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1
p. 2693
TURQUIE.
Début :
On a appris de Constantinople que le Grand Visir avoit déclaré par ordre du Grand [...]
Mots clefs :
Grand vizir, Effendi
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texteReconnaissance textuelle : TURQUIE.
TUR QUI E.
Na appris de Constantinople que le Grand
Visit voit déclaré par ordre du Grand
Seigneur , au Résident de Moscovie à la Porte
que S H. regardoit comme une infraction aux
Traitez faits entre les Turcs et les Moscovites
l'entrée de ces derniers sur les Terres de la République
de Pologne.
>
On ajoute que le Mufti- Damas- Zadé- Effendi
avoit été déposé, et qu'Isaac Effendi, fils du Prédécesseur
de Damas - Zadé , avoit été nommé
pour lui succeder.
Selon des Lettres de cette même Ville , le Ministre
de l'Empereur à la Cour Othomane, a demandé
audience au G. S. pour lui faire part de
la prétendue Election faite par les Opposans de
Fologne en faveur de l'Electeur de Saxe.
Na appris de Constantinople que le Grand
Visit voit déclaré par ordre du Grand
Seigneur , au Résident de Moscovie à la Porte
que S H. regardoit comme une infraction aux
Traitez faits entre les Turcs et les Moscovites
l'entrée de ces derniers sur les Terres de la République
de Pologne.
>
On ajoute que le Mufti- Damas- Zadé- Effendi
avoit été déposé, et qu'Isaac Effendi, fils du Prédécesseur
de Damas - Zadé , avoit été nommé
pour lui succeder.
Selon des Lettres de cette même Ville , le Ministre
de l'Empereur à la Cour Othomane, a demandé
audience au G. S. pour lui faire part de
la prétendue Election faite par les Opposans de
Fologne en faveur de l'Electeur de Saxe.
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Résumé : TURQUIE.
Le texte relate des événements impliquant l'Empire ottoman et des puissances européennes. Le Grand Seigneur a dénoncé l'entrée des Moscovites en Pologne comme une violation des traités. Le Mufti Damas-Zadé Effendi a été remplacé par Isaac Effendi. Le Ministre de l'Empereur a annoncé au Grand Seigneur l'élection de l'Électeur de Saxe par les opposants polonais.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2
p. 2693-2697
POLOGNE.
Début :
On a appris sur la fin du mois dernier, par un Courrier, arrivé de l'Ukraine à Dantzik, [...]
Mots clefs :
Troupes, Moscovites, Général, Comte, Pologne, Armée, Varsovie, Noblesse, Gdańsk, Élection
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texteReconnaissance textuelle : POLOGNE.
POLOGNE.
ONa sur la fin dernier, un Courrier , arrivé de l'Ukraine à Dantzik
, que le Kan de Budziack , qui étoit campé
près de Choczim , avec un Corps considérable
de Tartares , s'étoit avancé dans cette Province ;
qu'il avoit attaqué les Troupes , commandées
par le Général Wiesbach ; que la Victoire avoit
1. Vol Gy été
2694 MERCURE
DE FRANCE
été dispurée pendant long- temps ; mais qu'enfin
Jes Moscovites avoient été contraints de prendre
la fure , qu'ils avoient perdu beaucoup de monde
, et s étoient retirez sous le Canon de la Ville
de Kiow , avec le reste des Troupes Moscovites.
་
Le Comte Pocci a envoyé au Roy une Lettre
, dont un Officier Moscovite , qui a été arrêté
par quelques Soldats des Troupes de Lithuanie
etoit chargé pour le Général Lesci , et
par laquelle le Baron d'Osterman mande à ce
Général , que la Czarine ne lui envoyera pas
nouveau secours de Troupes qu'il avoit demandé.
le
Il arrive à Dantzick de temps en temps quelques
uns des Gentils- Hommes qui ont assisté à
la prétendue Election faite en faveur de l'Electeur
de Saxe , et qui ne pouvant se résoudre à
paroître avoir part aux violences que le Général
Moscovite exerce dans la Pologne , se dérobent
de son Camp pour se rendre auprès du Roy; ils
ont rapporté que l'Armée ennemie souffroit une
extrême disette , parce que la plupart des Villa- .
ges des environs de Warsovie avoient été abandonnez
par les Païsans , qui ayant eu la précau.
tion de faire voiturer leurs provisions en lieu de
sûreté , avant l'arrivée des Moscovites ,
retirez dans la Forêt d'Ostrolensko , pour ne pas
payer les contributions excessives que les Ennemis
exigeoient d'eux ; les mêmes Gentils hommes
assurent que si le Général Lesci décampe
des environs de Warsovie , ce sera pour trou
ver moyen de faire subsister ses Troupes plutôr
que pour former quelqu'entreprise ; tous confirment
qu'il n'y avoir pas un seul Gentil - homme
de la grande Pologne , parmi les Opposans , lorsque
les Moscovites les forcerent de prociames
I. Vol.
s'étoient
PEDECEMBR
E. 1733. 2695
L'Electeur de Saxe , et que le Prince Wienovieski
après la proclamation de ce Prince , avoit fait
signer l'Acte d'Election à deux jeunes gens de la
Maison de Dialenski , qui étudient les Humanitez
à Warsovie , et au fils du feu Comte Potocki
, âgé seulement de 7 ans , afin qu'on ne pût
dire que la Noblesse de la premiere et de la plus
grande partie du Royaume , n'avoit cu aucune
part à cette Election ; ils ajoûtent qu'elle a été
faite au milieu de l'Armée Moscovire , et que
c'est une Hôtellerie qui a servi de lieu d'Assemblée
pour recueillir les suffrages.
La Noblesse des Palatinats , de Prusse, de Mariemboug
et de Russie , qui est assemblée depuis
quelque- temps à Graudentz , selon les Or
dres portez par les Universaux ; a fait une Confédération
, par laquelle elle s'engage à ne point
quitter les Armes que les Troupes Moscovites et
Saxones ne soient sorties des Terres de la Ré
publique et l'on assure que la plus grande par
tie de la Noblesse des autres Palatinats entrera
dans cette Confédération .
;
Plusieurs Villes et diverses Abbayes de la
Prusse Polonoise , et des autres Provinces Sep
tentrionales de la Pologne , font lever des Troupes
à leurs dépens pour le service du Roy.
On a reçu avis que le Comte Potoski , Régi
mentaire de la Couronne, étoit campé entre Sandomir
et Ospatow avec l'Armée , qui est aug
mentée considérablement , et que le Palatin de
Lublin s'étoit avancé vers Cracovie , avec um
Corps considérable de Troupes , pour empêcher
les Ennemis de s'en rendre maîtres.
Le Comte Poniatowski , Palatin de Masovie ,
qui est allé à Berlin , a écrit au Roy , que le 23
1. Vol. Gv No
2696 MERCURE DE FRANCE
Novembre il avoit eu audience de S. M. Pruss
sienne.
On apprend par Lettre de Dantzică du commencement
du mois , que les Troupes Moscovires
ne pouvant plus demeurer près de Warsovie ,
à cause de la disette des Vivres et des Fourages,
sont a lées campet à Lowitz , où elles exercent
beaucoup de violences,mais qu'elles éprouveront
bien-tôt dans leur nouveau Camp les mêmes incommoditez
qu'elles souffroient dans celui qu'el
Jes ont quitté , parce que la plupart des Pay sans
ont suivi l'exemple de ceux des Villages voisins de
Warsovie, et se sont retirez avec leurs Provisions
dans des Bois et sur des Montagnes d'un accès
fort difficile.
Le Regimentaire de la Couronne est toujours
campé entre Ospatow et Sandomir , er son Armée
est actuellement d'environ 25000 hommes.
Les deux Corps de Troupes qui sont sous les or
dres du Palatin de Lublin et du Comte Pocci,sont
fort augmentez: Le premier est à présent dans le
voisinage de Cracovie , et le second s'est avancé
dans le Palat nat de Russie , pour être plus à por
rée d'arrêter les Convois des Moscovites .
On croit que ces trois Généraux ne réuniront
pas si - tôt leurs Troupes , et que leur dessein est
de détruire l'Armée Ennemie , en lui ôtant tout
de subsister et en l'affoiblissant par des moyen
Combats continuels.
Les Levées que la Ville de Danzick et quelquesautres
de la Prusse Polonoise ont ordonnées,
se font avec beaucoup de succès , et l'on compte
Passembler incessamment dans cette Province
10 ou 12000 hommes de Troupes réglées. Plusieurs
Seigneurs ont fait prendre les Armes à
leurs Vassaux , et ils incommodent extrêmement
1. Vol Les
DECEMBRE. 1733. 2697
les Moscovites , à qui ils enlevent presque tous
les jours quelque Parti ou quelque Convoi. Celui
d'Artillerie et d'Argent qui est arrivé depuis pea
de Moscovie , a été suivi pendant quelques jours
par le Comte Pocci , et l'Escorte a eu à soutenir
contre lui plusieurs Combats , dans lesquels les
Ennemis ont beaucoup perdu des leurs.
Le Général Lesci fait tous les jours de nou
velles instances auprès de la Czarine pour obte
nir un nouveau renfort de Troupes , mais on ne
croit pas que S. M. Czarienne soit en état de lui
en envoyer.
Le Roy a reçu une copie de l'Acte de confé
dération , par lequel la Noblesse de quelques
Palatinats s'est engagée à ne point quitter les
Armes , jusqu'à ce que la Pologne soit délivrée
des Troupes Etrangeres qui l'oppriment.
ONa sur la fin dernier, un Courrier , arrivé de l'Ukraine à Dantzik
, que le Kan de Budziack , qui étoit campé
près de Choczim , avec un Corps considérable
de Tartares , s'étoit avancé dans cette Province ;
qu'il avoit attaqué les Troupes , commandées
par le Général Wiesbach ; que la Victoire avoit
1. Vol Gy été
2694 MERCURE
DE FRANCE
été dispurée pendant long- temps ; mais qu'enfin
Jes Moscovites avoient été contraints de prendre
la fure , qu'ils avoient perdu beaucoup de monde
, et s étoient retirez sous le Canon de la Ville
de Kiow , avec le reste des Troupes Moscovites.
་
Le Comte Pocci a envoyé au Roy une Lettre
, dont un Officier Moscovite , qui a été arrêté
par quelques Soldats des Troupes de Lithuanie
etoit chargé pour le Général Lesci , et
par laquelle le Baron d'Osterman mande à ce
Général , que la Czarine ne lui envoyera pas
nouveau secours de Troupes qu'il avoit demandé.
le
Il arrive à Dantzick de temps en temps quelques
uns des Gentils- Hommes qui ont assisté à
la prétendue Election faite en faveur de l'Electeur
de Saxe , et qui ne pouvant se résoudre à
paroître avoir part aux violences que le Général
Moscovite exerce dans la Pologne , se dérobent
de son Camp pour se rendre auprès du Roy; ils
ont rapporté que l'Armée ennemie souffroit une
extrême disette , parce que la plupart des Villa- .
ges des environs de Warsovie avoient été abandonnez
par les Païsans , qui ayant eu la précau.
tion de faire voiturer leurs provisions en lieu de
sûreté , avant l'arrivée des Moscovites ,
retirez dans la Forêt d'Ostrolensko , pour ne pas
payer les contributions excessives que les Ennemis
exigeoient d'eux ; les mêmes Gentils hommes
assurent que si le Général Lesci décampe
des environs de Warsovie , ce sera pour trou
ver moyen de faire subsister ses Troupes plutôr
que pour former quelqu'entreprise ; tous confirment
qu'il n'y avoir pas un seul Gentil - homme
de la grande Pologne , parmi les Opposans , lorsque
les Moscovites les forcerent de prociames
I. Vol.
s'étoient
PEDECEMBR
E. 1733. 2695
L'Electeur de Saxe , et que le Prince Wienovieski
après la proclamation de ce Prince , avoit fait
signer l'Acte d'Election à deux jeunes gens de la
Maison de Dialenski , qui étudient les Humanitez
à Warsovie , et au fils du feu Comte Potocki
, âgé seulement de 7 ans , afin qu'on ne pût
dire que la Noblesse de la premiere et de la plus
grande partie du Royaume , n'avoit cu aucune
part à cette Election ; ils ajoûtent qu'elle a été
faite au milieu de l'Armée Moscovire , et que
c'est une Hôtellerie qui a servi de lieu d'Assemblée
pour recueillir les suffrages.
La Noblesse des Palatinats , de Prusse, de Mariemboug
et de Russie , qui est assemblée depuis
quelque- temps à Graudentz , selon les Or
dres portez par les Universaux ; a fait une Confédération
, par laquelle elle s'engage à ne point
quitter les Armes que les Troupes Moscovites et
Saxones ne soient sorties des Terres de la Ré
publique et l'on assure que la plus grande par
tie de la Noblesse des autres Palatinats entrera
dans cette Confédération .
;
Plusieurs Villes et diverses Abbayes de la
Prusse Polonoise , et des autres Provinces Sep
tentrionales de la Pologne , font lever des Troupes
à leurs dépens pour le service du Roy.
On a reçu avis que le Comte Potoski , Régi
mentaire de la Couronne, étoit campé entre Sandomir
et Ospatow avec l'Armée , qui est aug
mentée considérablement , et que le Palatin de
Lublin s'étoit avancé vers Cracovie , avec um
Corps considérable de Troupes , pour empêcher
les Ennemis de s'en rendre maîtres.
Le Comte Poniatowski , Palatin de Masovie ,
qui est allé à Berlin , a écrit au Roy , que le 23
1. Vol. Gv No
2696 MERCURE DE FRANCE
Novembre il avoit eu audience de S. M. Pruss
sienne.
On apprend par Lettre de Dantzică du commencement
du mois , que les Troupes Moscovires
ne pouvant plus demeurer près de Warsovie ,
à cause de la disette des Vivres et des Fourages,
sont a lées campet à Lowitz , où elles exercent
beaucoup de violences,mais qu'elles éprouveront
bien-tôt dans leur nouveau Camp les mêmes incommoditez
qu'elles souffroient dans celui qu'el
Jes ont quitté , parce que la plupart des Pay sans
ont suivi l'exemple de ceux des Villages voisins de
Warsovie, et se sont retirez avec leurs Provisions
dans des Bois et sur des Montagnes d'un accès
fort difficile.
Le Regimentaire de la Couronne est toujours
campé entre Ospatow et Sandomir , er son Armée
est actuellement d'environ 25000 hommes.
Les deux Corps de Troupes qui sont sous les or
dres du Palatin de Lublin et du Comte Pocci,sont
fort augmentez: Le premier est à présent dans le
voisinage de Cracovie , et le second s'est avancé
dans le Palat nat de Russie , pour être plus à por
rée d'arrêter les Convois des Moscovites .
On croit que ces trois Généraux ne réuniront
pas si - tôt leurs Troupes , et que leur dessein est
de détruire l'Armée Ennemie , en lui ôtant tout
de subsister et en l'affoiblissant par des moyen
Combats continuels.
Les Levées que la Ville de Danzick et quelquesautres
de la Prusse Polonoise ont ordonnées,
se font avec beaucoup de succès , et l'on compte
Passembler incessamment dans cette Province
10 ou 12000 hommes de Troupes réglées. Plusieurs
Seigneurs ont fait prendre les Armes à
leurs Vassaux , et ils incommodent extrêmement
1. Vol Les
DECEMBRE. 1733. 2697
les Moscovites , à qui ils enlevent presque tous
les jours quelque Parti ou quelque Convoi. Celui
d'Artillerie et d'Argent qui est arrivé depuis pea
de Moscovie , a été suivi pendant quelques jours
par le Comte Pocci , et l'Escorte a eu à soutenir
contre lui plusieurs Combats , dans lesquels les
Ennemis ont beaucoup perdu des leurs.
Le Général Lesci fait tous les jours de nou
velles instances auprès de la Czarine pour obte
nir un nouveau renfort de Troupes , mais on ne
croit pas que S. M. Czarienne soit en état de lui
en envoyer.
Le Roy a reçu une copie de l'Acte de confé
dération , par lequel la Noblesse de quelques
Palatinats s'est engagée à ne point quitter les
Armes , jusqu'à ce que la Pologne soit délivrée
des Troupes Etrangeres qui l'oppriment.
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Résumé : POLOGNE.
En Pologne, des rapports récents signalent que le Khan de Budziack, à la tête d'un corps de Tartares, a attaqué les troupes du Général Wiesbach en Ukraine. Après une bataille indécise, les Moscovites se sont retirés à Kiow. Le Comte Pocci a transmis une lettre révélant que la Czarine ne fournira pas de nouveaux secours au Général Lesci. Des nobles ayant assisté à l'élection de l'Électeur de Saxe en Pologne rapportent que l'armée ennemie souffre de disette, les paysans ayant caché leurs provisions. Ils confirment que l'élection a été faite sous la contrainte des Moscovites et que la noblesse n'y a pas participé. La noblesse de plusieurs palatinats a formé une confédération pour chasser les troupes moscovites et saxonnes. Des villes et abbayes lèvent des troupes pour le service du Roi. Le Comte Potoski, avec une armée de 25 000 hommes, est campé entre Sandomir et Ospatow, tandis que le Palatin de Lublin et le Comte Pocci avancent avec leurs troupes pour contrer les ennemis. Les Moscovites, ayant quitté Warsovie, campent à Lowitz mais continuent de subir des attaques. Les levées de troupes dans la Prusse Polonoise se font avec succès, et plusieurs seigneurs harcèlent les Moscovites en attaquant leurs convois. Le Général Lesci demande en vain des renforts à la Czarine. Le Roi a reçu une copie de l'acte de confédération de la noblesse polonaise.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3
p. 2697-2704
PARALLELE, de l'Election à la Couronne de Pologne, faite en faveur du Serénissime STANISLAS LESZCZYNSKI, & du Sérénissime FREDERIC AUGUSTE.
