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1
p. 2166-2170
LETTRE d'un Chirurgien de Soissons, à M. FOUBERT, Maître Chirurgien de Paris, sur l'Opération de la Taille.
Début :
Vous connoissez sans doute, Monsieur, une Lettre de M. Morand, [...]
Mots clefs :
Opération de la taille, Méthode, M. Cheselden, Chirurgien, Malade, M. Morand, Guérisons, Académie de Saint Côme, Lithotomie
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texteReconnaissance textuelle : LETTRE d'un Chirurgien de Soissons, à M. FOUBERT, Maître Chirurgien de Paris, sur l'Opération de la Taille.
LETTRE d'un Chirurgien de Soissons,
à M. FOUBERT, Maître Chirurgien
de Paris , sur l'Opération de la Taille.
V
Ous connoissez sans doute , Monsieur , une Lettre de M. Morand
Chirurgien de Paris , insérée dans le Mercure d'Aoust , et qui contient le détail de
quelques Tailles faites selon la Méthode
de M. Cheselden. J'ai appris avec étonnement par cette Lettre , que vous aviez
fait deux Tailles , selon la Méthode Angloise , ou du moins avec si peu de changemens , que M. Morand se croit en droit
de rapporter à la Méthode de M. Cheselden , le succès de vos Opérations.
Seroit
OCTOBRE. 1732. 2167
Seroit-il donc vrai , Monsieur , que
vous auriez abandonné la Méthode dont
je vous ai cru l'inventeur , et queje vous
vis pratiquer icy il y a quelques mois ?
Au premier coup d'œil elle me parut
pour le manuel entierement differente
de celle de M. Ch selden; mais vous eûtes
la bonté de me faire connoître que le lieu
de l'incision la rendoit encore plus diffé
rente ; en effet , vous incisicz , si je ne me
trompe, le corps même de la Vessie , au
dessus des Prostates ; et au contraire , M.
Cheselden , dans son Opération , coupe le
col de la Vessie , la Prostate et le com-"
mencement de l'Uretre.
Ces deux Opérations sont si differentes
que je ne puis me persuader que M. Morand les ait regardées comme semblables;
mandez moi donc , je vous supplie , ce
qui vous détermine à quitter votre ancienne façon d'opérer.
Au reste , le malade que je vous ai vû
tailler se trouve parfaitement guéri ; mais
c'est moins sur ce succès que sur les raisons que vous me donnâtes dans le tems
que j'ai jugé de la bonté de votre opération.
Je vous avouerai que l'argument qu'on
voudroit tirer d'un grand nombre de guérisons faites par une méthode , est , à
mon
2168 MERCURE DE FRANCE
mon avis , l'argument le moins décisif
qu'on puisse employer pour prouver que
cette Méthode mérite la préference sur
toutes les autres.
Pour qu'on pût décider de l'excellence
d'une Méthode , sur ce qu'elle auroit
operé des guérisons plus nombreuses , il
faudroit que le concours des circonstances se fut trouvé précisement le même .
dans les opérations faites selon les unes et
les autres Méthodes , ce qui est moralement impossible ; aussi arrive- t'il souvent
qu'après la guérison , une cicatrice cache
aux yeux des plus habiles gens , les fautes
qui ont peut-être été commises dans une
opération ; lors qu'au contraire on trouve
quelquefois dans l'ouverture du cadavre
de quoi justifier pleinement et l'Operareur et la Methode qu'on a suivie.
Les illustres Lithotomistes que vous
possedez à Paris , sentent bien, à ce qu'il
paroît , Monsieur , le peu de fondement
qu'on doit faire sur les listes semblables
àcelles que produit M. Morand: sans cela
nous verrions les nouvelles publiques
remplies de leurs promesses. Mais si les
listes dont il s'agit font peu d'impression
sur l'esprit des gens éclairés , ou de ceux
qui libres de préjugés et d'interêts , cherchent sincerement la verité , elles servent
du
OCTOBRE. 1732. 2169
du moins à faire observer avec attention
ceux qui les fournissent.
Pour moi , j'approuve beaucoup les efforts qu'on fait pour se rendre habile ;
mais je voudrois que le bien general' n'en
souffrit jamais ; cependant rien ne me paroît plus dangereux que de prévenir le
Public en faveur d'une opération à laquelle il ne doit néanmoins donner sa
confiance que lorsque les gens les plus
fameux dans l'Art l'auront approuvée.
Donner avec appareil dans le Mercure des
listes de guérisons , ce n'est pas sculement
vouloir remettre au Public la décision
d'une question sur laquelle il ne peut ju
ger; c'est presque , j'ose le dire , le séduire , en lui présentant l'état de la question dans un point de vûë tout different
de celui dans lequel il conviendroit de
l'envisager.
Les guérisons que M. Morand publie ,
sont des faits qu'il n'est peut- être pas
inutile de conserver ; j'en conviens avec
vous , Monsieur , mais je pense qu'il eut
encore mieux valu les laisser dans l'oubli
que de les divulguer sans mettre le Public en garde contre l'abus qu'il en peut
faire. Pourquoi ne se pas contenter d'annoncer ces cures aux gens de la Profession ? Votre Académie de S. Côme ne
D de-
2170 MERCURE DE FRANCE
devoit-elle point naturellement en être
la dépositaire , elle de qui le Public attend la perfection de la Lithotomie, comme celle de toutes les autres opérations
de Chirurgie. J'ai l'honneur d'être , &c.
