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1
p. 30-31
PORTRAITS DES QUATRE PREMIERS PEINTRES D'ITALIE.
Début :
Du vol qu'au ciel fit Promethée, [...]
Mots clefs :
Raphaël, Michel-Ange, L'Albane, Le Corrège, Peintres d'Italie
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texteReconnaissance textuelle : PORTRAITS DES QUATRE PREMIERS PEINTRES D'ITALIE.
PORTRAITS
DES QUATRE PREMIERS PEINTRES
D'ITALIE.
Raphaël d'Urbin.
U vol qu'au ciel fit Promethée ,
Voici le receleur ; c'eft le grand Raphaël.
Des objets qu'il nous peint la vûe eſt enchantée ,
Ils femblent animés par un fouffle immortel.
La nature qui les admire ,
De fes graces y voit le tableau raviffant :
Elle rêve ; auffi- tôt la jaloufe foupire
De trouver un rival dans fon fidele amant.
Michel- Ange des Batailles.
La couleur vigoureuſe , une touche légere ;
Animent ces marchés , ces foires , ces troupeaux
Par tout je fens , du goût , l'empreinte finguliere ;
Le jovial auffi perce dans ces tableaux .
En ce champ la valeur de lauriers fe couronne :
Quel carnage ! quel feu ! je vois le fang couler !
Mars applaudit Michel ; il femble l'appeller
Du nom que l'amateur lui donne.
L'Albane.
Les amours par effains naiffent fous tes pinceaux:
MAR S. 1755. 31
Les Nymphes , Cypris même ont par toi plus de
charmes :
Je préfere à Paphos l'aſpect de tes tableaux ,
Mon coeur vaincu par eux eélebre enfin ces armes .
La nudité s'y montre avec un air décent ,
Et rend plus délicat le plaifir qu'elle inſpire .
L'Albane , je te dois mon unique élement ;
Tes travaux font que je refpire .
Le Correge.
Sur les aîles de ton génie ,
Tu t'élevas à l'immortalité :
La figure , par ta magie ,
Plane au fein de l'air agité."
Un fouffle femble'avoir fait ce miracle ;
Les maîtres même en font furpris ;
Raphaël * n'ofa point hazarder ce ſpectacle ,
Lui feul pouvoit te difputer le prix.
* Raphaël , pour éviter le raccourci des figures
qu'il n'entendoit point parfaitement , feignit de
peindrefes fujets fur des tapifferies attachées au mur.
C'est ainsi que font exécutés les deux morceaux de
Pfiché qui font au petit Farnese , la bataille de
Conftantin , les trois autres traits de la vie de cet
Empereur , enfin les quatre fujets du plafond de la
premiere chambre de la fignature au Vatican. Le
Correge fut plus hardi , fon fuccès mérite les plus
grands éloges : c'est ce qu'en général on ignore en
France, où ce maître n'eft gueres connu que par fes
belles métamorphofes , & par de féduifans tableaux
de chevalet.
DES QUATRE PREMIERS PEINTRES
D'ITALIE.
Raphaël d'Urbin.
U vol qu'au ciel fit Promethée ,
Voici le receleur ; c'eft le grand Raphaël.
Des objets qu'il nous peint la vûe eſt enchantée ,
Ils femblent animés par un fouffle immortel.
La nature qui les admire ,
De fes graces y voit le tableau raviffant :
Elle rêve ; auffi- tôt la jaloufe foupire
De trouver un rival dans fon fidele amant.
Michel- Ange des Batailles.
La couleur vigoureuſe , une touche légere ;
Animent ces marchés , ces foires , ces troupeaux
Par tout je fens , du goût , l'empreinte finguliere ;
Le jovial auffi perce dans ces tableaux .
En ce champ la valeur de lauriers fe couronne :
Quel carnage ! quel feu ! je vois le fang couler !
Mars applaudit Michel ; il femble l'appeller
Du nom que l'amateur lui donne.
L'Albane.
Les amours par effains naiffent fous tes pinceaux:
MAR S. 1755. 31
Les Nymphes , Cypris même ont par toi plus de
charmes :
Je préfere à Paphos l'aſpect de tes tableaux ,
Mon coeur vaincu par eux eélebre enfin ces armes .
La nudité s'y montre avec un air décent ,
Et rend plus délicat le plaifir qu'elle inſpire .
L'Albane , je te dois mon unique élement ;
Tes travaux font que je refpire .
Le Correge.
Sur les aîles de ton génie ,
Tu t'élevas à l'immortalité :
La figure , par ta magie ,
Plane au fein de l'air agité."
Un fouffle femble'avoir fait ce miracle ;
Les maîtres même en font furpris ;
Raphaël * n'ofa point hazarder ce ſpectacle ,
Lui feul pouvoit te difputer le prix.
* Raphaël , pour éviter le raccourci des figures
qu'il n'entendoit point parfaitement , feignit de
peindrefes fujets fur des tapifferies attachées au mur.
C'est ainsi que font exécutés les deux morceaux de
Pfiché qui font au petit Farnese , la bataille de
Conftantin , les trois autres traits de la vie de cet
Empereur , enfin les quatre fujets du plafond de la
premiere chambre de la fignature au Vatican. Le
Correge fut plus hardi , fon fuccès mérite les plus
grands éloges : c'est ce qu'en général on ignore en
France, où ce maître n'eft gueres connu que par fes
belles métamorphofes , & par de féduifans tableaux
de chevalet.
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Résumé : PORTRAITS DES QUATRE PREMIERS PEINTRES D'ITALIE.
Le texte décrit les caractéristiques des quatre premiers peintres d'Italie : Raphaël, Michel-Ange, L'Albane et Le Correge. Raphaël est reconnu pour son talent à animer les objets peints avec un souffle immortel, admiré même par la nature. Michel-Ange se distingue par ses couleurs vigoureuses et sa touche légère, illustrant des scènes variées avec une intensité rappelant Mars. L'Albane est apprécié pour ses représentations des amours et des nymphes, montrant la nudité avec décence et inspirant un plaisir délicat. Le Correge est loué pour son génie qui l'a conduit à l'immortalité. Ses figures semblent planer dans l'air, créant des miracles artistiques. Contrairement à Raphaël, Le Correge a osé des perspectives audacieuses, méritant ainsi de grands éloges. En France, Le Correge est surtout connu pour ses métamorphoses et ses tableaux de chevalet, bien que son succès et son audace restent méconnus.
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2
p. 44-46
PORTRAITS DE CINQ FAMEUX PEINTRES ROMAINS.
Début :
Son génie & vaste & fécond [...]
Mots clefs :
Pinceau, Peintres romains, Andrea Sacchi, Federico Barocci, Federico Zuccari, Taddeo Zuccari, Giulio Romano
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texteReconnaissance textuelle : PORTRAITS DE CINQ FAMEUX PEINTRES ROMAINS.
PORTRAITS
DE CINQ FAMEUX PEINTRES
ROMAINS.
Jules Romain.
Son génie & vafte & fécond
On
Embraffe avec fuccès tout genre de peinture ;
Le feu qui fort de ſon crayon
Fait préférer au vrai l'innocente impofture.
* Quel goût féroce , & quel fublime accord
Il donne au coloffal , au bizarre , an terrible !
