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1
p. 81-84
Cornaline antique. [titre d'après la table]
Début :
C'est dans cet esprit que Mr de M.... a fait [...]
Mots clefs :
Orphée, Cornaline, Bacchus, Hymnes
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texteReconnaissance textuelle : Cornaline antique. [titre d'après la table]
C'est dans cet esprit:
que Mr de M.a fait
une Dissertation sur l'Estampe
d'une Cornaline
antique du Cabinet du
Roy, gravée par le lieur;
Monbart.
Je n'ay point lu ce que
les Mémoires de Trevoux
en ont dit dans le
mois de Juin dernier.
Ceux qui ne sont point
curieux de graveures antiques
peuvent aussi ne
pointlire lacourte réponse
que Mr deM. fait
icy. C'est luy qui va parler;
ce n'est plus moy.
On a ajouté au nom d'A..
lAmAS, le titre de Roy de
Thcbes
,
& ce n'est point
en cette qualité que je l'ay
cité; mais feulement comme
Mary d'Ino
, parce que
ce fut à l'un & à l'autre que
Mercure confia la premiere
éducation de Bacchus, selon
Apollodore.
On prétend que je devois
dire Qnomacrite au lieu d'Orphée
en parlant de ses
Hymnes. Je réponds que
ces Hymnes ont toujours
paru fous le nom d'Orphée;
que les Anciens confondoient
Bacchus avec Apollon
ou le Soleil. C'est le
sentiment de ce même Or.
phéedans sesHymnes,d Euripide
, de Virgile & Servius,
Lucain, Microbe &
autres.
On pretend que Pirgotelle
Graveur d'Alexandre
a esté l'Ouvrier de la Cornaline
en question;cette opinion
ne paroist pas vraysemblable,
J'ay fait voir dans ma
Dissertation le rapport que
peut avoir la figure du Pescheur
avec une Idille de
Theocrite.
que Mr de M.a fait
une Dissertation sur l'Estampe
d'une Cornaline
antique du Cabinet du
Roy, gravée par le lieur;
Monbart.
Je n'ay point lu ce que
les Mémoires de Trevoux
en ont dit dans le
mois de Juin dernier.
Ceux qui ne sont point
curieux de graveures antiques
peuvent aussi ne
pointlire lacourte réponse
que Mr deM. fait
icy. C'est luy qui va parler;
ce n'est plus moy.
On a ajouté au nom d'A..
lAmAS, le titre de Roy de
Thcbes
,
& ce n'est point
en cette qualité que je l'ay
cité; mais feulement comme
Mary d'Ino
, parce que
ce fut à l'un & à l'autre que
Mercure confia la premiere
éducation de Bacchus, selon
Apollodore.
On prétend que je devois
dire Qnomacrite au lieu d'Orphée
en parlant de ses
Hymnes. Je réponds que
ces Hymnes ont toujours
paru fous le nom d'Orphée;
que les Anciens confondoient
Bacchus avec Apollon
ou le Soleil. C'est le
sentiment de ce même Or.
phéedans sesHymnes,d Euripide
, de Virgile & Servius,
Lucain, Microbe &
autres.
On pretend que Pirgotelle
Graveur d'Alexandre
a esté l'Ouvrier de la Cornaline
en question;cette opinion
ne paroist pas vraysemblable,
J'ay fait voir dans ma
Dissertation le rapport que
peut avoir la figure du Pescheur
avec une Idille de
Theocrite.
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Résumé : Cornaline antique. [titre d'après la table]
Le texte discute d'une dissertation de Monsieur de M. portant sur une estampe d'une cornaline antique du Cabinet du Roy, gravée par Monbart. L'auteur n'a pas consulté les commentaires des Mémoires de Trevoux sur ce sujet et précise que ceux désintéressés par les gravures antiques peuvent ignorer sa réponse. Il clarifie une citation concernant Amasis, roi de Thèbes, en le mentionnant comme mari d'Ino, selon Apollodore. L'auteur répond à une critique sur l'utilisation du nom d'Orphée plutôt que Qnomacrite pour les Hymnes, en expliquant que les Anciens confondaient souvent Bacchus avec Apollon ou le Soleil, une confusion soutenue par plusieurs auteurs anciens. Il rejette également l'opinion selon laquelle Pirgotelle, graveur d'Alexandre, serait l'auteur de la cornaline. Enfin, l'auteur mentionne avoir établi un lien entre la figure du Pêcheur et une Idylle de Théocrite dans sa dissertation.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2
p. 25-44
LIVRES NOUVEAUX. Traduction en Vers François des Georgiques de Virgille, Ouvrage posthume de Monsieur DE SEGRAIS.