F. J.
A Soissons , le 14 Septembre 1732
à M. FOUBERT, Maître Chirurgien
de Paris , sur l'Opération de la Taille.
V
Ous connoissez sans doute , Monsieur , une Lettre de M. Morand
Chirurgien de Paris , insérée dans le Mercure d'Aoust , et qui contient le détail de
quelques Tailles faites selon la Méthode
de M. Cheselden. J'ai appris avec étonnement par cette Lettre , que vous aviez
fait deux Tailles , selon la Méthode Angloise , ou du moins avec si peu de changemens , que M. Morand se croit en droit
de rapporter à la Méthode de M. Cheselden , le succès de vos Opérations.
Seroit
OCTOBRE. 1732. 2167
Seroit-il donc vrai , Monsieur , que
vous auriez abandonné la Méthode dont
je vous ai cru l'inventeur , et queje vous
vis pratiquer icy il y a quelques mois ?
Au premier coup d'œil elle me parut
pour le manuel entierement differente
de celle de M. Ch selden; mais vous eûtes
la bonté de me faire connoître que le lieu
de l'incision la rendoit encore plus diffé
rente ; en effet , vous incisicz , si je ne me
trompe, le corps même de la Vessie , au
dessus des Prostates ; et au contraire , M.
Cheselden , dans son Opération , coupe le
col de la Vessie , la Prostate et le com-"
mencement de l'Uretre.
Ces deux Opérations sont si differentes
que je ne puis me persuader que M. Morand les ait regardées comme semblables;
mandez moi donc , je vous supplie , ce
qui vous détermine à quitter votre ancienne façon d'opérer.
Au reste , le malade que je vous ai vû
tailler se trouve parfaitement guéri ; mais
c'est moins sur ce succès que sur les raisons que vous me donnâtes dans le tems
que j'ai jugé de la bonté de votre opération.
Je vous avouerai que l'argument qu'on
voudroit tirer d'un grand nombre de guérisons faites par une méthode , est , à
mon
2168 MERCURE DE FRANCE
mon avis , l'argument le moins décisif
qu'on puisse employer pour prouver que
cette Méthode mérite la préference sur
toutes les autres.
Pour qu'on pût décider de l'excellence
d'une Méthode , sur ce qu'elle auroit
operé des guérisons plus nombreuses , il
faudroit que le concours des circonstances se fut trouvé précisement le même .
dans les opérations faites selon les unes et
les autres Méthodes , ce qui est moralement impossible ; aussi arrive- t'il souvent
qu'après la guérison , une cicatrice cache
aux yeux des plus habiles gens , les fautes
qui ont peut-être été commises dans une
opération ; lors qu'au contraire on trouve
quelquefois dans l'ouverture du cadavre
de quoi justifier pleinement et l'Operareur et la Methode qu'on a suivie.
Les illustres Lithotomistes que vous
possedez à Paris , sentent bien, à ce qu'il
paroît , Monsieur , le peu de fondement
qu'on doit faire sur les listes semblables
àcelles que produit M. Morand: sans cela
nous verrions les nouvelles publiques
remplies de leurs promesses. Mais si les
listes dont il s'agit font peu d'impression
sur l'esprit des gens éclairés , ou de ceux
qui libres de préjugés et d'interêts , cherchent sincerement la verité , elles servent
du
OCTOBRE. 1732. 2169
du moins à faire observer avec attention
ceux qui les fournissent.
Pour moi , j'approuve beaucoup les efforts qu'on fait pour se rendre habile ;
mais je voudrois que le bien general' n'en
souffrit jamais ; cependant rien ne me paroît plus dangereux que de prévenir le
Public en faveur d'une opération à laquelle il ne doit néanmoins donner sa
confiance que lorsque les gens les plus
fameux dans l'Art l'auront approuvée.
Donner avec appareil dans le Mercure des
listes de guérisons , ce n'est pas sculement
vouloir remettre au Public la décision
d'une question sur laquelle il ne peut ju
ger; c'est presque , j'ose le dire , le séduire , en lui présentant l'état de la question dans un point de vûë tout different
de celui dans lequel il conviendroit de
l'envisager.
Les guérisons que M. Morand publie ,
sont des faits qu'il n'est peut- être pas
inutile de conserver ; j'en conviens avec
vous , Monsieur , mais je pense qu'il eut
encore mieux valu les laisser dans l'oubli
que de les divulguer sans mettre le Public en garde contre l'abus qu'il en peut
faire. Pourquoi ne se pas contenter d'annoncer ces cures aux gens de la Profession ? Votre Académie de S. Côme ne
D de-
2170 MERCURE DE FRANCE
devoit-elle point naturellement en être
la dépositaire , elle de qui le Public attend la perfection de la Lithotomie, comme celle de toutes les autres opérations
de Chirurgie. J'ai l'honneur d'être , &c.
F. J.
A Soissons , le 14 Septembre 1732
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Résumé : LETTRE d'un Chirurgien de Soissons, à M. FOUBERT, Maître Chirurgien de Paris, sur l'Opération de la Taille.
