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1
p. 336-338
AUTRE ENIGME.
Début :
Dans les vastes climats où j'ay mon origine[,] [...]
Mots clefs :
Café
2
p. 133-141
EPISTRE.
Début :
Je vous envoye des Vers de Madame des Houlieres, & / Aprés que tous les Elemens, [...]
Mots clefs :
Génie, Mr Arnaud, Fermier général, Vin, Esculape, Café, Satyre, Louis, Muses
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texteReconnaissance textuelle : EPISTRE.
Je vous envoye des Vers
de Madame des Houlieres, &,
non feulement ce font des
Vers dignes d'elle , ce qui doit
vous en donner la plus grande
idée , mais vous les admirerez
d'autant plus , que quoy qu'ils
foient faits fur une matiere
qui femble fterile , elle y a
meflé les penfées du monde
134 MERCURE
les plus agreables, & en fort
grand nombre; mais que ne
peut pas un genie auffi élevé
& auffi beau que le fien ! Elle
fe plaignoit du mauvais Vin
de l'année derniere , & M
Arnaud , Fermier General,
toujours genereux pour les
Amis , & ne negligeant aucune occafion de les obliger,
luy en envoya un muid avec
du Caffe. C'est pour l'en re
mercier que Madame des
Houlieres a fait les Vers que
vous allez lire.
GALANT. 135
EPISTRE.
APrésque tousles Elemens,
Par d'horribles dereglemens ,
Nous ont fait une longue guerre,
Lors qu'ilfemble que le Soleil
N'eft plus amoureux de la Terre ,
Par quel charme ay-je à mon réveil
Une piece de vin pareil
Au précieux Nectar du Maistre du
Tonnerre?
R
Quelgenereux Mortel peut avoir
pris ce foin,
Dontnos modernes Efculapes
S'avifent de trouver que j'ay tant de
befoin,
Quand on n'a tiréde nos grapes
Qu'un Vin, qui froid & vert du
Verjus n'eſt pas loin?
136 MERCURE
Čenepeut eftre que Timandre ;
A cegouft de n'épargner rien
Quand on trouve un fervice à
rendre ,
Et de faire toujours du bien,
On ne sçauroit pas fe méprendres
Peudecœurs là- deffus font faits comme lefien.
S
Ouy , Timandre , c'est vous , & de
Pilluftre Race
Dont le Ciel vous afait fortir,
Vous fuivez pas à pas la glorieufe
trace.
On ne voit rien en vous qui puiſſe
démentir
La pictè , la noble audace ,
Lagenerofité, l'éclat
De ces Arcs- boutans de l'Etat,
Nydeces Heros de la Grace ;
Quipour les Concerts du Parnaffe.
GALANT. 137.
Euvent toujours un gouft fi fin , fi
delicat.
S
C'est à ce doux panchant qu'ils ont
eu pour les Mafes,
Qui d'eux a paſsé juſqu'à vous,
Que je dois l'amitié qui fe forme
entre nous ,
Et qui vous fait chercher tant d'agreables rufes ,
Pourfaire que chez moy l'on trouve
tous les jours
DeCaffe , de liqueurs une pleine abondance;
Et de ce vin dont l'excellence >
Pour mafanté , dit - on , fera d'un
grandfecours.
S
Quoy que l'Hiftoire en puiffe dire,
Le vin qui jadis dans Tibur
D'Horace égayoit la Satyre,
Octobre i 693. M
138 MERCURE
Le vin qu'Anacreon celebroit furfa
Lyre,
N'eftoit nyfi beau , ny fi pur.
A des rubisfondus fa couleur eftfem
blable,
Il tient ce que promet ſa brillante 1 couleur.
Vue utile & douce chaleur
Fait qu'on penfe au fortir de table,
Avoir pris de cet orpotable,
Qui triomphe des ans , qui chaffe la
douleur ,
Qui fait tout, & qui par malheur
N'ajamais efté qu'une Fable.
S
Cependant quelque precieux
Que foit un tel breuvage , un Zele
ardent & tendre
Pour le Public le fait répandre ,
Quand LOVIS eft victorieux.
GALANT. 179
Les muids font défoncez dans les
brillantes Feftes ,
ойpour luy l'on rend grace aux
Et tandis
Cieux ;
que le bruit de fes grandes
conqueftes,
Troublefes Ennemis de fa gloire envieux ,
Voftre excellent vin dans ces lieux
Trouble un nombre infini de teftes.
2
Qui l'auroit pu penfer! moy, qui dés
le berceau
Suis en habitude de boire
Avec les Filles de Memoire,
Et de m'enyorerde cette eau ,
Qui des tencbres du tombe au
A le donde fauver la gloire,
Enfin , moy, qnijufqu'aujourd'huy
·N'avois avec Bacchus prefque point
de commerce,
Mij
140 MERCURE
Fay fait connoillance avecluy.
Heureufe fi ceDieu peut diffiperl'en
nuy
Du maudit fort qui me traverſe,
Et d'une fanté foible eftre le ferme
appuy.
S
Quand je fonge pourtant en perSonne fensée
A voſtre preſent merveilleux,
A ne vous rien cacher , il me vient
en pensée
Qu'il peut, tout beau qu'il eft , eftre
un peu dangereux.
On(ne pourroitpas mieux s'y pren
dre
Pour faire une galante & douce trabifon.
Quelque force qu'ait la raison,
Helas . contre le vin peut-elle fe
défendre ?
GALANT. 141
Non, &fouventl' Amour mele pour
nous furprendre ,
Dans le vinfonfubril poison ;
Mais par bonheur pour moy,
mandre,
Ti
Vous eftes plus fage que tendre,
Et d'ailleurs, jefuis loin de la belle
faifon,
Où les pieges font bons à tendré.
de Madame des Houlieres, &,
non feulement ce font des
Vers dignes d'elle , ce qui doit
vous en donner la plus grande
idée , mais vous les admirerez
d'autant plus , que quoy qu'ils
foient faits fur une matiere
qui femble fterile , elle y a
meflé les penfées du monde
134 MERCURE
les plus agreables, & en fort
grand nombre; mais que ne
peut pas un genie auffi élevé
& auffi beau que le fien ! Elle
fe plaignoit du mauvais Vin
de l'année derniere , & M
Arnaud , Fermier General,
toujours genereux pour les
Amis , & ne negligeant aucune occafion de les obliger,
luy en envoya un muid avec
du Caffe. C'est pour l'en re
mercier que Madame des
Houlieres a fait les Vers que
vous allez lire.
GALANT. 135
EPISTRE.
APrésque tousles Elemens,
Par d'horribles dereglemens ,
Nous ont fait une longue guerre,
Lors qu'ilfemble que le Soleil
N'eft plus amoureux de la Terre ,
Par quel charme ay-je à mon réveil
Une piece de vin pareil
Au précieux Nectar du Maistre du
Tonnerre?
R
Quelgenereux Mortel peut avoir
pris ce foin,
Dontnos modernes Efculapes
S'avifent de trouver que j'ay tant de
befoin,
Quand on n'a tiréde nos grapes
Qu'un Vin, qui froid & vert du
Verjus n'eſt pas loin?
136 MERCURE
Čenepeut eftre que Timandre ;
A cegouft de n'épargner rien
Quand on trouve un fervice à
rendre ,
Et de faire toujours du bien,
On ne sçauroit pas fe méprendres
Peudecœurs là- deffus font faits comme lefien.
S
Ouy , Timandre , c'est vous , & de
Pilluftre Race
Dont le Ciel vous afait fortir,
Vous fuivez pas à pas la glorieufe
trace.
On ne voit rien en vous qui puiſſe
démentir
La pictè , la noble audace ,
Lagenerofité, l'éclat
De ces Arcs- boutans de l'Etat,
Nydeces Heros de la Grace ;
Quipour les Concerts du Parnaffe.
GALANT. 137.
Euvent toujours un gouft fi fin , fi
delicat.
S
C'est à ce doux panchant qu'ils ont
eu pour les Mafes,
Qui d'eux a paſsé juſqu'à vous,
Que je dois l'amitié qui fe forme
entre nous ,
Et qui vous fait chercher tant d'agreables rufes ,
Pourfaire que chez moy l'on trouve
tous les jours
DeCaffe , de liqueurs une pleine abondance;
Et de ce vin dont l'excellence >
Pour mafanté , dit - on , fera d'un
grandfecours.
S
Quoy que l'Hiftoire en puiffe dire,
Le vin qui jadis dans Tibur
D'Horace égayoit la Satyre,
Octobre i 693. M
138 MERCURE
Le vin qu'Anacreon celebroit furfa
Lyre,
N'eftoit nyfi beau , ny fi pur.
A des rubisfondus fa couleur eftfem
blable,
Il tient ce que promet ſa brillante 1 couleur.
Vue utile & douce chaleur
Fait qu'on penfe au fortir de table,
Avoir pris de cet orpotable,
Qui triomphe des ans , qui chaffe la
douleur ,
Qui fait tout, & qui par malheur
N'ajamais efté qu'une Fable.
S
Cependant quelque precieux
Que foit un tel breuvage , un Zele
ardent & tendre
Pour le Public le fait répandre ,
Quand LOVIS eft victorieux.
GALANT. 179
Les muids font défoncez dans les
brillantes Feftes ,
ойpour luy l'on rend grace aux
Et tandis
Cieux ;
que le bruit de fes grandes
conqueftes,
Troublefes Ennemis de fa gloire envieux ,
Voftre excellent vin dans ces lieux
Trouble un nombre infini de teftes.
2
Qui l'auroit pu penfer! moy, qui dés
le berceau
Suis en habitude de boire
Avec les Filles de Memoire,
Et de m'enyorerde cette eau ,
Qui des tencbres du tombe au
A le donde fauver la gloire,
Enfin , moy, qnijufqu'aujourd'huy
·N'avois avec Bacchus prefque point
de commerce,
Mij
140 MERCURE
Fay fait connoillance avecluy.
Heureufe fi ceDieu peut diffiperl'en
nuy
Du maudit fort qui me traverſe,
Et d'une fanté foible eftre le ferme
appuy.
S
Quand je fonge pourtant en perSonne fensée
A voſtre preſent merveilleux,
A ne vous rien cacher , il me vient
en pensée
Qu'il peut, tout beau qu'il eft , eftre
un peu dangereux.
On(ne pourroitpas mieux s'y pren
dre
Pour faire une galante & douce trabifon.
Quelque force qu'ait la raison,
Helas . contre le vin peut-elle fe
défendre ?
GALANT. 141
Non, &fouventl' Amour mele pour
nous furprendre ,
Dans le vinfonfubril poison ;
Mais par bonheur pour moy,
mandre,
Ti
Vous eftes plus fage que tendre,
Et d'ailleurs, jefuis loin de la belle
faifon,
Où les pieges font bons à tendré.
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Résumé : EPISTRE.
Madame des Houlières adresse une lettre à Monsieur Arnaud, Fermier Général, pour exprimer sa gratitude pour un muid de vin et du café qu'il lui a envoyés. Elle se plaint du mauvais vin de l'année précédente et admire la générosité de Monsieur Arnaud. Les vers intitulés 'Épître' accompagnant la lettre commencent par une réflexion sur les éléments naturels et la guerre qu'ils ont menée. Madame des Houlières exprime sa surprise et sa joie de recevoir un vin de qualité, qu'elle compare au nectar des dieux. Elle identifie Timandre, pseudonyme de Monsieur Arnaud, comme un homme généreux et noble, louant sa générosité et son esprit délicat. Elle mentionne également l'abondance de café et de liqueurs chez elle, grâce à l'amitié partagée. Les vers continuent en comparant le vin reçu à ceux célèbres dans l'histoire, comme ceux d'Horace et d'Anacréon, soulignant sa qualité et ses bienfaits. Madame des Houlières conclut en exprimant son inquiétude quant aux dangers potentiels du vin, tout en reconnaissant sa force et son pouvoir.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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4
p. 195-204
CHANSON Sur le Caffé. Sur l'Air du Noël des Bourgeois de Chastres, & de Monthlery.
