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Détail
Liste
1
p. 1762-1768
REMARQUES sur les Médailles qui portent le nom de Lucille.
Début :
Les Antiquaires sont partagez sur les Médailles qui portent le [...]
Mots clefs :
Médailles, Antiquiaires, Lucille, Princesse, Impératrice, Objection, Erreur, Observation
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texteReconnaissance textuelle : REMARQUES sur les Médailles qui portent le nom de Lucille.
REMARQUES sur les Médailles qui
portent le nom de Lucille.
LMédailles qui portent le nomde Lu- Es Antiquaires sont partagez sur les
cille. Les uns les donnent toutes à Lucille,
femme de Verus , qui regna avec MarcAurele ; et selon les autres, il faut les partager entre cette Princesse , et la femme
d'Elius Cesar , adopté par Adrien.
Ceux qui reconnoissent deux Lucilles ',
se fondent principalement,sur ce que Lucille ,femme de Verus,se fait appeller sur
ses Médailles , fille d'Antonin Auguste
LUCILLE. AUG. ANTONINI AUG. F. à la
difference, de Lucille femme d'Ælius ,
qui
AOUST. 1732. 1763
qui se contente du titre d'Auguste , LuCILLA AUGUSTA. Cette raison , quelque
spécieuse qu'elle le paroît d'abord , n'est
d'aucune considération , aussi - tôt qu'on
vient à faire attention que Faustine , femme, de Marc - Aurele , s'appella dans les
commencemens , fille d'Antonin le Débonnaire. FAUSTINA AUG. PII AUG. F. et
qu'en suite elle quitta ce titre , pour ne
garder que celui d'Auguste,FAUSTINA AUSTINA
AUGUSTA. Ce qui est arrivé à cette Princesse , est sans doute arrivé à Lucille sa
fille. Toutes deux nées d'un pere Empereur ; elles eurent soin dans le commencement de s'en faire honneur, en se nommant d'eux , pour faire connoître par là
que ce n'étoit pas de leur maris seuls
qu'elles empruntoient leur noblesse, mais
ce titre une fois reconnu devint assez inutile dans la suite , et elles ont pû le négliger tres aisément.
La différence de la Coëffure qu'on re
marque dans les Médailles de l'une et de
l'autre Princesse est un argument plus
foible que le premier; car , je vous prie ,
si cette observation avoit lieu , combien
de Princesses serions - nous obligez de
multiplier. Nous reconnoitrions au moins
quatre Sabines , femmes d'Adrien , puisqu'il se trouve autant et plus de CoëffuLOS
1764 MERCURE DE FRANCE
res differentes sur les Médailles de cette
Impératrice.
J'en dis autant de quelques différences
de traits, qu'on prétend appercevoir dans
les Médailles qu'on attribueune Lucil
le , et dans celles qu'on reconnoît pour
être de l'autre , outre quelle est tres- légere ; ainsi qu'on en convient, c'est qu'on
remarque cette même différence dans les
Médailles, qui d'un communaccord n'appartiennent qu'à une seule ; c'est ce dont
il est aisé de se convaincre , en confrontant les Médailles de la Lucille , qu'on
prétend femme d'Elius , qui portent
pour légende HILARITAS. S. c. avec celles
où l'on lit FECUNDITAS. S. C. où l'on trou
vera une difference surement plus grande
que celle qu'on veut trouver dans les autres.
Mais , dit- on , Lucille , femme de Verus , n'a jamais eu d'enfans, au lieu qu'on
en trouve jusqu'à trois , sur les Médailles
de Lucille , femme d'Elius.
: Il n'est pas difficile de répondre à cette
objection , jamais proposition ne fut plus
légere ; tout concourt à en faire voir le
peu de solidité. 1º . Selon quelques His- toriens , Lucille , femme de Verns , eut
de Pompeianus , qu'elle épousa après la
mort de ce Prince , un fils qui porta le
nom de son pere , et qui fut tué par le
com-
AOUST. 17320 1769
commandement de Caracalla. Ce que je
remarque , parce qu'Angelloni , pour
mieux prouver la stérilité de Lucille , l'a
avancée , comme constant , dans son second , comme dans son premier mariage.
2. Les Médailles et les Inscriptions
nous prouvent clairement que cette Princesse eut des enfans de son premier mari ;
en effet , sur quelques- unes de ses Médailles , j'entens parler de celles qu'on ne
lui dispute point et où elle est : ANTONINI
AVG. F. Ne lit-on pas : IVNONI LVCIANAE.
FECVNDITAS. AVGVSTAE. avec l'Image de
ces Déesses , tenant un enfant dans les
bras : Qu'à-t on voulu faire entendre parlà ; si-non que Lucille étoit mere , lorsque ces monumens ont été frappez. Mais
les Inscriptions s'expliquent encore plus
clairement. Je n'en veux pour témoin que
celle- cy , rapportée par Gruter , qui semble faite exprès , pour expliquer les Médailles que je viens de citer.
IVNONI LVCINAE
PRO SALVTE DOMVS AVGVSTORVM.
IMP. CAES. M. AVREĻI. ANTONINI. AVO.
ARMENIACI. PARTICI. MAXIMI. MEDICI. ET
FAVSTINAE. AVG. EIVS. ET IMP, CAES. L.AV,
RELI. VERI. AVG, ARMENIACI, PARTICI
MEDICI. ET LVCILLAE, AVGVSTAE. EIVS.
LIBERORVM. QVE. EORVM.
FORTVNATVS , et le reste.
1766 MERCURE DE FRANCE
Peut- on avancer après cela , que Lucille n'a jamais eu d'enfans ; le silence des
Historiens sur leur sujet , insinuë seulement , que ces enfans sont morts au berceau , ou si jeunes , que l'histoire n'a pas
crû en devoir faire mention.
Après ces observations , qui pourroient
suffire pour le sentiment qui ne reconnoît qu'une Lucille , dont nous ayons eu
des Médailles, et qui est femme de Verus ;
j'ajouterai deux autres Remarques , qui achevent de mettre la chose dans une plus
grande évidence.
La premiere consiste dans le titre d'Auguste qu'on donne à la femme d'Elius.
LVCILLA AVGVSTA. titre que cette Princesse n'a jamais pû porter ; Ælius n'ayant
été que César , et n'ayant jamais eu luimême la qualité d'Auguste. Nous ne
voyons pas même , avant le regne de
Constantin , des titres particuliers pour
les femmes des Césars , qui commencerent alors à s'appeller Dames Illustres :
NOBIL. F. Mais pour le nom d'Auguste ,
aucune ne l'a jamais eu; et si Constantine ,
femme du César Gallus , paroît avec ce
titre , dans une Légende de Médaille, citée
par Golzius , on doit se souvenir qu'avant d'épouser Gallus , elle avoit été déja
mariée à Anniballien , qui prenoit le titre
de
AOUST. 1732. 1767
de Roy , et que Philostorge ( lib . 3. ) nous
marque expressement que Constantin le
Grand , son pere , avoit de son vivant
donné le titre d'Auguste à cette Princesse ; ainsi elle ne peut faire d'exception à
la Regle générale.
La seconde observation par laquelle je
finis; c'est que la dispute n'est fondée que
sur unesupposition que l'on fait. On veut
que la femme d'Alius se soit appellée Lucille, et cependant aucun Autheur ne nous
a appris sonnom.Nous sçavons seulement
qu'elle étoit fille de Nigrinus , qu'elle cut
deux enfans , l'Empereur Verus , et une
fille appellée Fadia , qui avoit été destinée par Adrien , pour épouse à MarcAurele , mais que ce Prince n'épousa pas
à cause de sa jeunesse. Voilà tout ce que
l'hitoire nous en apprend ; son nom est
un mystere inconnu ; et ceux qui l'ont
nommée Domitia Lucilla , se sont trompez. Qu'il me soit permis de le dire , un
manque d'attention les a jettez dans l'erreur. Marc Aurele et Verus sont toûjours
appellez Freres. DIVI FRATRES ; les Auteurs voyant que la mere du premier s'appelloit Domitia Lucilla, ont cru assez légerement qu'elle l'étoit du second , sans
se ressouvenir que la fraternité de ces
Princes ne venoit que d'adoption.
,
Voilà
1768 MERCURE DE FRANCE
Voilà la cause de l'erreur ; cause qui a
fait naître la question , mais qui une fois
reconnuë , ne fait plus de difficulté pour
la décision , à sçavoir que toutes les Médailles qui nous restent , avec le nom de
Lucille , appartiennent toutes à la femme
de Verus. D. P.
A Orleans, ce 12 Avril 1732.
portent le nom de Lucille.
LMédailles qui portent le nomde Lu- Es Antiquaires sont partagez sur les
cille. Les uns les donnent toutes à Lucille,
femme de Verus , qui regna avec MarcAurele ; et selon les autres, il faut les partager entre cette Princesse , et la femme
d'Elius Cesar , adopté par Adrien.
Ceux qui reconnoissent deux Lucilles ',
se fondent principalement,sur ce que Lucille ,femme de Verus,se fait appeller sur
ses Médailles , fille d'Antonin Auguste
LUCILLE. AUG. ANTONINI AUG. F. à la
difference, de Lucille femme d'Ælius ,
qui
AOUST. 1732. 1763
qui se contente du titre d'Auguste , LuCILLA AUGUSTA. Cette raison , quelque
spécieuse qu'elle le paroît d'abord , n'est
d'aucune considération , aussi - tôt qu'on
vient à faire attention que Faustine , femme, de Marc - Aurele , s'appella dans les
commencemens , fille d'Antonin le Débonnaire. FAUSTINA AUG. PII AUG. F. et
qu'en suite elle quitta ce titre , pour ne
garder que celui d'Auguste,FAUSTINA AUSTINA
AUGUSTA. Ce qui est arrivé à cette Princesse , est sans doute arrivé à Lucille sa
fille. Toutes deux nées d'un pere Empereur ; elles eurent soin dans le commencement de s'en faire honneur, en se nommant d'eux , pour faire connoître par là
que ce n'étoit pas de leur maris seuls
qu'elles empruntoient leur noblesse, mais
ce titre une fois reconnu devint assez inutile dans la suite , et elles ont pû le négliger tres aisément.
La différence de la Coëffure qu'on re
marque dans les Médailles de l'une et de
l'autre Princesse est un argument plus
foible que le premier; car , je vous prie ,
si cette observation avoit lieu , combien
de Princesses serions - nous obligez de
multiplier. Nous reconnoitrions au moins
quatre Sabines , femmes d'Adrien , puisqu'il se trouve autant et plus de CoëffuLOS
1764 MERCURE DE FRANCE
res differentes sur les Médailles de cette
Impératrice.
J'en dis autant de quelques différences
de traits, qu'on prétend appercevoir dans
les Médailles qu'on attribueune Lucil
le , et dans celles qu'on reconnoît pour
être de l'autre , outre quelle est tres- légere ; ainsi qu'on en convient, c'est qu'on
remarque cette même différence dans les
Médailles, qui d'un communaccord n'appartiennent qu'à une seule ; c'est ce dont
il est aisé de se convaincre , en confrontant les Médailles de la Lucille , qu'on
prétend femme d'Elius , qui portent
pour légende HILARITAS. S. c. avec celles
où l'on lit FECUNDITAS. S. C. où l'on trou
vera une difference surement plus grande
que celle qu'on veut trouver dans les autres.
Mais , dit- on , Lucille , femme de Verus , n'a jamais eu d'enfans, au lieu qu'on
en trouve jusqu'à trois , sur les Médailles
de Lucille , femme d'Elius.
: Il n'est pas difficile de répondre à cette
objection , jamais proposition ne fut plus
légere ; tout concourt à en faire voir le
peu de solidité. 1º . Selon quelques His- toriens , Lucille , femme de Verns , eut
de Pompeianus , qu'elle épousa après la
mort de ce Prince , un fils qui porta le
nom de son pere , et qui fut tué par le
com-
AOUST. 17320 1769
commandement de Caracalla. Ce que je
remarque , parce qu'Angelloni , pour
mieux prouver la stérilité de Lucille , l'a
avancée , comme constant , dans son second , comme dans son premier mariage.
2. Les Médailles et les Inscriptions
nous prouvent clairement que cette Princesse eut des enfans de son premier mari ;
en effet , sur quelques- unes de ses Médailles , j'entens parler de celles qu'on ne
lui dispute point et où elle est : ANTONINI
AVG. F. Ne lit-on pas : IVNONI LVCIANAE.
