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1
p. 221-226
« Monseigneur le Dauphin, au sortir de l'Abbaye de Pantemont, se rendit avec [...] »
Début :
Monseigneur le Dauphin, au sortir de l'Abbaye de Pantemont, se rendit avec [...]
Mots clefs :
Monseigneur le Dauphin, M. le Chevalier d'Aubigny, Vaisseaux, Vaisseaux anglais, Martinique, Sa Majesté, Comtes, Hôtel des Cheveaux-Légers, Exercices militaires, École militaire, Cavalerie, Infanterie, Artillerie, Cérémonies, Compagnie des Indes
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texteReconnaissance textuelle : « Monseigneur le Dauphin, au sortir de l'Abbaye de Pantemont, se rendit avec [...] »
Monfeigneur le Dauphin, aufortir de l'Abbaye
de Pantemont , fe rendit avec Madame au Palais
de Luxembourg, Madame la Dauphine , & Mef
dames Victoire , Sophie & Louife, y étoient arri
vées deVerfailles quelques momens auparavant
Kiij
222 MERCURE DE FRANCE.
Monfeigneur le Dauphin , Madame la Dauphine
& MefdamesdeFrance , firent un tour dans les
jardins, monterent enfuite à la galerie , & alle
rent delà fe promener fur le Boulevard. Le foir ,
ce Prince & ces Princeffes retournerent à Ver
failles.
Parles Lettres qu'on vient de recevoir de M. le
Chevalier d'Aubigny, Capitaine de Vaiffeau, on a
eula confirmationde la nouvellede laprifeduVaif
feau de guerre Anglois le Warwick; mais les cir
conftances n'en font pas telles qu'elles avoient
été annoncées par quelques Relations particulie
res. C'eft le 11 de Mars que M.leChevalier d'Aubi
gnyrencontra ce Vaiffeau à l'attérage de la Mar
tinique. Dès qu'il en eut connoiffance , il lui
donna chaffe avec le Vaiffeau le Prudent qu'il
monte , & lesFrégates l'Atalante & le Zéphyr,
commandéespar MM. du Chaffault, Capitaine de
Vaiffeau , & la Touche de Tréville , Lieutenant
de Vaiffeau , qui étoient fous fes ordres. 11 tint
un peulevent. M. la Touche de Tréville coupa
fous le vent , & M. du Chaffault qui manœuvra
pour ferrer le Warwick, le trouva après une
heure & demie de chaffe à portée d'engager le
combat par une fort belle manoeuvre. N'étant
qu'à une portée de piftolet de ce Vaiffeau , it
arriva tout à coup , lui donna fa bordée dans la
pouppe, & fe mit fous le vent àlui , afin de pou
voir fe fervir plus facilement de tous les canons,
dont il fit un feu très-vif. M. le Chevalier d'Aubi
gny, quiavoiteu le temps de s'approcher , avoit
déja tiré fes canons de l'avant , lorfque leWar
wick lui envoya toute fa bordée & baiffa fon pa
villon. Ce Vaiffeau , commandé par le Capitaine
Shuldam, eft percé pour foixante- quatre pieces
de canon ; mais il n'en avoit que foixante de
JUILLET.. 1756.
223
montés. Pendant qu'on lui donnoit chaffe , on
apperçut un autre Vaiffeau à trois lieues au vent ;
mais il difparut bientôt , & il ne fut pas poffibie
au Chevalier d'Aubigny d'aller à fa pourfuite.
M. Savalete de Magnanville s'étant démis de
P'Intendance de Touraine , pour prendre la Char
ge de Garde du Tréfor Royal , vacante par la
mort de M. Savalete , fon pere , le Roi a donné
cette Intendance à M. Lefcalopier, Intendant de
la Généralité de Montauban.
Sa Majestéaaccordé àM. leMarquis de Belloy,
l'agrément de la Lieutenance de Roi de la Pro
vince d'Orléannois , dont M. le Marquis d'Ar
bouville a donné fa démiffion.
Le 11Juin , le Roi accompagné de Monfei
gneur le Dauphin, de M. le Comte deClermont,
Prince du Sang; des Miniftres & desprincipaux
Seigneurs de fa Cour, fe rendit à l'Hôtel des
Chevaux-Légers de fa garde ordinaire, pour y
voir une partie des exercices qu'on montre à la
jeune Nobleffe élevée dans ce Corps.
Sa Majesté entra d'abord dans un manege cou
vert, & le plaça dans un balcon , d'où elle vit
plufieurs éleves, qui manierent leurs chevaux avec
beaucoup de grace & d'adreffe.
Le Roi monta enfuite à la falle des exercices.
Sa Majestéy trouva un Bataillon fous les armes,
compofé des plus jeunes Eleves. Ce Bataillon fir
le maniement des armes avec une préciſion fur
prenante , à lafeule meſure de la nouvelle marche
Françoiſe , & aufon d'une mufique guerriere ; il
fit auffi tous les pas prefcrits par l'Ordonnance ,
& les différentes évolutions d'Infanterie que le
terrein pouvoit permettre.
