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1
p. 65-80
LETTRE DE M. LE MARQUIS DE *** A MADAME DE ***
Début :
Si les Eaux de Barrége luy on esté salutaires, celles / Je suis à Bourbon l'Archambaut, Madame; & sans aucun [...]
Mots clefs :
Belles, Hommes de mérite, Bourbon l'Archambaut, Maladies, Guérir, Eaux , Remède, Maux, Boire
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texteReconnaissance textuelle : LETTRE DE M. LE MARQUIS DE *** A MADAME DE ***
Si les Eauxde Barrége luy ont eſté ſalutaires , celles de Bourbon ne l'ont pas moins eſté -à quantité de Belles qu'on y a
veuës. Cette Lettre qui m'eſt -tombée entre les mains , vous en
-fera ſçavoir le merite. Je vous l'envoye tellequ'on vientdeme la donner.
LETTRE
DE M. LE MARQUIS DE ***
A MADAME DE ***
àBourbon l'Archambaut,Ma- JEfuis dame;&Sans aucun préambule,je
GALANT. 45 vay vous rendre compte de ce qui s'y paſſe,comme vous me l'avez ordonné.
Lapremiere chose que jefis en arrivant,
ce fut dem'informer du genre desMa- ladies qui avoient attirélebeauMonde
qu'ondit quis'y trouvoit , &l'on m'ap- prit qu'à l'exception dequelques Para- lifies mal formées , Hommes & Fem- mes s'y plaignoient presque tous de Vapeurs.
CeMal de tous les Maux, Mal le plus incommode,
Pour les Hommesjadis n'eſtoit point à
lamode;
Mais onſçait aujourd'huyce qu'il nous fait fouffrir,
Comme à toute heure il nous accable ,
Juſqu'à nous voir preſts d'en mourir,
Si voſtre Sexe eſtoit unpeu plus cha- ritable ,
Nous n'irions pas ſi loin eſſayer d'en guerir.
Je ne manquaypas ( & parvostre ordre , Madame , ) de demander d'a- bord des nouvelles de nostre Illustre
L
46 LE MERCVRE
Mareschal. Je ſçeus que les Eaux ne luy avoient fait que médiocrement du bien cetteannée, maisqu'en récompense M. Amiot Son Medecin , Homme
qu'unecapacitédepuis long temps éprou vée , rend digne de tout le bien qu'on en
dit, en avoitpris desſoinsſiparticuliers,
que ſes Amispouvoient espererdele re voiravectoute laſantéqu'ilsluy avoient Jouhaitée en partant : l'agreable vie qu'on mene icy , aura ſans doute contri- buéà la rétablir. Le Ieu , la Promenade, la Conversation, &tout ce qui peur lierune aimableſocieté,ſont des plaifirs
qui n'y manquent presque jamais , &la belle Compagniequi s'y trouve ordinai.
rement seroit seule capable de querir les Mauxlesplus obftinez. Tout cequi m'y paroist de fâcheux ,
C'eſt qu'on voit làde tres-ſainesMa- lades
Qui fieres de mille Beautez ,
Font de frequentes incartades Ad'innocentes Libertez.
Auplaifir de les voir le meilleur temps s'employe.
GALAN T... 47
Comme le charme eſt grand , on s'en
donne à cœur joye ,
On regarde , on admire , on demeure enchanté.
Alors aux Maux divers, dont boire eſt
le Remede
Se mefle un certain trouble àqui la
raiſon cede ,
Etmal ſur mal n'eſt pas ſanté.
Je m'en Sauve comme jepuis , &je vous avoue que cen'est passans peine,
car fi onéviteunquet-à pendd'un coſté,
on le rencontre de l'autre. Par exemple.
Avez- vous fuy les dangereux attraits
Qui coûtent tant à regarder de pres,
Lors qu'à vosyeux charmez de ſa rencontre,
L'aimable Fortia ſe montre;
Ailleurs où le hazard vous aura pû
mener,
LabelleMarcillac vous vient affaffiner.
Que de cœurs tous les jours ſes char- mes luy fontprendre ,
Sans que jamais elle fonge àles rendre!
ر
48 LE MERCVRE
Il n'eſtoit pas beſoin qu'elle quitât la
Cour
Pour leur faire un ſi méchant tour.
Ie n'oſe en dire rien , c'eſt ſur ſa conſcience ;
Mais qu'elle craigne enfin qu'on ne la pouſſe àbout
On peut prendre ſon temps , la trou- ver ſans defenſe ,
Et quiconque à voler comme elle ſe réfout,
Doit croire que malgré toute ſa refiſtance ,
Vn coup viendra qui payera tout.
,on ne
Vous auriez peine à vous imaginer
combien la belle Madame Dubal fait
envier le bonheur deſon Epoux qui est
venu aux Eaux avec elle. Ceſont deux moitiez tres- bien aſſorties,&fi la Fem- me aun merite extraordinaire
peut parler trop avantageusement du
Mary. Il estbienfait , agreable &fort conſideré dans la Maison de Monsieur
lePrince. Lepaſſe aux autres Beautez qu'onvoiticy; &pourm'empescher d'y penser trop en vous en parlant , vous
trouverez
GALANT. 49 trouverez bon , s'il vous plaiſt ,que je faſſe le Portrait qu'en ras ne vous en
courcy.
L'incomparable Bourdenois Dont la gorge toute charmante Surprend, ébloüit,touche, enchante,
De l'Amour à toute heure épuiſe le
Carquois.
Heureux qui vit ſous de ſi belles Loix,
Mais plus heureux qui s'en exempte.
De Vallecour & ſon aimable Sœur,
Des plus brillans attraits l'une & l'autre pourveuë,
Ontbien dequoyplaire à la veuë,
Mais ce n'eſt pas ſans qu'il encouſte
au cœur.
Beauregard & Beſſay par l'éclat de leurs charmes.
لوب
Font aux plus fiers rendre les armes,
Du Frétoy comme Riberpré Quand vous les regardez ſont fort à
voſtre gré ,
Tome IX. C
5o LE MERCVRE Mais mal en prendquoy qu'ony prenne garde,
Aqui trop ſouvent les regarde.
Morin , Phelipeaux & de Ris ,
Par leur propre merite à peu d'autres ſemblables ,
Ont toutesdes Filles aimables
Que ſuivent la Ieuneſſe & les Ieux &
les Ris.
On eſt charméde ſe voir avec elles ,
Mais comme de ſoy-meſme doit ſe
défier,
Ce n'eſt pas tout que de les trouver
Belles ,
L'importance eſt del'oublier.
Ioignez à ces Beautez deux Illuſtres
Amies ,
Dont il faut vous dire le nom.
L'une eſt Saint-Clair , l'autre Burgon ,
Ce ſont dans l'amitié deux ames affermies ,
Etqui fontconcevoir à qui veut s'enflamer,
Qu'iln'eſt riende ſi doux qu'aimer.
GALANT. 5
Pourla belle Damonqu'accompagnent
les Graces ,
Et dont en la voyant chacun demeure
épris.
Onnedoit point eſtre ſurpris
Si l'Amour marche ſurſes traces.
Quel affez ample, aſſez riche Marc d'or Apù payer ce prétieux Tréſor ?
Il faut encorerendre juſtice Aumerite des quatre Sœurs.
Marpon l'aînée eſt Veuve,& ( je croy)
peu novice
Dansl'art d'aſſujettir les cœurs Elle est bienfaite , aimable & fort ſpi- rituelle.
De Villedo ſa Sœur ſe fait aimer comme elle ;
Etdans l'agreable Becuau Onnevoitrien que de bon &de beau.
Mignon, la plus jeunedes quatre Ades attraits dangereux à combattre,
Etqui veut tenir contre , éprouve à ſes deſpens
Qu'il perd ſa franchiſe &ſon temps.
Cij
52 LE MERCVR E
Apres vous avoir parlé des Belles,
j'aurois un long article àvous faire , ſi je voulois vous entretenir de tous les
Hommes de merite qui boivent icy des Eaux. Nousy voyons M. le Marquis de Vardes , dont on croit que le plus grand mal foit le chagrin d'eſtre toû jours éloigné de la plus Auguste Per- Sonne duMonde. M. de Pomereüil, &
M. Pique , y sont auſſi avec M. le Comtede Bouligneux qui est un Homme tres- bien fait , &fort estimé. Mais ce qu'on peut appeller le Charme de nos plus belles Compagnies , c'eſt un jeune Milord petit-Fils du Duc d'Ormond Viceroyd'Irlande. Il donne la Comedie aux Dames , &on nepeutrien voir de plus galant àson âge. Ses belles qualitez ne surprennent point quand on les voit cultivées par M. de Montmiral Son Gouverneur. C'est un Gentilhomme tres- accomply , &fort dignedu choix qu'on a fait de luy pour la conduite du jeune Seigneur dont je vousparle. Vousferez peut- estre ſurpriſe de ceque je ne vous disriende Madame laComteffe_deDo- na, ny de quantité d'autres belles Da-
GALAN T. 53 mes qui sont venues cette année boire desEaux à Bourbon. Souvenez-vous,
je vous prie ,que je vous ayſeulement promis de vous rendre compte de celles que j'y trouverois. Je vous tiensparole,
&fuisvostre , &c.
veuës. Cette Lettre qui m'eſt -tombée entre les mains , vous en
-fera ſçavoir le merite. Je vous l'envoye tellequ'on vientdeme la donner.
LETTRE
DE M. LE MARQUIS DE ***
A MADAME DE ***
àBourbon l'Archambaut,Ma- JEfuis dame;&Sans aucun préambule,je
GALANT. 45 vay vous rendre compte de ce qui s'y paſſe,comme vous me l'avez ordonné.
Lapremiere chose que jefis en arrivant,
ce fut dem'informer du genre desMa- ladies qui avoient attirélebeauMonde
qu'ondit quis'y trouvoit , &l'on m'ap- prit qu'à l'exception dequelques Para- lifies mal formées , Hommes & Fem- mes s'y plaignoient presque tous de Vapeurs.
CeMal de tous les Maux, Mal le plus incommode,
Pour les Hommesjadis n'eſtoit point à
lamode;
Mais onſçait aujourd'huyce qu'il nous fait fouffrir,
Comme à toute heure il nous accable ,
Juſqu'à nous voir preſts d'en mourir,
Si voſtre Sexe eſtoit unpeu plus cha- ritable ,
Nous n'irions pas ſi loin eſſayer d'en guerir.
Je ne manquaypas ( & parvostre ordre , Madame , ) de demander d'a- bord des nouvelles de nostre Illustre
L
46 LE MERCVRE
Mareschal. Je ſçeus que les Eaux ne luy avoient fait que médiocrement du bien cetteannée, maisqu'en récompense M. Amiot Son Medecin , Homme
qu'unecapacitédepuis long temps éprou vée , rend digne de tout le bien qu'on en
dit, en avoitpris desſoinsſiparticuliers,
que ſes Amispouvoient espererdele re voiravectoute laſantéqu'ilsluy avoient Jouhaitée en partant : l'agreable vie qu'on mene icy , aura ſans doute contri- buéà la rétablir. Le Ieu , la Promenade, la Conversation, &tout ce qui peur lierune aimableſocieté,ſont des plaifirs
qui n'y manquent presque jamais , &la belle Compagniequi s'y trouve ordinai.
rement seroit seule capable de querir les Mauxlesplus obftinez. Tout cequi m'y paroist de fâcheux ,
C'eſt qu'on voit làde tres-ſainesMa- lades
Qui fieres de mille Beautez ,
Font de frequentes incartades Ad'innocentes Libertez.
Auplaifir de les voir le meilleur temps s'employe.
GALAN T... 47
Comme le charme eſt grand , on s'en
donne à cœur joye ,
On regarde , on admire , on demeure enchanté.
Alors aux Maux divers, dont boire eſt
le Remede
Se mefle un certain trouble àqui la
raiſon cede ,
Etmal ſur mal n'eſt pas ſanté.
Je m'en Sauve comme jepuis , &je vous avoue que cen'est passans peine,
car fi onéviteunquet-à pendd'un coſté,
on le rencontre de l'autre. Par exemple.
Avez- vous fuy les dangereux attraits
Qui coûtent tant à regarder de pres,
Lors qu'à vosyeux charmez de ſa rencontre,
L'aimable Fortia ſe montre;
Ailleurs où le hazard vous aura pû
mener,
LabelleMarcillac vous vient affaffiner.
Que de cœurs tous les jours ſes char- mes luy fontprendre ,
Sans que jamais elle fonge àles rendre!
ر
48 LE MERCVRE
Il n'eſtoit pas beſoin qu'elle quitât la
Cour
Pour leur faire un ſi méchant tour.
Ie n'oſe en dire rien , c'eſt ſur ſa conſcience ;
Mais qu'elle craigne enfin qu'on ne la pouſſe àbout
On peut prendre ſon temps , la trou- ver ſans defenſe ,
Et quiconque à voler comme elle ſe réfout,
Doit croire que malgré toute ſa refiſtance ,
Vn coup viendra qui payera tout.
,on ne
Vous auriez peine à vous imaginer
combien la belle Madame Dubal fait
envier le bonheur deſon Epoux qui est
venu aux Eaux avec elle. Ceſont deux moitiez tres- bien aſſorties,&fi la Fem- me aun merite extraordinaire
peut parler trop avantageusement du
Mary. Il estbienfait , agreable &fort conſideré dans la Maison de Monsieur
lePrince. Lepaſſe aux autres Beautez qu'onvoiticy; &pourm'empescher d'y penser trop en vous en parlant , vous
trouverez
GALANT. 49 trouverez bon , s'il vous plaiſt ,que je faſſe le Portrait qu'en ras ne vous en
courcy.
L'incomparable Bourdenois Dont la gorge toute charmante Surprend, ébloüit,touche, enchante,
De l'Amour à toute heure épuiſe le
Carquois.
Heureux qui vit ſous de ſi belles Loix,
Mais plus heureux qui s'en exempte.
De Vallecour & ſon aimable Sœur,
Des plus brillans attraits l'une & l'autre pourveuë,
Ontbien dequoyplaire à la veuë,
Mais ce n'eſt pas ſans qu'il encouſte
au cœur.
Beauregard & Beſſay par l'éclat de leurs charmes.
لوب
Font aux plus fiers rendre les armes,
Du Frétoy comme Riberpré Quand vous les regardez ſont fort à
voſtre gré ,
Tome IX. C
5o LE MERCVRE Mais mal en prendquoy qu'ony prenne garde,
Aqui trop ſouvent les regarde.
Morin , Phelipeaux & de Ris ,
Par leur propre merite à peu d'autres ſemblables ,
Ont toutesdes Filles aimables
Que ſuivent la Ieuneſſe & les Ieux &
les Ris.
On eſt charméde ſe voir avec elles ,
Mais comme de ſoy-meſme doit ſe
défier,
Ce n'eſt pas tout que de les trouver
Belles ,
L'importance eſt del'oublier.
Ioignez à ces Beautez deux Illuſtres
Amies ,
Dont il faut vous dire le nom.
L'une eſt Saint-Clair , l'autre Burgon ,
Ce ſont dans l'amitié deux ames affermies ,
Etqui fontconcevoir à qui veut s'enflamer,
Qu'iln'eſt riende ſi doux qu'aimer.
GALANT. 5
Pourla belle Damonqu'accompagnent
les Graces ,
Et dont en la voyant chacun demeure
épris.
Onnedoit point eſtre ſurpris
Si l'Amour marche ſurſes traces.
Quel affez ample, aſſez riche Marc d'or Apù payer ce prétieux Tréſor ?
Il faut encorerendre juſtice Aumerite des quatre Sœurs.
Marpon l'aînée eſt Veuve,& ( je croy)
peu novice
Dansl'art d'aſſujettir les cœurs Elle est bienfaite , aimable & fort ſpi- rituelle.
De Villedo ſa Sœur ſe fait aimer comme elle ;
Etdans l'agreable Becuau Onnevoitrien que de bon &de beau.
Mignon, la plus jeunedes quatre Ades attraits dangereux à combattre,
Etqui veut tenir contre , éprouve à ſes deſpens
Qu'il perd ſa franchiſe &ſon temps.
