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1
p. 14-43
Histoire de la fausse Provençale. [titre d'après la table]
Début :
Si tout le monde suivoit ces Maximes, l'Amour ne causeroit [...]
Mots clefs :
Jaloux, Aventure, Fausse provençale, Dame, Absence, Occasion, Divertissement, Coquette, Venger, Couvent, Paris, Incognito, Mari, Outrage
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texteReconnaissance textuelle : Histoire de la fausse Provençale. [titre d'après la table]
Si tout le monde ſuivoit ces
Maximes , l'Amour ne cauſeroit
pas tant de malheurs , & l'em- portement inconſideré d'un Ja-
GALANT.
loux n'auroit pas donné lieu à
l'Avanture que vous allez entendre.
Une Dame bien faite , jolie,
ſpirituelle , enjoüée, vertueuſe dans le fond , mais ayant l'air du monde , & trouvant un plaifir ſenſible à s'entendre conter des
douceurs , ne pût s'empeſcher de s'abandonner à fon panc panchant
1
pendant l'absence de fonMary,
que d'importantes affaires a->
voient appellé pour quelques mois dans le Languedoc. II ai- thoit ſa Femme , & elle meritoit
bien qu'il l'aimaſt; mais foit ja- loufie,ſoit délicateſſe trop ſcru- puleuſe ſur le point-d'honneur,
il eſtoit ſevere pour ce qui regar- doit ſa conduite , &il l'obligeoit àvivre dans une regularite un peu eloignée des innocentes li- bertez qu'elle auroit crû pouvoir A vj
12 LE MERCVRE
s'accorder. Ainſi il ne faut pas eſtre ſurpris , ſi ſe voyant mai- ſtreſſe de ſes actions par ſon de- part , elle n'euſt pas tous les ſcru- pules qu'il avoit tâché de luy donner. Elle estoit née pour la joye , l'occafion estoit favorable,
& elle crût qu'il luy devoit eſtre permis de s'en fervir. Elle eut pourtant ſoin d'éviter l'éclat , &
ne voulut recevoir aucune viſite
chez elle; mais elle avoir des Amies,ces Amies voyoient le beau monde,& l'enjoûmentde ſon hu- meur joint aux agrémens de f
Perſonne,fit bientôt l'effet qu'er- lefouhaitoit. On la vit, elle plût,
on luy dit qu'elle estoit belle ,
fans qu'elle témoignaſt s'en fa- cher ; les tendres déclarations
ſuivirent, elle les reçeuten Fem-- me d'eſprit qui veut en profiter ſans ſe commettre; & là-deffus,
GALAN T. 13
grands deſſeins de s'en faire ai- mer. Promenades , Comédies ,
Opéra , Feſtes galantes , tout eft mis en uſage , & c'eſt tous les jours quelque nouveau Divertiſ- fement. Cette maniere de vie
auffi agreable que comode , avoit pour elle une douceur merveil- leuſe , & jamais Femme ne s'ac- commoda mieux de l'absence de
fon Mary. Les plus éclairez pour- tant en fait deGalanterie , s'ap- perceurentbientôtqu'il n'yavoit que des paroles à eſperer d'elle.. Hs l'en eſtimerent davantage , &
n'eneurentpas moins d'empref- ſement à ſe rendre où ils cro
yoientladevoirtrouver. Juſque-- làtoutalloit le mieuxdu monde;
mais cequi gaſta tout, ce fut un de ces Meſſieurs du bel air ,
qui fottement amoureux d'eux- mefmes fur leurs propres com
14 LE MERCVRE
1
plaiſances , s'imaginent qu'il n'y a point de Femmes à l'épreuve de leurs douceurs, quand ils dai- gnent ſe donner la peine d'en conter. Celuy-cy , dontune Per- ruque blonde , des Rubans bien compaſſez , & force Point de France répandu par tout , fai- foient le merite le pluséclatant,
ſe tenoit fi fort aſſuré des faveurs
delaBelledont il s'agit , ſurquel- ques Réponſes enjoüées qu'il n'avoit pas eu l'eſprit de com- prendre , qu'il ſe hazarda unjour àpouffer les affaires un peu trop loin. La Damele regarda fiere- ment, changea de ſtile , prit fon ſérieux , & rabatit tellement fa
vanité , qu'il endemeura incon- folable. Il ſe croyoit beau , &
troppleinduridicule entêtement qu'il avoit pour luy , il ne trou voit pas vray-femblable qu'il ſe
GALANT. IS fuſt offert ſans qu'on euſt ac- cepté leParty. Il examinade plus pres les manieres de la Dame, la vit de belle humeur avec ceux
qu'il regardoit comme ſes Ri- vaux; &fans fonger qu'ils ne luy avoient pas donné les meſmes ſujets de plainte que luy , impu- tant àquelque préoccupation de cœur ce qui n'eſtoit qu'un effet de ſa vertu , il prit conſeil de ſa jalousie ,&ne chercha plusque
ſe vangerde l'aveuglement qu'el le avoit de faire des Heureux
ſon préjudice. Il entrouva l'occa- fion &plus prompte & toute au- tre qu'il ne l'eſperoit. La Dame eſtoit allée àune Partie de Campagne pour quelques jours avec une Amie.Par malheur pour elle,
ſonMary revint inopinementde Laguedoc le lendemain de cette Partie.Il fut furpris de ne la point
16 LE MERCVRE
rencontrer en arrivant. Cellequi
l'avoit emmenée hors de Paris
eſtoit un peu en réputation de Coquete. Le chagrin le prit. II forma des ſoupçons , & il y fut confirmé par l'amant jaloux,qur ayant ſçeu ſon retour , fut des premiers à le voir. Comme ils avoient toûjours veſcu enſemble • avec affez de familiarité , le Mary ne luy cacha point la mau- vaife humeur où le mettoit l'imprudente Promenade de fa Fem- me. Cet infidelle Amy qui ne cherchoit qu'à ſe vanger d'elle,
crût qu'il ne pouvoit prendre mieux ſon temps. Illa juſtifie en apparence , & entrant dans le détail de toutes les Connoiffan
ces qu'elle a faitesdepuisſonde- part,pour prévenir,dit-il,les mé- chans contes que d'indifcrets Zélez luy enpourroient faire, il
GALANT. 17 டர்
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S
S
a
{
les excuſe d'une maniere qui la rend coupable de tout ce qu'il feint de vouloirqu'il croye innocent. LeMary prend feu. Quel- ques petites railleries que d'au- tres luy font , &qui ont du ra port avec cette premiere accufa- tion, achevent de lebleſſer iufqu'au vif. Il s'emporte,il fulmine,
&il auroit pris quelque réfolu- tion violente , ſi ſes veritables Amisn'euffentdétournélecoup.
Tout ce qu'ils peuvent gagner pourtant , c'eſt qu'en attendant qu'il foit éclaircydes prétenduës galanteries de ſa Femme, elle ira fe mettredans unCouvent qu'il
feur nomme à douze ou quinze
lieuës de Paris. Deux Parétes des
plus prudes ſe chargent de luy porter l'ordre, & de le faire exe- cuter.La Dame qui connoiſſoit la
ſeverité de fon Mary, ne balance
18 LE MERCVRE
point àfaire ce qu'il fouhaite. La voilàdans le Couvent, dont heu- reuſement pour elle l'Abbeffe eſtoit Sœurd'un de ceuxqui luy en avoiét leplus conté,quoyque ce comercefut demeuréinconnu à l'Amant jaloux. Ainfi elle ne manqua pas de Lettres de faveur pour tous les Privileges qui pou- voient luy eſtre accordez. Elle p'avoit pas trop beſoin d'une re- commandation particuliere. Ses manieresengageantes & flaten- ſes en estoient une tres-forte
pour elle , &il ne falloit rien da- vantage pour la faire aimer de toutle Couvent. C'eſtoit une neceſſité pour elle d'y paſſer quel que temps , elle aimoit les plai- firs , &elle s'en fit de tout ce qui en peut donner dans la retraite.
