Auteur du texte (6)
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Auteur probable (1)
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Destinataire du texte (3)
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Détail
Liste
Résultats : 6 texte(s)
1
p. 25-26
RONDEAU.
Début :
Rien ne peut mieux suivre ces Vers que le Rondeau / Taisez-vous, tendres mouvemens, [...]
Mots clefs :
Mouvements, Cruelle, Raison
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texteReconnaissance textuelle : RONDEAU.
Rien ne peut mieux ſuivre ces Vers que le Rondeau que je vous envoye , puisqu'il ex- prime encor l'embarras d'un
Cœur amoureux..
RONDEAV.
Ailez- vous, tendres mouve
Laiffez-moy pour quelques momens ,
Tout mon cœur nesçauroit fuffire Auxtrasports que l'Amourm'inſpire.
Pourleplusparfait des Amans,
Aquoyfervent ces sentimens?
Dans leurs plus doux emportemens,
La Raifon vient toûjours me dire ,
Taifez-vous,
La Cruelledepuis deux ans ......
ΣΟ LE MERCVRE
Mais helas ! quels redoublemens
Souffre mon amoureux martire ?
Mon Berger paroist ,il ſoûpire Levoicy. Vainsraisonnemens Taifez-vous.
Cœur amoureux..
RONDEAV.
Ailez- vous, tendres mouve
Laiffez-moy pour quelques momens ,
Tout mon cœur nesçauroit fuffire Auxtrasports que l'Amourm'inſpire.
Pourleplusparfait des Amans,
Aquoyfervent ces sentimens?
Dans leurs plus doux emportemens,
La Raifon vient toûjours me dire ,
Taifez-vous,
La Cruelledepuis deux ans ......
ΣΟ LE MERCVRE
Mais helas ! quels redoublemens
Souffre mon amoureux martire ?
Mon Berger paroist ,il ſoûpire Levoicy. Vainsraisonnemens Taifez-vous.
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Résumé : RONDEAU.
Un auteur exprime ses sentiments amoureux dans un rondeau. Il décrit la lutte entre émotions et raison, s'adressant à des 'tendres mouves'. Il se questionne sur l'amour pour une personne parfaite, tourmenté par une 'Cruelle' depuis deux ans. La raison lui conseille de se taire, mais il souffre en voyant son bien-aimé, un 'Berger', soupirer.
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2
p. 136-138
AIR NOUVEAU.
Début :
Je vous envoye un Air nouveau de la composition de / Dans ces lieux révons à loisir, [...]
Mots clefs :
Composition, Berger, Génie
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texteReconnaissance textuelle : AIR NOUVEAU.
Je vousenvoyeun Air nouveau de la composition de
Mr Martin, quia donné depuis peuau Public des Airs
serieux & Bachiques à deux
..& àtrois parties, meslez dimphonies en Trio pour les
violons & pour les flutes que
debite le sieur Guerout. Les
Vers ne sçauroient manquer
de vous plaire, puis qu'il sont
d'une personne de vostre sexe
dont vous avez admiré plusieurs Ouvrages.C'est Mademoiselle des Houlieres qui
les a
faits. La beauté de son
genie cil: trop connuë pour
vous en rien dire davantage,
AIR NOUVEAU.
DAns ces lieux r
êvons à loisirj
Rien n'y peut troubler le plaisir
fiefenfer
au Bergerquej'aime.
Hélas! queceBerger charmant
Nepense t-il à moydemesme!
.:<.:!ilJ penseroit tendrement!
Mr Martin, quia donné depuis peuau Public des Airs
serieux & Bachiques à deux
..& àtrois parties, meslez dimphonies en Trio pour les
violons & pour les flutes que
debite le sieur Guerout. Les
Vers ne sçauroient manquer
de vous plaire, puis qu'il sont
d'une personne de vostre sexe
dont vous avez admiré plusieurs Ouvrages.C'est Mademoiselle des Houlieres qui
les a
faits. La beauté de son
genie cil: trop connuë pour
vous en rien dire davantage,
AIR NOUVEAU.
DAns ces lieux r
êvons à loisirj
Rien n'y peut troubler le plaisir
fiefenfer
au Bergerquej'aime.
Hélas! queceBerger charmant
Nepense t-il à moydemesme!
.:<.:!ilJ penseroit tendrement!
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Résumé : AIR NOUVEAU.
Monsieur Martin compose un nouvel air dont les vers sont écrits par Mademoiselle des Houlières. La chanson évoque un lieu propice aux rêves et regrette l'indifférence d'un berger aimé. Martin a publié des airs sérieux et bacchiques, ainsi que des impromptus pour violons et flûtes, disponibles chez le sieur Guerout.
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3
p. 187-191
CAPRICE.
Début :
Les Vers que vous allez lire sont fort estimez. Il ne / Quels sont encor les maux que le Ciel me prepare ? [...]
Mots clefs :
Coeur, Trouble, Aimable, Cruel, Malheurs
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : CAPRICE.
Les Vers que vous allez
lire font fort estimez. Il ne faut pas s'étonner s'ils plaisent» puis qu'ils font de Mademoiselle- des Houlieres.
CAPRICE. Q
.;..J
Velssontencorles maux que le
Cielmepréparé?
ou vient que je verse des
pleurs? -
,
D'un Destin cruel & hizart
le nay désa que trop éprouvéles
rigueurs.
JOueje te crains, Amourîtu meparois terrible.
Tournesurdautres cœurs tes invincibles traits ;
Ames malheurs rens-toy sensibley
Mt de mon faible cœur ne trouble
- pointlapaix.
A ton orçueill'Vnivers "Ditjù¡;'
fire,
TIIfournetsà ton gré les hommes &
lesDieux
Vn cœur de plut fous ton Enfr
pire
Te renduat-ilplus glorieux?
Afranchis-moy de cette Loy commune
,
Et laisseà Caveugle Fortune
Lesoin de mepersecuter.
Unisy Dieu cruel, voudroit-tu me
surprendre?
Quelstransports iuconnus me viennent agiter?
Le trouble dans mon coeur commente
,
à se répandre, i
Héraism sur l'amour travaills à
l'emporter
Tu nesçauroispour me défendre
Et pour m'empescher de me rendre,
Tefaire ajJe'f:tost écouter.
&
Sans cesse une idée agreable
Vient dans mon ame attaquerton
pouvoiry
oronte me paroisttous lesjours plu*,
aimable,
Etje ne puissanspeineestrre unjour
sanslevoir.
Jjht'Orente,helas, est redoutable
llaifln ,combasplus vivement,
Tu ne peussuçcombersans honte,
Redouble mesfrayeurs par un engagement
Où tout est dupArty d'Oronte.
Ainsi s'entretenoit unjour
L'aimable Iris au bord d'une Fontaine.
Ses charmes,ses malheurs ont redoublé la haine
Quej'avois déjà pour l'A
lire font fort estimez. Il ne faut pas s'étonner s'ils plaisent» puis qu'ils font de Mademoiselle- des Houlieres.
CAPRICE. Q
.;..J
Velssontencorles maux que le
Cielmepréparé?
ou vient que je verse des
pleurs? -
,
D'un Destin cruel & hizart
le nay désa que trop éprouvéles
rigueurs.
JOueje te crains, Amourîtu meparois terrible.
Tournesurdautres cœurs tes invincibles traits ;
Ames malheurs rens-toy sensibley
Mt de mon faible cœur ne trouble
- pointlapaix.
A ton orçueill'Vnivers "Ditjù¡;'
fire,
TIIfournetsà ton gré les hommes &
lesDieux
Vn cœur de plut fous ton Enfr
pire
Te renduat-ilplus glorieux?
Afranchis-moy de cette Loy commune
,
Et laisseà Caveugle Fortune
Lesoin de mepersecuter.
Unisy Dieu cruel, voudroit-tu me
surprendre?
Quelstransports iuconnus me viennent agiter?
Le trouble dans mon coeur commente
,
à se répandre, i
Héraism sur l'amour travaills à
l'emporter
Tu nesçauroispour me défendre
Et pour m'empescher de me rendre,
Tefaire ajJe'f:tost écouter.
&
Sans cesse une idée agreable
Vient dans mon ame attaquerton
pouvoiry
oronte me paroisttous lesjours plu*,
aimable,
Etje ne puissanspeineestrre unjour
sanslevoir.
Jjht'Orente,helas, est redoutable
llaifln ,combasplus vivement,
Tu ne peussuçcombersans honte,
Redouble mesfrayeurs par un engagement
Où tout est dupArty d'Oronte.
Ainsi s'entretenoit unjour
L'aimable Iris au bord d'une Fontaine.
Ses charmes,ses malheurs ont redoublé la haine
Quej'avois déjà pour l'A
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Résumé : CAPRICE.
Le poème 'Caprice' explore les tourments amoureux de son auteur. Le narrateur pleure et attribue ses larmes à un destin cruel. Il craint l'amour et souhaite qu'il épargne son cœur, tout en se demandant si un autre cœur pourrait rendre l'amour plus glorieux. Il implore d'être libéré de cette loi commune et de ne pas être persécuté par la Fortune. Le narrateur exprime également sa crainte d'être surpris par un dieu cruel et le trouble qui agite son cœur. Il reconnaît que l'amour le submerge et qu'il ne peut résister à une idée agréable qui attaque son âme. Oronte, une figure aimable mais redoutable, apparaît dans ses pensées, augmentant ses frayeurs par un engagement trompeur. Le poème se conclut par une scène où Iris, au bord d'une fontaine, entretient ces pensées, et dont les charmes et les malheurs redoublent la haine du narrateur pour l'amour.
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4
p. 36-41
REFLEXIONS CHRÉTIENNES.
Début :
Vous vous souvenez Madame que Mademelle des Houlieres / Au milieu des ennuis, au milieu des alarmes, [...]
Mots clefs :
Prix de poésie, Académie française, Calme, Seigneur, Adversité, Désespoir
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : REFLEXIONS CHRÉTIENNES.
Vous vous fouvcncz, Mada-
-tnc)que Mademclle des Houlicrcs, Fille de l'Illuftrc Madame
dcs Houlicres dont vous avez
vu tant de beaux Ouvrages,
remporta le Prix de Pocfie il y
a
quelques années, par le jugement de i'Academie Françoifc. La beauté de cette Piecc
vous a
saic Souvent souhaiter
d'en voir d'autres de sa fçon.,
& c'est ce qui m'oblige aujourdthuyà vous envoyer celle que vous allez lire. La perte
quelle a
faite depuis quelques
mois par la mort de Mion
Pcre, & la patience dont elle
à besoin dans une santé fort
chancelante,luyont inspiré
les sentimens qui font la matiere de ses Vers.
REFLEXIONS
CHRETIENNES.
AV milieu des ennuir, au milieu
des atarmtst
Où de nouveaux malheurs me plongent tous les jours,
Quelle puissante main pAr d'inviftbles charmes
Des pleursqueje répans vientfujl
pendre le cours ?
Qufuis-je? & dans mon coeur quel
calme vient de naijlre
jgjti
me rappelleenfin alatranquillité?
Helas!cesstoy-.Seigneur* dont l'extrême bonté
M'arfache au dififpoir quifait te méconnoifire
Dans Cexcèsdel'adversité.
Daigneachever cegrandOuvrage,
Ou,sijedois toujours foufrit,
Fais que de mon salut mes peines
soient le gage ;
Ne m'accablede maux que pour te les
offrIr.
Affermissi bien mon courage,
.!!<..u'au milieudespérils
»
qu'auplus
fort de l'orâge,
Jeconftrvelapaix queje viens d'acquérir.
L4 raisson qui de thomme efl le plus
beau partage,
Etdont ilse paretoujours> --
Efi quelquefois cheZ leplssfage
)ans les vives douleurs d'un difficile
Nflge,
Si tu ne viensasonsecours.
établis dans mon ame une vertu confiantei
ïpatgne-moy, Seigneur, Usdouloureux umords
Que me donnentsouvent les coupables transports
D'une douleur impatiente.x
hfuisfiible, & je sens que je ne
puissans loy
Soutenir toutlepoids du malheurqui
maccable.
Tout ce quil a
d'affreux, de plut
insupportable,
Se preftnte sans cejft a moj.
Sans ceffe le coeur plein d'une daintt
mortelle,
Le CŒHr déjàpercé des plus funejles
coups) le
croy te voir Arme aunrigoureux
courouxi
Et quoy qu'à,tes ordrts/idelle,
Je croytoujours me voir traiter en
criminelle.
Eh!qui ne le croiroit?Par de nouveaux malheurs
La fortune & la mort à me nuire
obfiinées,
Ontsur moysansrelâcheexercéleurs
fureursy
Btjc n'ay pu trouver au milieu des
douceurs
J>)uoffrent les plus belles années,
Le lotjîr d'effiyer mespleurs.
'rifles réflexions qui revener. fins
ce-jji,
':tfut-it qui vu lurrttirs mon cccut
foit immoléi
:/oigncz
- vous de woy> dévorante
ttijlefe,
:,ijflt;moJ le refis que le Seigneur
me laisse,
Etcejjez,d'accabler mon writ défilé.
Mais quoy, vous redoublentJefins
que je friffinne.
Quel abtmede maux a mesyeux si
fait voir?
Àh!fl tagrâce niabandonne,
jefuis
encor, Seigneur, en proye au
desespoir.
-tnc)que Mademclle des Houlicrcs, Fille de l'Illuftrc Madame
dcs Houlicres dont vous avez
vu tant de beaux Ouvrages,
remporta le Prix de Pocfie il y
a
quelques années, par le jugement de i'Academie Françoifc. La beauté de cette Piecc
vous a
saic Souvent souhaiter
d'en voir d'autres de sa fçon.,
& c'est ce qui m'oblige aujourdthuyà vous envoyer celle que vous allez lire. La perte
quelle a
faite depuis quelques
mois par la mort de Mion
Pcre, & la patience dont elle
à besoin dans une santé fort
chancelante,luyont inspiré
les sentimens qui font la matiere de ses Vers.
REFLEXIONS
CHRETIENNES.
AV milieu des ennuir, au milieu
des atarmtst
Où de nouveaux malheurs me plongent tous les jours,
Quelle puissante main pAr d'inviftbles charmes
Des pleursqueje répans vientfujl
pendre le cours ?
Qufuis-je? & dans mon coeur quel
calme vient de naijlre
jgjti
me rappelleenfin alatranquillité?
Helas!cesstoy-.Seigneur* dont l'extrême bonté
M'arfache au dififpoir quifait te méconnoifire
Dans Cexcèsdel'adversité.
Daigneachever cegrandOuvrage,
Ou,sijedois toujours foufrit,
Fais que de mon salut mes peines
soient le gage ;
Ne m'accablede maux que pour te les
offrIr.
Affermissi bien mon courage,
.!!<..u'au milieudespérils
»
qu'auplus
fort de l'orâge,
Jeconftrvelapaix queje viens d'acquérir.
L4 raisson qui de thomme efl le plus
beau partage,
Etdont ilse paretoujours> --
Efi quelquefois cheZ leplssfage
)ans les vives douleurs d'un difficile
Nflge,
Si tu ne viensasonsecours.
établis dans mon ame une vertu confiantei
ïpatgne-moy, Seigneur, Usdouloureux umords
Que me donnentsouvent les coupables transports
D'une douleur impatiente.x
hfuisfiible, & je sens que je ne
puissans loy
Soutenir toutlepoids du malheurqui
maccable.
Tout ce quil a
d'affreux, de plut
insupportable,
Se preftnte sans cejft a moj.