Début :
Feu Mr de Segrais, si connu par sa belle traduction de [...]
Mots clefs :
Traduction, Virgile, Segrais, Énéide, Euridice, Géorgiques, Orphée, Public, Mort, Poète
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texteReconnaissance textuelle : LIVRES NOUVEAUX. Traduction en Vers François des Georgiques de Virgille, Ouvrage posthume de Monsieur DE SEGRAIS.
LIVRES NOUVEAUX.
TraductionenVers François
desfieorgttf'MS de
Vtrgille
,
OwvrageposthumedeMonsieur
DESEGRAISI
FeuMrdeSegrais, si
connu par sa belle traduction
de l'Eneïde,avoitaussi
traduit les Georgiques du
mesme Poëte, & n'ayant
pas eu le temps de les donner
au Public, il chargea
un de ses amis du soin de
les faire iniprimer, &dy
joindre une Préfacé dont
apparemment il avoit dreffé
le projet. Le Public attendoit
avec impatience,
que cet amy rendit ce
devoir à la memoiredecet
illustre deffunt; & onavoit
d'autant plus de sujet de
l'esperer
, que feu Mr de
Segrais regardoit sa traduétion
des Georgiques comme
son meilleur Ouvrage.
Cependant celuy qu'il avoit
chargédu soin de l'impression
l'a
refusée au Public
par des raisons qu'on
ne sçait point, & il y
a
apparencequ'on en auroit
esté privé encore longtemps
,
si un autre amy à
qui Mr de Segrais avoit
permis qu'il prit une copie
de sa traduction ne l'eust
donnée aujourd'huy. Chacun
sçait quel efl: le sujet
des Georgiques de Virgile.
Il y traite des occupations
dela vie pastorale.
Je chante les beautez de la.
blonde Ceres;
Sous quelastre
y
Àdeceney on
tourne lesguerets
;
Par quels accords la vigne
„
a
l'ormeau Se marie;
Lesoin qu'on a des boeufs
,
CT de la bergerie;
L'éparzne de l'abeille,&
l'artiste travail
qui change en miel les fleurs
sans ternir leur émail.
C'estainsi que Virgile
commence, & que l'habile
Traducteur rend la pensée.
Apres que le Poëre a invo-
.qué toures les Divinitez
champestres
,
il invoque
ainsidune maniéré fine &
ddicate, l'Empereur AuguHie
quiestoit sa grande
Divinité.
Et toy
y
car il rielf pas encor
permis de dire
Quelrang t'ejlde(line dans le
celeste Empire,
Cesar sot qu'ausalut de ta
noble Cité
Tu renfermes les sins de ta
Divinité,
Ou que le front orné du myrthe
de ta mere,
Arbitre des sisons
,
la terre
te revere,
Soit que mais*e de l'ijle eu
finit l'IVrivers
Seul tu fois des Nauchers irvvoquésur
les mers,
Et que Vainqueur des flots,
pour tefaireson gendre,
Thetisvienne à tes pieds tous
ses thresors répandre;
Soitqu'enfin préferant la demeure
des Dieux,
Nouveau signe des mois , tu
•regne•dans«les C•ieux,»&c. Victorieux Cesar, sécondé
mon ardeur,
Soulage d'un regard les soins
du laboureur ;;
Entre dans ma carriere , &
souffrant quon t'implore,
Sois Dieu dés maintenant
pour quiconque t'adore.
