Provenance du texte (17)
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Provenance probable (1)
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Détail
Liste
Résultats : 17 texte(s)
1
p. 88-90
I.
Début :
Tréve à tous vos Festins, Partisans de Bacchus. [...]
Mots clefs :
Festins, Bacchus, Vigne vierge, Hiver, Feuillage
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texteReconnaissance textuelle : I.
T
I.
Réve à tous vos Feftins, Partifans
de Bacchus.
LeMercure vous donne une ftérileTreille,
Qui nepouvant jamais remplir voftre
Bouteille,
Vous marque affez par là que vous ne
boirez plus.
***
C'est une Vigne Vierge, & qui ne porte
pas.
du Mercure Galant
* q
Sa Soeur qui ne l'eft point, eft tous les ans
féconde:
Elle produit le Vin, qui plaiſt à bien du
monde,
Et quifait la douceur & l'ame des Re
pas.
*3
La Vigne Vierge rampe, & s'attache
aux Maifons,
Faifant à la Muraille un Tapis de Persdures
Ileft d'autant plus beau, qu'il vient de laż
Nature,
Qui l'étendtous les jours en diverfesfa--:
Cons.
$3
Enfaisant un Berceau de fonfeuillage?
épais,
Au jour le plus ferain vous avez un liem
Sombre,
Où malgré le Soleil vous allez prendre
l'ombre,
Pour vousmettre à voſtre aife, & làpren
dre lefrais.
Q. deJanvier 1685.
H.
90 Extraordinaire
Lors que l'Hyver approche, elle est toute
en rougeur;
On en prend la raisonfur ce qu'à noftre
veuë
Se voyant dépouiller & mettre toute nuë,,
Comme c'eft une Vierge, elle a de la pudeur.
Le P. Colin, C. de Sens ..
I.
Réve à tous vos Feftins, Partifans
de Bacchus.
LeMercure vous donne une ftérileTreille,
Qui nepouvant jamais remplir voftre
Bouteille,
Vous marque affez par là que vous ne
boirez plus.
***
C'est une Vigne Vierge, & qui ne porte
pas.
du Mercure Galant
* q
Sa Soeur qui ne l'eft point, eft tous les ans
féconde:
Elle produit le Vin, qui plaiſt à bien du
monde,
Et quifait la douceur & l'ame des Re
pas.
*3
La Vigne Vierge rampe, & s'attache
aux Maifons,
Faifant à la Muraille un Tapis de Persdures
Ileft d'autant plus beau, qu'il vient de laż
Nature,
Qui l'étendtous les jours en diverfesfa--:
Cons.
$3
Enfaisant un Berceau de fonfeuillage?
épais,
Au jour le plus ferain vous avez un liem
Sombre,
Où malgré le Soleil vous allez prendre
l'ombre,
Pour vousmettre à voſtre aife, & làpren
dre lefrais.
Q. deJanvier 1685.
H.
90 Extraordinaire
Lors que l'Hyver approche, elle est toute
en rougeur;
On en prend la raisonfur ce qu'à noftre
veuë
Se voyant dépouiller & mettre toute nuë,,
Comme c'eft une Vierge, elle a de la pudeur.
Le P. Colin, C. de Sens ..
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Résumé : I.
Le Mercure Galant de janvier 1685 compare deux types de vignes : la 'Vigne Vierge' et une vigne plus productive. La Vigne Vierge est stérile et ne produit pas de vin, symbolisant la fin de la consommation de vin. En revanche, sa sœur fertile produit un vin apprécié, apportant douceur et âme aux repas. La Vigne Vierge se distingue par sa croissance rampante, créant un tapis de verdure sur les murs et offrant de l'ombre en été. À l'approche de l'hiver, elle rougit, manifestant une pudeur virginale face à la nudité. Le texte met en avant les contrastes entre stérilité et fertilité, ainsi que les aspects esthétiques et pratiques des vignes.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2
p. 90-91
II.
Début :
La Cerise est jeunette, & mesme délicate ; [...]
Mots clefs :
Cerise, Beauté, Couleur, Saison
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texteReconnaissance textuelle : II.
I I.
LA Cerife eftjeunette, & meſme dé- licate;
Elle eft d'une beauté qui la fait rechercher;:
Sa couleur eftfort vive, elle eft rouge, elle
éclate,
Et le noyau qu'elle a, c'eft fon coeur de
Rocher.
63
On fçait bien qu'elle prend fa beauté naturelle
,
Ou-bien fon vermillon, fur la fin du Prin
temps:
C'est dans cette Saiſon fi charmante & fi
belle,
duMercure Galant.
91
Qu'elle nous touche au coeur, & nous rend :
fi contens.
On nous l'offie aujourd'huy de la part de
Mercure,
C'est au mois de Janvier un affez rare
fruit;
Dans la rude Saifon jufqu'icy la Nature,,
Quelque pouvoirqu'elle ait, ne l'a jamais
produit.
On la voit en tout temps, quand on veut
la confire ,
Et fouvent on lafert à lafin du Repas ;
Ce doux déguisement, qui ne la rend pass
pire,
Fait auffi qu'à mon gouft j'enfais bien
plus de cas.
Le mefmer
LA Cerife eftjeunette, & meſme dé- licate;
Elle eft d'une beauté qui la fait rechercher;:
Sa couleur eftfort vive, elle eft rouge, elle
éclate,
Et le noyau qu'elle a, c'eft fon coeur de
Rocher.
63
On fçait bien qu'elle prend fa beauté naturelle
,
Ou-bien fon vermillon, fur la fin du Prin
temps:
C'est dans cette Saiſon fi charmante & fi
belle,
duMercure Galant.
91
Qu'elle nous touche au coeur, & nous rend :
fi contens.
On nous l'offie aujourd'huy de la part de
Mercure,
C'est au mois de Janvier un affez rare
fruit;
Dans la rude Saifon jufqu'icy la Nature,,
Quelque pouvoirqu'elle ait, ne l'a jamais
produit.
On la voit en tout temps, quand on veut
la confire ,
Et fouvent on lafert à lafin du Repas ;
Ce doux déguisement, qui ne la rend pass
pire,
Fait auffi qu'à mon gouft j'enfais bien
plus de cas.
Le mefmer
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Résumé : II.
La cerise est un fruit délicat et coloré, rouge vif, qui mûrit à la fin du printemps. Elle est très prisée durant cette période. Le Mercure Galant propose des cerises en janvier, ce qui est inhabituel. Conservée, elle reste savoureuse et est souvent servie à la fin des repas.
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3
p. 1781-[1782]
A MADlle DE V.
Début :
Pour un Amant plein de tendresse [...]
Mots clefs :
Amant, Badinage
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texteReconnaissance textuelle : A MADlle DE V.
A MADLLE DE V.
Pour un Amant plein de tendreffe
N'ayez ni rigueur ni foibleffe ,
Sinon
1682 MERCURE DE FRANCE
Sinon il vous échapera :
Badinez ; mais reftez en là.
