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1
p. 1881-1888
« Le 20. du mois dernier, M. d'Angervilliers, Ministre & Secretaire d'Etat de la Guerre, [...] »
Début :
Le 20. du mois dernier, M. d'Angervilliers, Ministre & Secretaire d'Etat de la Guerre, [...]
Mots clefs :
Artillerie, Canon, Roi, Cérémonies, Concert, Musique, Chasse, Académies, Ministre
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texteReconnaissance textuelle : « Le 20. du mois dernier, M. d'Angervilliers, Ministre & Secretaire d'Etat de la Guerre, [...] »
E 20. du mois dernier , M. d'Angervilliers ,
Miniftre & Secretaire d'Etat de la Guerre ,
accompagné du Comte de Saint Florentin & du
Marquis de Pezé , Colonel , Meftre de Camp du
Régiment du Roi , fe rendit de Compiegne à la
Fere , pour voir le fiege auquel l'Ecole de l'Artillerie
, établie dans cette Ville fous les ordres du
Chevalier d'Abouville , eft actuellement occupée.
Le 21 , M. de Valliere , Maréchal de Camp ,
Directeur & Infpecteur General des mêmes
Ecoles , conduifit ce Miniftre à un demi quart de
lieuë de la Ville , pour lui faire voir differentes
manoeuvres ; & après que le Bataillon de M. de
la Perelle, du Régiment Royal Artillerie, & celui
de Pequigny , eurent paffé en revûë devant M.
d'Angervilliers , on jetta un Pont fur la Riviere
d'Oife , avec la même promptitude que lorfqu'il
s'agit de faire paffer une Armée. On fe rendit
enfuite à la Batterie , où on fit l'exercice du Canon.
M. d'Angervilliers parut fort fatisfait de l'adreffe
des Canoniers. Vers les neuf heures , les
Troupes deftinées à la défenfe du Fort fe rendi-
I rent
1882 MERCURE DE FRANCE
-
?
rent à leurs poftes fous les ordres de M. Lucas ,
Capitaine dans Royal Artillerie , qui commande
en chef dans la Place. Dès que les Afliegeans
monterent la tranchée , on fit fur eux un grand
feu du Canon & de la Moufqueterie de la Place;
les Affiegeans étoient logés fur la Contrefcarpe ,
où ils avoient établi le jour précedent huit Batteries
de Canon pour battre les dehors & le corps
de la Place . La principale action de cette journée
fut la prife de deux Tenaillons,conftruits fur une
Demi-Lune. Après bien des forties & des chicanes
de guerre de part & d'autre , toutes fort fingulieres
, ceux de la Place firent fauter , à l'attaque
de la droite , par les Mines , une Batterie de
Canon des Ennemis fur le chemin couvert.
A une heure après midi , M. de Valliere qui
commandoit en chef la Tranchée, y fit fervir un
magnifique diner. Indépendamment de la Table
du Miniftre , il y en avoit d'autres pour plus de
300. perfonnes.
A trois heures le feu recommença plus vivement
que jamais , & la Batterie qu'on avoit fait
fauter le matin fe trouva rétablie par les Affiegeans
en moins de deux heures & demie. Dès
qu'on y eut fait conduire le Canon , les Affiegés
la firent fauter pour la feconde fois . Le Canon &
les affuts furent jettés vers les foffés de la Place ,
ainfi que M. d'Antonnazzi , Capitaine des Mineurs,
fe l'étoit propofé , ce qui lui attira, auffibien
qu'aux autres Officiers de fa Compagnie ,
l'applaudiffement du Miniftre. Peu de tems après
on donna le fignal pour faire jouer les Mines que
les Affiegeans avoient faites fous les Tenaillons
dès qu'ils furent ouverts par deux breches , les
Grenadiers , fuivis des Ingenieurs avec les Travailleurs
deftinés à la prife de ces Ouvrages ,
monterent à l'affaut
à l'affaut pour ſe loger fur le haut des
breches
A O
UST .
1730. 1883
breches : ce fut alors qu'on vit une image bien
naturelle de la Guerre & des Sieges .
Les fix Chiens de Chaffe & les Oiseaux de
proye que l'Abbé de S. Hubert eft obligé d'envoyer
tous les ans au Roi , furent prefentés à
S. M. à Compiegne au commencement de ce
mois .
La Meute que le Roi a préfentement à Compiegne
est de 250. Chiens ; fçavoir , 143. pour
le Cerf, 60. pour le Chevreuil & 47. pour le
Sanglier , fans y comprendre la Meute du Loup,
qui eft reftée à Verſailles. On renouvelle tous les
fix mois trente Chiens de la Meute de S. M. qui
en donne les vieux à des Seigneurs qui ont des
équipages de chaffe . On a fait depuis peu des
couvertures & des houffes neuves de drap bleu
brodées d'un nouveau deffein
pour les Chevaux
de Chaffe.
Sur la fin du mois dernier , le Roi chaffa un
Cerftout gris dans la Forêt de Compiegne , qu'on
fut obligé d'abandonner aprés l'avoir pourfuivi
fix ou fept lieues. On affure que le même Cerf
fut auffi chaffé inutilement plufieurs fois l'année
derniere ; on ajoûte qu'il a 200. ans , & qu'il a
été chaffé par Louis XIII. & par Louis XIV .
Le 15 de ce mois , Fête de l'Affomption de la
Sainte Vierge , le Roi , accompagné du Duc
d'Orleans , du Comte d'Eu , & du Comte de
Toulouſe , fe rendit à l'Eglife de la Paroiffe du
Château , où S. M. entendit la Grand' - Meffe
célebrée pontificalement par l'Evêque de Soiffons.
L'après - midi le Roi alla entendre les Vêpres
dans l'Eglife de l'Abbaye Royale de S. Corneille
: S. M. y aſſiſta à la Proceſſion & au Salut¸
où le même Prélat officia
Į įj
Lc
1884 MERCURE DE FRANCE
Le même jour , la Proceffion folemnelle de
Eglife Métropolitaine , qui fe fait tous les ans
à pareil jour , en execution du Vou de Louis
XIII. fe fit à Paris avec les cérémonies accoutumées.
L'Archevêque de Paris y officia , & le Parlement
, la Chambre des Comptes , la Cour des
Aydes & le Corps de Ville y affifterent fuivant
la coutume.
Le 21. vers les 8. heures du foir , le Roi arriva
du Château de Compiegne à Versailles .
Il a été fondu à Paris depuis peu par le fieur
Martin , deux très - grandes Coches , & quatre
beaucoup moindres pour le Roi de Portugal
qu'on va voir fur le Port S Nicolas par curiofité
, Pouvrage ayant parfaitement réuffi . On a
appris de Gennes qu'on y avoit auffi fondu huit
groffes Cloches pour le Roi de Portugal , qu'on
devoit embarquer pour Lisbonne.
M. L'Abbé Sevin eft de retour de Conſtantinople
depuis le commencement de ce mois. Il a
rapporté quantité de Manufcrits en diverfes
Langues Orientales pour la Bibliotheque du
Roy.
;
>
Le 15 , Fête de l'Aſſomption de la Vierge , il
y eut Concert Spirituel au Château des Tuilleries
M. Mouret fit chanter le Benedi&us , Motet
de M. de la Lande , dont l'éxecution fut parfaite.
Les Diles Erremens, Le Maure , & Petitpas ,
chanterent differens Motets à une & à deux voix ,
avec fimphonie,qui furent très - applaudis par une
très- nombreufe Affemblée , de même que les
Srs Blavet & Madonis dans l'éxecution de deux
Concerto fur la Flute & le Violon. Le Concert
fut
A O UST . 1730. 1885
fut terminé par Dominús regnavit , autre Moter
de M. de la Lande.
Dans l'Affemblée Generale du Corps de Ville ,
tenue le 16 de ce mois , le Prefident Turgot fut
continué Prevoft des Marchands , & les nouveaux
Echevins furent élus à l'ordinaire. On
fçait qu'il y a toujours quatre Echevins en fonction
; que les deux plus anciens fortent tous les
ans d'Echevinage , & que l'on en choifit deux
nouveaux pour remplir leur place . Au refte , ces
places ne font remplies que par des perfonnes
d'une probité reconnue ; les Statuts font trèsrigoureux
là deffus : un homme qui auroit été
arrêté prifonnier , quoi qu'injuftement , ne peut
être élu Echevin. On doit avant que d'y parvenir
avoir paffé par beaucoup d'Emplois , qui
font connoître le merite & la droiture des
Sujets .
>
Le 23 , le Corps de Ville , le Duc de Gevres.
Gouverneur de Paris , étant à la tête , enc
Verfailles Audience du Roy , avec les cerémonies
accoutumées. Il fut préfenté à S. M. par
le Comte de Maurepas , Secretaire d'Etat , &
conduit par le Marquis de Dreux , Grand-Maître
des Cerémonies , & par M. Defgranges, Maître
des Cerémonies . Ms Roffignol & Lagnau ,
nouveaux Echevins , prêterent entre les mains
du Roy le Serment de fidelité , dont le Comte
de Maurepas Secretaire d'Etat , fit la lecture ;
le Scrutin ayant été préſenté par M. Bignon ,
Avocat General du Grand Confeil , qui fit un
Difcours très -éloquent. Le même jour , le Corps
de Ville rendit fes refpects à Monfeigneur le
Dauphin , & à Mefdames de France.
I iij
Le
1886 MERCURE DE FRANCE
Le 25 , Fête de S. Louis , la Proceffion des
Carmes du Grand Convent , à laquelle le Corps
de Ville affifta , alla , fuivant la coûtume , à la
Chapelle du Château des Tuilleries , où ces Religieux
celébrerent la Meffe , pendant laquelle le
Duc de Gêvres , Gouverneur de Paris , fit rendre
les Pains- Benis , avec les cerémonies accoutumées.
Le même jour , l'Académie Françoiſe celébra
la Fête de S. Louis dans la Chapelle du Louvre.
On chanta pendant la Meffe un très -beau Motet
en Mufique , de la compofition de M. Dornel
après laquelle l'Abbé Ragon , Chapelain du Duc
d'Orleans , prononça le Panegyrique du Saint.
Le même jour , l'Académie Royale des Infcriptions
& Belles - Lettres , & celle des Sciences ,
celébrerent la même Fête dans l'Eglife des Peres
de l'Oratoire ; on y chanta auffi un Motet en
Mufique pendant la Meffe de la compofition de
M. du Bouffet , & le Panegyrique de S. Louis
fut prononcé par Dom Léandre Pertuiſet , Religieux
Reformé de l'Ordre de Clugny , qui a
prêché avec fuccès dans plufieurs Eglifes de
Paris.
Le Concert d'Inftrumens que l'Académie
Royale de Mufique donne tous les ans au Château
des Tuilleries , à l'occafion de la Fête du
Roi , a été executé le 25 par un grand nombre
d'excellens Simphoniſtes de la même Académie ,
qui jouerent differens beaux morceaux de Mufique
de M. de Lully & de M. Rebel.
Le 3 Juillet , M. de Blamont , Sur-Intendant
de la Mufique du Roi , de Semeftre , fit chanter
devant
"
AOUST . 1730. 1887
devant la Reine , le Prologue & le premier Acte
de l'Opera de Roland , dans lequel la D'le Du- ,
clos & le fieur Godonnefche chanterent les
principaux Rôles dans le Prologue , & ceux de
la Piéce furent remplis par la Die Lenner &
par les Sieurs Guedon & Chaffé .
,
Le , on chanta le fecond & le troifiéme
Acte du même Opera , qu'on continua le ro
& qu'on finit le 12. La Die Duclos chanta dans
le dernier Acte le Rôle de Logistille .
Le 17 ว on executa avec un applaudiffement
general , l'Impromptu de Labyrinte de Verfailles
, de la compofition de M. de Blamont.
Le 24 , on chanta chez la Reine le Prologue
& le premier Acte de Bellerophon.
>
Le 27 , la Reine voulut entendre , à Trianon ,
le dernier Divertiffement de M. de Blamont
fait à l'occafion de la Naiffance de Monfeigneur
le Dauphin. C'eft le même qui fut executé l'année
derniere au Soupé de L. M. & enfuite dans
les grands Appartemens. Les Dite. Erremens ,
& le Maure , & le fieur d'Angerville , chanterent
les principaux Rôies .
