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1
p. 2157-2161
« COUTUME des Bailliages de Sens et de Langres, commentée et conferée avec [...] »
Début :
COUTUME des Bailliages de Sens et de Langres, commentée et conferée avec [...]
Mots clefs :
Coutumes, Avocat, Grèce, Sermons, Psaume, Jésus
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texteReconnaissance textuelle : « COUTUME des Bailliages de Sens et de Langres, commentée et conferée avec [...] »
NOUVELLES LITTERAIRES
C
DES BEAUX ARTS , &c.
OUTUME des Bailliages de Sens et de
Langres,commentée et conferée avec
les Coûtumes voisines , et specialement
avec celle de Clermont en Bassigni . Par M.
Juste Delaistre , Avocat en Parlement. à
Paris , Quay des Augustins , chez les Freres
Osmont. 173 1. in 4 °.
PAU2г58
MERCURE DE FRANCE
PAUSANIAS , ou Voyage Historique de
la Grece , traduit en François avec des
Remarques par M. l'Abbé Gedoyn
Chanoine de la Sainte Chapelle , et Abbé
de Baugenci , de l'Académie Françoise
et de l'Académie Royale des Inscriptions
et Belles-Lettres . A Paris , chez Didot ,
Quay des Augustins , 1731. in 4°. 2 vol .
Tom. 1. pp. 478. Tom . 2. pp . 523 , Plan
ches détachées 7.
SERMONS de M. l'Abbé Anselme , &c.
Paris , Quay de Conty , et rue S. Jacques ,
chez MM. Gandouin et Giffart 1731.6.
vol. in 12.
LES Gémissemens d'un coeur Chrétien ;
exprimez dans les Paroles du Pseaume
118. Beati immaculati in via &c. avec de
courtes Prieres touchantes sur differens
sujets. Par M. H *** ruë S. Jacques ,
Ph. N. Lottin , 1731. 2. vol . in 12.
cher
JESUS AU CALVAIRE , ou Pratiques pour
adorer et suivre Jesus daus sa Passion
avec une Instruction sur les Pelerinages
et l'Office et la Messe de la Croix en faveur
de ceux qui font le Pelerinage dis
Calvaire , in 18. A Paris , chez Jacques
Chardon , Imprimeur- Libraire , rue S. Severin
, à la Croix d'Or₂
HIS
SEPTEMRE. 1741. 2159
HISTOIRE DE L'ISLE ESPAGNOLE , ou de
S. Domingue , écrite particulierement
sur des Memoites manuscrits du P. Jean-
Baptiste Le Pers , Jesuite Missionnaire à
S. Domingue , et sur les Pieces originales
qui se conservent au dépot de la Marine,
Parle P. Pierre-François de Charle
voix , de la Compagnie de Jesus . 2. vol.
in 4 ° . lc I. en 1730. et le H. en 1735
Ces deux Volumes sont enrichis de Plans
et d'un bon nombre de Cartes Géographiques
, dressées par M. d'Amoille. A
Paris , Quay des Augustins , chez Jacques
Guerin.
ESSAI SUR L'ESPRIT , ses differens carac
teres et ses differentes operations. Place
du Pont S. Michel , chez André Cailleau.
1731. in 12. de 410. Pages.
LA VIE ET LE DEVOIR DES EVESQUES
suivant la Doctrine de S. Paul , la Discipline
constante et l'Esprit de l'Eglise . Par
le P. Thomas- Marie Alfani , de l'Ordre
des Freres Prêcheurs , Theologien de S.
M. I. et de la Ville de Naples. A Naples ,
shez Janvier Maziot , 1728. in 8. de
249. Pages. Cet ouvrage est en Italien.
EXPLICATION de l'ouverture du côté et
de
2160 MER CURE DE FRANCE
de la sepulture de J. Ch. suivant la concorde.
Nouvelle Edition , revûë , corrigée
et considerablement augmentée. A
Bruxelles , chez la veuve Foppens. 1731
vol. in 12. d'environ 600. pages.
TRAITE' OU ESSAI sur la Nature et
le choix des Alimens , suivant les differens
Temperamens. Par M. Arbuthnot .
Docteur en Medecine , Membre du College
des Medecins de la Societé Royale.
A Londres , chez J. Tonson , 1731. in 8 °.
en Anglois.
DISSERTATION HISTORIQUE , dans laquelle
on prouve que l'Eglise n'a point
refusé l'Absolution pendant les trois pre
miers siécles à ceux qui étoient coupables
de crimes capitaux . Par le P. Jofeph- Augustin
Orsi , de l'Ordre des FF . Prêcheurs.
A Milan , chez Joseph Malatesta , 1730.
in 4°. L'Ouvrage est en Latin.
DECISIONS Sur chaque Article de la
Coûtume de Normandie , et Observations
sur les usages locaux de la même Coûtu
me , et sur les Articles placitez ou Arrêtez
du Parlement de Roiien , avec une
explication des termes difficiles ou inusitez
qui se trouvent dans le Texte de cette
Сой-
SEPTEMBRE 1731. 2161
Coûtume ; et aussi les anciens Reglemens
de l'Echiquier de Normandie. Par Me .
Pierre de Merville , ancien Avocat au
Parlement. A Paris , chez Gabr. Valleyre
ruë de la Vieille Bouclerie , 1731 , in fol.
PP . 747. sans les Tables.
>
Nouveau systême su la maniere de dé-
Fendre les Places , par le moyen des Contremines.
Ouvrage posthume de M. ***
dédié au Roy . A Paris , rue S. Jacques ,
chez Jacques Clousier. 1731. in 12. de 182 .
Pages , sans le Discours préliminaire , de
152. Pages.
,
TRAITE' des Operations de Chirurgie ,
fondé sur la Mécanique des Organes de
l'homme , et sur la Theorie et la Pratique
la plus autorisée enrichi de Cures trèssingulieres
et de figures en Taille douce ,
representant les attitudes des Operations.
Par René Jacques Croissant de Garengeot ,
Maître ès Arts et en Chirurgie , Démonstrateur
Royal en matiere chirurgicale , et
Membre de la Societé Royale de Londres,
2º Edition , revûë , corrigée et augmentée
par l'Auteur. A Paris , chez G. Cavelier
ruë S. Jacques , 1731. trois Vol. in 12 .
1. vol . pp. 476. 2 vol . pp . 468. 3. vol.
pp. 472 .
C
DES BEAUX ARTS , &c.
OUTUME des Bailliages de Sens et de
Langres,commentée et conferée avec
les Coûtumes voisines , et specialement
avec celle de Clermont en Bassigni . Par M.
Juste Delaistre , Avocat en Parlement. à
Paris , Quay des Augustins , chez les Freres
Osmont. 173 1. in 4 °.
PAU2г58
MERCURE DE FRANCE
PAUSANIAS , ou Voyage Historique de
la Grece , traduit en François avec des
Remarques par M. l'Abbé Gedoyn
Chanoine de la Sainte Chapelle , et Abbé
de Baugenci , de l'Académie Françoise
et de l'Académie Royale des Inscriptions
et Belles-Lettres . A Paris , chez Didot ,
Quay des Augustins , 1731. in 4°. 2 vol .
Tom. 1. pp. 478. Tom . 2. pp . 523 , Plan
ches détachées 7.
SERMONS de M. l'Abbé Anselme , &c.
Paris , Quay de Conty , et rue S. Jacques ,
chez MM. Gandouin et Giffart 1731.6.
vol. in 12.
LES Gémissemens d'un coeur Chrétien ;
exprimez dans les Paroles du Pseaume
118. Beati immaculati in via &c. avec de
courtes Prieres touchantes sur differens
sujets. Par M. H *** ruë S. Jacques ,
Ph. N. Lottin , 1731. 2. vol . in 12.
cher
JESUS AU CALVAIRE , ou Pratiques pour
adorer et suivre Jesus daus sa Passion
avec une Instruction sur les Pelerinages
et l'Office et la Messe de la Croix en faveur
de ceux qui font le Pelerinage dis
Calvaire , in 18. A Paris , chez Jacques
Chardon , Imprimeur- Libraire , rue S. Severin
, à la Croix d'Or₂
HIS
SEPTEMRE. 1741. 2159
HISTOIRE DE L'ISLE ESPAGNOLE , ou de
S. Domingue , écrite particulierement
sur des Memoites manuscrits du P. Jean-
Baptiste Le Pers , Jesuite Missionnaire à
S. Domingue , et sur les Pieces originales
qui se conservent au dépot de la Marine,
Parle P. Pierre-François de Charle
voix , de la Compagnie de Jesus . 2. vol.
in 4 ° . lc I. en 1730. et le H. en 1735
Ces deux Volumes sont enrichis de Plans
et d'un bon nombre de Cartes Géographiques
, dressées par M. d'Amoille. A
Paris , Quay des Augustins , chez Jacques
Guerin.
ESSAI SUR L'ESPRIT , ses differens carac
teres et ses differentes operations. Place
du Pont S. Michel , chez André Cailleau.
1731. in 12. de 410. Pages.
LA VIE ET LE DEVOIR DES EVESQUES
suivant la Doctrine de S. Paul , la Discipline
constante et l'Esprit de l'Eglise . Par
le P. Thomas- Marie Alfani , de l'Ordre
des Freres Prêcheurs , Theologien de S.
M. I. et de la Ville de Naples. A Naples ,
shez Janvier Maziot , 1728. in 8. de
249. Pages. Cet ouvrage est en Italien.
EXPLICATION de l'ouverture du côté et
de
2160 MER CURE DE FRANCE
de la sepulture de J. Ch. suivant la concorde.
Nouvelle Edition , revûë , corrigée
et considerablement augmentée. A
Bruxelles , chez la veuve Foppens. 1731
vol. in 12. d'environ 600. pages.
TRAITE' OU ESSAI sur la Nature et
le choix des Alimens , suivant les differens
Temperamens. Par M. Arbuthnot .
Docteur en Medecine , Membre du College
des Medecins de la Societé Royale.
A Londres , chez J. Tonson , 1731. in 8 °.
en Anglois.
DISSERTATION HISTORIQUE , dans laquelle
on prouve que l'Eglise n'a point
refusé l'Absolution pendant les trois pre
miers siécles à ceux qui étoient coupables
de crimes capitaux . Par le P. Jofeph- Augustin
Orsi , de l'Ordre des FF . Prêcheurs.
A Milan , chez Joseph Malatesta , 1730.
in 4°. L'Ouvrage est en Latin.
DECISIONS Sur chaque Article de la
Coûtume de Normandie , et Observations
sur les usages locaux de la même Coûtu
me , et sur les Articles placitez ou Arrêtez
du Parlement de Roiien , avec une
explication des termes difficiles ou inusitez
qui se trouvent dans le Texte de cette
Сой-
SEPTEMBRE 1731. 2161
Coûtume ; et aussi les anciens Reglemens
de l'Echiquier de Normandie. Par Me .
Pierre de Merville , ancien Avocat au
Parlement. A Paris , chez Gabr. Valleyre
ruë de la Vieille Bouclerie , 1731 , in fol.
PP . 747. sans les Tables.
>
Nouveau systême su la maniere de dé-
Fendre les Places , par le moyen des Contremines.
Ouvrage posthume de M. ***
dédié au Roy . A Paris , rue S. Jacques ,
chez Jacques Clousier. 1731. in 12. de 182 .
Pages , sans le Discours préliminaire , de
152. Pages.
,
TRAITE' des Operations de Chirurgie ,
fondé sur la Mécanique des Organes de
l'homme , et sur la Theorie et la Pratique
la plus autorisée enrichi de Cures trèssingulieres
et de figures en Taille douce ,
representant les attitudes des Operations.
Par René Jacques Croissant de Garengeot ,
Maître ès Arts et en Chirurgie , Démonstrateur
Royal en matiere chirurgicale , et
Membre de la Societé Royale de Londres,
2º Edition , revûë , corrigée et augmentée
par l'Auteur. A Paris , chez G. Cavelier
ruë S. Jacques , 1731. trois Vol. in 12 .
1. vol . pp. 476. 2 vol . pp . 468. 3. vol.
pp. 472 .
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Résumé : « COUTUME des Bailliages de Sens et de Langres, commentée et conferée avec [...] »
Le document recense diverses publications littéraires et scientifiques parues entre 1728 et 1741. Parmi les ouvrages notables, on trouve 'Usages des Bailliages de Sens et de Langres', commenté par Juste Delaistre, avocat au Parlement, publié en 1731. Le 'Mercure de France' mentionne également 'Pausanias, ou Voyage Historique de la Grèce', traduit par l'Abbé Gedoyn, publié en deux volumes en 1731. D'autres publications incluent les 'Sermons' de l'Abbé Anselme, 'Les Gémissements d'un cœur Chrétien' par M. H***, et 'Jésus au Calvaire' par Jacques Chardon. Le document liste également des ouvrages historiques et scientifiques tels que 'Histoire de l'Isle Espagnole' par le Père Pierre-François de Charlevoix, enrichi de plans et de cartes géographiques, et 'Essai sur l'esprit' publié par André Cailleau en 1731. D'autres publications notables incluent 'La Vie et le Devoir des Évêques' par le Père Thomas-Marie Alfani, 'Explication de l'ouverture du côté et de la sépulture de J. Ch.' en nouvelle édition, et 'Traité sur la Nature et le choix des Aliments' par M. Arbuthnot. Le document mentionne également des ouvrages juridiques et médicaux, comme 'Décisions sur chaque Article de la Coutume de Normandie' par Pierre de Merville, et 'Traité des Opérations de Chirurgie' par René Jacques Croissant de Garengeot, publié en trois volumes en 1731.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2
p. 2162-2163
Histoire de l'Eglise de Vaison, &c. [titre d'après la table]
Début :
HISTOIRE GENERALE de l'Eglise Cathredrale de Vaison, avec une Chronologie [...]
Mots clefs :
Paroisses, Chapelles, Diocèse, Chorographie
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Histoire de l'Eglise de Vaison, &c. [titre d'après la table]
HISTOIRE GENERALE de l'Eglise Cathr
drale de Vaison , avec une Chronologie
de tous les Evêques qui l'ont gouvernée ;
et une Corographie , ou Description en
Vers Latins et François des Villes, Bourgs,
Villages , Paroisses et Chapelles qui composent
ce Diocese. Par le R. P. Louis- Anselme
Boyer de Sainte Marrhe de Tarascon
, Professeur en Théologie de l'Ordre
des FF . Prêcheurs , de la Congrégation du
Três Saint Sacrement. Livre premier 1
Vol. in 4. à Avignon , de l'Imprimerie de
Marc Chave , 1731. pp. 260. pour le
1. livre.
1
, Le second livre ou plutôt le second
tome de cet Ouvrage , compris dans le
même Volume , contient environ cent
pages , y compris la Table generale. Il
renferme en particulier la Corographie ;
dont il est parlé dans le Titre general. ·
Cetre Description du Diocèse de Vaison
a été faite en Vers Latins par Joseph- Marie
Suarez , Evêque de Vaison , l'un des
plus sçavants Prelats qui ayent gouverné
ce Diocèse . Le P. Boyer , Auteur de cette
Histoire a cru devoir traduire en Vers
François les Vers Latins de l'habile Prelar:
les Lecteurs intelligents en sentiront la
difference , et trouveront peut- être à re-.
dire
SEPTEMBRE. 173. 2163
dire aur stile peu châtié de tout l'ouvrage
historique. Cet ouvrage est cependant le
fruit de beaucoup de recherches , et d'un
long et assidu travail . Il se fera toûjours
lire avec plaisir par les Amateurs de la
Patrie , et par quantité de Personnes curieuses
, à qui les Histoires particulieres
ne sont pas indifferentes .
drale de Vaison , avec une Chronologie
de tous les Evêques qui l'ont gouvernée ;
et une Corographie , ou Description en
Vers Latins et François des Villes, Bourgs,
Villages , Paroisses et Chapelles qui composent
ce Diocese. Par le R. P. Louis- Anselme
Boyer de Sainte Marrhe de Tarascon
, Professeur en Théologie de l'Ordre
des FF . Prêcheurs , de la Congrégation du
Três Saint Sacrement. Livre premier 1
Vol. in 4. à Avignon , de l'Imprimerie de
Marc Chave , 1731. pp. 260. pour le
1. livre.
1
, Le second livre ou plutôt le second
tome de cet Ouvrage , compris dans le
même Volume , contient environ cent
pages , y compris la Table generale. Il
renferme en particulier la Corographie ;
dont il est parlé dans le Titre general. ·
Cetre Description du Diocèse de Vaison
a été faite en Vers Latins par Joseph- Marie
Suarez , Evêque de Vaison , l'un des
plus sçavants Prelats qui ayent gouverné
ce Diocèse . Le P. Boyer , Auteur de cette
Histoire a cru devoir traduire en Vers
François les Vers Latins de l'habile Prelar:
les Lecteurs intelligents en sentiront la
difference , et trouveront peut- être à re-.
dire
SEPTEMBRE. 173. 2163
dire aur stile peu châtié de tout l'ouvrage
historique. Cet ouvrage est cependant le
fruit de beaucoup de recherches , et d'un
long et assidu travail . Il se fera toûjours
lire avec plaisir par les Amateurs de la
Patrie , et par quantité de Personnes curieuses
, à qui les Histoires particulieres
ne sont pas indifferentes .
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Résumé : Histoire de l'Eglise de Vaison, &c. [titre d'après la table]
L'ouvrage 'Histoire Générale de l'Église Cathédrale de Vaison' se compose de deux livres en un seul volume. Le premier livre, publié en 1731 par le Père Louis-Anselme Boyer de Sainte Marrhe de Tarascon, professeur en théologie de l'Ordre des Frères Prêcheurs, compte 260 pages. Il présente une chronologie des évêques du diocèse de Vaison et une corographie décrivant les villes, bourgs, villages, paroisses et chapelles du diocèse en vers latins et français. Le second livre, d'environ cent pages, se concentre également sur la corographie. Cette description a été rédigée en vers latins par Joseph-Marie Suarez, évêque de Vaison, et traduite en vers français par le Père Boyer. L'ouvrage, bien que critiqué pour son style, est le fruit de nombreuses recherches et d'un travail assidu. Il est destiné aux amateurs de la patrie et aux personnes curieuses des histoires locales.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3
p. 2163-2170
Continuation de l'Art. de Guillaume Homberd. [titre d'après la table]
Début :
CONTINUATION de l'Article de Guill. Hombert. Extrait du XIV . Tome des Memoires [...]
Mots clefs :
Histoire, Langues, Académie des sciences, Phosphore, Végétations, Évaporation de l'air
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Continuation de l'Art. de Guillaume Homberd. [titre d'après la table]
CONTINUATION de l'Article de Guill .
Hombert. Extrait du XIV . Tome des Memoires
, pour servir à l'Histoire des Hommes
Illustres &c..
Il revint à Paris au bout de quelques
années ; et tant de connoissances qu'il
avoit acquises , ses Posphores , une Machine
Pneumatique de son invention plus
parfaite que celle de Guerike et que celle
de Boile , qu'il avoit vûë à Londres , les
nouveaux Phenomenes qu'elle lui produisoit
tous les jours , des Microscopes de sa
façon très simples , très - commodes et
très- exacts autre source inépuisable de
Phenomênes une infinité d'Operations
rares , ou de découvertes de Chymie , lui
donnerent bien- tôt une des premieres places
entre les premiers Sçavans.
-
>
,
M. l'Abbé Bignon ayant eû en 1691. la
direction de l'Académie des Sciences , y
fit
2164 MERCURE DE FRANCE
fit entrer M. Homberg , et lui donna le
Laboratoire de l'Académie , et par là une
entiere liberté de travailler en Chimie
sans inquiétude.
3
M. le Duc d'Orleans , qui se livroit au
goût et au talent qu'il avoit pour les
Sciences ayant voulu entrer dans les
mysteres de la Chymie et de la Physique
experimentale , prit en 1702. M. Hombert
auprès de lui en qualité de son Physicien
, et lui donna une Pension et un Laboratoire
le mieux fourni et le plus su
perbe que la Chymie eût jamais eû.
Ce Prince ayant aussi fait venir d'Alle
magne la même année , ce grand Miroir
ardent convexe , qui est si connu : M.
Homberg s'en servit pour faire un grand
nombre d'experiences entierement nou
yelles .
L'an 1704 ce Prince le choisit pour son
premier Medecin . Ce choix n'étoit pas
encore declaré , lors qu'on vînt offrir à
M. Homberg de la part de l'Electeur Pa
latin , et même d'une manière très- pressante
des avantages plus considerables
que ceux même qui l'attendoient. M. le
Duc d'Orleans ne lui permit pas de les
accepter. Un autre attachement d'une espece
differente s'y joignit encore. Il songeoit
à se marier , et y songcoit depuis si
›
longSEPTEMBRE.
1731. 215
long- emps , que l'amour seul , sans une
forte estime , n'eût pas produit tant de
constance.
En devenant Premier Medecin de M. le
Duc d'Orleans , il tomboit dans le cas
d'une des Loix de l'Académie des Sciences
, qui porte que toute charge demandant
résidence hors de Paris , est incompatible
avec une place d'Académicien
Pensionnaire ; il déclara nettement que
s'il étoit réduit à opter , il se détermineroit
pour l'Académie ; mais le Roi le jugea
digne d'exception ; ainsi il conserva
les deux Postes en même temps.
En 1708. il se maria , et épousa Marguerite-
Angelique Dodart fille de M.
Dodart , Medecin , pour qui il avoit été
si constant.
2
Quelques années après , il devint sujet
à une petite Dissenterie , dont il se guérissoit
, et qui revenoit de tems en tems.
Le mal s'augmenta toûjours , et il en
mourut le 24. Septembre 1715. âgé de
63. ans. Quoiqu'il fût d'une complexion
foible , il étoit fort laborieux et d'un courage
qui lui tenoit lieu de force . Outre
une quantité de faits curieux de Physique
rassemblez dans sa tête , et presens
à sa mémoire , il avoit de quoi faire un
sçavant ordinaire en Histoire et en Langues
2766 MERCURE DE FRANCE
gues. Il sçavoit même de l'Hebreu . Son
caractere d'esprit est marqué dans tout ce
qu'on a de lui ; il avoit une attention ingenieuse
sur tout ce qui lui faisoit faire des
observations où les autres ne voyent rien ,
une adresse extrême pour demêler les routes
qui menent aux découvertes , de la singularité
dans ses experiences. Sa maniere
de s'expliquer étoit simple , mais méthodique
et précise ; soit que le François fûr
toûjours pour lui une langue étrangere
soit que naturellement il ne fût pas abondant
en paroles , il cherchoit son mot
presque à chaque moment , mais enfin il
le trouvoit. Il n'a point publié de corps
d'ouvrage. On trouve seulement dans
l'histoire de l'Académie des Sciences plusieurs
Memoires de sa façon , qui sont
tous singuliers , curieux et interessans ,
et dont je vais donner la liste .
1. Maniere de faire le Phosphore brûlant de
Kunkel. Année 1692.
2. Diverses expériences du Phosphore. Ibid.
3. Réflexions sur differentes Vegetations Mé
talliques. Ibid.
4. Maniere d'extraire un sel volatile mineral
en forme séche. Ibid.
5. Réflexions sur l'expérience des larmes de
verre , qui se brisent dans le vuide. Ibid.
G₁
SEPTEMBRE . 1731. 2167
·
7. Expérience sur la glace dans le vuide.
An. 1693.
7. Expérience du ressort de l'Air dans le
vuide. Ibid.
8. Expérience de l'Evaporation de l'Eau
dans le vuide avec des Réflexions. Ibid.
9. Expériences sur la Germination des Plan
tes. Ibid.