Le chirurgien de Soissons adresse une lettre à M. Foubert, maître chirurgien de Paris, pour discuter de la méthode de l'opération de la taille. Il fait référence à une lettre de M. Morand, publiée dans le Mercure d'août, qui décrit des opérations effectuées selon la méthode de M. Cheselden. Le chirurgien de Soissons exprime sa surprise que M. Foubert ait adopté cette méthode, alors qu'il avait auparavant pratiqué une technique différente, jugée plus efficace. Le chirurgien de Soissons distingue les deux méthodes : M. Foubert incise le corps de la vessie au-dessus des prostates, tandis que M. Cheselden coupe le col de la vessie, la prostate et le début de l'urètre. Il demande à M. Foubert les raisons de ce changement de méthode. Il critique l'argument des guérisons nombreuses pour prouver l'excellence d'une méthode, soulignant que les circonstances des opérations ne sont jamais identiques. Il approuve les efforts pour améliorer les compétences, mais met en garde contre la divulgation prématurée de nouvelles méthodes au public. Il suggère que les décisions concernant les méthodes chirurgicales doivent être validées par les experts de la profession. Il estime que les guérisons publiées par M. Morand auraient dû être partagées uniquement avec les professionnels de la santé.
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2
p. 1552-1558
LETTRE de M. de R*** de Soissons, à Mrs ** et **. Description de la Terre de C***. / PLAN DE CH***.
Début :
J'ai pris les devants, Mrs, et je vous attends dans les lieux enchantez où [...]
Mots clefs :
Aimable, Nature, Plan, Plaisirs, Douce, Heureux, Sagesse, Aimable, Main, Amour
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LETTRE de M. de R*** de Soissons, à Mrs ** et **. Description de la Terre de C***. / PLAN DE CH***.
LETTRE de M. de R *** de
Soissons , à Mrs ** et * *. Description
de la Terre de C ***.
' Ai pris les devants , Mrs , et je vous
J'atteprisdend vanti, enchantez où
M. et Me de L ** vous invitent avec de
nouvelles instances à venir.
1: 0 . tə
L'amitié par ma voix hazarde aussi les
siennes. C'est elle , qui pour vous déterminer
, m'a engagé à tracer le plan de
cet aimable séjour . Foi d'homme sincere ,
je n'ai presque rien ajoûté à la Nature
dans la Description que je vous envoye }
arrivez et vous réaliserez mes promesses.
Je vous ferai voir les rives heureuses de
l'Eléte , nous nous promenerons dans ces
Jardins délicieux , où les Zéphirs choisissent
leur azile , où Flore les retient
dans ses chaînes , et où elle semble avoir
fixé le domicile du Printemps . Je vous
montrerai jusqu'à la Bergere dont les
amours un peu trop rapides m'ont donné
l'idée de la mienne. Elle seule perdra
quelque chose à être confrontée , et vous
serez surpris de sa métamorphose . Visà-
vis un fort joli Château vous décou
vrirez
JUILLET. 1733 . 1553
vrirez un Côteau qui produit d'excellent
vin , que Bacchus semble opposer aux
Eaux Minerales , dont la source est presque
sous ses pieds . Vous connoissez M. et
Me de L... et Me leur fille ; démentezmoi
, si vous l'osez et le pouvez
même ,
sur le portrait que j'en fais. Dès que vos
Occupations vous laisseront quelques mo.
mens , satisfaites notre impatience , elle
est commune ici sur votre compte ; Venez
prendre part à nos amusemens . Vous
serez à même de choisir dans les plaisirs
innocents , ce sont les seuls dont vous
connoissez l'usage. Vous y invoquerez
Apollon , il se plaît dans nos Solitudes.
Une Bibliotheque choisie vous offrira
des recréations et des modeles ; là Pêche ,'
la Chasse , la Musique et le Jeu , diver- •
sifieront vos plaisirs , et les nôtres seront
infailliblement augmentez pår votre aimable
présence.
PLAN DE CH **
AUXUx bords enchantez ,
Qn'arrose l'Eléte ,
La Nature prête ,
De vives beautez .
La prodigue Aurore ,
Y répand des pleurs ,
Dont
1554 MERCURE DE FRANCE
Dont l'aimable Flore ,
Forme ses couleurs.
La riche Pomone ,
De ses dons couronne ,
De vastes Vergers ,
Des Zéphirs legers ,
Volent dans la Plaine,
Parfument les Airs ;
Et leur douce haleine ,
Fait fuir les hyvers.
Amant de Nannette ,
Un Berger
pressant ,
Tendrement repete ,
Un Air
languissant ;
Sur l'herbe fleurie ;
La Nymphe attendrie ,
Ne résiste pas ;
Du tendre embarras ,
Qui la rend muette
L'Amour s'applaudit ;
Et de sa défaite ,
Le malin sourit.
Dans ces champs fertiles
La blonde Cerés ,
De moissons utiles ,
Orne ses guerets.
Sur la douce pente ,
D'un
JUILLET. 1733.
1555
D'un charmant Côteau
Bacchus nous présente
་
Son Pampre nouveau.