Le 31. on continua Bellerophon , & on le finit
le 2 Août. La Dle Antier chanta le Rôle de
Stenobée , la D'te Lenner celui de Philonoé , &
le fieur Chaffé celui d'Amifodar.
Le 7
>
& le 21 Août , on chanta Amadis de
Gaule. La Dlle Pithron & le fieur d'Angerville
chanterent les principaux Rôles du Prologue
& dans la Piéce , la Dle Antier chanta le Rôle
d'Arcabone , la Dile Pichou celui de Corifande
, le fieur Godennefche celui de Floreftan , &
le fieur d'Angerville celui d'Arcelaus . La D'le
Antier chanta enfuite la Nymphe de la Seine ,
Cantate de M. de Blamont.
Le 25 , le même Auteur fit executer par les
I j 24
1888 MERCURE DE FRANCE
24 Violons du Roy , plufieurs Piéces de Simphonie
de fa compofition pendant le dîné de
S. M.
Le 26. la Lotterie de la Compagnie des Indes
pour le rembourſement des Actions , fut tirée en
la maniere accoûtumée , à l'Hôtel de la Compagnie ;
on a publié la Lifte des Numeros des Actions &
Dixièmes d'Actions , qui feront rembourſés , faifant
en tout le nombre de 300. Actions .
Le 21. Juillet, le Duc de Lorraine alla voir le
Camp de la Meufe , le Comte de Bellifle donna
à S. A. R. un repas où fe trouverent 93. perſonnes
en quatre tables , fervies avec toute la délicateffe
poffible; & après le repas il fit faire à la
Cavalerie toutes les évolutions en preſence de ce
Prince , qui admira l'adreffe & la belle taille des
Cavaliers , ainfi que la beauté des Chevaux.
Miniftre & Secretaire d'Etat de la Guerre ,
accompagné du Comte de Saint Florentin & du
Marquis de Pezé , Colonel , Meftre de Camp du
Régiment du Roi , fe rendit de Compiegne à la
Fere , pour voir le fiege auquel l'Ecole de l'Artillerie
, établie dans cette Ville fous les ordres du
Chevalier d'Abouville , eft actuellement occupée.
Le 21 , M. de Valliere , Maréchal de Camp ,
Directeur & Infpecteur General des mêmes
Ecoles , conduifit ce Miniftre à un demi quart de
lieuë de la Ville , pour lui faire voir differentes
manoeuvres ; & après que le Bataillon de M. de
la Perelle, du Régiment Royal Artillerie, & celui
de Pequigny , eurent paffé en revûë devant M.
d'Angervilliers , on jetta un Pont fur la Riviere
d'Oife , avec la même promptitude que lorfqu'il
s'agit de faire paffer une Armée. On fe rendit
enfuite à la Batterie , où on fit l'exercice du Canon.
M. d'Angervilliers parut fort fatisfait de l'adreffe
des Canoniers. Vers les neuf heures , les
Troupes deftinées à la défenfe du Fort fe rendi-
I rent
1882 MERCURE DE FRANCE
-
?
rent à leurs poftes fous les ordres de M. Lucas ,
Capitaine dans Royal Artillerie , qui commande
en chef dans la Place. Dès que les Afliegeans
monterent la tranchée , on fit fur eux un grand
feu du Canon & de la Moufqueterie de la Place;
les Affiegeans étoient logés fur la Contrefcarpe ,
où ils avoient établi le jour précedent huit Batteries
de Canon pour battre les dehors & le corps
de la Place . La principale action de cette journée
fut la prife de deux Tenaillons,conftruits fur une
Demi-Lune. Après bien des forties & des chicanes
de guerre de part & d'autre , toutes fort fingulieres
, ceux de la Place firent fauter , à l'attaque
de la droite , par les Mines , une Batterie de
Canon des Ennemis fur le chemin couvert.
A une heure après midi , M. de Valliere qui
commandoit en chef la Tranchée, y fit fervir un
magnifique diner. Indépendamment de la Table
du Miniftre , il y en avoit d'autres pour plus de
300. perfonnes.
A trois heures le feu recommença plus vivement
que jamais , & la Batterie qu'on avoit fait
fauter le matin fe trouva rétablie par les Affiegeans
en moins de deux heures & demie. Dès
qu'on y eut fait conduire le Canon , les Affiegés
la firent fauter pour la feconde fois . Le Canon &
les affuts furent jettés vers les foffés de la Place ,
ainfi que M. d'Antonnazzi , Capitaine des Mineurs,
fe l'étoit propofé , ce qui lui attira, auffibien
qu'aux autres Officiers de fa Compagnie ,
l'applaudiffement du Miniftre. Peu de tems après
on donna le fignal pour faire jouer les Mines que
les Affiegeans avoient faites fous les Tenaillons
dès qu'ils furent ouverts par deux breches , les
Grenadiers , fuivis des Ingenieurs avec les Travailleurs
deftinés à la prife de ces Ouvrages ,
monterent à l'affaut
à l'affaut pour ſe loger fur le haut des
breches
A O
UST .
1730. 1883
breches : ce fut alors qu'on vit une image bien
naturelle de la Guerre & des Sieges .
Les fix Chiens de Chaffe & les Oiseaux de
proye que l'Abbé de S. Hubert eft obligé d'envoyer
tous les ans au Roi , furent prefentés à
S. M. à Compiegne au commencement de ce
mois .
La Meute que le Roi a préfentement à Compiegne
est de 250. Chiens ; fçavoir , 143. pour
le Cerf, 60. pour le Chevreuil & 47. pour le
Sanglier , fans y comprendre la Meute du Loup,
qui eft reftée à Verſailles. On renouvelle tous les
fix mois trente Chiens de la Meute de S. M. qui
en donne les vieux à des Seigneurs qui ont des
équipages de chaffe . On a fait depuis peu des
couvertures & des houffes neuves de drap bleu
brodées d'un nouveau deffein
pour les Chevaux
de Chaffe.
Sur la fin du mois dernier , le Roi chaffa un
Cerftout gris dans la Forêt de Compiegne , qu'on
fut obligé d'abandonner aprés l'avoir pourfuivi
fix ou fept lieues. On affure que le même Cerf
fut auffi chaffé inutilement plufieurs fois l'année
derniere ; on ajoûte qu'il a 200. ans , & qu'il a
été chaffé par Louis XIII. & par Louis XIV .
Le 15 de ce mois , Fête de l'Affomption de la
Sainte Vierge , le Roi , accompagné du Duc
d'Orleans , du Comte d'Eu , & du Comte de
Toulouſe , fe rendit à l'Eglife de la Paroiffe du
Château , où S. M. entendit la Grand' - Meffe
célebrée pontificalement par l'Evêque de Soiffons.
L'après - midi le Roi alla entendre les Vêpres
dans l'Eglife de l'Abbaye Royale de S. Corneille
: S. M. y aſſiſta à la Proceſſion & au Salut¸
où le même Prélat officia
Į įj
Lc
1884 MERCURE DE FRANCE
Le même jour , la Proceffion folemnelle de
Eglife Métropolitaine , qui fe fait tous les ans
à pareil jour , en execution du Vou de Louis
XIII. fe fit à Paris avec les cérémonies accoutumées.
L'Archevêque de Paris y officia , & le Parlement
, la Chambre des Comptes , la Cour des
Aydes & le Corps de Ville y affifterent fuivant
la coutume.
Le 21. vers les 8. heures du foir , le Roi arriva
du Château de Compiegne à Versailles .
Il a été fondu à Paris depuis peu par le fieur
Martin , deux très - grandes Coches , & quatre
beaucoup moindres pour le Roi de Portugal
qu'on va voir fur le Port S Nicolas par curiofité
, Pouvrage ayant parfaitement réuffi . On a
appris de Gennes qu'on y avoit auffi fondu huit
groffes Cloches pour le Roi de Portugal , qu'on
devoit embarquer pour Lisbonne.
M. L'Abbé Sevin eft de retour de Conſtantinople
depuis le commencement de ce mois. Il a
rapporté quantité de Manufcrits en diverfes
Langues Orientales pour la Bibliotheque du
Roy.
;
>
Le 15 , Fête de l'Aſſomption de la Vierge , il
y eut Concert Spirituel au Château des Tuilleries
M. Mouret fit chanter le Benedi&us , Motet
de M. de la Lande , dont l'éxecution fut parfaite.
Les Diles Erremens, Le Maure , & Petitpas ,
chanterent differens Motets à une & à deux voix ,
avec fimphonie,qui furent très - applaudis par une
très- nombreufe Affemblée , de même que les
Srs Blavet & Madonis dans l'éxecution de deux
Concerto fur la Flute & le Violon. Le Concert
fut
A O UST . 1730. 1885
fut terminé par Dominús regnavit , autre Moter
de M. de la Lande.
Dans l'Affemblée Generale du Corps de Ville ,
tenue le 16 de ce mois , le Prefident Turgot fut
continué Prevoft des Marchands , & les nouveaux
Echevins furent élus à l'ordinaire. On
fçait qu'il y a toujours quatre Echevins en fonction
; que les deux plus anciens fortent tous les
ans d'Echevinage , & que l'on en choifit deux
nouveaux pour remplir leur place . Au refte , ces
places ne font remplies que par des perfonnes
d'une probité reconnue ; les Statuts font trèsrigoureux
là deffus : un homme qui auroit été
arrêté prifonnier , quoi qu'injuftement , ne peut
être élu Echevin. On doit avant que d'y parvenir
avoir paffé par beaucoup d'Emplois , qui
font connoître le merite & la droiture des
Sujets .
>
Le 23 , le Corps de Ville , le Duc de Gevres.
Gouverneur de Paris , étant à la tête , enc
Verfailles Audience du Roy , avec les cerémonies
accoutumées. Il fut préfenté à S. M. par
le Comte de Maurepas , Secretaire d'Etat , &
conduit par le Marquis de Dreux , Grand-Maître
des Cerémonies , & par M. Defgranges, Maître
des Cerémonies . Ms Roffignol & Lagnau ,
nouveaux Echevins , prêterent entre les mains
du Roy le Serment de fidelité , dont le Comte
de Maurepas Secretaire d'Etat , fit la lecture ;
le Scrutin ayant été préſenté par M. Bignon ,
Avocat General du Grand Confeil , qui fit un
Difcours très -éloquent. Le même jour , le Corps
de Ville rendit fes refpects à Monfeigneur le
Dauphin , & à Mefdames de France.
I iij
Le
1886 MERCURE DE FRANCE
Le 25 , Fête de S. Louis , la Proceffion des
Carmes du Grand Convent , à laquelle le Corps
de Ville affifta , alla , fuivant la coûtume , à la
Chapelle du Château des Tuilleries , où ces Religieux
celébrerent la Meffe , pendant laquelle le
Duc de Gêvres , Gouverneur de Paris , fit rendre
les Pains- Benis , avec les cerémonies accoutumées.
Le même jour , l'Académie Françoiſe celébra
la Fête de S. Louis dans la Chapelle du Louvre.
On chanta pendant la Meffe un très -beau Motet
en Mufique , de la compofition de M. Dornel
après laquelle l'Abbé Ragon , Chapelain du Duc
d'Orleans , prononça le Panegyrique du Saint.
Le même jour , l'Académie Royale des Infcriptions
& Belles - Lettres , & celle des Sciences ,
celébrerent la même Fête dans l'Eglife des Peres
de l'Oratoire ; on y chanta auffi un Motet en
Mufique pendant la Meffe de la compofition de
M. du Bouffet , & le Panegyrique de S. Louis
fut prononcé par Dom Léandre Pertuiſet , Religieux
Reformé de l'Ordre de Clugny , qui a
prêché avec fuccès dans plufieurs Eglifes de
Paris.
Le Concert d'Inftrumens que l'Académie
Royale de Mufique donne tous les ans au Château
des Tuilleries , à l'occafion de la Fête du
Roi , a été executé le 25 par un grand nombre
d'excellens Simphoniſtes de la même Académie ,
qui jouerent differens beaux morceaux de Mufique
de M. de Lully & de M. Rebel.
