Provenance du texte (28)
[empty]
[empty]
[empty]
[empty]
[empty]
[empty]
[empty]
[empty]
[empty]
[empty]
[empty]
[empty]
[empty]
[empty]
[empty]
[empty]
[empty]
[empty]
[empty]
[empty]
[empty]
[empty]
[empty]
[empty]
[empty]
[empty]
[empty]
[empty]
Provenance probable (1)
[empty]
Détail
Liste
Résultats : 28 texte(s)
1
p. 81-82
EXTRAIT d'une Lettre écrite aux Auteurs du Mercure, par M. l'Abbé de Vienne, Chanoine de la Cathedrale de Châlons en Champagne, le 22. Decembre 1723.
Début :
J'ay l'honneur de vous informer, Messieurs, d'un évenement qui a eu [...]
Mots clefs :
Corps
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : EXTRAIT d'une Lettre écrite aux Auteurs du Mercure, par M. l'Abbé de Vienne, Chanoine de la Cathedrale de Châlons en Champagne, le 22. Decembre 1723.
£ JT7*^ AIT d'une Lettre écrits au»
Auteurs' du Mercure , par Ai. l'Abbé
de sienne , Chanoine de la Cathedrale'
de Châlons en Champagne , le 2 z.'
Decembre 1723.
J'Ay l'honneur dé vous informer ,
Messieurs , d'un évenement qui a eu
pour témoins. tous les habitans de cette
Ville, &c que j'ai vu moi.même dans
toutes les circonstances que je vais vous
détailler.
On trouva le 14V du present mois da
decembre 1725. en l'Eglise Paroissiale
de S. Alpin , un corps sain & entier'
après vingt. trois ans, & quelque mois
de sepulture ; les yeu* 8c lèvres qui íònt
les parties les plus délicates 3 & par con-
Itquent les plus sujettes à corruption',
n'avoient aucune apparence de pourririture',
se visage étoit si peu changé ,
que l'on reconnut sans peine les traits de;
M. Braux du Locton , vivant" Ecuyer ,
President du Bureau des Trésoriers do
France en Champagne. On raisonna dif
feremment fur un fait aussi singulier m
les uns le regardent comme la récom^
pense du merite & de la vertu du dé
font ?
#2 MERCURE DE FRAN
funt, qui en effet a vécu en bon""Chrérien
, & en honnête homme , d'autre»
l'attribuent à une veine de terre ; mais
ce dernierjfentiment me paroît peu plau.<
íible attendu que le terrain de cette
Eglise est très.humide , & que d'ailleurs
l'on n'a jamais trouvé fous la tombe de
la Famille des Braux de corps sain dans
aucune de lès parties , peu de temps mê
me après avoir été inhumé. Au reste.
Messieurs , quelque cause que puiJïe avoir
un' effet aussi extraordinaire , je l'ai crû
digne de l'attention des curieux. Je fuis,
&c.
Auteurs' du Mercure , par Ai. l'Abbé
de sienne , Chanoine de la Cathedrale'
de Châlons en Champagne , le 2 z.'
Decembre 1723.
J'Ay l'honneur dé vous informer ,
Messieurs , d'un évenement qui a eu
pour témoins. tous les habitans de cette
Ville, &c que j'ai vu moi.même dans
toutes les circonstances que je vais vous
détailler.
On trouva le 14V du present mois da
decembre 1725. en l'Eglise Paroissiale
de S. Alpin , un corps sain & entier'
après vingt. trois ans, & quelque mois
de sepulture ; les yeu* 8c lèvres qui íònt
les parties les plus délicates 3 & par con-
Itquent les plus sujettes à corruption',
n'avoient aucune apparence de pourririture',
se visage étoit si peu changé ,
que l'on reconnut sans peine les traits de;
M. Braux du Locton , vivant" Ecuyer ,
President du Bureau des Trésoriers do
France en Champagne. On raisonna dif
feremment fur un fait aussi singulier m
les uns le regardent comme la récom^
pense du merite & de la vertu du dé
font ?
#2 MERCURE DE FRAN
funt, qui en effet a vécu en bon""Chrérien
, & en honnête homme , d'autre»
l'attribuent à une veine de terre ; mais
ce dernierjfentiment me paroît peu plau.<
íible attendu que le terrain de cette
Eglise est très.humide , & que d'ailleurs
l'on n'a jamais trouvé fous la tombe de
la Famille des Braux de corps sain dans
aucune de lès parties , peu de temps mê
me après avoir été inhumé. Au reste.
Messieurs , quelque cause que puiJïe avoir
un' effet aussi extraordinaire , je l'ai crû
digne de l'attention des curieux. Je fuis,
&c.
Fermer
Résumé : EXTRAIT d'une Lettre écrite aux Auteurs du Mercure, par M. l'Abbé de Vienne, Chanoine de la Cathedrale de Châlons en Champagne, le 22. Decembre 1723.
Le 14 décembre 1725, à Châlons en Champagne, un corps intact a été découvert dans l'église paroissiale de Saint-Alpin après vingt-trois ans de sépulture. Le visage de M. Braux du Locton, écuyer et président du Bureau des Trésoriers de France en Champagne, était parfaitement reconnaissable, sans trace de décomposition. Les habitants ont réagi différemment : certains ont vu cela comme une récompense pour sa vertu et sa foi chrétienne, tandis que d'autres ont évoqué une particularité du terrain, bien que cette explication soit moins convaincante. Le terrain de l'église est humide, et aucune autre tombe de la famille Braux n'a montré de signes similaires de conservation. L'Abbé Chanoine de la Cathédrale de Châlons a jugé cet événement digne d'intérêt et a décidé de le relater dans le Mercure de France.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
2
p. 1247-1248
A M. LE CHEVALIER DE LA T...
Début :
Dans l'étude de la sagesse, [...]
Mots clefs :
Sagesse, Fuite
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : A M. LE CHEVALIER DE LA T...
A M. LE CHEVALIER DE LA T....
*
D Ans l'étude de la sagesse ,
Vous avez jusqu'icy passé votre jeunesse
Quelquefois par délassement ;
Dans un esprit de badinage ,
Vous exerciez plus d'un talent ,
Dont vous ne faites plus un si fréquent usage ::
Vous vous plaisiez sur tout à peindre élégam- ment ,
Le redoutable Amour , ce Dieu si plein de char mes ,
Hélas ! vous ignoriez le pouvoit de ses armes !!
Vous ne l'aviez alors , guéres vû qu'en Tablèau ,,
Sorti de votre plume , ou de votre pinceau,
Mais aujourd'hui , dans les yeux de Silvie
Vous le bravez à tout moment.
Minerve qui se plût à régler votre vie ,
En murmure assez hautement.
Alle apprend qu'on ne peut vaincre que par las fuite ,
Si le vertueux Hypolite ,
Que l'on compte entre les Héros ,
Abandonna pour Aricie,
Son Char , son Arc, ses Javelots ,
Ah ! je crains bien que pour Silvie .
1. Vol.
I v Vous
1248 MERCURE DE FRANCE
Vous ne perdiez votre repos ,
Avec votre Philosophie
Par M. de Sommevesle , de Châlons
en Champagne.
*
D Ans l'étude de la sagesse ,
Vous avez jusqu'icy passé votre jeunesse
Quelquefois par délassement ;
Dans un esprit de badinage ,
Vous exerciez plus d'un talent ,
Dont vous ne faites plus un si fréquent usage ::
Vous vous plaisiez sur tout à peindre élégam- ment ,
Le redoutable Amour , ce Dieu si plein de char mes ,
Hélas ! vous ignoriez le pouvoit de ses armes !!
Vous ne l'aviez alors , guéres vû qu'en Tablèau ,,
Sorti de votre plume , ou de votre pinceau,
Mais aujourd'hui , dans les yeux de Silvie
Vous le bravez à tout moment.
Minerve qui se plût à régler votre vie ,
En murmure assez hautement.
Alle apprend qu'on ne peut vaincre que par las fuite ,
Si le vertueux Hypolite ,
Que l'on compte entre les Héros ,
Abandonna pour Aricie,
Son Char , son Arc, ses Javelots ,
Ah ! je crains bien que pour Silvie .
1. Vol.
I v Vous
1248 MERCURE DE FRANCE
Vous ne perdiez votre repos ,
Avec votre Philosophie
Par M. de Sommevesle , de Châlons
en Champagne.
Fermer
Résumé : A M. LE CHEVALIER DE LA T...
M. de Sommevesle écrit au Chevalier de La T... pour évoquer sa jeunesse dédiée à la sagesse et aux arts. Il mentionne l'amour ignoré alors, mais aujourd'hui présent dans les yeux de Silvie. Minerve conseille la fuite, citant Hypolite. L'auteur craint que Silvie ne perturbe le repos et la philosophie du destinataire.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
3
p. 2708-2710
EPITHALAME, Sur le Mariage de Monsieur... avec Mademoiselle...
Début :
Dans nos Cantons l'Hymen étoit en larmes, [...]
Mots clefs :
Mariage, Hymen, Douleur, Félicité, Bonheur
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : EPITHALAME, Sur le Mariage de Monsieur... avec Mademoiselle...
EPITHALAME ,
Sur le Mariage de Monsieur... avec Mademoiselle ...
Nul
Ans nos Cantons l'Hymen étoit en DA larmes ,
encens pour ce Dieu ne brûloit au Hameau ;
L'Amour lui refusant ses armes ,
Ii étoit prêt d'éteindre son Flambeau.