Début :
1o. Le Serénissime Stanislas Leszczynski a eu pour lui les suffrages unanimes et prompts de [...]
Mots clefs :
Élection, Stanislas Leszczynski, Auguste III de Pologne, République, Royaume, Nomination, Constitution, Pologne, Diète de convocation, Suffrages
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : PARALLELE, de l'Election à la Couronne de Pologne, faite en faveur du Serénissime STANISLAS LESZCZYNSKI, & du Sérénissime FREDERIC AUGUSTE.
PARALLELE , de l'Election à la
Couronne de Pologne , faite en faveur du
Serenissime STANISLAS LESZCZYNSKI ,
du Serénissime FREDERIC AUGUSTE.
de
1°. Le Serénissime Stanislas Leszczynski a en
pour lui les suffrages unanimes et prompts
la Republique entiere , assemblée légitimement ,
c'est- à-dire de tous les Palatinats , Territoires
et Districts , au nombre de plus de 60000 hommes,
après que S. A.le Primat leur a eu demandễ
qui on devoit nommer Roi de Pologne ; et le
Grand Maréchal de la Couronne a proclamé ce
Prince en cette qualité .
I. De tant de milliers d'Hommes qui étoient ,
dans le Camp Electoral , pas un n'a nommé le
Serenissime Frédéric Auguste , et par conséquent
s'il n'a été proposé ni à la République ni par la
L. Voli
Ré
2698 MERCURE DE FRANCE
République , il n'a på en aucune maniere êtrè
nommé.
En quel tems .
2°. Le S. Stanislas a été élû dans le terme fixé
par unc constitution de la Diette de convocation
tenue cette année. Ainsi , on s'est conformé en
l'élisant à cette constitution qui prescrit pour des
raisons très importantes de terminer sans délai
P'Election du Roy , outre que dans le tempsmême
de l'Election , les Palatinats demandoient
qu'on pressa la nomination , comme il s'étoit
pratiqué dans un cas semblable ; sçavoir à l'Election
d'Uladislas IV. à laquelle les Russiens vou
loient mettre obstacle .
II. Lorsque le S. Frédéric Auguste a été élû ,
le temps de l'Election étoit passé , parce que cel
le du S Stanislas étant légitimement terminée
par la même , la Dietre d'Election l'étoit aussi ,
et que tous les Palatinats, Territoires et Districts
s'étoient retirez du Champ d'Election , après
avoir reçu les adieux de leur Maréchal , sans
avoir limité l'Acte d'Election , de sorte que si la
premiere Election avoit été deffectueuse , il en
faudroit faire une nouvelle , indiquer une nouvelle
Diette de Convocation , assembler de nouveau
les Diettines, expédier pour ce sujet de noupeaux
Universaux , & c,
En quel lieu.
3 °. Le S. Stanislas a été élû dans le lieu désigné
par une foule de Constitutions du Royaume,
et dernierement encore par celle de la Distte de
Convocation , tenue cette année ; c'est - à-dire
dans le Champ Electoral , ainsi qu'on l'appelle
proprement , entre Warsovie et le Village de
I. Vol. Vuola
DECEMBRE. 1733. 2899.
Vvola , où de temps immémorial des Elections
ont coûtume de se faire selon les anciennes Cons◄
titutions.
III. Le S. Frédéric- Auguste a été élû de l'autre
côté de la Vistule , dans la Plaine de Praage
joignant un Bois , près d'un Village , nommé
Kamien ; et là un grand Chemin a servi de
Champ Electoral , et une Hôtellerie de Szopa .
pour les Sénateurs au mépris des Constitutions,
Usages et Coutumes , et quoique les Dieures de
Convocation fixent toujours le temps et le lieu
où de tels Actes se doivent passer; tellement qu'un
Acte célébré hors du lieu , marqué par la Loy
est déslois absolument nul.
Par qui él .
4°. Le S. Stanislas a eu dans son E'ection , ce
qui en fait le point le plus essentiel ; sçavoir , la,
présence de tous les Palatinats , Terres , et Disericts
, sans en excepter un seul , qui après les
solemnitez ordinaires , Pont élû librement et de
plein gré, tellement que pour lui se sont réunies
les voix de plus de 60000 hommes , et d'un Peu-,
ple Electeur , dont la conduite et le droit song
irreprochables.
IV. Il ne s'est trouvé à l'Election du S. Frédéric-
Auguste, aucun Palatinar , Territoire , ni
District. li n'a été élû que par un petit nombre
de Gens et par de simples Particuliers , à qui la,
République n'avoit point donné pouvoir de le.
faire. Il a été élû par des Gens qu'on arrêta
lorsqu'ils retournoient chez eux après l'Election
et dont les uns donnérent leurs voix , ‹ffrayez,
par les Universaux du Général Lesci , qui menaçoit
de mettre tout à feu et à sang , tandis que
les autres vendirent bien leurs suffrages.
J. Vol.
ป
2700 MERCURE DE FRANCE
Il a été élû par des Parjures , dont quelques
uns avoient juré deux ou trois fois , que , se con
formant à l'intention unanime de la République
et aux Instructions expresses de la plupart des
Palatinats , Terres et Districts , ils n'éliroient
point de Candidat qui ne fut né de pere et de
mere Catholiques Romains , et qui cût des Domaines
ou des Armées hots du Royaume.
Il a eu pour Electeurs des Proscrits et des Ennemis
de la Patrie , déclarez tels , en partie par la
Constitution de la Diette de Convocation , contre
ceux qui éliroient un Roy étranger et ayant
des Domaines hors du Royaume, et en partie par
le Decret de la République entiere , assemblée
dans le Champ Electoral, Décret qu'elle a inséré
dans son Manifeste , contre l'invasion des Russiens
, et que signérent ceux - là même qui ont
adhéré à ces Russiens dans l'Election du S. Fré
deric- Auguste.
Au reste , je dis par le Décret , parce qu'effec
tivement il comprend , non seulement ceux qui
ont attiré l'Armée Russienne , mais encore tous
ceux qui pourroient dans la suite adhérer aux
Russiens , et que la République les y a déclareztous
également Ennemis de la Patrie , abandonnez
à la vengeance d'un chacun , &c.
Il faut aussi remarquer que n'y ayant à l'E
Tection aucun Député de la Grande Pologne , on
ya appellé deux jeunes Seigneurs du nom de
Dzialynski , qui faisoient leurs Etudes à Varsovie.
Ce qu'il y a de plus étrange , c'est qu'ur
Enfant de sept ans , Fils de l'Illustrissime Seigneur
Potocki, Maréchal de la Cour du Royaume
, a été invité à l'Election , et qu'on lui en a
fait signer l'Acte, afin , sans doute , qu'en voyant
ce nom parmi les autres , on puisse croire que
I. Fol. quel
DECEMBRE. 1733. 2701
quelqu'un de la Maison Potocki adhére au parti
de l'Electeur de Saxe.
Par qui nommé.
s . Le S. Stanislas a été nommé par Monsei
gneur Théodore Potocki , Archevêque de Gnêsne,
Primat du Royaume , c'est - à dire , un Prélat à
qui les Loix du Royaume , les Bulles des Papes ,
et particulierement la Constitution de la Diette
de Convocation , Constitution confirmée par le
serment des Evêques , conférent expres ément
et privativement à tous autres Evêques , le droit
de nommer le Roy. Tous sont donc exclus par
leurs sermens et sous certaines peines du droit
de nommer les Rois. Il y a même une Bulle du
Pape Sixte V. qui porté que , si un Roy a été
nommé par un autre que par le Primat du
Royaume , non - seulement l'Evêque qui a fait la
nomination , encourt des peines exprimées dans
cette Bulle , mais encore que cette nomination
est nulle et sans force.
V. Le S. Frederic Auguste a été nommé , non
par le Primat , mais par M. Hostus , Evêque de
Posnanie , en quoi ce Prélat a violé p.emierement
le serment géneral qu'il a prêté comme
Sénateur , de détourner tout ce qui peut être préjudiciable
à la République , puisque par sa nomination
il a attiré sur elle les plus grands maux,
porté atteinte à la liberté des Elections , occasionné
le renversement de l'Etat et des Loix ,
procuré l'effusion du sang humain , la désolation
du Royaume , l'oppression des Pauvres , la vio
lation des immunitez Ecclesiastiques , et enfin
le pillage des biens appartenans au Clergé .
Il a violé en second lieu le serment general
par lequel il s'est obligé dans la Diette de Con-
L. Vol. Vocation
2702 MERCURE DE FRANCE
vocation , de ne point élire de Roy étranger , on
ayant ses Domaines hors du Royaume.
Il a violé enfin le serment particulier que les au
tres Evêques et lui - même ont fait dans la susdite
Diette, de ne point attenter au droit de nommer
le Roy , droit que les Loix ont attaché à la dignité
du Primat. En un mot , le S. Auguste s'est
trouvé n'avoir que la nomination d'un Prélat ,
qui par cette nomination - là même , violoit tout
la fois trois sermens , et qui en même temps
encouroit les peines exprimées par le Decret que
la République entiere a inseré dans son Manifeste
et auquel lui - même a souscrit,
De quelle maniere ?
6. Le S. Stanillas a été élû par la République
avec une entiere liberté , et sans qu'il y cûr ni
Armée ni Troupes qui arrachassent les suffrages
de qui que ce soit en faveur d'un Candidat. Il a
été élú avec le consentement unanime de tous
ceux qui étoient dans le Champ Electoral , et sans
la moindre contradiction : Car il ne faut pas regarder
comme telles ni les oppositions que
M. Kaminski commençoit à faire dans le lieu
de la nomination , ni la retraite du Staroste d'O
poczyn , qui la veille de l'Election sortit du
Champ Electoral; le premier ramené par des re
montrances amiables et par de bons conseils , ré.
voqua son opposition de bon coeur et sans qu'on
lui fit la moindre violence ; il la révoqua à l'instant
et sur le lieu même , et il cria Vive Stanislase
Le second marqua par une Lettre la joye qu'il
avoit de l'heureux succès de l'Election et félicita
le Prince , sur qui elle étoit tombée , et quant
aux autres Electeurs , le lendemain de l'Election
ils allerent saluer l'Elû et l'assurer d'une parfaite
soumission.
DECEMBRE. 1733. 2703.
VI. Le S. Frederic Auguste a été élû avec
tout ce qui marque la derniere violence, puisque
les Electeurs étoient environnez d'une Armée
nombreuse , et qu'on n'obtint leurs suffrages
que par des persuasions armées . L'Election n'a
donc pas été libre. Mais comment eût - ele pů
l'être , lorsqu'un petit nombre de Citoyens pri-"
vez partagez en quatre Candidats , et devant
élire un Roy par confédération , voyoient dans
le parti du S. Frederic Auguste , le General Lesci,
agissant avec une autorité souveraine , nommer
et proclamer le premier ce Prince ? entraînez par.
la force superieure , ils ont accedé à cette Election
avec moins de joye que d'apparence de respect
, et on en trouve les preuves dans une Let-'
tre originale du même General Lesci au Comte
d'Osterman , où il s'exprime en ces termes :
Les Seigneurs Polonois étant divisez entre eux
sur le choix d'un Candidat , je les ai obligez par
des promesses et plus encore par des menaces , à dé
ferer la Couronne à l'Electeur de Saxe. Il sera assez
puissant pour se maintenir sur le Trône et pour
deffendre ceux qui l'y ont élevé.
L'Election du Sérenissime Auguste II. de
glorieuse mémoire , quoique faite par une Session
, a de grands avantages sur la prétendue
Election du S. Frederic Auguste. La premiere
fut l'ouvrage d'une partie considerable de la République
, légitimement assemblée dans le lieu
accoûtumé et désigné par la Constitution et le
temps de l'Election n'étoit pas encore écoulé ,
de sorte qu'en même- temps et au même endroit,
on nomma les deux Candidats en présence de
tous les Palatinats , Terres et Districts . La se
conde n'a été faite ni dans le lieu ni au temps
que les Loix marquaient , ni à la face de la Ré
山
1. Vol. publique
2704 MERCURE DE FRANCE
publique assemblée , et le S. Frederic Augusté a
été proclamé par une poignée d'hommes desti ."
tuez de tout pouvoir et autorité , par des hommes
que les Loix ont notez , par des hommes"
Sujets aux peines décernées contre les Traîtres ,'
et enfin sans qu'il ait assisté à cet Acte aucun
Palatinat , Territoire ni District.
Sans y être mieux
autorisé
, on a transferé
de
Praage
à Warsovie
, les Séances
touchant
les
Pacta
Conventa
, et on les y a continuées
15.
jours de suite aprés cette fausse
Election
. Par les´
mêmes
Pacta-Conventa
, on a ouvert
aux Trou."
pes Russiennes
le passage
en Pologne
, et on leur
a permis
d'y aller en tels lieux qu'il leur plairoit.
On a bien voulu
fournir
par là une occasion
continuelle
à des troubles
domestiques
, et
de justes
raisons
aux Etrangers
de nous déclarer
la guerre
, et on s'est peu soucié
d'einbarasser
la République.
Nous soumettons ce fidelle et exact Parallele
au jugement de l'Univers . Qu'on juge qui il
faut reconnoître pour légitime Roy de Pologne,
ou d'un Prince élû contre toutes sortes de Loix
et Constitutions et par la seule force des Armes
ou d'un autre qui a été élû selon ces Loix er
Constitutions , et que les suffrages libres et unanimes
de tout ce qu'il y avoit d'Electeurs , ont
élevé sur le Trône.
Couronne de Pologne , faite en faveur du
Serenissime STANISLAS LESZCZYNSKI ,
du Serénissime FREDERIC AUGUSTE.
de
1°. Le Serénissime Stanislas Leszczynski a en
pour lui les suffrages unanimes et prompts
la Republique entiere , assemblée légitimement ,
c'est- à-dire de tous les Palatinats , Territoires
et Districts , au nombre de plus de 60000 hommes,
après que S. A.le Primat leur a eu demandễ
qui on devoit nommer Roi de Pologne ; et le
Grand Maréchal de la Couronne a proclamé ce
Prince en cette qualité .
I. De tant de milliers d'Hommes qui étoient ,
dans le Camp Electoral , pas un n'a nommé le
Serenissime Frédéric Auguste , et par conséquent
s'il n'a été proposé ni à la République ni par la
L. Voli
Ré
2698 MERCURE DE FRANCE
République , il n'a på en aucune maniere êtrè
nommé.
En quel tems .
2°. Le S. Stanislas a été élû dans le terme fixé
par unc constitution de la Diette de convocation
tenue cette année. Ainsi , on s'est conformé en
l'élisant à cette constitution qui prescrit pour des
raisons très importantes de terminer sans délai
P'Election du Roy , outre que dans le tempsmême
de l'Election , les Palatinats demandoient
qu'on pressa la nomination , comme il s'étoit
pratiqué dans un cas semblable ; sçavoir à l'Election
d'Uladislas IV. à laquelle les Russiens vou
loient mettre obstacle .
II. Lorsque le S. Frédéric Auguste a été élû ,
le temps de l'Election étoit passé , parce que cel
le du S Stanislas étant légitimement terminée
par la même , la Dietre d'Election l'étoit aussi ,
et que tous les Palatinats, Territoires et Districts
s'étoient retirez du Champ d'Election , après
avoir reçu les adieux de leur Maréchal , sans
avoir limité l'Acte d'Election , de sorte que si la
premiere Election avoit été deffectueuse , il en
faudroit faire une nouvelle , indiquer une nouvelle
Diette de Convocation , assembler de nouveau
les Diettines, expédier pour ce sujet de noupeaux
Universaux , & c,
En quel lieu.
3 °. Le S. Stanislas a été élû dans le lieu désigné
par une foule de Constitutions du Royaume,
et dernierement encore par celle de la Distte de
Convocation , tenue cette année ; c'est - à-dire
dans le Champ Electoral , ainsi qu'on l'appelle
proprement , entre Warsovie et le Village de
I. Vol. Vuola
DECEMBRE. 1733. 2899.
Vvola , où de temps immémorial des Elections
ont coûtume de se faire selon les anciennes Cons◄
titutions.
III. Le S. Frédéric- Auguste a été élû de l'autre
côté de la Vistule , dans la Plaine de Praage
joignant un Bois , près d'un Village , nommé
Kamien ; et là un grand Chemin a servi de
Champ Electoral , et une Hôtellerie de Szopa .
pour les Sénateurs au mépris des Constitutions,
Usages et Coutumes , et quoique les Dieures de
Convocation fixent toujours le temps et le lieu
où de tels Actes se doivent passer; tellement qu'un
Acte célébré hors du lieu , marqué par la Loy
est déslois absolument nul.
Par qui él .
4°. Le S. Stanislas a eu dans son E'ection , ce
qui en fait le point le plus essentiel ; sçavoir , la,
présence de tous les Palatinats , Terres , et Disericts
, sans en excepter un seul , qui après les
solemnitez ordinaires , Pont élû librement et de
plein gré, tellement que pour lui se sont réunies
les voix de plus de 60000 hommes , et d'un Peu-,
ple Electeur , dont la conduite et le droit song
irreprochables.
IV. Il ne s'est trouvé à l'Election du S. Frédéric-
Auguste, aucun Palatinar , Territoire , ni
District. li n'a été élû que par un petit nombre
de Gens et par de simples Particuliers , à qui la,
République n'avoit point donné pouvoir de le.
faire. Il a été élû par des Gens qu'on arrêta
lorsqu'ils retournoient chez eux après l'Election
et dont les uns donnérent leurs voix , ‹ffrayez,
par les Universaux du Général Lesci , qui menaçoit
de mettre tout à feu et à sang , tandis que
les autres vendirent bien leurs suffrages.
J. Vol.
ป
2700 MERCURE DE FRANCE
Il a été élû par des Parjures , dont quelques
uns avoient juré deux ou trois fois , que , se con
formant à l'intention unanime de la République
et aux Instructions expresses de la plupart des
Palatinats , Terres et Districts , ils n'éliroient
point de Candidat qui ne fut né de pere et de
mere Catholiques Romains , et qui cût des Domaines
ou des Armées hots du Royaume.