Tel fuit une fille fevere ,
Qui près d'une autre moins auftere
S'arrête , & jamais ne s'en va :
Badinez ; mais reftez en là.
Vous êtes jolie , & dans l'âge
Où tout invite au badinage ,
Si vous fuivez cet inſtinct là :
Badinez ; mais reftez en là.
Le badinage exemt d'allarmes ,
D'une fille entretient les charmes ,
En n'allant jamais au -detà :
Badinez ; mais reftez en là.
Comme une fleur la beauté paffe ,
Et trop de fageffe l'efface !
En badinant cultivez la :
Badinez ; inais reftez en là.
L'Amant refte tant qu'il defire ,
L'Amant trop heureux fe retire ;
Il faut un milieu ; le voilà ,
Badinez ; mais reftez en là.
de Sens.
Pour un Amant plein de tendreffe
N'ayez ni rigueur ni foibleffe ,
Sinon
1682 MERCURE DE FRANCE
Sinon il vous échapera :
Badinez ; mais reftez en là.
Tel fuit une fille fevere ,
Qui près d'une autre moins auftere
S'arrête , & jamais ne s'en va :
Badinez ; mais reftez en là.
Vous êtes jolie , & dans l'âge
Où tout invite au badinage ,
Si vous fuivez cet inſtinct là :
Badinez ; mais reftez en là.
Le badinage exemt d'allarmes ,
D'une fille entretient les charmes ,
En n'allant jamais au -detà :
Badinez ; mais reftez en là.
Comme une fleur la beauté paffe ,
Et trop de fageffe l'efface !
En badinant cultivez la :
Badinez ; inais reftez en là.
L'Amant refte tant qu'il defire ,
L'Amant trop heureux fe retire ;
Il faut un milieu ; le voilà ,
Badinez ; mais reftez en là.
de Sens.
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Résumé : A MADlle DE V.
Le poème 'A MADLDE DE V.', publié en 1682, conseille à une jeune femme de ne pas être trop sévère ou faible avec son amant. Il met en garde contre le risque de le perdre si elle manque de légèreté tout en restant raisonnable. Le texte compare cette situation à une jeune fille sévère qui s'arrête près d'une autre moins austère. Il recommande de cultiver la beauté par le badinage, mais avec modération, pour éviter que l'amant ne se retire.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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4
p. 1961-1962
STANCES tirées de ces Vers de Seneque : Stet quicumque volet potens Aulae culmine lubrico &c.
Début :
Demeure qui voudra sur la cime glissante [...]
Mots clefs :
Sénèque
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texteReconnaissance textuelle : STANCES tirées de ces Vers de Seneque : Stet quicumque volet potens Aulae culmine lubrico &c.
STANCES tirées de ces Vers
de Seneque :
Stet quicumque volet potens
Aula culmine lubrico & c.
Thyeft.
DEEmeure qui voudra fur la cime gliffante
D'une Cour fuperbe & brillante ,
Où le fombre fouci regne avec la fplendeur ;
Pour moi , me retirant dans une place obſcure ,
Je veux goûter la douceur pure
Du repos ignoré de la fiere grandeur.
Dans une oifiveté toute pleine de charmes ,
Libre de foins , exemt d'allarmes ,
De ma vertu conftante inſpiré , foutenu ,
Ne concevant jamais d'ambitieuſe envie
Je veux paffer toute ma vie
J
Sans connoître les Grands , fans en être connu
Ainfi lorfque mes jours , amis de l'innocence ,
Suivis du calme & du filence ,
Se feront écoulés loin du bruit importun ,
Chargé d'ans , fans regret je perdrai la lumiere
Et
1962 MERCURE DE FRANCE
Sans
Et j'acheverai ma carriere
pompe ,
fans éclat , en homme du commun.
Une accablante mort étonne , trouble , oppreffe
Celui qui ne formant fans ceffe ,
Pour s'élever plus haut , que de vaſtes deffeins ,
Au milieu de ce luxe , où l'on le vit paroître ,
Expire enfin fans fe connoître ,
Fameux & trop connu du refte des humains.
Bouchet , Chanoine de Sens.
de Seneque :
Stet quicumque volet potens
Aula culmine lubrico & c.
Thyeft.
DEEmeure qui voudra fur la cime gliffante
D'une Cour fuperbe & brillante ,
Où le fombre fouci regne avec la fplendeur ;
Pour moi , me retirant dans une place obſcure ,
Je veux goûter la douceur pure
Du repos ignoré de la fiere grandeur.
Dans une oifiveté toute pleine de charmes ,
Libre de foins , exemt d'allarmes ,
De ma vertu conftante inſpiré , foutenu ,
Ne concevant jamais d'ambitieuſe envie
Je veux paffer toute ma vie
J
Sans connoître les Grands , fans en être connu
Ainfi lorfque mes jours , amis de l'innocence ,
Suivis du calme & du filence ,
Se feront écoulés loin du bruit importun ,
Chargé d'ans , fans regret je perdrai la lumiere
Et
1962 MERCURE DE FRANCE
Sans
Et j'acheverai ma carriere
pompe ,
fans éclat , en homme du commun.
Une accablante mort étonne , trouble , oppreffe
Celui qui ne formant fans ceffe ,
Pour s'élever plus haut , que de vaſtes deffeins ,
Au milieu de ce luxe , où l'on le vit paroître ,
Expire enfin fans fe connoître ,
Fameux & trop connu du refte des humains.
Bouchet , Chanoine de Sens.
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Résumé : STANCES tirées de ces Vers de Seneque : Stet quicumque volet potens Aulae culmine lubrico &c.
Le texte de Bouchet, Chanoine de Sens, explore le dilemme entre une vie de pouvoir et de gloire et une existence retirée et paisible. L'auteur exprime son désir de se retirer dans un lieu obscur pour goûter la douceur du repos, loin des ambitions et des soucis. Il aspire à une vie libre d'alarmes, inspirée par une vertu constante, sans jamais concevoir d'envie ambitieuse. Il souhaite vivre sans connaître les grands et sans être connu d'eux, dans une oisiveté charmante et exempte de troubles. À la fin de ses jours, il espère partir sans regret, chargé d'années, loin du bruit importun. En contraste, il décrit la mort accablante de celui qui, formé par de vastes desseins pour s'élever, expire au milieu du luxe sans se connaître vraiment, célèbre et trop connu des autres.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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5
p. 1704
ÉPIGRAMME.
Début :
D'où vient que le Démon cherchant à nous détruire, [...]
Mots clefs :
Démon, Serpent, Ève, Esprit, Souplesse
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texteReconnaissance textuelle : ÉPIGRAMME.
EPIGRA M M E.
D'Od vient que le détruire , Démon cherchant à nous
Prit la figure d'un Serpent ?
