Résultats : 8 texte(s)
Détail
Liste
1
p. 2493-2496
« Le premier de ce mois, jour de la Fête de tous les Saints, le Roi et la Reine entendirent à [...] »
Début :
Le premier de ce mois, jour de la Fête de tous les Saints, le Roi et la Reine entendirent à [...]
Mots clefs :
Fête de tous les Saints, Mort du roi Victor Amedée, Fontainebleau, Concert, Toussaint, Drapeau, Loterie de la Compagnie des Indes, Messe
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texteReconnaissance textuelle : « Le premier de ce mois, jour de la Fête de tous les Saints, le Roi et la Reine entendirent à [...] »
ies Saints , le Roi et la Reine entendirent à
E premier de ce mois , jour de la Fête de tous
Fontainebleau la Grand' - Messe , celebrée pontificalement par l'Evêque d'Uzés , et chantée par la
Musique. L'après- midi , L. M. assisterent à la
prédication du Pere Julien , Religieux Recolet ,
et ensuite aux Vêpres qui furent chantées par la Musique , ausquelles ce Prélat officia.
Le Marquis de Bissy , Maréchal de Camp , est
parti pour aller complimenter l'Infant Don
Carlos au nom du Roi , sur son arrivée à
Parme.
A la premiere nouvelle de la mort du Roi Vic
tor- Amedée , les Comédiens François et Italiens.
qui étoient à Fontainebleau , eurent ordre de re- venir à Paris. Les Concerts chez la Reine cesserent , et l'on ramena à Versailles les Equipages de, chasse et les Meutes du Roi.
Le 15 de ce mois , le Roi et la Reine partirent
de Fontainebleau pour aller coucher au Château
de Petit-Bourg , d'où L. M. arriverent de Ver- sailles le 18.
Le 19. le Marquis de Rosignan , Ambassadeur.
du Roi de Sardaigne , cut en grand Manteau de deüil
1494 MERCURE DE FRANCE
deuil une Audience particuliere du Roi , dans la
quelle il lui donna part de la mort du Roi Victor-Amedée. Il fut conduit à cette Audience par le Chevalier de Sainctot , Introducteur des Ambassadeurs qui le conduisit ensuite à l'Audience
de la Reine et à celles de Monseigneur le Dauphin , de Monseigneur le Duc d'Anjou , et de Mesdames de France.
Le 20. le Roi prit le grand deüil pour la mort
du Roi Victor- Amedée , Ayeul maternel de S. M.
Le même jour , jour de la Fête de Sainte Elisabeth , dont la Reine d'Espagne porte le nom ,
le Marquis de Castellar , Ambassadeur de S. M.
C.donna un magnifique Repas , auquel furent invitez les Grands d'Espagne , les Chevaliers de la
Toison d'Or , les Ministres Etrangers et plu
sieurs personnes distinguées de la Cour.
Le 27 Octobre , il y eut Concert à Fontaine bleau chez la Reine , M. de Blamont , Sur-Intendant de la Musique du Roi , fit chanter les deux
derniers Actes de sa Pastorale Héroïque d'Endimion, dont les principaux Rôles furent chantez
avec applaudissement par les Diles Mathieu er
Petitpas , et par le sieur Tribou.
Le 29. on éxecuta le Caprice d'Erato , ou les
Caracteres de la Musique , Piéces du même Auteur , lesquelles furent jouées avec beaucoup de succès.
Les. Novembre on chanta chez la Reine le
Prologue et le premier Acte de Tancrede , Tragédie mise en musique par M. Campra ; les prinCipaux Rôles furent remplis par les Des Courvasięg
NOVEMBRE. 1732. 2495
sier et Mathieu , et par les Srs Petillot , Ducros
et du Bourget.
Le premier Novembre, Fête de la Toussaint,
il y eut Concert fpirituel au Château des Tuilleries. On y chanta le Credidi , Motet de M. de
la Lande , et un autre nouveau Motet mis en Musique par M. Madin , Maître de Musique de l'Eglise Cathedrale de Tours , qui fut parfaitement
bien executé et très-goúté du Puhlic. La Dile Petitpas chanta ensuite un petit Motet à voix seule
du S le Maire, qui fut très applaudi. Le sieur
Leller joüa seul une Sonate avec toute la justesse
possible,de même que le sieur Bravet , dans l'execution d'un Coneerto qu'il joua avec accompa
gnement. Le Concert fut terminé par le Deus
regnavit.
Le 3. il y eut Concert François ; on executa
la Chasse du Cerf, qui est un excellent Morceau
de Musique de M. Morin , dans lequel la Dll
Petitpas chanta le Rôle de Diane avec applaudissement , de même que la Cantatille de la Constance , du sieur le Maire. Le sieur Benoît chanta
ensuite une Cantate Françoise , mise en Musique
par M. Mouret , qui fit beaucoup de plaisir. Le
De Profundis de M. de la Lande termina le
Concert.
On nous écrit de Metz , que le Roi ayant ac
cordé un Drapeau à la Compagnie des Gentils
hommes Cadets , qui font en Garnison dans la
Citadelle de cette Ville , M, du Bouchet , Commandant de la Compagnie , avoit prié M. l'Evêque Titulaire de Joppé , qui s'étoit rendu à Metz
pour faire l'Ordination en l'absence de M. le
Duc de Coaslin , Evêque de ce Diocèse , de be- pin
2496 MERCURE DE FRANCE
nir le Drapeau. La Cerémonie s'en fit le Dimanche 9. Novembre , dans l'Eglise des Benedictins
de l'Abbaye de S. Arnoul. A dix heures du ma- tin les Cadets au nombre de deux cent , en habit
uniforme, marchantpar rangs de quatre , les Offi
ciers à leur tête „ et le premier Brigadier au centre
portant le Drapeau dans un Etuy , se rendirent à
cette Eglise , où ils se rangerent sur deux lignes ,
les Tambours appellant.
M. l'Evêque celebra la Messe à l'Autel principal , après laquelle M. du Bouchet , accompagné
du Premier Lieutenant , présenta le Drapeau dé
ployé à ce Prélat , qui le benit avec les ceremonies ordinaires. Aprés la Benediction , l'Evêque
présenta le Drapeau au Commandant , er lui dit :
3
Le Roy ne pouvoit mieux vous marquer ,
Monsieur , leprix de vos services , qu'en vous con- fiant l'éducation de ces jeunes Gentilshommes , dont
le courage et la fidelité sont réservez à vos soins,
et à vos exemples ; mais n'oubliez pas de leur apprendre que pour servir un Prince Chrétien , il faus
autant de pieté que de valeur Le Commandant rendit ensuite le Drapeau au
Premier Brigadier , qu'il porta déployé , en retournant avec la Compagnie à la Citadelle dans
le même ordre qu'ils en étoient sortis.
Le 25. Novembre, la Loterie de la Compagnie
des Indes , établie pour le remboursement des
Actions, fut tirée en la maniere accoûtumée , à
l'Hôtel de la Compagnie. La Liste des Numeros
gagnans des Actions et Dixiémes d'Actions qui
doivent être remboursées, faisant en tout le nom
bre de 319. Actions.
E premier de ce mois , jour de la Fête de tous
Fontainebleau la Grand' - Messe , celebrée pontificalement par l'Evêque d'Uzés , et chantée par la
Musique. L'après- midi , L. M. assisterent à la
prédication du Pere Julien , Religieux Recolet ,
et ensuite aux Vêpres qui furent chantées par la Musique , ausquelles ce Prélat officia.
Le Marquis de Bissy , Maréchal de Camp , est
parti pour aller complimenter l'Infant Don
Carlos au nom du Roi , sur son arrivée à
Parme.
A la premiere nouvelle de la mort du Roi Vic
tor- Amedée , les Comédiens François et Italiens.
qui étoient à Fontainebleau , eurent ordre de re- venir à Paris. Les Concerts chez la Reine cesserent , et l'on ramena à Versailles les Equipages de, chasse et les Meutes du Roi.
Le 15 de ce mois , le Roi et la Reine partirent
de Fontainebleau pour aller coucher au Château
de Petit-Bourg , d'où L. M. arriverent de Ver- sailles le 18.
Le 19. le Marquis de Rosignan , Ambassadeur.
du Roi de Sardaigne , cut en grand Manteau de deüil
1494 MERCURE DE FRANCE
deuil une Audience particuliere du Roi , dans la
quelle il lui donna part de la mort du Roi Victor-Amedée. Il fut conduit à cette Audience par le Chevalier de Sainctot , Introducteur des Ambassadeurs qui le conduisit ensuite à l'Audience
de la Reine et à celles de Monseigneur le Dauphin , de Monseigneur le Duc d'Anjou , et de Mesdames de France.
Le 20. le Roi prit le grand deüil pour la mort
du Roi Victor- Amedée , Ayeul maternel de S. M.
Le même jour , jour de la Fête de Sainte Elisabeth , dont la Reine d'Espagne porte le nom ,
le Marquis de Castellar , Ambassadeur de S. M.
C.donna un magnifique Repas , auquel furent invitez les Grands d'Espagne , les Chevaliers de la
Toison d'Or , les Ministres Etrangers et plu
sieurs personnes distinguées de la Cour.
Le 27 Octobre , il y eut Concert à Fontaine bleau chez la Reine , M. de Blamont , Sur-Intendant de la Musique du Roi , fit chanter les deux
derniers Actes de sa Pastorale Héroïque d'Endimion, dont les principaux Rôles furent chantez
avec applaudissement par les Diles Mathieu er
Petitpas , et par le sieur Tribou.
Le 29. on éxecuta le Caprice d'Erato , ou les
Caracteres de la Musique , Piéces du même Auteur , lesquelles furent jouées avec beaucoup de succès.
Les. Novembre on chanta chez la Reine le
Prologue et le premier Acte de Tancrede , Tragédie mise en musique par M. Campra ; les prinCipaux Rôles furent remplis par les Des Courvasięg
NOVEMBRE. 1732. 2495
sier et Mathieu , et par les Srs Petillot , Ducros
et du Bourget.
Le premier Novembre, Fête de la Toussaint,
il y eut Concert fpirituel au Château des Tuilleries. On y chanta le Credidi , Motet de M. de
la Lande , et un autre nouveau Motet mis en Musique par M. Madin , Maître de Musique de l'Eglise Cathedrale de Tours , qui fut parfaitement
bien executé et très-goúté du Puhlic. La Dile Petitpas chanta ensuite un petit Motet à voix seule
du S le Maire, qui fut très applaudi. Le sieur
Leller joüa seul une Sonate avec toute la justesse
possible,de même que le sieur Bravet , dans l'execution d'un Coneerto qu'il joua avec accompa
gnement. Le Concert fut terminé par le Deus
regnavit.
Le 3. il y eut Concert François ; on executa
la Chasse du Cerf, qui est un excellent Morceau
de Musique de M. Morin , dans lequel la Dll
Petitpas chanta le Rôle de Diane avec applaudissement , de même que la Cantatille de la Constance , du sieur le Maire. Le sieur Benoît chanta
ensuite une Cantate Françoise , mise en Musique
par M. Mouret , qui fit beaucoup de plaisir. Le
De Profundis de M. de la Lande termina le
Concert.
On nous écrit de Metz , que le Roi ayant ac
cordé un Drapeau à la Compagnie des Gentils
hommes Cadets , qui font en Garnison dans la
Citadelle de cette Ville , M, du Bouchet , Commandant de la Compagnie , avoit prié M. l'Evêque Titulaire de Joppé , qui s'étoit rendu à Metz
pour faire l'Ordination en l'absence de M. le
Duc de Coaslin , Evêque de ce Diocèse , de be- pin
2496 MERCURE DE FRANCE
nir le Drapeau. La Cerémonie s'en fit le Dimanche 9. Novembre , dans l'Eglise des Benedictins
de l'Abbaye de S. Arnoul. A dix heures du ma- tin les Cadets au nombre de deux cent , en habit
uniforme, marchantpar rangs de quatre , les Offi
ciers à leur tête „ et le premier Brigadier au centre
portant le Drapeau dans un Etuy , se rendirent à
cette Eglise , où ils se rangerent sur deux lignes ,
les Tambours appellant.
M. l'Evêque celebra la Messe à l'Autel principal , après laquelle M. du Bouchet , accompagné
du Premier Lieutenant , présenta le Drapeau dé
ployé à ce Prélat , qui le benit avec les ceremonies ordinaires. Aprés la Benediction , l'Evêque
présenta le Drapeau au Commandant , er lui dit :
3
Le Roy ne pouvoit mieux vous marquer ,
Monsieur , leprix de vos services , qu'en vous con- fiant l'éducation de ces jeunes Gentilshommes , dont
le courage et la fidelité sont réservez à vos soins,
et à vos exemples ; mais n'oubliez pas de leur apprendre que pour servir un Prince Chrétien , il faus
autant de pieté que de valeur Le Commandant rendit ensuite le Drapeau au
Premier Brigadier , qu'il porta déployé , en retournant avec la Compagnie à la Citadelle dans
le même ordre qu'ils en étoient sortis.
Le 25. Novembre, la Loterie de la Compagnie
des Indes , établie pour le remboursement des
Actions, fut tirée en la maniere accoûtumée , à
l'Hôtel de la Compagnie. La Liste des Numeros
gagnans des Actions et Dixiémes d'Actions qui
doivent être remboursées, faisant en tout le nom
bre de 319. Actions.