Rival de ton Onde ,
En biens si féconde ,
Utile Ruisseau ;
Avec abondance ,
>
Il étale aux yeux ,
Une ample esperance ,
De fruits précieux.
Là , d'Architecture ,
Un morceau vanté
Tient sur sa structure
Notre ceil arrêté.
L'Art dans sa parure;
N'a rien affecté ;
Et par la Nature ,
Tout y fut dicté.
'Un Couple fidelle ,
Et chéri des Dieux ,
Nous y renouvelle ,
Ces siecles heureux ,
Où dans la sagesse
L'homme
vertueux
Puisoit sa richesse.
•
>
Les Jeux enchanteurs ,
L'ai1556
MERCURE DE FRANCE
L'Aimable sourire ,
Assurent Thémire ,
Du tribut des coeurs .
Ses yeux pleins de charmes ,
Donnent à la fois ,
A l'Amour des armes ,
Aux Mortels des Loix.
Dans ce doux aziłe ,
Heureux d'être admis ,
Illustres amis ,
D'un destin tranquille ,
Je goûte le prix .
Rien ne m'importune ,
Loin de moi , Fortune ,
Tes appas trompeurs.
Caresse , ou menace
Eleve ou terrasse
Tes Adorateurs ;
Froid pour tes faveurs ,
Sourd â ta disgrace ,
Ta prosperité ,
N'a rien qui me tente ;
Ton adversité ,
Rien qui m'épouvante,
Loin ces repentirs,
Que l'excès nous laisse
Toujours la sagesse ,
1
I
Borne
JUILLET. 1733.
Borne mes désirs ;
Et d'intelligence ,
La douce innocence ,
Fournit des plaisirs ,
A mon insconstance.
D'un épais Berceau ,
Sous le verd feüillage ,
Où d'un tendre oiseau
J'entends le ramage ;
Ma main d'un Ouvrage,
Trace un plan nouveau.
A mes voeux docile ,
Ma Muse facile ,
Vient m'y caresser;
Pour me délasser ,
Horace ou Virgile ,
Racine on Boileau ,
Favoris des Graces ,
M'offrent sur leurs traces ,
La route du beau;
Adroite et cruelle ,
Ma main sous ses coups ,
D'une
Tourterelle ,
Fait tomber l'Epoux.
Du séjour humide ,
Le Peuple glouton ,
D'une bouche avide ,
Sous
1558 MERCURE DE FRANCE
Sous l'appas perfide ,
Saisit l'hameçon.
D'un heureux délire ,
Suivant les transports ,
Souvent de ma Lyre ,
J'unis les accords ,
Aux Chants de Thémire.
Tranquile et serein ,
Sans inquietude ,
Dans un Jeu badin
Je vois du Destin ,
La vicissitude.
>
Amis paresseux ,
Votre seule absence ,
Laisse en ma puissance
De faire des voeux.
Calmez les allarmes
De mon coeur jaloux :
Venez avec nous ,
Partager les charmes ,
D'un loisir si doux.
Soissons , à Mrs ** et * *. Description
de la Terre de C ***.
' Ai pris les devants , Mrs , et je vous
J'atteprisdend vanti, enchantez où
M. et Me de L ** vous invitent avec de
nouvelles instances à venir.
1: 0 . tə
L'amitié par ma voix hazarde aussi les
siennes. C'est elle , qui pour vous déterminer
, m'a engagé à tracer le plan de
cet aimable séjour . Foi d'homme sincere ,
je n'ai presque rien ajoûté à la Nature
dans la Description que je vous envoye }
arrivez et vous réaliserez mes promesses.
Je vous ferai voir les rives heureuses de
l'Eléte , nous nous promenerons dans ces
Jardins délicieux , où les Zéphirs choisissent
leur azile , où Flore les retient
dans ses chaînes , et où elle semble avoir
fixé le domicile du Printemps . Je vous
montrerai jusqu'à la Bergere dont les
amours un peu trop rapides m'ont donné
l'idée de la mienne. Elle seule perdra
quelque chose à être confrontée , et vous
serez surpris de sa métamorphose . Visà-
vis un fort joli Château vous décou
vrirez
JUILLET. 1733 . 1553
vrirez un Côteau qui produit d'excellent
vin , que Bacchus semble opposer aux
Eaux Minerales , dont la source est presque
sous ses pieds . Vous connoissez M. et
Me de L... et Me leur fille ; démentezmoi
, si vous l'osez et le pouvez
même ,
sur le portrait que j'en fais. Dès que vos
Occupations vous laisseront quelques mo.
mens , satisfaites notre impatience , elle
est commune ici sur votre compte ; Venez
prendre part à nos amusemens . Vous
serez à même de choisir dans les plaisirs
innocents , ce sont les seuls dont vous
connoissez l'usage. Vous y invoquerez
Apollon , il se plaît dans nos Solitudes.
Une Bibliotheque choisie vous offrira
des recréations et des modeles ; là Pêche ,'
la Chasse , la Musique et le Jeu , diver- •
sifieront vos plaisirs , et les nôtres seront
infailliblement augmentez pår votre aimable
présence.
PLAN DE CH **
AUXUx bords enchantez ,
Qn'arrose l'Eléte ,
La Nature prête ,
De vives beautez .
