Résultats : 8 texte(s)
Détail
Liste
1
p. 1433-1435
« Le Roi a accordé l'agrément de la Charge de [...] »
Début :
Le Roi a accordé l'agrément de la Charge de [...]
Mots clefs :
Maître de l'Oratoire, Surintendant de la Musique du roi, Fête-Dieu, Loterie de la Compagnie des Indes
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Le Roi a accordé l'agrément de la Charge de [...] »
FRANCE, ·
Nouvelles de la Cour , de Paris , &c.
E Roi a accordé l'agrément de la
LCharge de Maitre de Pont de
l'Abbé de Cosnac , Grand-Vicaire de l'Archevêque de Paris , et Doyen du Chapi-"
tre de S. Germain de l'Auxerrois.
Le 21. Mai , il y eut Concert à Versailles chez à Reine , M. Destouches
Sur-Intendant de la Musique du Roi
fit chanter devant S. M. les deux derniers
Actes du Ballet des Elemens , dont les
principaux Rôles furent chantez par les
IllesAntier et le Maure , et par les Sicurs *
d'Angerville et Tribou.
•
Le 24 , on exécutà dans le Salon de la
Reine , un nouveau Te Deum de la com-`
position de M. Destouches , dont le suc-”
cès fut très brillant.
Le 9. Juin , on chanta devant la Rei
ne le Prologue et le premier Acte de l'Opeta de Callirhoé , du même Auteur.
Le 21 et le 25 on continua le même
Opéra par le second et troisiéme Acte
II. Vol. Hv
1474 MERCURE DE FRANCE
qui fut suivi de la Cantate de l'Amour
et de Bacchus , de M. Clerambault
d'une autre Cantate nouvelle , mise en
Musique par le sieur Marchand le fils
Dessus de Violon de la Musique du
Roy.
2
Le 30. on finit la même Piéce par le
quatrième et cinquiéme Acte , les Llles
Courvasier et Mathieu ont chanté les
Rôles de la Gloire et d'Astrée dans le Prologue , celui de Callirhoé a été éxécuté
d'une maniere très- touchante par la Elle
Pellissier , et les Srs Tribou et Chassé ont
chanté ceux d'Agenor et de Coresus ; les
Chœurs et la Simfonie se sont distinguez,
dans l'éxécution de la Piéce qui a été fort
applaudie.
La Procession du S. Sacrement de la
Paroisse de S. Sulpice , le jour de la FêteDieu, et le dernier jour de l'Octave, a été,
aussi belle cette année que bien ordonnée..
ce pieux Spectacle étoit encore rendu plus
pompeux et plus édifiant par la présence
de la Reine Douairiere d'Espagne , qui accompagna les deux Processions à pied
suivie de ses Dames d'Honneur , et des
Officiers de sa Maison , avec une dévotion
éxemplaire. On voyoit encore avec édification à la derniere de ces Processions un.
II.Vo! fort
JUIN 1732. 1435
fort grand nombre de prisonniers , hommes et femmes , délivrez pour dettes
des aumônes de M. le Curé. Il y en avoit
encore un très-grand nombre à la Procession de S. Germain l'Auxerrois.
Le 25 Juin , la Lotterie de la Compagnie des Indes , établie pour le remboursement des Actions , fut tirée en la maniere accoûtumée à l'Hôtel de la Compagnie. La Liste des Numero gagnans des
Actions et dixièmes d'Actions qui doivent être temboursez , a été renduë pu
blique , faisant en tout le nombre de
305. Action's."
Le 28 Juin l'ouverture de la Foire saint
Laurent fut faite par le Lieutenant Géné--
ral de Police en la maniere accoûtumée.
Nouvelles de la Cour , de Paris , &c.
E Roi a accordé l'agrément de la
LCharge de Maitre de Pont de
l'Abbé de Cosnac , Grand-Vicaire de l'Archevêque de Paris , et Doyen du Chapi-"
tre de S. Germain de l'Auxerrois.
Le 21. Mai , il y eut Concert à Versailles chez à Reine , M. Destouches
Sur-Intendant de la Musique du Roi
fit chanter devant S. M. les deux derniers
Actes du Ballet des Elemens , dont les
principaux Rôles furent chantez par les
IllesAntier et le Maure , et par les Sicurs *
d'Angerville et Tribou.
•
Le 24 , on exécutà dans le Salon de la
Reine , un nouveau Te Deum de la com-`
position de M. Destouches , dont le suc-”
cès fut très brillant.
Le 9. Juin , on chanta devant la Rei
ne le Prologue et le premier Acte de l'Opeta de Callirhoé , du même Auteur.
Le 21 et le 25 on continua le même
Opéra par le second et troisiéme Acte
II. Vol. Hv
1474 MERCURE DE FRANCE
qui fut suivi de la Cantate de l'Amour
et de Bacchus , de M. Clerambault
d'une autre Cantate nouvelle , mise en
Musique par le sieur Marchand le fils
Dessus de Violon de la Musique du
Roy.
2
Le 30. on finit la même Piéce par le
quatrième et cinquiéme Acte , les Llles
Courvasier et Mathieu ont chanté les
Rôles de la Gloire et d'Astrée dans le Prologue , celui de Callirhoé a été éxécuté
d'une maniere très- touchante par la Elle
Pellissier , et les Srs Tribou et Chassé ont
chanté ceux d'Agenor et de Coresus ; les
Chœurs et la Simfonie se sont distinguez,
dans l'éxécution de la Piéce qui a été fort
applaudie.
La Procession du S. Sacrement de la
Paroisse de S. Sulpice , le jour de la FêteDieu, et le dernier jour de l'Octave, a été,
aussi belle cette année que bien ordonnée..
ce pieux Spectacle étoit encore rendu plus
pompeux et plus édifiant par la présence
de la Reine Douairiere d'Espagne , qui accompagna les deux Processions à pied
suivie de ses Dames d'Honneur , et des
Officiers de sa Maison , avec une dévotion
éxemplaire. On voyoit encore avec édification à la derniere de ces Processions un.
II.Vo! fort
JUIN 1732. 1435
fort grand nombre de prisonniers , hommes et femmes , délivrez pour dettes
des aumônes de M. le Curé. Il y en avoit
encore un très-grand nombre à la Procession de S. Germain l'Auxerrois.
Le 25 Juin , la Lotterie de la Compagnie des Indes , établie pour le remboursement des Actions , fut tirée en la maniere accoûtumée à l'Hôtel de la Compagnie. La Liste des Numero gagnans des
Actions et dixièmes d'Actions qui doivent être temboursez , a été renduë pu
blique , faisant en tout le nombre de
305. Action's."
Le 28 Juin l'ouverture de la Foire saint
Laurent fut faite par le Lieutenant Géné--
ral de Police en la maniere accoûtumée.
Fermer
Résumé : « Le Roi a accordé l'agrément de la Charge de [...] »
En mai et juin 1732, plusieurs événements marquants ont eu lieu à la cour de France. Le roi a validé la nomination de l'Abbé de Cosnac à trois postes : Maître de Pont, Grand-Vicaire de l'Archevêque de Paris et Doyen du Chapitre de Saint-Germain de l'Auxerrois. Le 21 mai, un concert à Versailles a présenté les deux derniers actes du Ballet des Éléments par M. Destouches, Sur-Intendant de la Musique du Roi. Le 24 mai, un nouveau Te Deum composé par M. Destouches a été interprété dans le Salon de la Reine. Du 9 au 30 juin, l'opéra Callirhoé de M. Destouches a été joué en plusieurs actes, accompagné de cantates de M. Clerambault et du sieur Marchand. Les rôles principaux ont été tenus par les demoiselles Courvasier, Mathieu, Pellissier, et les sieurs Tribou et Chassé. La procession du Saint-Sacrement à Saint-Sulpice, en présence de la Reine Douairière d'Espagne, a été notable. Le 25 juin, la lotterie de la Compagnie des Indes a été tirée avec 305 actions gagnantes. Enfin, le 28 juin, la foire Saint-Laurent a été inaugurée par le Lieutenant Général de Police.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
2
p. 1435-1436
EXTRAIT d'une Lettre écrite de Libourne le 20. Juin.
Début :
Il fait tous les jours ici des orages épouventables. Le [...]
Mots clefs :
Orages, Tonnerre, Libourne
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : EXTRAIT d'une Lettre écrite de Libourne le 20. Juin.
EXTRAIT d'une Lettre écrite
de Libourne le 20. Juin.
Il fait tous les jours ici des orages épouventables. Le fils d'un de nos porte- sacs ,
nommé Pezeu , périt hier par le feu du
Ciel ; il a péri aussi depuis trois ou quatre jours au Bec d'Ambesq , une Barque
chargée de sel pour Bordeaux , et il vient
d'en arriver une étrangere aussi chargée
SBI VA Hvjy der
1436 MERCURE DE FRANCE
de mênie , qui a une voye d'eau , causée
par un coup de Tonnerre. M. le Chevalier de Rabars , en soupant dans un Pavillon de son Château, le soir de la Fête
de Dieu , le Tonnerre lui brûla la moitié
de sa perruque , sans lui faire d'autre mal.
Le même soir , l'orage tomba à la Maison de campagne de M. l'Avocat Augereau , près Fronsac , entra par la cheminée , et vint passer entre les jambes de
J'Avocat qui étoit monté sur une chaise
de sa chambre pour prendre un Livre.
Le Tonnerre sortit par la fenêtre , descendit dans la cour et en chemin fai
sant emporta une joue à la fille d'un
Paysan
de Libourne le 20. Juin.
Il fait tous les jours ici des orages épouventables. Le fils d'un de nos porte- sacs ,
nommé Pezeu , périt hier par le feu du
Ciel ; il a péri aussi depuis trois ou quatre jours au Bec d'Ambesq , une Barque
chargée de sel pour Bordeaux , et il vient
d'en arriver une étrangere aussi chargée
SBI VA Hvjy der
1436 MERCURE DE FRANCE
de mênie , qui a une voye d'eau , causée
par un coup de Tonnerre. M. le Chevalier de Rabars , en soupant dans un Pavillon de son Château, le soir de la Fête
de Dieu , le Tonnerre lui brûla la moitié
de sa perruque , sans lui faire d'autre mal.
Le même soir , l'orage tomba à la Maison de campagne de M. l'Avocat Augereau , près Fronsac , entra par la cheminée , et vint passer entre les jambes de
J'Avocat qui étoit monté sur une chaise
de sa chambre pour prendre un Livre.
Le Tonnerre sortit par la fenêtre , descendit dans la cour et en chemin fai
sant emporta une joue à la fille d'un
Paysan
Fermer
Résumé : EXTRAIT d'une Lettre écrite de Libourne le 20. Juin.
Le 20 juin, des orages violents ont causé plusieurs incidents. Le fils de Pezeu est mort frappé par la foudre. Une barque de sel a coulé près du Bec d'Ambesq, et une autre a subi une voie d'eau. M. le Chevalier de Rabars a eu la moitié de sa perruque brûlée. Un orage a blessé une fille de paysan près de Fronsac.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
3
p. 1436-1440
L'HOROSCOPE, STANCES. A Mademoiselle Rose de B... pour le jour de sa Naissance.
Début :
Vous que l'esprit et la raison [...]
Mots clefs :
Horoscope, Jeune rose, Jeunesse, Amour
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : L'HOROSCOPE, STANCES. A Mademoiselle Rose de B... pour le jour de sa Naissance.
L'HOROSCOPE,
STANCES.
AMademoiselle Rose de B... pour le jour
de sa Naissance.