Le 3 Juillet , M. de Blamont , Sur-Intendant
de la Mufique du Roi , de Semeftre , fit chanter
devant
"
AOUST . 1730. 1887
devant la Reine , le Prologue & le premier Acte
de l'Opera de Roland , dans lequel la D'le Du- ,
clos & le fieur Godonnefche chanterent les
principaux Rôles dans le Prologue , & ceux de
la Piéce furent remplis par la Die Lenner &
par les Sieurs Guedon & Chaffé .
,
Le , on chanta le fecond & le troifiéme
Acte du même Opera , qu'on continua le ro
& qu'on finit le 12. La Die Duclos chanta dans
le dernier Acte le Rôle de Logistille .
Le 17 ว on executa avec un applaudiffement
general , l'Impromptu de Labyrinte de Verfailles
, de la compofition de M. de Blamont.
Le 24 , on chanta chez la Reine le Prologue
& le premier Acte de Bellerophon.
>
Le 27 , la Reine voulut entendre , à Trianon ,
le dernier Divertiffement de M. de Blamont
fait à l'occafion de la Naiffance de Monfeigneur
le Dauphin. C'eft le même qui fut executé l'année
derniere au Soupé de L. M. & enfuite dans
les grands Appartemens. Les Dite. Erremens ,
& le Maure , & le fieur d'Angerville , chanterent
les principaux Rôies .
Le 31. on continua Bellerophon , & on le finit
le 2 Août. La Dle Antier chanta le Rôle de
Stenobée , la D'te Lenner celui de Philonoé , &
le fieur Chaffé celui d'Amifodar.
Le 7
>
& le 21 Août , on chanta Amadis de
Gaule. La Dlle Pithron & le fieur d'Angerville
chanterent les principaux Rôles du Prologue
& dans la Piéce , la Dle Antier chanta le Rôle
d'Arcabone , la Dile Pichou celui de Corifande
, le fieur Godennefche celui de Floreftan , &
le fieur d'Angerville celui d'Arcelaus . La D'le
Antier chanta enfuite la Nymphe de la Seine ,
Cantate de M. de Blamont.
Le 25 , le même Auteur fit executer par les
I j 24
1888 MERCURE DE FRANCE
24 Violons du Roy , plufieurs Piéces de Simphonie
de fa compofition pendant le dîné de
S. M.
Le 26. la Lotterie de la Compagnie des Indes
pour le rembourſement des Actions , fut tirée en
la maniere accoûtumée , à l'Hôtel de la Compagnie ;
on a publié la Lifte des Numeros des Actions &
Dixièmes d'Actions , qui feront rembourſés , faifant
en tout le nombre de 300. Actions .
Le 21. Juillet, le Duc de Lorraine alla voir le
Camp de la Meufe , le Comte de Bellifle donna
à S. A. R. un repas où fe trouverent 93. perſonnes
en quatre tables , fervies avec toute la délicateffe
poffible; & après le repas il fit faire à la
Cavalerie toutes les évolutions en preſence de ce
Prince , qui admira l'adreffe & la belle taille des
Cavaliers , ainfi que la beauté des Chevaux.
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Résumé : « Le 20. du mois dernier, M. d'Angervilliers, Ministre & Secretaire d'Etat de la Guerre, [...] »
Le 20 du mois dernier, M. d'Angervilliers, ministre et secrétaire d'État de la Guerre, accompagné du Comte de Saint Florentin et du Marquis de Pezé, inspecta l'École de l'Artillerie à La Fère, dirigée par le Chevalier d'Abouville. Le lendemain, M. de Valliere, Maréchal de Camp et Directeur Général des Écoles, guida M. d'Angervilliers pour observer diverses manœuvres, incluant des revues de bataillons et la construction rapide d'un pont sur la rivière d'Oise. Les exercices de canonnerie impressionnèrent M. d'Angervilliers. Les troupes, sous les ordres de M. Lucas, se préparèrent à défendre le fort face aux assiégeants, qui établirent huit batteries de canon. La principale action de la journée fut la prise de deux tenaillons. Après des escarmouches, les défenseurs firent sauter une batterie ennemie. Un dîner somptueux fut offert dans la tranchée par M. de Valliere. Les combats reprirent, et une batterie ennemie fut détruite à plusieurs reprises. Les grenadiers montèrent à l'assaut des brèches. À Compiègne, les chiens de chasse et les oiseaux de proie envoyés par l'Abbé de Saint-Hubert furent présentés au Roi. La meute royale, comptant 250 chiens, participa à une chasse au cerf. Le 15 du mois, le Roi assista à la grand-messe à l'église paroissiale du Château et aux vêpres à l'Abbaye Royale de Saint-Corneille. Une procession solennelle eut lieu à Paris. Le 21, le Roi se rendit à Versailles. Deux grandes coches et quatre plus petites furent fondues pour le Roi de Portugal. L'Abbé Sevin revint de Constantinople avec des manuscrits orientaux pour la bibliothèque du Roi. Un concert spirituel eut lieu aux Tuileries. Le 23, le Corps de Ville rendit audience au Roi à Versailles. Le 25, à la fête de Saint Louis, diverses processions et messes furent célébrées, et l'Académie Française prononça un panégyrique. Des concerts et des opéras furent exécutés en l'honneur du Roi. Le 26, la loterie de la Compagnie des Indes fut tirée. Le 21 juillet, le Duc de Lorraine visita le camp de la Meuse et admira les évolutions de la cavalerie.
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2
p. 1888-1890
EXTRAIT d'une Lettre écrite de Mets, le 6 Aoust 1730.
Début :
Le Duc de Coaslin, Evêque de Mets, apprit le 31 du mois dernier que L. A. R. de Loraine [...]
Mots clefs :
Princesses, Princes, Repas, Metz
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texteReconnaissance textuelle : EXTRAIT d'une Lettre écrite de Mets, le 6 Aoust 1730.
EXTRAIT d'une Lettre écrite de
Mets , le 6. Aoust 1730.
LE
E Duc de Coaflin , Evêque de Mets, apprit le
31 du mois dernier que L. A. R. de Loraine
, le Prince Charles , les Princeffes fes Soeurs &
la plus grande partie de cette Cour devoient venir
exprès à Frefcati pour le voir, & lui demander
à dîner , le Jeudi fuivant 3 Aouft. Ce Prélat
dans ce peu de tems fe prépara le mieux qu'il
put à recevoir cette illuftre Compagnie.
>
L. A. R. & toute la Cour arriverent de Frouard
où elles avoient_couché , à une heure & demie
dans cinq Caroffes , accompagnez de leurs Officiers
& de Pages à Cheval . M. de Mets les reçut
à la Portiere de leur Caroffe , accompagné de
Meſdames de Bellifle & de Montholon , Premiere
PreAOUST
. 1730. 1889
Prefidente ; des Comtes de Baviere , de Bethune ,
de Bellifle , de Beuvron ; de Mrs de Brezé , de
la Valliere , d'Armenonville , de Stueffe , de Verfeille
; des Marquis de Lifle , de Guftine , de
Conche , de S. Vallier , de Bellefond , de Livry ,
de Montholon , Premier Prefident , de Creil, Intendant
& de Roche- Colombe.
On fe promena quelque tems fur la Terraffe ,
& bientôt après on avertit que le dîné étoit fervi.
L. A. R. & toute la fuite allerent dans l'Orangerie,
où le Repas étoit préparé. Ce lieu étoit
orné magnifiquement & également . Il y avoit
deux Tables de 25 Couverts chacune , avec des
Eftrades aux deux bouts , où étoient d'un coté la
Mufique , & de l'autre des Haut-bois . Au dehors
il y avoit 18 Pieces de Canon , des Timbales & des
Trompettes.Le tout fut tres - bien exécuté ; le Repas
fut tres - bon & tres - délicat,&fervi avec beaucoup
d'ordre..
Après le Repas , qui dura environ deux heures
S. A. R. Madame , monta dans une Caléche avec
la Princeffe de Craon & M. de Mets , pour fe
promener dans les Jardins ; le Prince & toute fa
fuite fe promenerent à pied jufqu'à 5 heures &
demie que l'on rentra dans le Château , où on
trouva beaucoup de Rafraîchiffemens. L.A.R.partirent
à fix heures pour aller coucher à Frouard ,
qui eft à fept lieues de Frefcaty.
On ne peut rien ajouter aux manieres gracieufes
de L. A. R. pour M. de Mets , & au contentement
qu'Elles marquerent de tout ce qui s'étoit
paffé . Elles ont trouvé la Maiſon tres - belle & les
Jardins fort gracieux.
Les Seigneurs & Dames qui ont fuivi L. A. R.
à Erefcaty , font le Prince Charles & les Princeffes
fes Soeurs, Les Princes & les Princeffes de Lixin
& de Craon. Mrs de Spada , de Stinville , de
I. v Lunati
1890 MERCURE DE FRANCE
Lunati , de Quinick, d'Alteim, d'Ogara , l'Abbé
de Lozandiere , M de de Lenoncourt , M elles de
Spada , de Lunati & de Martini.
Mets , le 6. Aoust 1730.
LE
E Duc de Coaflin , Evêque de Mets, apprit le
31 du mois dernier que L. A. R. de Loraine
, le Prince Charles , les Princeffes fes Soeurs &
la plus grande partie de cette Cour devoient venir
exprès à Frefcati pour le voir, & lui demander
à dîner , le Jeudi fuivant 3 Aouft. Ce Prélat
dans ce peu de tems fe prépara le mieux qu'il
put à recevoir cette illuftre Compagnie.
>
L. A. R. & toute la Cour arriverent de Frouard
où elles avoient_couché , à une heure & demie
dans cinq Caroffes , accompagnez de leurs Officiers
& de Pages à Cheval . M. de Mets les reçut
à la Portiere de leur Caroffe , accompagné de
Meſdames de Bellifle & de Montholon , Premiere
PreAOUST
. 1730. 1889
Prefidente ; des Comtes de Baviere , de Bethune ,
de Bellifle , de Beuvron ; de Mrs de Brezé , de
la Valliere , d'Armenonville , de Stueffe , de Verfeille
; des Marquis de Lifle , de Guftine , de
Conche , de S. Vallier , de Bellefond , de Livry ,
de Montholon , Premier Prefident , de Creil, Intendant
& de Roche- Colombe.
On fe promena quelque tems fur la Terraffe ,
& bientôt après on avertit que le dîné étoit fervi.
L. A. R. & toute la fuite allerent dans l'Orangerie,
où le Repas étoit préparé. Ce lieu étoit
orné magnifiquement & également . Il y avoit
deux Tables de 25 Couverts chacune , avec des
Eftrades aux deux bouts , où étoient d'un coté la
Mufique , & de l'autre des Haut-bois . Au dehors
il y avoit 18 Pieces de Canon , des Timbales & des
Trompettes.Le tout fut tres - bien exécuté ; le Repas
fut tres - bon & tres - délicat,&fervi avec beaucoup
d'ordre..
Après le Repas , qui dura environ deux heures
S. A. R. Madame , monta dans une Caléche avec
la Princeffe de Craon & M. de Mets , pour fe
promener dans les Jardins ; le Prince & toute fa
fuite fe promenerent à pied jufqu'à 5 heures &
demie que l'on rentra dans le Château , où on
trouva beaucoup de Rafraîchiffemens. L.A.R.partirent
à fix heures pour aller coucher à Frouard ,
qui eft à fept lieues de Frefcaty.
On ne peut rien ajouter aux manieres gracieufes
de L. A. R. pour M. de Mets , & au contentement
qu'Elles marquerent de tout ce qui s'étoit
paffé . Elles ont trouvé la Maiſon tres - belle & les
Jardins fort gracieux.
Les Seigneurs & Dames qui ont fuivi L. A. R.
à Erefcaty , font le Prince Charles & les Princeffes
fes Soeurs, Les Princes & les Princeffes de Lixin
& de Craon. Mrs de Spada , de Stinville , de
I. v Lunati
1890 MERCURE DE FRANCE
Lunati , de Quinick, d'Alteim, d'Ogara , l'Abbé
de Lozandiere , M de de Lenoncourt , M elles de
Spada , de Lunati & de Martini.