On fuit : & d'Encelade on redoute le fort ;
Jule autant que les Dieux rend leur courroux fen
fible.
Taddee Zucchero.
Le pinceau frais , moëlleux , qui diftingue Tadi
dée ,
De l'Italie anime & temples & palais.
Si la nature en lui paroît un peu fardée ,
Il fauve ce défaut par de magiques traits.
* On voit au Palais du T qui eft aux portes de
Mantoue, unfallon qui eft entierement peint par ce
maitre, c'en eft le chef-d'oeuvre. Les géans y
paroiſſent foudroyés parJupiter,
JUIN.
45 1755.
* En ce paiſible lieu nul fouci n'inquiete ;
Dans le fond de mon coeur je lis avec plaifir.
Par fes plus doux pavots Morphée ici m'arrête :
Je baille , & cependant je crains de m'endormir
Frederic Zucchero .
Les fruits de ton brillant pinceau
Décélent un génie auffi grand que facile.
Des fecrets de ton art tu traces le tableau ,
Dans un livre qui joint l'agréable à l'utile.
Où n'étends - tu pas tes fuccès ?
De vers dignes de lui Phébus te favoriſe.
Je vois la jaloufie exciter tes progrès ;
Le dépit la fuffoque , elle t'immortaliſe .
Frederic Baroche.
Le goût , le coloris , les graces elles- mêmes ,
Au char de cet artiſte enchaînent l'amateur.
Ce triomphe eft le fruit de mille ftratagêmes ;
On le fçait , on chérit d'autant plus fon vains
queur.
A l'aſpect des ſujets qu'il traite.
** La piété fe plaît en fon affection ;
* Au Château de Caprarolle , on remarque fur→
tout de Taddée deux chambres deftinées à la foli
tude , celle dufommeil , où il a représenté la nuis
avec fes attributs.
** Saint Philippe de Neri fut fi frappé d'une
Vifitation que ce maître avoit peinte à la Chiefa
anova , qu'il étoit continuellement à faireſa priere
46 MERCURE DE FRANCE.
Si le coeur corrompu cherche enfin la retraite ,
Baroche eft l'inftrument de fa converfion .
André Sacchi.
Ce Peintre refléchit fçavamment fur fon art ,
Il en a moins d'entouſiaſme .
Son pinceau frais , correct , ne fait rien au hazard ,
Fidele à la nature il craint peu le ſarcaſme . *
Quelle fage ordonnance éclate en fes tableaux !
Leur beau fini me plaît , leur vrai me perfuade.
Quelle union ! quel goût ! quels tons originaux !
Quoi ! le blanc * même à mes yeux fe dégrade !
dans cette Chapelle. C'est là fans doute que fon
coeur fe dilatant , lui caffa deux côtes.
* Il critiquoit avec trop de franchife les ouvrages
des plus habiles gens , ce qui lui fit beaucoup d'ennemis.
Ils peuvent fe venger , difoit-il, mes tableaux
font répandus par-tout.
** Ce n'est que pour le Peintre que le blanc eft
une couleur. Rien n'eft fi dificile que de la faire
fuir. Le Sacchi a vaincu ces difficultés dans le tableau
de S. Romua'de , qu'on voit à Rome dans l'Eglife
du même nom . Six figures de Camaldules
toutes vêtues de blanc y font des fujets d'admiration.
DE CINQ FAMEUX PEINTRES
ROMAINS.
Jules Romain.
Son génie & vafte & fécond
On
Embraffe avec fuccès tout genre de peinture ;
Le feu qui fort de ſon crayon
Fait préférer au vrai l'innocente impofture.
* Quel goût féroce , & quel fublime accord
Il donne au coloffal , au bizarre , an terrible !
On fuit : & d'Encelade on redoute le fort ;
Jule autant que les Dieux rend leur courroux fen
fible.
Taddee Zucchero.
Le pinceau frais , moëlleux , qui diftingue Tadi
dée ,
De l'Italie anime & temples & palais.
Si la nature en lui paroît un peu fardée ,
Il fauve ce défaut par de magiques traits.
* On voit au Palais du T qui eft aux portes de
Mantoue, unfallon qui eft entierement peint par ce
maitre, c'en eft le chef-d'oeuvre. Les géans y
paroiſſent foudroyés parJupiter,
JUIN.
45 1755.
* En ce paiſible lieu nul fouci n'inquiete ;
Dans le fond de mon coeur je lis avec plaifir.
Par fes plus doux pavots Morphée ici m'arrête :
Je baille , & cependant je crains de m'endormir
Frederic Zucchero .
Les fruits de ton brillant pinceau
Décélent un génie auffi grand que facile.
Des fecrets de ton art tu traces le tableau ,
Dans un livre qui joint l'agréable à l'utile.
Où n'étends - tu pas tes fuccès ?
De vers dignes de lui Phébus te favoriſe.
Je vois la jaloufie exciter tes progrès ;
Le dépit la fuffoque , elle t'immortaliſe .
Frederic Baroche.
Le goût , le coloris , les graces elles- mêmes ,
Au char de cet artiſte enchaînent l'amateur.
Ce triomphe eft le fruit de mille ftratagêmes ;
On le fçait , on chérit d'autant plus fon vains
queur.
A l'aſpect des ſujets qu'il traite.
** La piété fe plaît en fon affection ;
* Au Château de Caprarolle , on remarque fur→
tout de Taddée deux chambres deftinées à la foli
tude , celle dufommeil , où il a représenté la nuis
avec fes attributs.
** Saint Philippe de Neri fut fi frappé d'une
Vifitation que ce maître avoit peinte à la Chiefa
anova , qu'il étoit continuellement à faireſa priere
46 MERCURE DE FRANCE.
Si le coeur corrompu cherche enfin la retraite ,
Baroche eft l'inftrument de fa converfion .
André Sacchi.
Ce Peintre refléchit fçavamment fur fon art ,
Il en a moins d'entouſiaſme .
Son pinceau frais , correct , ne fait rien au hazard ,
Fidele à la nature il craint peu le ſarcaſme . *
Quelle fage ordonnance éclate en fes tableaux !
Leur beau fini me plaît , leur vrai me perfuade.
Quelle union ! quel goût ! quels tons originaux !
Quoi ! le blanc * même à mes yeux fe dégrade !
dans cette Chapelle. C'est là fans doute que fon
coeur fe dilatant , lui caffa deux côtes.
* Il critiquoit avec trop de franchife les ouvrages
des plus habiles gens , ce qui lui fit beaucoup d'ennemis.
Ils peuvent fe venger , difoit-il, mes tableaux
font répandus par-tout.
** Ce n'est que pour le Peintre que le blanc eft
une couleur. Rien n'eft fi dificile que de la faire
fuir. Le Sacchi a vaincu ces difficultés dans le tableau
de S. Romua'de , qu'on voit à Rome dans l'Eglife
du même nom . Six figures de Camaldules
toutes vêtues de blanc y font des fujets d'admiration.
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Résumé : PORTRAITS DE CINQ FAMEUX PEINTRES ROMAINS.