Vousque l'espritet la raison
Eclairent , même dès l'enfance
Rosette , vous traitez d'Oison
Un devin avec sa science,
Pour les Mortels , vous le sçavez 3
L'avenir est impénétrable ;
II. Vol.
C'est
JUIN. 1732 1437
C'est pour leur Maître redoutable :
Que ces secrets sont réservez.
Laissons à cet Etre suprêine
Le soin de régler nos destins è
Nous sommes des Enfans qu'il aime}
Notre sort est bien dans ses mains.
Constellation , influencé ,
Théme , aspect et position ,
Grands mots qu'adopte l'ignorance ,
Vous n'êtes qu'an fade jargon."
Në
J'abandonne le Télescope:,
pouvant life dans les Cieux g
Et pour dresser votre horoscope
Je ne consulte quevosyeux.:
Jeune Rose , je conjecture
Par vos regards vifs et brillans
Que vous naissiez * quand la Nature
Voyoit renaître le Printems.
Cette Vivacité charmante
Dont la vertu réglé le cours
2
* Mademoiselle de B... est néele 27 Mars 1716 *
11. Vol Soumet
1438 MERCURE DE FRANCE
Soumet nos cœurs et les enchante,
Sûre de les ravir toujours.
De vos Parens qui vous cherissent
Vous ferez long- tems les plaisirs :
S'ils sont comptez par nos désirs
Ne craignez jamais qu'ils finissent,
La Jeunesse s'envolera :)
C'est le sort commun des Mortelles ,
Vous verrez ce temsqui fuira ,´
Sans vous en affliger comme elles.
Vous perdrez cet éclat vantél: -
Il n'est rien que le tems n'efface
Mais vous aurez toujours la grace ,
Plus belle encor que la beauté.
Iriez-vous dans un Monastere:
Ensevelissant vos appas
Percer le sein de votre mere a
L'Horoscope ne le dit pas.
་ Surce point je voudrois bien lire
Dans le secret de votre cœur !
Mais si je détruis mon bonheur
Pour avoir trop voulu prédire
II. Vol. Vous
JUIN. 17320 1439
1
Vous aurez un jour un Epour ,
Puis-je vous dire ma pensée?
Vous ne seriez point mariée
S'il le falloit digne de vous.
Helas ! j'en ai trop dit peut être
L'Amour mal aisément se tait,
S'il vous faut un Epoux parfait ,
Damon désespere de l'être.
Quandyotre cœur ressentira
Pour l'Amour moins de répugnance
Alors il se repentira
Desatrop longue indifférence...
Voilà l'unique changement
Que de Rosete on doive attendre :
Et pour la part que j'y veux prendre,,
Buissai- je en marquer le moment L
Un Astrologue ne s'explique .
Que par des termes ambigus ::
Ne me demandez rien de plus ,
Je suis sincere et je m'enpique.
L'ame belle , l'esprit bien fait 7 .
L'humeur égale , l'art de plaire ,
LI. Vol.
Rendront
1440 MERCURE DE FRANCE
Rendront l'Horoscope parfait...
Mais vous m'ordonnez de me taire.
MA
ΕΝΤΟΥ.
A Muse à vous plaire enhardie ,
A tâché dans ces Vers de chanter le retour,
Jeune Rose,de ce beau jour ,
Jour heureux! le premier de votre belle vie ;
Daignez leur accorder un regard`graçièux 3
Si le zele pouvoit , se joignant à l'hommage,
Leur attirer votre suffrage ,
Quels Vers le mériteroient mieux?
M. Daurat , Capitaine de Cavalerie.
STANCES.
AMademoiselle Rose de B... pour le jour
de sa Naissance.
Vousque l'espritet la raison
Eclairent , même dès l'enfance
Rosette , vous traitez d'Oison
Un devin avec sa science,
Pour les Mortels , vous le sçavez 3
L'avenir est impénétrable ;
II. Vol.
C'est
JUIN. 1732 1437
C'est pour leur Maître redoutable :
Que ces secrets sont réservez.
Laissons à cet Etre suprêine
Le soin de régler nos destins è
Nous sommes des Enfans qu'il aime}
Notre sort est bien dans ses mains.
Constellation , influencé ,
Théme , aspect et position ,
Grands mots qu'adopte l'ignorance ,
Vous n'êtes qu'an fade jargon."
Në
J'abandonne le Télescope:,
pouvant life dans les Cieux g
Et pour dresser votre horoscope
Je ne consulte quevosyeux.:
Jeune Rose , je conjecture
Par vos regards vifs et brillans
Que vous naissiez * quand la Nature
Voyoit renaître le Printems.
Cette Vivacité charmante
Dont la vertu réglé le cours
2
* Mademoiselle de B... est néele 27 Mars 1716 *
11. Vol Soumet
1438 MERCURE DE FRANCE
Soumet nos cœurs et les enchante,
Sûre de les ravir toujours.
De vos Parens qui vous cherissent
Vous ferez long- tems les plaisirs :
S'ils sont comptez par nos désirs
Ne craignez jamais qu'ils finissent,
La Jeunesse s'envolera :)
C'est le sort commun des Mortelles ,
Vous verrez ce temsqui fuira ,´
Sans vous en affliger comme elles.
Vous perdrez cet éclat vantél: -
Il n'est rien que le tems n'efface
Mais vous aurez toujours la grace ,
Plus belle encor que la beauté.
Iriez-vous dans un Monastere:
Ensevelissant vos appas
Percer le sein de votre mere a
L'Horoscope ne le dit pas.
་ Surce point je voudrois bien lire
Dans le secret de votre cœur !
Mais si je détruis mon bonheur
Pour avoir trop voulu prédire
II. Vol. Vous
JUIN. 17320 1439
1
Vous aurez un jour un Epour ,
Puis-je vous dire ma pensée?
Vous ne seriez point mariée
S'il le falloit digne de vous.
Helas ! j'en ai trop dit peut être
L'Amour mal aisément se tait,
S'il vous faut un Epoux parfait ,
Damon désespere de l'être.
Quandyotre cœur ressentira
Pour l'Amour moins de répugnance
Alors il se repentira
Desatrop longue indifférence...
Voilà l'unique changement
Que de Rosete on doive attendre :
Et pour la part que j'y veux prendre,,
Buissai- je en marquer le moment L
Un Astrologue ne s'explique .
Que par des termes ambigus ::
Ne me demandez rien de plus ,
Je suis sincere et je m'enpique.
L'ame belle , l'esprit bien fait 7 .
L'humeur égale , l'art de plaire ,
LI. Vol.
Rendront
1440 MERCURE DE FRANCE
Rendront l'Horoscope parfait...
Mais vous m'ordonnez de me taire.
MA
ΕΝΤΟΥ.
A Muse à vous plaire enhardie ,
A tâché dans ces Vers de chanter le retour,
Jeune Rose,de ce beau jour ,
Jour heureux! le premier de votre belle vie ;
Daignez leur accorder un regard`graçièux 3
Si le zele pouvoit , se joignant à l'hommage,
Leur attirer votre suffrage ,
Quels Vers le mériteroient mieux?
M. Daurat , Capitaine de Cavalerie.
Fermer
Résumé : L'HOROSCOPE, STANCES. A Mademoiselle Rose de B... pour le jour de sa Naissance.
Le texte est un horoscope dédié à Mademoiselle Rose de B..., née le 27 mars 1716, rédigé par M. Daurat, Capitaine de Cavalerie. L'auteur affirme que l'avenir est impénétrable et rejette les termes astrologiques comme des jargons vides. Il se base uniquement sur les yeux de Rose pour dresser son horoscope, déduisant de son regard vif et brillant qu'elle est née au printemps. Rose est décrite comme ayant une vivacité charmante qui enchante les cœurs et apportera longtemps des plaisirs à ses parents. Bien qu'elle verra la jeunesse s'envoler, elle ne s'en affligera pas comme les autres. L'horoscope ne prédit pas si elle entrera dans un monastère. L'auteur exprime son désir de connaître ses sentiments, mais craint de détruire son bonheur en prédisant trop. Il suggère qu'elle trouvera un époux digne d'elle et que son cœur changera avec le temps. L'horoscope se conclut en soulignant que l'âme belle, l'esprit bien fait, l'humeur égale et l'art de plaire rendront l'horoscope parfait. L'auteur termine en espérant que Rose accorde un regard gracieux à ses vers.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
4
p. 1440-1445
MORTS, NAISSANCES, et Mariages.
Début :
Le Comte d'Auvergne mourut à Paris le 29. du [...]
Mots clefs :
Comte d'Auvergne, Marquis du Plessis-Belliere, Cérémonies du baptême
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MORTS, NAISSANCES, et Mariages.
MORTS; NAISSANCES
et Mariages.
LEE Comte d'Auvergne mourut à Paris le 29.
du mois dernier , dans la 13 année de son
âge. Il étoit fils du Duc de Bouillon , Pair et
Grand Chambellan de France , et Gouverneur
d'Auvergne, mort le 17. May 1730. et de Louise Françoise Angelique le Tellier , sa seconde femme, morte le 13. Juillet 1719. Il a été inhumé
dans l'Eglise des Théatins de cette Ville , où est`
la sépulture de sa Maison Le Corps fut présenté
au R. P. Superieur des Théatins par M. Cadot ,
Curé de la Paroisse de sainte Marie de la Ville
l'Evêque , lequel fit le Discours suivant.
II. Vol C'est
JUIN 1732. 1441
C'est , M. R. P. le Corps de deffunt Très haut
&c. Godefroy Girault de la Tour d'Auvergne ,
que j'ai l'honneur de vous présenter , pour être
inhumé dans la sépulture de ses Ancêtres; vous le connoissiez , sans doute , et c'en est assez pour
que vous compreniez jusqu'où doit s'étendre no
tre juste douleur. C'étoit un jeune Prince dont les
Lares perfections faisoient la consolation de son
illustre Famille , et qui en ayant toûjours été un
versellement aimé , en est parconsequent aujour
d'hui universellement regretté.-
Je n'entreprendrai point ici de rappeller dans
votre esprit tout ce qui pourroit le rendre recommandable selon la chait , ni de tirer d'un Berceau
illustre la matiere de son Eloge ; la Religion Chrétienne qui ne tire son excellence et sa force que des humiliations de l'Homme-Dieu , ne me permet de louer que ceux sur lesquels il a imprimé
son image et sa ressemblance."
Loin donc des sacrez Autels du Dieu très- Haut
tous ces vains titres de naissance , de grandeur et
de fortune , qui n'accompagnent ordinairement
les Princes de la Terrejusques dans leurs Tom
beaux , que pour s'y ensevelir avec eux , ou deve--
nir le sujet de leur confusion. S'il m'étoit permis
de louer celui que nous regrettons par la valeur
de ses Ancêtres, quel champ plus fertîle en élo
ges? Car sans parler ici des grandes et héroïques
actions de ceux qui lui ont donné la naissance
-il me suffiroit de vous dire qu'il est sorti de l'an-
-cienne et illustre Maison de la Tour d'Auvergne
qui a plus d'une fois mêlé son sang à celui des
Souverains , &c.
Mais quelqu'illustre qu'il fut par sa naissance
il ne le fut pas moins par ses vertus et par ses
belles qualitez ; en lui, en effet, dès sa plus tende
II. Vol. enfance .
1442 MERCURE DE FRANCE
enfance , on vit avec admiration briller un esprit
vif, délicat , penetrant , aisé , poli , je dirois vo- lontiers sublime ; un coeur sincerement tendre
pour Dieu , et veritablement sensible aux miseres d'autrui ; des entrailles de misericorde le rendirent toûjours infiniment cher à ceux qui avoient
P'honneur de l'approcher. Avec de si heureuses
dispositions , il devint en peu de temps l'objet des
complaisances et même de la recherche du Dieu des vivans et des Morts , il s'en apperçur le premier , et bien loin d'en être effrayé , il opposa
avec un cœur veritablement chrétien , la force de
sa foi aux foiblesses de la Nature , et ne pensa
plus qu'à répondre par sa soumission aux misericordes du Dieu, qui sembloit se faire une joye
secrette d'accomplir en lui ses decrets adorables:
en le séparant du Monde, avant , pour ainsi dire,
qu'il fût en état de participer à sa corruption.