10. Observations de la difference du poids
de certains corps dans l'Air , libre et dans
le vuide. Ibid.
11. Observation curieuse sur une infusion
d'Antimoine. Ibid.
12. Réflexions sur unfait extraordinaire ar
rivé dans une Coupelle d'or. Ibid.
13. Nouveau Phosphore . Ibid.
14. Observation sur la quantité exacte des
sels volatiles , acides , contenus dans les
differens esprits acides . An . 1694 .
15. Essais pour examiner les sels des Plantes.
Ibid.
16. Observations sur cette sorte d'Insectes ,
qui s'appellent ordinairement Demoiselles.
Ibid.
17. Essais sur les Injections Anatomiques.
Ibid.
18. Observations sur la quantité des Acides
, absorbés par les Alcalis Terreux.
"
An .
1700.
19. Observations sur les Dissolvans du
Mercure. Ibid .
Ob2568
MERCURE
DE FRANCE
20. Observations sur les Huiles des Plantes.
Ibid .
21. Surl'Acide de l'Antimoine. Ibid.
22. Observations
sur le Raffinage de l'Ar
gent. An. 1701 .
23. Observations sur quelques effets de Fer
mentations. Ibid.
24. Observations sur les Analyses des Plan
tes. Ibid.
25. Observations sur les Sels Volatiles des
Plantes. Ibid.
26. Essais de Chimie. An. 1702.
27. Observations faites par
verre ardent. Ibid.
le
moyen
du
a8 . Essai de l'Analyse du Souffre commun.
29.
An. 1703 .
Observations sur un battement de vei
nes semblables au battement des Arteres
An . 1704.
30. Suite des Essais de Chymie , Article 3 .
du Souffre principe. An . 1705 .
31. Observation sur une Dissolution de
l'Argent. An . 1706.
32. Observations sur le fer qu verre ardent
Ibid.
33. Suite de l'Article 3. des Essais de Chy
mie du Souffre principe. Ibid.
34. Eclaircissemens
touchant la Vitrifica
tion de l'Or au verre ardent. An . 1707.
35. Observations
sur les Araignées . Ibid.
36. MeSEPTEMBRE.
1731. 2169
6. Mémoire touchant les Acides et les Alcalis.
An. 1708 .
37. Suite des Essais de Chymie. Article 4.
-du Mercure. An , 1709.
8.
Observations touchant l'effet de certains
Acides sur les Alcalis volatiles. Ibid.
39.
Observations sur les matieres sulphu
reuses , et sur la facilité, de les changer
d'une espece de souffre en une autre . An.
1710.
40.
Memoire touchant les Vegetations Artificielles.
Ibid.
41.
Observations sur la matiere fecale. And
1711.
42. Phosphore nouveau , on suite des obser
vations sur la matiere fecale. Ibid .
43.
Observations sur l'Acide qui se trouve
dans le Sang et dans les autres par-.
ties des
Animaux. Deux Memoires. An.
1712.
44. Maniere de copier sur le verre coloré
les Pierres gravées . Ibid .
45.
Observation sur une séparation de l'Or
avec l'Argent par la fonte. An . 1713 .
46.
Observation sur une
sublimation da
Mercure. Ibid.
+
: 47.
Observations sur des Matieres qui pénetrent
et qui traversent les métaux sans
les fondre. Ibid.
48. Mémoire touchant la
volatilisation des
Sels fixes des Plantes . An . 1714.
F
Voyez
1170 MERCURE
DE FRANCE
.
Voyez son Eloge dans l'histoire de l'Aca
démie des Sciences. An. 1715.
Hombert. Extrait du XIV . Tome des Memoires
, pour servir à l'Histoire des Hommes
Illustres &c..
Il revint à Paris au bout de quelques
années ; et tant de connoissances qu'il
avoit acquises , ses Posphores , une Machine
Pneumatique de son invention plus
parfaite que celle de Guerike et que celle
de Boile , qu'il avoit vûë à Londres , les
nouveaux Phenomenes qu'elle lui produisoit
tous les jours , des Microscopes de sa
façon très simples , très - commodes et
très- exacts autre source inépuisable de
Phenomênes une infinité d'Operations
rares , ou de découvertes de Chymie , lui
donnerent bien- tôt une des premieres places
entre les premiers Sçavans.
-
>
,
M. l'Abbé Bignon ayant eû en 1691. la
direction de l'Académie des Sciences , y
fit
2164 MERCURE DE FRANCE
fit entrer M. Homberg , et lui donna le
Laboratoire de l'Académie , et par là une
entiere liberté de travailler en Chimie
sans inquiétude.
3
M. le Duc d'Orleans , qui se livroit au
goût et au talent qu'il avoit pour les
Sciences ayant voulu entrer dans les
mysteres de la Chymie et de la Physique
experimentale , prit en 1702. M. Hombert
auprès de lui en qualité de son Physicien
, et lui donna une Pension et un Laboratoire
le mieux fourni et le plus su
perbe que la Chymie eût jamais eû.
Ce Prince ayant aussi fait venir d'Alle
magne la même année , ce grand Miroir
ardent convexe , qui est si connu : M.
Homberg s'en servit pour faire un grand
nombre d'experiences entierement nou
yelles .
L'an 1704 ce Prince le choisit pour son
premier Medecin . Ce choix n'étoit pas
encore declaré , lors qu'on vînt offrir à
M. Homberg de la part de l'Electeur Pa
latin , et même d'une manière très- pressante
des avantages plus considerables
que ceux même qui l'attendoient. M. le
Duc d'Orleans ne lui permit pas de les
accepter. Un autre attachement d'une espece
differente s'y joignit encore. Il songeoit
à se marier , et y songcoit depuis si
›
longSEPTEMBRE.
1731. 215
long- emps , que l'amour seul , sans une
forte estime , n'eût pas produit tant de
constance.
En devenant Premier Medecin de M. le
Duc d'Orleans , il tomboit dans le cas
d'une des Loix de l'Académie des Sciences
, qui porte que toute charge demandant
résidence hors de Paris , est incompatible
avec une place d'Académicien
Pensionnaire ; il déclara nettement que
s'il étoit réduit à opter , il se détermineroit
pour l'Académie ; mais le Roi le jugea
digne d'exception ; ainsi il conserva
les deux Postes en même temps.
En 1708. il se maria , et épousa Marguerite-
Angelique Dodart fille de M.
Dodart , Medecin , pour qui il avoit été
si constant.
2
Quelques années après , il devint sujet
à une petite Dissenterie , dont il se guérissoit
, et qui revenoit de tems en tems.
Le mal s'augmenta toûjours , et il en
mourut le 24. Septembre 1715. âgé de
63. ans. Quoiqu'il fût d'une complexion
foible , il étoit fort laborieux et d'un courage
qui lui tenoit lieu de force . Outre
une quantité de faits curieux de Physique
rassemblez dans sa tête , et presens
à sa mémoire , il avoit de quoi faire un
sçavant ordinaire en Histoire et en Langues
2766 MERCURE DE FRANCE
gues. Il sçavoit même de l'Hebreu . Son
caractere d'esprit est marqué dans tout ce
qu'on a de lui ; il avoit une attention ingenieuse
sur tout ce qui lui faisoit faire des
observations où les autres ne voyent rien ,
une adresse extrême pour demêler les routes
qui menent aux découvertes , de la singularité
dans ses experiences. Sa maniere
de s'expliquer étoit simple , mais méthodique
et précise ; soit que le François fûr
toûjours pour lui une langue étrangere
soit que naturellement il ne fût pas abondant
en paroles , il cherchoit son mot
presque à chaque moment , mais enfin il
le trouvoit. Il n'a point publié de corps
d'ouvrage. On trouve seulement dans
l'histoire de l'Académie des Sciences plusieurs
Memoires de sa façon , qui sont
tous singuliers , curieux et interessans ,
et dont je vais donner la liste .
1. Maniere de faire le Phosphore brûlant de
Kunkel. Année 1692.
2. Diverses expériences du Phosphore. Ibid.
3. Réflexions sur differentes Vegetations Mé
talliques. Ibid.
4. Maniere d'extraire un sel volatile mineral
en forme séche. Ibid.
5. Réflexions sur l'expérience des larmes de
verre , qui se brisent dans le vuide. Ibid.
G₁
SEPTEMBRE . 1731. 2167
·
7. Expérience sur la glace dans le vuide.
An. 1693.
7. Expérience du ressort de l'Air dans le
vuide. Ibid.
8. Expérience de l'Evaporation de l'Eau
dans le vuide avec des Réflexions. Ibid.
9. Expériences sur la Germination des Plan
tes. Ibid.
10. Observations de la difference du poids
de certains corps dans l'Air , libre et dans
le vuide. Ibid.
11. Observation curieuse sur une infusion
d'Antimoine. Ibid.
12. Réflexions sur unfait extraordinaire ar
rivé dans une Coupelle d'or. Ibid.
13. Nouveau Phosphore . Ibid.
14. Observation sur la quantité exacte des
sels volatiles , acides , contenus dans les
differens esprits acides . An . 1694 .
15. Essais pour examiner les sels des Plantes.
Ibid.
16. Observations sur cette sorte d'Insectes ,
qui s'appellent ordinairement Demoiselles.
Ibid.
17. Essais sur les Injections Anatomiques.
Ibid.
18. Observations sur la quantité des Acides
, absorbés par les Alcalis Terreux.
"
An .
1700.
19. Observations sur les Dissolvans du
Mercure. Ibid .
Ob2568
MERCURE
DE FRANCE
20. Observations sur les Huiles des Plantes.
Ibid .
21. Surl'Acide de l'Antimoine. Ibid.
22. Observations
sur le Raffinage de l'Ar
gent. An. 1701 .
23. Observations sur quelques effets de Fer
mentations. Ibid.
24. Observations sur les Analyses des Plan
tes. Ibid.
25. Observations sur les Sels Volatiles des
Plantes. Ibid.
26. Essais de Chimie. An. 1702.
27. Observations faites par
verre ardent. Ibid.
le
moyen
du
a8 . Essai de l'Analyse du Souffre commun.
29.
An. 1703 .
Observations sur un battement de vei
nes semblables au battement des Arteres
An . 1704.
30. Suite des Essais de Chymie , Article 3 .
du Souffre principe. An . 1705 .
31. Observation sur une Dissolution de
l'Argent. An . 1706.
32. Observations sur le fer qu verre ardent
Ibid.
33. Suite de l'Article 3. des Essais de Chy
mie du Souffre principe. Ibid.
34. Eclaircissemens
touchant la Vitrifica
tion de l'Or au verre ardent. An . 1707.
35. Observations
sur les Araignées . Ibid.
36. MeSEPTEMBRE.
1731. 2169
6. Mémoire touchant les Acides et les Alcalis.
An. 1708 .
37. Suite des Essais de Chymie. Article 4.
-du Mercure. An , 1709.
8.
Observations touchant l'effet de certains
Acides sur les Alcalis volatiles. Ibid.
39.
Observations sur les matieres sulphu
reuses , et sur la facilité, de les changer
d'une espece de souffre en une autre . An.
1710.
40.
Memoire touchant les Vegetations Artificielles.
Ibid.
41.
Observations sur la matiere fecale. And
1711.
42. Phosphore nouveau , on suite des obser
vations sur la matiere fecale. Ibid .
43.
Observations sur l'Acide qui se trouve
dans le Sang et dans les autres par-.
ties des
Animaux. Deux Memoires. An.
1712.
44. Maniere de copier sur le verre coloré
les Pierres gravées . Ibid .
45.
Observation sur une séparation de l'Or
avec l'Argent par la fonte. An . 1713 .
46.
Observation sur une
sublimation da
Mercure. Ibid.
+
: 47.
Observations sur des Matieres qui pénetrent
et qui traversent les métaux sans
les fondre. Ibid.
48. Mémoire touchant la
volatilisation des
Sels fixes des Plantes . An . 1714.
F
Voyez
1170 MERCURE
DE FRANCE
.
Voyez son Eloge dans l'histoire de l'Aca
démie des Sciences. An. 1715.
Fermer
Résumé : Continuation de l'Art. de Guillaume Homberd. [titre d'après la table]
Le texte décrit la vie et les contributions scientifiques de M. Homberg. Après avoir acquis diverses connaissances et inventé une machine pneumatique améliorée, Homberg revint à Paris et devint rapidement un des premiers savants grâce à ses découvertes en chimie et ses instruments, tels que les microscopes et les phosphores. En 1691, l'abbé Bignon, directeur de l'Académie des Sciences, lui offrit un laboratoire, lui permettant de travailler librement en chimie. En 1702, le duc d'Orléans, intéressé par la chimie et la physique expérimentale, engagea Homberg comme son physicien, lui fournissant une pension et un laboratoire bien équipé. Cette même année, Homberg utilisa un miroir ardent convexe pour de nouvelles expériences. En 1704, il fut nommé premier médecin du duc d'Orléans, malgré des offres plus avantageuses de l'Électeur Palatin. Homberg conserva ses postes à l'Académie des Sciences et auprès du duc grâce à une exception royale. Il se maria en 1708 avec Marguerite-Angélique Dodart. Homberg souffrit d'une dissenterie qui s'aggrava et causa sa mort le 24 septembre 1715, à l'âge de 63 ans. Malgré une constitution faible, il était très laborieux et avait une mémoire exceptionnelle pour les faits de physique. Il maîtrisait plusieurs langues, y compris l'hébreu. Homberg n'a pas publié de grands ouvrages, mais plusieurs mémoires de ses recherches furent publiés dans l'histoire de l'Académie des Sciences. Ces mémoires couvrent une large gamme de sujets, allant des expériences sur le phosphore et les végétations métalliques aux observations sur les acides et les alcalis.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
4
p. 2170-2179
Sethos, Histoire ou Vie, &c. [titre d'après la table]
Début :
SETHOS, Histoire ou Vie tirée des Monumens anecdotes de l'ancienne Egypte [...]
Mots clefs :
Ancienne Égypte, Prince, Reine, Académies, Éducation, Peinture, Carthage, Observatoire des prêtres thébains, Phéniciens, Esclaves
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Sethos, Histoire ou Vie, &c. [titre d'après la table]
SETHOS , Histoire ou Vie tirée des Monumens
anecdotes de l'ancienne Egypte
traduite d'un Manuscrit Grec . A Paris ,
chez les Freres Guerin , Quay des Augustins
, et rue S. Jacques , 1731. trois Volumes
in 12. de plus de 400 , pages chacun
sans la Préface , l'Epitre et les Additions,
Cartes d'Egypte , d'Affrique , &c.
Le nom de M. l'Abbé Terrasson
qui n'est pas à la tête du livre , se trouve
dans le Privilege . Nous ne prétendons
pas donner au Public dans le mois de
Septembre , la premiere nouvelle d'un
Ouvrage , qui a été fort répandu dès les
premiers jours de Juillet : mais les trois
volumes in 12.dont il est composé , ne nous
ont pas permis plutôt d'en faire quelque
rapport au Public . C'est un ouvrage de
fiction à peu près dans le goût de Telema
que,ou des Voyages de Cyrus. Mais au lieu
que ces deux-cy se bornent en quelque
sorte à l'idée d'une éducation ; ce sujet
particulier ne remplit que le premier volume
de Sethos . Ce jeune Prince est fils
d'Osoroth , Roi de Memphis , Prince âgé
et indolent. Sethos dès le premier livre
perd
SEPTEMBRE . 1731. 2171
L
perd Nephté sa mere , Reine admirable
par sa vertu et par sa sagesse . Le Grand
Prêtre en la presentant au Senat , qui ju
geoit les morts en Egypte , fait d'elle un
Eloge Funebre , dont tous les lecteurs
ont été également frappez. Nephté en
mourant , avoit laissé pour Gouverneur
à son fils unique , âgé de huit ans , un excellent
homme , nommé Amedés , qui
conduit toute l'éducation de Sethos . Outre
le soin qu'il en prend par lui - même ,
il le fait profiter de l'éducation publique
des Egyptiens. A cette occasion , l'Auteur
fait dans le second livre une description
historique des Académies de Memphis. Il
donne là un leger crayon de toutes les
sciences qui ont rendu cette Nation si
fameuse , et il joint à ce narré d'excellens
avis pour tous ceux qui sont chargez de
l'instruction de la jeunesse , ou qui veulent
s'instruire eux - mêmes. Il insinuë , suivant
le principe déja exposé dans la Préface
, que les Sciences sont une des plus
grandes sources des vertus humaines et
civiles , non -seulement par l'occupation
qui est un obstacle au déreglement des
moeurs , mais encore par les préceptes et
par les exemples que la lecture nous
fournit. La Reine Daluca , qui épouse
Osoroth après la mort de Nephté , et qui
Fij vouloit
2172 MERCURE DE FRANCE
› vouloit perdre Sethos pour faire place
à l'aîné des deux Enfans qu'elle eût de
lui , songea d'abord à corrompre la Cour,
dans le dessein de faire passer son projet.
Elle ne trouva point de plus sûr moyen
pour introduire cette corruption , que de
décréditer ces Académies , et de jetter
les jeunes Seigneurs dans l'oisiveté et dans
le goût des amusemens frivoles. Elle Y
réussit dont les femmes de sa cour par
l'Auteur fait une peinture qui s'est attiré
une appro bation generale.
с
genereux ,
,
et mê-
Après huit ans de cette éducation pu
blique et particuliere , Amedés concevant
que son disciple avoit besoin d'un
mérite plus qu'ordinaire pour surmonter
les entreprises de ses ennemis domestiques
, conçoit le dessein
me perilleux , de lui procurer l'initiation.
C'étoit alors l'école des vertus les plus
héroïques, Les épreuves du corps qu'il
falloit subir , demandoient un courage
extrême , et les épreuves de l'ame exigeoient
une docilité qui faisoient de l'aspirant
un homme nouveau L'autheur fait
de ces pratiques un tableau qu'on n'a
vû encore nulle part , et où la fiction ne
sert que d'ornement à un fond vrai
mais qui n'a été sçû jusqu'à present que
de ceux qui ont une grande connoissance
9
de
SEPTEMBRE. 1737. 2173
de l'Antiquité.Ces exercices exposez dans
le troisième livre finissent à l'égard de
Sethos , par trois questions qu'on lui
propose sur l'héroïsme : les réponses qu'il
y donne font , pour ainsi dire , la base de
tout le reste de sa vie. Il satisfait à ces
questions dans le quatriéme livre à l'occasion
de l'histoire de deux freres , fils du
Prince de Carthage , qui avoit promis sa
succession à celui des deux qui feroit
dans le cours de trois années l'action la
plus héroïque . Sethos ayant décidé que
la premiere vertu du Heros , est un amour
zelé du genre humain , se consacre luimême
au service des hommes en general:
et en conséquence de cette résolution , it
employe le long exil où le jette la persécution
de Daluca , à faire chez des peuples
inconnus les voyages utiles pour eux,
qui font le sujet du second volume.
Le cinquiéme livre le premier des
trois qui composent ce volume , contient
le détail d'une guerre que le Roi de Thebes
fait au Roy de Memphis. L'artificieuse
Daluca veut se servir de cette
guerre pour faire perir Sethos . Elle arrache
, pour ainsi dire , le consentement
du Roy pour la nomination d'un General
indigne , nommé Thoris , auquel elle
communique ses intentions. Le Roy se
Fiij. COR
2174 MERCURE DE FRANCE
}
contente de soustraire son fils à l'obéïssance
d'un tel chef , et de ne lui donner
aucun autre Commandant qu'Amedés.
Le jeune Prince part pour Captos que le
Roy de Thebes menaçoit d'un Siége.
Mais avant qu'il fût formé , Sethos profite
du Privilege commun à tous les initiez
, pour visiter secretement sous la
conduite des Prêtres , les curiositez principales
du Royaume de Thebes. On trou
ve ici en abregé les singularitez dù Nil .
Sethos termine cette petite course par la
visite de l'Observatoire des Prêtres Thebains.
Il prend là des connoissances utiles
et nécessaires à une grande navigation ,
où il conduira bien- tôt les Phéniciens , et
qu'il montrera le premier aux hommes.
Revenu à Captos , les essais de son intelligence
et de son courage en fait de guerre
, sont des actions merveilleuses ; et
quoi qu'il ne combattit encore que comme
volontaire , il s'attire l'admiration
des assiegez et même des assiegeans . Enfin
pourtant le traître Thoris pressé d'ailleurs
les lettres de la Reine , et sçapar
chant qu'Amedés ne permettoit point au
jeune Prince de sortir de la place , imagine
un moyen de faire entrer à la faveur
d'une attaque de nuit , les ennemis dans
la Ville , qu'il défendoit lui- même au - de-
,
hors
SEPTEMBRE. 1731. 2179
porte
:
,
›
hors. Les ennemis néanmoins n'entrerent
pas mais Sethos et Amedés lui-même
combattant avec les Assiegez dans une
alors ouverte se trouverent sortis
eux-mêmes dans le fort de l'action , et
séparez l'un de l'autre. Sethos fut griévement
blessé , fut pris par des Soldats
Ethiopiens , et porté dans une Ville voisine
, où les Pheniciens avoient un établissement
considérable. Les Ethiopiens
qui ne le connoissoient pas ; vendirent ce
Prince aux Pheniciens qui ne le reconnurent
pas non plus . Ce jeune Prince
commençoit à se rétablir , lorsque la publication
d'une Lettre du Roy son Pere ,
par laquelle il offroit la moitié de son
Royaume au Roy de Thebes pour racheter
son fils , si on le trouvoit , arriva jusques
dans la chambre où il étoit couché.
Sethos qu'on croyoit déja par tout avoir
été tué se confirma à la vûë de cette rancon
énorme , dans la reserve qu'il avoit
gardée jusqu'alors sur sa condition : et il
pria lui-même les Pheniciens de le conduire
jusqu'à la flote qu'ils avoient sur la
mer rouge , et qui alloit mettre à la voile
pour un voyage de long cours.