Sans ceffe le coeur plein d'une daintt
mortelle,
Le CŒHr déjàpercé des plus funejles
coups) le
croy te voir Arme aunrigoureux
courouxi
Et quoy qu'à,tes ordrts/idelle,
Je croytoujours me voir traiter en
criminelle.
Eh!qui ne le croiroit?Par de nouveaux malheurs
La fortune & la mort à me nuire
obfiinées,
Ontsur moysansrelâcheexercéleurs
fureursy
Btjc n'ay pu trouver au milieu des
douceurs
J>)uoffrent les plus belles années,
Le lotjîr d'effiyer mespleurs.
'rifles réflexions qui revener. fins
ce-jji,
':tfut-it qui vu lurrttirs mon cccut
foit immoléi
:/oigncz
- vous de woy> dévorante
ttijlefe,
:,ijflt;moJ le refis que le Seigneur
me laisse,
Etcejjez,d'accabler mon writ défilé.
Mais quoy, vous redoublentJefins
que je friffinne.
Quel abtmede maux a mesyeux si
fait voir?
Àh!fl tagrâce niabandonne,
jefuis
encor, Seigneur, en proye au
desespoir.
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Résumé : REFLEXIONS CHRÉTIENNES.
Le texte relate une correspondance concernant Mademoiselle des Houlières, lauréate du Prix de Poésie. L'auteur admire ses œuvres et lui envoie une nouvelle pièce, inspirée par la perte récente de son père et sa santé fragile. Mademoiselle des Houlières exprime ses souffrances et ses questionnements face à l'adversité. Elle se demande quelle puissance peut apaiser ses pleurs et lui apporter la tranquillité. Elle reconnaît la bonté de Dieu et le supplie de l'aider à supporter ses peines, espérant qu'elles soient un gage de son salut. Elle aspire à la paix malgré les périls et les douleurs. Elle réfléchit sur la raison, le plus beau partage de l'homme, mais reconnaît qu'elle est parfois insuffisante face aux douleurs. Elle demande à Dieu une vertu confiante et de la soulager des douleurs intenses et des transports impatients. Elle se sent accablée par des malheurs incessants et croit voir Dieu armé de colère, malgré ses efforts pour suivre ses ordres. Elle exprime son désespoir face à la persistance des malheurs et à l'absence de douceur dans sa vie, malgré les belles années. Elle se sent immolée et dévorée par une douleur ardente, mais espère que le Seigneur ne l'abandonnera pas.
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5
p. 322-323
AIR NOUVEAU.
Début :
La Chanson nouvelle que je vous envoye / Que serviroit, helas ! au Printemps de paroistre ? [...]
Mots clefs :
Amour, Loisirs, Plaisirs
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : AIR NOUVEAU.
La Chanfon nouvelle que
que je vous envoye , fera fans
doute de voftre gouft , puis
que les paroles font de Mademoiselle des Houlieres , &que M le Camus les a mifes
en air . Ainfi tout en eft de
bonne main.
AIR NOUVEAU.
ue ferviroit , belas ! ´au PrinQue temps de paroiftre ?
L'Amour n'y trouve plus de ces
charmans loisirs ,
Dont il eftoit toujours le maistre.
Son empire eft détruit ; à peine
fait- il naiftre
Dans les plus jeunes cœurs les plus
foibles defirs.
Non, le Printemps nepeutplus eftre.
La faifon des plaifirs
que je vous envoye , fera fans
doute de voftre gouft , puis
que les paroles font de Mademoiselle des Houlieres , &que M le Camus les a mifes
en air . Ainfi tout en eft de
bonne main.
AIR NOUVEAU.
ue ferviroit , belas ! ´au PrinQue temps de paroiftre ?
L'Amour n'y trouve plus de ces
charmans loisirs ,
Dont il eftoit toujours le maistre.
Son empire eft détruit ; à peine
fait- il naiftre
Dans les plus jeunes cœurs les plus
foibles defirs.
Non, le Printemps nepeutplus eftre.
La faifon des plaifirs
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Résumé : AIR NOUVEAU.
Le texte présente 'Chanfon nouvelle', une chanson basée sur les paroles de Mademoiselle des Houlières et mise en musique par M. Camus. Elle reflète une désillusion face au printemps et à l'amour, soulignant que ces derniers ne procurent plus les mêmes plaisirs. L'amour ne suscite plus de désirs, rendant le printemps moins charmant. La chanson évoque ainsi la fin des plaisirs saisonniers.
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6
p. 210-215
RÉPONSE à Mr le Marquis de la R.....
Début :
Demeurez dans vôtre Hermitage, [...]
Mots clefs :
Ermitage, Coeur, Dame
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : RÉPONSE à Mr le Marquis de la R.....
RE'PONSE
à Mr le Marquis delaR.
"si
Demeurez dans vôtre Hermita-
S?>
Je crains le dangereuxhommage
Qu'avecque trop de foin vous
m'offreztoutlesans;
Pour la tendresse il n'est point
d'â e • Vous lesentez&jelesens,
Cecy n'est point un badinage. 8
Vous de retour nos coeurssimpathisans
L'homme prudent, lafillesage,
Toutpeut estreseroitnaufrage,
Demeurez dansvostreHermita- ge.
Le traître Amour qui vous en-
N7\. Te doit pas estre mépri;s(é/
) Avec luy naturalisé,
Les belles deson appanage
Vous ont dans tous les temps si
bienfavorisé
> Que toutde vous mefaitombra- -Demeurez diansvostre Hermitaff-
Vous parlezuncertain langage
Quiporte au coeur, qui faitpenser
,
Et quisembleestre un surprésagep
Que de ses traits- le Dieuvolage
A
Est prest encore à me blesser:
Demeurez dans voAt Hermita-
SAh!
s'ilavait cet avantage!
Duséjour de ¡thttWtUfP.'X
Que penseroit Dame dont les attraits
Auroientsoûmis le coeur le plus
sauvage:
Dame, dont les beaux Versne
périrontjamais
Et dont le nomest tout mon beri-
Car voussçavez que pas un de
ses traits
Negist en mes écrits, non plus
qu'en monvisage,
Et que je n'ay pour toutpartage
Que lesyeux doux qu'ellem'a
faits;
Pour ne lespointmettre en usage,
Demeurez dansvoftreHermtfa»
&
à Mr le Marquis delaR.
"si
Demeurez dans vôtre Hermita-
S?>
Je crains le dangereuxhommage
Qu'avecque trop de foin vous
m'offreztoutlesans;
Pour la tendresse il n'est point
d'â e • Vous lesentez&jelesens,
Cecy n'est point un badinage. 8
Vous de retour nos coeurssimpathisans
L'homme prudent, lafillesage,
Toutpeut estreseroitnaufrage,
Demeurez dansvostreHermita- ge.
Le traître Amour qui vous en-
N7\. Te doit pas estre mépri;s(é/
) Avec luy naturalisé,
Les belles deson appanage
Vous ont dans tous les temps si
bienfavorisé
> Que toutde vous mefaitombra- -Demeurez diansvostre Hermitaff-
Vous parlezuncertain langage
Quiporte au coeur, qui faitpenser
,
Et quisembleestre un surprésagep
Que de ses traits- le Dieuvolage
A
Est prest encore à me blesser:
Demeurez dans voAt Hermita-
SAh!
s'ilavait cet avantage!
Duséjour de ¡thttWtUfP.'X
Que penseroit Dame dont les attraits
Auroientsoûmis le coeur le plus
sauvage:
Dame, dont les beaux Versne
périrontjamais
Et dont le nomest tout mon beri-
Car voussçavez que pas un de
ses traits
Negist en mes écrits, non plus
qu'en monvisage,
Et que je n'ay pour toutpartage
Que lesyeux doux qu'ellem'a
faits;
Pour ne lespointmettre en usage,
Demeurez dansvoftreHermtfa»
&
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Résumé : RÉPONSE à Mr le Marquis de la R.....
Dans une lettre adressée au Marquis de la R., l'auteur exprime ses inquiétudes et ses sentiments. Il conseille au marquis de rester dans son ermitage pour éviter les dangers d'un hommage trop fréquent. L'auteur reconnaît la tendresse partagée et l'importance de la prudence pour éviter un naufrage. Il mentionne le pouvoir de l'amour et les beautés qui ont toujours favorisé le destinataire. L'auteur exprime sa peur d'être blessé par les traits de l'amour et évoque les attraits d'une dame dont les vers ne périront jamais. Cette dame inspire tous les écrits et le visage de l'auteur, qui n'a pour tout partage que les doux yeux qu'elle lui a faits. L'auteur conclut en répétant son conseil de rester dans l'ermitage pour ne pas mettre ces yeux en danger.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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Résultats : 1 texte(s)
1
p. 162-168
ADIEU D'IRIS à ses moutons, sur la mort de son Berger. EGLOGUE.
Début :
A Dieu, mes chers moutons, errez à l'avanture; [...]
Mots clefs :
Berger, Moutons, Iris, Mort, Pleurs, Adieu
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ADIEU D'IRIS à ses moutons, sur la mort de son Berger. EGLOGUE.
ADIEU D'IRIS
àfes moutons , fur la
mort de fon Berger,
EGLOGUE.
ADieu , mes chers moutons , errez àl'a
at vanture ; NO
Fai perdu mon Berger
j'abandonne mon
chien:
S'il plaît aux Dieux je
n'aimerai plus rien
GALANT.. 161
Quifoitfujet auxloix de
la nature.
23 424
Mon cœur,pourſe nourourirde fes cruels
ennuiss
Ne chercheplus que larestraites his
En vous congediant je
brife ma boulette ,
Je ne puis vous garder en
Létat oùjefuis. LL
Votre voix , chers moutons , n'est pas affez
O ij
164 MERCURE
Larisaplaintive ,
Pourflaserla langueur où
m'ont reduit mes
maux
Je vais mêler mes plours:
à cette onde attentive.
Partez LaiffeZ- moyfeule,
indolens animaux.
Mais non, vos bélemens
fonttriſtes , dites-vous,
Il n'importe partez ; je
vousplains , je vous
aime: **
Mais quand je ne puis
GALANT rất
men dans mes maux
O
apoursmoy- même,
Helas , que pourrois –je
·pourvous 2
Ne vous repofez plusfür
L'amitié fincere
Qu'ont toujours eu pour
moy les bergers d'awalentour;
Le mien étoit conftant , il
a perdu le jour,
Helas!il n'en estplus d'un
pareil caractere..
?
166 MERCURE
Puiffiez- vous, attentifs à
côtre sûreté, wolvi
Kous garantir des loups
&des orages ;
Puiffiez - vous en repos
dans degraspâturages
Trouverfans moy. vôtre
felicités
Mais puiffiez - vous plûStốt, 6 vous plaines
fertilesy
Trouverl'hiver dans tou
tes lesfaifons;
Je vois avec douleur vos
GALANT. 167
»fleurs &vos moiffons
Mon berger ne vit plus
que n'êtes -vous ſte
riles ?
Pardonnez , chers moutons , fi defon verd
charmant
Ma douleur voudroit
voir dépouiller la nature st
Qu'elleproduifefeulement
Ce qu'il faut pour votre
Pature..
168 MERCURE
Ainfi l'aimable Iris fur
lesbordsdunruiffeau
Livrée àfa douleur mortelle
Eloignoit à regrespourjamais d'auprés d'elle
Son trifle &fidele trou
peau..
àfes moutons , fur la
mort de fon Berger,
EGLOGUE.
ADieu , mes chers moutons , errez àl'a
at vanture ; NO
Fai perdu mon Berger
j'abandonne mon
chien:
S'il plaît aux Dieux je
n'aimerai plus rien
GALANT.. 161
Quifoitfujet auxloix de
la nature.
23 424
Mon cœur,pourſe nourourirde fes cruels
ennuiss
Ne chercheplus que larestraites his
En vous congediant je
brife ma boulette ,
Je ne puis vous garder en
Létat oùjefuis. LL
Votre voix , chers moutons , n'est pas affez
O ij
164 MERCURE
Larisaplaintive ,
Pourflaserla langueur où
m'ont reduit mes
maux
Je vais mêler mes plours:
à cette onde attentive.
Partez LaiffeZ- moyfeule,
indolens animaux.
Mais non, vos bélemens
fonttriſtes , dites-vous,
Il n'importe partez ; je
vousplains , je vous
aime: **
Mais quand je ne puis
GALANT rất
men dans mes maux
O
apoursmoy- même,
Helas , que pourrois –je
·pourvous 2
Ne vous repofez plusfür
L'amitié fincere
Qu'ont toujours eu pour
moy les bergers d'awalentour;
Le mien étoit conftant , il
a perdu le jour,
Helas!il n'en estplus d'un
pareil caractere..
?
166 MERCURE
Puiffiez- vous, attentifs à
côtre sûreté, wolvi
Kous garantir des loups
&des orages ;
Puiffiez - vous en repos
dans degraspâturages
Trouverfans moy. vôtre
felicités
Mais puiffiez - vous plûStốt, 6 vous plaines
fertilesy
Trouverl'hiver dans tou
tes lesfaifons;
Je vois avec douleur vos
GALANT. 167
»fleurs &vos moiffons
Mon berger ne vit plus
que n'êtes -vous ſte
riles ?
Pardonnez , chers moutons , fi defon verd
charmant
Ma douleur voudroit
voir dépouiller la nature st
Qu'elleproduifefeulement
Ce qu'il faut pour votre
Pature..
168 MERCURE
Ainfi l'aimable Iris fur
lesbordsdunruiffeau
Livrée àfa douleur mortelle
Eloignoit à regrespourjamais d'auprés d'elle
Son trifle &fidele trou
peau..
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Résumé : ADIEU D'IRIS à ses moutons, sur la mort de son Berger. EGLOGUE.
Le texte 'Adieu d'Iris' est une églogue qui relate la douleur d'Iris après la perte de son berger. Iris annonce à ses moutons qu'elle les quitte, incapable de supporter les cruels ennuis qui l'accablent. Elle souhaite se retirer dans la solitude et les congédie, bien qu'elle les aime et les plaigne. Iris regrette de ne plus pouvoir leur offrir l'amitié sincère qu'elle avait reçue des bergers voisins. Elle espère que ses moutons trouveront sécurité et bonheur malgré son absence. Iris observe avec tristesse les fleurs et les moissons, se demandant pourquoi les moutons ne sont pas stériles, souhaitant que la nature ne produise que ce qui est nécessaire à leur pâture. Enfin, Iris, submergée par sa douleur, s'éloigne à jamais de son trépied et de son troupeau.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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Résultats : 3 texte(s)
1
p. 132-170
RELATION DE Mr DE POINCTI.
Début :
Quoy que vous ayez déja veu dans la Premiere Partie de ma / Le 22. Juillet, Mr du Quesne ayant à la Rade d'Alger [...]
Mots clefs :
Alger, Galiotes, Abraham Duquesne, Bombes, Galères, Attaquer, Guerre, Vents, Canons, Bombe, Soldat bombardier, Chevalier de Tourville, Chevalier de Lery, Esclaves, Ennemis
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texteReconnaissance textuelle : RELATION DE Mr DE POINCTI.
~oy que volls ayez déja veu
dans Ja Pren1iere Partie de n1a
Lettre une Relation fort exa.éte
de tour ce qui s1eCt pail'ë devant
Alger> j:ia y crû vous devoir en ...
cor envoyer celle de I\1lr de Poin~
ét.i. Elle efr icy dans une efl:in1e
GAl~ANT. 1~3
: fi genérale, qu'elle fidt feule 1'C-
; loge de celuy qui ra· écrire; c~eil:
pourquoy je ne vou~ diray rie11
à fà gloire, puis que {on Ouvrdge
_ parle, & fait con11oiftre qu2u11
.: Holntne fi brave ne f'iair Eas
· n1oins bien fe fCrvir de la Plome
i. que de rEpée, & qu'il parle auffi
: bù:n qu'il agit.
