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1
p. 474-487
LETTRE. DE M. L'ARCHEVESQUE DE PARIS. AU ROY.
Début :
SIRE, Je crois devoir à VOTRE MAJESTÉ un compte [...]
Mots clefs :
Archevêque de Paris, Curé, Sa Majesté, Constitution, Église, Doctrine de l'Église, Ecclésiastiques, Ordonnance, Ministres
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texteReconnaissance textuelle : LETTRE. DE M. L'ARCHEVESQUE DE PARIS. AU ROY.
LETTRE.
***
DE M. L'ARCHEVESQUE DE PARIS,
A U ROY
SIRE,
Je crois devoir à VOTRE MAJESTE' un compte
exact de la fituation où j'ai trouvé le Diocèle
de Paris , par rapport aux malheureuſes
conteftations qui affligent l'Eglife de France , de
la conduite que j'ai tenue jufqu'à prefent , pour
ramener les efprits & des mouvemens qui fe font
encore aujourd'hui pour empêcher le bien que
je cherche à y procurer . L'interêt de la Religion
étroitement lié avec celui de l'Etat , exige de l'Evêque
de la Capitale de votre Royaume , SIRE ,
qu'il vous inftruiſe de toutes fes démarches ; & à
qui d'ailleurs pourrois-je mieux expofer mes inquiétudes
& mes peines qu'à un Roi qui aime l'Eglife
, qui protege d'une maniere éclatante les
Miniftres de Jefus- Chrift , & qui en me faiſant
P'honneur de me nommer à la place importante
que j'occupe , m'a promis tous les fecours dont
j'aurois befoin.
Perfonne n'ignore que les Adverfaires de la
Conftitution Unigenitus , n'ont rien négligé pour
révolter les Fideles de la Ville de Paris contre ce
Jugement Apoftolique : on y a répandu des Libelles
fans nombre & de toutes efpeces pour rendre
odieuſe la puiffance dont la Bulle eft émanée,
& mêprifables ceux qui lui étoient foumis. Cet
attaMARS.
1720. 475
attachement fidele pour la Chaire de S. Pierre , ce
refpect filial pour le Vicaire de Jefus -Chrift fur
la terre , qui diftingue l'Eglife Catholique de toutes
les Sectes des Schifmatiques & des Heretiques,
s'eft infenfiblement affoibli ; le fecond Ordre s'eft .
nourri dans des principes contraires à la dépendance
& à la fubordination où il doit être ; de
fimples Fideles fe font accoûtumez à juger les
Juges de la Foi , & à oppofer leurs propres idées
aux décifions du Pape & des Evêques ; telle étoit
la difpofition d'un grand nombre de perfonnes
SIRE, lorfque je pris poffeffion de l'Archevêché
de Paris.
A la vue de ces defordres fi affligeants pour
ceux qui aiment la Religion , & dont le feul récit
coûte infiniment à mon coeur , j'ai été perſuadé ,
que la précipitation ne feroit qu'irriter le mal , &
que des préventions invéterées ne pouvoient être.
gueries que par la charité , par la patience & par,
P'inftruction
Dieu a beni mes premiers foins ; le Chapitre
de mon Eglife Métropolitaine s'eft uni d'abord à
moi , en adherant au Mandement de mon Prédeceffeur
pour l'acceptation de la Conftitution Unigenius
, ce qui me donna d'autant plus de confolation
, qu'il y avoit lieu d'efperer que l'exemple
du premier Corps Ecclefiaftique du Diocèfe
& d'un Corps eftimable par fes lumieres & par
fa capacité , infpireroit au refte du Clergé les
fentimens de foumiffion & de docilité que j'en
devois attendre ; quelques autres en effet ſuivirent
cet exemple , & je reçûs dès -lors de la part de
plufieurs Particuliers , des déclarations précifes
& formelles de leur obéiffance.
Dieu qui vouloit m'éprouver , n'a pas permis
que ma joye fut pleine & entiere , peu de jours
après la déclaration du Chapitre de mon Eglife
Ciij Mé176
MERCURE DE FRANCE.
Métropolitaine , cinq Curez de Paris mé préfens
terent une Lettre avec une Requête fignée d'eux
& de vingt de leurs Confreres , tant de la Ville
que de la Banlieue. Je remarquai d'abord dans cette
démarche une affociation d'Ecclefiaftiques qui ne
font point corps , & qui ne doivent s'affembler
qu'avec leur Archevêque & par fes ordres ; affociation
défenduë par d'anciens Arrêts
que Vo-
TRE MAJESTE' a renouvellez à l'occafion de pareils
mouvemens qui fe firent en 1728. mais
lorfque j'eus i la Lettre & la Requête , ma furprife
& mon étonnement redoublerent .
Je n'avois encore rien fait , SIRE , qui pût don
ner le moindre prétexte aux efprits inquiets d'allarmer
les Peuples ; mon Ordonnance pour l'acceptation
de la Bulle Unigenitus & mon Mandement
pour le renouvellement des Pouvoirs , n'avoient
pas même encore parû , cependant dans la
Lettre dont je viens de parler , ceux qui l'avoient
foufcrite me difoient : que fur des bruits qui fe
repandoient dans le Públic , ils craignoient que
livré aux fuggeftions importunes des personnes
prévenues, & qui ne refpirent que le trouble, je
ne retiraffe les pouvoirs de precher & de confeßer
à une multitude de dignes Miniftres qui travaillent
avec édification dans cette Ville , genera
lement estimez des Peuples qu'ils conduisent
dans la voye du Salut , & des Curez qu'ils foutagent
dans leurs fonctions .
Ils faifoient enfuite entendre quej'allois fubftituer
à ces Miniftres fideles de mauvais fujets
qui refuferoient les Sacremens aux plus faintes
ames , & qui les accorderoient aux pécheurs les
moins préparez que par cette conduite au lieu
du faint concert qui regnoit dans les Paroiffes ,
fallois y mettre le trouble & la divifion , allu
mer le feu du Schifme , & donner occafion aux
libertins
MAR S. 1730. 477
libertins & aux impies de s'affermir dans l'ir
religion.
Un Evêque , SIRE , qui feroit capable de faire
un uſage fi pernicieux de l'autorité qu'il a reçûë
de Jefus- Chrift , ne feroit pas un Paſteur , mais
un loup raviffant, qui, loin d'être occupé des befoins
de fon troupeau , ne penferoit qu'à le ravager.
Comment des Curez ont- ils pû concevoir
une idée fi defavantageufe de leur Archevêque ,
qui ne faifoit que d'entrer dans l'exercice de fon
miniftere , & que l'honneur qu'il avoit d'être
choiſi recemment par VOTRE MAJESTE' devoit
mettre à couvert de pareils foupçons ? Vouloientils
à quelque prix que ce fût, & fans vouloir gar
રે
der même les moindres bienfeances , me décre
diter , m'ôter l'eftime & la confiance des peuples
& me rendre odieux à tout mon Diocèfe ?
La Lettre des vingt-cinq Curez n'étoit pas feu
lement injurieufe à leur Archevêque , elle étoit
encore outrageante pour l'Eglife , par la maniere
dont elle s'expliquoit fur la Conftitution Unige
nitus : ils y reconnoiffoient que ces Miniftres
dont ils avoient fait l'éloge , refufent d'accepter
La Conftitution qui eft , difoient-ils , déferée &
l'Eglife ; & ils ajoûtoient : Sur ce point la canfe
de ces Ecclefiaftiques est la nôtre , ou plutôt
c'est la caufe de la Morale Chrétienne , de la
doctrine de l'Eglife , du langage des S S. Peres &
des Libertex de l'Eglife Gallicane.
Si la Conftitution eft le renversement de la
Morale Chrétienne , de la Doctrine de l'Eglife ,
du langage des Saints Peres & des Libertez de
l'Eglife Gallicane , comme le font entendre ces
vingt-cinq Curez, trois Papes confécutifs qui ont
fait éclater leur zèle pour l'obſervation de la Conftitution
; tous les Evêques de France qui à quatre
ou cinq près , l'ont unanimement acceptée ; ceux
C iiij
des
478 MERCURE DE FRANCE:
des autres Etats , qui fans en excepter un feuf,
y adherent , font donc des prévaricateurs qui
ont trahi & abandonné la verité pour embraffer
& pour foutenir un Decret favorable à l'erreur.
Dans quel état feroit l'Eglife de Jefus- Chrift fi
la verité détruite & ouvertement attaquée par le
Corps des Paſteurs unis à leur Chef , n'avoit plus
pour défenfeurs que quatre ou cinq Evêques ?
les promeffes de Jefus- Chrift , qui a fi pofitivement
déclaré qu'il feroit avec les Apôtres &
leurs fucceffeurs tous les jours jufquà la confommation
du fiecle , feroit fans effet ; les portes
de l'Enfer auroient prévalu contre l'Eglife ; l'autorité
infaillible de cette Epoufe de Jefus-Chrift ,
qui eft toute la fûreté & toute la confolation des
Fideles , fa perpetuelle vifibilité qui l'a fait reconnoître
entre les differentes Communions qui
s'en font féparées , feroient anéanties ; les premiers
Pafteurs ayant le Pape à leur tête ne feroient
plus des guides furs , il faudroit leur préferer fes
propres lumieres & fon efprit particulier ; les
peuples feroient enfin réduits à cette difcuffion
qui leur eft impoffible & qui a plongé les Proteftants
dans un grand nombre d'abſurditez &
d'égalements.
Quant à la Requête qui étoit jointe à la Lettre,
ces mêmes Curez cherchant à fe maintenir dans
la poffeffion qu'ils avoient prétendu ufurper depuis
quelques années de fervir de guides & de
conducteurs à leur Archevêque , excitoient mon
zele pour le fervice de VOTRE MAJESTE' , & me
traçoient avec hauteur la route que je devois
fuivre , avis d'autant plus mal placez que mon
zele n'aura jamais befoin d'être animé , quand il
s'agira de défendre vos droits , SIRE , & de l'indépendance
de votre Couronne ; remontrances qui
convenoient d'autant moins dans la bouche de
ceux
MAR S. 1730. 479.
ceux qui les faifoient , qu'ils contrevenoient formellement
à vos ordres , & qu'ils faifoient des
démarches expreffément condamnées par vos Déclarations
& par vos Arrêts , en même temps
qu'ils vouloient fe donner pour les défenfeurs de
votre autorité.
J'étois en droit , SIRE , de proceder juridi
quement contre ceux qui en avoient ufé avec
moi d'une maniere fi répréhenfible , fur tout
après que leur Lettre a été rendue publique ; je
pouvois regarder ce qu'ils avoient avancé contre la
Bulle comme une contravention manifefte à la Déclaration
du mois d'Août 1720. & les faire punir
fuivant la rigueur des Loix ; mais retenu par les
fentimens de modération & de charité qui font
gravez dans mon coeur , & qui font affez connus
de ceux avec lefquels j'ai vécu , je ne crus pas alors
devoir me fervir de l'autorité qui eft entre mes
mains , encore moins implorer celle de VOTRE
MAJESTE'.
Prêt à publier mon Inftruction Paſtorale fur la
Conftitution Unigenitus , pour diffiper , comme
mon Prédeceffeur l'avoit promis , les doutes &
les fcrupules de ceux qui avoient encore befoin
d'être éclairez fur une matiere fi importante ,
j'efperois que l'expofition que j'y devois faire de
la Doctrine de la Bulle , defabuferoit les efprits les
plus prévenus , & que les principes inconteftablesfur
l'autorité de la Conftitution qui y feroient
établis , détermineroient tous ceux qui refpectent
l'Eglife à fe foumettre au Decret Apoftolique.
Je me contentai donc de mander les cinq Curez
qui m'avoient apporté la Lettre & la Requête , je
leur réprefentai leur faute avec tout le ménagement
poffible; je leur fis les reproches qu'ils méritoient
fur leur affociation , contraire aux Loix de
l'Etat , & d'autant moins convenable , qu'ils fçavoient
C.v
480 MERCURE DE FRANCE :
voient que ma porte leur étoit toûjours ouverte ,
pour écouter ce que chacun d'eux en particulier
voudroit me repreſenter fur l'état de få Paroiffe ;
je leur fis fentir combien leur Lettre m'étoit injurieufe
& à l'Eglife même , je leur parlai de ma
niere à leur faire connoître que les maximes du
Royaume m'étoient auffi précieufes qu'elles le leur
pouvoient être ; je n'omis rien enfin pour les engager
à rentrer en eux-mêmes & à faire de férieufes
reflexions fur leurs fentimens & fur leur conduite.