Quoyquetout lePoème
des Georgiques soit remply
de beautez ,
il faut
pourtant avouer que rien
n'approche de l'excellent
Epifodc que le Poëte a cousu
à son quatrième Livre:
c'est celuy du Pasteur Arisiée
qui voyant perir routes
ses Abeilles, eut recours
à sa mere Cyrene pour Ravoir
d'où venoit la catase
de cette desolation, & pour
apprendre les moyens de la
reparer. Là-dcifuslaNYIn.,
phe luy conseilla d'aller
trouver Prothée, & luy
apprit que pour éluder de
luy répondre, le Dieu Ce
changeroit en plusieurs sigures
,&: que pour l'epouventer,
il prendroit successivement
la forme d'un
Lion, d'un Serpent,&c;.
mais qu'il ne falloit
-
point
le laisser échapper juiques à
ce qu'il fut revenu en son
premier estat, & qu'alors
il luy apprendroit ce qui
causoit son malheur
,
elle
l'envoyaàce Dieu marin,
qui après avoir Joue tout
le manege dont elle luy
avoitparlé
,
luy apprit que
la cau se de son mal heur
estoit la mort d'Euridice
que son amour avoit cau- sée.
Ungrand crime des D ieux
t'attire la colere,
Du malheureux Orphée ayant
cause les, pleurs,
Lefort deson Epouse a fait
tesgrands malheurs.
Irrité de sa mort, il poursuit
tonsupplice, ibJ
C'étoit en tefuyant quesa chere
Euridice5
Pressoit lherbedes Prez
:J
e:3;
ne découvritpas,
Le venimeux Serpent autheur
deson trépas.
Le Poëte raconteensuite
comment Orphée tenta la
descente des enfers pour
obtenir de Pluton le retour
de sachere Euridice, &de
quelle sorte il charma les
ombres decetristeséjour,
qui dançoient au son de sa
Lyre.
Dans le fonds du tartare on
vîtjusques aux Furies
Avec tous leurs Serpens par
Orphée attendris. *
Ixionvitsa rouë arrester à sa
voix;
Cerbere donna treve àses tristes
aboix.
Déja s'en revenant avec fit
prisonniere,
Euridice avec luy marchoit
vers la lumiere.
'( Telle de Proserpine estoit la
dure loy)
Quand son amour trop vif
luyfitmanquer de foy.
Unregard imprudent (offens-e
pardonnable
Sijamais pardonnoit l'Enfer
inexorable)
Luyfit voir Euridice abismée
'-'. enUmity
Et de ses vains travauxy
remporter lefruit.
Tout le reste de l'Episode,
le deüild'Orphée,sa
retraite sur les montagnes
où il charmoit les Tigres
& les Ours; safin tragique;
tout celaest traduit avec
beaucoup de force & d'exactitude.
-,' Feu Mr de Segrais estoit
deCaën, ôcilyavôfc fait
sesestudes au College des
Jesuites.Il s'exerçadans la
jeunesse à faire des Vers
lyriques, des Chansons
>
& quelques petites Historiettes
pour se divertir avec
ses amis.Pendant cetempslà
Mr le Comte de Fiesque
ayantété éloigné de la
Cour,se retira à Caën ,
&
ayant connu là le jeune Segraisquin'avoit
alors que
dix-neufans, il le gousta
si fort qu'ille mena avec
luy lorsqu'ilfutrappellé.
Ce fut alors qu'il acheva
deseformer,& qu'il prit
le bon goust & la politesse
qui ont paru depuis dans
ses Ouvrages. Estantentré
auprés de Mademoiselle,
le loisir de S. Fargeau où
elle fut releguée luy donna
le temps de travailler à fa*
traduction de l'Eneïde.Mademoiselle
ayant eu quelquesujet
d'estremécontente
de luy
,
il se retira chez
Me de la Fayette
,
& ce
fut là où ilcomposa laPrincesse
de Cleves
,
Ouvrage
tant loüé ôc tant critiqué:
& Zaïde,Histoire Espagnole
qui peut passer pour
le chef-d'oeuvre des Romans
qui sontécrits dans
ce genre. Comme Me de
la Fayette & Mr de la Rochefoucault
estoient en
grande relation, chacun
sçait la part que ces deux
illustres personneseurentà
la compositiondeces deux
Romans,surtout de celuy
delaPrincesse de Cleves.