'. :.-~:j
. . . '
. I-'.
••. ·:
1
. -' '. ' ..
:-·r
•
~ ~ ~(?J ~ .tt!;J n>· tê! il!.~~ ©:'!!J ~ ~
~?J~· ~e:.J· êl~~~~J~~ è!~èJ~~~
RELA_1~It)N
DE Mr DE POINCTI.
E 21. JuiIJct , Mr du QE_efne
~~yant à la Rade d~ Alger
joint les Galiotes qui y cfl:oiè11t
[[rrivée.s dés le 17. efcortées par
le sg: Foran, 111011tant J' Etl'iUt, &
13 4 l1\ ~ li iER4;r~~ l' JR~ .. ·3-~p...-J
qui y avoienr trouvé les Cheva ...
Jiers de Tourville & de L!.:ry, l'un
Lieutenant G-ener~1l , & 11autre
Cl1ef c.1JEfcadre, avec lix \l"aif ..
feaux; les Forces defl:inécs con ...
t,.e Alger, confi!l:oient en onze
VaiiTeaux de Guerre, quinze GaJercs,
cinC] Galiotes, dcPx Brû..,
Iots,quelgues Flufres,& quelques
IP' tJ 9 ! arra11es.
On f ongea. auffi. ~o!l: à fe n1et-
tre en , ri' .. ' et~t t u cxecutcr cc q t1 on
avoit projetté ; niais con1n1e il
falloir de néccffiré gue1qnes
jours pour cl1arger les Bon1bes,
& dilf>oièr le8 Galiotes con1111e
elles devaient efl:re pour f'exé ...
cution, Mr du ~efnc ayant efté
averry qu•il y avoit deux petits
Vai[fa.ux à Serfelle) prit cet
intervale pour les aller brûler, &
GALJ1\~~T. 131
y n1ar·cl1a avec fon Vai1feat1, le
j J'rNdent, le Teméraire , & t, Eole,
~J con1tnandez par le Chevalier
-~: de Lerv, B ea.t1 lieu, & Infreville,
.Il
: & huit des quinze Galeres, à la.
~~ teH:e dcfCJuclles cfroit le Cl1eva:
i lier de Noailles leur Lieu tenant
~ !i GeneraL L'un de[dirs petits VaiC.
~ [eaux fut brUlé Dar nos Cl1alou- ·~ \ .1 j pcs, & les Artifices n1anquerent
.··~~ .. fiJr l'(tutre. La Place fut cano .. -
;~ née, & cJle ri pofl:a d:; n1~fn1e. 011 ·
t.
;~l n ~a poîn t fceu au j u fte quel do 111-
~ 111age on y avoir f,1ir. De nofl:re
.'.4 pa.rt, nous y eufi11es prés de qu1~
:;.1 ranre Hon1mes tuez- ou l1Je1fez .. . . '
, .,
: ".t
-.,~·
• 1 .. '
.. ~"."l
L1 1t,
. : ' -c
.i. ".1..;
. .~. ·.) .
. .. , .: _,
' . .
.' ..
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.. . c .
1
. ,
·.
Dt1 nombre des derniers c!l: Ie sr
de F-2"nneJon Enfeione de Navi ... l ~
r~ ~qui y a eu la ja1nbe en1portec
.
Mrdu ~efne de retot1r:> on crût
Ij6 tERCURE
.attaquer Alger le 28. a1ais une
groflè Lan1e du N ordefi, faifc1.nt
craindre du vent de ce coflé .. là ,
<]Ui eft le dangereux, & donnant
trop de n1ouvemenr aux V~j(:
feaux pollr qu ·on pu1l: tirer., on
fut contr~Ünt de iùr!Coir ju!qL1eç
au 5.. d' Aoufl: , tout ce r:en1p.s s'étant
paifé ei1 Brifes viol~ntes de
N ordeft , qui laiifoient la Mer
agitée, 111eünc lors qu'elles avoient
ceifé; mais enfin ltt Vent
s~efrant rangé au Oiiefr- Nord~
oüefi, qui fait là des Brifes réglées,
f u1vie.s de caltnes, on fe
chfpo(a à n1archer {l1r le foir , la
réfolution ayanr eflé prifc de faire
cette attaque de nuit, afi1~ que
les Ennemis profitaifent m:>ins
du temps qu,il ra.ut metrr~ à s2entraverfer,
pendant lequel on ne
GA~ LA tt~~1~·. I ~-7;
f.'Üt que îOuff1:ir du fe.u tn fans .enj
pou voir t:1ire ~
A. Co1n1rie l}Ordre de la Couf-·
eil:oit pofirif, LJHe Vaiifeaux, Ga ..
leres , & Galiotes, co111 batilfent,,1
Mr du ~eii1e a voit de cette !Or.-..
te diipof é les chofes.
Lt Sirint - ~/}rit, qu'il 1nonre
cette Can1pagnc, ren1orguê patl
deux Galcres, fe devoit aller po=ficr
N ordeft 8-l Sorroüeft de la~
Tour du Fanal; deux Galiotes-.
ren1orguées par une Galere fur.
f~1 gauc be, c 1 efr- à dire vers le
Sud; & J,~s trois autres mcnées.-
}Jar deux G-~leres fur la droite Î}'·
cfocft ... à-dire vers le Nord .. Tous ..
le~ VaiLTtaux en iùite s;>érenda11evers
le Sud &. v.ers le N.ord, de~
voient forn1er un Croifl:tnt au~r.
our du Mur ... qui fair la clofEuret
OtCZ:Obrc ~.~P~- M ..,.,,,,;
8 ~~ n <t-foM.t~ ÎR ~ J 1 1 . .t~ ~ "l~~.~ u ~ î!
dLt Port ; & chaque Galerc re_
inorguant un v~üffi~au, a prés l'avoir
n1is à fan Polle , fe devait
placer dans Jes întervales.
On con1n1enc;a à n1arcl1er
pour forn1cr cet Ordre de 13~ltai[_
le; niais la Brife ayant duré j uf:
<] ues fur le {àir_a!fez rard.,on n'avoir
pll. plûto{l: fe n1ettre en
nïarche, & la nuit nous ayant
ft1rpris avant que cl1acn11 11u!t
efrre dén1cilé , Mr du ~efne
voyant qu'il ne pouvoir cette
nnir ~ttta.quer qu, ~11 déford.re,
prit (1 ·~rec beaucoup de {3.geiTe, le
parry de 1notiiller où il fe trou ...
voir'Jc:~cfr-à-dire un peu plus prés
de L1 Ville qL1'auparJ.vant, & d,ar ...
tend t"e au Ie11den1ain à rcdreifer
ce qui n'efi:l)Ît pas a ('l place i
n1~us ce lc11den1ain les Vents re~
.J
.J
- ~
. -~1.
·r
.,.
' -.
.. -.
. :;.
' r
·~
G1\I.~Al~~T. 139
fituterent an N ordeft , & firent
perdre tot1t efpoir & toute pet~iëe
d'attaquer, parce c1u\~1 ff:él:1-
vcn1ent dés Ja 111o!ndre haleine
d c V cri t de c ~-? co {1:é ! à , la M · r
~'cnfl.-~ tj'unc n1aniérc extraordinaire
; & cc q u'îl y a de cruel;t
c\:f1:: que les rrols C]llârrs dtt
tcn1ps) ce Vent rcgnc dans cette
~ \_ ~ Il a de~ <-1 ll c j 'a y d.' ailleurs trouvée
pl us d1ficil e q u' 011 ne t11e l;ta voit
-... ,.
t1 ·.:T l"( 1"" ,,.,. t"
J ~ ~ ~· - r ..
l.
N nus dr1TH=:n r~l.n1es dans cette
fitL1ari{JnjufèJu'au 13 que les Vents
efl:.1nt enfin dc{ècnd us a l' 0 üefl:
N orroi_iefl: , nous firent cfperer
du caln1e pour la nuir fi.liv~1nte;
& certainc1ncnt on ne pouvait
pas dcfirer des apparences -de
ternps plus f1vorable ; auffi fe
!11ir ... 011 en é rat d' e11 profiter, ~
1'1l ij
~., Jf r:,· 2 {.-,, ~ ~RE J 40 .f\f l i~.1 1, -~lJ .$.. '4
cette fc}ls cl11cun efr;1nr exaéte ....
n·1ent à iOn poftc, on con1menca
.. ' l ) " -' .. de n1~rcher a L en r:re~ d.':! Ia n u1 t
avec tant de joye de la part des
Eguipages, que tout le monde.
efl:oit plein (f heureux· prclfcntin1ens;
1nais av:Lnt ciue nous fuf..
fions à Ll portée du Canon , le ...
temps fè broitilla ~ il parut des ..
E·c lairs 'il le Vent f:~ leva') fit en tUl
inil:ant le tonr tiu Con1pas.,Ia Mer
·groffir,Jes Gr~iins perpétuels nous.
fàifoient crai11dre pour nos M.:~tsl).
i1ous eftions à la Colle ; &· les.
Galeres, loin de lTous {ècourir ,.
efioient elles-n1efincs dans u11e
grande exrrémi té. H eurcufcn1ent
lcVen.t fe ten;.inr pendit quelque
tern ps du cofl:ê de la Terre,. les,
Vailîèaux firent voile & Ce mirent
.au largeoLes G;al.ercs_,fe fauvere.nt·
GAL,ANYT. r41
41 I:r.. Pointe du Cap cle l\1etifou .;:.
niais les pauvres Galiotes quiil
:ivoit fa lu pref que defagréer,pour·
Jai!.fer le jeu des Mortiers libre,~.
el1oienr dans une aflèz périlleufe·
contenance. Chacun neann1oit1s.
fc fccour<1nt foy-n1c!l11e dans ce
befoin '.) 011 rcpa!fa en di1igen€e·
quelques 1v1ànoeuvres.1 & f,tifant
volle dll H·unier1 à !)a.ide du Vencde
Terre, nous nous retirân1es à.
travers rorage,qui dura route la.
!Il
11 Ll-I t.
Cette di~!;race nous penfa o,fter·
tout efpoiro Il falloit que les Ga..,_
lcres, qui· fc !ùr~pafl:1nt elles-1nê~
rnes.j den1euroie11t avec 11ou.s de ..
puis 11uit jours, à bo-ut de toutes
fortes de vivres., parti!fent enfin
forcées par la. difetre de toutes,
chof es ; outr~e qu:e -c:e_s fortes de.· -
142 ~AERCURE
Bc1fl:in1ens (ont toûjours dans
certe Rade à detJX doigrs de leur
pcrrc, & dans l,abfence des GaJ~
res, il paroirfüir afièz dificile de
placer les G alio rcs ., de 111 aniere
t]U,on en tirafl: le !ervicc qu'on
• 1
~vo1t atten{1t1.
On paffa dans cette încertitu~
de, & dans le n1auvais ren1ps qni
continua jufgu'au 16,. que rv1r
du ~efi1e ayant in1;lginé un
n1oycn de Eonduire les Galiotes
prer c. Gl u l\ v,l~ u i .. ( l) J.:;',\. . 1g er, <Q.. .X. sl y e' ra.nt
~onfirn1é par le fenrin1cnt des
-Cl1evaliers de T ourvillc & de Le~
ry~ envoya porter par les Cha~
loupes des Ancres vers 1e 1Port à
une dif1ancc qu" on crut raîJOnna~
ble ~ & cin q V aiifeal1x furent
détachez') pour e11 s'approchant
.u11 peu plus que les autres; pren ....
' ..
G ALPi.l~T- 145
dri le bout c.{es An1arcs de ces
Ancres, & foûtenir les Galiotes
qui a~ devoient hiller deifus, &
s'entraverfèr lors qu'elles !èroienc
ailèz proche, fe rel1allant tot1t
de n1·~ii11~ juf qu\tu V ai(feau pour
le retour e
Le Vigilant, montê par le CI1e ..
-r.l 11 ier de Tourville J qui renait le
n1ilieu , & devait ef\:re vis-à vis
de la Tour du F~inal,avoir l' An1are
de id c·r1,cfle,; fur la droite .. !~
rai!lttnt, con1mandé paï Beaulieu>
a voit 11 :\rr1are <..i.~ la 1Y!tPJttçtt1;
1e, dont Goïtou a le con1n1ande1nent
5 & tout au Nord, le Che ...
valicr de Lery fl1r le Pruiient =a
voir celle de Lt Brâlttnte, coin~
111andéep.1r D:z~.:Tbi~rs,& Longcharnp
fous luy. A la g:1 t~cl1e du
Cl1evalier de T ourv illl:, F ora11
~44 lVlE F~ CîJ,R E
fur /' Etoille a voit 1, An1are de fit ..
.. Fo1Jd,-oy11nte ,. nlonrée par Boif.. .
f,ier; & tout àu Sud, Belle-Ifle
avec I e La11ricr.,. a voit celle de la
1Jorn.h4rde , con1n1andée par de
·Con1be, & dans la(1uelle ctloit
e1nbarqué Ca111elin , c~ pit~ine
,;i.e B.o-rnbardiers de Terre , en ...
\ 1oyé p.ar le lloy p.our cette Extlédi.
tion. J.
Cette maniére de fétÎre la Guer_
re eftant taure nouve He, les cl10~
.fcs ne purent c!l:re exécurées
av.e.c to·utc la jufreffe quio11 aurait
pû defil"era .Catnelin , qui
d~ailleurs travailloit avec beau ..
·Coup de zclc & d'a.ppljça,tion ~
n\1va.nt aucune connoifl~ince des
" ~l1ofe s de la M·~irine., ne pouvoic
pas f~avoir com1ne il fe fallait
p.o.frer danfi c.ett.e occafton ; de
forte·
GALANT. 145
efQ-rre que les Ancres fe trouv~
renr placez trop prés les uns des
auri-es ·; & les objets paroiffant la
t}uit: plus prés qul'ils ne {Ont effe ...
C1ivc-ment , elles efl:oient beau-coup
plus loin de Ja Ville qn•o11
n\ivoit prétendu. De cela n~iquirent
deux i11conveniens ; l"un,
que les Galiotes arrivantfL1r leur$ .
Ancres, fe trouverent ~u abordée5
1 ou pour le n1oins e1nbarraifées
les unes par les autres; &
raucre,que les Bombes allaient à
peine jufques dans le Port l &:
point du tout dans. la Vi lie.Nous
rnarchân1es enfin le foir du ::.1~
Aoufi:, le temps ne )$ayant pas
pern1is piùrofl: ; n1ais !Jt A mare
de fa -'-'! elfilCdnte S~ ercan t trouvée j
~~inbaraffée, elle 11e put arriver
que lon~ren1ps aprés, & elle fut
Oélobre 'k.P~ N
146 1E R C~URE
obligée de fe mettre da11s-un a.u..;
tre 11 ofl:e q11e celuy qui luy
fî1oit marqu·é:, /tt BrÛ/tJnte & i11oy
entre qui elle devoir efire, nous
efranr troL1vez· abordez en nous
entraverfant. La FgudroyAnte, qui
efl:oit fur 1na gaucl1e,efl:oit prefie
à ine toucl1er ; inais la Eomb11-rde
qui fut un peu plus lente,!è trou~
va raif011nablement éloignée de
nous. La Fo11dro.Jdnte commença
i tirer; je fui vis, &. la BrÛ/4nte un
mo111ent a prés. Les Ennen1is 111i.,,
rent feu à huit ou dix Canons ,
iàns en tirer davantageft Pour
nous 1 nous vîmes avec beaucoup
de déplaifir nos Bo111bes arden ...
tes, fur lefquelles on fe fondoir,,
principale1nenc dans la veuë
qu'elles brùleroient les Vaiifeaux
enne1nis;) c.réver toutes au f ortir
GALAN-T- 147
d:u Mottier; & nos Bombes ·ordinaires,
ou créver auffi, ou excepté
deux ot1 trois , ne porter pas
jufques à la Ville~ Dans ce chavrin,
011 ti-roit encor quelques
cV oups') lors qu ' un c.ie tnes l\;fortiers
)chargé d1une Bombe ardente,
ayant f:1it f:.1ux-feu,& la Bombe
continuant à s'enflân1cr fans
partir, je 111e vis red ui t à fou tFrir
JJincendie que je crus inévicable ..