Quelque temps après cet évenement , SIRE , jet
publiai mon Inftruction Paftorale fur la Conftitution
Unigenitus : j'eus la fatisfaction
que
plufieurs Ecclefiaftiques & differens Corps (a )
touchez & éclairez par cet ouvrage de paix & de
verité , ouvrirent les yeux & defabufez de leurspréventions,
vinrent me déclarer qu'ils obéiffoient.
avec docilité au Decret Apoftolique , quelquesuns
même des Curez , qui avoient figné la Lettre,,
ré racterent leur fignature en fe foumettant plei
nement à mon Ordonnance ; & j'ai été informé
que dans differens Diocèfes cette Inftruction avoit
eu le même fuccès.
A la fin du mois d'Octobre je donnai mon
Mandement pour le renouvellement des pouvoirs.
de prêcher & de confeffer ; je fixai le terme de:
quatre mois pour les Prêtres Séculiers & Reguliers
de la Ville & de la Banlieuë de Paris , pendant
lefquels tous les Confeffeurs feroient obligez
de fe préfenter devant les Examinateurs que je
choifis pour ce difcernement important ; & à l'égard
des Prêtres de la Campagne , afin de ne les
point obliger de venir à la Ville pendant la ri
(a) Les Dominicains, les Carmes , les Prémon
les Doctrinaires. trez
gueur
MARS . 1730. 481
gueur de l'Hyver , je remis cet examen au temps
de l'Eté. En publiant ce Mandement j'avois fuivi
ce que mon Prédeceffeur avoit fait à fon avenement
à l'Archevêché de Paris ; ce que j'avois fait
moi - même à Marſeille & à Aix , & ce que tout
Evêque obferve ordinairement pour connoître les
moeurs , les talens & la Doctrine de ceux à qui il
confie le miniftere le plus redoutable & le plus
faint que des hommes puiffent exercer ; je ne pouvois
d'ailleurs ignorer qu'il y avoit dans lesParoiffes
de Paris & dans celles de la Campagne , un certain
nombre de Prêtres étrangers renvoyez de
leurs Diocèfes, ou qui s'en étoient eux-mêmes
éloignez pour fe fouftraire à l'obéiffance qu'ils
dévoient à leur Evêque , nouveau motif qui m'obligeoit
à prendre des précautions dans le commencement
de mon Epifcopat , pour le choix de
ceux qui devoient travailler fous mes ordres.
Ces Ordonnances , quelques neceffaires , quelques
fages , quelques moderées qu'elles fuffent
n'étoient pas du gout des Adverfaires de la
Bulle : il n'en a pas fallu davantage pour qu'à
cette occafion il fe foit élevé un orage contre
moi ; on a répandu contre mon Inftruction dif
ferents libelles anonymes , dans lefquels on a attaqué
ma doctrine , & on s'eft attaché à repré→
fenter ma moderation même , comme un piege
dont il falloit fe garantir ; on s'eft appliqué à indifpofer
dans plufieurs Paroiffes & dans plufieurs
Communautez les Prédicateurs & les Confeffeurs,
on a répandu les bruits les plus faux fur la ma
niere dont fe paffoient les Examens de l'Archevêché
; on a détourné plufieurs Ecclefiaftiques d'y
venir , dans l'idée de faire manquer le Service des
Paroiffes , de m'en rendre refponfable, & de foulever
les peuples en leur perfuadant que je voulois
leur ôter les Miniftres aufquels ils avoient
Cvj con482
MERCURE DE FRANCE :
1
confiance ; & fur un fi grand nombre de Prêtres
aufquels on continuoit les pouvoirs , il s'en trouvoit
un ou deux que l'on refufàt par incapacité
ou par mauvaiſe doctrine , le bruit de ces
interdits
étoit auffi -tôt publié & exageré dans tout
Paris , les Examinateurs repréfentez comme des
hommes durs & fans lumieres , qui excluoient du
miniftere tous ceux qui étoient les plus capables
de l'exercer ; malignité d'autant plus grande,
que depuis que je fuis en place , SIRE , j'ai renouvellé
les pouvoirs à plus de mille quatre-vingt
Confeffeurs , & qu'il n'y en a que trente qui
foient interdits ; ( a ) de ces trente quelques-uns
ont fait des Sermons fi féditieux , que les Magiftrats
n'auroient pû s'empêcher de les punir , s'ils.
en avoient éû connoiffance ; il y en a d'autres
qui ne font venus aux Examens que pour y déclarer
avec arrogance , qu'ils refufoient d'obeïr à
la Conftitution & à mon Ordonnance , pour faire
eux-mêmes l'énumeration des actes de défobéïffance
qu'ils avoient fignez , & pour affurer qu'ils
y perfiftoient ; quelques autres font connus dans
le public comme des Chefs de parti , qui n'infpirent
que la défobéiffance à l'Eglife & le mépris.
des Puiffances. que Dieu a établies ; il s'en eft trouvé
enfin , qui par rapport à leur incapacité & à
leurs, moeurs ,. ne devoient pas être employez.
Si on n'avoit répandu que des Libelles anonymes
, qui par ce titre feul , portent un caractere
de réprobation , fi je n'avois eû à me plaindre
que de brigues fourdes , que de difcours vagues ,,
que de mouvements fecrets de gens fans aveu ,
j'aurois été bien éloigné d'en importuner VOTRE
(a) S'il y en a d'autres qui foient fans pou
voirs , c'est qu'ils ne fe font pas prefenté aux
Examens pour les faire renouveller.
MA
MARS. 17307 48.
MAJESTE'. Il y a trop long-temps que je fuis
dans le Miniftere Ecclefiaftique , pour ne pas fçavoir
qu'un Evêque doit méprifer ces fortes d'écarts
; mais ce que je ne vous puis cacher , SIRE ,
& ce qui m'attrifte profondément , c'eft que ces
mêmes Curez qui m'avoient écrit la Lettre dont
j'ai eu l'honneur de vous parler , & que j'avois efperé
de ramener par ma modération & par mes
exhortations charitables , n'ont pas craint de m'écrire
une feconde Lettre le 29. Décembre dernier
, & de m'envoyer un Memoire contre mon
Inftruction Paftorale.
Dans cette nouvelle Lettre on m'attaque encore
fur le nombre des Confeffeurs que j'ai interdits
on dit
que le Troupeau va être privé de tous
fes dignes Miniftres , & qu'il fera livré dé
formais à des guides aveugles & relâchez ; on
dépeint la Ville de Paris , cette Ville d'une rare
beauté & qui faifoit l'admiration de toute la
la terre, comme couverte d'afflictions & de ténebres
, & l'on fait entendre que les Peuples de
votre Capitale font dans une confternation generale.
Mais , SIRE , qu'il me foit permis de
répréfenter à VOTRE MAJESTE' quel eft le principe
de toute cette déclamation ? Il s'agit uniquement
, comme j'ai eu l'honneur de vous le faire
obferver de trente Confeffeurs interdits , encore:
même parmi les Curez qui s'en plaignent , il y
en a plufieurs qui n'y ont point d'interêts , les
uns font feuls dans leurs Paroiffes , ( a ) les autres
n'ont qu'un ou deux Ecclefiaftiques qui ne font
point du nombre de ceux aufquels on n'a pas jugé
à propos de renouveller les pouvoirs ; (b) où
( a ) Les Gurez de fainte Marine & de faint
Jean le Rond.
(b) Les Curez du Roule , de Montmartre , de
la Vilette , de la Chapelle & de Conflans.
voit484
MERCURE DE FRANCE .
Voit-on auffi cette prétendue confternation que
F'on fait tant valoir ? Elle ne fe trouve que dans
ceux qui la publient & qui cherchent à l'exciter
par des écrits & par des difcours remplis de calomnies
& d'artifices. *
En fut-il jamais un plus marqué , SIRE , que
l'attention avec laquelle les Auteurs de la Lettre
s'efforcent d'exciter la compaffion des riches en
faveur des Écclefiaftiques qui n'auront plus le
pouvoir de confeffer ? Ils les repréfentent comme
s'ils alloient être réduits à la mendicité ; le miniſtere
de la pénitence , ce miniſtere ſi faint , qui
doit être exercé avec des vûës fi pures & fi defintereffées
, peut-il donc jamais être une reffource
à l'indigence ? Mais ce qui eft de plus criminel
& ce qui pourroit devenir plus dangereux , c'eft
que dans cette même Lettre , dont les copies font
déja répanduës à Paris , & qui fera bientôt imprimée
comme la premiere , on cherche à intereffer
les pauvres en leur annonçant que
les aumônes
qui leur étoient deſtinées , vont être portées
aux Ecclefiaftiques privez de leurs fonctions;
à quoi peut tendre un pareil difcours , finon á
perfuader à ceux qui font dans le befoin , qu'ils
ne doivent plus s'attendre aux fecours qu'ils recevoient
, & que c'eft leur Archevêque qui fait:
tarir les fources fur lefquelles ils peuvent compter?
Le Memoire des Curez n'eft pas plus mefuré
leur Lettre , c'eſt une fatyre & une invective que
* Nota. Qu'avant la feconde Lettre des Curez
à M. l'Archevêque , il y avoit plusieurs
grandes Paroiffes où il n'y avoit aucun Prétre
d'interdit ,fçavoir , de S. Jean , de S. Gervais ,
de S. Roch , de S. Etienne du Mont , de S. Médard
fainte Marguerite ; à faint Germain
de l'Auxerrois un feul .
pleine
MARS. 1730. 485
pleine d'aigreur & de fauffetez contre la Conftitution
Unigenitus , contre mon Inftruction Paftorale
; je refpecte trop les momens de VOTRE
MAJESTE' , pour lui faire un long détail de cette
piece ; il me fuffit de lui remontrer qu'il n'y a
pas un article de mon Inftruction qui n'y foit
attaqué , foit par des ironies picquantes , foit par
des critiques témeraires ; toutes les expreflions de
mon Mandement pour le renouvellement des
pouvoirs , y font tournées avec malignité & condamnées
avec indécence ; les Curez ne s'y font
pas bornez à attaquer l'Ordonnance & le Mandement
que j'ai publiez depuis que je fuis Archevêque
de Paris , ils ont été rechercher une Cenfure
que je fus obligé de faire à Aix contre de
mauvaifes propofitions qu'un Profeffeur en Théologie
avoit avancées ; cenfure à laquelle le Profeffeur
fe foumit , qui ne fut contredite , ni dansle
Diocèfe d'Aix , ni dans l'Eglife de France , &
que les Curez tronquent & défigurent dans leur
Memoire pour la rendre odieufe.
Je ne crois pas, SIRE , qu'on ait jamais vu dans
P'Eglife un exemple d'une pareille révolte du fecond
ordre contre le premier , ni qu'on ait jamais
pouffé plus loin l'efprit d'indépendance & le
renversement de la fubordination la plus effentielle
..
Les Auteurs de la Lettre & du Memoire fe
déclarent mes cooperateurs dans le droit d'enſeigner
& de juger de la Doctrine ; pleins de ces
prétentions chimeriques , ils élevent autel contre
autel ; ils érigent un Tribunal fuperieur au mien ;
c'eft là où mon Ordonnance eft examinée ; ils ne
craignent point d'enſeigner ouvertement une doctrine
contraire à la mienne , & de profcrire celle que
j'ai crû devoir prefenter à mon Diocèfe ; d'autant
plus coupables que ce que j'ai dit dans mon Inf
truction
486 MERCURE DE FRANCE.
truction Paſtorale , je l'ai dit avec le Pape & avec
le Corps des Paſteurs.