Cij
52 LE MERCVR E
Apres vous avoir parlé des Belles,
j'aurois un long article àvous faire , ſi je voulois vous entretenir de tous les
Hommes de merite qui boivent icy des Eaux. Nousy voyons M. le Marquis de Vardes , dont on croit que le plus grand mal foit le chagrin d'eſtre toû jours éloigné de la plus Auguste Per- Sonne duMonde. M. de Pomereüil, &
M. Pique , y sont auſſi avec M. le Comtede Bouligneux qui est un Homme tres- bien fait , &fort estimé. Mais ce qu'on peut appeller le Charme de nos plus belles Compagnies , c'eſt un jeune Milord petit-Fils du Duc d'Ormond Viceroyd'Irlande. Il donne la Comedie aux Dames , &on nepeutrien voir de plus galant àson âge. Ses belles qualitez ne surprennent point quand on les voit cultivées par M. de Montmiral Son Gouverneur. C'est un Gentilhomme tres- accomply , &fort dignedu choix qu'on a fait de luy pour la conduite du jeune Seigneur dont je vousparle. Vousferez peut- estre ſurpriſe de ceque je ne vous disriende Madame laComteffe_deDo- na, ny de quantité d'autres belles Da-
GALAN T. 53 mes qui sont venues cette année boire desEaux à Bourbon. Souvenez-vous,
je vous prie ,que je vous ayſeulement promis de vous rendre compte de celles que j'y trouverois. Je vous tiensparole,
&fuisvostre , &c.
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Résumé : LETTRE DE M. LE MARQUIS DE *** A MADAME DE ***
Dans une lettre adressée à Madame de ***, le marquis de *** décrit les événements et les personnes rencontrées à Bourbon-l'Archambault. Il souligne les bienfaits des eaux thermales de Bourbon, qui ont été bénéfiques à de nombreuses personnes, notamment à des femmes de qualité. Les maux dont souffrent les visiteurs sont principalement les vapeurs, un mal considéré comme incommode et courant. Le maréchal, bien que les eaux ne lui aient pas apporté beaucoup de soulagement, est soigné par son médecin, M. Amiot. Son rétablissement est espéré grâce à la vie agréable et aux plaisirs de la société locale. La lettre met également en lumière la présence de plusieurs personnalités distinguées, telles que Madame Dubal et Madame Bourdenois, ainsi que d'autres dames et gentlemen de haut rang. L'auteur décrit les charmes et les qualités de ces personnes, tout en évoquant les dangers et les plaisirs de la société mondaine. Parmi les jeunes hommes de mérite présents, on compte le marquis de Vardes, M. de Pomereuil, M. Pique, et un jeune milord, petit-fils du duc d'Ormond, accompagné de son gouverneur, M. de Montmiral. Le marquis précise qu'il ne mentionne que les personnes qu'il a effectivement rencontrées à Bourbon.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2
p. 150-151
AIR NOUVEAU. POUR CRIER LE ROY BOIT.
Début :
Ce mot Roys me fait souvenir d'un Air nouveau, qu'un / Si la Féve par un heureux destin [...]
Mots clefs :
Fête, Fève, Roi, Festin, Boire
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texteReconnaissance textuelle : AIR NOUVEAU. POUR CRIER LE ROY BOIT.
Ce mot de Roys me fait fouvenir
d'un Air nouveau , qu'un
habile Maître a fait pour la Fête
de Réjouiffance qu'on celebre le
6. de ce mois ,
GALANT.
151
AIR NOUVEAU.
PoUR CRIER LE ROY - BOIT.
la Féve par un heureux deftin
SlaMaintenant nous ordonne
De reverer ce grand Roy du Feftin,
Qui doit regner deffus ta Tonne,
Que chacunfaffe ce qu'il doit,
En criant le Roy boit.
d'un Air nouveau , qu'un
habile Maître a fait pour la Fête
de Réjouiffance qu'on celebre le
6. de ce mois ,
GALANT.
151
AIR NOUVEAU.
PoUR CRIER LE ROY - BOIT.
la Féve par un heureux deftin
SlaMaintenant nous ordonne
De reverer ce grand Roy du Feftin,
Qui doit regner deffus ta Tonne,
Que chacunfaffe ce qu'il doit,
En criant le Roy boit.
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3
p. 55-57
2. Conseil.
Début :
Que conseilleriez-vous à un gouteux qui ne trouve du plaisir qu'à [...]
Mots clefs :
Vin, Boire, Ivrogne, Plaisir
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : 2. Conseil.
Conseil.;
Que conseilleriez-vous à ungou*
'tf!ftX quine trouve duplaisirqu à
boire,à* quimsouffre que quand
ila bû.
CONSEIL BACHIQUE.
Buvez & souffrez.
L'INDOLENT.
Passez-vous du plaisir
pour vous exempter de la
douleur., -,v
CONSEIL'
d'accommodement. -
-
Un peu devin, un peu
de goute, un peude bien,
un peu de mal,c'est le
mieux qu'on puisse avoir
encemoude.
L'YVROGNE.
Buvons tant que nous
ne sentions pas venir la
goute.
L'ANONYME
,',,"
Poliçon..,
Je vous conseilledé
boire
boire tout, car quand
tout vôtre vin fera bû vous
n'enaurez pas la goute,
, REFLEXIONS
duVoluptueux.
Pourquoy faut-il quela
douleur suive le plaisir
j'aimerois mieux , encore
quela goute me prit avant
que j'eusse bû, l'esperance
du plaisir m'aide à supporter
la douleur: maismon
plaisir est empoisonnépar
la crainte des douleurs qui
vont le suivre.
Que conseilleriez-vous à ungou*
'tf!ftX quine trouve duplaisirqu à
boire,à* quimsouffre que quand
ila bû.
CONSEIL BACHIQUE.
Buvez & souffrez.
L'INDOLENT.
Passez-vous du plaisir
pour vous exempter de la
douleur., -,v
CONSEIL'
d'accommodement. -
-
Un peu devin, un peu
de goute, un peude bien,
un peu de mal,c'est le
mieux qu'on puisse avoir
encemoude.
L'YVROGNE.
Buvons tant que nous
ne sentions pas venir la
goute.
L'ANONYME
,',,"
Poliçon..,
Je vous conseilledé
boire
boire tout, car quand
tout vôtre vin fera bû vous
n'enaurez pas la goute,
, REFLEXIONS
duVoluptueux.
Pourquoy faut-il quela
douleur suive le plaisir
j'aimerois mieux , encore
quela goute me prit avant
que j'eusse bû, l'esperance
du plaisir m'aide à supporter
la douleur: maismon
plaisir est empoisonnépar
la crainte des douleurs qui
vont le suivre.
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Résumé : 2. Conseil.
Le texte discute des avis variés sur la consommation de vin et la gestion de la goutte. Les conseils vont de 'boire et souffrir' à éviter le plaisir pour échapper à la douleur. Certains préconisent un équilibre ou de boire jusqu'à ne plus sentir la douleur. Un individu regrette que la douleur suive le plaisir, préférant que la goutte le prenne avant de boire.
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4
p. 82-87
CHANSONS.
Début :
Dans le vin la contrarieté, [...]
Mots clefs :
Vin, Ivrogne, Boire
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : CHANSONS.
CHANSONS.
Dans le vin lacontrariété,
Comme des Médecins,
incerta facultas,
Selon (es dogmes arbitraires,
Donne aux mesmes jj-r
rops, des qualite'{ton..
lrarres
In vinocontrarietas.
Dans le vin fertilité &
sterilité,
Dansle silence a jeun
Belise est en extase,
Lesoir entre deux vins,
o Dieux comme elle
jrej
In vino fertilitas.
Depeur-aallerrejoindre
un Epouxhaissable,
EllepaDe la nuità table
In vinosterilitas.
Dans le vin diligence
& paresse,
Arrivet-t-ilcheZDarboulin
Quelque excellent qudrtaut
dervÍn
Depeur qu un autre ne
l'enleve >
Avant le Soleil je me
leve,
In vino diligentia,
A le boire appliquérien
nepeut m'en distraire:
Paresseuxpourtoute a
tre affaire,
De jour en jourjela différé>
Invino pigritia.
Dans le vin simplicité
& duplicité,
On J'a dit millefois,
La pensée estcommune,
Un homme yvre <verra
deuxpistolespourune,
- In vino duplicitas.
Vains desirs d'interest,
deplaisir,~(jTdegloire,
L'yvrognevous reduit du
sèul desir de boire,
Invino simplicitas.
Dans le vin yvresse &
sobrieté,
Vousn'aurezpas depeine
a, croire
Qu'on s'enyvre à force
de boire,
In vino fit ebietas.
Pourbien enluminerleurs
trognes,
Une crouste depainsussit
à deuxyvrognes,
In vino fit sobriétés.
On donnera au mois prochain la suite de ces Couplets.
Dans le vin lacontrariété,
Comme des Médecins,
incerta facultas,
Selon (es dogmes arbitraires,
Donne aux mesmes jj-r
rops, des qualite'{ton..
lrarres
In vinocontrarietas.
Dans le vin fertilité &
sterilité,
Dansle silence a jeun
Belise est en extase,
Lesoir entre deux vins,
o Dieux comme elle
jrej
In vino fertilitas.
Depeur-aallerrejoindre
un Epouxhaissable,
EllepaDe la nuità table
In vinosterilitas.
Dans le vin diligence
& paresse,
Arrivet-t-ilcheZDarboulin
Quelque excellent qudrtaut
dervÍn
Depeur qu un autre ne
l'enleve >
Avant le Soleil je me
leve,
In vino diligentia,
A le boire appliquérien
nepeut m'en distraire:
Paresseuxpourtoute a
tre affaire,
De jour en jourjela différé>
Invino pigritia.
Dans le vin simplicité
& duplicité,
On J'a dit millefois,
La pensée estcommune,
Un homme yvre <verra
deuxpistolespourune,
- In vino duplicitas.
Vains desirs d'interest,
deplaisir,~(jTdegloire,
L'yvrognevous reduit du
sèul desir de boire,
Invino simplicitas.
Dans le vin yvresse &
sobrieté,
Vousn'aurezpas depeine
a, croire
Qu'on s'enyvre à force
de boire,
In vino fit ebietas.
Pourbien enluminerleurs
trognes,
Une crouste depainsussit
à deuxyvrognes,
In vino fit sobriétés.
On donnera au mois prochain la suite de ces Couplets.
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Résumé : CHANSONS.
Le texte explore les effets contrastés du vin à travers une série de couplets. Il met en lumière plusieurs oppositions : la fertilité et la stérilité, la diligence et la paresse, la simplicité et la duplicité, ainsi que l'ivresse et la sobriété. Chaque couplet commence par une phrase en latin décrivant un aspect du vin, suivie d'illustrations poétiques. Par exemple, 'Dans le vin fertilité & stérilité' montre comment le vin peut favoriser ou nuire à la fertilité. 'Dans le vin diligence & paresse' oppose l'action à l'inaction, tandis que 'Dans le vin simplicité & duplicité' met en lumière la confusion entre vérité et tromperie. Le texte se conclut par une promesse de publier la suite des couplets le mois suivant.
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5
p. 87-144
ARTICLE burlesque Suite du Parallele d'Homere & de Rablais.
Début :
De mesme qu'un coursier agile, drioit Homere, s' [...]
Mots clefs :
Homère, Rabelais, Parallèle, Coursier, Auteur, Temps, Livre, Boire, Prévention, Érudition, Antique, Peuple, Sublime, Hommes, Vin, Style, Grecs, Héros, Animal
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texteReconnaissance textuelle : ARTICLE burlesque Suite du Parallele d'Homere & de Rablais.
ARTICLE
burlesque
Suite du Parallele d'Homere
& de Rablais.
De Mesmequ'un coursier
agile, drioit Homere
,
s'échappe quelquefois
de la jtiam fçanjante du
chartier tirannique, qui
Iattçwnt a[on Char,
l'ajjujeiuffott aux réglés
penïbles de L'art qu'inruentay
pour dompter les
chevaux le Centaure Peletroine.
De mesme un Autheur
peut s'échapper des regles
tiranniques qui donnent
tousjours des entraves
au genie, & quelquefois
des entorses au
bon fèqs.
De mesme encore que ce
Coursier échappé
,
foulant
lant d'un pied libertin
l'herbe tendredes prez
verdoyants,tantostpren-,
drasa courjè rapide ~es
legere
, comme lafleche,
qui part d'un arc,pour
volerdroit au but où l'oeil.
d'Apollon la guide., Ee
quetantost ce Coursier
bandissant,voltigeenl'airs
à.droite àgauche comme
la flamme. errante
d'une exhalaison -vagabonde
,échappéedufoudrede
fupiter.
De mesme en continuant
ce parallele j'iray
droit au but,oùje
m'en écarterayvolontairement.
De mesme encore que
ce Coursierparcourant a..
vec me[ine legerete
les plaines unies, les
montsescarpez, s'egaye
en bonds en ruades, Cf
atteint du pied lebaudet
attentif à fin chardon
sauvage.
De mesmej'attaque
ray en stile rablaisjien
quelque asnerie Homevienne
, pour delasserle
public d'une admiration
continuelle & gesnante
où l'on veut l'assujettir
en faveur des Anciens.
De mesme enfin que ce
Coursier tantost élevera
sa teste Juperbe jusqu'au
chesneJacré,pour en détacher.
de sa dent temeraire
quelque rameau
,verd
,
destinéacouronner
le Hérosy quetantost
ilbaisserahumblementsa
teste aux crinséparspour
brouter l'herbe rampante.
-
De mesme tantost sublime,
& tantostburlesque
,tantost Homere &
tantost Rablais., je parleray
leur langue en leur
donnant loüangeou blas
me sans fiel,& presque
sans prévention, je dis
presque cartous les
hommes sont nez prévenus,
oudumoinsils succent
la préventionavec
le lait.
, La préventionest litx
venin subtil,:ou,plutQ^
un animal venimeux
quiempoisonnetoutce
qu'il:mord,&' quimord,
sur tout ce qu'ilne voit,
pas:donnons-luy encore
àelle-mesmequelque;
coup de dentavant que
de commencer nostre pa-\
rallele
,
Rablais diroit
que la prévention est ui\
animal augmentatifdiminucif,
palliatif, deciissy
& rébarbatif: „or si
de cet animal
,
l'extrait
„ genealogique, sçavoir
»voulez. Sçachez-le>•
ne tient qu'à vous, il
3,
est déduit en ces Vers
„ cy-dessousinscrits :
ChezLuciserjadis eut
accointance
Messer orguëil avec dame
ignorance.
En lignegauche, jijït de
;, cette engence
Tille perverse en-fil foJ/ei
arrogance ,>
PrcventionfurjOn om
.., quejepensè,
Qr Dieuvousgarddesa,
p-rédominance.
Mais continueroit«
Rablais
, ventre beuf, «
voilà bien parler sans «
boire, je n'entends icy«
i
vocilonner à mes oreil- «
les que ce motpréven-«
tkon,,parcyprevention, «
par la prévention pour"-
les Grecs, prévention«
pour les Latins. Hola,
9y
hola) prévention,est
,
»Heresie, & ne veut
„ croirepersonneheretique
en belles Lettres
„ que ne m'ayez démon-
»tré par ou) comment,
„ & pourquoy:car quel
>y-motif mouvant peut
» démouvoir ces aucuns
'}' Letrez àpreconiser Se
35 proner à érripegosier
3i
les Ecrivains antiques,
3i qu'en revient-il à ces
,; preneurs? ',. -',
1 Le
A cela vais vous ré-cc
partir en bref, mais a-"
vant parler,veux ob-cc
ferver la premièrere- «
glè des éloquents par- «
leurs& harangueurs,«
toussir, cracher,& se «
silentier un moment,«
fmnfium cum virgula, «
pour reprendre haleine.
«
Je vais narrer veri-«
diquement ce qu'en«
c'est tout un , en fait
,,de Relations lointainyy
nes.
