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1
p. 68-82
SATYRE contre les Vers irreguliers.
Début :
Je vous ay quelquefois entendu dire que les Vers / En vain vous m'accusez d'un paresseux silence, [...]
Mots clefs :
Beauté, Cadence, Douceur, Oreille, Vers, Mot, Vers irréguliers, Vers libres
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texteReconnaissance textuelle : SATYRE contre les Vers irreguliers.
Je vous ay quelquefois
entendu dire que les Vers
irreguliers
,
appeliezautrement, Vers libres,n'avoient
pas pour vous la mesme
beauté que vous trouvez
dans les Vers dont la cadence eftégale, & mesuréecomme font ceux que l'on employe dans les Tragedies. Si
vous n'avez poinr changé de
sentiment, vous fçaurez bon
gré à celuy qui a
fait l'Ouvrage que vous allez lire.
SATYRE
contre les Vers irrcguliers. EN vain vous rtiaccufet^ d'un
paresseux silence,
le ne puis pour rimermefaire vialence;
Mu(è) vous en fcavez^[ans doute la
raison.
Dois-je aller à t'école en un âge
grifon
En petit voyageurfaypaffema jeuneffe,
£tne paflois pas loin des monts de
la Sflgtjfet
Zors quun vent
agite
par de gros
tourbillons
, Vint répandre à mespiedsplufieun
* de vos brouillons.
le les connus d'abord pour enfant
du Pamaffe
,
Je les amaffay tort*yfenfis une liasse,
Qge je conferve encore avec beaucoup de foin,
Meflatant quelque four de vous
suivre de loin.
le ne (fdJ quel inftinft frevenant
ma fru-dence,
Me fit de vos grands keri, eflime7
la cadence.
Je meformaysibien à cette,gravité,
Que les diminutifs font pour moy
fans beauté ;
Xe Féftnaffe a toujours garaé le
moindre fliî-e
Pour ce qriev gmtfal ta nomme
Vaudeville y
Mais on fatolÎjOtlrJ dît,vitreJexe
leger
lionne dvenè linconfiance
,
(£ se
plaifJà. changer,
Ne croyez^ pas pourtant quicy je
vous imite,
leveux efire confiant,jemenfais
un merite.
Toutes ces nOflvealllt( ne peuvent
maveugler,
2Vy monfoible poumon se laisser déregler.
Entre les Veis de choix que je lis
avec joye,
ïaytoujoursfou* les yeux ceux des
Héros de Troie.
Zà je voy cette grâce, & cestile
pompeux
Qu'on employe en parlant des hommes belliqueux, [ rebuter
Toujours la majestè, fans quelle se
Honore ces beaux Vers, mefmejufquen leur chuter
Et chacun d'euxmarchant dans un richeappareil,
Faitafiez^voir quileftle neveu du
Soleil.
On riyfiuffre jamais la licence sa.
taie
Quiforme chaque Vers de cadence
inégale;
Et je croi qu'un fia/eu, an. Prince
dévoile, [ loué.
Sous un fitle si luù ne. l'a pas bien
Peut-estredirez-vous que legrandy
le jublime,
Ne doitqùaux seuls Héros la
beauté desa rime,
Que pour les grandi Seigneurs,
ceux des moindres rangs, Il faut avoir un (hLe & des vers
differens l
Quon doitpour bien louer regarder
la personne,
Voir
Voirsa vertu répondre à iencens
qu'on Huy donnej
en conviens)maÎ4pourtant à tous
momens je voy
Hue de cemesme encens on encense le
Roy,
Et quon a pour objet de cet encens
vulgaire,
Xe plus auguste Roy que le Soleil
éclaire.
Jetais laissons, je le veux, ces magnifiques Vers
Tour ceux quifont en droit de dompter tVnivers, [encore
vous deve'{ eonvenir que noua avons
Des Vers plu4 mefure\que le cours
defAurore.
tsareux ne peuuon pas louer adroitement
,1, pani quel'oreille en ait aucun dcfagrèment ?
,
Jsfousavions>il eji vrayJillujlre des
Houl/ures,
Qui dans ce rude stile eut de douces
manières,
Et fans faire un faux plU dans ce
champ raboteux,
Sçeut donner de la grace à tout ses
Vers boiteux.
Je ne puis imiterson rare caractère,
Il m'apprendbeaucoup moins àparler qu'à me taire,
lerien ay ny iejprit ny linclination,
Et vous moffrezjnvain vostreprotection.
Je trouve cependantcefie maniéré
aisee1,
On se laissè tomber où tombe laptn--
fée,
Et faus membaraffer de former le
repos,
Ce stile paresseux me
viendroit à
propos.
-On ria jamais besoin de t'art du
doEle Eucltde
Pourtoifer ungrand Vers pour en•
remplir le vuide,
La Rethorique est vaineau Poëte
aujourahuy.
Vn mot, veul-ilrimer, qui se prefente à luy
Fusi-ilmâle ou femellejlriimporte,
ille place,
ilsfont tous bien venus, & jamais
il rien cade;
Viennent ils pourrimerjufquà cinq
à lafois,
Pour les obliger tous il les met deux
& trois.[combatre
S'ilsviennent six ou huit,illesfera
SansreJpeEt des arrests3 trois à trois,
quatre à quatre.
Ainsi rien ne demeure> & les plus
malheureux
Rencontrentleurs pareils peurrimer
aveceux. Cefiainsi qu'aujourdthuy par ce
commode flile
Cet Art laborieux efl devenufacile,
Et tel à peine feait jouer du vioIon)
Qui croit bien imiter la Lyred'Apollon.
Ce talent autrefoissipeu connu des
hommes
J..¡'cft quunamusement dans leJîecle où nous sommes.
D'abord qu'on (fait penser,
compter jusquà huit,
On peut dans ce bel Arttravailler
avec fruit,
Mdis cette llluflreexcelle, e je
pense, ma Mule,
Quelle peut effacer la célébré la
àue;
Et que fl'heroïque eufl animeson
coeur,
Et Racine
,
&Boileau[everroient
un vainqueur.
Danstout ce quelle afait on ne voit
point de peine,
Et deson Cabinet coule une autre
Hippocrene.
Elle porte si bien tout ce quelle *
pensè,
Quetout est en sa place, & querien -
riesiforcé.
Je ne veuxptU icyfaire de paralelle,
Toute comparaison defobhge une htlie
, Et ce riest point à moy de juger des
Je c
b
eftrits,
Jecherche feulement la douceur douceur des
écrits.
Quand je relis encor ceux de cette
Comtesse,
Que senvoy la douceur) la force,
df la tendresse,
Mon oreille attentive excite son
deJif
,
El ne se lasie point d'en goûter le
plaijïrMon eftntd'autre part fans cessese
contente
,
il voit [am sennttÏe, prévenir Ion
attente
, On n'apasp/utoft leu quon veut re-
(omm/necr,
Et le plu* inquiet ne sçauroit J'en
lajer.
Llt fans avoir toujours tembaraffanteJtude.
De chercher la mesure avec inquiétude, [ mesurè
On marche avec cadence & d un pa*
Fier de trouver par tout fin repos
ajJuré.
Mais du pile nouveau la cadence
incertaine
Pour l'œil & pour l'oreille efi toû.
jours inhumaine,
La langue mesme en souffre, onfent
à tous momens
Quelle a
peineà choisirses tons,ses
mouvfmens,
Qjie toujours variant danssa peine
ecrette,
Du tour quelle doit prendre elle
semble inquiété.
Ainsi bridant Pefjor de sa narration
,
Elle perd la beauté deson expression.
Concluons-donc qu'enfin la nouvelle
methode
Est à nos beaux esprits un obfiacle
incommode,
Le bon mot, il est vray
,
tost ou tard
estplacé,
Maispourle trouver juste on efJembara/fè. ilfaut bien sattacher au point, à
la virgule,
Pourposer sur ce mot qui desyeux
se recule.
On pense le trouver dans trois ou
quatre Vers,
'Mais on ria rien fans peine en ce
siecle pervers >
Ilfaut bien quelquefois en lire douzg ou treize,
Pour en rencontrerun qui chatouille
& qui plaise,
Et Foreille & les yeux toujours en
aïiion [ tention.
De ïefprit qui les meut lafjentïatYn Lecteurparefîeux qui detefle la
peine
En trouve à retenirfanscefie[on ha.
leine,
Et se plaignant toujours 011 du long ",
ouducourt,
Ennuyé un Auditeur que Page a rendusourd. [ tiere coule,
Je veux enfaitde Pers que la maQu'ilssemblent tom formezjians un
unique moulej
l'ay ïoreillesensible, d***fuis(upforftr
Que mille contre-temps me la viennent heurter.
Ces bien-heureux Bons-Mots font
pourtant d'ordinaire
Pour nos contusions un baume salutaire
5 Mais telferaguéri qui craint de retomber.
Et dans cette rechute a feur defuc*
comber.
Quelque habile quon joit dans ce
genre d'écrire
VnLeiïeurfatigué négligé denous
lire,
Il veut eflre à son aise en carosse
mene
Et non en bondissant en chariot
traîné.
j'adore le Sonnet> mais du choix de
larime
Dépend tout le bonheurHe la future
estime.
Prenezgardesurtout quilne sonne
fatfaux,
On laisse ses beàutez^ pour chercher
ses défauts,
Etliquelquun rimoit,sienne avec
Capitaine
On diroit ce Poète est loin de la
Fontaine
entendu dire que les Vers
irreguliers
,
appeliezautrement, Vers libres,n'avoient
pas pour vous la mesme
beauté que vous trouvez
dans les Vers dont la cadence eftégale, & mesuréecomme font ceux que l'on employe dans les Tragedies. Si
vous n'avez poinr changé de
sentiment, vous fçaurez bon
gré à celuy qui a
fait l'Ouvrage que vous allez lire.
SATYRE
contre les Vers irrcguliers. EN vain vous rtiaccufet^ d'un
paresseux silence,
le ne puis pour rimermefaire vialence;
Mu(è) vous en fcavez^[ans doute la
raison.