Ils devroient cependant fçavoir qu'un Archevêque
en publiant dans fon Diocèſe une Décifion
de l'Eglife , remplit ce que fon Miniſtere exige
de lui ; c'eft aux Evêques à qui Jefus - Chrift a dit
en la perfonne des Apôtres : Allez, enſeignez
toutes les Nations , celui qui vous écoute m'écoute,
& celui qui vous méprise me mépriſe
moi même, c'est à eux que S.Paul dit , en parlant
à Thimothée , confervez le dépôt : les Prêtres
doivent être les premiers à donner l'exemple de
la foumiffion & de l'obéïſſance , & ils doivent
apprendre à tout le Troupeau à refpecter la voix
du premier Paſteur . ´
Après l'expofé que je viens de faire à VOTRE
MAJESTE', elle ne fçauroit douter que je ne connoiffe
toute l'énormité d'une pareille conduite ; je
prévois les fuites funeftes qu'elle peut avoir , je
fens qu'il eft dangereux de la diffimuler , je fçai
même qu'il eft quelquefois neceffaire de faire des
exemples qui puiffent , felon l'Apôtre S. Paul ,
inſpirer une terreur falutaire , je ne puis cependant
encore me réfoudre à punir les coupa→
bles ni à employer ces armes puiffantes quej'ai
en main pour renverser toute hauteur qui s'éleve
contre la fcience de Dieu ; je fupplie Vo-
TRE MAJESTE , de fufpendre les effets de fon
indignation , je veux épuifer les dernieres reffources
de la patience & de la charité ; il n'eſt
pas poffible que ces Ecclefiaftiques ne " reconnoiffent
enfin leur faute, & qu'ils ne réparent par leur
foumiffion le fcandale qu'ils ont donné : je me
flate qu'ils ouvriront les yeux à l'exemple d'un
grand nombre de leurs Confreres , qui blâmant
leur conduite , goutent dans une parfaite obéïffance
à la voix de l'Eglife , cette paix & cette confolation
MARS. 1730. 487
folation qui en font inféparables ; fi cependant
contre mon inclination & contre mon attente
ces Ecclefiaftiques me forcent d'agir en Juge ,
après leur avoir inutilement parlé en Pere , je
ferai mon devoir , SIRE , avec le zele & la fermeté
d'un Evêque , qui après avoir vieilli dane
l'Epiſcopat , n'eft pas venu dans votre Ville Capitale
pour trahir fon miniftere , ni pour le deshonorer
à la fin de fes jours , & j'aurai recours
alors avec confiance à la protection de VOTR
MAJESTE', afin que par un parfait concert des deux
Puiffances du Sacerdoce & de l'Empire , tout ce
qui trouble le bon ordre foit puni felon les voyce
Canoniques & Civiles. Je fuis avec le plus profond
reſpect ,
ȘIRE ,
DE VOTRE MAJESTE',
Le très-humble , très-obéiffant
& très-fidele ferviteur & fujet,
† CHARLES , Archevêque de Paris.
A Paris , le 8. Fevrier 1730.
***
DE M. L'ARCHEVESQUE DE PARIS,
A U ROY
SIRE,
Je crois devoir à VOTRE MAJESTE' un compte
exact de la fituation où j'ai trouvé le Diocèle
de Paris , par rapport aux malheureuſes
conteftations qui affligent l'Eglife de France , de
la conduite que j'ai tenue jufqu'à prefent , pour
ramener les efprits & des mouvemens qui fe font
encore aujourd'hui pour empêcher le bien que
je cherche à y procurer . L'interêt de la Religion
étroitement lié avec celui de l'Etat , exige de l'Evêque
de la Capitale de votre Royaume , SIRE ,
qu'il vous inftruiſe de toutes fes démarches ; & à
qui d'ailleurs pourrois-je mieux expofer mes inquiétudes
& mes peines qu'à un Roi qui aime l'Eglife
, qui protege d'une maniere éclatante les
Miniftres de Jefus- Chrift , & qui en me faiſant
P'honneur de me nommer à la place importante
que j'occupe , m'a promis tous les fecours dont
j'aurois befoin.
Perfonne n'ignore que les Adverfaires de la
Conftitution Unigenitus , n'ont rien négligé pour
révolter les Fideles de la Ville de Paris contre ce
Jugement Apoftolique : on y a répandu des Libelles
fans nombre & de toutes efpeces pour rendre
odieuſe la puiffance dont la Bulle eft émanée,
& mêprifables ceux qui lui étoient foumis. Cet
attaMARS.
1720. 475
attachement fidele pour la Chaire de S. Pierre , ce
refpect filial pour le Vicaire de Jefus -Chrift fur
la terre , qui diftingue l'Eglife Catholique de toutes
les Sectes des Schifmatiques & des Heretiques,
s'eft infenfiblement affoibli ; le fecond Ordre s'eft .
nourri dans des principes contraires à la dépendance
& à la fubordination où il doit être ; de
fimples Fideles fe font accoûtumez à juger les
Juges de la Foi , & à oppofer leurs propres idées
aux décifions du Pape & des Evêques ; telle étoit
la difpofition d'un grand nombre de perfonnes
SIRE, lorfque je pris poffeffion de l'Archevêché
de Paris.
A la vue de ces defordres fi affligeants pour
ceux qui aiment la Religion , & dont le feul récit
coûte infiniment à mon coeur , j'ai été perſuadé ,
que la précipitation ne feroit qu'irriter le mal , &
que des préventions invéterées ne pouvoient être.
gueries que par la charité , par la patience & par,
P'inftruction
Dieu a beni mes premiers foins ; le Chapitre
de mon Eglife Métropolitaine s'eft uni d'abord à
moi , en adherant au Mandement de mon Prédeceffeur
pour l'acceptation de la Conftitution Unigenius
, ce qui me donna d'autant plus de confolation
, qu'il y avoit lieu d'efperer que l'exemple
du premier Corps Ecclefiaftique du Diocèfe
& d'un Corps eftimable par fes lumieres & par
fa capacité , infpireroit au refte du Clergé les
fentimens de foumiffion & de docilité que j'en
devois attendre ; quelques autres en effet ſuivirent
cet exemple , & je reçûs dès -lors de la part de
plufieurs Particuliers , des déclarations précifes
& formelles de leur obéiffance.
Dieu qui vouloit m'éprouver , n'a pas permis
que ma joye fut pleine & entiere , peu de jours
après la déclaration du Chapitre de mon Eglife
Ciij Mé176
MERCURE DE FRANCE.
Métropolitaine , cinq Curez de Paris mé préfens
terent une Lettre avec une Requête fignée d'eux
& de vingt de leurs Confreres , tant de la Ville
que de la Banlieue. Je remarquai d'abord dans cette
démarche une affociation d'Ecclefiaftiques qui ne
font point corps , & qui ne doivent s'affembler
qu'avec leur Archevêque & par fes ordres ; affociation
défenduë par d'anciens Arrêts
que Vo-
TRE MAJESTE' a renouvellez à l'occafion de pareils
mouvemens qui fe firent en 1728. mais
lorfque j'eus i la Lettre & la Requête , ma furprife
& mon étonnement redoublerent .
Je n'avois encore rien fait , SIRE , qui pût don
ner le moindre prétexte aux efprits inquiets d'allarmer
les Peuples ; mon Ordonnance pour l'acceptation
de la Bulle Unigenitus & mon Mandement
pour le renouvellement des Pouvoirs , n'avoient
pas même encore parû , cependant dans la
Lettre dont je viens de parler , ceux qui l'avoient
foufcrite me difoient : que fur des bruits qui fe
repandoient dans le Públic , ils craignoient que
livré aux fuggeftions importunes des personnes
prévenues, & qui ne refpirent que le trouble, je
ne retiraffe les pouvoirs de precher & de confeßer
à une multitude de dignes Miniftres qui travaillent
avec édification dans cette Ville , genera
lement estimez des Peuples qu'ils conduisent
dans la voye du Salut , & des Curez qu'ils foutagent
dans leurs fonctions .
Ils faifoient enfuite entendre quej'allois fubftituer
à ces Miniftres fideles de mauvais fujets
qui refuferoient les Sacremens aux plus faintes
ames , & qui les accorderoient aux pécheurs les
moins préparez que par cette conduite au lieu
du faint concert qui regnoit dans les Paroiffes ,
fallois y mettre le trouble & la divifion , allu
mer le feu du Schifme , & donner occafion aux
libertins
MAR S. 1730. 477
libertins & aux impies de s'affermir dans l'ir
religion.
Un Evêque , SIRE , qui feroit capable de faire
un uſage fi pernicieux de l'autorité qu'il a reçûë
de Jefus- Chrift , ne feroit pas un Paſteur , mais
un loup raviffant, qui, loin d'être occupé des befoins
de fon troupeau , ne penferoit qu'à le ravager.
Comment des Curez ont- ils pû concevoir
une idée fi defavantageufe de leur Archevêque ,
qui ne faifoit que d'entrer dans l'exercice de fon
miniftere , & que l'honneur qu'il avoit d'être
choiſi recemment par VOTRE MAJESTE' devoit
mettre à couvert de pareils foupçons ? Vouloientils
à quelque prix que ce fût, & fans vouloir gar
રે
der même les moindres bienfeances , me décre
diter , m'ôter l'eftime & la confiance des peuples
& me rendre odieux à tout mon Diocèfe ?
La Lettre des vingt-cinq Curez n'étoit pas feu
lement injurieufe à leur Archevêque , elle étoit
encore outrageante pour l'Eglife , par la maniere
dont elle s'expliquoit fur la Conftitution Unige
nitus : ils y reconnoiffoient que ces Miniftres
dont ils avoient fait l'éloge , refufent d'accepter
La Conftitution qui eft , difoient-ils , déferée &
l'Eglife ; & ils ajoûtoient : Sur ce point la canfe
de ces Ecclefiaftiques est la nôtre , ou plutôt
c'est la caufe de la Morale Chrétienne , de la
doctrine de l'Eglife , du langage des S S. Peres &
des Libertex de l'Eglife Gallicane.
Si la Conftitution eft le renversement de la
Morale Chrétienne , de la Doctrine de l'Eglife ,
du langage des Saints Peres & des Libertez de
l'Eglife Gallicane , comme le font entendre ces
vingt-cinq Curez, trois Papes confécutifs qui ont
fait éclater leur zèle pour l'obſervation de la Conftitution
; tous les Evêques de France qui à quatre
ou cinq près , l'ont unanimement acceptée ; ceux
C iiij
des
478 MERCURE DE FRANCE:
des autres Etats , qui fans en excepter un feuf,
y adherent , font donc des prévaricateurs qui
ont trahi & abandonné la verité pour embraffer
& pour foutenir un Decret favorable à l'erreur.
Dans quel état feroit l'Eglife de Jefus- Chrift fi
la verité détruite & ouvertement attaquée par le
Corps des Paſteurs unis à leur Chef , n'avoit plus
pour défenfeurs que quatre ou cinq Evêques ?
les promeffes de Jefus- Chrift , qui a fi pofitivement
déclaré qu'il feroit avec les Apôtres &
leurs fucceffeurs tous les jours jufquà la confommation
du fiecle , feroit fans effet ; les portes
de l'Enfer auroient prévalu contre l'Eglife ; l'autorité
infaillible de cette Epoufe de Jefus-Chrift ,
qui eft toute la fûreté & toute la confolation des
Fideles , fa perpetuelle vifibilité qui l'a fait reconnoître
entre les differentes Communions qui
s'en font féparées , feroient anéanties ; les premiers
Pafteurs ayant le Pape à leur tête ne feroient
plus des guides furs , il faudroit leur préferer fes
propres lumieres & fon efprit particulier ; les
peuples feroient enfin réduits à cette difcuffion
qui leur eft impoffible & qui a plongé les Proteftants
dans un grand nombre d'abſurditez &
d'égalements.
Quant à la Requête qui étoit jointe à la Lettre,
ces mêmes Curez cherchant à fe maintenir dans
la poffeffion qu'ils avoient prétendu ufurper depuis
quelques années de fervir de guides & de
conducteurs à leur Archevêque , excitoient mon
zele pour le fervice de VOTRE MAJESTE' , & me
traçoient avec hauteur la route que je devois
fuivre , avis d'autant plus mal placez que mon
zele n'aura jamais befoin d'être animé , quand il
s'agira de défendre vos droits , SIRE , & de l'indépendance
de votre Couronne ; remontrances qui
convenoient d'autant moins dans la bouche de
ceux
MAR S. 1730. 479.
ceux qui les faifoient , qu'ils contrevenoient formellement
à vos ordres , & qu'ils faifoient des
démarches expreffément condamnées par vos Déclarations
& par vos Arrêts , en même temps
qu'ils vouloient fe donner pour les défenfeurs de
votre autorité.