Après que ce Bataillon cût fini tous les mouve
mens , une feconde troupe compofée des plus
Kiv
224 MERCURE DE FRANCE.
grands Eleves , coëffés avantageufement d'un
bonnet d'une forme & d'une conftruction nou
velle , guêtrés & armés enguerre, déboucha dans
le fondde lafalle , & fe forma derriere la pre
miere troupe , qui s'ouvrit en bordant la haye de
'droite & de gauche pour démafquer cette fecon
de. Ladivifion , qui étoit à la gauche du Roi
défila devant Sa Majefté , fit le falut du fufil , &
difparut avec la divifion de la droite , pour laiffer
le terrein libre au grand Bataillon : celui-ci fit
l'exercice à la muette & au coup de tambour,
& toutes les autres manoeuvres du petit Bataillon
avec le même fuccès. La divifion de la gauche
défila devant le Roi , & falua fierement & de fort
bonnegrace de l'efponton. Les trompettes , haut
bois , violons , cors-de-chaffe , les timballes &
les tambours, remplirent par des fanfares l'inter
valle du temps, qui étoit néceffaire aux Eleves
pour ſe préparer aux exercices de l'efcrime & du
veltiger.
Soixante Eleves en camifoles blanches & en
fandales , le fleuret à la main , fe formerent en
bataillon au fond de la falle ; ils avancerent au
pas redoublé, firent halte , ouvrirent leurs rangs
à droite & àgauche, fe mirent fur deuxfiles , &
commencerent l'exercice de l'efcrime ; ils donne
rent par des attitudes fort nobles & par une jufte
exécution l'idée de tous les principes de cet art
?
&finirent cet exercice par plufieurs affauts , qui
intérefferent tous les fpectateurs.
Ils firent enfuite tous les tours du voltiger avec
beaucoup de légèreté & d'adreffe fur un cheval
rembourré. Dix-huit Eleves fauterent en felle fur.
unautre cheval conftruit d'après nature, à refforts,
& dela hauteurde quatre pieds neufpouces , les
uns par la croupe, & les autres de côté, tenant la
JUILLET. 1756.
Eriniere. Huit d'entr'eux firent ces fauts en bottes
fortes , enbottes molles , armés en guerre avecle
225
plaftron , le fabre à la main & lefufil en bandou
Liere. Le cheval fut enfin élevé jufqu'à fept pieds:
quelques Eleves y fauterent deffus en felle au
grand étonnement desfpectateurs.
Le Roi defcendit de la falle des exercices dans
celle des plans, où Sa Majefté en vit plufieurs en
relief de différentes Places de guerre , un pare
complet d'artillerie avec toutes les machines &
uftenciles de guerre , même un pont jettéfur une
petite piece d'eau , imitant une riviere & des bat
teries conftruites , le tout réduit dans de juftes
proportionsfelon les Ordonnances. Dans la même
falle , Sa Majefté examina des Deffeins & des
Plans en relieffaits par les Eleves de l'Ecole. De
là , le Roi fe rendit dans une galerie , d'où Sa
Majefté vit dans un grand manege découvert la
courfe des têtes à la lance , au dard , au piſtolet ,
à l'épée , enfabrant , en pointant & en plongeant.
Les Eleves y donnerent une image de la guerre
parplufieurs manoeuvres très-bien exécutées d'at
taque & de défenſe : il y eut des combats entre
deux Corps de Cavalerie , & entre des Corps de
Cavalerie & d'Infanterie. On entendit un bruit
continuel d'artillerie , de moufqueterie & d'inftru
mens de guerre; & ce qui parut étonnant , c'eft
que les chevaux n'en furent point effrayés , &
qu'ils n'en furent pas moins dociles à la main &
aux aides des Cavaliers qui les montoient.
Les différens exercices dont on vient de parler,
formoient unfpectacle digne du grand Roi qui
daignoitles honorer de fa prétence. Auffi a Ma
jefté en parut très-fatisfaite , ainfi que Monfei
gneur le Dauphin. Tous les fpectateurs furent
KY
encore plus touchés de l'attention favorable que
226 MERCURE DE FRANCE.
Sa Majefté& Monfeigneur leDauphin daignerent
yprêter, que du fuccès éclatant de l'exécution.
On nefçauroit donner trop d'éloges à M. le Duc
de Chaulnes fur l'établiſſement qu'il a fait dansle
Corps qu'il commande, d'une Ecole finéceffaire
à laNobleffe , & à laquelle on ne peut rien dé
frer; ni troplouer M. le Comte de Luberfac de
Livron , fous-Lieutenant de la Compagnie des
Chevaux-Légers, qui a dirigé jufqu'àpréfentcette
Ecole , fous les ordres du Ducde Chaulnes avec
une application finguliere. M. deVezannes , Aide
Majoren chefde la Compagnie , & Brigadier des
Armées du Roi , méritebien auffi qu'onfaffe de
lui une mention honorable , par le zele continuel
avec lequel il a contribué au fuccès de cette Ecole.
Le Chevalier Louis Mocenigo , Ambaffadeur
Ordinaire de la République de Venife auprès du
Roi , mourut à Paris le 12 Juin dans la quarante
fixieme année de fon âge.
Le 13 Juin , pendant laMeffedu Roi , les Car
dinaux de Tavannes , de Luynes & de Gefvres,
prêterent un nouveau ferment de fidélité entre les
mains de Sa Majeſté , ainfi qu'il eft d'ufage en
France, lorfque les Prélats y font revêtus de la
pourpre.
