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1
p. 46-50
IMITATION de la XVI. Ode du II. Livre d'Horace, sur la Tranquilité.
Début :
Lorsqu'une Tempête soudaine, [...]
Mots clefs :
Imitation, Horace, Thrace, Tempête, Destinées, Tranquilité
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texteReconnaissance textuelle : IMITATION de la XVI. Ode du II. Livre d'Horace, sur la Tranquilité.
IMITATION de la XVI Ode
du II. Livre d'Horace , sur la...
Lorsqu'un
Tranquilité.
Orsqu'une Tempête soudaine ,,
De Thétis agite les flots,
L'image d'une mort certaine ,
S'offre aux timides Matelots :
Pour guide ils n'ont plus les Etoiles ,
La nuit étend ses sombres voiles ,
Lez
JANVIER. 1731. 47"
Le Pilote déconcerté ,
Pendant les cruelles allarmes ,
Demande , en répandant des larmes ,
Le repos , la tranquilité.
Le Thrace dont le cœur respire ,
Et le carnage, et la fureur ,
Dans les Combats pourtant soupire ,
Après la Paix et sa douceur ;
Les Medes qu'un beau Carquois pare,
Font des vœux pour un bien si rare ;
Les Diamans , la Pourpre , l'or ,
Ne sçauroient les rendre tranquiles ;.
Tous leurs efforts sont inutiles ,
Pour joüir d'un si cher trésor...
Avec les richesses d'Attale
Notre esprit est-il plus serein ?
Lés honneurs rendent-ils égale ,
L'ame de quelque Souverain ? '
Les Grands ont leurs soins pour escorte s
La Garde qui veille à leur porte ,
N'en deffendra point leurs Palais ;
Sous leurs toits ils volent sans cesse
Et le Licteur qui fend la
Neles écartera jamais.
pressé ,
Content :
48 MERCURE DE FRANCE
Content du modique heritage ,
Que lui transmirent ses Ayeux ,
Parmi les Mortels, le seul Sage ,
Goute un repos délicieux .
Sa table n'est point magnifique ,
On sert sur sa vaisselle antique ,
Peu de mets , sans trop d'appareil ;
Jamais l'avarice sordide,
La crainte au visage livide ,
N'interrompirent son sommeil.
Tel est l'ordre des Destinées
Que l'homme vive peu de temps ,
Ou que ses forces ruinées ,
Succombent sans le poids des ans.
Pourquoi des trésors de la Perse ,
Ce Marchand par un long commerce ,
A-t'il enrichi notre Bord 1
Il trouva dans chaque Hemisphere,
Des ressources à la misere ;
Mais en est- il contre la mort ?
Envain en des plages lointaines ,
Fuyons nous pour çhasser l'ennui ;
De l'Est les bruyantes haleines ,
Ne vont pas si vite que lui ;
Il nous suit sur Mer et sur Terse ,
II-
JANVIER. 1731. 49
Il nous accompagne à la guerre ,
Parmi les Escadrons nombreux
Sa course paroît plus rapide .
Que n'est celle du Cerftimide,
Suivi du Chasseur vigoureux,
Qu'une secrette inquietude ,
Ne trouble jamais nos plaisirs ;
Faisons notre premiere étude ,
De moderer tous nos desirs ;
Adoucissons par notre joye ,
Les maux dont nous sommes la proye
Il n'est point de bonheur parfait ;
Mon esprit joyeux et facile ,
Sur l'avenir se tient tranquile ,
Et du présent est satisfait.
Le fameux vainqueur de Pergame ,
Périt sous le fatal Cizeau ,
Lorsqu'il restoit beaucoup de trame ,
Pour faire tourner le Fuseau.
La vieillesse la plus chagrine ,
Use Tithon, elle le mine ;
O Grosphus , cet heureux moment ,
M'accorde une faveur durable ;
Pour vous peut être inexorable ,
La refuse-t'il constamment.
Auteur
so MERCURE DE FRANCE
Autour de vous vos Boeufs mugissent 3-
Vous voyez croître vos Troupeaux ;
Qui tantôt dans vos Prez bondissent ,
Tantôt errent sur vos Côteaux ;
De vos trésors ils sont la source ;
Vos Haras seront pour la course ;
Votre superbe ameublement
Ravit le Spectateur , l'enchante ;
La Pourpre n'est pas trop brillante ,
Pour vous servir de vêtement..
Pour moi , la bienfaisante Parque
M'accorde un champ fort limité ;
Mais c'est une plus grande marque ,›
De sa singuliere bonté ;
Si je n'ai qu'un petit Domaine ,
Elle m'a doté de la veine ,
D'ou coulent les lyriques chants &
Aux Sçavans je tâche de plaire ,
Et je méprise le vulgaire ,
Qui trouve mes Vers peu touchants.
Par M. Chabaud.
du II. Livre d'Horace , sur la...
Lorsqu'un
Tranquilité.
Orsqu'une Tempête soudaine ,,
De Thétis agite les flots,
L'image d'une mort certaine ,
S'offre aux timides Matelots :
Pour guide ils n'ont plus les Etoiles ,
La nuit étend ses sombres voiles ,
Lez
JANVIER. 1731. 47"
Le Pilote déconcerté ,
Pendant les cruelles allarmes ,
Demande , en répandant des larmes ,
Le repos , la tranquilité.
Le Thrace dont le cœur respire ,
Et le carnage, et la fureur ,
Dans les Combats pourtant soupire ,
Après la Paix et sa douceur ;
Les Medes qu'un beau Carquois pare,
Font des vœux pour un bien si rare ;
Les Diamans , la Pourpre , l'or ,
Ne sçauroient les rendre tranquiles ;.
Tous leurs efforts sont inutiles ,
Pour joüir d'un si cher trésor...
Avec les richesses d'Attale
Notre esprit est-il plus serein ?