FECVNDITAS. AVGVSTAE. avec l'Image de
ces Déesses , tenant un enfant dans les
bras : Qu'à-t on voulu faire entendre parlà ; si-non que Lucille étoit mere , lorsque ces monumens ont été frappez. Mais
les Inscriptions s'expliquent encore plus
clairement. Je n'en veux pour témoin que
celle- cy , rapportée par Gruter , qui semble faite exprès , pour expliquer les Médailles que je viens de citer.
IVNONI LVCINAE
PRO SALVTE DOMVS AVGVSTORVM.
IMP. CAES. M. AVREĻI. ANTONINI. AVO.
ARMENIACI. PARTICI. MAXIMI. MEDICI. ET
FAVSTINAE. AVG. EIVS. ET IMP, CAES. L.AV,
RELI. VERI. AVG, ARMENIACI, PARTICI
MEDICI. ET LVCILLAE, AVGVSTAE. EIVS.
LIBERORVM. QVE. EORVM.
FORTVNATVS , et le reste.
1766 MERCURE DE FRANCE
Peut- on avancer après cela , que Lucille n'a jamais eu d'enfans ; le silence des
Historiens sur leur sujet , insinuë seulement , que ces enfans sont morts au berceau , ou si jeunes , que l'histoire n'a pas
crû en devoir faire mention.
Après ces observations , qui pourroient
suffire pour le sentiment qui ne reconnoît qu'une Lucille , dont nous ayons eu
des Médailles, et qui est femme de Verus ;
j'ajouterai deux autres Remarques , qui achevent de mettre la chose dans une plus
grande évidence.
La premiere consiste dans le titre d'Auguste qu'on donne à la femme d'Elius.
LVCILLA AVGVSTA. titre que cette Princesse n'a jamais pû porter ; Ælius n'ayant
été que César , et n'ayant jamais eu luimême la qualité d'Auguste. Nous ne
voyons pas même , avant le regne de
Constantin , des titres particuliers pour
les femmes des Césars , qui commencerent alors à s'appeller Dames Illustres :
NOBIL. F. Mais pour le nom d'Auguste ,
aucune ne l'a jamais eu; et si Constantine ,
femme du César Gallus , paroît avec ce
titre , dans une Légende de Médaille, citée
par Golzius , on doit se souvenir qu'avant d'épouser Gallus , elle avoit été déja
mariée à Anniballien , qui prenoit le titre
de
AOUST. 1732. 1767
de Roy , et que Philostorge ( lib . 3. ) nous
marque expressement que Constantin le
Grand , son pere , avoit de son vivant
donné le titre d'Auguste à cette Princesse ; ainsi elle ne peut faire d'exception à
la Regle générale.
La seconde observation par laquelle je
finis; c'est que la dispute n'est fondée que
sur unesupposition que l'on fait. On veut
que la femme d'Alius se soit appellée Lucille, et cependant aucun Autheur ne nous
a appris sonnom.Nous sçavons seulement
qu'elle étoit fille de Nigrinus , qu'elle cut
deux enfans , l'Empereur Verus , et une
fille appellée Fadia , qui avoit été destinée par Adrien , pour épouse à MarcAurele , mais que ce Prince n'épousa pas
à cause de sa jeunesse. Voilà tout ce que
l'hitoire nous en apprend ; son nom est
un mystere inconnu ; et ceux qui l'ont
nommée Domitia Lucilla , se sont trompez. Qu'il me soit permis de le dire , un
manque d'attention les a jettez dans l'erreur. Marc Aurele et Verus sont toûjours
appellez Freres. DIVI FRATRES ; les Auteurs voyant que la mere du premier s'appelloit Domitia Lucilla, ont cru assez légerement qu'elle l'étoit du second , sans
se ressouvenir que la fraternité de ces
Princes ne venoit que d'adoption.
,
Voilà
1768 MERCURE DE FRANCE
Voilà la cause de l'erreur ; cause qui a
fait naître la question , mais qui une fois
reconnuë , ne fait plus de difficulté pour
la décision , à sçavoir que toutes les Médailles qui nous restent , avec le nom de
Lucille , appartiennent toutes à la femme
de Verus. D. P.
A Orleans, ce 12 Avril 1732.
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Résumé : REMARQUES sur les Médailles qui portent le nom de Lucille.
Le texte examine les médailles portant le nom de Lucille et présente deux interprétations principales. La première attribue toutes les médailles à Lucille, épouse de Verus et co-régnante avec Marc-Aurèle. La seconde suggère de partager ces médailles entre cette Lucille et la femme d'Élius César, adopté par Adrien. Les partisans de l'existence de deux Lucilles se basent sur les titres présents sur les médailles. Lucille, femme de Verus, se désigne comme fille d'Antonin Auguste, tandis que Lucille, femme d'Élius, utilise simplement le titre d'Auguste. Cependant, cette distinction est contestée car Faustine, femme de Marc-Aurèle, a également changé de titre au cours de sa vie. La différence de coiffure et de traits sur les médailles est jugée insuffisante pour distinguer deux Lucilles, car ces variations existent aussi parmi les médailles d'une même personne. Une objection majeure concerne la maternité. Lucille, femme de Verus, est souvent considérée comme stérile, contrairement à Lucille, femme d'Élius, qui aurait eu trois enfants. Toutefois, des historiens et des inscriptions indiquent que Lucille, femme de Verus, a pu avoir des enfants, peut-être morts jeunes. Enfin, le texte souligne que la femme d'Élius n'a jamais porté le titre d'Auguste, réservé aux épouses des empereurs. De plus, le nom de la femme d'Élius n'est pas confirmé comme étant Lucille, ce qui renforce l'hypothèse que toutes les médailles appartiennent à Lucille, femme de Verus.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2
p. 1768
Enigme, Logogryphes, &c. [titre d'après la table]
Début :
Oignon, est le mot de l'Enigme de Juillet. La [...]
Mots clefs :
Oignon, La Belouze, Curieux
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Enigme, Logogryphes, &c. [titre d'après la table]
Oignon , est le mot de l'Enigme de
Juillet. La Belouze et Curieux , sont les
mots des deux Logogryphes.
Juillet. La Belouze et Curieux , sont les
mots des deux Logogryphes.
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3
p. 596-599
« Le Roy a donné l'Abbaye de Ville-Longue, Ordre de Citeaux, Diocèse [...] »
Début :
Le Roy a donné l'Abbaye de Ville-Longue, Ordre de Citeaux, Diocèse [...]
Mots clefs :
Roi, Concert spirituel, Mains, Reine, Serment de fidélité, Diocèse, Château, Premier maître d'hôtel
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texteReconnaissance textuelle : « Le Roy a donné l'Abbaye de Ville-Longue, Ordre de Citeaux, Diocèse [...] »
E Roy a donné l'Abbaye de Ville-
Longue , Ordre de Citeaux , Diocèse
de Carcassonne , à l'Abbé Novy ; et le
Prieuré de S. Maurice de Senlis , Ordre
de S. Augustin , à l'Abbé de Noë.
Le 1s de ce mois , 4e Dimanche de Carême
, le Roy entendit dans la Chapelle
du Château de Versailles , la Messe chantée
par la Musique , pendant laquelle l'Evêque
de Mâcon prêta serment de fidelité
entre les mains de S. M.
Le Roy a donné le Gouvernement
d'Huningue , au Marquis de Guerchy ,
Lieutenant General de ses Armées.
La Charge de Premier Maître d'Hôtel
de la Reine , a été donnée au Marquis de
Chamarande , qui a été Premier Maître
d'Hôtel de Madame la Dauphine, Aycule
du Roy. Il prêta serment de fidelité entre
MARS . 1733-
197
tre les mains de la Reine , le 15 de ce.
mois.
Le 4. Fevrier , la Cour étant à Marly,
on chanta devant la Reine le Prologue et
le premier Acte de l'Opera de Cadmus ,
qu'on continua le 7.et le 9.Les principaux
Rôles furent chantez par les sieurs d'Angerville
, Dubourg , Ducros , et par la Dlle
Mathieu, laquelle chanta à la fin de la Piece
uneAriette Françoise de la composition
du sieur Mathieu , qui fut très- goûtée.
Le 11. on concerta l'Opera d'Issé , de
la composition de M. Destouches ; la
même Dlle Mathieu remplit le Rôle
d'Issé , avec beaucoup de succès et de
précision ; l'execution des Choeurs et
de la Simphonie fit aussi beaucoup de
plaisir.
Le 17. on chanta le Prologue et la
troisiéme Entrée du Ballet des Stratagemes
de l'Amour , du même Auteur. La
mort de Madame de France troisiéme
fut cause qu'il n'y eut plus de Concert
le reste du mois.
On apprend de Rome , que dans le
Consistoire secret que le Pape tint le 2 .
de ce mois , le Cardinal Othoboni proposa
l'Abbaye de S. Pierre de Flavigny 2
Dio558
MERCURE DE FRANCE
cèse d'Autun , pour l'Evêque de Luçon ,
et celle de N. Dame de Font- Froide
Diocèse de Narbonne, pour l'Abbé de
Brissac ; il préconisa ensuite l'Evêque de
Rennes , pour celle de N. Dame de Joüy,
Diocèse de Sens.
Le 19 de ce mois , le Duc de Sully et le
Duc de Gontault , Pairs de France , prêterent
serment et prirent séance au Pare
lement en la maniere accoutumée.
Le Roy a donné le Gouvernement des
Ville et Citadelle de Metz , et du Païs
Messin , au Comte de Belle- Isle . Il prêta
serment de fidelité entre les mains de Sa
Majesté , le 17 de ce mois.
Le 30. de ce mois , la Reine n'ayant
pû , à cause de sa grossesse , se rendre à
I'Eglise de la Paroisse , communia dans
la Chapelle du Château , par les mains.
du Cardinal de Fleury , son Grand -Aumônier.
Le 24. Mars , la Loterie de la Compagnie des
Indes , établie pour le remboursement des Actions
, fut tirée en la maniere accoûtumée , à
P'Hôtel de la Compagnie. La Liste des Numeros
gagnans des Actions et Dixièmes d'Actions qui
doivent être remboursées , a été renduë publique
MARS. 1733 599
que , faisant en tout le nombre de 314, Actions
Le 22. Mars , Dimanche de la Passion , tous
les Théatres ayant été fermez à l'occasion des
Lois semaines de Pâques, il y eut Concert Spirituel
au Château des Tuilleries , dans lequel les
Diles le Maure et Erremens , chanterent differens
Récits dans les Motets, avec applaudissement ; on
y executa aussi un nouveau Motet à grand Choeur
de l'Abbé Gaycau, qui fut très - goûté. Le Miserera
de M. de la Lande termina le Concert.
Le 25. , Fête de l'Annonciation , il y eut aussi
Concert Spirituel , les Diles Courvasier et Lenaer
, chanterent un nouveau Motet du sieur le
Maire , qui fur très- goûté ; on executa ensuite
la Cantate de M. de la Lande , ou la Dile le
Maure chanta le beau Récit de Viderunt , à la
satisfaction d'une très -nombreuse Assemblée. Le
même Concert doit continuer jusqu'à la Quasimodo.
Au dernier jour de ce mois , le froid a été ici
encore aussi vif comme au fort de l'hyver , les
Rhumes et les autres Maladies de cette espece ,
sont cependant fort diminués.En sorte qu'on n'entend
presque plus le bruit importun et presque
continuel de ceux qui toussoient , crachoient,
se mouchoient dans les Eglises , dans les Assemblées
et aux Spectacles sur tout , où le Garçon
Limonadier , qui offroit des rafraichissemens ,
crioit aussi du Jus de Reglisse et de la Conserve
de Guimauve.
Longue , Ordre de Citeaux , Diocèse
de Carcassonne , à l'Abbé Novy ; et le
Prieuré de S. Maurice de Senlis , Ordre
de S. Augustin , à l'Abbé de Noë.
Le 1s de ce mois , 4e Dimanche de Carême
, le Roy entendit dans la Chapelle
du Château de Versailles , la Messe chantée
par la Musique , pendant laquelle l'Evêque
de Mâcon prêta serment de fidelité
entre les mains de S. M.
Le Roy a donné le Gouvernement
d'Huningue , au Marquis de Guerchy ,
Lieutenant General de ses Armées.
La Charge de Premier Maître d'Hôtel
de la Reine , a été donnée au Marquis de
Chamarande , qui a été Premier Maître
d'Hôtel de Madame la Dauphine, Aycule
du Roy. Il prêta serment de fidelité entre
MARS . 1733-
197
tre les mains de la Reine , le 15 de ce.
mois.