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Résumé : « Le premier de ce mois, jour de la Fête de tous les Saints, le Roi et la Reine entendirent à [...] »
En octobre 1732, plusieurs événements marquants eurent lieu à la cour de France. Le 1er octobre, le Roi et la Reine assistèrent à la Grand' - Messe à Fontainebleau, célébrée par l'Évêque d'Uzès, et écoutèrent la prédication du Père Julien. Le Marquis de Bissy fut envoyé à Parme pour complimenter l'Infant Don Carlos. À l'annonce de la mort du Roi Victor-Amédée de Sardaigne, les activités de divertissement, telles que les représentations de comédiens et les concerts, furent interrompues, et les équipements de chasse furent ramenés à Versailles. Le 15 octobre, le Roi et la Reine se rendirent au Château de Petit-Bourg et arrivèrent à Versailles le 18 octobre. Le Marquis de Rosignan, Ambassadeur du Roi de Sardaigne, informa le Roi de la mort de Victor-Amédée. Le 20 octobre, le Roi prit le grand deuil, et le Marquis de Castellar organisa un repas en l'honneur de la Reine d'Espagne. Des concerts et des représentations musicales se tinrent à Fontainebleau et aux Tuileries, mettant en vedette des œuvres de Blamont, Campra, et d'autres compositeurs. À Metz, le Roi accorda un drapeau à la Compagnie des Gentilshommes Cadets, bénit par l'Évêque de Joppé. Le 25 novembre, la loterie de la Compagnie des Indes fut tirée pour le remboursement des actions.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2
p. 2497
BENEFICES DONNEZ
Début :
L'Abbaye de S. Vincent de Metz, Ordre de S. Benoît, vacante par le décès de M. de Bourlemont [...]
Mots clefs :
Décès, Diocèse, Abbaye
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : BENEFICES DONNEZ
BENEFICES DONNEZ
LA'Abbaye de S. Vincent de Metz , Ordre de
S. Benoît , vacante par le décès de M. de Bourlemont , en faveur de M. d'Eltz , Chanoine de
Spire.
L'Abbaye de S. Serge d'Angers , Ordre de
S. Benoît , vacante par le décès de M. de Court,
en faveur de M. de Rochechouart.
Abbaye de Bouil ou Beuf, Ordre de Citeaux,
Diocèse de Limoges , vacante par le décès du dernier Titulaire , en faveur de M. Jacques- François Hocquart, Prêtre et Chanoine du Mans.
La Prévôté Conventuelle et Elective du Chapitre de Beaumont, et le Prieuré de Verriere, son
Annexe, Ordre de S. Augustin , Diocèse de Va
bres , vacante par le décès de M. de Gua , en fa- yeur de M. Narbonne Pelet.
Le Prieuré Régulier , Conventuel et Electif
de S. Antoine , Ordre de S. Augustin , Diocèse
de Rodez , vacant par le décès de M, du Puy ,
en faveur du Pere Arnaud , Prieur Claustral de
ce Prieuré
LA'Abbaye de S. Vincent de Metz , Ordre de
S. Benoît , vacante par le décès de M. de Bourlemont , en faveur de M. d'Eltz , Chanoine de
Spire.
L'Abbaye de S. Serge d'Angers , Ordre de
S. Benoît , vacante par le décès de M. de Court,
en faveur de M. de Rochechouart.
Abbaye de Bouil ou Beuf, Ordre de Citeaux,
Diocèse de Limoges , vacante par le décès du dernier Titulaire , en faveur de M. Jacques- François Hocquart, Prêtre et Chanoine du Mans.
La Prévôté Conventuelle et Elective du Chapitre de Beaumont, et le Prieuré de Verriere, son
Annexe, Ordre de S. Augustin , Diocèse de Va
bres , vacante par le décès de M. de Gua , en fa- yeur de M. Narbonne Pelet.
Le Prieuré Régulier , Conventuel et Electif
de S. Antoine , Ordre de S. Augustin , Diocèse
de Rodez , vacant par le décès de M, du Puy ,
en faveur du Pere Arnaud , Prieur Claustral de
ce Prieuré
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Résumé : BENEFICES DONNEZ
Le document liste des bénéfices ecclésiastiques attribués après des décès. L'Abbaye de Saint-Vincent de Metz est attribuée à M. d'Eltz. L'Abbaye de Saint-Serge d'Angers est attribuée à M. de Rochechouart. L'Abbaye de Bouil est attribuée à M. Jacques-François Hocquart. La Prévôté de Beaumont et le Prieuré de Verrière sont attribués à M. Narbonne Pelet. Le Prieuré de Saint-Antoine est attribué au Père Arnaud.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3
p. 2497-2501
MALADIE de Monseigneur le Duc d'Orleans, et Actions de Graces renduës pour son heureuse guérison.
Début :
Tout le monde sçait que la pieté de M. le Duc d'Orleans, Premier Prince du Sang, le [...]
Mots clefs :
Duc d'Orléans, Guérison, Maladie, Actions de grâce, Convalescence, Petite vérole, Te Deum, Église, Cérémonie
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MALADIE de Monseigneur le Duc d'Orleans, et Actions de Graces renduës pour son heureuse guérison.
MALADIE de Monseigneur le Due
d'Orleans , et Actions de Gracès renduës
pourson heureuseguérison.
Out le monde sçait que la pieté de M. le TDucd'Orleans ,Fremier Prince du Sang , le
porte à faire des Retraites dans l'Abbaye Royale de Sainte Geneviève. Ce Prince venoit de finir
une de ces Retraites , qui avoit duré 17 jours ,
lorsque M. le Duc de Chartres fut attaqué de la
petite
2498 MERCURE DE FRANCE
à
petite verole. M. le Duc d'Orleans , en vrai Pere,
ne le quitta pas d'un moment. Aussi- tôt qu'il le vît en convalescence , il pensa se retirer de
nouveau à sainte Geneviève. Il y arriva le Jeudi
matin 30 Octobre , ayant déja eu un accès de
fiévre , une diete rigoureuse n'empêcha pas le
mal d'augmenter. Le vendredi 31. on conclut à
la saignée du bras , ce qui fut éxecuté par le
sieur Marsolan , premier Chirurgien de S. A.-S.
qui avoit été de cet avis
La petite verole déclarée , le Prince résolut de
rester à Sainte Geneviève. S. A. R. Madame la
Duchesse d'Orleans, accourut promptement : dans
Cette visite et dans celles qui suivirent , on la vûe des heures entieres devant le S. Sacrement. La
Reine d'Espagne vint le Samedi , Fête de la Toussaints , et les jours suivans , employant chaque
fois beaucoup de tems à la priere , pour implorer
le secours du Ciel. Ces Augustes et pieuses Prin-.
cesses faisoient distribuer en sortant des aumônes considérables.
Le Dimanche matin 2 Novembre , M. l'Arche◄
vêque de Paris vint à Sainte Geneviève , y celébra
la Messe , et salua M. le Duc d'Orleans, malgré
les instances réïterées de S. A. S. qui lui fit représenter poliment qu'un Archevêque , obligé de
communiquer avec toutes sortes de personnes, ne
pouvoit prendre à cet égard trop de précau tions.
Déja les grands Officiers de S. A. S. et les personnes qui en pareil cas deviennent absolument
necessaires , s'étoient rendues du Palais Royal à
Sainte Geneviève. Du nombre de ces derniers
sont le sieur Terre , premier Medecin , et le sieur
Vernage Medecin , le sieur Marsolan , premier
Chirurgien , et le sieur Imbert , Apotiquaire, qui
our
DE
LA
VILLE
NOVEMBRE HOTHEQUE
. 1732.
1732. 249 .
ent conduit la maladie avec prudence et tout
succès possible. On pourroit croire que ce concours auroit causé quelque dérangement dans la
Communauté , mais il n'y en a point eu par la
sagesse de tous ces Officiers.
ger
La maladie qui n'avoit eu aucun mauvais symp
tôme, n'a pas été sujette à des crises fâcheuses , il
n'y a eu de fiévre qu'autant qu'il en falloit pour
faciliter l'éruption , et la fiévre n'étoit pas même
accompagnée de mal de tête. La vie toute frugale
que mene S. A. S. a infiniment contribué à abrela maladie. L'unique attention des Medecins
étoit d'empêcher quele Prince ne s'appliquât trops
il ne voulut cependant pas interrompre ses lectures de pieté , il se faisoit lire assidûment quelques endroits choisis de l'Ecriture-Sainte et des
Peres , et comme on prit la liberté de lui représenter que cela lui pourroit nuire , l'ame , répon
dit-il, est préferable au corps. Accoûtumé à suivre
ce grand principe en santé , il l'a genereusement
suivi dans la maladie. Si- tôt qu'il pût aller à sa
Tribune , qui est de plein pied à son Appartement , et qui donne sur le Sanctuaire , il y assis
ta aux Offices divins. Le peuple en étant informé s'empressa de tourner les yeux vers cette
Tribune , et attira une foule qui ne cessoit d'applaudir et d'admirer.
Le Vendredi 14 Novembre › M. le Duc de
Chartres , à peine sorti de convalescence , vint rendre ses devoirs à S. A. S. son Pere , la conso❤
lation fut entiere de part et d'autre. Le jeune.
Prince marqua des sentimens superieurs à son
âge. Il monta ensuite à la Bibliotheque , et prit
plaisir à voir les curiositez qui s'y conser- vent.
LYON
$
1893
Les Chanoines Réguliers de sainte Genevieve chez
1
2500 MERCURE DE FRANCE
C
2
p
chez qui tout cela s'est passé , ont crû ne pou-"
voir trop faire éclater leur joye. Le Lundi 17
Novembre, ils chanterent une Messe Solemnelle
d'Actions de graces , celebrée pontificalement
par l'Abbé. Le Te Deum suivit la Messe. Dans
cette grande Cerémonie parurent pour la premiere fois les Ornemens faits de l'Etoffe prétieuse dont M. le Duc d'Orleans fit présent quand il nomma la premiere des nouvelles Cloches. Au
Chant on joignit l'Orgue , accompagnée d'Ins trumens.
L'Eglise ornée de Tapisseries magnifiques ,
comme dans là solemnité de sainte Genevieve ,
sembloit avoir perdu cet air de vetusté qui lui
est propre. Des Lustres disposez avec cimetrie ,
et garnis de Bougies , faisoient un fort bel effet :
mais ce qui frappoit davantage étoit la Châsse
de sainte Geneviève , qu'on avoit découverte par
devant , ce qui se fait très-rarement. La Châsse
devenue ainsi plus visible , étoit entourée d'une
quantité de Cierges avantageusement distribués
par differens étages , ce qui faisoit briller les riches pierreries du devant. M. le Duc d'Orleans
assista à la cerémonie dans sa Tribune. M. le
Duc de Chartres vint l'y joindre , et pendant le
Te Deum il-édifia extrêmement par sa pieté , qui
exprimoit une vive reconnoissance.
LaReine d'Espagne étoit dans sa Tribune ordinaire,parée deDamas cramoisi;unTapis deVelours
à Galons et Crepine d'or en paroit le dehors. Visà-vis on voyoit la Tribune de S. A. R. Madame
la Duchesse d'Orleans , et des Princesses de la Maison d'Orleans. Dans l'avant- Sanctuaire orné de Tapis , et dans le Chœur étoient placez
plusieurs Seigneurs et d'autres personnes de disTinc
NOVEMBRE. 1732. 2500
tinction Le Rondpoint et les Chapelles se remplirent également d'Ecclesiastiques , de Gentilshommes , d'Officiers , &c. La Nef le fût d'un
monde infini que la joye de la guérison du Prin- ee avoit attiré. L'Action de Graces fut terminée
par la Benediction pontificale de l'Abbé de sainte Geneviève.
Le soir de la veille de la cerémonie , la Tour
de sainte Geneviève qui par sa situation et par sa
hauteur est apperçue de tout Paris et de la Cam-
·pagne , fut illuminée d'une infinité de Lampions,
et les nouvelles Cloches récemment posées dans
la Tour se firent long- tems entendre. Pareilles illuminations et sonnerie se firent le Lundy au soir,
jour de la Cerémonie. 14
Le 12. de Novembre le Gouverneur du Château de S. Cloud , fit chanter dans la Chapelle du
Château un Te Deum en Musique, en Actions de
graces du parfait rétablissement de la santé de
M le Duc d'Orleans et de M. leDuc deChartres:
le Te Deum auquel M. le Duc de Chartres assis- "ta , fut suivi d'un grand Feu d'artifice et de quantité d'illuminations ; des Fontaines de vin et des
Violons attirerent tous les habitans de S. Cloud
et des environs qui passerent toute la nuit en réjouissances.
d'Orleans , et Actions de Gracès renduës
pourson heureuseguérison.