Et voulut se montrer devant Eve rampant ,
Pour la tenter et la séduire
Certes , ce fut un tour subtil , ingenieux
Cet Esprit rempli de finesse ,
Jugea que pour gagner un Sexe impérieux ,
Il falloit user de souplesse.
Bouchet , Chanoine de Sens .
D'Od vient que le détruire , Démon cherchant à nous
Prit la figure d'un Serpent ?
Et voulut se montrer devant Eve rampant ,
Pour la tenter et la séduire
Certes , ce fut un tour subtil , ingenieux
Cet Esprit rempli de finesse ,
Jugea que pour gagner un Sexe impérieux ,
Il falloit user de souplesse.
Bouchet , Chanoine de Sens .
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6
p. 2673-2675
LETTRE du P. Androl, Celestin, écrite de Sens, le 7 Novembre 1731. à un Seigneur de la Cour.
Début :
Monsieur, Ce que j'ai l'honneur de vous écrire, vous paroîtra venir des antipodes, si je ne [...]
Mots clefs :
Éminence, Bienveillance
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texteReconnaissance textuelle : LETTRE du P. Androl, Celestin, écrite de Sens, le 7 Novembre 1731. à un Seigneur de la Cour.
LETTRE du P. Androl , Celestin , écrite
de Sens , le 7 Novembre 1731. à un Seis
gneur de la Cour.
MONSIE
ONSIEUR ;
Ce que j'ai l'honneur de vous écrire
vous paroîtra venir des antipodes , si je ne
trouve le moyen de rappeller dans votre
souvenir le P. Androl , ce Celestin à qui
vous donniez autrefois une petite part de
votre estime et de votre bienveillance . Je
me flatte que vous n'avez pas entierement
oublié une de mes Lettres, qui vous parut
assez jolie , pour mériter d'être lûe à une
illustre Compagnie , qui se réjouissoit avec
vous à Versailles. Autre époque plus marquée
; c'est la visite que je vous rendis
aux petites Ecuries , où la goutte vous
avoit surpris , et où vous m'assurâtes que
mon enjouëment avoit suspendu les violeutes
douleurs que vous soufriez depuis
quinze jours. En voilà assez , Monsieur
pour rafraichir dans votre esprit une idée
qui n'a jamais dû vous occuper.
Je m'adresse à vous preferablement à
tout autre, pour présenter une petire Requête
à M.le Cardinal de Fleury.Elle n'est
pas du caractere de celles dont on a pei-
I ne
.
2674 MERCURE DE FRANCE
ne à se mêler.Un mouvement , un mot de
votre part en avancera sans doute le suc
ces. Si son Eminence désiroit d'en aprendre
les motifs , vous lui pouvez dire secretement
que toute ma famille a péri au service
du Roy, et qu'il ne me reste plus que
deux neveux usez , dont la Croix de saint
Louis est presque tout le bien . Si elle
ajoutoit que les Celestins ont la réputation
de n'en point manquer , je répondrois
que notre maison menaçant ruine ,
nous l'avons rebâtie de fond en comble ,
et que cet Edifice m'a mis assez au large
pour l'habitation , et fort à l'étroit pour
les commoditez que mon grand âge me'
rend si nécessaires. J'entrai dans notre
Ordre dans un temps où les pensions
étoient inusitées , et d'ailleurs vous sçayez
qu'elles sont aussi rares pour les Cadets
du Vivarez, que les Lettres de Change
pour ceux de Gascogne;, nous sommes
obligez de chercher un établissement
dans les avantures, et nous n'avons d'auxres
partis à prendre que le Froc ou l'Epée.
Le pis aller pour moi , c'est que ma.
Requête ne serve qu'à divertir son Eminence
et lui faire esperer de longs jours.
Il ne me paroît pas que les miens ni ma
Conversation fatiguent encore le monde.
Je me sens même propre à vous dire avec
NOVEMBRE . 1731. 2675 :
autant de feu et de gayeté que jadis , que,
je suis avec une parfaite reconnoissance ,
& c .
de Sens , le 7 Novembre 1731. à un Seis
gneur de la Cour.
MONSIE
ONSIEUR ;
Ce que j'ai l'honneur de vous écrire
vous paroîtra venir des antipodes , si je ne
trouve le moyen de rappeller dans votre
souvenir le P. Androl , ce Celestin à qui
vous donniez autrefois une petite part de
votre estime et de votre bienveillance . Je
me flatte que vous n'avez pas entierement
oublié une de mes Lettres, qui vous parut
assez jolie , pour mériter d'être lûe à une
illustre Compagnie , qui se réjouissoit avec
vous à Versailles. Autre époque plus marquée
; c'est la visite que je vous rendis
aux petites Ecuries , où la goutte vous
avoit surpris , et où vous m'assurâtes que
mon enjouëment avoit suspendu les violeutes
douleurs que vous soufriez depuis
quinze jours. En voilà assez , Monsieur
pour rafraichir dans votre esprit une idée
qui n'a jamais dû vous occuper.
Je m'adresse à vous preferablement à
tout autre, pour présenter une petire Requête
à M.le Cardinal de Fleury.Elle n'est
pas du caractere de celles dont on a pei-
I ne
.
2674 MERCURE DE FRANCE
ne à se mêler.Un mouvement , un mot de
votre part en avancera sans doute le suc
ces. Si son Eminence désiroit d'en aprendre
les motifs , vous lui pouvez dire secretement
que toute ma famille a péri au service
du Roy, et qu'il ne me reste plus que
deux neveux usez , dont la Croix de saint
Louis est presque tout le bien . Si elle
ajoutoit que les Celestins ont la réputation
de n'en point manquer , je répondrois
que notre maison menaçant ruine ,
nous l'avons rebâtie de fond en comble ,
et que cet Edifice m'a mis assez au large
pour l'habitation , et fort à l'étroit pour
les commoditez que mon grand âge me'
rend si nécessaires. J'entrai dans notre
Ordre dans un temps où les pensions
étoient inusitées , et d'ailleurs vous sçayez
qu'elles sont aussi rares pour les Cadets
du Vivarez, que les Lettres de Change
pour ceux de Gascogne;, nous sommes
obligez de chercher un établissement
dans les avantures, et nous n'avons d'auxres
partis à prendre que le Froc ou l'Epée.
Le pis aller pour moi , c'est que ma.
Requête ne serve qu'à divertir son Eminence
et lui faire esperer de longs jours.
Il ne me paroît pas que les miens ni ma
Conversation fatiguent encore le monde.
Je me sens même propre à vous dire avec
NOVEMBRE . 1731. 2675 :
autant de feu et de gayeté que jadis , que,
je suis avec une parfaite reconnoissance ,
& c .
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Résumé : LETTRE du P. Androl, Celestin, écrite de Sens, le 7 Novembre 1731. à un Seigneur de la Cour.
