
du monde,
Et vous tenez fort mal
ce que vous pro-
: mettez.
Vous n'avez pûvenir,
c'est une chose claire,
Quand on plaide on
n'est pas maîtresse de
son temps,
Et l'on ne fait rien 'J moins que ce qu'on
voudroit faire:
Mais le succez fait
voir pour corrompre
les gens
Combien vous êtes nccessaire;
foit je
20 soit vous entens , Vous avez gagné vôtre
affaire,
Et j'en ai payé les dépens.
'VTAotre éIl il. l o q uence est
-
liatu.Ile
Le stile en cft charmant,
le touren est adroit,
Vous avez tantd'esprit
qu'onvous exeuseroit
Si vous étiez un peu
moins belle,
Vôtreintérêt étoit très
sensible &, trés
grand
Vôtrepresenc,e feule
a fait vôtrevictoire:
Oui vousavezraison,
mon
» mon esprit le com^
,: prend,
Mais mon coeur ne le
sçauroit croire.
Je sçai bien quevous voir dans un Procez
douteux
: Est une piece incontestable,
;
Mais quand vous trahissez
les plus doux
de mes voeux * Je suis trop affli gé pour
être raisonable.
Vous pretendez en
vain que tout vous
-
est permis;
Si vous vous souvenez
de ce qu'en cet Automne
Vous m'avez tant de
fois promis,
Vous ne croirez jamais,
Iris, qu'onvous
pardonne.
Nous vivions en ces
lieux, charmez du
seulespoir
D'un bien où vos bontez
nous avoient
fait prétendre,
Si nous étions déjà ravis
de vous attendre,
Helas ! quel eût été le
plaisir de vous
voir.
Quoy tant de beaux , projetss'en iront
en fumée?
, Quele Ciel, que jevais
contre vous animer,
Ne pouvant vous ravir 1
la- gloire d'être aimec.,
Vous ôte leplaisird'aimer
; Que lemaudit Procés
tous lesjoursre- »>
nouvelle,
Ou pour vous fouhaitter
tous les maux
à la fois,
Puissiez-vous dans l'ardeur
que donne un
nouveau choix,
Trouver un jour un
infidelle
Aussi beau que vous
êtes belle.
Voila,Madame, des
Vers, qui assurément
nevallent pd4 ~'ot,.e
Prose; j'aurois souhaitté
qu'ilseussent été dignes
de vous être enuoj'Z^^
mais unplus habile homme
quemoyj eut é-té, bien
>ewpêcic; je vous sup- le de ne les pas juger
selon leur mérité,& de
leur faire quelquegrâce,
en consideration de la
bonneintention avec laquelle
ilsfont venus au
monde.
Et sans perdre de tems
en de plus longs
discours,
Excusez qui n'a pû
mieux faire;
On ne réussit pas toûjours
Quand on a dessein de'
vous plaire.
Dame, laquelle s'étoit
excusée de venir à la
maison de Campagne de
l'Auteur, parce ^utlle
àvoit un Procés.
J'airreçuvôtre lettre,
elleamille beautez,
Que voulez-vous que
j'y réponde?
Vous écrivez le mieux
du monde,
Et vous tenez fort mal
ce que vous pro-
: mettez.
Vous n'avez pûvenir,
c'est une chose claire,
Quand on plaide on
n'est pas maîtresse de
son temps,
Et l'on ne fait rien 'J moins que ce qu'on
voudroit faire:
Mais le succez fait
voir pour corrompre
les gens
Combien vous êtes nccessaire;
foit je
20 soit vous entens , Vous avez gagné vôtre
affaire,
Et j'en ai payé les dépens.
'VTAotre éIl il. l o q uence est
-
liatu.Ile
Le stile en cft charmant,
le touren est adroit,
Vous avez tantd'esprit
qu'onvous exeuseroit
Si vous étiez un peu
moins belle,
Vôtreintérêt étoit très
sensible &, trés
grand
Vôtrepresenc,e feule
a fait vôtrevictoire:
Oui vousavezraison,
mon
» mon esprit le com^
,: prend,
Mais mon coeur ne le
sçauroit croire.