Out le monde sçait que la pieté de M. le TDucd'Orleans ,Fremier Prince du Sang , le
porte à faire des Retraites dans l'Abbaye Royale de Sainte Geneviève. Ce Prince venoit de finir
une de ces Retraites , qui avoit duré 17 jours ,
lorsque M. le Duc de Chartres fut attaqué de la
petite
2498 MERCURE DE FRANCE
à
petite verole. M. le Duc d'Orleans , en vrai Pere,
ne le quitta pas d'un moment. Aussi- tôt qu'il le vît en convalescence , il pensa se retirer de
nouveau à sainte Geneviève. Il y arriva le Jeudi
matin 30 Octobre , ayant déja eu un accès de
fiévre , une diete rigoureuse n'empêcha pas le
mal d'augmenter. Le vendredi 31. on conclut à
la saignée du bras , ce qui fut éxecuté par le
sieur Marsolan , premier Chirurgien de S. A.-S.
qui avoit été de cet avis
La petite verole déclarée , le Prince résolut de
rester à Sainte Geneviève. S. A. R. Madame la
Duchesse d'Orleans, accourut promptement : dans
Cette visite et dans celles qui suivirent , on la vûe des heures entieres devant le S. Sacrement. La
Reine d'Espagne vint le Samedi , Fête de la Toussaints , et les jours suivans , employant chaque
fois beaucoup de tems à la priere , pour implorer
le secours du Ciel. Ces Augustes et pieuses Prin-.
cesses faisoient distribuer en sortant des aumônes considérables.
Le Dimanche matin 2 Novembre , M. l'Arche◄
vêque de Paris vint à Sainte Geneviève , y celébra
la Messe , et salua M. le Duc d'Orleans, malgré
les instances réïterées de S. A. S. qui lui fit représenter poliment qu'un Archevêque , obligé de
communiquer avec toutes sortes de personnes, ne
pouvoit prendre à cet égard trop de précau tions.
Déja les grands Officiers de S. A. S. et les personnes qui en pareil cas deviennent absolument
necessaires , s'étoient rendues du Palais Royal à
Sainte Geneviève. Du nombre de ces derniers
sont le sieur Terre , premier Medecin , et le sieur
Vernage Medecin , le sieur Marsolan , premier
Chirurgien , et le sieur Imbert , Apotiquaire, qui
our
DE
LA
VILLE
NOVEMBRE HOTHEQUE
. 1732.
1732. 249 .
ent conduit la maladie avec prudence et tout
succès possible. On pourroit croire que ce concours auroit causé quelque dérangement dans la
Communauté , mais il n'y en a point eu par la
sagesse de tous ces Officiers.
ger
La maladie qui n'avoit eu aucun mauvais symp
tôme, n'a pas été sujette à des crises fâcheuses , il
n'y a eu de fiévre qu'autant qu'il en falloit pour
faciliter l'éruption , et la fiévre n'étoit pas même
accompagnée de mal de tête. La vie toute frugale
que mene S. A. S. a infiniment contribué à abrela maladie. L'unique attention des Medecins
étoit d'empêcher quele Prince ne s'appliquât trops
il ne voulut cependant pas interrompre ses lectures de pieté , il se faisoit lire assidûment quelques endroits choisis de l'Ecriture-Sainte et des
Peres , et comme on prit la liberté de lui représenter que cela lui pourroit nuire , l'ame , répon
dit-il, est préferable au corps. Accoûtumé à suivre
ce grand principe en santé , il l'a genereusement
suivi dans la maladie. Si- tôt qu'il pût aller à sa
Tribune , qui est de plein pied à son Appartement , et qui donne sur le Sanctuaire , il y assis
ta aux Offices divins. Le peuple en étant informé s'empressa de tourner les yeux vers cette
Tribune , et attira une foule qui ne cessoit d'applaudir et d'admirer.
Le Vendredi 14 Novembre › M. le Duc de
Chartres , à peine sorti de convalescence , vint rendre ses devoirs à S. A. S. son Pere , la conso❤
lation fut entiere de part et d'autre. Le jeune.
Prince marqua des sentimens superieurs à son
âge. Il monta ensuite à la Bibliotheque , et prit
plaisir à voir les curiositez qui s'y conser- vent.
LYON
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1893
Les Chanoines Réguliers de sainte Genevieve chez
1
2500 MERCURE DE FRANCE
C
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chez qui tout cela s'est passé , ont crû ne pou-"
voir trop faire éclater leur joye. Le Lundi 17
Novembre, ils chanterent une Messe Solemnelle
d'Actions de graces , celebrée pontificalement
par l'Abbé. Le Te Deum suivit la Messe. Dans
cette grande Cerémonie parurent pour la premiere fois les Ornemens faits de l'Etoffe prétieuse dont M. le Duc d'Orleans fit présent quand il nomma la premiere des nouvelles Cloches. Au
Chant on joignit l'Orgue , accompagnée d'Ins trumens.
L'Eglise ornée de Tapisseries magnifiques ,
comme dans là solemnité de sainte Genevieve ,
sembloit avoir perdu cet air de vetusté qui lui
est propre. Des Lustres disposez avec cimetrie ,
et garnis de Bougies , faisoient un fort bel effet :
mais ce qui frappoit davantage étoit la Châsse
de sainte Geneviève , qu'on avoit découverte par
devant , ce qui se fait très-rarement. La Châsse
devenue ainsi plus visible , étoit entourée d'une
quantité de Cierges avantageusement distribués
par differens étages , ce qui faisoit briller les riches pierreries du devant. M. le Duc d'Orleans
assista à la cerémonie dans sa Tribune. M. le
Duc de Chartres vint l'y joindre , et pendant le
Te Deum il-édifia extrêmement par sa pieté , qui
exprimoit une vive reconnoissance.
LaReine d'Espagne étoit dans sa Tribune ordinaire,parée deDamas cramoisi;unTapis deVelours
à Galons et Crepine d'or en paroit le dehors. Visà-vis on voyoit la Tribune de S. A. R. Madame
la Duchesse d'Orleans , et des Princesses de la Maison d'Orleans. Dans l'avant- Sanctuaire orné de Tapis , et dans le Chœur étoient placez
plusieurs Seigneurs et d'autres personnes de disTinc
NOVEMBRE. 1732. 2500
tinction Le Rondpoint et les Chapelles se remplirent également d'Ecclesiastiques , de Gentilshommes , d'Officiers , &c. La Nef le fût d'un
monde infini que la joye de la guérison du Prin- ee avoit attiré. L'Action de Graces fut terminée
par la Benediction pontificale de l'Abbé de sainte Geneviève.
Le soir de la veille de la cerémonie , la Tour
de sainte Geneviève qui par sa situation et par sa
hauteur est apperçue de tout Paris et de la Cam-
·pagne , fut illuminée d'une infinité de Lampions,
et les nouvelles Cloches récemment posées dans
la Tour se firent long- tems entendre. Pareilles illuminations et sonnerie se firent le Lundy au soir,
jour de la Cerémonie. 14
Le 12. de Novembre le Gouverneur du Château de S. Cloud , fit chanter dans la Chapelle du
Château un Te Deum en Musique, en Actions de
graces du parfait rétablissement de la santé de
M le Duc d'Orleans et de M. leDuc deChartres:
le Te Deum auquel M. le Duc de Chartres assis- "ta , fut suivi d'un grand Feu d'artifice et de quantité d'illuminations ; des Fontaines de vin et des
Violons attirerent tous les habitans de S. Cloud
et des environs qui passerent toute la nuit en réjouissances.
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Résumé : MALADIE de Monseigneur le Duc d'Orleans, et Actions de Graces renduës pour son heureuse guérison.
Le texte relate la maladie et la guérison du Duc d'Orléans, premier Prince du Sang, qui contracta la petite vérole après une retraite de 17 jours à l'Abbaye Royale de Sainte Geneviève. Son fils, le Duc de Chartres, fut également atteint. Malgré sa propre maladie, le Duc d'Orléans resta à Sainte Geneviève pour être auprès de son fils. La Duchesse d'Orléans et la Reine d'Espagne vinrent lui rendre visite, priant pour sa guérison et distribuant des aumônes. La maladie du Duc d'Orléans fut soignée avec prudence par ses médecins et chirurgiens, notamment le sieur Marsolan et le sieur Terre. La maladie évolua favorablement sans symptômes graves, facilitée par le mode de vie frugal du Duc. Il continua ses lectures de piété malgré les recommandations médicales. Le 2 novembre, l'Archevêque de Paris vint célébrer la messe à Sainte Geneviève. Le 14 novembre, le Duc de Chartres, convalescent, rendit visite à son père. Le 17 novembre, les Chanoines de Sainte Geneviève célébrèrent une messe solennelle d'actions de grâces, accompagnée d'un Te Deum et d'une illumination de la tour de Sainte Geneviève. La cérémonie fut marquée par la présence de nombreuses personnalités et l'ornementation somptueuse de l'église. Le soir du 17 novembre, des illuminations et des sonneries de cloches eurent lieu. Le 12 novembre, un Te Deum et un feu d'artifice furent organisés au Château de Saint-Cloud pour célébrer le rétablissement des deux Ducs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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4
p. 2502-2503
GRANDE EGLISE tombée en Bourgogne. Exrtait d'une Lettre écrite d'Auxerre, le 27 Octobre 1732.
Début :
Il est arrîvé à trois lieuës de cette Ville un accident qui doit rendre sages les Habitans des [...]
Mots clefs :
Église, Bourgogne, Accident, Piliers, Nostradamus
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texteReconnaissance textuelle : GRANDE EGLISE tombée en Bourgogne. Exrtait d'une Lettre écrite d'Auxerre, le 27 Octobre 1732.
GRANDE EGLISE tombée en Bourgogne. Extrait d'une Lettre écrite d'Auxer re le 27 Octobre
I
"
1732.
L est arrivé à trois lieuës de cette Ville un accident qui doit rendre sages les Habitans des lieux dont les Eglises ménacent ruine. On ne sçavoit point pour quelle raison deux Piliers , situez vers le milieu du côté gauche de l'Eglise Paroissiale de S.Chritophle de Colanges les Vineuses , quoiqu'extérieurement bâtis comme les autres de cette Eglise , sembloient plier sous le poids de la
Voute et de la Charpente.
On a voulu y remedier sérieusement depuis
quelques jours ; et on a tâché de prévenir un plus
grand mal par des Etais qui pussent suppléer à
la foiblesse de ces Piliers. A peine les Ouvriers
étoient-ils à moitié de leur prétenduë fortification,que ces deux Piliers, qui sont voisins l'un de
de l'autre , ayant manquépeu àpeu , toute l'Eglise est tombée , excepté le Pignon de devant et
celui de derriere , que la chute n'a pû entraîner
non plus que l'Aîle droite de la Tour , qui en est
' détachée.Če malheur est arrivé le Mardi 21 de ce
mois , vers les onze heures du matin. Le S. Sacri
fice de la Messe avoit encore été celebré le même jour dans cette Eglise.
>
Heureusement personne n'a été écrasé ni
même blessé , parce qu'on fut averti du péril
prochain, en voyant sortir le Gravier le long des
jointures des deux Piliers. Les Habitans ont tra- vaillé , la larme à l'œil , le reste de la semaine , a
relever les matériaux ; et ils ont remarqué par ce
qui est resté du bas de ces Piliers, que les Maçons
qui les avoient construits, n'avoient rempli l'inte- rieur
NOVEMBRE. 1732. 2503
rieur,que de terre grasse et autres mauvais matériaux.C'estce que j'ai reconnu moi- même hier au
soir,ayant voulu voir l'état des choses. Cette Eglise
bâtie au xrv siecle , et par consequent à la Gothique , étoit une des belles du Diocèse d'Auxerre !
sur tout par rapport à la Nef, qui étoit d'une Architecture assez délicate , ornée de Galeries et de
Vitrages anciens , le tout par la liberalité des Sei- gneurs du Lieu, qui ont toujours été des gens de
remarque et des aumônes des Bourgeois , dont
le vin a toujours été tres - recherché. Cette petite
Ville,bâtie au milieu d'un grand coteau aride , situé obversement à l'Orient et rempli de plusieurs
sinuositez , avoit souffert differens Incendies par
le manque d'eau : mais elle a été exempte
malheur depuis l'an 1705. que le sieur Couplet,
envoyé par M. le Procureur General , qui en
étoit Seigneur , y trouva une Source , laquelle
fournit abondamment le Païs depuis ce temps-là.
Un autre accident auquel elle a été sujette cette
presente année , est l'excursion des Loups , entre
lesquels il y en eût un qui , vers le commencement de l'Eté entra jusqu'au dedant des Murs et
causa une terreur generale , après avoir dévoré
plusieurs enfans dans le voisinage pendant quatre mois.
de ce
Ceux qui lisent les Propheties de Nostradamus croyent qu'il a eu en vûë cette cruelle bête
dans sa premiere Centurie , Quatrain 8e. Quoiqu'il en soit , il a été necessaire que la Louveteterie du Roy vint à Colanges au mois de
-May dernier , et qu'elle y ait demeuré plus de
deux mois , pour faire cesser ce second fléau.
to
Quant au dernier de ces malheurs , qui est la
chute de l'Eglise , il ne peut être mis en oubli ,
que lorsqu'il aura plu à Dieeu de susciter quelque
Zorobabel dans ce Païs , &c
I
"
1732.
L est arrivé à trois lieuës de cette Ville un accident qui doit rendre sages les Habitans des lieux dont les Eglises ménacent ruine. On ne sçavoit point pour quelle raison deux Piliers , situez vers le milieu du côté gauche de l'Eglise Paroissiale de S.Chritophle de Colanges les Vineuses , quoiqu'extérieurement bâtis comme les autres de cette Eglise , sembloient plier sous le poids de la
Voute et de la Charpente.
