Résultats : 57 texte(s)
Accéder à la liste des mots clefs.
Détail
Liste
51
p. 213-214
ESPAGNE.
Début :
Selon les avis reçus d'Algezire, l'Amiral Hawke a fait enlever [...]
Mots clefs :
Madrid, Amiral Hawke, Bâtiment anglais, Combat naval, Tremblement de terre, Portugal
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ESPAGNE.
ESPAGNE.
:
DE MADRID , le 21 Décembre.
Selon les avis reçus d'Algezire , l'Amiral Hawke
a fait enlever ſous le canon de cette Place un Bâtiment
Anglois , qu'un Armateur François y avoit
214 MERCURE DE FRANCE.
:
conduit. L'Officier Eſpagnol, qui commande dans
la ville , s'eſt oppofé , autant qu'il étoit en ſon
pouvoir , à cette violence. Il a fait tirer fur les
Anglois , & il y en a eu près de cent cinquante
tués ou bleſſés. Cependant ils n'ont pas laiſſe de
reprendre le Navire dont l'Armateur François s'étoit
rendu maître .
Les ſecoufles de tremblemens de terre continuent
de ſe faire fentir en divers endroits du Portugal.
Sur la fin du mois dernier elles ont été trèsfréquentes
àVireu. Ily eneut une violente le 28
àBarcellos. Depuis le 4juſqu'au 9 de ce mois , on
en aefſuyé pluſieurs à Caſcaës, àCintra, à Colares
&àOcyras. Celle du 8 renverſa pluſieurs maiſons
àSezimbra.
:
DE MADRID , le 21 Décembre.
Selon les avis reçus d'Algezire , l'Amiral Hawke
a fait enlever ſous le canon de cette Place un Bâtiment
Anglois , qu'un Armateur François y avoit
214 MERCURE DE FRANCE.
:
conduit. L'Officier Eſpagnol, qui commande dans
la ville , s'eſt oppofé , autant qu'il étoit en ſon
pouvoir , à cette violence. Il a fait tirer fur les
Anglois , & il y en a eu près de cent cinquante
tués ou bleſſés. Cependant ils n'ont pas laiſſe de
reprendre le Navire dont l'Armateur François s'étoit
rendu maître .
Les ſecoufles de tremblemens de terre continuent
de ſe faire fentir en divers endroits du Portugal.
Sur la fin du mois dernier elles ont été trèsfréquentes
àVireu. Ily eneut une violente le 28
àBarcellos. Depuis le 4juſqu'au 9 de ce mois , on
en aefſuyé pluſieurs à Caſcaës, àCintra, à Colares
&àOcyras. Celle du 8 renverſa pluſieurs maiſons
àSezimbra.
Fermer
Résumé : ESPAGNE.
Le 21 décembre, à Madrid, l'amiral Hawke a saisi un navire anglais sous contrôle français à Algésiras. L'officier espagnol a riposté, causant 150 morts ou blessés. Les Anglais ont repris le navire. Des tremblements de terre ont été ressentis au Portugal, notamment à Vireu, Barcelos, Cascais, Cintra, Colares, Ocyras et Sezimbra.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
52
p. 203-204
ESPAGNE.
Début :
Les Lettres de Buenos-Ayres marquent que, depuis la victoire remportée par [...]
Mots clefs :
Madrid, Buenos Aires, Victoire contre les Sauvages, Roi Très-Chrétien, Lisbonne, Navires, Marchandises, Danger, Tempête
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ESPAGNE.
ESPAGNE.
DE MADRID , le 25 Janvier.
Les Lettres de Buenos - Ayres marquent que ,
depuis la victoire remportée par les troupes Efpagnoles
& Portugaifes fur les Indiens voifins de la
riviere d'Urugay , les Vainqueurs ont continué
leur marche ; que malgré tous les obſtacles que
leur oppofoit un pays montueux & couvert de
bois , ils ont foumis tous les peuples de ces cantons
; & que ces peuples fe difpofent à paffer
dans les nouveaux établiffemens , qui leur ont été
affignés.
Un Courier étant arrivé le 20 de Versailles ;
avec la nouvelle que le Roi Très- Chrétien étoit
Ivj
204 MERCURE DE FRANCE.
parfaitement guéri de fa bleffure , le Roi fit chanter
fur le champ le Te Deum dans fa Chapelle
& ordonna qu'on célébrât cet heureux événement
par trois jours de réjouiffances & d'illuminations.
DE LISBONNE , le 4 Janvier.
Il a été annoncé dans les lettres datées du
23 du mois dernier , que deux Navires de la flotte
de la Baie de Tous les Saints étoient en grand
danger. Quelque diligence qu'on ait apportée.
pour les fecourir , ils ont coulé bas dans la Barre.
Ces Bâtimens fe nommoient le Gafparino & la
Sanada. Le premier étoit le Navire le plus riche
de la flotte. Outre fon chargement particulier ,
il avoit une partie de celui du Vaiffeau de retour
de Goa , qui étant arrivé à la Baie de Tous les
Saints , ne fe trouva pas en état de continuer fa
route. Des équipages du Gafparino & de la Sanada
, il n'a péri que deux Matelots. Dans la
même tempête deux Navirės Anglois , qui étoient
à l'ancre dans le Tage , ont eu leurs cables brifés.
Un de ces Bâtimens a échoué contre un banc de
fable ; mais on a fauvé toute la cargaifon. Hier ,
le feu du ciel tomba fur un Vaiffeau de guerre
la même Nation , renverfa le grand mât , & tua
quelques perfonnes de l'équipage.
DE MADRID , le 25 Janvier.
Les Lettres de Buenos - Ayres marquent que ,
depuis la victoire remportée par les troupes Efpagnoles
& Portugaifes fur les Indiens voifins de la
riviere d'Urugay , les Vainqueurs ont continué
leur marche ; que malgré tous les obſtacles que
leur oppofoit un pays montueux & couvert de
bois , ils ont foumis tous les peuples de ces cantons
; & que ces peuples fe difpofent à paffer
dans les nouveaux établiffemens , qui leur ont été
affignés.
Un Courier étant arrivé le 20 de Versailles ;
avec la nouvelle que le Roi Très- Chrétien étoit
Ivj
204 MERCURE DE FRANCE.
parfaitement guéri de fa bleffure , le Roi fit chanter
fur le champ le Te Deum dans fa Chapelle
& ordonna qu'on célébrât cet heureux événement
par trois jours de réjouiffances & d'illuminations.
DE LISBONNE , le 4 Janvier.
Il a été annoncé dans les lettres datées du
23 du mois dernier , que deux Navires de la flotte
de la Baie de Tous les Saints étoient en grand
danger. Quelque diligence qu'on ait apportée.
pour les fecourir , ils ont coulé bas dans la Barre.
Ces Bâtimens fe nommoient le Gafparino & la
Sanada. Le premier étoit le Navire le plus riche
de la flotte. Outre fon chargement particulier ,
il avoit une partie de celui du Vaiffeau de retour
de Goa , qui étant arrivé à la Baie de Tous les
Saints , ne fe trouva pas en état de continuer fa
route. Des équipages du Gafparino & de la Sanada
, il n'a péri que deux Matelots. Dans la
même tempête deux Navirės Anglois , qui étoient
à l'ancre dans le Tage , ont eu leurs cables brifés.
Un de ces Bâtimens a échoué contre un banc de
fable ; mais on a fauvé toute la cargaifon. Hier ,
le feu du ciel tomba fur un Vaiffeau de guerre
la même Nation , renverfa le grand mât , & tua
quelques perfonnes de l'équipage.
Fermer
Résumé : ESPAGNE.