La prodigue Aurore ,
Y répand des pleurs ,
Dont
1554 MERCURE DE FRANCE
Dont l'aimable Flore ,
Forme ses couleurs.
La riche Pomone ,
De ses dons couronne ,
De vastes Vergers ,
Des Zéphirs legers ,
Volent dans la Plaine,
Parfument les Airs ;
Et leur douce haleine ,
Fait fuir les hyvers.
Amant de Nannette ,
Un Berger
pressant ,
Tendrement repete ,
Un Air
languissant ;
Sur l'herbe fleurie ;
La Nymphe attendrie ,
Ne résiste pas ;
Du tendre embarras ,
Qui la rend muette
L'Amour s'applaudit ;
Et de sa défaite ,
Le malin sourit.
Dans ces champs fertiles
La blonde Cerés ,
De moissons utiles ,
Orne ses guerets.
Sur la douce pente ,
D'un
JUILLET. 1733.
1555
D'un charmant Côteau
Bacchus nous présente
་
Son Pampre nouveau.
Rival de ton Onde ,
En biens si féconde ,
Utile Ruisseau ;
Avec abondance ,
>
Il étale aux yeux ,
Une ample esperance ,
De fruits précieux.
Là , d'Architecture ,
Un morceau vanté
Tient sur sa structure
Notre ceil arrêté.
L'Art dans sa parure;
N'a rien affecté ;
Et par la Nature ,
Tout y fut dicté.
'Un Couple fidelle ,
Et chéri des Dieux ,
Nous y renouvelle ,
Ces siecles heureux ,
Où dans la sagesse
L'homme
vertueux
Puisoit sa richesse.
•
>
Les Jeux enchanteurs ,
L'ai1556
MERCURE DE FRANCE
L'Aimable sourire ,
Assurent Thémire ,
Du tribut des coeurs .
Ses yeux pleins de charmes ,
Donnent à la fois ,
A l'Amour des armes ,
Aux Mortels des Loix.
Dans ce doux aziłe ,
Heureux d'être admis ,
Illustres amis ,
D'un destin tranquille ,
Je goûte le prix .
Rien ne m'importune ,
Loin de moi , Fortune ,
Tes appas trompeurs.
Caresse , ou menace
Eleve ou terrasse
Tes Adorateurs ;
Froid pour tes faveurs ,
Sourd â ta disgrace ,
Ta prosperité ,
N'a rien qui me tente ;
Ton adversité ,
Rien qui m'épouvante,
Loin ces repentirs,
Que l'excès nous laisse
Toujours la sagesse ,
1
I
Borne
JUILLET. 1733.
Borne mes désirs ;
Et d'intelligence ,
La douce innocence ,
Fournit des plaisirs ,
A mon insconstance.
D'un épais Berceau ,
Sous le verd feüillage ,
Où d'un tendre oiseau
J'entends le ramage ;
Ma main d'un Ouvrage,
Trace un plan nouveau.
A mes voeux docile ,
Ma Muse facile ,
Vient m'y caresser;
Pour me délasser ,
Horace ou Virgile ,
Racine on Boileau ,
Favoris des Graces ,
M'offrent sur leurs traces ,
La route du beau;
Adroite et cruelle ,
Ma main sous ses coups ,
D'une
Tourterelle ,
Fait tomber l'Epoux.
Du séjour humide ,
Le Peuple glouton ,
D'une bouche avide ,
Sous
1558 MERCURE DE FRANCE
Sous l'appas perfide ,
Saisit l'hameçon.
D'un heureux délire ,
Suivant les transports ,
Souvent de ma Lyre ,
J'unis les accords ,
Aux Chants de Thémire.
Tranquile et serein ,
Sans inquietude ,
Dans un Jeu badin
Je vois du Destin ,
La vicissitude.
>
Amis paresseux ,
Votre seule absence ,
Laisse en ma puissance
De faire des voeux.
Calmez les allarmes
De mon coeur jaloux :
Venez avec nous ,
Partager les charmes ,
D'un loisir si doux.
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Résumé : LETTRE de M. de R*** de Soissons, à Mrs ** et **. Description de la Terre de C***. / PLAN DE CH***.
La lettre de M. de R *** de Soissons convie les destinataires à visiter la terre de C ***. L'auteur met en avant les attraits naturels et les plaisirs que ce lieu offre, affirmant que sa description est presque fidèle à la réalité. Il promet de leur montrer les rives de l'Eléte, des jardins délicieux, ainsi qu'un château situé sur un coteau produisant un excellent vin. La lettre mentionne également diverses occupations agréables disponibles sur place, telles que la pêche, la chasse, la musique, le jeu, et une bibliothèque sélectionnée pour les moments de récréation. L'auteur exprime son impatience de les accueillir et les encourage à venir profiter des plaisirs innocents offerts par ce séjour. Le texte inclut également un plan poétique de CH **, qui décrit les beautés naturelles et les activités agréables du lieu, tout en exprimant le désir de voir les amis partager ces moments de loisir.
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3
p. 1979-1982
CODRUS, POEME.
Début :
Par de lugubres cris, pourquoi frapper les Cieux ? [...]
Mots clefs :
Dieux, Sparte, Athènes, Codros, Vertu, Soldats, Liberté
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : CODRUS, POEME.