Dans le sixième livre , Sethos déguisé
sous le nom de Cherés , se distingue d'apar
ses connoissances auprès d'Ors-
Fiiij tarte
bord
2176 MERCURE DE FRANCE
tarte , Commandant de cette Flotte, où il
venoit d'entrer Esclave .. Il se signala encore
davantage dans un combat naval , que
les Pheniciens donnerent contre la Flotte
des Rois de la Taprobane. Ces Rois s'opposoient
aux Pheniciens qui venoient deffendre
leur Colonie établie dans cette Isledepuis
quelque - temps ; et on les soupçonnoit
de l'avoir exterminée . Astrate
après une victoire sur Mer , qui étoit dûë
en sa plus grande partie aux conseils et
au courage de Cherés , débarqua la nuit
pour achever la déstruction des insulaires
: mais se trouvant au point du jour à
la vûë de leur camp , les Rois lui députent
un Heraut pour lui demander une
conférence dans la plaine. Que là on lui
exposeroit le sujet de la Guerre qu'ils faisoient
à Pheletés, chef de la Colonie Phenicienne
; s'ils acceptoient pour Arbitredu
differend qu'ils avoient avec la Phenicie
, l'Egyptien même qu'Aytarte avoit
amené , et dont quelques Prisonniers
qu'ils avoient faits dans le combat de la
veille , leur avoient parlé avec de grands
éloges. Astrate ayant accordé au Heraut
cette demande ; on apprit dans la conférence
, que Pheletés avoit fait égorger en
une nuit le Gouverneur et la Garnison de
Galiba , ville maritime de la Taprobane
Qu
SEPTEMBRE . 1731 2177
où l'on avoit reçû les Pheniciens : ce qui
obligeoit les Rois d'assieger cette Ville
pour la reprendre. Cherés interrogé sur
cette question , prend hautement le parti
des insulaires
Pheniciens mêmes , le combat et la victoire
de la Ville . Pheletés qui assistoit à
cette conférence , commençoit à se deffendre
d'une maniere injurieuse pour
Cherés , lorsqu'Astrate montra une lettre
patente du Roy de Phenicie. Il étoit dit:
dans cette lettre , que le Roy ne sçachant
que confusément la cause de cette guerre ,.
envoyoit Astrate pour défendre la Colo--
nie si les Rois de l'Isle lui vouloient ôter
l'établissement qu'on lui avoit accordé :
autrefois. Il lui donnoit en même temps
la place de Pheletés , qui n'étoit agréable :
ny aux Pheniciens ny aux Insulaires , et
joignoit à l'égard de ce dernier , un ordre
de lui faire son Procez , s'il avoit fait aux
Rois ses amis et ses alliez , quelque offen--
se capitale. Pheletés entendant ces paroles
, sort brusquement de la tente , et se
jette dans la Mer : après quoi la Ville de
Galiba fut rendue à ses légitimes posses--
seurs et la Paix. rétablie entre les deux
Peuples.
et désavoie au nom des
Mais avant que la conférence se romapît
, Cherés proposa aux deux Nations
Fy Pen
2178 MERCURE DE FRANCE
l'entreprise de faire le tour de l'Affrique
par son extrêmité méridionale. Ilinsinua
qu'il avoit sur ce sujet des connoissances
particulieres dont il ne pouvoit pas dire
la source. C'étoient les Notions Geographiques
que les Prêtres de Thebes lui
avoient données. Il demanda à chacun
des deux Peuples six grands Vaisseaux , et
quelques autres plus petits , qui leur por
teroient de ses nouvelles pendant sa course
, et qui rapporteroient les provisions
dont il auroit besoin. Le credit que
Cherés s'étoit acquis , et l'esperance d'un
commerce avantageux fit consentir l'Assemblée
à ce dessein. Cherés commence
icy à devenir Chef et Commandant et
l'on verra dans toute la suite , que la réputation
de sa vertu , de son intelligence
et de son courage le rendra le Maître dans
tous les lieux où il arrivera.
›
:
Le sixième livre contient encore la route
qu'il fait le premier par la pleine Mer à
Menuthias , aujourd'huy Madagascar . I}
soûmet sans effusion de sang les Sauvages
de cette Isle , qui n'avoient aucune
forme de gouvernement , par une conquête
qui les rend plus heureux qu'ils ne
Fétoient avant son arrivée : et il leur
donne pour maîtres sous des conditions:
équitables , les Rois de la Taprobane,
Cheréa
SEPTEMBRE 1731. 2179
Cherés est plus severe à l'égard des Antropophages
, qui possedoient sur les cô
tes orientales de l'Affrique , les mines de
Sophir , ou Ophir , sans connoître leurs
richesses. Mais leur coûtumé étoit de
manger les hommes que les tempêtes ou
les naufrages jettoient sur leurs côtes. Ils
parurent d'abord se soûmetrre à un vain
queur bien-faisant. Mais s'étant revoltez
ensuite , et ayant fait massacrer avant un
combat qu'ils livrerent à Cherés , tous les
prisonniers qu'ils destinoient à leurs nourritures
; le vainqueur fit mettre en croix
le long du rivage tous les chefs , et condamna
tous les habitans à ouvrir les mines,
dont il donna la possession aux Pheni--
ciens..Il n'oublia pas néanmoins de faire
à l'égard de ces Esclaves , des loix qui
changerent leur punition en un travail
reglé et suportable:
Ce fût là enfin que Cherés se disposa
à découvrir le passage de la mer orientale
à la mer occidentale de l'Affriques pas
sage que l'on avoit souhaitté jusqu'alors.
sans aucun espoir. L'Auteur entre par- là
dans le septiéme livre que nous renvoyons;
avec les trois suivans au mois prochain
anecdotes de l'ancienne Egypte
traduite d'un Manuscrit Grec . A Paris ,
chez les Freres Guerin , Quay des Augustins
, et rue S. Jacques , 1731. trois Volumes
in 12. de plus de 400 , pages chacun
sans la Préface , l'Epitre et les Additions,
Cartes d'Egypte , d'Affrique , &c.
Le nom de M. l'Abbé Terrasson
qui n'est pas à la tête du livre , se trouve
dans le Privilege . Nous ne prétendons
pas donner au Public dans le mois de
Septembre , la premiere nouvelle d'un
Ouvrage , qui a été fort répandu dès les
premiers jours de Juillet : mais les trois
volumes in 12.dont il est composé , ne nous
ont pas permis plutôt d'en faire quelque
rapport au Public . C'est un ouvrage de
fiction à peu près dans le goût de Telema
que,ou des Voyages de Cyrus. Mais au lieu
que ces deux-cy se bornent en quelque
sorte à l'idée d'une éducation ; ce sujet
particulier ne remplit que le premier volume
de Sethos . Ce jeune Prince est fils
d'Osoroth , Roi de Memphis , Prince âgé
et indolent. Sethos dès le premier livre
perd
SEPTEMBRE . 1731. 2171
L
perd Nephté sa mere , Reine admirable
par sa vertu et par sa sagesse . Le Grand
Prêtre en la presentant au Senat , qui ju
geoit les morts en Egypte , fait d'elle un
Eloge Funebre , dont tous les lecteurs
ont été également frappez. Nephté en
mourant , avoit laissé pour Gouverneur
à son fils unique , âgé de huit ans , un excellent
homme , nommé Amedés , qui
conduit toute l'éducation de Sethos . Outre
le soin qu'il en prend par lui - même ,
il le fait profiter de l'éducation publique
des Egyptiens. A cette occasion , l'Auteur
fait dans le second livre une description
historique des Académies de Memphis. Il
donne là un leger crayon de toutes les
sciences qui ont rendu cette Nation si
fameuse , et il joint à ce narré d'excellens
avis pour tous ceux qui sont chargez de
l'instruction de la jeunesse , ou qui veulent
s'instruire eux - mêmes. Il insinuë , suivant
le principe déja exposé dans la Préface
, que les Sciences sont une des plus
grandes sources des vertus humaines et
civiles , non -seulement par l'occupation
qui est un obstacle au déreglement des
moeurs , mais encore par les préceptes et
par les exemples que la lecture nous
fournit. La Reine Daluca , qui épouse
Osoroth après la mort de Nephté , et qui
Fij vouloit
2172 MERCURE DE FRANCE
› vouloit perdre Sethos pour faire place
à l'aîné des deux Enfans qu'elle eût de
lui , songea d'abord à corrompre la Cour,
dans le dessein de faire passer son projet.
Elle ne trouva point de plus sûr moyen
pour introduire cette corruption , que de
décréditer ces Académies , et de jetter
les jeunes Seigneurs dans l'oisiveté et dans
le goût des amusemens frivoles. Elle Y
réussit dont les femmes de sa cour par
l'Auteur fait une peinture qui s'est attiré
une appro bation generale.
с
genereux ,
,
et mê-
Après huit ans de cette éducation pu
blique et particuliere , Amedés concevant
que son disciple avoit besoin d'un
mérite plus qu'ordinaire pour surmonter
les entreprises de ses ennemis domestiques
, conçoit le dessein
me perilleux , de lui procurer l'initiation.
C'étoit alors l'école des vertus les plus
héroïques, Les épreuves du corps qu'il
falloit subir , demandoient un courage
extrême , et les épreuves de l'ame exigeoient
une docilité qui faisoient de l'aspirant
un homme nouveau L'autheur fait
de ces pratiques un tableau qu'on n'a
vû encore nulle part , et où la fiction ne
sert que d'ornement à un fond vrai
mais qui n'a été sçû jusqu'à present que
de ceux qui ont une grande connoissance
9
de
SEPTEMBRE. 1737. 2173
de l'Antiquité.Ces exercices exposez dans
le troisième livre finissent à l'égard de
Sethos , par trois questions qu'on lui
propose sur l'héroïsme : les réponses qu'il
y donne font , pour ainsi dire , la base de
tout le reste de sa vie. Il satisfait à ces
questions dans le quatriéme livre à l'occasion
de l'histoire de deux freres , fils du
Prince de Carthage , qui avoit promis sa
succession à celui des deux qui feroit
dans le cours de trois années l'action la
plus héroïque . Sethos ayant décidé que
la premiere vertu du Heros , est un amour
zelé du genre humain , se consacre luimême
au service des hommes en general:
et en conséquence de cette résolution , it
employe le long exil où le jette la persécution
de Daluca , à faire chez des peuples
inconnus les voyages utiles pour eux,
qui font le sujet du second volume.
Le cinquiéme livre le premier des
trois qui composent ce volume , contient
le détail d'une guerre que le Roi de Thebes
fait au Roy de Memphis. L'artificieuse
Daluca veut se servir de cette
guerre pour faire perir Sethos . Elle arrache
, pour ainsi dire , le consentement
du Roy pour la nomination d'un General
indigne , nommé Thoris , auquel elle
communique ses intentions. Le Roy se
Fiij. COR
2174 MERCURE DE FRANCE
}
contente de soustraire son fils à l'obéïssance
d'un tel chef , et de ne lui donner
aucun autre Commandant qu'Amedés.
Le jeune Prince part pour Captos que le
Roy de Thebes menaçoit d'un Siége.
Mais avant qu'il fût formé , Sethos profite
du Privilege commun à tous les initiez
, pour visiter secretement sous la
conduite des Prêtres , les curiositez principales
du Royaume de Thebes. On trou
ve ici en abregé les singularitez dù Nil .
Sethos termine cette petite course par la
visite de l'Observatoire des Prêtres Thebains.
Il prend là des connoissances utiles
et nécessaires à une grande navigation ,
où il conduira bien- tôt les Phéniciens , et
qu'il montrera le premier aux hommes.
Revenu à Captos , les essais de son intelligence
et de son courage en fait de guerre
, sont des actions merveilleuses ; et
quoi qu'il ne combattit encore que comme
volontaire , il s'attire l'admiration
des assiegez et même des assiegeans . Enfin
pourtant le traître Thoris pressé d'ailleurs
les lettres de la Reine , et sçapar
chant qu'Amedés ne permettoit point au
jeune Prince de sortir de la place , imagine
un moyen de faire entrer à la faveur
d'une attaque de nuit , les ennemis dans
la Ville , qu'il défendoit lui- même au - de-
,
hors
SEPTEMBRE. 1731. 2179
porte
:
,
›
hors. Les ennemis néanmoins n'entrerent
pas mais Sethos et Amedés lui-même
combattant avec les Assiegez dans une
alors ouverte se trouverent sortis
eux-mêmes dans le fort de l'action , et
séparez l'un de l'autre. Sethos fut griévement
blessé , fut pris par des Soldats
Ethiopiens , et porté dans une Ville voisine
, où les Pheniciens avoient un établissement
considérable. Les Ethiopiens
qui ne le connoissoient pas ; vendirent ce
Prince aux Pheniciens qui ne le reconnurent
pas non plus . Ce jeune Prince
commençoit à se rétablir , lorsque la publication
d'une Lettre du Roy son Pere ,
par laquelle il offroit la moitié de son
Royaume au Roy de Thebes pour racheter
son fils , si on le trouvoit , arriva jusques
dans la chambre où il étoit couché.
Sethos qu'on croyoit déja par tout avoir
été tué se confirma à la vûë de cette rancon
énorme , dans la reserve qu'il avoit
gardée jusqu'alors sur sa condition : et il
pria lui-même les Pheniciens de le conduire
jusqu'à la flote qu'ils avoient sur la
mer rouge , et qui alloit mettre à la voile
pour un voyage de long cours.
Dans le sixième livre , Sethos déguisé
sous le nom de Cherés , se distingue d'apar
ses connoissances auprès d'Ors-
Fiiij tarte
bord
2176 MERCURE DE FRANCE
tarte , Commandant de cette Flotte, où il
venoit d'entrer Esclave .. Il se signala encore
davantage dans un combat naval , que
les Pheniciens donnerent contre la Flotte
des Rois de la Taprobane. Ces Rois s'opposoient
aux Pheniciens qui venoient deffendre
leur Colonie établie dans cette Isledepuis
quelque - temps ; et on les soupçonnoit
de l'avoir exterminée . Astrate
après une victoire sur Mer , qui étoit dûë
en sa plus grande partie aux conseils et
au courage de Cherés , débarqua la nuit
pour achever la déstruction des insulaires
: mais se trouvant au point du jour à
la vûë de leur camp , les Rois lui députent
un Heraut pour lui demander une
conférence dans la plaine. Que là on lui
exposeroit le sujet de la Guerre qu'ils faisoient
à Pheletés, chef de la Colonie Phenicienne
; s'ils acceptoient pour Arbitredu
differend qu'ils avoient avec la Phenicie
, l'Egyptien même qu'Aytarte avoit
amené , et dont quelques Prisonniers
qu'ils avoient faits dans le combat de la
veille , leur avoient parlé avec de grands
éloges. Astrate ayant accordé au Heraut
cette demande ; on apprit dans la conférence
, que Pheletés avoit fait égorger en
une nuit le Gouverneur et la Garnison de
Galiba , ville maritime de la Taprobane
Qu
SEPTEMBRE . 1731 2177
où l'on avoit reçû les Pheniciens : ce qui
obligeoit les Rois d'assieger cette Ville
pour la reprendre. Cherés interrogé sur
cette question , prend hautement le parti
des insulaires
Pheniciens mêmes , le combat et la victoire
de la Ville . Pheletés qui assistoit à
cette conférence , commençoit à se deffendre
d'une maniere injurieuse pour
Cherés , lorsqu'Astrate montra une lettre
patente du Roy de Phenicie. Il étoit dit:
dans cette lettre , que le Roy ne sçachant
que confusément la cause de cette guerre ,.
envoyoit Astrate pour défendre la Colo--
nie si les Rois de l'Isle lui vouloient ôter
l'établissement qu'on lui avoit accordé :
autrefois. Il lui donnoit en même temps
la place de Pheletés , qui n'étoit agréable :
ny aux Pheniciens ny aux Insulaires , et
joignoit à l'égard de ce dernier , un ordre
de lui faire son Procez , s'il avoit fait aux
Rois ses amis et ses alliez , quelque offen--
se capitale. Pheletés entendant ces paroles
, sort brusquement de la tente , et se
jette dans la Mer : après quoi la Ville de
Galiba fut rendue à ses légitimes posses--
seurs et la Paix. rétablie entre les deux
Peuples.
et désavoie au nom des
Mais avant que la conférence se romapît
, Cherés proposa aux deux Nations
Fy Pen
2178 MERCURE DE FRANCE
l'entreprise de faire le tour de l'Affrique
par son extrêmité méridionale. Ilinsinua
qu'il avoit sur ce sujet des connoissances
particulieres dont il ne pouvoit pas dire
la source. C'étoient les Notions Geographiques
que les Prêtres de Thebes lui
avoient données. Il demanda à chacun
des deux Peuples six grands Vaisseaux , et
quelques autres plus petits , qui leur por
teroient de ses nouvelles pendant sa course
, et qui rapporteroient les provisions
dont il auroit besoin. Le credit que
Cherés s'étoit acquis , et l'esperance d'un
commerce avantageux fit consentir l'Assemblée
à ce dessein. Cherés commence
icy à devenir Chef et Commandant et
l'on verra dans toute la suite , que la réputation
de sa vertu , de son intelligence
et de son courage le rendra le Maître dans
tous les lieux où il arrivera.
›
:
Le sixième livre contient encore la route
qu'il fait le premier par la pleine Mer à
Menuthias , aujourd'huy Madagascar . I}
soûmet sans effusion de sang les Sauvages
de cette Isle , qui n'avoient aucune
forme de gouvernement , par une conquête
qui les rend plus heureux qu'ils ne
Fétoient avant son arrivée : et il leur
donne pour maîtres sous des conditions:
équitables , les Rois de la Taprobane,
Cheréa
SEPTEMBRE 1731. 2179
Cherés est plus severe à l'égard des Antropophages
, qui possedoient sur les cô
tes orientales de l'Affrique , les mines de
Sophir , ou Ophir , sans connoître leurs
richesses. Mais leur coûtumé étoit de
manger les hommes que les tempêtes ou
les naufrages jettoient sur leurs côtes. Ils
parurent d'abord se soûmetrre à un vain
queur bien-faisant. Mais s'étant revoltez
ensuite , et ayant fait massacrer avant un
combat qu'ils livrerent à Cherés , tous les
prisonniers qu'ils destinoient à leurs nourritures
; le vainqueur fit mettre en croix
le long du rivage tous les chefs , et condamna
tous les habitans à ouvrir les mines,
dont il donna la possession aux Pheni--
ciens..Il n'oublia pas néanmoins de faire
à l'égard de ces Esclaves , des loix qui
changerent leur punition en un travail
reglé et suportable:
Ce fût là enfin que Cherés se disposa
à découvrir le passage de la mer orientale
à la mer occidentale de l'Affriques pas
sage que l'on avoit souhaitté jusqu'alors.
sans aucun espoir. L'Auteur entre par- là
dans le septiéme livre que nous renvoyons;
avec les trois suivans au mois prochain
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Résumé : Sethos, Histoire ou Vie, &c. [titre d'après la table]
L'ouvrage 'Sethos, Histoire ou Vie tirée des Monumens anecdotiques de l'ancienne Egypte' a été traduit d'un manuscrit grec et publié à Paris en 1731 par les Frères Guerin. Il se compose de trois volumes in-12, chacun contenant plus de 400 pages, sans compter la préface, l'épître et les additions. Le nom de l'abbé Terrasson apparaît dans le privilège, mais pas à la tête du livre. L'histoire relate la vie de Sethos, fils d'Osoroth, roi de Memphis, et de la reine Nephté. Après la mort de Nephté, Sethos est élevé par Amedés, un gouverneur sage et vertueux. Le second volume décrit les académies de Memphis et les sciences qui ont rendu l'Égypte célèbre, soulignant l'importance des sciences pour les vertus humaines et civiles. La reine Daluca, nouvelle épouse d'Osoroth, cherche à éliminer Sethos pour favoriser ses propres enfants. Elle tente de discréditer les académies et de corrompre la cour. Amedés, pour protéger Sethos, décide de lui faire subir l'initiation, un processus exigeant des épreuves physiques et morales. Après son initiation, Sethos se consacre au service de l'humanité et entreprend des voyages utiles. Le cinquième volume relate une guerre entre le roi de Thèbes et le roi de Memphis, où Daluca tente de faire périr Sethos en nommant un général indigne. Sethos, malgré les trahisons, se distingue par son courage et son intelligence. Capturé et vendu comme esclave, Sethos se retrouve sur un navire phénicien sous le nom de Cherés. Il se distingue lors d'un combat naval et aide à résoudre un conflit entre les Phéniciens et les rois de la Taprobane. Il propose ensuite une expédition pour faire le tour de l'Afrique par son extrémité méridionale, utilisant les connaissances géographiques acquises auprès des prêtres de Thèbes. Le sixième volume décrit les aventures de Cherés en Afrique, où il soumet les habitants de Madagascar et des côtes orientales de l'Afrique, mettant fin à leurs pratiques anthropophages et établissant des lois équitables. Il découvre finalement le passage entre la mer orientale et la mer occidentale de l'Afrique.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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5
p. 2179-2190
Oeuvres de M. Dufresni. [titre d'après la table]
Début :
OEUVRES de M. Charles Riviere du Fresni. A Paris, rue St. Jacques, chez [...]
Mots clefs :
Théâtre, Musique, Jardinage, Plaisir, Volupté, Libertinage, Peinture, Sculpture, Chansons, Imagination, Charles Dufresny
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Oeuvres de M. Dufresni. [titre d'après la table]
OEUVRES de M, Charles Riviere d
Fresnil A Paris , rue St. Jacques: che
Fvi Briase
2180 MERCURE DE FRANCE
Briasson , 1731. 6. vol. in 12. prix 15.
liv..relié.
On voit à la tête un Portrait fort ressemblant
de l'Auteur , gravé par François .
Jollain , d'après le Tableau original de M..
Ch. Coypel ; et dans un Avertissement de
37. pages , l'Editeur donne cette idée du
caractere de feu M. du Fresni .
-C
il
il ne
En donnant simplement l'essor à son
Imagination , naturellement tournée à la
gayeté et aux idées singulieres gagna
les bonnes graces du feu Roi , et se trouva
comblé de ses bienfaits , qui , joints à son
bien de patrimoine , rendirent bien -tôt sa
situation opulante ; mais son goût pour la
dépense , l'empêcha de la rendre solide.
Comme il étoit né sans ambition
désiroit les richesses que pour satisfaire
aux; commoditez de la vie , ( car il n'en
avoit pas encore connu les besoins ; ) il:
aimoit le plaisir comme volupté et non
comme libertinage ; une table délicate et
des amis choisis étoient les choses qui le
flattoient le plus . Il avoit reçu de la natu
re beaucoup de goût pour tous les Arts ;;
Peinture , Sculpture , Architecture , Jar
dinage , tous sembloient lui être familiers :
par les jugemens justes qu'il portoit de
leurs productions.
Outre le goût pour les Arts , il avoit
encore
SEPTEMBRE. 173 218
1
encore un talent naturel et particulier
pour la Musique et pour le Dessein ; quoi--
que les principes de l'un et de l'autre n'eussent
point fait partie de son éducation , ill
a néanmoins produit dans ces deux genres
des choses inimitables. Les airs de ses
chansons de caractere en sont une preuve
convainquante ; car il n'y a pas un de ces:
airs qui ne soit de sa composition : mais
ce que l'on ne peut transmettre , c'est l'intelligence
et le goût avec lesquels il les
chantoit. Il est vrai que la fecondité deson
genie lui en faisoit varier les chants
toutes les fois qu'on l'engageoit à les exe--
cuter ; ce qui souvent lui déplaisoit , etsur-
tout lorsqu'on le loiioit sur un talent:
qu'il regardoit comme fört inferieur aux:
autres. Il est cependant facheux qu'il nous
reste si peu de ses chansons , puisqu'il
convient lui -même dans un de ses Mercures
, d'en avoir fait plus de cent.
Il n'étoit pas moins surprenant du côté
du Dessein , que du côté de la Musique s
il n'avoit , il est vrai , aucune pratique du
crayon , du pinceau ni de la plume ; mais
il s'étoit fait à lui- même un équivalent de
tout cela , en prenant dans differentes Es
tampes des parties d'homme , d'animaux,.
de plantes ou d'arbres qu'il découpoit , et
dont il formoit un sujet dessiné seulement
dans;
T82 MERCURE DE FRANCE
dans son imagination ; il les disposoit et
les colloit les unes auprès des autres , selon
que le sujet le demandoit : il lui arrivoit
même de changer l'expression des
têtes , qui ne convenoit pas à son idée, en
supprimant les yeux , la bouche , le nez
et les autres parties du visage , et y en
fubstituant d'autres qui étoient propres à
exprimer la passion qu'il vouloit peindre ;
tant il étoit sûr du jeu de ces parties pour
Feffet qu'il en attendoit. Mais ce qu'il y a
d'étonnant , c'est que cet assemblage de
pieces rapportées , en apparence , au hazard
et sans esquisse , formoit un tout
agréable , dont l'incorrection de Dessein
n'étoit sensible qu'à des yeux connoise
seurs.