Le 4. Fevrier , la Cour étant à Marly,
on chanta devant la Reine le Prologue et
le premier Acte de l'Opera de Cadmus ,
qu'on continua le 7.et le 9.Les principaux
Rôles furent chantez par les sieurs d'Angerville
, Dubourg , Ducros , et par la Dlle
Mathieu, laquelle chanta à la fin de la Piece
uneAriette Françoise de la composition
du sieur Mathieu , qui fut très- goûtée.
Le 11. on concerta l'Opera d'Issé , de
la composition de M. Destouches ; la
même Dlle Mathieu remplit le Rôle
d'Issé , avec beaucoup de succès et de
précision ; l'execution des Choeurs et
de la Simphonie fit aussi beaucoup de
plaisir.
Le 17. on chanta le Prologue et la
troisiéme Entrée du Ballet des Stratagemes
de l'Amour , du même Auteur. La
mort de Madame de France troisiéme
fut cause qu'il n'y eut plus de Concert
le reste du mois.
On apprend de Rome , que dans le
Consistoire secret que le Pape tint le 2 .
de ce mois , le Cardinal Othoboni proposa
l'Abbaye de S. Pierre de Flavigny 2
Dio558
MERCURE DE FRANCE
cèse d'Autun , pour l'Evêque de Luçon ,
et celle de N. Dame de Font- Froide
Diocèse de Narbonne, pour l'Abbé de
Brissac ; il préconisa ensuite l'Evêque de
Rennes , pour celle de N. Dame de Joüy,
Diocèse de Sens.
Le 19 de ce mois , le Duc de Sully et le
Duc de Gontault , Pairs de France , prêterent
serment et prirent séance au Pare
lement en la maniere accoutumée.
Le Roy a donné le Gouvernement des
Ville et Citadelle de Metz , et du Païs
Messin , au Comte de Belle- Isle . Il prêta
serment de fidelité entre les mains de Sa
Majesté , le 17 de ce mois.
Le 30. de ce mois , la Reine n'ayant
pû , à cause de sa grossesse , se rendre à
I'Eglise de la Paroisse , communia dans
la Chapelle du Château , par les mains.
du Cardinal de Fleury , son Grand -Aumônier.
Le 24. Mars , la Loterie de la Compagnie des
Indes , établie pour le remboursement des Actions
, fut tirée en la maniere accoûtumée , à
P'Hôtel de la Compagnie. La Liste des Numeros
gagnans des Actions et Dixièmes d'Actions qui
doivent être remboursées , a été renduë publique
MARS. 1733 599
que , faisant en tout le nombre de 314, Actions
Le 22. Mars , Dimanche de la Passion , tous
les Théatres ayant été fermez à l'occasion des
Lois semaines de Pâques, il y eut Concert Spirituel
au Château des Tuilleries , dans lequel les
Diles le Maure et Erremens , chanterent differens
Récits dans les Motets, avec applaudissement ; on
y executa aussi un nouveau Motet à grand Choeur
de l'Abbé Gaycau, qui fut très - goûté. Le Miserera
de M. de la Lande termina le Concert.
Le 25. , Fête de l'Annonciation , il y eut aussi
Concert Spirituel , les Diles Courvasier et Lenaer
, chanterent un nouveau Motet du sieur le
Maire , qui fur très- goûté ; on executa ensuite
la Cantate de M. de la Lande , ou la Dile le
Maure chanta le beau Récit de Viderunt , à la
satisfaction d'une très -nombreuse Assemblée. Le
même Concert doit continuer jusqu'à la Quasimodo.
Au dernier jour de ce mois , le froid a été ici
encore aussi vif comme au fort de l'hyver , les
Rhumes et les autres Maladies de cette espece ,
sont cependant fort diminués.En sorte qu'on n'entend
presque plus le bruit importun et presque
continuel de ceux qui toussoient , crachoient,
se mouchoient dans les Eglises , dans les Assemblées
et aux Spectacles sur tout , où le Garçon
Limonadier , qui offroit des rafraichissemens ,
crioit aussi du Jus de Reglisse et de la Conserve
de Guimauve.
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Résumé : « Le Roy a donné l'Abbaye de Ville-Longue, Ordre de Citeaux, Diocèse [...] »
En mars 1733, plusieurs nominations et événements notables ont marqué le mois. Le roi a attribué l'Abbaye de Ville-Longue à l'Abbé Novy et le Prieuré de Saint-Maurice de Senlis à l'Abbé de Noë. Le 4e dimanche de Carême, le roi a assisté à une messe chantée à la Chapelle du Château de Versailles, où l'évêque de Mâcon a prêté serment de fidélité. Le Marquis de Guerchy a été nommé Gouverneur d'Huningue, et le Marquis de Chamarande a reçu la charge de Premier Maître d'Hôtel de la Reine. À la Cour, des opéras et concerts ont été donnés, notamment 'Cadmus' et 'Issé', avec des performances remarquées de la demoiselle Mathieu. Cependant, la mort de Madame de France a interrompu les concerts pour le reste du mois. À Rome, le Cardinal Othoboni a proposé diverses abbayes pour des nominations épiscopales. Les Ducs de Sully et de Gontault ont prêté serment au Parlement. Le Comte de Belle-Isle a été nommé Gouverneur de Metz et de sa citadelle. La Reine, en raison de sa grossesse, a communié dans la Chapelle du Château. La loterie de la Compagnie des Indes a été tirée, remboursant 314 actions. Des concerts spirituels ont eu lieu aux Tuileries pendant les semaines de Pâques, avec des performances appréciées. Le mois s'est terminé par un froid vif, mais les maladies respiratoires étaient moins fréquentes.
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4
p. 600-601
A SON EMINENCE.
Début :
Sage Dispensateur d'une vaste Puissance, [...]
Mots clefs :
Coeur, Voeux, Cardinal de Fleury
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texteReconnaissance textuelle : A SON EMINENCE.
A SON EMINENCE.
Sage Dispensateur d'une vaste Puissance ,
Qui fait des voeux pour toi , s'acquitte envers la
France
FLEURY , puissent les Dieux ne plus compter les
ans ,
Et puisse leur séjour t'attendre encor long-tems !
Que ta vigueur durable à nos besoins réponde.
Soutien toujours le nom de Bienfaicteur du
Monde.
De l'Europe à ta foy le destin fut remis ,
Et nos Voisins jaloux devinrent nos amis.
Tu rends l'obeïssance et certaine et facile
Le Soldat est payé, le Rentier est tranquille,
Même le Courtisan dispensé de flatter ,
Pour atteindre aux honneurs n'a qu'à les mériter;
Pilote vigilant , joui des vents propices.
D'un Monarque ombrageux essuyant les caprices
,
Armand, voyoit par lui ses projets combattus ;
Lours t'ouvrit son coeur en l'ouvrant aux Vertus.
Possede de ton Roy l'auguste confiance s
Son bonheur t'a placé ; le remps , l'experience ,
Lui font à chaque instant renouveller son choix
Ses regards de tes soins soulagent tout le poids.
L'Histoire , qui souvent prend la haine pour
guide ,
Peint Armand trop severe et Jules trop avide
Veit
Voit-on la cruauté t'inspirer ses transports ?
L'Avarice occupée à compter tes trésors ?
FLEURY , la paix du coeur regne sur ton visage ,
Jamais les Passions n'y forment de nuage ,
Aux Graces ton accueil ajoute un nouveau prix;
Le refus nécessaire est au moins sans mépris ;
Le culte seul en toi trouve un vengeur austeres
La Politique en fait un frein pour le vulgaire ,
Mais il est à tes yeux le vrai devoir des Rois ,
Le principe du bien et la source des Loix.
Poursui sans te lasser ta carriere immortelle ,
Cherche dans ta vertu le seul prix digne d'elles
Les titres, les respects , les éloges pompeux ,
Sont une récompense au - dessous de tes voeux ;
Loin de toi ces Rimeurs que le besoin altere ,
Qui font d'un talent noble- un métier merce
naire ;
Reçoi l'hommage pur que le coeur m'a dicté ;
Mes Vers n'ont d'autre prix que leur sincerité.
Sage Dispensateur d'une vaste Puissance ,
Qui fait des voeux pour toi , s'acquitte envers la
France
FLEURY , puissent les Dieux ne plus compter les
ans ,
Et puisse leur séjour t'attendre encor long-tems !
Que ta vigueur durable à nos besoins réponde.
Soutien toujours le nom de Bienfaicteur du
Monde.
De l'Europe à ta foy le destin fut remis ,
Et nos Voisins jaloux devinrent nos amis.
Tu rends l'obeïssance et certaine et facile
Le Soldat est payé, le Rentier est tranquille,
Même le Courtisan dispensé de flatter ,
Pour atteindre aux honneurs n'a qu'à les mériter;
Pilote vigilant , joui des vents propices.
D'un Monarque ombrageux essuyant les caprices
,
Armand, voyoit par lui ses projets combattus ;
Lours t'ouvrit son coeur en l'ouvrant aux Vertus.
Possede de ton Roy l'auguste confiance s
Son bonheur t'a placé ; le remps , l'experience ,
Lui font à chaque instant renouveller son choix
Ses regards de tes soins soulagent tout le poids.
L'Histoire , qui souvent prend la haine pour
guide ,
Peint Armand trop severe et Jules trop avide
Veit
Voit-on la cruauté t'inspirer ses transports ?
L'Avarice occupée à compter tes trésors ?
FLEURY , la paix du coeur regne sur ton visage ,
Jamais les Passions n'y forment de nuage ,
Aux Graces ton accueil ajoute un nouveau prix;
Le refus nécessaire est au moins sans mépris ;
Le culte seul en toi trouve un vengeur austeres
La Politique en fait un frein pour le vulgaire ,
Mais il est à tes yeux le vrai devoir des Rois ,
Le principe du bien et la source des Loix.
Poursui sans te lasser ta carriere immortelle ,
Cherche dans ta vertu le seul prix digne d'elles
Les titres, les respects , les éloges pompeux ,
Sont une récompense au - dessous de tes voeux ;
Loin de toi ces Rimeurs que le besoin altere ,
Qui font d'un talent noble- un métier merce
naire ;
Reçoi l'hommage pur que le coeur m'a dicté ;
Mes Vers n'ont d'autre prix que leur sincerité.
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Résumé : A SON EMINENCE.
La lettre est adressée à André-Hercule de Fleury, cardinal et principal ministre de Louis XV. L'auteur exprime des vœux pour la longévité et la santé de Fleury, soulignant son rôle bénéfique pour la France et l'Europe. Fleury est loué pour avoir transformé des voisins jaloux en amis et pour avoir assuré la paix et la stabilité. Il est décrit comme un pilote vigilant, capable de gérer les caprices d'un monarque ombrageux. La lettre met en avant la confiance du roi en Fleury, renforcée par le temps et l'expérience. L'auteur conteste les portraits négatifs de l'histoire, affirmant que Fleury est guidé par la vertu et le devoir royal. Il encourage Fleury à poursuivre sa carrière avec la vertu comme seule récompense, rejetant les flatteries et les éloges pompeux. La lettre se conclut par un hommage sincère, valorisant la sincérité des vers écrits.
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5
p. 601-610
MORTS, NAISSANCES & Mariages.
Début :
Dame Marie de la Garde, veuve de François Bertaut, Seigneur de [...]
Mots clefs :
Marquis, Louis, Chevalier, Général des armées, Veuve, Fille, Régiment, Église de Saint-Sulpice, Gardes du corps, Comtes de Marseille
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texteReconnaissance textuelle : MORTS, NAISSANCES & Mariages.
MORTS , NAISSANCES
& Mariages.
Ame Marie de la Garde , veuve
Dde François Bertaut , Seigneur de
Freauville , Conseiller au Parlement , en
la Grand'Chambre > mourut les Fé-
I vrier ,
vrier , âgée de 0 ans . Son Corps fut
transporté de l'Eglise de S. Sulpice en
celle des PP. Jacobins de la rue S. Dominique.
Bernard Angelique de Cremean d'Entragues
, Abbé de Jondieux , mourut le
24 Février , âgé de 83 ans.
M. de Pellevé , Curé de Bussy S.Geor
ge , près de Lagny , Diocèse de Paris ,
nous écrit que le 26 Fevrier dernier mourut
dans sa Paroisse Perrette Chevalier,
veuve d'Etienne Racquenard , Laboureur
, âgée de 106 ans 7 mois, après avoir
reçu les Sacremens avec beaucoup d'édification
, de jugement et de tranquilité ,
et fans avoir jamais ressenti durant toute
sa vie le moindre accès de fiévre . Elle est
décedée au lieu de Collegien , dans la
Maison d'Etienne Racquenard , son Fils
Laboureur et Fermier de M. le Marquis
de Torcy. Le Marquisat de Torcy est
dans la Brie.