Elle noüa fur tout amitié avec
une jeune Veuve Provençale ,
GALANT. 19
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Penſionaire du Couventcomme
elle. Son langage la charmatelle- ment ( iln'y en a point de plus agreable pour les Dames ) qu'elle s'attacha à l'étudier ; &comme il
ne faut quevouloir fortement les,
choſes poury réüſſir, elle s'y ren- dit ſi ſçavante entrois mois,qu'on l'eut priſe pour une Provençale originaire. Cependant il y en a- voit déja fix qu'elle estoit réclu-- ſe. Sa priſon l'ennuyoit , & elle fuccomba à la tentation de venir
à Paris incognito paſſer quinze jours avecſes Amies. L'Abbeſſe,
quoy qu'avec un peude peine,
luy accorda ce congé à l'inſtante follicitation de ſon Frere , à qui elle devoit ce qu'elle eſtoit. Elle ſe précautione pour n'eſtre point découverte. Une Amie avecqui elle concerte ſon deſſein , & qui ſe charge de luy faire donner
20 LE MERCVRE
tin Apartement en lieu où elle ne ſoit connue d'aucun Domeſtique , la va prendre à deux lieuës de Paris , &la mene chez la Femme d'un vieux Conſeiller,
qui ne l'ayant jamais veuë , la reçoit comme une Dame qui ar- rive nouvellementde Provence.
Grande amitié quiſe lie entr'el- les. Il n'eſt parlé quede la belle Provençale , c'eſt fous ce nom qu'on fonge à la divertir , & elle joüefi bien fon perſonnage, que ne voyant que trois ou quatre deſes plus particuliers Amisqui font avertis de tour , il eſt impoffible qu'on la ſoupçonne de n'eſtre pas ce qu'elle ſedit. Tout contribuë àmettre ſon ſecret en
aſſurance. Lequartier oùelle lo- ge eft fort éloigné deſon Mary,
elle ne fort jamais que maſquée avec la Femmedu Confeiller, &
GALANT. 21
T
quandelle fait quelque Partie de promenade avec ſon Amie , ce font tous Gens choiſfis qui en font , & leur indifcretion n'eſt
point à craindre pour elle. Trois ſemaines ſe paſſent de cette for- te. Elle prend ſes meſures pour toutes les choſes qui peuvent obliger ſon Mary à la rapeler au- pres de luy , & feignant tout-à- coup d'avoir reçeu des nouvel- les qui la preſſent de ſe rendre en Provence, elle ſe diſpoſeà s'aller renfermer dans le Couvent. Le
joureſt pris pour cela. Elle doit aller coucher avec ſon Amie à
cinq ou fix lieuës de Paris , &
les adieux ſont déja à demy-faits ſans qu'on ait rien découvert de ce qu'elle a intereſt à tenir ca- ché. Dans cettediſpoſition qui euſt pû prévoir ce qui luy arri-
:
ve ? SonMary avoit un Procés,
22 LE MERCVRE
le Conſeiller qui la loge en eft nommé Raporteur ; il cherche accés aupresde luy , & s'adreffe àunGentilhomme avec qui il a
fait connoiffance en Langue- doc , &qu'il ſçait eſtre le tout- puiſſant dans cette Maiſon. Le Gentilhomme prend volontiers cette occafion defaire valoir fon
credit , & ils vont enſemble chez
le Conſeiller le jour meſme que la fauſſe Provençale doit par tir. Le Conſeiller s'eſtoit enfermé dans ſon Cabinet au re
tourduPalais pour une Affaire qu'il falloit neceſſairement qu'il examinaſt ſur l'heure. Il eſtoit
queſtion d'attendre. Le Gentil- homme pour mieux fervir fon
Amy , le mene àl'Apartementde Madame qu'il veut mettre dans ſes intereſts. Commeil y entroit fansfaçon à toutes les heurés du
GALAN T. 23
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n
2
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↑ jour , il y monte ſansqu'elle en ſoit avertie , & il la ſurprend avec la fauſſe Provençale , qui ne s'attendoit à rien moins qu'à une viſite de fon Mary. Jugez de t- la ſurpriſe de l'un &de l'autre.
Le Mary ne ſçait où il eneſt. Il regarde , reconnoiſt ſa Femme,
& troublé d'une rencontre fi
inopinée , il oublie ſon Procés,
&n'écoute preſque pointce que ſon Amyditen ſa faveur.La Da- men'eſt pas moins embaraffée de ſon coſté, mais comme elle voit le
pas dangereux pour elle , felle n'yremedieparſoneſprit, elle ne ſe déconcerte point , & parlant ProvençalauGentilhomme qu'- elle adéjaveu pluſieurs fois , elle luyditcentplaifanteries quimet- tent le Mary dans un embarras nouveau. Il demande tout bas à
fon Amyqui elleeft ,&il luy réコー
é
il
t
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1
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S
24 LE MERCVRE
pond de fi bonne foy ( comme il le croit ) que c'eſt une Dame de Provence venuë à Paris pour af- faires , que fon langage ſervant âconfirmer ce qu'il luy dit , il commence à croire que la ref- ſemblance des traits àpû le trom- per , &il nes'en fautgueremefmequ'il ne lestrouve moins ref- ſemblans qu'ils ne luy ont paru d'abord. Il s'approche d'elle, l'e- xamine, luy parle ; & le Gentil- homme luy ayant dit qu'il falloit qu'elle follicitaſt pour ſon Amy,
elle prometde s'y employercom- me si c'eſtoit ſon affaire propre.
Elle tientparole , & le Confeil .
ler entrant , c'eſt elle qui com- mence la follicitation; mais elle
lefait avectant de grace& avec une telle libertéd'eſprit , que ſon Mary ne peut croire que ſi elle eſtoit ſa Femme , elle euſt pû ſe poffe
GALANT. 25
د
poſſeder affez pourpouffer le dé- guiſementjuſque-là. Il fort tres- - fatisfait du Conſeiller ; & pour = n'avoir aucun ſcrupule d'eſtre la Dupedecerterencontre , il ſe ré- foutd'allerdésle lendemaintrouver ſa Femme au Couvent. Elle
y met ordre par la promptitude de fon retour &devinant ce
qu'il eſt capable de faire pour s'éclaircir , au lieu d'aller coucher où ſon Amie la devoit
ner , elle marche toute la nuit,
&arrive de tres-grand matin Couvent. L'Abbeſſe à qui elle rend compte de tout , inſtruit la Tourierede ce qu'elle doit dire,
ſi quelqu'un la vientdemander.
SonMary fait diligence , & arri- ve fix heures apres elle. Il vient au Parloir. Onlayditque faFem- men'a preſque point quité le Lit depuis huit jours , à cauſe d'une
Tome VII. B
26 LE MERCV RE
legere indiſpoſition , & elle pa- roît un quart-d'heure apres en coifure de Convalefcente. La fatigue du voyage , & le manque dedormir pendant toute la nuit paſſée , l'avoient un peu abatuë.
Cela vint le plus à propos du monde. Comme ſon Mary ne luy trouva nyles meſmes ajuſtemens,
nyla meſmevivacité de teint qui l'avoit ébloüy le jour précedent dans la Provençale , il fut aifé- mentperfuadé qu'il y avoit eude l'erreur dans ce qu'il s'en eſtoit figuréd'abord. Cependant il avoit remarqué tant de merite dans cette prétenduë Provençale , &
il en eſtoit tellement touché ; que ſe tenant trop heureux de poffe- derune Perſonne qui luy reffem- bloit , & eſtant d'ailleurs con- vaincuqu'il y avoit eu plus d'im- prudence que de crime dans la
GALANT. 27
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conduite de ſa Femme , il luy dit les chofes les plus touchantes pour luy faire oublier ce que fix
mois de clôture luy avoient pû cauſer de chagrin. Elle garde quelque temps ſon ſérieux avec luy, luy fait ſes plaintes en bon accent François de ſon injurieux procedé , & apres quelques feints refus de luy pardonner fi-toſt un outragequi avoit faittantde tort àſa reputation , elle ſe rend aux preſſans témoignages de ſa ten-- dreſſe , & retourne avec luy le lendemain à Paris. Il luy conte
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S l'Avanture de la Provençale qu'il
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prometde luy faire voir , & il de- meure un peu interdit , quand l'eſtant allé demander chez le
Conſeiller , il apprend que ſes
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affaires l'avoient rapelée enPro- vence. Je ne ſçay ſi undepart 6
prompt luy a fait ſoupçonner
Bij
28 LE MERCVRE
quelque choſe , mais il en uſe tres-bien avec ſa Femme , & il
luy laiſſe mefme plus de liberté qu'il neluy enſoufroit avant fon voyagede Languedoc
Maximes , l'Amour ne cauſeroit
pas tant de malheurs , & l'em- portement inconſideré d'un Ja-
GALANT.
loux n'auroit pas donné lieu à
l'Avanture que vous allez entendre.