J'étois en droit , SIRE , de proceder juridi
quement contre ceux qui en avoient ufé avec
moi d'une maniere fi répréhenfible , fur tout
après que leur Lettre a été rendue publique ; je
pouvois regarder ce qu'ils avoient avancé contre la
Bulle comme une contravention manifefte à la Déclaration
du mois d'Août 1720. & les faire punir
fuivant la rigueur des Loix ; mais retenu par les
fentimens de modération & de charité qui font
gravez dans mon coeur , & qui font affez connus
de ceux avec lefquels j'ai vécu , je ne crus pas alors
devoir me fervir de l'autorité qui eft entre mes
mains , encore moins implorer celle de VOTRE
MAJESTE'.
Prêt à publier mon Inftruction Paſtorale fur la
Conftitution Unigenitus , pour diffiper , comme
mon Prédeceffeur l'avoit promis , les doutes &
les fcrupules de ceux qui avoient encore befoin
d'être éclairez fur une matiere fi importante ,
j'efperois que l'expofition que j'y devois faire de
la Doctrine de la Bulle , defabuferoit les efprits les
plus prévenus , & que les principes inconteftablesfur
l'autorité de la Conftitution qui y feroient
établis , détermineroient tous ceux qui refpectent
l'Eglife à fe foumettre au Decret Apoftolique.
Je me contentai donc de mander les cinq Curez
qui m'avoient apporté la Lettre & la Requête , je
leur réprefentai leur faute avec tout le ménagement
poffible; je leur fis les reproches qu'ils méritoient
fur leur affociation , contraire aux Loix de
l'Etat , & d'autant moins convenable , qu'ils fçavoient
C.v
480 MERCURE DE FRANCE :
voient que ma porte leur étoit toûjours ouverte ,
pour écouter ce que chacun d'eux en particulier
voudroit me repreſenter fur l'état de få Paroiffe ;
je leur fis fentir combien leur Lettre m'étoit injurieufe
& à l'Eglife même , je leur parlai de ma
niere à leur faire connoître que les maximes du
Royaume m'étoient auffi précieufes qu'elles le leur
pouvoient être ; je n'omis rien enfin pour les engager
à rentrer en eux-mêmes & à faire de férieufes
reflexions fur leurs fentimens & fur leur conduite.
Quelque temps après cet évenement , SIRE , jet
publiai mon Inftruction Paftorale fur la Conftitution
Unigenitus : j'eus la fatisfaction
que
plufieurs Ecclefiaftiques & differens Corps (a )
touchez & éclairez par cet ouvrage de paix & de
verité , ouvrirent les yeux & defabufez de leurspréventions,
vinrent me déclarer qu'ils obéiffoient.
avec docilité au Decret Apoftolique , quelquesuns
même des Curez , qui avoient figné la Lettre,,
ré racterent leur fignature en fe foumettant plei
nement à mon Ordonnance ; & j'ai été informé
que dans differens Diocèfes cette Inftruction avoit
eu le même fuccès.
A la fin du mois d'Octobre je donnai mon
Mandement pour le renouvellement des pouvoirs.
de prêcher & de confeffer ; je fixai le terme de:
quatre mois pour les Prêtres Séculiers & Reguliers
de la Ville & de la Banlieuë de Paris , pendant
lefquels tous les Confeffeurs feroient obligez
de fe préfenter devant les Examinateurs que je
choifis pour ce difcernement important ; & à l'égard
des Prêtres de la Campagne , afin de ne les
point obliger de venir à la Ville pendant la ri
(a) Les Dominicains, les Carmes , les Prémon
les Doctrinaires. trez
gueur
MARS . 1730. 481
gueur de l'Hyver , je remis cet examen au temps
de l'Eté. En publiant ce Mandement j'avois fuivi
ce que mon Prédeceffeur avoit fait à fon avenement
à l'Archevêché de Paris ; ce que j'avois fait
moi - même à Marſeille & à Aix , & ce que tout
Evêque obferve ordinairement pour connoître les
moeurs , les talens & la Doctrine de ceux à qui il
confie le miniftere le plus redoutable & le plus
faint que des hommes puiffent exercer ; je ne pouvois
d'ailleurs ignorer qu'il y avoit dans lesParoiffes
de Paris & dans celles de la Campagne , un certain
nombre de Prêtres étrangers renvoyez de
leurs Diocèfes, ou qui s'en étoient eux-mêmes
éloignez pour fe fouftraire à l'obéiffance qu'ils
dévoient à leur Evêque , nouveau motif qui m'obligeoit
à prendre des précautions dans le commencement
de mon Epifcopat , pour le choix de
ceux qui devoient travailler fous mes ordres.
Ces Ordonnances , quelques neceffaires , quelques
fages , quelques moderées qu'elles fuffent
n'étoient pas du gout des Adverfaires de la
Bulle : il n'en a pas fallu davantage pour qu'à
cette occafion il fe foit élevé un orage contre
moi ; on a répandu contre mon Inftruction dif
ferents libelles anonymes , dans lefquels on a attaqué
ma doctrine , & on s'eft attaché à repré→
fenter ma moderation même , comme un piege
dont il falloit fe garantir ; on s'eft appliqué à indifpofer
dans plufieurs Paroiffes & dans plufieurs
Communautez les Prédicateurs & les Confeffeurs,
on a répandu les bruits les plus faux fur la ma
niere dont fe paffoient les Examens de l'Archevêché
; on a détourné plufieurs Ecclefiaftiques d'y
venir , dans l'idée de faire manquer le Service des
Paroiffes , de m'en rendre refponfable, & de foulever
les peuples en leur perfuadant que je voulois
leur ôter les Miniftres aufquels ils avoient
Cvj con482
MERCURE DE FRANCE :
1
confiance ; & fur un fi grand nombre de Prêtres
aufquels on continuoit les pouvoirs , il s'en trouvoit
un ou deux que l'on refufàt par incapacité
ou par mauvaiſe doctrine , le bruit de ces
interdits
étoit auffi -tôt publié & exageré dans tout
Paris , les Examinateurs repréfentez comme des
hommes durs & fans lumieres , qui excluoient du
miniftere tous ceux qui étoient les plus capables
de l'exercer ; malignité d'autant plus grande,
que depuis que je fuis en place , SIRE , j'ai renouvellé
les pouvoirs à plus de mille quatre-vingt
Confeffeurs , & qu'il n'y en a que trente qui
foient interdits ; ( a ) de ces trente quelques-uns
ont fait des Sermons fi féditieux , que les Magiftrats
n'auroient pû s'empêcher de les punir , s'ils.
en avoient éû connoiffance ; il y en a d'autres
qui ne font venus aux Examens que pour y déclarer
avec arrogance , qu'ils refufoient d'obeïr à
la Conftitution & à mon Ordonnance , pour faire
eux-mêmes l'énumeration des actes de défobéïffance
qu'ils avoient fignez , & pour affurer qu'ils
y perfiftoient ; quelques autres font connus dans
le public comme des Chefs de parti , qui n'infpirent
que la défobéiffance à l'Eglife & le mépris.
des Puiffances. que Dieu a établies ; il s'en eft trouvé
enfin , qui par rapport à leur incapacité & à
leurs, moeurs ,. ne devoient pas être employez.
Si on n'avoit répandu que des Libelles anonymes
, qui par ce titre feul , portent un caractere
de réprobation , fi je n'avois eû à me plaindre
que de brigues fourdes , que de difcours vagues ,,
que de mouvements fecrets de gens fans aveu ,
j'aurois été bien éloigné d'en importuner VOTRE
(a) S'il y en a d'autres qui foient fans pou
voirs , c'est qu'ils ne fe font pas prefenté aux
Examens pour les faire renouveller.
MA
MARS. 17307 48.
MAJESTE'. Il y a trop long-temps que je fuis
dans le Miniftere Ecclefiaftique , pour ne pas fçavoir
qu'un Evêque doit méprifer ces fortes d'écarts
; mais ce que je ne vous puis cacher , SIRE ,
& ce qui m'attrifte profondément , c'eft que ces
mêmes Curez qui m'avoient écrit la Lettre dont
j'ai eu l'honneur de vous parler , & que j'avois efperé
de ramener par ma modération & par mes
exhortations charitables , n'ont pas craint de m'écrire
une feconde Lettre le 29. Décembre dernier
, & de m'envoyer un Memoire contre mon
Inftruction Paftorale.
Dans cette nouvelle Lettre on m'attaque encore
fur le nombre des Confeffeurs que j'ai interdits
on dit
que le Troupeau va être privé de tous
fes dignes Miniftres , & qu'il fera livré dé
formais à des guides aveugles & relâchez ; on
dépeint la Ville de Paris , cette Ville d'une rare
beauté & qui faifoit l'admiration de toute la
la terre, comme couverte d'afflictions & de ténebres
, & l'on fait entendre que les Peuples de
votre Capitale font dans une confternation generale.
Mais , SIRE , qu'il me foit permis de
répréfenter à VOTRE MAJESTE' quel eft le principe
de toute cette déclamation ? Il s'agit uniquement
, comme j'ai eu l'honneur de vous le faire
obferver de trente Confeffeurs interdits , encore:
même parmi les Curez qui s'en plaignent , il y
en a plufieurs qui n'y ont point d'interêts , les
uns font feuls dans leurs Paroiffes , ( a ) les autres
n'ont qu'un ou deux Ecclefiaftiques qui ne font
point du nombre de ceux aufquels on n'a pas jugé
à propos de renouveller les pouvoirs ; (b) où
( a ) Les Gurez de fainte Marine & de faint
Jean le Rond.
(b) Les Curez du Roule , de Montmartre , de
la Vilette , de la Chapelle & de Conflans.
voit484
MERCURE DE FRANCE .
Voit-on auffi cette prétendue confternation que
F'on fait tant valoir ? Elle ne fe trouve que dans
ceux qui la publient & qui cherchent à l'exciter
par des écrits & par des difcours remplis de calomnies
& d'artifices. *
En fut-il jamais un plus marqué , SIRE , que
l'attention avec laquelle les Auteurs de la Lettre
s'efforcent d'exciter la compaffion des riches en
faveur des Écclefiaftiques qui n'auront plus le
pouvoir de confeffer ? Ils les repréfentent comme
s'ils alloient être réduits à la mendicité ; le miniſtere
de la pénitence , ce miniſtere ſi faint , qui
doit être exercé avec des vûës fi pures & fi defintereffées
, peut-il donc jamais être une reffource
à l'indigence ? Mais ce qui eft de plus criminel
& ce qui pourroit devenir plus dangereux , c'eft
que dans cette même Lettre , dont les copies font
déja répanduës à Paris , & qui fera bientôt imprimée
comme la premiere , on cherche à intereffer
les pauvres en leur annonçant que
les aumônes
qui leur étoient deſtinées , vont être portées
aux Ecclefiaftiques privez de leurs fonctions;
à quoi peut tendre un pareil difcours , finon á
perfuader à ceux qui font dans le befoin , qu'ils
ne doivent plus s'attendre aux fecours qu'ils recevoient
, & que c'eft leur Archevêque qui fait:
tarir les fources fur lefquelles ils peuvent compter?
Le Memoire des Curez n'eft pas plus mefuré
leur Lettre , c'eſt une fatyre & une invective que
* Nota. Qu'avant la feconde Lettre des Curez
à M. l'Archevêque , il y avoit plusieurs
grandes Paroiffes où il n'y avoit aucun Prétre
d'interdit ,fçavoir , de S. Jean , de S. Gervais ,
de S. Roch , de S. Etienne du Mont , de S. Médard
fainte Marguerite ; à faint Germain
de l'Auxerrois un feul .
pleine
MARS. 1730. 485
pleine d'aigreur & de fauffetez contre la Conftitution
Unigenitus , contre mon Inftruction Paftorale
; je refpecte trop les momens de VOTRE
MAJESTE' , pour lui faire un long détail de cette
piece ; il me fuffit de lui remontrer qu'il n'y a
pas un article de mon Inftruction qui n'y foit
attaqué , foit par des ironies picquantes , foit par
des critiques témeraires ; toutes les expreflions de
mon Mandement pour le renouvellement des
pouvoirs , y font tournées avec malignité & condamnées
avec indécence ; les Curez ne s'y font
pas bornez à attaquer l'Ordonnance & le Mandement
que j'ai publiez depuis que je fuis Archevêque
de Paris , ils ont été rechercher une Cenfure
que je fus obligé de faire à Aix contre de
mauvaifes propofitions qu'un Profeffeur en Théologie
avoit avancées ; cenfure à laquelle le Profeffeur
fe foumit , qui ne fut contredite , ni dansle
Diocèfe d'Aix , ni dans l'Eglife de France , &
que les Curez tronquent & défigurent dans leur
Memoire pour la rendre odieufe.