Dame Louise- Elizabeth Vallot , veuve
de M. Denys de Bannes , Comte d'Avejan
, Grand- Croix de l'Ordre Royal et
Militaire de S. Loüis , Lieutenant General
des Armées du Roy , Lieutenant Colonel
du Régiment des Gardes Françoises
, et Gouverneur de Furnes , mourut à
Paris le 26 Février , âgée de 81 ans.
M.
MAR S. 1733 . 603
M. Guillaume de la Vieuville , mourut
à Paris le 23 , âgé de 50 ans. Il avoit
été Secretaire des Commandemens de la
Reine , et il avoit eu la même Charge
chez feue Madame la Dauphine , mere du
Roy .
Le même jour , M. Jean Bonnevie ,
Ecuyer Secretaire du Roy , Fermier General
, mourut à Paris , âgé de 72 ans.
D. Bonne Barillon , veuve de M. Arnault
de la Briffe , Procureur General du
Parlement , mourut en son Château d'Amilly
, vers la fin de Février , àgée de 65
ans .
Charlotte - Armande, Gaston de Rohan
, cy - devant Abbesse de l'Abbaye
Royale de Jouarre , mourut à Paris , dans
la 38 année de son âge.
,
D. Marie Edmée Terrier , veuve de
Charles d'Hosier Chevalier des Ordres
du Roy et de Savoye ; Genealogiste
de la Maison de Sa Majesté , Garde de
son Armorial , et Juge General des Blazons
de France , Prevôt du Regiment
du Roy , Infanterie , et Grand Forrestier
de la Ville d'Hesdin en Artois , mourut
à Paris , le 1 Mars , âgée de soixante
er dix- neuf ans.
Pierre - Gilbert Colbert , Marquis de
Villacerf et de Payenne , Seigneur de
E
I ij S
604 MERCURE DE FRANCE
A
S. Mesmin , Courlange. , &c. Premier
Maître d'Hôtel de la Reine , mourut à
Paris le 3 Mars , âgé de 61 ans .
Frere Henry Perrot de S. Dié , Grand-
Croix , de l'Ordre de S. Jean de Jerufalem
, Bailly de la Morée , et Commandeur
de la Commanderie de Villers
près Liege , mourut à Paris , le 4 ,
de 88 ans.
,
âgé
On écrit de Marseille , que le Comte
de Forbin , Chef d'Escadre des Armées.
Navales , Chevalier de S. Louis , étoit
mort dans cette Ville le 4. de ce mois ,
qu'on lui avoit fait de magnifiques Funérailles
, ausquelles tous les Officiers de
la Marine et autres avoient assisté. Il
s'étoit acquis une grande réputation dans
le Service de Mer , qu'il avoit quitté depuis
plusieurs années pour se retirer dans
sa Maison de campagne de S. Marcel ,
à deux lieues de Marseille , où il a vécu
depuis fort chrétiennement jusqu'à l'âge
de 77. ans , étant né en l'année 1656.
Il a été transporté de cette Ville dans
l'Eglise de S. Marcel , pour y être inhumé.
On a imprimé en l'année 1729.
des Mémoires sous son nom , qui con
tiennent l'Histoire de sa Vie , 2. vol.
in 12. à Amsterdam , chez F. Girardi.
M. Guillaume-Denys Ravissar, Prêtre,
Docteur
MARS. 1733 305
Docteur en Théologie , Curé de la Paroisse
S. Hypolite , Fauxbourg S.Marcel,
mourut le 5 , âgé de 44 ans.
Le 7 Mars. Marie- Magdeleine de Bran
cas , fille de Louis de Brancas , Duc de
Villars , mourut à Paris , âgée d'environ
63 ans. Elle avoit épousé le 26 Octobre
1694. Gabriel-Henry de Beauvau , Marquis
de Montgauger , cy-devant Capi
taine des Gardes du Corps de Philippe
de France , Duc d'Orleans , Frere unique
du Roy Lois XIV. dont elle a eu
Anne Agnès de Beauvau , épouse d'Agesilan
Gaston de Grossolles , Marquis
de Flamarcus , Seigneur de Bazet , &c.
cy - devant Capitaine - Lieutenant des
Chevaux Legers de Bourgogne , Brigadier
des Armées du Roy , et plusieurs
autres filles.
-
Yves , Marquis d'Alegre , Prince d'Orange
, Baron de Flagêne , Aubusson
Aurouze , Comte de Champeix , Baron
de S. Ciergues , Seigneur de Mishault ,
Tourzel , Montaigu , & c. Maréchal de
France , Chevalier des Ordres du Roy ,
Gouverneur des Villes et Citadelles de
Metz et du Païs Messia , Commandant
en Chef dans les trois Evêchez , mourut
à Paris , le 9 de ce mois ; âgé d'environ
8 ans. Son Corps a été transporté
I iij de
606 MERCURE DE FRANCE
de l'Eglise de S. Sulpice à Alegre en
Auvergne.
M. Mathurin Prochant , Docteur en
Théologie ,Chanoine de l'Eglise de Paris ,
Prieur de S. Lo du Boucachard , mourut
le 11 , âgé de 84 ans.
Le R. P. Michel le Quien , de l'Ordre
de S. Dominique , Bibliothequaire du
Convent de la rue S. Honoré , mourut
le 12 Mars , âgé d'environ 70 ans , aussi
recommandable pour sa piété , que par
son Erudition . Nous avons souvent parlé
de ce Sçavant Religieux , dans nos Journaux
, et nous ne présumions pas , en insérant
dans celui- cy, les Remarques qu'il
nous avoit communiquées , sur un Ouvrage
important pour la Religion , que
nous serions obligez d'annoncer sa mort
sur la fin du même Livre. En attendant
que nous puissions rendre à sa Mémoire
de plus amples devoirs , nous avons la
consolation d'apprendre au Public que
son grand Ouvrage : Oriens Christianus
et Affrica , déja avancé , et qui s'imprime
au Louvre , sera continué par des Religieux
choisis , de la même Maison , que
l'Autheur a instruits , &c.
Dame Catherine Bouchart , veuve de
M. Antoine Barillon de Morangis , Me des
Requêtes , mourut en son Château de
MoMARS.
1733
607
Morangis , le 15 de ce mois , dans la 69
année de son âge.
,
D. Magdelaine de Bachys Daubais ;
veuve de Jacques de Cassagnet Villadet ,
Narbonne , Ĉomague , Marquis de Fimarcon
, Chevalier des Ordres du Roy
Lieutenant General des Armées de S. M.
Lieutenant General de la Province de
Roussillon et Gouverneur de Mont-
Loüis , mourut à Paris le 18 , dans la so
année de son âge.
2
D.Renée Suzanne de Longueil de Maisons
, Abbesse de l'Abbaye Royale de
Sainte Perrine de la Vilette , y mourut
le 28 , âgée de 75 ans 2 mois.
Le 2 Mars , M. l'Archevêque de Sens ;
administra le Sacrement de Baptême dans
l'Eglise des Carmelites du Fauxbourg
S. Germain , à Louis Levi , surnommé
Féermer, âgé d'environ 36 ans , à Marie--
Louise Genevieve Jacob son épouse ,âgée
de 35 ans , à Charles Lévi leur fils , agé
de 12 ans ; et à François Levi Féermer ,
frere de Louis , âgé de 18 ans , tous Juifs
' de Religion . Ils curent l'honneur d'avoir
'pour Parrain Monseigneur le Duc d'Orjeans
, Premier Prince du Sang , et pour
Maraine , la Reine d'Espagne , seconde
Doüairiere .
I iiij D.
8 MERCURE DE FRANCE :
D. Loüise-Françoise de Belhomme de
Veuville, épouse de Pierre - François d'Espinassy
, Seigneur de Marignole , & c.
Colonel de Dragons , accoucha le 8 Mars
d'un Fils , qui fut nommé Charles Loüis
par Louis Robert, Chevalier de la Mark,
et par D. Marie- Eleonor de Maillé, fille
de Donatien de Maillé , Marquis de Carman
, & c.
· D. Magdelaine - Catherine Therese
Carrel , épouse de Charles , Marquis de
Houdetot, Brigadier des Armées du Roy,
Colonel du Regiment d'Artois , accoucha
le 14 Mars d'une fille , qui fut nommée
Charlotte - Loüise- Magdelaine , par
Louis de Bec- de- Liévre , Marquis de Cany,
et par D. Charlotte - Marie de Houdetot,
fille de feu Louis - Pierre de Houdetot ,
Colonel du Regiment d'Artois .
Joachim de Zuniga , Comte de Betaleazar,
&c. fils de Don Jean Manuel Diego
Lopez de Zuniga Soto Mayor Mendeza
; et Gusman , Duc de Lujars , de
Plovizance , & c. Marquis de Gibralcon ,
&c. Grand Justicier hereditaire des
Royaumes de Castille et de Léon , &c.
Chevalier de l'Ordre de la Toison d'or,
Grand Maître de la Maison du Prince
des Asturies , et de feuë Dame Raphaë
❤
le
MARS. 1733 . 609
I
le de Castro , Duchesse de Béjars , épou
sa le 1 Mars Léopoldine - Elizabeth- Charlotte
de Loraine , Dame de Remiremont,
fille de Louis de Lorraine, Prince de Pons
et de Mortagne , Marquis de Miranbeau ,
&c. Chevalier des Ordres du Roy , Colonel
d'Infanterie , et de D. Elizabeth de
Roquelaure , Princesse de Pons , &c.
Le Marquis de Wargemont, Enseigne
des Gendarmes de la Garde du Roy ,
épousa la nuit du Lundi au Mardi 10 de
Mars , Mademoiselle de S. Chamant ,fille
de feu Marquis de S. Chamant , Maréchal
des Camps et Armées du Roi , Licutenant
des Gardes du Corps et Gouver
neur de Puits-Laurent . La ceremonie s'est
faite dans la Chapelle du Château de Villenaux,
où plusieurs Seigneurs ont assisté.
Il y a eu par les Bourgeois de la Ville
bien des réjouissances au bruit du Canon
, et le Prince de Tingri , mit le feu à
un tres beau Feu d'Artifice , qui fut tiré
le soir , précedé d'un grand nombre de
Fusées volantes.
Le 16. Mars , l'Archevêque de Paris
fit dans la Chapelle du Palais Archiepiscopal
, la Celebration du Mariage de
M. Aymard - Jean , Marquis de Nicolai ,
Conseiller au Parlement , Premier Président
en survivance de la Chambre des
I v Comptes
}
610 MERCURE DE FRANCE
Comptes , fils de M. Jean- Aymard de
Nicolai , Marquis de Goussainville , Premier
Président , et de D. Marie- Jeanne
de Lamoignon , avec D. Magdeleine-
Charlotte- Guilelmine - Leonine de Vintimille
, des Comtes de Marseille , fille
de Gaspard- Hubert Magdelon de Vintimille
, des Comtes de Marseille , Marquis
du Luc , Brigadier des Armées du
Roy , Colonel d'un Régiment de Cavalerie
de son nom , Gouverneur des Ifles .
de Porquerolles , et de D. Marie- Charlotte
de Réfuge.
& Mariages.
Ame Marie de la Garde , veuve
Dde François Bertaut , Seigneur de
Freauville , Conseiller au Parlement , en
la Grand'Chambre > mourut les Fé-
I vrier ,
vrier , âgée de 0 ans . Son Corps fut
transporté de l'Eglise de S. Sulpice en
celle des PP. Jacobins de la rue S. Dominique.
Bernard Angelique de Cremean d'Entragues
, Abbé de Jondieux , mourut le
24 Février , âgé de 83 ans.
M. de Pellevé , Curé de Bussy S.Geor
ge , près de Lagny , Diocèse de Paris ,
nous écrit que le 26 Fevrier dernier mourut
dans sa Paroisse Perrette Chevalier,
veuve d'Etienne Racquenard , Laboureur
, âgée de 106 ans 7 mois, après avoir
reçu les Sacremens avec beaucoup d'édification
, de jugement et de tranquilité ,
et fans avoir jamais ressenti durant toute
sa vie le moindre accès de fiévre . Elle est
décedée au lieu de Collegien , dans la
Maison d'Etienne Racquenard , son Fils
Laboureur et Fermier de M. le Marquis
de Torcy. Le Marquisat de Torcy est
dans la Brie.