Le 16, les Actions de la Compagnie des Indes
étoient à quinze cens quarantelivres les Billets
delapremiere Loterie Royale , à neufcensdouze ;
& ceux de latroifieme Loterie , à fix cens qua
rante-quatre. Ceux dela fecondeLoterie n'avoient
point de prix fixe.
de Pantemont , fe rendit avec Madame au Palais
de Luxembourg, Madame la Dauphine , & Mef
dames Victoire , Sophie & Louife, y étoient arri
vées deVerfailles quelques momens auparavant
Kiij
222 MERCURE DE FRANCE.
Monfeigneur le Dauphin , Madame la Dauphine
& MefdamesdeFrance , firent un tour dans les
jardins, monterent enfuite à la galerie , & alle
rent delà fe promener fur le Boulevard. Le foir ,
ce Prince & ces Princeffes retournerent à Ver
failles.
Parles Lettres qu'on vient de recevoir de M. le
Chevalier d'Aubigny, Capitaine de Vaiffeau, on a
eula confirmationde la nouvellede laprifeduVaif
feau de guerre Anglois le Warwick; mais les cir
conftances n'en font pas telles qu'elles avoient
été annoncées par quelques Relations particulie
res. C'eft le 11 de Mars que M.leChevalier d'Aubi
gnyrencontra ce Vaiffeau à l'attérage de la Mar
tinique. Dès qu'il en eut connoiffance , il lui
donna chaffe avec le Vaiffeau le Prudent qu'il
monte , & lesFrégates l'Atalante & le Zéphyr,
commandéespar MM. du Chaffault, Capitaine de
Vaiffeau , & la Touche de Tréville , Lieutenant
de Vaiffeau , qui étoient fous fes ordres. 11 tint
un peulevent. M. la Touche de Tréville coupa
fous le vent , & M. du Chaffault qui manœuvra
pour ferrer le Warwick, le trouva après une
heure & demie de chaffe à portée d'engager le
combat par une fort belle manoeuvre. N'étant
qu'à une portée de piftolet de ce Vaiffeau , it
arriva tout à coup , lui donna fa bordée dans la
pouppe, & fe mit fous le vent àlui , afin de pou
voir fe fervir plus facilement de tous les canons,
dont il fit un feu très-vif. M. le Chevalier d'Aubi
gny, quiavoiteu le temps de s'approcher , avoit
déja tiré fes canons de l'avant , lorfque leWar
wick lui envoya toute fa bordée & baiffa fon pa
villon. Ce Vaiffeau , commandé par le Capitaine
Shuldam, eft percé pour foixante- quatre pieces
de canon ; mais il n'en avoit que foixante de
JUILLET.. 1756.
223
montés. Pendant qu'on lui donnoit chaffe , on
apperçut un autre Vaiffeau à trois lieues au vent ;
mais il difparut bientôt , & il ne fut pas poffibie
au Chevalier d'Aubigny d'aller à fa pourfuite.
M. Savalete de Magnanville s'étant démis de
P'Intendance de Touraine , pour prendre la Char
ge de Garde du Tréfor Royal , vacante par la
mort de M. Savalete , fon pere , le Roi a donné
cette Intendance à M. Lefcalopier, Intendant de
la Généralité de Montauban.
Sa Majestéaaccordé àM. leMarquis de Belloy,
l'agrément de la Lieutenance de Roi de la Pro
vince d'Orléannois , dont M. le Marquis d'Ar
bouville a donné fa démiffion.
Le 11Juin , le Roi accompagné de Monfei
gneur le Dauphin, de M. le Comte deClermont,
Prince du Sang; des Miniftres & desprincipaux
Seigneurs de fa Cour, fe rendit à l'Hôtel des
Chevaux-Légers de fa garde ordinaire, pour y
voir une partie des exercices qu'on montre à la
jeune Nobleffe élevée dans ce Corps.
Sa Majesté entra d'abord dans un manege cou
vert, & le plaça dans un balcon , d'où elle vit
plufieurs éleves, qui manierent leurs chevaux avec
beaucoup de grace & d'adreffe.
Le Roi monta enfuite à la falle des exercices.
Sa Majestéy trouva un Bataillon fous les armes,
compofé des plus jeunes Eleves. Ce Bataillon fir
le maniement des armes avec une préciſion fur
prenante , à lafeule meſure de la nouvelle marche
Françoiſe , & aufon d'une mufique guerriere ; il
fit auffi tous les pas prefcrits par l'Ordonnance ,
& les différentes évolutions d'Infanterie que le
terrein pouvoit permettre.