Quelques séduisans que fussent pour lui
ees deux talens , ils ne prévaloient pas au
goût dominant qu'il avoit pour l'art de
construire des Jardins. Il avoit pour cet
Art un genie singulier , mais nullement
susceptible de comparaison avec celui dés
grands hommes que nous avons eû , et
que nous avons encore dans ce genre. Dufreny
ne travailloit avec plaisir , et pour
ainsi dire , à l'aise , que sur un terrain irregulier
et inégal .. If lui falloit des obstar
cles à vaincre , et quand la nature ne lui
en fournissoit pas , il s'en donnoit luimême,
SEPTEMBRE. 173. 28
même ; c'est-à dire que d'un emplacement
regulier , et d'un terrain plat , il en faisoit
un montueux ; afin de varier , disoit
il , les objets en les multipliant , et se garantir
des vûës voisines , en leur oppo
sant des élevations de terre , qui servoient
en même temps de Belveders. Tels étoient
les jardins de Mignaux près Poissy ; es
tels sont encore ceux qu'ils a faits dans le
Faubourg S. Antoine , pendant les dix
dernieres années de sa vie , dont l'un est
connu sous le nom du Moulin , et l'autre
qu'il appelloit le chemin creux. Tout le
monde connoit aussi la maison et les jardins
de M. l'Abbé Pajot près de Vincennes
; par là on peut juger du goût et du
genie de Dufreny dans ce genre.
Louis XIV. ayant pris la résolution de
faire faire à Versailles des Jardins dont la
grandeur et la magnificence surpassassent
tout ce qu'on avoit vû et même imaginé
jusqu'alors , lui demanda des Desseins..
Dufreny en fit deux differens ; ce Prince
les examina et les compara avec ceux
qu'on lui avoit presentez ; Il en parut
content , et ne les refusa que par l'exces--
sive dépense dans laquelle l'exécution
l'auroit engagé . Ce Monarque qui aimoit
les Arts , et qui les avoit portez à leurplus
haut degré de perfection par les :
›
tecome
2184 MERCURE DE FRANCE
recompenses dont il prévenoit ceux qu'i
s'y distinguoient , accorda à Dufreny un
Brevet de Contrôleur de ses Jardins . Peu
de temps après il obtint encore de Sa Majesté
le Privilege d'une nouvelle Manufac
ture de grandes Glaces que l'on proposoit
d'établir , et dont le succès a passé de beau--
Coup ce qu'on en attendoit.
›
Si Dufreny avoit été capable de prévoir
l'avenir , il auroit senti la valeur du
don que le Roy lui avoit fait mais sa
maniere de penser ne lui läissoit jamais
imaginer le lendemain ; le present étoit
son seul point de vûë , et faisoit son bon-
Keur ou son malheur desorte que pressé
de satisfaire à quelques caprices, qui en lui:
étoient aussi, forts que des besoins , il ceda
le Privilege des Glaces pour une somme
assez modique , &c. M. Dufreny ayant
ensuite vendu sa charge et quitté la Cour,
se fixa à Paris , et les liaisons étroites qu'il!
eut avec Renard , Philosophe voluptueux
comme lui , et celebre Auteur comique
déveloperent les talens qu'ils avoient pour
le Theatre. La Comedie Italienne fleuris- _
soit alors ; et les Acteurs qui la compo
soient avoient surmonté les difficultezz
d'une langue étrangere. Leurs Pieces
étoient presque entierement françoises ;
d'etoit la mode de fréquenter ce Theatre ,
est
SEPTEMBRE. 173. 2185
et par conséquent les Auteurs y portoient
leurs ouvrages par préference.
Des Pieces sans regles et sans conduite
mais lucratives , convenoient parfaite
ment à Dufreny ; car, à dire vray , son genie
étoit plus propre à produire des Scenes.
détachées , qu'à bien conduire une Comedie.
En effet , n'auroit-il pas été étonnant ,
qu'un homme qui avoit eû si peu de conduite
dans le cours de sa vie , en eût mis
beaucoup dans ses Pieces de Theatre.
C'est aussi le seul défaut qu'on puisse
lui reprocher à cet égard. D'ailleurs on
y trouve des caracteres bien peints et bien
soutenus , un Dialogue juste et concis
un Comique pris dans la pensée , et rarement
jouant sur le mot ; des portraits ,
critiques sans être satyriques ; et dans
tout une vivacité de genie qui lui prom
pre. Tel on dépeint Dufreny dans ses ouvrages
,.
tel il étoit avec ses amis ; c'està-
dire , aimable sans médisance , et plai..
sant sans raillerie piquante ; aussi disoitil
; Qu'on est plus excusable de ne pas penser
juste , que de penser malignement.
Ce que j'ai dit à l'égard des Comedies.
de nôtre Auteur , poursuit l'Editeur , regarde
principalement celles qu'il a données
au Theatre François ; car il regnoit
sur celui des Italiens un goût de satyre et
d'équi
2186 MERCURE DE FRANCE
d'équivoque auquel il falloit nécessaire
ment se préter pour reüssir.
Après a suppression de leur Theatre ,
notre Auteur travailla pour celui des
François les Pieces qu'il y donna , n’eurent
pas tout le succès qu'il en esperoit ;
et il ne pouvoit compter de veritables
succès que ceux du double. Veuvage et de
P'Esprit de Contradiction ; encore cette der
niere qui passe pour un chef - d'oeuvre
dans son genre , eût- elle le sort de quel
ques -unes de nos anciennes Pieces , qui
font cependant aujourd'huy les délices
du Public
M. Dufreny avoit été marié deux fois.
Distrait par l'application involontaire de
son esprit à ses compositions qui le sui
voient par tout , il lui auroit été fort difficile
de se livrer aux soins d'une famille.
Il le sentoit bien ; et peut-être étoit - ce
pour s'en dispenser entierement qu'il
avoit imaginé d'avoir en même temps 3.
ou 4. logemens dans differens quartiers de
Paris ; et qu'il les quittoit dès qu'il soupçonnoit
d'y être connu de ceux avec les
quels il ne vouloit point avoir de commerce
, & c.
A sa mort , arrivée le 6. Octobre 1724.
en la 7 me. année de son âge , ses sentimans
de pieté et de resignation furent i
sin
SEPTEMBRE. 1731. 2187
sinceres , qu'il consentit, à la sollicitation
des deux enfans qu'il avoit eû de son premier
mariage , que l'on brûlât tous ses
ouvrages , le seul bien qui lui restoit alors .
C'étoit une seconde partie des Amusemens
serieux et comiques , les Vapeurs , Comedie
en un Acte , qu'il avoit lûës à tous ses
amis , et dont ils ne se rappellent le souvenir
qu'avec regret ; La Joueuse , qu'il
avoit mise en vers ; le Superstitieux , et le
Valet-Maître , Comedies en cinq Actes ,
presque finies , de même
que l'Epreuve
en trois Actes , avec des Intermedes qu'il
comptoit donner incessamment au Public.
Si jamais ouvrages de Theatre devoient
être épargnés , c'étoient ceux de notre
Auteur par la pureté des moeurs qui y regnoit
; mais ce zéle pour lequel le seul
nom de Comedie est un crime , et celui
de Theatre une profanation , en ordonna
autrement ; Scenes détachées , canevas da
Pieces , Refléxions , Ouvrages même de
ses mains ; tout fût mis en cendre , & c . >
On ne peut donc donner qu'un recueil
le plus complet qu'il a été possible de ses
oeuvres déja imprimées , mais , ou malimprimées
, ou devenuës rares ; on y a
ajoûté tout ce qu'on a jugé être de lui
dans les Mercures , comme Paralleles ,
Dissertations ou Examens critiques ,
›
His2188
MERCURE DE FRANCE
Historietes nouvelles et Chansons dong
on a toûjours désiré d'avoir une suite. I
est vrai que ce qui enrichir le plus cette
édition , ce sont trois Comedies , qui n'avoient
jamais été imprimées , et dont une
n'avoit pas encore été répresentée . Ces
trois Pieces sont la Malade sans maladie
La Joueuse , en Prose , et le faux Sincere.
On est redevable des deux premieres à
générosité des Comediens François ,
qui possedoient dans leur dépôt les seuls
Manuscrits qui existassent de ces deux
Pieces , et qui ont bien voulu les abandonner
à l'impression ; ils ont fait même
toutes les recherches possibles pour l'aug
menter encore de trois autres Pieces , intitulées
: Sancho Pansa en trois Actes ;
le Portrait , en un Acte , et les Dominos ,
aussi en un Acte ; mais malgré tous les
soins qu'ils se sont donnez , ils n'ont pû
les recouvrer , & c ..
>
>
La multiplicité d'avis differens , et la
facilité que M. Dufreny avoit à repro
duire lui faisoient presque toûjours
changer ses Pieces et les tourner de diffe
rentes façons , et souvent à leur désavantage.
C'est pour cette raison que M. de
M.... exigea de Dufreny , qu'il prit copie
de sonfaux Sincere , afin de la conserver
dans le meilleur état que ses amis .
ju+.
SEPTEMBRE . 1731. 2189
jugerent qu'il le pouvoit nettre : Jugement
que le Public a confirmé par l'accueil
favorable qu'il a fait à cette Comedie
Voilà ce que nous croyons pouvoir extraire
de cette Préface sur la vie , le caractere et les
Ouvrages defeu M. Dufreny. Voici le Cata-
Logue de ses Pieces , sçavoir , celles qui ont
été données au Theatre François.
Le Negligent. Prose , f . Actes.
Attendez- moy sous l'Orme. Prose , 1. Acte
Le Chevalier Joueur. 5. Actes . Prose .
La Nôce interrompuë. 1. Acte. Prose.
La Malade sans maladie. 5. Actes. Prose
L'esprit de contradiction. 1. Acte. Prose.
Le double Veuvage. 3. Actes. Prose.
Lefaux Honnête - Homme. 3. Actes . Prose
Le faux Instinct. 3. Actes. Prose.
Le Jaloux honteux. 5. Actes . Prose.
La Joueuse. 5. Actes . Prose.
Le Lot suposé. En Vers . 3. Actes.
La Réconciliation Normande. 5. Act. Vers
Le Dédit. 1. Acte . Vers.
Le Mariage fait et rompu. 3. Actes. Vers
Le faux Sincere. 5. Actes . Vers.
Comedies pour le Theatre Italien,
L'Opera de Campagne. 3. Actes.
L'union des deux Opera. Un Acté.
Les
2190 MERCURE DE FRANCE
Les Chinois. 4. Actes et un Prologue.
La Baguette de Vulcain . Un Acte .
Les Adieux des Officiers , ou Venus justifiée
. Un Acte.
Les Mal- Assortis . 2. Actes .
Le Départ des Comédiens. Un Acte.
Attendez- moi sous l'orme . Un Acte.
La Foire S. Germain. 3. Actes.
Les Momies d'Egypte. Un Acte.
Pasquin et Morphorio, Medecins des Moeurs.
3. Actes.
Les Fées , ou les Contes de ma Mere.
l'Oye. Un Acte.
Les 4. premiers Volumes contiennent les
Comédies joüées sur le Théatre François.
Le quatriéme Tome rempli par les
Amusemens serieux et comiques , Ouvrage
très- excellent et rrès - connu , puis
qu'il est traduit dans toutes les Langues
l'Europe.
Le Puits de la Verité. Histoire Gauloise.
Parallele d'Homere et de Rabelais.
Reflexions sur la Tragedie de Rhadamiste
et Zénobie.
Réponse Apologetique de l'Auteur du Mercure
Galant , au Mercure de Trévoux .
Le sixième Volume , de 300. pages sans
les Chansons notées , contient les Oenvres
diverses de Dufresny , &c.
Fresnil A Paris , rue St. Jacques: che
Fvi Briase
2180 MERCURE DE FRANCE
Briasson , 1731. 6. vol. in 12. prix 15.
liv..relié.
On voit à la tête un Portrait fort ressemblant
de l'Auteur , gravé par François .
Jollain , d'après le Tableau original de M..
Ch. Coypel ; et dans un Avertissement de
37. pages , l'Editeur donne cette idée du
caractere de feu M. du Fresni .
-C
il
il ne
En donnant simplement l'essor à son
Imagination , naturellement tournée à la
gayeté et aux idées singulieres gagna
les bonnes graces du feu Roi , et se trouva
comblé de ses bienfaits , qui , joints à son
bien de patrimoine , rendirent bien -tôt sa
situation opulante ; mais son goût pour la
dépense , l'empêcha de la rendre solide.
Comme il étoit né sans ambition
désiroit les richesses que pour satisfaire
aux; commoditez de la vie , ( car il n'en
avoit pas encore connu les besoins ; ) il:
aimoit le plaisir comme volupté et non
comme libertinage ; une table délicate et
des amis choisis étoient les choses qui le
flattoient le plus . Il avoit reçu de la natu
re beaucoup de goût pour tous les Arts ;;
Peinture , Sculpture , Architecture , Jar
dinage , tous sembloient lui être familiers :
par les jugemens justes qu'il portoit de
leurs productions.
Outre le goût pour les Arts , il avoit
encore
SEPTEMBRE. 173 218
1
encore un talent naturel et particulier
pour la Musique et pour le Dessein ; quoi--
que les principes de l'un et de l'autre n'eussent
point fait partie de son éducation , ill
a néanmoins produit dans ces deux genres
des choses inimitables. Les airs de ses
chansons de caractere en sont une preuve
convainquante ; car il n'y a pas un de ces:
airs qui ne soit de sa composition : mais
ce que l'on ne peut transmettre , c'est l'intelligence
et le goût avec lesquels il les
chantoit. Il est vrai que la fecondité deson
genie lui en faisoit varier les chants
toutes les fois qu'on l'engageoit à les exe--
cuter ; ce qui souvent lui déplaisoit , etsur-
tout lorsqu'on le loiioit sur un talent:
qu'il regardoit comme fört inferieur aux:
autres. Il est cependant facheux qu'il nous
reste si peu de ses chansons , puisqu'il
convient lui -même dans un de ses Mercures
, d'en avoir fait plus de cent.
Il n'étoit pas moins surprenant du côté
du Dessein , que du côté de la Musique s
il n'avoit , il est vrai , aucune pratique du
crayon , du pinceau ni de la plume ; mais
il s'étoit fait à lui- même un équivalent de
tout cela , en prenant dans differentes Es
tampes des parties d'homme , d'animaux,.
de plantes ou d'arbres qu'il découpoit , et
dont il formoit un sujet dessiné seulement
dans;
T82 MERCURE DE FRANCE
dans son imagination ; il les disposoit et
les colloit les unes auprès des autres , selon
que le sujet le demandoit : il lui arrivoit
même de changer l'expression des
têtes , qui ne convenoit pas à son idée, en
supprimant les yeux , la bouche , le nez
et les autres parties du visage , et y en
fubstituant d'autres qui étoient propres à
exprimer la passion qu'il vouloit peindre ;
tant il étoit sûr du jeu de ces parties pour
Feffet qu'il en attendoit. Mais ce qu'il y a
d'étonnant , c'est que cet assemblage de
pieces rapportées , en apparence , au hazard
et sans esquisse , formoit un tout
agréable , dont l'incorrection de Dessein
n'étoit sensible qu'à des yeux connoise
seurs.
Quelques séduisans que fussent pour lui
ees deux talens , ils ne prévaloient pas au
goût dominant qu'il avoit pour l'art de
construire des Jardins. Il avoit pour cet
Art un genie singulier , mais nullement
susceptible de comparaison avec celui dés
grands hommes que nous avons eû , et
que nous avons encore dans ce genre. Dufreny
ne travailloit avec plaisir , et pour
ainsi dire , à l'aise , que sur un terrain irregulier
et inégal .. If lui falloit des obstar
cles à vaincre , et quand la nature ne lui
en fournissoit pas , il s'en donnoit luimême,
SEPTEMBRE. 173. 28
même ; c'est-à dire que d'un emplacement
regulier , et d'un terrain plat , il en faisoit
un montueux ; afin de varier , disoit
il , les objets en les multipliant , et se garantir
des vûës voisines , en leur oppo
sant des élevations de terre , qui servoient
en même temps de Belveders. Tels étoient
les jardins de Mignaux près Poissy ; es
tels sont encore ceux qu'ils a faits dans le
Faubourg S. Antoine , pendant les dix
dernieres années de sa vie , dont l'un est
connu sous le nom du Moulin , et l'autre
qu'il appelloit le chemin creux. Tout le
monde connoit aussi la maison et les jardins
de M. l'Abbé Pajot près de Vincennes
; par là on peut juger du goût et du
genie de Dufreny dans ce genre.
Louis XIV. ayant pris la résolution de
faire faire à Versailles des Jardins dont la
grandeur et la magnificence surpassassent
tout ce qu'on avoit vû et même imaginé
jusqu'alors , lui demanda des Desseins..
Dufreny en fit deux differens ; ce Prince
les examina et les compara avec ceux
qu'on lui avoit presentez ; Il en parut
content , et ne les refusa que par l'exces--
sive dépense dans laquelle l'exécution
l'auroit engagé . Ce Monarque qui aimoit
les Arts , et qui les avoit portez à leurplus
haut degré de perfection par les :
›
tecome
2184 MERCURE DE FRANCE
recompenses dont il prévenoit ceux qu'i
s'y distinguoient , accorda à Dufreny un
Brevet de Contrôleur de ses Jardins . Peu
de temps après il obtint encore de Sa Majesté
le Privilege d'une nouvelle Manufac
ture de grandes Glaces que l'on proposoit
d'établir , et dont le succès a passé de beau--
Coup ce qu'on en attendoit.
›
Si Dufreny avoit été capable de prévoir
l'avenir , il auroit senti la valeur du
don que le Roy lui avoit fait mais sa
maniere de penser ne lui läissoit jamais
imaginer le lendemain ; le present étoit
son seul point de vûë , et faisoit son bon-
Keur ou son malheur desorte que pressé
de satisfaire à quelques caprices, qui en lui:
étoient aussi, forts que des besoins , il ceda
le Privilege des Glaces pour une somme
assez modique , &c. M. Dufreny ayant
ensuite vendu sa charge et quitté la Cour,
se fixa à Paris , et les liaisons étroites qu'il!
eut avec Renard , Philosophe voluptueux
comme lui , et celebre Auteur comique
déveloperent les talens qu'ils avoient pour
le Theatre. La Comedie Italienne fleuris- _
soit alors ; et les Acteurs qui la compo
soient avoient surmonté les difficultezz
d'une langue étrangere. Leurs Pieces
étoient presque entierement françoises ;
d'etoit la mode de fréquenter ce Theatre ,
est
SEPTEMBRE. 173. 2185
et par conséquent les Auteurs y portoient
leurs ouvrages par préference.
Des Pieces sans regles et sans conduite
mais lucratives , convenoient parfaite
ment à Dufreny ; car, à dire vray , son genie
étoit plus propre à produire des Scenes.
détachées , qu'à bien conduire une Comedie.
En effet , n'auroit-il pas été étonnant ,
qu'un homme qui avoit eû si peu de conduite
dans le cours de sa vie , en eût mis
beaucoup dans ses Pieces de Theatre.
C'est aussi le seul défaut qu'on puisse
lui reprocher à cet égard. D'ailleurs on
y trouve des caracteres bien peints et bien
soutenus , un Dialogue juste et concis
un Comique pris dans la pensée , et rarement
jouant sur le mot ; des portraits ,
critiques sans être satyriques ; et dans
tout une vivacité de genie qui lui prom
pre. Tel on dépeint Dufreny dans ses ouvrages
,.
tel il étoit avec ses amis ; c'està-
dire , aimable sans médisance , et plai..
sant sans raillerie piquante ; aussi disoitil
; Qu'on est plus excusable de ne pas penser
juste , que de penser malignement.
Ce que j'ai dit à l'égard des Comedies.
de nôtre Auteur , poursuit l'Editeur , regarde
principalement celles qu'il a données
au Theatre François ; car il regnoit
sur celui des Italiens un goût de satyre et
d'équi
2186 MERCURE DE FRANCE
d'équivoque auquel il falloit nécessaire
ment se préter pour reüssir.
Après a suppression de leur Theatre ,
notre Auteur travailla pour celui des
François les Pieces qu'il y donna , n’eurent
pas tout le succès qu'il en esperoit ;
et il ne pouvoit compter de veritables
succès que ceux du double. Veuvage et de
P'Esprit de Contradiction ; encore cette der
niere qui passe pour un chef - d'oeuvre
dans son genre , eût- elle le sort de quel
ques -unes de nos anciennes Pieces , qui
font cependant aujourd'huy les délices
du Public
M. Dufreny avoit été marié deux fois.
Distrait par l'application involontaire de
son esprit à ses compositions qui le sui
voient par tout , il lui auroit été fort difficile
de se livrer aux soins d'une famille.
Il le sentoit bien ; et peut-être étoit - ce
pour s'en dispenser entierement qu'il
avoit imaginé d'avoir en même temps 3.
ou 4. logemens dans differens quartiers de
Paris ; et qu'il les quittoit dès qu'il soupçonnoit
d'y être connu de ceux avec les
quels il ne vouloit point avoir de commerce
, & c.
A sa mort , arrivée le 6. Octobre 1724.
en la 7 me. année de son âge , ses sentimans
de pieté et de resignation furent i
sin
SEPTEMBRE. 1731. 2187
sinceres , qu'il consentit, à la sollicitation
des deux enfans qu'il avoit eû de son premier
mariage , que l'on brûlât tous ses
ouvrages , le seul bien qui lui restoit alors .
C'étoit une seconde partie des Amusemens
serieux et comiques , les Vapeurs , Comedie
en un Acte , qu'il avoit lûës à tous ses
amis , et dont ils ne se rappellent le souvenir
qu'avec regret ; La Joueuse , qu'il
avoit mise en vers ; le Superstitieux , et le
Valet-Maître , Comedies en cinq Actes ,
presque finies , de même
que l'Epreuve
en trois Actes , avec des Intermedes qu'il
comptoit donner incessamment au Public.
Si jamais ouvrages de Theatre devoient
être épargnés , c'étoient ceux de notre
Auteur par la pureté des moeurs qui y regnoit
; mais ce zéle pour lequel le seul
nom de Comedie est un crime , et celui
de Theatre une profanation , en ordonna
autrement ; Scenes détachées , canevas da
Pieces , Refléxions , Ouvrages même de
ses mains ; tout fût mis en cendre , & c . >
On ne peut donc donner qu'un recueil
le plus complet qu'il a été possible de ses
oeuvres déja imprimées , mais , ou malimprimées
, ou devenuës rares ; on y a
ajoûté tout ce qu'on a jugé être de lui
dans les Mercures , comme Paralleles ,
Dissertations ou Examens critiques ,
›
His2188
MERCURE DE FRANCE
Historietes nouvelles et Chansons dong
on a toûjours désiré d'avoir une suite. I
est vrai que ce qui enrichir le plus cette
édition , ce sont trois Comedies , qui n'avoient
jamais été imprimées , et dont une
n'avoit pas encore été répresentée . Ces
trois Pieces sont la Malade sans maladie
La Joueuse , en Prose , et le faux Sincere.
On est redevable des deux premieres à
générosité des Comediens François ,
qui possedoient dans leur dépôt les seuls
Manuscrits qui existassent de ces deux
Pieces , et qui ont bien voulu les abandonner
à l'impression ; ils ont fait même
toutes les recherches possibles pour l'aug
menter encore de trois autres Pieces , intitulées
: Sancho Pansa en trois Actes ;
le Portrait , en un Acte , et les Dominos ,
aussi en un Acte ; mais malgré tous les
soins qu'ils se sont donnez , ils n'ont pû
les recouvrer , & c ..
>
>
La multiplicité d'avis differens , et la
facilité que M. Dufreny avoit à repro
duire lui faisoient presque toûjours
changer ses Pieces et les tourner de diffe
rentes façons , et souvent à leur désavantage.
C'est pour cette raison que M. de
M.... exigea de Dufreny , qu'il prit copie
de sonfaux Sincere , afin de la conserver
dans le meilleur état que ses amis .
ju+.