Le texte présente des portraits de cinq peintres romains : Jules Romain, Taddeo Zucchero, Frédéric Zucchero, Frédéric Baroche et André Sacchi. Jules Romain est un artiste polyvalent et puissant, capable de rendre des sujets terrifiants, comme Encelade, aussi redoutables que les dieux. Taddeo Zucchero est reconnu pour son pinceau frais et moelleux, animant les temples et palais d'Italie. Son chef-d'œuvre au Palais du T près de Mantoue montre des géants foudroyés par Jupiter. Frédéric Zucchero est loué pour son pinceau brillant et son livre combinant l'agréable à l'utile. Frédéric Baroche est apprécié pour son goût, son coloris et ses grâces, et sa piété est mise en avant par une peinture de la Visitation à la Chiesa Nuova. André Sacchi est un peintre réfléchi et correct, fidèle à la nature, avec des tableaux à l'ordonnance sage et des tons originaux. Son tableau de Saint Romain à Rome est particulièrement admiré.
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3
p. 22-24
PORTRAITS DE CINQ FAMEUX PEINTRES ROMAINS.
Début :
Avec Jules Romain, le Feti sympathise ; [...]
Mots clefs :
Peintres romains, Domenico Fetti, Gaspard Dughet, Francesco Romanelli, Ciro Ferri, Giacinto Brandi, Peintres
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texteReconnaissance textuelle : PORTRAITS DE CINQ FAMEUX PEINTRES ROMAINS.
PORTRAITS
DE CINQ FAMEUX PEINTRES
ROMAINS.
Dominique Feti.
Avec Jules Romain , le Feti fympathife ;
Il penfe grandement , s'exprime avec fierté.
Par fon pinceau moëlleux que conduit la franchife
,
Le connoiffeur eft ragouté.
De fes riches préfens maint cabinet fe pare
En vain on lui reproche un deffein négligé :
} Par un attrait vainqueur de mon goût il s'empare ,
Et je crois la critique enfant du préjugé
Gafpre Dugbet.
L'art ici me déploie un fpectacle enchanteur :
Pour ce feuillage épais Zéphir a quitté Flore ;
Il Pagite fous lui je goûte la fraîcheur ,
Mon oeil y cherche au loin la beauté que j'adore.
Que d'heureux accidens il trouve en fon chemin !
Ruine , chûte d'eau , tout au repos l'engage .
Mais , que dis-je , fuyons , imitons ce Silvain ;
* Un fougeux ouragan s'éleve en ce bocage.
...
* Il peignit pour le Cardinal de Lorraine une
JUIN. · 1755 • 23
François Romanelli.
Quel gracieux pare ces têtes !
Je les contemple & j'en deviens l'amant.
Que cette freſque a droit de faire des conquêtes !
Elle eft d'un ton frais , raviffant.
Romanelli , c'eſt ton ouvrage ,
Je le crois ; les regards du Monarque puiffant *
Qui t'honora de fon fuffrage ,
Firent plus d'une fois éclore le talent .
Ciro Ferri.
Cet éleve eft égal à fon illuftre maître ,
Le virtuofe admire & confond leurs travaux.
On renaît dans les fiens ; Ferri redonne l'être
Au Cortone , à celui qui guida fes pinceaux.
Là , cent chefs-d'oeuvres de peinture ,
Ici la noble architecture ,
Tel qu'un foleil font briller fes crayons .
L'envie après la mort veut qu'on le défigure **
Et fait de fon couchant éclipfer les rayons.
>
bourafque , qui eft un de fes plus beaux tableaux.
Aucun Peintre avant le Gafpre n'avoit attiré dans
Jes paysages le vent & l'orage.
* Louis XIV.
** La coupole de fainte Agnès , dans la place Navone
, fut fon dernier ouvrage. En mourant , il le
laiffa imparfait ; Corbellini , fon éleve , l'acheva
d'une maniere à deshonorer son maître. On fçait
que la jaloufie eut beaucoup de part au choix qu'on
fit de ce médiocre Artifte.
24 MERCURE DE FRANCE.
Ce
Giacinto Brandi.
que le Brandi crée eft riche & plein de feu ;)
Par - tout fon faire annonce un efprit grand ,
fertile.
Ah ! pourquoi de fon art ne s'eft- il fait qu'un jeu ?
Quelle honte il couroit moins au beau qu'à
l'utile.
Son coloris eût pris de la vigueur ,
S'il n'eût pas été fourd à la voix de la gloire ;
Et fon trait plus correct l'eût rendu la terreur
Des Peintres qui fur lui remportent la victoire.
DE CINQ FAMEUX PEINTRES
ROMAINS.
Dominique Feti.
Avec Jules Romain , le Feti fympathife ;
Il penfe grandement , s'exprime avec fierté.
Par fon pinceau moëlleux que conduit la franchife
,
Le connoiffeur eft ragouté.
De fes riches préfens maint cabinet fe pare
En vain on lui reproche un deffein négligé :
} Par un attrait vainqueur de mon goût il s'empare ,
Et je crois la critique enfant du préjugé
Gafpre Dugbet.
L'art ici me déploie un fpectacle enchanteur :
Pour ce feuillage épais Zéphir a quitté Flore ;
Il Pagite fous lui je goûte la fraîcheur ,
Mon oeil y cherche au loin la beauté que j'adore.
Que d'heureux accidens il trouve en fon chemin !
Ruine , chûte d'eau , tout au repos l'engage .
Mais , que dis-je , fuyons , imitons ce Silvain ;
* Un fougeux ouragan s'éleve en ce bocage.
...
* Il peignit pour le Cardinal de Lorraine une
JUIN. · 1755 • 23
François Romanelli.
Quel gracieux pare ces têtes !
Je les contemple & j'en deviens l'amant.
Que cette freſque a droit de faire des conquêtes !
Elle eft d'un ton frais , raviffant.
Romanelli , c'eſt ton ouvrage ,
Je le crois ; les regards du Monarque puiffant *
Qui t'honora de fon fuffrage ,
Firent plus d'une fois éclore le talent .
Ciro Ferri.
Cet éleve eft égal à fon illuftre maître ,
Le virtuofe admire & confond leurs travaux.
On renaît dans les fiens ; Ferri redonne l'être
Au Cortone , à celui qui guida fes pinceaux.
Là , cent chefs-d'oeuvres de peinture ,
Ici la noble architecture ,
Tel qu'un foleil font briller fes crayons .
L'envie après la mort veut qu'on le défigure **
Et fait de fon couchant éclipfer les rayons.
>
bourafque , qui eft un de fes plus beaux tableaux.
Aucun Peintre avant le Gafpre n'avoit attiré dans
Jes paysages le vent & l'orage.
* Louis XIV.
** La coupole de fainte Agnès , dans la place Navone
, fut fon dernier ouvrage. En mourant , il le
laiffa imparfait ; Corbellini , fon éleve , l'acheva
d'une maniere à deshonorer son maître. On fçait
que la jaloufie eut beaucoup de part au choix qu'on
fit de ce médiocre Artifte.
24 MERCURE DE FRANCE.
Ce
Giacinto Brandi.
que le Brandi crée eft riche & plein de feu ;)
Par - tout fon faire annonce un efprit grand ,
fertile.
Ah ! pourquoi de fon art ne s'eft- il fait qu'un jeu ?