Le texte décrit plusieurs événements en Espagne, en France et au Portugal. En Espagne, des lettres de Buenos Aires rapportent la victoire des troupes espagnoles et portugaises contre les Indiens voisins de la rivière d'Uruguay. Les vainqueurs ont soumis les peuples des cantons environnants, qui se préparent à s'installer dans de nouveaux établissements. En France, un courrier arrivé à Versailles le 20 janvier annonce la guérison complète du roi Louis XV d'une blessure. Un Te Deum a été chanté dans la chapelle royale et trois jours de réjouissances ont été ordonnés. Au Portugal, des lettres datées du 23 décembre précédent signalent le naufrage de deux navires de la flotte de la Baie de Tous les Saints, le Gasparino et la Sanada, malgré les efforts de secours. Le Gasparino transportait une partie du chargement d'un vaisseau de retour de Goa. Seuls deux matelots ont péri. Deux navires anglais ont également subi des dommages lors de la même tempête, mais leur cargaison a été sauvée. Enfin, un vaisseau de guerre anglais a été frappé par la foudre, renversant son grand mât et tuant plusieurs membres de l'équipage.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
53
p. 210
ESPAGNE.
Début :
Les habitants d'Oporto, en punition de leur révolte, sont condamnés à avoir chez [...]
Mots clefs :
Lisbonne, Porto, Punition, Troupes, Emprisonnement, Pendaison, Madrid, Corsaire anglais, Tirs
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ESPAGNE.
ESPAGNE.
DE LISBONNE , le 7 Mai.
Les habitans d'Oporto , en punition de leur révolte
, font condamnés à avoir chez eux , pendant
un temps illimité , un nombre confidérable de
troupes entretenus à leurs dépens. On a ôté au
peuple la prérogative d'avoir voix dans le Sénat.
Les Procureurs de la Ville , & les Corps de métiers
, font fupprimés à perpétuité . Plus de trois
cens perfonnes de tout rang ont été renfermées
dans diverfes prifons. Quoique le Juge du peuple
n'ait préſenté la requête des Bourgeois , qu'après
y avoir été contraint par les féditieux , la Sentence
prononcée contre lui , porte qu'il fera
amende honorable , la corde au col , & qu'il
fera conduit ainfi dans les principales rues par le
Bourreau.
DE MADRID , le 31 Mai.
Un Corfaire Anglois , ayant rencontré un
Vaiffeau des Caraques , a voulu le vifiter . Sur le
refus que ce dernier Bâtiment a fait d'amener
l'Anglois lui a tiré fa bordée , qui a tué deux Eſpagnols
, & en a bleffé plufieurs.
DE LISBONNE , le 7 Mai.
Les habitans d'Oporto , en punition de leur révolte
, font condamnés à avoir chez eux , pendant
un temps illimité , un nombre confidérable de
troupes entretenus à leurs dépens. On a ôté au
peuple la prérogative d'avoir voix dans le Sénat.
Les Procureurs de la Ville , & les Corps de métiers
, font fupprimés à perpétuité . Plus de trois
cens perfonnes de tout rang ont été renfermées
dans diverfes prifons. Quoique le Juge du peuple
n'ait préſenté la requête des Bourgeois , qu'après
y avoir été contraint par les féditieux , la Sentence
prononcée contre lui , porte qu'il fera
amende honorable , la corde au col , & qu'il
fera conduit ainfi dans les principales rues par le
Bourreau.
DE MADRID , le 31 Mai.
Un Corfaire Anglois , ayant rencontré un
Vaiffeau des Caraques , a voulu le vifiter . Sur le
refus que ce dernier Bâtiment a fait d'amener
l'Anglois lui a tiré fa bordée , qui a tué deux Eſpagnols
, & en a bleffé plufieurs.
Fermer
Résumé : ESPAGNE.
En Espagne et au Portugal, des mesures sévères sont prises contre les révoltés. À Oporto, les habitants doivent héberger des troupes à leurs frais, perdent leur droit de vote et voient leurs institutions supprimées. Plus de trois cents personnes sont emprisonnées. À Madrid, un corsaire anglais tue deux Espagnols après un refus de visite.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
54
p. 196-197
ESPAGNE.
Début :
Les lettres de Lisbonne marquent que la Flotte de la Baye [...]
Mots clefs :
Madrid, Flotte, Secousses, Alicante, Frégate, Attaque, Combat sanglant, Prisonnier
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ESPAGNE.
ESPAG N E.
DE MADRID , le 19 Juillet.
Les lettres de Liſbonne marquent que la Flotte
de la Baye de Tous les Saints a mis à la voile avec
un vent favorable. Ces lettres ajoutent qu'on a
fenti du côté de Cafcaes quelques nouvelles fecouffes
de tremblement de terre.
D'ALICANTE , le 29 Juin .
Une Frégate de Marſeille , appellée le Théléma
que , a été attaquée & prife le 19 de ce mois
fous le canon du Château de Morayra , par la Frégate
du Roi d'Angleterre l'Expérience , dont le
feur Strhaan a le commandement. Le combat
quoique de peu de durée , a été très-fanglant. Il
y a eu à bord du Bâtiment François 35 hommes de
tués & 123 de bleffés . Le fieur Strhaan , qu'un fi .
grand nombre de prifonniers embarraffoit , les a
SEPTEMBRE. 1757. 197
*
fait embarquer fur un Senaw de ce Port , qu'il a
rencontré au large , & qui a remis ici les bleffés
le 24 au foir. Tout le monde , en les voyant , a
été fai fi de compaffion & d'horreur. Aucun d'eux
n'avoit été panlé , & tous avoient été entiérement
dépouillés , fans en excepter le Capitaine , dont
la bravoure auroit mérité un autre traitement .
Ceux que le fort des armes a épargnés , périffoient
de faim & de foif ; & l'on a fçu que depuis 24
heures ils n'avoient pris aucune nourriture , parce
que le Capitaine Efpagnol , qui a été forcé de les
recevoir , n'avoit prefque plus de vivres & que
les Anglois ne lui en avoient remis aucuns pour la
fubfiftance de ces prifonniers.
DE MADRID , le 19 Juillet.
Les lettres de Liſbonne marquent que la Flotte
de la Baye de Tous les Saints a mis à la voile avec
un vent favorable. Ces lettres ajoutent qu'on a
fenti du côté de Cafcaes quelques nouvelles fecouffes
de tremblement de terre.
D'ALICANTE , le 29 Juin .
Une Frégate de Marſeille , appellée le Théléma
que , a été attaquée & prife le 19 de ce mois
fous le canon du Château de Morayra , par la Frégate
du Roi d'Angleterre l'Expérience , dont le
feur Strhaan a le commandement. Le combat
quoique de peu de durée , a été très-fanglant. Il
y a eu à bord du Bâtiment François 35 hommes de
tués & 123 de bleffés . Le fieur Strhaan , qu'un fi .
grand nombre de prifonniers embarraffoit , les a
SEPTEMBRE. 1757. 197
*
fait embarquer fur un Senaw de ce Port , qu'il a
rencontré au large , & qui a remis ici les bleffés
le 24 au foir. Tout le monde , en les voyant , a
été fai fi de compaffion & d'horreur. Aucun d'eux
n'avoit été panlé , & tous avoient été entiérement
dépouillés , fans en excepter le Capitaine , dont
la bravoure auroit mérité un autre traitement .
Ceux que le fort des armes a épargnés , périffoient
de faim & de foif ; & l'on a fçu que depuis 24
heures ils n'avoient pris aucune nourriture , parce
que le Capitaine Efpagnol , qui a été forcé de les
recevoir , n'avoit prefque plus de vivres & que
les Anglois ne lui en avoient remis aucuns pour la
fubfiftance de ces prifonniers.
Fermer
Résumé : ESPAGNE.
Le 19 juillet à Madrid, des lettres de Lisbonne rapportent que la flotte de la Baie de Tous les Saints a pris la mer avec un vent favorable. Des secousses de tremblement de terre ont également été signalées près de Cafcaes. Le 29 juin à Alicante, la frégate française le Thélémaque a été attaquée et capturée par la frégate britannique l'Expérience, commandée par le seigneur Strhaan. Le combat, bien que bref, a été violent, entraînant 35 morts et 123 blessés à bord du navire français. Les prisonniers britanniques ont été transférés sur un senau rencontré en mer, qui les a ramenés à Alicante le 24 juin. Les blessés ont suscité compassion et horreur en raison de l'absence de soins et du pillage de leurs effets personnels, y compris ceux du capitaine. Le capitaine espagnol, contraint d'accueillir les prisonniers, manquait de vivres, et les Britanniques n'en avaient pas fourni.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
55
p. 182-188
« Ls 23 de ce mois, Sa Majesté Impériale a reçu les marques de l'Ordre de l'Aigle noir, des mains [...] »
Début :
Ls 23 de ce mois, Sa Majesté Impériale a reçu les marques de l'Ordre de l'Aigle noir, des mains [...]
