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1
p. 1226-1229
« Le 26. May, les Prêtres de la Doctrine Chrétienne, tinrent leur Assemblée [...] »
Début :
Le 26. May, les Prêtres de la Doctrine Chrétienne, tinrent leur Assemblée [...]
Mots clefs :
Roi, Assemblée, Doctrine chrétienne
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texteReconnaissance textuelle : « Le 26. May, les Prêtres de la Doctrine Chrétienne, tinrent leur Assemblée [...] »
E 26. May , les Prêtres de la Doctrihe
Chrétienne , tinrent leur Assemblée
Générale en cette Ville dans leur
1. Vol. Maison
MA Y. 1733 1227
Maison de S. Charles. Après la Messe
du S. Esprit , M. Hérault , Conseiller d'Etat
, nommé Commissaire par le Roy
pour y présider , en fit l'ouverture par
un Discours très- poli et très- éloquent ,
rempli sur tout de témoignages d'estime
et de consideration pour la Congrégation
de la Doctrine Chrétienne.
L'Assemblée cut d'autant plus lieu
d'être contente de ce Magistrat , qu'il
déclara expressément ne venir que dans
un esprit de paix , et qu'en effet il ne
proposa rien qui fût capable ni de bløsser
les sentimens , ni de gêner la liberté
des suffrages de ceux ausquels il parloit ;
aussi tout s'est- il passé dans une tranquillité
parfaite et dans une intelligence
si grande que dès ce jour là même et
à la premiere nomination , le Pere Bacarere
a été élû Superieur Général . Ce
Pere étoit actuellement Assistant pour
la troisième foit.
M. Herault, en sortant de l'Assemblée ,
ne put s'empêcher de marquer combien
il étoit édifié et satisfait de la maniere
dont toutes les choses s'étoient passées
dans cette Election . La Congrégation
espere beaucoup de la sagesse de ce nouveau
Général .
1. Vol.
Le
# 228 MERCURE DE FRANCE
Le Marquis de Chalmazel , que le Roy
a nommé son Envoyé Extraordinaire pour
aller complimenter l'Electeur de Saxe
sur la mort du Roy de Pologne , som
Pere , partit le 2. de ce mois pour se rendre
à Dresde.
Le 4. Fête du S. Sacrement , le Roy
accompagné du Duc d'Orleans , du Prince
de Conty , du Prince de Dombes , du
Comte d'Eu , et de ses principaux Officiers
, se rendit à l'Eglise de la Paroisse
de Versailles , où S.M. entendit la grand'-
Messe après avoir assisté à la Proces
sion qui alla , suivant l'usage , à la Chapelle
du Château.
Le même jour , il y eut Concert Spirituel
au Château des Tuilleries ; on
y chanta deux Motets de M. de la Lande,
dont l'exécution fit beaucoup de plaisir
; la Dile le Maure chanta seule un
Motet , qui fut tres- applaudi . Le sicur
le Clair l'aîné , dont on a déja eu occasion
de parler plusieurs fois au sujet de
differens Ouvrages qu'il a donnez au pu-'
blic , joiia un nouveau Concerto de sa
composition , qui fut généralement goûté
et applaudi par une tres nombreuse
assemblée.
尊
1. Vol Le
JUIN. 1733 . 1229
Le 7 Juin , le R. P. Bacarere , nouveau
General de la Doctrine Chrétienne
eut l'honneur de saluer le Roy , accompagné
de ses Assistans. Il fut présenté à
Sa Majesté par S. E. M. le Cardinal de
Fleury ; et fit un petit Discours que S.M.
écouta avec bonté.
Il alla ensuite chez les Ministres et les
principaux Seigneurs de la Cour , qui lui
firent compliment sur sa nouvelle Digni
té de General.
Le 12. le Roy partit de Versailles pour
aller à Compiegne.
Chrétienne , tinrent leur Assemblée
Générale en cette Ville dans leur
1. Vol. Maison
MA Y. 1733 1227
Maison de S. Charles. Après la Messe
du S. Esprit , M. Hérault , Conseiller d'Etat
, nommé Commissaire par le Roy
pour y présider , en fit l'ouverture par
un Discours très- poli et très- éloquent ,
rempli sur tout de témoignages d'estime
et de consideration pour la Congrégation
de la Doctrine Chrétienne.
L'Assemblée cut d'autant plus lieu
d'être contente de ce Magistrat , qu'il
déclara expressément ne venir que dans
un esprit de paix , et qu'en effet il ne
proposa rien qui fût capable ni de bløsser
les sentimens , ni de gêner la liberté
des suffrages de ceux ausquels il parloit ;
aussi tout s'est- il passé dans une tranquillité
parfaite et dans une intelligence
si grande que dès ce jour là même et
à la premiere nomination , le Pere Bacarere
a été élû Superieur Général . Ce
Pere étoit actuellement Assistant pour
la troisième foit.
M. Herault, en sortant de l'Assemblée ,
ne put s'empêcher de marquer combien
il étoit édifié et satisfait de la maniere
dont toutes les choses s'étoient passées
dans cette Election . La Congrégation
espere beaucoup de la sagesse de ce nouveau
Général .
1. Vol.
Le
# 228 MERCURE DE FRANCE
Le Marquis de Chalmazel , que le Roy
a nommé son Envoyé Extraordinaire pour
aller complimenter l'Electeur de Saxe
sur la mort du Roy de Pologne , som
Pere , partit le 2. de ce mois pour se rendre
à Dresde.
Le 4. Fête du S. Sacrement , le Roy
accompagné du Duc d'Orleans , du Prince
de Conty , du Prince de Dombes , du
Comte d'Eu , et de ses principaux Officiers
, se rendit à l'Eglise de la Paroisse
de Versailles , où S.M. entendit la grand'-
Messe après avoir assisté à la Proces
sion qui alla , suivant l'usage , à la Chapelle
du Château.
Le même jour , il y eut Concert Spirituel
au Château des Tuilleries ; on
y chanta deux Motets de M. de la Lande,
dont l'exécution fit beaucoup de plaisir
; la Dile le Maure chanta seule un
Motet , qui fut tres- applaudi . Le sicur
le Clair l'aîné , dont on a déja eu occasion
de parler plusieurs fois au sujet de
differens Ouvrages qu'il a donnez au pu-'
blic , joiia un nouveau Concerto de sa
composition , qui fut généralement goûté
et applaudi par une tres nombreuse
assemblée.
尊
1. Vol Le
JUIN. 1733 . 1229
Le 7 Juin , le R. P. Bacarere , nouveau
General de la Doctrine Chrétienne
eut l'honneur de saluer le Roy , accompagné
de ses Assistans. Il fut présenté à
Sa Majesté par S. E. M. le Cardinal de
Fleury ; et fit un petit Discours que S.M.
écouta avec bonté.
Il alla ensuite chez les Ministres et les
principaux Seigneurs de la Cour , qui lui
firent compliment sur sa nouvelle Digni
té de General.
Le 12. le Roy partit de Versailles pour
aller à Compiegne.
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Résumé : « Le 26. May, les Prêtres de la Doctrine Chrétienne, tinrent leur Assemblée [...] »
Le 26 mai 1733, les Prêtres de la Doctrine Chrétienne tinrent leur Assemblée Générale à Paris. M. Hérault, Conseiller d'État et Commissaire du Roi, ouvrit l'assemblée en témoignant d'estime et de considération pour la congrégation. L'élection du Supérieur Général se déroula dans la tranquillité, et le Père Bacarere fut élu dès le premier tour. M. Hérault exprima sa satisfaction quant au déroulement de l'élection. Le même mois, le Marquis de Chalmazel partit pour Dresde afin de complimenter l'Électeur de Saxe sur la mort du Roi de Pologne. Le 4 mai, le Roi assista à la fête du Saint-Sacrement à Versailles et à une procession au château, suivie d'un concert spirituel aux Tuileries. Le 7 juin, le Père Bacarere salua le Roi et fut présenté par le Cardinal de Fleury. Il rendit ensuite visite aux ministres et principaux seigneurs de la cour. Le 12 juin, le Roi partit de Versailles pour se rendre à Compiègne.
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2
p. 1229-1231
« Le Lundy 15 Juin, jour de grande Fête dans l'Université, à cause du Lendi, dont [...] »
Début :
Le Lundy 15 Juin, jour de grande Fête dans l'Université, à cause du Lendi, dont [...]
Mots clefs :
Dauphin, Collège d'Harcourt, Prince, Écoliers, Congé, Dîner, Collège Louis le Grand
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Le Lundy 15 Juin, jour de grande Fête dans l'Université, à cause du Lendi, dont [...] »
Le Lundy 15 Juin , jour de grande Fête
dans l'Université , à cause du Lendi, dont
on peut voir l'origine dans son Histoire
et ailleurs , auquel tous les Ecoliers ont
un Congé extraordinaire , et vont ordinairement
se promener aux environs de
Paris , un nombre d'élite des plus jeunes
de ceux du College d'Harcourt , choisirent
le Château de Meudon , pour avoir
l'honneur de voir Monseigneur le Dau
phin , et de faire leur Cour. Ce Prince
les reçut avec beaucoup de graces et de
bonté; et leur ayant donné sa main à
baiser , leur fit plusieurs questions sur
leurs noms , leurs études , leurs divertis
1. Vol. semcas
1130 MERCURE DE FRANCE
semens, &c. il les écouta avec une attention
et un discernement au dessus de son
âge. Il voulut sur tout être informé du
sujet de leur voyage , de la Fête qui y
donnoit lieu , et qui dispensoit les Ecoliers
de travailler ce jour - là , ajoûtant
agréablement , qu'il chomeroit aussi cette
Fête et qu'il ne travailleroit pas non
plus dans la journée. Le Prince attentif à
tout , trouva qu'un de ces Mrs ne portoit
pas bien son Epée , et qu'il falloit l'élever
davantage à son côté ; ce qui donna occasion
à l'Ecolier de répondre que s'il ne
portoit pas bien l'Epée , il sçauroit bien
s'en servir un jour pour le service du
Roy. Tout cela se passa dans la Promenade
que fit M. le Dauphin dans le Parc
un peu après son lever. La promenade
finie , le Prince ordonna que les mêmes
Ecoliers d'Harcourt se trouvassent à son
diner , ce qui fut exécuté , et cela donna
lieu à de nouvelles marques de bonté et
à d'autres questions ingénieuses.
Après le dîner , les Ecoliers , tant du
College d'Harcourt que de quelques autres
Colleges qui s'y trouverent , propo-.
serent , sous le bon plaisir de MONSEIGNEUR
, une Partie de Ballon , qui fut
parfaitement bien jouée , et qui divertit
beaucoup le Prince. Pour marque de son
1. Vol. conJUIN.
1733
1231
contentement de tout ce qui s'étoit passé
, il leur accorda quatre jours de congé
; surquoi il y eut des Billets expédiez ,
signez de Madame la Duchesse de Ventadour
; et dans cette expédition le Marquis
Doria , Ecolier , Pensionnaire d'Harcourt
, fut particulierement distingué.
Douze Ecoliers choisis , du College de
LOUIS LE GRAND , vinrent aussi , après le
dîner , faire leur cour à M. le Dauphin ,
qui les reçut avec les mêmes bontez.
M. Gérard , Ecolier de cinquième , porta
la parole et fit , avec grace , un petit
Discours , qui fut écouté avec plaisir. Le
Prince leur donna aussi sa main à baiser, et
voulut qu'ils participassent à la mêmẹ
faveur des jours de congé.
dans l'Université , à cause du Lendi, dont
on peut voir l'origine dans son Histoire
et ailleurs , auquel tous les Ecoliers ont
un Congé extraordinaire , et vont ordinairement
se promener aux environs de
Paris , un nombre d'élite des plus jeunes
de ceux du College d'Harcourt , choisirent
le Château de Meudon , pour avoir
l'honneur de voir Monseigneur le Dau
phin , et de faire leur Cour. Ce Prince
les reçut avec beaucoup de graces et de
bonté; et leur ayant donné sa main à
baiser , leur fit plusieurs questions sur
leurs noms , leurs études , leurs divertis
1. Vol. semcas
1130 MERCURE DE FRANCE
semens, &c. il les écouta avec une attention
et un discernement au dessus de son
âge. Il voulut sur tout être informé du
sujet de leur voyage , de la Fête qui y
donnoit lieu , et qui dispensoit les Ecoliers
de travailler ce jour - là , ajoûtant
agréablement , qu'il chomeroit aussi cette
Fête et qu'il ne travailleroit pas non
plus dans la journée. Le Prince attentif à
tout , trouva qu'un de ces Mrs ne portoit
pas bien son Epée , et qu'il falloit l'élever
davantage à son côté ; ce qui donna occasion
à l'Ecolier de répondre que s'il ne
portoit pas bien l'Epée , il sçauroit bien
s'en servir un jour pour le service du
Roy. Tout cela se passa dans la Promenade
que fit M. le Dauphin dans le Parc
un peu après son lever. La promenade
finie , le Prince ordonna que les mêmes
Ecoliers d'Harcourt se trouvassent à son
diner , ce qui fut exécuté , et cela donna
lieu à de nouvelles marques de bonté et
à d'autres questions ingénieuses.