Une Dame bien faite , jolie,
ſpirituelle , enjoüée, vertueuſe dans le fond , mais ayant l'air du monde , & trouvant un plaifir ſenſible à s'entendre conter des
douceurs , ne pût s'empeſcher de s'abandonner à fon panc panchant
1
pendant l'absence de fonMary,
que d'importantes affaires a->
voient appellé pour quelques mois dans le Languedoc. II ai- thoit ſa Femme , & elle meritoit
bien qu'il l'aimaſt; mais foit ja- loufie,ſoit délicateſſe trop ſcru- puleuſe ſur le point-d'honneur,
il eſtoit ſevere pour ce qui regar- doit ſa conduite , &il l'obligeoit àvivre dans une regularite un peu eloignée des innocentes li- bertez qu'elle auroit crû pouvoir A vj
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s'accorder. Ainſi il ne faut pas eſtre ſurpris , ſi ſe voyant mai- ſtreſſe de ſes actions par ſon de- part , elle n'euſt pas tous les ſcru- pules qu'il avoit tâché de luy donner. Elle estoit née pour la joye , l'occafion estoit favorable,
& elle crût qu'il luy devoit eſtre permis de s'en fervir. Elle eut pourtant ſoin d'éviter l'éclat , &
ne voulut recevoir aucune viſite
chez elle; mais elle avoir des Amies,ces Amies voyoient le beau monde,& l'enjoûmentde ſon hu- meur joint aux agrémens de f
Perſonne,fit bientôt l'effet qu'er- lefouhaitoit. On la vit, elle plût,
on luy dit qu'elle estoit belle ,
fans qu'elle témoignaſt s'en fa- cher ; les tendres déclarations
ſuivirent, elle les reçeuten Fem-- me d'eſprit qui veut en profiter ſans ſe commettre; & là-deffus,
GALAN T. 13
grands deſſeins de s'en faire ai- mer. Promenades , Comédies ,
Opéra , Feſtes galantes , tout eft mis en uſage , & c'eſt tous les jours quelque nouveau Divertiſ- fement. Cette maniere de vie
auffi agreable que comode , avoit pour elle une douceur merveil- leuſe , & jamais Femme ne s'ac- commoda mieux de l'absence de
fon Mary. Les plus éclairez pour- tant en fait deGalanterie , s'ap- perceurentbientôtqu'il n'yavoit que des paroles à eſperer d'elle.. Hs l'en eſtimerent davantage , &
n'eneurentpas moins d'empref- ſement à ſe rendre où ils cro
yoientladevoirtrouver. Juſque-- làtoutalloit le mieuxdu monde;
mais cequi gaſta tout, ce fut un de ces Meſſieurs du bel air ,
qui fottement amoureux d'eux- mefmes fur leurs propres com
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plaiſances , s'imaginent qu'il n'y a point de Femmes à l'épreuve de leurs douceurs, quand ils dai- gnent ſe donner la peine d'en conter. Celuy-cy , dontune Per- ruque blonde , des Rubans bien compaſſez , & force Point de France répandu par tout , fai- foient le merite le pluséclatant,
ſe tenoit fi fort aſſuré des faveurs
delaBelledont il s'agit , ſurquel- ques Réponſes enjoüées qu'il n'avoit pas eu l'eſprit de com- prendre , qu'il ſe hazarda unjour àpouffer les affaires un peu trop loin. La Damele regarda fiere- ment, changea de ſtile , prit fon ſérieux , & rabatit tellement fa
vanité , qu'il endemeura incon- folable. Il ſe croyoit beau , &
troppleinduridicule entêtement qu'il avoit pour luy , il ne trou voit pas vray-femblable qu'il ſe
GALANT. IS fuſt offert ſans qu'on euſt ac- cepté leParty. Il examinade plus pres les manieres de la Dame, la vit de belle humeur avec ceux
qu'il regardoit comme ſes Ri- vaux; &fans fonger qu'ils ne luy avoient pas donné les meſmes ſujets de plainte que luy , impu- tant àquelque préoccupation de cœur ce qui n'eſtoit qu'un effet de ſa vertu , il prit conſeil de ſa jalousie ,&ne chercha plusque
ſe vangerde l'aveuglement qu'el le avoit de faire des Heureux
ſon préjudice. Il entrouva l'occa- fion &plus prompte & toute au- tre qu'il ne l'eſperoit. La Dame eſtoit allée àune Partie de Campagne pour quelques jours avec une Amie.Par malheur pour elle,
ſonMary revint inopinementde Laguedoc le lendemain de cette Partie.Il fut furpris de ne la point
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rencontrer en arrivant. Cellequi
l'avoit emmenée hors de Paris
eſtoit un peu en réputation de Coquete. Le chagrin le prit. II forma des ſoupçons , & il y fut confirmé par l'amant jaloux,qur ayant ſçeu ſon retour , fut des premiers à le voir. Comme ils avoient toûjours veſcu enſemble • avec affez de familiarité , le Mary ne luy cacha point la mau- vaife humeur où le mettoit l'imprudente Promenade de fa Fem- me. Cet infidelle Amy qui ne cherchoit qu'à ſe vanger d'elle,
crût qu'il ne pouvoit prendre mieux ſon temps. Illa juſtifie en apparence , & entrant dans le détail de toutes les Connoiffan
ces qu'elle a faitesdepuisſonde- part,pour prévenir,dit-il,les mé- chans contes que d'indifcrets Zélez luy enpourroient faire, il
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les excuſe d'une maniere qui la rend coupable de tout ce qu'il feint de vouloirqu'il croye innocent. LeMary prend feu. Quel- ques petites railleries que d'au- tres luy font , &qui ont du ra port avec cette premiere accufa- tion, achevent de lebleſſer iufqu'au vif. Il s'emporte,il fulmine,
&il auroit pris quelque réfolu- tion violente , ſi ſes veritables Amisn'euffentdétournélecoup.
Tout ce qu'ils peuvent gagner pourtant , c'eſt qu'en attendant qu'il foit éclaircydes prétenduës galanteries de ſa Femme, elle ira fe mettredans unCouvent qu'il
feur nomme à douze ou quinze
lieuës de Paris. Deux Parétes des
plus prudes ſe chargent de luy porter l'ordre, & de le faire exe- cuter.La Dame qui connoiſſoit la
ſeverité de fon Mary, ne balance
18 LE MERCVRE
point àfaire ce qu'il fouhaite. La voilàdans le Couvent, dont heu- reuſement pour elle l'Abbeffe eſtoit Sœurd'un de ceuxqui luy en avoiét leplus conté,quoyque ce comercefut demeuréinconnu à l'Amant jaloux. Ainfi elle ne manqua pas de Lettres de faveur pour tous les Privileges qui pou- voient luy eſtre accordez. Elle p'avoit pas trop beſoin d'une re- commandation particuliere. Ses manieresengageantes & flaten- ſes en estoient une tres-forte
pour elle , &il ne falloit rien da- vantage pour la faire aimer de toutle Couvent. C'eſtoit une neceſſité pour elle d'y paſſer quel que temps , elle aimoit les plai- firs , &elle s'en fit de tout ce qui en peut donner dans la retraite.
Elle noüa fur tout amitié avec
une jeune Veuve Provençale ,
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Penſionaire du Couventcomme
elle. Son langage la charmatelle- ment ( iln'y en a point de plus agreable pour les Dames ) qu'elle s'attacha à l'étudier ; &comme il
ne faut quevouloir fortement les,
choſes poury réüſſir, elle s'y ren- dit ſi ſçavante entrois mois,qu'on l'eut priſe pour une Provençale originaire. Cependant il y en a- voit déja fix qu'elle estoit réclu-- ſe. Sa priſon l'ennuyoit , & elle fuccomba à la tentation de venir
à Paris incognito paſſer quinze jours avecſes Amies. L'Abbeſſe,
quoy qu'avec un peude peine,
luy accorda ce congé à l'inſtante follicitation de ſon Frere , à qui elle devoit ce qu'elle eſtoit. Elle ſe précautione pour n'eſtre point découverte. Une Amie avecqui elle concerte ſon deſſein , & qui ſe charge de luy faire donner
20 LE MERCVRE
tin Apartement en lieu où elle ne ſoit connue d'aucun Domeſtique , la va prendre à deux lieuës de Paris , &la mene chez la Femme d'un vieux Conſeiller,
qui ne l'ayant jamais veuë , la reçoit comme une Dame qui ar- rive nouvellementde Provence.