Dame Louise- Elizabeth Vallot , veuve
de M. Denys de Bannes , Comte d'Avejan
, Grand- Croix de l'Ordre Royal et
Militaire de S. Loüis , Lieutenant General
des Armées du Roy , Lieutenant Colonel
du Régiment des Gardes Françoises
, et Gouverneur de Furnes , mourut à
Paris le 26 Février , âgée de 81 ans.
M.
MAR S. 1733 . 603
M. Guillaume de la Vieuville , mourut
à Paris le 23 , âgé de 50 ans. Il avoit
été Secretaire des Commandemens de la
Reine , et il avoit eu la même Charge
chez feue Madame la Dauphine , mere du
Roy .
Le même jour , M. Jean Bonnevie ,
Ecuyer Secretaire du Roy , Fermier General
, mourut à Paris , âgé de 72 ans.
D. Bonne Barillon , veuve de M. Arnault
de la Briffe , Procureur General du
Parlement , mourut en son Château d'Amilly
, vers la fin de Février , àgée de 65
ans .
Charlotte - Armande, Gaston de Rohan
, cy - devant Abbesse de l'Abbaye
Royale de Jouarre , mourut à Paris , dans
la 38 année de son âge.
,
D. Marie Edmée Terrier , veuve de
Charles d'Hosier Chevalier des Ordres
du Roy et de Savoye ; Genealogiste
de la Maison de Sa Majesté , Garde de
son Armorial , et Juge General des Blazons
de France , Prevôt du Regiment
du Roy , Infanterie , et Grand Forrestier
de la Ville d'Hesdin en Artois , mourut
à Paris , le 1 Mars , âgée de soixante
er dix- neuf ans.
Pierre - Gilbert Colbert , Marquis de
Villacerf et de Payenne , Seigneur de
E
I ij S
604 MERCURE DE FRANCE
A
S. Mesmin , Courlange. , &c. Premier
Maître d'Hôtel de la Reine , mourut à
Paris le 3 Mars , âgé de 61 ans .
Frere Henry Perrot de S. Dié , Grand-
Croix , de l'Ordre de S. Jean de Jerufalem
, Bailly de la Morée , et Commandeur
de la Commanderie de Villers
près Liege , mourut à Paris , le 4 ,
de 88 ans.
,
âgé
On écrit de Marseille , que le Comte
de Forbin , Chef d'Escadre des Armées.
Navales , Chevalier de S. Louis , étoit
mort dans cette Ville le 4. de ce mois ,
qu'on lui avoit fait de magnifiques Funérailles
, ausquelles tous les Officiers de
la Marine et autres avoient assisté. Il
s'étoit acquis une grande réputation dans
le Service de Mer , qu'il avoit quitté depuis
plusieurs années pour se retirer dans
sa Maison de campagne de S. Marcel ,
à deux lieues de Marseille , où il a vécu
depuis fort chrétiennement jusqu'à l'âge
de 77. ans , étant né en l'année 1656.
Il a été transporté de cette Ville dans
l'Eglise de S. Marcel , pour y être inhumé.
On a imprimé en l'année 1729.
des Mémoires sous son nom , qui con
tiennent l'Histoire de sa Vie , 2. vol.
in 12. à Amsterdam , chez F. Girardi.
M. Guillaume-Denys Ravissar, Prêtre,
Docteur
MARS. 1733 305
Docteur en Théologie , Curé de la Paroisse
S. Hypolite , Fauxbourg S.Marcel,
mourut le 5 , âgé de 44 ans.
Le 7 Mars. Marie- Magdeleine de Bran
cas , fille de Louis de Brancas , Duc de
Villars , mourut à Paris , âgée d'environ
63 ans. Elle avoit épousé le 26 Octobre
1694. Gabriel-Henry de Beauvau , Marquis
de Montgauger , cy-devant Capi
taine des Gardes du Corps de Philippe
de France , Duc d'Orleans , Frere unique
du Roy Lois XIV. dont elle a eu
Anne Agnès de Beauvau , épouse d'Agesilan
Gaston de Grossolles , Marquis
de Flamarcus , Seigneur de Bazet , &c.
cy - devant Capitaine - Lieutenant des
Chevaux Legers de Bourgogne , Brigadier
des Armées du Roy , et plusieurs
autres filles.
-
Yves , Marquis d'Alegre , Prince d'Orange
, Baron de Flagêne , Aubusson
Aurouze , Comte de Champeix , Baron
de S. Ciergues , Seigneur de Mishault ,
Tourzel , Montaigu , & c. Maréchal de
France , Chevalier des Ordres du Roy ,
Gouverneur des Villes et Citadelles de
Metz et du Païs Messia , Commandant
en Chef dans les trois Evêchez , mourut
à Paris , le 9 de ce mois ; âgé d'environ
8 ans. Son Corps a été transporté
I iij de
606 MERCURE DE FRANCE
de l'Eglise de S. Sulpice à Alegre en
Auvergne.
M. Mathurin Prochant , Docteur en
Théologie ,Chanoine de l'Eglise de Paris ,
Prieur de S. Lo du Boucachard , mourut
le 11 , âgé de 84 ans.
Le R. P. Michel le Quien , de l'Ordre
de S. Dominique , Bibliothequaire du
Convent de la rue S. Honoré , mourut
le 12 Mars , âgé d'environ 70 ans , aussi
recommandable pour sa piété , que par
son Erudition . Nous avons souvent parlé
de ce Sçavant Religieux , dans nos Journaux
, et nous ne présumions pas , en insérant
dans celui- cy, les Remarques qu'il
nous avoit communiquées , sur un Ouvrage
important pour la Religion , que
nous serions obligez d'annoncer sa mort
sur la fin du même Livre. En attendant
que nous puissions rendre à sa Mémoire
de plus amples devoirs , nous avons la
consolation d'apprendre au Public que
son grand Ouvrage : Oriens Christianus
et Affrica , déja avancé , et qui s'imprime
au Louvre , sera continué par des Religieux
choisis , de la même Maison , que
l'Autheur a instruits , &c.
Dame Catherine Bouchart , veuve de
M. Antoine Barillon de Morangis , Me des
Requêtes , mourut en son Château de
MoMARS.
1733
607
Morangis , le 15 de ce mois , dans la 69
année de son âge.
,
D. Magdelaine de Bachys Daubais ;
veuve de Jacques de Cassagnet Villadet ,
Narbonne , Ĉomague , Marquis de Fimarcon
, Chevalier des Ordres du Roy
Lieutenant General des Armées de S. M.
Lieutenant General de la Province de
Roussillon et Gouverneur de Mont-
Loüis , mourut à Paris le 18 , dans la so
année de son âge.
2
D.Renée Suzanne de Longueil de Maisons
, Abbesse de l'Abbaye Royale de
Sainte Perrine de la Vilette , y mourut
le 28 , âgée de 75 ans 2 mois.
Le 2 Mars , M. l'Archevêque de Sens ;
administra le Sacrement de Baptême dans
l'Eglise des Carmelites du Fauxbourg
S. Germain , à Louis Levi , surnommé
Féermer, âgé d'environ 36 ans , à Marie--
Louise Genevieve Jacob son épouse ,âgée
de 35 ans , à Charles Lévi leur fils , agé
de 12 ans ; et à François Levi Féermer ,
frere de Louis , âgé de 18 ans , tous Juifs
' de Religion . Ils curent l'honneur d'avoir
'pour Parrain Monseigneur le Duc d'Orjeans
, Premier Prince du Sang , et pour
Maraine , la Reine d'Espagne , seconde
Doüairiere .
I iiij D.
8 MERCURE DE FRANCE :
D. Loüise-Françoise de Belhomme de
Veuville, épouse de Pierre - François d'Espinassy
, Seigneur de Marignole , & c.
Colonel de Dragons , accoucha le 8 Mars
d'un Fils , qui fut nommé Charles Loüis
par Louis Robert, Chevalier de la Mark,
et par D. Marie- Eleonor de Maillé, fille
de Donatien de Maillé , Marquis de Carman
, & c.
· D. Magdelaine - Catherine Therese
Carrel , épouse de Charles , Marquis de
Houdetot, Brigadier des Armées du Roy,
Colonel du Regiment d'Artois , accoucha
le 14 Mars d'une fille , qui fut nommée
Charlotte - Loüise- Magdelaine , par
Louis de Bec- de- Liévre , Marquis de Cany,
et par D. Charlotte - Marie de Houdetot,
fille de feu Louis - Pierre de Houdetot ,
Colonel du Regiment d'Artois .
Joachim de Zuniga , Comte de Betaleazar,
&c. fils de Don Jean Manuel Diego
Lopez de Zuniga Soto Mayor Mendeza
; et Gusman , Duc de Lujars , de
Plovizance , & c. Marquis de Gibralcon ,
&c. Grand Justicier hereditaire des
Royaumes de Castille et de Léon , &c.
Chevalier de l'Ordre de la Toison d'or,
Grand Maître de la Maison du Prince
des Asturies , et de feuë Dame Raphaë
❤
le
MARS. 1733 . 609
I
le de Castro , Duchesse de Béjars , épou
sa le 1 Mars Léopoldine - Elizabeth- Charlotte
de Loraine , Dame de Remiremont,
fille de Louis de Lorraine, Prince de Pons
et de Mortagne , Marquis de Miranbeau ,
&c. Chevalier des Ordres du Roy , Colonel
d'Infanterie , et de D. Elizabeth de
Roquelaure , Princesse de Pons , &c.
Le Marquis de Wargemont, Enseigne
des Gendarmes de la Garde du Roy ,
épousa la nuit du Lundi au Mardi 10 de
Mars , Mademoiselle de S. Chamant ,fille
de feu Marquis de S. Chamant , Maréchal
des Camps et Armées du Roi , Licutenant
des Gardes du Corps et Gouver
neur de Puits-Laurent . La ceremonie s'est
faite dans la Chapelle du Château de Villenaux,
où plusieurs Seigneurs ont assisté.
Il y a eu par les Bourgeois de la Ville
bien des réjouissances au bruit du Canon
, et le Prince de Tingri , mit le feu à
un tres beau Feu d'Artifice , qui fut tiré
le soir , précedé d'un grand nombre de
Fusées volantes.
Le 16. Mars , l'Archevêque de Paris
fit dans la Chapelle du Palais Archiepiscopal
, la Celebration du Mariage de
M. Aymard - Jean , Marquis de Nicolai ,
Conseiller au Parlement , Premier Président
en survivance de la Chambre des
I v Comptes
}
610 MERCURE DE FRANCE
Comptes , fils de M. Jean- Aymard de
Nicolai , Marquis de Goussainville , Premier
Président , et de D. Marie- Jeanne
de Lamoignon , avec D. Magdeleine-
Charlotte- Guilelmine - Leonine de Vintimille
, des Comtes de Marseille , fille
de Gaspard- Hubert Magdelon de Vintimille
, des Comtes de Marseille , Marquis
du Luc , Brigadier des Armées du
Roy , Colonel d'un Régiment de Cavalerie
de son nom , Gouverneur des Ifles .
de Porquerolles , et de D. Marie- Charlotte
de Réfuge.
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Résumé : MORTS, NAISSANCES & Mariages.
Le document présente divers événements survenus en février et mars 1733, incluant des naissances, des mariages et des décès. Parmi les décès notables, Ame Marie de la Garde, veuve de François Bertaut, Seigneur de Freauville, est décédée à l'âge de 80 ans. Bernard Angelique de Cremean d'Entragues, Abbé de Jondieux, est mort à 83 ans. Perrette Chevalier, veuve d'Etienne Racquenard, a atteint l'âge de 106 ans avant de décéder après avoir reçu les sacrements. D'autres personnalités décédées incluent Dame Louise-Elizabeth Vallot, veuve de Denys de Bannes, Comte d'Avejan, et M. Guillaume de la Vieuville, ancien secrétaire des commandements de la Reine. Le document mentionne également plusieurs naissances et mariages. Joachim de Zuniga, Comte de Betaleazar, a épousé Léopoldine-Elizabeth-Charlotte de Lorraine. Le Marquis de Wargemont a également contracté mariage avec Mademoiselle de Saint-Chamant. Plusieurs baptêmes sont rapportés, notamment celui de Louis Levi et de sa famille, administrés par l'Archevêque de Sens.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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6
p. 610-611
POUR le Mariage du Marquis de Nicolai reçû en survivance Premier Président de la Chambre des Comptes, et le neuviéme pourvû de sa Famille.