Je ne crois pas, SIRE , qu'on ait jamais vu dans
P'Eglife un exemple d'une pareille révolte du fecond
ordre contre le premier , ni qu'on ait jamais
pouffé plus loin l'efprit d'indépendance & le
renversement de la fubordination la plus effentielle
..
Les Auteurs de la Lettre & du Memoire fe
déclarent mes cooperateurs dans le droit d'enſeigner
& de juger de la Doctrine ; pleins de ces
prétentions chimeriques , ils élevent autel contre
autel ; ils érigent un Tribunal fuperieur au mien ;
c'eft là où mon Ordonnance eft examinée ; ils ne
craignent point d'enſeigner ouvertement une doctrine
contraire à la mienne , & de profcrire celle que
j'ai crû devoir prefenter à mon Diocèfe ; d'autant
plus coupables que ce que j'ai dit dans mon Inf
truction
486 MERCURE DE FRANCE.
truction Paſtorale , je l'ai dit avec le Pape & avec
le Corps des Paſteurs.
Ils devroient cependant fçavoir qu'un Archevêque
en publiant dans fon Diocèſe une Décifion
de l'Eglife , remplit ce que fon Miniſtere exige
de lui ; c'eft aux Evêques à qui Jefus - Chrift a dit
en la perfonne des Apôtres : Allez, enſeignez
toutes les Nations , celui qui vous écoute m'écoute,
& celui qui vous méprise me mépriſe
moi même, c'est à eux que S.Paul dit , en parlant
à Thimothée , confervez le dépôt : les Prêtres
doivent être les premiers à donner l'exemple de
la foumiffion & de l'obéïſſance , & ils doivent
apprendre à tout le Troupeau à refpecter la voix
du premier Paſteur . ´
Après l'expofé que je viens de faire à VOTRE
MAJESTE', elle ne fçauroit douter que je ne connoiffe
toute l'énormité d'une pareille conduite ; je
prévois les fuites funeftes qu'elle peut avoir , je
fens qu'il eft dangereux de la diffimuler , je fçai
même qu'il eft quelquefois neceffaire de faire des
exemples qui puiffent , felon l'Apôtre S. Paul ,
inſpirer une terreur falutaire , je ne puis cependant
encore me réfoudre à punir les coupa→
bles ni à employer ces armes puiffantes quej'ai
en main pour renverser toute hauteur qui s'éleve
contre la fcience de Dieu ; je fupplie Vo-
TRE MAJESTE , de fufpendre les effets de fon
indignation , je veux épuifer les dernieres reffources
de la patience & de la charité ; il n'eſt
pas poffible que ces Ecclefiaftiques ne " reconnoiffent
enfin leur faute, & qu'ils ne réparent par leur
foumiffion le fcandale qu'ils ont donné : je me
flate qu'ils ouvriront les yeux à l'exemple d'un
grand nombre de leurs Confreres , qui blâmant
leur conduite , goutent dans une parfaite obéïffance
à la voix de l'Eglife , cette paix & cette confolation
MARS. 1730. 487
folation qui en font inféparables ; fi cependant
contre mon inclination & contre mon attente
ces Ecclefiaftiques me forcent d'agir en Juge ,
après leur avoir inutilement parlé en Pere , je
ferai mon devoir , SIRE , avec le zele & la fermeté
d'un Evêque , qui après avoir vieilli dane
l'Epiſcopat , n'eft pas venu dans votre Ville Capitale
pour trahir fon miniftere , ni pour le deshonorer
à la fin de fes jours , & j'aurai recours
alors avec confiance à la protection de VOTR
MAJESTE', afin que par un parfait concert des deux
Puiffances du Sacerdoce & de l'Empire , tout ce
qui trouble le bon ordre foit puni felon les voyce
Canoniques & Civiles. Je fuis avec le plus profond
reſpect ,
ȘIRE ,
DE VOTRE MAJESTE',
Le très-humble , très-obéiffant
& très-fidele ferviteur & fujet,
† CHARLES , Archevêque de Paris.
A Paris , le 8. Fevrier 1730.
Fermer
Résumé : LETTRE. DE M. L'ARCHEVESQUE DE PARIS. AU ROY.
L'archevêque de Paris adresse une lettre au roi pour l'informer des tensions au sein du diocèse de Paris, liées à la Constitution Unigenitus. Il souligne l'importance de la Religion pour l'État et son devoir d'informer le roi de ses démarches. Les opposants à la Constitution Unigenitus ont diffusé des libelles pour discréditer la bulle papale et affaiblir l'autorité papale. À son arrivée, l'archevêque a trouvé un diocèse divisé, avec des fidèles et des ecclésiastiques opposés à la Constitution Unigenitus. Il a opté pour la patience et l'instruction pour apaiser les tensions. Le chapitre de son église métropolitaine a adhéré au mandement de son prédécesseur, et plusieurs particuliers ont déclaré leur obéissance. Cependant, cinq curés de Paris et vingt de leurs confrères ont critiqué les mesures de l'archevêque et exprimé des craintes infondées. L'archevêque a réagi avec modération, rappelant les curés à leurs devoirs et publiant une instruction pastorale sur la Constitution Unigenitus. Plusieurs ecclésiastiques et corps religieux ont alors accepté le décret apostolique. Il a également publié un mandement pour le renouvellement des pouvoirs de prêcher et de confesser, fixant un délai pour l'examen des prêtres. Malgré ces mesures, des libelles anonymes ont été diffusés contre son instruction. L'archevêque mentionne que sur plus de mille quatre-vingt confesseurs, seulement trente ont été interdits. Parmi ces interdits, certains ont prononcé des sermons séditieux, refusé d'obéir aux constitutions et aux ordonnances, ou sont connus pour inspirer la désobéissance et le mépris des autorités. Les curés ont exagéré ces interdictions, prétendant que Paris serait privé de ses ministres dignes et plongé dans l'affliction. L'archevêque souligne que cette opposition est motivée par des intérêts personnels et des calomnies. Il exprime son désir de résoudre ce conflit par la patience et la charité, espérant que les prêtres reconnaîtront leur faute et se soumettront. Cependant, il se tient prêt à agir en juge si nécessaire, avec le soutien du souverain pour maintenir l'ordre et la discipline dans l'Église.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
2
p. 1170-1172
Mandement de l'Archevêque de Paris, [titre d'après la table]
Début :
Le 7. Avril, M. l'Archevêque de Paris donna un Mandement qui ordonne des [...]
Mots clefs :
Archevêque, Prières, Sécheresse , Misère, Pauvres, Pluie, Dieu
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Mandement de l'Archevêque de Paris, [titre d'après la table]
Le 7. Avril , M. l'Archevêque de Paris
donna un Mandement qui ordonne des
des Prieres pour la conservation des biens
de la terre , en voici la teneur :
CHARLES-GASPARD -GUILLAUME , &c.'
Dans la crainte qu'une longue secheresse ne
nuisit aux Fruits de la Terre , et que nous n'eussions
la douleur de voir augmenter la misere des
Pauvres , qui doivent être le premier objet de
notre charité , nous nous sommes addressez à
celui
MAY. 1731 1171
"
celui qui dispense à son gré les biens et les maux,
l'abondance et la sterilité , et nous avons ordonné
à tous les Prêtres de notie Diocèse de réciter
à la Messe la Collecte inserée dans le Missel ,
pour demander à Dieu la pluye dont nos Campagnes
ont besoin. Nous voyons avec consolation
que le Seigneur , sensible à nos Prieres , commence
à les exaucer , et c'est ce qui doit nous engager
à les redoubler avec autant de ferveur que
de confiance , pour conjurer le Pere des misericordes
, d'ouvrir ses trésors et de répandre sur
la Terre ces rosées de benediction , d'où dépend
la fécondité . Implorons l'intercession de nos
saints Patrons , si puissante auprès de Dieu , et
dont nous avons tant de fois éprouvé les salutaires
effers ; mais souvenons- nous que ce sont nos pe-
*
chez qui arrêtent le cours des graces et des bienfaits
de Dieu , que c'est parce que nous l'irritons
continuellement par nos desordres , que selon ses
menaces , le Ciel devient d'airain , et la Terre
de fer. Appaisons donc sa colere , par une conversion
sincere , par nos gémissemens et par nos
larmes ; que les Prêtres et les Ministres sacrez ,
prosternez entre le Vestibule et l'Autel , prient le
Seigneur de pardonner à son Peuple , et que les
Pécheurs penetrez du plus amer regret de leurs
fautes , s'efforcent d'en obtenir le pardon par de
dignes fruits de pénitence.
A ces causes , après en avoir conferé avec nos
venerables Freres les Doyen , Chanoines et Cha-
* Deut. 28. 12. Aperiet Dominus thesaurum
suum optimum , Coelum , ut tribuat pluviam
terra tua in tempore suo.
* Deuter. 28. 23. Sit calum , quod supra te
est , aneum ; et terra , quam calcas , ferrea.
pitre
1172 MERCURE DE FRANCE
pitre de notre Eglise Métropolitaine , ayant égard
à la priere des premiers Magistrats , nous ordonnons
que dans toutes les Eglises de cette Ville et de
ce Diocèse, outre la Collecte intitulée , Ad petendam
pluviam , on dise à l'issue de la principale
Messe le Trait , Domine , non secundùm , &c.
avec le Verset , Ostende nobis , &c. et l'Oraison
Effunde , &c. Et à l'issue des Vêpres les Litanies
des Saints pendant neuf jours , à compter du jour
de la réception de notre present Mandement. Exhortons
le Clergé et le Peuple de visiter , soit en
Procession, soit en particulier , l'Eglise de Notre-
Dame et celle de sainte Geneviève du Mont , Ou
les Châsses de S. Marcel et de cette Sainte seront
découvertes pour exciter la ferveur et la confiance
des Fideles . Afin que tout se fasse avec ordre ,,
et sans interrompre le service de ces Eglises , les
Curez et autres Superieurs conviendront avec
nosdits Venerables Freres de notre Eglise Métropolitaine
, et les Sieur Abbé , Prieur et Religieux
de sainte Geneviève du Mont , des jours et heures,
ausquels chaque Procession pourra se rendre,,
aprés la Fête de l'Ascension , dans lesdites Eglises.
Si vous mandons , &c.
donna un Mandement qui ordonne des
des Prieres pour la conservation des biens
de la terre , en voici la teneur :
CHARLES-GASPARD -GUILLAUME , &c.'
Dans la crainte qu'une longue secheresse ne
nuisit aux Fruits de la Terre , et que nous n'eussions
la douleur de voir augmenter la misere des
Pauvres , qui doivent être le premier objet de
notre charité , nous nous sommes addressez à
celui
MAY. 1731 1171
"
celui qui dispense à son gré les biens et les maux,
l'abondance et la sterilité , et nous avons ordonné
à tous les Prêtres de notie Diocèse de réciter
à la Messe la Collecte inserée dans le Missel ,
pour demander à Dieu la pluye dont nos Campagnes
ont besoin. Nous voyons avec consolation
que le Seigneur , sensible à nos Prieres , commence
à les exaucer , et c'est ce qui doit nous engager
à les redoubler avec autant de ferveur que
de confiance , pour conjurer le Pere des misericordes
, d'ouvrir ses trésors et de répandre sur
la Terre ces rosées de benediction , d'où dépend
la fécondité . Implorons l'intercession de nos
saints Patrons , si puissante auprès de Dieu , et
dont nous avons tant de fois éprouvé les salutaires
effers ; mais souvenons- nous que ce sont nos pe-
*
chez qui arrêtent le cours des graces et des bienfaits
de Dieu , que c'est parce que nous l'irritons
continuellement par nos desordres , que selon ses
menaces , le Ciel devient d'airain , et la Terre
de fer. Appaisons donc sa colere , par une conversion
sincere , par nos gémissemens et par nos
larmes ; que les Prêtres et les Ministres sacrez ,
prosternez entre le Vestibule et l'Autel , prient le
Seigneur de pardonner à son Peuple , et que les
Pécheurs penetrez du plus amer regret de leurs
fautes , s'efforcent d'en obtenir le pardon par de
dignes fruits de pénitence.