Le Père Androl, Celestin, écrit une lettre datée du 7 novembre 1731 à un seigneur de la Cour. Il évoque des souvenirs communs, tels qu'une lettre appréciée et une visite aux petites Écuries où il avait soulagé les douleurs de la goutte du seigneur. Androl présente une requête destinée au Cardinal de Fleury, espérant que l'intervention du seigneur facilitera son succès. Il mentionne que sa famille a péri au service du roi et que ses deux neveux ne possèdent que la Croix de Saint-Louis comme bien. Il souligne également la rénovation de leur maison, menacée de ruine, et les difficultés financières des cadets de Vivarez. Androl exprime son espoir que sa requête puisse divertir le Cardinal et lui souhaiter de longs jours, tout en affirmant qu'il est toujours capable de conversation enjouée.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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7
p. 1259-1264
L'INDISCRETION. ODE.
Début :
Toi, qu'adore un peuple idolâtre, [...]
Mots clefs :
Indiscrétion, Amour, Temple, Triomphe
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : L'INDISCRETION. ODE.
L'INDISCRETION.
T
ODE.
OY qu'adore un peuple idolky
tre ,
Dans le Temple qu'habite Isis ,
Loin , Dieu ( a ) muet ; je vais combatre ,
Les Sacrileges de Memphis.
Jamais cette rive féconde ,
(a) Harpocrate , Dieu du Silence,
II. Vol Quc A ij
1250 MERCURE DE FRANCE
Que le Nil moüille de son Onde,
Ne t'auroit prodigué l'encens ;
Si l'Egypte ainsi que la Flandre , ( a)
Eût eut l'avantage d'entendre ,
La douceur libre de mes chants.
M
Digne de nos tendres hommages,
La charmante Indiscretion ,
Sçait de nos cœurs , dans tous les âges
Bannir la froide passion ;
Du seul vrai fidelle Interprete ,
Les sons qu'enfante sa Trompette ,
Mettent le prix à nos travaux ;
Sa hardiesse à nous apprendre ,
Les plaisirs que l'amour fait prendre
En forme des plaisirs nouveaux.
粥
Quel est à l'ombre de ce hestre ,
Cet homme inquiet et réveur ?
C'est , je ne puis le méconnoître
Un Amant qui tait son bonheur.
De la même main qui le blesse
L'amour couronne sa tendresse ,
A
(a )L'Auteur composa cette Ode à Lille en
Flandre.
II.Vol.
Qu'a
JUIN. 17320 1261
Qu'a-t-il encore à désirer !
Son silence fait son martyrė ;
Malheureux , s'il n'ose le dire ,
Je le condamne à soupirer
Ecoutons l'Amant de Julie ,
Chanter son triomphe secret ,
Il craint que s'il ne le public ,
Son bonheur ne soit pas parfait.
Auguste en vain parmi le gette ,
Relegue sa Muse indiscrete.
Ovide n'est point abbatu ,
Ses douleurs , ses larmes sont feintes à
Et je lis à travers ses plaintes ,
Qu'il ne voudroit point s'être tu
潞
Quoi! parmi la foule importune ;
De mille Rivaux obstinez ,
Sans leur annoncer ma fortune ;
Je verrai mes vœux courronnez !
Témoin de l'espoir qui les flate ,
Ma stupidité délicate
Rougira de les détromper !
Et leurs cœurs qu'enivre la gloire ;
Loin de celebrer ma victoire ,
S'efforceront de l'usurper !
II.Vol. A iij Non,
1262 MERCURE DE FRANCE
Non. Dans le dépit que leur causent
Mes vers , garants de leur affront ,'
Je veux que leurs larmes arrosent
Le Myste , dont je ceints mon front.
Un Char que`décore leur honte ,
Mieux que les faveurs d'Amatonte.
Illustrent nos tendres combats ;
Pâris n'eût dans les bras d'Héléne ,..
Goûté qu'une joïe incertaine ,
Sans la douleur de Ménélas.
Loin que de ma bruïante Lire ,
S'allarme une jeune beauté ,
Aux Chansons que l'amour m'inspire
Souvent elle doit sa fierté.
Telle que l'on eût ignorée ,
Fut par mille voix célébrée.
Dès qu'elle eût adouci mes fers ;
Catulle , ta plume hardie ,
Des charmes , du nom de Lesbie
Instruisit Rome , et l'Univers.
Sombre nourrisson de l'Ibere ,
Ne me vante plus tes plaisirs ;
Me rends-je esclave du mystere ?
Je le deviens de mes soupirs.
II. Vol. Jeune
JUIN. 1732 1263
Jeune , du respect qui l'opprime ,
Comme toy , je fus la victime.
L'amour en affranchit mon cœur
Quand la vérité la dénouë ,
Ma langue ne craint point la roue ,"
Où Junon lie un Imposteur. ( a)
Mais qu'entens-je ? l'Etna résone ;
Quel dessein allume ces feux ?
Sous le Marteau qui le façone,
L'Airain disparoît à mes yeux.
Sage fruit de la politique !
Dans ces Vers que ta main fabrique.
Mars et Venus vont se jetter ,
Vulcain , publier ta disgrace ,
N'est-ce pas au Dieu de la Thrace ,
Ravir l'honneur de s'en vanter ?
C'est d'une vanité si chere ,
Que l'amour emprunté ses traits ;
A quoi me serviroit de plaire ,
Si l'on ignoroit que je plais ?
Le secret aigrit ma constance ;
Sous le joug honteux du silence.
Veut-on asservir mes transports ?
( a ) Ixion.
II. Volá A iiij ' rai ,
1264 MERCURE DE FRANCE
J'irai , nouveau Chantre d'Ismare ,
Faire encore aux eaux du Ténare ,
Entendre d'amoureux accords.
De Sens , par M.DE BROGLIO ,
Provençal.
T
ODE.
OY qu'adore un peuple idolky
tre ,
Dans le Temple qu'habite Isis ,
Loin , Dieu ( a ) muet ; je vais combatre ,
Les Sacrileges de Memphis.
Jamais cette rive féconde ,
(a) Harpocrate , Dieu du Silence,
II. Vol Quc A ij
1250 MERCURE DE FRANCE
Que le Nil moüille de son Onde,
Ne t'auroit prodigué l'encens ;
Si l'Egypte ainsi que la Flandre , ( a)
Eût eut l'avantage d'entendre ,
La douceur libre de mes chants.
M
Digne de nos tendres hommages,
La charmante Indiscretion ,
Sçait de nos cœurs , dans tous les âges
Bannir la froide passion ;
Du seul vrai fidelle Interprete ,
Les sons qu'enfante sa Trompette ,
Mettent le prix à nos travaux ;
Sa hardiesse à nous apprendre ,
Les plaisirs que l'amour fait prendre
En forme des plaisirs nouveaux.
粥
Quel est à l'ombre de ce hestre ,
Cet homme inquiet et réveur ?
C'est , je ne puis le méconnoître
Un Amant qui tait son bonheur.