Au fond des Indes
„orientales ou occiden-
51
tales, ou imaginaires ;
,,car bonnement avoue-
,, ray que ne sçais autre
„
Geografie que des païs
à bons vignobles, où
,
yy
je voyage volontiers:
aux Indes donc, deux
yy
peuples y a, dont l'un
,,
desire sans cesse dominer
& ravillir l'autre;
parce que l'autre don- c?
ne jalousie à l'un, com-«
me Jun en donne à«
l'autre, sique ce Tau-ff
tre & ce 1 un, sont en «
guerre l'un contre l'au-«
tre. «
Or devinez ce qui cc
excite noise entre ces«
deux peuples, ce font"
des riens, petits riens, «
motifs de rien, comme«
qui diroit d'interest«
de gloire, &C devolup-«
té; ceux-cy se faschent«
,, que le terroir des au-
„ tres fertilise abondam-
", ment par son propre
„ fond, & sans engrais,
,, siqu'il produit soudai-
„ncmcr.r ,
& au rao-
"lllent que besoin est,
,,fruits fàvourtux, &
„ fleurs gentilles, que ne produit mie le ter-
„ roir des autres; mais
„ ceux dont le terroir est
„sterile, sont en recom-
,, pense, bons pourvo-
„ yeurs & grands provisionneurs;
si que ne re- c:
cuëillant rien de leur«
cru,sçavent tirer des
contrées estrangeres
, «
fruits & grains dont«.
ils emplissent granges, «
& fruitiers, & par ain-«
si sont plus, quoyque«.
non mieux, approvi-«
sionnez que ceux dont
leterroir produit. cc
Notez illec, ô Lecteur.
attentif, qu'en u- cc:
sant icy des mots deCf.
fruits, grains, & ter,,
mes pareils, c'est élo- ,,cution allegorique & „symbolique, qui signi-
;, fic belles productions
d'esprit, &solides oeu-
"vres de gens lettrez. ,,Disons donc que le ter- roir ,
id efi, les cer-
"vaúx & caboches de
;, l'un de ces peuples sont
;)--plus fertiles en produc-
„ tions, & que l'autre
„
peuple est opulent en
„
collections & maga-
„zins scientifiques.
iCe dernier peupleest
plus puissant que Tau-cc
tre ;' pource qu'il estcr
plus nombreux, & il
estplus nombreux t:
pource que plus de
gens ont faculté collec-(cc
tive, & moins de gens
ont facultéproductive,
selon la regle que plus
de gens ont ce qu'est
plus faciled'avoir,sont
toutefois grandelTICfitc
louables ces collecteurs
quant doctement& là-'
„gementsçavent user
",de leur talent collectif,
w-mais mieux louange-
„ ray certes, tel qui join-
„dra production à col- „leâion comme aucuns
»y a.
„ Les deux peuples dont
est questionsont nom- ,,mez par maint hifto-
„ riens les Produisants,
„ & les Eruditionnez.
„ Voyons maintenant ce
3,
qui rend si commune
"parnlY les Erudition.
nez,la maladie qu'on(C
appellepréventiongrec-«
que, c'est la mon tex-«
te.,Jay long tempstour «
noyé pour y venir :ab tc.
regeons matierede«.
peur que l'ennuy rie"
vousgagne. S'ilvous"
a desja atteint, beuvez«
un coup,bon vin de^r^
ennuye le Leéteur&j'«
l'Ecrivain;&devrait-«
on, pour écrire joyeu-«
sement,boire par apo* à
stille à chaque page, 1c
93 mais comme boire tant
& ne PUIS, au moins en ”parleray souvent, car
» le refrain & l'énergie
33
du langage Rablaifien,
c'est à boire à boire,
33 du vin du vin.
» Où en estions - nous,
«jay perdu la tramon-
» tane, vite vite ma bouf
” fole, prévention, pré-
” vention,voilà le mot:
33 pourquoy en sont
-
ils
» si embrelicoquez en-
” vers les Anciens? oh
c'est pour troismille «
quatre cents vingt-«
deux raisons & demie,«
ne vous en diray pour « lepresentque les deux «
& demie, car l' horlo-«
ge tonner c'est l'heu-"
re de boire.«
Primo les Erudition«
nez sont semblables «
aux taverniers
,
les«
quels les ans passez,«
s'estant munis de vins «
maintenant antiques,«
crient aux biberons
, «
„ plorez & deplorez la
»perte de ces vieux
33
septs de vigne,qui ja-
33
dis produisoient les
,,mirifiques vins, dont
„avons en cave les ori-
33 ginaux : helas n'en
„viendra plus de tels,
„car en l'an du grand
„hiver - font peris par
»gelée ces vieux sou-
„chons & sarments,
,,& avec iceux a peri
33 tout espoir de bonne „vendange.
Ainsi les Erudition-«
nneezzts'5éc'ércierinetnecnenddé-écce
criant toutes produc- ce
tions modernes pour cc
mieux s'acrediter, bc«
avoirdebit des vieilles
cc provisions& denrées
ce
antiques desquelles
cc leurs magazins fontcc
surchargez. «
Secundo Posons le casc,
que puisse y avoir, un ce
Eruditionné de petite ce
stature, il toutefois sece
ra ambitieusement dece
9j
fireux de paraître plus
» grand qu'un produis
33
sant de riche taille,
» que feral'Eruditionné
»ballet, Il grinpera sur
lesépaules d'un an-
33
cien, commesinge sur
»Eléfant, or ainsi grin-
»pé sur sur un ancien,.
33
Plus cet anciensera.
» grand, plus le grinpé-
» sus fera elevé, & plus
» dominera de haut en
» bas le produisant mo-
33
derne.
Voyez par la qu'Interest
eurent de proner «
antiques oeuvres, ence
tous les temps Pays & et
moeurs, les Erudition- »
nez. ce
ilsfont d'Homère
UnDràmadere, S'imaginant que sur son dos
montez
Haut élevez ,grimpez, juchez
%Zut'H^cK>
Ils prendront haute place
Au coupeau du Parnasse
S'associant à , cet Autheur fameux
,
Disantde luy toutce qu'ils
pensentd'eux;
ils l'éternisent,
Le divinisent
Puis par droit de societe
Partagentsadivinité.
Cesupposant tous bons Ecrits
modernes
Sont prés des leurshumaines
balivernes.
»
Parlons naturelle-
» ment, on a poussé
33
troploinl'entestement
»pour Homere ,on
93 ne peut nierque puis-
»
qu'on lalôiié dans tous
les
les temps.iln'aitme- «
rited'estreloüé
,
aussi «
le louerai je, l'admire- ICC
rai-je & l'aimerai
- je
jusquà l'adoration,ex«
clusivement.«
Homere est le Gargantua
des Erudition-«
rJe, ils le fontsi grand cc
qu'enrendant son me-«
rite gigantesque ; ils ccenostentla
vrai ressem «
blance.
; Rabelais a eu ses Eruditionmés
aussi bien.«.
, „ qu'Homere & si Ale-
,,
xandre avoit toujours
33 un Homere sous son
;, chevet, le Chancelier
»duPratportoittoûjours
un Rabelais dans sa
„ poche.
„ Alcibiades questio-
, nant un jour un Pro-
"fesseur sur quelques
Vers d'Homere.Le
yy
Professeurrespondit
;, qu'il ne le lisoit point,
»Alcibiades luy donna
»unsoufletpourlepunir
d'oser professer les ici-cf
ences ,
sans avoir chez«
luy le livre des Sça-«
vants le livreunique «
le livre par excellence. «
J, Le Cardinal du Belay
qu'on prioitd'admetre «
a sa Table certain«
Homme de Lettres,«
demanda en parlant«
de Rabelais qu'onap-!cc
peloit aussi le livre unique,
lelivre par Ex- «
silence, cet Homme«
que vousvoulezadmet«
33
tre àmaTabte a-t-illû;
33
le Livre. non-luy res
pondit on, qu'on le fas
33 se donc dineravec mes
33 gens, reprit le Cardin
33
liai ne croyant pa£
3,
qu'on putestreScavant
»sans avoir lû Rabelais
,,. Ces traits de préven-
»tions me paroissent en
»core plus forts pour »Rabelais qui vivoit alors
que pour Homere
33 qui du tempsd'Ale-
» xandre avoit deja plurieurs
siecles d'antiquité,
antiquité qui,com-«
me nous avons déjà dit
jete sur les ouvragesun«
voile obscur& favorable
aux Allegories.
Grande ressource à «
ceux qui veulent trou.cc,
ver du merveilleux &C «
du grand dans les pe-«
titesses mesme qui é- «
chapent aux plus ex""ci
celents Autheur. «
Rabelais a cela, de
communavec Homi,it
JI':}.
»re,quonacruvoir Al;.¡
» legoriojuement dans son
5> Livre des Sistemes en-
„ tiersd'Atfronomie, de
»Fi/îque
,
de la pièrre
MFilofofale même, que
» quelques Alchimistes
J) ont trouvédans notre
w Auteurcomique,com-
» me d'autres l'ont trou-
«vé dans le Prince de
»Poètes. w c-
J'ayconuun Rabelais
Pi lien outré, qui dans
» une tirade de deux cent
noms de jeux qu'on«
apprend à Pentagruel, «
croyoitvoirsurchaque «
mot une explication «
Historique, Allegori- «
que & Morale, il est,
pourtant visible que
Rabelais n'a eudessein «
en nommant tousces «
jeux que de faire voir «
qu'il les scavoit touss «
car dans ces temps où et lesScavans estoient «
rares, ils se faisoient«
bonneurde détaillerdeit
»dénombrer
,
de citer
» à tous propos, & d'é-
» tendre,pourainsidire,
»leurs Erudition, jus-
» que dans les moindres
»Arts.Il faut croire pour
la Juftificaticn d'Hor
»mere, qu'il vivoit dans
„ un temps a peu pres
» pareil, car il est grand
„ Enumerateur,&grand
»detailliste
,
diroit Ra-
» belais
,
Homere &moy
»pouvonsestreabon droit
»Paralellt(èz>,en ceque
Jommcs
sommes par ?iaiure tant
joit peu beaucoup digresfionneurs
&babillards.
Nous parlerons en
temps &lieu,c'est àdire,
quand l'occasion s'en
presentera
,
des digressîons,
& des énumerations
dont nos deux Autheurs
sont pleins;il yen aquelques-unes dansRabelais
dont chaque mot
porte son application
bonne ou mauvaise. , Ces titres de Livres par
exemple dont il compose
une Biblioteque critique.
LesfaribolesduDroit
L'Almanac desgouteux,
Le boutevent des Alchimisses
Le limassondes rimasseurs
Les pois au lard comme
comento
Le tirepet des Apotiquaires,
Lamusèliere de noblesse
De montardapost pran00
diumset-vienda>
Malagranatum viîiorum,
.,up11
Les Houseaux,alias les botes de patience
Decrotatoriu Scolarium.
Barbouilla-mentaScoti.
l'HistoiredesFarfadets.
Oncomprend bien qu'-
il peut y avoir parraport
au temps de Rabelais,
plus de selque nous n'en
sentons dans ces critiques
badines, mais la fadeur
, ÔC la platitude
d'uneinfinité d'autres
nous doivent faire conclure
que si Rabelais
estoitun excellent comiquéx:
n quelques endroits
ilestoit en quelques autres
tres mauvais plaisant.
Ces prévenus conclueront
au contraire
, que
le sublime incontestable
d'Homere
, nous est garant
de 1 excellenceoculte
de ce qui nous paroist
mediocre, ils ajousteront
que les endroits les plus
obscurs pour nous brillent
pour eux desplus
vives lumieres : ne soutiendront-
ils point audi
diroit Rabelais,qul^c^
mere ne laissoit pas de
voir clairquoyqu'ilfust
aveugle ?
Je viens de commencer
mon Parallele, par
la premiere idée qui s'est
presentée, je l'avois bien
promis, on ne meverra
point prendre d'un air
grave la balance en main
pour peser scrupuleusement
jusqu'aux moindres
parties qui doivent
entrer dans la composition
d'un poëme
,
je devois
examiner d'abord le
choix du sujet, l'ordonnance
,
les situations, les
caracteres, les pensées,le
stile,& tant d'autres
choses dont jene fais pas
mesme icy une énumeration
par ordre de peur
de paroistre troparrangé
dans un Parallele que
j'ay entrepris par amusement,
& qui nemeriteroit.
pas d'estre placé
dans mon article burlesque,
s'il estoitserieux &C
régulier.
Voicy donc la methode
que je vais suivre
dans cette composition.
J'ay sur ma table mon
Rabelais,& mon Homere
5
portons au hasard la
main surl'un ou sur l'autre
,
je tiens un Volume
qu'y trouvay je à l'uverture
du Livre, voyons
,c'est unpere qui
parle à son fils, devinez
si. cette éloquence est
d'Homere ou de Rabelais.
Je te rappelle auprès de
moy ,
j'interromps laferveur
de tes etudes,je l'
racheaureposFilosofique,
mais j'aibesoin de toy, Ç$9
je fuis ton pere,j'avois
esperé de voir couler doucement
en Paix mes dernveres
annees me confiant
en mes amisCfanciens
confederez , mais fèiïr
perfidie a jruflrelafetife- tidemavkiilejfejelleeif
lafatàledefïrneèdâVtibm*
me >
queplus ilsoit irt±
quiete, par ceux en qui
plus ilsereposoit : rvierts
donc, quitte tes Livres
pourvenirme defendre ,
car ainsi comme débité
font les armes au dehors,
otfrie conseiln'est dans la
mmfmyainsi vaine est
l'estude, & leconseil inutile
,
qui en temps oportunarvertu
ricji mil.
execution.
deMproavodqéuliebrémraatiisodn'raipeasi-t
ser, non a"assa,¡¡ir mais
de defendre, non de conquerir
maisdegardermes
feaux sujets
,
(jf terres
hereditaires contre mes
ennemis.
J'ay envoié vers eux
amiablement pour leurs
offrir tous ce que jej?uîs,
f5Plus quejene dois, &
n'ayanteu d'eux autre re- *ponse que de volontaire
& jalouse défiance, par
làjevois que tout droit
desgens est en eux deve.,
nu droit de force & de
bienseancesurmes terres,
donc je connois que les
Dieux les ont abandonné
à leurpropresens qui ne
peutproduirequedejJeini
iniques, si par inspiration
divine
,
nestconti-
&ueUernent guide.
Ne croyez vous pas entendre
parler icy le sage
Nestor dans le sublime
Homere
, ce n'est pourtant
que le pere de Gargantua
qui parle dans le
comique Rabelais.
Je n'y ay changé que
quelques mots du vieux
stile
, on peut juger parlàque
Rabelaiseustesté
un bon Autheurserieux.
Homere eust-il esté un
bon Autheur burlcA
que? Pourquoy non s'il
l'eust voulu, il la bien
elle quelquefois sans le
vouloir. Je pourray danslasuite
citeren badinant
quelqu'un deces endroits
burlesques
,
mais commençons
par admirer serieusementcet
excellent
homme qui a sçu concilier
dailSfan vaste genie,
lesfaillies les plus vives
de l'entousiasme poëtique
, avecle bon sens
& la sagesse de l'orateur,
le plus consommé.
Voicy comme il fait
parlerNestor pour appaifer
Achile en colere, &,
Agamemnon poussé à
bout, au moment qu'ils
alloient se porter l'un
contre l'autre à des extremitez
funesstes.
O quelle douleurpour
la Greces s'écrie touta coup
Nestor
,
if quelle joye
pour les Troyens, ils
viennentà apprendre lesl
dissènsionsdesdeux hom-1
mes quifont au dessus deI
tous les autres Grecs par
la prudence ifparle courage,
mais croyeZ moy
tous deux, car vouselles
plus jeunes, Çffmfrequente
autrefois des hommes
qui valoient mieux
que vous, fic.qui ne meprisoient
pas mesconfedsy
nonjenayjamaisveu&
ne verray jamais de si
grands personnages que
PirritousyPolifeme, égal
aux Dieux, Thess fils
d'Egéefemliableaux immorlelstjfc.
Voilalesplus
vaillans hommes que la
terre ait jamais port£{,
mais s'ils estoientvaillants,
ilscombatoientauJJi
contre des Ennemis trèsvaillants,
contre les Centaures
des montagnes
dont la defaite leursaacquis
un nom immortel,
tess avec cesgens là que fay vécu. Je tafchois de
lesegalerselon mesforces,
f5 parmy tous les tommesquifontaujoura'huy
il î,j en a pas un qpii
tufr op leur rien députer
terycependant quoyque jesulfefortjeune, ces
grands hommesecoutoient
mes conseils ,fui'vez.., leur
exemple, car cestle meilleur
parti, vous, Agamemnon,
quoique leplus
puissant, n'enle('1JeZpoint
a Achile la fille que les
Grecs lui ont donnee, f$
tV9usfils de Pelee, ne vous
attaquez, point au Roi,
car, de tous les Rois qui
ont portele Sceptre, eS
jue Jupiter a elevez, à
cette gloire, il riy en a
jamaiseu desigrandque
luysivous avezplus de
valeur, fj)Jî vous estes
fis d'une Deesse, il est
plus puissantparce qml
commande aplusdepevoples
;fils )Atne-¿¡ppair
fiZrvoftre cotere, es je
vaisprier Achile defur*
monter la sienne, caril
est le plusfermerampart.
des Grecs dans les fanglants
Combats.