Dois-je aller à t'école en un âge
grifon
En petit voyageurfaypaffema jeuneffe,
£tne paflois pas loin des monts de
la Sflgtjfet
Zors quun vent
agite
par de gros
tourbillons
, Vint répandre à mespiedsplufieun
* de vos brouillons.
le les connus d'abord pour enfant
du Pamaffe
,
Je les amaffay tort*yfenfis une liasse,
Qge je conferve encore avec beaucoup de foin,
Meflatant quelque four de vous
suivre de loin.
le ne (fdJ quel inftinft frevenant
ma fru-dence,
Me fit de vos grands keri, eflime7
la cadence.
Je meformaysibien à cette,gravité,
Que les diminutifs font pour moy
fans beauté ;
Xe Féftnaffe a toujours garaé le
moindre fliî-e
Pour ce qriev gmtfal ta nomme
Vaudeville y
Mais on fatolÎjOtlrJ dît,vitreJexe
leger
lionne dvenè linconfiance
,
(£ se
plaifJà. changer,
Ne croyez^ pas pourtant quicy je
vous imite,
leveux efire confiant,jemenfais
un merite.
Toutes ces nOflvealllt( ne peuvent
maveugler,
2Vy monfoible poumon se laisser déregler.
Entre les Veis de choix que je lis
avec joye,
ïaytoujoursfou* les yeux ceux des
Héros de Troie.
Zà je voy cette grâce, & cestile
pompeux
Qu'on employe en parlant des hommes belliqueux, [ rebuter
Toujours la majestè, fans quelle se
Honore ces beaux Vers, mefmejufquen leur chuter
Et chacun d'euxmarchant dans un richeappareil,
Faitafiez^voir quileftle neveu du
Soleil.
On riyfiuffre jamais la licence sa.
taie
Quiforme chaque Vers de cadence
inégale;
Et je croi qu'un fia/eu, an. Prince
dévoile, [ loué.
Sous un fitle si luù ne. l'a pas bien
Peut-estredirez-vous que legrandy
le jublime,
Ne doitqùaux seuls Héros la
beauté desa rime,
Que pour les grandi Seigneurs,
ceux des moindres rangs, Il faut avoir un (hLe & des vers
differens l
Quon doitpour bien louer regarder
la personne,
Voir
Voirsa vertu répondre à iencens
qu'on Huy donnej
en conviens)maÎ4pourtant à tous
momens je voy
Hue de cemesme encens on encense le
Roy,
Et quon a pour objet de cet encens
vulgaire,
Xe plus auguste Roy que le Soleil
éclaire.
Jetais laissons, je le veux, ces magnifiques Vers
Tour ceux quifont en droit de dompter tVnivers, [encore
vous deve'{ eonvenir que noua avons
Des Vers plu4 mefure\que le cours
defAurore.
tsareux ne peuuon pas louer adroitement
,1, pani quel'oreille en ait aucun dcfagrèment ?
,
Jsfousavions>il eji vrayJillujlre des
Houl/ures,
Qui dans ce rude stile eut de douces
manières,
Et fans faire un faux plU dans ce
champ raboteux,
Sçeut donner de la grace à tout ses
Vers boiteux.
Je ne puis imiterson rare caractère,
Il m'apprendbeaucoup moins àparler qu'à me taire,
lerien ay ny iejprit ny linclination,
Et vous moffrezjnvain vostreprotection.
Je trouve cependantcefie maniéré
aisee1,
On se laissè tomber où tombe laptn--
fée,
Et faus membaraffer de former le
repos,
Ce stile paresseux me
viendroit à
propos.
-On ria jamais besoin de t'art du
doEle Eucltde
Pourtoifer ungrand Vers pour en•
remplir le vuide,
La Rethorique est vaineau Poëte
aujourahuy.
Vn mot, veul-ilrimer, qui se prefente à luy
Fusi-ilmâle ou femellejlriimporte,
ille place,
ilsfont tous bien venus, & jamais
il rien cade;
Viennent ils pourrimerjufquà cinq
à lafois,
Pour les obliger tous il les met deux
& trois.[combatre
S'ilsviennent six ou huit,illesfera
SansreJpeEt des arrests3 trois à trois,
quatre à quatre.
Ainsi rien ne demeure> & les plus
malheureux
Rencontrentleurs pareils peurrimer
aveceux. Cefiainsi qu'aujourdthuy par ce
commode flile
Cet Art laborieux efl devenufacile,
Et tel à peine feait jouer du vioIon)
Qui croit bien imiter la Lyred'Apollon.
Ce talent autrefoissipeu connu des
hommes
J..¡'cft quunamusement dans leJîecle où nous sommes.
D'abord qu'on (fait penser,
compter jusquà huit,
On peut dans ce bel Arttravailler
avec fruit,
Mdis cette llluflreexcelle, e je
pense, ma Mule,
Quelle peut effacer la célébré la
àue;
Et que fl'heroïque eufl animeson
coeur,
Et Racine
,
&Boileau[everroient
un vainqueur.
Danstout ce quelle afait on ne voit
point de peine,
Et deson Cabinet coule une autre
Hippocrene.
Elle porte si bien tout ce quelle *
pensè,
Quetout est en sa place, & querien -
riesiforcé.
Je ne veuxptU icyfaire de paralelle,
Toute comparaison defobhge une htlie
, Et ce riest point à moy de juger des
Je c
b
eftrits,
Jecherche feulement la douceur douceur des
écrits.
Quand je relis encor ceux de cette
Comtesse,
Que senvoy la douceur) la force,
df la tendresse,
Mon oreille attentive excite son
deJif
,
El ne se lasie point d'en goûter le
plaijïrMon eftntd'autre part fans cessese
contente
,
il voit [am sennttÏe, prévenir Ion
attente
, On n'apasp/utoft leu quon veut re-
(omm/necr,
Et le plu* inquiet ne sçauroit J'en
lajer.
Llt fans avoir toujours tembaraffanteJtude.
De chercher la mesure avec inquiétude, [ mesurè
On marche avec cadence & d un pa*
Fier de trouver par tout fin repos
ajJuré.
Mais du pile nouveau la cadence
incertaine
Pour l'œil & pour l'oreille efi toû.
jours inhumaine,
La langue mesme en souffre, onfent
à tous momens
Quelle a
peineà choisirses tons,ses
mouvfmens,
Qjie toujours variant danssa peine
ecrette,
Du tour quelle doit prendre elle
semble inquiété.
Ainsi bridant Pefjor de sa narration
,
Elle perd la beauté deson expression.
Concluons-donc qu'enfin la nouvelle
methode
Est à nos beaux esprits un obfiacle
incommode,
Le bon mot, il est vray
,
tost ou tard
estplacé,
Maispourle trouver juste on efJembara/fè. ilfaut bien sattacher au point, à
la virgule,
Pourposer sur ce mot qui desyeux
se recule.
On pense le trouver dans trois ou
quatre Vers,
'Mais on ria rien fans peine en ce
siecle pervers >
Ilfaut bien quelquefois en lire douzg ou treize,
Pour en rencontrerun qui chatouille
& qui plaise,
Et Foreille & les yeux toujours en
aïiion [ tention.
De ïefprit qui les meut lafjentïatYn Lecteurparefîeux qui detefle la
peine
En trouve à retenirfanscefie[on ha.
leine,
Et se plaignant toujours 011 du long ",
ouducourt,
Ennuyé un Auditeur que Page a rendusourd. [ tiere coule,
Je veux enfaitde Pers que la maQu'ilssemblent tom formezjians un
unique moulej
l'ay ïoreillesensible, d***fuis(upforftr
Que mille contre-temps me la viennent heurter.
Ces bien-heureux Bons-Mots font
pourtant d'ordinaire
Pour nos contusions un baume salutaire
5 Mais telferaguéri qui craint de retomber.
Et dans cette rechute a feur defuc*
comber.
Quelque habile quon joit dans ce
genre d'écrire
VnLeiïeurfatigué négligé denous
lire,
Il veut eflre à son aise en carosse
mene
Et non en bondissant en chariot
traîné.
j'adore le Sonnet> mais du choix de
larime
Dépend tout le bonheurHe la future
estime.
Prenezgardesurtout quilne sonne
fatfaux,
On laisse ses beàutez^ pour chercher
ses défauts,
Etliquelquun rimoit,sienne avec
Capitaine
On diroit ce Poète est loin de la
Fontaine
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Résumé : SATYRE contre les Vers irreguliers.
Le texte est une satire critique des vers irréguliers, également appelés vers libres. L'auteur exprime une nette préférence pour les vers réguliers, soulignant leur cadence égale et mesurée, similaire à celle employée dans les tragédies. Il dénonce les vers libres comme étant paresseux et irréguliers, les comparant à des brouillons dépourvus de beauté. L'auteur admire particulièrement les vers héroïques, qu'il juge dotés d'une grâce et d'une majesté adaptées à la louange des héros et des rois. Il estime que les vers réguliers sont plus mesurés et agréables à l'oreille que les vers libres, qui manquent de cadence et de beauté. La satire met en lumière la difficulté de trouver des mots appropriés dans les vers libres, nécessitant une attention constante et une recherche fastidieuse. L'auteur conclut que la nouvelle méthode des vers libres constitue un obstacle pour les esprits créatifs, affirmant que les vers réguliers restent préférables en raison de leur mesure et de leur beauté.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2
p. 121-168
SATIRE Contre les Maris. / SATIRE.
Début :
Non chere Eudoxe, non, je ne puis plus me taire, [...]
Mots clefs :
Maris, Époux, Femme, Amour, Coeur, Laquais, Victoire, Hôpital
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : SATIRE Contre les Maris. / SATIRE.
SATIRE
Contre les Maris.
Preface.
Quelque chose que je
dise contre le Mariage,
mon dessein n'est pas d'en
détourner ceux qui y font
portez par une inclination
naturelle; mais feulement
de faire voir que les dégoûts
& les chagrinsqui c? en font presque infëparable
viennent pour l'ordinaire
plustost du costé des
Maris que de celuy des
Femmes. Contre le fentimens
de Mf Despreaux,
j'espere qu'en faveur de la
cause que j'entreprends,
on excusera les defauts qui
se trouveront dans cet ouvrage
: Je me flatte du
moins que les Dames se.
ront pourmoy;SeàFabry
d'une si illustre protection
je ne crains point les traits
de la Critique la plus envenance.