De la même main qui le blesse
L'amour couronne sa tendresse ,
A
(a )L'Auteur composa cette Ode à Lille en
Flandre.
II.Vol.
Qu'a
JUIN. 17320 1261
Qu'a-t-il encore à désirer !
Son silence fait son martyrė ;
Malheureux , s'il n'ose le dire ,
Je le condamne à soupirer
Ecoutons l'Amant de Julie ,
Chanter son triomphe secret ,
Il craint que s'il ne le public ,
Son bonheur ne soit pas parfait.
Auguste en vain parmi le gette ,
Relegue sa Muse indiscrete.
Ovide n'est point abbatu ,
Ses douleurs , ses larmes sont feintes à
Et je lis à travers ses plaintes ,
Qu'il ne voudroit point s'être tu
潞
Quoi! parmi la foule importune ;
De mille Rivaux obstinez ,
Sans leur annoncer ma fortune ;
Je verrai mes vœux courronnez !
Témoin de l'espoir qui les flate ,
Ma stupidité délicate
Rougira de les détromper !
Et leurs cœurs qu'enivre la gloire ;
Loin de celebrer ma victoire ,
S'efforceront de l'usurper !
II.Vol. A iij Non,
1262 MERCURE DE FRANCE
Non. Dans le dépit que leur causent
Mes vers , garants de leur affront ,'
Je veux que leurs larmes arrosent
Le Myste , dont je ceints mon front.
Un Char que`décore leur honte ,
Mieux que les faveurs d'Amatonte.
Illustrent nos tendres combats ;
Pâris n'eût dans les bras d'Héléne ,..
Goûté qu'une joïe incertaine ,
Sans la douleur de Ménélas.
Loin que de ma bruïante Lire ,
S'allarme une jeune beauté ,
Aux Chansons que l'amour m'inspire
Souvent elle doit sa fierté.
Telle que l'on eût ignorée ,
Fut par mille voix célébrée.
Dès qu'elle eût adouci mes fers ;
Catulle , ta plume hardie ,
Des charmes , du nom de Lesbie
Instruisit Rome , et l'Univers.
Sombre nourrisson de l'Ibere ,
Ne me vante plus tes plaisirs ;
Me rends-je esclave du mystere ?
Je le deviens de mes soupirs.
II. Vol. Jeune
JUIN. 1732 1263
Jeune , du respect qui l'opprime ,
Comme toy , je fus la victime.
L'amour en affranchit mon cœur
Quand la vérité la dénouë ,
Ma langue ne craint point la roue ,"
Où Junon lie un Imposteur. ( a)
Mais qu'entens-je ? l'Etna résone ;
Quel dessein allume ces feux ?
Sous le Marteau qui le façone,
L'Airain disparoît à mes yeux.
Sage fruit de la politique !
Dans ces Vers que ta main fabrique.
Mars et Venus vont se jetter ,
Vulcain , publier ta disgrace ,
N'est-ce pas au Dieu de la Thrace ,
Ravir l'honneur de s'en vanter ?
C'est d'une vanité si chere ,
Que l'amour emprunté ses traits ;
A quoi me serviroit de plaire ,
Si l'on ignoroit que je plais ?
Le secret aigrit ma constance ;
Sous le joug honteux du silence.
Veut-on asservir mes transports ?
( a ) Ixion.
II. Volá A iiij ' rai ,
1264 MERCURE DE FRANCE
J'irai , nouveau Chantre d'Ismare ,
Faire encore aux eaux du Ténare ,
Entendre d'amoureux accords.
De Sens , par M.DE BROGLIO ,
Provençal.
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Résumé : L'INDISCRETION. ODE.
En juin 1732, à Lille en Flandre, un auteur compose une ode intitulée 'L'INDISCRETION'. Cette œuvre célèbre l'indiscrétion comme une qualité charmante qui écarte les passions froides et dévoile les plaisirs de l'amour. L'auteur se compare à Ovide et exprime son désir de ne pas cacher ses succès amoureux. Il souhaite que ses rivaux soient informés de sa fortune et de sa victoire, même si cela doit les attrister. L'ode évoque des figures mythologiques telles que Pâris, Hélène et Ménélas, ainsi que des poètes comme Catulle. L'auteur refuse de taire ses amours, se comparant à Ixion. Il conclut en déclarant qu'il ira chanter ses amours aux eaux du Ténare, se présentant comme un nouveau chantre d'Ismare.
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8
p. 1390-1395
LETTRE écrite de Sens le 10. Mai 1732. à l'occasion d'une grosse Horloge nouvellement construite dans cette Ville.
Début :
Je serai charmé, Monsieur, si je puis satisfaire votre curiosité [...]
Mots clefs :
Horloge, Sens, M. le Faucheur, Pilastre, Cage, Cadran
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texteReconnaissance textuelle : LETTRE écrite de Sens le 10. Mai 1732. à l'occasion d'une grosse Horloge nouvellement construite dans cette Ville.
LETTRE écrite de Sens le ro. Mai
1732 à l'occafion d'une grosse Horloge
nouvellement construite dans cette Ville.
E serai charmé , "Monsieur , si je puis:
satisfaire votre curiosité , en vous donnant une simple idée de notre nouvelleHorloge de Sens , et si vous trouvez du
raport avec ce qu'on vous en a.dejà dit ;
* je ne doute point que vous ne continuïez
d'admirer ce bel Ouvrage , dont le merite consiste plus dans une juste proportion de toutes les parties , et dans une
soigneuse recherche de l'Art , pour la
perfection et la durée d'une Horloge de
clocher , que dans une multiplicité de
machines , qui sont ou doivent être regardées comme étrangeres à l'horlogerie.
L'auteur ( M. le Faucheur , Maître
Horloger de Paris , rue de la Verrerie au
Roi de France ) s'est principalement at
taché , dans sa composition , à pouvoir
satisfaire les personnes les plus difficiles
à l'égard de la mesure du tems , qui est ,
selon moi , tout ce qu'on doit exiger ; elle
marque le tems vrai , et le tems moyen
par son grand cadran qui orne toute la
fate du portail de notre Eglise Cathe
dr ale.
11. Koh L'Hor
JUIN. 1732. 1393
L'Horloge a été placée à la fin de l'année derniere dans le même lieu qu'étoit
l'ancienne la cage est tres- propre , chaque pilastre est orné d'une base et
d'un chapiteau d'Architecture
:
-
avec و
un vase au dessus. Les roues sont
aussi de cuivre , et tres fortes , bien
écrouées , tournées et polies sur leurs arbres , dont les pivots , pignons et lanternes sont d'acier , tournés , finis et finis et po
lis avec tout le soin possible , pour éviter les frotemens et pour donner une
plus grande facilité à toutes les piéces de mouvoir.