Mots clefs :
Duc, Traité, Général, Cour, Ministre, Règlement, Moscou, Vienne, Camp de l'armée autrichienne, Silésie, Dresde, Erlangen, Franconie, Hambourg, Ratisbonne, Madrid, Málaga, Civitavecchia, Bastia, Turin, Londres
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Ls 23 de ce mois, Sa Majesté Impériale a reçu les marques de l'Ordre de l'Aigle noir, des mains [...] »
NOUVELLES POLITIQUES.
Janvier 1763. II. Vol.
De Moscou , le 30 Novembre 1762.
Ls 23 de ce mois , Sa Majeſté Impériale a reçu
les marques de l'Ordre de l'Aigle noir , des mains
du Baron de Goltz , Miniftre du Roi de Pruffe. LE23:
On adécouvert une confpiration qui s'étoit tramée
contre l'Impératrice . Les Chefs du complot
étoient les trois freres Gourieff , Officiers des Gardes
Ifmael , & les deux Hroufchef, dont l'un étoit
Officier , & l'autre Maréchal des Logis du Régiment
d'Engermanie. Les coupables , fur le rapport
des Juges , ont été condamnés par le Sénat
à être écartelés. Mais fa Majefté Impériale a commué
leur fupplice rigoureux , en un genre de
punition , qui n'avoit pas encore été employé en
Ruffie. Les coupables ont été conduits dans une
place publique le 8 de ce mois ; là ils ont été dégradés
de nobleffe ; le Bourreau les a fouffletés ,
leur a brifé leurs épées par deffus leurs têtes ;
après quoi , ils ont été transférés en Sibérie .
De VIENNE , le 25 Décembre.
&
L'Empereur & l'impératrice font dans la
plus grande affliction de la mort de l'Archidu
JANVIER. 1763. 183
cheffe Jeanne ; cette jeune Princeffe , après avoir
lutté pendant vingt - quatre jours contre une maladie
cruelle , a enfin fuccombé Jeudi dernier
entre quatre & cinq heures après midi. C'étoit
la cinquième des Archiduchelles filles de leurs
Majeltés Impériales & Royales. Elle fe nommoit
Jeanne- Gabrielle- Jofeph - Antoine , & étoit née le
4 Février 1750. Son corps a été inhumé fans cérémonie
, parce qu'ily a eu dans les derniers jours
de fa maladie , qui étoit une fiévre milliaire , une
érruption pourpreufe. La Cour prendra le deuil
pour trois mois.
Du Camp de l'Armée Autrichienne en Siléfie
le 26 Novembre 1762 .
Le Général de Bethlem , qui a pris fon Quartier
Général à Jagerndorff , occupe vingt- fix Villages
de la Haute- Siléfie Pruffienne. L'amniſtie
dont il eft convenu avec le Général Werner depuis
le 1 de ce mois , n'a point de terme fixe :
mais on nepourra le rompre , de l'un ou de l'autre
côté , qu'en s'avertiffant trois jours auparavant.
La même convention a eu lieu entre le Maréchal
de Daun & le Prince de Bevern.
Le Général Beck a pris fon quartier d'hyver à
Wartha , & le Baron de Loudon a établi le fien à
Scharfeneck. Le Général O- Donel remplace le
Maréchal de Dun pendant Phyver.
De DRESDE , le Décembre ,
La fufpenfion d'armes entre les armées Autrichienne
& Pruffienne n'a été réglée qu'après de
grands débats de part & d'autre. On eft convenu
de fixer une ligne de féparation entre les quartiers
refpectifs des deux Armées. La Ligne commence
à Marckliffa , paffe à Lobau , Bautzen , Ca-,7
184 MERCURE DE FRANCE .
mentz , Konigsbruck , vient finir à Groffenhayn,
& fuit le Canal qui communique de la Schvartz-
Elfter à l'Elbe . Les Autrichiens confervent de leur
côté le terrein qui eft entre le cours de la riviére
& celui du ruiffeau de Klein- Triebfche , en gagnant
la forêt de Tharand qui leur refte. Leur
ligne fuit la Wilde-Weifferitz jufqu'à ſa ſource
& de-là continue au pied des montagnes juſqu'à
Olmitz & Adorff , afin de couvrir la Bohème . Le
Général Haddick a détaché de fon Armée huit
Bataillons & quatre Régimens de Cavalerie ,
pour les joindre à l'Armée de l'Empire .
EXTRAIT d'une Lettre écrite d'Erlang en Franconie
, le 7 Décembre.
On apprend de Bareuth que l'Armée de l'Empire
s'avance en force , pour obliger les Pruffiens
à fe retirer du Cercle. L'avant- garde , après avoir
repoufflé le Corps du Comte de Schulembourg ,
qui étoit à Creuffen , eſt arrivée à Saint Jean près
de Bareuth . Un Régiment de Cuiraffiers Autrichiens
& un Régiment de Dragons fe font portés à
Virbens & Neuftadt fur le Kulm , aux ordres du
Général Pellegrini. Le Prince de Stolberg doit
être de fa perfonne à Weiden , & le Général k léefel
doit avancer par le Haut Palatinat . On allure
que ces difpofitions ont déja fait retirer les Pruffiens
des environs de Bareuth On préfume que le
Général Kleift ne tiendra point à Bamberg , &
qu'il s'empreffera de rentrer en Saxe , pour ne
pas expofer aux hazards de la guerre le butin
confidérable qu'il a enlevé dans la Franconie.
On mande de Leipfick que le Roi de Pruffe s'eft
tranſporté à Gotha ; que la ville de Nuremberg a
été fermée il y a quelques jours, & que le Général
Kleift y eft entré avec un détachement pour y lever
des contributions.
JANVIER . 1763. 185
De la FRANCONIE , le 4 Décembre .
Le Corps du Général Kleift s'eft replié jufqu'à
Schleuffingen , où il a été renforcé par celui de
Trimbach , compofé de mille hommes. Le Général
Comte de Neuwied occupe les environs de
Plauen. L'Armée de l'Empire a établi fon quartier
général à Lauff , à quelques lieues de Nuremberg
, & l'on a diftribué des troupes dans les
villages circonvoisins. Cette Armée vient d'être
renforcée par fix Régimens Autrichiens , un Corps
de Huffards & un de Croates. Il eſt resté fix mille.
hommes dans le pays de Bareuth , afin de couvrir
les endroits les plus exposés.
De HAMBOURG , le 20 Décembre.
Suivant les nouvelles de Warfovie , le Comte
de Keyferling , Envoyé extraordinaire de Ruffie
auprès du Roi & de la République de Pologne ,
eft arrivé dans cette Capitale à la fin de Novembre.
On prétend qu'il eft chargé de traiter l'affaire
de la Courlande , & de concilier , s'il eft poffible
, les intérêts du Duc de Biren avec ceux du
Prince Charles ; mais on ne fait rien de précis fur
les véritables intentions de la Cour de Ruffie >
quoiqu'elles paroiffent très-favorables au Duc
Erneft- Jean.
Le fieur Simolin , Miniftre de Ruffie auprès du
Duc de Biren , a reçu de Mofcou des dépêches ,
par lesquelles on lui marque que la difcuffion qui
s'étoit élevée entre fa Cour & celle de Dannemarck
, au ſujet du Holſtein , étoit entiérement
terminée.
De RATISBONNE , le 20 Décembre.
Le Cercle de Baviere a formé une délibération
186 MERCURE DE FRANCE.
dont l'objet eft de prier l'Empereur de vouloir bien
permettre que l'on détachât de l'Armée de l'Empire
le contingent de ce Cerccle pour couvrir les
Etats qui le compofent . Le Cercle de Suabe , affemblé
à Ulm , a formé , à ce qu'on prétend , la
même délibération .