Après le dîner , les Ecoliers , tant du
College d'Harcourt que de quelques autres
Colleges qui s'y trouverent , propo-.
serent , sous le bon plaisir de MONSEIGNEUR
, une Partie de Ballon , qui fut
parfaitement bien jouée , et qui divertit
beaucoup le Prince. Pour marque de son
1. Vol. conJUIN.
1733
1231
contentement de tout ce qui s'étoit passé
, il leur accorda quatre jours de congé
; surquoi il y eut des Billets expédiez ,
signez de Madame la Duchesse de Ventadour
; et dans cette expédition le Marquis
Doria , Ecolier , Pensionnaire d'Harcourt
, fut particulierement distingué.
Douze Ecoliers choisis , du College de
LOUIS LE GRAND , vinrent aussi , après le
dîner , faire leur cour à M. le Dauphin ,
qui les reçut avec les mêmes bontez.
M. Gérard , Ecolier de cinquième , porta
la parole et fit , avec grace , un petit
Discours , qui fut écouté avec plaisir. Le
Prince leur donna aussi sa main à baiser, et
voulut qu'ils participassent à la mêmẹ
faveur des jours de congé.
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Résumé : « Le Lundy 15 Juin, jour de grande Fête dans l'Université, à cause du Lendi, dont [...] »
Le lundi 15 juin, à l'occasion du Lendi, les écoliers bénéficiaient d'un congé extraordinaire. Un groupe d'élèves du Collège d'Harcourt se rendit au Château de Meudon pour voir le Dauphin. Le prince les accueillit avec grâce et bonté, s'intéressant à leurs noms, études et divertissements. Il nota qu'un écolier ne portait pas bien son épée et écouta une réponse engageante sur le service du roi. Après une promenade dans le parc, le Dauphin invita les écoliers à dîner et continua de leur montrer de la bonté. Une partie de ballon divertit beaucoup le prince, qui leur accorda quatre jours de congé, notifiés par des billets signés par Madame la Duchesse de Ventadour. Le Marquis Doria fut particulièrement distingué. Douze écoliers du Collège Louis-le-Grand vinrent également rendre visite au Dauphin, qui les reçut avec la même bonté. M. Gérard prononça un discours gracieux, et le prince leur accorda également des jours de congé.
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3
p. 1231-1232
« On écrit de Mets que M. le Comte de Belle-Isle y fut reçu le 18 Avril, en qualité [...] »
Début :
On écrit de Mets que M. le Comte de Belle-Isle y fut reçu le 18 Avril, en qualité [...]
Mots clefs :
Comte de Belle-Isle, Metz
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texteReconnaissance textuelle : « On écrit de Mets que M. le Comte de Belle-Isle y fut reçu le 18 Avril, en qualité [...] »
On écrit de Mets que M. le Comte de
Belle -Isle y fut reçû le 18 Avril , en qualité
de Gouverneur de cette Ville et du
Païs Messin. Sa réception fut des plus
magnifiques ; il donna un grand Repas ,
servi avec toute la délicatesse possible
à plusieurs Membres du Parlement ; et
le 21 , Madame de Belle - Isle régala à sou
per quarante Dames , sur une Table en
Fer- à- Cheval. Après le souper , on tira
an fort - beau Feu d'Artifice , suivi d'un
Bal , qui dura toute la nuit, On y servit
1. Vol.
avec
1232 MERCURE DE FRANCE
avec profusion , toute sorte de rafraîchis
semens.
On mande de la même Ville , du 24
May , qu'on y avoit ressenti une légere
secousse de tremblement de Terre, et que
depuis ce temps - là , les Pluyes étoient
continuelles ; ce qui empêchoit la continuation
des nouvelles Fortifications.
Belle -Isle y fut reçû le 18 Avril , en qualité
de Gouverneur de cette Ville et du
Païs Messin. Sa réception fut des plus
magnifiques ; il donna un grand Repas ,
servi avec toute la délicatesse possible
à plusieurs Membres du Parlement ; et
le 21 , Madame de Belle - Isle régala à sou
per quarante Dames , sur une Table en
Fer- à- Cheval. Après le souper , on tira
an fort - beau Feu d'Artifice , suivi d'un
Bal , qui dura toute la nuit, On y servit
1. Vol.
avec
1232 MERCURE DE FRANCE
avec profusion , toute sorte de rafraîchis
semens.
On mande de la même Ville , du 24
May , qu'on y avoit ressenti une légere
secousse de tremblement de Terre, et que
depuis ce temps - là , les Pluyes étoient
continuelles ; ce qui empêchoit la continuation
des nouvelles Fortifications.
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Résumé : « On écrit de Mets que M. le Comte de Belle-Isle y fut reçu le 18 Avril, en qualité [...] »
Le Comte de Belle-Isle fut accueilli à Metz le 18 avril en tant que Gouverneur. Des réceptions somptueuses furent organisées, incluant un grand repas pour le Parlement et un dîner pour quarante dames. Le 24 mai, une légère secousse sismique et des pluies continues perturbèrent la construction des fortifications.
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4
p. 1232-1237
RELATION de ce qui s'est passé dans l'Arsenal de Paris, le premier jour de Juillet 1732. au sujet de la figure d'ozier, que le peuple nomme, mal à propos : Le Suisse de la ruë aux Ours.
Début :
Pierre Claus, du Bailliage de Schwartzembourg, Canton de Berne, cy-devant Soldat aux [...]
Mots clefs :
Figure, Nation, Suisse, Gardes suisses, Arsenal, Pierre Claus
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : RELATION de ce qui s'est passé dans l'Arsenal de Paris, le premier jour de Juillet 1732. au sujet de la figure d'ozier, que le peuple nomme, mal à propos : Le Suisse de la ruë aux Ours.
RELATION de ce qui s'est passé
dans l'Arsenal de Paris , le premier jour
de fuillet 1732. au sujet de la figure
d'ozier , que le peuple nomme , mal à
propos :
Le Suisse de la ruë aux Ours .
Pierre Claus , du Bailliage de Schwartzembourg
, Canton de Berne , cy- devant Soldat aux
Gardes Suisses , Compagnie d'Affry , à present
Suisse de S. A. S. Monseigneur le Duc du Maiwe
, sous , la Porte de l'Horloge , préposé pour
Garde de l'Arsenal , apperçut ledit jour 1 Juiller
1732. sur les trois heures après midi , une foule
de monde , qui étant entrée dans l'Arsenal , du
côté de la Bastille , se mettoit en devoir de traverser
la Cour du Manége , portant la Figure
d'osier, qu'on nomme, mal à propos : Le Suisse
de la rue aux Ours , et auquel on attribue une
impiété commise contre PImage de la Vierge ,
en 1418 .
Comme cette Figure se trouvoit habillée de
rouge , avec des agrémens , ainsi que les Gardes
Suisses du Roy ; ledit sieur Claus ferma la
Porte dudit Arsenal , poursuivit la populace et
I. Vol. saisit
JUIN.
1733. 1233.
isit la Figure représentant un Suisse , d'autant
lieux que cette entrée dans une Maison Royale
toit un manque de respect , et que l'habit dont
a Figure étoit revêtuë , faisoit insulte â une Nation
depuis long- temps alliée à la France.
Les Chefs de la Société de la ruë aux Ours
informez que ladite Figure étoit saisie , se rendient
à l'instant chez ledit sieur Claus , pour lui
fare excuse de l'insulte du passage à travers de
P'Arsenal , en lui protestant qu'ils n'avoient jamais
prétendu représenter un Suisse par cette Figure
, et pour le lui prouver , ils le lui envoyeent
le même jour un ancien Tableau , qui fait
simplement mention d'un malheureux Soldat ,
ans spécifier de quelle Nation il fût . Ledit sieur
Claus rempli de satisfaction en son particulier
le découvrir la vérité d'un fait qui lui faisoit
le la peine depuis long- temps , comme à toute sa
Nation en general , et cela par les personnes les
fus interessées dans cette cérémonie, après avoir
endu la Figure , crut ne pouvoir mieux faire
que d'envoyer sur le champ ledit Tableau à S. A.
. Monseigneur le Duc du Maine , tant pour sa
justification personnelle sur ce qui s'étoit passé
à l'Arsenal , que pour l'interêt que ce Prince
prend à ce qui regarde la Nation Suisse.
•
S. A. S. ayant jugé à propos de faire éclaireir
la chose , on trouva , tant par des Pieces authentiques
, que par le récit des Historiens, même
contemporains , que cet impie n'étoit connu
que sous le nom d'un Goujat ou Soldat en
general , sans qu'il y ait aucune apparence que ce
ce fut un Suisse ; que d'ailleurs par les. Epoques
les plus constantes , il n'étoit pas possible que ce
malheureux Soldat fut de cette Nation , puisque
la premiere alliance entre la France et les Suisses AI, Vol.
ne
1234 MERCURE DE FRANCE
ne s'étoit faite qu'en 1444. et qu'avant ce tempslà
aucun Militaire de cette Nation n'avoit par
dans le Royaume, et que par conséquent l'opinion
du peuple , peu instruit , ne pouvoit avoir
aucun fondement à croire que ce malheureux
fut un Suisse , si ce n'est par l'habillement qu
la Société lui donne depuis long- temps , san:
fondement.
Ceux qui par une association de piété sont
chargez de faire cette cérémonie annuelle , ont
été eux- mêmes si persuadez de toutes ces véri
tez , qu'ils ont volontairement donné un acte de
déclaration en bonne forme à ce sujet , dont
ledit sieur Claus a cru qu'il étoit de son devoir
de faire part au Public , pour la satisfaction de
ses compatriotes , qui verront par là tomber a
abus populaire dont ils n'ont pas eu lieu d'être
édifiez jusqu'à présent..
Cet Acte a été dressé de la maniere qu
suit :
Aujourd'hui sont comparus pardevant les Con
seillers du Roy , Notaires à Paris soussignez ,Claudi
Piccard Rolland, Maître Layetier , ancien Juré d
sa Communauté , Rox en charge de la Sociéé
de la Sainte Vierge , rue aux Ours , de cette Ville,
Leon-François Terreau , ancien Garde des Grands
Gardes du Corps des Marchands de Vins , ancien
Consul de la Ville de Paris , Roy deux fois de la
Société ; Siméon Jacob , Marchand de Vins , ancien
Roy de ladite Société ; Jean Vallée , Maitro
Rotisseur , ancien Roy de ladite Société ; Paul Chevillot
, Maitre Boulanger , Associé, et Edme Langlois
, Maître Rotisseur , Cuisinier Privilegié du
Roy , ancien Roy de ladite Société , tous demeurans
an ladite rue aux Qurs , et stipulans , tant pour
I.Vol.
JUI N. 1732- 1235
eux que pour tous leurs Associez , tant présens que
futurs , et leurs Successeurs à perpetuité. Lesquels ,
sur la demande et réquisition du sieurPierre Claus,
Suisse de S. A. S. Monseigneur le Duc du Maine,
à l'Arsenal de Paris , à ce present , ont dit et déclaré
qu'ils désavoüoient, comme par ces Présentes ils le
désavoüent , en la meilleure forme qu'il leur est
possible , le particulier qui a été chargé les premiers
jours du present mois , de porter par les rues de Paris
, la Figure d'ozier , qui représente un soldat
qui en 1418. commit une impiété sur une Image
de la très-Sainte Vierge ; qu'ils désavoüoient pas
reillement ledit particulier , Porteur de ladite Figure
, de l'avoir fait entrer dans l'Arsenal , ce qui
est contre le respect dû à une Maison Royale.
?
Déclarant en outre , que ni eux ni personne de
leur Société n'ont jamais prétendu représenter par
ladite Figure , aucun Soldat Suisse , ni autre de
leur Nation , étant certain que l'Histoire ne fait
mention que d'un Soldat impie en general , sans
marquer de quelle Nation il étoit ; et cela d'autant
plus que ceux de la Nation Suisse n'ont commencé
d'être au service de la France qu'après l'année
1444 .
De plus , ils auront une attention particuliere à
ce que
ladite Figure ne soit plus à l'avenir habillée
d'une maniere qui puisse dénoter l'uniforme
d'aucun Soldat Suisse , ni autre de cette Nation, ni
portée dans l'Arsenal ; c'est ce qui a donné sujet
audit sieur Pierre Claus d'être scandalisé , et
porté à s'opposer au passage de ladite Figure au
travers de l'Arsenal , et à demander en conséquence
la présente déclaration , tant pour lui-même ,
que pour la satisfaction de tous ceux de sa Nation ,
Militaires et autres,; laquelle déclaration les soussignez
accordent volontairement , sur la demande
I. Vol. I qui
1236 MERCURE DE FRANCE
qui leur en est faite , et pour marquer de leurpart
la considération et estime qu'ils ont pour tous ceux
de la Nation Suisse en general , et en particulier
pour ledit sieur Claus. Fait et passé à Paris ès demeures
des soussignez , le 19 Ïuillet 1732. et ont
signé la minute des Présentes, demeurée à lagar¬
de et possession de Veillard , Notaire.
Signé , Melin et Veillard , Notaires ,
arca paraphes.