Début :
Pour accomplir la destinée, [...]
Mots clefs :
Époux, Chambre des comptes, Marquis de Nicolaÿ
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : POUR le Mariage du Marquis de Nicolai reçû en survivance Premier Président de la Chambre des Comptes, et le neuviéme pourvû de sa Famille.
POUR le Mariage du Marquis de
Nicolai reçu en survivance Premier
Président de la Chambre des Comptes ,
et le neuvième pourvû de sa Famille .
Pour accomplir la destinée”,
De l'heureuse journée
Qui doit unir par les noeuds les plus doux,
Deux illustres Epoux ,
Que tant d'éclat et de gloire environne ,
Thémis d'accord avec Bellone ,
L'Hymen d'accord avec l'Amour ,
2>
Ont rassemblé dans leur brillante Cour ,
Les Graces , les Vertus , la Valeur , la Sagesse ;.
Les Plaisirs et les Jeux , les Ris et la Jeunesse.
MAR S. 1733 :
611
Ovous , fidelle Epoux , sans cesser d'être Amant ›
Joüissez des douceurs d'un tendre engagement.
Vous, qui par vos Ayeux , ainsi que par vousmême
,
Perpetuez le rang d'un premier Magistrat ,
Songez qu'à votre nom , comme au bien de
l'Etat ,.
Vous serez dans un an débiteur d'un dixième.
Nicolai reçu en survivance Premier
Président de la Chambre des Comptes ,
et le neuvième pourvû de sa Famille .
Pour accomplir la destinée”,
De l'heureuse journée
Qui doit unir par les noeuds les plus doux,
Deux illustres Epoux ,
Que tant d'éclat et de gloire environne ,
Thémis d'accord avec Bellone ,
L'Hymen d'accord avec l'Amour ,
2>
Ont rassemblé dans leur brillante Cour ,
Les Graces , les Vertus , la Valeur , la Sagesse ;.
Les Plaisirs et les Jeux , les Ris et la Jeunesse.
MAR S. 1733 :
611
Ovous , fidelle Epoux , sans cesser d'être Amant ›
Joüissez des douceurs d'un tendre engagement.
Vous, qui par vos Ayeux , ainsi que par vousmême
,
Perpetuez le rang d'un premier Magistrat ,
Songez qu'à votre nom , comme au bien de
l'Etat ,.
Vous serez dans un an débiteur d'un dixième.
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Résumé : POUR le Mariage du Marquis de Nicolai reçû en survivance Premier Président de la Chambre des Comptes, et le neuviéme pourvû de sa Famille.
Le mariage du Marquis de Nicolai, Premier Président de la Chambre des Comptes, est célébré avec Thémis, Bellone, l'Hymen et l'Amour. La cour, réunie avec les Grâces et les Vertus, adresse des vœux aux époux. Le Marquis perpétuera le rang de magistrat et sera débiteur d'un dixième de son nom et du bien de l'État dans un an.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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7
p. 611-620
ARRESTS NOTABLES.
Début :
ORDONNANCE DU ROY, du 17. Février, contre les prétendus Convulsionnaires, [...]
Mots clefs :
Convulsionnaires, Juges des Fermes en Languedoc, Libelle, Livre, Collège, Toulouse, Procureur général du roi, Conseil, Propositions
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ARRESTS NOTABLES.
ARRESTS NOTABLE S.-
RDONNANCE DU ROY , du 17.
Février,contre les prétendus Convulsion
naires , par laquelle il est dit :
Que Sa Majesté étant informée que depuis
l'Ordonnance qu'elle a rendue le 27. Janvier .
1732. pour faire fermer le petit Cimetiere de
S. Medard , plusieurs personnes , par un déreglement
d'imagination , ou par un esprit d'imposture
, se prétendent attaquées de convulsions , et
qu'elles se donnent même en spectacle dans des
maisons particulieres , pour abuser de la crédulité
du Peuple , et faire naître un fanatisme déja trop
semblable , par de chimeriques Propheties à celui
qu'on a vu dans d'autres temps . Et comme
rien n'est plus important que d'arrêter , par les
voyes les plus efficaces et les plus promptes , de
pareils excès , toujours dangereux pour la Religion
, et contraires à toutes les loix de la police ,
qui ont été faites pour empêcher toute sorte de
Concours du peuple et d'assemblées illicites ;
1 vj
S.
612 MERCURE DE FRANCE
S. M. a crû devoir encore interposer son autorite
sur un sujet aussi important pour la tranquillité
publique, et marquer de nouveau toute son indignation
contre les Auteurs d'un pareil scandale :
A ces causes , S. M. a fait très- expresses inhibitions
et deffenses à toutes personnes se prétendant
attaquées de convulsions , de se donner en
spectacle au Public , ni même de souffrir dans
leurs maisons , dans leurs chambres ou autres
lieux , aucuns concours ou assemblées , à peine
d'emprisonnement de leur personne , et d'être
poursuivis extraordinairement comme séducteurs
et perturbateurs du repos public . Deffend
pareillement à tous ses Suiets , sous peine de
desobéissance , d'aller voir , ni visiter lesdites
personnes , sous prétexte d'être témoins de leurs
prétendues convulsions : enjoint S. M. au sieur
Heraut , Conseiller d'Etat , Lieutenant General
de Police de la Ville , Prévôté et Vicomté
de Paris , et aux sieurs Intendans départis dans
les Provinces , de faire toutes les diligences nécessaires
pour l'execution de la présente Ordonnance
, & c .
ARREST du 24. Février , qui ordonne
l'execution de plusieurs Sentences et Arrêts rendus
par les Juges des Fermes en Languedoc er
Provence ; par lesquels il a été prononcé des
confiscations , amendes et peines de Galeres contre
differens Patrons et Matelots Catalans , convaincus
de fauxsaunage et d'introduction de faux
Tabacs et autres Marchandises de contrebande ;
et cependant , par grace et sans tirer à conséquence
, leur fait main- levée de partie desdites
Marchandises et amendes.
AUTRE
MARS. 1733. G13
AUTRE du 8. Mars , qui permet la sortie
à l'Etranger des vieux linges , vieux drapeaux ,
drilles et pattes , rogneures de peaux et parchemin
et autres semblables matieres servant à la
fabrication du papier , en payant trente livres du
cent pesant.
ARREST DU GRAND CONSEIL ,
du 17. Mars , qui ordonne la suppression d'un
Livre , &c.
Ce jour , les Gens du Roy sont entrez , et Maître
Armand- Jerôme Bignon , Avocat dudit Sei
gneur Roy , portant la parole , ont dit :
MES.SIEURS ,
On nous remit le dernier jour à votre Audien
ce le Livre que vous voyez entre nos mains ; il est
imprimé sans Privilege à Lyon en 1729. On y
donne à cette Ville le nom de Colonia Munatia→
na , qui n'est pas celui sous lequel elle est connue
ordinairement.
Quelqu'étonnant qu'il soit que des Libraires
osent en France hazarder l'impression d'un Livre,.
sans y être autorisez par les formalitez ordinaires
si justement établies , il est plus étonnant encore
qu'un Religieux demeurant dans le Royaume
, s'écarte si extraordinairement des principes
fondamentaux de la Doctrine de l'Eglise Gallicane.
Mais ce qui nous semble de plus surprenant
encore , c'est qu'il paroisse à la tête d'un Ouvrade
cette nature l'Approbation et la Permission
d'imprimer données par l'Abbé general de Cîge
teaux .
Ce seroit abuser de votre Audience que de s'é
tendre en longs discours sur les propositions qui
vous ont été dénoncées ; elles sont repetées en
differens
614 MERCURE DE FRANCE
differens endroits du corps de l'Ouvrage , et no
tamment à la fin dans un petit Traité qui paroît
séparé du reste du Livre , et auquel on a donné
le titre particulier de Parerga ex Theologia specu
lativa. Vous y verrez entr'autres , Messieurs
dans le corps du Livre , page 12. Papa utitur
plenitudine potestatis sua , et alii Pralati Ecclesiastici
suam quam habent potestatem , habent immediatè
à Papa.
>
Pag. 13. Christus concessit potestatem jurisdictionis
per Claves Ecclesia , concessit autem Claves
Ecclesia soli Petro : adeòque potestatem jurisdictionis
soli Petro immediatè commissit , et per Petrum ,
aut ejus Successorem Episcopis . Unde Papa potest
Episcopos à se institutos , electos et confirmatos deponere
, et potestatem jurisdictionis per electionem et
confirmationem illis concessam , auferre ab illis .
Page 17. Neque etiam Concilium Generale poestatem
habet immediatè à Christo , sed à Papá
et separatum à Papâ non annuente vel influente ,
potest errare , ejusque decreta non confirmata nullans .
veritatem , quoad fidem et mores , stabilire possunt ,
quia autoritas Concilii non procedit autoritate Episcoporum
, quia sicut unus illorum sic singuli errare
possunt ; sed ab autoritate Papa universaliter convocante
et approbante Concilium Generale.
Et dans le Parerga pag. 7. Solus divus Petrus
ejusque legitimi Successores Romani Pontifices , à
Christo Domino obtinuerunt primatum et regimen
monarchicum in Ecclesiâ militante , Autoritas Summi
Pontificis in definiendis et declaran is rebus fi→
dei , in ferendis sententiis et legibus pro totâ Ecclesia,
tam intra quam extra Concilium est infaillibi -
lis ; bocque est de fide.
A concilio, etiam ecumenico, licita est appellatio
ad Papam , sed à Papâ ad Concilium Generale non
licet appellare..
MARS . 1733. 615
Ces propositions ont été tant de fois condamnées
, et sont si directement contraires aux plus
précieuses Maximes du Royaume , qu'il suffit de
les lire et de les entendre , pour concevoir combien
elles sont repréhensibles . Nous ne croyons
donc pas necessaire de les combattre plus particulierement
, et nous sommes persuadez que la
simple lecture de ces propositions excitera votre
indignation , et que vous en préviendrez les dan,
gereuses consequences par un Arrêt digne de votre
zele et de votre juste séverité .
C'est ce qui nous a déterminés , Messieurs , à
prendre les conclusions que nous laissons par .
écrit avec ledit Livre.
Eux retirez :
Vu le Livre intitulé : Elenchus Privilegiorum
Regularium tam mendicantium quàm non mendicantium
maximè Cisterciensium , &c. Congestus à
P. Raphaële Kondig , c. Colonia Munatiana
apud Thurnisios Fratres anno 1729. après lequel
Ecrit est un autre intitulé : Parerga ex Theologia
speculativa : ensemble les conclusions du Procu
reur Generál du Roy. La matiere mise en déliberation.
Le Conseil ordonne , que le Livre intitulé :
Elenchus Privilegiorum Regularium tam Mendicantium
quam non mendicantium maximè Cisterciensium
, &c. Congestus à P. Raphaële Kondig
c. Colonia Munasiana apud Thurnisios Fratres ,
sera et demeurera supprimé , comme contenant
des propositions contraires aux droits de la Couronne
, à ceux de l'Episcopat , aux Loix et aux
Maximes du Royaume , aux Libertez de l'Eglise -
Gallicane , à l'autorité des Conciles Generaux
et notamment aux Décrets des Sessions 4. et 5 .
du Concile de Constance , et à ceux de la Session
16.
616 MERCURE DE FRANCE
16. du Concile de Basle. Enjoint à tous les Supe
rieurs Reguliers de l'Ordre de Câteaux , chacun
en ce qui le regarde , de tenir la main à ce qu'il
ne soit soutenu , ni enseigné directement ni indirectement
dans leurs Maisons , aucunes de ces
propostions ni autres contraires aux Maximes du
Royaume. Enjoint à tous ceux qui en auroient
des Exemplaires de les apporter au Greffe du
Conseil pour y être supprimez. Fait deffenses à
toutes personnes de les retenir , vendre et debiter.
Permet au Procureur General du Roy d'informer
contre les Auteurs , Libraires , Imprimeurs,
Distributeurs , pardevant Maître Jean Duchastelet
, Conseiller au Conseil , que le Conseil a commis
et commet à cet effet . Enjoint au Procureur
General du Roy de tenir la main à l'execution
du present Arrêt.
ARREST du Parlement , au sujet d'un
Libelle , & c.