On mande de Berlin que le Comte de Finckenſtein
, Miniftre & Secrétaire d'Etat au département
des Affaires étrangeres, eft parti de cette
Ville le 13 de grand matin pour le rendre à Leipfick
, où Sa Majefté Pruffienne l'a mandé . Cette
nouvelle donne quelques efperances pour la paix
en Allemagne .
De MADRID , le 7 Décembre.
Avant- hier il eft arrivé de Paris un Courier
qui a apporté les ratifications des articles préliminaires
de Paix conclus entre cette Cour & celle de
France , d'une part ; & l'Angleterre & le Portugal
, de l'autre , & fignés le 3 Novembre dernier.
Sa Majefté a fait expédier auffi tot les ordres néceffaires
pour la ceffation des hoftilités.
De MALAGA , le 16 Novembre.
Le fieur Perrier de Salvert , Lieutenant de la
Frégate Françoife l'Oiseau , commandée par le
Chevalier de Modene , eft arrivée dans ce Port
avec cent quatre - vingt hommes de l'équipage,
On a fu de lui les détails fuivans concernant la
prife de ce bâtiment.
Le 23 Octobre dernier le Chevalier de Modène
découvrit , à la hauteur du Cap de Palos , un
Navire Anglois , auquel il donna la chaffe ; mais
ayant reconnu que c'étoit un vaifleau de guerre
fupérieur en force , il abandonna fa pourſuite &
prit chaffe à ſon tour . Vers les cinq heures du
JANVIER . 1763. 187
foir le vaiffeau ennemi l'atteignit , & le força de
fe rendre après un combat très - vif , qui dura
trois heures. La Frégate reçut trente coups de
canon à fleur d'eau ; quarante- huit hommes
furent mis hors de combat , & il y en eut treize
de tués , du nombre defquels font les fieurs de
Gineftous , de Mauperthuis & de Sainte - Croix .
Le Chevalier de Modene a eu le bras droit emporté
d'un coup de mitraille ; le fieur Perrier de
Salvert une forte contufion au bras , & le fieur de
Chalus une légére bleffure à la main . L'ennemia
eu vingt hommes tués ou bleflés . Le bâtiment Anglois
eft la Brune , Frégate de trente- quatre piéces
de canon & de deux cens foixante hommes
d'équipage. Elle a conduit fa priſe à Gibraltar ,
où eft refté le Chevalier de Modene , dont la
bleffure ne laiffe pas craindre pour ſa vie .
De CIVITA-VECCHIA , le 16 Décembre.
Les démêlés de la Cour de Rome avec la République
de Gênes fubfiftent toujours dans le
même état. La République a demandé la médiation
du Roi des deux Siciles , & l'Abbé Cazali
eft actuellement à Naples pour négocier
cette affaire.
On a déja commencé à deffécher les Marais
Pontins , & les premiers travaux ont été fort heureux
; mais il eft à craindre que cette belle &
grande entreprife ne fott funefte aux habitans des
campagnes voisines , & peut-être de Rome même.
Le remuement de ces terres marécageules pourroit
bien dans les chaleurs dé l'été infecter l'air ,
& répandre des maladies dans les environs.
De la BASTIE , le 22 Novembre.
1
Il n'eſt pas vrai , comme on l'avoit appris d'un
188 MERCURE DE FRANCE.
Navire arrivé ici dernierement , que nos trou?
pes le foient emparées de Rogliani. Paſcal Paoli ,
eft encore à Cafinca.
Le Vifiteur Apoftolique eſt toujours dans l'Etat
de Gênes , quoiqu'on ait répandu le bruit qu'il :
en étoit parti pour retourner en Italie.
De TURIN , le 2p Décembre.
La Princeffe Polixene de Savoye , fille du
Prince de Carignan , eft morte le zo , d'une maladie
de langueur , qui étoit la fuite d'une fiévre
inflammatoire avec oppreffion de poitrine . Elle
n'étoit agée que de feize ans ; la Cour prendra
le deuil demain à cette occafion , & le portera
quinze jours.
De LONDRES , le 16 Décembre.
Le Duc de Nivernois a eu aujoud'hui fa
premiere audience du Duc d'Yorck , Frere du
Roi. Ce Miniftre a toujours de fréquentes conférences
avec les Miniftres du Roi , au füjer
du Traité définitif, auquel les difpofitions de la
Nation ne paroillent apporter aucune difficulté.
Janvier 1763. II. Vol.
De Moscou , le 30 Novembre 1762.
Ls 23 de ce mois , Sa Majeſté Impériale a reçu
les marques de l'Ordre de l'Aigle noir , des mains
du Baron de Goltz , Miniftre du Roi de Pruffe. LE23:
On adécouvert une confpiration qui s'étoit tramée
contre l'Impératrice . Les Chefs du complot
étoient les trois freres Gourieff , Officiers des Gardes
Ifmael , & les deux Hroufchef, dont l'un étoit
Officier , & l'autre Maréchal des Logis du Régiment
d'Engermanie. Les coupables , fur le rapport
des Juges , ont été condamnés par le Sénat
à être écartelés. Mais fa Majefté Impériale a commué
leur fupplice rigoureux , en un genre de
punition , qui n'avoit pas encore été employé en
Ruffie. Les coupables ont été conduits dans une
place publique le 8 de ce mois ; là ils ont été dégradés
de nobleffe ; le Bourreau les a fouffletés ,
leur a brifé leurs épées par deffus leurs têtes ;
après quoi , ils ont été transférés en Sibérie .
De VIENNE , le 25 Décembre.
&
L'Empereur & l'impératrice font dans la
plus grande affliction de la mort de l'Archidu
JANVIER. 1763. 183
cheffe Jeanne ; cette jeune Princeffe , après avoir
lutté pendant vingt - quatre jours contre une maladie
cruelle , a enfin fuccombé Jeudi dernier
entre quatre & cinq heures après midi. C'étoit
la cinquième des Archiduchelles filles de leurs
Majeltés Impériales & Royales. Elle fe nommoit
Jeanne- Gabrielle- Jofeph - Antoine , & étoit née le
4 Février 1750. Son corps a été inhumé fans cérémonie
, parce qu'ily a eu dans les derniers jours
de fa maladie , qui étoit une fiévre milliaire , une
érruption pourpreufe. La Cour prendra le deuil
pour trois mois.
Du Camp de l'Armée Autrichienne en Siléfie
le 26 Novembre 1762 .
Le Général de Bethlem , qui a pris fon Quartier
Général à Jagerndorff , occupe vingt- fix Villages
de la Haute- Siléfie Pruffienne. L'amniſtie
dont il eft convenu avec le Général Werner depuis
le 1 de ce mois , n'a point de terme fixe :
mais on nepourra le rompre , de l'un ou de l'autre
côté , qu'en s'avertiffant trois jours auparavant.
La même convention a eu lieu entre le Maréchal
de Daun & le Prince de Bevern.
Le Général Beck a pris fon quartier d'hyver à
Wartha , & le Baron de Loudon a établi le fien à
Scharfeneck. Le Général O- Donel remplace le
Maréchal de Dun pendant Phyver.
De DRESDE , le Décembre ,
La fufpenfion d'armes entre les armées Autrichienne
& Pruffienne n'a été réglée qu'après de
grands débats de part & d'autre. On eft convenu
de fixer une ligne de féparation entre les quartiers
refpectifs des deux Armées. La Ligne commence
à Marckliffa , paffe à Lobau , Bautzen , Ca-,7
184 MERCURE DE FRANCE .
mentz , Konigsbruck , vient finir à Groffenhayn,
& fuit le Canal qui communique de la Schvartz-
Elfter à l'Elbe . Les Autrichiens confervent de leur
côté le terrein qui eft entre le cours de la riviére
& celui du ruiffeau de Klein- Triebfche , en gagnant
la forêt de Tharand qui leur refte. Leur
ligne fuit la Wilde-Weifferitz jufqu'à ſa ſource
& de-là continue au pied des montagnes juſqu'à
Olmitz & Adorff , afin de couvrir la Bohème . Le
Général Haddick a détaché de fon Armée huit
Bataillons & quatre Régimens de Cavalerie ,
pour les joindre à l'Armée de l'Empire .