Grande amitié quiſe lie entr'el- les. Il n'eſt parlé quede la belle Provençale , c'eſt fous ce nom qu'on fonge à la divertir , & elle joüefi bien fon perſonnage, que ne voyant que trois ou quatre deſes plus particuliers Amisqui font avertis de tour , il eſt impoffible qu'on la ſoupçonne de n'eſtre pas ce qu'elle ſedit. Tout contribuë àmettre ſon ſecret en
aſſurance. Lequartier oùelle lo- ge eft fort éloigné deſon Mary,
elle ne fort jamais que maſquée avec la Femmedu Confeiller, &
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quandelle fait quelque Partie de promenade avec ſon Amie , ce font tous Gens choiſfis qui en font , & leur indifcretion n'eſt
point à craindre pour elle. Trois ſemaines ſe paſſent de cette for- te. Elle prend ſes meſures pour toutes les choſes qui peuvent obliger ſon Mary à la rapeler au- pres de luy , & feignant tout-à- coup d'avoir reçeu des nouvel- les qui la preſſent de ſe rendre en Provence, elle ſe diſpoſeà s'aller renfermer dans le Couvent. Le
joureſt pris pour cela. Elle doit aller coucher avec ſon Amie à
cinq ou fix lieuës de Paris , &
les adieux ſont déja à demy-faits ſans qu'on ait rien découvert de ce qu'elle a intereſt à tenir ca- ché. Dans cettediſpoſition qui euſt pû prévoir ce qui luy arri-
:
ve ? SonMary avoit un Procés,
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le Conſeiller qui la loge en eft nommé Raporteur ; il cherche accés aupresde luy , & s'adreffe àunGentilhomme avec qui il a
fait connoiffance en Langue- doc , &qu'il ſçait eſtre le tout- puiſſant dans cette Maiſon. Le Gentilhomme prend volontiers cette occafion defaire valoir fon
credit , & ils vont enſemble chez
le Conſeiller le jour meſme que la fauſſe Provençale doit par tir. Le Conſeiller s'eſtoit enfermé dans ſon Cabinet au re
tourduPalais pour une Affaire qu'il falloit neceſſairement qu'il examinaſt ſur l'heure. Il eſtoit
queſtion d'attendre. Le Gentil- homme pour mieux fervir fon
Amy , le mene àl'Apartementde Madame qu'il veut mettre dans ſes intereſts. Commeil y entroit fansfaçon à toutes les heurés du
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↑ jour , il y monte ſansqu'elle en ſoit avertie , & il la ſurprend avec la fauſſe Provençale , qui ne s'attendoit à rien moins qu'à une viſite de fon Mary. Jugez de t- la ſurpriſe de l'un &de l'autre.
Le Mary ne ſçait où il eneſt. Il regarde , reconnoiſt ſa Femme,
& troublé d'une rencontre fi
inopinée , il oublie ſon Procés,
&n'écoute preſque pointce que ſon Amyditen ſa faveur.La Da- men'eſt pas moins embaraffée de ſon coſté, mais comme elle voit le
pas dangereux pour elle , felle n'yremedieparſoneſprit, elle ne ſe déconcerte point , & parlant ProvençalauGentilhomme qu'- elle adéjaveu pluſieurs fois , elle luyditcentplaifanteries quimet- tent le Mary dans un embarras nouveau. Il demande tout bas à
fon Amyqui elleeft ,&il luy réコー
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pond de fi bonne foy ( comme il le croit ) que c'eſt une Dame de Provence venuë à Paris pour af- faires , que fon langage ſervant âconfirmer ce qu'il luy dit , il commence à croire que la ref- ſemblance des traits àpû le trom- per , &il nes'en fautgueremefmequ'il ne lestrouve moins ref- ſemblans qu'ils ne luy ont paru d'abord. Il s'approche d'elle, l'e- xamine, luy parle ; & le Gentil- homme luy ayant dit qu'il falloit qu'elle follicitaſt pour ſon Amy,
elle prometde s'y employercom- me si c'eſtoit ſon affaire propre.
Elle tientparole , & le Confeil .
ler entrant , c'eſt elle qui com- mence la follicitation; mais elle
lefait avectant de grace& avec une telle libertéd'eſprit , que ſon Mary ne peut croire que ſi elle eſtoit ſa Femme , elle euſt pû ſe poffe
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poſſeder affez pourpouffer le dé- guiſementjuſque-là. Il fort tres- - fatisfait du Conſeiller ; & pour = n'avoir aucun ſcrupule d'eſtre la Dupedecerterencontre , il ſe ré- foutd'allerdésle lendemaintrouver ſa Femme au Couvent. Elle
y met ordre par la promptitude de fon retour &devinant ce
qu'il eſt capable de faire pour s'éclaircir , au lieu d'aller coucher où ſon Amie la devoit
ner , elle marche toute la nuit,
&arrive de tres-grand matin Couvent. L'Abbeſſe à qui elle rend compte de tout , inſtruit la Tourierede ce qu'elle doit dire,
ſi quelqu'un la vientdemander.
SonMary fait diligence , & arri- ve fix heures apres elle. Il vient au Parloir. Onlayditque faFem- men'a preſque point quité le Lit depuis huit jours , à cauſe d'une
Tome VII. B
26 LE MERCV RE
legere indiſpoſition , & elle pa- roît un quart-d'heure apres en coifure de Convalefcente. La fatigue du voyage , & le manque dedormir pendant toute la nuit paſſée , l'avoient un peu abatuë.
Cela vint le plus à propos du monde. Comme ſon Mary ne luy trouva nyles meſmes ajuſtemens,
nyla meſmevivacité de teint qui l'avoit ébloüy le jour précedent dans la Provençale , il fut aifé- mentperfuadé qu'il y avoit eude l'erreur dans ce qu'il s'en eſtoit figuréd'abord. Cependant il avoit remarqué tant de merite dans cette prétenduë Provençale , &
il en eſtoit tellement touché ; que ſe tenant trop heureux de poffe- derune Perſonne qui luy reffem- bloit , & eſtant d'ailleurs con- vaincuqu'il y avoit eu plus d'im- prudence que de crime dans la
GALANT. 27
--
11
e
it
S
11
conduite de ſa Femme , il luy dit les chofes les plus touchantes pour luy faire oublier ce que fix
mois de clôture luy avoient pû cauſer de chagrin. Elle garde quelque temps ſon ſérieux avec luy, luy fait ſes plaintes en bon accent François de ſon injurieux procedé , & apres quelques feints refus de luy pardonner fi-toſt un outragequi avoit faittantde tort àſa reputation , elle ſe rend aux preſſans témoignages de ſa ten-- dreſſe , & retourne avec luy le lendemain à Paris. Il luy conte
e
t
t
S l'Avanture de la Provençale qu'il
2
prometde luy faire voir , & il de- meure un peu interdit , quand l'eſtant allé demander chez le
Conſeiller , il apprend que ſes
-
affaires l'avoient rapelée enPro- vence. Je ne ſçay ſi undepart 6
prompt luy a fait ſoupçonner
Bij
28 LE MERCVRE
quelque choſe , mais il en uſe tres-bien avec ſa Femme , & il
luy laiſſe mefme plus de liberté qu'il neluy enſoufroit avant fon voyagede Languedoc
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Résumé : Histoire de la fausse Provençale. [titre d'après la table]
Le texte narre une aventure galante impliquant une dame vertueuse mais enjouée. Son mari, occupé par des affaires dans le Languedoc, impose une rigueur excessive. Pendant son absence, la dame, attirée par les douceurs et les compliments, s'abandonne à son penchant sans recevoir de visites chez elle mais en profitant de la compagnie de ses amies. Elle mène une vie agréable et discrète. Cependant, un galant trop présomptueux tente de la séduire, mais elle le repousse fermement. Jaloux et vexé, cet homme se venge en informant le mari des supposées galanteries de sa femme. Furieux, le mari envoie sa femme dans un couvent. Là-bas, aidée par l'abbesse et ses amies, elle noue des amitiés et apprend le provençal. Elle quitte ensuite le couvent incognito pour passer du temps à Paris avec ses amies, se faisant passer pour une Provençale. Son mari, ignorant tout, la découvre par hasard chez un conseiller, mais grâce à son esprit vif, elle parvient à le tromper. Convaincu de son erreur, le mari rappelle sa femme au bout de six mois, et ils retournent ensemble à Paris. Par ailleurs, le texte mentionne un homme nommé Bij qui, après un voyage en Languedoc, accorde plus de liberté à sa femme, sans fournir de détails supplémentaires sur la nature de ce qu'il a remarqué ou sur les circonstances exactes de son voyage.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2
p. 316-318
REPONSE DE GRISETTE, A TATA. Sur les mesmes Rimes.