Il suspend enfin sa colere ,
* I.Vol J'aime
DECEMBRE. 1732.
2709
J'aime encor mieux , dit- il , en mon malheur,
Porter mes plaintes à ma mere ,
Il part. Venus sensible à sa juste douleur ,
Ordonne à Cupidon son frere ,
De lui prêter son Arc , ses Traits et son Carquois..
Mars sur tout , certains Traits dont usant avec
choix ,
Il sçaura triompher des cœurs les plus rebelles,
A l'instant le jeune Daphnis,
Et la charmante Amarillis ,
De vertus insignes modelles ,
Se sentent par ce Dieu percez d'un même Trait
Le Tendre Hymen glorieux , satisfait ,
S'applaudit en secret d'une telle victoire ,
Mais bientôt témoins de sa gloire ,
Les Nimphes , les Bergers , les Sylvains d'alentour ,
Dans les Jeux , les Festins , dans leurs Danses
legeres ,
Par les transports les plus sinceres
Font éclater leur joye en ce beau jour.
Idalie , Alidor , Iris , Cloé , Titire ,
Enfin tout le Hameau, sur de si nobles feux ,
N'a qu'une voix , forme les mêmes vœux ,
Mais des vœux que l'estime inspire ,
Une voix , que sans doute authorisent les Dieux
Fasse le Ciel , qu'à l'abri de l'envie ,
I- Vol.
te
2710 MERCURE DE FRANCE
Et dans les liens les plus doux ,
Soient unis pour jamais ces illustres Epoux,
Que durant vingt lustres de vie ,
Ils goutent la félicité ,
Le bonheur de jouir ensemble ,
D'une aimable posterité ,
Qui les imite et leur ressemble,
Par M. de Sommevesle , de Châlons
Sur le Mariage de Monsieur... avec Mademoiselle ...
Nul
Ans nos Cantons l'Hymen étoit en DA larmes ,
encens pour ce Dieu ne brûloit au Hameau ;
L'Amour lui refusant ses armes ,
Ii étoit prêt d'éteindre son Flambeau.
Il suspend enfin sa colere ,
* I.Vol J'aime
DECEMBRE. 1732.
2709
J'aime encor mieux , dit- il , en mon malheur,
Porter mes plaintes à ma mere ,
Il part. Venus sensible à sa juste douleur ,
Ordonne à Cupidon son frere ,
De lui prêter son Arc , ses Traits et son Carquois..
Mars sur tout , certains Traits dont usant avec
choix ,
Il sçaura triompher des cœurs les plus rebelles,
A l'instant le jeune Daphnis,
Et la charmante Amarillis ,
De vertus insignes modelles ,
Se sentent par ce Dieu percez d'un même Trait
Le Tendre Hymen glorieux , satisfait ,
S'applaudit en secret d'une telle victoire ,
Mais bientôt témoins de sa gloire ,
Les Nimphes , les Bergers , les Sylvains d'alentour ,
Dans les Jeux , les Festins , dans leurs Danses
legeres ,
Par les transports les plus sinceres
Font éclater leur joye en ce beau jour.
Idalie , Alidor , Iris , Cloé , Titire ,
Enfin tout le Hameau, sur de si nobles feux ,
N'a qu'une voix , forme les mêmes vœux ,
Mais des vœux que l'estime inspire ,
Une voix , que sans doute authorisent les Dieux
Fasse le Ciel , qu'à l'abri de l'envie ,
I- Vol.
te
2710 MERCURE DE FRANCE
Et dans les liens les plus doux ,
Soient unis pour jamais ces illustres Epoux,
Que durant vingt lustres de vie ,
Ils goutent la félicité ,
Le bonheur de jouir ensemble ,
D'une aimable posterité ,
Qui les imite et leur ressemble,
Par M. de Sommevesle , de Châlons
Fermer
Résumé : EPITHALAME, Sur le Mariage de Monsieur... avec Mademoiselle...
Le texte est un épithalame célébrant le mariage de Monsieur et Mademoiselle. Initialement, l'Hymen pleurait car l'Amour refusait ses armes. L'Amour se plaint à Vénus, qui ordonne à Cupidon d'utiliser son arc et ses traits pour toucher les cœurs rebelles. Ainsi, Daphnis et Amarillis, modèles de vertus, sont touchés par le même trait divin. L'Hymen se réjouit et les nymphes, bergers et sylvains célèbrent la joie du jour par des jeux, des festins et des danses. Idalie, Alidor, Iris, Cloé, Titire et tout le hameau expriment leurs vœux sincères pour les jeunes mariés, souhaitant qu'ils soient unis pour toujours, protégés de l'envie, et qu'ils jouissent d'une vie heureuse et d'une aimable postérité pendant vingt lustres. Le poème est signé par M. de Sommevesle, de Châlons.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
4
p. 489-494
EXTRAIT d'une Lettre écrite de Châlons en Champagne, au mois de Decembre 1732. dans laquelle il est parlé des Ouvrages de differens Peintres renommez.
Début :
Je n'ai pas de meilleur moïen pour prévenir les accès de l'ennui que de [...]
Mots clefs :
Châlons-en-Champagne, Plaisir, Esprit, Ouvrages, Chasse, Peintres
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : EXTRAIT d'une Lettre écrite de Châlons en Champagne, au mois de Decembre 1732. dans laquelle il est parlé des Ouvrages de differens Peintres renommez.
EXTRAIT d'une Lettre écrite de Chálons
en Champagne , au mois de Decembre
1732. dans laquelle il est parlé des
Ouvrages de differens Peintres renammez.
E n'ai pas de meilleur moïen pour
prévenir les accès de l'ennui que de
me rappeller ces beaux jours dont nous
avons passé ensemble la plus grande
partie. Je me transporte en esprit auprès
de vous . Il me semble que nous allons encore
, avec M. le Chevalier Dorigny, voir
le riche Cabinet de M. de Julienne aux
Gobelins. L'esprit également rempli des
idées riantes , que nous ont données les
Ouvrages de Katean, et de celles lais
J ledeche de
que
D v sept
490 MERCURE DE FRANCE
•
sent les manieres gracieuses de l'illustre
Curieux qui travaille avec tant de succès
à l'immortaliser ; nous courons chercher
de nouveaux plaisirs chez M. d'Argenville.
Il nous ouvre le Porte - feü: lle qui
contient un grand nombre de desseins
Originaux des meilleurs Maîtres des
Païs bas. Alors je ne me crois plus renfermé
dans l'enceinte de son appartement.
Je me promene avec vous dans les agréa
bles Païsages de Brugbel. Herman Svavenwelt
nous conduit auprès des Ruines
et des Solitudes des environs de Rome ,
dans lesquelles il se retiroit pour étudier
plus tranquillement la nature. Fosse de
Mompré nous égare quelquefois dans de
vastes Déserts , er du Sommet d'un Montagne
escarpée , où son génie nous transport
, il nous fait découvrir une prodigieuse
étendue de Païs . Ici nous voïons
des Vallées profondes ; là des Forêts de
Chênes et de Sapins , qui les couvrent de
leur ombre ; un amas de Cabannes nous
présente un peu plus loin l'Image de la
retraite de l'Innocence .
ť
A quelque distance s'éleve un Château
, dont les Jardins délicieux s'étendent
jusqu'aux bords d'un Fleuve , qui
serpente en formant plusieurs Isles . Ne
diroit- on pas que ses Eaux portent l'abonMAR
S. 1733 . 491
bondance dans les Campagnes qu'il ar-
Fose , et qu'elles facilitent le commerce
d'un nombre de Villes et de Bourgades
qui se perdent dans l'éloignement ? A
peine sommes - nous descendus de la Mon
tagne de Mompré , que Bloemaert nous
invite à nous reposer avec ses Bergers.
Appuyez contre le Tronc noüeux d'un
vieux Chesne , nous les considerons quel
que- temps ; leur simplicité , leur candeur
nous disposent à trouver du plaisir dans
une Chaumine enfumée , dans laquelle
Rinbrant nous conduit.
Après que nous avons raisonné sur la
Phisionomie d'un vieux Pere de famille
qui fixe Pattention de son Epouse et de
ses Enfans , par la lecture qu'il leur fait ,
à la clarté d'une Lampe. D. Teniers , nous
tire de ce réduit , pour nous donner le
Spectacle d'une . Fête de Village, Pierre
de Laert , Brauver et Van Ostade , nous
font entrer au Cabaret : par bonheur malgré
ce qu'ils nous y montrent de divertissant
nous n'aimons pas à y rester autant
qu'eux ; nous sortons pour prendre
dans les Champs un plaisir plus digne de
nous. Bergheim nous le Procure ; nous
entendons le Bêlement de ses Brebis , et le
Mugissement de ses Boeufs , auprès d'une
Cascade qui se précipite à travers des Ro
Dvj chers
492 MERCURE DE FRANCE
chers qui ne paroissent accessibles qu'aux
Chévres qui vont y dépouiller les Buissons.
Cette vûë nous porte à d'agréables réveries
; mais tout à'coup nous voïons accourir
une troupe de Dames et de Cavaliers
, montez sur les plus beaux Chevaux
de l'Ecurie de Vanverman. Ils reviennent
ensemble de la Chasse ; nous
nous en appercevons aux Veneurs , aux
Fauconniers , aux Chiens , aux Оyseaux
de Proye , aux Valets chargez de Gibier ,
qui les suivent. Les Païsans sortent de
feurs Maisons pour admirer leur Equipage
leste et galant ; d'un côté les Meres
font remarquer à leurs Enfans la grosseur
énorme du Sanglier qui vient d'être
pris ; et d'un autre elles retirent avec
précipitation ceux qu'une curiosité témeraire
expose trop à la vivacité des
Chevaux .