Les Soldats Bon1bardiers de Ca...:
rnclin, qui i1,avoient entrercntt
mon EC) uipage que· des horribies
ravages de ces Bon1bes ~1rdentes
pref -cl1ant cerc:e fois d,cxcn1ple ''.)
& s>~fiant., à rexceptio11 de leur
Sergent & de deux ou trois autres,
jetrez à la Mer;; ou dans les
Cha1oupcs qui portaient nos
~1unitio11s, furent fui vis par la
N ij
148 ERc·uRE
plus grande partie de mes Ge11s,
cl1acu11 fe précipitant otl il pou ...
voit pour éviter la flânie. Et en_
fin, quelques ... uns de nies Offi.
ciers Mariniers efrant rcfrcz fi1r
l'Arriere,je n1e trouvay feulavec
111on Concren1aître, fur 1' Avant
oit cfl:oit le feu. Landoüillet1
Co1nn1iiîaire d1 Artillerie (.ie Ma~
rine, & Ilenau1t, deux de 1nes
an1is, qui ayant bien voulu s:.em~
barquer avec 111oy, voulurent
bien auffi ne me pas ab:i 11donn
er, deri.1eurerent à la Baterie
de derriere où ils efroient. Cependant
la Bon1be jettoit [es
Grenades & du feu gros con1n1e
deux Hommes, & je nie voyois
couvert de flân1es, ayant quaran ..
te Bon1bes ardentes dans la Ga~
.li ore, & tant d' at1tres chofes dans
GALANT. 149
un Navire propre à. s'cnflân1er.
Nous prîlnes 11eann1oii-1s la-réf o ...
lurion n1on Contren1aîcrc , u11
Soldat Bon1bardier qui ine ~int
joindre & rn o y') de _ te i1ter cl' é~
teindre le feu ; & con11ne 11ous
v'.1111es que les prémiers Séaux
d'eau Pa voient atnorty ,nous co11-
tinuân1es, & penda11t un infi:ant
:nous le crf1rnes éteint ; n1ais la
Bon1be reprenant vigueur, & les
Grenades & les Canons de M.ol1fw
guet qu'elle renfèr111oit, tirant dè
nouv2au ... la flâtne recon1n1enca. - ~ Nlais le pren1ier fuccés nous
nyant encouragez, nous retour-
1:â.n1es à la cl1arrre avec de r'eau"'\ 0 .+z
& enfin un de n1cs Soldats reve-
11u de fan épollvante, n1e voyant
....
autour du Mortier, y jetra un fi
grand Seau d'eau, que le feL1 :f é .., ·
N iij
1)0 M!!Rcu·R E
ceigt1j t à cette fois touc-·à-fait.
P lufieurs Chalot1pes qui étaient
autour de la Galiote, & que la
flân1e a voit obligé·es de .s1alar ..
guer, revinrent à bord. Le Sr Dcn1ont,
Lieutenant de la Galiote,
qtti pour quelque Manoeuvre
eftoit dans un Canot, fe rejerr::i. à
bord y voyant le feu .. Cepçndant
plufieurs Matelo-ts de ltt FouflroyitnwA
te, dont r A1nare iè trOLlVa COUpée
<.ians c-e d.é{Ordre, {C Jecceren·t
auffi à la Mer.
' Tous ces dé[ordres ayant fait
juger aux Cl1evaliers. deT onrville
& de Lery gui prenoient foin de
r At.a.que, CJU'il efl:oit à propos d:c
fe retirer~ ils en don11erent l'ordre,
que les Ennen1is nous Iaiffe ...
rent exéeuter L'lns nous inguié ...
ter , & à la pointe du jour 11ous
GALANT. 1)1
11ous trouvânies au mcf rne ea ..
clroi r d'où. 11ous eil:ions partis ..
Le n1auvais fuccés des Bon1-
bes a1·denres, la rarctC des beaux:
jonrs, & le pcril évident de fejouroer
dans une Rade auffi fca_
breufc que celle d,Alger dans
une faifon où les coups de Vents
d.evi~nnent frel1uens ~ fit croire
q ll~ on ne tente roi t plus rien cet -
~ .
te annee ; neann101ns con1n1e 011
avait re1narque que li quelques .
Botnbes ordinaires avoiét crevé,
if y en a voit eu pl u!ieurs qui n,a_
. ;- ,
voient 111anque que parce qu on
eO:oit trop éloigné, Mi: du ~eC
ne voulut bien faire une feconde
t~tntarive, & prenant des n1efures
{ ur ce qu1•- s ' e,_t o1• t patùr_er, o.n 11ort:t } e
26. d' aurres Ancres, que l~e Chevalier
de Lery fe cl1argea ,i,allc.~
N îiij
- - ..... ,.
152 MERCURE ~:.:'
1noüiller, & qui affez éloignee~ ..
les unes des autres , furent pla ...
cées à la portée du- PiftoJer du
Ml1r qui .f:'lit Ja clofture durPort_
Les Se11tinelles avant crié à nos J ~
Cl1aloupes , & !e Chevalier de
Lery pour réponfe les ay~tnt en ..
voyé pro11lencr , on leu1· cira
quelques coups de Ca11011.
Su~· le ..~ Ani ares de ces Ancres1
Jes Galiotes fe dif ooi(;rent à fe
~ baller,, Le 30. n'ayant pas fajc
plûtoft du te1nps propre, & le
pren1ier ordre ayan·r cfi:é chan ..
gé:. le Chev<tlier de Tourville qui
devoit rot~jOnrs avoir l;JAm~Jre de
lti Crttc!lt, alla n1oüiller vers l'entrée
du Port, où cette fois on ~
voulut placer cette GJ.liore,& le ·
Cl1evalier de Lery à r·autre cofté
tout at1N-oxd ,ayant t' r\mare de la
. r
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1) .. ~
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r GALANT; 1}3
:·:; IJ0Îl1111tc) & entre elle & moy fur
.f n1a droit~ 111 }dcnaçantt, aidée par
:} le Ttmt1·airc-; La BomhArde, par le
.J L.1uritr; & L~i · }'audroyantc, par/' E-:~
tfJi lie.
·. ~
.-·j Dans cette difpofirion nous
-:: nons avançâ1r1es'.) & ayant eu le
· bonheur que n1on Amare ne·
:-.· trot1v;:1 aucun en1barras ~ j'arri,;
vay en plafe pour n1e traverlèr &
:: til"cr q1.1elciue cen1ps, av.anr: qne
-~ les autres Galiores-fuffènt à leurs ~
_ PoH:es ) particuli·::-re1ne~1t celles·
~- du ~{ or~.:i, qui n1.1lgré toute la vi"
gilance du Chevalier de Lery,.
tardercnt un peu ..
Les Ennecnis ne fnrcnt pas fi
dociles cette fois que la pren1ie"°
re. Dés que j'·eus tiré, ils fi1~ent 1111
grand f ~u Llui dura toute la nuit,.
t111t ll!r n1oy que !Ur les al1tres
-·
114 Ell·ClJRR
Galiotes ;. n1ais com1ne j,efl:oi~
juftement placé tievant un grand
Flan c~on con1p toit aifë n1e nt que
po11r chaque Bombe, ils ripo:
itoient aux autres Galiotes qua.
tre ou fix coups de Canon :1 & à \
]a n1ie11ne vingt on vingt .. deux, 1
& quelquefojs n1én1e davantage5
1
& ils ne ciroienr que lors qu>on
merroit le feu à la Bot11be, ce feu
leur e11fcignant le but oli il fal ..
loit fraoer. l Ce Manége dllra jufques prés
du jour que les Chev~liers de
Tourville & de Lefy, qoi cerce
nuit., comn1e toutes les autres en ...
fuite, fe rrouverent aux Attaques
da11s leurs Canots, où s1emb3.rquoient
pour Volontaires les
Ducs de Mortcn1ar& deVi~lars,
Marquis de Bellefo11ds, Con1tes
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::i GALANT.- -155
·-~~ de Sebeville & du Cllala.r , &
:·:- plu fiet1rs a.utre.s, que f es Cl1e~a- .
Ji ers de T ourv1lle & de Lery ,d1sj
e,, donnérent ordre de fe retirer;
. ~ Jes Galioc:es qui avoient recell
.. ! plufieurs -coups dans le Bois, les
·i Voiles & les M~tnoeuvres, n"ell ..
-
' ren t nean 111 oins de mille ou douze
cens coups de Canon tirez par
les Ennen1is aucun Ho111me de
tué.LeComte deSebeville fur un
Londre que les Galeres avoient.
pris) & fur lequel on avoit mis
160. Hon1n1es, paffi1 la nuit entre
rentrée du Port & les Galeres
pour le~ fÜù tenir ; n1ais cc B afl:i ..
n1enr ne fè pouvant 1nanier, on
le de{~1rn1a enfuite.
Le let1demain on fceut par
quelques Efclaves qui fe :G1uve11:1
renr, que l'L confterna.tio11 efioit
' .
1)6 ERC!. "RE
extré111e dans Alger, qu'il y a voit
piL1ficurs MaifOns de rcnverf ées,
&:. quantité de Gens ruez. N ou,15
n'e11 eû111es neanrmoins un 1 afl:e ....
détail que par le Conful, envoyé
par les "Turcs quelques jours
apres , comn1e je le diray e11
fuite. On tira cette nuit cent
quatorze Bon1besb
~e1q ue tiiligence qu'on fit,
on ne pût {C tnettre en ét,lr de
retourner le lendcn1ain, & ce ne
fut que le fûir du 3. de Septen1-
bre , avec cetre circonfiance,
q n'a yanr cflé avertis par d\1utres
Efèlaves iàuvez depuis les
pren1iers 1 que les Algériens <i.rn1oient
la Galere l)llÎ eftoît rcf:
t-ée dans leuF Port, & quelques
Brigatins, pour venir enlever l.es
Galiotes, on en renfor~a les EGALANT.
157
quipages. ~"av~s de ces Efclav~s
ne fut pas 111uc1le; & co111me Je
1ne trouvais le premier au paffacre,
je 111e cr{1s obligé de prend~
un peu plus de {Oi11 & de
n1011de qne les autres , qui 11e
pouvaient eflre attaquées qu'a ..
prcs n10 y. P 1 ufi.curs Ca pi tain es
des Vaiilëaux qui i1·avoient point
efié co1nn:1andez pour s'approcher,
vinrent incoe:nit1J à cette .......
Action,&. parciculierement chez·
n1oy le Marquis de la Porte, Sc
Je Baron de P aliere.
Les En11e1nis nous laifferent
placer {3.ns nous inquiéter; 8c
con1n1e par les foins du Chevalier
de Tourville, & n1011 bo11l1eur
pJrt1culier ~ 111on An1are eftoit
tol1jou~s fani elnbarras, je pûs
l~ncor tirer quelque temps avant
.. ~
118 1ERCURE
que les autres Galiotes fuffent
en place, celles du Nord, c•efi: à
dire /4 Br#lante &.. la FfJNdroyanre,
qui fe halloient fur une mefme
Amare, s 'e!l:a11t: en1barra1fées
l'une avec l2'aucre, n'arriverenc
que tard. Les autres n1e Jû.i virent
d1ai1l:z pres6
Les Ennen1is ne répondant
point à nos Bon1bes co1T1n1e ils
a voient fair, ce filence fit juger
que leurs Bailin1t1ns eftoient del1ors
pour nous attaquer, & Ie
Major m,e11 vint avertirs En ef~
fet, un moment apres, la Cl1a ..
loupe qu'on a voit 1nife de garde
à l'e11trée du Port, fit le fignal
qui luy a.voit eité prefcrit en cas
de rencontre d'E11nen1is, & je
vis la Galere accon1pagnée de
quelque Briga11tin, voguer droi~
..'
1
1.
GAl~'. t'A\. N~~ - . 159
Qefrns ma Poupe~ En n1efn1e
temps les Cl1evaliers de Flavacourt
& de la Guicl1e, qui
comn1andoient les Chaloupes
de l~ Indien & dt' G,hevat
MArin :t 1n, aborderent , & me
renforcerent de tous leurs Equipages.
J' a vois i bord trente
Homn1es du Chevalier de Tour ..
ville 1 comn1andez par Blena(;.
Il y a voie outre cela une Troupe
d' Officiers qui eil:oie11t venus
V olonraires, plufieurs Volontaires
& Gardes de la Marine; de
!Orce que ne doutant pas que fi.
la Galere m·abordoit, ce ne fut
deiâvantageufemenr pour elle ' ,,
je faifOis faire filence pour luy
oiter la connoiilà11ce du n1onde
que j .. avois, qui alloic bien à fix"'
t!1ngts Homn1es; inais comme
•
i6o EJRCURE
elle fut alfez procl1e, un zele iit,,
di!èret a)1ant fait crier à quel..
qu~un, Yi"We le Roy, le refie ré_
po11dir, & dans ce ttunulte la Ga ...
Jere commen~a à faire feu de fa
Moufqueter-ie & de fo11 Canon;
n1ais au lieu de venir droit à inoy,
elle me prolongea. Je crûs a]ori
qu" elie n1e vouloit aborder par
la Prouë. J,y paOE1y pour y dond
ner ordre, faiianr fa1re en 111efi11e
ten1ps feu ·de Moufqueterie &
-d~ Artillerie, ce llui l~obligea de
faire pafie ... vogue pour fe retirer
de deffous, & elle alla fonder la
Me.n11çAnte qui efi:oit à ma droire,
&. qui l1a yant à peu pres reçeuë
de mefi11e, acheva de la mettre
en defOrdre ; de forte que fans
!Ça voir ce qu,elle fc1ifoit., elle fit
le tour de la BombArde , dont elle
· .,,., !\ J #
4
:.. ~. ...: ! nL~J·\. N~l ~ I 6I
·'.~ eff\.1ya le feu en regagnant le Mur
: dn Porr, le long. duquel elle fe
. retira. Avec cela j c n .. eu$ q u ~un
·~ Homn1e de rué d'un conp Ce
;: Moufquec ; & fc Chevalier· c·e
) Cornn1l nge, fur je croy Ie . feul _
] bleffé ii.1r Ill Jt1e1Jtifante, & De11 ..
:·_ n e v i 11 ~ tué . .
:_; Auffitofl: que la Galerc m1ellfê
~ dépa!fé, Fandotiillet qui faifoit
exécuter les rv1orriers 1 les ayant
prefts, j'inGft1y pour les. faire
_ JOlier pendant qu'elle eOEoit aux
· n1:tins, afin q uc les Ennemis 11e fe
p{1ifcnr vanter de nous inrerron1 ...
:l pre. On tira donc comn1e aupa__
, ravant , & nolls fifi11es par· là
.~ éteindre les feux de joye que les
:~ Femtn.es allt1n1oier1t da11s A.l\.lgert: -
·-~ croyant déja quel<1nes Galiotes
·. enlevées.
--~ OLCZ.obre i1P~ 0 ... ..._ . . ....
... -·.. ·,
'•
1
·i
_.-,.