On a voulu y remedier sérieusement depuis
quelques jours ; et on a tâché de prévenir un plus
grand mal par des Etais qui pussent suppléer à
la foiblesse de ces Piliers. A peine les Ouvriers
étoient-ils à moitié de leur prétenduë fortification,que ces deux Piliers, qui sont voisins l'un de
de l'autre , ayant manquépeu àpeu , toute l'Eglise est tombée , excepté le Pignon de devant et
celui de derriere , que la chute n'a pû entraîner
non plus que l'Aîle droite de la Tour , qui en est
' détachée.Če malheur est arrivé le Mardi 21 de ce
mois , vers les onze heures du matin. Le S. Sacri
fice de la Messe avoit encore été celebré le même jour dans cette Eglise.
>
Heureusement personne n'a été écrasé ni
même blessé , parce qu'on fut averti du péril
prochain, en voyant sortir le Gravier le long des
jointures des deux Piliers. Les Habitans ont tra- vaillé , la larme à l'œil , le reste de la semaine , a
relever les matériaux ; et ils ont remarqué par ce
qui est resté du bas de ces Piliers, que les Maçons
qui les avoient construits, n'avoient rempli l'inte- rieur
NOVEMBRE. 1732. 2503
rieur,que de terre grasse et autres mauvais matériaux.C'estce que j'ai reconnu moi- même hier au
soir,ayant voulu voir l'état des choses. Cette Eglise
bâtie au xrv siecle , et par consequent à la Gothique , étoit une des belles du Diocèse d'Auxerre !
sur tout par rapport à la Nef, qui étoit d'une Architecture assez délicate , ornée de Galeries et de
Vitrages anciens , le tout par la liberalité des Sei- gneurs du Lieu, qui ont toujours été des gens de
remarque et des aumônes des Bourgeois , dont
le vin a toujours été tres - recherché. Cette petite
Ville,bâtie au milieu d'un grand coteau aride , situé obversement à l'Orient et rempli de plusieurs
sinuositez , avoit souffert differens Incendies par
le manque d'eau : mais elle a été exempte
malheur depuis l'an 1705. que le sieur Couplet,
envoyé par M. le Procureur General , qui en
étoit Seigneur , y trouva une Source , laquelle
fournit abondamment le Païs depuis ce temps-là.
Un autre accident auquel elle a été sujette cette
presente année , est l'excursion des Loups , entre
lesquels il y en eût un qui , vers le commencement de l'Eté entra jusqu'au dedant des Murs et
causa une terreur generale , après avoir dévoré
plusieurs enfans dans le voisinage pendant quatre mois.
de ce
Ceux qui lisent les Propheties de Nostradamus croyent qu'il a eu en vûë cette cruelle bête
dans sa premiere Centurie , Quatrain 8e. Quoiqu'il en soit , il a été necessaire que la Louveteterie du Roy vint à Colanges au mois de
-May dernier , et qu'elle y ait demeuré plus de
deux mois , pour faire cesser ce second fléau.
to
Quant au dernier de ces malheurs , qui est la
chute de l'Eglise , il ne peut être mis en oubli ,
que lorsqu'il aura plu à Dieeu de susciter quelque
Zorobabel dans ce Païs , &c
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Résumé : GRANDE EGLISE tombée en Bourgogne. Exrtait d'une Lettre écrite d'Auxerre, le 27 Octobre 1732.
En octobre 1732, un accident majeur a frappé l'église paroissiale de Saint-Christophe de Colanges-les-Vineuses, près d'Auxerre, en Bourgogne. Le 21 octobre vers onze heures, après la messe, deux piliers ont cédé, provoquant l'effondrement de l'édifice, sauf le pignon avant, le pignon arrière et l'aile droite de la tour. Personne n'a été blessé grâce à des avertissements préalables. Les habitants ont découvert que les piliers étaient remplis de terre et de mauvais matériaux. L'église, construite au XIVe siècle dans le style gothique, était connue pour son architecture délicate et ses vitraux anciens. Colanges, située sur un coteau aride, avait subi plusieurs incendies avant de trouver une source d'eau en 1705. Cette même année, la ville a été menacée par des loups, dont un a semé la terreur en dévorant plusieurs enfants. La louveteterie royale est intervenue pour éradiquer ce fléau.
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5
p. 2504-2506
RECEPTION de M. l'Archevêque de Sens, en la Ville de Joigny. Lettre écrite à M. D. L. R.
Début :
Le même zele, Monsieur, pour la gloire de ma Patrie, dont on a vû des marques, [...]
Mots clefs :
Archevêque de Sens, Joigny, Diocèse, Hardouin, Prélat
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texteReconnaissance textuelle : RECEPTION de M. l'Archevêque de Sens, en la Ville de Joigny. Lettre écrite à M. D. L. R.
RECEPTION de M. l'Archevêque
de Sens , en la Ville de Joigny. Lettre
écrite à M. D. L. R.
L
E même zele , Monsieur , pour la gloire de
ma Patrie , dont on a vu des marques , ag- m'en- gréées du Public dans differens Mercures ,
gage aujourd'hui à vous faire part d'un Evenement qui nous interesse plus que tous ceux qui
ont precedé. Personne n'a pris plus de part que nous à l'Elevation de M. Languet de Gergy sur
le Siege Archiepiscopal de Sens , et nous soupirions après son arrivée dans notre Ville ,
qu'enfin ce digne Prélat a bien voulu nous accorder une faveur si consolante et si glorieuse pour
HOUS.
lorsLe Mardi 21 Octobre , M. l'Archevêque de
Sens , fit sa premiere entrée à Joigny , Ville qu'il
a la bonté de regarder comme une portion con- sidérable de son Diocèse , et d'honorer d'une
bienveillance particuliere. Voici en peu de mots
P'ordre de cette Ceremonie. Nos Compagnies Bourgeoises , qui sont nombreuses et fort lestes ,
se mirent sous les Armes , et allerent former une
double Haye sur le grand Chemin , en dehors de
la Porte S. Jacques , par où le Prélat devoit arriver. Les Drapeaux , d'un gout magnifique ,
étoient portez par des Enfans de Famille , l'Elite
de notre Jeunesse , tenant l'Epée nuë à la main.
Presque toute la Ville accourut dans les dehors,
pour aller au devant , comme on court audevant
d'un Pere , également cheri et respecté. Il arriva
à la Porte que j'ai dite , vers les 6 heures du soir.
accompagné de M. l'Abbé Hardouin , de M. le
Théologal, et d'autres Ecclesiastiques distinguez,
NOVEMBRE. 1732. 2505
guez. Aussi-tôt on entendit le son de toutes les
Cloches de la Ville , et on fit une grande déchare
ge de Boëtes.
Les Compagnies Bourgeoises l'accompagnerent jusqu'à l'Hôtel de M.le Président Hardouin,
qui eut l'honneur de lui donner la main à la descente du Carosse , et à l'instant elles firent une
décharge de toute leur Mousqueterie.
A peine M. l'Archevêque fut-il entré dans cet
Hôtel , où il a logé , qu'il y reçut les présens de
la Ville , et ensuite le compliment du Corps de
Ville , M. le Maire à la tête. Il fut aussi compli menté par les Officiers du Bailliage , par ceux de
l'Election , de la Prevôté , des Eaux et Forêts , et
par les autres Corps de la Ville. On avoit commandé douze hommes de chaque Compagnie
pour monter la Garde à sa porte ; mais il ne vou
Îut jamais le permettre.
Le lendemain , notre Illustre Prélat ayant pris
ses Habits Episcopaux, fut conduit sous un Dais,
que porterent quatre Conseillers jusqu'à l'Eglise de S. Thibault , les Compagnies Bourgeoises ,
avec tous leurs Officiers, &c. precedant la marche
M. l'Archevêque celebra la Messe en ceremonie , puis monta en Chaire , et fit en presense
d'un Peuple infini , un Discours des plus patetiques et des plus édifians. Il prêcha encore le lendemain , et ce fut sur l'Amour de Dieu. Ce Sermon enleva et attendrit tout l'Auditoire. On ne
peut pas traiter un si grand sujet plus dignement,
plus chrétiennement, et plus à la portée de tout le monde.
Durant son séjour et le cours de sa visite il a
donné à manger aux Chefs des differents Corps
de la Ville , et a fait l'honneur à quelques principaux Officiers et Bourgeois de les en prier.On ne peut
2506 MERCURE DE FRANCE
peut rien ajouter aux politesses , à l'affabilité et
aux manieres toutes gracieuses de ce Prélat.
Je vous dirai , Monsieur , que dans l'un de ces
repas , je fus obligé de soutenir la réputation de
nos vins, ces vins fameux dont il est parlé dans
plusiers Mercures , contre les prétentions frivoles
de nos Emules ; surquoi M. l'Archevêque voulut bien entendre une partie de mes raisons . Pour comble de grace, il voulut aussi me faire l'honneur de venir chez moi , ce que je n'oublierai jamais. Je ne crois pas non plus que les Domestiques de plusieurs Maisons , ainsi que les Pauvres,
puissent jamais oublier son heureuse arrivée , par
ses liberalitez et par ses aumônes.
Je ne sçaurois , sans injustice , omettre icy les attentions de M. le Maire et des Echevins durant
ce séjour ; entre autres soins , le Gibier et les.
meilleurs Vins se sont toujours trouvez en abondance. Enfin , Monsieur , si nous avons vû avec
regret , M. l'Archevêque de Sens partir de Joigny, nous avons eu l'agréable consolation de
l'entendre marquer beaucoup de satisfaction de
la reception qui lui a été faite dans cette Ville ,
et des honneurs que nous avons tâché de lui rendre. Je suis , Monsieur , &c.
Signé , LE BEU F , Capitaine de la Milics
Bourgeoise deJoigny.
A Joigny , le 28 Octobre 1732
de Sens , en la Ville de Joigny. Lettre
écrite à M. D. L. R.
L
E même zele , Monsieur , pour la gloire de
ma Patrie , dont on a vu des marques , ag- m'en- gréées du Public dans differens Mercures ,
gage aujourd'hui à vous faire part d'un Evenement qui nous interesse plus que tous ceux qui
ont precedé. Personne n'a pris plus de part que nous à l'Elevation de M. Languet de Gergy sur
le Siege Archiepiscopal de Sens , et nous soupirions après son arrivée dans notre Ville ,
qu'enfin ce digne Prélat a bien voulu nous accorder une faveur si consolante et si glorieuse pour
HOUS.
lorsLe Mardi 21 Octobre , M. l'Archevêque de
Sens , fit sa premiere entrée à Joigny , Ville qu'il
a la bonté de regarder comme une portion con- sidérable de son Diocèse , et d'honorer d'une
bienveillance particuliere. Voici en peu de mots
P'ordre de cette Ceremonie. Nos Compagnies Bourgeoises , qui sont nombreuses et fort lestes ,
se mirent sous les Armes , et allerent former une
double Haye sur le grand Chemin , en dehors de
la Porte S. Jacques , par où le Prélat devoit arriver. Les Drapeaux , d'un gout magnifique ,
étoient portez par des Enfans de Famille , l'Elite
de notre Jeunesse , tenant l'Epée nuë à la main.
Presque toute la Ville accourut dans les dehors,
pour aller au devant , comme on court audevant
d'un Pere , également cheri et respecté. Il arriva
à la Porte que j'ai dite , vers les 6 heures du soir.
accompagné de M. l'Abbé Hardouin , de M. le
Théologal, et d'autres Ecclesiastiques distinguez,
NOVEMBRE. 1732. 2505
guez. Aussi-tôt on entendit le son de toutes les
Cloches de la Ville , et on fit une grande déchare
ge de Boëtes.
Les Compagnies Bourgeoises l'accompagnerent jusqu'à l'Hôtel de M.le Président Hardouin,
qui eut l'honneur de lui donner la main à la descente du Carosse , et à l'instant elles firent une
décharge de toute leur Mousqueterie.
A peine M. l'Archevêque fut-il entré dans cet
Hôtel , où il a logé , qu'il y reçut les présens de
la Ville , et ensuite le compliment du Corps de
Ville , M. le Maire à la tête. Il fut aussi compli menté par les Officiers du Bailliage , par ceux de
l'Election , de la Prevôté , des Eaux et Forêts , et
par les autres Corps de la Ville. On avoit commandé douze hommes de chaque Compagnie
pour monter la Garde à sa porte ; mais il ne vou
Îut jamais le permettre.
Le lendemain , notre Illustre Prélat ayant pris
ses Habits Episcopaux, fut conduit sous un Dais,
que porterent quatre Conseillers jusqu'à l'Eglise de S. Thibault , les Compagnies Bourgeoises ,
avec tous leurs Officiers, &c. precedant la marche
M. l'Archevêque celebra la Messe en ceremonie , puis monta en Chaire , et fit en presense
d'un Peuple infini , un Discours des plus patetiques et des plus édifians. Il prêcha encore le lendemain , et ce fut sur l'Amour de Dieu. Ce Sermon enleva et attendrit tout l'Auditoire. On ne
peut pas traiter un si grand sujet plus dignement,
plus chrétiennement, et plus à la portée de tout le monde.
Durant son séjour et le cours de sa visite il a
donné à manger aux Chefs des differents Corps
de la Ville , et a fait l'honneur à quelques principaux Officiers et Bourgeois de les en prier.On ne peut
2506 MERCURE DE FRANCE
peut rien ajouter aux politesses , à l'affabilité et
aux manieres toutes gracieuses de ce Prélat.