SATIRE.
Non chere Eudoxe, non,
je ne puis plus me
taire,
Jeveux te détourner d'une
Himen téméraire
D'autres filles sans toy
vendant leur liberté
Sechargeront du foin de
la posterité.
D'autres s'embarqueront
sans crainte du nau.
frage
Mais toj voyant téeueil
sans quitter le riruagc)
Tu riiraspointesclave af
servie à l'amour
Sous le joug d'un époux
t'engaglirsans retour
Ny d'unJervile usage approuvant
linjufiice
De tes biensy de ton coeur
luyfaire unsacrifice,
Abandonner ton ame à
milleJoins divers,
Et toy même à jamais
forger tes propresfers.
JSle t'imagines pAS que l'ardeur
de médire
f
Arme aujourd'huy fila
- main des traits de la
Satire9
Kîy que par un Censeur le
beauftxeoutragé
Ait bcfoin de mes Vers
pour en estre vangc
Ce Sexe plein d'attraits
sans secours & sans
âmes
Peut assez,f deffcndre auecses
propres charmes,
Et les traits d'un Critique
ajfoibli par les ans
Sont tomber deles mains
sansforce & languifi
sans:
Mon tjprit antre-foisenchanté
de ses rimes
Luy comptoit pour rvertus
sessatiriques crimes,
Et livroit avecjoye à ses
nobles fureurs3
Vn tas infortuné d'inflpides
Auteurs;
Maisje riay pu foujfrir
1 qu'une indiscrete veine
Le forçatmieux Athlete
a rentrer Atrl'arene.
Et que laissant en paix
tant de mauvais écrits
NouveauPredicateur il
vint en cheveuxgris
D'un esprit peu chrétien
blâmerde chastesflammes
Et par des Vers malins
nous faire horreur des
j,
femmes
Si l'Himen aprè1s fiy
trame tant de d'goujts,
On n'en doit imputer la
faute qu'auxépoux.
Lesfemmes font toujours
dinnocentesvicitmeç
Que des loix d'interejfJ:J
que defausses maximes
Immolentlâchementà des
Maristrompeurs..
On ne s'informeplus ny
durangnydesmoeurs
Crispin, roux & mancellU,
vient d'epoufir
Julie
Il eji du genre humain&
L'opprobre & lalie
On trouvcroit encore à
quelque vieuxpillter
Son dernier hahit verd
pendu cheXj lefripier:
ParJes concussions fatales
à la France
lia déjàvingtfois affrontélapotence
;
Mais cent rvafts d'argent
parent(es longs buffets
11 - jivecpeine unguèret traversi
[es guèrets
y
Que faut-il davantage?
aujourd'huy la richesse
Ne tient-elle pas lieu di
vertuy de nobleffi?
Et pourfaire un époux,
que voudroit-on déplus?
Que dixterres en Beauce9
avecvingt mil écus.
RegardeDorilas9 cet échape
d*Esope 0z ne peut discerner
quavec un Micro/cope;
Dontle corps de travers&
tefpritplus malfait
D'un Therfite à nos yeux
retracent leportrait
Que t'en emhle dis-moy?
penses-tu quunefille
Qui ria Û cet amant
qu'au travers d'une
grille
Et qui depuis dix Ans
NourrieàPortRoyal
A paffé du parloir dans le
lit nuptial;
Puis-je garderlongtemps
uneforcetendrefie
En faveur d'un Maryd'une
si rare especey
Quand la Cour&la Ville
presententàfis yeux
Desflots d'adorateurs qui
la mertte mieux.
MatsJe veux que du Ciel
une heureuje influence
Rassemble en ton époux
&mérité & naissance
Infortunéjoueur,ilperdra
tousfisbiens
Quun contrat malheureux
confond avec les
fitns
Entrons dans le Brelandy
ou s'arrête à la
porte
De laquais mal payel^Ja
maligne cohorte
Voy les cornets en l'airjettes
avec transport,
Quon veut rendre garend
des caprices du fort.
Voy ces pâlesJoueurs qui
pleinsd'extravagance
D'un destin insolent affronte
l'inconstance
Etsur trois des maudits
lisent l'arrêtfatal
Qui les condamne enfin
d'aller à l'Hôpital.
Pénétrons plus avant
voy cette table ronde
Autet que avarice éleva
dés lemonde
Ou tous les forceriez, fem*
blent avoir faitvoeu
Dese facnfierau noir demon
duJeu,
Vois-tu sur cette carte un
contrat difparotfire
Sur cet autre unChajieau
prêt à changerdemaître
Quelsoudain desespoirsaisit
le malheureux?
Qfuieavfieinntedr'aun
coupegorgeaffreux
MaisfuyonsfousJespieas
tous les parquets gemissent
Defermns tous nouveaux
les platfonds retentifsint
Et par lefort cruel d'une
fatalenuity
, De vOIr enfinGalet a
l'Hôpital reduit,
Sa femme cependant di
centfrayeurs atteinre
Boitchez,elle a longs traits
& le fiel & Cabfmte
Ou traînant aprèsJoy d'infortunete1ans
Va chercher un azjileauprès
desesparenss
Harpagon cftatteit de
, toutautrefolie,
Le Ciell'avantagead'une
femme accomplie
re-ç)utpmrsa dotplus 1 -, 7 , li} deûus^alafois ': — Quun balancier nenpeut
reformer ensix mois.
Sa femmefeflattait de la
douce esperance
De "voirfleurir chez., elle
une heureuseabondance,
ElIecroyait au moins que
deux ou trois amisj
Pourvoientfoir&matinà
sa tableeflreadmis
Mais Harpagon aride&
presqueDiaphane-
Par les jeûnes cruels auf
quels ilse condamne: Nereçoitpointd'amis aux
dépens de son pain
Toutse ressentcheijuy des
langueursde lafaim,
Si pour fournir aux frais
d'un hahit necefaim
Saffmmt-^lÙJ-\'mande
une somme Itgere3
Son vifoegesoudain pre%d
une autre couLfur,
Ses valets font en butte à
sa ma,uvaife humeur,
UAvarice bien-tft au
teint livide &blême,
Surfincoffre defer va taF
foir elle-même3
Pour ne le point ouvrir il
abondeenraisons
Ses hqtes sans payer ont
vidêfts massons
D'un vent,venu du Nord • d^maligne, influence
t
A motjjonésesfruits avec
Ion esperance,
Où de fougueux Torrens
inondansiesFallons,
Ont noyésans pitié thonnAeur
desye~sj fyi/lions,
uiinfitoujours rétif, rien
nefléchitson ame
Pour avoir un habit il
faudra quesafemme
jittende que la mort k
mettant au cercueil,
Luyfaffe enfin unfalutafr
re dueil.
Mais,pourquoy diraJtu9
cette injujtc querelle
Les époux font ilsfaitsftr
lemêmemodelie,
jilcipe nflejf-il pas exempt
deces dejfauts,
Que tu viens de tracer
dans tes piquans tableaux
D'accord, il efi bien fait,
genereux3 noble, {age,
Mats à se ruiner(On propre
honneur l'engage
Si-tost que la victoire un
laurier a la main
appellera Louis Jur les
rives du Rhin
Que des Zephirs nouveaux
les fecondes haleines
Feront verdir nos bois (;;'
refleurir nos plaines:
,Ses Muletsimportais bisarrementornez
Et d'un airain bruyant9
par tout environnez
Sous des tapis brode si
suivantalafile,
ut pas Majeftueux tra«
verseront la Ville.
Tout le peuple attentifAU
bruit deses Mulets
Verrapasserauloin,Surtous9
Fourgons" Vdlets,
Chevaux de main Fringans,
insultant a la
terre.,
Pompe digne en effet des
enfans de laguerre
Mais pour donner fef7
sir à ce noble embarras
Combien cbez, le Notaire
A-t-ilfait des contrats?
Lesjoyaux de sa femme
oonntteétteérmnitsseenn gage
jyunsomptueux buffet le
pompeux étalagé
Que du débris commun il nyapAugarentir.,
Rentre cheZlc Marchand
dont on l'a vu sortir.
Pour assembler unfond de
deux mtlle pi[tôles
Combien nouveau Prothée
at-jt joüé de rôles:
Combien a-t-il fait voir
que leplusfierguerrier
Elplus humble aujourd'huy
qu'un indigne
Vfùrler.
Ilpart, enfin, il mene avec
luy l'abondance
Tout le Camp se ressent de
sa nobU difence
Des Cutfmiers fameux
pour luy fournir des
mets,
Epuisentchaque jonr les
Aiers & les Forefis*
Quefait sa femme alors?
dans le fond d'un Vil,lage Ellevasansargentdepio^
rer
rerfin veuvage
Dans fis jardins defirts
promenersa douleur
Et des champs paresseux
exciter la lenteur.
On voit six mois apre's,
tout ce trainmagnifique
Reduit à la moitiérevenir,
faible étique,
On voit sur les chemins l'équipage
en lambeaux
Des mulets decharneZ, des
ombres de chevauxy
Qui dans ce tri(teétatri0.
fantpresqueparoifire
S'en vont droit au marché
chercher un autre maî*-
tre
Cependant auprintemps il
_faut recommencer, Ilfautsur nouveauxfrais
emprunter9 dépenfer,
Mais nous verrons bientofl
une ltfte cruelle
1)u trépas de l'époux apporter
la nouvelle,
Etpourpayer enfin de tris
tes creancIers,
Ilne laijje après luy qu'un
tas de vains lauriers.
Ilefid'autres Maris
volages) infidellts;
Fatigans damerets/Tirans
nez, des ruelles,
Qu'on voidmaigre l'Hymen
&ses facreZu
flambeaux
S'enrôler chaquejourfous
de nouveaux drapeaux9
Quid'un coeur plein de
feux à leur devoir
contraires
Encensent follement des
beautez, étrdngeres;
Le foin toujours pressant
de leurs galans exploits;
En vingt lieuxdijferends
les appelleà lafois.