Quelle honte il couroit moins au beau qu'à
l'utile.
Son coloris eût pris de la vigueur ,
S'il n'eût pas été fourd à la voix de la gloire ;
Et fon trait plus correct l'eût rendu la terreur
Des Peintres qui fur lui remportent la victoire.
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Résumé : PORTRAITS DE CINQ FAMEUX PEINTRES ROMAINS.
Le texte présente cinq peintres romains célèbres : Dominique Feti, Gaspard Dughet, François Romanelli, Ciro Ferri et Giacinto Brandi. Dominique Feti est apprécié pour son style, bien que son dessin soit parfois négligé. Gaspard Dughet est renommé pour ses paysages enchanteurs intégrant des éléments naturels comme le vent et l'orage, notamment dans son tableau 'bourafque'. François Romanelli est célèbre pour ses fresques gracieuses et ravissantes, honorées par un monarque. Ciro Ferri, élève de Pietro da Cortona, excelle en peinture et en architecture, mais sa coupole de Sainte-Agnès est restée inachevée à sa mort et complétée médiocrement par son élève Corbellini. Giacinto Brandi est reconnu pour son esprit fertile et son art riche, bien que son application ne soit pas toujours utile.
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4
p. 44-46
PORTRAITS DE CINQ FAMEUX PEINTRES D'ITALIE.
Début :
J'admire un heureux choix dans ces sujets champêtres. [...]
Mots clefs :
Peintres d'Italie, Carlo Maratta, Paul Véronèse, Camillo Procaccini, Annibale Carracci, Jacopo Bassano, Peintres
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texteReconnaissance textuelle : PORTRAITS DE CINQ FAMEUX PEINTRES D'ITALIE.
PORTRAITS
DE CINQ FAMEUX PEINTRES
J'Adn
D'ITALIE.
Jacques Baffan.
' Admire un heureux choix dans ces fujets
champêtres.
Ils mettent fous mes yeux l'efprit des livres
faints.
Quel pinceau ferme & gras ! non , non les plus
grand maîtres ,
D'un fuccès plus brillant n'ont pas eu leurs fronts
ceints.
Loin de noyer fa touche , il eft plein de franchife
,
L'expreffion s'y trouve , & l'effet en furprend.
Payfage , animaux , portraits , tout y maîtrife.
Tromper eft pour le Peintre un triomphe écla
tant.
Annibal Carrache.
La maniere , le goût qu'Annibal fe forma ,
A fes Maîtres enfin fervirent de modele.
De fon feu la Peinture avec foin l'anima ;
Et bientôt à Bologne il s'y montra fidele .
JUILLE T. 1755. 45
*
Quel ouvrage divin je vois la poësie
Applaudir au pinceau de ce fier féducteur ;
Et pleine du tranfport dont le beau l'a faifie
Elle fourit , embraffe , & reconnoît fa foeur.
Camille Proccaffini.
Qui préfente à mes yeux ces contours reffentis ?
Seroit-ce le pinceau d'un fecond Michel - Ange ?
L'ordonnance , la main , l'efprit , le coloris ,
Tout fe difpute ici le prix de la louange .
Ce corps vit , il fe meut par un pouvoir divin ,
L'expreffion ravit dans ce bel air de tête .
Si Camille à fa fougue eût toujours mis un frein ,
Nature l'eût créé fon premier interprête.
Paul Veroneze.
Que de feu , de grandeur , quelle magnificence !
Non , non , Peintre charmant , tu n'a point de
rivaux.
Plus ton pinceau s'éleve , & plus fon excellence
Immortalife tes travaux.
Tes chefs-d'oeuvres font ceux du génie & des graces
:
L'amateur éclairé les dévore des
yeux :
* On peut regarder la galerie Farnese peinte à
Pologne , comme un vrai poëme. Le Pouffin difoit
que dans cet ouvrage Annibal avoit furpallé tous
les Peintres , qui l'avoient précédé qu'il s'étoit
auſſi ſurpaſſé lui-même.
I
46 MERCURE DE FRANCE.
La nature partout y reconnoît ſes traces
Et s'étonne d'y voir le coloris des Dieux.
Carle Maratte.
>
La Peinture fourit aux graces de Maratte
C'est le reftaurateur du divin Raphaël.
Ce qui fait le grand Maître en fes tableaux éclate,
Il rend l'ame & les traits de la Reine du ciel .
A ce dernier talent * on crut qu'il ſe bornoit :
Mais peignant Conftantin qui renverſe l'idole ,
Il détruifit le faux bruit qui couroit.
En vain fa modestie aux honneurs s'oppofoit ,
Il en reçut au Capitole.
* On difoit qu'il ne fçavoit bien peindre que des
Vierges, fes confreres le nommoient par dériſion
Carluccio delle Madonne ; mais le baptiftaire de
S. Jean de Latran fit bientôt ceffer ce bruit.
DE CINQ FAMEUX PEINTRES
J'Adn
D'ITALIE.
Jacques Baffan.
' Admire un heureux choix dans ces fujets
champêtres.
Ils mettent fous mes yeux l'efprit des livres
faints.
Quel pinceau ferme & gras ! non , non les plus
grand maîtres ,
D'un fuccès plus brillant n'ont pas eu leurs fronts
ceints.
Loin de noyer fa touche , il eft plein de franchife
,
L'expreffion s'y trouve , & l'effet en furprend.
Payfage , animaux , portraits , tout y maîtrife.
Tromper eft pour le Peintre un triomphe écla
tant.
Annibal Carrache.
La maniere , le goût qu'Annibal fe forma ,
A fes Maîtres enfin fervirent de modele.
De fon feu la Peinture avec foin l'anima ;
Et bientôt à Bologne il s'y montra fidele .
JUILLE T. 1755. 45
*
Quel ouvrage divin je vois la poësie
Applaudir au pinceau de ce fier féducteur ;
Et pleine du tranfport dont le beau l'a faifie
Elle fourit , embraffe , & reconnoît fa foeur.
Camille Proccaffini.
Qui préfente à mes yeux ces contours reffentis ?
Seroit-ce le pinceau d'un fecond Michel - Ange ?
L'ordonnance , la main , l'efprit , le coloris ,
Tout fe difpute ici le prix de la louange .
Ce corps vit , il fe meut par un pouvoir divin ,
L'expreffion ravit dans ce bel air de tête .
Si Camille à fa fougue eût toujours mis un frein ,
Nature l'eût créé fon premier interprête.
Paul Veroneze.
Que de feu , de grandeur , quelle magnificence !
Non , non , Peintre charmant , tu n'a point de
rivaux.
Plus ton pinceau s'éleve , & plus fon excellence
Immortalife tes travaux.
Tes chefs-d'oeuvres font ceux du génie & des graces
:
L'amateur éclairé les dévore des
yeux :
* On peut regarder la galerie Farnese peinte à
Pologne , comme un vrai poëme. Le Pouffin difoit
que dans cet ouvrage Annibal avoit furpallé tous
les Peintres , qui l'avoient précédé qu'il s'étoit
auſſi ſurpaſſé lui-même.
I
46 MERCURE DE FRANCE.
La nature partout y reconnoît ſes traces
Et s'étonne d'y voir le coloris des Dieux.