Après que ce Bataillon cût fini tous les mouve
mens , une feconde troupe compofée des plus
Kiv
224 MERCURE DE FRANCE.
grands Eleves , coëffés avantageufement d'un
bonnet d'une forme & d'une conftruction nou
velle , guêtrés & armés enguerre, déboucha dans
le fondde lafalle , & fe forma derriere la pre
miere troupe , qui s'ouvrit en bordant la haye de
'droite & de gauche pour démafquer cette fecon
de. Ladivifion , qui étoit à la gauche du Roi
défila devant Sa Majefté , fit le falut du fufil , &
difparut avec la divifion de la droite , pour laiffer
le terrein libre au grand Bataillon : celui-ci fit
l'exercice à la muette & au coup de tambour,
& toutes les autres manoeuvres du petit Bataillon
avec le même fuccès. La divifion de la gauche
défila devant le Roi , & falua fierement & de fort
bonnegrace de l'efponton. Les trompettes , haut
bois , violons , cors-de-chaffe , les timballes &
les tambours, remplirent par des fanfares l'inter
valle du temps, qui étoit néceffaire aux Eleves
pour ſe préparer aux exercices de l'efcrime & du
veltiger.
Soixante Eleves en camifoles blanches & en
fandales , le fleuret à la main , fe formerent en
bataillon au fond de la falle ; ils avancerent au
pas redoublé, firent halte , ouvrirent leurs rangs
à droite & àgauche, fe mirent fur deuxfiles , &
commencerent l'exercice de l'efcrime ; ils donne
rent par des attitudes fort nobles & par une jufte
exécution l'idée de tous les principes de cet art
?
&finirent cet exercice par plufieurs affauts , qui
intérefferent tous les fpectateurs.
Ils firent enfuite tous les tours du voltiger avec
beaucoup de légèreté & d'adreffe fur un cheval
rembourré. Dix-huit Eleves fauterent en felle fur.
unautre cheval conftruit d'après nature, à refforts,
& dela hauteurde quatre pieds neufpouces , les
uns par la croupe, & les autres de côté, tenant la
JUILLET. 1756.
Eriniere. Huit d'entr'eux firent ces fauts en bottes
fortes , enbottes molles , armés en guerre avecle
225
plaftron , le fabre à la main & lefufil en bandou
Liere. Le cheval fut enfin élevé jufqu'à fept pieds:
quelques Eleves y fauterent deffus en felle au
grand étonnement desfpectateurs.
Le Roi defcendit de la falle des exercices dans
celle des plans, où Sa Majefté en vit plufieurs en
relief de différentes Places de guerre , un pare
complet d'artillerie avec toutes les machines &
uftenciles de guerre , même un pont jettéfur une
petite piece d'eau , imitant une riviere & des bat
teries conftruites , le tout réduit dans de juftes
proportionsfelon les Ordonnances. Dans la même
falle , Sa Majefté examina des Deffeins & des
Plans en relieffaits par les Eleves de l'Ecole. De
là , le Roi fe rendit dans une galerie , d'où Sa
Majefté vit dans un grand manege découvert la
courfe des têtes à la lance , au dard , au piſtolet ,
à l'épée , enfabrant , en pointant & en plongeant.
Les Eleves y donnerent une image de la guerre
parplufieurs manoeuvres très-bien exécutées d'at
taque & de défenſe : il y eut des combats entre
deux Corps de Cavalerie , & entre des Corps de
Cavalerie & d'Infanterie. On entendit un bruit
continuel d'artillerie , de moufqueterie & d'inftru
mens de guerre; & ce qui parut étonnant , c'eft
que les chevaux n'en furent point effrayés , &
qu'ils n'en furent pas moins dociles à la main &
aux aides des Cavaliers qui les montoient.
Les différens exercices dont on vient de parler,
formoient unfpectacle digne du grand Roi qui
daignoitles honorer de fa prétence. Auffi a Ma
jefté en parut très-fatisfaite , ainfi que Monfei
gneur le Dauphin. Tous les fpectateurs furent
KY
encore plus touchés de l'attention favorable que
226 MERCURE DE FRANCE.
Sa Majefté& Monfeigneur leDauphin daignerent
yprêter, que du fuccès éclatant de l'exécution.
On nefçauroit donner trop d'éloges à M. le Duc
de Chaulnes fur l'établiſſement qu'il a fait dansle
Corps qu'il commande, d'une Ecole finéceffaire
à laNobleffe , & à laquelle on ne peut rien dé
frer; ni troplouer M. le Comte de Luberfac de
Livron , fous-Lieutenant de la Compagnie des
Chevaux-Légers, qui a dirigé jufqu'àpréfentcette
Ecole , fous les ordres du Ducde Chaulnes avec
une application finguliere. M. deVezannes , Aide
Majoren chefde la Compagnie , & Brigadier des
Armées du Roi , méritebien auffi qu'onfaffe de
lui une mention honorable , par le zele continuel
avec lequel il a contribué au fuccès de cette Ecole.
Le Chevalier Louis Mocenigo , Ambaffadeur
Ordinaire de la République de Venife auprès du
Roi , mourut à Paris le 12 Juin dans la quarante
fixieme année de fon âge.
Le 13 Juin , pendant laMeffedu Roi , les Car
dinaux de Tavannes , de Luynes & de Gefvres,
prêterent un nouveau ferment de fidélité entre les
mains de Sa Majeſté , ainfi qu'il eft d'ufage en
France, lorfque les Prélats y font revêtus de la
pourpre.
Le 16, les Actions de la Compagnie des Indes
étoient à quinze cens quarantelivres les Billets
delapremiere Loterie Royale , à neufcensdouze ;
& ceux de latroifieme Loterie , à fix cens qua
rante-quatre. Ceux dela fecondeLoterie n'avoient
point de prix fixe.