Wgaton dans Paris
court à bride abbatué
Malheur à qUI pour lors
est à pied dans la rue
D'un & d'autres cojtezj,
les chevaux bondijjans
D'un déluge deboueinondent
loespassans,
Tout .fuit aux environs,
chacun cherche un aile
Avec plus de rviteifè il
traverse la Ville
Que les courftersp uireux
que l'on vid les pre.
miers,
Du combat de Nervvinde
apporter les lauriers;
Et qui de la victoire emprunterent
les ailes
Pour en donner au Roy les
premieres nouvelles.
De cet ernprejfement lefajet
inconnu
Quelejl-ilen effet?eh quoyi
l'ignores tu?
o 11 va fade amoureux de
theâtre en theâtre
Annoncer un habitdontil
est idolâtre
Dans le même moment on
le retrouve au Cours
Hors la filey au grand
trot ilyfait plu/leurs
tours,
Tout hors d'haleine enfin
il rentre aux Thmlleries,
Cherchantpartoutmatiere
à sesgalanteries,
Ilreçoit tous lesjours mille
tendres billets
Ses brasfontjufquati coude
cntouez., de portraitsy
On voit briller dans l'or9
des blondes& des brunes
Qtitl porte pour garends
de ses bonnesfortunes.
jîux yeux de son épouje il
en fait vanité
Il prétend qu'en dépit des
loix de l'équité
Safemme luy confcrve une
amour éternelle
Tandis qu'il aime ailleurs,
& court de belle en
belle.
D'autres amours en- cor.mais non d'un
tel dficours
Il ne meji pas permis de
prolonger le cours.
lAaplume se rifule a ma
timide rueine
Eut-on crû que leTibre
eutcoulédans la Seine
Etqu'il eut corrompu les
moeurs de nos François
Pour confoltr le Rhin de
leurs fameuxexploits.
Je voudrois bien Eudoxe
abregeant la matiere
Calmer ici ma bile &finir
ma carrure
Maispuis-jefàpprimer le
portrait d'unjaloux
Qui sans cesse agité d'un
mouvement peu doux
Et paré des dehors d'une
tendresse vaine
Aime, mais d'un amour
qui ressemble à la haine?
dlidor vientici s'offrir
à monpinceau
Ilejldesa moitié l'amant
& le bourreau
Partout illapourfuit>fans
cesseUlaquer,lie
Il nepeut la fuitterJ riy
demeurerprès d'elle,
L'erreur au double fronts
le devorant ennuy.
Lesfunefies Joubçons vollent
autour de luys
Ungejle indifférénd un regardsans
étude>
Va deIon coeurjaloux ai.
grlr l*inquiétude,
Sans cejjeilse consume en
projetsfuperjlus
Il voit3 il entend tout, il
en croit encor plus;
Ileflmalgré ses foins, &
fisconstantesveilLes
uéveugle avec centyeux,
Jouràaveccent oretlles.
Chaque objet de son coeur
vient arracher la.pAi
Marbres, bronzées, tableauxyportiers.
cocher,
laquais
Ceux même quaux de-
Jerts de Vardente Guinée
Le Soleil a couvert d'une
peau basanée9
Tout luy paroistamatitfatal
à son honneur
Il craint des héritiers de
plus d'une couleur.
Quun folâtre Zephir arvec
trop de licence
Des cheveux desafemme
ait détruit l'ordonnance
Sa mainsarme aussi-tost
dufer& dupoison
D'unprétendu rival il
veut tirerraisons
Si la crainte des loix fufpendfafrenefte,
Pour l'immoler centfois il
luy laisse la vies
Dans quelque vieux châ.
teau retraitedeshiboux
Dont quelque jour peutejfre
il deviendra jaloux
,
Il trame en exil comme
une criminelle
Et eour la tourmenter il
S'enferme avec elle,
Dans le Jauvage lieu des
vivans ignoré
D'un sosjé large & creux
doublement entouré
Cette tri(le rviéfime, affligét"
eperdue*
Sur les funefies bords croit
ejfredescendue,
Lorsque la parque enfin répondantà/
es voeux
Vient terminer le cours de
ses jours malheureux.
Nomme moysitupeux
quelquemary sans
vice
MaMust cft toute prête
a luy rendre jufttce,
Sera-ce Lijirlas? qui met
avec éclat
Safemme en un convent
par arrejf du Sénat
Et qui trois mois après devenu
doux &Jage
Celebre en un parloir un
fécond mariage.
Sera-ce Lifimon qui toûjours
lntete
Convoqueavecgrandbruit
toute la Facu/té?
Et sur son fort douteux
confiiltant Hipocrate
Fait qu'aux yeux du public
son deshonneur
éclate:
Quel champ!sije parlois
d'un époux furieux
Quiprofanantsans ceJft un
chef-d'oeuvre des cieux
Ofe dans les transports de
sa rage cruelle
Porter sursonépouse une
main criminelle.
Maisje te veux encore
ébaucher un tableau
Remontonssurla Scene&
tirons le rideau.
Dieux que vois-je en dépit
d'une épaifefumée
Que répand dans les airs
maintepipe allumée
Tarmy desflots de vin en
tous lieux répandu9
J'apperçois Trafimontsur
le ventre étendu;
Qui tout pâle& defait rejettefouslatable
Les rebuts odieux d'un repas
qui l'accables
Jlfait pour se lever des effortsviolens,
La terresedérobé à (es pas
chance/ans
De mortelles vapeurs fil
tesse encore peine
Sous de honteux debris de
nouveau le rentrainej
Ilretombe& bien-tojttau*
rore en ce redutt
Viendra nous découvrir
les excés de la nuit;
Bien-tost avec le jour
nous allons voir paroiifre
atre insolens laquais
aussi fMouas isqturee leur
Oui charmez, dans leur
coeur de ce honteuxfracas
Prés de sa femme au lit
le portentfous les bras.
Quelcharme! quelplaifïr!
pour cette trijlefemme
Defsvoir le temain de ce
fPeOaclt infâme
Defintir des vapeurs de
vin & de tabac,
QUexaleprès de foy, un
perfide efiomach.
Tufremis?toutefois dans
le Stecle où noussommes
Chere Eudoxe3voila commefontfaits
les hom-
Quelmérmietés:quelstitresfoapurvèsertaoiunts!
quels titrfsfluverains
Rendent donc les maris &
fifiers&sivains,
Osent-ils se flatter qu'un.
contratautentique>
Leur doine sur les coeurs
un pouvoir tirannique?
Pensent
-
ils que brutaux,
peu comptasans, fâcheux
:A.vares,neghgens, debauchez,,
ombrigeux,
PArez, du nom dépoux ih
ferontsursdeplaire,
du mépris d'un amani
fournis, tendre sincere,
Complaisant,libéral, qui
Jefait nuit &jour
Vnfointoûjours nouveau
de prouverson amour.
Non non, cestseflatter
d'une erreur condamnable
Etpoursefaire aimer, il
faut se rendre aimables
,
Aprés tous cesportraits
bien ou mal ébauchez:..,
Et tant d'autres encor
que jeriay pas tou- cbe
Jras-tu me traitant etennuyeux
pédagogue?
Des martirs de tHimen
grossîr le catalogue,
Non? dans un plein repos
arrête ton dessin,
Ctfi le premier des biens
de vivresans chagrin.
Si dans des vers pi
quansJuvenal enfurie
fait poejfcr pourfou ce.
luy qui semarie3
D'un esprit plus sènsé
concluons aujourd'huy
Que celle qui repoulé est
plus folle que luy.
J. L.D.L.
Contre les Maris.
Preface.
Quelque chose que je
dise contre le Mariage,
mon dessein n'est pas d'en
détourner ceux qui y font
portez par une inclination
naturelle; mais feulement
de faire voir que les dégoûts
& les chagrinsqui c? en font presque infëparable
viennent pour l'ordinaire
plustost du costé des
Maris que de celuy des
Femmes. Contre le fentimens
de Mf Despreaux,
j'espere qu'en faveur de la
cause que j'entreprends,
on excusera les defauts qui
se trouveront dans cet ouvrage
: Je me flatte du
moins que les Dames se.
ront pourmoy;SeàFabry
d'une si illustre protection
je ne crains point les traits
de la Critique la plus envenance.
SATIRE.
Non chere Eudoxe, non,
je ne puis plus me
taire,
Jeveux te détourner d'une
Himen téméraire
D'autres filles sans toy
vendant leur liberté
Sechargeront du foin de
la posterité.
D'autres s'embarqueront
sans crainte du nau.
frage
Mais toj voyant téeueil
sans quitter le riruagc)
Tu riiraspointesclave af
servie à l'amour
Sous le joug d'un époux
t'engaglirsans retour
Ny d'unJervile usage approuvant
linjufiice
De tes biensy de ton coeur
luyfaire unsacrifice,
Abandonner ton ame à
milleJoins divers,
Et toy même à jamais
forger tes propresfers.
JSle t'imagines pAS que l'ardeur
de médire
f
Arme aujourd'huy fila
- main des traits de la
Satire9
Kîy que par un Censeur le
beauftxeoutragé
Ait bcfoin de mes Vers
pour en estre vangc
Ce Sexe plein d'attraits
sans secours & sans
âmes
Peut assez,f deffcndre auecses
propres charmes,
Et les traits d'un Critique
ajfoibli par les ans
Sont tomber deles mains
sansforce & languifi
sans:
Mon tjprit antre-foisenchanté
de ses rimes
Luy comptoit pour rvertus
sessatiriques crimes,
Et livroit avecjoye à ses
nobles fureurs3
Vn tas infortuné d'inflpides
Auteurs;
Maisje riay pu foujfrir
1 qu'une indiscrete veine
Le forçatmieux Athlete
a rentrer Atrl'arene.
Et que laissant en paix
tant de mauvais écrits
NouveauPredicateur il
vint en cheveuxgris
D'un esprit peu chrétien
blâmerde chastesflammes
Et par des Vers malins
nous faire horreur des
j,
femmes
Si l'Himen aprè1s fiy
trame tant de d'goujts,
On n'en doit imputer la
faute qu'auxépoux.
Lesfemmes font toujours
dinnocentesvicitmeç
Que des loix d'interejfJ:J
que defausses maximes
Immolentlâchementà des
Maristrompeurs..