SEPTEMBRE . 1731. 2189
jugerent qu'il le pouvoit nettre : Jugement
que le Public a confirmé par l'accueil
favorable qu'il a fait à cette Comedie
Voilà ce que nous croyons pouvoir extraire
de cette Préface sur la vie , le caractere et les
Ouvrages defeu M. Dufreny. Voici le Cata-
Logue de ses Pieces , sçavoir , celles qui ont
été données au Theatre François.
Le Negligent. Prose , f . Actes.
Attendez- moy sous l'Orme. Prose , 1. Acte
Le Chevalier Joueur. 5. Actes . Prose .
La Nôce interrompuë. 1. Acte. Prose.
La Malade sans maladie. 5. Actes. Prose
L'esprit de contradiction. 1. Acte. Prose.
Le double Veuvage. 3. Actes. Prose.
Lefaux Honnête - Homme. 3. Actes . Prose
Le faux Instinct. 3. Actes. Prose.
Le Jaloux honteux. 5. Actes . Prose.
La Joueuse. 5. Actes . Prose.
Le Lot suposé. En Vers . 3. Actes.
La Réconciliation Normande. 5. Act. Vers
Le Dédit. 1. Acte . Vers.
Le Mariage fait et rompu. 3. Actes. Vers
Le faux Sincere. 5. Actes . Vers.
Comedies pour le Theatre Italien,
L'Opera de Campagne. 3. Actes.
L'union des deux Opera. Un Acté.
Les
2190 MERCURE DE FRANCE
Les Chinois. 4. Actes et un Prologue.
La Baguette de Vulcain . Un Acte .
Les Adieux des Officiers , ou Venus justifiée
. Un Acte.
Les Mal- Assortis . 2. Actes .
Le Départ des Comédiens. Un Acte.
Attendez- moi sous l'orme . Un Acte.
La Foire S. Germain. 3. Actes.
Les Momies d'Egypte. Un Acte.
Pasquin et Morphorio, Medecins des Moeurs.
3. Actes.
Les Fées , ou les Contes de ma Mere.
l'Oye. Un Acte.
Les 4. premiers Volumes contiennent les
Comédies joüées sur le Théatre François.
Le quatriéme Tome rempli par les
Amusemens serieux et comiques , Ouvrage
très- excellent et rrès - connu , puis
qu'il est traduit dans toutes les Langues
l'Europe.
Le Puits de la Verité. Histoire Gauloise.
Parallele d'Homere et de Rabelais.
Reflexions sur la Tragedie de Rhadamiste
et Zénobie.
Réponse Apologetique de l'Auteur du Mercure
Galant , au Mercure de Trévoux .
Le sixième Volume , de 300. pages sans
les Chansons notées , contient les Oenvres
diverses de Dufresny , &c.
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Résumé : Oeuvres de M. Dufresni. [titre d'après la table]
Le texte présente les œuvres de Charles Riviere Dufreny, publiées à Paris en 1731. L'ouvrage se compose de six volumes in-12, reliés, et inclut un portrait de l'auteur gravé par François Jollain d'après un tableau de Charles Coypel. Dufreny est décrit comme un homme à l'imagination vive et aux idées singulières, favori du roi Louis XIV, qui lui accorda de nombreux bienfaits. Il avait un goût prononcé pour les arts, notamment la peinture, la sculpture, l'architecture et le jardinage. Bien qu'il n'ait jamais reçu de formation formelle, Dufreny possédait un talent naturel pour la musique et le dessin. Ses chansons et compositions musicales étaient très appréciées. En jardinage, Dufreny préférait les terrains irréguliers et inégaux, créant des jardins variés et pittoresques. Louis XIV lui confia des projets pour les jardins de Versailles et lui accorda des privilèges, comme celui de contrôler les jardins royaux et d'établir une manufacture de grandes glaces. Cependant, Dufreny vendit ce privilège pour satisfaire ses caprices. Il se consacra ensuite au théâtre, écrivant des pièces pour la Comédie Italienne et la Comédie Française. Ses œuvres théâtrales étaient caractérisées par des scènes détachées et un comique subtil. Dufreny fut marié deux fois et eut des enfants de son premier mariage. À sa mort en 1724, il demanda que ses œuvres soient brûlées, mais certaines furent sauvées et publiées. Le texte liste également plusieurs de ses œuvres littéraires, telles que 'Le Puits de la Vérité. Histoire Gauloise', 'Parallèle d'Homère et de Rabelais', 'Réflexions sur la Tragédie de Rhadamiste et Zénobie', et 'Réponse Apologétique de l'Auteur du Mercure Galant, au Mercure de Trévoux'. Un sixième volume contient diverses œuvres de Dufreny, totalisant 300 pages sans compter les chansons notées. Une de ses œuvres est particulièrement excellente et connue, traduite dans toutes les langues d'Europe.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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6
p. 2191-2193
Portrait de Mlle d'Angeville. [titre d'après la table]
Début :
Il paroît depuis peu, imprimé in 4. un Poëme de M. Fuzelier, d'environ 200. [...]
Mots clefs :
Portrait, Comédienne, Friponne
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Portrait de Mlle d'Angeville. [titre d'après la table]
Il paroît depuis peu , imprimé in 4.
un Poëme de M. Fuzelier , d'environ 200.
Vers, sous le titre de Portrait de Mlle Marie-
Anne d'Angeville. Les Talens et les
Graces de cette jeune Comedienne de la
Troupe du Roy , y sont celebrez avec
beaucoup de finesse , d'agrément et de
feu. En voicy quelques fragmens.
S'il n'étoit question que de tracer l'Image ; Il
De ces traits qui ne sont que beaux ,
On verroit triompher nos Appelles nouveaux ;
Mais rendre des traits fins , c'est un Apprentissage,
Pour les plus habiles Pinceaux .
Or , D'ANGEVILLE porte une certaine Mine
Friponne , Ironique , Lutine ,
Faite exprés pour désesperer
Le plus tranquile esprit , le coeur le plus rebelle.
En formant ce joli Modelle ,
La Nature jalouse a voulu nous montrer
Que le Galand VATEAU n'en sçavoit pas tant
qu'elle &c.
Pour la peindre groupons les Ris avec les Jeux ?
Avec choix dispersés pour seconder ses voeux
Les uns forment sa Cour , les autres sa Toillette ;
Et comme ils sont badins ; Bouquet , Panier ,
Cornette >
Tout est amusement pour eux :
Inspirés
*192 MERCURE DE FRANCE
Inspirés par leur goût faǹtasque ,
L'unpour se déguiser ne saisissant qu'un Masque
Epouvante un Couple ingenu ,
Que comiqnement il houspille ;
Tous deux sur leur gentil Corps nu
N'ont pour tout ornement , l'un qu'un galand
Fichu ,
L'autre qu'un riche Mantille :
Celui-là préferant l'attirail d'un Cadet ,
Un Manteau sur le Nés , arbore le Plumet , &C.
Jeune Prodige , ainsi paroissés sur la Scene
Soit en fille , soit en garçon ,
Des Coeurs que surprend votre chaine
L'Amour fait égale Moisson ;
C'en est trop : devez vous faire des Infidelles
Parmi nos Guerriers et nos Belles ,
Et vexer tour à tour la Veuve et l'Orphelin #
Décidés vos attraits ; optés un genre
Repentés- vous d'être Complice
enfin;
De tous les Larcins de Paphos ;
Laissés du moins , Charmante Actrice ,
L'un des deux Sexes en repos &c,
Mais l'Inscription manque : autre écueil pour me
veine :
C'est ici que souvent on a vu perdre haleine
Aux Poëtes les plus vantés.
D'ANGEVILLE , Actrice touchante ,
Fasse Apollon que je vous chante
Sur
SEPTEMBRE
1731. 2193
7.
Sur le ton que vous merités !
C'est demander beaucoup : les neuf Soeurs immortelles
,
Accordent rarement ce feu vif et serein ,
Qui doit éclairer un Quatrain :
Plus d'un Auteur pourroit en dire des nouvelles ,
Et sur plus d'une Estampe , avec droit condamné,
Nous prouver par ses Vers que les doctes Pu
celles ,
De ce feu précieux ne l'ont pas guerdoné.
Etre mal loué donc est assez en usage ;
Tel cas ( quoique par fois ce ne soit grand dom→
mage )
Est fréquent dans les Cours ; & , même dans les
Cieux ,
On n'est pas à couvert de ce fade langage ;
Le Dieu qu'on prise davantage ;
N'est pas toujours celui qu'on encense le mieux.
INSCRIPTION.
Pour former D'ANGEVILLE , au Théatre François
, •
A Thalie on l'offrit ; et ce don sçut lui plaire:
Mais elle dit , ceci n'a besoin de mes Loix ,
La Nature a tout fait , l'Art n'a plus rien à faire.
un Poëme de M. Fuzelier , d'environ 200.
Vers, sous le titre de Portrait de Mlle Marie-
Anne d'Angeville. Les Talens et les
Graces de cette jeune Comedienne de la
Troupe du Roy , y sont celebrez avec
beaucoup de finesse , d'agrément et de
feu. En voicy quelques fragmens.
S'il n'étoit question que de tracer l'Image ; Il
De ces traits qui ne sont que beaux ,
On verroit triompher nos Appelles nouveaux ;
Mais rendre des traits fins , c'est un Apprentissage,
Pour les plus habiles Pinceaux .
Or , D'ANGEVILLE porte une certaine Mine
Friponne , Ironique , Lutine ,
Faite exprés pour désesperer
Le plus tranquile esprit , le coeur le plus rebelle.
En formant ce joli Modelle ,
La Nature jalouse a voulu nous montrer
Que le Galand VATEAU n'en sçavoit pas tant
qu'elle &c.
Pour la peindre groupons les Ris avec les Jeux ?
Avec choix dispersés pour seconder ses voeux
Les uns forment sa Cour , les autres sa Toillette ;
Et comme ils sont badins ; Bouquet , Panier ,
Cornette >
Tout est amusement pour eux :
Inspirés
*192 MERCURE DE FRANCE
Inspirés par leur goût faǹtasque ,
L'unpour se déguiser ne saisissant qu'un Masque
Epouvante un Couple ingenu ,
Que comiqnement il houspille ;
Tous deux sur leur gentil Corps nu
N'ont pour tout ornement , l'un qu'un galand
Fichu ,
L'autre qu'un riche Mantille :
Celui-là préferant l'attirail d'un Cadet ,
Un Manteau sur le Nés , arbore le Plumet , &C.
Jeune Prodige , ainsi paroissés sur la Scene
Soit en fille , soit en garçon ,
Des Coeurs que surprend votre chaine
L'Amour fait égale Moisson ;
C'en est trop : devez vous faire des Infidelles
Parmi nos Guerriers et nos Belles ,
Et vexer tour à tour la Veuve et l'Orphelin #
Décidés vos attraits ; optés un genre
Repentés- vous d'être Complice
enfin;
De tous les Larcins de Paphos ;
Laissés du moins , Charmante Actrice ,
L'un des deux Sexes en repos &c,
Mais l'Inscription manque : autre écueil pour me
veine :
C'est ici que souvent on a vu perdre haleine
Aux Poëtes les plus vantés.
D'ANGEVILLE , Actrice touchante ,
Fasse Apollon que je vous chante
Sur
SEPTEMBRE
1731. 2193
7.
Sur le ton que vous merités !
C'est demander beaucoup : les neuf Soeurs immortelles
,
Accordent rarement ce feu vif et serein ,
Qui doit éclairer un Quatrain :
Plus d'un Auteur pourroit en dire des nouvelles ,
Et sur plus d'une Estampe , avec droit condamné,
Nous prouver par ses Vers que les doctes Pu
celles ,
De ce feu précieux ne l'ont pas guerdoné.
Etre mal loué donc est assez en usage ;
Tel cas ( quoique par fois ce ne soit grand dom→
mage )
Est fréquent dans les Cours ; & , même dans les
Cieux ,
On n'est pas à couvert de ce fade langage ;
Le Dieu qu'on prise davantage ;
N'est pas toujours celui qu'on encense le mieux.
INSCRIPTION.
Pour former D'ANGEVILLE , au Théatre François
, •
A Thalie on l'offrit ; et ce don sçut lui plaire:
Mais elle dit , ceci n'a besoin de mes Loix ,
La Nature a tout fait , l'Art n'a plus rien à faire.
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Résumé : Portrait de Mlle d'Angeville. [titre d'après la table]
Le texte présente un poème de M. Fuzelier intitulé 'Portrait de Mlle Marie-Anne d'Angeville', récemment publié en format in-4. Ce poème, composé d'environ 200 vers, célèbre les talents et les grâces de Marie-Anne d'Angeville, une jeune comédienne de la Troupe du Roy. Il met en lumière la finesse, l'agrément et l'énergie avec lesquels les qualités de l'actrice sont décrites. D'Angeville est décrite comme ayant une mine friponne, ironique et lutine, capable de désarçonner même les esprits les plus tranquilles. Le poème évoque divers aspects de sa vie et de son jeu sur scène, où elle excelle aussi bien dans les rôles féminins que masculins. Il souligne également les risques et les défis auxquels les poètes sont confrontés lorsqu'ils tentent de décrire des acteurs talentueux. Le texte se termine par une réflexion sur la difficulté de bien louer quelqu'un et sur le fait que même les dieux ne sont pas à l'abri des critiques. L'inscription finale souligne que la nature a doté d'Angeville de tous les talents nécessaires, rendant l'art superflu.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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7
p. 2193-2195
Monumens de la Monarchie Françoise. [titre d'après la table]
Début :
On débite chez Pierre Giffart et Jul. Michel Gandoüin, le III. Tome des Monumens de la [...]
Mots clefs :
Monarchie française, Règne, Cortège du roi, Officiers, Anglais
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Monumens de la Monarchie Françoise. [titre d'après la table]
On débite chez Pierre Giffart et Jul. Miehel
Gandoüin le III. Tome des Monumens de la
Monarchie Françoise, par Don Bernard de Monfaucon.
Ce Volume contient les Histoires de
Charles
2194 MERCURE DE FRANCE
Charles V , de Charles VI , de Charles VII , er
de Louis XI. Les monumens du premier Regne
presentent des Chasses , des Prestations de serment
, le Cortege du Roy à la campagne , deş
Assemblées devant le Roy , où se trouvoient le
Chancelier et les autres Officiers , le Duel fameux
d'un Gentilhomme Assassin et d'un Chien , en
presence de toute la Cour , dans un Amphitheatre
, & c.
On voit sous le Regne suivant le Sacre du Roi
les douze Pairs de France qui y assisterent , la
bataille de Rosebec et d'autres les habillemens
du tems , &c.
;
Sous Charles VII . l'Entrée triomphante de ce
Prince dans Paris , d'où son armée avoit chassé
les Anglois , et de même dans les Villes de Rouen
et de Caën ; la Bastille de bois , faite par les Anglois
devant Dieppe , l'attaque de cette Bastille
par le Dauphin Louis l'Artillerie de ce temslà
, &c. On apprend sous le même Regne , dans
un écrit de l'Historien Berry , Roy d'Armes ,
imprimé dans ce Volume pour la premiere fois
et accompagné de figures la maniere dont les
Princes et les Seigneurs devoient paroître à
cheval.
>
Le Regne de Louis XI . montre en Peinture
originale la Création de l'Ordre de S. Michel ,
les Portraits de presque tous les Princes et Seigneurs
de ce tems , et , ce qui est encore plus
remarquable , un Parlement de Charles Duc de
Bourgogne où sont écrits les noms de tous
ceux qui le composent , &c. Dans le corps de
l'Histoire , l'Auteur s'est particulierement attaché
à produire certains faits interressants , et des
circonstances curieuses , qui ne se trouvent que
dans les Originaux.
Le
SEPTEMBRE. 1731. 2195
Le quatriéme Volume des Veillées de Thessa
le , paroît chez J. Fr. Josse , ruë S. Jacques .
Gandoüin le III. Tome des Monumens de la
Monarchie Françoise, par Don Bernard de Monfaucon.
Ce Volume contient les Histoires de
Charles
2194 MERCURE DE FRANCE
Charles V , de Charles VI , de Charles VII , er
de Louis XI. Les monumens du premier Regne
presentent des Chasses , des Prestations de serment
, le Cortege du Roy à la campagne , deş
Assemblées devant le Roy , où se trouvoient le
Chancelier et les autres Officiers , le Duel fameux
d'un Gentilhomme Assassin et d'un Chien , en
presence de toute la Cour , dans un Amphitheatre
, & c.
On voit sous le Regne suivant le Sacre du Roi
les douze Pairs de France qui y assisterent , la
bataille de Rosebec et d'autres les habillemens
du tems , &c.
;
Sous Charles VII . l'Entrée triomphante de ce
Prince dans Paris , d'où son armée avoit chassé
les Anglois , et de même dans les Villes de Rouen
et de Caën ; la Bastille de bois , faite par les Anglois
devant Dieppe , l'attaque de cette Bastille
par le Dauphin Louis l'Artillerie de ce temslà
, &c. On apprend sous le même Regne , dans
un écrit de l'Historien Berry , Roy d'Armes ,
imprimé dans ce Volume pour la premiere fois
et accompagné de figures la maniere dont les
Princes et les Seigneurs devoient paroître à
cheval.
>
Le Regne de Louis XI . montre en Peinture
originale la Création de l'Ordre de S. Michel ,
les Portraits de presque tous les Princes et Seigneurs
de ce tems , et , ce qui est encore plus
remarquable , un Parlement de Charles Duc de
Bourgogne où sont écrits les noms de tous
ceux qui le composent , &c. Dans le corps de
l'Histoire , l'Auteur s'est particulierement attaché
à produire certains faits interressants , et des
circonstances curieuses , qui ne se trouvent que
dans les Originaux.
Le
SEPTEMBRE. 1731. 2195
Le quatriéme Volume des Veillées de Thessa
le , paroît chez J. Fr. Josse , ruë S. Jacques .
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Résumé : Monumens de la Monarchie Françoise. [titre d'après la table]
Le troisième tome des 'Monumens de la Monarchie Françoise' de Don Bernard de Monfaucon est désormais disponible chez Pierre Giffart et Jul. Michel. Ce volume traite des règnes de Charles V, Charles VI, Charles VII et Louis XI. Il présente des illustrations et descriptions variées, telles que des chasses, des prestations de serment, des cortèges royaux et des assemblées devant le roi sous Charles V. Le règne de Charles VI est marqué par son sacre, la bataille de Rosebec et les habits de l'époque. Sous Charles VII, le livre détaille l'entrée triomphante du roi à Paris, Rouen et Caen, ainsi que des événements militaires comme l'attaque d'une bastille de bois par le dauphin Louis. Le règne de Louis XI est illustré par la création de l'Ordre de Saint-Michel, des portraits de princes et seigneurs, et un parlement de Charles Duc de Bourgogne. L'auteur a inclus des faits et des circonstances curieuses tirés des originaux.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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8
p. 2195-2196
Vie de Guillaume Postel. [titre d'après la table]
Début :
On nous a prié d'avertir le Public, que quelques Gens de Lettres ont entrepris d'écrire la vie [...]
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texteReconnaissance textuelle : Vie de Guillaume Postel. [titre d'après la table]
On nous a prié d'avertir le Public , que quelques
Gens de Lettres ont entrepris d'écrire la vie
du fameux Guillaume Postel. Ils prient les Personnes
qui peuvent avoir des Lettres des Mémoires
ou autres Instructions qui puissent
éclaircir l'Histoire de ce sçavant Normand , et
celle de ses ouvrages , de vouloir bien en donner
avis par la Poste , ou autrement au Sieur Charles
Rouan , Libraire àParis , Quay des Augustins ,
à l'Image S. Christophe.
>
Nous ne doutons pas que les Auteurs de cette
entreprise n'ayent vu tout ce que le P. Niceron
a rapporté touchant G. Postel dans le VIII.
Tome de ses Mémoires , et qu'ils ne trouvent
à éclaircir et à rectifier plusieurs choses dans le
long Article qui concerne ce Sçavant dont il
s'agit. Nous croyons toûjours qu'il y a une
faute dans le Catalogue de ses Ouvrages , art. f .
au sujet du Livre intitulé : De Magistratibus
Atheniensium Liber Basilea 1543. L'Editeur
des Mémoires ajoûte que cet Ouvrage a été imprimé
plusieurs fois depuis cette premiere édition
et qu'il a paru à Lipsic en 1591. in 8.
avec les Notes de Jean- Frederic Stekelins. C'est
en 1691. que ce Livre a été réimprimé. Le II.
vol. des supplements du Journal de Lipsic en fait
foy. sect. VII . page 350..
Tous les Ouvrages de Postel , compris dans le
Catalogue du Pere N. sont imprimez dans le
XVI. siecle à la reserve d'un seul , et c'est
ce qui a pû induire en erreur au sujet de celui dont
on vient de parler.
>
Gij Lo
2196 MERCURE DE FRANCE
Le Samedy 1. Septembre , l'Académie Royale
des Sciences élût Mr. Camus , de la Compagnie ,
et Mr. Bouguier , Professeur d'hydrographie au
Hâvre , pour remplir la place d'Associé Géovacante
par l'élevation metre de Mr. de Mau¬
pertuis , à celle de Pensionaire.
>
Le même jour , l'Académie élût Mr. Morgagny
,
celebre Anatomiste d'Italie et Mr.
Herman , fameux Géometre Allemand , pour
remplir la place d'Associé étranger vacante
la mort de Mr. Sthal , mort depuis peu. par
>
Le Mercredy 5 , le Comte de Maurepas donna
avis que le Roy avoit choisi Mrs. Bouguier er
Morgagny pour remplir ces deux places .
Gens de Lettres ont entrepris d'écrire la vie
du fameux Guillaume Postel. Ils prient les Personnes
qui peuvent avoir des Lettres des Mémoires
ou autres Instructions qui puissent
éclaircir l'Histoire de ce sçavant Normand , et
celle de ses ouvrages , de vouloir bien en donner
avis par la Poste , ou autrement au Sieur Charles
Rouan , Libraire àParis , Quay des Augustins ,
à l'Image S. Christophe.
>
Nous ne doutons pas que les Auteurs de cette
entreprise n'ayent vu tout ce que le P. Niceron
a rapporté touchant G. Postel dans le VIII.
Tome de ses Mémoires , et qu'ils ne trouvent
à éclaircir et à rectifier plusieurs choses dans le
long Article qui concerne ce Sçavant dont il
s'agit. Nous croyons toûjours qu'il y a une
faute dans le Catalogue de ses Ouvrages , art. f .
au sujet du Livre intitulé : De Magistratibus
Atheniensium Liber Basilea 1543. L'Editeur
des Mémoires ajoûte que cet Ouvrage a été imprimé
plusieurs fois depuis cette premiere édition
et qu'il a paru à Lipsic en 1591. in 8.
avec les Notes de Jean- Frederic Stekelins. C'est
en 1691. que ce Livre a été réimprimé. Le II.
vol. des supplements du Journal de Lipsic en fait
foy. sect. VII . page 350..
Tous les Ouvrages de Postel , compris dans le
Catalogue du Pere N. sont imprimez dans le
XVI. siecle à la reserve d'un seul , et c'est
ce qui a pû induire en erreur au sujet de celui dont
on vient de parler.
>
Gij Lo
2196 MERCURE DE FRANCE
Le Samedy 1. Septembre , l'Académie Royale
des Sciences élût Mr. Camus , de la Compagnie ,
et Mr. Bouguier , Professeur d'hydrographie au
Hâvre , pour remplir la place d'Associé Géovacante
par l'élevation metre de Mr. de Mau¬
pertuis , à celle de Pensionaire.
>
Le même jour , l'Académie élût Mr. Morgagny
,
celebre Anatomiste d'Italie et Mr.