Il a eu pour Electeurs des Proscrits et des Ennemis
de la Patrie , déclarez tels , en partie par la
Constitution de la Diette de Convocation , contre
ceux qui éliroient un Roy étranger et ayant
des Domaines hors du Royaume, et en partie par
le Decret de la République entiere , assemblée
dans le Champ Electoral, Décret qu'elle a inséré
dans son Manifeste , contre l'invasion des Russiens
, et que signérent ceux - là même qui ont
adhéré à ces Russiens dans l'Election du S. Fré
deric- Auguste.
Au reste , je dis par le Décret , parce qu'effec
tivement il comprend , non seulement ceux qui
ont attiré l'Armée Russienne , mais encore tous
ceux qui pourroient dans la suite adhérer aux
Russiens , et que la République les y a déclareztous
également Ennemis de la Patrie , abandonnez
à la vengeance d'un chacun , &c.
Il faut aussi remarquer que n'y ayant à l'E
Tection aucun Député de la Grande Pologne , on
ya appellé deux jeunes Seigneurs du nom de
Dzialynski , qui faisoient leurs Etudes à Varsovie.
Ce qu'il y a de plus étrange , c'est qu'ur
Enfant de sept ans , Fils de l'Illustrissime Seigneur
Potocki, Maréchal de la Cour du Royaume
, a été invité à l'Election , et qu'on lui en a
fait signer l'Acte, afin , sans doute , qu'en voyant
ce nom parmi les autres , on puisse croire que
I. Fol. quel
DECEMBRE. 1733. 2701
quelqu'un de la Maison Potocki adhére au parti
de l'Electeur de Saxe.
Par qui nommé.
s . Le S. Stanislas a été nommé par Monsei
gneur Théodore Potocki , Archevêque de Gnêsne,
Primat du Royaume , c'est - à dire , un Prélat à
qui les Loix du Royaume , les Bulles des Papes ,
et particulierement la Constitution de la Diette
de Convocation , Constitution confirmée par le
serment des Evêques , conférent expres ément
et privativement à tous autres Evêques , le droit
de nommer le Roy. Tous sont donc exclus par
leurs sermens et sous certaines peines du droit
de nommer les Rois. Il y a même une Bulle du
Pape Sixte V. qui porté que , si un Roy a été
nommé par un autre que par le Primat du
Royaume , non - seulement l'Evêque qui a fait la
nomination , encourt des peines exprimées dans
cette Bulle , mais encore que cette nomination
est nulle et sans force.
V. Le S. Frederic Auguste a été nommé , non
par le Primat , mais par M. Hostus , Evêque de
Posnanie , en quoi ce Prélat a violé p.emierement
le serment géneral qu'il a prêté comme
Sénateur , de détourner tout ce qui peut être préjudiciable
à la République , puisque par sa nomination
il a attiré sur elle les plus grands maux,
porté atteinte à la liberté des Elections , occasionné
le renversement de l'Etat et des Loix ,
procuré l'effusion du sang humain , la désolation
du Royaume , l'oppression des Pauvres , la vio
lation des immunitez Ecclesiastiques , et enfin
le pillage des biens appartenans au Clergé .
Il a violé en second lieu le serment general
par lequel il s'est obligé dans la Diette de Con-
L. Vol. Vocation
2702 MERCURE DE FRANCE
vocation , de ne point élire de Roy étranger , on
ayant ses Domaines hors du Royaume.
Il a violé enfin le serment particulier que les au
tres Evêques et lui - même ont fait dans la susdite
Diette, de ne point attenter au droit de nommer
le Roy , droit que les Loix ont attaché à la dignité
du Primat. En un mot , le S. Auguste s'est
trouvé n'avoir que la nomination d'un Prélat ,
qui par cette nomination - là même , violoit tout
la fois trois sermens , et qui en même temps
encouroit les peines exprimées par le Decret que
la République entiere a inseré dans son Manifeste
et auquel lui - même a souscrit,
De quelle maniere ?
6. Le S. Stanillas a été élû par la République
avec une entiere liberté , et sans qu'il y cûr ni
Armée ni Troupes qui arrachassent les suffrages
de qui que ce soit en faveur d'un Candidat. Il a
été élú avec le consentement unanime de tous
ceux qui étoient dans le Champ Electoral , et sans
la moindre contradiction : Car il ne faut pas regarder
comme telles ni les oppositions que
M. Kaminski commençoit à faire dans le lieu
de la nomination , ni la retraite du Staroste d'O
poczyn , qui la veille de l'Election sortit du
Champ Electoral; le premier ramené par des re
montrances amiables et par de bons conseils , ré.
voqua son opposition de bon coeur et sans qu'on
lui fit la moindre violence ; il la révoqua à l'instant
et sur le lieu même , et il cria Vive Stanislase
Le second marqua par une Lettre la joye qu'il
avoit de l'heureux succès de l'Election et félicita
le Prince , sur qui elle étoit tombée , et quant
aux autres Electeurs , le lendemain de l'Election
ils allerent saluer l'Elû et l'assurer d'une parfaite
soumission.
DECEMBRE. 1733. 2703.
VI. Le S. Frederic Auguste a été élû avec
tout ce qui marque la derniere violence, puisque
les Electeurs étoient environnez d'une Armée
nombreuse , et qu'on n'obtint leurs suffrages
que par des persuasions armées . L'Election n'a
donc pas été libre. Mais comment eût - ele pů
l'être , lorsqu'un petit nombre de Citoyens pri-"
vez partagez en quatre Candidats , et devant
élire un Roy par confédération , voyoient dans
le parti du S. Frederic Auguste , le General Lesci,
agissant avec une autorité souveraine , nommer
et proclamer le premier ce Prince ? entraînez par.
la force superieure , ils ont accedé à cette Election
avec moins de joye que d'apparence de respect
, et on en trouve les preuves dans une Let-'
tre originale du même General Lesci au Comte
d'Osterman , où il s'exprime en ces termes :
Les Seigneurs Polonois étant divisez entre eux
sur le choix d'un Candidat , je les ai obligez par
des promesses et plus encore par des menaces , à dé
ferer la Couronne à l'Electeur de Saxe. Il sera assez
puissant pour se maintenir sur le Trône et pour
deffendre ceux qui l'y ont élevé.
L'Election du Sérenissime Auguste II. de
glorieuse mémoire , quoique faite par une Session
, a de grands avantages sur la prétendue
Election du S. Frederic Auguste. La premiere
fut l'ouvrage d'une partie considerable de la République
, légitimement assemblée dans le lieu
accoûtumé et désigné par la Constitution et le
temps de l'Election n'étoit pas encore écoulé ,
de sorte qu'en même- temps et au même endroit,
on nomma les deux Candidats en présence de
tous les Palatinats , Terres et Districts . La se
conde n'a été faite ni dans le lieu ni au temps
que les Loix marquaient , ni à la face de la Ré
山
1. Vol. publique
2704 MERCURE DE FRANCE
publique assemblée , et le S. Frederic Augusté a
été proclamé par une poignée d'hommes desti ."
tuez de tout pouvoir et autorité , par des hommes
que les Loix ont notez , par des hommes"
Sujets aux peines décernées contre les Traîtres ,'
et enfin sans qu'il ait assisté à cet Acte aucun
Palatinat , Territoire ni District.
Sans y être mieux
autorisé
, on a transferé
de
Praage
à Warsovie
, les Séances
touchant
les
Pacta
Conventa
, et on les y a continuées
15.
jours de suite aprés cette fausse
Election
. Par les´
mêmes
Pacta-Conventa
, on a ouvert
aux Trou."
pes Russiennes
le passage
en Pologne
, et on leur
a permis
d'y aller en tels lieux qu'il leur plairoit.
On a bien voulu
fournir
par là une occasion
continuelle
à des troubles
domestiques
, et
de justes
raisons
aux Etrangers
de nous déclarer
la guerre
, et on s'est peu soucié
d'einbarasser
la République.
Nous soumettons ce fidelle et exact Parallele
au jugement de l'Univers . Qu'on juge qui il
faut reconnoître pour légitime Roy de Pologne,
ou d'un Prince élû contre toutes sortes de Loix
et Constitutions et par la seule force des Armes
ou d'un autre qui a été élû selon ces Loix er
Constitutions , et que les suffrages libres et unanimes
de tout ce qu'il y avoit d'Electeurs , ont
élevé sur le Trône.
Fermer
Résumé : PARALLELE, de l'Election à la Couronne de Pologne, faite en faveur du Serénissime STANISLAS LESZCZYNSKI, & du Sérénissime FREDERIC AUGUSTE.
Le texte compare les élections de Stanislas Leszczynski et Frédéric Auguste au trône de Pologne. Stanislas Leszczynski a été élu de manière unanime par plus de 60 000 hommes représentant tous les palatinats, territoires et districts de la République. Cette élection a eu lieu dans le champ électoral entre Varsovie et le village de Wola, conformément aux usages traditionnels et aux constitutions. Elle s'est déroulée dans le lieu et le temps prescrits par les lois en vigueur. En revanche, l'élection de Frédéric Auguste a eu lieu après l'expiration du délai légal et dans un lieu non désigné par les constitutions. Elle n'a pas impliqué la présence des palatinats, territoires et districts. Frédéric Auguste a été élu par un petit nombre de particuliers, souvent sous la contrainte et la menace, notamment de l'armée russe. De plus, il a été nommé par un évêque qui a violé plusieurs serments et constitutions, contrairement à Stanislas Leszczynski, nommé par le Primat du Royaume, en conformité avec les lois. L'élection de Stanislas Leszczynski s'est faite librement et sans violence, tandis que celle de Frédéric Auguste a été marquée par la présence de l'armée et des menaces. Le texte conclut en soumettant ce parallèle au jugement de l'univers pour déterminer le roi légitime de Pologne.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
4
p. 2704-2712
MANIFESTE du Primat de Pologne.
Début :
Les faux rapports répandus dans le Public, à l'occasion de ce qui s'est passé en Pologne [...]
Mots clefs :
Élection, Roi, République, Interrègne, Liberté, Diète de convocation, Serment, Royaume, Primat, Ministres, Nation, Stanislas Leszczynski, Ennemis, Conduite, Assemblée
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MANIFESTE du Primat de Pologne.
MANIFESTE du Primat de Pologne:
Es faux rapports répandus dans le Public , à
l'occasion de ce qui s'est passé en Pologne
pendant l'interregne , les insinuations injustes ,
et malicieuses dont les ennemis du repos de la
République ont tâché de noircir ma conduite ,
J. Vel.
DECEMBRE. 1733 2705
en m'accusant d'avoir gouverné le Royaume d'une
maniere affectée et interessé , ont arrêté la liberté
des suffrages et violé les droits sur lesquels cette
liberté est fondée , et la necessité enfin de faire
voir au Monde entier que nos ennemis par de
pareils procedez , n'ont eu et n'ont encore pour
but que de ruiner et renverser totalement les
droits , les prérogatives et la liberté de notre
chere Patrie , sont des motifs trop pressans , pour
que je differe plus long- temps à justifier ma
conduite , afin de convaincre tout l'Univers par
une narration succincte et sincere de ce qui s'est
passé avant et après l'Election , la fausseté de ce
qu'on a publié de contraire,
Mon premier soin , depuis la mort du Roy
Auguste, de glorieuse memoire , a été de concilier
et de réunir nos Freres , et j'eus le bonheur
d'y réussir . Je n'entrepris rien que
du consentement
et de l'aveu du Sénat et de la Noblesse encore
assemblée à l'occasion de la Diette extraor
dinaire, convoquée par le feu Roy; j'envoyai des
Ministres aux Cours voisines , je tins de fréquens
Conseils avec les Sénateurs et les Minis
tres des deux Nations ; je ne signai que ce qui
avoit été unanimement résolu ; je pris les mesu
res convenables avec les Régimentaires des deux
Nations pour assurer la sureté interieure et exte
rieure du Royaume et prévenir les inconvéniens
qui pourroient résulter des Assemblées particu
lieres et illicites ; en un mot , afin de n'avoir
rien à me reprocher , je communiquai tout à la
République et ne fis rien sans son approbation ,
quoiqu'en qualité de Primat j'usse pû m'en dis
penser en bien des choses.
Le jour de l'assemblée de la Diette de Convo
Cation étant yenu , je me contentai d'y represen
J. Vol.
2756 MERCURE DE FRANCE
ter le danger auquel le Royaume se trouvoit ex
posé , et je laissai à la prudence d'une Nation libre
le soin de le prévenir. Il y eut au commence
ment de cette Diette de grands débats pour l'E
Jection d'un Maréchal ; les esprits parurent fort
animez , ce qui dura quelques jours et retarda
l'expedition des affaires ; mais par mes soins et
ceux du Sénat , le calmne fut enfin rétabli ; on
élût le Maréchal , et la Noblesse se joignit ensui
te au Sénat ; en qualité de Primat j'écoutai les
avis des Nonces, et me conformai à ce qu'ils désiroient
et à ce qu'ils rejettoient. Le principal
objet de leur délibération regardoit la résolution
prise cy- devant, d'exclure du Trône tout Piaste;
ils ressenroient vivement l'injustice d'une telle
résolution ; ils voyoient , avec indignation , la
honte qui en résultoit à la Nation ; et afin de le
rendre plus efficace , on résolut de le confirmer
par un serment. Cette résolution passa aussi unanimement.
Il est vrai qu'il y a eu à ce sujet des
débats tres vifs , mais ils n'ont eu pour objet que
le formulaire du Serment , et non le Serment
même. Après qu'en qualité de Primat , j'eus
prêté ce Serment , par lequel non seulement
tout Erranger , mais aussi tous ceux qui posse
dent des Provinces Etrangeres , ou qui ont des
Troupes sur pied , qui ne sont pas nez de peres et
de meres Catholiques , sont exclus du Trône.
Les Evêques, Sénateurs et autres le prêterent après
moi , et le firent tous avec joie et sans la moindre
contrainte Les Evêques jurerent aussi qu'ils
m'empiéteroient point sur les Droits du Primat.
La République déclara ensuite ce Serment com
me une Loy fondamentale du Royaume. Oa
dressa quelques Constitutions , et on fixa le jour
pour la Diette d'Election, au lieu ordinaire, con
CI. Vol.
forDECEMBRE.
1733 2707
formément aux Droits ; c'est par là que finit la
Diette de Convocation.
En attendant ce jour important je m'abstins de
toute intrigue , préjudiciab.e à la République ,
et bien loin que je fusse porté par un amour
aveugle pour aucun particulier, l'évitai avec soin
d'entrer dans aucune faction , j'avoue cepen ant
que je souhaitois fort que le Serenissime Roy
Stanislas fut élevé au Trône; je l'en croyois tres
digne, et même plus qu'aucun autre , à cause de
ses éminentes qualitez ; mais je declare en même.
temps que quelque fussent mes souhaits , mon
obstination n'alloit pas jusqu'à le vouloir au
préjudice de la République. J'avois mis toute
ma confiance en Dieu ; c'est par son secours et
celui de la libre Nation Polonoise que j'esperois
voir finir les maux de la République par l'E
lection d'un Roy désiré.
On me fit des offres avantageuses , on me fir
même des menaces , mais je rejettai les premieres
et méprisai les autres ; je n'ai jamais voulų
donner les mains directement ni indirectement
à l'entrée de quelqu'Armée Etrangere. J'ai rejetté
constamment les Instances faites par les
Ministres des Puissances voisines, pour une exclusion
, parce que je voyois qu'elle n'avoit pour
but que leur interêt et leur utilité particuliere ,
et qu'une pareille exclusion ne pouvoit être que
deshonorable à la République et tendre à sa totale
ruine . Comme lesdites Puissances ne laissoient
pas de continuer leurs Instances à ce sujet
, je m'apperçûs bien- tôt qu'on avoit dessein
d'enfoncer le Poignard dans le sein de notre -
berté . J'écrivis pour cet effet au nom de la République
, representée par ceux que les deux Na-
Lions avoient nommés à la Diette de Convoca-
I. Vol. tion
2708 MERCURE DE FRANCE
tion , pour me servir de conseil , à toutes le
Cours de l'Europe , pour les prier de ne pas per
mettre qu'on opprimâ: la Répub ique , d'envoir
des Ministres à S. M 1. et à l'Illustrissime Czarine
pour leur representer que nout ctions une
Nution libre que nous ne dépen tions de personne
, que nous ne permettrions jamais qu'on
donna: Pexclusion , les pliant de se désister de
leurs Instances à ce sujet , et de ne pas se mêlet
de notre Election qui ne dépend que de nous
seuls .
Le jour de l'ouverture de la Diette d'Election
étant venu , je n'eus en vue que l'exacte exécution
des Loix établies dans la Diette de Convocation
, en ce qui regarde l'Election et le maintien
inviolable de la liberté de la Patrie , les commencemens
de cette Diette furent fort paisibles,
et le Maréchal fut élû en peu de jours ; mais cette
tranquilité ne , dura guere ; les esprits s'échaufferent
à la nouvelle de l'entrée des Russiens
dans le Royaume , certifiée et affirmée par le
Chancelier et Régimentaire de Lithuanie toute
l'Assemblée en fut troublée , on fut surpris de
la conduite du Régimentaire en cette occasion ,
et après plusieurs Discours qui ne pouvoient lui
être agréables , on résolut de ne rien négliger
pour découvrir ceux qui avoient appellé les Russiens
dans le Royaume .
·
La peur ayant saisi le Régimentaire , apparemment
par un remords de conscience , il quitta
le Champ Electoral, sans faire aucune protes-
Lation et se retira à Praage,
-On lui envoya des Députez pour demander la
cause de sa Retraite ; sa réponse fut que sa Retraite
ne troubleroit en aucune maniere l'Elec
tion .