~.
162 Iv1ERCURE
Le refte de la nuit fi! pa!fa à
coups de Botnbe de 11ofl:re part,
& de Cano11 de celle des Enne ..
n1is; niais un brouillard G épais,
qu'à peine en fe touchant fe
voyoit- on,. fit que le feu fut plus 1
lent de part & d'autre q-u•iI 11,au ..
roir efté. Il v eue cent Bon1bes ~ & environ fix cens coups-de Ca ...
non tirez , & 11ous 11ous retirâ ..
mes à 11oil:re ordinaire à la pointe
du jour avec p1u.fieurs coups dans
!es Galiotes 1 fans que per!Onne
c11 fur touchéi.
Ce jour qui efl:oit le 4. le Pere
VaCher , Con-f ul des- François à
Alger 11 vint a bo-rd de Mt dn
Q2efne dan·s la Chaloupe du
Çoncre.AdnTiral de Zélande, qui
efl:oit là pour le rachapt des Efclaves
cte fa Natio11> & dit que
GAL/\1'lT. 16~
}erflatin le Roy &. les principaux
d'Alger l'avaient envoyé chercher,
& l'a voient forcé de venir
vers Mr du ~efne, pour fonder
s'il y auroit lieu à quelque ac ..
comlnoden1e11t Mais Mx du
~efi1e répondit, qui.il ne pou ..
voie rien écouter de luy , & que
fi les Algëricns avaient quclCJue
cho(e à detnandcr, il fi1lloit qu,ils
con1lnenc;atfent par venir e·ux112
rnefi11cs. Ce Contùl s~en retour-.
na a vee cette ré·ponfe ~ in ais il
nous apprit auparavant que dans
Je~ deux nuits, dont je vie11s . de
Parler .. 011 a voit abattu cinQuante ~ # ~
l\1aif on s ; que la 111oi cié de la
fienne otl efl:oit la Chapelle, 5'.
la moitié de la grande Mo{ q uée.,
eftolent cornprifes dans ces rui~
nes, làus 1efquelles on co1111oif:
.o iJ
·~6 4 'i! ~; t l r~p u1~ ~ {~~,,1 uR~~
-!cit dCJa qu'il y a voit plus de cing
cens peri(J11nes en[evelies ; qlle
tout eftoit dans une contl:ern~ ...
tion cxtrén1e; que les Turcs fc
dé1n-en tJJ1t de letlr orgueil) loin
dt1 n1épri3 q-u'ils té\noignoient
pour les François il y avo-it quin .
. ze jon-rs, en par Io.lent alors avec
relp~a; que toutes les Fcn1n1e.s
& les En h1ns a voient quirré la
Ville.,. & qu'il a voit parLt trente
Hon11nes de ruez fur la Galere,
i la {Ortie qu.'elle avoit·faite, iâns
ceux q-uc 1,,on avoit cachez au
Peuple; & enfin il fupplia M[
du ~efD·e de fi1fpe11·dre Jes cho ...
[es au n1oins ponr ce jour. Mais
co rr1 n1e il fit fort beau,.011 ne crûe
p.:t~ dcvoi r perdre ce te1n ps, &
nous n1.arcl1âtnes à nofire ordiJ
i1a1rc la. nuit dt1 q uacte au cü1UJ
GAL,il\NT. I6,·
. quién1c , a vcc cette exception
que 1' A mare de la Me'lltrça?Jte
a)~ant efl:é coup Ce le f oir precé ....
dent , & G oiton qui la co01 n1ande
s'eftant bleifé àla tefl:e par
une cl1ûte, cette Galiote, non,
plus que t~ B,-ûlante, ne pdt eil:re
de l'expédition ; j, eus eiicor le
plaifir de tirer quelques Bombes
av,inc que les autres Galiotes:
futfent placées. Landoüillet faifoit
toltjour executcr les Mor~.
tiers dans la Crue/le 1 Et quoy que
pa-r un cerrain I1~izard toure la di~
reétion en fut rolnbée encre les
n13in.s d,_un autre.,. on connut af~
fez qu)il n\~ftoit pas inférieur i
celuy qui en cf toit chargé .. O·n De
tâch:-1 certe nuit qu•à don·ner d::111s
le Port, 1- fin de crev-er quelqu\.tn
des. Vaiifeaux, & on demeura j:u~-
166 ERCtJRE
qlf"au point du jour, co1nn1e on
avoit accoûcun1é de faire; & par !
un bonl1eur particulier, qlloy t
que les Enne1nis s'efl:ant ajuf tez,
donnaffent plufteurs coups dans
ma Galiote)il n'y eut perfonn~
de tué>~ _f en fus quîtte pour des
Mails & des Agrez. Mais la Brûlante
ayant le iOir precédent en fe
retira11t receu un coup de Canon
de foixante & quarre livres de
balle à fa Poupe, a voit eu de ce
mefine coup douze Hom1nes
tuez ou bl~ifez; & une Barque
qui efroit dans fon Voifinage,.
hllit d'un autre cot1p 111îs en p;10-
reil état .. Des deux Galere.s qll~..,
ont les Algériens , l'une eft.ant
à la Mer parut de retour au Soleil
levant de ce mefine jour, &
i~autre la ~int . recevoir au del1ors .
GALANT. 167
•
·.~ dn Port ; & con1rne on Jugea
~;1 d~in1 portalî~C d'üfter ~aux _Enne ...
111is la penfee que la Jonl1:1011 de
~ ce~ deL1x Galeres fut capable
~ d'111terrompre le cours des a~
él:ions , & qu'il fit encor beau
:; tout ce jour, -on fe prépara le
: foir à retourner à l'ordinaire, &
1 ·' en érat de faire partager le péril
aux Galeres, fi elles avoie11t tenté
quelque chofe, chacune des
trois Galiotes,_ la CrNt!le, la Bom~ ·
/J,1rde, & l.a FeuJrnyante ~ qui fe
trouverent prefies à marcher 1'.t
eftan t fortifiées par une Barque
dont 011 avoit auOE renforcé l'é·..
qui page .. - Mais dans l'"inftant que
r·on con1111en'ioit à n1archer,l,air
fe brottilla tout d'u11 coup, &
loit1 de c;on1batre, fit fOnger . à
prendre des précautions co11rre .
...
168 ERCURE
les accidens du mauvais ten1ps
qui fuivic effeél:iven1e11t, & qui
depuis a continué, en forte qu~il
n'y a eu aucllne apparence de
• • rien tenter ;. au contraire ne pou_
vant~, fâns l1n peril lnanifefie,
faire dans cette faifon où les tour ..
1nentes font fréquentes, refler
des Bafrimens qu7il faut ouvrir
de tous coftez pour le n1ettre en
état de f,tire leur cxecnrion , il a
fallu fe réfoudre à quitter la Ra.
de d'Alger., avec cette confola ..
tion , que fi 011 n\t pas dompté
cette Ville, 011 l\i au •11oi11s n101· ..
tifiée & trouvé un n1oyen in failli~
ble, ou de la détruire, ou de luy
faire de.tnandcr la Paix à ge ..
no11x~
Un- Efclavc fauvé Ie 9 .. nou~
apprit que le retour àe la Ga ..
ta lerc
..
:-~~i GAL• A3-N~.i • l 69
:~· iere dont ray parlé, a.voit retar-
:~ dë le départ d1un Chaoux defl:i;~
111é vers Mr du ~efne , pour Iuy
if venir faire des P ropofitians; mais
j }es Algériens connoi.!Iânt que la
::-î f Jan ce ne leur veut donner la
·~ P~tix que le bâton haut, &. ne
f pouvant ell:re de pire condition,
.,: ~voient réfolu de faire encor u11e .
; tentative avec le renfort de cet- ,
· te GaJere ava11t de pJrlcn1en ...
ter. Cet Efclave ajoûta que la.
nui:: derni~re, parce tl ue routes
les Bon1bes eftoient tombées
dans le Port, oit l'on avoir b;·izé
un Loodrel fracaf.Té tour r A V~tnt
d\tn Na vire ciui efi:oit fur les
Chantiers, & crevé les caftez
de deux autres ; on n, ~t voit\ disj
e, abatu que trois Maj{Ons 1 ~i:.
les Ro1nbes efl:oit11t totnbées
O[fobre l-a P. P . ..• .
. .. - .~. '. . . . -~ ..
... . .. T . _,;
.
"1
:-. ....
'
170 MERCURE
dans le Port, parce que !1011 n'a~
voit râcl1C cette 11uit qu'à détruire
leurs BaU.imens, je ci-oy pouvoir
dire que la 1naniere dont
leurs Galeres auraient eflé re_
ceuës, n'aurait pas contribué à
leur faire faire une Paix a vanta_
gellfC. Voila ce qui s'ell: paifé
cette année. Aparen]n1e11c qt1e
la procl1aine donnera de plus
2 r _tnds évene111ens.
dans Ja Pren1iere Partie de n1a
Lettre une Relation fort exa.éte
de tour ce qui s1eCt pail'ë devant
Alger> j:ia y crû vous devoir en ...
cor envoyer celle de I\1lr de Poin~
ét.i. Elle efr icy dans une efl:in1e
GAl~ANT. 1~3
: fi genérale, qu'elle fidt feule 1'C-
; loge de celuy qui ra· écrire; c~eil:
pourquoy je ne vou~ diray rie11
à fà gloire, puis que {on Ouvrdge
_ parle, & fait con11oiftre qu2u11
.: Holntne fi brave ne f'iair Eas
· n1oins bien fe fCrvir de la Plome
i. que de rEpée, & qu'il parle auffi
: bù:n qu'il agit.
'. :.-~:j
. . . '
. I-'.
••. ·:
1
. -' '. ' ..
:-·r
•
~ ~ ~(?J ~ .tt!;J n>· tê! il!.~~ ©:'!!J ~ ~
~?J~· ~e:.J· êl~~~~J~~ è!~èJ~~~
RELA_1~It)N
DE Mr DE POINCTI.
E 21. JuiIJct , Mr du QE_efne
~~yant à la Rade d~ Alger
joint les Galiotes qui y cfl:oiè11t
[[rrivée.s dés le 17. efcortées par
le sg: Foran, 111011tant J' Etl'iUt, &
13 4 l1\ ~ li iER4;r~~ l' JR~ .. ·3-~p...-J
qui y avoienr trouvé les Cheva ...
Jiers de Tourville & de L!.:ry, l'un
Lieutenant G-ener~1l , & 11autre
Cl1ef c.1JEfcadre, avec lix \l"aif ..
feaux; les Forces defl:inécs con ...
t,.e Alger, confi!l:oient en onze
VaiiTeaux de Guerre, quinze GaJercs,
cinC] Galiotes, dcPx Brû..,
Iots,quelgues Flufres,& quelques
IP' tJ 9 ! arra11es.
On f ongea. auffi. ~o!l: à fe n1et-
tre en , ri' .. ' et~t t u cxecutcr cc q t1 on
avoit projetté ; niais con1n1e il
falloir de néccffiré gue1qnes
jours pour cl1arger les Bon1bes,
& dilf>oièr le8 Galiotes con1111e
elles devaient efl:re pour f'exé ...
cution, Mr du ~efnc ayant efté
averry qu•il y avoit deux petits
Vai[fa.ux à Serfelle) prit cet
intervale pour les aller brûler, &
GALJ1\~~T. 131
y n1ar·cl1a avec fon Vai1feat1, le
j J'rNdent, le Teméraire , & t, Eole,
~J con1tnandez par le Chevalier
-~: de Lerv, B ea.t1 lieu, & Infreville,
.Il
: & huit des quinze Galeres, à la.
~~ teH:e dcfCJuclles cfroit le Cl1eva:
i lier de Noailles leur Lieu tenant
~ !i GeneraL L'un de[dirs petits VaiC.
~ [eaux fut brUlé Dar nos Cl1alou- ·~ \ .1 j pcs, & les Artifices n1anquerent
.··~~ .. fiJr l'(tutre. La Place fut cano .. -
;~ née, & cJle ri pofl:a d:; n1~fn1e. 011 ·
t.
;~l n ~a poîn t fceu au j u fte quel do 111-
~ 111age on y avoir f,1ir. De nofl:re
.'.4 pa.rt, nous y eufi11es prés de qu1~
:;.1 ranre Hon1mes tuez- ou l1Je1fez .. . . '
, .,
: ".t
-.,~·
• 1 .. '
.. ~"."l
L1 1t,
. : ' -c
.i. ".1..;
. .~. ·.) .
. .. , .: _,
' . .
.' ..
.' ,..
.. . c .
1
. ,
·.
Dt1 nombre des derniers c!l: Ie sr
de F-2"nneJon Enfeione de Navi ... l ~
r~ ~qui y a eu la ja1nbe en1portec
.
Mrdu ~efne de retot1r:> on crût
Ij6 tERCURE
.attaquer Alger le 28. a1ais une
groflè Lan1e du N ordefi, faifc1.nt
craindre du vent de ce coflé .. là ,
<]Ui eft le dangereux, & donnant
trop de n1ouvemenr aux V~j(:
feaux pollr qu ·on pu1l: tirer., on
fut contr~Ünt de iùr!Coir ju!qL1eç
au 5.. d' Aoufl: , tout ce r:en1p.s s'étant
paifé ei1 Brifes viol~ntes de
N ordeft , qui laiifoient la Mer
agitée, 111eünc lors qu'elles avoient
ceifé; mais enfin ltt Vent
s~efrant rangé au Oiiefr- Nord~
oüefi, qui fait là des Brifes réglées,
f u1vie.s de caltnes, on fe
chfpo(a à n1archer {l1r le foir , la
réfolution ayanr eflé prifc de faire
cette attaque de nuit, afi1~ que
les Ennemis profitaifent m:>ins
du temps qu,il ra.ut metrr~ à s2entraverfer,
pendant lequel on ne
GA~ LA tt~~1~·. I ~-7;
f.'Üt que îOuff1:ir du fe.u tn fans .enj
pou voir t:1ire ~
A. Co1n1rie l}Ordre de la Couf-·
eil:oit pofirif, LJHe Vaiifeaux, Ga ..
leres , & Galiotes, co111 batilfent,,1
Mr du ~eii1e a voit de cette !Or.-..
te diipof é les chofes.
Lt Sirint - ~/}rit, qu'il 1nonre
cette Can1pagnc, ren1orguê patl
deux Galcres, fe devoit aller po=ficr
N ordeft 8-l Sorroüeft de la~
Tour du Fanal; deux Galiotes-.
ren1orguées par une Galere fur.
f~1 gauc be, c 1 efr- à dire vers le
Sud; & J,~s trois autres mcnées.-
}Jar deux G-~leres fur la droite Î}'·
cfocft ... à-dire vers le Nord .. Tous ..
le~ VaiLTtaux en iùite s;>érenda11evers
le Sud &. v.ers le N.ord, de~
voient forn1er un Croifl:tnt au~r.
our du Mur ... qui fair la clofEuret
OtCZ:Obrc ~.~P~- M ..,.,,,,;
8 ~~ n <t-foM.t~ ÎR ~ J 1 1 . .t~ ~ "l~~.~ u ~ î!
dLt Port ; & chaque Galerc re_
inorguant un v~üffi~au, a prés l'avoir
n1is à fan Polle , fe devait
placer dans Jes întervales.