Je sçai bien quevous voir dans un Procez
douteux
: Est une piece incontestable,
;
Mais quand vous trahissez
les plus doux
de mes voeux * Je suis trop affli gé pour
être raisonable.
Vous pretendez en
vain que tout vous
-
est permis;
Si vous vous souvenez
de ce qu'en cet Automne
Vous m'avez tant de
fois promis,
Vous ne croirez jamais,
Iris, qu'onvous
pardonne.
Nous vivions en ces
lieux, charmez du
seulespoir
D'un bien où vos bontez
nous avoient
fait prétendre,
Si nous étions déjà ravis
de vous attendre,
Helas ! quel eût été le
plaisir de vous
voir.
Quoy tant de beaux , projetss'en iront
en fumée?
, Quele Ciel, que jevais
contre vous animer,
Ne pouvant vous ravir 1
la- gloire d'être aimec.,
Vous ôte leplaisird'aimer
; Que lemaudit Procés
tous lesjoursre- »>
nouvelle,
Ou pour vous fouhaitter
tous les maux
à la fois,
Puissiez-vous dans l'ardeur
que donne un
nouveau choix,
Trouver un jour un
infidelle
Aussi beau que vous
êtes belle.
Voila,Madame, des
Vers, qui assurément
nevallent pd4 ~'ot,.e
Prose; j'aurois souhaitté
qu'ilseussent été dignes
de vous être enuoj'Z^^
mais unplus habile homme
quemoyj eut é-té, bien
>ewpêcic; je vous sup- le de ne les pas juger
selon leur mérité,& de
leur faire quelquegrâce,
en consideration de la
bonneintention avec laquelle
ilsfont venus au
monde.
Et sans perdre de tems
en de plus longs
discours,
Excusez qui n'a pû
mieux faire;
On ne réussit pas toûjours
Quand on a dessein de'
vous plaire.
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Résumé : RÉPONSE A UNE Dame, laquelle s'étoit excusée de venir à la maison de Campagne de l'Auteur, parce qu'elle avoit un Procés.
Dans une lettre, un auteur s'adresse à une dame qui s'est excusée de ne pas avoir pu se rendre à sa maison de campagne en raison d'un procès. L'auteur reconnaît la beauté et l'esprit de la dame, mais exprime sa déception face à son absence. Il admet que le succès dans le procès a corrompu les gens, soulignant ainsi l'importance de la dame. Il loue son style et son adresse, mais avoue que son cœur ne peut accepter la situation. L'auteur regrette que les projets communs soient ruinés par le procès et exprime son désir de la voir. Il conclut en espérant que la dame trouve un jour un infidèle aussi beau qu'elle. La lettre se termine par une excuse pour la qualité des vers et un souhait que la dame les juge avec indulgence.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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6
p. 55-60
POUR UNE DAME qui avoit demandé des Vers à l'Auteur.
Début :
Cesse, charmante Iris, cesse de souhaitter [...]
Mots clefs :
Plaisirs, Sens, Vers
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : POUR UNE DAME qui avoit demandé des Vers à l'Auteur.
POUR UNE DAME
qui avait demandé des
Vers àl'Auteur.
Cesse,charmante Iris,
cesse de souhaitter
Des Vers qu'Apollon
me refuse,
Etn'espere pas que ma
muse
Puisse à present te contenter;
Je ne fuis plus quoique
tu sasses,
Ce que j'étois dans mes
beaux jours,
Quand à la fuite des
Amours
Je badinois avec les
Graces.
C'est alors que j'aurois
chanté
Tous les charmes de
ta beauté,
Sur un ton si doux&
si tend re,
Que ton coeur par mes
sens
sens se laissant
émouvoir
Auroic presqu'autant
pris de plaisir à
m'entendre
Que mes yeux en ont à
te voir.