Je vous dirai , Monsieur , que dans l'un de ces
repas , je fus obligé de soutenir la réputation de
nos vins, ces vins fameux dont il est parlé dans
plusiers Mercures , contre les prétentions frivoles
de nos Emules ; surquoi M. l'Archevêque voulut bien entendre une partie de mes raisons . Pour comble de grace, il voulut aussi me faire l'honneur de venir chez moi , ce que je n'oublierai jamais. Je ne crois pas non plus que les Domestiques de plusieurs Maisons , ainsi que les Pauvres,
puissent jamais oublier son heureuse arrivée , par
ses liberalitez et par ses aumônes.
Je ne sçaurois , sans injustice , omettre icy les attentions de M. le Maire et des Echevins durant
ce séjour ; entre autres soins , le Gibier et les.
meilleurs Vins se sont toujours trouvez en abondance. Enfin , Monsieur , si nous avons vû avec
regret , M. l'Archevêque de Sens partir de Joigny, nous avons eu l'agréable consolation de
l'entendre marquer beaucoup de satisfaction de
la reception qui lui a été faite dans cette Ville ,
et des honneurs que nous avons tâché de lui rendre. Je suis , Monsieur , &c.
Signé , LE BEU F , Capitaine de la Milics
Bourgeoise deJoigny.
A Joigny , le 28 Octobre 1732
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Résumé : RECEPTION de M. l'Archevêque de Sens, en la Ville de Joigny. Lettre écrite à M. D. L. R.
Le texte décrit la réception de M. Languet de Gergy, nouvel archevêque de Sens, à Joigny. Le 21 octobre 1732, l'archevêque fit une entrée solennelle dans la ville, accueilli par les compagnies bourgeoises et une foule enthousiaste. Des jeunes de familles distinguées portaient des drapeaux magnifiques et étaient armés d'épées. À son arrivée, les cloches sonnèrent et des salves de mousqueterie furent tirées. L'archevêque reçut les présents de la ville et les compliments des différents corps municipaux. Le lendemain, il célébra la messe et prononça un discours édifiant. Durant son séjour, il invita les chefs des corps de la ville à des repas et fit des aumônes aux domestiques et aux pauvres. L'archevêque exprima sa satisfaction quant à l'accueil reçu à Joigny avant de quitter la ville. Le texte se conclut par la signature de Le Beu F, capitaine de la milice bourgeoise de Joigny, datée du 28 octobre 1732.
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6
p. 2507-2509
MORTS, NAISSANCES et Mariages.
Début :
Le Chevalier de Fenelon, Exempt des Gardes du Corps du Roi, mourut à Fontainebleau [...]
Mots clefs :
Chevalier, Marquis, Fille
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MORTS, NAISSANCES et Mariages.
MORTS , NAISSANCES
et Mariages.
E Chevalier de Fenelon , Exempt des Gardes Le de
le 21 du mois dernier âgé de 32 ans. Sa place
d'Exempt a été donnée à M. de la Tour , Briga dier des Gardes du Corps.
M. Léon Roulier , Chanoine de l'Eglise de
Paris , Conseiller du Roi en la Cour de Parle- ment et Grand- Chambre d'icelle , déceda le 30.
Octobre à Auteuil , âgé de 70 ans environ.
M. Pierre-François Durand de Monthessu
Conseiller du Roi en la Cour de Parlement , fils
de Jean - Maurice Durand , Seigneur de Chalas , Latour du Bost , Matougues , Pringy , &c.
et de Dame Louise Duvey , mourut le 6 Novembre âgé de 23 ans.
Louis - Henri - Jacques - René Herault , fils
de M. René Herault, Chevalier, Seigneur de Fontaine- Labbé , de Vaucresson , &c. Conseiller
d'Etat , Lieutenant General de Police, et de feuë
Dame Marie-Marguerite Durey , mourut le 6.
Novembre âgé de 8. ans , environ.
M, Claude Leullier , Docteur de la Faculté de
Theologie de Paris , Grand- Maître , Principal'
de la Maison et College du Cardinal le Moine ,
et Curé de la Paroisse de S. Jean l'Evangeliste, du
même College , mourut le 10 de ce mois âgé de 73 ans.
M. Simon Menassier , Prêtre , Docteur en
Théologie de la Faculté de Paris , Chanoine
I iiij Hono-
2558 MERCURE DE FRANCE
Honoraire de S. Honoré , Sous- Penitencier et
Chapelain de PEglise de Paris , et Principal du
College de Sainte Barbe , mourut le 19. âgé de 77. ans.
M. Abraham Peirenc de Moras , Chevalier
Seigneur de S. Priest , de Clinchamp et autres
lieux , Maître des Requêtes , Chef du Conseil
de S. A. S. Madame la Duchesse , mourut à Paris le 20 âgé de 49 ans.
Dame Marie-Elisabeth Chefdeville , veuve de
Claude Bernard Rousseau , Ecuyer , Conseiller du Roi , Doyen des Auditeurs de la Cham.
bre des Comptes , Chevalier de S. Lazare , mourut le 21 Novembre , âgée de 76. ans accomplis.
Sa grande pieté , son humilité profonde , sa tendresse et sa charité pour les pauvres , ses soins
pour les prisonniers , et sa délicatesse pour la ré- putation de son Prochain , ont pendant tout le Cours de sa vie animé toutes ses actions.
Dame Therese Desbordes , veuve de M. Edme
Conrade Fugere , Conseiller de la Cour des Ay
des , mourut le 24. âgée de 32 ans.
Dame Charlotte- Elisabeth de Bassompierre ;
Epouse de N... Marquis de Choiseul- Beaupré
Enseigne de Gendarmerie , et Lieutenant General
des Provinces de Champagne et Brie , accoucha
les Octobre dans la Ville de Nancy d'un fils ,
qui fût nommé Jacques Renaud , par N... de
Barillon , Comte de Morangis , et par Madame
la Duchesse deCroüy.L'Enfant portera le nom de Comte de Savigny.
D. Emilie de la Rochefoucault , Epouse de
Charles-Emanuel de Crussol- Saint- Sulpice , Duc
de
NOVEMBRE. 1732. 2509
de Crussol , accoucha le 16 Octobre d'une fille
qui fut nommée Emilie.
Dame Marie-Sophie Colbert de Seignelay, Epouse de Charles- François de Montmorency- Luxembourg , Duc de Luxembourg , de Montmo
rency et de Piney , Pair et premier Baron Chré tien de France , Gouverneur de la Province de
Normandie , accoucha le 6. Novembre d'une
fille , qui fut nommée Marie Françoise - So
phie.
D. Elisabeth-Françoise de Gilliers , Epouse
de Pierre Charles , Comte de Nonant , Chevalier
de S. Louis , Capitaine au Régiment de Sa Ma- jesté , Infanterie , accoucha le 7 Novembre d'un
fils , qui fut nommé Louis par Louis Léon Bou- thilier , Comte de Beaujeu , Capitaine au même
Régiment , et par Dame Marie Marguerite de
Carvoisin , Dachy , Epouse de Pierre Brunet de
Chailly , Comte de Serigny , Maître des Requê tes Honoraire , Président en la Chambre des
Comptes.
Le 17. Pierre. François de Mesgrigny , Che valier , Seigneur de Villebertin , Chevillelles
épousa au Château de Villemereüil près de
Troyes , Demoiselle Louise Le Courtois , fille de
feu Louis Le Courtois , Chevalier , Seigneur
de Bignicourt , Bucey , et sœur de Pierre Le
Courtois , Chevalier , Baron de saint Cyr, et Conseiller au Parlement.
Guillaume-Marie-Joseph-Joachim de RosnyVinen , Marquis d'Epiré , fils de Jean- Baptiste
de Rosny et de D. Judith- Gabrielle Picquet ,
épousa le 20 Novembre D. Louise Emilie de
Visdelou de Bienassis , fille de René- François de
Visdelou , et de D. Margurite Iris de Poys ,
Marquise de Montesson.
et Mariages.
E Chevalier de Fenelon , Exempt des Gardes Le de
le 21 du mois dernier âgé de 32 ans. Sa place
d'Exempt a été donnée à M. de la Tour , Briga dier des Gardes du Corps.
M. Léon Roulier , Chanoine de l'Eglise de
Paris , Conseiller du Roi en la Cour de Parle- ment et Grand- Chambre d'icelle , déceda le 30.
Octobre à Auteuil , âgé de 70 ans environ.
M. Pierre-François Durand de Monthessu
Conseiller du Roi en la Cour de Parlement , fils
de Jean - Maurice Durand , Seigneur de Chalas , Latour du Bost , Matougues , Pringy , &c.
et de Dame Louise Duvey , mourut le 6 Novembre âgé de 23 ans.
Louis - Henri - Jacques - René Herault , fils
de M. René Herault, Chevalier, Seigneur de Fontaine- Labbé , de Vaucresson , &c. Conseiller
d'Etat , Lieutenant General de Police, et de feuë
Dame Marie-Marguerite Durey , mourut le 6.
Novembre âgé de 8. ans , environ.
M, Claude Leullier , Docteur de la Faculté de
Theologie de Paris , Grand- Maître , Principal'
de la Maison et College du Cardinal le Moine ,
et Curé de la Paroisse de S. Jean l'Evangeliste, du
même College , mourut le 10 de ce mois âgé de 73 ans.
M. Simon Menassier , Prêtre , Docteur en
Théologie de la Faculté de Paris , Chanoine
I iiij Hono-
2558 MERCURE DE FRANCE
Honoraire de S. Honoré , Sous- Penitencier et
Chapelain de PEglise de Paris , et Principal du
College de Sainte Barbe , mourut le 19. âgé de 77. ans.
M. Abraham Peirenc de Moras , Chevalier
Seigneur de S. Priest , de Clinchamp et autres
lieux , Maître des Requêtes , Chef du Conseil
de S. A. S. Madame la Duchesse , mourut à Paris le 20 âgé de 49 ans.
Dame Marie-Elisabeth Chefdeville , veuve de
Claude Bernard Rousseau , Ecuyer , Conseiller du Roi , Doyen des Auditeurs de la Cham.
bre des Comptes , Chevalier de S. Lazare , mourut le 21 Novembre , âgée de 76. ans accomplis.
Sa grande pieté , son humilité profonde , sa tendresse et sa charité pour les pauvres , ses soins
pour les prisonniers , et sa délicatesse pour la ré- putation de son Prochain , ont pendant tout le Cours de sa vie animé toutes ses actions.
Dame Therese Desbordes , veuve de M. Edme
Conrade Fugere , Conseiller de la Cour des Ay
des , mourut le 24. âgée de 32 ans.
Dame Charlotte- Elisabeth de Bassompierre ;
Epouse de N... Marquis de Choiseul- Beaupré
Enseigne de Gendarmerie , et Lieutenant General
des Provinces de Champagne et Brie , accoucha
les Octobre dans la Ville de Nancy d'un fils ,
qui fût nommé Jacques Renaud , par N... de
Barillon , Comte de Morangis , et par Madame
la Duchesse deCroüy.L'Enfant portera le nom de Comte de Savigny.
D. Emilie de la Rochefoucault , Epouse de
Charles-Emanuel de Crussol- Saint- Sulpice , Duc
de
NOVEMBRE. 1732. 2509
de Crussol , accoucha le 16 Octobre d'une fille
qui fut nommée Emilie.
Dame Marie-Sophie Colbert de Seignelay, Epouse de Charles- François de Montmorency- Luxembourg , Duc de Luxembourg , de Montmo
rency et de Piney , Pair et premier Baron Chré tien de France , Gouverneur de la Province de
Normandie , accoucha le 6. Novembre d'une
fille , qui fut nommée Marie Françoise - So
phie.
D. Elisabeth-Françoise de Gilliers , Epouse
de Pierre Charles , Comte de Nonant , Chevalier
de S. Louis , Capitaine au Régiment de Sa Ma- jesté , Infanterie , accoucha le 7 Novembre d'un
fils , qui fut nommé Louis par Louis Léon Bou- thilier , Comte de Beaujeu , Capitaine au même
Régiment , et par Dame Marie Marguerite de
Carvoisin , Dachy , Epouse de Pierre Brunet de
Chailly , Comte de Serigny , Maître des Requê tes Honoraire , Président en la Chambre des
Comptes.
Le 17. Pierre. François de Mesgrigny , Che valier , Seigneur de Villebertin , Chevillelles
épousa au Château de Villemereüil près de
Troyes , Demoiselle Louise Le Courtois , fille de
feu Louis Le Courtois , Chevalier , Seigneur
de Bignicourt , Bucey , et sœur de Pierre Le
Courtois , Chevalier , Baron de saint Cyr, et Conseiller au Parlement.
Guillaume-Marie-Joseph-Joachim de RosnyVinen , Marquis d'Epiré , fils de Jean- Baptiste
de Rosny et de D. Judith- Gabrielle Picquet ,
épousa le 20 Novembre D. Louise Emilie de
Visdelou de Bienassis , fille de René- François de
Visdelou , et de D. Margurite Iris de Poys ,
Marquise de Montesson.
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Résumé : MORTS, NAISSANCES et Mariages.