EXTRAIT d'une Lettre écrite d'Erlang en Franconie
, le 7 Décembre.
On apprend de Bareuth que l'Armée de l'Empire
s'avance en force , pour obliger les Pruffiens
à fe retirer du Cercle. L'avant- garde , après avoir
repoufflé le Corps du Comte de Schulembourg ,
qui étoit à Creuffen , eſt arrivée à Saint Jean près
de Bareuth . Un Régiment de Cuiraffiers Autrichiens
& un Régiment de Dragons fe font portés à
Virbens & Neuftadt fur le Kulm , aux ordres du
Général Pellegrini. Le Prince de Stolberg doit
être de fa perfonne à Weiden , & le Général k léefel
doit avancer par le Haut Palatinat . On allure
que ces difpofitions ont déja fait retirer les Pruffiens
des environs de Bareuth On préfume que le
Général Kleift ne tiendra point à Bamberg , &
qu'il s'empreffera de rentrer en Saxe , pour ne
pas expofer aux hazards de la guerre le butin
confidérable qu'il a enlevé dans la Franconie.
On mande de Leipfick que le Roi de Pruffe s'eft
tranſporté à Gotha ; que la ville de Nuremberg a
été fermée il y a quelques jours, & que le Général
Kleift y eft entré avec un détachement pour y lever
des contributions.
JANVIER . 1763. 185
De la FRANCONIE , le 4 Décembre .
Le Corps du Général Kleift s'eft replié jufqu'à
Schleuffingen , où il a été renforcé par celui de
Trimbach , compofé de mille hommes. Le Général
Comte de Neuwied occupe les environs de
Plauen. L'Armée de l'Empire a établi fon quartier
général à Lauff , à quelques lieues de Nuremberg
, & l'on a diftribué des troupes dans les
villages circonvoisins. Cette Armée vient d'être
renforcée par fix Régimens Autrichiens , un Corps
de Huffards & un de Croates. Il eſt resté fix mille.
hommes dans le pays de Bareuth , afin de couvrir
les endroits les plus exposés.
De HAMBOURG , le 20 Décembre.
Suivant les nouvelles de Warfovie , le Comte
de Keyferling , Envoyé extraordinaire de Ruffie
auprès du Roi & de la République de Pologne ,
eft arrivé dans cette Capitale à la fin de Novembre.
On prétend qu'il eft chargé de traiter l'affaire
de la Courlande , & de concilier , s'il eft poffible
, les intérêts du Duc de Biren avec ceux du
Prince Charles ; mais on ne fait rien de précis fur
les véritables intentions de la Cour de Ruffie >
quoiqu'elles paroiffent très-favorables au Duc
Erneft- Jean.
Le fieur Simolin , Miniftre de Ruffie auprès du
Duc de Biren , a reçu de Mofcou des dépêches ,
par lesquelles on lui marque que la difcuffion qui
s'étoit élevée entre fa Cour & celle de Dannemarck
, au ſujet du Holſtein , étoit entiérement
terminée.
De RATISBONNE , le 20 Décembre.
Le Cercle de Baviere a formé une délibération
186 MERCURE DE FRANCE.
dont l'objet eft de prier l'Empereur de vouloir bien
permettre que l'on détachât de l'Armée de l'Empire
le contingent de ce Cerccle pour couvrir les
Etats qui le compofent . Le Cercle de Suabe , affemblé
à Ulm , a formé , à ce qu'on prétend , la
même délibération .
On mande de Berlin que le Comte de Finckenſtein
, Miniftre & Secrétaire d'Etat au département
des Affaires étrangeres, eft parti de cette
Ville le 13 de grand matin pour le rendre à Leipfick
, où Sa Majefté Pruffienne l'a mandé . Cette
nouvelle donne quelques efperances pour la paix
en Allemagne .
De MADRID , le 7 Décembre.
Avant- hier il eft arrivé de Paris un Courier
qui a apporté les ratifications des articles préliminaires
de Paix conclus entre cette Cour & celle de
France , d'une part ; & l'Angleterre & le Portugal
, de l'autre , & fignés le 3 Novembre dernier.
Sa Majefté a fait expédier auffi tot les ordres néceffaires
pour la ceffation des hoftilités.
De MALAGA , le 16 Novembre.
Le fieur Perrier de Salvert , Lieutenant de la
Frégate Françoife l'Oiseau , commandée par le
Chevalier de Modene , eft arrivée dans ce Port
avec cent quatre - vingt hommes de l'équipage,
On a fu de lui les détails fuivans concernant la
prife de ce bâtiment.
Le 23 Octobre dernier le Chevalier de Modène
découvrit , à la hauteur du Cap de Palos , un
Navire Anglois , auquel il donna la chaffe ; mais
ayant reconnu que c'étoit un vaifleau de guerre
fupérieur en force , il abandonna fa pourſuite &
prit chaffe à ſon tour . Vers les cinq heures du
JANVIER . 1763. 187
foir le vaiffeau ennemi l'atteignit , & le força de
fe rendre après un combat très - vif , qui dura
trois heures. La Frégate reçut trente coups de
canon à fleur d'eau ; quarante- huit hommes
furent mis hors de combat , & il y en eut treize
de tués , du nombre defquels font les fieurs de
Gineftous , de Mauperthuis & de Sainte - Croix .
Le Chevalier de Modene a eu le bras droit emporté
d'un coup de mitraille ; le fieur Perrier de
Salvert une forte contufion au bras , & le fieur de
Chalus une légére bleffure à la main . L'ennemia
eu vingt hommes tués ou bleflés . Le bâtiment Anglois
eft la Brune , Frégate de trente- quatre piéces
de canon & de deux cens foixante hommes
d'équipage. Elle a conduit fa priſe à Gibraltar ,
où eft refté le Chevalier de Modene , dont la
bleffure ne laiffe pas craindre pour ſa vie .
De CIVITA-VECCHIA , le 16 Décembre.
Les démêlés de la Cour de Rome avec la République
de Gênes fubfiftent toujours dans le
même état. La République a demandé la médiation
du Roi des deux Siciles , & l'Abbé Cazali
eft actuellement à Naples pour négocier
cette affaire.
On a déja commencé à deffécher les Marais
Pontins , & les premiers travaux ont été fort heureux
; mais il eft à craindre que cette belle &
grande entreprife ne fott funefte aux habitans des
campagnes voisines , & peut-être de Rome même.
Le remuement de ces terres marécageules pourroit
bien dans les chaleurs dé l'été infecter l'air ,
& répandre des maladies dans les environs.
De la BASTIE , le 22 Novembre.
1
Il n'eſt pas vrai , comme on l'avoit appris d'un
188 MERCURE DE FRANCE.
Navire arrivé ici dernierement , que nos trou?
pes le foient emparées de Rogliani. Paſcal Paoli ,
eft encore à Cafinca.
Le Vifiteur Apoftolique eſt toujours dans l'Etat
de Gênes , quoiqu'on ait répandu le bruit qu'il :
en étoit parti pour retourner en Italie.
De TURIN , le 2p Décembre.
La Princeffe Polixene de Savoye , fille du
Prince de Carignan , eft morte le zo , d'une maladie
de langueur , qui étoit la fuite d'une fiévre
inflammatoire avec oppreffion de poitrine . Elle
n'étoit agée que de feize ans ; la Cour prendra
le deuil demain à cette occafion , & le portera
quinze jours.
De LONDRES , le 16 Décembre.
Le Duc de Nivernois a eu aujoud'hui fa
premiere audience du Duc d'Yorck , Frere du
Roi. Ce Miniftre a toujours de fréquentes conférences
avec les Miniftres du Roi , au füjer
du Traité définitif, auquel les difpofitions de la
Nation ne paroillent apporter aucune difficulté.