Persuadé que le premier pas que nous faisons
dans la vie est necessairement le premier que nous
faisons vers la mort; et convaincu que son heure
est aussi incertaine qu'elle est inévitable , il ne
pensa pendant les derniers jours d'une maladie
aussi violente qu'elle fur prompte , qu'à la rendre
précieuse aux yeux du Seigneur..
Nous le vîmés avec édification prévenir le tendre embarras de ceux qui l'environnoient , en demandant avec un pieux empressement les derniers
Sacremens de l'Eglise , que nous avons eu l'honneur de lui administrer et qu'il a reçus avec autant de dévotion que de ferveur , ce fut après s'être muni de ces puissants secours , que sa maladie augmentant de moment en moment , acheva
enfin de lui ôter la vie.
Il est maintenant devant le Seigneur et sous
le Sceau de sa misericorde , mais quelque préII. Vol ticuse
JUIN. 1732. 1443
•
tieuse que nous paroisse une telle mort , comme
il pourroit n'être pas encore parfaitement pur
devant celui aux yeux duquel les rayons même
du Soleil ne sont pas sans tache , souffrez ,
M. R. P. qu'en vous confiant ce dépôt , dont la
memoire nous sera toûjours très- chére , je vous
conjure d'unir vos prieres aux nôtres , pour accelerer son bonheur.
Louis de Rouge , Marquis du Plessis- Belliere ,
Colonel du Régiment de Vexin , Infanterie
mourut à Vienne- le- Chateau , en Champagne ,
le 24. Juin , âgé de 26. ans. Son Régiment a été
donné par le Roy au Comte d'Anay , Colone
réformé à la suite du Régiment du Maine, In- fanterie..
D. Jeanne- Marie Colbert , veuve de Charles
Honoré d'Albert , Duc de Chevreuse et de Luynes , Pair de France , Chevalier des Ordres du
Roy, Gouverneur et Lieutenant General pour
S. M. de la Province de Guyenne , Capitaine--
Lieutenant des Chevaux- Legers de la Garde de
S. M. mourut à Paris le 26.. Juin , dans la 82.
année de son âge.
D. Gabrielle - Françoise Brulart de Sillery 2+
veuve de Louis Marquis de Thibergeau , mourute
aussi à Paris le 27. dans la 83º année de son âge.
Le 11.Juin , les Cerémonies du Baptême furent supplées à François Jean-Anne Lévy , né à
Amsterdam , âgé de 22. mois , et ondoyé le 12.
Avril dernier , fils d'Eleazar Levy Lener Fermer
et de Fronoca Jacob. Il eut pour Parrain AnneJacques de Bullion , Marquis de Farvaques , &c.
Maréchal des Camps et Armées du Roy , Gouverneur et Lieutenant General pour S. M en ses II. Vol Provinces
444 MERCURE DE FRANCE
Provinces du Maine , Perche et Comté de Laval,
Lieutenant de Roy du Pays Chartrain , Chevalier des Ordres du Roy,et pourMaraine D. Jeanne- Therese Fleuriau de Morville , Epouse de
M. François de la Rochefoucault , Marquis de
Surgeres , Guidon de Gendarmerie.
D. Agnès- Magdeleine Trudaine , épouse de
Jean Hector de Fay , Marquis de la Tour Mau bourg , Inspecteur Géneral d'Infanterie , accoucha le 13 Juin d'un fils , qui fut nominé JeanRené- Philebert , par Jean- Philebert de Fay de'
Maubourg , Commandeur de l'Ordre de S. Jean'
de Jerusalem , et par D. Renée- Magdeleine de- Rambouillet veuve de Charles Trudaine
Conseiller d'Etat.
>
Le 30 Juin , D. Marie Piecourt , épouse de
M. Louis-Henry Berthelot , Maître des Requê
res , accoucha d'une fille qui fut tenue sur les- Fonts le lendemain , et nommée Henriette- Marie- Edmée , par M. Edme- Bernard Mahoudeaux
de la Tour , et par D. Marie Derouville.
Joseph de Montainard, Marquis de Montfrin,"
Comte de Souternon , &c. Sénéchal de Beaucaire et de Nismès , fils de feu François de
Montainard , Marquis de Montfrin , et de Dame
Louise de Louet de Calvisson , épousa le 9.
Juin dans la Chapelle du Château d'Aubaïs
Diocèse de Nismes , Diane- Henriette de Baschi ,
fille de Charles des Comtes de Baschi , Marquis
d'Aubaïs , Baron du Caila , &c. et de D. Diane
de Rozel , Dame de Cors et de Beaumont.
Les quatre premiers degrez de la Maison de Montainard se trouvent dans les Mémoires du
Dauphiné, du President de Valbonnais, Tom. 2.1
P 337.- 338. par Rodolphe , qui vivoit vers
II. Vol.
·Pan
JUIN.. -17.32. 8445
Pan 965. et qui fut pere d'Ainard , duquel vint
Pons Ainard , qui eut pour fils Guigues Ainard ,
Seigneur de Domene , vers l'an 11ss . la Gé- néalogie de la Maison de Baschi est imprimée
dans le Dictionnaire de Moreri , éditions de Pa- Lis , 1725. et, 1732. et de Basle 1731.
et Mariages.
LEE Comte d'Auvergne mourut à Paris le 29.
du mois dernier , dans la 13 année de son
âge. Il étoit fils du Duc de Bouillon , Pair et
Grand Chambellan de France , et Gouverneur
d'Auvergne, mort le 17. May 1730. et de Louise Françoise Angelique le Tellier , sa seconde femme, morte le 13. Juillet 1719. Il a été inhumé
dans l'Eglise des Théatins de cette Ville , où est`
la sépulture de sa Maison Le Corps fut présenté
au R. P. Superieur des Théatins par M. Cadot ,
Curé de la Paroisse de sainte Marie de la Ville
l'Evêque , lequel fit le Discours suivant.
II. Vol C'est
JUIN 1732. 1441
C'est , M. R. P. le Corps de deffunt Très haut
&c. Godefroy Girault de la Tour d'Auvergne ,
que j'ai l'honneur de vous présenter , pour être
inhumé dans la sépulture de ses Ancêtres; vous le connoissiez , sans doute , et c'en est assez pour
que vous compreniez jusqu'où doit s'étendre no
tre juste douleur. C'étoit un jeune Prince dont les
Lares perfections faisoient la consolation de son
illustre Famille , et qui en ayant toûjours été un
versellement aimé , en est parconsequent aujour
d'hui universellement regretté.-
Je n'entreprendrai point ici de rappeller dans
votre esprit tout ce qui pourroit le rendre recommandable selon la chait , ni de tirer d'un Berceau
illustre la matiere de son Eloge ; la Religion Chrétienne qui ne tire son excellence et sa force que des humiliations de l'Homme-Dieu , ne me permet de louer que ceux sur lesquels il a imprimé
son image et sa ressemblance."
Loin donc des sacrez Autels du Dieu très- Haut
tous ces vains titres de naissance , de grandeur et
de fortune , qui n'accompagnent ordinairement
les Princes de la Terrejusques dans leurs Tom
beaux , que pour s'y ensevelir avec eux , ou deve--
nir le sujet de leur confusion. S'il m'étoit permis
de louer celui que nous regrettons par la valeur
de ses Ancêtres, quel champ plus fertîle en élo
ges? Car sans parler ici des grandes et héroïques
actions de ceux qui lui ont donné la naissance
-il me suffiroit de vous dire qu'il est sorti de l'an-
-cienne et illustre Maison de la Tour d'Auvergne
qui a plus d'une fois mêlé son sang à celui des
Souverains , &c.
Mais quelqu'illustre qu'il fut par sa naissance
il ne le fut pas moins par ses vertus et par ses
belles qualitez ; en lui, en effet, dès sa plus tende
II. Vol. enfance .
1442 MERCURE DE FRANCE
enfance , on vit avec admiration briller un esprit
vif, délicat , penetrant , aisé , poli , je dirois vo- lontiers sublime ; un coeur sincerement tendre
pour Dieu , et veritablement sensible aux miseres d'autrui ; des entrailles de misericorde le rendirent toûjours infiniment cher à ceux qui avoient
P'honneur de l'approcher. Avec de si heureuses
dispositions , il devint en peu de temps l'objet des
complaisances et même de la recherche du Dieu des vivans et des Morts , il s'en apperçur le premier , et bien loin d'en être effrayé , il opposa
avec un cœur veritablement chrétien , la force de
sa foi aux foiblesses de la Nature , et ne pensa
plus qu'à répondre par sa soumission aux misericordes du Dieu, qui sembloit se faire une joye
secrette d'accomplir en lui ses decrets adorables:
en le séparant du Monde, avant , pour ainsi dire,
qu'il fût en état de participer à sa corruption.
Persuadé que le premier pas que nous faisons
dans la vie est necessairement le premier que nous
faisons vers la mort; et convaincu que son heure
est aussi incertaine qu'elle est inévitable , il ne
pensa pendant les derniers jours d'une maladie
aussi violente qu'elle fur prompte , qu'à la rendre
précieuse aux yeux du Seigneur..
Nous le vîmés avec édification prévenir le tendre embarras de ceux qui l'environnoient , en demandant avec un pieux empressement les derniers
Sacremens de l'Eglise , que nous avons eu l'honneur de lui administrer et qu'il a reçus avec autant de dévotion que de ferveur , ce fut après s'être muni de ces puissants secours , que sa maladie augmentant de moment en moment , acheva
enfin de lui ôter la vie.
Il est maintenant devant le Seigneur et sous
le Sceau de sa misericorde , mais quelque préII. Vol ticuse
JUIN. 1732. 1443
•
tieuse que nous paroisse une telle mort , comme
il pourroit n'être pas encore parfaitement pur
devant celui aux yeux duquel les rayons même
du Soleil ne sont pas sans tache , souffrez ,
M. R. P. qu'en vous confiant ce dépôt , dont la
memoire nous sera toûjours très- chére , je vous
conjure d'unir vos prieres aux nôtres , pour accelerer son bonheur.
Louis de Rouge , Marquis du Plessis- Belliere ,
Colonel du Régiment de Vexin , Infanterie
mourut à Vienne- le- Chateau , en Champagne ,
le 24. Juin , âgé de 26. ans. Son Régiment a été
donné par le Roy au Comte d'Anay , Colone
réformé à la suite du Régiment du Maine, In- fanterie..
D. Jeanne- Marie Colbert , veuve de Charles
Honoré d'Albert , Duc de Chevreuse et de Luynes , Pair de France , Chevalier des Ordres du
Roy, Gouverneur et Lieutenant General pour
S. M. de la Province de Guyenne , Capitaine--
Lieutenant des Chevaux- Legers de la Garde de
S. M. mourut à Paris le 26.. Juin , dans la 82.
année de son âge.
D. Gabrielle - Françoise Brulart de Sillery 2+
veuve de Louis Marquis de Thibergeau , mourute
aussi à Paris le 27. dans la 83º année de son âge.
Le 11.Juin , les Cerémonies du Baptême furent supplées à François Jean-Anne Lévy , né à
Amsterdam , âgé de 22. mois , et ondoyé le 12.