Herman , fameux Géometre Allemand , pour
remplir la place d'Associé étranger vacante
la mort de Mr. Sthal , mort depuis peu. par
>
Le Mercredy 5 , le Comte de Maurepas donna
avis que le Roy avoit choisi Mrs. Bouguier er
Morgagny pour remplir ces deux places .
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Résumé : Vie de Guillaume Postel. [titre d'après la table]
Un groupe d'érudits entreprend de rédiger la biographie de Guillaume Postel, savant normand. Ils demandent au public de fournir des informations et des mémoires à transmettre au libraire Charles Rouan à Paris. Les auteurs sont conscients des travaux du Père Niceron sur Postel, mais cherchent à corriger certaines erreurs, notamment dans le catalogue des œuvres de Postel. Ils signalent une erreur concernant le livre 'De Magistratibus Atheniensium Liber', imprimé pour la première fois à Bâle en 1543 et réimprimé à Leipzig en 1591 et 1691. La plupart des ouvrages de Postel ont été imprimés au XVIe siècle. Par ailleurs, des élections ont eu lieu à l'Académie Royale des Sciences : le 1er septembre, Mr. Camus et Mr. Bouguier ont été élus pour remplacer Mr. de Maupertuis, et Mr. Morgagni et Mr. Herman pour succéder à Mr. Stahl. Le 5 septembre, le Comte de Maurepas a confirmé le choix du roi pour les places de Mr. Bouguier et Mr. Morgagni.
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9
p. 2196-2198
PROGRAME de l'Académie Royale des Belles Lettres, Sciences et Arts, établie à Bordeaux.
Début :
L'ACADÉMIE ayant été obligée de reserver le prix de cette année ; Elle en propose deux [...]
Mots clefs :
Académie royale des belles-lettres, sciences et arts, Bordeaux, Marseille, Dissertations , Paquets
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texteReconnaissance textuelle : PROGRAME de l'Académie Royale des Belles Lettres, Sciences et Arts, établie à Bordeaux.
PROGRAME de l'Académie Royale
des Belles Lettres , Sciences et Aris , établie
à Bordeaux.
'ACADEMIE ayant été obligée de reserver
Lile prix de cette année Elle en propose
;
deux
aux Sçavans de l'Europe , qui seront distribucz
le vingt- cinq d'Août 1732 .
Elle destine un de ces Prix à celui qui expliquera
avec le plus de probabilité la question suiyante
; S'il y a un Magnetisme dans les Corps ,
quelle en est la cause , et quelles en sont les
Loix.
Elle destine l'autre à celui qui donnera l'explication
la plus protable du mouvement de la Seve
dans les Plantes , et les Loix de ce mouvement.
Il sera libre d'envoyer les Dissertations en
François ou en Latin : on demande qu'elles
soient écrites en caracteres lisibles ; elles ne se„
tont reçues pour le concours que jusqu'au premier
May prochain inclusivement.
An
SEPTEMBRE 1731. 2797
Au bas des Dissertations il y aura une Sentence
et l'Auteur mettra dans un Billet separé
et cacheté la même Sentence avec son nom
>
et son adresse .
>
Les Paquets seront affranchis , et adresser
à M. Sarray , Secretaire de l'Académie , ruë
de Gourgues , ou au Sieur Brun , Imprimeur
de l'Académie , ruë S. Jâmes.
s'est
On avertit les Sçavans , que l'Académie n'a pas
distribué le Prix cette année , parce que la Dissertation
à qui elle auroit pu l'adjuger
trouvée trop conforme à l'explication du Son
donnée par Mr. CROUSAS dans son Traité
du Beau.
›
A Bordeaux , ce 25. Août 1731J
Le sujet que l'Académie des Belles Lettres de
Marseille propose cette année pour le Prix , est
que Adversité n'abbat que ceux que la
Prosperité avoit aveuglés , selon ces paroles
de Seneque , consol . Ad Helv. Neminem adversa
fortuna comminuit nisi quem secunda décepit.
Il faut que l'Ouvrage soit en Prose , d'une demiheure
de lecture au plus , et d'un quart -d'heure
au moins on envoyera les Paquets à Mr. de
Chalamont de la Visclede , Secretaire perpetuel
de l'Académie , en les affranchissant , sans quoi
ils ne seront point retirez . On cachera le nom
de l'Auteur tant au Public " qu'au Sieur de la
Visclede , en lui envoyant les Ouvrages ; ils ne
seront reçûs que jusqu'au premier Decembre inclusivement.
Le prix sera adjugé à l'ordinaire ,
le premier Mercredy après la Quasimodo. Les
G iij Au-
>
2198 MERCURE DE FRANCE
Auteurs envoyeront , s'ils veulent , une adresse à
laquelle Mr. de la Visclede envoyera son récepissé
, et celui qui aura remporté le Prix , n'aura
qu'à envoyer le récepissé à quelqu'un qui reside
Marseille , auquel on remettra le Prix à la
vûë de ce récepissé .
des Belles Lettres , Sciences et Aris , établie
à Bordeaux.
'ACADEMIE ayant été obligée de reserver
Lile prix de cette année Elle en propose
;
deux
aux Sçavans de l'Europe , qui seront distribucz
le vingt- cinq d'Août 1732 .
Elle destine un de ces Prix à celui qui expliquera
avec le plus de probabilité la question suiyante
; S'il y a un Magnetisme dans les Corps ,
quelle en est la cause , et quelles en sont les
Loix.
Elle destine l'autre à celui qui donnera l'explication
la plus protable du mouvement de la Seve
dans les Plantes , et les Loix de ce mouvement.
Il sera libre d'envoyer les Dissertations en
François ou en Latin : on demande qu'elles
soient écrites en caracteres lisibles ; elles ne se„
tont reçues pour le concours que jusqu'au premier
May prochain inclusivement.
An
SEPTEMBRE 1731. 2797
Au bas des Dissertations il y aura une Sentence
et l'Auteur mettra dans un Billet separé
et cacheté la même Sentence avec son nom
>
et son adresse .
>
Les Paquets seront affranchis , et adresser
à M. Sarray , Secretaire de l'Académie , ruë
de Gourgues , ou au Sieur Brun , Imprimeur
de l'Académie , ruë S. Jâmes.
s'est
On avertit les Sçavans , que l'Académie n'a pas
distribué le Prix cette année , parce que la Dissertation
à qui elle auroit pu l'adjuger
trouvée trop conforme à l'explication du Son
donnée par Mr. CROUSAS dans son Traité
du Beau.
›
A Bordeaux , ce 25. Août 1731J
Le sujet que l'Académie des Belles Lettres de
Marseille propose cette année pour le Prix , est
que Adversité n'abbat que ceux que la
Prosperité avoit aveuglés , selon ces paroles
de Seneque , consol . Ad Helv. Neminem adversa
fortuna comminuit nisi quem secunda décepit.
Il faut que l'Ouvrage soit en Prose , d'une demiheure
de lecture au plus , et d'un quart -d'heure
au moins on envoyera les Paquets à Mr. de
Chalamont de la Visclede , Secretaire perpetuel
de l'Académie , en les affranchissant , sans quoi
ils ne seront point retirez . On cachera le nom
de l'Auteur tant au Public " qu'au Sieur de la
Visclede , en lui envoyant les Ouvrages ; ils ne
seront reçûs que jusqu'au premier Decembre inclusivement.
Le prix sera adjugé à l'ordinaire ,
le premier Mercredy après la Quasimodo. Les
G iij Au-
>
2198 MERCURE DE FRANCE
Auteurs envoyeront , s'ils veulent , une adresse à
laquelle Mr. de la Visclede envoyera son récepissé
, et celui qui aura remporté le Prix , n'aura
qu'à envoyer le récepissé à quelqu'un qui reside
Marseille , auquel on remettra le Prix à la
vûë de ce récepissé .
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Résumé : PROGRAME de l'Académie Royale des Belles Lettres, Sciences et Arts, établie à Bordeaux.
En 1732, l'Académie Royale des Belles Lettres, Sciences et Arts de Bordeaux a annoncé deux prix. Le premier récompense l'explication du magnétisme dans les corps, sa cause et ses lois. Le second concerne le mouvement de la sève dans les plantes et ses lois. Les dissertations, en français ou en latin, doivent être soumises avant le 1er mai 1731. Les auteurs doivent inclure une sentence en bas de leur dissertation et envoyer cette même sentence avec leur nom et adresse dans un billet séparé et cacheté. Les paquets doivent être adressés à M. Sarray ou au Sieur Brun. L'Académie de Marseille propose également un prix pour une dissertation sur le thème 'Adversité n'abat que ceux que la Prosperité avait aveuglés' de Sénèque. L'ouvrage, en prose et d'une durée de lecture entre un quart d'heure et une demi-heure, doit être soumis avant le 1er décembre. Les paquets doivent être adressés à M. de Chalamont de la Visclede, secrétaire perpétuel de l'Académie, et doivent être affranchis. Les noms des auteurs doivent rester cachés. Le prix sera attribué le premier mercredi après la Quasimodo.
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10
p. 2198-2199
Difficulté Historique sur la Ville d'Evreux. [titre d'après la table]
Début :
DIFFICULTÉ Historique sur la Ville d'Evreux ; Extrait d'une Lettre écrite d'Evreux, le [...]
Mots clefs :
Normandie, Histoire manuscrite
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texteReconnaissance textuelle : Difficulté Historique sur la Ville d'Evreux. [titre d'après la table]
DIFFICULTE' Historique sur la Ville d'E.
vreux ; Extrait d'une Lettre écrite d'Evreux , le
premier Juillet 1731 .
J'ay , Monsieur
une difficulté
que je vous
prie de m'éclaircir
, ou de me faire éclaircir. Elle
regarde
l'ancien
nom d'Evreux
. Selon M. le
Brasseur
dans son Histoire
manuscrite
de Normandie
, c'étoit Mediolanum
ou Mediolanium
Aulercorum
; mais depuis qu'on a divisé les
Aulerques
en Eburovices
, Cenomans
et Diablin¬
tres , Evreux fût nommé
Mediolanum
Eburovicum
en François Evreux , d'où l'on a fait
dans la suite pat corruption Ebroica , Ebroica ,
Ebroa. On appelloit Evreux Mediolanum Eburovicum
, comme ceux de Saintes , Mediolanum
Sancionum .
2- M. le Brasseur dans son Histoire d'Evreux
fait une Remarque qui me paroît frivole ; il
prétend que le nom Mediolauum ou Mediolanium
se donnoit autrefois à la Capitale de tout
un Pays : Cependant je ne connois que trois Villes
qui portent ce nom Milan , Mediolanum Insubrium
, Saintes , Mediolanum Sanetonum , et
Evreux Mediolanum Eburovicum. Si cette déno .
mination avoit été la dénomination ordinaire
> d'une Ville Capitale on en verroit une infinité
qui porteroient ce même nom ; si Meun sur
Yeure étoit une Capitale , il serviroit à autoriser
lc
SEPTEMBRE . 1731. 2199
le sentiment de M. le Brasseur ; Mais par malheur
il ne l'est pas. Armoris , 1. 3. c. 49. l'appelle
Castrum Mediolanense , sed Biturigi , dit
ce Moine , Apud Castrum Mediolanense quod
nunc Magdunum dicitur quindecim armatorum
millia desiderio duci opponentes cum eo conflixere
: faites attention , je vous prie , à cette diffic
culté , et donnez - en communication aux Experts
par la voye du Mercure , afin d'en avoir la réso
lution , &e.
vreux ; Extrait d'une Lettre écrite d'Evreux , le
premier Juillet 1731 .
J'ay , Monsieur
une difficulté
que je vous
prie de m'éclaircir
, ou de me faire éclaircir. Elle
regarde
l'ancien
nom d'Evreux
. Selon M. le
Brasseur
dans son Histoire
manuscrite
de Normandie
, c'étoit Mediolanum
ou Mediolanium
Aulercorum
; mais depuis qu'on a divisé les
Aulerques
en Eburovices
, Cenomans
et Diablin¬
tres , Evreux fût nommé
Mediolanum
Eburovicum
en François Evreux , d'où l'on a fait
dans la suite pat corruption Ebroica , Ebroica ,
Ebroa. On appelloit Evreux Mediolanum Eburovicum
, comme ceux de Saintes , Mediolanum
Sancionum .
2- M. le Brasseur dans son Histoire d'Evreux
fait une Remarque qui me paroît frivole ; il
prétend que le nom Mediolauum ou Mediolanium
se donnoit autrefois à la Capitale de tout
un Pays : Cependant je ne connois que trois Villes
qui portent ce nom Milan , Mediolanum Insubrium
, Saintes , Mediolanum Sanetonum , et
Evreux Mediolanum Eburovicum. Si cette déno .
mination avoit été la dénomination ordinaire
> d'une Ville Capitale on en verroit une infinité
qui porteroient ce même nom ; si Meun sur
Yeure étoit une Capitale , il serviroit à autoriser
lc
SEPTEMBRE . 1731. 2199
le sentiment de M. le Brasseur ; Mais par malheur
il ne l'est pas. Armoris , 1. 3. c. 49. l'appelle
Castrum Mediolanense , sed Biturigi , dit
ce Moine , Apud Castrum Mediolanense quod
nunc Magdunum dicitur quindecim armatorum
millia desiderio duci opponentes cum eo conflixere
: faites attention , je vous prie , à cette diffic
culté , et donnez - en communication aux Experts
par la voye du Mercure , afin d'en avoir la réso
lution , &e.
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Résumé : Difficulté Historique sur la Ville d'Evreux. [titre d'après la table]
Le 1er juillet 1731, une lettre discute de l'ancien nom de la ville d'Évreux. L'auteur mentionne que, selon M. le Brasseur, Évreux était initialement nommé Mediolanum ou Mediolanium Aulercorum. Après la division des Aulerques en Eburovices, Cenomans et Diablintes, Évreux fut renommé Mediolanum Eburovicum, évoluant ensuite en Ebroica, Ebroica, Ebroa. L'auteur conteste l'affirmation de M. le Brasseur selon laquelle Mediolanum désignait une capitale, notant que seules trois villes portent ce nom : Milan, Saintes et Évreux. Il argue que si cette dénomination avait été courante pour les capitales, davantage de villes porteraient ce nom. Il cite également Meun-sur-Yèvre et un moine parlant du Castrum Mediolanense. L'auteur demande à son destinataire de résoudre cette difficulté en consultant des experts via le Mercure.
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11
p. 2199-2203
Lettre d'un Partisan du systême typographique, à un de ses amis.
Début :
Vous voulez donc sçavoir, mon cher Monsieur, la suite des disputes, au sujet du Bureau [...]
Mots clefs :
Système typographique, Maîtres mercenaires, Critique anonyme, Collège
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Lettre d'un Partisan du systême typographique, à un de ses amis.
Lettre d'un Partisan du systême typogra
phique , à un de ses amis.
V sicur , la suite des disputes , au sujet du Bu-
Ous voulez donc sçavoir , mon cher Mon-
›
reau Typographique la voici ; l'Auteur de cette
methode , bien loin de se rebuter des vaines déclamations
des petits genies remplis d'eux-mêmes
, suit le conseil que de grands hommes lui
ont donné , qui est de ne pas se mettre beaucoup
en peine des critiqueurs de College , dont tout le
plaisir seroit de vouloir faire adopter leur ignorance
comme une science certaine et infaillible.
Cet Aureur va toûjours son train, en prouvant et
établissant de plus en plus , par le raisonnement
et par l'expérience le systême du Bureau , il néglige
ce que la prévention et la mauvaise foi des
Maîtres mercenaires pourroient dire contre la
verité et l'utilité de ce systême . La plupart de ces
Maîtres regardent les anciennes methodes comme
incorporées avec leur être : L'indifference pour le
bien public er pour la bonne éducation , les rendent
insensibles aux avantages des nouvelles mé
thodes . Au contraire les Partisans du Bureau
méprisent la ridicule prévention où l'on est d'a-
Giiij. muser
2200 MERCURE DE FRANCE
muser les enfans à des niaiseries qui ne leur laissent
rien de bon dans la mémoire , et les parens
sensés goûtent volontiers une méthode qui débarasse
leurs enfans de toutes les épines qui accompagnent
les premiers principes.
Vous sçaurez d'abord que la critique anonime
inserée dans le Mercure du mois de Fevrier dernier
, fût encore plus mal reçûë du Public , que
celle du mois de Janvier. M. Gaullyer , regent
de quatrième au College du Plessis , se flâta d'être
plus heureux en donnant avec des notes de
sa façon une nouvelle édition de la methode de
M. Lefevre , voici ce qu'en dit le Nouveliste du
Parnasse , lettre 28. page 285.
>
L'infatigable M. Gaullyer , Professeur au
College du Plessis a publié une méthode pour
l'étude des Humanités . C'est un Grammairien
fecond , qui suivant toutes les apparences , regalera
encore ses écoliers d'un bon nombre de
Volumes. Je ne sçai si cette multiplication est
nécessaire ; il me semble que le grand nombre
de regles accable plus l'esprit qu'il ne le soulage.
>
La réponse inserée dans le second volume du
Mercure de Juin a fait voir à ce Regent qu'il
n'avoit pas tous les rieurs de son côté. La Cour
et la Ville ont fort goûté cette réponse de l'Auteur
des Tropes , et l'on doute avec raison que
M. Gaullyer y puisse répondre comme il faut.
dit- on ,
M.
Gaullyer voyant donc le peu de succês de
ses critiques et de ses brochures , a eu ,
recours au Regent de seconde du même College
pour tâcher de tourner en ridicule le systême du
Bureau et les Personnes
de la Cour et de la Ville
qui en aprouveroient
l'usage. On exigea là-dessus
un secret inviolable
de la part des Acteurs de
cetto
SEPTEMBRE . 1731. 220L
›
cette nouvelle Piece et le secret synderetique
fut si grand , que la plupart des Spectateurs s'en
retournerent sans sçavoir le sujet de cette farce ,
annoncée le Mercredy 22. Août , pour le lendemain
Jeudy 23. après la Tragedie de Joseph de
M. l'Abbé Genest . Une personne au fait des
Spectacles , et de l'ordre qu'on y doit observer ,
ayant été témoin des traits injurieux et personnels
dont cette Piece étoit remplie , et de l'accident
vrayement tragique qui arriva pendant la
premiere , par la chûte d'un échafaut , sous lequel
il y eût des bras et des jambes cassées , ne
pût s'empêcher de dire publiquement qu'il seroit
de l'ordre de la Police d'empêcher de tels abus ,
de prévenir de pareils accidens dans les répresentations
de College , d'en faire auparavant examiner
ler Pieces et visiter les échafauts comme
il se pratique dans les autres Theatres.
2
Pour revenir à cette petite Piece , dont le sujet
devoit, disoit- on, s'anoncer de lui- même , Momus:
ouvre la Scene , en se tenant les côtez de rire du
projet ridicule de certains avanturiers de la me--
nuë literature , qui s'érigeant en réformateursdu
Parnasse , voudroient renvoyer les Muses à
l'école ; et remettre Apollon lui- même à l'Abécé..
Jupiter , personnage entierement inutile , et qui .
ne sert au plus qu'à multiplier les rôles de la
Piece pour le compte du Regent qui en est l'Auteur
, vient demander à Momus quel est ce bruit:
de Scies et de Marteaux qu'on entend sur le Par
nasse ? Momus lui répond que c'est une Manu--
facture de Bureaux Typographiques qu'on veut .
Y établir , et dont un visionnaire , nommé M.
Buriver , vient demander à Apollon le Privilege
Apollon survient , et entendant parler de Buriver ,.
demande à Momus , quelle espece d'homme est .
Gy CC
2202 MERCURE DE FRANCE
ce Buriver ? Momus lui dit que c'est un fou sérieux
, qui croit avoir une Mission pour changer
le nom des Lettres de l'Alphabet , et qui a telleà
coeur de mettre à profit les premieres années
de l'enfance , qu'il veut absolument ( au dire
de l'Auteur ) qu'on apprenne à lire aux Enfans,
dès le maillot , pour réparer le temps qu'ils ont
perdu dans le ventre de leur Mere.
ment
2
Apollon ayant donné ordre de l'introduire
on voit entrer M. Buriver , suivi de deux autres.
réformateurs ausquels on ne comprend rien , et :
qui n'étant-là , que pour faire nombre , ne servent
, comme on l'a dit de Jupiter , qu'à multiplier
les personnages de la Piece. L'Auteur fait
ensuite exposer à M. Buvier le projet et la pratique
de sa réforme de la maniere du monde la
plus plate et la plus insipide aux yeux des Spec-.
tateurs , mais d'une maniere très - ingenieuse aux
yeux des Regens , qui trouvent que cette Piece
petille d'esprit. L'on en peut juger par l'exemple:
suivant Pour empêcher les Enfans de ronger
leurs Livres , Buriver , dit - on , a imaginé de
leur donner des Rudimens de bois , et d'en mettre
les Leçons sur des cartes détachées › pour les.
empêcher d'épuiser leur salive , et d'user leur
pouce à en tourner les feuillets..
Voilà les gentillesses que l'Auteur met dans la
bouche de M. Buriver , et il n'a eû garde de faire
un mauvais usage de son esprit , en lui faisant
dire › pour prouver les effets merveilleux de sa
méthode , que c'étoit par son moyen , que la
chienne de la Foire S. Germain avoit appris à
lire , tant il a eu soin d'éviter les basses plaisanseries
, quoique plus naturelles et plus propres à
son sujet.
Enfin , un Menuisier nommé Thibaud , an-
допсе
SEPTEMBRE . 1731. 2203
nonce pour
"'
dénoüment les Muses viennent
que
de:
de mettre en pieces tous ses Bureaux , de briser
ses outils et de lui rompre ses Regles sur le
corps , et il finit la piece en se proposant
retourner à sa boutique , et en conseillant à M..
Buriver de le suivre et de devenir son garçon
c'est ainsi que des gens de College s'éforcent de
tourner en ridicule la métode du Bureau , pendant
que les personnes les plus sages de la Ville
et de la Cour font gloire d'en reconnoître l'uti
lité , et que cette métode a l'avantage d'être em
ployée à l'instruction des ENFANS DE FRANCE
Voici , Monsieur , un Certificat qui vous fera
voir le Jugement de la societé des Arts " uns peus
different de celui des Regens du College du
Plessis..
phique , à un de ses amis.
V sicur , la suite des disputes , au sujet du Bu-
Ous voulez donc sçavoir , mon cher Mon-
›
reau Typographique la voici ; l'Auteur de cette
methode , bien loin de se rebuter des vaines déclamations
des petits genies remplis d'eux-mêmes
, suit le conseil que de grands hommes lui
ont donné , qui est de ne pas se mettre beaucoup
en peine des critiqueurs de College , dont tout le
plaisir seroit de vouloir faire adopter leur ignorance
comme une science certaine et infaillible.
Cet Aureur va toûjours son train, en prouvant et
établissant de plus en plus , par le raisonnement
et par l'expérience le systême du Bureau , il néglige
ce que la prévention et la mauvaise foi des
Maîtres mercenaires pourroient dire contre la
verité et l'utilité de ce systême . La plupart de ces
Maîtres regardent les anciennes methodes comme
incorporées avec leur être : L'indifference pour le
bien public er pour la bonne éducation , les rendent
insensibles aux avantages des nouvelles mé
thodes . Au contraire les Partisans du Bureau
méprisent la ridicule prévention où l'on est d'a-
Giiij. muser
2200 MERCURE DE FRANCE
muser les enfans à des niaiseries qui ne leur laissent
rien de bon dans la mémoire , et les parens
sensés goûtent volontiers une méthode qui débarasse
leurs enfans de toutes les épines qui accompagnent
les premiers principes.