Lés honneurs rendent-ils égale ,
L'ame de quelque Souverain ? '
Les Grands ont leurs soins pour escorte s
La Garde qui veille à leur porte ,
N'en deffendra point leurs Palais ;
Sous leurs toits ils volent sans cesse
Et le Licteur qui fend la
Neles écartera jamais.
pressé ,
Content :
48 MERCURE DE FRANCE
Content du modique heritage ,
Que lui transmirent ses Ayeux ,
Parmi les Mortels, le seul Sage ,
Goute un repos délicieux .
Sa table n'est point magnifique ,
On sert sur sa vaisselle antique ,
Peu de mets , sans trop d'appareil ;
Jamais l'avarice sordide,
La crainte au visage livide ,
N'interrompirent son sommeil.
Tel est l'ordre des Destinées
Que l'homme vive peu de temps ,
Ou que ses forces ruinées ,
Succombent sans le poids des ans.
Pourquoi des trésors de la Perse ,
Ce Marchand par un long commerce ,
A-t'il enrichi notre Bord 1
Il trouva dans chaque Hemisphere,
Des ressources à la misere ;
Mais en est- il contre la mort ?
Envain en des plages lointaines ,
Fuyons nous pour çhasser l'ennui ;
De l'Est les bruyantes haleines ,
Ne vont pas si vite que lui ;
Il nous suit sur Mer et sur Terse ,
II-
JANVIER. 1731. 49
Il nous accompagne à la guerre ,
Parmi les Escadrons nombreux
Sa course paroît plus rapide .
Que n'est celle du Cerftimide,
Suivi du Chasseur vigoureux,
Qu'une secrette inquietude ,
Ne trouble jamais nos plaisirs ;
Faisons notre premiere étude ,
De moderer tous nos desirs ;
Adoucissons par notre joye ,
Les maux dont nous sommes la proye
Il n'est point de bonheur parfait ;
Mon esprit joyeux et facile ,
Sur l'avenir se tient tranquile ,
Et du présent est satisfait.
Le fameux vainqueur de Pergame ,
Périt sous le fatal Cizeau ,
Lorsqu'il restoit beaucoup de trame ,
Pour faire tourner le Fuseau.
La vieillesse la plus chagrine ,
Use Tithon, elle le mine ;
O Grosphus , cet heureux moment ,
M'accorde une faveur durable ;
Pour vous peut être inexorable ,
La refuse-t'il constamment.
Auteur
so MERCURE DE FRANCE
Autour de vous vos Boeufs mugissent 3-
Vous voyez croître vos Troupeaux ;
Qui tantôt dans vos Prez bondissent ,
Tantôt errent sur vos Côteaux ;
De vos trésors ils sont la source ;
Vos Haras seront pour la course ;
Votre superbe ameublement
Ravit le Spectateur , l'enchante ;
La Pourpre n'est pas trop brillante ,
Pour vous servir de vêtement..
Pour moi , la bienfaisante Parque
M'accorde un champ fort limité ;
Mais c'est une plus grande marque ,›
De sa singuliere bonté ;
Si je n'ai qu'un petit Domaine ,
Elle m'a doté de la veine ,
D'ou coulent les lyriques chants &
Aux Sçavans je tâche de plaire ,
Et je méprise le vulgaire ,
Qui trouve mes Vers peu touchants.
Par M. Chabaud.
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Résumé : IMITATION de la XVI. Ode du II. Livre d'Horace, sur la Tranquilité.
Le texte, publié en janvier 1731, imite la seizième ode du deuxième livre d'Horace et explore la quête de tranquillité et de paix. Lors d'une tempête en mer, marins et pilote cherchent la tranquillité. De même, les Thraces, les Mèdes, les riches et les puissants aspirent à la paix, mais leurs efforts sont vains. Les honneurs et les richesses ne garantissent pas la sérénité. Seul un homme content de son modeste héritage trouve un repos délicieux, sans être troublé par l'avarice ou la crainte. La mort, inévitable, poursuit chacun, que ce soit sur mer, sur terre ou à la guerre. Le poète exhorte à modérer ses désirs et à se contenter du présent. Il compare la brièveté de la vie à celle du vainqueur de Pergame, mort prématurément. Le poète se réjouit de sa condition modeste mais heureuse, doté de la veine poétique, et méprise ceux qui ne comprennent pas ses vers.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2
p. 1032-1036
EGLOGUE, Pour celebrer la Santé et le Retour du R. P. R. D. L. O.
Début :
Loin d'ici, noir chagrin, cherche un autre séjour; [...]
Mots clefs :
Bergers, Chants, Flore, Églogue
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texteReconnaissance textuelle : EGLOGUE, Pour celebrer la Santé et le Retour du R. P. R. D. L. O.
EGLOGUE
Pour celebrer la Santé et le Retour
du R. P. R. D. L. O. .
L
Silvandre.
Oin d'ici , noir chagrin , cherche un autre
séjour ;
Dans ces heureux climats Daphnis est de tetour,
Il est de nos hameaux, l'ornement & la joye ,
Benissons , Bergers , le Ciel qui nous l'envoyez
En ce jour solemnel que nos jeunes agneaux
sensibles , fassent voir leur aise par des sauts ;
Hâtez-vous de venir , solitaires Dryades ;
Ac-
MAY. 1732. 1033
Accourez , joignez - vous aux humides Nayades
Foulez l'herbe naissante au gré de nos desirs ;
Flore , reparoissez , ramenez les Zephirs.
Les Nymphes quitteront leur rétraite rustique
Pour être les témoins d'une Fête publique.
Damon.
Cher Silvandre , tirons des chants de nos hau→
bois ,
Tels qu'un Chantre fameux en fit entendre aux
bois ;
Les Frênes , les Ormeaux descendant des montagnes ,
Nous suivront attentifs dans nos vastes campagnes ,
Commencez ; c'est à vous , celebrons tour
. tour ,
De l'illustre Daphnis l'agréable retour ,
Les maux & les soucis que causa son absence ,
Et les plaisirs qu'on sent de sa convalescence.