En octobre et novembre 1732, plusieurs événements marquants ont été enregistrés, incluant des naissances, des décès et des mariages. Parmi les décès notables, le Chevalier de Fénelon, Exempt des Gardes, est décédé à l'âge de 32 ans et a été remplacé par M. de la Tour. M. Léon Roulier, Chanoine de l'Église de Paris et Conseiller du Roi, est mort à Auteuil à l'âge de 70 ans. M. Pierre-François Durand de Monthessu, Conseiller du Roi, est décédé à 23 ans. Louis-Henri-Jacques-René Hérault, Conseiller d'État et Lieutenant Général de Police, est mort à l'âge de 8 ans. M. Claude Leullier, Docteur en Théologie et Curé de la Paroisse de Saint Jean l'Évangéliste, est décédé à 73 ans. M. Simon Menassier, Prêtre et Chanoine Honoraire de Saint Honoré, est mort à 77 ans. M. Abraham Peirenc de Moras, Maître des Requêtes, est décédé à 49 ans. Dame Marie-Élisabeth Chefdeville, veuve de Claude Bernard Rousseau, est morte à 76 ans. Enfin, Dame Thérèse Desbordes, veuve de M. Edme Conrad Fugère, est décédée à 32 ans. Du côté des naissances, Dame Charlotte-Élisabeth de Bassompierre a donné naissance à un fils nommé Jacques Renaud, Comte de Savigny. D. Émilie de La Rochefoucauld a accouché d'une fille nommée Émilie. Dame Marie-Sophie Colbert de Seignelay a eu une fille nommée Marie Françoise-Sophie. D. Élisabeth-Françoise de Gilliers a donné naissance à un fils nommé Louis. Deux mariages ont également été célébrés : celui de Pierre-François de Mesgrigny avec Demoiselle Louise Le Courtois, et celui de Guillaume-Marie-Joseph-Joachim de Rosny-Vinen avec D. Louise Émilie de Visdelou de Bienassis.
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7
p. 2510-2511
PLAINTE de Calliope à Madame de Loste.
Début :
Quoi! serez-vous toujours indocile et rebelle [...]
Mots clefs :
Plainte, Indocile, Rebelle, Calliope, Immortalité
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : PLAINTE de Calliope à Madame de Loste.
PLAINTE de Calliope à Madame
Q
de Loste.
Voi ! serez-vous toujours indocile et re belle
Aux transports que j'excite en vous ?-
Je ne m'attendois pas qu'un Poëte fémelle
Irritat ainsi mon courroux.
Envain ai- je tenté de monter votre Lyre,
Elle est muette sous vos doigts.
J'inspirois à mon fils ce que je vous inspire ,.
Il se faisoit suivre des bois.
Sapho, Bernard, Deshoulieres , la Vigne.
N'ont répeté que mes chansons ;
Depuis quel tems , helas ! ne serois-je plus digne
Qu'on fut docile à mes leçons?
On peut comme autrefois les écouter encoreLaissez-vous vaincre à mes efforts ,
Et faites admirer du Couchant à l'Aurore
De vos Chants les nouveaux accords! {
Le Ciel vous accorda les talens nécessaires
Pour exceller dans l'art des Vers.
Vous pourriés méprisant les routes ordinaires
Suivre Pindare dans les airs.
Volés , si vous voulés , d'une aîle moins rapide
Prenés la Flute et le Hautbois ,
Chanter
NOVEMBRE. 1732. 2511
Chantez , les Prés , les Champs : cessez d'être ti mide ›
Calliope elle- même échauffe votre voix.
Peut-être craignés vous de passer pour sa- yante ; 1
·
Combien de femmes l'ont été ?
Comme elles , si l'amour de la gloire vous
tente ,
Courés à l'immortalité.
Par M. Chaband.
Q
de Loste.
Voi ! serez-vous toujours indocile et re belle
Aux transports que j'excite en vous ?-
Je ne m'attendois pas qu'un Poëte fémelle
Irritat ainsi mon courroux.
Envain ai- je tenté de monter votre Lyre,
Elle est muette sous vos doigts.
J'inspirois à mon fils ce que je vous inspire ,.
Il se faisoit suivre des bois.
Sapho, Bernard, Deshoulieres , la Vigne.
N'ont répeté que mes chansons ;
Depuis quel tems , helas ! ne serois-je plus digne
Qu'on fut docile à mes leçons?
On peut comme autrefois les écouter encoreLaissez-vous vaincre à mes efforts ,
Et faites admirer du Couchant à l'Aurore
De vos Chants les nouveaux accords! {
Le Ciel vous accorda les talens nécessaires
Pour exceller dans l'art des Vers.
Vous pourriés méprisant les routes ordinaires
Suivre Pindare dans les airs.
Volés , si vous voulés , d'une aîle moins rapide
Prenés la Flute et le Hautbois ,
Chanter
NOVEMBRE. 1732. 2511
Chantez , les Prés , les Champs : cessez d'être ti mide ›
Calliope elle- même échauffe votre voix.
Peut-être craignés vous de passer pour sa- yante ; 1
·
Combien de femmes l'ont été ?
Comme elles , si l'amour de la gloire vous
tente ,
Courés à l'immortalité.
Par M. Chaband.
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Résumé : PLAINTE de Calliope à Madame de Loste.
Dans une plainte adressée à une femme poète non nommée, Calliope, la muse de la poésie épique, exprime son mécontentement face à l'indocilité de cette poète, qui ne répond pas à ses inspirations. Calliope rappelle que des figures célèbres comme Sapho, Bernard, Deshoulières et La Vigne ont été inspirées par elle et ont répété ses chansons. Elle déplore que, de nos jours, on ne soit plus aussi docile à ses leçons. Calliope encourage la poète à laisser ses efforts porter fruit et à faire admirer ses chants du coucher au lever du soleil. Elle souligne que le ciel a doté cette femme des talents nécessaires pour exceller dans l'art des vers. Calliope l'incite à suivre Pindare ou, si elle préfère, à utiliser la flûte et le hautbois pour chanter les prés et les champs. Elle reconnaît que la poète pourrait craindre d'être qualifiée de savante, mais rappelle que de nombreuses femmes l'ont été avant elle. Calliope l'encourage à courir vers l'immortalité si l'amour de la gloire la tente. Le texte est signé par M. Chaband et daté de novembre 1732.
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8
p. 2511-2520
ARRETS NOTABLES.
Début :
ARRETS DU CONSEIL, qui ordonne la suppression d'un Ouvrage, &c. [...]
Mots clefs :
Arrêts notables, Arrêts du conseil, Roi, Parlement d'Aix, Arles, Déclaration du roi, Ordonnance, Article
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ARRETS NOTABLES.
ARRETS NOTABLES..
RRETS DU CONSEIL, qui ordonne la Asuppression d'unouvrage , c.
LE ROY s'étant fait representer en son Conseil , un Ouvrage , qui a pour titre : Traité de l'Amour de Dieu , tiré des Livres Saints : Sa Majesté auroit reconnu que ce Livre a été imprimé
par un abus manifeste, sur un Privilege qui n'a- voit été accordé en 1729. que pour un autre Livre, ayant pour titre : Traité de la Charité envers
Dieu et que l'Auteur , dans ce dernier Ouvrage,
en s'écartant de la matiere que le titre présente ,
s'y répand dans des maximes étrangeres à son
objet , et dans des déclamations également injurieuses et temeraires. Et comme de pareils excès
ne peuvent être soufferts : Oui le Rapport. Sa
Majesté étant en son Conseil , a ordonné et or- L.vj. donne
2512 MERCURE DE FRANCE donne que ledit Ouvrage, ayant pour titre : Traité de l'Amour de Dieu , tiré des Livres Saints,sera
et demeurera supprimé. Fait deffenses à tous Libraires , Imprimeurs et Colporteurs , de l'impri- mer , vendre et colporter , ni autrement distribuer , sous les peines portées par les Edits et De- clarations de Sa Majesté : Ordonne que les Exemplaires en seront incessamment rapportez au Greffe du sieur Herault , Conseiller d'Etat, Lieutenant General de Police , auquel Sa Majesté enjoint de tenir la main à l'execution du present
Arrêt , qui sera imprimé , lû , publié et affiché par tout où besoin sera. Fait au Conseil d'Etat
du Roy, Sa Majesté y étant , tenu à Marly , le 31 Août 1732. Signé, PHELYPEAUX.
AUTRE, du même jour, concernant les Droits dûs par M. le Duc de Gesvres , pour la donation
d'immeubles faite à son profit par M.le Duc de Tresmes. Et deffend aux Sous- Fermiers des Insinuations Laïques de percevoir pour l'Insinuation des Donations entre vifs , même de celles
qui contiennent des substitutions , d'autres droits
que ceux reglez par l'Art. III . de la Déclaration
du 20 Mars 1708.
AUTRE , du même jour , portant interpréta
tions de l'Arrest du 29 Juin 1728. qui a ordonné l'abonnement des Droits de Contrôle des Actes , Petits- Sceaux et Insinuations Laïques , dans
la Province de Hainaut,
ARREST du Parlement d'Aix , contre un Libelle intitulé : Mémoire touchant l'Origine et Autorité du Parlement de France ,
Sur la réquisition verbalement faite à la Chamc.
bre
NOVEMBRE. 1732. 2513
bre ordonnée durant les Vacations par le Procureur Général du Roi en la Cour , Me. de Guey
dan , Avocat Général , portant la parole , a dit :
MESSIEURS ,
Il vient /de tomber entre nos mains un Ecrit si
témeraire et si séditieux , que nous ne pouvons
trop tôt vous le déferer , et requerir la flétrissure qu'il mérite.
L'Auteur semble d'abord ne s'y proposer que
de rehausser par des recherches historiques l'é- clat du Parlement de Paris. Tant de Titres concourent à établir l'ancienneté de cette Illustre
Compagnie , que rien n'auroit été plus aisé que de remplir ce dessein.
Mais ce n'étoit là qu'un prétexte : la fin principale de cet Ouvrage n'est en effet que de ruiner
toute subordination dans le Corps Politique , et
-d'ébranler , s'il étoit possible , la Monarchie jus- ques dans ses fondemens .
Nous ne relevons point la témerité avec laquelle cet inconnu ne craint pas de déprimer les autres Parlemens : un objet plus important anime notre zele. L'Auteur a la hardiesse de supposer en France une autorité aussi ancienne que la
Monarchie , et capable de borner la Puissance
Royale , sans laquelle le Roi ne peut nifaire des
Loix , ni déclarer la Guerre , ou conclure la Paix ,
et avec le concours de laquelle seulement , il a la
Souveraineté et tous les droits de l'Empire.
Il falloit bien s'attendre qu'un Auteur qui ménage si peu la Majesté du Trône , n'épargneroit
pas les premieres Personnes de l'Etat, que le Roi honore de sa confiance , et qui par la sagesse de
leurs conseils y répondent si dignement.
Mais
1
2514 MERCURE DE FRANCE
Mais sans nous arrêter davantage au détail
des excès dont cet Ecrit audacieux est rempli , et
que le Fanatisme seul peut inspirer , nous n'avons qu'à le mettre sous vos yeux pour exciter
toute votre indignation. Dépositaires des droits
sacrez de l'Autorité Royale , vous userez sans
doute de celle qu'il a plû à Sa Majesté de vous confier pour condamner tant de principes derestables , et apprendre au Public que le Roi possede seul et en propre la Souveraineté ; que les
Tribunaux , quelques anciens qu'ils soient , ne
tiennent leur pouvoir que de lui ; qu'ils lui en
sont comptables , et que le meilleur usage qu'ils
puissent en faire , est de maintenir les Peuples dans la soumission et l'obéissance envers le Souverain , et de mettre leur gloire à y demeurer eux-mêmes. C'ést dans cette vuë que nous avons
pris les conclusions que nous laissons à ce
sujet.
Et les Cens du Roi s'étant retirez : vû ledit
Libelle et lesdites Conclusions ; oui le Raport
de Me. Jean- Hyacinthe de Villeneufve , Baron
d'Ansoüis , Seigneur de Bras , Estoublon et Beh
legarde , Conseiller du Roi: tout consideré.
La Chambre a ordonné et ordonne que le Libelle intitulé : Mémoire touchant l'origine et l'Autorité du Parlement de France , apellé Judicium Francorum , sera laceré et brûlé par P'Exécuteur
de la Haute Justice , comme attentatoire à la Souveraineté du Roi , et contraire aux Loix fondamentales du Royaume ; a fait et fait inhibi tions et défenses à tous Libraires , Imprimeurs
et autres de l'imprimer , vendre , débiter, ou au- trement distribuer , à peine d'être poursuivis ex- traordinairement. Enjoint à tous ceux qui se
rouveront saisis des Exemplaires , de les remet- Ire
NOVEMBRE. 1732. 2518
*
tre incessamment au Greffe de la Cour , pour y
être suprimez , et qu'à la requête et diligence du Procureur Général du Roi , il sera informé par
Me. de Villeneufve , Conseiller du Roi , contra
ceux qui auroient composé , imprimé , vendu ,
débité ou autrement distribué ledit Libelle. A
ladite Chambre permis à cet effet audit Procureur
Général du Roi de se pourvoir parMonitoires et
Censures Ecclésiastiques , aux formes de droit ,
pour ce fait àlui communiqué et rapporté , être
ordonné ce qu'il appartiendra. Ordonne en outre , qu'Extraits du présent Arrêt seront expédiez
audit Procureur Général du Roi , pour être envoyez à ses Substituts dans les Siéges et Séné→
chaussées du Ressort de la Cour , dans lesquels
il sera lû , publié et registré. Enjoint ausdits Substituts de certifier la Chambre de leurs diligences. Publié à la Barre du Parlement de Pro- vence tenant la Chambre des Vacations , séant
à Aix , le deux Septembre 1732. &c.