I. Vol. Peu
DECEMBRE . 1733. 2709
Peu de jours après, les Etats dresserent un Manifeste
contre ceux qui avoient appellé les Kussiens
dans le Royaume. Nous résolumes là - dessus
de proceder incessament à l'Election ,
selon
la teneur de la Constitution de la Diette de Convocation
, qui porte que l'Election se feroit dans
le terme le plus court qu'il seroit possible , mais
qu'au cas qu'elle ne se pût faire si- tôt qu'on le
souhaiteroit , la Diette ne dureroit neanmoins
que six semaines.
·
Avant que de proceder à l'Acte d'Election je
parcourus , à Cheval , selon le Cérémonial , les
Palatinats , les Starosties et les Districts assemblez
, pour
leur demander quel Roy ils souhaitoient
, et pour leur notifier en même temps
que la Proclamation se feroit le lendemain . Pendant
que j'en faisois le tour , on n'entendit
crier par tout que Vive le Roy Stanislas. Je conviens
cependant qu'il paroissoit qu'il y en avoit
quelques- uns qui y étoient contraires , ceux - cy
se retirreent dans leurs Quartiers, apparemment
pour y dresser le Niepozvalam.
Le lendemain j'achevai le tour des Palatinats , *
Starosties et Districts , je fus obligé dele faire à
pied , mon Cheval étant devenu ombrageux
par les cris réiterez de Vive le Roy Stanislas . Ces
cris se redoublerent avec tant de zéle que je ne
pus m'empêcher de me conformer aux pressantes
Instances de l'Assemblée , et de proceder incessamment
à la nomination du Roy ; mais
avant que de le faire, je déclarai absens ceux qui
s'étoient rendus à Praage ; et comme il ne paroissoit
personne pour contre- dire , car les uns se
tûrent , les autres partirent pour leurs Terres .
parmi ces derniers , le Staroste Opoczynski
1. Vol. ᏗᏤ gu
H
2710 MERCURE DE FRANCE
qui m'assura par une Lettre , qu'il s'étoit retiré
sans contradiction .
Je procedai , en vertu de ma Charge , à la no
mination du Roy , mais je fus interrompu park:
S.Kamienski, Capitaine du District de Krziemit,
dans le Palatinat de Vobhinie , qui me présenta
son Niepozwalam , ce qui m'obligea à garder k
silence pendant quelque temps , jusqu'à ce que
s'étant enfin désisté de sa contradiction , je pro
clamé le Serenissime Roy Stanislas , à present
regnant , sans aucune opposition , dont Dieu ,
qui connoît ce qu'il y a de plus caché dans nos
coeurs , est le témoin , ainsi que le Peuple , con
sistant en plus de 100 Enseignes , et criant una
nimement et sans cesse ; Vive le Roy Stanislas,
Je regarde comme un bonheur particulier d'
voir proclamé pour Roy , celui que des Nation
envieuses ont voulu exclure du Trône ; car
elles avoient réussi dans leur dessein , c'éto
fait à jamais de notre liberté , on nous auro
toujours forcé à élire un Roy à leur gré.
Voilà le récit sincere et veritable de tout
qui s'est passé à l'égard de l'Election de not
Roy , cependant , quelqu'unanime et légitin
qu'ait été cette Election , il se trouve de fau
Freres qui la révoquent en doute ; ils osent avar
cer qu'elle n'a été faite qu'en violant la liberté
et par là , ainsi que par toute la conduite qu'i
ont tenue depuis leur retraite à Praage , ils for
voir évidemment qu'ils ont appellé les Russier
dans le Royaume , ce qui les rend coupables e
tant de sang innocent qui sera peut- être vers
Mais supposé qu'il se soit trouvé quelques Pa
sonnes d'un sentiment opposé , le nombre e
étoit tres- petit , et elles n'ont paru que le jo
I.Vel
.qu'o
DECEMBRE. 1732. 2711
qu'on annonçoit au Peuple la prochaine Election
fixée au lendemain , et non le jour de la nomination
du Roy , qui , selon les Loix ou l'usage
ne se fait jamais à Cheval , mais dans les Tran
chées ou Quartiers préparez pour cet effet , et
où il étoit libre encore à ceux qui vouloient contredire
, d'exhiber leur Niepozvalam.
Les Ennemis du Roy voulant exécuter les pernicieux
desseins qu'ils avoient tramez à Praage ,
allérent joindre les Russiens , et formérent entr'eux
une prétendue République, ou, pour mieux
dire ,un Complot tumultueux de gens qui s'é
tant déclarez eux - mêmes Ennemis de la Patrie ,
en conséquence du Manifeste qu'ils avoient signé
, ne cherchent qu'à renverser la liberté , en
opprimant la veritable et innocente République.
Ce qu'il y a de plus déplorable , c'est qu'il se
trouve parmi eux des Apôtres du Seigneur , des
Evêques , qui comme Judas , trahissent leur propre
Mere , c'est- à- dire , leur Patrie. Ce sont ces.
Evêques qui coupables d'un triple parjure endure
cissent encore davantage les coeurs des Seigneurs
séculiers , en autorisant leur témérité ,
en leur faisant accroire qu'elle est juste et per
mise.
Les Opposans retournerent enfin à Praage ; Ils,
s'imaginoient que pourvu qu'ils pûssent proceder
à une nouvelle Election avant l'échéance des
six semaines que la Diette pouvoit durer , cette
Election seroit légitime ; mais ce terme n'ayant
point été établi comme une Loy , mais comme
une prolongation , au cas qu'on ne pût parvenir
plutôt à une Election , ne peut être regardé que
comme une chimere , puisque l'Election avoit
Jéja été faite légitimement et selon les Loix. Ils
crurent aussi que s'ils pouvoient se rendre sur
1
No I. Vol.
le Hij
2712 MERCURE DE FRANCE
le Champ Electoral , entre Varsovie et Vvola ,
leur Election seroit plus valide ; ils firent tous les
efforts imaginables , mais inutiles , afin d'y parvenir,
employant pour cet effet le fer et le feu.
Pendant ce temps-là on découvrit que les Ministres
de Russie et de Saxe entretenoient une
correspondance avec les Opposans; le Régimentaire
résolut là - dessus de les faire sortir de Varsovie,
et de les attaquer, en cas de refus , ce qu'il
fit , les Ministres Etrangers ne doivent jouir des
prérogatives du Droit des Gens , qu'aussi long.
temps qu'ils observent eux- mêmes les Loix qui
y sont attachéts.
Enfin les Opposans voyant qu'ils ne pouvoient
passer la Vistule , se retirerent dans un Bois , y
dressérent une espece de Kolo , et élurent un
Roy , mais quel Roy ? Un Etranger , un Prince
qui possede des Provinces hors du Royaume , et
qui a des Troupes sur pied , un Prince né d'une
Mere Luthérienne , un Prince enfin qui veut employer
ses Troupes pour réduire une Nation libre
, à une obéissance aveugle. Grand Dieu , à
quoi servent les Constitutions établies dans la
Diette de Convocation ? A quoi sert le serment
qu'on y a prêté ? A quoi sert cette Confédéra¬
tion si solemnelle, pour n'élire qu'un Piaste? &c.
Fait à Dantzick , le 10 Octobre 1733 .
Es faux rapports répandus dans le Public , à
l'occasion de ce qui s'est passé en Pologne
pendant l'interregne , les insinuations injustes ,
et malicieuses dont les ennemis du repos de la
République ont tâché de noircir ma conduite ,
J. Vel.
DECEMBRE. 1733 2705
en m'accusant d'avoir gouverné le Royaume d'une
maniere affectée et interessé , ont arrêté la liberté
des suffrages et violé les droits sur lesquels cette
liberté est fondée , et la necessité enfin de faire
voir au Monde entier que nos ennemis par de
pareils procedez , n'ont eu et n'ont encore pour
but que de ruiner et renverser totalement les
droits , les prérogatives et la liberté de notre
chere Patrie , sont des motifs trop pressans , pour
que je differe plus long- temps à justifier ma
conduite , afin de convaincre tout l'Univers par
une narration succincte et sincere de ce qui s'est
passé avant et après l'Election , la fausseté de ce
qu'on a publié de contraire,
Mon premier soin , depuis la mort du Roy
Auguste, de glorieuse memoire , a été de concilier
et de réunir nos Freres , et j'eus le bonheur
d'y réussir . Je n'entrepris rien que
du consentement
et de l'aveu du Sénat et de la Noblesse encore
assemblée à l'occasion de la Diette extraor
dinaire, convoquée par le feu Roy; j'envoyai des
Ministres aux Cours voisines , je tins de fréquens
Conseils avec les Sénateurs et les Minis
tres des deux Nations ; je ne signai que ce qui
avoit été unanimement résolu ; je pris les mesu
res convenables avec les Régimentaires des deux
Nations pour assurer la sureté interieure et exte
rieure du Royaume et prévenir les inconvéniens
qui pourroient résulter des Assemblées particu
lieres et illicites ; en un mot , afin de n'avoir
rien à me reprocher , je communiquai tout à la
République et ne fis rien sans son approbation ,
quoiqu'en qualité de Primat j'usse pû m'en dis
penser en bien des choses.
Le jour de l'assemblée de la Diette de Convo
Cation étant yenu , je me contentai d'y represen
J. Vol.
2756 MERCURE DE FRANCE
ter le danger auquel le Royaume se trouvoit ex
posé , et je laissai à la prudence d'une Nation libre
le soin de le prévenir. Il y eut au commence
ment de cette Diette de grands débats pour l'E
Jection d'un Maréchal ; les esprits parurent fort
animez , ce qui dura quelques jours et retarda
l'expedition des affaires ; mais par mes soins et
ceux du Sénat , le calmne fut enfin rétabli ; on
élût le Maréchal , et la Noblesse se joignit ensui
te au Sénat ; en qualité de Primat j'écoutai les
avis des Nonces, et me conformai à ce qu'ils désiroient
et à ce qu'ils rejettoient. Le principal
objet de leur délibération regardoit la résolution
prise cy- devant, d'exclure du Trône tout Piaste;
ils ressenroient vivement l'injustice d'une telle
résolution ; ils voyoient , avec indignation , la
honte qui en résultoit à la Nation ; et afin de le
rendre plus efficace , on résolut de le confirmer
par un serment. Cette résolution passa aussi unanimement.
Il est vrai qu'il y a eu à ce sujet des
débats tres vifs , mais ils n'ont eu pour objet que
le formulaire du Serment , et non le Serment
même. Après qu'en qualité de Primat , j'eus
prêté ce Serment , par lequel non seulement
tout Erranger , mais aussi tous ceux qui posse
dent des Provinces Etrangeres , ou qui ont des
Troupes sur pied , qui ne sont pas nez de peres et
de meres Catholiques , sont exclus du Trône.
Les Evêques, Sénateurs et autres le prêterent après
moi , et le firent tous avec joie et sans la moindre
contrainte Les Evêques jurerent aussi qu'ils
m'empiéteroient point sur les Droits du Primat.
La République déclara ensuite ce Serment com
me une Loy fondamentale du Royaume. Oa
dressa quelques Constitutions , et on fixa le jour
pour la Diette d'Election, au lieu ordinaire, con
CI. Vol.
forDECEMBRE.
1733 2707
formément aux Droits ; c'est par là que finit la
Diette de Convocation.
En attendant ce jour important je m'abstins de
toute intrigue , préjudiciab.e à la République ,
et bien loin que je fusse porté par un amour
aveugle pour aucun particulier, l'évitai avec soin
d'entrer dans aucune faction , j'avoue cepen ant
que je souhaitois fort que le Serenissime Roy
Stanislas fut élevé au Trône; je l'en croyois tres
digne, et même plus qu'aucun autre , à cause de
ses éminentes qualitez ; mais je declare en même.
temps que quelque fussent mes souhaits , mon
obstination n'alloit pas jusqu'à le vouloir au
préjudice de la République. J'avois mis toute
ma confiance en Dieu ; c'est par son secours et
celui de la libre Nation Polonoise que j'esperois
voir finir les maux de la République par l'E
lection d'un Roy désiré.
On me fit des offres avantageuses , on me fir
même des menaces , mais je rejettai les premieres
et méprisai les autres ; je n'ai jamais voulų
donner les mains directement ni indirectement
à l'entrée de quelqu'Armée Etrangere. J'ai rejetté
constamment les Instances faites par les
Ministres des Puissances voisines, pour une exclusion
, parce que je voyois qu'elle n'avoit pour
but que leur interêt et leur utilité particuliere ,
et qu'une pareille exclusion ne pouvoit être que
deshonorable à la République et tendre à sa totale
ruine . Comme lesdites Puissances ne laissoient
pas de continuer leurs Instances à ce sujet
, je m'apperçûs bien- tôt qu'on avoit dessein
d'enfoncer le Poignard dans le sein de notre -
berté . J'écrivis pour cet effet au nom de la République
, representée par ceux que les deux Na-
Lions avoient nommés à la Diette de Convoca-
I. Vol. tion
2708 MERCURE DE FRANCE
tion , pour me servir de conseil , à toutes le
Cours de l'Europe , pour les prier de ne pas per
mettre qu'on opprimâ: la Répub ique , d'envoir
des Ministres à S. M 1. et à l'Illustrissime Czarine
pour leur representer que nout ctions une
Nution libre que nous ne dépen tions de personne
, que nous ne permettrions jamais qu'on
donna: Pexclusion , les pliant de se désister de
leurs Instances à ce sujet , et de ne pas se mêlet
de notre Election qui ne dépend que de nous
seuls .
Le jour de l'ouverture de la Diette d'Election
étant venu , je n'eus en vue que l'exacte exécution
des Loix établies dans la Diette de Convocation
, en ce qui regarde l'Election et le maintien
inviolable de la liberté de la Patrie , les commencemens
de cette Diette furent fort paisibles,
et le Maréchal fut élû en peu de jours ; mais cette
tranquilité ne , dura guere ; les esprits s'échaufferent
à la nouvelle de l'entrée des Russiens
dans le Royaume , certifiée et affirmée par le
Chancelier et Régimentaire de Lithuanie toute
l'Assemblée en fut troublée , on fut surpris de
la conduite du Régimentaire en cette occasion ,
et après plusieurs Discours qui ne pouvoient lui
être agréables , on résolut de ne rien négliger
pour découvrir ceux qui avoient appellé les Russiens
dans le Royaume .
·
La peur ayant saisi le Régimentaire , apparemment
par un remords de conscience , il quitta
le Champ Electoral, sans faire aucune protes-
Lation et se retira à Praage,
-On lui envoya des Députez pour demander la
cause de sa Retraite ; sa réponse fut que sa Retraite
ne troubleroit en aucune maniere l'Elec
tion .
I. Vol. Peu
DECEMBRE . 1733. 2709
Peu de jours après, les Etats dresserent un Manifeste
contre ceux qui avoient appellé les Kussiens
dans le Royaume. Nous résolumes là - dessus
de proceder incessament à l'Election ,
selon
la teneur de la Constitution de la Diette de Convocation
, qui porte que l'Election se feroit dans
le terme le plus court qu'il seroit possible , mais
qu'au cas qu'elle ne se pût faire si- tôt qu'on le
souhaiteroit , la Diette ne dureroit neanmoins
que six semaines.
·
Avant que de proceder à l'Acte d'Election je
parcourus , à Cheval , selon le Cérémonial , les
Palatinats , les Starosties et les Districts assemblez
, pour
leur demander quel Roy ils souhaitoient
, et pour leur notifier en même temps
que la Proclamation se feroit le lendemain . Pendant
que j'en faisois le tour , on n'entendit
crier par tout que Vive le Roy Stanislas. Je conviens
cependant qu'il paroissoit qu'il y en avoit
quelques- uns qui y étoient contraires , ceux - cy
se retirreent dans leurs Quartiers, apparemment
pour y dresser le Niepozvalam.
Le lendemain j'achevai le tour des Palatinats , *
Starosties et Districts , je fus obligé dele faire à
pied , mon Cheval étant devenu ombrageux
par les cris réiterez de Vive le Roy Stanislas . Ces
cris se redoublerent avec tant de zéle que je ne
pus m'empêcher de me conformer aux pressantes
Instances de l'Assemblée , et de proceder incessamment
à la nomination du Roy ; mais
avant que de le faire, je déclarai absens ceux qui
s'étoient rendus à Praage ; et comme il ne paroissoit
personne pour contre- dire , car les uns se
tûrent , les autres partirent pour leurs Terres .
parmi ces derniers , le Staroste Opoczynski
1. Vol. ᏗᏤ gu
H
2710 MERCURE DE FRANCE
qui m'assura par une Lettre , qu'il s'étoit retiré
sans contradiction .
Je procedai , en vertu de ma Charge , à la no
mination du Roy , mais je fus interrompu park:
S.Kamienski, Capitaine du District de Krziemit,
dans le Palatinat de Vobhinie , qui me présenta
son Niepozwalam , ce qui m'obligea à garder k
silence pendant quelque temps , jusqu'à ce que
s'étant enfin désisté de sa contradiction , je pro
clamé le Serenissime Roy Stanislas , à present
regnant , sans aucune opposition , dont Dieu ,
qui connoît ce qu'il y a de plus caché dans nos
coeurs , est le témoin , ainsi que le Peuple , con
sistant en plus de 100 Enseignes , et criant una
nimement et sans cesse ; Vive le Roy Stanislas,
Je regarde comme un bonheur particulier d'
voir proclamé pour Roy , celui que des Nation
envieuses ont voulu exclure du Trône ; car
elles avoient réussi dans leur dessein , c'éto
fait à jamais de notre liberté , on nous auro
toujours forcé à élire un Roy à leur gré.