Silvandre.
Ce qu'un Loup ravissant est à notre bercail ,
Un mal contagieux au debile bétail ,
Un pâtre mercenaire aux tristes bergerics ,"
Un fougueux Aquilon à l'émail des prairies ,
L'absence des brebis à leurs tendres agneaux ,
La langueur de Daphnis l'étoit à nos troupeaux,
Damon.
Ce que sont aux Jardins les larmes de l'Aurore,
I iiij .. Les
1034 MERCURE DE FRANCEぶ
Les amoureux Zephirs aux dons brillants de Flore ,
La Plante la plus verte aux meres des chevreaux ,
Aux Moissonneurs lassez le cristal des ruisseaux ;
Ce qu'est pour les Bergers l'ombrage frais d'un hêtre,
La santé de Daphnis l'est au bétail , au Maître,
Silvandre.
Depuis le jour fatal qu'il partit de ces lieux ,
On n'a plus entendu de son mélodieux ;
Ma Flute étoit sans voix , et ma tendre Mu
setre
Tristement suspenduë étoit toûjours muette ;
Nul Berger n'avoit soin d'enfler ses chalumeaux
Nos soupirs étoient seuls repetez des échos.
Damon.
Dès l'instant que Daphnis reparut dans nos
plaines ,
On vit tarir nos pleurs , on vit cesser nos pei--
nes ;
Par tes Airs les plus doux nous chantons son
retour ;
Pour signaler au loin sa gloire & mon amour;
Tous les ans de ce Dieu qui daigne nous le
* rendre ,
J'arroserai l'Autel du sang d'un Agneau tendre.
Silvandre.
Pour son heureux retour les Nymphes de ces lieux
MAY. 17.32.
1035
Par "
des accens plaintifs importunoient les Cieux,
Sensible à son départ , presqu'autant que le maî- tre ,
Le bétail negligeoit et de boire et de paître ,
La douleur arracha des plaintes d'un rocher ;
Apollon & Palès coururent se cacher.
Damon.
Le Tigre calme enfin sa fureur homicide :
Du sang, de nos Agneaux le Loup n'est plus avide ;
Le Serpent a perdu son venin dangereux ;
Avoir les doux transports de nos Troupeaux nombreux ,
On diroit que Pallas est en cette Contrée ,
Ou que nous revoyons l'heureux siecle d'Astrée.
Silvandre.
Au lieu du pur Froment l'yvroie & les chardons
S'élevoient sous nos yeux , et couvroient nos sillons ;
Tranquilles nous voyions la Terre sans parure ;
Nos Vignes sans façon , nos Vergers sans cul- ture ;
Les Fleuves , les Rochers , les Pins , les Arbris
seaux >
Vous rapelloient , Daphnis , auprès de nos troupeaux..
Damon.
Nos Prez sont tapissez d'une aimable verdure ร
Les
1026 MERCURE DE FRANCE
Les Arbres ont repris leur verte chevelure ;
Le Printemps , les Zephirs , Flore et toute sa Cour ,
Annoncent de Daphnis la santé , le retour ;
Pendant les belles nuits , Diane en nos Campagnes
Foule à pas cadencez l'herbe avec ses compagnes.
Silvandre.
Daphnis aime mes Vers , il aprouve mes Chants,
Il m'a dit plusieurs fois qu'il les trouve tou- chants :
Mes Sons , à beaucoup près , de lui ne sont pas
dignes ;
Je fais , comme un Oison , du bruit entre les
Cignes ,
J'imite nos Bergers , mais ce qui plaît le plus ,
C'est l'effort que je fais pour chanter ses vertus.
Damon.
•
Sur le mont Helicon pour Poëte on l'avoue ;
Il peut le disputer au Pasteur de Mantouë ,
Muses , qui protegez vos doctes Nourrissons
Pour lui faites couler du parfum, des buissons ;
Vous , Parques , filez-lui des jours d'or & de soye
Et les Bergers alois nageront dans la joye.
M. Chabaud.
Pour celebrer la Santé et le Retour
du R. P. R. D. L. O. .
L
Silvandre.
Oin d'ici , noir chagrin , cherche un autre
séjour ;
Dans ces heureux climats Daphnis est de tetour,
Il est de nos hameaux, l'ornement & la joye ,
Benissons , Bergers , le Ciel qui nous l'envoyez
En ce jour solemnel que nos jeunes agneaux
sensibles , fassent voir leur aise par des sauts ;
Hâtez-vous de venir , solitaires Dryades ;
Ac-
MAY. 1732. 1033
Accourez , joignez - vous aux humides Nayades
Foulez l'herbe naissante au gré de nos desirs ;
Flore , reparoissez , ramenez les Zephirs.
Les Nymphes quitteront leur rétraite rustique
Pour être les témoins d'une Fête publique.
Damon.
Cher Silvandre , tirons des chants de nos hau→
bois ,
Tels qu'un Chantre fameux en fit entendre aux
bois ;
Les Frênes , les Ormeaux descendant des montagnes ,
Nous suivront attentifs dans nos vastes campagnes ,
Commencez ; c'est à vous , celebrons tour
. tour ,
De l'illustre Daphnis l'agréable retour ,
Les maux & les soucis que causa son absence ,
Et les plaisirs qu'on sent de sa convalescence.
Silvandre.
Ce qu'un Loup ravissant est à notre bercail ,
Un mal contagieux au debile bétail ,
Un pâtre mercenaire aux tristes bergerics ,"
Un fougueux Aquilon à l'émail des prairies ,
L'absence des brebis à leurs tendres agneaux ,
La langueur de Daphnis l'étoit à nos troupeaux,
Damon.
Ce que sont aux Jardins les larmes de l'Aurore,
I iiij .. Les
1034 MERCURE DE FRANCEぶ
Les amoureux Zephirs aux dons brillants de Flore ,
La Plante la plus verte aux meres des chevreaux ,
Aux Moissonneurs lassez le cristal des ruisseaux ;
Ce qu'est pour les Bergers l'ombrage frais d'un hêtre,
La santé de Daphnis l'est au bétail , au Maître,
Silvandre.