CODRUS ,
POEME.
Ar de lugubres cris , pourquoi frapper les
Cieux ? PA
Athénes , est-ce ainsi que tu rends grace aux
Dieux ?
Oses-tu , Peuple ingrat , déplorant ta victoire
,
Faire au destin propice , un crime de ta
Gloire ?
Öses - tu .....
erreur !
mais hélas ! quelle étoit mon
Je cesse d'insulter à ta juste douleur.
Poursui , par des regrets , par des pleurs légi
times ,
Honore d'un Héros les cendres magnanimes.
Moi-même retraçant sa vertu dans mes Vers ,
Je vais lui rendre hommage aux yeux de l'Univers.
Les Armes à la main , l'impérieuse Athénes ,
S'avançoit contre Sparte et lui portoit des
chaînes .
Sparte armoit à son tour , pour défendre ses
droits ,
Et forcer sa Rivale à fléchir sous ses Loix.
D iiij
Mais
1980 MERCURE DE FRANCE
Mais Delphes , vain obstacle à leur jalouse
rage ,
N'annonçoit au vainqueur qu'un barbare avantage.
Qu'un Triomphe odieux , chérement acheté ,
Triste arbitre du joug , ou de la liberté ,
Un des Rois immolez , victime infortunée ,
De ses Grecs triomphans , fixoit la destinée.
Il devoit arroser de son sang précieux
Les funestes Lauriers d'un peuple ambitieux.
Instruit des Loix du Sort , mais bravant sa disgrace
,
Codrus offre sa tête au coup qui la menace.
Contre la vie , armé du plus noble mépris ,
11 va remettre aux Dieux des jours qu'ils ont
proscrits.
Cher aux siens , son grand coeur surptend leu
vigilance ,
Cher à ses ennemis , il trompe leur prudence.'
Pour voiler ses desseins d'un sûr déguisement ,
Il revêt d'un Berger , l'obscur habillement.
Dépouilles à ses yeux cent fois plus glo
rieuses ,
Que de l'autorité les marques fastueuses.
Orné par la vertu , riche de ses Trésors ,
Que Codrus étoit grand , sous ces humbles de
hors !
Ah ! Prince, peu touché d'un honneur chiméri
que ,
De Sparte laisse agir la sage politique.
Ton
SEPTEMBRE . 1733. 1981
Ton ennemi lui-même aide à ta sûreté
Avide des honneurs et de la liberté .
Quénes à son gré les défende elle même ;
Absous , absous les Dieux d'une injustice extrê
me.
Leurs Oracles souvent , par des sens imposteurs、
Des Crédules humains , ont guidé les erreurs.
'Arrête ... c'en est fait , ce Guerrier intrépide ,
Suit hardiment la voïe où son honneur le guide.
'Athénes, Dieux , Destin , dit- il, sans s'ébranler
Récompensez le sang. que vous faites couler.
Assûre tes succès , florissante Patrie ,
J'acquitte tes faveurs aux dépens de ma vie.
Heureux de te servir , par un trépas certain ,
Oui , Codrus , méritoit de naître dans ton sein.
Il dit , de quelle ardeur son ame est enflammée !
Il vole impatient de l'une à l'autre armée.
Il parvient jusqu'aux lieux où Sparte a ses regards
Fait au loin dans les Airs , flotter ses Etendarts,
Utile à ses projets , une feinte insolence ,
Contre lui des Soldats aigrit la violence ,
D'un monde d'ennemis , justement irrité ,
Il méprise la rage et craint l'humanité.
Il brave leur couroux. Il défie , il menace ,
Il étale en tous lieux une impuissante audace.
Trois fois de sa grandeur , un secret sentiment ,
L'avoit déja soustrait à leur ressentiment.
Ses efforts, étoient vains , son insulte impunie
3.
Dv Et
1982 MERCURE DE FRANCE
Et les Dieux , malgré lui , le rendoient à la vie. “
Mais dédaignant du sort l'importune faveur ,
Des Soldats outragez îl arme la fureur.
Athénes va regner. Levez pour la vengeance ,
Mille bras vont punir sa téméraire offense.
Je vois le coup mortel , qui va trancher ses
jours ,
Cruels , que faites- vous ? ménages - en le cours
Connoissez , .... respectez ,
Monarque , ...
.... conservez us
Il doit vous être cher , ... mais c'en est fait
la Parque ;
8
Finit le Sacrifice , en fermant son Ciseau ,
Sparte aux Fers , va bien- tôt honorer son Tombeau.
Il meurt , et l'avenir chérissant sa mémoire ,
Couronne sa vertu d'une immortelle gloire.
Venez , Tyrans , venez admirer à la fois ,
Un Citoyen , un Roy , le modele des Rois.
Imitez -le , sachez dans les Grandeurs suprêmes.
Au bien de vos Etats , vous immoler vous- mêmes.
M. DE ROYAUCOURT ,
de Soissons.
POEME.
Ar de lugubres cris , pourquoi frapper les
Cieux ? PA
Athénes , est-ce ainsi que tu rends grace aux
Dieux ?
Oses-tu , Peuple ingrat , déplorant ta victoire
,
Faire au destin propice , un crime de ta
Gloire ?