A ces causes , après en avoir conferé avec nos
venerables Freres les Doyen , Chanoines et Cha-
* Deut. 28. 12. Aperiet Dominus thesaurum
suum optimum , Coelum , ut tribuat pluviam
terra tua in tempore suo.
* Deuter. 28. 23. Sit calum , quod supra te
est , aneum ; et terra , quam calcas , ferrea.
pitre
1172 MERCURE DE FRANCE
pitre de notre Eglise Métropolitaine , ayant égard
à la priere des premiers Magistrats , nous ordonnons
que dans toutes les Eglises de cette Ville et de
ce Diocèse, outre la Collecte intitulée , Ad petendam
pluviam , on dise à l'issue de la principale
Messe le Trait , Domine , non secundùm , &c.
avec le Verset , Ostende nobis , &c. et l'Oraison
Effunde , &c. Et à l'issue des Vêpres les Litanies
des Saints pendant neuf jours , à compter du jour
de la réception de notre present Mandement. Exhortons
le Clergé et le Peuple de visiter , soit en
Procession, soit en particulier , l'Eglise de Notre-
Dame et celle de sainte Geneviève du Mont , Ou
les Châsses de S. Marcel et de cette Sainte seront
découvertes pour exciter la ferveur et la confiance
des Fideles . Afin que tout se fasse avec ordre ,,
et sans interrompre le service de ces Eglises , les
Curez et autres Superieurs conviendront avec
nosdits Venerables Freres de notre Eglise Métropolitaine
, et les Sieur Abbé , Prieur et Religieux
de sainte Geneviève du Mont , des jours et heures,
ausquels chaque Procession pourra se rendre,,
aprés la Fête de l'Ascension , dans lesdites Eglises.
Si vous mandons , &c.
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Résumé : Mandement de l'Archevêque de Paris, [titre d'après la table]
Le 7 avril, l'Archevêque de Paris publia un mandement ordonnant des prières pour la conservation des biens de la terre, en raison d'une sécheresse prolongée menaçant les récoltes et aggravant la misère des pauvres. Il demanda à Dieu d'envoyer la pluie et ordonna aux prêtres de son diocèse de réciter une collecte spéciale lors de la messe. Notant une possible réponse divine, il encouragea à intensifier les prières. Le mandement souligna que les péchés humains pouvaient entraver les bienfaits divins et appela à une conversion sincère et à la pénitence. Après consultation avec les dignitaires de son église métropolitaine et à la demande des premiers magistrats, l'Archevêque ordonna des prières supplémentaires pendant neuf jours après la principale messe et les vêpres. Il exhorta le clergé et le peuple à visiter les églises de Notre-Dame et de sainte Geneviève du Mont, où les reliques de saints seraient exposées pour stimuler la ferveur des fidèles, tout en assurant la continuité du service des églises.
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3
p. 2740-2741
Mandement du même Archevêque, [titre d'après la table]
Début :
Le lendemain M. l'Archevêque donna sur ce sujet un Mandement dont voici la teneur. [...]
Mots clefs :
Mandement, Sainte Marie-Madeleine, Saint-Séverin, Diocèse, Doyens ruraux
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texteReconnaissance textuelle : Mandement du même Archevêque, [titre d'après la table]
Le lendemain M. l'Archevêque donna sur ce
sujet un Mandement dont voici la teneur .
CH
HARLES- Gaspard- Guillaume de Vintimille
des Comtes de Marseille du Luc ,
par la misericorde Divine et par la grace du Saint
Siege Apostolique, Archevêque de Paris , Duc de
S. Cloud , Pair de France , Commandeur de l'Ordre
du S. Esprit , &c. Aux Archiprêtrrs de Sainte
Marie- Magdelaine et de S.Severin , et aux Doyens
Ruraux de notre Diocèse , Salut et benediction.
Le Roy convaincu , mes très - chers Freres , que
c'est à Dieu seul qu'il doit rapporter les avantages
et les prosperitez de son Regne , veut que nous rendions
de solemnelles actions de graces des évenemens
glorieux arrivez dans le cours de cette année et de
la benediction que le Seigneur a répanduë sur les
Armes de S. M. et sur celles de ses Alliez ,
Ces prémices heureuses nous font esperer que celui
par qui les Rois regnent , continuera de faire
éclater se protection sur ce grand Royaume , et de
manifester de plus en plus par des succès la justice
d'uneguerre que notre anguste Monarque n'a point
entreprise par le dessein ambitieux de faire des conquêtes
, mais par le seul motif de soutenir la dignité
de sa Couronne et la liberté d'une République
qui luifut toujours chere.
DECEMBRE. 1733. 2740
En marquant au Seigneur votre reconnoissance
pour les bienfaits signalez dont sa divine bonté.
nous a favorisez , demandez -lui avec ardeur qu'il
conserve long-temps un Prince né pour le bonheur
de ses Sujets , dont les intentions sont si pures ; et
qu'après l'avoir comblé de gloire pendant le cours de
la Guerre , il lui fasse goûter et à ses Peuples , les
fruits d'une Paix solide et durable , qui fait tout
P'objet des veux de S. M.
A ces causes , après en avoir conferé avec nos venerables
Freres les Doyen , Chanoines et Chapitre
de notre Eglise Métropolitaine nous ordonnons
que demain Mercredi 23. du présent mois , le Te
Deum sera chanté dans notredite Eglise Métropo
litaine . en actions de graces des Benedictions que,
Dieu a répandues sur les Entreprises du Roy ; Dimanche
27. du courant , dans toutes les Abbayes ,
Chapitres , Paroisses et Convens , exempts et non
exempts dela Ville et Fauxbourgs , et dans toutes les
autres Eglises de notre Diocèse le Dimanche après ,
la reception du présent Mandement. Si mandors ...
aux Archipretres de sainte Marie-Magdelaine et
S. Severin de notifier notre present Mandement à¸
tous Abbez , Prieurs , Curez , Superieurs et Sip?-
rieures de la Ville et desdits Fauxbourgs , et eux2
Doyens Ruraux de l'envoyer aux Curez de la
Campagne , Supérieurs et Superieures des Commu-..
nautez exemptes et non exemptes , à ce qu'ils n'er
ignorent , et qu'ils l'observent et fassent observer,
les personnes qui leur sont scumises . Donné à
Paris en notre Paluis Archiepiscopal le 22. de
Décembre 1733. Signé CHARLES , Arche
vêque de Paris , &c.
sujet un Mandement dont voici la teneur .
CH
HARLES- Gaspard- Guillaume de Vintimille
des Comtes de Marseille du Luc ,
par la misericorde Divine et par la grace du Saint
Siege Apostolique, Archevêque de Paris , Duc de
S. Cloud , Pair de France , Commandeur de l'Ordre
du S. Esprit , &c. Aux Archiprêtrrs de Sainte
Marie- Magdelaine et de S.Severin , et aux Doyens
Ruraux de notre Diocèse , Salut et benediction.
Le Roy convaincu , mes très - chers Freres , que
c'est à Dieu seul qu'il doit rapporter les avantages
et les prosperitez de son Regne , veut que nous rendions
de solemnelles actions de graces des évenemens
glorieux arrivez dans le cours de cette année et de
la benediction que le Seigneur a répanduë sur les
Armes de S. M. et sur celles de ses Alliez ,
Ces prémices heureuses nous font esperer que celui
par qui les Rois regnent , continuera de faire
éclater se protection sur ce grand Royaume , et de
manifester de plus en plus par des succès la justice
d'uneguerre que notre anguste Monarque n'a point
entreprise par le dessein ambitieux de faire des conquêtes
, mais par le seul motif de soutenir la dignité
de sa Couronne et la liberté d'une République
qui luifut toujours chere.
DECEMBRE. 1733. 2740
En marquant au Seigneur votre reconnoissance
pour les bienfaits signalez dont sa divine bonté.
nous a favorisez , demandez -lui avec ardeur qu'il
conserve long-temps un Prince né pour le bonheur
de ses Sujets , dont les intentions sont si pures ; et
qu'après l'avoir comblé de gloire pendant le cours de
la Guerre , il lui fasse goûter et à ses Peuples , les
fruits d'une Paix solide et durable , qui fait tout
P'objet des veux de S. M.
A ces causes , après en avoir conferé avec nos venerables
Freres les Doyen , Chanoines et Chapitre
de notre Eglise Métropolitaine nous ordonnons
que demain Mercredi 23. du présent mois , le Te
Deum sera chanté dans notredite Eglise Métropo
litaine . en actions de graces des Benedictions que,
Dieu a répandues sur les Entreprises du Roy ; Dimanche
27. du courant , dans toutes les Abbayes ,
Chapitres , Paroisses et Convens , exempts et non
exempts dela Ville et Fauxbourgs , et dans toutes les
autres Eglises de notre Diocèse le Dimanche après ,
la reception du présent Mandement. Si mandors ...
aux Archipretres de sainte Marie-Magdelaine et
S. Severin de notifier notre present Mandement à¸
tous Abbez , Prieurs , Curez , Superieurs et Sip?-
rieures de la Ville et desdits Fauxbourgs , et eux2
Doyens Ruraux de l'envoyer aux Curez de la
Campagne , Supérieurs et Superieures des Commu-..
nautez exemptes et non exemptes , à ce qu'ils n'er
ignorent , et qu'ils l'observent et fassent observer,
les personnes qui leur sont scumises . Donné à
Paris en notre Paluis Archiepiscopal le 22. de
Décembre 1733. Signé CHARLES , Arche
vêque de Paris , &c.
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Résumé : Mandement du même Archevêque, [titre d'après la table]
Le 22 décembre 1733, Charles-Gaspard-Guillaume de Vintimille, Archevêque de Paris, publia un mandement suite aux succès militaires du roi. Ce document, destiné aux archiprêtres, doyens ruraux et autres dignitaires du diocèse, exprime la volonté royale de rendre grâce à Dieu pour les victoires obtenues. Le roi est décrit comme ayant engagé la guerre non par ambition, mais pour défendre la dignité de sa couronne et la liberté d'une république chère à son cœur. Le mandement appelle à la reconnaissance divine pour les bienfaits reçus et demande la protection continue de Dieu pour le roi et son royaume. Il ordonne également la célébration du Te Deum le 23 décembre dans l'église métropolitaine et le 27 décembre dans toutes les églises du diocèse, ainsi que le dimanche suivant la réception du mandement, afin de remercier Dieu des bénédictions accordées aux entreprises royales.
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4
p. 180-182
Mandement sur ce sujet, [titre d'après la table]
Début :
Le 12. M. l'Archevêque destina sur ce sujet un Mandement, dont voici la teneur. [...]
Mots clefs :
Paix, Archevêque, Mandement, Paris, Roi, Dieu
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Mandement sur ce sujet, [titre d'après la table]
Le 12. M. l'Archevêque destina sur ce sujet
un Mandement , dont yoici la teneur.
Harles-Gaspard - Guillaume de Vintimille
séricorde Divine , et par la grace du S. Siége
Apostolique , Archevêque de Paris , Duc de Saint
Cloud , Fair de France , Commandeur de l'Ordre
du S. Esprit, &c. Aux Archiprêtres de Sainte
Marie Magdelaine et de Saint Severin , et aux
Doyens Ruraux de notre Diocèse : Salut et Benedition
. Dieų , mes très- chers Freres , par la
prise du Château de Milan , vient encore de se
déclarer en faveur du Roy et de ses Alliez.
-
Quelques louanges qui soient dûes à la valeur
des Troupes , à la capacité des Generaux de Sa
Majesté , au courage et à l'activité de ses Alliez ;
ce n'est point aux moiens humains , mais à la
Providence de celui qui regle à son gré le sort
des
JANVIER 1734. 181
des Armes et des Empires , qui éleve et qui abbaisse
les Thrones , comme il lui plaît , que le
Roy attribue tant de succès inesperez ; et quelques
glorieux que soient ces évenemens, ils n'affoiblissent
point son amour pour la paix.