Cet heureux temps
n'est plus, excuse
ma foiblesse,
Tout ce que je puis fai- ,re,enrétat oùjesuis,
Cest de combattre les
ennuis
Que traîne avec soy la
vieillesse ;
Mon esprit plus timide,
& mon corps
plus pesant
Me font voir toutema
misere;
Je pleure le passé, je me
plains du present,
Et l'avenir me desespere.
Non, non, puisque les
cheveux gris
Ont fait fuir les jeux &
',: les s,,
* -.
Il ne faut point que je
t'ennuye ;
Quel agrément trouverois-
tu
A m'entendre prêcher,
d'un ton de Jeremie,
Qu'il n'etf aucun plaisir,
surlafinde sa vie,
Que celui d'avoir bien
vêcu?
Cependant c'est ce que
je pense,
Ce que chacun pense
'0
à son tour,
Ce que toi-même enfin
tu penseras un jour.
Heureuse! si tu peux
men croire par
avance,
Et si dés aujourd'huy,
faisant quelques
efforts,
Un sentiment si falutaire
T'arrache à des plaisirs
qui ne dureront
guere
Pour t'épargner de
longs remords.
qui avait demandé des
Vers àl'Auteur.
Cesse,charmante Iris,
cesse de souhaitter
Des Vers qu'Apollon
me refuse,
Etn'espere pas que ma
muse
Puisse à present te contenter;
Je ne fuis plus quoique
tu sasses,
Ce que j'étois dans mes
beaux jours,
Quand à la fuite des
Amours
Je badinois avec les
Graces.
C'est alors que j'aurois
chanté
Tous les charmes de
ta beauté,
Sur un ton si doux&
si tend re,
Que ton coeur par mes
sens
sens se laissant
émouvoir
Auroic presqu'autant
pris de plaisir à
m'entendre
Que mes yeux en ont à
te voir.
Cet heureux temps
n'est plus, excuse
ma foiblesse,
Tout ce que je puis fai- ,re,enrétat oùjesuis,
Cest de combattre les
ennuis
Que traîne avec soy la
vieillesse ;
Mon esprit plus timide,
& mon corps
plus pesant
Me font voir toutema
misere;
Je pleure le passé, je me
plains du present,
Et l'avenir me desespere.
Non, non, puisque les
cheveux gris
Ont fait fuir les jeux &
',: les s,,
* -.
Il ne faut point que je
t'ennuye ;
Quel agrément trouverois-
tu
A m'entendre prêcher,
d'un ton de Jeremie,
Qu'il n'etf aucun plaisir,
surlafinde sa vie,
Que celui d'avoir bien
vêcu?
Cependant c'est ce que
je pense,
Ce que chacun pense
'0
à son tour,
Ce que toi-même enfin
tu penseras un jour.
Heureuse! si tu peux
men croire par
avance,
Et si dés aujourd'huy,
faisant quelques
efforts,
Un sentiment si falutaire
T'arrache à des plaisirs
qui ne dureront
guere
Pour t'épargner de
longs remords.
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Résumé : POUR UNE DAME qui avoit demandé des Vers à l'Auteur.
L'auteur répond à une dame qui lui a demandé des vers. Il explique qu'il ne peut plus écrire comme autrefois en raison de son âge avancé et de la diminution de ses capacités poétiques. Il regrette de ne plus pouvoir célébrer la beauté de la dame avec la même douceur et tendresse. Il exprime sa tristesse face à la vieillesse, pleurant le passé, se plaignant du présent et désespérant de l'avenir. Conscient que ses cheveux gris ont éloigné les jeux et les grâces, il ne souhaite pas ennuyer la dame avec ses réflexions moroses. Cependant, il partage l'idée que le seul véritable plaisir à la fin de la vie est d'avoir bien vécu, une pensée que chacun finit par adopter. Il encourage la dame à embrasser cette sagesse dès maintenant pour éviter les remords futurs.
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