L'année 1662. il fut
reçu à l'Academie Françoise:
mais s'ennuyant du
sejour de Paris quiledissipoit
trop, il se retira en
Normandie où il épo sa
une riche heritiere la parente
, & trouvant l'Academie
de Caën sans protetlcur
depuis la mort de Mr
- de Matignon
,
il en receüillit
les membres chez
luy où il fit un appartement
fort propre pour y
tenir les Assemblées. Il eue
un differend avec le fameux
Bochart qui estoit
du mesme pays, au sujet
de l'Eneïde. Celuy cy ayant
dit qu'il n'estoit pas
difficile de prouver qu'Enée
n'avoit jamais esté en
Italie, ils se firent une espece
de désy: mais le sçavant
Protestant fit sur ce
su jet une.Dissertation si
remplie d'érudition
,
&
allegua
allegua tant dAuteurs inconnus
à *Mr de Segrais
,
qu'elle demeura sans réponse.
On peut avoir tout
l'cfprit du monde
, & ce
qu'on appelle une aimable
érudition
,
sans avoir approfondi
les matieres anciennes
comme Bochart,
& ce n'est pas mesme cette
forte de science qui compose
les talents Academiques.
La traduction de l'Eneïde
quoyque l'original ait perdu
beaucoup de .feJ graces entrefis
mains
,
surpasse de bien loin
tous les Poëmes que nos Ait':
teurs ont mis aujo-ur*'av<ec plus
de confiancequedesuccès, &
il se doit contenter d'avoir
mieux trouvéle genie de Virgile
que pas un de nos Auteurs.
Je louë l'application de Mr
de Segrais à connoistre ïefyrit
du Poëte danssa Prefaceautant
que dans la version
, &'
il me semblequ'il a bien réüjft
àjuger de tout excepté des caracteres.
Ainsi parloit feu
Mr de S. Evremond dans
ses reflexions sur nos Traducteurs,
& vous sçavez
quel juge c'estoit dans ces''
matieres queM.deSaint
Evrcmond. On pourroit
pourtant dire que son jugement
se ressent un peu
du chagrin qu'il avoit contre
le peu de merite du bon.
Enée,dont il fait dans la
suite une critique impitoyable.
C'estoit, selon luy,
un pauvre Heros dans le Paganisme
,
qui pourroit estre un
grand Saint chez les Chretiens,
& plus digne Fondateur
d'unOrdre qued'unEstat.
Quoyqu'il en soit Mr
de Segrais avoit fait pluro,
sieurs autresOuvrages qu'il
a laissezàun de ses amis
pour les faire imprimer. Il
, mourut le25.de Mars1701.
âgé de 76. ans, & regretté
de tous les honnestes gens
dont il faisoit les delices.
Ce Livre se vend à Paris
chez Jacques le Febvre
dans la Grande-Salle du
Palais.Jean Musier à la descente
du Pont-Neufà l'Olivier,
& Estienne Ganeau,
ruë S. Jacques., aux Armes
de Dombes. EXTRAIT
TraductionenVers François
desfieorgttf'MS de
Vtrgille
,
OwvrageposthumedeMonsieur
DESEGRAISI
FeuMrdeSegrais, si
connu par sa belle traduction
de l'Eneïde,avoitaussi
traduit les Georgiques du
mesme Poëte, & n'ayant
pas eu le temps de les donner
au Public, il chargea
un de ses amis du soin de
les faire iniprimer, &dy
joindre une Préfacé dont
apparemment il avoit dreffé
le projet. Le Public attendoit
avec impatience,
que cet amy rendit ce
devoir à la memoiredecet
illustre deffunt; & onavoit
d'autant plus de sujet de
l'esperer
, que feu Mr de
Segrais regardoit sa traduétion
des Georgiques comme
son meilleur Ouvrage.