* Ces mêmes Associez , pour donner plus de
poids à leur déclaration se rendirent le jour
même chez M. le Baron de Bézenval , Lieutenant
General des Armées du Roy , et Colonel du Régiment
des Gardes Suisses, pour la lui présenter;
Tequel après l'avoir lûe,approuva leurs sentimens
sinceres et équitables à réformer cet abus; les assurant
qu'il en feroit part à Messieurs les Officiers
Suisses , et autres de cette Nation ; ce qui
continueroit à maintenir la tranquilité dans la
Cérémonie annuelle qu'ils avoient coutume de
faire. Ce qui fut annéxé à la déclaration cy - dessus.
A Bale , chez, Pierre Bicler , Imprimeur- Libraire,
La Relation qu'on vient de lire , nous a été
envoyée par Messieurs les Maire et Bourgeois de
la Ville de Bâle, accompagnée d'une Leute, dont
voici la teneur :
Nous vous prions , Monsieur , de faire usa
ge dans votre prochain Mercure , de la Relation
que nous avons l'honneur de vous addresser
; vous verrez , en la lisant , de quoi i
s'agit ; nous ne pûmes vous l'envoyer l'année
passée assez à temps pour être mise dans celui
de 1732. mais comme cette Cérémonie se ré-
I. Val
pere
JUIN. 1733. 1237
pete tous les ans , à pareil jour , nous esperons
qu'elle pourra trouver place cette année dans
votre Mercure, d'autant plus qu'elle ne contient
rien que de trés- vrai . Nous sommes tres- parfai
tement , Monsieur , vos tres - humbles et tresobéissans
serviteurs , les Maire et Bourgeois de
Bâle.
Ce 1 Juin 1733.
dans l'Arsenal de Paris , le premier jour
de fuillet 1732. au sujet de la figure
d'ozier , que le peuple nomme , mal à
propos :
Le Suisse de la ruë aux Ours .
Pierre Claus , du Bailliage de Schwartzembourg
, Canton de Berne , cy- devant Soldat aux
Gardes Suisses , Compagnie d'Affry , à present
Suisse de S. A. S. Monseigneur le Duc du Maiwe
, sous , la Porte de l'Horloge , préposé pour
Garde de l'Arsenal , apperçut ledit jour 1 Juiller
1732. sur les trois heures après midi , une foule
de monde , qui étant entrée dans l'Arsenal , du
côté de la Bastille , se mettoit en devoir de traverser
la Cour du Manége , portant la Figure
d'osier, qu'on nomme, mal à propos : Le Suisse
de la rue aux Ours , et auquel on attribue une
impiété commise contre PImage de la Vierge ,
en 1418 .
Comme cette Figure se trouvoit habillée de
rouge , avec des agrémens , ainsi que les Gardes
Suisses du Roy ; ledit sieur Claus ferma la
Porte dudit Arsenal , poursuivit la populace et
I. Vol. saisit
JUIN.
1733. 1233.
isit la Figure représentant un Suisse , d'autant
lieux que cette entrée dans une Maison Royale
toit un manque de respect , et que l'habit dont
a Figure étoit revêtuë , faisoit insulte â une Nation
depuis long- temps alliée à la France.
Les Chefs de la Société de la ruë aux Ours
informez que ladite Figure étoit saisie , se rendient
à l'instant chez ledit sieur Claus , pour lui
fare excuse de l'insulte du passage à travers de
P'Arsenal , en lui protestant qu'ils n'avoient jamais
prétendu représenter un Suisse par cette Figure
, et pour le lui prouver , ils le lui envoyeent
le même jour un ancien Tableau , qui fait
simplement mention d'un malheureux Soldat ,
ans spécifier de quelle Nation il fût . Ledit sieur
Claus rempli de satisfaction en son particulier
le découvrir la vérité d'un fait qui lui faisoit
le la peine depuis long- temps , comme à toute sa
Nation en general , et cela par les personnes les
fus interessées dans cette cérémonie, après avoir
endu la Figure , crut ne pouvoir mieux faire
que d'envoyer sur le champ ledit Tableau à S. A.
. Monseigneur le Duc du Maine , tant pour sa
justification personnelle sur ce qui s'étoit passé
à l'Arsenal , que pour l'interêt que ce Prince
prend à ce qui regarde la Nation Suisse.
•
S. A. S. ayant jugé à propos de faire éclaireir
la chose , on trouva , tant par des Pieces authentiques
, que par le récit des Historiens, même
contemporains , que cet impie n'étoit connu
que sous le nom d'un Goujat ou Soldat en
general , sans qu'il y ait aucune apparence que ce
ce fut un Suisse ; que d'ailleurs par les. Epoques
les plus constantes , il n'étoit pas possible que ce
malheureux Soldat fut de cette Nation , puisque
la premiere alliance entre la France et les Suisses AI, Vol.
ne
1234 MERCURE DE FRANCE
ne s'étoit faite qu'en 1444. et qu'avant ce tempslà
aucun Militaire de cette Nation n'avoit par
dans le Royaume, et que par conséquent l'opinion
du peuple , peu instruit , ne pouvoit avoir
aucun fondement à croire que ce malheureux
fut un Suisse , si ce n'est par l'habillement qu
la Société lui donne depuis long- temps , san:
fondement.
Ceux qui par une association de piété sont
chargez de faire cette cérémonie annuelle , ont
été eux- mêmes si persuadez de toutes ces véri
tez , qu'ils ont volontairement donné un acte de
déclaration en bonne forme à ce sujet , dont
ledit sieur Claus a cru qu'il étoit de son devoir
de faire part au Public , pour la satisfaction de
ses compatriotes , qui verront par là tomber a
abus populaire dont ils n'ont pas eu lieu d'être
édifiez jusqu'à présent..
Cet Acte a été dressé de la maniere qu
suit :
Aujourd'hui sont comparus pardevant les Con
seillers du Roy , Notaires à Paris soussignez ,Claudi
Piccard Rolland, Maître Layetier , ancien Juré d
sa Communauté , Rox en charge de la Sociéé
de la Sainte Vierge , rue aux Ours , de cette Ville,
Leon-François Terreau , ancien Garde des Grands
Gardes du Corps des Marchands de Vins , ancien
Consul de la Ville de Paris , Roy deux fois de la
Société ; Siméon Jacob , Marchand de Vins , ancien
Roy de ladite Société ; Jean Vallée , Maitro
Rotisseur , ancien Roy de ladite Société ; Paul Chevillot
, Maitre Boulanger , Associé, et Edme Langlois
, Maître Rotisseur , Cuisinier Privilegié du
Roy , ancien Roy de ladite Société , tous demeurans
an ladite rue aux Qurs , et stipulans , tant pour
I.Vol.
JUI N. 1732- 1235
eux que pour tous leurs Associez , tant présens que
futurs , et leurs Successeurs à perpetuité. Lesquels ,
sur la demande et réquisition du sieurPierre Claus,
Suisse de S. A. S. Monseigneur le Duc du Maine,
à l'Arsenal de Paris , à ce present , ont dit et déclaré
qu'ils désavoüoient, comme par ces Présentes ils le
désavoüent , en la meilleure forme qu'il leur est
possible , le particulier qui a été chargé les premiers
jours du present mois , de porter par les rues de Paris
, la Figure d'ozier , qui représente un soldat
qui en 1418. commit une impiété sur une Image
de la très-Sainte Vierge ; qu'ils désavoüoient pas
reillement ledit particulier , Porteur de ladite Figure
, de l'avoir fait entrer dans l'Arsenal , ce qui
est contre le respect dû à une Maison Royale.
?
Déclarant en outre , que ni eux ni personne de
leur Société n'ont jamais prétendu représenter par
ladite Figure , aucun Soldat Suisse , ni autre de
leur Nation , étant certain que l'Histoire ne fait
mention que d'un Soldat impie en general , sans
marquer de quelle Nation il étoit ; et cela d'autant
plus que ceux de la Nation Suisse n'ont commencé
d'être au service de la France qu'après l'année
1444 .
De plus , ils auront une attention particuliere à
ce que
ladite Figure ne soit plus à l'avenir habillée
d'une maniere qui puisse dénoter l'uniforme
d'aucun Soldat Suisse , ni autre de cette Nation, ni
portée dans l'Arsenal ; c'est ce qui a donné sujet
audit sieur Pierre Claus d'être scandalisé , et
porté à s'opposer au passage de ladite Figure au
travers de l'Arsenal , et à demander en conséquence
la présente déclaration , tant pour lui-même ,
que pour la satisfaction de tous ceux de sa Nation ,
Militaires et autres,; laquelle déclaration les soussignez
accordent volontairement , sur la demande
I. Vol. I qui
1236 MERCURE DE FRANCE
qui leur en est faite , et pour marquer de leurpart
la considération et estime qu'ils ont pour tous ceux
de la Nation Suisse en general , et en particulier
pour ledit sieur Claus. Fait et passé à Paris ès demeures
des soussignez , le 19 Ïuillet 1732. et ont
signé la minute des Présentes, demeurée à lagar¬
de et possession de Veillard , Notaire.
Signé , Melin et Veillard , Notaires ,
arca paraphes.
* Ces mêmes Associez , pour donner plus de
poids à leur déclaration se rendirent le jour
même chez M. le Baron de Bézenval , Lieutenant
General des Armées du Roy , et Colonel du Régiment
des Gardes Suisses, pour la lui présenter;
Tequel après l'avoir lûe,approuva leurs sentimens
sinceres et équitables à réformer cet abus; les assurant
qu'il en feroit part à Messieurs les Officiers
Suisses , et autres de cette Nation ; ce qui
continueroit à maintenir la tranquilité dans la
Cérémonie annuelle qu'ils avoient coutume de
faire. Ce qui fut annéxé à la déclaration cy - dessus.
A Bale , chez, Pierre Bicler , Imprimeur- Libraire,
La Relation qu'on vient de lire , nous a été
envoyée par Messieurs les Maire et Bourgeois de
la Ville de Bâle, accompagnée d'une Leute, dont
voici la teneur :
Nous vous prions , Monsieur , de faire usa
ge dans votre prochain Mercure , de la Relation
que nous avons l'honneur de vous addresser
; vous verrez , en la lisant , de quoi i
s'agit ; nous ne pûmes vous l'envoyer l'année
passée assez à temps pour être mise dans celui
de 1732. mais comme cette Cérémonie se ré-
I. Val
pere
JUIN. 1733. 1237
pete tous les ans , à pareil jour , nous esperons
qu'elle pourra trouver place cette année dans
votre Mercure, d'autant plus qu'elle ne contient
rien que de trés- vrai . Nous sommes tres- parfai
tement , Monsieur , vos tres - humbles et tresobéissans
serviteurs , les Maire et Bourgeois de
Bâle.
Ce 1 Juin 1733.
Fermer
Résumé : RELATION de ce qui s'est passé dans l'Arsenal de Paris, le premier jour de Juillet 1732. au sujet de la figure d'ozier, que le peuple nomme, mal à propos : Le Suisse de la ruë aux Ours.
Le 1er juillet 1732, Pierre Claus, un Suisse au service du Duc du Maine, observa une foule pénétrer dans l'Arsenal de Paris avec une figure d'osier appelée 'Le Suisse de la rue aux Ours'. Cette figure, vêtue comme les Gardes Suisses, était liée à un acte d'impiété commis en 1418 contre une image de la Vierge. Claus estima cette entrée irrespectueuse et insultante pour la nation suisse, alliée à la France. Il ferma la porte de l'Arsenal et saisit la figure. Les responsables de la Société de la rue aux Ours affirmèrent que la figure ne représentait pas un Suisse et présentèrent à Claus un ancien tableau montrant un soldat sans spécifier sa nation. Satisfait de cette explication, Claus envoya le tableau au Duc du Maine. Une enquête confirma que l'individu impie n'était pas connu comme un Suisse et que la première alliance franco-suisse datait de 1444, rendant improbable que le soldat fût suisse. Les organisateurs de la cérémonie annuelle désavouèrent l'incident et déclarèrent que la figure ne représenterait plus un soldat suisse ni ne serait portée dans l'Arsenal. Ils signèrent une déclaration à ce sujet, approuvée par le Baron de Bézenval, Lieutenant Général des Armées du Roi et Colonel des Gardes Suisses. La relation de cet événement fut envoyée par les Maire et Bourgeois de Bâle pour publication dans le Mercure de France.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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5
p. 1237-1240
« Le Samedy 16 May, les RR. PP. Dominiquains du Noviciat Général, du [...] »
Début :
Le Samedy 16 May, les RR. PP. Dominiquains du Noviciat Général, du [...]
Mots clefs :
Église, Noviciat général, Faubourg Saint-Germain, Coeur, Sanctuaire, Dominicains, Catherine de Ricci
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Le Samedy 16 May, les RR. PP. Dominiquains du Noviciat Général, du [...] »
Le Samedy 16 May , les RR . PP, Dominiquains
du Noviciat Général , du
Faubourg S. Germain , firent l'ouverture
d'une Solemnité , qui devoit durer'
trois jours dans leur Eglise, au sujet de la
Béatification de la Bienheureuse Catherine
de Ricci , Religieuse Prof.sse du Tiers-
Ordre de S. Dominique , au Monastere
de la Ville de Prato , dans la Toscane. La
Cérémonie commença par la publication
de la Bulle , accordée par N.S.P. le Pape
Clement XII. à l'instance du Grand Duc
de Toscane , et de tout l'Ordre de Saint
Dominique.