Début :
La Fable auroit dû faire [...]
Mots clefs :
Café, Cafetière
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texteReconnaissance textuelle : CHANSON Sur le Caffé. Sur l'Air du Noël des Bourgeois de Chastres, & de Monthlery.
CHANSON
Sur le
Caffér.
Sur l'Air du Noël des
Bourgeois de Chaftres,
& de
Monthlery .
La
Fable
auroit dù
faire
Une
Divinité
De l'efprit falutaire
Qu'on tire du Caffé.
Quand j'enfuis echauffe
Rij
496. MERCURE
Il me prend fantaisie
De placer ce Dieu-là
Lala,
Avec une Chanfon
Don don
Dans la Mythologie.
La divine Ambroifig
Que Jupin inventa,
Ce fut Feve choifie
Que Vulcain riffola ,
Memus la moulina
Pour rejouir la Troupe ,
Neptune l'inonda ,
GALANT. 197
La la ,
Enfin Ganimedon
Don don ,
La verfa dans la coupe's
Quoyque la Troupe
approuve
Ce jus & fon odeur , ^ \
Bachus jaloux y trouve }
Amertume noirceur ,
Il offre une liqueur
Douce , fraifche & vermeille
,
Mais on la refufa
R iij
198 MERCURE
Lala ,
Elle
endort la raifon ,
Don don ,
Le Cafféla réveille.
Quand la Troupe ce-
Lefte
Eut pris force Caffé ,
Ce qu'elle en eut de refte
Aux kumains fut donné
En nousfaifant un dọn
De ce grand specifique., .
Le Ciel nous delivra
Lala ,
BLIO
THE
LYON
GALANT.
Et de Monfieur Purgos
Don don ,
Et de fa trifte clique.
On sherche l'or pota
ble ,
VALLE
Faime mieux le Caffé,
Nef-ilpaspreferable
Puifqu'il est tout trouvé ?
D'un pauvre homme épuisé
Ilremplira les vuides ,
Son Alcalifera ,
Lala ',
Riiij
200 MERCURE
Des eftuis de Coton ,
Don don ,
Aux pointes des acides.
Philis , fans ce breuvage,
Auroit àfonreveil
Quelque vapeur fauvage,
Et le tein moins vermeil
S'il ofte le fommeil
A quelque femme éthi
que ,
En recompenfe il as
GALANT . 201
Lala ,
Pour la graffe Dondon ...
Don don ,
Vertu Soporifique
.
A l'efprit imbecile
Caffefert de fecond.
Autheur
le plus fterile
Par luy devientfecond
Par la vertu qu'il a ,
Redoublant
de memoire
,
-Un Pedant citera
Lala ,
Sans rime 5fans raifon
202 MERCURE
Don don ,
Et la Fable l'Hiftoire
Parle Caffé j'évite
L'ennuyeux compliment.
Vient-il une vifite ,
Fen offre promptement.
Un Sot en le fumant
Brille parfonfilence.
Un mot par cy par là ,
La la ,
a
Qu'ildit à un certain ton,
Don don ,
GALANT 203
Luy tient lieu d'eloquence
Sur cette Liqueur noire
&
La Cafetiere en main ;
Jepourrois àfa gloire
a
Chanter jusqu'à demams
Peut- eftre au mois prochain
Selon la reüffite
Des couplets que voilà ,
Lala
,
Et fur le mefme ton
204 MERCURE
Don don ,
Je donneray lafuite.
Sur le
Caffér.
Sur l'Air du Noël des
Bourgeois de Chaftres,
& de
Monthlery .
La
Fable
auroit dù
faire
Une
Divinité
De l'efprit falutaire
Qu'on tire du Caffé.
Quand j'enfuis echauffe
Rij
496. MERCURE
Il me prend fantaisie
De placer ce Dieu-là
Lala,
Avec une Chanfon
Don don
Dans la Mythologie.
La divine Ambroifig
Que Jupin inventa,
Ce fut Feve choifie
Que Vulcain riffola ,
Memus la moulina
Pour rejouir la Troupe ,
Neptune l'inonda ,
GALANT. 197
La la ,
Enfin Ganimedon
Don don ,
La verfa dans la coupe's
Quoyque la Troupe
approuve
Ce jus & fon odeur , ^ \
Bachus jaloux y trouve }
Amertume noirceur ,
Il offre une liqueur
Douce , fraifche & vermeille
,
Mais on la refufa
R iij
198 MERCURE
Lala ,
Elle
endort la raifon ,
Don don ,
Le Cafféla réveille.
Quand la Troupe ce-
Lefte
Eut pris force Caffé ,
Ce qu'elle en eut de refte
Aux kumains fut donné
En nousfaifant un dọn
De ce grand specifique., .
Le Ciel nous delivra
Lala ,
BLIO
THE
LYON
GALANT.
Et de Monfieur Purgos
Don don ,
Et de fa trifte clique.
On sherche l'or pota
ble ,
VALLE
Faime mieux le Caffé,
Nef-ilpaspreferable
Puifqu'il est tout trouvé ?
D'un pauvre homme épuisé
Ilremplira les vuides ,
Son Alcalifera ,
Lala ',
Riiij
200 MERCURE
Des eftuis de Coton ,
Don don ,
Aux pointes des acides.
Philis , fans ce breuvage,
Auroit àfonreveil
Quelque vapeur fauvage,
Et le tein moins vermeil
S'il ofte le fommeil
A quelque femme éthi
que ,
En recompenfe il as
GALANT . 201
Lala ,
Pour la graffe Dondon ...
Don don ,
Vertu Soporifique
.
A l'efprit imbecile
Caffefert de fecond.
Autheur
le plus fterile
Par luy devientfecond
Par la vertu qu'il a ,
Redoublant
de memoire
,
-Un Pedant citera
Lala ,
Sans rime 5fans raifon
202 MERCURE
Don don ,
Et la Fable l'Hiftoire
Parle Caffé j'évite
L'ennuyeux compliment.
Vient-il une vifite ,
Fen offre promptement.
Un Sot en le fumant
Brille parfonfilence.
Un mot par cy par là ,
La la ,
a
Qu'ildit à un certain ton,
Don don ,
GALANT 203
Luy tient lieu d'eloquence
Sur cette Liqueur noire
&
La Cafetiere en main ;
Jepourrois àfa gloire
a
Chanter jusqu'à demams
Peut- eftre au mois prochain
Selon la reüffite
Des couplets que voilà ,
Lala
,
Et fur le mefme ton
204 MERCURE
Don don ,
Je donneray lafuite.
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Résumé : CHANSON Sur le Caffé. Sur l'Air du Noël des Bourgeois de Chastres, & de Monthlery.
Le texte est une chanson sur le café, écrite sur l'air du 'Noël des Bourgeois de Chaftres et de Monthlery'. L'auteur suggère que le café pourrait être une divinité de l'esprit salutaire et imagine l'intégrer dans la mythologie. Contrairement au vin de Bacchus, le café ne nuit pas à la raison mais la réveille. La chanson décrit les bienfaits du café, soulignant sa capacité à remplir les vides d'un homme épuisé et à stimuler l'esprit. Elle met en avant que le café est préférable à la recherche de l'or potable et possède des vertus soporifiques et fécondantes pour l'esprit. La chanson se termine en mentionnant que le café évite les compliments ennuyeux et peut rendre un sot brillant par son silence. L'auteur exprime son intention de continuer à chanter les louanges du café dans des couplets futurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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5
p. 135-143
CHANSON contre le Caffé. Sur le même Air des Bourgeois de Chastres & de Mont-l'hery.
Début :
Quelle bizarre verve [...]
Mots clefs :
Liqueur, Café
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texteReconnaissance textuelle : CHANSON contre le Caffé. Sur le même Air des Bourgeois de Chastres & de Mont-l'hery.
CHANSON
contre le Caffé.
Sur le même Air des
Bourgeois de Chastres
&deMont-l'hery.
f]¡ucUe bigarre verve
M'avoirdoncéchauffe?
En dépit de Minervefay
chantéle Caffe:
Les Dieux ont rebute
Cette boijonbrûlante ;,
L'amertume qu'elle a
la, la,
Nfpeut quecheZj Pluton
don, don,
Meriterqu'on la chante,
Dansles enfers Orfée
Entrantfortaltéré,
Grogonnemal coefée,
apportaleCaffé;
LeChantrej~ Voyant la liqueur noire,
Que medonnez-vous là ?
la, lae
Pour chanter la chanson,
don, don,
C'est du vinqu'ilfaut
boire.
Vive lefeu bachique
Qui nous rend tous
Joyeux;
Cassémélancolique!
Le tien ejl dangereux,
Cyeji unfeu tenebreux,
Feunoir, &feufansfame,
Sournois il nous rendra
la, la,
C'estunfumeuxcharbon,
don,don,
Qui nous noircira l'âme.
Ilprendsurlanature.
Plus d'un Docteur l'a
dità
On paye avec ujure
Ce qu'il donne à crédit,
Oncroitquil nousfournit
Espritsen abondance;
Mais dans ces moments
là>
la la}
C'est nostre proprefond,
donydon,
Que le traistredepense.
Lesçavant Hipocrate
Ditquecette liqueur
Enresserrant larate
oJe la belle humeur,
Auxenvirons du coeur
Dissipant la tendresse
Detous ces quartiers là
la,la,
En cbassantCupidon)
don, don,
Il bannitl'allagresse,
Lorsque Bachuspropice
M'atroublé le cerrveltu,
Le Caffè parmalice
Vient tirerle rideau,
Jevoyoois tout en beau
Cette liqueur cruelle,
Parla vertu qu'elle a
la,la,
Réveillant maraifln,
don,don,
Mafaitpester contr' lle.
Celuyqui s'habituë
Au breuvage enfumé
Quandfin heure est venue
Ce/Je d'estre animé
D'un imbecile ila
Le langage& la mine
Le Casséseul pourra,
la,la,
Decestupide oiJOn,
don, don,
Remonter la machine.
Il .,-,- excite la bile ;" '!
Etson activités,
Rend lafemmeindocile
Avec malignit'e*t--.
LtiDémoriâù Caffe,
S'e'tabhjfanten France,
Femellesrassembla
l&y l&y
Entrelies ce Demon
don, don,
Souffla la médisance.
Ilcftde ce breuvage
Ainsiquedesamours,
Toujours on en dit rage
Etl'on en prend toujours;
Tel tout haut les blâma
Quitoutbas leurfitgrâce.
pour vousprouvercela,',' la,la,
De ce CafféDemon,
don9dony
Je vaisprendre unetasse.
contre le Caffé.
Sur le même Air des
Bourgeois de Chastres
&deMont-l'hery.
f]¡ucUe bigarre verve
M'avoirdoncéchauffe?