Début :
Lors que j'abandonne pour vous [...]
Mots clefs :
Tata, Grisette, Coquette, Chat
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texteReconnaissance textuelle : REPONSE DE GRISETTE, A TATA. Sur les mesmes Rimes.
REPONSE DE GRISETTE,
A TATA.
LSur les mesimesRimes,
fabandonne pojir"tous
..y).e charmansde tendres Matous;
Quandjepense établirune amitié'par*> é
faite
( Car c'eest tout, ce quonpeutétablir
entrenous ) -,
Touretioy ",'Appeliez-"'Ou.! (°tJ*etN/
La réprimande est indiscrete
7?une biytfe humeurejl;paroifîfessa.
Est-cesurle nom de Grisette
Que vous me soupçonnez d'avoir le
coeur (OfMtl
Monnom necontientpoint à l'airdont
je[MNfieiH.
f'01**'gdMmmrttè^
Falloit-il kffùrer qu'on nepeutfi*-
vamment
Parlersur certains mdrto'cm,
Sans avoircourules GvMttàe&j?
-
0>*tsc&7tVhffèttrsenfngctrt*atttlftètel
2&xisqu*mdihejmt vn WmWt epttSyfttc
doucefôii>teffèy
£st-ee tlWç W!N helas! qu'on veudroit
,
.-,._thr?"
TOIIS Aimez trop à yousJhtter,
UÇfttempsxptcy^firevrrekrvessës £Ùem'outrage enfin,pourquoy vous le
qtcber?
S'il nestpointde chatte Lucrece
iln'estpoint de Tarquins, Tata de
votreespece;
, 1
-
Celasoitditsansvousfâcher.
gHfndun chat commetoussepropojk
deplaire,
Il devroitsauser ainsy,
¡ Desjalouxfoupçonsfedéfairey
Et desesairsgrondeurs auffyi
Sans cela, Tata, point d'affaire
Je ne veuxpointdu toutm'allermettre
en danger
ZJ'elltna,., tous lesjoursdire, morbleu
j'enragey Ilnenfaudroitpas davantage
Pour me rebuterd'estresage
£tfoulentfutrdep'it onsepeutengager
quelquebagatelle au t~dela du tanCecyfaitdit encorsans vous desobliger.
Adieu Tata,soy de Grisette, deGrisètte
comme- nous;
Je
De
ne
vostre
-
Lettre, que deVous
A TATA.
LSur les mesimesRimes,
fabandonne pojir"tous
..y).e charmansde tendres Matous;
Quandjepense établirune amitié'par*> é
faite
( Car c'eest tout, ce quonpeutétablir
entrenous ) -,
Touretioy ",'Appeliez-"'Ou.! (°tJ*etN/
La réprimande est indiscrete
7?une biytfe humeurejl;paroifîfessa.
Est-cesurle nom de Grisette
Que vous me soupçonnez d'avoir le
coeur (OfMtl
Monnom necontientpoint à l'airdont
je[MNfieiH.
f'01**'gdMmmrttè^
Falloit-il kffùrer qu'on nepeutfi*-
vamment
Parlersur certains mdrto'cm,
Sans avoircourules GvMttàe&j?
-
0>*tsc&7tVhffèttrsenfngctrt*atttlftètel
2&xisqu*mdihejmt vn WmWt epttSyfttc
doucefôii>teffèy
£st-ee tlWç W!N helas! qu'on veudroit
,
.-,._thr?"
TOIIS Aimez trop à yousJhtter,
UÇfttempsxptcy^firevrrekrvessës £Ùem'outrage enfin,pourquoy vous le
qtcber?
S'il nestpointde chatte Lucrece
iln'estpoint de Tarquins, Tata de
votreespece;
, 1
-
Celasoitditsansvousfâcher.
gHfndun chat commetoussepropojk
deplaire,
Il devroitsauser ainsy,
¡ Desjalouxfoupçonsfedéfairey
Et desesairsgrondeurs auffyi
Sans cela, Tata, point d'affaire
Je ne veuxpointdu toutm'allermettre
en danger
ZJ'elltna,., tous lesjoursdire, morbleu
j'enragey Ilnenfaudroitpas davantage
Pour me rebuterd'estresage
£tfoulentfutrdep'it onsepeutengager
quelquebagatelle au t~dela du tanCecyfaitdit encorsans vous desobliger.
Adieu Tata,soy de Grisette, deGrisètte
comme- nous;
Je
De
ne
vostre
-
Lettre, que deVous
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Résumé : REPONSE DE GRISETTE, A TATA. Sur les mesmes Rimes.
Dans sa lettre à Tata, Grisette réfléchit sur l'amitié entre chats, affirmant que c'est tout ce qui peut être établi entre eux. Elle exprime son mécontentement face à une réprimande jugée indiscrète et humiliante. Grisette nie les soupçons de Tata concernant son cœur, affirmant que son nom ne reflète pas son caractère. Elle se demande pourquoi il serait interdit de parler de certains mots sans avoir le cœur durci. Grisette critique Tata pour son comportement, comparant la situation à celle de Lucrece et Tarquin, et exprimant son refus de se mettre en danger. Elle conclut en demandant à Tata de se comporter de manière plus amicale et en exprimant son désir de ne pas s'engager dans des querelles inutiles. Grisette termine la lettre en répétant son nom et en souhaitant à Tata de rester elle-même.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3
p. 172-179
LE MARY MALADE.
Début :
Malgré les soins des suppôts d'Esculape [...]
Mots clefs :
Mari, Malade, Lubin, Coquette, Thersite, Femme
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texteReconnaissance textuelle : LE MARY MALADE.
LE MARY MALADE .
Malgré les foins des
Suppots d'Efculape
Davegémit, & fent des
maux affreux.
Sa femme en fouffre ; ils
craignent tous les deux,
Lui , qu'il n'en meure , elle,
qu'il n'en réchape.
Anne jeune femme
>
coquete .
Tu prêtois dés dix ans
l'oreille à la Fleurete.
GALANT. 173
Quoique tu fois encor dans
ta jeune faiſon ,
Life , on t'appelle avec
raifon,
Jeune femme , & vieille
Coquete.
La
A CELIE .
En te voyant , laide
Celie ,
peau de la couleur des
plumes d'un Corbeau ,
On te croiroit d'Ethiopie
,
Si tu n'avois
les dents plus
noires que lapeau
.
Piij
174 MERGURE
A la Coquete Alix .
Sur tous mes rivaux
voftre coeur ,
Alix , me cede la Victoire
:
Vous le jurez fur vostre
honneur ;
Sur ce ferment doit - on
vous croire
?
Le Parafite diligent.
Chez Therfite , Lubin
ce pauore Parafite ,
Aſouper étoit invité :
GALANT. 175.
Itpart dés le matin d'un
pasprécipité
Se rend au logis de Therfite
,
Et dit qu'il vient fouper :
Lubin ,
Dit Therfite , ce foir je
tiendray ma promeffe :
Lubin répond , la faim me
presse ,
·Faites - moifouper ce matin.
Sur le même
Lubin ce Parafite étrange
Piiij
276 MERCURE
Mange beaucoup , chacun
le voit :
Il boit encor plus qu'il ne
mange,
Et parle encore plus qu'il·
ne boit.
La voix horrible.
Quand par tes chants
Arcadiens
Ta voix ébranle - nos organes
,
Tu fais aboïer tous les
chiens ,
Et tu fais braire tous les
ânes.