Öses - tu .....
erreur !
mais hélas ! quelle étoit mon
Je cesse d'insulter à ta juste douleur.
Poursui , par des regrets , par des pleurs légi
times ,
Honore d'un Héros les cendres magnanimes.
Moi-même retraçant sa vertu dans mes Vers ,
Je vais lui rendre hommage aux yeux de l'Univers.
Les Armes à la main , l'impérieuse Athénes ,
S'avançoit contre Sparte et lui portoit des
chaînes .
Sparte armoit à son tour , pour défendre ses
droits ,
Et forcer sa Rivale à fléchir sous ses Loix.
D iiij
Mais
1980 MERCURE DE FRANCE
Mais Delphes , vain obstacle à leur jalouse
rage ,
N'annonçoit au vainqueur qu'un barbare avantage.
Qu'un Triomphe odieux , chérement acheté ,
Triste arbitre du joug , ou de la liberté ,
Un des Rois immolez , victime infortunée ,
De ses Grecs triomphans , fixoit la destinée.
Il devoit arroser de son sang précieux
Les funestes Lauriers d'un peuple ambitieux.
Instruit des Loix du Sort , mais bravant sa disgrace
,
Codrus offre sa tête au coup qui la menace.
Contre la vie , armé du plus noble mépris ,
11 va remettre aux Dieux des jours qu'ils ont
proscrits.
Cher aux siens , son grand coeur surptend leu
vigilance ,
Cher à ses ennemis , il trompe leur prudence.'
Pour voiler ses desseins d'un sûr déguisement ,
Il revêt d'un Berger , l'obscur habillement.
Dépouilles à ses yeux cent fois plus glo
rieuses ,
Que de l'autorité les marques fastueuses.
Orné par la vertu , riche de ses Trésors ,
Que Codrus étoit grand , sous ces humbles de
hors !
Ah ! Prince, peu touché d'un honneur chiméri
que ,
De Sparte laisse agir la sage politique.
Ton
SEPTEMBRE . 1733. 1981
Ton ennemi lui-même aide à ta sûreté
Avide des honneurs et de la liberté .
Quénes à son gré les défende elle même ;
Absous , absous les Dieux d'une injustice extrê
me.
Leurs Oracles souvent , par des sens imposteurs、
Des Crédules humains , ont guidé les erreurs.
'Arrête ... c'en est fait , ce Guerrier intrépide ,
Suit hardiment la voïe où son honneur le guide.
'Athénes, Dieux , Destin , dit- il, sans s'ébranler
Récompensez le sang. que vous faites couler.
Assûre tes succès , florissante Patrie ,
J'acquitte tes faveurs aux dépens de ma vie.
Heureux de te servir , par un trépas certain ,
Oui , Codrus , méritoit de naître dans ton sein.
Il dit , de quelle ardeur son ame est enflammée !
Il vole impatient de l'une à l'autre armée.
Il parvient jusqu'aux lieux où Sparte a ses regards
Fait au loin dans les Airs , flotter ses Etendarts,
Utile à ses projets , une feinte insolence ,
Contre lui des Soldats aigrit la violence ,
D'un monde d'ennemis , justement irrité ,
Il méprise la rage et craint l'humanité.
Il brave leur couroux. Il défie , il menace ,
Il étale en tous lieux une impuissante audace.
Trois fois de sa grandeur , un secret sentiment ,
L'avoit déja soustrait à leur ressentiment.
Ses efforts, étoient vains , son insulte impunie
3.
Dv Et
1982 MERCURE DE FRANCE
Et les Dieux , malgré lui , le rendoient à la vie. “
Mais dédaignant du sort l'importune faveur ,
Des Soldats outragez îl arme la fureur.
Athénes va regner. Levez pour la vengeance ,
Mille bras vont punir sa téméraire offense.
Je vois le coup mortel , qui va trancher ses
jours ,
Cruels , que faites- vous ? ménages - en le cours
Connoissez , .... respectez ,
Monarque , ...
.... conservez us
Il doit vous être cher , ... mais c'en est fait
la Parque ;
8
Finit le Sacrifice , en fermant son Ciseau ,
Sparte aux Fers , va bien- tôt honorer son Tombeau.
Il meurt , et l'avenir chérissant sa mémoire ,
Couronne sa vertu d'une immortelle gloire.
Venez , Tyrans , venez admirer à la fois ,
Un Citoyen , un Roy , le modele des Rois.
Imitez -le , sachez dans les Grandeurs suprêmes.
Au bien de vos Etats , vous immoler vous- mêmes.
M. DE ROYAUCOURT ,
de Soissons.
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Résumé : CODRUS, POEME.
Le poème 'Codrus' narre le conflit entre Athènes et Sparte, avec Delphes prédisant un triomphe odieux nécessitant un sacrifice. Codrus, roi d'Athènes, se sacrifie pour sauver sa patrie. Déguisé en berger, il provoque les soldats spartiates jusqu'à ce qu'ils le tuent. Son geste assure la victoire d'Athènes et lui confère l'immortalité. Le texte souligne le dévouement de Codrus pour sa patrie et son mépris pour la mort, mettant en avant son héroïsme et son sacrifice pour la liberté et la gloire d'Athènes. Le poème se conclut par une exhortation aux tyrans de s'inspirer de l'exemple de Codrus.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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4
p. 147-148
PARALLELE.