Voilà le récit sincere et veritable de tout
qui s'est passé à l'égard de l'Election de not
Roy , cependant , quelqu'unanime et légitin
qu'ait été cette Election , il se trouve de fau
Freres qui la révoquent en doute ; ils osent avar
cer qu'elle n'a été faite qu'en violant la liberté
et par là , ainsi que par toute la conduite qu'i
ont tenue depuis leur retraite à Praage , ils for
voir évidemment qu'ils ont appellé les Russier
dans le Royaume , ce qui les rend coupables e
tant de sang innocent qui sera peut- être vers
Mais supposé qu'il se soit trouvé quelques Pa
sonnes d'un sentiment opposé , le nombre e
étoit tres- petit , et elles n'ont paru que le jo
I.Vel
.qu'o
DECEMBRE. 1732. 2711
qu'on annonçoit au Peuple la prochaine Election
fixée au lendemain , et non le jour de la nomination
du Roy , qui , selon les Loix ou l'usage
ne se fait jamais à Cheval , mais dans les Tran
chées ou Quartiers préparez pour cet effet , et
où il étoit libre encore à ceux qui vouloient contredire
, d'exhiber leur Niepozvalam.
Les Ennemis du Roy voulant exécuter les pernicieux
desseins qu'ils avoient tramez à Praage ,
allérent joindre les Russiens , et formérent entr'eux
une prétendue République, ou, pour mieux
dire ,un Complot tumultueux de gens qui s'é
tant déclarez eux - mêmes Ennemis de la Patrie ,
en conséquence du Manifeste qu'ils avoient signé
, ne cherchent qu'à renverser la liberté , en
opprimant la veritable et innocente République.
Ce qu'il y a de plus déplorable , c'est qu'il se
trouve parmi eux des Apôtres du Seigneur , des
Evêques , qui comme Judas , trahissent leur propre
Mere , c'est- à- dire , leur Patrie. Ce sont ces.
Evêques qui coupables d'un triple parjure endure
cissent encore davantage les coeurs des Seigneurs
séculiers , en autorisant leur témérité ,
en leur faisant accroire qu'elle est juste et per
mise.
Les Opposans retournerent enfin à Praage ; Ils,
s'imaginoient que pourvu qu'ils pûssent proceder
à une nouvelle Election avant l'échéance des
six semaines que la Diette pouvoit durer , cette
Election seroit légitime ; mais ce terme n'ayant
point été établi comme une Loy , mais comme
une prolongation , au cas qu'on ne pût parvenir
plutôt à une Election , ne peut être regardé que
comme une chimere , puisque l'Election avoit
Jéja été faite légitimement et selon les Loix. Ils
crurent aussi que s'ils pouvoient se rendre sur
1
No I. Vol.
le Hij
2712 MERCURE DE FRANCE
le Champ Electoral , entre Varsovie et Vvola ,
leur Election seroit plus valide ; ils firent tous les
efforts imaginables , mais inutiles , afin d'y parvenir,
employant pour cet effet le fer et le feu.
Pendant ce temps-là on découvrit que les Ministres
de Russie et de Saxe entretenoient une
correspondance avec les Opposans; le Régimentaire
résolut là - dessus de les faire sortir de Varsovie,
et de les attaquer, en cas de refus , ce qu'il
fit , les Ministres Etrangers ne doivent jouir des
prérogatives du Droit des Gens , qu'aussi long.
temps qu'ils observent eux- mêmes les Loix qui
y sont attachéts.
Enfin les Opposans voyant qu'ils ne pouvoient
passer la Vistule , se retirerent dans un Bois , y
dressérent une espece de Kolo , et élurent un
Roy , mais quel Roy ? Un Etranger , un Prince
qui possede des Provinces hors du Royaume , et
qui a des Troupes sur pied , un Prince né d'une
Mere Luthérienne , un Prince enfin qui veut employer
ses Troupes pour réduire une Nation libre
, à une obéissance aveugle. Grand Dieu , à
quoi servent les Constitutions établies dans la
Diette de Convocation ? A quoi sert le serment
qu'on y a prêté ? A quoi sert cette Confédéra¬
tion si solemnelle, pour n'élire qu'un Piaste? &c.
Fait à Dantzick , le 10 Octobre 1733 .
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Résumé : MANIFESTE du Primat de Pologne.
En décembre 1733, le Primat de Pologne publie un manifeste pour répondre aux accusations portées contre lui concernant sa conduite pendant l'interrègne. L'auteur, J. Vel., réfute les insinuations selon lesquelles il aurait gouverné de manière intéressée et violé les droits de la République. Il affirme avoir agi dans l'intérêt du royaume, en conciliant les frères et en prenant des mesures avec l'approbation du Sénat et de la Noblesse. Il mentionne avoir envoyé des ministres aux cours voisines et avoir pris des mesures pour assurer la sécurité intérieure et extérieure du royaume. Le Primat décrit les événements entourant l'élection du roi, soulignant les débats initiaux et les efforts pour rétablir le calme. Il précise avoir écouté les avis des nonces et s'être conformé à leurs désirs. La principale résolution prise fut l'exclusion des Piastes du trône, confirmée par un serment. Il déclare avoir souhaité l'élection de Stanislas, mais sans préjudice pour la République. Il rejette les offres et menaces des puissances étrangères visant à influencer l'élection. Le manifeste détaille les actions entreprises pour maintenir la liberté de la Pologne et la légitimité de l'élection de Stanislas. Il mentionne les tentatives des opposants de contester l'élection et leur alliance avec les Russiens. Le Primat conclut en affirmant la légitimité de l'élection de Stanislas et en dénonçant les actions des opposants, qu'il qualifie de traîtres à la patrie. Un autre document, daté du 10 octobre 1733 et rédigé à Dantzick, dénonce un prince possédant des provinces en dehors du Royaume et ayant des troupes armées. Ce prince, né d'une mère luthérienne, souhaite utiliser ses troupes pour soumettre une nation libre à une obéissance aveugle. Le texte s'interroge sur l'utilité des constitutions établies lors de la Diète de Convocation, du serment prêté et de la solennelle confédération, qui semblent n'avoir servi qu'à élire un Piaste.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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5
p. 2712-2713
ALLEMAGNE.
Début :
Il a parû à Vienne sur la fin du mois dernier, un Decret, par lequel l'Empereur impose une [...]
Mots clefs :
Empereur, Clergé, Protestants
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ALLEMAGNE.
ALLEMAGNE.
La parû à Vienne sur la fin du mois dernier ,
un Decret , par lequel l'Empereur impose une
axe sur tous les biens fonds dans ses Etats héeditaires.
Les Protestans qui sont établis dans la hautë ,
sutriche et qui demandoient depuis long- temps
J.Vol.
DECEMBRE . 1733. 2713
la liberté d'en sortir , ont obtenu la permission
de se retirer en Hongrie ou en Transylvanie.
On leve actuellement deux Régimens de Dragons
, deux de Hussarts et huit d'Infanterie ,
dont quatre seront composez d'Allemans , deux
de Napolitains , et deux de Hongrois.
Le Clergé de la Basse Autriche doit fournir à
l'Empereur un don gratuit de deux millions ; on
compte que celui du Clergé de la Haute Autri
che sera de 600000. florins , et que quelques
Ordres Religieux en donneront 400000.
La parû à Vienne sur la fin du mois dernier ,
un Decret , par lequel l'Empereur impose une
axe sur tous les biens fonds dans ses Etats héeditaires.
Les Protestans qui sont établis dans la hautë ,
sutriche et qui demandoient depuis long- temps
J.Vol.
DECEMBRE . 1733. 2713
la liberté d'en sortir , ont obtenu la permission
de se retirer en Hongrie ou en Transylvanie.
On leve actuellement deux Régimens de Dragons
, deux de Hussarts et huit d'Infanterie ,
dont quatre seront composez d'Allemans , deux
de Napolitains , et deux de Hongrois.
Le Clergé de la Basse Autriche doit fournir à
l'Empereur un don gratuit de deux millions ; on
compte que celui du Clergé de la Haute Autri
che sera de 600000. florins , et que quelques
Ordres Religieux en donneront 400000.
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Résumé : ALLEMAGNE.
En décembre 1733, un décret impérial a imposé une taxe sur les biens fonciers dans les États héréditaires de l'Empereur. Les protestants de Haute-Autriche ont obtenu la permission de se retirer en Hongrie ou en Transylvanie. Huit régiments, dont quatre allemands, deux napolitains et deux hongrois, ont été levés. Le clergé de Basse-Autriche a dû donner deux millions de florins à l'Empereur. Le clergé de Haute-Autriche et certains ordres religieux ont contribué respectivement 600 000 et 400 000 florins.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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6
p. 2713-2714
ITALIE.
Début :
Le 24. Novembre, il parut à Rome un Bref par lequel le Pape accorde un Jubilé pour [...]
Mots clefs :
Empereur, Royaume de Naples, Subsides, Jubilé
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ITALIE.
ITALIE.
E 24. Novembre , il parut à Rome an Bref
Lpar lequel le Pape accorde un Jubilé pour
tous les Fideles de l'un et l'autre sexe de cette
Ville , qui pendant l'une des deux premieres se
maines de l'Avent , jeûneront le Mercredy , le
Vendredy et le Samedy , et qui - après s'étre
Confessez et avoir communié , visiteront au
moins une fois les Eglises de Saint Pierre
du Vatican , de S. Jean de Latran et de sainte
Marie Majeure , et feront quelques aumônes aux
vres , pour obtenir du Ciel l'extirpation de
ésie , la conversion des Infidelles er la Paix
Surope.
apprend de Venise , que l'Agent de la Czaen
cette Ville , avoit fait partir plusieurs
Ouvriers en Etoffes de Laine et de Soye pour
Petersbourg , et qu'il avoit eu ordre d'engager
des Families dont les Chefs soient en état d'éta →
blir diverses Manufactures dans les principales
Villes de Moscovie.
Le Comte de Froulay , Ambassadeur de France
auprès de la République ; arriva à Venise
I.
au
Да. Vol. Hiij com
2714 MERCURE DE FRANCE
commencement de ce mois , sur une Galere
de l'Etat de Genes,
On mande de Naples , que le Corps de Ville
s'étant assemblé le 11. de Novembre pour déliberer
sur les subsides demandez par l'Empereur ,
a résolu de lui accorder un million de florins , et
on a chargé un certain nombre des principaux
Bourgeois de chaque quartier de regler la répartition
de cette somme sur les habitans .
Le Prince de Sant-Angelo Impériali, Régent de
la Cour de la Vicairerie , a proposé à l'Empereur
de permettre à tous ceux qui ont été bannis du
Royaume de Naples, pour quelque cause que ce
soit , d'y revenir , à condition que chacun d'eux
payera une somme proportionnée à la faute pour
laquelle il a été condamné au bannissement , et
on prétend que ce projet , s'il est executé , produira
deux millions de ducats .
On a publié un Decret de S. M. I. par lequel
il est ordonné à tous les Seigneurs et Gentils
hommes qui ont des Charges ou des biens fonds
dans le Royaume , et qui sont absents , d'y ve
nir résider , sous peine de saisie de leurs revenus.
La Noblesse de cet Etat a offert à l'Empereur
de lui fournir 800. chevaux.pour la remonte de
sa Cavalerie.
Les dernieres Lettres de Naples , portent que
le Conseil Collateral attend la réponse de l'Empereur
aux Remontrances faites à S. M. I. sur
Timpuissance où ce Royaume se trouve de payer
les subsides demandez .
Il a été proposé aux plus fameux Négocians
de cette Ville , de fournir à l'Empereur des secours
d'argent , mais les offres qu'ils ont faites
jusqu'à present , ne produisent pas une somme
considerable,
E 24. Novembre , il parut à Rome an Bref
Lpar lequel le Pape accorde un Jubilé pour
tous les Fideles de l'un et l'autre sexe de cette
Ville , qui pendant l'une des deux premieres se
maines de l'Avent , jeûneront le Mercredy , le
Vendredy et le Samedy , et qui - après s'étre
Confessez et avoir communié , visiteront au
moins une fois les Eglises de Saint Pierre
du Vatican , de S. Jean de Latran et de sainte
Marie Majeure , et feront quelques aumônes aux
vres , pour obtenir du Ciel l'extirpation de
ésie , la conversion des Infidelles er la Paix
Surope.
apprend de Venise , que l'Agent de la Czaen
cette Ville , avoit fait partir plusieurs
Ouvriers en Etoffes de Laine et de Soye pour
Petersbourg , et qu'il avoit eu ordre d'engager
des Families dont les Chefs soient en état d'éta →
blir diverses Manufactures dans les principales
Villes de Moscovie.
Le Comte de Froulay , Ambassadeur de France
auprès de la République ; arriva à Venise
I.
au
Да. Vol. Hiij com
2714 MERCURE DE FRANCE
commencement de ce mois , sur une Galere
de l'Etat de Genes,
On mande de Naples , que le Corps de Ville
s'étant assemblé le 11. de Novembre pour déliberer
sur les subsides demandez par l'Empereur ,
a résolu de lui accorder un million de florins , et
on a chargé un certain nombre des principaux
Bourgeois de chaque quartier de regler la répartition
de cette somme sur les habitans .
Le Prince de Sant-Angelo Impériali, Régent de
la Cour de la Vicairerie , a proposé à l'Empereur
de permettre à tous ceux qui ont été bannis du
Royaume de Naples, pour quelque cause que ce
soit , d'y revenir , à condition que chacun d'eux
payera une somme proportionnée à la faute pour
laquelle il a été condamné au bannissement , et
on prétend que ce projet , s'il est executé , produira
deux millions de ducats .
On a publié un Decret de S. M. I. par lequel
il est ordonné à tous les Seigneurs et Gentils
hommes qui ont des Charges ou des biens fonds
dans le Royaume , et qui sont absents , d'y ve
nir résider , sous peine de saisie de leurs revenus.
La Noblesse de cet Etat a offert à l'Empereur
de lui fournir 800. chevaux.pour la remonte de
sa Cavalerie.
Les dernieres Lettres de Naples , portent que
le Conseil Collateral attend la réponse de l'Empereur
aux Remontrances faites à S. M. I. sur
Timpuissance où ce Royaume se trouve de payer
les subsides demandez .
Il a été proposé aux plus fameux Négocians
de cette Ville , de fournir à l'Empereur des secours
d'argent , mais les offres qu'ils ont faites
jusqu'à present , ne produisent pas une somme
considerable,
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Résumé : ITALIE.
Le 24 novembre, un bref papal annonça un Jubilé à Rome pour les fidèles pratiquant le jeûne, la confession, la communion, la visite de trois églises spécifiques et les aumônes. Ces actions visaient à éradiquer la peste, convertir les infidèles et instaurer la paix en Europe. À Venise, l'agent du tsar envoya des ouvriers et reçut l'ordre d'engager des familles pour établir des manufactures en Moscovie. Le Comte de Froulay, ambassadeur de France, arriva à Venise début novembre. À Naples, le corps de ville accorda un million de florins à l'Empereur et chargea des bourgeois de répartir cette somme. Le Prince de Sant-Angelo Impériali proposa de permettre aux bannis de revenir en payant une somme proportionnée à leur faute. Un décret impérial ordonna aux seigneurs absents de revenir résider dans le royaume. La noblesse offrit 800 chevaux pour la cavalerie impériale. Le Conseil Collateral attendait la réponse de l'Empereur aux remontrances sur les subsides. Des négociations avec les négociants pour fournir des secours d'argent à l'Empereur étaient en cours, mais les offres restaient modestes.
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7
p. 2715
ESPAGNE.
Début :
Le 7. de ce mois, à 7. heures du soir, le Roi, la Reine, le Prince et la Princesse de Asturies, [...]
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texteReconnaissance textuelle : ESPAGNE.
ESPAGNE.
E 7. de ce mois, à 7. heures du soir , le Roi,
la Réine , le Prince et la Princesse des Asturies
, arriverent en parfaite santé de l'Escurial au
Palais du Buen- Retiro , où les Infants s'étoient
rendus 2. heures auparavant.
On a reçû avis que les 25. Escadrons qui ont
eu ordre de passer en Italie , et qui ont pris leur
route par la France , marchoient avec beaucoup
de diligence , et que la premiere colomne étoit
déja arrivée aux environs d'Avignon.
E 7. de ce mois, à 7. heures du soir , le Roi,
la Réine , le Prince et la Princesse des Asturies
, arriverent en parfaite santé de l'Escurial au
Palais du Buen- Retiro , où les Infants s'étoient
rendus 2. heures auparavant.
On a reçû avis que les 25. Escadrons qui ont
eu ordre de passer en Italie , et qui ont pris leur
route par la France , marchoient avec beaucoup
de diligence , et que la premiere colomne étoit
déja arrivée aux environs d'Avignon.
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8
p. 2715-2717
GRANDE BRETAGNE.
Début :
Au commencement de ce mois, plusieurs Gentilshommes allerent chez divers Habitans [...]
Mots clefs :
Prince de Galles, Reine, Roi, Palais de Sommerset, Appartement, Princesse, Grand chambellan
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texteReconnaissance textuelle : GRANDE BRETAGNE.
GRANDE BRETAGNE.
U commencement de ce mois , plusieurs
bitans de Westminster , les prier de nommer
le Chevalier Charles Wager et M. Claiton ,
Membres du Parlement , mais la plupart de ceux
dont on briguoit les suffrages , répondirent qu'ils
ne pouvoient donner leurs voix à des personnes
qui avoient opiné dans la derniere cession du
Parlement pour l'établissement de l'Excise .
Le 18. Novembre à trois heures après midi, le
Prince d'Orange arriva à Londres de Greenwich,
dans un Berge du Roy et il débarqua au Quay
de la Tour, où il fut reçû par le Comte de Leices
ter , qui en est Gouverneur , et par plusieurs autres
Seigneurs ; il monta ensuite dans les Carrosses
de S. M. accompagné de M. Horace Walpool
, du Comte d'Albermarle , et de M. Dun
can , il se rendit au Palais de Sommerset . Peu de
temps après son arrivée , le Roy , la Reine , le
Prince de Galles , le Duc de Cumberland , et les
cinq Princesses P'envoyerent complimenter , er
la plupart des Conseillers du Conseil Privé , allerent
le saluer.