20
Le troisiéme Septembre 1732. en éxecution du
susdit Arrêt , le Libelle y mentionné a été laceré et
jetté aufeupar l'Executeur de la Haute Justice , en
présence de nous Guillaume Roche , Greffier Au- diencier de la Cour , assisté de deux Huissiers d'icelle. Signé , ROCHE.
ARREST du Parlement d'Aix , au sujet d'un
Mandement donné par M. l'Archevêque d'Arles.
Ce jour les Gens du Roi sont entrez , et Me..
Gaspar de Gueydan , Avocat Général dudir
Seigneur Roi , portant la parole , ont dit :
MESSIEURS,,
Nous sommes obligez de vous porter nos plain-
2516 MERCURE DE FRANCE
tes sur un Mandement que M. l'Archevêque
d'Arles vient de donner au sujet da Jubilé accordé par N. S. Pere le Pape , au commencement de
son Pontificat.
Vous verrez combien cet Ouvrage est contraire à l'obéissance qui est dûë au Roi , et au respect que les personnes distinguées qu'il honore
de sa confiance , ou qui annoncent ses ordres
ont droit d'éxiger. Il entreprend sur l'Autorité
de la Cour , au sujet du droit d'Annexe , dont le
Privilege si anciennement et si sagement établi ,
interesse également les droits de Sa Majesté , et
la Jurisdiction de son Parlement. Enfin , Messieurs , cet Ecrit renferme plusieurs contraventions aux Arrêts , tant anciens que modernes,, rendus sur cette matiere,
Nous ne doutons pas qu'après qu'il aura été
lû la Chambre ne fasse droit , par un Arrêt so- lemnel aux conclusions que nous laissons à
ce sujet , avec un Exemplaire du Mandement.
Eux retirez :
Lecture faite dudit Mandement , intitulé: Mandement de M. l'Archevêque d'Arles , pour implorer
sur le Pontificat de N. S Pere le Pape Clement
XII. la continuation du secours de Dieu , afin de
bien gouverner la Sainte Eglise Catholique , du s.
Septembre 1732. Signé JACQUES , Archevêque d'Arles , par Monseigneur AUBERT , Secre- taire ; ensemble des Conclusions des Gens du
Roi l'affaire mise en déliberation.
La Chambre a reçû er reçoit le Procureur Général du Roi , appellant comme d'abus dudit.
Mandement , ensemble de la publication et éxé- cution d'icelui , si aucunes en ont été faites , lui
permet d'intimer sur ledit appel qui bon lui sem- blera
NOVEMBRE. 1732. 2517
blera , pour proceder sur icelui après la S. Re
my ; et cependant a ordonné et ordonne que
tous Exemplaires dudit Mandement demeureront
suprimez ; que celui qui a été remis sur le Bu
reau sera laceré sur le Peron du Palais par un
Huissier de la Cour , et les Affiches , si aucunes
en ont été faites dans le Diocèse , ôtées à la diligence du Procureur Général du Roi. A fait et
fait inhibitions et défenses audit Archevêque
d'Arles et autres qu'il appartiendra, de publier ,
afficher et mettre à éxécution ledit Mandement ;
à peine de saisie de leur Temporel , et à toutes
personnes d'en garder , vendre , débiter , ou autrement distribuer aucun Exemplaire : leur en
joint de porter incessamment riere le Greffe de
la Cour , ceux dont ils se trouveront saisis , sous
peine de punition exemplaire. Ordonne en ou
tre qu'à la diligence dudit Procureur Général da
Roi , il sera informé par Me. de Villeneufve ,
Conseiller du Roi , pour découvrir celui ou ceux
qui ont imprimé ledit Mandeinent , pour l'information prise, communiquée et rapportée, être
ordonné ce que de raison. Ladite Chambre fait iteratives inhibitions et défenses , tant audit Archevêque qu'à toutes autres personnes , de
mettre à éxécution les Brefs , Bulles et Rescripts
Apostoliques , sans qu'ils ayent préalablement
été annexez par la Cour , sous les peines de droit,
avec pareilles inhibitions aux Greffiers des Insinuations Ecclesiastiques , de les insinuer , sans
qu'il leur apparoisse de ladite Annexe , et à tous
Imprimeurs de les imprimer , sans faire mention.
d'icelle , à peine de mille livres d'amende. Or
donne qu'Extraits du présent Arrêt seront expé- diez au Procureur Général du Roi , pour être
envoyez à son Substitut au Siége d'Arles , et au- tres
2518 MERCURE DE FRANCE
tres Sénéchaussées du ressort de la Cour , pour
y être lû , publié et registré. Enjoint ausdits Substituts de certifier la Chambre de leurs diligences. Publié à la Barre du Parlement de Pro- tenant la Chambre des Vacations , séant
à Aix , le 18. Septembre 1732 , &c.
vence ,
Le même jour , et en exécution du susdit Arrêt ,
le Mandement y mentionné a été laceré sur le Perron du Palais par un Huissier de la Cour , en presence de nous Greffier Audiancier Civil en icelles
Signé , REGIBAUD.
ARREST du 14 Octobre , qui exempte des
droits dûs au Roy , ou à ses Fermiers , et des
droits de peages , les grains qui seront transportez des Provinces du Royaume dans celle de
Dauphiné , pendant un an , à compter du 25.
Octobre 1732-
un an,
ARREST du 23 Septembre , qui proroge pour
à compter du 15 Octobre prochain au
15 Octobre 1733. l'exemption des Droits portée
par l'Arrêt du 11 Septembre 1731. sur les
Bleds , Fromens , et autres Grains , Farines et
Légumes , qui seront transportez des Provinces
des cinq grosses Fermes , dans les Provinces réputées Etrangeres et des Provinces réputées
Etrangeres dans celles des cinq grosses Fermes ,
et deffend le transport desd. Grains à l'Etranger.
DECLARATION DU ROY, qni ordonne
que les Affirmations des Procès verbaux des Employez de toutes les Férmes , pourront être par
eux valablement faites devant les Juges des lieux.
ou les plus prochains Juges , soit Royaux ou des
Seigneurs.
NOVEMBRE. 1732. 2519
Seigneurs. Donnée à Fontainebleau , le 23 Septembre 732. Registrée en la Cour des Aydes, le 10 Octobre..
DECLARATIONDU ROY , concernant les
Caffez provenant des Plantations et Culture de
la Martinique et autres Isles Françoises de l'Amérique,y dénommées. Donnée à Fontainebleau
le 27 Septembre 1732. Registrée en la Cour des
Aydes , le 21 Octobre.
ORDONNANCE DE SA MAJESTE' , concernant les Colporteurs , du 29. Octobre , pari
laquelle il est dit que le Roi étant informé des fréquents et scandaleux abus qui se commettent
de la part des Colporteurs dans l'étenduë de la Ville de Paris , au sujet de la Publication des
differens imprimez qui y paroissent ; et S. M.
youlant les réprimer , elle a ordonné ce qui suit :
ARTICLE PREMIER.
Sa Majesté fait très-expresses inhibitions et
deffenfes à tous Colporteurs de la Ville et Fauxbourgs de Paris , de crier dans les rues , ni d'y
vendre et débiter aucuns Imprimez dont les Per- missions seront de plus ancienne datte que d'un
mois , à moins que ladite Permission n'en ait été
renouvellée , et ce , sous peine d'emprisonnement
de leurs personnes et de so. livres d'amende.
I I. Leur deffend , sous les mêmes peines , de
crier , vendre ni débiter aucuns Ouvrages de
quelque efpece et nature qu'ils soient , même au- cunes Sentences rendues par des Juges hors du ressort de ladite Ville de Paris , ni aucuns Arrêts
du Conseil , que préalablement ils n'en ayent obtenu la Permission du Lieutenant General de
Police, et ne pourront , sous les mêmes peines ,
1
publica
2520 MERCURE DE FRANCE
publier et crier lesdites Sentences et Arrêts plus
de quatre jours après ladite Permission.
III. Deffend pareillement S. M. aux Col- porteurs de crier , vendre ni autrement débiter
tous Imprimez sous quelque titre et dénomination que ce soit , quand bien même ils seroient
revétus de Privileges ou Permissions , qui auront
été imprimez ailleurs que dans ladite Ville de
Paris , ou qui auront été composez pour les differentes Provinces du Royaume , s'ils n'ont pareillement obtenu du Lieutenant General de Police la permission de vendre et distribuer lesdits
Imprimez.
IV. Leur fait S. M. très-expresses deffenses
d'annoncer au Public les differens Imprimez
qu'ils auront la permission de crier et débiter
dans ladite Ville , sous d'autres titres et dénominations que ceux qui sont mis en tête desdits Imprimez, et ce , sous les mêmes peines d'empri
sonnement de leurs personnes et de so. livres
d'amende, Enjoint S. M. au sieur Herault , Conseiller d'Etat , Lieutenant General de Police ,
de
tenir la main à l'execution de la présente Or donnance , &c.
RRETS DU CONSEIL, qui ordonne la Asuppression d'unouvrage , c.
LE ROY s'étant fait representer en son Conseil , un Ouvrage , qui a pour titre : Traité de l'Amour de Dieu , tiré des Livres Saints : Sa Majesté auroit reconnu que ce Livre a été imprimé
par un abus manifeste, sur un Privilege qui n'a- voit été accordé en 1729. que pour un autre Livre, ayant pour titre : Traité de la Charité envers
Dieu et que l'Auteur , dans ce dernier Ouvrage,
en s'écartant de la matiere que le titre présente ,
s'y répand dans des maximes étrangeres à son
objet , et dans des déclamations également injurieuses et temeraires. Et comme de pareils excès
ne peuvent être soufferts : Oui le Rapport. Sa
Majesté étant en son Conseil , a ordonné et or- L.vj. donne
2512 MERCURE DE FRANCE donne que ledit Ouvrage, ayant pour titre : Traité de l'Amour de Dieu , tiré des Livres Saints,sera
et demeurera supprimé. Fait deffenses à tous Libraires , Imprimeurs et Colporteurs , de l'impri- mer , vendre et colporter , ni autrement distribuer , sous les peines portées par les Edits et De- clarations de Sa Majesté : Ordonne que les Exemplaires en seront incessamment rapportez au Greffe du sieur Herault , Conseiller d'Etat, Lieutenant General de Police , auquel Sa Majesté enjoint de tenir la main à l'execution du present
Arrêt , qui sera imprimé , lû , publié et affiché par tout où besoin sera. Fait au Conseil d'Etat
du Roy, Sa Majesté y étant , tenu à Marly , le 31 Août 1732. Signé, PHELYPEAUX.
AUTRE, du même jour, concernant les Droits dûs par M. le Duc de Gesvres , pour la donation
d'immeubles faite à son profit par M.le Duc de Tresmes. Et deffend aux Sous- Fermiers des Insinuations Laïques de percevoir pour l'Insinuation des Donations entre vifs , même de celles
qui contiennent des substitutions , d'autres droits
que ceux reglez par l'Art. III . de la Déclaration
du 20 Mars 1708.
AUTRE , du même jour , portant interpréta
tions de l'Arrest du 29 Juin 1728. qui a ordonné l'abonnement des Droits de Contrôle des Actes , Petits- Sceaux et Insinuations Laïques , dans
la Province de Hainaut,
ARREST du Parlement d'Aix , contre un Libelle intitulé : Mémoire touchant l'Origine et Autorité du Parlement de France ,
Sur la réquisition verbalement faite à la Chamc.
bre
NOVEMBRE. 1732. 2513
bre ordonnée durant les Vacations par le Procureur Général du Roi en la Cour , Me. de Guey
dan , Avocat Général , portant la parole , a dit :
MESSIEURS ,
Il vient /de tomber entre nos mains un Ecrit si
témeraire et si séditieux , que nous ne pouvons
trop tôt vous le déferer , et requerir la flétrissure qu'il mérite.
L'Auteur semble d'abord ne s'y proposer que
de rehausser par des recherches historiques l'é- clat du Parlement de Paris. Tant de Titres concourent à établir l'ancienneté de cette Illustre
Compagnie , que rien n'auroit été plus aisé que de remplir ce dessein.
Mais ce n'étoit là qu'un prétexte : la fin principale de cet Ouvrage n'est en effet que de ruiner
toute subordination dans le Corps Politique , et
-d'ébranler , s'il étoit possible , la Monarchie jus- ques dans ses fondemens .
Nous ne relevons point la témerité avec laquelle cet inconnu ne craint pas de déprimer les autres Parlemens : un objet plus important anime notre zele. L'Auteur a la hardiesse de supposer en France une autorité aussi ancienne que la
Monarchie , et capable de borner la Puissance
Royale , sans laquelle le Roi ne peut nifaire des
Loix , ni déclarer la Guerre , ou conclure la Paix ,
et avec le concours de laquelle seulement , il a la
Souveraineté et tous les droits de l'Empire.
Il falloit bien s'attendre qu'un Auteur qui ménage si peu la Majesté du Trône , n'épargneroit
pas les premieres Personnes de l'Etat, que le Roi honore de sa confiance , et qui par la sagesse de
leurs conseils y répondent si dignement.