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Résumé : « Monseigneur le Dauphin, au sortir de l'Abbaye de Pantemont, se rendit avec [...] »
Le texte relate divers événements impliquant la famille royale française et des nouvelles militaires et administratives. Le Dauphin et Madame se rendirent au Palais de Luxembourg, où Madame la Dauphine et les princesses Victoire, Sophie et Louise les attendaient. Ils se promenèrent dans les jardins, visitèrent la galerie et le Boulevard avant de retourner à Versailles. Le Chevalier d'Aubigny annonça la capture du vaisseau de guerre anglais le Warwick le 11 mars. Le combat eut lieu près de la Martinique, impliquant les vaisseaux français le Prudent, l'Atalante et le Zéphyr. Le Warwick, commandé par le Capitaine Shuldam, était conçu pour soixante-quatre canons mais n'en avait que soixante montés. M. Savalet de Magnanville démissionna de l'Intendance de Touraine pour devenir Garde du Trésor Royal. Le Roi nomma M. Lefcalopier à sa succession. Le Marquis de Belloy obtint l'agrément pour la Lieutenance du Roi en Orléannois, succédant au Marquis d'Arbouville. Le 11 juin, le Roi, accompagné du Dauphin et de plusieurs dignitaires, visita l'Hôtel des Chevaux-Légers pour assister à des exercices militaires. Les élèves démontrèrent des manœuvres équestres, des exercices d'infanterie, d'escrime et de voltige. Le Roi examina également des plans de fortifications et des exercices de tir. L'événement fut apprécié par le Roi, le Dauphin et les spectateurs. Le Chevalier Louis Mocenigo, ambassadeur de Venise, mourut à Paris le 12 juin. Le 13 juin, les cardinaux de Tavannes, de Luynes et de Gesvres prêtèrent un nouveau serment de fidélité au Roi. Le 16 juin, les actions de la Compagnie des Indes étaient cotées à différents prix selon les loteries.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2
p. 186-191
De PARIS, le 8 Juin 1764.
Début :
L'affection singulière du Roi pour cette Noblesse illustre qui [...]
Mots clefs :
Noblesse, Illustre, École militaire, Éducation, Collège, Enfants, Édits, Évêque, Lieutenant, Ordonnance du roi, Régiments, Compagnies, Capitaines, Bains chauds, Magistrats, Loterie de l'Hôtel-de-ville, Tirage, Loterie de l'école royale militaire, Numéros
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : De PARIS, le 8 Juin 1764.
De PARIS , le 8 Juin 1764. -
L'affection fingulière du Roi pour cette Nobleſſe
luftre qui fait la gloire & la force du Royau
JUILLET. 1764. 187
me , & le defir d'en perpétuer l'éclat & l'utilité
ont porté Sa Majesté à inftituer une Ecole Mili
taire pour y élever dans l'art des armes cinq cens
Gentilshommes . L'expérience ayant fait reconnoître
que l'éducation , qui ne fe rapporte qu'à
un feul objet , eſt ſouvent infructueuse , le Roi a
jugé que le cours des Etudes publiques deftinées à
préparer toutes fortes de profeffions devoit être le
fondement de l'éducation de ceux qui feroient
admis à l'Ecole Militaire ; mais ce premier dégré
d'inftitution ne pouvant le trouver que dans une
Ecole célébre & nombreufe , Sa Majefté a jetté
les yeux fur le Collége de le Fléche qui , par
l'étendue de fes bâtimens , la nobleffe de fon établiffement
& les grands biens dont il a été doté ,
a paru remplir l'objet que Sa Majesté le propofe.
En conféquence , le Roi a donné des Lettres - Patentes
, en date du 7 Avril dernier , contenant
quarante-trois Articles dont on donne ici la
fubftance.
y
Le College Royal de la Flêche fera & demeu
rera dorénavant & à perpétuité deſtiné à l'éducation
& à l'inſtruction des enfans de deux cens cinquante
Gentilshommes du Royaume : il ne pourra
être établi aucun autre Penfionnat ; mais toutes
les Claffes y feront publiques , & tous les Externes
feront admis gratuitement dans ces Claffes , ainfi
que dans les autres Colléges de plein exercice.
Lefdits enfans feront nommés par le Roi & choifis
dans la Nobleſſe , fur la préſentation qui lui en
fera faite par le Secrétaire d'Etat ayant le Département
de la Guèrre & de la Marine : ils pour
ront être admis à l'âge de huit à neuf ans jufqu'à
celui de dix à onze , & les orphelins jufqu'à
treize , avec les conditions prefcrites par les Edits
& Déclarations précédens concernant l'Ecole Mi488
MERCURE DE FRANCE .