Que dirai - je du Regal dont nous sommes
redevables aux attentions de Jean
Bol? Rien ne lui a échappé dans la nature
de tout ce qui pouvoit nous réjouir
la Chasse , la Pêche , les Occupations
, les Amusemens de la Campagne ,
les Oyseaux , les Animaux , les Poissons ,
les Insectes , les Reptiles , les Fleurs , les
Fruits , les Plantes et les Coquillages
pous
MAR S. 1733-
493
nous sont offerts dans le petit espace de
son Domaine. Enfin Corneille Poclenbourg
permet à Diane et à ses Nimphes de se
baigner devant nous , et Rotenhamer n'a
pas moins de complaisance.
Voilà , Monsieur , les douces illusions
que je ne cesse d'entretenir ; voilà les temedes
les plus efficaces que j'employe
pour détourner la mélancolie , qui pourroit
répandre sur mon esprit autant de
nuages que la triste saison de l'Hyver répand
autour de moi de Brouillars et de
Frimats. C'est ainsi que j'écarte l'ennui
de ma solitude je suis aidé par quelques:
Estampes que je viens de recevoir d'Allemagne
, le dessein et la gravure ne les
rendent pas recommandables . Qu'importe
? Elles m'ainusent par la variété des objets
qu'elles représentent , et, mon imagination
prend plaisir à finir ce qu'ellės:
n'ont fait qu'ébaucher ; je m'y promene
dans de vastes Jardins sans me lasser, j'en
parcours les Labyrintes sans m'égarer , je
m'y retire dans des Grottes dont je ne
crains pas que l'humidité m'incommode
; j'y vois de près les Ours et les Sangliers
sans redouter ni les Grifes des uns ,
ni les Deffenses meutrieres des autres; j'y
partage les travaux des Païsans de Souabe
sans me fatiguer , et leurs divertissemens
Sans
494 MERCURE
DE FRANCE
sans me compromettre
; enfin il me sems
ble ( n'est- ce pas ce que l'on peut penser
de plus flateur ? ) que je fais l'amour aux
plus jolies Bergeres sans avoir rien à
craindre , ni de la satire des envieux , ni
de la persécution des jaloux.
en Champagne , au mois de Decembre
1732. dans laquelle il est parlé des
Ouvrages de differens Peintres renammez.
E n'ai pas de meilleur moïen pour
prévenir les accès de l'ennui que de
me rappeller ces beaux jours dont nous
avons passé ensemble la plus grande
partie. Je me transporte en esprit auprès
de vous . Il me semble que nous allons encore
, avec M. le Chevalier Dorigny, voir
le riche Cabinet de M. de Julienne aux
Gobelins. L'esprit également rempli des
idées riantes , que nous ont données les
Ouvrages de Katean, et de celles lais
J ledeche de
que
D v sept
490 MERCURE DE FRANCE
•
sent les manieres gracieuses de l'illustre
Curieux qui travaille avec tant de succès
à l'immortaliser ; nous courons chercher
de nouveaux plaisirs chez M. d'Argenville.
Il nous ouvre le Porte - feü: lle qui
contient un grand nombre de desseins
Originaux des meilleurs Maîtres des
Païs bas. Alors je ne me crois plus renfermé
dans l'enceinte de son appartement.
Je me promene avec vous dans les agréa
bles Païsages de Brugbel. Herman Svavenwelt
nous conduit auprès des Ruines
et des Solitudes des environs de Rome ,
dans lesquelles il se retiroit pour étudier
plus tranquillement la nature. Fosse de
Mompré nous égare quelquefois dans de
vastes Déserts , er du Sommet d'un Montagne
escarpée , où son génie nous transport
, il nous fait découvrir une prodigieuse
étendue de Païs . Ici nous voïons
des Vallées profondes ; là des Forêts de
Chênes et de Sapins , qui les couvrent de
leur ombre ; un amas de Cabannes nous
présente un peu plus loin l'Image de la
retraite de l'Innocence .
ť
A quelque distance s'éleve un Château
, dont les Jardins délicieux s'étendent
jusqu'aux bords d'un Fleuve , qui
serpente en formant plusieurs Isles . Ne
diroit- on pas que ses Eaux portent l'abonMAR
S. 1733 . 491
bondance dans les Campagnes qu'il ar-
Fose , et qu'elles facilitent le commerce
d'un nombre de Villes et de Bourgades
qui se perdent dans l'éloignement ? A
peine sommes - nous descendus de la Mon
tagne de Mompré , que Bloemaert nous
invite à nous reposer avec ses Bergers.
Appuyez contre le Tronc noüeux d'un
vieux Chesne , nous les considerons quel
que- temps ; leur simplicité , leur candeur
nous disposent à trouver du plaisir dans
une Chaumine enfumée , dans laquelle
Rinbrant nous conduit.
Après que nous avons raisonné sur la
Phisionomie d'un vieux Pere de famille
qui fixe Pattention de son Epouse et de
ses Enfans , par la lecture qu'il leur fait ,
à la clarté d'une Lampe. D. Teniers , nous
tire de ce réduit , pour nous donner le
Spectacle d'une . Fête de Village, Pierre
de Laert , Brauver et Van Ostade , nous
font entrer au Cabaret : par bonheur malgré
ce qu'ils nous y montrent de divertissant
nous n'aimons pas à y rester autant
qu'eux ; nous sortons pour prendre
dans les Champs un plaisir plus digne de
nous. Bergheim nous le Procure ; nous
entendons le Bêlement de ses Brebis , et le
Mugissement de ses Boeufs , auprès d'une
Cascade qui se précipite à travers des Ro
Dvj chers
492 MERCURE DE FRANCE
chers qui ne paroissent accessibles qu'aux
Chévres qui vont y dépouiller les Buissons.
Cette vûë nous porte à d'agréables réveries
; mais tout à'coup nous voïons accourir
une troupe de Dames et de Cavaliers
, montez sur les plus beaux Chevaux
de l'Ecurie de Vanverman. Ils reviennent
ensemble de la Chasse ; nous
nous en appercevons aux Veneurs , aux
Fauconniers , aux Chiens , aux Оyseaux
de Proye , aux Valets chargez de Gibier ,
qui les suivent. Les Païsans sortent de
feurs Maisons pour admirer leur Equipage
leste et galant ; d'un côté les Meres
font remarquer à leurs Enfans la grosseur
énorme du Sanglier qui vient d'être
pris ; et d'un autre elles retirent avec
précipitation ceux qu'une curiosité témeraire
expose trop à la vivacité des
Chevaux .
Que dirai - je du Regal dont nous sommes
redevables aux attentions de Jean
Bol? Rien ne lui a échappé dans la nature
de tout ce qui pouvoit nous réjouir
la Chasse , la Pêche , les Occupations
, les Amusemens de la Campagne ,
les Oyseaux , les Animaux , les Poissons ,
les Insectes , les Reptiles , les Fleurs , les
Fruits , les Plantes et les Coquillages
pous
MAR S. 1733-
493
nous sont offerts dans le petit espace de
son Domaine. Enfin Corneille Poclenbourg
permet à Diane et à ses Nimphes de se
baigner devant nous , et Rotenhamer n'a
pas moins de complaisance.
Voilà , Monsieur , les douces illusions
que je ne cesse d'entretenir ; voilà les temedes
les plus efficaces que j'employe
pour détourner la mélancolie , qui pourroit
répandre sur mon esprit autant de
nuages que la triste saison de l'Hyver répand
autour de moi de Brouillars et de
Frimats. C'est ainsi que j'écarte l'ennui
de ma solitude je suis aidé par quelques:
Estampes que je viens de recevoir d'Allemagne
, le dessein et la gravure ne les
rendent pas recommandables . Qu'importe
? Elles m'ainusent par la variété des objets
qu'elles représentent , et, mon imagination
prend plaisir à finir ce qu'ellės:
n'ont fait qu'ébaucher ; je m'y promene
dans de vastes Jardins sans me lasser, j'en
parcours les Labyrintes sans m'égarer , je
m'y retire dans des Grottes dont je ne
crains pas que l'humidité m'incommode
; j'y vois de près les Ours et les Sangliers
sans redouter ni les Grifes des uns ,
ni les Deffenses meutrieres des autres; j'y
partage les travaux des Païsans de Souabe
sans me fatiguer , et leurs divertissemens
Sans
494 MERCURE
DE FRANCE
sans me compromettre
; enfin il me sems
ble ( n'est- ce pas ce que l'on peut penser
de plus flateur ? ) que je fais l'amour aux
plus jolies Bergeres sans avoir rien à
craindre , ni de la satire des envieux , ni
de la persécution des jaloux.
Fermer
Résumé : EXTRAIT d'une Lettre écrite de Châlons en Champagne, au mois de Decembre 1732. dans laquelle il est parlé des Ouvrages de differens Peintres renommez.