On ne s'informeplus ny
durangnydesmoeurs
Crispin, roux & mancellU,
vient d'epoufir
Julie
Il eji du genre humain&
L'opprobre & lalie
On trouvcroit encore à
quelque vieuxpillter
Son dernier hahit verd
pendu cheXj lefripier:
ParJes concussions fatales
à la France
lia déjàvingtfois affrontélapotence
;
Mais cent rvafts d'argent
parent(es longs buffets
11 - jivecpeine unguèret traversi
[es guèrets
y
Que faut-il davantage?
aujourd'huy la richesse
Ne tient-elle pas lieu di
vertuy de nobleffi?
Et pourfaire un époux,
que voudroit-on déplus?
Que dixterres en Beauce9
avecvingt mil écus.
RegardeDorilas9 cet échape
d*Esope 0z ne peut discerner
quavec un Micro/cope;
Dontle corps de travers&
tefpritplus malfait
D'un Therfite à nos yeux
retracent leportrait
Que t'en emhle dis-moy?
penses-tu quunefille
Qui ria Û cet amant
qu'au travers d'une
grille
Et qui depuis dix Ans
NourrieàPortRoyal
A paffé du parloir dans le
lit nuptial;
Puis-je garderlongtemps
uneforcetendrefie
En faveur d'un Maryd'une
si rare especey
Quand la Cour&la Ville
presententàfis yeux
Desflots d'adorateurs qui
la mertte mieux.
MatsJe veux que du Ciel
une heureuje influence
Rassemble en ton époux
&mérité & naissance
Infortunéjoueur,ilperdra
tousfisbiens
Quun contrat malheureux
confond avec les
fitns
Entrons dans le Brelandy
ou s'arrête à la
porte
De laquais mal payel^Ja
maligne cohorte
Voy les cornets en l'airjettes
avec transport,
Quon veut rendre garend
des caprices du fort.
Voy ces pâlesJoueurs qui
pleinsd'extravagance
D'un destin insolent affronte
l'inconstance
Etsur trois des maudits
lisent l'arrêtfatal
Qui les condamne enfin
d'aller à l'Hôpital.
Pénétrons plus avant
voy cette table ronde
Autet que avarice éleva
dés lemonde
Ou tous les forceriez, fem*
blent avoir faitvoeu
Dese facnfierau noir demon
duJeu,
Vois-tu sur cette carte un
contrat difparotfire
Sur cet autre unChajieau
prêt à changerdemaître
Quelsoudain desespoirsaisit
le malheureux?
Qfuieavfieinntedr'aun
coupegorgeaffreux
MaisfuyonsfousJespieas
tous les parquets gemissent
Defermns tous nouveaux
les platfonds retentifsint
Et par lefort cruel d'une
fatalenuity
, De vOIr enfinGalet a
l'Hôpital reduit,
Sa femme cependant di
centfrayeurs atteinre
Boitchez,elle a longs traits
& le fiel & Cabfmte
Ou traînant aprèsJoy d'infortunete1ans
Va chercher un azjileauprès
desesparenss
Harpagon cftatteit de
, toutautrefolie,
Le Ciell'avantagead'une
femme accomplie
re-ç)utpmrsa dotplus 1 -, 7 , li} deûus^alafois ': — Quun balancier nenpeut
reformer ensix mois.
Sa femmefeflattait de la
douce esperance
De "voirfleurir chez., elle
une heureuseabondance,
ElIecroyait au moins que
deux ou trois amisj
Pourvoientfoir&matinà
sa tableeflreadmis
Mais Harpagon aride&
presqueDiaphane-
Par les jeûnes cruels auf
quels ilse condamne: Nereçoitpointd'amis aux
dépens de son pain
Toutse ressentcheijuy des
langueursde lafaim,
Si pour fournir aux frais
d'un hahit necefaim
Saffmmt-^lÙJ-\'mande
une somme Itgere3
Son vifoegesoudain pre%d
une autre couLfur,
Ses valets font en butte à
sa ma,uvaife humeur,
UAvarice bien-tft au
teint livide &blême,
Surfincoffre defer va taF
foir elle-même3
Pour ne le point ouvrir il
abondeenraisons
Ses hqtes sans payer ont
vidêfts massons
D'un vent,venu du Nord • d^maligne, influence
t
A motjjonésesfruits avec
Ion esperance,
Où de fougueux Torrens
inondansiesFallons,
Ont noyésans pitié thonnAeur
desye~sj fyi/lions,
uiinfitoujours rétif, rien
nefléchitson ame
Pour avoir un habit il
faudra quesafemme
jittende que la mort k
mettant au cercueil,
Luyfaffe enfin unfalutafr
re dueil.
Mais,pourquoy diraJtu9
cette injujtc querelle
Les époux font ilsfaitsftr
lemêmemodelie,
jilcipe nflejf-il pas exempt
deces dejfauts,
Que tu viens de tracer
dans tes piquans tableaux
D'accord, il efi bien fait,
genereux3 noble, {age,
Mats à se ruiner(On propre
honneur l'engage
Si-tost que la victoire un
laurier a la main
appellera Louis Jur les
rives du Rhin
Que des Zephirs nouveaux
les fecondes haleines
Feront verdir nos bois (;;'
refleurir nos plaines:
,Ses Muletsimportais bisarrementornez
Et d'un airain bruyant9
par tout environnez
Sous des tapis brode si
suivantalafile,
ut pas Majeftueux tra«
verseront la Ville.
Tout le peuple attentifAU
bruit deses Mulets
Verrapasserauloin,Surtous9
Fourgons" Vdlets,
Chevaux de main Fringans,
insultant a la
terre.,
Pompe digne en effet des
enfans de laguerre
Mais pour donner fef7
sir à ce noble embarras
Combien cbez, le Notaire
A-t-ilfait des contrats?
Lesjoyaux de sa femme
oonntteétteérmnitsseenn gage
jyunsomptueux buffet le
pompeux étalagé
Que du débris commun il nyapAugarentir.,
Rentre cheZlc Marchand
dont on l'a vu sortir.
Pour assembler unfond de
deux mtlle pi[tôles
Combien nouveau Prothée
at-jt joüé de rôles:
Combien a-t-il fait voir
que leplusfierguerrier
Elplus humble aujourd'huy
qu'un indigne
Vfùrler.
Ilpart, enfin, il mene avec
luy l'abondance
Tout le Camp se ressent de
sa nobU difence
Des Cutfmiers fameux
pour luy fournir des
mets,
Epuisentchaque jonr les
Aiers & les Forefis*
Quefait sa femme alors?
dans le fond d'un Vil,lage Ellevasansargentdepio^
rer
rerfin veuvage
Dans fis jardins defirts
promenersa douleur
Et des champs paresseux
exciter la lenteur.
On voit six mois apre's,
tout ce trainmagnifique
Reduit à la moitiérevenir,
faible étique,
On voit sur les chemins l'équipage
en lambeaux
Des mulets decharneZ, des
ombres de chevauxy
Qui dans ce tri(teétatri0.
fantpresqueparoifire
S'en vont droit au marché
chercher un autre maî*-
tre
Cependant auprintemps il
_faut recommencer, Ilfautsur nouveauxfrais
emprunter9 dépenfer,
Mais nous verrons bientofl
une ltfte cruelle
1)u trépas de l'époux apporter
la nouvelle,
Etpourpayer enfin de tris
tes creancIers,
Ilne laijje après luy qu'un
tas de vains lauriers.
Ilefid'autres Maris
volages) infidellts;
Fatigans damerets/Tirans
nez, des ruelles,
Qu'on voidmaigre l'Hymen
&ses facreZu
flambeaux
S'enrôler chaquejourfous
de nouveaux drapeaux9
Quid'un coeur plein de
feux à leur devoir
contraires
Encensent follement des
beautez, étrdngeres;
Le foin toujours pressant
de leurs galans exploits;
En vingt lieuxdijferends
les appelleà lafois.
Wgaton dans Paris
court à bride abbatué
Malheur à qUI pour lors
est à pied dans la rue
D'un & d'autres cojtezj,
les chevaux bondijjans
D'un déluge deboueinondent
loespassans,
Tout .fuit aux environs,
chacun cherche un aile
Avec plus de rviteifè il
traverse la Ville
Que les courftersp uireux
que l'on vid les pre.
miers,
Du combat de Nervvinde
apporter les lauriers;
Et qui de la victoire emprunterent
les ailes
Pour en donner au Roy les
premieres nouvelles.
De cet ernprejfement lefajet
inconnu
Quelejl-ilen effet?eh quoyi
l'ignores tu?
o 11 va fade amoureux de
theâtre en theâtre
Annoncer un habitdontil
est idolâtre
Dans le même moment on
le retrouve au Cours
Hors la filey au grand
trot ilyfait plu/leurs
tours,
Tout hors d'haleine enfin
il rentre aux Thmlleries,
Cherchantpartoutmatiere
à sesgalanteries,
Ilreçoit tous lesjours mille
tendres billets
Ses brasfontjufquati coude
cntouez., de portraitsy
On voit briller dans l'or9
des blondes& des brunes
Qtitl porte pour garends
de ses bonnesfortunes.
jîux yeux de son épouje il
en fait vanité
Il prétend qu'en dépit des
loix de l'équité
Safemme luy confcrve une
amour éternelle
Tandis qu'il aime ailleurs,
& court de belle en
belle.
D'autres amours en- cor.mais non d'un
tel dficours
Il ne meji pas permis de
prolonger le cours.
lAaplume se rifule a ma
timide rueine
Eut-on crû que leTibre
eutcoulédans la Seine
Etqu'il eut corrompu les
moeurs de nos François
Pour confoltr le Rhin de
leurs fameuxexploits.
Je voudrois bien Eudoxe
abregeant la matiere
Calmer ici ma bile &finir
ma carrure
Maispuis-jefàpprimer le
portrait d'unjaloux
Qui sans cesse agité d'un
mouvement peu doux
Et paré des dehors d'une
tendresse vaine
Aime, mais d'un amour
qui ressemble à la haine?
dlidor vientici s'offrir
à monpinceau
Ilejldesa moitié l'amant
& le bourreau
Partout illapourfuit>fans
cesseUlaquer,lie
Il nepeut la fuitterJ riy
demeurerprès d'elle,
L'erreur au double fronts
le devorant ennuy.