Le début de ce discours
deNestor peut servir
de modelepour, Je
simple vrayment sublime,
avec quel art enfuite
Nçiflor impose t-ilà
ces deux Rois, en leur
insinuant que de plus
grands hommes qu'eux
ont cru sesconseils,
lors mesme qu'il estoit
encore tres jeune? La
Critique ordinaire qui a
si fort blâmé les invectives,
& les injuresqu'-
Homèremetsi souvent
dans la bouche de ses
Heros, trouvera Nestor
imprudentd'offenserluy
mesme ceux quil veut
reconcilier
, en leur disant
en face qu'il y a eu
de plus grandshommes
qu'eux, & a qui ils riauroient
ose rien disputer,
mais supposons qu'en ce
temps-là les hommesaccoutumez
adirer à s'entendre
dire des veritez
, eussent allez de bOl111eJ
foy & degrandeurdame
pour ne se point faf
cher qu'on reduifift leuc
heroisme à sa juste va
leur.
-
Cela supposé, quelle
force d'éloquence a Ne
stor, & quelle hauteur
de sèntiment ,d'humilier
ainsi Agamemnoii
ôcAchile, pour les foumettre
à' Ces conseils
Mais il nest pas vrayfeilblable,
dira-t-on que
des; Héros soussrissent
p^tiÊimnejftt une offense,
mais répondrai-je,
la vérité ne les offensoit
jamais,c'estoit les
moeurs de ce temps-là
ou du moins il estoit
beau a Homere de les
feindre telles, lesnostres
font bien plus polies; j'en
conviens, mais qu'est-ce
que la politesse ? la poli
tessen'est que l'art d'in.
sinuer la flaterie & le
mensonge,c'est l'art d'avilir
les âmes, & dénerver
l'heroifineGaulois,
dont: la grandeur consiste
à ne vouloir jamais
paroistre plus grand qu'
on n'est, & à ne point:
induire les autres à vouloir
paroistre plus grands
quilsnefont.
Voicy l'occasion d'examiner
si Homere a
bien conneu en quoy
doit consister la grandeur
d'un Héros. Mais
cela me meneroit plus
loin que je ne veux, j'iraipeut-
estre dans la suite
aussi loin que ce parallèlepouKiro'fne
mener:
mais te me fuisreftraint
alien cfqhijer dans-chaque
Mercurequ'à, peu
présautantqu'il adans el1 celui
- cy,. ma
tascheest remplie.
burlesque
Suite du Parallele d'Homere
& de Rablais.
De Mesmequ'un coursier
agile, drioit Homere
,
s'échappe quelquefois
de la jtiam fçanjante du
chartier tirannique, qui
Iattçwnt a[on Char,
l'ajjujeiuffott aux réglés
penïbles de L'art qu'inruentay
pour dompter les
chevaux le Centaure Peletroine.
De mesme un Autheur
peut s'échapper des regles
tiranniques qui donnent
tousjours des entraves
au genie, & quelquefois
des entorses au
bon fèqs.
De mesme encore que ce
Coursier échappé
,
foulant
lant d'un pied libertin
l'herbe tendredes prez
verdoyants,tantostpren-,
drasa courjè rapide ~es
legere
, comme lafleche,
qui part d'un arc,pour
volerdroit au but où l'oeil.
d'Apollon la guide., Ee
quetantost ce Coursier
bandissant,voltigeenl'airs
à.droite àgauche comme
la flamme. errante
d'une exhalaison -vagabonde
,échappéedufoudrede
fupiter.
De mesme en continuant
ce parallele j'iray
droit au but,oùje
m'en écarterayvolontairement.
De mesme encore que
ce Coursierparcourant a..
vec me[ine legerete
les plaines unies, les
montsescarpez, s'egaye
en bonds en ruades, Cf
atteint du pied lebaudet
attentif à fin chardon
sauvage.
De mesmej'attaque
ray en stile rablaisjien
quelque asnerie Homevienne
, pour delasserle
public d'une admiration
continuelle & gesnante
où l'on veut l'assujettir
en faveur des Anciens.
De mesme enfin que ce
Coursier tantost élevera
sa teste Juperbe jusqu'au
chesneJacré,pour en détacher.
de sa dent temeraire
quelque rameau
,verd
,
destinéacouronner
le Hérosy quetantost
ilbaisserahumblementsa
teste aux crinséparspour
brouter l'herbe rampante.
-
De mesme tantost sublime,
& tantostburlesque
,tantost Homere &
tantost Rablais., je parleray
leur langue en leur
donnant loüangeou blas
me sans fiel,& presque
sans prévention, je dis
presque cartous les
hommes sont nez prévenus,
oudumoinsils succent
la préventionavec
le lait.
, La préventionest litx
venin subtil,:ou,plutQ^
un animal venimeux
quiempoisonnetoutce
qu'il:mord,&' quimord,
sur tout ce qu'ilne voit,
pas:donnons-luy encore
àelle-mesmequelque;
coup de dentavant que
de commencer nostre pa-\
rallele
,
Rablais diroit
que la prévention est ui\
animal augmentatifdiminucif,
palliatif, deciissy
& rébarbatif: „or si
de cet animal
,
l'extrait
„ genealogique, sçavoir
»voulez. Sçachez-le>•
ne tient qu'à vous, il
3,
est déduit en ces Vers
„ cy-dessousinscrits :
ChezLuciserjadis eut
accointance
Messer orguëil avec dame
ignorance.
En lignegauche, jijït de
;, cette engence
Tille perverse en-fil foJ/ei
arrogance ,>
PrcventionfurjOn om
.., quejepensè,
Qr Dieuvousgarddesa,
p-rédominance.
Mais continueroit«
Rablais
, ventre beuf, «
voilà bien parler sans «
boire, je n'entends icy«
i
vocilonner à mes oreil- «
les que ce motpréven-«
tkon,,parcyprevention, «
par la prévention pour"-
les Grecs, prévention«
pour les Latins. Hola,
9y
hola) prévention,est
,
»Heresie, & ne veut
„ croirepersonneheretique
en belles Lettres
„ que ne m'ayez démon-
»tré par ou) comment,
„ & pourquoy:car quel
>y-motif mouvant peut
» démouvoir ces aucuns
'}' Letrez àpreconiser Se
35 proner à érripegosier
3i
les Ecrivains antiques,
3i qu'en revient-il à ces
,; preneurs? ',. -',
1 Le
A cela vais vous ré-cc
partir en bref, mais a-"
vant parler,veux ob-cc
ferver la premièrere- «
glè des éloquents par- «
leurs& harangueurs,«
toussir, cracher,& se «
silentier un moment,«
fmnfium cum virgula, «
pour reprendre haleine.
«
Je vais narrer veri-«
diquement ce qu'en«
c'est tout un , en fait
,,de Relations lointainyy
nes.
Au fond des Indes
„orientales ou occiden-
51
tales, ou imaginaires ;
,,car bonnement avoue-
,, ray que ne sçais autre
„
Geografie que des païs
à bons vignobles, où
,
yy
je voyage volontiers:
aux Indes donc, deux
yy
peuples y a, dont l'un
,,
desire sans cesse dominer
& ravillir l'autre;
parce que l'autre don- c?
ne jalousie à l'un, com-«
me Jun en donne à«
l'autre, sique ce Tau-ff
tre & ce 1 un, sont en «
guerre l'un contre l'au-«
tre. «
Or devinez ce qui cc
excite noise entre ces«
deux peuples, ce font"
des riens, petits riens, «
motifs de rien, comme«
qui diroit d'interest«
de gloire, &C devolup-«
té; ceux-cy se faschent«
,, que le terroir des au-
„ tres fertilise abondam-
", ment par son propre
„ fond, & sans engrais,
,, siqu'il produit soudai-
„ncmcr.r ,
& au rao-
"lllent que besoin est,
,,fruits fàvourtux, &
„ fleurs gentilles, que ne produit mie le ter-
„ roir des autres; mais
„ ceux dont le terroir est
„sterile, sont en recom-
,, pense, bons pourvo-
„ yeurs & grands provisionneurs;
si que ne re- c:
cuëillant rien de leur«
cru,sçavent tirer des
contrées estrangeres
, «
fruits & grains dont«.
ils emplissent granges, «
& fruitiers, & par ain-«
si sont plus, quoyque«.
non mieux, approvi-«
sionnez que ceux dont
leterroir produit. cc
Notez illec, ô Lecteur.
attentif, qu'en u- cc:
sant icy des mots deCf.
fruits, grains, & ter,,
mes pareils, c'est élo- ,,cution allegorique & „symbolique, qui signi-
;, fic belles productions
d'esprit, &solides oeu-
"vres de gens lettrez. ,,Disons donc que le ter- roir ,
id efi, les cer-
"vaúx & caboches de
;, l'un de ces peuples sont
;)--plus fertiles en produc-
„ tions, & que l'autre
„
peuple est opulent en
„
collections & maga-
„zins scientifiques.
iCe dernier peupleest
plus puissant que Tau-cc
tre ;' pource qu'il estcr
plus nombreux, & il
estplus nombreux t:
pource que plus de
gens ont faculté collec-(cc
tive, & moins de gens
ont facultéproductive,
selon la regle que plus
de gens ont ce qu'est
plus faciled'avoir,sont
toutefois grandelTICfitc
louables ces collecteurs
quant doctement& là-'
„gementsçavent user
",de leur talent collectif,
w-mais mieux louange-
„ ray certes, tel qui join-
„dra production à col- „leâion comme aucuns
»y a.
„ Les deux peuples dont
est questionsont nom- ,,mez par maint hifto-
„ riens les Produisants,
„ & les Eruditionnez.
„ Voyons maintenant ce
3,
qui rend si commune
"parnlY les Erudition.
nez,la maladie qu'on(C
appellepréventiongrec-«
que, c'est la mon tex-«
te.,Jay long tempstour «
noyé pour y venir :ab tc.
regeons matierede«.
peur que l'ennuy rie"
vousgagne. S'ilvous"
a desja atteint, beuvez«
un coup,bon vin de^r^
ennuye le Leéteur&j'«
l'Ecrivain;&devrait-«
on, pour écrire joyeu-«
sement,boire par apo* à
stille à chaque page, 1c
93 mais comme boire tant
& ne PUIS, au moins en ”parleray souvent, car
» le refrain & l'énergie
33
du langage Rablaifien,
c'est à boire à boire,
33 du vin du vin.
» Où en estions - nous,
«jay perdu la tramon-
» tane, vite vite ma bouf
” fole, prévention, pré-
” vention,voilà le mot:
33 pourquoy en sont
-
ils
» si embrelicoquez en-
” vers les Anciens? oh
c'est pour troismille «
quatre cents vingt-«
deux raisons & demie,«
ne vous en diray pour « lepresentque les deux «
& demie, car l' horlo-«
ge tonner c'est l'heu-"
re de boire.«
Primo les Erudition«
nez sont semblables «
aux taverniers
,
les«
quels les ans passez,«
s'estant munis de vins «
maintenant antiques,«
crient aux biberons
, «
„ plorez & deplorez la
»perte de ces vieux
33
septs de vigne,qui ja-
33
dis produisoient les
,,mirifiques vins, dont
„avons en cave les ori-
33 ginaux : helas n'en
„viendra plus de tels,
„car en l'an du grand
„hiver - font peris par
»gelée ces vieux sou-
„chons & sarments,
,,& avec iceux a peri
33 tout espoir de bonne „vendange.
Ainsi les Erudition-«
nneezzts'5éc'ércierinetnecnenddé-écce
criant toutes produc- ce
tions modernes pour cc
mieux s'acrediter, bc«
avoirdebit des vieilles
cc provisions& denrées
ce
antiques desquelles
cc leurs magazins fontcc
surchargez. «
Secundo Posons le casc,
que puisse y avoir, un ce
Eruditionné de petite ce
stature, il toutefois sece
ra ambitieusement dece
9j
fireux de paraître plus
» grand qu'un produis
33
sant de riche taille,
» que feral'Eruditionné
»ballet, Il grinpera sur
lesépaules d'un an-
33
cien, commesinge sur
»Eléfant, or ainsi grin-
»pé sur sur un ancien,.
33
Plus cet anciensera.
» grand, plus le grinpé-
» sus fera elevé, & plus
» dominera de haut en
» bas le produisant mo-
33
derne.
Voyez par la qu'Interest
eurent de proner «
antiques oeuvres, ence
tous les temps Pays & et
moeurs, les Erudition- »
nez. ce
ilsfont d'Homère
UnDràmadere, S'imaginant que sur son dos
montez
Haut élevez ,grimpez, juchez
%Zut'H^cK>
Ils prendront haute place
Au coupeau du Parnasse
S'associant à , cet Autheur fameux
,
Disantde luy toutce qu'ils
pensentd'eux;
ils l'éternisent,
Le divinisent
Puis par droit de societe
Partagentsadivinité.
Cesupposant tous bons Ecrits
modernes
Sont prés des leurshumaines
balivernes.
»
Parlons naturelle-
» ment, on a poussé
33
troploinl'entestement
»pour Homere ,on
93 ne peut nierque puis-
»
qu'on lalôiié dans tous
les
les temps.iln'aitme- «
rited'estreloüé
,
aussi «
le louerai je, l'admire- ICC
rai-je & l'aimerai
- je
jusquà l'adoration,ex«
clusivement.«
Homere est le Gargantua
des Erudition-«
rJe, ils le fontsi grand cc
qu'enrendant son me-«
rite gigantesque ; ils ccenostentla
vrai ressem «
blance.
; Rabelais a eu ses Eruditionmés
aussi bien.«.
, „ qu'Homere & si Ale-
,,
xandre avoit toujours
33 un Homere sous son
;, chevet, le Chancelier
»duPratportoittoûjours
un Rabelais dans sa
„ poche.
„ Alcibiades questio-
, nant un jour un Pro-
"fesseur sur quelques
Vers d'Homere.Le
yy
Professeurrespondit
;, qu'il ne le lisoit point,
»Alcibiades luy donna
»unsoufletpourlepunir
d'oser professer les ici-cf
ences ,
sans avoir chez«
luy le livre des Sça-«
vants le livreunique «
le livre par excellence. «
J, Le Cardinal du Belay
qu'on prioitd'admetre «
a sa Table certain«
Homme de Lettres,«
demanda en parlant«
de Rabelais qu'onap-!cc
peloit aussi le livre unique,
lelivre par Ex- «
silence, cet Homme«
que vousvoulezadmet«
33
tre àmaTabte a-t-illû;
33
le Livre. non-luy res
pondit on, qu'on le fas
33 se donc dineravec mes
33 gens, reprit le Cardin
33
liai ne croyant pa£
3,
qu'on putestreScavant
»sans avoir lû Rabelais
,,. Ces traits de préven-
»tions me paroissent en
»core plus forts pour »Rabelais qui vivoit alors
que pour Homere
33 qui du tempsd'Ale-
» xandre avoit deja plurieurs
siecles d'antiquité,
antiquité qui,com-«
me nous avons déjà dit
jete sur les ouvragesun«
voile obscur& favorable
aux Allegories.
Grande ressource à «
ceux qui veulent trou.cc,
ver du merveilleux &C «
du grand dans les pe-«
titesses mesme qui é- «
chapent aux plus ex""ci
celents Autheur. «
Rabelais a cela, de
communavec Homi,it
JI':}.