Vous sçaurez d'abord que la critique anonime
inserée dans le Mercure du mois de Fevrier dernier
, fût encore plus mal reçûë du Public , que
celle du mois de Janvier. M. Gaullyer , regent
de quatrième au College du Plessis , se flâta d'être
plus heureux en donnant avec des notes de
sa façon une nouvelle édition de la methode de
M. Lefevre , voici ce qu'en dit le Nouveliste du
Parnasse , lettre 28. page 285.
>
L'infatigable M. Gaullyer , Professeur au
College du Plessis a publié une méthode pour
l'étude des Humanités . C'est un Grammairien
fecond , qui suivant toutes les apparences , regalera
encore ses écoliers d'un bon nombre de
Volumes. Je ne sçai si cette multiplication est
nécessaire ; il me semble que le grand nombre
de regles accable plus l'esprit qu'il ne le soulage.
>
La réponse inserée dans le second volume du
Mercure de Juin a fait voir à ce Regent qu'il
n'avoit pas tous les rieurs de son côté. La Cour
et la Ville ont fort goûté cette réponse de l'Auteur
des Tropes , et l'on doute avec raison que
M. Gaullyer y puisse répondre comme il faut.
dit- on ,
M.
Gaullyer voyant donc le peu de succês de
ses critiques et de ses brochures , a eu ,
recours au Regent de seconde du même College
pour tâcher de tourner en ridicule le systême du
Bureau et les Personnes
de la Cour et de la Ville
qui en aprouveroient
l'usage. On exigea là-dessus
un secret inviolable
de la part des Acteurs de
cetto
SEPTEMBRE . 1731. 220L
›
cette nouvelle Piece et le secret synderetique
fut si grand , que la plupart des Spectateurs s'en
retournerent sans sçavoir le sujet de cette farce ,
annoncée le Mercredy 22. Août , pour le lendemain
Jeudy 23. après la Tragedie de Joseph de
M. l'Abbé Genest . Une personne au fait des
Spectacles , et de l'ordre qu'on y doit observer ,
ayant été témoin des traits injurieux et personnels
dont cette Piece étoit remplie , et de l'accident
vrayement tragique qui arriva pendant la
premiere , par la chûte d'un échafaut , sous lequel
il y eût des bras et des jambes cassées , ne
pût s'empêcher de dire publiquement qu'il seroit
de l'ordre de la Police d'empêcher de tels abus ,
de prévenir de pareils accidens dans les répresentations
de College , d'en faire auparavant examiner
ler Pieces et visiter les échafauts comme
il se pratique dans les autres Theatres.
2
Pour revenir à cette petite Piece , dont le sujet
devoit, disoit- on, s'anoncer de lui- même , Momus:
ouvre la Scene , en se tenant les côtez de rire du
projet ridicule de certains avanturiers de la me--
nuë literature , qui s'érigeant en réformateursdu
Parnasse , voudroient renvoyer les Muses à
l'école ; et remettre Apollon lui- même à l'Abécé..
Jupiter , personnage entierement inutile , et qui .
ne sert au plus qu'à multiplier les rôles de la
Piece pour le compte du Regent qui en est l'Auteur
, vient demander à Momus quel est ce bruit:
de Scies et de Marteaux qu'on entend sur le Par
nasse ? Momus lui répond que c'est une Manu--
facture de Bureaux Typographiques qu'on veut .
Y établir , et dont un visionnaire , nommé M.
Buriver , vient demander à Apollon le Privilege
Apollon survient , et entendant parler de Buriver ,.
demande à Momus , quelle espece d'homme est .
Gy CC
2202 MERCURE DE FRANCE
ce Buriver ? Momus lui dit que c'est un fou sérieux
, qui croit avoir une Mission pour changer
le nom des Lettres de l'Alphabet , et qui a telleà
coeur de mettre à profit les premieres années
de l'enfance , qu'il veut absolument ( au dire
de l'Auteur ) qu'on apprenne à lire aux Enfans,
dès le maillot , pour réparer le temps qu'ils ont
perdu dans le ventre de leur Mere.
ment
2
Apollon ayant donné ordre de l'introduire
on voit entrer M. Buriver , suivi de deux autres.
réformateurs ausquels on ne comprend rien , et :
qui n'étant-là , que pour faire nombre , ne servent
, comme on l'a dit de Jupiter , qu'à multiplier
les personnages de la Piece. L'Auteur fait
ensuite exposer à M. Buvier le projet et la pratique
de sa réforme de la maniere du monde la
plus plate et la plus insipide aux yeux des Spec-.
tateurs , mais d'une maniere très - ingenieuse aux
yeux des Regens , qui trouvent que cette Piece
petille d'esprit. L'on en peut juger par l'exemple:
suivant Pour empêcher les Enfans de ronger
leurs Livres , Buriver , dit - on , a imaginé de
leur donner des Rudimens de bois , et d'en mettre
les Leçons sur des cartes détachées › pour les.
empêcher d'épuiser leur salive , et d'user leur
pouce à en tourner les feuillets..
Voilà les gentillesses que l'Auteur met dans la
bouche de M. Buriver , et il n'a eû garde de faire
un mauvais usage de son esprit , en lui faisant
dire › pour prouver les effets merveilleux de sa
méthode , que c'étoit par son moyen , que la
chienne de la Foire S. Germain avoit appris à
lire , tant il a eu soin d'éviter les basses plaisanseries
, quoique plus naturelles et plus propres à
son sujet.
Enfin , un Menuisier nommé Thibaud , an-
допсе
SEPTEMBRE . 1731. 2203
nonce pour
"'
dénoüment les Muses viennent
que
de:
de mettre en pieces tous ses Bureaux , de briser
ses outils et de lui rompre ses Regles sur le
corps , et il finit la piece en se proposant
retourner à sa boutique , et en conseillant à M..
Buriver de le suivre et de devenir son garçon
c'est ainsi que des gens de College s'éforcent de
tourner en ridicule la métode du Bureau , pendant
que les personnes les plus sages de la Ville
et de la Cour font gloire d'en reconnoître l'uti
lité , et que cette métode a l'avantage d'être em
ployée à l'instruction des ENFANS DE FRANCE
Voici , Monsieur , un Certificat qui vous fera
voir le Jugement de la societé des Arts " uns peus
different de celui des Regens du College du
Plessis..
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Résumé : Lettre d'un Partisan du systême typographique, à un de ses amis.
La lettre d'un partisan du système typographique à un ami met en lumière les controverses entourant cette méthode d'enseignement. L'auteur de la méthode, malgré les critiques des 'petits génies' et des maîtres mercenaires attachés aux anciennes méthodes, continue de promouvoir son système. Il est soutenu par des grands hommes et des parents sensibles aux avantages de cette nouvelle approche. Les critiques anonymes, comme celle publiée dans le Mercure de février, ont été mal reçues par le public. M. Gaullyer, un régent du Collège du Plessis, a tenté de discréditer la méthode en publiant une édition annotée de la méthode de M. Lefevre. Cependant, sa critique a été réfutée dans le Mercure de juin. Gaullyer a ensuite essayé de ridiculiser le système typographique à travers une pièce de théâtre, mais cette tentative a été un échec, marquée par un accident tragique. La pièce, jouée au Collège du Plessis, a été critiquée pour ses traits injurieux et personnels. Malgré ces attaques, les personnes sages de la Ville et de la Cour reconnaissent l'utilité de la méthode typographique, qui est utilisée pour l'instruction des enfants en France. Un certificat de la société des Arts confirme ce jugement positif.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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12
p. 2203-2204
EXTRAIT du Registre des déliberations de la societé des Arts, du Dimanche dix-septiéme Decembre 1730.
Début :
Ce jour, Messieurs Medallon, Romieu, Degua et Romond, Commissaires nommés, [...]
Mots clefs :
Société des arts, Extrait, Secrétaire
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : EXTRAIT du Registre des déliberations de la societé des Arts, du Dimanche dix-septiéme Decembre 1730.
EXTRAIT du Registre des déliberations
de la societé des Arts , du Dimanche
dix- septiéme Decembre 1730.
CEjour ,Messieurs Medallon
Romiew
Degua et Romond , Commissaires nommés,
par déliberation. de la Societé du 27. Août dern
mier , pourl'examen d'une nouvelle Machine
servant à apprendre aux enfans plus facile
ment et plus promptement à connoître les let
tres , à les assembler , à lire , à ortographier
tant en Latin qu'en François , et même less
premiers Principes de la Langue Latine , présentée
à la Societé par le Sieur Damas , seuss
le nom de Bureau Typographique , ont fait leur ·
rapport à la Compagnie , conçu en ces termes :
Nous Commissaires nommés par la Societé pour
L'examen du Bureau Typographique , inventé:
G› vjs
1
2204 MERCURE DE FRANCE
par le Sieur Dumas ; Certifions que cette now
velle invention nous a paru mériter à plusieurs
titres une enviere préference sur toutes les mé
todes employées jusqu'à present pour l'instruc
tion des enfans , en ce qu'elle fournit un moyen
infaillible d'employer utilement les premieres
années de la plus tendre enfance , en mettant
en oeuvre la mesure d'intelligence , qui accom◄
pagne cet âge , en épargnant les préceptes , em
ne parlant qu'aux sens et à l'imagination qui
sont le seul partage de l'enfance , en profitant
même des imperfections de cet âge pour le progrès
des connoissances , puisqu'on n'y employe
que la voye du plaisir , et d'une pratique aisée
et toute mécanique , laquelle est néanmoins
fondée sur la Teorie la plus éxacte et la mieux
suivie ; Enfin en donnant aux enfans une habitude
d'ordre et de travail , et ce qui mérite
encore plus d'attention en leur épargnant le
dégout , qui , les éloignant de l'étude , décide
souvent de leur sort pour le reste de leur vie.
Nous croyons que tous ceux qui sentent l'importance
de l'employ, des premieres années de
l'enfance , regarderont avec estime une invention
dont l'utilité s'étend sur tous les âges
que l'Auteur récüeillera par le succès et l'ap-.
probation generale du Public , la seule récompense
qu'il ait attenduë de son travail.
> et
Je soussigné , Secretaire de la Societé des
Arts ; certifie que l'Extrait cy - dessus a été tiré
du Registre des déliberations de la Societé , et
qu'il est en tout conforme à son Original. Donné
à Paris , ce 14. Septembre 173 1..
HYNAULT
de la societé des Arts , du Dimanche
dix- septiéme Decembre 1730.
CEjour ,Messieurs Medallon
Romiew
Degua et Romond , Commissaires nommés,
par déliberation. de la Societé du 27. Août dern
mier , pourl'examen d'une nouvelle Machine
servant à apprendre aux enfans plus facile
ment et plus promptement à connoître les let
tres , à les assembler , à lire , à ortographier
tant en Latin qu'en François , et même less
premiers Principes de la Langue Latine , présentée
à la Societé par le Sieur Damas , seuss
le nom de Bureau Typographique , ont fait leur ·
rapport à la Compagnie , conçu en ces termes :
Nous Commissaires nommés par la Societé pour
L'examen du Bureau Typographique , inventé:
G› vjs
1
2204 MERCURE DE FRANCE
par le Sieur Dumas ; Certifions que cette now
velle invention nous a paru mériter à plusieurs
titres une enviere préference sur toutes les mé
todes employées jusqu'à present pour l'instruc
tion des enfans , en ce qu'elle fournit un moyen
infaillible d'employer utilement les premieres
années de la plus tendre enfance , en mettant
en oeuvre la mesure d'intelligence , qui accom◄
pagne cet âge , en épargnant les préceptes , em
ne parlant qu'aux sens et à l'imagination qui
sont le seul partage de l'enfance , en profitant
même des imperfections de cet âge pour le progrès
des connoissances , puisqu'on n'y employe
que la voye du plaisir , et d'une pratique aisée
et toute mécanique , laquelle est néanmoins
fondée sur la Teorie la plus éxacte et la mieux
suivie ; Enfin en donnant aux enfans une habitude
d'ordre et de travail , et ce qui mérite
encore plus d'attention en leur épargnant le
dégout , qui , les éloignant de l'étude , décide
souvent de leur sort pour le reste de leur vie.
Nous croyons que tous ceux qui sentent l'importance
de l'employ, des premieres années de
l'enfance , regarderont avec estime une invention
dont l'utilité s'étend sur tous les âges
que l'Auteur récüeillera par le succès et l'ap-.
probation generale du Public , la seule récompense
qu'il ait attenduë de son travail.
> et
Je soussigné , Secretaire de la Societé des
Arts ; certifie que l'Extrait cy - dessus a été tiré
du Registre des déliberations de la Societé , et
qu'il est en tout conforme à son Original. Donné
à Paris , ce 14. Septembre 173 1..
HYNAULT
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Résumé : EXTRAIT du Registre des déliberations de la societé des Arts, du Dimanche dix-septiéme Decembre 1730.
Le 17 décembre 1730, les commissaires Medallon, Romiew, Degua et Romond, désignés par la Société des Arts, ont soumis un rapport sur le Bureau Typographique, une invention du Sieur Damas. Cette machine est conçue pour enseigner aux enfants les lettres, la lecture, l'orthographe en latin et en français, ainsi que les bases de la langue latine. Les commissaires ont souligné plusieurs avantages de cette invention par rapport aux méthodes traditionnelles. Elle utilise les premières années de l'enfance de manière productive en stimulant les sens et l'imagination. Elle évite les préceptes théoriques en favorisant le plaisir et la pratique mécanique, tout en étant basée sur une théorie précise. De plus, elle inculque aux enfants l'habitude de l'ordre et du travail, évitant ainsi le dégoût de l'étude. Les commissaires ont estimé que cette invention serait appréciée par ceux qui reconnaissent l'importance des premières années de l'enfance et qu'elle serait utile à tous les âges. Le rapport a été certifié conforme par le secrétaire de la Société des Arts le 14 septembre 1731.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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13
p. 2205-2206
« Les Parens curieux en fait d'éducation, qui voudront connoître par eux-mêmes le mérite [...] »
Début :
Les Parens curieux en fait d'éducation, qui voudront connoître par eux-mêmes le mérite [...]
Mots clefs :
Enfants typographes, École vulgaire, Bibliothèque des enfants
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Les Parens curieux en fait d'éducation, qui voudront connoître par eux-mêmes le mérite [...] »
Les Parens curieux en fait d'éducation , qui
voudront connoître par eux - mêmes le mérite
et l'utilité du Bureau Typographique , pourront
prendre la peine d'aller voir les Enfans Typographes
, instruits et exercéz selon cette nouvelle
métode. On trouvera chez un Marchand de Soye;
au bras d'or , dans la rue S. Denis vis- à- vis
Sainte Catherine , une aimable petite fille ,
dessous de trois ans qui , en peu de mois a appris
avec le Bureau ce que bien des enfans ignorent
après des années d'école vulgaire. On trouvera
chez Madame Beaulieu , à l'égoût Montmartre
vis - à - vis le petit Hôtel de Charot , un digne
Enfant , dont le seul exemple est capable de fermer
la bouche à tous les critiques. On pourroitindiquer
un grand nombre d'autres Enfans Typogriphes
, si on ne craignoit de fatiguer les
Parens ou les Maîtres. Dom Ventura de Liria ,
qui a un Bureau au College d'Harcourt , a fais
en peu de tems . l'heureuse expérience de cette
métode , de même que le petit Remilli , qui ,
ayant aussi un Bureau au College du Plessis
eu un des prix de mémoire distribués le jour de
la Tragedie , et qui est en état d'aller en classe
selon le goût et la volonté de ses Parens .
Les Personnes bien intentionnées qui aiment
le bien public , sçachant que Monseigneur le
DAUPHIN et MES DAMES DE FRANCE ,
apprennent à lire par la métode du Bureau Typographique
, et que l'Auteur par commission ,
en a déja envoyé dans les Provinces , ces persondis
je s'embarrasseront peu des
critiques
qu'ont produit jusqu'ici l'ignorance , la préven
tion , et peut-être l'Envie ou la mauvaise foi.
nes ,
·
>
,
a
2
Ceux qui souhaitteront avoir quelqu'unes des
quatre Classes du Bureau Typographique "
en
trous
2206 MERCURE DE FRANCE
twouveront de toutes garnies dans la maison ate---
nant la porte du College de Lisieux , ruë Saint
Etienne des Grès ; l'Avis , le Prix et l'instruction
sur ces quatre Classes se trouvent à la fin de la
neuviéme lettre sur la Bibliotheque des Enfans .
inserée dans le Mercure du mois de Fevrier dernier
, p. 209. ou 234. En attendant la suite de la…
Relation Typographique , J'ay l'honneur d'être
&c..A. Paris ce 15. Septembre 173 I.
RIOMBA L.
voudront connoître par eux - mêmes le mérite
et l'utilité du Bureau Typographique , pourront
prendre la peine d'aller voir les Enfans Typographes
, instruits et exercéz selon cette nouvelle
métode. On trouvera chez un Marchand de Soye;
au bras d'or , dans la rue S. Denis vis- à- vis
Sainte Catherine , une aimable petite fille ,
dessous de trois ans qui , en peu de mois a appris
avec le Bureau ce que bien des enfans ignorent
après des années d'école vulgaire. On trouvera
chez Madame Beaulieu , à l'égoût Montmartre
vis - à - vis le petit Hôtel de Charot , un digne
Enfant , dont le seul exemple est capable de fermer
la bouche à tous les critiques. On pourroitindiquer
un grand nombre d'autres Enfans Typogriphes
, si on ne craignoit de fatiguer les
Parens ou les Maîtres. Dom Ventura de Liria ,
qui a un Bureau au College d'Harcourt , a fais
en peu de tems . l'heureuse expérience de cette
métode , de même que le petit Remilli , qui ,
ayant aussi un Bureau au College du Plessis
eu un des prix de mémoire distribués le jour de
la Tragedie , et qui est en état d'aller en classe
selon le goût et la volonté de ses Parens .
Les Personnes bien intentionnées qui aiment
le bien public , sçachant que Monseigneur le
DAUPHIN et MES DAMES DE FRANCE ,
apprennent à lire par la métode du Bureau Typographique
, et que l'Auteur par commission ,
en a déja envoyé dans les Provinces , ces persondis
je s'embarrasseront peu des
critiques
qu'ont produit jusqu'ici l'ignorance , la préven
tion , et peut-être l'Envie ou la mauvaise foi.
nes ,
·
>
,
a
2
Ceux qui souhaitteront avoir quelqu'unes des
quatre Classes du Bureau Typographique "
en
trous
2206 MERCURE DE FRANCE
twouveront de toutes garnies dans la maison ate---
nant la porte du College de Lisieux , ruë Saint
Etienne des Grès ; l'Avis , le Prix et l'instruction
sur ces quatre Classes se trouvent à la fin de la
neuviéme lettre sur la Bibliotheque des Enfans .
inserée dans le Mercure du mois de Fevrier dernier
, p. 209. ou 234. En attendant la suite de la…
Relation Typographique , J'ay l'honneur d'être
&c..A. Paris ce 15. Septembre 173 I.
RIOMBA L.
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Résumé : « Les Parens curieux en fait d'éducation, qui voudront connoître par eux-mêmes le mérite [...] »
Le Bureau Typographique est une nouvelle méthode d'éducation qui attire l'attention des parents. Pour en évaluer l'efficacité, ils peuvent observer des enfants ayant appris à lire rapidement grâce à cette méthode. Par exemple, une petite fille de moins de trois ans a appris à lire rapidement, contrairement à d'autres enfants ayant suivi l'enseignement traditionnel. Un autre enfant, chez Madame Beaulieu, illustre également les avantages de cette méthode. Dom Ventura de Liria et le petit Remilli, utilisant le Bureau Typographique dans leurs collèges respectifs, ont constaté son efficacité. Le petit Remilli a même reçu un prix de mémoire. Le Dauphin et les Dames de France apprennent également à lire par cette méthode, et des bureaux ont été envoyés dans les provinces. Les personnes intéressées par le bien public sont encouragées à ne pas se laisser décourager par les critiques. Les quatre classes du Bureau Typographique sont disponibles dans la maison attenante à la porte du Collège de Lisieux, rue Saint-Étienne des Grès. Des informations supplémentaires sont disponibles dans la neuvième lettre sur la Bibliothèque des Enfants, publiée dans le Mercure de France de février.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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14
p. 2206-2207
MEMOIRE sur l'Etude des Langues vivantes.
Début :
Dieu ayant châtié l'insolence de nos Peres, par la confusion des Langues à l'entreprise [...]
Mots clefs :
Science, Latin, Grec, Arts, Grammaire anglaise
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MEMOIRE sur l'Etude des Langues vivantes.
MEMOIRE sur l'Etude des Langues;
vivantes.
D
Leu ayant: châtié l'insolence de nos Peres 2"
par la confusion des Langues à l'entreprise :
de Babel ; il n'y a pas de meilleur moyen pour
adoucir l'effet de cette punition , que d'apprendre
plusieurs Langues ; et l'on doit regarder
cette science comme la clef de la Sagesse des
differentes Nations.
La plus grande partie de notre jeunesse est .
occupée à apprendre le Latin et le Grec ; sur
quoi il faut observer , qu'on se fait par - là , à la
verité un bon fond , mais presque tous les
Auteurs Grecs ee Latins étant traduits en François
, il seroit sans doute , plus utile de s'ap
pliquer à l'étude des Langues de nos . Voisins.
>
L'on ne peut donc excuser l'ignorance de nos
Sçavans là-dessus ; car ne pas approfondir la
science des étrangers , est une présomption de
soi -même , et un mépris des autres qui n'est pas
pardonnable. Sur- tout si ceux que l'on méprise ,.
sont gens d'érudition ; c'est même une arrogance
insupportable de soutenir que les moindress
SEPTEMBRE 1731. 2207
Peuples ne puissent avoir quelque chose digne
de notre attention ..
Ainsi , à mon avis , aucun homme ne devroit
passer pour Sçavant parmi nous , s'il ignore
la Langue de ses voisins : et parmi ceux - cy , les..
Anglois semblent meriter notre premiere attention.
En effet , ce Peuple par une sagacité particuliere
, et par une application infatigable , travaille
beaucoup à l'avancement des Arts et des
Sciences et y fait tous les jours de grands
Progrès.
"
:
C'est sur quoi je trouve que c'est un malheur
que nous n'ayons pas une bonne Grammaire.
Angloise il y a presentement à Paris , Eaubourg
S. Jacques , près les Feuillantines , chez Monsieur
Wallon , un Gentilhomme Anglois , qui a
entrepris de faire une Grammaire Angloise , laquelle
donnera de grandes facilitez ; mais le peu
d'inclination qu'il reconnoît dans norre nation
pour l'étude aux Langues Etrangeres , le décourage
presque entierement d'éxecuter son Projet ;;
le zele pour notre Patrie également renommée
du côté des Sciences , des Arts et des Armes
devroit faire cesser cette plainte : car comme nos
voisins étudient assidument notre Langue si.
nous n'étudions pas la leur , ils seront bien- tôt
plus sçavans que nous ; et ceux que nous semblons
mépriser , auront lieu de nous mépriser à
leur tour.
vivantes.
D
Leu ayant: châtié l'insolence de nos Peres 2"
par la confusion des Langues à l'entreprise :
de Babel ; il n'y a pas de meilleur moyen pour
adoucir l'effet de cette punition , que d'apprendre
plusieurs Langues ; et l'on doit regarder
cette science comme la clef de la Sagesse des
differentes Nations.
La plus grande partie de notre jeunesse est .
occupée à apprendre le Latin et le Grec ; sur
quoi il faut observer , qu'on se fait par - là , à la
verité un bon fond , mais presque tous les
Auteurs Grecs ee Latins étant traduits en François
, il seroit sans doute , plus utile de s'ap
pliquer à l'étude des Langues de nos . Voisins.