Hiiij Le
2716 MERCURE DE FRANCE
Le 19. au matin , ce Prince reçut la visite du
Prince de Galles et le Chevalier Clement Cotterel
, Maître des Céremonies , lui présenta les Ministres
Etrangers , les Grand- Officiers de la Couronne,
et les principaux Seigneurs, le même jour,
à une heure après midi , le Maître des Céremonies
le fut peendre dans les Garosses de S. M. et
le conduisit au Palais de S. James. Il fut reçû
à la descente du Carosse par un Ecuyer du Roy ,
au haut de l'Escalier par le Duc de Grafton ,
Grand- Chambellan de S. M. et par le Lord Harvey,
Vice-Chambellan , et dans la Chambre du
Lit , par le Lord Hinton , Gentilhomme de la
Chambre , qui l'introduisit dans le Cabinet de
S. M. les mêmes Officiers le conduisirent à l'Appartement
de la Reine , à l'entrée duquel il fut
reçû par le Comte de Grantham , Grand-Chambellan
de S. M. et par M. Cooke , Vice- Chambellan
, précedez de l'Ecuyer de la Reine. Il alla
ensuite à l'Appartement du Prince de Galles , ou
Ie Marquis de Carnarvon l'introduisit , et delà
à celui du Duc de Cumberland , où M. Points
Pintroduisit ; il retourna à l'Appartement de la
Reine , où L. M. et toute la Famille Royale , se
trouverent , et sur les trois heures il alla dîner au
Palais de Sommerzet.
Le lendemain il rendit une seconde visite à la
Reine , et de -là il fut reconduit au Palais de
Sommerset. Plusieurs Conseillers du Conseil Privé
et quelques Seigneurs , eurent l'honneur de
dîner avec lui. Ce Prince reçut les complimens
du Comte de Mentijo , Ambassadeur Extraor
dinaire du Roy d'Espagne ; et après avoir été
conduit pour la premiere fois à l'Appartement
de la Princesse Royale , il se rendit chez la Reine.
La fievre dont ce Prince a éte attaqué quel-
I. Vol.
ques
DECEMBRE. 1733. 2717
ques jours après son arrivée , et dont il est entierement
rétabli , a fait differer son Mariage
avec la Princesse Royale , qui ne sera celebré que
vers le 20. du mois prochain,
Le 11. de ce mois , vieux stile , Fête de S. André
, L. M. et les Princes et Princesses de la Famille
Royale , porterent , selon la coûtume , la
Croix de l'Ordre de S. André sur leurs habits
le Prince d'Orange en porta aussi une garnie do
diamans d'un prix considerable , dont le Roy lui.
fait présent à cette occasion.
M. Hop , Ministre de la République d'Hollande
en cette Cour , eut le lendemain une Audience
de S. M. à qui il donna part de la résolu
tion prise par les Etats Géneraux , de garder.
une exacte neutralité dans la conjoncture présen
te des affaires.
Le 9. de ce mois , le Baron de Starck , Envoyé
Extraordinaire du Duc de Holstein - Gottorp
, eut une Audience particuliere de L. M. er
l'on assure qu'il a demandé la Princesse Amelie
en mariage pour le Prince son Maître , qui a ré
solu de venir demeurer en Angleterre , s'il épouse
cette Princesse .
U commencement de ce mois , plusieurs
bitans de Westminster , les prier de nommer
le Chevalier Charles Wager et M. Claiton ,
Membres du Parlement , mais la plupart de ceux
dont on briguoit les suffrages , répondirent qu'ils
ne pouvoient donner leurs voix à des personnes
qui avoient opiné dans la derniere cession du
Parlement pour l'établissement de l'Excise .
Le 18. Novembre à trois heures après midi, le
Prince d'Orange arriva à Londres de Greenwich,
dans un Berge du Roy et il débarqua au Quay
de la Tour, où il fut reçû par le Comte de Leices
ter , qui en est Gouverneur , et par plusieurs autres
Seigneurs ; il monta ensuite dans les Carrosses
de S. M. accompagné de M. Horace Walpool
, du Comte d'Albermarle , et de M. Dun
can , il se rendit au Palais de Sommerset . Peu de
temps après son arrivée , le Roy , la Reine , le
Prince de Galles , le Duc de Cumberland , et les
cinq Princesses P'envoyerent complimenter , er
la plupart des Conseillers du Conseil Privé , allerent
le saluer.
Hiiij Le
2716 MERCURE DE FRANCE
Le 19. au matin , ce Prince reçut la visite du
Prince de Galles et le Chevalier Clement Cotterel
, Maître des Céremonies , lui présenta les Ministres
Etrangers , les Grand- Officiers de la Couronne,
et les principaux Seigneurs, le même jour,
à une heure après midi , le Maître des Céremonies
le fut peendre dans les Garosses de S. M. et
le conduisit au Palais de S. James. Il fut reçû
à la descente du Carosse par un Ecuyer du Roy ,
au haut de l'Escalier par le Duc de Grafton ,
Grand- Chambellan de S. M. et par le Lord Harvey,
Vice-Chambellan , et dans la Chambre du
Lit , par le Lord Hinton , Gentilhomme de la
Chambre , qui l'introduisit dans le Cabinet de
S. M. les mêmes Officiers le conduisirent à l'Appartement
de la Reine , à l'entrée duquel il fut
reçû par le Comte de Grantham , Grand-Chambellan
de S. M. et par M. Cooke , Vice- Chambellan
, précedez de l'Ecuyer de la Reine. Il alla
ensuite à l'Appartement du Prince de Galles , ou
Ie Marquis de Carnarvon l'introduisit , et delà
à celui du Duc de Cumberland , où M. Points
Pintroduisit ; il retourna à l'Appartement de la
Reine , où L. M. et toute la Famille Royale , se
trouverent , et sur les trois heures il alla dîner au
Palais de Sommerzet.
Le lendemain il rendit une seconde visite à la
Reine , et de -là il fut reconduit au Palais de
Sommerset. Plusieurs Conseillers du Conseil Privé
et quelques Seigneurs , eurent l'honneur de
dîner avec lui. Ce Prince reçut les complimens
du Comte de Mentijo , Ambassadeur Extraor
dinaire du Roy d'Espagne ; et après avoir été
conduit pour la premiere fois à l'Appartement
de la Princesse Royale , il se rendit chez la Reine.
La fievre dont ce Prince a éte attaqué quel-
I. Vol.
ques
DECEMBRE. 1733. 2717
ques jours après son arrivée , et dont il est entierement
rétabli , a fait differer son Mariage
avec la Princesse Royale , qui ne sera celebré que
vers le 20. du mois prochain,
Le 11. de ce mois , vieux stile , Fête de S. André
, L. M. et les Princes et Princesses de la Famille
Royale , porterent , selon la coûtume , la
Croix de l'Ordre de S. André sur leurs habits
le Prince d'Orange en porta aussi une garnie do
diamans d'un prix considerable , dont le Roy lui.
fait présent à cette occasion.
M. Hop , Ministre de la République d'Hollande
en cette Cour , eut le lendemain une Audience
de S. M. à qui il donna part de la résolu
tion prise par les Etats Géneraux , de garder.
une exacte neutralité dans la conjoncture présen
te des affaires.
Le 9. de ce mois , le Baron de Starck , Envoyé
Extraordinaire du Duc de Holstein - Gottorp
, eut une Audience particuliere de L. M. er
l'on assure qu'il a demandé la Princesse Amelie
en mariage pour le Prince son Maître , qui a ré
solu de venir demeurer en Angleterre , s'il épouse
cette Princesse .
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Résumé : GRANDE BRETAGNE.
En novembre 1733, des citoyens de Westminster ont refusé de nommer le Chevalier Charles Wager et M. Claiton au Parlement en raison de leur soutien à l'Excise. Le 18 novembre, le Prince d'Orange est arrivé à Londres depuis Greenwich et a été accueilli par le Comte de Leicester et d'autres seigneurs. Il a ensuite été conduit au Palais de Somerset, où il a reçu les compliments du roi, de la reine, du Prince de Galles, du Duc de Cumberland et des princesses. Le lendemain, il a rencontré le Prince de Galles, les ministres étrangers, les grands officiers de la couronne et les principaux seigneurs. Le Prince d'Orange a ensuite été conduit au Palais de Saint James, où il a été reçu par divers dignitaires et a rencontré la famille royale. La fièvre contractée par le Prince d'Orange a retardé son mariage avec la Princesse Royale, prévu pour le 20 décembre. Le 11 décembre, la famille royale a porté la croix de l'Ordre de Saint André, le Prince d'Orange ayant reçu une croix garnie de diamants offerte par le roi. M. Hop, ministre de la République d'Hollande, a informé le roi de la décision des États Généraux de maintenir une neutralité stricte. Le 9 décembre, le Baron de Starck a demandé la main de la Princesse Amélie pour le Prince de Holstein-Gottorp.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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9
p. 2717-2724
ARMÉE D'ITALIE. Siege et Prise de Pizzigithone.
Début :
Le Roy de Sardaigne étant parti de Pavie à la tête de son Armée, pour s'avancer sur la [...]
Mots clefs :
Roi de Sardaigne, Marquis, Tranchée, Lieutenant général, Adda, Grenadiers, Brigadier, Régiment, Pizzighettone, Compagnies, Armées du roi, Siège de Pizzighettone
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texteReconnaissance textuelle : ARMÉE D'ITALIE. Siege et Prise de Pizzigithone.
ARMEE D'ITALIE.
f
Siege et Prise de Pizzigitbone.
La Rue de son aimée ,pou paavancersur la
E Roy de Sardaigne étant parti de Pavie à
Riviere d'Adda , arriva au Camp de Malleo ,
sous Pizzighitone , le to. Novembre après midi,
et le lendemain il fit investir Gerra d'Adda * par
* C'est un Fort couronné de trois Bastions et de
deux demi Lunes , séparé du corps de la Place de
Pizzighitone , par la Riviere d'Adda.
I. Vola
Hv 24.
2718 MERCURE DE FRANCE
24. Compagnies de Grenadiers et neuf Escadrons
de Cavalerie et de Dragons , commandez par le
Marquis de Maillebois , Lieutenant General.
Le 11. le Maréchal Duc de Villars arriva
les cinq heures du soir au Camp , et il alla rendre
ses respects au Roy de Sardaigne , avec le
quel il eut une longue Conférence Les jours
suivans on s'occupa à préparer tout ce qui étoit
néccessaire pour former le Siege de Gerra- d'Adda
, et à établir par des Ponts sur l'Adda, la communication
avec les Troupes qui étoient de l'autre
côté de cette Riviere, vis- à- vis de Pizzighitone ;
on travailla en même- temps à creuser un Canal
pour l'écoulement des eaux que les Ennemis
avoient retenues dans le dessein de s'en servir
pendant le Siege pour inonder la Tranchée.
La nuit du 17. au 18. le Marquis d'Alsfeld ,
Lieutenant General , le Marquis de Sandricourt ,
Maréchal de Camp , et le Marquis de Louvigny,
Brigadier , firent ouvrir la Tranchée avec 1000.
Travailleurs , soutenus par deux Bataillons du
Régiment des Gardes de Rebinder , par les Régimens
Dauphin , d'Anjou , du Maine , et par celui
de Savoye. Les travaux dont les Ennemis
n'eurent connoissance que deux heures après
qu'ils eurent été commencez , furent fort avancez
cette nuit.
Le 8. à dix heures du matin , le Marquis de
Coigny , Lieutenant General , M. d'Affry , Ma
réchal de Camp , et le Marquis de Boissieux ,
releverent la Tranchée avec le Régiment de Picardie
, celui de la Sarre , et quatre Compagnies
de Grenadiers des Régimens de la Reine , d'Orleans
, de Bourbon , et du Régiment des Fusiliers
de Savoye , et un Détachement de 100. Dragons
des Régimens de la Reine et Dauphin. Les
I. Vol . 800.
77 DECEMBR
E. 1733. 2719
8oo. Travailleurs commandez ce jour-là per
fectionnerent la Tranchée , dont la seconde pa
raltele avoit été avancée la veille jusqu'à jo
toises du chemin couvert. His firent une communication
entre la Tranchée de la droite et celle
de la gauche , et on commença ce jour-là l'établissement
de deux batteries , chacune de 15.
pieces de Canon.
Le soir vers les neuf heures , les Ennemis ten
terent de faire une sortie sur la gauche , mais
ils furent repoussez par les Grenadiers , qui les
obligerent de se retirer avec précipitation dans
le Chemin couvert , et malgré le grand feu de
deur Canon et de leur Mousqueterie , il n'y eut
que deux hommes de tuez et cinq blessez.
Le 19. le Comte de Broglio , Lieutenant General
, le Comte de Chatillon , Maréchal de
Camp et le Comte de Valence , Brigadier , rele
verent la Tranchée avec les Régimens de Cham .
pagne et Royal- Roussillon , deux Compagnies
de Grenadiers du Régiment du Roy , une de ce
lui de Souvré , et une de Riedeman Piedmontois,
Le Prince Charles de Lorraine , Lieutenant
General, le Duc d'Harcourt , Maréchal de Camp
et le Marquis de Lautrec , Brigadier , ont monté
la Tranchée le 20. avec les Régimens d'Auver
gne et de Condé , une Compagnie de Grenadiers
du Régiment des Gardes du Roy de Sardaigne
et trois des Régimens de Louvigny , de S. Simon
et de Medoc .
Le 21 la Tranchée fut relevée par le Marquis
de Ravignan , Lieutenant General , par le
Marquis d'Aix , Officier General dans les Trou
pes du Roy de Sardaigne, et par M. de Cadeville,
Brigadier des Armées du Roy, avec les 4. Batail
lons du Régiment du Roy , deur Compagnies
AI. Vol.
de Hvj
2720 MERCURE DE FRANCE
de Grenadiers du Régiment de Picardie , une
de celui de la Sarre , et une du Régiment de Re
bender.
Le 22 , le Marquis de Savines , Lieutenant General
, le Marquis de Sandricourt , Maréchal de
Camp , et le Marquis de Clermont , Brigadier
des Armées du Roy de Sardaigne , monterent la
Tranchée avec les Régimens Dauphin et de
Bourbon , et 4 Compagnies de Grenadiers des
Régimens de Champagne , du Maine et de
Luxembourg
Les travaux furent vigoureusement poussez
pendant les deux nuits suivantes. On avança la
troisiéme et la quatrième Paralleles à 35 toises
du Chemin couvert, et il n'y cut que s.pt hommes
de tuez ou blessez . Le 23 , le Marquis de
Cadrieux , Lieutenant Général , et le Marquis de
Louvigny monterent la Tranchée avec les Régimens
d'Anjou et de Médoc , et quatre Compagnies
de Grenadiers des Régimens d'Auvergne
, de Souvré , de Condé , et du Régiment de
Savoie.
La nuit du 23 au 2+ , le Roy de Sardaigne fit
attaquer le Chemin couvert de Getra - d'Adda ;
les Ennemis en furent chassez ; nos Troupes y
établirent leur logement malgré le feu des Assiégez
qui fut tres - vif pendant toute l'action ,
dans laquelle il y eut trois Capitaines de Grenadiers
tuez ou blessez , zo hommes de tuez es
11 de blessez .
Le 24 , la Tranchée fut relevée par le Comte
de Beuil , Lieutenant General , et par le Marquis
de Boissieux , Brigadier , avec les Régimens
de Souvré et de Tessé. On travailla ce jour-là à
periectionner les Ouvrages et on acheva la
Communication avec les deux Angies.
'I. Val. M.
DECEMBRE. 1733. 2722
M. de Contade , Lieutenant Général , et le
Marquis de Lautrec , Brigadier , releverent la
Tranchée le 25 avec les Régimens de la Reine e
de Nivernois , on contmua à préparer une Bat
terie sur le Glacis , pour battre en bréche , et à
y conduiré le Canon , et ce fut - ià , en donnant
les ordres pour le faire avancer , que le Chevalier
Dempser , Général de l'Artillerie du Roy de
Sardaigne fut tué près du Pont fait sur l'avant
fossé , lorsqu'on avoit attaqué le Chemin cou
vert.
Le 26, le Marquis d'Entréves , Lieutenant Gé•
néral des Armées da Roy de Sardaigne , et M.de
Cadeville , Brigadier des Armées du Roy , monterent
la Tranchée , qui fut relevée le 27 , par le
Marquis de Maillebois , Lieutenant Géneral , et
par le Marquis de Clermont , Brigadier des Armées
du Roy de Sardaigne. La Batterie de 11
Piéces de Canon , à laquelle on travailloit depuis
quelques jours , fut entierement établie
cette nuit et elle battit en bréche .
On fit pendant la même nuit , l'ouverture de
la Contrescarpe sur la droite , et la desconte du
Fossé se trouva si avancée le lendemain ào
heures du matin , que les Assiégez battirent la
Chamade dans le moment que le Marquis d'Asfeld
et le Marquis de Louvigny relevoient la
Tranchée avec trois Bataillons du Régiment de
Picardie , et deux Compagnies de Grenadiers
des Régimens de Tessé er de Nivernois .
Les Otages ayant été envoyez de part et d'autre
, le Roy de Sardaigne , et le Maréchal de
Villars se rendirent à la Tranchée pour écon
ter les propositions des Assiégez qui demande
rent qu'il leur fut permis de sortir de Gerra
d'Adda avec les honneurs de la Guerre , sans
I.Vd.
qu'il
2722 MERCURE DE FRANCE
qu'il fut libre aux Assiégeans d'attaquer Pizzi.
ghitone par ce côté , mais seulement par l'atta
que commencée de l'autre côté de l'Adda , où
la Tranchée avoit été ouverte le 23.
Leur proposition fut rejettée , et on leur répondit
qu'on ne recevoit aucune proposition sur
Gerra d'Adda , qu'à condition que Pizzighitone
se rendroit en même- temps.