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Résumé : EXTRAIT d'une Lettre écrite de Mets, le 6 Aoust 1730.
Le 6 août 1730, l'évêque de Metz, le Duc de Coaflin, reçut la visite du Prince Charles de Lorraine, de ses sœurs et de la majeure partie de la cour lorraine à Frescati. Informé le 31 juillet précédent, il se prépara à accueillir cette illustre compagnie. Le 3 août, le Prince Charles, les princesses et la cour arrivèrent de Frouard en cinq carrosses, accompagnés de leurs officiers et pages à cheval. L'évêque de Metz les accueillit à la portière de leur carrosse, accompagné de plusieurs nobles et dignitaires. Après une promenade sur la terrasse, le dîner fut servi dans l'orangerie, magnifiquement décorée. Deux tables de 25 couverts chacune étaient dressées, avec des estrades pour la musique et les hautbois. À l'extérieur, 18 pièces de canon, des timbales et des trompettes ajoutaient à la solennité. Le repas, d'une durée de deux heures, fut jugé excellent et servi avec ordre. Après le dîner, la princesse Madame se promena en calèche avec la princesse de Craon et l'évêque de Metz, tandis que le prince et sa suite se promenèrent à pied jusqu'à 17h30. Ils rentrèrent ensuite au château où des rafraîchissements étaient préparés. La cour repartit à 18 heures pour Frouard, à sept lieues de Frescati. Les manières gracieuses du Prince Charles et son contentement furent notés, ainsi que la beauté de la maison et la grâce des jardins. Les seigneurs et dames accompagnant le Prince Charles incluaient les princes et princesses de Lixin et de Craon, ainsi que plusieurs autres nobles et dignitaires.
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3
p. 1890-1892
CEREMONIE de la prise de Bonnet de Docteur, par M. l'Archevêque de Paris.
Début :
La Faculté de Théologie de Paris, après avoir presenté les Actes & les Décrets sur la Constiution [...]
Mots clefs :
Archevêque de Paris, Docteur, Chevalier, Faculté de théologie, Docteur
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texteReconnaissance textuelle : CEREMONIE de la prise de Bonnet de Docteur, par M. l'Archevêque de Paris.
CEREMONIE de la prife de Bonnet de
Docteur , parM.l'Archevêque de Paris.
A Faculté de Théologie de Paris, après avoir
Lprefènié les Actes & les Décrets fur la Conftitution
Unigenitus , au Roy , à la Reine & aux
autres Seigneurs,à Fontaibleau , le 18 May 1730.
cvût qu'elle devoit auffi preſenter les mêmes Actes
à M. l'Archevêque de Paris. Elle nomma pour
cela M. Lullier Doyen, M. de Romigny Syndic,
& les fix plus anciens Docteurs , aufquels elle recommanda
de fupplier M. l'Archevêque de vouloir
prendre le Bonnet de Docteur. Ce Prélat
avoit fait fa Licence dans les années 1706. &
1707. Mais après avoir obtenu le dégré de Licentié
, ayant été nommé fucceffivement Evêque
de Marfeille , & Archevêque d'Aix , il n'avoit
pas pris le Bonnet ,
cela étoit arri- que
vé à M. de Harlay Archevêque de Rouen , &
enfuite Archevêque de Paris , qui après ſa Licence
ne prit le Bonnet de Docteur qu'après avoir
été nommé Archevêque de Paris.
ainfi
M. l'Archevêque de Paris fut donc prié par
la Faculté de fuivre l'exemple de M. de Harlay
& à cette occafion le Doyen accompagné du
Syndic & des autres Députez , lui fit un fort
beau Difcours le 23 May dernier.
On fera peut- être bien -aiſe d'être inftruit de
ce qui s'obſerve quand les Archevêques de Paris
prennent le Bonnet . Ordinairement le Licencié
eft tenu qui doit prendre le Bonnet de Docteur ,
de foutenir quelques jours auparavant une Theſe.
nommée Vefperie , & un des jours fuivans il fe
rend
AOUST. 1730. 1891
rend dans la grande Sale de l'Archevéché , ou
dans la Chapelle interieure qui eft au bout de la
Sale , avec fon Grand-Maître d'Etude , où il a
prié quelques jours auparavant le Chancelier de
Notre-Dame de fe trouver. Il y a trois Chaifes
difpofées , le dos tourné à l'Autel. Si la cerenonie
fe fait dans la Chapelle de l'Archevêché ou
dans la Grande Sale même , le Licencié prend la
place du milieu ; à fa droite eft ie Chancelier , &
à fa gauche fon Grand - Maître d'Etude. La ceremonie
commence par un Difcours Latin que fait
le Chancelier fur quelque fujet d'érudition ou de
piété , fur l'importance de la ceremonie ; &c,
Enfuite le Licencié fe met à genoux devant le
Chancelier , qui lui fait faire les fermens accoutumez.
Le nouveau Docteur remercie le Chan→
celier , & fon Grand - Maître d'Etude. Enfuite il
préfide à une Thefe , nommée Aulique.
Après que le nouveau Docteur à difputé fur
trois Medium , ainfi que le Grand-Maître d'Etude
& le Chancelier , le Chancelier le conduit à
Notre- Dame , lui fait faire le ferment fur l'Autel
des Martyrs de foutenir la verité , enſeignée par
l'Eglife Catholique , Apoftolique & Romaine
toute la vie ; jufqu'à répandre fon ſang pour la
défenfe de ces mêmes véritez.
Mais quand un Archevêque de Paris , nommé
& facré , prend le Bonnet de Docteur , prefque
toutes ces ceremonies font obmiſes. Il n'y a ní
Vefperie , ni Aulique , ni Difcours par le Chancelier
, ou par le nouveau Docteur , ni fermens à
exiger de lui. L'Archevêque étant à genoux vis - àvis
l'Autel de la Chapelle intérieure de l'Archevêché
, ayant à fa droitele Chancelier , & le Doyen
de la Faculté à fa gauche , le Chancelier fe leve
donner & prononce la Formule ordinaire, pour
par l'autorité & la Benediction Apoftolique , le
dégre I vj
1892 MERCURE DE FRANCE
-
dégré de Docteur. Il met en même temps le
Bonnet de Docteur fur la tête de l'Archevêque
aiafi finit la ceremonie. C'est ce qui s'eſt obſervé
en 1671. quand M. de Harlay , Archevêque de
Paris , reçût le Bonnet de Docteur. Et c'eft auffi
ce qui s'eft paffé le 24 May 1730. à la cérémonie
de M. de Vintimille du Luc , en preſence
d'un grand nombre de Docteurs. Ce Prélat fit
l'honneur au Chancelier , au Doyen , au Syndic
& aux autres Docteurs de les retenir à dîner. Il
s'y trouva auffi quelques Prélats.
La Faculté prefenta auffi les Actes , dont il eſt
parlé au commencement de ce Mémoire , à l'Aſfemblée
du Clergé , le 10 Juillet dernier , ayant
nommé pour cela les mêmes Députez , lefquels
furent reçûs par les Agens Generaux,qui les conduifirent
dans la Sale des Affemblées . M. Luillier
Doyen , y fit un Difcours latin tres - éloquent
qui fe trouve dans le Recueil des mêmes Actes ,
donnésdepuis peu au Public.
Docteur , parM.l'Archevêque de Paris.
A Faculté de Théologie de Paris, après avoir
Lprefènié les Actes & les Décrets fur la Conftitution
Unigenitus , au Roy , à la Reine & aux
autres Seigneurs,à Fontaibleau , le 18 May 1730.
cvût qu'elle devoit auffi preſenter les mêmes Actes
à M. l'Archevêque de Paris. Elle nomma pour
cela M. Lullier Doyen, M. de Romigny Syndic,
& les fix plus anciens Docteurs , aufquels elle recommanda
de fupplier M. l'Archevêque de vouloir
prendre le Bonnet de Docteur. Ce Prélat
avoit fait fa Licence dans les années 1706. &
1707. Mais après avoir obtenu le dégré de Licentié
, ayant été nommé fucceffivement Evêque
de Marfeille , & Archevêque d'Aix , il n'avoit
pas pris le Bonnet ,
cela étoit arri- que
vé à M. de Harlay Archevêque de Rouen , &
enfuite Archevêque de Paris , qui après ſa Licence
ne prit le Bonnet de Docteur qu'après avoir
été nommé Archevêque de Paris.
ainfi
M. l'Archevêque de Paris fut donc prié par
la Faculté de fuivre l'exemple de M. de Harlay
& à cette occafion le Doyen accompagné du
Syndic & des autres Députez , lui fit un fort
beau Difcours le 23 May dernier.
On fera peut- être bien -aiſe d'être inftruit de
ce qui s'obſerve quand les Archevêques de Paris
prennent le Bonnet . Ordinairement le Licencié
eft tenu qui doit prendre le Bonnet de Docteur ,
de foutenir quelques jours auparavant une Theſe.
nommée Vefperie , & un des jours fuivans il fe
rend
AOUST. 1730. 1891
rend dans la grande Sale de l'Archevéché , ou
dans la Chapelle interieure qui eft au bout de la
Sale , avec fon Grand-Maître d'Etude , où il a
prié quelques jours auparavant le Chancelier de
Notre-Dame de fe trouver. Il y a trois Chaifes
difpofées , le dos tourné à l'Autel. Si la cerenonie
fe fait dans la Chapelle de l'Archevêché ou
dans la Grande Sale même , le Licencié prend la
place du milieu ; à fa droite eft ie Chancelier , &
à fa gauche fon Grand - Maître d'Etude. La ceremonie
commence par un Difcours Latin que fait
le Chancelier fur quelque fujet d'érudition ou de
piété , fur l'importance de la ceremonie ; &c,
Enfuite le Licencié fe met à genoux devant le
Chancelier , qui lui fait faire les fermens accoutumez.
Le nouveau Docteur remercie le Chan→
celier , & fon Grand - Maître d'Etude. Enfuite il
préfide à une Thefe , nommée Aulique.
Après que le nouveau Docteur à difputé fur
trois Medium , ainfi que le Grand-Maître d'Etude
& le Chancelier , le Chancelier le conduit à
Notre- Dame , lui fait faire le ferment fur l'Autel
des Martyrs de foutenir la verité , enſeignée par
l'Eglife Catholique , Apoftolique & Romaine
toute la vie ; jufqu'à répandre fon ſang pour la
défenfe de ces mêmes véritez.
Mais quand un Archevêque de Paris , nommé
& facré , prend le Bonnet de Docteur , prefque
toutes ces ceremonies font obmiſes. Il n'y a ní
Vefperie , ni Aulique , ni Difcours par le Chancelier
, ou par le nouveau Docteur , ni fermens à
exiger de lui. L'Archevêque étant à genoux vis - àvis
l'Autel de la Chapelle intérieure de l'Archevêché
, ayant à fa droitele Chancelier , & le Doyen
de la Faculté à fa gauche , le Chancelier fe leve
donner & prononce la Formule ordinaire, pour
par l'autorité & la Benediction Apoftolique , le
dégre I vj
1892 MERCURE DE FRANCE
-
dégré de Docteur. Il met en même temps le
Bonnet de Docteur fur la tête de l'Archevêque
aiafi finit la ceremonie. C'est ce qui s'eſt obſervé
en 1671. quand M. de Harlay , Archevêque de
Paris , reçût le Bonnet de Docteur. Et c'eft auffi
ce qui s'eft paffé le 24 May 1730. à la cérémonie
de M. de Vintimille du Luc , en preſence
d'un grand nombre de Docteurs. Ce Prélat fit
l'honneur au Chancelier , au Doyen , au Syndic
& aux autres Docteurs de les retenir à dîner. Il
s'y trouva auffi quelques Prélats.
La Faculté prefenta auffi les Actes , dont il eſt
parlé au commencement de ce Mémoire , à l'Aſfemblée
du Clergé , le 10 Juillet dernier , ayant
nommé pour cela les mêmes Députez , lefquels
furent reçûs par les Agens Generaux,qui les conduifirent
dans la Sale des Affemblées . M. Luillier
Doyen , y fit un Difcours latin tres - éloquent
qui fe trouve dans le Recueil des mêmes Actes ,
donnésdepuis peu au Public.