En décembre 1732, à Châlons en Champagne, une lettre évoque les souvenirs agréables partagés entre l'auteur et un ami. Ils se remémorent la visite du riche cabinet de M. de Julienne aux Gobelins, où ils ont admiré les œuvres de peintres tels que Katean et Le Deche de Septembre. Par la suite, ils se rendent chez M. d'Argenville pour contempler des dessins originaux des maîtres des Pays-Bas. La lettre décrit ensuite des promenades imaginaires à travers divers paysages et œuvres d'art. Ils se promènent dans les paysages de Brughel, explorent les ruines romaines de Herman Svavenwelt, et traversent les vastes déserts de Fosse de Mompré. Ils visitent également des scènes pastorales de Bloemaert, des intérieurs de Rembrandt, et des fêtes de village de David Teniers. La lettre se conclut par des scènes de chasse et des paysages campagnards, illustrant comment l'auteur utilise son imagination pour échapper à l'ennui et à la mélancolie hivernale.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
5
p. 495-497
LETTRE de M. Renauld, Horloger, écrite de Châlons en Champagne, le 10 Février 1733. sur l'Horlogerie.
Début :
J'ai l'honneur de vous envoyer, Monsieur, un petit Memoire, concernant [...]
Mots clefs :
Répétition, Sonner, Réveil, Demie, Quarts, Heures, Mouvement, Frapper
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LETTRE de M. Renauld, Horloger, écrite de Châlons en Champagne, le 10 Février 1733. sur l'Horlogerie.
LETTRE de M. Renauld, Horloger ,
écrite de Châlons en Champagne , le so
Février 1733. sur l'Horlogerie.
J'A
'Ai l'honneur de vous envoyer , Mon
sieur , un petit Memoire , concernant
une abréviation dans des Ouvrages d'Horlogerie
, que je vous prie de faire inserer
dans le Mercure , qui est telle :
J'ai trouvé le moyen de faire faire l'ef
fet du Réveil à l'Angloise , à une Montre
à Répetition à doubles quarts , sans
aug496
MERCURE DE FRANCE
augmentation d'aucune Rouë ni Marteaux
; sinon d'un double Rocher , et
d'une Détente ; de sorte que le mouvement
ou ravage , et les Marteaux de la
Répétition servent pour le Reveil ; sans
neanmoins que l'effet de l'un puisse nuire
à l'autre , de façon que quand on auroit
disposé le Réveil le soir, pour sonner
le lendemain matin , on peut faire sonner
la Répetition la nuit , tant que l'on
veut.
Il se trouve plusieurs avantages dans
cette construction de Montre. Le premier
,eft que l'on a dans un même tems , la
Répetition et le Réveil , sans la rendre
plus pesante ; le second est que nonobstant
ces utilitez , la Machine n'en est pas
plus composée ; et qu'avec deux mouvemens
, qui sont celui qui fait marquer
les heures et celui de Répetition , on a
l'effet de trois.
Je fais aussi sonner à une Pendule , le
quart, la demie , les 3 et 4 quarts sur plusieurs
Timbres , et les heures ensuite sur
un autre ; le tout par le même mouvement
, en retranchant le troisiéme , que
l'on a coutume de mettre à celles qui
sonnent les quarts , au moïen de quoi je
diminue l'ouvrage presque d'un tiers.
Je fais , de plus , sonner la demie sur
deux
MARS. 1733. 497
deux Timbres , de même que la sonnent .
les Pendules à quarts , à celles qui ont
été construires pour ne frapper qu'un
coup; sans autre augmentation que d'une
levée d'un Marteau et d'un Timbre , qui
soit d'un ton plus haut que celui qui sert
pour les heures , sans que les coups de cette
demie puissent frapper en distance différente
, quand même on voudroit la
faire faire par l'Eguille.
Ceci est d'autant plus commode , que
lorsque l'on entend la nuit , frapper un
coup aux autres Pendules , on ne sçait si
c'est une heure après minuit , ou une
demie ; ce que l'on peut distinguer par
cette derniere façon.
Je ne crois pas que ces choses ayent jamais
paru , sur tout dans la maniere plus,
simple dont je les construis , n'en ayant
vû ,aucune de ce goût dans Paris ni ailleurs.
J'ai l'honneur d'être , &c .
Vous me ferez plaisir , Monsieur, de me
faire sçavoir le nom de la personne qui
cite sa demeure à Villeneuve- lez- Avignon
, dans le dernier Mercure , et qui
y a donné un Discours touchant l'impos
sibilité du Mouvement perpetuel , parce
que je lui communiquerai quelque
chose.
écrite de Châlons en Champagne , le so
Février 1733. sur l'Horlogerie.
J'A
'Ai l'honneur de vous envoyer , Mon
sieur , un petit Memoire , concernant
une abréviation dans des Ouvrages d'Horlogerie
, que je vous prie de faire inserer
dans le Mercure , qui est telle :
J'ai trouvé le moyen de faire faire l'ef
fet du Réveil à l'Angloise , à une Montre
à Répetition à doubles quarts , sans
aug496
MERCURE DE FRANCE
augmentation d'aucune Rouë ni Marteaux
; sinon d'un double Rocher , et
d'une Détente ; de sorte que le mouvement
ou ravage , et les Marteaux de la
Répétition servent pour le Reveil ; sans
neanmoins que l'effet de l'un puisse nuire
à l'autre , de façon que quand on auroit
disposé le Réveil le soir, pour sonner
le lendemain matin , on peut faire sonner
la Répetition la nuit , tant que l'on
veut.
Il se trouve plusieurs avantages dans
cette construction de Montre. Le premier
,eft que l'on a dans un même tems , la
Répetition et le Réveil , sans la rendre
plus pesante ; le second est que nonobstant
ces utilitez , la Machine n'en est pas
plus composée ; et qu'avec deux mouvemens
, qui sont celui qui fait marquer
les heures et celui de Répetition , on a
l'effet de trois.
Je fais aussi sonner à une Pendule , le
quart, la demie , les 3 et 4 quarts sur plusieurs
Timbres , et les heures ensuite sur
un autre ; le tout par le même mouvement
, en retranchant le troisiéme , que
l'on a coutume de mettre à celles qui
sonnent les quarts , au moïen de quoi je
diminue l'ouvrage presque d'un tiers.
Je fais , de plus , sonner la demie sur
deux
MARS. 1733. 497
deux Timbres , de même que la sonnent .
les Pendules à quarts , à celles qui ont
été construires pour ne frapper qu'un
coup; sans autre augmentation que d'une
levée d'un Marteau et d'un Timbre , qui
soit d'un ton plus haut que celui qui sert
pour les heures , sans que les coups de cette
demie puissent frapper en distance différente
, quand même on voudroit la
faire faire par l'Eguille.
Ceci est d'autant plus commode , que
lorsque l'on entend la nuit , frapper un
coup aux autres Pendules , on ne sçait si
c'est une heure après minuit , ou une
demie ; ce que l'on peut distinguer par
cette derniere façon.
Je ne crois pas que ces choses ayent jamais
paru , sur tout dans la maniere plus,
simple dont je les construis , n'en ayant
vû ,aucune de ce goût dans Paris ni ailleurs.
J'ai l'honneur d'être , &c .
Vous me ferez plaisir , Monsieur, de me
faire sçavoir le nom de la personne qui
cite sa demeure à Villeneuve- lez- Avignon
, dans le dernier Mercure , et qui
y a donné un Discours touchant l'impos
sibilité du Mouvement perpetuel , parce
que je lui communiquerai quelque
chose.
Fermer
Résumé : LETTRE de M. Renauld, Horloger, écrite de Châlons en Champagne, le 10 Février 1733. sur l'Horlogerie.
Dans une lettre du 5 février 1733, M. Renauld, horloger, décrit des innovations en horlogerie. Il présente une méthode pour intégrer le réveil à l'anglaise dans une montre à répétition à doubles quarts sans ajouter de roues ou de marteaux supplémentaires. Utilisant un double rochet et une détente, cette innovation permet d'utiliser les mêmes mécanismes pour la répétition et le réveil sans interférence, autorisant la programmation du réveil pour le matin sans empêcher l'utilisation de la répétition la nuit. Renauld souligne les avantages de cette construction, notamment la légèreté de la montre et l'efficacité de deux mouvements pour obtenir l'effet de trois. Il mentionne également ses améliorations sur les pendules, permettant de sonner les quarts, les demies, les trois quarts et les heures sur différents timbres avec le même mouvement, réduisant ainsi l'ouvrage d'environ un tiers. De plus, il modifie les pendules pour sonner la demie sur deux timbres, facilitant la distinction entre les heures et les demies la nuit. Renauld affirme que ces innovations n'ont jamais été vues auparavant, surtout dans la simplicité de leur construction. Il demande aussi des informations sur une personne ayant publié un discours sur l'impossibilité du mouvement perpétuel dans le dernier Mercure.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
6
p. 1505-1513
SECONDE LETTRE écrite de Châlons en Champagne, à M. *** au sujet des Peintres Flamands, &c.
Début :
Vos reproches sont justes, Monsieur, et il est de mon interêt de vous [...]
Mots clefs :
École flamande, Dessins, Tableaux, Collection, Génie, Imagination, Peinture, Dezallier d'Argenville, Peintres, Peintres flamands
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : SECONDE LETTRE écrite de Châlons en Champagne, à M. *** au sujet des Peintres Flamands, &c.
SECONDE LETTRE écrite de
Châlons en Champagne , à M. *** au 、
sujet des Peintres Flamands , &c .