Depuis le jour fatal qu'il partit de ces lieux ,
On n'a plus entendu de son mélodieux ;
Ma Flute étoit sans voix , et ma tendre Mu
setre
Tristement suspenduë étoit toûjours muette ;
Nul Berger n'avoit soin d'enfler ses chalumeaux
Nos soupirs étoient seuls repetez des échos.
Damon.
Dès l'instant que Daphnis reparut dans nos
plaines ,
On vit tarir nos pleurs , on vit cesser nos pei--
nes ;
Par tes Airs les plus doux nous chantons son
retour ;
Pour signaler au loin sa gloire & mon amour;
Tous les ans de ce Dieu qui daigne nous le
* rendre ,
J'arroserai l'Autel du sang d'un Agneau tendre.
Silvandre.
Pour son heureux retour les Nymphes de ces lieux
MAY. 17.32.
1035
Par "
des accens plaintifs importunoient les Cieux,
Sensible à son départ , presqu'autant que le maî- tre ,
Le bétail negligeoit et de boire et de paître ,
La douleur arracha des plaintes d'un rocher ;
Apollon & Palès coururent se cacher.
Damon.
Le Tigre calme enfin sa fureur homicide :
Du sang, de nos Agneaux le Loup n'est plus avide ;
Le Serpent a perdu son venin dangereux ;
Avoir les doux transports de nos Troupeaux nombreux ,
On diroit que Pallas est en cette Contrée ,
Ou que nous revoyons l'heureux siecle d'Astrée.
Silvandre.
Au lieu du pur Froment l'yvroie & les chardons
S'élevoient sous nos yeux , et couvroient nos sillons ;
Tranquilles nous voyions la Terre sans parure ;
Nos Vignes sans façon , nos Vergers sans cul- ture ;
Les Fleuves , les Rochers , les Pins , les Arbris
seaux >
Vous rapelloient , Daphnis , auprès de nos troupeaux..
Damon.
Nos Prez sont tapissez d'une aimable verdure ร
Les
1026 MERCURE DE FRANCE
Les Arbres ont repris leur verte chevelure ;
Le Printemps , les Zephirs , Flore et toute sa Cour ,
Annoncent de Daphnis la santé , le retour ;
Pendant les belles nuits , Diane en nos Campagnes
Foule à pas cadencez l'herbe avec ses compagnes.
Silvandre.
Daphnis aime mes Vers , il aprouve mes Chants,
Il m'a dit plusieurs fois qu'il les trouve tou- chants :
Mes Sons , à beaucoup près , de lui ne sont pas
dignes ;
Je fais , comme un Oison , du bruit entre les
Cignes ,
J'imite nos Bergers , mais ce qui plaît le plus ,
C'est l'effort que je fais pour chanter ses vertus.
Damon.
•
Sur le mont Helicon pour Poëte on l'avoue ;
Il peut le disputer au Pasteur de Mantouë ,
Muses , qui protegez vos doctes Nourrissons
Pour lui faites couler du parfum, des buissons ;
Vous , Parques , filez-lui des jours d'or & de soye
Et les Bergers alois nageront dans la joye.
M. Chabaud.
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Résumé : EGLOGUE, Pour celebrer la Santé et le Retour du R. P. R. D. L. O.
Le texte est une églogue célébrant le retour et la santé retrouvée du R. P. R. D. L. O., surnommé Daphnis. Deux bergers, Silvandre et Damon, expriment leur joie et leur soulagement à travers des dialogues poétiques. Silvandre invite à célébrer ce retour en conviant les Dryades et les Nayades à se joindre à la fête. Damon propose de chanter les maux causés par l'absence de Daphnis et les plaisirs de sa convalescence. Silvandre compare l'absence de Daphnis à divers maux affectant la nature et les bergers, tandis que Damon associe la santé de Daphnis à des éléments bénéfiques pour la nature et les bergers. Les deux bergers décrivent la tristesse et le silence qui ont régné pendant l'absence de Daphnis et la joie revenue avec son retour. Ils mentionnent également les transformations positives dans la nature, comme la verdure revenue et les animaux apaisés. Silvandre et Damon louent les talents poétiques de Daphnis et souhaitent qu'il soit protégé par les Muses et les Parques, afin que les bergers puissent vivre dans la joie.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3
p. 1109-114
IMITATION de la seconde Ode du Livre des Epodes d'Horace. Loüanges de la Vie rustique.
Début :
Heureux celui qui, sans affaires, [...]
Mots clefs :
Vie rustique, Champs, Plaisirs, Epodes, Horace
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texteReconnaissance textuelle : IMITATION de la seconde Ode du Livre des Epodes d'Horace. Loüanges de la Vie rustique.
IMITATION de la seconde Ode
du Livre des Epodes d'Horace.
Louanges de la Vie rustique.
Heureux celui qui , sans affaires
Cultive ses guérets , ainsi qu'au siecle d'or ! !
Qui par des produits usuraires ,
N'a jamais enfié son trésor !
Il n'est point éveillé par le bruit des Trom--
pettes ,
Il n'entend près de lui que le son des · Muset- -
tes ;
Il fuit le Dédale des Loix
Il ne changeroit pas ses Retraites rustiques ,
Pour les Palais dorez , les superbes Portiques
Qui sont habitez par les Rois.
Ennemi d'un repos indigne ,
al marie aux Ormeaux , les rempans rejettons
Que produit sa fertile Vigne ;
Il mene paître ses Moutons7
.?
I.Vol.
Sur
TO MERCURE DE FRANCE
Sur le penchant Herbu , d'une vaste Colline
Il laisse errer ses Boeufs dans la plaine voisine.
Quel plaisir en tous lieux le suit ?