Avril dernier , fils d'Eleazar Levy Lener Fermer
et de Fronoca Jacob. Il eut pour Parrain AnneJacques de Bullion , Marquis de Farvaques , &c.
Maréchal des Camps et Armées du Roy , Gouverneur et Lieutenant General pour S. M en ses II. Vol Provinces
444 MERCURE DE FRANCE
Provinces du Maine , Perche et Comté de Laval,
Lieutenant de Roy du Pays Chartrain , Chevalier des Ordres du Roy,et pourMaraine D. Jeanne- Therese Fleuriau de Morville , Epouse de
M. François de la Rochefoucault , Marquis de
Surgeres , Guidon de Gendarmerie.
D. Agnès- Magdeleine Trudaine , épouse de
Jean Hector de Fay , Marquis de la Tour Mau bourg , Inspecteur Géneral d'Infanterie , accoucha le 13 Juin d'un fils , qui fut nominé JeanRené- Philebert , par Jean- Philebert de Fay de'
Maubourg , Commandeur de l'Ordre de S. Jean'
de Jerusalem , et par D. Renée- Magdeleine de- Rambouillet veuve de Charles Trudaine
Conseiller d'Etat.
>
Le 30 Juin , D. Marie Piecourt , épouse de
M. Louis-Henry Berthelot , Maître des Requê
res , accoucha d'une fille qui fut tenue sur les- Fonts le lendemain , et nommée Henriette- Marie- Edmée , par M. Edme- Bernard Mahoudeaux
de la Tour , et par D. Marie Derouville.
Joseph de Montainard, Marquis de Montfrin,"
Comte de Souternon , &c. Sénéchal de Beaucaire et de Nismès , fils de feu François de
Montainard , Marquis de Montfrin , et de Dame
Louise de Louet de Calvisson , épousa le 9.
Juin dans la Chapelle du Château d'Aubaïs
Diocèse de Nismes , Diane- Henriette de Baschi ,
fille de Charles des Comtes de Baschi , Marquis
d'Aubaïs , Baron du Caila , &c. et de D. Diane
de Rozel , Dame de Cors et de Beaumont.
Les quatre premiers degrez de la Maison de Montainard se trouvent dans les Mémoires du
Dauphiné, du President de Valbonnais, Tom. 2.1
P 337.- 338. par Rodolphe , qui vivoit vers
II. Vol.
·Pan
JUIN.. -17.32. 8445
Pan 965. et qui fut pere d'Ainard , duquel vint
Pons Ainard , qui eut pour fils Guigues Ainard ,
Seigneur de Domene , vers l'an 11ss . la Gé- néalogie de la Maison de Baschi est imprimée
dans le Dictionnaire de Moreri , éditions de Pa- Lis , 1725. et, 1732. et de Basle 1731.
Fermer
Résumé : MORTS, NAISSANCES, et Mariages.
En juin 1732, plusieurs événements familiaux et décès ont marqué la noblesse française. Le comte d'Auvergne, Godefroy Girault de la Tour d'Auvergne, fils du duc de Bouillon et de Louise Françoise Angelique le Tellier, est décédé à Paris le 29 mai à l'âge de 13 ans. Il a été inhumé dans l'église des Théatins, et le curé de la paroisse de Sainte-Marie de la Ville l'Évêque a prononcé un discours lors de la présentation de son corps, soulignant ses qualités et vertus. Le marquis du Plessis-Belliere, colonel du régiment de Vexin, est mort à Vienne-le-Château en Champagne à l'âge de 26 ans. Son régiment a été attribué au comte d'Anay. Par ailleurs, deux veuves, Jeanne-Marie Colbert, duchesse de Chevreuse et de Luynes, et Gabrielle-Françoise Brulart de Sillery, marquise de Thibergeau, sont décédées à Paris à l'âge de 82 et 83 ans respectivement. Le texte mentionne également des naissances et des baptêmes, comme celui de François Jean-Anne Lévy à Amsterdam. Parmi les accouchements notables, D. Agnès-Madeleine Trudaine, épouse du marquis de la Tour Maubourg, a donné naissance à un fils nommé Jean-René-Philebert. D. Marie Piecourt, épouse de Louis-Henry Berthelot, a accouché d'une fille nommée Henriette-Marie-Edmée. Enfin, le marquis de Montfrin a épousé Diane-Henriette de Baschi dans la chapelle du château d'Aubais. Le texte fournit des informations généalogiques sur les familles de Montainard et de Baschi.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
5
p. 1445
Nombre des Baptêmes, Mariages, Enfans Trouvez, et Morts de la Ville et Fauxbourg de Paris pendant l'année 1731. sçavoir:
Début :
Baptêmes, 18877 Mariages, 4169 Enfans Trouvez, 2539 Maisons Religieuses, hommes [...]
Mots clefs :
Nombre, 1731, Paris
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nombre des Baptêmes, Mariages, Enfans Trouvez, et Morts de la Ville et Fauxbourg de Paris pendant l'année 1731. sçavoir:
Nombre des Baptêmes , Mariages , Enfans
Trouvez, et Morts de la Ville et Fauxbourg de Paris pendant l'année 1731.
sçavoir:
Baptêmes
Mariages ,
Enfans Trouvez ,
Morts ,
Maisons Religieuses , hommes
et filles ,
18877
4169
2539
20620
20832 212
Partant le nombre des Morts de l'année
1731. excede celui des Baptêmes de Le nombre des Baptêmes de 17 ; 1 . est inoindre que celui de 1730. de
Celui des Mariages est diminué de
Celui des Morts est augmenté de
Celui des Enfans Trouvez est augmenté de
1955
89
234
3402
138
Trouvez, et Morts de la Ville et Fauxbourg de Paris pendant l'année 1731.
sçavoir:
Baptêmes
Mariages ,
Enfans Trouvez ,
Morts ,
Maisons Religieuses , hommes
et filles ,
18877
4169
2539
20620
20832 212
Partant le nombre des Morts de l'année
1731. excede celui des Baptêmes de Le nombre des Baptêmes de 17 ; 1 . est inoindre que celui de 1730. de
Celui des Mariages est diminué de
Celui des Morts est augmenté de
Celui des Enfans Trouvez est augmenté de
1955
89
234
3402
138
Fermer
Résumé : Nombre des Baptêmes, Mariages, Enfans Trouvez, et Morts de la Ville et Fauxbourg de Paris pendant l'année 1731. sçavoir:
En 1731, à Paris, il y a eu 18 877 baptêmes, 4 169 mariages, 2 539 enfants trouvés et 20 620 décès. Par rapport à 1730, les baptêmes ont diminué de 1 955, les mariages de 89, tandis que les décès ont augmenté de 2 340 et les enfants trouvés de 3 402. Les décès ont dépassé les baptêmes de 17.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
6
p. 1435-1436
A MADEMOISELLE Claudon Nagent, le jour de sa Fête. BOUQUET.
Début :
Pour t'offrir un Bouquet, Claudon, j'ai vainement [...]
Mots clefs :
Bouquet, Fête, Offrir
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : A MADEMOISELLE Claudon Nagent, le jour de sa Fête. BOUQUET.
A MADEMOISELLE Claudon
Nagent , lejour de sa Fête.
BOUQUET.
Our t'offrir un Bouquet , Claudon , j'ai vais pournement,
En ce matin recours à Flore ,
Comment parer , dit- elle , un objet si charmant.?
41. Vol. J'eme
1416 MERCURE DE FRANCE
J'employrois à ma honte, et les pleurs de l'Aurore ,
Et les soupirs de mon Amant.
que Cláudon n'a pas besoin. ma main la décore ,
Les plus vives couleurs dont mon Trône se peint,
Cedent à l'éclat de son teint;
Si tu veux, poursuit l'Immortelle ,
Lui marquer en ce jour quelle est ta vive ardeur
Nagent préferera l'hommage de ton.cœur ,
ว
Aux fleurs que tes Rivaux viendront cueillir
pour elle.
Le Martegal de Sens.
Nagent , lejour de sa Fête.
BOUQUET.
Our t'offrir un Bouquet , Claudon , j'ai vais pournement,
En ce matin recours à Flore ,
Comment parer , dit- elle , un objet si charmant.?
41. Vol. J'eme
1416 MERCURE DE FRANCE
J'employrois à ma honte, et les pleurs de l'Aurore ,
Et les soupirs de mon Amant.
que Cláudon n'a pas besoin. ma main la décore ,
Les plus vives couleurs dont mon Trône se peint,
Cedent à l'éclat de son teint;
Si tu veux, poursuit l'Immortelle ,
Lui marquer en ce jour quelle est ta vive ardeur
Nagent préferera l'hommage de ton.cœur ,
ว
Aux fleurs que tes Rivaux viendront cueillir
pour elle.
Le Martegal de Sens.
Fermer
Résumé : A MADEMOISELLE Claudon Nagent, le jour de sa Fête. BOUQUET.
L'auteur adresse une lettre poétique à Mademoiselle Claudon pour sa fête, souhaitant lui offrir un bouquet. Il évoque Flore, qui se demande comment embellir Claudon. Il mentionne les pleurs de l'Aurore et les soupirs de son amant, bien que Claudon n'en ait pas besoin. Il conseille à Claudon de préférer l'hommage sincère du cœur aux fleurs de ses rivaux. Le texte se conclut par une référence au 'Martegal de Sens'.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
7
p. 1416-1462
LETTRE écrite de Paris, à un Nouvelliste de Province.
Début :
Vous avez bien de l'ardeur pour les nouvelles, Monsieur [...]
Mots clefs :
Nouvellistes, Nouvelles, Paris, Province, Méprisable, Nuisible, Oisiveté, Choses vaines, Curieux, Guinguet
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LETTRE écrite de Paris, à un Nouvelliste de Province.
LETTRE écrite de Paris , un Nouvelliste
de Province.
Ous avez bien de l'ardeur pour les
nouvelles ,Monsieur , vous qui faisiez , il n'y a pas deux ans , des réfléxions
si sensées contre cette dangereuse passion ; je comprens par vos reproches que
mes Lettres vous touchent peu , quand il
n'y a pas unChapitre complet de nouvelles. Je vous crois dès - à - present tout le
talent et tout le zele d'un Nouvelliste du
premier ordre , et je ne doute pas que
vous n'acqueriez encore des qualitez pour
mériter une place distinguée dans cet il
lustre Corps.Je suis bien sur que vous n'ê
res pas des derniers à vous rendre tous les
II. Vol jours
JUIN. 732. 1417
jours sous la Halle du Marché, à la gran de
Place , au Cloître des C. ou à l'avenue
pour être aux aguets et saisir des passans
quelque nouvelle de la premiere main.
Vous êtes donc bien changé , et sans
doute vous n'avez pas conservé le moindre souvenir de nos entretiens sournois
aux Tuilleries , ( car c'est toujours là le
grand Bureau et comme le Chef- lieu des
Nouvellistes ) en observant ces Troupes
nombreuses de gens oisifs , tantot ambulans , tantôt sédentaires ; tantôt formant
un grand Corps à l'arrivée d'un Notable
ou d'un des principaux Membres du Bu
reau, tantôt divisés par pelotons, et l'instant d'après rassemblez , au moindre mot
pris à la volée , et tous également empresScz, pour apprendre ou pour débiter
quelque nouvelle , souvent hazardée; l'avidité des uns, l'air composé et important
des autres , cela nous divertissoit beaucoup, sans compter les raissonemens gra
ves et politiques , les conjectures puériles ou frivoles les sentimens hétéroclites
soutenus avec chaleur et à grand bruit;car
tous les hommes, mêmes les moins vains.
et les plus raisonnables , sont amoureux
de leurs opinions et jusques dans les plus
petites choses , où ils n'ont pas le moindre interêt; aveuglez par celui de l'amour
3
}
1. Vol pro-
1448 MERCURE DE FRANCE
propre qui les anime , ils tombent dans
les plus grands excès.