Lesfunefies Joubçons vollent
autour de luys
Ungejle indifférénd un regardsans
étude>
Va deIon coeurjaloux ai.
grlr l*inquiétude,
Sans cejjeilse consume en
projetsfuperjlus
Il voit3 il entend tout, il
en croit encor plus;
Ileflmalgré ses foins, &
fisconstantesveilLes
uéveugle avec centyeux,
Jouràaveccent oretlles.
Chaque objet de son coeur
vient arracher la.pAi
Marbres, bronzées, tableauxyportiers.
cocher,
laquais
Ceux même quaux de-
Jerts de Vardente Guinée
Le Soleil a couvert d'une
peau basanée9
Tout luy paroistamatitfatal
à son honneur
Il craint des héritiers de
plus d'une couleur.
Quun folâtre Zephir arvec
trop de licence
Des cheveux desafemme
ait détruit l'ordonnance
Sa mainsarme aussi-tost
dufer& dupoison
D'unprétendu rival il
veut tirerraisons
Si la crainte des loix fufpendfafrenefte,
Pour l'immoler centfois il
luy laisse la vies
Dans quelque vieux châ.
teau retraitedeshiboux
Dont quelque jour peutejfre
il deviendra jaloux
,
Il trame en exil comme
une criminelle
Et eour la tourmenter il
S'enferme avec elle,
Dans le Jauvage lieu des
vivans ignoré
D'un sosjé large & creux
doublement entouré
Cette tri(le rviéfime, affligét"
eperdue*
Sur les funefies bords croit
ejfredescendue,
Lorsque la parque enfin répondantà/
es voeux
Vient terminer le cours de
ses jours malheureux.
Nomme moysitupeux
quelquemary sans
vice
MaMust cft toute prête
a luy rendre jufttce,
Sera-ce Lijirlas? qui met
avec éclat
Safemme en un convent
par arrejf du Sénat
Et qui trois mois après devenu
doux &Jage
Celebre en un parloir un
fécond mariage.
Sera-ce Lifimon qui toûjours
lntete
Convoqueavecgrandbruit
toute la Facu/té?
Et sur son fort douteux
confiiltant Hipocrate
Fait qu'aux yeux du public
son deshonneur
éclate:
Quel champ!sije parlois
d'un époux furieux
Quiprofanantsans ceJft un
chef-d'oeuvre des cieux
Ofe dans les transports de
sa rage cruelle
Porter sursonépouse une
main criminelle.
Maisje te veux encore
ébaucher un tableau
Remontonssurla Scene&
tirons le rideau.
Dieux que vois-je en dépit
d'une épaifefumée
Que répand dans les airs
maintepipe allumée
Tarmy desflots de vin en
tous lieux répandu9
J'apperçois Trafimontsur
le ventre étendu;
Qui tout pâle& defait rejettefouslatable
Les rebuts odieux d'un repas
qui l'accables
Jlfait pour se lever des effortsviolens,
La terresedérobé à (es pas
chance/ans
De mortelles vapeurs fil
tesse encore peine
Sous de honteux debris de
nouveau le rentrainej
Ilretombe& bien-tojttau*
rore en ce redutt
Viendra nous découvrir
les excés de la nuit;
Bien-tost avec le jour
nous allons voir paroiifre
atre insolens laquais
aussi fMouas isqturee leur
Oui charmez, dans leur
coeur de ce honteuxfracas
Prés de sa femme au lit
le portentfous les bras.
Quelcharme! quelplaifïr!
pour cette trijlefemme
Defsvoir le temain de ce
fPeOaclt infâme
Defintir des vapeurs de
vin & de tabac,
QUexaleprès de foy, un
perfide efiomach.
Tufremis?toutefois dans
le Stecle où noussommes
Chere Eudoxe3voila commefontfaits
les hom-
Quelmérmietés:quelstitresfoapurvèsertaoiunts!
quels titrfsfluverains
Rendent donc les maris &
fifiers&sivains,
Osent-ils se flatter qu'un.
contratautentique>
Leur doine sur les coeurs
un pouvoir tirannique?
Pensent
-
ils que brutaux,
peu comptasans, fâcheux
:A.vares,neghgens, debauchez,,
ombrigeux,
PArez, du nom dépoux ih
ferontsursdeplaire,
du mépris d'un amani
fournis, tendre sincere,
Complaisant,libéral, qui
Jefait nuit &jour
Vnfointoûjours nouveau
de prouverson amour.
Non non, cestseflatter
d'une erreur condamnable
Etpoursefaire aimer, il
faut se rendre aimables
,
Aprés tous cesportraits
bien ou mal ébauchez:..,
Et tant d'autres encor
que jeriay pas tou- cbe
Jras-tu me traitant etennuyeux
pédagogue?
Des martirs de tHimen
grossîr le catalogue,
Non? dans un plein repos
arrête ton dessin,
Ctfi le premier des biens
de vivresans chagrin.
Si dans des vers pi
quansJuvenal enfurie
fait poejfcr pourfou ce.
luy qui semarie3
D'un esprit plus sènsé
concluons aujourd'huy
Que celle qui repoulé est
plus folle que luy.
J. L.D.L.
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Résumé : SATIRE Contre les Maris. / SATIRE.
Le texte est une satire contre les maris, présentée sous forme de dialogue entre l'auteur et Eudoxe. L'auteur précise que son but n'est pas de dissuader ceux qui sont naturellement enclins au mariage, mais de montrer que les désagréments et les chagrins du mariage proviennent souvent des maris plutôt que des femmes. Il espère obtenir le soutien des dames pour éviter les critiques. La satire met en garde contre les dangers et les contraintes d'un mariage hâtif. Les femmes y sont décrites comme des victimes innocentes des lois et des maximes injustes qui les soumettent à des maris trompeurs. Le texte critique les maris, souvent pardonnés et soutenus par la société malgré leurs défauts. L'auteur illustre ses propos par divers exemples de maris avares, joueurs, volages ou jaloux, qui causent du malheur à leurs épouses. Il décrit des situations où les maris ruinent leur famille par leur avarice, leur passion pour le jeu ou leurs infidélités. La satire se termine par une réflexion sur la jalousie excessive et destructrice de certains maris, qui finissent par causer leur propre malheur et celui de leurs épouses. Le texte décrit également une scène tumultueuse et chaotique, où un homme, après des efforts violents, est submergé par des vapeurs mortelles et retombe dans un réduit. Le jour venu, des témoins découvriront les excès de la nuit, observant des comportements insolents et honteux. Un homme est porté près de sa femme, charmé par cette femme malgré le chaos. Le texte critique ensuite les comportements des maris et des pères, soulignant leurs défauts tels que la brutalité, la négligence, la débauche et l'ombrage. Il oppose ces comportements à ceux d'un amant sincère et complaisant, qui prouve constamment son amour. L'auteur conclut en affirmant que pour se faire aimer, il faut se rendre aimable. Il invite à éviter les portraits négatifs et à vivre dans le repos, rejetant les martyres du mariage. En référence à Juvenal, il conclut que celle qui repousse un homme est plus folle que lui. Le texte se termine par les initiales J. L.D.L.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3
p. 149-174
LE TOMBEAU DE BOILEAU. SATYRE.
Début :
Quelle sombre tristesse attaque tes esprits ? [...]
Mots clefs :
Boileau, Auteur, Poète, Horace, Université, Barbin, Public
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texteReconnaissance textuelle : LE TOMBEAU DE BOILEAU. SATYRE.
LE TOMBEAU
DE BO 1LEAU,
SATYRE.
Quellesombre tristesse attaque
tes esprits ?
Lechagrinsurtonfront est
gravépar replis,
Qu'as-tufait de ceteint où
lajeunesse brille?
Jetevois plusrêveurqu'un
enfantd famille,
Qui courant vainement,
cherche depuis unmois
Quelque bonneUsurier
qui prête audeniertrois.
Ou qu'un tuteur tremblant
qui voit leverles
lustres
Pour éclairerbien-tostses
fittira illustres.
Quandle Partere en main
tient lesifflettoutprest,
Et luy va sansappel prononcersonArrest.
Ma douleur,cher Ami,
paroît avecjustice,
Cen'est pointen cejourun
effetdecaprice;
Mepompeuxattiraild'un
funesteConfvoy
Vientdesaisirmon coeurde
douleur&d'effroy,
Mesyeux ont vu passer
danslaplaceprochaine
DesMenins de la Mort
une troupe inhumaine;
De Pedans mal peignez,
un bataillon crotté,
Descendoit à paslents à
l'Université.
Leurs longs manteaux de
, :, àterre, A leurs crespesflottans les
mntsfaisoientlagutr*
rt';
Et chacun à la main avott
pïûpowjkitâbeau,
V#Umttj*di*:-?vertpour
orner untombeau,
J'ay vû parmi Içs rangs
malgréI4fouleextre*
me
Dc'"ml!inl Auteur dolent
lafaceseche&blefme.
fyey#Grecs& denxiLa*
tins escortotent le cereueil,
Et le mouchoirenmain
Barbinmenoitle deuil
pour qui crois-tu que nur*
che une telle ~oronnance.?
Ce lugubre appareil, cette
noire affluence?
D'unPoëte deffuntplains
lefunestesort,
l'Université pleure
, (7:
Despreauxestmort.
Ilestmort, c'enestfait,sa
Satyre ~T/~
Enfant infortuné d'une
plume infidelle,
Dont la Ville,&la Cour
ontfaitsipeu decas,
L'avoit déjà conduitaux
-
portes dutrépas.
Quandles cruelsefets d'une
derniere rage
L'ontfaitenfinpartirpour
cederniervoyage,
Ilcroyoit qu'Hipocrene,&
," sonpluspurcristal
Nedevoitquepour luy couleràpleincanal;
Mais apprenant qu'un au*
tre anime par lagloire
Avoit beureusementdans
Il sasourceose boire , frémit,&perce du fini
mortedépit,
Par l'ordred'Apollonilva
semettre 414 lit.
Tu ris: de tous les maux
déchaînezsur la terre
Pour livreraux Auteurs
une cruelle guerre:
Sçàis-tu bienque l'envieest
le plus dangereux?