Va- t-il dans ses Vergers sa Serpete y retran
che ,
De quelque Arbre fruitier l'infructueuse bran◄
che ;
Greffée , elle porte du fruit.
Les industrieuses Abeilles ,-
Ont-elles achevé leurs utiles travaux !
Il leur enleve ces merveilles ;
Le miel coule dans ses Vaisseaux?
Au retour du Printems , de leurs Toisons char
gées ,
Ses fécondes Brebis sont par lui soulagées, -
Qu'un tel sort me paroît heureax !
Quand l'Eté disparoît , quand la riante Au
tomne
Embellit les Jardins , que Vertumne couronne
Ilcueille des fruits savoureux
Quel contentement le possede ,
Lorsqu'il voit de Bacchus les précieux rubis
A qui la Pourpre de Tyr cede
Pour le merveilleux Coloris !!
I. Vol.
En
JUIN. 1732. IIII
En ramassant les fruits qu'il a greffez lui
même,
Il reconnoît , & Dieux , votre bonté suprême;
Blonde Cérès , et toi Sylvain ',
Il vient sur vos Autels en offrir les prémices ;
Soyez lui pour toujours des Déïtez propices ;
Gardez ses Champs et son Jardin.
S'il se couche àl'ombre d'un Chêne ,
Ou bien sur le Gazon tendre et rafraîchissant ,
D'où l'on ne s'arrête qu'à peine ,
Il goute un plaisir innocent.
L'eau des Ruisseaux , voisins d'une Roche éles
vée ,.
S'y vient précipiter , et l'obligeant Morphée
Sur lui prodigue ses Pavots ;
Tout l'invite au sommeil , le bruit de ses Fon
taines ,
Qui vont en serpentant , fertiliser les Plaines ,
Et les Airs plaintifs des Oyseaux .
Lorsque l'Hyver par sa froidure ,
Tout armé de Glaçons , de Neiges , de Fri
mats ,
Attriste toute la nature ,
Lui seul ne s'en afflige pas ;
Apeine le Soleil dérobe les Etoiles ,
I. Vol. Qu'il
1112 MERCURE DE FRANCE
Qu'il chasse, ses Limiers font donner dans les
toiles
Quelque Sanglier vigoureux ;
Il s'amuse à dresser des Piéges à la Grive;
Lapassagere Grue est quelquefois captive
Dans ses Lacs artificieux.
Des maux d'une amoureuse flamme
Qui peut garder alors le souvenir affreux ?
Il lui faut une chaste femme ;
Il l'a , le voilà donc heureux.
'Ainsi qu'une Sabine , elle a soin du ménage ?
Elle enferme les Boeufs , sortans du labourage ,
La Vache est traite par sa main ;
Un repas composé de leurs fruits domestiques ,
S'apprête pour l'Epoux , las des Travaux rustiques ;
Elle lui sert le meilleur vin.
Je prise peu les Gélinotes ,
Les Huitres de nos Lacs , le Sarget ; le Turbot ,
Lorsque le hazard sur nos Côtes ,
En jette par des coups de Flot ;
Ce qui flatte mon goût , c'est l'Ozeille nais
sante
La Mauve si salubre et si rafraichissante ;
Et les Olives de mon plant ;
I. Vol.
Qu'on
JUIN. 1732. 1113
Qu'on ne me serve plus que le doux fruit champêtre ,
Qui naftra dans un Champ , dont je serai le
maître ;
C'est assez pour être content.
Un Chevreau que je sacrifie ,
Au Dieu Therme , qui veille aux Bornes de mes Champs ,
La moindre bête au Loup ravie ,
Me font des Festins excellents.
Quel plaisir ai-je à voir mes Brebis bien nour Ties
Pendant le doux Régal , revenir des Prairies !
Mes Boeufs fatiguez du Labour ,
Trainer d'un pas pesant , la tranchante Charruë ,
Aprês un long travail , à leur col suspenduë
Lorsque la nuit est de retour !
Quel Essain d'Esclaves fourmille ,
Autour de mon Foyer, net et resplendissant !
Dans une opulente famille ,
L'Essain n'est point embarrassant.
L'Usurier Alphius , usera les années ,
2
Que les Parques encor ont pour lui destinées ,
Aux Champs , dites- vous , dês demain.
Point du tout, il reçût tout son argent aux Ides ;
·I. Vol.
11
T114 MERCURE DE FRANCE
Il va recommencer ses Usures sordides ,
Aux Calendes du mois prochain.i
Par M. CHABAU D
du Livre des Epodes d'Horace.
Louanges de la Vie rustique.
Heureux celui qui , sans affaires
Cultive ses guérets , ainsi qu'au siecle d'or ! !
Qui par des produits usuraires ,
N'a jamais enfié son trésor !
Il n'est point éveillé par le bruit des Trom--
pettes ,
Il n'entend près de lui que le son des · Muset- -
tes ;
Il fuit le Dédale des Loix
Il ne changeroit pas ses Retraites rustiques ,
Pour les Palais dorez , les superbes Portiques
Qui sont habitez par les Rois.
Ennemi d'un repos indigne ,
al marie aux Ormeaux , les rempans rejettons
Que produit sa fertile Vigne ;
Il mene paître ses Moutons7
.?
I.Vol.
Sur
TO MERCURE DE FRANCE
Sur le penchant Herbu , d'une vaste Colline
Il laisse errer ses Boeufs dans la plaine voisine.
Quel plaisir en tous lieux le suit ?
Va- t-il dans ses Vergers sa Serpete y retran
che ,
De quelque Arbre fruitier l'infructueuse bran◄
che ;
Greffée , elle porte du fruit.
Les industrieuses Abeilles ,-
Ont-elles achevé leurs utiles travaux !
Il leur enleve ces merveilles ;
Le miel coule dans ses Vaisseaux?
Au retour du Printems , de leurs Toisons char
gées ,
Ses fécondes Brebis sont par lui soulagées, -
Qu'un tel sort me paroît heureax !