litaire , tant par rapport aux preuves de Nobleſſe
qu'aux autres qualités qui y font requifes. Il ne
pourra être admis aux deux cens cinquante places
qui resteront à remplir dans l'Hôtel de l'Ecole
Royale Militaire que ceux defdits enfans de Gentilshommes
qui auront fait leuts Etudes dans ledit
College Royal & qui auront quatorze ans accomplis
: ceux d'entr'eux qui , par leurs difpofitions
particulières , fe trouveroient appellés à l'Etat
Eccléfiaftique ou de Magiftrature , ou à d'autres
profeflions nobles , pourront continuer d'y
faire leurs Etudes . Ce Collége fera régi & adminiftré
, fous l'infpection du Secrétaire d'Etat de
la Guerre & de la Marine , par un Bureau compofé
de l'Evêque Diocéfain , qui y préfidera , da
Lieutenant- Général & du Procureur du Roi en la
Sénéchauffée de la Flêche , de deux Notables
ehoifis par Sa Majefté parmi d'anciens Gentilshommes
retirés du ſervice , du Maire de la Ville
& du Principal dudit Collége. Il y fera établi un
Infpecteur chargé de rendre compte des moeurs
du caractère & des talens defdits enfans', & qui
aura féance & voix délibérative dans ledit Bureau
immédiatement après les deuxdits Gentilshommes.
Le College fera deffervi par des perfonnes
Eccléfiaftiques ou Séculières , & compofé d'un
Principal , d'un Sous-Principal , de deux Profeffeurs
de Philofophie , d'un de Rhétorique , de
cing Régens pour les Seconde , Troifiéme , Quatriéme
, Cinquiéme & Sixiéme Claffes , indépendamment
du nombre de Sous -Maîtres que le
Bureau d'Adminiſtration jugera néceffaire . Tous
les biens donnés audit College par les Rois prédéceffeurs
de Sa Majesté & par d'autres perfonnes
, & tous ceux en général qui doivent lui appartenir
au terme des Lettres - Patentes des 14
>
JUILLET. 1764. 189
Juin & 21 Novembre 1763 , & 30 Mars dernier
, lui feront & demeureront confervés , aux
charges portées par leldites Lettres , à l'exception
des rentes fur les Papegaux de Bretagne ,
qui feront employées au foutien des Colléges de
cette Province , & de la Terre de Bonnes , fur laquelle
Sa Majelté expliquera fes intentions. Comme
les revenus de ce Collége ne pourroient ſuffire
aux dépenfes néceffaires pour l'éducation &
l'entretien defdits deux cens cinquante Eléves
Gentilshommes , ce qui y manquera fera fuppléé
annuellement fur les revenus de l'Hôtel de l'Ecole
Royale Militaire , fur lefquels il fera auffi
pourvu aux frais nécellaires pour l'ameublemeut
dudit College & pour le premier établiſſement
defdics Eléves. Le College Royal de la Flêche
jouira de toutes les franchiſes , exemptions & immunités
accordées par Sa Majefté à l'Hôtel de
l'Ecole Royale Militaire. Il continuera d'être régi
en la forme portée par l'Edit du mois de Février
1763 jufqu'au premier Octobre prochain. Les
mêmes Lettres Patentes contiennent différentes
difpofitions fur le choix & les appointemens du
Principal , du Sous- Principal , des Profeffeurs ,
Régens , &c . ainfi que des Eccléfiaftiques qui feront
attachés à la Chapelle : elles portent auffi
plufieurs réglemens pour l'adminiſtration des
biens & revenus du Collège.
Il paroît une Ordonnance du Roi , datée du 10
Février dernier , fuivant laquelle chacun des trois
Régimens de Huffards de Berchény , de Chamborant
& de Royal- Naſſau , actuellement compofés
de douze Compagnies de vingt- neuf hommes
, fera réduit huit Compagnies de vingtcing
hommes , dont fera auffi compofé le qua
triéme Régiment que Sa Majefté à réfolu de
190 MERCURE DE FRANCE .
former , & dont elle a donné le Commandement
au freur d'Efterhafy en qualité de Meſtrede
Camp. Tous les Officiers & Huffards excédens
feront Licenciés : les Capitaines réformés
jouiront de 800 liv. en appointement de réforme,
les Lieutenans de soo liv. & les Sous-Lieutenans
de 400 liv. chacun des Huffards Licenciés retournera
chez lui avec fon habit uniforme , &
un bonnet , & il lui fera donné deux fols par
lieue pour s'y rendre. La même Ordonnance
fixe les divers arrangemens à prendre pour parvenir
à la nouvelle compofition du Régiment
d'Ellerhafy , & en régle l'uniforme.
On mande de Franche -Comté , que la Ville de
Luxeul a pris la réſolution de rétablir les bains
d'eau chaude qui étoient prèfque tombés en ruine:
le fieur de Lacorée , Intendant de la Province
, a fait drefler pour cet objet le plan d'un
bâtiment vafte & commode dont la première
pierre a été polée , avec un grand appareil , le
S de ce mois , par les Officiers du Magiftrat, le
Maire de la Ville étant à leur tête & portant un
rablier de Maçon -garni de rubans . Les bains de
Lexeu font très-anciens & ont été très renommés
; mais depuis Jules Célar en avoit fait réparer
le bâtiment , on avoit négligé de l'entretenir.
Les Prêtres de la Doctrine Chrétienne ont tenu ,
le 30 du mois dernier , dans leur Maiſon de S.
Charles une Aflemblée générale, dans laquelle ils
ont élu pour Supérieur Général de leur Congrégation
le Père Jean -Augufte- Louis Chaftener de
Puységur .
Le quarante & uniéme tirage de la Loterie de
l'Hôtel -de - Ville s'eft fait , le 24 du mois dernier
, en la manière accoutumée. Le Lot de cinJUILLET.