GALANT. 177.
La douleur d'une veuve
toûjours fufpecte.
Artemife en pleurs , défolée,
Fait élever un Mauſolée
A l'époux dont fes yeux
regretent le trépas :
Mais à ce monument
que fa douleur lui
dreffe ?
La
vanité n'at-elle pas
Autant de part que la tendreffe
?
778 MERCURE
La beautéfans l'efprit n'eft
qu'un foible avantage.
! Quand une beauté que
l'on aime , C
N'a point d'enjouement ,
d'esprit ,
L'amour qu'on a, fut- il
·En
extrême ,
pew
nouit :
de tems s'éva
Le coeur eft bien - toft infidelle,
Ilfent le dégoût , & l'ennui
;
GALANT. 179
Et la raifon brife avec
lui
Les nauds qu'il a formé
fans elle.
Malgré les foins des
Suppots d'Efculape
Davegémit, & fent des
maux affreux.
Sa femme en fouffre ; ils
craignent tous les deux,
Lui , qu'il n'en meure , elle,
qu'il n'en réchape.
Anne jeune femme
>
coquete .
Tu prêtois dés dix ans
l'oreille à la Fleurete.
GALANT. 173
Quoique tu fois encor dans
ta jeune faiſon ,
Life , on t'appelle avec
raifon,
Jeune femme , & vieille
Coquete.
La
A CELIE .
En te voyant , laide
Celie ,
peau de la couleur des
plumes d'un Corbeau ,
On te croiroit d'Ethiopie
,
Si tu n'avois
les dents plus
noires que lapeau
.
Piij
174 MERGURE
A la Coquete Alix .
Sur tous mes rivaux
voftre coeur ,
Alix , me cede la Victoire
:
Vous le jurez fur vostre
honneur ;
Sur ce ferment doit - on
vous croire
?
Le Parafite diligent.
Chez Therfite , Lubin
ce pauore Parafite ,
Aſouper étoit invité :
GALANT. 175.
Itpart dés le matin d'un
pasprécipité
Se rend au logis de Therfite
,
Et dit qu'il vient fouper :
Lubin ,
Dit Therfite , ce foir je
tiendray ma promeffe :
Lubin répond , la faim me
presse ,
·Faites - moifouper ce matin.
Sur le même
Lubin ce Parafite étrange
Piiij
276 MERCURE
Mange beaucoup , chacun
le voit :
Il boit encor plus qu'il ne
mange,
Et parle encore plus qu'il·
ne boit.
La voix horrible.
Quand par tes chants
Arcadiens
Ta voix ébranle - nos organes
,
Tu fais aboïer tous les
chiens ,
Et tu fais braire tous les
ânes.
GALANT. 177.
La douleur d'une veuve
toûjours fufpecte.
Artemife en pleurs , défolée,
Fait élever un Mauſolée
A l'époux dont fes yeux
regretent le trépas :
Mais à ce monument
que fa douleur lui
dreffe ?
La
vanité n'at-elle pas
Autant de part que la tendreffe
?
778 MERCURE
La beautéfans l'efprit n'eft
qu'un foible avantage.
! Quand une beauté que
l'on aime , C
N'a point d'enjouement ,
d'esprit ,
L'amour qu'on a, fut- il
·En
extrême ,
pew
nouit :
de tems s'éva
Le coeur eft bien - toft infidelle,
Ilfent le dégoût , & l'ennui
;
GALANT. 179
Et la raifon brife avec
lui
Les nauds qu'il a formé
fans elle.
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Résumé : LE MARY MALADE.
Le texte décrit plusieurs scènes et personnages dans un style littéraire ancien. Un homme nommé Mary endure des souffrances malgré les soins médicaux, et sa femme, bien que coquette, partage ses peines. Alix, une jeune femme coquette, est courtisée par un galant. Lubin, un homme glouton et bavard, est invité à souper chez Thériste. Célie est critiquée pour sa laideur et la couleur de sa peau. Artémise, une veuve, érige un mausolée pour son époux défunt, mais sa vanité égale sa tendresse. Le texte souligne également que la beauté sans esprit est un faible avantage, car elle ne suffit pas à maintenir l'amour à long terme, le cœur étant sujet à l'infidélité et à l'ennui.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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4
p. 465-469
REPONSE de M. L. D. à une jeune Personne trés-aimable, qui lui avoit écrit une Lettre fort spirituelle.
Début :
En verité, chere Suzette, [...]
Mots clefs :
Réponse, Suzette, Amusette, Historiette, Gazette, Coquette, Amourette, Discrète , Allumette
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : REPONSE de M. L. D. à une jeune Personne trés-aimable, qui lui avoit écrit une Lettre fort spirituelle.
R'E'P O NS £de M. L. D. a une·j1m ,
Pmonnc tres-aiabfc, q11i foi avoif foit
une Lettre fort spiritue/1(.
EN yerite ' cht.'re Suz;tte ..
Votre Lettre si joliette ,
Est pour moi plus doucc amusette'
e tout Rdman ; jU'HutoriettC ,
e Lardon_, Mercure o.u Gazette;:
Non , nul Orateu,r., nul .Poete,
N'ecrit si bien' que vous, Suzette ,;
Et j'ai toujours dit et repette,
Du Sceptre jusqu',i' la Roulette __
11 n'cst femme , fille , filltte ;
_ Noble, Roturiere , ou pauvrette ;
Soit petite ; ou &ien grandelette,
Soit d'age mur ' OU bicn jWlCtte ,·.
Soit Demoiseile, soit G risctte ,
Soic sage , discrette t- ou Coq11ette
Solt mondajne ' OU bien soit Nonnette
$ou c::.nfui blonde , OU soit brunecce '
C-iii s,· - l
o '" , Google
466 MERCURE DE FRANCE
Si belle que vous , si parfaite ,
Personne aussi tant ne souhaite ,
Faire de votre coeur l'emplette ,
Que moi dont le nom mis en rette
De landriri fait ladrirette . 2
Et dont le coeur en amourette ,
Ne tourne pas en giroüette.
Oui , jeune et charmante Suzette ;
'Absent de vous tout m'inquiette ,
Et s'il me falloit en retraitte ,
Vivre seul avec vous seulette ,
Fût-ce en une pauvre Logette ,
aimable Suzette ,
Avec vous ,
J'aimerois mieux sur nappe nette ,
En gras , Pâtés ragout , blanquette ,
Poulet , Faisan , Perdrix , Mauviette ,
En maigre , Brochet , bonne Laitte ,
Sole , Saumon , Huitre , Crevette ,
Au dessert , Biscuit , Tartelette ,
Bonne Compote de Rainette ,
Que n'aimerois sans vous , Suzette ,
Avec pain bis , avec Piquette ,
En gras , la simple Vinaigrette ,
Bouilli froid , étique Raquette ,
En maigre , Potiron et Bette ,
Harang salé , froide Omelette ,
Et
pour le Fruit , Noix et Noisette .
Ce que je dis n'est point sornette ,
C'est
MARS. 1731. 467
C'est la verité pure et nette ,
Point ne suis conteur de fleurette
Encor moins chanteur de goguette.
gu
Je vous aime , belle Suzette ,
Plus que ne fut une Nannette'
Une Cloris , une Lizette ,
De la plus tendre Historiette ,
Hélas ! si bien- tôt sur l'herbetter ,,
Ensemble assis sur la fleurette ,
Ou bien cueillant la Violette ,
Voyant ma tendresse discrette ,
Vous me disiez de voix doucette
Cher ami , plus ne t'inquiette ,
Au feu de ton ardeur parfaitte ,
Mon coeura pris comme allumette
Je sens ce que ton coeur souhaitte
Ma fortune , aimable Suzette ,
Dans le moment seroit complette ;
Et ce bonheur , mon coeur appette ,
Plus que Crosse , Mitre , Barette
que d'écus plein ma pochette.
Et
Si par vous cette chose est faite ;
Ma langue ne sera muette ,
Et comme assez bien je caquette ,
Sans cesse de voix claire et nette
Mieux que Rossignol et Fauvette
Que Canaris et qu'Allouette ,
Je Chanterai sur la Muzette 1
C iiij Sur
468
MERCURE DE FRANCE
Sur l'Epinette et la Trompette ,
Comme l'ai dit et répette.