Cependant celuy qu'il avoit
chargédu soin de l'impression
l'a
refusée au Public
par des raisons qu'on
ne sçait point, & il y
a
apparencequ'on en auroit
esté privé encore longtemps
,
si un autre amy à
qui Mr de Segrais avoit
permis qu'il prit une copie
de sa traduction ne l'eust
donnée aujourd'huy. Chacun
sçait quel efl: le sujet
des Georgiques de Virgile.
Il y traite des occupations
dela vie pastorale.
Je chante les beautez de la.
blonde Ceres;
Sous quelastre
y
Àdeceney on
tourne lesguerets
;
Par quels accords la vigne
„
a
l'ormeau Se marie;
Lesoin qu'on a des boeufs
,
CT de la bergerie;
L'éparzne de l'abeille,&
l'artiste travail
qui change en miel les fleurs
sans ternir leur émail.
C'estainsi que Virgile
commence, & que l'habile
Traducteur rend la pensée.
Apres que le Poëre a invo-
.qué toures les Divinitez
champestres
,
il invoque
ainsidune maniéré fine &
ddicate, l'Empereur AuguHie
quiestoit sa grande
Divinité.
Et toy
y
car il rielf pas encor
permis de dire
Quelrang t'ejlde(line dans le
celeste Empire,
Cesar sot qu'ausalut de ta
noble Cité
Tu renfermes les sins de ta
Divinité,
Ou que le front orné du myrthe
de ta mere,
Arbitre des sisons
,
la terre
te revere,
Soit que mais*e de l'ijle eu
finit l'IVrivers
Seul tu fois des Nauchers irvvoquésur
les mers,
Et que Vainqueur des flots,
pour tefaireson gendre,
Thetisvienne à tes pieds tous
ses thresors répandre;
Soitqu'enfin préferant la demeure
des Dieux,
Nouveau signe des mois , tu
•regne•dans«les C•ieux,»&c. Victorieux Cesar, sécondé
mon ardeur,
Soulage d'un regard les soins
du laboureur ;;
Entre dans ma carriere , &
souffrant quon t'implore,
Sois Dieu dés maintenant
pour quiconque t'adore.
Quoyquetout lePoème
des Georgiques soit remply
de beautez ,
il faut
pourtant avouer que rien
n'approche de l'excellent
Epifodc que le Poëte a cousu
à son quatrième Livre:
c'est celuy du Pasteur Arisiée
qui voyant perir routes
ses Abeilles, eut recours
à sa mere Cyrene pour Ravoir
d'où venoit la catase
de cette desolation, & pour
apprendre les moyens de la
reparer. Là-dcifuslaNYIn.,
phe luy conseilla d'aller
trouver Prothée, & luy
apprit que pour éluder de
luy répondre, le Dieu Ce
changeroit en plusieurs sigures
,&: que pour l'epouventer,
il prendroit successivement
la forme d'un
Lion, d'un Serpent,&c;.
mais qu'il ne falloit
-
point
le laisser échapper juiques à
ce qu'il fut revenu en son
premier estat, & qu'alors
il luy apprendroit ce qui
causoit son malheur
,
elle
l'envoyaàce Dieu marin,
qui après avoir Joue tout
le manege dont elle luy
avoitparlé
,
luy apprit que
la cau se de son mal heur
estoit la mort d'Euridice
que son amour avoit cau- sée.
Ungrand crime des D ieux
t'attire la colere,
Du malheureux Orphée ayant
cause les, pleurs,
Lefort deson Epouse a fait
tesgrands malheurs.
Irrité de sa mort, il poursuit
tonsupplice, ibJ
C'étoit en tefuyant quesa chere
Euridice5
Pressoit lherbedes Prez
:J
e:3;
ne découvritpas,
Le venimeux Serpent autheur
deson trépas.
Le Poëte raconteensuite
comment Orphée tenta la
descente des enfers pour
obtenir de Pluton le retour
de sachere Euridice, &de
quelle sorte il charma les
ombres decetristeséjour,
qui dançoient au son de sa
Lyre.
Dans le fonds du tartare on
vîtjusques aux Furies
Avec tous leurs Serpens par
Orphée attendris. *
Ixionvitsa rouë arrester à sa
voix;
Cerbere donna treve àses tristes
aboix.