»re,quonacruvoir Al;.¡
» legoriojuement dans son
5> Livre des Sistemes en-
„ tiersd'Atfronomie, de
»Fi/îque
,
de la pièrre
MFilofofale même, que
» quelques Alchimistes
J) ont trouvédans notre
w Auteurcomique,com-
» me d'autres l'ont trou-
«vé dans le Prince de
»Poètes. w c-
J'ayconuun Rabelais
Pi lien outré, qui dans
» une tirade de deux cent
noms de jeux qu'on«
apprend à Pentagruel, «
croyoitvoirsurchaque «
mot une explication «
Historique, Allegori- «
que & Morale, il est,
pourtant visible que
Rabelais n'a eudessein «
en nommant tousces «
jeux que de faire voir «
qu'il les scavoit touss «
car dans ces temps où et lesScavans estoient «
rares, ils se faisoient«
bonneurde détaillerdeit
»dénombrer
,
de citer
» à tous propos, & d'é-
» tendre,pourainsidire,
»leurs Erudition, jus-
» que dans les moindres
»Arts.Il faut croire pour
la Juftificaticn d'Hor
»mere, qu'il vivoit dans
„ un temps a peu pres
» pareil, car il est grand
„ Enumerateur,&grand
»detailliste
,
diroit Ra-
» belais
,
Homere &moy
»pouvonsestreabon droit
»Paralellt(èz>,en ceque
Jommcs
sommes par ?iaiure tant
joit peu beaucoup digresfionneurs
&babillards.
Nous parlerons en
temps &lieu,c'est àdire,
quand l'occasion s'en
presentera
,
des digressîons,
& des énumerations
dont nos deux Autheurs
sont pleins;il yen aquelques-unes dansRabelais
dont chaque mot
porte son application
bonne ou mauvaise. , Ces titres de Livres par
exemple dont il compose
une Biblioteque critique.
LesfaribolesduDroit
L'Almanac desgouteux,
Le boutevent des Alchimisses
Le limassondes rimasseurs
Les pois au lard comme
comento
Le tirepet des Apotiquaires,
Lamusèliere de noblesse
De montardapost pran00
diumset-vienda>
Malagranatum viîiorum,
.,up11
Les Houseaux,alias les botes de patience
Decrotatoriu Scolarium.
Barbouilla-mentaScoti.
l'HistoiredesFarfadets.
Oncomprend bien qu'-
il peut y avoir parraport
au temps de Rabelais,
plus de selque nous n'en
sentons dans ces critiques
badines, mais la fadeur
, ÔC la platitude
d'uneinfinité d'autres
nous doivent faire conclure
que si Rabelais
estoitun excellent comiquéx:
n quelques endroits
ilestoit en quelques autres
tres mauvais plaisant.
Ces prévenus conclueront
au contraire
, que
le sublime incontestable
d'Homere
, nous est garant
de 1 excellenceoculte
de ce qui nous paroist
mediocre, ils ajousteront
que les endroits les plus
obscurs pour nous brillent
pour eux desplus
vives lumieres : ne soutiendront-
ils point audi
diroit Rabelais,qul^c^
mere ne laissoit pas de
voir clairquoyqu'ilfust
aveugle ?
Je viens de commencer
mon Parallele, par
la premiere idée qui s'est
presentée, je l'avois bien
promis, on ne meverra
point prendre d'un air
grave la balance en main
pour peser scrupuleusement
jusqu'aux moindres
parties qui doivent
entrer dans la composition
d'un poëme
,
je devois
examiner d'abord le
choix du sujet, l'ordonnance
,
les situations, les
caracteres, les pensées,le
stile,& tant d'autres
choses dont jene fais pas
mesme icy une énumeration
par ordre de peur
de paroistre troparrangé
dans un Parallele que
j'ay entrepris par amusement,
& qui nemeriteroit.
pas d'estre placé
dans mon article burlesque,
s'il estoitserieux &C
régulier.
Voicy donc la methode
que je vais suivre
dans cette composition.
J'ay sur ma table mon
Rabelais,& mon Homere
5
portons au hasard la
main surl'un ou sur l'autre
,
je tiens un Volume
qu'y trouvay je à l'uverture
du Livre, voyons
,c'est unpere qui
parle à son fils, devinez
si. cette éloquence est
d'Homere ou de Rabelais.
Je te rappelle auprès de
moy ,
j'interromps laferveur
de tes etudes,je l'
racheaureposFilosofique,
mais j'aibesoin de toy, Ç$9
je fuis ton pere,j'avois
esperé de voir couler doucement
en Paix mes dernveres
annees me confiant
en mes amisCfanciens
confederez , mais fèiïr
perfidie a jruflrelafetife- tidemavkiilejfejelleeif
lafatàledefïrneèdâVtibm*
me >
queplus ilsoit irt±
quiete, par ceux en qui
plus ilsereposoit : rvierts
donc, quitte tes Livres
pourvenirme defendre ,
car ainsi comme débité
font les armes au dehors,
otfrie conseiln'est dans la
mmfmyainsi vaine est
l'estude, & leconseil inutile
,
qui en temps oportunarvertu
ricji mil.
execution.
deMproavodqéuliebrémraatiisodn'raipeasi-t
ser, non a"assa,¡¡ir mais
de defendre, non de conquerir
maisdegardermes
feaux sujets
,
(jf terres
hereditaires contre mes
ennemis.
J'ay envoié vers eux
amiablement pour leurs
offrir tous ce que jej?uîs,
f5Plus quejene dois, &
n'ayanteu d'eux autre re- *ponse que de volontaire
& jalouse défiance, par
làjevois que tout droit
desgens est en eux deve.,
nu droit de force & de
bienseancesurmes terres,
donc je connois que les
Dieux les ont abandonné
à leurpropresens qui ne
peutproduirequedejJeini
iniques, si par inspiration
divine
,
nestconti-
&ueUernent guide.
Ne croyez vous pas entendre
parler icy le sage
Nestor dans le sublime
Homere
, ce n'est pourtant
que le pere de Gargantua
qui parle dans le
comique Rabelais.
Je n'y ay changé que
quelques mots du vieux
stile
, on peut juger parlàque
Rabelaiseustesté
un bon Autheurserieux.
Homere eust-il esté un
bon Autheur burlcA
que? Pourquoy non s'il
l'eust voulu, il la bien
elle quelquefois sans le
vouloir. Je pourray danslasuite
citeren badinant
quelqu'un deces endroits
burlesques
,
mais commençons
par admirer serieusementcet
excellent
homme qui a sçu concilier
dailSfan vaste genie,
lesfaillies les plus vives
de l'entousiasme poëtique
, avecle bon sens
& la sagesse de l'orateur,
le plus consommé.
Voicy comme il fait
parlerNestor pour appaifer
Achile en colere, &,
Agamemnon poussé à
bout, au moment qu'ils
alloient se porter l'un
contre l'autre à des extremitez
funesstes.
O quelle douleurpour
la Greces s'écrie touta coup
Nestor
,
if quelle joye
pour les Troyens, ils
viennentà apprendre lesl
dissènsionsdesdeux hom-1
mes quifont au dessus deI
tous les autres Grecs par
la prudence ifparle courage,
mais croyeZ moy
tous deux, car vouselles
plus jeunes, Çffmfrequente
autrefois des hommes
qui valoient mieux
que vous, fic.qui ne meprisoient
pas mesconfedsy
nonjenayjamaisveu&
ne verray jamais de si
grands personnages que
PirritousyPolifeme, égal
aux Dieux, Thess fils
d'Egéefemliableaux immorlelstjfc.
Voilalesplus
vaillans hommes que la
terre ait jamais port£{,
mais s'ils estoientvaillants,
ilscombatoientauJJi
contre des Ennemis trèsvaillants,
contre les Centaures
des montagnes
dont la defaite leursaacquis
un nom immortel,
tess avec cesgens là que fay vécu. Je tafchois de
lesegalerselon mesforces,
f5 parmy tous les tommesquifontaujoura'huy
il î,j en a pas un qpii
tufr op leur rien députer
terycependant quoyque jesulfefortjeune, ces
grands hommesecoutoient
mes conseils ,fui'vez.., leur
exemple, car cestle meilleur
parti, vous, Agamemnon,
quoique leplus
puissant, n'enle('1JeZpoint
a Achile la fille que les
Grecs lui ont donnee, f$
tV9usfils de Pelee, ne vous
attaquez, point au Roi,
car, de tous les Rois qui
ont portele Sceptre, eS
jue Jupiter a elevez, à
cette gloire, il riy en a
jamaiseu desigrandque
luysivous avezplus de
valeur, fj)Jî vous estes
fis d'une Deesse, il est
plus puissantparce qml
commande aplusdepevoples
;fils )Atne-¿¡ppair
fiZrvoftre cotere, es je
vaisprier Achile defur*
monter la sienne, caril
est le plusfermerampart.
des Grecs dans les fanglants
Combats.
Le début de ce discours
deNestor peut servir
de modelepour, Je
simple vrayment sublime,
avec quel art enfuite
Nçiflor impose t-ilà
ces deux Rois, en leur
insinuant que de plus
grands hommes qu'eux
ont cru sesconseils,
lors mesme qu'il estoit
encore tres jeune? La
Critique ordinaire qui a
si fort blâmé les invectives,
& les injuresqu'-
Homèremetsi souvent
dans la bouche de ses
Heros, trouvera Nestor
imprudentd'offenserluy
mesme ceux quil veut
reconcilier
, en leur disant
en face qu'il y a eu
de plus grandshommes
qu'eux, & a qui ils riauroient
ose rien disputer,
mais supposons qu'en ce
temps-là les hommesaccoutumez
adirer à s'entendre
dire des veritez
, eussent allez de bOl111eJ
foy & degrandeurdame
pour ne se point faf
cher qu'on reduifift leuc
heroisme à sa juste va
leur.
-
Cela supposé, quelle
force d'éloquence a Ne
stor, & quelle hauteur
de sèntiment ,d'humilier
ainsi Agamemnoii
ôcAchile, pour les foumettre
à' Ces conseils
Mais il nest pas vrayfeilblable,
dira-t-on que
des; Héros soussrissent
p^tiÊimnejftt une offense,
mais répondrai-je,
la vérité ne les offensoit
jamais,c'estoit les
moeurs de ce temps-là
ou du moins il estoit
beau a Homere de les
feindre telles, lesnostres
font bien plus polies; j'en
conviens, mais qu'est-ce
que la politesse ? la poli
tessen'est que l'art d'in.
sinuer la flaterie & le
mensonge,c'est l'art d'avilir
les âmes, & dénerver
l'heroifineGaulois,
dont: la grandeur consiste
à ne vouloir jamais
paroistre plus grand qu'
on n'est, & à ne point:
induire les autres à vouloir
paroistre plus grands
quilsnefont.
Voicy l'occasion d'examiner
si Homere a
bien conneu en quoy
doit consister la grandeur
d'un Héros. Mais
cela me meneroit plus
loin que je ne veux, j'iraipeut-
estre dans la suite
aussi loin que ce parallèlepouKiro'fne
mener:
mais te me fuisreftraint
alien cfqhijer dans-chaque
Mercurequ'à, peu
présautantqu'il adans el1 celui
- cy,. ma
tascheest remplie.
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Résumé : ARTICLE burlesque Suite du Parallele d'Homere & de Rablais.
Le texte compare les œuvres d'Homère et de Rabelais en utilisant la métaphore d'un coursier qui s'échappe des règles tyranniques pour exprimer sa liberté. Cette liberté est comparée à celle d'un écrivain qui se libère des contraintes littéraires, alternant entre styles sublime et burlesque. L'auteur critique la prévention, un préjugé favorisant les Anciens au détriment des modernes, illustré par l'allégorie des Indes où deux peuples, les Produisants et les Eruditionnez, sont en conflit. Les Eruditionnez, comparés à des taverniers, vantent les vins anciens pour écouler leurs stocks, refusant de reconnaître la valeur des productions modernes. L'auteur dénonce l'excès d'admiration pour Homère, considéré comme un géant littéraire, et compare cette adoration à celle que Rabelais a reçue de certains érudits. Il mentionne des anecdotes historiques, comme celles d'Alcibiade et du Cardinal du Bellay, qui considéraient Homère et Rabelais comme des références incontournables. Le texte souligne également les digressions et les énumérations présentes dans les œuvres de Rabelais, notant que certaines critiques badines peuvent être plus pertinentes à l'époque de Rabelais qu'aujourd'hui. L'auteur conclut que, bien que Rabelais soit un excellent comique, il peut aussi être un mauvais plaisant dans certains passages. Par ailleurs, le texte présente un parallèle entre un passage d'Homère et un passage de Rabelais où un père parle à son fils. L'auteur choisit au hasard un extrait dans chacun des deux ouvrages pour comparer leur style et leur contenu. Il cite un passage où un père appelle son fils à abandonner ses études pour le défendre contre des ennemis, soulignant que les conseils et les études sont inutiles face à l'action immédiate. L'auteur identifie ce passage comme appartenant à Rabelais, tout en notant que le style pourrait également convenir à Homère. Il admire la capacité de Rabelais à concilier enthousiasme poétique et sagesse oratoire. Le texte se poursuit avec un discours de Nestor dans l'Iliade, où Nestor tente de réconcilier Achille et Agamemnon en leur rappelant la valeur de ses conseils, même lorsqu'il était jeune. L'auteur analyse l'art rhétorique de Nestor et la force de son éloquence, tout en discutant des mœurs héroïques et de la politesse. Il conclut en mentionnant que son parallèle est entrepris par amusement et ne mérite pas d'être placé dans un article sérieux, se restreignant à examiner des extraits courts dans chaque édition de son parallèle.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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6
p. 126-128
« Ah que l'amour dans mon coeur est extrême, [...] »
Début :
Ah que l'amour dans mon coeur est extrême, [...]
Mots clefs :
Amour, Boire
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Ah que l'amour dans mon coeur est extrême, [...] »
Les Airs de M. Marais sont si
gracieux & si chantans,
qu'on a choisi une Sarabande
du 3e Lvre qu'il
donne au Public, peur y
,
ajouter des paroles Bachiques
; on a cru inutiled'en
donner icy la Note: sitôt
que les Livres de cet excellent
Auteur paroissent
au jour, ils sont bien-tôt
entre les mains de tout le
monde.
CHANSON
à boire.
AHquel'amourdansmoncoeur
<0
ejlextrême3
C'est le dtfcvurs d'un amant langoureux
Parle autrement si tu veux que
je taIme,
Charge Baccus d m'addresser
tes veux>
Fais-moy boire un coup ou deux,
Peut êtretuferas heureux.
2. Couplet.
Ne parle plus de ton cruel martyre,
Larmes,soupirs
,
amoureuse langueur
M'affligenttrop, je veux aimer
pbur rire,
Le vin seulfera ton bonheur,
Demande àcette liqueur,
Quelest le chemin de mon coeur !
Le Livre de Monsieur Marais
se vend chezRibou, Quay
des Augustins.
gracieux & si chantans,
qu'on a choisi une Sarabande
du 3e Lvre qu'il
donne au Public, peur y
,
ajouter des paroles Bachiques
; on a cru inutiled'en
donner icy la Note: sitôt
que les Livres de cet excellent
Auteur paroissent
au jour, ils sont bien-tôt
entre les mains de tout le
monde.
CHANSON
à boire.
AHquel'amourdansmoncoeur
<0
ejlextrême3
C'est le dtfcvurs d'un amant langoureux
Parle autrement si tu veux que
je taIme,
Charge Baccus d m'addresser
tes veux>
Fais-moy boire un coup ou deux,
Peut êtretuferas heureux.
2. Couplet.
Ne parle plus de ton cruel martyre,
Larmes,soupirs
,
amoureuse langueur
M'affligenttrop, je veux aimer
pbur rire,
Le vin seulfera ton bonheur,
Demande àcette liqueur,
Quelest le chemin de mon coeur !
Le Livre de Monsieur Marais
se vend chezRibou, Quay
des Augustins.
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Résumé : « Ah que l'amour dans mon coeur est extrême, [...] »
Le texte décrit les 'Airs de M. Marais' comme gracieux et chantants. Une sarabande du troisième livre de Marais est adaptée avec des paroles bacchiques. Ses œuvres sont populaires et rapidement diffusées. Le texte inclut une chanson à boire en deux couplets, exaltant le vin pour le bonheur. Le livre est disponible chez Ribou, quai des Augustins.
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7
p. 10-17
IDÉE à l'imitation & stile Rabelaisien. L'EQUILIBRE.
Début :
Certain Mechanicien, affectueusement versé és Mechaniques, en estoit si raffolé [...]
Mots clefs :
Boire, Mécanicien, Apprenti, Bouteille, Ivresse, Équilibre, Style rabelaisien
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texteReconnaissance textuelle : IDÉE à l'imitation & stile Rabelaisien. L'EQUILIBRE.
à l'imitation & file 1
Rabelaisien.
L' E QU 1 L IBRE.