On con1n1enc;a à n1arcl1er
pour forn1cr cet Ordre de 13~ltai[_
le; niais la Brife ayant duré j uf:
<] ues fur le {àir_a!fez rard.,on n'avoir
pll. plûto{l: fe n1ettre en
nïarche, & la nuit nous ayant
ft1rpris avant que cl1acn11 11u!t
efrre dén1cilé , Mr du ~efne
voyant qu'il ne pouvoir cette
nnir ~ttta.quer qu, ~11 déford.re,
prit (1 ·~rec beaucoup de {3.geiTe, le
parry de 1notiiller où il fe trou ...
voir'Jc:~cfr-à-dire un peu plus prés
de L1 Ville qL1'auparJ.vant, & d,ar ...
tend t"e au Ie11den1ain à rcdreifer
ce qui n'efi:l)Ît pas a ('l place i
n1~us ce lc11den1ain les Vents re~
.J
.J
- ~
. -~1.
·r
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' -.
.. -.
. :;.
' r
·~
G1\I.~Al~~T. 139
fituterent an N ordeft , & firent
perdre tot1t efpoir & toute pet~iëe
d'attaquer, parce c1u\~1 ff:él:1-
vcn1ent dés Ja 111o!ndre haleine
d c V cri t de c ~-? co {1:é ! à , la M · r
~'cnfl.-~ tj'unc n1aniérc extraordinaire
; & cc q u'îl y a de cruel;t
c\:f1:: que les rrols C]llârrs dtt
tcn1ps) ce Vent rcgnc dans cette
~ \_ ~ Il a de~ <-1 ll c j 'a y d.' ailleurs trouvée
pl us d1ficil e q u' 011 ne t11e l;ta voit
-... ,.
t1 ·.:T l"( 1"" ,,.,. t"
J ~ ~ ~· - r ..
l.
N nus dr1TH=:n r~l.n1es dans cette
fitL1ari{JnjufèJu'au 13 que les Vents
efl:.1nt enfin dc{ècnd us a l' 0 üefl:
N orroi_iefl: , nous firent cfperer
du caln1e pour la nuir fi.liv~1nte;
& certainc1ncnt on ne pouvait
pas dcfirer des apparences -de
ternps plus f1vorable ; auffi fe
!11ir ... 011 en é rat d' e11 profiter, ~
1'1l ij
~., Jf r:,· 2 {.-,, ~ ~RE J 40 .f\f l i~.1 1, -~lJ .$.. '4
cette fc}ls cl11cun efr;1nr exaéte ....
n·1ent à iOn poftc, on con1menca
.. ' l ) " -' .. de n1~rcher a L en r:re~ d.':! Ia n u1 t
avec tant de joye de la part des
Eguipages, que tout le monde.
efl:oit plein (f heureux· prclfcntin1ens;
1nais av:Lnt ciue nous fuf..
fions à Ll portée du Canon , le ...
temps fè broitilla ~ il parut des ..
E·c lairs 'il le Vent f:~ leva') fit en tUl
inil:ant le tonr tiu Con1pas.,Ia Mer
·groffir,Jes Gr~iins perpétuels nous.
fàifoient crai11dre pour nos M.:~tsl).
i1ous eftions à la Colle ; &· les.
Galeres, loin de lTous {ècourir ,.
efioient elles-n1efincs dans u11e
grande exrrémi té. H eurcufcn1ent
lcVen.t fe ten;.inr pendit quelque
tern ps du cofl:ê de la Terre,. les,
Vailîèaux firent voile & Ce mirent
.au largeoLes G;al.ercs_,fe fauvere.nt·
GAL,ANYT. r41
41 I:r.. Pointe du Cap cle l\1etifou .;:.
niais les pauvres Galiotes quiil
:ivoit fa lu pref que defagréer,pour·
Jai!.fer le jeu des Mortiers libre,~.
el1oienr dans une aflèz périlleufe·
contenance. Chacun neann1oit1s.
fc fccour<1nt foy-n1c!l11e dans ce
befoin '.) 011 rcpa!fa en di1igen€e·
quelques 1v1ànoeuvres.1 & f,tifant
volle dll H·unier1 à !)a.ide du Vencde
Terre, nous nous retirân1es à.
travers rorage,qui dura route la.
!Il
11 Ll-I t.
Cette di~!;race nous penfa o,fter·
tout efpoiro Il falloit que les Ga..,_
lcres, qui· fc !ùr~pafl:1nt elles-1nê~
rnes.j den1euroie11t avec 11ou.s de ..
puis 11uit jours, à bo-ut de toutes
fortes de vivres., parti!fent enfin
forcées par la. difetre de toutes,
chof es ; outr~e qu:e -c:e_s fortes de.· -
142 ~AERCURE
Bc1fl:in1ens (ont toûjours dans
certe Rade à detJX doigrs de leur
pcrrc, & dans l,abfence des GaJ~
res, il paroirfüir afièz dificile de
placer les G alio rcs ., de 111 aniere
t]U,on en tirafl: le !ervicc qu'on
• 1
~vo1t atten{1t1.
On paffa dans cette încertitu~
de, & dans le n1auvais ren1ps qni
continua jufgu'au 16,. que rv1r
du ~efi1e ayant in1;lginé un
n1oycn de Eonduire les Galiotes
prer c. Gl u l\ v,l~ u i .. ( l) J.:;',\. . 1g er, <Q.. .X. sl y e' ra.nt
~onfirn1é par le fenrin1cnt des
-Cl1evaliers de T ourvillc & de Le~
ry~ envoya porter par les Cha~
loupes des Ancres vers 1e 1Port à
une dif1ancc qu" on crut raîJOnna~
ble ~ & cin q V aiifeal1x furent
détachez') pour e11 s'approchant
.u11 peu plus que les autres; pren ....
' ..
G ALPi.l~T- 145
dri le bout c.{es An1arcs de ces
Ancres, & foûtenir les Galiotes
qui a~ devoient hiller deifus, &
s'entraverfèr lors qu'elles !èroienc
ailèz proche, fe rel1allant tot1t
de n1·~ii11~ juf qu\tu V ai(feau pour
le retour e
Le Vigilant, montê par le CI1e ..
-r.l 11 ier de Tourville J qui renait le
n1ilieu , & devait ef\:re vis-à vis
de la Tour du F~inal,avoir l' An1are
de id c·r1,cfle,; fur la droite .. !~
rai!lttnt, con1mandé paï Beaulieu>
a voit 11 :\rr1are <..i.~ la 1Y!tPJttçtt1;
1e, dont Goïtou a le con1n1ande1nent
5 & tout au Nord, le Che ...
valicr de Lery fl1r le Pruiient =a
voir celle de Lt Brâlttnte, coin~
111andéep.1r D:z~.:Tbi~rs,& Longcharnp
fous luy. A la g:1 t~cl1e du
Cl1evalier de T ourv illl:, F ora11
~44 lVlE F~ CîJ,R E
fur /' Etoille a voit 1, An1are de fit ..
.. Fo1Jd,-oy11nte ,. nlonrée par Boif.. .
f,ier; & tout àu Sud, Belle-Ifle
avec I e La11ricr.,. a voit celle de la
1Jorn.h4rde , con1n1andée par de
·Con1be, & dans la(1uelle ctloit
e1nbarqué Ca111elin , c~ pit~ine
,;i.e B.o-rnbardiers de Terre , en ...
\ 1oyé p.ar le lloy p.our cette Extlédi.
tion. J.
Cette maniére de fétÎre la Guer_
re eftant taure nouve He, les cl10~
.fcs ne purent c!l:re exécurées
av.e.c to·utc la jufreffe quio11 aurait
pû defil"era .Catnelin , qui
d~ailleurs travailloit avec beau ..
·Coup de zclc & d'a.ppljça,tion ~
n\1va.nt aucune connoifl~ince des
" ~l1ofe s de la M·~irine., ne pouvoic
pas f~avoir com1ne il fe fallait
p.o.frer danfi c.ett.e occafton ; de
forte·
GALANT. 145
efQ-rre que les Ancres fe trouv~
renr placez trop prés les uns des
auri-es ·; & les objets paroiffant la
t}uit: plus prés qul'ils ne {Ont effe ...
C1ivc-ment , elles efl:oient beau-coup
plus loin de Ja Ville qn•o11
n\ivoit prétendu. De cela n~iquirent
deux i11conveniens ; l"un,
que les Galiotes arrivantfL1r leur$ .
Ancres, fe trouverent ~u abordée5
1 ou pour le n1oins e1nbarraifées
les unes par les autres; &
raucre,que les Bombes allaient à
peine jufques dans le Port l &:
point du tout dans. la Vi lie.Nous
rnarchân1es enfin le foir du ::.1~
Aoufi:, le temps ne )$ayant pas
pern1is piùrofl: ; n1ais !Jt A mare
de fa -'-'! elfilCdnte S~ ercan t trouvée j
~~inbaraffée, elle 11e put arriver
que lon~ren1ps aprés, & elle fut
Oélobre 'k.P~ N
146 1E R C~URE
obligée de fe mettre da11s-un a.u..;
tre 11 ofl:e q11e celuy qui luy
fî1oit marqu·é:, /tt BrÛ/tJnte & i11oy
entre qui elle devoir efire, nous
efranr troL1vez· abordez en nous
entraverfant. La FgudroyAnte, qui
efl:oit fur 1na gaucl1e,efl:oit prefie
à ine toucl1er ; inais la Eomb11-rde
qui fut un peu plus lente,!è trou~
va raif011nablement éloignée de
nous. La Fo11dro.Jdnte commença
i tirer; je fui vis, &. la BrÛ/4nte un
mo111ent a prés. Les Ennen1is 111i.,,
rent feu à huit ou dix Canons ,
iàns en tirer davantageft Pour
nous 1 nous vîmes avec beaucoup
de déplaifir nos Bo111bes arden ...
tes, fur lefquelles on fe fondoir,,
principale1nenc dans la veuë
qu'elles brùleroient les Vaiifeaux
enne1nis;) c.réver toutes au f ortir
GALAN-T- 147
d:u Mottier; & nos Bombes ·ordinaires,
ou créver auffi, ou excepté
deux ot1 trois , ne porter pas
jufques à la Ville~ Dans ce chavrin,
011 ti-roit encor quelques
cV oups') lors qu ' un c.ie tnes l\;fortiers
)chargé d1une Bombe ardente,
ayant f:1it f:.1ux-feu,& la Bombe
continuant à s'enflân1cr fans
partir, je 111e vis red ui t à fou tFrir
JJincendie que je crus inévicable ..
Les Soldats Bon1bardiers de Ca...:
rnclin, qui i1,avoient entrercntt
mon EC) uipage que· des horribies
ravages de ces Bon1bes ~1rdentes
pref -cl1ant cerc:e fois d,cxcn1ple ''.)
& s>~fiant., à rexceptio11 de leur
Sergent & de deux ou trois autres,
jetrez à la Mer;; ou dans les
Cha1oupcs qui portaient nos
~1unitio11s, furent fui vis par la
N ij
148 ERc·uRE
plus grande partie de mes Ge11s,
cl1acu11 fe précipitant otl il pou ...
voit pour éviter la flânie. Et en_
fin, quelques ... uns de nies Offi.
ciers Mariniers efrant rcfrcz fi1r
l'Arriere,je n1e trouvay feulavec
111on Concren1aître, fur 1' Avant
oit cfl:oit le feu. Landoüillet1
Co1nn1iiîaire d1 Artillerie (.ie Ma~
rine, & Ilenau1t, deux de 1nes
an1is, qui ayant bien voulu s:.em~
barquer avec 111oy, voulurent
bien auffi ne me pas ab:i 11donn
er, deri.1eurerent à la Baterie
de derriere où ils efroient. Cependant
la Bon1be jettoit [es
Grenades & du feu gros con1n1e
deux Hommes, & je nie voyois
couvert de flân1es, ayant quaran ..
te Bon1bes ardentes dans la Ga~
.li ore, & tant d' at1tres chofes dans
GALANT. 149
un Navire propre à. s'cnflân1er.
Nous prîlnes 11eann1oii-1s la-réf o ...
lurion n1on Contren1aîcrc , u11
Soldat Bon1bardier qui ine ~int
joindre & rn o y') de _ te i1ter cl' é~
teindre le feu ; & con11ne 11ous
v'.1111es que les prémiers Séaux
d'eau Pa voient atnorty ,nous co11-
tinuân1es, & penda11t un infi:ant
:nous le crf1rnes éteint ; n1ais la
Bon1be reprenant vigueur, & les
Grenades & les Canons de M.ol1fw
guet qu'elle renfèr111oit, tirant dè
nouv2au ... la flâtne recon1n1enca. - ~ Nlais le pren1ier fuccés nous
nyant encouragez, nous retour-
1:â.n1es à la cl1arrre avec de r'eau"'\ 0 .+z
& enfin un de n1cs Soldats reve-
11u de fan épollvante, n1e voyant
....
autour du Mortier, y jetra un fi
grand Seau d'eau, que le feL1 :f é .., ·
N iij
1)0 M!!Rcu·R E
ceigt1j t à cette fois touc-·à-fait.
P lufieurs Chalot1pes qui étaient
autour de la Galiote, & que la
flân1e a voit obligé·es de .s1alar ..
guer, revinrent à bord. Le Sr Dcn1ont,
Lieutenant de la Galiote,
qtti pour quelque Manoeuvre
eftoit dans un Canot, fe rejerr::i. à
bord y voyant le feu .. Cepçndant
plufieurs Matelo-ts de ltt FouflroyitnwA
te, dont r A1nare iè trOLlVa COUpée
<.ians c-e d.é{Ordre, {C Jecceren·t
auffi à la Mer.
' Tous ces dé[ordres ayant fait
juger aux Cl1evaliers. deT onrville
& de Lery gui prenoient foin de
r At.a.que, CJU'il efl:oit à propos d:c
fe retirer~ ils en don11erent l'ordre,
que les Ennen1is nous Iaiffe ...
rent exéeuter L'lns nous inguié ...
ter , & à la pointe du jour 11ous
GALANT. 1)1
11ous trouvânies au mcf rne ea ..
clroi r d'où. 11ous eil:ions partis ..
Le n1auvais fuccés des Bon1-
bes a1·denres, la rarctC des beaux:
jonrs, & le pcril évident de fejouroer
dans une Rade auffi fca_
breufc que celle d,Alger dans
une faifon où les coups de Vents
d.evi~nnent frel1uens ~ fit croire
q ll~ on ne tente roi t plus rien cet -
~ .
te annee ; neann101ns con1n1e 011
avait re1narque que li quelques .
Botnbes ordinaires avoiét crevé,
if y en a voit eu pl u!ieurs qui n,a_
. ;- ,
voient 111anque que parce qu on
eO:oit trop éloigné, Mi: du ~eC
ne voulut bien faire une feconde
t~tntarive, & prenant des n1efures
{ ur ce qu1•- s ' e,_t o1• t patùr_er, o.n 11ort:t } e
26. d' aurres Ancres, que l~e Chevalier
de Lery fe cl1argea ,i,allc.~
N îiij
- - ..... ,.
152 MERCURE ~:.:'
1noüiller, & qui affez éloignee~ ..
les unes des autres , furent pla ...
cées à la portée du- PiftoJer du
Ml1r qui .f:'lit Ja clofture durPort_
Les Se11tinelles avant crié à nos J ~
Cl1aloupes , & !e Chevalier de
Lery pour réponfe les ay~tnt en ..
voyé pro11lencr , on leu1· cira
quelques coups de Ca11011.
Su~· le ..~ Ani ares de ces Ancres1
Jes Galiotes fe dif ooi(;rent à fe
~ baller,, Le 30. n'ayant pas fajc
plûtoft du te1nps propre, & le
pren1ier ordre ayan·r cfi:é chan ..
gé:. le Chev<tlier de Tourville qui
devoit rot~jOnrs avoir l;JAm~Jre de
lti Crttc!lt, alla n1oüiller vers l'entrée
du Port, où cette fois on ~
voulut placer cette GJ.liore,& le ·
Cl1evalier de Lery à r·autre cofté
tout at1N-oxd ,ayant t' r\mare de la
. r
r
'
.... ' . ,
' rJ_
1) .. ~
.~ . '
;.~'
-:.