Déja s'en revenant avec fit
prisonniere,
Euridice avec luy marchoit
vers la lumiere.
'( Telle de Proserpine estoit la
dure loy)
Quand son amour trop vif
luyfitmanquer de foy.
Unregard imprudent (offens-e
pardonnable
Sijamais pardonnoit l'Enfer
inexorable)
Luyfit voir Euridice abismée
'-'. enUmity
Et de ses vains travauxy
remporter lefruit.
Tout le reste de l'Episode,
le deüild'Orphée,sa
retraite sur les montagnes
où il charmoit les Tigres
& les Ours; safin tragique;
tout celaest traduit avec
beaucoup de force & d'exactitude.
-,' Feu Mr de Segrais estoit
deCaën, ôcilyavôfc fait
sesestudes au College des
Jesuites.Il s'exerçadans la
jeunesse à faire des Vers
lyriques, des Chansons
>
& quelques petites Historiettes
pour se divertir avec
ses amis.Pendant cetempslà
Mr le Comte de Fiesque
ayantété éloigné de la
Cour,se retira à Caën ,
&
ayant connu là le jeune Segraisquin'avoit
alors que
dix-neufans, il le gousta
si fort qu'ille mena avec
luy lorsqu'ilfutrappellé.
Ce fut alors qu'il acheva
deseformer,& qu'il prit
le bon goust & la politesse
qui ont paru depuis dans
ses Ouvrages. Estantentré
auprés de Mademoiselle,
le loisir de S. Fargeau où
elle fut releguée luy donna
le temps de travailler à fa*
traduction de l'Eneïde.Mademoiselle
ayant eu quelquesujet
d'estremécontente
de luy
,
il se retira chez
Me de la Fayette
,
& ce
fut là où ilcomposa laPrincesse
de Cleves
,
Ouvrage
tant loüé ôc tant critiqué:
& Zaïde,Histoire Espagnole
qui peut passer pour
le chef-d'oeuvre des Romans
qui sontécrits dans
ce genre. Comme Me de
la Fayette & Mr de la Rochefoucault
estoient en
grande relation, chacun
sçait la part que ces deux
illustres personneseurentà
la compositiondeces deux
Romans,surtout de celuy
delaPrincesse de Cleves.
L'année 1662. il fut
reçu à l'Academie Françoise:
mais s'ennuyant du
sejour de Paris quiledissipoit
trop, il se retira en
Normandie où il épo sa
une riche heritiere la parente
, & trouvant l'Academie
de Caën sans protetlcur
depuis la mort de Mr
- de Matignon
,
il en receüillit
les membres chez
luy où il fit un appartement
fort propre pour y
tenir les Assemblées. Il eue
un differend avec le fameux
Bochart qui estoit
du mesme pays, au sujet
de l'Eneïde. Celuy cy ayant
dit qu'il n'estoit pas
difficile de prouver qu'Enée
n'avoit jamais esté en
Italie, ils se firent une espece
de désy: mais le sçavant
Protestant fit sur ce
su jet une.Dissertation si
remplie d'érudition
,
&
allegua
allegua tant dAuteurs inconnus
à *Mr de Segrais
,
qu'elle demeura sans réponse.
On peut avoir tout
l'cfprit du monde
, & ce
qu'on appelle une aimable
érudition
,
sans avoir approfondi
les matieres anciennes
comme Bochart,
& ce n'est pas mesme cette
forte de science qui compose
les talents Academiques.
La traduction de l'Eneïde
quoyque l'original ait perdu
beaucoup de .feJ graces entrefis
mains
,
surpasse de bien loin
tous les Poëmes que nos Ait':
teurs ont mis aujo-ur*'av<ec plus
de confiancequedesuccès, &
il se doit contenter d'avoir
mieux trouvéle genie de Virgile
que pas un de nos Auteurs.
Je louë l'application de Mr
de Segrais à connoistre ïefyrit
du Poëte danssa Prefaceautant
que dans la version
, &'
il me semblequ'il a bien réüjft
àjuger de tout excepté des caracteres.