Ils n'ontpoint d'antidoteÀ
ce poison affreux.
Un Poete aisement aidé
par lanature
Souffrelafaim,lafoif., le
Soleil
,
la fro dure,
Porte,sansmurmurer,dix
ans le même habit>-
N'a que les quatre murs
l'hiverpour tour deht*-
D'unGrand qui le nourrit ilsouffrelessaccades,
Son dosmêmeendurci si
, fait aux bastonnadesJ-'
Mais voit-ilsur lesrangs
quelqu'un se presenter,,
Et cüeillirdes lauriersqu'il
croitjcuL meriter.
Au bon goustà venirsoudainilenappelle,
AusieclepervertisaMuse
faitquerelle*
Achaque coin de ruèïlcrie,
-JO temps! omoeurs!
Lepoison cependant,augmentesesardeurs^
Etles dépits cruels ,les noires
jalousies
,
Fontàlafin l'effetdevingt
apoplexies.
quehérofiss,jourlleCini. ours leCini.
Dontun triste cercueilgardeàpresentlesos
Maissesentant voisin de l'infernalerive,
Et toutprest d'exalerson
amefugitive,
Il demandaparggrarâccee,,,&&
dunefablevoix
D'embrasser se-ç enfant
pourladernierefois.
Deux valetsaussi-tostses
dignesSecretaires I
Apportentprés de luy des
milliersd'exemplaires.
Lelitpar trop chargégemit j
souslespacquets,
Etl'Auteurmoribond dit
cesmotsparhocquets. 0 vous, mes tristes vers,
dignes objets d'envie,
JVJ)IN dont fattenst*hon~
., nveuired'u.n,e lfeéccoonnddér
PMiffitZJ-rzJOUJ:échAJler.m
naufragedesjins, Etbraverajamais £ignorance
,&Letemps,
jfenevous'verrayplus,déjà lamorthideuse
Autour de mon chevetétend
uneaile affreuse;
JMaisjt meurssans regret
dans
1
untemps dépravé;
> .- f-
Oùle mauvaisgoustregne,
&va lefront levé.
*QnlePublicsngrat,tnjidele,
perfide).
T,rouveMA veine usee, dl monstileinsipide
Moy,qui me,crusfadisa
Régnierpréfère.
Que dirontnosNeveux!
Regnardm'etfcomparé,
•Luyqùifendantdixansdu
Couchant
CouchantaL'Aurore
Errachez le Lapon&ramachezle
Maure.
Luy quinesçutjamaisnyle
Grecnyl'Hebreu.
Qui jcuajour&nuit,fîF
grandchcre&bonfeu;
Est- ce ainsi qu'autrefois
dansmavieillesouspente
Allâ,irombi-e- lueur d'une
lampe puante J'appris j pour mes pechez,
l'artdefairedesvers,
Feuilletantlesreplis de cent
Bouquinsdivers? ,
N'est-ce doncqu'enbuvant
que l'on imite Horace?
Par dessentiers defleurs , monte-t-onauParnasse?
Ce Regnardcependantvoit
éclatersestraits.
Quand mes derniers écrits
font en proye aux laquais\
0rage, ôdesespoir, ôvieillesse
ennemie!
Aprés tant de travaux
surlafin de ma vie
Par un nouvel Athlète on
meverra vaincu
Etjevis. Nonje meurs.. fayde)atropvécu,
ji ces mots bégayez, que la ".:
fureurinfvire,
Bbileaufermelesyeux,pen-
-
chela teste,expire.
Le bruit decette mort dans
lepaysLatin
Se répandaussî-lost&vole
chezBarbin.
La
, dans l'enfoncement
d'unearriere^boutique,
Safemmeétaleenvainson
embonpointantique,>
Etfaisant le débit de cent livresmauvais , Amuseun cercle entier des ,oisifs du Palais,
Là le vieux Presidenta
toujoursessceances,
Là le jeune, Avocat vient
prendreseslicences
Et le blond Senateur en
quittant leBarreau,
Vientpeignersaperruque,
&prendreson chapeau;
C'est là que le Chanoine au
sortirduservice,
Vientenaumusse encore a~
cheversonoffice.
Etqu'on voitàmidy maint
Auteur du menu
Surle projet d'un Livre
emprunterun écu.
Dansce Licée étroit cette
mortimprévue
Fut par les assistansdiversement
reçûë.
Acasteensoupira
3
le Li- braireengemt, -Crispe en eut l'oeil humide,
& Perraultensount;•-
Pendant qu'on doute encor
de la triste nouvelle
Arijitarrivéenpleurs, (:l,
suruneescabelle
Au milieu du Perron se
plaçanttristement.
Lut
-
au Cercle ces mots
extraits duTestament
EnThonneur d'Apollon à
jamaisjesouhaite
\Auxyeux de l'Universvi-
-
vre&mourirPoète,
J'en eustoute ma'V«,(9'
t'air,&lemaintien,
JMais desirantmourir en
Poëtechrestien
Je declare au Publicqueje
veux que l'on rende,
[Ce qu'à bon droitsurmoy
Juvenal redemande,
Quandmon Livreseroitré-
--
4-r- duitàdixfeüillets,
Jeveuxreflitusr les larcins
quej'ayfaits.
Si de cesvolshonteuxl'audaceefloitpunie,
Vne rame àla mainj'auroisfini
mavie,
Las d'estre simpleauteur
entésurdu Latin,
Tour imposerauxsots je
tradmfois Longin.
Maisj'avoue en mourant
quejel'ay mis en masque,
., Etque j'entendsleGrec,
aussipeu que le Basque,
Sur tout de noirs remords
mon espritagité,
Faitamandehonorable au
beau Sexe irrité,
jiu milieu des Pedans
nourrytoute mavie
J'ignoraylebeau monde,&
, lagalanterie, i
Et le coeur d'une Irispleine
demille attraits 4
Est
Estune terreaustralleoùje
n'allayjamais.
Jelaiseà mon valet dequoi
lever boutique
Des restes méprisezd'une
- Ode Pindarique,
Qu'on vit à sa naissance
expirerdans Paris:
On le verroitbien-tostrouler
en chevaux gis,
Si le langage obscuremploïé
dans cette Ode
Pouvoit unjourenfin devenirà
la mode.
Item, mais à ce mot chez
l'HorlogeurleRoux,
.La Pendulles'émeut,sonne
-
&frappedixcoups,
Alidoraussi-tost rempli
d'impatience
D'undélaicriminelaccuse
l'ajfifiance,
Faitvoir queletempspres-
,. se , & qu'il faut en
, granddeüil
Dans une heure au plus
tardescorterlecercüeil,
Il dit,&dans l'instanton
vitla Compagnie
Se lever bruspuementpour
la Ceremonie,
L'un court chezson Ami9
l'autre chez, un Frippier
Endosser l'attirail d'un
nouvel heritier,
Perrin d'un vieil bahut
d'oùpenduneserrure,
Tirasonjustaucorpsfaitau
deüil de Voiture,
Dont le coude entr'ouvert
reçut plus d'un échec
Envoulantle vêtir, tant il
se trouvasec.
Pradon, leseul Pradon eut
assez de courage
D'entrerchez, un Drapier
-
&d'un humble langage
., Pour quatre aulnes de drap
estimezvingtecus
Proposer un Billet signé
Germanicus.
Enfin midy sonnant cette
lugubre escorte
S'estsaisie aujourd'huy du
Deffuntsursaporte,
Et promenant ses os de
quartieren quartier
Le conduit au Parnasse en
songitedernier;
C'est-laqu'on va porterses
funebres reliques
Dansla cave marquée aux
Auteurssatiriques.
Là, sur un marbre offert
aux yeux de l'Univers
Encaractere d'or ongrave
ra ces vers.
Cy gist Maître Boileau
qui vécut de médire,
Et qui mourut aussiparun
traitdesatire:
Le coup qu'il assenaluyfut
enfinrendu.
Sipar malheur unjourson
livre estoitperdu,
A le chercher bien loin
Passant ne t'ernbataj^
se.
Tu le retrouveras tout entier
dans Horace.
DE BO 1LEAU,
SATYRE.
Quellesombre tristesse attaque
tes esprits ?
Lechagrinsurtonfront est
gravépar replis,
Qu'as-tufait de ceteint où
lajeunesse brille?
Jetevois plusrêveurqu'un
enfantd famille,
Qui courant vainement,
cherche depuis unmois
Quelque bonneUsurier
qui prête audeniertrois.
Ou qu'un tuteur tremblant
qui voit leverles
lustres
Pour éclairerbien-tostses
fittira illustres.
Quandle Partere en main
tient lesifflettoutprest,
Et luy va sansappel prononcersonArrest.
Ma douleur,cher Ami,
paroît avecjustice,
Cen'est pointen cejourun
effetdecaprice;
Mepompeuxattiraild'un
funesteConfvoy
Vientdesaisirmon coeurde
douleur&d'effroy,
Mesyeux ont vu passer
danslaplaceprochaine
DesMenins de la Mort
une troupe inhumaine;
De Pedans mal peignez,
un bataillon crotté,
Descendoit à paslents à
l'Université.
Leurs longs manteaux de
, :, àterre, A leurs crespesflottans les
mntsfaisoientlagutr*
rt';
Et chacun à la main avott
pïûpowjkitâbeau,
V#Umttj*di*:-?vertpour
orner untombeau,
J'ay vû parmi Içs rangs
malgréI4fouleextre*
me
Dc'"ml!inl Auteur dolent
lafaceseche&blefme.
fyey#Grecs& denxiLa*
tins escortotent le cereueil,
Et le mouchoirenmain
Barbinmenoitle deuil
pour qui crois-tu que nur*
che une telle ~oronnance.?
Ce lugubre appareil, cette
noire affluence?
D'unPoëte deffuntplains
lefunestesort,
l'Université pleure
, (7:
Despreauxestmort.
Ilestmort, c'enestfait,sa
Satyre ~T/~
Enfant infortuné d'une
plume infidelle,
Dont la Ville,&la Cour
ontfaitsipeu decas,
L'avoit déjà conduitaux
-
portes dutrépas.