En dépit de Minervefay
chantéle Caffe:
Les Dieux ont rebute
Cette boijonbrûlante ;,
L'amertume qu'elle a
la, la,
Nfpeut quecheZj Pluton
don, don,
Meriterqu'on la chante,
Dansles enfers Orfée
Entrantfortaltéré,
Grogonnemal coefée,
apportaleCaffé;
LeChantrej~ Voyant la liqueur noire,
Que medonnez-vous là ?
la, lae
Pour chanter la chanson,
don, don,
C'est du vinqu'ilfaut
boire.
Vive lefeu bachique
Qui nous rend tous
Joyeux;
Cassémélancolique!
Le tien ejl dangereux,
Cyeji unfeu tenebreux,
Feunoir, &feufansfame,
Sournois il nous rendra
la, la,
C'estunfumeuxcharbon,
don,don,
Qui nous noircira l'âme.
Ilprendsurlanature.
Plus d'un Docteur l'a
dità
On paye avec ujure
Ce qu'il donne à crédit,
Oncroitquil nousfournit
Espritsen abondance;
Mais dans ces moments
là>
la la}
C'est nostre proprefond,
donydon,
Que le traistredepense.
Lesçavant Hipocrate
Ditquecette liqueur
Enresserrant larate
oJe la belle humeur,
Auxenvirons du coeur
Dissipant la tendresse
Detous ces quartiers là
la,la,
En cbassantCupidon)
don, don,
Il bannitl'allagresse,
Lorsque Bachuspropice
M'atroublé le cerrveltu,
Le Caffè parmalice
Vient tirerle rideau,
Jevoyoois tout en beau
Cette liqueur cruelle,
Parla vertu qu'elle a
la,la,
Réveillant maraifln,
don,don,
Mafaitpester contr' lle.
Celuyqui s'habituë
Au breuvage enfumé
Quandfin heure est venue
Ce/Je d'estre animé
D'un imbecile ila
Le langage& la mine
Le Casséseul pourra,
la,la,
Decestupide oiJOn,
don, don,
Remonter la machine.
Il .,-,- excite la bile ;" '!
Etson activités,
Rend lafemmeindocile
Avec malignit'e*t--.
LtiDémoriâù Caffe,
S'e'tabhjfanten France,
Femellesrassembla
l&y l&y
Entrelies ce Demon
don, don,
Souffla la médisance.
Ilcftde ce breuvage
Ainsiquedesamours,
Toujours on en dit rage
Etl'on en prend toujours;
Tel tout haut les blâma
Quitoutbas leurfitgrâce.
pour vousprouvercela,',' la,la,
De ce CafféDemon,
don9dony
Je vaisprendre unetasse.
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Résumé : CHANSON contre le Caffé. Sur le même Air des Bourgeois de Chastres & de Mont-l'hery.
La chanson critique sévèrement le café, le qualifiant de boisson amère et dangereuse. Les dieux et même Pluton le rejettent. Orphée, assoiffé, préfère le vin pour chanter. Le café est décrit comme un feu ténébreux et sournois qui noircit l'âme et affecte négativement la nature humaine. Bien que certains pensent qu'il stimule l'esprit, il épuise les ressources personnelles. Hippocrate observe que le café resserre la rate, dissipe la tendresse autour du cœur et bannit l'allégresse, contrairement au vin qui trouble agréablement l'esprit. Le café rend les gens imbéciles, excite la bile et rend les femmes indociles. En France, il est associé à la médisance et aux amours. Malgré les critiques, sa consommation persiste, et même ceux qui le blâment en secret en apprécient les effets. Pour prouver ses dires, l'auteur décide de boire une tasse de café.
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6
p. 166-168
CHANSON sur le Caffé. Sur l'Air, Réveillez-vous, belle endormie.
Début :
Divin Caffé, tous les Poëtes, [...]
Mots clefs :
Café
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : CHANSON sur le Caffé. Sur l'Air, Réveillez-vous, belle endormie.
CHANSON
sur leCaffe.
Sur l'Air, Réveillez-vous,
-
belle endormie. Divin caffé, tous les Poètes,
Chaque jour routent tes
bienfaits
;
-
Mais pourquoi par des Chansonnettes
).VeVl/ttent-ils point tes attraits?
Je veux romprel'ingrat silence
Des hostes du SacréVallon>
Fais parler ma reconnaissance,
Et vient meservird'Apollon.
Tu sçais animer l'éloquence
,
Tu frais reveillerles esprits
5 Etsouvent ta vive influence
produit le feu de nos écrits.
si la migraine ose paroistre
Avec son funeste bandeau ;
C'estpartoiquejevoisrenaistre
L'heureufl paix dans mon cerveau,
Tout danstoijusqu'a la fumée,
Produit des effets merveilleux
Jesens cette nuë embaumée;
Fortifer mes foibles yeux.
Loin d'ici lejus que Pomone,
EtBachus vient nousprésenter ;
La raison que le Cassé donne,
Ils ne Peuvent que nous l'oster.
DisparoissezLiqueursbruslantes
c!0! portez l'incendie au Cæltr:
Du Cassé les forces plus lentes
N'ont qu'une benigne chaleur,
Tous les jours l'Aurore nouvelle
Me verra cette coupe en main,
Par ce jusla Parque cruelle
sçaura respectermondessein,
sur leCaffe.
Sur l'Air, Réveillez-vous,
-
belle endormie. Divin caffé, tous les Poètes,
Chaque jour routent tes
bienfaits
;
-
Mais pourquoi par des Chansonnettes
).VeVl/ttent-ils point tes attraits?
Je veux romprel'ingrat silence
Des hostes du SacréVallon>
Fais parler ma reconnaissance,
Et vient meservird'Apollon.
Tu sçais animer l'éloquence
,
Tu frais reveillerles esprits
5 Etsouvent ta vive influence
produit le feu de nos écrits.
si la migraine ose paroistre
Avec son funeste bandeau ;
C'estpartoiquejevoisrenaistre
L'heureufl paix dans mon cerveau,
Tout danstoijusqu'a la fumée,
Produit des effets merveilleux
Jesens cette nuë embaumée;
Fortifer mes foibles yeux.
Loin d'ici lejus que Pomone,
EtBachus vient nousprésenter ;
La raison que le Cassé donne,
Ils ne Peuvent que nous l'oster.
DisparoissezLiqueursbruslantes
c!0! portez l'incendie au Cæltr:
Du Cassé les forces plus lentes
N'ont qu'une benigne chaleur,
Tous les jours l'Aurore nouvelle
Me verra cette coupe en main,
Par ce jusla Parque cruelle
sçaura respectermondessein,
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Résumé : CHANSON sur le Caffé. Sur l'Air, Réveillez-vous, belle endormie.
Le texte célèbre les vertus du café, une boisson prisée des poètes. L'auteur exprime sa gratitude pour les bienfaits du café, qui stimule l'éloquence et clarifie l'esprit. Le café est également loué pour son aptitude à soulager la migraine et à restaurer la sérénité mentale. À la différence du tabac ou de l'alcool, le café est présenté comme ayant des effets positifs et apaisants. L'auteur déclare qu'il consommera du café quotidiennement pour prolonger sa vie, en accord avec les desseins de la Parque, divinité du destin.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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7
p. 168-170
« L'on m'a envoyé des Chansons sur le Café, [...] »
Début :
L'on m'a envoyé des Chansons sur le Café, [...]
Mots clefs :
Café
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texteReconnaissance textuelle : « L'on m'a envoyé des Chansons sur le Café, [...] »
L'on m'aenvoyé des
Chansons sur le Café,
dequoi occuper la moitié
d'un Mercure
,
je
crains d'en avoirdéjà
trop mis5mais cestla
mode à present de chanter
le Café,&à Paris la
mode justifie tous lesexcés,
encore si l'on m'en
avoit envoyé quelqu'une.
sur le Thé, ou sur le
Chocolat, jaurois pû diversifier
; mais il en est
des liqueurs comme des
hommes
,
quand quelqu'un
est à la mode on
ne parle point de tous
les autres.
A propos on m'envoyc
un Sonnet pour remplir
un vuide;je n'ay pas le loisir
dem'informer s'il est
ancien ou nouveau. Il me
paroissjoly. Qujmporte^
la date n'y fait rien.
Chansons sur le Café,
dequoi occuper la moitié
d'un Mercure
,
je
crains d'en avoirdéjà
trop mis5mais cestla
mode à present de chanter
le Café,&à Paris la
mode justifie tous lesexcés,
encore si l'on m'en
avoit envoyé quelqu'une.
sur le Thé, ou sur le
Chocolat, jaurois pû diversifier
; mais il en est
des liqueurs comme des
hommes
,
quand quelqu'un
est à la mode on
ne parle point de tous
les autres.
A propos on m'envoyc
un Sonnet pour remplir
un vuide;je n'ay pas le loisir
dem'informer s'il est
ancien ou nouveau. Il me
paroissjoly. Qujmporte^
la date n'y fait rien.
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Résumé : « L'on m'a envoyé des Chansons sur le Café, [...] »
Le texte critique la surabondance de chansons sur le café, mode parisienne actuelle. L'auteur regrette l'absence de chansons sur le thé ou le chocolat. Il reçoit un sonnet pour combler un vide, le trouve joli, mais n'a pas le temps de vérifier son ancienneté.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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8
p. 303-305
Nouvelles extraites de plusieurs Lettres.
Début :
Les lettres de Londres portent qu'un vaisseau Anglois [...]
Mots clefs :
Londres, Café, Naples
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouvelles extraites de plusieurs Lettres.
Nouvelles extraites de
plufieurs Lettres.
Les lettres de Lon-
304 MERCURE
dres portent qu'un vaiffeau Anglois arrivé de
Moca, chargé de caffé ,
a raporté que le vaiſſeau'
le Godolfin avoit été pris
a:1x Indes Orientales par
les François, & que l'Oxford qui appartenoit à
pluſieurs particuliers ,
s'étoit brifé contre des
rochers.
La Diligence Galley ,
armée en courſe , étant
arrivée de Naples dans la
Tamife, chargée d'huile
&
GALANT. 305
& d'autres marchandifes , perit le dix : le feu
s'y étant pris par accident , la fit fauter. On a
eu le temps de fauver
l'équipage.
FIN
plufieurs Lettres.
Les lettres de Lon-
304 MERCURE
dres portent qu'un vaiffeau Anglois arrivé de
Moca, chargé de caffé ,
a raporté que le vaiſſeau'
le Godolfin avoit été pris
a:1x Indes Orientales par
les François, & que l'Oxford qui appartenoit à
pluſieurs particuliers ,
s'étoit brifé contre des
rochers.
La Diligence Galley ,
armée en courſe , étant
arrivée de Naples dans la
Tamife, chargée d'huile
&
GALANT. 305
& d'autres marchandifes , perit le dix : le feu
s'y étant pris par accident , la fit fauter. On a
eu le temps de fauver
l'équipage.
FIN
Fermer
Résumé : Nouvelles extraites de plusieurs Lettres.
Des incidents maritimes ont été rapportés à Londres. Le Godolfin a été capturé par les Français aux Indes Orientales. L'Oxford s'est échoué contre des rochers. La Diligence Galley, arrivée de Naples, a pris feu et sombré, mais son équipage a été sauvé.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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9
p. 183-201
QUI RÉPOND paye. Avanture du Carnaval.
Début :
Un jeune Officier, plein de merite, trés-riche et trés-genereux, [...]
Mots clefs :
Aventure, Carnaval, Officier, Avarice, Traiteur, Santé, Logis, Café, Carrosse
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : QUI RÉPOND paye. Avanture du Carnaval.