Quand l'Eté disparoît , quand la riante Au
tomne
Embellit les Jardins , que Vertumne couronne
Ilcueille des fruits savoureux
Quel contentement le possede ,
Lorsqu'il voit de Bacchus les précieux rubis
A qui la Pourpre de Tyr cede
Pour le merveilleux Coloris !!
I. Vol.
En
JUIN. 1732. IIII
En ramassant les fruits qu'il a greffez lui
même,
Il reconnoît , & Dieux , votre bonté suprême;
Blonde Cérès , et toi Sylvain ',
Il vient sur vos Autels en offrir les prémices ;
Soyez lui pour toujours des Déïtez propices ;
Gardez ses Champs et son Jardin.
S'il se couche àl'ombre d'un Chêne ,
Ou bien sur le Gazon tendre et rafraîchissant ,
D'où l'on ne s'arrête qu'à peine ,
Il goute un plaisir innocent.
L'eau des Ruisseaux , voisins d'une Roche éles
vée ,.
S'y vient précipiter , et l'obligeant Morphée
Sur lui prodigue ses Pavots ;
Tout l'invite au sommeil , le bruit de ses Fon
taines ,
Qui vont en serpentant , fertiliser les Plaines ,
Et les Airs plaintifs des Oyseaux .
Lorsque l'Hyver par sa froidure ,
Tout armé de Glaçons , de Neiges , de Fri
mats ,
Attriste toute la nature ,
Lui seul ne s'en afflige pas ;
Apeine le Soleil dérobe les Etoiles ,
I. Vol. Qu'il
1112 MERCURE DE FRANCE
Qu'il chasse, ses Limiers font donner dans les
toiles
Quelque Sanglier vigoureux ;
Il s'amuse à dresser des Piéges à la Grive;
Lapassagere Grue est quelquefois captive
Dans ses Lacs artificieux.
Des maux d'une amoureuse flamme
Qui peut garder alors le souvenir affreux ?
Il lui faut une chaste femme ;
Il l'a , le voilà donc heureux.
'Ainsi qu'une Sabine , elle a soin du ménage ?
Elle enferme les Boeufs , sortans du labourage ,
La Vache est traite par sa main ;
Un repas composé de leurs fruits domestiques ,
S'apprête pour l'Epoux , las des Travaux rustiques ;
Elle lui sert le meilleur vin.
Je prise peu les Gélinotes ,
Les Huitres de nos Lacs , le Sarget ; le Turbot ,
Lorsque le hazard sur nos Côtes ,
En jette par des coups de Flot ;
Ce qui flatte mon goût , c'est l'Ozeille nais
sante
La Mauve si salubre et si rafraichissante ;
Et les Olives de mon plant ;
I. Vol.
Qu'on
JUIN. 1732. 1113
Qu'on ne me serve plus que le doux fruit champêtre ,
Qui naftra dans un Champ , dont je serai le
maître ;
C'est assez pour être content.
Un Chevreau que je sacrifie ,
Au Dieu Therme , qui veille aux Bornes de mes Champs ,
La moindre bête au Loup ravie ,
Me font des Festins excellents.
Quel plaisir ai-je à voir mes Brebis bien nour Ties
Pendant le doux Régal , revenir des Prairies !
Mes Boeufs fatiguez du Labour ,
Trainer d'un pas pesant , la tranchante Charruë ,
Aprês un long travail , à leur col suspenduë
Lorsque la nuit est de retour !
Quel Essain d'Esclaves fourmille ,
Autour de mon Foyer, net et resplendissant !
Dans une opulente famille ,
L'Essain n'est point embarrassant.
L'Usurier Alphius , usera les années ,
2
Que les Parques encor ont pour lui destinées ,
Aux Champs , dites- vous , dês demain.
Point du tout, il reçût tout son argent aux Ides ;
·I. Vol.
11
T114 MERCURE DE FRANCE
Il va recommencer ses Usures sordides ,
Aux Calendes du mois prochain.i
Par M. CHABAU D
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Résumé : IMITATION de la seconde Ode du Livre des Epodes d'Horace. Loüanges de la Vie rustique.
Le texte imite la seconde Ode du Livre des Epodes d'Horace et célèbre les mérites de la vie rustique. Il met en scène un homme heureux qui cultive ses terres, évitant ainsi les tracas et les bruits de la ville. Cet homme vit en harmonie avec la nature, élevant des moutons et des bœufs, et profitant des fruits de son travail. Il prend plaisir à greffer des arbres, à récolter le miel des abeilles, et à soigner ses brebis. Selon les saisons, il trouve du contentement dans les activités agricoles et dans la simplicité de sa vie. En hiver, il chasse et pose des pièges pour se divertir. Il apprécie une vie modeste avec une épouse chaste qui s'occupe du ménage. Il préfère les aliments simples et sains, comme l'oseille et les olives, et se contente de peu pour être heureux. Il sacrifie un chevreau pour honorer les dieux et protège ses animaux des loups. Il se réjouit de voir ses animaux bien nourris et ses bœufs fatigués après le travail. Contrairement à l'usurier Alphius, il ne se laisse pas corrompre par l'argent et les affaires.
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4
p. 1244-1245
BOUQUET, A M. Antoine ***
Début :
Quelle saison pour votre Fête ! [...]
Mots clefs :
Fleurs, Bouquets, Ornements
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : BOUQUET, A M. Antoine ***
B OU QUET,
A M. Antoine *
Quelle Uelle saison pour votre
*
Fête!
J'ai beau chercher des fleurs pour orner votre
sête,
Je ne trouve que des glaçons ;
Quel présent , pour prouver à quel point je vous aime ;
La promte violette même ;
N'oseroit naître encore à l'abri des Buissons.
La nature gemit de se voir déparée
I. Vol.
Da
J'UIN. 1732. 1243
De tous ses plus beaux ornemens ;
Ce qu'elle avoit produit est détruit par Borée ,
Et la Cohorte des Autans ;
Les Zéphirs , Flore , et ses Compagnes
Ont abandonné nos Campagnes.