L'Eglise du Noviciat , l'une des plus
régulieres de Paris , étoit magnifiquement
ornée ; le Sanctuaire éclairé de plusieurs
Lustres , et le Maître Autel enrichi de
quantité de Reliquaires , de Vases , et de
Chandeliers d'argent. Le Portrait de la
Bienheureuse , paroissoit élevé au milieu
d'ure Gloire , sous le grand ceintre , qui
1. Vol. Iij sé1238
MERCURE DE FRANCE
sépare le Choeur du Sanctuaire , d'où
pendoient des Guirlandes , et de longs
Festons , soutenus par des Anges.
,
Le lendemain Dimanche , M. Menay ,
Chanoine Régulier de la Congrégation
de S. Antoine , prononça après Vêpres ,
le Panégyrique avec beaucoup de succès ;
et quelque temps après la Communauté
des RR. PP. Benedictins de l'Abbaye
Royale de S. Germain Desprez , vint processionnellement
chanter le Salut
l'Officiant donna la Benediction du tres-
Saint Sacrement. Le Lundy , la Commu
nauté des RR. PP. Augustins du Fauxbourg
S. Germain ; et le Mardy , celle des
RR. PP . Prémontrez , du même Fauxbourg
, firent les mêmes Cérémonies, qui
furent terminées par un Te Deum , sọ-
lemnellement chanté.
La sainte Religieuse, qui a donné lieu
à cette solemnité nâquit à Florence , le
2 Avril 1522 , de l'illustre Mai on de
Ricci , qui a donné divers Prélats et des
Cardinaux à l'Eglise . Elle fût un parfait
modele de la plus sublime piété , dont
l'éclat a brillé dans toute l'Italie , ensorte
que les Personnes les plus éminentes
dans l'Eglise et dans le Monde Chrétien,
voulurent la visiter et la consulter , à
I. Vol. Cause
JUIN 1733.
1239
cause des lumiéres extraordinaires , confirmées
par plusieurs Miracles , dont il
plaisoit au Ciel de la favoriser ; ce qui a
été reconnu par les plus grands Serviteurs
de Dieu de son temps ; en particulier
par S. Philippe de Néri , qui ne pouvoit
se lasser de publier les merveilles , qu'il
reconnoissoit dans cette Servante de Dieu.
Elle mourut le 3 Février 1589 , dans la
77 année de son âge. M. Cartari , Evêque
de Fiesoli a donné sa vie au Public
et M. l'Evêque de Pistoye fit en l'année
1614 les informations juridiques des Miracles
opérez par son intercession , pour
proceder ensuite à sa Béatification , laquelle
a été enfin concluë , déclarée , et
célébrée à Rome en cette année 1733 .
ainsi que dans tous les Monasteres de
l'Ordre de S, Dominique.
Le concours que cette cérémonie a áttiré
à celui du Noviciat de Paris , a don
né occasion de remarquer les nouveaux
Ouvrages qui en ont embelli l'Eglise. Le
principal est la construction d'un Choeur
à la Romaine , avec un double rang de
Stales , d'une Menuiserie, ornée de beaucoup
de Sculpture , les Panneaux sont
chargez de differens Tableaux de l'histoire
de la Passion, & c, sans compter deux
I. Vol. I iij autres
1240 MERCURE DE FRANCE
·
autres grands Tableaux , qui sont élevez
à l'entrée , en regard ; l'un , de S. Thomas
d'Aquin , l'autre , du S. Pape Pie V.
d'une très belle exécution. Le Plafond
peint par M. le Moine , Peintre fameux
de l'Académie Royale , attire les regards
des connoisseurs. Les Tableaux du Choeur
dont on vient de parler , et beaucoup.
d'autres qui sont dans cette Eglise et ailleurs
, sont du Frere André , Religieux
de la Maison , qui s'est acquis beaucoup
de réputation dans cet Art.On remarque
enfin la nouvelle disposition du Maître
Autel,tout construit d'un tres- beau Marbre,
avec les ornemens convenables, mais
d'une noble simplicité , sans parler du
Sanctuaire et des autres accompagnemens
qui donnent à cette Eglise une nouvelle
décoration , et un certain air de majesté.
du Noviciat Général , du
Faubourg S. Germain , firent l'ouverture
d'une Solemnité , qui devoit durer'
trois jours dans leur Eglise, au sujet de la
Béatification de la Bienheureuse Catherine
de Ricci , Religieuse Prof.sse du Tiers-
Ordre de S. Dominique , au Monastere
de la Ville de Prato , dans la Toscane. La
Cérémonie commença par la publication
de la Bulle , accordée par N.S.P. le Pape
Clement XII. à l'instance du Grand Duc
de Toscane , et de tout l'Ordre de Saint
Dominique.
L'Eglise du Noviciat , l'une des plus
régulieres de Paris , étoit magnifiquement
ornée ; le Sanctuaire éclairé de plusieurs
Lustres , et le Maître Autel enrichi de
quantité de Reliquaires , de Vases , et de
Chandeliers d'argent. Le Portrait de la
Bienheureuse , paroissoit élevé au milieu
d'ure Gloire , sous le grand ceintre , qui
1. Vol. Iij sé1238
MERCURE DE FRANCE
sépare le Choeur du Sanctuaire , d'où
pendoient des Guirlandes , et de longs
Festons , soutenus par des Anges.
,
Le lendemain Dimanche , M. Menay ,
Chanoine Régulier de la Congrégation
de S. Antoine , prononça après Vêpres ,
le Panégyrique avec beaucoup de succès ;
et quelque temps après la Communauté
des RR. PP. Benedictins de l'Abbaye
Royale de S. Germain Desprez , vint processionnellement
chanter le Salut
l'Officiant donna la Benediction du tres-
Saint Sacrement. Le Lundy , la Commu
nauté des RR. PP. Augustins du Fauxbourg
S. Germain ; et le Mardy , celle des
RR. PP . Prémontrez , du même Fauxbourg
, firent les mêmes Cérémonies, qui
furent terminées par un Te Deum , sọ-
lemnellement chanté.
La sainte Religieuse, qui a donné lieu
à cette solemnité nâquit à Florence , le
2 Avril 1522 , de l'illustre Mai on de
Ricci , qui a donné divers Prélats et des
Cardinaux à l'Eglise . Elle fût un parfait
modele de la plus sublime piété , dont
l'éclat a brillé dans toute l'Italie , ensorte
que les Personnes les plus éminentes
dans l'Eglise et dans le Monde Chrétien,
voulurent la visiter et la consulter , à
I. Vol. Cause
JUIN 1733.
1239
cause des lumiéres extraordinaires , confirmées
par plusieurs Miracles , dont il
plaisoit au Ciel de la favoriser ; ce qui a
été reconnu par les plus grands Serviteurs
de Dieu de son temps ; en particulier
par S. Philippe de Néri , qui ne pouvoit
se lasser de publier les merveilles , qu'il
reconnoissoit dans cette Servante de Dieu.
Elle mourut le 3 Février 1589 , dans la
77 année de son âge. M. Cartari , Evêque
de Fiesoli a donné sa vie au Public
et M. l'Evêque de Pistoye fit en l'année
1614 les informations juridiques des Miracles
opérez par son intercession , pour
proceder ensuite à sa Béatification , laquelle
a été enfin concluë , déclarée , et
célébrée à Rome en cette année 1733 .
ainsi que dans tous les Monasteres de
l'Ordre de S, Dominique.
Le concours que cette cérémonie a áttiré
à celui du Noviciat de Paris , a don
né occasion de remarquer les nouveaux
Ouvrages qui en ont embelli l'Eglise. Le
principal est la construction d'un Choeur
à la Romaine , avec un double rang de
Stales , d'une Menuiserie, ornée de beaucoup
de Sculpture , les Panneaux sont
chargez de differens Tableaux de l'histoire
de la Passion, & c, sans compter deux
I. Vol. I iij autres
1240 MERCURE DE FRANCE
·
autres grands Tableaux , qui sont élevez
à l'entrée , en regard ; l'un , de S. Thomas
d'Aquin , l'autre , du S. Pape Pie V.
d'une très belle exécution. Le Plafond
peint par M. le Moine , Peintre fameux
de l'Académie Royale , attire les regards
des connoisseurs. Les Tableaux du Choeur
dont on vient de parler , et beaucoup.
d'autres qui sont dans cette Eglise et ailleurs
, sont du Frere André , Religieux
de la Maison , qui s'est acquis beaucoup
de réputation dans cet Art.On remarque
enfin la nouvelle disposition du Maître
Autel,tout construit d'un tres- beau Marbre,
avec les ornemens convenables, mais
d'une noble simplicité , sans parler du
Sanctuaire et des autres accompagnemens
qui donnent à cette Eglise une nouvelle
décoration , et un certain air de majesté.
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Résumé : « Le Samedy 16 May, les RR. PP. Dominiquains du Noviciat Général, du [...] »
Du 16 au 18 mai, les Dominicains du Noviciat Général à Paris ont célébré une solennité de trois jours en l'honneur de la béatification de la Bienheureuse Catherine de Ricci, religieuse du Tiers-Ordre de Saint Dominique au monastère de Prato, en Toscane. La cérémonie a débuté par la publication de la bulle papale accordée par le Pape Clément XII à la demande du Grand Duc de Toscane et de l'Ordre de Saint Dominique. L'église du Noviciat, magnifiquement ornée, présentait un sanctuaire éclairé par plusieurs lustres et un maître-autel enrichi de reliquaires, vases et chandeliers d'argent. Le portrait de la bienheureuse était exposé au milieu d'une gloire, sous le grand cintre séparant le chœur du sanctuaire, décoré de guirlandes et de festons soutenus par des anges. Le dimanche suivant, le Chanoine Régulier M. Menay a prononcé un panégyrique après les vêpres. Les communautés des Bénédictins de l'Abbaye Royale de Saint-Germain-des-Prés, des Augustins et des Prémontrés ont participé aux cérémonies, qui se sont conclues par un Te Deum solennellement chanté. Catherine de Ricci, née à Florence le 2 avril 1522 dans une famille illustre, fut un modèle de piété. Ses lumières spirituelles et les miracles attribués à son intercession attirèrent des visites de personnalités éminentes, dont Saint Philippe de Néri. Elle mourut le 3 février 1589 à l'âge de 77 ans. Sa béatification, reconnue par les informations juridiques des miracles opérés par son intercession, a été célébrée en 1733 à Rome et dans tous les monastères de l'Ordre de Saint Dominique. La solennité a également mis en lumière les nouveaux ouvrages d'art dans l'église du Noviciat, notamment la construction d'un chœur à la romaine, des sculptures, des tableaux historiques et des œuvres de peintres renommés comme le Frère André. Le maître-autel, construit en marbre, et la nouvelle disposition du sanctuaire ont ajouté une majesté à l'église.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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6
p. 1240-1245
INONDATION de la Riviere de Loire. Extrait d'une Lettre écrite d'Orleans, le 8 Juin 1733.
Début :
La Riviere qui avoit commencé à croître la premiere Fête de la Pentecôte, se [...]
Mots clefs :
Inondation, Loire, Pont, Rivière, Levées, Maisons, Eaux , Côte
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : INONDATION de la Riviere de Loire. Extrait d'une Lettre écrite d'Orleans, le 8 Juin 1733.
INONDATION de la Riviere de
Loire. Extrait d'une Lettre écrite d'Or
leans , le 8 Juin 1733 .
La Riviere qui avoit commencé à croî
tre la premiere Fête de la Pentecôte , se
trouva tres grosse le Mercredy au soir ,
et ce qu'on appelle , en plein chantier ; ce
qui n'étonna encor personne ; cette Riviere
croissant d'ordinaire considérable-,
I. Vol.
ment
JUIN. 1733. 121
ment vers ce temps cy. C'est ce que nos
Mariniers nomment , je ne sçais - pourquoi
; La crûë des Sapins Depuis , la Riviere
augm nta de telle sorte , qu'elle se
trouva au Niveau de Lévées , se répandit
ensuite sur les Quais , entra dans la
Ville e inonda les rues basses ; mais comme
Orleans est bâti sur le penchant d'un
côteau , elle ne pût s'avancer beaucoup
de ce côté là. Il n'en fut pas de même
de l'autre côté , dans le Fauxbourg , appellé
Portereau, qui fut tout inonde étant
dans un Terrain bas , égal à celui du Val
de Loire.
Comme on ne douta point que les Lévées
ne rompissent , l'eau augmentant
toujours , et une partie des Arches du
Pont , proche des Lévées , étant bouchées;
on sonna le Tocsin dans les Paroisses du
Val , pour avertir les Habitans de se précautionner
contre l'Inondation . Les plus
prochains accoururent à laVille,avec leurs
Enfans et leurs Bestiaux . Les autres montèrent
dans les Greniers de leurs maisons .
La nuit arriva, qui augmenta de beaucoup
la terreur et la confusion où tout se trouvoit
; et ce fut dans ce temps- là que sur
les 9 à 10 heures , un petit Pont de pierre
, qui fait la communication du grand
Pont à une des Mottes , qui forment une
1. Vol. I iiij Isle
1242 MERCURE DE FRANCE
Isle au milieu , vint tout à coup à s'écrouler
et emporta une quinzaine de
personnes , entre lesquelles on compte
trois jeunes Ecoliers avec leur Précepteur,
un mari et une femme , qui laissent neuf
à dix enfans , et d'autres personnes de
differens états.