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Résumé : CEREMONIE de la prise de Bonnet de Docteur, par M. l'Archevêque de Paris.
En mai 1730, la Faculté de Théologie de Paris a organisé une cérémonie pour la prise de bonnet de docteur par l'Archevêque de Paris. Après avoir présenté les Actes et les Décrets sur la Constitution Unigenitus au roi et à la reine à Fontainebleau le 18 mai 1730, la Faculté a demandé à l'Archevêque de prendre le bonnet de docteur. Bien que l'Archevêque ait obtenu sa licence en 1706 et 1707 et ait été nommé évêque de Marseille puis archevêque d'Aix, il n'avait pas encore effectué cette cérémonie. La Faculté a désigné M. Lullier, Doyen, M. de Romigny, Syndic, et les docteurs les plus anciens pour supplier l'Archevêque de suivre l'exemple de M. de Harlay, ancien archevêque de Rouen et de Paris. Le 23 mai, le Doyen, accompagné du Syndic et des autres députés, a prononcé un discours à cette occasion. La cérémonie du 24 mai a différé des pratiques habituelles, où le licencié doit soutenir deux thèses et prêter serment. Pour un archevêque, ces étapes sont omises. L'Archevêque, à genoux devant l'autel de la chapelle intérieure de l'archevêché, a reçu le bonnet de docteur du chancelier, qui a prononcé la formule ordinaire. Cette cérémonie avait déjà été observée en 1671 pour M. de Harlay. Par ailleurs, la Faculté a présenté les Actes à l'Assemblée du Clergé le 10 juillet, avec les mêmes députés. Ils ont été reçus par les Agents Généraux, et M. Lullier, Doyen, a prononcé un discours latin éloquent lors de cette présentation.
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4
p. 1892-1894
Ordonnance de l'Archevêque de Paris, portant révocation de toutes les Permissions, &c. [titre d'après la table]
Début :
ORDONNANCE de M. l'Archevêque de Paris, du 23. Aoust, portant révocation de [...]
Mots clefs :
Archevêque de Paris, Chapelles, Ordonnance, Prêtres, Permission
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texteReconnaissance textuelle : Ordonnance de l'Archevêque de Paris, portant révocation de toutes les Permissions, &c. [titre d'après la table]
ORDONNANCE de M. l'Archevêque
de Paris , du 23. Aouft , portant révocation de
toutes les Permiffions verbales pour les Chapelles
domestiques.
-
Charles Gafpar - Guillaume de Vintimille.
&c. Sur ce qui nous a été repreſenté par notre
Promoteur General , que quelques Prêtres
peu attentifs aux regles de leur Miniftere , célébrent
la fainte Meffe dans des Chapelles domeftiques
, dont on ne rapporte d'autre conceffion
que des permiffions verbales que l'on fuppofe
données par nos Prédéceffeurs ou par Nous,quoique
felon la Difcipline de ce Diocéfe & l'Ordonnance
de Monfeigneur le Cardinal de Noailles
notre Prédéceffeur , fur la vénération dúë aux
Eglifes , & fur l'ufage des Chapelles domeftiques
; en datte du 20 Decembre 1696. toutes les
Y
A O UST . 1730. 1893
permiflions de Chapelles domestiques doivent
être expediées par écrits ; que d'autres Prêtres
portent l'efprit d'independance & de fingularité ,
jufqu'à offrir le Sacrifice dans des lieux profanes,
& qui n'ont été ni deſtinez , ni benis par l'autorité
Epifcopale , pour fervir de Chapelles domef
tiques , & que pour juftifier une contravention fi
manifefte aux Regles de l'Eglife , ils alleguent
qu'ils avoient obtenu cy-devant des Permiflions
verbales de dire la Meffe dans tous les lieux ou
ils demeureroient , & qu'en confequence ils ont
fait conftruire un Autel & célébré les faints Myfteres
, fans que lefdits lieux ayent été ni vifitez
ni benis , s'attribuant ainfi un privilege contraire
à toutes les Regles, qu'il n'eft point d'uſage d'accorder
à aucun particulier , & qui pourroit être
une fource d'abus & d'irréverence pour ce qu'il
y a de plus augufte dans la Religion . Nous requerant
ledit Promoteur de pourvoir à ces défordres.
A. ces cauſes , Nous , faifant droit fur le requifitoire
de notre Promoteur , voulant arrêter le
cours d'abus fi vifibles , maintenir dans ce Diocèſe
les Loix de la Difcipline , & nous oppofer à
tout ce qui peut les renverfer , nous révoquons
par la préfenteOrdonnance,jufq ' à ce qu'il en ait
été par Nous autrement ordonné, toutes les Permiffions
verbales feulement , qui auroient pû cydevant
être accordées , foit pour établir des Chapelles
domeftiques , foit pour permettre à des
particuliers de dire la Meffe dans des Maifons
où il n'y auroit point de Chapelles . Déclarant
que huit jours après la publication de notre
prefente Ordonnance , lefdites Chapelles demeureront
interdites , & que toutes les permiffions
pour des Chapelles , conformément à l'Ordonnance
de notre Prédeceffeur , du 20 Decembre
1696
1894 MERCURE DE FRANCE J
ac-
1696. ne feront accordées que par écrit , après
un Examen & vifite faits par notre ordre , pour
nous afsûrer de la décence des lieux , & des raifons
légitimes qui pourront nous engager
à
corder lefdites Chapelles avec les claufes & reftrictions
canoniques que le bon ordre demande.
Détendons , comme il eft porté par ladite Ordonnance
de Monfeigneur le Cardinal de Noailles
, à tous Prêtres Séculiers & Réguliers , fous
peine de fufpenfe , de célébrer la Mofle dans les
Chapelles domestiques dont on ne leur reprefentera
pas un titre ou permiffion de Nous , ou de
notre Prédeceffeur , expedié par écrit . Défendons
en outre à tous Prêtres Séculiers ou Réguliers ,
fous peine de fufpenfe encourue par le feul fait ,
de dire la Meffe dans des lieux qui n'auroient pas
été vifitez & benis par notre ordre , & approuvez
par Nous , pour fervir de Chapelles domestiques.
Si Mandons , & c.
de Paris , du 23. Aouft , portant révocation de
toutes les Permiffions verbales pour les Chapelles
domestiques.
-
Charles Gafpar - Guillaume de Vintimille.
&c. Sur ce qui nous a été repreſenté par notre
Promoteur General , que quelques Prêtres
peu attentifs aux regles de leur Miniftere , célébrent
la fainte Meffe dans des Chapelles domeftiques
, dont on ne rapporte d'autre conceffion
que des permiffions verbales que l'on fuppofe
données par nos Prédéceffeurs ou par Nous,quoique
felon la Difcipline de ce Diocéfe & l'Ordonnance
de Monfeigneur le Cardinal de Noailles
notre Prédéceffeur , fur la vénération dúë aux
Eglifes , & fur l'ufage des Chapelles domeftiques
; en datte du 20 Decembre 1696. toutes les
Y
A O UST . 1730. 1893
permiflions de Chapelles domestiques doivent
être expediées par écrits ; que d'autres Prêtres
portent l'efprit d'independance & de fingularité ,
jufqu'à offrir le Sacrifice dans des lieux profanes,
& qui n'ont été ni deſtinez , ni benis par l'autorité
Epifcopale , pour fervir de Chapelles domef
tiques , & que pour juftifier une contravention fi
manifefte aux Regles de l'Eglife , ils alleguent
qu'ils avoient obtenu cy-devant des Permiflions
verbales de dire la Meffe dans tous les lieux ou
ils demeureroient , & qu'en confequence ils ont
fait conftruire un Autel & célébré les faints Myfteres
, fans que lefdits lieux ayent été ni vifitez
ni benis , s'attribuant ainfi un privilege contraire
à toutes les Regles, qu'il n'eft point d'uſage d'accorder
à aucun particulier , & qui pourroit être
une fource d'abus & d'irréverence pour ce qu'il
y a de plus augufte dans la Religion . Nous requerant
ledit Promoteur de pourvoir à ces défordres.
A. ces cauſes , Nous , faifant droit fur le requifitoire
de notre Promoteur , voulant arrêter le
cours d'abus fi vifibles , maintenir dans ce Diocèſe
les Loix de la Difcipline , & nous oppofer à
tout ce qui peut les renverfer , nous révoquons
par la préfenteOrdonnance,jufq ' à ce qu'il en ait
été par Nous autrement ordonné, toutes les Permiffions
verbales feulement , qui auroient pû cydevant
être accordées , foit pour établir des Chapelles
domeftiques , foit pour permettre à des
particuliers de dire la Meffe dans des Maifons
où il n'y auroit point de Chapelles . Déclarant
que huit jours après la publication de notre
prefente Ordonnance , lefdites Chapelles demeureront
interdites , & que toutes les permiffions
pour des Chapelles , conformément à l'Ordonnance
de notre Prédeceffeur , du 20 Decembre
1696
1894 MERCURE DE FRANCE J
ac-
1696. ne feront accordées que par écrit , après
un Examen & vifite faits par notre ordre , pour
nous afsûrer de la décence des lieux , & des raifons
légitimes qui pourront nous engager
à
corder lefdites Chapelles avec les claufes & reftrictions
canoniques que le bon ordre demande.
Détendons , comme il eft porté par ladite Ordonnance
de Monfeigneur le Cardinal de Noailles
, à tous Prêtres Séculiers & Réguliers , fous
peine de fufpenfe , de célébrer la Mofle dans les
Chapelles domestiques dont on ne leur reprefentera
pas un titre ou permiffion de Nous , ou de
notre Prédeceffeur , expedié par écrit . Défendons
en outre à tous Prêtres Séculiers ou Réguliers ,
fous peine de fufpenfe encourue par le feul fait ,
de dire la Meffe dans des lieux qui n'auroient pas
été vifitez & benis par notre ordre , & approuvez
par Nous , pour fervir de Chapelles domestiques.
Si Mandons , & c.
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Résumé : Ordonnance de l'Archevêque de Paris, portant révocation de toutes les Permissions, &c. [titre d'après la table]
En 1730, l'archevêque de Paris, Charles Gaspard Guillaume de Vintimille, a publié une ordonnance le 23 août pour révoquer toutes les permissions verbales accordées pour les chapelles domestiques. Cette mesure répond à des rapports signalant des célébrations de messe dans des chapelles sans autorisation écrite, contrairement aux règles diocésaines et à une ordonnance précédente du cardinal de Noailles de 1696. L'ordonnance stipule que les permissions doivent être délivrées par écrit après une visite et un examen des lieux pour assurer leur décence et leur légitimité. Elle interdit également aux prêtres de célébrer la messe dans des lieux non visités et bénis par l'autorité épiscopale. Les chapelles sans titre écrit seront interdites huit jours après la publication de l'ordonnance, et les prêtres contrevenants seront sanctionnés.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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5
p. 1894
Mandement du même, sur la grossesse de la Reine, [titre d'après la table]
Début :
Dès le 12. Août, M. l'Archevêque de Paris donna un Mandement pour ordonner des Prieres [...]
Mots clefs :
Reine, Accouchement, Archevêque de Paris, Prières, Dauphin
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texteReconnaissance textuelle : Mandement du même, sur la grossesse de la Reine, [titre d'après la table]
Dès le 12. Août , M. l'Archevêque de Paris
donna un Mandement pour ordonner des Prieres
dans tout fon Diocèfe pour P'heureux accouchement
de la Reine. Il eft conçû en ces termes.
Charles , & c. La pieté du Roi qui lui infpire
dans tous les évenemens , de recourir à celui par
qui les Rois regnent , lui a fait défirer que nous
ordonnaffions des Prieres pour l'heureuſe délivrance
& pour la fanté de la Reine , qui eft fort
avancée dans fa groffeffe . Entrez avec nous dans
les intentions de Sa Majefté , pour demander à
Dieu la confervation d'une augufte Reine , que
fes vertus rendent fi refpectabie à tout le Royaume
, auquel elle a déja donné un Dauphin , &
celle du précieux fruit qui eft l'objet de nos efperances
& de nos voeux.