QJJI REP 0 N D
paye.
AvMtmt du Carnaval. i uN jeune Officier;
plein de mérité, trés-riche
& très-genereux,
nais sujet à oublier les
parties de plaisir, parce
q1u'il en avoit trop à choi- sir,s'etant rencontre'ddepuis
quelques jours chez
une Dame de qualité,
quiregaloit plusieurs d
ses amies & de ses amis
fut prié de la fête par u
ami conlrnun" de cett
Dame&delui.Cetam
étoit aussijeune,riche, 8
avoit quelque mérité
mais il étoit d'une ava
rice qui n'auroit pas me
meété pardonnable à un
vieillard. Ce jeuneavar
étoit amoureux d'un
veuve, amie de la Da
me, qui donnoit souven
des foupers,& c'est pou
cela
cèla qu'il en avoit procuré
la connoissance à
celle qu'il aimoit beaucoup:
mais pas assez pour
se résoudre à lui donner
des cadeaux à ses dépens.
Toute son étude
étoit de; lui en procurer
:jui ne lui coûtassent
tien, Revenons au jeune
Pfhcier..,.. Iln'étoit pas
lâché de donner des repas
: mais il n'écoit pas
rien aised'être la dupe
le l'autre.lts étoient
tous deux du souper de
la Dame, & la bonne
chere qu'on y fit donna
occasion au jeune avare
de louer celle que le jeune
liberal faisoit ordinairement
à ses amis:
ensuite, pour l'engager
, L£.' dl\. 'J - a offrir a dîner a la com
pagnie dont sa maîtresse
étoit, il donna envie aux
Dames d'aller voir un
appartement que l'autre
avoit fait nouvellement
ajuster.Undîner dans
cet appartement fut offert
; &; le jour étant
pris, l'on se donna rendez-
vous chez la Dame
où l'on étoit, pour aller
tous ensemble au dîner
promis. Comme il y avoit
eu deux jours d'intervale,
le dîner fut oublié
par l'Officier: mais
il ne le fut pas par le
jeune avare, qui eut foin
de rassembler tous les
convives chez la Dame,
comme on en etoit convenu
,8c tous ensemble
furent de-,,tré's - bonne
heure, cest- à
-
dire dés
midi, pour voir à loisir
l'appartement & les nouveaux
ajustemens avant
l'heure du dîner. Chacun
monta en carosse,
& l'on se rendit à la maison
, où l'on ne trouva
qu'un laquais & sa cuisîniere
,
qui assurerent
que leur maître nevient
droit pas dîner chez luï
Quelques-uns de la com
pagnie rirent beaucoup
d'un pareil oubli; quelques
autres en furent fâchez
: Se le jeune ava- re, qui prenoitlibrement
& genereusement
son parti chez autrui,
dit à la compagnie qu'
elle ne s'embarassât pas,
& qu'il seroit les honneurs
de la maison de
son ami ; qu'on n'avait
qu'à voir l'appartement,
6c que le dîner viendroit
ensuite.Toute la
compagnie accepta ce
parti; car on connoissoit
le maître de la maison
pour homme qui eti.
tendoit raillerie, & qui
ne se fâcheroit pas qu'-
on l'eût puni de son oubli.
Le jeune avare fut
chez un grand Traiteur,
qui n'etoit pas loin de
là, dont se servoit fouT
vent son ami, & dont
il se servoit lui -mêtra
une fois par an quand il
y étoit forcé. Il cotai
manda un repas magni.
fique, qu'il répondit de
payer au Traiteur,en
casque celui qui le donnoit
ne le payât pas. Il
croyoit bien ne rien risquer,
8c comptoit fort
sur la generofîcé de son
ami.Ledîner fut préparé
, & porté dans l'appartement,
où l'on n'épargna
rienpour sebien
réjouir. La fanté de l'hâte
absent fut bûë plusieurs
fois, & l'on fit venir
violons & hautbois
pour danser jusqu'au
foir. Lemaîtredulogis
revint chez lui dans le
fort de laréjoüissance;
& comme il oublioit
parfaitement ce qu'il oublioit,
il fut trés-surpris
de trouver une espece de
noce dans sa maison , qu'il avoit laissée le matin
si tranquille : mais
dés qu'il vit la compagnie,
sa surprisesetourna
bientôten joye.Il
fit
sit de son mieux, & augmenta
le plaisirdes autres
, en le partageant de
bonne grace: mais il ne
laissa pas de méditer une
cfpece de vengeance de
celui qui avoit fait si librement
les honneurs de
chezlui.Il feignit d'avoir
une petite affaire pour
une demi - heure seulement;
aprés quoy ilrevint
chez lui passer encore
quelques heures,
& pria ensuitela compagnieque
la fête ceL;,
fât surlesneuf oudix
heures, de peur que les
violons dans un temps
decarnaval ne 14 atçii
rassent les masques. On
cessa donc de danser, &
l'h,ô,ce: proposa au jeune
avare de donner ducaffé
chez lui: ce qu'il acceptat
de bon coeur ; car il n'é-
£oit plus questionde souper
aprés un si grand repas,
& de plus, il se piquoit
d'avoir un offiçi.y|
quifaisoitle meilleur
caffé de Paris, S>C il prenoit
sa revanche encaffé
de tous les grands repas
qu'on lui donnoit.
On remonta donc en
carosse, on arriva chez
lui sur lesdix heures.
Il descendit le premier,
& pensa tomber de son
haut,à l'ouverture de
sa porte,quandilvitsa
cour, sonsalon & son
jardin éclairez d'une itlumination.
Toute la
compagnie lui fie des
complimens de sa galanterie
:mais il étoit muet
d'étonnement; & ce sut
bien autrement, quand
il vit en entrant dans sa
sale une table servie superbement,
un busses
magnifiquement, orné
< ëC qu'il entendit un moment
apras les violon
dans son jardin. La si
tuation où il setrouvoit
ne se peut gueres bien
imaginer;car toutesle
Dames étoient surprises
de bonne foy de voir la
fête que cet avare leur
avoit preparée, & lui
n'avoit pas la force d'en
recevoir, ni d'en refuser
les complimens. Il prit
son homme un moment
en particulier
, & lui demanda
si c'étoit lui ou le
diable qui avoit préparé
cette fête sans son ordre.
La premiere réponse que
son homme lui fit fut
de luirire au nez;car il
s'étaitdéjà enyvré au
buffetv?&: fqn3 m?iftrc
ne put tcirerdeluid'autreréponse
que,Ne
'llOJfJ",fâchezpasMonsieur,
ilne vouf en coû-,
tera rien. Un autre valet
moinsyvre :lui-,c6hfirma
lamêmechose, en
lui disant Quiert effet il
îveiui en-cotîtcroicrien,
s'ilnevouloit.Ilseconsolaun
moment,dans
ecxetptleieqsupeerrcaentctee,é&ncsigemfiet.,
On lui dit qu'onavoit
raitapporter coût cela
chez lui par un hommes
quiétoit en effet un diablepour
les impromptu ;
que le Traiteur s'étoit
jointàcet homme, &
que l'amichez qui il avoit
dîné avoit répondue
à cesgens là du payementdetoutes
choses.
il salutealler rejoindre
les Dames;qui demandoientà
cor & à cri ce..¡
lui qui les regaloitsimagnifiquement.
On étoit
déja à table 5iI futcontraint
des'y mettre, plus
troublé&plusagité que
s'il eût eu chez luiàdej
voleurs. Enfin l'auteur
de ce regal éclaircitle
fait à forcede plaisanteries,
& commençaà
l'assurerqu'il neluien
coûteroit pas un
fouJ
puis qu'il avoitrépondu
de toute la dépense qui
se feroit chez lui: mais
lui dit-il un
moment
âpres•, vous avez aussi
promis de payer toute
la dépense de mon dîner,
si je ne la payois pas,
&je vous protc'fie que
si je paye vôtre souper,
dont j'ai répondu,vous
payerez mon dîner, qu'-
on nY'.a1 preparé que par
vos ordres, S£ rien n'est
plus juste: payeQ.
paye.
AvMtmt du Carnaval. i uN jeune Officier;
plein de mérité, trés-riche
& très-genereux,
nais sujet à oublier les
parties de plaisir, parce
q1u'il en avoit trop à choi- sir,s'etant rencontre'ddepuis
quelques jours chez
une Dame de qualité,
quiregaloit plusieurs d
ses amies & de ses amis
fut prié de la fête par u
ami conlrnun" de cett
Dame&delui.Cetam
étoit aussijeune,riche, 8
avoit quelque mérité
mais il étoit d'une ava
rice qui n'auroit pas me
meété pardonnable à un
vieillard. Ce jeuneavar
étoit amoureux d'un
veuve, amie de la Da
me, qui donnoit souven
des foupers,& c'est pou
cela
cèla qu'il en avoit procuré
la connoissance à
celle qu'il aimoit beaucoup:
mais pas assez pour
se résoudre à lui donner
des cadeaux à ses dépens.
Toute son étude
étoit de; lui en procurer
:jui ne lui coûtassent
tien, Revenons au jeune
Pfhcier..,.. Iln'étoit pas
lâché de donner des repas
: mais il n'écoit pas
rien aised'être la dupe
le l'autre.lts étoient
tous deux du souper de
la Dame, & la bonne
chere qu'on y fit donna
occasion au jeune avare
de louer celle que le jeune
liberal faisoit ordinairement
à ses amis:
ensuite, pour l'engager
, L£.' dl\. 'J - a offrir a dîner a la com
pagnie dont sa maîtresse
étoit, il donna envie aux
Dames d'aller voir un
appartement que l'autre
avoit fait nouvellement
ajuster.Undîner dans
cet appartement fut offert
; &; le jour étant
pris, l'on se donna rendez-
vous chez la Dame
où l'on étoit, pour aller
tous ensemble au dîner
promis. Comme il y avoit
eu deux jours d'intervale,
le dîner fut oublié
par l'Officier: mais
il ne le fut pas par le
jeune avare, qui eut foin
de rassembler tous les
convives chez la Dame,
comme on en etoit convenu
,8c tous ensemble
furent de-,,tré's - bonne
heure, cest- à
-
dire dés
midi, pour voir à loisir
l'appartement & les nouveaux
ajustemens avant
l'heure du dîner. Chacun
monta en carosse,
& l'on se rendit à la maison
, où l'on ne trouva
qu'un laquais & sa cuisîniere
,
qui assurerent
que leur maître nevient
droit pas dîner chez luï
Quelques-uns de la com
pagnie rirent beaucoup
d'un pareil oubli; quelques
autres en furent fâchez
: Se le jeune ava- re, qui prenoitlibrement
& genereusement
son parti chez autrui,
dit à la compagnie qu'
elle ne s'embarassât pas,
& qu'il seroit les honneurs
de la maison de
son ami ; qu'on n'avait
qu'à voir l'appartement,
6c que le dîner viendroit
ensuite.Toute la
compagnie accepta ce
parti; car on connoissoit
le maître de la maison
pour homme qui eti.
tendoit raillerie, & qui
ne se fâcheroit pas qu'-
on l'eût puni de son oubli.