- L'échapement , aussi bon qu'ingénieux,
est à rocher , composé de deux leviers ,
chacun sur une verge, ou arbre different,
faisant un angle d'environ 45. degrez ;.
ces deux leviers ou palettes , qui portent
près de 5. pouces et demi de longueur ,
agissent l'un après l'autre par le moyen
de deux portions de roues qui engren
nent l'une dans l'autre ; l'arbre d'un de.
ces leviers porte la fourchette ; la longueur du Pendule est de plus de six pieds
et la lentille pese environ 30. livres ,.
avec une suspension tres solide et naturelle , sans que l'on ressente de dureté
dans les vibrations ; cet échapement est
tres-doux et marche avec tres-peu de
II. Vol. poids3
1393 MERCURE DE FRANCE
poids ; la piéce va également avec différentes pesanteurs , c'est- à- dire , depuis 14.
livres jusqu'à plus de 100. Je puis l'assurer, en ayant vu faire l'expérience dans
le tems que M. le Faucheur la regioit
ce qui est une preuve évidente que les
frottemens ne produiront aucune varia
tion par la régularité de celle- cy ; puisque differentes forces ne produisent au
cun effet sur le Pendule.
Le mouvement peut aller plus de 100 heures sans le remonter ; il conduit 4
Cadrans à la fois dont le principal est
éloigné de 150. pieds au moins ; et quoique les conduites fassent beaucoup d'équerre ou angle , excepté celles de naissance ; il n'y a ni roues ni molertes , afin
d'éviter le jeu qu'elles donneroient à l'Eguille par leur multiplication ; ce sont
deux demi Cercles rivez sur les Tringles
qui portent dans leur section les Pivots
d'une Croix , et qui tournent à chaque
Angle , sans prendre aucun jeu ; ce qu'on
ne peut pas éviter avec les engrenages.
Le grand Cadran est curieux par sa
construction nouvelle et solide , par sa
grandeur et par ses effets ; il est de treize
pieds et demi de diamettre ; les heures:
sont d'une composition d'Email- et de
Fayence , en 12 cartouches et 12. autres
LI. Vol. petits
JUIN.. 1732. 1397
petits pour les demies ; les chiffres sont
bleus sur fond blanc et portent près de
30. pouces ; chaque Cartouche est armé -
de fer et retenu par des vis et des écrous dés
tout le reste est à jour rempli d'ornemens
de Serrurerie et Fleurons de Cuivre doré;
le fond du milieu est de même matiere
pour résister aux injures du temps. On
peint dessus un Paysage et des Montagnes en lointain , au-dessus desquelles
paroît la Lune , qui a 2. pieds de diamétre et marque ses differentes faces , et son
quantiéme , avec beaucoup de régularité,
faisant sa révolution en 29. jours et demi
45. minutes.
Au- dessous de ce grand Cadran , entre
les deux Tours , il y a une grande Ro--
sette , et de chaque côté deux especes de
Vitraux , dans lesquels on a fait au milieu une ouverture perpendiculaire d'en
viron 13. à 14. pieds de hauteur , sur
4. pouces de largeur pour passer un arbre de fer , qui porte un Soleil de Cuivre
doré, lequel parcourant dans une année
cette ouverture , marque d'un côté à chaque jour,l'heure qu'il se leve et se couche,
et de l'autre côté Equation de l'Horloge ; c'est- à- dire , les avances ou retards.
que fait chaque jour le Soleil en passant par le Meridien ; ce qui fait la
II. Vol. diffe
1394 MERCURE DE FRANCE
difference du temps vrai et du temps
moyen; la quadrature qui fait mouvoir tout
cela est très-curieuse ; ce sont deux grands
Leviers de fer qui portent d'un bout une
portion de Cercle , et de l'autre bout une
Poulie de Métail , qui , en appuyant sur
une Courbe fixée à la grande Roüe an-.
nuelle , donne chaque jour les variations
solaires pour l'Equation d'un côté , et le
lever et le coucher de l'autre. Cette Roue
annuelle a 4 pieds 2. pouces de diamétre.
les Mois et les Signes sont marquez sur son
Cercle , divisez par quantiéme et par degrez ; ainsi on peut voir dans quel Signe
entre le Soleil et à quel degré de hauteur il est chaque jour.
Afin de soulager le Mouvement de
l'Horloge dans la conduite de ces differentes Machines , il y a un Rouleau sur
F'arbre de la roue annuelle , avec un poids
qui fait marcher toute la quadrature et les
conduites , ainsi le Mouvement n'a aucune peine et va avec très - peu de poids:-
car avec 60. livres moufflées , il a marché
très- régulierement pendant quatre mois,
quoiqu'il menât toutes les conduites des
Cadrans et la quadrature de la Lune ,
qui est fort pesante ; enfin il faut avoüer
que tout est bien ajusté et bien libre , il
y a plusieurs grandes Poulies jointes aux II. Vol. Leviers
JUIN. 17321 1393
Leviers dont je ne vous parle point , pour
abreger.
Je puis dire,à la loüange de M* Baudry,
notre Maire de Ville , et de Mr ses Col
legues , que nous verrons peu de leur
successeurs, chercher avec autant de soin,
les commoditez et l'embellissement de la
Ville qu'ils l'ont fait dans cette occasion ,
sans qu'il en coûte rien au public. Je suis,
Monsieur , &c.
1732 à l'occafion d'une grosse Horloge
nouvellement construite dans cette Ville.
E serai charmé , "Monsieur , si je puis:
satisfaire votre curiosité , en vous donnant une simple idée de notre nouvelleHorloge de Sens , et si vous trouvez du
raport avec ce qu'on vous en a.dejà dit ;
* je ne doute point que vous ne continuïez
d'admirer ce bel Ouvrage , dont le merite consiste plus dans une juste proportion de toutes les parties , et dans une
soigneuse recherche de l'Art , pour la
perfection et la durée d'une Horloge de
clocher , que dans une multiplicité de
machines , qui sont ou doivent être regardées comme étrangeres à l'horlogerie.
L'auteur ( M. le Faucheur , Maître
Horloger de Paris , rue de la Verrerie au
Roi de France ) s'est principalement at
taché , dans sa composition , à pouvoir
satisfaire les personnes les plus difficiles
à l'égard de la mesure du tems , qui est ,
selon moi , tout ce qu'on doit exiger ; elle
marque le tems vrai , et le tems moyen
par son grand cadran qui orne toute la
fate du portail de notre Eglise Cathe
dr ale.
11. Koh L'Hor
JUIN. 1732. 1393
L'Horloge a été placée à la fin de l'année derniere dans le même lieu qu'étoit
l'ancienne la cage est tres- propre , chaque pilastre est orné d'une base et
d'un chapiteau d'Architecture
:
-
avec و
un vase au dessus. Les roues sont
aussi de cuivre , et tres fortes , bien
écrouées , tournées et polies sur leurs arbres , dont les pivots , pignons et lanternes sont d'acier , tournés , finis et finis et po
lis avec tout le soin possible , pour éviter les frotemens et pour donner une
plus grande facilité à toutes les piéces de mouvoir.