Mais
1
2514 MERCURE DE FRANCE
Mais sans nous arrêter davantage au détail
des excès dont cet Ecrit audacieux est rempli , et
que le Fanatisme seul peut inspirer , nous n'avons qu'à le mettre sous vos yeux pour exciter
toute votre indignation. Dépositaires des droits
sacrez de l'Autorité Royale , vous userez sans
doute de celle qu'il a plû à Sa Majesté de vous confier pour condamner tant de principes derestables , et apprendre au Public que le Roi possede seul et en propre la Souveraineté ; que les
Tribunaux , quelques anciens qu'ils soient , ne
tiennent leur pouvoir que de lui ; qu'ils lui en
sont comptables , et que le meilleur usage qu'ils
puissent en faire , est de maintenir les Peuples dans la soumission et l'obéissance envers le Souverain , et de mettre leur gloire à y demeurer eux-mêmes. C'ést dans cette vuë que nous avons
pris les conclusions que nous laissons à ce
sujet.
Et les Cens du Roi s'étant retirez : vû ledit
Libelle et lesdites Conclusions ; oui le Raport
de Me. Jean- Hyacinthe de Villeneufve , Baron
d'Ansoüis , Seigneur de Bras , Estoublon et Beh
legarde , Conseiller du Roi: tout consideré.
La Chambre a ordonné et ordonne que le Libelle intitulé : Mémoire touchant l'origine et l'Autorité du Parlement de France , apellé Judicium Francorum , sera laceré et brûlé par P'Exécuteur
de la Haute Justice , comme attentatoire à la Souveraineté du Roi , et contraire aux Loix fondamentales du Royaume ; a fait et fait inhibi tions et défenses à tous Libraires , Imprimeurs
et autres de l'imprimer , vendre , débiter, ou au- trement distribuer , à peine d'être poursuivis ex- traordinairement. Enjoint à tous ceux qui se
rouveront saisis des Exemplaires , de les remet- Ire
NOVEMBRE. 1732. 2518
*
tre incessamment au Greffe de la Cour , pour y
être suprimez , et qu'à la requête et diligence du Procureur Général du Roi , il sera informé par
Me. de Villeneufve , Conseiller du Roi , contra
ceux qui auroient composé , imprimé , vendu ,
débité ou autrement distribué ledit Libelle. A
ladite Chambre permis à cet effet audit Procureur
Général du Roi de se pourvoir parMonitoires et
Censures Ecclésiastiques , aux formes de droit ,
pour ce fait àlui communiqué et rapporté , être
ordonné ce qu'il appartiendra. Ordonne en outre , qu'Extraits du présent Arrêt seront expédiez
audit Procureur Général du Roi , pour être envoyez à ses Substituts dans les Siéges et Séné→
chaussées du Ressort de la Cour , dans lesquels
il sera lû , publié et registré. Enjoint ausdits Substituts de certifier la Chambre de leurs diligences. Publié à la Barre du Parlement de Pro- vence tenant la Chambre des Vacations , séant
à Aix , le deux Septembre 1732. &c.
20
Le troisiéme Septembre 1732. en éxecution du
susdit Arrêt , le Libelle y mentionné a été laceré et
jetté aufeupar l'Executeur de la Haute Justice , en
présence de nous Guillaume Roche , Greffier Au- diencier de la Cour , assisté de deux Huissiers d'icelle. Signé , ROCHE.
ARREST du Parlement d'Aix , au sujet d'un
Mandement donné par M. l'Archevêque d'Arles.
Ce jour les Gens du Roi sont entrez , et Me..
Gaspar de Gueydan , Avocat Général dudir
Seigneur Roi , portant la parole , ont dit :
MESSIEURS,,
Nous sommes obligez de vous porter nos plain-
2516 MERCURE DE FRANCE
tes sur un Mandement que M. l'Archevêque
d'Arles vient de donner au sujet da Jubilé accordé par N. S. Pere le Pape , au commencement de
son Pontificat.
Vous verrez combien cet Ouvrage est contraire à l'obéissance qui est dûë au Roi , et au respect que les personnes distinguées qu'il honore
de sa confiance , ou qui annoncent ses ordres
ont droit d'éxiger. Il entreprend sur l'Autorité
de la Cour , au sujet du droit d'Annexe , dont le
Privilege si anciennement et si sagement établi ,
interesse également les droits de Sa Majesté , et
la Jurisdiction de son Parlement. Enfin , Messieurs , cet Ecrit renferme plusieurs contraventions aux Arrêts , tant anciens que modernes,, rendus sur cette matiere,
Nous ne doutons pas qu'après qu'il aura été
lû la Chambre ne fasse droit , par un Arrêt so- lemnel aux conclusions que nous laissons à
ce sujet , avec un Exemplaire du Mandement.
Eux retirez :
Lecture faite dudit Mandement , intitulé: Mandement de M. l'Archevêque d'Arles , pour implorer
sur le Pontificat de N. S Pere le Pape Clement
XII. la continuation du secours de Dieu , afin de
bien gouverner la Sainte Eglise Catholique , du s.
Septembre 1732. Signé JACQUES , Archevêque d'Arles , par Monseigneur AUBERT , Secre- taire ; ensemble des Conclusions des Gens du
Roi l'affaire mise en déliberation.
La Chambre a reçû er reçoit le Procureur Général du Roi , appellant comme d'abus dudit.
Mandement , ensemble de la publication et éxé- cution d'icelui , si aucunes en ont été faites , lui
permet d'intimer sur ledit appel qui bon lui sem- blera
NOVEMBRE. 1732. 2517
blera , pour proceder sur icelui après la S. Re
my ; et cependant a ordonné et ordonne que
tous Exemplaires dudit Mandement demeureront
suprimez ; que celui qui a été remis sur le Bu
reau sera laceré sur le Peron du Palais par un
Huissier de la Cour , et les Affiches , si aucunes
en ont été faites dans le Diocèse , ôtées à la diligence du Procureur Général du Roi. A fait et
fait inhibitions et défenses audit Archevêque
d'Arles et autres qu'il appartiendra, de publier ,
afficher et mettre à éxécution ledit Mandement ;
à peine de saisie de leur Temporel , et à toutes
personnes d'en garder , vendre , débiter , ou autrement distribuer aucun Exemplaire : leur en
joint de porter incessamment riere le Greffe de
la Cour , ceux dont ils se trouveront saisis , sous
peine de punition exemplaire. Ordonne en ou
tre qu'à la diligence dudit Procureur Général da
Roi , il sera informé par Me. de Villeneufve ,
Conseiller du Roi , pour découvrir celui ou ceux
qui ont imprimé ledit Mandeinent , pour l'information prise, communiquée et rapportée, être
ordonné ce que de raison. Ladite Chambre fait iteratives inhibitions et défenses , tant audit Archevêque qu'à toutes autres personnes , de
mettre à éxécution les Brefs , Bulles et Rescripts
Apostoliques , sans qu'ils ayent préalablement
été annexez par la Cour , sous les peines de droit,
avec pareilles inhibitions aux Greffiers des Insinuations Ecclesiastiques , de les insinuer , sans
qu'il leur apparoisse de ladite Annexe , et à tous
Imprimeurs de les imprimer , sans faire mention.
d'icelle , à peine de mille livres d'amende. Or
donne qu'Extraits du présent Arrêt seront expé- diez au Procureur Général du Roi , pour être
envoyez à son Substitut au Siége d'Arles , et au- tres
2518 MERCURE DE FRANCE
tres Sénéchaussées du ressort de la Cour , pour
y être lû , publié et registré. Enjoint ausdits Substituts de certifier la Chambre de leurs diligences. Publié à la Barre du Parlement de Pro- tenant la Chambre des Vacations , séant
à Aix , le 18. Septembre 1732 , &c.
vence ,
Le même jour , et en exécution du susdit Arrêt ,
le Mandement y mentionné a été laceré sur le Perron du Palais par un Huissier de la Cour , en presence de nous Greffier Audiancier Civil en icelles
Signé , REGIBAUD.
ARREST du 14 Octobre , qui exempte des
droits dûs au Roy , ou à ses Fermiers , et des
droits de peages , les grains qui seront transportez des Provinces du Royaume dans celle de
Dauphiné , pendant un an , à compter du 25.
Octobre 1732-
un an,
ARREST du 23 Septembre , qui proroge pour
à compter du 15 Octobre prochain au
15 Octobre 1733. l'exemption des Droits portée
par l'Arrêt du 11 Septembre 1731. sur les
Bleds , Fromens , et autres Grains , Farines et
Légumes , qui seront transportez des Provinces
des cinq grosses Fermes , dans les Provinces réputées Etrangeres et des Provinces réputées
Etrangeres dans celles des cinq grosses Fermes ,
et deffend le transport desd. Grains à l'Etranger.
DECLARATION DU ROY, qni ordonne
que les Affirmations des Procès verbaux des Employez de toutes les Férmes , pourront être par
eux valablement faites devant les Juges des lieux.
ou les plus prochains Juges , soit Royaux ou des
Seigneurs.
NOVEMBRE. 1732. 2519
Seigneurs. Donnée à Fontainebleau , le 23 Septembre 732. Registrée en la Cour des Aydes, le 10 Octobre..
DECLARATIONDU ROY , concernant les
Caffez provenant des Plantations et Culture de
la Martinique et autres Isles Françoises de l'Amérique,y dénommées. Donnée à Fontainebleau
le 27 Septembre 1732. Registrée en la Cour des
Aydes , le 21 Octobre.
ORDONNANCE DE SA MAJESTE' , concernant les Colporteurs , du 29. Octobre , pari
laquelle il est dit que le Roi étant informé des fréquents et scandaleux abus qui se commettent
de la part des Colporteurs dans l'étenduë de la Ville de Paris , au sujet de la Publication des
differens imprimez qui y paroissent ; et S. M.
youlant les réprimer , elle a ordonné ce qui suit :
ARTICLE PREMIER.
Sa Majesté fait très-expresses inhibitions et
deffenfes à tous Colporteurs de la Ville et Fauxbourgs de Paris , de crier dans les rues , ni d'y
vendre et débiter aucuns Imprimez dont les Per- missions seront de plus ancienne datte que d'un
mois , à moins que ladite Permission n'en ait été
renouvellée , et ce , sous peine d'emprisonnement
de leurs personnes et de so. livres d'amende.
I I. Leur deffend , sous les mêmes peines , de
crier , vendre ni débiter aucuns Ouvrages de
quelque efpece et nature qu'ils soient , même au- cunes Sentences rendues par des Juges hors du ressort de ladite Ville de Paris , ni aucuns Arrêts
du Conseil , que préalablement ils n'en ayent obtenu la Permission du Lieutenant General de
Police, et ne pourront , sous les mêmes peines ,
1
publica
2520 MERCURE DE FRANCE
publier et crier lesdites Sentences et Arrêts plus
de quatre jours après ladite Permission.
III. Deffend pareillement S. M. aux Col- porteurs de crier , vendre ni autrement débiter
tous Imprimez sous quelque titre et dénomination que ce soit , quand bien même ils seroient
revétus de Privileges ou Permissions , qui auront
été imprimez ailleurs que dans ladite Ville de
Paris , ou qui auront été composez pour les differentes Provinces du Royaume , s'ils n'ont pareillement obtenu du Lieutenant General de Police la permission de vendre et distribuer lesdits
Imprimez.
IV. Leur fait S. M. très-expresses deffenses
d'annoncer au Public les differens Imprimez
qu'ils auront la permission de crier et débiter
dans ladite Ville , sous d'autres titres et dénominations que ceux qui sont mis en tête desdits Imprimez, et ce , sous les mêmes peines d'empri
sonnement de leurs personnes et de so. livres
d'amende, Enjoint S. M. au sieur Herault , Conseiller d'Etat , Lieutenant General de Police ,
de
tenir la main à l'execution de la présente Or donnance , &c.
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Résumé : ARRETS NOTABLES.
Au début des années 1730, plusieurs arrêts et déclarations royales ont été prononcés en France. Le 31 août 1732, le roi Louis XV a ordonné la suppression d'un ouvrage intitulé 'Traité de l'Amour de Dieu, tiré des Livres Saints' en raison d'un abus de privilège et de contenus jugés injurieux et téméraires. La vente et la distribution de cet ouvrage ont été interdites, et la saisie des exemplaires existants a été ordonnée. Le même jour, deux autres arrêts ont été prononcés concernant les droits dus par le Duc de Gesvres et l'interprétation d'un arrêt précédent sur les droits de contrôle dans la province de Hainaut. En novembre 1732, le Parlement d'Aix a condamné un libelle intitulé 'Mémoire touchant l'Origine et Autorité du Parlement de France' pour ses attaques contre la souveraineté royale et a ordonné sa destruction. Le Parlement d'Aix a également interdit un mandement de l'archevêque d'Arles, jugé contraire à l'autorité royale. D'autres arrêts et déclarations concernent l'exemption des droits sur les grains, la validité des affirmations des procès-verbaux des employés des fermes, et la réglementation des colporteurs à Paris. Une ordonnance royale régit également la publication et la vente d'imprimés à Paris. Les juges et le Conseil ne peuvent publier des sentences ou arrêts sans la permission préalable du Lieutenant Général de Police, et ces publications ne peuvent être diffusées plus de quatre jours après ladite permission. Les colporteurs sont interdits de vendre ou distribuer des imprimés provenant d'autres lieux que Paris, ou destinés à d'autres provinces, sans autorisation du Lieutenant Général de Police. De plus, les colporteurs ne peuvent annoncer les imprimés sous des titres différents de ceux indiqués en tête des documents. Le Lieutenant Général de Police est chargé de faire respecter cette ordonnance, sous peine d'emprisonnement et d'amende.
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