Mais où vais-je m'engager , peut-être
par un mouvement de ce même amour
propre dont je viens de parler , et contre
lequel je crois être fort en garde ? Nul
Mortel ne peut se vanter de n'êstre pas
dupe à cet égard ; on l'a deja dit cent et
cent fois et en cent manieres differentes :
Baste. Il est question des Nouvellistes et
des nouvelles, de ces cheres nouvelles qui
vous tiennent si fort au cœur, et je n'en
ai point à vous dire.Comment faire?Trouver quelque chose d'équivalent, cela n'est
pas possible; ma foy , puisque vous n'êtes
Bas ennemi du babil et que je suis en train
de babiller , je vais réfléchir sur ce qui a
fait dabord le sujet de cette Lettre, et vous
exposer , selon les idées qui se présentefont à mon esprit , les sentimens qu'on
peut avoir et les réfléxions qu'on peut
faire sur cette matiere.
1
Il n'y a rien de si raisonnable , ni de si
naturel en general , que de s'informer et
mêmed'avoir quelque empressement pour
être instruit des Evenemens qui arrivent
sur le grand Théatre du Monde , et qui
doivent interesser la curiosité d'un honête homme. Il est même honteux de n'être
pas au courant, pour ainsi dire , de cerIL Vol.
Ataines
JUIN. 1732. 1449
taines nouvelles Historiques , Politiques
et Litteraires. Mais voir des gens, ne s'oc
cuper uniquement que de nouvelles , négliger leurs propres affaires , en perdre ,
pour ainsi dire , le boire et le manger ,
sans être capables d'autre chose ; c'est ce
que je blâme, car il n'y a que l'excès qui
rend cette passion méprisable. Tous les
jours on est fatigué et impatienté par
ces Cazaniers, d'un esprit borné et indiffe
rent , qui ne lisant rien , et ne cherchant
point à s'instruire veulent sçavoir ou
vous apprendre ce que personne n'ignore
depuis long temps.
و
Mais exposons , si vous me le permettez , Monsieur , ce ridicule dans un plus
grand jour, pour faire sentir le faux esprit
dans lequel on s'occupe à sçavoir des nouvelles , et combien le temps qu'on y employe est non seulement tres- mal employé , mais encore nuisible par le dégré
de vanité qu'on acquiert en voulant pénétrer , deviner juste , et prédire l'avenir
avec un ton de Prophete ; sans compter le
danger qu'il y a de s'engager insensiblement dans une espece de parti , dont le
moindre inconvenient est de se faire trop
connoître , se dégrader en quelque maniere , et se laisser confondre dans une
foule , si-non méprisé, au moins bien peu
II. Vol. Ipesti-
1450 MERCURE DE FRANCE
estimé, ou devenir fameux, et enfin l'ob
jet de la dérision publique ; on en a plus
d'un exemple , de ces gens dont la figure,
la tête et le visage sont remarquables;qu'on
voit par tout, qu'on ne sçauroit définir
et que personne ne connoît, sans compter
encore les choses les plus indifferentes et
les plus innocentes en elles- mêmes , qui redites sans la moindre altération , et sans
aucun dessein malin , mais sans y faire assez d'attention , et par la seule envie de
parler , sont très- propres à faire les plus
grandes tracasseries, ou à donner bien du
ridicule , selon le temps , les lieux , les
circonstances et les personnes devant qui
on parle. Je ne dis rien du danger que
l'on court avec les étourdis , les emportez , les opiniâtres , les impolis, les impudens , ou les timides complaisans à l'excès , également dangereux , et les fades
railleurs qui vous rient au nez , et qui par
des questions ou par des réponses aussi
inconsiderées que choquantes , vous mettent dans la dure nécessité de les traiter ,
(car la patience échape)avec le ton que mérite une grossiereté dire en face. Mais
sans avoir part au démêlé, il est tres-fâcheux d'en être témoin , et plus encore
d'être cité.
Il ne fautpas réver bien profondement
II. Vol. pour
JUIN. 1732. 1451
pour voir que le premier principe de
cette passion est l'oisiveté, pour laquelle
les gens qui ont passé leur jeunesse en dis
sipation et dans des amusemens frivoles
ont beaucoup de gout. Or un homme sans
Occupation , et certainement sans genie ,
cherche à perdre du temps avec le même
empressement qu'un joueur de profession
cherche à gagner ; delà ce penchant pour
les choses qui n'occupent que superficiellement , où l'esprit n'a presque aucune
opération à faire , opérations que les autres fontpour eux,qu'ils adoptent même,
et desquelles ils font encore leur profit ,
en les allant débiter comme les leurs, avec
la modestie d'un Docteur de mauvais
aloy.
Quand ce penchant est une fois déterminé vers l'oisiveté , le frivole , le superficiel et les choses vaines , pour lesquelles
il ne faut nulle application , quand il est
augmenté par l'esprit de curiosité qui fut
toujours , comme vous sçavez, la passion
dominante de l'homme dès son enfance
et qui s'est accruë à l'infini à mesure que
les faits se sont multipliez sur la terre,et
dans sa tête ; on ne doit point s'étonner
du progrès et des désordres qu'il fait , ni
de la corruption qu'il cause. Il ne tiendroit qu'à moi de vous en faire icy une
II. Vol. I ij -lon-
1452 MERCURE DE FRANCE
longue énumération, et vous prouver par
des exemples, combien la curiosité outrée ,
a été funeste à l'un et à l'autre sexe.
Une chose bien singuliere , et qu'il ne
tiendra qu'à vous , Monsieur , de remarquer; c'est que la plupart de ces curieux
insatiables , de ces quéteurs de nouvelles,
qui les cherchent avec tant d'ardeur et de
peine , ne s'y interressent point du tout
dans le fond , et ne sont pas plus sensibles à un fait , à un Evenement éclatant
et remarquable pour l'Histoire de notre
temps , qu'à une aventure de Guinguette.C'est l'esprit d'ostentation et de vanité
qui les fait agir , croyant ainsi se rendre
recommandables, en débitant avec autant
d'amphase que de fadeur , des choses triviales qui ne sont pas ignorées au Marchéneuf.
J'ai quelquefois ri de bon cœur , je vous
l'avoue , de ces hommes importans qui
toujours sortent , ou viennent d'une Maison , qui ont dîné dans une Maison , qui
frequentent une Maison , qui ont vû et entendu dans une Maison , &c. Ces Maisons
qu'on ne désigne mistérieusement qu'à
demi , pour faire valoir la nouvelle , ne
sont pas des Maisons du commun , non ,
mais elles sont souvent telles qu'un Gripesou ne les avouëroit pas , et il arrive
II. Vol. même
JUIN. 17320 1453
même que quand ces Maisons sont telles
qu'onveut le faire entendre, le vain Narrateur,avec son ton imposant , et ses airs de
confiance et de protection , n'y est pas
plus considéré que le Gripesou.
Quand ces Messieurs font tant que de
citer,Dieu sçait s'ils choisissent des Noms
respectables et de Gens en place.Combien
ils font sonner haut le commerce étroit
et familier qu'ils ont avec les Grands ,
qu'ils ne qualifient même jamais de Monsieur, c'est le grand air. Ils ne débitent
même la nouvelle , et ne la repetent cent
et cent fois que pour la citation et pour
les circonstances qu'ils y mettent, pour se
faire citer eux-mêmes; et si le lieu de la
Scene est à la Comédie , à l'Opéra ou à
quelques autres Spectacles , où ils ont été
en passant faire montre de leur parure ,
la narration n'en est pas plus modeste.
A la vérité il faudroit peut être moins
blâmer des gens qui sans talens et sans
avoir rien d'acquis , n'étant plus en état
de s'appliquer à quelque chose d'utile ,
veulent cependant sé faire une sorte de
réputation. Que dis-je , de réputation ?
On voit tous les jours des intrus , qui en
sont tellement avides, qu'ils s'aventurent,
de parler à leur tour et même avant ,
croyant prudemment que de se mon C
02.11. Vol.
Liij trer
1494 MERCURE DE FRANCE
trer en public , pêle - mêle , avec d'hon
nêtes gens , cela ne nuit point à la leur.
Celle de Nouvelliste , quoique personne
ne l'envie , ne laisse- pas de flater les gens
d'un certain caractere ; une application
heureuse , une conjecture hazardée qui
réussit, est seule capable de les mettre en
crédit dans leur canton ; mais il arrive
aussi qu'ils s'en applaudissent à l'excès et
qu'ils deviennent presque toujours intrai-
'tables , par la maniere altiere dont ils soutiennent leurs sentimens , ausquels ils
veulent durement assujettir les autres; et
le cœur enflé et toujours plus avide de
cette petite gloire , on n'attend plus les
nouvelles ; on va audevant ,on les devine , et grands raisonnemens ensuite pour
appuyer son opinion. Opinion souvent
contestée tumultuairement, où celui dont
le ton de la voix est le plus haut , a pres
que toujours l'avantage.
Mais quand j'y fais réfléxion , presque
tous les hommes sont extrémement flatez
de s'imaginer avoir en eux la faculté de
voir plus clair que les autres dans l'ave
nir. Cela leur annonce une étenduë de lumieres et une pénétration,avec le secours
de laquelle ils croyent percer les voiles
les plus épais , pénétrer dans les secrets
du cabinet et de la politique la plus pro2011. Vol. Ju fonde
JUIN 1732: 1455
3
fonde , et même de prophétiser. Faites- y
bien attention , Monsieur , c'est peut-être
l'Idole la plus universellement chérie de
l'homme; car rien ne nous pique tant
que ce raisonnement intérieur , dicté par
F'amour propres il est réservé à ma péné- tration de découvrir une chose cachée aux
yeux de tous les autres hommes. Vous en
connoissez , Monsieur , que pareille foiblesse a quelquefois couverts d'un ridicu
le humiliant : mais ce qui est sans doute
à la honte de la nature humaine , c'est
que ce ne sont pas des hommes du commun qui se donnent de ces travers ; ce
sont ordinairement ceux qui avec l'ostentation de briller , à quelque prix que
ce soit , ont le plus de ressources dans
l'esprit , le plus de lumieres , de sagacité
et de talens pour le raisonnement méthodique , aisé , agréable et séduisant ; il
est fâcheux qu'on ne puisse pas toujours
jouir de leur commerce sans danger ; car
sur d'autres sujets , on trouve beaucoup
de justesse, de précision, des descriptions,
des définitions, des réfléxions fines et délicates , &c, soyons donc en garde , mon
cher Monsieur , contre ce subtil poison ,
souvent pernicieux dans ses effets.
Les Nouvellistes qui ont quelque teinture de Geographie , de Politique , des
interêts des Princes &c. tiennent à juste
II. Vol. Liiij titre
1434 MERCURE DEFRANCE
titre le haut bout , et brillent à peù
de frais auprès de ceux qui parlent sans
regle , sans connoissances , et qui ne se
piquent que d'aller loin sans se piquer
d'aller droit, mais ce ne sont pas toujours
ceux qui plaisent le plus dans leurs réflexions sur les raisons d'Etat , les differentes inclinations et les vues des Grands et
du Peuple , la situation et les circonstances particulieres de l'état présent des affaires du Monde , et sur les conséquences
qu'on en peut tirer , surtout quand leurs
discours ne sont ni bornez ni sagement
ménagez. Car , qu'on ait vu passer un
Courrier, qu'on ait observé certains mouvemens à la Cour , ou remarqué dans le.
visage , ou dans les manieres , l'empresse
ment, la tristesse ou la gayeté d'un Prince,
d'un Ministre , d'un Grand ; en voilà assez pour former tel ou tel évenement ,
qu'on rend plus ou moins vraisemblable
selon que l'on a l'art de l'arranger et de le
narrer , sans oublier le ton misterieux et
reservé , pour faire entendre que l'on en
sçait bien plus que l'on n'en fait connoître. Si l'évenement ne répond.pas àla pro
phetie, le faux prophete enest quitte pour
être quelques jours sans se montrer at
même auditoire.