Carle Maratte.
>
La Peinture fourit aux graces de Maratte
C'est le reftaurateur du divin Raphaël.
Ce qui fait le grand Maître en fes tableaux éclate,
Il rend l'ame & les traits de la Reine du ciel .
A ce dernier talent * on crut qu'il ſe bornoit :
Mais peignant Conftantin qui renverſe l'idole ,
Il détruifit le faux bruit qui couroit.
En vain fa modestie aux honneurs s'oppofoit ,
Il en reçut au Capitole.
* On difoit qu'il ne fçavoit bien peindre que des
Vierges, fes confreres le nommoient par dériſion
Carluccio delle Madonne ; mais le baptiftaire de
S. Jean de Latran fit bientôt ceffer ce bruit.
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Résumé : PORTRAITS DE CINQ FAMEUX PEINTRES D'ITALIE.
Le texte présente des portraits de cinq célèbres peintres italiens. Jacques Baffan admire J'Adn pour ses sujets champêtres, la fermeté de son pinceau, et sa maîtrise des paysages, animaux et portraits. Annibal Carrache est loué pour avoir revitalisé la peinture avec son énergie et son goût, devenant un modèle à Bologne. Camille Proccaffini est comparé à Michel-Ange pour son ordonnance, sa technique, son esprit et son usage des couleurs, bien que sa fougue nécessitait parfois plus de contrôle. Paul Veroneze est célébré pour son feu, sa grandeur et sa magnificence, ses œuvres étant comparées à des poèmes. Enfin, Carle Maratte est décrit comme le restaurateur de Raphaël, capable de rendre l'âme et les traits des sujets qu'il peint, notamment la Vierge Marie et l'empereur Constantin.
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5
p. 5-7
PORTRAITS DE CINQ FAMEUX PEINTRES D'ITALIE.
Début :
Cest sans doute des mains des graces [...]
Mots clefs :
Peintres d'Italie, Peintres, Goût, Le Parmesan, Philippe Lauri, Le Primatice, Polidore de Caravage, Luigi Garzi
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texteReconnaissance textuelle : PORTRAITS DE CINQ FAMEUX PEINTRES D'ITALIE.
PORTRAITS
DE CINQ FAMEUX PEINTRES
D'ITALIE.
Le Parmesan.
CEft fans doute des mains des graces
Que cet artiſte a reçu les pinceaux ,
A 11)
6 MERCURE DE FRANCE.
L'élégance , l'efprit , ſuivent par - tout ſes traces,
A cette riche empreinte on connoît ſes tableaux.
Le vent femble jouer avec fes draperies ,
La belle touche : Ah ! Dieux , quel contour immortel!
Peut-on trop admirer ces figures cheries? -
Tout y fent le Correge & le grand Raphaël .
Philippe Lauri.
Ce Peintre fait l'hiftoire avec goût & fineffe ,
Mais ce n'eft qu'en petit ; il dégénere en grand.
Ses fonds payfagés font frais , pleins de vagueffe ,
Leur fite eft embelli du fard qu'il y répand .
Quel aimable crayon ! que d'efprit il diftille !
A créer de l'efpace il fe montre fçavant ,
Si Lauri des Romains n'eft pas le plus habile ,
11 eft l'honneur du fecond fang.
Le Primatice.
>
Les charmes du pinceau remain
Furent chez les François tranfplantés par ce Maîtré.
L'on vit Fontainebleau décoré de fa main.
Le Roffo le craignit dès qu'il put le connoître.
Quelle gloire il parut au-deffus des bienfaits , !
Dont quatre de nos Rois à l'envi le comblerent.
On crut du Parmeſan revoir en lui les traits :
Du mauvais goût enfin fes talens triompherent.
}
AOUST. 17551 7
Polidore.
De vil manoeuvre il devint Peintre habile ,
En voyant les beautés qu'enfantoit Raphaël.
Que de correction ! que de goût dans fon ftyle !
La nature y confacre à l'antique un autel.
S'il peint de clair-obfcur des frifes ou des armes ;
L'oeil par le feul toucher peut être détrompé .
Son payfage auffi féduit par mille charmes ,
Le connoiffeur s'oublie en étant occupé.
Louis Garzi.
Dans ces grouppes d'enfans , quels ragoût de cou
leur.
Quel tendre dans leur chair ! oui , le fang y circule.
Cet ange me ravit par fa douce fplendeur ;
Mon oeil d'un jour divin croit voir le crépuscule .
Je reconnois Garzi , frais , correct , & fçavant ,
Traitant bien payſage , hiftoire , architecture.
L'âge fur fa vigueur lance un trait impuiſſant.
Frêt à payer tribut à la nature *
Un chef-d'oeuvre nouveau couronna fon talent.
* Il s'engagea à l'âge de quatre-vingt ans , par
ordre de Clement XI , à peindre la voûte de l'Eglife
desftigmates , qu'il termina beureufement. Rien n'y
fent la vieilleffe , & l'on regarde ce morceau comme
le triomphe de ce grand maître.
A inj
6 MERCURE DE FRANCE.
L'élégance , l'efprit , fuivent par -tout ſes traces.
A cette riche empreinte on connoît ſes tableaux.
Le vent femble jouer avec fes draperies ,
La belle touche : Ah ! Dieux , quel contour immortel!
Peut-on trop admirer ces figures cheries?
Tout y fent le Correge & le grand Raphaël.
Philippe Lauri.
Ce Peintre fait l'hiftoire avec goût & fineffe ,
Mais ce n'eft qu'en petit ; il dégénere en grand.
Ses fonds payfagés font frais , pleins de vagueffe ,
Leur fite eft embelli du fard qu'il y répand .
Quel aimable crayon ! que d'efprit il diftille !
A créer de l'efpace il fe montre fçavant ,
Si Lauri des Romains n'eft pas le plus habile ,
11 eft l'honneur du fecond fang.
Le Primatice.
Les charmes du pinceau remain
Furent chez les François tranfplantés par ce Maftre
.
L'on vit Fontainebleau décoré de fa main.
Le Roffo le craignit dès qu'il put le connoître.
Quelle gloire il parut au - deffus des bienfaits ,
Dont quatre
de nos Rois à l'envi le comblerent .
On crut du Parmeſan revoir en lui les traits :
Du mauvais goût enfin fes talens triompherent.
AOUST. 7 1755
Polidore.
De vil manoeuvre il devint Peintre habile ,
En voyant les beautés qu'enfantoit Raphaël .
Que de correction ! que de goût dans ſon ſtyle !
La nature Y confacre à l'antique un autel .
S'il peint de clair-obfcur des frifes ou des armes ;
L'oeil par le feul toucher peut être détrompé.
Son payſage auffi féduit par mille charmes ,
Le connoiffeur s'oublie en étant occupé.
Louis Garzi.
Dans ces grouppes d'enfans , quels ragoût de cou
leur.
Quel tendre dans leur chair ! oui , le fang y circule.
Cet ange me ravit par fa douce fplendeur ;
Mon oeil d'un jour divin croit voir le crépuscule .
Je reconnois Garzi , frais , correct , & fçavant ,
Traitant bien payſage , hiftoire , architecture.
L'age fur fa vigueur lance un trait impuiſſant.
