LE MARY MALADE .
Malgré les foins des
Suppots d'Efculape
Davegémit, & fent des
maux affreux.
Sa femme en fouffre ; ils
craignent tous les deux,
Lui , qu'il n'en meure , elle,
qu'il n'en réchape.
Anne jeune femme
>
coquete .
Tu prêtois dés dix ans
l'oreille à la Fleurete.
GALANT. 173
Quoique tu fois encor dans
ta jeune faiſon ,
Life , on t'appelle avec
raifon,
Jeune femme , & vieille
Coquete.
La
A CELIE .
En te voyant , laide
Celie ,
peau de la couleur des
plumes d'un Corbeau ,
On te croiroit d'Ethiopie
,
Si tu n'avois
les dents plus
noires que lapeau
.
Piij
174 MERGURE
A la Coquete Alix .
Sur tous mes rivaux
voftre coeur ,
Alix , me cede la Victoire
:
Vous le jurez fur vostre
honneur ;
Sur ce ferment doit - on
vous croire
?
Le Parafite diligent.
Chez Therfite , Lubin
ce pauore Parafite ,
Aſouper étoit invité :
GALANT. 175.
Itpart dés le matin d'un
pasprécipité
Se rend au logis de Therfite
,
Et dit qu'il vient fouper :
Lubin ,
Dit Therfite , ce foir je
tiendray ma promeffe :
Lubin répond , la faim me
presse ,
·Faites - moifouper ce matin.
Sur le même
Lubin ce Parafite étrange
Piiij
276 MERCURE
Mange beaucoup , chacun
le voit :
Il boit encor plus qu'il ne
mange,
Et parle encore plus qu'il·
ne boit.
La voix horrible.
Quand par tes chants
Arcadiens
Ta voix ébranle - nos organes
,
Tu fais aboïer tous les
chiens ,
Et tu fais braire tous les
ânes.
GALANT. 177.
La douleur d'une veuve
toûjours fufpecte.
Artemife en pleurs , défolée,
Fait élever un Mauſolée
A l'époux dont fes yeux
regretent le trépas :
Mais à ce monument
que fa douleur lui
dreffe ?
La
vanité n'at-elle pas
Autant de part que la tendreffe
?
778 MERCURE
La beautéfans l'efprit n'eft
qu'un foible avantage.
! Quand une beauté que
l'on aime , C
N'a point d'enjouement ,
d'esprit ,
L'amour qu'on a, fut- il
·En
extrême ,
pew
nouit :
de tems s'éva
Le coeur eft bien - toft infidelle,
Ilfent le dégoût , & l'ennui
;
GALANT. 179
Et la raifon brife avec
lui
Les nauds qu'il a formé
fans elle.