Ce jour les Gens du Roy sont entrez , et
Maître Pierre-Gilbert de Voisins , Avocat dudit
Seigneur Roy , portant la parole , ont dit :
MESSIEURS ,
Egalement surpris et indiguez , nous croyons
ne pouvoir trop tôt vous déferer le Libelle le plus
punissable , que depuis long-temps on ait va se
répandre dans le Public. La nécessité de le réprimer
et d'en poursuivre la vengeance , ne nous
permet pas de vous épargner ce qu'il offrira
d'odieux à vos regards , et dont sans ce devoir
indispensable nous craindrions que la
Majesté de cet auguste Sanctuaire ne fût en quelque
forte profanee.
Une Lettre insolente et séditieuse emprunte le
nona
MARS. 617 r༡༣༣ .
nom du feu Roy pour s'adresser au Roy lui- même,
et par un double attentat, ose compromettre deux
noms si sacrez , dans ce que la malignité et la calomnie
peuvent exhaler de plus noir et de plus
atroce. Rien n'est à couvert de ses traits empoisonnez;
ni la plus auguste naissance, ni le rang le plus
élevé , ni la plus sublime vertu , ni le caractere le
plus respectabe . La memoire du feu Roy , consacrée
à jamais par une gloire immortelle , s'y voir
outragée. L'oserons- nous dire ? Une plume audacieuse
porte jusqu'au Roy lui- même des atteintes
criminelles qui retombent sur ses fideles Sujets.
Depuis le jour heureux de sa naissance, objet continuel
de nos affections , de nos empressemens er
de nos soins ; si cher à ses Peuples , si digne de
l'être , on voudroit le faire douter d'un amour
qui les portera toujours à lui sacrifier jusqu'à
leur vie.
Serons-nous surpris que ceux qu'il honore de
sa confiance , et qu'il appelle à ses Conseils , malgré
leurs infatigables travaux , leur zele et leur
attachement inviolable à sa Personne , soient en
butte à un Ecrivain dont l'aversion est honorable,
et de qui les louanges blessent davantage que ses
traits les plus amers et les plus injurieux.
Quelque méprisable que soit l'Ouvrage en lu
même , ce qui ne l'est pas , c'est l'attentat qu'il
commet contre la Majesté du Prince , contre la
dignité et la grandeur de son Etat , contre la réputation
et la gloire de notre Nation , dont elle a
toujours été si jalouse ; c'est l'exemple pernicieux
qu'il donne d'une licence jusqu'à present inouie ,
et d'un désordre digne des plus severes châtimens.
Que ce Libelle criminel , ouvrage odieux de
tenebres , en éprouve en ce moment la rigueur ;
que flétri des titres qui lui appartiennent , s'il en
618 MERCURE DE FRANCE
est qui puissent exprimer sa noirceur , il soit expié
par les flammes. Que l'Auteur et ceux qui ont
pû se rendre les complices de son crime , n'échappent
pas , s'il est possible , à toutes les voyes légitimes
que notre Ministere employe pour la
recherche des Coupables. Ce sont , Messieurs , les
principales vûes des Conclusions que nous ap--
portons à la Cour , accompagnées des Exemplaires
du Libelle qui sont tombez entre nos mains.
Eux retirez ;
Vu le Libelle imprimé , intitulé : Lettre de
LOUIS XIV . à LOUIS XV. contenant
dix-huit pages in 4. La matiere sur ce mise en
déliberation.
La Cour a ordonné et ordonne , que ledit Li
belle sera laceré et brulé en la Cour du Palais , au
pied du grand Escalier d'icelui par l'Executeur de
la haute Juftice , comme séditieux , calomnieux
et injurieux à la Majesté et à l'autorité Royale.
Fait très- expresses inhibitions et deffenses à tous
Libraires , Imprimeurs , Colpolteurs , et à tous
autres de l'imprimer , vendre et debiter , ou autrement
distribuer en quelque maniere que ce
puisse être , sur peine d'être poursuivis comme
criminels de léze - Majesté. Enjoint à tous ceux
qui en ont ou qui en auroient des Exemplaires ,
de les remettre incessamment au Greffe de la.
Cour , pour y être supprimez ; ordonne qu'à la
requête du Procureur General du Roy , il sera
informé pardevant Maître Anne- Charles Goislard,
Conseiller , contre ceux qui ont composé
imprimé , vendu , débité ou distribué ledit Libelle
ou qui pourroient l'imprimer , le vendre , débiter
ou distribuer à l'avenir en quelque sorte et
maniere que ce pût être ; et que pareillement il en
sera informé contre iceux à la requête du Procureur
MARS. 1733 . 619
reur General du Roy , poursuite et diligence de
ses Substituts , devant les Lieutenans Criminels ,
ou autres premiers Officiers des Bailliages et Sénechaussées
, ou autres Juges des cas Royaux ,
pour les témoins qui pourroient se trouver dans
P'étendue desdits Sieges , et les contraventions
qui auroient pû être faites , ou seroient faites à
l'avenir à ce sujet ; permet à cet effet au Procureur
General du Roy d'obtenir , et faire publier
Monitoires en forme de Droit ; pour les informations
faites , rapportées et communiquées au
Procureur General du Roy , être par lui requis ,
et par la Cour ordonné ce qu'il appartiendra ; et
qu'à cet effet un des exemplaires dudit Libelle
sera et demeurera déposé au Greffe de la Cour ,
et paraphé par ledit Conseiller et par un des Substituts
du Procureur General du Roy pour servir
à conviction , et que copies collationnées du présent
Arrêt seront envoyées aux Bailliages et Sénéchaussées
du Ressort , pour y être lû , publié
er enregistré , et affiché par tout où besoin sera .
Enjoint aux Substituts du Procureur General du
Roy d'y tenir la main , et d'en certifier la Cour
dans le mois. Fait en Parlement le 20. Mars 1720.
Signé , YSA BE A U.
Et le 21. Mars 1733. à la levée de la Cour en
execution du susdit Arrêt , le Libelle y mentionné a
étélaceré et jetté aufeu par l'Executeur de la haute
Justice , au bas du grand Escalier du Palais , en
présence de nous Etienne -Henry Tsabeau , l'un das
trois premiers et principaux Commis pour la Grand-
Chambre , assisté de deux Huissiers de ladite
Cour. Signé Y SABEAU.
ARREST du Grand - Conseil du 26. Mars
1733. rendu après une Plaidoirie de 18. Audiances
,
620 MERCURE DE FRANCE
ces , en faveur de l'Abbé de Cîteaux , Chef es
General de son Ordre , contre les Abbez de la
Ferté , de Clairvaux et de Pontigny , au sujet du
College établi dans la Ville de Toulouse , concernant
les Religieux Etudians des Abbayes situées
dans les Ressorts des Parlemens de Toulou-.
se , de Bordeaux et de Pau , quoique de differentes
Filiations , conformément aux Conclusions
de M. Bignon , Avocat General , dont le Discours
, rempli d'éloquence et digne de son nom
a tenu deux Séances entieres.
RDONNANCE DU ROY , du 17.
Février,contre les prétendus Convulsion
naires , par laquelle il est dit :
Que Sa Majesté étant informée que depuis
l'Ordonnance qu'elle a rendue le 27. Janvier .
1732. pour faire fermer le petit Cimetiere de
S. Medard , plusieurs personnes , par un déreglement
d'imagination , ou par un esprit d'imposture
, se prétendent attaquées de convulsions , et
qu'elles se donnent même en spectacle dans des
maisons particulieres , pour abuser de la crédulité
du Peuple , et faire naître un fanatisme déja trop
semblable , par de chimeriques Propheties à celui
qu'on a vu dans d'autres temps . Et comme
rien n'est plus important que d'arrêter , par les
voyes les plus efficaces et les plus promptes , de
pareils excès , toujours dangereux pour la Religion
, et contraires à toutes les loix de la police ,
qui ont été faites pour empêcher toute sorte de
Concours du peuple et d'assemblées illicites ;
1 vj
S.
612 MERCURE DE FRANCE
S. M. a crû devoir encore interposer son autorite
sur un sujet aussi important pour la tranquillité
publique, et marquer de nouveau toute son indignation
contre les Auteurs d'un pareil scandale :
A ces causes , S. M. a fait très- expresses inhibitions
et deffenses à toutes personnes se prétendant
attaquées de convulsions , de se donner en
spectacle au Public , ni même de souffrir dans
leurs maisons , dans leurs chambres ou autres
lieux , aucuns concours ou assemblées , à peine
d'emprisonnement de leur personne , et d'être
poursuivis extraordinairement comme séducteurs
et perturbateurs du repos public . Deffend
pareillement à tous ses Suiets , sous peine de
desobéissance , d'aller voir , ni visiter lesdites
personnes , sous prétexte d'être témoins de leurs
prétendues convulsions : enjoint S. M. au sieur
Heraut , Conseiller d'Etat , Lieutenant General
de Police de la Ville , Prévôté et Vicomté
de Paris , et aux sieurs Intendans départis dans
les Provinces , de faire toutes les diligences nécessaires
pour l'execution de la présente Ordonnance
, & c .
ARREST du 24. Février , qui ordonne
l'execution de plusieurs Sentences et Arrêts rendus
par les Juges des Fermes en Languedoc er
Provence ; par lesquels il a été prononcé des
confiscations , amendes et peines de Galeres contre
differens Patrons et Matelots Catalans , convaincus
de fauxsaunage et d'introduction de faux
Tabacs et autres Marchandises de contrebande ;
et cependant , par grace et sans tirer à conséquence
, leur fait main- levée de partie desdites
Marchandises et amendes.
AUTRE
MARS. 1733. G13
AUTRE du 8. Mars , qui permet la sortie
à l'Etranger des vieux linges , vieux drapeaux ,
drilles et pattes , rogneures de peaux et parchemin
et autres semblables matieres servant à la
fabrication du papier , en payant trente livres du
cent pesant.
ARREST DU GRAND CONSEIL ,
du 17. Mars , qui ordonne la suppression d'un
Livre , &c.
Ce jour , les Gens du Roy sont entrez , et Maître
Armand- Jerôme Bignon , Avocat dudit Sei
gneur Roy , portant la parole , ont dit :
MES.SIEURS ,
On nous remit le dernier jour à votre Audien
ce le Livre que vous voyez entre nos mains ; il est
imprimé sans Privilege à Lyon en 1729. On y
donne à cette Ville le nom de Colonia Munatia→
na , qui n'est pas celui sous lequel elle est connue
ordinairement.
Quelqu'étonnant qu'il soit que des Libraires
osent en France hazarder l'impression d'un Livre,.
sans y être autorisez par les formalitez ordinaires
si justement établies , il est plus étonnant encore
qu'un Religieux demeurant dans le Royaume
, s'écarte si extraordinairement des principes
fondamentaux de la Doctrine de l'Eglise Gallicane.
Mais ce qui nous semble de plus surprenant
encore , c'est qu'il paroisse à la tête d'un Ouvrade
cette nature l'Approbation et la Permission
d'imprimer données par l'Abbé general de Cîge
teaux .
Ce seroit abuser de votre Audience que de s'é
tendre en longs discours sur les propositions qui
vous ont été dénoncées ; elles sont repetées en
differens
614 MERCURE DE FRANCE
differens endroits du corps de l'Ouvrage , et no
tamment à la fin dans un petit Traité qui paroît
séparé du reste du Livre , et auquel on a donné
le titre particulier de Parerga ex Theologia specu
lativa. Vous y verrez entr'autres , Messieurs
dans le corps du Livre , page 12. Papa utitur
plenitudine potestatis sua , et alii Pralati Ecclesiastici
suam quam habent potestatem , habent immediatè
à Papa.
>
Pag. 13. Christus concessit potestatem jurisdictionis
per Claves Ecclesia , concessit autem Claves
Ecclesia soli Petro : adeòque potestatem jurisdictionis
soli Petro immediatè commissit , et per Petrum ,
aut ejus Successorem Episcopis . Unde Papa potest
Episcopos à se institutos , electos et confirmatos deponere
, et potestatem jurisdictionis per electionem et
confirmationem illis concessam , auferre ab illis .
Page 17. Neque etiam Concilium Generale poestatem
habet immediatè à Christo , sed à Papá
et separatum à Papâ non annuente vel influente ,
potest errare , ejusque decreta non confirmata nullans .
veritatem , quoad fidem et mores , stabilire possunt ,
quia autoritas Concilii non procedit autoritate Episcoporum
, quia sicut unus illorum sic singuli errare
possunt ; sed ab autoritate Papa universaliter convocante
et approbante Concilium Generale.