Frêt à payer tribut à la nature *
Un chef- d'oeuvre nouveau couronna fon talent.
* Il s'engagea à l'âge de quatre-vingt ans , par
ordre de Clement XI , à peindre la voûte de l'Eglife
desftigmates , qu'il termina heureusement . Rien n'y
fent la vieilleffe , & l'on regarde ce morceau comme
le triomphe de ce grand maître.
DE CINQ FAMEUX PEINTRES
D'ITALIE.
Le Parmesan.
CEft fans doute des mains des graces
Que cet artiſte a reçu les pinceaux ,
A 11)
6 MERCURE DE FRANCE.
L'élégance , l'efprit , ſuivent par - tout ſes traces,
A cette riche empreinte on connoît ſes tableaux.
Le vent femble jouer avec fes draperies ,
La belle touche : Ah ! Dieux , quel contour immortel!
Peut-on trop admirer ces figures cheries? -
Tout y fent le Correge & le grand Raphaël .
Philippe Lauri.
Ce Peintre fait l'hiftoire avec goût & fineffe ,
Mais ce n'eft qu'en petit ; il dégénere en grand.
Ses fonds payfagés font frais , pleins de vagueffe ,
Leur fite eft embelli du fard qu'il y répand .
Quel aimable crayon ! que d'efprit il diftille !
A créer de l'efpace il fe montre fçavant ,
Si Lauri des Romains n'eft pas le plus habile ,
11 eft l'honneur du fecond fang.
Le Primatice.
>
Les charmes du pinceau remain
Furent chez les François tranfplantés par ce Maîtré.
L'on vit Fontainebleau décoré de fa main.
Le Roffo le craignit dès qu'il put le connoître.
Quelle gloire il parut au-deffus des bienfaits , !
Dont quatre de nos Rois à l'envi le comblerent.
On crut du Parmeſan revoir en lui les traits :
Du mauvais goût enfin fes talens triompherent.
}
AOUST. 17551 7
Polidore.
De vil manoeuvre il devint Peintre habile ,
En voyant les beautés qu'enfantoit Raphaël.
Que de correction ! que de goût dans fon ftyle !
La nature y confacre à l'antique un autel.
S'il peint de clair-obfcur des frifes ou des armes ;
L'oeil par le feul toucher peut être détrompé .
Son payfage auffi féduit par mille charmes ,
Le connoiffeur s'oublie en étant occupé.
Louis Garzi.
Dans ces grouppes d'enfans , quels ragoût de cou
leur.
Quel tendre dans leur chair ! oui , le fang y circule.
Cet ange me ravit par fa douce fplendeur ;
Mon oeil d'un jour divin croit voir le crépuscule .
Je reconnois Garzi , frais , correct , & fçavant ,
Traitant bien payſage , hiftoire , architecture.
L'âge fur fa vigueur lance un trait impuiſſant.
Frêt à payer tribut à la nature *
Un chef-d'oeuvre nouveau couronna fon talent.
* Il s'engagea à l'âge de quatre-vingt ans , par
ordre de Clement XI , à peindre la voûte de l'Eglife
desftigmates , qu'il termina beureufement. Rien n'y
fent la vieilleffe , & l'on regarde ce morceau comme
le triomphe de ce grand maître.
A inj
6 MERCURE DE FRANCE.
L'élégance , l'efprit , fuivent par -tout ſes traces.
A cette riche empreinte on connoît ſes tableaux.
Le vent femble jouer avec fes draperies ,
La belle touche : Ah ! Dieux , quel contour immortel!
Peut-on trop admirer ces figures cheries?
Tout y fent le Correge & le grand Raphaël.
Philippe Lauri.
Ce Peintre fait l'hiftoire avec goût & fineffe ,
Mais ce n'eft qu'en petit ; il dégénere en grand.
Ses fonds payfagés font frais , pleins de vagueffe ,
Leur fite eft embelli du fard qu'il y répand .
Quel aimable crayon ! que d'efprit il diftille !
A créer de l'efpace il fe montre fçavant ,
Si Lauri des Romains n'eft pas le plus habile ,
11 eft l'honneur du fecond fang.
Le Primatice.
Les charmes du pinceau remain
Furent chez les François tranfplantés par ce Maftre
.
L'on vit Fontainebleau décoré de fa main.
Le Roffo le craignit dès qu'il put le connoître.
Quelle gloire il parut au - deffus des bienfaits ,
Dont quatre
de nos Rois à l'envi le comblerent .
On crut du Parmeſan revoir en lui les traits :
Du mauvais goût enfin fes talens triompherent.
AOUST. 7 1755
Polidore.
De vil manoeuvre il devint Peintre habile ,
En voyant les beautés qu'enfantoit Raphaël .
Que de correction ! que de goût dans ſon ſtyle !
La nature Y confacre à l'antique un autel .
S'il peint de clair-obfcur des frifes ou des armes ;
L'oeil par le feul toucher peut être détrompé.
Son payſage auffi féduit par mille charmes ,
Le connoiffeur s'oublie en étant occupé.
Louis Garzi.
Dans ces grouppes d'enfans , quels ragoût de cou
leur.
Quel tendre dans leur chair ! oui , le fang y circule.
Cet ange me ravit par fa douce fplendeur ;
Mon oeil d'un jour divin croit voir le crépuscule .
Je reconnois Garzi , frais , correct , & fçavant ,
Traitant bien payſage , hiftoire , architecture.
L'age fur fa vigueur lance un trait impuiſſant.
Frêt à payer tribut à la nature *
Un chef- d'oeuvre nouveau couronna fon talent.
* Il s'engagea à l'âge de quatre-vingt ans , par
ordre de Clement XI , à peindre la voûte de l'Eglife
desftigmates , qu'il termina heureusement . Rien n'y
fent la vieilleffe , & l'on regarde ce morceau comme
le triomphe de ce grand maître.
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Résumé : PORTRAITS DE CINQ FAMEUX PEINTRES D'ITALIE.
Le texte présente des portraits de cinq célèbres peintres italiens. Le Parmesan est décrit comme un artiste gracieux, dont les œuvres se distinguent par leur élégance et leur esprit. Ses tableaux sont marqués par une belle touche et des contours immortels, rappelant les styles de Correge et Raphaël. Philippe Lauri excelle dans la peinture d'histoire avec goût et finesse, mais ses grandes œuvres sont moins réussies. Ses paysages sont frais et pleins de vague, et il est considéré comme un honneur pour le second sang romain. Le Primatice a transplanté les charmes de son pinceau en France, décorant notamment Fontainebleau. Il a été craint par Rosso et comblé de bienfaits par quatre rois. Ses talents ont triomphé du mauvais goût, et il est comparé au Parmesan. Polidore, initialement manoeuvre, est devenu un peintre habile après avoir vu les beautés de Raphaël. Son style est marqué par la correction et le goût, et ses paysages séduisent par mille charmes. Louis Garzi est reconnu pour ses groupes d'enfants aux couleurs ragoûtantes et à la chair tendre. Il traite bien le paysage, l'histoire et l'architecture. À l'âge de quatre-vingts ans, il a peint la voûte de l'église des Stigmates sur ordre de Clément XI, réalisant un chef-d'œuvre qui ne montre aucun signe de vieillesse.