- L'échapement , aussi bon qu'ingénieux,
est à rocher , composé de deux leviers ,
chacun sur une verge, ou arbre different,
faisant un angle d'environ 45. degrez ;.
ces deux leviers ou palettes , qui portent
près de 5. pouces et demi de longueur ,
agissent l'un après l'autre par le moyen
de deux portions de roues qui engren
nent l'une dans l'autre ; l'arbre d'un de.
ces leviers porte la fourchette ; la longueur du Pendule est de plus de six pieds
et la lentille pese environ 30. livres ,.
avec une suspension tres solide et naturelle , sans que l'on ressente de dureté
dans les vibrations ; cet échapement est
tres-doux et marche avec tres-peu de
II. Vol. poids3
1393 MERCURE DE FRANCE
poids ; la piéce va également avec différentes pesanteurs , c'est- à- dire , depuis 14.
livres jusqu'à plus de 100. Je puis l'assurer, en ayant vu faire l'expérience dans
le tems que M. le Faucheur la regioit
ce qui est une preuve évidente que les
frottemens ne produiront aucune varia
tion par la régularité de celle- cy ; puisque differentes forces ne produisent au
cun effet sur le Pendule.
Le mouvement peut aller plus de 100 heures sans le remonter ; il conduit 4
Cadrans à la fois dont le principal est
éloigné de 150. pieds au moins ; et quoique les conduites fassent beaucoup d'équerre ou angle , excepté celles de naissance ; il n'y a ni roues ni molertes , afin
d'éviter le jeu qu'elles donneroient à l'Eguille par leur multiplication ; ce sont
deux demi Cercles rivez sur les Tringles
qui portent dans leur section les Pivots
d'une Croix , et qui tournent à chaque
Angle , sans prendre aucun jeu ; ce qu'on
ne peut pas éviter avec les engrenages.
Le grand Cadran est curieux par sa
construction nouvelle et solide , par sa
grandeur et par ses effets ; il est de treize
pieds et demi de diamettre ; les heures:
sont d'une composition d'Email- et de
Fayence , en 12 cartouches et 12. autres
LI. Vol. petits
JUIN.. 1732. 1397
petits pour les demies ; les chiffres sont
bleus sur fond blanc et portent près de
30. pouces ; chaque Cartouche est armé -
de fer et retenu par des vis et des écrous dés
tout le reste est à jour rempli d'ornemens
de Serrurerie et Fleurons de Cuivre doré;
le fond du milieu est de même matiere
pour résister aux injures du temps. On
peint dessus un Paysage et des Montagnes en lointain , au-dessus desquelles
paroît la Lune , qui a 2. pieds de diamétre et marque ses differentes faces , et son
quantiéme , avec beaucoup de régularité,
faisant sa révolution en 29. jours et demi
45. minutes.
Au- dessous de ce grand Cadran , entre
les deux Tours , il y a une grande Ro--
sette , et de chaque côté deux especes de
Vitraux , dans lesquels on a fait au milieu une ouverture perpendiculaire d'en
viron 13. à 14. pieds de hauteur , sur
4. pouces de largeur pour passer un arbre de fer , qui porte un Soleil de Cuivre
doré, lequel parcourant dans une année
cette ouverture , marque d'un côté à chaque jour,l'heure qu'il se leve et se couche,
et de l'autre côté Equation de l'Horloge ; c'est- à- dire , les avances ou retards.
que fait chaque jour le Soleil en passant par le Meridien ; ce qui fait la
II. Vol. diffe
1394 MERCURE DE FRANCE
difference du temps vrai et du temps
moyen; la quadrature qui fait mouvoir tout
cela est très-curieuse ; ce sont deux grands
Leviers de fer qui portent d'un bout une
portion de Cercle , et de l'autre bout une
Poulie de Métail , qui , en appuyant sur
une Courbe fixée à la grande Roüe an-.
nuelle , donne chaque jour les variations
solaires pour l'Equation d'un côté , et le
lever et le coucher de l'autre. Cette Roue
annuelle a 4 pieds 2. pouces de diamétre.
les Mois et les Signes sont marquez sur son
Cercle , divisez par quantiéme et par degrez ; ainsi on peut voir dans quel Signe
entre le Soleil et à quel degré de hauteur il est chaque jour.
Afin de soulager le Mouvement de
l'Horloge dans la conduite de ces differentes Machines , il y a un Rouleau sur
F'arbre de la roue annuelle , avec un poids
qui fait marcher toute la quadrature et les
conduites , ainsi le Mouvement n'a aucune peine et va avec très - peu de poids:-
car avec 60. livres moufflées , il a marché
très- régulierement pendant quatre mois,
quoiqu'il menât toutes les conduites des
Cadrans et la quadrature de la Lune ,
qui est fort pesante ; enfin il faut avoüer
que tout est bien ajusté et bien libre , il
y a plusieurs grandes Poulies jointes aux II. Vol. Leviers
JUIN. 17321 1393
Leviers dont je ne vous parle point , pour
abreger.
Je puis dire,à la loüange de M* Baudry,
notre Maire de Ville , et de Mr ses Col
legues , que nous verrons peu de leur
successeurs, chercher avec autant de soin,
les commoditez et l'embellissement de la
Ville qu'ils l'ont fait dans cette occasion ,
sans qu'il en coûte rien au public. Je suis,
Monsieur , &c.
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Résumé : LETTRE écrite de Sens le 10. Mai 1732. à l'occasion d'une grosse Horloge nouvellement construite dans cette Ville.
La lettre du 17 mai 1732 relate la construction d'une nouvelle horloge à Sens, réalisée par M. le Faucheur, Maître Horloger de Paris. Cette horloge se distingue par sa juste proportion des parties et sa recherche de perfection et de durée. Elle indique à la fois le temps vrai et le temps moyen grâce à un grand cadran situé sur le portail de l'église cathédrale. Installée à la fin de l'année précédente, l'horloge remplace une ancienne horloge au même emplacement. La cage de l'horloge est soignée, avec des pilastres ornés de bases et de chapiteaux architecturaux, et des vases au-dessus. Les roues sont en cuivre, robustes et bien polies, avec des pivots, pignons et lanternes en acier pour minimiser les frottements. L'échapement, de type à rocher, est composé de deux leviers agissant l'un après l'autre, assurant une marche douce et régulière. Le pendule mesure plus de six pieds et pèse environ 30 livres, avec une suspension solide et naturelle. L'horloge peut fonctionner plus de 100 heures sans remontage et conduit quatre cadrans simultanément, dont le principal est éloigné de 150 pieds. Le grand cadran, de treize pieds et demi de diamètre, est remarquable par sa construction solide et ses ornements. Il affiche les heures en émail et faïence, avec des chiffres bleus sur fond blanc. Une rosace et des vitraux encadrent un arbre de fer portant un soleil doré, marquant l'heure de lever et de coucher du soleil ainsi que l'équation de l'horloge. La quadrature, composée de deux grands leviers, permet de suivre les variations solaires et la position du soleil dans les signes zodiacaux. Un rouleau avec un poids soulage le mouvement de l'horloge, permettant une marche régulière avec peu de poids. La lettre loue également M. Baudry, le maire de Sens, et ses collègues pour leur soin apporté à l'embellissement de la ville sans coût pour le public.