Pendant la nuit la Riviére passa par
dessus les Levées , et entra dans le Fauxbourg
, en montant vers les Capucins.
Elle rompit les Levées en trois endroits .
La rupture la plus violente fut celle qui
se fit à côté des Ursulines de S. Charles ,
où l'eau emporta les Murs du Monastére ,
renversa cinq ou six maisons de fond
en comble , en dispersa les Décombres
et se répandit comme un torrent affreux
dans le Val. Tout ce qui se trouva à l'opposite
des deux autres ruptures, éprouva
le même sort . Plus de 40 toises de Murailles
du revêtement des Mottes du Pont
furent entraînées , aussi bien que deux
Maisons qui étoient sur le grand Pont ,
dont l'une fut entierement renversée , et
l'autre tellement ébranlée qu'on la démolit
actuellement.
Ily eut encore une rupture à un quart
de lieuë en deçà des Ponts , toutes ces Eaux
se réunissant à celles du Loiret , qui se
regonflérent et inondérent bien- tôt tout
J. Vol. le
JUI N. 1733. 1243
le Val. De plus, comme la Riviere avoit
emporté un Déchargeoir , pratiqué dans
les Levées , du côté de Darnoi , à trois
lieues d'Orleans, en remontant , les Eaux
qui entrerent par cette rupture , recevant
celles qui venoient d'une rupture
plus haute à un endroit nommé Bouteilles,
ne firent plus , jointes ensemble , qu'un
Lac de tout le Val de Loire , sur lequel
Lac on ne voioit que la Cime des Arbres,
et le Toît des Maisons . Cette désolation
a duré vingt quatre heures ; pendant le
quel temps , Messieurs de Ville firent
tout ce qu'on devoit attendre de leur
zéle , envoïant par tout , malgré le danger
des Barques, pour sauver ceux que
la
ruine de leurs Maisons , où le peu de
hauteur du terrain , mettoit en danger
de périr , et faisant porter des vivres à
ceux qui avoient pû trouver quelque retraite
dans leurs Greniers. On ne dit
point qu'il soit péri personne , si ce n'est
ceux que l'accident du petit Pont de la
Motte a emportez , mais on a perdu beau
coup de Bétail . Les Eaux se sont enfin retirées
, et nous ont laissé voir un triste
Tableau de leur fureur.Des Maisons renversées
de fond en comble , leurs Décom
breş dispersez çà et là , des Murs et des
Chemins rompus , les Bleds et les Foins
1. Vol. I'v perdus
1244 MERCURE DE FRANCE
perdus , ou par les Sables que la Riviere
a jettez sur les terres , ou par la Fange
qui se durcissant au Soleil , les brûle
après les avoir abbatus ; les Vignes , dans
les endroits où les Eaux ont séjourné ,
sans esperance de récolte , et dans les courans
, emportées ; les Marais qui sont de ce
côté- là en plus grand nombre,et qui font
la richesse de tout le Fauxbourg , enticrement
ruinez. Je n'entrerai point dans
le détail de toutes les pertes que l'Inondation
peut avoir causées ; il est immense
, et plus on examine ces pertes , plus
on les trouve grandes. Voilà le triste état
où se trouve la Ville d'Orléans . Je ne
parle que de ce que nous pouvons voir
du haut de nos Murs ; j'ajouterai seulement
que le Pont de le Pont de Gergeau , à quatre
lieuës au dessus d'Orleans , a eu deux Arches
d'emportées ; comme c'est un grand
passage,principalement pour les Bestiaux,
cela incommodera beaucoup le commerce
, & c.
La Loire , selon une Lettre de Blois ,
s'est tellement débordée, qu'il n'est ici personne
qui se souvienne de l'avoir vûë
en cet état. Sans en faire un plus grand
détail , je vous dirai seulement que l'on
ne voyoit que l'Arche du milieu de notre
Pont , les eaux avoient entierement bou-
I. Vola ché
JUIN. 17337
1245
ché les autres. On ne voyoit flotter sur
la Riviere que bestiaux de toute espece et
morceaux de Charpente de la démolition
des maisons . Les Ponts Chastré et celui de
S. Michel , ont été rompus en differens
endroits. Les Garennes et les Vignes ont
été déracinées , les Prez et les Bleds sont
sans aucune esperance de récolte . Les Levées
ont été rompues en plusieurs endroits;
il s'est même trouvé des gens sur des
morceaux de Levées , tout environneg
d'eau , luttant contre la faim et contre la
crainte que la terre ne vint à leur manquer
tout-à- fait. Le pain a valu jusqu'à 20. sols
la livre pendant cette huitaine.
On dit qu'il y a eû aussi de grand ravages
à Tours , &c.
Loire. Extrait d'une Lettre écrite d'Or
leans , le 8 Juin 1733 .
La Riviere qui avoit commencé à croî
tre la premiere Fête de la Pentecôte , se
trouva tres grosse le Mercredy au soir ,
et ce qu'on appelle , en plein chantier ; ce
qui n'étonna encor personne ; cette Riviere
croissant d'ordinaire considérable-,
I. Vol.
ment
JUIN. 1733. 121
ment vers ce temps cy. C'est ce que nos
Mariniers nomment , je ne sçais - pourquoi
; La crûë des Sapins Depuis , la Riviere
augm nta de telle sorte , qu'elle se
trouva au Niveau de Lévées , se répandit
ensuite sur les Quais , entra dans la
Ville e inonda les rues basses ; mais comme
Orleans est bâti sur le penchant d'un
côteau , elle ne pût s'avancer beaucoup
de ce côté là. Il n'en fut pas de même
de l'autre côté , dans le Fauxbourg , appellé
Portereau, qui fut tout inonde étant
dans un Terrain bas , égal à celui du Val
de Loire.
Comme on ne douta point que les Lévées
ne rompissent , l'eau augmentant
toujours , et une partie des Arches du
Pont , proche des Lévées , étant bouchées;
on sonna le Tocsin dans les Paroisses du
Val , pour avertir les Habitans de se précautionner
contre l'Inondation . Les plus
prochains accoururent à laVille,avec leurs
Enfans et leurs Bestiaux . Les autres montèrent
dans les Greniers de leurs maisons .
La nuit arriva, qui augmenta de beaucoup
la terreur et la confusion où tout se trouvoit
; et ce fut dans ce temps- là que sur
les 9 à 10 heures , un petit Pont de pierre
, qui fait la communication du grand
Pont à une des Mottes , qui forment une
1. Vol. I iiij Isle
1242 MERCURE DE FRANCE
Isle au milieu , vint tout à coup à s'écrouler
et emporta une quinzaine de
personnes , entre lesquelles on compte
trois jeunes Ecoliers avec leur Précepteur,
un mari et une femme , qui laissent neuf
à dix enfans , et d'autres personnes de
differens états.
Pendant la nuit la Riviére passa par
dessus les Levées , et entra dans le Fauxbourg
, en montant vers les Capucins.
Elle rompit les Levées en trois endroits .
La rupture la plus violente fut celle qui
se fit à côté des Ursulines de S. Charles ,
où l'eau emporta les Murs du Monastére ,
renversa cinq ou six maisons de fond
en comble , en dispersa les Décombres
et se répandit comme un torrent affreux
dans le Val. Tout ce qui se trouva à l'opposite
des deux autres ruptures, éprouva
le même sort . Plus de 40 toises de Murailles
du revêtement des Mottes du Pont
furent entraînées , aussi bien que deux
Maisons qui étoient sur le grand Pont ,
dont l'une fut entierement renversée , et
l'autre tellement ébranlée qu'on la démolit
actuellement.
Ily eut encore une rupture à un quart
de lieuë en deçà des Ponts , toutes ces Eaux
se réunissant à celles du Loiret , qui se
regonflérent et inondérent bien- tôt tout
J. Vol. le
JUI N. 1733. 1243
le Val. De plus, comme la Riviere avoit
emporté un Déchargeoir , pratiqué dans
les Levées , du côté de Darnoi , à trois
lieues d'Orleans, en remontant , les Eaux
qui entrerent par cette rupture , recevant
celles qui venoient d'une rupture
plus haute à un endroit nommé Bouteilles,
ne firent plus , jointes ensemble , qu'un
Lac de tout le Val de Loire , sur lequel
Lac on ne voioit que la Cime des Arbres,
et le Toît des Maisons . Cette désolation
a duré vingt quatre heures ; pendant le
quel temps , Messieurs de Ville firent
tout ce qu'on devoit attendre de leur
zéle , envoïant par tout , malgré le danger
des Barques, pour sauver ceux que
la
ruine de leurs Maisons , où le peu de
hauteur du terrain , mettoit en danger
de périr , et faisant porter des vivres à
ceux qui avoient pû trouver quelque retraite
dans leurs Greniers. On ne dit
point qu'il soit péri personne , si ce n'est
ceux que l'accident du petit Pont de la
Motte a emportez , mais on a perdu beau
coup de Bétail . Les Eaux se sont enfin retirées
, et nous ont laissé voir un triste
Tableau de leur fureur.Des Maisons renversées
de fond en comble , leurs Décom
breş dispersez çà et là , des Murs et des
Chemins rompus , les Bleds et les Foins
1. Vol. I'v perdus
1244 MERCURE DE FRANCE
perdus , ou par les Sables que la Riviere
a jettez sur les terres , ou par la Fange
qui se durcissant au Soleil , les brûle
après les avoir abbatus ; les Vignes , dans
les endroits où les Eaux ont séjourné ,
sans esperance de récolte , et dans les courans
, emportées ; les Marais qui sont de ce
côté- là en plus grand nombre,et qui font
la richesse de tout le Fauxbourg , enticrement
ruinez. Je n'entrerai point dans
le détail de toutes les pertes que l'Inondation
peut avoir causées ; il est immense
, et plus on examine ces pertes , plus
on les trouve grandes. Voilà le triste état
où se trouve la Ville d'Orléans . Je ne
parle que de ce que nous pouvons voir
du haut de nos Murs ; j'ajouterai seulement
que le Pont de le Pont de Gergeau , à quatre
lieuës au dessus d'Orleans , a eu deux Arches
d'emportées ; comme c'est un grand
passage,principalement pour les Bestiaux,
cela incommodera beaucoup le commerce
, & c.
La Loire , selon une Lettre de Blois ,
s'est tellement débordée, qu'il n'est ici personne
qui se souvienne de l'avoir vûë
en cet état. Sans en faire un plus grand
détail , je vous dirai seulement que l'on
ne voyoit que l'Arche du milieu de notre
Pont , les eaux avoient entierement bou-
I. Vola ché
JUIN. 17337
1245
ché les autres. On ne voyoit flotter sur
la Riviere que bestiaux de toute espece et
morceaux de Charpente de la démolition
des maisons . Les Ponts Chastré et celui de
S. Michel , ont été rompus en differens
endroits. Les Garennes et les Vignes ont
été déracinées , les Prez et les Bleds sont
sans aucune esperance de récolte . Les Levées
ont été rompues en plusieurs endroits;
il s'est même trouvé des gens sur des
morceaux de Levées , tout environneg
d'eau , luttant contre la faim et contre la
crainte que la terre ne vint à leur manquer
tout-à- fait. Le pain a valu jusqu'à 20. sols
la livre pendant cette huitaine.
On dit qu'il y a eû aussi de grand ravages
à Tours , &c.
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Résumé : INONDATION de la Riviere de Loire. Extrait d'une Lettre écrite d'Orleans, le 8 Juin 1733.
Le 8 juin 1733, Orléans a été frappée par une inondation majeure de la Loire. La rivière avait commencé à monter lors de la Pentecôte et avait atteint un niveau critique le mercredi soir, submergeant les quais et les rues basses de la ville. Orléans, construite sur une colline, a été partiellement protégée, mais le faubourg de Portereau, situé dans une zone basse, a été entièrement inondé. La population, craignant la rupture des levées, s'est réfugiée dans les greniers ou a fui vers la ville. La nuit, un petit pont s'est effondré, entraînant la mort de quinze personnes. L'eau a finalement débordé, rompant les levées en plusieurs endroits et causant des destructions massives. Les murs du monastère des Ursulines et plusieurs maisons ont été renversés. Les eaux de la Loire et du Loiret se sont réunies, formant un lac sur le Val de Loire. Les autorités ont organisé des secours pour sauver les habitants et distribuer des vivres. Les dégâts matériels sont considérables, avec des maisons détruites, des cultures perdues et des marais ruinés. Le pont de Gergeau a également subi des dommages, affectant le commerce. À Blois, la Loire a également débordé, causant des ravages similaires. Le prix du pain a augmenté en raison de la crise. Des inondations importantes ont également été signalées à Tours.
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7
p. 1245-1248
MORTS, NAISSANCES et Mariages.
Début :
Le R. P. Dom Jean-Bap. Alaydon, Superieur Géneral des Benedictins de la [...]
Mots clefs :
Fille, Roi, Duc de Rohan, Durfort de Duras, Mazarin, Franquetot de Coigny, Jean-Baptiste Alaydon, Louis-Gaston Fleuriau
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MORTS, NAISSANCES et Mariages.