Et dans le Parerga pag. 7. Solus divus Petrus
ejusque legitimi Successores Romani Pontifices , à
Christo Domino obtinuerunt primatum et regimen
monarchicum in Ecclesiâ militante , Autoritas Summi
Pontificis in definiendis et declaran is rebus fi→
dei , in ferendis sententiis et legibus pro totâ Ecclesia,
tam intra quam extra Concilium est infaillibi -
lis ; bocque est de fide.
A concilio, etiam ecumenico, licita est appellatio
ad Papam , sed à Papâ ad Concilium Generale non
licet appellare..
MARS . 1733. 615
Ces propositions ont été tant de fois condamnées
, et sont si directement contraires aux plus
précieuses Maximes du Royaume , qu'il suffit de
les lire et de les entendre , pour concevoir combien
elles sont repréhensibles . Nous ne croyons
donc pas necessaire de les combattre plus particulierement
, et nous sommes persuadez que la
simple lecture de ces propositions excitera votre
indignation , et que vous en préviendrez les dan,
gereuses consequences par un Arrêt digne de votre
zele et de votre juste séverité .
C'est ce qui nous a déterminés , Messieurs , à
prendre les conclusions que nous laissons par .
écrit avec ledit Livre.
Eux retirez :
Vu le Livre intitulé : Elenchus Privilegiorum
Regularium tam mendicantium quàm non mendicantium
maximè Cisterciensium , &c. Congestus à
P. Raphaële Kondig , c. Colonia Munatiana
apud Thurnisios Fratres anno 1729. après lequel
Ecrit est un autre intitulé : Parerga ex Theologia
speculativa : ensemble les conclusions du Procu
reur Generál du Roy. La matiere mise en déliberation.
Le Conseil ordonne , que le Livre intitulé :
Elenchus Privilegiorum Regularium tam Mendicantium
quam non mendicantium maximè Cisterciensium
, &c. Congestus à P. Raphaële Kondig
c. Colonia Munasiana apud Thurnisios Fratres ,
sera et demeurera supprimé , comme contenant
des propositions contraires aux droits de la Couronne
, à ceux de l'Episcopat , aux Loix et aux
Maximes du Royaume , aux Libertez de l'Eglise -
Gallicane , à l'autorité des Conciles Generaux
et notamment aux Décrets des Sessions 4. et 5 .
du Concile de Constance , et à ceux de la Session
16.
616 MERCURE DE FRANCE
16. du Concile de Basle. Enjoint à tous les Supe
rieurs Reguliers de l'Ordre de Câteaux , chacun
en ce qui le regarde , de tenir la main à ce qu'il
ne soit soutenu , ni enseigné directement ni indirectement
dans leurs Maisons , aucunes de ces
propostions ni autres contraires aux Maximes du
Royaume. Enjoint à tous ceux qui en auroient
des Exemplaires de les apporter au Greffe du
Conseil pour y être supprimez. Fait deffenses à
toutes personnes de les retenir , vendre et debiter.
Permet au Procureur General du Roy d'informer
contre les Auteurs , Libraires , Imprimeurs,
Distributeurs , pardevant Maître Jean Duchastelet
, Conseiller au Conseil , que le Conseil a commis
et commet à cet effet . Enjoint au Procureur
General du Roy de tenir la main à l'execution
du present Arrêt.
ARREST du Parlement , au sujet d'un
Libelle , & c.
Ce jour les Gens du Roy sont entrez , et
Maître Pierre-Gilbert de Voisins , Avocat dudit
Seigneur Roy , portant la parole , ont dit :
MESSIEURS ,
Egalement surpris et indiguez , nous croyons
ne pouvoir trop tôt vous déferer le Libelle le plus
punissable , que depuis long-temps on ait va se
répandre dans le Public. La nécessité de le réprimer
et d'en poursuivre la vengeance , ne nous
permet pas de vous épargner ce qu'il offrira
d'odieux à vos regards , et dont sans ce devoir
indispensable nous craindrions que la
Majesté de cet auguste Sanctuaire ne fût en quelque
forte profanee.
Une Lettre insolente et séditieuse emprunte le
nona
MARS. 617 r༡༣༣ .
nom du feu Roy pour s'adresser au Roy lui- même,
et par un double attentat, ose compromettre deux
noms si sacrez , dans ce que la malignité et la calomnie
peuvent exhaler de plus noir et de plus
atroce. Rien n'est à couvert de ses traits empoisonnez;
ni la plus auguste naissance, ni le rang le plus
élevé , ni la plus sublime vertu , ni le caractere le
plus respectabe . La memoire du feu Roy , consacrée
à jamais par une gloire immortelle , s'y voir
outragée. L'oserons- nous dire ? Une plume audacieuse
porte jusqu'au Roy lui- même des atteintes
criminelles qui retombent sur ses fideles Sujets.
Depuis le jour heureux de sa naissance, objet continuel
de nos affections , de nos empressemens er
de nos soins ; si cher à ses Peuples , si digne de
l'être , on voudroit le faire douter d'un amour
qui les portera toujours à lui sacrifier jusqu'à
leur vie.
Serons-nous surpris que ceux qu'il honore de
sa confiance , et qu'il appelle à ses Conseils , malgré
leurs infatigables travaux , leur zele et leur
attachement inviolable à sa Personne , soient en
butte à un Ecrivain dont l'aversion est honorable,
et de qui les louanges blessent davantage que ses
traits les plus amers et les plus injurieux.
Quelque méprisable que soit l'Ouvrage en lu
même , ce qui ne l'est pas , c'est l'attentat qu'il
commet contre la Majesté du Prince , contre la
dignité et la grandeur de son Etat , contre la réputation
et la gloire de notre Nation , dont elle a
toujours été si jalouse ; c'est l'exemple pernicieux
qu'il donne d'une licence jusqu'à present inouie ,
et d'un désordre digne des plus severes châtimens.
Que ce Libelle criminel , ouvrage odieux de
tenebres , en éprouve en ce moment la rigueur ;
que flétri des titres qui lui appartiennent , s'il en
618 MERCURE DE FRANCE
est qui puissent exprimer sa noirceur , il soit expié
par les flammes. Que l'Auteur et ceux qui ont
pû se rendre les complices de son crime , n'échappent
pas , s'il est possible , à toutes les voyes légitimes
que notre Ministere employe pour la
recherche des Coupables. Ce sont , Messieurs , les
principales vûes des Conclusions que nous ap--
portons à la Cour , accompagnées des Exemplaires
du Libelle qui sont tombez entre nos mains.
Eux retirez ;
Vu le Libelle imprimé , intitulé : Lettre de
LOUIS XIV . à LOUIS XV. contenant
dix-huit pages in 4. La matiere sur ce mise en
déliberation.
La Cour a ordonné et ordonne , que ledit Li
belle sera laceré et brulé en la Cour du Palais , au
pied du grand Escalier d'icelui par l'Executeur de
la haute Juftice , comme séditieux , calomnieux
et injurieux à la Majesté et à l'autorité Royale.
Fait très- expresses inhibitions et deffenses à tous
Libraires , Imprimeurs , Colpolteurs , et à tous
autres de l'imprimer , vendre et debiter , ou autrement
distribuer en quelque maniere que ce
puisse être , sur peine d'être poursuivis comme
criminels de léze - Majesté. Enjoint à tous ceux
qui en ont ou qui en auroient des Exemplaires ,
de les remettre incessamment au Greffe de la.
Cour , pour y être supprimez ; ordonne qu'à la
requête du Procureur General du Roy , il sera
informé pardevant Maître Anne- Charles Goislard,
Conseiller , contre ceux qui ont composé
imprimé , vendu , débité ou distribué ledit Libelle
ou qui pourroient l'imprimer , le vendre , débiter
ou distribuer à l'avenir en quelque sorte et
maniere que ce pût être ; et que pareillement il en
sera informé contre iceux à la requête du Procureur
MARS. 1733 . 619
reur General du Roy , poursuite et diligence de
ses Substituts , devant les Lieutenans Criminels ,
ou autres premiers Officiers des Bailliages et Sénechaussées
, ou autres Juges des cas Royaux ,
pour les témoins qui pourroient se trouver dans
P'étendue desdits Sieges , et les contraventions
qui auroient pû être faites , ou seroient faites à
l'avenir à ce sujet ; permet à cet effet au Procureur
General du Roy d'obtenir , et faire publier
Monitoires en forme de Droit ; pour les informations
faites , rapportées et communiquées au
Procureur General du Roy , être par lui requis ,
et par la Cour ordonné ce qu'il appartiendra ; et
qu'à cet effet un des exemplaires dudit Libelle
sera et demeurera déposé au Greffe de la Cour ,
et paraphé par ledit Conseiller et par un des Substituts
du Procureur General du Roy pour servir
à conviction , et que copies collationnées du présent
Arrêt seront envoyées aux Bailliages et Sénéchaussées
du Ressort , pour y être lû , publié
er enregistré , et affiché par tout où besoin sera .
Enjoint aux Substituts du Procureur General du
Roy d'y tenir la main , et d'en certifier la Cour
dans le mois. Fait en Parlement le 20. Mars 1720.
Signé , YSA BE A U.
Et le 21. Mars 1733. à la levée de la Cour en
execution du susdit Arrêt , le Libelle y mentionné a
étélaceré et jetté aufeu par l'Executeur de la haute
Justice , au bas du grand Escalier du Palais , en
présence de nous Etienne -Henry Tsabeau , l'un das
trois premiers et principaux Commis pour la Grand-
Chambre , assisté de deux Huissiers de ladite
Cour. Signé Y SABEAU.
ARREST du Grand - Conseil du 26. Mars
1733. rendu après une Plaidoirie de 18. Audiances
,
620 MERCURE DE FRANCE
ces , en faveur de l'Abbé de Cîteaux , Chef es
General de son Ordre , contre les Abbez de la
Ferté , de Clairvaux et de Pontigny , au sujet du
College établi dans la Ville de Toulouse , concernant
les Religieux Etudians des Abbayes situées
dans les Ressorts des Parlemens de Toulou-.
se , de Bordeaux et de Pau , quoique de differentes
Filiations , conformément aux Conclusions
de M. Bignon , Avocat General , dont le Discours
, rempli d'éloquence et digne de son nom
a tenu deux Séances entieres.
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Résumé : ARRESTS NOTABLES.
Le document présente plusieurs ordonnances et arrêts royaux concernant divers sujets. Le 17 février 1733, une ordonnance royale condamne les 'convulsionnaires', des individus se prétendant atteints de convulsions pour abuser de la crédulité publique et propager un fanatisme dangereux. L'ordonnance interdit toute assemblée ou spectacle lié à ces convulsions, sous peine d'emprisonnement et de poursuites. Le 24 février, un arrêt ordonne l'exécution de sentences contre des contrebandiers catalans, tout en leur accordant une grâce partielle. Le 8 mars, un autre arrêt autorise l'exportation de vieux textiles et matériaux de papeterie contre une taxe. Le 17 mars, le Grand Conseil supprime un livre intitulé 'Elenchus Privilegiorum Regularium' pour ses propositions contraires aux droits de la Couronne et aux libertés de l'Église Gallicane. Enfin, le Parlement condamne un libelle séditieux et injurieux envers la royauté, ordonnant sa destruction et la poursuite de ses auteurs et distributeurs. Le document décrit également une série d'événements juridiques et administratifs relatifs à un arrêt parlementaire. Le 20 mars 1720, un arrêt a été signé par un conseiller et un substitut du Procureur Général du Roi. Cet arrêt devait être envoyé aux bailliages et sénéchaussées pour y être lu, publié, enregistré et affiché. Les substituts du Procureur Général du Roi étaient chargés de veiller à son exécution et d'en certifier la Cour dans le mois. Le 21 mars 1733, un libelle mentionné dans l'arrêt a été lacéré et brûlé par l'exécuteur de la haute justice au bas du grand escalier du Palais, en présence d'Étienne-Henry Tsabeau, l'un des principaux commis de la Grand-Chambre, assisté de deux huissiers. Le 26 mars 1733, un arrêt du Grand Conseil a été rendu après une plaidoirie de 18 audiences. Cet arrêt concernait un différend entre l'Abbé de Cîteaux, Chef général de son Ordre, et les Abbés de la Ferté, de Clairvaux et de Pontigny, au sujet d'un collège établi à Toulouse. Le différend impliquait les religieux étudiants des abbayes situées dans les ressorts des parlements de Toulouse, Bordeaux et Pau, indépendamment de leurs filiations. Le discours de M. Bignon, Avocat Général, a tenu deux séances entières et a été jugé éloquent.
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