A CES CAUSâs , nous ordonnons , &c.
donna un Mandement pour ordonner des Prieres
dans tout fon Diocèfe pour P'heureux accouchement
de la Reine. Il eft conçû en ces termes.
Charles , & c. La pieté du Roi qui lui infpire
dans tous les évenemens , de recourir à celui par
qui les Rois regnent , lui a fait défirer que nous
ordonnaffions des Prieres pour l'heureuſe délivrance
& pour la fanté de la Reine , qui eft fort
avancée dans fa groffeffe . Entrez avec nous dans
les intentions de Sa Majefté , pour demander à
Dieu la confervation d'une augufte Reine , que
fes vertus rendent fi refpectabie à tout le Royaume
, auquel elle a déja donné un Dauphin , &
celle du précieux fruit qui eft l'objet de nos efperances
& de nos voeux.
A CES CAUSâs , nous ordonnons , &c.
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Résumé : Mandement du même, sur la grossesse de la Reine, [titre d'après la table]
Le 12 août, l'Archevêque de Paris a ordonné des prières pour l'accouchement de la Reine, avancée dans sa grossesse. Le roi exprime sa piété et son recours à Dieu. Les prières visent la santé de la Reine, respectée pour ses vertus et ayant déjà donné un Dauphin, et du futur enfant.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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6
p. 1895-1896
Autre sur le même sujet du Grand-Prieur de l'Abbaye S. Germain, [titre d'après la table]
Début :
Le 14. du même mois, le R. P. Grand Prieur de l'Abbaye de S. Germain, donna aussi un Mandement [...]
Mots clefs :
Prince, Princesse, Dauphin
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Autre sur le même sujet du Grand-Prieur de l'Abbaye S. Germain, [titre d'après la table]
Le 14. du même mois , le R. P. Grand - Prieur
de l'Abbaye de S. Germain , donna auffi un Mandement
digue de la grandur du ' Sujet & de fa
pieté. En voici la teneur :
CLAUDE DU PRE' , Grand - Prieur de
l'Abbaye Royale de S. Germain des Prez , immédiate
au S. Siege , & Vicaire General de S. B.
M. le Cardinal de Biffy , Evêque de Meaux
Commandeur de l'Ordre du S. Efprit , Abbé
Commandataire de cette l'Abaye , & c.
La Race fainte fe multiplie , la Pofterité nombreuſe
du Jufte eft un gage de la protection du
Tout- Puiffant , une récompenfe rendue à la vertu ,
de celui qui le craint & qui le fert avec fidelité .
Verité juftifiée par l'évenement. Elle s'accomplit
dans la Perfonne facrée du grand & Religieux
Monarque qui nous gouverne. Le Seigneur a beni
les premieres années de fon Alliance glorieufe.
Nous avons renconnu dans la Naiffance des trois
auguftes Princeffes , plus encore dans celle de
Monfeigneur LE DAUPHIN , les preuves
les plus marquées d'une Providence infiniment attentive
aux voeux du Roy , de la Reine , de toute
la Nation ; aujourd'hui nous voyons avec la joye
la plus vive , que le Seigneur mefurant fes faveurs
fur la pieté & la Religion de ce grand Prince ,
continue à le combler de nouvelles benedictions .
Le bonheur des Peuples qui rend S M. fenfible à
de tels bienfaits , nous engage à redoubler nos
voeux & nos prieres. L'augufte & vertueuſe Princeffe
, qui par l'affemblage des dons les plus précieux
de la Nature & de la grace , concourt à
rendre notre felicité durable & conſtante , mérite
ce jufte tribut. Prions pour la confervation d'une
fanté fi chere à la France , prions pour le fuccès
de fon heureufe délivrance . Puiffe -t- elle à jamais
être l'objet de l'amour & de la veneration des
Peuples
1896 MERCURE DE FRANCE
Peuples. , croître en mille mille generation .
Puiffe fa glorieufe Pofterité , fi fainte dans fa
Souche , fi augufte dans fa Tige , fi féconde en
Heros & en Maîtres du Monde dans fon étenduë
, n'avoir d'autre terme , que la fin des temps.
A CES CAUSES , en conformité des intentions
de Sa Majeſté , &c.
de l'Abbaye de S. Germain , donna auffi un Mandement
digue de la grandur du ' Sujet & de fa
pieté. En voici la teneur :
CLAUDE DU PRE' , Grand - Prieur de
l'Abbaye Royale de S. Germain des Prez , immédiate
au S. Siege , & Vicaire General de S. B.
M. le Cardinal de Biffy , Evêque de Meaux
Commandeur de l'Ordre du S. Efprit , Abbé
Commandataire de cette l'Abaye , & c.
La Race fainte fe multiplie , la Pofterité nombreuſe
du Jufte eft un gage de la protection du
Tout- Puiffant , une récompenfe rendue à la vertu ,
de celui qui le craint & qui le fert avec fidelité .
Verité juftifiée par l'évenement. Elle s'accomplit
dans la Perfonne facrée du grand & Religieux
Monarque qui nous gouverne. Le Seigneur a beni
les premieres années de fon Alliance glorieufe.
Nous avons renconnu dans la Naiffance des trois
auguftes Princeffes , plus encore dans celle de
Monfeigneur LE DAUPHIN , les preuves
les plus marquées d'une Providence infiniment attentive
aux voeux du Roy , de la Reine , de toute
la Nation ; aujourd'hui nous voyons avec la joye
la plus vive , que le Seigneur mefurant fes faveurs
fur la pieté & la Religion de ce grand Prince ,
continue à le combler de nouvelles benedictions .
Le bonheur des Peuples qui rend S M. fenfible à
de tels bienfaits , nous engage à redoubler nos
voeux & nos prieres. L'augufte & vertueuſe Princeffe
, qui par l'affemblage des dons les plus précieux
de la Nature & de la grace , concourt à
rendre notre felicité durable & conſtante , mérite
ce jufte tribut. Prions pour la confervation d'une
fanté fi chere à la France , prions pour le fuccès
de fon heureufe délivrance . Puiffe -t- elle à jamais
être l'objet de l'amour & de la veneration des
Peuples
1896 MERCURE DE FRANCE
Peuples. , croître en mille mille generation .
Puiffe fa glorieufe Pofterité , fi fainte dans fa
Souche , fi augufte dans fa Tige , fi féconde en
Heros & en Maîtres du Monde dans fon étenduë
, n'avoir d'autre terme , que la fin des temps.
A CES CAUSES , en conformité des intentions
de Sa Majeſté , &c.
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Résumé : Autre sur le même sujet du Grand-Prieur de l'Abbaye S. Germain, [titre d'après la table]
Le 14 du même mois, Claude du Pré, Grand-Prieur de l'Abbaye Royale de Saint-Germain-des-Prés, Vicaire Général du Cardinal de Bissy, Évêque de Meaux, et Commandeur de l'Ordre du Saint-Esprit, a émis un mandement. Ce document souligne la grandeur et la piété du sujet, en mettant en avant la multiplication de la race sainte comme signe de la protection divine et récompense de la vertu. Le monarque régnant illustre cette vérité par la naissance de trois princesses et du Dauphin au début de son règne, preuves de la Providence divine. Le bonheur des peuples, sensible aux bienfaits du roi, incite à redoubler les vœux et les prières. La princesse, par ses dons naturels et spirituels, contribue à la félicité durable de la nation. Les prières visent la conservation de sa santé et le succès de son heureuse délivrance. On souhaite que sa postérité soit sainte, auguste et féconde en héros et maîtres du monde, jusqu'à la fin des temps. Ce mandement est émis en conformité avec les intentions de Sa Majesté.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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7
p. 1896
« Le 30, les Députez des Etats de Languedoc eurent Audience du Roy. Ils y furent présentés [...] »
Début :
Le 30, les Députez des Etats de Languedoc eurent Audience du Roy. Ils y furent présentés [...]
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Le 30, les Députez des Etats de Languedoc eurent Audience du Roy. Ils y furent présentés [...] »
Le 30 , les Députez des Etats de Languedoc
eurent Audience du Roy. Ils y furent préſentés
par le Duc du Maine , Gouverneur de la Province
, & par le Comte de S Florentin , Secretaire
d'Etat , & conduits en la maniere accoutumée
par le Marquis de Dreux Grand- Maître des
Cerémonies , & par M. Defgranges , Maître des
Cerémonies La députation étoit compofée de
l'Evêque de Viviers , pour le Clergé , qui porta
la parole ; du Marquis d'Ambres , pour la Nobleffe
; de Mrs Bains & Gayac , pour le Tiers-
Etat ; & de M. de Montferier , Syndic General
de la Province Ils rendirent enfuite leurs refpects
à Monfeigneur le Dauphin , à Monſeigneur
le Duc d'Anjou , & à Mefdames de France.
eurent Audience du Roy. Ils y furent préſentés
par le Duc du Maine , Gouverneur de la Province
, & par le Comte de S Florentin , Secretaire
d'Etat , & conduits en la maniere accoutumée
par le Marquis de Dreux Grand- Maître des
Cerémonies , & par M. Defgranges , Maître des
Cerémonies La députation étoit compofée de
l'Evêque de Viviers , pour le Clergé , qui porta
la parole ; du Marquis d'Ambres , pour la Nobleffe
; de Mrs Bains & Gayac , pour le Tiers-
Etat ; & de M. de Montferier , Syndic General
de la Province Ils rendirent enfuite leurs refpects
à Monfeigneur le Dauphin , à Monſeigneur
le Duc d'Anjou , & à Mefdames de France.
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Résumé : « Le 30, les Députez des Etats de Languedoc eurent Audience du Roy. Ils y furent présentés [...] »
Le 30, les députés des États de Languedoc furent reçus par le roi. Présentés par le duc du Maine et le comte de Saint-Florentin, ils incluaient l'évêque de Viviers pour le clergé, le marquis d'Ambres pour la noblesse, messieurs Bains et Gayac pour le tiers-état, et M. de Montferier. Ils rendirent ensuite hommage au dauphin, au duc d'Anjou et à Mesdames de France.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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8
p. 1896-1902
MORTS NAISSANCES,
Début :
Michel Poncet de la Riviere, Evêque d'Angers, Abbé des Abbayes de Vierson, Diocèse [...]
Mots clefs :
Duc d'Anjou, Duchesse de Brunswick, Bénédicte-Henriette du Palatinat
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MORTS NAISSANCES,
MORTS NAISSANCES,
Michel Poncet de la Riviere , Evêque d'An-
.cèle de Bourges, de Noailles, Diocèfe de Poitiers
& de S. Florent lès Saumurs , Diocèle d'Angers,
P'un des Quarante de l'Académie Françoiſe
mourut dans fon Diocèſe le 2. de ce mois , âgé
d'environ 58. ans.
Le même jour , Dame Marie - Magdelaine Pa
rent, Epoufe de M. Louis le Boulanger , Cheva-"
"
lier
A O UST. 1730. 1897
valier Seigneur d'Hacqueville , Maître des Requêtes
, mourut à Paris , âgé d'environ 42. ans.
M. Vabere de Sailly , Chevalier , Capitaine au
Régiment de Navarre , decedé le même jour ,
âgé d'environ 50. ans.
Le Comte d'Alais , Prince du Sang , frere du
Prince de Conty , mourut à Paris le 7. de ce
mois , dans la neuvième année de fon âge , étant
né le s . Février 1722. Le Roi en prit le deuil
le 12. & le quitta le 24.
M.François de Murard, Confeiller en la Grande
Chambre du Parlement , mourut le 11. Août ,
dans la 62 ~ anné de ſon âge .
Benedictine Henriette , Philippe , Comteffe Palatine
du Rhin , veuve de Jean - Frederic de Brunfwick
, Duc d'Hanover , mort à Ausbourg le 27.
Décembre 1679. mourut fubitement à midi le
12. de ce mois à fa Maifon de Campagne du
Village d'Anieres , âgée de 78. & 20. jours ;
étant née le 23.Juillet 16 52. Cette Princeffe étoit
fille d'Edouard , Prince Palatin du Rhin , mort à
Paris le 10. Mars 1663. & d'Anne de Gonzague
de Mantoie , morte le 6. Juillet 1684. Elle avoit
eu de fon Mariage Charlote- Felicité , née le 8 .