V
Os reproches sont justes , Monsieur,
et il est de mon interêt de vous
répondre au sujet des Peintres de PEcole
Flamande dont j'ai parlé dans ma
Lettre inserée dans le Mercure du mois
de Mars dernier . Toutes mes inclinations,
dites - vous , semblent se renfermer dans
l'Ecole Flamande , et vous m'appliquez
ce Vers de Virgile :
Non omnes Arbusta juvant humilesque myrica
1506 MERCURE DE FRANCE
Je conviens avec vous , Monsieur , que
tous les Curieux ne sont pas du même
goût ; tous ne se contentent pas du naturel
, du simple , du naïf et du champêtre
; il leur faut du grand , du pathétique
, du sublime , de l'extraordinaire , et
la Nature toute seule ne fait presque jamais
uniquement l'objet de leur admiration
, que lorsqu'elle se présente dans ce
point de vue dans lequel les Grecs autrefois
et de nos jours les Italiens et les
François , ont eu l'art de la répresenter.
Le détail suivant suffira , je crois , pour
vous guérir de toute prévention pour
les Flamands ; et pour vous convaincre que
les Italiens et les François ont sçû trouver
dans mon estime la place qu'ils méritent.
Peut être même dois-je cette explication
au Public , aussi- bien quà vous,
pour être plus exact au sujet du Cabinet
de M. Dargenville , et justifier son goût ,
qu'on pourroit supposer , comme vous
avez fait du mien , de pancher trop pour
l'Ecole Flamande. C'est le Curieux de
tous les Pays, l'Amateur de tous les Arts ;
ses momens les plus chéris sont ceux que
des occupations plus sérieuses lui permettent
de donner au Dessein ,età la Peinture
; il sçait partager cet amour avec
tant de justesse entre les Ecoles qui ont
conJUILLET.
1733. 1507
contribué à faire fleurir les Arts , qu'on
ne peut point l'accuser de cette partialité
qui caractérise plutôt un homme préyenu
, qu'un vrai connoisseur. On ne
< voit en effet chez plusieurs Amateurs
que des Desseins et des Tableaux d'une
espece ; ils épousent , pour ainsi dire , une
Ecole et ils consacrent leur passion à ce
qu'elle a mis au jour , quelquefois au préjudice
de ce que toutes les autres ont produit.
Vous me dites si agréablement dans
votre Lettre , Monsieur , et ce sont vos
propres termes :» Vous vous êtes assez
promené dans les Paysages du Breughel,
» vous avez suffisamment pris part aux
»Scenes divertissantes de Teniers , de
» Brauver et de Van- Ostade , enfin vous
» avez assez rêvé dans les Antres sauvages
>> et au bord des Fontaines avec les Ber-
" gers de Bloemart et de Berghem ; il
faut que vous passiez des Grottes que
» la main de la Nature a creusées dans les
» Montagnes , dans les Temples dont la
» belle Architecture a décoré les céle-
»bres Villes de Rome , de Florence , de
»Venise , de Naples , de Genes et de Pa
> ris. Vous devez у considerer ce que la
>> Peinture et la Sculpture y ont fait de
plus beau , soit pour l'ornement des
>> voutes , soit pour la décoration des Au-
» tels
>>
1508 MERCURE DE FRANCE
» tels. Sortez des Cabanes et des Chau-
>> imines enfumées ; transportez - vous dans
» les Palais des Rois , dans les Hôtels des
» Grands , dans les Edifices publics , dans
» les Cabinets des Particuliers , et racontez-
>> nous ce que le Pinceau , le ciseau , la plume;
» le crayon et le burin ont produit , soit
» pour conserver la memoire des princi-
» paux évenemens de l'Antiquité sacrée
» et profane , pour donner un nouveau
» jour à l'Histoire , pour ajouter un nou-
» veau lustre à la vertu héroïque ; soit
» enfin pour faire les délices des yeux et
» pour relever les charmes de la Poësie.
»par les agrémens de la Peinture , & c.
Vous serez fatisfait , Monsieur , et
nous allons faire ensemble le voyage
d'Italie , en présentant à vos yeux ce que
la Collection de M Dargenville a de plus
favorable , pour faire voir que les grands
Maîtres d'Italie et de France dans leur
génie , leur goût , le tour d'imagination,
l'expression , la correction , et les grandes
ordonnances surpassent infiniment les
Flamands , qui n'ont de leur côté que la
couleur et le vrai en partage.
Trois cent desseins de l'Ecole Romaine
, depuis Raphaël jusqu'à Carlomarati
& ses Disciples , donnent l'idée la plus
juste de la correction et de la précifion
des
JUILLET. 1733. 1509
des contours dans ceux qui font arrêtez;
Cl ceux qui ne sont que l'effet du, premier
feu de l'imagination , secondée par une
main libre sure et legere , offrent ces
de traits hardis , ces touches fieres et spirituelles,
qui caracterisent l'impétuosité du
ezegenie ; et les uns et les autres contribuent
à faire sentir qu'elle a été la naissance
, le progrès et la perfection des plus
grands morceaux de Peinture .
On peut remarquer dans ces précieux
a restes des études des Peintres celebres , la
fécondité , la rapidité , l'exactitude , et là
netteté avec laquelle ils ont mis leurs idées
dau jour. La verité qu'ils ont donnée aux
airs de têtes , les contrastes qu'ils ont
cherchés dans les atitudes, les belles formes
equ'ils ont choisies , les graces qu'ils ont
étudiées , et les caprices ingénieux et les
bizareries élégantes dont ils se sont servis
pour reveiller l'attention du Spectateur ,
et pour jetter du vif et du piquant dans
leurs Tableaux .
Ici l'on aime la sagesse de la composition
de Raphaël ; là Jule Romain éton .
ae par les saillies de son imagination ,
l'un charme par la douce majesté de ses
figures , l'autre surprend par l'air impoant
qu'il donne aux siennes. Le premier
ffre dans ses Tableaux le sublime de
la
1510 MERCURE DE FRANCE
1
la Poësie ; le second en exprime le merveilleux,
la fureur et l'entousiasme . Leurs
Disciples se sont efforcez à l'envi de
les imiter , et dans les caracteres de douceur
ou de fierté qu'ils font sentir dans leurs
Desseins , on reconnoît lequel des deux en
particulier ils ont choisi pour modele.
Quel plaisir n'a - t'on pas d'éprouver en
quelque sorte l'impression du génie terrible
de Michel Ange , dans les Desseins de
sa main, que l'on voit à la tête de l'Ecole
Florentine ; la collection en monte à 200
pieces , dont les dernieres sont reconnues
pour être de Benedette Lutti , le plus habile
homme que cette Ecole ait produit
de nos jours vous sçavez , Monsieur ,
combien les Poëtes Toscans se sont rendus
recommandables par le beau feu de
leur imagination , l'agrément et la pureté
de leur stile. Les Peintres de cetre Nation
se sont distinguez par des qualitez
semblables ; j'en appelle à témoin les Ouvrages
du Rosso , d'André del Sarté , du
Pontorme , de Salviati , Procacini , Prietro,
de Cortone , Cyroferri , Tempeste , Stephano
della Bella , également celebres du côté des
riches inventions et des traits hardis et gracieux
sur lesquels ils ont sçû les produire.
L'Ecole Lombarde , depuis le Correge
jusqu'à Daniel Crespi , dit l'Espagnol ,
qui
JUILLET.. 1733. 1511.
*
qui est encore vivant , compose deux
gros volumes in folio , d'environ 390.
Desseins. Le nom du Correge ne vous présente-
t'il pas l'idée d'un homme qui doit
plus qu'un autre à la faveur particuliere
du genie ? et dont les Desseins portent le
caractere des graces dont personne n'a été
autant doué que lui ? excepté neanmoins le
Parmesan et le Baroche . Les Carache, le Guide
, le Dominiquain , le Lanfranc , le Guerchin
, ornent infiniment cette Ecole.
L'Ecole Venitienne , qui s'étend depuis
les Bellins jusqu'à Sebastien Ricci
encore vivant, offre environ 200. Desseins
dans un volume , où ceux de Paul Veronese
et duTintoret,brillent et par leur nombre et -
par leur choix . Vous sentez , M. combien
cet article est interessant , puisque
rien n'a été plus abondant que le génie ,
plus magnifique que l'ordonnance , et
plus fier que l'execution de ces Maîtres ,
dont les Tableaux surprenants font le
principal ornement des Eglises et des Palais
de Venise.
La cinquiéme Ecole est subdivisée en
trois autres , qui sont , l'Ecole Napolitaine
, la Genoise et celle de Luques . Cette
collection comprend environ 200. pieces,
entre lesquelles plusieurs grandes ordonnances
du Cangiage , se font remarquer
par
1512 MERCURE DE FRANCE
par la singularité de sa maniere. On y
voit aussi de beaux Morceaux de Salvator
Rosa , de Lucas fordans et de Solimene ;
Ensorte que l'Ecole d'Italie en general , en
y ajoûtant les Desseins de l'Ecole des Caraches
, est composée de 1500. Desseins.
L'Ecole Françoise , suivie depuis deux
cens ans sans interruption , est composée
de six volumes in folio , et comprend
près de 1000. Desseins choisis ; elle commence
à Freminet et à Jean Cousin , et
offrant des Ouvrages de Vouet , de Blanchan,
du Poussin , du Bourdon , de le Sueur,
de le Brun et autres , elle passe jusqu'aux
habiles Modernes actuellement vivans.
Les trois volumes de l'Ecole Flamande
dont je vous ai tant parlé précédemment ,
contiennent près de six cent Desseins , et
l'Ecole Allemande et Hollandoise , environ
400 ; de maniere qu'avec un vòlume
de Desseins d'après Nature , un autre
de Desseins à la plume , et un troisiéme
de Desseins d'Architecture ; la collection
de M. Dargenville , monte à 4000. Desseins
originaux et choisis , qu'il a apportés
de ses voyages et qu'il fait venir tous
les jours des Pays Etrangers.