Fermer
Résumé : « Ls 23 de ce mois, Sa Majesté Impériale a reçu les marques de l'Ordre de l'Aigle noir, des mains [...] »
En janvier 1763, plusieurs événements politiques et militaires significatifs ont été rapportés. À Moscou, le 23 novembre 1762, l'Impératrice de Russie a reçu l'Ordre de l'Aigle noir des mains du Baron de Goltz. Une conspiration contre l'Impératrice, impliquant les frères Gourieff et les frères Hroufchef, a été découverte. Les conspirateurs ont été condamnés par le Sénat à être écartelés, mais l'Impératrice a commué leur peine en dégradation et exil en Sibérie. À Vienne, l'Empereur et l'Impératrice étaient en deuil suite à la mort de l'Archiduchesse Jeanne, décédée après une maladie de vingt-quatre jours. Son corps a été inhumé sans cérémonie en raison d'une éruption pourpreuse. Sur le front militaire, en Silésie, le Général de Bethlem occupait plusieurs villages et une amnistie avait été conclue avec le Général Werner. Les Autrichiens et les Prussiens ont convenu d'une ligne de séparation pour leurs quartiers respectifs. En Franconie, l'Armée de l'Empire avançait pour repousser les Prussiens, et des troupes ont été déployées pour couvrir les régions exposées. À Dresde, la suspension d'armes entre les armées autrichienne et prussienne a été réglée après de longs débats. Les Autrichiens ont conservé des territoires stratégiques pour couvrir la Bohème. En Pologne, le Comte de Keyferling est arrivé à Varsovie pour traiter de l'affaire de la Courlande. À Madrid, les ratifications des articles préliminaires de paix entre la France, l'Angleterre, et le Portugal ont été signées, mettant fin aux hostilités. En Méditerranée, la frégate française l'Oiseau a été capturée par un navire anglais après un combat intense. Le Chevalier de Modène a été blessé et conduit à Gibraltar. À Civita-Vecchia, les travaux de drainage des Marais Pontins ont commencé, mais des inquiétudes subsistent quant aux risques sanitaires. À Turin, la Princesse Polixène de Savoie est décédée à l'âge de seize ans, et la Cour a observé un deuil de quinze jours. À Londres, le Duc de Nivernois a eu sa première audience avec le Duc d'Yorck, et des conférences fréquentes ont lieu en vue de finaliser un traité définitif.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
56
p. 202-205
DESCRIPTION de la Fête donnée à Madrid par le Marquis d'Ossun, Ambassadeur du Roi auprès de Sa Majesté Catholique, à l'occasion du Mariage de l'Infante Marie-Louise avec l'Archiduc Leopold.
Début :
Sa Majesté Catholique ayant fixé au 24 le jour de cette fête, [...]
Mots clefs :
Mariage, Ambassadeur, Dieu, Amour, Madrid, Marquis, Ballet, Table, Fête, Palais, Temple
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DESCRIPTION de la Fête donnée à Madrid par le Marquis d'Ossun, Ambassadeur du Roi auprès de Sa Majesté Catholique, à l'occasion du Mariage de l'Infante Marie-Louise avec l'Archiduc Leopold.
DEscRIPTIoN de la Fête donnée à Madrid par
le Marquis d'OssvN , Ambaſſadeur du RoI
auprès de Sa Majeſté Catholique, à l'occaſion
du Mariage de l'Infante Marie-Louiſe avec
l'Archiduc LEoPoED.
Sa Majeſté Catholique ayant fixé au 24 lejour de
cette fête, les Grands & Grandes d'Eſpagne , les
Ambaſſadeurs & les Miniſtres Etrangers, ainſi que
phuſieurs autres perſonnes de la première diſ
tinction, qui y avoient été invitées, ſe rendirent
. vers les ſix heures du ſoir à l'Hôtel de l'Ambaſſa
deur : la façade de la maiſon étoit illuminée , un
grand nombre de flambeaux éclairoit la rue à
droite & à gauche & conduiſoit, d'un côté, à
e
- J U I N. 1764. 2o3
une maiſon qui étoit deſtinée à recevoir les Pages
des Dames & où l'on devoit,ſelon l'uſage du Pays,
leur diſtribuer des confitures & des rafraîchiſſe
mens, & de l'autre, à de grandes Salles préparées
pour les gens de livrée. La † fut reçue
Par l'Ambaſſadeur & par la Ducheſſe de Medina
Sidonia qui s'étoit chargée de faire les honneurs
de la fête; les Dames & les Cavaliers furent con
duits dans les appartemens qui leur étoient deſ--
tinés , &, quoique ſéparés les uns des autres, ſelon
le cérémonial Eſpagnol , les Cavaliers avoient la
liberté de voir les Dames & de cauſer avec elles ,
la ſéparation n'étant formée que par des canapés
que perſonne n'avoit l'indiſcrétion de franchir.
Tous ces appartemens étoient magnifiquement
meublés & bien éclairés. A huit heures, le refreſco
( le rafraîchiſſement ) fut ſervi par ſoixante-dix
Pages richement habillés; après ce ſervice, qui ſe
fit avec autant d'ordre que de magnificence & pro
fuſion, on préſenta à toute la compagnie le Livre
de la Comédie qu'on alloit exécuter. Alors quatre
portes, qui juſqu'à ce moment avoient été maſ
quées & qui donnoient ſur le jardin, préſenterent .
aux yeux des ſpectateurs au lieu de ce jardin une
magnifique Salle de Spectacle : les bancs des Da--
mes étoient diſpoſés autour de la Salle ſur trois
rangs en forme d'Amphithéâtre, & ceux des Ca
valiers étoient placés dans le Parterre. La Piéce
commença par un Prologue relatif à l'objet de
la fête. Le Théâtre repréſentoit le Veſtibule du
Palais des Dieux, Apollon & Mars paroiſſent ſur
la ſcène & forment le projet de changer la face
de l'Europe en uniſſant enſemble l'Eſpagne, l'Al
lemagne, l'Italie & la France, Vénus & Minerve
decendent dans un char & leur annoncent la réu--
mion de l'Hymen & de l'Amour : en ce moment.
L vj.
2o4 MERCURE DE FRANCE.
la porte du Palais des Dieux s'ouvre & laiſſe voir
dans l'intérieur ſur un piédeſtal les portraits de
l'Archiduc & de l'Infante dans un médaillon ſou
tenu par des Amours.Vénus fait l'éloge du Princes
Minerve fait l'eloge de la Princeſſe, dans lequel
ſe trouve naturellement amené celui de ſon au
guſte Père & de la Reine-Mere. Apollon & Mars
applaudiſſent au choix des Dieux qui ont prévenu
le leur & ordonnent aux Plaiſirs d'aller annoncer
cet Hymen à la Terre. Enfin, Apollon invite les
Muſes à célébrer le jour où les Dieux ſe ſont ainſi
réunis pour le bonheur du monde. Ce Prologue,
terminé par un Ballet qui répondoit à la grandeur
du Sujet, fut ſuivi d'un Intermé de intitulé : la
Valleé du Plaiſir, où l'on voyoit la peinture de
l'Amour vertueux & tranquille; des Bergers & des
Bergères y faiſoient des voeux pour le bonheur
des auguſtes époux qui étoient l'objet de leurs
fêtes : l'interméde finit par un Ballet Paſtoral,
après lequel on repréſenta le Futeur Amoureux,
Cpéra-Comique, traduit du François en Eſpagnol.