Ainsi parloit feu
Mr de S. Evremond dans
ses reflexions sur nos Traducteurs,
& vous sçavez
quel juge c'estoit dans ces''
matieres queM.deSaint
Evrcmond. On pourroit
pourtant dire que son jugement
se ressent un peu
du chagrin qu'il avoit contre
le peu de merite du bon.
Enée,dont il fait dans la
suite une critique impitoyable.
C'estoit, selon luy,
un pauvre Heros dans le Paganisme
,
qui pourroit estre un
grand Saint chez les Chretiens,
& plus digne Fondateur
d'unOrdre qued'unEstat.
Quoyqu'il en soit Mr
de Segrais avoit fait pluro,
sieurs autresOuvrages qu'il
a laissezàun de ses amis
pour les faire imprimer. Il
, mourut le25.de Mars1701.
âgé de 76. ans, & regretté
de tous les honnestes gens
dont il faisoit les delices.
Ce Livre se vend à Paris
chez Jacques le Febvre
dans la Grande-Salle du
Palais.Jean Musier à la descente
du Pont-Neufà l'Olivier,
& Estienne Ganeau,
ruë S. Jacques., aux Armes
de Dombes. EXTRAIT
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Résumé : LIVRES NOUVEAUX. Traduction en Vers François des Georgiques de Virgille, Ouvrage posthume de Monsieur DE SEGRAIS.
Le texte présente la traduction posthume des 'Georgiques' de Virgile par Jean Régnier de La Salle, dit Monsieur de Segrais. Segrais, connu pour sa traduction de l'Énéide, avait chargé un ami de publier cette traduction, qu'il considérait comme son meilleur ouvrage. Cependant, cet ami a refusé de la publier pour des raisons inconnues. Un autre ami de Segrais a finalement rendu la traduction publique. Les 'Georgiques' traitent des occupations de la vie pastorale, des cultures agricoles, et des arts liés à la nature. Le texte décrit également la vie et la carrière de Segrais. Né à Caen, il a étudié au Collège des Jésuites et s'est adonné à la poésie lyrique et aux chansons. Il a été introduit à la cour par le Comte de Fiesque, qui l'a pris sous son aile. Segrais a traduit l'Énéide et a travaillé sur des romans comme 'La Princesse de Clèves' et 'Zaïde' en collaboration avec Madame de Lafayette et La Rochefoucauld. Il a été reçu à l'Académie française en 1662 et s'est retiré en Normandie, où il a épousé une riche héritière. Segrais a également eu un différend avec le savant Bochart concernant l'Énéide. Sa traduction de l'Énéide est louée pour sa fidélité à l'esprit de Virgile, bien que Saint-Évremond ait critiqué le personnage d'Énée. Segrais est décédé le 25 mars 1701 à l'âge de 76 ans, laissant plusieurs ouvrages à publier. Le livre est disponible à Paris chez plusieurs libraires.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3
p. 752-753
Machine mouvante fort singuliere, &c. [titre d'après la table]
Début :
On mande de Londres, que la nouvelle Machine que M. [...]
Mots clefs :
Machine, Orphée, Londres, Musique, Instruments, Concert, Mer, Vaisseaux, Nature, Imitation
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Machine mouvante fort singuliere, &c. [titre d'après la table]
On mande de Londres , que la nouvelle
Machine M. Pinchbek y a faite , est
aussi curieuse que surprenante , ingenieu
se et magnifique. On voit sur le devant
deux objets mouvans d'une grande beauté
, dont l'un represente Orphée joüant
de la Lire dans une Forêt , marquant de
la tête et du pied l'exacte mesure de chaque
chant. Il est entouré d'un grand nom
bre de Bêtes sauvages , qui par leurs differens
mouvemens, semblent être animez
et charmez de l'harmonie de sa Musique.
En même- tems on entend jouer sur
plusieurs Instrumens un grand nombre
de differentes Pieces d'une Musique trèsexquise,
composée par Mr Handet , Corelli
et autres Maîtres celebres ; et dans une si
grande perfection , que quelque Instrument
de main que ce soit , auroit peine
à les égaler. On entend aussi l'agréable
harmonie d'un Concert d'Oiseaux , si
parfaitement imitée , qu'on ne pourroit
La distinguer de la Nature même .