MORTS , NAISSANCES
et Mariages.
E R.P. Dom Jean- Bap . Alaydon , Su-
Lperieur General des Benedictins de la
Congrégation de S. Maur , mourut le 6.
Juin , dans l'Abbaye de S. Germain des
Prez , dans la 62. année de son âge.
M. Louis - Gaston Fleuriau , Evêque
d'Orleans , mourut dans son Diocèse le
10. âgé d'environ 72. ans.
N
I. Vol. Iv An1246
MERCURE DE FRANCE
Antoine François de la Trémoüille de
Noirmontier , Duc de Royan , mourut
en cette Ville le 18. âgé de 82. ans . Son
Corps fut porté en grand Convoi dans
l'Eglise de S. Sulpice , sa Paroisse , et puis
transporté en celle du Monastere des Celestins
, pour être inhumé dans la Sépulture
de sa Maisor . Ce Seigneur étoit né
avec les plus heureuses dispositions. A la
mémoire la plus sûre il joignoit le jugement
le plus solide ; une imagination
riante , mais toujours juste , et par dessus
tout , une ame ferme que rien ne
pouvoit ébranler quand il ne s'agissoit
que de lui , mais toujours sensible dès
qu'il étoit question des autres , sur tout .
dans sa Famille , dont il étoit regardé
comme le Pere. Privé dès sa plus tendre
jeunesse et au milieu des plus grandes
esperances de l'usage de la vûë , il avoit
sçu par son courage mettre son malheur
même à profit. Il avoit orné son esprit
de toutes les connoissances qui servent
à rendre l'homme également aimable et
vertueux. Son commerce étoit aussi sûr
que sa societé étoit douce ; sa maison
étoit devenue celle de tous ses amis , et
il avoit trouvé le moyen d'y réunir en
même- temps la décence et la liberté.
1. Vol. Le
JUIN. 1733. 1247
Le fils dont la Comtesse de Trêmes .
fille du Prince de Tingri , et belle- soeur
du Gouverneur de Paris , accoucha le 9 .
May , fut baptisé le lendemain et tenu
sur les Fonts au nom de la Ville , par
le Prévôt des Marchands et Echevins de
la Ville de Paris et par la Princesse de
Tingri.
Dame Henriette Bibienne de Franquetot
de Coigny , Epouse de Jean- Baptiste
Joachin Colbert , Marquis de Croissy ,
& c , Conseiller d'Etat , Capitaine des
Gardes de la Porte du Roy , Colonel du
Régiment Royal Infanterie , accoucha le
23. May d'une fille , qui fut nomméc
Marie Tabitte , par Henry Arnauld de
Pomponne , Abbé de S. Médard de Soiss
sons , Conseiller d'Etat ordinane , Commandeur,
Chancelier et Garde des Sceaux
des Ordres du Roy , et par D.Marie Anne
Goyon de Matignon , Epouse de Henry
François de Grave , Marquis de Solat , & c .
Mestre de Camp de Cavalerie.
Pierre de Marolles , Comte de Rocheplatte,
& c.Brigadier des Armées du Roy,
et Lieutenant pour S. M. en la Province
de la Marche , épousa le 19 May au Châ
teau de Ris , Marie- Anne Goujon de Gasville
, fille de Prosper Goujon , Seigneur
1. Val.
de
T248 MERCURE DE FRANCE
deGasville et de Ris,Maître des Requêtes
et cy devant Intendant en la Generalité
de Rouen , et d'Anne Faucon de Ris ; elle
avoit épousé en premieres Nôces Charles-
Auguste , Baron de Breteuil et de Preuilly
, et avoit eu de ce Mariage un garçon
et une fille.
Emanuel- Félicité de Durfort de Duras,
Duc de Durfort , fils de Jean -Baptiste de .
Durfort , Duc de Duras , Marquis de
Blanquefort , &c.Chevalier des Ordres du
Roy , Lieutenant General de ses Armées ,
Commandant de la Haute et Basse Guyenne
, et de D. Angelique Victoire de Bournonville
, épousa le 31. May D. Charlotte-
Antoinette de Mazarin de la Porte,
et de Ruzé , fille de Guy- Paul- Jule de
Mazarin de la Porte , & c . Duc de Mazarin,
de la Melleraye et de Mayenne, Pair
de France , Prince de Château -Porcien
&c . et de D. Louise- Françoise de Rohan
Rohan.
et Mariages.
E R.P. Dom Jean- Bap . Alaydon , Su-
Lperieur General des Benedictins de la
Congrégation de S. Maur , mourut le 6.
Juin , dans l'Abbaye de S. Germain des
Prez , dans la 62. année de son âge.
M. Louis - Gaston Fleuriau , Evêque
d'Orleans , mourut dans son Diocèse le
10. âgé d'environ 72. ans.
N
I. Vol. Iv An1246
MERCURE DE FRANCE
Antoine François de la Trémoüille de
Noirmontier , Duc de Royan , mourut
en cette Ville le 18. âgé de 82. ans . Son
Corps fut porté en grand Convoi dans
l'Eglise de S. Sulpice , sa Paroisse , et puis
transporté en celle du Monastere des Celestins
, pour être inhumé dans la Sépulture
de sa Maisor . Ce Seigneur étoit né
avec les plus heureuses dispositions. A la
mémoire la plus sûre il joignoit le jugement
le plus solide ; une imagination
riante , mais toujours juste , et par dessus
tout , une ame ferme que rien ne
pouvoit ébranler quand il ne s'agissoit
que de lui , mais toujours sensible dès
qu'il étoit question des autres , sur tout .
dans sa Famille , dont il étoit regardé
comme le Pere. Privé dès sa plus tendre
jeunesse et au milieu des plus grandes
esperances de l'usage de la vûë , il avoit
sçu par son courage mettre son malheur
même à profit. Il avoit orné son esprit
de toutes les connoissances qui servent
à rendre l'homme également aimable et
vertueux. Son commerce étoit aussi sûr
que sa societé étoit douce ; sa maison
étoit devenue celle de tous ses amis , et
il avoit trouvé le moyen d'y réunir en
même- temps la décence et la liberté.
1. Vol. Le
JUIN. 1733. 1247
Le fils dont la Comtesse de Trêmes .
fille du Prince de Tingri , et belle- soeur
du Gouverneur de Paris , accoucha le 9 .
May , fut baptisé le lendemain et tenu
sur les Fonts au nom de la Ville , par
le Prévôt des Marchands et Echevins de
la Ville de Paris et par la Princesse de
Tingri.
Dame Henriette Bibienne de Franquetot
de Coigny , Epouse de Jean- Baptiste
Joachin Colbert , Marquis de Croissy ,
& c , Conseiller d'Etat , Capitaine des
Gardes de la Porte du Roy , Colonel du
Régiment Royal Infanterie , accoucha le
23. May d'une fille , qui fut nomméc
Marie Tabitte , par Henry Arnauld de
Pomponne , Abbé de S. Médard de Soiss
sons , Conseiller d'Etat ordinane , Commandeur,
Chancelier et Garde des Sceaux
des Ordres du Roy , et par D.Marie Anne
Goyon de Matignon , Epouse de Henry
François de Grave , Marquis de Solat , & c .
Mestre de Camp de Cavalerie.
Pierre de Marolles , Comte de Rocheplatte,
& c.Brigadier des Armées du Roy,
et Lieutenant pour S. M. en la Province
de la Marche , épousa le 19 May au Châ
teau de Ris , Marie- Anne Goujon de Gasville
, fille de Prosper Goujon , Seigneur
1. Val.
de
T248 MERCURE DE FRANCE
deGasville et de Ris,Maître des Requêtes
et cy devant Intendant en la Generalité
de Rouen , et d'Anne Faucon de Ris ; elle
avoit épousé en premieres Nôces Charles-
Auguste , Baron de Breteuil et de Preuilly
, et avoit eu de ce Mariage un garçon
et une fille.
Emanuel- Félicité de Durfort de Duras,
Duc de Durfort , fils de Jean -Baptiste de .
Durfort , Duc de Duras , Marquis de
Blanquefort , &c.Chevalier des Ordres du
Roy , Lieutenant General de ses Armées ,
Commandant de la Haute et Basse Guyenne
, et de D. Angelique Victoire de Bournonville
, épousa le 31. May D. Charlotte-
Antoinette de Mazarin de la Porte,
et de Ruzé , fille de Guy- Paul- Jule de
Mazarin de la Porte , & c . Duc de Mazarin,
de la Melleraye et de Mayenne, Pair
de France , Prince de Château -Porcien
&c . et de D. Louise- Françoise de Rohan
Rohan.
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Résumé : MORTS, NAISSANCES et Mariages.
En 1733, plusieurs événements marquants ont été enregistrés. Le R.P. Dom Jean-Baptiste Alaydon, Supérieur Général des Bénédictins de la Congrégation de Saint-Maur, est décédé le 6 juin à l'âge de 62 ans à l'Abbaye de Saint-Germain-des-Prés. M. Louis-Gaston Fleuriau, Évêque d'Orléans, est mort le 10 juin à environ 72 ans dans son diocèse. Antoine François de La Trémoüille de Noirmontier, Duc de Royan, est décédé le 18 juin à l'âge de 82 ans et a été inhumé au Monastère des Célestins. Il était reconnu pour ses dispositions heureuses, son jugement solide et son âme ferme et sensible. Du côté des naissances, le fils de la Comtesse de Trêmes est né le 9 mai et baptisé le lendemain. Dame Henriette Bibienne de Franquetot de Coigny a accouché le 23 mai d'une fille nommée Marie Tabitte. Parmi les mariages, Pierre de Marolles, Comte de Rocheplatte, a épousé Marie-Anne Goujon de Gasville le 19 mai au Château de Ris. Emanuel-Félicité de Durfort de Duras, Duc de Durfort, a épousé D. Charlotte-Antoinette de Mazarin de la Porte le 31 mai.
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8
p. 1248-1256
ARRESTS NOTABLES.
Début :
LETTRES PATENTES du 20. Août 1732. registrées en Parlement le 18. May [...]
Mots clefs :
Roi, Cour, Libelle, Parlement, Arrêt, Procureur général du roi
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ARRESTS NOTABLES.
ARRESTS NOTABLES .
LET
ETTRES PATENTES du 20. Août
1732. registrées en Parlement le 18. May
1733. qui confirment le Contrat d'échange fait
entre le Roy et le sieur Martin , Proprietaire de
Bois Taillis et des Terres situées dans le grand
Parc de Versailles , & c.
JUIN. 1733- 2249
•
LETTRES PATENTES en forme d'Edit du
mois de Décembre 1732. registrées en Parlement
le 18. May 1733 qui confirment le Contrat
d'échange de Terres , &c. fait entre le Roy
et le sieur Comte de Villepreux.
AUTRES LETTRES PATENTES en forme
d'Edit du mois de Décembre 1732. registrées en
Parlement le 18 May , qui confirment un Contrat
d'échange de Terres entre le Roy et le nommé
la Bretesche.
ARREST du Parlement , du 26. Mars 1733-
qui condamne le nommé Descorailles , dit le
Chevalier de Salers , à un banissement de neuf
áns , en so . livres d'amende envers le Roy , et en
10000. livres de réparations civiles envers les
sieur et Dame de la Ronade , pour raison des
violences , voyes de fait , injures et insaltes par
lui commises à leur égard ; ordonne que les nom
mez Anne Descorailles de Salers , et Jean Descorailles
de Milliard , seront admonestez et les condamne
solidairement à aumôner chacun la som◄
me de 10. livres au pain des Prisonniers de la
Conciergerie.
ARREST du Conseil d'Etat du 19. May , por
tant deffenses aux Gentilshommes- Verriers , Tiseurs
, Ouvriers , Serviteurs , Domestiques et autres
employez en la Manufacture Royale de la
Verrerie de Sévres , de quitter leur service et de
s'éloigner de plus d'une lieue , sans un congé par
écrit de l'Inspecteur pour le Roy en ladite Manufacture
, sous peine d'amende et de punition
corporelle ; fait pareillement deffenses , sous les
mêmes peines , et de prison , à toutes personnes
I. Vol.
ds
1250 MERCURE DE FRANCE
de débauchér lesdits Gentilshommes , Ouvriers ,
Serviteurs , Domestiques ; et à tous Maîtres de
Verreries , de recevoir lesdits Gentilshommes et:
Ouvriers , sous peine de 3000. livres d'amende
solidaire.
ARREST du Conseil du premier Juin , dont
voici la teneur.