1764. 191
quante mille livres eft échu au Numéro 76'41 ;
celui de vingt mille livres au Numéro 68786 ;
& les deux de dix mille livres aux Numéros
63983 & 71603 .
Les de ce mois , on a tiré la Loterie de l'Ecole
Royale Militaire . Les Numéros fortis de la roue
de fortune font 53 , 90 , 48,73 , 65 .
L'affection fingulière du Roi pour cette Nobleſſe
luftre qui fait la gloire & la force du Royau
JUILLET. 1764. 187
me , & le defir d'en perpétuer l'éclat & l'utilité
ont porté Sa Majesté à inftituer une Ecole Mili
taire pour y élever dans l'art des armes cinq cens
Gentilshommes . L'expérience ayant fait reconnoître
que l'éducation , qui ne fe rapporte qu'à
un feul objet , eſt ſouvent infructueuse , le Roi a
jugé que le cours des Etudes publiques deftinées à
préparer toutes fortes de profeffions devoit être le
fondement de l'éducation de ceux qui feroient
admis à l'Ecole Militaire ; mais ce premier dégré
d'inftitution ne pouvant le trouver que dans une
Ecole célébre & nombreufe , Sa Majefté a jetté
les yeux fur le Collége de le Fléche qui , par
l'étendue de fes bâtimens , la nobleffe de fon établiffement
& les grands biens dont il a été doté ,
a paru remplir l'objet que Sa Majesté le propofe.
En conféquence , le Roi a donné des Lettres - Patentes
, en date du 7 Avril dernier , contenant
quarante-trois Articles dont on donne ici la
fubftance.
y
Le College Royal de la Flêche fera & demeu
rera dorénavant & à perpétuité deſtiné à l'éducation
& à l'inſtruction des enfans de deux cens cinquante
Gentilshommes du Royaume : il ne pourra
être établi aucun autre Penfionnat ; mais toutes
les Claffes y feront publiques , & tous les Externes
feront admis gratuitement dans ces Claffes , ainfi
que dans les autres Colléges de plein exercice.
Lefdits enfans feront nommés par le Roi & choifis
dans la Nobleſſe , fur la préſentation qui lui en
fera faite par le Secrétaire d'Etat ayant le Département
de la Guèrre & de la Marine : ils pour
ront être admis à l'âge de huit à neuf ans jufqu'à
celui de dix à onze , & les orphelins jufqu'à
treize , avec les conditions prefcrites par les Edits
& Déclarations précédens concernant l'Ecole Mi488
MERCURE DE FRANCE .
litaire , tant par rapport aux preuves de Nobleſſe
qu'aux autres qualités qui y font requifes. Il ne
pourra être admis aux deux cens cinquante places
qui resteront à remplir dans l'Hôtel de l'Ecole
Royale Militaire que ceux defdits enfans de Gentilshommes
qui auront fait leuts Etudes dans ledit
College Royal & qui auront quatorze ans accomplis
: ceux d'entr'eux qui , par leurs difpofitions
particulières , fe trouveroient appellés à l'Etat
Eccléfiaftique ou de Magiftrature , ou à d'autres
profeflions nobles , pourront continuer d'y
faire leurs Etudes . Ce Collége fera régi & adminiftré
, fous l'infpection du Secrétaire d'Etat de
la Guerre & de la Marine , par un Bureau compofé
de l'Evêque Diocéfain , qui y préfidera , da
Lieutenant- Général & du Procureur du Roi en la
Sénéchauffée de la Flêche , de deux Notables
ehoifis par Sa Majefté parmi d'anciens Gentilshommes
retirés du ſervice , du Maire de la Ville
& du Principal dudit Collége. Il y fera établi un
Infpecteur chargé de rendre compte des moeurs
du caractère & des talens defdits enfans', & qui
aura féance & voix délibérative dans ledit Bureau
immédiatement après les deuxdits Gentilshommes.
Le College fera deffervi par des perfonnes
Eccléfiaftiques ou Séculières , & compofé d'un
Principal , d'un Sous-Principal , de deux Profeffeurs
de Philofophie , d'un de Rhétorique , de
cing Régens pour les Seconde , Troifiéme , Quatriéme
, Cinquiéme & Sixiéme Claffes , indépendamment
du nombre de Sous -Maîtres que le
Bureau d'Adminiſtration jugera néceffaire . Tous
les biens donnés audit College par les Rois prédéceffeurs
de Sa Majesté & par d'autres perfonnes
, & tous ceux en général qui doivent lui appartenir
au terme des Lettres - Patentes des 14
>
JUILLET. 1764. 189
Juin & 21 Novembre 1763 , & 30 Mars dernier
, lui feront & demeureront confervés , aux
charges portées par leldites Lettres , à l'exception
des rentes fur les Papegaux de Bretagne ,
qui feront employées au foutien des Colléges de
cette Province , & de la Terre de Bonnes , fur laquelle
Sa Majelté expliquera fes intentions. Comme
les revenus de ce Collége ne pourroient ſuffire
aux dépenfes néceffaires pour l'éducation &
l'entretien defdits deux cens cinquante Eléves
Gentilshommes , ce qui y manquera fera fuppléé
annuellement fur les revenus de l'Hôtel de l'Ecole
Royale Militaire , fur lefquels il fera auffi
pourvu aux frais nécellaires pour l'ameublemeut
dudit College & pour le premier établiſſement
defdics Eléves. Le College Royal de la Flêche
jouira de toutes les franchiſes , exemptions & immunités
accordées par Sa Majefté à l'Hôtel de
l'Ecole Royale Militaire. Il continuera d'être régi
en la forme portée par l'Edit du mois de Février
1763 jufqu'au premier Octobre prochain. Les
mêmes Lettres Patentes contiennent différentes
difpofitions fur le choix & les appointemens du
Principal , du Sous- Principal , des Profeffeurs ,
Régens , &c . ainfi que des Eccléfiaftiques qui feront
attachés à la Chapelle : elles portent auffi
plufieurs réglemens pour l'adminiſtration des
biens & revenus du Collège.