Je vais , faute de fleurs , former pour vous dés vœux ,
Puissent vos jours couler dans un repos heu
reux !
Qu'à Lachesis leur trame échape ,
Sans les remedes d'Esculape.
Que l'Astre qui fait les saisons ,
Fasse cent fois le tour de ses douze Maisons ;
Avant que la chaleur vous quitte ;..
Avant que vous passiez le fabuleux Cocyte.
M.CHABAUD.”
A M. Antoine *
Quelle Uelle saison pour votre
*
Fête!
J'ai beau chercher des fleurs pour orner votre
sête,
Je ne trouve que des glaçons ;
Quel présent , pour prouver à quel point je vous aime ;
La promte violette même ;
N'oseroit naître encore à l'abri des Buissons.
La nature gemit de se voir déparée
I. Vol.
Da
J'UIN. 1732. 1243
De tous ses plus beaux ornemens ;
Ce qu'elle avoit produit est détruit par Borée ,
Et la Cohorte des Autans ;
Les Zéphirs , Flore , et ses Compagnes
Ont abandonné nos Campagnes.
Je vais , faute de fleurs , former pour vous dés vœux ,
Puissent vos jours couler dans un repos heu
reux !
Qu'à Lachesis leur trame échape ,
Sans les remedes d'Esculape.
Que l'Astre qui fait les saisons ,
Fasse cent fois le tour de ses douze Maisons ;
Avant que la chaleur vous quitte ;..
Avant que vous passiez le fabuleux Cocyte.
M.CHABAUD.”
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Résumé : BOUQUET, A M. Antoine ***
L'auteur écrit à M. Antoine pour une fête hivernale, regrettant l'absence de fleurs. Il souhaite à M. Antoine un repos heureux et une longue vie. La lettre est signée M. Chabaud et datée de juin 1732.
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5
p. 1515-1517
APOLLON. A M. le Chevalier de Romieu, sur le dessein qu'il a de rétablir l'Académie d'Arles.
Début :
Sur le Mont Helicon les Filles de Mémoire [...]
Mots clefs :
Apollon, Mont Hélicon, Académie d'Arles
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : APOLLON. A M. le Chevalier de Romieu, sur le dessein qu'il a de rétablir l'Académie d'Arles.
APOLLON.
A M. le Chevalier de Romieu , sur le
dessein qu'il a de rétablir l'Académie d'Arles.
SurUr le Mont Helicon les Filles de Mémoire
Se livrent aux plus doux transports ,
Ciiij Depuis
1516 MERCURE DE FRANCE
Depuis que tu parois , pour accroître leur.
gloire
Faire de genereux efforts,
Dans Arles autrefois , aux neuf sçavantes Fées ,
Plusieurs brûlerent de l'Encens ;
Aux Nymphes , aux Tritons , ces célebres Or
phées
Faisoient admirer leurs accens
Elles voyoient alors dans un loisir tranquille
Leurs Autels toujours fréquentez ;
On étoit occupé dans cet aimable azile
Du soin d'étaler leurs beautez.
De leurs Lyres bien- tôt , tremblantes , allax mées ;
Elles emportent les débris :
Et le débordement des barbares armées
Fait percer le Ciel de leurs cris.
Tes soins ont pû calmer cette Troupe sçavante ,.
Tu vaux toi seul vingt nourrissons ,
Tu veux encor former une école brillante
Qui soit docile à leurs leçons.
Les Muses ont promis d'inspirer les Poëtes ,
Qu'en leur Temple on rassemblera : .
Euter-
>
JUILLET. 1732. 1514
terpe à quelques - uns présentant ses Mu- settes
A Segrais les égalera.-
Calliope prétend que sa charmante LyreRésonne seule sous vos doigts.
Polymnie ajuré qu'en un fougueux délireSes favoris suivront ses Loix.
Melpomene en ces lieux étalerá ses charmes ,
Ses nobles Vers nous toucheront ,
Si Sophocle ; Euripide ont fait verser des lar
mes ,
Les Morands en arracheront,
Comme on vit autrefois un Lyriqué célebre ·
Arrêter la course des eaux ,
Lorsque vous chanterez , le Rône ainsi que l'Ebre ,
Ecoutera des sons nouveaux.
Par M.Chaband.
A M. le Chevalier de Romieu , sur le
dessein qu'il a de rétablir l'Académie d'Arles.
SurUr le Mont Helicon les Filles de Mémoire
Se livrent aux plus doux transports ,
Ciiij Depuis
1516 MERCURE DE FRANCE
Depuis que tu parois , pour accroître leur.
gloire
Faire de genereux efforts,
Dans Arles autrefois , aux neuf sçavantes Fées ,
Plusieurs brûlerent de l'Encens ;
Aux Nymphes , aux Tritons , ces célebres Or
phées
Faisoient admirer leurs accens
Elles voyoient alors dans un loisir tranquille
Leurs Autels toujours fréquentez ;
On étoit occupé dans cet aimable azile
Du soin d'étaler leurs beautez.
De leurs Lyres bien- tôt , tremblantes , allax mées ;
Elles emportent les débris :
Et le débordement des barbares armées
Fait percer le Ciel de leurs cris.
Tes soins ont pû calmer cette Troupe sçavante ,.
Tu vaux toi seul vingt nourrissons ,
Tu veux encor former une école brillante
Qui soit docile à leurs leçons.
Les Muses ont promis d'inspirer les Poëtes ,
Qu'en leur Temple on rassemblera : .
Euter-
>
JUILLET. 1732. 1514
terpe à quelques - uns présentant ses Mu- settes
A Segrais les égalera.-
Calliope prétend que sa charmante LyreRésonne seule sous vos doigts.
Polymnie ajuré qu'en un fougueux délireSes favoris suivront ses Loix.