Le Roy s'étant fait représenter en son Conseil
une feuille imprimée sans nom d'Auteur ni
d'Imprimeur , ayant pour titre , Lettre à un Prêtre
de l'Oratoire , au sujet de l'Assemblée de cette
Congrégation , indiquée au 12. Juin 1733 Sa Majesté
y auroit reconnu que ce libelle porte avec
soy tous les caracteres d'un Ouvrage séditieux ,
dont l'Auteur ne se contentant pas de s'élever
avec témérité contre la Déclaration du 4. Août
1720. y établit des principes entierement contraires
au respect et à l'obéissance due aux ordres de
S. M. en supposant , avec ignorance ou mauvaise
foi , que le Souverain ne peut exclure régulierement
des Chapitres ou Assemblées , les Sujets.
qu'il juge avoir contrevenu aux Loix et Ordonnances
de son Royaume ; et comme il est important
de supprimer un pareil libelje , pour prévenir
les suites d'une nouveauté si dangereuse et
si répréhensible , Sa Majesté étant en son Conseil,
a ordonné et ordonne que la feuille intitulée
Lettre à un Prétre de l'Oratoire , au sujet de l'As-.
semblée de cette Congrégation , indiquée au 12. Juin
1733. imprimée sans nom d'Auteur ni d'Imprimeur
, demeurera supprimée, comme séditieuse et
contraire à l'autorité du Roy . Fait Sa Majesté ,
très-expresses inhibitions et deffenses à tous Imprimeurs
, Libraires , Colporteurs , et autres personnes
d'imprimer ou faire imprimer , vendre ,
I. Vol. débiter
JUIN. 1733 . 1251
débiter ou distribuer ledit libelle , sous les peines
portées par la Déclaration du 10 May 1728. & c.
ARREST du Parlement du S. Juin.
Ce jour, les Gens du Roy sont entrez , et Maître
Pierre Gilbert de Voisins , Avocat dudit Seigneur
Koy portant la parole , ont dit : Que depuis
le Libelle des Refléxions pour les Evêques dé
France , que la Cour a condamné par son Arrêt
du 14. Avril dernier , il en paroît un autre du
même genre , qui déja s'est répandu dans des
Provinces éloignées , et y a subi le sort qu'il
mérite , avant qu'aucun Exemplaire en fût encore
parvenu entre leurs mains.
Que ce nouvel Ecrit intitulé : Lettre d'un Doc
teur de Sorbonne à un Evêque de Province , n'est
en quelque sorte qu'une répétition du premier ,
dont il suit et dont il copie les excès . Que la
Cour y reconnoîtra le même esprit , les mêmes
pensées , presque jusqu'aux mêmes expressions .
et sur tout ces vûës dangereuses de séparation et
de schisme qu'on ne peut assez réprimer. Qué
ce qu'il ajoûte à l'autre , c'est un plan plus étendu
et plus circonstancié des voyes capables d'y
conduire. Que sa passion ingénieuse à les multiplier
, n'est allarmée d'aucun des maux réels
qu'on en verroit éclore ; et que dans son impatience
, il n'est point de moyens qu'elle n'invente
pour le succès d'un si funeste projet.
Qu'ils se croyent dispensez d'entrer dans la
discussion de ces égaremens. Qu'il s'agit moins
d'approfondir le mal que de l'étouffer ; et qu'un
pareil Libelle porte assez son reproche avec luimême.
Qu'il n'est pas besoin de refléxions sur
un Ecrit qui s'applaudit du titre de Tocsin , et
se vante de sonner l'allarme ; qui se fait un jeu
I. Vol.
d'accuser
1252 MERCURE DE FRANCE
d'accuser les Puissances de l'Etat et de l'Eglise ;
qui reproche aux unes de tenir une conduite qui
tend à la perte de la Religion et impute aux autres
d'y conspirer par leur indolence et par leur
foiblesse qui enfin pour colorer ses excès , ne
craint point de nous annoncer l'extinction prochaine
de la Catholicité parmi nous , et de dire
que nous touchons à un de ces temps malheureux , où
Pon voit des Provinces et des Royaumes entiers perdre
la Foy. Que faut - il de plus pour faire sentir
jusqu'où va l'emportement et la témerité de cer
Ouvrage , et pour mettre en garde contre les vues
passionnées qui tendent aux extrémnitez dans lesquelles
il essaye d'engager ?
1
Qu'ils se contentent donc de le remettre sous
les yeux de la Cour , et d'attendre d'elle un Jugement
pareil à celui qu'e'le a porté contre l'au
tre Ecrit par l'Arrêt du 14. Avril dernier.
Eux retirez :
Yeu le Libelle intitulé : Lettre d'un Docteur de
Sorbonne à un Evêque de Province , le 8. Mars
1733.ensemble les Conclusions par écrit du Procureur
General du Roy : Oui le rapport de Me
Louis de Vienne , Conseiller , et la matiere sur
ce mise en déliberation .
>
La Cour a arrêté et ordonné que ledit Libellé
sera laceré et bru é en la Cour du Palais , au pied
du grand Escalier d'icelui par l'Executeur de la
haute Justice comme injurieux à l'autorité
Royale , et à l'honneur des Parlemens , excitant
au schisme , et tendant à sédition : Fait inhibitions
et deffenses à tous Libraires , Imprimeurs
Colporteurs et à tous autres , de l'imprimer ,
vendre et débiter , ou autrement distribuer , sur
peine d'être procedé contre eux extraordinairement
; enjoint à tous ceux qui en auroient des
I. Vol. ExcmJUIN.
1733. 7253
Exemplaires , de les remettre incessamment an
Greffe Civil de la Cour , four y être supprimez :
Permet au Procureur Géneral du Roy , de faire
informer contre ceux qui ont composé , imprimé
, vendu , debité ou distribué ledit Libelle par
devant Me de Vienne , Conseiller en icelle , même
pardevant les Lieutenans Criminels ou autres
premiers Officiers des Sieges Royaux du Ressort
pour les témoins qui se trouveroient dans l'étendue
desdits Siéges , poursuite et diligence de
ses Substituts en iceux pour les informations
faites , rapportées et communiquées au Procureur
Général du Roy , être par lui requis , et
par la Cour ordonné ce qu'il appartiendra : Ordonne
que copies collationnées du présent Arrêt,
seront envoyées aux Bailliages et Sénéchaussées
du Ressort , pour y être lû , publié et registré ;
enjoint aux Substituts du Procureur General du
Roy d'y tenir la main et d'en certifier la Cour
dans le mois. Fait en Parlement , &c.
ARREST du Parlement du même jour 5. Juin.
Ce jour , les Gens du Roy sont entrez , et Me
Pierre Gilbert de Voisins , Avocat dudit Seigneur
Roy, portant la parole , ont dit : Qu'on n'auroit
pas eu lieu de croire que l'Arrêt du 23. Février
dernier , pût être le prétexte d'une accusation
d'infidelité au Roy , et d'attentat contre les droits
sacrez de sa Couronne. Que c'est cependant l'usage
qu'en fait un Libelle imprimé , qu'on a semé
par tout il n'y a pas long-temps , qui leur a été
adressé à eux - mêmes , et auquel on a donné le
titre de Remontrance au Roy sur l'Arrêt rendu par
son Parlement de Paris le 23. Février 1733. Que
l'accusation se tire de ce que l'Arrêt deffend entr'autres
choses , de rien faire qui tende à donner
I. Vol. atteinte
1254 MERCURE DE FRANCE
atteinte à l'autorité du Concile oecumenique de
Constance , et de ce qu'en quelques lieux , dit- on,
ce Concile s'attribue le droit de dépouiller de leur
dignité les Empereurs et les Rois en cas de désobéissance
à ses Decrets.
Qu'on ne parviendra jamais à rendre la Cour
suspecte dans ses sentimens ni dans sa conduite ,
sur le grand principe de l'indépendance absoluë
de la Souveraineté de nos Rois. Que c'est la minaxime
inviolable sous laquelle ce Sénat auguste
s'est formé ; qu'il ne subsiste et qu'il ne vit pour
ainsi dire , que pour elle ; et que s'il pouvoit cesser
d'être , ces murailles qu'il en a fait retentir
tant de fois depuis plusieurs siecles , sembleroient
encore parler après Tui pour la publier à jamais.
Que la Cour n'a donc pas même à s'offenser
d'un reproche qui tombe par sa seule absurdité.
Qu'elle a parlé du Concile de Constance , comme
on s'est fait en France de tout temps une Loi
de s'en expliquer , c'est à- dire , pour le reconnoître
et pour le maintenir oecuménique. Qu'elle
a désigné singulierement les Decrets contenus
dans les Sessions quatre et cinq , si importants
pour nos maximes ; et qu'en ce point elle a suivi.
encore l'exemple respectable de nos Peres , dans
de qui s'est fait de plus solemnel en faveur des
mêmes Decrets.
Qu'à l'égard de ce qui peut être des termes de
quelques Sessions dont on abuse , c'est un argument
usé que nos plus celebres Ecrivains n'ont
pas laissé sans y répondre. Que l'oecumenicité
du Concile une fois établie , comme il n'est pas
permis en France de la contester ; au lieu de chercher
des prétextes pour lui reprocher une entreprise
sur le Temporel , aussi éloignée de ses vûës,
qu'incapable d'un juste effet , ils n'ont songé avec
I. Vol. raisom
JUIN . 1732 . 1255
raison , qu'à prendre dans un sens plus légitime
ce qui s'est passé dans ses Assemblées , et par la
sagesse éclairée de leurs observations , ils ont
conservé également les droits inviolables des
Puissances Temporelles , et le respect qui lui est
dû. Que c'est ce qu'on n'auroit pas dû dissimuler.
Mais qu'il est visible que l'on n'a cherché qu'à
donner le change ; et que l'audace d'un pareil
Libelle ne peut être condamnée trop séverement.
Que c'est l'objet des Conclusions qu'ils laissent
à la Cour , avec un Exemplaire du Libelle.
' Eux retirez :
Vi ledit Libelle intitulé : Remontrance au Roy
sur l'Arrêt rendu par son Parlement de Paris le 23.
Février 1733. qui ordonne la suppression d'un Imprimé
intitulé , Lettre de M. Leullier à M. le Premier
Président , ensemble les Conclusions par
écrit du Procureur General du Roy. Oui le rapport
de M Louis de Vienne , Conseiller , et la
matiere sur ce mise en délibération .
La Cour a arrêté et ordonné que ledit Libelle
sera laceré et brulé en la Cour du Palais , au pied
du grand Escalier d'icelui , par l'Executeur de la
haute Justice , comme calomnieux et injurieux à
la Cour. Fait inhibitions et deffenses à tous Libraires
, Imprimeurs , Colporteurs et tous autres
de l'imprimer , vendre et debiter , ou autrement
distribuer , sur peine d'être procedé contre eux ..
extraordinairement Enjoint à tous ceux qui en
auroient des Exemplaires de les remettre incessamment
au Greffe Civil , pour y être supprimez ;
Permet au Procureur General du Roy , de faire
informer contre ceux qui ont composé, imprimé,
vendu , debité ou distribué ledit Libelle pardevant
Me de Vienne , Conseiller en icelle , même pardevant
les Lieutenans Criminels ou autres pre-
I. Vol. niers
1256 MERCURE DE FRANCE
miers Officiers des Sieges Royaux du Ressort ,
pour les témoins qui se trouveroient dans l'étendue
desdits Sieges , poursuite et diligence des
Substituts en iceux , pour les informations faites,
rapportées et communiquées au Procurer General
au Roy , être par lui requis , et par la Cour
ordonné ce qu'il appartiendra. Ordonne que
pies collationnées du présent Arrêt , seront envoyées
aux Bailliages eiSénéchaussées du Ressort,
pour y être lê , publié et registré , enjoint anx
Substituts du Procureur General du Roy d'y tenir
la main et d'en certifier la Cour dans le mois.
Fait en Parlement , & c.
LET
ETTRES PATENTES du 20. Août
1732. registrées en Parlement le 18. May
1733. qui confirment le Contrat d'échange fait
entre le Roy et le sieur Martin , Proprietaire de
Bois Taillis et des Terres situées dans le grand
Parc de Versailles , & c.
JUIN. 1733- 2249
•
LETTRES PATENTES en forme d'Edit du
mois de Décembre 1732. registrées en Parlement
le 18. May 1733 qui confirment le Contrat
d'échange de Terres , &c. fait entre le Roy
et le sieur Comte de Villepreux.
AUTRES LETTRES PATENTES en forme
d'Edit du mois de Décembre 1732. registrées en
Parlement le 18 May , qui confirment un Contrat
d'échange de Terres entre le Roy et le nommé
la Bretesche.
ARREST du Parlement , du 26. Mars 1733-
qui condamne le nommé Descorailles , dit le
Chevalier de Salers , à un banissement de neuf
áns , en so . livres d'amende envers le Roy , et en
10000. livres de réparations civiles envers les
sieur et Dame de la Ronade , pour raison des
violences , voyes de fait , injures et insaltes par
lui commises à leur égard ; ordonne que les nom
mez Anne Descorailles de Salers , et Jean Descorailles
de Milliard , seront admonestez et les condamne
solidairement à aumôner chacun la som◄
me de 10. livres au pain des Prisonniers de la
Conciergerie.
ARREST du Conseil d'Etat du 19. May , por
tant deffenses aux Gentilshommes- Verriers , Tiseurs
, Ouvriers , Serviteurs , Domestiques et autres
employez en la Manufacture Royale de la
Verrerie de Sévres , de quitter leur service et de
s'éloigner de plus d'une lieue , sans un congé par
écrit de l'Inspecteur pour le Roy en ladite Manufacture
, sous peine d'amende et de punition
corporelle ; fait pareillement deffenses , sous les
mêmes peines , et de prison , à toutes personnes
I. Vol.
ds
1250 MERCURE DE FRANCE
de débauchér lesdits Gentilshommes , Ouvriers ,
Serviteurs , Domestiques ; et à tous Maîtres de
Verreries , de recevoir lesdits Gentilshommes et:
Ouvriers , sous peine de 3000. livres d'amende
solidaire.