Quelqu'uns , et ceux-cy ne sont nullementennuyeux , se plaisent à débiter des
CC 11. Vole nou
JUIN.1732 1457
1
nouvelles , non seulement sans gravité ,
mais d'un air leger , naturel , agreable ,
et à les embellir par un tour fin et plaisant ; ils les ornent de circonstances qui
les relevent à la vérité , le fait raconté ,
qui n'est souvent que le prétexte de la :
narration , n'a nul fondement , mais il
devient dans leur bouche une nouvelle
toute nouvelle , ou un petit Roman qui
fait plaisir pour peu qu'on se prête à la
fiction et aux épisodes.
La varieté des caracteres est fort- grande parmi les Nouvellistes ; nous venons
d'en voir un fort gai , en voici un tout
opposé et qui n'est pas moins vrai , Ce
sont ces esprits taciturnes , pleins de malignité , avides de poison et qui ne répandent que de la noirceur , à qui on doit
sçavoir gré quand ils n'emportent pas la
piece , et qu'ils ne sont que médisans ou
désobligeans. De tels hommes ne respirent que les évenemens tragiques , les rumeurs , les soulevemens , les révolutions ;
des Campagnes désolées , des Villes saccagées , des Incendies , des Naufrages , de
grandes defaites , des meurtres et des carnages ; et faute d'un pareil ragout , ils
s'acharnent souvent sur un infortuné qui
périt , et qui n'est peut- être pas toûjours
aussi coupable aux yeux de Dieu qu'aux
yeux des hommes.
II. Vol. ܀ . On
1458 MERCURE DE FRANCE
On les voit , ces esprits amers et par
tiaux , mettre avec une égale satisfaction dans le plus grand jour , les avantages de la cause qu'ils favorisent , et les
revers de celle à laquelle ils sont contraires. Toûjours portez à tourner les nou- velles selon les mouvemens de leur cœur; :
les croire ou les rejetter , les publier ou les
suprimer , les enfler ou les extenuer : sur
quoi on peut faire cette réflexion , qui est
que lors qu'ils ont par hazard embrassé.
le bon party , ils ne lui font pas grand
bien , et ils se font grand tort à eux- mê
mes.
Or il est aisé de juger dans quelle
impatience doivent être ceux qui esperent les bons succès qu'ils attendent
et qui fatent leur sentiment , et dans
quelles perplexitez ils sont sur les évenemens qu'ils craignent et qui relevent le
party contraire. Dans l'un et l'autre cas
( et l'un ne va gueres sans l'autre ) l'incertitude est au même degré , et les agite
aussi vivement , car la moderation etla
patience sont des vertus peu connues de
ces hommes toûjours empressez et toûjours insatiables. Leur passion est trop
animée et trop ardente pour ce qu'ils
souhaittent ou pour ce qu'ils craignent.
Ils comptent tous les instans ; leur ins
quiétude est à charge à tout le monde et
11. Vol. à
JUIN. 1732 1459
à eux-mêmes , plus ou moins , selon le
degré de leur préoccupation.
Mais reprenons des idées plus gayes,
et disons que vous prenez , Monsieur ,
un très-mauvais party de rester en Province , où les nouvelles sont toûjours assez rares , surannées , mal sûres, car on ne
les sçait gueres que d'un seul endroit ,
encore faut-il souvent les aller chercher ;
ensorte qu'un nouvelliste des moins affamez ,de ce Pays-cy mourroit d'inanition
en peu de tems dans vos cantons. Vive
Paris,morbleu, où il y a toûjours plus de
cent atteliers ouverts, où se debitent et se
fabriquent des nouvelles de toute espece.
Autems et aux heures dePromenade, il n'y
a qu'à s'y transporter , on jouit des agrémens de la saison , de la magnificence du
lieu , des agrémens , de la propreté et de
la varieté infinie du beau monde ; le tems
est - il mauvais , fait - il trop froid ,
trop chaud , les Caffez sont ouverts dès
le grand matin jusqu'à minuit ; vous y
trouvez quantité d'honnêtes gens qui
vous attendent , ou qui ne se font pas
attendre long-tems. C'est-là qu'arrivent
tous les batteurs d'estrade, et les ambulans
qui ne manquent gueres à certaines heures , sans compter les passans non habituez,que le hazard amene, et qui semblent
venir exprès de differens quartiers pour
11. Vel. instruire
1460 MERCURE DE FRANCE
instruire le. Bureau à point nommé des
affaires de leur district et de ce qu'ils
ont appris en chemin.
all
Vous sçavez l'agrément des Caffez à
Paris ; ils sont au point , que si dans une
Relation bien écrite , ont en avoit fait
une description exacte il y a 60. ans , et
bien circonstanciée dans la plus exacte
verité, et sur le pied que nous les voyons
aujourd'hui , on auroit dit , c'est un Roman fait à plaisir , une fiction imaginée
pour donner une idée du pays de Coca.
gne, ou d'une ville bâtie et policée par les
Fées. En effet , quel Souverain , quelle
Republique auroit imaginé et auroit eu
le pouvoir d'établir pour la commodité
publique , dans toutes les rues d'une florissante ville , des lieux commodes pour
se mettre à couvert des injures du tems.
infiniment secourables pour les gens sans
voitures , qui ont affaire à differens quartiers pour se reposer , se rafraichir en Eté ,
se chaufer en Hyver , et en même tems
avoir l'agrément de la conversation à son
choix car à chaque table, matiere differente , sans compter les nouveautez qu'on
apprend sur toutes sortes de fujets , et
l'amusement ou plutôt l'occupation du
jeu des Echets , sur lequel il n'arrive gueres ni dispute ni bruit ; ce n'est pas qu'on
y peste moins qu'à un autre jeu , mais
11. Vol. Ac'est
JAU IN. 1732. 1461
c'est toûjours entre cuir et chair.
Ces lieux sont ornez de Glaces , de Ta
bleaux , de Tables de marbre , de siéges
et de meubles convenables , éclairez par
des Lustres de cristal , échaufez par de
bons poëles dans la rigueur de l'Hyver ,
où l'on entre et d'où l'on sort sans façon
quelconque,car toute contrainte et tout céremonial en sont bannis ; personne ne fait
les honneurs de l'assemblée , personne ne
les reçoit , chacun est le maître de convention tacite,tous les rangs sont ainsi reglez,
et le tout sans qu'il en coûte une obole
quand on n'a rien à dépenser. D'ailleurs
quels secours , quelles commoditez , de
combien de sortes de rafraichissemens
de liqueurs et de choses agreables aux
frians ! sans compter la bonne compagnie
des Gens d'esprit et de Lettres de differens
états , avec lesquels il y a à profiter , et
où l'on peut lire utilement dans le grand
livre du Monde. Pour la société et l'agré
ment de la vie civile , je défie qu'on puisse
citer , en parcourant tous les Historiens
connus , rien de comparable aux Caffez ,
où le plus petit Bourgeois pour quatre fols
se fait servir du caffé proprement , diligemment , en vaisselle d'argent et même
de vermeil , et peut commander et prendre le ton de Seigneur.
Voila encore une longue disgression sur
11. Vol.
les
1462 MERCURE DE FRANCE
les Caffez , je vous prie de me la pardonner : c'étoit pour vous dire que c'est-là
proprement que les nouvelles sont exa- minées à fond, commentées , rédigées et
mises au net, chacun y met sa note et fait
sa remarque , et par le concours , la variété des circonstances et des suffrages , une
nouvelle est constatée vraie , de bon aloi ,
et admise , ou rejettée comme marchandise de rebut. Je n'ajoute plus que ce mot
pour finir.
Les nouvelles , at reste , sont profitables à plusieurs personnes,quelques-uns en
font un commerce utile pour satisfaire la
curiosité des campagnards et de gens de
province , sans compter tant de sortes de
personnes qui excitent par-là la liberalité et la reconnoissance de leurs parens , de
leurs Superieurs , de leurs Protecteurs
dont ils attendent quelque secours pres
sans ou quelque bienfait. Il y en a même
et plus d'un dans Paris qui avec des nouvelles un peu bien arrangées , ornées et
mises en valeur , en appaisent leurs créanciers , et même en contentent leurs hôtes.
Je vous demande pardon de la longueur
de cette lettre , je souhaitte que vous la
trouviez un peu amusante ; j'espere que
vous ne la laisserez pas sans réponse. Je
l'attens et suis , Monsieur , votre &c.
de Province.
Ous avez bien de l'ardeur pour les
nouvelles ,Monsieur , vous qui faisiez , il n'y a pas deux ans , des réfléxions
si sensées contre cette dangereuse passion ; je comprens par vos reproches que
mes Lettres vous touchent peu , quand il
n'y a pas unChapitre complet de nouvelles. Je vous crois dès - à - present tout le
talent et tout le zele d'un Nouvelliste du
premier ordre , et je ne doute pas que
vous n'acqueriez encore des qualitez pour
mériter une place distinguée dans cet il
lustre Corps.Je suis bien sur que vous n'ê
res pas des derniers à vous rendre tous les
II. Vol jours
JUIN. 732. 1417
jours sous la Halle du Marché, à la gran de
Place , au Cloître des C. ou à l'avenue
pour être aux aguets et saisir des passans
quelque nouvelle de la premiere main.
Vous êtes donc bien changé , et sans
doute vous n'avez pas conservé le moindre souvenir de nos entretiens sournois
aux Tuilleries , ( car c'est toujours là le
grand Bureau et comme le Chef- lieu des
Nouvellistes ) en observant ces Troupes
nombreuses de gens oisifs , tantot ambulans , tantôt sédentaires ; tantôt formant
un grand Corps à l'arrivée d'un Notable
ou d'un des principaux Membres du Bu
reau, tantôt divisés par pelotons, et l'instant d'après rassemblez , au moindre mot
pris à la volée , et tous également empresScz, pour apprendre ou pour débiter
quelque nouvelle , souvent hazardée; l'avidité des uns, l'air composé et important
des autres , cela nous divertissoit beaucoup, sans compter les raissonemens gra
ves et politiques , les conjectures puériles ou frivoles les sentimens hétéroclites
soutenus avec chaleur et à grand bruit;car
tous les hommes, mêmes les moins vains.
et les plus raisonnables , sont amoureux
de leurs opinions et jusques dans les plus
petites choses , où ils n'ont pas le moindre interêt; aveuglez par celui de l'amour
3
}
1. Vol pro-
1448 MERCURE DE FRANCE
propre qui les anime , ils tombent dans
les plus grands excès.