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..L ..1
1
.. . . -.
_, :i
, ' "'· · -
r GALANT; 1}3
:·:; IJ0Îl1111tc) & entre elle & moy fur
.f n1a droit~ 111 }dcnaçantt, aidée par
:} le Ttmt1·airc-; La BomhArde, par le
.J L.1uritr; & L~i · }'audroyantc, par/' E-:~
tfJi lie.
·. ~
.-·j Dans cette difpofirion nous
-:: nons avançâ1r1es'.) & ayant eu le
· bonheur que n1on Amare ne·
:-.· trot1v;:1 aucun en1barras ~ j'arri,;
vay en plafe pour n1e traverlèr &
:: til"cr q1.1elciue cen1ps, av.anr: qne
-~ les autres Galiores-fuffènt à leurs ~
_ PoH:es ) particuli·::-re1ne~1t celles·
~- du ~{ or~.:i, qui n1.1lgré toute la vi"
gilance du Chevalier de Lery,.
tardercnt un peu ..
Les Ennecnis ne fnrcnt pas fi
dociles cette fois que la pren1ie"°
re. Dés que j'·eus tiré, ils fi1~ent 1111
grand f ~u Llui dura toute la nuit,.
t111t ll!r n1oy que !Ur les al1tres
-·
114 Ell·ClJRR
Galiotes ;. n1ais com1ne j,efl:oi~
juftement placé tievant un grand
Flan c~on con1p toit aifë n1e nt que
po11r chaque Bombe, ils ripo:
itoient aux autres Galiotes qua.
tre ou fix coups de Canon :1 & à \
]a n1ie11ne vingt on vingt .. deux, 1
& quelquefojs n1én1e davantage5
1
& ils ne ciroienr que lors qu>on
merroit le feu à la Bot11be, ce feu
leur e11fcignant le but oli il fal ..
loit fraoer. l Ce Manége dllra jufques prés
du jour que les Chev~liers de
Tourville & de Lefy, qoi cerce
nuit., comn1e toutes les autres en ...
fuite, fe rrouverent aux Attaques
da11s leurs Canots, où s1emb3.rquoient
pour Volontaires les
Ducs de Mortcn1ar& deVi~lars,
Marquis de Bellefo11ds, Con1tes
.
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::i GALANT.- -155
·-~~ de Sebeville & du Cllala.r , &
:·:- plu fiet1rs a.utre.s, que f es Cl1e~a- .
Ji ers de T ourv1lle & de Lery ,d1sj
e,, donnérent ordre de fe retirer;
. ~ Jes Galioc:es qui avoient recell
.. ! plufieurs -coups dans le Bois, les
·i Voiles & les M~tnoeuvres, n"ell ..
-
' ren t nean 111 oins de mille ou douze
cens coups de Canon tirez par
les Ennen1is aucun Ho111me de
tué.LeComte deSebeville fur un
Londre que les Galeres avoient.
pris) & fur lequel on avoit mis
160. Hon1n1es, paffi1 la nuit entre
rentrée du Port & les Galeres
pour le~ fÜù tenir ; n1ais cc B afl:i ..
n1enr ne fè pouvant 1nanier, on
le de{~1rn1a enfuite.
Le let1demain on fceut par
quelques Efclaves qui fe :G1uve11:1
renr, que l'L confterna.tio11 efioit
' .
1)6 ERC!. "RE
extré111e dans Alger, qu'il y a voit
piL1ficurs MaifOns de rcnverf ées,
&:. quantité de Gens ruez. N ou,15
n'e11 eû111es neanrmoins un 1 afl:e ....
détail que par le Conful, envoyé
par les "Turcs quelques jours
apres , comn1e je le diray e11
fuite. On tira cette nuit cent
quatorze Bon1besb
~e1q ue tiiligence qu'on fit,
on ne pût {C tnettre en ét,lr de
retourner le lendcn1ain, & ce ne
fut que le fûir du 3. de Septen1-
bre , avec cetre circonfiance,
q n'a yanr cflé avertis par d\1utres
Efèlaves iàuvez depuis les
pren1iers 1 que les Algériens <i.rn1oient
la Galere l)llÎ eftoît rcf:
t-ée dans leuF Port, & quelques
Brigatins, pour venir enlever l.es
Galiotes, on en renfor~a les EGALANT.
157
quipages. ~"av~s de ces Efclav~s
ne fut pas 111uc1le; & co111me Je
1ne trouvais le premier au paffacre,
je 111e cr{1s obligé de prend~
un peu plus de {Oi11 & de
n1011de qne les autres , qui 11e
pouvaient eflre attaquées qu'a ..
prcs n10 y. P 1 ufi.curs Ca pi tain es
des Vaiilëaux qui i1·avoient point
efié co1nn:1andez pour s'approcher,
vinrent incoe:nit1J à cette .......
Action,&. parciculierement chez·
n1oy le Marquis de la Porte, Sc
Je Baron de P aliere.
Les En11e1nis nous laifferent
placer {3.ns nous inquiéter; 8c
con1n1e par les foins du Chevalier
de Tourville, & n1011 bo11l1eur
pJrt1culier ~ 111on An1are eftoit
tol1jou~s fani elnbarras, je pûs
l~ncor tirer quelque temps avant
.. ~
118 1ERCURE
que les autres Galiotes fuffent
en place, celles du Nord, c•efi: à
dire /4 Br#lante &.. la FfJNdroyanre,
qui fe halloient fur une mefme
Amare, s 'e!l:a11t: en1barra1fées
l'une avec l2'aucre, n'arriverenc
que tard. Les autres n1e Jû.i virent
d1ai1l:z pres6
Les Ennen1is ne répondant
point à nos Bon1bes co1T1n1e ils
a voient fair, ce filence fit juger
que leurs Bailin1t1ns eftoient del1ors
pour nous attaquer, & Ie
Major m,e11 vint avertirs En ef~
fet, un moment apres, la Cl1a ..
loupe qu'on a voit 1nife de garde
à l'e11trée du Port, fit le fignal
qui luy a.voit eité prefcrit en cas
de rencontre d'E11nen1is, & je
vis la Galere accon1pagnée de
quelque Briga11tin, voguer droi~
..'
1
1.
GAl~'. t'A\. N~~ - . 159
Qefrns ma Poupe~ En n1efn1e
temps les Cl1evaliers de Flavacourt
& de la Guicl1e, qui
comn1andoient les Chaloupes
de l~ Indien & dt' G,hevat
MArin :t 1n, aborderent , & me
renforcerent de tous leurs Equipages.
J' a vois i bord trente
Homn1es du Chevalier de Tour ..
ville 1 comn1andez par Blena(;.
Il y a voie outre cela une Troupe
d' Officiers qui eil:oie11t venus
V olonraires, plufieurs Volontaires
& Gardes de la Marine; de
!Orce que ne doutant pas que fi.
la Galere m·abordoit, ce ne fut
deiâvantageufemenr pour elle ' ,,
je faifOis faire filence pour luy
oiter la connoiilà11ce du n1onde
que j .. avois, qui alloic bien à fix"'
t!1ngts Homn1es; inais comme
•
i6o EJRCURE
elle fut alfez procl1e, un zele iit,,
di!èret a)1ant fait crier à quel..
qu~un, Yi"We le Roy, le refie ré_
po11dir, & dans ce ttunulte la Ga ...
Jere commen~a à faire feu de fa
Moufqueter-ie & de fo11 Canon;
n1ais au lieu de venir droit à inoy,
elle me prolongea. Je crûs a]ori
qu" elie n1e vouloit aborder par
la Prouë. J,y paOE1y pour y dond
ner ordre, faiianr fa1re en 111efi11e
ten1ps feu ·de Moufqueterie &
-d~ Artillerie, ce llui l~obligea de
faire pafie ... vogue pour fe retirer
de deffous, & elle alla fonder la
Me.n11çAnte qui efi:oit à ma droire,
&. qui l1a yant à peu pres reçeuë
de mefi11e, acheva de la mettre
en defOrdre ; de forte que fans
!Ça voir ce qu,elle fc1ifoit., elle fit
le tour de la BombArde , dont elle
· .,,., !\ J #
4
:.. ~. ...: ! nL~J·\. N~l ~ I 6I
·'.~ eff\.1ya le feu en regagnant le Mur
: dn Porr, le long. duquel elle fe
. retira. Avec cela j c n .. eu$ q u ~un
·~ Homn1e de rué d'un conp Ce
;: Moufquec ; & fc Chevalier· c·e
) Cornn1l nge, fur je croy Ie . feul _
] bleffé ii.1r Ill Jt1e1Jtifante, & De11 ..
:·_ n e v i 11 ~ tué . .
:_; Auffitofl: que la Galerc m1ellfê
~ dépa!fé, Fandotiillet qui faifoit
exécuter les rv1orriers 1 les ayant
prefts, j'inGft1y pour les. faire
_ JOlier pendant qu'elle eOEoit aux
· n1:tins, afin q uc les Ennemis 11e fe
p{1ifcnr vanter de nous inrerron1 ...
:l pre. On tira donc comn1e aupa__
, ravant , & nolls fifi11es par· là
.~ éteindre les feux de joye que les
:~ Femtn.es allt1n1oier1t da11s A.l\.lgert: -
·-~ croyant déja quel<1nes Galiotes
·. enlevées.
--~ OLCZ.obre i1P~ 0 ... ..._ . . ....
... -·.. ·,
'•
1
·i
_.-,.
~.
162 Iv1ERCURE
Le refte de la nuit fi! pa!fa à
coups de Botnbe de 11ofl:re part,
& de Cano11 de celle des Enne ..
n1is; niais un brouillard G épais,
qu'à peine en fe touchant fe
voyoit- on,. fit que le feu fut plus 1
lent de part & d'autre q-u•iI 11,au ..
roir efté. Il v eue cent Bon1bes ~ & environ fix cens coups-de Ca ...
non tirez , & 11ous 11ous retirâ ..
mes à 11oil:re ordinaire à la pointe
du jour avec p1u.fieurs coups dans
!es Galiotes 1 fans que per!Onne
c11 fur touchéi.
Ce jour qui efl:oit le 4. le Pere
VaCher , Con-f ul des- François à
Alger 11 vint a bo-rd de Mt dn
Q2efne dan·s la Chaloupe du
Çoncre.AdnTiral de Zélande, qui
efl:oit là pour le rachapt des Efclaves
cte fa Natio11> & dit que
GAL/\1'lT. 16~
}erflatin le Roy &. les principaux
d'Alger l'avaient envoyé chercher,
& l'a voient forcé de venir
vers Mr du ~efne, pour fonder
s'il y auroit lieu à quelque ac ..
comlnoden1e11t Mais Mx du
~efi1e répondit, qui.il ne pou ..
voie rien écouter de luy , & que
fi les Algëricns avaient quclCJue
cho(e à detnandcr, il fi1lloit qu,ils
con1lnenc;atfent par venir e·ux112
rnefi11cs. Ce Contùl s~en retour-.
na a vee cette ré·ponfe ~ in ais il
nous apprit auparavant que dans
Je~ deux nuits, dont je vie11s . de
Parler .. 011 a voit abattu cinQuante ~ # ~
l\1aif on s ; que la 111oi cié de la
fienne otl efl:oit la Chapelle, 5'.
la moitié de la grande Mo{ q uée.,
eftolent cornprifes dans ces rui~
nes, làus 1efquelles on co1111oif:
.o iJ
·~6 4 'i! ~; t l r~p u1~ ~ {~~,,1 uR~~
-!cit dCJa qu'il y a voit plus de cing
cens peri(J11nes en[evelies ; qlle
tout eftoit dans une contl:ern~ ...
tion cxtrén1e; que les Turcs fc
dé1n-en tJJ1t de letlr orgueil) loin
dt1 n1épri3 q-u'ils té\noignoient
pour les François il y avo-it quin .
. ze jon-rs, en par Io.lent alors avec
relp~a; que toutes les Fcn1n1e.s
& les En h1ns a voient quirré la
Ville.,. & qu'il a voit parLt trente
Hon11nes de ruez fur la Galere,
i la {Ortie qu.'elle avoit·faite, iâns
ceux q-uc 1,,on avoit cachez au
Peuple; & enfin il fupplia M[
du ~efD·e de fi1fpe11·dre Jes cho ...
[es au n1oins ponr ce jour. Mais
co rr1 n1e il fit fort beau,.011 ne crûe
p.:t~ dcvoi r perdre ce te1n ps, &
nous n1.arcl1âtnes à nofire ordiJ
i1a1rc la. nuit dt1 q uacte au cü1UJ
GAL,il\NT. I6,·
. quién1c , a vcc cette exception
que 1' A mare de la Me'lltrça?Jte
a)~ant efl:é coup Ce le f oir precé ....
dent , & G oiton qui la co01 n1ande
s'eftant bleifé àla tefl:e par
une cl1ûte, cette Galiote, non,
plus que t~ B,-ûlante, ne pdt eil:re
de l'expédition ; j, eus eiicor le
plaifir de tirer quelques Bombes
av,inc que les autres Galiotes:
futfent placées. Landoüillet faifoit
toltjour executcr les Mor~.
tiers dans la Crue/le 1 Et quoy que
pa-r un cerrain I1~izard toure la di~
reétion en fut rolnbée encre les
n13in.s d,_un autre.,. on connut af~
fez qu)il n\~ftoit pas inférieur i
celuy qui en cf toit chargé .. O·n De
tâch:-1 certe nuit qu•à don·ner d::111s
le Port, 1- fin de crev-er quelqu\.tn
des. Vaiifeaux, & on demeura j:u~-
166 ERCtJRE
qlf"au point du jour, co1nn1e on
avoit accoûcun1é de faire; & par !
un bonl1eur particulier, qlloy t
que les Enne1nis s'efl:ant ajuf tez,
donnaffent plufteurs coups dans
ma Galiote)il n'y eut perfonn~
de tué>~ _f en fus quîtte pour des
Mails & des Agrez. Mais la Brûlante
ayant le iOir precédent en fe
retira11t receu un coup de Canon
de foixante & quarre livres de
balle à fa Poupe, a voit eu de ce
mefine coup douze Hom1nes
tuez ou bl~ifez; & une Barque
qui efroit dans fon Voifinage,.
hllit d'un autre cot1p 111îs en p;10-
reil état .. Des deux Galere.s qll~..,
ont les Algériens , l'une eft.ant
à la Mer parut de retour au Soleil
levant de ce mefine jour, &
i~autre la ~int . recevoir au del1ors .
GALANT. 167
•
·.~ dn Port ; & con1rne on Jugea
~;1 d~in1 portalî~C d'üfter ~aux _Enne ...
111is la penfee que la Jonl1:1011 de
~ ce~ deL1x Galeres fut capable
~ d'111terrompre le cours des a~
él:ions , & qu'il fit encor beau
:; tout ce jour, -on fe prépara le
: foir à retourner à l'ordinaire, &
1 ·' en érat de faire partager le péril
aux Galeres, fi elles avoie11t tenté
quelque chofe, chacune des
trois Galiotes,_ la CrNt!le, la Bom~ ·
/J,1rde, & l.a FeuJrnyante ~ qui fe
trouverent prefies à marcher 1'.t
eftan t fortifiées par une Barque
dont 011 avoit auOE renforcé l'é·..
qui page .. - Mais dans l'"inftant que
r·on con1111en'ioit à n1archer,l,air
fe brottilla tout d'u11 coup, &
loit1 de c;on1batre, fit fOnger . à
prendre des précautions co11rre .