Mars 1671. marié le 18. Novembre au Duc de
Modene , & morte en couches le 26. Septembre
1710. Marie- Jofephe , née le 29. Mars 1672 .
morte le 4. Septembre 1687. & Willelmine Amelie
, veuve de l'Empereur Jofeph , auquel elle fut
mariée le 15. Janvier 1699. Elle étoit foeur de la
Princeffe Anne , veuve d'Henry- Jules de Bourbon
, Prince de Condé , Premier Prince du Sang ,
morte le 23. Fevrier 1723.
L'inftant d'avant fa mort , cette Princeffe paroiffoit
en bonne fanté , & fe felicitoit de fon
état ; elle s'étoit levée à ſon heure ordinaire
avoit été à la Meſſe , qu'elle avoit entenduë toute
entiere ,
>
1898 MERCURE DE FRANCE
2
entiere, fans aucune apparence d'incommodité, &
au fortir de laquelle ayant fenti quelque mouvement
dans le ventre , elle entra d'un pas ferme &
affuré dans fa Garderobe , fans avoir befoin de
perfonne pour la foutenir , & à peine fut - elle fur
fa chaife qu'elle tomba morte par terre fans
donner depuis cet inftant aucun figne de vie.
>
Parmi les differentes caufes de mort , décou
vertes à l'ouverture de fon corps , & qui ne s'étoient
manifeftées pendant fa vie par aucun figne
particulier qui les dénotât , il s'en eft trouvé une
dans le coeur, auffi rare , auffi finguliere, & auffi
difficile , pour ne pas dire auffi impoffible à prévoir
qu'à détruire. Cette caufe qui peut être regardée
comme la principale , ou pour mieux dire,
l'unique de la mort fubite de cette Princeffe
c'étoit un trou ou une espece de finus qu'une humeur
faline & penétrante avoit creufé petit à petit
& obliquement dans la parois du ventricule
droit du coeur , ce finus s'ouvrant d'un coté dans
la cavité du ventricule , & de l'autre dans celle du
pericarde , perçoit de part en part l'épaiffeur de
la parois de ce ventricule , & ayant permis au
fang de ce ventricule de s'infinuer dans le pericarde
& de fe détourner par là de fa route naturelie
du coté de l'artere du poumon , avoit donné
lieu à une interruption formelle de la circulation ,
à un affaiflemen: & une concidence fubite des parois
des vaiffeaux & à la mort précipitée de
cette Princeffe.
Il y avoit fix onces de fang caillé dans le pericarde
, fans compter la férofité de ce fang qui y
étoit aufli. On n'en a pas trouvé dans le ventricule
droit du coeur , parceque celui qu'il auroit
dû contenir s'étoit totalement écoulé dans le
pericarde ; mais le ventricule gauche qui n'étoit
point percé de même , contenoit la quantité de
fang
A OUST. 1730. 1899
fang caillé qui a coutume de s'y rencontrer après
la mort.
Dame Claude Emée Defpinay , veuve de M.
Geofroy Dominique de Bragelone , Chevalier ,
Seigneur de Lonny , Deville , Cliron & c. Maître
des Requêtes , mourut le 13. Août , agée d'environ
80. ans.
Charles Boucher d'Orçay , Maître des Requê
tes Honoraire & Intendant de la Generalité de
Limoges , mourut à Paris , le 14. de ce mois ,
dans la 56me année de fon âge. M. de Tourni ,
Maître des Requêtes, a été nommé à l'intendan
ce de Limoges.
Le 18. Juillet , Dame Marie Anne Hiacinthe
Vis-de- Lou , Epoufe de Louis Engelbert , Comte
de la Marck , Marquis de Wardes , Colonel d'un
Regiment d'Infanterie Allemande , au fervice du
Roi , accoucha d'une fille qui fut tenuë fur les
Fonts le 18. Août , & nommée Louife Marguerite
par Louis Pierre , Comte de la Marck & de
Schleiden , Chevalier des Ordres du Roi, Lieutenant
General des Armées de S.M. & c. & par Dame
Marguerite Iris de Poix, Epoufe de Jean Baptifte,
Marquis de Monteflon , Brigadier des Armées du
Roi , Sous- Lieutenant des Gendarmes Dauphins.
Le 16. Août , M. le Curé de S. Sulpice adminiftra
dans fon Eglife le Sacrement de Baptême à
une fille agée de 25. ans , née & élevée dans la
Religion Judaïque dont elle avoit fait volontairement
abjuration . Elle fut nommée Marie Magdelaine
Sara par M. René Herault , Conſeiller
d'Etat , Lieutenant General de Police , & par Dame
Diane Magdelaine de Bautru - Vaubrun , Ducheffe
d'Etrées.
Le lendemain le même Pafteur adminiftra auffi
le Sacrement de Baptême à la Mere de cette fille,
nommée Rachel Mendoza , veuve d'Abraham Gavet
,
1900 MERCURE DE FRANCE
vet , âgée de cinquante ans & auffi élevée dans
la Religion Judaïque , qu'elle a pareillement abjurée.
Elle eut pour Parrain Mr Nicolas Profper
Bauyn d'Angervilliers , Miniftre & Secretaire
d'Etat de la Guerre , & pour Marraine Dame
Marie Brulart , veuve de Jofeph de Bethune ,"
Marquis de Charoft , Brigadier des Armées du
Roi &c. Cette mere & cette fille font originaires
de la Ville de Nice , Capitale du Comté de ce
nom , dans les Etats du Roi de Sardaigne.
Dame Françoife Aubery de Vaftan , Epoufe
d'Armand de Bethune , Comte d'Orval &c. accoucha
le 18. Août d'un fils , qui fut nommé ‹
Maximilien Antoine Armand , par M. Antoine
Portail , Premier Préſident du Parlement , & par
Dame Marie Therefe Martin , veuve de Louis ,
Marquis de Bethune , Marquis de Chabris &c.
Le 30 de ce mois , la Reine fentit à fix heures
du matin quelques douleurs , & vers les neuf
heures S. M. accoucha heureufement d'un Prince
, que le Roi a nommé Duc d'Anjou. Dès que
ce Prince fut né , il fut ondoyé par l'Abbé de
Choifeul , Aumônier du Roi en quartier , en préfence
du Curé de la Paroiffe de Verſailles . Le
Roi affifta à cette Cerémonie , ainfi que les Princes
& Princeffes du fang qui étoient à Verſailles,
le Cardinal de Fleuri , le Chancelier de France &
le Garde des Sceaux. Lorfque la Ducheffe de
Ventadour , Gouvernante des Enfans de France ,
cut porté Monfeigneur le Duc d'Anjou dans
l'Appartement qui lui avoit été preparé , le Marquis
de Breteuil , Commandeur- Prevôt & Maître
des Cerémonies des Ordres du Roi , porta à ce
Prince le Cordon & la Croix de l'Ordre du Saint
Efprit ; il fit cette fonction à cauſe de l'abſence
du Grand Tréforier des Ordres. Le Roi qui s'étoit
AOUST. 1730. 1901
toit rendu auprès de la Reine dans le tems qu'elle
avoit commencé à fentir des douleurs , étant rentré
dans fon Appartement , envoya M. de Lugat,
l'un de fes Gentilshommes ordinaires , à Chambord
, porter au Roi Staniſlas & à la Reine fon
Epoufe la nouvelle de l'heureux Accouchement de
la Reine & de la Naiffance de Monfeigneur le
Duc d'Anjou , & le Garde des Sceaux , Miniftre
& Secretaire d'Etat , ayant le département des
affaires Etrangeres , depêcha dans le même tems
des Couriers Extraordinaires aux Ambaſſadeurs
& aux Miniftres du Roi dans les Cours Etrangeres
, pour leur annoncer cette nouvelle . Aufli tôt
qu'on cut appris que la Reine étoit accouchée
d'un Prince , les Princes du Sang , les Seigneurs
de la Cour , les Chefs des Compagnies Superieures
& les perfonnes de confideration , s'emprefferent
d'aller à cette occafion rendre leurs refpects
au Roi , & S. M. qui parut très fenfible à
leur zele reçût avec bonté les témoignages de
leur joye,
Le Roi alla à midi entendre la Meffe , pendant
laquelle on chanta le Te Deum , en actions de
graces de l'heureux accouchement de la Reine &
de la Naiffance de Monfeigneur le Duc d'Anjou.
L'après midi , le Roi reçut les complimens des
Princeffes du Sang & des Dames de la Cour ,
& il vit les Ambaffadeurs & les Miniftres Etrangers
qui s'étoient rendus à Verſailles avec beau
coup d'empreffement pour complimenter S. M.
Après le fouper du Roi , on tira dans l'Efplanade
qui eft entre la grande Grille & les Ecuries , des
Fufées & un Feu d'artifice , & il y eut dans
toutes les rues des Illuminations, des Feux & toutes
les autres marques de réjouiffance.
La Reine & Monfeigneur le Duc d'Anjou , ſe
portent auffi-bien qu'on puiffe le fouhaiter.
Le
1902 MERCURE DE FRANCE
•
Le même jour 30 Août , les Prévôt des Marchands
& Echevins qui s'étoient affemblez à l'Hôtel
de Ville , auffi -tôt qu'ils eurent appris que la
Reine avoit fenti quelques douleurs , reçurent la
nouvelle de fon heureux Accouchement & de la
Naiffance de Monfeigneur le Duc d'Anjou , par le .
Chevalier de S. André , Enfeigne des Gardes du
Corps , qui fert actuellement auprès de la Reine
& que le Roi avoit envoyé pour en donner part au
Corps de Ville. Il arriva à l'Hôtel de Ville vers
les onze heures & demie du matin, & dans le moment
les Prévôt des Marchands & Echevins firent
annoncer cette heureufe nouvelle à toute la
Ville par le bruit du Canon & par la Cloche de
l'Hôtel de Ville. Le foir on tira le Canon , il у
eut un grand Feu , accompagné de Fufées , dans
la Place de l'Hôtel de Ville , qui fut illuminé , &
la joye publique éclata par les acclamations du
Peuple & par les Feux qui furent faits devant toutes
les Maiſons .
Michel Poncet de la Riviere , Evêque d'An-
.cèle de Bourges, de Noailles, Diocèfe de Poitiers
& de S. Florent lès Saumurs , Diocèle d'Angers,
P'un des Quarante de l'Académie Françoiſe
mourut dans fon Diocèſe le 2. de ce mois , âgé
d'environ 58. ans.
Le même jour , Dame Marie - Magdelaine Pa
rent, Epoufe de M. Louis le Boulanger , Cheva-"
"
lier
A O UST. 1730. 1897
valier Seigneur d'Hacqueville , Maître des Requêtes
, mourut à Paris , âgé d'environ 42. ans.
M. Vabere de Sailly , Chevalier , Capitaine au
Régiment de Navarre , decedé le même jour ,
âgé d'environ 50. ans.
Le Comte d'Alais , Prince du Sang , frere du
Prince de Conty , mourut à Paris le 7. de ce
mois , dans la neuvième année de fon âge , étant
né le s . Février 1722. Le Roi en prit le deuil
le 12. & le quitta le 24.
M.François de Murard, Confeiller en la Grande
Chambre du Parlement , mourut le 11. Août ,
dans la 62 ~ anné de ſon âge .
Benedictine Henriette , Philippe , Comteffe Palatine
du Rhin , veuve de Jean - Frederic de Brunfwick
, Duc d'Hanover , mort à Ausbourg le 27.
Décembre 1679. mourut fubitement à midi le
12. de ce mois à fa Maifon de Campagne du
Village d'Anieres , âgée de 78. & 20. jours ;
étant née le 23.Juillet 16 52. Cette Princeffe étoit
fille d'Edouard , Prince Palatin du Rhin , mort à
Paris le 10. Mars 1663. & d'Anne de Gonzague
de Mantoie , morte le 6. Juillet 1684. Elle avoit
eu de fon Mariage Charlote- Felicité , née le 8 .