4
Je ne vous dis rien de ses Tableaux
de ses Livres , de 100. volumes d'Estam-
>
pes choisies des meilleurs Maîtres , d'une
TopoJUILLET.
1733. 1513
Topographie très - ample,d'une collection
de Pierres , de Coquilles rares , de Mineraux
et d'autres Morceaux concernant
l'Histoire Naturelle .
•
Si je n'avois pas tant de preuves de
votre attachement à cette partie de l'Histoire
de l'Esprit humain , qui sert en particulier
à prouver l'ascendant du génie
la force de l'imagination , et les differens
caracteres que lui imprime la varieté des
climats , des préjugez des moeurs , et de
tout ce que M. l'Abbé du Bos entend
par Causes Phisiques et Causes Morales
je vous prierois de me pardonner un si
long détail. Mais je suis persuadé que
tout dépourvû qu'il est des graces du
stile , il vous fera quelque plaisir. Je
suis , & c.
Châlons en Champagne , à M. *** au 、
sujet des Peintres Flamands , &c .
V
Os reproches sont justes , Monsieur,
et il est de mon interêt de vous
répondre au sujet des Peintres de PEcole
Flamande dont j'ai parlé dans ma
Lettre inserée dans le Mercure du mois
de Mars dernier . Toutes mes inclinations,
dites - vous , semblent se renfermer dans
l'Ecole Flamande , et vous m'appliquez
ce Vers de Virgile :
Non omnes Arbusta juvant humilesque myrica
1506 MERCURE DE FRANCE
Je conviens avec vous , Monsieur , que
tous les Curieux ne sont pas du même
goût ; tous ne se contentent pas du naturel
, du simple , du naïf et du champêtre
; il leur faut du grand , du pathétique
, du sublime , de l'extraordinaire , et
la Nature toute seule ne fait presque jamais
uniquement l'objet de leur admiration
, que lorsqu'elle se présente dans ce
point de vue dans lequel les Grecs autrefois
et de nos jours les Italiens et les
François , ont eu l'art de la répresenter.
Le détail suivant suffira , je crois , pour
vous guérir de toute prévention pour
les Flamands ; et pour vous convaincre que
les Italiens et les François ont sçû trouver
dans mon estime la place qu'ils méritent.
Peut être même dois-je cette explication
au Public , aussi- bien quà vous,
pour être plus exact au sujet du Cabinet
de M. Dargenville , et justifier son goût ,
qu'on pourroit supposer , comme vous
avez fait du mien , de pancher trop pour
l'Ecole Flamande. C'est le Curieux de
tous les Pays, l'Amateur de tous les Arts ;
ses momens les plus chéris sont ceux que
des occupations plus sérieuses lui permettent
de donner au Dessein ,età la Peinture
; il sçait partager cet amour avec
tant de justesse entre les Ecoles qui ont
conJUILLET.
1733. 1507
contribué à faire fleurir les Arts , qu'on
ne peut point l'accuser de cette partialité
qui caractérise plutôt un homme préyenu
, qu'un vrai connoisseur. On ne
< voit en effet chez plusieurs Amateurs
que des Desseins et des Tableaux d'une
espece ; ils épousent , pour ainsi dire , une
Ecole et ils consacrent leur passion à ce
qu'elle a mis au jour , quelquefois au préjudice
de ce que toutes les autres ont produit.
Vous me dites si agréablement dans
votre Lettre , Monsieur , et ce sont vos
propres termes :» Vous vous êtes assez
promené dans les Paysages du Breughel,
» vous avez suffisamment pris part aux
»Scenes divertissantes de Teniers , de
» Brauver et de Van- Ostade , enfin vous
» avez assez rêvé dans les Antres sauvages
>> et au bord des Fontaines avec les Ber-
" gers de Bloemart et de Berghem ; il
faut que vous passiez des Grottes que
» la main de la Nature a creusées dans les
» Montagnes , dans les Temples dont la
» belle Architecture a décoré les céle-
»bres Villes de Rome , de Florence , de
»Venise , de Naples , de Genes et de Pa
> ris. Vous devez у considerer ce que la
>> Peinture et la Sculpture y ont fait de
plus beau , soit pour l'ornement des
>> voutes , soit pour la décoration des Au-
» tels
>>
1508 MERCURE DE FRANCE
» tels. Sortez des Cabanes et des Chau-
>> imines enfumées ; transportez - vous dans
» les Palais des Rois , dans les Hôtels des
» Grands , dans les Edifices publics , dans
» les Cabinets des Particuliers , et racontez-
>> nous ce que le Pinceau , le ciseau , la plume;
» le crayon et le burin ont produit , soit
» pour conserver la memoire des princi-
» paux évenemens de l'Antiquité sacrée
» et profane , pour donner un nouveau
» jour à l'Histoire , pour ajouter un nou-
» veau lustre à la vertu héroïque ; soit
» enfin pour faire les délices des yeux et
» pour relever les charmes de la Poësie.
»par les agrémens de la Peinture , & c.
Vous serez fatisfait , Monsieur , et
nous allons faire ensemble le voyage
d'Italie , en présentant à vos yeux ce que
la Collection de M Dargenville a de plus
favorable , pour faire voir que les grands
Maîtres d'Italie et de France dans leur
génie , leur goût , le tour d'imagination,
l'expression , la correction , et les grandes
ordonnances surpassent infiniment les
Flamands , qui n'ont de leur côté que la
couleur et le vrai en partage.
Trois cent desseins de l'Ecole Romaine
, depuis Raphaël jusqu'à Carlomarati
& ses Disciples , donnent l'idée la plus
juste de la correction et de la précifion
des
JUILLET. 1733. 1509
des contours dans ceux qui font arrêtez;
Cl ceux qui ne sont que l'effet du, premier
feu de l'imagination , secondée par une
main libre sure et legere , offrent ces
de traits hardis , ces touches fieres et spirituelles,
qui caracterisent l'impétuosité du
ezegenie ; et les uns et les autres contribuent
à faire sentir qu'elle a été la naissance
, le progrès et la perfection des plus
grands morceaux de Peinture .
On peut remarquer dans ces précieux
a restes des études des Peintres celebres , la
fécondité , la rapidité , l'exactitude , et là
netteté avec laquelle ils ont mis leurs idées
dau jour. La verité qu'ils ont donnée aux
airs de têtes , les contrastes qu'ils ont
cherchés dans les atitudes, les belles formes
equ'ils ont choisies , les graces qu'ils ont
étudiées , et les caprices ingénieux et les
bizareries élégantes dont ils se sont servis
pour reveiller l'attention du Spectateur ,
et pour jetter du vif et du piquant dans
leurs Tableaux .
Ici l'on aime la sagesse de la composition
de Raphaël ; là Jule Romain éton .
ae par les saillies de son imagination ,
l'un charme par la douce majesté de ses
figures , l'autre surprend par l'air impoant
qu'il donne aux siennes. Le premier
ffre dans ses Tableaux le sublime de
la
1510 MERCURE DE FRANCE
1
la Poësie ; le second en exprime le merveilleux,
la fureur et l'entousiasme . Leurs
Disciples se sont efforcez à l'envi de
les imiter , et dans les caracteres de douceur
ou de fierté qu'ils font sentir dans leurs
Desseins , on reconnoît lequel des deux en
particulier ils ont choisi pour modele.
Quel plaisir n'a - t'on pas d'éprouver en
quelque sorte l'impression du génie terrible
de Michel Ange , dans les Desseins de
sa main, que l'on voit à la tête de l'Ecole
Florentine ; la collection en monte à 200
pieces , dont les dernieres sont reconnues
pour être de Benedette Lutti , le plus habile
homme que cette Ecole ait produit
de nos jours vous sçavez , Monsieur ,
combien les Poëtes Toscans se sont rendus
recommandables par le beau feu de
leur imagination , l'agrément et la pureté
de leur stile. Les Peintres de cetre Nation
se sont distinguez par des qualitez
semblables ; j'en appelle à témoin les Ouvrages
du Rosso , d'André del Sarté , du
Pontorme , de Salviati , Procacini , Prietro,
de Cortone , Cyroferri , Tempeste , Stephano
della Bella , également celebres du côté des
riches inventions et des traits hardis et gracieux
sur lesquels ils ont sçû les produire.
L'Ecole Lombarde , depuis le Correge
jusqu'à Daniel Crespi , dit l'Espagnol ,
qui
JUILLET.. 1733. 1511.
*
qui est encore vivant , compose deux
gros volumes in folio , d'environ 390.
Desseins. Le nom du Correge ne vous présente-
t'il pas l'idée d'un homme qui doit
plus qu'un autre à la faveur particuliere
du genie ? et dont les Desseins portent le
caractere des graces dont personne n'a été
autant doué que lui ? excepté neanmoins le
Parmesan et le Baroche . Les Carache, le Guide
, le Dominiquain , le Lanfranc , le Guerchin
, ornent infiniment cette Ecole.
L'Ecole Venitienne , qui s'étend depuis
les Bellins jusqu'à Sebastien Ricci
encore vivant, offre environ 200. Desseins
dans un volume , où ceux de Paul Veronese
et duTintoret,brillent et par leur nombre et -
par leur choix . Vous sentez , M. combien
cet article est interessant , puisque
rien n'a été plus abondant que le génie ,
plus magnifique que l'ordonnance , et
plus fier que l'execution de ces Maîtres ,
dont les Tableaux surprenants font le
principal ornement des Eglises et des Palais
de Venise.