L'autre
AVRIL. 1731. 753 .
L'autre Piece fait voir la Mer et la Terre
avec une vûë sur la Mer , qui se termine
insensiblement à une très-grande distance;
on voit voguer des Vaisseaux virant au
vent, en diminuant peu-à-peu , à mesure
qu'ils s'éloignent , jusqu'à ce qu'enfin ils
disparoissent. On apperçoit aussi des Marsoins
qui se roulent et se jouent dans l'eau.
Sur la Terre on voit des gens à cheval,
des Chariots , des Chaises , &c. .qui s'avancent
, et dont les rouës tournent com
me on le voit dans les grands chemins .
Les Cavaliers et leurs Chevaux changent
de posture pour se tenir droits en descendans
une Colline escarpée , d'où ils
passent au travers une Valée , &c . On
voit encore dans une Riviere des Cignes
qui cherchent à attraper des Poissons ; on
les voit aussi arranger leurs plumes d'une
maniere aussi naturelle que s'ils étoient
en vie ; on voit enfin des Chiens qui poursuivent
des Canards dans l'eau , &c.
Machine M. Pinchbek y a faite , est
aussi curieuse que surprenante , ingenieu
se et magnifique. On voit sur le devant
deux objets mouvans d'une grande beauté
, dont l'un represente Orphée joüant
de la Lire dans une Forêt , marquant de
la tête et du pied l'exacte mesure de chaque
chant. Il est entouré d'un grand nom
bre de Bêtes sauvages , qui par leurs differens
mouvemens, semblent être animez
et charmez de l'harmonie de sa Musique.
En même- tems on entend jouer sur
plusieurs Instrumens un grand nombre
de differentes Pieces d'une Musique trèsexquise,
composée par Mr Handet , Corelli
et autres Maîtres celebres ; et dans une si
grande perfection , que quelque Instrument
de main que ce soit , auroit peine
à les égaler. On entend aussi l'agréable
harmonie d'un Concert d'Oiseaux , si
parfaitement imitée , qu'on ne pourroit
La distinguer de la Nature même .
L'autre
AVRIL. 1731. 753 .
L'autre Piece fait voir la Mer et la Terre
avec une vûë sur la Mer , qui se termine
insensiblement à une très-grande distance;
on voit voguer des Vaisseaux virant au
vent, en diminuant peu-à-peu , à mesure
qu'ils s'éloignent , jusqu'à ce qu'enfin ils
disparoissent. On apperçoit aussi des Marsoins
qui se roulent et se jouent dans l'eau.
Sur la Terre on voit des gens à cheval,
des Chariots , des Chaises , &c. .qui s'avancent
, et dont les rouës tournent com
me on le voit dans les grands chemins .
Les Cavaliers et leurs Chevaux changent
de posture pour se tenir droits en descendans
une Colline escarpée , d'où ils
passent au travers une Valée , &c . On
voit encore dans une Riviere des Cignes
qui cherchent à attraper des Poissons ; on
les voit aussi arranger leurs plumes d'une
maniere aussi naturelle que s'ils étoient
en vie ; on voit enfin des Chiens qui poursuivent
des Canards dans l'eau , &c.
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Résumé : Machine mouvante fort singuliere, &c. [titre d'après la table]
Le texte présente une machine inventée par M. Pinchbek à Londres, remarquable par sa curiosité et sa beauté. Cette machine propose deux scènes animées. La première scène représente Orphée jouant de la lyre dans une forêt, entouré d'animaux sauvages charmés par sa musique. On y entend diverses pièces musicales jouées par plusieurs instruments, ainsi qu'un concert d'oiseaux imité avec précision. La seconde scène montre la mer et la terre, avec des vaisseaux naviguant et disparaissant à l'horizon, des marsouins jouant dans l'eau, et des personnes à cheval ou en chariot sur la terre. Les détails incluent des cavaliers changeant de posture en descendant une colline, des cygnes cherchant des poissons dans une rivière, et des chiens poursuivant des canards. La machine reproduit ces scènes avec une grande exactitude et réalisme.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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