>
L'on ne peut donc excuser l'ignorance de nos
Sçavans là-dessus ; car ne pas approfondir la
science des étrangers , est une présomption de
soi -même , et un mépris des autres qui n'est pas
pardonnable. Sur- tout si ceux que l'on méprise ,.
sont gens d'érudition ; c'est même une arrogance
insupportable de soutenir que les moindress
SEPTEMBRE 1731. 2207
Peuples ne puissent avoir quelque chose digne
de notre attention ..
Ainsi , à mon avis , aucun homme ne devroit
passer pour Sçavant parmi nous , s'il ignore
la Langue de ses voisins : et parmi ceux - cy , les..
Anglois semblent meriter notre premiere attention.
En effet , ce Peuple par une sagacité particuliere
, et par une application infatigable , travaille
beaucoup à l'avancement des Arts et des
Sciences et y fait tous les jours de grands
Progrès.
"
:
C'est sur quoi je trouve que c'est un malheur
que nous n'ayons pas une bonne Grammaire.
Angloise il y a presentement à Paris , Eaubourg
S. Jacques , près les Feuillantines , chez Monsieur
Wallon , un Gentilhomme Anglois , qui a
entrepris de faire une Grammaire Angloise , laquelle
donnera de grandes facilitez ; mais le peu
d'inclination qu'il reconnoît dans norre nation
pour l'étude aux Langues Etrangeres , le décourage
presque entierement d'éxecuter son Projet ;;
le zele pour notre Patrie également renommée
du côté des Sciences , des Arts et des Armes
devroit faire cesser cette plainte : car comme nos
voisins étudient assidument notre Langue si.
nous n'étudions pas la leur , ils seront bien- tôt
plus sçavans que nous ; et ceux que nous semblons
mépriser , auront lieu de nous mépriser à
leur tour.
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Résumé : MEMOIRE sur l'Etude des Langues vivantes.
Le texte 'MÉMOIRE sur l'Étude des Langues vivantes' met en avant l'importance d'apprendre plusieurs langues pour pallier la confusion des langues à Babel. L'auteur estime que la maîtrise des langues étrangères est cruciale pour accéder à la sagesse des différentes nations. Il critique l'accent mis sur le latin et le grec, arguant que la plupart des auteurs grecs et latins sont déjà traduits en français. Il recommande de se concentrer sur les langues des voisins, notamment l'anglais, en raison des avancées de ce peuple dans les arts et les sciences. L'auteur déplore l'ignorance des savants français concernant les langues étrangères, qualifiant cette attitude de présomptueuse et arrogante. Il propose que toute personne se prétendant savante en France devrait connaître la langue de ses voisins. Il souligne également l'absence d'une bonne grammaire anglaise à Paris et encourage son développement. Enfin, il met en garde contre le risque que les voisins, en étudiant le français, deviennent plus savants que les Français s'ils ne s'intéressent pas à leurs langues.
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15
p. 2207-2209
MEMOIRE envoyé aux Auteurs du Mercure, à l'occasion de la Retraite de M. de Woolhouse.
Début :
Monsieur de Voolhouse, celebre Medecin Oculiste est retiré depuis peu à cause [...]
Mots clefs :
Retraite, Oculiste , Art ophtalmique, Maladie des yeux, Cicatrices, Restes d'ulcères et d'abcès
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MEMOIRE envoyé aux Auteurs du Mercure, à l'occasion de la Retraite de M. de Woolhouse.
MEMOIRE envoyé aux Auteurs du
Mercure , à l'occasion de la Retraite de
M. de Woolhouse.
de Voolhouse celebre Medecina
MOculiste est retiré depuis peu à cause
>
de
2208 MERCURE DE FRANCE
2
de son grand âge : mais pour répondre à la con
fiance du Public , et pour continuer de lui être
utile , il a mis en possession de sa pratique et de
tous ses secrets concernant l'Art Ophthalmique
le Sieur Babelin , comme celui de tous ses Eleves
le plus en état de lui succeder pour la dexterité
de ses operations , et par la parfaite connoissance
qu'il a de tout ce qui concerne la maladie
des Yeux et des Remedes, convenables "
dequoi il a donné des marques par une pratique
de dix années consécutives avec tout le succès
possible , sous le même M. de Voolhouse.
>
>
>
>
Affermi dans les Principes , et en suivant la
méthode d'un si excellent Maître , le Sieur Babelin
ne craint point. d'assurer le Public , qu'il
emporte toutes les Taches , Nuages. Tayes ,
Mailles , Cicatrices , Unglets , restes d'Ul- .
ceres et d'Abscès mauvaises empreintes de la.
petite Verole , de la Rougeole et d'Inflammations
inveterées ou des Ecroüelles , des coups
de feu , et des Corps étrangers qui ont blessé la
Visiere . Ces guérisons se font en quinze jours
de temps , pourvû que la partie n'ait pas été
abbreuvée et imbue de quelque liqueur étrangere
d'une vertu.caustique et brûlante , et qu'on n'y.
ait pas touché avec le feu potentiel ; ce qui rend.
ces maux incurables en cauterisant la transparance
du miroir ;. ce qui n'arrive que trop souvent
à des Personnes qui ont le malheur d'être
mal adresées .
2
Sa méthode est de déclarer d'abord la Nature .
du mal en question ; et s'il est guérissable ,, en
combien de temps à peu près , par quels remedes
et operations. Il a été heureux jusqu'à present
dans les plus subtiles et les plus délicates de
es . Operations. Il guérit particulierement et radica
SEPTEMBRE. 1731. 2209
dicalement la Cataracte vraye en huit jours , de
quoy il peut fournir un grand nombre d'és
xemples .
Le Sieur Babelin est sur le point de publier une
Dissertation de sa façon , qu'il a faite sous les
yeux de M. Voolhouse , sur les Collyres Aqueux,
ou Eaux Ophthalmiques qui se débitent à Paris ,
pour toutes sortes de maladies des yeux .
On le trouve constamment tous les jours ,
depuis huit heures du matin jusqu'à deux heures
après midi à l'Hôpital Royal des Quinzevingts ,
à la Porte cochere de la grande Aumônerie ,
Cour de la Pompe. Il recevrà les Pauvres gratis ,
le Lundy et le Samedy jusqu'à midi.
Mercure , à l'occasion de la Retraite de
M. de Woolhouse.
de Voolhouse celebre Medecina
MOculiste est retiré depuis peu à cause
>
de
2208 MERCURE DE FRANCE
2
de son grand âge : mais pour répondre à la con
fiance du Public , et pour continuer de lui être
utile , il a mis en possession de sa pratique et de
tous ses secrets concernant l'Art Ophthalmique
le Sieur Babelin , comme celui de tous ses Eleves
le plus en état de lui succeder pour la dexterité
de ses operations , et par la parfaite connoissance
qu'il a de tout ce qui concerne la maladie
des Yeux et des Remedes, convenables "
dequoi il a donné des marques par une pratique
de dix années consécutives avec tout le succès
possible , sous le même M. de Voolhouse.
>
>
>
>
Affermi dans les Principes , et en suivant la
méthode d'un si excellent Maître , le Sieur Babelin
ne craint point. d'assurer le Public , qu'il
emporte toutes les Taches , Nuages. Tayes ,
Mailles , Cicatrices , Unglets , restes d'Ul- .
ceres et d'Abscès mauvaises empreintes de la.
petite Verole , de la Rougeole et d'Inflammations
inveterées ou des Ecroüelles , des coups
de feu , et des Corps étrangers qui ont blessé la
Visiere . Ces guérisons se font en quinze jours
de temps , pourvû que la partie n'ait pas été
abbreuvée et imbue de quelque liqueur étrangere
d'une vertu.caustique et brûlante , et qu'on n'y.
ait pas touché avec le feu potentiel ; ce qui rend.
ces maux incurables en cauterisant la transparance
du miroir ;. ce qui n'arrive que trop souvent
à des Personnes qui ont le malheur d'être
mal adresées .
2
Sa méthode est de déclarer d'abord la Nature .
du mal en question ; et s'il est guérissable ,, en
combien de temps à peu près , par quels remedes
et operations. Il a été heureux jusqu'à present
dans les plus subtiles et les plus délicates de
es . Operations. Il guérit particulierement et radica
SEPTEMBRE. 1731. 2209
dicalement la Cataracte vraye en huit jours , de
quoy il peut fournir un grand nombre d'és
xemples .
Le Sieur Babelin est sur le point de publier une
Dissertation de sa façon , qu'il a faite sous les
yeux de M. Voolhouse , sur les Collyres Aqueux,
ou Eaux Ophthalmiques qui se débitent à Paris ,
pour toutes sortes de maladies des yeux .
On le trouve constamment tous les jours ,
depuis huit heures du matin jusqu'à deux heures
après midi à l'Hôpital Royal des Quinzevingts ,
à la Porte cochere de la grande Aumônerie ,
Cour de la Pompe. Il recevrà les Pauvres gratis ,
le Lundy et le Samedy jusqu'à midi.
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Résumé : MEMOIRE envoyé aux Auteurs du Mercure, à l'occasion de la Retraite de M. de Woolhouse.
Le mémoire informe les auteurs du Mercure de la retraite de M. de Woolhouse, un oculiste renommé. Woolhouse a transmis sa pratique et ses secrets à M. Babelin, son élève le plus compétent. Après dix années de succès sous Woolhouse, Babelin annonce sa capacité à traiter divers maux des yeux, tels que les taches, nuages, cicatrices, et les séquelles de maladies comme la variole ou la rougeole. Il garantit des guérisons en quinze jours, sauf si la zone affectée a été traitée avec des substances caustiques ou par cautérisation. Babelin affirme également pouvoir guérir radicalement la cataracte en huit jours. Il prévoit de publier une dissertation sur les collyres aqueux utilisés à Paris pour les maladies des yeux. Babelin est disponible quotidiennement à l'Hôpital Royal des Quinze-Vingts et offre des consultations gratuites aux pauvres les lundis et samedis jusqu'à midi.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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16
p. 2209-2212
Buste du Cardinal de Polignac. [titre d'après la table]
Début :
M. Charles- Nicolas Cochin de Paris, habile Graveur, a été reçu de l'Académie Royale de [...]
Mots clefs :
Cardinal, Académie française de peinture et sculpture, Marchands
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texteReconnaissance textuelle : Buste du Cardinal de Polignac. [titre d'après la table]
M. Charles- Nicolas Cochin de Paris ' , habile
> reçu
Graveur a été de l'Académie Royale de
Peinture et de Sculpture , le dernier jour d'Août ,
sur deux Portraits gravés , l'un de M. le Sueur
peint par lui- même et l'autre de M. Sarazin ,
Paîné , Sculpteur , peint par le même M. le
Sueur.
•
Le Portrait de M. René Herault , Conseiller
d'Etat Lieutenant Général de Police , paroît
en Estampe , peint et gravé par le Sieur Jean-
Etienne Liotard. Il se vend rue S. Jacques , chez
la veuve Chereau.
Il paroît une nouvelle Estampe , d'après Var
teau , intitulée le Chat malade , gravée par le
même Liotard , qui se vend au même endroit .
Par une Lettre de Rome >
on nous prie d'Inserer
dans le Mercure de France les Vers suivans
, ausquels le Buste du Cardinal de Polignac
a donné lieu
>
D&
2210 MERCURE DE FRANCE
De Bouchardon , la main sçavante
Ne pouvoit mieux transmettre à la posterité ,
Ces traits dont Polignac enchante ,
Tous ceux qui de le voir ont la félicité .
Ce marbre vit , il pense , et seul il fera croire
Tant de faits merveilleux dont il montre l'Auteur.
On y reconnoîtrà comme dans notre histoire ,
Des interêts des Rois le Conciliateur ,
Et l'oracle du consistoire.
Par Dom Le Blanc , Procureur Général de
Fordre de Cluny en Cour de Rome .
Le sieur Bouchardon est un François élevé à
Rome ; à l'Académie Françoise de Peinture et
Sculpture. I travaille actuellement au Buste
du Pape.
elle a
On écrit de Vienne en Autriche , qué l'Aloe
Spinosa mucronate folio Americana major
Plante qu'on cultive depuis trente- trois ans dans
les Jardins du Palais de la Favorite , et dont on
voit rarement la Fleur en Europe , y a fleuri depuis
environ la my - Août de cette année ;
Commencé à pousser la tige de son Bouquet vers
la fin du mois de May dernier ; et.depuis ce
temps là cette tige s'étant élevée à la hauteur de
vingt sept pieds et demy , avec 41. branches ,
le Bouquet total épanoui est de 5548. fleurs .
Cette rareté attire à Vienne un grand nombre de
Botanistes et des Curieux des principales Villes
d'Allemagne.
On écrit de Perpignan , que la femme d'us
Sellier
SEPTEMBRE . 1731. 2211
Sellier de cette Ville > étoit accouchée le 10.
d'Août de cinq filles , lesquelles avoient été baptisées
le lendemain ; que 15. jours auparavant ,
la Soeur de cette femme étoit accouchée de cinq
garçons , dont 4. étoient encore en vie , et que
leur Mere qui avoit eû quinze enfans en avoir
´mis au monde 12. en trois couches.
>
On apprend de Londres , qu'une Lionne qui
étoit enfermée dans la Tour , fit le 27. du mois
dernier des Petits ; il est à remarquer que cette
Lionne , ainsi que le mâle >
y nâquirent il y a
environ six ans.
"
Le Sieur Julien , Apoticaire ordinaire du Roy
en l'Artillerie , fait et vend la veritable et bonne
Pate de Guimauve et Suc de Reglisse blanc
pour la guérison des maladies de poitrine , toutes.
sortes de Thoux , Rhumes , adoucissent les Serosités
âcres, qui tombent sur les Poulmons , gué
rissent les inflammations et maux de gorge.
Sa demeure est toûjours à Paris , ruë de la
Verrerie , prache la ruë des Carmes Billettes.
>
› Messieurs Girandeau le jeune et fils Mar
chands à Montpellier , qui font depuis environ
trente ans un commerce considérable en gros ,
en Liqueurs , Syrops , Eau d'Hongrie , et autres
marchandises permises ont crû devoir avertir
le Public qu'ils continuent la vente de l'Eau
Dauphine , qu'ils ont inventée sur la fin de l'année
derniere 1730. avec un débit étonnant ; mais
que s'étant apperçus que plusieurs Particuliers.
qui se sont imaginé d'avoir trouvé la composition
de cette liqueur quoiqu'ils en soient infiniment
éloignez , s'avisent d'en offrir
>
2.
et même
de
2212 MERCURE DE FRANCE
>
de contrefaire la signature que lesdits Sieurs Grrandeau
le jeune et fils mettent sur l'Etiquette ;
bien plus , que certaines Personnes de leur commerce
, qu'on a chargé d'acheter chez eux de leur
Eau Dauphine , n'en ont pris que la moitié du
nombre des Bouteilles qu'on leur en demandoit
et d'une bouteille en ont fait deux , dans le des
sein de diminuer , s'il leur étoit possible , la juste
préférence qu'on donne à cette liqueur sur toutes
celles qui sont connues ; c'est ce qui les a déter
minez à mettre sur chacune des Bouteilles de.
cette liqueur deux cachets en cire rouge , le premier
est sur le Parchemin , qui couvre le bouchon
de Liege , autour duquel on trouve ces
mots , Girandeau jeune et au milieu est fils ,
entre le commencement du nom Girandeau et
mot jeune , il y a un petit Dauphin ; l'autre cachet
est aposé sur le noud du fil qui serre le
Parchemin , il ne contient que ces trois lettres
GJ F. ce sera à ces marques qu'on pourra distinguer
leur Eau Dauphine , d'avec celle qu'on
supposera en être.
& c.
Les Personnes qui auront besoin tant d'Ean
Dauphine , que d'autres liqueurs , Syrops , Eau
d'Hongrie , P'Esprit de Vin , Eaux-de- Vie ,
sont priez de s'adresser à ceux à droitute , comme
leur commerce est très - étendu , ils ont des cor .
respondances dans toutes les principales Villes du
Royaume et des Pays Etrangers , par le moyen
desquelles il leur sera aisé de faire parvenir les
Marchandises qu'on leur demandera . Leur adresse
est à Mrs. Girandeau le jeune et fils , Marz
ebands à lagrande ruë , à Montpellier.
> reçu
Graveur a été de l'Académie Royale de
Peinture et de Sculpture , le dernier jour d'Août ,
sur deux Portraits gravés , l'un de M. le Sueur
peint par lui- même et l'autre de M. Sarazin ,
Paîné , Sculpteur , peint par le même M. le
Sueur.
•
Le Portrait de M. René Herault , Conseiller
d'Etat Lieutenant Général de Police , paroît
en Estampe , peint et gravé par le Sieur Jean-
Etienne Liotard. Il se vend rue S. Jacques , chez
la veuve Chereau.
Il paroît une nouvelle Estampe , d'après Var
teau , intitulée le Chat malade , gravée par le
même Liotard , qui se vend au même endroit .
Par une Lettre de Rome >
on nous prie d'Inserer
dans le Mercure de France les Vers suivans
, ausquels le Buste du Cardinal de Polignac
a donné lieu
>
D&
2210 MERCURE DE FRANCE
De Bouchardon , la main sçavante
Ne pouvoit mieux transmettre à la posterité ,
Ces traits dont Polignac enchante ,
Tous ceux qui de le voir ont la félicité .
Ce marbre vit , il pense , et seul il fera croire
Tant de faits merveilleux dont il montre l'Auteur.
On y reconnoîtrà comme dans notre histoire ,
Des interêts des Rois le Conciliateur ,
Et l'oracle du consistoire.
Par Dom Le Blanc , Procureur Général de
Fordre de Cluny en Cour de Rome .
Le sieur Bouchardon est un François élevé à
Rome ; à l'Académie Françoise de Peinture et
Sculpture. I travaille actuellement au Buste
du Pape.
elle a
On écrit de Vienne en Autriche , qué l'Aloe
Spinosa mucronate folio Americana major
Plante qu'on cultive depuis trente- trois ans dans
les Jardins du Palais de la Favorite , et dont on
voit rarement la Fleur en Europe , y a fleuri depuis
environ la my - Août de cette année ;
Commencé à pousser la tige de son Bouquet vers
la fin du mois de May dernier ; et.depuis ce
temps là cette tige s'étant élevée à la hauteur de
vingt sept pieds et demy , avec 41. branches ,
le Bouquet total épanoui est de 5548. fleurs .
Cette rareté attire à Vienne un grand nombre de
Botanistes et des Curieux des principales Villes
d'Allemagne.
On écrit de Perpignan , que la femme d'us
Sellier
SEPTEMBRE . 1731. 2211
Sellier de cette Ville > étoit accouchée le 10.
d'Août de cinq filles , lesquelles avoient été baptisées
le lendemain ; que 15. jours auparavant ,
la Soeur de cette femme étoit accouchée de cinq
garçons , dont 4. étoient encore en vie , et que
leur Mere qui avoit eû quinze enfans en avoir
´mis au monde 12. en trois couches.
>
On apprend de Londres , qu'une Lionne qui
étoit enfermée dans la Tour , fit le 27. du mois
dernier des Petits ; il est à remarquer que cette
Lionne , ainsi que le mâle >
y nâquirent il y a
environ six ans.
"
Le Sieur Julien , Apoticaire ordinaire du Roy
en l'Artillerie , fait et vend la veritable et bonne
Pate de Guimauve et Suc de Reglisse blanc
pour la guérison des maladies de poitrine , toutes.
sortes de Thoux , Rhumes , adoucissent les Serosités
âcres, qui tombent sur les Poulmons , gué
rissent les inflammations et maux de gorge.
Sa demeure est toûjours à Paris , ruë de la
Verrerie , prache la ruë des Carmes Billettes.
>
› Messieurs Girandeau le jeune et fils Mar
chands à Montpellier , qui font depuis environ
trente ans un commerce considérable en gros ,
en Liqueurs , Syrops , Eau d'Hongrie , et autres
marchandises permises ont crû devoir avertir
le Public qu'ils continuent la vente de l'Eau
Dauphine , qu'ils ont inventée sur la fin de l'année
derniere 1730. avec un débit étonnant ; mais
que s'étant apperçus que plusieurs Particuliers.
qui se sont imaginé d'avoir trouvé la composition
de cette liqueur quoiqu'ils en soient infiniment
éloignez , s'avisent d'en offrir
>
2.
et même
de
2212 MERCURE DE FRANCE
>
de contrefaire la signature que lesdits Sieurs Grrandeau
le jeune et fils mettent sur l'Etiquette ;
bien plus , que certaines Personnes de leur commerce
, qu'on a chargé d'acheter chez eux de leur
Eau Dauphine , n'en ont pris que la moitié du
nombre des Bouteilles qu'on leur en demandoit
et d'une bouteille en ont fait deux , dans le des
sein de diminuer , s'il leur étoit possible , la juste
préférence qu'on donne à cette liqueur sur toutes
celles qui sont connues ; c'est ce qui les a déter
minez à mettre sur chacune des Bouteilles de.
cette liqueur deux cachets en cire rouge , le premier
est sur le Parchemin , qui couvre le bouchon
de Liege , autour duquel on trouve ces
mots , Girandeau jeune et au milieu est fils ,
entre le commencement du nom Girandeau et
mot jeune , il y a un petit Dauphin ; l'autre cachet
est aposé sur le noud du fil qui serre le
Parchemin , il ne contient que ces trois lettres
GJ F. ce sera à ces marques qu'on pourra distinguer
leur Eau Dauphine , d'avec celle qu'on
supposera en être.
& c.
Les Personnes qui auront besoin tant d'Ean
Dauphine , que d'autres liqueurs , Syrops , Eau
d'Hongrie , P'Esprit de Vin , Eaux-de- Vie ,
sont priez de s'adresser à ceux à droitute , comme
leur commerce est très - étendu , ils ont des cor .
respondances dans toutes les principales Villes du
Royaume et des Pays Etrangers , par le moyen
desquelles il leur sera aisé de faire parvenir les
Marchandises qu'on leur demandera . Leur adresse
est à Mrs. Girandeau le jeune et fils , Marz
ebands à lagrande ruë , à Montpellier.
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Résumé : Buste du Cardinal de Polignac. [titre d'après la table]
En septembre 1731, le Mercure de France a publié plusieurs événements et annonces notables. M. Charles-Nicolas Cochin, graveur de l'Académie Royale de Peinture et de Sculpture, a été distingué pour deux portraits gravés : ceux de M. le Sueur et de M. Sarazin, tous deux peints par M. le Sueur. Jean-Étienne Liotard a réalisé une estampe du Portrait de M. René Herault, Conseiller d'État Lieutenant Général de Police, disponible chez la veuve Chereau rue Saint-Jacques. Liotard a également gravé une estampe intitulée 'Le Chat malade' d'après Watteau, vendue au même endroit. Une lettre de Rome demande l'insertion de vers dédiés au buste du Cardinal de Polignac, sculpté par Bouchardon, un Français élevé à Rome. Bouchardon est actuellement occupé à sculpter le buste du Pape. De Vienne, on rapporte la floraison rare d'une plante, l'Aloe Spinosa mucronate folio Americana major, dans les jardins du Palais de la Favorite, attirant de nombreux botanistes. De Perpignan, on apprend qu'une femme a accouché de cinq filles, tandis que sa sœur avait précédemment donné naissance à cinq garçons. À Londres, une lionne a mis bas dans la Tour. Le Sieur Julien, apothicaire du Roi, vend des remèdes pour les maladies de poitrine et les maux de gorge à Paris. Enfin, les marchands Girandeau à Montpellier avertissent le public de la contrefaçon de leur Eau Dauphine et décrivent les marques distinctives pour authentifier leur produit.
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