Mais où vais-je m'engager , peut-être
par un mouvement de ce même amour
propre dont je viens de parler , et contre
lequel je crois être fort en garde ? Nul
Mortel ne peut se vanter de n'êstre pas
dupe à cet égard ; on l'a deja dit cent et
cent fois et en cent manieres differentes :
Baste. Il est question des Nouvellistes et
des nouvelles, de ces cheres nouvelles qui
vous tiennent si fort au cœur, et je n'en
ai point à vous dire.Comment faire?Trouver quelque chose d'équivalent, cela n'est
pas possible; ma foy , puisque vous n'êtes
Bas ennemi du babil et que je suis en train
de babiller , je vais réfléchir sur ce qui a
fait dabord le sujet de cette Lettre, et vous
exposer , selon les idées qui se présentefont à mon esprit , les sentimens qu'on
peut avoir et les réfléxions qu'on peut
faire sur cette matiere.
1
Il n'y a rien de si raisonnable , ni de si
naturel en general , que de s'informer et
mêmed'avoir quelque empressement pour
être instruit des Evenemens qui arrivent
sur le grand Théatre du Monde , et qui
doivent interesser la curiosité d'un honête homme. Il est même honteux de n'être
pas au courant, pour ainsi dire , de cerIL Vol.
Ataines
JUIN. 1732. 1449
taines nouvelles Historiques , Politiques
et Litteraires. Mais voir des gens, ne s'oc
cuper uniquement que de nouvelles , négliger leurs propres affaires , en perdre ,
pour ainsi dire , le boire et le manger ,
sans être capables d'autre chose ; c'est ce
que je blâme, car il n'y a que l'excès qui
rend cette passion méprisable. Tous les
jours on est fatigué et impatienté par
ces Cazaniers, d'un esprit borné et indiffe
rent , qui ne lisant rien , et ne cherchant
point à s'instruire veulent sçavoir ou
vous apprendre ce que personne n'ignore
depuis long temps.
و
Mais exposons , si vous me le permettez , Monsieur , ce ridicule dans un plus
grand jour, pour faire sentir le faux esprit
dans lequel on s'occupe à sçavoir des nouvelles , et combien le temps qu'on y employe est non seulement tres- mal employé , mais encore nuisible par le dégré
de vanité qu'on acquiert en voulant pénétrer , deviner juste , et prédire l'avenir
avec un ton de Prophete ; sans compter le
danger qu'il y a de s'engager insensiblement dans une espece de parti , dont le
moindre inconvenient est de se faire trop
connoître , se dégrader en quelque maniere , et se laisser confondre dans une
foule , si-non méprisé, au moins bien peu
II. Vol. Ipesti-
1450 MERCURE DE FRANCE
estimé, ou devenir fameux, et enfin l'ob
jet de la dérision publique ; on en a plus
d'un exemple , de ces gens dont la figure,
la tête et le visage sont remarquables;qu'on
voit par tout, qu'on ne sçauroit définir
et que personne ne connoît, sans compter
encore les choses les plus indifferentes et
les plus innocentes en elles- mêmes , qui redites sans la moindre altération , et sans
aucun dessein malin , mais sans y faire assez d'attention , et par la seule envie de
parler , sont très- propres à faire les plus
grandes tracasseries, ou à donner bien du
ridicule , selon le temps , les lieux , les
circonstances et les personnes devant qui
on parle. Je ne dis rien du danger que
l'on court avec les étourdis , les emportez , les opiniâtres , les impolis, les impudens , ou les timides complaisans à l'excès , également dangereux , et les fades
railleurs qui vous rient au nez , et qui par
des questions ou par des réponses aussi
inconsiderées que choquantes , vous mettent dans la dure nécessité de les traiter ,
(car la patience échape)avec le ton que mérite une grossiereté dire en face. Mais
sans avoir part au démêlé, il est tres-fâcheux d'en être témoin , et plus encore
d'être cité.
Il ne fautpas réver bien profondement
II. Vol. pour
JUIN. 1732. 1451
pour voir que le premier principe de
cette passion est l'oisiveté, pour laquelle
les gens qui ont passé leur jeunesse en dis
sipation et dans des amusemens frivoles
ont beaucoup de gout. Or un homme sans
Occupation , et certainement sans genie ,
cherche à perdre du temps avec le même
empressement qu'un joueur de profession
cherche à gagner ; delà ce penchant pour
les choses qui n'occupent que superficiellement , où l'esprit n'a presque aucune
opération à faire , opérations que les autres fontpour eux,qu'ils adoptent même,
et desquelles ils font encore leur profit ,
en les allant débiter comme les leurs, avec
la modestie d'un Docteur de mauvais
aloy.
Quand ce penchant est une fois déterminé vers l'oisiveté , le frivole , le superficiel et les choses vaines , pour lesquelles
il ne faut nulle application , quand il est
augmenté par l'esprit de curiosité qui fut
toujours , comme vous sçavez, la passion
dominante de l'homme dès son enfance
et qui s'est accruë à l'infini à mesure que
les faits se sont multipliez sur la terre,et
dans sa tête ; on ne doit point s'étonner
du progrès et des désordres qu'il fait , ni
de la corruption qu'il cause. Il ne tiendroit qu'à moi de vous en faire icy une
II. Vol. I ij -lon-
1452 MERCURE DE FRANCE
longue énumération, et vous prouver par
des exemples, combien la curiosité outrée ,
a été funeste à l'un et à l'autre sexe.
Une chose bien singuliere , et qu'il ne
tiendra qu'à vous , Monsieur , de remarquer; c'est que la plupart de ces curieux
insatiables , de ces quéteurs de nouvelles,
qui les cherchent avec tant d'ardeur et de
peine , ne s'y interressent point du tout
dans le fond , et ne sont pas plus sensibles à un fait , à un Evenement éclatant
et remarquable pour l'Histoire de notre
temps , qu'à une aventure de Guinguette.C'est l'esprit d'ostentation et de vanité
qui les fait agir , croyant ainsi se rendre
recommandables, en débitant avec autant
d'amphase que de fadeur , des choses triviales qui ne sont pas ignorées au Marchéneuf.
J'ai quelquefois ri de bon cœur , je vous
l'avoue , de ces hommes importans qui
toujours sortent , ou viennent d'une Maison , qui ont dîné dans une Maison , qui
frequentent une Maison , qui ont vû et entendu dans une Maison , &c. Ces Maisons
qu'on ne désigne mistérieusement qu'à
demi , pour faire valoir la nouvelle , ne
sont pas des Maisons du commun , non ,
mais elles sont souvent telles qu'un Gripesou ne les avouëroit pas , et il arrive
II. Vol. même
JUIN. 17320 1453
même que quand ces Maisons sont telles
qu'onveut le faire entendre, le vain Narrateur,avec son ton imposant , et ses airs de
confiance et de protection , n'y est pas
plus considéré que le Gripesou.
Quand ces Messieurs font tant que de
citer,Dieu sçait s'ils choisissent des Noms
respectables et de Gens en place.Combien
ils font sonner haut le commerce étroit
et familier qu'ils ont avec les Grands ,
qu'ils ne qualifient même jamais de Monsieur, c'est le grand air. Ils ne débitent
même la nouvelle , et ne la repetent cent
et cent fois que pour la citation et pour
les circonstances qu'ils y mettent, pour se
faire citer eux-mêmes; et si le lieu de la
Scene est à la Comédie , à l'Opéra ou à
quelques autres Spectacles , où ils ont été
en passant faire montre de leur parure ,
la narration n'en est pas plus modeste.
A la vérité il faudroit peut être moins
blâmer des gens qui sans talens et sans
avoir rien d'acquis , n'étant plus en état
de s'appliquer à quelque chose d'utile ,
veulent cependant sé faire une sorte de
réputation. Que dis-je , de réputation ?
On voit tous les jours des intrus , qui en
sont tellement avides, qu'ils s'aventurent,
de parler à leur tour et même avant ,
croyant prudemment que de se mon C
02.11. Vol.
Liij trer
1494 MERCURE DE FRANCE
trer en public , pêle - mêle , avec d'hon
nêtes gens , cela ne nuit point à la leur.
Celle de Nouvelliste , quoique personne
ne l'envie , ne laisse- pas de flater les gens
d'un certain caractere ; une application
heureuse , une conjecture hazardée qui
réussit, est seule capable de les mettre en
crédit dans leur canton ; mais il arrive
aussi qu'ils s'en applaudissent à l'excès et
qu'ils deviennent presque toujours intrai-
'tables , par la maniere altiere dont ils soutiennent leurs sentimens , ausquels ils
veulent durement assujettir les autres; et
le cœur enflé et toujours plus avide de
cette petite gloire , on n'attend plus les
nouvelles ; on va audevant ,on les devine , et grands raisonnemens ensuite pour
appuyer son opinion. Opinion souvent
contestée tumultuairement, où celui dont
le ton de la voix est le plus haut , a pres
que toujours l'avantage.
Mais quand j'y fais réfléxion , presque
tous les hommes sont extrémement flatez
de s'imaginer avoir en eux la faculté de
voir plus clair que les autres dans l'ave
nir. Cela leur annonce une étenduë de lumieres et une pénétration,avec le secours
de laquelle ils croyent percer les voiles
les plus épais , pénétrer dans les secrets
du cabinet et de la politique la plus pro2011. Vol. Ju fonde
JUIN 1732: 1455
3
fonde , et même de prophétiser. Faites- y
bien attention , Monsieur , c'est peut-être
l'Idole la plus universellement chérie de
l'homme; car rien ne nous pique tant
que ce raisonnement intérieur , dicté par
F'amour propres il est réservé à ma péné- tration de découvrir une chose cachée aux
yeux de tous les autres hommes. Vous en
connoissez , Monsieur , que pareille foiblesse a quelquefois couverts d'un ridicu
le humiliant : mais ce qui est sans doute
à la honte de la nature humaine , c'est
que ce ne sont pas des hommes du commun qui se donnent de ces travers ; ce
sont ordinairement ceux qui avec l'ostentation de briller , à quelque prix que
ce soit , ont le plus de ressources dans
l'esprit , le plus de lumieres , de sagacité
et de talens pour le raisonnement méthodique , aisé , agréable et séduisant ; il
est fâcheux qu'on ne puisse pas toujours
jouir de leur commerce sans danger ; car
sur d'autres sujets , on trouve beaucoup
de justesse, de précision, des descriptions,
des définitions, des réfléxions fines et délicates , &c, soyons donc en garde , mon
cher Monsieur , contre ce subtil poison ,
souvent pernicieux dans ses effets.
Les Nouvellistes qui ont quelque teinture de Geographie , de Politique , des
interêts des Princes &c. tiennent à juste
II. Vol. Liiij titre
1434 MERCURE DEFRANCE
titre le haut bout , et brillent à peù
de frais auprès de ceux qui parlent sans
regle , sans connoissances , et qui ne se
piquent que d'aller loin sans se piquer
d'aller droit, mais ce ne sont pas toujours
ceux qui plaisent le plus dans leurs réflexions sur les raisons d'Etat , les differentes inclinations et les vues des Grands et
du Peuple , la situation et les circonstances particulieres de l'état présent des affaires du Monde , et sur les conséquences
qu'on en peut tirer , surtout quand leurs
discours ne sont ni bornez ni sagement
ménagez. Car , qu'on ait vu passer un
Courrier, qu'on ait observé certains mouvemens à la Cour , ou remarqué dans le.
visage , ou dans les manieres , l'empresse
ment, la tristesse ou la gayeté d'un Prince,
d'un Ministre , d'un Grand ; en voilà assez pour former tel ou tel évenement ,
qu'on rend plus ou moins vraisemblable
selon que l'on a l'art de l'arranger et de le
narrer , sans oublier le ton misterieux et
reservé , pour faire entendre que l'on en
sçait bien plus que l'on n'en fait connoître. Si l'évenement ne répond.pas àla pro
phetie, le faux prophete enest quitte pour
être quelques jours sans se montrer at
même auditoire.