Melpomene en ces lieux étalerá ses charmes ,
Ses nobles Vers nous toucheront ,
Si Sophocle ; Euripide ont fait verser des lar
mes ,
Les Morands en arracheront,
Comme on vit autrefois un Lyriqué célebre ·
Arrêter la course des eaux ,
Lorsque vous chanterez , le Rône ainsi que l'Ebre ,
Ecoutera des sons nouveaux.
Par M.Chaband.
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Résumé : APOLLON. A M. le Chevalier de Romieu, sur le dessein qu'il a de rétablir l'Académie d'Arles.
Le poème de M. Chaband, daté de juillet 1732, est dédié au Chevalier de Romieu, qui souhaite rétablir l'Académie d'Arles. Il commence par une évocation des Muses sur le Mont Helicon, célébrant les efforts passés pour honorer les arts et les lettres. Depuis 1516, des savants et des poètes ont rendu hommage aux Muses et aux divinités marines. Cependant, les troubles et les invasions barbares ont perturbé cette paix culturelle. Le Chevalier de Romieu est loué pour ses efforts à apaiser et à rassembler à nouveau les savants. Les Muses promettent d'inspirer les poètes qui se rassembleront dans le temple de l'Académie. Chaque Muse exprime son soutien : Euterpe pour la musique, Calliope pour la poésie épique, Polymnie pour la poésie lyrique, et Melpomène pour la tragédie. Le poème se termine par une comparaison avec les grands tragédiens grecs et une vision où les fleuves Rhône et Èbre écouteraient les nouveaux chants des poètes.
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6
p. 2510-2511
PLAINTE de Calliope à Madame de Loste.
Début :
Quoi! serez-vous toujours indocile et rebelle [...]
Mots clefs :
Plainte, Indocile, Rebelle, Calliope, Immortalité
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texteReconnaissance textuelle : PLAINTE de Calliope à Madame de Loste.
PLAINTE de Calliope à Madame
Q
de Loste.
Voi ! serez-vous toujours indocile et re belle
Aux transports que j'excite en vous ?-
Je ne m'attendois pas qu'un Poëte fémelle
Irritat ainsi mon courroux.
Envain ai- je tenté de monter votre Lyre,
Elle est muette sous vos doigts.
J'inspirois à mon fils ce que je vous inspire ,.
Il se faisoit suivre des bois.
Sapho, Bernard, Deshoulieres , la Vigne.
N'ont répeté que mes chansons ;
Depuis quel tems , helas ! ne serois-je plus digne
Qu'on fut docile à mes leçons?
On peut comme autrefois les écouter encoreLaissez-vous vaincre à mes efforts ,
Et faites admirer du Couchant à l'Aurore
De vos Chants les nouveaux accords! {
Le Ciel vous accorda les talens nécessaires
Pour exceller dans l'art des Vers.
Vous pourriés méprisant les routes ordinaires
Suivre Pindare dans les airs.
Volés , si vous voulés , d'une aîle moins rapide
Prenés la Flute et le Hautbois ,
Chanter
NOVEMBRE. 1732. 2511
Chantez , les Prés , les Champs : cessez d'être ti mide ›
Calliope elle- même échauffe votre voix.
Peut-être craignés vous de passer pour sa- yante ; 1
·
Combien de femmes l'ont été ?
Comme elles , si l'amour de la gloire vous
tente ,
Courés à l'immortalité.
Par M. Chaband.
Q
de Loste.
Voi ! serez-vous toujours indocile et re belle
Aux transports que j'excite en vous ?-
Je ne m'attendois pas qu'un Poëte fémelle
Irritat ainsi mon courroux.
Envain ai- je tenté de monter votre Lyre,
Elle est muette sous vos doigts.
J'inspirois à mon fils ce que je vous inspire ,.
Il se faisoit suivre des bois.
Sapho, Bernard, Deshoulieres , la Vigne.
N'ont répeté que mes chansons ;
Depuis quel tems , helas ! ne serois-je plus digne
Qu'on fut docile à mes leçons?
On peut comme autrefois les écouter encoreLaissez-vous vaincre à mes efforts ,
Et faites admirer du Couchant à l'Aurore
De vos Chants les nouveaux accords! {
Le Ciel vous accorda les talens nécessaires
Pour exceller dans l'art des Vers.
Vous pourriés méprisant les routes ordinaires
Suivre Pindare dans les airs.
Volés , si vous voulés , d'une aîle moins rapide
Prenés la Flute et le Hautbois ,
Chanter
NOVEMBRE. 1732. 2511
Chantez , les Prés , les Champs : cessez d'être ti mide ›
Calliope elle- même échauffe votre voix.
Peut-être craignés vous de passer pour sa- yante ; 1
·
Combien de femmes l'ont été ?
Comme elles , si l'amour de la gloire vous
tente ,
Courés à l'immortalité.
Par M. Chaband.
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Résumé : PLAINTE de Calliope à Madame de Loste.
Dans une plainte adressée à une femme poète non nommée, Calliope, la muse de la poésie épique, exprime son mécontentement face à l'indocilité de cette poète, qui ne répond pas à ses inspirations. Calliope rappelle que des figures célèbres comme Sapho, Bernard, Deshoulières et La Vigne ont été inspirées par elle et ont répété ses chansons. Elle déplore que, de nos jours, on ne soit plus aussi docile à ses leçons. Calliope encourage la poète à laisser ses efforts porter fruit et à faire admirer ses chants du coucher au lever du soleil. Elle souligne que le ciel a doté cette femme des talents nécessaires pour exceller dans l'art des vers. Calliope l'incite à suivre Pindare ou, si elle préfère, à utiliser la flûte et le hautbois pour chanter les prés et les champs. Elle reconnaît que la poète pourrait craindre d'être qualifiée de savante, mais rappelle que de nombreuses femmes l'ont été avant elle. Calliope l'encourage à courir vers l'immortalité si l'amour de la gloire la tente. Le texte est signé par M. Chaband et daté de novembre 1732.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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