...
168 ERCURE
les accidens du mauvais ten1ps
qui fuivic effeél:iven1e11t, & qui
depuis a continué, en forte qu~il
n'y a eu aucllne apparence de
• • rien tenter ;. au contraire ne pou_
vant~, fâns l1n peril lnanifefie,
faire dans cette faifon où les tour ..
1nentes font fréquentes, refler
des Bafrimens qu7il faut ouvrir
de tous coftez pour le n1ettre en
état de f,tire leur cxecnrion , il a
fallu fe réfoudre à quitter la Ra.
de d'Alger., avec cette confola ..
tion , que fi 011 n\t pas dompté
cette Ville, 011 l\i au •11oi11s n101· ..
tifiée & trouvé un n1oyen in failli~
ble, ou de la détruire, ou de luy
faire de.tnandcr la Paix à ge ..
no11x~
Un- Efclavc fauvé Ie 9 .. nou~
apprit que le retour àe la Ga ..
ta lerc
..
:-~~i GAL• A3-N~.i • l 69
:~· iere dont ray parlé, a.voit retar-
:~ dë le départ d1un Chaoux defl:i;~
111é vers Mr du ~efne , pour Iuy
if venir faire des P ropofitians; mais
j }es Algériens connoi.!Iânt que la
::-î f Jan ce ne leur veut donner la
·~ P~tix que le bâton haut, &. ne
f pouvant ell:re de pire condition,
.,: ~voient réfolu de faire encor u11e .
; tentative avec le renfort de cet- ,
· te GaJere ava11t de pJrlcn1en ...
ter. Cet Efclave ajoûta que la.
nui:: derni~re, parce tl ue routes
les Bon1bes eftoient tombées
dans le Port, oit l'on avoir b;·izé
un Loodrel fracaf.Té tour r A V~tnt
d\tn Na vire ciui efi:oit fur les
Chantiers, & crevé les caftez
de deux autres ; on n, ~t voit\ disj
e, abatu que trois Maj{Ons 1 ~i:.
les Ro1nbes efl:oit11t totnbées
O[fobre l-a P. P . ..• .
. .. - .~. '. . . . -~ ..
... . .. T . _,;
.
"1
:-. ....
'
170 MERCURE
dans le Port, parce que !1011 n'a~
voit râcl1C cette 11uit qu'à détruire
leurs BaU.imens, je ci-oy pouvoir
dire que la 1naniere dont
leurs Galeres auraient eflé re_
ceuës, n'aurait pas contribué à
leur faire faire une Paix a vanta_
gellfC. Voila ce qui s'ell: paifé
cette année. Aparen]n1e11c qt1e
la procl1aine donnera de plus
2 r _tnds évene111ens.
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Résumé : RELATION DE Mr DE POINCTI.
L'expédition militaire française contre Alger, dirigée par Monsieur du Quesne, débuta le 21 juillet avec une flotte composée de onze vaisseaux de guerre, quinze galères, cinquante galiotes, dix brûlots, quelques flûtes et petits bateaux. Des retards dans la préparation des bombes et des galiotes reportèrent l'attaque initiale. Pendant cet intervalle, Monsieur du Quesne brûla deux petits vaisseaux à Serselle. L'attaque fut finalement lancée le 1er août malgré des conditions météorologiques défavorables. Les forces françaises formèrent un croissant autour du mur de la ville. Cependant, l'inexpérience de certains officiers, notamment Cathelin, entraîna une mauvaise placement des ancres, causant des problèmes lors de l'attaque. Les bombes ardentes, destinées à incendier les vaisseaux ennemis, échouèrent souvent à atteindre leur cible. Plusieurs incidents perturbèrent les opérations françaises, comme un incendie à bord d'une galiote causé par une bombe ardente, semant la panique parmi les soldats. L'attaque fut annulée et les forces françaises se retirèrent le lendemain matin. Une seconde tentative eut lieu le 26 août avec de nouvelles ancres placées plus loin les unes des autres. Les galiotes subirent de nombreux coups de canon sans causer de dommages significatifs aux forces algériennes. Les pertes françaises furent minimes, avec seulement quelques blessés. Des esclaves évadés rapportèrent que la situation à Alger était chaotique, avec de nombreuses maisons détruites et des victimes. Un consul turc fut envoyé pour négocier, mais Monsieur du Quesne refusa toute accommodation. Les Algériens, après avoir refusé une demande française, subirent des attaques nocturnes causant la destruction de bâtiments et la mort de nombreuses personnes. Les Turcs, humiliés par les Français, préparèrent une contre-attaque. Les Français tentèrent des opérations nocturnes pour endommager les vaisseaux ennemis, mais une galère française, la Brûlante, fut endommagée et les galères algériennes subirent des pertes. En raison du mauvais temps, les Français durent renoncer à leurs opérations et quittèrent la rade d'Alger sans avoir atteint leurs objectifs. Un esclave évadé rapporta que les Algériens préparaient une nouvelle tentative avec le renfort d'une galère. Les attaques françaises visèrent principalement à détruire les bâtiments ennemis, sans succès notable pour forcer une paix avantageuse.
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2
p. 191-194
RÉPONSE Sur les mesmes Rimes.
Début :
Pourquoy vous figurer que le Ciel vous prepare [...]
Mots clefs :
Ciel, Maux, Oronte, Amour, Rimes
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texteReconnaissance textuelle : RÉPONSE Sur les mesmes Rimes.
r les mesmesRimes.
piQvrquoy vom figurer que le
Ciel vous prepare
Des maux qui méritént vor
pleurs ?
D'un dessin cruel& Bizare
Aprés avoiréprouvéles rigueurs,
Tokrcjuoj craixdrelamar ? qu'or
t-il de si terrible?
,efit d'appréhendersestraits,
Ilsçaura vous rendresensible
,
Et laissesvostre cœur enpaix.
Iris, celll vous doitsuffire
,
En vain l'Amoursoûmetles hommes
& les Dieux;
Si vostre cœur manquoit àfou
empire,
Il en feroitmtinsglorieux. (1
lenae7fvous à la Loy commune;
Moins aveugle que la Fortune,
L'Amour ne cherche point à veut
persecuter,
Asescharmespuissans
,
ah
,
/4iffiZvoussurprendre.
Mais quels nouveaux tranfporPs
viennent vous agiter ?
Ce qu'en vous l'Amoursçait répandre
Sur
Sur la rdijOfi<v.i 1LîHjsi-rttr*
Yuu; iie ('(;iViZj)11'* (",Ji?)'di- f/idrc;
Du mni -is- .,.;.;;t que de Du moi.t- l.1, '1.J,~ al vom4. YV': rendre,
Daignez, un moment «?'1corner
r"f
Banissezparpitié celteideeiigïcjblc
J^rti-vkï/tdétruire mon cfiotr.
Qu'Oronte medcflaiJI- lors qu'il
vous fcmble aïmible.
.fèl je fltdis heureux dene jamais
le voir ! - .<
-
^uOronte efipourmoj redoudoutable !
^ue.fçn bonheurmetouche vivement !
-
J'en meurt de dépit & dehonte.
Ah
,
quelfatalengagement,
Sivofhccœur cftpour OrOfde!
Ainsise plaignoit l'autre jour,
Tircis au bord d'une Fontaine,
Où pour Orente il montroit moins
de haine,
Jïue pour Iris il ne montroit
d Amour,
piQvrquoy vom figurer que le
Ciel vous prepare
Des maux qui méritént vor
pleurs ?
D'un dessin cruel& Bizare
Aprés avoiréprouvéles rigueurs,
Tokrcjuoj craixdrelamar ? qu'or
t-il de si terrible?
,efit d'appréhendersestraits,
Ilsçaura vous rendresensible
,
Et laissesvostre cœur enpaix.
Iris, celll vous doitsuffire
,
En vain l'Amoursoûmetles hommes
& les Dieux;
Si vostre cœur manquoit àfou
empire,
Il en feroitmtinsglorieux. (1
lenae7fvous à la Loy commune;
Moins aveugle que la Fortune,
L'Amour ne cherche point à veut
persecuter,
Asescharmespuissans
,
ah
,
/4iffiZvoussurprendre.
Mais quels nouveaux tranfporPs
viennent vous agiter ?
Ce qu'en vous l'Amoursçait répandre
Sur
Sur la rdijOfi<v.i 1LîHjsi-rttr*
Yuu; iie ('(;iViZj)11'* (",Ji?)'di- f/idrc;
Du mni -is- .,.;.;;t que de Du moi.t- l.1, '1.J,~ al vom4. YV': rendre,
Daignez, un moment «?'1corner
r"f
Banissezparpitié celteideeiigïcjblc
J^rti-vkï/tdétruire mon cfiotr.
Qu'Oronte medcflaiJI- lors qu'il
vous fcmble aïmible.
.fèl je fltdis heureux dene jamais
le voir ! - .<
-
^uOronte efipourmoj redoudoutable !
^ue.fçn bonheurmetouche vivement !
-
J'en meurt de dépit & dehonte.
Ah
,
quelfatalengagement,
Sivofhccœur cftpour OrOfde!
Ainsise plaignoit l'autre jour,
Tircis au bord d'une Fontaine,
Où pour Orente il montroit moins
de haine,
Jïue pour Iris il ne montroit
d Amour,
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Résumé : RÉPONSE Sur les mesmes Rimes.
Le texte relate un dialogue poétique entre Iris et Tircis, centré sur leurs tourments amoureux. Iris s'interroge sur les maux que le ciel lui réserve et exprime sa crainte face à des rigueurs éprouvées. Elle espère que ces épreuves la rendront sensible et apaiseront son cœur, tout en reconnaissant que l'Amour ne peut la forcer à aimer contre sa volonté. Cependant, elle redoute de nouveaux troubles émotionnels. Tircis, de son côté, se plaint de son engagement envers Oronte, qu'il trouve redoutable et dont le bonheur le touche profondément. Il avoue son dépit et sa honte, confessant qu'il en meurt. Tircis se remémore une scène où, près d'une fontaine, il montrait moins de haine pour Oronte que d'amour pour Iris, soulignant ainsi ses conflits émotionnels.
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3
p. 206-209
Vers de M le Marquis de la R. à Mademoiselle D. [titre d'après la table]
Début :
Le nom d'un fameux Autheur suffit pour augmenter le / Fille d'une Aigle, Aigle vous-même, [...]
Mots clefs :
Aigle, Auteur
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Vers de M le Marquis de la R. à Mademoiselle D. [titre d'après la table]
Le nomd'unfameux Authcur
suffit pour augmenter
le prix d'un Ouvrage:que le
merite y soitounon,cela
n'est d'aucuneconsequence
pour le Publicqui sesatisfait,
oudu moins, qui seprévient
sur l'étiquettedu sac:ils'enfuitdelàque
les plushabilesi
gens ont quelquefoisleprivilegede
ne rienfaire quivaille&
d'entendretraiter denégligencesheureuses,
des fautes
qu'on ne pardonneroit pas
à des Autheurs subalternes.
Voicypar exemple , me
dira-t-on, des vers que vous
estesobligez de trouver admirables.
Ils font de RacanJ
de Malhetbe, ou de Pavillon:
donc ils font bons. Si celaest,
comme je n'ose pointen douter
, lesdeux Pieces qu'on va
lire sontexcellentes.-. La premiere
est un rendre éloge que
Mr leMarquis devlaR.1
addresse à Mlle desH. &
la seconde est une obligeante
réponsede Mlledts'H.A'
àMr de laR. l
Fille d'une Aigle, Aigle uousmême,
Qui n'avez point degeneré ,
Dont par tout le mente extrême
Estsijustement reveré,
Qu'on s'honore quand on vous
aime , -
AimableInterprete des Dieux,
Qui parlezsibien leur langage,
Etquiporte dansvos beauxyeux
Etleurdouceur g7* leur image , Recevez le petitdommage
Que je vous offretous lesAN.
C'est un tribut desentimens,
Qui neconvientplusàmonâge :
Mes bienséances me l'ont dit.
Les Amours & les Vers font
faits pour la jeunesse, 1
Maislefeu de mon courquisoûtient
tient mon esprit,
Amuse & trompe mavieillesse.
Faites-moyseulementcrédit
D'agrémens & de gentillesse,
Contentezvous dufond de ma
tendresse;
Il en estde ce que je sens,
Comme des Tableaux d'ungrand
Maître,
Dont la beauténefait que croître
Et briller davantage à la longueur
du temps.
Vostrevertu n'estpas commune,
Vous aimez à faire du bien:
Donnez mes yeux à la Fortune
, Il ne vousmanqueraplus rien.
suffit pour augmenter
le prix d'un Ouvrage:que le
merite y soitounon,cela
n'est d'aucuneconsequence
pour le Publicqui sesatisfait,
oudu moins, qui seprévient
sur l'étiquettedu sac:ils'enfuitdelàque
les plushabilesi
gens ont quelquefoisleprivilegede
ne rienfaire quivaille&
d'entendretraiter denégligencesheureuses,
des fautes
qu'on ne pardonneroit pas
à des Autheurs subalternes.
Voicypar exemple , me
dira-t-on, des vers que vous
estesobligez de trouver admirables.
Ils font de RacanJ
de Malhetbe, ou de Pavillon:
donc ils font bons. Si celaest,
comme je n'ose pointen douter
, lesdeux Pieces qu'on va
lire sontexcellentes.-. La premiere
est un rendre éloge que
Mr leMarquis devlaR.1
addresse à Mlle desH. &
la seconde est une obligeante
réponsede Mlledts'H.A'
àMr de laR. l
Fille d'une Aigle, Aigle uousmême,
Qui n'avez point degeneré ,
Dont par tout le mente extrême
Estsijustement reveré,
Qu'on s'honore quand on vous
aime , -
AimableInterprete des Dieux,
Qui parlezsibien leur langage,
Etquiporte dansvos beauxyeux
Etleurdouceur g7* leur image , Recevez le petitdommage
Que je vous offretous lesAN.
C'est un tribut desentimens,
Qui neconvientplusàmonâge :
Mes bienséances me l'ont dit.
Les Amours & les Vers font
faits pour la jeunesse, 1
Maislefeu de mon courquisoûtient
tient mon esprit,
Amuse & trompe mavieillesse.
Faites-moyseulementcrédit
D'agrémens & de gentillesse,
Contentezvous dufond de ma
tendresse;
Il en estde ce que je sens,
Comme des Tableaux d'ungrand
Maître,
Dont la beauténefait que croître
Et briller davantage à la longueur
du temps.
Vostrevertu n'estpas commune,
Vous aimez à faire du bien:
Donnez mes yeux à la Fortune
, Il ne vousmanqueraplus rien.
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Résumé : Vers de M le Marquis de la R. à Mademoiselle D. [titre d'après la table]
Le texte explore l'influence du nom d'un auteur célèbre sur la perception du public, qui privilégie souvent la réputation à la qualité intrinsèque de l'œuvre. Les auteurs renommés peuvent être pardonnés pour des négligences ou des fautes que d'autres ne le seraient pas. Le texte présente ensuite deux poèmes. Le premier, adressé par le Marquis de la R. à Mlle des H., la compare à un aigle, soulignant sa renommée et la dignité qu'elle inspire. Le poète, bien que conscient que les amours et la poésie conviennent mieux à la jeunesse, avoue que son cœur et son esprit sont encore animés par ces sentiments. Il exprime son admiration pour la vertu et la générosité de Mlle des H., comparant ses sentiments à des tableaux d'un grand maître qui gagnent en beauté avec le temps. Il conclut en offrant ses yeux à la Fortune, suggérant que cela compléterait la perfection de Mlle des H.
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