Quelqu'uns , et ceux-cy ne sont nullementennuyeux , se plaisent à débiter des
CC 11. Vole nou
JUIN.1732 1457
1
nouvelles , non seulement sans gravité ,
mais d'un air leger , naturel , agreable ,
et à les embellir par un tour fin et plaisant ; ils les ornent de circonstances qui
les relevent à la vérité , le fait raconté ,
qui n'est souvent que le prétexte de la :
narration , n'a nul fondement , mais il
devient dans leur bouche une nouvelle
toute nouvelle , ou un petit Roman qui
fait plaisir pour peu qu'on se prête à la
fiction et aux épisodes.
La varieté des caracteres est fort- grande parmi les Nouvellistes ; nous venons
d'en voir un fort gai , en voici un tout
opposé et qui n'est pas moins vrai , Ce
sont ces esprits taciturnes , pleins de malignité , avides de poison et qui ne répandent que de la noirceur , à qui on doit
sçavoir gré quand ils n'emportent pas la
piece , et qu'ils ne sont que médisans ou
désobligeans. De tels hommes ne respirent que les évenemens tragiques , les rumeurs , les soulevemens , les révolutions ;
des Campagnes désolées , des Villes saccagées , des Incendies , des Naufrages , de
grandes defaites , des meurtres et des carnages ; et faute d'un pareil ragout , ils
s'acharnent souvent sur un infortuné qui
périt , et qui n'est peut- être pas toûjours
aussi coupable aux yeux de Dieu qu'aux
yeux des hommes.
II. Vol. ܀ . On
1458 MERCURE DE FRANCE
On les voit , ces esprits amers et par
tiaux , mettre avec une égale satisfaction dans le plus grand jour , les avantages de la cause qu'ils favorisent , et les
revers de celle à laquelle ils sont contraires. Toûjours portez à tourner les nou- velles selon les mouvemens de leur cœur; :
les croire ou les rejetter , les publier ou les
suprimer , les enfler ou les extenuer : sur
quoi on peut faire cette réflexion , qui est
que lors qu'ils ont par hazard embrassé.
le bon party , ils ne lui font pas grand
bien , et ils se font grand tort à eux- mê
mes.
Or il est aisé de juger dans quelle
impatience doivent être ceux qui esperent les bons succès qu'ils attendent
et qui fatent leur sentiment , et dans
quelles perplexitez ils sont sur les évenemens qu'ils craignent et qui relevent le
party contraire. Dans l'un et l'autre cas
( et l'un ne va gueres sans l'autre ) l'incertitude est au même degré , et les agite
aussi vivement , car la moderation etla
patience sont des vertus peu connues de
ces hommes toûjours empressez et toûjours insatiables. Leur passion est trop
animée et trop ardente pour ce qu'ils
souhaittent ou pour ce qu'ils craignent.
Ils comptent tous les instans ; leur ins
quiétude est à charge à tout le monde et
11. Vol. à
JUIN. 1732 1459
à eux-mêmes , plus ou moins , selon le
degré de leur préoccupation.
Mais reprenons des idées plus gayes,
et disons que vous prenez , Monsieur ,
un très-mauvais party de rester en Province , où les nouvelles sont toûjours assez rares , surannées , mal sûres, car on ne
les sçait gueres que d'un seul endroit ,
encore faut-il souvent les aller chercher ;
ensorte qu'un nouvelliste des moins affamez ,de ce Pays-cy mourroit d'inanition
en peu de tems dans vos cantons. Vive
Paris,morbleu, où il y a toûjours plus de
cent atteliers ouverts, où se debitent et se
fabriquent des nouvelles de toute espece.
Autems et aux heures dePromenade, il n'y
a qu'à s'y transporter , on jouit des agrémens de la saison , de la magnificence du
lieu , des agrémens , de la propreté et de
la varieté infinie du beau monde ; le tems
est - il mauvais , fait - il trop froid ,
trop chaud , les Caffez sont ouverts dès
le grand matin jusqu'à minuit ; vous y
trouvez quantité d'honnêtes gens qui
vous attendent , ou qui ne se font pas
attendre long-tems. C'est-là qu'arrivent
tous les batteurs d'estrade, et les ambulans
qui ne manquent gueres à certaines heures , sans compter les passans non habituez,que le hazard amene, et qui semblent
venir exprès de differens quartiers pour
11. Vel. instruire
1460 MERCURE DE FRANCE
instruire le. Bureau à point nommé des
affaires de leur district et de ce qu'ils
ont appris en chemin.
all
Vous sçavez l'agrément des Caffez à
Paris ; ils sont au point , que si dans une
Relation bien écrite , ont en avoit fait
une description exacte il y a 60. ans , et
bien circonstanciée dans la plus exacte
verité, et sur le pied que nous les voyons
aujourd'hui , on auroit dit , c'est un Roman fait à plaisir , une fiction imaginée
pour donner une idée du pays de Coca.
gne, ou d'une ville bâtie et policée par les
Fées. En effet , quel Souverain , quelle
Republique auroit imaginé et auroit eu
le pouvoir d'établir pour la commodité
publique , dans toutes les rues d'une florissante ville , des lieux commodes pour
se mettre à couvert des injures du tems.
infiniment secourables pour les gens sans
voitures , qui ont affaire à differens quartiers pour se reposer , se rafraichir en Eté ,
se chaufer en Hyver , et en même tems
avoir l'agrément de la conversation à son
choix car à chaque table, matiere differente , sans compter les nouveautez qu'on
apprend sur toutes sortes de fujets , et
l'amusement ou plutôt l'occupation du
jeu des Echets , sur lequel il n'arrive gueres ni dispute ni bruit ; ce n'est pas qu'on
y peste moins qu'à un autre jeu , mais
11. Vol. Ac'est
JAU IN. 1732. 1461
c'est toûjours entre cuir et chair.
Ces lieux sont ornez de Glaces , de Ta
bleaux , de Tables de marbre , de siéges
et de meubles convenables , éclairez par
des Lustres de cristal , échaufez par de
bons poëles dans la rigueur de l'Hyver ,
où l'on entre et d'où l'on sort sans façon
quelconque,car toute contrainte et tout céremonial en sont bannis ; personne ne fait
les honneurs de l'assemblée , personne ne
les reçoit , chacun est le maître de convention tacite,tous les rangs sont ainsi reglez,
et le tout sans qu'il en coûte une obole
quand on n'a rien à dépenser. D'ailleurs
quels secours , quelles commoditez , de
combien de sortes de rafraichissemens
de liqueurs et de choses agreables aux
frians ! sans compter la bonne compagnie
des Gens d'esprit et de Lettres de differens
états , avec lesquels il y a à profiter , et
où l'on peut lire utilement dans le grand
livre du Monde. Pour la société et l'agré
ment de la vie civile , je défie qu'on puisse
citer , en parcourant tous les Historiens
connus , rien de comparable aux Caffez ,
où le plus petit Bourgeois pour quatre fols
se fait servir du caffé proprement , diligemment , en vaisselle d'argent et même
de vermeil , et peut commander et prendre le ton de Seigneur.
Voila encore une longue disgression sur
11. Vol.
les
1462 MERCURE DE FRANCE
les Caffez , je vous prie de me la pardonner : c'étoit pour vous dire que c'est-là
proprement que les nouvelles sont exa- minées à fond, commentées , rédigées et
mises au net, chacun y met sa note et fait
sa remarque , et par le concours , la variété des circonstances et des suffrages , une
nouvelle est constatée vraie , de bon aloi ,
et admise , ou rejettée comme marchandise de rebut. Je n'ajoute plus que ce mot
pour finir.
Les nouvelles , at reste , sont profitables à plusieurs personnes,quelques-uns en
font un commerce utile pour satisfaire la
curiosité des campagnards et de gens de
province , sans compter tant de sortes de
personnes qui excitent par-là la liberalité et la reconnoissance de leurs parens , de
leurs Superieurs , de leurs Protecteurs
dont ils attendent quelque secours pres
sans ou quelque bienfait. Il y en a même
et plus d'un dans Paris qui avec des nouvelles un peu bien arrangées , ornées et
mises en valeur , en appaisent leurs créanciers , et même en contentent leurs hôtes.
Je vous demande pardon de la longueur
de cette lettre , je souhaitte que vous la
trouviez un peu amusante ; j'espere que
vous ne la laisserez pas sans réponse. Je
l'attens et suis , Monsieur , votre &c.
Fermer
Résumé : LETTRE écrite de Paris, à un Nouvelliste de Province.
La lettre, rédigée par un nouvelliste de province à un correspondant parisien, traite de la passion pour les nouvelles. L'auteur reconnaît l'enthousiasme de son destinataire pour les nouvelles et admire ses qualités de nouvelliste. Il évoque des observations faites aux Tuileries, où des groupes de personnes se rassemblaient pour échanger des nouvelles, souvent sans fondement. L'auteur critique ceux qui négligent leurs affaires pour se consacrer uniquement à la collecte de nouvelles, soulignant que cette passion peut devenir méprisable par excès. Il décrit les dangers de cette curiosité excessive, tels que la vanité, l'engagement dans des partis, et les risques de se ridiculiser en public. La lettre met en garde contre l'oisiveté et la superficialité, qui poussent les gens à chercher des nouvelles sans véritable intérêt. L'auteur observe que beaucoup de nouvellistes agissent par vanité, cherchant à se rendre importants en débitant des informations triviales. Il conclut en soulignant les risques de cette passion, notamment pour ceux qui possèdent des ressources intellectuelles mais les utilisent de manière pernicieuse. Le texte discute également des différents types de nouvellistes et de la manière dont ils présentent les nouvelles. Certains nouvellistes, bien que non ennuyeux, racontent des nouvelles sans gravité, les embellissant avec des détails fictifs pour les rendre agréables. D'autres, plus taciturnes et malveillants, se délectent des événements tragiques et des rumeurs, souvent exagérant la culpabilité des individus. Ces esprits amers et partisans manipulent les nouvelles selon leurs préférences, ce qui peut nuire à la cause qu'ils soutiennent. Le texte souligne également l'impatience et l'inquiétude de ceux qui attendent des nouvelles favorables ou craignent des événements défavorables. Le texte contraste la province, où les nouvelles sont rares et peu fiables, avec Paris, où les cafés sont des lieux de rencontre privilégiés pour échanger des nouvelles. Les cafés parisiens sont décrits comme des endroits confortables et conviviaux, où les gens de tous rangs peuvent se réunir pour discuter et partager des informations. Les nouvelles y sont examinées, commentées et validées par la communauté. Enfin, le texte mentionne que les nouvelles peuvent être profitables à diverses personnes, notamment celles qui en font un commerce pour satisfaire la curiosité des provinciaux ou apaiser leurs créanciers.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
8
p. 1462-1463
« Nous donnons cette Lettre telle qu'elle nous a été [...] »
Début :
Nous donnons cette Lettre telle qu'elle nous a été [...]
Mots clefs :
Censeur
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Nous donnons cette Lettre telle qu'elle nous a été [...] »
ous donnons cette Lettre telle qu'elle nous
11. Vol.
JUIN. 1732 1463
a été envoyée , sans préjudice de la deffense
desNouvellistes que quelqu'un voudra peutêtre bienprendre en main , contre le tropsévere
Censeur, et pourla justification de quantité
d'honnêtesgens qui se font un amusement des
nouvelles , très-permis et très innocent.
11. Vol.
JUIN. 1732 1463
a été envoyée , sans préjudice de la deffense
desNouvellistes que quelqu'un voudra peutêtre bienprendre en main , contre le tropsévere
Censeur, et pourla justification de quantité
d'honnêtesgens qui se font un amusement des
nouvelles , très-permis et très innocent.
Fermer