:'
Cerrain Mechanicien
,
affectueusement verséés
Mechaniques, en estoit
si raffolé que nebeuvoit,
ne mangeoit, ne parloir,
ny rien
, qui ne fut comparé, induré, pesé,jus-
qu'à l'air qu'il avalloit
par respiration, &C jusqu'au vin qu'ilrespiroit
par avalement
,
Se il en
avalloitsi continuëinent
que boireestoit devenu
en luy une secondé respiration ;
il respiroit
regulierement à déjeuner
deux flacons de piot qu'il
envoyait tirer en cave
par: un) lien.Apprcllti
Mechaniciên, auquel il
recommandoit medeleçondequilibver par for.
qu'il tint une & chacune
d'icclles bouteilles
,
en
chacune des mains de
chacun de ses bras, perpendiculairement pendants, & tête & corps en
ligne droite, comme une
éguille de Balance, de
peur que ne trébuchât ledit porteurau détriment
de son vin déjeunatoire.,
Or comme estoit en
marche reguliere & contre posée ledit Apprenti
,
vinage à dextre, vina.-
ge à fenextre,iceluy par
délicate & scientifique
sensation équilibrique.
sentit sensiblement quelque goûte devinplus en
line bouteille qu'en l'autre
,
ce qui le molesta, 6C
par amour d'équilibre.,
huma eçs gouttes superfluës; mais bien- toit se
tança luy-nlêlne d'avoir
rendu trop legere celle
qui trop pesanteestoit
tlvant) carfe sentit; pencher & boiter du coste
gauche.Alors amour
d'équilibre le reprit de
rechef
,
il rehuma la
pesanteur excedente, &C
huma trop encore cette
feconde fois. Patience,
dit-il,j'y vindray avec
temps &experienceynliâi$
n'ay encore acquis lliabitude de hunier iuflc-;U
de fait, tant plus il hu.;
nioit & tant plus acquêt
roit perfection d'équÏ;.
libre; car enfin finale
vuide dans l'une ne PC-b
fant. pas davantage que
vuide dans l'autre,exquis
libre te trouva es bouteilles; maiséquilibren'y
eut plus en la teste du jeune Apprenti. Tellement
que ne pouvant cheoir
d'aucun des cofstz pour
l'équilibre parfait des
bouteilles vuides, pesant.
teur de teiïelefît tonibex
en facci nez Seboucalleï
le cafTerent, ne groiiilloit
plus ne pieds ny pactes;
Ce qui fit quç le Maiftrfc
ne içachant pas qu'il
estoityvre, ne le crutque
more',1&C& secria, ,/. c'est , 11:
grand dommage du vin.
Or tirer pouvez de ceci
Morale inflruilânte,car
si l'Apprenti n'eut point
voulu chercherpar mechanique trop de perfeétion en l'équilibre des
bouteilles, il ne luy fut
point mesarrivé j ce qui
dénote, que qui veut
trop raffiner és sciences
humaines,s'enyvre de
son scavoir, & s'y
casse le
nez.
Rabelaisien.
L' E QU 1 L IBRE.
:'
Cerrain Mechanicien
,
affectueusement verséés
Mechaniques, en estoit
si raffolé que nebeuvoit,
ne mangeoit, ne parloir,
ny rien
, qui ne fut comparé, induré, pesé,jus-
qu'à l'air qu'il avalloit
par respiration, &C jusqu'au vin qu'ilrespiroit
par avalement
,
Se il en
avalloitsi continuëinent
que boireestoit devenu
en luy une secondé respiration ;
il respiroit
regulierement à déjeuner
deux flacons de piot qu'il
envoyait tirer en cave
par: un) lien.Apprcllti
Mechaniciên, auquel il
recommandoit medeleçondequilibver par for.
qu'il tint une & chacune
d'icclles bouteilles
,
en
chacune des mains de
chacun de ses bras, perpendiculairement pendants, & tête & corps en
ligne droite, comme une
éguille de Balance, de
peur que ne trébuchât ledit porteurau détriment
de son vin déjeunatoire.,
Or comme estoit en
marche reguliere & contre posée ledit Apprenti
,
vinage à dextre, vina.-
ge à fenextre,iceluy par
délicate & scientifique
sensation équilibrique.
sentit sensiblement quelque goûte devinplus en
line bouteille qu'en l'autre
,
ce qui le molesta, 6C
par amour d'équilibre.,
huma eçs gouttes superfluës; mais bien- toit se
tança luy-nlêlne d'avoir
rendu trop legere celle
qui trop pesanteestoit
tlvant) carfe sentit; pencher & boiter du coste
gauche.Alors amour
d'équilibre le reprit de
rechef
,
il rehuma la
pesanteur excedente, &C
huma trop encore cette
feconde fois. Patience,
dit-il,j'y vindray avec
temps &experienceynliâi$
n'ay encore acquis lliabitude de hunier iuflc-;U
de fait, tant plus il hu.;
nioit & tant plus acquêt
roit perfection d'équÏ;.
libre; car enfin finale
vuide dans l'une ne PC-b
fant. pas davantage que
vuide dans l'autre,exquis
libre te trouva es bouteilles; maiséquilibren'y
eut plus en la teste du jeune Apprenti. Tellement
que ne pouvant cheoir
d'aucun des cofstz pour
l'équilibre parfait des
bouteilles vuides, pesant.
teur de teiïelefît tonibex
en facci nez Seboucalleï
le cafTerent, ne groiiilloit
plus ne pieds ny pactes;
Ce qui fit quç le Maiftrfc
ne içachant pas qu'il
estoityvre, ne le crutque
more',1&C& secria, ,/. c'est , 11:
grand dommage du vin.
Or tirer pouvez de ceci
Morale inflruilânte,car
si l'Apprenti n'eut point
voulu chercherpar mechanique trop de perfeétion en l'équilibre des
bouteilles, il ne luy fut
point mesarrivé j ce qui
dénote, que qui veut
trop raffiner és sciences
humaines,s'enyvre de
son scavoir, & s'y
casse le
nez.
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Résumé : IDÉE à l'imitation & stile Rabelaisien. L'EQUILIBRE.
Un mécanicien passionné par les mécaniques comparait et pesait tout, y compris l'air et le vin. Il buvait régulièrement deux flacons de vin au déjeuner. Son apprenti, chargé de porter les bouteilles en équilibre, sentit une différence de poids et but les gouttes superflues. Il en but trop et tomba, ivre. Le maître, ignorant la cause, crut l'apprenti mort et déplora la perte du vin. La morale de cette histoire est que celui qui cherche trop de perfection dans les sciences humaines s'enivre de son savoir et risque de se casser le nez.
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8
p. 186-187
RESPONSE par le bon Convive
Début :
Les petits Verres font jaser [...]
Mots clefs :
Verres à boire, Taille, Boire
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texteReconnaissance textuelle : RESPONSE par le bon Convive
RESPONSE
parle bon Convive
Les petits Verres font jaſer
Dans le commerce de la table ,
Ils fervent à nous amuſer,
Et c'est ce que le vin a de plus
GALANT. 187
agreable.
Boire à grands coups c'est
abuſer
D'une liqueurfi delectable.
parle bon Convive
Les petits Verres font jaſer
Dans le commerce de la table ,
Ils fervent à nous amuſer,
Et c'est ce que le vin a de plus
GALANT. 187
agreable.
Boire à grands coups c'est
abuſer
D'une liqueurfi delectable.
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9
p. 202-204
RÉPONSE A LA premiere Question : Si l'on doit preferer dans un repas les grands verres aux petits.
Début :
Pour juger sainement par mon experience [...]
Mots clefs :
Boire, Taille, Verres à boire
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texteReconnaissance textuelle : RÉPONSE A LA premiere Question : Si l'on doit preferer dans un repas les grands verres aux petits.
REPONSE A LA
premiere Question :
Si l'on doit preferer dans
un repas les grands verres aux petits.
Par Diogenes Rochep
POur juger fainement
parmon experience
Auquel des deux on doit
donnerlapreference,
GALANT 2031
Je vaisfortir de mon tonneau :
Maisje n'aipar malheur
ni grand , ni petit
verre,
Et ne bois jamais que de
808 Peau.
Te puis pourtant , couché
par terre,
Buvant à même ie ruiffeau
Lamper à longs traits
comme un veau,
Ou bien àpetits coups, ménageant monhaleine ,
204 MERCURE
Boire dans le creux de ma
main.
Fai bú des deux façons :
mais maréponse eft
vaine,
Si vous ne supposez que
mon eaufoit du vin.
Buvant dans un grand
verre on boit à la cinique;
Buvant dans un petit on
boit à la ftoïque
premiere Question :
Si l'on doit preferer dans
un repas les grands verres aux petits.
Par Diogenes Rochep
POur juger fainement
parmon experience
Auquel des deux on doit
donnerlapreference,
GALANT 2031
Je vaisfortir de mon tonneau :
Maisje n'aipar malheur
ni grand , ni petit
verre,
Et ne bois jamais que de
808 Peau.
Te puis pourtant , couché
par terre,
Buvant à même ie ruiffeau
Lamper à longs traits
comme un veau,
Ou bien àpetits coups, ménageant monhaleine ,
204 MERCURE
Boire dans le creux de ma
main.
Fai bú des deux façons :
mais maréponse eft
vaine,
Si vous ne supposez que
mon eaufoit du vin.
Buvant dans un grand
verre on boit à la cinique;
Buvant dans un petit on
boit à la ftoïque
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Résumé : RÉPONSE A LA premiere Question : Si l'on doit preferer dans un repas les grands verres aux petits.
Diogenes Rochep discute de la préférence entre grands et petits verres. Il ne possède aucun verre et boit toujours de l'eau. Il décrit deux manières de boire : à longs traits ou à petits coups. Il précise que sa réponse suppose que son eau soit du vin. Boire dans un grand verre est associé au cynisme, dans un petit verre au stoïcisme.
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10
p. 1892-1894
ODE ANACREONTIQUE, Imitée de celle qui commence par ces mots : οταν ὁ Βάχος εἰσέλθκ.
Début :
Bacchus est ma gloire, [...]
Mots clefs :
Bacchus, Gloire, Vin, Boire, Amour, Pampre, Vacarmes, Jus divin, Ivre
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texteReconnaissance textuelle : ODE ANACREONTIQUE, Imitée de celle qui commence par ces mots : οταν ὁ Βάχος εἰσέλθκ.
ODE ANACREONTIQUE,
Imitée de celle qui commence par ces
mots : οταν ὁ Βάχος εἰσέλθκ .
Par M. D. F……….
B Acchus est ma gloire ,
Sans lui je suis mort":
Content de mon sort
A force de boire
>
Avec ma mémoire ,
Mon chagrin s'endort.
Amour sous ta chaîne
Que tu fais souffrir !
Ja
A
OUST. 1731
1893
2
Je voulois perir
Pour une inhumaine ,
Quand le vieux Silene
Vint me secourir.
Que rien n'interrompe
Un jour si fameux ! -
Qu'un Nectar fumeux
En marque la pompe !
C'est ainsi qu'on trompe
L'Amour et ses feux
Au sommet du Pinde.
Bourdonne un frelon :
髓
Mais dans ce Valon
Faut- il qu'on se guinde !
Le vainqueur de l'Inde
Tient lieu d'Apollon.
Assis sur la Tonne "
J'ay le front couvert ,
D'un pampre plus vert ,
Que n'est la Couronne
Qu'obtient de Bellone
Celui qui la sert.
CY
1894 MERCURE DE FRANCE
Qu'un autre aille aux Armes ,
Las d'être vivant ,
Pour un peu de vent
Chercher des allarmes :
J'aime les vacarmes
Mais c'est en bûvant.
Que chacun se livre
A ce jus divin :
Buvons donc , BHUVAIN ;
Il vaut mieux être yvre
Que cesser de vivré
Et manquer de vin,
Imitée de celle qui commence par ces
mots : οταν ὁ Βάχος εἰσέλθκ .
Par M. D. F……….
B Acchus est ma gloire ,
Sans lui je suis mort":
Content de mon sort
A force de boire
>
Avec ma mémoire ,
Mon chagrin s'endort.
Amour sous ta chaîne
Que tu fais souffrir !
Ja
A
OUST. 1731
1893
2
Je voulois perir
Pour une inhumaine ,
Quand le vieux Silene
Vint me secourir.
Que rien n'interrompe
Un jour si fameux ! -
Qu'un Nectar fumeux
En marque la pompe !
C'est ainsi qu'on trompe
L'Amour et ses feux
Au sommet du Pinde.
Bourdonne un frelon :
髓
Mais dans ce Valon
Faut- il qu'on se guinde !
Le vainqueur de l'Inde
Tient lieu d'Apollon.
Assis sur la Tonne "
J'ay le front couvert ,
D'un pampre plus vert ,
Que n'est la Couronne
Qu'obtient de Bellone
Celui qui la sert.
CY
1894 MERCURE DE FRANCE
Qu'un autre aille aux Armes ,
Las d'être vivant ,
Pour un peu de vent
Chercher des allarmes :
J'aime les vacarmes
Mais c'est en bûvant.
Que chacun se livre
A ce jus divin :
Buvons donc , BHUVAIN ;
Il vaut mieux être yvre
Que cesser de vivré
Et manquer de vin,
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Résumé : ODE ANACREONTIQUE, Imitée de celle qui commence par ces mots : οταν ὁ Βάχος εἰσέλθκ.
L'ode anacréontique, imitée d'un poème grec, est attribuée à M. D. F……… et datée de 1731. Le texte exprime la dévotion du poète à Bacchus, source de sa gloire et de son épanouissement. En buvant, il trouve l'oubli de ses chagrins et la liberté. Le poète évoque également l'amour, qu'il décrit comme une chaîne douloureuse. Il raconte comment Silène, le vieux compagnon de Bacchus, l'a sauvé d'une passion malheureuse. Il célèbre un jour dédié à Bacchus, marqué par un nectar fumant, et exprime son désir de tromper les feux de l'amour. Le poète se compare à un frelon bourdonnant et se moque de ceux qui se guindent. Il admire le vainqueur de l'Inde, qu'il compare à Apollon, et préfère la couronne de pampre, symbole de la joie du vin, à celle obtenue par les armes. Il conclut en préférant les plaisirs du vin aux dangers de la guerre, affirmant qu'il vaut mieux être ivre que manquer de vin.
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11
p. *554-554
CHANSON.
Début :
Bacchus et Cupidn, cessez d'être ennemis, [...]
Mots clefs :
Amour, Boire, Vin
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texteReconnaissance textuelle : CHANSON.
CHANSON.
Acchus et Cupidon , cessez d'être ennemis,
Er ne vous séparez jamais pour votre gloire.
J'étois indifferent , Aminthe m'a fait boire ;
Le vin à l'Amour m'a soumis ,
Le jus divin fit entrer dans mon ame;
Les feux qui partoient de ses yeux.3
L'Amour , au vin qui fit naître ma flâme,
Me fit trouver le goût de la boisson des Dieux;
J'étois indifferent , Aminthe m'a fait boire ;
Le vin à l'Amour m'a soumis ;
Bacchus et Cupidon , cessez d'être ennemis ;
Et ne vous séparez jamais pour votre gloire.
L. C. D. N. D. M.
Acchus et Cupidon , cessez d'être ennemis,
Er ne vous séparez jamais pour votre gloire.
J'étois indifferent , Aminthe m'a fait boire ;
Le vin à l'Amour m'a soumis ,
Le jus divin fit entrer dans mon ame;
Les feux qui partoient de ses yeux.3
L'Amour , au vin qui fit naître ma flâme,
Me fit trouver le goût de la boisson des Dieux;
J'étois indifferent , Aminthe m'a fait boire ;
Le vin à l'Amour m'a soumis ;
Bacchus et Cupidon , cessez d'être ennemis ;
Et ne vous séparez jamais pour votre gloire.
L. C. D. N. D. M.
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Résumé : CHANSON.
Le narrateur, initialement indifférent, est transformé par Aminthe qui lui fait boire du vin. Cette boisson, associée à l'amour, allume une flamme en lui et révèle les feux des yeux d'Aminthe. Il découvre ainsi le plaisir de la boisson des dieux grâce à l'amour. La chanson appelle à l'union de Bacchus et de Cupidon.
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12
p. 825-826
BOUTS RIMEZ, Proposez dans le Mercure de Decembre dernier.
Début :
Le bon homme Lucas boira jusqu'à la Mort, [...]