Du Sceptre jusqu'à la Houlette ,
Il n'est femme , fille , fillette ,
Noble , aisée , riche ou pauvrette ,
Soit petite ou bien grandelette ,
Soit d'âge mûr , ou soit jeunette ,
Soit sage , discrette ou coquette ,
Soit
Demoiselle , soit grisette
Soit mondaine , ou bien soit Nonnette ,
Soit enfin blonde ou soit brunette ,
Qui soit si bonne , si parfaite ,
Que l'incomparable Suzette.
Dites- moi donc , belle fillette
>
En public ou bien en cachette ,
Va , mon cher , ton affaire est faite
Ainsi soit-il , et vous souhaite ,
Cette nuit en votre couchette ,
Pour deux trop petite et chiquette ,
Rêverie et tendre et complette ,
Sommeil point troublé par clochette
Par puce , carosse , charette ,
Par aboi de Chien ou Levrette ,
Par Larron , Souris ou Chouette
Puis au réveil argent sans dette ,
En tous vos achats bonne emplette
Et qu'en tout soyez satisfaite.
Adieu , trop charmante Suzette
Ma
MARS. 469 1731.
Ma réverence maigrelette ,
Saluant la vôtre douillette , ´
Pour ne pas dire grassoüillette ,
Je suis avec humble épithete ,
Votre serviteur Landrirette ,
D'esprit joyeux , d'humeur folette ,
Mais simple comme enfant qui tette.
Pmonnc tres-aiabfc, q11i foi avoif foit
une Lettre fort spiritue/1(.
EN yerite ' cht.'re Suz;tte ..
Votre Lettre si joliette ,
Est pour moi plus doucc amusette'
e tout Rdman ; jU'HutoriettC ,
e Lardon_, Mercure o.u Gazette;:
Non , nul Orateu,r., nul .Poete,
N'ecrit si bien' que vous, Suzette ,;
Et j'ai toujours dit et repette,
Du Sceptre jusqu',i' la Roulette __
11 n'cst femme , fille , filltte ;
_ Noble, Roturiere , ou pauvrette ;
Soit petite ; ou &ien grandelette,
Soit d'age mur ' OU bicn jWlCtte ,·.
Soit Demoiseile, soit G risctte ,
Soic sage , discrette t- ou Coq11ette
Solt mondajne ' OU bien soit Nonnette
$ou c::.nfui blonde , OU soit brunecce '
C-iii s,· - l
o '" , Google
466 MERCURE DE FRANCE
Si belle que vous , si parfaite ,
Personne aussi tant ne souhaite ,
Faire de votre coeur l'emplette ,
Que moi dont le nom mis en rette
De landriri fait ladrirette . 2
Et dont le coeur en amourette ,
Ne tourne pas en giroüette.
Oui , jeune et charmante Suzette ;
'Absent de vous tout m'inquiette ,
Et s'il me falloit en retraitte ,
Vivre seul avec vous seulette ,
Fût-ce en une pauvre Logette ,
aimable Suzette ,
Avec vous ,
J'aimerois mieux sur nappe nette ,
En gras , Pâtés ragout , blanquette ,
Poulet , Faisan , Perdrix , Mauviette ,
En maigre , Brochet , bonne Laitte ,
Sole , Saumon , Huitre , Crevette ,
Au dessert , Biscuit , Tartelette ,
Bonne Compote de Rainette ,
Que n'aimerois sans vous , Suzette ,
Avec pain bis , avec Piquette ,
En gras , la simple Vinaigrette ,
Bouilli froid , étique Raquette ,
En maigre , Potiron et Bette ,
Harang salé , froide Omelette ,
Et
pour le Fruit , Noix et Noisette .
Ce que je dis n'est point sornette ,
C'est
MARS. 1731. 467
C'est la verité pure et nette ,
Point ne suis conteur de fleurette
Encor moins chanteur de goguette.
gu
Je vous aime , belle Suzette ,
Plus que ne fut une Nannette'
Une Cloris , une Lizette ,
De la plus tendre Historiette ,
Hélas ! si bien- tôt sur l'herbetter ,,
Ensemble assis sur la fleurette ,
Ou bien cueillant la Violette ,
Voyant ma tendresse discrette ,
Vous me disiez de voix doucette
Cher ami , plus ne t'inquiette ,
Au feu de ton ardeur parfaitte ,
Mon coeura pris comme allumette
Je sens ce que ton coeur souhaitte
Ma fortune , aimable Suzette ,
Dans le moment seroit complette ;
Et ce bonheur , mon coeur appette ,
Plus que Crosse , Mitre , Barette
que d'écus plein ma pochette.
Et
Si par vous cette chose est faite ;
Ma langue ne sera muette ,
Et comme assez bien je caquette ,
Sans cesse de voix claire et nette
Mieux que Rossignol et Fauvette
Que Canaris et qu'Allouette ,
Je Chanterai sur la Muzette 1
C iiij Sur
468
MERCURE DE FRANCE
Sur l'Epinette et la Trompette ,
Comme l'ai dit et répette.
Du Sceptre jusqu'à la Houlette ,
Il n'est femme , fille , fillette ,
Noble , aisée , riche ou pauvrette ,
Soit petite ou bien grandelette ,
Soit d'âge mûr , ou soit jeunette ,
Soit sage , discrette ou coquette ,
Soit
Demoiselle , soit grisette
Soit mondaine , ou bien soit Nonnette ,
Soit enfin blonde ou soit brunette ,
Qui soit si bonne , si parfaite ,
Que l'incomparable Suzette.
Dites- moi donc , belle fillette
>
En public ou bien en cachette ,
Va , mon cher , ton affaire est faite
Ainsi soit-il , et vous souhaite ,
Cette nuit en votre couchette ,
Pour deux trop petite et chiquette ,
Rêverie et tendre et complette ,
Sommeil point troublé par clochette
Par puce , carosse , charette ,
Par aboi de Chien ou Levrette ,
Par Larron , Souris ou Chouette
Puis au réveil argent sans dette ,
En tous vos achats bonne emplette
Et qu'en tout soyez satisfaite.
Adieu , trop charmante Suzette
Ma
MARS. 469 1731.
Ma réverence maigrelette ,
Saluant la vôtre douillette , ´
Pour ne pas dire grassoüillette ,
Je suis avec humble épithete ,
Votre serviteur Landrirette ,
D'esprit joyeux , d'humeur folette ,
Mais simple comme enfant qui tette.
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Résumé : REPONSE de M. L. D. à une jeune Personne trés-aimable, qui lui avoit écrit une Lettre fort spirituelle.
L'auteur adresse une lettre à Suzette, exprimant son admiration et son amour. Il loue la lettre de Suzette, la qualifiant de spirituelle et douce, et affirme que personne ne peut écrire aussi bien qu'elle, indépendamment du rang ou de l'âge. L'auteur déclare son amour inconditionnel et préfère une vie modeste avec elle plutôt que l'opulence sans elle. Il décrit les mets qu'il aimerait partager avec elle, contrastant avec les plats simples qu'il mangerait seul. Il rappelle les moments où Suzette a montré son affection et exprime son désir de partager ses sentiments. L'auteur promet de chanter son amour sur divers instruments si elle accepte ses avances. Il répète que Suzette est incomparable et souhaite qu'elle passe une nuit paisible. La lettre se termine par des salutations respectueuses et humbles, l'auteur se décrivant comme joyeux et simple.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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5
p. 2780-2783
LA COQUETTE, CANTATE. Mise en Musique par M. Clerambault ; Organiste de S. Sulpice.
Début :
Dans un miroir flatteur consultant ses attraits, [...]
Mots clefs :
Coquette, Miroir, Chimère, Jaloux, Courroux
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LA COQUETTE, CANTATE. Mise en Musique par M. Clerambault ; Organiste de S. Sulpice.
LA COQUETTE,
CANTAT E.
'Mise en Musique par M. Clerambault ;
Organiste de S. Sulpice.
DANSAns un miroir flateur consultant ses attraits,
Dorine , artistement parée ,
Croyoit avoir de Cytherée ,
Get éclat que les ans ne ternissent jamais
Illusion ! vaine chimere !