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6
p. 40-41
PORTRAITS DE QUATRE FAMEUX PEINTRES D'ITALIE.
Début :
Je vois les Souverains autour de cet artiste, [...]
Mots clefs :
Peintres d'Italie, Le Tintoret, Guido Reni, Michel-Ange, Titien
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texteReconnaissance textuelle : PORTRAITS DE QUATRE FAMEUX PEINTRES D'ITALIE.
PORTRAITS
DE QUATRE FAMEUX PEINTRES
J
D'ITALIE.
TITIEN
VECELLI.
E vois les Souverains autour de cet artiſte ,
S'empreffer d'obtenir leurs portraits de ſa main .
Tant de gloire eft bien dûe à ce grand Colorifte.
Pour l'immortalité c'eft un guide certain ;
Il étonne , il ravit par ſon beau payſage ,
Soudain le fpectateur s'y trouve tranſporté :
La mere des amours y dort fous le feuillage ,
Et fait mieux qu'à Paphos fentir la volupté.
MICHEL ANGE BUONAROTA.
Vitruve , Phydias , Appelle ,
Vous qu'adoroient les Grecs & les Romains ,
Je vous vois étonnés que Michel Ange excelle ,
Dans les beaux arts illuftrés
par vos mains.
Ah ! vous ornez fon front d'une triple couronne !
C'eſt porter les mortels au culte qu'on lui doit .
Vous lui rendez chacun le tribut qu'il vous donne ,
Les grands hommes ainfi commercent de leur
droit.
GUIDO RENI.
De ce maître touchant la nature eft l'idole ;
OCTOBRE . 1755 . 4X
Dans un détail précis il nous rend fa beauté :
Que de graces ! Pefprit avec fon pinceau vole ,
Qu'il eft clair ! que fa touche a de légereté !
Ai-je pû le quitter ? mes yeux infatiables
Cherchent cette Madone à qui j'ai dit adieu .
Son doux regard , fes pieds & ſes mains admirables
Sont l'ouvrage du Guide , ou l'ouvrage d'un Dieu.
JACQUES TINTORET.
Je tiens le pinceau d'or du fameux Tintoret .
Mon efprit eft faifi de fon entouſiaſme .
Que fes vives couleurs enfantent fon portrait !
Le voici . Mon fuccès affronte le ſarcaſme.
Du plus vafte génie on le voit animé.
Hardi , prompt , réfolu , fes figures furprennent ;
Tout s'y meut , tout y vit . Sur lui - même formé
Ce qu'il crée , les Dieux de leur feu l'entretiennent.
* On diſoit à Veniſe qu'il avoit trois pinceaux.
Il penello d'oro, il penello d'argento , e l'altro d'y
ferro.
DE QUATRE FAMEUX PEINTRES
J
D'ITALIE.
TITIEN
VECELLI.
E vois les Souverains autour de cet artiſte ,
S'empreffer d'obtenir leurs portraits de ſa main .
Tant de gloire eft bien dûe à ce grand Colorifte.
Pour l'immortalité c'eft un guide certain ;
Il étonne , il ravit par ſon beau payſage ,
Soudain le fpectateur s'y trouve tranſporté :
La mere des amours y dort fous le feuillage ,
Et fait mieux qu'à Paphos fentir la volupté.
MICHEL ANGE BUONAROTA.
Vitruve , Phydias , Appelle ,
Vous qu'adoroient les Grecs & les Romains ,
Je vous vois étonnés que Michel Ange excelle ,
Dans les beaux arts illuftrés
par vos mains.
Ah ! vous ornez fon front d'une triple couronne !
C'eſt porter les mortels au culte qu'on lui doit .
Vous lui rendez chacun le tribut qu'il vous donne ,
Les grands hommes ainfi commercent de leur
droit.
GUIDO RENI.
De ce maître touchant la nature eft l'idole ;
OCTOBRE . 1755 . 4X
Dans un détail précis il nous rend fa beauté :
Que de graces ! Pefprit avec fon pinceau vole ,
Qu'il eft clair ! que fa touche a de légereté !
Ai-je pû le quitter ? mes yeux infatiables
Cherchent cette Madone à qui j'ai dit adieu .
Son doux regard , fes pieds & ſes mains admirables
Sont l'ouvrage du Guide , ou l'ouvrage d'un Dieu.
JACQUES TINTORET.
Je tiens le pinceau d'or du fameux Tintoret .
Mon efprit eft faifi de fon entouſiaſme .
Que fes vives couleurs enfantent fon portrait !
Le voici . Mon fuccès affronte le ſarcaſme.
Du plus vafte génie on le voit animé.
Hardi , prompt , réfolu , fes figures furprennent ;
Tout s'y meut , tout y vit . Sur lui - même formé
Ce qu'il crée , les Dieux de leur feu l'entretiennent.
* On diſoit à Veniſe qu'il avoit trois pinceaux.
Il penello d'oro, il penello d'argento , e l'altro d'y
ferro.
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Résumé : PORTRAITS DE QUATRE FAMEUX PEINTRES D'ITALIE.
Le texte présente des portraits de quatre célèbres peintres italiens : Titien, Michel-Ange, Guido Reni et Tintoret. Titien est reconnu pour son talent de coloriste et sa capacité à immerger le spectateur dans ses paysages, où la beauté et la volupté sont mises en avant. Michel-Ange est comparé aux grands maîtres grecs et romains, tels que Vitruve, Phydias et Apelle, et est considéré comme un génie des arts. Guido Reni est admiré pour sa précision et sa capacité à capturer la beauté naturelle, notamment dans ses représentations de la Madone. Tintoret est décrit comme un artiste passionné et rapide, dont les œuvres sont animées et vivantes. À Venise, on disait qu'il possédait trois pinceaux différents pour ses différentes techniques.
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7
p. 48-50
PORTRAITS DE CINQ FAMEUX PEINTRES D'ITALIE.
Début :
La vive impression des passions de l'ame ! [...]
Mots clefs :
Peintres d'Italie, Peintres, Léonard de Vinci, Giacomo Cavedone, Jean Lanfranc, Carlo Cignani
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texteReconnaissance textuelle : PORTRAITS DE CINQ FAMEUX PEINTRES D'ITALIE.
PORTRAITS DE CINQ FAMEUX
PEINTRES D'ITALIE.
Leonard de Vinci.
LA vive impreffion des paffions de l'ame !
Voilà de Leonard le talent dominant.
Il inftruit Raphael. Michel- Ange le blâme :
La haine doit flatter dans un tel concurrent.
Quel riche fonds fon traité de Peinture
Prodigue à la poſtérité !
Allez puifer à cette fource pure ,
Vous que la gloire appelle à l'immortalité,
Jacques Cavedone.
Le Colonna , Rubens & Velafquez (1)
Admirent tes tableaux , les donnent au Carrache
Cette flatteufe erreur couronna tes fuccès ;
Ce jour , le Dieu du gout te donna ſon attache.
On le vit applaudir aux beaux contours du nu ,
Que ta fimple maniere enfante.