Mots clefs :
Boire, Gobelets
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texteReconnaissance textuelle : BOUTS RIMEZ, Proposez dans le Mercure de Decembre dernier.
BOUTS RIMEZ,
Proposez dans le Mercure de Decembre
dernier.
Lebon homme Lucas boira jusqu'à la Mort¸´,
Il n'aime pas plus l'eau que l'aspect d'une Biere;`
Pour le vin seul il païe et l'entrée et le
1 vj
Port 7
Est
826 MERCURE DE FRANCE
Et sa cave est profonde autant qu'une Carrière.
Il y va tous les jours lorsque sa femme Sort ,
Jouer des Gobelets , sans sac ni Gibeciere ;
Aprés quoi notre ami chancele , tombe et Dort ,
D'un somme plus profond que ne faisoit Moliere
Sa Moitié quelquefois descend d'un air Hagard ,
Pour troubler le repos du fortuné Vieillard ,
Et de cent maudissons , lui fait longue Apostophe.
Mat ,
Mais Lucas de sa main , lui presentant le Plat,
Lui donne sur la jouë un rude échec et
Puis reboit et redort , sans autre Catastrophe.
Proposez dans le Mercure de Decembre
dernier.
Lebon homme Lucas boira jusqu'à la Mort¸´,
Il n'aime pas plus l'eau que l'aspect d'une Biere;`
Pour le vin seul il païe et l'entrée et le
1 vj
Port 7
Est
826 MERCURE DE FRANCE
Et sa cave est profonde autant qu'une Carrière.
Il y va tous les jours lorsque sa femme Sort ,
Jouer des Gobelets , sans sac ni Gibeciere ;
Aprés quoi notre ami chancele , tombe et Dort ,
D'un somme plus profond que ne faisoit Moliere
Sa Moitié quelquefois descend d'un air Hagard ,
Pour troubler le repos du fortuné Vieillard ,
Et de cent maudissons , lui fait longue Apostophe.
Mat ,
Mais Lucas de sa main , lui presentant le Plat,
Lui donne sur la jouë un rude échec et
Puis reboit et redort , sans autre Catastrophe.
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Résumé : BOUTS RIMEZ, Proposez dans le Mercure de Decembre dernier.
Lucas, passionné par le vin, boit jusqu'à l'ivresse quotidienne dans sa cave profonde. Il ne prend jamais d'argent avec lui. Sa femme le réveille parfois avec des reproches, mais il la frappe et continue de boire.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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13
p. 1735
BOUTS RIMEZ, proposez. dans le Mercure de Mars 1732.
Début :
Charmant jus de Bachus, de toy seul je veux Boire, [...]
Mots clefs :
Boire, Jus
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texteReconnaissance textuelle : BOUTS RIMEZ, proposez. dans le Mercure de Mars 1732.
BOUTS RIME Z , proposez dans
le Mercure de Mars 1732.
Charmant jus de Bachus , de toy seul, je
Pour toi , je donnerois le plus riche
Boire,
Butin "
Pour te trouver, j'irois jusqu'au mont Pa-Latin,
Je vaguerois par tout , j'irois de Foire en Foire.
Je passerois le Rhin , la Garonne , et la Loire ;
On me verroit aller en nocturne
Comme fait un Coureur (a) en trousse de
Lutin,
Satin.
Mais pour ce jus Normand , ou de Pomme , ou de
Qu'on me mette plutôt sous le fer du.
Poire,
Rabot,
Que je sois à l'instant plus petit qu'un Nabot ,
Plus gauche , plus tortu, que la plus laide Souche,
Qu'on m'oblige à tirer la Rame d'un Batean ,
Mon vrai baume est le vin qu'il coule
plein Ruisseau,
Je m'embarasse peu qu'il soit dur , clair , ou
Louche
Par l'Abbé LANIBXE
( a) Espece de Haut-de-Chausse , que portent
les Coureurs des Gens de qualité
le Mercure de Mars 1732.
Charmant jus de Bachus , de toy seul, je
Pour toi , je donnerois le plus riche
Boire,
Butin "
Pour te trouver, j'irois jusqu'au mont Pa-Latin,
Je vaguerois par tout , j'irois de Foire en Foire.
Je passerois le Rhin , la Garonne , et la Loire ;
On me verroit aller en nocturne
Comme fait un Coureur (a) en trousse de
Lutin,
Satin.
Mais pour ce jus Normand , ou de Pomme , ou de
Qu'on me mette plutôt sous le fer du.
Poire,
Rabot,
Que je sois à l'instant plus petit qu'un Nabot ,
Plus gauche , plus tortu, que la plus laide Souche,
Qu'on m'oblige à tirer la Rame d'un Batean ,
Mon vrai baume est le vin qu'il coule
plein Ruisseau,
Je m'embarasse peu qu'il soit dur , clair , ou
Louche
Par l'Abbé LANIBXE
( a) Espece de Haut-de-Chausse , que portent
les Coureurs des Gens de qualité
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Résumé : BOUTS RIMEZ, proposez. dans le Mercure de Mars 1732.
Le poème 'BOUTS RIME Z', publié en 1732, exalte le vin comme le breuvage le plus précieux. L'auteur, l'Abbé LANIBXE, évoque des voyages et des obstacles pour l'obtenir, mentionnant le mont Palatin et des rivières comme le Rhin, la Garonne et la Loire. Il refuse les jus normands, préférant des punitions sévères. Le vin, quel que soit son aspect, est son véritable baume.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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14
p. 2165-2166
SONNET sur les Bouts-rimez, proposez dans le Mercure de May.
Début :
Les Suppôts de Bacchus ne parlent que de Boire, [...]
Mots clefs :
Boire, Butin, Foire
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : SONNET sur les Bouts-rimez, proposez dans le Mercure de May.
SONNET sur les Bouts - rimez
proposez dans le Mercure de May.
Es Suppôts de Bacchus ne parlent que de Boire
Le Corsaire Phorbas ne pense qu'au Busin
Le suberbe Pedant ne dit que du Latin,
Le jargon du Marchand n'est que commerce et Foire.
Damon qui n'a rien vû que les bords de la Loire ,
moins qued'emprunter le secours d'un Latin ,
Ne
2166 MERCURE DE FRANCE
Nesçauroit discourir , si ce n'est de Satin ,
De Moire , de Tabis , ou de Pomme et de Poire.
Tour moi qui fais des Vers, un mystique Rabot,
M'a dressé , m'a poli lors que j'étois
Mais le temps écoulé m'a fait devenir
Nabot ,
Souche ;
Cependant jusqu'icy j'ai conduit mon Bateau,
Et quand dans ce Sonnet j'aurai mis un Ruisseau
S'il n'est droit à vos yeux , c'est que vous êtes
Louche.
proposez dans le Mercure de May.
Es Suppôts de Bacchus ne parlent que de Boire
Le Corsaire Phorbas ne pense qu'au Busin
Le suberbe Pedant ne dit que du Latin,
Le jargon du Marchand n'est que commerce et Foire.
Damon qui n'a rien vû que les bords de la Loire ,
moins qued'emprunter le secours d'un Latin ,
Ne
2166 MERCURE DE FRANCE
Nesçauroit discourir , si ce n'est de Satin ,
De Moire , de Tabis , ou de Pomme et de Poire.
Tour moi qui fais des Vers, un mystique Rabot,
M'a dressé , m'a poli lors que j'étois
Mais le temps écoulé m'a fait devenir
Nabot ,
Souche ;
Cependant jusqu'icy j'ai conduit mon Bateau,
Et quand dans ce Sonnet j'aurai mis un Ruisseau
S'il n'est droit à vos yeux , c'est que vous êtes
Louche.
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Résumé : SONNET sur les Bouts-rimez, proposez dans le Mercure de May.
Le sonnet 'SONNET sur les Bouts - rimez' décrit des personnages obsédés par leurs passions : les suppôts de Bacchus par la boisson, Phorbas par son métier de corsaire, le pédant par le latin, et le marchand par le commerce. Damon, familier des bords de la Loire, parle de satin, moire, tabis, pommes ou poires. L'auteur se compare à un bateau formé et poli par un mystique rabot, mais réduit à une souche par le temps. Il conclut que si son sonnet ne plaît pas, c'est que le lecteur est louche.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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15
p. 2360-2361
EPITAPHE D'UN YVROGNE Sur les Bouts-Rimez proposez dans le Mercure de Mai dernier.
Début :
Cy gît Paul. qui sembloit ne vivre que pour boire, [...]
Mots clefs :
Épitaphe, Ivrogne, Boire, Foire
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : EPITAPHE D'UN YVROGNE Sur les Bouts-Rimez proposez dans le Mercure de Mai dernier.
EPITAPHE
D'UN YVROGNE
Sur les Bouts- Rimez proposez dans le Mercure de Mai dernier.
Cxgît Paul , qui sembloit ne vivre que pour
Habile à depenser , non à faire
boire
butin •
Parlant fort mal François , encor moins bien latin,
Mais criant aussi haut qu'un Charlatan en foire
Meilleur gourmet qu'aucun qu'ait vu naître la
poire
Yvre , il marchoit de nuit , sans craindre le lutin
Vêtu d'un long pourpoint doublé de vieux satin .
Il aimoit cent fois mieux un Harang qu'une poire.
rabot;
que nabot ,
Ne sçachant manier ny bêche ny
Il vendit tout son fonds , plus courtois
Et le pauvre homme enfin dévint comme une
souche
Mais s'il prit quelquefois un Roe pour un batemwo,
Un
NOVEMBRE. 1732 2361
UnClocher pour un Arbre, un lac pour unruisseau,
Jainais pour du Nectar il ne prît du vin
F. M. F.
D'UN YVROGNE
Sur les Bouts- Rimez proposez dans le Mercure de Mai dernier.
Cxgît Paul , qui sembloit ne vivre que pour
Habile à depenser , non à faire
boire
butin •
Parlant fort mal François , encor moins bien latin,
Mais criant aussi haut qu'un Charlatan en foire
Meilleur gourmet qu'aucun qu'ait vu naître la
poire
Yvre , il marchoit de nuit , sans craindre le lutin
Vêtu d'un long pourpoint doublé de vieux satin .
Il aimoit cent fois mieux un Harang qu'une poire.
rabot;
que nabot ,
Ne sçachant manier ny bêche ny
Il vendit tout son fonds , plus courtois
Et le pauvre homme enfin dévint comme une
souche
Mais s'il prit quelquefois un Roe pour un batemwo,
Un
NOVEMBRE. 1732 2361
UnClocher pour un Arbre, un lac pour unruisseau,
Jainais pour du Nectar il ne prît du vin
F. M. F.
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Résumé : EPITAPHE D'UN YVROGNE Sur les Bouts-Rimez proposez dans le Mercure de Mai dernier.
L'épitaphe de Paul, datée de novembre 1732, le décrit comme un ivrogne dépensier, mauvais en français et en latin, mais bon gourmet. Il vendit ses biens et mourut pauvre, préférant l'alcool aux activités manuelles. Il se trompait souvent sur des objets, sauf sur le vin.
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16
p. 2380-2381
BOUTS-RIMEZ du Mercure de May 1732. remplis sur ces Vers d'Horace.
Début :
Plus un Yvrogne boit, plus il demande à boire, [...]
Mots clefs :
Boire, Foire, Ivrogne, Horace
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texteReconnaissance textuelle : BOUTS-RIMEZ du Mercure de May 1732. remplis sur ces Vers d'Horace.
BOUTS- RIMEZ du Mercure de
May 1732. remplis sur ces Vers
d'Horace.
Qui fit , Mecenas , ut nemo quam sibi sortem ;
Seu ratio dederit , seu fors objecerit , illâ
Contentus vivat , ¿c,
PLus un Yvrogne boit , plus il demande à
Le Soldat n'est jamais content de son
boire
butin,
Pour changer son état , chacun met son latin
Par des tours quelquefois pis que ceux de la foire.
Le Jeune batelier veut voguer sur la
Sans sçavoir s'il le peut , comme un petit
loire :
lutin
La Coquette en Damas veut troquer son satin
Tout est plus inconstant que l'Arbre où pend la poire.
Cefut ainsi qu'Adam * méprisant son rabot ,
* Maître Adam étoit Menuisier de Nevers, et un
Devint
NOVEMBR E. 1732. 2381
Devint un grand Auteur d'un Ouvrier nabot
Et par ce changement fit l'honneur de sa souche.
Souvent l'ambition est semblable au
Qui pour trop hazarder périt sur le
Tel croit bien voir son but qui ne le
Ornement du siecle où nous sommes ,
Vous n'aurez rien de moi , sinon
Que pour les Vers et pour le nom ,
Vous êtes le premier des hommes.
Bateau ,
Ruisseau
voit qu'en louche.
GROUSTEL DUCHESNE'
May 1732. remplis sur ces Vers
d'Horace.
Qui fit , Mecenas , ut nemo quam sibi sortem ;
Seu ratio dederit , seu fors objecerit , illâ
Contentus vivat , ¿c,
PLus un Yvrogne boit , plus il demande à
Le Soldat n'est jamais content de son
boire
butin,
Pour changer son état , chacun met son latin
Par des tours quelquefois pis que ceux de la foire.
Le Jeune batelier veut voguer sur la
Sans sçavoir s'il le peut , comme un petit
loire :
lutin
La Coquette en Damas veut troquer son satin
Tout est plus inconstant que l'Arbre où pend la poire.
Cefut ainsi qu'Adam * méprisant son rabot ,
* Maître Adam étoit Menuisier de Nevers, et un
Devint
NOVEMBR E. 1732. 2381
Devint un grand Auteur d'un Ouvrier nabot
Et par ce changement fit l'honneur de sa souche.
Souvent l'ambition est semblable au
Qui pour trop hazarder périt sur le
Tel croit bien voir son but qui ne le
Ornement du siecle où nous sommes ,
Vous n'aurez rien de moi , sinon
Que pour les Vers et pour le nom ,
Vous êtes le premier des hommes.
Bateau ,
Ruisseau
voit qu'en louche.
GROUSTEL DUCHESNE'
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Résumé : BOUTS-RIMEZ du Mercure de May 1732. remplis sur ces Vers d'Horace.
Le poème 'Bouts-Rimés' du Mercure de mai 1732 explore l'insatisfaction humaine et l'ambition. Il commence par une citation d'Horace sur la difficulté de se contenter de son sort. Le texte illustre cette idée à travers plusieurs exemples : un ivrogne qui, plus il boit, plus il en demande ; un soldat jamais satisfait de son butin ; un jeune batelier voulant naviguer sur la Loire sans savoir s'il en est capable ; et une coquette désirant échanger son satin pour du damas. Ces comportements sont comparés à l'inconstance d'un arbre fruitier. Le poème mentionne également Maître Adam, un menuisier de Nevers devenu grand auteur, illustrant comment l'ambition peut transformer une personne. Le texte se conclut par une réflexion sur l'ambition excessive, qui peut mener à la perte, et par une déclaration d'admiration pour Groustel Duchesne, qualifié comme le premier des hommes en matière de vers et de nom.
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17
p. 2613
SONNET en Bouts-Rimez, proposez dans le Mercure de France du mois de Mai 1732. à M. F...
Début :
Ami le croirois-tu le Dieu qui nous fait Boire [...]
Mots clefs :
Boire, Larron, Cupidon
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : SONNET en Bouts-Rimez, proposez dans le Mercure de France du mois de Mai 1732. à M. F...
SONNETen Bouts- Rimez , proposez dans
le Mercure de France du mois de Mai
1732. à M. F...
A
Mi le croirois-tu le Dieu qui nous fait
Boire
Du Dieu qui fait aimer m'a rendu le Butin,
Tu sçais qu'à fuir leurs traits on perdroit son
Latinz
Quand ils sont de complot comme larron en Foire
Sur les bords de la Marne ainsi que sur la Loire
Cupidon n'est au fond qu'un franc petit Lutin .
Il nous paroît d'abord aussi doux que Satin,
Pour rendre notre cœur tendre comme
Mais envain d'Apollon je prendrois le
Pour en Vers bien polis critiquer ce
une
Poire
Rabot
Nabot ,
Sur ce sujet ma Muse est pire qu'une Souche ;
Oui > Caron m'auroit vu dans son fatal Bateau ,
J'aurois de l'Acheron passé le noir Ruisseau,
Avant que j'eusse pû voir l'amour d'un ceil
Louche
Pesselier de la Ferté sonsJouare.
I.Vol. O
le Mercure de France du mois de Mai
1732. à M. F...