De la volage Deïté ,
Elle a toute l'humeur et rien de la beauté
Que l'amour progre lui suggere,
Venez admirer mès appas ;
Jeunes coeurs , volez sur mes pas :
Une autre Venus vous appelle,
Sans vous , sans les heureux momens ;
Que produit une Cour d'Amans ,
Que me serviroit d'être belle
1. Vol
D'un
DECEMBRE. 1737. 278€
D'un Alcide vif et jaloux ,
J'ai l'Art d'appaiser le couroux ,
Par un souris de préference ;
It d'ua Adonis languissant ,
Je sçai d'un coup d'oeil caressant
Flater la timide esperance.
De Dorine en ces mots se dévoile le coeut j
Quand Lisandre jaloux de fixer l'inconstante
L'aborde contre son attente ,
>
lui déclare ainsi son amoureuse ardeur. -
D'un Amant qui cherche à vous plaire .
Dorine , recevez les voeux ;
Pour la Déesse de Cythere ,
Mars n'eut jamais un coeur plus amoureux,
Des Adorateurs que vous faites ,
Ilne troublera point la Cour.
Partagez leur vos amourettes ;
Mais à lui seul accordez votre amour.
Il dit sous les dehors de la délicatesse ,
Dorine assez long- temps scut contraindre
feux :
Enfin l'Amant devint heureux;
Les mêmes soins alors et la même tendresse ;
J. Vola
Sent
4781 MERCURE DE FRANCE
Sembloient les animer tous deux ;
Mais l'Amante bien-tôt se lafla de ses noeuds,
Qui peut d'une Coquette attendre un coeur fidele
L'esprit et la discretion ,
Ont de foibles attraits pour elle ;
Lisandre se douta d'une intrigue nouvelle
Et n'eut qu'un pas à faire à la conviction,
La Coquette vole sans cesse ,
Où l'appelle la nouveauté.
L'instant même de sa tendresse
N'est pas sans infidelité.
Jamais la jalousie,
Ne réveille ses desirs ;
Sans effort elle oublie
Amans, faveurs, et plaisirs
Sa fiere indifference ,
N'est qu'une bienseance
Que dément sa passion ;
Trouvez-la dans le silence ,
Bien-tôt elle vous dispense .
Della déclaration.
Telle est une Enigme ambiguë ::
Elle amuse notre loisir
Vol Mais
DECEMBRE 1731 2782
Mais souvent lorsqu'elle est connuë ,,
Le dégout succede au plaisir.
P. F. M ***** de Blois:
CANTAT E.
'Mise en Musique par M. Clerambault ;
Organiste de S. Sulpice.
DANSAns un miroir flateur consultant ses attraits,
Dorine , artistement parée ,
Croyoit avoir de Cytherée ,
Get éclat que les ans ne ternissent jamais
Illusion ! vaine chimere !
De la volage Deïté ,
Elle a toute l'humeur et rien de la beauté
Que l'amour progre lui suggere,
Venez admirer mès appas ;
Jeunes coeurs , volez sur mes pas :
Une autre Venus vous appelle,
Sans vous , sans les heureux momens ;
Que produit une Cour d'Amans ,
Que me serviroit d'être belle
1. Vol
D'un
DECEMBRE. 1737. 278€
D'un Alcide vif et jaloux ,
J'ai l'Art d'appaiser le couroux ,
Par un souris de préference ;
It d'ua Adonis languissant ,
Je sçai d'un coup d'oeil caressant
Flater la timide esperance.
De Dorine en ces mots se dévoile le coeut j
Quand Lisandre jaloux de fixer l'inconstante
L'aborde contre son attente ,
>
lui déclare ainsi son amoureuse ardeur. -
D'un Amant qui cherche à vous plaire .
Dorine , recevez les voeux ;
Pour la Déesse de Cythere ,
Mars n'eut jamais un coeur plus amoureux,
Des Adorateurs que vous faites ,
Ilne troublera point la Cour.
Partagez leur vos amourettes ;
Mais à lui seul accordez votre amour.
Il dit sous les dehors de la délicatesse ,
Dorine assez long- temps scut contraindre
feux :
Enfin l'Amant devint heureux;
Les mêmes soins alors et la même tendresse ;
J. Vola
Sent
4781 MERCURE DE FRANCE
Sembloient les animer tous deux ;
Mais l'Amante bien-tôt se lafla de ses noeuds,
Qui peut d'une Coquette attendre un coeur fidele
L'esprit et la discretion ,
Ont de foibles attraits pour elle ;
Lisandre se douta d'une intrigue nouvelle
Et n'eut qu'un pas à faire à la conviction,
La Coquette vole sans cesse ,
Où l'appelle la nouveauté.
L'instant même de sa tendresse
N'est pas sans infidelité.
Jamais la jalousie,
Ne réveille ses desirs ;
Sans effort elle oublie
Amans, faveurs, et plaisirs
Sa fiere indifference ,
N'est qu'une bienseance
Que dément sa passion ;
Trouvez-la dans le silence ,
Bien-tôt elle vous dispense .
Della déclaration.
Telle est une Enigme ambiguë ::
Elle amuse notre loisir
Vol Mais
DECEMBRE 1731 2782
Mais souvent lorsqu'elle est connuë ,,
Le dégout succede au plaisir.
P. F. M ***** de Blois:
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Résumé : LA COQUETTE, CANTATE. Mise en Musique par M. Clerambault ; Organiste de S. Sulpice.
Le texte décrit une pièce intitulée 'La Coquette', composée par M. Clerambault, organiste de Saint-Sulpice. L'intrigue se concentre sur Dorine, une jeune femme convaincue de sa beauté éternelle après s'être observée dans un miroir flatteur. Elle se compare à Vénus et invite les jeunes cœurs à l'admirer, tout en reconnaissant que son charme est éphémère et dépend de l'amour. Dorine se vante de pouvoir apaiser la jalousie d'Alcide et flatter l'espoir d'Adonis. Lisandre lui déclare son amour et lui demande son cœur exclusif. Après une résistance initiale, Dorine finit par céder, mais se lasse rapidement de ses engagements amoureux. Sa nature inconstante et son attirance pour la nouveauté la poussent à oublier facilement ses amants et les plaisirs passés. Sa fière indifférence cache une passion qu'elle révèle seulement dans le silence, la rendant énigmatique et souvent décevante pour ceux qui la connaissent.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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6
p. 1768-1769
ENIGME.
Début :
Je suis de figure attrayante ; [...]
Mots clefs :
Coquette
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ENIGME.
ENIGM E.
E suis de figure attrayante ;
Un composé de rien , uné Enigme vivante ;
Enfin le plus joli de tous les animaux ;
Je serois moins joli , si j'étois raisonnable ,
Je plais par mes vertus , je plais par mes deffaute,
Mais je suis indéfinissable.
Les yeux d'un Basilic , la tête d'un Mouton
Et le cœur d'un Caméléon.
I
Voilà dequoi former un Monstre épouvantable ,
Et voilà cependant ce qui me rend aimable.
C'est assez , je veux t'épargner :
Lecteur
AOUST. 1732 1769
Lecteur , en me voyant dans mon ample panier ,
Tu me devineras peut-être;
Ce sera toutefois , sans jamais me connoître.
E suis de figure attrayante ;
Un composé de rien , uné Enigme vivante ;
Enfin le plus joli de tous les animaux ;
Je serois moins joli , si j'étois raisonnable ,
Je plais par mes vertus , je plais par mes deffaute,
Mais je suis indéfinissable.
Les yeux d'un Basilic , la tête d'un Mouton
Et le cœur d'un Caméléon.
I
Voilà dequoi former un Monstre épouvantable ,
Et voilà cependant ce qui me rend aimable.
C'est assez , je veux t'épargner :
Lecteur
AOUST. 1732 1769
Lecteur , en me voyant dans mon ample panier ,
Tu me devineras peut-être;
Ce sera toutefois , sans jamais me connoître.
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7
p. *1975-1975
« On a dû expliquer l'Enigme du Mercure d'Aoust, par Coquette; et les deux [...] »
Début :
On a dû expliquer l'Enigme du Mercure d'Aoust, par Coquette; et les deux [...]
Mots clefs :
Coquette, Chien, Castor
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « On a dû expliquer l'Enigme du Mercure d'Aoust, par Coquette; et les deux [...] »
On a dû expliquer l'Enigme du Mercure d'Aoust , par Coquette ; et les deux
Logogryphes , par Chien , et Castor.
88888
Logogryphes , par Chien , et Castor.
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