Cette réponse ayant été portée au Gouver
neur , il consentit à rendre Gerra - d'Adda ; et à
l'égard de Pizzighitone , il fut convenu qu'il y
auroit une Tréve de deux jours , pour donner
le temps au Gouverneur d'envoyer à Mantouë
consulter le Prince de Wirtemberg sur ce qu'il
devoit faire.
L'Officier chargé de cette commission et qui
a été accompagné par le Marquis de Boissieux ,
rapporté qu'à son arrivée à Mantoue, le Prin
ce de Wirtemberg et les Officiers Generaux des
Troupes de l'Empereur , avoient tenu un Con
seil de Guerre , dont le résultat avoit été de
mander au Gouverneur de Pizzighitone de se
rendre le 16 Decembre.
Le Roy de Sardaigne et le Maréchal de Vil
Jars , informez de cette réponse , ont offert de
donner huit jours , et c'est à cette condition quela
Capitulation fut signée le 30 Novembre.
Le 2 de ce mois , M. de Contade , Lieutenant
General des Armées du Roy , fut détaché de
l'Armée avec six Bataillons des : Troupes Fran➜
çoises et un des Troupes du Roy de Sardaigne ,
pour aller se rendre maître du Château de Črés
mone , où les Impériaux avoient laissé un Dé--
tachement lorsqu'ils abandonnerent la Ville. La
Garnison de ce Château parut vouloir se deffendre
la nuit, du 3 ou 4 , mais le lendemain elle
capitula et se retira le même jour...
J. Vol. Le
DECEMBRE . 172. 2723
Le Roy de Sardaigne alla à Crémone , où H
coucha le 3 ; il en partit le lendemain pour se
rendre à Cazal- Major , d'où il doit aller à Sabionette
et à Bozolo , pour retourner le 8 aú
Camp devant Pizzighitone , et envoir sortit
la Garnison.
Les Troupes qui sont restées devant cette Pla
ce depuis la signature de la Capitulation , ontcontinué
, suivant ce qui avoit été convenu , à
faire des logemens sur la Contrescarpe ,et à placer
les Batteries , dont l'établissement fut fini le
quatre.
La Tranchée fut montée tous les jours , et relevée
jusqu'à la sortie de la Garnison de la Place.
Le Maréchal Duc de Villars est allé avec le
Roy de Sardaigne à Crémone , d'où il ira visiter
les bords de l'Oglio,
Le Comte de Boissieux , Brigadier , partit le 3 .
de ce mois avec 4 Bataillons et 2 Escadrons
pour s'emparer du Château de Trezzo , de celui
de Lecco , et du Fort de Fuentez.
La Garnison de Pizzighitone en sortit le 9 de
ce mois vers les 9 heures du matin , elle étoit
composée de 2000 hommes , lesquels conformé
ment à la Capitulation , signée le 30 du mois
dernier , se sont retirez à Mantoue avec 4 Canons
2 Mortiers et 4 Chariots couverts . On a
trouvé dans la Place 52 Pieces de Canon, 4 Mortiers
, et une grande quantité de Munitions de
Guerre , et de toute sorte de Provisions. Une
heure avant que la Garnison sortit , k Roy de´
Sardaigne entra dans la Ville . S. Men partit le
lendemain , et elle arriva le 11 à Milan.
و
les Troupes qui étoient devant Pizzighitone
commencerent le 9 à marcher pour s'y rendre.
On y avoit conduit dès le 4 , is Pieces de Ca
I. Volnon
2724 MERCURE DE FRANCE
1
non , et le reste de l'Artillerie y arriva peu après.
Le Marécbal Duc de Villars , après avoir séjourné
que ques jours à Crémone , s'est avancé
vers l'Oglio , et il a visité tous les Postes qui ont
été établis sur cette Riviere , il s'est rendu le 8 à
Sabionette , où il a eu une conférence avec le
Comte de Montemar , Capitaine General des Armées
du Roy d'Espagne , et il a couché le même
jour à Bezzole , d'où il est attendu à Milan .
Le Comte de Boissieux s'est emparé du Château
et de la Ville de Trezzo .
Les avis reçus du Trentin portent que l'Evêque
de Trente avoit fait prendre les Armes à la
Milice du Païs de son obéissance ; que cette Mi
lice étoit commandée par le Comte de wolchenstein
, et qu'elle étoit en marche pour aller joindre
le Corps de Troupes Impériales , que comman
de le General Rost.
f
Siege et Prise de Pizzigitbone.
La Rue de son aimée ,pou paavancersur la
E Roy de Sardaigne étant parti de Pavie à
Riviere d'Adda , arriva au Camp de Malleo ,
sous Pizzighitone , le to. Novembre après midi,
et le lendemain il fit investir Gerra d'Adda * par
* C'est un Fort couronné de trois Bastions et de
deux demi Lunes , séparé du corps de la Place de
Pizzighitone , par la Riviere d'Adda.
I. Vola
Hv 24.
2718 MERCURE DE FRANCE
24. Compagnies de Grenadiers et neuf Escadrons
de Cavalerie et de Dragons , commandez par le
Marquis de Maillebois , Lieutenant General.
Le 11. le Maréchal Duc de Villars arriva
les cinq heures du soir au Camp , et il alla rendre
ses respects au Roy de Sardaigne , avec le
quel il eut une longue Conférence Les jours
suivans on s'occupa à préparer tout ce qui étoit
néccessaire pour former le Siege de Gerra- d'Adda
, et à établir par des Ponts sur l'Adda, la communication
avec les Troupes qui étoient de l'autre
côté de cette Riviere, vis- à- vis de Pizzighitone ;
on travailla en même- temps à creuser un Canal
pour l'écoulement des eaux que les Ennemis
avoient retenues dans le dessein de s'en servir
pendant le Siege pour inonder la Tranchée.
La nuit du 17. au 18. le Marquis d'Alsfeld ,
Lieutenant General , le Marquis de Sandricourt ,
Maréchal de Camp , et le Marquis de Louvigny,
Brigadier , firent ouvrir la Tranchée avec 1000.
Travailleurs , soutenus par deux Bataillons du
Régiment des Gardes de Rebinder , par les Régimens
Dauphin , d'Anjou , du Maine , et par celui
de Savoye. Les travaux dont les Ennemis
n'eurent connoissance que deux heures après
qu'ils eurent été commencez , furent fort avancez
cette nuit.
Le 8. à dix heures du matin , le Marquis de
Coigny , Lieutenant General , M. d'Affry , Ma
réchal de Camp , et le Marquis de Boissieux ,
releverent la Tranchée avec le Régiment de Picardie
, celui de la Sarre , et quatre Compagnies
de Grenadiers des Régimens de la Reine , d'Orleans
, de Bourbon , et du Régiment des Fusiliers
de Savoye , et un Détachement de 100. Dragons
des Régimens de la Reine et Dauphin. Les
I. Vol . 800.
77 DECEMBR
E. 1733. 2719
8oo. Travailleurs commandez ce jour-là per
fectionnerent la Tranchée , dont la seconde pa
raltele avoit été avancée la veille jusqu'à jo
toises du chemin couvert. His firent une communication
entre la Tranchée de la droite et celle
de la gauche , et on commença ce jour-là l'établissement
de deux batteries , chacune de 15.
pieces de Canon.
Le soir vers les neuf heures , les Ennemis ten
terent de faire une sortie sur la gauche , mais
ils furent repoussez par les Grenadiers , qui les
obligerent de se retirer avec précipitation dans
le Chemin couvert , et malgré le grand feu de
deur Canon et de leur Mousqueterie , il n'y eut
que deux hommes de tuez et cinq blessez.
Le 19. le Comte de Broglio , Lieutenant General
, le Comte de Chatillon , Maréchal de
Camp et le Comte de Valence , Brigadier , rele
verent la Tranchée avec les Régimens de Cham .
pagne et Royal- Roussillon , deux Compagnies
de Grenadiers du Régiment du Roy , une de ce
lui de Souvré , et une de Riedeman Piedmontois,
Le Prince Charles de Lorraine , Lieutenant
General, le Duc d'Harcourt , Maréchal de Camp
et le Marquis de Lautrec , Brigadier , ont monté
la Tranchée le 20. avec les Régimens d'Auver
gne et de Condé , une Compagnie de Grenadiers
du Régiment des Gardes du Roy de Sardaigne
et trois des Régimens de Louvigny , de S. Simon
et de Medoc .
Le 21 la Tranchée fut relevée par le Marquis
de Ravignan , Lieutenant General , par le
Marquis d'Aix , Officier General dans les Trou
pes du Roy de Sardaigne, et par M. de Cadeville,
Brigadier des Armées du Roy, avec les 4. Batail
lons du Régiment du Roy , deur Compagnies
AI. Vol.
de Hvj
2720 MERCURE DE FRANCE
de Grenadiers du Régiment de Picardie , une
de celui de la Sarre , et une du Régiment de Re
bender.
Le 22 , le Marquis de Savines , Lieutenant General
, le Marquis de Sandricourt , Maréchal de
Camp , et le Marquis de Clermont , Brigadier
des Armées du Roy de Sardaigne , monterent la
Tranchée avec les Régimens Dauphin et de
Bourbon , et 4 Compagnies de Grenadiers des
Régimens de Champagne , du Maine et de
Luxembourg
Les travaux furent vigoureusement poussez
pendant les deux nuits suivantes. On avança la
troisiéme et la quatrième Paralleles à 35 toises
du Chemin couvert, et il n'y cut que s.pt hommes
de tuez ou blessez . Le 23 , le Marquis de
Cadrieux , Lieutenant Général , et le Marquis de
Louvigny monterent la Tranchée avec les Régimens
d'Anjou et de Médoc , et quatre Compagnies
de Grenadiers des Régimens d'Auvergne
, de Souvré , de Condé , et du Régiment de
Savoie.
La nuit du 23 au 2+ , le Roy de Sardaigne fit
attaquer le Chemin couvert de Getra - d'Adda ;
les Ennemis en furent chassez ; nos Troupes y
établirent leur logement malgré le feu des Assiégez
qui fut tres - vif pendant toute l'action ,
dans laquelle il y eut trois Capitaines de Grenadiers
tuez ou blessez , zo hommes de tuez es
11 de blessez .
Le 24 , la Tranchée fut relevée par le Comte
de Beuil , Lieutenant General , et par le Marquis
de Boissieux , Brigadier , avec les Régimens
de Souvré et de Tessé. On travailla ce jour-là à
periectionner les Ouvrages et on acheva la
Communication avec les deux Angies.
'I. Val. M.
DECEMBRE. 1733. 2722
M. de Contade , Lieutenant Général , et le
Marquis de Lautrec , Brigadier , releverent la
Tranchée le 25 avec les Régimens de la Reine e
de Nivernois , on contmua à préparer une Bat
terie sur le Glacis , pour battre en bréche , et à
y conduiré le Canon , et ce fut - ià , en donnant
les ordres pour le faire avancer , que le Chevalier
Dempser , Général de l'Artillerie du Roy de
Sardaigne fut tué près du Pont fait sur l'avant
fossé , lorsqu'on avoit attaqué le Chemin cou
vert.
Le 26, le Marquis d'Entréves , Lieutenant Gé•
néral des Armées da Roy de Sardaigne , et M.de
Cadeville , Brigadier des Armées du Roy , monterent
la Tranchée , qui fut relevée le 27 , par le
Marquis de Maillebois , Lieutenant Géneral , et
par le Marquis de Clermont , Brigadier des Armées
du Roy de Sardaigne. La Batterie de 11
Piéces de Canon , à laquelle on travailloit depuis
quelques jours , fut entierement établie
cette nuit et elle battit en bréche .
On fit pendant la même nuit , l'ouverture de
la Contrescarpe sur la droite , et la desconte du
Fossé se trouva si avancée le lendemain ào
heures du matin , que les Assiégez battirent la
Chamade dans le moment que le Marquis d'Asfeld
et le Marquis de Louvigny relevoient la
Tranchée avec trois Bataillons du Régiment de
Picardie , et deux Compagnies de Grenadiers
des Régimens de Tessé er de Nivernois .
Les Otages ayant été envoyez de part et d'autre
, le Roy de Sardaigne , et le Maréchal de
Villars se rendirent à la Tranchée pour écon
ter les propositions des Assiégez qui demande
rent qu'il leur fut permis de sortir de Gerra
d'Adda avec les honneurs de la Guerre , sans
I.Vd.
qu'il
2722 MERCURE DE FRANCE
qu'il fut libre aux Assiégeans d'attaquer Pizzi.
ghitone par ce côté , mais seulement par l'atta
que commencée de l'autre côté de l'Adda , où
la Tranchée avoit été ouverte le 23.
Leur proposition fut rejettée , et on leur répondit
qu'on ne recevoit aucune proposition sur
Gerra d'Adda , qu'à condition que Pizzighitone
se rendroit en même- temps.
Cette réponse ayant été portée au Gouver
neur , il consentit à rendre Gerra - d'Adda ; et à
l'égard de Pizzighitone , il fut convenu qu'il y
auroit une Tréve de deux jours , pour donner
le temps au Gouverneur d'envoyer à Mantouë
consulter le Prince de Wirtemberg sur ce qu'il
devoit faire.
L'Officier chargé de cette commission et qui
a été accompagné par le Marquis de Boissieux ,
rapporté qu'à son arrivée à Mantoue, le Prin
ce de Wirtemberg et les Officiers Generaux des
Troupes de l'Empereur , avoient tenu un Con
seil de Guerre , dont le résultat avoit été de
mander au Gouverneur de Pizzighitone de se
rendre le 16 Decembre.
Le Roy de Sardaigne et le Maréchal de Vil
Jars , informez de cette réponse , ont offert de
donner huit jours , et c'est à cette condition quela
Capitulation fut signée le 30 Novembre.
Le 2 de ce mois , M. de Contade , Lieutenant
General des Armées du Roy , fut détaché de
l'Armée avec six Bataillons des : Troupes Fran➜
çoises et un des Troupes du Roy de Sardaigne ,
pour aller se rendre maître du Château de Črés
mone , où les Impériaux avoient laissé un Dé--
tachement lorsqu'ils abandonnerent la Ville. La
Garnison de ce Château parut vouloir se deffendre
la nuit, du 3 ou 4 , mais le lendemain elle
capitula et se retira le même jour...
J. Vol. Le
DECEMBRE . 172. 2723
Le Roy de Sardaigne alla à Crémone , où H
coucha le 3 ; il en partit le lendemain pour se
rendre à Cazal- Major , d'où il doit aller à Sabionette
et à Bozolo , pour retourner le 8 aú
Camp devant Pizzighitone , et envoir sortit
la Garnison.
Les Troupes qui sont restées devant cette Pla
ce depuis la signature de la Capitulation , ontcontinué
, suivant ce qui avoit été convenu , à
faire des logemens sur la Contrescarpe ,et à placer
les Batteries , dont l'établissement fut fini le
quatre.
La Tranchée fut montée tous les jours , et relevée
jusqu'à la sortie de la Garnison de la Place.
Le Maréchal Duc de Villars est allé avec le
Roy de Sardaigne à Crémone , d'où il ira visiter
les bords de l'Oglio,
Le Comte de Boissieux , Brigadier , partit le 3 .
de ce mois avec 4 Bataillons et 2 Escadrons
pour s'emparer du Château de Trezzo , de celui
de Lecco , et du Fort de Fuentez.
La Garnison de Pizzighitone en sortit le 9 de
ce mois vers les 9 heures du matin , elle étoit
composée de 2000 hommes , lesquels conformé
ment à la Capitulation , signée le 30 du mois
dernier , se sont retirez à Mantoue avec 4 Canons
2 Mortiers et 4 Chariots couverts . On a
trouvé dans la Place 52 Pieces de Canon, 4 Mortiers
, et une grande quantité de Munitions de
Guerre , et de toute sorte de Provisions. Une
heure avant que la Garnison sortit , k Roy de´
Sardaigne entra dans la Ville . S. Men partit le
lendemain , et elle arriva le 11 à Milan.
و
les Troupes qui étoient devant Pizzighitone
commencerent le 9 à marcher pour s'y rendre.
On y avoit conduit dès le 4 , is Pieces de Ca
I. Volnon
2724 MERCURE DE FRANCE
1
non , et le reste de l'Artillerie y arriva peu après.
Le Marécbal Duc de Villars , après avoir séjourné
que ques jours à Crémone , s'est avancé
vers l'Oglio , et il a visité tous les Postes qui ont
été établis sur cette Riviere , il s'est rendu le 8 à
Sabionette , où il a eu une conférence avec le
Comte de Montemar , Capitaine General des Armées
du Roy d'Espagne , et il a couché le même
jour à Bezzole , d'où il est attendu à Milan .
Le Comte de Boissieux s'est emparé du Château
et de la Ville de Trezzo .
Les avis reçus du Trentin portent que l'Evêque
de Trente avoit fait prendre les Armes à la
Milice du Païs de son obéissance ; que cette Mi
lice étoit commandée par le Comte de wolchenstein
, et qu'elle étoit en marche pour aller joindre
le Corps de Troupes Impériales , que comman
de le General Rost.
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Résumé : ARMÉE D'ITALIE. Siege et Prise de Pizzigithone.