Début :
Dans l'article des Spectacles, les Vers qu'on va lire sur les Dlles d'Angeville et / Le croiriez-vous ? votre suffrage, [...]
Mots clefs :
Mlle Dangeville, Mlle Gaussin
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texteReconnaissance textuelle : PARALLELE.
Dans l'article des Spectacles , les Vers
qu'on va lire sur les Dlles d'Angeville et
Gaussin , deux Actrices chéries du Théatre
François , peuvent trouver heureusement
leur place . Ce qui y a donné licu
est une contestation entre Madame ***
et M. de Royaucourt , de Soissons , Auteur
des Vers .
PARALLELE.
LE croiriez- vous ? votre suffrage ,
Charmante Iris , n'entraîne pas le mien ;
Votre choix dédommage bien ,
D'un si foible désavantage ;
Approuvez ina témérité ,
aime mieux , au péril d'une légere offense ,
J'aime
Vous prouver ma sincerité ,
Que
148 MERCURE DE FRANCE
Que vous marquer ma complaisance .
Entre deux illustres vainqueurs ,
Souffrez que d'une main fidelle ,
En Plutarque nouveau je trace un Parallele ,
Et que j'ose peser tous leurs droits sur nos
coeurs.
L'heureux (a) objet de votre complaisance
'Arme un air noble et doux contre notre raison ;
Celle ( b ) pour qui je panche la balance i
A l'oeil mutin , l'air Papillon ,
L'une est belle , l'autre est jolie ;
C'est une Rose épanouïe ,
Comparée avec son bouton;
Celle-ci de Paphos paroît avoir l'Empire ,
L'autre paroît Hébé dans ses riants attraits,
1
Je t'admire , belle Zaïre ,
Folatre amour , que tu me plais !
L'une nous presente les Graces ,
L'autre les Ris et l'enjoument ;
Libérale nature , ainsi tu te surpasses ,
Ou dans un tout parfait , ou dans un rien charmant
>
Aux trésors éclatans que Gossain nous étale ,
Enfin si la raison doit adjuger le prix ,"
Ha ! je ne sçai quoi , belle Iris ,
Parle chez nous pour sa rivale.
( a ) Mlle Gossain.
(b ) Mlle d'Angeville,
qu'on va lire sur les Dlles d'Angeville et
Gaussin , deux Actrices chéries du Théatre
François , peuvent trouver heureusement
leur place . Ce qui y a donné licu
est une contestation entre Madame ***
et M. de Royaucourt , de Soissons , Auteur
des Vers .
PARALLELE.
LE croiriez- vous ? votre suffrage ,
Charmante Iris , n'entraîne pas le mien ;
Votre choix dédommage bien ,
D'un si foible désavantage ;
Approuvez ina témérité ,
aime mieux , au péril d'une légere offense ,
J'aime
Vous prouver ma sincerité ,
Que
148 MERCURE DE FRANCE
Que vous marquer ma complaisance .
Entre deux illustres vainqueurs ,
Souffrez que d'une main fidelle ,
En Plutarque nouveau je trace un Parallele ,
Et que j'ose peser tous leurs droits sur nos
coeurs.
L'heureux (a) objet de votre complaisance
'Arme un air noble et doux contre notre raison ;
Celle ( b ) pour qui je panche la balance i
A l'oeil mutin , l'air Papillon ,
L'une est belle , l'autre est jolie ;
C'est une Rose épanouïe ,
Comparée avec son bouton;
Celle-ci de Paphos paroît avoir l'Empire ,
L'autre paroît Hébé dans ses riants attraits,
1
Je t'admire , belle Zaïre ,
Folatre amour , que tu me plais !
L'une nous presente les Graces ,
L'autre les Ris et l'enjoument ;
Libérale nature , ainsi tu te surpasses ,
Ou dans un tout parfait , ou dans un rien charmant
>
Aux trésors éclatans que Gossain nous étale ,
Enfin si la raison doit adjuger le prix ,"
Ha ! je ne sçai quoi , belle Iris ,
Parle chez nous pour sa rivale.
( a ) Mlle Gossain.
(b ) Mlle d'Angeville,
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Résumé : PARALLELE.
Le texte relate une controverse littéraire entre Madame *** et M. de Royaucourt, auteur des vers, au sujet de deux actrices du Théâtre François, Mlles d'Angeville et Gaussin. La dispute est illustrée par un poème intitulé 'Parallèle', où l'auteur compare les deux actrices. Dans ce poème, l'auteur exprime son désaccord avec le choix de Charmante Iris, une interlocutrice fictive, et affirme sa préférence pour Mlle d'Angeville. Il décrit Mlle Gaussin comme ayant un air noble et doux, tandis que Mlle d'Angeville est qualifiée d'ayant un œil mutin et un air papillon. Le poème met en parallèle les qualités des deux actrices, soulignant que l'une est belle et l'autre jolie, comparant Mlle Gaussin à une rose épanouie et Mlle d'Angeville à son bouton. L'auteur conclut en exprimant son admiration pour Mlle d'Angeville et en laissant la raison décider du prix entre les deux actrices.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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