La cinquiéme Ecole est subdivisée en
trois autres , qui sont , l'Ecole Napolitaine
, la Genoise et celle de Luques . Cette
collection comprend environ 200. pieces,
entre lesquelles plusieurs grandes ordonnances
du Cangiage , se font remarquer
par
1512 MERCURE DE FRANCE
par la singularité de sa maniere. On y
voit aussi de beaux Morceaux de Salvator
Rosa , de Lucas fordans et de Solimene ;
Ensorte que l'Ecole d'Italie en general , en
y ajoûtant les Desseins de l'Ecole des Caraches
, est composée de 1500. Desseins.
L'Ecole Françoise , suivie depuis deux
cens ans sans interruption , est composée
de six volumes in folio , et comprend
près de 1000. Desseins choisis ; elle commence
à Freminet et à Jean Cousin , et
offrant des Ouvrages de Vouet , de Blanchan,
du Poussin , du Bourdon , de le Sueur,
de le Brun et autres , elle passe jusqu'aux
habiles Modernes actuellement vivans.
Les trois volumes de l'Ecole Flamande
dont je vous ai tant parlé précédemment ,
contiennent près de six cent Desseins , et
l'Ecole Allemande et Hollandoise , environ
400 ; de maniere qu'avec un vòlume
de Desseins d'après Nature , un autre
de Desseins à la plume , et un troisiéme
de Desseins d'Architecture ; la collection
de M. Dargenville , monte à 4000. Desseins
originaux et choisis , qu'il a apportés
de ses voyages et qu'il fait venir tous
les jours des Pays Etrangers.
4
Je ne vous dis rien de ses Tableaux
de ses Livres , de 100. volumes d'Estam-
>
pes choisies des meilleurs Maîtres , d'une
TopoJUILLET.
1733. 1513
Topographie très - ample,d'une collection
de Pierres , de Coquilles rares , de Mineraux
et d'autres Morceaux concernant
l'Histoire Naturelle .
•
Si je n'avois pas tant de preuves de
votre attachement à cette partie de l'Histoire
de l'Esprit humain , qui sert en particulier
à prouver l'ascendant du génie
la force de l'imagination , et les differens
caracteres que lui imprime la varieté des
climats , des préjugez des moeurs , et de
tout ce que M. l'Abbé du Bos entend
par Causes Phisiques et Causes Morales
je vous prierois de me pardonner un si
long détail. Mais je suis persuadé que
tout dépourvû qu'il est des graces du
stile , il vous fera quelque plaisir. Je
suis , & c.
Fermer
Résumé : SECONDE LETTRE écrite de Châlons en Champagne, à M. *** au sujet des Peintres Flamands, &c.
La lettre, rédigée à Châlons en Champagne, répond à des critiques concernant une prétendue préférence pour l'école flamande de peinture. L'auteur reconnaît la diversité des goûts parmi les amateurs et justifie son inclination en se référant à la collection de M. Dargenville, un connaisseur qui apprécie toutes les écoles de peinture. La lettre décrit ensuite les différentes écoles italiennes, telles que les écoles romaine, florentine, lombarde, vénitienne, napolitaine, génoise et lucquoise, en mettant en avant la qualité et la diversité des œuvres. Elle mentionne également l'école française, suivie depuis deux cents ans, ainsi que les écoles flamande, allemande et hollandaise. La collection de M. Dargenville est impressionnante, comprenant environ 4000 dessins originaux et choisis, ainsi que des tableaux, des livres, des estampes et des objets d'histoire naturelle. L'auteur conclut en exprimant son attachement à l'histoire de l'esprit humain et aux diverses manifestations du génie.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
7
p. 471-475
LETTRE de M. Regnauld, Horloger, écrite de Châlons en Champagne, le 26 Janvier 1735 [sic]. sur l'Horlogerie.
Début :
Il me paroît, Monsieur, que quelques personnes croyent qu'il arrive [...]
Mots clefs :
Horlogerie, Ressorts, Ressort, Force, Acier, Épaisseur, Poids, Élasticité, Fer, Liqueur
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LETTRE de M. Regnauld, Horloger, écrite de Châlons en Champagne, le 26 Janvier 1735 [sic]. sur l'Horlogerie.
LETTRE de M. Regnauld , Horloger ,
écrite de Châlons en Champagne , le 26
Janvier 1735. sur l'Horlogerie .
L me paroît , Monsieur , que quel
ques personnes croyent qu'il arrive
dans les Ressorts , principes de l'action
des Montres , des inégalitez de force , qui
tantôt diminuent , et tantôt augmentent
; et que ces inégalitez , sans autre
cause , les font tarder ou avancer.
Comme l'on trouve le vrai par l'expérience
, j'ai eu recours à celle qui suit
qui suffira peut-être pour vous faire changer
de sentiment.
J'ai fait faire un ressort de Montre
une fois plus long , que ne sont ordinairement
les autres , afin de rendre ses
mouvemens plus sensibles ; je l'ai suspendu
par un de ses bouts ; j'ai attaché à l'autre
un poids d'environ trois onces , lequel
tenoit par sa pesanteur mon ressort
développé environ un tiers de toute sa
longueur , ce qui suffisoit pour l'observation.
Un fil de fer traversoit horisontalement
ce poids et passoit du côté du
mur, le long duquel étoit suspendu mon
ressort. J'ai enfoncé dans ce mur un autre
472 MERCURE DE FRANCE
tre morceau de fil de fer dont la pointe
répondoit parfaitement à celle qui sortoits
du poids; et quoique ce ressort ait
été suspendu ainsi pendant plus de six
mois , je n'ai jamais remarqué quele poids
ait remonté ; au contraire,je me suis toujours
apperçu qu'il descendoit ; ce qui
prouve que le ressort a toujours perdu de
sa force et n'en a jamais regagné.
Pour tirer avantage de cette expérience
, il est necessaire de sçavoir de quelle
façon on agit pour donner l'élasticité à
un ressort ; cela se fait ainsi : Lorsque
P'Ouvrier lui a donné la forme , il le fait
rougir dans le feu , et le trempe ensuite
dans quelque liqueur pour le refroidir
précipitamment. On doit conclure de- là
que l'air qui s'est trouvé dans cette liqueur
, étant plus aisé à être mis en
mouvement , que les parties qui la composent
, sera celui qui aura suivi de près
le feu , qui en abandonnant l'acier , lui
aura laissé des cellules ouvertes que cet
air aura occupé et qui auront été exactement
refermées par la liqueur.
Examinons maintenant comment l'air
peut produire l'élasticité.
Après être convenu , suivant l'opinion
generale , qu'il est composé de différentes
substances , dont la plus grossiere se pent
CI
MARS. 1734. 473
enfermer, et la plus déliée où la matiere
subtile passe tres- librement à travers
toute sorte de corps ; on peut vrai semblablement
croire que lorsque l'on bande
un ressort , ses parties intérieures se
resserrént , et que se resserrant , il s'exprime
proportionnellement de l'air grossier,
enfermé dans les cellules de l'Acier,
autant de cette matiere subtile , qui rentre
pour reprendre la place qu'elle avoit
quittée, lorsque l'on cesse de contraindre
le ressort et qui lui fait reprendre sa premiere
forme ainsi qu'une Eponge remplie
d'eau , que l'on mettroit dans un
Vaisseau et qu'on presseroit , dont l'eau
sortiroit par la pression , laquelle cessée ,
l'eau rentreroit dans l'Eponge et lui redonneroit
sa même forme.
S'il est vrai que les effets élastiques
soient tels , comme on le croit , quelle
vrai -semblance y a - t-il qu'ils puissent
augmenter, lorsqu'il ne peut dans la suite
se loger plus d'air dans l'Acier qu'il y en
est entré lors de la trempe ? car l'on conçoit
aisément que si la seule pression de
l'air y en pouvoit insinuer du nouveau ;
celui non- seulement qui y seroit entré ,
mais encore l'autre qui y auroit été placé
en premier lieu , en sortiroient lorsque
l'on banderoit le ressort , qui n'auroit
alors
474 MERCURE DE FRANCE
alors aucune cause pour reprendre sa situation.
Ona de plus des preuves que l'air grossier
ne peut pénétrer ni le Fer ni l'Acier,
puisqu'on en tient enfermé dans des Atquebuses
à vent , qui ne perdent point de
leurs forces pour être long- temps chargées
.
Il n'y a pas lieu non plus de croire que
le subtil scul puisse produire l'élasticité ,
puisqu'il pénétre facilement , tous les
corps , et qu'ainsi il peut se replacer
dans les Pores extérieurs de la Lame ,
lorsque les intérieurs sont resérrez , sans
Causer aucune contrainte.
Or puisque la quantité d'air enfermé
dans l'Acier ne peut augmenter , il ne se
peut pas faire que le ressort acquiere de
la force; au contraire quelqu'une des prisons
de l'air venant à se rompre , par la
roüille , ou les tentions réitérées , la force
élastique doit diminuer à proportion .
Ceux qui imagineroient des causes de
variations dans ces ressorts , par les diffé
rens dégrez de chaleur , ne rencontreroient
gueres mieux , puisque l'on a reconnu
que la plus grande chaleur de l'Eté
ne cause de dilatation à un morceau de
fer , à l'égard du plus grand froid d'Hyver
, que de la 1152 partie de sa grosseur.
MARS. 1734. 475
seur. Comme la violence du ressort ne
git que dans son épaisseur , qui n'est
pas dans plusieurs ressorts de de ligne ;
jugé de quel effet peut être l'augmentation
de la 1152e partie de de ligne .