A
Mi le croirois-tu le Dieu qui nous fait
Boire
Du Dieu qui fait aimer m'a rendu le Butin,
Tu sçais qu'à fuir leurs traits on perdroit son
Latinz
Quand ils sont de complot comme larron en Foire
Sur les bords de la Marne ainsi que sur la Loire
Cupidon n'est au fond qu'un franc petit Lutin .
Il nous paroît d'abord aussi doux que Satin,
Pour rendre notre cœur tendre comme
Mais envain d'Apollon je prendrois le
Pour en Vers bien polis critiquer ce
une
Poire
Rabot
Nabot ,
Sur ce sujet ma Muse est pire qu'une Souche ;
Oui > Caron m'auroit vu dans son fatal Bateau ,
J'aurois de l'Acheron passé le noir Ruisseau,
Avant que j'eusse pû voir l'amour d'un ceil
Louche
Pesselier de la Ferté sonsJouare.
I.Vol. O
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Résumé : SONNET en Bouts-Rimez, proposez dans le Mercure de France du mois de Mai 1732. à M. F...
Le sonnet, publié en mai 1732 dans le Mercure de France, compare l'amour à un lutin malicieux et insidieux. L'auteur reconnaît la douceur trompeuse de l'amour, qui rend le cœur tendre. Il avoue son incapacité à critiquer l'amour poétiquement et préfère éviter ses travers. Le sonnet est dédié à Pesselier de la Ferté.
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18
p. 341-343
ETRENNES.
Début :
Il faut recommencer [...]
Mots clefs :
Recommencer, Boire, Muse, Coups, Refrain
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ETRENNES.
ETRENNES.
faut recommencer
Nos voeux pour la nouvelle Année ,
Gayement l'autre s'est terminée ,
Il faut recommencer.
Les Ris , les Jeux , la bonne chere ,
Compagnons du Dieu de Cythere ,
Viennent encor nous amorcer ;
Il faut recommencer .
Il faut recommencer
A composer des Chansonnetes ;
Puisque nos affaires sont faites ,
Il faut recommencer.
Ce seroit trop long- temps vous taire ,
Vous avez le bonheur de plaire ;
G
Muse ,
342 MERCURE DE FRANCE
Muse , sans vous faire presser,
Il faut recommencer,
Il faut recommencer
Mon refrain , maxime agréable ,
Qui dit qu'ailleurs comme à la table ,
Il faut recommencer.
J'ay bû , mais je veux toujours boire ;
Verse razade ; à toi , Gregoire,
Hut ... on ne l'a point vû passer ♦
Il faut recommencer,
Il faut recommencer
A boire quand Phébus se leve ;
Avant que sa course s'acheve ,
Il faut recommencer.
Sortant de l'Onde , une autre Aurore ,
Voit qu'on se met à boire encore
It le jour vient- il à baisser ?
Il faut recommencer.
Il faut recommencer
lutiner une fillette ;
Amans , quoiqu'elle vous maltraite,
Il faut recommencer.
Wotre main devient témeraire ;
Coups
FEVRIER. 1733. 343
Coups de Busc en sont le salaire ;
Ce n'est que pour vous agacer ;
Il faut recommencer.
Il faut recommencer ,
Pour goûter les biens de la vie ,
Avec Bacchus , avec Silvic ;
Il faut recommencer.
Les desirs sont intarissables ,
Les plaisirs sont trop peu durables ,
Qu'y faire ? Amis , sans nous lasser
Il faut recommencer.
Il faut recommencer.
Secondez - moi , Chorus aimable ,
Pour qu'un refrain soit agréable ,
Il faut recommencer.
Chantons ; et si ma bagatelle ,
Vous paroît gaillarde et nouvelle ,
Amis , pour m'en récompenser ,
Il faut recommencer.
Mrs Gallet et du Vigneaus
faut recommencer
Nos voeux pour la nouvelle Année ,
Gayement l'autre s'est terminée ,
Il faut recommencer.
Les Ris , les Jeux , la bonne chere ,
Compagnons du Dieu de Cythere ,
Viennent encor nous amorcer ;
Il faut recommencer .
Il faut recommencer
A composer des Chansonnetes ;
Puisque nos affaires sont faites ,
Il faut recommencer.
Ce seroit trop long- temps vous taire ,
Vous avez le bonheur de plaire ;
G
Muse ,
342 MERCURE DE FRANCE
Muse , sans vous faire presser,
Il faut recommencer,
Il faut recommencer
Mon refrain , maxime agréable ,
Qui dit qu'ailleurs comme à la table ,
Il faut recommencer.
J'ay bû , mais je veux toujours boire ;
Verse razade ; à toi , Gregoire,
Hut ... on ne l'a point vû passer ♦
Il faut recommencer,
Il faut recommencer
A boire quand Phébus se leve ;
Avant que sa course s'acheve ,
Il faut recommencer.
Sortant de l'Onde , une autre Aurore ,
Voit qu'on se met à boire encore
It le jour vient- il à baisser ?
Il faut recommencer.
Il faut recommencer
lutiner une fillette ;
Amans , quoiqu'elle vous maltraite,
Il faut recommencer.
Wotre main devient témeraire ;
Coups
FEVRIER. 1733. 343
Coups de Busc en sont le salaire ;
Ce n'est que pour vous agacer ;
Il faut recommencer.
Il faut recommencer ,
Pour goûter les biens de la vie ,
Avec Bacchus , avec Silvic ;
Il faut recommencer.
Les desirs sont intarissables ,
Les plaisirs sont trop peu durables ,
Qu'y faire ? Amis , sans nous lasser
Il faut recommencer.
Il faut recommencer.
Secondez - moi , Chorus aimable ,
Pour qu'un refrain soit agréable ,
Il faut recommencer.
Chantons ; et si ma bagatelle ,
Vous paroît gaillarde et nouvelle ,
Amis , pour m'en récompenser ,
Il faut recommencer.
Mrs Gallet et du Vigneaus
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Résumé : ETRENNES.
Le poème 'Étrennes', publié en février 1733 dans le Mercure de France, célèbre la nécessité de renouveler diverses activités et plaisirs au début de la nouvelle année. Il met en avant la répétition des vœux, des jeux, des repas festifs et des chansons. Le texte évoque également la consommation de boissons, les flirts et les plaisirs associés à Bacchus et Silvic. Le refrain 'Il faut recommencer' souligne l'idée de persévérance et de renouvellement. Le poème se conclut par un appel à un chœur aimable pour soutenir le refrain et par une invitation à chanter et à recommencer pour se récompenser. Les destinataires du poème sont Messieurs Gallet et du Vigneaus.
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19
p. 1423-1424
CHANSON. Sur le Rhume.
Début :
La, la, hem ! la, la, ma voix rauque, étouffée, [...]
Mots clefs :
Rhume, Boire
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : CHANSON. Sur le Rhume.
CHANSON.
Sur le Rhume .
LA , la , hem ! la , la , ma voix rauque , étouffée;
Se fait entendre à peine aux Echos du Bouchon ;
La , la , vive Bacchus ; hem ! est - ce un Moucheron
II. Vol. H Qui
1424 , MERCURE DE FRANCE
Qui seroit arrêté dans ma gorge échauffée ?
Non, c'est le rhume, ainsi l'insolent, par ma foi,
Comme aux autres Humains , s'ose jouer à moi !
Versez donc , poursuivit Grégoire ,
Versez , cecy va mieux , versez , versez souvent ;
J'ai gagné le rhume en buvant ,
Je le perds à force de boire.
Sur le Rhume .
LA , la , hem ! la , la , ma voix rauque , étouffée;
Se fait entendre à peine aux Echos du Bouchon ;
La , la , vive Bacchus ; hem ! est - ce un Moucheron
II. Vol. H Qui
1424 , MERCURE DE FRANCE
Qui seroit arrêté dans ma gorge échauffée ?
Non, c'est le rhume, ainsi l'insolent, par ma foi,
Comme aux autres Humains , s'ose jouer à moi !
Versez donc , poursuivit Grégoire ,
Versez , cecy va mieux , versez , versez souvent ;
J'ai gagné le rhume en buvant ,
Je le perds à force de boire.
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20
p. 2885
CHANSON.
Début :
Malgré la toux qui me tourmente, [...]
Mots clefs :
Philis, Boire, Chanter
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : CHANSON.
CHANSON.
Malgré Algré la toux qui me tourmente ,
Philis , vous voulez que je chante ;
Il faut vous contenter.
La , la , mais quelle peine !
Mon entreprise est vaine.
Pour pouvoir encor y tenter ,
Dans mon verre , Philis, versez pour m'humecter,
Et que par votre main Bacchus en ait la gloire.
Je vais boire pour chanter ,
Je vais chanter
pour boire.
Par M. de V. D.
11. Vol.
Malgré Algré la toux qui me tourmente ,
Philis , vous voulez que je chante ;
Il faut vous contenter.
La , la , mais quelle peine !
Mon entreprise est vaine.
Pour pouvoir encor y tenter ,
Dans mon verre , Philis, versez pour m'humecter,
Et que par votre main Bacchus en ait la gloire.
Je vais boire pour chanter ,
Je vais chanter
pour boire.
Par M. de V. D.
11. Vol.
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21
p. 350-351
CHANSON A BOIRE.
Début :
Cher Lucas, c'en est fait, tu me vois expirer ; [...]
Mots clefs :
Boire, Sort
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : CHANSON A BOIRE.
CHANSON A BOIRE.
CHer Lucas, c'en est fait , tu me vois expirer;
Je cede à mon sort déplorable ;
Des maux dont le Destin sçut toujours m'accabler
Le dernier coup est le plus effroyable.
Je n'avois pour appui
Que l'aimable Gregoire ;
De mes chagrins lui seul calmoit l'ennui ,
Pui
NEW
YORK
OBLIC
LIBRARY
.
ASTOR
, LENOX
AND TILDEN
FOUNDATIONS
THE
NEW
YORK
PUBLIC
LIBRARY
,
ASTOR
, LENOX
AND TILDEN
FOUNDATIONS
.
FEVRIER 351 1734.
Puisqu'à crédit il me donnoit à boire ;
Mais ô sort malheureux ! le funeste Cizeau
De la Parque cruelle ,
Vient de mettre au tombeau
Cet Ami si fidelle.
CHer Lucas, c'en est fait , tu me vois expirer;
Je cede à mon sort déplorable ;
Des maux dont le Destin sçut toujours m'accabler
Le dernier coup est le plus effroyable.
Je n'avois pour appui
Que l'aimable Gregoire ;
De mes chagrins lui seul calmoit l'ennui ,
Pui
NEW
YORK
OBLIC
LIBRARY
.
ASTOR
, LENOX
AND TILDEN
FOUNDATIONS
THE
NEW
YORK
PUBLIC
LIBRARY
,
ASTOR
, LENOX
AND TILDEN
FOUNDATIONS
.
FEVRIER 351 1734.
Puisqu'à crédit il me donnoit à boire ;
Mais ô sort malheureux ! le funeste Cizeau
De la Parque cruelle ,
Vient de mettre au tombeau
Cet Ami si fidelle.
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Résumé : CHANSON A BOIRE.
Une chanson à boire exprime la détresse d'un narrateur face à sa mort imminente et ses malheurs. Il trouvait du réconfort auprès de Grégoire, qui lui offrait à boire à crédit. Cependant, Cizeau a causé la mort de Grégoire, perçue comme le coup le plus cruel du destin. Le texte est daté du 351 février 1734 et provient de la New York Public Library.
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22
p. 47-48
VAUDEVILLE DE TABLE.
Début :
Aux Dieux les plus charmans, [...]
Mots clefs :
Boire, Aimer
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : VAUDEVILLE DE TABLE.
VAUDEVILLE DE TABLE.
AUx Dieux les plus charmans ,
Amis , rendons hommage ;
Notre bonheur eft leur ouyrage :
Chantons- les dans ces doux inftans.
Et pour mieux celébrer leur gloire
Au gré de nos plus chers dehrs ;
A longs traits goûtons les plaifirs
De bien aimer & de bien boire.
A Bacchus , à l'Amour
Vrais charmes de la vie ,
Que notre ame foit affervie ;
Qu'ils regnent fur nous tour à tour.
De les fuivre , c'eft être fage ;
48 MERCURE DE FRANCE.
Ex le prétendu fage eft fou ,
Qui d'une Iris & du glou glou
Méconnoît le prix & l'ufage,
粥
Nectar , cours en nos coeurs
Te joindre à la tendreffe ,
Tous deux dans une aimable ivreffe
Comblez - nous de mille douceurs.
Des cieux , c'eft là le bien fuprême ,
Et pour en jouir , chacun doit
Sçavoir aimer autant qu'il boit ,
Et fçavoir boire autant qu'il aime.
La musique eft de M. Charriere.
Les parolesfont de M. M....
AUx Dieux les plus charmans ,
Amis , rendons hommage ;
Notre bonheur eft leur ouyrage :
Chantons- les dans ces doux inftans.
Et pour mieux celébrer leur gloire
Au gré de nos plus chers dehrs ;
A longs traits goûtons les plaifirs
De bien aimer & de bien boire.
A Bacchus , à l'Amour
Vrais charmes de la vie ,
Que notre ame foit affervie ;
Qu'ils regnent fur nous tour à tour.
De les fuivre , c'eft être fage ;
48 MERCURE DE FRANCE.
Ex le prétendu fage eft fou ,
Qui d'une Iris & du glou glou
Méconnoît le prix & l'ufage,
粥
Nectar , cours en nos coeurs
Te joindre à la tendreffe ,
Tous deux dans une aimable ivreffe
Comblez - nous de mille douceurs.
Des cieux , c'eft là le bien fuprême ,
Et pour en jouir , chacun doit
Sçavoir aimer autant qu'il boit ,
Et fçavoir boire autant qu'il aime.
La musique eft de M. Charriere.
Les parolesfont de M. M....
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Résumé : VAUDEVILLE DE TABLE.
Le texte est un vaudeville dédié aux dieux et à la célébration du bonheur. Il invite à chanter et à honorer les plaisirs de la vie, notamment l'amour et le vin. Les vers exaltent Bacchus et l'Amour, considérés comme les véritables charmes de l'existence. Le poème souligne que suivre ces plaisirs est sage et que celui qui ignore leur valeur est fou. Il appelle à savourer le nectar et la tendresse, combinés dans une ivresse douce, pour atteindre le bien suprême des cieux. La musique est composée par M. Charrière, tandis que les paroles sont de M. M.
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23
p. 76
AIR A BOIRE. Récit de Basse-Taille.
Début :
De quel bruit effrayant retentissent les airs, [...]
Mots clefs :
Boire
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : AIR A BOIRE. Récit de Basse-Taille.
AIR A BOIRE.
Récit de Baffe-Taille .
De quel bruit effrayant retentiſſent les airs ;
Et quel affreux défordre étonne la nature ?
Allez-vous , dieux cruels ! par une loi trop dure ,
Dans fon premier cahos replonger l'Univers
Le Ciel gronde , les Vents nous déclarent la
guerre ;
L'éclair brille , fon feu nous va tous embrafer.
Arrête , Dieu vengeur , arrête ton tonnerre :
Sufpends le coup qui doit nous écrafer ;
Philis en ce moment me cede la victoire ,
Sa main verfe ce jus divin :
Accorde moi le temps de boire.
On boit.
Tonne , frappe : jai bu mon vin
De Marconville,
Récit de Baffe-Taille .
De quel bruit effrayant retentiſſent les airs ;
Et quel affreux défordre étonne la nature ?
Allez-vous , dieux cruels ! par une loi trop dure ,
Dans fon premier cahos replonger l'Univers
Le Ciel gronde , les Vents nous déclarent la
guerre ;
L'éclair brille , fon feu nous va tous embrafer.
Arrête , Dieu vengeur , arrête ton tonnerre :
Sufpends le coup qui doit nous écrafer ;
Philis en ce moment me cede la victoire ,
Sa main verfe ce jus divin :
Accorde moi le temps de boire.
On boit.
Tonne , frappe : jai bu mon vin
De Marconville,
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Résumé : AIR A BOIRE. Récit de Basse-Taille.
Le récit 'Baffe-Taille' décrit une tempête avec tonnerre, vents et éclairs. Le narrateur, après une victoire sur Philis, boit du vin et défie les dieux de continuer leur colère. Le texte mentionne 'De Marconville'.
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