ARREST du Conseil du premier Juin , dont
voici la teneur.
Le Roy s'étant fait représenter en son Conseil
une feuille imprimée sans nom d'Auteur ni
d'Imprimeur , ayant pour titre , Lettre à un Prêtre
de l'Oratoire , au sujet de l'Assemblée de cette
Congrégation , indiquée au 12. Juin 1733 Sa Majesté
y auroit reconnu que ce libelle porte avec
soy tous les caracteres d'un Ouvrage séditieux ,
dont l'Auteur ne se contentant pas de s'élever
avec témérité contre la Déclaration du 4. Août
1720. y établit des principes entierement contraires
au respect et à l'obéissance due aux ordres de
S. M. en supposant , avec ignorance ou mauvaise
foi , que le Souverain ne peut exclure régulierement
des Chapitres ou Assemblées , les Sujets.
qu'il juge avoir contrevenu aux Loix et Ordonnances
de son Royaume ; et comme il est important
de supprimer un pareil libelje , pour prévenir
les suites d'une nouveauté si dangereuse et
si répréhensible , Sa Majesté étant en son Conseil,
a ordonné et ordonne que la feuille intitulée
Lettre à un Prétre de l'Oratoire , au sujet de l'As-.
semblée de cette Congrégation , indiquée au 12. Juin
1733. imprimée sans nom d'Auteur ni d'Imprimeur
, demeurera supprimée, comme séditieuse et
contraire à l'autorité du Roy . Fait Sa Majesté ,
très-expresses inhibitions et deffenses à tous Imprimeurs
, Libraires , Colporteurs , et autres personnes
d'imprimer ou faire imprimer , vendre ,
I. Vol. débiter
JUIN. 1733 . 1251
débiter ou distribuer ledit libelle , sous les peines
portées par la Déclaration du 10 May 1728. & c.
ARREST du Parlement du S. Juin.
Ce jour, les Gens du Roy sont entrez , et Maître
Pierre Gilbert de Voisins , Avocat dudit Seigneur
Koy portant la parole , ont dit : Que depuis
le Libelle des Refléxions pour les Evêques dé
France , que la Cour a condamné par son Arrêt
du 14. Avril dernier , il en paroît un autre du
même genre , qui déja s'est répandu dans des
Provinces éloignées , et y a subi le sort qu'il
mérite , avant qu'aucun Exemplaire en fût encore
parvenu entre leurs mains.
Que ce nouvel Ecrit intitulé : Lettre d'un Doc
teur de Sorbonne à un Evêque de Province , n'est
en quelque sorte qu'une répétition du premier ,
dont il suit et dont il copie les excès . Que la
Cour y reconnoîtra le même esprit , les mêmes
pensées , presque jusqu'aux mêmes expressions .
et sur tout ces vûës dangereuses de séparation et
de schisme qu'on ne peut assez réprimer. Qué
ce qu'il ajoûte à l'autre , c'est un plan plus étendu
et plus circonstancié des voyes capables d'y
conduire. Que sa passion ingénieuse à les multiplier
, n'est allarmée d'aucun des maux réels
qu'on en verroit éclore ; et que dans son impatience
, il n'est point de moyens qu'elle n'invente
pour le succès d'un si funeste projet.
Qu'ils se croyent dispensez d'entrer dans la
discussion de ces égaremens. Qu'il s'agit moins
d'approfondir le mal que de l'étouffer ; et qu'un
pareil Libelle porte assez son reproche avec luimême.
Qu'il n'est pas besoin de refléxions sur
un Ecrit qui s'applaudit du titre de Tocsin , et
se vante de sonner l'allarme ; qui se fait un jeu
I. Vol.
d'accuser
1252 MERCURE DE FRANCE
d'accuser les Puissances de l'Etat et de l'Eglise ;
qui reproche aux unes de tenir une conduite qui
tend à la perte de la Religion et impute aux autres
d'y conspirer par leur indolence et par leur
foiblesse qui enfin pour colorer ses excès , ne
craint point de nous annoncer l'extinction prochaine
de la Catholicité parmi nous , et de dire
que nous touchons à un de ces temps malheureux , où
Pon voit des Provinces et des Royaumes entiers perdre
la Foy. Que faut - il de plus pour faire sentir
jusqu'où va l'emportement et la témerité de cer
Ouvrage , et pour mettre en garde contre les vues
passionnées qui tendent aux extrémnitez dans lesquelles
il essaye d'engager ?
1
Qu'ils se contentent donc de le remettre sous
les yeux de la Cour , et d'attendre d'elle un Jugement
pareil à celui qu'e'le a porté contre l'au
tre Ecrit par l'Arrêt du 14. Avril dernier.
Eux retirez :
Yeu le Libelle intitulé : Lettre d'un Docteur de
Sorbonne à un Evêque de Province , le 8. Mars
1733.ensemble les Conclusions par écrit du Procureur
General du Roy : Oui le rapport de Me
Louis de Vienne , Conseiller , et la matiere sur
ce mise en déliberation .
>
La Cour a arrêté et ordonné que ledit Libellé
sera laceré et bru é en la Cour du Palais , au pied
du grand Escalier d'icelui par l'Executeur de la
haute Justice comme injurieux à l'autorité
Royale , et à l'honneur des Parlemens , excitant
au schisme , et tendant à sédition : Fait inhibitions
et deffenses à tous Libraires , Imprimeurs
Colporteurs et à tous autres , de l'imprimer ,
vendre et débiter , ou autrement distribuer , sur
peine d'être procedé contre eux extraordinairement
; enjoint à tous ceux qui en auroient des
I. Vol. ExcmJUIN.
1733. 7253
Exemplaires , de les remettre incessamment an
Greffe Civil de la Cour , four y être supprimez :
Permet au Procureur Géneral du Roy , de faire
informer contre ceux qui ont composé , imprimé
, vendu , debité ou distribué ledit Libelle par
devant Me de Vienne , Conseiller en icelle , même
pardevant les Lieutenans Criminels ou autres
premiers Officiers des Sieges Royaux du Ressort
pour les témoins qui se trouveroient dans l'étendue
desdits Siéges , poursuite et diligence de
ses Substituts en iceux pour les informations
faites , rapportées et communiquées au Procureur
Général du Roy , être par lui requis , et
par la Cour ordonné ce qu'il appartiendra : Ordonne
que copies collationnées du présent Arrêt,
seront envoyées aux Bailliages et Sénéchaussées
du Ressort , pour y être lû , publié et registré ;
enjoint aux Substituts du Procureur General du
Roy d'y tenir la main et d'en certifier la Cour
dans le mois. Fait en Parlement , &c.
ARREST du Parlement du même jour 5. Juin.
Ce jour , les Gens du Roy sont entrez , et Me
Pierre Gilbert de Voisins , Avocat dudit Seigneur
Roy, portant la parole , ont dit : Qu'on n'auroit
pas eu lieu de croire que l'Arrêt du 23. Février
dernier , pût être le prétexte d'une accusation
d'infidelité au Roy , et d'attentat contre les droits
sacrez de sa Couronne. Que c'est cependant l'usage
qu'en fait un Libelle imprimé , qu'on a semé
par tout il n'y a pas long-temps , qui leur a été
adressé à eux - mêmes , et auquel on a donné le
titre de Remontrance au Roy sur l'Arrêt rendu par
son Parlement de Paris le 23. Février 1733. Que
l'accusation se tire de ce que l'Arrêt deffend entr'autres
choses , de rien faire qui tende à donner
I. Vol. atteinte
1254 MERCURE DE FRANCE
atteinte à l'autorité du Concile oecumenique de
Constance , et de ce qu'en quelques lieux , dit- on,
ce Concile s'attribue le droit de dépouiller de leur
dignité les Empereurs et les Rois en cas de désobéissance
à ses Decrets.
Qu'on ne parviendra jamais à rendre la Cour
suspecte dans ses sentimens ni dans sa conduite ,
sur le grand principe de l'indépendance absoluë
de la Souveraineté de nos Rois. Que c'est la minaxime
inviolable sous laquelle ce Sénat auguste
s'est formé ; qu'il ne subsiste et qu'il ne vit pour
ainsi dire , que pour elle ; et que s'il pouvoit cesser
d'être , ces murailles qu'il en a fait retentir
tant de fois depuis plusieurs siecles , sembleroient
encore parler après Tui pour la publier à jamais.
Que la Cour n'a donc pas même à s'offenser
d'un reproche qui tombe par sa seule absurdité.
Qu'elle a parlé du Concile de Constance , comme
on s'est fait en France de tout temps une Loi
de s'en expliquer , c'est à- dire , pour le reconnoître
et pour le maintenir oecuménique. Qu'elle
a désigné singulierement les Decrets contenus
dans les Sessions quatre et cinq , si importants
pour nos maximes ; et qu'en ce point elle a suivi.
encore l'exemple respectable de nos Peres , dans
de qui s'est fait de plus solemnel en faveur des
mêmes Decrets.
Qu'à l'égard de ce qui peut être des termes de
quelques Sessions dont on abuse , c'est un argument
usé que nos plus celebres Ecrivains n'ont
pas laissé sans y répondre. Que l'oecumenicité
du Concile une fois établie , comme il n'est pas
permis en France de la contester ; au lieu de chercher
des prétextes pour lui reprocher une entreprise
sur le Temporel , aussi éloignée de ses vûës,
qu'incapable d'un juste effet , ils n'ont songé avec
I. Vol. raisom
JUIN . 1732 . 1255
raison , qu'à prendre dans un sens plus légitime
ce qui s'est passé dans ses Assemblées , et par la
sagesse éclairée de leurs observations , ils ont
conservé également les droits inviolables des
Puissances Temporelles , et le respect qui lui est
dû. Que c'est ce qu'on n'auroit pas dû dissimuler.
Mais qu'il est visible que l'on n'a cherché qu'à
donner le change ; et que l'audace d'un pareil
Libelle ne peut être condamnée trop séverement.
Que c'est l'objet des Conclusions qu'ils laissent
à la Cour , avec un Exemplaire du Libelle.
' Eux retirez :
Vi ledit Libelle intitulé : Remontrance au Roy
sur l'Arrêt rendu par son Parlement de Paris le 23.
Février 1733. qui ordonne la suppression d'un Imprimé
intitulé , Lettre de M. Leullier à M. le Premier
Président , ensemble les Conclusions par
écrit du Procureur General du Roy. Oui le rapport
de M Louis de Vienne , Conseiller , et la
matiere sur ce mise en délibération .
La Cour a arrêté et ordonné que ledit Libelle
sera laceré et brulé en la Cour du Palais , au pied
du grand Escalier d'icelui , par l'Executeur de la
haute Justice , comme calomnieux et injurieux à
la Cour. Fait inhibitions et deffenses à tous Libraires
, Imprimeurs , Colporteurs et tous autres
de l'imprimer , vendre et debiter , ou autrement
distribuer , sur peine d'être procedé contre eux ..
extraordinairement Enjoint à tous ceux qui en
auroient des Exemplaires de les remettre incessamment
au Greffe Civil , pour y être supprimez ;
Permet au Procureur General du Roy , de faire
informer contre ceux qui ont composé, imprimé,
vendu , debité ou distribué ledit Libelle pardevant
Me de Vienne , Conseiller en icelle , même pardevant
les Lieutenans Criminels ou autres pre-
I. Vol. niers
1256 MERCURE DE FRANCE
miers Officiers des Sieges Royaux du Ressort ,
pour les témoins qui se trouveroient dans l'étendue
desdits Sieges , poursuite et diligence des
Substituts en iceux , pour les informations faites,
rapportées et communiquées au Procurer General
au Roy , être par lui requis , et par la Cour
ordonné ce qu'il appartiendra. Ordonne que
pies collationnées du présent Arrêt , seront envoyées
aux Bailliages eiSénéchaussées du Ressort,
pour y être lê , publié et registré , enjoint anx
Substituts du Procureur General du Roy d'y tenir
la main et d'en certifier la Cour dans le mois.
Fait en Parlement , & c.
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Résumé : ARRESTS NOTABLES.
En 1733, plusieurs arrêtés et lettres patentes ont été émis en France pour régler des affaires judiciaires et administratives. En août 1732, des lettres patentes ont validé des contrats d'échange de terres entre le roi et divers propriétaires, incluant le sieur Martin, le comte de Villepreux et la Bretesche. En mars 1733, le Parlement a condamné Descorailles, connu sous le nom de Chevalier de Salers, à un banissement de neuf ans et à des amendes pour violences et injures. En mai 1733, le Conseil d'État a interdit aux employés de la Manufacture Royale de la Verrerie de Sèvres de quitter leur poste sans autorisation. En juin 1733, le roi a ordonné la suppression d'un libelle séditieux intitulé 'Lettre à un Prêtre de l'Oratoire'. De plus, le Parlement a condamné et brûlé deux autres libelles, 'Lettre d'un Docteur de Sorbonne à un Évêque de Province' et 'Remontrance au Roy sur l'Arrêt rendu par son Parlement de Paris le 23 février 1733', en raison de leurs contenus injurieux et séditieux.
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