Entrez donc dans les sentimens de Religion et
dans les vues pacifiques d'un Roy , selon le coeur
de Dieu , qui rend hommage à la Majesté Divine
, de tout ce qui lui arrive d'heureux , et qui
tout occupé du bonheur de ses Peuples, sera toujours
prêt à préferer leur repos à sa propre gloire.
Venez , à son exemple , reconnoître au pied
des Autels , les graces et les bienfaits du Dieu qui
protege la France : * Demandez - lui ardemment
que les succès d'une Guerre juste et necessaire
nous conduisent à une prompte paix , plus dési
rable que les victoires , et pour laquelle Dieu
nous ordonne de recourir à lui , parce que c'est
de la paix de l'Etat que dépendent notre paix et
notre tranquillité.
A ces causes , après en avoir conféré avec nos
venrables Freres les Doyen , Chanoines et Cha
pitre de notre Eglise Metropolitaine : Nous or
donnons qu'après demain Jeudi , 14 du present
mois , le Te Deum sera chanté dans notredite
Eglise Métropolitaine , en actions de graces de la
prise du Château de Milan : Dimanche 17 da
courant dans toutes les Abbayes , Chapitres, Pa
roisses et Couvens , exempts et non exempts , de
la Ville et Fauxbourgs ; et dans toutes les autres
Eglises de notre Diocèse , le Dimanche après la reception
du present Mandement . Si mandons aux
* Quarite pacem civitatis ad quam transmigrare
vos feci , et orate pro ea ad Dominum, quia in pace
illius erit pax vobis. Jerem. 29.7·
I iij
Ar❤
182 MERCURE DE FRANCE
Archiprêtres de sainte Marie- Magdelaine et S.Severin
de notifier notre present Mandement à tous
Abbez Prieurs , Curez , Superieurs et Superieures
de la Ville et desdirs Fauxbourgs ; et aux Doyens
Ruraux de l'envoyer aux Curez de la Campagne ,
Superieurs et Superieures des Communautez ,
exemptes et et non exemptes , à ce qu'ils n'en
ignorent , et qu'ils l'observent et fassent observer
par les personnes qui leur sont soumises.
Donné à Paris , en notre Palais Archiepiscopal
le 12 Janvier 1734. Signé, CHARLES , Archevêque
de Paris , c.
un Mandement , dont yoici la teneur.
Harles-Gaspard - Guillaume de Vintimille
séricorde Divine , et par la grace du S. Siége
Apostolique , Archevêque de Paris , Duc de Saint
Cloud , Fair de France , Commandeur de l'Ordre
du S. Esprit, &c. Aux Archiprêtres de Sainte
Marie Magdelaine et de Saint Severin , et aux
Doyens Ruraux de notre Diocèse : Salut et Benedition
. Dieų , mes très- chers Freres , par la
prise du Château de Milan , vient encore de se
déclarer en faveur du Roy et de ses Alliez.
-
Quelques louanges qui soient dûes à la valeur
des Troupes , à la capacité des Generaux de Sa
Majesté , au courage et à l'activité de ses Alliez ;
ce n'est point aux moiens humains , mais à la
Providence de celui qui regle à son gré le sort
des
JANVIER 1734. 181
des Armes et des Empires , qui éleve et qui abbaisse
les Thrones , comme il lui plaît , que le
Roy attribue tant de succès inesperez ; et quelques
glorieux que soient ces évenemens, ils n'affoiblissent
point son amour pour la paix.
Entrez donc dans les sentimens de Religion et
dans les vues pacifiques d'un Roy , selon le coeur
de Dieu , qui rend hommage à la Majesté Divine
, de tout ce qui lui arrive d'heureux , et qui
tout occupé du bonheur de ses Peuples, sera toujours
prêt à préferer leur repos à sa propre gloire.
Venez , à son exemple , reconnoître au pied
des Autels , les graces et les bienfaits du Dieu qui
protege la France : * Demandez - lui ardemment
que les succès d'une Guerre juste et necessaire
nous conduisent à une prompte paix , plus dési
rable que les victoires , et pour laquelle Dieu
nous ordonne de recourir à lui , parce que c'est
de la paix de l'Etat que dépendent notre paix et
notre tranquillité.
A ces causes , après en avoir conféré avec nos
venrables Freres les Doyen , Chanoines et Cha
pitre de notre Eglise Metropolitaine : Nous or
donnons qu'après demain Jeudi , 14 du present
mois , le Te Deum sera chanté dans notredite
Eglise Métropolitaine , en actions de graces de la
prise du Château de Milan : Dimanche 17 da
courant dans toutes les Abbayes , Chapitres, Pa
roisses et Couvens , exempts et non exempts , de
la Ville et Fauxbourgs ; et dans toutes les autres
Eglises de notre Diocèse , le Dimanche après la reception
du present Mandement . Si mandons aux
* Quarite pacem civitatis ad quam transmigrare
vos feci , et orate pro ea ad Dominum, quia in pace
illius erit pax vobis. Jerem. 29.7·
I iij
Ar❤
182 MERCURE DE FRANCE
Archiprêtres de sainte Marie- Magdelaine et S.Severin
de notifier notre present Mandement à tous
Abbez Prieurs , Curez , Superieurs et Superieures
de la Ville et desdirs Fauxbourgs ; et aux Doyens
Ruraux de l'envoyer aux Curez de la Campagne ,
Superieurs et Superieures des Communautez ,
exemptes et et non exemptes , à ce qu'ils n'en
ignorent , et qu'ils l'observent et fassent observer
par les personnes qui leur sont soumises.
Donné à Paris , en notre Palais Archiepiscopal
le 12 Janvier 1734. Signé, CHARLES , Archevêque
de Paris , c.
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Résumé : Mandement sur ce sujet, [titre d'après la table]
Le 12 janvier 1734, l'Archevêque de Paris, Charles-Gaspard-Guillaume de Vintimille, a publié un mandement célébrant la prise du Château de Milan. Ce succès est attribué à la Providence divine plutôt qu'aux efforts humains. Le Roi exprime sa gratitude envers Dieu et son désir de paix, malgré les victoires militaires. L'Archevêque appelle les fidèles à reconnaître les bienfaits de Dieu et à prier pour une paix rapide. Il ordonne que le Te Deum soit chanté dans l'église métropolitaine le 14 janvier et dans toutes les églises du diocèse le dimanche suivant la réception du mandement. Les archiprêtres et les doyens ruraux doivent notifier ce mandement à tous les ecclésiastiques et communautés religieuses pour assurer son observation.
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Résultats : 4 texte(s)
1
p. 487-488
LETTRE DU ROY, Ecrite de la propre main de Sa Majesté, en réponse à la Lettre de M. l'Archevêque de Paris.
Début :
Mon Cousin, j'ai vû avec joye par la Lettre que vous m'avez écrite le 8. de ce mois, [...]
Mots clefs :
Archevêque de Paris, Roi
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LETTRE DU ROY, Ecrite de la propre main de Sa Majesté, en réponse à la Lettre de M. l'Archevêque de Paris.
LETTRE DU ROY ,
Ecrite de la propre main de Sa Majesté
en réponse à la Lettre de M. l'Archevêque
de Paris.
Mque vous m'avez écrite le 8. de ce mois ,
On Coufin , j'ai vû avec joye par la Lettre
des
preuves de la fageffe de votre conduite & de
votre fermeté dans le gouvernement de votre
Diocèle , mais en même -temps j'ai vû avec indignation
488 MERCURE DE FRANCÊ.
gnation ce dont j'étois déja informé , que des
perfonnes , qui par leur caractere & par le miniftere
qu'ils exercent , font obligées de feconder
votre zele & d'affurer par leurs inftructions &
par leur exemple le fuccès de vos vûës , font celles
qui fe portent fans regle & fans meſure aux
démarches les plus capab es d'empêcher le bien
que vous cherchez à procurer. La charité qui
Vous fait efperer encore qu'ils changeront de fentimens
& de conduite & qui vous engage à folliciter
ma clémence en leur faveur , eft infiniment
louable ; mais fi vous perdez par malheur toute
efperance de ramener par la douceur ces efprits
opiniâtres , foyez affuré que je vous foutiendrai
de toute mon autorité , fur ce je prie Dieu , qu'il
Vous ait , mon Coufin , en fa fainte & digne garde.
A Marly le 15. Fevrier 1730. Signé , LOUIS.
Et au dos eft écrit , A mon Coufin l'Archevêque
de Paris.
Ecrite de la propre main de Sa Majesté
en réponse à la Lettre de M. l'Archevêque
de Paris.
Mque vous m'avez écrite le 8. de ce mois ,
On Coufin , j'ai vû avec joye par la Lettre
des
preuves de la fageffe de votre conduite & de
votre fermeté dans le gouvernement de votre
Diocèle , mais en même -temps j'ai vû avec indignation
488 MERCURE DE FRANCÊ.
gnation ce dont j'étois déja informé , que des
perfonnes , qui par leur caractere & par le miniftere
qu'ils exercent , font obligées de feconder
votre zele & d'affurer par leurs inftructions &
par leur exemple le fuccès de vos vûës , font celles
qui fe portent fans regle & fans meſure aux
démarches les plus capab es d'empêcher le bien
que vous cherchez à procurer. La charité qui
Vous fait efperer encore qu'ils changeront de fentimens
& de conduite & qui vous engage à folliciter
ma clémence en leur faveur , eft infiniment
louable ; mais fi vous perdez par malheur toute
efperance de ramener par la douceur ces efprits
opiniâtres , foyez affuré que je vous foutiendrai
de toute mon autorité , fur ce je prie Dieu , qu'il
Vous ait , mon Coufin , en fa fainte & digne garde.
A Marly le 15. Fevrier 1730. Signé , LOUIS.
Et au dos eft écrit , A mon Coufin l'Archevêque
de Paris.
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Résumé : LETTRE DU ROY, Ecrite de la propre main de Sa Majesté, en réponse à la Lettre de M. l'Archevêque de Paris.
Dans une lettre datée du 15 février 1730, le roi Louis exprime sa joie et son indignation à l'archevêque de Paris. Il félicite l'archevêque pour sa conduite et sa fermeté dans le gouvernement de son diocèse. Cependant, il condamne les actions de certaines personnes qui, malgré leur rôle, entravent les efforts de l'archevêque. Le roi loue la charité de l'archevêque, qui espère encore un changement de la part de ces individus et sollicite la clémence royale en leur faveur. Il assure l'archevêque de son soutien total si toute espérance de les ramener à la raison est perdue. La lettre est signée Louis.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2
p. 2090
Lettre du Roi à l'Archevêque de Paris [titre d'après la table]
Début :
MON COUSIN, les tendres témoignages que je reçois en toute occasion de l'amour & du [...]
Mots clefs :
Roi, Archevêque de Paris, Naissance du duc d'Anjou
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Lettre du Roi à l'Archevêque de Paris [titre d'après la table]
La piété du Roy ne pût fouffrir aucun
délay ; le même jour de cette heureuſe
naiffance , S. M. écrivit la Lettre qui fuit
à M. l'Archevêque de Paris.
MON COUSIN , les tendres témoignages
que je reçois en toute occafion de l'amour & du
zele de mes Sujets , me rendent encore plus fenfible
aux Evenemens de mon Regne qui peuvent
contribuer à leur bonheur. Rien n'eft plus capable
d'en affurer la durée que la Naiffance d'un fecond
Fils , dont la Reine , ma très-chere Epouſe
& Compagne , vient d'être heureufement délivrée.
Cet Evenement eft une fuite des Bénédictions
qu'il plaît à Dieu de répandre fur moi &
fur mon Etat , il excite de plus en plus ma jufte
reconnoiffance envers la Providence Divine ; &
c'eft pour lui rendre les actions de graces qui lui
en font dues , & obtenir de fa bonté par les plus
ferventes Priéres , la confervation de fes préeieux
dons , que je vous fais cette Lettre , pour
vous dire que mon intention eft que vous faffiez
chanter le Te Deum en l'Eglife Métropolitaine de
ma bonne Ville de Paris , au jour & à l'heure que
le grand Maître ou le Maître des Cérémonies
vous dira de ma part. Sur ce, je prie Dieu qu'il
vous ait , mon Coufin , en fa fainte & digne garde.