Le jeune avare fut
chez un grand Traiteur,
qui n'etoit pas loin de
là, dont se servoit fouT
vent son ami, & dont
il se servoit lui -mêtra
une fois par an quand il
y étoit forcé. Il cotai
manda un repas magni.
fique, qu'il répondit de
payer au Traiteur,en
casque celui qui le donnoit
ne le payât pas. Il
croyoit bien ne rien risquer,
8c comptoit fort
sur la generofîcé de son
ami.Ledîner fut préparé
, & porté dans l'appartement,
où l'on n'épargna
rienpour sebien
réjouir. La fanté de l'hâte
absent fut bûë plusieurs
fois, & l'on fit venir
violons & hautbois
pour danser jusqu'au
foir. Lemaîtredulogis
revint chez lui dans le
fort de laréjoüissance;
& comme il oublioit
parfaitement ce qu'il oublioit,
il fut trés-surpris
de trouver une espece de
noce dans sa maison , qu'il avoit laissée le matin
si tranquille : mais
dés qu'il vit la compagnie,
sa surprisesetourna
bientôten joye.Il
fit
sit de son mieux, & augmenta
le plaisirdes autres
, en le partageant de
bonne grace: mais il ne
laissa pas de méditer une
cfpece de vengeance de
celui qui avoit fait si librement
les honneurs de
chezlui.Il feignit d'avoir
une petite affaire pour
une demi - heure seulement;
aprés quoy ilrevint
chez lui passer encore
quelques heures,
& pria ensuitela compagnieque
la fête ceL;,
fât surlesneuf oudix
heures, de peur que les
violons dans un temps
decarnaval ne 14 atçii
rassent les masques. On
cessa donc de danser, &
l'h,ô,ce: proposa au jeune
avare de donner ducaffé
chez lui: ce qu'il acceptat
de bon coeur ; car il n'é-
£oit plus questionde souper
aprés un si grand repas,
& de plus, il se piquoit
d'avoir un offiçi.y|
quifaisoitle meilleur
caffé de Paris, S>C il prenoit
sa revanche encaffé
de tous les grands repas
qu'on lui donnoit.
On remonta donc en
carosse, on arriva chez
lui sur lesdix heures.
Il descendit le premier,
& pensa tomber de son
haut,à l'ouverture de
sa porte,quandilvitsa
cour, sonsalon & son
jardin éclairez d'une itlumination.
Toute la
compagnie lui fie des
complimens de sa galanterie
:mais il étoit muet
d'étonnement; & ce sut
bien autrement, quand
il vit en entrant dans sa
sale une table servie superbement,
un busses
magnifiquement, orné
< ëC qu'il entendit un moment
apras les violon
dans son jardin. La si
tuation où il setrouvoit
ne se peut gueres bien
imaginer;car toutesle
Dames étoient surprises
de bonne foy de voir la
fête que cet avare leur
avoit preparée, & lui
n'avoit pas la force d'en
recevoir, ni d'en refuser
les complimens. Il prit
son homme un moment
en particulier
, & lui demanda
si c'étoit lui ou le
diable qui avoit préparé
cette fête sans son ordre.
La premiere réponse que
son homme lui fit fut
de luirire au nez;car il
s'étaitdéjà enyvré au
buffetv?&: fqn3 m?iftrc
ne put tcirerdeluid'autreréponse
que,Ne
'llOJfJ",fâchezpasMonsieur,
ilne vouf en coû-,
tera rien. Un autre valet
moinsyvre :lui-,c6hfirma
lamêmechose, en
lui disant Quiert effet il
îveiui en-cotîtcroicrien,
s'ilnevouloit.Ilseconsolaun
moment,dans
ecxetptleieqsupeerrcaentctee,é&ncsigemfiet.,
On lui dit qu'onavoit
raitapporter coût cela
chez lui par un hommes
quiétoit en effet un diablepour
les impromptu ;
que le Traiteur s'étoit
jointàcet homme, &
que l'amichez qui il avoit
dîné avoit répondue
à cesgens là du payementdetoutes
choses.
il salutealler rejoindre
les Dames;qui demandoientà
cor & à cri ce..¡
lui qui les regaloitsimagnifiquement.
On étoit
déja à table 5iI futcontraint
des'y mettre, plus
troublé&plusagité que
s'il eût eu chez luiàdej
voleurs. Enfin l'auteur
de ce regal éclaircitle
fait à forcede plaisanteries,
& commençaà
l'assurerqu'il neluien
coûteroit pas un
fouJ
puis qu'il avoitrépondu
de toute la dépense qui
se feroit chez lui: mais
lui dit-il un
moment
âpres•, vous avez aussi
promis de payer toute
la dépense de mon dîner,
si je ne la payois pas,
&je vous protc'fie que
si je paye vôtre souper,
dont j'ai répondu,vous
payerez mon dîner, qu'-
on nY'.a1 preparé que par
vos ordres, S£ rien n'est
plus juste: payeQ.
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Résumé : QUI RÉPOND paye. Avanture du Carnaval.
Le texte narre une histoire impliquant deux jeunes hommes, un officier généreux et un avare, ainsi qu'une dame de qualité et ses amis. L'officier, bien que riche et généreux, a tendance à oublier les engagements liés aux plaisirs. Lors d'une fête chez la dame, l'avare, amoureux d'une veuve amie de la dame, cherche à obtenir des cadeaux sans dépenser. Lors du souper, l'avare complimente les repas offerts par l'officier et propose une visite de son nouvel appartement, suivie d'un dîner. L'officier oublie le dîner, mais l'avare rassemble les convives et organise un repas somptueux chez un traiteur, comptant sur la générosité de l'officier pour payer. Lorsqu'ils arrivent à l'appartement, ils trouvent un festin préparé par l'avare. L'officier, surpris, se joint à la fête et décide de se venger. Il invite tout le monde chez lui pour le café, mais à leur arrivée, ils découvrent une table somptueusement dressée et des musiciens. L'avare, stupéfait, apprend que le traiteur et un ami ont organisé cette fête à ses frais. L'auteur du repas révèle finalement que l'avare avait promis de payer le dîner de l'officier s'il ne le faisait pas, et vice versa. Ainsi, les deux jeunes hommes se retrouvent à devoir payer chacun les dépenses de l'autre.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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10
p. 2045-2046
PREMIERE ENIGME.
Début :
Dans les vastes climats où j'ai mon origine, [...]
Mots clefs :
Café
12
p. 601-602
PORTUGAL.
Début :
On a reçu avis du Fort de Sanmadina, au Cap [...]
Mots clefs :
Fort, Gouverneur, Lisbonne, Cargaison, Café
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : PORTUGAL.
PORTUGAL..
1
-
Na reçu avis du Fort de Sanmadina , an
Cap de Bonne Esperance , que le 23. de Dé
cembre dernier , le Gouverneur de ce Fort , qui
est Indien et Commandant General des Hottentons
, avoit été averti par un pauvre Ouvrier
nommé Mogavatti , que le Commandant d'une
Province voisine avoit prémedité de surprendre
ce Fort la nuit suivante ; que vers les dix heures
du soir la Place avoit été attaquée par 12000.
hommes qui s'étoient emparez de tous les dehors ,
mais que le Gouverneur ayant reçu quelque secours
et mis son artillerie en batterie , les Assiegeans
avoient été repoussez avec perte de 4000.
hommes ; que le Commandant et son Lieutenant
avoient été faits prisonniers , et que le reste des
troupes avoit pris la fuite.
On mande de Lisbonne que les derniers Vaisseaux
qui y sont arrivez de Maranhaon , ont apporté
une Cargaison assez considerable d'un
Caffé qui croît naturellement et sans être cultivé ,
dans les environs de cette place , on le trouve
plus
602 MERCURE DE FRANCE.
plus beau et de meilleur goût que celui qu'on apporte
du Levant , et l'on assure qu'il y en a dans
le païs en assez grande quantité pour en charger
20. Vaisseaux tous les ans.
On apprend de tous côtez que l'Hyver a été extrêmement
rigoureux dans toute l'Europe, et que
les neiges ont été par tout extrêmement abondantes
, même dans les pays les plus méridionaux ,
comme en Espagne et en Portugal où il en esttom
bé en divers endroits de la hauteur d'une toise.
1
-
Na reçu avis du Fort de Sanmadina , an
Cap de Bonne Esperance , que le 23. de Dé
cembre dernier , le Gouverneur de ce Fort , qui
est Indien et Commandant General des Hottentons
, avoit été averti par un pauvre Ouvrier
nommé Mogavatti , que le Commandant d'une
Province voisine avoit prémedité de surprendre
ce Fort la nuit suivante ; que vers les dix heures
du soir la Place avoit été attaquée par 12000.
hommes qui s'étoient emparez de tous les dehors ,
mais que le Gouverneur ayant reçu quelque secours
et mis son artillerie en batterie , les Assiegeans
avoient été repoussez avec perte de 4000.
hommes ; que le Commandant et son Lieutenant
avoient été faits prisonniers , et que le reste des
troupes avoit pris la fuite.
On mande de Lisbonne que les derniers Vaisseaux
qui y sont arrivez de Maranhaon , ont apporté
une Cargaison assez considerable d'un
Caffé qui croît naturellement et sans être cultivé ,
dans les environs de cette place , on le trouve
plus
602 MERCURE DE FRANCE.
plus beau et de meilleur goût que celui qu'on apporte
du Levant , et l'on assure qu'il y en a dans
le païs en assez grande quantité pour en charger
20. Vaisseaux tous les ans.
On apprend de tous côtez que l'Hyver a été extrêmement
rigoureux dans toute l'Europe, et que
les neiges ont été par tout extrêmement abondantes
, même dans les pays les plus méridionaux ,
comme en Espagne et en Portugal où il en esttom
bé en divers endroits de la hauteur d'une toise.
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Résumé : PORTUGAL.
Le texte décrit une attaque militaire au Fort de Sanmadina, au Cap de Bonne Espérance. Le 23 décembre précédent, le gouverneur, un Indien et commandant général des Hottentots, a été alerté par un ouvrier nommé Mogavatti d'une attaque imminente par le commandant d'une province voisine. Cette attaque, menée par 12 000 hommes, a débuté vers dix heures du soir. Malgré la prise des extérieurs du fort, les assaillants ont été repoussés après l'arrivée de renforts et l'utilisation de l'artillerie, subissant une perte de 4 000 hommes. Le commandant et son lieutenant ont été capturés, et le reste des troupes a fui. Par ailleurs, des navires arrivés à Lisbonne en provenance de Maranhão ont apporté une cargaison significative de café, qui pousse naturellement dans cette région. Ce café est décrit comme étant de meilleure qualité que celui du Levant et disponible en quantité suffisante pour charger 20 vaisseaux annuellement. Le texte mentionne également que l'hiver a été particulièrement rigoureux en Europe, avec des chutes de neige abondantes, même dans des pays méridionaux comme l'Espagne et le Portugal, où la neige a atteint une hauteur d'une toise en divers endroits.
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14
p. 236-237
AUTRE.
Début :
Le grand usage du Café, l'incommodité & l'embarras où sont [...]
Mots clefs :
Café, Sieur Berthoud, Nouvelle méthode, Café en tablette, Praticité
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texteReconnaissance textuelle : AUTRE.
AUTRE.
Le grand ufage du Café , l'incommodité &
l'embarras où font quantité de perfonnes pour le
mettre au point qu'il le faut pour s'en fervir dans
toute fa bonté , ont déterminé le fieur Berthod
à le rendre plus commode , & le mettre au point
de n'avoir befoin que d'une Cafetiere , de l'eau ou
du lait , pour avoir du Café en moins d'un quart
d'heure.
Ce Café eft en tablettes comme le Chocolat.