Il paroît une Ordonnance du Roi , datée du 10
Février dernier , fuivant laquelle chacun des trois
Régimens de Huffards de Berchény , de Chamborant
& de Royal- Naſſau , actuellement compofés
de douze Compagnies de vingt- neuf hommes
, fera réduit huit Compagnies de vingtcing
hommes , dont fera auffi compofé le qua
triéme Régiment que Sa Majefté à réfolu de
190 MERCURE DE FRANCE .
former , & dont elle a donné le Commandement
au freur d'Efterhafy en qualité de Meſtrede
Camp. Tous les Officiers & Huffards excédens
feront Licenciés : les Capitaines réformés
jouiront de 800 liv. en appointement de réforme,
les Lieutenans de soo liv. & les Sous-Lieutenans
de 400 liv. chacun des Huffards Licenciés retournera
chez lui avec fon habit uniforme , &
un bonnet , & il lui fera donné deux fols par
lieue pour s'y rendre. La même Ordonnance
fixe les divers arrangemens à prendre pour parvenir
à la nouvelle compofition du Régiment
d'Ellerhafy , & en régle l'uniforme.
On mande de Franche -Comté , que la Ville de
Luxeul a pris la réſolution de rétablir les bains
d'eau chaude qui étoient prèfque tombés en ruine:
le fieur de Lacorée , Intendant de la Province
, a fait drefler pour cet objet le plan d'un
bâtiment vafte & commode dont la première
pierre a été polée , avec un grand appareil , le
S de ce mois , par les Officiers du Magiftrat, le
Maire de la Ville étant à leur tête & portant un
rablier de Maçon -garni de rubans . Les bains de
Lexeu font très-anciens & ont été très renommés
; mais depuis Jules Célar en avoit fait réparer
le bâtiment , on avoit négligé de l'entretenir.
Les Prêtres de la Doctrine Chrétienne ont tenu ,
le 30 du mois dernier , dans leur Maiſon de S.
Charles une Aflemblée générale, dans laquelle ils
ont élu pour Supérieur Général de leur Congrégation
le Père Jean -Augufte- Louis Chaftener de
Puységur .
Le quarante & uniéme tirage de la Loterie de
l'Hôtel -de - Ville s'eft fait , le 24 du mois dernier
, en la manière accoutumée. Le Lot de cinJUILLET.
1764. 191
quante mille livres eft échu au Numéro 76'41 ;
celui de vingt mille livres au Numéro 68786 ;
& les deux de dix mille livres aux Numéros
63983 & 71603 .
Les de ce mois , on a tiré la Loterie de l'Ecole
Royale Militaire . Les Numéros fortis de la roue
de fortune font 53 , 90 , 48,73 , 65 .
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Résumé : De PARIS, le 8 Juin 1764.
Le 8 juin 1764, le roi de France a créé une École Militaire pour former cinq cents gentilshommes à l'art des armes. Reconnaissant l'importance d'une éducation polyvalente, le roi a décidé que les élèves de cette école devraient d'abord suivre des études publiques destinées à préparer diverses professions. Pour cela, il a choisi le Collège de la Flèche, renommé pour ses bâtiments, son établissement noble et ses grands biens. Par des Lettres Patentes du 7 avril 1764, le Collège Royal de la Flèche a été désigné pour l'éducation de deux cent cinquante enfants de gentilshommes du royaume. Ces enfants seront nommés par le roi sur présentation du Secrétaire d'État de la Guerre et de la Marine et pourront être admis entre huit et treize ans. Ils devront avoir effectué leurs études au Collège Royal de la Flèche pour être admis à l'École Royale Militaire. Le collège sera administré par un bureau composé de l'évêque diocésain, du lieutenant-général, du procureur du roi, de deux notables choisis par le roi, du maire de la ville et du principal du collège. Un inspecteur sera chargé de surveiller les mœurs, le caractère et les talents des élèves. Le collège sera desservi par des personnes ecclésiastiques ou séculières, incluant un principal, un sous-principal, des professeurs de philosophie et de rhétorique, et des régents pour les différentes classes. Les biens du collège seront conservés, et les revenus nécessaires pour l'éducation et l'entretien des élèves seront complétés par les revenus de l'Hôtel de l'École Royale Militaire. Le collège jouira des mêmes franchises et exemptions que l'École Royale Militaire.
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