Ecrite à Versailles le 30 Aouft 1730. Signé ,
LOUIS. Et plus bas , PHELYPEAUX . Et au dos
eft écrit : A mon Coufin l'Archevêque de Paris ,
Duc de S. Cloud , Pair de France , Commandeur
de mes Ordres.
délay ; le même jour de cette heureuſe
naiffance , S. M. écrivit la Lettre qui fuit
à M. l'Archevêque de Paris.
MON COUSIN , les tendres témoignages
que je reçois en toute occafion de l'amour & du
zele de mes Sujets , me rendent encore plus fenfible
aux Evenemens de mon Regne qui peuvent
contribuer à leur bonheur. Rien n'eft plus capable
d'en affurer la durée que la Naiffance d'un fecond
Fils , dont la Reine , ma très-chere Epouſe
& Compagne , vient d'être heureufement délivrée.
Cet Evenement eft une fuite des Bénédictions
qu'il plaît à Dieu de répandre fur moi &
fur mon Etat , il excite de plus en plus ma jufte
reconnoiffance envers la Providence Divine ; &
c'eft pour lui rendre les actions de graces qui lui
en font dues , & obtenir de fa bonté par les plus
ferventes Priéres , la confervation de fes préeieux
dons , que je vous fais cette Lettre , pour
vous dire que mon intention eft que vous faffiez
chanter le Te Deum en l'Eglife Métropolitaine de
ma bonne Ville de Paris , au jour & à l'heure que
le grand Maître ou le Maître des Cérémonies
vous dira de ma part. Sur ce, je prie Dieu qu'il
vous ait , mon Coufin , en fa fainte & digne garde.
Ecrite à Versailles le 30 Aouft 1730. Signé ,
LOUIS. Et plus bas , PHELYPEAUX . Et au dos
eft écrit : A mon Coufin l'Archevêque de Paris ,
Duc de S. Cloud , Pair de France , Commandeur
de mes Ordres.
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Résumé : Lettre du Roi à l'Archevêque de Paris [titre d'après la table]
Le roi Louis XV exprime sa joie et sa piété à la suite de la naissance de son fils, le 30 août 1730. Il écrit une lettre à l'archevêque de Paris pour partager cet événement. Le roi souligne les témoignages d'amour et de zèle de ses sujets et voit la naissance de son fils comme une bénédiction divine. Il souhaite assurer la durée de son règne et le bonheur de ses sujets. Louis XV demande à l'archevêque de faire chanter le Te Deum dans l'église métropolitaine de Paris, à une date et une heure à déterminer par le grand maître ou le maître des cérémonies. La lettre est adressée à son cousin, l'archevêque de Paris, duc de Saint-Cloud, pair de France et commandeur de ses ordres. Elle est signée par Louis XV et Philippeaux.
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3
p. 2739-2740
LETTRE DU ROY, écrite à M. l'Archevêque de Paris, pour faire chanter le Te Deum, en actions de graces des benedictions que Dieu a répanduës sur les Entreprises du Roy.
Début :
MON COUSIN, l'Europe est informée des justes motifs qui m'ont forcé à prendre les [...]
Mots clefs :
Dieu, Cousin, Lettre, Roi, Archevêque de Paris, Sujets, Chanter
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texteReconnaissance textuelle : LETTRE DU ROY, écrite à M. l'Archevêque de Paris, pour faire chanter le Te Deum, en actions de graces des benedictions que Dieu a répanduës sur les Entreprises du Roy.
LETTRE DU ROY , écrite à
M. l'Archevêque de Paris , pour faire
chanter le Te Deum , en actions de
graces des benedictions que Dieu a répandues
sur les Entreprises du Roy.
"
་
Mo
ON COUSIN , l'Europe est informée
des justes motifs qui m'ont forcé à prendre les
Armes; je retrouve dans mes Sujets. cette même are
deur que leur ont inspiré dans tous les temps la gloire
de cette Couronne et l'interét de l'Etat ; mais com
me c'est au Dieu des Armées que je dois le succès
heureux qu'il a bien voulu accorder à la droiture et
au desinteressement de mes intentions ; comblé de
ses bienfaits , et mettant toute ma confiance en son
bras tout puissant , je desire que tous mes Sujets
s'unissent avec moi pour lui rendre les Actions de
graces qui lui sont duës , et implorer la continuation
de sa divine protection ; e'est dans cette vûë que je
vous écris cette Lettre pour vous dire que mon intention
est que vous fassiez chanter le Te Deum.
I. Vol. I 1 ) dans
2740 MERCURE DE FRANCE
dans votre Eglise Métropolitaine et autres de votre
Diocèse avec les solemnitez requises , et que vous
invitiez tous ceux qu'il conviendra d'y assister . Sur
ceje prie Dieu qu'il vous ait , mon Cousin , en sa
sainte et digne garde. Ecrite à Versailles le 21. Décembre
1733. Signé , LOUIS , et plus bas ,
PHELY PEAUX.
Et au dos est écrit : A mon Cousin l'Archevêque
de Paris, Pair de France , Commandeur de
mes Ordres .
M. l'Archevêque de Paris , pour faire
chanter le Te Deum , en actions de
graces des benedictions que Dieu a répandues
sur les Entreprises du Roy.
"
་
Mo
ON COUSIN , l'Europe est informée
des justes motifs qui m'ont forcé à prendre les
Armes; je retrouve dans mes Sujets. cette même are
deur que leur ont inspiré dans tous les temps la gloire
de cette Couronne et l'interét de l'Etat ; mais com
me c'est au Dieu des Armées que je dois le succès
heureux qu'il a bien voulu accorder à la droiture et
au desinteressement de mes intentions ; comblé de
ses bienfaits , et mettant toute ma confiance en son
bras tout puissant , je desire que tous mes Sujets
s'unissent avec moi pour lui rendre les Actions de
graces qui lui sont duës , et implorer la continuation
de sa divine protection ; e'est dans cette vûë que je
vous écris cette Lettre pour vous dire que mon intention
est que vous fassiez chanter le Te Deum.
I. Vol. I 1 ) dans
2740 MERCURE DE FRANCE
dans votre Eglise Métropolitaine et autres de votre
Diocèse avec les solemnitez requises , et que vous
invitiez tous ceux qu'il conviendra d'y assister . Sur
ceje prie Dieu qu'il vous ait , mon Cousin , en sa
sainte et digne garde. Ecrite à Versailles le 21. Décembre
1733. Signé , LOUIS , et plus bas ,
PHELY PEAUX.
Et au dos est écrit : A mon Cousin l'Archevêque
de Paris, Pair de France , Commandeur de
mes Ordres .
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Résumé : LETTRE DU ROY, écrite à M. l'Archevêque de Paris, pour faire chanter le Te Deum, en actions de graces des benedictions que Dieu a répanduës sur les Entreprises du Roy.
Le roi Louis XV adresse une lettre à l'Archevêque de Paris, datée du 21 décembre 1733. Il y expose les raisons justes qui l'ont conduit à prendre les armes et exprime sa reconnaissance envers ses sujets pour leur soutien à la gloire de la Couronne et à l'intérêt de l'État. Louis XV attribue le succès de ses actions à Dieu et appelle ses sujets à Lui rendre grâce et à implorer Sa protection. Il ordonne à l'Archevêque de faire chanter le Te Deum dans l'église métropolitaine de Paris et dans les autres églises du diocèse, avec les solennités appropriées, et d'inviter les personnes concernées à y assister. La lettre est signée par Louis XV et contresignée par Phely Peaux.
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4
p. 179-180
LETTRE DU ROY, dattée de Marly le 10. Janvier 1734. écrite à M. l'Archevêque de Paris, pour faire chanter le Te Deum, en actions de graces de la Prise du Château de Milan.
Début :
MON COUSIN, la conquête du Château de Milan, augmente encore la gloire [...]
Mots clefs :
Prise du château de Milan, Lettre, Roi, Chanter, Te Deum
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texteReconnaissance textuelle : LETTRE DU ROY, dattée de Marly le 10. Janvier 1734. écrite à M. l'Archevêque de Paris, pour faire chanter le Te Deum, en actions de graces de la Prise du Château de Milan.
LETTRE DU ROY , dattée de
Marly le 10. Janvier 1734. écrite à
M. l'Archevêque de Paris , pour faire
chanter le Te Deum , en actions de
graces de la Prise du Château de Milan.
Mc
ON COUSIN, la conquête du Châ→
teau de Milan , augmente encore la gloire
de mes Armes en Italie , cette Place connue dans
toute l'Europe pour une des mieux fortifiées ,
s'est rendue le 30. du mois dernier , après 13 .
jours de tranchée ouverte , en six semaines de
temps tout le Pays qui est entre des Rivieres du
Tesin et de l'Oglio a été soumis par mes Trou
I ij pes
180 MERCURE DE FRANCE
pes unies à celles de mon Frere et Oncle le Roy
de Sardaigne . C'est à Dieu que je dois rapporter
des succès si rapides ; c'est lui qui a donné à
mes Soldats la force de surmonter les obstacles
des chemins et de la saison , et qui les soutient
encore dans une nouvelle entreprise qui est commencée.
Tant de faveurs exigent que je continue
à lui rendre des actions de graces des marques
de la Protection qu'il ne cesse de m'accorder. Je
yous écris donc cette Lettre pour vous dire que
mon intention est que vous fassiez chanter le
Te Deum dans votre Eglise Métropolitaine et
autres de votre Diocèse , avec les solemnitez requises,
et que vous y invitiez tous ceux à qui il
Conviendra d'y assister . Sur ce je prie Dieu qu'il
yous ait , mon Cousin , en sa sainte et digne
garde , &c.
Marly le 10. Janvier 1734. écrite à
M. l'Archevêque de Paris , pour faire
chanter le Te Deum , en actions de
graces de la Prise du Château de Milan.
Mc
ON COUSIN, la conquête du Châ→
teau de Milan , augmente encore la gloire
de mes Armes en Italie , cette Place connue dans
toute l'Europe pour une des mieux fortifiées ,
s'est rendue le 30. du mois dernier , après 13 .
jours de tranchée ouverte , en six semaines de
temps tout le Pays qui est entre des Rivieres du
Tesin et de l'Oglio a été soumis par mes Trou
I ij pes
180 MERCURE DE FRANCE
pes unies à celles de mon Frere et Oncle le Roy
de Sardaigne . C'est à Dieu que je dois rapporter
des succès si rapides ; c'est lui qui a donné à
mes Soldats la force de surmonter les obstacles
des chemins et de la saison , et qui les soutient
encore dans une nouvelle entreprise qui est commencée.
Tant de faveurs exigent que je continue
à lui rendre des actions de graces des marques
de la Protection qu'il ne cesse de m'accorder. Je
yous écris donc cette Lettre pour vous dire que
mon intention est que vous fassiez chanter le
Te Deum dans votre Eglise Métropolitaine et
autres de votre Diocèse , avec les solemnitez requises,
et que vous y invitiez tous ceux à qui il
Conviendra d'y assister . Sur ce je prie Dieu qu'il
yous ait , mon Cousin , en sa sainte et digne
garde , &c.
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Résumé : LETTRE DU ROY, dattée de Marly le 10. Janvier 1734. écrite à M. l'Archevêque de Paris, pour faire chanter le Te Deum, en actions de graces de la Prise du Château de Milan.
Le roi Louis XV informe l'archevêque de Paris, par une lettre du 10 janvier 1734, de la prise du château de Milan le 30 décembre précédent. Cette victoire a été obtenue après 13 jours de tranchées et six semaines de campagne, durant lesquelles les troupes françaises, alliées à celles du roi de Sardaigne, ont soumis la région entre les rivières du Tessin et de l'Oglio. Louis XV attribue ces succès à la protection divine et au courage de ses soldats, qui ont surmonté les difficultés des chemins et de la saison. Il ordonne que le Te Deum soit chanté dans l'église métropolitaine et dans les autres églises du diocèse, avec les solennités appropriées, et invite toutes les personnes concernées à y assister. La lettre se conclut par une prière pour la protection divine de l'archevêque.
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