Chaque tablette porte trois fortes taffes ; & ceux
qui ne le prennent pas fi fort , en pourront faire
quatre à l'eau , & au lait cinq , & même fix tafles.
L'invention dudit Café eft d'autant plus commode
, qu'elle eft moins embarraffante , furtout
pour Meffieurs les Officiers & les Voyageurs ,
NOVEMBRE. 1756. 237
qui n'ont befoin de porter avec eux que la fimple.
tablette , fans fucre ni moulin. Il est encore d'une
grande utilité pour les perfonnes âgées , qui ont
coutume de prendre leur Café deux fois le jour.
Ce Café fe fait entiérement comme le Café en
poudre.
Le prix de la tablette Moka pur , 12 fols :
moitié Moka & Martinique , 10 fols : Martinique
fimple , 8 fols.
debite fes Tablettes dans S. J. de Latran , chez
le fieur le Riche , Bourfier , fous la grande porte.
Le grand ufage du Café , l'incommodité &
l'embarras où font quantité de perfonnes pour le
mettre au point qu'il le faut pour s'en fervir dans
toute fa bonté , ont déterminé le fieur Berthod
à le rendre plus commode , & le mettre au point
de n'avoir befoin que d'une Cafetiere , de l'eau ou
du lait , pour avoir du Café en moins d'un quart
d'heure.
Ce Café eft en tablettes comme le Chocolat.
Chaque tablette porte trois fortes taffes ; & ceux
qui ne le prennent pas fi fort , en pourront faire
quatre à l'eau , & au lait cinq , & même fix tafles.
L'invention dudit Café eft d'autant plus commode
, qu'elle eft moins embarraffante , furtout
pour Meffieurs les Officiers & les Voyageurs ,
NOVEMBRE. 1756. 237
qui n'ont befoin de porter avec eux que la fimple.
tablette , fans fucre ni moulin. Il est encore d'une
grande utilité pour les perfonnes âgées , qui ont
coutume de prendre leur Café deux fois le jour.
Ce Café fe fait entiérement comme le Café en
poudre.
Le prix de la tablette Moka pur , 12 fols :
moitié Moka & Martinique , 10 fols : Martinique
fimple , 8 fols.
debite fes Tablettes dans S. J. de Latran , chez
le fieur le Riche , Bourfier , fous la grande porte.
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Résumé : AUTRE.
Le sieur Berthod a innové en créant des tablettes de café, similaires au chocolat, pour simplifier la préparation du café. Ces tablettes permettent de préparer du café rapidement avec une cafetière et de l'eau ou du lait. Chaque tablette contient trois doses fortes, mais peut être ajustée pour obtenir quatre doses à l'eau, cinq au lait, ou six doses plus légères. Cette invention est particulièrement pratique pour les officiers et les voyageurs, qui n'ont besoin de transporter que les tablettes, sans sucre ni moulin. Elle est également utile pour les personnes âgées consommant du café deux fois par jour. Les tablettes sont disponibles en trois variétés : Moka pur à 12 sols, un mélange de Moka et de Martinique à 10 sols, et Martinique simple à 8 sols. Elles sont vendues chez le sieur le Riche, Bourfier, sous la grande porte de Saint-Jean-de-Latran.
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16
p. 203-208
Nouvelles de la Cour, de Paris, &c.
Début :
Le 13 Décembre, la Duchesse de Saint-Aignan fut présentée à la [...]
Mots clefs :
Roi de France, Nominations, Brigadier, Commandeur honoraire, Officiers, Chevalier, Audience, Ducs, Comtes, Noblesse, Corsaire, Navires anglais, Marchandises, Tonneaux, Tabac, Sucre, Café, Gingembre, Île royale, Capitaine, Attaques, Expéditions
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouvelles de la Cour, de Paris, &c.
Nouvelles de la Cour , de Paris , &c.
LE 13 Décembre , la Ducheffe de Saint - Aignan
fut préfentée à la Famille Royale , & elle prit le
Tabouret chez la Reine.
Le Roi a nommé le 25 , Grand Maître
de fa Garderobbe , M. le Duc d'Eftifſac , fur la
démiffion de M. le Duc de la Rochefoucauld, à qui
Sa Majesté a donné la furvivance de cette charge.
Le 28 , Sa Majesté tint le Sceau pour la ving
tieme fois.
Le Roi a fait Brigadier de Dragons M.le Marquis
de Caraman , Meftre de Camp d'un Régiment de
Dragons ; Brigadier d'Infanterie , M. le Prince de
Rohan , Colonel d'un Régiment de fon nom; &
Brigadier de Cavalerie , M. le Marquis de Caulaincourt
, Maréchal Général des Logis de la Cavalerie
de l'armée de Soubife .
Sa Majesté a nommé Commandeur Honoraire
de l'Ordre de Saint- Louis , M. le Vicomte de
Bouville , qui commandoit le Vaiffeau l'Espérance
en 1755 , & qui eft revenu d'Angleterie après
deux ans de détention . Le Roi a accordé en même
temps à tous les Officiers qui compofoient fon
Etat Major , & qui ne l'ont point quitté en Angleterre
, des graces proportionnées à leurs grades..
Les Officiers qui ont été bleffés dans le combat
de l'Emeraude , & les familles de ceux qui y ont
été tués ont aufli reçu des marques de la fatis
faction du Roi,
I vj
204 MERCURE DE FRANCE .
Le premierjour de l'an , les Princes & Princef.
fes du Sang , ainfi que les Seigneurs & Dames de
la Cour , eurent l'honneur de complimenter le
Roi fur la nouvelle année.
Le Corps de Ville , à cette occafion , rendic
auffi fes reſpects à Leurs Majeſtés & à la Famille
Royale .
Će même jour , les Chevaliers , Commandeurs
& Officiers de l'Ordre du Saint Efprit , s'étant
affemblés vers les onze heures du matin dans le
cabinet du Roi , accompagnerent Sa Majefté à la
Chapelle. Le Roi étoit en manteau , le collier de
l'Ordre & celui de la Toifon d'Or pardeffus : les
deux Huiffiers portoient leurs maffes devant Sa
Majesté. Elle étoit précédée de Monfeigneur le
Dauphin , de MM . les Duc d'Orléans , Prince de
Condé , Comte de Clermont , Prince de Conti ,
Comte de la Marche , Comte d'Eu , Duc de Penthievre
, & de MM. les Chevaliers Comman--
deurs & Officiers de l'Ordre. Après la grande
Meffe , qui fut célébrée par M. l'Evêque de Langres
, Prélat Commandeur de l'Ordre du Saint :
Efprit , Sa Majefté fut reconduite à fon appartement
en la maniere accoutumée.
4
Le foir pendant le fouper de Leurs Majeftés ,
les vingt- quatre Violons de la Chambre exécuterent,
fuivant l'ufage , plufieurs morceaux de fymphonie
, fous la direction de M. Rebel , Surin
tendant de la Mufique de la Chambre .
Le 2 du même mois , le Roi , les Princes ,
MM . les Chevaliers , Commandeurs & Officiers
de l'Ordre , affifterent au Service , pour l'anniverfaire
de MM . les Chevaliers de l'ordre , où le
même Prélat officia.
Les Députés des Etats de Bretagne eurent le 3
audience du Roi. Ils furent préfentés à Sa Majef
JANVIER. 1758 . 205
3
té par M. le Duc de Penthievre , Gouverneur de
la Province , & par M. le Comte de Saint - Florentin
, Miniftre & Secrétaire d'Etat , & conduits
par M. le Marquis de Dreux , Grand Maître des
Cérémonies. Les Députés étoient , pour le Clergé
, M. PEvêque de Dol qui porta la parole
pour la Nobleffe , M. le Comte de Marbeuf ,
qui étant à l'armée , n'a pas été fuppléé ; pour le
Tiers Etat , M. Vaillant , Sénéchal de Pontivy ,
& M. le Comte de Quelen , Procureur Général ,
Syadic des Etats,
M. le Duc d'Eftiffac prêta le même jour ferment
entre les mains du Roi , pour la charge de
Grand Maître de la Garderobbe.
Après la tenue du Sceau du 28 Décembre der,
nier , M. de Brou , Doyen des Confeillers d'Etat ,
préſenta à Sa Majefté tous les Grands Officiers de
la Grande Chancellerie , & ils eurent l'honneur
de faire leurs révérences au Roi à l'occafion de la
nouvelle année,
Le Corfaire Anglois , la Victoire , armé de 400
canons , & de 360 hommes d'équipage , a été
conduit à Bref , après avoir été pris par le vaiffeau
du Roi le Saint-Michel , ayant avec lui les
frégates l'Amétyfte & l'Atalante.
Les Corfaires l'Hyrondelle, la Revanche & l'Europe
, de Dunkerque , y ont fait conduire le navire
Anglois l'Anna , de 180 tonneaux , dont la cargaifon
confifte en 312 boucauts de tabac , & autres
marchandiſes.
Le navire Anglois , le Jean & Robert , de ge
tonneaux , chargé de vin , de liege & de fruits ,
a été pris par le Corfaire le Mefny , de Granville ,
qui l'a fait conduire au Havre.
On mande de Bayonne que le Corfaire la Repréfaille
, de ce port , s'eft emparé de deux naviZOG
MERCURE DE FRANCE .
res Anglois qui y font arrivés ; ils s'appellent l'un
be Carlile , de Nerwi , chargé de boeuf , de beure ,
de harengs ; l'autre le Prince Charles , qui revenoit
de la Jamaïque , avec une cargaison compofée
de fucre , de caffé , de poivre , de caffe , de
raffia & de coton.
L'Américain & la Gentille , autres Corfaires de
Bayonne , y ont auffi fait conduire les navires Anglois
le Ellis , de Liverpool , chargé de 136 boucauts
& 9 barriques de fucre , de 28 futailles de
taffia , & de 3 balles de coton ; & la Marthe ,
ayant pour cargaifon 340 boucauts de fucre ,
barriques de caffé , 800 facs de gingembre ,
100 barriques de taffia , 20 tonneaux de bois de
campeche , 3 balles de coton , & 700 cuirs.
On apprend par les lettres de l'Ile Royale, que
les Corfaires armés dans cette colonie , ont conduit
à Louifbourg les navires Anglois , la Victoire
, le Thomas , le Charriot , le Grandpus , le
Bety , les Deux-Freres , le Charmant , le Neptune ,
la Marie Anne , les Deux- Soeurs , les Deux-Freres,
le Brunswick , le Cranford , le Seven, te Jhon - haune,
Apollon , le Jofeph , le Safech , la Branche d'Oli
vier , le Defpath , Lelloge ,le Poly , le Leotenord ,
โด le Nancy , la Brayalle , l'Anne , le Neptune ,
Marie , le Balowin , le Cerllo -Flonndon , le Grand-
Banc , la Perle , l'Echappée , le Hop , le Merry , le
Charmant , le Saint- André & le Bety.
Les mêmes lettres ajoutent que l'objet de ces
prifes eft fort confidérable.
La frégate de guerre le Prince Ofwales , a été
auffi conduite à Louifbourg , par la frégate du Kor
La Fleur de Lys , commandée par le Chevalier de
Tourville : qui s'en eſt rendu maître fur la côte de
P'Acadie.
Le capitaine Dumondt , commandant le CorJANVIER,
1758. 207
faire l'Europe , de Dunkerque , a relâché à Oftende
, & il y a remis les ôtages de deux rançons ,
montant enſemble à deux cens vingt livres fterlings.
Il eft arrivé à Saint-Malo un bateau Anglois
venant de Terre- Neuve , qui a été pris par le Cor
faire le Mefny , de Grandville , & qui a pour cargaifon
quelques pipes d'huile , & plufieurs quintaux
de morue.
Le capitaine Veron , qui commande le Corfaire
le Roftan , de Bordeaux , s'eft emparé d'un brigan
tin Anglois de 150 tonneaux , dont la cargaifon
composée de balotéries , eft eftimée plus de trois
cens mille livres . Cette prife a été conduite à la
Rochelle.
On mande de Saint -Jean-de- Luz , que le capitaine
Domengo- Daperteguy , commandant le Cor
faire l'Amiral , de Bayonne , a fair conduire dans
ce premier port le navire Anglois le Hombert ,
de Londres , venant de la Virginie , avec un chargement
qui confifte en 335 boucauts de tabac.
T
Le Capitaine Monier , commandant le Corfaire
la Revanche , de Dunkerque , s'eft rendu maitre
du Pacquebot Anglois le Prince Frederick , armé
de quatre canons & de fix pierriers , & allant de
Douvres à Fleffingue.
Le Machault , autre Corfaire du même Port ,
a pris & conduit en ce Port les Navires Anglois le
Change , l'Hamos & la Barbara , chargés de fer ,
de lin , de toile , d'eau- de-vie & de tabac . Il s'étoit
emparé de deux Bâtimens Anglois appellés ,
Pun la Marie , d'Air en Ecoffe ; l'autre l'Helene,
& il les a rançonnés pour cinq cents dix- huit hivres
fterlings.
Le Capitaine Dumondt , commandant le Corfaire
l'Europe . du même Port , qui avoit pris les
208 MERCURE DE FRANCE.
bateaux Anglois le Jean & Alix & la Sirène , en a
rapporté deux rançons montant enſemble à deux
cents vingt livres fterlings .
Le Corfaire l'Emerillon , de Calais , s'eft emparé
du Navire Anglois le Nelly , chargé de Saumon
, & il l'a fait conduire au Havre , où il eft
arrivé un autre Bâtiment chargé de barengs fores,
qui a été pris par le Corfaire la Marquife de Leede
, de Boulogne .
Ileft arrivé à Honfleur deux Bâtimens Anglois
pris par les Corfaires l'Entreprenante , de Calais ;
& l'Heureux , de Dieppe : l'un de ces Bâtimens eft
chargé de harengs ; l'autre a pour cargaifon des
planches & quelques caiffes de fruits .
L
Le Brigantin Anglois le Hannal , allant
de la Caroline à Londres , avec un chargement
de fucre , d'indigo , de riz , de coton , de bois
de campeche & d'autres marchandiſes , a été pris
par le Corfaire le Moras , de Saint-Malo , où il a
été conduit.
On mande de Saint-Jean -de- Luz , que le Ca
pitaine Pierre Souhaignet , commandant le Corfaire
la Providence , de ce Port , s'eft emparé des
Navires Anglois le Mary , de Plaifance , & le
Guillaume , de Darmouth , qui font chargés l'un
de 2500 , l'autre de 1900 quintaux de morue ,
qu'il les a conduits par relâche à Vigo en Galice.
Le Capitaine Arnoux , qui commande le Corfaire
le Victorieux , de Marfeille ; y a conduit le
Brigantin Anglois le Jean Jacques , dont la cargaifon
confifte en café , cuivre, plomb & autres
marchandifes.
LE 13 Décembre , la Ducheffe de Saint - Aignan
fut préfentée à la Famille Royale , & elle prit le
Tabouret chez la Reine.
Le Roi a nommé le 25 , Grand Maître
de fa Garderobbe , M. le Duc d'Eftifſac , fur la
démiffion de M. le Duc de la Rochefoucauld, à qui
Sa Majesté a donné la furvivance de cette charge.
Le 28 , Sa Majesté tint le Sceau pour la ving
tieme fois.
Le Roi a fait Brigadier de Dragons M.le Marquis
de Caraman , Meftre de Camp d'un Régiment de
Dragons ; Brigadier d'Infanterie , M. le Prince de
Rohan , Colonel d'un Régiment de fon nom; &
Brigadier de Cavalerie , M. le Marquis de Caulaincourt
, Maréchal Général des Logis de la Cavalerie
de l'armée de Soubife .
Sa Majesté a nommé Commandeur Honoraire
de l'Ordre de Saint- Louis , M. le Vicomte de
Bouville , qui commandoit le Vaiffeau l'Espérance
en 1755 , & qui eft revenu d'Angleterie après
deux ans de détention . Le Roi a accordé en même
temps à tous les Officiers qui compofoient fon
Etat Major , & qui ne l'ont point quitté en Angleterre
, des graces proportionnées à leurs grades..
Les Officiers qui ont été bleffés dans le combat
de l'Emeraude , & les familles de ceux qui y ont
été tués ont aufli reçu des marques de la fatis
faction du Roi,
I vj
204 MERCURE DE FRANCE .
Le premierjour de l'an , les Princes & Princef.
fes du Sang , ainfi que les Seigneurs & Dames de
la Cour , eurent l'honneur de complimenter le
Roi fur la nouvelle année.
Le Corps de Ville , à cette occafion , rendic
auffi fes reſpects à Leurs Majeſtés & à la Famille
Royale .
Će même jour , les Chevaliers , Commandeurs
& Officiers de l'Ordre du Saint Efprit , s'étant
affemblés vers les onze heures du matin dans le
cabinet du Roi , accompagnerent Sa Majefté à la
Chapelle. Le Roi étoit en manteau , le collier de
l'Ordre & celui de la Toifon d'Or pardeffus : les
deux Huiffiers portoient leurs maffes devant Sa
Majesté. Elle étoit précédée de Monfeigneur le
Dauphin , de MM . les Duc d'Orléans , Prince de
Condé , Comte de Clermont , Prince de Conti ,
Comte de la Marche , Comte d'Eu , Duc de Penthievre
, & de MM. les Chevaliers Comman--
deurs & Officiers de l'Ordre. Après la grande
Meffe , qui fut célébrée par M. l'Evêque de Langres
, Prélat Commandeur de l'Ordre du Saint :
Efprit , Sa Majefté fut reconduite à fon appartement
en la maniere accoutumée.
4
Le foir pendant le fouper de Leurs Majeftés ,
les vingt- quatre Violons de la Chambre exécuterent,
fuivant l'ufage , plufieurs morceaux de fymphonie
, fous la direction de M. Rebel , Surin
tendant de la Mufique de la Chambre .
Le 2 du même mois , le Roi , les Princes ,
MM . les Chevaliers , Commandeurs & Officiers
de l'Ordre , affifterent au Service , pour l'anniverfaire
de MM . les Chevaliers de l'ordre , où le
même Prélat officia.
Les Députés des Etats de Bretagne eurent le 3
audience du Roi. Ils furent préfentés à Sa Majef
JANVIER. 1758 . 205
3
té par M. le Duc de Penthievre , Gouverneur de
la Province , & par M. le Comte de Saint - Florentin
, Miniftre & Secrétaire d'Etat , & conduits
par M. le Marquis de Dreux , Grand Maître des
Cérémonies. Les Députés étoient , pour le Clergé
, M. PEvêque de Dol qui porta la parole
pour la Nobleffe , M. le Comte de Marbeuf ,
qui étant à l'armée , n'a pas été fuppléé ; pour le
Tiers Etat , M. Vaillant , Sénéchal de Pontivy ,
& M. le Comte de Quelen , Procureur Général ,
Syadic des Etats,
M. le Duc d'Eftiffac prêta le même jour ferment
entre les mains du Roi , pour la charge de
Grand Maître de la Garderobbe.
Après la tenue du Sceau du 28 Décembre der,
nier , M. de Brou , Doyen des Confeillers d'Etat ,
préſenta à Sa Majefté tous les Grands Officiers de
la Grande Chancellerie , & ils eurent l'honneur
de faire leurs révérences au Roi à l'occafion de la
nouvelle année,
Le Corfaire Anglois , la Victoire , armé de 400
canons , & de 360 hommes d'équipage , a été
conduit à Bref , après avoir été pris par le vaiffeau
du Roi le Saint-Michel , ayant avec lui les
frégates l'Amétyfte & l'Atalante.
Les Corfaires l'Hyrondelle, la Revanche & l'Europe
, de Dunkerque , y ont fait conduire le navire
Anglois l'Anna , de 180 tonneaux , dont la cargaifon
confifte en 312 boucauts de tabac , & autres
marchandiſes.
Le navire Anglois , le Jean & Robert , de ge
tonneaux , chargé de vin , de liege & de fruits ,
a été pris par le Corfaire le Mefny , de Granville ,
qui l'a fait conduire au Havre.
On mande de Bayonne que le Corfaire la Repréfaille
, de ce port , s'eft emparé de deux naviZOG
MERCURE DE FRANCE .
res Anglois qui y font arrivés ; ils s'appellent l'un
be Carlile , de Nerwi , chargé de boeuf , de beure ,
de harengs ; l'autre le Prince Charles , qui revenoit
de la Jamaïque , avec une cargaison compofée
de fucre , de caffé , de poivre , de caffe , de
raffia & de coton.
L'Américain & la Gentille , autres Corfaires de
Bayonne , y ont auffi fait conduire les navires Anglois
le Ellis , de Liverpool , chargé de 136 boucauts
& 9 barriques de fucre , de 28 futailles de
taffia , & de 3 balles de coton ; & la Marthe ,
ayant pour cargaifon 340 boucauts de fucre ,
barriques de caffé , 800 facs de gingembre ,
100 barriques de taffia , 20 tonneaux de bois de
campeche , 3 balles de coton , & 700 cuirs.
On apprend par les lettres de l'Ile Royale, que
les Corfaires armés dans cette colonie , ont conduit
à Louifbourg les navires Anglois , la Victoire
, le Thomas , le Charriot , le Grandpus , le
Bety , les Deux-Freres , le Charmant , le Neptune ,
la Marie Anne , les Deux- Soeurs , les Deux-Freres,
le Brunswick , le Cranford , le Seven, te Jhon - haune,
Apollon , le Jofeph , le Safech , la Branche d'Oli
vier , le Defpath , Lelloge ,le Poly , le Leotenord ,
โด le Nancy , la Brayalle , l'Anne , le Neptune ,
Marie , le Balowin , le Cerllo -Flonndon , le Grand-
Banc , la Perle , l'Echappée , le Hop , le Merry , le
Charmant , le Saint- André & le Bety.
Les mêmes lettres ajoutent que l'objet de ces
prifes eft fort confidérable.
La frégate de guerre le Prince Ofwales , a été
auffi conduite à Louifbourg , par la frégate du Kor
La Fleur de Lys , commandée par le Chevalier de
Tourville : qui s'en eſt rendu maître fur la côte de
P'Acadie.
Le capitaine Dumondt , commandant le CorJANVIER,
1758. 207
faire l'Europe , de Dunkerque , a relâché à Oftende
, & il y a remis les ôtages de deux rançons ,
montant enſemble à deux cens vingt livres fterlings.
Il eft arrivé à Saint-Malo un bateau Anglois
venant de Terre- Neuve , qui a été pris par le Cor
faire le Mefny , de Grandville , & qui a pour cargaifon
quelques pipes d'huile , & plufieurs quintaux
de morue.
Le capitaine Veron , qui commande le Corfaire
le Roftan , de Bordeaux , s'eft emparé d'un brigan
tin Anglois de 150 tonneaux , dont la cargaifon
composée de balotéries , eft eftimée plus de trois
cens mille livres . Cette prife a été conduite à la
Rochelle.
On mande de Saint -Jean-de- Luz , que le capitaine
Domengo- Daperteguy , commandant le Cor
faire l'Amiral , de Bayonne , a fair conduire dans
ce premier port le navire Anglois le Hombert ,
de Londres , venant de la Virginie , avec un chargement
qui confifte en 335 boucauts de tabac.
T
Le Capitaine Monier , commandant le Corfaire
la Revanche , de Dunkerque , s'eft rendu maitre
du Pacquebot Anglois le Prince Frederick , armé
de quatre canons & de fix pierriers , & allant de
Douvres à Fleffingue.
Le Machault , autre Corfaire du même Port ,
a pris & conduit en ce Port les Navires Anglois le
Change , l'Hamos & la Barbara , chargés de fer ,
de lin , de toile , d'eau- de-vie & de tabac . Il s'étoit
emparé de deux Bâtimens Anglois appellés ,
Pun la Marie , d'Air en Ecoffe ; l'autre l'Helene,
& il les a rançonnés pour cinq cents dix- huit hivres
fterlings.
Le Capitaine Dumondt , commandant le Corfaire
l'Europe . du même Port , qui avoit pris les
208 MERCURE DE FRANCE.
bateaux Anglois le Jean & Alix & la Sirène , en a
rapporté deux rançons montant enſemble à deux
cents vingt livres fterlings .
Le Corfaire l'Emerillon , de Calais , s'eft emparé
du Navire Anglois le Nelly , chargé de Saumon
, & il l'a fait conduire au Havre , où il eft
arrivé un autre Bâtiment chargé de barengs fores,
qui a été pris par le Corfaire la Marquife de Leede
, de Boulogne .
Ileft arrivé à Honfleur deux Bâtimens Anglois
pris par les Corfaires l'Entreprenante , de Calais ;
& l'Heureux , de Dieppe : l'un de ces Bâtimens eft
chargé de harengs ; l'autre a pour cargaifon des
planches & quelques caiffes de fruits .
L
Le Brigantin Anglois le Hannal , allant
de la Caroline à Londres , avec un chargement
de fucre , d'indigo , de riz , de coton , de bois
de campeche & d'autres marchandiſes , a été pris
par le Corfaire le Moras , de Saint-Malo , où il a
été conduit.
On mande de Saint-Jean -de- Luz , que le Ca
pitaine Pierre Souhaignet , commandant le Corfaire
la Providence , de ce Port , s'eft emparé des
Navires Anglois le Mary , de Plaifance , & le
Guillaume , de Darmouth , qui font chargés l'un
de 2500 , l'autre de 1900 quintaux de morue ,
qu'il les a conduits par relâche à Vigo en Galice.
Le Capitaine Arnoux , qui commande le Corfaire
le Victorieux , de Marfeille ; y a conduit le
Brigantin Anglois le Jean Jacques , dont la cargaifon
confifte en café , cuivre, plomb & autres
marchandifes.
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Résumé : Nouvelles de la Cour, de Paris, &c.
En décembre 1757, plusieurs événements significatifs se sont déroulés à la cour de France. Le 13 décembre, la Duchesse de Saint-Aignan a été présentée à la famille royale et a obtenu le privilège du tabouret auprès de la Reine. Le 25 décembre, le Roi a nommé le Duc d'Estissac Grand Maître de la Garderobe, remplaçant le Duc de La Rochefoucauld, qui a reçu la survivance de cette charge. Le 28 décembre, le Roi a exercé le Sceau pour la vingtième fois. Le Roi a également promu plusieurs officiers : le Marquis de Caraman est devenu Brigadier de Dragons, le Prince de Rohan Brigadier d'Infanterie, et le Marquis de Caulaincourt Brigadier de Cavalerie. Le Vicomte de Bouville a été nommé Commandeur Honoraire de l'Ordre de Saint-Louis pour son commandement du vaisseau l'Espérance en 1755. Les officiers blessés lors du combat de l'Émeraude et les familles des tués ont reçu des marques de satisfaction royale. Le 1er janvier 1758, les Princes et Princesses du Sang, ainsi que les Seigneurs et Dames de la Cour, ont félicité le Roi pour la nouvelle année. Les Chevaliers de l'Ordre du Saint-Esprit ont accompagné le Roi à la Chapelle, où la messe a été célébrée par l'Évêque de Langres. Le soir, les Violons de la Chambre ont joué plusieurs morceaux sous la direction de M. Rebel. Le 2 janvier, le Roi et les Chevaliers de l'Ordre ont assisté au service pour l'anniversaire des Chevaliers de l'Ordre. Le 3 janvier, les Députés des États de Bretagne ont été reçus en audience par le Roi, présentés par le Duc de Penthièvre et le Comte de Saint-Florentin. Le Duc d'Estissac a prêté serment pour sa charge de Grand Maître de la Garderobe. Plusieurs prises maritimes ont été signalées, notamment le corsaire anglais la Victoire capturé par le Saint-Michel. Divers autres navires anglais ont été pris par des corsaires français à Dunkerque, Granville, Bayonne, et d'autres ports. Ces prises incluaient des navires chargés de tabac, de sucre, de café, et d'autres marchandises. Les lettres de l'Île Royale mentionnaient également de nombreuses prises effectuées par des corsaires armés dans cette colonie.
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p. 212-214
« L'aîné, Marchand Potier d'étain, demeurant à Paris, rue S. Denis [...] »
Début :
L'aîné, Marchand Potier d'étain, demeurant à Paris, rue S. Denis [...]
Mots clefs :
Marchand, Étain, Cafetières, Café, Substance, Teinture
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texteReconnaissance textuelle : « L'aîné, Marchand Potier d'étain, demeurant à Paris, rue S. Denis [...] »
L'aîné , Marchand Potier d'étain , demeurant
à Paris , rue S. Denis , entre la Fontaine du Ponceau
& le grand Cerf , compofe un Etain de
Bis-Muth , & de Malaque , dont la qualité eft
auffi parfaite & auffi faine que celle de l'argent.
Les Médecins de Paris en ont fait plufieurs épreu-
& l'ont approuvé. Il fait , avec cette comves
•
OCTOBRE . 1763. 213
pofition , des Catteriéres , appellées Diligences ,
qui fervent à faire le Caffé par infufion .
Ces nouvelles Diligences font plus folides que
celles qui le font en Fer-blanc.; elles font exemp
tes de la rouille & de toutes les altérations auxquelles
le Fer- blanc eft fujet , & elles ne font
fufceptibles ni de mauvais goût ni de mauvaiſes .
odeurs.
L'expérience a appris que le Caffé en bouillane
per par l'évaporation , une partie de fes fucs
& de les efprits , & c'est par une économie de délicateffe
que tout le monde , après avoir été con
vaincu que le Café ait par infusion eft plus ,
clair , plus parfumé & plus agréable au goût
que celui qui eft fait par ébullition , s'eft mis aujour'hui
dans l'ufage de le faire préparer par infufion.
Le Sr l'Ainé , dans la vue d'être utile au
Public , s'eft appliqué à perfectionner les nouvelles
Diligences qu'il annonce. Elles font fabriquées
de façon qu'elles confervent toute la qualité ,
tous les efprits , & tout le parfum du Caffé & que
l'infufion qui s'y fait exprime fi parfaitement la
fubitance & même la teinture , que l'eau que
l'on feroit bouillir fur le marc après l'infuſion
n'en prendroit prèfque pas le goût , & ne teindroit
le linge que très-légèrement .
" •
Le Caffé que l'on fait par infuſion avec cess
nouvelles Diligences , n'en confomme pas une
plus grande quantité que celui qui le fait par.
ébullition , c'eft toujours une cuillerée comble pour .
chaque taffe , & à mesure égale le Caffé fait
par infufion eft plus fort que celui qui eft fair
par ébullition.
:
On peut facilement fatisfaire fa délicateffe &
fon goût. Ces nouvelles Diligences fervent auffi à
faire infuter le Thé , & toute autre chofe que
l'on voudra.
214 MERCURE
DE FRANCE.
Il en a été vendu une quantité confidérable pour
les ifles.
à Paris , rue S. Denis , entre la Fontaine du Ponceau
& le grand Cerf , compofe un Etain de
Bis-Muth , & de Malaque , dont la qualité eft
auffi parfaite & auffi faine que celle de l'argent.
Les Médecins de Paris en ont fait plufieurs épreu-
& l'ont approuvé. Il fait , avec cette comves
•
OCTOBRE . 1763. 213
pofition , des Catteriéres , appellées Diligences ,
qui fervent à faire le Caffé par infufion .
Ces nouvelles Diligences font plus folides que
celles qui le font en Fer-blanc.; elles font exemp
tes de la rouille & de toutes les altérations auxquelles
le Fer- blanc eft fujet , & elles ne font
fufceptibles ni de mauvais goût ni de mauvaiſes .
odeurs.
L'expérience a appris que le Caffé en bouillane
per par l'évaporation , une partie de fes fucs
& de les efprits , & c'est par une économie de délicateffe
que tout le monde , après avoir été con
vaincu que le Café ait par infusion eft plus ,
clair , plus parfumé & plus agréable au goût
que celui qui eft fait par ébullition , s'eft mis aujour'hui
dans l'ufage de le faire préparer par infufion.
Le Sr l'Ainé , dans la vue d'être utile au
Public , s'eft appliqué à perfectionner les nouvelles
Diligences qu'il annonce. Elles font fabriquées
de façon qu'elles confervent toute la qualité ,
tous les efprits , & tout le parfum du Caffé & que
l'infufion qui s'y fait exprime fi parfaitement la
fubitance & même la teinture , que l'eau que
l'on feroit bouillir fur le marc après l'infuſion
n'en prendroit prèfque pas le goût , & ne teindroit
le linge que très-légèrement .
" •
Le Caffé que l'on fait par infuſion avec cess
nouvelles Diligences , n'en confomme pas une
plus grande quantité que celui qui le fait par.
ébullition , c'eft toujours une cuillerée comble pour .
chaque taffe , & à mesure égale le Caffé fait
par infufion eft plus fort que celui qui eft fair
par ébullition.
:
On peut facilement fatisfaire fa délicateffe &
fon goût. Ces nouvelles Diligences fervent auffi à
faire infuter le Thé , & toute autre chofe que
l'on voudra.
214 MERCURE
DE FRANCE.
Il en a été vendu une quantité confidérable pour
les ifles.
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Résumé : « L'aîné, Marchand Potier d'étain, demeurant à Paris, rue S. Denis [...] »
Le document décrit un produit innovant conçu par Marchand Potier d'étain, résidant à Paris, rue Saint-Denis. Cet alliage, composé d'étain, de bismuth et de malachite, a été approuvé par les médecins de Paris pour sa qualité similaire à celle de l'argent. Marchand propose des 'Diligences', des ustensiles pour préparer le café par infusion. Ces Diligences sont plus solides et résistantes à la rouille que celles en fer-blanc. Elles conservent mieux les arômes et les saveurs du café, évitant ainsi la perte de substances volatiles lors de l'ébullition. Elles permettent également de préparer le thé et d'autres infusions. Le café préparé avec ces Diligences est plus fort et nécessite la même quantité de café que la méthode d'ébullition. Une quantité notable de ces Diligences a été vendue, notamment pour les îles.
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