Quandles cruelsefets d'une
derniere rage
L'ontfaitenfinpartirpour
cederniervoyage,
Ilcroyoit qu'Hipocrene,&
," sonpluspurcristal
Nedevoitquepour luy couleràpleincanal;
Mais apprenant qu'un au*
tre anime par lagloire
Avoit beureusementdans
Il sasourceose boire , frémit,&perce du fini
mortedépit,
Par l'ordred'Apollonilva
semettre 414 lit.
Tu ris: de tous les maux
déchaînezsur la terre
Pour livreraux Auteurs
une cruelle guerre:
Sçàis-tu bienque l'envieest
le plus dangereux?
Ils n'ontpoint d'antidoteÀ
ce poison affreux.
Un Poete aisement aidé
par lanature
Souffrelafaim,lafoif., le
Soleil
,
la fro dure,
Porte,sansmurmurer,dix
ans le même habit>-
N'a que les quatre murs
l'hiverpour tour deht*-
D'unGrand qui le nourrit ilsouffrelessaccades,
Son dosmêmeendurci si
, fait aux bastonnadesJ-'
Mais voit-ilsur lesrangs
quelqu'un se presenter,,
Et cüeillirdes lauriersqu'il
croitjcuL meriter.
Au bon goustà venirsoudainilenappelle,
AusieclepervertisaMuse
faitquerelle*
Achaque coin de ruèïlcrie,
-JO temps! omoeurs!
Lepoison cependant,augmentesesardeurs^
Etles dépits cruels ,les noires
jalousies
,
Fontàlafin l'effetdevingt
apoplexies.
quehérofiss,jourlleCini. ours leCini.
Dontun triste cercueilgardeàpresentlesos
Maissesentant voisin de l'infernalerive,
Et toutprest d'exalerson
amefugitive,
Il demandaparggrarâccee,,,&&
dunefablevoix
D'embrasser se-ç enfant
pourladernierefois.
Deux valetsaussi-tostses
dignesSecretaires I
Apportentprés de luy des
milliersd'exemplaires.
Lelitpar trop chargégemit j
souslespacquets,
Etl'Auteurmoribond dit
cesmotsparhocquets. 0 vous, mes tristes vers,
dignes objets d'envie,
JVJ)IN dont fattenst*hon~
., nveuired'u.n,e lfeéccoonnddér
PMiffitZJ-rzJOUJ:échAJler.m
naufragedesjins, Etbraverajamais £ignorance
,&Letemps,
jfenevous'verrayplus,déjà lamorthideuse
Autour de mon chevetétend
uneaile affreuse;
JMaisjt meurssans regret
dans
1
untemps dépravé;
> .- f-
Oùle mauvaisgoustregne,
&va lefront levé.
*QnlePublicsngrat,tnjidele,
perfide).
T,rouveMA veine usee, dl monstileinsipide
Moy,qui me,crusfadisa
Régnierpréfère.
Que dirontnosNeveux!
Regnardm'etfcomparé,
•Luyqùifendantdixansdu
Couchant
CouchantaL'Aurore
Errachez le Lapon&ramachezle
Maure.
Luy quinesçutjamaisnyle
Grecnyl'Hebreu.
Qui jcuajour&nuit,fîF
grandchcre&bonfeu;
Est- ce ainsi qu'autrefois
dansmavieillesouspente
Allâ,irombi-e- lueur d'une
lampe puante J'appris j pour mes pechez,
l'artdefairedesvers,
Feuilletantlesreplis de cent
Bouquinsdivers? ,
N'est-ce doncqu'enbuvant
que l'on imite Horace?
Par dessentiers defleurs , monte-t-onauParnasse?
Ce Regnardcependantvoit
éclatersestraits.
Quand mes derniers écrits
font en proye aux laquais\
0rage, ôdesespoir, ôvieillesse
ennemie!
Aprés tant de travaux
surlafin de ma vie
Par un nouvel Athlète on
meverra vaincu
Etjevis. Nonje meurs.. fayde)atropvécu,
ji ces mots bégayez, que la ".:
fureurinfvire,
Bbileaufermelesyeux,pen-
-
chela teste,expire.
Le bruit decette mort dans
lepaysLatin
Se répandaussî-lost&vole
chezBarbin.
La
, dans l'enfoncement
d'unearriere^boutique,
Safemmeétaleenvainson
embonpointantique,>
Etfaisant le débit de cent livresmauvais , Amuseun cercle entier des ,oisifs du Palais,
Là le vieux Presidenta
toujoursessceances,
Là le jeune, Avocat vient
prendreseslicences
Et le blond Senateur en
quittant leBarreau,
Vientpeignersaperruque,
&prendreson chapeau;
C'est là que le Chanoine au
sortirduservice,
Vientenaumusse encore a~
cheversonoffice.
Etqu'on voitàmidy maint
Auteur du menu
Surle projet d'un Livre
emprunterun écu.
Dansce Licée étroit cette
mortimprévue
Fut par les assistansdiversement
reçûë.
Acasteensoupira
3
le Li- braireengemt, -Crispe en eut l'oeil humide,
& Perraultensount;•-
Pendant qu'on doute encor
de la triste nouvelle
Arijitarrivéenpleurs, (:l,
suruneescabelle
Au milieu du Perron se
plaçanttristement.
Lut
-
au Cercle ces mots
extraits duTestament
EnThonneur d'Apollon à
jamaisjesouhaite
\Auxyeux de l'Universvi-
-
vre&mourirPoète,
J'en eustoute ma'V«,(9'
t'air,&lemaintien,
JMais desirantmourir en
Poëtechrestien
Je declare au Publicqueje
veux que l'on rende,
[Ce qu'à bon droitsurmoy
Juvenal redemande,
Quandmon Livreseroitré-
--
4-r- duitàdixfeüillets,
Jeveuxreflitusr les larcins
quej'ayfaits.
Si de cesvolshonteuxl'audaceefloitpunie,
Vne rame àla mainj'auroisfini
mavie,
Las d'estre simpleauteur
entésurdu Latin,
Tour imposerauxsots je
tradmfois Longin.
Maisj'avoue en mourant
quejel'ay mis en masque,
., Etque j'entendsleGrec,
aussipeu que le Basque,
Sur tout de noirs remords
mon espritagité,
Faitamandehonorable au
beau Sexe irrité,
jiu milieu des Pedans
nourrytoute mavie
J'ignoraylebeau monde,&
, lagalanterie, i
Et le coeur d'une Irispleine
demille attraits 4
Est
Estune terreaustralleoùje
n'allayjamais.
Jelaiseà mon valet dequoi
lever boutique
Des restes méprisezd'une
- Ode Pindarique,
Qu'on vit à sa naissance
expirerdans Paris:
On le verroitbien-tostrouler
en chevaux gis,
Si le langage obscuremploïé
dans cette Ode
Pouvoit unjourenfin devenirà
la mode.
Item, mais à ce mot chez
l'HorlogeurleRoux,
.La Pendulles'émeut,sonne
-
&frappedixcoups,
Alidoraussi-tost rempli
d'impatience
D'undélaicriminelaccuse
l'ajfifiance,
Faitvoir queletempspres-
,. se , & qu'il faut en
, granddeüil
Dans une heure au plus
tardescorterlecercüeil,
Il dit,&dans l'instanton
vitla Compagnie
Se lever bruspuementpour
la Ceremonie,
L'un court chezson Ami9
l'autre chez, un Frippier
Endosser l'attirail d'un
nouvel heritier,
Perrin d'un vieil bahut
d'oùpenduneserrure,
Tirasonjustaucorpsfaitau
deüil de Voiture,
Dont le coude entr'ouvert
reçut plus d'un échec
Envoulantle vêtir, tant il
se trouvasec.
Pradon, leseul Pradon eut
assez de courage
D'entrerchez, un Drapier
-
&d'un humble langage
., Pour quatre aulnes de drap
estimezvingtecus
Proposer un Billet signé
Germanicus.
Enfin midy sonnant cette
lugubre escorte
S'estsaisie aujourd'huy du
Deffuntsursaporte,
Et promenant ses os de
quartieren quartier
Le conduit au Parnasse en
songitedernier;
C'est-laqu'on va porterses
funebres reliques
Dansla cave marquée aux
Auteurssatiriques.
Là, sur un marbre offert
aux yeux de l'Univers
Encaractere d'or ongrave
ra ces vers.
Cy gist Maître Boileau
qui vécut de médire,
Et qui mourut aussiparun
traitdesatire:
Le coup qu'il assenaluyfut
enfinrendu.
Sipar malheur unjourson
livre estoitperdu,
A le chercher bien loin
Passant ne t'ernbataj^
se.
Tu le retrouveras tout entier
dans Horace.
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Résumé : LE TOMBEAU DE BOILEAU. SATYRE.
Le poème 'Le Tombeau de Boileau' évoque la mort du poète Nicolas Boileau. Le narrateur exprime une profonde tristesse et décrit Boileau comme un homme accablé par les soucis et les chagrins. Il compare Boileau à un enfant cherchant un usurier ou à un tuteur anxieux. Le narrateur révèle avoir vu des figures symbolisant la mort, notamment des pédants mal vêtus descendant à l'Université, parmi eux Boileau, accompagné de figures grecques et latines. Le poème détaille la douleur du narrateur, qui attribue la mort de Boileau à une 'funeste Convoy' et à une vision de la mort approchant. Boileau croyait que son inspiration poétique ne tarirait jamais, mais apprenant qu'un autre poète avait réussi, il mourut de dépit. Le texte souligne les difficultés des poètes, confrontés à l'envie, la faim, la soif, et l'ingratitude du public. Le poème se termine par la description des réactions diverses à la mort de Boileau dans le milieu littéraire parisien. Des figures comme Acaste, Crispe, Perrault, et Ariste réagissent différemment à la nouvelle. Boileau, dans son testament, exprime son désir de mourir en poète chrétien et demande pardon pour ses erreurs. Il avoue ignorer le grec et le latin, et exprime des remords envers le beau sexe. Le poème se conclut par la procession funéraire de Boileau, conduit au Parnasse où ses reliques seront inhumées. Une épitaphe gravée en caractères d'or résumera sa vie et sa mort : 'Cy gist Maître Boileau qui vécut de médire, Et qui mourut aussiparun traitdesatire.'
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