(1 ) Le Roi d'Espagne avoit dans fa Chapelle une
Vifitation du Cavedone , que ces trois célébres Artiftes
jugerent être d'Annibal Carrache. Pareille
méprife étoit arrivée à Venise chez le Sénateur
Grimani ,& arrivoit tous les jours à Bologne , furtout
au fujet du begu tableau de Saint Alo dans
l'Eglife de Mendicanti,
Hélas !
DECEMBRE . 1755 . 49
Hélas ! ce grand talent , qu'eft-il donc devenu
Tu rougis. Ton hyver m'afflige✶ & t'épouvante.
Jean Lanfranc.
La lumiere en ce lieu ** fçavamment fe dégrade
.
Quel génie abondant ! qu'il eft fier & léger !
Son élegance attire , & fon ton perfuade.
Vers ces grouppes on vole ..... on craint de les
charger.
C'eft bien toi qui naquis pour les grandes machi
nes ;
Le raccourci magique eft un jeu pour ta main.
Difons mieux : à ton gré les demeures divines
S'ouvrent leur gloire éclate aux yeux du genre
humain.
Alexandre Veroneze .
Plaire eft ton lot . Tu peins avec amour,
La vigueur de ces tons , ce beau fini , ces graces
Prêtent à la nature un féduifant atour.
* Il devint un Peintre fi médiocre qu'il fut réduit
à faire des ex voto. Enfin il mourut dans une rue
de Bologne , où il mandioitfon pain.
** L'on a ici particuliérement en vue la coupole
de S. André de la Valle , qui fait à Rome l'admiration
des curieux . La Vierge affife fur des nuages
regarde fonfils qui eft peint au haut de la lanterne :
Au basfont plufieurs grouppes de Saints de Prephêtes
, dont l'effet ne laiſſe rien à désirer..
II. Vol. C
50 MERCURE DE FRANCE.
Je la vois , elle craint que tu ne la furpafles.
Le meilleur choix par elle échappe de tes mains.
Ate rendre incorrect ſe peut - il qu'on parvienne ›
Tu t'efforces d'unir le deffein des Romains
A la couleur Vénitience ?
Charles Cignani.
Quel Peintre gracieux ; fon fertile génie ,
D'une légere main eft au mieux ſecondé,
Il brille trop pour que la calomnie
A le perfécuter n'ait un gout décidé .
Il foumet à fon art les paffions de l'ame.
La force & la fraîcheur diftinguent fon pinceau :
Emule d'Auguftin l'amour par lui m'enflamme,
Ce Dieu , pour l'admirer , déchire fon bandeau.
* Le Duc Ranucio le manda pour peindre à
Parme les murs d'une chambre , Sur le plafond de
laquelle Auguftin Carrache avoit exprimé le pouvoir
de l'amour. Ce Prince donna à Cignani le
même fujet à continuer ; il le traita avec beaucoup
d'élégance.
PEINTRES D'ITALIE.
Leonard de Vinci.
LA vive impreffion des paffions de l'ame !
Voilà de Leonard le talent dominant.
Il inftruit Raphael. Michel- Ange le blâme :
La haine doit flatter dans un tel concurrent.
Quel riche fonds fon traité de Peinture
Prodigue à la poſtérité !
Allez puifer à cette fource pure ,
Vous que la gloire appelle à l'immortalité,
Jacques Cavedone.
Le Colonna , Rubens & Velafquez (1)
Admirent tes tableaux , les donnent au Carrache
Cette flatteufe erreur couronna tes fuccès ;
Ce jour , le Dieu du gout te donna ſon attache.
On le vit applaudir aux beaux contours du nu ,
Que ta fimple maniere enfante.
(1 ) Le Roi d'Espagne avoit dans fa Chapelle une
Vifitation du Cavedone , que ces trois célébres Artiftes
jugerent être d'Annibal Carrache. Pareille
méprife étoit arrivée à Venise chez le Sénateur
Grimani ,& arrivoit tous les jours à Bologne , furtout
au fujet du begu tableau de Saint Alo dans
l'Eglife de Mendicanti,
Hélas !
DECEMBRE . 1755 . 49
Hélas ! ce grand talent , qu'eft-il donc devenu
Tu rougis. Ton hyver m'afflige✶ & t'épouvante.
Jean Lanfranc.
La lumiere en ce lieu ** fçavamment fe dégrade
.
Quel génie abondant ! qu'il eft fier & léger !
Son élegance attire , & fon ton perfuade.
Vers ces grouppes on vole ..... on craint de les
charger.
C'eft bien toi qui naquis pour les grandes machi
nes ;
Le raccourci magique eft un jeu pour ta main.
Difons mieux : à ton gré les demeures divines
S'ouvrent leur gloire éclate aux yeux du genre
humain.
Alexandre Veroneze .
Plaire eft ton lot . Tu peins avec amour,
La vigueur de ces tons , ce beau fini , ces graces
Prêtent à la nature un féduifant atour.
* Il devint un Peintre fi médiocre qu'il fut réduit
à faire des ex voto. Enfin il mourut dans une rue
de Bologne , où il mandioitfon pain.
** L'on a ici particuliérement en vue la coupole
de S. André de la Valle , qui fait à Rome l'admiration
des curieux . La Vierge affife fur des nuages
regarde fonfils qui eft peint au haut de la lanterne :
Au basfont plufieurs grouppes de Saints de Prephêtes
, dont l'effet ne laiſſe rien à désirer..
II. Vol. C
50 MERCURE DE FRANCE.
Je la vois , elle craint que tu ne la furpafles.
Le meilleur choix par elle échappe de tes mains.
Ate rendre incorrect ſe peut - il qu'on parvienne ›
Tu t'efforces d'unir le deffein des Romains
A la couleur Vénitience ?
Charles Cignani.
Quel Peintre gracieux ; fon fertile génie ,
D'une légere main eft au mieux ſecondé,
Il brille trop pour que la calomnie
A le perfécuter n'ait un gout décidé .
Il foumet à fon art les paffions de l'ame.
La force & la fraîcheur diftinguent fon pinceau :
Emule d'Auguftin l'amour par lui m'enflamme,
Ce Dieu , pour l'admirer , déchire fon bandeau.
* Le Duc Ranucio le manda pour peindre à
Parme les murs d'une chambre , Sur le plafond de
laquelle Auguftin Carrache avoit exprimé le pouvoir
de l'amour. Ce Prince donna à Cignani le
même fujet à continuer ; il le traita avec beaucoup
d'élégance.
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Résumé : PORTRAITS DE CINQ FAMEUX PEINTRES D'ITALIE.
Le texte présente des portraits de cinq célèbres peintres italiens. Léonard de Vinci est reconnu pour sa capacité à représenter les passions de l'âme, influençant Raphaël mais étant critiqué par Michel-Ange. Jacques Cavedone est admiré par le Colonna, Rubens et Vélasquez, qui attribuèrent à tort certains de ses tableaux à Annibal Carrache. Jean Lanfranc est loué pour son génie abondant et son talent pour les grandes compositions, notamment la coupole de l'église Saint-André de la Valle à Rome. Alexandre Veronese, après une carrière brillante, finit dans la misère, réduisant à peindre des ex-voto. Charles Cignani est apprécié pour son style gracieux et son talent à représenter les passions de l'âme, travaillant pour le Duc Ranucio à Parme.
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