A cette Comédie ſuccéda un autre Interméde que
les Eſpagnols appellent Fin de la fieſta : il fut
terminé par un Ballet de Hongrois & de Citoyen
nes de Madrid , connues ſous le nom de Majas :
la décoration repréſentoit exactement la façade
illuminée de l'Hôtel de l'Ambaſſadeur. Le Specta
de dura environ trois heures. On en ſortit après
minuit & l'on monta à l'appartement d'enhaut
uniquement deſtiné pour le ſouper qui fut ſervi
à une table de cent vingt-quatre couverts, placée
dans une Salle qui formoit un jardin orné de
berceaux fleuris entre leſquels étoient peints,
d'eſpace en eſpace des thermes en marbre blanc
& des ſtatues de grandeur naturelle : à l'un des
bouts de la Salle § repréſenté le coucher du
t
J U I N. 1764. 2o5
Soleil , & à l'autre le lever de la Lune. Sur cette
table étoit auſſi figuré en ſucre le Temple de
l'Hymen au milieu d'un parterre d'orangers,en
trecoupé de fontaines & terminé par des pavillons
de la plus belle Architecture. De cette grande
Salle on paſſoit dans une autre richement meu
blée où étoit le dais du Roi de France & dans
laquelle on avoit placé une table de quatre vingt
dix couverts : elle étoit ornée des portraits de la
Famille Royale, entre chacun deſquels étoit une
guirlande courante de gaze d'or , d'argent & de
fleurs. Comme le nombre des convives étoit de
près de ſept cens perſonnes, parmi leſquelles on
comptoit environ cent cinquante Dames , on
dreſſa ſur le champ pluſieurs tables dans les piéces
d'en-bas : il y avoit auſſi ſur le Théâtre dèux
tables de ſoixante couverts chacune, pour les
Comédiens & les Muſiciens. Après le ſervice, on
en dreſſa d'autres pour ſoixante-dix Pages & pour
plus de cent Valets de Chambre. Le ſouper fini,
on deſendit à la Salle du Bal qui repréſentoit le
Temple de l'Hymen. Sur la face extérieure d'un
Autel placé dans le fond on voyoit le mariage de
Pſyché & de l'Amour, & à côté de l'Autel , ſur
les deux aîles de la Salle, quatre ſtatues de gran
deur naturelle, l'Hymen & l'Amour, le Plaiſir
& la Pudeur. Le Bal s'ouvrit vers les deux heures
du matin & dura juſqu'à neuf heures. On ſervit
alors une table de quatre-vingt couverts pour
les perſonnes qui étoient reſtées juſqu'à ce mo
ment. L'Ambaſſadeur & la Ducheſſe de Medina
Sidonia ne négligerent rien pour rendre cette
fête agréable ;ils furent ſecondés par le Comte
d'Egmont, le Marquis de Confians & le Marquis
de Crillon, qui ſe trouvoient alors à Madrid.
le Marquis d'OssvN , Ambaſſadeur du RoI
auprès de Sa Majeſté Catholique, à l'occaſion
du Mariage de l'Infante Marie-Louiſe avec
l'Archiduc LEoPoED.
Sa Majeſté Catholique ayant fixé au 24 lejour de
cette fête, les Grands & Grandes d'Eſpagne , les
Ambaſſadeurs & les Miniſtres Etrangers, ainſi que
phuſieurs autres perſonnes de la première diſ
tinction, qui y avoient été invitées, ſe rendirent
. vers les ſix heures du ſoir à l'Hôtel de l'Ambaſſa
deur : la façade de la maiſon étoit illuminée , un
grand nombre de flambeaux éclairoit la rue à
droite & à gauche & conduiſoit, d'un côté, à
e
- J U I N. 1764. 2o3
une maiſon qui étoit deſtinée à recevoir les Pages
des Dames & où l'on devoit,ſelon l'uſage du Pays,
leur diſtribuer des confitures & des rafraîchiſſe
mens, & de l'autre, à de grandes Salles préparées
pour les gens de livrée. La † fut reçue
Par l'Ambaſſadeur & par la Ducheſſe de Medina
Sidonia qui s'étoit chargée de faire les honneurs
de la fête; les Dames & les Cavaliers furent con
duits dans les appartemens qui leur étoient deſ--
tinés , &, quoique ſéparés les uns des autres, ſelon
le cérémonial Eſpagnol , les Cavaliers avoient la
liberté de voir les Dames & de cauſer avec elles ,
la ſéparation n'étant formée que par des canapés
que perſonne n'avoit l'indiſcrétion de franchir.
Tous ces appartemens étoient magnifiquement
meublés & bien éclairés. A huit heures, le refreſco
( le rafraîchiſſement ) fut ſervi par ſoixante-dix
Pages richement habillés; après ce ſervice, qui ſe
fit avec autant d'ordre que de magnificence & pro
fuſion, on préſenta à toute la compagnie le Livre
de la Comédie qu'on alloit exécuter. Alors quatre
portes, qui juſqu'à ce moment avoient été maſ
quées & qui donnoient ſur le jardin, préſenterent .
aux yeux des ſpectateurs au lieu de ce jardin une
magnifique Salle de Spectacle : les bancs des Da--
mes étoient diſpoſés autour de la Salle ſur trois
rangs en forme d'Amphithéâtre, & ceux des Ca
valiers étoient placés dans le Parterre. La Piéce
commença par un Prologue relatif à l'objet de
la fête. Le Théâtre repréſentoit le Veſtibule du
Palais des Dieux, Apollon & Mars paroiſſent ſur
la ſcène & forment le projet de changer la face
de l'Europe en uniſſant enſemble l'Eſpagne, l'Al
lemagne, l'Italie & la France, Vénus & Minerve
decendent dans un char & leur annoncent la réu--
mion de l'Hymen & de l'Amour : en ce moment.
L vj.
2o4 MERCURE DE FRANCE.
la porte du Palais des Dieux s'ouvre & laiſſe voir
dans l'intérieur ſur un piédeſtal les portraits de
l'Archiduc & de l'Infante dans un médaillon ſou
tenu par des Amours.Vénus fait l'éloge du Princes
Minerve fait l'eloge de la Princeſſe, dans lequel
ſe trouve naturellement amené celui de ſon au
guſte Père & de la Reine-Mere. Apollon & Mars
applaudiſſent au choix des Dieux qui ont prévenu
le leur & ordonnent aux Plaiſirs d'aller annoncer
cet Hymen à la Terre. Enfin, Apollon invite les
Muſes à célébrer le jour où les Dieux ſe ſont ainſi
réunis pour le bonheur du monde. Ce Prologue,
terminé par un Ballet qui répondoit à la grandeur
du Sujet, fut ſuivi d'un Intermé de intitulé : la
Valleé du Plaiſir, où l'on voyoit la peinture de
l'Amour vertueux & tranquille; des Bergers & des
Bergères y faiſoient des voeux pour le bonheur
des auguſtes époux qui étoient l'objet de leurs
fêtes : l'interméde finit par un Ballet Paſtoral,
après lequel on repréſenta le Futeur Amoureux,
Cpéra-Comique, traduit du François en Eſpagnol.
A cette Comédie ſuccéda un autre Interméde que
les Eſpagnols appellent Fin de la fieſta : il fut
terminé par un Ballet de Hongrois & de Citoyen
nes de Madrid , connues ſous le nom de Majas :
la décoration repréſentoit exactement la façade
illuminée de l'Hôtel de l'Ambaſſadeur. Le Specta
de dura environ trois heures. On en ſortit après
minuit & l'on monta à l'appartement d'enhaut
uniquement deſtiné pour le ſouper qui fut ſervi
à une table de cent vingt-quatre couverts, placée
dans une Salle qui formoit un jardin orné de
berceaux fleuris entre leſquels étoient peints,
d'eſpace en eſpace des thermes en marbre blanc
& des ſtatues de grandeur naturelle : à l'un des
bouts de la Salle § repréſenté le coucher du
t
J U I N. 1764. 2o5
Soleil , & à l'autre le lever de la Lune. Sur cette
table étoit auſſi figuré en ſucre le Temple de
l'Hymen au milieu d'un parterre d'orangers,en
trecoupé de fontaines & terminé par des pavillons
de la plus belle Architecture. De cette grande
Salle on paſſoit dans une autre richement meu
blée où étoit le dais du Roi de France & dans
laquelle on avoit placé une table de quatre vingt
dix couverts : elle étoit ornée des portraits de la
Famille Royale, entre chacun deſquels étoit une
guirlande courante de gaze d'or , d'argent & de
fleurs. Comme le nombre des convives étoit de
près de ſept cens perſonnes, parmi leſquelles on
comptoit environ cent cinquante Dames , on
dreſſa ſur le champ pluſieurs tables dans les piéces
d'en-bas : il y avoit auſſi ſur le Théâtre dèux
tables de ſoixante couverts chacune, pour les
Comédiens & les Muſiciens. Après le ſervice, on
en dreſſa d'autres pour ſoixante-dix Pages & pour
plus de cent Valets de Chambre. Le ſouper fini,
on deſendit à la Salle du Bal qui repréſentoit le
Temple de l'Hymen. Sur la face extérieure d'un
Autel placé dans le fond on voyoit le mariage de
Pſyché & de l'Amour, & à côté de l'Autel , ſur
les deux aîles de la Salle, quatre ſtatues de gran
deur naturelle, l'Hymen & l'Amour, le Plaiſir
& la Pudeur. Le Bal s'ouvrit vers les deux heures
du matin & dura juſqu'à neuf heures. On ſervit
alors une table de quatre-vingt couverts pour
les perſonnes qui étoient reſtées juſqu'à ce mo
ment. L'Ambaſſadeur & la Ducheſſe de Medina
Sidonia ne négligerent rien pour rendre cette
fête agréable ;ils furent ſecondés par le Comte
d'Egmont, le Marquis de Confians & le Marquis
de Crillon, qui ſe trouvoient alors à Madrid.