De plus , comme ce ressort croîr en lorgueur
, ainsi qu'en épaisseur , il restitue
par son allongement la lenteur que l'épaisseur
auroit ôtée au mouvement de la
Montres et quand même ces différences
ne seroient pas proportionnées entre la
longueur et l'épaisseur , ces excès de force
seroient réduits à rien sur le dernier
mobile où git le principe de régularité.
J'atents avec impatience vos réfléxions :
Je suis avec un profond respect , & c.
écrite de Châlons en Champagne , le 26
Janvier 1735. sur l'Horlogerie .
L me paroît , Monsieur , que quel
ques personnes croyent qu'il arrive
dans les Ressorts , principes de l'action
des Montres , des inégalitez de force , qui
tantôt diminuent , et tantôt augmentent
; et que ces inégalitez , sans autre
cause , les font tarder ou avancer.
Comme l'on trouve le vrai par l'expérience
, j'ai eu recours à celle qui suit
qui suffira peut-être pour vous faire changer
de sentiment.
J'ai fait faire un ressort de Montre
une fois plus long , que ne sont ordinairement
les autres , afin de rendre ses
mouvemens plus sensibles ; je l'ai suspendu
par un de ses bouts ; j'ai attaché à l'autre
un poids d'environ trois onces , lequel
tenoit par sa pesanteur mon ressort
développé environ un tiers de toute sa
longueur , ce qui suffisoit pour l'observation.
Un fil de fer traversoit horisontalement
ce poids et passoit du côté du
mur, le long duquel étoit suspendu mon
ressort. J'ai enfoncé dans ce mur un autre
472 MERCURE DE FRANCE
tre morceau de fil de fer dont la pointe
répondoit parfaitement à celle qui sortoits
du poids; et quoique ce ressort ait
été suspendu ainsi pendant plus de six
mois , je n'ai jamais remarqué quele poids
ait remonté ; au contraire,je me suis toujours
apperçu qu'il descendoit ; ce qui
prouve que le ressort a toujours perdu de
sa force et n'en a jamais regagné.
Pour tirer avantage de cette expérience
, il est necessaire de sçavoir de quelle
façon on agit pour donner l'élasticité à
un ressort ; cela se fait ainsi : Lorsque
P'Ouvrier lui a donné la forme , il le fait
rougir dans le feu , et le trempe ensuite
dans quelque liqueur pour le refroidir
précipitamment. On doit conclure de- là
que l'air qui s'est trouvé dans cette liqueur
, étant plus aisé à être mis en
mouvement , que les parties qui la composent
, sera celui qui aura suivi de près
le feu , qui en abandonnant l'acier , lui
aura laissé des cellules ouvertes que cet
air aura occupé et qui auront été exactement
refermées par la liqueur.
Examinons maintenant comment l'air
peut produire l'élasticité.
Après être convenu , suivant l'opinion
generale , qu'il est composé de différentes
substances , dont la plus grossiere se pent
CI
MARS. 1734. 473
enfermer, et la plus déliée où la matiere
subtile passe tres- librement à travers
toute sorte de corps ; on peut vrai semblablement
croire que lorsque l'on bande
un ressort , ses parties intérieures se
resserrént , et que se resserrant , il s'exprime
proportionnellement de l'air grossier,
enfermé dans les cellules de l'Acier,
autant de cette matiere subtile , qui rentre
pour reprendre la place qu'elle avoit
quittée, lorsque l'on cesse de contraindre
le ressort et qui lui fait reprendre sa premiere
forme ainsi qu'une Eponge remplie
d'eau , que l'on mettroit dans un
Vaisseau et qu'on presseroit , dont l'eau
sortiroit par la pression , laquelle cessée ,
l'eau rentreroit dans l'Eponge et lui redonneroit
sa même forme.
S'il est vrai que les effets élastiques
soient tels , comme on le croit , quelle
vrai -semblance y a - t-il qu'ils puissent
augmenter, lorsqu'il ne peut dans la suite
se loger plus d'air dans l'Acier qu'il y en
est entré lors de la trempe ? car l'on conçoit
aisément que si la seule pression de
l'air y en pouvoit insinuer du nouveau ;
celui non- seulement qui y seroit entré ,
mais encore l'autre qui y auroit été placé
en premier lieu , en sortiroient lorsque
l'on banderoit le ressort , qui n'auroit
alors
474 MERCURE DE FRANCE
alors aucune cause pour reprendre sa situation.
Ona de plus des preuves que l'air grossier
ne peut pénétrer ni le Fer ni l'Acier,
puisqu'on en tient enfermé dans des Atquebuses
à vent , qui ne perdent point de
leurs forces pour être long- temps chargées
.
Il n'y a pas lieu non plus de croire que
le subtil scul puisse produire l'élasticité ,
puisqu'il pénétre facilement , tous les
corps , et qu'ainsi il peut se replacer
dans les Pores extérieurs de la Lame ,
lorsque les intérieurs sont resérrez , sans
Causer aucune contrainte.
Or puisque la quantité d'air enfermé
dans l'Acier ne peut augmenter , il ne se
peut pas faire que le ressort acquiere de
la force; au contraire quelqu'une des prisons
de l'air venant à se rompre , par la
roüille , ou les tentions réitérées , la force
élastique doit diminuer à proportion .
Ceux qui imagineroient des causes de
variations dans ces ressorts , par les diffé
rens dégrez de chaleur , ne rencontreroient
gueres mieux , puisque l'on a reconnu
que la plus grande chaleur de l'Eté
ne cause de dilatation à un morceau de
fer , à l'égard du plus grand froid d'Hyver
, que de la 1152 partie de sa grosseur.
MARS. 1734. 475
seur. Comme la violence du ressort ne
git que dans son épaisseur , qui n'est
pas dans plusieurs ressorts de de ligne ;
jugé de quel effet peut être l'augmentation
de la 1152e partie de de ligne .
De plus , comme ce ressort croîr en lorgueur
, ainsi qu'en épaisseur , il restitue
par son allongement la lenteur que l'épaisseur
auroit ôtée au mouvement de la
Montres et quand même ces différences
ne seroient pas proportionnées entre la
longueur et l'épaisseur , ces excès de force
seroient réduits à rien sur le dernier
mobile où git le principe de régularité.
J'atents avec impatience vos réfléxions :
Je suis avec un profond respect , & c.
Fermer
Résumé : LETTRE de M. Regnauld, Horloger, écrite de Châlons en Champagne, le 26 Janvier 1735 [sic]. sur l'Horlogerie.
Dans une lettre datée du 26 janvier 1735, M. Regnauld, horloger, aborde les inégalités de force observées dans les ressorts des montres. Pour démontrer que ces inégalités ne proviennent pas de variations internes, il décrit une expérience où un ressort est suspendu avec un poids pendant six mois. Au cours de cette période, le poids descend constamment, prouvant que le ressort perd de sa force sans jamais la récupérer. Regnauld explique que l'élasticité d'un ressort est due à l'air emprisonné dans ses cellules lors de la trempe. Lorsqu'on bande le ressort, l'air grossier est expulsé, permettant à une matière subtile de pénétrer et de redonner sa forme au ressort. Cependant, cette quantité d'air ne peut augmenter, ce qui signifie que la force élastique ne peut que diminuer avec le temps. Cette diminution peut être causée par la rouille ou par des tensions répétées. L'horloger rejette également l'hypothèse selon laquelle les variations de température pourraient affecter significativement les ressorts. Il argue que la dilatation due à la chaleur est minime et que les différences de force dans les ressorts sont compensées par leur allongement, assurant ainsi une régularité dans le mouvement des montres.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
18
p. 99
ENIGME-LOGOGRYPHIQUE.
Début :
Tous les jours on m'appelle Saint, [...]
Mots clefs :
Mercure
20
p. 116-117
AUTRE.
Début :
Toi, qui portes si haut Baréme, [...]
Mots clefs :
Tierce et sixième au piquet
22
p. 118
LOGOGRYPHE.
Début :
Mon tout peut rafraîchir dans la chaude saison. [...]
Mots clefs :
Éventail
Résultats : 1 texte(s)
1
p. 263-264
De Châlons. IMPROMPTU FORCÉ d'un Magistrat de cette ville, pour une Dame qui l'obligeoit à faire des vers sur sa laideur.
Début :
Quand le Seigneur eut fait éclore [...]
Mots clefs :
Impromptu, Beauté, Laideur
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : De Châlons. IMPROMPTU FORCÉ d'un Magistrat de cette ville, pour une Dame qui l'obligeoit à faire des vers sur sa laideur.
diantne magis.
De Châlons.
IMPROMPTU FORCE'
d'un Magistrat de cette ville,
pour une Dame qui l'obligeoit à
faire des vers sursa laideur.
QUand le Seigneur eut
fait éclore
Toutvôtre esprit,
Et ce bon air qu'en vous
j'adore,
Sans doute il dit:
Cette mortelleen verité
Se passera bien de beauté.
CetImpromptu se chante
sur le Vaudteville de M. de
Grimaudin.
De Châlons.
IMPROMPTU FORCE'
d'un Magistrat de cette ville,
pour une Dame qui l'obligeoit à
faire des vers sursa laideur.
QUand le Seigneur eut
fait éclore
Toutvôtre esprit,
Et ce bon air qu'en vous
j'adore,
Sans doute il dit:
Cette mortelleen verité
Se passera bien de beauté.
CetImpromptu se chante
sur le Vaudteville de M. de
Grimaudin.
Fermer