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9
p. 1372-1374
LOGOGRYPHE.
Début :
Ami Lecteur, qui tout pénetres, [...]
Mots clefs :
Mail
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LOGOGRYPHE.
LOGOGRYPHE.
AMi Lecteur , qui tout penetres ,
Devine qui je suis ; formé par quatre lettrés ,
11. Vol. Si
JUIN. 17331373
Si l'on coupe ma queue on trouve ces beaux
jours ,
Dù Zéphire folâtre avec la jeune Flore ,
Le temps où le Berger pour l'objet qu'il adore ,
De la Forêt voisine emprunte le secours.
Alors si de mon coeur on en forme ma tête,
Je puis rendre un plaisir plus vif et plus parfait ;
J'adoucis la douleur et souvent je l'arrête,
Quand on veut dans mon sein répandre son
secret .
Qu'on me rende ma queue et qu'on me décapite
,
Je suis , bien que chérie en de certains repas ,
Une herbe qu'Horace a maudite ,
Mais qu'on lise à rébours on verra tout de suite,
Femme qu'un Patriarche autrefois n'aima pas.
Toujours sans chef, si l'on opere ,
Et qu'on mette ma queue au coeur ,
De l'Alcoran c'est le Restaurateur.
Joignez tour ; à tout bien je suis toujours con⇒
traire ,
Si ma pénultiéme on fait taire ,
Qu'on me la rende et qu'à l'instant ,
On arrache la précédente ,
D'abord on découvre une plante
Que le volatile aime tant.
•
Un, trois et 4. et 2. je sers à la Musique ;
Quatre , 3. 2. je suis dans l'Amérique ,
Une Ville Ah ! c'est trop parler."
II. Vol.
Los
1374 MERCURE DE FRANCE
Logogryphe est souvent facile à dévoiler.
Lorsqu'en tant de Vers il s'explique .
De Broglio à Sens.
AMi Lecteur , qui tout penetres ,
Devine qui je suis ; formé par quatre lettrés ,
11. Vol. Si
JUIN. 17331373
Si l'on coupe ma queue on trouve ces beaux
jours ,
Dù Zéphire folâtre avec la jeune Flore ,
Le temps où le Berger pour l'objet qu'il adore ,
De la Forêt voisine emprunte le secours.
Alors si de mon coeur on en forme ma tête,
Je puis rendre un plaisir plus vif et plus parfait ;
J'adoucis la douleur et souvent je l'arrête,
Quand on veut dans mon sein répandre son
secret .
Qu'on me rende ma queue et qu'on me décapite
,
Je suis , bien que chérie en de certains repas ,
Une herbe qu'Horace a maudite ,
Mais qu'on lise à rébours on verra tout de suite,
Femme qu'un Patriarche autrefois n'aima pas.
Toujours sans chef, si l'on opere ,
Et qu'on mette ma queue au coeur ,
De l'Alcoran c'est le Restaurateur.
Joignez tour ; à tout bien je suis toujours con⇒
traire ,
Si ma pénultiéme on fait taire ,
Qu'on me la rende et qu'à l'instant ,
On arrache la précédente ,
D'abord on découvre une plante
Que le volatile aime tant.
•
Un, trois et 4. et 2. je sers à la Musique ;
Quatre , 3. 2. je suis dans l'Amérique ,
Une Ville Ah ! c'est trop parler."
II. Vol.
Los
1374 MERCURE DE FRANCE
Logogryphe est souvent facile à dévoiler.
Lorsqu'en tant de Vers il s'explique .
De Broglio à Sens.
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15
p. 57-58
LOGOGRIPHE.
Début :
Dans le sein de l'erreur, ami, je pris naissance ; [...]
Mots clefs :
Magie
17
p. 6-7
LOGOGRIPHE.
Début :
Monarques de la Terre, illustres Conquérans, [...]
Mots clefs :
Historien
Résultats : 1 texte(s)
1
p. 1435-1436
A MADEMOISELLE Claudon Nagent, le jour de sa Fête. BOUQUET.
Début :
Pour t'offrir un Bouquet, Claudon, j'ai vainement [...]
Mots clefs :
Bouquet, Fête, Offrir
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : A MADEMOISELLE Claudon Nagent, le jour de sa Fête. BOUQUET.
A MADEMOISELLE Claudon
Nagent , lejour de sa Fête.
BOUQUET.
Our t'offrir un Bouquet , Claudon , j'ai vais pournement,
En ce matin recours à Flore ,
Comment parer , dit- elle , un objet si charmant.?
41. Vol. J'eme
1416 MERCURE DE FRANCE
J'employrois à ma honte, et les pleurs de l'Aurore ,
Et les soupirs de mon Amant.
que Cláudon n'a pas besoin. ma main la décore ,
Les plus vives couleurs dont mon Trône se peint,
Cedent à l'éclat de son teint;
Si tu veux, poursuit l'Immortelle ,
Lui marquer en ce jour quelle est ta vive ardeur
Nagent préferera l'hommage de ton.cœur ,
ว
Aux fleurs que tes Rivaux viendront cueillir
pour elle.
Le Martegal de Sens.
Nagent , lejour de sa Fête.
BOUQUET.
Our t'offrir un Bouquet , Claudon , j'ai vais pournement,
En ce matin recours à Flore ,
Comment parer , dit- elle , un objet si charmant.?
41. Vol. J'eme
1416 MERCURE DE FRANCE
J'employrois à ma honte, et les pleurs de l'Aurore ,
Et les soupirs de mon Amant.
que Cláudon n'a pas besoin. ma main la décore ,
Les plus vives couleurs dont mon Trône se peint,
Cedent à l'éclat de son teint;
Si tu veux, poursuit l'Immortelle ,
Lui marquer en ce jour quelle est ta vive ardeur
Nagent préferera l'hommage de ton.cœur ,
ว
Aux fleurs que tes Rivaux viendront cueillir
pour elle.
Le Martegal de Sens.
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Résumé : A MADEMOISELLE Claudon Nagent, le jour de sa Fête. BOUQUET.
L'auteur adresse une lettre poétique à Mademoiselle Claudon pour sa fête, souhaitant lui offrir un bouquet. Il évoque Flore, qui se demande comment embellir Claudon. Il mentionne les pleurs de l'Aurore et les soupirs de son amant, bien que Claudon n'en ait pas besoin. Il conseille à Claudon de préférer l'hommage sincère du cœur aux fleurs de ses rivaux. Le texte se conclut par une référence au 'Martegal de Sens'.
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