Mars 1671. marié le 18. Novembre au Duc de
Modene , & morte en couches le 26. Septembre
1710. Marie- Jofephe , née le 29. Mars 1672 .
morte le 4. Septembre 1687. & Willelmine Amelie
, veuve de l'Empereur Jofeph , auquel elle fut
mariée le 15. Janvier 1699. Elle étoit foeur de la
Princeffe Anne , veuve d'Henry- Jules de Bourbon
, Prince de Condé , Premier Prince du Sang ,
morte le 23. Fevrier 1723.
L'inftant d'avant fa mort , cette Princeffe paroiffoit
en bonne fanté , & fe felicitoit de fon
état ; elle s'étoit levée à ſon heure ordinaire
avoit été à la Meſſe , qu'elle avoit entenduë toute
entiere ,
>
1898 MERCURE DE FRANCE
2
entiere, fans aucune apparence d'incommodité, &
au fortir de laquelle ayant fenti quelque mouvement
dans le ventre , elle entra d'un pas ferme &
affuré dans fa Garderobe , fans avoir befoin de
perfonne pour la foutenir , & à peine fut - elle fur
fa chaife qu'elle tomba morte par terre fans
donner depuis cet inftant aucun figne de vie.
>
Parmi les differentes caufes de mort , décou
vertes à l'ouverture de fon corps , & qui ne s'étoient
manifeftées pendant fa vie par aucun figne
particulier qui les dénotât , il s'en eft trouvé une
dans le coeur, auffi rare , auffi finguliere, & auffi
difficile , pour ne pas dire auffi impoffible à prévoir
qu'à détruire. Cette caufe qui peut être regardée
comme la principale , ou pour mieux dire,
l'unique de la mort fubite de cette Princeffe
c'étoit un trou ou une espece de finus qu'une humeur
faline & penétrante avoit creufé petit à petit
& obliquement dans la parois du ventricule
droit du coeur , ce finus s'ouvrant d'un coté dans
la cavité du ventricule , & de l'autre dans celle du
pericarde , perçoit de part en part l'épaiffeur de
la parois de ce ventricule , & ayant permis au
fang de ce ventricule de s'infinuer dans le pericarde
& de fe détourner par là de fa route naturelie
du coté de l'artere du poumon , avoit donné
lieu à une interruption formelle de la circulation ,
à un affaiflemen: & une concidence fubite des parois
des vaiffeaux & à la mort précipitée de
cette Princeffe.
Il y avoit fix onces de fang caillé dans le pericarde
, fans compter la férofité de ce fang qui y
étoit aufli. On n'en a pas trouvé dans le ventricule
droit du coeur , parceque celui qu'il auroit
dû contenir s'étoit totalement écoulé dans le
pericarde ; mais le ventricule gauche qui n'étoit
point percé de même , contenoit la quantité de
fang
A OUST. 1730. 1899
fang caillé qui a coutume de s'y rencontrer après
la mort.
Dame Claude Emée Defpinay , veuve de M.
Geofroy Dominique de Bragelone , Chevalier ,
Seigneur de Lonny , Deville , Cliron & c. Maître
des Requêtes , mourut le 13. Août , agée d'environ
80. ans.
Charles Boucher d'Orçay , Maître des Requê
tes Honoraire & Intendant de la Generalité de
Limoges , mourut à Paris , le 14. de ce mois ,
dans la 56me année de fon âge. M. de Tourni ,
Maître des Requêtes, a été nommé à l'intendan
ce de Limoges.
Le 18. Juillet , Dame Marie Anne Hiacinthe
Vis-de- Lou , Epoufe de Louis Engelbert , Comte
de la Marck , Marquis de Wardes , Colonel d'un
Regiment d'Infanterie Allemande , au fervice du
Roi , accoucha d'une fille qui fut tenuë fur les
Fonts le 18. Août , & nommée Louife Marguerite
par Louis Pierre , Comte de la Marck & de
Schleiden , Chevalier des Ordres du Roi, Lieutenant
General des Armées de S.M. & c. & par Dame
Marguerite Iris de Poix, Epoufe de Jean Baptifte,
Marquis de Monteflon , Brigadier des Armées du
Roi , Sous- Lieutenant des Gendarmes Dauphins.
Le 16. Août , M. le Curé de S. Sulpice adminiftra
dans fon Eglife le Sacrement de Baptême à
une fille agée de 25. ans , née & élevée dans la
Religion Judaïque dont elle avoit fait volontairement
abjuration . Elle fut nommée Marie Magdelaine
Sara par M. René Herault , Conſeiller
d'Etat , Lieutenant General de Police , & par Dame
Diane Magdelaine de Bautru - Vaubrun , Ducheffe
d'Etrées.
Le lendemain le même Pafteur adminiftra auffi
le Sacrement de Baptême à la Mere de cette fille,
nommée Rachel Mendoza , veuve d'Abraham Gavet
,
1900 MERCURE DE FRANCE
vet , âgée de cinquante ans & auffi élevée dans
la Religion Judaïque , qu'elle a pareillement abjurée.
Elle eut pour Parrain Mr Nicolas Profper
Bauyn d'Angervilliers , Miniftre & Secretaire
d'Etat de la Guerre , & pour Marraine Dame
Marie Brulart , veuve de Jofeph de Bethune ,"
Marquis de Charoft , Brigadier des Armées du
Roi &c. Cette mere & cette fille font originaires
de la Ville de Nice , Capitale du Comté de ce
nom , dans les Etats du Roi de Sardaigne.
Dame Françoife Aubery de Vaftan , Epoufe
d'Armand de Bethune , Comte d'Orval &c. accoucha
le 18. Août d'un fils , qui fut nommé ‹
Maximilien Antoine Armand , par M. Antoine
Portail , Premier Préſident du Parlement , & par
Dame Marie Therefe Martin , veuve de Louis ,
Marquis de Bethune , Marquis de Chabris &c.
Le 30 de ce mois , la Reine fentit à fix heures
du matin quelques douleurs , & vers les neuf
heures S. M. accoucha heureufement d'un Prince
, que le Roi a nommé Duc d'Anjou. Dès que
ce Prince fut né , il fut ondoyé par l'Abbé de
Choifeul , Aumônier du Roi en quartier , en préfence
du Curé de la Paroiffe de Verſailles . Le
Roi affifta à cette Cerémonie , ainfi que les Princes
& Princeffes du fang qui étoient à Verſailles,
le Cardinal de Fleuri , le Chancelier de France &
le Garde des Sceaux. Lorfque la Ducheffe de
Ventadour , Gouvernante des Enfans de France ,
cut porté Monfeigneur le Duc d'Anjou dans
l'Appartement qui lui avoit été preparé , le Marquis
de Breteuil , Commandeur- Prevôt & Maître
des Cerémonies des Ordres du Roi , porta à ce
Prince le Cordon & la Croix de l'Ordre du Saint
Efprit ; il fit cette fonction à cauſe de l'abſence
du Grand Tréforier des Ordres. Le Roi qui s'étoit
AOUST. 1730. 1901
toit rendu auprès de la Reine dans le tems qu'elle
avoit commencé à fentir des douleurs , étant rentré
dans fon Appartement , envoya M. de Lugat,
l'un de fes Gentilshommes ordinaires , à Chambord
, porter au Roi Staniſlas & à la Reine fon
Epoufe la nouvelle de l'heureux Accouchement de
la Reine & de la Naiffance de Monfeigneur le
Duc d'Anjou , & le Garde des Sceaux , Miniftre
& Secretaire d'Etat , ayant le département des
affaires Etrangeres , depêcha dans le même tems
des Couriers Extraordinaires aux Ambaſſadeurs
& aux Miniftres du Roi dans les Cours Etrangeres
, pour leur annoncer cette nouvelle . Aufli tôt
qu'on cut appris que la Reine étoit accouchée
d'un Prince , les Princes du Sang , les Seigneurs
de la Cour , les Chefs des Compagnies Superieures
& les perfonnes de confideration , s'emprefferent
d'aller à cette occafion rendre leurs refpects
au Roi , & S. M. qui parut très fenfible à
leur zele reçût avec bonté les témoignages de
leur joye,
Le Roi alla à midi entendre la Meffe , pendant
laquelle on chanta le Te Deum , en actions de
graces de l'heureux accouchement de la Reine &
de la Naiffance de Monfeigneur le Duc d'Anjou.
L'après midi , le Roi reçut les complimens des
Princeffes du Sang & des Dames de la Cour ,
& il vit les Ambaffadeurs & les Miniftres Etrangers
qui s'étoient rendus à Verſailles avec beau
coup d'empreffement pour complimenter S. M.
Après le fouper du Roi , on tira dans l'Efplanade
qui eft entre la grande Grille & les Ecuries , des
Fufées & un Feu d'artifice , & il y eut dans
toutes les rues des Illuminations, des Feux & toutes
les autres marques de réjouiffance.
La Reine & Monfeigneur le Duc d'Anjou , ſe
portent auffi-bien qu'on puiffe le fouhaiter.
Le
1902 MERCURE DE FRANCE
•
Le même jour 30 Août , les Prévôt des Marchands
& Echevins qui s'étoient affemblez à l'Hôtel
de Ville , auffi -tôt qu'ils eurent appris que la
Reine avoit fenti quelques douleurs , reçurent la
nouvelle de fon heureux Accouchement & de la
Naiffance de Monfeigneur le Duc d'Anjou , par le .
Chevalier de S. André , Enfeigne des Gardes du
Corps , qui fert actuellement auprès de la Reine
& que le Roi avoit envoyé pour en donner part au
Corps de Ville. Il arriva à l'Hôtel de Ville vers
les onze heures & demie du matin, & dans le moment
les Prévôt des Marchands & Echevins firent
annoncer cette heureufe nouvelle à toute la
Ville par le bruit du Canon & par la Cloche de
l'Hôtel de Ville. Le foir on tira le Canon , il у
eut un grand Feu , accompagné de Fufées , dans
la Place de l'Hôtel de Ville , qui fut illuminé , &
la joye publique éclata par les acclamations du
Peuple & par les Feux qui furent faits devant toutes
les Maiſons .
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Résumé : MORTS NAISSANCES,
En août 1730, plusieurs décès notables ont été enregistrés. Michel Poncet de la Rivière, évêque de Bourges, de Noailles, de Poitiers et de Saint-Florent-lès-Saumur, et membre des Quarante de l'Académie Française, est décédé dans son diocèse à l'âge d'environ 58 ans. Le même jour, Dame Marie-Magdeleine Parent, épouse de Louis le Boulanger, chevalier et seigneur d'Hacqueville, est morte à Paris à l'âge d'environ 42 ans. M. Vabere de Sailly, chevalier et capitaine au régiment de Navarre, est également décédé le même jour à l'âge d'environ 50 ans. Le comte d'Alais, prince du sang et frère du prince de Conti, est mort à Paris à l'âge de 9 ans. M. François de Murard, conseiller à la Grande Chambre du Parlement, est décédé le 11 août à l'âge de 62 ans. La comtesse palatine Henriette, veuve de Jean-Frédéric de Brunswick, duc d'Hanover, est morte subitement le 12 août à l'âge de 78 ans et 20 jours, victime d'une anomalie cardiaque rare. Dame Claude Emée Despinay, veuve de Geoffroy Dominique de Bragelonne, est décédée le 13 août à l'âge d'environ 80 ans. Charles Boucher d'Orçay, maître des requêtes honoraire et intendant de la généralité de Limoges, est mort à Paris le 14 août à l'âge de 56 ans. Plusieurs naissances et baptêmes ont également marqué ce mois. Le 18 juillet, Dame Marie Anne Hiacinthe Vis-de-Lou, épouse de Louis Engelbert, comte de la Marck, a accouché d'une fille nommée Louise Marguerite. Le 16 août, une femme de 25 ans, née dans la religion judaïque, a été baptisée et nommée Marie Magdeleine Sara. Le lendemain, sa mère, Rachel Mendoza, âgée de 50 ans, a également été baptisée après avoir abjuré le judaïsme. Dame Françoise Aubery de Vastan, épouse d'Armand de Bethune, comte d'Orval, a accouché le 18 août d'un fils nommé Maximilien Antoine Armand. Le 30 août, la reine a accouché d'un prince, le duc d'Anjou, en présence de plusieurs dignitaires et membres de la famille royale. La nouvelle de la naissance a été annoncée par des salves de canon et des illuminations à Versailles et dans Paris.
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