Fermer
Résumé : DESCRIPTION de la Fête donnée à Madrid par le Marquis d'Ossun, Ambassadeur du Roi auprès de Sa Majesté Catholique, à l'occasion du Mariage de l'Infante Marie-Louise avec l'Archiduc Leopold.
Le 24 juin 1764, le Marquis d'Ossun, Ambassadeur du Roi auprès de Sa Majesté Catholique, organisa une fête somptueuse à Madrid pour célébrer le mariage de l'Infante Marie-Louise avec l'Archiduc Léopold. La fête se déroula à l'hôtel de l'Ambassadeur, dont la façade et la rue étaient illuminées par de nombreux flambeaux. Les invités, comprenant les Grands d'Espagne, les Ambassadeurs et les Ministres Étrangers, furent accueillis par l'Ambassadeur et la Duchesse de Medina Sidonia. Les appartements étaient magnifiquement meublés et bien éclairés, permettant aux invités de se voir et de converser tout en respectant le cérémonial espagnol. À huit heures, un rafraîchissement fut servi par soixante-dix Pages richement habillés. Ensuite, une pièce de théâtre fut présentée, débutant par un prologue relatant l'union de l'Espagne, l'Allemagne, l'Italie et la France. La pièce fut suivie d'intermèdes et d'un opéra-comique traduit en espagnol, le spectacle durant environ trois heures. Après minuit, les invités montèrent à l'appartement supérieur pour le souper, servi à une table de cent vingt-quatre couverts dans une salle décorée de berceaux fleuris et de statues. Une autre salle, ornée des portraits de la Famille Royale, accueillit une table de quatre-vingt-dix couverts. Plusieurs tables supplémentaires furent dressées pour les convives, les comédiens, les musiciens, les Pages et les Valets de Chambre. Le bal, représentant le Temple de l'Hymen, débuta à deux heures du matin et se poursuivit jusqu'à neuf heures. Une table de quatre-vingt couverts fut ensuite servie pour les personnes restées jusqu'à ce moment. L'Ambassadeur et la Duchesse de Medina Sidonia, aidés par le Comte d'Egmont, le Marquis de Confians et le Marquis de Crillon, veillèrent à rendre la fête agréable.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
57
p. 148-149
De CADIX, le 14 Août 1764.
Début :
Ces jours derniers, on a débarqué ici un cadavre enseveli [...]
Mots clefs :
Cadavre, Cavernes, Sépulture, Conquête des Indes, Visage, Académie royale de chirurgie, Madrid, Vases
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : De CADIX, le 14 Août 1764.
De CADIZ , le 14 Août 1764.
Ces jours derniers , on a débarqué ici un cadavre
enfeveli dans une longue peau à peu près
femblable à celle d'un Ours : il a été trouvé ,
ainfi que plufieurs autres de la même eſpèce ,
dans des cavernes des Ifles Canaries , où l'on
affure qu'ils avoient leur fépulture avant la conquête
qui fut faite de ces les en 1407 , par
Jean de Betancourt , Gentil'homme Normand ,
& en 1483 par Pierre de Vera , Eſpagnol. Les
chairs de ce Cadavre , quoique défféchées , ſe
font néanmoins confervées elles n'ont aucune
flexibilité & font auffi dures que du bois ; de forte
NOVEMBRE . 1764. 149
qu'au fait ce cadavre paroît pétrifié , quoique
réellement il ne le foit pas. Les traits du vifage
font parfaitement marqués & paroillent être ceux
d'un jeune homme : on n'y reconnoît pas la moindre
détérioration , non plus qu'à aucune autre
partie du corps : le ventre n'eft pas plus affaiffé
que fi la perfonne fût morte depuis deux jours ;
on y remarque feulement un petit pli à la peau ; ce
cadavre a été envoyé à Madrid pour y être déposé
à l'Académie Royale de Chirurgie ; on avoit joint
à la caiffe qui le renfermoit , une autre caiffe
contenant deux ou trois vaſes & un petit moulin
à main trouvés dans la même caverne , ce qui fait
juger que chez les anciens habitans des Ifles Canaries
la coutume étoit de mettre dans le lieu
de la fépulture à côté des morts qu'ils inhumoient
des vafes remplis de liqueurs & de grains
Ces jours derniers , on a débarqué ici un cadavre
enfeveli dans une longue peau à peu près
femblable à celle d'un Ours : il a été trouvé ,
ainfi que plufieurs autres de la même eſpèce ,
dans des cavernes des Ifles Canaries , où l'on
affure qu'ils avoient leur fépulture avant la conquête
qui fut faite de ces les en 1407 , par
Jean de Betancourt , Gentil'homme Normand ,
& en 1483 par Pierre de Vera , Eſpagnol. Les
chairs de ce Cadavre , quoique défféchées , ſe
font néanmoins confervées elles n'ont aucune
flexibilité & font auffi dures que du bois ; de forte
NOVEMBRE . 1764. 149
qu'au fait ce cadavre paroît pétrifié , quoique
réellement il ne le foit pas. Les traits du vifage
font parfaitement marqués & paroillent être ceux
d'un jeune homme : on n'y reconnoît pas la moindre
détérioration , non plus qu'à aucune autre
partie du corps : le ventre n'eft pas plus affaiffé
que fi la perfonne fût morte depuis deux jours ;
on y remarque feulement un petit pli à la peau ; ce
cadavre a été envoyé à Madrid pour y être déposé
à l'Académie Royale de Chirurgie ; on avoit joint
à la caiffe qui le renfermoit , une autre caiffe
contenant deux ou trois vaſes & un petit moulin
à main trouvés dans la même caverne , ce qui fait
juger que chez les anciens habitans des Ifles Canaries
la coutume étoit de mettre dans le lieu
de la fépulture à côté des morts qu'ils inhumoient
des vafes remplis de liqueurs & de grains
Fermer
Résumé : De CADIX, le 14 Août 1764.
Le 14 août 1764, à Cadix, un cadavre emmailloté dans une peau semblable à celle d'un ours a été découvert dans des cavernes des îles Canaries. Plusieurs autres cadavres similaires ont été trouvés dans ces mêmes cavernes, utilisées comme sépultures avant la conquête des îles en 1407 par Jean de Betancourt et en 1483 par Pierre de Vera. Les chairs du cadavre, bien que desséchées, sont dures comme du bois, donnant l'apparence d'une pétrification. Le visage présente les traits d'un jeune homme sans détérioration visible. Le ventre n'est pas affaissé, suggérant une mort récente. Le cadavre a été envoyé à Madrid pour être déposé à l'Académie Royale de Chirurgie, accompagné de vases et d'un petit moulin à main trouvés dans la même caverne. Ces objets indiquent que les anciens habitants des îles Canaries avaient la coutume d'enterrer des récipients contenant des liquides et des grains avec les morts.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer