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1
p. 599-604
« Le premier du mois dernier, la Maison de Navarre présenta un cierge au Cardinal de Fleuri [...] »
Début :
Le premier du mois dernier, la Maison de Navarre présenta un cierge au Cardinal de Fleuri [...]
Mots clefs :
Concert, Cardinal de Fleury, Roi
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texteReconnaissance textuelle : « Le premier du mois dernier, la Maison de Navarre présenta un cierge au Cardinal de Fleuri [...] »
E premier du mois dernier , la Maifon de Na
varre préfenta un cierge au Cardinal de Fleuri
qui en eft Superieur , & M. Choplet , Coadjuteur
du Grand- Maître , fit à S. E. ce compli
-ment ::
MONSEIGNEUR ,
I
La Maison de Navarre , en préfentant ce
Cierge à V. E. vient lui renouveller les afftrances
de fon profond respect & de fa parfaite
foumiffion quelques relevées que foient les dignités
qui environnent votre perfonne , ce n'eft'
Pasig HY
600 MERCURE DE FRANCE.
نم
pas , Monfeigneur , ce qui demande notre plus
< grande venération ; elles font l'éloge & la gloi
re de la main reconnoiffante qui vous en a res
vétu ; l'objet principal de nos hommages font
ces qualités perfonnelles que toute l'Europe
admire en vous , Monfeigneur , cette pieté fincere
, ce zele pour la gloire du Seigneur , ce
parfait defintereffement , cette vigilance pour
la confervation de la perfonne facrée de S. M.
cette attention continuelle à procurer la feli
cité des peuples , cette droiture qui vous a
merité la confiance des Têtes couronnées ,
qui vous rend l'Arbitre de leurs differens . Tous
ces traits , Monseigneur , forment en vous un
Miniftre felon le coeur de Dieu , cheri de fon
Roi , honoré des Souverains , respecté des
Grands , adoré des Peuples ' , auffi pouvons -
nous affurer , Monſeigneur , que votre Ministere
fera un des beaux endroits de l'Hiftoire du
Prince qui nous gouverne aves tant de fageffe
, & que la pofterité ne fe croira heureufe
qu'autant qu'on s'efforcera de vous imiter ;
puiffe le Ciel vous prolonger au delà des bor
nes ordinaires une vie fi précieufe ; nous ne
cefferons de demander à Dieu cette faveur , &
nous le prierons , Monfeigneur , de nous l'accorder
aux dépens même de nos jours .
Le Prince de Montauban , le Duc de Richelieu,
le Duc de Retz & le Marquis de Beringhen ont
été faits Chevaliers de Saint Louis dans une promotion
particuliere que le Roi a faire depuis peu.
M. Henaut de Montigny , Ancien Officier
d'Artillerie , vient d'être nommé à la place de
Lieutenant General Commandant l'Artillerie en
Bretagne , vacante par le decès de M. de Boifricher.
Y IG
MAR S. 1730. 601
Le premier Mars , il y eut un Concert François
au Château des Thuilleries ; on y chanta la
Cantate de Bacchus par M.Burette ; la Dle Petitpas
chanta un Air Italien qui fit beaucoup de
plaifir,& on finit par un Motet de M. de Lalande.
Le même Concert a continué le 8. & le 15. du .
même mois.
Le 25. jour de la Fête de l'Annonciation de la
Vierge , il y eut Concert fpirituel , on y chanta
le Magnificat , Motet de M. du Bouffet ; la Dile
Le Maure chanta feule un petit Motet du même
Auteur qui fut très- applaudi. Le Sr Mayffonaffe,
nouveau Muficien Haute- Conte , chanta pour
la premiere fois feul un Motet qui fit plaifir . Le
Concert fut terminé par le Confitemini , Moter
de M. de Lalande , qui fut très- bien executé.
& dans lequel les Des Erremens , Le Maure &
Petitpas , chanterent differens Recits. Le même
Concert fpirituel doit continuer juſques & compris
le Dimanche de Quasimodo.
Le premier de ce mois , M. Deftouches , Sur-
Intendant de la Mufique du Roi , fit chanter devant
la Reine,aux grands Appartemens, la feconde .
Entrée du Ballet des Elemens , intitulée L'Eau..
La Dlle Erremens chanta le Rôle de Leucofie
& le Sr Guedon , celui d'Arion . Ce Concert fut
terminé par la Cantate de La Mufette , de M..
Clerambaut , chantée par la Dlle Le Maure ..
Le 6. on chanta le troifiéme Acte du même
Ballet ; le Rôle d'Emilie fut chanté par la D lie
Erremens , & celui de Valere par le Sr Dangerville
; i
; ils firent tous les deux beaucoup de plaifir.
Le 8. on executa le dernier Acte , le Rôle de
Pomone fut chanté avec de grands applaudiffe-,
mens par la Dle Le Maure , & les S's Guedon &
Chaffe executerent parfaitement bien ceux de
Hvj Vertumne & de Pan..
602 MERCURE DE FRANCE :
Le is on chanta le Prologue & le premier
Acte de l'Opera d'é qu'on continua le is . par
le fecond & le troiîîéme Acte.
Le 20. & le 22. on chanta le quatriéme & le
cinquiéme Acte du même Opera ; le Rôle d'iffé
fut executé avec fuccès par la Dlle Antier , à la
referve de la derniere Scene du cinquiéme Acte,.
qui fut chantée par la Dle Lenner dont le talent
pour le chant s'accroît tous les jours ; elle avoit.
chanté auparavant le Prologue avec un gout &.
une précifion qui lui attirerent des louanges infinies.
Ces deux Opera ont eu une execution parfaite
; la Reine a eu la bonté d'en marquer fa fatisfaction
à M. Deftouches qui en eft l'Auteur
Le 8. la Lotterie pour le remboursement des
Rentes de l'Hôtel de Ville fut tirée en préfence
du Prevôt des Marchands & des Echevins en la
maniere accoutumée. Le fonds de ce mois s'eft:
trouvé monter à la fomme de 1345062. livres ,.
laquelle a été diftribuée aux Rentiers pour les
Lots qui leur font échus , conformément à la
Lifte generale qui en a été rendue publique.
Le 9. de ce mois on celébra au College Maza-
*in l'Anniverſaire du Cardinal de cu zom , Fondateur
, avec les cerémonies ordinaires ; la Grand'
Meffe fut celebrée par le Grand- Maître , & chantée
par les Ecclefiaftiques du College. Plufieurs
perfonnes de diftinction fe trouverent à co Service.
Le Cardinal de Biffy partit de Paris le 3. de ce
mois pour aller à Rome , & entrer au Conclave
pour l'élection d'un nouveau Pape. Le Cardinal
de Rohan partit le 12. pour le même ſujet.
Le 14. Mars , M. Hallot , Chanoine de l'Eglife
Collegiale du S. Sepulchre de Caën , Profeffeur
Royal d'Eloquence , & Ancien Recteur de
Université , prononça un Difcours public fur la
Naillance
MARS. 1730.
60%
Naiffance de Monfeigneur le Dauphin , dans la
grande Ecole des Arts , où affifterent M. l'Evê
que de Bayeux & M. de Vaſtan , Intendant de la
Generalité de Caën , avec un grand nombre de
perfonnes de diftinction. Le Difcours fut trèsapplaudi.
Le 17. du mois dernier , M. Lemau de Lajaiffe,
Ancien Officier de la Maifon d'Orleans , & dans
POrdre de S. Lazare , préſenta au Roi une Carte
Generale de la Monarchie & du Militaire de
France , Ancien & Moderne , dont S.. M. parut
très-fatisfaite. C'eft un Ouvrage qu'on pourra
regarder comme unique dans fon efpece &
qui paroît auffi utile & agréable qu'il eft immenfe
; on le grave actuellement avec privilege ;
nous en parlerons plus au long.
>
M. le Pelletier des Forts ayant demandé au Roi
la permiffion de remettre la Charge de Controôleur
General des Finances , S. M. a nommé pour
le remplacer M. Orry , Intendant de Lifle. Le
Roi a donné l'Intendance de Lifle à M. de Granville
, qui étoit Intendant d'Auvergne, & celle- ci
à M. Trudaine , Maître des Requêtes.
Les Députés des Etats d'Artois eurent audience
du Roi , le 19. préfentés par le Prince Charles
de Lorraine , Gouverneur de la Province , &
par M. d'Angervilliers , Miniftre & Secretaire
d'Etat ; ils y furent conduits en la maniere accoutumee
par le Marquis de Dreux , Grand-Maî
tre des Cerémonies , & par M. Defgranges
Maître des Cerémonies. La Députation étoit
compofée de l'Abbé Boiflot , Abbé de Rozieres ,
Grand-Vicaire & Premier Archidiacre du Diocèfe
d'Arras , qui porta la parole , pour le Clergé
, du Comte d'Henu , pour la Nobleffe , & de
M. Goudemez , Avocat & Ancien Echevin de la
Ville d'Arras , pour le Tiers -Etat.
On
604 MERCURE DE FRANCE.
On fera peut- être bien aife de fçavoir que
Charles Houllier , Chaircuitier , à l'Aport de
Paris , attenant la Pantoufle , vend du bon
boudin de S. Germain , de gros cervelas pour
porter en campagne , des langues de moutons
fourrées , de veritables pieds à la Sainte Menoul
, du vrai Jambon de Mayence.
varre préfenta un cierge au Cardinal de Fleuri
qui en eft Superieur , & M. Choplet , Coadjuteur
du Grand- Maître , fit à S. E. ce compli
-ment ::
MONSEIGNEUR ,
I
La Maison de Navarre , en préfentant ce
Cierge à V. E. vient lui renouveller les afftrances
de fon profond respect & de fa parfaite
foumiffion quelques relevées que foient les dignités
qui environnent votre perfonne , ce n'eft'
Pasig HY
600 MERCURE DE FRANCE.
نم
pas , Monfeigneur , ce qui demande notre plus
< grande venération ; elles font l'éloge & la gloi
re de la main reconnoiffante qui vous en a res
vétu ; l'objet principal de nos hommages font
ces qualités perfonnelles que toute l'Europe
admire en vous , Monfeigneur , cette pieté fincere
, ce zele pour la gloire du Seigneur , ce
parfait defintereffement , cette vigilance pour
la confervation de la perfonne facrée de S. M.
cette attention continuelle à procurer la feli
cité des peuples , cette droiture qui vous a
merité la confiance des Têtes couronnées ,
qui vous rend l'Arbitre de leurs differens . Tous
ces traits , Monseigneur , forment en vous un
Miniftre felon le coeur de Dieu , cheri de fon
Roi , honoré des Souverains , respecté des
Grands , adoré des Peuples ' , auffi pouvons -
nous affurer , Monſeigneur , que votre Ministere
fera un des beaux endroits de l'Hiftoire du
Prince qui nous gouverne aves tant de fageffe
, & que la pofterité ne fe croira heureufe
qu'autant qu'on s'efforcera de vous imiter ;
puiffe le Ciel vous prolonger au delà des bor
nes ordinaires une vie fi précieufe ; nous ne
cefferons de demander à Dieu cette faveur , &
nous le prierons , Monfeigneur , de nous l'accorder
aux dépens même de nos jours .
Le Prince de Montauban , le Duc de Richelieu,
le Duc de Retz & le Marquis de Beringhen ont
été faits Chevaliers de Saint Louis dans une promotion
particuliere que le Roi a faire depuis peu.
M. Henaut de Montigny , Ancien Officier
d'Artillerie , vient d'être nommé à la place de
Lieutenant General Commandant l'Artillerie en
Bretagne , vacante par le decès de M. de Boifricher.
Y IG
MAR S. 1730. 601
Le premier Mars , il y eut un Concert François
au Château des Thuilleries ; on y chanta la
Cantate de Bacchus par M.Burette ; la Dle Petitpas
chanta un Air Italien qui fit beaucoup de
plaifir,& on finit par un Motet de M. de Lalande.
Le même Concert a continué le 8. & le 15. du .
même mois.
Le 25. jour de la Fête de l'Annonciation de la
Vierge , il y eut Concert fpirituel , on y chanta
le Magnificat , Motet de M. du Bouffet ; la Dile
Le Maure chanta feule un petit Motet du même
Auteur qui fut très- applaudi. Le Sr Mayffonaffe,
nouveau Muficien Haute- Conte , chanta pour
la premiere fois feul un Motet qui fit plaifir . Le
Concert fut terminé par le Confitemini , Moter
de M. de Lalande , qui fut très- bien executé.
& dans lequel les Des Erremens , Le Maure &
Petitpas , chanterent differens Recits. Le même
Concert fpirituel doit continuer juſques & compris
le Dimanche de Quasimodo.
Le premier de ce mois , M. Deftouches , Sur-
Intendant de la Mufique du Roi , fit chanter devant
la Reine,aux grands Appartemens, la feconde .
Entrée du Ballet des Elemens , intitulée L'Eau..
La Dlle Erremens chanta le Rôle de Leucofie
& le Sr Guedon , celui d'Arion . Ce Concert fut
terminé par la Cantate de La Mufette , de M..
Clerambaut , chantée par la Dlle Le Maure ..
Le 6. on chanta le troifiéme Acte du même
Ballet ; le Rôle d'Emilie fut chanté par la D lie
Erremens , & celui de Valere par le Sr Dangerville
; i
; ils firent tous les deux beaucoup de plaifir.
Le 8. on executa le dernier Acte , le Rôle de
Pomone fut chanté avec de grands applaudiffe-,
mens par la Dle Le Maure , & les S's Guedon &
Chaffe executerent parfaitement bien ceux de
Hvj Vertumne & de Pan..
602 MERCURE DE FRANCE :
Le is on chanta le Prologue & le premier
Acte de l'Opera d'é qu'on continua le is . par
le fecond & le troiîîéme Acte.
Le 20. & le 22. on chanta le quatriéme & le
cinquiéme Acte du même Opera ; le Rôle d'iffé
fut executé avec fuccès par la Dlle Antier , à la
referve de la derniere Scene du cinquiéme Acte,.
qui fut chantée par la Dle Lenner dont le talent
pour le chant s'accroît tous les jours ; elle avoit.
chanté auparavant le Prologue avec un gout &.
une précifion qui lui attirerent des louanges infinies.
Ces deux Opera ont eu une execution parfaite
; la Reine a eu la bonté d'en marquer fa fatisfaction
à M. Deftouches qui en eft l'Auteur
Le 8. la Lotterie pour le remboursement des
Rentes de l'Hôtel de Ville fut tirée en préfence
du Prevôt des Marchands & des Echevins en la
maniere accoutumée. Le fonds de ce mois s'eft:
trouvé monter à la fomme de 1345062. livres ,.
laquelle a été diftribuée aux Rentiers pour les
Lots qui leur font échus , conformément à la
Lifte generale qui en a été rendue publique.
Le 9. de ce mois on celébra au College Maza-
*in l'Anniverſaire du Cardinal de cu zom , Fondateur
, avec les cerémonies ordinaires ; la Grand'
Meffe fut celebrée par le Grand- Maître , & chantée
par les Ecclefiaftiques du College. Plufieurs
perfonnes de diftinction fe trouverent à co Service.
Le Cardinal de Biffy partit de Paris le 3. de ce
mois pour aller à Rome , & entrer au Conclave
pour l'élection d'un nouveau Pape. Le Cardinal
de Rohan partit le 12. pour le même ſujet.
Le 14. Mars , M. Hallot , Chanoine de l'Eglife
Collegiale du S. Sepulchre de Caën , Profeffeur
Royal d'Eloquence , & Ancien Recteur de
Université , prononça un Difcours public fur la
Naillance
MARS. 1730.
60%
Naiffance de Monfeigneur le Dauphin , dans la
grande Ecole des Arts , où affifterent M. l'Evê
que de Bayeux & M. de Vaſtan , Intendant de la
Generalité de Caën , avec un grand nombre de
perfonnes de diftinction. Le Difcours fut trèsapplaudi.
Le 17. du mois dernier , M. Lemau de Lajaiffe,
Ancien Officier de la Maifon d'Orleans , & dans
POrdre de S. Lazare , préſenta au Roi une Carte
Generale de la Monarchie & du Militaire de
France , Ancien & Moderne , dont S.. M. parut
très-fatisfaite. C'eft un Ouvrage qu'on pourra
regarder comme unique dans fon efpece &
qui paroît auffi utile & agréable qu'il eft immenfe
; on le grave actuellement avec privilege ;
nous en parlerons plus au long.
>
M. le Pelletier des Forts ayant demandé au Roi
la permiffion de remettre la Charge de Controôleur
General des Finances , S. M. a nommé pour
le remplacer M. Orry , Intendant de Lifle. Le
Roi a donné l'Intendance de Lifle à M. de Granville
, qui étoit Intendant d'Auvergne, & celle- ci
à M. Trudaine , Maître des Requêtes.
Les Députés des Etats d'Artois eurent audience
du Roi , le 19. préfentés par le Prince Charles
de Lorraine , Gouverneur de la Province , &
par M. d'Angervilliers , Miniftre & Secretaire
d'Etat ; ils y furent conduits en la maniere accoutumee
par le Marquis de Dreux , Grand-Maî
tre des Cerémonies , & par M. Defgranges
Maître des Cerémonies. La Députation étoit
compofée de l'Abbé Boiflot , Abbé de Rozieres ,
Grand-Vicaire & Premier Archidiacre du Diocèfe
d'Arras , qui porta la parole , pour le Clergé
, du Comte d'Henu , pour la Nobleffe , & de
M. Goudemez , Avocat & Ancien Echevin de la
Ville d'Arras , pour le Tiers -Etat.
On
604 MERCURE DE FRANCE.
On fera peut- être bien aife de fçavoir que
Charles Houllier , Chaircuitier , à l'Aport de
Paris , attenant la Pantoufle , vend du bon
boudin de S. Germain , de gros cervelas pour
porter en campagne , des langues de moutons
fourrées , de veritables pieds à la Sainte Menoul
, du vrai Jambon de Mayence.
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Résumé : « Le premier du mois dernier, la Maison de Navarre présenta un cierge au Cardinal de Fleuri [...] »
En mars, plusieurs événements marquants ont eu lieu. Le 1er mars, la Maison de Navarre a offert un cierge au Cardinal de Fleury, supérieur de la Maison, et M. Choplet, coadjuteur du Grand-Maître, a renouvelé les marques de respect et de soumission envers le Cardinal. Le texte met en avant les qualités du Cardinal, telles que sa piété sincère, son zèle pour la gloire du Seigneur, son désintéressement, sa vigilance pour la conservation de la personne sacrée du roi, et son attention à la félicité des peuples. Sa droiture lui a valu la confiance des têtes couronnées et le respect des grands. Plusieurs événements culturels et religieux ont également marqué ce mois. Le 1er mars, un concert français a été donné au Château des Tuileries, avec des performances de la cantate de Bacchus par M. Burette et des airs italiens par la demoiselle Petitpas. Le 25 mars, pour la fête de l'Annonciation de la Vierge, des concerts spirituels ont été organisés, avec des motets de M. du Bouffet et M. de Lalande. Des nominations et promotions ont été annoncées, notamment celles du Prince de Montauban, du Duc de Richelieu, du Duc de Retz et du Marquis de Beringhen, faits Chevaliers de Saint Louis. M. Henaut de Montigny a été nommé Lieutenant Général Commandant l'Artillerie en Bretagne. Le 8 mars, la lotterie pour le remboursement des rentes de l'Hôtel de Ville a été tirée en présence du Prévôt des Marchands et des Échevins, avec un fonds de 1 345 062 livres distribuées aux rentiers. Le 9 mars, l'anniversaire du Cardinal de Noailles a été célébré au Collège Mazarin. Les Cardinaux de Bissy et de Rohan sont partis pour Rome afin de participer à l'élection d'un nouveau Pape. Le 14 mars, M. Hallot a prononcé un discours public pour la naissance du Dauphin à l'École des Arts. M. Lemau de Lajaiffe a présenté au roi une carte générale de la monarchie et du militaire de France, ancienne et moderne, qui a été bien accueillie. Des changements dans les charges administratives ont également été annoncés, notamment la nomination de M. Orry comme Contrôleur Général des Finances et de M. de Granville comme Intendant de Lille. Les députés des États d'Artois ont eu audience auprès du roi, présentés par le Prince Charles de Lorraine et M. d'Angervilliers.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2
p. 1232-1233
A. S. E. MONSEIGNEUR LE CARDINAL DE FLEURY.
Début :
MONSEIGNEUR, Si la Faculté de Théologie reprend son ancienne splendeur, si après des jours nébuleux [...]
Mots clefs :
Cardinal de Fleury, Faculté de théologie
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texteReconnaissance textuelle : A. S. E. MONSEIGNEUR LE CARDINAL DE FLEURY.
A. S. E. MONSEIGNEUR
LE CARDINAL DE FLEURY.
MONSEIG ONSEIGNEUR ,
Si la Faculté de Théologie reprend fon
ancienne fplendeur, fi après des jours nébuleux
qui l'ont obfcurcie , elle repand un nou
vel éclat , c'est à V. E. que nous en fommes
redevables ! Qu'il vous eft glorieux , Mon-
SEIGNEUR , de travailler avec tant de
Zele à étouffer ces femences de guerre ,. dons
les Peuples étoient allarmez ! mais j'ofe dire
qu'il ne vous le fera pas moins , ni moins
important pour le bien de l'Etat , de réunir
les efprits divifez fur la Religion. V. E, à
faifi l'unique voye d'y parvenir ; le calme
que vous avez remis dans la Faculté de
Théologie , la derniere Déclaration du Roi ,
fi neceffaire dans les circonstances prefentes,
font des préfages certains de la paix de l'Eglife
; paix qui confifte uniquement dans l'obéiffance
à l'autorité légitime. Que nos Freres
indociles ne ferment plus les yeux à la
lumiere qui brille de toutes parts en faveur
du Decret Apoftolique , qu'ils ceffent de préferer
leurs efprits particuliers au jugement de
tant de Pontifes unis avec le S. Siege. En
vain fe vantent-ils du zele qu'ils difent avoir
1. Vol.
•pour
SWAJULN. 1730. 1233
pour les Droits facrez de la Couronne ; en
vain fe donnent-ils la gloire d'être les plus
fideles Sujets de S. M. Cet artifice groffier,
ce langage feduifant mis en ufage par les
Novateurs de tous les fiecles , pour couvrir
leurs erreurs, ne trompe plus perfonne. Connoiffent-
ils donc mieux les Droits facrez du
Diademe , que le Souverain & les grands
Hommes à qui il donnefa confiance , & qu'il
admet dans fes Confeils ? Est-ce être fidele
Sujet du Roi que de réfifter à fes ordres les
plus précis ? Non , MONSEIGNEUR , il
n'y a point de Sujets plus fideles à leur Prin
ce que ceux qui font foumis à l'Eglife . C'eft
pour ramener nos Confreres à des fentimens
plus dignes de Théologiens Catholiques, que
la Faculté a dreffe les Alles qu'elle nous or◄
donne de préfenter à Votre Eminence
LE CARDINAL DE FLEURY.
MONSEIG ONSEIGNEUR ,
Si la Faculté de Théologie reprend fon
ancienne fplendeur, fi après des jours nébuleux
qui l'ont obfcurcie , elle repand un nou
vel éclat , c'est à V. E. que nous en fommes
redevables ! Qu'il vous eft glorieux , Mon-
SEIGNEUR , de travailler avec tant de
Zele à étouffer ces femences de guerre ,. dons
les Peuples étoient allarmez ! mais j'ofe dire
qu'il ne vous le fera pas moins , ni moins
important pour le bien de l'Etat , de réunir
les efprits divifez fur la Religion. V. E, à
faifi l'unique voye d'y parvenir ; le calme
que vous avez remis dans la Faculté de
Théologie , la derniere Déclaration du Roi ,
fi neceffaire dans les circonstances prefentes,
font des préfages certains de la paix de l'Eglife
; paix qui confifte uniquement dans l'obéiffance
à l'autorité légitime. Que nos Freres
indociles ne ferment plus les yeux à la
lumiere qui brille de toutes parts en faveur
du Decret Apoftolique , qu'ils ceffent de préferer
leurs efprits particuliers au jugement de
tant de Pontifes unis avec le S. Siege. En
vain fe vantent-ils du zele qu'ils difent avoir
1. Vol.
•pour
SWAJULN. 1730. 1233
pour les Droits facrez de la Couronne ; en
vain fe donnent-ils la gloire d'être les plus
fideles Sujets de S. M. Cet artifice groffier,
ce langage feduifant mis en ufage par les
Novateurs de tous les fiecles , pour couvrir
leurs erreurs, ne trompe plus perfonne. Connoiffent-
ils donc mieux les Droits facrez du
Diademe , que le Souverain & les grands
Hommes à qui il donnefa confiance , & qu'il
admet dans fes Confeils ? Est-ce être fidele
Sujet du Roi que de réfifter à fes ordres les
plus précis ? Non , MONSEIGNEUR , il
n'y a point de Sujets plus fideles à leur Prin
ce que ceux qui font foumis à l'Eglife . C'eft
pour ramener nos Confreres à des fentimens
plus dignes de Théologiens Catholiques, que
la Faculté a dreffe les Alles qu'elle nous or◄
donne de préfenter à Votre Eminence
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Résumé : A. S. E. MONSEIGNEUR LE CARDINAL DE FLEURY.
L'auteur d'une lettre félicite Monseigneur le Cardinal de Fleury pour la restauration de la splendeur de la Faculté de Théologie après une période obscure. Il exprime sa gratitude pour les efforts du Cardinal visant à apaiser les tensions et à réunir les esprits divisés sur la religion. La lettre souligne que le calme rétabli dans la Faculté et la dernière Déclaration du Roi sont des signes prometteurs de la paix de l'Église, fondée sur l'obéissance à l'autorité légitime. L'auteur appelle les frères indociles à cesser de résister au Décret Apostolique et à ne pas privilégier leurs opinions personnelles au jugement des Pontifes unis avec le Saint-Siège. Il critique ceux qui se vantent de leur zèle pour les droits de la Couronne et de leur fidélité au Roi tout en résistant aux ordres du souverain. La lettre conclut en affirmant que les sujets les plus fidèles au prince sont ceux qui sont soumis à l'Église, et que la Faculté adresse des allèles pour ramener les confrères à des sentiments plus dignes de théologiens catholiques.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3
p. 1243-1244
« Le 12. de ce mois, M. Fagon, Conseiller d'Etat Ordinaire & du Conseil [...] »
Début :
Le 12. de ce mois, M. Fagon, Conseiller d'Etat Ordinaire & du Conseil [...]
Mots clefs :
Roi, Cardinal de Fleury
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Le 12. de ce mois, M. Fagon, Conseiller d'Etat Ordinaire & du Conseil [...] »
Le 12. de ce mois , M. Fagon , Confeiller
d'Etat. Ordinaire & du Confeil
Royal des Finances , le Comte de Maurepas,
Secretaire d'Etat ; M. de Courfon ,
Confeiller d'Etat ordinaire & ' du Confeil
Royal des Finances ; M. d'Ormeffon,
Confeiller d'Etat & Intendant des Finan
ces; & M. Orry , Confeiller du Conſeil
Royal des Finances & Controleur Genetal
des Finances , Commiffaires du Roy,
allerent à l'Affemblée generale du Clergé
, où ils furent reçus avec les ceremo→
nies ordinaires , & M. Fagon fit un Dif
cours auquel l'Archevêque de Paris repondit
au nom, de l'Affemblée.
Les Commiffaires du Roy qui étoient
allez , comme on vient de le dire , à l'Af
femblée generale du Clergé , y retournerent
le 16 , & ils demanderent aux Députez
, au nom de S. M. un , fecours de
quatre millions de livres , ce qui fut unanimement
accordé .
Le 22 , le Cardinal de Fleury, Miniftre
d'Etat , alla préfider à l'Affemblée du
Clergé , qui ayant étéinformée de fon ar
1244 MERCURE DE FRANCE .
rivée dans l'Eglife des Grands Auguftins ,
députa pour aller le recevoir, l'Archevêque
de Bordeaux , les Evêques de Nifmes ,
de Glandéves , d'Autun , de Boulogne &
de Grenoble ; & les Abbez de Chamron ,
de Coetlofque , de Caftelane , de Montferrand
, de Peruffy & de Vaulfere. Ces
Députez allerent audevant du Cardinal
de Fleury jufqu'à l'Eglife , d'où ils le conduifirent
dans la Sale de l'Affemblée.
Il prit fa place de Premier Préfident ;
& il fit un Difcours tres-éloquent , auquel
l'Archevêque de Paris répondit au
nom de l'Affemblée . Le Cardinal de Fleury
tint la Séance , & lorfqu'elle fut finie,
il fut reconduit par plufieurs des Prélats
de l'Affemblée.
d'Etat. Ordinaire & du Confeil
Royal des Finances , le Comte de Maurepas,
Secretaire d'Etat ; M. de Courfon ,
Confeiller d'Etat ordinaire & ' du Confeil
Royal des Finances ; M. d'Ormeffon,
Confeiller d'Etat & Intendant des Finan
ces; & M. Orry , Confeiller du Conſeil
Royal des Finances & Controleur Genetal
des Finances , Commiffaires du Roy,
allerent à l'Affemblée generale du Clergé
, où ils furent reçus avec les ceremo→
nies ordinaires , & M. Fagon fit un Dif
cours auquel l'Archevêque de Paris repondit
au nom, de l'Affemblée.
Les Commiffaires du Roy qui étoient
allez , comme on vient de le dire , à l'Af
femblée generale du Clergé , y retournerent
le 16 , & ils demanderent aux Députez
, au nom de S. M. un , fecours de
quatre millions de livres , ce qui fut unanimement
accordé .
Le 22 , le Cardinal de Fleury, Miniftre
d'Etat , alla préfider à l'Affemblée du
Clergé , qui ayant étéinformée de fon ar
1244 MERCURE DE FRANCE .
rivée dans l'Eglife des Grands Auguftins ,
députa pour aller le recevoir, l'Archevêque
de Bordeaux , les Evêques de Nifmes ,
de Glandéves , d'Autun , de Boulogne &
de Grenoble ; & les Abbez de Chamron ,
de Coetlofque , de Caftelane , de Montferrand
, de Peruffy & de Vaulfere. Ces
Députez allerent audevant du Cardinal
de Fleury jufqu'à l'Eglife , d'où ils le conduifirent
dans la Sale de l'Affemblée.
Il prit fa place de Premier Préfident ;
& il fit un Difcours tres-éloquent , auquel
l'Archevêque de Paris répondit au
nom de l'Affemblée . Le Cardinal de Fleury
tint la Séance , & lorfqu'elle fut finie,
il fut reconduit par plufieurs des Prélats
de l'Affemblée.
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Résumé : « Le 12. de ce mois, M. Fagon, Conseiller d'Etat Ordinaire & du Conseil [...] »
Le 12 du mois, plusieurs hauts fonctionnaires, dont M. Fagon, le Comte de Maurepas, M. de Courfon, M. d'Ormeffon et M. Orry, se rendirent à l'Assemblée générale du Clergé. Ils furent reçus avec les cérémonies ordinaires et M. Fagon prononça un discours auquel l'Archevêque de Paris répondit. Le 16, ces commissaires demandèrent aux députés un secours de quatre millions de livres au nom du roi, lequel fut unanimement accordé. Le 22, le Cardinal de Fleury, ministre d'État, présida à l'Assemblée du Clergé. Informée de son arrivée à l'église des Grands Augustins, l'Assemblée dépêcha plusieurs prélats, dont l'Archevêque de Bordeaux et les évêques de Nîmes, de Glanéves, d'Autun, de Boulogne et de Grenoble, pour l'accueillir. Le Cardinal de Fleury fit un discours éloquent auquel l'Archevêque de Paris répondit. Après la séance, il fut reconduit par plusieurs prélats.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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4
p. 1986
Médaille du Cardinal de Fleury, [titre d'après la table]
Début :
La Médaille dont nous donnons ici la gravûre, et qui a été frappée depuis peu, mérite une [...]
Mots clefs :
Médaille, Gravure, Cardinal de Fleury
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Médaille du Cardinal de Fleury, [titre d'après la table]
La Médaille dont nous donnons ici la gravûre
, et qui a été frappée depuis peu , mérite une
particuliere attention à toute sorte d'égards . On
y voit d'un côté le Buste de S E. M. le Cardi
nal de Fleury , avec cette Legende ANDREA
HERCULI S. R. E. CARDINALI PRIM . REGI
NÆ ELEMOSINARIO . et sur le Revers une
Colomne élevée sur son pied destal , au dessus.
de laquelle est un Globe chargé de trois fleurs de
Lys , Simbole de la France. Autour de la Colomne
sont representées debout les quatre prin
cipales Vertus , avec les Attributs qui les caracterisent
; pour Legendes VIRTUTES REGNI ADMINISTRA
; et dans l'Exergue M.DCC.XXXI.
Les coins de cette Médaille , dont on ne peut
trop louer le dessein , le goût , et l'exécution ,
ont été gravez par M. Roettiers.
, et qui a été frappée depuis peu , mérite une
particuliere attention à toute sorte d'égards . On
y voit d'un côté le Buste de S E. M. le Cardi
nal de Fleury , avec cette Legende ANDREA
HERCULI S. R. E. CARDINALI PRIM . REGI
NÆ ELEMOSINARIO . et sur le Revers une
Colomne élevée sur son pied destal , au dessus.
de laquelle est un Globe chargé de trois fleurs de
Lys , Simbole de la France. Autour de la Colomne
sont representées debout les quatre prin
cipales Vertus , avec les Attributs qui les caracterisent
; pour Legendes VIRTUTES REGNI ADMINISTRA
; et dans l'Exergue M.DCC.XXXI.
Les coins de cette Médaille , dont on ne peut
trop louer le dessein , le goût , et l'exécution ,
ont été gravez par M. Roettiers.
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Résumé : Médaille du Cardinal de Fleury, [titre d'après la table]
La médaille récemment frappée présente sur l'avers le buste du Cardinal de Fleury avec la légende ANDREA HERCULI S. R. E. CARDINALI PRIM. REGI NÆ ELEMOSINARIO. Le revers montre une colonne avec un globe et des fleurs de lys, symbolisant la France. Autour de la colonne, les quatre vertus principales sont représentées. La légende indique VIRTUTES REGNI ADMINISTRA et l'exergue mentionne l'année M.DCC.XXXI. La médaille a été gravée par M. Roettiers.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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5
p. 875-882
PARODIE de la premiere Ode d'Horace, à S. E. M. le Cardinal de Fleury. / Ode.
Début :
Seigneur, tous tant que nous sommes, [...]
Mots clefs :
Horace, Esprit, France, Estime, Cardinal de Fleury, Mécène
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : PARODIE de la premiere Ode d'Horace, à S. E. M. le Cardinal de Fleury. / Ode.
PARODIE de la premiere Ode d'Horace
à S. E. M. le Cardinal de Fleury..
Espoir
des bons et le mien
Si ce n'est impertinence ,
De se mettre en concurrenceAvec tant de gens de bien. )
Cardinal , dont les épaules ,
A supporter un grand poids ,
Par son seul et digne choix ,
Aident au Maître des Gaules ;
Pour délasser un moment
L'Atlas que chargent nos Poles ,
De mes simples babioles ,
Prenez en gré l'enjoüment ,
Et souffrez que je vous trace
En traits marquez et suivis ,
De l'ingenieux Horace ,
Le Mecenas atavis.
ODE
$76 MERCURE DE FRANCE
Seigneur ,
O D E.
Eigneur tous tant que nous sommes
Chaque esprit a ses objets ;
Chaque cœur chez tous les hommes ,
Forme differens projets :
L'ambition dominante ,
Est des Grands qu'elle régente ,.
La fougueuse passion ,
Pendant que la Petitesse ,
Soupire après la Richesse,
Ou la réputation.,
L'un , qui d'un desir modeste ,
N'eut jamais le cœur atteint ,
Voudroit voir- briller sa veste
Du Portrait de l'Esprit Saint.
Une secrete amertume ,
Le devore et le consume ;
C'est sa tribulation ,
De voir cet honneur sublime ,
Orner des gens qu'il estime
D'une moindre extraction.
L'autre respire la guerre ;:
C'est son ébat , c'est son jeu;
Aux quatre coins de la Terre ,
IF
MAY.
1732. 877
I brule de voir le feu.
La longue Paix qui nous berce ,
Est une longue traverse ,
Pour son esprit martial ,
Qui ne méditant que Palmes ,
Se promet en temps moins calmes ,"
Un Bâton de: Maréchal..
Ce troisiéme qui s'adonne ,
A des desseins plus pieux ;
C'est un suppôt de Sorbonne ,
Beau parleur , air gracieux :-
Approuvé de l'Ordinaire
H se fourre dans la Chaire ,
Habile homme et prêchant mal ,
Et flatant sa suffisance ;
Pour sa moindre récompense ,
D'un riche Anneau Pastoral..
Vous , que les doctes Pucelles ,
N'ont point honte d'ennuyer ,
Leurs promesses infidelles ,
Ne tendent qu'à vous jouer ;
Montez sur vos grands Cothurnes ,
De vos fatigues nocturnes
Les fruits seront corrompus ;
Car malgré vos longues veilles ,
Des
178 MERCURE DE FRANCE
Des Racines , des Corneilles ,
Les grands moules sont rompus.
Celui-cy paroît plus sage,
Qui se picquant moins d'esprit
Ne donne qué sur bon gage,
Les sornettes qu'il écrit. ~
Tout coup vaille ; rien n'importe ;
Pourvû qu'on paye à la porte ,.
Tout lui semble indifferent ;.
Permis à de plus habiles ,
De fronder les Vaudevilles ,
De la Foire S. Laurent.
Tel d'une Idolé adorée ,
Fait tout son amusement ,-
Et des jeux de Cytherée ,
Son plaisir et son tourment.
Tel autre dans sa misere,
Croupit et se desespere ,
Pour entasser force écus
,
;
Pendant qu'un Beuveur se flatte ;
De trouver Perse et Surate
Dans la Tonne de Bacchus.
* Allusion à la maniere des Hollandois de
compter les richesses par Tonnes d'or. Surate est un
Port fameux du Mogol , où se fait le plus riche
Commerce de l'Orient.
J'aurois
MAY. 1732.
879
J'aurois , Seigneur , trop d'affaires ,
Si j'essayois d'imiter ,
Tous les divers caracteres,
Qu'Horace aime à debiter ;
Cette stérile abondance ,
Lasseroit la patience ,
Et me rendroit odieux,;
Pour acquerir quelque estime ,
Le sage Orateur supprime ,
Tout verbiage ennuyeux.
Oque j'aurois d'éloquence ,
S'il m'étoit permis un jour,
De détailler à la France ,
Votre zele et votre amour?
Mais quoi ! votre modestie ,
Prendroit ma Muse à partie ,
Et la feroit échouer.
Fiere vertu , qui s'offense
Et nous impose silence ,
Quand nous osons vous louer.
Mais tandis que je me tuë,
A rimer , tant bien que mal ,
Je sens que je perds de vuë ,
Mon charmant Original.
Notre Horace રેà son Mecens
Sou-
880 MERCURE DE FRANCE
Soutient que de l'hyppocrene ,
Le bien seul l'enrichira ,
Et qu'un homme qui s'applique ,
A devenir bon Lyrique ,
Aux Etoiles touchera.
Pour moi qui du cher Parnasse ,
Me suis toujours défié ,
Comme on fait d'un tas de glace ,
Où l'on affeoit mal son pié;
Mon Style le plus superbe ,
Fût-il Racan ou Malherbe ,
Mes plus pathétiques traits ,
N'ont jamais eu la puissance ,
D'augmenter mon opulence ,
D'une charge de Cotrets.
Souhaitons par compagnie,
Non pas,
illustre FLEURY ,
D'Euterpe ou de Polymnie ,
D'être estimé favori :
Ma Muse est bien plus discrete ;
Mais tout ce qu'elle souhaite ,
Son unique ambition ,
C'est , dans cette âpre froidure ,
D'obtenir une doublure ,
Pour ma mince Pension .
Que
MA Y.. 1732.
882
Que si vous m'êtes propice ,
LOUIS , le meilleur des Rois ,
Par faveur ou par justice,
Ecoutera votre voix ;
Remontrez- lui , grand Ministre ,
Que l'hyver sera sinistre ,
Pour les Vieillards.catherreux ;
Pour qui les severes Parques ,
Ont cotté sur leurs Remarques. ,
Huit fois dix et cinq fois deux.
DE SENECE.
à S. E. M. le Cardinal de Fleury..
Espoir
des bons et le mien
Si ce n'est impertinence ,
De se mettre en concurrenceAvec tant de gens de bien. )
Cardinal , dont les épaules ,
A supporter un grand poids ,
Par son seul et digne choix ,
Aident au Maître des Gaules ;
Pour délasser un moment
L'Atlas que chargent nos Poles ,
De mes simples babioles ,
Prenez en gré l'enjoüment ,
Et souffrez que je vous trace
En traits marquez et suivis ,
De l'ingenieux Horace ,
Le Mecenas atavis.
ODE
$76 MERCURE DE FRANCE
Seigneur ,
O D E.
Eigneur tous tant que nous sommes
Chaque esprit a ses objets ;
Chaque cœur chez tous les hommes ,
Forme differens projets :
L'ambition dominante ,
Est des Grands qu'elle régente ,.
La fougueuse passion ,
Pendant que la Petitesse ,
Soupire après la Richesse,
Ou la réputation.,
L'un , qui d'un desir modeste ,
N'eut jamais le cœur atteint ,
Voudroit voir- briller sa veste
Du Portrait de l'Esprit Saint.
Une secrete amertume ,
Le devore et le consume ;
C'est sa tribulation ,
De voir cet honneur sublime ,
Orner des gens qu'il estime
D'une moindre extraction.
L'autre respire la guerre ;:
C'est son ébat , c'est son jeu;
Aux quatre coins de la Terre ,
IF
MAY.
1732. 877
I brule de voir le feu.
La longue Paix qui nous berce ,
Est une longue traverse ,
Pour son esprit martial ,
Qui ne méditant que Palmes ,
Se promet en temps moins calmes ,"
Un Bâton de: Maréchal..
Ce troisiéme qui s'adonne ,
A des desseins plus pieux ;
C'est un suppôt de Sorbonne ,
Beau parleur , air gracieux :-
Approuvé de l'Ordinaire
H se fourre dans la Chaire ,
Habile homme et prêchant mal ,
Et flatant sa suffisance ;
Pour sa moindre récompense ,
D'un riche Anneau Pastoral..
Vous , que les doctes Pucelles ,
N'ont point honte d'ennuyer ,
Leurs promesses infidelles ,
Ne tendent qu'à vous jouer ;
Montez sur vos grands Cothurnes ,
De vos fatigues nocturnes
Les fruits seront corrompus ;
Car malgré vos longues veilles ,
Des
178 MERCURE DE FRANCE
Des Racines , des Corneilles ,
Les grands moules sont rompus.
Celui-cy paroît plus sage,
Qui se picquant moins d'esprit
Ne donne qué sur bon gage,
Les sornettes qu'il écrit. ~
Tout coup vaille ; rien n'importe ;
Pourvû qu'on paye à la porte ,.
Tout lui semble indifferent ;.
Permis à de plus habiles ,
De fronder les Vaudevilles ,
De la Foire S. Laurent.
Tel d'une Idolé adorée ,
Fait tout son amusement ,-
Et des jeux de Cytherée ,
Son plaisir et son tourment.
Tel autre dans sa misere,
Croupit et se desespere ,
Pour entasser force écus
,
;
Pendant qu'un Beuveur se flatte ;
De trouver Perse et Surate
Dans la Tonne de Bacchus.
* Allusion à la maniere des Hollandois de
compter les richesses par Tonnes d'or. Surate est un
Port fameux du Mogol , où se fait le plus riche
Commerce de l'Orient.
J'aurois
MAY. 1732.
879
J'aurois , Seigneur , trop d'affaires ,
Si j'essayois d'imiter ,
Tous les divers caracteres,
Qu'Horace aime à debiter ;
Cette stérile abondance ,
Lasseroit la patience ,
Et me rendroit odieux,;
Pour acquerir quelque estime ,
Le sage Orateur supprime ,
Tout verbiage ennuyeux.
Oque j'aurois d'éloquence ,
S'il m'étoit permis un jour,
De détailler à la France ,
Votre zele et votre amour?
Mais quoi ! votre modestie ,
Prendroit ma Muse à partie ,
Et la feroit échouer.
Fiere vertu , qui s'offense
Et nous impose silence ,
Quand nous osons vous louer.
Mais tandis que je me tuë,
A rimer , tant bien que mal ,
Je sens que je perds de vuë ,
Mon charmant Original.
Notre Horace રેà son Mecens
Sou-
880 MERCURE DE FRANCE
Soutient que de l'hyppocrene ,
Le bien seul l'enrichira ,
Et qu'un homme qui s'applique ,
A devenir bon Lyrique ,
Aux Etoiles touchera.
Pour moi qui du cher Parnasse ,
Me suis toujours défié ,
Comme on fait d'un tas de glace ,
Où l'on affeoit mal son pié;
Mon Style le plus superbe ,
Fût-il Racan ou Malherbe ,
Mes plus pathétiques traits ,
N'ont jamais eu la puissance ,
D'augmenter mon opulence ,
D'une charge de Cotrets.
Souhaitons par compagnie,
Non pas,
illustre FLEURY ,
D'Euterpe ou de Polymnie ,
D'être estimé favori :
Ma Muse est bien plus discrete ;
Mais tout ce qu'elle souhaite ,
Son unique ambition ,
C'est , dans cette âpre froidure ,
D'obtenir une doublure ,
Pour ma mince Pension .
Que
MA Y.. 1732.
882
Que si vous m'êtes propice ,
LOUIS , le meilleur des Rois ,
Par faveur ou par justice,
Ecoutera votre voix ;
Remontrez- lui , grand Ministre ,
Que l'hyver sera sinistre ,
Pour les Vieillards.catherreux ;
Pour qui les severes Parques ,
Ont cotté sur leurs Remarques. ,
Huit fois dix et cinq fois deux.
DE SENECE.
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Résumé : PARODIE de la premiere Ode d'Horace, à S. E. M. le Cardinal de Fleury. / Ode.
Le texte est une parodie de la première Ode d'Horace dédiée à S. E. M. le Cardinal de Fleury. L'auteur commence par exprimer son espoir de ne pas être impertinent en se comparant à des personnes de bien. Il loue ensuite le Cardinal pour son soutien au roi de France et lui offre une œuvre légère destinée à le divertir. L'auteur décrit diverses ambitions humaines, telles que l'ambition des grands, le désir de richesse, la quête de réputation, l'aspiration à des honneurs religieux, ou encore le goût pour la guerre et les distinctions militaires. Il critique également ceux qui se consacrent à des études doctes mais stériles. L'auteur conclut en exprimant son admiration pour Horace et son mécène, tout en soulignant modestement que ses propres écrits n'ont jamais enrichi leur auteur. Il souhaite simplement obtenir une augmentation de sa pension pour mieux affronter l'hiver.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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6
p. 401-410
ARRESTS NOTABLES.
Début :
ARREST du 6. Janvier, qui proroge jusqu'au dernier Décembre 1733. le délai porté [...]
Mots clefs :
Faculté de théologie, Constitution Unigenitus, Droit civil, Lettres patentes, Premier président, Cardinal de Fleury, Ville de Paris, Évêque de Laon, Cour, Disputes, Tenir la main, Docteur, Écrits, Imprimé
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ARRESTS NOTABLES.
ARRESTS NOTABLE S.
RREST du 6. Janvier , qui proroge jus
A qu'au dernier Décembre 1733. le délai porté
par celui du premier Janvier 1732. pour la
modération à moitié des droits de marc d'or et
frais de provisions , réception et installation des
Offices taxez vacans ou de nouvelles créations ,
qui se leveront aux Revenus casuels pendant le
courant de ladite année 1733 .
7
ARREST du Parlement, du 3. Février 1733
entre Joseph- Alphonse de Valbelle , Evêque de
S. Omer , d'une part , et les Dames Abbesses de
Blandecques et de Raversbergues , et l'Abbé
de Clairvaux , Intervenant , d'autre part ; par Ice
quel il est dit n'y avoir abus en l'Ordonnance
de l'Evêque de S. Omer , par laquelle il avoit
interdit de toutes fonctions lesdites Dames Abbesses
, faute par elles de l'avoir averti un mois
à l'avance de la Vêture et Profession de quelques
filles qu'elles avaient reçues Religieuses dans
leur Abbaye.
ORDONNANCE DE POLICE , da
6. Février , qui fait deffenses à tous Marchands ,
Bourgeois et Habitans de la Ville et Faubourgs
de Paris , et notamment à ceux qui logent dans
la rue de la Tannerie et aux environs de la Place
de Greve , de faire aucun Magazin de Charbon
et Poussiere de Charbon , dans leurs maisons , 2
peine de cinquante livres d'amende ; et qui ordonne
, sous les mêmes peines , que dans huitaine
pour tout délai , ceux qui en ont actuellement
en Magazin , seront tenus de le transporter sur
le Port de la Gréve
AC
402 MERCURE DE FRANCE
ARREST du 10. Février , au sujet d'une
These de Théologie.
Le Roy s'étant fait représenter en son Conseil ,
P'Arrêt du 10. Mars 1731. par lequel Sa Majesté
se seroit réservé la connoissance , ainsi qu'il estporté
par ledit Arrêt,des disputes et contestations
qui s'étaient élevées au sujet des bornes de l'autorité
Ecclesiastique et de la puissance séculiere ,
deffendant à tous ses Sujets de faire aucunes Assemblées
, Délibérations , Actes , Déclarations ,
Requêtes , Poursuites ou Procedures à l'occasion
desdites disputes ; notamment aux Facultez de
Théologie et de Droit Civil et Canonique , depermettre
aucunes disputes dans des Ecoles sur
cette matiere ; et S. M. ayant pareillement fair
examiner en son Conseil , la These soûtenue en "
Sorbonne le 9. du présent mois , par le sieur de
Meromont , Bachelier en la Faculté de Théologie
; Elle auroit reconnu que cette These contient
des expressions qui peuvent donner lieu de renouveller
lesdites disputes , ou d'en agiter d'aut--
tres capables d'alterer la tranquillité que le Roy
veut maintenir dans son Royaume ; à quoi étant
nécessaire de pourvoir , Sa Majesté étant en san
Conseil , a ordonné et ordonne que ledit Arrêt
du 10. Mars 1731. sera éxecuté selon sa forme :
et teneur et en conséquence fait deffenses à la
Faculté de Theologie de Paris , de permettre
aucunes disputes dans les Ecoles sur lesdites ma
sieres; Enjoint au Syndic de ladite Faculté , d'y
tenir la main , et de veiller à ce qu'il n'y soit
contrevenu dans les Theses qui seront soutenuës ;
Sa Majesté se réservant à elle seule de prendre
les mesures convenables pour conserver les droits
des deux Puissances , conformément à ce qui
est porté par ledit Arrêt . Ordonne en outre Sa
Majesté , que ladite These dudit sieur de Mero--
mont
FEVRIER. 1733. ༥༠༨
mont , sera er demeurera supprimée ; enjoint a
tous ceux qui en ont des Exemplaires, de les remettre
incessamment au Greffe du sieur Herault
Conseiller d'Etat , Lieutenant general de Police ..
de la ville de Paris , pour y être supprimée.
ARREST , du 11 Fév. au sujet d'un Ecrit, & c.
Le Roy étant informé qu'on répand dans le
public un Ecrit qui a pour titre : Lettre de Monseigneur
l'Evêque Duc de Laon , à Monseigneur
le Cardinal de Fleury , du 1 Novembre 1731. imprimé
sans Privilege ni permission , et sans nom
d'Imprimeur avec cette Note au bas dudic
Ecrit: Sur l'Imprimé répandu à Laon en 1733 .
Sa Majesté auroit jugé à propos de le faire examiner
en son Conseil ; er le par compte qui lui
en a été rendu , Elle auroit reconnu , que nonseulement
il y a eu une affectation criminelle à
faire imprimer une Piece de cette nature ; mais
que la Lettre en elle -même , est contraire au res--
pect qui est dû à Sa Majesté , puisqu'on entre
prend d'y combattre celle qu'Elle a fait écrire
aux Evêques de son Royaume , pour les exhorser
à éloigner , par leur sagesse , tout ce qui
pouvoit y alterer l'union ou la paix , et servir de
prétexte pour ddiminuer la soûmission qui est dûë
à la Constitution Unigenitus ; Que d'ailleurs on
yagite des questions capables d'entretenir er
d'augmenter une division , que S. M. a eu en vue
de faire cesser , par la Lettre même à laquelle
on répond : Qu'on y trouve enfin des expressions
, qui peuvent affoiblir ou donner lieu d'éluder
les maximes du Royaume;er qu'ainsi S.M.-
est d'autant plus obligée d'arrêter promptement
le cours d'une telle entreprise , et d'en prévenir
les suites , qu'en maintenant le respect qui lui est
dû. Elle donnera en même temps une nouvelle
preuve
404 MERCURE DE FRANCE
I
preuve de son attention continuelle à éteindre le
feu que les dernieres disputes avoient allumé , et
qui n'est pas moins contraire aux veritables inte-
Fêts de l'Eglise, qu'au bien de l'Etat; à quoi étant
necessaire de pourvoir. Sa Majesté étant en son
Conseil , a ordonné et ordonne que ledit Ecrit ,
intitulé : Lettre de Monseigneur l'Evêque , Duc de
Laon , à Monseigneur le Cardinal de Fleury , du 1
Novembre 1731. au bas duquel sont ces mots :
Sur l'Imprimé répandu à Laon en 1733. ensemble
tous les Exemplaires dudit Ecrit , qui peu
vent avoir été imprimez ailleurs , si aucuns y a
seront et demeureront supprimez , comme contraires
au respect dû à l'autorité du Roy et à la
Justice , tendant à donner atteinte aux maximes
du Royaume , à émouvoir les esprits , et à troubler
la tranquillité publique. Enjoint à tous ceux
qui ont des Exemplaires de ladite Lettre , de les
remettre incessamment au Greffe du sieur Herault
, Conseiller d'Etat , Lieutenant General de
Police de la Ville de Paris , pour y être suppriinez.
Fait deffenses à tous Imprimeurs, Libraires,
Colporteurs et autres , de quelque état , qualité
et condition qu'ils soient , d'en vendre , débiter
ou autrement distribuer , à peine de punition
exemplaire. Enjoint audit sieur Herault , et aux
sieurs Intendans et Commissaires départis dans
les Provinces du Royaume , d'y tenir la main
chacun en ce qui les regarde . Ordonne au surplus
S. M. que l'Arrêt par Elle rendu les Sept. 1731..
pour faire cesser toutes disputes et contestations.
au sujet de la Constitution Unigenitus , soit exécuté
selon sa forme et teneur, Et sera le present
Arrêt , & c .
:
du
23 Février
ARREST DU PARLEMENT,
qui ordonne la suppression de trois Ecrits, im
prumez.
FEVRIER. 1733. 405
8
1
Ce jour , les Gens du Roy sont entrez , et
Maître Pierre Gilbert de Voisins , Avocat dudit
Seigneur Roy , portant la parole , ont dit
MESSIEURS ,
On ne peut passer sous silence un imprimé tel
que
celui que nous apportons à la Cour; et pour
reconnoître la nécessité d'y interposer notre ministere
, il n'est presque besoin que de voir le titre
des divers objets qu'il présente aux yeux da
Public.
Dans l'espace d'une même feuille , se trouve
d'abord une Lettre qui s'annonce , comme écrite ,
à Monsieur le Premier Président, par M.Leullier,
Doyen de la Faculté de Théologie , en faveur de
la These qui fut soutenuë le 31 Decembre dernier
; These que la Cour a si solemnellement
condamnée par ses Arrêts , des 5 et 7 Janvier
suivans , ensuite une autre Lettre prétendue de
M. l'Evêque de Laon au même Docteur, pour le
féliciter à ce sujet ; et enfin deux Formulaires
qu'on suppose que M. l'Archevêque d'Aix - fair
signer dans son Diocèse , sur la Constitution
Unigenitus ; l'un , pour tous les Ecclésiastiques ,
avec une Addition particuliere pour les Confes
seurs ; l'autre , pour les Religieuses , qu'il oblige
toutes de signer , à ce qu'on prétend.
Dans une feuille de ce genre , sans caractere
et sans aveu , ce qu'il semble que l'on doit considerer
le plus , c'est le mauvais effet qu'elle est
capable de faire dans le Public ; et à ce sujet
les Discours sont inutiles. L'Imprimé remis
sous vos yeux , vous convaincra mieux par
lui-même. On ne peut trop- tôt l'ôter des mains
du Public ; et la suppression la plus autentique
est la moindre précaution qu'on puisse emploîer
contre un tel scandale .
S'il
406 MERCURE DE FRANCE
S'il faut quelque chose de plus , comme il sem--
ble qu'il est difficile de ne le pas désirer ; trou
vez bon , MESSIEURS , que moins touchez d'ap--
profondir les vrais Auteurs , soit des Ecrits mê
mes , soit de l'impression , nous arrêtions toutes
nos vues au bien solide auquel nous devons sur
tout aspirer ; nous voulons dire , d'un côté à affermir
de plus en plus l'autorité de nos Maximes
; et de l'autre , à rassurer le Public contre de
nouveaux Formulaires , dont l'idée scule peutl'inquiéter.
On voit assez avec combien d'impatience
quelques esprits que leur penchant entraîne, souffrent
l'attention que la Cour donne plus que
jamais à la conservation de la Doctrine et des
Maximes de la France , au milieu de tant d'agitations
et de troubles si capables de les alterer...
De quelques mains que partent les deux Lettres ›
imprimées , elle se déclarent trop indecemment,
sur tout la seconde , contre les deux derniers
Arrêts de la Cour. Que ce soit pour nous un
-motif pour y ajouter de nouvelles précautions ;
d'autant plus que celles qui ont été prises dans
cette occasion particuliere , peuvent laisser encore
quelque chose à desirer."
Elles n'ont pourtant pas été entierement in
fructueuses. Si la These condamnée n'étoit pas
alors seule exposée à éprouver un pareil sort ; si
quelqu'autre avoit échappé précedemment à l'at
tention que notre ministere est obligé de donner
à ces objets; s'il en étoit actuellement qu'on étoit
prêt de soutenir ; ces dernieres la plupart sont
demeurées suspenduës à la vuë de vos deux Arrêts
; et depuis quelques jours il en paroît où se
reconnoît en plus d'un endroit le pur langage
de nos Peres.
S'il pouvoit s'en trouver encore qui parlassent
un
FEVRIER . 17336 407
un langage différent ; il est digne , MESSIEURS ,.
de votre sagesse , de prévenir ce mal pour l'ave
nir , autant qu'il est possible, plutôt que d'avoir
à le réprimer . Le malheur le plus ordinaire au
jourd'hui de nos Maximes , est de se trouver
compromises trop avant dans les disputes du
temps. La chaleur des Partis en est la cause. Il
semble qu'on ne puisse se résoudre à s'en expliquer,
qu'en vûë des derniers troubles de l'Eglibe
; et que suivant les differentes situations , on
ne songe qu'à s'en appuyer , ou à s'en défendre.
Toutefois elles sont indépendantes de toute dispute
et de toute diversité de conjonctures et de
temps ; elles ont par elles- mêmes une consistance
invariable , dont souvent la solidité souffre
du mélange des autres objets.
Que du mois dans les Ecrits , dans l'Etude ,
et sur les Bancs de l'Ecole , où la pureté de
sette doctrine doit vivre et se transmettre par
une continuelle tradition , elles ne paroissent jamais
alterées d'aucune teinture de partialité.
Qu'elles y regnent comme des principes absolus ,
dont l'expression même est précieuse et consacrée
, au moins dans ce qu'elle a de principal , et
ne sçauroit presque varier , sans quelque danger
de relâchement ou d'excès. Pour se préserver de
P'une et de l'autre extrémité , il est des sources
assutées , et des Monumens respectables ausquels
on doit sans cesse remonter , des principes à jamais
autorisez , et des maximes décidées , sur
Fesquelles il ne sçauroit être permis d'hésiter
parmi nous.
C'est , MESSIEURS , à quoi nous avons essayé
de rappeller , en formant le Plan des Conclusions
que nous laisserons à la Cour ; non par un
dénombrement exact de maximes , souvent périlleux
en lui- même , et dont la tencur d'un Âx-
ΣΕΑ
:
403 MERCURE DE FRANCE
1
1
rêt seroit difficilement susceptible ; mais par la
plus forte indication des points capitaux , et des
principes essentiels dont la généralité sert dè
fondement à tout le reste.
Quant à ce Formulaire sans aveu , qu'on fait
entrevoir loin de nous, mais dont l'exemple peut
toujours allarmer en quelque sorte les Esprits ; il
vous fournit , MESSIEURS , une occasion qu'il est
utile d'embrasser , pour renouveller des deffenses
, appuyées sur nos Loix et sur vos Arrêts
de tous les temps , d'introduire aucun Formu
laire , et d'employer même indirectement la voïe
d'aucune Formule de Souscriptions , sans le con
cours des deux Puissances , c'est - à-dire , sans dé
libération des Evêques , et sans Lettres Patentes
du Roy, enregistrées en la Cour. Ce sera le der
nier Chef des Conclusions par écrit que nous
laissons , avec la Feuille imprimée , qui est tom →
bée entre nos mains.
Eux retirez :
4
Vu l'Imprimé, intitulé : Lettre de M. Leullier,
Docteur et Doyen de la Faculté de Théologie de la
Maison de Sorbonne , à M. le Premier Président
après lequel Ecrit , en est un autre , intitulé
Lettre de Monseigneur l'Evêque de Laon , à
M. Leullier , Docteur et Doyen de la Faculté de
Théologie , de la Maison de Sorbonne , au sujet de
la Lettre précédente. Et sur un autre Feüillet , un
autre Imprimé , intitulé : Formulaire que M de
Brancas , Archevêque d'Aix , fait signer à tous les
Ecclesiastiques de son Diocèse au pied duquel est
une Addition, intitulée : Addition pour les Confesseurs.
Et au revers , un autre Imprimé , intitulé :
Formulaire pour les Religieuses , que le même Pré-
Lat oblige toutes de signer . La matiere sur ce mise
en délibération :
La
1
FEVRIER. 1733 409
La Cour ordonne que ledit imprimé sera
supprimé ; enjoint à tous ceux qui en auroient
des Exemplaires , de les apporter au Greffe de la
Cour , pour y être supprimez . Fait inhibition et
deffenses à tous Imprimeurs , Libraires , Colpor .
teurs et autres, de quelque état, qualité et condi- ,
tion qu'ils soient , d'en vendre , débiter ou autrement
distribuer , à peine de punition exem
plaire, Fait au surplus inhibition et deffenses à
tous Professeurs , Docteurs , Licentiez , Bacheliers
et autres: Membres et Suppôts des Universitez
, notamment des Facultez de Théologie et de
Droit Civil et Canonique , et à tous autres d'écrire
, soutenir , lire et enseigner ès Ecoles publiques
ni ailleurs aucunes Théses , qu Propositions
qui puissent tendre directement ou indirec
tement à affoiblir ou alterer les véritables principes
sur la nature et les droits de la Puissance
Royale , et son indépendance pleine et absoluë
quant au Temporel, de toute autre Puissance qui
soit sur la terre , à diminuer la soumission et le
respect dûs aux Canons reçûs dans le Royaume,
et aux Libertez de l'Eglise Gallicane ; à favoriser
l'opinion de l'infaillibilité du Pape , et de sa supériorité
au- dessus du Concile general ; à donner
atteinte à l'autorité du Concile oecuménique de
Constance , et notamment aux Décrets contenus
dans les Sessions 4 et s dudit Concile , renouvel,
lez par celui de Bafle , et toutes autres Proposi
tions contraires au principe inviolable , que l'autorité
du Pape doit être réglée par les Saints
Canons , et que ses Décrets sont reformables par
les voies permises et usitées dans le Royaume ,
notamment par celles de l'appel au futur Concile,
dans les termes de Droit, à moins que le consen
tement de l'Eglise n'y soit joint ; fait en outre
inhibition et deffenses , conformement aux Or-
`don410
MERCURE DE FRANCE
donnances , Edits , Déclarations du Roy , endegistrées
en la Cour , et Arrêts de ladite Cour
d'exiger ou introduire directement , ni indirec
tement l'usage d'aucunes nouvelles Formules de
souscriptions , sans délibération des Evêques revêtue
de Lettres Patentes du Roy , enregistrées :
en la Cour.Ordonne que le present Arrêt sera signifié
aux Recteurs des Universitez , Syndics et
Doyens des Facultez de Théologie , et de Droit
Civil et Canonique du Ressort ; et copies collationnées
envoyées aux Bailliages et Sénéchaussées
, pour y être lû , publié et enregistré. Enjoint
aux Substituts du Procureur General du
Roy d'y tenir la main , et d'en certifier la Cour
dans le mois.
ARREST , du 14 Fevrier , qui fait deffenses à
tous Officiers , Juges de Police Gentilshommes ,
et autres personnes , d'empêcher les Chassemarées
d'acheter librement le Poisson dont ils auront
besoin pour la provision de Paris , et de les troubler
dans le transport de cette marchandise , à
peine de 3000 liv . d'amende , et ordonne que
les Ordonnances et Reglemens concernant la í
Marée , et notamment les Lettres Patentes des
Avril 1350. 26 Février 1951. l'Edic du mois
d'Avril de la même année , l'Arrêt du Parlement
de Paris , du 4 Septembre 15 Pret l'Ordonnance
du 20 Janvier 1696. seront executez selon leur
forme et teneur et en conséquence que les Marchands-
Chassemarées pourront acheter librement
le Poisson dont ils auront besoin , pour
l'aprovisionement de Paris, dans toutes les Villes,
Ports de Mer , Bourgs , Pescheries , et autres endroits
des Provinces de Bretagne , Normandie ,
Flandre et Picardie , &c.
RREST du 6. Janvier , qui proroge jus
A qu'au dernier Décembre 1733. le délai porté
par celui du premier Janvier 1732. pour la
modération à moitié des droits de marc d'or et
frais de provisions , réception et installation des
Offices taxez vacans ou de nouvelles créations ,
qui se leveront aux Revenus casuels pendant le
courant de ladite année 1733 .
7
ARREST du Parlement, du 3. Février 1733
entre Joseph- Alphonse de Valbelle , Evêque de
S. Omer , d'une part , et les Dames Abbesses de
Blandecques et de Raversbergues , et l'Abbé
de Clairvaux , Intervenant , d'autre part ; par Ice
quel il est dit n'y avoir abus en l'Ordonnance
de l'Evêque de S. Omer , par laquelle il avoit
interdit de toutes fonctions lesdites Dames Abbesses
, faute par elles de l'avoir averti un mois
à l'avance de la Vêture et Profession de quelques
filles qu'elles avaient reçues Religieuses dans
leur Abbaye.
ORDONNANCE DE POLICE , da
6. Février , qui fait deffenses à tous Marchands ,
Bourgeois et Habitans de la Ville et Faubourgs
de Paris , et notamment à ceux qui logent dans
la rue de la Tannerie et aux environs de la Place
de Greve , de faire aucun Magazin de Charbon
et Poussiere de Charbon , dans leurs maisons , 2
peine de cinquante livres d'amende ; et qui ordonne
, sous les mêmes peines , que dans huitaine
pour tout délai , ceux qui en ont actuellement
en Magazin , seront tenus de le transporter sur
le Port de la Gréve
AC
402 MERCURE DE FRANCE
ARREST du 10. Février , au sujet d'une
These de Théologie.
Le Roy s'étant fait représenter en son Conseil ,
P'Arrêt du 10. Mars 1731. par lequel Sa Majesté
se seroit réservé la connoissance , ainsi qu'il estporté
par ledit Arrêt,des disputes et contestations
qui s'étaient élevées au sujet des bornes de l'autorité
Ecclesiastique et de la puissance séculiere ,
deffendant à tous ses Sujets de faire aucunes Assemblées
, Délibérations , Actes , Déclarations ,
Requêtes , Poursuites ou Procedures à l'occasion
desdites disputes ; notamment aux Facultez de
Théologie et de Droit Civil et Canonique , depermettre
aucunes disputes dans des Ecoles sur
cette matiere ; et S. M. ayant pareillement fair
examiner en son Conseil , la These soûtenue en "
Sorbonne le 9. du présent mois , par le sieur de
Meromont , Bachelier en la Faculté de Théologie
; Elle auroit reconnu que cette These contient
des expressions qui peuvent donner lieu de renouveller
lesdites disputes , ou d'en agiter d'aut--
tres capables d'alterer la tranquillité que le Roy
veut maintenir dans son Royaume ; à quoi étant
nécessaire de pourvoir , Sa Majesté étant en san
Conseil , a ordonné et ordonne que ledit Arrêt
du 10. Mars 1731. sera éxecuté selon sa forme :
et teneur et en conséquence fait deffenses à la
Faculté de Theologie de Paris , de permettre
aucunes disputes dans les Ecoles sur lesdites ma
sieres; Enjoint au Syndic de ladite Faculté , d'y
tenir la main , et de veiller à ce qu'il n'y soit
contrevenu dans les Theses qui seront soutenuës ;
Sa Majesté se réservant à elle seule de prendre
les mesures convenables pour conserver les droits
des deux Puissances , conformément à ce qui
est porté par ledit Arrêt . Ordonne en outre Sa
Majesté , que ladite These dudit sieur de Mero--
mont
FEVRIER. 1733. ༥༠༨
mont , sera er demeurera supprimée ; enjoint a
tous ceux qui en ont des Exemplaires, de les remettre
incessamment au Greffe du sieur Herault
Conseiller d'Etat , Lieutenant general de Police ..
de la ville de Paris , pour y être supprimée.
ARREST , du 11 Fév. au sujet d'un Ecrit, & c.
Le Roy étant informé qu'on répand dans le
public un Ecrit qui a pour titre : Lettre de Monseigneur
l'Evêque Duc de Laon , à Monseigneur
le Cardinal de Fleury , du 1 Novembre 1731. imprimé
sans Privilege ni permission , et sans nom
d'Imprimeur avec cette Note au bas dudic
Ecrit: Sur l'Imprimé répandu à Laon en 1733 .
Sa Majesté auroit jugé à propos de le faire examiner
en son Conseil ; er le par compte qui lui
en a été rendu , Elle auroit reconnu , que nonseulement
il y a eu une affectation criminelle à
faire imprimer une Piece de cette nature ; mais
que la Lettre en elle -même , est contraire au res--
pect qui est dû à Sa Majesté , puisqu'on entre
prend d'y combattre celle qu'Elle a fait écrire
aux Evêques de son Royaume , pour les exhorser
à éloigner , par leur sagesse , tout ce qui
pouvoit y alterer l'union ou la paix , et servir de
prétexte pour ddiminuer la soûmission qui est dûë
à la Constitution Unigenitus ; Que d'ailleurs on
yagite des questions capables d'entretenir er
d'augmenter une division , que S. M. a eu en vue
de faire cesser , par la Lettre même à laquelle
on répond : Qu'on y trouve enfin des expressions
, qui peuvent affoiblir ou donner lieu d'éluder
les maximes du Royaume;er qu'ainsi S.M.-
est d'autant plus obligée d'arrêter promptement
le cours d'une telle entreprise , et d'en prévenir
les suites , qu'en maintenant le respect qui lui est
dû. Elle donnera en même temps une nouvelle
preuve
404 MERCURE DE FRANCE
I
preuve de son attention continuelle à éteindre le
feu que les dernieres disputes avoient allumé , et
qui n'est pas moins contraire aux veritables inte-
Fêts de l'Eglise, qu'au bien de l'Etat; à quoi étant
necessaire de pourvoir. Sa Majesté étant en son
Conseil , a ordonné et ordonne que ledit Ecrit ,
intitulé : Lettre de Monseigneur l'Evêque , Duc de
Laon , à Monseigneur le Cardinal de Fleury , du 1
Novembre 1731. au bas duquel sont ces mots :
Sur l'Imprimé répandu à Laon en 1733. ensemble
tous les Exemplaires dudit Ecrit , qui peu
vent avoir été imprimez ailleurs , si aucuns y a
seront et demeureront supprimez , comme contraires
au respect dû à l'autorité du Roy et à la
Justice , tendant à donner atteinte aux maximes
du Royaume , à émouvoir les esprits , et à troubler
la tranquillité publique. Enjoint à tous ceux
qui ont des Exemplaires de ladite Lettre , de les
remettre incessamment au Greffe du sieur Herault
, Conseiller d'Etat , Lieutenant General de
Police de la Ville de Paris , pour y être suppriinez.
Fait deffenses à tous Imprimeurs, Libraires,
Colporteurs et autres , de quelque état , qualité
et condition qu'ils soient , d'en vendre , débiter
ou autrement distribuer , à peine de punition
exemplaire. Enjoint audit sieur Herault , et aux
sieurs Intendans et Commissaires départis dans
les Provinces du Royaume , d'y tenir la main
chacun en ce qui les regarde . Ordonne au surplus
S. M. que l'Arrêt par Elle rendu les Sept. 1731..
pour faire cesser toutes disputes et contestations.
au sujet de la Constitution Unigenitus , soit exécuté
selon sa forme et teneur, Et sera le present
Arrêt , & c .
:
du
23 Février
ARREST DU PARLEMENT,
qui ordonne la suppression de trois Ecrits, im
prumez.
FEVRIER. 1733. 405
8
1
Ce jour , les Gens du Roy sont entrez , et
Maître Pierre Gilbert de Voisins , Avocat dudit
Seigneur Roy , portant la parole , ont dit
MESSIEURS ,
On ne peut passer sous silence un imprimé tel
que
celui que nous apportons à la Cour; et pour
reconnoître la nécessité d'y interposer notre ministere
, il n'est presque besoin que de voir le titre
des divers objets qu'il présente aux yeux da
Public.
Dans l'espace d'une même feuille , se trouve
d'abord une Lettre qui s'annonce , comme écrite ,
à Monsieur le Premier Président, par M.Leullier,
Doyen de la Faculté de Théologie , en faveur de
la These qui fut soutenuë le 31 Decembre dernier
; These que la Cour a si solemnellement
condamnée par ses Arrêts , des 5 et 7 Janvier
suivans , ensuite une autre Lettre prétendue de
M. l'Evêque de Laon au même Docteur, pour le
féliciter à ce sujet ; et enfin deux Formulaires
qu'on suppose que M. l'Archevêque d'Aix - fair
signer dans son Diocèse , sur la Constitution
Unigenitus ; l'un , pour tous les Ecclésiastiques ,
avec une Addition particuliere pour les Confes
seurs ; l'autre , pour les Religieuses , qu'il oblige
toutes de signer , à ce qu'on prétend.
Dans une feuille de ce genre , sans caractere
et sans aveu , ce qu'il semble que l'on doit considerer
le plus , c'est le mauvais effet qu'elle est
capable de faire dans le Public ; et à ce sujet
les Discours sont inutiles. L'Imprimé remis
sous vos yeux , vous convaincra mieux par
lui-même. On ne peut trop- tôt l'ôter des mains
du Public ; et la suppression la plus autentique
est la moindre précaution qu'on puisse emploîer
contre un tel scandale .
S'il
406 MERCURE DE FRANCE
S'il faut quelque chose de plus , comme il sem--
ble qu'il est difficile de ne le pas désirer ; trou
vez bon , MESSIEURS , que moins touchez d'ap--
profondir les vrais Auteurs , soit des Ecrits mê
mes , soit de l'impression , nous arrêtions toutes
nos vues au bien solide auquel nous devons sur
tout aspirer ; nous voulons dire , d'un côté à affermir
de plus en plus l'autorité de nos Maximes
; et de l'autre , à rassurer le Public contre de
nouveaux Formulaires , dont l'idée scule peutl'inquiéter.
On voit assez avec combien d'impatience
quelques esprits que leur penchant entraîne, souffrent
l'attention que la Cour donne plus que
jamais à la conservation de la Doctrine et des
Maximes de la France , au milieu de tant d'agitations
et de troubles si capables de les alterer...
De quelques mains que partent les deux Lettres ›
imprimées , elle se déclarent trop indecemment,
sur tout la seconde , contre les deux derniers
Arrêts de la Cour. Que ce soit pour nous un
-motif pour y ajouter de nouvelles précautions ;
d'autant plus que celles qui ont été prises dans
cette occasion particuliere , peuvent laisser encore
quelque chose à desirer."
Elles n'ont pourtant pas été entierement in
fructueuses. Si la These condamnée n'étoit pas
alors seule exposée à éprouver un pareil sort ; si
quelqu'autre avoit échappé précedemment à l'at
tention que notre ministere est obligé de donner
à ces objets; s'il en étoit actuellement qu'on étoit
prêt de soutenir ; ces dernieres la plupart sont
demeurées suspenduës à la vuë de vos deux Arrêts
; et depuis quelques jours il en paroît où se
reconnoît en plus d'un endroit le pur langage
de nos Peres.
S'il pouvoit s'en trouver encore qui parlassent
un
FEVRIER . 17336 407
un langage différent ; il est digne , MESSIEURS ,.
de votre sagesse , de prévenir ce mal pour l'ave
nir , autant qu'il est possible, plutôt que d'avoir
à le réprimer . Le malheur le plus ordinaire au
jourd'hui de nos Maximes , est de se trouver
compromises trop avant dans les disputes du
temps. La chaleur des Partis en est la cause. Il
semble qu'on ne puisse se résoudre à s'en expliquer,
qu'en vûë des derniers troubles de l'Eglibe
; et que suivant les differentes situations , on
ne songe qu'à s'en appuyer , ou à s'en défendre.
Toutefois elles sont indépendantes de toute dispute
et de toute diversité de conjonctures et de
temps ; elles ont par elles- mêmes une consistance
invariable , dont souvent la solidité souffre
du mélange des autres objets.
Que du mois dans les Ecrits , dans l'Etude ,
et sur les Bancs de l'Ecole , où la pureté de
sette doctrine doit vivre et se transmettre par
une continuelle tradition , elles ne paroissent jamais
alterées d'aucune teinture de partialité.
Qu'elles y regnent comme des principes absolus ,
dont l'expression même est précieuse et consacrée
, au moins dans ce qu'elle a de principal , et
ne sçauroit presque varier , sans quelque danger
de relâchement ou d'excès. Pour se préserver de
P'une et de l'autre extrémité , il est des sources
assutées , et des Monumens respectables ausquels
on doit sans cesse remonter , des principes à jamais
autorisez , et des maximes décidées , sur
Fesquelles il ne sçauroit être permis d'hésiter
parmi nous.
C'est , MESSIEURS , à quoi nous avons essayé
de rappeller , en formant le Plan des Conclusions
que nous laisserons à la Cour ; non par un
dénombrement exact de maximes , souvent périlleux
en lui- même , et dont la tencur d'un Âx-
ΣΕΑ
:
403 MERCURE DE FRANCE
1
1
rêt seroit difficilement susceptible ; mais par la
plus forte indication des points capitaux , et des
principes essentiels dont la généralité sert dè
fondement à tout le reste.
Quant à ce Formulaire sans aveu , qu'on fait
entrevoir loin de nous, mais dont l'exemple peut
toujours allarmer en quelque sorte les Esprits ; il
vous fournit , MESSIEURS , une occasion qu'il est
utile d'embrasser , pour renouveller des deffenses
, appuyées sur nos Loix et sur vos Arrêts
de tous les temps , d'introduire aucun Formu
laire , et d'employer même indirectement la voïe
d'aucune Formule de Souscriptions , sans le con
cours des deux Puissances , c'est - à-dire , sans dé
libération des Evêques , et sans Lettres Patentes
du Roy, enregistrées en la Cour. Ce sera le der
nier Chef des Conclusions par écrit que nous
laissons , avec la Feuille imprimée , qui est tom →
bée entre nos mains.
Eux retirez :
4
Vu l'Imprimé, intitulé : Lettre de M. Leullier,
Docteur et Doyen de la Faculté de Théologie de la
Maison de Sorbonne , à M. le Premier Président
après lequel Ecrit , en est un autre , intitulé
Lettre de Monseigneur l'Evêque de Laon , à
M. Leullier , Docteur et Doyen de la Faculté de
Théologie , de la Maison de Sorbonne , au sujet de
la Lettre précédente. Et sur un autre Feüillet , un
autre Imprimé , intitulé : Formulaire que M de
Brancas , Archevêque d'Aix , fait signer à tous les
Ecclesiastiques de son Diocèse au pied duquel est
une Addition, intitulée : Addition pour les Confesseurs.
Et au revers , un autre Imprimé , intitulé :
Formulaire pour les Religieuses , que le même Pré-
Lat oblige toutes de signer . La matiere sur ce mise
en délibération :
La
1
FEVRIER. 1733 409
La Cour ordonne que ledit imprimé sera
supprimé ; enjoint à tous ceux qui en auroient
des Exemplaires , de les apporter au Greffe de la
Cour , pour y être supprimez . Fait inhibition et
deffenses à tous Imprimeurs , Libraires , Colpor .
teurs et autres, de quelque état, qualité et condi- ,
tion qu'ils soient , d'en vendre , débiter ou autrement
distribuer , à peine de punition exem
plaire, Fait au surplus inhibition et deffenses à
tous Professeurs , Docteurs , Licentiez , Bacheliers
et autres: Membres et Suppôts des Universitez
, notamment des Facultez de Théologie et de
Droit Civil et Canonique , et à tous autres d'écrire
, soutenir , lire et enseigner ès Ecoles publiques
ni ailleurs aucunes Théses , qu Propositions
qui puissent tendre directement ou indirec
tement à affoiblir ou alterer les véritables principes
sur la nature et les droits de la Puissance
Royale , et son indépendance pleine et absoluë
quant au Temporel, de toute autre Puissance qui
soit sur la terre , à diminuer la soumission et le
respect dûs aux Canons reçûs dans le Royaume,
et aux Libertez de l'Eglise Gallicane ; à favoriser
l'opinion de l'infaillibilité du Pape , et de sa supériorité
au- dessus du Concile general ; à donner
atteinte à l'autorité du Concile oecuménique de
Constance , et notamment aux Décrets contenus
dans les Sessions 4 et s dudit Concile , renouvel,
lez par celui de Bafle , et toutes autres Proposi
tions contraires au principe inviolable , que l'autorité
du Pape doit être réglée par les Saints
Canons , et que ses Décrets sont reformables par
les voies permises et usitées dans le Royaume ,
notamment par celles de l'appel au futur Concile,
dans les termes de Droit, à moins que le consen
tement de l'Eglise n'y soit joint ; fait en outre
inhibition et deffenses , conformement aux Or-
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MERCURE DE FRANCE
donnances , Edits , Déclarations du Roy , endegistrées
en la Cour , et Arrêts de ladite Cour
d'exiger ou introduire directement , ni indirec
tement l'usage d'aucunes nouvelles Formules de
souscriptions , sans délibération des Evêques revêtue
de Lettres Patentes du Roy , enregistrées :
en la Cour.Ordonne que le present Arrêt sera signifié
aux Recteurs des Universitez , Syndics et
Doyens des Facultez de Théologie , et de Droit
Civil et Canonique du Ressort ; et copies collationnées
envoyées aux Bailliages et Sénéchaussées
, pour y être lû , publié et enregistré. Enjoint
aux Substituts du Procureur General du
Roy d'y tenir la main , et d'en certifier la Cour
dans le mois.
ARREST , du 14 Fevrier , qui fait deffenses à
tous Officiers , Juges de Police Gentilshommes ,
et autres personnes , d'empêcher les Chassemarées
d'acheter librement le Poisson dont ils auront
besoin pour la provision de Paris , et de les troubler
dans le transport de cette marchandise , à
peine de 3000 liv . d'amende , et ordonne que
les Ordonnances et Reglemens concernant la í
Marée , et notamment les Lettres Patentes des
Avril 1350. 26 Février 1951. l'Edic du mois
d'Avril de la même année , l'Arrêt du Parlement
de Paris , du 4 Septembre 15 Pret l'Ordonnance
du 20 Janvier 1696. seront executez selon leur
forme et teneur et en conséquence que les Marchands-
Chassemarées pourront acheter librement
le Poisson dont ils auront besoin , pour
l'aprovisionement de Paris, dans toutes les Villes,
Ports de Mer , Bourgs , Pescheries , et autres endroits
des Provinces de Bretagne , Normandie ,
Flandre et Picardie , &c.
Fermer
Résumé : ARRESTS NOTABLES.
En 1733, plusieurs mesures législatives et administratives ont été prises en France. Le 6 janvier, un arrêt a prolongé jusqu'au 31 décembre 1733 le délai pour la modération des droits de marc d'or et des frais liés aux offices vacants ou aux nouvelles créations. Le 3 février, un arrêt du Parlement a validé une ordonnance de l'évêque de Saint-Omer interdisant certaines fonctions aux abbesses de Blandecques et de Raversbergues. Le 6 février, une ordonnance de police a interdit aux Parisiens de stocker du charbon et de la poussière de charbon chez eux, sous peine d'amende. Le 10 février, le roi a ordonné la suppression d'une thèse de théologie perturbatrice et a interdit toute dispute sur les bornes de l'autorité ecclésiastique et de la puissance séculière. Le 11 février, un écrit intitulé 'Lettre de Monseigneur l'Évêque Duc de Laon' a été supprimé pour son contenu jugé contraire au respect dû au roi et perturbateur de l'ordre public. Le 23 février, le Parlement a ordonné la suppression de trois écrits imprimés, dont une lettre en faveur d'une thèse condamnée et des formulaires relatifs à la Constitution Unigenitus, afin de maintenir l'ordre public et prévenir les troubles religieux. Le 1er février 1733, la Cour a ordonné la suppression d'un imprimé intitulé 'Formulaire' signé par les ecclésiastiques du diocèse de l'Archevêque d'Aix, M. de Brancas. La Cour a interdit la distribution de cet imprimé et de tout document similaire, sous peine de punition exemplaire. Cette décision visait à empêcher la diffusion de thèses ou propositions pouvant affaiblir la puissance royale et son indépendance temporelle, diminuer la soumission aux canons du royaume et aux libertés de l'Église gallicane, ou favoriser l'opinion de l'infaillibilité du Pape et de sa supériorité sur le Concile général. La Cour a interdit toute atteinte à l'autorité du Concile œcuménique de Constance et à ses décrets, renouvelés par le Concile de Bâle. Elle a également interdit l'introduction de nouvelles formules de souscriptions sans délibération des évêques et enregistrement des lettres patentes du Roi. Un autre arrêt, du 14 février, a interdit aux officiers et juges d'empêcher les chassemares d'acheter librement du poisson pour l'approvisionnement de Paris, sous peine d'une amende de 3000 livres.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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7
p. 600-601
A SON EMINENCE.
Début :
Sage Dispensateur d'une vaste Puissance, [...]
Mots clefs :
Coeur, Voeux, Cardinal de Fleury
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : A SON EMINENCE.
A SON EMINENCE.
Sage Dispensateur d'une vaste Puissance ,
Qui fait des voeux pour toi , s'acquitte envers la
France
FLEURY , puissent les Dieux ne plus compter les
ans ,
Et puisse leur séjour t'attendre encor long-tems !
Que ta vigueur durable à nos besoins réponde.
Soutien toujours le nom de Bienfaicteur du
Monde.
De l'Europe à ta foy le destin fut remis ,
Et nos Voisins jaloux devinrent nos amis.
Tu rends l'obeïssance et certaine et facile
Le Soldat est payé, le Rentier est tranquille,
Même le Courtisan dispensé de flatter ,
Pour atteindre aux honneurs n'a qu'à les mériter;
Pilote vigilant , joui des vents propices.
D'un Monarque ombrageux essuyant les caprices
,
Armand, voyoit par lui ses projets combattus ;
Lours t'ouvrit son coeur en l'ouvrant aux Vertus.
Possede de ton Roy l'auguste confiance s
Son bonheur t'a placé ; le remps , l'experience ,
Lui font à chaque instant renouveller son choix
Ses regards de tes soins soulagent tout le poids.
L'Histoire , qui souvent prend la haine pour
guide ,
Peint Armand trop severe et Jules trop avide
Veit
Voit-on la cruauté t'inspirer ses transports ?
L'Avarice occupée à compter tes trésors ?
FLEURY , la paix du coeur regne sur ton visage ,
Jamais les Passions n'y forment de nuage ,
Aux Graces ton accueil ajoute un nouveau prix;
Le refus nécessaire est au moins sans mépris ;
Le culte seul en toi trouve un vengeur austeres
La Politique en fait un frein pour le vulgaire ,
Mais il est à tes yeux le vrai devoir des Rois ,
Le principe du bien et la source des Loix.
Poursui sans te lasser ta carriere immortelle ,
Cherche dans ta vertu le seul prix digne d'elles
Les titres, les respects , les éloges pompeux ,
Sont une récompense au - dessous de tes voeux ;
Loin de toi ces Rimeurs que le besoin altere ,
Qui font d'un talent noble- un métier merce
naire ;
Reçoi l'hommage pur que le coeur m'a dicté ;
Mes Vers n'ont d'autre prix que leur sincerité.
Sage Dispensateur d'une vaste Puissance ,
Qui fait des voeux pour toi , s'acquitte envers la
France
FLEURY , puissent les Dieux ne plus compter les
ans ,
Et puisse leur séjour t'attendre encor long-tems !
Que ta vigueur durable à nos besoins réponde.
Soutien toujours le nom de Bienfaicteur du
Monde.
De l'Europe à ta foy le destin fut remis ,
Et nos Voisins jaloux devinrent nos amis.
Tu rends l'obeïssance et certaine et facile
Le Soldat est payé, le Rentier est tranquille,
Même le Courtisan dispensé de flatter ,
Pour atteindre aux honneurs n'a qu'à les mériter;
Pilote vigilant , joui des vents propices.
D'un Monarque ombrageux essuyant les caprices
,
Armand, voyoit par lui ses projets combattus ;
Lours t'ouvrit son coeur en l'ouvrant aux Vertus.
Possede de ton Roy l'auguste confiance s
Son bonheur t'a placé ; le remps , l'experience ,
Lui font à chaque instant renouveller son choix
Ses regards de tes soins soulagent tout le poids.
L'Histoire , qui souvent prend la haine pour
guide ,
Peint Armand trop severe et Jules trop avide
Veit
Voit-on la cruauté t'inspirer ses transports ?
L'Avarice occupée à compter tes trésors ?
FLEURY , la paix du coeur regne sur ton visage ,
Jamais les Passions n'y forment de nuage ,
Aux Graces ton accueil ajoute un nouveau prix;
Le refus nécessaire est au moins sans mépris ;
Le culte seul en toi trouve un vengeur austeres
La Politique en fait un frein pour le vulgaire ,
Mais il est à tes yeux le vrai devoir des Rois ,
Le principe du bien et la source des Loix.
Poursui sans te lasser ta carriere immortelle ,
Cherche dans ta vertu le seul prix digne d'elles
Les titres, les respects , les éloges pompeux ,
Sont une récompense au - dessous de tes voeux ;
Loin de toi ces Rimeurs que le besoin altere ,
Qui font d'un talent noble- un métier merce
naire ;
Reçoi l'hommage pur que le coeur m'a dicté ;
Mes Vers n'ont d'autre prix que leur sincerité.
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Résumé : A SON EMINENCE.
La lettre est adressée à André-Hercule de Fleury, cardinal et principal ministre de Louis XV. L'auteur exprime des vœux pour la longévité et la santé de Fleury, soulignant son rôle bénéfique pour la France et l'Europe. Fleury est loué pour avoir transformé des voisins jaloux en amis et pour avoir assuré la paix et la stabilité. Il est décrit comme un pilote vigilant, capable de gérer les caprices d'un monarque ombrageux. La lettre met en avant la confiance du roi en Fleury, renforcée par le temps et l'expérience. L'auteur conteste les portraits négatifs de l'histoire, affirmant que Fleury est guidé par la vertu et le devoir royal. Il encourage Fleury à poursuivre sa carrière avec la vertu comme seule récompense, rejetant les flatteries et les éloges pompeux. La lettre se conclut par un hommage sincère, valorisant la sincérité des vers écrits.
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8
p. 1850-1851
Nouveau Pont de Compiegne, Inscription, [titre d'après la table]
Début :
Le [1?]9 du mois de Juin dernier le Roy suivi de S. E. M. le Cardinal de Fleury, alla visiter [...]
Mots clefs :
Roi, Pont de Compiègne, Cardinal de Fleury, Louis XV, Dubois, Lahire
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texteReconnaissance textuelle : Nouveau Pont de Compiegne, Inscription, [titre d'après la table]
Le 9 du mois de Juin dernier le Roy suivi
de S. E. M. le Cardinal de Fleury , alla visiter
le Pont de Compiegne , nouvellement construit
par les Ordres de S. M. sur la Riviere
d'Oise . Ce Pont est composé de trois Arches
fort grandes et plus surbaissées que toutes celles
qui ont été faites en ce genre, de deux Pille
et de deux Culées . L'Arche du milieu est de 12
tois s d'ouverture , et celles d'à côté de onze
toises ; la largeur du Pont est d'environ 27 pieds
entre les murs des Parapets ; îl est orné de
Tours rondes , ou Paus arrondis aux 4 coins >
pour lui donner des évasemens aux Entrées.
,
4
Les Armes du Roy paroissent au haut de la
grande Arche , sculptées par le Sr Coustou le
Cadet et au dessus s'éleve sur un Piedestal
une Pyramide de 30 pieds de hauteur , portant
moitié de son épaisseur en dehors des Parapets,
et moitié en dedans. Les deux Panneaux du
Piedestal sont chargez d'Inscriptions , dont la
premiere peut être lûe de dessus le Pont, et contient
ces mots :
LUDOVICO XV.
Quod via publicâ , hinc Lutetiam, line Noviedunum
, correctâ , stratâ et munitâ , Compendium
novo Ponte lapideo decoravit. Anno M. DCC . XXX.
La seconde Inscription ne peut être lûë que
de dessus la Riviere ; Elle est ainsi gravée sur le
côté opposé :
Iter tutum viatoribus,et Nautis facilè commercium.
La
1
AOUST. 17337 1851
La Piramide est couronnée d'un Globe de cuivre
doré ; au dessus duquel , selon l'usage des
Ponts , est élevée une Croix de fer , dont les extrêmitez
sont aussi ornées d'ouvrages de . Cuivre
doré.
Ce Pont a été conduit par le Sr de la Hire ,
Inspecteur General, et sous les Ordres de M.Dubois
, Directeur General des Ponts et Chaussées
de France. Il étoit entierement achevé au mois
de May dernier ; mais comme il avoit été , pour
ainsi dire , bâti sous les yeux de S. M. qu'elle
en avoit posé la premiere Pierre en 1730. et
qu'il y a eu des Méda lles frappées la même (a )
année sur ce sujet, posées dans l'Edifice en 1732 .
M. Dubois n'a pas voulu que le Pont fut livré
au Public que le Roy ne l'eut honoré de sa visite
, et n'eut passé dessus le premier. Sa Majesté
le considera par dessus et par dessous , avec
beaucoup d'attention , lût les Inscriptions , et
parut enfin satisfaite de cet Edifice public , dont
la construction est en effet hardie , d'une noble
simplicité et d'une solidité à toute épreuve ; aussi
son Eminence et tous les Seigneurs qui accompagnoient
le Roy , dirent là - dessus des choses
fort obligeantes à M. Dubois.
( a ) La Médaille du Roy , dont le Revers represente
le nouveau Pont de Compiegne , est gravée
dans le Mercure de May 1732.
de S. E. M. le Cardinal de Fleury , alla visiter
le Pont de Compiegne , nouvellement construit
par les Ordres de S. M. sur la Riviere
d'Oise . Ce Pont est composé de trois Arches
fort grandes et plus surbaissées que toutes celles
qui ont été faites en ce genre, de deux Pille
et de deux Culées . L'Arche du milieu est de 12
tois s d'ouverture , et celles d'à côté de onze
toises ; la largeur du Pont est d'environ 27 pieds
entre les murs des Parapets ; îl est orné de
Tours rondes , ou Paus arrondis aux 4 coins >
pour lui donner des évasemens aux Entrées.
,
4
Les Armes du Roy paroissent au haut de la
grande Arche , sculptées par le Sr Coustou le
Cadet et au dessus s'éleve sur un Piedestal
une Pyramide de 30 pieds de hauteur , portant
moitié de son épaisseur en dehors des Parapets,
et moitié en dedans. Les deux Panneaux du
Piedestal sont chargez d'Inscriptions , dont la
premiere peut être lûe de dessus le Pont, et contient
ces mots :
LUDOVICO XV.
Quod via publicâ , hinc Lutetiam, line Noviedunum
, correctâ , stratâ et munitâ , Compendium
novo Ponte lapideo decoravit. Anno M. DCC . XXX.
La seconde Inscription ne peut être lûë que
de dessus la Riviere ; Elle est ainsi gravée sur le
côté opposé :
Iter tutum viatoribus,et Nautis facilè commercium.
La
1
AOUST. 17337 1851
La Piramide est couronnée d'un Globe de cuivre
doré ; au dessus duquel , selon l'usage des
Ponts , est élevée une Croix de fer , dont les extrêmitez
sont aussi ornées d'ouvrages de . Cuivre
doré.
Ce Pont a été conduit par le Sr de la Hire ,
Inspecteur General, et sous les Ordres de M.Dubois
, Directeur General des Ponts et Chaussées
de France. Il étoit entierement achevé au mois
de May dernier ; mais comme il avoit été , pour
ainsi dire , bâti sous les yeux de S. M. qu'elle
en avoit posé la premiere Pierre en 1730. et
qu'il y a eu des Méda lles frappées la même (a )
année sur ce sujet, posées dans l'Edifice en 1732 .
M. Dubois n'a pas voulu que le Pont fut livré
au Public que le Roy ne l'eut honoré de sa visite
, et n'eut passé dessus le premier. Sa Majesté
le considera par dessus et par dessous , avec
beaucoup d'attention , lût les Inscriptions , et
parut enfin satisfaite de cet Edifice public , dont
la construction est en effet hardie , d'une noble
simplicité et d'une solidité à toute épreuve ; aussi
son Eminence et tous les Seigneurs qui accompagnoient
le Roy , dirent là - dessus des choses
fort obligeantes à M. Dubois.
( a ) La Médaille du Roy , dont le Revers represente
le nouveau Pont de Compiegne , est gravée
dans le Mercure de May 1732.
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Résumé : Nouveau Pont de Compiegne, Inscription, [titre d'après la table]
Le 9 juin, le roi Louis XV, accompagné du cardinal de Fleury, visita le pont de Compiègne, nouvellement construit sur la rivière Oise. Ce pont, ordonné par le roi, comprend trois grandes arches surbaissées, deux piles et deux culées. L'arche centrale mesure 12 toises d'ouverture, et les arches latérales 11 toises. La largeur du pont est d'environ 27 pieds entre les murs des parapets. Il est orné de tours rondes aux quatre coins pour faciliter les entrées. Les armes du roi sont sculptées au sommet de la grande arche par le sieur Coustou le Cadet. Au-dessus, une pyramide de 30 pieds de hauteur porte des inscriptions. La première inscription, visible depuis le pont, mentionne la construction du pont sous Louis XV. La seconde inscription, visible depuis la rivière, parle de la sécurité des voyageurs et de la facilité du commerce. La pyramide est couronnée d'un globe de cuivre doré surmonté d'une croix de fer. La construction du pont, commencée en 1730, fut achevée en mai et inaugurée par le roi en juin 1733. Le roi examina le pont avec attention, lut les inscriptions et parut satisfait de cet édifice public.
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9
p. 609-612
Assemblée Generale du Clergé, [titre d'après la table]
Début :
Le 22 Février, l'Assemblée Générale du Clergé, après avoir élu pour Président [...]
Mots clefs :
Assemblée générale du Clergé de France, Roi, Évêque, Cardinal de Fleury, Archevêque, Clergé, Paris, Prélats
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texteReconnaissance textuelle : Assemblée Generale du Clergé, [titre d'après la table]
E 22 Février, l'Assemblée Générale du
Clergé , après avoir élu pour Président
l'Archevêque de Paris , l'Archevêque
de Vienne , l'Evêque de Châlons sur
Saone , et l'Evêque de Vabres; l'Abbé de
Brissac , pour Secretaire , et l'Abbé de
Chabannes pour Promoteur; choisit pour
premier Président le Cardinal de Fleury ,
Ministre d'Etat , et le même jour l'Assemblée
lui envoya des Députez pour
le prier d'accepter ce choix .
Le
24 les Prélats et autres Députez ,
I v qui
10 MERCURE DE FRANCE
qui composent l'Assemblée Générale du
Clergé , allerent à Marly , rendre leurs
respects au Roy ; ils s'assemblerent dans
l'appartement du Château qui leur avoit
été destiné , et le Comte de Maurepas ;
Sécretaire d'Etat , étant venu les prendre
pour les présenter au Roy,ils furent con
duits à l'Audience de Sa Majesté par le
Marquis de Brézé, Grand - Maître des Cé
rémonies , et par M. Desgranges , Maître
des Cérémonies , avec les honneurs qui
se rendent au Clergé lorsqu'il est en
Corps ; les Gardes du Corps étant en
haye et sous les Armes , et les deux Batans
des Portes étans ouverts, le Cardinal
de Fleury , Premier Président de l'Assemblée
, alla se joindre aux Députez
dans l'appartement où ils s'étoient assemblez
, et il marcha à leur tête, à la droite
des Archevêques de Paris et de Vienne.
L'Archevêque de Paris fit au Roy un
Discours tres éloquents et lorsque Sa
Majesté y cut répondu , le Cardinal de
Fleury présenta au Roy chaque Député
en particulier.
Après l'Audience du Roy , les mêmes
Députez , ayant le Cardinal de Fleury à
leur tête , eurent l'honneur de complimenter
la Reine et ils allerent le même
jour à Versailles rendre leurs respects
Monsigncur k Dauphin.
MARS. 1734. 611
Le 27 , M. Fagon , Conseiller d't tat
Ordinaire et du Conseil Royal des Finances
; le Comte de Maurepas , Secretaire
d'Etat ; M. de Courson , Conseiller
d'Etat Ordinaire et du Conseil Royal des
Finances ; M. d'Ormesson , Conseiller
d'Etat et Intendant des Finances , et M.
Orry , Contrôleur General des Finances,
Commissaires du Roy , allerent à l'Assemblée
Generale du Clergé , où ils furent
reçus avec les cérémonies ordinaires
; ils demanderent aux Députez , au
nom de Sa Majesté , un secours de douza
millions de livres , qui fut unanimement
accordé .
Le 4 de ce mois , le Cardinal de Fleury,
Ministre d'Etat , alla présider à l'Assemblée
du Clergé , qui ayant été informée
de son arrivée dans l'Eglise des Grands
Augustins , députa pour aller le recevoir,
l'Archevêque de Rouen , l'Evêque de
Vabres , l'Evêque de S. Paul trois Châteaux
, l'Evêque de Glandeve , l'Evêque
de B zas l'Evêque Comte de Beauvais , et
les Abbez de Bouillé , de Crussol , de Sades ,
de S. Aulaire, de la Farre, et de Montiller.
Ces Députez allérent audevant du Cardinal
de Fleury jusqu'à l'Eglise , d'où
ils le conduisirent dans la Salle de l'Assemblée.
Il y prit sa place de Premier Fré
I vj sident
612 MERCURE DE FRANCE
sident, et il fit un Discours très éloquent,
auquel l'Archevêque de Paris répondit
au nom de l'Assemblée. Le Cardinal de
Fleury tint la Séance , et lorsqu'elle fut
finie , il fut reconduit par plusieurs des
Prélats de l'Assemblée.
L'Assemblée ayant fini ses Séances , les
Prélats et les autres Députez qui la composent
, se rendirent à Versailles le 19
de ce mois , et ils eurent audience du
Roy avec les cérémonies observées le 24
du mois dernier , dont on vient de parler.
L'Archevêque de Tours , à la tête des
Prélats , harangua le Roy avec beaucoup
d'Eloquence.
Clergé , après avoir élu pour Président
l'Archevêque de Paris , l'Archevêque
de Vienne , l'Evêque de Châlons sur
Saone , et l'Evêque de Vabres; l'Abbé de
Brissac , pour Secretaire , et l'Abbé de
Chabannes pour Promoteur; choisit pour
premier Président le Cardinal de Fleury ,
Ministre d'Etat , et le même jour l'Assemblée
lui envoya des Députez pour
le prier d'accepter ce choix .
Le
24 les Prélats et autres Députez ,
I v qui
10 MERCURE DE FRANCE
qui composent l'Assemblée Générale du
Clergé , allerent à Marly , rendre leurs
respects au Roy ; ils s'assemblerent dans
l'appartement du Château qui leur avoit
été destiné , et le Comte de Maurepas ;
Sécretaire d'Etat , étant venu les prendre
pour les présenter au Roy,ils furent con
duits à l'Audience de Sa Majesté par le
Marquis de Brézé, Grand - Maître des Cé
rémonies , et par M. Desgranges , Maître
des Cérémonies , avec les honneurs qui
se rendent au Clergé lorsqu'il est en
Corps ; les Gardes du Corps étant en
haye et sous les Armes , et les deux Batans
des Portes étans ouverts, le Cardinal
de Fleury , Premier Président de l'Assemblée
, alla se joindre aux Députez
dans l'appartement où ils s'étoient assemblez
, et il marcha à leur tête, à la droite
des Archevêques de Paris et de Vienne.
L'Archevêque de Paris fit au Roy un
Discours tres éloquents et lorsque Sa
Majesté y cut répondu , le Cardinal de
Fleury présenta au Roy chaque Député
en particulier.
Après l'Audience du Roy , les mêmes
Députez , ayant le Cardinal de Fleury à
leur tête , eurent l'honneur de complimenter
la Reine et ils allerent le même
jour à Versailles rendre leurs respects
Monsigncur k Dauphin.
MARS. 1734. 611
Le 27 , M. Fagon , Conseiller d't tat
Ordinaire et du Conseil Royal des Finances
; le Comte de Maurepas , Secretaire
d'Etat ; M. de Courson , Conseiller
d'Etat Ordinaire et du Conseil Royal des
Finances ; M. d'Ormesson , Conseiller
d'Etat et Intendant des Finances , et M.
Orry , Contrôleur General des Finances,
Commissaires du Roy , allerent à l'Assemblée
Generale du Clergé , où ils furent
reçus avec les cérémonies ordinaires
; ils demanderent aux Députez , au
nom de Sa Majesté , un secours de douza
millions de livres , qui fut unanimement
accordé .
Le 4 de ce mois , le Cardinal de Fleury,
Ministre d'Etat , alla présider à l'Assemblée
du Clergé , qui ayant été informée
de son arrivée dans l'Eglise des Grands
Augustins , députa pour aller le recevoir,
l'Archevêque de Rouen , l'Evêque de
Vabres , l'Evêque de S. Paul trois Châteaux
, l'Evêque de Glandeve , l'Evêque
de B zas l'Evêque Comte de Beauvais , et
les Abbez de Bouillé , de Crussol , de Sades ,
de S. Aulaire, de la Farre, et de Montiller.
Ces Députez allérent audevant du Cardinal
de Fleury jusqu'à l'Eglise , d'où
ils le conduisirent dans la Salle de l'Assemblée.
Il y prit sa place de Premier Fré
I vj sident
612 MERCURE DE FRANCE
sident, et il fit un Discours très éloquent,
auquel l'Archevêque de Paris répondit
au nom de l'Assemblée. Le Cardinal de
Fleury tint la Séance , et lorsqu'elle fut
finie , il fut reconduit par plusieurs des
Prélats de l'Assemblée.
L'Assemblée ayant fini ses Séances , les
Prélats et les autres Députez qui la composent
, se rendirent à Versailles le 19
de ce mois , et ils eurent audience du
Roy avec les cérémonies observées le 24
du mois dernier , dont on vient de parler.
L'Archevêque de Tours , à la tête des
Prélats , harangua le Roy avec beaucoup
d'Eloquence.
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Résumé : Assemblée Generale du Clergé, [titre d'après la table]
Le 22 février, l'Assemblée Générale du Clergé élit plusieurs membres pour des postes clés, dont le Cardinal de Fleury comme premier Président. Des députés sont envoyés pour le prier d'accepter ce choix. Le 24 février, les prélats et députés se rendent à Marly pour rendre hommage au roi, conduits par le Marquis de Brézé et M. Desgranges. L'Archevêque de Paris prononce un discours, et le Cardinal de Fleury présente chaque député au roi. Après l'audience, les députés complimentent la reine et le Dauphin à Versailles. Le 27 février, des commissaires du roi demandent un secours de douze millions de livres à l'Assemblée Générale du Clergé, qui l'accorde unanimement. Le 4 mars, le Cardinal de Fleury préside une séance de l'Assemblée, où il prononce un discours auquel l'Archevêque de Paris répond. Le 19 mars, les prélats et députés se rendent à Versailles pour une audience royale, où l'Archevêque de Tours harangue le roi avec éloquence.
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