Le texte décrit le siège et la prise de Pizzigitbone par l'armée du Roi de Sardaigne, soutenue par les forces françaises commandées par le Maréchal Duc de Villars. Le 10 novembre, le Roi de Sardaigne arriva au camp de Malleo près de Pizzigitbone et investit le fort de Gerra d'Adda, situé de l'autre côté de la rivière d'Adda. Les préparatifs inclurent la construction de ponts sur l'Adda et le creusement d'un canal pour drainer les eaux retenues par les ennemis. Les travaux de siège commencèrent la nuit du 17 au 18 novembre, avec l'ouverture de la tranchée par des travailleurs soutenus par plusieurs régiments. Malgré les tentatives de sortie des ennemis, divers officiers et régiments se relayèrent pour avancer les travaux. Le 23 novembre, le Roi de Sardaigne attaqua et prit le chemin couvert de Gerra d'Adda. Le 26 novembre, une batterie de 11 pièces de canon fut établie et ouvrit le feu sur les défenses ennemies. Le 28 novembre, les assiégés demandèrent à sortir avec les honneurs de la guerre, mais leur proposition fut rejetée à moins que Pizzigitbone ne se rende en même temps. Après consultation, le gouverneur de Pizzigitbone accepta de se rendre le 16 décembre. La capitulation fut signée le 30 novembre, et la garnison de Pizzigitbone sortit le 9 décembre, se retirant à Mantoue avec ses armes et provisions. Après la reddition, les troupes françaises et sardes continuèrent à renforcer les défenses et à établir des batteries. Le Maréchal Duc de Villars inspecta les postes sur l'Oglio et eut une conférence avec le Comte de Montemar. Le Comte de Boissieux s'empara de plusieurs châteaux et forteresses, tandis que des milices dans le Trentin se préparaient à rejoindre les troupes impériales.
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10
p. 2724-2727
LETTRE écrite du Camp de Milan, le 18 Decembre 1733. sur les détails des Siéges de Pizzighitone et du Château de Milan.
Début :
Voici tout ce que je puis faire, Monsieur, sur les détails que vous me demandez. [...]
Mots clefs :
Milan, Canon, Siège de Pizzighettone, Pizzighettone, Pièces de canon, Adda, Batterie, Chemin couvert
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texteReconnaissance textuelle : LETTRE écrite du Camp de Milan, le 18 Decembre 1733. sur les détails des Siéges de Pizzighitone et du Château de Milan.
LETTRE écrite du Camp de Milan , le
18 Decembre 1733. sur les détails des Siéges
de Pizzighitone et du Château de
Milan.
Voici tout ce que je puis faire , Monsieur, sur
les détails que vous me demandez.
Le 12 Novembre , l'Armée de France et celle
de Piémont , commandée par le Roy de Sardaigne,
arriva à Malet , à 1800 toises de Pizzighitone,
et cette Place fut investie les jours suivans
par 40 Bataillons et jo Escadrons ; on fit
deux Ponts de Batteaux sur l'Adda, pour la communication
de l'Armée.
Pizzighitone est divisé en deux par l'Adda ; la
partie qui est à la droite de cette Riviere , s'ap-
Pelle Gerra-d'Adda , et celle qui est à la gauche
I. Vol
ه ع
DECEMBRE. 1733. 2725
de Pizzighitone , où l'on se communique par un
Pont de Batteaux . La Riviere a 60 toises de lar--
ge de ce côté- là , et 7 à 8 pieds d'eau ; elle est
navigable comine la Seine. Pizzighitone est un
ancien Château où François I. tut d'abord mis
prisonnier , entouré d'un côté de Fossez pleins
d'eau et de l'autre par l'Adda. Cette Place a été
anciennement fortifiée ; et depuis dix ans , l'Empereur
y a fait faire des Bastions , Demi - Lunes ,
Contre - gardes , Chemins couverts , Glacis et
Avant- Fossez le tout entouré d'eau , qui forment
des inondations.
;
La Tranchée fut ouverte devant Pizzighitone,
la nuit du 17 au 18 Novembre , par 2000 Tra-,
vailleurs , soûtenus pars Batail.ons et 12 Compagnies
de Grenadiers qu'on avoit placez venire
terre , audevant des Travailleurs , commandez
par le Marquis d'Asfeld. On fit cette mit 2 Paralleles
, avec les Communications , contenant en
tout 1600 toises de long , qui furent achevez le
18. Les jours suivans on continua les travaux , de
sorte que le 20 au matin on s'approcha entiere
ment de la Place . Il y eut 24 piéces de Canon en
Batterie sur le Plateau des Francisquains , à 250
toises de la place ; et le 22 du même mois , il y
eut par augmentaton 8 Mortiers en batterie et
8 pieces de Canon de 12 livres de balle pour ti❤ .
rer à Ricochet.
Le 24 on s'ouvrit um passage à l'avant - Fossé
et on se logea sur les deux Angles saillans du
Chemin couvert du Bastion de l'attaque. On y
resta le 25 et le 26- ; Je 27 on plaça sur le Chemin
couvert une Batterie de 16 pieces de Canon ,
pour faire bréche aux endroits convenables.
La nuit du 27 au 28 , on passa le Fossé , où il
y avoit 8 pieds d'eau. Comme le Canon faisoit
I, Vol. Son
2725 MERCURE DE FRANCE
son effet et que les Bréches se formoient en plusieurs
endroits , la Garnison qui consistoit en s
Bataillons , faisant 1500 homines d'Infanterie ,
demanda à capituler. On a passé deux jours en
négociation , parce qu'il fallut aller à Mantouë ,
pour sçavoir les intentions du Gouverneur General
du Milanez, qui fut d'avis qu'on capitulât.
On leur accorda 8 jours , et la Garnison në sor .
tit que le 9 Decembre , avec tous les honneurs de
la Guerre ; sçavoir , 6 Chariots couverts , 4 Pieces
de Canon de 12 liv . de balle et 2 Mortiers .
On a trouvé dans la Place beaucoup de Munitions
de bouche , 45 Pieces de Canon , 4 Mor
tiers et 4000 Barils de Poudre.
Le Roy de Sardaigne et le Maréchal Duc de
Villars , se louent beaucoup de Mrs les Ingé
nieurs , de Mrs les Officiers d'Artillerie , et generalement
de toutes les Troupes , Officiers Generaux
, Subalternes et Soldats , qui marquene
tous une ardeur infinie.
M. de la Blottiere a commandé en chef pendant,
ce Siege , les Ingénieurs de France , et ceux
de Savoye , les premiers au nombre de 32 et les
autres de 16. Le Roy de Sardaigne et le Maréchal
Duc de Villars lui firent l'honneur de lui
témoigner beaucoup de satisfaction sur la prompte
reddition de Pizzighitone , dont on a été si
content à la Cour de France, que le Roy la nommé
le 8. de ce mois Brigadier de ses Armées ,
avec des Lettres de service de même darte ; il est
le seul de sa Promotion.
Nous sommes occupez à present à faire le Siege
du Château de Milan , dans lequel il y a environ
2000 hommes d'Infanterie et 150. pieces de
Canon , de l'eau dans les fossez et les Glacis
minez .
I. Vel. La
DECEMBRE . 1733. 2727
La Tranchée fut ouverte la nuit du 15. au 16 .
de ce mois par 2000. Travailleurs. Nous faisons
comme à Pizzighitone , beaucoup de diligence ,
et nous sommes aujourd'hui à huit heures du
matin au pied du Glacis , et à 35. toises de la
Palissade du Chemin couvert.
Nous aurons après demain 36. Pieces de Canon
en batterie et 8. Mortiers. Nous croyons
que ce même jour nous serons en état de faire
travailler les Mineurs pour découvrir les Mines
des Ennemis . Ils pourront travailler six jours et
six nuits , après quoi nous nous logerons sur le
Chemin couvert . Nous y placerons le Canon
nous ferons la descente et le passage du fossé ;
on se logera ensuite sur la Demi - Lune, & c . Toutes
ces Operations pourront nous mener jusqu'aux
premiers jours du mois prochain .
18 Decembre 1733. sur les détails des Siéges
de Pizzighitone et du Château de
Milan.
Voici tout ce que je puis faire , Monsieur, sur
les détails que vous me demandez.
Le 12 Novembre , l'Armée de France et celle
de Piémont , commandée par le Roy de Sardaigne,
arriva à Malet , à 1800 toises de Pizzighitone,
et cette Place fut investie les jours suivans
par 40 Bataillons et jo Escadrons ; on fit
deux Ponts de Batteaux sur l'Adda, pour la communication
de l'Armée.
Pizzighitone est divisé en deux par l'Adda ; la
partie qui est à la droite de cette Riviere , s'ap-
Pelle Gerra-d'Adda , et celle qui est à la gauche
I. Vol
ه ع
DECEMBRE. 1733. 2725
de Pizzighitone , où l'on se communique par un
Pont de Batteaux . La Riviere a 60 toises de lar--
ge de ce côté- là , et 7 à 8 pieds d'eau ; elle est
navigable comine la Seine. Pizzighitone est un
ancien Château où François I. tut d'abord mis
prisonnier , entouré d'un côté de Fossez pleins
d'eau et de l'autre par l'Adda. Cette Place a été
anciennement fortifiée ; et depuis dix ans , l'Empereur
y a fait faire des Bastions , Demi - Lunes ,
Contre - gardes , Chemins couverts , Glacis et
Avant- Fossez le tout entouré d'eau , qui forment
des inondations.
;
La Tranchée fut ouverte devant Pizzighitone,
la nuit du 17 au 18 Novembre , par 2000 Tra-,
vailleurs , soûtenus pars Batail.ons et 12 Compagnies
de Grenadiers qu'on avoit placez venire
terre , audevant des Travailleurs , commandez
par le Marquis d'Asfeld. On fit cette mit 2 Paralleles
, avec les Communications , contenant en
tout 1600 toises de long , qui furent achevez le
18. Les jours suivans on continua les travaux , de
sorte que le 20 au matin on s'approcha entiere
ment de la Place . Il y eut 24 piéces de Canon en
Batterie sur le Plateau des Francisquains , à 250
toises de la place ; et le 22 du même mois , il y
eut par augmentaton 8 Mortiers en batterie et
8 pieces de Canon de 12 livres de balle pour ti❤ .
rer à Ricochet.
Le 24 on s'ouvrit um passage à l'avant - Fossé
et on se logea sur les deux Angles saillans du
Chemin couvert du Bastion de l'attaque. On y
resta le 25 et le 26- ; Je 27 on plaça sur le Chemin
couvert une Batterie de 16 pieces de Canon ,
pour faire bréche aux endroits convenables.
La nuit du 27 au 28 , on passa le Fossé , où il
y avoit 8 pieds d'eau. Comme le Canon faisoit
I, Vol. Son
2725 MERCURE DE FRANCE
son effet et que les Bréches se formoient en plusieurs
endroits , la Garnison qui consistoit en s
Bataillons , faisant 1500 homines d'Infanterie ,
demanda à capituler. On a passé deux jours en
négociation , parce qu'il fallut aller à Mantouë ,
pour sçavoir les intentions du Gouverneur General
du Milanez, qui fut d'avis qu'on capitulât.
On leur accorda 8 jours , et la Garnison në sor .
tit que le 9 Decembre , avec tous les honneurs de
la Guerre ; sçavoir , 6 Chariots couverts , 4 Pieces
de Canon de 12 liv . de balle et 2 Mortiers .
On a trouvé dans la Place beaucoup de Munitions
de bouche , 45 Pieces de Canon , 4 Mor
tiers et 4000 Barils de Poudre.
Le Roy de Sardaigne et le Maréchal Duc de
Villars , se louent beaucoup de Mrs les Ingé
nieurs , de Mrs les Officiers d'Artillerie , et generalement
de toutes les Troupes , Officiers Generaux
, Subalternes et Soldats , qui marquene
tous une ardeur infinie.
M. de la Blottiere a commandé en chef pendant,
ce Siege , les Ingénieurs de France , et ceux
de Savoye , les premiers au nombre de 32 et les
autres de 16. Le Roy de Sardaigne et le Maréchal
Duc de Villars lui firent l'honneur de lui
témoigner beaucoup de satisfaction sur la prompte
reddition de Pizzighitone , dont on a été si
content à la Cour de France, que le Roy la nommé
le 8. de ce mois Brigadier de ses Armées ,
avec des Lettres de service de même darte ; il est
le seul de sa Promotion.
Nous sommes occupez à present à faire le Siege
du Château de Milan , dans lequel il y a environ
2000 hommes d'Infanterie et 150. pieces de
Canon , de l'eau dans les fossez et les Glacis
minez .
I. Vel. La
DECEMBRE . 1733. 2727
La Tranchée fut ouverte la nuit du 15. au 16 .
de ce mois par 2000. Travailleurs. Nous faisons
comme à Pizzighitone , beaucoup de diligence ,
et nous sommes aujourd'hui à huit heures du
matin au pied du Glacis , et à 35. toises de la
Palissade du Chemin couvert.
Nous aurons après demain 36. Pieces de Canon
en batterie et 8. Mortiers. Nous croyons
que ce même jour nous serons en état de faire
travailler les Mineurs pour découvrir les Mines
des Ennemis . Ils pourront travailler six jours et
six nuits , après quoi nous nous logerons sur le
Chemin couvert . Nous y placerons le Canon
nous ferons la descente et le passage du fossé ;
on se logera ensuite sur la Demi - Lune, & c . Toutes
ces Operations pourront nous mener jusqu'aux
premiers jours du mois prochain .
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Résumé : LETTRE écrite du Camp de Milan, le 18 Decembre 1733. sur les détails des Siéges de Pizzighitone et du Château de Milan.
En décembre 1733, une lettre du camp de Milan relate les sièges de Pizzighitone et du Château de Milan. Le 12 novembre, les armées française et piémontaise, sous le commandement du roi de Sardaigne, ont encerclé Pizzighitone avec 40 bataillons et 18 escadrons. La ville, protégée par l'Adda et fortifiée avec des bastions et des inondations, a vu les travaux de tranchée débuter le 17 novembre. Les assaillants ont rapidement progressé, atteignant les fossés et les chemins couverts le 24 novembre. Le 27 novembre, une batterie de 16 pièces de canon a été mise en place pour créer des brèches. La garnison, composée de 1500 hommes, a capitulé le 9 décembre après deux jours de négociations. La place contenait de nombreuses munitions et canons. Actuellement, les forces assiègent le Château de Milan, défendu par environ 2000 hommes et 150 pièces de canon. La tranchée a été ouverte le 15 décembre, et les travaux avancent rapidement. Les assaillants prévoient d'utiliser 36 pièces de canon et 8 mortiers, et de commencer des travaux de minage pour découvrir les mines ennemies. Les opérations devraient se poursuivre jusqu'aux premiers jours de janvier.
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11
p. 2727-2728
ESCADRE D'ESPAGNE.
Début :
L'Escadre composée de 12. Vaisseaux de guerre, partit de Barcelone le 29. de Novembre [...]
Mots clefs :
Escadre, Bâtiments, Transport, Bataillons
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ESCADRE D'ESPAGNE.
ESCADRE D'ESPAGNE.
'Escadre composée de 12. Vaisseaux de guer
re , partit de Barcelone le 29. de Novembre
dernier avec 28. Bâtimens de transport , ayant
été obligée par le vient contraire , de relâcher à
Toulon ; elle mouilla à la Rade le 3. de ce mois
après midi , et elle en partit le 6. pour se rendre
au Golphe de la Specia , où elle joindra 5. Vais
seaux de guerre Espagnols et plusieurs Bâtimens
de transport qui y sont arrivez avec 9. Bataillons .
L'Escadre qui a mouillé à la Rade de Toulon
est commandée par le Comte de Clavijo Les
Troupes qu'on y a embarquées à Barcelone ,
sont , quatre Bataillons des Gardes Espagnoles ,
quatre des Gardes Wallonnes , un du Régiment
Royal Artillerie , et trois autres Bataillons , er
elles sont commandées par le Marquis de Grazia
I. Vol. Real ,
2728 MERCURE DE FRANCE
Real, Lieutenant General des Armées de S. M. C.
et Major des Gardes Wallonnes , par le Marquis
de Lamina , Lieutenant General, et par huit Maréchaux
de Camp.Les 28 Bâtimens de transport
sont chargez de l'Artillerie et d'une grande
quantité de Munitions de guerre.
'Escadre composée de 12. Vaisseaux de guer
re , partit de Barcelone le 29. de Novembre
dernier avec 28. Bâtimens de transport , ayant
été obligée par le vient contraire , de relâcher à
Toulon ; elle mouilla à la Rade le 3. de ce mois
après midi , et elle en partit le 6. pour se rendre
au Golphe de la Specia , où elle joindra 5. Vais
seaux de guerre Espagnols et plusieurs Bâtimens
de transport qui y sont arrivez avec 9. Bataillons .
L'Escadre qui a mouillé à la Rade de Toulon
est commandée par le Comte de Clavijo Les
Troupes qu'on y a embarquées à Barcelone ,
sont , quatre Bataillons des Gardes Espagnoles ,
quatre des Gardes Wallonnes , un du Régiment
Royal Artillerie , et trois autres Bataillons , er
elles sont commandées par le Marquis de Grazia
I. Vol. Real ,
2728 MERCURE DE FRANCE
Real, Lieutenant General des Armées de S. M. C.
et Major des Gardes Wallonnes , par le Marquis
de Lamina , Lieutenant General, et par huit Maréchaux
de Camp.Les 28 Bâtimens de transport
sont chargez de l'Artillerie et d'une grande
quantité de Munitions de guerre.
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Résumé : ESCADRE D'ESPAGNE.
L'escadre d'Espagne, composée de 12 vaisseaux de guerre et 28 bâtiments de transport, a quitté Barcelone le 29 novembre pour le golfe de La Spezia. En raison du vent contraire, elle a dû s'arrêter à Toulon le 3 décembre et en est repartie le 6. À La Spezia, elle doit rejoindre 5 vaisseaux de guerre espagnols, plusieurs bâtiments de transport et 9 bataillons. L'escadre est commandée par le Comte de Clavijo. Les troupes embarquées à Barcelone incluent quatre bataillons des Gardes Espagnoles, quatre des Gardes Wallonnes, un du Régiment Royal d'Artillerie, et trois autres bataillons. Ces troupes sont sous les ordres du Marquis de Grazia, Lieutenant Général des Armées de Sa Majesté Catholique et Major des Gardes Wallonnes, du Marquis de Lamina, Lieutenant Général, et de huit Maréchaux de Camp. Les bâtiments de transport emportent de l'artillerie et une grande quantité de munitions de guerre.
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